NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. ANNÉE 18925. DE L'IMPRIMERIE DE PLASSAN, RUE DE VAUGIRARD, N° 15, DERRIÈRE L'ODÉON. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DANS L'ANNÉE 1825, RANGES PAR SECTIONS ET PAR ORDRE DE RÉCEPTION. Mathématiques, Astronomie et MM. Géographie. Associés libres. LAGROIX .. 13 déc. 1793. Le Mi pr La Prace.. 17 déc. 1802. Poissox. ..... Sas 5 déc. 1805. Membres. AMPERE Lee 7 fév. 1807. AAC O Men ee den 14 mai 1808. BussANT Ie 16 mai 1810. Bien ARTS - 14 mars 1812. CAUGET EL EE EN 31 déc. 1814. Le B Fourier. .... . 7 fév. 1818. FRANCOEUR......... 17 fév. 182r. SAVARY =: ce con sec IAVÉEV- 1029. Physique generale et Mécanique MM. MM. appliquée. Associés libres. DE PRoxY....... .... 28 sept. 1793. Bron Mecs. lle fEv-MTCO Gax-Lussac ...... .. 23 déc. 1804. Membres. HACHETTE 00e. 24 janv. 1807. (Ciné asasacene 19 déc. 1807. Duzoxc. .... Peas 21 Mars 1812. RRESNER ce e-cecee 3 avril 1819. Navree #0: +... 13 mai 1819. Bourieree ne... G avril 1822. BECQUEREL See 27 déc. 1823. SAVART eee ee me 19 fév. 1825. Chimie et Arts chimiques. Associés libres. Le Ch® VauquEux... 0 nov. 1789. Le C'< Cuapraz..... . 21 juill.1798. Laémanpii ee eC Et 12 fév. 1803. Membres. DAARGET ER. 7 fév. 1807. TAUGIER TEE... 14 mai 1608. MM. Cuevreuz ... CÉEMENTA ER CNRS ROBIQUET: 20e he 27 PÉLHEIIER nee ie eee DESPRETZ, teste Dumas Re 14 mai 1805. 13 janv. 1816. 18 avril 1818. 2 mat 1818. 23 déc. 1820. 29 janv. 1825. Minéralogie, Géologie, Art des maires. Associé libre. MM. Gizzer pe LAumonrT.. Membres. BRoNGNIART......... Brocæanr DE Virrers. BARTEN eee ee = DEBonnarD......... Leman BEupanr.. PE Botanique, Physique Agriculture. Associés libres. MM. SI vESTRE . :....... Le B° CoQuEBERT DE MoxnTerer........ Le C'° DE LASsTEYRIE. DEFEUZE er VE re Le Chev® Du Perrr- TROUARS TPE EEE Membres. Brisseau DE Mirsez.. AuGusTE DE St-HiLaiRE. ADOLPHE BRONGNIAT. ADRIEN DE JUSSEIU .. 28 mars 1795. 10 déc. 1788. 2 juill. 1807. 9 Mars 1811. 28 mars 1812. 3 fév. 1816. 14 fév. 1818. végétale, 10 déc. 1788. 14 Mars 1799. 2 Mars 1797. 22 juin 1801. 19 déc. 1807. 11 mars 1603. . 24 fév. 1821. 10 mars 1821. 51 mai 18925. 12 fév. 18925. 16 avril 1895, Zoologie, Anatomie et Physiologie. ; Associés libres. MM. Le Che pe Lamarck. GEOFFROY DE SAINT- HNDATRE CRUE 21 sept. 1793. 12 janv. 1794. MM. Bosc ER nTe 12 Janv. 1794. -_ LeBCuvier (Georo.) 23 mars 1795. DumériL........... 20 août 1796. Le C' pe LACEPÈDE.. 1 juin 1798. Cuvier (Frédéric)... 17 déc. 1802. Membres. DESMAREST......... 9 fév. 1811. H. pe BLainviLe.... 29 fév. 1812. MAcEnDiE.. -..... 10 avril 1813. EpwanDs.......2... 25 avril 1818. SERRES Re ct ele 3 mars 1821. . AUDOUIN...-.-.... 19 mai 1821. Prévost (Constant) .. 19 janv. 1822. MMS DEJTEAN A (ee 0.0 2 avril 1825 Médecine, Chirurgie et Art vétérinaire. Associé libre. MM. Le B°° Larrey ...:... 24 sept. 1796. Membres. FPARISED A cisre efole chois 14 mai 1808. GUERSENT/ 0. 2 eee Q mars 1811. Czoquer (Hippolyte). 2 mai 1818. CLoquer (Jules)..... 22 janv. 1820. BRESGHET ne. 1 juin 1822. Secrétaire de la Société pour 1825, M. ne Bonxann, quai Malaquais, n° 10. COMMISSION DE RÉDACTION DU BULLETIN POUR 1825. none are } M. Fravcœur, rue du Cherche-Midi, n° 25. FR. Mathématiques. Mécanique. . . . M. Navrer, rue de Seine, n° 59. N. Physique . . . M. Pouizrer, rue Saint-André-des-Arcs, n° Go. P. ChiIMmaeN NN. M. Dumas, rue Hautefeuille, n° 50. D. Minératogie. . .. M. Léman, rue Sainte-Hyacinthe, n° 22. S.L. Géologie. M. C. Prévosr, rue de Paradis, n° 9. C.P. Botanique. . . . M. Auguste pe Sant-Hrcae, Jardin du Roi. SH. Zoologie. . . . . M. Desmaresr, rue Saint-Jacques, n° 161. AD. et Anatomie . . M. DE Branvieze, rue Jacob, n° 5. B.v. Médecine... .. } M Chirurgie. . . Brescner, rue de l'Observance, n° 5. B. M. Buzzy, Secrétaire de la Commission, rue Coquillière, n° 2-. B.y. LISTE DES CORRESPONDANS DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. NOMS sr RÉSIDENCES. MM. Geofroy (Villeneuve). . Dandrada.. . . . . . ., Coimbre. Ghaussier enr. Van=Mons #91... Bruxelles. Val Pete ie Pavie. Girod de Chantrans . . Besançon. NOMS sr RÉSIDENCES. MM. Rambourg. , . . .. .. Cérilly. Nicolas Nr ee cie Cacn. Hatrelle:t-.#5.0 Were Usterier tierce Zurich. GT LE Déco bio vo Bruxelles. HEOTNEMOON ENS Cale Bordeaux. EEEEE———_—LELELL NOMS sr RÉSIDENCES. ; NOMS rer RÉSIDENCES. MM. Schmeisser . . . , . . . Tédenat. .... . . . « . Fischer "0. sa e Bouchér. . . . « . +... Lt OT Boissel de Monville, . . Fabroni. . Broussonet (Victor) : > Lair (P. Aimé). : ... De Saussure. . . » . ni *: Pulh L tBierte) ictsleiete Blumenbach. . . . . . . Hermstaedt. . . « . .. Coquebert (Ant.).. Camper (Adrien). . . . Ramond. . . . + +. . Schreibers. . . . . « . . H. Dasy.. 5. Héricart de Thury. . BrissOn.- - ee - le Costaz.... ue cts store Goxier EC acier Schreiber. . . . . . . . Dodun.--.-:-400-.0te Fleuriau de Bellevue . . Baily...,....... Sæmmering. . « « . «. Pablo de Llave, . . . . Brébisson. . . . . .« . . D'’Aubuisson ...... Warden. . . . s . ….« Gærtner fils. . . .. #0 Girard. ue. «= + ee Chladai . io BiDLA 0 59 Batard. .. sie ele ete 0 Poyferé de Cère. Marcel de Serres: Ri550 . .. . le se ee Bigot de Morogues . . Wnisian es spi Omalius d'Halloy. . Eeéonhard et .-. Dessaignes . . . . . « . Desanctis Nat daté ICE OT 6e Léon Dufour . . .... Grawenhorst . . .... Reinwardt . Hambourg. Strasbourg. Nîmes. Moscow. Abbeville. Béfort. Florence. - Montpellier. Caen. Genève. Turin. Ibid: Naples. Gaættingue. Bertin. Fismes. Franeñher. T'ienne. Genève. Londres. Ibid. Grenoble. Le Mans. La Rochelle. Madrid. Fataise. Nuremberg. Rennes. Toulouse. New-York. Tubingen. Alfort. Wittemberg. Brest. Angers. Dax. Montpellier. Poitiers. Seez. Nice. Ortéans. Ibid. Namur. Heidelberg. Vendome. Londres. Limoges. Saint-Sever. Breslau. Amsterdam. MM. Dutrochet, . , ... Daudebard de Férussac. Charpentier . . ,... D'Hombres- House she Jacobson!. + . : Montpiro! . .: . =. Millet Ces a FA Vopel.Kr-157 1100 î Adams ( Williams). . . Defrance. ds LEP ENORME . Kuhnte cet : William Elford Leach. - Desaulces de Freycinet. Auguste Bozzi Granville. RerRer ter ee she olefe Moreau de Jonnès . . . Meyrac ... . 1.1. 11e Grateloup . . . . «. .. Bivona-Bernardi . . . . Bonnemaison . , . . . . TER AMONT Hanmnr Net: ie late He Sueurs . . 5.6 Le Sauvage. . . . . .. Lucas. . #. PS0 dd Soret-Duval. . .,. ... Bertrand Geslin. , . .. Kodéra 2 - 01 Maraschini. 2. ee Joachim Taddei. . . .. ombres 1-12 0 Brardie fiefs ste HerscheN Ste Babbage.. .... .:+ De Bonsdorf . Marion de Procé. . . . à De la Jonkaire. . . . . . Choisy. . . .. . . . .. Gasparin. 4. .12..12 Radtiset-19- te niere Cruveiller. . . Mayor. .... DE AnE Jameson. Chäteau-Renautt. Bex. Lavat. Alais. Copenhaque. Angers. Munich. Londres. Sceaux. : Berlin. Etampes. Londres, Londres. Genéve. Dax. Ibid. Philadetphie. Dijon. . Catane. Caen. Lisancour. Terrasson. Londres. Ibid. Abo. Lima. Nantes. Anvers. Genëve. Florence. Limoges. Genève. Versailles. Edimbourg. Havre. NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. ASTRONOMIE. Nouvelle méthode pour calculer les occultations d'étoiles par la lune. M. J.F. W. Herschel propose, pour résoudre ce problème, le procédé suivant, qu'il regarde comme simple en théorie, et exact en pratique. 1°. D'après les ascensions droites de la lune et de l'étoile pour le jour de l’occultation, telles qu'on les tire des Ephémérides , calculez, à la minute, le moment de la vraie conjonc- tion en ascension droite. 2. Calculez les distances zénithales apparentes du centre de la lune et de l'étoile pour l'instant de cette conjonction; vous appliquerez à la lune la correction de parallaxe dans l'hypothèsede la terre ellipsoïdale, selon les formules connues qui sont en usage pour cet objet. 3°. Calculez les azimuts apparents du centre de la lune etde l'étoile pour le même moment, en corrigeant celui de la lune et de l’ellipticité terrestre. Ces azimuts sont comptés du nord vers l'est; et dans le cas où un astre serait à l'ouest du méridien, on regarderait son azimut comme plus grand que 180°. 4°. D'après les azimuts et distances zénithales ainsi obtenues , déterminez si l’occultation doit vraisemblablement être hâtée ou retardée par l'effet de la parallaxe; s'il y a doute, laissez la chose indécise, 5°. Répétez les mêmes calculs de distances zénithales et d'azimuts, pour une heure avant le moment de la conjonction, ou pour l'heure qui la suit, selon que l'occultation sera proba- blement hätée ou retardée; et si vous êtes dans l'indécision à cet égard, faites le calcul pour l'heure d'après. 6°. Les distances zénithales et les azimuts des deux astres étant ainsi connues pour deux instants séparés de l'intervalle d'une heure , prenez pour époque ou origme des temps, l'instant qui s'écoule le premier. Soient Z et z les distances zénithales apparentes de la lune et de l'étoile, À et a leurs azimuts respectifs, à cette époque : que les mêmes lettres accentuées désignent les ares de même espèce pour l'heure subséquente, 7°. Calculez # et 8 en secondes d'arc par les formules suivantes : æ—(Z"—:)—(Z— 3), B = (A! — a!) sinz! —(A—a) sinz. JANVIER 1895. I (2) 8, Calculez les grandeurs P et Q par les équations : (Z—2) (A! — a!) sin 3! — (Z'—2!) (A—a) sin z rl V'(æ +6) { æ (Z—7z) + B(A—a)sinz D ee P estun are , exprimé er secondes, qui est égal à la moindre distance de l'étoile au centre de la lune; et Q est le temps (en fraction de l'heure) à écouler depuis l'époque adoptée jasqu'au moment où la distance est devenue un minimum : cette durée ajoutée à l'époque (ou retranchée , selon le signe), donne le moment du plus grand rapprochement , lequel est ordinairement le milieu de l'occultation. 9°. Calculez, d'après les Éphémérides , le demi-diamètre lunaire pour l'instant qui vient d'être déterminé , et, après l'avoir corrigé de son augmentation , appelez cet arc p; si p D P, il n'y aura pas occultation. 10°. La demi-durée de l'occultation, dans tous les cas ordinaires, sera exprimée en fraction d'heure, par ve? —P:) : EE ajoutant cette durée à l'instant du milieu de l’occultation, et l'en retranchant, on obtiendra les moments d'immersion et d'émersion de l’étoile. Cependant, si l'on exige une extrême précision dans les résultats, il faudra reprendre tout le calcul, et le faire pour l'instant de la plus proche appuise pris pour époque; puis au lieu d'une heure d'intervalle entre les deux moments qu'on compare , on ne prendra que dix minutes. Dans ce nouveau calcul, Q au lieu d'être exprimé en fraction d'heure, le sera en fraction de 10 minutes; par conséquent on multüpliera la formule ci-dessus par ro, et l'unité de Q sera la minute; il faudra appliquer Q, avec son signe, comme ane corrective, au temps de la plus proche appulse. Démonstration. Soit déterminé le lieu du centre de la lune par deux coordonnées dont l'origine est à l'étoile ; savoir : l'une, x, qui est un arc parallele à l'horizon et se dirige vers l'ouest , et l'autre, y, perpendiculaire à x et tendant vers le zénith. Nous aurons x —(A—a)sinz, ety =2—32. Supposons que x et y croissent uniformément dans la durée d'une heure ; 4 étant le temps écoulé depuis l'époque, il vient fl : z=f+e, y=f'+gt éliminant £, on arrive à une équation de cette forme Y =P Er: Pour trouver les constantes p et g, soient x, et y. les valeurs de x et y qui répondent à l'époque adoptée, et x, , y, celles qui ont lieu une heure après , nous aurons y, —=p +qx;: Ye =p + gx,; d'où l'on tire LT rie = Ye se = ho s PE De AA en | or x, =(A—a)sinz, x, —(A!—al)smz, Yo —=Z—2; Yi =Z—72!. (5) Donc io =(Z'—z)—(Z2—z)=e, x, —%,—=(Al—al)snz—(A—a)sinz—=f$; 1 a! Ja PES GARE. 0 AL LE aoû L (Ad) (Ba) ind 2) (Aains PAR mn Maintenant, puisque la distance de l'étoile au centre de la lune est /(x? + y?), sa plus proche appulse sera donnée par l'équation xdx + ydy —0, savoir x + q(p +qx)=0; d'où l'on tire ALI SE 274 SN TRE der NET P __ (Z—z) (A'—a')sinz—(Z'— 2) (A—a) sinz CP Ve +F) En outre, le chemin apparent décrit actuellement en une heure par le centre de la lune, rapporté à l'etoile, étant Via) FO) EVE TFF, pendant que celui qui est parcouru depuis l'époque jusqu'au moment de la plus proche nee a (x — 2) + —r) ) CÆ: — zx, )? ie (Os SO) espace , est nn MaCrr rN NE Ere): |: (#7) Fees GE PE Ge ET EN ES LPC ainsi qu'on le voit, en faisant les diverses substitutions et réductions nécessaires. Mais le nu- mérateur de cette dernière fonction représente évidemment la valeur de £æ (x? + y?) à l'époque, en mettant 1 heure d'intervalle dans la durée; il prend le signe + où —, suivant que V/(x° +7?) augmente ou diminue. Or, si la distance va en croissant à l'époque, le moment de la plus proche appulse est alors déjà écoulé, et le temps Q doit étre retranché de l'époque pour donner ce même moment : c'est la raison pour laquelle le signe — affecte cette fraction, lorsqu'on l’a dégagée du radical. FR. Occultation de Saturne par la Lune. Le 50 octobre 1825 , il y aura nne occultation-de Saturne par la Lune, qui arrivera vers 8 3! du soir; la planète sera cachée derrière le bord de la région ausirale de la Lune vers la partie éclairée et orientale ; l'émersion se fera au contraire vers le bord boréal et obscur , a ot 24! ; la planète sera demeurée éclipsée environ 54 minutes de temps, L'immersion aura lieu plus d'une heure après le lever dela Lune ; le phénomène serà donc très-facile à observer par les personnes qui ont de bonnes lunettes. Les indications contenues dans cette Notice sont en temps solaire vrai, qui, comme on sait, à cette époque de l'année est en avance sur le temps moyen de 16 minutes 11 secondes. Comme cette prédiction est omise dans la Con- naissance des temps de 1825, nous avons jugé utile de la donner ici. FR. (4) MÉCANIQUE. Ë Sur un procédé proposé pour faire mouvoir les bateaux contre le courant des rivières, par M. NAvIEr. Ce procédé est décrit dans une brochure publiée à Philadelphie en 1825, par M. Ed. Clark ; il consitse à adapter au bateau des roues à aubes. L'axe de ces roues porte un tambour, sur lequel s'enroule une corde attachée sur les rives, ou au fond de la rivière, à un point fixe. L'action du courant fait tourner les roues avec d'autant plus de force, que la vitesse du ba- teau s'ajoute à celle du fleuve ; le mouvement des roues oblige la corde à s'enrouler sur le treuil , et fait avancer le bateau. Ce mode de hallage est principalement applicable au passage des rapides que l’on rencontre dans le cours des grands fleuves de l'Amérique septentrionale. Ou peut en former la théorie de la manière suivante. Nommant Q l'aire de la section transversale du bateau, v la vitesse du courant, V la vitesse du bateau, en sens contraire du courant, U la vitesse de rotation du centre des aubes, R,r les rayons des roues à aubes, et du tambour sur lequel s'enroule la corde, a! l'aire des aubes, g la vitesse imprimée aux corps pesants par la gravité dans l'unité de temps, Ir le poids de l'unité de volume de l'eau ; , on aura respectivement K II. © GENE ,etk' m1. 0! CRRNEUEE 28 25 pour les efforts exercés par l’eau sur le batean et sur les aubes des roues qui y sont adaptées. k et À! représentent deux coeflicients numériques dépendants de la figare du bateau, et de la figure et de la disposition des aubes. La tension de la corde est évidemment égale à la somme de ces efforts ; et comme l'effort exercé sur les aubes doit faire équilibre à cette tension, on a RO (0HV—U>.R—[ko(v+V} + ao! (0 +V—U}Ir. On a de plus la relation . V=U— er La vitesse que prendra le bateau , déduite de ces deux équations, est (eo r Jka R R k' a! ri) n r ke Un essai fait en granü a mis hors de doute les avantages de ce procédé, qui paraît bien préférable aux radeaux plongeurs imaginés par M. Thilorier. Les bateaux ont pris dans cet essai une vitesse à peu près égale au tiers de celle du courant, résultat qui s'accorde avec celui que l'on déduirait de la formule précédente, en éyaluant convenablement les quantités 4 et RE (5) PHYSIQUE. Sur La découverte d’une nouvelle action magnétique, par M. ARAGo. L'attention des physiciens a été trop vivement excitée par la brillante découverte dont M. Arago vient d'enrichir les sciences , pour que nous ne nous empressions pas de faire con- naître la suite de ses recherches sur un genre d'action aussi nouveau. Une aiguille aimantée que l'on fait osciller, librement suspendue, éprouve de la part de tous les corps , de l’eau même, et surtout des métaux , une influence qui diminue rapidement l'amplitude deses oscillations , sans en altérer sensiblement la durée : le cuivre semble jusqu'ici posséder au plus haut degré cette action singulière, qui devient assez puissante, lorsque la distance est suffisamment petite pour réduire à quatre le nombre des oscillations appréciables d'une aiguille qui, dans l'air, loin de toute influence, en fait plus de quatre cents. Dans ce cas, la grandeur même de la force amortissante semblait en rendre la mesure exacte impos- sible. M. Arago, par une combinaison nouvelle des éléments de sa première expérience, est cependant parvenu à obtenir cette mesure avec précision, en même temps qu'il a pré- senté le phénomène sous un jour nouveau et d'une manière plus frappante, L'aiguille est suspendue immobile au-dessus du centre d'une plaque circulaire de la substance dont on veut connaître le pouvoir ; lorsque l'on donne à cette plaque une vitesse de rotation même fort petite, l'aiguille est déviée de sa direction primitive ; si le mou- vement est uniforme et lent, elle se fixe invariablement dans une direction nouvelle; si le mouvement est assez rapide pour produire une déviation d'un peu plus d'un angle droit, l'aiguille est entraînée , décrit une circonférence entière, et revenant à sa première direction avec une yitesse acquise, la dépasse pour continuer, d'un mouvement qui s'accélère, de nouvelles révolutions, Il n'est pas nécessaire de dire que l'agitation produite dans l'air par le mouvement de la plaque, n'entre pour rien dans le mouvement de l'aiguille, suspendue dans une cage de verre fermée de toutes parts ; l'expérience le montre d'ailleurs suffisamment par l'immobilité parfaite de l'aiguille déviée, lorsque l'influence se borne à produire une déviation plus petite que 90°. L'appareil de M. Arago consiste en deux parties isolées l’une de l'autre : la première est une horloge dont tous les rouages sont en cuivre; elle supporte et fait tourner la plaque soumise à l’expérience; un volant régularise le mouvement de rotation, dont la vitesse est mesurée par une aiguille qui indique le nombre de révolutions accomplies dans an temps donné. La seconde partie de l'appareil, fixée snr un support entièrement indépendant de celui de l'horloge, est un cylindre de verre, fermé à sa partie inférieure par une feuille de papier bien tendue-(on pourrait, sans altérer l'effet, lui substituer un disque de verre), et à sa partie supérieure par un plan de glace au centre duquel est fixée une tige en cuivre qui s'élève ou s'abaisse, et porte à sa partie inférieure le fil auquel est suspendue l'aiguille ai- mantée. Une alidade munie de deux pinules horizontales tourne autour de la tige, et indique, par une division circulaire tracée sur la surface supérieure, l'azimuth dans lequel se dirige l'axe magnétique. On place d'abord à peu près le cylindre au-dessus de l'horloge, et l'on achève, par de petits déplacements du plan de glace, de faire coïncider le centre de l'aiguille avec celui de la plaque tournante. Une plaque de cuivre épaisse d'environ une ligne, et qui se meut avec une vitesse de quatre à cinq tours par seconde, imprime, à la distance de plus d’un pouce, un mouyement de (6) rotation continu , à un barreau aimanté, dont la longueur (4 à 5 pouces} est un peu moindre que le diamètre du disque tournant. Une plaque de cuivre semblable, dans laquelle on pratique, suivant différents rayons, des fentes très-étroites depuis la circonférence jusqu'à une petite distance du centre, perd presque toute son action ; animée d’une vitesse très-rapide, elle produit à peine une déviation de quelques degrés, à la même distance où la plaque entière fait pirouetter l'aiguille. Cependant la différence de masse, et même la différence de surface des deux plaques, est une bien petite fraction de leur masse ou de leur surface entière. Une épaisseur considérable de limaille de cuivre est presque sans influence. Ces deux dernières observations sont bien propres à jeter du jour sur la nature d'un phéno- mène qui présente si peu de rapports avec les phénomènes connus. Voulant avoir une donnée sur le pouvoir magnétique du cuivre hors de l'état de mou- vement, M. Arago a présenté un barreau de ce métal à une aiguille fortement aimantée , et dont les déviations sont rendues sensibles par un microscope très-fort ; il a observé un déplacement angulaire d'environ 2! à la distance de : de millimètre. L'énorme différence de cette action très-petite à celle qu’exerce le cuivre en mouvement , ne permet donc guère de leur assigner une même cause, au moins sans la supposer singulièrement modifiée. Sur les contractions musculaires produites par le contact d’un corps solide et un nerf, par M. J. Ebwarps, D. M. (Lu à l’Académie des Sciences, dans le courant de mars.) M. Edwards a étudié les effets d'un mode d'atiouchement des nerfs, qui avait été négligé jusqu'ici. Le procédé consiste à toucher ce nerf comme on touche un barreau d'acier pour l'aimanter ; il fait la préparation suivante : il dénude les nerfs sciatiques d'une grenouille dans l'étendue du sacrum , il les soulève et les soutient au niveau de cet os, au moyen d'une bande de taffetas gommé. Les nerfs sont conservés dans leur intégrité , et restent par conséquent en rapport avec le reste du système nerveux et les muscles où ils se rendent. Les membres abdo- minaux doivent être dépouillés de leur peau. Si dans cet état on touche avec une tige métal- lique un des nerfs sciatiques en la passant avec légèreté sur les points successifs de la portion dénudée du nerf, on produit la contraction musculaire. On la détermine presque chaque fois qu'on touche ainsi Le nerf, quelle que soit la nature du métal. On obtient aussi des contractions musculaires avec tout autre solide , tel que la corne et le verre, etc. , ete. M. Edwards a bien reconuu que toutes ces substances ne les produisaient pas ayec la même intensité ; mais il n'a pu établir une échelle de gradation , à cause des variations considérables qui surviennent dans les forces de l'animal qu’on soumet à l'expérience. Le taffetas gommé qui soutient les nerfs au niveau du sacrum est un des meilleurs corps isolant; c'est dans cette condition que l'attou- chement du nerf produit les contractions. M. Edwards a substitué au taffetas gommé une bande semblable de chaîne musculaire, et les contractions n'ont plus lieu lorsqu'on touche le nerf de la méme manière avec une vitesse modérée, Or la chair musculaire est un excellent con- ductear de l'électricité, et l’on voit que les contractions ont ou n'ont pas lieu , ou sont fortes ou faibles suivant que le nerf est ou n'est pas isolé. Or MM. Prévost et Dumas ayant prouvé qu'une compression , même légère, produit de l'électricité chez les êtres vivants, M. Edwards conclut des faits précédents , que lorsqne le nerf est isolé, l'électricité que développe ce genre d'attouchement est concentrée sur le nerf, et produit la contraction. Dans le cas du nerf non isolé, l'électricité développée par le contact se partage entre le nerf et le corps conducteur sur lequel le nerf repose, et n'est plus suflisante pour produire la contraction musculaire, ou en produit de très-faibles. ar: C2) CHIMIE. Note sur l’acétate d'argent et le prot-acétate de mercure, par M. Dumas. Il est une opinion généralement admise par les chimistes, relativement aux combinaisons salines de l'acide acétique. On regarde comme impossible de les obtenir entièrement privées d'eau. Aussi M. Berzélius, dans son analyse de l'acide acétique, annonce-t-il la grande difh- culté qu'il a éprouvée pour rendre parfaite la dessication de l'acétate de plomb. Quelques recherches d'analyse végétale m'ayant amené à m'occuper de ce sujet, j'ai ob- servé les faits que je vais exposer ici. Acétate d'argent. Je le préparai en versant une solution concentrée d'acétate de soude dans une autre également concentrée de nitrate d'argent cristallisé. Les cristaux furent jetés sur un filtre, lavés à l'eau froide, puis desséchés à l’étuve. 1,518 ont été mis dans une capsule de verre qu'on à chauffée ayec précaution, au moyen d'une petite lampe à esprit de vin. La décomposi- tion s'est opérée par une température fort basse, et l'ignition s'est propagée avec rapidité dans toute la masse dès qu'elle a eu commencé sur un point. Le résidu n'était que de l'argent sali par un dépôt fuligineux. On a détruit celui-ci en portant successivement au rouge toutes les parties de la capsule, et on a obtenu enfin une quantité d'argent presque aussi volumineuse que le sel employé. Son poids était de 0,864 , et elle avait l'élasticité d'une éponge. Ces résultats donnent : Oxide d'argent, 0,927 ou 70,33 suivant Berzélius 69,56 Acide acétique, 0,391 29,67 30l64 Acétate d'argent, 1,518 100,00 100 .. L'accord de cette analyse avec le résultat calculé par M. Berzélius, prouve clairement que le sel employé est anhydre. Acétate de mercure. Depuis bien long-temps les chimistes connaissent deux acétates de ce métal : l'un à base de peroxide, et l'autre de protoxide. Le premier est un sel jaunâtre, gom- meux, déliquescent, incristallisable et facile à décomposer, L'autre, au contraire, se présente en cristaux d'un blanc nacré, qui se précipitent toutes les fois qu’on verse une solution con- centrée d'acétate de potasse ou de soude dans une autre, également concentrée, de proto-nitrate de mercure. Cette distinction a été faite par beaucoup de chimistes ; elle se trouve même ex- pressément établie dans toutes les éditions du système de M. Thompson. M. Thénard admet aussi deux acétates de mercure; mais, sans s'expliquer sur la nature de celui qu'il considère comme le prot-acétate, il donne la description et la manière d'obtenir le sel cristallisé, qu'il désigne sous le nom de deut-acétate. Comme le sel cristallisé est employé quelquefois en médecine, et qu'il ne peut paraître in- différent de se servir d'une combinaison à base d'oxide noir ou d'oxide rouge, nous allons cher- cher à éclaircir cette question. On obtient avec facilité l'acétate nacré en faisant bouillir le vinaigre sur du peroxide de mer- cure. Mais en examinant le sel qu'on obtient par ce procédé, on voit qu'il précipite en noir par les alcalis caustiques, en jaune verdâtre par Les hydriodates alcalins, et qu'avec l'acide hydro- chlorique ou les hydro-chlorates, il se transforme en une poudre blanche , insoluble et très- o (8) dense. Il paraît donc qu'à la température de l'éballition da vinaigre, l'oxide ronge de mercure est ramené à l'état de protoxide par les matériaux combustibles de l'acide acétique. Si l'on opère à froid on obtient le sel gommeux dont nous ayons fait mention , et qui est le véritable dent-acétate. M. Hemptine, pharmacien de Bruxelles , a décrit dernièrement un composé cristallisé en prismes volumineux, qu'il a obtenu en traitant à froid le peroxide demercure par l'acide acé- tique pur. Ce résultat singulier serait contradictoire avec ceux des anciens chimistes : il exige donc de nouvelles recherches. Quoi qu'il en soit de ce nouveau sel, il n'en est pas moins vrai que celui dont on fait usage en médecine, soit dans le sirop de Belet, soit dans les dragées de Keyser, est le véritable prot- acétate de ce métal. Voici son analyse : 1,500 de ce sel traités par l'eau régale ont fourni 1,620 de perchlorure parfaitement sec, et équivalent, d'après l'analyse de Sefstroem, à 1,210 d'oxide au minimum. D'où l'on déduit : Oxide de mercure noir, 1,210 ou 80,66 selon Berzélius 80,41 Acide acétique, 0,290 19,34 19,59 Prot-acétate de mercure, 1,500 100,00 100,00 Ce résultat, comparé à celui que M. Berzélius a calculé dans la supposition de l'acide acé- tique sec, démontre que ce sel est également privé d'eau. Nous donnerons aillears l'analyse de l'acide acétique faite en employant ces deux composés. MINÉRALOGIE. Note sur quelques minéraux qui appartiennent à des espèces connues, et qu'on rencontre dans le commerce avec des noms particuliers, par S. LÉMAN. 1°, Evcrroïre de M. Breitaupt. C'est une variété de cuivre phosphaté en cristaux octaédres de plusieurs lignes de diamètre, et d'une couleur verte, agréable, approchant un peu de celle de l'éméraude. Elle a pour gangue le quarz, et se trouve à Libethen en Moravie. La libethenite qui l'accompagne dans la même mine est aussi du cuivre phosphaté, mais en cristaux très- petits, et d'un vert brun foncé, couleur du verre de bouteille, 2°, GorTHITE. C'est le pyrrhosiderite (fer pourpré) de Ulleman, ou le fer oligiste lamelli- forme, d'an rouge vif, de Haüy. On le trouve dans le pays de Nassau-Siegen , dans les cavités du fer hematite, Ses lamelles entrelacées se font remarquer par leur éclat et leur couleur rouge-brun. 5°. PÉRICLINE de Breithaupt. On l'observe en petits grains bruns , épars dans une chaux carbonatée saccharoïde , aux environs de Marienberg en Saxe. L'examen fait reconnaitre qu'on doit le considérer comme une variété brune de Condrodite. 4. LEUZIT, où amphigène du Kaysertubll. Cette substance, qui diffère de l'amphigène par plusieurs de ses caractères extérieurs et par sa fusibilité au chalumeau, est placée maintenant avec la sodalite, par M. Gmelin, qui s'est décidé sur une analyse qu'il en a faite. 5°. RaopomiTE d'Itner, etc. , d'Elbingerode au Harz, est une variété mélangée de manga- nèse silicaté. On le nomme encore photicite et allagite, Les parties blanches et jaunâtres sont la thompsonite, et ses parties noires l'hydropyte, du même auteur. Nous avons reçu d'Arendal, par M. Holm, un minéral absolument semblable. (S. L.) (9) GÉOLOGIE. Description géologique du bassin tertiaire du sud-ouest de la France, par M. B.DE Basreuor. La première partie de ce travail, qui est la seule que l’auteur ait fait connaître jusqu'à pré- sent, comprend des observations générales sur les coquilles fossiles, et la description particu- lière de celles qui ont été recueillies dans les terrains des environs de Bordeaux. Après quel- ques considérations qui ont pour objet de faire voir combien il importe, avant que d'essayer à résoudre les grandes questions de l'histoire des révolutions de la terre et de celle de l'organision en général, d'étudier la géographie zoologique, et en particulier celle des mollusques, M. de Basterot est conduit naturellement à démontrer que la distinction spécifique des coquilles, tant vivantes que fossiles, est le point de départ indispensable pour cette étude ; il fait voir que les dépouilles de mollusques, répandues dans un bien plus grand nombre de couches de la terre que celles des animaux des classes plus élevées, peuvent fournir par cete"raison un bien plus grand nombre de renseignements utiles, Jusqu'à présent il semble, lorsque l’on examine le sol d'un bassin circonscrit, que les mêmes fossiles caractérisent en général la méme couche dans toute son étendue, et que certains fossiles différents annoncent des couches différentes, et par ce moyen on rapproche ou bien on éloigne l'une de l’autre, quant à l'époque de leur formation, deux assises qui se présentent isolément et sur des points distants. Mais si l'observateur veut comparer entre elles les couches de deux bassins distinets, les ressemblances etles différences qu'il rencontrera entre les espèces fossiles auront-elles pour lui la même importance géologi- que? C’est ce qu'il est encore difhcile de dire d'une manière précise, et ce qui sera peut-être impossible de décider tant que l’on n'aura pas établi quelles sont les limites de variation d'une même espèce, et que l'on ne pourra pas se rendre compte de l'iniluence de certaines localités et de certaines circonstances pour produire ces variétés. M. de Basterot croit avoir observé, en comparant les fossiles des terrains des différents âges de la terre, que la constance dans les formes d'une même espèce est d'autant plus grande que le nombre des espèces est moins grand, et qu'ainsi « les espèces identiques sont plus généralement répandues en raison di- »recte de l’ancienneté de la couche où on les rencontre. » Le nombre des espèces fossiles des environs de Bordeaux, décrites par M. de Basterot, est de 350, parmi lesquelles 45 espèces ont leurs analogues vivants dans l'Adriatique , la Méditer- ranée, l'Océan etla Manche, et 21 espèces dans les autres mers. Quelques-unes de ces espèces se trouvent également fossiles dans d’autres bassins : savoir, 91 dans celui de l'Italie, 66 dans celui des environs de Paris, 24 en Angleterre, et 18 aux environs de Vienne; enfin 110 espè- ces sont particulières au bassin de Bordeaux. M. de Basterot ne donne pas ces résultats com- me définitifs, et en effet il faudrait se garder de croire que les nombres ci- dessus pussent indi- quer le plus ou moins de rapports géologiques qui existent entre les différents bassins compa- rés ; il peut se faire que les nombres trouvés soient en rapport avec le plus ou moins de con- naissances acquises jusqu'à présent sur les fossiles de chacun de ces bassins. Ainsi le beau tra vail de M. Brocchi a fait connaitre les fossiles de l'Italie, tandis qu'aucun ouvrage spécial et comparable à celui de l’auteur célèbre que nous venons de citer, n’a fait connailre ceux des en- virons de Vienne ; nous rappellerons que M. C. Prevost, qui a publié en 1820 uu essai sur la géologie des environs de la capitale de l'Autriche, avait indiqué, d'après l'étude qu'il avait faite des fossiles, que les terrains tertiaires du bassin au sud du Danube avaient les plus grands rap- JANVIER 1825. 2 (10) ports avec ceux de l'Italie, et même avec ceux de Bordeaux et de tout le midi de la France. IL pensait dès-lors que tous ces terrains avaient plus d'analogie entre eux qu'ils n'en avaient avec ceux qui, aux environs de Paris, sont inférieurs au gypse, et que l'époque de leur formation correspondait peut-être à celle des couches marines qui\recouvrent le”dépôt gypseux dans ce même lieu , résultat qui est plutôt confirmé qu'infirmé par le travail de M. Basterot,qui au surplus n'a pas distingué dans les 66 fossiles du bassin parisien, qui sont semblables à ceux du bassin de Bordeaux, ceux qui appartiennent aux couches inférieures au gypse, de ceux qui se voient dans les sables supérieurs. GR: BOTANIQUE. Note sur la patrie de l’Anona squamosa, par M. AUGUSTE DE SAINT-HILAIRE. On sait combien il existe de doutes sur la patrie de la plupart des plantes que l’on cultive, et combien il est diflicile de les lever. Un des meilleurs moyens que l’on puisse employer pour y réussir, est de comparer les noms que ces plantes portent dans les divers pays où on les élève aujourd'hui, de chercher la trace que ces mêmes noms ont dù suivre en passant d'une contrée dans une autre, et de tächer ainsi de remonter jusqu'au nom primitif. C'est par ce moyen que M. A. S. H. est parvenu à découvrir la patrie du mais. Il s'en sert aujourd'hui pour tâcher de découvrir celle de l'Anona squamosa. Cet arbre, connu dans les colonies francaises sous les noms de corossol, cœur de bœuf, pom- mier de cannelle, ete., est indiqué par tous les auteurs comme étant cultivé dans les deux In- des, et personne ne dit l'avoir trouvé sauvage. Le Brésil méridional produit naturellement un assez grand nombre d'autres Anona ; les habi- tants du pays les désignent tous par le nom d'araticu , mot radical, emprunté à la langue gua- rani; et à ce mot ils ajoutent les termes portugais do mato (des bois) où do campo (des champs), suivant que les espèces qu'ils veulent désigner croissent dans les forêts ou les pays dé- couverts. Quant à l'Anona squamosa , que j'ai toujours vu cultivé au Brésil comme il l'est ail- leurs, et que l'abbé Velloro indique aussi dans ses manuscrits comme n'étant point naturel au pays, il y est connu sous les noms de pinha ou d'ata. Le premier.de ces termes vient certaine- ment de la ressemblance du fruit avec celui du pin (pinheiro) ; cependant il n'est jamais donné aux espèces indigènes dont le fruit a la même forme, et par conséquent il a dù être introduit chez les Brasiliens avec la plante elle-même. Quant au mot aa, il est évidemment emprunté des mots attoa et atis, qui sont ceux que l'Anona squamosa porte en Asié, et qui appartiennent aux langues orientales ( Voy. Rumphet Rheede). Donc il est clair que les Portugais ont trans- porté l'anona squamosa de leurs possessions de l'Inde dans celles d'Amérique, et, en l'intro duisant au Brésil, ils lui ont conservé, avec une très-légère altération, le nom sous lequel les habitants de l'Inde le leur avait fait connaître. On sent qu'il ne serait pas absolument impossi- ble que les Poringais eussent porté l'Anona squamosa de l'Inde en Amérique, et que cepen- dant cette plante fût originaire du Nouveau-Monde. Mais, dans cette hypothèse, il faudrait que quelque autre nation que les Portugais l'eût transportée dans l'Inde, que là elle eût changé son nom américain ou européen contre un nom oriental, que ce nom se füt subitement répandu avec de légères modifications dans une immense partie de l'Asie, et que ce füt précisément ce même nom que les Portagais eussent préféré au nom primitif pour le porter en Amérique. De telles suppositions ne sont nullement admissibles, et il est bien plus naturel de croire que l'Asie est la véritable patrie de l’espèce dont il s'agit. (11) ZOOLOGIE. Observations d'histoire naturelle juites pendant un voyage dans le nord de l'Europe, sur- tout en Islande , pendant les années 1820 et 1821, par F. À. L, THIENEMANN , méd. doct. Première parte, les Mammifères, ayec XXII planches en couleur et en noir, (Extrait par M. Valenciennes. (1) L'auteur à rédigé le voyage qu'il a fait conjointement avec M. G. B. Günther.. se propose, dans cette première partie, de faire connaître ce qu'il a appris sur les mammifères, Il publiera successivement ses observations sur les autres classes d'animaux. Le premier quadrupède dont il parle, mais sans en donner de figure, est le Canis lagopus ; il fait connaître les différents noms de cet animal. C'est le Æjall-Rafven de Nilsson (Scandinavisk Fauna, tom. I, pag. 87); en Islande on le nomme Xefi, Toa, et en danois Avid, Graa raev; les Norvégiens l'appellent Melrak, ou Fjeld-rake, les Lapons Mjal, et les Finnois Nauli. I! en donne une description très-détaillée, avec les mesures des différentes parties du corps exprimées en pied de roi. Il décrit la couleur du pelage dans les différents âges des deux sexes, et dans chaque saison ; il détaille la manière de vivre de cet animal, puis il termine par une description anatomique très-complete, avec Les mesures de toutes les parties du squelette. M. Thienemann décrit ensuile avec les mêmes détails sept espèces de phoques. Sa premiere espèce est le Phoca barbata Fabr., dont il donne ia figure d'une femelle adulte, qui a le dos noiratre et le ventre grisètre. Le male à deux ans a le dos noir et le ventre jaune, tacheté de points noirâtres, Il est figuré sur la planche IT. Le male d'un an est gris comme la femelle, “mais il a sur le front une croix noirätre. Il est figuré pl. IF, et le crâne représenté pl. IV. Cette espèce seule a quatre mamelles sous le ventre, tandis que les autres n’en ont que deux. La seconde espèce est nouvelle ; l'auteur l'a nommée Ph. scopulicola, et ea représente un male adulte à la planche V. Il est noir sur le dos, vert sous le ventre, et les flancs sont verts, marbrés de noir près du dos et de gris près du ventre, L'animal adulte atteint six pieds. La troisième espèce, que l'auteur nomme Phoca litorea, est le Phoca vitulina, Desma- rest, Mamm., pag. 244, sp., 395. Il donne la figure d'un mäle adulte à la planche VI, celle du crâne à la planche VIT, et celles de l'estomac, du pancréas, du pylore, et l'anatomie des tuniques, à la planche VIT, Gg. 1, 2, 5. La quatrième espèce est le Phoca annellata de Nilsson, qu'il regarde comme le Phoca fœ- tida de Fabr. faun. groen., et le même que le Phoca hispida , Fabr. Schrifter af. Natur hist. Une femelle adulte est représentée planche IX, et un jeune sur la planche X. A cet äge l'ani- mal est d’un vert noirâtre sur le dos et verdätre sous le ventre, et n'a pas les ocelles verdätres qui distinguent les adultes, Le crâne est représenté planche XI, et l'on voit l'estomac et une par- tie du canal intestinal sur la planche XII. La cinquième espèce, représentée planche XIII, est son Phoca leucopla. Cette espèce est enticrement verdûtre, teintée en grisätre sur le dos. La sixième espèce est le Phoque à croissant. Phoca groenlandica. Le mâle adulte est (1) Naturhistorische Bemerkungen gesammelt auf einer Reise in norden von Europa, vorzüglich in Island , in den Jahren 1820 — 1821 ; von F. À L. Tmigsxemaxx, Méd. Doct., I Abtheilung. Saugthiere mit xx illuminirten und schyarzen Kupfertafeln, in-8° , tab. in-4°. Leipzig, 1824. (12) représenté planche XIV. Il se distingue de la femelle, figurée planche XV, par sa tête entièrement noire. Ses couleurs sont d’ailleurs plus vives. Le jeune mâle de deux ans estre- présenté planche XVI. Il n'a pas encore de croissants. Son dos est tout brun noirâtre, et son ventre est jaunâtre et tacheté de noir sur la moitié antérieure. Ces taches n'existent pas encore sur le mâle d'un an, que l'on fvoit sur la planche XVII. Le phoque à croissant, âgé de huit jours, est représenté planche XVIIL; il est tout jaune. Le crâne est dessiné sur la planche XIX, et l'estomac sur la planche XX. La planche XXI montre les différentes postures que les phoques de cette espèce prennent en nageant et en plongeant. M. Thienemann a figuré à la planche XXII une nouvelle espèce de rat, sous le nom de Mus islandicus ; mais il n'en donne pas en- core la description. Il est noirätre sur le dos, gris sur tout le reste du corps, tacheté de jaunätre sur les flancs. La queue est presque nue, à écailles verticillées, à peine plus longue que le corps. ANATOMIE. Sur quelques points de l'anatomie du dromadaire, par M. Gust. RERM. RICHTER. Dans une thèse intitulée Analceta ad anatomen cameli dromaderii spectantia, et publiée à Kænisberg l'année dernitre, M. Richter s'est principalement occupé d'examiner les différentes parties de l'organisation du dromadaire, qui ne l'avaient été qu'incomplètement ayant lui. Il a surtout étudié avec soin la stucture de cette production singulière, dont plusieurs observateurs ont parlé , et que l'animal fait quelquefois sortir de sa bouche lorsqu'il est en colère, ou dans le moment du rut. Voici ia traduction de l’article de M. Richter sur ce sujet. Le voile du palais descendait fort bas; il n'y avait pas de glandes amygdales; mais à leur place étaient des fossettes nombreuses dont plusieurs étaient remplies de petites pierres vertes, comparables aux calculs salivaires. Avant le voile du palais pendait une membrane de huit pouces de longueur sur près de quatre de large. Elle semblait formée par deux lames de la membrane muqueuse qui revêt ces parties, réunies par un issu cellulaire assez serré. En l'insufflant, l'air n'y pénétra que peu à peu ct par la pression, ce qui la changea en de véritables cellulosités. De chaque côté de l'ori- gine de cette membrane on voyait deux excavations assez profondes pour permettre l'intro- duction des deux dernières phalanges du doigt médian. La surface de cette membrane était en outre couverte par un très-grand nombre de foveoles très-petites, dont l’orifice était oblique. Au-dessous de la membrane muqueuse, dans différents endroits, mais surtout à l'origine du re- pli, il y avait des fibres musculaires, ce qui prouve que le dromadaire peut à volonté mouvoir ce repli. On observait aussi quelques autres fibres musculaires, mais moins manifestes, et mé- lées avec le tissu cellulaire entre l'une et l'autre lame de la membrane. M. Richter pense avec raison que cet organe est le même que celui dont M. Everard Home parle dans la vie de Hunter, qu'il a mise au devant de l'ouvrage posthume de celui-ci sur le sang, l’inflammation et les plaies. Il paraît que c'est tout ce qui avait été publié là-dessus, car M. Blumenbach et M. Carus se sont bornés à le copier. L'un et l'autre lui donnent le nom de poche (bursa) probablement ainsi que Hunter, mais évidemment à tort, comme le fait juste- ment observer M. Richter. Quant à ses usages, sert-il à humecter la surface interne de la bouche, comme le suppose Hunter, ou bien à une sécrétion analogue à celles de la fovéole mu- queuse du palais des oiseaux, comme le veut M. Carus? C'est ce que n'ose décider M. Richter. (15) En rapportant ensuite ce qu'ont dit les voyageurs sur cet organe dans le dromadaire, entre autres Olearius, Tavernier, Eversman, qui l'ont remarqué dans des races distinctes et pas dans d'autres, M. Richter se fait la demande si l'on ne confondrait pas sous le méme nom plusieurs espèces, puisque les variétés qu'on admet dans le dromadaire différent entre elles non-seulement par la grandeur, la couleur, la nature du poil, ete., mais encore par l'organisation intérieure. En eflet, on a vu des dromadaires qui n'avaient pas cette prétendue poche, tandis que d’autres enavyaientune simple ou double. Cependantpour décider la question, il faudräit voir auparavant, comme le fait justemerit observer M. Richter, si ce ne serait pas un organe propre au sexe mâle, qui n'acquerrait tout son développement qu'à l'âge adulte, et seulement à l'époque du rut. Dans le reste de l'organisation de ce dromadaire, M. Richter a observé l’ostéide du dia- phragme, trouvée pour la première fois il y a plus de cent ans, par Messerschmidt , et décrite de nouveau par M. Jacger et par M. Leuckart ; mais il n'a pu voir celle que ce dernier a dé- crites dans le ventricule gauche du cœur, à la racine de l'aorte, ce qui lui fait observer que l'une est bien plus accidentelle que l'autre. Mémoire sur les Gavials, par M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE. Les Gavials présentent une organisation compliquée, et suflisamment distincte et spéciale pour porter à les séparer comme genre, soit des crocodiles et caïmans (crocodilus), soit des fossiles dits crocodiles de Caen (£elcosaurus), soit des gavials fossiles du Hävre et de Honfleur (stencosaurus). Les crocodiles et les caïmans, sans caractères suffisamment tranchés, resteront distribués en sous-genres ; ceux-là étant des caïmans à museau plus étroit et plus long, et ceux-ci des croco- diles à museau plus large et plus court. En eflet, il y a confusion de ces caractères vers le mi- lieu de la série naturelle. Une considération avait été indiquée comme séparant les caïmans, savoir, l'intervention des vomers à la voûte palatine; mais ce n'est pas méme un fait perma- nent dans une seule espèce, le‘crocodilus sclerops, SGEH., ce caimans, quant à son palais, res- semblant, dans son premier âge, à tous les crocodiles, Les Gavials (gavialis) dont le museau forme comme un bec détaché du reste, ont la tête large et carrée, les fosses temporales spacieuses, et le bec singulièrement grèle et allongé. Pour que celui-ci fût aminci et prolongé à ce degré, il a fallu qu'une désassociation ait été opérée : les os du nez ont perdu leur habituelle connexion avec les intermaxillaires ou adnasaux ; parce que la grandeur du bec ne porte ni sur les uns ni sur les autres, mais uniquement sur les maxillaires des dents moyennes ou les addentaux ; de là il est arrivé que ces derniers for- ment tout aussi bien le toit en-dessus que le plafond au palais, en se prolongeant également haut et bas, et en se joignant de même sur les lignes médianes ; on sait que partout ailleurs les maxillaires sont tenus à distance l'un de l'autre par l'interposition des os du nez (nasaux). Le palais est en arrière, considérablement élargi et étendu par les os dits, chez l'homme, apophyses piérigoïdes internes, et auxquels j'ai donné le nom d’hérisséaux. Les hérisséaux sont réunis en une seule pièce par sordure sur la ligne médiane dans les crocodiles, et sont au contraire séparés et distinets danses gavials. L'hérisséal est porté au plus hant point de dé- veloppement chez ces animaux, principalement chez les mäles. L'intérieur est évidé au point de donner lieu à deux très-grandes cellules, la postérieure ovoïde, l'antérieure sphéroïdale et (44) d'une capacité plus considérable ; celle-ci s'avance au dessus des palatins, et parvient à se dé- velopper dans la fosse orbitaire, où elle apparaît derrière l'œil sous la forme d'une très-grosse boule. Les deux cellules communes communiquent ensemble; n'ayant pour les séparer qu'un diaphragmeosseux incomplet, et ouvert dans le centre ; mais de plus elles communiquent avec le canal nasal par un orifice très-petit, situé en devant. Je considère ces espaces vides, l'un à droite et l'autre à gauche, comme deux magasins que les gavials remplissent d'air, ainsi qu'on le verra plus bas. Ces magasins sont d'autant plus considérables qu'on les observe sur des mäles plus âgés ; c'est dans une raison toute semblable que croît chez les mâles les plus âgés un appareil nasal de la plus singulière conformation. Le long tube formé par la réunion des deux addentaux dans toute la longueur du bec, se trouve séparé en deux fosses nasales par un cartilage vertical et médian qui règne longitudinalement daus cet intérieur. C'est l'extrémité de ce cartilage qui s'en vient heurter la saillie supérieure des adnasaux (intermaxillaires), et qui d'abord s'étend sur une ligne à droite et à gauche. Ainsi le premier résultat de cet épanouissement est de for- mer un bourrelet transversal appuyé sur les intermaxillaires ; un second consiste dans une lame operculaire qui, naissant du milieu du cartilage, recouvre tont le vide compris entre les adden- taux et les adnasaux; les deux ouvertures nasales existent entre la pièce operculaire et le bour- relet. Cet arrangement caractérise les jeunes et les femelles, Le gonfiement habituel des par- ties est le moyen d'occlusion des narines. L'état des mâles change en avançant en âge par un développement extraordinaire du bour- relet dont il vient d'être question. Ce bourrelet consiste en une partie de peau qui croît indéfi- niment, mais à laquelle le cartilage vertical de l'intérieur sert de frein sur le centre; la peau s'enroule sur elle-même de facon à donner lieu à deux bourses, l'une à droite et l'autre à gauche; divers replis produisent des sinus intérieurs qui augmentent ainsi la capacité des po- ches ; elles débouchent en-dessous par une seule issue, laquelle correspond aux entrées des narines. Le caracière de cet arrangement est que cet unique orifice peut s'appliquer sur les deux autres ou s'en détacher à volonté, s'il arrive à l'appareil général d'être un peu soulevé. En méme temps que les bourses acquièrent de la grandeur en capacité, elles gagnent en épais- seur. La peau ainsi épaissie passe à l'état d'un tissu réticulaire, celluleux, et spongieux , comme est celui des corps caverneux. Tout porte à croire que , quand les bourses sont rem- plies d'air, elles se rétractent sur elles-mêmes et agissent comme le tissu érectile. L'organi- sation de ce tissu, considérée comme une formatton particulière, ne proviendrait-elie que d'un accroissement plus grand du derme, de mailles plus écartées et plus spongieuses, et ses fonctions nouvelles seraient-elles le produit d'une exaltation dans son ressort? Quoi qu'il en soit, voici les usages présumés des bourses nasales : nous partons, pour cette explication, de l'idée, que les gavials, surtout les plus grands, ont intérêt à prolonger leur séjour sous l'eau, et à le faire, en venant à des intervalles plus ou moins éloignés, respirer à sa surface. 1°. Nous admettons le cas que toutes les provisions pour un long séjour sous l'eau sont faites, c'est-à-dire celui que les poches des hérisséaux et les tubes nasaux sont remplis d'un air con- densé. Les poumons, par le jeu des côtes, s'ouvrent à cet air enfermé dans les réservoirs ; au contraire, si par une action inverse du sternum et des côtes ils se vident, l'air est refoulé à l'au- tre extrémité, et c'est dans les bourses nasales qui s'en remplissent. Cependant l'irritation que cet événement produit, porte à leur tour les bourses nasales à se contracter et à faire refluer (15) une autre fois l'air dans les tubes nasaux, dans les réservoirs, et finalement dans les poumons. Les poumons et les bourses nasales , qui sont aux points extrêmes des lignes parcourues par l’air, s'enyoient etse renvoient donc le fluide propre à la respiration ; si ce n'est exactement le méme, du moins une portion détachée de la masse générale. Ces poches agissent les unes à l'égard des autres comme deux corps de soufllets : elles se remplissent et, en versant alternati- vement l'une dans l'autre, elles se vident successivement ; manége qui procure aux gavials res- tant au fond des eaux une respiration aérienne aussi prolongée que commode, et qui peut du- rer en effet jusqu'à ce que l'air des réservoirs et des tubes soit entièrement vicié. 2°. Ce cas étant arrivé, Les gavials viennent à fleur d'eau ou tout-à-fait en dehors sur les pentes desiles. L'air est refoulé à la fois par les poumons et par les bourses nasales. Ces ac- tions n'étant plus alternatives, mais coincidentes, l'air vicié sort par quatre orifices situés en- dedans du palais, vers le bout du museau, près des premières et des troisièmes dents : des val- vules, qui laissent échapper, mais non revenir l'air, sont autant de moyens mis alors en usage. On concoit qu'en peu de temps les gavials peuvent très-bien se débarrasser de tout l'air vicié de leurs réservoirs, etle remplacer par un autre dans les qualités de celui de l'athmosphere. 5°. Mais enfin ce dernier effet étant obtenu, cela ne place pas les gavials dans la condition voulue pour leur voyage sous-marin. Les gavials y réussiront par le rallentissement de l'action pulmonaire, c’est-à-dire par la plus petite dépense possible des poumons, et en même temps par un jeu ardent et persévérant, pendant quelque temps, des bourses nasales. Celles-ci puisent de l'air dans le milieu athmosphérique, en se souleyant, pour que leur bouche y ait accès : puis dans le temps suivant, elies se contractent et s'abaissent, Dans le premier instant l'ouverture commune des bourses est béante dans l’athmosphère; dans le second elle se plaque et coimcide avec les orifices nasales. L’opercule situé derrière le bourrelet s'ouvre et se ferme en temps utile, et il résulte de tous ces efforts, qui s'accordent merveilleusement dans leur cor- respondance , que les bourses nasales portent de l'air dans les canaux, et généralement dans tous les réservoirs du crâne, en plus grande quantité qu'il n'en est dépensé par le poumon ; ce qui étant répété un nombre quelconque de fois, et avec une très-grande vélocité, a pour défi- nitif résultat de faire entrer de l'air comprimé dans tout l'ensemble auquel je donne générale- ment le nom de canal cranio-respiratoire. Ainsi les bourses nasales agissent comme à coup de piston, comme fait une pompe foulante dans la culasse d'un fusil à vent. Il y a tout lieu de croire que c'est à nos gavials mäles que se rapporte le passage d'Elien, s'appliquant à des crocodiles du Gange, qui ont une corne au bout du museau. Les gavials se nourrissent ordinairement de petits poissons ; mais pour qu'ils en puissent sai- sir assez pour assouvir leur faim, il faut qu'ils aient recours à beaucoup d'industrie et à des em- buches habilement calculées. Or la plus efficace de toutes les ruses chez les animaux nageurs, est de se cacher dans la vase; car le premier besoin d’un animal d'un volume considérable est de se précautionner contre la terreur qu'inspirent à une proie vivante et sur la défensive l’état de menace et les cruautés d’un ennemi tout-puissant. La frayeur naturelle à une proie essen- tiellement fugitive explique très-bien le besoin que les gavials ont de prolonger leur séjour sous l'eau, et d'y appliquer toutes les ressources de leur organisation, tant les bourses nasales que l'étendue de leurs réservoirs à trayers le crâne, Nota. Je donne les figures des bourses nasales et des réservoirs aériens dans le 12° volume des Mémoires du Muséum d'histoire naturelle. (16) \ MÉDECINE. Mémoire sur le mode d'action des nerf preumo-gastriques dans la production des phénomènes de la digestion , par MM. BRescHEr et H. Mine Enwanps (/u à la Société Philomatique le 19 février 1825.) Ce sujet avait déjà été examiné par plusieurs physiologistes, mais la plupart s'étaient bornés à chercher si la section des nerfs de la huitième paire arrête ou n'arrête pas la digestion ; aussi les opinions étaient-elles très-différentes. Les uns pensaient que cette opération anéantit les forces digestives , tandis que d'autres expérimentatéurs avaient été conduits à adopter une con- clusion contraire. Les auteurs de ce Mémoire ont constaté, d'après un grand nombre d'expé- riences , que celle section, sans arrêter le travail digestif, le ralentit plus ou moins; ce résultat comme on le voit, tient le milieu entre ceux déjà obtenus et explique la cause des différences d'opinions dont nous venons de parler. Les auteurs se sont également assurés qu'à l'aide d'un courant électrique, on peut rétablir l'action normale de l'estomac ralenti par la section des nerfs pneumo-gastriques, et rendre la chymification aussi rapide que dans l'état naturel. Ce fait, qui déjà avait été signalé par M. Wilson Philip, a conduit MM. Breschet et Milne Edwards à rechercher si ce phénomène dépend de l'action chimique de l'électricité sur les alimens, ou de l'influence stimulante de cet agent sur les parois de l'estomac ; cette question est très-im- portante pour la conuaissance de la théorie de la digestion ; aussi ce n'est qu'après avoir fait un grand nombre d'expériences variées que les auteurs se sont arrétés aux opinions suivantes. 1°. Que la section des nerfs de la huitième paire retarde considérablement la transformation des aliments en chyme, sans l'arréter. 2°. Que ce ralentissement dans le travail digestif dépend principalement de la paralysie des fibres musculaires de l'estomac. 5°. Que les vomissements qui suivent souvent celte section dépendent de la paralysie des fibres musculaires de l'œsaphage. 4°. Que le rétablissement de l’activité normale de la digestion après cette section, à l’aide de l'électricité, ne dépend pas de l'action chimique de cet agent sur les aliments, mais bien de ce qu'il détermine les mouvemenis nécessaires pour renouveler la surface du bol alimentaire , et mettre tour-à-tour toutes les parties qui le composent en contact avec les parois de l'estomac. 5°. Qu'à l'aide de l'irritation mécanique du bout inférieur du nerf, on obtient des effets ana- logues à ceux qui sont produits par l'électricité, mais un peu moins marqués. Enfin, les auteurs ont été conduits à penser qu'une des fonctions principales des nerfs pneumo-gastriques, considérée seulement comme faisant partie de l'appareil digestif, est de présider aux mouvements de l'estomac, mouvements qui accélèrent la digestion en facilitant le contact du suc gastrique avec les diverses parties du bol alimentaire. Observations adressées à M. Caventou par M. le docteur Louis FRANK sur l'emploi de l'huile d'Eaphorbia latiris. M. le docteur Calderini recommande ce médicament comme un excellent purgatif qui mérite à tous égards la préférence sur l'huile de croton tiglium ; en effet, celle-ci agit le plus ordinairement comme un violent drastique, tandis que l'autre, lorsqu'elle est bien récente, ne donne ni coliques ni ténesmes. L'huile de latiris s'administre d'ailleurs à une dose si petite qu'elle peut être masquée on ne plus facilement dans divers véhicules. M. Calderini afirme en avoir également othenu de grands succès comme purgatif, par de simples embrocations sur le nombril; il prétend enfin que sous le rapport de l'économie aucun autre remède ne peut lui être comparé : une once de cette huile qui coûte environ 1 fr., suffit, selon ce médecin , pour purger 96 malades. CN) MATHÉMATIQUES. Sur la formule de mesure des hauteurs par le Baromètre. On trouve dans la deuxième partie du tome I des mémoires publiés par la Société astrono- mique de Londres, pag. 500, l'exposition d'une méthode présentée par M. Littrow pour faci- liter les calculs qu'exige la formule de M. de Laplace, lorsque, d'après des observations simul- tanées du baromètre et du thermomètre à deux stations, on veut en conclure la différence de niveau de ces lieux. Gette méthode se prête aisément à la formation de tables qui n'exigent que l'usage des règles de l'arithmétique élémentaire. Cette formule, telle que M. Ramond l'a présentée dans son énstruction. p. 172, donne en toises, pour la différence A d'élévation de deux stations — 9456',966 (: + 0,00 23 (4 +1! )) X h! log. (1 + 0,00025 (T' — r)) ARE CE sepoABE son Le) Dans cette équation, désigne la latitude du lieu, £et #! sont les températures observées aux deux stations à l'air libre ; T et T! sont celles des baromètres qui en général sont différentes des précédentes, parce qu'on n'attend pas que ces instruments soient amenés à l'unisson de tempé- rature avec l'air ambiant. Les degrés thermométiques sont ici mesurés sur l'échelle de Réau- mur, Les hauteurs de la colonne de merëure dans les baromètres sont 4 et L! aux deux stations; on les exprime en la même espèce d'unité linéaire, pouces ou millimètres, à volonté, pourvu que l'échelle soit de même espèce. La méthode de M. Littrow consiste à poser d'abord M — 9436,966 (: + 0,0025 (4 + 1! )) M — 1 + 0,00023 (T' —T), et à négliger le facteur qui dépend de la latitude ;0ona ! 4 — M log lé 13 b LL posant A = M log F) + x, (2 et observant que (1-1) est toujours fort pelit par rapport à 1, on trouve par les formules du développement des logarithmes | 2 = — M log m— — 0,4342945 M (m—1); ainsi en rétablissant les valeurs de M et m, on a 2 — — 0,94264 (T! —T) — 0,0025565 (T' — T) (4 +); donc, en faisant9 —1(4! + t), il vient f 8,16666 a= M log (Le + (0,945 + 0,0094 8) T 28,16666 ü er : M log mal + (0,943 + 0,0094 9) T' b (2 FÉVRIER 1895. Q1 ous ) | IL sera facile de réduire cette formule en tables. En effet soit construit une table qui donne, pour chaque valeur de 2, la grandeur À — 9456,965 log _.— è on entrera deux fois dans celte table avec 2 et !, nombres que l'expérience a fait connaître pour les hauteurs barométriques, et on aura les quantités correspondantes A et A! ; on fera ensuite le calcul des trois expressions suivantes B — 0,945 + 0,0094 9, H — A +o;o1A0 +BT, H'— ÀA' + o;orA'0+ BT', H et H’ seront les élévations des deux stations au-dessus d'un même niyeau non désigné ; et la différence de ces quantités sera celle des hauteurs respectives , savoir A —H —H'. Comme les quantités 9 et B sont les mêmes pour les deux valeurs H et H', l'évaluation qu'on en fait sert deux fois successives. M. Littrow remarque qu'en formant une seconde table on peut y trouver à vue le nombre B pour chaque grandeur de 5. Il reste à avoir égard au facteur relatif à la latitude du lieu, et on a pour la vraie différence de niveau des deux stations A—(H—H') (1 + 0,00284 cos 27); on sait comment M. Olimanns rend facile la correction qu'exige la considération de ce fac- teur. L'auteur examine ensuite quelle influence peut avoir sur l'exactitude des résultats une erreur dans les observations ; 1° faisant varier A, cett!, on trouve da dt + di —— — 0,0025. PRET A a en faisant a = 1 +0,00 25 (t+t): d'où l'on voit qu'un degré d'erreur dans la construction ou la lecture de l'échelle des thermo- mètres libres, donne une erreur du 0,0025 de l'élévation 4, savoir 1 toise d'erreur sur 400 loises d'élévation, ANOISeS EE 000 NEA etc. etc. Il faut donc avoir surtout de bons thermomètres lorsque les hauteurs A sont considérables, si l'on veut arriver à des résultats précis. 2°. En faisant varier 4,T et T', on a ,043 PL à _ a (dT — 4T!); A on reconnait que plus la hauteur 4 est grande, et moins les erreurs des thermomètres fixés aux baromètres ont d'influence sur les résultats numériques qu'on obtient. 5°. Enlin, si l'on fait varier A, Acth!, on a da 4098,4224 dh' dh Fa A AUOT h il s'ensuit que les erreurs sur l'observation du baromètre sont les plus nuisibles à l'exactitude, et que l'influence s'en fait sentir principalement lorsque A est peu considérable. IL faut en outre montrer le moyen de couclure les hauteurs des sommités au-dessus du ni- (19) veau de la mer : à ce sujet il ne faut pas oublier que ces sortes de déterminations n'ont pas le degré de précision des observations correspondantes. On doit d'abord chercher qu'elle est la hauteur 2! du baromètre au bord de la mer, à l'instant où l’on fait l'observation de la hauteur X de la colonne du mercure à la station proposée ; et en outre qu'elle est la température {! au ni- veau de la mer, quand elle est £ à la hauteur 4. M. Littrow assure que, d'après un grand nom- bre d'épreuves, on est en droit de supposer hi 28/2" — 28,16666 pou. de France, ou 1! — 55 +t— 0h. Cette dernière formule est due à M. de Lindenau; qui l'a déduite d'un grand nombre d'expé- riences de Saussure (tables barométriques du baron de Zach, Gotha, 1809); M. Littrow la re- garde comme très-bonne et représentant fort bien les observations. Les indications actuelles du baromètre et du thermomètre à l'élévation, y entrent comme étant représentées par £et. La méthode que nous venons d'exposer présente les avantages suivants :1° de ne pas suppo- ser l'emploi des logarithmes ; 2° de se prêter à la formation de tables dont la construction est trés-simple; 5° de n'exiger que les calculs de l'arithmétique la plus élémentaire ; 4° enfin de pouvoir être facilement appliquée à l'instant même des observations, Au reste les tables de M. Olimanns remplissent les mêmes conditions, ce qui ne diminue pas le mérite de celles que propose M. Littrow, parce qu'il est très-aisé de construire ces der- nières. 1 MÉCANIQUE. Remarques sur un chariot à vapeur, par M. BAILLET, On lit dans les journaux anglais qu'on a fait, le 17 janvier dernier, à la mine de Killings- worth, près de Newcaste-sur-le-Tyne, l'essai d’une machine à vapeur locomotive de la force de huit chevaux. Cette machine pesait avec l'eau et la houille, 5 tons 10 quintaux , ou 110 quintaux (1). Elle fut placée sur une partie du chemin de fer longue d'un ile un quart, et dont la pente : de 1 fut reconnue étre de += (2). On y accrocha douze chariots chargés chacun de 2 tons 14 quintaux, ou en total de 52 tons 8 quintaux.—648 quintaux. Les 12 chariots furent trainés sur la longueur d'un ile et un quart dans les deux sens , c'est-à-dire sur une longueur totale de 2 miles et demi, en 4o minutes, ce qui revient à 5 miles + par heure. La machine a consommé pendant la durée de cette expérience 5 pecks (45 à 50 kilogrammes) de houille, Dans une deuxième expérience, 8 chariots seulement furent trainés à la méme distance en 36 minutes (4 miles 17 par heure), etla consommation de houille fut 4 peeks et (40 € à 45 kilogrammes ). Dans une troisième expérience, 6 chariots parcoururent le même espace en 52 minutes (4 miles 68 par heure) , et la consommation fut de 4 peeks (36 à 40 kilogrammes) de bouille. (1) Le ton pèse 1015 kilog. , et le quintal 50 kilog., 75, (2) Le mile équivaut à 1 kilomèt, , 609. (20) La chaudière de cette machine était alimentée d’eau bouillante, elle en consommait 200 gal- Jons (757 litres) pour une route de 14 miles ou 22 + kilomètres environ (première expérience) ce qui fait à-peu-près 200 litres par heure, et 53 litres + pour un kilomètre. Observations. — Quoique les détails qui précèdent puissent paraître très-incomplets sous plusieurs points de vue , et qu'ils n'apprennent rien sur les dimensions et les dispositions de la machine, ni sur la pression et la perte de la vapeur, ni sur le poids des chariots vides, ils donnent néanmoins lieu à plusieurs observations qui pourront n'être pas sans intérêt, au- jourd'hui qu'il est question de construire plusieurs routes-ornières en fer sur différents points de la France, et d'y employer des machines à vapeur pour le transport des mar- chandises. 1°. On voit d'abord que la quantité de houille consommée dans les trois expériences du 17 janvier, a été proportionnelle à la durée de chacune d'elles , de sorte qu'elle peut être regardée comme constante, quelle qu'ait été la vitesse et la charge de la machine. 2°. Cette consommation s'est élevée à 67 + ou 75 kilog. de houille par heure , et la dépense d’eau de 200 litres pendant le même temps ; d'où il suit que dans cette machine , réputée de 8 chevaux, 8 à 9 kilogrammes de houille par heure ne produisent que la force d'un cheval, et un kilog. de houille ne vaporise que 2 kilog. 4 ou 3 kilog. d'eau au plus : résultats très inférieurs à ceux qu'on obtient dans les machines à baute ou à basse pression à établisse- ment fixe, et dans lesquelles au reste il est aisé de concevoir que les déperditions de chaleur doivent être beaucoup moins considérables. 5°. Dans la première expérience (qui est évidemment la plus avantageuse, quant à l'économie du transport) la machine à vapeur de la force de 8 chevaux a remorqué, avec une vitesse de 3 milles + par heure, une charge de 648 quintaux , non compris le poids de la machine elle-même ; ce qui donne seulement 81 quintaux par force de cheval, et n'équivaut qu'aux trois cinquièmes de la charge qu'un cheval (parcourant 21 milles par jour, ou 2 milles 2 par heure) traine réellement sur les chemins de fer de Newcastle, quand le terrain est horizontal ou n'offre que de légères pentes ascendantes ou descendantes comme celle de Killingeworth. 4°. Si nous comparons ensuite les charges avec les distances auxquelles elles ont été trainées, et avec les quantités de houille qu'elles ont exigées , nous trouvons : a. Que les charges sont entre elles comme les nombres ; 6,4e 3 5. Que les distances auxquelles elles ont été transportées dans le même temps et avec une même dépense de houille, sont dans les rapports des nombres. . . 8,9et10 ce. Et que les effets utiles (ou les produits de ces distances par les charges) sont représentés par les nombres . . . . . . + :+ + + : + + +. : : 8,6e 5 50 Il résulte de toutes ces remarques, que les machines à vapeur roulantes ou locomotives consomment beaucoup plus de combustible que les machines de même force dont l'établisse- ment est fixe, et que l'effet utile qu'elles produisent est d'autant moindre que leur vitesse est plus grande (conséquence évidente des faits que nous avons rapportés, et qu'il serait aisé de justifier par plusieurs considérations théoriques). G°1 d'employer des machines à vapeur roulantes ou locomotives au lieu de chevaux, pour le fous en conelurons enfin, que quand le prix de la houille sera assez bas pour permettre transport des fardeaux ; on devra éviter de leur donner une grande vitesse, et qu'il sera tou jours plus économique de leur faire traîner lentement des charges plus considérables. (21) Exirait d’un Mémoire sur les roues verticales à palettes courbes, mues en-dessous, par M. PoNCELET, capitaine au corps royal du génie; présenté à l'académie des sctences le 5 janvier 1825. La disposition ordinaire des roues vérticales mues en-dessous, consiste à présenter au choc de la veine d'eau qui jaillit de l'orifice , des aubes planes dirigées dans le sens des rayons de la roue, On a cherché à rendre la force du choc de l'eau plus grande, soit en inclinant un peu les aubes sur la direction du rayon, soit en donnant à ces aubes de la courbure dans le sens vertical et dans le sens horizontal, disposition analogue à celles des voiles des vaisseaux, sur lesquelles le vent exerce plus d'action lorsqu'elles ne sont pas entièrement tendues, et qu'elles lui présentent la concavité. On sait d'ailleurs depuis long-temps que les roues hydrauliques mues en-dessous par le choc de l'eau, ne transmettent que la moitié au plus de la quantité d'action que l'on pourrait obtenir d'une chute donnée; et l'on a cherché d'après cela à éviter tout choc à l'entrée de la roue dans l'eau. Mais il ne parait pas que l’on ait encore proposé aucune disposition propre à rem- plir cet objet, (et dont le succès fût assuré) dans le cas où la hauteur de la chute est fort petite. Dans la nouvelle roue proposée par M. Poncelet, les aubes ont dans le sens vertical une cour- bure tangente à l'extrémité inférieure à la circonférence de la roue. La veine d'eau pénêtre en- tre les aubes sans choc ; l'eau , en s’élevant le long de l'aube, perd peu à peu sa vitesse; elle retombe ensuite, et acquiert dans sa chute un nouveau mouvement. Mais cette eau se trouve alors emportée par le mouvement de la roue, dont la vitesse de rotation peut être tellement réglée qu'à l'instant où l’eau, retombée au bas de l'aube, est prête à sortir, la nouvelle vitesse qu'elle vient d'acquérir soit égale à la vitesse de cette roue. Ilen résultera que l’eau sortant de la roue animée de deux yitesses égales dirigées en sens contraire, c'est-à- dire avec une vitesse nulle , aura transmis toute la force vive que cette chute pouvait lui faire acquérir. Des expériences intéressantes détaillées dans le Mémoire, établissent que la roue dont il s'agit présentera tous les avantages que l’on peut désirer dans ce genre de moteurs. Elle pourra s'appliquer aux moindres chutes; la roue tournera avec une vitesse assez grande; enfin la quantité d'action transmise sera à-peu-près la même que celle des meilleures roues mues en- dessus ou de côté. VOYAGES. Note sur le voyage autour du monde, de la corvette du roi la Coquille, commandée par AT. le capitaine Duperrey. Le but principal de l'expédition de découvertes de la corvette de S. M. /a Coquille , a été la reconnaissance détaillée de l'archipel des îles Carolines , encore si imparfaitement connu mal- gré les travaux partiels d’un assez grand nombre de navigateurs. Ce groupe d'iles, dont l'exis- tence nous à élé signalée dès l’année 1529, git au sud des îles Mariannes et n'occupe pas moins de 4o degrés en longitude, dans une zône de 9 à 10 degrés de latitude au nord de l'équateur. M. Duperrey , pendant son voyage, était aussi chargé d'observer les phénomènes magné- tiques et météorologiques, de faire des exptriences du pendule, enfin de recueillir des objets d'histoire naturelle dans les trois règnes, El ) Partie de Toulon le 11 août 1822 , {a Coquille est revenue à Marseille le 24 mars 1825 , par conséquent après une absence de 2 ans 7 mois et 13 jours. L'expédition toucha d'abord à Ténérifle , puis à l'ile Sainte-Catherine et aux îles Malouines, dans l'Océan atlantique ; elle visita successivement la Conception , Lima et Payta sur la côte occidentale d'Amérique; Taïti et Borabora dans les îles de la Société. Remontant de là au nord et à l'ouest, elle relächa au port Praslin, à la Nouvelle-Irlande ; et continuant à s'avan- cer vers l'ouest, elle se rendit au hävre Offak, sur la côte nord de l'île Vaigiou. La baie de Cayeli sur l'île Bourou et la rade d'Amboine furent les relâches suivantes, d'où l'on fit voile ensuite pour se rendre au Port-Jakson eu contournant par l'ouest toute la Nouvelle-Hollande, mais hors de vue de terre. L'expédition arriva dans cette colonie australienne le 17 janvier 1824; elle en repartit le 20 mars suivant pour aller à la baie Marion de la Nouvelle-Zélande ; et laissant enfin cette reläche, elle se dirigea vers les iles Carolines, mouilla à l'ile Ualan l'une d'elles , le 3 juin 1824, et y séjourna douze jours. 1 Contrarié par la mousson d'ouest, M. Duperrey jugea convenable de relâcher au hâvre Dory, sur la côte nord de la Nouvelle-Guinée. IL y resta quinze jours, et se rendit de là à Sourabaya sur l'ile Java, d'où il opéra son retour en Europe en touchant successivement à l'Ile-de-France, à Bourbon, à Sainte-Hélène et à l'Ascension. Après cette légère esquisse de l'itinéraire de M. le capitaine Duperrey, nous allons tächer de donner , dans l'ordre même de sa route, une idée des travaux hydrographiques qu'il a exécutés. Dans l'Océan atlantique ; on lui doit la reconnaissance de la partie sud de l'ile Saint- Antoine , l'une des îles du Cap-Vert, et le plan des ilots de Martin-Vas et de la Trinité; Sur la côte d'Amérique , dans le grand Océan, le plan de la rade de Payta; Dans l’Archipel-Dangereux , l'exploration de quelques iles déjà connues et la découverte de quatre autres, dont on a fait aussi la géographie ; Aux iles de la Société, les plans particuliers de divers mouillages et sur sa route jus- qu'au Port-Praslin, la reconnaissance de plusieurs iles ; Au Port-Praslin , le plan de ce hâvre et la carte du détroit voisin ; Sur la côte nord de la Nouvelle-Guinée, la carte des îles Schouten ; À Vaigiou, le plan du hävre Offak ; D'Offak à Cayeli, divers détails géographiques sur plusieurs iles peu conuues qni sont à l'est de Gilolo ; Dans le voisinage de Timor, quelques reconnaissances du même genre ; A la Nouvelle-Zélande , plusieurs plans et quelques reconnaissances de détails ; Sur la route de la Nouvelle-Zélande , aux îles Carolines , la reconnaissance de diverses iles plus où moins bien indiquées sur les cartes. Nous manquons de documents pour suivre l'expédition dans ses opérations aux îles Caro- lines ; nous devons croire qu'elles ont été dignes de leur importance et attendre qne M. Du- perrey entre lui-même dans les détails qui peuvent nous faire bien connaitre cette partie de sa mission. Nous nous bornerons donc à dire, d'après lescomptes que cet habile officier nous a fait parvenir, qu'il a commencé la reconnaissance de ce vaste archipel, au groupe des iles Mulgraves ou f/es mille qui font partie elles-mêmes de la chaine des iles Radak, explorées naguère par le capitaine russe Kotzebue, et qu'il l'a continuée en allant de l'est à l'ouest. (25) Plusieurs plans et cartes parmi lesquels on remarquera avec intérêt les plans des ports et hä- yres de l'ile Ualan , fourniront aux marins des données importantes qui éclaireront la naviga= tion dans des parages où jusqu'ici l'on n'a pu se montrer qu'avec la plus grande circonspection. Pendant sa relâche à la Nouvelle-Guinée, M. Duperrey a fait lever le plan du hävre Dory, et s'est occupé aussi de quelques autres opérations géographiques ; et, en traversant de nou- veau les îles des Papous et celles qui sont au sud des Moluques , de diverses explorations qui serviront utilement à rectifier nos cartes, Les expériences du pendule ont eu lieu pendant ce voyage sur plusieurs points différents , savoir : aux iles Malouines, au Port-Jackson , à l'Ile-de-France et à l'ile de l'Ascension. L'expédition de /’Uranie avait déjà observé le pendule dans les trois premieres stations , et le capitaine anglais Sabine dans la quatrième. M. Duperrey fournira donc des moyens de vé- rification aux observations de ses devanciers. Déjà ses expériences des Malouines, envoÿées en France et calculées par M. Mathieu (Connaissance des temps de 1826), prouvent que l'observation unique du pendule faite sur ce point pendant l'expédition de /’Uranie , dans les circonstances les plus difliciles et les plus malheureuses , mérite cependant confiance. Je suis loin de croire avoir rassemblé dans cette note une indication complète de tous les travaux qui ont élé exécutés pendant le voyage de la corvette {a Coquille ; il ne faut donc la considérer que comme une annonce provisoire, que son habile capitaine présentera , sans doute, bientôt lui-même avec plus de perfection et d'intérêt. L. DE FREYCINET. CHIMIE. Analyse du chlorure de soufre, par M. Dumas. Tous les chimistes connaissent le composé qui résulte de l'union du chlore et du soufre. Il se formeavec facilité toutes les fois que ces deux corps se trouvent en contact, même à la tem- pérature ordinaire, Il suflit donc de faire passer un courant lent de chlore sar de la fleur de soufre pour voir celle-ci s'agglutiner, devenir pâteuse et se transformer bientôt en un liquide rougc-orangé plus ou moins foncé. C'est-la le chlorure de soufre. M. Thomson découvrit cette substance en 1804 , et fit connaître ses principales propriétés. Il essaya de l'analyser à cette époque, et publia les résultats suivants : Oxide de soufre, . . . 44,00 Acide muriatique, . . 35,75 Perte seit, mater 201 100,0 Il avait attribué d'ailleurs à ce corps une pesanteur spécifique égale à 1, 625. M. Amédée Berthollet dans un Mémoire remarquable par son exactitude et par l'esprit d'ana- lyse qui y règne, soumit cette combinaison à un nouvel examen, Il procéda à sa formation avec une rare précision, et il trouva que 29, 25 de soufre produisaient 91, 25 de chlorure, en ayant soin de tenir compte de la petite quantité de soufre entraînée à l'état de vapeur. C'est donc Soufre ni. 10030; 08 Chlores 2: lin itre 67, 92 Chlorure de soufre. . 100, 00 ( 24) La densité de son produit lui parut égale à 1,7. Il s'attacha d'ailleurs à prouver que ces deux corps existaient seuls dans le composé , et que le soufre n'y était point sous forme d'oxide. Dans l'état actuel de la chimie on ne peut conserver aucun doute à cet égard, et les expériences va- riées qu'il exécuta ne font que confirmer les vues que la théorie suggére. La composition qu'il attribuait à ce corps se trouve confirmée par une expérience de Davy, qui chaufla légèrement du soufre dans un appareil fermé rempli de chlore, et qui trouva que 0,060 de soufre absorbaient 491 centimètres cubes de chlore. Ce qui donne pour les pro- portions du chlorure. 6oo Soufre ou 27,6 1574 Chlore 72 4 2174 Chlorure 100, O Ce résultat s'éloigne un peu de celui de M. Berthollet, mais il est évident que le procédé employé par M. Davy n'est pas d'une exactitude susfliante pour atténuer la confiance due à celui de ce premier chimiste. La théorie des proportions chimiques s'applique en général avec quelque difficulté aux substances de la nature de celle qui nous occupe. En effet, le chlorure de sonfre peut absorber du chlore, et, par conséquent, s'en charger au-delà de ce qui est nécessaire à la saturation. D'un autre côté il est capable de dissoudre une dose additionnelle de soufre, ce qui constitue un genre d’altération opposé au précédent. On conçoit que ces deux causes peuvent introduire des variations dans la composition du chlorure de soufre, et empécher que le calcul des propor- tions ne soit en harmonie avec les résultats de son analyse. Si l’on suppose cependant qu'un atome de soufre et un de chlore entrent en combinaison, l'on obtient un composé qui se rapproche évidemment par ses proportions de celui que Ber- thollet et Davy ont analysé. En effet, Un atome soufre. . 201,16 ou 31,4 Un atome chlore. . 442,65 68,6 Chlorure de soufre. 643,81 100, « Les différences en plus et en moins qui s'observent dans les deux analyses, peuvent s'expli- quer tant par la cause de variation que nous avons signalée, que par la difficulté de procéder avec exactitude en se servant des moyens auxquels ces deux célèbres chimistes avaient donné la préférence. Il n'en est pas de même de l'analyse de M, Thomson, et comme elle accuse une perte de 20 pour 100, nous n’en aurions pas fait mention, si ce savant n'eûùt publié dernièrement un nouveau Mémoire qui présente des résultats complètement opposés à ceux que MM. Berthol- let et Davy avaient obtenus, Ils se rapprochent de la première analyse sous le rapport de la proportion du soufre, mais ils en différent beaucoup pour le reste. Il trouve en effet : Soufre . . .. 45,85 Chlore . . . . 48,09 Perte: ete 6, 06 100, » Ceue perte inusitée dans des analyses aussi simples, aurait dù rendre son auteur plus cir- conspect dans l'application de la théorie atomistique. Il a cru pourtant pouvoir en déduire ( 25 ) l'existence d'un chlorure de soufre différent de celui de Davy , et par conséquent de celui de Berthollet, et composé d'un atome de chlore pour deux de soufre, Il n'indique d'ailleurs aucune propriété qui puisse indiquer aux chimistes. les cas où se for- ment l'une ou l'autre de ces combinaisons , bien au contraire, il trouve 1, 6789 pour la densité de la dernière qu'il a examinée , ce qui la rapproche de celle de Berthollet. Nous ne nous arrêlerons pas à examiner la marche de l'analyse de M. Thompson. Pour la critiquer avec fruit, il faudrait l'avoir répétée, et nous avons préféré en suivre une autre qui paraîtra peut-être plus régulière, IL suflira de renvoyer le lecteur aux Annales de chimie, (t. 110, pag. 522), où il pourra trouver tous les renseignemens nécessaires, Nous avons préparé notre chlorure de soufre en faisant arriver du chlorure see sur 20 ou 50 grammes de fleurs de soufre, placées au fond d'une éprouvette longue de dix-huit à vingt pouces et d'un pouce de diamètre au plus. Elle était d'ailleurs en communication libre avec l'atmosphère au moyen d’un tube long et étroit, en sorte qu'aucune pression artificielle ne pouvait influer sur l'absorption du chlore. Le liquide obtenu était d'un beau jaune-orangé foncé et sa densité se trouvait de 1, 680. Ses propriétés parfaitement conformes à celles qu'ont attri- bué à ce composé soit M. Thomson lui-même, soit M. Amédée Berthollet, soit Bucholz, ne nous permeltaient pas de douter que nous n'eussions entre les mains un produit semblable à ceux qu'ils avaient formés. J'ai retrouvé depuis dans les produits du laboratoire de M, Berthollet qui sont maintenant à l'école polytechnique, plusicurs flacons de chlorure de soufre identiques en tout point avec celui que j'ai analysé moi-même. 1,485 de ce liquide ont été introduits dans une ampoule de verre tirée à la lampe, et celle- ci a été placée au fond d’un long tube de verre fermé par un bout. On l'a rempli de limaille de fer très-pure et on l’a revêtu d'une feuille de clinquant fixée par un fil de laiton. Cet en- tourage n'arrivait qu'à un pouce de la partie occupée par l'ampoule elle-même. Un tube adapté à son extrémité ouverte se rendait dans la cuve à mercure. On a chauffé au rouge toute la partie moyenne et l'on a chassé le chlorure de soufre de l’'ampoule, en élevant la température de cette portion du tube avec une petite lampe à esprit de vin, À mesure que les vapeurs ar- rivaient sur la limaille brülante, il se produisait une action assez forte pour porter au rouge celle qui se trouvait en contact avec elles. Il se dégageait pendant ce temps quelques bulles de gaz quon a reconnu ensuite pour un mélange d'oxigène et d'azote, proyenant sans doute de l'air atmosphérique contenu dans l'appareil. Lorsque l'ampoule à été vide on a chauffé successivement toutes les parties du tube jusqu'à ce que le verre {üt fortement ramolli. Après le refroidissement on a brisé le tube et on a trouvé qu'il contenait une quantité considérable de limaille intacte, et que dans les endroits rapprochés de l’ampoule elle était transformée en une masse noirälre évidemment formée de sulfure et de chlorure de fer. On à fait bouillir le tout dans de l'eau distillée jasqu'à ce que les lavages ne précipitassent plus le nitrate d'argent. On a réuni ceux-ci, on les a rapprochés , et on a obtenu 4, {oo de chlorure d'argent, qui équivalent à 1,064 de chlore, d'après l'analyse de Berzélius. On a donc 1,385 Chlorure de soufre ou 100 id. 1,064 Chlore. 71,67 id. Afin d'évaluer la proportion de soufre, on a recommencé l'opération en employant 1, 450 de chlorure de soufre. Les phénomènes ont été les mêmes. On a concassé le tube et on l'a intro- FÉVRIER 1825. 4 (26) duit dans an appareil convenable pour dégager les gaz hydrogène et hydrogène-sulfuré, On à ménagé l'opération et on leur a fait traverser très-lentement trois flacons de Woulf renfermant une solution d'acétate de plomb. Le dégagement a duré trois jours et il en est résulté 3, 23 de salfure de plomb qui équivalent à 0, 455 de soufre d'après l'analyse de Berzélius. C'est donc 0.455 Soufre ou bien 0, 300 id. 1.450 Chlorure. . 1,000id. En réunissant ces deux résultats, on trouve donc 50, 00 Soufre. 71. 67 Chlore. 101,67 Chlorure. Cette analyse se rapporte évidemment à celle de Berthollet et à celle de Davy. En cherchant s'il ne serait pas possible de lui donner une marche plus simple, nous avons trouvé qu'il suffisait de remplacer le fer par du cuivre pour arriver au degré d'exactitude et de brièveté désirables. Nous avons disposé un tube de la même manière et nous l'avons rempli de tournure de cuivre, qu'on avait eu soin de rougir préalablement dans un creuset brasqué. L'opération a présenté les mêmes phénomènes, mais l'ignition a été plus vive. Le chlorare de sonfre employé avait une densité de 1,685; on en a mis dans l'ampoule 0, 945 seulement. On à fait digérer le tnbe après le refroidissement, avec de l'acide nitrique faible et légèrement chaufé. Les portions métalliques se sont entiérement dissoutes, et il est resté un résidu de sul- fure de cuivre pesant 1,455 et représentant o, 291 de soufre. La dissolution a été mélée avec du nitrate d'argent jusqu'a complète précipitation. Les sels de baryte ne l’altéraient pas. On a recueilli 2, 712 de chlorure d'argent qui correspondent à 0, 656 de chlore. On a donc Chlore . . . ... 0,656 ou bien 69,22 Soutre et LOC» 201 MC O7 Chlorure de soufre. 0,947 : «+. 100 .. Voilà donc quatre analyses, celle de M. Berthollet, les deux nôtres, et celle de M. Davy ; qui se rapportent manifestement à la combinaison de chlore et de soufre atome à atome. Nous espérons que M. Thomson fera connaître les moyens qu'il emploie pour obtenir la sienne et les caractères qui la distinguent de celle de M. Berthollet, à laquelle nous trouvons tous les caractères de notre produit. L'ammoniaque sec décompose le chlorure de soufre à froid, mais les produits sont trop compliqués pour qu'on puisse en rien inférer sous le point de vue analytique. Que l'on place dans une petite ampoule de verre du chlorure de soufre, et qu'on l'adapte à un appareil four- nissant du gaz ammoniaque desséché, bientôt on verra paraître d'abondantes vapeurs blan- ches , et si l'on élève un peu la température du chlorure, sa décomposition ne tardera point à être complète. I se forme un dépôt d'hydrochlorate d'ammoniaque et de soufre et il y a déga- gement d'azote. J'avais pensé qu'il serait possible d'obtenir quelques résultats satisfaisants en substituant le potassium au cuivre et au fer ; mais, convaincu que l'action devait être très-vive , je ne tentai l'expérience qu'avec quelque précaution. Je p'açai demi-gramme environ de chlorure de sou- fre dans un verre à montre, et je laissai tomber sur celui-ci un fragment de potassium placé (27) à l'extrémité d'une baguette de quelques pieds de long. A chaque fois que l'on parvient à pro- jeter le métal au cenire du liquide et que le potassium est fraichement coupé, l’action a lieu avec chaleur, lumière rouge, et il se produit une vive détonnation qui brise le verre et projette au loin l'excès de chlorure de soufre. La détonnation n'a lieu quelquefois qu'au bout de 30 à 40 secondes , quelquefois aussi elle ne se produit pas , et l'on trouve alors dans le verre ane petite masse de chlorure de potassium. Il est probable que la détonnation résulte de l'élévation subite de température qni met en vapeur une quantité considérable de chlorure de soufre tout-à-coup. MINÉRALOGIE. Examen d'une nouvelle variété de Wolfram ou Schéelir férruginé,par M. VAUQUELIN. M. Vauquelin ayant analysé une nouvelle variété de Wolfram découverte dans le Limousin, n'y a point trouvé l'yttria et le tantale qu'on avait soupconné en faire partie; mais il a obtenu une proportion demanganèse beaucoup plus forte que dans le Schéelin ferruginé ordinaire, qui comme on sait est composé de Acide tungstique , 74, 666 Oxide de fer, 17, 594 Oxide de manganèse, 5, 670 97 95 Tandis que la variété nouvelle est formée de Acide tungstique , 73; 2 Oxidede manganèse, 15, » Oxide de fer, 15, 8 100 0 On voit que la proportion de manganèse est beaucoup plus forte que dans le Schéelin ferru- giné ordinaire, et que cependant la quantité d'acide reste la même, d'où il résulte que le rap- port indiqué par M. Berzelius pour ce genre de sels de 1 à 5 entre l'oxigene des bases et celui de l'acide, ne serait pas exact. M. Vauquelin a été conduit par ses expériences à penser que le fer contenu dans le Schéelin ferruginé était portion à l’état de protoxide, portion à l'état de peroxide. BOTANIQUE. Rectification des caractères généraux des genres Erodium et Geranium , par M. AUGUSTE DE SAINT-HILAIRE. 1°. ETAMINES. Fort peu soudées entre elles ; elles ne sont point, comme on l'a dit, disposées sur un seal rang ; mais elles en forment deux dont l'extérieur se compose des 5 filets stériles ou fertiles opposés aux pétales. 2° Pisrics. La manière dont les a considérés M. de Candolle est la seule vraie, Si les arist ou caudæ des auteurs n'étaient que des portions d'un style unique, ils ne présenteraient jamais de poils à la surface interne. Si d'un autre côté les capsules (cocca, arilli) n'étaient que des loges d'un seul fruit formant un ensemble unique, etse rattachant à un axe central, on verrait sur le péricarpe l'ouverture destinée au passage des vaisseaux de l'axe à (28) ceux du cordon ombilical, et l'on n'observe rien de semblable. 3° Arère. La présence des poils à la surface intérieure de l’arète ne peut servir pour faire distinguer le genre £rodium du genre Geranium ; car cette même surface n'est point parfaitement glabre dans les G. arachnoïdeumr albicans, rotundifolium. 4° DERISCENCE. Gærtner, et les autres auteurs, ont dit que la capsule des Geranium était indéhiscente ; elle s'ouvre réellement à la face interne par une fente longi- tudinale, mais cette fente peut échapper aisément parce que ses lèvres se touchent. 5° PosITION DE LA SEMENCE. On a donné la suspension de la graine comme un caractère général de la fa- mille des Geraniées. La position des deux ovules varie suivant les espèces dans les genres Ero- dium et Geranium ; mais par suite de l'inégalité des accroissemens, la seule semence qui ait été fécondée se trouve toujours ascendante dans les capsules. 6° EmBRYoN. Gærtner a décrit avec raison les cotyledons de l'Ærodium moschatum comme étant pinnatifides ; mais on n'en doit pas conclure, comme l'ont fait les auteurs, que tous les £rodium ont un embryon à cotylé- dons découpés ; ceux de l'Erodium geoides, par exemple, sont parfaitement entiers. L'enroule- ment des cotyledons n’est pas non plus un caractère général chez les Erodium, puisque le m10s- chatum ales siens simplement appliqués l'un sur l’autre; et si Gærtner indique dans cetteespèce des cotyledons convolutés , il dément assez cette assertion par sa figure. 7° GAINE RADICALE. Gærtner ni ceux qui l'ont suivi n'ont fait aucune mention de la gaine formée par un processus du tégument propre, dans laquelle s’enfonce la radicule. Ce caractère fort intéressant, déjà signalé par Richard dans l'Zipocastanum, ne doit pas être négligé. Extrait d’une Monographie du genre Phebalium, par M, ADRIEN DE Jussieu, lue à la Société Philomatique, en mars 1825. Ventenat établit le genre Phebalium , dont il fit connaître une espèce unique : mais il le considéra à tort comme appartenant à la famille des Myrtées. Plus tard, M. Brown le rap- porta avec raison aux Autacées, opinion généralement adoptée depuis, notamment par M. de Candolle, qui, dans son Prodomus , décrit une seconde espèce du même genre. On peut à ces deux espèces en ajouter six autres , dont une avait déjà été publiée sous un autre nom générique, et dont cinq sont inédites. Toutes ces plantes sont originaires des parties de la Nouvelle-Hollande situées hors des tropiques. Les caractères différentiels du genre et des espèces peuvent être tracés comme il sait : Paesazium. Vent. Calyx sub-integer vel 5-6 divisus , brevis. Petala 5-6 longiora. Stamina 10-12 ; filamentis glabris, teretibus vel subutatis ; antheris marginatis. Ovaria 5, distincta, cum stylis totidem in unicum coalitis. Fructus 5-coccus; coccis 1-spermis. Embryo gracilis , teres, in perispermo carnoso axilis. * Species subovalifoliæ, pube stellatä tomentosæ. PL. correæfolium , foliis lanceolato-ovatis, subtüs tomentosis ; floribus axillaribus , ternatis, P. hexapetalum , foliis lanceolato-ovatis, utrinquè tomentosis ; floribus subterminalibus , congeslis , hexapetalis, dodecandris. *x Species angustifoliæ, lepidotæ (primà exceptà ). P. salicifolium, foliis oblongis, linearibus, remotè breviterque crenatis, pube stellatà pul- verulentis (non lepidotis) ; floribus subumbellatatis, axillaribus. P. Billardierii. — ERIOSTEMON squamea. Ta Bill. , foliis lanceolatis; floribus axillaribus , corymbosis ; staminibus corollà longioribus. (29 ) P. anceps. D C., Prodr. , foliis lanceolato-oblusis ; floribus terminalibus , corymbosis ; sta- winibus corollà brevioribus. P. clœagnifolium , foliis linearibus, oblongis ; floribus axillaribus et terminaribus sabumbel- latis ; staminibus corollà longioribus. P. squamulosum, Vent. Malm. , foliis brevibus, lineari-lanceolatis ; floribus terminalibus, subumbellatis ; staminibus corollà longioribus. *xX Species dubia, foliis simplicibus. P. diosmeum , foliis brevibus , acerosis; floribus terminalibus subumbellatis congestis. Les espèces de la seconde section se rapportent exactement au type primitif du genre. Celles de la premiére s'écarte de ce type par la différence de leur port, par leur calice dont les dents très-courtes échappent presque à la vue, par la préfloraison de leurs pétales valvaire et non embriquée, par leur stigmate plus large que le style qu'il termine. La huitième espèce res- semble à un Diosma par son port et quelques autres caractères, et sert en quelque sorte d'intermédiaire entre les Rutacées de la Nouvelle-Hollande et celles du Cap. Sa réunion au Phebalium n'est peut-être que provisoire; mais c’est jusqu'ici le genre avec lequel elle offre le plus de rapports. ANATOMIE. Mémoire anatomique sur les Dentales, par M. DESHAIES. Une dentale , comme l'indique son nom, est une coquille qui a quelque ressemblance avee une dent défensive d'éléphant ; elle est symétrique , régulière, allongée, conique, légèrement arquée dans toute sa longueur , et ouverte à ses deux extrémités par un orifice arrondi, dont l’antériear est beaucoup plus grand que l'autre, Voilà à-peu-près tout ce que l'on savait sur ce genre singulier de coquilles; car on peut, sans scrupule, regarder comme nul ce que Dargenville nous avait donné sur l'animal qui l'habite. IL était done fort difficile aux zoologistes de se décider sur la place qui devait lui être assignée dans la série animale : aussi les plus recommandables d’entre eux n'avaient donné rien de bien satisfaisant à ce sujet, £ Dans ces dernières années, M. Savigny, dans son grand travail sur la classe des Annelides de M. de Lamarck, s'était bien apercu que les Dentales ne pouvaient appartenir à cette classe, malgré la ressemblance apparente qu'il y a entre cette coquille et le tube presque ré- gulier de certains Chétopodes, puisque l'animal ne lui avait offert aucune trace d'articulations ni de ces singuliers organes, dont l'existence constante dans cette classe a porté M. de Blain ville à la désigner sous la dénomination de Chétopodes; mais il n'avait pas été conduit direc- tement à décider la question. M. Deshaies est donc le premier zoologiste qui ait eu l'occasion de chercher à la résoudre, et comme il avait eu la complaisance de soumettre aux observations de M. de Blainville, les indivi- dus qu'il avait recus des côtes de la Rochelle, dans le cours de l'année dernière, c'est ce qui fait que l'article MorLusQuEs du Dictionnaire des sciences naturelles, contient sur les Dentales des détails qui n'avaient encore été donnés dans aucun ouvrage et que leur place a été assignée d'une manière très-probablement à-peu-près certaine. C'est aussi ce qui a pu faciliter à M. Deshaies, comme il se plait à l'avouer à la fin de son Mémoire , ses recherches ultérieures dans l'organi- ( 50 ) sation d'an mollusque qui paraït au premier abord ne ressembler à rien de ce qu'on connaît dans ce type d'animaux. Le corps du mollusque qui habite la Dentale lisse, D. entalium, espèce que M. Deshaies a disséquée , a la forme de sa coquille ; il est donc conique , allongé, un peu courbé, convexe en-dessus , concave en-dessous , et s'atténuant peu à peu de l'extrémité antérieure à la posté- rieure. Il est contenu dans un manteau ou enveloppe dermale fort mince et adhérente aux viscères en arrière, plus épais et libre en avant, c'est-à-dire dans le tiers antérieur da corps ; per- cé en arrière par un orifice arrondi, fort petit, il l'est également en avant, mais au milieu d'une sorte de sphincter musculaire qui doit fermer la grande ouverture de la coquille ; ce collier du manteau a ses bords frangés. La masse viscérale est toujours formée de ses deux principales parties, l'antérieure , qui est composée des organes de la respiration , de la locomotion et de la tête ; la postérieure, qui renferme les viscères de la digestion et de la génération. La tête sé- parée du tronc par un rétrécissement en forme de col, est ovale et un peu déprimée; elle ne porte aucune trace de tentacules proprement dits et encore moins d’yeux ; mais le bordl a- bial est pourvu de six paires de lobes tentaculaires , trois en-dessus ; trois en-dessous ; les su- périeurs sensiblement plus longs que les inférieurs et un peu plus digités. Au-dessus de la racine du dos, au point de jonction avec le corps, sont les branchies filamentaires et formant deux faisceaux bien régalièrement et bien symétriquement disposés. Au-dessous de la même partie du corps , nait ou s'en sépare une masse charnue considérable , qui se dirige d'arrière en avant, de manière à se placer au-dessous de la tête qu'elle dépasse beaucoup, et à pouvoir sortir par l'orifice antérieur ou par le collier du mauteau; c'est évidemment l'analogue du pied des autres mollusques : cet organe qu'on a pu comparer à une espèce de trompe, quoi- que à tort, est formée de deux parties , l’une principale et basilaire, et l'autre terminale ; la pre- mière est un peu déprimée et sub-canaliculée en-dessus comme en-dessous ; la seconde, co- nique et plus petite sort de l’autre comme d'une sorte de cupule. Ce pied est du reste entière- ment musculaire et pourvu en arrière de muscles retracteurs extrêmement puissants qui se placent de chaque côté de la masse viscérale plus en-dessous qu'en-dessus, et vont s'attacher à la coquille, comme l'indique une empreinte annulaire que M. Deshaies y a reconnue. L'appareil de la digestion a pu être suffisamment étudié ; la bouche tout-à-fait terminale est au fond d'une sorte de cupule bordée par les lobes tentaculaires dont il a été parlé plus haut : la cavité buccale est armée à l'intérieur d'une paire de plaques ovales, chagrinées , une de chaque côté; ces plaques sont fendues dans leur milieu , de manière à ressembler à une petite coquille bivalve, dont les bords seraient libres dans la cavité. L'œsophage est court et en forme de col; il se renfle bientôt en un estomac appuyé et adhérent à l'extrémité posté- rieure du pied, Ses parois sont épaisses ; elles sont armées d'un appareil dentaire assez compli- qué, placé à son ouverture cardiaque. Le foie qui occupe les parties latérales de l'abdomen est composé de deux masses semblables, une de chaque côté , de couleur brune, bien symé- triquement lobées et ayant un pore biliaire distinct. Le reste du canal intestinal se continue di- rectement jusqu'à l'anus sans autre circonvolution ni renflement. Celui-ci est exactement mé- dian , tout-à-fait terminal et au milieu d'un élargissement du manteau en forme de pavillon. L'appareil respiratoire se compose d'une paire de branchies cervicales situées à la racine postérieure du col; elles sont formées d'un grand nombre de filaments très-fins, mous, flexibles, terminées par un petit renflement, et portés sur une sorte de pédicule élargi en membrane, (5) Le cœur est médian , symétrique et placé au-dessus de l'estomac dans la ligne dorsale. Il est contenu dans une péricarde pyrilorme de la partie antérieure duquel sort un gros vaisseau qui se dirige en avant. Après s'être d'abord partagé en deux grosses branches , chacune de celles- ci se subdivise en quatre rameaux dans le pédoneule des branchies, Le reste de l'appareil circulatoire n'a pu étre suivi. L'appareil générateur parait ne consister qu'en un ovaire qui remplit presque entièrement la cavité abdominale autour de l'intestin. Sa terminaison a échappé aux recherches de M. Deshaies, mais il a observé que le pavillon qui termine le corps en arrière , était déve- loppé proportionnellement à la quantité d'œufs contenus dans l'ovaire, ce qui le porte à supposer qu'il peut être de quelqu'utilité dans la reproduction de ces animaux. On pourrait croire en effet que son usage serait de placer l'œuf dans la position fixe où il doit se développer. Le cerveau, la seule partie du système nerveux que M. Deshaies ait pu voir, est formé par un ganglion petit, quadrilatère , fort allongé et placé longitudinalement à la partie moyenne et postérieure de la tête : de ses angles inférieurs naissent des filets très-fins, qu'il suppose de- voir former l'anneau sous-æsaphagien. Ces observations sur l'organisation des Dentales, servent ensuite à M. Deshayes pour déterminer leur place dans la série. Après une discussion suffisante, il admet l'opinion que M. de Blainvillle à émise dans l'ouvrage cité plus haut, qu'elles doivent former un ordre distinct intermédiaire aux Nucléobranches et aux Cervicobranches ou Patelles. PHYSIOLOGIE, Mémoire de M. VELPEAU sur les altérations de La Moelle épinière. Des faits anciens et recueillis avec soin et de ceux qui lui sont propres, contenus dans ce mémoire, l'auteur conclut :1° que la moelie vertébrale peut, dans certaines circonstances, être gravement affectée, coupée, interrompue, détruite dans une étendue assez considérable , sans que la mort s'ensuive, et sans qu'aucune fonction soit manifestement altérée ; 2° que cette pro- position est contraire avec ce qui a élé dit Jusqu'ici et ce qu'on sait des usages du système ner- veux. j M. Velpeau propose avec circonspection les hypothèses suivantes , pour rendre compte des observations qu'il a rapportées. 1° Toutes les parties du système nerveux, quoique se tenant, peuvent jusqu’à un certain point, exercer leurs fonctions indépendamment les unes des autres; 2°. Dans l'état normal , la tige centrale des nerfs est le lieu qui unit toutes les actions sensitives et motrices ; mais si le cordon vient à manquer dans un point quelconque de sa longueur, l'in- fluence nerveuse peut être transmise des parties supérieures aux inférieures par le moyen des ramifications latérales ; 5° Dans tous les cas relatés, l'innervation se serait opérée dans les par- ties vis-à-vis lesquelles la moelle manquait ou était malade, par les anses nerveuses que pro- duisent les branches rachidiennes au-devant des apophyses transverses , en sortant des trous de conjugaison. Sur la reproduction du cristallin. M. Coqueteau, dans un Mémoire lu à l'académie royale de médecine, dans une de sesséances ? y du mois de février , a annoncé avoir constaté par des expériences faites sur plusieurs jeunes (32) animaux (chiens et lapins) , la reproduction naturelle du cristallin lorsque son extraction a été opérée avec soin et que la capsule a été convenablement ménagée, fait qu'il se trouve parfaitement en harmonie avec l'opinion professée par M. de Blainville sur la nature de ce corps et de sa capsule productrice. Sur l'influence de la puissance de l’homme dans la prédominence des sexes. M. Giroust de Busarinque, dans un Mémoire sur la génération, lu à l'académie royale des sciences dans la séance du 17 janvier 1825 , a annoncé être parvenu à faire produire à ses brebis des mäles ou des femelles dans des proportions presque déterminées, MÉDECINE. Note de M. LAUGIER sur un prétendu Egagropile humain. LA concrétion adressée à M. Breschet, et qui a été extraite du rectum d'un individu , n'est point, comme on pouvait le croire, un Égagropile humain. L'odeur qu'il donne en brûlant indique sa nature végétale. Cependant la disposition des fibres qui la composent, examinée soigneusement par les plus habiles botanistes , ne présente celle d'aucun tissu végétal, tels que ceux des bolets et des lycoperdons. C'est un véritable feutrage tout-à-fait semblable à celui des chapeaux , avec cette différence qu'au lieu de poils, ce sont des fibres végétales. La matière feutrée, lorsqu'on la fait bouillir avec de l'eau , perd un septième de son poids de matière animale qui communique à ce liquide une odeur qui rappelle celle de la matière fe- cale. L'eau contient aussi un peu de muriate d'ammoniaque et de muriate de chaux. Les acides ne l'attaquent point, mais ils en dégagent une légère odeur d'hydrogène sulfuré qui y annonce la présence d'un peu de soufre que l'on croit combiné à de la chaux. La matière feutrée calei- née se réduit aisément en cendres qui représentent les huit centièmes de son poids, et qui sont un mélange de phosphate de chaux , d'un peu de silice et de fer. L'espèce de noyau placé dans une cavité située entre les deux pièces de la concrétion est d'une composition chimique plus compliquée que celle de la matière feutrée qui l'entoure, et d'une nature tout-à-fait différente. Ce noyau d'une forme prismatique , comprimée, présente à l'extérieur une croute brune noirâtre , et à l'intérieur un grand nombre de cellules dont les parois ont une demi-transparence, et dont l'aspect est le même que celui des os qui ont perdu une portion de leur substance gélatineuse, en conservant de l'élasticité. Des expériences dont on donnera le détail dans le rapport que l'on doit faire sur cette con- crétion à la Société Philomatique, prouvent d'une manière certaine que la partie extérieure du noyau n'est autre chose que du sang desséché, et que la partie intérieure est un morceau d'os avalé vraisemblablement par l'individu auquel appartenait la concrétion. Quant à l'ori- gine de cette concrétion on peut l'attribuer : 1° à une habitude contractée peut-être dès l'en- fance de sucer ou de mâcher des substances ligneuses , telles que des morceaux de bois ou de racines , notamment la racine de réglisse dont la saveur est douce, sucrée , ‘agréable. 2° A l'habitude de chiquer, mais on peut objecter à cette dernière explication que l'habitude de mächer des feuilles de tabac étant presque générale chez les marins et beaucoup de militaires, il semblerait que l'accident dont il s'agit devrait être plus fréquent , tandis que cetexemple est le premier de ce genre que l'on ait observé. (35) ASTRONOMIE. Note sur le Mémoire de M. BESSEL qui à pour objet la recherche d'une partie des pertur- bations planétaires. Une planète trouble le mouvement d'une autre planète, non-seulement par son action di- recte , mais encore en faisant varier un peu l’action exercée par le soleil, qu'elle déplace d'une très-petite quantité. Ces deux effets sont représentés par deux termes distincts dans la fonction dont les différences partielles, relatives à une variable linéaire quelconque expriment la force perturbatrice totale qui agit suivant sa direction. On a toujours confondu ces deux termes dans un seul développement. Le sécond et le moins sensible des deux, celui qui provient de la réaction du soleil, peut être développé d'une manière directe , indépendamment de la grandeur des excentricités, Cette dernière partie de la question est l'objet du Mémoire de M. Bessel, supposant d'abord la forme du développement pour le terme dont il s'agit, il l'introduit dans les expressions données par M. de Laplace pour les variations des coordonnées polaires , et se borne à considérer la première puissance des masses. Revenant ensuite à la détermination du développement supposé qui procède suivant les multiples de l'anomalie moyenne, il fait voir que tous les coeflicients dépendent des deux intégrales définies , h h cos (he —ksine) de 271 = F cos (he—k sine) de; 27 J —# k k 1—eCcoSE prises entre les limites e — 0; e 7. , M. Poisson a donné dans la Connaissance des temps pour 1825 , un théorême plus général qui consiste en ceci : que l'on représente par f (u) une fonction quelconque de l’anomalie ex- centrique &, et par x l'anomalie moyenne , on a F f(u) sin DE ÀX == Fo) CRE) += FE f'x cos x (x —e sin x) dx nm L : : Ff(u) =— —F/f! x sin (rx —e sin x) dx, nm les intégrales étant prises depuis x — o jusqu'à x = 7. Selon que f («) pourra se développer suivant les sinus on les cosinus des multiples de l'ano- , “ Cr 7 sin malie moyenne, la première ou la seconde de ces intégrales sera donc le coefficient de nx. cos HUE Le reste du Mémoire de M. Bessel est consacré à la discussion des intégrales L , J , et k kK c'est la partie neuve de son travail. I! prouve que pour trois indices consécutifs À—1,h,hk+41 on a la relation h—:1 h bi RAI —2h1 +RI — 0; k k k h o 1 au moyen de laquelle on connaîtra 1 lorsque I et1 seront connus ; une table de ces deux k 1 A dernières fonctions , calculée pour les valeurs de 4 comprises entre o et 3,20, est jointe au Mémoire. Mars 1825. 5 (54) hi La relation précédente donne I avec d'aûtant plus d'exactitude, que k est plus grand. k On en déduit facilement la fraction continue k 5 F 2h.2h +2 k2 2h +2.2h + 1 — ele. . . . h . . L] qui seryira au contraire à calculer L avec une approximation d'autant plus grande, que k sera plus petit. L'auteur déduit de la fonction I diflérentes intégrales définies , telles que n COS € ; o e° cos’ (misin e) der 1 = fm — n° les fonctions J ne paraissent pas pouvoir se ramener aux intégrales I. Mais il existe entre trois des premières et une des dernières la relation 2 e h—i1 h e hi L=——d., += À. k 2 k dx o 1 Il suflirait donc de réduire en tables J et J : mais ces tables seraient à double entrée, k k puisque ces fonctions contiennent deux argaments k et e. Les bornes de ce journal ne permettent pas d'exposer plus en détail l'analyse toujours claire et élégante de M. Bessel. Ÿ Les hypothèses physiques qui l'ont conduit à séparer les deux termes de la force perturba- tice , obtiendront difficilement l'assentiment des astronomes. Supposons en effet que la préci- sion des théories n’est pas égale à celle des observations ; il renouvelle une idée de Tobie Mayer , et révoque en doute la proportionnalité des attractions aux masses. Alors pour donner un exemple de l'extension que l'on pourrait donner aux principes posés par Newton, il sup- pose que chaque planète, ou chaque système d'une planète et de ses satellites , est un assem- blage homogène d’une infinité d'éléments ; que les proportions de ces éléments varient d'une planète à l'autre, et que le soleil les contient tous en quantités égales; qu'enfin chacun de ces éléments n'attire que l'élément semblable. Il en résulte que l'action du soleil sur une planète et sur ses satellites est proportionnellé à ce que l'on entend par leurs masses , mais que, les actions de deux planètes sur le soleil à l'unité de distance étant connues, on ne peut pas en déduire leur action mutuelle qui exige un troisième coeflicient tout-à-fait indépendant des deux autres. F: (35°) MÉCANIQUÉ. Note sur les questions de statique dans lesquelles on considère un corps pesant supporté par un nombre de points d'appui surpassant 3, par M. Navier. Les questions de ce genre ont occupé d'habiles géomètres, au nombre desquels on doit compter Euler. M, Fourier les a traitées dans ces derniers temps sous un point de vue parti= culier, et qui lui a fourni l’occasion d'appliquer un genre de calcul entièrement nouveau, dont il est l'inventeur , et qu'il nomme calcul des inégalités. West évident que, d'après les principes de la statique, un corps rigide pesant étant supporté sûr un plan hôrigontal par un nombre de points d'appui plus grand que 33;les pressions exercées sur chaque point d'appui sont en gé- néral indéterminées pour chacun de-ces points , entre certaines limites que l'on peut assigner. Cependant, dans la réalité, l'indétermimation dontil s’agit n’a certainement pas lieu. Cette con- tradiction apparente provient évidemment deice que la théorie de la statique admet un corps rigide et des points d'appui fixes , deux suppositions qui ne s'accordent point avec les phéno- mèênes naturels. Si l’on suppose au contraire les corps flexibles et élastiques , comme ils le sont véritablement, l'indétermination cesse entièrement; et il ya toujours, pour chaque question particuliere , un nombre d'équations égal à celui des inconnues. On peut envisager de diverses manières les questions de ce genre, dont quelques-unes offrent de l'intérêt par leur application aux constructions publiques. Par exemple, on peut supposer des corps flexibles portés par un certain nombre de points fixes, et l'on demandera la flexion de ces corps et l'effort exercé sur chaque poñit fixe. On peut aussi supposer des corps rigides portés sur un certain nombre d'appuis élastiques , et l'on demandera la quantité dont chaque appui cède, et l'effort qu'il supporte. Enfin, on peut supposer en même temps les corps flexibles et les appuis élastiques, ce qui complique les calculs, mais ce qui se rapproche da- vantage des effets naturels, M’ A 12 2 A | A | A O O Il’ I] Pour indiquer quelques applications très-simples , on supposera en premier lieu une verge élastique M M, sans pesanteur, supportée au milieu A et aux extrémités M, M', et chargée de deux poids I, 11! placés aux milieux des deux moitiés À Met A M'. On détermine facilement la figure affectée par cette verge , et l'on trouve que les efforts exercés aux points 221 +221 A sont respectivement 32 15 1—53 1! M = É 52 M' 13 1/—535nñ (56 ) cn sorte que le point milieu A soutient un peu plus des + du poids total, N’ M’ M N A | A | A | A O O Il IT Il Si l'on SUpposait une verge portée sur quatre points d'appui qui la partagent en trois parties égales, et trois poids égaux 1 placés aux milieux de ces intervalles, on trouverait que ces poids sont entièrement supportés par les appuis M, M', sur chacun desquels il est exercé un = effort égal à I > à = ; el que les points extrêmes N, N! ne supportent aucun effort. M A M’ A A A On Considérons maintenant une verge rigide portée au milieu A et aux extrémités M, M' par trois appuis élastiques, en supposant que l'appui placé en A ait une force double de celle des deux autres, c'est-à-dire que, pour le même effort, cet appui s'abaisse d’une quantité moitié moindre. La verge étant chargée au milieu de l'intervalle A M seulement du poids 11, on trou- vera que les appuis À et M portent chacun la moitié de ce poids ; l'appui M' ne supporte aucun effort. M N P Q A A A 14 On Si la même verge rigide , portée sur quatre points qui la partagent en trois parties égales, était toujours chargée du poids f placé au milieu de M N, et si les appuis intermédiaires pla- cés en N et P avaient chacun une force double des appuis extrêmes placés en M et Q, on trou- yerait que les efforts exercés sur les points ‘ 29 M sont respectivement —— NH, 66 N — U; {5} —— NH, 7 Q 6 ensorte que le point M porte un peu moins, et le point N un peu plus de la moitié du poids 11. le point P est légèrement chargé, et le dernier point Q est au contraire soulevé de bas en haut. Pour indiquer la nature des questions dont on a parlé au commencement de cet article, et montrer en quoi elles diffèrent de celles qui ont pour objet de soumettre au calcul la condition physique de l'élasticité ; nous citerons l'exemple suivant, que M. Fourier nous a communiqué. M' À n B m M A D AT Re A Concevons une ligne non flexible MM', supportée par trois appuis placés au milieu A et aux extrémités M, M'; et supposons que la force de ces appuis ait une limite donnée, en sorte, par exemple, que chacun d'eux romprait si on le chargeait d'un poids plus grand que l'unité. ILest évident que l'on pourrait, sans qu'aucun appui fût rompu, placer en A un poids égal à53, ou en M et M' un poids égal à 1. On demande quel est le plus grand poids qui puisse étre placé dans un point quelconque de la ligne MM'. La solution de cette question est donnée de la manière suivante : Soit marqué le milieu B de l'intervalle AM. Le plus grand poids qui puisse MA 71 être placé en un point # compris entre MetB, est exprimé par ; et le plus grand poids qui puisse être placé en un point » compris entre B et A est exprimé par ie Cette solution est susceptible d'être représentée par une construction très-simple. Le plus grand poids qui puisse être placé dans les divers points de la ligne MM' est égal à l’unité divisée par l'ordonnée d'un poligone construit sur cette ligne. Cette espèce de discontinuité dans l'expression des solutions est un caractère général des résultats auxquels on se trouve conduit par les questions auxquelles s'applique ce genre d'analyse, PHYSIQUE. Expérience de M. ARAGO, pour démontrer que la lumière des Lalos est une lumière réfractée. Les halos sont des couronnes lumineuses à-peu-près circulaires ; qui se montrent quelque- {ois autour du soleil et dela lune. On n’en voit ordinairement qu'une seule et son diamètre pres- que constant est compris entre 45 et 46° : rarement il s'en forme une seconde, concentrique à la première et dont l'amplitude à-peu-prèés double est d'environ 90°. Je ne crois pas que l'on ait jamais observé de couleurs dans les halos produits par la lumière de la lune ; lorsque ceux qui entourent le soleil sont colorés, le rouge est en-dedans, et toujours plus prononcé , l'indigo et le violet, plus faibles au-dehors. Dans tous les cas, le contour intérieur est plus tranché ; le contour extérieur s’affaiblit peu à peu et se perd dans le fond du ciel, La largeur de la bande colorée, du rouge à l'indigo, est d'un peu moins de 1°. L'espace intérieur que Huyghens appelle l'aire du halo, est d'un gris plus intense ou d'un bleu plus foncé que le reste du ciel, suivant que l'atmosphère est brumeuse, ou pure et transparente, Descartes, remarquant qu'il ne se forme jamais de halos à travers des gouttes de pluie (et en effet il n'y a point de maximum de lumière produit par deux réfractions dans des globules sphériques ), attribue ce phénomène aux rayons transmis à travers les petites étoiles que l’on remarque dans la neige, et qui peuvent devenir assez transparentes lorsque la chaleur com- mence à les fondre : il remarque qu'elles sont toujours renflées vers le milieu (je ne veux rien changer à ce que celte expression peut laisser de vague), ét il ajoute que leur convexité la plus ordinaire est sans doute celle qui détermine le diamètre de 45° qu'on observe le plus (58) | souvent : enfin ; il attribue les couronnes extérieures aux rayons qui auraient traversé deux rangées de petites étoiles. Leur déviation serait en effet deux fois plus grande que celle des rayons transmis à travers une seule, et il y a dans ce cas comme dans le premier un maxi- mum de lumière. Il est évident que la seconde couronne est infiniment moins intense que la couronne interieure. L'ordre des couleurs s'explique ainsi naturellement, Descartes, qui ne dit pas avoir vu le phénomène , ajoute que les rayons transmis et la lumière directe doivent rendre l'intérieur de la couronne assez clair, mais il ne dit pas, comme Huyghens le suppose, plus brillant que le reste du ciel. C'est principalement pour rendre compte de la teinte plus obscure qu'offre éet espace inté- rieur, que Huyghens, rejetant l'hypothèse de Descartes, imagine de petits grains sphériques de glace ou d'eau contenant au centre un globule de neige opaque. Cette nouvelle explication est évidemment inférieure à la précédente puisqu'il faut, pour re- présenter la principale circonstance du phénomène , la grandeur constante du diamètre de la couronne, admettre que le rapport des rayons de la partie opaque et de la partie transparente du globule est constant. Mariotte n'a guère fait que reproduire l'explication de Descartes, en lui donnant plus de pré- eision. Il suppose que l'angle réfringent des prismes de glace est de 60°. Or, on sait que quand le rayôn émergent fait avec la seconde face du prisme un angle égal à celui que fait avec La première lerayon incident, de petits mouvements du prisme autour de son axe ne font pas varier la position de l'image. Si donc l'on sappose dans l'atmosphère une infinité de prismes dans toutes les directions possibles, ceux qui seront dans une position symétrique, par rapport au rayon incident et au rayon transmis , ou qui en différeront très-peu, enverront à l'œil des rayons paralièles. Il y aura donc dans cette direction un maximum de lumière, On sait aussi que pour cette direction, si lon représente par w l'angle des rayons incidents s+u 2 et transmis, par $ l'angle réfringent da prisme, par » l'index de réfraction, sin s , : L PA —nsm—+, on peut s'assurer que l'équation précédente, en supposant s — 60°, donne 2 , à peu près pour w, 22° 30", c'est-à-dire la distance angulaire du centre du halo à sa cir- conférence. Quant à la couronne extérieure dont Mariotte ne s'est point occupé, on peut la concevoir, comme Descartes produite par deux transmissions à travers deux prismes semblables dont l'angle réfringent serait de 60° , et l'incliaaison mutuelle d'environ 82°, ou, comme.Caven- dish, par une seule transmission à travers un. prisme dont l'angle réfringent serait un angle droit, ou bien encore , avec le même physicien, par une réflexion à l'intérieur sur la seconde face d'un prisme à base isocèle, dont l'angle traversé d'abord par le rayon réfracté, serait de 45°. La première et la dernière supposition donneraient à la couronne un diamètre d'un quart PE Pot £ } PAPE de circonférence. La seconde exigerait qu'elle fût plus petite de quelques degrés. C'est à l'ex- périence à décider la question. fs Quoi qu'il en soit, toutes ces manières d'expliquer le phénomène supposent que la lumière du halo nous arrive après avoir subi une ou plusieurs réfractions. M. Arago vient de prouver c = è ps 7 . re d'une manière directe que cette supposition est conforme à la vérité , au moyen de propriétés optiques qui distinguent la lumière transmise de la lumière réfléchie, propriétés dont la dé- ( 39 ) couverte lui appartient. En effet il s'est assuré que si, dans-le plan vertical qui passe par le point le plus bas du halo, on compare deux faisceaux lumineux, l'un partant du contour ou de l'intérieur de la couronne, l'autre réfléchi sur un plan horizontal, les portions de lumière polarisée que contiennent ces deux faisceaux sont polarisées dans des plans perpendiculaires l'un à l'autre ; il en résulte que la portion de lumière polarisée que transmet le halo, est de la lumière polarisée par réfraction. En faisant part à l'Académie des sciences de ce fait important, il y a joint quelques considé- rations sur le décroissement de la température à de grandes hauteurs dans l'aunosphère; Le thermomètre lors de l'observation était à terre à environ 15°, ce qui suppose, en admettant que la température s'abaisse de 1° par 120 toises, que les prismes de glace n'étaient pas à une hauteur moindre que 1800 toises : si l'on se refuse à celte conclusion, on sera forcé de supposer qu'il existe dans l'atmosphère des causes accidentelles qui rendent tres-irrégulière la distribution de la chaleur. CRISTALLOGRAPHIE. Catalogue raisonné des variétés d’Amphibole et de Pyroxène, provenant du YVolfsberg , près Czerlochin, Bohème, par AT. Fr£v. SORET. Les variétés d'Amphibole et de Pyroxène dont il s'agit sont assez »épandues dans les cabinets; la netteté de leur forme , l’état de conservation sous lequel elles se présentent sont deux causes qui auraient dù fixer l'attention du Cristallographe. M. Soret, ayant eu occasion d'examiner celles conservées dans la collection de S. Exec. M. le‘conseiller-d'état de Goëthe, vient de pu- blier nn Mémoire particulier à ce sujet. L'Amphibole de Wolsberg , que les marchands vendent aussi sous les indications d'Amphi- bole de Lucowa et de Bilin , qui ne sont que des lieux voisins , appartient à la variété de l'Am- phibole noire opaque, celle qui a le plus l'apparence de la Tourmaline noire. Ces cristaux ont un double clivage parallèle à l'axe, d'un brillant remarquable. La surface extérieure est lisse , luisante, et les arrètes sont arrondies. Ces caractères sont particuliers aux cristaux d'Amphibole propres aux terrains volcaniques. C'est aussi dans un terrain de cette nature que se trouvent les cristaux d'Amphibole et ceux de Pyroxène de Wolfsberg. Ils sont engagés dans une vacke plus ou moins consistante, brune, quelquefois micacée , qui, en se décomposant laisse, libres les cristaux qu'elle contient. M. Soret, en examinant les formes cristallines régulières de l'Am- phibole dégagées ainsinaturellement, en décrit vingt-deux différentes, dont un trés-petit nombre seulement a été décrit par l'abbé Hauy. Cependant nous devons faire remarquer que ces formes sont dues la plupart à des lois de décroissements déja connus, excepté trois variétés qui ont offert trois nouvelles facettes dues à des décroissements non encore signalés. Voici l'indication de ces formes au moyen des signes fixés par M. Hauy dans l'atlas à la deuxième édition de son Traité de minéralogie ; nous rappellerons seulement que ces variétés de formes se présentent en prisme hexaëdre avec des sommets obtus plus où moins chargés de facettes; dans une seule le prisme a douze pans. 1°. Amphibole dodécaëdre, Hauy. P. r. M. x. p. 2°. Armph. dod. hémitrope, Hauy. 3°. Amph. ondécimal , Mauy. P. r. M. x. (40 ) 4°. Amph. accéléré, P. r.iz. M. x. 5°. Amph. accél. hémitrope , Soret. 6. Amph. trioctonal, Hauy , r. i. P.k. z. M. x. 7°. Amph. trioct. hémitrope , Hauy. 8. Sex ondécimal, Soret, r. i. P. k. z. M. x. ®. C'est la forme trioctonale dont un des sommets n'offre que les faces r. Amph. tétrahexaëdre, Soret. r. M. x. Prisme à 6 pans. Sommets dièdres un peu inclinés. 10°. Amph. trihexaëdre, Soret. r. i.z. M. x. qi Prisme à 6 pans. Sommets à 6 facettes ; dont 4 parallèles entre elles, r. £. et deux laté- rales =. . Amph. sexdécimal , Soret. r. à. P. M. x. Prisme à 6 pans. Sommets à cinq facettes, dont 4 parallèles entre elles d'un côté et La base P de l'autre, 12°. Amph. sexdécimal hémitrope , Soret, 13°. Amph. décahexaëdre, Soret. P, r. z. M. x. Chaque sommet a 5 facettes, dont 3 de l'Amph, dodécaëdre ; plus les à facettes z tron- quant les angles latéraux de P. 14°. Amph. monostique, Soret. P. r. k. M. x. Chaque sommet a 5 facettes, dont 4 égales entre elles, 2 à 2 entourant une face plus grande de la base. 15°, Amph. monostique, hémitrope, Soret. 16°. Amph. se quatuordécimal, Soret. r. i. P. k. M. x. Sommet à 7 facettes. C'est la forme accélérée n° 4, dans laquelle les facettes À remplacent les facettes z aux arètes inférieures de P. 17. Amph. sex quatuord. hémitrope , Soret. 18. Amph. Sex-sexdécimal, r. i.z. k. M. x. La forme trioctonale moins les bases P, 10°. Amph. annulaire hémitrope , Soret. r. z. k. P. M. x. 20° 21° 22° La forme simple de cette variété n'a pas été observée , elle représenterait un prisme à 6 paus avec sommets, composés chacun de la base P entourée par 6 facettes r. z. k. Dans la variété hémitrope l'un des sommets est comme celui de l'Amph. dodécaëdre hémitrope , et le second a 10 facettes, dont les deux facettes P au milieu et en biseau. . Amph. sexvigésimal hémitrope , Soret, r. à. k. z. y. M. x. Sa forme simple offrirait des sommets composés de 5 paires de facettes, dont la cin- quième y est tout-à-fait nouvelle. Ces deux facettes y sont situées entre Æ et z. Dans l'hémitropie l'un des sommets offre 12 facettes et l’autre 8, et le cristal entier 26. . Amph. sexoctodécimal hémitrope , Soret. r.P. x. z. y. M. x. Les 2 sommets offrent ensemble 18 facettes et le prisme 6 pans. La forme simple offri- rait des sommets, chacun à 9 facettes, dont 7 communes ayec l'Amph. annulaire; plus les facettes nouvelles y situées comme il a été dit au 20. . Amph. duodécim-vigésimal, Soret, P. r. à. k. x. y. aux sommets, et M. x. 2. s. au prisme, Prisme à 12 pans, et chaque sommet à 11 facettes, en tout 34 facettes. Les sommets sont (4) ceux de l'Amph. trioctonal, plus les facettes nouvelles y; le prisme offre 4 pans nou- veaux / situés entre x etM, et deux nouveaux s remplacant les deux arètes de jonction des faces M. Cette variété est la plus compliquée de toutes celles de l'espèce ; elle est le résultat de huit lois de décroissement agissant sur le noyau primitif. Il est à re- gretter que l’auteur n'ait pas donné les incidences des nouvelles facettes qu'il a dé- couvertes sur les facettes ou les pans adjacents. M. Soret décrit ensuite plusieurs variétés indépendantes de la forme qui tendent principa- lement à prouver la volcanéité de l'amphibole du Wolfsberg , et qui présentent des groupe- ments et des accidents de cristallisations assez curieux. Les cristaux de Pyroxène du Wolfsberg sont absolument semblables à ceux d'origine volca- nique, soit pour l'aspect, soit pour les formes cristallines. Ils offrent les variétés triunitaire , triunit. anamorphique, triunit. comprimé, triunit, hémitrope, soustractif, dioctaëdre de Haüy. M. Soret ajoute à ce nombre la variété dioctaëdre hémitrope qui n'avait pas encore été décrite. SAT GÉOLOGITE. Observations sur le gisement du Mégalosaure fossile, par M. CONSTANT PREvVOST (extrait). MM. Buckland et Conybeare ont désigné sous le nom de Megalosaurus le reptile fossile au- quel auraient appartenu les ossements de très-grande dimension, qui ont été trouvés à plusieurs reprises en Angleterre, soit dans les schistes oolitiques de Stonesfield, auprès d'Oxfort, soit dans le sable ferrugineux, à Cuckfeld, dans la forét de Tilgaëte, en Sussex. D'après les indications fournies par les géologues anglais, M. Cuvier pense que le mégalosaure devait être très- voisin des crocodiles et monitors, et particulièrement du grand reptile fossile qu'il a appelé Geo- saurus, et dont les ossements ont été rencontrés dans les schistes calcaires de Manheim en Franconie. Jusqu'à présent on n'a recueilli en Angleterre aucune portion un peu entière d'un même squelette de Mégalosaure, et à l'excepuüon de quelques vertèbres réunies, on n'a pas vu deux os en connexion naturelle ; tous semblent être isolés au milieu des bancs assez régulièrement stra- tifiés qui les renferment, et dans la même assise on en rencontre souvent qui ont appartenu à des individus de dimension et d'âge différents ; presque tous les os sont fracturés , et plusieurs fragments ont même été usés et arrondis par le frottement avant que d'avoir été déposés dans le lieu où on les rencontre. C’est donc par analogie, et d'après les proportions et les formes de quelques portions de mà- choires armées de dents, de quelques fémurs et humerus , de plusieurs côtes et vertèbres, de portions d'homoplate et de pubis, recueillis isolément ,'que les géologues anglais ont été con- duits à présumer que l'animal appelé par eux A/égalosaurus était un reptile de la famille des lézards, que sa taille devait égaler en hauteur celle du plus grand éléphant connu, et qu'il pouvait avoir de 40 à Go et peut-être méme 70 pieds de long. Le musée de l'université d'Oxfort possède une belle collection d'ossements découverts à Stonesfield, et dont M. le professeur Buckland vient de donner une description daus le dernier numéro des Transactions de la so- ciété géologique de Londres. Un os de la cuisse, mesuré par ce savant, a 2 pieds 9 pouces de longueur, et environ 10 pouces de circonférence dans sa partie la plus mince. On trouvait déjà dans les Transactions philosophiques pour l’année 1958, la description d'un os extrait aussi des Mars 1825. 6 (42) carrières de Stonesficid, et que l'auteur, Joshua Plat, regardait comme le femur de quelque grand animal dont l'ostéologie n’était pas connue. Cet os adhérent à la pierre, avec laquelle il pesait plus de 200 livres, avait 29 pouces de longueur, et ses deux extrémités paraissaient avoir été usés par le frottement avant, dit aussi l’auteur, la grande alluvion qui l’a enseveli. Dans son dernier voyage en Angleterre, M. Constant Prevost a eu l’occasion de voir, outre la belle col- lection du musée d'Oxfort, plusieurs ossements-que possédaient encore les ouvriers ; il a exa- miné entreautres une côte qui a 2 pieds 2 pouces depuis son extrémité libre jusqu'à la première apophyse articulaire, vis-à-vis de laquelle sa largeur est de 4 pouces environ. Cette côte occu- pait Le centre d'une espèce d’ellipsoïde d'un grès friable, qui paraît lui-même n'avoir été formé que par l'agglutination du sable, dans lequel le eorps organisé a été enfoncé. Les os du Mégalosaurus se rencontrent, à Stonesfeld, dans des couches d’an schiste cal- caire oolitique, exploité pour couvrir les maisons, et dans les mêmes carrières, qui abondent en restes organisés, on a déjà trouvé plusieurs portions de mächoire que l'on a dit étre celle d'un didelphe, mais qui sans aucun doute au moins proviennent du squelette d'un petit mammnifère carnassier insectivore. On voit également dans les mêmes couches des os d'oiseaux, de reptiles, des dents de poissons, des élitres d'insectes et des vestiges de plantes marines et terrestres. Mal- gré cette réunion de fossiles que jusqu'à présert on avait regardés comme étrangers aux terrains inférieurs à la craie, les géologues anglais sont portés à croire que les schistes de Stonesfield font partie du système oolitique moyen ; et ce qui devient bien remarqnable, c’est qu'à Cuckfeld en Sussex (seul endroit où jusqu'à présent on ait découvert un grand nombre de fossiles sem- blables à ceux de Stonesfield), les couches qui les renferment feraient partie de la formation des sables ferrugineux inférieurs à la craie, qui sont beaucoup plus-nouveaux que les dépôts oolitiques moyens. Voici, d'après M. Buckland, le tableau des fossiles communs aux deux lo- calités, c'est-à-dire qui se trouvent également dans les schistes calcaires de Stonesfield et dans les sables ferrugineux de la forêt de Tilgaëte : Os d'oiseaux ; Os du Mégalosaurus ; Id. du Plesiosaurus ; Écailles, dents et os de crocodile: Humerus et côtes de cétacés ; Écailles de Tortues ; La méme variété de dents de squale (Glossopetres) ; Des épines de balistes? Palais, dents, écailles de divers poissons ; Bois fossile ; Empreintes de fougères et roseaux; Queïques fragments convertis en charbon ; Quelques cailloux roulés de quartz. L'analogie presque complète que présentent les restes organisés des deux localités, fait dire au célèbre géologue anglais que la terre se trouvait sans doute à peu près sous les mêmes con- ditions aux époques différentes pendant lesquelles les deux dépôts ont été formés , car, ajoute- t-il, le nombre et l'épaisseur des strates oolitiques interposées entre la formation du grand oolite et celle du sable ferrugineux, défendent, méme pour un moment, de supposer que les deux dépôts sont identiques. L'auteur du présent article, qui a visité Stonesfield , pense que l'inter- À (#5) : position decouches nombreuses et puissantes d’oolite n'étant directement évidente dans aucun lieu entre les couches qui renferment les fossiles semblables, on peut jusqu'à présent, et par beaucoup d'autres motifs puissants, élever des dontes sur la position relative assignée aux schistes calcaires de Stonesfield, ainsi que sur la place que doivent occuper dans la série générale des couches de la terre celles qui, dans la forèt de Tilgaëte, renferment les mêmes fossiles. Dans l'un et l'autre lieu, les strates qui contiennent les corps organisés ne paraissent pas clairement recouverts par ceux des formations qué l'on dit être plus récentes, et il est un grand nombre de suppositions qui pourraient conduire à faire considérer les deux dépôts comme ayant été formés à une époque, qui serait beaucoup plus nouvelle que celle des forma- tions oolitiques. Cette opinion a sans doute besoin d'étre développée pour acquérir queique valeur, et c'est ce qui pourra faire le sujet d'un artiele subséquent. C. P. BOTANIQUE. Recherches microscopiques sur le Pollen, et considérations sur la génération des Plantes. par J.B. A. GuiLLENIN (lu à l'Académie des Sciences le 21 mars 1825). L'auteur de ce mémoire, ayant eu à sa disposition le microscope achromatique de M. Selli- gue, à l’aide duquel on peut observer avec facilité la superficie des corps opaques, a dirigé ses recherches sur les pollens, dont la forme est pulvérulente. Considérant d'abord la structure de chaque grain de poussière fécondante, il fait voir que cet organe est un utricule dont la forme est très-variable, qui, toujours composé d'une seule membrane, n'adhére jamais à l'anthere à l'époque de la maturité, et renferme une multitude de granules d’une extrême ténuité. La mem- brane utriculaire est tantôt lisse, tantôt hérissée d'éminences ou d'aspérités ; quelquefois elle offre de simples facettes ou des bosses disposées symétriquement. Lorsque le pollen est parfai- tement lisse dans sa superficie, il n'est recouvert d'aucun enduit visqueux, tandis que les moin- dres éminences sont des indices de viscosité. Les papilles, ies éminences mamelonnées, etc., qui recouvrent certains grams de pollen, sont de véritables organes secréteurs , et l'enduit visqueux qui les recouvre en est le produit. C'est cette production de la membrane unique que Koelhreuter avait prise pour une membrane elle-même. La nature de la superficie des grains polliniques fournit, saivant l'auteur, des considérations beaucoup plus importantes que n'en ont présentées jusqu'à présent les diverses formes signalées par les observateurs. M. Guillemin divise donc les pollens en deux ordres principaux, savoir « les pollens visqueux et les pollens non visqueux , et il s'est convaincu, dit-il, par un grand nombre d'observations, que dans la même famille on ne rencontrait point en même temps des pollens visqueux et des pollens non visqueux. Il a vu de plus que les genres d'une même fa- mille n'offrent que des modifications dans la forme de leurs grains polliniques ; mais en même temps que des familles trés-éloignées par d'autres caractères se rapprochaient néanmoins par uue identité dans leurs pollens. L'auteur n'a examiné le pollen que dans un certain nombre de familles ; cependant ce nom- bre lui a paru suflisant pour lui faire penser que les observations précédentes pouvaient étre re- gardées comme des lois générales, et qu'il n'y avait d'exceptions que pour des genres dont la place, dans l’ordre naturel, était encore incertaine, La conformité des pollens de quelques gen- res, étudiés par M. Guillemin, lui semble uneraison de plus pour les réunir. Ainsi le Cobæa, (44) qui présente un pollen dont les grains sont couverts d'éminences mamelonnées,surmontées cha- cune d'un point brillant, le genre Cobæa , disons-nous, parait, suivant l'auteur, devoir être définitivement réuni aux Polemoniacées, où le pollen est analogue. Les principales familles dans lesquelles M. G. a étudié le pollen, sont les suivantes : 1°. Les comPpos£es. L'organisation du pollen n'est pas la méme dans toute cette famille. Les Chicoracées ont un pollen à facettes ou à mamelons très-déprimés (et non comme l'a dit M. Cassini, formé de plusieurs sphéroïdes agglomérés), tandis que les Cinarocéphales ei les Corymbifères sont caractérisées par un pollen pourvu de papilles; ceux de la tribu des Zé- lianthées sont sphériques, chargés de papilles, et d'un beau jaune rougeatre. 2°. Les MALvaCÉES et les CONVOLULAGÉES. Leurs grains sont sphériques, chargés de papilles, et d’un blanc argentin. 3°. Les cucurBiracérs. Elles ont un pollen à grains sphériques jaunes, pourvus de longues papilles. En quelques endroits de la surface de ces grains s'élèvent des bosses ou tubercules ar- rondis, disposés entre eux symétriquement. 4°. Les AMARYLLIDÉES. Les grains sont elliptiques, jaunes, et couverts de papilles. 5°. Les oNAGRAIRES. La forme générale des grains est trigone, et chaque angle est formé par un ou par deux mamelons secréteurs. D'ailleurs les genres de cette famille offrent de légères modifications dans la forme des grains de leur pollen ; ainsi dans les Ænothera les mamelons anguleux sont si renflés, que les côtés du triangle sont concaves, et forment des angles ren-, trants, et c'est le contraire dans les Epilobium, où les côtes du triangle sont constituées par des calottes sphériques. 6°.| Les p1PsACÉES. Leurs grains discoïdes , concaves présentent un polyèdre. 7°. Les LÉGUMINEUSES PAPILLONNACÉES. Leurs grains offrent constamment une forme cylin- droïde. 8°. Enfin, dans un grand nombre de familles, parmi lesquelles il suflira de citer les Solanées, les Scrophularinées, les Gentianées et les Euphorbiacées, le pollen est elliptique, non visqueux. L'auteur ajoute que les pollens des monocotyledones ont en général une forme très-allongée, et il cite pour exemples principaux les Amarillidées et les Commelinées (Tradescantia), où le pollen est cylindrique et recourbé en forme de croissant. Dans un second chapitre, M. G. décrit les phénomènes de la déhiscence des grains de pol- len produits par l’action de l'eau; phénomènes qui ont déjà été observés d'une manière plus ou moins exacte par Needham et par d'autres savants. C'est par la déhiscence artificielle du pollen que l'auteur a reconnu la structure intime du grain pollinique, et de cette structure il croit pouvoir tirer des conclusions relatives à la théorie de la génération. Il rappelle l'opinion de Gleichen qui, s'étant occupé d'observations sur les animaleules spermatiques, décida par analogie que les corpuscules contenus dans les grains de pollen étaient les rudiments du végétal qui devaientétre transmis à l'ovule par les vaisseaux du stigmate, et il trouve une confirmation de cette doctrine dans les observations récentes de M. Amici. Les travaux récents de MM. Prévost et Dumas sur la génération des animaux, ont confirmé, ajoute M. Guillemin , Les idées de Gleichen, et leur donnent une précision que ce sayant ne pouvait atteindre. ZOOLOGIE. Observations sur l’Echidné épineux , recueillies par M. Prosper GARNoOT, doct.-méd., chirurgien-major et naturaliste de la corvette la Coquille. L'Échidné épineux se trouve à la Nouvelle-Hollande dans les bois , où il se pratique auprés des arbres une demeure souterraine (1). Peu de jours avant mon départ du port Jackson, en avril 1824, j'eus l'occasion d’en acheter un vivant, que depuis quelque temps l'on élevait en domesticité. La personne qui me le ven- dit me dit qu'elle avait cet animal depuis deux mois, lui donnant pour toute nourriture des végétaux ; à l'inspection de sa langue, il parait néanraoïins être organisé pour se nourrir d'in- sectes, particulièrement de fourmis; on m'a dit qu'il mangeait jusqu'à des souris, mais j'en doute beaucoup, les organes masticateurs ne paraissent être nullement disposés à cet effet. Au surplus, d'après le conseil du vendeur, je me munis d'une caisse avec de la terre et je l'y en- fermai. Je lui donnai des légumes, il n’y toucha pas. Je lui présentai de la soupe, de la viande fraîche ; il flairait ces aliments sans vouloir s'en nourrir, il dédaignait aussi de prendre une infinité de mouches que j'attirai, au moyen de morceaux de pommes-de-terre et de pastéques, dans un coin de ma chambre qu'il affectionnait. Ce qu'il recherchait avec plaisir, c'était l'eau que je lui donnais tous les jours ; à peine en avais-je versé dans son vase qu'il venait en boire, en tirant sa langue (2) longue au moins de deux à trois pouces et en happant ; il avait l'ins- tinct par la suite d’aller boire lui-même, sans que je lui présentasse le vase. Je pense que l’eau seule l'a conservé vivant pendant trois mois. J'attendais ayec impatience mon arrivée à l'Ile-de-France pour lui donner des fourmis ; j'en fis ramasser , je les lui pré- sentai; mais il ne parut pas s'en soucier, non plus que des vers qui se trouvaient dans la terre où étaient ces fourmis, Il n’en à pas été de même du lait de coco qu'il semblait aimer beau- coup, je me félicitais d'avoir enfin trouvé quelque chose qui pût lui faire plaisir, je pensai dès-lors que l'ayant conservé vivant près de trois mois, après avoir doublé la terre de Van- Diémen il m'était permis de concevoir l'espérance de le porter jusqu'en Europe; mais trois jours avant mon départ de l'Ile-de-France, je le trouvai mort,dans ma chambre, sans savoir au juste à quoi en attribuer la cause ; j'ai lieu de croire cependant qu'il s'est empoisonné avec de la pâte arsenicale que j'avais en réserve dans ma gibeciere, où il s'était fourré toute une nuit; l’autopsie m'eût éclairé à cet égard, mais je préférai le conserver intact dans l'esprit de vin. Ayant eu constamment sous mes yeux ce petit animal , il m'a été facile d'étudier son genre de vie. Quoique je fusse certain qu'il ne touchait jamais aux légumes que je lui présentais, sans que je l'eusse mis dans une large caisse au fond de laquelle il y avait de la terre, d’aprèsle con- seil du vendeur, je n'en continuai pas moins pendant quelques jours à lui jeter dans sa niche divers végétaux , m'imaginant que leurs sucs imprégnant la terre qu'il fouillait avec son mu- seau, pourraient de cette manière servir à sa nourriture, Mais au bout de quelque temps, m'ap- ne ER MO ER ee ENG PE CEE CORRE RON TRE DER EP NE CUT (3) Nul doute que ce sont ses longs ongles qui lui servent à creuser la terre. (2) La langue de l'Échidné est extensible et filiforme, comme celle des Pics. (46) percevani que son gite ne lui convenait pas, je le tirai de sa prison et le laissai libre. Dès-lors il commenca ses promenades autour de ma chambre, Il se promenait habituellement 4 heures sur 24 ; lorsqu'il rencontrait un obstacle dans la route qu'il avait adoptée, il faisait tous ses eforts pour le vaincre, et il ne changeait de direction que lorsqu'il voyait l'impossibilité de le franchir. Il avait choisi un des coins de la chambre pour faire ses ordures, et un autre dans l'endroit le plus sombre pour dormir (r). Souvent après avoir fait un tour de chambre, il se prome- nait ensuite quelques instants le long d'une cloison , allant et venant sans dépasser les limites qu'il s'était prescrites. Je mesurai cet espace, et, la montre à la main, je reconnus qu'il faisait en une minute un trajet de 50 à 36 pieds, quoique sa marche parüt lourde et qu'elle fût rou- jante. Les excréments de cet animal sont noirs, peu consistants et d'une odeur très- forte (2): toutes les fois qu’il fesait ses ordures , il se mettait dans un petit coin, se cachant en quelque sorte comme s'il avait honte. Un jour ne le voyant pas faire sa promenade ordinaire, je m'en élonnai, et le retirai de son coin ; je le remuai tres-fortement pour m'assurer s'il vivait encore; il fit de si faibles mouve- meuls que je m'attendais à chaque instant à le voir mourir ; je le portai au soleil, je lui fric- tionnai le ventre avec un linge chaud, et peu à peu il revint à la vie et reprit enfin son activité habituelle. Queiques jours après, l'Échidné épineux resta sans mouvements 48, 72,78 et même 80 heures de suite, mais je ne m'en inquiétai plus, parce que j'étais convaincu qu'il dormait. Quelquefois je l'ai tiré de son sommeil, et j'ai vu se répéter la scène que j'ai signalée ; il ne prend son activité que lorsque le temps du réveil s'effectue naturellement. IL s'est souvent ré- veillé aux mêmes heures, et quelquefois aussi je l'ai surpris se promener dans la nuit. Je ne me serais jamais aperçu de sa présence, si, lorsque j'étais à moa secrétaire, il n’était venu me flairer les pieds. Son plus grand bonheur était de fourrer son nez dans mon soulier. Il était d’un na- turel doux et paisible, et se laissait caresser. Il paraissait craintif, au moindre bruit il se rou- laiten boule (comme le hérisson), et l'on n'apercevait plus le bout de son nez, qu'il allon- geait doucement lorsque le bruit cessait; il m'arrivait souvent de frapper des pieds près de lui pour jouir de ce spectacle. La conque de l'oreille, que l'on aperceyait très-bien lorsqu'il écoutait attentivement; ne peut mieux étre comparée qu'à l'oreille d'un hibou. Les veux de l'Échidné sont tres-petits. Dans sa marche, il est en petit ce qu'est l'éléphant en grand: son long nez, qui n'est cepen- dant point mobile , est ressemblant à une petite trompe (3). Il allait toujours la tête basse et semblait plongé dans de profondes méditations, D'après les recherches des docteurs Hiil et Jamison, établis à la Nouvelle-Hollande , l'E- chidné serait un animal ovipare ; etl'ergot que porte le mäle distillerait un fluide vénéneus. (1) Le lieu qu'il avait adopté pour dormir était un étroit réduit formé par le vide laissé par une de mes caisses et la cloison de ma chambre. (2) Ce qui est sans doute occasionné par son genre de nourriture à bord. (3) Je suis porté à croire que le bout du nez de l'Échidné qui ne forme pas une extrémité molle, pourrait bien être le sens du toucher de l'animal, puisque, comme je l'ai remarqué, il s'en sert pour reconnaître les corps qui s'offrent à lui. Ne serait-ce pas à l’aide de cet organe qu'il se dirige la nuit? Il est bon d’observer que le nez de l’Échidné n’est point un organe préhenseur, comme la trompe de l'éléphant. (47) MÉDECINE. Recherches sur la fièvre jaune , par le docteur CHERVIN. M. le docteur Chervin vient de terminer de longs et pénibles voyages qu'il avait entrepris avec l'intention de recueillir des faits pour servir à l'histoire de la fièvre jaune en général, et plus particuliérement pour décider, s'il est possible, la grande et importante question de la contagion ou non-contagion de celte maladie; question qui intéresse au plus baut degré les gouvernements et les peuples , et qui est néanmoins restée jusqu'à ce jour indécise , malgré les efforts réitérés de tant de médecins distingués de l’un et l'autre monde. Il est done à désirer que de nouveaux travaux viennent nous éclairer et nous tirer de l'incertitude où nous sommes encore concernant le caractère nuisible qu'on attribue à ce fléau , déjà assez terrible par lui- même , sans qu'il soit nécessaire de lui donner la contagion pour auxiliaire. M. Chervin partit de cette capitale vers la fin d'octobre 1814, et arriva à la Pointe-à-Pi- tre , ile Guadeloupe , le 15 décembre de la même année ; mais ce ne fut qu'en 1816 qu'il eut l'occasion d'y observer la fièvre jaune, l'année 1815 ayant été une des plus saines qu'on ait yue dans les Antilles. Des que cette maladie se montra , M. Chervin se livra entièrement à son étude : il recueillit un nombre considérable d'observations particulières prises au lit des ma- lades , tant à l'hôpital militaire de la Paiute-à-Pitre que dans la pratique civile, et il fit, pen- dant le cours de 1816 et 1817, cinq cent et quelques ouvertures de cadavres d'individus qui avaient été victimes de la fièvre jaune. Postérieurement, il a encore fait un certain nombre d'autopsies cadavériques chez des sujets morts de cette même maladie pendant les terribles épidémies de la Nouvelle-Orléans et surtout de Savannah en 1820. Dans le cours de ses recherches, M. le docteur Chervin, comme nous l'avons déjà dit, s'est principalement attaché à recueillir les faits qui peuvent répandre quelques lumières sur l'origine et la nature de la maladie qui fait depuis si long-temps le sujet de ses investiga- tions. Il a visité pour cela les diverses régions qui ont été le théâtre de la fièvre jaune, dans l'ancien comme dans le nouveau monde, et sous les différentes latitudes où ce fléau s'est montré ; ainsi, Cayenne, les Guyanes , tout l'archipel des Antilles, depuis la Trinité espa- gnole jusqu'à la Havane (à l'exception de quelques petites îles de peu d'importance, telles que la Dominique et Tortose), le litoral des États-Unis d'Amérique depuis la Louisiane jus- qu'au Maine, et enfin tout le midi de la péninsule espagnole formérent le vaste champ d'o!- servations que ce médecin vient de parcourir. Dans ses excursions, M. Chervin ne s’est pas borné à visiter les grandes cités et les villes opulentes , il s'est aussi rendu dans une foule de petits endroits pauvres el peu connus pour y vérifier des faits importants pour la solution du grand probléme de la contagion ou non- contagion de la fièvre jaune. C'est aiusi, par exemple, que pour l'épidémie de Catalogne et d'Arragon en 1821, il a visité Tortose, Mora, Ascô, Nonaspé, Méquineza et Fraga, sans parler des différents villages qui se trouvent dans les environs de Barcelone. Dans le cours de ses recherches, M. Chervin ne s'est point contenté de prendre des notes d'après des communications verbales, comme le pratiquent ordinairement les voyageurs, il a prié les médecins respectables et expérimentés des diverses contrées qu'il a parcourues, de lui donner par écrit le résultat de leurs expériences personnelles , concernant l'origine et la nature de la fièvre jaune, et principalement sur son caractère contagieux ou non-contagieux, (48) et d'avoir la bonté d'appuyer leurs opinions sur ce sujet, des faits les plus remarquables qu'ils ont eu occasion d'observer dans leur pratique, et, à quelques exceptions près seulement, les nombreux médecins de diverses nations, comme de diverses écoles, auxquels M. Chervin s'est adressé à cetie occasion , ont répondu à sa demande avec un empressement et une libé- ralité qui leur fait le plus grand honneur , ainsi qu'à notre profession en général. M. Chervin a en outre eu l'attention de faire légaliser la signature de tous ces médecins par les autorités locales et par nos consuls dans les villes où nous en avons , de manière qu'il revient avec une immense quantité de documents sur l'authenticité desquels il ne reste rien à désirer, même pour les esprits les plus scrupuleux. " Ce médecin a de plus eu la constance de fouiller dans les archives des juntes de santé de la péninsule, des bureaux de la marine, des douanes, dans les registres des paroisses, des hôpitaux, et de divers autres établissements publics; en un mot partout où il a cru pouvoir trouver des faits propres à faire décider, une fois pour toutes, l'intéressante question qui l'occupe exclusivement depuis si long-temps. Enfin, il résulte des immenses recherches auxquelles le docteur Chervin s'est livré pendant les neuf dernières années , que la fièvre jaune est produite par des causes locales mises en action par une constitution atmosphérique qu'il est souvent difficile de bien apprécier ; que toutes les fois qu'il a pu reconnaitre la cause locale, elle consistait dans des émanations prove- nant de substances végétales ou animales en putréfaction , et que cette maladie ne s’est jamais propagée par contagion dans aucuu des cas qui sont parvenus à sa connaissance. M. Chervin pense que toutes les preuves alléguées en faveur de l'importation et de la contagion de la fièvre jaune se rapportent à trois chefs : 1° des témoignages erronés ; 2° des observations incomplètes; 5° des conclusions qui ne se déduisent pas légitimement de faits bien observés. VARIÉTÉS MÉDICALES. ( Académie de Médecine.) M. Louis Valentin a lu une observation sur une constipation opiniâtre qui causa la mort d'une femme des environs de Genève ; le cœcum et le colon étaient dilatés. A environ cinq pouces de l'anus, le rectum était resserré par un bourrelet annulaire, qui pouvait à peine admettre le bout d’une sonde cannelée, et qui était pratiqué dans l'épaisseur des tuniques de l'intestin. Nulle cause connue n'a pu expliquer cette altération organique. Le même lit une Note sur une épidémie de Variole et de Pseudo-Variole, qui a eu lieu à Nanci en 1825 et 1824, et qui a cessé en février 1825, par suite des mesures prises pour multiplier les vaccinations. La Variole, dans tout le cours de l'épidémie, ne s'est manifestée sur aucun des individus qui avaient eu la vaccine légitime. M. Martin Solon , en son nom et en celui de MM. Duméril et Hipp. Cloquet, a In un rap- port sur un Mémoire de M. Blaud , deBeaucaire , ayant pour objet l'influence des oscillations et des contractions musculaires sur la circulation. A celte occasion, M. Laenec rapporte que les muscles, pendant la contraction, font, ainsi que l'ont noté MM. Hermann de Berlin, et Wolllaston, entendre un bruit particulier composé d'une série d’oscillations rapprochées , qui n'ont lieu que dans la contraction tonique volontaire, et qui donnent l'idée du roulement éloigné d'une voiture. (49 ) ASTRONOMIE. Éléments de la nouvelle Comète découverte , le 19 maï 1825 , par M. Gawsarr, a l'Observatoire de Marseille. M. Gambart écrit à M. Bouvard, ea date du 20 mai, qu'il vient de découvrir une nouvelle Comète dans la constellation de Cassiopée; et, dans une lettre, datée du 24 du même mois, il lui envoie les Éléments suivants, calculés d'après ses premières observations, qu'il avait répétées deux fois par jour. Passage au périhélie, mai, 51,473, temps moyen, compté de minuit, à Marseille. Distance périhélie , 0,8996. Longitude du périhélie. 275° 29° 29'". Mouvement rétrograde, à On a cru trouver de la ressemblance entre ces Éléments et ceux de la troisième Comète de 1790. MÉCANIQUE. Mémoire sur les lois du mouvement des fluides , en ayant égard à l'adhésion des molécules, lu à l’Académie des Sciences, le 16 décembre 1822, par M. Navier. Les premières recherches données sur ce sujet par l’auteur ont été insérées dans le tome XIX des Annales de chimie et de physique, pag. 244. Elles sont fondées sar la supposition que les actions moléculaires , qui modifient évidemment le mouvement des fluides, consistent dans des attractions ou répulsions qui s'établissent entre les molécules , et qui sont proportionneiles aux vitesses avec lesquelles ces molécules s'éloignent ou s'approchent les unes des autres. On a donné, d'après cette supposition , les fonctions différentielles qui doivent être introduites dans les équations générales dun mouvement des fluides , lorsque l’on veut prendre en consi- dération les actions moléculaires dont il s'agit. Ces équations ainsi modifiées, deviennent pour le cas d'un fluide incompressible, 1 dp du du du dv d’w du du du du RER PE Les Var ol eg ETF EN VE AR à | st ue PRG EC EE 5 dx +: PE AUS 2 Me) NE re Ce 2 dydz dt, dx dy dz 1 d lv d°v dv d'u law dv d dv d Enr +5 + +0 er t d=r+i dw . d'w d’w d'u d’v ) div a dw div RATE MEL e AE dz? m1 dxdz dydz auxquelles il faut joindre l'équation de continuité du dv dw dx dy 15 dz min: 1 représente le temps écoulé depuis l’origine du mouvement ; x, y, z les coordonnées rec- tangulaires d'un point quelconque de la masse fluide; u , v, w les vitesses de la molécule pla- AVRIL 1825, 7 V——— :W, r sé (50) cée en ce point, au bout du temps £, dans le sens de chaque axe; X, Y, Z, les forces accélé- ratrices appliquées à celte molécule dans le sens de chaque axe; p la pression qui a lieu au même point, rapportée à l'unité superficielle ; 9 la masse de l'anité du volume du fluide; un soemiéient constant mesurant l'intensité de l'action réciproque des molécules du fluide. Le principal objet du nouveau, Mémoire dont'il: s'agit, est la recherche des conditions qui doivent avoir lieu aux limites de la masse fluide, On a supposé , par une extension du principe qui avait été admis précédemment, qu'il devait exister entre chaque molécrle mobile du fluide et chaque molécule fixe de la paroi, une force d'attraction ou de répulsion proportionnelle à la vitesse avec laquelle la première molécule s'éloignait ou s'approchait de la seconde. La conséquence de cette hypothèse est que les valeurs des vitesses u, v, wen fonction de 2} 7 z, doivent, dans tous les points de la surface du fluide, satisfaire aux équations suivantes du dv diw du dv du dw 0 =Eu 3 —+ — l — tt — Ê — ni 7 $ 4 dx ds dy z ER we dy + dx FRS ME dz + dx sil du dv du dv dw dv dw 0 —=E 9 £ a 4 — 9 — — À —— —_— s : [( dy dx AIRES dx T dy EME qu dz dy “et du dv dv di l dv diww 0—Ew +e Ge a cos / + (EE NS UAUUE me Pa en cosn |” l, m, x représentent respectivement les angles que le plan tangent à la surface du fluide forme avec les plans des y 3, des x z et des x y. E représente un nouveau coeflicient constant, me- surant l'intensité de l'action réciproque des molécules du fluide et de la paroi solide. Ces équa- tions se simplifient beaucoup lorsque les parois sont des plans parallèles aux plans des coor- données. Ces formules générales ont été appliquées à la question de Fécoulement d'un fluide pesant dans un tuyau rectiligne établissant la communication entre deux vases, et en supposant que toutes les molécules parcourent des lignes droites parallèles à l'axe du tuyau. Cet axe étant supposé parallèle aux æ, nommant g la force accélératrice de la gravité, # l'angle que l'axe He : À Ed PO TT 8 À des x forme avec l'horizon, l'équation de continuité se réduira à —o, et les équations \ dx indéfinies deviendront 1 dp d’u d'u du Rue —=gsins+e — |— —— , pe. dx dy? z? dt 1 dp = ———— 0) s o.. dy 1 dp — —— = g cos 0. p dz L'origine du tuyau étant supposée à l'origine des coordonnées , désignant par & sa longueur, 5 y PP 5 ; S 5 par Zet Z' les hauteurs des colonnes de fluide auxquelles sont dues les pressions qui ont lieu dans les points extrêmes de l'axe du tuyau, par { la différence de niveau des extrémités su- 1 à » P périeures de ces deux colonnes , la troisième équation donne x —"pgZ +pg(z'—7)— + pgz cos 0, (5) ct la premiére devient du gt d'u d'u À di m dt a FT dy? dz? (9 Dans le cas d'un tuyau rectangulaire formé par des plans paralieles aux plans des x y et des yz les équations déterminées se réduisent à du Eu +e TE 0; dy E dun): () u + € Ha non 0. Ainsi, nommant 4 et c la demi-largeur et la demi-épaisseur du tuyau, on voit que l'ex- pression de la vitesse & en fonction des coordonnées y et z devra satisfaire, pour des valeurs quelconques de ces coordonnées , à l'équation (#2) ; et satisfaire aux équations (2) quand on fera dans la première y —# b, et dans la seconde 3—=# c. Cette expression doit s'accorder de plus avec l'état mitial du fluide, et devenir égale, lorsque 4 — 0 , à une fonction donnée ? (y, =) entièrement arbitraire. La forme générale de l'expression de w qui remplit toutes ces conditions, est es 2 2 L u = SS.P cos my .cos nz.e CA po + SS.Q cos 727 .cos nz. P et Q représentent des coeficients arbitraires ; »2, n sont des constantes assujéties à satisfaire aux équations transcendantes £4 Ec mb.tang. mb — ra Dalle lang: nCI= 2 les signes SS indiquent que l'on doit prendre la somme des termes semblables que l'on for- mérait en attribuant successivement à »1, n la suite infinie des valeurs qui satisfont à ces équations. Les coeflicients P, Q se déterminent par les méthodes employées par M. Fourier dans ses Recherches sur La théorie de la chaleur. Les coefficients Q doivent satisfaire à l'équation gc A2 Les coeflicients P dépendent de l’état initial , et sont donnés par l'équation P(Y:z) =SS.(P + Q ) cos »7y. cos nz. On conclut d'ailleurs de la forme de l'expression de w, que, quel que soit cet état, le mou- vement des filets de fluide s'approche progressivement d'un état constant, dont il ne tarde pas à différer tres-peu , et qui est donné par l'expression = SS.Q (m°+ n°) cos y. cos nz. 4.4: sin nb. Sin nC. COS my. COS nz U—= — 5 SS —— 9 £. « (m° n°) (2mb = sin 2mb) (2nc + sin 2nC) Dans cet état, la vitesse moyenne des filets de fluide, que l’on désignera par U, est .4. sin? 72b,sin° nc U—= h: 4-88 sè SS £.« be mn (9m + n°) (2mb + sin 2mb) (anc + sin onc)" Si la largeur et la hauteur du tuyau étaient très-petites , cette valeur se réduirait à U — 8€. be Ex b+e ; (52) et pour un tuyau carré, dont à est le demi-côté, à gg b î Ex 2 Lorsque le tuyau est circulaire, et en supposant l'état initial tel que des vitesses égales sont imprimées aux filets de fluide situés à distances égales de l'axe, w est simplement fonction de la distance r des filets à l'axe. L'équation (2) devient alors, = . du 14 du 1 du — —= + € —— == 5 dt « dr? rar et l'on à simplement, au lieu des deux équations déterminées (7) , la condition du Eu+e———o, dr. qui doit être satisfaite quand on suppose r —R, en appelant R le rayon du tuyau. La ressem- blance de ces équations avec celles qui on! été traitées dans le chapitre VI de la Théorie de la chaleur ; permet d'en trouver facilement la solution. La vitesse moyenne du fluide, dans l'état constant dont le mouvement s'approche rapidement, quelqu'ait été l’état initial, est ex- primée par la formule m R° mi R‘ e = - S : TD DATES ET mi — m R° m° R# ; nLE 1 DE 5e F2 Marais Le signe S indique qu'il faut prendre la somme des termes que l'on formerait au moyen de la suite infinie des valeurs de 72 qui satisfont à l'équation FT La E m . V4 où 1 : m . — | dg.cos |[R —sng|] = — | dq.sing.sin [R — sin g £ € € € o 0 Lorsque le rayon R da tuyau est extrémement petit, cette expression de U se réduit à Bts R 8ë R ÙU—= ==, —————— \, où simplement U—= —=-. — Es ER \ ? j Es 2° 2 {1 2€ valeur semblable à celle qui convient à un tuyau carré, également trés-petit. Les solutions précédentes conduisent à des conséquences remarquabes. On voit que la vitesse du fluide est proportionnelle au rapport —, et que cette vitesse, quand le tuyau est C2 très-petit, ne dépend plus de l’action réciproque des molécules du fluide, mais seulement de l'action qui s'exerce entre ces molécules et celles des parois solides. Tous ces résultats s'accor- dent avec les faits connus, et particulièrement avec les expériences très-intéressantes faites par M. Girard sur l'écoulement des fluides dans des tuyaux capillaires. Ces expériences donnent les moyens de déterminer la constante E, dont la valeur varie considérablement avec la température. IL résulte de cette détermination qu'à la température d'environ 12°, la résistance provenant du frottement d'une couche d'eau coulant sur une surface de cuivre avec une vitesse d'un mètre par seconde , pour une étendue égale à un mètre carré, est un peu moindre que 25 centièmes de kilogramme. Cette résistance est trois ou quatre fois plus grande pour l'eau coulant sur le verre. (55) MÉTÉOROLOGIE. Mémoire de M. px LariLAYE sur Le climat de Terre-Neuve (lu a l’Académie des Sciences le 28 mars). — Premier Extrait.) Quoique l'ile soit sous la latitude des climats tempérés en Europe, et qu'elle réponde à la partie de la France comprise entre l'embouchure de la Loire et du Rhin, le climat y est sem- blable à celui de la zône froide, et se trouve analogue à celui de Sibérie, par ses étés très- chauds et ses hivers très-froids ; les orages y sont très-rares, surtout dans la partie nord de l'ile ; on n'y voit point les éclairs de chaleur de nos soirées d'été, comime si ce phénomene était remplacé par des aurores boréales qui absorberaient cette quantité d'électricité atmosphé- rique. Cependant l'auteur a été témoin d'un orage avec tonnerre au milieu de l'hiver, lorsque le sol était enfoui sous la neige : il assure que le tonnerre avait un son assez particulier, et que cet orage, d'après l'ensemble de ses effets, rentrait, selon lui, dans la classe des orages ou ton- nerres de neige, dont on a des exemples assez fréquents dans nos hautes montagnes. Les vents sont quelquefois impétueux , surtout en hiver et aux approches de l'équinoxe d'au- tomne ; ce sont ceux du $. $. O. et du O.S. O. qui donnent en été le plus de chaleur. La pluie vient ordinairement par ceux du S., du S. E., souvent de l'E. et du N. E. La tempéra- ture des hivers est très-variable : elle fut en 1819 à 1820, à—14° + environ un jour seulement, du reste à — 8et— 10 : c'était un hiver de demoiselles pour le pays. En 1816, le thermomètre descendit à — 17° : il marqua — 16°, seulement pendant celui de 1817 à 1818. En été il monte à + 18, rarement au-delà ; mais M. de Lapylaie croit qu'il s'élevait à Terre-Neuve, dans cer- tains vallons abrités, jusqu'à 27 et peut-être 28 ou 29°. Le passage des saisons se fait à Terre-Neuve d'une manière aussi brusque que dans le nord de l'Europe : l'été s'y réduit aux mois de juillet, août et septembre à-peu-près entier ; il n'y a point de printemps pour ainsi dire, et après l'équinoxe d'automne l'on tombe en hiver : sou- vent dès la fin d'octobre le sol est couvert de neiges, qui ne fondent que l'année suivante pen- dant le mois de mai. Cette fonte est plus rapide, quoique toujours fort lente, lorsque le pays est enveloppé de brumes , que par le soleil le plus brillant, L'auteur explique ce phénomène par la pénétration de la masse par l'eau en vapeurs , qui s'y introduit de toutes parts en raison de la capillarité des interstices, Les brumes durent ordinairement presque pendant tout le temps que les neiges se fondent, reviennent assez fréquemment en été à l'île Saint-Pierre, mais elles sont alors rares à Terre-Neuve. Elles reparaissent vers la fin de septembre, et alternent avec quelques belles journées dont on jouit encore quelquefois au commencement d'octobre. Ces brouillards sont plus légers que ceux d'Europe : ils passent sur les corps sans y déposer une humidité correspondante à leur densité. Ils viennent de l'Océan, et doivent être distingués des &rumes continentales, déterminées par l'action des montagnes sur l’atmosphère, dont elles condensent l'humidité par des causes particulières. M. de Lapylaie donne un précis sur les aurores boréales qui, loin d'avoir à Terre-Neuve ces couleurs brillantes de celles qui ont été observées sur l'ancien continent, n'offrent exactement que l'aspect de lueurs phosphoriques, d’où il présume qu'elles pourraient n'être qu'un phénomène produit par l'électricité modifiée, embrasant du phosphore répandu dans les hautes régions de l'atmosphère. Une seule de ces aurores, en 1819, occupa tout le ciel, excepté un (54 ) peüt espace au midi, et eut des moments de clarté assez brillants pour déterminer des ombres comme la lune à son lever. Dans les instants où ces lueurs ont le plus de vivacité, l'on voit quelquefois au bord des bandes lumineuses les couleurs de l'iris, mais très-pâles, ainsi que sur les ares-en-ciel lunaires. Les Miclonnais, d'après la mobilité des traits lumineux , qui parais-— sent et disparaissent souvent très-vité, ont nommé ce météore marionnettes. Quelquelois le surlendemain il est suivi de tempêtes. Il n'agit pas toujours sur l'aiguille aimantée, laisse sou- vent lrès-transparent l’espace qui se trouve au-dessous au nord, mais les bandes lumineuses ou les sécantes des ares suivent ordinairement la méridienne magnétique; au reste, ce phé- noméne est si commun à Terre-Neuve qu'il y devient sans intérêt. L'auteur croit avoir en- tendu deux fois un bruit dans la direction de l'extrémité des ares, analogue à celui d'une ri- vière roulant au loin sur un lit de cailloux. L'extension de ces aurores boréales prouve que ce météore est plutôt propre aux climats qu'aux latitudes, L'auteur a bien voulu nous promettre plusieurs extraits de son travail, dont voici les princi- pales divisions : 1° Topographie générale , où l’auteur traite de l’ensemble des localités, de la végétation, du climat, de la force végétative, de l'analogie et üe la différence qui existent entre les produclions du sol et celles de la Laponie, de l'Islande, du Groenland, de l'Amérique septentrionale ; des causes qui limitent le nombre des végétaux , etc. ; 2° de la topographie particulière , où l'auteur entre dans plus de détails sur les contrées qu'il a visitées. MINÉRALOGIE. Note sur une nouvelle Chaux phosphatée terreuse, par M. ve Bonnan». Société Philomatique, 28 mai 1825. (Extrait.) Il semble résulter des analyses de Klaproth et de Pelletier, que la chaux phosphatée mas- sive ou terreuse diffère de la chaux phosphatée cristalline par une moins grande proportion d'acide phosphorique. Les minéralogistes allemands en font une espèce particulière, sous le nom de Phosphorite . dont ils distinguent deux variétés , le Ph. commun et le Ph. terreux. A la première variété les auteurs rapportent celui de Logrosan en Estramadure, et celui de Schlackenwald en Bohême; pour exemple de la seconde variété, ils citent seulement celui du Marmarosch en Hongrie, qui avait été mdiqué d'abord sous le nom de Æuor terreux. M. Haüy en indique en outre, mais sans description , une variété calcarifère comme venant des environs de Schneeberg en Saxe. Depuis plusieurs années on connaît aussi un Phosphorite provenant des environs d'Amberg en Bavière, qui se rapproche beaucoup, par son aspect, ses couleurs, sa dureté, ete., de celui de Logrosan , mais qui ne montre pas l'apparence de structure testacée et fibreuse que celui-ci présente souvent; l'un et l'autre d'ailleurs contiennent de la silice, mais celui d’Amberg parait plus siliceux. D'autres variétés de chaux phosphatée terreuse, très-différentes , ont été depuis peu découvertes en France, M. Berthier a reconnu la nature de celle qui accompagne les Py- - rites de Wissant, département du Pas-de-Calais , et qui se trouve aussi dans la craie du cap la Hève, en nodules dont quelques-uns, de forme allongée et à texture fibreuse, présentent un aspect xyloïde : il l'a nommée chaux phosphatée-argilo-bitumineuse, etil la regarde comme ayant la même composition chimiqne que la chaux phosphatée cristallisée ou Apatite. M. Lau- (55) gier a aussi déterminé; comme chaux phosphatée ; des nodules terreux trouvés par M. Bec- querel dans l'argile plastique d'Auteuil. Le: Phosphorite terreux présenté par M. de Bonnard, à la Société Philomatique, diffère des précédents : il est d'un blane grisätre ou jaunätre; veiné, tachelé ou pointillé de brun ; léger ; tendre ; à cassure terreusé,présentant.à la loupeune foule de petites cellules ou cre- vasses irrégulières ; quelquefois un-peu onctueux au toucher; hi ppant assez fortement à la lan- gue ; faisant une faible effervescence avec l'acide nitrique, Sur des: charbons ardents sa pons- sière n'a pas manifesté de phosphorescence. Cette substance ; que l'on pourrait prendre pour une marne , est beaucoup plus légère, plus tendre et moins compacte que les Phosphorites de Logrosan et d'Amberg, auxquelles elle ressemble seulement par la couleur, Elle se rapproche davantage, quant à ses principaux caractères physiques, : du-Phosphorite d'Auteuil, mais sa couleur est différente. Sa nâturé chimique a été reconnue-par M. Berthier, qui y a trouvé 0,54 de phosphate de chaux et 0,10 de carbonate de chaux, mélangés d'argile et d'oxide de fer. M. de Bonnard a trouvé ce Phosphorite disséminé en nodules irréguliers, dans une couche d'argile brunätre renfermant des minerais de fer en grains, qui se présente à peu de profon- deur au-dessous de la surface du plateau dit Fallée-de-Saint-Thibaud,; à 2 lieues à l'ouest de Vitteaux, département -de la Côte-d'Or, et qui récouvre là ; en-gisementtransoressif, le ter- rain de calcaire à gryphées arquées, dont est formé le sol.de tous les plateaux bäs de l'Auxois, au pied oriental des montagnes du Morvand. €'estsans doute à l'argile qui l'enveloppe et au minerai de fer qui l'accompagne, quele Phosphorite de Saint-Thibaud doit son toucher quel- quefois onctueux et son mélange de’veinules ou de taches brunes. On ÿ voit d'ailleurs fré- quemment, même dans l'intérieur des nodules, des grains ou des enduits ferrugineux , et de petites 'crevasses remplies d'argile. La couche d'argile ; qui à environ un mètre d'épaisseur ; renferme aussi de petits amas de baryte sulfatée laminaire , ainsi que des rognons ou plaques arrondies de calcaire à gryphées. Quelquefois le Phosphorite se trouve dans l'intérieur des coquilles de ces rognons calcaires ; d'autres nodules, isolés dans l'argile, présentent la forme de moules intérieurs des coquilles propres.au calcaire à gryphées, Mais ces circonstances sont assez rares, el le plus souvent les nodules de Phosphorite sont libres et de formes tout-à-fait irrégulières. On assure, dans le pays, qu'une substance analogue se trouve mélangée avec la plupart des minérais de fer des usines de la Côte-d'Or, où elle est connue sous le nom de grappe, et où on la sépare avec soin des minérais , au moyen d'un instrument que l'on nomme éerappoir. On voit que le gisement du Phosphorite de Saint=Thibaud diffère aussi de celui des autres variétés de la méme substance , qui ont été indiquées jusqu'à ce jour (nous avons au reste peu de connaissances relatives au gisement des Phosphorites de Saxe, de Bavière etd’Estramadure). Il serait intéressant de reconnaitre si ce gisement présente quelque constance, comme sem blerait l'indiquer l'opinion ci-dessus énoncée, relative à son identité avec la grappe des mi- nérais de fer de Bourgogne. La solution affirmative de cette question ferait connaitre la cause de la qualité cassante de plusieurs fers provenant de rinérais en grains. Sur les Nitrières naturelles de Ceylan, par M. Joux Davy. Il y a dans l'ile de Ceylan vingt-deux cavernes d'où l'on extrait le nitre : les principales sont celles de Memoora, de Boulat-Wellegoddi et d'Ouva. Les roches dans lesquelles elles sont (56 ) creusées ; contiennent toujours au moins du carbonate de chaux et du feldspath. La décompo- sition de celui-ci fournit la base ; la potasse et le carbonate de chaux, eu exerçant sur l'oxigene et l'azote de l'atmosphère une action particulière, mais dont jusqu'ici on n'a pas du tout compris la nature, donnent l'acide nitrique, La présence simultanée de l'air atmosphérique, de la chaux et d'un minéral alcalin est absolument nécessaire à la production du salpètre; cette production est singulièrement favorisée par l'existence d'un peu d'humidité, etcelle d'une petite quantité de matière animale; mais ces deux dernières circonstances ne sont pas indispensables. Voici quelle est la composition des roches.qui produisent le plus de nitre à Memoora, à Ouva et au Bengale. Memoora, Ouva. Bengale. Nitrate de potasse,........,., DO ent 0022 re. ce 0,083 de magnésie ......... DOI TE mets (eo PES 0,000 déxchanxse 2 ne Oÿ00D. enr 0,090 nie 0,037 Sulfate de magnésie. . eioe 05002. 200 0,000......:: 0 déRohauxs ste et a Labels Ne 0,000, --1/7 0,008 Muriate de soude... ..2..... nt Sete LES DODO rer 0,002 Faune DER E ee ete 0,004 2-h- ee: CR LE LOTS 0,120 Carbonate de chaux.:........ JPUTCE RSR 0,350 Matière terreuse.. ........ et 0,607. ..1..1.01 È SR Renn CAR 0,400 Matière animale, ............. DEC-ECE 177 0267-22. 776 ee A ces observations de Davy nous ajouterons, que depuis long-temps Guettard avait remar- qué que le kaolin de Limoges renfermait un principe salé qui est du nitrate de potasse ; c'est en parlant du kaolin du Limousin qu'il rapporte ce fait curieux. Ainsi c'est lui qui réel- lement a signalé la présence du nitre ou salpètre dans des roches primitives où il n’était point le produit de la décomposition de matières animales... S. L: GÉOLOGIE. Observations sur les Schistes calcaires oolitiques de Stonesfield en Angleterre, et sur les Ossements de mammifere qu’ils renferment. Par M. C. Prevosr. ( Extrait.) Depuis que d'habiles anatomistes ont porté dans l'étude des corps organisés, dont les con- ches de la terre recèlent les débris, l'exactitude rigoureuse qu'elle exigeait pour qu'elle pùt douner lieu à des considérations géologiques de quelque importance , on à cru pouyoir dé-— duire d’un grand nombre d'observations, et annoncer ‘comme un résultat presque certain, que les ossements de mammifères commencent à se rencontrer dans les assises d'une origine plus récente que la craie, et qu'on n'en voit aucun ni dans cette formation ni dans celles plus an- ciennes qu'elle recouvre. La conformité que l’on a vu exister entre la distribution des fossiles rangés suivant l'ordre d'ancienneté des couches dans lesquelles ils commencent à paraître, et la distribution des corps organisés classés d'après leur organisation, est venne ajouter aux faits négatifs qui avaient servi de base à la première conclusion ; on n'a plus considéré la non-exis- tence des ossements de mammiféres au sein de couches anciennes qui abondent en débris d'auimaux d'une organisation plus simple, comme un effet du hasard , mais on y a vu la con- UN, (57) séquence de l'ordre probablement suivi dans la création ; on a pu penser que si les corps or- ganisés les plus simples se rencontrent seuls dans les premières couches à fossiles, c’est qu'ils ont commencé à exister seuls, et que, par la méme raison, les vestiges de mammifères se trouvent seulement dans les derniers dépôts , parce que le type de leur classe n'est apparu sur la terre qu'après celui des autres classes , et même encore successivement pour les diverses familles dont cette première classe se compose, puisque les mammiféres qui se rapprochent le plus de l'homme, puisque l’homme que son organisation place en première ligne n'ont point été trouvés réellement fossiles , et qu'il y a en général d'autant moins de différences entre les mammiferes fossiles et les mammifères vivants, que les premiers se rencontrent dans des conches moins anciennes. Ces considérations ne sont cependant pas si rigoureusement établies que l'on doive se refuser à admettre un fait qui les contrarierait, mais elles sont de nature à exiger qu'un pareil fait ne soit admis qu'après avoir été soumis à l'examen le plus sévère, quelle que soit l'autorité des auteurs qui l'ont fait connaître. La plupart des géologues anglais ont annoncé que les Schistes calcaires oolitiques de iStones- Jield, près Oxford, qu'ils regardent comme subordonnés à la formation oolitique moyenne (Calcaire jurassique) , renferment avec des mollusques , des insectes , des poissons , des rep tiles fossiles, des ossements d'oiseaux et ceux d'un petit mammifère que l'on a rapproché des Dydelphes et comparé même à un Opossum : M. C. Prévost, dans son dernier voyage géolo - gique en Angleterre , a spécialement visité Stonesfeld , et comme il n'a pas entièrement adopté l'opinion recue en Angleterre, il a pris occasion, dans un rapport fait à la Société philomati- que, de faire connaître le résultat de ses observations particulières et de discuter la valeur des faits rapportés à ce sujet dans les ouvrages de MM. Conybeare et Phillips et dans les Mémoires du professeur Bukland, Il a conclu en définitive 1° que les portions de mâchoires trouvées à Stonesfield ont sans doute appartenu à un animal mammifère probablement insectivore et analogue sous quelques rapports aux Dydelphes , Mais d'un genre inconnu. 2°. Que ces fragments fossiles étaient bien évidemment enveloppés dans les feuillets de la roche qui constitue les Schistes calcaires oolitiques de Stonesfield; 3°. Mais qu'il n'est pas aussi certain que ces schistes eux-mêmes fassent partie de la forma- tion oolitique à laqueile on les rapporte , et les doutes que l’on peut élever à ce sujet résultent de ce que ces Schistes sont particuliers à une seule localité; qu'ils ne sont pas évidemment recouverts par les couches que l'on dit être plus récentes qu'eux; qu'a peu de distance on voit ces mêmes couches regardées comme plus récentes , recouvrir immédiatement d'autres couches qu'il faudrait regarder comme plus anciennes que les Schistes oolitiques à ossements, sans que ceux-ci se trouvent placés entre les deux systèmes; que la plupart des fossiles qui accompagnent les os de mammifères ne se voient réunis que dans un seul autre lieu auprès de Tilgaëte en Sussex, mais là dans des assises supérieures à la formation oolitique. M. C. Prévost pense enfin que l'on pourrait considérer les couches de Stonesfield comme constituant un terrain remanié, déposé dans un bassin particulier, dans une cavité du sol 00- litique, jusqu'à ce que des observations plus précises que celles qui ont motivé l'opinion ad- mise en Angleterre viennent décider cette question importante, AYRIL 1895. 8 (58) BOTANIQUE. Observations nouvelles sur les rapports des Frankéniées et des Caryophyllées, par M. Aucuste DE SainT-HiraiRe. Après avoir dit avec raison que les Frankeniées ne devaient point être éloignées des Caryo- phytllées, M. Martius, dans son bel ouvrage intitulé Nova Genera, exprime des doutes sur celles des plantes de cette dernière famille , avec lesquelles les Frankeniées auraient le plus de rapports ; il demandesielles ne se rapprocheraient pas principalement de celles des Caryophyt lées qui, ditil, ont l'embryon éntraire, et il cite l'Ortegia et le Lechea comme des exemples de Caryophyllées, où l'embryon est placé dans le perisperme. M. A. deS. H. tächederépondre aux questionssavantes de M.Martius, etdelever ses doutes. Parmi un très-grand nombre de Caryophytlées dontil a analysé la graine, il n'a trouvé que deux espèces où l'embryon fût réellement intraire, V'Holostcum unbellatum et le Dianthus profér. Le premier offre un embryon placé dans l'axe d’un perisperme charnu et replié lon- gitudinalement sur lui-même, de manière que la radicule et les cotyledons sont tournés vers le point d'attache, etne comprennent entre eux qu'une légère portion de perisperme : la ra- dicule répond à une côte quise trouve à la face de la graine déprimée, et les cotyledons à un sillon qu'on voit au dos (Cotyl. dorsales Gart.). Quant au Dianthus prolifer, M. des. H. ya vuun embryon droit et placé dans l'axe d’un perisperme charnu , mais dont la radicule ni les cotyledons ne sont tournés vers l’ombilic. Voilà sans doute des anomalies extrêmement remarquables ; mais quand on voudrait négliger les rapports les mieux établis et oublier que l'Aolosteum unbellatum ne doit pas être beaucoup éloigné des Stellaria , ni le D. prolifer des autres Dianthus; quand on ne voudrait avoir égard absolument qu'à l'embryon ; on ne pourrait point encore former, comme le pense M. Martius, une section de ces deux plantes, puisque dans l'une l'embryon est replié et a ses deux extrémités dirigées vers l’ombilic, tandis que dans l'autre i2 est droit et n'aboutit à l’ombilic ni par l’une ni par l’autre extrémité. IL est très-vrai que l'embryon des Caryophyllées ne fait pas toujours le tour du perisperme, et quelquefois même, quand la graine est allongée , il reste appliqué d'un seul côté de l'al- bumen , ainsi que cela a lieu dans les Dianthus cités par Gærtner, et dans l'Ortegia donné par le savant M. Marius, comme un exemple de l'embryon éntraire chez les Caryophyllées. (ÆEmbryo Oriegie dorsalis ; albumen farinosum, urilaterale, Gert. Fruct. W, 224.) Mais un embryon dorsal n'est pas un embryon éntraire ; par conséquent il n'y a aucune analogie entre la graine de l'Orwgia et celle des Frankenia , où l'embryon est axile dans un perisperme charnu, et si ce derniér genre, comme l'obserye parfaitement M. Martius , a des aflinités avec les Caryophyllées, ce n'est cependant point par sa semence, qui l'assimile aux Violacées, mais par ses feuilles, son calice et ses pétales. En proposant le Lechea pour second exemple de l'embryon éntraire dans les Caryophytllées, M. Martius suit M. de Jussieu, qui plaçait le genre dont il s'agit à la suite de cette même fa- mille. Mais le Lechea est une Cistée, comme l'a dit d'aberd M. Dunal, et comme l’a con- firmé depuis M. Browon, en trouvant dans l'embryon une organisation semblable à celle que Jui et M. A. de S. H, ont reconnue dans les autres Cistées. Il est bien évident, d'après tout ceci, qu'il n'existe point de groupe naturel de Carigphytlées ( 59 ) à embryon ätraire, où l'on puisse faire entrer les Frankenia ; mais en supposant un instant que ce genre n'ait point les rapports que tout le monde lui connaît avec les Fiolacés , il est bon de voir si dans ce cas là, comme le demande M. Martius, il pourrait formcr le passage des Cariophyllées aux Portulacées. Le savant Bavaroiïs a parfaitement raison d'admettre les rap ports de ces deux dernières familles; mais il est entre elles un intermédiaire, la famille des Paronychiées reconnue depuis si long-temps par Jussieu, Desfontaines de Candolle, Mirbel, Kunth, etc. Cet intermédiaire viendrait encore repousser les Frankenites, qui d'ailleurs ne se rattachent nullement aux Portulacées par la nature du perisperme, l'embryon, et encore moins par l’organisation de ses ovaires, M. Martius fait très-bien observer que le Aontia et le Claitonia ont un ovaire uniloculaire comme les Frankeniées ; mais un ovaire uniloculaire à placenta central a infiniment plus de rapports avec, un ovaire où il existe plusieurs loges et des placentas axiles qu'il n’en à ayec un ovaire uniloculaire à placentas parictaux. M. A. de S. H. a démontré cette vérité il y a déjà long-temps, par l'anatomie du placenta central des Primulacées, des Caryophytllées, des Portulacées et des Salicariées, et elle l'est encore par un fait incontestable, c'est que jusqu'ici aucun genre à placentas pariétaux n'est entré dans ces familles, et qu'au contraire les trois derniers admettent indifféremment des plantes où Le placenta est central dans un ovaire uniloculaire et d'autres où il existe plusieurs loges et des placentas axiles. Description du Metrodorea, genre nouveau de la famille des Rutacees, par M. Auausre DE SAINT-HiLAIRE. Calyx parvus, 5-fidus. Petala 5, hypogyna, infra gynophorum inserta cum divisuris ca- lycinis alternantia, patentia, calyce multè majora. Gynophorum discoïdeum , valdè depres- sum, ultra punctum insertionis undiquè expansum, 5-lobum, valdè tuberculatum, Stamina 5, inter gynophori lobos codem aflixa , insertionem epigynam simulantia : filamenta brevissima, subulata : antheræ dorso aflixæ, mobiles, subcordiformes , 2-loculares, introrsæ , longitu- dinaliter dehiscentes, curvatione filamenti post antesin deflexæ tumque extrorsæ, caducæ. Nectarum o. Stylus brevissimus. Stigma continuum, terminale, obtusum. Ovarium gyno- phoro planè immersum et ab illo vix distinguendum , 5-loculare ; loculis 2-spermis; dissepi- mentis duplicibus. Ovula sammo angulo interno affixa suspensa, minima. Fructus..….., Frutex. Folia opposita, exstipulata, uni simulque bioliolata, punctato-pellucida ; petiolo- rum basibus dilatatis, concavis sursumque productis, gemmam terminalem obtegentibus et post ejusdem explicationem hyantibus. Paniculæ terminales vel laterales, bracteatæ. Flores parvi, punctato-pellucidi , atropurpurei. In præfloraione valvatà alabastra subglobosa ; pe- talorum margines subintroflexi. PHYSIOLOGIE. Note sur les dents, les poils et la graisse qui se rencontrent quelquefois dans les Ovaires, par M. À. VerPEAu. M. Velpeau, dans ce Mémoire lu à la Société Philomatique dans sa séance du 9 avril, ap- porte quelques nouveaux faits, discute ceux anciennement connus, et propose une explication nouvelle pour quelques-uns d’entre eux. Dans le premier cas observé, en 1825, à Paris, sur une femme morte à l'hôpital Saint (60) Louis, M. Velpeau a tronvé : 1° l'utérus plus volumineux que dans l'état normal; 2° le liga- ment large, la trompe et l'ovaire du côté droit dans l'état sain; 3° une tumeur grosse comme la tête d’un homme adulte, et tenant à l'angle supérieur gauche de la matrice. Cette tumeur, qui lui parut étre l'ovaire, était formée par un kiste dont les parois avaient une ligne d'épaisseur au moins dans certains endroits, et contenait plusieurs livres d'une graisse jaunâtre comme figée, une grande quantité de poils libres dans cette graisse et ayant jusqu'a 3 pouces de long, et un corps organisé incomplètement séparé de la graisse par des brides celluleuses dont quel- ques-unes s'attachaient au kiste. Dans ce corps on a reconnu des os, des portions de chair et de la peau recouverte de poils semblables à ceux qui étaient détachées. Le principal os a paru former une partie de la grande aile du sphénoïde , du palatin et de l’apophyse zygomatique du temporal. La peau, intimement unieaux parites molles qui la séparaient des os, et dans lesquelles existaient certainement des fibres musculaires, était percée par un grand nombre de pores dans lesquels des poils étaient implantés. Le second cas, rapporté par M. Velpeau, a beaucoup de ressemblance avec le premier. Il a été observé sur,une fille de 70 ans , morte folle et d'une hydro-thorax, à la suite de plusieurs pleurésies chroniques dans l'hôpital de Tours. On trouva dans le ventre une tumeur de la grosseur de la tête d'un fœtus à terme enveloppée par le péritoine qu'on regarda comme l'o- aire droit énormément développé. Cette tumeur, formée par une poche fibreuse très-épaisse, contenait 1° plusieurs livres d'une sorte de graisse, comparable à celle d'oie fondue ; 2° une masse considérable et comme feutrée de cheveux d'un blond roussâtre du volume d'une grosse noix , renfermant une partie de l'os mandibulaire avec une dent incisive tout-à-fait semblable à celle d'un adulte, les portions gengivales et labiales correspondantes, et enfin des poils de 35 ou 5 pouces de long implantés dans la peau du fragment de lèvre. La troisième observation de M. Velpeau a été faite sur le cadavre d'une femme dans les la- boratoires de l'Ecole-de-Médecine. L'utérus était un peu plus développé que de coutume et d'an tissu plas mou. Les ligaments ronds et les trompes étaient tellement entrecroisés , qu'il était difficile de décider à quel côté ils appartenaient. On trouva deux tumeurs attachées aux angles de la matrice par des cordons semblables aux ligaments de l'ovaire. L'une contenait dans un kiste dont les parois intérieurs offraient des follicules d'où sortaient des cheveux, une certaine quantité de graisse blanche, molle, grenue, mélée de poils chätains , et, en outre, tout au fond les trois premières dents molaires d’un côté de la mâchoire dans une position nor- male, parfaitement développées quant à la couronne, mais ne tenant aux parois du kiste que par des lames fbro-osseuses très-peu considérables. L'autre tumeur, moins grosse, ne ren- fermait qu'une masse informe , comme osseuse, dans laquelle on n'a pu reconnaitre aucune partie bien évidente. Enfin, la quatrième observation repose encore sur un fait decouvert par M. Velpeau lui- méme, sur le cadavre d'une femme dont il démontrait les organes de la génération. L'un des ovaires à peine plus gros que l'autre qui était sain, lui parut transformé en une petite poche contenant des poils gris, pour la plupart libres et réunis en un petit peloton, tandis que d'au- tres étaient adhérents à l'intérieur du kiste. En disséquant cette pièce sous les yeux de commissaires (MM. de Blainville et Serres) nom- més par la Société, M. Velpean a reconna que cette tumeur, qui offrait à sa base un petit car- tilage en forme de hausse-col, était parfaitement distincte de l'ovaire intact, dont elle était séparée par la membrane propre de celui-ci, en sorte qu'elle était réellement développée dans (61) Textrémité de son ligament. Il a également reconnu que dans la seconde observation la plus grosse des tumeurs n’était pas non plus dans l'ovaire qui existait, quoique aplati et appauvri au-dessous d'elle. Parmi les différentes explications qu'on a dounées de ces faits, et qui sont au nombre de trois principales, savoir : celle du Visus formativus de Blumenbach , suivant laquelle ces corps se produiraient spontanément par une force plastique ; celle de Coley, que ces corps sont le ré- sultat d'une fécondation incomplète , et celle de Haller, que ce sont des débris de fœtus natu- rels et régulièrement conformés dans l'origine, M. Velpeau penche vers la dernière, contre la manière de voir de M. Meckel qu'il réfute; mais comme elle ne lui parait pas encore suscepti- ble d'étre appliquée à tous les faits recueillis qu'il partage en trois classes, M. Velpeau s'ap- puyant sur des considérations générales évidentes sur la structure de la peau et de ses parties accessoires , propose d'admettre pour l'explication de ceux de la troisième, où l'ovaire ne contenait que de la graisse, des poils ou des dents, ou l'une de ces trois choses, que ces corps ont été produits par les parois méme de la cavité dans laquelle on les a trouvés. Ainsi il les met dans la mème catégorie que ceux où l’on à trouvé des corps semblables sur la langue , dans le gosier, les intestins, le vésicule du fiel, dans la vessie et les grandes lèvres. Dans son rapport sur ce Mémoire de M. Velpeau , M. de Blainville, en faisant toutefois l'ob- servation que ces trois sortes de corps sont évidemment des produits de l'enveloppe cutanée, et non des organes , ce qui vient assez à l'appui de cette nouvelle théorie, n'a pas cependant cru devoir l'adopter , parce qu'il lui paraît impossible d'admeure que dans l'ovaire ni dans son ligament, en supposant, ce qui est fort probable , que ces corps ne sont jamais dans l'ovaire lui-même, on puisse suivre aucun prolongement de l'enveloppe cutanée, la seule susceptible de contenir de véritables phanères. Au reste, ajoute le rapporteur , il faudrait pour essayer de donner la théorie de ces faits, qu'ils fussent assez complétement connus pour pouvoir être partagés en cathégories. IL faudrait d'abord soigneusement distinguer ceux où il est question de corps semblables à ceux dont ilest question dans le Mémoire de M. Velpeau, trouvés sur des individus du sexe mâle à tout âge, ou du sexe féminin, évidemment trop jeunes , pour qu'on puisse supposer le moins du monde la probabilité d'une fécondation. Dans tous les autres cas, c'est-à-dire dans les individus du sexe féminin à l'âge où l'on peut supposer la fécondation, il faudrait établir une division suivant que les corps précités auraient été trouvés 1° dans la cavité péritonéale, c'est-à-dire dans un kiste adhérent à l'ovaire ,à ses li- gaments, au péritoine lui-même ; 2° dans une cavité ayant une communication directe avec l'enveloppe extérieure , c'est-à-dire dans la trompe, l'utérus , ou dans le canal intestinal ; 3° enfin, daus le tissu même des parties. En effet l'explication serait nécessairement différente. Les faits de la première division ne peuvent étre expliqués que par une gemination. Ceux de la seconde ne pourraient l'être que par une grossesse extra-utérine médiate ou immédiate d'un fœtus complet ou incomplet. L'explication des faits de la troisième cathégorie pourrait encore avoir lieu de la même ma- nière, sans avoir recours à celle de M. Velpeau, mais il faudrait bien le faire si les corps produits étaient dans le canal intestinal. Enfin si l'existence de poils dans le tissu des parties était bien constatée, sans qu'aucune dis position anomale de la peau environnante ne se remarquât, ce serait le cas de recourir aa Nisus formativus de Blumenbacb. (6) | ZOOLOGIE. Sur deux espèces de Ptéroceres fossiles, par M. Dornieny fils. M. Dorbigny fils vient de découvrir dans le Calcaire jurassique du département de la Cha- rente-fnférieure, deux espèces de coquilles fossiles qu'il regarde comme appartenant au genre Ptérocère de M. de Lamarck , genre dans lequel on n'avait pas encore d'espèces fossiles, du moins dans un état bien reconnaissable et dans des terrains inférieurs à la craie. M. Defrance d'après son Catalogne, paraît même n’en connaître que de vivantes. M. Dorbigny en décrit et figure deux belles espèces à l'état d'empreinte on de moule extérieur , pourvues de leurs di- gitations et du sinus du bord droit, qui font le caractère principal de ce genre. L'une des es- pèces n'ayant que quatre digitations est nommée P. tétracère, P. tetracera , et l'autre, qui en a davantage, et même à la callosité du bord columellaire, a recu le nom de P. polycère, P. polyeera. Note sur le genre Hippurite, par M. Desuaies. M. Deshaies, dans celte note, a cherché quelle est la véritable structure de ce singulier genre de coquiiles que l’on ne connait qu'à l'état fossile , et par conéquent ses véritables rap- ports naturels. M. de Lamarck et la plupart des conchyliliogistes les plus récents, font de ces coquilles un genre de Polythalames ou de coquilles cloisonnées , à cause des espèces de la- mes ou de cloisons qui s'empilent en plus ou moins grande quantité dans la cavité des Hyp- purites. M. Deshaies ne voit dans ces prétendues cloisons que les feuillets calcaires plus ou moins épais , formés par l'accroissement de la coquille de l'animal qui augmente et l'agran- dit à peu près comme dans les huitres. En sorte qu'en ajoutant que, comme dans ce dernier genre les hippurites sont constamment adhérentes , M. Deshaies est arrivé au même résultat auquel M. de Blainville, dans la seconde édition de son Genera du type des Malacozoaires, était parvena, en envisageant le défant de symétrie, la grande épaisseur de la coquille, l'existence réeile de deux valves, que ce genre doit être placé auprès des Radiolites et des Spherulites dans le groupe, assez artificiel du reste, des Rudistes. Nouvelles recherches sur l'histoire naturelle des Pucerons, par M. Duvav, communiquées à l’Académie Royale des Sciences en mat 1825. Ce Mémoire commence par un résumé succinct des principales expériences faites sur la gé- néretion des Pucerons , par Leeuwenhoek , Frisch, Réaumur, Bonnet et Lyonnet. L'auteur expose ensuite les faits qu'il a observés lui-même : il a obtenu onze générations successives sans accouplement, c'est-à-dire une de plus que Bonnet; et il pense avec ce cé- lèbre naturaliste qu'on peut en obtenir 50. Cette fécondité a duré chez ces Pucerons sept mois, au lieu de deux ou trois comme l'avait observé Bonnet. Il a obtenu la onzième gé- nération à la fin de décembre, et il croit que la fécondité des Pucerons peut se prolonger jusqu’au printemps. Si, d'un autre côté , l'on suppose qu'elle commence en mars, on en concluera que l'accouplement est encore moins nécessaire qu'on ne l'a pensé jusqu'ici pour la reproduction des Pucerons. « (65) Cependant l'accouplement a été constaté, et il en est résulté des œufs, et de ces œufs des petits. Il y a donc, ponr les Pacerons, deux modes de reproduction. L'auteur signale les points relatifs à la génération les plus importants qui restent à éclaircir : constater si les petits provenant des œufs sont vivipares, et propagent sans accouplement ; — étudier les fœtus et les Pucerons ailés ; — enfin ; faire les mêmes expériences sur les différentes espèces de Pucerons. Ce Mémoire est terminé par quelques observations sur les relations des Pucerons avec les Fourmis , par lesquelles ils sont quelquefois maltraités. PHYSIOLOGIE. Sur l’insensibilité de la rétine. M. Magendie a communiqué à l'académie royale des sciences, dans sa séance du 1” jan- vier 1825, une observation qui démontre l'insensibilité de la rétine, Dans une opération de cataracte, ayant par accident d'abord et ensuite volontairement touché cette membrane, la personne quil opérait n'a donné aucun signe de sensation. Sur les nerfs qui président au sens de l’odorat. M. Béclard a rapporté ( Académie royale de médecine, 7 février 1825), une observation qui lui paraît confirmer l'opinion de quelques physiologistes, que le nerf olfactif ne préside pas au sens de l'odorat ; ainsi que c'est une branche du trijumeau. C’est celle d’un homme qui lui a paru jouir de la faculté d'odoration jusqu'au dernier moment de sa vie, et chez lequel on a trouvé après sa mort un état carcinomateux de la partie inférieure des lobes antérieurs du cerveau , ainsi que des nerfs olfactifs. Il a ajouté qu'il avait recueilli an fait semblable , ancien- nement observé par Méry dans les mémoires de l'académie des sciences, MÉDECINE. Rapport lu à l’Académie royale de Médecine, par M. Anprar fils, au nom de la Commission d'Anatomie pathologique, sur des altérations organiques trouvées par M. Dupuy, sur des chevaux morveux. Dans un ouvrage sur l'affection tuberculeuse des animaux, et du cheval en particulier, M. Dupuy avait émis l'opinion que dans la maladie connue chez ce dernier sous le nom de morve , des tubercules se développent, soit dans les fosses nasales , soit dans d’autres organes. Le nouveau travail que vient de lire M. Andral à l'Académie, confirme l'opinion du professeur d’Alfort. IL a trouvé dans les fosses nasales d’un cheval morveux , de nombreux tubereules qui semblaient s'être primitivement développés, comme les tubercules intestinaux de l'homme , entre la membrane muqueuse et les tissus subjacents. De ces tuberceules, les uns étaient encore à l'état de crudité; les autres , déjà ramollis et suppurés , avaient déterminé l'ulcération consc- cutive de la portion de membrane muqueuse située au-dessus d'eux. Chez d'autres chevaux éga- lement morveux, la membrane muqueuse n'était point seulement enflammée, ulcérée , des ( 64 ) tubercules n'étaient point seulement développés au-dessous d'elle ; mais consécutivement à l'ir- ritation de la membrane muqueuse, les tissus subjacents étaient également affectés, de nom- breux points d'ossification avaient envahi les différents cartilages qui entrent dans la composi- tiou des fosses nasales. Chez un autre cheval, le périoste de la plus grande partie de la surface de ces maxillaires supérieurs, était séparé de ceux-ci par une couche épaisse de substance comme calcaire; qui a été trouvée, par M. Laugier, composée d'une grande quantité de phosphate de chaux, de beaucoup moins de carbonate de chaux , et d'une matière animale particulière qui différait de la gélatine des os. La production de cette substance étrangère; au-dessous de laquelle l'os était sain, semblait être le résultat d'une sécrétion morbide du périoste. Eufin , M. Andral dit avoir constaté dans les poumons d’autres chevaux morveux, l'existence d'un grand nombre de tubercules. Chez les chevaux dont il a examiné les poumons, ces tubercules, remarquables par leur densité, ressemblaient à la variété de tubercules pulmonaires que l'on connaît chez l'homme sous le nom de tubercules crétacés ; comme ceux-ci, ils furent trouvés composés de phosphate et de carbonate de chaux , unis à une petite quantité de matière animale. VARIÉTÉS MÉDICALES. (Académie de Médecine.) Au nom d'une Commission, M. Girardin a lu un rapport sur une note de M. Thiriot , ayant pour sujet l'histoire d’une éruption varioliforme survenue après la vaccine. M. Laenec a présenté une pièce d'anatomie pathologique, recueillie sur un sujet mort d'un épanchement de sang dans le canal vertébral, par suite de la rupture d'un anévrysme de l'aorte descendante. Le même présente un dragonneau extrait du pied d'un nègre, et un kyste osseux trouvé dans le poumon d’un individu mort de phthisie tuberculeuse. M. Husson a ditqu'il venait d'employer avec succés, contre le tænia, le décoctum concentré d'écorce de racine de grenadier, Au nom d'une Commission, le D' Andral fils a lu un rapport sur un Mémoire du D" Canilhac, sur la plus grande fréquence des inflammations chroniques de l'estomac, due à l'emploi plus commun aujourd'hui du régime et des moyens antiphlogistiques, A l'occasion d’un autre rapport fait par M. Bricheteau, M. Désormeaux a dit qu'il avait vu paître un enfent avec une entérite; M. Hussou en a vu un autre dont les poumons étaient criblés de tubercules , et un dernier, dont le foie renfermait des productions pathologiques du même genre. M. Andral fils a vu aussi un fœtus qui avait une inflammation des capsules surrénales M. Villermé a lu une Note sur l'influence des marais sur les individus de différents âges. Dans les départements du Calvados, de l'Eure, de la Marne , de la Seine il y a peu de marais, et la mortalité est plus forte au printemps et en hiver ; dans d'autres départements, au contraire, la mortalité est plus grande en hiver et les grandes chaleurs, comme dans les Bouches-du- Rhône, pour les enfants et non pour les vieillards. M. Dupuy, à cette occasion, dit que la pourriture des moutons tient à l'influence des marais, M. Marc fait observer que dans l'épidémie de Pantin, due à des émanations marécageuses, aucun enfant ne fut malade. ( 65 ) ASTRONOMIE. Note sur la nouvelle Comète découverte à Marseille, pour servir de Supplément à ce qu'on en a déja dit ci-dessus, page A9. A peine M. Gambart a til eu découvert la Comète le 19 mai, que peu de jours après il a pu en trouver les éléments paraboliques par approximation : comparant ses résultats avec ceux qu'on tire des observations de la troisième Comète de 1790, tels qu'on les trouve dans l'Astronomie de De Lambre, il a pu en conclure que probablement ces deux astres n'en font qu'un seul. C’est ce que confirme la marche apparente de cette Comète, donnée dans les Mémoires de l’Académie des Sciences, et les nouvelles Observations de M. Gambart. Cet habile astronome a trouvé, par des calculs fondés sur des observations plus tendues et plus précises, pour la nouvelle Comète : Distance périhelie.. "1"... 0,8935 , Longitude périhélie. ............ 275°457, Longitude nœud ascendant. ....... 18°56, IAAEMONSES RES ES PAR SEAT OP 56°59, Mouvement rétrograde. Passage au périhélie, mai 51,145 temps moyen au méridien de Marseille compté de minuit, Pour la troisième Comète de 1790, on a obtenu : Distancepérihéle.... "#20 0,7980, Longitude périhélie............. 273°437, Longitude nœud ascendant....... 33°11’, Inclnason Re ee iOS0D2, Mouvement rétrograde Passage au péribélie le 31 mai, 6h du soir, au méridien de Paris. La comparaison de ces éléments met en évidence une similitude qui serait bien singulière si les deux astres étaient des Comètes différentes ; attendons, pour porter un jugement dé- finitif à cet égard, que de nouvelles observations aient permis de calculer l'orbite elliptique , afin de connaitre l'intervalle des retours de cet astre. Si cette épreuve confirme les présomp- tions de M. Gambart, cet habile astronome, au mérite d'avoir découvert la Comète de mai 182 , aura ajouté la gloire d'en avoir le premier annoncé l'identité avec la troisième de 1700, et par conséquent d'avoir augmenté d'un, la liste bien courte de ceux de ces astres dont on peut prédire les retours, et qu'on devra dorénavant nommer la Comète de Gambart: Cette Comète est aujourd'hui (x7 juin) dans le carré de la Grande-Ourse entre g et 8 ; elle est invisible à l'œil nu, et présente dans la lunette l'apparence d’une nébuleuse sans queue, Il ne faut pourtant pas se dissimuler que sa marche apparente commence à s'écarter beaucoup de celle de 1700, et que plusieurs des éléments calculés offrent des différences notables qui pourraient faire croire que ces deux Comètes ne sont pas les mêmes, si l'on ne savait combien les observations de ces astres mal terminés offrent de chances d'incertitude, et quelle latitude il faut accorder aux comparaisons de corps si facilement influencés daus leur marche par les perturbations planétaires, Mar 1825. 9 (66) On à aperçu, dans le commencement de juin, trois taches sur le disque du soleil, elles avaient une pénombre, au centre de laquelle était un point noir, et étaient fort rapprochees , dans la région boréale et occidentale. Fr. MATHÉMATIQUES. Sur lé Calcul des conditions d'inégalite. On a fait mention, dans un des Numéros précédents, de ce nouveau genre de calcul, inventé par M Fourier, et l'on a cité la solution d'un problème qui en avait été déduite. L'auteur n'a publié jusqu'à présent sur ce sujet qu'une Notice insérée dans l'analyse des travaux de l'Aca- démie des Sciences pendant l'année 1825 (pag. 29). Nous allons exposer ici quelques dé- tails qui pourront donner une idée des procédés analytiques au moyea desquels les questions sont résolues. L'objet du calcul est proprement la solution des questions indéterminées , dont les conditions consistent en ce que certaines fonctions données des quantités inconnues doivent être plus grandes ou plus petites que des nombres connus. Si ces conditions n'étaient pas données im- médiatement sous cette forme, on pourrait toujours les y ramener. Il peut se faire d'ailleurs qu'une partie des relations des inconnues soit exprimée par des équations. Désignant par æZ,ÿ 7%, €tc. des inconnues en nombre quelconque , on suppose que les conditions de la question soient écrites de la manière suivante. ax + by + cz + etc. > k, ax, + by + cz + etc. > h’, . a"x + by + c'z + ete. > ", elc. = ax + 6y + yz +etc. € n, ax + Gy + y’z + etc. < »’, ax + C'y + y'z + ete. < »", HRRNETC mx + ny + pz + etc. = r, mx + n'y + p’z + etc. = 7, + — D m'x + n'y + p'z etc. etc. Les inégalités et les équations peuvent être en nombre quelconque, et le résultat du calcul mettra en évidence, si elle existe, l'impossibilité d'y satisfaire. Cela posé, on conçoit en premier lieu que l'on peut éliminer autant d'inconnues qu'il existe d'équations, et résoudre les inégalités par rapport à Pune quelconque des inconnues restantes; c'est-à-dire mettre celle inconnue seule dans un membre avec le signe +. Les conditions données se trouveront alors réduites à des expressions de cette forme, æ > by + cz + etc. + ,, x D by + cz + etc. + k’,, æ > by + cz + etc. + X". elc. Mt tem. (67) x < By + 712 + ete. +», x < 67 + 9/2 + etc. + n°. x € Gl'y + "2 + etc: + n,". etc. Pour aller plus loin, l'auteur remarque que, si l'on voulait distinguer les valeurs des incon- nues y, z, etc. qui satisfont à la question, on reconnaîtrait ces valeurs à la condition suivante; savoir qu'étant substituées dans les inégalités précédentes, ces inégalités pourraient étre satis— faites en attribuant à x une des valeurs de cette inconnue qui satisfont à la question. Or, cela ne peut arriver qu'autant que pour les valeurs de y, z, etc. dont il s'agit, toutes les valeurs de x qui satisfont à la question sont comprises entre l'une quelconque des fonctions précé- dées du signe >, et l'une quelconque des fonctions précédées du signe €. Donc l'une quel- conque des premières fonctions doit étre plus petite que l'une quelconque des autres, et les valeurs dey,2, ête qui saüsferont à la question sont assujéties aux conditions by + cz + ete. + h, < Gy + 9,3 + etc. + m, by cz etc. + h < 6/y + »/z + etc. Æ n,’, by + cz + etc. + 4, < 6'y + yz + ele. + mn", etc. by + cz +'ete. Eh) < E,y + »,z + ete. + mn, by + cz + etc. + h° < Ey + 9,/3 + etc. + n°, by + cz + ete. + h° < 6y + y + ete. + mn", etc. by + cz + etc. +" < Gy + 7,z + ete. + n”’, by + c"z + etc. +R" < 6/7 + »/z + etc. + n°, + etc. + #,, By + cz + etc. + k", << G'y + yz etc. dans lesquelles l'inconnue x a disparu. Ces nouvelles inégalités étant résolues par rapport à y , on fera disparaître cette variable de la même manière. En continuant ainsi, on parviendra à n'avoir plus que des inégalités entre l'une des variables et des nombres donnés, telles que AND NTILES ZI NUS z > mn, z < M’; z > m/, z < uw, etc. etc. et la question sera résolue. En effet, ces mégalités feront connaître immédiatement les valeurs de z qui satisfont à la ques- tion. En substituant l'une quelconque de ces valeurs dans les inégalités précédentes exprimant que y est » ou < que certaines fonctions de z, on pourra assigner les valeurs de y qui satis— font à la question conjointement avec cette valeur de z. Substituant ensuite la valeur de z et l'ane de ces valeurs de y dans les inégalités exprimant que x et > on < que certaines fonctions de y et de z, on pourra assigner les valeurs de x qui satisfont à la question en même temps que les valeurs de y et de z. Et ainsi de suite. La note citée au commencement de cet article indique diverses applications importantes du calcul des inégalités, et fait mention d'une partie essentielle de ce calcul, qui consiste dans ( 68 ) l'évaluation numérique de l'étendue des questions, et par laquelle il se rattache en quelque manière au calcul des probabilités. Nous reviendrons prochainement sur ces divers objets, et nous donnerons quelques applications. Nav. PHYSIQUE. Mémoire sur l'électricité des gaz et sur une des causes de l'électricité de l'atmosphère, par M. Pouizcer, lu à l’Académie des Sciences le 50 mar. (Extrait.) On a cherché depuis long-temps quelle pouvait être l’origine de la prodigiense quantité d’é- lectricité qui se manifeste dans l'air atmosphérique, soit par un temps calme et sous un ciel serein , soit pendant la durée des orages ou des autres phénomènes naturels qui composent la météorologie électrique. De toutes les hypothèses qu'on a faites sur ce sujet ; une seule semble avoir quelque fondement, c'est celle de Volta ; ce grand physicien suppose que les corps pren- nent de l'électricité en changeant d'état, et que la vapeur d'eau qui s'élève sans cesse, sur les continents et Les mers-est électrisée par le fait seul de sa formation , et que c'est ainsi que se renouvelle l'électricité qui est détruite par les explosions des orages. Il m'a semblé important de faire de nouvelles recherches sur cette grande question, autant pour lever les incertitudes qui restaient encore sur l'hypothèse de Volta, que pour essayer l'influence d'une cause nouveile qui me semblait devoir être assez puissante, et aussi pour mettre à l'épreuve quelques vues particulières sur la distribution et l'accumulation de l’élec- tricité dans les diverses régions de l'atmosphère. J'ai fait un grand nombre d'expériences sur les changements d'état et surtout sur l'évapora- tion des liquides, soit qu'ils s'évaporent librement, soit qu'ils se trouvent retenus par une force hygrométrique plus ou moins puissante, et toutes ces expériences concourent à établir ce fait fondamental , qu'il n’y a point d'électricité de développée ni dans la fusion, ni dans la vapori- sation, ni dans les changements inverses que peuvent subir les corps. Ce n’est pas qu'un ob- servateur tel que Volta ait pu se tromper, mais en cherchant à m'expliquer cette différence, il m'a semblé qu'on pouvait en attribuer la cause à la présence du feu et à l'exhalaison de l'acide carbonique qu'il aurait laissé, dans ses expériences, se mêler à la vapeur d'eau. La combustion du charbon et des autres corps m'a donné des résultats plus conformes à ce qu'on pouvait attendre. On sait qu'en 1782 (voy. Académie des Sciences, année 1781), MM. Lavoisier et Laplace firent avec Volta des expériences très-importantes, par lesquelles il fat démontré pour la première fois que les actions chimiques des corps développent de l'é- lectricité. Il est vrai que, depuis cette époque, plusieurs grands physiciens avaient essayé sans succès de reproduire ces résultats , ensorte que la question restait comme indécise, et qu'il fal- lait de nouvelles expériences pour la résoudre. C'est ce que j'ai essayé de faire, et une précau- tion qui tient à bien peu de chose m'en a fourni le moyen. Si on brüle le charbon dans un réchaud on trouve qu'il s'électrise tantôt positivement , tantôt négativement, et le plus souvent on n'apercoit aucun signe d'électricité, ainsi on ne s'étonnera pas que les plus habiles obser- valeurs aient trouvé des résultats contraires. Mais, si on donne au charbon la forme d'un cy- lindre à bases très-planes, soit qu'on en prenne un seul, soit qu'on en prenne plusieurs de même hauteur, et qu'après les avoir mis debout sur une plaque de métal, on allume seulement la ( 69 ) surface supérieure, ensoutenant la combustion par un léger courant d'air, on trouve au moyen du condensateur, qu'il ÿ a une grande quantité d'électricité de développée , et que l'acide car- bonique qui s'élève est toujours électrisé positivement, tandis que le charbon l’est toujours né- gativement, Si au contraire la combustion du charbon a lieu dans tout son contour, il n'y a plus de régularité dans l'expérience et on en voit la raison. Cette électricité est due à la com- bustion, et ne provient ni du contact du charbon , ni du contact de l'acide carbonique avec la plaque de métal contre laquelle il vient frapper, et qui est destinée à recevoir son électricité. Pour savoir si cette électricité proyenait de l'action chymique, on du simple changement d'état du charbon qui se gazéilie, j'ai fait brûler de l'hydrogène. Une flamme verticale due à la combinaison de l'hydrogène avec l’oxigène, présente les phé- nomènes suivants : Autour de la partie visible de la flamme et jusqu'à un centimètre de dis tance on recueille de l'électricité vitrée ; et dans l'intérieur de la flamme on trouve toujours ‘de l'électricité résineuse. Cette électricité ne provient point du contact de la flamme ou des gaz chauds avec le corps qui va recevoir leur électricité. Ainsi, par le fait de la combustion, le corps combustible se constitue à l'état négatif et le corps comburent à l'état positif, et ces électricités passent des molécules qui se combinent à celles qui sont prêtes à se combiner. Ce résultat fondamental a été vérifié par un grand nombre d'expériences sur la combustion de l'alcohol et de l’éther, du phosphore du soufre et des métaux, des corps gras et de plusieurs substances végétales. C'est après ces expériences préliminaires et après avoir établi la vérité générale qui s'en déduit, que j'ai pu tenter des expériences directes sur la cause nouvelle qui me semblait devoir concourir à l'origine de l'électricité atmosphérique. Les plantes exercent une action sur l’oxigène de l'air ; tantôt elles forment avec lui de l'acide carbonique qu'elles exhalent, tantôt elles décomposent cet acide pour reproduire de l’oxigène. Il était curieux d'essayer si ces actions chimiques qui s’exercent tout autour du globe sur une si grande masse de matière, ne donneraient pas naissance à de l'électricité qui se répandrait dans l'air et serait ensuite dispersée dans l'atmosphère. Depuis le commencement de mars, j'ai fait végéter des plantes dans des vases isolés qui com- muniquaient entre eux, et qui communiquaient aussi à l’un des plateaux d'un condensateur dont l'autre plateau était en contact avec le sol. Pendant la germination aucun signe électrique ne se manifeste. Mais aussitôt que la pointe du germe soulève la terre et se montre au-dehors, on commence à saisir des signes d'électricité, et dès que la végétation est bien développée on recueille au condensateur des charges très-fortes qui donnent dans les lames un écart de 5 à 6 lignes. Il importe que l'air soit sec, et si la tension de la vapeur est plus grande que la tension maxi- mum de 5° ou 6° du thermomètre centigrade, il faut faire une séchéresse artificielle en répan- dant dans l'appartement bien fermé de la chaux vive ou quelque autre substance absorbante, Or, si l'on trouve ainsi de l'électricité dans le sol où il y a de la végétation, il est certain qu'il s'exhale de l'électricité contraire en même proportion. Voila donc une source qui concourt à la production de l'électricité de l'atmosphère , et si dans une étendue de 5 ou 6 pieds carrés d'une végétation languissante on en recueille une quantité aussi sensible, il est permis de con- clure que, sur toute la surface de la terre, cette source en produit une quantité qui est en rapport avec la grandeur des phénomènes que nous observons. (70 ) VOYAGE AUTOUR DU MONDE. Note sur les Observations du Pendule, faites pendant le voyage autour du monde des corvettes l’Uranie et la Physicienne, Les expériences du pendule qui devaient servir à déterminer la forme du globe terrestre dans l'émisphère du Sud, formaient un des principaux objets dont on devait s'occuper pen— dant le voyage de /’Uranie et de la Physicienne. Ces observations ont été faites avec trois pendules invariables ; en laiton ; les oscillations ont été comptées à l'aide d'un compteur rendu parfaitement synchrone avec le pendule; les attentions les plus minutieuses ont été prises , tant pour assurer l'exactitude des observations que pour les calculer. M. de Freycinet, dans un mémoire lu à l’Académie royale des sciences , le 16 mai dernier, a fait connaître avec détail les précautions qu'il a prises et les résultats de caleul auxquels il est parvenu. Ces observations ont été faites sur neuf points différens ; savoir : Paris, Cap-de-Bonne-Es- pérance , Île-de-France , ile Rawak , île Guam , île Mowi, Port-Jackson et îles Malouines. Les résultats ont tous été rédnits à 20 degrés de température , au vide et au niveau de la mer. Les observations , groupées de diverses manières, ont donné autant de résultats différens pour l'aplatissement de la terre et pour la longueur du pendule convenable à chaque station. » » » L'auteur termine son mémoire par les résultats généraux suivans : « 1°. L'aplatissement de l'hémisphère Sud ne diffère pas sensiblement de celui de l'hémi- sphère Nord ; » 2°. Ils sont l'un et l'autre plus considérables que celui = qu'indique la théorie des inégalités de la lune ; » 3°. On peut le fixer d'après nos expériences ;, calculées séparément pour chaque hémi- I 260 Fra » 4°. Les parallèles n’ont point une forme régulière, et par conséquent la terre n'est pas exac- tement un solide de révolution ; ce que prouvent déjà les expériences et les mesures faites précédemment tant dans l’ancien que dans le nouveau monde ; à » 5°. Les expériences de l'Ile-de-France, de Guam et de Mowi, comparées à celles de Paris, donnant toujours une différence d'oscillations de beaucoup moindre que celle que la théorie exige, on est condnit à admettre , sur ces trois points, une irrégularité de forme assez con- sidérable ; » 6°. Enfin, si l'on retranche de l'ensemble de nos expériences celles de l'Ile-de-France, de Guam et de Mowi, que l'on ne peut se dispenser de croire être influencées par des causes locales très-remarquables , nous trouverons que l'applatissement moyen du globe est sphère entre I de » 282,2 ; Tel est Le résultat définitif auquel l'auteur a cru devoir s'arrêter. Nous terminerons cette nolice en annoncçant que le travail de M. de Freycinet est actuelle- ment sous presse, et qu'il doit former une des sections de son voyage dont la publication se continue sans interruption, (71) MINÉRALOGIE. à Sur la Cordiérite de Tvedestrand, près Brewig en Norwège, parS. Lémax. La Cordiérite de Tvedestrand forme avec le Paranthine jaunätre, le Quartz gris, le Grenat rouge et le Mica brun-noir , ane sorte de roche granitique à grands éléments, Elle se présente en parties qui varient depuis une à denx lignes jusqu'à un et deux pouces de diamètre. Elle est habituellement d’un bleu foncé presque noir. Dans les petits fragmens le dichroisme est très-bien caractérisé. Cette couleur bleue est quelquefois nuancée de brun-rougeûtre, et alors la Cordiérite offre, indépendamment des milliers de gerçures qui lui sont propres, une mul- titude de points brillants analogues à ceux de FAventurine artificielle, beaucoup plus faibles cependant et moins marqués encore que ceux du Feldspath aventuriné, mais qui, examinés au soleil le plus fort, produisent an éclat doré très-vif semblable à celui de la Pierre du soleil des joaillers, Cet éclat est même si analogue qn'il est permis de douter que la Pierre du soleil si appréciée dans le commerce, si rare, et sans patrie connue, soit une variété de Feldspath aventuriné plutôt qu'une variété de Cordiérite. Cette question ne pourra être résolue que lors- qu'on pourra soumettre la Pierre du soleil vraie à un examen spécial et surtout chimique . pour. pouvoir lever tous les doutes. Nous prenons acte ici de l'opinion que nous émettons que la Pierre du soleil est wès-probablement une variété de Cordiérite, et &u'elle ne peut être confondue avec les variétés da Feldspath avanturiné. Nous ferons remarquer à ce sujet que le Feldspath aventuriné de l'île Cedlowatoi découvert par Romme, celui d'Arendal en Norwège, celui de Ceylan et celui de l'Inde, ont été donnés à tort pour des Pierres du soleil. Mais un autre phénomène très-curieax que présente la Cordiérite de Tvedestrand , qui mé- rite d'être rapporté, et qui wayait été observé par aucun naturaliste, c'est celui que nous al- lons faire connaître. Si l'on fait tailler en cabochon et polir les parties les plus pailletées de la Cordiérite de Tvedestrand et qu'on présente les pierres taillées au soleil , il arrive que le point lumineux acquiert un éclat des plus vifs et que de ce point, pris pour centre, il part 6 rayons également écartés , lumineux et pailletés, qui forment une étoile régulière, mobile , d’un effet agréable. Ce phénomène n'est pas nouveau, puisqu'il est présenté par le Corindon étoilé ou astérie et par tous les Corindons translucides et même transparents; on sait qu'il est une suite de la structure cristalline du Corindon, dont la forme primitive est celle d'un rhom- boëdre sous-divisible par 3 plans passant par l'axe du cristal et les grandes diagonales des faces. C'est très-probablement à une structure cristailine analogue que la Cordiérite doit la propriété de produire l'astérie au soleil. Nous avons en notre faveur l'opinion de M. Cordier lui-même, qui a entreyvu dans la Cordiérite un clivage tendant à donner un rhomboëdre et la comparaison que nous donnerons plus bas. Au reste, la forme primitive admise par M. Haüy, en l’admettant comme certaine, ne repousse pas une semblable propriété ; on sait que cet illustre minéralogiste adoptait le prisme hexaëdre régulier sous-divisible par des plans qui, en passant par l'axe, seraient perpendiculaires aux côtés des bases. On peut conjecturer avec beaucoup de probabilités que dans cette manière d'envisager la forme primitive de la Cordiérite, les plans secondaires produit par la sous-division donnent les rayons de l'astérie. Par l'effet de la taille en cabochon les molécules se trouvent présenter des fa- cettes disposées à gradins et symétriquement, par rapport au point central de l'étoile et de telle manière que la Inmière ne frappe à-la-fois que les facettes analogues de chaque rangée rayon- (72) nante. Dans le Corindon l'astérie est due aux 3 plans qui sous-divisent le rhomboédre primi- üif, de sorte que les-extrémités de l'axe du cristal sont les points où se présentent 6 joints, 5 passant par les 3 arètes de rencontre et 3 par les diagonales des faces adjacentes. Ces deux structures , celle de la Cordiérite et celle du Corindon , permettent la mobilité de l'étoile ou astérie lumineuse. Cette similitude d'effet entre le Corindon et la Cordiérite nous prouve qu'on ne saurait admettre pour forme primitive de la Cordiérite celle de la Topaze comme l'ont ayan- cé quelques minéralogistes allemands, soit qu'on admette pour la Topaze le prisme à base rhomboïdal , soit l’octaëdre surbaissé. C'est ce que repoussent aussi les formes secondaires de la Cordiérite, chez lesquelles les facettes secondaires sont situées comme elles doivent l'é- tre par rapport à l'hexaëdre régulier ou bien à un rhbomboïde pris pour forme primitive. Si dans le Diehroite émarginé (Haüy, pl. 76, pag. 194) on adopte sur chaque base 5 des faces prises alternativement pour les 6 faces d'un rhomboëdre primitif, on trouvera, en donnant à ces faces un développement convenable , un rhomboëdre dans lequel les sous-di- visions indiquées dans le prisme seront précisément situées parallèlement à l'axe et sur les arètes terminales et les diagonales les plus grandes de ces faces comme dans le Corindon. Quoique la nature puisse parvenir au même but par des voies différentes, il est reconnu qu'une marche uniforme est celle à laquelle elle s'assujétit davantage, et nons ne pensons pas que dans le cas de la Cordiérite elle ait agit autrement que dans le Corindon. De plus comme l'effet de l'astérie est une suite structure cristalline, il est possible de l'observer dans d'autres substances minérales , dont le rhomboëdre est la forme primitive, et à ce propos nous rappellerons que M. Caire-Morand dit avoir observé du Quartz astérie, et le Quartz est aussi un minéral qui voit sa forme primitive se figurer dans les Rhomboëdres. Quant à la forme hexaëdre régulière, on peut dire qu'elle se rencontre dans presque toutes les espèces minérales à noyau primitif rhomboëdrique, telles que le Corindon lui-même , la chaux car- bonatée, si fertile en formes secondaires, le Quartz chez lequel le prisme hexaëdre est pour ainsi dire de rigueur, Toutefois, ce n'est que lorsque nous aurons des cristaux de Cordiérite d'un clivage facile, que la question pourra étre décidée et il ne sera plus nécessaire de s'en tenir à des présomp- tons sur l'identité de structure de la Cordiérite et du Corindon. Peut-être notre vœu pourra- til s'accomplir bientôt, puisque chaque jour on découvre de nouvelles localités de cette sabs- tance que nous ayons signalée le premier, en 1811, dans le Catalogue des huit collections du musée minéralogique de M. de Drée. Nous y faisions remarquer que le Saphir d'eau du commerce n'était point un Corindon, et encore moins un Quartz bleu comme l'avait cru M. Haïüy, et nous donnämes les caractères essentiels de cette gomme prise sur des pierres taillées qu'on trouve dans le commerce, bien- tôt après M. Cordier en établissant la Dichroite sur une substance du Capile gates , fit voir que le Saphir d’eau appartenait à cette nouvelle espèce. M. Haüy s'empressa d'adopter cette espèce , et son neveu, M. Lucas, que les sciences ont à regretter, a cru devoir avec juste rai- son la nommer Cordiérite , fondé sur ce qu'il n’était pas convenable de donner à une subs- tance un nom tiré d'une propriété commune à d’autres , et sur ce que le plus bel hommage qu'on puisse rendre aux illustres minéralogistes, qui, par leurs veilles et leurs travaux font l'hon- neur de la science, est celui de donner leur nom à des espèces nouvelles minérales. M. Hauy, dans la deuxième édition, s'est rendu à de pareils motifs en adoptant un si louable changement. Depuis l'établissement de la Cordiérite (Zoithe de Werner) cette espèce s'est enrichie du (73) Peliom de Werner, de Bavière, du Steinheilite d'Orijarvi et du Quartz bleu du Pic-Blane , décrit par Saussure. On peut voir ses localités dans Jameson et dans Cleavelend. Nous y ajou- tons celle de Tvedestrand , près Brewig en Norwège, et celle de Lenesmine , près Hunting- ton aux Etats-Unis. Dans ce dernier endroit la Cordiérite est en grains et petits cristaux en- gagés et disséminés dans un fer sulfuré magnétique , comme on l’a trouvée à Bodenmay en Bavière. S. L. Analyse d'un Fer phosphaté des environs de Limoges, par M. Vavoueuin. (Académie de Médecine, mat 1825.) Ce fer phosphaté a été communiqué à l'auteur de son analyse par M. Alluaud, de Limoges. M. Vauquelin, après avoir reconnu la présence du manganèse dans ce minerai, en a traité une partie par l'acide bydrochlorique étendu d’eau , et le mélange a été soumis à l'action de la chaleur. La dissolution étant opérée, puis filtrée, elle a été versce dans un flacon très-fort, et on y a ajouté ayec précaution du carbonate de potasse en léger excès. On a laissé le flacon ainsi, après l'avoir bien bouché, pendant vingt-quatre heures. Au bout de ce temps, on a retiré le contenn pour le laver d'abord à froid, puis à l'eau bouillante. On l'a filtré ensuite et desséché, puis on a calciné le fer. La dissolution et les lavages ont été réunis; on y a ajouté un peu de sous-carbonate de soude, et l'on a fait chauffer le tout, en ayant soin d’agiter le vase de temps en temps pour empécher que le carbonate de manganèse ne s'attache aux parois. On a rassemblé sur un filtre ; on a lavé et calciné de nouveau. La moyenne des trois expériences a donné Oxide defense Mer ane ER ner A VAT EEE nr MIT NE 56 2 Oxrdetdemasantse-memeeremlstis elec eia el elle safele DÉC AIOEEN TO a iocondo oc oo meer Co do 9, 20 Acide phosphorique présumé ............. SPLUUENA LUS as UT MO 100. M. Vauquelin, pour déterminer directement la proportion de cet acide, a pris une autre portion de ce minerai, qu'il a calciné avec de la potasse caustique ; le produit, étant ensuite dé- layé dans l'eau ; a été saturé par de l'acide nitrique , et précipité par du nitrate de plomb, et, comme il existe divers degrés des combinaisons entre l'acide phosphorique et l'acide de plomb, M. Vauquelin a redissous le phosphate de plomb obtenu , après en avoir constaté’ le poids par de l'acide nitrique, et l'avoir décomposé au moyen du sulfate de soude. Le sulfate de plomb produit lui a fait connaître la quantité de métal contenu dans le jhosphate de plomb, et ila pu en déduire la proportion d'acide phosphorique; elle a été trouvée égale à 3,0. au lieu de 27,84. M. Vauquelin attribue la différence à la suroxidation du fer et du manganèse L'auteur reproduit une idée qu'il a émise il y à vingt-cinq ans environ sur le même minerai, relativement à l'emploi avantageux qu'on en pourrait faire pour servir de couverte à quelques espèces de poterie, ce fondant n'étant accompagné d'aucune espèce de danger. Sur le Platine, l’Osmium et l’Iridium des monts Ourals. (Académie des Sciences, 23 mai 1825.) M. le baron de Humboldt a présenté à l'Académie, de la part de M. le baron Schilling, des échantillons de platine , d'osmium et d'iridium en grains, trouvés dans les sables aurifères de Mar 1895. 10 (74) Kuschwa , à 250 werst. d'Ekatherinebourg, dans les monts Ourals. Ces métaux et les sables qui les renferment se rencontrent presque à Ja surface du sol, dans un terrain argileux. Ils y sont accompagnés de débris de dolerite, de fer oxydulé, de corindon, et ils montrent, par conséquent, la plupart des circonstances qu'on a observées dans les terrains aurifères et pla tinifères du Choco. Le platine est en grains beaucoup moins plats, mais plus épais, plus irréguliers que celui du Choco ; ils ont aussi moins d'éclat, et leur couleur est plus plombée. Comme ils paraissent avoir été parfaitement isolés par le lavage, on ne voit aucun minéral étranger dans la petite quantité de ce platine que M: de Humboldt a remise dans la collection minéralogique du Jardin du Roi. Ce que l'on a envoyé comme un mélange d'osmium et d'iridium est composé en partie de grains très-irréguliers , d'un gris de plomb , ressemblant à des grains de ce métal fondu qu'on aurait réduit en grenaille caverneuse en le jettant dans l'eau , en partie de grains d’un brillant argentin , applatis en polyèdres irréguliers, à arêtes émousées. Ce platine, d'après les essais faits par M. Laugier, est un peu moins riche que celui du Choco : au lieu de 70, et quelquefois de 55 pour 100, il ne contient que 68,50 de platine. Mais ce que l'on donne comme un mélange d'osmium et d'iridinm ne renferme, suivant ce chimiste, que 25 pour 100 de ces métaux; le reste est composé de 50 parties de fer, de 20 de platine, de 2 4 de cuivre , et d'une partie d'iridium. GÉOLOGIE. De la Formation des terrains des environs de Paris, par M. ConsranT PRevosr. PREMIÈRE PARTIE. Ne pouvant pas encore présenter, et surtout dans un court exposé , l'ensemble des résuliats qu'il a obtenus, d'une étude spéciale des terrains dits de sediment, l'auteur a voulu, dans un premier essai, faire l'application de quelques-uns de ces résultats ; et, prenant pour exemple le sol des environs de Paris, il s'est proposé de démontrer que des suppositions concevables dans l'état actuel de la nature, et qui par conséquent n'ont rien de contraire aux lois de la phy- sique générale, -suflisent pour expliquer la formation.des dépôts si différents dont se composent les dernières couches de la terre. Les observations de M. G: Prevost l'ont conduit à cette idée fondamentale ; qu'autour de nows , soit sur la terre; soit sous les eaux , soil au sein et dans le voisinage des volcans, il se produit des phénomènes dont les causes ne différent pas essentiel- lement de celles qui, dans des temps plus ou moins éloignés , ont successivement donné lieu aux divers états géologiques du globe, C'est avant que d'avoir observé tous les eflets des causes encoreagissantes etdeles avoir comparés de proche en proche aux eflets anciennement produits, que des géologues célèbres ont pu avancer que tout dans la nature ancienne se passait autre- ment que dans la nature actuelle , puisque l'expérience de tous les jours démontre, au con- traire , qu'il se forma encore des couches tendres et quelques-unes très-dures , des dépôts grossiers et d'autres très-cristallins ; qu'il existe maintenant des dissolvants naturels d'une grande partie des substances dissoutes anciennement ; qu'il se fait des pétrifications ; et par conséquent des fossiles ,ete. (5). Si, d'une part, l'examen des divers changements survenus à la surface du globe conduit à reconnaitre un enchaînement gradué entre l'état actuel de celui-ci et l'état dans lequel il était lors que comme corps planétaire ses rapports avec les autres astres ont été établis tels que nous les connaissons aujourd hui ; d'un autre côté il ne peut étre nécessaire, pour expliquer les faits géologiques , de faire intervenir des causes extraordinaires qui ne sauraient agir maintenant qu'en troublant l'ordre de l'univers. Cependant les alternances plusieurs fois répétées dans le même lieu, de dépôts renfermant des corps marins et de dépôts uniquement remplis des dépouilles des animaux et des plantes des eaux douces , ont entrainé beaucoup de géologues à admettre , malgré les objections puis- santes des astronomes et des géomètres , que plusieurs fois les mers abaissées à un certain ni- veau ont pu franchir ce niveau pour s'élever de nouveau et rester long-temps stationnaires sur des points élevés qu'elles avaient précédemment abandonnés. Cette contradiction manifeste entre la constance des lois général de la nature et des consé- quences d'observations nombreuses a engagé M. C. Prevost à considérer ces dernieres sous de nouveaux rapports; il a constaté pour les terrains des environs d8 Paris , non-seulement la réalité de dépôts alternatifs marins_et d'eau douce bien disünets, mais encore il a reconnu l'existence d'un bien plus grand nombre d'alternances qu'on ne l'avait indiqué ; et en outre il a observé, dans plusieurs points, des mélanges et. des enchevétrements réciproques (Journal des Mines, mars 1809; Journal de Physique, juin 1821, et février 1822; Bulletin des Sciences par la Société phylomatique, juillet 1825, p. 104). Pensant que l'examen de ce qui se passe aujourd'hui même dans les bassins des mers et dans un bassin circonscrit, pourrait d'après la marche philosophique du connu à l'inconnu, du simple au compliqué, fournir des renseignements utiles sur l’origine de dépôts récemment sortis du sein des eaux sous lesquelles ils ont été formés, M. G. Preyost a dirigé ses recher- ches sur la partie du canal de la Manche qui est comprise entre le Pas-de-Calais et la presque- île du Cotentin. L'examen d'une carte hydrographique de cette partie de la mer lui a appris qu'entre Douvres et Calais on trouve partout le fond à 20 brasses environ ; que vers la mer du Nord la profondeur augmente graduellement par une pente douce; que du côté du canal la profondeur va jusqu'à 36 brasses entre Étaples en France et Hastings en Angleterre, puis que le fond se relève de manière qu'entre Dieppe et Brighton la sonde ne descend encore qu'à 25 brasses au plus ; au-delà la pente augmente graduellement, jusqu'à ce que l'on trouve 45 brasses vis-à-vis la Hongue, et 65 euviron à l'entrée du canal. Il existe , d'après cette démonstration , une digue sous-marine eutre la mer du Nord et la Manche , vis-à-vis Calais , tune autre digue un peu plus loin, vis-à-vis Dieppe, de telle sorte que le bassin sous-marin de la Manche est sous-divisé en deux plus petits bassins , et que 1° un abaissement des eaux de 20-brasses séparerait la mer du Nord du canal de la Manche en réu- nissant la France et l'Angleterre entre Calais et Douvres, formant ainsi dans ce lieu deux golfes séparés par un isthme; 9° si la mer baissait de cinq brasses de plus. Une autre commu- nication s'établirait entre les deux pays de Dieppe à Brighton , et les eaux comprises entre les deux isthmes seraient enfermées de toutes parts. Ainsi, en définitive, un abaissement de 20 brasses changerait le détroit actuel en deux golfes , et un abaissement de 25 brasses le chan- serait en deux golfes séparés par un lac qui se trouverait entre deux mers. Après ce premier apercu , M. C. Prevost examine ce qui se passe actuellement dans ce bas- sin marin. D'une part, il voit sur les côtes les falaises s'ébouler continuellement et périodique- (76 ) ment , les matériaux éboulés disparaître après quelques jours; les eaux les détrempént, les délayent, les entraînent, les portent plus ou moins loin des rivages où , selon toute apparence, elles laissent précipiter ; successivement et selon leur degré de pesanteur spécifique , les ma- tières d'abord broyées ou délayées par elles ; les précipités et sédiments périodiques forment né- cessairement des couches successives, dans lesquelles sontenveloppées des dépouilles d'animaux marins, On peut fixer ses regards sur les côtes de l'Angleterre qui sont opposées à l'embouchure de la Seine, sur celles du sud de l'ile de Wight, si remarquables par leurs éboulements, etaprès cela on ne pourra se refuser à admettre qu'il se forme, au pied des falaises de l'Angleterre, sur le versant du canal opposé à celui des côtes de France, des dépôts successifs de craie remaniée, et qui contiennent peut-être péle-mêle quelques anciens fossils de la craie , ou leurs débris avec des coquilles modernes. D'une autre part, les eaux qui traversent Paris , ordinairement limpides , deviennent parfois bourbeuses ; elles charient lors de leur crue , et avec plus ou moins d'impétuosité, des terres , des limons, des sables ; elles entraînent des bois, des cadavres flottans , des mollusques ter- restres et d'eau douce vivante ou morts; elles tiennent en dissolution des sels de differente nature; elles déposent une partie de ces corps étrangers sur leur route, mais elles en portent bien plus encore au-delà de l'embouchure, puisque dans les grands débordements les eaux colorées du fleuve se distinguent souvent au milieu du canal de la Manche. Que conclure de ces faits ? si ce n'est que la Seine transporte dans la mer des matières ter- restres et {luviatiles , qu'elle dispose en couches alternatives, dans le méme moment que sur la rive opposée de l'Angleterre des couches marines se forment ; et ne peut-on pas de cette simul- tanéité de dépôts différents, déduire la conséquence qu'au centre de l’espace, les deux dépôts doivent se confondre ; se méler ; que leurs couches peuvent alterner, s'enlacer, etc., etc. Sans pousser plus loin ces observations directes, on peut , d'après ce peu de mots , présumer ce que produisent dans le même temps les autres afluents qui descendent dans le même bassin; en venant d'autres pays , comme de l'Orne, la Vire, etc. , dont les eaux descendent des terrains de la Normandie et de la Bretagne ; on peut concevoir aussi comment les éboulements des fa- laises de Dives , qui sont argileuses, doivent donner lieu à des couches marines différentes de celles produites par les éboulements des falaises de craie de l'Angleterre, etc., etc. Maintenant qu'il est constant , pour ainsi dire, que simultanément dans le même bassin marin il peut se faire des dépôts marins et des dépôts fluviatils ; qu'il est prouvé également qu'un abaissement de 25 brasses formerait dant le canal de la Manche un lac entre deux mers, ne peut-on pas aller plus loin et se demander ce qui arriverait dans ce dernier cas, si le lac récevait moins d'eau continentale qu'il n'en perdrait par lévaporation? Ses eaux nécessaire ment baisseraient ; leur niveau serait bientôt au-dessous de celui des deux golfes dont il ne se- rail séparé que par des digues étroites , sur lesquelles la mer et les vents éleveraient peut-être des dunes sablonneuses, et l'on peut d'autant mieux faire cette dernière supposition pour la digue Nord , qu'aujourd'hui encore la mer du Nord amoncelle chaque jour des sables sur les côtes qui lui sont opposées du côté du Sud; enfin, dans une grande mer et par une cause comparable à celle qui, cette année méme, a inondé Saint-Pétersbourg ; ainsi qu'un grand nom- bre de ports de la Baltique et des côtes de la Hollande, les sables des dunes et une portion de la digue elle-même ne pourraient-ils pas être poussés par une lame impéteuse dansle lac, qui tout- à-coup se trouverait comblé par une épaisse couche de sables marins ; l'événement passé , il ne resterait plus d'eau sur les sables ; mais la Somme, et beaucoup d'autres petites rivières , ap— à? (97 porteraient des limons argileux, qui peu à peu feraient un fond impénétrable sur lequel elies s'arrétaient ; des graines , entrainées sur ce sol marécageux , y germeraient; les plantes étant produites, les animaux fluviatils , les lymnées, les planorbes, les cyclades s'établiraient , pro- pageraient, et lears dépouilles, ainsi que celles des plantes , seraient les seuls restes organisés qu'envelopperaient à l'avenir les sédiments apportés dans ces bassins tranquilles par quelques eaux courantes. Pendant toute la période qui aurait suivi l'isolément des eaux du lac, des dé- pôts sous-marins continuéraient à avoir lieu’dans les deux golfes voisins et ces derniers dépôts seraient par conséquent contemporains de ceux formés à quelque distance et au même niveau sous les eaux lacustres. Cet état de chose subsisterait tant qu'un grand événement, général , passager, en tout comparable au dernier déluge , ne viendrait pas sillonner et raviner profon- dément le plateau marécageux , entrainer au loin une partie des matériaux de son sol qui res- trait ensuite partagé en vallées parallèles, séparées par quelques collines, témoignages irrécu- sables des révolutions qui les auraient produites. BOTANIQUE. Examen du genre Biophytum, par M. AuGuste DE Sainr-Hirarme. Sous le nom de Biophytum , le célèbre auteur du nouveau $ystema vegetabilium a cru de- voir faire un genre particulier des Oxalis à feuilles ailées, et il établit entre Biophytum et Oæalis les trois différences suivantes : dans le premier, des étamines libres, des stigmates 2-fides , une capsule ovoide-globuleuse; dans le second, des étamines monadelphes, des stègmates en téle ou en forme de pinceau, une capsule oblongue ou cylindrique. Mais si l'Oxalis sensitiva a , comme M. de Saint-Hilaire s'en est convaincu, les étamines parfaitement libres, Bonpland a reconnu que celles de FOx. dendroides K. rangé par M. de C. parmi les Biophytum , étaient soudées entre elles (in tubum connata ex schedis Bonplandicanis, Noy Gen. V, p. 250); celles de l'O. mimosoïdes Aug. de S.-Hil. ne sont nullement libres ,etce- pendant son feuillage est également ailé, D'un autre côté, quelques espèces qui ont des feuilles trifoliées , telles que l'O. roselata Aug. de S.-Hil. , ont des étamines si peu réunies, que sans l'analogie, personne n'aurait découvert que ces étamines sont monadelphes, Quant au stig= mate, s'il est bifide dans l'O. sensitiva L., il est en tête et un peu lacinié dans l'O. mimo-— soides Aug. de S.-Hil. ; tandis que, parmi les Oxalis à trois folioles, on trouve l'O. cajani- Jfotlia Aug. de S.-Hil. dont les stigmates sont 2-partites, l'O. euphorbioides Aug. de S.- Hil. où ils sont bilobées, le distans À. de S.-Hil. qui a les siens 2-fides. La troisième diffé- rence disparait également ; puisque , si la capsule est ovorde-globuleuse dans l'O, sensitive, elle n'est pas non plus oblongue ou cylindrique , mais ovoide où ovoide-globuleuse dans les O. Barrelieri L., hedysarcîtes , Kunth et Rorgensis K., que M. de Candole laisse parmi les Oxalis, parce que leurs feuilles sont à 3 folioles ; et M. de S. Hil. l'a trouvé également ovoide- globuleuse dans treize des trente-cinq espèces qu'il a rapportées du Brésil, du Rio-de-la-Plata et des Missions. Il faut convenir que le port des O. à feuilles ailées est fort différent de celui des autres espèces; mais on ne fait pas de genre d'après les différences du port ; d'ailleurs les Oxalis n'en ont point un qui leur soit propre; et l'Oxalis fruticosa Raddi, par exemple, que M. de C. ne distingue pas même comme section, ressemble beaucoup moins, s’il est possible, à l'O. pes capræ L. que l'O. sensitiva. ( 78 ) ZOOLOGIE. Note sur la génération des Moulettes, par M. Prévost, Dr en médecine a Genève. Les expériences de M. Prévost ont été faites sur la Moule des peintres ( Unio Pictorum ). Voici le résumé qu'il en donne dans une lettre à son ami, M. Dumas , en date du 5 juin. « 1°, Il se trouve dans cette espèce des individus dont les organes générateurs renferment des »animalcules spermatiques dont la longueur est de 1"",8 avec un grossissement linéaire de »300. Ils ont.la forme d'un biscuit à la cuillère. Ils sont assez agiles et se comportent d'ailleurs »comme les animaleules des autres animaux que nous avous examinés ensemble. » 2°, Dans cette méme espèce on rencontre d'autres individus en nombre à-peu-près égal, » portant un ovaire et des œufs. Ces derniers sont composés d'un jaune enveloppé par une glaire, »enfermée elle-même dans une mince enveloppe. L'œuf entier a un diamètre de + de millimètre »environ, et le jaune -= de millimètre, » 3°. Les animalcules sortent du testicule ; les œufs de l'ovaire , par deux conduits placés sy- »métriquement à droite et à gauche du corps de la Moule, et correspondant aux portions anté- »rieures et supérieures du testicule ou de l'ovaire. » 4°, Si, avant la ponte, on sépare les unes des autres les moules mäles et femelles ; les fe- »melles ne pondent que des œufs inféconds ; si on les mélange, les œufs sont fécondés. » 5°. L'on ne peut apercevoir la cicatricule sur le jaune de l'œuf, mais quand le fœtus com- »mence à se développer on apercoit sur le jaune un trait qui correspond à la charnière de la »coquille du futur animal, Peu à peu l’on apercoit le limbe de la cogille. Les formes se dessi- »nent. Enfin , on voit plus tard la jeune Moule prendre la figure de l'animal parfait. Les deux > parties latérales et symétriques dont le corps et le pied se composent se réuissent inférieure »ment, et enveloppent le jaune sur lequel la Moule s'est développée, précisément comme l'ab- »domen enferme le jaune chez le jeune poulet à la fin de l'incubation. » Pour tous les détails, M. Prévost renvoie au Mémoire qu'il fera paryenir incessamment à M. Damas avec les planches qui l'accompagnent. MÉDECINE. Cancer du cœur. M. Ségalas a présenté à la Société une pièce d'anatomie pathologique qui est très-remar- quable : c'est un cœur dont le ventricule droit est converti en une substance cancéreuse et dans le ventricule gauche duquel on appercoit un commencement de désorganisation sem- blable. Ce cœur, d'ailleurs adhérent au péricarde dans toute son étendue et d'un volume su- périeur à celui de l'état normal, a été trouvé chez un enfant de onze ans. M. Ségalas a fait l'examen anatomique du sujet, mais il n’a point observé Ini-même le malade ; tout ce qu'il a pu recueillir sur les faits antérieurs à la mort se réduit à ceci : L'enfant, après avoir offert des symptômes de plenrésie et de péricardite, jouissait depuis une (79 ) année d'nne santé assez bonne, quand une augmentation graduelle dans le volume de son ven- tre a excité les inquiétudes des parents et provoqué une consultation de trois praticiens de la ca- pile, MM. Lerminier , Jadelot et Fourcadelle. Ces médecins. ont reconnu une bydropisie péritoniale et une affection du cœur, mais sans oser assigner le caractere de celle-ci. Néan- moins trouvant le pouls développé et:le sujet fort, ils ont prescrit une application de sang- sues pour le lendemain. Trois heures après cette réunion l'enfant n'existait plus. Il venait de succomber tout-à- coup sans offrir d'autre phénomène extraordinaire qu'une chute subite et un räle de quel- ques minutes, et cependant il n'avait pas jusque-là cessé de vaquer à ses occupations d'é- colier ; pendant tout le temps de la conférence il était resté debout, et chaque médecin avait pu l'explorer avec soin au stéthoscope sans qu'il parût fatigué. L'examen du cadavre à été fait trente-quatre heures après la mort. Voici ce qu'on à observé : je Le corps placé dans une situation horizontale et légèrement incliné sur le côté droit, offrait dans toutes les portions de peau correspondantes une abondante extravasation de sang et sur les parties déclives de la face, uné couche abondante de mucosités écumeuses : l'abdo- men était distendu par un fluide. Les membres étaient comme à l'ordinaire A l'ouverture des cavités planchniques, les viscères ont été trouvés dans l'état suivant > ; , Dans le crâne, lencéphale et ses enveloppes étaient gorgés de sang, mais sans désor- ganisation apparente. Le ventricule gauche contenait ä-peu-près une cuillerée de sérosité claire. Dans le rachis il existait deux à trois cuillerées d'une sérosité semblable et une forte injection de vaisseaux, sans altération appréciable de la moelle. Dans le thorax la plèvre gauche était le siége d'un épanchement séreux et sanguin de dix onces au moins ; la plèvre droite adhérait dans toute son étendue au poumon corres- pondant. Le poumon gauche était sain, le droit fortement gorgé de sang. Les bronches et le reste des voies aériennes étaient remplies par un mucus écumeux et légèrement sanguino- lent. Le péricarde était intimement uni au cœur. Celui ci, d’un bon tiers plus volumineux que d'ordinaire , avaient les parois du ventriculé droit entièrement désorganisées, converties en une substance lardacée, tirant assez sur le cancer cérébriforme. Les parois du ventri- cule gauche offraient une altération semblable dans diverses parties de leur étendue. La cloison inter-ventriculaire et les orcillettes étaient seules restées saines. Dans l'abdomen y avait un épanchement de sérosité citrine, Le foie était volumineux et gorgé de sang. La rate avait quatre fois plus de volume que d'ordinaire, Les intestins grèles offraient d'espace en espace des traces d'une légère phlogose::Les parois de la vé- sicule biliaire étaient manifestement épaissies. Tout le reste était dans l’état normal, Ce fait a semblé de nature à intéresser la Société sous plusieurs rapports. En eflet, 1° il est rare qu'une affection cancéreuse s'établisse dans nos organes à un âge aussi tendre que celui du sujet. 2°. Il est plus rare encore que le cancer ait son siége dans le cœur, et jusqu'à présent nous ne connaissons que sept exemples bien authentiques d'une telle désorganisation, L'an a été 5 trouvé par M. ARullier et se voit modelé en cire-au muséum de la Faculté de médecine. Un (8) autre a été observe par M. Bayle neveu, un troisième par M. Récamier, un quatrième par M. Cruveilhier ; un cinquième par M. Ollivier d'Angers, et les deux autres par M. Audral fils. Bayle, Corvisart, MM. Laennec et Bertin n'en ont jamais vu. Dans tous les faits obser- vés les sujets étaient plus ou moins avancés en âge dans aucuns, excepté peut-être dans celui de M. Rullier , la maladie n'était pas aussi étendue qu'ici (r). 5°. IL est remarquable qu'avec une désorganisation semblable l'enfant ait pu participer aux divers exercices de ses camarades et même se distinguer dans ses études, Toutelois il se fati- guait aisément et éprouvait de temps à autre de légers vertiges. Il avait aussi suivant l'expres- sion des parents, le sommeil lourd , il se réveillait diflicilement , comme si la circulation du sang noir se faisant difliciiement, la stase de ce sang eût rendu le cerveau moins excitable. 4°. Il est remarquable encore que la maladie ait fait de si grands progrès et déterminé une bydroposie ascite sans occasionner le plus petit gonflement aux extrémités inférieures, 5°, L'augmentation de volume du foie et celle bien plus grande de la rate, sans aucune lé- sion organique dans ces yiscères, constituent un fait qui, pour étre fréquent, n'est pas moins important en ce cas, comme dénotant l'influence que la gêne du cours du sang noir exerce sur le développement de ces organes , influence qui se trouve établie directement par l'expé- rience dans un Mémoire que sous peu de temps M. Ségalas soumettra à la Société, 6°. L'épanchement de sérosité claire dans les cavités de l'arachnoïde, celui de la sérosité- sanguinolente dans la plèvre droite et surtout l'amas de mucosités écumeuses dans toute l'é- tendue des voies aériennes sont aussi des faits importants , en ce qu'ils concordent exactement avec les effets de la suspension subite de la circulation par l'injection de corps gras dans les veines, et signalent ainsi la syncope et par conséquent le désordre du cœur comme cause immédiate de la mort. 7°. Enfin, la disparition des fibres musculaires et par suite de l'irritabilité hallérienne dans tout un ventricule et dans plusieurs parties de l'autre, sans qu'il y ait eu de désordres plus ap- parents dans les fonctions du cœur, constitue un nouveau fait qui lie la physiologie humaine à la physiologie comparative , comme l'hydropisie et la mort subite, qui ont été le résultat de cette altération , établissent un nouveau rapport entre le cancer du cœur et les autres maladies organiques de ce viscère. SA aline Sul ah? rimes sveneih" amahe lola ue MOIR pee etre ee ttes (1) Dans l’observation de M. Récamier les parties affectées ne sont pas indiquées ; dans l'exemple de M. Ollivier , la moitié inféricure du ventricule droit était seule affectée ; dans celui de M. Bayle, c’étaient les deux oreillettes et la cloison interventriculaire. Dans l’un des faits de M. Audral, le Cancer avait pour siége le ventricule droit seulement; dans l’autre, le ventricule et l'oreillette droits; dans les deux il restait des fibres musculaires dans les parties altérées. Dans l’observation de M. Cruveihier , la maladie consistait en des masses cancéreuses , de forme tuberculeuse, dont le plus grand nombre se voyait à la surface du cœur, et quelques-unes seulement dans son épaisseur. Quant au fait de M. Rullier, le modèle en cire ne permet pas de juger de l'étendue du désordre. (2) Dans les faits observés jusqu'a ce jour, on à cru pouvoir rapporter la mort à d’autres causes qu’au trouble de la circulation. (&) MATHÉMATIQUES. Sur le Calcul des conditions d'inégalité. (Suite de l’article inséré dans le Numéro précédent.) Pour éclaircir parun exemple l'exposition des règles du calcul des conditions d'inégalité , on rapportera la solution d’une question analogue à celle qui a été mentionnée ci-dessus, page 37. o & a b 1 1 —— 1 æ m 2 3 P q r Une ligne inflexible o & b est soutenue aux points o, 4, 4 sur trois appuis, dont chacun romprait si l'effort exercé sur cet appui surpassait une limite donnée. On demande la limite M des poids qui peuvent être placés en un point quelconque « de cette ligne sans qu'aucun appui soit rompu. On nommera 4, b, les distances o &, 0 b; & la distance 0 «; p,g, r, les limites des efforts que peuvent supporter les appuis placés aux points ©, &, b; mun poids quel- conque placé au point «, plus petit que la limiteM;x, y, 2 trois pressions exercées par suite de l'action du poids » , sur les points 0,4, b. Les quantités a, b; p,q;,r; æ, sont données en nombres. Les quantités x, y, 23, m, sont inconnues. Il s'agit de trouver tous les systèmes de valeurs de ces quantités qui satisfont aux conditions de la question. La plus grande des valeurs de m fera connaître la limite cherchée M. Les efforts x , y , z devant faire équilibre au poids "+, on a les deux équations L+y +z—=m, d'où 2er 0e; am — bz ay + bz = am Ho —_—. a On à de plus, par l'hypothèse, æ >o, x < p; FN ORDRE TD TION RTE: Substituant dans les inégalités les valeurs de x et y , et dégageant z en divisant par les quau- tités positives b— a et b, il vient _ ap—{(a—«)n NEA Ah 74€ Real Li) A b—a b—a am — aq . 22/7 z b 3 < b z > 0 HIT". On remarque maintenant que si l'on donnait à » une valeur numérique quelconque, cha- cune de ces conditions deviendrait de la forme z > À, ou 3 B, en désignant par À et B des nombres connus. Or, pour qu'il fût possible de trouver pour z une valeur, il serait né- cessaire que chacun des nombres A fût plus petit que chacun des nombres B. Donc les va- leurs qu’il est possible d'attribuer à 2 doivent étre telles que chacune des quantités précédentes précédées du signe < soit plus grande que chacune de celles qui sont précédées du signe >. Juin 1825. IL (8) Si l'on écrit ces conditions, en omettant, pour plus de simplicité, celles qui sont évidentes par elles-mêmes, on trouve ap — (a —æ)m œIn — aq SE a TA à L' t ap—(a—aæ)m > 0 (a—«)m < ap (a— «) m Tr > — TR Ga— a) m > —(b—4a)r &Ih — aq RDS æm < aq + br. b Les valeurs des quantités a, b, p, q, «, étant données en nombres, on aura pour 2 quatre conditions numériques, de la forme » > A ou m-<€ B. La plus petite des limites B sera le maximum cherché M correspondant à la valeur donnée de «. On remarquera d'ailleurs que l'omission des conditions évidentes par elles-mêmes n'a d'autre but que de simplifier le calcul. Si l'on en conservait quelques-unes , cela n'apporterait aucun changement dans les résultats ; on reconnaitrait par la suite les conditions qui doivent être omises. Soit, par exemple, comme on l'a supposé pag. 57, a =1, b=2, p=q=r—=1. Les conditions précédentes deviennent (2—a)m<5,(1—a)m< 1, (1—a)mD>—1, «m< 3, et s'accordent avec les règles indiquées. . . L . . “ # L I En eflet, si « est compris entre o et —, la plas petite des limites précédentes est E 2 1I—#« 5 ; Si æ est compris entre - . ï o CEE Si « est compris entre — et 1,, la plus petite des limites est 2 2—« ) 9 . . 9 . 1 et — , la plus petite des limites est — ; enfin si æ est compris entre — et 2, la plus petite c æ a UE I des limites est : CIE à On peut regarder + comme une abscisse variable de o à b, et considérer la courbe dont les ordonnées représenteraient les valeurs des maximum M correspondants aux diverses valeurs 1 ” de «. Pour reconnaître distinctement la nature de cette courbe , on fera m = —, p étant une nouvelle variable, et l'on déduira des quatre inégalités précédentes, en divisant les deux membres par des quantités positives , > aq + br En égalant maintenant une indéterminée w à chacun des seconds membres de ces inégalités, on formerait quatre équations appartenant à autant de lignes droites, qu'il est facile de construire. 3 La distance o1 étant égale à ——%——— , la première ligne est b1 ; la distance 02 étant b bp +(b—a)g I 0 . L4 , * “ _… égale à — , la seconde ligne est a2; la distance 05 étant égale à — , la troisième P (ar à . LA ns . # # “ b CBI . ligne est a3; enfin la distance 24 étant égale à HET la quatrième ligne est 04. IL est évident que l'ordonnée #6 du polygone 2 c d ef", formé par les portions les plus élevées des quatre lignes , et dont la forme varie suivant les valeurs données àp,q,r;,a et b, représente la plus petite valeur que l'on puisse donner à g au point «. Par conséquent, lordonnée de la courbe représentant les plus grandes valeurs que l'on puisse donner à 72 est 1 . . — : cette courbe présente une ligne discontinue, formée de quatre arcs hyperboliques, qui [2 œ se coupent aux poinis correspondants à c, d, e. Cette disposition est propre à toutes les questions qui se résolvent par l'analyse des inégalités. À IL est facile de reconnaître en quoi la question précédente diffère de celle qui aurait pour objet de connaître la figure de la ligne élastique, et les pressions déterminées qui en résultent sur les appuis. On considère ici l'équilibre d'une ligne non élastique, et l'on comprénd dans un même calcul toutes les manières possibles de distribuer la pression sur les appuis. Les deux ques- tions sont entièrement différentes : l’une appartient à la physique-mathématique, l'autre à l'a- nalyse indéterminée. Au reste, lorsqu'on détermine par cette analyse le plus grand poids M qui puisse être placé en un point d'une ligne ou d'un plan inflexibles , sans qu'aucun appui soit rompu, on est assuré que la ligne ou le plan étant supposés élastiques ne pourraient, en ce méme point, supporter un poids plus grand que M; car, si cela était possible, l'équilibre ( 84) subsisterait encore lorsque la ligne ou le plan acquerraient subitement une rigidité absolue. On pourrait donc placer sur ce corps, au point donné, un poids plus grand que M, ce qui est contre l'hypothèse. On pourrait supposer la ligne inflexible chargée d'avance de plusieurs poids, et admettre un plus grand nombre d'appuis d'une force donnée. Quelle que soit la nature des conditions , la question se résoudra en les exprimant analytiquement , et éliminant successivement les incon- nues d'après des règles générales qui sont, comme celles de l’algébre, indépendantes de la natare des questions. Ces règles dispensent d'en combiner les conditions par le raisonnement, ou plutôt ramènent ces combinaisons à une méthode commune dont l'utilité est démon- trée. Ce genre de calcul, dont on peut se dispenser pour des questions simples, mais qui devient absolument nécessaire lorsque les conditions sont plus composées, s'applique à des questions très-variées, qui appartiennent à l'analyse générale , à la géométrie, à la mécanique et au calcul des probabilités. Il arrive fréquemment en effet, dans les applications de sciences mathématiques, que l’on a moins à déterminer les valeurs absolues de certaines quantités que les limites dans lesquelles ces valeurs sont comprises. N. PHYSIQUE. Note sur la répulsion réciproque que des corps échauffes exercent les uns sur les autres à des distances sensibles, par M. A. FResneL. M. Libri a publié l'année dernière, dans un journal italign, des expériences curieuses sur le mouvement de transport qu'éprouve une goutte liquide suspendue à un fil métallique dont on échaufle une des extrémités : il a observé que la goutte s'éloignait toujours de la source de chaleur, même lorsqu'il donnait au fil métallique une inclinaison très-sensible. Ce phéno- mène peut se concevoir par les changements que l'élévation de température apporterait dans l'action capillaire de la surface solide sur la goutte liquide, et qui seraient différents aux deux extrémités de la goutte, inégalement échauffées. On peut admettre aussi (ce qui revient au même) que les molécules voisines se repoussent d'autant plus que leur température est plus élevée ; dans cette hypothèse, chaque molécule liquide en contact avec le fil métallique se trouverait plus repoussée par la petite portion de sa surface située du côté de la source de chaleur, que par la portion contiguë, d'où résulterait une somme de petites actions qui ten- draient toutes à éloigner la goutte liquide de l'extrémité échauffée. Dans ces deux manières d'envisager le phénomène , il n’est pas nécessaire de supposer que l'action réciproque des molécules s'étend à des distances sensibles. Mais quelques autres expt- riences de M. Libri sur le même sujet paraissent indiquer des répulsions à distance, ainsi qu'il l'a observé. Néanmoins je n'oserais aflirmer qu'elles établissent ce mode d'action , quoique j'aie reconnu son existence d'une autre manière; parce que les répulsions calorifiques à des distances de quelques millimètres sont si faibles, que j'ai peine à les croire capables de sur- monter le frottement de la goutte de liquide contre la surface du Gil. Pour vérifier certaines hypothèses, j'avais essayé depuis long-temps et inutilement de déplacer dans le vide, par l’action des rayons solaires réunis au foyer d'une loupe, un petit disque de clinquant attaché à l'extrémité d'une tige horizontale très-légère, suspendue à un fil de soie. Je m'étais proposé depuis d'essayer si ce disque mobile ne serait pas repoussé par un e (85) corps échauflé placé près de lui; mais j'aurais sans doute encore tardé beaucoup à exécuter ce projet, si M. Libri ne m'avait communiqué ses intéressantes observations; ce sont elles qui, en me faisant considérer le succès comme probable, m'ont engagé à tenter plutët ceute expérience. Pour la faire commodément, J'ai attaché aux deux extrémités d'un fil d'acier très-fin, ai- manté et suspendu par un fil de cocon, un disque de] clinquant et un autre disque découpé dans une feuille de mica, afin de pouvoir essayer avec le même appareil un corps opaque et un corps transparent; le corps fixe qui devait repousser l'aiguille était un disque de elin- quant. J'ai fait le vide sous la cloche de verre qui couvrait l'appareil, avec assez de soin pour que l'élasticité du gaz restant indiquée par le mercure de l'éprouvette, ne füt guere que d’un ou deux millimètres ; ensuite j'ai porté la cloche au soleil, et je l'ai tournée de ma- nière que le fil d'acier aimanté füt peu écarté de la direction du méridien magnétique, et assez cependant pour que l'un des disques mobiles attachés à ses extrémités exercât une très-légère pression sur le disque fixe, afin qu'il restät en contact avec lui. L'appareil étant ainsi disposé , j'ai fait tomber les rayons solaires réunis par une loupe, tantôt sur le disque fixe, tantôt sur le disque mobile, et aussitôt celui-ci s'écartait brusquement du premier ; je le maintenais éloigné, ct quelquefois méme à un centimètre de distance, en continuant d'échaufler un des disques. Quand je retirais la loupe, l'aiguille ne revenait pas sur-le-champ toucher le corps fixe, mais s'en rapprochait graduellement, en exécutant de petites oscillations. Ii est très-probable que si j'avais employé des corps plus épais, et partant plus difliciles à refroidir , ce retour à la position primitive aurait été encore plus lent. Il m'a semblé que le disque transparent était un peu moins repoussé que le disque de clin- quant; j'ai remarqué aussi que la manière la plus avantageuse d'échauffer les corps pour les maintenir à une distance très-grande, était de porter le foyer de la loupe sur une des surfaces en regard. Je ne suppose pas qu'il y ait dans ce cas un effet dû à la réflexion, mais seulement qu'on échaufle plus fortement ainsi la surface qui doit exercer l’action répulsive. Pour m'assurer que ces phénomènes n'étaient pas occasionnés par le peu d'air on de vapeurs restés sous la cloche, j'ai laissé rentrer l'air graduellement, et, en répétant l'expérience lorsque l'air intérieur était devenu 15 ou 20 fois plus dense qu'au commencement , j'ai re- connu que la répulsion n'avait pas augmenté d'énergie d'une manière sensible , comine cela aurait eu lieu , si elle avait été occasionnée par le mouvement de l'air échaufé ; il y avait même certaines positions du disque mobile relativement au disque fixe, pour lesquelles on ne pou- vait pas produire des écarts aussi grands que dans le vide. Ces répulsions ne provenaient pas d'un développement d'électricité ; car si l'action des rayons solaires avait électrisé le disque mobile, il aurait été attiré par le disque fixe au lieu d'en étre repoussé, celui-ci communiquant avec le sol. On ne peut pas les attribuer non plus à une action magnétique; car lorsqu'on échauffait le disque fixe, il repoussait également les deux disques mobiles suspendus aux deux poles de l'aiguille aimantée. En raison de la force directrice qui tend à ramener le fil d'acier dans le méridien magné- tique, l'appareil que je viens de décrire peut servir à mesurer la répulsion calorifique de denx corps à des distances différentes. On pourrait faire encore avec le méme appareil plusieurs autres expériences assez intéressantes, J'aurais désiré que cette Note en présentät les résullats , afin qu'elle füt plus digne d'être communiquée à l'Académie; mais ces expériences exigent du temps et sont pénibles, parce qu'il faut faire le vide chaque fois qu'on change l'appareil. J'espere que des physiciens plus habiles, où qui auront plus de loisir, ne dédaigneront pas de concourir à ces recherches, qui promettent des résultats neufs et curieux, et jeteront peut- être quelque jour sur la théorie de la dilatation des corps par la éhaleur. CHIMIE. Note sur une combinaison du chlorure de sodium avec le sucre de diabetés et le sucre de raisin. Extrait d’une lettre de M.Carraur, Pharmacien. Le Chlorure de sodium se combine avec le sucre de diabetés ,.et la solution évaporée fournit des cristaux rhomboïdaux d'un grand volume et très-réguliers. Il en est de même du sucre de raisin, mais les cristaux obtenus ne sont pas aussi beaux. Je tente en ce moment l'effet du sirop de fécule. Je dois vous dire que le miel de Chamouni et le sucre de Cannes ne jouissent pas de cette propriété. Outre l'intérêt que présente une combinaison aussi singulière que celle d'une matière végétale neutre avec un chlorure, il y a peut-être aussi quelque avantage à pro- duire des composés cristallisables avec les divers sucres. Cela fournit aux chimistes un moyen simple de les obtenir purs. Note sur la formation du gaz nitreux dans les syrops de betteraves, par M. Trzcoy. M.Tilloy, pharmacien à Dijon , a adressé une Note sur la production du gaz nitreux dans les sirops de betteraves. M. Descroisilles dans une Note insérée dans le Journal de pharmacie, avait attribué le dé- gagement du gaz nitreux dans les sirops de betteraves à la réaction de l'acide sulfurique sur les nitrates et surtout sur celui de chaux. Cette théorie ne s'accordait point avec des faits bien connus, car on sait, par exemple, que le jus de betteraves dans léquel on n'a encore mis ni chaux ni acide sulfurique, laisse quelquefois dégager du gaz nitrenx. On a vu aussi des macé- rations ou même des extraits de certains végétaux en présenter également. M. Tilloy a eu tout récemment l'occasion d'observer que ce phénomène devait être attribué à une toute autre canse qu'à celle admise par Deéscroisilles. L'auteur à vu que ce gaz arrétait la fermentation du sirop et le mutait comme l'acide sulfurique ; guidé par l'idée que ce résultat était la conséquence d'une réaction des produits organiques sur l'acide nitrique, réaction qu'il a cru être favorisée par la présence de la levure , il a ajouté dans le sirop, étendu du double de son poids d'eau, une quantité d'acide sulfuriqué (environ 4 p. °7.), suflisante non-seulement pour saturer la liqueur qui est un peu ammoniacale, mais pour la rendre sensiblement acide. Cette addition détermine une vive effervescence, ét quand elle est achevée il soumet le tout à l’ébulliion, précaution indispensable, et après 15 où 20 minutes de chaleur soutenue, M, Tilloy ajoute quatre volumes d'eau environ et il délaye une proportion convenable de levure. Peu après, la fer- iwentation s'établit, elle devient bientôt active et ne donne aucune trace de gaz nitreux. L'al- cohol qu'on obtient par la distillation de cette liqueur fermentée est de très-bonne qualité, Ce procédé a constamment réussi à l’auteur, et il le propose avec confiance à tous les fabri- cants qui pourraient y avoir recours, ( 87 ) Note sur la congélation artificielle de l'eau, par M. Drcournemanenr. M. Decourdemanche s'étant trouvé, en 1824 , dans la nécessité de fabriquer de la glace pour plusieurs malades, a eu recours successivement aux divers mélanges {rigorifiques indi- qués par les auteurs, et il a eu occasion de voir que les uns étaient loin de produire l'abais- sement de température qu'on assigne, et que les autres étaient ou trop dispendieux ou d'un emploi trop dificile, il s’est d'abord fixé à l'emploi de l'acide hydro-chlorique et du suliate de soude, le mélange se fait dans un petit baril de 14 pouces de hauteur sur 5 pouces et demi de diamètre, on place dans le mélange un vase en fer-blanc composé de deux tuyaux de même longueur et de diamètres inégaux, un disque troué dans son centre les réunit par une de leurs extrémités , l'eau se met dans l'intervalle qui les sépare : ce vase doit étre agité de temps à autre, et lorsque la glace commence à se former on a soin de détacher les bords ayec une tige de fer. On place ce vase successivement dans deux ou trois mélanges, et en une heure et demie on obtient trois livres de glace d'une très-grande dureté, avec trois mélanges de chacun, trois livres six onc. acide hydro-chlorique à 15° sur cing livres quatre onc. sul- fate de soude tamisé et non-eflleuré. Le meilleur moyen qu'on puisse employer pour retirer la glace d1 cylindre, consiste à le plonger une seconde dans l'eau chaude et le retirer aussitôt. M. Decourdemanche a depuis fait quelques nouvelles tentatives pour trouver un procédé plus économique et plus expéditif, il a substitué avec avantage à l'acide hydro-chlorique de l'acide sulfurique affaibli dans une proportion de 5o parties d'acide concentré contre 55 d'eau, il met 4 livres de cet acide et 5 livres de sulfate de soude : ces deux produits sont à très- bas prix dans le commerce, et en multipliant suflisamment les appareils on pourrait en peu de temps fabriquer une très-grande quantité de glace. Enfin l’auteur s'est assuré que le réside d'éther affaibli, produit que l'on jette ordinairement, à 55° et mélangé de sulfate äe soude dans la proportion de 4 livres 4 onc. du premier sur 4 livres 8 onc. du deuxième, produi- sait un froid tel que le thermomètre descendait en quelques secondes de ++ 10° à — 8. Note sur la cristallisation de la Quinine, par M. Prrxerier. M. Pelletier a lu une Note sur la cristallisation de la Quinine, et il fait voir que la Quinine dissoute dans de l’alcohol très-fort et abandonné à elle-même, cristallise en aiguilles ou houp- pes soyenses , mais pour cela il faut 1° que l'alcohol soit extrêmement fort, afin que par l'é- vaporation la Quinine ne soit pas précipitée par l'eau sous forme résinoide; 2° que la tem- pérature soit très-basse pour pour que la Quinine, retenant encore de l'alcohol, n'entre pas en fusion. M. Dumas a eu l'occasion d'observer le même fait il y a peu de jours. MINÉRALOGIE. Note sur une nouvelle variété de Manganèse phosphatée, par M. Vauqueux. (Académie Royale de Médecine, 18 juin 1825.) Cette nouvelle variété a été trouvée dans le département de la Hante-Vienne, commune de Saint-Sylvestre, dans un lieu nommé /es Æureaux ; elle est d'un brun-violet , ct a donné à l'aualyse ( 88 ) Mangane en NN es SRE 1 partie. Oxideïde fer 2-2". parties: Acide phosphorique...,..... 4. M. Vauquelin la considère comme un phosphate de manganèse, tandis que la variété quil a analysée précédemment, et qui est d'un jaune-verdâtre, ne contenant que 30 <- d'a- cide , serait un sous-phosphate. STE Sur la présence du Selenium dans divers minéraux. (Académie des Sciences, 30 mat 1825.) M. de Humboldt a communiqué à l'Académie plusieurs nouveautés minéralogiques dé- couvertes par M. Henri Rose, de Berlin , et qu'il tient de ce savant. Le sélénium, qui n'avait été trouvé jusqu'à présent qu'en Suède, dans une mine de cuivre abandonnée, vient d'être reconnu par M. Henri Rose dans plusieurs minerais du Hart, formant différents séléniures. 1°. Un séléniure de plomb, ayant une texture lamellaire blanchätre et n'offrant pas jusqu'à présent de caractères extérieurs tranchés ; en filon dans une dolomie lamellaire et ferrifère qui traverse un terrain de schiste argileux et de diorite; de la galerie de Tilgerode dans le Hartz oriental. 2. Un séléninre de plomb et de mercure, combinaison doublement remarquable par sa nature et parce qu'elle fait connaitre la présence du mercure au Hartz. 5°. Un séléniure de plomb aurifère dans lequel l'or natif est visible, venant de la galerie d'Erkeborn au Hartz. M. de Humboldit a ajouté que M. Stromeyer venait de reconnaitre la présence du sélénium daos le soufre rougeätre de Lipari, et qu'il était présumable que les soufres pesants de Javaet d'autres pays volcaniques offriraient aussi la présence de ce métal. GÉOLOGIE. De la formation des terrains des environs de Paris, par M. Constant Prevosr. SECONDE PARTIE. (Voyez le Numéro précédent, page 74.) L'Histoire de ce qui se passe maintenant dans le canal de la Manche, à embouchure de la Seine ; La supposition probable de ce qui arriverait dans ce canal par un abaissement de la mer de 25 brasses, forment les bases de l’explication proposée par BI. C. Prevost pour rendre compte de l’état géologique des terrains parisiens : ainsi, il suppose, d'après les carac- tères minéralogiques qu'elle présente et d'après les fossils qu'elle renferme, que la craie pari- sienne a été déposée dans une mer profonde tranquille et presque inhabitée ; qu'un abaissement des eaux a donné lieu à des courants qui ont sillonné le fond crayeux dont les anfructuosités pro- duites d'abord ont été après remplies par des matières de transport (fragments de craie, silex brisés , cailloux roulés, sables, etc. , ) que recouvrit l'argile plastique. Lorsque le mouvement descendant des eaux fut arrété, la mer, naguère profonde, ne fut plus qu'une vaste baie , plus agitée, mais aussi plus habitable pour les mollusques littoraux qui s'y établirent ; de puissantes couches marines argilo-sablonneuses, puis calcaires (calcaire grossier de Paris), s’y déposèrent successivement sur la rive et le versant nord, tandis que dans le même moment, ou peu aprés, (89) un cours d'eau descendant de l'Est (Wosges) commencait à charier ou dissouts où bien en sus- pension le gypse, ses marnes blanches, les lymnées, les cadavres flottants de palæothe- rium , ete. , qui composèrent des couches fluviatiles au centre du bassin ; et tandis qu'un autre courant descendant du Sud (Auvergne Cevennes) apportait et déposait les éléments du calcaire siliceux avec quelques coquilles ou fiuviatiles ou terrestres, Les marnes vertes qui recouvrent les trois formations précédentes semblent avoir été apportées par suite da débordement subit de l'un des fleuves affluents ; et, comme après cette irruption il ne s'est plus déposé de gypse, on peut penser que le débordement a pu étre causé par la rupture d'un lac supérieur qui ali- meptait le courant gypsifère. Le calcaire siliceux, déposé par le courant sud en plus grande quantité dans le lieu plus tranquille qui correspondait au cap saillant formé par les terrains anciens de la Bretagne et de la Normandie, à élevé une digue qu a fini par séparer le bassin de la Seine de celui de la Loire, vers lequel la plus grande partie des eaux de l'Auvergne et des Cevenues s'écoulèrent alors. L'abaissement , soit subit , soit insensible , des eaux a causé la séparation du bassin de la Seine, de celui de la mer du nord par la mise à découvert des hauts fonds de ia Picardie et de l'Artois ; ne recevant plus que de petits affluants les eaux du lac diminuérent, tandis que celles de Ja mer d'Allemagne diminuaient dans une moindre progression ; celles-ci firent une irrup- tion ; elles entrainèrent avec elles les sables des dunes qui couvraient et formaient en partie la digue ; elles amenèrent les grès marins supérieurs, qui comblerent le lac et le changérent en un marécage que couvrirent bientôt des plantes et des mollusques d'eau donce dont les dé- pouilles furent enveloppées dans {es meulières et le calcaire d'eau douce supérieurs ; ealin, les eaux diluviennes descendant des montagnes du sut-est vinrent transformer ces plaines ma- récageuses élevées , dans le sol rayiné que nous habitons maintenant. Si les snppositions faites par M. C. Prevost sont fondées , le bassin du Nord (celui de la Ta- mise) , ainsi que celui du midi (de la Gironde), seront restés long-temps encore sous Les eaux marines après que le bassin de la Seine était devenu un lac, et dans ce dernier bassin on ne trouvera pas des dépôts de la mer aussi récents que dans les premiers ; dans ceux-ci on pourra mème observer des nuances graduées entre les dépôts anciens et ceux de la mer actuelle (Tours, Laognan, Anvers ; Angleterre, Crag, Bagskot-Sand, etc.). En effet, sur ce point l'observation vient à l'appui du raisonnement ; et, comme l'auteur l'a déjà annoncé dans un travail précédemment publié, sur la géologie des environs de Vienne en Autriche (Journal de Physique , novembre 1820), une partie des dépôts marins supérieurs de la Belgique , ete... de ceux des environs de Bordeaux , ont été formés peut-être en même temps que les collines Sub Apennines el que celles qui entourent Vienne, lorsque depuis long-temps déjà le bassin de Paris n'était plus occupé que par des eaux douces. En donnant une importance plus grande qu'on ne l'avait fait précédemment à la distinction, d'après les corps organisés qu'ils renfer- ment, des depôts marins et des dépôts des eaux douces , M. Brongniart a rendu un grand ser- vice à la science ; mais il devient encore nécessaire aujourd'hui de distinguer les terrains ma- rins en place de ceux qui ont été remaniés, comme il est important de ne pas confondre les matériaux terrestres et fluviatils transportés dans la mer par les eaux douces avec les sédiments précipités au fond des lacs, les premiers sont des dépôts fluviatils ; les autres sont des dépôts lacustres. M. C. Prevost ne présente ce tableau général que comme un exemple de l'emploi utile que l'on peut faire en géologie de la marche analytique ; selon lui, on eût évité de nombreuses er- JuIN 1825. 12 (90) reurs et la science serait beaucoup plus avancée , si l'on n'avait pas commencé par l'étude des terrains anciens, et avant que d'avoir observé la nature actuelle ; c’est depuis que les géologues ont examiné avec attention les dernières enveloppes de l'écorce terrestre , et qu'ils ont comparé les débris de corps organisés qu'elles renferment avec les êtres qui existent maintenant; c'est depuis surtout la publication des importants travaux des auteurs de la description géologique des environs de Paris , et les nombreuses recherches entreprises par les géologues anglais sur le sol de leur pays, qu'à commencé une nouvelle période déjà riche en découvertes positives ; l'impulsion a été donnée en grande partie par les résultats inattendus des observations de MM. Cuvier et Brongniart ; des jalons indicateurs ont été placés par des mains habiles dans un espace sans borne et inculte ; il est maintenant facile de se diriger et de récolter dans un champ auparavant stérile. Quant aux explications que l'on peut donner des faits, elles ne sont que secondaires.et pro- visoires ; elles sont toujours bonnes lorsqu'elles se fondent sur des observations exactes qu'elles servent à lier. Si l'explication nouvelle proposée par M. C. Prevost a l'avantage d'être plus simple et de résister avec plus de force aux objections que celles proposées sur le même sujet par MM. Cuvier et Brongniart , la découverte de nouveaux faits pourra nécessiter de lui en substituer une autre ; mais elle aura été utile , siellea dirigé vers de nouvelles recherches, si elle a fait naître des discussions scientifiques, qui ne sont jamais sans utilité pour les progrès des sciences. BOTANIQUE. Du nouveau genre Anaxagorea, et des caractères essentiels du genre Xylopia, par M. AuvGuste DE SAINT-Hiaire. Jusqu'à présent on s'était contenté d'étudier les fruits des différents genres de la famille des Anonées et l'on avait négligé leurs pistils. C'est cependant cette partie de la fleur qui, dans cette famille, parait fournir les caractères les plus sûrs ; c'est elle qui doit y étre considérée comme la véritable pierre de touche des associations génériques. Ainsi , les plantes qui appar= tiennent certainement au genre Aylopia présentent toutes un gynophore mince, fort grand , profondément concave, en forme de coupe ou presque globuleux ; des étamines très-nom- breuses, attachées à la surface extérieure du gynophore ; des ovaires assez nombreux atta- chés au fond du gynophore, le plus ordinairement renfermés dans sa cavité, ou quelquefois sortant à leur sommet, libres, uniloculaires, 4-spermes; des ovules ascendants, attachés sur un seul rang au côté du péricarpe qui regarde le centre de La fleur; des stytes en nombre égal à celui des ovaires , soudés en une colonne prismatique-triangulaire. Cet ensemble de caracteres fort remarquables se trouvant uni avec le même port et la même forme de fleurs, dans un assez grand nombre de plantes , exige nécessairement qu'on exclue du genre Xylopia les espèces qui présentent une ‘organisation différente, Il sera donc nécessaire qu'on en fasse sortir le Xylopia prinoïdes Dun. Averti par le port de cette plante, qui n'est celui d'aucun genre d'Anonée, M. de Saint-Hilaire a cru devoir faire une analyse détaillée de la fleur , et voici quel en a été le résultat : Un calice muni d'une bractée à sa base, à peu près égal à la corolle, et divisé si profondément qu'on pourrait le décrire comme tryphille; six pétales oblongs dont les extérieurs sont les plus grands ; des élamines en nombre peu considérable insérées sous le gynophore et à sa base et soudées avec la base des pétales; des filets fort (91) courts; des anthères linéaires, très-aplaties, ligulées au sommet, 2-locul. tournées en-dehors, s'ouvrant longttudinalement; des ovaires insérés sur ungynophore à peine sensible , soudés, très-sensiblement stipités, 1-loculaire, dispermes ; deux ovules attachés au fond de la loge ; des styles courts, un peu soudés ; des stigmates en téle ; une capsule longuement stipitée , disperme , s'ouvrant du côté intérieur en deux valves. De tels caractères éloignent le X. pri- noides des autres Xy/opia, peut-être plus que de tous les genre d'Anonées. Il est évident aussi qu'il ne peut pas entrer dans les genres Anona, Porcelia et Asimina, dont le fruit est indéhiscent, polysperme et où les semences sont pariétales. On ne peut pas non plus le placer dans le genre Uvaria qui , avec des caractères semblables , offre un péricarpe multiloculaire. Les Anona ont comme lui l'ovule dressé, mais cet ovule est unique, et l'ensemble de leurs ovaires se change en une baie. De tous les genres d'Anonées, le Guatteria est réellement celui qui s'éloigne le moins du X. princides, parce que la situation de l'ovule y est la même que das la plante dont il est question, et que le fruit y est stipité ; mais il y a encore cette différence que dans les Guatteria V'ovule est solitaire au fond de sa loge et le fruit indéhiscent. Puis done que le X, prinoïdes ne peut être admis dans aucun des genres connus, il devient absolument nécessaire d'en faire un genre particulier, et la formation de ce genre devient d'autant plus indispensable, que la plante dont il s'agit présente un caractère dont il n'a point été fait mention plus haut, et qui est unique jusqu'ici dans la famille des Anontes. Son tégument propre ne se prolonge nullement en deux lames et ne s'enfonce point dans Le périsperme. Les caractères du nouveau genre doivent étre exprimés de la manière suivante : ANAXAGORE À. Calyx subtryphyllus, basi 1-bracteatus, corollæ subæqualis, deciduus. Pétala 6, infra gynophorum inserta, duplici ordine disposita, oblonga ; exteriora cum la- cintis calycinis , énteriora cum éxterioribus alternantia, pauld majora ; omnia integerrima , carnoso-cortacea, decidua. Gynophorum vix manifestum. Stamina subnumerosa , infra gynophorum ejusdemque basi inserta, imis petalis subooalita, linearia, complanata, apice ligulata (ex connectivi processu ) : filamenta brevissima * antheræ continuæ , immobiles , 2-loculares, extrorsæ , longitrorsàs dehiscentes. Ovaria haud numerosa , parva, stipitata , coalita, 1-locularia, 2-sperma. Ovula fundo loculamenti affixa , erecta. Styli breves, sub- coalii. Süigmata capitata. Capsula longè stipata , intüs dehiscens, unilocularis, 2-sperma. Semina fundo capsule affixa, invieem adpressa, pyriformia, hinc convexa, indè plana. Integumentum simplex, in lamellas nullo modo productum. Umbilicus ad angustiorem semunis extremilatem terminalis. Pe rispermum magnum , carnosum, subrugosum. Embryo longtusculus ; rectus, in basi perispermi : cotyledones plane ovatæ : radicula üisdem lon- gior, umbilicum subattingens , infera. Normes ab ANAXAGORA , philosopho, qui, teste Aristotele, de generatione vegetabilium disseruil. j ZOOLOGIE. Note sur l’emplor de l’opercule dans l'établissement ow la confirmation des genres de coquilles univalves, par M. H. D. pe BLaivizze, Adanson est peut-être le premier naturaliste qui ait attaché à l'existence ou à l'absence de l'opercule dans les coquilles univalves une importance réelle ; on peut même dire qu'il l'a pres- x (92) que exagérée, puisqu'il est arrivé à croire que les operculées formaient un passage des univalves anx bivalves, Malgré cela, les conchyologistes ses successeurs ont long-temps oublié cette pièce essentielle dans les caractères de genres, au point qu'on a vu dans le même des espèces operculées et d'autres qui ne l’étaient pas. Enfin , dans ces temps modernes, on estrevenu au principe d'Adanson, et il est bien rare que dans la même famille on mette des genres operculés et imoperculés. MM. de Férussac, par exemple , ont fait une grande attention à l'existence de cette partie de l'enveloppe coquillère : M. de Blainville l'a aussi étudiée avec le plus grand soin; mais en outre il a vu qu'il y avait autre chose à tirer de l'opercule que son absence ou sa présence , et qu'on pourrait obtenir de fort bons caractères de sa forme , de sa structure, et mème de sa nature, de sa position et de son mode d'attache au reste de l'animal. Sous ce dernier rapport le moins important, l'opercule peut être comme collé ou attaché à platisur le dos du pied da mollusque, ou bien être profondément enfoncé et attaché à l’aide d'apophyses souvent assez considérables aux fibres musculaires du faisceau columellaire. Ce sont les opercules que Linné a nommés articulés, comme dans les Nérites et les Néritines. M. de Blainville les appelle insérés ou Op. inserta, parce que la dénominatiou de Linné en pourrait donner une idée fausse. Tous les autres opercules sont seulement appliqués, appli- cata, c'est-à-dire adhérents par une partie plus ou moins considérable de leur surface. La nature même de l'opercule n'est pas non plus à négliger, quoiqu’elle soit bien moins importante que son mode d'attache. En effet, on trouve dans le même genre, parmi les Na- üces , par exemple, des espèces dont l'opercule est corné; et d'autres chez lesquelles il est calcaire. M. de Blainville distingue sous ce rapport trois espèces d'opercules; l'opereulecomné, ©. corneum ; qui est entièrement formée de substance cornée ; l'opercule cornéo-calcaire, ©. corneo-calcareum, celui qui est formé par une couche cornée à l'intérieur, épaissie au-dehors par un dépôt calcaire souvent considérable, comme dans la plupart des turbos , les phasianel- les et l'opereule calcaire, ©. calcareum, lorsqu'il n'entre dans sa composition que de la matiere calcaire, comme dans les Nérites et Néritines. La grandeur proportionnelle et la forme de l'opercule comparées avec celle de l'ouverture de la coquille fournissent à M. de Blaïnville les distinctions suivantes : il le nomme similaire, sümilare , lorsqu'il a exactement la forme et la grandeur de l’ouverture , comme dans les Cy- clostomes , Nérites , ete. ; subsimilaire , subsimilare , quand, ayant à-peu-près la forme de l'ouverture, il est cependant beaucoup plus petit qu'elle, et peut s'enfoncer profondément dans sa cavité , comme dans les Buccins, les Murex, cie. ; dissimilaire , déssémilare, lorsqu'il n’a plus la forme de l'ouverture de la coquille, à quelque profondeur qu'il y soit enfoncé, comme dans les Strombes, les Cônes , et méme dans lés Navicelles. M. de Blainville n'admet pas à peine la distinction de l'opercule en simple, simplex, et en composé, compositum ; établie par Linné et Bruguière, suivant qu'il n’a d'autre rapport que dans la forme avec l'ouverture, ou qu'il semble articulé avec le bord columellaire au moyen d'éminences et de cavités, comme le supposait Bruguière dans les Nérites, parce que ce mode d'articulation n'a jamais lieu... il fait une bien plus grande attention à la disposition des éléments calcaires ou cornés qui constituent l'opercule. Il nomme, Muitispiré , Multispiratum , celui qui est formé par un très-grand nombre de tours de spire F (95) wrès-étroils, dont le sommet est à-peu-près médian, comme dans les Toupies. On n'en connait encore que de corné de cette espèce. Paucispiré, Paucispiratum , celui qui n'est formé que par un ou déux tours de spire, aug- mentant rapidement de largeur et dout le sommet est à-peu-jres central, comme dans les TFurbos et les Cyclostomes. Cette espèce est ensuite subdivisée en trois sections , suivant que l'opercule est simplement corné, comme dans le Turbo littoreus, par exemple ; simplement calcaire et cornéo-calcaire ou surchargé extérieurement de calcaire sur une lame interne cornée , comme dans la plupart des véritables Turbos. : Unispiré, Unispiratum , Vopercule qui ne fait qu'un tour de spire, s'accroissant rapidement eu largeur, et dont le sommet est presque terminal. Cette espèce peut être calcaire, comme dans les Nérites et Néritines, etmême dans certaines espèces de Natices ou corné, comme dans plusieurs espèces de ce dernier genre. Subspiré, Subspiratum , celui qui n'offre plus qu'un indice de commencement de spire à une de ses extrémités, comme dans les Phasianelles où il est calcaire et dans les Mélanies et les Mélanopsides , où il est simplement corné. Onguiculé, Unguicalatum , lopercule non-spiré , ovale , plus ou moins allongé, et com- posé d'éléments, comme imbriqués et placés à la suite les uns des autres, depuis le sommet terminal à une extrémité, jusqu'à la base rétrécie à l'autre, comme dans les Rochers, les Fu- seaux , les Strombes , les Cônes , etc. Les Onyx des auteurs anciens sont tous cornés. Ils appartiennent à cette espèce, Subouguiculé , Subunguiculatum , Vopercule corné dont les éléments imbriqués fort larges se recourbent à peine de manière à ressembler à un ongle de l'homme, comme dans cer- taines Pourpres. Lamelleux , Lamellosum , celui dont les éléments non-spirés et imbriqués se disposent en formant des siries sabconcentriques à un sommet presque marginal , mais non terminal ; comme dans les Buccins. C'est encore une espèce dans laquelle on n’en connait que de cornés, Squameux , Squamosum , l'opercule non-spiré , dont les éléments ovales ou subcirculaires semblent-appliqués les uns sur les autres, en forme de squames , dont la plus petite forme le sommel margino-central, comme dans les Ampullaires, les Paludines et les Hélicines, où i est quelquefois cornéo-calcaire. ? Radié, Radiatum, celui dont les éléments concentriques, marginaux, augmentant du sommet marginal à la base, sont coupés par des stries fines et irradiées de ce sommet, comme dans la Navicelle où il est calcaire. Quoique M. de Blainville n'ait pas encore observé lopercule de tous les mollusques qui en sont pourvus, il en connait cependant déjà un assez grand nombre pour caractériser la plupart des genres qu'on a établis d'après d'autres considérations. Ce sera le sujet d'une autre Note. ANATOMIE. Note sur des canaux découverts dans les nerfs, par M. Bocros. Les recherches dont M. Bogros a soumis les résultats à l'Académie des sciences , lui ont prouvé que tous les filets qui composent un cordon nerveux, tant ceux des nerfs de la vie de Co) relation, que ceux du grand sympathique, sont creusés à leur centre d'un ou de plusieurs canaux perméables à l'injection. - Toat ce que l'on connait de plus remarquable sur la structure de ces organes, se réduit en général à la description qu'en a donnée Reil. Cet habile anatomiste a démontré par deux expé- rieuces, dont l'une consiste à dépouiller de tout son névrilemme un cordon des nerfs de la rie de relation, en le soumettant à l'action de l'acide nitrique étendu d'eau, il a fait voir que le nerf dont le névrilemme a été ainsi décomposé, est formé d’un assemblage de filets médullaires fréquenunent anastomosés entre eux; par une autre expérience, il a enlevé la pulpe médullaire que contient chaque filet nerveux, en faisant macérer un cordon nerveux dans une solution alcaline, et par là, il a cherché à constater que le névrilemme forme à chaque filet nerveux, un cazal fibreux rempli de substance médullaire, et susceptible d'être injecté quand il a été ainsi dépouillé de sa pulpe médullaire. C'est d'après ce procédé qu'il est parvenu à introduire du mercure dans les nerfs optiques ct dans quelques portions très-courtes de quelques autres nerfs ; tels que les nerfs lingual , médian , etc. M. Bogros a eu l'occasion de répéter ces expériences de Reil, an très-grand nombre de fois et à plusieurs reprises , et il s'est convaincu par d'autres expériences qui lui sont partieu- lières, que chaque filet nerveux était creusé de canaux susceptibles d'être injectés sans leur faire subir aucune préparation préliminaire, et que ces canaux pouvaient être perméables à l'injec- tion pendant la vie comme après la mort de l'animal. Peur cela il se sert d'un long tube de verre coudé à son extrémité inférieure, à laquelle est adapté un autre petit tube susceptible d’être filé à la flamme d'une bougie en une pointe capil- lire ; une fois que l'appareil ainsi construit est rempli de mercure, on introduit sa pointe ca- pillaire dans un filet, et à peine est-elle parvenue dans l'intérieur d'un canal nerveux, que l'in jection le parcourt avec une rapidité égale qu'elle met à parcourir un vaissean lymphatique ; cependant après que le liquide injecté a cheminé dans une étendue de quelques pouces, dans un ou plusieurs canaux , la force qui le meut n'est plus suffisante pour le faire pénétrer plus avant, il est alors nécessaire d'exercer sur les parois des nerfs de légères frictions pour faire avancer l'injection. C'est à l'aide de ces précautions que M. Bogros est parve»u à injecter des ramilications ner- yeuses d'une extrême ténuité, soit dans les muscles , soit dans divers autres organes. Il a injecté de la même manière les cordors nerveux du grand sympathique, leurs gan- glions, de même que les ganglions inter-vertébraux. Tous ces ganglions ont pour caractére communs d'être formés par une substance d'un gris rougeätre, creusée d'une multitude de ca- naux contournés, entrelacés, communiquant avec les canaux des nerfs qui en partent, et même avec les radicules veineux des veines qui en proviennent. Les ganglions intervertébraux sont surtout remarquables en ce que les prolongements de la dure-mère qui les enveloppent con- tiennent entre les lames fibreuses qui entrent dans leur structure un tissu spongicux ou érec- tile, dont les aréoles communiquent d'une part avec les canaux nerveux des ganglions, et d'autre part avec les veines vertébrales. Cependant on doit faire remarquer que M. Bogros n'a pu faire parvenir l'injection ni dans les radicules composant les racines des nerf qui forment les ganglions intervertébraux, ni dans la substance de la moelle de l'épine, ni dans celle de ses prolongements cérébraux. Seulement le liquide injecté arrive près des racines des nerfs et pénètre dans la cavité de Ja dure-mere, ( 95 ) D'après l'exposé que nous venons de faire, il se présente une questien, c'est de savoir si le canal nerveux des nerfs de la vie de relatiou existe dans le névrilemme ou bien dues la puipe médullaire? Pour pouvoir y répondre et dissiper les doutes sur ce point, il est néves- saire de soumettre un cordon nerveux à l'action de l'acide nitique, et de le faire macérer ensuite pendant plusieurs jours dans de l'eau ; tout le névrilemme qui entre dans sa composi- tion se convertit en une substance gélatineuse et transparente, c'est dans cet état que l'on voit évidemment que claque cordon nerveux résulte d'un assemblage de filets médullaires fré- quemment anastomosés entre eux ; et c'est dans l'intérieur de chacun de ces filets qu'est creusé ua où plusieurs canaux nerveux que l'on peut injecter, pour peu que leurs parois offrent assez de force pour soutenir le poids du mercure qu'on y introduit. La pulpe médullaire ne pa- rait pas être d'une nécessité indispensable dans les canaux nerveux. Il est fort diflicile de constater son existence dans les dernières ramifications des nerfs de la vie de relation, et cependant ils n'en ont pas moins un canal perméable à l'injection. Il en est de même des nerfs du grand sympathique composé d'une seule et méme substance. MM. Cuvier, Duméril , Geoffroy Saint-Hilaire et Dupaytren ont été chargés par l'Acadé- mie des sciences d'examiner les préparations faites par M. Bogros, et de s'assurer de l'existence de ces canaux et de leur véritable situation dans le tissu nerveux. M. Bogros s'empressera , sans doute, de varier ses injections et ses préparations devant MM. les commissaires afin de ne laisser aucun doute dans leur esprit. Ce point d'anatomie est trop important et les commis- saires sont trop familiers avec les recherches anatomiques pour que le jugement qu'il porte- ront sur le travail de M. Bogros ne devienne pas définitif, et pour qu'il ne détermine pas rigoureusement ce qu'il y a de positif dans la découverte de M. Bogros, et ce qui peut rester de douteux, nous ferons connaître les conclusions de ce rapport vivement désiré par tous les anatomistes. MÉDECINE. Rapport fait à la Societé Philomatique, par MM Brescuer et Hyr. CLoquer, sur un Mémoire de M. Velpeau. La Société Philomatique a chargé M. Breschet et M. Cloquet de lui rendre compte d'un travail de M. Velpeau , intitulé : Vote sur l'emploi des caustiques comme moyen d'arréter les boutons de variole, ete. Cette Note renferme huit observations séparées, dans lesquelles Je caustique a, suivant M. Velpeau, éteint les pustules varioleuses, sans inconvénients pour les malades. De ces observations, cinq ont été recueillies à l’hôpital-général de Tours, sous la direction du médecin en chef, le docteur Bretonneau, et les trois autres sont tirées de la pratique de M. Velpeau. Dans la première, on voit que chez un mitilaire arrivé au troisième jour de l'exauthème, les pustules furent ébarbées avec des ciseaux et cautérisées avec le nitrate d'argent. Tous les boutons furent cautérisés fortement et à leur centre, s'arrétèrent le jour même de l'opération, et ils étaient secs dés le lendemain ; tandis que ceux qui n'avaieni pas été aussi profondément attaqués ne furent que modifiés. La deuxième a pour sujet un jeune homme qui fut cautérisé le premier, le deuxième et le troisième jour de l'éruption , avec le nitrate de mercure à un bras, avec le nitrate d'argent au front, et avec l'hydrochlorate d'antimoine aux tempes ; les boutons touchés les deux premiers (96) jours furent éteints, ceux que l'on attaqua seulement le troisième ne le farent pas aussi complétement, et le caustique antimonial a paru moins eflicace que les autres. Les troisième et quatrième observations sont celles de deux jeunes frères de 7 et 8 ans, pris de variole au huitième jour de la vaccine, et qui furent cautérisés les trois premiers jours de l'éruplion , avec les nitrates d'argent et de cuivre. Chez ces enfants les boutons touchés le premier et le deuxième jour furent indistinctement arrêtés; la cautérisation pratiquée le troi- sième ne réussit pas aussi complétement. Dans le cinquième cas, les boutons étaient au quatrième jour; on employa comparativement les acides nitrique et sulfurique, le nitrate d'argent et le beurre d'antimoine. Aucune pustules n'a été complétement éteinte, mais toutes ont été avanlageusement modifiées. Enfin , dans les trois cas propres à M. Velpeau, le nitrate d'argent seul a été employé ; on s’est borné à cautériser quelques parties de la face, et l'on voit que dans tous les points atteints par l'agent chimique, l'inflammation spécifique a été éteinte dès le jour même ou au plus tard le lendemain de l'emploi du caustique. _ Tels sont les faits consignés dans le Mémoire de M. Velpeau. Ce médecin ne les regarde que comme des expériences propres à donner l'éveil, et se demande si on ne pourrait pas con- ciure 1° que les pustules de la variole, cautérisées fortement avant le quatrième jour de leur existence, peuvent être éteintes de manière à se convertir en peliles escarres, qui se sèchent avec la plus grande rapidité; 2° que toujours les escarres ainsi formées s'en'èvent sans laisser detraces sur la peau ; 5° que jamais, jusqu'à présent, ces essais n'ont amené de mauvais résultats. Pour appuyer ces conclusions, M. Velpeau invoque en outre des expériences faites à Tours en 1818, 19, 20, 21 et22, ainsi que d'autres faits observés à l'hôpital de la Pitié sous MM. Béclard et Serres, enfin à l'hôpital des Enfants dans le service de M. Guersent, desquels il résulte que les furencles, la vaccine et la variole ont souvent été traités de cette manière avec beaucoup d'avantage. Nous ajouterons ici à l'appui, que M. le professeur Duméril emploie ce mode de thérapie depuis quelques temps déjà et avec le plus grand succès, mais qu'il préfère à tout autre caustique le nitrate d'argent pur et privé de toute eau de cris- tallisation, M. Velpeau, cependant, ne prétend pas que la question doive être jugée légèrement, son seul but, nous le répétons , est d'appeler l'attention sur ce point de pratique médicale qui lui semble très-importante. M. Velpeau a fait aussi quelques tentatives pour découvrir le siège précis des pustuies dé la variole dans la peau, et d'après un certain nombre de faits observés sur le vivant, et de recherches faites sur les cadavres, il est porté à penser que ces pustules se développent princi- palement aux dépens des follicules sébacées. C'est en confirmation de cette idée qu'il recom- mande de ne pas se contenter de brüler la surface des boutons, mais bien de pénétrer dans leur intérieur avec un stylet d'or ou d'argent chargé de caustique, afin, dit-il, d'agir dans le fond de ce petit organe comme à sa surface, sans quoi on court le risque de ne point at- teindre le but qu'on se propose. (97) ASTRONOMIE. Sur le diamètre de la lune. M. Baily à profité de l'observation qu'il a faite de l'éclipse de soleil da 7 septembre 1820, qui a été annulaire vue d'un grand nombre de lieux en Europe, pour mesurer le demi- diamètre de la lune avec un réticule micrométrique en fil d’araignée, Il suit des observations de cet habile astronome, qu'après avoir fait subir aux résultats toutes les corrections néces-— saires, pour les comparer à ceux des tables, il a trouvé que le demi-diamètre de la lune était de 14° 45/2, au lieu de 14° 49/73 qu'il devait être pour les tables de Burkardt, c'est- à-dire qu'il croit qu'on doit diminuer le demi-diamètre lunaire de 45" et demie. On se rappelle que Bürg avait diminué de plus de 2” la valeur attribuée par Mayer à ce demi-diamètre, et que Burckardt l'avaiten outre diminuée de presque autant que Bürg. Si l'on s'en rapporte à l'observation de M. Baily, il faudrait faire subir à ce nombre une diminution beaucoup plus forte, et qui paraît bien considérable. Ces expériences, faites par M. Bouvard pour déterminer le degré de précision qu'on doit attendre de l'observation du commencement d'une éclipse de soleil, lui ont démontré que déjà l'éclipse peut être commencée de 2! à 3” de temps, sans qu'on puisse réellement être assuré qu'il en est ainsi. La mesure directe de quantités aussi petites, sur lesquelles les prismes à double réfraction ne peuvent être appliqués, à cause de la grandeur de l'astre, présente de grandes difficultés. On ignore jusqu'où l'on peut porter confiance aux résultats de M. Baily ; toutefois il paraît que le demi-diamètre de la lune n'est pas encore exaciement connu, car il est impossible d'accorder entre elles les observations que les meilleurs astronomes ont faites de l’éclipse de 1820, en partant de la valeur recue du diamètre lunaire. Sur une apparence singulière qu’a présentée l’une des taches du globe de la lune. Diverses variations avaient déja été observées dans l'éclat des taches lunaires par Cassini, Herschel, Dangos, et d'autres astronomes, Particulièrement, le 4 mai 17985, Herschel vit dans une tache nommée Aristarque, qui alors était dans la partie obscure du disque, un point lumineux , qu'il revit les 19 et 20 avril 1787. Ce savant regardait ces apparences, et quelques autres encore, comwe des indices de volcans. On remarqua les mêmes accidents de lumiere le 15 mars 1788, à l'observatoire de Paris, et Dangos les revit à Malte en décembre 1787. I! est dificile d'accorder l'existence de volcans lunaires avec ce qu'on connaît de la consti- tution de notre satellite, qu'on sait être privé d'eau et d'atmosphère. 11 semble donc vraisem- blable que ces apparences sont des effets de la’ lumière que la terre réfléchit sur la partie obscure de la lune. La Hire, dans un Mémoire instré dans ceux de l’Académie en 1706, s'exprime ainsi sur cette matière: La petite tache aristarque, qui est si brillante, que quelques- uns ont cru que c'était un volcan et quelle avait une lumiere particulière qui la rendait plus claire que le reste de la lune, n'est pourtant qu'une petite cavité qu'on ne peut distinguer qu'à peine des autres qui l'environnent , quand elle est sur Le bord de l'ombre. Il faut observer à cet égard que cette tache égale en surface celle qu'occupe la ville de Paris. JUILLET 1825. 5 (:98 ) Cassini vit en 1673 se former une tache, au lieu nommé Gauricus, au-dessous de Tycho, où, deux ans avant, il avait observé des nuages blanchätres, _ ” Le capitaine Xater a renouvelé, il ÿ a quatre ans, l'opinion d'an volcan, comme un moyen d'expliquer une apparence lumineuse qu'il vit éclater dans la tache aristarque. Mais M. Ward, en Angleterre, et MM. Bouvard et Arago à Paris, qui le même jour ont attentivement ob- servé la lune, par un temps très-serein, n’ont rien apercu de semblable. M. Albert, instruit de la vision de M. Kater, s'est depuis porté avec attention à l'examen de la tache aristarque, etdit avoir vu la méme espèce d'ignition, déclarant cependant qu'il ne croyait pas aux volcans lunaires. M. Ward a depuis vu distinctement le phénomène, et voici comme il le décrit : C’est près de la tache aristarque, sur la région obscure de la lune, dans les premiers jours de la lu- maison, qu'il vit une lumière semblable à une petite comète placée devant le disque de l’astre. En comparant la description qu'Hévelius a faite de la tache aristarque avec ce qu'elle est aujourd'hui, on ne trouve plus qu'elle soit d'un rouge de porphyre, comme l'annonce cet astronome, mais d’un blanc éclatant qui tranche vivement sur le fond jaunâtre ou un peu rouge du reste du disque ; M. Ward dit qu'elle imite un ver lisant. MÉCANIQUE. Sur la flexion des verges élastiques courbes, par M. Navier. (Extrait d'un o : Mémoire présenté à l’Académie des Sciences, le 25 novembre 1819.) On emploie dans les constructions deux espèces de pièces courbes, qu'il est nécessaire de distinguer. Les unes sont des pièces dont la figure naturelle est rectiligne , qui ont été courbées avec effort, et qui se trouvent maintenues dans cet état. Les autres sont naturellement cour- bes; on peut se les représenter comme un prisme dont l'axe aurait été plié , et qui conserverait sans effort la courbure qui lui aurait été donnée. Lorsque des forces agissent sur ces divers solides, les lois de la flexion sont différentes, quoique dépendant toujours d'un même principe. Considérons en premier lieu une pièce dont la figure naturelle est rectiligne. On a fait sou- vent, sur des pièces de ce genre, une expérience très-simple, qui consiste à les plier légè- rement, à les poser sur deux supports qui empêchent les extrémités de s'écarter l'une de l'autre, en tournant en haut la convexité de la pièce, et à exercer de haut en bas un efort sur lesommet de la courbe. À mesure que cet eflort augmente, on oblige le sommet à s'abaisser, et en même-temps on produit une inflexion dans chacune des moitiés de la pièce. Si l'effort exercé est suffisamment grand , le sommet finit par s'abaisser jusqu'à la ligne horizontale qui serait tracée d'une extrémité à l’autre. Mais à l'instant où il est parvenu dans cette ligne, il passe subitement de l'autre côté ; les points d'inflexion de la courbe disparaissent, la pièce reprend une figure semblable à celle qu'elle avait d'abord, et dont la convexité est tournée en bas , et dans cet état elle ne peut plus supporter, sans fléchir beaucoup, qu'un eflort bien inférieur à celui auquel elle avait résisté. Comme l'on emploie quelquefois dans les construc- tions des pièces placées dans l'état que l'on vient de décrire, il est utile d'en apprécier résistance. ( 99 ) Nous appliquerons ici le principe connu, dont on fait dépendre ordinairement la théorie de la flexion d'une lame élastique ; c'est-à-dire que nous supposerons que la courbure, en chaque point de la pièce, est proportionnelle aux moments des forces, pris par rapport à ce point. On peut démontrer que ce principe n'est autre chose que la conséquence géométrique d’une loi physique, qui consiste en ce que les changements de figure des corps solides développent entre les moléeules des attractions ou répulsions intérieures proportionnelles aux quantités dont les changements ont fait varier les distances naturelles de ces molécules. Cela posé, on remarquera qu'en nommant 2P l'effort exercé au milieu de la pièce, chacune des moitiés est dans le méme état d'équilibre que si elle était encastrée horizontalement à une extrémité, et sollicitée à l'autre extrémité verticalement de bas en haut par une force P, et horizontalement par une force inconnue Q, ces deux forces tendant à la faire plier en sens contraire. Ainsi nommant x l'abscisse horizontale de la courbe, mesurée sur la droite tangente à l’extrémité encastrée; y l'ordonnée verticale prise au-dessous de cette ligne; ce, J les coordonnées du point extrême ; £& une constante proportionnelle à la force d'élasticité de la pièce ; et supposant la courbure de la pièce fort petite, l'équation d'équilibre sera dy 2 dx? = —B(o—zx) LOT). : P Q a | és rè En faisant, pour abréger, 2? —=—,q —=—, on a pour l'intégrale de celte équation Ge) AE q° cos ge HAN et les deux constantes arbitraires LE oduites par l'intégration étant déterminées par la condi- AU s à di à $ tion que l'on ait au premier point de la courbetx = 0, y = 0 T0; etau dernier point q 2? » dx > x—c,y=—f; il reste l'équation de condition 3 ang qe = qc — Lt : Si l'on nomme s la longueur de la courbe, on a, à fort peu près, 4 c3 3p°? D? c? S—= GC + a = + Si ai de WE 4q 4q 2 , L'équation de condition apprend que la force inconnue Q est pu par la à' condition Q que la tangente de l'arc c — soit moindre que cet arc de la quantité fS — , quan- € tité qui doit être fort petite, parce que la courbure de la pièce est supposée a Repré- sentant par 0, GG» da, elc. la suite des arcs dont la longueur est égale à celle de leur tangente, on satisfera à celte condilion en donnant successivement à la force Q des valeurs ) € € € ts un peu plus petites que 9,* vai C3 —; 03° a etc. Il résultera de ces suppositions des courbes offrant un nombre de points d'inflexion de plus en plus grand. La:première résout la question proposée; les deux dernières équations donneront Q et f quand on se séra donné c, set P, ce qui fera connaître la quantité dont un poids donné obligera le sommet de la courbe à s'a- baisser, et la pression horizontale qui aura lieu contre les appuis. ( 100 ) Si le poids 2P est assez grand pour abaisser ie sommet de la courbe davs la ligne horizontale passant par les points extrêmes, on af — 0, et ces équations donnent Q= 0 + = (4,454) +, ‘4 c 2PE=is x re C C Cette expression de 2P doit être regardée comme celle da plas grand poids que la pièce puisse supporter. Si le sommet de la courbe était supposé au-dessous de la ligne horizontale passant par les extrémités , les forces P et Q concourraient ensemble pour faire fléchir la pièce dans le même sens. L'équation d'équilibre deviendrait d e—=P(c—r)+Q(—7). Elle aurait pour intégrale a » | smg(c—x) =f— — — _— ZX PE) q cos ge qe ) po et l'on trouverait pour l'équation de condition 3 tang gc — qc + “LR P La force Q devrait être supposée un peu plus grande que l’un des termes de la suite £ £ OR DC . 0,9 —, 9, —, etc. Comme l'on doit ici adopter la première de ces suppositions, il en ce € résulte que la force Q , ainsi que le poids 2P, prennent des valenrs beaucoup moindres que celles qu'ils avaient lorsque le milieu de la pièce était au-dessus de la ligne passant par les extrémités, et que la courbe n'offre plus de point d'inflexion. (La suite à la Livraison prochaine) PHYSIQUE. Sur l'électricité qui se développe dans les actions chimiques , et sur l’origine de l’électricité de l'atmosphère, par M. Pouuuer, Lu a l’Institut, le 4 juillet 1825. — Deuxième Mémoire. (Extrait.) Le principal objet de ce Mémoire est, 1° de constater qu'à l'instant où deux corps qui étaient combinés se séparent l'un de l'autre , il y a de l'électricité de développée; 2° de faire voir, par des expériences directes, que celte vérité générale s'applique aux phénomènes qui se produisent spontanément dans la nature , tels que les décompositions de différentes sortes , et les évaporations qui se produisent, soit à la surface de la mer , soit à la surface des végé- taux, soit en général à la surface des liquides qui tiennent en dissolution des corps étrangers ; 5° enfin, de conclure que ces phénomènes deviennent une nouvelle source d'où l'électricité de l'atmosphère tire son origine. Les procédés employés dans ces expériences ont été de deux sortes. ( 101 ) Le premier consisté à joindre au condensateur une tige de lailon de 8 ou dix pouces de longneur, et terminée par un disque horizontal d'un à 2 pouces de diamètre sur une ligne d'épaisseur. Sur ce disque on place un creuset plus ou moins chaud ou plus ou moins capable de retenir la chaleur, soit par sa nature, soit par les dimensions qu'on lui donne, C'est dans ce creuset que l’on jette la substance que l'on veut décomposer. Si cet appareil doit servir comme condensateur, il suffit de tenir le plateau supérieur en communication avec le sol pendant toute la durée de l’action chimique, et si on ne veut que l'employer comme simple électroscope , on se dispense de cette communication. Ce procédé est analogue à celui que de Saussure avait employé dans ses recherches sur l'évaporation de l’eau ; il en avait tiré une foule de résultats extrêmement remarquables , et l'on peut voir, dans $on ouvrage, qu'il n'a tenu qu'à bien peu de choses que ce grand observateur , devinant en quelque sorte des actions chimiques qui alors n'étaient pas démontrées, ne trouvät le véritable principe de tous ces phénomènes électriques. Le second procédé repose sur la belle invention des grandes lentilles de M. Fresnel. Alors les creusets ne sont plus nécessaires; on y substitue une simple plaque de platine, sur laquelle on place la substance à décomposer, et ensuite on y fait tomber la lumière concentrée au foyer de la lentille. On a fait par le premier procédé plusieurs séries d'expériences avec des creusets de platine, d'argent, de fer et de cuivre ; dans lesquels on projetait diverses dissolutions acides ou alca- lines, et toutes ces expériences conduisent aux conclusions suivantes: 1°. La simple évaporation lente ou rapide ne donne jamais de signe d'électricité. 2. Les dissolutions alcalines, de soude, potasse, baryte, strontiane, etc. , quelque peu concentrées qu'elles soient, donnent de l'électricité, l'alcali qui reste après l'évaporation de l'eau est électrisé positivement. 5°. Les autres dissolutions de sels ou d'acide donnent pareillement de l'électricité, et le corps combiné avec l'eau prend alors l'électricité résineuse. Lorsqu'on opère dans les creusets de fer ou de cuivre, et méme dans le creuset d'argent, il y a des phénomènes composés qui résultent de la séparation des éléments et de l'action chy- mique qu'ils exercent sur le métal, mais il est facile de déméler ces actions, qui sont tantôt conspirantes et tantôt opposées. On suppose bien que de tous les sels que j'ai soumis à l'expérience, le muriate de soude est celui qui a été examiné avec le plus de soin , à cause de l’analogie qui doit exister entre les résultats qu'il présente et les phénomènes qui se produisent à la surface de la mer, sur uue échelle incomparablement plus grande; et puisqu'une seule goutte d'une faible dissolu= tion de muriate de soude donne de l'électricité par la ségrégation que l’évaporation détermine entre les molécules d'eau et celles de sel, il n'y a aucun doute que sur la vaste étendue des mers, la séparation chimique qui se fait aussi par l'évaporation ne développe de l'électricité. En généralisant cette conséquence, en l'appliquant à tous les phénomènes naturels où il y a en même-temps évaporation et séparation chymique , on voit que puisqu'il n y a à la surface de la terre, ni des lacs, ni des mers d'eau parfaitement pure, puisque partout où est cet élément si universel il y est en combinaison , il faut bien qu'il se dégage de l'électricité toutes les fois qu'il s'exhale pour aller former les vapeurs parfaitement pures de l'atmosphère. Aünsi voilà une autre source d'où l'électricité atmosphérique tire son origine. ( 102 ) CHIMIE. Note sur un Titane réduit et cristallisé, trouvé dans le creuset d'un haut fourneau où l'on traite Le fer, dans le Département de la Moselle. Dans un Mémoire sur le Titane, publié par M. Laugier en 1808; et inséré dans le 89° vol. des Annales de Chymie ; il avail rendu compte d'un essai qu'il avait fait pour la rédaction de ce métal. Il en avait conclu que, dans l'état de pureté, ce métal avait une couleur jaune-rougeatre analogue à celle du cuivre. Depuis cette époque personne n'avait infirmé ni confirmé le résultat de ses expériences. L'an dernier seulement une Note de quelques lignes, extraite d'u Mémoire de M. Wol- laston, et insérée dans le Bulletin des Sciences, annonca que ce célèbre chimiste avait re- connu dans les produits d'un haut fourneau de petits cristaux eubiques d'une couleur inter- médiaire entre le jaune d'or-et le rouge du cuivre, et qui avaient toutes les propriétés du titane: Une nouvelle occasion de vérifier cette observation, qui venait à l'appui de l'opinion émise par M. Laugier, vient de se présenter. 1 Il lui a été remis, par M. de France, copropriétaire de forges situées dans le Départe- ment de la Moselle, où l'on exploite un minerai de fer limoneux, un morceau de fonte resté dans le creuset d'un haut fourneau, mis hors feu pour quelques réparations, dans lequel on remarque un grand nombre de points brillants d'un rouge de cuivre métallique. M. Laugier a fait l'analyse de cette scorie titanifère ; il en a facilement séparé le fer métal- lique, qui en forme la plus grande partie, au moyen de l'acide hydrochlorique. Après l'ac- tion de l'acide, il est resté un dépôt cristallin composé de deux matières bien distinctes : l'une est le Titane métallique, semblable pour la couleur à du cuivre métallique, dont les plus grosses parcelles offrent une face parfaitement cubique, et tout-à-fait iasoluble dans l'acide hydrochlorique ainsi que dans l'eau régale affaiblie; il est seulement attaquable, à la longue, par l'acide nitrique concentré et alles qui le réduit peu à peu en oxide blanc, L'autre substance, d'un gris noirätre, légère et d'un aspect brillant, a tous les caractères de la plombagine, tache les doigts comme cette matière, et laisse sur le papier des traces comme le carbure de fer. Elle est inattaquable par les acides, si ce n'est par une longue di- gestion dans l'acide nitrique bouillant et concentré. Exposée à une chaleur forte et long-temps prolongée, elle disparait presque entiérement, et ne laisse qu'environ un douzième de son poids d'oxide de fer. La dissolution dans l'acide hydrochlorique de l'oxide de titane obtenu par l'action de lacide nitrique sur le tilane métallique, se comporte exactement comme les dissolutions de titane, La teinture de noix de galle la précipite en jaune orangé, et l'hydrocyanate ferruré de potasse en jaune verdâtre, ce qui annoncerait que Le titane métallique retient encore quelques traces de fer. Diverses quantités de la scorie titanifere ont donné les trois substances qu'elles renferment dans les proportions ci-après indiquées, savoir : sur 100 parties , 89 de fer métallique, 5 de titane méüllique, 6 de plombagine. (105) Résumé d'un Mémoire de M. Rover sur l'analyse de l’opium par l’eau, saturée de sel à 15°. (Académie de Médecine, section de Pharmacie, 1® jurllet 1525.) Il résulte du travail de M. Robinet : 1°. Qu'au moyen des dissolutions de sels neutres, on parvient à extraire de l'opium la morphine à l'état de sel. 2°. Que ce sel est composé de morphine et d'un acide particulier, déjà reconnu par M. Robiquet; cet acide est cristallisable, ainsi que plusieurs de ses sels, tels que ceux qu'il produit avec la potasse , la baryte, la magnésie, l'ammoniaque. 3°. Que l'acide méconique existe dans l’opium à l'état de méconate acide de soude. 4°. Que la morphine a la propriété de bleuir les sels de fer peroxidés; on ne peut lui enlever cette propriété qu'en la décomposant. 5°. Que la morphine est soluble dans plusieurs alcalis, la potasse, la baryte, la chaux. MINÉRALOGIE. Sur la présence de l’Iode dans un minerai d'argent du Mexique, par M. Vauqueux. (Académie Royale des Sciences, 27 juin 1825.) L'Iode, comme l'observe l'auteur de cette curieuse découverte, n'a d’abord été trouvée que dans des corps organisés marins; on l'a ensuite reconnu dans quelques eaux minérales (dans celles d’Astien Piémont, par M. Cantes), etmème dans des mines de sel marin (A Bex, par M. de Charpentier); mais on ne le soupconnait pas dans les minerais métalliques de terrains qui peraissent d'une ancienne formation. Le minerai dans lequel M. Vauquelin a reconnu cette substance, est composé d'argent, de plomb, de soufre, de chaux carbonatée lamellaire. IL est grisâtre ; on y voit quelques parcelles d'argent natif, quelques lames noir brillantes, et quelques taches jaunes. La présence de l'Iode s'y manifeste par tous les caractères qui appartiennent à ce corps ; il se dégage une vapeur violette par l’action de l'acide muriatique, aidée de celle de la chaleur, sur la partie jaune de ce minerai. Cette vapeur s'est condensée, et a cristallisé sur les parois des vases dans lesquels on fait l'opération ; enfin , la faculté qu’a une dissolution de ce corps de précipiter en beau bleu une dissolution d’amidon, complète ses caractères. La présence de l'Iode dans ce minerai n'est donc pas douteuse, elle y est même en quantité assez considérable, puisqu'il y en aurait eu 18,5 sur cent de mine ; mais la petite quantité de cette mine que M. Vauquelin a eue en sa possession, ne lui a pas permis de déterminer avec certitude auquel des composants de ce minerai l'Iode était uni. L'auteur présume que cela ne peut être qu'avéc l'argent, et il fonde cette présomption sur la grande aflinité que l'Iode à , comme le chlore pour l'argent et la tendance faible où même nalle qu'il aurait pour se combiner avec le soufre, le plomb ou la chaux déjà combinée ayec l'acide carbonique; il considère donc ce minerai comme renfermant un iodure d'argent. (104) On ne connaît pas précisément le lieu d'où vient ce minerai, ni par conséquent le terrain dont il faisait partie. Cette considération serait donc très-importante dans le cas actuel. On sait senlement que le morceau dont M. Vauquelin a déposé un petit fragment dans la collection minéralogique du Jardin du Roi, a été ramassé par Les indigènes dans les environs de Mexico, à 25 lieues au plus de cette ville, et qu'il lui a été donné sous le nom d'argent-vierge de serpentine. GÉOLOGIE. Description et Examen comparatif de plusieurs terrains postérieurs à la formation Oolitique , situés entre V'alognes et Carentan, dans le Dépar- . tement de la Manche, par M. J. Desxoyers. (Extrait.) . Les terrains des environs de Valognes sont depuis quelque temps célébres par le grand nombre de coquilles fossiles d'époques différentes, qu'un seul observateur, M. de Gerville, y a recueillies, et par la difficulté que les géologues ont éprouvée à reconnaitre l’âge relatif de plusieurs de ces dépôts, de ceux surtout auxquels l'observateur que nous venons de citer a donné les noms de Banc des Baculites, de Faluns et de Tufs, sans indiquer leurs rapports d'âge et de superposition. M. C. Prévost, ayant visité quelques-unes des localités, crut re- counaire également que ces différents aépôts n'étaient point des systèmes séparés, que le Fakin exploité se trouvait quelquelois sous le calcaire à Baculites, et il en présuma un mélange, et méme un renversement, des fossiles des deux époques; en conséquence une superposition contraire à celle reconnue partout ailleurs, les fossiles de /a craïe sur ceux du calcaire gros- sier. M. Desnoyers pense que la cause principale de cette contradiction aux faits antérieurs , et de l'anomalie apparente qui l'a occasionnée , est la grande ressemblance des couches d'époques différentes, et surtout la confusion, sous le même nom de Faluns , de sables coquilliers ex ploités comme engrais , dont les uns doivent être rapportés à la craie uniquement, et les autres à la formation plus moderne du calcaire grossier. Ne voyant donc plus, dans ces terrains du Cotentin, d'exception à l'ensemble des faits connus, M. Desnoyers les partage en trois systèmes, d'après la considération de leur gisement, de leurs fossiles, et d'après leur comparaison avec des terrains dont l'âge n’est pas contesté. 1°°, Formation marine de la craie ou du calcaire à Baculites , comprenant comme couches subordonnées : un calcaire compacte jaune, des silex cornés, une marne graveleuse plus ou moins fine avec Thécidées et Cranies, une marne crayeuse avec débris de polypiers fora- minés (Ces deux dernières couches sont deux des Faluns exploités) ; peut-être enfin un calcaire chlorité, avec ou sans nummulites. Ce terrain est surtout développé dans les petits bassins de la Douve et du Merleret, sur les communes de Fréville, Orglandes, Golleville, Ja Bonneville et Néhou, espace limité par les bourgs de Saint-Sauveur , Pont-l'Abhé, Sainte-Mère-Église et Montebourg. U°. Formation marine du calcaire grossier, ou calcaire à milliolites et à cérites, analogue au même Terrain du bassin de la Seine. Les couches principales , alternant habituellement eutre elles, sont deux autres variétés de Faluns, le plus fréquemment employées à l'agriculture, et qui contiennent les coquilles de Grignon , toujours accompagnées de milliolites ; un calcaire ’ (105 ) cencrétionné en nodules pisolitiformes , qui recouvre constamment le calcaire à Baculites ; un calcaire grossier alternant avec les marnes ; enfin un calcaire subcompacte, tuberculeux et géodique. Ces dépôts, situés dans les mêmes localités que le terrain précédent, se retrou- vent encore à Hauteville, à Sainte-Colombe , à Regneviile et a Rauville. IIIe. Formation marine, probablement plus moderne que le calcaire grossier, et plus analogue aux terrains tertiaires des bassins de la Loire et du Rhône. Elle est principalement composée des couches auxquelles on donne dans le pays le nom de Tufs, et en comprend deux variétés, l'une jaune calcaire avec moules et empreintes de très-petites coquilles marines ; l’autre brune , ochreuse, sorte d'aggrégat quartzeux coquillier, avec balanes, huîtres, grande térébratule, etc. Les prairies marécageuses de la Séve et de la Taute, au S. O. de Carentan, entre cette ville et Periers, en montrent le plus grand dépôt. L'auieur y joint, comme sys- tèmes subordonnés, des argiles et des sables sans coquilles. IL fait successivement connaître chacun des trois systèmes dans leur nature, leur compo- siion organique et dans les détails de leur stratification; ces descriptions conduisent aux résultats suivants : 1°. Les trois formations marines du Calcaire compacte à Baculites, du Calcaire grossier à Milliolites et des Tufs n'alternent point ensemble, leurs fossiles ne paraissent point être mélangés, si ce n'est (out au plus aux points de contact, Lorsqu'elles se recouvrent visible- ment; c'est toujours dans le même ordre, le catcaire à Baculites ou la craie étant la plus aucienne de ces formations, et les 15 la plus nouvelle. En général, elles sont déposées à un niveau physique, d'autant plus bas qu'elles paraissent être plus récentes. 2°. Le calcaire ou craie compacte, à Baculites, est postérieur à la formation Oolitique , et ne recouvre jamais le calcaire grossier; il constitue un terrain de l'époque de la craie, des mieus caractérisés; il contient au moins trente éspèces de coquilles, oursins et polypiers : uniquement propres à différents systèmes de cette même formation, sans montrerune seule des espèces les plus abondantes dans le calcaire grossier. Celles qui lui sont propres offrent cepen- dant assez de variétés, et sont réunies à un assez grand nombre d'espèces particulières à cette localité seule, par exclusion de plusieurs autres caractéristiques ailleurs de terrains contem- porains, pour faire présumer qu'elles ont eu, du moins pendant quelque temps, une vie locale indépendante de tout bassin extérieur, La compacité habituelle à la roche principale de la craie du Cotentin, est un caractère très- secondaire qui se rencontre néanmoins dans une foule d'autres gisements de la craie, dont l'auteur cite de nombreux exemples. La craie de la Saintonge et du Périgord est celle qui lui ressemble le mieux ; toutefois il ne paraît pas probable que le calcaire à Baculites représente précisément l'un des systèmes connus de la craie, et il doit étre plutôt considéré comme contemporain de toute la formation, dans un petit bassin isolé. 5°. Le calcaire grossier représente complétement, par sa nature, ses fossiles et ses alter- nances de bancs durs et incohérents, le calcaire grossier du bassin de Paris, mais il n'a point encore montré, comme lui, de dépôts fluviatiles ou lacustres intercalés ; partout où l'on peut observer son contact avec la craie, on le voit la recouvrir; autrement il semble déposé dans des vallons ou sinuosités de ce terrain antérieur, et s'appuyer sur ui sans jamais en être recouvert. Ses fossiles ne présentent plus aucune des espèces et un très-petil nombre des genres propres à la craie, ils ont au contraire les plus grands rapports, même spécifiques , avec ceux du calcaire grossier de Paris , du Hampshire et de l'argile de Londres. Comme JUILLET 1895. 14 ( 106 ) ceux de la craie, néanmoins, ils sont évidemment modifiés par les circonstances particulières à la localité, et varient méme entre eux, selon les différentes couches, 4. La formation marine des Tufs, que M. Desnoyers propose de considérer comme plus nouvelle, lui a paru mériter cette séparation, à raison de l’absence dansises couches, des : fossiles propres au calcaire grossier, même à celui du département de la Manche; et au con- traire de la présence de plusieurs des espèces les plus propres aux terrains tertiaires des bassins de la Loire et du Rhône, ainsi que de sa position physique et géographique indépendantes. 5°. La craie du, Cotentin est située à l'extrémité occidentale du grand bassin de craie de l'Europe, et hors des limites générales de la ceinture de craie du N. O. de la France et du S. E: de l'Angleterre , sans se lier aux dernières traces de la craie des falaises du Calvados par une série dé sommets isolés ; d'une autre part, les terrains tertiaires du Cotentin sont pareil- lement placés en dehors et à l'ouest des grands bassins de Paris et de l'ile de Wight, de Londres et de la Belgique. Cette disposition géographique , analogue, peut porter à présumer que, si le petit bassin de Valognes a été, aux différentes époques de ces sédiments, en com- munication plus ou moins directe avec les grands bassins, cette communication a pu être plusieurs fois interrompue, pour faire peut-être de cette partie du Cotentin, aux deux âges de la eraie et du-calcaire grossier, un bassin à peu près clos et limité. Quant à la formation marine la plusnourelle , elle ne paraît point se lier aux mêmes bassins cavironnants, du côté de l'est et du nord; ce n'est que hors de leurs limites qu'elle trouve, surtout vers l'ouest et le sud, ses analogues dans les petits dépôts épars au milieu ue la Bre- tague, de l'Anjou, de la Touraine; et même beaucoup plus loin, dans le Bas-Dauphiné, dans le Roussillon, et dans les couches supérieures des collines sabapennines. La réunion de quatre terrains (car on y peut joindre un système Oolitique puissant) repré- sentant, en un espace très-resserré, quatre époques dont les couches se montrent ailleurs comme bien plus évidemment indépendantes , offre en ce pays l'un des faits géologiques les plus propres à éclairer la théorie des terrains de sédiments moyens et supérieurs. BOTANIQUE. De la nécessité de comprendre dans le seul groupe des Géraniées ceux qui ont été formés sous les noms: de Tropéolées, Géraniées proprement dites , Oxalidées et Linées, par M. Aucusre DE Sainr-Hiraire. M. de Candole , en admettant une famille des Tropéolées, doute lui-même que cette famille doive être adoptée (an Ordo legitimus? Prov. I, p. 685 ) , et il est facile de montrer que les différences légères que ce hotaniste célèbre a cru entrevoir entre ses Géranites et ses Tropéo- lées , disparaissent à l'examen ou n'ont qu'une valeur extrêmement faible. Les Tropéolces , dit-il, paraissent différer des Géraniées par des étamines libres et en nombre diflérent de celui des pétales ; par des fleurs axillaires , et surtout par la structure du fruitet des semences (!. c.); mais les fleurs des Géraniées sont souvent axillaires. Très-ordinairement ieurs étamines pa raissent à peine soudées, et M. de Candole lui même admet des étamines entierement libres dans ses Géraniées (Staminum filamenta rarissimè libera , p.637, 1. c.); enûn, dans un genre très-voisin , l'Oxa/s, il existe des espèces à étamines libres on presque libres et d'autres à étamines réunies. Le nombre des organes mâles et celui des calices s'accordent aussi pen (os ) dans les Rhincotheca que dans les Tropæolum (NV. Nov. gen. , vol V. p.253), cet cependant M. de Candole n'hésite pas à placer ce genre parmi ses Géraniées. S'il existe un long gyno- phore dans ce dernier, on en voit un naissant dans le ropæolunr. On trouve cinq ovaires dans l£rodium , le Geranium , etc. ; mais les loges de l'ovaire unique s'étendent jusqu'à l'axe dans le Tropæolum, et l'on sait que le genre Gälipea, qui a des rapports avec la Czputine, pré- sente cinq ovaires dans quelques espèces et un seul dans d'autres. L'embryon est, à la vérité, courbé dans les Geranium, Erodium , ete., et il «est droit dans le Zropæolum ; mais l'em- bryon du Ahincotheca admis, comme je l'ai dit, parmi les Géraniées par M:,de Candole, diffère bien plus du leur que n'en diflere celui de la Capucine, puisque non-seulement il est droit, mais encore pourvu de perisperme. Ce genre, en formant un lien entre le Zropæolum et les Géraniées du célèbre auteur du Systema, unit d'une manière plus intime encore ces dernières et les Oxalidées, du même botaniste ; en effet, les ovules y sont suspendus comme dans l'Oæwalis (V. Nov. gen. 1. c.), etavec un long gynophore et cinq ovaires distincts comme dans les Geranium , Erodium, ete. La semence présente, ainsi que celle de l'Oxalis, un embryon droit placé dans l'axe du pé- risperme et ayant également une radicule supérieure. D'ailleurs si la fleur du Pelargonium a un éperon comme celle de là Capucine, la fleur du Geranium n'est pas moins régulière que celle de l'Oxalis. À la vérité, il existe cinq ovaires dans les Géraniées DC., tandis qu'on ne voit qu'un ovaire dans l'Oxalis, mais du moins cet ovaire est divisé jusqu'à l'axe comme celui du Zropæolum ; si le gynophore est fort court chez les Oxalis, il est certain qu'il y existe; dans quelques espèces de ce genre, j'ai retrouvé les cinq glandes qui accom : pagnent les étamines des Geranium ; enfin les ovules sont suspendus dans l'Oxalis et le Tro- pœolum. Les Linées dontplusieurs auteurs ont, comme moi, reconnu les rapports avec l'Oxatis, s'en rapprochent plus encore, s'il est possible, que celui des Geranium, Erodium , ete. Dans tous ces genres la préfloraison du calice et celle des étamines est absolument semblable, et celle de la coroile en particulier est la même dans les genres ,Geranium , Oxalis et Linum. Les pé- tales sont souvent soudées à la partie inférieure dans le Linum et l'Oxalis; leurs étamines sont également réunies à la base ; il n'en existe, il est vrai, que cinq dans l'Oxalis ; mais on y voit en outre cinq rudiments de filets qui doivent être assimilés aux filaments stériles de l'£ro- dium. On trouve le même nombre de siyles dans les Géraniées DC., l'Oxalis et le Linum. L'ovaire est unique dans ces deux derniers ; les ovules y sont suspendus, le perisperme charnu, l'embryon axile, droit ou presque droit, enfin la radicule supérieure est tournée vers l'ombilic. D'après tout ceci, il est bien clair que, pour peu qu'on veuille observer des proportions à peu près égales entre les différentes divisions du règne végétal, on ne trouvera ‘pas assez de dis tance entre les groupes qui ont été formés sous le nom de Géraniées proprement dites, Oxalidées et Linées > même pour conserver ces groupes comme de simples tribus (x). eme (1) On a cru pouvoir s’étayer de l’opinion de M. de Jussieu pour séparer les Oxalis des Geranium, etc. Il est incontestable que ces genres doivent tous être placés auprès des Rutacées, desquelles l’illustre auteur du Genera voulait que l'Oxatis fût rapproché ; mais il n’en est pas moins vrai que le motif qu'avait M. de J. pour éloigner l'Oxatis du Geranium, et le mettre À côté des Rutacées, tirait sa source d’une erreur long- temps partagée par tous les botanistes, erreur qui consistait à assimiler le prétendu arilre des Oxalis, partie extérieure de la graine, au prétendu arilre des Auracées , parlie intérieure du péricarpe. (108) ZOOLOGIE. Sur l'emploi de l'opercule dans l'établissement ou la conformation des genres de coquilles univalves, par M. H. pe BLainvuxx. (1) M. de Blainville fait d'abord remarquer qu'un mollusque monoïque ou hermaphrodite, quelle que complète que soit sa coquille, n'est jamais pourvu d'un véritable opercule. On trouve bien dans plusieurs espèces d'hélices une lame mucoso-crétacte, qui en fait jusqu'à uu certain point l'oflice, puisqu'elle ferme complétement la coquille, maïs son mode de formation, sa strucure, et surtout ses rapports avec l'animal lui-mêine sont tout différents ; ce n'est qu'une espèce de bave eudurcie que l'animal rejette de son corps, avec lequelelle u'a plus d’adhérence , et qu'il forme chaque année à l'approche de la saison d'hybernation. C'est ce que Draparnaud a nommé Epiphragme, dont la considération est presque sans importance en zoologie, car des espèces d'Hélices en ont, tandis que d'autres fort voisines n'en forment jamais. Les Coquilles polythalames, que l'on soupconne par analogie appartenir à des mollusques dioïques, paraissent cependant aussi n'avoir jamais d’opercule. Cette partie n'existe donc jamais que dans les Malacazoaires dioïques, dont la coquille est monothalame. Cependant tous ces animaux ne sont pas nécessairement pourvus d'opercule ; ainsi la plupart des Angyostomes en manquent, comme les Olives, les Marginelles, les Porcelaines, les Mitres, les Volates et méme les véritables Vis. L'opercule de toute Coquilie siphonostome ou entomostome est constamment corné. Il y én a aussi de ceute sorte dans les Coquilles à ouverture entière; mais on n'en connaît encore de calcaire que dans cette derniére section. L'opercule du genre Murex de Linnæus, et des subdivisions que les Conchiliologistes mo- dernes ont établies dans ce genre , paraît être constamment onguiculé, c'est-à-dire ovale et composé d'éléments concentriques commencant à une extrémité. M. de Blainville s'en est déjà assuré pour les Fuseaux, les Tritons, les Bécasses , et plusieurs espèces de véritables rochers. M. de Blainville ne le connait pas dans les genres Pleurotome, Pyrule, Faseiolaire, Tur- binelle,Colombelle , Struthiolaire et Ranelle. Le genre Cerilhe a encore un opercule onguiculé ; il en est probablement de même des genres Potamide et Pyrène. Les Mélanopsides et Planaxes ont aussi un opercule onguiculé , dont le sommet est subspiré au sommet. Le genre Alène a son opercule intermédiaire à celui des Rochers et à celui des Mélanopsides. Le genre Buccin a une espèce particulière d'opercule , celui que M. de Blainville a nommé lamelleux. Celui des Tonnes et des Harpes lui est inconnu. ———————————————.——.— — ———.—.———.—.—. — —…— —…"_…"— _—————————————.—— (1) Voyez la première partie de cet article dans le cahier précédent, page g1. ( 109 ) Les Cassidaires, Casques, Ricinules, Cancellaires, Pourpres et peut-être le Concholepas ont un opercule onguiculé ou onguliforme. Il eu est de même de celui des Strombes , où il est quelquefois extrêmement long et étroit, et même de celui des Cônes, quoiqu'il devienne à peu près rudimentaire. M. de Blainville n'a pu en apercevoir dans une petite espèce d'Olive, et il est certain qu'il n'en existe pas dans les Volutes, dans les Porcelaines ni dans les Ovules, d'où il regarde comme fort probable qu'il n'y en a pas dans les Tarriètes, es Mitres et les Marginelles. Dans l'ordre des Asiphonobranches, dont la coquille est toujours entière, il a déjà été observé qu'il y a toujours un opercule, mais qu'il est tantôt calcaire corné et tantôt caleaire. Le genre Zrochus Lin. a constamment l'opercule vorné, que M. de Blainville a nommé multispiré ; il n'a cependant pas vu celui des Cadrans. Plusieurs Monodontes ont aussi l’opercule multispiré; mais il ne faut pas assurer qu'il en soit de même de toutes les espèces de ce genre de Coquilles. Dans le genre Turbo Linn. , l'opercule est calcaire ou corné; mais il offre toujours le caractère d’être paucispiré. Lorsqu'il est calcaire , la partie calcaire qui s'ajoute en dehors de la partie cornée, est un produit de lobes appendiculaires du pied, et présente des formes extrémement singulières et complétement caractéristiques des véritables espèces. Les Dauphinules ont un opercule calcaire et chargé à l'extérieur, comme la plupart des Turbos. M. de Blainville n'a pas vu l'opercule de la Turrielle , mais il est probable qu'il ne diffère pas de celui des Scalaires, qui est paucispiré et corné. Les véritables Cyclostomes ont aussi cette espèce d'opercule. Les Paludines , Ies Valvées, les Ampullaires et les Hélicines ont un opercule corné, ras rement calcaire et squameux, c'est-à-dire formé d'éléments appliqués les ans sur les autres ; par conséquent les petites espèces de Turbos à opercule corné ne sont pas des Paludines ma- rines, comme quelques Conchyliologistes l'ont dit, la structure de l'opercule étant différente; au contraire les Paladines et les Ampullaires pourront très-bien être réunies. Les Mélanies, les Rissoaires et les Phasianelles ont l'opercule subspiré au sommet, et fort rapproché de celui des Mélanopsides de la division des Entomostomes, Celui des Phasia- nelles a cela de particulier, qu'il se charge de matière calcaire en dehors , comme celui des Turbos. Le genre Meriaa Linn. offre toujours un opercule unispiré, calcaire ou corné; mais dans les Natices il est constamment sans apophyse d'insertion à son bord columellaire, qu'il soit calcaire ou corné, tandis que dans les Nérites, comme dans les Néritines, oùil est toujours calcaire, le bord est constamment armé d'une ou deux apophyses. © Dans ces deux derniers genres les espèces peuvent aussi, suivant l'observation de M. de Blainville, étre distinguées , par le travail de guillochis de la face externe. Enfin la Navicelle, si rapprochée des Néritines, en diffère cependant par la singulière anomalie de forme et de place de son opercule, qui est quadrilatère , radiée et calcaire. Ainsi la nature calcaire peut se trouver dans Loutes les formes d'opercule, quoiqu'on ne la connaisse pas encore dans la multispirée, et ne pent servir à caractériser méme les sous- genres, tandis que la forme partage assez bien les familles. (210) ANATOMIE. Note sur la Vipère galonnée (Coluber lemniscatus, L.), par M. H. pe BraiNvirce. Cette espèce de Vipère a déjà été signalée sous le rapport des différences qu'elle présente comparativement avec les autres espèces de ce genre, et sous celui de la grande activité de son venin. M. Schneider, en effet, en considérant la forme alongée, cylindrique du corps, la petitesse de la tête, la forme de ses plaques , le peu d'ouverture de la bouche, a cru devoir en former ur genre distinct, auquel il a donné le nom d'E/aps, genre qui a été adopté par plusieurs zoologistes. M. Mollien, pendant son voyage dans l'Amérique méridionale, paraît avoir eu l'occasion de vérifier le grand danger de la morsure de ce serpent : c'est ce qui, à son retour, l'a déterminé à en envoyer à la Société Philomatique, par l'entremise de M. Larrey, un individu bien conservé, pour voir si l'on pourrait trouver dans l'organisation de cette Vipère quelque particularité en rapportavec ses mœurs. M. IH. de Blainville, qui a été chargéde cet examen, n’a pu remarquer dans l'appareil venimeux rien qui différât de ce qui existe dans les autres Vipères, si ce n’est un développement au moins double de la glande veni- meuse , presque aussi grande que la masse des muscles de la mâchoire inférieure. D'après cela, on peut concevoir que la quantité plus considérable de venin, doit avoir une action délétère plus prompte et plus forte. Dans le reste de l'organisation, M. de Blainville n'a observé de digne d'attention que la petitesse de l'os squameux et de l'os carré, ce qui limite l'ouverture de la bouche, et surtout un nombre bien plus considérable de vertèbres que dans aucune des espèces de serpents venimeux qu'il a disséqués , et cela non-seulementen totalité , mais encore dans une même étendue : ainsi les vipères communes n'ont que 1090 vertèbres en totalité, au tronc et à la queue, sur une longueur de 0,552, tandis que la vipère galonnée en a 271 au tronc et 42 à la queue, en tout 515, sur une longueur de 0,825 , ce qui fait un quart ou un tiers de plus; les côtes sont par conséquent aussi plus nombreuses et plus gréles. Cette diflé- rence dans le nombre des vertébres doit avoir quelque influence sur le mode de locomotion, d'autant plus que les apophyses transverses sont aussi bien moins larges ; peut-être cette espèce de Vipère peut-elle grimper aux arbres, et a-t-elle un mouvement plus rapide que les autres, qui sont des animaux assez lents. En effet, M. de Blainville a fait depuis long-temps l'obser- yation que les parties de la colonne vertébrale qui doivent servir à une sorte de préhension, comme la queue dans les Singes à queue prenante , le tronc et la queue dans les Boas, les Pithons, les Couleuvres, ont toujours un plus grand nombre de vertèbres que ces mêmes parties dans ces animaux voisins qui ne jouissent pas de cette faculté, comme dans les Singes à queue lâche, et les Serpents qui rampent seulement à terre. CHIRURGIE. Observation sur une plaie de téte, par M. Le Baron Larrey. M. Larrey a présenté à la Société Philomatique, dans sa séance du 21 mai dernier, les pièces pathologiques d'un sujet qui est mort à la suite d'une plaie de tête, faite par arme blanche. (111) Voici le précis de l'observation relative à cette plaie : : À On transporta, lé 15 mai 1825, à l'hôpital de la garde, un soldat du TUE d'in= fanterie de ce corps, nommé Claude L......, âgé de 27 ans. Ce militaire avait recu en duel ; le même jour, un coup de sabre de fantassin (briquet), qui lui avait divisé, avec les parties molles de la tempe droite, une portion de l'os frontal, tout l'angle antérieur-inférieur du pa- riétat, el une petite partie correspondante de la grande aile du sphénoïde , de manière à pro- duire une pièce osseuse de forme ovale, de six centimètres de longueur sur trois de largeur. Le feuillet externe de la duré-mère avait été entamé, et il y avait eu également lésion aux deux branches principales de l'artère méningée moyenne. Enfin le sujet avait été renversé sur le coup avec perte de connaissance. Après avoir recu les premiers secours par le chirargien du régiment, il fut transporté à l'hô_ pital, où il arriva dans un état d'ivresse profonde et baigné dans son sang ; néanmoins On procéda au pansement de sa plaie. Après avoir extrait la pièce coupée du crâne ; qui tenait en- core par quelques portions fibreuses du muscle temporo-maxillaire, on crut pouvoir arréler le sang fourni par les artères désignées plus baut, au moyen d'une compression faite avec des bourdonnets de charpie; mais quelques jours aprés, et Lorsque la suppuration commença à s'établir, l'hémorragie se renouvela avec une nouvelle force. Cet accident eut lieu pendant la visite du 19. On leva aussitôt tout l'appareil avec douceur, et l’on porta sur les gouttières os- seuses du pariétal, dans lesquelles les deux artères ouvertes étaient cachées , une petite tge de fer recourbée, incandescente, qui arrêta à l'instant même l’hémorragie. Le blessé ne sentit point l'application du fer rouge , quoiqu'on l'eùt cependant introduit à environ un demi cen- timètre de profondeur, entre la dure-mire et le crâne, sur le trajet des gouttières dont on a parlé. Dès-lors, le pansement, qui fut réduit à toute la simplicité possible, se fit avec sécurité. WE La compression que le tamponnement avait produit sur le cerveau, avait jeté le malade dins un état d'assoupissement; néanmoins il ne s'était manifesté aucun signe d'hémiplégie. Üne saignée à la veine jugulaire et plusieurs ventouses mouchetées , posées à la nuque et en- tre les épaules , dissipérent ces symptômes passagers , dépendant de l'engorgement des vais- seaux cérébraux. La cautérisation opérée le malade fat calme; la sanppuration de ja plaie se rétablit promptement, et toutes les fonctions se faisaient sans aucun obstacle apparent ; enfin tout annonçait une terminaison heureuse, lorsque, vers le quatorzième jour de l'accident, il se manifesta lout-à-coup des signes d'une très-grande gêne dans la circulation , tels que la peutesse du pouls, qu'on ne sentait que comme un fil, et présentant une intermittence marquée à la troisième pulsation. Le malade éprouvait une sorte d'oppression à la région pré- cordiale, où l'on sentait à peine de très-légers battements au cœur. Il poussait de fréquents soupirs, et était atteint d'une pesanteur incommode et permanente à la téte, qu'il ne pouvait soutenir élevée. Cependant ses facultés morales et sensitives s'étaient conservées intactes : il ré- pondait avec justesse aux questions qu'on lui faisait, et il suivait fort bien le fil d'une conver. sation. Les pansements de la plaie se faisaient sans douleur , et il n'en ressentait aucune dans les autres parties de la téte. Un petit ahcès s'était formé à l'ouverture qui avait été faite avec la lancette à la veine jugu- laire. Nous l'ouvrimes et nous reconnûmes alors que son foyer s'étendait sur tout le trajet de cette veine, qui nous parut cependant oblitérée. Mais il est probable que, dans les premiers ous de la formation de cet abcès, la matière purulente pénétra dans le tube de cette veine, ((RCTES) cl passa avec le sang dans l'oreillette droite du cœur. Le fait est, que les phénomènes de la cireulation du sang se réduisant progressivement, le pouls et la chaleur avaient entiè- rement disparu, que le malade parlait encore et demandait avec instance un vomitif, pour le débarrasser du poids qui l'oppressait toujours dans la région du cœur, où il portait sans cesse la main. Enfin il mourut dans la nuit du 29 au 50 mai, après avoir eu quelques con- vulsions. Autopsie. À l'ouverture du cadavre faite vingt-quatre heures après la mort, une roideur complète existait dans les membres ; le visage était de couleur marbrée , et il y avait injection d'un sang noirätre dans les vaisseaux de la conjonctive. Le crâne ayant été scié dans sa moitié gauche, on a observé, en détachant la dure-mère de la surface interne de cette boîte osseuse, que la portion qui correspondait à l'ouverture qu'avait laissée la pièce emportée par le sabre, était couverte de bourgeons charnus dans lesquels était ensevelie une lamine de la table interne du pariétal, Cette membrane ne présen- tait d'ailleurs aucune trace d'inflammation, pas méme aux points de la cautérisation faite sur les extrémités coupées des artères méningées. Les sinus de cette première membrane et les vaisseaux de la pie-mère étaient gorgés d'un sang noir et liquide; cependant cette enveloppe séreuse, ainsi que l'encéphale, ne présentaient aucun signe d'inflammation. Les ventricules latéraux contenaient très-peu de sérosité, mais on en découvrit environ trois onces sous les deux lobes du cervelet et dans le canal rachidien. Les substances du cerveau avaient acquis un peu plus de densité qu'on n'en observe dans l'état normal. A l'ouverture de la poitrine, on a trouvé les poumons aflaissés et de couleur grisâtre : la masse totale du cœur offrait un volume considérable, de manière à remplir toute la cavité du péricarde , presque totalement dépourvue de sérosité. En ouvrant l'oreillette droite, on a été fort étonné de la trouver remplie et distendue par une concrétion albumineuse jaunätre assez solide, et se continuant par un pédicule épais dans les deux veines caves , il n'y avait ni sang , ni coagulum dans le ventricule du même côté, non plus que dans celui du côté gauche ; tandis qu'on en a encore rencontré dans la courbure de l'aorte et à l’origine des principales branches de cette artère. Les viscères du bas-venire n'ont rien offert de pathologique. D'après ces faits, il est évident , suivant M. Larrey : 1°. Que la cautérisation des artères méningées n'a produit et ne pouvait produire aucun accident, et que ce moyen est le plus facile, le plus simple et le plus sûr pour arrêter l'hé- morragie des artères qui rampent dans les sillons de l'intérieur du crâne. 2°. Que la mort du sujet doit étre attribuée principalement aux obstacles que le sang noir a éprouvé à passer dans les voies pulmonaires, et à la cessation successive ct graduée de la circulation générale; et c'est ce qui avait déterminé l'engorgement passif et sans inflammation des vaisseaux cérébraux, et l'extinction du principe vital. Maintenant, quelles ont été les causes de la formation de ces concrétions albumineuses? Ce soldat faisait un grand usage d'eau-de-vie et il était ivre lors de son entrée à l'hôpital. Il est donc probable qu'il sera parvenu à s'en procurer pendant le cours de sa maladie. (21131) MATHÉMATIQUES. Propositions de Géométrie à trois dimensions, extraites d’un Mémoire de M. Quetelet, professeur a l’Athénée de Bruxelles, par M. Macugrrr. (Société Philomatique, séance du 25 juin 1825.) : Ces Propositions sont extraites d'un Mémoire de M. Quetelet sur les orbites planétaires. Un exemplaire de ce Mémoire m'a été remis il y a quelques jours de la part de l'auteur; jy ai remarqué les deux Propositions suivantes, que j'ai l'honneur de communiquer à la Société, en la priant de les transmettre à MM. les Rédacteurs du Zulletin. PREMIÈRE PROPOSITION. On suppose que des paraboles situées dans l’espace, ont un foyer commun et passent par un même point ; le lieu géométrique des sommets de ces paraboles, est une surface de révo- lution ; qui a pour section méridienne une épicycloïde, et pour axe, la droite menée par les deux points donnés , savoir le foyer et le point communs aux paraboles. Concevant deux cércles qui se touchent d'abord au foyer commun, et qui ont chacun pour diamètre la moitié de la distance des deux points donnés, on fait rouler l'un des cercles sur l’autre, et le point de contact des deux cercles engendre l'épicycloïde génératrice de la surface de révolution; celte épicycloïde n'a qu'un seul point de rebroussement, qui est le foyer commun des paraboles. DEUXIÈME PROPOSITION. / Ou admet que des paraboles situées dans l'espace ont un foyer commun , et que chacune d'elles est touchée par une droite d'un plan donné; dans cette hypothèse , le lieu géométrique des sommets de ces paraholes est une surface sphérique, qui a pour diamètre la perpendi- culaire abaissée du foyer commun sur Le plan donné. Au moyen de ces Propositions , et par la connaissance de certains nombres déduits de l'observation, M. Quetclet détermine, par la méthode des projections, les orbites des comètles. Ceux qui seront curieux de voir d'autres applications de la Géométrie descriptive à la solution de quelques problèmes d'astronomie, pourront lire les articles que j'ai publiés dans la Correspondance sur l'Ecole Polytechnique, tome I*, pag. 148, ettom. II, pag. 54. On doit encore à M. Quetelet ce curieux théorème de géométrie : « Un cône droit étant coupé par un plan, deux sphères, dont chacune est inscrite au cône, » touclient le plan en denx points, qui sont les foyers de la section conique. » Les propositions suivantes sur les foyers des courbes du second degré, se déduisent du théorème de M. Quetelet, Les deux foyers d'une courbe du second degré, sont des points qui jouissent de cette pro- priété, que la somme ou la différence des distances de ces deux points à un point quelconque de la courbe, est une quantité constante. En admettant cette propriété caractéristique des foyers, une courbe du second degré n'a pas seulement deux foyers, elle a une ligne focale, telle que la somme ou la différence des distances d'un point quelconque de la courbe à l'un des foyers, et à un point pris à volonté sur la ligne que j'appelle focale , ou sur l’une des branches de cette ligne, est une quantité constante; les deux foyers appartiennent à la ligne focale. X y à une autre ligne focale, qui a été le sujet d'autres recherches fort curieuses de MM. Que- AouT 1825. 315 (114) telet et Dandelin. (Voyez Les Nouveaux Mémoires de l’Académie Royale des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles.) La ligne focale d’une ellipse est une hyperbole, et réciproquement la ligne focale d'une hyperbole est une ellipse. La ligne focale d'une parabole ne différe de la parabole que par sa position : les plans qui contiennent une courbe du second degré et sa ligne focale , sont per- pendiculaires entre eux; ils se coupent suivant la droite qui passe par pr foyers de l'une et l'autre ligne. L'hyperbole qui est la ligne focale d'une ellipse, a pour foyers les sommets de l'ellipse, et pour sommets, les foyers de cette ellipse. Réciproquement, l'ellipse qui est la ligne focale de l'hyperbole, a pour foyers les sommets de l'hyperbole, et pour sommets, les foyers de cette hyperbole. La parabole et sa focale sont deux lignes identiques, qui ne diffèrent que par leurs positions ; le Sommet de l'une est Le foyer de l'autre; elles divergent en sens opposés dans les plans rectangulaires qui les contiennent. La considération des lignes focales des courbes du second degré, fournit un nouveau moyen de construire la parabole par points ou mécaniquement. Comme l'un des foyers de PRODUITS DE L’ANALYSE DES BETTERAVES. + og.2l€ 3 : L Matière colorante rouge. Abondante dans les Bettcraves très-colorées , peu altérable par les acides ; altérée par les subshnces alcalines, passant spontanément au jaune vif avec les ( 120 ) propriétés de la matière colorante de la Betterave jaune, et susceptible de teindre en une belle nuance jaune-clair , des fils de coton; insoluble dans l'alcool anhydre, et plus soluble dans l'alcool étenda que dans l'eau (1). Matière colorante jaune. Peu abondante, soluble dans l'alcool à tous les degrés et dans l'eau; analogue à laamatière colorante rouge virée au jaune. La proportion de ces matières est très-variable dans les Bettcraves, aussi remarque -t-on diversesnuances ; elles sont toujours plus foncées près de la peau , et vont en dégradant vers l'axe de la racine, quelquefois même la peau seule est colorée, Une troisième ”ratière colorante brune se forme au contact de l'air; elle paraît due à l’altération d'une substance végétale, du moins ses propriétés la rapprochent d'une solution de caramel. Huile essentielle. En partie soluble dans l'eau, à laquelle elle communique une odeur forte, vireuse ; très-soluble dans l'alcool. Albumine. Donnant à la distillation les produits des matières animales et contenant du soufre ; elle se putréfie en développant l'odeur des œufs pourris, ete. Alatière grasse. Soluble dans l'alcool anhydre et dans l'éther ; elle acquiert spontanément une odeur rance, s'unit aux alcalis, en est séparée avec les caractères des acides gras par les acides ; se sépare spontanément, par le froid, en une matière grasse fluide et une autre solide. Matière azotée. Soluble dans l'eau et l'alcool ; analogue à l'osmazdme, Ligneux. 1°. En fibres fortes, longues. 2°. En fibres extrémement déliées , très-spongieuses , formant les utricules de la substance charnue, retenant fortement une matière colorante brune, que le chlore faible, l'ammo- niaque et l'eau , employés successivement, peuvent détruire sans altérer le ligneux qui com- pese les fibres, Gelée ou Acide libre. Capable de former avec l'ammoniaque une combinaison nentre soluble, et d'en être précipitée en gelée consistante par tous les acides et les solutions métal- liques. C'est la même substance que j'ai trouvée dans la partie corticale , sous l'épiderme de l'Aylanthus glandulosa , et dont j'ai décrit les caractères principaux dans un Mémoire lu à la Société Philomatique le 17 avril 1824, inséré en extrait dans son Bulletin, et en entier dans le Journal de Pharmacie , année 1824. (Voyez pages 585, 591 et 394.) C'est cette même substance capable de saturer les alcalis et d'en être séparée en gelée par les acides, que M. Braconnot, dans un Mémoire lu à Nancy le 1°" juillet 1824 , a annoncé avoir rencontré dans les couches corticales de tous les arbres préalablement dépouillés de l'écorce colorée extérieure et dans d'autres végétaux ; il l'a nommée acide pectique, et a déterminé son pouvoir saturant pour la potasse (2). J'ai reconnu dernièrement que cet acide constitue la gelée de groseiiles , substance étudiée successivement par MM. Henry, John , Guibourt; que M. Vau- quelin a reconnue identique dans la groseille, la casse et le tamarin, mais à laquelle aucun de’ ces chimistes n’a observé la propriété de saturer les alcalis. (1) Des tranches minces de Betteraves rouges fortement colorées , se décolorent complètement dans l'al- cool à 20° renouvelé plusieurs fois ; l’eau seule, n’enlève qu’une faible portion de leur couleur. (2) Ce chimiste est assez riche de ses propres découvertes pour m'abandonner celle-ci , que j'ai publiée deux mois et demi avant lui, et un an avant que son Mémoire fût imp#itié dans les Annales de Chimie. ( 121 ) Cette substänce étant capable de former une gelée consistante avec cent fois son poids d’eau , fait concevoir la fermeté de la plupart des fruits et des racines charnues qui contiennent une si grande proportion d'eau. On concevra parfaitement la grande dureté des Betteraves , qui, d'après mes expériences , coutiennent 2 à 3 centièmes de parties insolubles dans l'eau, et seulement 1 à 1,5 centième de ligneux, en remarquant que l'acide pectique tient dans une consistance déjà assez forte toutes les substances solubles ; que ce mélange, en gelée consis- tante, est lui-même absorbé dans le tissu celluleux de fibres extrêmement délices, et qu'enfin tout ce système est consolidé par les fibres longitudinales très-fortes , disposées concentri- quement , à des distances assez rapprochées dans l'intérieur de la racine ; enfin ces disposi- tions de la structure des Betteraves expliquent les résultats différents obtenus en grand de l'action d'une râpe, suivant qu'elle a lieu dans un plan parallèle, perpendiculaire ou oblique à l'axe de la racine, j Substance aromatique. Son odeur est analogue à celle de la vanille ; elle est soluble dans l'eau, l'alcool et l'éther. Sucre. Ce principe immédiat, identique avec celui des cannes ; est contenu en proportions différentes dans les différentes variétés de Betteraves (depuis 0,05 jusqu'à 0,09) ; les procédés analytiques pour l'extraire sont très-minutieux et dificiles. D'après mes expériences sur des Betteraves venues dans le même terrain , celles qui contiennent le plus de sucre doivent être placées dans l'ordre suivant : 1°. Betterave blanche (Beta alba). Pyriforme, dite de Silésie ; c'est aussi celle qui con- tient le plus d'acide libre, et la plus dure. 2°. Betteraye jaune ( Zutea major). Venue de graine de Castelnaudari, 3°. Belterave rouge (Rubra Romana). Venue de graine de Castelnaudari. Viennent ensuite les Betteraves dites panachées (roses et blanches), la Betterave jaune, puis la Beterave rouge commune, enfin la disette (Beta sylvestris). Sucre incristallisable. On en obtient toujours un peu; mais le sucre cristallisable s'altère si aisément, non seulement dans la fabrication, mais encore par les agens employés dans l'analyse; et l'on parvient, à l’aide de beaucoup de précaution, à réduire tellement la pro- portion de sucre incristallisable , qu'il est très-probable que la Betterave ne contient pas de sucre qui ne soit susceptible de cristalliser. Malate acide de potasse. — Malate acide d’ammoniaque.— Malate acide de fer. — Hy- drochlorate de potasse.— Phosphate de chaux. — Oxalate de chaux. — Sulfate de chaux. Nürate de potasse. Traces. Ce sel varie beaucoup dans les Betteraves , suivant le terrain où elles ont végété. Dans les terres fumées les Betteraves en contiennent une grande propor- tion ; elles contiennent aussi très-sensiblement plus de matière azotée et d'ammoniaque. Substance alcaline. Cristallisable en aiguilles croisées, peu soluble dans l'eau et dans l'al- cool, très-soluble dans les acides; unie à l'acide acétique et hydrochlorique , elle parait quitter ces acides par une calcination ménagée, car on l’oblient encore cristallisée , blanche et très-alealine, Cette matière n'est cependant pas suffisamment caractérisée. Soufre. —\Silice. — Chlorophyle; celle-ci n'existe que dans les parties de la peau exposées à la lamière pendant la végétation. La sécrétion contenue dans l’alvéole observée au sommet des Beterayes , analysée sépa- rément, contient dans les mémes proportions que le reste de la racine Les principes ci- dessus énoncés, à l'exception AOUT 1825. 16 ( 222) . De la fibre ligneuse, forte, qui y manque totalement. . De la matière colorante, qui est en moindre pr oporüon,, et est quelquefois différente dec ce lle du reste de la racine, + Du sucre qui manque totalement. #3 produits sont compensés par une proportion considérable d° ed loue de potasse et de nitrate d'ammoniaque ; que l’on obtient aisément cristallisés, ét que l'on sépare sans peine au moyen de l'alcool, et de substance aromatique. Cette sécrétion, ainsi que le reste de la Betterave , ne contient pas de traces d'amidon. La composition chimique de cette alvéole se rapproche de celle des pétioles des feuilles qui cependant contiennent une proportion d'albumine beaucoup plus considérable, une plus grande quantité d'hydrochlorate de potasse, et une moindre de substance aromatique. Le suc des vaisseaux fibreux, extrait isolément pendant la végétation, est d'une saveur faible très-douce , il ne contient que de faibles proportions des principes renfermés dans les autres parties de la Betterave. Si l’on applique la connaissance def produits immédiats contenus dans les Betteraves, à la discussion des procédés mis en usage par les fabricants de sucre indigène, on fera les obser- yalions suivantes. D'après le procédé analogue à celui des colonies, qui fut le plus généralement adopté, la chaux ajoutée dans le jus au moment où la température est près de l'ebullition, sépare l'acide pectique (ou pectate de chaux) en écumes abondantes ; l'albumine, les phosphate et malate de chaux, la silice et quelques matières terreuses sont en partie entraînés ; le liquide retient un excés de chaux, et de la potasse, provenant de la décomposition du malate de potasse ; le charbon animal que l’on ajoute dans le suc décanté, enlève la chaux ; il reste de la potasse libre, qui dans le cours de l'évaporation altère le sucre et en rend une grande partie incris- tallisable , plus de l'albumine, qui communique, en s'altérant, un mauvais goût aux sirops, sucre et mélasse, Une partie du malate de chaux se dépose dans l’évaporation. Quelques fabricants avaient l'habitude d'ajouter une petite quantité d'acide sulfurique après la défécation, ils saturaient ainsi la chaux et la potasse ; mais ces agents avaient déjà altéré une partie du sucre, et d'ailleurs un léger excès de cet acide rendait une grande quantité de sucre incristallisable. Suivant le procédé imaginé dernièrement par M. Crespel, la plus grande partie de l'acide pectique, de l'albumine, la silice, et quelques matières étrangères ; sont éliminés par l'acide sulfurique, qui a peu d'action, à froid, sur le sucre très-étendu d'eau. Le liquide retient les acides malique , sulfurique et un peu d'acide pectique, du sulfate de potasse, etc. La chaux ajoutée alors précipite la plus grande partie des acides, chasse l’ammoniaque; le sulfate de potasse est inerte relativement au sucre, et le charbon animal enlevant l'excès de chaux et la matière colorante, il reste dans le liquide très-peu de matières étrangères au sucre, et l'on obtient celui-ci en plus grande proportion que par les autres procédés. Ce procédé, suivi avec dextérité et aidé par l'emploi de l'alcool, permet d'opérer sur de petites quantités de jus de Beterayes, et d'en obtenir presque tout le sucre cristallisable qu'elles contiennent. En comparant , sous le rapport du poids total obtenu d'un hectare de terre et des produits que l'on peut considérer comme utiles à la nutrition , les racines ou tubercules des Betteraves, pommes de terre, topinambours et navets , j'ai trouvé les résultats suivants : (125 ) PRODUIT TOTAL. SUBSTANCE NUTRITIVE SÈCHE. kilogrammes. kilogrammes Pommes de lerre................... 21,000 5,119 Topinambours (1).....:........... 19,000 3,839.1 Betteraves rouges s 3,080 RE } de Castelnaudari.… 28,000 à Betteraves jaunes 3,200 Betteraves blanches de Silésie........ 25,000 5,022 NE TE CM BON Joiobe de es NE HO 18,000 1,115 Ces résultats obtenus dans un seul terrain, pourraient varier dans des terrains différents ; il serait possible que les produits peu éloignés se rapprochassent encore, mais il est probable qu'entre les plus avantageux, et ceux qui le sont moins ici, il y aurait toujours une grande différence; qu'ainsi la pomme de terre produirait toujours beaucoup plus que les navets, tontes choses égales d'ailleurs, et que ceux-ci seraient les moins productifs de tous. MINÉRALOGIE. Analyse de la Diaptase , par M. Vauvqueuin. (Académie de Médecine, section de Pharmacie, 27 août 1825.) M. Vauquelin avait autrefois analysé cette pierre très-rare; mais sur une si pelite quantité qu'il n'avait pu déterminer l'exacte proportion des éléments. Il vient de répéter cette analyse sur neuf décigrammes , et voici les résultats auxquels il est parvenu. La Diaptase soumise à la calcination perd plus du dixième de son poids ; traitée ensuite par l'acide nitrique, elle fait une légère effervescence de peu de durée. La liqueur devient bientôt verte et gélatineuse; on obtient par l'évaporation à siccité et la reprise par l'eau, un résidu pul- vérulent jaunätre qui n’est encore que de la silice salie par du fer, dont il est facile de la dé- barrasser au moyen de l'acide hydro-chlorique. M. Vauquelin soumet la solution verte à un courant d'hydrogène sulfuré , et le poids du-sulfure produit lui donne la quantité de cuivre. On verse enfin de l’oxalate d'ammoniaque dans la liqueur et l'on obtient ainsi de l'oxalate calcaire, d'où on peut conclure le poids de la chaux ; mais M. Vauquelin pense que cette terre ainsi que l'oxide de fer ne sont qu'accidentels. La Diaptase est donc un véritable silicate de cuivre hydraté dans les proportions suivantes, qui diffèrent beaucoup de celles données par Lowitz. \ SHARE TON LEUR ES ARE MAS ES Oxide de cuivre. . : . . 45,455 Eau: ete UMTS 6 100,000 (1) Ces tubercules cultivés dans un terrain humide, en raison des pluies fréquentes, ont donné un jus marquant à l’aréomètre 10°, au lieu de 14° que j'avais observé l’année précédente ( 1823). Ca24) GÉOLOGIE. Sur les Basaltes de Pflasterkaute. Extrait d'une lettre de M. Sorer, cor- respondant de la Société Philomatique, à M. Léman ( Weimar, 11 août 1825), lue à la Société Philomatique le 27 août 1825. Le gisement des Basaltes de Pflasterkaute , près Marksuhl, est un des plus curieux ; il est cité souvent par les Géologues, et'à été décrit avec soin par M. Sartorius eu 1802. M. Boué en a également fait l'objet de ses observations ; mais ces savants ne paraissent pas avoir connu les faits suivants. Le plus remarquable est celui de la présence d'une quantité d'eau assez abondante dans les cavités du Basalte le plus sain , dans celui, par exemple, qu'on extrait en boule. M. Soret dit avoir vu couler cette eau avec tant d'abondance au moment où l'on cassait la pierre, qu'il témoigna le désir qu'on cherchät à la recueillir, etS. A. R. Monseigneur le Grand-Duc de Weimar, qui prolège et aime tout ce qui tient aux sciences, en a donné l'ordre aux ouvriers. On a recueilli une petite phiole de cette eau, et voici comme on y a procédé. L'un des ou- vriers casse la pierre, un second se tient auprès ayec du coton qu'il appuie immédiatement sur les cavités encore humides, ensuite il exprime l'eau dans une cuillère. M. Soret a vu extraire ainsi en sa présence une cuillerée à soupe de cette eau , qui a été envoyée de suite à M. Dobereiner pour en faire l'analyse. M. Sartorius a également assisté, une autre fois, à l'extraction de l’eau, et il en a yu prendre encore la même quantité. JL n'y a donc pas lieu à craindre quelque szpercherie. Toutes les cavités ne renferment pas également de l'eau: celles qui sont tapissées de mésotype fibreuse , par exemple, ou de stilbite seulement, n'en ont point; celles, au contraire, où l'on trouve de petits cristaux de chaux carbonatée, et surtout de la calcédoine mamelonnée, en sont remplies. Cette eau a un goût très-faiblement amer : ilest à présumer que la silice et la chaux carbonatée y sont en dissolution; mais c'est au célèbre et habile chimiste M. Dobereiner à résoudre ce problème, et nous espérons que M. Soret voudra bien nous en transmettre le résultat, qui ne peut manquer d'intéresser la science. Nous ferons observer que les Basaltes de Féroé et ceux du Vicentin offrent des calcédoines globuleuses, dont l'intérieur contient de l'eau, méme en assez grande quantité. Nous avons eu une agate anhydre de Bragonce, dans le Vicentin, qui pouvait bien contenir une bonne cuillerée d'eau. Nous citerons encore un silex pyromaque de la grosseur d'une pomme, dont l'intérieur peut contenir un demi-verre d'eau. Cette pièce est conservée dans le cabinet d'histoire naturelle de la ville de Nantes; elle est d'autant plus curieuse, que le silex est de la nature de ceux qui appar'iennent au terrain de la craie. On connaît encore de l'eau prisonnière dans les cavités d'autres minéraux, par exemple, le quartz des terrains à mines et des lerrains primitifs; aussi, s'il était dans les choses possibles de pouvoir analyser ces diverses eaux, peut-être obtiendrait-on des résultats importants pour l'explication de la création de quantité de substances que l'on croit avoir une origine ignée. Pour en revenir au Basalte de Pflasterkaute, M. Soret y a remarqué les substances miné- rales suivantes ; elles sont renfermées dans les cavités assez abondantes ou dans la masse même du Basalte. M. Sartorius y a déjà reconnu le péridot, le pyroxène, la chaux carbonatte cristallisée , la calcédoine, la stilbite, la mésotype primitive et aciculaire, des cristaux noirs ( 125 ) octaèdres , décrits comme fer magnétique par M. Sartorius, et que M. Sorel présume être du pléonaste, c'est-à-dire du spinelle noir et de la stéatite (1). Enfin ce dernier sa- vant y a observé de petits cristaux blancs octaèdres (octaèdre à base rhomboïdale) , que M. Soret se propose de soumettre à un examen régulier , et qui ont quelques rapports avec la zéagonite. Au point de contact de la masse basaltique avec le sandstein (le grès) on trouve un basalte décomposé en fragments irréguliers et brisés, dont les fentes sont quelquefois remplies par des masses de chaux carbonatée cristalline , qui renferme elle-même dans son intérieur du basalte en fragments; là se trouve aussi une roche pyroxénique en morceaux de moyenne grandeur : ce sont des cristaux de pyroxène pris aciculaires empatés dans une substance qui paraît être du feldspath. Entre Marsksuhl et Liebenstein, c'est-à-dire dans un espace de cinq à six lieues, on peut observer à peu près toutes les roches qui caractérisent la thuringe, depuis le granite, ou gneiss avec apparence granitique, jusqu'au basalte, etc. e SAT BOTANIQUE. Note sur les tiges souterraines des Monocotylédones, par M. Raspair. (Société d'Histoire naturelle, 8 juillet 1825.) L'auteur de cette Note cherche à prouver que les tiges souterraines des Monocotylédones ne proviennent pas toujours de bourgeons axillaires, et qu'elles participent de la nature des radicelles. Les bourgeons axillaires reposent toujours sur une arliculation entre la nervure moyenne de la feuille qui leur est inférieure , et la tige que cette feuille engaine. Or on trouve, soit sur les Epidendrum , soit sur les Colchicacées, etc. , et surtout sur les Graminées, les Cypéracées et les Joncées, des rhizomes ou tiges souterraines, qui bien loin de tirer leur origine de ce point très-reconnaissable, tantôt partent des entre-nœuds , tantôt naissent à côté, au-dessous du bourgeon axillaire, et dont l’origine ne diffère aucu- nement des radicelles qui les avoisinent. Dans le jeune âge de ces radicelles et de ces rhizomes, dit l'auteur, il serait impossible à l'œil le plus exercé de les distinguer les unes des autres : même forme, même distribution des vaisseaux el mêmes dimensions. Si les tiges souterraines, ajoute encore M. Raspail, partaient exclusivement des bourgeons (21) Nous avons fait remarquer ailleurs que la substance qu’on nomme stéatite, et qui se rencontre dans les basaltes, n’appartient point à cette espèce minérale; elle est au contraire sui generis, et se rapproche beau- coup de Ja mésopyte quant à l’analyse. Nous l'avons nommée céréolithe. La céréolithe de Portrush, en Irlande, analysée par M. Laugier, a offert presque les mêmes éléments que la mésotype. Il serait à désirer que M. Soret pût soumettre à l'analyse chimique la prétendue stéatite des basaltes de Pfasterkaute, et probablement reconnaitrait-il que nous avons raison de la séparer de la famille des pierres talqueuses. S., L. ( 126 ) axillaires de la tige aérienne , il s'ensuivrait que lorsqu'un gramen gazonne, il devrait inva- riablement affecter la forme d'un éventail, à cause de la disposition invariablement alterne distique des bourgeons axillaires ; or le contraire arrive le plus souvent, et il est facile. de remarquer sur les gramens gazonnants une tige qui forme un centre d'où partent, comme aulant de rayons, une foule d'autres tiges, disposition affectée aux radicelles de cette classe de végétaux. ZOOLOGIE, 0 Sur les Becs de Sèches fossiles, ou Rhyncholites, par M. Donviewx fils. Depuis assez long-temps M. Blumembach avait regardé comme a yant appartenu à des ani- maux de la famille des Sèches de Liunæus, des corps organisés fossiles que l'on trouye dans des terrains antérieurs à la craie, et que leur forme de Bec a fait désigner, par les orycto- logues , sous le nom de Rhyncholites. M. Gaillardot, dans une lettre adressée , l'an dernier, à M. Brongniart, paraît avoir aussi fait ce rapprochement. M. d'Orbigny fils vient, dans une Note communiquée à la Société d'Histoire naturelle, dans sa séance du 24 juin, d'ajouter quelques observations à celles des deux personnes citées, en faisant connaître plusieurs espèces nou- velles de Rhyncholites , qu'il partage en deux groupes: 1° celles qui ont une expansion supé- rieure en capuchon; 2° ceiles qui en sont complétement dépourvues. M. d'Orbigny ajoute (sans doute comme une simple hypothèse) que les Rhyncholites capuchonnés ont appartenu à l'animal d'une grande espèce de Nautile que l’on trouve dans le même terrain que ces Rhyn- cholites, c'est-à-dire dans la formation jurassique des environs de La Rochelle. LA Note sur l'appareil sternal de l’Agami (Phosphia agami, L.), par M. H. pe Bramnvire, Dans un travail sur l'emploi du sternum et de ses annexes pour l'établissement ou la con- firmation des genres d'oiseaux, M. de Blainville a appliqué cete nouvelle règle à un assez grand nombre des animaux de’cette classe ; mais il en est encore quelques-uns dont il n’a pas pu déterminer au juste la place, parce qu'il n'en connaissait pas le squelette ; depuis ce temps il a observé celui de l'Agami ; qui fait le sujet de cette Note. Le sternum est très-étroit, très- alongé , presque autant que dans les poules d'eau, quoiqu'il soit plus solide et plus résistant ; l'extrémité postérieure est pleine, sans échancrure, et à quatre côtés presque droits; l'extré- mité antérieure , de la même largeur à peu près, est entièrement occupée par les fossettes d'ar- ticulations des iskions antérieurs ; il n’y a qu'une très-petite apophyse médiane, mais les angles externes sont prolongés en une longue apophyse un peu recourbée, sur laquelle s'articulent les deux premiers côtés. Les cinq autres occupent le tiers antérieur du bord latéral du ster- num ; qui est un peu excavé dans toute son étendue. Le bréchet, presque aussi haut que le slernum est large, occupe presque toute la longueur de celui-ci; assez convexe à son bord inférieur, il commence en-ayant par une petite apophyse recourbée , et en-arrière il s'abaisse peu à peu, jusqu'à ce qu'à la fin da sternum il ne produise plus qu'une espèce de carène. Malgré l'étroitesse de ce sternum la fosse d'insertion du moyen pectoral est assez étendue (127) eLassez profonde; celle du sous-clavier est au contraire très-étroite , atteignant à peine l'ar- ticulation de la sixième côte. A l'intérieur ce sternum forme une rigole profonde, percée d'un assez grand nombre de trous aérifères dans le milieu, L'os de la fourchette est très-petit et très-faible, très-comprimé d'avant en arrière; il s'élargit un peu au point de jonction des deux branches ; et cet élargissement se prolonge en une pelile pointe conique; il est cependant fort éloigné de toucher la partie antérieure du sternum. Les iskions antérieurs, ou clavicules , sont remarquables par leur grande briéveté, leur force et leur largeur ; leur base, un peu arquée , occupe tout le bord antérieur du sternum , de manière à se toucher l’une l’autre, et de presque tout leur côté interne s'élève une large apophyse recourbée, qui est séparée de la tête de l'os par une profonde échancrure ; cette tête est du reste assez petite, et recourhée en crochet. L'omoplate est fort grande , large, et recourbée dans toute sa longueur en lame de faux ou de sabre, à bords parallèles, et dont la pointe serait assez obtuse et courte. Les côtes sternales, au nombre de sept, sont fortes, solides, et les articulations verté- brales élargies vers leur angle même, sans apophyses récurrentes. D'après cette disposition de l'appareil sternal et de ses annexes, M. de Blainville en conclut que l'Agami doit former, dans la section artificielle des Échassiers, une nouvelle petite fa- mille naturelle , son sternum ne permettant pas de le rapprocher ni des outardes, ni des ciconiens, ni des tringas, ni des poules d'eau, ce qui se trouve fort bien concorder avec ses mœurs et ses habitudes, qui différent évidemment de celles des oiseaux de ces quatre familles. PHYSIOLOGIE,. . Résumé des expériences fautes par le D' Simon, sur la sécrétion de la bile. (Société Philomatique, Séance de juillet. ) La sécrétion de la bile présente un problème de physiologie fort intéressant, pour la solution duquel on a plusieurs fois tenté des expériences qui sont restées sans succès, à raison des difliculiés qui accompagnent la ligature des vaisseaux du foie. Pour déterminer le- quel, du sang artériel ou du sang de la veine-porte, fournit les matériaux nécessaires à cette sécrétion, on concoit qu'il faut pouvoir lier ensemble ou séparément les canaux excréteurs et les vaisseaux qui apportent au foie ces deux espèces de sang. La ligature de ces vaisseaux, qui avait été jugée impossible, peut cependant être pratiquée avec plus ou moins de facilité sur certaines espèces d'animaux : sur les lapins, par exemple, elle est très-facile, mais à raison du peu de coloration de leur bile, les résultats qu'elle donne sont peu concluants : sur les pigeons au contraire elle présente plus de difiiculté, à cause de l'artère hépatique; mais on peut en tirer des conséquences positives , c'est pourquoi il ne sera question ici que de ces dernières expé- riences. 1°. Ligature des canaux excréteurs. La bile continuant à se sécréter et ne pouvant être évacuée, le foie s'engorge et se remplit de globules d’un beau vert; cette couleur se répand (128) sur toute la surface de cet organe, et colore les parties voisines : la teinte verte est d'autant mieux prononcée que l'animal est plus vieux et qu'il suryit plus long-temps. Dix à vingt heures après cette ligature, l'animal rend par l'anus des matières absolument vertes et de la couleur de la bile dont le foie est engorgé : cette coloration des excréments augmente d'intensité jusqu'à la mort, et l'on reconnaît que la matière verte à laquelle elle est due existe seulement dans le cloaque où elle est déposée par les uretères, Ce fait réuni à l'ob- servation de MM. Dumas et Prévost qui ont constaté que la sécrétion biliaire était augmentée par l'interruplion de celle de l'urine, prouvent que le rein et le foie se suppléent plus ou moins complètement pour l'excrétion du produit de leur sécrétion, lorsqu'elle ne peut avoir liea par les voies naturelles, 2°. Ligature des canaux excréteurs et de l’artère hépatique. Douze heures après avoir placé ces ligatures, la surface du foie prend une teinte jaune qui colore aussi les parties voisines; les canaux s'engorgent et annoncent la présence de la bile. Vingt heures après la ligature , le foie contient une grande quantité de granulations vertes, plus nombreuses dans le lobe gauche que dans le droit; le cloaque contient de la matière verte comme dans le cas précé- dent. Si la vie de l'animal se prolonge jusqu'à quarante heures, la couleur verte du foie et des excréments devient plus foncée. Ces dernières expériences paraissent propres à prouver que la sécrétion de la bile continue même long-temps après que le foie ne recoit plus de sang artériel. 5°. Ligature de l'artère seule. Dans ce cas le foie ne s'engorge pas, puisque les canaux excréteurs sont libres ; mais après la mort on reconnaît que la sécrétion avait cependant lieu; car on trouve de la bile dans ces canaux, et les matières contenues dans l'intestin offrent la teinte bilieuse comme dans l'état naturel. 4°. Ligature des racines de la veine-porte et des canaux hépatiques. Le foie est alors entièrement décoloré, et n’a plus qu'une teinte d'un rose pâle, semblable à celle du poumon de ces oiseaux ; on ne rencontre aucune trace de bile; l'intestin ne contient qu'une pulpe grise ou blanche; le cloaque est rempli d'excréments sans mélange de couleur verte, et ce- pendant plusieurs pigeons ont vécu jusqu'à trente-six heures. Si l'on ne lie que le tronc principal de la veine-porte, et qu'on laisse pénétrer les veines gastro-hépatiques, le lobe droit qui les reçoit est après quatorze heures dans l'état naturel, tandis que de gauche est décoloré et présente à sa surface quelques traces de bile. De ces quatre séries d’expériences, dont les résultats s'accordent parfaitement entr'eux, on peut conclure : 1°, Que la ligature de l'artère hépatique n'empêche pas qu'il ne se forme de la bile. 2°. Que la présence de cette bile est manifeste lorsqu'on lie en même temps les canaux excréteurs. 3°. Qu'il ne paraît pas douteux que c'est le sang de la veine-porte qai fournit à la sé- crétion de la bile, puisque la ligature de ce vaisseau arrête cette sécrétion. . dr obtain httifié nt te et de Res DE SE te { 129 ) MATHÉMATIQUES. Sur les poids et mesures de la Grande-Bretagne. Lu à l’Académie des Sciences par M. FRANCŒUR. Une loi du Parlement d'Angleterre , en date du 17 juin 1824, prescrit l'uniformité des poids et mesures dans les trois royaumes unis : elle impose aux sujets de toute la Grande- Bretagne les mesures usitées à Londres, qu'elle définit, d'après un travail fait par des savants de cette nation ,: et qu'elle qualifie d'émpériales. La verge, nommée yard imperial, ou demi-toise, est une longueur conforme à un étalon adopté, et formé d'une règle de cuivre, qui a été déposée à la garde du clerc de la Chambre des Communes. Il en faut dire autant de l’étalon de poids nommé Livre Troy ; et comme ces étalons pourraient être perdus ou altérés, le comité des savants qui ont préparé la loi, les a ainsi définis : . 1. La longueur du pendule simple qui, à la latitude de Londres , et sur le bord de la mer, bat, dans le vide, la seconde sexagésimale de temps moyen, est de 39,1395 pouces (l'yard vaut 3 piés de 12 pouces chaque). j 2°. Un pouce cube d'eau distillée pesée dans l'air avec des poids en cuivre à la température de 62° de Farenheit (16° 2 centigrades), le baromètre étant à 50 pouces, a pour poids 252,458 grains Troy (la livre Troy se divise en 12 onces, dont chacune a 20 penny, le penny vaut 24 grains), 5760 grains valent une livre Troy. 3°. 7000 de ces grains valent la Livre avoir du poids, qui se divise en 16 onces de 16 dram> chaque. 4°. L'étalon des mesures de capacité est le gallon impérial, vase qui contient dix livres avoir du.poids d’eau distillée pesée dans l'air, sous les conditions ci-dessus énoncées de tem- pérature et de pression atmosphérique, Le Zushel vaut 8 gallons , le quarter 8 bushels. Les mesures de capacité de Londres sont les seules qui n'aient pas été conservées. D'après une mesure directe prise par M. Kater , moyenne entre celles des deux étalons du mètre, comparés à l'étalon de l'yard impérial (1), ce savant a trouvé (Trans. Phil., 1818) que le mètre vaut 39,57079 pouces anglais ; donc . l'yard impérial — 0%,9143854 log. — 1,9611285 ; la toise (fathom) vaut 2 yards, on 6 piés ; le mille a 880 fathoms ; lacre est composé de 4840 yards carrés — 40,/46710 ares. En adoptant l'aplatissement = du sphéroïde terrestre , comme une moyenne entre les mesures les plus précises du pendule de MM. Sabine et Freycinet, les inégalités lunaires et les mesures géodésiques, on trouve que la longueur du pendule à secondes dans le vide, au bord de la mer, et sous la latitude À, est = 0" ,9900262 Æ 0",005152813 sin”. En appliquant cette formule au lieu de la ville de Londres, où l'on a fait les expériences régulatrices de l'yard (à = 51°51/8/4) on trouve /— 0",9940856, résultat qui diffère de 1) Cet étalon anglais est celui qui a servi à sir Schuckburgh pour la grande triangulation qu'il a faite en Aogleterre. ; SEPTEMBRE 1825. 2; (150 ) 0,04 de millimètres de celui de M. Kater; ce qui paraît attester des attractions locales ; Ou peut-être un mode particulier adopté par ce savant pour la réduction au niveau des mers. On n’a pas de mesures directes de l'étalon de poids anglais comparé au kilogramme , mais on. peut traduire la définition de la livre troy en calcul. M. Francœur trouve d'abord qu'en prenant, avec M. Biot, d —0,00108213 pour la dilatation d'un volume un d'eau pure qui du maximum de densité atteint à 16° 3, le volume d’un pouce cube anglais d'eau pure à cette température est 16,36845 centim. cubes, et pèse 16,36845 grammes dans le vide : ce poids est réduit à 16,546855 grammes, en tenant compte du poids de l'air déplacé dans les cir- constances données. Or la loi veut que ce poids soit de 252,458 grains de troy, dont 5:60 font la livre ; donc La livre troy impériale = 32,9986 grammes, log. = 2,5717072. La livre avoir du poids = 453;2968 log. = 2,6565827. Le quintal = 112 liv. avoir du poids = 50,76925 kil. » Le tun vaut 20 quimtaux = 1015,5850 kil. Puisqu'on connaît le poids d’un pouce cube d'eau, dans l'air, à Londres et dans les Cir- constances données , et que 70 mille grains font 10 liyres avoir du poids, on en conclut que Un gallon impérial = 4,545454 litres log. = 0,6575862. Un bushell = 8 gallons = 36,34:65 log. = 1,5604762. FR. ASTRONOMLE. Démonstration d’une formule donnée par M. PLrana pour obtenir la latitude terrestre à l’aide d'observations de la polaire faites au cercle répétiteur, dans un moment quelconque du jour, par M. Puissant. (Société Philoma- tique, 50 juillet 1825.) Cette question, que M. Eüttrow a, le premier, résolue complétement, est une des plus importantes de la haute géodésie. Nous avons fait connaître, dans une des précédentes li- vraisons de ce Bulletin et ailleurs, quels sont les termes qu'il faut ajouter à la formule de ce célèbre astronome, lorsque l'on groupe un grand nombre de distances zénithales de l'étoile observée en un lieu quelconque de son parallèle. M. Plana yient de traiter de nouveau ce problème dans la Correspondance astronomique de M. de Zach (p. 552 du XII° volume), et cela d'une manière moins limitée que la nôtre, et avec nne élégance digne de son génie analytique. La nouvelle série à laquelle il parvient, eu faisant une application réitérée du beau théorème de Lagrange sur le retour des suites, et en employant une méthode de calcul qui permet de pousser plus loin les développements, confirme pleinement l'exactitude de Ja formule que nous avions obtenue de notre côté, en la restreiguant aux seuls besoins de la pratique. Nous allons faire voir ici que les calculs les plus directs et les plus élémentaires conduisent aussi à celte série de M, Plana. Soient H la latitude cherchée; A la distance polaire de l'étoile; P l'angle horaire corres- pondant à l'instant moyen des observations ; N la distance zénithale qui correspond précisé ment à l'angle horaire P ; z la distance zénithale moyenne, corrigée de la réfraction, et donnée (131) par le cercle répétiteur, en divisant l'arc total parcouru par le nombre » des observations ; enfin N + u — 90° —H, auquel cas sera, comme À, un très-pelit arc. On a d'abord l'équation (x) sN— cos (N + u) cos A Æ sin (N + w) sin À cos P; È et comme, par hypothèse, 4 est fort petit, on en tire facilement cette série (2) u = À cos P — + A? sin° P cot N + + Aÿsin* P cos P ; d’où résulte (3) N = 90° — H— A cos P + Æ A? sin° P cot N — + A? sin° P cos P. Mais à cause que N — 90° — H — 4 cos P, à très-peu près, l’on a AcosP. cot N — tang H + — EH ? introduisant cette valeur dans la série précédente, et rejetant les termes supérieurs à la troisième puissance, il vient (5°) N=—90—H— A cos P + +4? sin° P tang H + E A3 sin° P cos P (+ + tang *H). D'un autre côté, en rapportant toutes les observations à l'instant du milieu , l'on a, comme l'on sait, . dN (PP) PTS Re 3: (4P)* étant la somme des secondes puissances des angles horaires comptés à partir de cet instant; ainsi, latitude cherchée, N=z— 5) H= 90° (Nu) = go — (zu) + LE x OT ce en Fi 4 ans Maintenant, si l'on différencie deux fois de suite l'équation (5”), on aura, en désignant d'N ar our abréger Pr par.9; P ser » qg= A cos P + 4° cos 2P tang H + 4? cos P (++ tang® H)—2 À? sin’ P cos P (++ tang °H). A cos P Mettant ici pour tang H sa valeur approchée cot N — SN sin ; il viendra, à cause de sin? À A = sin À + , ©t en effectuant toutes les réductions, 4 = Sin A cos P + sin” A cos 2 P cotN —+ sin? A cos P (cos’ P + 5 sin° P çot* N). Pour rendre ce coefhicient différentiel et la valeur de x fonctions explicités de z, on re- marquera que lon a sensiblement , d'après ce qui précède, P ): N = z— sin 4 cos P.x ; etpar suite, sin À cos P é (dP)* ÉUUE or Ar sin? z 2.n CotN = cotz + sin? À cos P. (dP } sin? z a.n EI Soient done U et Q ce que deviennent respectivement w et q + + ; par le changement de N en z; on aura alors © (321) à ’ se Lee des cos P p) (éP }° e AA sin? z On TN et , Sin A cos P (ePY : 1} q=Q—; 2 ù ; 5 DE sin? z 2.n x Guti partant, comme l'a trouvé M. Plana, 2 sin° + JP : 5 H = 90° —(3+U E ——— ; - (5) 90° — (2 HU) + Q 2 TT; résultat dans lequel U = 4 cos P — + A° sin 1" sin *P cot z + + A3 sin *1" sin ?P cos P et sin °P sin ?z Q=sin 4 cos P — sin ?A cos 2P cot z—* sin 34 cos P 4 cos °P— +- 5 sin *P cot ?z b et qui offre par conséquent le moyen d'apprécier ce qu'on néglige dans la pratique, en ne. tenant pas compte du terme en sin 34 dans le coefficient Q, JL est aisé de reconnaitre que ce même coefficient acquiert la valeur conuue depuis long- temps, lorsque les observations sont faites très-près du méridien, "PHYSIQUE. Recherches sur les pouvoirs réfringents des fluides élastiques, par M. Duroxc. (Académie des Sciences, séance du 10 octobre 1825.) L'auteur s'est proposé de rechercher si les pouvoirs réfringents seraient soumis à une loi analogue à celle que l’on a reconnue pour les chaleursspécifiques , et si l'acte de la combinaison altére la force de réfraction que possèdent les principes élémentaires considérés isolément. Cette dernière question a déjà fait l'objet d'un Mémoire publié en 1806 par MM. Biot et Arago : mais, à l'époque où ce travail parut, 6n n'avait que des données très-incertaines sur les proportions de la plupart des corps composés; et l'on a démontré depuis que dans le passage des fluides élastiques à l’état liquide ou solide, il se produisait des changements considérables dans les pouvoirs réfringents. ere On ne pouvait donc espérer de découvrir la relation cherchée qu'en observant les corps à l'état gazeux ; les physiciens que nous venons de citer n'ayant d'ailleurs embrassé dans lears observations qu'un nombre très-restreint d'espèces différentes, il deyenait indispensable de recourir à de nouvelles détermiuations. La méthode d'observation que l’auteur a employée lui a paru préférable à celles qui ont été proposées jusqu'ici, par la promptitade d'exécution qu'elle comporte; elle serait d'ailleurs susceptible d'une précision beaucoup plus que suflisante pour ce genre de recherches. Elle est foudée sur une loi déjà annoncée par les auteurs du Mémoire précédemment cité, et que M. Dulong a vérifiée sur d'autres gaz, savoir : que la puissance réfractive d'un même gaz est proportionnelle à sa densité. 1: en résulié que si l'on pouvait déterminer la densilé d'un gaz, lorsqu'il réfracte précisé mont autant que l'air, par exemple, pris à la même température et à une pression convenue , ‘| ] 7 ((153:) il suffirait d'une simple proportion pour connaître le rapport des puissances réfractives des deux gaz sous la même pression. Il est vrai que par ce moyen on ne peut obtenir que les rapports des puissances réfractives ; mais pour la question que l'auteur s'est proposé de ré- soudre, c'est le seul élément nécessaire. L'appareil dont il s'est servi consiste en un prisme creux de verre, d'un angle de 145° en- viron, dans lequel ôn peut introduire successivement différents gaz; un tube vertical, rempli de mercure, communiquant avec l'intérieur du prisme, permet de dilater à volonté le fluide élastique qu'il contient; la tension du gaz est donnée, soit par le baromètre de la pompe pneumatique, qui fait partie de l'appareil, soit, dans quelques cas où la communication avec la pompe doit être interceptée, par un petit tube vertical débouchant par son extrémité infé- rieure dans le réservoir de mercure dont on vient de parler ; enfin une lunette astronomique munie de fils croisés au foyer de son objectif est placée sur un support de maconnerie, devant le prisme, à une hauteur convenable pour. que l’on puisse apercevoir, à travers, une mire éloignée. On conçoit facilement que si la lunette et lé prisme sont invariables, et que l'on ait pointé la lunette sur la mire lorsque le prisme était rempli d’air à 0,76 de tension, par exemple, si, après avoir substitué à l'air tout autre gaz, on donne à celui-ci une densité telle que la coïncidence de la mire avec les fils soit rétablie, on scra certain que la déviation est Ja même pour le même angle réfringent dans les deux gaz, ve qui ne peut avoir lieu sans que les puissances réfractives soient égales, Ce procédé est susceptible d'une précision, pour ainsi dire ; indéfinie. La limite de l'errenr dépend du grossissement de la lunette. Mais M. Dulong fait remarquer que les moyens de A ” Q . ACER 7 reconnaitre le pur eté des gaz ne comportant presque jamais une précision plus grande que — , il serait inutile de chercher à estimer des fractions beaucoup plus petites dans la mesure de leurs puissances réfractives. Cetie méthode est applicable, ävec quelques modifications, aux gaz tels que le chlore, qui attaquent tous les métaux, ainsi. qu'aux vapeurs qui ne peuyent supporter la pression atmosphérique. Pour vérifier la proportionnalité des puissances réfractives et des densités d'un même gaz, l'auteur détermine la puissance réfractive de plusieurs mélanges formés par des gaz qui re se combinent pas ; et comme le résultat de l'observation s'accorde toujours avec celui que l'on déduit des puissances réfractives des éléments du mélange, on doit en conclure que chaque gaz conserve, en effet, une puissance exactement proportionnelle à sa densité. L'auteur remarque, : ce sujet, cree pouvoir réfringent de l'air atmosphérique est égal à ceux de l'azote, de l’oxigène et de l'acide carbonique réunis, chacun d'eux étant calculé pour sa densité correspondante dans l'air; or cette égalité ne se rencontre dans aucune combinaison , ainsi qu'on le verra plus bas. C'est donc une preuve directe que les éléments de l'air ne sont port combinés ensemble. Voici Le tableau des rapports des puissances réfractives de 20 gaz déterminés par le mode d'observation précédemment décrit. s Puissances réfractives des gaz rapportces à celle de l'air à force élastique égale. Noms des gaz, Puissances réfractives, Densités. ATOS HÉTIqQUeE a ue le. MMA ARC DS UE ANIAGE A RCE Oxisene EP ER ER CREER ct MO 24e. Mt MS UT 1020 . (154) Noms des gaz. Puissances réfractives, Densités. Hydrogène ART AENS rentree 0,470 éd oeosonses.e | 00685 Azote (1)...... SHOT 2 none So 19GDO se esessocce..e. 05976 Chlore. !::-:"..- SA MS 30 E tee DUO eee panseseemessse ce dt 2347 Gside d'azote CORNE EME T0 1,527 Grasomirenx ete TETE CCC: 0 1,039 Acide hydrochlorique.............. 1,527 1,254 Oxide de carhone................ JM Et) 0,972 Acide carbonique. ........ PT: 520 1,524 Cjanopeneh ere -moeLeL cree 10020 1,818 Gar'oléGant te EU PATENT DONNE er eee ere nee ese TO OU) Gaz des mardis M TT I DOM See eee een 0,559 Éther muriatique..........., > DRE POS 0 BE TO UE a Ban DEN Acide hydrocyanique.......... DT DOT ele meieessiseledisels ee OO AMmmMONIAqUE 2-0 eee MNT) T0 ee secte ncentesesese-LUIO)DOX Gaztoxi=chloro-earhonique "003,936 00. 0e ere 3 442 Hydrogene sultan een neo LOT EE ER eee eee Te Acide:sulfureux... 1.1.0... 02,260 000... 000. a,2fr Panthers eneeehe ei OA La puissance réfractive absolue de l'air à o° et à 0°,76 étant connue , soit par les observa- tions astronomiques de Delambre , soit par les mesures directes de MM. Biot et Arago, on pent déduire des nombres précédents la valeur des puissances réfractives absolues detous les gaz ci-dessus, ainsi que les indices de réfraction pour le passage de la lumière du vide dans chacun de ces gaz. Éther sulfurique.................. 5,280 Soufre carburé..........… Me site. DNODITO Les puissances réfractives des gaz simples ou composés ne paraissent avoir aucune relation nécessaire avec leur densité ; ainsi le gaz oléfiant et l'oxide de carbone ont à peu près la méme densité, et le pouvoir du premier est presque double de celui du deuxième. Tous les physiciens savaient depuis long-temps qu’en comparant des corps solides ou liquides de nature différente, la réfraction ne variait pas proportionnellement à la densité , et l'on en concluait que chaque corps exercçait sur la lumière une acüion dépendante de sa nature propre. Mais la diversité des capacités pour la chaleur rapportées à l'unité de masse, avait conduit à une conséquence analogue relativement aux attractions que l'on admettait entre les corps et la matière de la chaleur. Toutefois puisque , en calculant les capacités de chaque molécule en particulier , on a trouvé qu'elles étaient égales on dans des rapports simples , il n'aurait pas été surprenant que la méme idée appliquée aux pouvoirs réfringents, eût fait découvrir des (1) Dans certains cas la détermination du pouvoir réfringent peut fournir un caractère essentiel pour pro- noncer sur l'identité de deux fluides élastiques. Par exemple, on sait, à n’en pas douter, que l'air contient parmi ses principes le radical de l'acide nitrique; mais en ne considérant que les propriétés chimiques, on ne parviendrait pas à établir d’une manière indubitable que le fluide élastique qui reste après qu’on a séparé de l'air loxigène et l'acide carbonique, est entièrement le même que le radical en question, On le prouve en constatant que l'azote, extrait de l'air, a précisément la même puissance réfractive que l'azote provenant de la décomposition de l'acide pitrique. ” (n35) rapports très-simples là où l’on n'avait aperçu aucune relation. Or, si ane loi analogue existait réellement, elle se manifesterait dans les nombres mêmes du tableau précédent; car les gaz ayant été observés à la même température et à la même pression, les inégalités que l'on remar- que dans leurs pouvoirs réfringents ne peuvent tenir qu'à l'inégalité des effets de chacune des molécules considérée individuellement. # Il reste à examiner s’il existe quelque relation appréciable entre le pouvoir réfrivgent des composés, et ceux des éléments. Pour éviter toute complication dépendante d'un changement d'état, il faut se borner à comparer les composés gazeux dont les éléments existent aussi sous la même forme, ce qui restreint beaucoup le nombre des observations. La table suivante contient les pouvoirs réfringents calculés et observés, de neuf composés différents. Noms des gaz. p. réfr. observés. p- réfr. calculés. différences. Ammoniaque......... 13309 +.ssooser. 1)216 ++... + 0,093 Oxide d’azote..:...... 1,710 e.;..e-.e. 1,482 ete... + 0,228 Gaziniireuxe 204 LOGO. es e|0; 072 dense: sit 0006 En (0) eee SEX eee ee LOS recense eus 10,007 Gaz oxi-chloro-carb .: 3,956 .......... 3,784 .......... + 0,152 Éther muriatique.…... = 3,72, 0... 13,829 ,4.4h 44e. —10,099 Acide-hydrocyanique.… 1,521,/ ...-...... 1,651 see... > 0150 Acide carbonique..... 1,526 .......... 1,619 ..:....... , — 0,095 Acide hydro-chlorique.. 1,527 .:........ :1,547 .+........ — 0,020 On voit que pour cinq des gaz précédents le pouvoir du composé est plus grand que la somme de ceux des éléments, tandis que pour les quatre autres c’est le contraire. L'espèce particulière de condensation qui accompagne la combinaison ne paraîtayoir aucune connexion avec celte variation; car, par exemple, dans l'acide hydrochlorique, il y a diminution, et dans le gaz nitreux augmentation, quoique les proportions de ces deux composés soient ies mêmes , et que la condensation soit nulle dans l'un et l'autre. La seule remarque à laquelle donne lieu ce genre de rapprochement, c'est que pour les com- Dbinaisons £inatres alcalines ou neutres, le pouvoir réfringent observé est plus grand que celui qui se déduit des éléments , et que pour les composés acides il est plus faible. L'éther muriatique, que l’on peut regarder comme neutre, et le gaz chloroxi-carbonique , qui est décidément acide, paraîtraient contrarier cette loi, Mais il faut remarquer que ces com- binaisons sont formées de trois éléments primitifs qui sont très-probablement réunis en deux combinaisons binaires ayant un élément commun. Or ce sont ces composés binaires, éléments immédiats des combinaisons en question , qu'il faudrait pouvoir comparer avec elles. Cela semble indiquer assez clairement que la réfraction dépend, non de la masse des molé- cules, comme la chaleur spécifique , mais de l’état électrique qui leur est propre. -En raisonnant dans l'hypothèse de l'émission, la somme des attractions des molécules d'un fluide élastique sur la lumière, devrait étre indépendante de la forme de ces molécules, puis- (1) L'auteur n’a fait aucune observation directe sur la vapeur d’eau; mais on savait déjà, par les obser- vations de MM. Biot et Arago, que la puissance réfractive de cette vapeur ne difière pas sensiblement de celle de Pair sec. M. Arago a reconnu depuis, par un procédé particulier, que la première est inférieure à la deuxième, mais d'une quantité trop petite pour détruire la dilférence que l’on remarque entre le calcul ct lobservation. (156) que celles-ci ne sont point assujetlies, comme dans les corps cristallisés, à présenter certaines faces suivant une direction déterminée. Or, si la réfraction dépendait de ces attractions , on ne conceyrait pas comment l'action d'un composé binaire serait tantôt plus grande et tantôt plus petite que la somme de celle des molécules élémentaires. On peut donc regarder ce fait comme une nouvelle difliculté attachée à l'hypothèse de Newion. + CHIMIE. — NOUVELLES SCIENTIFIQUES. Découverte de la Lithine dans les eaux minérales de la Bohéme. , Dans un travail fort étendu sur les eaux de Carlsbad , M. Berzelius avait déjà reconnu, comme éléments de cette eau minérale, plusieurs substances que l'on n'y avait pas soupconnées jusqu'ici , notamment le fluate de chaux , le phosphate de chaux, le phosphate d'alumine, etc. Le même chimiste, par un nouvel examen des eaux minérales de la Bohéme, vient de dé- couvrir, dans toutes, la présence de la Lithine : cette substance alcaline découverte, il y a quelques années, par M. Arfwedson dans la pétalite. Pour réconnaître la présence de la Lithine dans une éau minérale, et pour extraire cette substance , l'auteur méle, avec l'eau minérale, une dissolution de phosphate de soude, il'évapore à siccité, et traite le résidu par l'eau froide; s'il existé de la Lithine dans l'eau, elle reste à l'état de phosphate double inso- luble à base de soude et de Lithine; ce sel contient un égal nombre d'atomes de chaque base. Il y a des eaux qui contiennent jusqu'à un centigramme de Lithine par bouteille, en sorte qu'il sera vraisemblablement préférable de se procurer ce nouvel alcali, en l'extrayant d'une eau minérale. M. Berzelius regarde comme très-probable que la même substance fait partie de l'eau de mer; il n’a pas encore eu l’occasion de vérifier sa conjecture. MINÉRALOGIE. OUVRAGE NOUVEAU; Prodromo della Mineralogia Vesuyiana, c’est-à-dire, Prodrome de la Miné- ralogie VWésuvienne, par T. Monricezr et N. Covezutr, vol. 7, in-8°, Oryctognosie, avec 19 planches. — Naples 1825. Le but des auteurs est de faire connaître, dans ce premier .volume de leur histoire du Vésuve, les substances minérales qui se rencontrent autour de ce volcan célèbre ou parmi les productions qu’il rejette chaque jour. L'on a dit que le Vésuye était un fabricant de minéraux , et le Prodrome que nous annoncons justifie en queïque:sorte cette phrase. En cfet, l'on est surpris de l'immense quanlité d'espèces minérales qu'on y trouve, et dont beaucoup sont nouvelles. Ces substances minérales ont plusieurs origines : 1° les unes appar- tiennent aux couches qui constituent le terrain sur lequel et dans lequel le volcan a établi son foyer, et ont été arrachées et lancées au-dehors par l'explosion des feux souterrains : ces substances sont les plus varices et fréquemment cristallisées ; leur nombre donne aux miné- ralogisies une idée de la fécondité des couches dont elles ont fait partie, et qai semblent appartenir à ‘un ordre de terrains très-différent de celui qui forme le corps du volcan ou qui (157) l'entoure. 2° Par les produits nouveaux qui sont le résultat de l’action du feu où qui sont con= tenus dans les laves. Cette distinction ne pouvait être admise dans nne description minéralo- gique, mais nous avons cru devoir la faire ressortir, pour apprendre que c'est particulièrement le premier ordre qui est le plus riche en espèces et en variétés, et pour faire observer que le Vésuve est de tous les volcans celui qui doit à cette circonstance l'abondance de ses richesses minérales. Les auteurs ont suivi la méthode chimique de Berzelius pour le classement des espèces et celle de Haüy pour la description de l'espèce et de ses variétés ; ils développent avec étendue les caractères spécifiques, en rapportant les analyses connues ; ils font ressortir les caractères cristallographiques, auxquels, avec raison, ils attachent beaucoup d'importance. Les formes cristallines sont les premières décrites , puis les formes indéterminables , ensuite sont rangées les variétés dues à la couleur et celles données par le plus où moins de transparence. Un atlas de dix-neuf planches offre 220 figures d'autant de formes propres aux substances minérales du Vésuve. Voici, ea peu de lignes , les espèces qui composent la Minéralogie Vésuvienne. I. Classe. Corps simples. Ordre I. C.S. métalloïdes. 1° Famille, Sourre : Soufre, acide sulfureux , acide sulfarique. 2° F. CuLore : Acide muriatique on hydrochlorique. 3° F. AZOTE : Gaz azote. 4° F. Bone : Acide borique. 5° F. CARBONE : Acide carbonique. 6° F. HyproGÈNE : Eau , hydrogène sulfuré. Ordre IT. Métaux électro-négatifs. 7° F. AnsENIc : Arsenic sulfuré rouge, arsenic sulfuré jaune. 8° F. SILICE : Quarz ; il est rare. 9° F. PLoms : Plomb sulfaré, Cotunnia Montic (plomb muriaté ou chlorure de plomb). 10° F. Cuivre : Cuivre pyriteux, cuivre sulfaté, cuivre muriaté ou hydrochlorate de cuivre. 11° PF. URANE& Urane oxidulé? 12° F. Fer : Fer sulfuré , fer carburé ou graphyte, fer oligiste, fer oxydulé et fer oxy- dulé titané, fer sulfaté vert, fer sulfaté rouge, fer muriaté ou chlorure de fer, fer per- muriaté ou perchlorure de fer. 15° Æ, MANGANÈSE : Manganèse sulfaté ou protosulfate de manganèse, manganèse per- sulfaté, manganèse muriaté ou chlorure de manganèse, manganèse permuriaté ou perchlo- rure manganése. Ces quatre espèces sont de nouvelles conquêtes qui viennent enrichir le domaine de la minéralogie. 14° F, ZIRCONE : Zircon. 15° F, ALUMINE : Sursulfate d'alamine, Monticel. , néphéline, topaze (dont la première connaissance au Vésuye est due à feu le comte de Bournon). 16° F. MAGNÉSIE : Magnésie sulfatée, magnésie muriatée, chondrodite (ici l'humite de Bournon), serpentine commune , peridot, tale, spinelle. 17°.F. CHAux : Chaux mie chaux fluatée, chaux carbonatée (et ch. carb. ferro- manganésifére ; ferro-mangan. rose, magnésilère), arragonite , chaux phosphatée, titane SEPTEMBRE 1895. 18 (158 ) calcaréo-siliceux, wollastonite ; amphibole, pyroxène; épidote, prehnité? thomsonite Brooke (ou comptonite Breswster, et scolézite, Berz. ; ct mésotype Haüy. en partie), stilbite? grenat, idocrase; gismondine ou abrazite, pseudo-néphéline (espèce qui ne doit pas être confondue avec la néphéline, suivant M. Monticeili),tourmaline, geblenite, mélilite, 18° F. Soupe : Soude muriatée ou chlorure de soude (comprenant comme variétés :-la soude murialte potassilère anhydre, la soude muriatée avec potasse sulfatée et muriatée, et la soude muriatée ammoniacale), soude sulfatée, Sodalite, lazulite ou lapis lazuli, analeime. 19° F. Porasse : Potasse sulfatée, alumine sulfate alcaline ;, amphigène, méionite , feldspath (qui comprend l'eisspath de Werner, qu’on ne peut confondre avec l'atbite, puisqu'il contient de la potasse, suivant M. Monticelli, et non de la soude, comme le dit M. Pechier, de Genève), baüyne, mica. I1. Classe. Corps composés : Ammoniaque muriatée. III. Classe. Espèces non classées, nouvelles, et dont la place n'est pas encore assigne dans la méthode : Breislakite, Humboldtilite (1), Zurlite Ramondint, Davyne (très- voisine de la Néphélire, dédiée à H. Davy), Cavolinite? Cristianite (en l'honneur de Son Altesse Royale le Prince de Danemarck}), Biotine (espèce dédiée à M. Biot). Les espèces minérales observées au Vésuye sont au nombre de 82, dont nne viugtaine lui sont propres, n'ayant pas encore été trouvées ailleurs. Nous n'avons pas vu dans leur énumération l'Anorthite de M. Rose; peut-êtré que les auteurs, n'étant point prévenus, l'auront confondu avec le feldspath Dans un second volume, il sera question des minéraux composés ou aggrégats, et dans un troisième, de l'histoire générale du Vésuye. : S, BE. BOTANIQUE. Note sur l'inflorescence extraaxillaire, par M. Avcusre DE Sainr-Hiraine. Des pédoncules véritablement opposés aux feuilles formeraient une exception sinsulière dans la marche ordinaire de la végétation. Mais, pour’ peu quon veuille’ se dénner la peine d'observer avec la plus légère attention le Melochta lanata , Aug. de S. Hil., on reconnaitra que son prétendu pédoncule axillaire n'est autre chose que 16 sommet de fa tige-ou des ra- meaux primaires parfaitément continu avec eux, et auquel l'apparition*des fleurs à bientôt mis ün terme ; l'on $e convaincra enfin que là partie de la planté qu'on prendrait, au premier coup d'œil, pour la continuation de la tige et des rameaux primaires, appartient à une végétation d'un autre ordre, et q qu'elle est le résuit:t de l'allongement d'un Sourgeon axillire : qui s'est développé ER plus ‘que Ja branche principale. Le Melochia decumbens , Auz. de S. Hil., confrme encore ce qui est dit ici, car lesommét dé la Ü3e principale ne ‘y réduit pas à un simple pédoncule ; ilporte des feuilles et des groupes de fleurs;et cependant il reste souvent, beaucoup plus court que les rameaux axillaires. Dans les espèces telles que le Melochia pyramidata, L. » où 1 le P£ “déncule l'opposé à la feuille a une direction très ) TRES: DETTE TE Te Dacil:. (1) il ne faut pas coutbndre r Tumbolgiiite avec l pmboltine ne M. Levy, plus conouc sous le nom de Datholite du Tyrol; oi avec l’Hu Loldtite de M. ‘de Rivero, qui est la mème chose que le fer osalaté de Kolloseruk près Bilin, en Bohême. Si l’ün conservé Éunbbtatine de M … Levy par droit d’antériarilé, om pourraituwommer Monlicellite l'espèce Vésuvienné! AL S. L. Le] ( 159 ) oblique, et où il est beaucoup plus menu que la portion de tige ou de rameau qui lui est inférieure, il est plus difcile de saisir son identité avec un sommet de tige. Néanmoins, dans ce cas-là méme, le pédoncule se montre bien évidemment continu avec la portion de tige au de branche sur laquelle il est placé, et, tout-à-fait au sommet des rameaux, la conti- nuité entière devient moins équivoque. M. Aug. de Saint-Hilaire se contente de ces courtes indications, et il engage les physiologistes à s'occuper avec plus de détail de ce sujet inté- ressant (1). ZOOLOGIE. Note sur un cétacé échoué au Hävre, et sur un ver trouvé dans sa graisse , par M. H. pe BcaiNvirre. L'histoire de la famille des cétacés est encore extrémement embrouillée, surtout dans la distinction des espèces , ce qui tient sans doute à leur grande ressemblance générale, et à ce qu'il faut des yeux exercés pour saisir les caractères qui peuvent les différencier; or ces animaux ne se voient que par hasard sur nos côtes, et ce sont le plus souvent des matelots au des pêcheurs sous la main desquels ils tombent; en sorte que re cherchant à en tirer que la graisse qui leur offre un profit assuré, ils sont presque aussitôt détruits que pris, et rare ment ils peuveñt être observés par quelque naturaliste. Celui dont il est question dans cette Note n'est fort heureusement pas dans ce cas, M. le D: Surriray, observateur exact et at- tentif, et M. de Blainville, l'ont examiné avec soin. Le 9 septembre, dans le milieu du jour, des douaniers du poste de Saint-Adresse, petit village à un demi-quart de licue du Hävre, sur la rive droite de l'embouchure de la Seme, apercurent un gros animal qui se débattait sur le rivage n'ayant plus assez d'eau pour se remcttre à flot et rentrer dans la mer. Ne sachant trop ce que ce pouvait étre, ils se dirigèrent vers l'endroit où il se trouvait, et s'étant bientôt aperçus que c'était un SouMeur, ils réussirent ä s'eu emparer, à l'aide de quelques personnes d'un cabaret voisin, l’assommerent, et le wansporlérent dans cette auberge. Deux personnes qui se baignaient à quelque distance, un Anglais et un Français, M. Sylvestre, ancien militaire retraité, attirés par la curiosité, en firent l'acquisition , dans l'intention de le sauver de la destruction, et de le conserver pour en enrichir le Cabinet du Roi à Paris; malheureusement la bonne intention du Francais fut biéntôt paralysée, parce que l'Anglais vendit sa part à des gens hors d'état d'être mus par un motif aussi honorable, et qu'ils voulurent en faire un objet de spéculation. Dans ce projet, ils Grent voiturer l'animal jusqu'à l'entrée du faubourg d'Ingouville, à la porte du Hävre, et le montrérent, à prix d'argent, pendant deux ou trois jours ; mais la mauvaise odeur qu'il ne tarda pas à exbaler les ayant forcés de suspendre lexhibition, ils en firent enlever grossiérement la graisse, le squelette, les chairs et les viscères, pour le faire bourrer et empailler. C'est pendant ces préparatifs que M. de Blainville en a fait la description suivante. Le corps de ce cétacé était, comme à l'ordinaire, fusiforme, c'est-à-dire, renflé au milieu et atténué vers les extrémités. La ligne dorsale était plus relevée et plus bombée vers l’occiput et au milieu du dos ; au -delà de la nageoire elle se relevait en carène , qui était d'autant plus (1) AL paraît que M. Turpin répondra bientôt à ses vœux, en publiant sur cette matière un Mémoire plus complet. (140) marquée, qu'elle était plus voisine de la nageoire caudale. On remarquait aussi de chaque côté de la queue une indice de carène, mais bien moins longue et bien moins sensible ; le ventre était un peu plus arrondi que le dos. La longueur totale était de quinze pieds ; et la circonférence de sept pieds et demi, en arrière des nageoires pectorales. La tête , assez dis- tincte par un rétrécissement du reste du corps, avait deux pieds sept pouces de long de l'extrémité da museau à l'occiput. Le front était aussi fortement bombé à son origine nasale ; l'évent, situé à deux pieds trois pouces de la pointe des mächoires, avait trois pouces de lar- geur ; il était peu courbé , les cornes en avant. L'œil était assez grand ; il avait deux pouces de diamètre longitudinal, et un peu moins de vertical ; l'ouverture des paupières n'était cependant que de quinze lignes ; la supérieure était assez distincte, On n'a pu voir l'ouver- ture du tympan, ni pendant la vie, ni après la mort. Les mâchoires prolongées en forme de bec subcylindrique, n'étaient pas séparées du reste de la tête par une sorte de pli radical , comme dans les véritables dauphins ; la supérieure était un peu pluscourte et plus étroite que l'autre ; elle offrait en dedans, tout le long du palais, une rigole latérale dans laquelle pé- nétrait le bord gengival de l’inférieure , tandis que le sien pénétrait dans une rainure sem- blable de la supérieure. L'ouverture de la bouche était extrêmement grande (deux pieds environ); il n'y avait aucune trace de dents sur le bord des mächoires, non plus que de rugosités au palais, tout était parfaitement lissé. M. de Blainville s’est assuré positivement de ce fait. Les nagcoires ou membres antérieurs étaient fort petits proportionnellement, puis- quäls n'avaient que dix-huit pouces de longueur sur six pouces de large; leur forme était ovale, alongce, un peu angulaire vers le milieu du bord postérieur; leur racine était à trois pieds quatre pouces de l'extrémité du museau. La nageoïre dorsale était également fort petite , surbaissée, triangulaire , arquée et recourbée à l’extrémité; elle commencait à ueuf pieds onze lignes de l'extrémité dumuseau, avait dix pouces de bord et onze de hauteur à son sommet. La nageoire caudale était fort large; ses deux cornes assez arquées et un peu poin- tues, comprenaient entre elles une longueur de trois pieds. L'ouverture de la vulve avait presque huit pouces de longueur ; l'anus en était à environ un pouce en arrière : de chaque côté de la première était le pli des mamelles , qui avait trois à quatre pouces de long. La couleur générale était d'un gris luisant, plus foncé en dessus, et blanchätre en dessous. La peau, Qui offrait la structure de celle des cétacés, était lisse partout, si ce n'est sous la gorge, où M. le D' Surriray m'a dit avoir observé quatre fentes parallèles, longues de cinq à six pouces , et de trois ou quatre lignes dans leur plus grande largeur. M. de Blainville n'a rien observé des viscères ; il sait seulement, par le D' Surriray , qu'il y avail trois estomacs, comme dans la plupart des espèces de ce genre, et que le reste du canal intestinal était très-gréle et très-long. 11 a pu examiner une partie du squelette et le crâneassez incomplétement. Le système osseux de la colonue vertébrale était, comme dans toutes les espèces de ce groupe, très-solidement établi. Les vertèbres, peu mobiles entre elles , et réunies par un tissu fibreux, court et serré, avec une pelile quantité de matière comme graisseuse, mais réellement mucoso-gélatineuse au milieu , étaient au nombre de neuf au dos, quinze à vingt à la queue, et sept disposées, comme dans les dauphins, au cou. Les côtes n'étaient qu'au nombre de neuf, dont six ster- nales. Quant au crane, il ressemblait presque complétement à celui des dauphins, avec cette différence cependant, qu'au-dessus de l'ouverture des narines, les os du nez et les frontaux formaient une avance assez considérable, un peu pointue, et recourbte en avant, ce qui Ci) donnait à la racine ‘du front la forme bombée qui a été remarquée plus haut, et ce qui fait supposer des poches olfactives considérables ; en arrière de cette.ayance osseuse il y avait une dépression assez sensible. Les trous des narines osseuses n'étaient pas exactement symétriques, comme cela arrive souvent dans ce genre , le gauche étant plus grand et un peu dévié. D'après cette description du cétacé échoué au Hävre, et qu'on estimait peser 3,000 livres environ , il est fort probable qu'il appartient à l'espèce que M. de Blainville a désiynée dans son travail sur le genre d'animaux, dont l'extrait a été donné par M. Desmarest, dans le Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle, sous le nom de Dauphin de Dale, comme avait fort bien jugé M. le D° Surriray ; il en différerait principalement , en ce que son estomac est complexe, tandis que dans l'animal yu près Dale il était simple, si l'on veut ajouter une foi complète à ce que dit cet ancien observateur à ce sujet. Quant au dauphin de Honfleur , celui du Hävre en diffère par l'absence de tous tubercules au palais, si toutefois leur existence est hors de doute dans celui-là, et par la forme de son crâne. En effet le premier avait la racine des maxillaires et le front très-élevés, de manière que les ouvertures nasales étaient dans le fond d'une sorte de poche profonde, disposition toute différente de celle qui existait dans le second. En enlevant la graisse de cet animal, on a trouvé, enfermé dans son épaisseur , et contenu dans une sorte de kyste à parois lisses en dedans, mais non distinctes en dehors, un ver assez singulier , que M. de Blainville crut d'abord pouvoir rapporter au genre Monostome, mais qui en diffère sensiblement, comme on va le voir; il était replié dans son kyste, et vi- vant, quoique le dauphin fût mort depuis cinq ou six jours. Mis dans de l'eau froide, il se contraglait dans tous les sens, de manière à présenter une forme. extrémement variable, quelquefois globuleuse , d'autres fois ovale-alongée, étranglée au milieu ou nouée, avec une sorte de queue en arrière ou de tube en ayant; son extrémité antérieure, souvent atténuée et cylindrique, présentait un orifice évident de forme circulaire. ILen existait aussi un antre à l'extrémité postérieure , mais beaucoup plus petit, et au milieu d'une sorte d'auréole plus grise; enfin, sur un individu, M. de Blainville a vu, à peu près à la moitié de la longueur et en dessous, une petite masse blanche, ovale, saillante en dehors, un peu comme dans les fascioles, ou distomes. Ce ver , d'une couleur blanche mate , était formé d'une sorte d'enveloppe épaisse de cette couleur, et d'une autre intestinale comme gélatineuse. MÉDECINE. Note sur les travaux du D' Marocuerrt, relativement à la rage et à la nouvelle méthode de traitement de cette maladie, par M. Brescuer. Le D° Marocbetti, établi depuis long- temps en Russie, a exercé pendant quelques années la médecine en Ukraine, et a observé dans cette province russe un grand nombre de per- sonnes et d'animaux atteints de la rage. Il a découvert que quelques habitants du pays avaient une méthode particulière de traitement, et c'est cette méthode qu'il a fait connaitre dans deux Mémoires dont nous donnons une analyse succincte. De tous côtés maintenant en France-on s'occupe de recherches sur la rage, et cette maladie est non seulement le sujet des sollicitudes des médecins, mais encore des autorités adminis- lrauves. Cie) Des deux) Mémoires de, M. le D° Marochetti, sur-la rage, l'un n'est, pour ainsi dire, que larparaphrase de l'autre ;iles faits qui étayent ja théorie que ce médecin professe, sont seuls présentés dans le Mémoire qu'il fit.en 1820; tandis que dans celui dont nous venons de prendre connaissance ; on trouve quelques explications physiologiques : elles ne sont pas, il faut le dire, toujours très-saines , et les conclusions qu'il en tire peuvent paraitre hasardées ; par cela Qué les observations qui les précèdent ne sont pas toutes recueillies avec un esprit sévère, Cependant dans la préface de ce dernier Mémoire, le D°Marocheli répète que son seul but est de concourir à l'avancement dela science et au bien de l'humanité, et qu'il ne doit pas étre confondu avec ceux qui liénneat à grande gloire de créer, de produire un, système, une théorie nouvelle. L'auteur a demeuré pendant huit années dansiles gouvernements méridionaux de la Russie , où les chiens sont en grand nombre, et où lalrage.est fréquente. 1l ne dit pas que cette fré- quence ait pour cause les grands froids ou les grandes chaleurs ; qui se succédent dans ces contrées, ainsi-que l'ontavancé quelques médecins nos devanciers. D'ailleurs, dans ces Mé- moires on trouve très-peu de chose sous le rapport étiologique. La question de la spontanéité de la roge chez l’homme n'y est nullement iadiquée. Sous le rapport de la transmission ds cetie dou'oureuse et singulière maladie, le D° Marochetti adopte pleinement l'existence d'un virus spécifique, Sur un certain nombre d'individus blessés par un chien enragé, les premiers, dit-il, le sont plus gravement; l'invasion de la maladie estchez eux plus prompie, les symptômes plus in- ienses, etc. Les derniers mordus peuvent même n'éprouver aucun accident consécuüf, le virus ne séjourne pas constamment dans la gueule de l'animal enragé, il ne s'y accumule u'un certain temps après l'accès durant lequel des morsures plus où moins multipliées l'ont q P q P P tari; dans cet intervalle, si le chien mord, c'est sans danger. De cette assertion il découle une cons(quence que l'auteur a négligé de rappeler et de soutenir par des observations eli« niques. Dans la théorie nouvelle, on admet qu'après un certain temps de l'invasion des pre- miers symptômes de la rage, le virus, qui a été transporté vers la cavité buccale, est bientôt réabsorbé, pour me servir du même mot, et qu'il se porte loin de là ; or, il semble qu'arrivé à ce degré de la maladie, la morsure devrait être sans danger, comme elle l'est, à ce que l'on dit, dans l'intervalle des accès : c'est cette innocuité que le D' Maracheni'à omis de prouver ou d'infirmer. Voici tout ce qu'on trouve dans les Mémoires que nous examinons relativement à la première absorption da yirus et à sa réabsorption. Le virus de la rage séjourne peu de temps dans la blessure ; il se présente bientôt à l'extré- mité des canaux excréteurs des glandes sous-maxillaires ; Il s'y amasse, ct, en dilatant ces canaux , il donre lieu à deux petites vésicules, de volume variable, ayant pour siége les côtés du frein de la langue. Ordinairement c'est du troisième au quatrième jour que ces vésicules apparaissent, Si le virus n'est point évacué, ilirrite et bouche les.voies par lecquélles la na- ture tente de l'expulser; il agit à la manière des astingents; puis incessamment (dans les vingt-qualre heures de l'apparitien des vésicules) il est réabsorbé, po'w me servir toujours de l'expression de l'auteur, et va porier son action principalement sur le cerveau, d'où les nombreux et terribles symptômes nerveux qui se manifestent durant les dernières heures dés animaux qui succombent à Ja rage. Le D'° Marachetti fait ici tenir une marche trés-rapide au viras rab@n, mais il est des cas nombreux où il reste un temps Lrés-long Z, comme en incubation dans l'économie ; on pourrait croire, contre les assertions précédentes, .qu'alors he (145 ) il stjourne dans la blessure ; car celle-ci devient doulowr'eusequand se développent les [Er s:l } ; symplômes généraux: t Ÿ 1 +: F001r19 | Le virus dela rage ne s'affaiblit pas en passant d'un ral dans hnsautre ; vingLänimaux qui ont recu et donné successivement la maladie , présentent ous, à péu près, des symptômes d’une intensité égale. Cette assertion, que l'auteuriles Mémoires donne comme ni étant propre, a été présentée par plusieurs autres ait mais par tout elle manque de preayes cliniques. in 25) ï j L'anatomie pathologique n'apprend rien éivrbétat organique qui afcompagne) la rage. :.le D: Marochetti partage celte opinion; cependantil ajoute que le système vasculaire encépha- liqe est souvent très-gorgé de sang, et qu'il av même uncasd'encéphalitis, Del, sans doute, son hypothèse sur le transpont du virés aurcerveaw ik caractérise le mode d'action du virus rabien sur le ceutre nerveux, en:disant qu'elle est nécrotique: La'cause prochaine, le principe, le germe de la rage, comme dit l'auteur des, Mémoires , ayant été découverts, sans contredit; le traitement de eette eflroyable maladie doit sortir de l'incertitude où il'a été plongé jusqu'à ce jour ;:let Le nombre des moyeus, par conséquent, diminuer beaucoup. Earbase de la thérapeutique que Le, D Marochelti met en usage contre la rage est'la ineutralisation et l'expulsion du virus rabien.; cependant, comme on ya le voir, il conserve encore plusieurs des pratiques conscillées ayant sa découverte. En général, dit-il, une large surface en suppurdtion ,, un, yaste-ahcès phlegmoneux, ga - rañlit de la rage’le sujet qui les porte au moment dela morsure;;: On voit déja que ce conseil abeaucoap de rapport avee celui d'Aétius, -qni voulait qu'on Cutrelint pendant deux mois la suppuration de la blessure. Notre auteur recommande encore;, avec le plus grand nombre des médécins contemporains ;: d'appliquer toujours le cautère actuel sur la morsure ; quand onpourra le faire dans un:très-court délai ;.et,:sôit que ce premier moyen ait été employé, soit qu'il ait été négligé, de recourir promptement aussi à l'établissement d'une suppuration, abondante sur le lieu blessé; en:y appligrant univésicatoire. | Le traitement qui appartient spécialement au D° Marochetti, se compose d'a une petite opé-| “ation chirurgicale et de Femploi, à hautes doses, ;etsons plusieurs formes , d'une substance végélaletrès-conpue dans les usages domestiques:, mais jusquà .ce.jour très-pen ‘employée en-médeeine ; c'est le:gerista luiea tinctoria (genêt des, teinturiers). Ce remède, dit l'auteur, ncutralise le virus ét tend'a lespulser au-dehars; plutôt on.en faitusage, plutôtapparaissen£ les vésicules sublinguales. 1j faut Le donner ,a?;en-décoction,; une piste par: jaur; celle gnan- tité de décoctiom se prépare avec ane once de Vafbuste:et.deux/pintes d'eau, qu'il faut faire réduire dé moitié pat l'épallition. 29. Les (enilles de,la.même plänte, se donnent en poudre, à kx dose de deuvairais drachimes-par jour , ed méme temps que la décpction, cette poudre, mise dans ancverre diéau om: répandué,sar des {ranehes; de pain. Po La décoclian:doi aussi servirsimbibelesilinges qui sersentaux pañsemienis, des blessures,: Les daxatifs et les Jave- ments sont quelquefois utiles pendant ce traitement, dit le médecin de Saint-Pétersboure,, parce que le genét, qui contient beaucoup de tanin, est très-astringent. F'opération, qui cst l'autre point important de:eé nouveau traitement de la rage, consisté à ouvrir, avee-une lancetie on de-pretits-cisenns-eounbes, les vésicules sublingnales, et à les cautériser ensnile.avectun bouton de feu : si elles, sont peu volumineuses, cette seule cau- iérisation suffit même; après l’une et l'autre opération, il faut que le maïade se rince bien la bouche ayec la décoction du genista tinctoria. . (4) Pour saisir le moment opportun de l'onverture des vésieules, il fant examiner deux fois le jour le lieu où nous avons dit qu'elles se présentent : après le 42° jour, si elles ne se sont pas développées, et que lemaiade n'ait point fait usage du remède ci-dessus indiqué , c'est que la rage n'a pointiété transmise; si le malade a fait usage du remède, c'est que le virus a été neutralisé. On ‘voit que cette manière de philosopher n'est pas très rigoureuse : si vous guérissez sans mon médicament, dit le: PMarochetti, vous'n'êtes point malade; si vous guérissez en le prenant, c'est qu'il est tout puissant. Pourquoi faut-il que l'efficacité du pré- cieux genét jaune ne soitétblieique par de'semblables observations? Dans un passage des Mémoires, l'auteur avoue que l'honneur de la découverte du spéci- fique de la rage ne lui appärtientpas ; il habitait un village de l'Ukraine, en 1813, lorsqu'un gros chien enragé y mordit quinze personnes. H se disposait à les soigner selon les méthodes alors connues , lorsqu'une députation dés vieillards du pays vint le'prier de les confier à un Cosaque Zaporostsa ; qui avait'un secret infaillible contre la rage. Il y consentit, sous condition que le-traitement serait fait en sa présence, et qu'un des blessés serait sonmis aux méthodes ordinaires. Douze dés malades traités selon la méthode que nons avons indiquée eurent des vésicules sous la langue , sur les deux autres elles manquèrent ; mais en somme tous guérirent, tindis que le séul malade dont le‘D° Marochetti avait entrepris le traitement, mourut enragé le septième jour après la morsure, Un oubli inconcevable de la part de ce médecin, c'est de ne s'élre pointassuré , dans ce cas ,. du développement des vésicules sublinguales. En 1818, étant en Podolie, l’auteur eut occasion de soigner, par la caulérisation des vésicules sub- linguales et l'usage interne du genista tincloria, vingt-six individus mordus par un chien qui périt évidemment enragé, et tous guérirent. Le D: Marochetti traita encore dans l'Ukraine, par le même procédé et avec le même succès , six individus qui avaient été mordus par un loup enragé; à: la vérité, dans ce cas, il ne donne ateun renSéignement qui constate indubitablement la maladie de l'animal. Près de cette dernière observation il en est une autre, recueillie en 1821 ; dans laquelle la rage de l'animal qui fit les blessurés est aussi très-peu confirmée. Enfin , négligéant quelques’autrés faits , nous arrivons à celui qui a été observé en 1822, et qui, sous an autre rapport, n’est pas plus concluant que la plupart de ceux qui précèdent. Le fréréet la sœnr furént mordüs par un chien énragé, tous deux furent traités de la même ma- nière : la fille mourut Le D' Marochétti assuré que e’est à l’éténdue de ses blessures qu'elle succomba, mäisil est seul gärant de sôn aséerliôn; etqi oserait affirmer quesa bonne foin'a pas été Surprise par l'âmour du merveilleux? L'on peut, sans injustice , le croire entaché de cette passion , quand on a lu la dernière observation de son Mémoire. On raconte ici que six petits chiens prirent lafrage dans le ventre de lear mère, et qu'ils périrent tous de cette ma- ladie, précisément le jour ôù ils ateignirent l'âge d'un tan ; notez qu'ils furent tous élevés séparément, et qué l-chieninié qui les pérta | mordue pendant la gestation, ne fut malade ni TE OL TD | ft ice y ayant ni après leur naïssdnce: vh pires à : î PAPE 2 2 vel ire hrrèn jen ; JUS Lmnom tas (1% ) MATHÉMATIQUES. Note sur les surfaces développables, par AT. Porssox. L'équation générale des surfaces développables résulte, comme on sait, de l'élimination d'une variable & entre ces deux équations : s+routyVe+a—o, dé la ee pro, (1) dœ dans lesquelles +, y, z sont les coordonnées d’un point quelconque, et @4 et 44 deux fonc- tions arbitraires. Au moyen de ces deux fonctions, on peut assujeltir une surface de cette espèce à remplir deux conditions, comme de passer par deux courbes données, de toucher deux surfaces données, de passer par une courbe et de toucher une surface, ou enfr de toucher une surface suivant une courbe déterminée , ce qui présente autant de problèmes différents. Lisbjer de cette Note est de résoudre ces problèmes d’une maniere plus directe et plus simple qu'on‘ue le fait ordinairement. Supposons d’abord que la surface développable doive passer par une courbe dont les équa- tions résolues par rapport àxety, soient M fe; y = Ex. Ces valeurs devront satisfaire aux équations (1) , quelle que soit la variable z; on aura donc z + fou +FzVa+a—o, fa: _. É dŸo (2) et si l’on élimine z entre ces deux équations, il en résultera une équation différentielleque nous représenterons par dou do , Va do ? da Les fonctions ça et 44 devront donc être liées entre elles , soit par son intégrale, soit par sa solution particulière. Or, la seconde équation (2) étant la différentielle de la première, prise en regardant z comme constante, il est évident que l'intégrale de l'équation (3) sera cette CERTA d'a) =°0: (5) première équation (2), dans laquelle on mettrait à la place de z une constante arbitraire e, ce qui donne c + fege + Feda+azo. Mais en liant les fonctions g4 et 44 par cette équation, la surface développable-scrait seu- lement assujettie à passer par le point de la courbe donnée, qui répond àz =, et non pas à passer par cettelcourbe. Ce n'est donc pas l'intégrale de l'équation (3) qui renferme la so- lution du problème proposé (*); et, pour le résoudre, il faudra recourir à sa solution parti- (*) Gette.exclusion de Pintégrale, à laquelle on doit substituer la éolution particulière, a également lieu dans le problème général de la rectification des courbes (Correspondance sur l'École Polytechnique , torù. II, pag. 25), et dans la question où il s’agit de trouver l'équation de la Re UTC d’ après celle de la dé ve- loppée (Théorie des fonctions, pag: 208). OcTorr£ 1825. 19 ( 146 ) culière, laquelle résultera de l'élimination de z , entre la première équation( 1) et sa diflé- rentielle relative à z, c'est-à-dire , entre les deux équations 2 tou +Fsÿetazo, u +90 +de. (4) Awsi, en représentant par = (ga, Ya, a«)= 0; (5) le résultat de cette élimination , il faudra que les deux fonctions @x et + soient liées entre elles par celte dernière équation. On parviendrait immédiament à celte conclusion, en observant que Rs équations (2) de- vaant subsister pour toutes les valeurs de z, on peut joindre à la première sa différentielle prise ñ: par rapport à =, el en regardant 4 comme une fonction de cette variable : la partie de celte différentielle relative à .& sera nulle en vertu de la seconde équation (2), et l’on aura de cette manière les deux équations (4), entre lesquelles on pourra éliminer z. Mais il était bon d'examiner l'équation différentielle résultant de l'élimination de à entre les équations (2), qui doit aussi renfermer la solution du problème, ce qui ferait penser d'abzrd que la relation entre les deux fonctions çæ et Ya pourait contenir une constante arbitraire, Lorsque les équations de la courbe donnée ne seront pas résolues par rapport à x ‘et y, comme nous l'avons supposé, on parviendra encore à l'équation (5) par de simples élimi- nations. Soit alors NL RD = 0 MEN (RME 0" (6) ces deux équations: on considérera æ'et y comme des fonctions implicites de z; et mettant 1 3 A 5 Cf LA dans les équations (4), æ, y; PA à la place de ÿz, Fz et-de leurs différentielles, on aura zkxqga+yŸatez=o, d DL EAN (7) z dz Fe x a Les valeurs de — et —— ; en fonctions de x, y, 2, se déduiront sans difficulté des équations [444 az Lai ee) 0 0 AE; (= 0x on les substitucra dans la seconde équation (7); éliminant ensuite æ, y, z entre les équa- tions (6) et (7), on obtiendra l'équation (5) qu'il s'agissait de trouver, Si la surface développable doit passer par une seconde courbe aussi donnée par ses deux équations, on en conclura une seconde équation semblable à l'équation (5), et que nous représenterons par I (@æ&, Ya, a} =0; (8) les deux fonctions ç4, Ÿ« séront donc déterminées , et les équations de la surface dévelop- pable ne contiendront plus rien d'arbitraire. Pour la former , on substituera dans la seconde dx da équation ( 1} les valeurs: de - et 4 () de da d'W (ga, Ya, a)=0 d. (ga; Ya, &) = 0; en fonctions de ga, Ya, «, tirées des équations ( 147) puis on éliminera &, ge et da entre les équations (1), (5) et,(8) : l'équation résultante en x, y, 3 sera celle de la surface développable, assujettie à passer par les deux courbes données. Le même procédé servira à déterminér, toute autre espèce de surface, représentée par le système dedeux équations dont l'une est la différentielle de l'autre, et contenant une ou plusieurs fonctions arbitraires, lor$qu'on donnefa les équations d'autant de courbes par lesquelles cette surface devra passer. Maintenant, supposons que la surface déve loppable représentée par les équations (1), doive toucher une surface dont l'équation résolue par rapport à z, sera + = f(x, y). dz az Il faudra qu'en tous les points du contact, les valeurs de z, pu et > soient les mêmes pour dx V } ; À dz dz a les deux surfaces ; mais , en vertu de la seconde équation (r), les valeurs de we et —— , tirées ax «} de la première, se réduisent à — @4 et — 44; on aura donc Ja 3) + ao +yde+e—o, dS(&, 7) dS (a) Poa— 0 UNE RE RES dx dy équations entre lesquelles on éliminera x, y, z, ce qui donnera une équation entre 04, Ÿ4 et, que nous représenterons par Y' (ou, Ya, «) —o. (9) Si l'équation de la surface donnée n'était. pas résolue par rapport à 3, et qu'elle fût repré- sentée par SX, y; 3) = 0, on regarderait z comme une fonction implicite de x, y. On remplacera donc les trois équations précédentes par celles-ci : z + xça + ya +a—o, - dx FE ARE, (10) dz —— D =—10); dy cie he Ÿ dz dz As 2 : on y substituera pour —— et —— leurs valeurs ürées des équations dx. dy de ATP 5) 20, PACE g) sp dx pie TA FD puis on formera l'équation (9) en éliminant x, y, z entre ces trois équations et celle de la surface donnée. Quand la surface développable devra toucher une seconde surface donnée, on formera de la même manière une seconde équation semblable à l'équation (9), etque nous représenterons par n'(?a, Va, à) —0; (11) au moyen des équations (9) et (11), on obtiendra, comme dans le premier problème, l'équation de la surface demandée : celle-ci se décomposera en deux facteurs , parce qu'il y a, en général, deux surfaces développables distinctes qui touchent deux surfaces données, Si (148) l'on veut que la surface développable touche une surface et passe par une courbe données, on déterminera les fonctions ç4 et 4 au moyen de l'équation (5) relative à la courbe, et de l'équation (9) résultant de la surface. Enfin, si l'on demande l'équation d'une surface développable qui, touche une surface donnée suivant une courbe aussi donnée; que lon re- présente, comme précédemment, par Jr; 7» 2) = 0, l'équation de la surface touchée ; et que l'on désigne, en outre, par Er ae) 0) l'équation d'une seconde surface qui coupe la premiére suivant la courbe donnée, il faudra que ces deux équations subsistent en même temps que Îes équations ( 10) pour tous les points Te dz À : : de cette courbe; les valeurs des quantités Gr et red Li, celles-ci renferment étant toujours dx y ürées, comme plus haut, des équations d. F(&; Ys LES CAC Ds dx À dy É Donc, en éliminant x, y, z entre les deux équations précédentes jointes aux trois équa- tions (10), on aura deux équations entre 2, Va el2, qui servinont à déterminer les deux fonctions ge et 4, et par suite à former l'équation de la surface développabie demandée. Des caus'iques par réfraction et par réflexion des courbes à double courbure. (Extrait d’une Lettre de Ni. Querecer, Professeur à l’ Athenée de Bruxelles, du 8 juillet 1825, communiquéc par M. HAcuerte.) En supposant que le rayon incident en un point d'une courbe à double courbure se réfracte ou se réfléchisse dans le plan qui passe par ce rayon et par la tangente de la courbe au point d'incidence , on a le théorème suivant : La caustique par réfraction pour une courbe à double courbure quelconque, séparatrice de deux milieux, et pour des rayons incidents normaux à une autre courbe quelconque, est l2 développée de la ligne d'intersection de deux surfaces , dont la première est l'enveloppe des sphères qui ont leurs centres sur la courbe séparatrice, et dont les rayons sont aux distances de ces mêmes centres à la courbe normale aux rayons incidents, dans le rapport constant du sinus de réfraction au sinus d'incidence. La seconde surface est formée en menant dans les plans de réfraction, une série de parallèles aux normales de la courbe séparatrice , par des poiuts pris sur les rayons incidents, de telle manière que les distances de ces points aux points d'incidence, soient aux rayons des sphères respectives, aussi dans le rapport de réfraction. Pour la caustique par réflexion, il suit de faire le rapport de sinus d'incidence au sinus de réfraction égal à l'unité. k Quand la courbe réfléchissante ou séparatrice des milieux dévient plane , ainsi que la ligne à laquelle les rayons incidents sont normaux, la seconde surface devient un plan. En passant aux surfaces , le théorème précédent peut s'énoncer ainsi : « La surface caustique par réfraction, peur une surface quelconque séparatrice de deux » milieux et pour des rayons incidents normaux à une autre surface aussi quelconque, ( 149 ) » est la développoïde de l'enveloppe de toutes les sphères qui ont leurs centres sur la sur- » face séparatrice, et dont es rayons sont aux distances de ces mêmes centres à la surface à » laquelle les rayons incidents sont normaux , dans le rapport constant du sinus de réfraction » au sinus d'incidence. » (Voyez, sur ce sujet, les derniers volumes des Annales Matliématiques de M. Gergonne.) PHYSIQUE. Memoire sur l'attraction qui se manifeste, à des distances sensibles, entre des surfaces solides, mouillées par un liquide dans lequel elles sont sub- mergées, par M. P. S. Giranp. M. Girard a publié plusieurs Mémoires (Voyez Annales de Physique et de Chimie depuis 1813 à 1820, et Mémoires de l’Académie royale des Sciences de l’Institut de France, tome IV, années 1819 et 1820 } qui ont pour objet de démontrer que les liquides forment des almosphéres d'une étendue très-sensible autour des surfaces solides qu'ils peuvent mouiller, et de déduire de ce principe un grand nombre de conséquences , sur la capillarité, sur L'écou- lement des liquides, et sur les densités qu'ils prennent quand ils portent en suspension des corps solides qui ne s'y dissolvent pas. Ces nouvelles recherches ont pour objet de donner une autre confirmation du principe des atmosphères liquides, L'appareil se compose de deux plaques de verre très-planes, de 10 centimètres de largeur sur 5 centimètres de hauteur ; elles ont un côté doublé de liége, de manière que leur poids dans l'eau se réduise à x gramme. On les suspend dans le liquide par des fils de soie de 18 centimètres de longueur, et de telle sorte, que les 2 faces planes non doublées soient verticales et en regard l’une de l'autre à une distance connue. Cette distance est déterminée, tantôt par des tubes de verre, de 6 miliim., de 4 +, et de 2"= de diamètre, et tantôt par des fils d'argent dont les diamètres sont : millim. PourlEno ra MO 000, Ces lONT27 SRE 10) 10708 He ae 01017 DRE ET IO 2 HONtE Concevons que ces deux plaques, que nous appellerons les 2 pendules, soient submergées dans l'eau, et qu'elles ne soient séparées l’une de l'autre que de l'épaisseur d'un des cylindres de verre ou de celle de l'un des fils d'argent ; si dans cet état les fils de soie qui les tiennent suspendues étaient verticaux , aucune force ne tendrait à les séparer; mais si, au moyen d'un mouvement de vis, on écarte les extrémités supérieures de ces fils de suspension, le poids propre de chaque pendule va donner une composante horizontale qui tendra de plus en plus à les séparer, qui à la fin les pourra détacher l'un de l'autre, et pourra les faire osciller dans l'exu avec une certaine vitesse, | M. Girard doune des formules pour calculer l'intensité de ces composantes horizontales des poids suivant l'angle des fils de suspension, et il observe la durée de la première demi-oscillation. Quand les pendules sont séparés par l'un ou l'autre des tubes de verre, la durée de la (150) première demi-oscillation est constante, et se trouve dans lous les cas de 7”, pour 20 milli- métres de distance entre les points de suspension et la verticale du milieu de l'appareil. Mais quand ce sont les fils d'argent qui séparent les pendules, or observe d'autres résultats, dont voici le tableau : \ DURÉE De la première demi-oscillatio: des pendules, leur écartemen primitif élantmesuré par les fils. COMPOSANTES HORIZONTALES DU POIDS DES PENDULES; leur écartement primitif étant mesuré par.les fils. N° r. Nero, N°5: N°4: N°5: cent. gr gT- gr. gr. gr. 0,5 | 0,02565 | 0.027545 | 0,02540 | 0,02725 | 0,02710 1. 0,05548 | 0,05552 | 0,05520 | 6,05510 | 0.054095 1,5 | 0,08586 | 0,083519 | 0,08318 | 0,08315 | 0,08286 2, o,11164 | 0,11194 | 0,11136 | o,r1135 | o,11116 2,5 | 0,14025 | 0;14029 | 0,15980 | 0,15952 | 0,13956 De ces données, et des circonstances que présentent les phénomènes quand on les observe, M. Girard tire les conséquences suivantes : « La durée totale de la première demi-oscillation se divise en deux temps bien distincts. » Le premier, plus ou moins long, est celui pendant lequel l'attraction des glaces contre- balance avec plus ou moins d'énergie l'action de leur pesanteur ; ou, ce qui est la même chose, pendant lequel les couches d'eau qui mouillent leur surface et qui leur sont adhérentes se pénètrent mutuellement. { » Le second temps de l'oscillation, qui est toujours extrêmement court quand on le com- pare au premier , est celui qui s'écoule à partir du moment où les couches d'eau qui mouillent les deux surfaces cessent de se- pénétrer et s’'émergent, pour ainsi dire, l’une de l’autre jusqu'au retour du pendule à la verticale. » Pendant celte dernière partie de l'oscillation, les deux pendules ont dépassé la limite de leur attraction mutuelle, et n'obéissent plus qu'à l'action de la gravité, modifiée par la résis- tance du fluide dans lequel ils oscillent. » Or , ül résulte des premières observations , qu'en fixant l'intervalle primitif de nos glaces par l'interposition de cylindres dont les dianïètres ont diminué successivement de 6 millimètres à 2 millimètres 2, la durée de la première demi-oscillation de nos pendules a été de 7 se- condes environ. \ » Si donc on supposait que pour tout autre intervalle primitif moindre que 2 millim. +, la durée de cette demi-oscillation surpassät 7 secondes, il en faudrait conclure qu'à cette dis- tance de 2 millim. Æ les couches liquides qui adhèrent aux glaces cessent de se pénétrer, ou bien que l'épaisseur de ces couches est de 1 millim. +. » Comme il ne s'agit pour le présent que de constater un phénomène, et nor pas d'en assigner les lois rigoureuses , nous pouvons admettre l'hypothèse que nous venons de présenter. » Ainsi la distance horizontale parcourue par chacune de nos glaces, tant qu’elles demeu- rent sous l'influence de leur attraction mutuelle, serait de 1 millim.%, moins la demi- 2: 1 (151) épaisseur du fil qui mesure leur intervalle primiuf; et le temps employé à parcourir cet espace serait la durée entière de l'oscillation observée, diminuée du nombre constant de 7 secondes. » Ces espaces et les temps employés à les parcourir sont indiqués dans notre secontl tab'eau, L'intervalle primitif des glaces étant mesuré par les Espace Temps Espace T'emps Espace Temps Espace | Temps Espace J'emys parcouru. | employé. | parcouru. | employé.| parcouru. | employé.| parcouru. | employé. | pareomu. |empioy » On voit que l'gervalle primitif des glaces étant de 0"!,0563 (fil n° r}), et l'écartement des fils de suspension de 5 millimètres, le pendule a employé 825! à parcourir un espace de ài:,29 : la vitesse moyenne avec laquelle cet espace a élé parcouru a donc été de ottt,co0148 = 55 de milimètre par seconde. » On voit aussi que sous le même écartement des fils de suspension, l'intervalie primitif des glaces ayant été de o"i:,2481 (fil n° 5), le pendule a empléyé 156! à parcourir 1,126; la vitesse moyenne avec laquelle cet espace à été parcouru a done été de 6%t,00071795 = ré de millimètre, c'est-à-dire, cinq fois plus grande qu'elle n'avait été lorsque l'inter- valle primitif des glaces se trouvait entre quatre et cinq Lois plus petit. » Mais lorsque la vitesse était moindre; la force initiale de la pesanteur qui tend à ramener les pendules dans la verticale était plus grande, comme il est facile de s'en assurer, » Donc la seule attraction que les surfaces mouillées exercent l'une sur l'autre, influe sur la diminution ou l'augmentation des vitesses observées. . » Donc enfin : ces surfaces entièrement immergées dans un liquide susceptible de Les mouiller, étant assez rapprochées parallèlement entre elles pour que les eouches liquides qui les mouillent se pénètrent mutuellement, éæercent l’une sur l’autre, par Lintérmède du tiquide interposé, à des distances sensibles et rigoureusement appréciables, des attractions d'autant plus grandes que ces distances sont moindres, » CHIMIE MINÉRALE. Examen chimique du fer oxidé résinite de Hauy, provenant de la mine de Kust, aux environs de Freyberg. (Mémoire lu à l’Académie des Sciences, par M. Laucrer.) Les minéralogistes avaient d'abord considéré ce minéral comme un oxide de fer hydraté. (822) 4 Kiaproth l'ayant soumis à l'analyse y découvrit la présence de l'acide sulfurique, et lui donna le nom-de sous-sulfate de fer peroxidé. : M. Laugier, d'après l'invitation de M. Leman, a examiné de nouveau ce minéral, et y a reconnu , indépendamment de l'eau et de l'acide sulfurique, l'existence de l'acide arsénique en quantité considérable, puisqu'il en forme la cinquième partie. Il a de plus déterminé la proportion des différentes substances qui constituent ce minéral, et il résulte de son travail que 100 parties sont composées : i 1°: 1Desperoxiderdesfer PR NS 2°. D'acide arsénique. :.. +. :, . 4 20 5°.AD'acide sulfurique. 2er A AUTE Dean A OR RER SACS 99 L'auteur a cherché ensuite à connaitre, par la théorie des proportions, le poids de l'atôme de chacune des matières contenues dans le minéral, et il a trouvé que l'atème de l'acide ar- Séniquebreprésentait ME 0. 0 OU 5 no P Gi IE DR PE UE ESS; 250 L'atôme d'acide sulfurique. . . . 15 Miatome-deufer age Vi PR PN EN; 36 , Les neuf atômes d'eau. . . . . . 30,555 & 08,625 ce qui se rapproche presque exactement de 99 que l'expérience lui a Burnis : accord éga- lement satisfaisant pour la théorie et pour la pratique. Quand M. Laugier a communiqué son travail à l'Académie, il ignorait que M. Stromeyer ayait examiné une autre variété de fer résinite, provenant d'une autre localité, et qu'il était parvenu à peu près au même résultat. Mais ne regardät-on le travail de M. Laugier que comme une répétilion de celui de M. Stromeyer, il n'en aurait pas moins l'avantage de con- firimer l'existence de l'acide arsénique dans le fer résinite, et de fixer d’une maniere plus exacte la proportion de ses éléments. CHIMIE. Note sur le principe actif des baies du Solanum V'erbascifol:um ( Morelle à feuille de Molère), par MM. PAYEN et CHEVALLIER. Un jeune praticien anglais qui ayait employé avec beaucoup de succès, comme calmant, la teinture alcoolique des baies de la Morelle à feuilles de molène, nous remit des tiges de la plante et des baies qu'elle avait produites, afin que nous en fissions l'analyse. Nous nous propo- sâmes d'y chercher un alcali végétal auquel on püt attribuer les propriétés médicales observées. Les baies concassées furent traittes à chaud jusqu'à épuisement par Valcool; la solution évaporée, puis reprise par l'eau, laissa un résidu non dissous, de nature résineuse, qui fut lavé ; lesisolutions et eaux-de lavage réunies, évaporées , mrises en contact avéc de la magné- sie ; dégagèrent de l'ammoniaque ; le dépôt magnésien lavé à l'eau froide, desséché , traité par l'alcool bouillant, donna une solution jaunâtre qui, rapprochée, laissa précipiter une matière pulvérulente présentant quelques grains qui semblaient cristallisés, on les recueillit sur un filtre où ils furent lavés } puis desséchés. (255) Un second traitement pat l'alcool et le charbon animal donna des cristaux bien prononcés et presque incolores. La petite quantité que nous avions pu recueillir de ces cristaux, ne nous permit pas de les soumettre à un aussi grand nombre d'essais que nous l'aurions désiré ; les expériences suivan- 4es nous semblent cependant les caractériser! d’une manière suflisante. Ces cristaux exposés à une température élevée gradnellement se dessèchent, s'amolissent lentement, entrent en fusion ; là matière fondue, refroidie, se prend en masse dure qui n'of- fre pas de cristallisation rayonnée ; celle-ci chauffée de nouveau, se fond, prend une teinte jaune fauve, se colore en brun de plus en plus foncé, et laisse un charbon très-volumineux, fort léger ; celui-ci calciné à l'air libre brûle sans résidu. La substance cristalline fait virer au bleu la couleur rouge du tournesol , elle n’est pas sen- siblement rougie par l'acide nitrique ; elle a une saveur amère peu prononcée, est peu soluble dans l'eau; examinée à la loupe, elle se présente sous la forme de longs prismes diaphanes rectangulaires aplatis. Un décigramme saturé par l'acide sulfurique d'un poids spécifique égal à 1845, étendu de 99 fois son poids d'eau , en a exigé 12 décigrammes, ce qui équivaut aux 0,096 de son poids d'acide réel. Le liquide rapproché lentement a laissé à peine quêl- ques traces cristallines nacrées sur les bords de la capsule. On n'a pu obtenir de cristaux prononcés, mais seulement une substance sèche, friable, d'apparence gommeuse, cette forme s'est conservée lorsqu'elle fat dissoute dans l'eau ou dans l'alcool, et les solutions rapprochées lentement. Ce sulfate était fort amer, une partie dissoute dans l'eau précipitée par la potasse, le dépôt lavé, dissous dans l'acide hydrochlorique en léger excès, évaporé à plusieurs reprises, n'a pas fourni de cristallisation , mais seulement une substance transparente de forme gom- meuse. Cette combinaison fut dissoute dans l'eau, précipitée par la potasse, Le dépôt n'a pas été rougi par l'acide nitrique concentré. ‘On voit, d'après ces expériences, que la substance alcaline du Solanum Verbascifolium a quelque analogie avec la Morphine, mais diffère de celle-ci dans l'effet de la réaction de l'a- cide nitrique, et en ce qu'elle forme avec les acides sulfurique et hydrochlorique des sels in- cristallisables. Craignant que ces derniers caractères ne fussent pas décisifs en raison de la très-petite quantité sur laquelle nous avions pu opérer, nous ayons fait arriver lentement une goutte d'hydrochlorate de peroxide de fer sur 11 matière cristalline, la couleur jaune de la solution ne fut nullement altérée, tandis que dans les mémes circonstances la Morphine développa une coloration d'un bleu intense. L'analyse des tiges et feuilles de la plante nous a donné des traces de la substance alcaline. Il nous semble donc démontré que le principe actif cristallisable du Solanum Verbascifo- lium doit être rangé définitivement parmi les alcalis végétaux , et que ses propriétés caractc- ristiques ne permeltant pas de le confondre avec les autres alcalis de ce genre, on doit lui conserver le nom de SOLANINE. GÉOLOGIE. Note sur l'existence des Dolomies à Sète, Département de l'Hérault, par M. Marcez ne Serres, Correspondant de la Société Philomatique. M. Marcel de Serres vient de reconnaître que le massif inférieur sur lequel repose le ca!- caire jurassique de la montagne de Sète (ou Cette, comme l'écrivent à tort les géographes), département de l'Hérault, dans le même lieu où existent les brèches osseuses, est en evti" OGTOBRE 18525. (154) composé de Do'omies grises, ou doubles carbonates de chaux et magnésie. Ces Dolomies x aspect cristallin sont souvent traversées par de petites veinules calcaires rouges et blanches; ailes sont plus denses que le calcaire jurassique qui leur est supérieur, et beaucoup plus dures même que le marbre, quoique moins tenaces ; aussi sont-elles exploitées avec plus d'avantage pour la jetée que l'on construit au-devant du port de Sète. Ces Dolomies paraissent être à M. Maicel de Serres, de la même formation que celles décrites par M. Mudant ; et qui se trouvent en Hongrie. ù ? Les brèches osseuses qui ont coulé jusque dans les fentes de ces Dolomies sont beaucoup p'us riches en ossemens fossiles que les plus supérieures; mais ces brèches y ont moins de solidité. Du reste la formation de ces brèches est totalement indépendante de celles des Dolo- rmies. Quant aux Dolomies, M. Marcel de Serres n'y a observé aucun débris de corps organisé. Au sarplus, il parait que le terrain à Dolomies est beaucoup plus étendu qu'on ne le croyait dans le midi de la France ; M. Marcel de Serres l'a reconnu dans beaucoup de localités, et enir'autres dans les Pyrénées-Orientales. S. L. à BOTANIQUE. Observations sur les caractères du genre Melochà, par M. Aveusre DE SAINT-HiraiRE. Ventenat décrivant la plante qu'il a appelée Riedlea serrata , crut pouvoir en faire un genre distinct des Melochia, parce que, dit-il, ilexiste des bractées à la base de son calice, et que les étamines sont réunies en un tube cylindrique. Mais l'existence des bractées calicinales ne forme pas un caractère générique, et la forme cylindrique du tube anthérifère se retrouve dans tous les Helochia. Le genre Riedlea aurait dû par conséquent étre rejeté, s'il n'eût pré- senté que de semblables caractères. Mais Ventenat était par hasard tombé sur une plante qui diflère réellement du JM. pyramidata L., parce que sa capsule est d'une forme différenie et qu'elle s'ouvre en cinq coques (V. de Cand. Prov. 1, pl. 492); ainsi , sans s'en douter, Ven- tenat avait formé un genre que l'on pouvait regarder comme admissible. Le savant et ingénieux Dupetit-Thouars a su travailler d'une manière plus solide. Parmi les plantes qu'il avait recueillies à Madagascar, il s'en trouva une qu'il décrivit avec un soin extrême, et qui différait du 91. pyramidata par les mêmes caractères que le Riedlea serrata. La différence et les rapports de son espèce ne lui échappèrent point (1); mais dans son ou- vrage imprimé , il se contenta de comparer avec le FWaltheria sa plante qu'il appella Altheriæ (Gen. Mad., n° 64), et il dit expressément qu’elle ne difiérait du Æfaltheria que parce qu'elle a cinq coques aa lieu d'une, ce qui, comme l'on sait, peut s'appliquer à tous les Melochia dont la déhiscence est septicide, et ce qui par conséquent sufirait pour démontrer l'identité de ce ÆZelochia avec V Altheria. s Dans son admirable travail sur les Malvacées, M. Kunth devait nécessairement exanuner plusieurs Melochia;; pour la première fois les especes de ce génre furent comparées enfre elles sous le rapport du fruit: et l'auteur du Wova genera, laissant le nom de Melochia à celles où la déhiscence est loculicide, fitun genre nouveau, sous le nom de JZongeoliw, ce celles dont la capsule s'ouvre en cinq coques. En TR UP à men dreta e D u Ru EG R ch du nes M ee ee (1) Mss. ; (155) Cette différence parait tellement sensible qu'en la voyant indiquée, M, A. de Saint-Hilaire n'hésita pas d'abord à adopter les deux genres proposés. Mais ensuite ayant trouvé dans les espèces de la Flore du Brésil une suite de modifications intermédiaires, il n'éprouva plus que des doutes. D'abord dans les 47. ulmarioïdes sericea et chamædris, Aug. de S.-Hil., les capsules, tout en s'ouyrant par le milieu des cloisons, s'ouvrent en même temps par le milieu des loges jusqu'au tiers de leur longueur; et cette seconde déhiscence n'est pas moins naturelle que la première, puisque dans le jeune fruit elle ctait déjà indiquée par une suture très-visible, M. A. de S.-Hil. avoue que dans les Scrophularinées on tient peu de compte de cette seconde déhiscence , quand elle s'unit à la septicide; mais il lui semble que c'est an tort, car pourquoi serait-elle moins importante que l’autre, si elle est constante, qu'elle ne soit point accidentelle, et qu'une suture l'ait indiquée d'avance? Cependant que l'on con- vienne, si l'on veut, que quand il y aura à-peu-près simultanément déhiscence septicide et loculicide, on ne fera cas que de la première. Mais alors même le Melochia graminifolia Aug. de S.-Hil. fera éprouver un autre embarras. En effet sa capsule globuleuse s'ouvre d'a- bord du sommet à la base en 5 valves parfaitement distinctes et qui portent les cloisons dans leur milieu ; mais ensuite, par le temps, le frottement ou la chaleur, chacune de ces valves se fend entièrement par le mileu de la cloison, et l'on voit ainsi dix valves se former. Laquelle ici des deux déhiscences doit prévaloir? sera-ce celle qui s'opère la première? sera-ce celle qui s'opère la seconde? Doit-on faire un troisième genre du 42. graminifolia qui d'ailleurs présente une physionomie si différente des autres espèces? Pour échapper à tous ces doutes et admettre deux genres dans le genre A/elochia L., M, Aug. de S.-Hil. s'est dit un moment : le AZ. pyramidata L. et plusieurs autres ont une capsule pyramidale à lobes étoilés et offrent une déhiscence seulement loculicide , ils forme - ron! un genre ; et les autres espèces qui ont une capsule globuleuse avec la double déhiscence, de quelque manière qu'elle soit modifiée, formeront un second genre. Mais le Æ. lilacina Aug. de S.-Hil. est venu inspirer de nouveaux doutes à M. de Saint-Hilaire, parce qu'avec une capsule globuleuse, il offre une déhiscence simplement septicide. Le A. hermanioïdes qui présente encore une autre modification, a fait aussi éprouver des incertitudes à M. Aug. de Saint-Hilaire ; la disposition de ses sutures lui fait croire que la déhiscence qu'il n'a pas vue serait loculicide; les lobes de la capsule sont un peu comprimés à leur milieu à la ma- nière du 77. pyramidata ; mais en méme temps la forme de cette même capsule est entiè- rement différente , puisqu'elle est obovée et à-peu-près en cœur renversé. Au milieu de tant de modifications diverses, les caractères de la fleur conservent la plus parfaite constance ; donc il faut admettre qu'ici comme dans beaucoup d'autres cas, ceux du fruit ont bien moins d'importance, et n'y avoir égard que pour les différences spécifiques (1). Personne assurément ne sera tenté de diviser le genre ’eronica , et cependant il faut bien y admettre, comme l'a dit Brown et comme M. Auguste de Saint-Hilaire l'a lui-même vérifié, toutes les modifications possibles de déhiscence. Un LU PR NE PER A 2 a Donne duel son en A Le (1) Plus on examine les fruits ; plus on sera tenté de revenir, au moins dans un grand nombre. de cir- constances, à Ja règle de l’immortel Suedon, qui disait : Si flores conventunt, fructus autem differunt’; ceteris paribus, conjungenda sunt gencera. Lorsque des genres ne sont fondés que sur la différence du frui on est d’ailleurs extrêmement embarrassé sur celui auquel on doit rapporter les espèces où on a pu observer le péricarpe mûr. Cette seule raison a porté M. de Candolle à rejeter la division du genre si nombreux Sida , ct cependant plusieurs des caractères de ces divisions peuvent, avec de l'attention, s’apercevoir dans l'ovaire. (156 ) Flore des Malouines, par M. GaunicrauD. (Académie des Sciences.) ‘On ne possédait jusqu'à présent que quelques fragments épars dé la Flore dés Malouines ; M. Gaudichaud à passé deux mois dans cesiles, et il en a observé la “rm avec ce zèle qui a fait de lui un des martyrs de la science. La partie extérieure du sol des Malouines se compose d'une tourbe spongicuse. Ce sol, rebelle à la culture, produit en abondance les plantes que ne repousse point sa nature tour- beuse ; mais si la végétation de ce pays est riche en individus , elle ést pauvre en espèces. On ne voit pas us seul arbre dans tout l'archipel dés Malouines, et le plus grand arbrisseau qui s'y montre {Veronica decussata) a tout au plus six picds. Presque partout les plantes sem- blent passées au niveau , tant sont rares les espèces qui s'élèvent au-dessus des autres. Les familles dominantes sont les Lichens, les Fougères, les Mousses, les Cyperacées, les Graminées , les Composces et les Renonculacées. M. Gaudichaud n'a trouvé ni Labiées, ni Borraginées, ni Légumineuses, etc. Sept espèces de Graminées , auxquelles se joignent trois Cyperacées et quatre Joncées, se multiplient dans les Malouines avec une telle profusion, elles forment des touffes si rappro- chées, et les autres végétaux sont en général si peu apparents , qu'elles semblent étre seules maîtresses du terrain. En écartant ces gazons, on apercoit une prodigieuse quantité de Lichens, de Mousses, de Marchantias et des Phanérogames à tiges débiles et rampantes. Qu'on ne pense pas cependant que le règne végétal n'offre absolument aucune ressource au navigateur qui échouerait sur ces côtes au temps de la végétation. Le Myrtus nummularia ; le Pernetlia empetrifolia, VEmpetrum rubrum , le Rubus geoïdes produisent des fruits d'une saveur très-agréable, L'Oxalis enneaphylla, les Rumex acelosa, acetosella êt pa- tientia , un Apium, sont des plantes alimentaires. En cas de nécessité, le Cenomyec rangi- ftrina et plusieurs autres Lichens né seraient point à dédaigner; enfin, le bas de la tige du Festuca flabellata a le goût savoureux du chou palmiste. M. Gaudichaud a recueilli aux Malouines 128 espèces appartenant à 40 fâmillés. 49 à 46 d'entre elles n'étaient pas encore connues ; 28 à 29 espèces croissent également dans l'Amé- rique méridionale, 31 en Europe, 10 au Cap de Bonne-Fspérance. M. Gaudichaud a cru FREE signaler dans la Flore des Malouines trois genres nouveaus , savoir : 1°. Le GaIMARDYA, qui appartient à la famille dés Restiacées , étse distingne par des fleurs liérmaphrodites, par déux glumes opposées, deux étamines, deux styles, un ovaire 2- localaire à loges 1-spermes, et un fruit capsulaire se divisant en deux coques. 2°. Be PERNETTIA, qui est l'Arbutus pumila de Forster 5°. Le PRarta, qui appartient à la famille des Zobéliacées , et qui, avec une ‘coroïle à peu près semblable à célle du Goodenta, présente un péricarpe charnu et indéhiscent. ANATOMIE. - Note sur, l'appareil de la génération dans les Mouleites et les Arodontes, par M. H. pe Branviue. Depuis l'annonce dela découverte de M.Prévostde Genève sur l'existence d'individus mälcs et d'individus femelles dans la moulette des peintres, M. de Blainville; encore plas intéresse (157) qu'ilne l'était avant, pour connaitre, avec quelques détails, l'appareil générateur de ces ani= maux, s'est livré à cette étude avec quelque suite, et l'a pu d'autant plus aisément qu'il a trouvé une source presque inépuisable d'une grande espèce, d'Anodontes dans les fossés du chäteau d'anédeses amies, en sorte qu'il a pusacriliér un grand nombre d'individus de lamême localité, de la même espèce ou variété, existant dans les mêmes circonstances. Il avait aunoncé à la société, dans sa séance du juillet, qu'il avait disséqué plus de quarante individus, de la moulette des peintres, de la moulette batave, de l’anodonte des canards, et que tous lui avaient offert absolument la même organisation sous le rapport de l'appareil générateur, c’est-à-dire un ovaire occupant, pat ses lobules , ses digitations extrémement nombreuses ; tous les inters- tices des faisceaux musculaires de l'abdomen ét des circonvolutions du canal intestinal, jusqu'à la partie postérieure du foie, n'étant probablement pas divisée en deux ovaires, nn à-droite et un à gauche, mais se terminant par deux oviductes fort courts, mais très-distineis , qui s'ouvrent par un orifice ovale dans le sillon qui sépare les deux lames de la branchie interne, au- dessous de celui de l'organe brun ou poumon de M. Bojanus. Dans ces quarante ou cinquante individus, M. de Blainville n'avait réellement trouvé de différence que dans le développement plus ou moins considérable de l'ovaire, et surtout dans le degré de développement des œufs. Un seul les avait fait voir sortant naturellement de l'orifice de l'oviducte. Dans les individus de l’Anodonte intermédiaire qu'il a soumis depuis à son investigation, il a été plus heureux, en sorte qu'il peut éclairer davantage la question anatomiquement et physiologiquement. Depuis l'observation de Méry, qui Le premier a vu que la moule d'étang porte ses œufs dans les lames branchiales, il faut convenir que la science a fait bien peu de progrès, puisque M. Cuvier, après les travaux de Poli, s'est borné à dire que ces animaux n'ont qu'un ovaire étendu de chaque côté du corps, immédiatément sous la peau , pénétrant entre les tendons des muscles, et quelquefois entre les deux membranes du manteau, que sa grosseur et sa cou- leur varient suivant l'époque de la gestation, qu'à une certaine époque il s'y manifeste un vrai sperme propre à féconder les œufs, que lorsque ceux: ci sont avancés, ils passent dansles vides que laissent entr'elles les deux lames vasculaires qui composent chacun des quatre feuillets branchiaux, qu'ils y éclosent et qu'ils en sortent peut-étre en rompant le tissu des bords des branchies. Mais comment sortent-ils de l'ovaire? comment pénètrent-ils dans les lames branchiales ? qu'arrive-t-il alors à ces lames? ct enfin comment en sortenl-ils? Ce sont autant de questions qui n'ont pas même été posées par M. Bojanus lui-méme, qui a parfaite ment vu les orifices des ovaires, et qui a prétendu que les branchies ne sont que des appendices de l'appareil de la génération. Comment celle opinion pourra-t-elle se soutenir, si la décou- verte de M. Prévost se confirme? M. de Blainville n'a peut-être pas encore réussi à résoudre toutes ces questions, mais au moins il les a posées , et voici l'extrait de ce qu'il a vu. Fous les individus de l’Anodonte intermédiaire qu'il 4 disséqués et qui avaient presque tous une taille d'au moins quatre pouces de long sur trois de large, lui ont offert abso- fument la même organisation, c'est-à-dire un organe séercteur , lobulé comme une grappe de raisin, mais d'une manière encore bien plus serrée, étendu de manière à occuper toute la cavité ahdominale, c'est-à-dire tout l’espace qui est entre ses parois musculaires fort minces de chaque côté, la rigole supérieure de ce qu'on a nomimé le pied en dessous , le foie et l'estomac en avant, en dessus la racine des branchies, et en arrière le muscle réwac- teur postérieur du pied, en se glissant entre les faisceaux musculaires qui passent d'an côté de l'abdomen à l'autre , et entre les circonvolutions du canal intestival. Jamais, à quelque (158) degré d'extension qu'il fût, il ne l'a vu s'étendre dans les lobes du manteau, et il est même assez diflicile de concevoir comment il pourrait y pénétrer. M. de Blainville n'a pu non plus acquérir la certitude que cet organe sécréteur ne soit pas formé de deux parties distinctes , l'une à droite et l’aatre à gauche ; cela ne lui parait cependant pas probable, Mais il s'est as- suré de nouveau que chaque côté a un canal excréteur, disposé bien symétriquement. Les petits cæcums ou lobules de l'organe s'ouvrent sans doute successivement-dans des vacnoles irréguliers, qui, à la suite d'embranchements, finissent par un canal distinct. Ce canal est fort court , il n'existe réellement bien formé qu'à la partie supérieure de l'abdomen ; aussi va-t-il en se portant de bas en haut, etun peu d'avant en arrière, s'ouvrir par un orifice oval, grand , un peu infundibuliforme, au dessus du bord libre de la branchie interne, à l’'endroitoù ses deux lames sont adhérentes et réunies entre elles, de manière à ne pouvoir être aperçu, même en relevant la branchie, à moins d'inciser celle-ci à sa racine, ou mieux de l'ouvrir entre ses deux lames. On voit alors que cet orifice est placé dans la même rigole que celui qui conduit à la cavité où est logé l'organe brun , un peu au dessus de lui. Tous les individus ont présenté cet organe à M. de Blainville dans la position si bien décrite par M. Bojanus, c'est-à- dire étendu longitudinalement de chaque côté du péricarde , dans toute la longueur de la racine wasculaire des branchies , contenu dans une sorte de grande loge située au dessous du cœur, dont il forme la paroi extérieure, et dont l'orifice vient d'être indiqué. Cet organe n'est réel- lement qu'une poche dont les parois, fort minces , ne présentent aucune trace de parenchyme, mais seulement des replis très-nombreux de la membrane interne, produisant un peu l'effet des valyules conniventes du jéjunum de l'homme. M. de Blainville croit que cette poche, qui doit sa couleur à celle de ses replis, ne communique réellement pas à l'extérieur, mais bien avec la cavité péricardienne. Quoi qu'il en soit, tous les individus disséqués par. M. de Blain- ville, on, sous ses yeux , par M. Charvet, l'un de ses élèves, lui ont présenté absolument la même organisation sous un autre rapport, celui de la structure des branchies. M. Bojanus les a encore parfaitement décrites; elles sont au nombre de deux de chaque côté, une interne et une autre externe, en forme de grandes lames semi-lunaires , suspendues verticalement entre le corps et le manteau. Chacune est composée également de deux lames, mais dont le mode de réunion est très-diflérent. Dans la branchie interne, la lame interne n'est adhérente par son bord supérieur qu'avec le tronc et avec la lame externe qu'à son sommet antérieur et à sa pointe postérieure ; dans tout le reste le bord est libre. La lame externe est au contraire adhé- rente dans toute sa longueur, et attachée, ainsi que la lame interne de la branchie externe , d'une manière serrée contre le dos de l'abdomen; il en résulte une sorte de gouttière le long de cette attache, qui se convertit en une sorte de canal par l'application de la branchie contre la partie renflée de l'abdomen: c'est à sa partie antérieure qu'est l'orifice de l'oviducte; en arrière elle se continue en se recourbant au dessus de la réunion des branchies de côtés diffé- rents, dans une autre gouttière à peu près semblable, mais complète, formée par l'écartement des deux lames qui constituent la branehie externe, l'une attachée et confondue avec la lame externe de la branchie interne, et l'autre par l'attache sur les côtés du dos de la lame externe. Cette gouttière est réellement convertie en canal par la série de petites cloisons qui se placent entre les deux lames composantes de la branchie, en aussi grand nombre qu'il ÿ a de vais- scaux longitudinaux dans celle-ci. Cette paroi du canal n'est donc pas pleine, mais partagée en un grand nombre de trous formés par la tranche des cloisons , et qui conduisent dans les cearlements. (159 ) Les différences que M. de Blainville a observées dans le grand nombre d'individus qu'il a disséqués, peuvent être rangées sous les trois catégories de l'organe sécréteur, de l'organe brun, et des branchies. Un quart à peu près d'entre eux a offert l'abdomen extrémement gonflé, comme distendu, d'une couleur blanche assez particulière. En l’ouvrant on a pu voir qu'il sortait des lobules rompues de l'organe sécréteur une liqueur blanche, laïteuse, et ayant évidemment un aspect spermatique. Toutes les parties de l'organe offraient cette méme substance, avec cette différence que les lobules étaient plus ou moins bien formés dans de certains endroits que dans d'autres; on les voyait même quelquefois manifestement au travers des parois de l'abdomen , surtout en contact avec le foie ; les deux autres parties , l'organe brun et les branchies, n'offraient rien d'extraordinaire. Celles-ci étaient minces comme dans l’état normal. Un plus grand nombre 6nt présenté l'abdomen également fort gonflé, distendu , mais d'une couleur évidemment plus jaune-rougeätre à travers ses parois, et offrant aussi un aspect plus grand; en l’ouvrant on a vu les lobules plus ou moins remplis de petits corps globuleux , jaunes ou safranés, libres ou flottants dans un fluide limpide, avec lequel ils s’écoulaient ai- sément par la moindre plaie. Du reste, aucune autre différence n'a pu étre remarquée dars les deux parties de l'organisation citées, et encore moins dans les autres. Un nombre à peu près aussi considéreble d'individus ont présenté une différence notable, sinon dans l'organe sécréteur, si ce n’est qu'il était encore plus gonflé d'œufs, que ceux-ci pa- raissaient couler ayec plus de facilité encore dans le liquide qui semble leur servir de véhicule, et que méme quelquefois M. de Blainville a pu les voir sortir pendant long-temps et naturel- lement de l'oviducte , mais bien dans la paire de branchies externes. Elles avaient acquis une épaisseur considérable : en en cherchant la cause, il fut aisé de voir que cela tenait à une sorte de‘gonflement gélatineux des eloisons qui réunissent les lames, gonflement assez considc+ rable pour que les loges ou cavités fussent considérablement diminuées ; quant à organe brun , il n'offrait aucune différence. Enfin M. de Blainville en a rencontré aussi un certain nombre dontl'abdomen était plus on moins dégonflé, plus flasque, moins coloré , et dont les branchies externes étaient encore plus épaisses que dans les précédentes ; mais cet épaississement était dù, non plus au gor- flement des cloisons, mais bien à une accumulation énorme d'œufs libres dans l'intérieur des loges qu'elles forment entre les deux lames de ces branchies, M. de Blainville a en outre re- marqué que le canal de la base de la branchie contenait un corps gélatineux cylindrique ,; de consistance très-faible , et qui était composé d'une matière gélatineuse transparente, et d'œufs qu'elle semblait entrainer avec elle. Ce corps dépassait même en arrière l'entrée du canal, mais il était flottant. Voilà ce que M. de Blainville a vu dans ces premières recherches. Les individus de la première section doivent-ils être considérés comme des males, on seulement comme étant encore dans un degré moins avancé de gestation, ou enfin dans cet état où l'organe sécréteur produit le sperme qui doit arroser les œufs? Mais, dans ces individus, souvent M. de Blainville n'a pu apercevoir méme de rudiments d'œufs. Si c'était des mâles, il n°y aurait done absolument aucune différence dans l'organisation du moins apparente, si ce n'est qu'au lieu d'un fluide resserré dans des enveloppes, l'organe produirait un fluide expansible, et d'ailleurs ce flaide, observé au microscope, n’a présenté aucune trace d'ani- malcuies spermatiques. ( 160 ) Pour les individus des trois autres sections , ce sont bien des femelles ; la seconde offre des individus dans lesquels la ponte n'a pas encore lieu ; la troisième , où elle commence à avoir lieu ; et enfin la quatrième, où elle a eu lieu en plus ou moins grande partie. D'après cela, M. de Blainville pense que l’accouchement, ou la sortie des œufs , se fait par la contraction de l'abdomen, qui Les exprime presque comme d'une éponge, qu'ils sortent à l’aide d'un fluide par les oviductes ; qu'ils suivent la gouttière ou la raïnure qui existe au dessous de la racine de la branchie interne , passent poussés dans le canal de la branchie externe, et se déposent succes- sivement dans les loges qu'elles présentent, noarris qu'ils sont par l'absorption de la matière gélatineuse accumulée dans les cloisons, et qu'ensuite ils en sortent en suiyant la moitié du méme trajet, par l'orifice excrémentiel du manteau, peut-être méme à l'état de cordon gélatineux , comme cela a lieu pour un grand nombre de mollusques univalves. CHIRURGIE, Opération de la taille. M. Larrey a présenté à la Section de chirurgie de l'Académie Royale de Médecine, dans sa séance du 10 novembre 1825 : 1°. Un militaire d'un âge adulte, qui a subi l'opération de la taille sous-pubienne, d'après la méthode latéralisée. Chez ce malade, la pierre, de la forme et de la grosseur d'un gros marron d'Inde enyeloppé de son écorce épineuse, était surmontée, comme ce fruit, de tubercules plus on moins saillants en forme de petites stalactites , avait contracté une adhérence intime, par toutes ses aspérités , avec la membrane muqueuse de la vessie, ce qui a rendu l'extraction de ce calcul longue et difficile. 2°. Un petit enfant de troupe, âgé de sept ans, qui a subi la même opération, et chez lequel l'extraction du calcul a également offert quelques difficultés, parce qu'il était moriforme, et qu'il adhérait, par l'un de ses points, à la partie supérieure latérale droite du fond de la vessie. Il a fallu, dans ce second cas , introduire une longue et mince tenette dans les deux tiers et demi de sa longueur , pour saisir le calcul et pour l'extraire. Aucun accident n'est surveru à aucun de ces deux opérés; et l'on a prévenu les hémor- rhagies consécutives, très-souvent funestes dans ces circonstances, en faisant une ligature sur la portion de tissu cellulaire à travers laquelle on a vu jaillir le sang de l'artère transverse du périnée pendant l'opération. Ce mode d'agir est beaucoup plas important qu'on ne J'imagine ; il donne surtout la facilité de plonger le malade dans des bains émollients et anodins immédiatement après l'opération, moyen très-eflicace pour dissiper le spasme et prévenir l'inflammation. Ces deux opérés ont été gnéris en moins de vingt à vingt-cinq jours. Pendant les cinq à six premiers , l'un d'eux, a rendu avec les urines, des fragments blanchâtres de la membrane muqueuse de la vessie, ce qui prouve l'existence des adhérences dont nous avons parlé. Ces opérations seront rapportées en détail dans une Notice qui sera faite à ce sujet. ( 161) MATHÉMATIQUES. Opérations géodésiques, par M. Puissanr. La figure de la Terre a, de tous temps, été l'objet des recherches des géomètres et des astronomes ; mais c'est surlout dans le moment actuel où de grandes lignes Lrigonométriques déterminées avec le plus grand soin, traversent le royaume du nord au sud et de l'est à l'ouesi, et se lient à celles que divers gouvernemens étrangers ont fait aussi mesurer dans l'intérét de la géographie sur leurs territoires respectifs, que l'on peut recueillir de nouvelles données propres à la solution de ce probléme important. Pour nous borner en ce moment à tirer quelques conséquences des mesures des deux principaux réseaux du caneyas trigonométrique de la carte de France, nous partirons des résultats suivants. Un arc de parallèle compris entre le méridien de Marennes près Royan, et celui de Ge- nève a élé mesuré géodésiquement par un des officiers du corps-royal des ingénieurs-géo- graphes, M. le colonel Brousseaud, et trouvé de 565022®, 5 à la latitude de 505, 80 ou 45° 43! 12! (division sexagésimale }. Son amplitude totale et celles de ses quatre portions consécutives ont été obtenues immédiatement par la méthode des feux de poudre à canon que cet ingénieur a employée concurremment avec M. l’astronome Nicollet, et dont MM. Plana et Carlini, ainsi que d'autres sayants étrangers, ont également fait usage sur le prolongement de cet arc jusqu'a Padoue. La combinaison de cet arc avec celui du méridien qui s'étend depuis Greenwich jusqu'à Formentéra, donne au sphéroïde osculateur en France au point où ces deux lignes se coupent , un aplatissement qui paraît étre compris entre + et 5 lors- qu'on applique aux différentes parties du parallèle supposé circulaire la Méthode des moin- dres carrés. Les erreurs probables des amplitudes partielles, que dévoile cette méthode, ne devant , ce nous semble, être attribuées qu'à celles des observations, il est à présumer que ce parallèle est sensiblement une courbe circulaire dans toute l'étendue mesurée, et qu'il n'existe par conséquent, aux principaux points destations choisis sur cette ligne, aucune dé- viation du fil-à-plomb susceptible de produire quelque anomalie apparente dans les différences de longitude. En effet, la plus forte des erreurs probables dont il s'agit étant de 0”,58 en temps , il ne serait pas impossible que celles sur le temps absolu, qui n’a pu, selon nous, être connu à moins d'un quart de seconde près aux stations d’où les feux ont été observés, se fus- sent trouvées de même signe et eussent produit une résultante de 0”,58. Toutefois, ce qui semble être l'indice d'une attraction locale assez intense aux environs de Chambéry, c'est la dif- férence d'une seconde en temps que l'on remarque entre les amplitudes astronomiques et géo- désiques des ares de parallèle compris entre Isson et le Mont-Colombier, et entre ce dernier point et Milan , ainsi qu'on le verra lorsque les observations de longitude relatives à cette ligne auront été rendues publiques. Voici sur quels éléments nos caleuls sont fondés. NOVEMBRE 1285. 25 ( 162) Arcs mesurés. Amplitudes par les feux. Entre Genève et Isson, 2 = 235087%,4 | TO = 717,08 selon me Gautier et Pictet. Isson-Sauvagnac, , 00 = 255545 ,5 || T4) = 41r ,5x Sauvagnac-Saint-Preuil, 2 = 124182 ,2 | TO — 585 ,o9 | selon MM. Brousseaud Saint-Preuil-Marennes, . 24 = 34707 ,4 | T4 — 998 »94. et Nicollet, ARE MFOTAR, 1 ER Il en a Gt © a Be re Qu onto Pour appliquer facilement à ces données la méthode la plus avantageuse, nous supposerons que le degré moyen cherché ne diffère de B que d'une très-petile quantité x, et pour cela nous ferons B = 75860" : alors on aura généralement cette équation de condition 2(0.b 240. TE pe B 8 dans laquelle 3 est l'are mesuré, T son amplitude astronomique exprimée en secondes de temps, et £ l'erreur commisesur cette amplitude. Effectuant les calculs qui ne présentent aucune difficulté , on trouvera x — + 7",25, on degré moyen cherché B,, = 57867",25 ; eu les erreurs des quatre arcs partiels seront respectivement, Die, é = + 0",445, en = — 0,577, ; es = — 0 ,340, EP To 900 D'où il suit que l'amplitude totale doit être étre corrigée de — 0”, 076 pour avoir la plus pro- bable. Quant à l'aplatissement , on l’obtiendra à l'aide d'une nouvelle formule que nous ayons publiée dans la Connaissance des temps pour 1827 : on aura, par exemple, aplatissement 1 a = ———. 271,54 Si au lieu de terminer l’are,à Genève, on le prolonge jusqu'au méridien du dôme de Milan, le premier are 20) sera de 469805%,7, et son amplitude astronomique de 1447/,95 : alorson aura pour le degré moyen, B, —=177862",66 ; les erreurs gl), 0), ef); el, seront respectivement + 0",1759; — 0"”,5524, — 0",5170; + 0",4095; et l'aplatissement du 1 275,68 Enfin, si à ces quatre ares on ajoute celui qui est compris entre les méridiens de Milan et de Padoue, on trouvera par la même méthode des moindres carrés que le degré moyen du parallèle est de 7:847", et que l'aplatissement correspondant du sphéroïde = 4 ; résultat sphéroïde sera de qui diffère très-peu de celui que fournissent les mesures du pendule en France ( Asimono- mie physique de M. Biot, tome II, addit., page 169), et celles qui ont été recueillies récemment sur plusieurs points de l'hémisphère austral. On voit donc par là que plus les ares que l'on combine entre eux ont d'étendue, plus la valeur de l’aplatissement du sphéroïde régulier auquel ils sont censés appartenir se rap proche de celle de + qui paraït convenir à la figure du globe en général , abstraction faile ( 165 ) de diverses inégalités locales , et au'on-oblient soit par la théorie des inégalités lunaires, soit par la combinaison de deux arcs de méridiens mesurés à des latitudes très-diffé- rentes (*), ü (La suite à la:Livraison prochaine.) MÉCANIQUE. Appareil employé pour vérifier la force des chaines du pont des Invalides ; par M. Navrer. Les chaines du pont suspendu dont la construction est dirigée par l'auteur de cet article, sont principalement formées par de grands anneaux de 5 à 6 mètres de longueur. Le fer de ces anneaux a 54 millimètres de largeur sur 31 d'épaisseur. Ainsi la section transversale des deux barres est de 3548 millimètres carrés ; et, en supposant, conformément au terme moyen indiqué par les expériences , que la rupture du fer forgé exige un effort de 40 kilogrammes sur chaque millimètre carré de la section transversale , la force nécessaire pour rompre un anneau est de 135920 kilogrammes. Pour prévenir tout accident provenant de la mauvaise qualité du fer, ou dé la mauvaise exécution des pièces, on a jugé convenable de les soumettre avant la pose à un essai préliminaire, dans lequel le fer supporterait un effort de 18 kilo- grammes au moins sur chaque millimètre carré de la section transversale; et cette épreuve est devenue une condition imposée au concessionnaire du pont. On jugera probablement cette précaution suffisante , lorsqu'on saura que les anneaux ne supporteront qu'un effort de 8 à 9 kilogrammes sur chaque millimètre carré, par l'action du poids du pont ; et que le même ef- fort ne dépasserait pas 11 à 13 kilogrammes, si le pont était entièrement couvert des voitures les plus pesantes, ou de soldats rangés en bataille. Dans les parties où les chaînes changent de direction, en s'appuyant sur les colonnes, ou en pénétrant dans les puits au fond desquels leurs extrémités sont fixées, les anneaux sont rempla- cés par des pièces courbes , avec deux trous aux extrémités. Ces pièces , dont la force sur- passe un peu celle des anneaux, doivent être soumises à la même épreuve, c'est-à-dire sup- porter un effort d'environ 67000 kilogrammes. Le nombre des pièces qu'il est nécessaire d'essayer de cette manière est de près de 5000, sans comprendre de petites pièces servant aux assemblages , qui peuvent être essayées avec les grandes. Les personnes familiarisées avec les trayaux de ce genre, concevront sans peine qu'une sem- blable opération, qui doit être exécutée dans un petit nombre de mois, n'est pas exempte de difficultés, eu égard surtout à la grandeur des efforts qu'il faut exercer, et à l'exactitude avec laquelle il est nécessaire de les régler. On sait que plusieurs artistes anglais ont établi de très-grands appareils pour l'essai pré- liminaire des chaînes en fer destinées à l'usage de la marine (**). On n'a pas jugé à pro- (*) Tous les résultats numériques de cette nature, dont se compose la dernière partie du Mémoire que M. Nicollet a lu à l’Académie des Sciences en juillet dernier, ont été déduits, par les soins, les propres formules de M. Puissant. (**) Foyez l'ouvrage intitulé: Rapport et Mémoire sur les ponts suspendus, page 47. (164) pos d'imiter ici ces appareils, à raison de la dépense que cela aurait occasionée, et surtout parce que l'évaluation des efforts exercés sur les pièces n'y est pas exempte de toute in- certitude. On est revenu à l'idée d'employer un levier, dont on s'est servi souvent pour des expériences en petit, en tâchant de prévenir les inconvénients assez graves que l'on a reconous dans l'usage de cette machine. Le principal défaut du levier est le frottement sur l'axe de rotation, que l’on ne peut éva- luer avec exactitude, et qui aurait eu ici d'autant plus d'influence que l'axe devait être gros, pour présenter la force suflisante. Un autre inconvénient très-fâcheux, est que le levier s'incline lorsque la pièce tendue s'allonge en cédant à l'action du poids , ou par le simple resserrement des cales; et que, par l'effet de cette inclinaison , le rapport des bras de levier est changé, et l'opération entièrement corrompue. Pour remédier à ces inconvénients on a employé un système composé de deux leviers. Le premier AB (fig. 1) peut tourner sur un axe fixe A. Le second DE est suspendu au premier au méyen de ia tige verticale CD, dont les extrémités sont articulées avec les deux leviers. L'anneau MN, soumis à l'essai, est suspendu verticalement au point fixe M, passe au travers des deux leviers sans y toucher, et supporte le levier inférieur DE au moyen d'un couteau N. A l'extrémité E de ce levier est suspenda un plateau de balance portant un poids P. Un autre poids Q est attaché à l'extrémité B du levier supérieur. Il est évident que l'ac- tion du poids P tend à faire tourner le levier inférieur sur le point N. Mais, à raison de la tige CD , ce mouyement obligerait aussi le levier supérieur à tourner sur l'axe A, et par conséquent ferait monter le poids QG. Donc, si ce dernier poids est suflisant , l'équilibre sera maivlenu. Cet appareil très-simple fait disparaître les inconvénients mentionnés ci-dessus. En effet, 1° l'effort exercé sur la pièce MN s'estime avec une très-grande exactitude , lorsque l'on connaît seulement le poids P, celui du levier DE , et la position du centre de gravité de ce levier : car l'effort vertical exercé par la tige CD est déterminé par la condition que cet effort fasse équilibre au poids P autour du point d'appui N ; et la tension de la pièce MN est la somme du poids P, du poids du levier DE, et de l'effort exercé par la tige CD (*). Ainsi cette tension est absolument indépendante des frottements sur l'axe A, et sur les ar- ticulations C,D. Il est nécessaire que, pendant l'épreuve , le levier inférieur soit maintenu horizontal, et la tige CD verticale ; mais le levier supérieur peut étre incliné. 2° Lorsque l'anneau MN s'allonge dans l'épreuve, ou si les cales placées entre le cou- teau N et l'extrémité de cet anneau se resserrent, il sufht de laisser descendre le levier supérieur AB, pour inaintenir horizontal le levier inférieur DE. Le poids Q est réglé pour l'emporter loujours sur le poids P. De cette maniere, la tige CD s’abaissant, l'extrémité infé- rieure D de cette tige devient un point d'appui mobile, qui suit Le levier DE quand la pièce MN cède, et empêche ce levier de s'incliner. Il est essentiel de remarquer, qu'à raison de la peti- tesse des déplacements, le point C ne s'écarte pas sensiblement d'une même ligne verticale , lorsque le levier supérienr prend diverses inclinaisons. Le point D est d’ailleurs également (*) I reste une très-légère incertitude sur l’efurt exercé par la tige CD, à raison du frottement sur le couteau N; mais le rayon du tranchant de ce couteau est si petit, que ce frottement peut être regardé comme tout-à-fait insensible. D'ailleurs, par la manière dont on manœuvre l'appareil, l’action qui surmonté ce frottement augmente [a tension que l’on veut produire. esssaratsrem 11,65 maintenu dans une même verticale, au moyen de ce qu'une pièce saillante placée en ce point est contenue dans une rainure fixée à la charpente de la machine. La figure 2 réprésente une section verticale faite dans l'appareil au-devant des leviers. AA Levier supérieur. BB Forte pièce en fer fondu, boulonnée avec ce levier, et portant les tourillons € qui en forment l'axe. k DD Levier inférieur. EE Deux fortes tiges en fer forgé , tournant sur leurs extrémités dans des gorges pratiquées dans les armatures en fonte BB,FF des leviers , et traversées par des axes maintenus dans ces armalures. Ces tiges servent tantôt à suspendre le levier inférieur au levier supérieur, et tantôt à faire presser le levier supérieur sur le levier inférieur. GG Armature en fonte du levier inférieur par laquelle il presse sur le couteau H, et qui porte des pièces saillantes g, engagées dans des rainures verticales fixées aux poteaux KK. H Couteau sur lequel presse le levier inférieur par l'armature GG, lorsque l'anneau est soumis à l'essai, I Forte traverse mobile en fer forgé, servant à suspendre l'anneau pendant l'essai. Cette tra- verse repose sur deux pièces en fer fondu , encastrées dans les poteaux KK , et dont les extré- mités inférieures forment les crapaudines des tourillons € du levier supérieur. Cette disposi- tion prévient la contraction qui tend à avoir lieu dans l'intervalle CI lors des essais. LL Anneau soumis à l'essai. Cet anneau est supporté par la traverse I, et passe librement au travers des deux leviers, dans des entailles pratiquées à cet effet. Le couteau H porte sur l'extrémité inférieure, au moyen des cales 4A. M Caisse placée à l'extrémité du levier supérieur, et destinée à recevoir des poids. Ces poids sont réglés de manière que le levier supérieur tournant sur l'axe fixe C, et pressanten E, puisse faire baisser le bras le plus court da levier inférieur, tournant sur le couteau H. N Plateau suspendu au levier inférieur, et destiné à recevoir des poids, que l'on règle de manière à produire la tension fixée d'avance. Pour faire opérer celte machine, le plateau N étant chargé, aussi bien que la caisse M, on place l'anneau LL dans la position indiquée, et on élève, au moyen des crics O,P, les extré- mités des deux leviers à environ 0",5 au dessus de la direction horizontale. On enfonce des cales en coin au-dessous du couteau H, de manière que ce couteau exerce une certaine pres- sion sur l'extrémité inférieure de l'anneau. On laisse descendre le crie P , jusqu'à ce que le levier DD soit exactement horizontal, et les tiges EE verticales. Ce levier demeurant soutenu par le cric P dans cette position , on laisse descendre le crie O, jusqu’à ce que l'abaissement du levier supérieur ait déterminé l'élévation da long bras du levier inférieur, circonstance que l'on reconnait à ce que ce levier ne porte plus sur le eric P. A l'instant où ce cric est ainsi dé- chargé, l'anneau LE supporte la tension exigée, et on le laisse dans cet état pendant quelques ininutes, Un homme suflit pour chaque eric. La manœuvre de cette machine emploie quatre ou cinq hommes , c'est-à-dire le nombre nécessaire pour porter et remuer les anneaux, Près de treize cents anneaux ont déja été essayés de cette manière, à raison de vingt-cinq par jour cayiron, L'appareil n'a pas souffert la moindre altération depuis l'essai de la première pièce. ( 166 ) MINÉRALOGIE. Examen chimique de l'argile de Combal, par M. Laucrer. Ce minéral se trouve déposé sur un banc de gypse de transition au pont de Combal , Allée- Blanche, près Cormayeur , sur le revers méridional du Mont-Blanc en Savoie. Sa nature est évidemment argileuse ; il est luisant , doux au toucher; sa couleur est rouge, et on l'emploie avec succès dans la peinture à l'huile. Remis à la Société Philomatique par un de ses correspondans , ce minéral attira son atten- tion tant à cause de son utilité dans les arts, que parce que quelques essais auxquels il avait été soumis avaient fait présamer qu'il contenait une forte proportion d'oxide de titane. La présence de ce métal dans un minéral de cette espèce n'étant point ordinaire, on jugea utile de la constater, et M. Laugier fut chargé d'examiner ce minéral. Deux analyses faites par des procédés différents, ont donné à peu près les mêmes résultats. Elles ont prouvé que l'argile de Combal renferme , comme les autres terres argileuses , beau coup de silice , d'alumine et d'oxide de fer, de l'eau , un peu de chaux et de magnésie. Celle- là en diffère seulement en ce qu'elle contient une certaine quantité d'oxide de plomb et d'oxide de cuivre. Mais les recherches les plus minutieases n'ont pu y faire découvrir la moindre trace d'oxide de titane. Les substances ci-dessus indiquées s'y trouvent dans les proportions suivantes : 100 parties sont formées ; DenSthiee Re diet Lever 44 Alnrmaimerr rh et etlentieiiesss ee 20 Gniderde er shrrnsel dec Lt 9 Gba ENS IL eric. cere 2 x Magnésie. es. -cheeterbrerrtal Oxide delcüivre. M. 2% se sle see teint x. Oxiderde-plomb. hs: JS 21005 Faut een AN EE EEE Hope de 7,6 98;1 Si l'on recherche les quantités d'oxigène contenues dans les éléments qui composent ce minéral , on voit qu'elles n'ont entre elles aucun rapport, et on doit en conclure qu'elles s'y trouvent à l’état de mélange et non à l'état de combinaison, Note sur un minerai de soufre, par M. PAxEnN. Cette mine a été découverte par M. Burdin, ingénieur à Clermont-Ferrand. Il désigne ainsi son gisement : elle est dans le terrain primitif disséminée abondamment dans un banc de granit épais de plusieurs toises, près d'Ambert , département du Puy-de-Dôme. On voit, en l'esaminant de près, que les fragments de pierre agglomérés n’ont contracté qu'une très-faible adhérence ayec le soufre qui les réunit, et que celui-ci est facile à réduire ( 167 ) en poudre, ensorte qu'il suffit de triturer légèrement ce minérai pour détacher le soufre à l'état pulvérulent de la plus grande partie des pierres qui ont un certain volume et ne se divisent pas. L'analyse de ce minerai m'a donné, outre les fragments de pierre, du soufre, de l'acide sulfurique libre, des sulfates de fer et de chaux , une matière organique azotée, des traces d'acide hydrosulfurique. Les proportions de soufre ont varié, dans plusieurs essais, entre 16 et 21 centièmes de la masse. Quoique ces proportions, en raison des prix de transports, fussent trop faibles pour donner lieu à une exploitation utile, dans ces parties de la mine; des couches inférieures pouvant offrir ples de richesse, j'ai voulu constater les moyens d'extraction les plus écono- miques. Le choix me semble devoir être incertain entre deux seulement : l'un consistant en des touillages et décantations dans l'eau , séchage et distillation ; l'autre en tamisage à sec, puis distillation. Voici les résultats moyens de plusieurs essais, par chacune de ces méthodes : 1°. Touillages, Décantations, etc. 140 grammes minerai desséché—résidu pierreux des touillages, 118,5 id. id. deladistillaion, 6 ,5( — !? Produit de la distillation = soufrepur, 13 ,5 1 00: Perte en gaz, 1 ,5 1,5 Le résidu des touillages contenait encore 0,062 de soufre, d'où la quantité totale s'élève à 0,1584 et la proportion extraite à 0,0964. 2°. Tamisages. Gvo grammes minerai sec passé au gros tamis, ont laissé : pierres 450%, poudre 150. Les 150% de poudre, au tamis fin, ont donné id. 41 id. 109 Les 109 cd. distillés, donnent, résidu pierreux, 20 Sri aus penteelieazs helene 5 & — 600. SOUITE eh életeieleleteis tele sietelele ile cie cet NO Les résidus pierreux des deux tamisages retenaient encore 0,05 de soufre pur; d'où l'on voit que la proportion de soufre obtenue par cette méthode s'élève à 0,14; la quantité totale était de o,17. Il est facile d'en conclure que ce procédé serait plus économique que le premier, et préférable dans l'extraction en grand. GÉOLOGIE. Note sur le gisement des ossements fossiles d’Ichthyosaures et de Plésiosaures dans les couches du Lias de Lyme Regis, par BH. C. Prevost. (Extrait. ) Le petiport de Zyme-Regis sur les côtes de la Manche, au sud del'Angletcerre (Dorsetshire), est devenu celebre par le grand nombre d'ossemenis de reptiles inconnus qui ont élé trouvés dans les couches dont sont formées les falaises dans cet endroit du rivage; celles-ci présentent de chaque côté de la ville des coupes à pic de plus de soixante pieds de haut composées de couches d'argile presqueplastique d'un bleu foncé souvent noir, et de calcaire marneux d’un gris (168) bleuätre plus clair; ces couches sont horizontales, l'épaisseur de chacune est d'environ 10 à 18 pouces et elles alternent entre elies de manière que les falaises qui de loin se font remarquer par leur couleur sombre , paraissent comme rubanées régulièrement lorsqu'on les voit de plus près ; c'est à l’ensemble de ces couches argilo-calcaires que les géologues anglais ont les pre- miers donné le nom particulier de Lias qu'ils considèrent, ou comme une formation particulière ou plus généralement comme le membre le plus inférieur de la grande formation oolithique ( Oolite formation). — À Lyme-Regis même, le Lias est battu par les vagues à la marée baute, et lorsque la mer descend elle découvre des couches argileuses ou calcaires qui appar- tiennent au même système ; le sable vert (Green-Sand), ou plus sûrement la craie inférieure, forme au-dessus des falaises à pic un second étage, mais sur un plan plus éloigné et absolu- ment comme on l'observe dans les falaises du cap de la Hève et de Dives en France. Lorsque de Zyme-Regis on se rapproche d'4xmouth à l'ouest, on observe de plus en plus les parties inférieures du Zias dont les assises deviennent plus épaisses, et l’on arrive à quelques-unes d'un calcaire compacte, gris blanc, employé comme pierre lithographique, et que les An- glais désignent sous Le nom de White-Lias pour le distinguer du Blue-Lias, expression com- posée qui est le plus souvent employée pour désigner les bancs solides du système ; au-dessous du ZLias blanc paraissent des marnes irisées , gypsifères et muriatifères , que l'on considère comme les assises suptrieures de la grande formation de marne rouge (Red-Marl and New- Red-Sand-Sione des Anglais; grès bigarré des Français; Bunter-Sand-Stein des Alle- mads). Si, au contraire, on s'éloigne de Lyme-Regis à l’est en allant vers Bridport, on voit le Lias recouvert par les bancs sablono-calcaires de la formation oolithique inférieure qui manque entièrement auprès de Lyme, et qui à Down-Cliff est recouverte par quelques traces des dépôts crayeux, Ainsi, l'interposition du Lias de Lyme-Regis entre le Red-Marl et la formation oolithique est bien déterminée, et cela est important parce que, sous beaucoup d'autres rapports que sous celui de sa position relative, le Lias peut être facilement confondu avec les systèmes ar- gilo-calcaires qui séparent en plusieurs grandes assises ou qui recouvrent le calcaire ooli- thique (Oxford-Clay, argile de Dives ; Ximmeridge-Clay , argile d'Honfleur ). — En eflet , si l'on considere les trois grands systèmes argilo-calcaires sous un même point de vue, on trouve que tous annoncent, par leur nature et par leur manière d'être, des dépôts lents et tranquilles de matières apportées de loin et probablement en partie par des courants conti- nentaux affluant dans la mer, et cela d'une manière périodiquement régulière; ce qu'indique, d'une part, l'absence de matériaux grossiers et pesants, tels que des galets, du gravier, ainsi que le mélange et l'état de conservation des végétaux terrestres et des animaux marins; et d'autre part les alternances si multipliées des couches calcaires et des couches argileuses de même nature sur une épaisseur de 4 ou boo pieds quelquefois. Les fossiles du Zias sont très-nombreux et très-variés ; presque toutes les couches contien- nent des fragments plus ou moins gros de tiges de végétaux dicotylédons et monocotylédens qui sont à l'état de lignite ; l'examen de quelques feuilles a fait reconnaitre la présence de fougères ei de jones, plantes terrestres et marécageuses ; les débris d'animaux ont presque tous indi- qué éfidemment des êtres marins de toutes les classes jusqu'aux reptiles inclusivement : on cite plusieurs zoophytes, cinq espèces du genre Pentacrinite, dont plusieurs ont été conservées entières; une variété d'oursin Cidaris ; une immense quantilé de coquilles univalves et bivalves des genres Ammonite, Nautile, Bélemnite, Hélicine, Trochus, Tornatelle, Mélanie, Mo- EU TE ( 169 ) diole, Unio ? Cardite, Astarte, Arche, Cucullée, Térébratule, Spiriler, Gryphée, Huttre , Peigne , Plagiostome , Lime, Perne, etc. , parmi lesquelles il faut distinguer comme plus caractéristiques l'4mmonites Bucklandi, le Gryphœa incurvæ, le Plagiostoma Gigantea. On trouve aussi dans le Zias des becs-de-sèche, plusieurs espèces de poissons, des os et des écailles de tortues , mais les fossiles les plus remarquables ; ceux qui, dans ces derniers temps , ont le plus mérité de fixer l'attention et des géologues et des anatomistes, ce sont ces qua- drupèdes ovipares dont l'organisation est totalement étrangère à la nature actuelle. Ces animaux antiques et maintenant perdus appartenaient à deux genres bien distincts qui ont récu les noms d'Zchthyosaure et de Plésiosaures ; les premier, Les /chthyosaures, avec les caractères des rép- tiles sauriens, présentaient celui d'avoir quatre membres propres à la natation et disposés de la même manière que les deux membres antérieurs des cétacés; organisation qui semble annoncer que ces singuliers animaux ne pouvaient quenager et non marcher à terre, quoique, d'un autre côté, pourvus de poumons et non de branchies, ils fussent obligés de respirer l'air atmosphé- rique, Parmi les pièces les plus remarquables de leur squelette par leur forme anomale, les ver- +tèbres de toutes les espèces peuvent toujours être reconnues lorsqu'on les rencontre isolément ; elles ressemblent à des disques étroits dont les deux faces articulaires sont concaves comme celles des vertèbres de poissons. On a trouvé des caractères pour établir dans ce genre quatre espèces qui diffèrent essentiellement les unes des autres par la forme de leurs dents, par la longueur de leur musean et par les proportions de leur taille : l'espèce la plus commune, VI. communis, pouvait atteindre plus de vingt pieds, ainsi que l’Z. Platyodon, caractérisé par ses dents déprimees ; cependant on trouve un assez grand nombre de petits individus qui ont d'un à trois pieds seulement, et que l’on ne saurait rapporter qu'avec doute à ces deux espèces gigantesques , dont se distingue encore parfaitement l'Z. T'enuirostris par la longueur de son museau, la petitesse de ses dents et le grand nombre de ses vertèbres dorsales et caudales ; nous avons vu, pendant le voyage que nous avons fait en Angleterre l'année der- nière, le plus bel échantillon qui existe de cette espèce : il était encore en la possession de miss Mary Anning qui a recueilli sur les côtes de Lyme-Regis presque tous les fossiles du Lias, qui depuis sont devenus célèbres par les travaux auxquels ils ont donné lieu. Cet Ichthyosaure à long museau est presque complet, et il avait au moins 12 pieds de longueur , des dents fines et courtes sur des mächoires grêles, étroites, longues de plus de deux pieds. Les Plésiosaures moins rapprochés des poissons , plus semblables en tout aux réptiles que les Zchthyosaures, n'avaient pas les vertebres discoïdes de ces derniers, mais ils leur ressem - blaient par leurs quatre membres également organisés pour la natation à la manière de ceux des cétacés , quoique présentant des différences notables dans le nombre et la forme des os de ces parties ; la forme des vertèbres a permis de distinguer dans ce genre cinq espèces, qui ont été nommées P. Trigonus, P. Pentagonus, P. Carinatus, P. Dolichodeirus et P. Recentior, dont toutes , à l'exception de la dernière, appartiennent au Lias. Le plus remarquable, le mieux connu est le P. Dolichodeirus, découvert par M. Conybeare, qui en a fait le sujet de l'une des dissertations les plus importantes du dernier numéro des transactions de là société géologique de Londres ; ce reptile qui, comme l'Z. communis, paraît avoir atteint plus de vingt pieds de longueur, avait un cou plus long que tout le reste de son corps, et composé de plus de trente vertébres, nombre supérieur à celui des vertèbres du eeu NOVEMBRE 18:25. 22 (170 ) de tous les autres animaux ; ce cou flexible, comme l'est le corps des serpents, $e terminait par ane tête très-petite, qui présentait les caractères essentiels de celle des lézards. L'organisation singulière de cet animal avait, pour ainsi dire, été devinée d'après de sim- ples fragments par M. Conybeare; avant que la découverte d'un squelette presque entier trouvé à Lyme-Regis par miss Mary Anning , soit venue confirmer les savantes conjectures du géo- logue anglais. Ce beau fossile, acheté par le due de Buckingham, a été mis par lui, dans le pur intérêt de la science , à la disposition des membres de la société géologique de Londres , pour qu'ils pussent le faire dessiner et le décrire. Nous avons eu l'occasion d'examiner avec soin cette magnifique pièce, qui occupe un espace de plus de 12 pieds de long sur six de large. Le plus bel échantillon de la méme espèce de Plésiosaure, après celui dont nous venons de parler, est celui que possède maintenant le Muséum d'histoire naturelle de Paris ; nous ayons presque été témoin de la découverte qui en fut faite sur la plage de Lyme-Regis par des malelots de ce petit port; ceux-ci, après l’avoir extrait avec tout le soin possible, sous la surycillance de miss Mary Anning , venaient de le céder à cette dernière , larsque nous visi- âmes ce lieu. Nous avons été assez heureux pour pouvoir profiter d'une occasion aussi favorable d'être de quelque utilité aux savants de notre pays , et nous avons fait hommage au Muséum d'anatomie comparée, d'une pièce unique qui aurait pu toujours manquer à sa belle collection sans le hasard qui nous a fait devancer les amateurs et les savants anglais. A l'exception du coa et de la tête qui manquent, le reste du corps est presque entièrement con-- servé; et celle partie a même sur le fossile du duc de Buckingham cet avantage, que les vertèbres dorsales ne sont point déplacées. Tous les reptiles dontmous venons de parler se trouvent ensemble; soit dans les couches so- lides, soit dans les couchesargileuses du Lias, et quelquefois même les portions d'un même sque- lette sont enveloppées dans des couches de nature différente; les os qui paraissent avoir appartenu à un méme individu sont généralement réunis, au point que la découverte d'une seulevertèbre ou d'une seule phalange autorise à rechercher dans le même lieu les autres parties de l'animal, parce que ces recherches ont souvent (comme nous l'avons appris de miss Many Anning elle-même, ) été couronnées de succès ; les os sont brisés ou plutôt comme écrasés par le poids des masses supérieures , car ils sont rarement usés ou roulés ; si l'on en trouve dans cet état sur les plages, il est plus que probable que, détachés des couches qui les renfermaient, ils ont éprouvé l'ac- tion postérieure des vagues ; cependant beaucoup de ces os sont recouverts par de petites hui- tres et de petites:gryphées! qui adhérent fortement à leur surface, observations qui semblent indiquer que les squelettes déposés entiers sur un fond vaseux; n'ont élé recouverts que len- tement par de nouyelle vase, au milieu de laquelle ils’ ont pu. être écrasés par l'accumulation et le tassement des dépôts postérieurs. BOTANIQUE. De la nécessité de rejeter le genre Stachytarpheta, par M. À. De Sainr-Hirarme. Tous les botanistes savent que, sous le nom barbare de Stachytarpheta, on à séparé des . « « « 4 ” , 7 1 111eSs Verveines les espèces qui présentent un axe floral charnu et allongé , deux étamines fèrtites et deux stériles, enfin un fruit à deux loges. (171) M. Auguste de Saint-Hilaire a rapporté du Brésil une espèce dont l'axe floral n'est point charnu et qui, avec quatre étamines fertiles , présente un fruit biloculaire. Si L'on veut savoir auquel des deux genres, Verbena et Stachytarphetz, on doit rapporter la plante dont il s'agit, et que l’on commence par examiner l'axe des fleurs , on dira : Cette espèce est un V’erbenu, puisque son axe n'est ni charnu ni garni de fossettes. Si ensuite on observe le nombre des loges de l'ovaire et du fruit, il faudra qu'on en fasse un Stachytarpheta. Elle redeviendra un Verbena, pour peu que l'on compte ses étamines fertiles qui sont au nombre de quatre. Enfin on sera tenté d'en faire un Stachytarpheta,, si l’on ne consulte que sa ressemblance particu- lière avec le Ÿ. Jamaïcensis ; mais on préférera la réunir aux V’erbena, pour peu qu'on la compare avec la série des plantes qui ont été laissées parmi les V’erveines. Voila donc une espèce qui peut être également revendiquée par les genres ’erbena et Stachytarpheta, et qui prouve par conséquent que le démembrement des V’ervernes désigné sons ce dernier nom ne saurait être admis. M. Auguste de Saint-Hilaire caractérise la piante dont il est question de la manière suivante : VERBENA PSEUDOGERVAO tetrandra; foliis ovalis, acuminatis, acutissimis, dentatis; spicis haud carnosis, gracilibus; bracteis calyce mulid brevioribus; ovario 2-sper mo. ZOOLOGIE. Mémoire sur les Bélemnites, par M. M. pe BLAINviLre. Dans ce Mémoire M. de Blainville ne s'arrête pas à compiler tout ce qui a été fait sur ce genre de corps organisés depuis Théophraste jusqu'à nos jours; il se borne à renvoyer au chapitre que Walch leur à consacré dans l'ouvrage de Knor, et qui est bien suffisanf pour montrer que toutes les hypothèses les plus absurdes ont été proposées. 11 préfère en donner de suite une description complète extérieure et intérieure. Une Bélemnite est, dit-il, un corps crétacé, solide, symé- trique , c'est-à-dire pouyant être parlagé en deux moitiés semblables par un plan mené dans la direction de son axe longitudinal, de forme ordinairement conique, plus ou moins alongée, à coupe circulaire ou ovale , et dans lequel on peut distinguer un sommet, un corps, une base avec une cavité plus où moins profonde, souvent partagée en plusieurs loges par des cloi- sons en nombre variable , percées par un siphon latéral. La surface d'une Bélemnite est souvent parfaitement lisse ; mais quelquefois elle est labou- rée par des espèces de sillons ramifiés conime vasculaires , ou par des fissures ou des canne- lures plus où mons profondes. La forme générale des Bélemnites est plus où moins alongée et conique ; mais quelquefois elle est à peu près cylindrique ou d'un diamètre égal dans presque toute la longueur , d’autre- fois elle est fus'forme ou en massue ; mais le plus ordinairement elle se reafle à partir du som- met, diminue ensuile peu à peu et se termine en se dilatant à sa base, La coupe d'une Bélemnite n'est pas moins variable que sa forme ; ordinairement circulaire, elle est quelquelois ovale , le grand diamètre pouvant être vertical ou transversal ; d'autres fois elle est subtrigone, où même subtétragone ; mais il faut de plus observer que la forme n'est pas toujours la même dans toute la longueur de la coquille. ) (172) Le sommet par où elle a commencé à se former présente aussi des différences dans sa forme et dans sa position; ainsi, aigu, mucroné, effilé, obtus ou même ombiliqué , il peut être com- plètement médian, c'est-à-dire dans l'axe de la coquille, ou bien au-dessus où au-dessous de cet axe, Le plus souvent il ést lisse, mais il peut présenter de simples plis, peut-être subréguliers , qui s'irradient à sa circonférence, ou deux sillons, l'un dorsal, l'autre ventral, ou l'un à droite et l'autre à gauche, se prolongeant plus ou moins en avant. La base de la Bélemnite ou sa terminaison actuelle, lorsque la coquille est complète, et dont la forme est ordinairement circulaire , triquètre , ou même quadrangulaire, est presque tou- jours plus ou moins excavée par une cavité conique qui se prolonge dans l'intérieur du corps. Cétte cavité est toujours droite, comme la Bélemnite elle-même, et parfaitement symétrique. Quelquefois elle n’occupe pas la douzième partie de la longueur totale, tandis que dans le plus grand nombre des cas elle s'enfonce souvent bien au-delà de la moitié. M. de Blainville fait encore remarquer que son sommet n'est pas toujours dans l'axe même de la cognille, quoique le centre de la base y soit. Les parois de cette cavité ne sont jamais lisses, on y voit souvent fort bien des stries circulaires très-fines, très-serrées , un peu irrégulières, et en outre, d'es- pace en espace , des espèces de cannelures plus profondes, indices de l'endroit où les cloisons , dont il ya être question, étaient attachées. Dans quelques espèces de Bélemnites on remarque en outre que la ligne dorsale et la ligne ventrale de cette cavité sont creusées d'un sillon qui ya jusqu'à son sommet. La cavité des Bélemnites les plus. communes est partagée, surtout daus sa partie postérieure ou supérieure , en plusieurs loges plus ou moins serrées par des cloisons excessivement minces en forme de verre de montre, convexes en arrière , Concayes en avant, et correspondant aux cannelures transyerses de la cavité. Toutes sont percées par un trou, ou mieux peul-être par une échancrure marginale, inférieure ou yentrale, ce qui constitue le siphon. S'il n’est pas certain que la distance des cloisons ou les loges aillent un peu en augmentant de la premiere à la dernitre, il Fest du moins que la dernière est infiniment plus grande que toutes les autres. C'est celle dans laquelle est l'ouverture. ; Cette ouverture que l'on trouve très-rarement complète, tant les bords qui la forment sont minces, a presque toujours la forme de la coupe de la coquille. Son bord ou péristome, ordi- nairement entier et tranchant, est quelquefois entaillé par une scissure qui bientôt se change en une rigole extérieure et intérieure. Mais d'autres fois il n'y a qu'une cannelure extérieure qui n’est pas mème toujours aussi sensible à l'ouverture que dans le reste de son étendue. En étudiant ensuite la structure des Bélemnites, M. de Blainville montre qu'elles sont com- posées, comme toutes les autres véritables coquilles , d'une très -grande quantité de cônes ou de cornets excessivement minces et emboités les uns dans les autres depuis le sommet jusqu'à la base. Mais la différence capitale ayec ce qui existe dans les coquilles ordinaires, c'est que dans les Bélemnites c'est le plus grand, le plus nouveau de ces cônes qui est le plus extérieur, et le plus petit, le plus ancien qui est le plus interne , d'où il résulte que les stries d'aceroisse- ment, au lieu d'être visibles à l'extérieur, le sont à l'intérieur de la cavité quand il y en a ,ou seulement à la base dans le cas contraire. D'après cela , M. de Blainville conclut que ceue coquille appartenait à un animal pair ou sy métrique, qu'elle était tout-à-fait intérieure comme l'os de la Sèche, et que, comme lui, elle était contenue dans une loge de l'enveloppe dermoïde; qu'elle était dorsale et terminale et que ot at mn its. (175) lorsqu'elle était complète, c'est-à-dire pourvue d’une cavité, l'extrémité postérieure des vis- cères de l'animal, c'est-à-dire, très-probablement, l'organe sécréteur de la génération, et une partie du foie, étaient contenus, du moins en partie, dans cette cavité. Ayant cela il ne devait y avoir qu'une simple adhérence à l'axe, mais sans pénétration. Après que la première partie de la cavité a été formée, l'animal s'accroissant s'est successivement détaché, et a produit un nombre plus ou moins considérable de cloisons, en même temps qu'il diminuait de pesanteur spécifique par le vide formé entre elles, absolument comme le fait l'animal de la Spirule et ceui de l'Argonaute. De cette manitre, M. de Blainville concoit dans la même espèce de Bélemnites, trois formes particulières de la coquille qui dépendraient de l'âge. Dans la première il n'y a pas encore de “avité et les cônes composants moutrent leur tranche à la base de la coquille ; dans la seconde il y a une cavité plus ou moins profonde, et les stries d'accroissement sont visibles à l'intérieur; et enfin dans la troisième, outre l'augmentation de la cavité, elle se partage dans son fond par des cloisons plus ou moins nombreuses, On peut même concevoir une quatrième forme, qui serait l'état complet, celui où la dernière grande loge serait formée. Cherchant ensuite avec quel animal actuellement vivant celui des Bélemnites devait avoir le plus de rapports, et par conséquent sa place dans la série , il lui est aisé de faire voir, par une comparaison de la pointe de l'os de la Sèche , et surtout de deux corps fossi:es dont l'un a été justement rapproché par M. G. Cuvier des os de Sèche, et l'autre encore plus voisin des Bélemnites, puisqu'il a une cavité plus profonde, avec des traces de cloisons, et d'un siphon ou d'une gouttière, a pu être considéré comme un genre distinct, nommé Béloptère par M. Des- haies, que les animaux des Bélemnites viennent encore remplir une lacune de la série ani- male , entre ces Béloptères si voisines des Sèches et Les véritables Ortloctres si voisines des Bacculites et des Ammonites. Avant de s'occuper de la distinction des espèces de Bélemnites, M. de Blainville recherche encore quelles altérations ces corps ont recues dans le sein de la terre où ils sont depuis si longtemps , afin de mieux voir sur quelles parties doivent reposer les caractères distinetifs. IL lui semble d'abord que la structure fibreuse que l'on remarque si constumment dans les Bélemnites, qui est le caractère le plus généralement admis pour reconnaitre ce genre de corps, est due à la spathification analogue à ce que présente le têt des Oursins fossiles, Cette partie de la Bélemnite que les oryctographes ont désignée sous le nom d'alvéole, est encore plus évidemment un produit de l'état fossile ; en effet, c'est un corps tout-à-fait sem- blable aux articulations des Ammonites , et qui n’est autre chose que la matiere étrangère moulée dans Ja cavité et dans les loges de la Bélemnite. Aussi peut-elle être formée de subs— tances extrémement différentes , suivant la nature de la coucle dans laquelle celle-là a été ensevelie. Quelquefois on voit encore des traces des cloisons soit à l'extérieur seulement, soit même dans la masse de cette matière; d'autres fois il n'y en a plus du tout et l'alyéole est toute d'une pièce et composée de calottes empilées. M. de Blainville passe aussi en revue les autres altérations moins importantes que peuvent présenter les Bélemnites dans le sein de la terre, comme l'apparence des cônes composants à l'extérieur due au frottement, les pores irréguliers dont elles sont quelquefois. creusées , qu'il pense être dus à l'action de queïque animal perforant, l’adhérence de corps marins. des genres {uitre, Anomie ou Serpule, la compression de la base, les fractures dues sans doute à la (174) pression des couches superposées. L'adhérence de ces corps dans les couches dont ils font partie lui paraît en général être en rapport direct avec l'ancienneté de celles-ci, ét sans doute ayec leur état pulvérulent ou cristallisé, Enfin , après avoir énuméré d'après les géologues les terrains dans lesquels on a trouyé jus- qu'ici des Bélemnites , c'est-à-dire depuis la craie inclusivement jusque dans les couches les plus inférieures des terrains secondaires, il fait l'observation que, sauf M. Defrance qui depuis long-temps avait distingué la Bélemuite de la craie de celle des terrains antérieurs, et surtout M. de Schlotteim qui a eu le premier l'idée de proposer plusieurs espèces et même de leur donner des noms, malheureusement sans les caractériser réellement, et souvent sans citer de figures ; aucun zoologiste ne s'était occupé de ce sujet d’une manière un peu rationnelle , en sorte qu'il se voit forcé de considérer presque comme non avenu ce qui avait été fait ayant lui sous ce rapport. Avant de donner la caractéristique des espèces qu'il a pu obtenir dans les collections de Pa- ris qui lui ont été ouvertes avec toute la générosité possible, M. de Blainville s'appesantit un peu sur les parties qui doivent fournir les caractères en les passant successivement en revue. Ce sont : 1° la forme générale qu'il est loin de metire en première ligne, puisque la même es- pèce peut être cylindrique, subfusiforme, ou même un peu hastée ; 2° le sommet dans sa po- sition au-dessus ou au-dessous de l'axe, ou dans l'axe lui-même; 3° les canneluyres ou sillons normaux qui l’accompagnent ; 4° l'ouverture dans sa forme , dans l'intégrité, ou dans la fis- sure plus ou moins profonde de son bord ; 5° la forme de la fissure ou de la cannelure ; 6° la cavité dans sa forme générale et dans la direction de son axe, et même dans sa proportion relative, jusqu'à un certain point cependant, car la surcharge du sommet est plus ou moins grande dans la même espèce ; 7° la forme des cloisons, celle du siphon, et même celle de l'al- véole, peuvent aussi être utilement envisagées ; enfin, il n’est pas jusqu'à l'état minéralogique de la Bélemnite dont on ne puisse se servir pour caractériser les espèces avec quelque avantage. Quant à la position géologique, quoique ce ne puisse élre un caractère », cn peut cependant s'en aider jusqu'à un certaja point. L'ordre dans lequel M. de Blainville range les espèces qu'il a pu caractériser jusqu'ici, est dans la direction du passage des Sèches aux Orthocères, et par conséquent dans l'aug- mentation successive de la cavité, au contraire de la partie pleine ou de ia surcharge du sommet, qui diminue de plus en plus à mesure qu'on approche des Orthocères, qui ne sont réellement que des Bélemnites entièrement creuses et à parois partout excessiyement minces. Nous allons nous borncr à donner les divisions que M. de Blainville a proposées, et les noms des espèces qu'il a distinguées. A. Espèce sans cavité. 1°. La B. pleine. B. plena. B. Espèces à cavité très-petite, fissurée sur son bord et sans cloisons. 2°. La B. de Scanie, B. Scaniæ; 3°. la B. d'Osterfield, B. Osterfieldenss; 4°. la B. à ouverture carrée, B. tetragostoma ; 5°. la B. granulée, B. granulata; 67, la B. striée, B. striata. C. Espèces à cavité très-grande, fissurée sur son bord, sans cloisons. 5°. La B. mucronée, B. mucronata ; 8°. la B. semi-canaliculée, B. semi-canaliculatæ, (175 ) D. Espèces à cavité très-grande, à cloisons siphonées ; et avec un canal évident de la base au sommet, g°. La B. d'Altdorf, B, Alidorfensis; 10°. la B. apicicone, B. apiciconica; 11°. la B. aiguë, B. acuta ; 12°. la B. hastée, B. hastata ; 15°. la B. semi-hastée, B. semi-hastata. E. Espèces à cavité très-grande, cloisonnées , siphonées, sans fissure ni cannelures à la base, mais avec deux sillons latéraux au sommet, 14°. La B. apicicourbe, B. apicicurva; 15°. la B. bicanaliculée, B. bicanaliculata ; 16. la B. tripartite, B. tripartila; 17°. la B. quinquésillonée, B. quinquesulcata; 18°. la B. piceu, 2. paxillosa; 19°. la B. comprimée, B. compressa ; 20°. la B. épée, B. gladium. F. Espèces à cavité très-srande, cloisonnées, siphonées , sans fissure ni cannelures à la base, ni sillons latéraux au sommet. 21°. La B. courte, B. brevis; 29°. la B. large, B. lata; 25°. la B. digitale, B. digitalis ; 24°. la B. irrégulière, B. irrégularis ; 25°. la B. pénicillée, B. penicillata ; 26°, la B. excen- tique, B. excentrica ; 27°. la B. gigantesque, B. gigantea; 28°. la B. cylindrique, B. cylin- drica; 29°. la B. ombiliquée , B. umbilicata; 50°. la B. subhastée, 2. subhastata ; 31°. la B. en massue, B. clavata; 52°. la B. dilatée, B. dilatata; 55%. la B. spatule, B, spl la. G. Espèces à cavité très-grande proportionnellement avec l'épaisseur du sommet, cloi- sonnée, siphonée, sans cannelures ni sillons. 54°. La B. fistuleuse, 2. Jfistulosa; 35°. la B. obtuse, B. obtusa. Enfin M. de Blainville termine son Mémoire par des conclusions que nous allons rapporter textuellement. Conclusions de ce Mémoire. Les conclusions zoologiques et géologiques de ce travail sont les suivantes : 1°. Les B. sont des coquilles intermédiaires aux os de Sèche et aux coquilles polythalames des Spirules et des Argonautes; comme les premiers elles étaient lout-à-fait mtérieures, comme le prouvent les impressions vasculaires qu'on remarque sur certaines espèces et leur mode d'accroissement ; comme dans les secondes , une partie de l'animal était contenue dans la cavité plus ou moins considérable et eloisonnée dont elles sont creuséé. 2*. Elles sont composées de couches en forme de cônes qui s’emboîtent les uns les autres, comme des cornets de papier extrêmement minces, mais la plus nouvelle et la plus grande en dehors, la plus petite et la plus ancienne en dedans, de manière à ce que les stries d'ac- croissement ne sont visibles qu'à l'intérieur, au contraire de ee qui a lieu dans les autres coquilles. 5°. Dans l'état où nous les connaissons, elles ont été altérées dans leur structure minéra- logique et sont évidemment spathifiées, mais la coquille elle-même est restée, 4°. Ce qu'on nomme l'alyéole dans les Bélemnites est au contraire un moule de substance minéralogique très-variable , et qui s'est formé dans la cavité de la coquille dont il représente la forme et la disposition. 5°. En suivant l'augmentation de Ja cavité des Bélemnites , depuis les espèces où elle est à peu prés nulle jusqu'à celles où elle s'accroît tellement que l'épaisseur des couches dont le sommet est surchargé est à peine plus grande que dans la circonférence de la cavité, on (176 ) passe insensiblement aux orthocérales véritables dont le caractère principal est cette min- ceur des parois , l'étendue de la cavité du sommet à la base, et la position latérale du siphon. 6°. Le nombre des espèces qu'il a été possible de caractériser à M. de Blainville est d'en- viron trente-six ; mais il est loin d'assurer qu'il n'en existe pas davantage , même dans notre Europe, à plus forte raison dans les autres parties du monde. 7°. J'étude des espèces qu'il a pu spécifier l'a conduit à ce résultat, assez singulier, que plus leur cavité est grande, ou plus elles approchent de la forme des orthocératites, plus elles sont confondues avec la roche qui les renferme, et plus elles sont anciennes ; vice versd, plus la cavité diminue, plus le sommet est surchargé, plus la Bélemnite appartient à des terrains nouveaux, plus elle est libre dans la roche qui la contient, et plus elle offre d'ana- logie avec les os de Sèche. 8°. La formation crayeuse est caractérisée par des espèces particulières de Bélemnites , comme M. Defrance l'avait déja observé; peut-être même chaque partie de cette formation contient-elle des espèces distinctes. Eu effet, celle de la craie chloritée n'est pas celle de la craie tufacée ; malheureusement les Bélemnites que M. de Blainville a observées dans les "n n'y sont pas accompagnées de renseignements géologiques suflisants. 9°. IL n'ose encore assurer qu'il en soit de même pour les terrains de sédiment antérieurs à la craie, c'est-à-dire qne chaque membre bien distinet de ces terrains renferme une espèce particulière de Bélemnite; mais cela est assez probable, d'après ce qui a été dit à l'article 7. 10°. On n'a pas encore observé, du moins qu'il sache, de bélemnite véritable au-dessus des terrains de craie, mais bien des Béloptères, c'est-à-dire des corps crétacés qui offrent déjà une plus grande analogie avec ce que nous connaissons d'existant aujourd'hui à la sur- face de la terre. 11°. Il ne croit pas qu'on en ait trouvé non plus dans les terrains de transition, ni même dans ceux où existent les Orthocératites. 12°. Quoiqu'on n'ait encore observé de Bélemnites que dans des formations européennes , il est plus que probable qu'il en existe dans beaucoup d’autres parties du monde, et surtout dans le versant oriental de notre grand bassin de l'Océan septentrional , qui présente cette par- tücularité d'offrir beaucoup d'espèces animales vivantes ou fossiles, à peu près analogues à ce que nous connais$ons dans le versant opposé en Europe. 15°. De ce qu'on trouve les Bélemnites quelquefois de la même espèce en très-grande quantité dans un espace assez circonscrit, ilen faut conclure que les animaux dont elles fai- saient partie vivaient ensemble ou en troupes | un peu comme les Calmars et les Sèches ; ce- pendant les altérations et les mutilations qu'on y remarque, prouvent qu’elles ont été balottées long-temps depuis lear mort. 14°. Les tèts parasites qu'on remarque souvent adhérents à la surface des Bélemnites, ne sont pas nécessairement leurs contemporains : on concoit en effet fort bien que les Bélemnites ayant pu se trouver long-temps au fond de la mer depuis leur mort, des animaux parasites beaucoup plus nouveaux qu'elles ont pu s'y attacher ; c'est ce dont on peut voir un exemple évident aux Vaches-Noires en Normandie, où des coquilles vivantes s'attachent à des Bé- Jemnites à découvert, dans le terrain qui forme le rivage de la mer. (La97) MATHÉMATIQUES. Suite des Opérations géodésiques, par M. Puissant. La détermination des longitudes terrestres par le moyen des signaux de poudre à canon s'effectue avec une grande rapidité et beaucoup d'exactitude ; mais comme elle occasionne d'assez fortes dépenses , et qu'elle exige le concours de plusieurs personnes pour transmettre le temps d'un des points extrêmes à l'autre, M. de Laplace a proposé d'employer à cet effet la méthode des azimuts; parce qu’il existe entre la différence des azimuts observés aux extrémités d'une ligne géodésique et celle en longitude correspondante, une relationtelle que, l'une de ces deux quantités étant donnée , l'on peut déterminer l'autre par le calcul, indépendamment de la connaissance exacte de l'aplatissement de la Terre. Nous avons essayé d'appliquer cette seconde méthode à la mesure du moyen parallèle, et dans ce but nous avons eu recours aux observations azimutales qui nous ont paru mériter le plus de confiance, regrettant cependant que celles à Clermont-Ferrand, spécialement des- tinées à orienter le réseau de triangles qui mesure le parallèle moyen, n'aient pas été faites à la lunette méridienne comme l'ont été celles au Mont-Colombier par MM. Plana et Carlini, et qu'il manque des observations de latitude et d'azimut à Marennes. Supposons que H soit la latitude du pied d'un are y de plus courte distance perpend:- culaire au méridien; que V soit l'azimut de cette ligne à son sommet, et que @ désigne la différence en longitude de ces deux points : on aura, en nommant N la normale ou le rayon de courbure au point H, : k , 2° ang H @ sin H = 100€ — V L + Nan Or, d'après les calculs que nous avons fait effectuer au Dépôt de la guerre, on à obtenu 3 = 273252", 75 à la latitude de 506, 80 ou de 45° 43! 19”. D'ailleurs l’azimut de l'extrémité de y observé au Mont-Colombier , ex- PDO EN SAUCE AL ES eee CA DAS te tn À AIN at te 1000 40:08 Ajoutant la convergence des méridiens . . . . . , . REC 694,90 On a pour l'azimut astronomique du Colombier au sommet de 2 perpen- diculaires at RE ne D RE PAM RS TN 00088: Supplément à 2006, , . . . ES LEA Le CT A etat Nr NE OM ne A GO 12 Inclinaison de y sur le côté Colarbier: -Grenier, en partant de l'aimut observé à Clermont-Ferrand au cercle répétiteur, par M. Brousseaud. . : . 79:7208,95 Somme ou: APRES SRE EL IN = 972109; 10 100 — V = 2,7890,10 Calculant maintenant la formule précédente, en supposant l'aplatissement = +, on aura Ë H Aer 8,52 ; N3 sin 1” DÉCEMBRE 1895. 25 ( 198.) 9 sin H = 26,789010 + 8"52, ainsi et enfin à @ = 36,8968 = 3° 30’ 26/,65 = 3°,507397. Telle est la longitude astronomique cherchée, déduite des azimuts ; tandis que, par la méthode de feux, l'on a eu 3° 30° 17",12. Les calculs géodésiques ont donné pour le même point, P = 53° 30” 29”,41 = 3°,508169. Il s'agit actuellement de déterminer l'arc B de parallèle compris entre le sommet de la per- pendiculaire y et le méridien de Paris : or on a B = — N.P cos H = 275057" ; Et par suite, , B [4 degré moyen B, — — — 77851",77; ? Enfin, appliquant la formule citée, il vient, 1 aplatissement à = ———. à 285,5 Cet aplatissement résultant de la méthode des azimuts est sensiblement plus peut que celui qni provient de la méthode plus directe des feux, etqui s'est trouvé de É = 77 Par notre premier L2 calcul. Une pareille différence est-elle due à la petite incertitude qui peut, à la rigueur, exister sur l'azimut observé à Clermont-Ferrand à l'aide du soleil, ou dérive-t-elle de toute autre cause? C'est ce qu'il paraît assez difficile de décider maintenant, surtout avant de connaître les résul- tats définitifs des calculs de MM. Plana et Carlini. Toutefois il est évident, par ce qui précède, que la moindre erreur sur les azimuts peut donner lieu à des conséquences tout-à-fait opposées à la vérité, et qu'il importe pourlesuccès de cette méthode, non seulement que l'erreur sur la somme des trois angles de chaque triangle du réseau soit la plus petite possible, mais en outre que les observations azimutales soient faites avec la plus grande précision aux sommets mêmes des triangles de ce réseau. Ce n'est qu'à l’aide d'une application bien raisonnée de la haute science géodésique et d'excellentes observations en tous genres , que l'on peut parvenir à ap- pliquer d'une manière certaine la nouvelle description géométrique d'un grand État à la re- cherche de la véritable figure de la Terre. MÉCANIQUE. Solution de diverses questions relatives aux mouvements de vibration des corps solides, par M. Navrer. Première question. Considérant deux corps solides, regardés comine des points matériels, assnjétis l'un à l'autre par une verge rectiligne élastique, sans masse, on suppose que, par des efforts exercés sur ces corps dans le sens de la verge qui les réunit, on en change la dis- tance, ou on leur imprime des vitesses; et on demande le mouvement qu'ils prendront. Nommant m,m” les masses des deux corps ; &,a’ leurs distances à un point fixe pris sur la ( 179 ) direction de la verge à l'instant où l'on commence à compter le temps £; V,V” les vitesses im- primées à chaque corps, dans la direction de la verge, au même instant; x,2” les distances des corps à la fin du temps t; k la longueur de la verge qui réunit les corps, dans son étal naturel ; E la force d'élasticité de la même verge, c'est-à-dire le poids nécessaire peur alon- ger ou accourcir les parties de cette verge d'une quantité égale à leur longueur naturelle : ona x’ — x pour la longueur du ressort à la fin du temps £, et, par conséquent, en suppo- 7—x—h sant la force du ressort proportionnelle à la variation de la longueur de ce ressort, E pour la force qui attire l'un des corps vers l’autre. Les équations de leurs mouvements sont donc RSA E x'—x—h UE Ex —h = » =— sie dt hk 4 F de? h Les positions de chaque corps, à la fin du temps £, sont données par les expressions, (a'—h)m + am _ ie A'ACETAE m)E HE Ps #71 | its m + ml h cree m . m' mm. h d ne 5 DE - RE VACELAE + m + = 2 m m ) mm. , a+h Im! V+V’ AAC LE m)E LA —= = — Var RE Es +h—a - COS. £ ED 2 m m 2 V—V’ —— j (m+m)E ZE sin. = ——. 2 (m+m)m.E 1 mm. h Les deux corps sont emportés d'un mouvement commun uniforme, à moins que les vitesses initiales ne soient nulles, ou bien égales et de signes contraires. De plus ils exécutent des mm. h oscillations dont la durée est 27 PAPIER (m+m)E , en désignant par 7 le rapport de la cir- conférence au diamètre. Deuxième question. On considère une verge élastique rectiligne, se mouvant dans le sens de sa longueur avec la vitesse V. Supposant que cette verge vient à rencontrer un point fixe, on demande les mouvements de ses parties. On nommera 4 la longueur naturelle de sa verge; p le poids de sa substance pour une unité de longueur ; E sa force d'élasticité. Le temps # étant compté depuis l'instant où la verge choque le point fixe, et où aucune de ses parties n'est encore contractée, x désignera la distance d'un point quelconque de la verge au point fixe à cet instant, et x” la distance du même point à la fin du temps £. Cela posé, dx étant la longueur primitive de l'élément de la verge placé à la distance x , et dx’ la longueur de cet élément à la fin du temps £, la force qui tend à le ra- À ns dx —dzx’ mener à sa longueur primitive est'E PORC La méme force, pour l'élément suivant, est x dx — dx’ — d°x’ pdx 5 E _ . Le mouvement de l'élément, dont la masse est , étant dù à la différence de ces deux forces , l'équation de ce mouvement est pdx. dx’ d°x’ P dx LE 2 —\hgnimE ou EE, =. £ dt Pr ge‘ de dx? (180) dx’ dx’ On doit avoir, quand t— 0, x = x, Me - —— V. De plus, pendant toute la durée du choc, il faut que x’ — 0 quand x =0; et comme l'extrémité de la verge # a opposée au point fixe est libre, il faut que Ty T1! quand x = A. La solution est donnée par l'expression 100 22 1 x 2H: TE. LAIT ee S Loin RL PAL at je BEM F | 2h 2h 1—=0 \ où £ représente un nombre entier; et dans laquelle les coëfficients io + par A sont déter- minés par la condition que ) 5e (2+H1)7 gE : (2a+i)rx V= S A SET DAME TE i=0 Tous les points de la verge ont perdu leur vitesse après un lemps t=hV É , et les contractions des parties sont alors à leur maximum. Après un autre lemps égal à celui-là, les éléments ont leur longueur naturelle, et tous les points ont la vitesse V en sens contraire de la vitesse primitive ; le choc est fini, et la verge, qui est libre, reprend en sens contraire le même mouvement qu'elle avait avant le choc. Si l'extrémité de la verge, après avoir choqué le point fixe, demeurait adhérente à ce point, cette verge exécuterait indéfiniment des vibrations dont Re précédente donne la loi. Les durées de ces vibrations sont réciproques aux nombres 2, +. ?, etc. , et à la longueur de la verge, ce qui s'accorde avec les numéros 79 et 82 du Traité d’acoustique de Chladni. Troisième question. On suppose une verge rectiligne dont une extrémité est fixe, et l'autre extrémité libre. Les distances x sont comptées de cette dernière extrémité, et l'on conserve les L2 ; se dx dénominations précédentes. A l'origine du mouvement, on a a’ =x + o(x), et — = (x). dt Ou demande la valeur de x’ au bout du temps £. L'équation du mouvement est la méme que ci-dessus, et l'on doitavoir æ° = quand x =, dx’ TÉREE quand x = 0. La solution est donnée par l'expression. GE Dax : D a sr Me q (a) k 2h i= D ce 2h ab (224 1)7x = ZX + S cos DE . i=0 AD La da.cos EH) 2h (2é+1)rm o ou mx est écrit à la place de (V4 Le , etc re présente un nombre entier. gE (181) Quatrième question. On propose la méme question, en supposant la verge prolongée, et l'extrémité fixe reculée à une distance infinie. La solution est donnée par la formule co Co \ ect 62 ee) fl dp. COS pæ. COS pX. COS p mt LA n d o o ie T Le) co 2 dp è —— | da. Ÿ(a) COS pa. COS pX. Sin prnt m7 P ù 0 o Application. On suppose qu'à l’origine du mouvement aucune vitesse n’est imprimée aux points de la verge, et que ces points, sur une étendue très-petite contigué à l'extrémité li- bre, sont déplacés de la quantité U, tandis que partout ailleurs ils demeurent dans leurs situations naturelles. On aura donc @ © U sin po ". da. &(@)-c0s pa & U f da.cos pa = e VE 10) o 0 et co 3 oU dp ! LEL+ — . Sin po. COS pX. COS prit , 4 o ; ou * co 4 U dp Ê ! À 2x +— | ——|snp(o+xkmtr) + sinp(o+x—mt)+snp(o—x#+ mt) 27 P o : & + sinp(o—x—mt) |. eus à ET à Du CNE LE Remarquant que l'intégrale —— sin pz est égale à Fa ou — rs suivant que 3 est positive P Lo) ou négative , quelle que soit la valeur de cette quantité, on reconnaît, 1° que les points contenus dans la partie déplacée « reviennent simplement à leur place primitive, et s'y trouvent tous [0] : . . . . . Le point extrême de la verge est celui qui revient le premier [112 en repos au bout du temps o . . À , à sa place au bout du temps —. Les points arrivent à leur place avec des vitesses nulles, et mm ne reprennent plus de monvement. 2° Que chacun des points situés au-delà de la partie dé- placée w se déplace d'une quantité moitié moindre que le déplacement des points de cette partie, puis reyient à sa situation primitive, et demeure immobile, La durée de ce mou- (°] « vement est . Cette espèce de secousse se transporte le long de la verge, à partir de L{12 l’ sie LPO , 1 1 L} L « x ere extrémité déplacée, de manière qu'elle a parcouru l'espace + — « au bout du temps —— ; 4 mn son mouvement est donc uniforme, La secousse ne s'affaiblit pas en s'éloignant de l'extré- mité ébranlée, (182) $ PHYSIQUE. Solution d’un Problème relatif au magnétisme terrestre, par M. Poisson. L'action magnétique de la terre n'a pas la méme direction ni la méme intensité en tous les points de sa surface. Dans le même lieu, la direction de cette force est soumise à des iné- galités diurnes et annuelles, et à d'autres variations plus lentes et d'une étendue plus consi- dérable, Tous ces changements de direction , dont les lois et la cause sont encore inconnues, se manifestent par ceux de l'aiguille d'inclinaison ou de la boussole horizontale, qui doivent prendre en chaque lieu et à chaque instant la direction de la force magnétique de la terre ou de sa composante horizontale, quels que soient la nature et le degré d'aimantation de ces aiguilles. L'intensité de cette même force se mesure, comme on sait, par les oscillations d'une aiguille aimantée, de part et d'autre de sa posilion d'équilibre; mais leur durée dépendant, et de l'action de la terre à l'instant de l'observation , et de l'état magnétique de l'aiguille, ilest nécessaire, pour connaître les changements survenus par la première cause, d'employer toujours la même aiguille, et au même degré de chaleur; car l'expérience a fait voir que le degré d'aimantation d'une aiguille d'acier augmente quand la température diminue, et s'affaiblit quand la température s'élève. Cette nécessité empêche qu'on puisse faire usage de ce moyen pour découvrir les changements d'intensité qui ne deviendraient sensibles qu'après de très-longs intervalles de temps, et qu'on pourrait appeler pour cette raison des variations séculaires. On ne serait pas certain, en effet, de retrouver, après un siècle, la même ai- guille que nous aurions employée à l'époque actuelle; et lors même qu'on la retrouverait, on pourrait douier qu'elle eût conservé exactement son degré d'aimantation. La difliculté ne serait pas moins grande si l'on voulait construire une aiguille d'acier , parfaitement identique, pour la matière et la distribution du magnétisme, avec une aiguille dont nous aurions donné la description , l'analyse chimique et le procédé d'aimantalion. Cependant il serait intéressant de laisser à nos successeurs une méthode certaine pour comparer l'état magnétique du globe à celui qui existe de nos jours, et pour reconnaître si l’action de la terre sur la boussole aug- mente ou diminue avec le temps. Des physiciens ont déjà pensé à ce problème; voici, pour le résoudre, le moyen que je propose, et dont on pourra dès à présent vérifier l'exactitude. Je suppose qu'on ait une première aïguille d'acier, aimantée à saturation ou autrement, et librement suspendue par son centre de gravité, de sorte que sa longueur prenne la direction du magnétisme terrestre, à l'instant et au lieu de l'observation. On la fera osciller de part et d'autre du méridien magnétique, et l'on comptera le nombre de ses vibrations dans un temps donné , afin de connaître le temps de chaque oscillation. On répétera la même opération avec une seconde aiguille aimantée, suspendue, comme la première, par son centre de gravité. On placera ensuite les centres de gravité de ces deux aiguilles dans une même droite parallèle à l'action magnétique du globe : en vertu de cette force et de leur action mutuelle, les lon- gaeurs des deux aiguilles se dirigeront suivant cette parallèle ; on fera osciller successivement chacune de ces aiguilles , de part et d'autre du méridien magnétique, sous les actions réunies de la terre et de l'autre aiguille ; et l'on observera la durée de chacune de ces nouvelles oscil- lations. Enfin on mesurera la distance de leurs centres de gravité, et l'on calculera leurs moments d'inertie rapportés à leurs axes respectifs de rotation passant par ces points. De cette rs Ta (183 ) manière, on aura les valeurs de sept quantités, savoir : la distance des deux centres de gravité, les deux moments d'inertie et les durées de quatre oscillations différentes, aux- quelles on fera subir, pour plus d'exactitude, la correction relative à leur amplitude, d'après la même règle que dans les expériences ordinaires du penäule; or, il existe une certaine fonction de ces sept quantités, que je désigne par F dans mon Mémoire, dont la valeur ne dépend pas des deux aiguilles que l'on aura employées, mais seulement de l'intensité du magnétisme terrestre. On ne peut obtenir qu'une valeur approchée de cette fonction F; mais je donne le moyen de la calculer à tel degré d'approximation qu'on voudra, en sorte qu'on n'ait à craindre sur cette valeur que l'erreur des données de l'expérience, qui sera déjà très- petite dans l'état actuel de la physique expérimentale, et ne pourra que diminuer par le per- fectionnement ultérieur des moyens d'observation. Maintenant imaginons que plusieurs physiciens fassent, dans le même lieu et en même temps, l'expérience que je viens de décrire, en employant des aiguilles différentes, soit par la nature de l'acier, soit par leur température ou le degré de leur aimantation, ou même en substituant des aiguilles de nickel ou de cobalt aux aiguilles d'acier; on devra toujours conclure de ces observations la même valeur de la quantité F. Il faudra seulement avoir soin que l'état d'aimantation des aiguilles dont on fera usage demieure invariable pendant l'expé- rience, c'est-à-dire qu'il sera nécessaire que la distribution du magnétisme n'y puisse pas changer par leur action mutuelle , jointe à celle de la terre; ce qui arriverait, par exemple, si ces aiguilles étaient formées de fer doux , ou d'une autre matière où la force coercitive ne fût pas assez considérable, Avec cette précaution, il serait important de vérifier; dans toute sa généralité, cette propriété de la fonction F; Cela posé, si l'on répète la même expérienee à une époque trés-éloignée de cellé-ci,dans cent ans, par exemple, on conclura rigoureusement que la puissance magnétique de la terre a changé d'intensité, ou qu'elle est restée la même ; selon que l'on trouvera pour la quantité F une valeur différente de celle qu'elle a maintenant, ou la même valeur; et dans le cas de la varialion , le rapport de la valeur future de F à sa valeur actuelle fera connaître celui des forces magnétiques de la terre qui leur correspondent, le second rapport étant égal à la racine carrée du premier. La puissance magnétique de la terre, comme celle de tout autre aimant, est le produit de deux facteurs, dont l'un dépend de la distribution des deux fluides, 2oréal et austral, dans son intérieur, et l'autre, commun à toutes les substances susceptibles d'aimantation, exprime l'intensité de l'attraction ou de la répulsion, à l'unité de distance et entre des quantités de fluide prises aussi pour unité ; elle peut donc varier pour deux raisons différentes : parce que l'état particulier d’aimantation du sphéroïde terrestre viendrait à changer, ou bien parce que l'action mutuelle des particules de fluide magnétique s'affaiblirait ou deviendrait PIS intense dans toutes les matières qui recèlent le magnétisme ; or, il est bon d'observer qu'on sera averti, dans ces deux cas, de la variation de cette force par celle de la quantilé que j'ai nommée 7. J'ai supposé qu'on ferait usage, dans l’expérience que je propose, de deux aiguilles d'in- clinaison , librement suspendues par leurs centres de gravité , et oscillant dans un plan quel- conque; mais si on le trouve plus commode , on pourra également employer deux aiguilles horizontales placées dans le même méridien magnétique et dans le prolongement l'une de l'autre. Cette quantité F dépendra alors de l'action de la terre, décomposée horizontalement ( 184.) oumulüpliée par le cosinus de l'inclinaison magnétique , dont il faudra connaître la variation pour, en conclure celle de l'intensité. (Le Mémoire dont ce qui, précède est un extrait, fait partie des Additions à la Connais- sance des temps, pour l'année 1828, qui parait maintenant.) P.8. Depuis la lecture que j'ai faite de ce Mémoire à l'Académie) j'ai pensé que pour augmenter l'action mutuelle des deux aiguilles et par suite la précision de la méthode, on pourrait placer leurs centres de suspension dans la même verticale, et, pendant les ‘oscilla- üons de chaque aiguille, retourner l'aiguille fixe de manière que les poles contraires se corres- pondent. Mais c'est aux physiciens qui voudront faire l'expérience, à choisir les moyens d'exécutiou les plus convenables. Le principe que j'énonce consiste en ce que si deux aiguilles oscillent en vertu de leur action mutuelle et de celle de la terre , il y aura toujours une certaine quantité qui ne dépendra que de cette dernière action. Quels que soient le degré d'aimantation et la nature d'une aiguille isolée, sa direction ne dépend que de celle de la force maguétique. du globe; et de même, dans le cas de deux aiguilles, la quantité dont nous parlons ne dépend que de l'intensité de cette même force. CHIMIE. Analyse de deux Pierres calcaires magnésiennes des environs d’'Ollioule en Provence, et de Cette en Languedoc, par M. Laverer. En visitant dernièrement les montagnes d'Ollioule en Provence, et celles de Cette en Languedoc, M. Casimir de Bach, minéralogiste de Francfort, a observé des Pierres cal- caires dont les caractères extérieurs et le gisement lui ont rappelé une espèce de Dolomite. La présence de la magnésie, qu'il soupçonvait dans ces Pierres , lui semblait propre à éclaircir un point important de géologie. Ayant fait part de ses conjectures à MM. de Humboldt et Brongniart, et désirant vérifier si elles étaient fondées, il a remis des fragments de chacune de ces Pierres calcaires à M. Laugier. Voici le résultat de l'examen que ce chimiste en a fait : Pierre d’'Ollioute. Pierre de Cette. Sur 100 parties : Carbonate de chaux... 51,55......4..4. 0. 157444 de magnésie, 41,51........,..... 39,24 Silice, tAlumine, etEFer, 20950644 etes 0030 -e-0ec- etc HR00 08: D'après leur composition on ne peut douter que ces Pierres n'appartiennent à l'espèce Dolomite, et particulièrement à la variété connue sous la dénomination de compacte. La pesanteur spécifique de ces Pierres, qui est semblable à celle des Dolomites, vient en- core à l'appui de l'expérience chimique : la Pierre d'Ollioule pèse 2,78, et la Pierre de Cette, 2,77. \ Théorie des Ciments, par M. Vicar. M. Vicat lit une Note, qui fait suite à ses Mémoires, sur la théorie des ciments : il résulte de ses expériences que la silice, sans être en gelée, peut se combiner avec la chaux ; que cette + di santitfft (185 ) combinaison a lieu, alors même que l'oxide de silicianm n'est pas attaquable par les acides , que dans un état de calcination peu avancé elle s'unit à une plus forte proportion de chaux qu'à l'état de gelée. M. Vicat explique cette anomalie apparente dans le choix des combinai- sons par la force absorbante qui tient à la contexture de la substance. La meilleure pouzzo- lane artificielle, plongée dans l’eau de chaux saturée, enlève tout cet oxide à une solution de 4 fois 62 centièmes son poids, tandis que la pouzzolane de la plus mauvaise qualité n'enleve complètement la chaux qu'aux 65 centièmes de son poids d'une solution de cet oxide. M. Vicat s'est assuré, par les réactifs, qu'il ne restait plas de trace de chaux dans les liqui- des ainsi traités par les pouzzolanes. I! pense que ces faits confirment la théorie qu'il a donnée dans divers mémoires publiés dans le cours de douze années précédentes , et que la combi- gaison directe de la chaux à la pouzzolane, plus la force absorbante de cette dernière, sont les causes principales de la solidification des mortiers hydrauliques. Note sur les Topinambours, par M. Payex. Dans l'analyse que M. Payen a faite il y a deux ans des tubercules de l'hél‘anthus tuberosus, il n'a pas rencontré de traces d'amidon ; les principes immédiats les plus abondants, et ceux que l’on peut eonsidérer comme les substances nuiritives de ce végétal, sont : l'inuline à laquelle il a reconnu la propriété de se convertir en sucre el en alcool; un sucre incristalli- sable , et de l’albumine végétale. Il avait dit que cette plante, capable de procurer beaucoup d'alcool, et une substance alba- mineuse qui pourrait recevoir des applications aux arts, serait peut-être plus riche en prin- cipes utiles sous une latitude plus méridionale, M. Pelletier, qui saisit avec empressement toutes les occasions de concourir aux progrès de la science, a bien voulu remettre à M. Payen une partie d'un échantillen qu'il venait de recevoir de la Martinique parmi beaucoup d'autres produits curieux. L'étiquette portait fécule de topinambour. M. Payea craignit d'abord que le correspondant de M. Pelletier ne se fût mépris sur les tubercules desquels la fécule avait été extraite ; ses doutes furent dissipés dès qu'il eut appris que ces échantillons avaient été préparés par M, l'Herminier. M. Pelletier supposa alors que la fécule envoyée n'était pas de l'amidon. Examinée au microscope, elle se montra sous forme de globules diaphanes, sphériques, ovoïdes et arrondis irrégulièrement ; ces caractères extérieurs, fort analogues à ceux qu'aflecte l'amidon dans plusieurs plantes, différent cependant de ceux de la fécule de pommes de terre dont les grains ont un diamètre beaucoup plus considérable ; de ceux de l'amidon de froment, d'orchis (d'après M. Raspail), et des batates (suivant M. Payen) qui tous sont sensiblement sphériques. L'iode colore en pourpre, en violet, en bleu, la fécule examinée ; enfin , celle-ci offre tous les caractères de l'amidon ; bouillie dans l'eau, elle ne développe aucune odeur particuliere. Les résultats des premières expériences de M. Payen, qui constataient l'absence de l'amidon dans les tubercules des topinambours , ainsi que dans tous les produits de leur analyse, ne pouvaient lui paraître douteux ; cependant il fit arracher quelques tubereules , et il chercha à en isoler une fécule amyÿlacée ou du moins à reconnaître la présence de l'amidon ; il lui fut DÉCEMBRE 1895, “4 ( 186 ) impossible d'en découvrir la moindre trace ; il trouva, comme la première fois, de l'inuline, du sucre, de l'albamine, etc. L'inuline purifiée par des lavages à l'eau, à l'alcool ; soumise au microscope, n'offre au- cun caractère d'organisation, ni de cristallisation; dissoute dans une petite quantité d'eau chau- de, elle se prend en une masse grenue par le refroidissement ; ces grains sont blancs, in- formes, diaphanes : une goutte d'eau les divise en une multitude de grains arrondis excessi- vement petits. IL serait fort curieux de constater que le méme végétal contient des principes différents sous une latitude différente , et d'observer si, avant leur maturité complète à la Martinique, les topi- nambours ne contiennent pas d'amidon , tandis qu'ils en contiendraient ensuite ; et enfin, de reconnaître si le développement de l'amidon est dù , dans ces tubercules, à l'altération du sucre ou à celle de l'inuline. Fécule des Topinambours de la Martinique, par M. Paxen. A l'occasion d'une Note que M. Payen a communiquée à la Société Philomatique sur la fécule des topinambours de la Martinique, M. Dupetit-Thouars ayant émis l'opinion que l'on avait pu donner dans le pays le nom de Topinambour à une plante autre que l’ÆZélianthus tuberosus, et lui ayant remis quelques morceaux d'igname, M. Payen en a extrait la fécule qui y était contenue en grande proportion, afin de la comparer ayec celle dite de topinam- bours , et celle-ci avec plusieurs autres. Les moyens chimiques étant insuflisants pour établir des différences entre les fécules ami- lacées de diverses plantes , il s'est servi du microscope pour reconnaitre la forme extérieure de ces grains d'amidon. ’ g is La fécule d’igname se présente en grains allongés de forme elliptique, que l'on ne saurait mieux comparer qu'à celle des cocons de vers à soie. La fécule d’arrowroot, dont il se fait un assez grand commerce comme aliment de luxe, est en grains arrondis dont quelques-uns sont allongés, d'autres sphériques , la plupart informes. Les grains de la fécule, dite de topinambours , sont arrondis, presque tous informes et d'un volume moindre que les précédents. Les grains de l'amidon de batates sont presque tous sphériques , quelques-uns de forme irrégulière ont de l'analogie avec ceux de la fécule dite de topinambours, quoiqu'ils soient d’un bien plus petit volume. Quant aux grains de la fécule de pommes de terre, leur volume est beaucoup plus considé- rable que celui de toutes les autres fécules indiquées ci-dessus ; et leur forme, ainsi que l'a observé M. Raspail, est irrégulière, à l'exception de celle de quelques grains sphériques. Il résulte de cet examen que les fécules désignées diflèrent toutes entre elles ; que celle qui se rapproche le plus de la fécule de topinambours, en diffère par une bien plus grande pro- portion de grains sphériques, et par le petit volume de ces grains , mais M. Raspail a remar- qué que la grosseur des grains d’amidon dépend de l'état de maturité de la plante; on pour- rait ajouter, peut-être , que leur forme est soumise à la même influence, qu'elle devient plus irrégulière lorsque les principes immédiats accumulés en plus grande proportion par une maluration plus avancée sont comprimés les uns par les autres; qu'enfin, d'après ces consi- dérations, la fécule examinée pourrait avoir été extraite des batates. (487) BOTANIQUE. Caractères généraux de la famille des Verbénacées et de celle des Labiées, tirés de l’ovule, par M. AuGuste DE Saint-Hiraime. M. Auguste de Saint-Hilaire a prouvé (Mem. Mus.) que, dans le genre Avicennia , quatre ovules étaient suspendus à un placenta central, libre après la fécondation. Si l’on excepte ce genre qui, quoique très-voisin des Verbéracées, ne pourrait cependant être mélé avec elles , toutes les plantes de cette famille offrent un ovule dressé et sessile au fond de chaque loge. M. Aug. de Saint-Hilaire a fait l'analyse d'un nombre prodigieux de Ferbénacées, et il n'a trouvé aucune exception à ce caractère, qui peut servir à faire distinguer cette famille des Labiées, dont on a dit qu'elle ne différait nullement. Dans ces dernières, le fond de chaque loge présente presque généralement une cavité conique ; un cordon ombilical , dressé et or- dinairement aplati, naît du point de la loge le plus voisin du style; un ovule élargi au sommet péricarpique , aigu à la base, se rattache vers le tiers, le quart ou la moîitié de sa longueur au cordon ombilical, et l'extrémité aiguë de ce méme ovule trouve un second point d'attache au fond de la cavité de la loge où il va s’enfoncer. Un seul genre, les Salvia, présente , il est vrai, des ovules réellement dressés ; mais ces ovules ne sont point sessiles. Les Scutellaria offrent aussi une espèce d'exception, mais elle n'a rien qui rappelle les Fer- bénacées (1). À De l'existence du périsperme dans les Malvées, par M. À. De Sarnr-Hizaire. Un naturaliste a dit récemment que le périsperme existait dans plusieurs familles où on ne l'avait-point indiqué; la tribu des Malvées en est un exemple, M. Aug. de Saint-Hilaire a trouvé un périsperme dans toutes les plantes de cette tribu dont il a étudié la graine, c'est- à-dire dans un nombre très-considérable d’espèces. Ce périsperme, charnu, ou mucilagi- neux-charnu, a fort peu d'épaisseur; mais il est parfaitement distinct du tégument interne membraseux , et c'est uniquement vers l'ombilic qu'il contracte avec lui quelque adhérence. Quelquefois le périsperme n'existe qu'à la face de l'embryon ; mais le plus souvent il l'enve- loppe, se prolonge en lames entre les plis des cotylédons, et présente une interruption au dos de ces derniers, qui se trouve immédiatement recouvert par le tégument interne. ZOOLOGIE. Extrait d’un Mémoire sur les genres qui composent la tribu des Simplicipèdes dans la famille des Carabiques, par M. le comte Dessan, lu a la Société Philomatique. M. le comte Dejean a exposé, dans le 1°" volume du Spéciès des Coléoptères de sa collec- tion, Les caractères des huit tribus qu'il a établies dans la famille des Carabiques sous les noms (1) Geci est extrait d’un vaste travail sur les Labiées, auquel M. À, de Saint-Hilaire a consacré up grand nombre d'années, ( 188 ) de Cic'ndélètes, Troncatipennes , Scaritides , Simplicipèdes , Patellimanes, Féroniens , Harpa- liens et Subulipalpes , et il a donné ensuite les caractères et les descriptions des genres et des espèces qui composent les trois premières tribus. Dans le second volume qui est maintenant sous presse, il s'occupe des deux suivantes, les Simplicipèdes et les Patellimanes, et il donne dans ce Mémoire un léger aperçu sur la pre- mière qui renferme les plus grands et les plus beaux insectes de la famille des Carabiques. Les Simplicipèdes correspondent aux Abdominaux de M. Latreille , et comprennent les Sim- plicimanes de M. Bonelli, plus les genres Blethisa, Omophron, Elaphrus et Notiophilas. Leur principal caractère est tiré de la forme des jambes antérieures dont le côté interne n'a pas d'échanerure. Cette tribu comprend seize genres. Les trois premiers se distinguent de tous les autres par leurs élytres soudées , carénées latéralement, et qui embrassent une partie de l'abdomen, Ce sont les Cychrus de tous les auteurs, dont les tarses sont simples et semblables dans les deux sexes, et dont les bords latéraux du corselét sont peu relevés et ne sont pas prolongés posté rieurement ; les Sphæroderus , nouveau genre formé par M. Dejean sur trois petites espèces de Cychrus de l'Amérique septentrionale, dont les tarses antérieurs sont très-dilatés dans les miles, et dont le corselet est arrondi et presque orbiculé ; et les Scaphinotus de M. Latreille dont les bords latéraux du corselet sont très-déprimés , très-relevés, et prolongés postérieu- rement. Les élytres des treize derniers genres, quoique quelquefois réunies et comme soudées, ne sont pas carénées latéralement et n'embrassent pas l'abdomen. Les deux premiers genres de cette seconde division se rapprochent un peu des trois genres de la première par la forme du dernier article de leurs palpes, qui est très-grand et très-for- tement sécuriforme. Ce sont les Pamborus de M. Latreilie, dont les mandibules sont peu ayan- cées et fortement dentées intérieurement, et dont le menton est légèrement échancré en are de cercle , et les Tefflus de M. Leach, dont les mandibules et le menton sont à peu près comme dans les Carabus, mais dont la lèvre supérieure est entière. Les Procerus de M. Megerle, Procrustes de M. Bonelli, et Carabus de tous les auteurs, forment les 6°, 7° et 8° genres. Ils se rapprochent beaucoup les uns des autres, mais les tarses antérieurs des Procerus sont simples et semblables dans les deux sexes , et ceux des Procrustes et des Carabus sont fortement dilatés dans les mâles, Dans les Procrustes la lèvre supérieure est trilobée ; elle est bilobée dans les Carabus, et la dent qui se trouve au milieu de l'échan- crure du menton est bifide dans les Procrustes et simple dans les Carabns. Ce dernier genre est très-nombreux ; jusqu'à présent toutes les espèces qui le composent paraissaient habiter ex- clesivement l'hémisphère boréal et ne dépassaient guère le 30° degré de latitude, mais M. Esch- scholtz, naturaliste de l’expédition du capitaine Kotzebue, vient de découvrir au Chili un vé- ritable Carabus. M. Dejean n'admet pas les genres Plectes et Cechenus de M. Fischer et il Les réunit aux Carabus. Tous les genres précédents sont aptères où du moins n'ont que des ailes qui ne sont pas propres au vol. Avec le neuvième genre, Calosoma de tous les auteurs, commencent les espèces véritablement ailées. Ce genre qui diffère considérablement des Carabus par son faciès, s'en rapproche beaucoup par ses caractères génériques dont la plupart ne sont pas constants. Les seuls réellement communs à toutes les espèces , consistent dans le 3° article des antennes qui n'est pas sensiblement plus long que les autres, et comme eux presque cylindrique dans les ( 189) Carabas, et qui est toujours légèrement comprimé, tranchant extérieurement et un peu plus long que les autres dans les Calosoma , et dans les mandibules qui sont lisses dans les Carabus et striées transversalement en-dessus dans les Calosoma. M. Dejean réunit à ce genre les Callisthènes de M. Fischer, Des sept derniers genres qui ont tous la lèvre supérieure entière, les trois premiers se distin” guent des autres par leurs antennes grêles et alongées. Ce sont les Leistus de M. Fræblich, dont les trois premiers articles des tarses antérieurs sont dilatés dans les mâles et en forme de carrés plus ou moins alongés, les Nebria de M. Latreille, auxquelles M. Dejean réunit les Alpæus de M. Bonelli, dont les trois premiers articles des tarses antérieurs sont aussi dilatés dans les mâles, mais sont triangulaires ou cordiformes ; et les Omophron de M. Latreille, dont le pre- mier article des tarses antérieurs seulement est dilaté dans les mâles, Les quatre derniers genres se distinguent des précédents par leurs antennes courtes et assez épaisses. Ce sont les Pelophila de M. Dejean dont les trois premiers articles des tarses antérieurs sont fortement dilatés dans les mäles. Les Blethisa de M. Bonelli et les Elaphrus de tous les auteurs, dont les quatre premiers articles des tarses antérieurs sont légèrement dilatés dans les mâles , mais dont le corselet est presque carré et plus long que la tête dans les Blethisa , et arrondi et de la largeur de la tête dans les Elaphras; et enfin les Notiophilus de M. Duméril, dont les tarses antérieurs sont simples et semblables dans Les deux sexes, et dont le dernier article des palpes est plus court que dans les genres précédents. M. Dejean indique dans ce Mémoire le nombre des espèces de chaque genre et la place qu'elles occupent sur la surface de la terre. *CHIRURGIE. Note sur la cicatrisation des nerfs après l’amputation d'un Membre, par le Baron Larrey. J'offre à la Société une pièce anatomique qui est le deuxième exemple de la réunion im- médiate, et bout à boat, des cordons des nerfs coupés dans l’amputation d'un membre ; réu - nion qui se fait à l'époque de la cicatrisation du moïgnon qui résulte de cette amputation. Le sujet de cette observation était un militaire de la garde, Pierre Mono, âgé de 24 à 25 ans, d'une diathèse scrophuleuse , auquel je fis dans les premiers jours de septembre 1895, l'extirpation du bras droit à l'articulation scapulo-humérale , pour une carie profonde qui existait à celle du coude et qui se compliquait de spina ventosa et d'un commencement de carie à la tête de l'humérus. ( Ces pièces préparées ont été présentées à la Société.) On obtint non sans peine, et après environ 6 à 7 semaines de soins, la cicatrice du moi- gnon de l'épaule; mais à peine la plaie fut-elle entièrement fermée, malgré d'ailleurs la pré- caution qu'on avait prise d'établir un exutoire au bras du sujet, que ce militaire fut saisi de tous les symptômes d’une hydropéricarde et d'un hydrothorax dont on ne put arrêter les progrès, et après quelques jours de souffrances, Mono succomba aux effets de cette dernière maladie à la fin de novembre de la même année. 24 heures après son décès, on procéda à l'autopsie du corps. ( 190 ) L'ouverture du thorax fit découvrir les maladies qu'on avait signalées du vivant du ma- lade. Les poumons étaient tuberculeux , réduits à un très-petit volume par la compression qu'ils éprouvaient du côté droit par une très-grande quantité de sérosité rougeâtre, rem- plissant la cavité thoracique de ce côté, et le poumon gauche par l'hydropéricarde qui était également portée à un très-haut degré. La membrane muqueuse de l'estomac et des intestins était parsemée d'ulcérations. Les testicules étaient atrophiés et réduits au volume d'un haricot. La dissection attentive du moignon de l'épaule, dont la cicatrice était linéaire, a donné à M. Larrey les résultats suivants : 1°. L'extrémité de l'artère axillaire était oblitérée dans l'étendue de 3 à 4 lignes, avec adhésion de ses tuniques, et sans caïllot fibrineux , tandis que la portion de cette artère, au-dessus de cette adhérence, formait une tameur anévrismale de la forme et grosseur d’une olive. La veine était entièrement oblitérée jusqu'à son passage sous la clavicule. 2°. Les principaux troncs des nerfs du plexus brachial formaient à leurs extrémités autant d'éminences arrondies, par les sommets desquelles ces nerfs s'étaient réunis bout à bout comme chez le sujet de la première observation (r) , avec la seule différence que, chez Mono, la na- ture n'avait pas eu le temps d'achever la cicatrisation ou la réunion complète de ces cordons nerveux (2). Il est probable , ainsi que nous l'avons dit dans nos campagnes, que, dans la cicatrisation de tous les moignons résultant de l'amputation d'un membre, les parties se réunissent entre elles selon la similitude de leurs tissus, et que la réunion des nerfs doit se faire de la même manière. Dans tous les cas, ces faits serviront à faire faire, aux physiologistes et aux praticiens, de nouvelles recherches. & Ligature de l'Artère humérale. M. Larrey a présenté à la section de chirurgie de l'Académie royale de médecine dans sa séance du 18 octobre, un jeuné soldat auquel il a fait la ligature de l'artère humérale dn côté droit pour un anéyrisme de la grosseur du poing , produit par un coup d'épée recu deux mois auparavant, Une seule ligature a été passée autour du vaisseau au-dessus de la tumeur anévrismale, suivant la méthode d'Anel, (1) Voyez le Numéro du mois de mars 1824, de la Revue médicale. (2) Dans les deux cas dont parle M. Larrey dans cette Note, nous n’avons pas vu de réunion immédiate des cordons nerveux entre eux, mais seulement des brides ou cloisons fibreuses placées entre ces cordons et les unissant les uns aux autres. Nous ne pouvons donc pas être de l'avis de notre confrère, Le Rédacteur, Errata très-important pour la Livraison de mai 1825. Page 52, ligne 19, après suite, ajoutez de la. Id., —— 536, capile de, disez : cap de. Id., —— 39, et son neveu, lisez: et son nom, TABLE DES MATIÈRES. ASTRONOMIE ET MATHÉMATIQUES. Nouvelle méthode pour calculer les occultations d’é- toiles par la lune, par M. Herschel. Occultation de Saturne par la lune, le 30 octobre 1825, par M. Francœur. Mesure des hauteurs par le baromètre, par M. Lit- trow. Perturbations planétaires, par M. Bessel. Comète découverte le 19 mai 1825, par M. Gam- bart. Supplément à Particle précédent. Sur le diamètre de la lune, par M. Baily. Apparence singulière d’une tache de la lune, par page 1 O1 = CAN Lo & SN © M. Ward. , Ibid. Propositions de géométrie à trois dimensions, par M. Quetelet. Sur les poids et mesures de l'Angleterre, par M. Francœur, 1 Formule de M, Plana pour obtenir la latitude ter- restre , démontrée par M. Puissant, 130 Sur les surfaces développables, par M. Poisson. 145 Des caustiques par réfraction et par réflexion des courbes à double courbure. ( Extrait d’une Lettre de M. Quetelet, communiquée par M. Hachette.) 148 Opérations géodésiques , par M. Puissant, 161et197 113 MÉCANIQUE ET MATHÉMATIQUES. Procédé pour faire mouvoir les bateaux contre le courant des rivières, par M. Ed. Clark. Sur un chariot à vapeur, par M. Baillet. Sur les roues verticales à palettes courbes, par M. Poncelet. Corps pesant supporté par plus de trois points d’ap- pui, par M. Navier. Sur les lois des mouvemens des fluides, par le même. Sur la découverte d’une. nouvelle action magné- tique, par M. Arago. Sur les contractions musculaires, par M. Edwards. Note sur le voyage de M. le capitaine Duperrey, par M. L. Freycinet. Expérience de M. Arago sur la lumière des balos. Climat de Terre-Neuve, par M. de la GES Sur l'électricité des gaz et celle de latmosphère, par M. Pouillet. Voyage autour du monde. d Sur la répulsion réciproque des corps échauffés, à Sur l’acétate d'argent et le proto-acétate de Mer- cure, par M. Dumas. Avalyse du chlorure de soufre, par. M. Dumas, Chlorure de sodium, sucre de diabétès et sucre de raisin, par M. Callaud, Sur le gaz nitreux formé dans les syrops de bette- raves, par M. Tilloy. Crystallisation de la quinine, par M. Pelletier. Gongélation artificielle de l’eau. Sur un titane réduit et crystallisé, par M. Lau- ier. Koie de l’opium par l’eau saturée de sel, par M. Robiquet. : Sur deux natrons, l’un d'Egypte, l’autre de Bar- Minéraux qui appartiennent à des espèces connues ct qu’on rencontre dans le commerce avec des Sur le calcul des conditions d’inégalité, par le 4 mêmes GGet 81 19 Sur la flexion des verges élastiques courbes, par le même. 98 et 114 24 Appareil pour vérifier la force des chaînes des ponts suspendus, par le même, 163 35 Solution de diverses questions relatives aux mou- vemens de vibration des corps solides, par le 49 même. 178 PHYSIQUE, MÉTÉOROLOGIE, VOYAGES, des distances sensibles, par M. Fresnel. 84 5 Sur lélectricité développée dans les actions chi- 6 miques et sur l’origine de l'électricité de l’at- mosphère, par M. Pouillet. 100 21 Sur les pouvoirs réfringens des fluides élastiques, 37 par. M. Dulong. 132 53 Sur l'attraction entre des surfaces solides, mouil- lées par un liquide où elles sont submergées, 68 par M. Girard. 149 zo Solution d’un problème relatif au magnétisme ter- restre, par M. Poisson. 182 CHIMIE. barie, par M. Laugier. 118 7 Surles betteraves, par M. Payen. 119 25 Découverte de la lithine dans les eaux minérales de Bohème, par M. Berzelius. 136 86 Analyse du fer oxidé, résinite de Haüy, par M. Laugier: 151 id. Principe actif des baïes du solanum verbascifo- 57 lium, par MM. Chevalier et Payen. 152 bid. Analyse de deux pierres calcaires magnésiennes , par M. Laugier. 184 102 Théorie des ciments, par M. Vicat. Ibid. Sur les topinambours, par M. Payen, 185 105 Fécule des topinambours de la Martinique, par le même. 186 MINÉRALOGIE, CRISTALLOGRAPHIE. Bonnard. 54 Nitrières artificielles de Ceylan, par M. Jobn Davy. 55 noms particuliers, par M, Leman. Nouvelle variété de Wolfram ou Scbeelin ferru- giné, par M. Vauquelin. Variétés d’amphibole et de pyroxène, par M. Fréd. Soret. Nouvelle chaux phosphatée terreuse, par M, de 39 Gordiérite de Tredestrand, par M. Leman. Analyse d’un fer phosphaté, par M. Vauquelin. 55 Platine , osmium et iridium des Monts Ourale. 73 Nouvelle variété de Manganèse phosphatée, par M. Vauquelin. t (192) Sélénium en divers minéraux, par M. Rose. 88 Minéralogie vésuvienne, par T. Monticelli, 156 Iode dansun minerai d'argent, par M. Vauquelin. 105 Argile de Combal, par M. Laugier, 166 Analyse de la dioptase, par M. Vauquelin. 125 Minerai de Soufre, par M, Payen. Ibid. GÉOLOGIE. Bassin tertiaire du sud-ouest de la France, par M. Desnoyers. 104 M. de Basterot, 9 Basaltes de Pflasterkaute, par M. Soret. 124 Mégalosaure fossile , par M. C. Prevost. 41 Sur l'existence des dolomies à sète, par M. Marcel Schistes calcaires oolitiques, par le même. 56 de Serres. 153 Terrains des environs de Paris , par le même. ;{et88 Ossemens fossiles d’ichthyosaures ct de plésiosau- Terrains postérieurs à la formation oolitique, par res, par M. C. Prevost. 16> BOTANIQUE. Sur la patrie de l’anona squamosa, par M. Auguste des Géraniées, les Tropéolles, les Géranites de Saint-Hilaire. 10 proprement dites, les Oxalides et les Linées, Rectification des caractères généraux des genres par le même. 106 Erodium et Geranium, par le même. 27 Sur les tiges souterraines des monocotylédones , Monographie du genre Phebalium, par M. Adrien M. Raspail. 125 de Jussieu. | 28 Sur l’inflorescence extraaxillaire, par M. A. de Recherches microscopiques sur le pollen. par M. 3. Saint-Hilaire. 158 B. A. Guillemin. 45 Sur les caractères du genre Melochia, par le Sur les rapports des frankeniées ct des caryophyl- même. 54 lées, par M. À. de Saint-Hilaire. 58 Flore des Malouines, 156 Metrodorea, genre nouveau de la famille des Ru- De la nécessité de rejeter le genre Stachytarpheta, tacées , par le même. 59 par le même. 150 Examen du genre Biophytum , par le même. 77 Caractères de la fimille des verbenactes et de celle Du nouveau genre Auaxagorea et du genre Xylo- des labiées tirés de l’ovule, par le mème, 187 pia, par le même. De l'existence du périsperme dans les malvées, De la nécessité de comprendre dans le seul groupe par le même. Ibid. t ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE. Observations d'histoire naturelle faites pendant un Sur les nerfs de l’odorat , par M. Béclard. Ibid. voyage dans le nord de l’Europe, en 1820 et Sur la génération des Moulettes, par M. Prévost 1821, par F. A. L. Thienemann. 11 de Genève. Sur l'anatomie du Dromadaire, par M.Gust. Herm. Sur l'emploi de l’opercule dans l'établissement Richter. 2 des genres des Coquilles univalves, par M. de Sur les Gavials, par M. Geoffroy Saint-Hilaire, 15 Blainville. 1et108 Mémoire anatomique sur les Dentales, par Sur la Vipère galonnée (Coluber PRES à Deshaijes. 29 par M. de Blainville, 110 Sur les altérations de la moëlle épinière. 31 Sur les Becs de Sèches fossiles ou Ryncholites, Sur la reproduction du Crystallin , par M. Coque- par M, Dorbigny, fils. 126 teau. Ibid. Sur l'appareil stcrnal de l’agami (phosphia agami, Sur l'influence de l’homme dans la prédominance L.), par M. de Blainville. Jéi des sexes, par M. Giroust. 32 Sur la sécrétion de la bile, par M le docteur Si- Sur l'Echidné épineux, par M. Prosper Garnot. 45 mon. 127 Sur les dents, les poils et la graisse qu'on trouve 59 Sur un cétacé échoué au Havre et sur un ver Ë quelquefois dans les ovaires, par M. Velpeau. trouvé dans sa graisse, par M. de Blainville. 139 Sur deux espèces de Ptérocères fossiles, par M. Sur l'appareil de la génération dans les moulettes Dorbigny fils. 62 et les anodontes , par M. de Blainville. 156 Sur le genre Hippurite, par M. Deshaies. Ibid.” Sur les Bélemnites, par M. de Blainville, 171 Nouvelles recherches sur les Pucerons, par M. Du- Sur les genres qui composent la tribu des simpli- vau. Ibid. cipèdes, dans la famille des carabiques, par Sur l’insensibilité de la Rétine, par M. Magendie, 63 M. le comte Dejcan. 187 MÉDECINE, CHIRURCIE. Sur l'action des nerfs pneumo-gastriques , dans la avec une entérite ; influence des marais ; pour- digestion, par MM. Breschet ct Edwards. 16 riture des moutons: épidémie de Pantin. 64 Sur l'emploi de l'huile d’euphorbia latiris, par Cancer du cœur, par M. Segalas. 78 M. le docteur Louis Frank. Tbi Canaux découverts dans les nerfs, par M. Bogros, 95 Note de M. Laugier, sur un prétendu égagropile Sur l'emploi des caustiques pour arrêter les bou- humain. 32 tons de variole, x 95 Sur la fièvre jaune, par le docteur Chervin. 47 Observations sur une plaie à la tête, par M. Lar- Variétés médicales : constipation opiniâtre, variole ni p . 110 et pseudo variole, oscillations musculaires. 48 Sur les travaux du docteur Marochetti, relatifs à .Altérations organiques sur des chevaux morveux, la rage et à la nouvelle méthode de traitement par M. Dupuy. 65 de cette maladie , par M. Breschet. 141 Variétés médicales : érupüon varioliforme après la Opération de la taille, par M. Larrey. .. 160 vaccine :épanchement de sang dans le canal ver- Sur la cicatrisation des nerfs, après Pamputation tébral; dragonneau extrait du pied d’un nègre; d'un membre, par M. Larrey. 189 kyste osseux dans le poumon ; remède contre le iznia; ioflammations de estomac; enfant né Sur la ligature de l’artère humérale, par le même, 199 NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. ANNÉE 1820. PARIS, DE L'IMPRIMERIE DE PLASSAN, RUE DE VAUGIRARD, N° 15, DERRIÈRE L'ODÉON, MM. MM. MM. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DANS L'ANNÉE 1826, RANGES PAR SECTIONS ET PAR ORDRE DE RÉCEPTION. Mathématiques, Astronomie et Géodésie. Associés libres. LAcro1x;ven€ déTonmon ii li ALT RPELS ENMENITNI N 13 déc. 1705. Le M DE LA PrACE, rue du Bat, n° 100... .... 4. - elec 17 déc. 1802. Porsson, rue de Condé, n° 10. . . . . . .. Et he Helene 5 déc. 1803. Membres. Amrëre, rue des Fossés-Saint-Victor, n° 19. . . . . . .…. . . . . . . 7 fév. 1807. ARAGO à l'Observatoire royals ue. NN .. . . 14 mai 1808. PurssANTE true /Mazarine, ND: 0e 2 Ne NN en PNEUS 16 mai 1808. BINET, à l'Ecole Polytechnique. . : . . . . .... .. . . . .. +. . 14 mars 1612. Le B*% FourIER, rue Payée-Saint-André, n° 15. . .......... 7 fév. 1818. FRANCŒUR, rue du Cherche-Midi, n° 95. , ,:., .... . : . . . .. 17 fév. 1821. Savary, rue de Molière, n° 4. . . … . . . . . , . . . -. HS 0 0 Dei 19 fév. 1825 Physique générale et Mécanique appliquée. Associés libres. DE Proxy, rue Culture-Sainte-Catherine, n° 27. . . . , . . . . . . . 28 sept. 1705. Bior;jau/collégé de France ePREPAEN Ne CC Ni 2 fév. 1801. Gay-Lussac, à l'Arsenal.. . . . . . . . PAS NE MEET SC PRE) PIS 23 déc. 1804. Membres. HACHETTE, cul-de-sac Saint-Dominique, n°6..................... 24 janv.1807. GIRARD, rue des Quatre-Fils, au Marais, ....... = bree 5e 419 déc. 1807- Duronc, rue de Fleurus m7 Le eeepc -ecee-e 21 mars1812. FRESNEL, rue des Fossés-Saint-Victor, n° 19............ Re --ceer 5 avril1819. NAVIER, rue de Seine Saint-Germain, n° 39...... 15280006 000 00 15 mai 1819. Pouiccer, rue Saint-André-des-Arts, n° 60.......... Er see Ne 6 avril 18922. BECQUEREL, rue Godot-de-Mauroy, n° 15.....,........ ENT Se 27 déc. 1823. SavauT, Place Maubert/nnbieee ee cel open tente der eeee chris 19 fév. 18925. Chimie et Arts chimiques. Associés libres. LE Ch°' VAUQUELIN, au Jardin du Roi. . . . .. ... .. . ... :. 9 nov. 1789. Le C' CHaPrTAL, rue de l'Université, n° 43.. . . . . . . . . . . . . . 21 juill.1798. THÉNARD , rue de Grenelle Saint-Germain, n° 42. . . . .. . . . .. 12 fév. 1803. Membres. D'ARGET, à la Monnaie royale. :: : 17,404 M. Re Ne 14 7 fév 1807 LAUGIER, rue de Seine, Jardin da Roi, n° 9... . . . . . . . . . . . 14 mai 1808. CHEVREUIL, aux Gobelins., rue Mouffetard, n° 270 . . . . . . . + 14 mai 1808. CLÉMENT, rue du Faubourg Saint-Martin ; n° g2. . . . . . . . .. 15 janv. 1816. ROBIQUET, rue des Fossés-Saint-Germam-l'Auxerrois , n° 5. . . . . . . 18 avrili818 PerLEnIERt rue Jacob m0 eee PORN ENME ON ENT 818. DEsPRETZ, au collège Henri IV, rue de Clovis . . . . . . . . . . . 25 déc. 1820. Dumas au Jardimidu Ron 1 TL ER NON PEUR Lrgrjanv: 1825. Minéralogie, Géologie, Art des mines. Associé libre. MM. Gircer DE LaumonrT, rae des Bernardins, n° 1.............. +... 28 mars 1793, Membres. : BRONGNIART, rue Saint-Dominique Saint-Germain, n° 71............ 10 déc. 1788. BROCHANT DE VILLIERS, ZAGTILe. «ee ne qesmue mo oies e sisi miel e1= de NI T1001, BaILLET, rue du Bouloy, hôtel de Bretagne..........:. Re de MOMDATS 1811. DE BONNARD, quai Malaquais, n° 19..,........................ 28 mars 1819. LEMAN, rue Saint-Hyacinthe, n° 22......:,.........,.:...... 3 fév. 1816. BEUDANT, vue Hillerin-Bertun, n°8. 125244 cRcermeie ue cles solete 14 fév. 18718. Botanique, Physique végétale. Associés libres. MM. DELEUZE, au Jardin du Roi...........e.e.es.eseess.»e.ees 22 JUIN 1807. BE Chev<* Du PErit-THouars, rue du Roule, n° 20.......,..... 19 déc. 1807. Membres. BRISSEAU DE MIRBEL , rue d'Orléans Carrousel , n°4.............. 11 mars1805. TureIN, rue de l'Estrapade, n° 3.4.4..:..........4.....4.d:.. 94 fév. 1821. RICHARD , rue de Tournon, n° 33....,......sees..-ssse eee: en 10 MAIS 1891. » AUGUSTE DE SAINT-HILAIRE, rue de Béthune, n° 12........,...... 51 mai 1893. ADOLPHE BRONGNIART, rue Saint-Dominique Saint-Germain, n°71.. 12 fév. 1825. ÂDRIEN DE JUSSIEU, au Jardin du Roi...........6.............. 16 avril 1825. Zoologie, Anatomie et Physiologie. Associés libres” MM. Le Ch* DE LAMARCE, au Jardin du Roi.............:........... 21 Sept. 1795. GEOFFROY DE SAINT-HILAIRE, idem. .......e..s.eoses.sssessee 12 JANV.1794. ROSE Te el RER EE NS US ER AR TA Tan ve 170 Le B Cuvier (George), idem....,.............s..s.....es..s. 25 mars 1705. Dumérir, faubourg Poissonnière, n° 3....,..................... 20 août 1706. Cuvier (Frédéric), au Jardin du Roi.,.....ss.s................ 17 déc, 1802. MM. MM. Membrse: DESMAREST, rue Saint-Jacques , n° 161.......................... H. DE BLAINVILLE , rue Jacob, n° 5... MAGENDIE , rue de Seine,.n°30.....: 28e 16.0 0 « eele ele cle aie ielbiote se Epwarps, rue du Helder, n° 12.......... 35453 > REA 44 SERRES, Hospice de la Pitié............ pee sas eee cie cle ue no 5e AupouIN, rue Haute-Feuille, n° 30............. PRÉvosr (Constant), rue de Paradis, n°9, au Marais.,............ DEYEAN , rue de l'Université, n° 17.......:... Médecine, Chirurgie. Associé libre. Le Be Larrey, cul-de-sac de la Monnaie.......... Membres. PARISET , rue de Poitiers, n° 8..... BE SES Go ce be 8500 GUERSENT, rue de Paradis, n° 16.......... DIRES TDR USE CLoquer (Hippolyte), rue Notre-Dame-des-Champs, n° 21. ....... CLoQuEr (Jules), rue de l'Éperon, HG. - ee g0000 TOP TUOOOË BrescHer , rue de l'Obseryance, n° 3.......... De ciestleneen es ADELON, rue du Four-Saint-Germain, n°47........ Géographie, Statistique et Économie rurale. Associés libres. SYLVESTRE, rue Taranne, n°416. .. 2.54 4... 0. Le B° CoQuEBERT DE MoNTBRET, rue Saint-Dominique-Saint-Ger- mai, N° 7I. +... CPU SEE NME ete ts Poele LE Ce DE LasTEYRIE, rue de Grenelle-Saint-Germain, n° 59. . . . Membres. EyriÈs, rue Bourbon-Villeneuve, n° 26, ....... à MLORE BRuÉ, rue des Maçons-Sorbonne, n° g. .... . ........ VizLor , rue de Jouy, n° Huzanp fils, rue de l'Éperon DUT 7e rebelle eee Eee D'or SouLANGE-BoDIN , rue Sainte-Anne, n° 40............. DuronT, rue du Marché-Saint-Honoré, n° 3........... Secrétaire de la Société pour 1826, M. ne Boxnan». Snotia hole) els nie eelete lea teiists es 9 fév. 1811. 29 fév. 1812. 10 avril 1815. 25 avril 1818. 3 mars1821. 19 mai 1821. 19 janv. 1822. 2 avril 1825. . 24 Sept. 1796. 14 mai 1808. 9 mars 1811. 2 mai 1818. 22 janv. 1820. 1e" juin 1822. 4 juin 1825. 10 déc. 1788. 14 mars 1705. 2 mars 1797. 25 fév. 1826. 1 COMMISSION DE RÉDACTION DU BULLETIN POUR 1826. M. Astronomie. . . jar Mathématiques. é Mécanique. . . . { Physique . . .. Chimie. . « . .. Minéralogie. . . Géologie. . . :. Botanique. ... Zoologie . . ... { et Anatomie . . Médecine... .. } x Chirurgie. . .. M. Bizcy, Secrétaire de la Commission, rue Coquillière, n° 23. DE BonNNaRp. FRANCœŒUR. Hacuerre. Pouircer. Dumas. Leman. C. Prévost. Auguste DE SAINT-HITAIRE. DESMAREST. DE BLAINVILLE. BrescHET. B. B. x. LISTE DES CORRESPONDANS DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. NOMS sr RÉSIDENCES. NOMS sr RÉSIDENCES. MM. Geofroy (Villeneuve). . D’Andrada. . . . , . Bordeaux. Chaussier . . . « . . . . Van-Mons ..,. ... Bruxelles. LEUR EM SAMEDI «. Pawie. Girod de Chantrans. . . Besançon. Rambourg. . ...... Cérily. Nicolas." 0e 1. 2 Caen. Latelle- mec ee KOCE NEC ete. Bruvelles. Tente ae ls etelele Bordeaux. Schmeisser . . . , . . . Hambourg. Heécht ciel «+. Strasbourg. Tédenats. here ete Nîmes. Fischer OC Moscow. Boucher. ..... È Abbeville. Noël. 2 tu ave Béfort. Boissel de Monville, Broussonet ( Victor) . . Montpellier. Lair (P. Aimé)... .. aen. De Saussure. . . . . +. (Genève. Büunivari:t. fete .... Turin. Pulli (Pierre):1:,.1. 7% Naptes. Blumenbach, . , .... Gættinguc. Hermstaedt. .,. ... Bertin. JANVIER 1896. MM. Coquebert (Ant.).. .. Camper (Adrien). . , . Ramond colo Schreïbers. . . . . : . . Fleuriau de Bellevue . . Baye ete eue Savaresi. Sœmmering. ; Ut É à . Pablo de Llave. . . .. Brébisson-L #0... Desglandss 1,1. 4041 D'Aubuisson Fismes. Francher. Grenoble. Le Mans. La Rochetle. Naples. Madrid. Lisbonne. Munich. Madrid. Falaise. Nuremterg. Rennes. Toulouse. New-York. MM. Gærtner fils. . . . . .. Tubingen. HEART. Ua - le ee , Atfort. Chladni. ..... W'ittemberg Fréminville (Christophe) Brest. Batard... |. . . . Angers. Poyferé de Cère. . . .. Daæ. Marcel de Serres . . . . Montpellier. Desa0x DE eee Poitiers. RRHDei lee laits Seez LOS ME RC Nice. Bigot de Morogues . . . Ortéans. LC LOIR M TE Ibid. Omalius d'Halloy. . Namur. Leonhard. . .. .... Heidelberg. Dessaignes. . . . . . . Vendome. Désanctis . . . . . . . « Londres, AAA EC ee Limoges. Léon Dufour . . .... Saint-Sever. Grawenhorst . . .... Breslau. Reinwardt . ...... Amsterdam. Dutrochet. . .... Château-Renautt. Daudebard de Férussac. Charpentier . ...... Bez. LetUlere., 0 .. Lavat,. D'Hombres- Firmes: ..… Alais. Jacobson . .. ..... Copenhague. Monteiro . . ..... . LES . Angers. Vopele ie tone Munich. Adams ( Williams).. Defrance, ... . . . .. . . Sceaux. Gasc.". 1.51. ... KuBnE es CURE Bertin Nillenné: Re Etampes William Elford Leach. . Londres. Desaulces de Freÿcinet. ’ Auguste Bozzi Granville. Londres. Berger... ..- (Genève. Moreau de Jonnès , . . MeyrC ee 2 ee Dax. Se Feb ons Ibid. Say . AT ete RÉ Phitadelphie. Colin Ash +» Dijon. NOMS rr RÉSIDENCES. NOMS sr RÉSIDENCES. Chaussat, . . «... «. Genève. Dorbigny.. . . ..... Esnaudes, près La Rochelle Polinski. W ilna. Meyer. Goëttingque Bivona-Bernardi . . . . Palerme. Bonnemaison . . . . .. Quinn, Samuel Parkes.. ,% .. Londres. Ranzani. . ....... Bologne. Le Sueur ...... Philadelphie. .Le Sauvage. . . . .. + Caen. oc Vichy. Soret- Duval. , . . . 1: Genève. Bertrand Geslin. . . . . Nantes. Fodéra ......... Catane. Maraschini, . . . .. .. Schio. Joachim Taddei. . . .. Florence. Lemaire. . . ...... Lisancour Rrard£5+. GA in 5 Herschell, . . . .. . . Londres. Babbage.. …...... Ibid. De Bonsdorf . ons. s) AD. Rivero. . . .. °. . Lima Marion de Procé. . ... Nantes. De la Jonkaire, . . . .. Anvers. BeEnME EEE RU Chose :ree +. Genève. Gasparin . .,..,. .. Raddf. 0844 : 2e. L Florence. Gruveiller.". . .. ... Limoges. MayOr = ele see = Genève. Demonferrant, :.,.. Versailles. Jameson. ........ Edimbourg. Demers ere Genève. Marcel... ue ces Gedeon Mantell. .. Payen. . . : . . 2. : Grenelle. Gaymard ........ Toulon. Quoy ......,... Rochefort. Basterot. : ,...,... Dublin. + . de Lewes, en Sussex. 1 NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, 18) PAR .91 LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. MATHÉMATIQUES. Addition au théorème de géométrie à trois dimensions, imprimé dans le Bulletin de la Société, cahier d'août 1825, pag. 113, par M. DanDetin , de Bruxelles. Le théorème principal consiste en ce qu'un cône droit étant coupé par un plan, deux sphères déterminées par la double condition d’êire inscrites au cône, et de toucher le plan de la sec- tion conique, sont tangentes à ce plan en deux points, qui sont les foyers de la section. M. Dandelin;concoit la série de sphères inscrites au cône droît, qui sont coupées par le plan de la section conique, et qui ont pour limites les deux sphères tangentes à ce plan. Il à re- marqué que l’une quelconque des sphères sécantes , ‘est circonscrite par un cône droit qui passe par la section conique, et il détermine le sommet O de ce cône. Par ce sommet, et par les deux extrémités M, N d'un diamètre de la sphère sécante, perpendiculaire au plan de la section conique, il conduit deux droites OM, ON, qui coupent le plan de la section em deux points, et ces points sont les foyers de la section conique. Le théorème principal, et cette exténsion qui en est la conséquence, s'appliquent égale- ment au cône droit et à l'hyperboloïde de révolution. H. MÉCANIQUE. Des effets du tir d'un canon sur les différentes parties de son affüt, et règles pour calculer la grandeur et la durée du recul, par M. Poisson, exami- nateur au Corps Royal de l'artillerie, etc., etc. Extrait d'un mémoire imprimé par ordre de $. E. le ministre de la guerre, M. le mar- quis de Clermont-Tonnerre , in-8° de 73 pages, et une planche, Paris , 1825. Pendant que le boulet se meut dans l'âme de la pièce , le gaz de la poudre exerce à chaque instant des pressions égales et contraires sur le fond de l'âme et sur le projectile. Les pres- sions sur le fond de l'âme se transmettent sur toutes les parties de l'affût , et produisent le re- (4) cul, Si l'on voulait déterminer à un instant quelconque les pressions que subissent les touril- lons, l'essieu ou d'autres parties du système, il faudrait connaitre la loi de la force du gaz pendant l'inflammation de la poudre, ettenir-compte de la flexibilité des différentes parties de l'affût , et de la matière même du canon, ce qui rendrait ce problème impossible à résoudre. Mais, pour éclairer la pratique sur les efforts auxquels les parties du système doivent être capables de résister , il suffit de déterminer la somme totale des pressions que chaque partie éprouve pendant toute la durée de l'action de la poudre. Or, cette somme est une quantité finie de mouvement, qui ne dépend que de celle que le boulet a reçue à la sortie de la pièce, et que l'on peut calculer ‘en faisant abstraction de la flexibilité du système. En général, une percussion n'est autre chose qu'une somme de pressions successives qui produisent dans un intervalle de temps très-court, une quantité de mouvement indépendante de la durée de leur action. Dans la question actuelle, ce temps est celui que le boulet emploie à se mouvoir dans l'intérieur de la pièce ; il s'élève à peine à un deux-centième de seconde , d'où il résulte que l'effet total de l'action de la poudre sur chaque point du système, peut être assimilé à une percussion. Ce principe étant admis, M. Poisson s'est proposé de résoudre le probléme sui- vant: | Calculer la vitesse dont un corps d'une masse donnée devrait être animé, pour qu'en ve- nant frapper soit les crosses , soit l’essieu, ou toute autre partie de l'affüt d’un canon, ce choc produisit sur ces parties le même cffet que l’action de la poudre qui détonne entre le fond de l'âme du canon et le projectile? Les quantités connues de ce probléme sont : 1°. L'angle 9 que l'axe du canon fait avec le plan du terrain qu'on suppose horizontal ; 2°. La perpendiculaire + abaissée de l'extrémité des crosses sur l'axe incliné du canon; . La perpendiculaire c abaissée du centre de gravité du système sur le même axe incliné de la pièce ; 4. La plus courte distance / de l’axe des tourillons à celui de la vis de pointage, distance à peu près égale à la demi-longueur de la pièce ; 5°. L'angle 6” peu différent de 8, que l'axe de la vis de pointage fait avec la verticale ; 6°. h la hauteur du centre de gravité du système au-dessus du terrain ; 7°. a la distance de la projection horizontale de ce centre de gravité à l'extrémité des crosses ; 8. k’, a”, les mêmes guantités relativement au centre de gravité du canon, que l'on sup- pose situé sur l'axe de la pièce ; 9°. r, db, les mêmes quantités relativement à chacune des deux roues, c'est-à-dire la lon- gueur de son rayon , et la distance de son point le plus bas à l'extrémité des crosses ; Les onze quantités déjà désignées se réduisent à neuf, par les deux relations suivantes : 7 —=h" cos Ô— a’ sinB. c— (4° —h) cos 0 — (a — a) sin 8. Dans la construction ordinaire des affüts, l'angle 8 est très-petit, et on a : sin 8— 0, cos0 — 1 , ce qui réduit les valeurs de y et c, respectivement a k’ et h/ — À. 10°. M, 772, m°, les masses du système entier du canon, et de chacune des deux roues ; 11°. MK°, »7k°, m° k°?, les moments d'inertie de ces masses, rapportées à des axes paral- lèles à celui des tourillons , et passant par leurs centres de gravité respectifs. (5) M. Poisson a exprimé le désir que toutes ces quantités fussent déterminées très-exactement pour les différentes espèces de bouches à feu, soit par des mesures directes, soit par le cal- cul ou par l'expérience, Les quantités inconnues du probléme sont au nombre de neuf, savoir : 1°. N, R les percussions verticales qu'éprouvent les deux crosses et les deux roues , à cha- cun de leurs points d'appui sur le terrain ; 2°. T, S les percussions horizontale et verticale exercées sur l'encastrement de chaque tourillon ; 3°, E, F les mêmes forces relativement à la partie de chaque roue que traverse l'essieu ; 4. V, la percussion sur la vis de pointage dans la direction de cet axe; 5°. X, la force horizontale qui passe par le centre de gravité du système, et qui imprime à tous les points de ce système dans le sens horizontal , une vitesse commune ; 6°. ®, la vitesse angulaire dont tous les points du système entier seront animés, en tournant autour de la droite qui joint les points de contact des deux crosses avec Le terrain ; °, w, la vitesse angulaire du mouvement de rotation de la pièce autour de l'axe des tou- 2 , 5 rillons ; 8°. +, la vitesse angulaire du mouvement de chaque roue autour de l'essieu. M. Poisson suppose pour simplifier les calculs, qu’on néglige le frottement peu considé- rable des roues contre l’essieu , et celui des tourillons contre leur encastrement, et il fait re- marquer que les onze quantités inconnues que nous venons de désigner, se réduisent à neuf par la considération que dans le cas où le système tourne autour de l'extrémité des crosses , les roues sont soulevées, et ne s'appuient plus contre le terrain ; par conséquent il faudra sup- primer la force R , lorsque la vitesse ç aura lieu, et ne conserver cette force que quand on supprimera la vitesse. De même on devra ne conserver qu'une seule des deux inconnues V et w, parce que la rotation de la pièce autour des tourillons exige que la culasse soit soule- vée, et ne s'appuie plus sur la vis de pointage. — Ainsi le nombre des inconnues est réduit à neuf. M. Poisson établit les neuf équations qui servent à les déterminer en quantités connues et données. Il considère ensuite les deux cas suivants : le premier dans lequel les roues res- tent en contact avec le terrrain ; le deuxième dans lequel les roues s'en détachent. Le reste du mémoire de M. Poisson est consacré à l’examen des principales circonstances du recui. La principale difficulté que présente la détermination du recul provient de ce que l'action du frottement des roues contre le terrain n’est pas la méme pendant toute la durée du mouvement. La manière nouvelle de considérer cette action , soit dans les percussions, soit dans les mouvements continus , s'appliquerà à la théorie du tirage des voitures, qui n'a pas encore été donnée par les géomètres. M. Poisson déduit de son analyse l'explication des influences très-sensibles sur le recul , qui sont dues à la distance de l'axe des tourillons et de celui de la pièce, à la longueur de l'affût, ou à la distance comprise entre l'extrémité des crosses et les points inférieurs des roues. H. (6) PHYSIQUE. Sur les foyers du cristallin, par M. Pourcrer. On sait que le cristallin se compose de couches superposées, et que ces couches sont d'au- tant plus réfringentes qu'elles sont plus profondes et plus voisines du centre ; mais il y a encore dans sa structure une autre circonstance qui ne paraît pas avoir été remarquée, et qui mérite cependant une grande attention ; c'est que les couches extérieures sont beaucoup plus épaisses vers les bords du cristallin qu'aux points où elles sont percées par son axe , d'où il résulte que les rayons de courbure diminuent rapidement en passant d'une couche à la suivante, et que bientôt ces couches ne forment plus que des enveloppes à peu près sphériques dont le centre est dans l'intérieur du cristallin lui-même. La lumière qui passe très-près de l'axe doit donc former son foyer très-près du centre du cristallin, tandis que la lumière qui passe près des bords au contraire, n'ayant traversé que les couches les moins courbes et les moins ré- fringentes, va former son foyer beaucoup plus loin. Ainsi le cristallin a une infinité de foyers. Les formules suivantes peuvent servir à suivre la marche de la lumière dans les corps de cette espèce. Soient R”, R”, R°”’........, les rayons de courbure de la première couche, de la deuxié- me, etc. n,n',n", ec., les rapports de réfraction de l'humeur aqueuse par rapport à la première couche, de la première par rapport à la deuxième, etc. EF”, F”, etc., les distances focales principales de la première couche, de la deuxième , etc., de sorte que l’on a x Le ; R" F=- ; FRE sretes n'—1 n'—1 La lumière qui vient d'un point situé à une distance 4, au devant de la cornée, et qui con- vergerait à une distance A si le cristallin n'y était pas, devra converger par l'effet de la pre- mière couche, de la 2°, etc., à des distances A,’, A, 4,//, etc., qui seront données par la série des équations : " n’ AF” EE ce F’ +4 n" AY ;n F'’ + FRS nn! ny F" EF" + AZ RME AE" Em Am: d'où l'on tire facilement AE ——————————— A(r—1)+R n'—1 AM AR = 772 n'n"...n" (2% Sous cette forme on voit que tous les termes du dénominateur vont en augmentant de valeur, car les numérateurs de ces termes sont sensiblement les mêmes à cause des petites différences qui existent entre les valeurs des différents n, tandis que leurs dénominateurs sont de plus en plus petits puisque les » ou les facteurs > 1 vont toujours en diminuant de nombre, et que les rayons qui forment l'autre facteur diminuent sans cesse de grandeur. Ainsi le dénominateur de A," va sans cesse en augmentant à mesure que l'on prend un plus gränd nombre de termes, et par conséquent sa valeur est d'autant plus petite. On voit enfin que si la dernière valeur de R ou Rr est infiniment petite, A,” est aussi infiniment petit. Donc au centre du cristallin se forme le foyer des rayons qui entrent infiniment près de l'axe. Si au contraire on suppose que tout le cristallin se réduise à sa première couche, et qu'au- delà toute la substance n'ait avec elle qu'un méme pouvoir réfringent, la valeur de A," serait n AR’ A(n/— 1) + R’° Ainsi, en considérant seulement l'action des couches antérieures du cristallin, on voit qu'il y aurait derrière elles une infinité de foyers dispersés sur une même ligne depuis le centre jusqu'à la distance précédente. Les couches postérieures agissent d’une manière analogue. Am = 12e CHIMIE MÉDICALE. De l'emploi du bi-carbonate de soude dans le traitement médical des calculs urinaires, par M. RoBiQuET. Du moment où les chimistes eurent fait connaitre la composition des calculs vésicaux , on concut l'espérance de trouver des moyens de délivrer l'espèce humaine de cette affreuse ma- ladie. Cependant les premiers essais furent loin d'être heureux , parce qu'on avait cru ne pou- voir mieux faire que d'injecter directement des dissolvants appropriés dans la vessie, et on n'avait pas prévu que la présence des concrétions urinaires mettait cet organe dans un état d'irritation et de souffrance telles qu'il devenait impossible d'y faire séjourner aucun agent assez puissant pour attaquer et dissoudre les calculs. Contraints donc de renoncer à de si flat- teuses idées, on n'a pu jusqu'alors tirer aucun parti de tant de recherches et de découvertes. Une nouvelle observation qui m'a été communiquée par M. Darcet, lors de son séjour aux eaux de Vichy, me suggéra la pensée d'avoir recours à un autre mode d'emploi pour les lithontriptiques. Cet habile chimiste qui met toute sa sollicitude à appliquer la science à des objets d’une utilité générale , ayant reconnu avec les plus célèbres praticiens que l'usage con- tinué des eaux naturelles de Vichy exerçait une action très-marquée sur l'estomac, dont elle augmente singulièrement l'énergie digestive, remarqua, en outre, que ces eaux, prises en boisson habituelle, changeaient la nature des urines au point de les rendre très-sensiblement alcalines, d'acide qu’elles sont ordinairement. M. Darcet chercha à se rendre compte de ce singulier phénomène, et de la différence observée entre le mode d'action de l'eau natureHe de Vichy, et de celle qu'on prépare artificiellement. La cause qui lui parut la plus plausible, fut, pour ces dernières , l'excès d’acide carbonique dont on les surcharge mal-à-propos. Les eaux naturelles n'en exhalent pas sensiblement à la pression et à la température ordinaire, et elles ne paraissent en contenir à peu près que ce qui est nécessaire pour que la soude qu'elles ren- L Fat (8) | ferment soit à l'état de bi-carbonate. Ce fut done à la présence de ce bi-carbonate que M. Darcet rapporta les singuliers effets dont chaque jour il était témoin, non seulement sur lui-même, mais encore sur les nombreux malades qui, comme lui , faisaient usage des eaux de Vichy. Pour vérifier cette conjecture, M. Darcet, qui avait fixé plus particulièrement et par besoin son attention sur les facultés digestives, essaya d'administrer ce sel à l'intérieur , et après s'être assuré par de nombreuses observations qui doivent être incessamment publiées , que le bi-carbonate de soude avait une influence marquée sur les fonctions de l'estomac, il en conseilla l'emploi comme étant un des meilleurs et des plus innocents digestifs auxquels on puisse avoir recours. De mon côté, m'appuyant sur l'alcalescence que le bi-carhonate communique aux urines , je m'imaginai qu'on pourrait par son usage, non seulement em- pêcher l'accroissement des calculs d'acide urique qui sont les plus fréquents, mais encore prévenir leur développement, et peut-être même les dissoudre alors même qu'ils sont déjà formés. Je me proposai donc de tenter ce moyen tout-i-fait exempt d'inconvénient, aussitôt qu'une circonstance favorable se présenterait. J'en parlai à mon ami, M. le docteur Favrot, qui, peu de jours après, m'adressa un de ses clieats atteint d'une affection calculeuse, et qui était résolu à se faire opérer malgré son äse assez avancé, parce qu'il lui devenait impossible de supporter plus long-temps les violentes douleurs qu'il ressentait. Je l'engageai à différer et à faire essai du traitement que j allais lui indiquer. en lui donnant d'ailleurs toute garantie qu'il n'en pouvait résulter d'autre désavantage que de souffrir queiques jours de plus. Ce monsieur, qui me connaissait depuis long-temps, voulut bien ajouter quelque confiance dans mes assertions, et l'espoir d'éviter mne operation douloureuse dont le succès pouvait être douteux , surtout à son âge, le détermina facilement , et il fut fort éloigné d'avoir à s'en re- pentir, car Sa guérison a été aussi prompie que complète. J'ai cru de mon devoir de faire connaitre cette observation à tous ceux qui sont, plus que moi, à même d'en trer avantage au profit de l'humanité. Je joins ici les détails de cette observation afin que chacun puisse s'assurer de la vérité des faits, et ini accorder le dégré de conñance qu'elle mérite. Jean-Baptiste Mauqueris, âgé de 54 ans, ancien commerçant, actuellement retre et de- meurant rue des Vieilles-Etuves, n° 11, fut atteint, en février 1825 , de douleurs assez vives dans la verge , et d'une légère difficulté d'uriner ; les douleurs s'accrurent successivement et devinrent souvent intolérables. Le malade ne parvenait à uriner qu'en se courbant beauconp , et après avoir dérangé quelques mouvements oscillatoires la situation de la pierre, qui très-probablement s'engageait d2ns le col de la vessie. L'émission de l'urine était le. plas ordinairement mé Rfe dun jet de sang. M. Mauqueris ne marchait qu'avec une peine ex- trème, et souvent il lui était impossible de monter en voiture. Enfin, voyant son état s'aggra- ver de plus en plus. il témoigna le désir de se faire opérer, et son médecin, M. Favrot, pour acquérir plus de certitade sur l'existence de L: pierre, l'engagea à consulter le docteur Mar- jolie , et à se faire sonder. Cet habile opérateur écrivit à M. Favrot qu'il avait reconnu l'exis- tence de la pierre , qu'il esmait qu'elle était petite et assez molle, et qu'il la croyait suscep- tible d'être extraite par k: méibode de M. Civiale. Ce fat à cetie époque (Ga juillet dernier) que ML. Mauqueris me fut adressé, et que. d'un commun accord avec le docteur Favrot, nons lai fimes commencer le traitement suivant : je lui prescrivis de boire chaque jour deux litres de solation de bi-carbonate de sonde à 5 grammes par litre, et je lui conseillai, en.ouire , de prendre fréquemment cs bains de siége et des lavements émollients. Il conüinua d'ailleurs le même régime alimentaire qu'il suivait auparavant, et qui ne consislait qu'à éviter les subs- CR (9) tances trop excitantes ; comme il répugnait à se priver totalement de vin, je l'engageai senle- ment à substituer le vm blanc au vin rouge, et à le tremper le plus possible, Au bout de peu de jours, M. Mauqueris éprouva un mieux tres-sensible ; les urines devenues plus abondantes déterminaient moins d'irritation à la vessie, et leur émission était rarement précédée de doulenrs. Après 15 jours de traitement on supprima lés bains de siéce et les lavemens; au Lout d'ua mois le malade se regardant comme completement guéri voulait tout abandonner, et ce ne fut-qu'avec assez de peine que je pus le décider à continuer de boire au moins un litre de solution par jour. Le premier novembre, c'est-à-dire trois mois aprés le commen- cement de son traitement, M. Mauqueris ressentit des douleurs assez vives dans l'uretre, il en sortit un peu de sang , et il rendit en urinanl un petit calcul dela forme et de la grosseur d'une lentille, Je reconnus que ce calcul étit entierement composé d'acide urique. Les couches successives et toujours croissantes qu'on distinguait b'en nettement depuis le point le plus culminant jusque vers les bords , annoncaient que c'était le noyau ‘d'une pierre plus voluminense qui avait été usée et dissonte. IL devenait donc trés-probable que la vessie se tronvait entiéremertt libérée ; cependant pour s’en assurer le malade fut envoyé vers M. Mar- jolin, a6n qu'il fut sondé de nouveau; mais M, Marjolin s'y refusa, en observant qu'il de- venait-inulile de le tourmenter puisqu'il ne souffrait plus, et äl lui dit qu'il n'avait rien de mieux à faire que de continuer, pendsnt quelque temps encore, le traitement auquel on l'avait soumis. Tel est le premier résultat que j'ai obtenu, et c'est aux médecins qu'il appartient main- tenant de le confirmer par de nouveaux essais; mais je dois rappeler, avant de termiuer, qu'on ne peut compter sur un égal succès dans tous les cas; il est certaines concrétions urinaires sur lesquelles le bi-carbouate n'aurait sans doute aucune action ; ‘elles sont, par exemple, celles dites Murales, composées d'oxalate de chaux. A: cela prés de ces exceptions, heureusement assez rares, il devient extrémement probable qu'on retirera de très-grands avantages de la méthode que je viens d'indiquer. Si on réussit, comme je l'espère, je me féliciterai d'avoir fourni, conjointement avec M. Dareet, un nouvel exemple des secours que la chimie pent préter 3 la thérapeutique. MINÉRALOGIE. Note sur des couteaux ou lames de silex trouvés près de Douay, Département du Nord. D M. Baillet a mis sons les yeux de la Société Philomatique, deux couteaux ou lèmes de siles qu'on a trouvés vers 1822 aupres de Dousy , en creusant les fondations d'un mur. Lorsque ces couteaux ont éié découverts , ils faisaient , dit-on, partie d'un amas ou maga- sin de 600 couteaux semblables qui ont alors été dispersés, et dont la plupart ont été em- ployés comme pierres à briquet. Ces coateaux sont surtout remarquables par leur forme arqnée ; et par leur pen d'épais- seur relaëvement à leur longueur. JANVIER 186. = (10) Le plus grand des deux est tranchant sur ses deux bords, et l'un de ces bords offre plu sieurs brèches récentes qui paraissent devoir étre aitribuées au choc de quelques coups de briquet. Une de ses extrémités est pointue, et l'autre présente, sur la face intérieure, un renfle- ment ou une légère protubérance qui semble annoncer que la lame a reçu par celte extré- mité un choc qui l'a séparée d'un bloc dont la surface était courbe. Sa longueur est de 19 centimètres ; la flèche de sa courbure est de 13 millimètres ; sa lar- geur au milieu est de 20 centimètres, et sa plus grande épaisseur n'est que de 5 millimètres ; sa face intérieure est uu peu convexe; sa face extérieure offre deux arêtes longitudinales comme celles qu'on remarque sur les écailles ou les copeaux de silex, destinés à faire des pierres à fusil, et qui indiquent que d’autres lames semblables ont été antérieurement déta- chées de cette surface. L'autre couteau est aussi tranchant sur ses deux bords, mais sans aucune brèche ; il n'a que 105 millimètres de longueur ; la flèche de sa courbure n'est que de 5 millimètres; sa largeur est de 10 millimètres; sa plus grande épaisseur est de 4 millimétres; ses surfaces intérieure et extérieure sont semblables à celles du couteau précédent. Une de ses extré- mités offre aussi un léger renflement sur la face intérieure, l'autre paraît avoir été rompue. On ignore à quelle époque, pour quel usage et de quelle manière, ces couteaux ont été fabriqués. Quelques personnes pensent qu'ils étaient destinés pour le culte àes druides on pour les pratiques de la religion juive. D'autres croient reconnaître une analogie frappante entre ces lames et les copeaux de silex que les caillouteurs séparent par le choc du marteau , et qu'ils emploient ensuite pour façonner des pierres à fusil. M. Baillet fait remarquer, sans émettre aucune opinion à ce sujet, 1° que les couteaux qui étaient enfouis près de Douay paraissent fort anciens; 2° qu’il n'existe aucune fabrique de pierres à fusil dans les environs ; 3° que la fabrication de ces sortes de pierres est très-mo- derne, et moins ancienne que l'invention des armes à feu, pour lesquelles on s'est d'abord servi de mèches, qu'on a remplacées ensuite par des pyrites ; 4° que les copeaux de silex qui servent à faire les pierres à fusil n'ont ordinairement que 7 à 8 centimetres de longueur ; 5° que , quelle qu'ait été la destination des lames de silex trouvées en 1822, il y a lieu de présumer qu'elles ont été faconnées suivant un procédé analogue à celui qu'on suit aujour- d'hui dans les fabriques de pierres à fusil. Il ajoute que dernièrément auprès d'Abbeville (où l'on a rencontré quelquefois, dans les champs, des haches et des casse-têtes antiques en silex, et où il n'y a jamais eu de fabriques de pierres à fusil), on a trouvé un fragment de silex dont la configuration a les plus grands rapports avec celle des couteaux trouvés auprès de Douay. Ce fragment, que M. Baillet à mis aussi sous les yeux de la Société Philomatique , a une forme conoïdale; sa longueur est de 12 centimètres; sa base a 6 centimètres de diamètre; sa surface convexe est couverte de cannelures creuses, qui sont courbées suivant leur longueur, qui diminuent de largeur depuis la base jusqu'au sommet du conoïde , qui toutes présentent près de ceué base une petite cavité de même forme que le renflement dont il a été parlé ci-dessus, et d'où enfin il parait évidemment qu'on a autrefois détaché de semblables couteaux. SE. + (11) = BOTANIQUE. Extrait textuel d'un Rapport de M. AvniEN Jussieu sur un Mémoire de M. Raspaiz ayant pour titre : Sur le développement de la fécule dans les graines céréales, et sur l'analyse microscopique de la fécule. On sait quel rôle important joue la fécule dans beaucoup de parties des végétaux , dans les graines surtout, et notamment dans celles des graminées. M. Raspail se trouva donc conduit à étudier la fécule en général, pour la reconnaitre mieux ensuite dans les organes soumis à son examen. Les observations qu'il a faites à ce sujet et les idées qu'il en a déduites, sont du domaine de la chimie : je me contenterai donc d'exposer sommairemeut les principaux résultats, ceux dont la connaissance est nécessaire pour bien comprendre la partie botanique à laquelle ils sont appliqués. La fécule vue à l'aide d'une forte loupe se montre composée de globules durs et transpa- rents , de forme et de grandeurs différentes , suivant l'espèce et la partie du végétal dont elle a été extraite, et aussi suivant les divers âges de cette partie. Ils ne sont altérés en aucune ma- nière, ni par l'eau à la température ordinaire , ni par les acides étendus d'eau. La teinture d'iode les colore en carmin, en bleu foncé transparent, en bleu foncé opaque, selon qu'on en ajoute des doses, ou qu'on l'emploie plus concentrée. Les sous-carbonates de soude ou de potasse leur rendent ensuite leur transparence nacrée; on peut les colorer et les décolorer ainsi autant de fois qu'on le veut, sans qu'ils subissent jamais la moindre altération , tant qu'il n'y a pas un dégagement de chaleur. Mais si on les expose à l'action du feu, à celle des acides hydrochlorique ou sulfurique concentrés , ou qu'on les projette dans le mélange d'un de ces acides avec l'eau ou l'alcool, au moment même où l’on opère ce mélange, dans tous ces cas les granules se séparent en deux portions : l’une est une substance oléagineuse, soluble dans les liquides employés, et non colorable par l'iode ; l'autre un tégument transparent , inaltérable par ces liquides , colo- rable par l'iode, se comportant en un mot avec ces réactifs comme le grain de fécule entier, avant qu'il eût été soumis à l'action de la chaleur. Tels sont les faits que M. Raspail a observés, et les expériences qu'il a répétées devant moi. Il croit pouvoir en conclure que chaque grain de fécule contient, sous une coque trans- parente , de la gomme à l'état solide toute formée dans le végétal , mais dont la présence ne se manifesle qu'autant qu'une cause quelconque la dégage de son enveloppe qui la préservait de l'action des corps mis en contact avec la fécule; et cette cause est ordinairement la chaleur. Il a pensé que l'analyse botanique pouvait se servir avec avantage de cette propriété de la teinture diode, de manifester la présence de la fécule dans tous les tissus où il s'en trouve, et qu'elle pouvait surtout l'aider dans la solution du probléme qui l’occupait, savoir : la dé- termination des différentes parties de l'ovaire dans les graminées. Une graine de céréale parfaitement mûre présente un tégument extérieur mince et sec, connu yulgairement sous le nom de son, et à l'intérieur un corps farineux qui en remplit la plus grande partie , et que les botanistes nomment périsperme ; enfin , vers la base du péris- (12) perme, un petit embryon. La teinture d'iode colore en bleu le périsperme, mais non le tégu- ment ni l'embryon. Il paraissait donc naturel de nommer , par analogie dans l'ovaire, péris- perme la partie qui se colorerait par l'iode, embryon la partie intérieure qui ne se colorerait pas. Or, l'ovaire d'une graminée, au moment de la fécondation, on peu de temps après, se com- pose, d'un tégument formé, de deux couches, et d'un corps central turbiné, dans lequel M. Mirbel avait cru reconnaître l'embryon. M. Raspail partagea d'abord cette dernière opi- nion, d'autant plus qu'à cette époque l'iode qui ne colorait pas le corps central , colorait la couche extérieure. Il pensait que le tégument externe, qui plus tard formera le son , était en- core trop mince pour être apercu. Mais depuis, en soumettant à l'action de la teinture diode, l'ovaire dans tous ses états suc- cessifs, depuis cette première époque jusqu'à la maturité, il a reconnu que ses conclusions avaient été trop hâtives. En effet, la couche extérieure, qui d'abord s'était seule colorée par l'iode , s'est montrée colorée de plus en plus faiblement à mesure qu'on l'observe à une épo- que plus avancée, jusqu'à ce qu’enfin elle cesse entièrement de se colorer ; et au contraire le | corps central turbiné, qui d'abord ne s'était coloré nullement, se montre coloré de plus en plus dans la même progression, excepté vers sa base, en un petit corps qui résiste constam- ment à la coloration, finit par prendre évidemment toutes les formes de t'embryon. En con- séquence, le corps turbiné central n'est pas l'embryon, mais bien le périsperme, plus l'em- bryon, qui n'y devient manifeste qu'après un cerlain temps ; en conséquence encore, la fé- cule existe d'abord très-abondante dans le tégument extérieur , d'où elle disparait peu à peu ; et plas tard dans le périsperme où elle était nulle d'abord. Voilà les faits constatés par M. Raspail, et voici maintenant la théorie qu'il présente pour les expliquer, théorie basée sur la composition de la fécule telle qu'il la conçoit. Dans les végétaux en général , la fécule se présente vers les points où la nutrition est le plus active. Dans l'ovaire , avant ou peu après la fécondation, c'est dans les téguments qu'elle l'est le plus, et il est naturel qu'on les trouve alors injectés de fécule. Il y a un développe- tent de chaleur durant les divers actes de la vie d'une partie végétale, surtout durant les actes de la fécondation et de la germination. Or, il se peut que cette chaleur s'élève à un degré suflisant pour déterminer la rupture des grains de fécule, et c'est ainsi que M. Raspail explique la disparition de la fécule dans le tégument après la fécondation. Alors c'est dans une autre partie, c'est dans l'amande où l'embryon commence à se développer, que la nutrition com- mence à avoir une activité prépondérante : de là, formation de fécule dans le périsperme. Plus tard, quand la graine commencera à germer, il y aura développement de chaleur , rupture et disparition de ces grains de fécule. Le périsperme se comportera alors à l'égard de l'embryon, comme, à une époque antérieure, le tégument s'est comporté à l'égard du périsperme. Cette théorie ingénieuse demandait cependant pour être admise, l'addition de plusieurs preuves, et la solution de quelques objections qui se présentent. Il faudrait déterminer le minimum de la chaleur nécessaire pour la rupture des grains de fécule, le maximum de chaleur développé dans l'ovaire à ses différentes périodes; et constater que ce dernier maximum atteint au moins ce premier »2#nimum. M. Raspail explique bien comment la rupture des grains de fécule du tégument, rend mince, sec et imperméable à l'eau, ce tégu- ment, qui, dépouillé de sa gomme, n'est désormais formé en plus grande partie que par (15) l'agglutination des coques ténues et inaltérablés de la fécule. Mais c'étaient précisément ces coques qui se coloraient par la teinture d’iode, etelle cesse de colorer le tégument. Il est vrai que dans les coupes longitudinales qu'on emploie, ce ne sont pas les surfaces des coques qui se présentent à la teinture, mais seulement les petites tranches de leur épaisseur ; il serait donc nécessaire de dédoubler en quelque sorte le tégument, de l'exposer développé à l’action de l'iode ; et alors , s'il se colorait, l'opinion de M. Raspail acquerrait bien plus de vraisem- blance. Jusqu'ici je me suis servi du mot de tégument sans spécifier s’il appartenait soit à la graine (auquel cas elle serait nue), soit au péricarpe, soit, comme le pensait M. Richard, en même temps à l’une et à l'autre. Sur ce sujet l'opinion des auteurs varie, et je ne prononcerai pas entre eux. Je me contenterai de remarquer que, d'après la description très-détaillée donnée par M. Raspail de l'ovaire dans les graminées, le corps turbiné central y joue le rôle que joue l'ovule dans d'autres ovaires. En effet, un vaisseau nourricier parti du pédoncule, s'insère à ce corps , le parcourant sur un de ses côtés de la base au sommet, suivant uue ligne qu'on pourrait comparer à la chalaze : les deux branches du style, qu'on observe à l'extérieur, se réunissent dans l'épaisseur du tégument en une seule qui s'insère à ce même corps, et qu'on a pu suivre quelquefois le parcourant sur son autre côté du sommet à la base; jusque vers le point qui répond à l'embryon. Or, cette double insertion des vaisseaux du pédoncule et de ceux du style caractérise ordinairement un oyule ; celui-ci diférerait des autres par l'absence d'une tunique propre : car on ne peut nommer ainsi le tissu cellulaire dont toute l'épaisseur finira par s'injecter de fécule. M. Raspail nous apprend qu'il est parvenu assez souvent à dé- tacher ce corps turbiné avec le style inséré à son sommet du tégument qui l'enveloppe. Enfin , ce dernier avec ses deux couches, l'une extérieure blanchâtre remplie de fécule à une cer- taine époque , l’autre intérieure , n'en contenant jamais , verdätre, distincte, mais inséparable de la première ; ce tégument, dis-je, ne représente-t-il pas assez bien un péricarpe ordinaire avec sa double couche sarcocarpique et endocarpique ? Il m'a paru qu'il serait intéressant d'appliquer à quelque autre ovaire, le moyen d'investi- gation employé par M. Raspail pour l'étude de celui des graminées. J'ai choisi celui de la belle de nuit (nyctago mirabilis), qui me semblait offrir plusieurs avantages ; en effet, il y a ici un péricarpe bien distinct de l'ovule unique qui en remplit la cavité, et dans cet ovule, où se déve- loppera un périsperme farineux, il existe une tunique propre, d'autant mieux déterminée, que l'embryon se trouve interposé entre elle et le périsperme. J'ai d'abord pris l'ovaire avant la fécondation , je l'ai coupé verticalement, puis plongé dans la teinture d'iode, Le péricarpe s'est coloré fortement en bleu , et la tunique propre à peine. La coloration s'est étendue à une partie du style, seulement les vaisseaux qui parcourent son centre, et viennent s’insérer au sommet de l'ovule , ont pris la couleur jaune, que le style tout entier prend dans les grami- nées. Dans un ovaire plus avancé, la tunique propre s'est colorée presque autant que le péri- carpe; dans un ovaire plus avancé encore, elle s’est colorée davantage, et on a com- mencé à apercevoir un point bleu vers le centre de l’ovule répondant au périsperme. Dans Ja graine parfaitement mûre, c'est celui-ci seul qui a pris la couleur bleue. Dans tous les cas, l'em- bryon s'est teint légèrement en jaune. Nous retrouvons donc ici à peu près les mêmes phéno- mènes que dans les graminées , avec cette exception que nous pouvons les observer dans un tégument de plus. L'activité de la nutrition, manifestée par la présence de la fécule, se porte de même successivement de l'extérieur à l'intérieur, x (14) M. Raspail a décrit, avec les plus grands détails, l'ovaire des graminées à différentes pé- riodes et l'accroissement ou le décroissement de chacune de ses parties. Je ne le suivrai point dans ces détails, mais j'ajouterai seulement une observation qui a un rapport particulier à l'objet de ce mémoire , c'est la grandeur croissante des graines de fécule à mesure qu'on ap- proche de la maturité. On peut en observer de six diamètres différents, Quoique l'ovaire des graminées fût le but principal de ses recherches, M. Raspail a voulu déterminer l'action de la teinture d'iode sur d'autres parties du végétal, notamment sur les grains de pollen. Il a trouvé que le tégument de ces grains n'en est pas coloré, mais que la substance qu'ils renferment , l'Aura seminalis , l’est fortement. J'ai répété sur le pollen de la belle de nuit, que sa grosseur rend commode pour l'observation, les expériences faites sur la fécule, En jetant de l'acide hydrochlorique dans l'eau où nageaient quelques-uns de ces grains de pollen, j'ai déterminé la sortie de l'Aura seminalis qui semblait s’échapper sans rapture par les pores nombreux et bien distinets de leur surface, sous la forme d'un liquide cousislant et jaune. Ensuite, en ajoutant une goutte de teinture d'iode, j'ai coloré ce liquide jaunâtre en un beau bleu , tandis que le gräin qui l'avait fourni conservait sa couleur jaune et sa transparence. Cette transparence fait que le grain mis dans la teinture d'iode, avant son éruption, paraît noirâtre; et il en est quelquefois de même de l’anthère entière si son tissu nes! pas opaque. S. H. ZOOLOGIE. Sur le Fou de Bassan (Sula alba, Meyer; Pelecanus Bassanus, Linn. , Gmel.), par M. Ferrary. M. Ferrary , pharmacien et naturaliste très-zélé à Quimper, a écrit dernièrement à M. de Blainville, pour être communiquée à la Société Philomatique, une lettre dans laquelle il donne une excellente description du fou de Bassan , dont il possède un individu vivant depuis quel- que temps en domesticité, et des observations sur quelques-unes de ses habitudes. Nous allons en extraire ce qui n'était que peu ou point connu. Cette belle espèce d'oiseau, qui est si commane aux Hébrides, en Écosse et en Norwège, ne vient dans notre France que comme oiseau de passage, et encore ce ne sont que quelques individus. Mais ce n'est pas seulement dans les hivers les plus rigoureux, car en 1824, année où l'hiver a au contraire été remarquable par sa douceur, M. de Blainville en a observé un individu qui venait d'être pris vivant, et assommé à coups de houlette par un berger des cotes de la Manche, à une lieue ou deux dans l'intérieur d'une petite vallée tout près du phare de Varengeville, au cap d’Ailly. Il paraît que dans la Bretagne ces oiseaux viennent chaque année, puisqu'ils y ont un nom particulier, Mareau d’Ouessant. Eu comparant la description détaillée de M. Ferrary , avec celle de M. Temminck, la seule qui mérite d'être citée, tant les autres sont incomplètes, comme le fait justement obser- ver le premier, on trouve quelques différences qu'il sera bon de citer; ainsi M. Temminck dit que l'iris est jaune (1), et M. Ferrary le décrit comme d'un blanc de perle superbe entou- (1) Comme M. de Blainville le décrit aussi de cette couleur, il faut supposer que la mort lui apporte ce grand changement. (15) rant une pupille d'un très-beau noir, Le premier décrit les ongles blancs, et le second dit qu'ils sont de couleur grise obscure. L'ornithologiste de Leyde donne, comme la plus longue des rémiges , la première égale à la seconde ; l'observateur de Quimper dit positivement que c'est la seconde qui est la plus longue, et même que la première l'est un peu moins que la troisième. M. Ferrary dit aussi qu'il n'y a que onze pevnes ou rectrices ; mais il y en avait une sans doute de tombée, le nombre des pennes de la queue dans les oiseaux étant toujours pair, et de six paires dans ce genre d'oiseau ; aussi M. Temminck doune-t-il douze peunes à la queue. Cet oiseau, ajoute M. Ferrary, est de la grosseur d'une belle oïe ; mais la tête et le cou sont plus gros et bien mieux garnis de plumes. La longueur totale est de 3 pieds moins un pouce : 6 pouces pour la tête; 9 pouces pour le cou; 12 pouces pour le corps, et 8 pour la queue: la largeur, les ailes étendues , est de 5 pieds. Il a un cri très-fort, rauque, tenant de celui de l'oie et du corbeau gris-mantelé, Il marche bien plus difficilement que l'oie, comme on doit le présumer de la position bien plus reculée de ses pieds ; il a beaucoup des manières du cygne, portant la tête et le cou, et se comportant dans l’eau comme lui; il répand à 7 ou 8 pieds de diamètre autour de lui une forte odeur de muse mélée de sauvage, qui se soutient dans l'appartement où il a passé la nuit, pendant plus de 24 heures. Je conserve cet animal depuis un mois, et j'ai vu qu'il était susceptible de s'apprivoiser. Dans les premiers jours, on ne pouvait le faire manger qu'en lui présentant avec des pinces du poisson, comme des mor- ceaux de congre, ou de foie de raie ou de chien de mer, qu'it mangeait très-bien , quoique ayant éprouvé un commencement de putréfaction, et exhalant une forte odeur ammoniacale. Au bout de huit jours, il n'était plus besoin que de lui jeter les mêmes aliments, il les prenait avec le bout du bec et en secouant la tête; il les faisait entrer, même en très-gros morceaux , dans son estomac. Quinze jours après, il venait demander à manger , et si l'on tardait à lui donner sa nourriture habituelle , il faisait entendre son cri rauque, et suivait comme un chien, la personne qui lui apportait ordinairement à manger. Il entrait pour cela dans les appartements , n'ayant peur ni des chiens ni des chats. Il se couchait sous les tables ou sous d'autres meubles, et ne mangeait qu'une ou deux fois par jour, ne touchant aux aliments qu'on lui offrait que lorsqu'il avait l'estomac vide. Pendant tout ce temps on ne l'a pas vu boire, quoiqu'on l'eût mis dans une grande auge remplie d'eau, et où il nageait très-bien. Sur la fin , on lui mettait ses aliments dans un endroit du jardin, et il savait très-bien les trou- ver quand l'appétit l'avertissait, quoique le jardin ait plus de trois quarts de journal détendue. Quand on manquait de poisson, il s'accommodait fort bien de viande, qu'il finit même par préférer au poisson. D'un naturel assez doux, il pinçait très-fort quand on cherchait à le prendre, Cet oiseau avait pour parasite un insecte du genre Ricin, long d'une ligne, de couleur noirâtre , à abdomen trois fois plus long que la tête, divisé en segments par des lignes blan- châtres, à quatre paires de pates égales, 2 antennes, et des yeux apparents. C'est évidemment le R. du Cormoran. Dans un autre passage de sa lettre, M. Ferrary nous apprend qu'ayant eu l’occasion de faire cuire et accommoder de différentes manières le lepidolèpe de Gouan , qui se voit quel quefois sur la côte de Bretagne, et que l'on dit ne valoir rien à manger, il dit avoir trouvé ;, ainsi que plusieurs convives , que c'était une nourriture très-délicate, et n'en avoir éprouvé aucune incommodité, B. v. LJ (16) Sur le même oiseau, par M. H. DE BLaïNvire. L'individu observé par M. de Blaïnville à l'époque citée plus haut, avait de longueur totale de l'extrémité du bec à l'extrémité de la queue, 2 pieds 11 pouces , ou près de 3 pieds , et de lar- geur transversale, les ailes étendues, ou d'envergure, 5 pieds et demi. Son odeur était tout-à-fait celle du Cormoran. Le bec et la membrane nue qui entoure les yeux en se prolongeant à la commissure du bec, et même celle qui remplit l'intervalle des mandibules était bleue claire. Le bec était très-Wranchant sur ses bords, son ouverture très-grande ; la mandibule supérieure était un peu mobile à sa racine ; il y avait une petite échancrure ou ressaut près de son extrémité. Les narines étaient rimulaires , c'est-à-dire formées par une fente occupant la partie posté- ricure du sillon qui sépare les parties dorsale et latérale du bec. : Les yeux petits et ronds avaient leurs paupières circulaires : la pupille de même forme était noire ; et au milieu d'un iris jaune doré, entouré par une partie de la sclérotique pres- que noire ; les deux pores lacrymaux étaient distincts, ovales, égaux et assez petits; la troi- sième paupière était grande et bien transparente. Les oreilles étaient fort petites, bien cachées, obliques, et très-reculées, correspondant à la fin de la commissure membraneuse des mâchoires. La langue lout-à-fait semblable à celle du Cormoran, était extrémement petite, et tout-à- fait au fond de la cavité buccale. Les ailes étaient très-grandes, étroites et aiguës , le pouce avait ses trois ou quatre petites plumes squameuses; la main avait neuf pennes noires et étroites, dont les deux premières, beaucoup plus longues que les autres, presque égales, la seconde un peu plus; les trois suivantes décroissaient rapidement, et encore plus les quatre dernières. L'avant-bras avait 20 pennes courtes et égales. Le bouquet axillaire était très-grand, et se liait avec celui du coude, de manière que l'humérus avait un rang de plumes presque comme l'avant-bras ; aussi le repli axillaire de la penne qui joint le bras au tronc , était-il fort large; celui intermédiaire au bras et à l’avant-bras était grand , assez étroit et excavé. La queue était aiguë, petite, un peu comme dans les canards ; il y avait dix paires de pennes croissantes rapidement de l'externe à l'interne. Les pates étaient courtes et assez empêtrées ; le tarse court; les quatre doigts réunis comme dans le Cormoran ; le bord interne de l’ongle du doigt median était denticulé ; leur couleur était noire ayec une ligne vert de mer, suivant le milieu de chaque doigt, et se rénnissant en éventail, à la partie antérieure de l'articulation du tarse ayec la jambe. La glande croupiale était petite et entièrement couverte de plumes- poils ou de petites plumes nombreuses et serrées. B, v. (17) MATHÉMATIQUES. Conséquences de la formule qui exprime la loi hypothétique de M. Kupffer relative à la théorie atomistique, par M. Vincent, Professeur de ma- thématiques au collége royal de Reims , ancien élève de l'École Normale. (Société Philomatique, novembre 1825.) Il y a quelques années l'Académie de Berlin proposa, pour sujet de concours , la recherche d'une relation entre la forme cristalline et la composition chimique des minéraux. Le prix fut décerné à un Mémoire dans lequel l'auteur, M. A. F. Kupfler, déduit de l'examen et de la comparaison d'un assez grand nombre de minéraux pris dans les divers systèmes de cris- tallisation , l'existence de la formule suivante : - 4 n= 1, (x); formule dans laquelle y, y” représentent les volumes des formes primitives de deux substances prises dans le même système, les axes étant supposés égaux, s, s” étant les poids spécifiques des deux substances, et p, p” les poids respectifs de leurs atômes. Bien que le travail de M. Kupfler ait été couronné par l'Académie de Berlin, et qu'un extrait de son Mémoire ait été accueilli dans les Annales de Chimie et de Physique (avril 1824), quelques personnes pourront penser que la loi énoncée n'a pas été vérifiée sur un assez grand nombre de minéraux pour mériter une pleine confiance; d'autres objections pourront se présenter encore ; peut-être même ces objections ne sont-elles pas sans quelque fondement : c'est une question sur laquelle on ne veut rien préjuger. Mais on déduit de la loi de M. Kuptfer des conséquences qui paraissent assez remarquables pour que M. Vincent ait cru devoir ne pas tarder à les faire connaître, dans le but seulement d'engager les personnes placées dans une position plus favorable que lui, à soumettre cette loi à de nouvelles épreuves, soit pour la confirmer, si elle est vraie, soit pour la détruire, si elle est fausse. Cela posé, il remarqué d’abord que les dimensions absolues d'une forme primitive sont tout-à-fait arbitraires , et que leur rapport seul est déterminé pour chaque substance; d'où il ré- sulte qu'au lieu de supposer des axes égaux aux deux substances que l’on compare , on peut leur supposer des axes respectivement équivalents à & et a’ : si v et y” sont les volumes des formes # RE y primitives correspondantes, on aura ÿ = ah VA — AS et la formule de M. Kupfler se changera en celle-ci : ps a p’s’a8 = —— .... (2). v (4 . Prenons actuellement, puisque cela est arbitraire, des formes primitives qui contiennent le même nombre 7 d'atômes : soient P et P/ les poids absolus de ces formes primitives , on aura P= np, P/= np’; mais on a aussi P = sv, P’ = s’v/, donc np = sv, np — sv", ce qui change la formule (2) en celle-ci (3) : sa — 5143... (3). O1 FÉVRIER 1826. Ç (18) C'est-à-dire que si dans deux substances appartenant au même système de cristallisation , on prend des formes primitives contenant le méme nombre d'atômes , /es cubes des axes sont en raison inverse des quarrés des poids spéci dique Cette loi est toujours celle de M. Kupffer, la forme seule a changé. Maintenant, placons-nous dans des cireonstances plus restréintes : supposons que les formes primitives soient semblables dans le sens géométrique; soient pour exemple deux cubes , nous aurons y ! vw”: ! af : a!3, et l'équation (2) se réduira à . PS =D SU EU), c'est-à-dire que dans Les substances cristallisées de mérne forme primitive, les poids spéci- Jiques sont ën raison inverse des poids aiômes, résultat qu'on peut aussi déduire immédia- tement de (1) en faisant y — y’. Si l'on* élimine les s entre (3) ét (4), on trouvé p° ? p’? ?? a3 ? a!3 : Les quarrés des poids des atômes sont proportionnels aux cubes des axes dés or mes SL PoAlses . Enfin, les axes des deux formes primitivés étant, par l'hypothèse, proportionnels aux distances respectives des atômes dans les deux substances, on voit encore que {es cubes des distances respectives des atômes, dans deux substances de méme Jorme primilive, sont Proportionnels aux quarrés des poids de ces atômes, ou en raison inverse des quarrés des poids spécifiques, ce qui fournit un moyen furt simple de calculer les rapports des distances moléculaires de deux substances, lorsqu'on sait qu'elles ont même forme primitive. Ainsi, par exemple, le cuivre et l'argent cristallisant tous deux en cube , leurs distances moléculaires seraient entre elles : ? 136 : 121, ou : : 9 : 8 environ. Ce qui précède est bien suffisant pour montrer combien il serait important de savoir à ‘quoi s'en tenir sur la loi de M. Kupffer, et par conséquent de la soumettre à un examen. plus approfondi. M. Vincent termine en disant quelques mots d'une objection qui se présente assez naturel- lement aux propositions précédentes , et qui paraît d'abord devoir les empêcher d'être admises. «Il est absurde, dira-t-on, dé supposer les pesanteurs spécifiques plus grandes lorsque Les » poids des atômes sont plus petits ». On va sentir que la force de celte objection n'est qu'ap- parente. En eflet, les atômes sont maintenus à des distances fixes, pour la méme température, par l'équilibre d'une force attractive et d'une force répulsive , lesquelles sont probablement des fonctions du poids des atômes : si ces deux fonctions croissaient avec la même rapidité, les distances moléculaires seraient les mêmes dans toutes les substances , et les poids spéci- fiques proportionnels aux poids des'atômes. Mais si l’on admet que la force répulsive croisse avec ce poids des atèmes plus rapidement que la force attractive, hypothèse qui n'a rien d'inyraisemblable , alors on concevra de suite que les distances moléculaires doivent aug- menter avec les poids des atômes , et le paradoxe se trouvera expliqué. De plus, l'objection dont il s'agit s’appliquerait tout aussi bien à des faits que l'on ne peut d'ailleurs révoquer en doute. Par exemple, le poids de l’atôme d'éther n'est-il pas plus pesant que le poids de l’atème d’eau, et ce dernier liquide spécifiquement plus pesant que le premier? Le mercure en vapeur n'est-il pas plus léger que l'eau en vapeur? ete. , etc. Enfin , ne perdons pas de vue que la formule (4) est relative aux seuls corps cristallisés de même forme primitive ; ce serait donc abusivement qu'on voudrait l'appliquer à des substances quelconques. (19) PHYSIQUE. Extrait du Mémoire de M. Poisson, pour déterminer la force magnétique de la terre. (Connaissance des temps pour l’année 1828.) Il s'agit de mesurer l'intensité de l’action magnétique de la terre, et de reconnaître d’une manière certaine si elle a changé, ou si elle est restée la même après un très-long intervalle de temps. Supposons que l’on ait placé dans une même droite parallèle à l'action magnétique de la ierre, deux aiguilles d'acier quelconque A et B, aimantées à saturation ou autrement, et librement suspendues par leurs centres de gravité. Concevons que l'une d'elles, l'aiguille B, demeurant fixe, l'aiguille À soit écartée d'un angle très-petit de sa position d'équilibre, Soit r la distance des deux centres de gravité ; soit wrdx la quantité de fluide libre, contenue dans une tranche trés-petite de l'aiguille À , perpendiculaire à sa longueur et située à la dis- tance æ du centre de gravité ; désignons de même par w”/r”dx” la quantité analogne pour les tranches de B ; et enfin appelons f une constante qui exprime l'action réciproque à l’anité de distance, de deux quantités de fluide libre prises pour unité, Le moment total, pris par rap- port au centre de gravité de À, des forces émanées de tous les points de l'aiguille fixe B, et agissant sur tous les points de l'aiguille mobile A, sera représenté par /y sin &, faisant Hs f) uu’ dx dx’ r—x T CENT E"2 L'action de ces forces s'ajoutera à celle de la terre. Soit © la mesure du pouvoir magnétique de la terre, et A la valeur de litégrale fu dx , le moment total des actions de la terre, sur tous les points de l'aiguille A, aura pour expression, @h sin «. La durée de l’oscillation entière de l'aiguille A , peut alors se conclure de la théorie du pen- dule composé ; et si on désigne respectivement par 0, m7, @, la durée de l'oscillation, le moment d'inertie de À, relatif à l'axe de rotation passant par le centre de gravité, et le rapport de la circonférence au diamètre, on trouvera : mt => —— ; oh + fa mais nommant { la durée de l'oscillation de A , dans le cas où elle oscille sous la seule action de la terre ; on a aussi par la théorie du pendule composé : œ° m CE CC) @h = et les deux équations ci-dessus donneront : En} 1 1 ÉTÉ ANNE (20) Maintenant, si on rend fixe l'aiguille A, et une oscille sous les actions réunies de la terre et de A, si l'on fait = ES uu’ x’ dx dx’ r—x ARE {rx —=x) ‘r+x —2x que l'on nomme k, m°, 0” et #! les quantités qui ont été désignées par L, m, 0 ett, relaüve- ment à À , on aura de même les deux équations œ° mL Fe » a A I 1 JF Sen 77 ok = Cela posé, si on développe 4 et g” suivant les puissances négatives de r, le premier terme man- quera , parce que les deux fluides de signe contraire sont en égale quantité dans un aimant, d'où résultent les équations {x dx = 0, Je HT E=I0: Les termes de rang pair manqueront aussi, si on suppose les deux aiguilles aimantées sy- métriquement, parce qu'alor$ on aura les équations fu C9 = o, fes dx =0, ete., fe race 0} fe x'#clxl = 0, ete. De plus, le terme divisé par r°, qui sera le pre- mier du développement, aura pour coeflicient le produit des intégrales qui ont été désignées par 2 etk, et si on nomme a, b,c,...a!,b",c" ... les coeflicients des termes suivants, on aura les deux équations : e JB _ mars (t — 6?) : JShk + —— Rae Er ape dns e Ê Jfb L mars (eu? — 6?) .k + + nee — PEN E n les inconnues de _es équations sont fhk, fa, fb,... fal,fb',...et quelque nombre de termes que l'on veuille conserver dans le premier membre, on aura toujours un nombre d'équations égal à celui des inconnues, en répétant plusieurs fois l'expérience avec les mêmes aiguilles A et B, ce qui ne changera rien aux nombres »1, m', 1, 4’. Nous supposerons donc qu'on ait trouvé de cette manière fhk = p?. Multipliant membre à membre les équations A et B, et faisant : T m mr reel T— tÜp CPE NOUS AE TE F sera connu, f' est regardée dans la théorie du magnétisme comme étant une même quan- tité pour toutes les matières susceptibles d'aimantation. L'action magnétique de la terre que nous ayons représentée par g, est égale à la force J commune à toutes les substances ma- gnétiques , multiplie par un facteur gl, dépendant de la distribution du magnétisme dans le ou aura : » (21) sphéroïde terrestre ; elle peut donc varier pour deux raisons différentes , parce que l'état d'aimantation de la terre viendrait à changer, ou bien parce que l’action mutuelle des parti cules magnétiques augmenterait ou diminuerait avec le temps. Dans ces deux cas, on sera averti de la variation de la force g, par celle de la quantité F, si ce n’est seulement dans une circonstance très-parliculière; en eflet, si on met fo" à la place de @ dans l'équation (f), et que l'on divise ses deux membres par jf, on aura : A So=F, où l'on voit que F yariera avec @' et avec f, à moins que par hasard la seconde quantité ne change en raison inverse de la première. Le Mémoire de M. Poisson renferme, de plus, des détails sur la manicre d'obtenir les : moments d'inertie des aiguilles, qui ont été désignés par », m! ; sur une correction relative à l'amplitude des oscillations. On a supposé les deux aiguilles aimantées symétriquement de part et d'autre de leur centre de gravité. Si l’on veut avoir égard à la différence inconnue de distribution du fluide entre les parties boréale et australe des deux aiguilles, on conservera dans les équations (e) les termes divisés par r, r?, ... dont on déterminera les coeflicients par un nombre convenable d'expériences, MÉTÉOROLOGIE. Sur le projet d'une correspondance météorologique et sur les grandes varia- tons du barométre, par L. À. »'Homeres- Firmas, chevalier de la Légion d'Honneur, maire de la ville d’Alais, docteur es-sciences, membre de plusieurs Sociétés! savantes, nationales ou étrangères. Les coups de vent qui agitent l'atmosphère en sens divers, la chaleur et l'humidité qui la pénètrent, modifient ses mouvements à l'infini ; des causes locales , des circonstances acciden- telles , altèrent, contrarient la marche des instruments qui mesurent ses variations ; et quoique des sayants très-distingués se soient occupés , depuis quelques années surtout, de la météoro- logie, nous n'avons point encore une bonne théorie de cette science. Trop long-temps on s'est borné à recueillir des maxima et des minima qui servent tout au plus à apprécier la température du pays où ils ont été calculés. On ne pouvait pas comparer la plupart des anciennes observations , parce que le plan des observateurs et leurs instruments n'étaient point comparables ; depuis qu'ils ont été perfectionnés, la météorologie a fait quelques progrès marqués ; elle peut devenir une science mathématique, si l'on forme un établissement central, où les observations le plus soigneusement faites dans divers pays, Seront réunies, comparées et discutées. Sans ces secours le physicien le plus habile ne pourrait faire une bonne théorie météorologique, de méme que l'architecte le plus fameux ne pourrait seul construire un beau palais ; mais qu'il rassemble des matériaux de toute espèce, en grand nombre, qu'il en tire des contrées les‘plus éloignées , et qu'il emploie tous les arts, toutes les professions, pour les travailler et les mettre en œuvre. Depuis long-temps on sent la nécessité de cette sorte de correspondance, plus d'une fois on a tenté de l'établir, et je me permis de joindre mes vœux à la proposition qu'ayaient faite les (22) Van-Swinden , les Kirwan, les Delne, les Lamarck, les Ramond , etc. , dans un Mémoire que j'offris à l'Institut et au conseil d'agriculture en 1819 (1). \ Il n'est personne qui ne sache que c'est en comparant les observations faites en des pays divers, que l’on juge quel est celui qui est plus chaud ou plus froid , plus sec ou plus humide, plus venteux, plus pluvieux , et par conséquent plus sain et plus agréable à habiter, plus pro- pre à telle culture, etc.— C’est en réunissant beaucoup d'observations thermométriques que le célèbre Humboldt a vérifié ses lignes isothermes. — C'est de la différence de hauteur de deux baromètres qu'on déduit avec tant de précision la différence du niveau des lieux où ils sont placés. Les météorologistes se sont servis quelquefois’ avec succès des observations pu- bliées dans les journaux scientifiques (2), quel parti ne tireraient-ils pas d'une correspondance météorologique ! Pour expliquer, par exemple, ces grandes oscillations de la colonne baro- métrique qu'on a voulu attribuer à des vents violents , à des courants particuliers, qui agiraient tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, et augmenteraient ou diminueraïent la pression ou le ressort de l'atmosphere. En féyrier 1821 le baromètre monta d'une manière extraordinaire , et son abaissement dans le mois de décembre de la même année fut également remarquable. J'adressai à l'Académie royale des Sciences et à la Société Philomatique, la comparaison graphique de mes obser- vations avec celles faites à Paris, à Toulouse, à Genève et à Turin. Je les avais réduites en millimètres et à la même température, et j'avais fait l'échelle huit fois plus grande pour rendre les variations plus sensibles et les courbes moins confuses. L'on voit sur mon tableau ces lignes monter et descendre ensemble, mais elles ne sont pas parallèles ! La plus grande ascension eut lieu à Paris le 6 matin , à Alais le soir, à Turin deux jours plus tard. La cause de ce mouvement m'eût paru agir en allant du nord-ouest au sud-est, si le maximum n'eût pas eu lieu à Genève et à Toulouse vingt-quatre heures plus tôt qu'a Turin, et plus tard que chez moi! Le 22 décembre, les baromètres de Paris, de Toulouse, de Genève, et le mien, étaient sensiblement plus haut que la veille ; ils baissèrent tous graduellement jusqu'au 24 au soir (3). À Turin ces effets furent observés plus tard, le baromètre monta jusqu'au 23 au soir, et le minimum n'arriva que le 25 au matin. Un simple amateur ne peut pas réunir assez de faits pour juger ces anomalies, et hasarder d'en rendre raison. Dans des occasions semblables j'ai dù me borner à constater ce que j'a- vais observé. Le 2 février 1825, mon baromètre descendit encore plus qu'en décembre 1897, 11 par- courut 55,45 millimètres de son échelle en cinq jours ; et dans vingt-quatre heures , il des- cendit de 16,90 millimètres. J'eus l'honneur d'adresser les détails de sa marche à l'Institut et à la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève (4). L'abaissement du 19 au 25 janvier 1824 (5), eut moins d'étendue que ceux dont je viens de parler, mais il fut tout aussi généralement remarqué par les météorologistes. De Paris à Mar- (1) Imprimé dans le Journal de Physique, tom. XC, p. 190. (2) Je les ai employées comme termes de comparaison dans mon nivellement du département du Gard , et dans ma détermination de la hauteur d’Alais, etc. (3) Le mien, très-bas à neuf heures et demie, continua à baisser jusqu’à onze heures. (4) V. Bibl. univers., tom. XXIII. (5) V. Bibl. univers., tom. XXVI. à (23 ) seille à 65,826 myriamètres de distance; de Genève au couvent du Saint-Bernard, 1,950 mètres plus élevé que cette dernière ville, la secousse atmosphérique se manifesta presque simultanément. La Cause de ces mouvements considérables , brnsques, simultanés, (nous ést inconnue , nous ne pouvons la rechercher ni par nos espériences, ni par nos calculs, el nous ne par viendrons à la découvrir qu'en réunissant un grand nombre d'observations faites dans diffé- rents pays, avec d'excellents irstruments et beaucoup de soins. Nous le répeterons encore : ce n'est que par l'établissement d'une correspondance météorologique qu'on peut faire de la météorologie une science mathématique. C'est pour y contribuer de mes faibles moyens que je publie la nouvelle observation que je viens de faire : L'abaissement de mon baromètre, avant-hier, fut le plus brusque et Le plus étendu qui soit peut-être dans mon Journal depuis 1802 : = 21,5 millimètres dans 26 heures. J'ai fait connaître mes instruments dans d'autres. Mémoires (1); je donne seulement ici l'extrait de mon tableau de ce mois, sans correction de température ou de capillarité, en sup- primant les colonnes de l'hygromètre et de la pluie, ete. A Alais, Départerient du Gard , le 22 octobre 1823. (1) Plan et résultats de mes observations météorologiques adressés à l’Institut de France, imprimés dans les Notices de l’Académie du Gard, etc. ÉTAT DU CIEL. therm. | therm | x OBSERVATIONS PARTICULIÈRES. Vents. Barom. attach.| libre. attoch. bre. atiach.| libre attach.| Jibre. 751,5 160,5 |150,5 |-{8m,o [160,5 |16° 7h5m,75|179 160 |943m,5 Aipe 159 |130 Couvert et nuageux. Calme. rieur le matin ct au milieu du jour. Calme inférieurement. Le soir et la nuit suivante NNO fort et froid. Le minimum du Baro- mètre à 10h, +=—750,204 1605. Couv. etnuageux. Éclaireiä4h. Beau le soir. Vent d’ouest supé- MO NNO [730 ,75 [16 ,5 |16 752 ,50 16 ,5 [16,5 73,18 116,251 12 12 Beau le matin et au milieu du jour. Givre au lever du soleil dans les lieux bas. Nuages gri- sâtres à 3 h. Couvert le soir. N 739 ,50 |14 ,6 |r1 759 ,70/15 14,5 |»4o ,8 |15 15,5 |744 ,0 [15 11 dimination de la température provient de la neige tombée hier sur la Lozère. Calme le matin, vent au milieu-du jour, fort le 14 jui 47 749 :45115,5 l12,75| 749 15/14 Très-beau givre le matin. La à 8 h. 2 du matin. à midi. à 5 b. + ap. midi. | à 9 h. ? du soir. therm, | therm therm.[therm. Uierm. |[therin Barom. Barom. Barom. ( 24) MINÉRALOGIE. Sur quelques formes régulières produites naturellement par retrait dans certaines marnes, par M. Constant Prevosr. ( Extrait.) Depuis long-temps M. C. Prévost a fait connaître avec M. Desmarest (Journal des Mines, mars 1809), un mode particulier de division régulière que présente souvent une marne calcaire jaunätre de la troisième masse de gypse à Montmartre; dans son dernier mémoire M. C. Prévost cherche à lier le fait anciennement observé, avec un fait nouveau, très- différent au premier aspect, et que lui-ont offert des marnes calcaires très -compactes des parties supérieures de la même formation gypseuse à Montmorency, Moulignon, Saint-Prix. M. C. Prévost trouve la preuve, dans les rapports qui existent entre les deux effets produits, que l’un et l’autre sont dus à un retrait de même sorte. Voici ce que l'on observe dans les marnes jaunâtres de la Autte-au-Garde à Montmartre : si l'on frappe un bloc de cette marne pour le briser, il s'en détache souvent une pyramide à quatre faces striées profondément, et parallèlement aux côtés de sa base qui sont à peu près égaux entre eux, et ont de un à cinq et même six pouces dans les divers échantillons ; la hau- teur de la pyramide est ordinairement égale à la longueur de chacun des côtés de sa base ; et son sommet est comme émoussé; la cavité pyramidale laissée dans le bloc de marne paraît au premier aspect n'être que le moule ou l'empreinte de la pyramide qui vient de se déta- cher; mais en examinant et séparant ayec précaution le bloc, on s'aperçoit bientôt que cette cavité a pour parois quatre faces d'autant de pyramides semblables à la première, et dont les sommets se réunissent en un point central: enfin le système se complète par une sixième pyramide dont le sommet convergeant au même point est directement opposé à celui de la première pyramide ; pour se faire une idée exacte de cette disposition il faut se représenter un solide cubique, imaginer des plans qui, de chacune des arêtes du cube, passeraient à l'arête qui lui est diamétralement opposée, et se figurer quelle sera la division opérée dans la masse solide par l'intersection de ces différents plans ; il est évident qu'il en résul- tera six pyramides semblables dont tous les sommets seront réunis au centre du cube, et qui auront chacune pour base l’une des faces de celui-ci; on voit encore que chaque face des pyramides sera en contact immédiat avec l'une des faces d'une autre pyramide ; toutes ces cir- constancessont oflertes par les marnes de Montmartre, à l'exception toutefois qu'on ne peut pas Supposer dans la masse la préexistence de solides cubiques, à Ja formation des pyra- mides , car la base de chacune de celles-ci n'est jamais libre et apparente ; avant que d'avoir “bien conçu cet assemblage nécessaire de six pyramides, on a été tenté de considérer celles que l'on trouvait par hasard isolément, comme des moitiés de pseudo-cristaux octaédriques ou des empreintes de trémies de sel marin. M. Girard (Journal des Mines , tom. 27, p. 480), a recherché si la division pyramidale observée n'avait pas pu être occasionée par une pression comparable à celle exercée sur l'une de deux faces parallèles d'un solide prismatique, et par- ticulièrement d'un cube dont l'autre face serait appuyée sur un plan résistant. Ce savant ingé- nieur étayait sa supposition par des calculs, et sur les expériences entreprises par Coulomb et Rondelet, pour connaître la force avec laquelle les différentes pierres employées dans les ! (25) constructions résistent au poids des masses dont elles sont chargées; en effet, Roudeiet avait vu que des cubes de matière homogène, de pierre calcaire par exemple ;-étant fortement com- primés sur deux faces parallèles, se partageaient en six pyramides semblables. Mais cetie explication ingénieuse ne peut rendre raison des stries que présentent les faces des pyramides qui devraient étre lisses, ni des directions différentes, et entre-croisées, suivant lesquelles celles-ci se rencontrent dans la même couclie : de plus les sommets des six pyramides qui $ont comme émoussés, laissent entre eux un vide, qui, au lieu de faire présumer une pression, indi- que au contraire un écartement ou retrait: c’est cette dernière circonstance qui lie l'observa - tion précédente à celle que voici : dans la marne calcaire très-compacte des sommets de Montmorency, Moulignon Saint- Prix, etc., on observe un grand nombre de cavités cubiques ou plus exactement à six faces ; les plus petites de ces cavités ne sont visibles qu'à la loupe, et les plus grandes ont 5 à 4 lignes de diamètre; plus elles sont grandes et moins les parois en sont planes ; celles-ci deviennent de plus en plus convexes, et par conséquent les angles de réunion de deux parois deviennent plus aigus, de telle sorte qu'en exagérant par la pensée, celte disposition, la masse solide qui entoure la cavité cuhoïde, serait divisée en six pyra- imides qui auraient chacune pour sommet l'une des parois de cette cavité, division lout-à- fait analogue à celle des marnes de Montmartre , et en effet après avoir établi ce rapproche- ment M. Prévost a appris que dans la même couche de marne calcaire compacte qui lui à présenté les cavités cuboïdes on avait trouvé plusieurs pyramides isolées entièrement sem- blables à celles de la marne tendre de Montmartre. Si l'existence des cavités annonce d'une part un retrait, la formation des pyramides qui semble en être la conséquence , ne peut d'un autre côlé avoir une autre cause; mais qui a déterminé un retrait à commencer ainsi par plu- sieurs points isolés au milieu d'une masse probablement molle? C'est ce que l'auteur du mé- moire ne cherche pas à expliquer ; il fait seulement remarquer que si dans une pâte humide, une cause quelconque vient à faire qu'un point central se dessèche plutôt que ceux qui l'en- oarannent (la disparition , par exemple, d'une où de plusieurs molécules d'eau qui se combi- neraient chimiquement avec d'autres molécules accessoires de la pâte), les molécules s'écar- teront de ce point dans des directions oppostes , et la pâte diminuant de volume en raison inverse de son éloignement du point central où a commencé le dessèchement, il se fera nécessai- rement des solutions de continuité suivant des plans qui partiront de chaque angle de la cavité pour se prolonger dans la masse entre deux forces différentes rapprochées ; si la cavité a six faces, le retrait s'opérera dans six directions perpendiculaires à chacune de ces faces, et les fentes ; au nombre de douze, ainsi que le nombre des angles ou arêtes différents, partageront la pâte en six pyramides à quatre faces, dont la hauteur et la largeur croitront avec le dessè- chement, et dont par conséquent les bases ne sauraient exister réellement; le phénomène alors n'aura-t-il pas, quant aux effets, beaucoup d’analogie avec ceux de la pression extérieure, avec cette différence que l'action s'exerce du dedans au dehors ? On a raisonné pour rendre l'explication plus facile, comme si les pyramides et les cavités étaient parfaitement régulières, mais cette régularité n'est pas rigoureuse; des pyramides du nême systéme n’ont souvent ni la base semblable, ni la même hauteur , de même que les faces des cavités dans le second exemple n'ont pas les mémes dimensions; on conçoit que du plus ou moins de régularité de la première cavité produite dépend la régularité des pyra- mides , etc. FÉVRIER 18926. À (26) ZOOLOGIE. Note sur les habitudes naturelles des larves de Lampyres, par M. M... de Rouen. (Société Philomatique. ) Au commencement d'octobre 1825, M. M... recueillit un assez grand nombre de larves de lampyres , et les placa dans un vase fermé, sur du terreau humide, en leur donnant pour aliments différentes espèces de feuilles auxquelles ces larves ne touchèrent pas. Elles prirent bientôt l'allure languissante qu'ont les larves des insectes qui sont prêtes à subir leur méta- morphose , et restèrent ainsi jusqu'au mois de novembre, époque à laquelle M. M... , sur quelques indications qu'il avait recueillies , imagina de leur donner un limaçon qu'il avait tué préalablement. Le limacon n'était pas depuis une heure dans le bocal que les larves s'en approchèrent , etse mirent à le déchiqueter avec leurs mandibules très-arquées et très-aigués. Dès le lendemain, soit par l’affaissement des parties charnues du limaçon, soit qu'elles en eussent déjà dévoré une portion considérable, elles s'étaient tellement enfoncées dans la coquille qu'on ne voyait plus que la partie postérieure de leur corps ; de temps en temps elles quittaient leur proie , se promenaient sur la terre humide, et quelques heures après revenaient à la curée. M. M...., curieux de voir comment elles se comporteraient avec un limaçon vivant, en jeta un bien gras et bien portant dans le bocal ; cet animal, en rampant sur la terre , se trouva sur la route d'une larve de lampyre qui, élevant de suite la partie antérieure de son corps, avança ses mandibules , et le pinça au-dessous de la bouche avec une telle force et une telle tenacité , qu'il rentra brusquement dans sa coquille en entraïnant avec lui son ennemie, Elle se dégagea presqu'à l'instant, mais elle ne s'éloigna pas ; elle tournait autour du limaçon, mon- tait sur sa coquille, avait l'air de l’assiéger, et, chaque fois qu'il montrait ses cornes, une morsure le faisait rentrer en lui-même. Bientôt une autre larve vint à l’aide de la première, et ensemble elles combattirent le limacon pendant plusieurs heures. Le lendemain, cet animal etait mort, et les larves le mangeaient comme elles avaient mangé son prédécesseur. M. M... répéta plusieurs fois ces expériences jusque vers le milieu du mois de décembre, époque à laquelle ti quitta la campagne où il les avait faites, et, vers le commencement de janvier, il trouva que les limacons qu'il avait laissés à ses larves étaient tous dévorés. Leur en ayant donné une nouvelle provision, il les abandonna jusqu'au 3 avril suivant. Alors il trouva ses larves engourdies, et n'ayant mangé que deux limacons seulement. La chaleur du soleil ranima ces larves , et elles recommencérent à marcher et à attaquer les limaçons qu'on leur donnait, comme précédemment, jusqu'au mois de juin. Alors elles éprouvèrent leur trans- formation qui dura 15 jours ; elles mirent sept jours à prendre la figure de nymphe, et res- térent en cet état huit jours pleins. La larve de lampyre étant déjà décrite, M. M... s'est abstenu d'en décrire toutes les formes ; mais il signale une partie servant au mouvement qui n'avait pas encore été signalée, « C'est, dit-il, une espèce de honppe nerveuse composée de 7 ou 8 rayons blancs, que la larve fait à volonté sortir de l’anus pour s'en servir comme d'un point d'appui, pour avancer sur le ter- rain, où comine d'une main, pour débarrasser sa tête et les différentes parties de son corps (27) que cette houppe peut atteindre des saletés dont elles se recouvrent lorsque cette larve est plongée dans la sanie putride qui s'écoule du corps des limacons qu'elle a mis à mort. » Les larves ne changèrent pas de peau depuis le temps où M. M... commenca à les observer jusqu'au moment de leur transformation. La nymphe est plus courte et plus grosse que la larve; sa couleur est jaune clair, presque serin, avec deux taches roses sur la partie postérieure et latérale de chaque anneau de lab- domen, et aussi deux taches de même couleur aux angles postérieurs du corselet; en un mot, elle a en jaune serin et en rose toutes les taches et marques qui se trouvent, en gri- satre , et en ferrugineux, sur l'insecte parfait femelle ; elle n'a point les énormes mandibules aiguës et arquées dont la larve est pourvue; ses antennes très-apparentes sont formées de onze articles ; ses tarses sont distinctement formés de cinq articles, quoiqu'un peu empätés , et qu'on n'apercoive pas la dilatation du pénultième. Les derniers anneaux de l'abdomen sont fort brillants, surtout lorsqu'on touche cette nymphe, et ce qui parut remarquable à M. M... c'est que son corps tout entier partageait, quoiqu'ayec une moins grande intensité. la phosphorescence de cette partie. Dans les 8 jours que l'état de nymphe dure, les cou- leurs se rembrunissent progressivement jusqu'à ce qu'elles viennent tout-à-fait semblables à celles de l'insecte parfait. Pendant tout le temps de la transformation, la larve, lorsqu'elle quitte sa peau, et la nymphe, restent couchées sur le dos, et cette dernière ne se retourne sur ses pates que lorsqu'elle est tout-à-fait arrivée au dernier état. M. M..... a tenté vainement de nourrir des lampyres à l’état parfait avec des limacons , et il s'est convaincu que ces insectes sont herbivores. 11 en a gardé un qui mangea (pendant la nuit seulement) la partie tendre des feuilles d'une espèce de Æieracium sur laquelle il avait été trouvé. M. M... avait recueilli an grand nombre de larves de lampyres pour faire les expériences dont nous venons de rendre compte; mais huit seulement arrivèrent à l'état parfait dans la dernière moitié du mois de juin. Toutes les autres larves ou nymphes disparurent, parce que, ainsi que M. M... s'en est assuré, elles devinrent la proie de larves de Trichius qui existaient dans le terreau sur lequel il les avait placées. De nombreuses larves de Taupins placées dans le même terreau subirent un semblable sort, et même des corps de limacons abandonnés par les larves de lampyres , furent aussi mangés par ces larves de Trichius. Cette dernière observation prouve que ces larves qui ont toujours été considérées comme lignivores, et qui le sont en effet, vivent aussi de matières animales, La première démontre ce fait assez important, c'est que les lampyres qui ont une grande analogie avec les Driles par leurs formes extérieures et leur organisation, en ont égalemert avec ces insectes dans leurs habitudes naturelles. A. D. PHYSIOLOGIE. Sur les œufs et les tétards des Batraciens, par M. Durrocuer, lu à l’Académie des Sciences le 15 février 1826. (Extrait.) L'œuf de la grenouille, observé dans l'ovaire de la femelle un an avant d'être pondu, offre un hémisphère noir etun hémisphère blanchâtre. La portion noires'étend peu à peu, en sorte (F252)! qu'à l’époque de la ponte, il ne reste plus qu'une petite aire circulaire blauchâtre sur l'œuf. La portion noire de l'œuf est le fœtus préexistant à la fécondation, la portion blanchâtre est une ouverture de ce fœtus bouche seulement par la membrane propre du vitellus. Cette ouverture, par l'accroissement concentrique et la juxta-position de ses bords, se ferme quelque jours après la fécondation et devient l'anus du têtard. Un an auparavant, l'ouverture de cet anus occupait tout le diamètre de l'œuf. Ainsi, à cette époque, le fœtus préexistant à Ja fécondation ressem- blait à une cloche appliquée par sa concavité sur la matière émulsive du vitellus globuleux. La fécondation métamorphose ce sac alimentaire globuleux en un animal Zinaire qui est le tétard. Or, l'observation du développement du tétard du crapaud de Roësel m'a démontré que ce tétard n'a point de bouche dans le principe : cette ouverture se forme par un scissure des tégu- mens. Ainsi, le fœtus préexistant à la fécondation chez les femelles des batraciens est polypi- forme. C’est un sac alimentaire globuleux pourvu d'une seule ouverture qui sera l'anus de l'animal parfait. e Le fœtus du crapaud de Rocsel conserve pendant un peu de temps après la fécondation une seule ouverture à sa cavité alimentaire. C'est une trace fugitive de son état primitif d'animal polypiforme. Or, j'ai fait voir dans mes Recherches sur la métamorphose du canal alimen- taire chez les insectes, que les larves des abeïlles et des guêpes n'ont point d'anus. Leur cavité alimentaire est un sac pourvu d'une seule ouverture qui est la bouche. Ainsi, leur état primitif doit avoir été aussi celui d'animal polypiforme; mais c’est ici l'inverse de ce qui a lieu chez les Batraciens, puisque chez ceux-ci l'ouverture unique et primitive du sac alimentaire est l'anus, tandis que chez les insectes dont je viens de parler, cette ouverture unique et primitive du sac alimentaire est la bouche. By. NOUVELLES SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELLES. I. Description de la machine à gaz acide carbonique de M. Brunel, par M. Payen. M. Faraday avait démontré, par un procédé ingénieux, que l'acide carbonique peut être condensé; et un accident, qui faillit lui être funeste, apprit que cet acide liquide acquiert, à une température feu élevée, une grande force expansive (x). M. Brunel imagina d'appliquer ces principes à la production de la puissance mécanique : la nouvelle machine qu'il vient de construire à Londres atteint ce bat : elle se compose de deux cylindres en bronze épais, À et A”, doublés intérieurement, d'un cylindre en bois, et traversés d'outre en outre par plusieurs petits tuyaux »,n, n pour le premier, »’, n', n! pour le second, adaptés à leurs parties supérieure et inférieure à un réservoir commun. Chacun de (1) El introduisit au fond d’un tube sinueux de petits fragments de marbre, versa ensuite un peu d’acide sulfurique qui s’arrêta dans le premier coude, puis il étira à la lampe, et ferma le bout ; inclinant alors ce tube , il fit tomber le marbre sur l’acide : Ja décomposition qui eut lieu produisit de l’acide carbonique, qui, ne pouyant se dégager, se comprima au point d’être condensé en un liquide. La chaleur de la main suffit pour vaporiser ce liquide et briser l'instrument en éclats. ( 29) ces cylindres est muni d'un tube ab, et a! b”, qui le met en communication avec la parue su= périeure de deux autres cylindres B et B/,.à demi remplis d'huile surnagée par un flotteur Det D’. Le cylindre B communique avec la partie supérieure d'un cinquième cylindre CG, par un tube dd, et le cylindre B° communique avec la partie supérieure du même cylindre C, par un tube d’ d'. Toute la capacité du cylindre C est remplie par de l'huile et un piston fg, qui porte une tige et qui doit transmettre le mouvement à l'extérieur. Voici comment on dis- pose cette machine et comment elle fonctionne. L'acide carbonique dégagé par la réaction d'un acide sur un sous-carbonate, est recueilli sous un gazomètre; on le refoule à l'aide d’une pompe dans le corps des cylindres A et A’. Sous la pression de 30 atmosphères et à la température de 10 degrés , la liquéfaction commence, On continue le refoulement jasqu'à ce que leliquide ait empli les deux tiers environ de la capacité des cylindres : alors, fermant aux points a et a” la communication dela pompe aux cylindres à l'aide d'un bouchon conique en acier, on adapte aux mêmes points les tuyaux & 4, a’ b”, qui établissent la communication avec le reste de l'appareil. Si l’on suppose qu’alors on introduise de l'eau chauffée à 160° dans les petits tubes n, 7, n.…. du cylindre A, que la chaleur se transmettant à l'acide carbonique liquide, une partie de celui-ci en se vaporisant acquière une tension égale à go atmosphères, on conceyra que la tension dans le cylindre opposé A”, n'étant égale qu'à 30 atmosphères, le flotteur D, et par suite l'huile qui est dessous , seront poussés avec une force équivalente à la différence entre les deux pressions opposées, c'est-à-dire 6o atmosphères; le piston fz sera chassé de haut en bas par la même force. Si alors on fait succéder à l'eau bouillante de l’eau froide à 10° dans les tuyaux du cylindre A” et qu'on fasse passer en même temps de l’eau chauffée à 100° dans ceux du cylindre A”, on concevra facilement que le flotteur D” sera à son tour poussé de haut en bas, et le piston de bas en haut par la même force de 60 atmosphères; de là le mouvement alternatif du piston dont la tige fg peut transmettre la puissance mécanique à une machinerie quelconque. M. Brunel a déjà fait fonctionner cette machine en petit ; il s'occupe de la construire sur une assez grande échelle pour être appliquée à une opération manufacturière. Nous devons ajouter qu'un brevet d'invention vient d'être demandé en France pour ce nouveau système. IT. Sur la nouvelle usine d'éclairage au gaz à Londres, dite l'Indépendante, par M. PAxEn. Dans cette usine, plusieurs dispositions particulières ont été mises en usage, que l'on ne trouve pas dans les autres établissements du même genre. Les cornues ont la forme d'un cylindre posé horizontalement suivant son axe, et dont la partie nférieuré est rentrée en dedans. Les têtes sont adaptées sans brides ni boulons ; elles s'ajustent comme les tuyaux à #anchons à l'aide d'un peu de lut. Le corps de la cornue est garanti de l'action immédiate du feu par un enduit argileux (terre à creuset). Les foyers, dont deux chauffent cinq cornues, sous la même voûte, différent des au- tres en ce que à 5 pouces sous la grille une auge en fonte constamment remplie d'eau fournit 2 ( 50 ) - au combustible (le coke) un mélange d'air et de vapeur d'eau; de cette manière, on utilise une assez grande partie de la chaleur qui rayonne sous le foyer et de celle produite par la com- bustion des élémens de l'eau décomposée par le charbon incandescent; la flamme monte jus- qu'au hant de la voûte, et on la voit sortir au-dehors lorsque l’on ouvre un regard. Les produits de la combustion passent sous des cylindres bouilleurs, qui mettent en mouve- ment une machine à vapeur destinée au service de l'établissement ; enfin, ils s'échappent sans cheminée par de petites issues dans l'atelier; on conçoit qu'ils n'y répandent pas de fumée visible. Le coke, consommé comme combustible, est dans la proportion du 5®-an 1/4 de la houille distillée ; on voit que ces dispositions sont fort avantageuses. La machine à vapeur met en mouvement les agitateurs dans trois cuves à laver le gaz; le lait de chaux qui y est contenu passe de l'une dans l'autre en suivant une direction contraire à celle du gaz, en sorte que la chaux se sature des acides hydrosulfurique et carbonique, et que le gaz, avant de se rendre au gazomètre, traverse toujours une eau de chaux neuve. Les deux gazomè- tres sont à l'air sans toiture, sans contrepoids; huit colonnes sur lesquelles roulent des poulies adaptées latéralement à ces gazomètres, dirigent leurs mouvemens; le gaz les soulève constam- ment par une pression de 3 à 4 pouces d'eau, et ils peuvent recevoir ce gaz en même temps qu'ils le dépensent sans danger. L'éclairage au gaz de la houille ou de l'huile est très généralement répandu en Angleterre : presque tous les établissements publics et particuliers, les villes, les grandes routes même, sont éclairés de cette manière. Les becs placés au-dehors ne sont pas munis de verre : ce sont tout simplement des bouts de tuyaux arrondis et fendus ; la flamme du gaz qui s'en échappe s'étale en lames minces irrégulières , d'où vient le nom d'ailes de chauve-souris (at’s vings) que l'on donne à ces becs et aux flammes qu'ils produisent, Ces becs donnent une plus grande quantité de lumière pour une égale quantité de gaz, que ceux qui sont munis de verres. TITI. Extrait d’une Lettre de Washington, du 6 février 1825, sur les projets de fortifications, de routes et de canaux des États-Unis. Notre système de défense, à l'exception de Charleston (Caroline du sud) et Pensacola (Floride) est fini, quant aux projets de fortifications. Ces projets ont demandé bien du temps, bien des levers et bien du travail. Tous les ports, baies, positions, etc., qui devaient être forti- fiés , ont été levés avec précision et sur une échelle de 1 pied par mille anglais (1610 mè- tres) (le pied anglais. est divisé en 12 pouces; il vaut 11 pouces 4 lignes français }. Le terrain même qui devait recevoir les ouvrages a été levé par courbes horizontales sur une échelle de : pied pour 600 pieds : c'est sur cette échelle que sont faits les plans mêmes des ouvrages; les profils sont sur une échelle de r pied pour 500 pieds. Pour les menus déuils ; ces deux der- nières échelles sont doublées. Tous ces plans et profils présentent jusqu'aux plus petits détails de construction et sont cotés sur les dessins mêmes : un maître macon intelligent pourrait les exécuter sans avoir recours aux projecteurs. Un mémoire général a été rédigé sur l'ensemble des frontières comprenant les grandes considérations militaires, navales, commerciales et poli- tiques ; des mémoires séparés ont été faits pour les diverses sections des frontières ; enfin des ER TS TS ST ET a L pd dr sf 2e 2 (31) mémoires descriptifs, des analyses de prix, et des états estimatifs détaillés, accompagnent les projets de chaque ouvrage. L'état estimatif général se monte à 20 millions de dollars où un peu plus que 100 millions de francs : c'est beaucoup d'argent; mais tout est casematé et les fron- tières présenterontun rempart defer. Les conseils de la nation ontété beaucoup divisés quant à la nécessité de faire les dépenses d'un système si fort, si complet et si coûteux; mais définitivement l'opinion de la nation est aujourd'hui en masse pour qu'il soit mis à exécution dans toutes ses parties et achevé le plutôt possible. On y a déjà dépensé 6 millions de Dollars, et on y dépen- sera chaque année 1 million de Dollars environ. Les frontières maritimes de la Louisiane, Hampton-Bay (Virginie) où se trouvent les grands chantiers maritimes du sud, la Delaware, New-York, Nurragansett- Bay (Rhode-Island), ont leurs ouvrages en pleine construction. Ces ouvrages sont tous avec de grandes dimensions ; et pour vous en donner un échantillon, à Hampton-Bay, 400 bouches à feu défendent la rade. Il ne s'agit rien moins dans ce moment que de projeter pour tout l'empire un système géné- ral de routes et canaux, se raecordant avec celui de défense établi, et embrassant non seule- ment les considérations d'art, de dépense et de construction, mais encore celles de statistique, de commerce intérieur, et surtout celles politiques qui doivent attacher par des liens solides d'intérêt les divers états qui forment la confédération américaine. Nous avons commencé Îles reconnaissances préparatoires pour obtenir les lignes générales du canevas de ce système; et depuis le mois de mai jusqu'en novembre nous avons reconnu les rivières dont les vallées pou- vaient servir à notre objet et dont les tributaires et sources pourraient alimenter nos canaux. Voici quelques-unes de ces lignes. Un canal partant de Washington, remontant la vallée du Potomac jusqu'à ses sources au sommet des Alleghanies (2,296 pieds au-dessus du niveau de la mer) et descendant à Pitis- burgh sur l'Ohio, par la vallée de Yonghagany. Ce canal aurait une longueur de 360 milles environ; il présentera de grandes difficultés au point de partage; mais elles peuvent étre sur- montées. Nous avons mesuré avec précision toutes les eaux et au moyen de réservoirs judicieu- sement placés, nous en aurons assez pour franchir la formidable barrière des Alleghanies : un aquedue souterrain de 3000 mètres environ nous sera indispensable au sommet de la chaîne. La montée et la descente de ce canal, prises ensemble, seront de 5837 pieds ; sur une distance seulement de 40 milles de longueur, nous aurons au sommet de la montagne 2552 pieds de montée et descente prises ensemble. Cet ouvrage sera gigantesque, mais la durée de l’anion des états à l’ouestde la chaîne avec les états de l'est, politiquement parlant, en dépend peut- être entierement. Un canal en continuation du précédent, partant de Pittsburgh, descendant l'Ohio jusqu'au Big Beuver, remontant la vallée de ce dernier cours d'eau jusqu'à l'arête qui sépare le versant dans le bassin de l'Ohio de celui dans les grands lacs du nord, êt de cette arête au lac Erié. Ce canal est faisable ; nous avons à force de recherches, trouvé assez d'eau pour son lieu de partage. Il aurait à-peu-près 120 milles de longueur, et la montée et la descente prises ensemble de So4 pieds. Nous avons quatre directions différentes pour ce canal; les levers exacts, qui vont être exécutés, peuvent seuls nous mettre à même de connaître quelle est la meilleure. Un canal de Pittsburgh à Philadelphie, en suivant successivement les vallées de l'Alleghany- River, du Kiskiminitas, da Conemangh, de la Juniatu, de la Susquehannah jusqu'à Harris- burg, et de là à Philadelphie en traversant les vallées des tributaires de la Susquehannah et de la Delaw are. Cette section de Harrisburg à Philadelphie n’est pas certaine d'üne fourniture (52) d'eau suffisante; nous serons peut-être obligés de descendre la Susquehannah depuis Harrisburg jasqu'à la Chesapeak ; mais les flancs escarpés et de roc de la Susquehannah dans cette partie deson cours, nous font trembler pour y conduire un canal. Ce canal aurait une longueur t10- tale de 580 milles. La montée et la descente, prises ensemble, seraient de 5558 pieds, Il faudrait un aqueduc souterrain de 644o mètres pour traverser le sommet de la chaine des Alleghanies. Un canal de la Delaware an Raritan, à peu près de Trenton à New-Brunswick, ou plutôt de Bordentown à Ambay. Il n'aurait que 40 milles de longueur, 140 pieds &e montée et des- cente prises ensemble, et une rigole navigable de 30 milles pour prendre les eaux de la Dela- ware à 25 milles au dessus de Trenton. Un canal de la Chesapeak à la Delaware, à quelques milles au-dessous de New-Castle. IL est en construction dans ce moment. Il est alimenté en partie par la marée; il n'a que 16 pieds de montée et descente prises ensemble, mais il a fallu faire une coupure à ciel ouvert qui a 4 milles de longueur sur 48 pieds de hauteur ou profondeur moyenne. Sa longueur totale est de 14 milles. Enfin un canal mettant en communication la baie du cap Cord avec celle de Buzzard's - Bay; il està travers l'Isthme du cap Cord ; la longueur ne seraitque 8 milles, mais il faudra sur une distance de 5 milles une coupure à ciel ouvert de 50 pieds de profondeur moyenne: il sera ali- menté par la marée. Les trois derniers canaux uniront ensemble les baies de la Chesapeak, de la Delaware, de New-York et du cap Cord. Des canaux analogues à ceux-ci seront reconnus pour unir paral- lèlement à la côte, la baie de la Chesapeak avec celle des états de Virginie, des Carolines, de la Géorgie. On reconnaîtra aussi un canal à travers le col de la Floride pour unir dans cette di- rection les côtes de la Géorgie avec celles de la Louisiane et éviter par là de doubler le cap des Florides, etc., elc. On a commencé l'année dernière à faire les levers préparatoires relatifs à ces canaux. Nous ayons commencé ce nouveau travail d'une manière analogue à celle pour le système de défen- se : lever et nivellement préparatoire; lever et nivellement de détails; projets dessinés et bien dé- taillés des ouvrages; mémoires descriptifs, analyse de prix et états estimatifs. Nous venons d'en- voyér un volumineux rapport sur les reconnaissances des canaux précédents, ete. Le congrès a décidé que l'on reconnaîtrait une route aussi en ligne droite que possible de Washington à la Nouvelle-Orléans. La distance sur l'arc sphérique est de 1040 milles environ; mais trois directionsayant été désignées par diverses considérations, nous aurons à en suivre une de Washington à la Nouvelle-Orléans, puis une seconde en revenant sur Washington, et pro- bablement que latroisième sera pour l’année prochaine; car nousne pouvons faire cette recon- naissance qu'en parlie à pied et en partie à cheval (ainsi que nous l'avons fait l'année dernière pour les canaux); et comme nous serons obligés de faire plus de 5000 milles (ou à peu prés millelieues) pour aller et revenir et nous jeter de temps à autre sur les flancs de la direction gé- nérale. je ne crois pas que nous puissions faire cette reconnaissance. Comme l'année derniere , nous coucherons souvent à la belle étoile et pendant à peu près 500 milles au milieu de nos frères rouges les Indiens. (55) ASTRONOMIE. Sur les changements introduits dans la détermination de la précession des équi- noxes par les catalogues fondamentaux de Kænigsberg, par M. Besse. En comparant les catalogues des 36 étoiles fondamentales, on remarquait des différences entre les nombres donnés par divers astronomes; ces différences s'élevaient jasqu'à 5” de degrés d’ascension droite dans le catalogue de M. Bessel. M. Bouvard pria M. Schumacker de s'informer de la cause de ces discordances, et M. Bessel a répondu par la Note ci-jointe , traduite par M. Schumacker. 1. J'ai fondé la détermination de la précession des équinoxes dans la section X des Fund. Astron., p. À. 17955, sur la comparaison des catalogues pour 1755 avec la nouvelle édition de celui de Piazzi, en comparant les variations observées des asc. dr. de 2278 étoiles, et des déclinaisons de 2429 étoiles, aux formules asc. dr. = m ++ n.sin à tang d, décl. — n.cos « , et obtenantainsi les valeurs de 7 et de » , qui appartiennent au milieu des époques de ces deux catalogues (1777,5). De cette manière on obtient x indépendant des fautes constantes des catalogues , tant en asc. dr. qu'en déclinaison ; mais » dépend des asc. dr. absolues, et de- mande une correction , lorsqu'on est en droit de supposer une faute constante dans les dé- terminations fondamentales sur lesquelles les catalogues de 1755 et 1800 reposent. Cette cor- rection influe aussi sur le résultat final qui, dans mes recherches sur ce sujet, dépend non- seulement de n, mais aussi de m». Bientôt après la publication de l'ouvrage mentionné , les observations de Kœaigsberg m'ont mis en état de donner un nouveau catalogue des as. dr. des étoiles fondamentales, et ce ca- talogue nous fit entrevoir la nécessité de l'augmentation des asc. dr. de Piazzi. Cette augmen- tation devint encore plus probable par les recherches de M. de Lindenau, par lesquelles toutes les observations de la polaire faites jusqu’à cette période, donnaient une nutation plus petite que celle dont les astronomes s'étaient servis auparavant ; car les observations sur lesquelles Piazzi avait fondé sa détermination des équinoxes tombant dans les années 1805, 1804 et 1805, où la nutation était presque dans son maximum positif, ont dû lui donner des asc. dr. trop petites , si la nutalion dont il se servit était trop grande. La correction des as. dr. de Piazzi, provenant de cette cause, est, autant qu'on peut en juger sans calculer de nouveau ses observations , à peu près de + 0”95. En ajoutant cette correction aux déterminations de Piazzi, on les rapproche si bien de celles de Kænigsberg, que la différence moyenne de 2”, qui reste encore entre elles, doit étre considérée comme peu ünportante dans un résultat si dificile à obtenir avec précision. Le catalogue fondamental de Maskeline pour 1805 s'ac- cordait, par une moyenne entre toutes les étoiles, avec celui de Piazzi; mais étant déduit des observations de 1804, 1805 et 1806, il y fallait, à cause de la nutation, appliquer la même correction, ou peut-être une correction un peu plus grande que celle du catalogue * de Piazzi. La nutation déterminée par M. de Lindenau étant déduite des observations de la polaire, qui la donnent avec un avantage marqué sur les autres méthodes, et étant confirmée par les observations faites äprès, on ne peut pas douter qu'elle ne soit, à fort peu de chose, exacte; il s'ensuit que les trois catalogues des étoiles fondamentales s'accordent à exiger une augmen- Mars 1826. . 5 (34) tation des asc. dr. données par Piazzi, Par la même raison (ainsi que je l'ai moutré à la dernière page des Furda. Astr.) on doit diminuer les asc. dr. . du catalogue de 1755 , et cette diminution sera à peu près de 6/,5 DUR LOUE LA Si cette détérmination plus exacte se la mutation avait été fañe, lorsque je AR cet ou- vrage, d'une manière aussi solide qu'elle l'est à présent , j'aurais, dû supposer les asc. dr. pour 1755 d'une demi-seconde plus petites , et celles de 1800 d'une seconde plus grandes, ce qui aurait rendu le mouvement en 45 ans plus grand de 15, et m plus grande de - de seconde, que ne le sont les valeurs de ces quantités trouvées dans les Fonda. Astro., pag. 295. Mais jen'aipas voulu alors changer la précession d'une maniere convenable à ces suppositions = parce que mon catalogue pour 1815 exigeait des changements encore plus considérables, et parce que je désirais de confirmer ce point par un plus grand nombre d'observations. Ce n’est qu'à présent que M. le professeur Rosenberger vient de déduire de mes observations plus récentes , un nouveau catalogue des asc. dr. des étoiles fondamentales , qui s'accorde , à fort peu de chose près, avec l'ancien, quoiqu'il soit fondé sur des observations faites avec des instruments tout-à-fait différents, et quoique l'erreur de la nutation y entre avec le signe opposé (*). — Ce n'est qu'à présent, dis-je, que j'ai cru ne devoir pas différer davantage d'indiquer les changements qu'on doit faire subir à la précession , quand on se décide pour l'adoption de ces catalogues. 2. En composant mes deux catalogues avec celui de Piazzi de sorte qu'on prend le mou- vement des étoiles tel qu'il résulte des asc. dr. de 1755 dimivuées de 0"5, on aura les diffé- rences suivantes : Catalogue Catalogne Catalogue Catalogue de 1819, de 1825. : de 1815. de 1825. y Pegasi, — 2,59 — 0,63 14 Libræ — 2,18 — 0"”,67 a Arielis, — 4 ,ot — 2 ,52 2& Libræ- — 1 ,49 + o ,04 a Ceti, — 2 ,06 — 0 ,95 æ Coronæ — 4 ,603 — 3 ,42 a Tauri, — 3 ,14 — 2,72 æ Serpentis _— 1 ,72 — 0,68 æ Aurigæ, — 2 51 — 2 42 æ Scorpii + o ,42 + 1 ,98 8 Orionis, — 0 ,62 — 0 ,65 a Hercuis — 3 ,91 — 3,19 8 Tauri, — 1,10 — 0 ,92 æ& Ophiuchi — 2 ,63 — 2,24 æ Orionis, + 0 ,50 + o ,08 a Lyræ — 2 ,42 — 1,71 a Canisma., + o ,65 + o ,18 y Aquilæ — 1,13 — 0 ,56 a Gemin, — 7, — 0 ,74 a Aquilæ + — 1 ,16 — 0 ,57 æ Canismi, — 0 ,5: — 0 ,55 8 Aquilæ — 1,52 — 0 ,86 8 Gémin, — 2 ,29 — 2 ,40 12 Capricorni — 1 ,59 — 1,05 a Hydræ, — 2," — 1 ,58 2 Capricorni — 0 ,7 — 0 ,18 « Leonis, — 9,11 — 2,54 æ Cygni — 4 ,15 — 3 ,25 8 Leonis — 1,44 — 1 ,14 a Aquarii — 1 ,66 — 0 ,92 8 Virginis — 2 ,4 — 1 ,49 a Piscis austr. — 1 ,21 — 1,51 æ Virginis — 1,21 — 1,10 aPegasi — 2 ,6) — 1,31 d Boots — 2 ,81 — 2 ,52 æ Androm. — 4 ,2; — 2 .6{ (*) Le lieu du nœud de la lune était, d’après le milieu des temps des observations sur lesquelles le premicre . . LA . catalogue repose, d'environ 2 signes, et pour Ie second, de 10 + signes. FT dl mb dt (55) Le milieu de ces nombres montre que les asc. dr, de Piazzi sont généralement plus petites de 1,91 que celles qu'on tire de mon catalogue pour 1815, et de 1”,26 plus petites que celles du catalogué de 1825. La moyenne de ces deux catalogues est presque indépendante de la putation supposée. En ajoutant donc à cette moyenne .,. + 1",58b, c'est à- dire l'influence de la eorrection de la nutation sur le catalogue de 1555, — on obtient la variation de 45 m = + 2",085, et de m — + 0!,046553. Ceci ajonté à la valeur de 77 déduite des observations (Fund. Astr:, p.295) donne les valeurs corrigées m = 46",034002 n = 20,064472. 3. La théorie de M. de Laplace donne pour Je temps 2750 + 4, les formules suivartes pour la précession sur l'écliptique âxe de 1750 — , la précession sur l'écliptique mobile = +,, l'obliquité de l'écliptique fixe =», de la mobile, £. 5o"!,28760 — #. 0/.0001217045 &. 50"”,09915 + 4. 0"0001221483 23° 28” 18/,0 + 4. 0!/,0000098{2353 25° 28 18,0 — #4. 0",52114 — 44. 0"00000272295. HnUN @ Ces formules supposent la masse de Vénus = ;". Mais en diminuant cette masse suivant Burckbardt dans la raison de 1 : 0,8855, et en ajoutant à la précession lunisolaire (qu'on a supposée ici pour 1750 = 50”,2876) la correction Ac, qu'on doit déterminer par les valeurs observées de 2 et de n, ces formules se changent en t.. 50",28760 — 14. 000012170945 + t.Ac t. Eo",12517 + #1. 0",oco1221483 + 4.Ac 25° 28° 18,0 + 4. 0! ,0000098/253 25° 28” 18”,0 — 1. 0",48368 — 4. 0!,00000272299; de là suivent (Funda. Astr., pag. 288) les valeurs de 72 et n, m 45",947407 + 1.0/,000308645 + 0,91726.4c 20”,02952 — 1.0/,0000970204 + 0,39850.4c, eurs doivent être égales, pour 1577.59, ou 1 = + 27.5, aux valeurs observées de » ctde nr, on a les deux équations, 45",955899 + 0,91526 Ac — 46",034002 20" ,026652 + 0,59850 Ac = 20”,064472, qui donnent les deux valeurs de 46, Ac = + 0/,085153, et Ac — + 0!/,094954. 4. Ces deux déterminations de Ac sont si près d'être d'accord, qu'il suffit de diminuer les asc. dr. pour 1755 de 0”,40 ou de les augmenter pour 1800 de la même quantité, pour obtenir un accord parfait. Les catalogues de 1955 et de 1800, non corrigés (Fund. Astr., pag. 296) ont laissé entre les asc. dr. une différence de 2!”,489. On voit donc que les recherches sur la précession s'accordent maintenant aussi bien avec les déterminations des asc. dr. pour 1755, 1815 et 1825, qu'avec la diminution de la masse de Vénus trouvée par Burckhardt, laquelle, comme on sait, s'accorde aussi de fort près ayec la diminution de l'obliquité de l’écliptique déduite des observations. On voit donc, enfin, qu'on peut représenter ayec la même masse de Vénus, etles perturbations périodiques de la terre, et le mouvement du plandeson orbite. En répartissant cependant la petite différence entre les deux valeurs de Ac, de sorte qu'on augmente 7 de la méme quantité dont on dimiuue », on obtient Ac — + 0"”,088122, et < HU nm et comme ces yal (36) $ = 1.50",59572 — 4.0",0001217945 Y, = 1.50/21129 + 4.0",0001221483. 5. On déduit de cette nouvelle détermination les valeurs suivantes des quantités dont on a besoin, d'après les formules de la section XI des Fund. Astr., pour calculer les dépla- cements des étoiles, tant en longitude et latitude, qu'en ascension droite et déclinaison : Précession lunisolaire annuelle — 50"”,55572 — 1.0"”,0002/455890. Précession générale annuelle = 50"”,21129 + £.0"”,0002442966. m = 46"”,02824 + 1.0"”,0003085450. n = 20",06175 — 1.0",0000970204. a = 1.0",48892 —41.0",0000030719. nm = 1719 56° 10 — #.5",21. J'ajoute pour plus de commodité les valeurs des premières quatre quantités, pour les années 1700 jusqu'à 1850. Précession Précession lunisolaire. générale. Li 7 EE 1500 Dbo",58790 50",19908 46",o1291 20",06660 1,30247 1750 50 ,37572 5o ,21129 46 ,02824 20 ,06175 1 30257 1755 5o ,55450 5o ,21251 46 ,02958 20 ,06126 1,50256 1760 5o 37528 50 ,21575 46 ,05135 20 ,06058 1,50255 1970 50 ,55085 5o ,21617 46 ,03441 20 ,05981 1,50253 1580 5o ,56841 50 ,21862 46 ,03350 20 ,05884 1,502351 1590 5o ,56593 50 ,22106 46 ,0405q 20 ,05787 1,50228 1800 50 ,56554 5o ,22550 46 ,a4367 20 ,05690 1,30226 1810 5o ,56110 50 ,22594 46 ,04676 20 ,05595 1,50224 1820 5o ,25876 5o ,22859 46 ,04984 20 ,05496 1,50222 1850 ©o ,35625 50 ,25085 46 ,05295 20 ,05599 1,50220 1840 5o ,55580 50 ,25528 46 ,05601 20 ,05502 1,30218 1850 5o ,55136 50 ,23572 46 ,05g10 20 ,05205 1,50216 FR. Extrait d’une Lettre de M. Schumacker à M. Bouvard, en date du 8 mars 1826, sur la comète de l’Éridan. La marche de cet astre s'accorde très-bien avec un orbite parabolique dont le calcul a donné les éléments suivants. Temps du périhélie, 21 avril 1826, à oP98985, t. moy. d'Altona. log g — 0,5034450 P— 6 = 259° 16° 351",1 CE N107- 98.140, 1 — 4o. 2. 55, 1 .... mouvement direct. Les dernières observations sont du 6 mars, à 7h 52! 41" t. m. asc. dr. — 62° 23° 31” décli. = — 17° 51! 26”. Elles donnent les corrections des éléments, en asc. dr. + 66”, en déclin. + 56". FR. \ ns ot 51e) PHYSIQUE. Recherches sur les effets électriques de contact produits dans les changements de température, et application qu'on peut en faire à la détermination des hautes températures, par M. BECQUEREL. (Extrait du Mémoire lu à l'Académie Royale des Sciences, le 13 mars 1826.) M. Becquerel décrit d'abord le procédé à l'aide duquel il parvient à mesurer Pintensité de la force électro-dynamique, produite par un courant électrique , qui parcourt un fil métallique enveloppé d'un fil de soie et enroulé autour d'une boîte, de manière à former un galvano- mètre , dans lequel on place un système de deux aiguilles aimantées, invariablement placées dans une position parallèle, les pôles inverses en regard, pour diminuer considérablement l'influence du magnétisme terrestre. Un cercle, divisé sur une plaque de verre, sert à mesu- rer les déviations de l'aiguille aimantée. Au lieu d'un fil de cuivre, il en prend trois de même métal, égaux en longueur et en dia- mètre , et également recouverts de soie et enroulés de la méme manière autour de l'appareil ; si l'on fait passer dans chaque fil une même quantité d'électricité, on aura trois courants par- faitement égaux, et la déviation correspondra alors à uné force triple de celle qu'on aurait eue, si l'on n'eut considéré qu'un seul courant ; et faisant varier également la quantité d’élec- tricité qui passe dans chaque fil, on pourra recueillir une série d'observations , avec lesquelles il sera facile de former une table qui renfermera dans une colonne les déviations de l'aiguille aimantée , et dans l’autre les intensités correspondantes du courant électrique. Pour se procurer des courants égaux , il suflit de souder, à chacun des bouts d'un méme fil, une des extrémités d'un fil de fer, puis de courber chaque circuit aux soudures semblable- ment placées , afin de pouvoir passer la partie courbée dans un tube de verre fermé à l’une de ses extrémités , et plongeant dans un bain de mercure dont on élève la température. L'aiguille aimautée, est déviée alors de sa position d'équilibre , et si l'on soumet successivement à l'expé- rience une soudure , deux soudures, etc., et que l'on note, dans chaque cas pour la même température, la déviation de l'aiguille aimantée, on aura des angles qui correspondront à des forces simple , double, triple, etc. M. Becquerel indique ensuite les précautions à prendre pour obtenir des résultats com- parables. Après avoir formé les tableaux d'après la méthode exposée plus haut, il cherche à reconnaitre ce qui se passe dans un circuit fermé, composé de deux fils de cuivre et fer, soudés bout à bout, et dans lequel on élève chaque soudure à une température différente. L'expérience prouve que l'intensité de la force élecu'o-dynamique où du courant électrique est égale à la différence des forces produites successivement par chacune des températures , et non à l'intensité de la force électro-dynamique produite par la différence seule de température comme on aurait pu le croire. Il conclut de ce résultat un moyen très-simple pour déterminer le rapport entre la déviation de l'aiguille aimantée , et l'intensité du courant électrique corres- pondant, L'auteur , dans la seconde partie de son mémoire, fait connaitre les lois que suivent les effets électriques de contact, quand on fait varier également la température de chaque métal ; il forme (58 ) des circuits avec des fils de différents métaux , les fait communiquer avec le fil de son appareil et élève la température des soudures en suivant le procédé indiqué plus haus. Il conclut de ses expériences que le fer etle cuivre, dans leur contact réciproque , donnent les résultats sui- vants ; depuis 0° jusqu'à 140° environ de température; l'intensité du courant électrique croit de la même quantité pour claque aceroissement égal de température; 3 à partir de 140°, cet ac- croissement diminue assez rapidement, et à 300°, il est à peine sensible, Cet effet remarquable lui fit supposer que le courant allait changer de direction ; il trouva effectivement qu'en élevant encore la température de quelques centaines de degrés, les effets électriques devenaient in- verses. L'oret l'argent, se comportent à peu près de la même manière dans leur contact avec le fer, il n'y a de différence que dans la température à laquelle les accroissements de l'intensité da ceurant cessent d'être proportionnels aux accroissements de température. Cette propriété du fer esten contradiction manifeste avec la théorie chimique qui suppose que les ellets électriques de contact croissent continuellement avec l'élévation de température, Avec le platine, les ac- croissements du courant, depuis o° jusqu'à 00°, sont exactement proportionels aux accrois- sements de chaleur, Le platine, dans son contact avec le cuivre, l'or, l'argent, le plomb, le zine etie palla- dium, ne se comporte pas de même que le fer, depuis o° jusqu'à 350°, avec les cinq premiers métaux ; l'expérience prouve que pour des quantités égales de chaleur, les différences entre les accroissements successifs de la force électro-dynamique , sont sensiblement en raison arith= métique. Le palladium , avec le platine, suit une autre loi ; dans les mêmes limites de tempé- rature, le rapport est constant entre les accroissements égaux de tempér, ature , et les accroisse- ments de l'intensité du courant électri ique. Le cuivre et le zinc, dans leur contact, donnent des accroissements faibles d'intensité élec- FA quand on élève la température même jusqu'a 350°. Les abaissements de température donnent des eflets analogues. M. _ Becquerel rapporte en- core les expériences qu'il a faites à cet égard. Il ajoute ensuite : « Comment se fait-il que s'il « existe réellement des relations intimes entre les effets électriques de contact et les forces chi- « miques, comme tout porte à le croire, que les accroissements de ces effets, par suite de l'é- « lévation de température ne soient pas plus rapides que l'expérience le démontre, et par con- « séquent que les actions électriques ne soient pas plus intenses au moment où les forces chi- « miques croissent avec tant de rapidité? il est difiicile de répondre à celte question. » Enfin , dans la troisième partie de son mémoire, M. Becquerel déduit des résultats qu'il a trouvés un procédé pour évaluer les hautes températures en fonction des degrés du thermo- mètre centigrade. [1 s'exprime ainsi : «Nous avons yu qu'un circuit métallique, formé d'un fil « de palladium et d'un fil de poe jouissait de la propriété quand on portait une des soudures « successivement depuis 0° jusqu'à 550°, de donner des accroissements égaux à l'intensité de la « force électro-dynamique , pour des quantités égales de température ; en outre il est facile de « prouver que cette propriété appartient encore à un cireuit de deux fils de platine d'un dia- .… Or, comme il en est de « mètre quelconque , mais ne provenant pas du même platine... « même du fer et du platine dans leur contact mutuel, il paraîtrait donc, d'aprés ces expérier- «ces, que plus le terme de fusion des métaux est éloigné, plus la température à laquelle le « rapport entre l'accroissement de chaleur et celui de la force électro-dynamique cesse d'être « constant, scra considérable; or; comme le platine ne fond qu'à une tempéralure extrême- (59) « ment élevée, que dans les métaux fusibles la loi de décroissement est peu rapide, nous a pouvons supposer, sans craindre de commettre d'erreurs très-graves, que dans an cireuit & de deux fils de platine qui ne proviennent pas du même morceau , le rapport constant entre « les acéroissements de chaleur et ceux du courant électrique a encore lieu pour des tempé- &ratures élevées , mais éloignées du point'de leur fusion, » M. Bécquerel se sert de cette propriété pour déterminer ou dumoins apprécier les tempé- raturés rougés ; par exemple celles que prennent deux fils fins de platine, formant un circuit fermé, lorsque l’on én plonge une portion , celle qui répond aux'points de jonction dans les différentes enveloppes d'une flamme d'une lampe alkoolique. rapporte une expérience dans laquelle les points de jonction, placés à la linuite supérienre de la flamme bleue, là où l'air encore chargé de tont son oxigène commience à rencontrer la flamme; lé courant électrique qui en est résulté a donné une déviation de 22, 50; dans la flamime blanche, une déviation de 21, et dans l'espace obscur autour de la mèche, une dévia- tion de 18. Il observe que lorsque la température des points de jonction est portée à 300°, la déviation est de 8°, qui répond à une force électro-dynamique 12, et en conciut que les in- tensités du courant, pouvant étre réprésentées par les nombres 56, 48, 36, les températures qui leur ont donné naissance seront 1550°, 12c0°, 900° ; ainsi la température 1550° est donc la plus considérable que puisse prendre un fil de platine d'un + de millimètre environ, plongé dans une flamme alkoolique. CHIMIE MÉDICALE. Recherches sur la cause de la coloration jaune de la peau, et des liquid-s chez les Enfants nouveau-nés affectés d'ictère ou d'endurcissement du tissu cellulaire. Attaché pendant piusieurs années à l'Hospice des Enfants-Trouvés en qualité de chirurgien en chef, j'ai cherché à connaitre et à apprécier, mieux qu'on ne l'avait fait jusqu'à ce jour, plusieurs maladies du premier âge, et de ce nombre sont l'ictère et l'endurcissement du tissu cellulaire. Pour donner à mon travail et plus d'importance et plus de rigueur, j'ai prié plusieurs chimistes de m'éclairer de leurs conseils, et de m'aïder en faisrit l'analyse de plu- sieurs liqueurs animales. J'ai à cet égard de grands remerciments à adresser à M. Chevreul et à M. Lassaigne. Celui-ci, dont le zèle et l'extrême obligeance n'ont souvent été d'une trés-grande utilité, vient de m'adresser un exposé succinct des dernières analyses qu'il a faites des liqueurs animales que j'avais fait déposer dans son laboratoire; je ne crois pas pouvoir lui prouver micux ma reconnaissance qu'en m'empressant de faire connaître ses travaux à la Société Philomatique, et en les publiant dans le Bulletin de cette Société ; plus tard je communiquerai mes propres recherches sur ce point intéressant de pathologie. BRESCHET. NOTE DE M. LASSAIGNE. . « L'analogie plutôt que l'expérience a attribué, depuis long-temps, les causes de la coloration jaune que présentent quelques tissus de l'organisation animale, dans certaines maladies, aux éléments de la bile, ct les observations anatomico-pathologiques faites sur les sujets qui pré- ( 40 ) sentent ces altérations ; tendent aussi à faire admettre celte hypothèse. Cependant, à plusieurs époques , différents chimistes se sont occupés de résoudre celte question par les moyens que leur fournit la science qu'ils cultivent ; mais leurs trayaux , quoique faits avec tous les soins dont ils étaient capables, laissent encore à désirer. IL est résulté de ces premières expériences que le principe colorant qu'on y rencontre, jouit de plusieurs propriétés appartenant à celui qui entre dans la bile ; mais cela seul suffit-il pour faire admettre l'existence de cette liqueur dans ces tissus ou liquides morbides ? Nous ne le pensons pas : il aurait fallu y démontrer tous les éléments qui forment avec celui-ci le complément de la bile, et certes rien alors n'eût été micux prouve. » Lorsque nous commencämes en 1822, sur l'invitation de M. le D’ Breschet, à soumeure à l'examen chimique le sang et plusieurs autres liquides extraits d'enfants nouveau-nés icté= riques, nous fûmes loin de partager l'opinion de nos devanciers, et bien que nous recon- nümes la présence de ce principe colorant jaune, ses caractères nous le firent alors regarder comme étranger aux éléments de la bile, et nous le considérämes comme le résultat ‘d'une altération de la matière colorante du sang. Cette opinion était déduite de ce que nous avions observé, 1° que cette matière jaune ne se rencontrait en grande quantité que dans le sang, 2° qu'elle différait des principes colorants de la bile da même sujet. Nos résultats, négatifs par rapport aux premiers, devaient, avant d'être admis, être vérifiés ur grand nombre de fois et dans des circonstances variées ; aussi ayons-nous, par les soins et les conseils de M. Breschet, répété et multiplié nos expériences. C'est le résumé des faits nom- breux, obtenus sur les matériaux qui nous ont été envoyés par ce médecin, que nous livrons aujourd'hui à la publication. &. Ier, Tissu cutané. » Dans l'ictère, la peau étant le tissu qui offre la coloration la plus prononcée, nous avons dû commencer nos essais par celle-ci, afin d'étudier les propriétés de la matière jaune qu'elle renfermait. » Les morceaux qui ont servi à nos expériences avaient été enlevés à la partie interne des cuisses, sur le front et les bras de deux fœtus humains, âgés de quelques jours. Un essai préliminaire nous ayant démontré que différents lambeaux de cette peau, conservés dans de l'alcool pendant 24 heures, se décoloraient en partie, en cédant à ce liquide leur principe colorant jaunâtre , nous ayons mis en usage ce moyen très-simple pour l'obtenir. A la vérité une petite quantité de graisse et de chlorure de sodium y étaient aussi dissous , mais ce dernier était enlevé par l'eau distillée ; et quant au premier, il restait avec la matière colorante, ee qui nous a empêché d'en évaluer la proportion dans toutes nos expériences, n'ayant pu les séparer l'un de l’autre, quoique les traitant par plusieurs agents. Ou bien, ce qui est plus vraisemblable, étant ce principe colorant de la méme nature que les substances grasses, et jouissant par conséquent de toutes les propriétés qui les caractérisent, son élimination a été impossible. » L'alcool qui avait macéré pendant deux jours sur une certaine quantité de morceaux de ce tissu, a élé évaporé à siccité ; il est resté une matière jaune-orangée, grasse au toucher, inodore, d'une saveur salée et piquante, mais n'ayant aucune amertume. Ce résidu traité par l'eau n'a point été dissous , seulement ce liquide lui a enlevé la petite quantité de chlorure de sodium qui lui donnait une saveur salée, Le tits til (41) » Cette matière colorante ainsi lavée , d'un aspect gras , lachait le papier joseph àla maniere de la graisse, elle répandait une odeur d'huile brülée lorsqu'on la projetait sur les charbons ardents : ce qu'il y a de remarquable, c'est qu'elle prenait, par l'action d'une chaleur insuffi- sante pour la brüler, une teinte verdätre, et se redissolvait alors dans l'alcool en le colorant en vert. » N'est-ce point cet effet de la chaleur sur ceprincipe colorant, qui aurait porté M. Chevreul à admettre l'existence de deux principes colorants, l’un jaune-orangé, l'autre vert, dans le liquide albumineux ‘recueilli chez un semblable sujet? Ce qu'il y a de certain pour nous, c'est que nous n'avons point remarqué ce principe colorant vert, avant l'action de la chaleur sur la substance extraite de la peau au moyen de l'alcool. Parmi les autres caractères que nous a offerts cette matière, nous avons reconnu que la solution de potasse caustique la dis- solvait aisément à l'aide d'une douce chaleur, et que la dissolution avait une couleur verdätre ; saturée par l'acide hydrochlorique, cette dissolution précipitait des flocons d'un vert foncé, comme cela arrive avec la matière jaune de la bile dissoute dans la potasse ; cependant, cette dernière n'est point du tout soluble dans l'alcool, comme l'a annoncé M. Thénard dans son Analyse de la bile de l’homme et des animaux, et celle qui présente ici ce même phéno- mène a été obtenue par l'action dissolvante de ce liquide. » Nous avons recherché dans l'eau qui avait été employée au lavage du résidu laissé par l'évaporation de l'alcool, si on ne pourrait pas rencontrer quelques autres principes de la bile; mais nos lentalives ont été infructueuses, nous n'avons reconnu que quelques traces de sel marin et d'une matière animale $. 11. Liqueur épanchée dans le thorax. » Cette liqueur avait une couleur jaune-rougeätre et l'aspect du sérum du sang; elle réta- blissait la couleur du papier de tournesol rGugi par un acide, et était coagulée en flocons jaus son volume d'alcool nâtres par la chaleur et les acides minéraux. On l'a mélangé avec trois fois à 36°, elle s'est troublée à l'instant, et a laissé déposer des flocons filamenteux colorés en rose. Le liquide alcoolique filtré au bout de 24 heures, avait une couleur jaune légèrement orangée. Pour obtenir la matière qui y était dissoute, on l'a fait évaporer à une douce chaleur dans une capsule de porcelaine, il est resté une matière Jaune salée et piquante, qu'on a fait bouillir avec de l'éther sulfurique; ce liquide s'est coloré en jaune-verdätre, en laissant intacte la plus grande partie. Évaporé de son côté, l'éther a fourni une matière jaune légè- rement verdâtre, grasse au toucher, qui s'est comportée avec la potasse comme celle retirée de la peau. L'acide nitrique mis à froid, en contact avec une portion de cette matière, lui a fait prendre une couleur verdâtre, ensuite bleuâtre et violacée, comme nous l'avons vérilié sur de petites quantités de matière jaune et verte de la bile examinés comparativement. Cette action de l'acide uitrique encore peu connue, nous à paru curieuse, en ce qu'elle tendrait à prouver que la matière jaune et la résine verte admises dans la bile sont un même principe RULES Néanmoins, sans nous éloigner du sujet que nous traitons ici, l'on voit, par ce qui précède, que la matière colorante retirée de cette liqueur au moyen de l'alcool , se comporte sous plusicurs rapports, comme la matière qui colore la bile ordinaire ; cependant les investi- sations les plus propres à reconnaitre les autres principes de cette liqueur ont été inutiles. » Le coagulum formé par l'alcool a présenté toutes les propriétés de l'albumine ; l'inciné- ration y a fait apercevoir da phosphate de chaux et des traces d'oxide de fer. Mans 1826, 6 (42) . III. Sang. " $ £ Le EN de ce liquide, faitcomme celui des précédents, c'est-à-dire en faisant intervenir l'action dissolvante de l'alcool, nous a prouvé l'existence dé la même matière colorante que celle qui avait été trouvée dans la peau et dans la liqueur épanchée dans le thorax : les réactifs qui nous ont aidé à la reconnaitre dans les premiers , ont été employés de la même : manière et nous ont fourni des résultats sémblables ; nous avons Séulément remarqué que sa quantité dans le sang n'était pas toujours en rapportavec la coloration de la peau, ni avec le temps pendant lequel l'enfant avait vécu. » Le tableau que nous donnons ci-joint le démontre d'une manière sensible, d'après des matériaux provenant d'enfants nouveau-nés, iclériques, ou attaqués de sclérême ou de ces deux maladies en même-temps. Esrècss Sésosiré N° DS à * Saxc. Dire. à Tisso Curané. DE LA VIE. DK MALADIES. DU TI-SU CKILLULAIEE. | —— ES RE x. | 5 jours. | Ictère-Sclérème. ONE Sp | Matière jaune | matière jaune. | ordinaire. en petite quantité. : ps Point de ve | 2. | 8 jours. Sclérême. RÉ Id. Matière jaune matière jaune. en petite quantité. 3: | 4 jours. | Ictère sclérème. dass de Id. Matière jaune , matière jaune. des traces. | 4. 1 jour. Ictère. Matière jaune. | Id. Matière jaune | plus abondante. \ | E RATE. : 2 Point de Albuiines Sabdé ? Matière jaune 4 5 3 jours. Sclérème. de Id. Chlorure de sodium, o F | malièére Jaune, ét autres sels! en petute quantité. | | G, | 11 jours. Ictère. SRE Id. PAS Matière jaune | matière jaune, plus abondante. | CONCLUSIONS. » Il résulte du travail que nous avons entrepris , que la matière jaune qui colore les enfants affectés d'ictère ; jouit de la plupart des proprictés du principe colorant de la bile, mais que les autres principes constituants de cette liqueur ne s'y trouvent point. » Peut-on; d'après les faits énoncés ci-dessus , admettre ou non que la coloration qu'on remarque dans cette maladie, est due aux éléments de la bile qui s'est répandue dans ces tissus, comme plusiénrs auteurs l'ont avancé? Voici les propositions que nous croyons pou- voir déduire des faits que nous à fournis l'analyse chimique : 3 » On ne peut, dans cet état de choses , affirmer l'existence de la bile , puisque nous ne (45 ) lrouyons pas dans ces üssus tous les éléments qui caractérisent cette liqueur chez les nouyeau- nés, » L'analogie de propriétés chimiques que présente la matière jaune de Ja peau des enfants ictériques avec celle de la bile, ne suffit point, d'après nous, pour résoudre la question . puisque nous voyons beaucoup de principes immédiats posséder un assez gran: nombre de caractères communs, et avoir cépendant une origine différente. » L'on sait aussi que les altérations naturelles et artificielles qu'éprouvent certains maté- riaux organiques fournissent souvent des résultats si identiques qu'on ne saurait plus distin- guer alors lequel des corps a produit l'un ou l’autre. Le sucre et l'amidon transformés tous les deux en acide oxalique par l'acide nitrique , nous offriront un exemple frappant de ce que nous ayançons : ces deux substances essentielles, différentes par leur composition et leurs propriétés, donnent par ces réactifs deux corps tout-à-fait identiques; et par leu caractère, et par le nombre des molécules simples qui les forment. » D'après cette observation , appuyée du raisonnement et de l'expérience ; la matière jaune pourrait bien, sans tirer son origine de la bile, avoir été produite aux dépens d'un principe modifié par la maladie, bien qu'elle jouisse de toutes les propriétés de celle qu'on trouve dans cette dernière, » Nous pensons que l'hypothèse contraire à celle-ci ne peut être admise qu'autant que la présence de la bile aura été reconnue plus affirmativement qu'on ne l’a fait jusqu'a présent. » MINÉRALOGIE. Analyse du Dichroïte, ou de la Cordiérite d’Arandal en Norwege, par M. Laucrer. Ce minéral a été successivement nommé lolithe, Dichroite et Cordiérite : Zolithe par Werner, qui le premier a fixé sur lui l'attention des minéralogistes ; Dichroïthe , à cause de la singuliére propriété qu'un fragment de cette substance a de présenter, soit la couleur bleue, soit la couleur jaune-brunätre, selon que le rayon visuel est dirigé parallèlement ou perpendiculairement à son axe; Cordiérite, par le célèbre Haüy, du nom du savant auquel on doit l'observation précédente , et comme un hommage aux services qu'il a rendus à ia science, La première variété connue de ce minéral a été rapportée du cap de Gate en Espagne : où en a trouvé d’autres depuis à Salzbourg en Bavière, et tout récemment à Arandal en Norwège. Une seule analyse, sous le nom d'Iolithe, a été publiée par M. Léopold Gmelin. Quelques Minéralogistes ont pensé qu'il serait utile de constater si la Cordiérite découverte depuis peu en Norwège offrirait la même composition que celle du cap de Gate , précédemment analysée sous le nom d'Iolithe. Il a été remis par M. Léman à M. Laugier , chargé de cette analyse, des fragments choisis du minéral de Norwège ; chacun d'eux jouis$ait d'une transparence parfaite, qui attestait leur pureté. La poudre de ce minéral, dont la couleur est bleu-violâtre, a une nuance lilas, que ja calcination ne change pas sensiblement; elle ne perd, par une forte chaleur, qu'un demi-centième de son poids. ( 44) On n'entrera point ici dans les détails de l'analyse, qui n'a présenté aucun fait chimique particulier digne d'attention. On se bornera à indiquer les résultats que l'auteur en a obtenus, et dont la concordance parfaite , sinon dans les proportions des éléments , au moins dans leur nature, avec ceux que l'Iolithe avait anciennement fournis à M. Gmelin, ne peut laisser de doutes sur l'identité des deux minéraux. Cordiérite d’Az:andal. lolithe. < Silices aus Es aucua nt sctente ee el ONE NA STE LS At IDE a ee ARLES ane, eus 30 EME RE 54,4 Magnéhies ut MARS CE PRE TC Oo MEL Te) Brotoxide defense AUTO NE AURONT de OMR Brotoxide de manganèse, F4 cn UC Tr CRU tie ir A ES 70e He Mbiée te de fes Le STONES NN PAR NS PPT CS SEE MO PS Tr NS en PE Er GBC Store Haüy a considéré la Cordiérite comme une combinaison de silice, d'alumine et de ma- gnésie , et n'a point paru tenir compte des oxides de fer et de manganèse, que yraisembla- blement il n'a jugés être qu'accidentels dans ce minéral. On est tenté au contraire de croire que ces oxides sont essentiels à sa composition , lorsqu'on recherche par le calcul les propor- tions d'oxigène contenues dans les quantités de silice, d'alumine et de magnésie qui constituent la Cordiérite, On trouve que l'oxigène de la silice jouant le rôle d'acide dans les silicates, est loin d'être en rapport ici ayec celui des deux oxides qu'on y suppose combinés. Il en est autrement, et l'on se rapproche beaucoup de la quantité d'oxigène qu'exige la théorie des proportions définies, si l'on réunit à l'oxigène de l’alumine et de la magnésie, celui des oxides de fer et de manganèse; dans ce cas le total est de 21, nombre approxi- matif de 22 d'oxigène contenu dans la quantité de silice combinée à ces oxides. De là il résulterait que la Cordiérite serait tout-à-la-fois un silicate d'alumine, de magnésie, de fer et de manganèse. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Sur la cause de la direction de la radicule du Gui, par M. Durnocmet, lu à l'Académie des Sciences, le G février 1826. (Extrait.) | La radicule du Gui se dirige vers les corps solides et opaques sur lesquels la graine de ce vé- gétal est fixée au moyen de sa glu naturelle, en sorte que si l'on colle des graines de gui sur toute la surface d'une sphère, les radicules se dirigeront toutes vers le centre de cette sphère. J'avais admis que cette tendance spéciale provemait de l'influence exercée sur la radicule par l'attraction des corps sur lesquels la graine est fixée. D'autres expériences m'ont prouvé que la radicule du gui fuit la lumière. Cette dernière propriété a paru suffisante à M. Knight pour ex- pliquer la tendance de la radicule du gui vers les corps solides et opaques, ct, dans la corres- pondance que j'entretiens avec lui, il m'a fait part de cette opinion dont l'expérience m'a de- - | Ld (45) puis prouvé la justesse. Ayant collé des graines de gui en germination sur la surface d'un cilin- dre de bois placé dans une obscurité complète, les radicules n’ont manifesté aucune tendance vers ce corps solide; elles ont conservé les directions diverses que j'avais données à chacune d'elles, sans subir aucuve inflexion : ainsi il est prouvé que c'est la seule tendance à fuir la lu- mière qui dirige la radicule du gui vers les corps solides et opaques sur lesquels la graine de ce végétal est fixée ; mais pour que cette direction ait lieu il faut que la radicule soit assez voi- sine du corps solide et opaque pour faire ombre sur lui;elle se dirige alors vers eette partie obs cure, en fuyant la lumière affluente de tous les autres côtés. ZOOLOGIE. Sur la place du Touraco dans la classe des oiseaux. M. de Blainville ayant eu l'occasion d'observer un Touraco-Pauline (1) vivant et mort, a pu établir la place que ce genre d'oiseau doit occuper dans la série des familles naturelles , d'une manière plus complète qu'il ne l'avait fait dans son travail sur la considération du ster- num et de ses annexes pour l'établissement ou la confirmation des familles parmi les oiseaux. Le Touraco-Pauline que M. de Blainville a vu vivant dans la collection d'oiseaux rares exposée dans l'emplacement de l'ancien bazard , était remarquable par la douceur et l'élégance de ses mouvements, par l'ondulation de ses formes , tout-à-fait en rapport avec la finesse et la mollesse des jolies teintes nuancées de son plumage. Il se tenait également bieu perché, ou à terre, etson doigtexterne plus souvent en arrière qu'en avant, mais cependant beaucoup moins complètement que dans les véritables oiseaux zygodactyles. Avide de caresses, il se laissait toucher et flatter avec une satisfaction toute particulière, et il répondait aux caresses par un petit bruit sourd répété, qui en était l'indice non équivoque. En s'approchant des bar- reaux de sa cage dans cette intention , et dans celle d'obtenir quelque friandise de son gardien , il élevait gracieusement la tête, ornée de sa jolie huppe; ses yeux, dont l'iris était d'un rouge assez vif, exprimaient très-bien ses désirs ; il sautait avec agilité sur les bâtons de sa cage. On le nourrissait de fruits, de sucreries, de pain trempé dans de l’eau sucrée. Les Touracos en général ont un port élégant, déterminé par la longueur du corps en to- telité, et par la forme alongée et assez étroite de la queue. La brièveté du bec, sa forme même, courte, triangulaire, subcarénée et remontant sur la racine du front, où il est couvert par des plumes efilées, donnent à la tête de ces oiseaux quelque chose de gracieux, encore augmenté par la belle huppe courte et droite qui la garnit dans toute sa longueur, et méme qui se pro- longe jusqu’à l'origine du col; cette huppe, composée de plumes efhilées sur plusieurs rangs et adossées obliquement, celles d'un côté contre celles de l'autre, est toujours droite, et ne peut être comparée à celle des huppes, par exemple, qui est tantôt abaissée et tantôt dans une sorte d'épanouissement. £ Les yeux sont grands, vifs, brillants et entourés d'un petit espace nu , garni de tubercules charnus , un peu comine cela a lieu dans le plus grand nombre des Gallinacés. (1) Opatheus erythrotophus. Vicllot, (46 ) Les oreilles, situées très-peu en arrière des yenx, sont médiocres, semi-lunaires, el en général plus grandes que dans ce dernier groupe d'oiseaux. * Les narines ne sont que des trous ovales percés dans le milieu de la substance même du bec sans écaille supérieure, comme dans les Gallinacés, et en grande partie couverles par les plumes de la base du bee. La langue est assez pelitc, triangulaire, large proportionnellement à sa longueur , pointue et entière à son extrémité, avec deux cornes denticulées et assez prononcées à sa base. Les ailes sont courtes, arrondies, un peu, il est vrai, comme dans les Gallinacés ; mais Ja proportion des pennes n'est pas la même, et surtout la première cubitale n'est pas beaucoup plus gréle et plus courte que les autres , caractère particulier et distinctif du système pennaire de l'aile des Gallinacés. Les membres abdominaux sont assez forts et robustes. Les tarses sont couverts d'une seule rangée de cinq à six plaques obliques ; tandis que dans les Gallinacés il y en a toujours deux formées de pièces polygonales. Les doigts sont de médiocre longueur ; les latéraux sont égaux , l'interne étant un peu uni à la base avec le médian; l’externe est extrémement susceptible d’être porté en arrière , et même il n'est jamais complètement en ayant. Les ongles sont courts. Dans l'organisation plus profonde, M. de Blainville a fait les remarques suivantes, Le peigne dans l'œil est très-oblique , et présente quinze ou seize plis d’un côté, et seule- ment dix à douze de l'autre, Le sternum est très-court , comme dans tous les oiseaux qu'il a réunis artificiellement sous le nom de Grimpeurs ; à peine, en effet, occupe-t-il la moitié de la longueur du tronc en totalité dont l'abdomen occupe le reste ; il est large et presque carré : son bord postérieur offre deux échancrures assez peu profondes, l’externe cependant un peu plus que l'interne, ce qui est toujours le contraire dans les véritables Gallinacés ; il n'y a pas de dilatation dans les apophyses qui les limitent. Le bord antérieur, plus large que le postérieur, offre une apophyse angu- laire externe considérable et de forme triangulaire; la médiane est au contraire courte, obluse et triquêtre. Les côtés, sensiblement excayés , sont occupés dans leur moitié antérieure par l'apophyse angulaire et par l'articulation de quatre côtes seulement; la crête sternale est peu considérable, triangulaire, presque droite à son bord inférieur; l'antérieur est aussi à peu près droit, et ne fuit pas fortement en arrière, comme dans le bréchet des Gallinacés. L'os furculaire est extrêmement grêle, encore plus peut-être que chez ces derniers , mais il n'offre aucune trace de l'espèce d’apophyse qui prolonge l'angle de réunion de ceux-ci il offrait même, dans l'individu disséqué par M. de Blainville, la singularité que la branche de chaque côte n'était unie à l'autre que par un ligament interclaviculaire, ce qui tient peut-être à ce que cet oiseau avait été élevé en domesticité, et sans faire aucun usage de ses ailes. “M Lherminier a fait une observation semblable sur une Perruche. L'iskion antérieur, vulgairement la clavicule; est court, assez large à sa base. L'omoplate est très-courte, assez large, assez courbée, et obtuse à l'extrémité, ce qui la fait différer beaucoup de ce qui a lieu dans les Gallinacés, comme l'avait déjà parfaitement reconnu M. de Hauch. L'œsophage , un peu renflé dans son milieu et généralemnnt assez large, ne présente aucun indice de jabot ou de premier estomac. Le second , ou le ventricule, est fort petit, ovale, ou (41) mieux fusiforme; il se joint à l'extrémité d'un gésier égalementremarquable par sa petitesse ; il est cependant assez musculaire et placé vers le dos, comme dans la plupart des autres oiseaux. Du milieu de son bord concave nait le duodénum assez court, mais d'un diametre consi- dérable. é Le reste du canal intestinal est très-court; en eflet à peine surpasse-t-il deux fois la lon- gucur du corps. Il n'y a aucune trace de cœcum, tandis que dans les Gallinacés il y en a deux énormes. La poche du cloaque est très-grande, La trachée artère est d'un diamètre assez considérable dans toute son étendue, elle est un peu déprimée ou plus large transvérsalement ; ses muscles rétracteurs sont courts, mais fort épais ; au-dessous de leur insertion les anneaux de la trachce sont plus étroits et d’un moindre diamètre; suivent quatre ou cinq autres d'un diamètre plus grand, mais plus étroits encore , et en forme de chevron; c’est au dernier que sont attachées les bronches. Celles-ci sont courtes, assez larges d'abord; dans l'intérieur du poumon, qu'elles tra- xersent membraneuses et obliquement, elles offrent sept trous principaux décroissant du premier au dernier. ‘ Le poumon, peu considérable, comme l'indique la brieveté de la poitrine, éstoyale, court, et divisé en quatre lobes par l'impression des côtes ; il n'est percé que d'un seul grand trou dans le sac hypochondrien, et d'un autre encore plus grand, et tout-à-fait contre la dernière côte, dans le sac abdominal. Le système musculaire n'a rien offert digne d'être remarqué , sa teinte est rougeätre, un peu comme dans les pigeons. M. de Blainville se borne à noter que le grand pectoral est au plus médiocre, que le moyen pectoral est fort petit, ainsi que les autres muscles des ailes, Ceux des membres postérieurs sont au contraire en général assez puissants ; l'accessoire des fléchisseurs des doigts est surtout assez considérable, ce qui prouve que cet oiseau doit percher souvent. D'après celte analyse des parties principales de l’organisation des Touracos , il est évident que ce ne peut étre un oiseau voisin des Gallinacés, dont il différe par le système sternal, le système digital, le système pennaire des ailes et par celui du canal intestinal, c'est-à-dire par tous les organes qui peuvent servir à juger les rapports des oiscaux entre eux : en effet, sauf les Tinamous , qui n'appartiennent réellement pas au groupe des Gallinacés, comme M. de Blainville se propose de le démontrer dans une Note particulière, tous ces oiseaux se ressemblent complètement sous ces quatre rapports. Quoiqu'il y ait peut-être un peu plus de ressemblance apparente avec le groupe des pigeons, on peut dire cependant que ces oiseaux s'en éloignent aussi par presque tous les poiuls que nous venons de citer, On ne peut non plus les ranger parmi les oiseaux de proie, dont ils n'ont ni les mœurs ni l'organisation. Ils se rapprochent beaucoup plus des perroquets, dont ils différent cependant par plusieurs systèmes, et entre autres par ceux des doigts, de l'appareil stcrnal, etc, Ils doivent donc étre rangés provisoirement dans l'ordre artificiel des Grimpeurs, ordre qui devrait peut-être étre subdivisé lui-même en un assezgrand nombre de familles naturelles, lorsque tous les genres qui le constituent auront été complètement étudiés. Bv. (48) MÉDECINE. Recherches sur les causes physiques de l'aliénation mentale, par M. Piner fils, D. M. P. (Memoire lu à l’Académie des Sciences, le 20 février 1826. ) Pour arriver à la connaissance de toutes les causes physiques de l'aliénation mentale, M. Pinel fils croit devoir appliquer à cette investigation la division suivie par Bichat pour les fonctions animales et organiques , et étudier les influences réciproques qu'exercent l'un sur l'autre l'appareil nerveux de relation et l'appareil ganglionnaire. Ce plan divise son travail en deux parties principales : l'une, consacrée à la recherche dans le cerveau des lésions phy- siques qui produisent la folie, et l'autre à l'appréciation des influences physiologiques et mo- biles que les viscères et leurs systèmes nerveux exercent sur les facultés intellectuelles. C'est la première partie de ce travail que M. Pinel fils a lue à l'Académie des Sciences. Après avoir rappelé les recherches auxquelles ont été soumis jusqu'à présent les cerveaux des aliénés, l'auteur reconnait que leur encéphale présente en général deux aspects fort dif- férents : ou tous les phénomènes tels que l'injection, la rougeur , la mollesse du tissu cérébral, annoncent qu'il a lété le siége d'un afflux de sang considérable ou le foyer d'une irritation continuelle et d'une exaltation pathologique ; ou bien on observe une apparence tout opposée : la décoloration, la pâleur, la densité du cerveau et l'affaissement des circonvolutions, indi- quent que cet organe a été le siége d'un travail lent et chronique qui a dénaturé son organi- sation. Le premier de ces états produit l'agitation des maniaques et le délire des furieux; le second détermine successivement la perte de l'intelligence et de la locomotion. M. Pinel fils rapporte des observations où tous ces phénomènes et les altérations correspondantes sont rap- prochés avec exactitude. Il décrit les caractères anatomiques de ces diverses liaisons , et no- tamment ceux que l'irritation apporte dans les substances grise et blanche; et conclut que l’on peut reconnaitre dans le cerveau les lésions physiques qui produisent la folie ; qu'il existe pour cet organe, comme pour les autres tissus, des phénomènes d'irritation ; que cetteirritation a une marche aiguë , stationnaire ou chronique, et se termine par résolution, par inflammation ou par induration. En remontant ainsi des altérations vers les symplômes, il ne reconnait plus la manie, la mélancolie et la démence, comme trois espèces d'aliénation mentale, mais comme les trois périodes de la même affection ; périodes décrites et ubservées dans toutes les maladies sous les noms d'état aigu , stationnaire ou de passage à l’étatorganique ; seulement ces périodes, daus la folie, embrassent l'espace de dix, quinze et vingt années, au lieu que leur succession est beaucoup plus rapide dans les autres maladies. (49) MATHÉMATIQUES. Sur la correspondance des tres Julienne et de Nabonassar. M. Ideler, dans son Manuel chronologique, donne une règle pour trouver la date du caien- drier Julien qui répond à une date connue de l'ère de Nabonassar. Cette règle m'a paru sus- ceptible d'être simplifiée; voici à quoi on la peut réduire : On sait que dans le calendrier égyptien l’année était vague de 365 jours; chacun des mois avait 30 jours , et 5 jours complémentaires ajoutés à la fin de l'année servaient à la compléter. Voici les noms des douze mois : Toth 1, Faofi 2, Athyr 5, Coyak 4, Tybi 5, Méchir 6, Famenoth 7, Farmouthi 8, Pachon 9, Payni 10, Epifi 11, Messort 12. Il est donc bien facile de connaître la date annuelle , c'est-à-dire le rang qu'occupe un jour de l'année à partir du 1°* de Toth : par exemple, le 9 d'Athyr est le 69° jour de l'année. Je désignerai cette date annuelle par d , et par D celle d'an jour du calendrier Julien à comp- ter du 1° jauvier. Soit N le millésime d'une année de Nabonassar, et C celui d'une année de notre ère qui correspond à la date proposée d de l’an N. On sait que le 1°* jour de Toth dela 1'° année de Nabonassar est tombé le 26 février de l'an 746 avant notre ère (*) : ce jour est le 57° de l'an née Julienne, en comptant du 1°" janvier. Pour l'an N, il y a cu N — 1 années écoulées , ou 565 (N— 1) jours ; qui, joints aux 56 qui sont passés, font en tout 365 N — 309. Une date d de l'an N arrive donc, à compter du 1°° janvier — 746, après ce nombre de jours 365 N + d — 509. Mais une période de quatre annces Juliennes est composée de 1461 jours ; soit Q le quotient, et R le reste de la division de cette quantité par 1467, savoir : 565N + d—5309 R Grp Re ee IS SON Il y a donc cu Q fois 4 ans écoulés depuis le 1°* janvier — 746, et en outre R jours. Bien entendu qu'on prendra 1, 2 ou 3 ans de plus que 4 Q, lorsque R surpassera 365, 750 ou 1096 ; alors soustrayant de R celui de ces trois nombres qui peut être choisi, le reste r est le nombre de jours excédant le nombre d'années Juliennes indiquées par 4 Q + 4, & étant :, 2 ou 5 selon les cas. La date annuelle du calendrier Julien est donc D'= dans l'année C KO Eee MO ee (2) (*) À la manière des géomètres, je compte o pour l’année qui a précédé l’origine de notre ère, — 1 pour celle d’avant , et ainsi des autres. Les chronologistes ne comptent pas ainsi, ce qui a l’inconvénient de ne plus appeler les bissextiles aux années dont les millésimes sont des multiples de 4, quand elles sont antérieures à l'ère chrétienne. Il est préférable de compter comme je fais ici. Dans le langage de la chronologie, cest l'an — 747 qu'a commencé l'ère de Nabonassar; il faut donc ajouter 1 aux millésimes que notre règle donne quand on se soumet à ce mode d’énonciation, et qu’il s’agit d'années antérieures à notre ère. Les années Juliennes bissextiles sont alors de la forme — (4n+a). AvriL 1826. 7 (5) Ainsi, après ayoir composé la fraction (1) etexéeuté la division par 1461, on connaîtra Q et R, et par suite Letr, en voyant lequel des nombres 565, 750 et 1096 peut être soustrait de R : les formules (2) indiqueront ensuite que la date proposée d de l'an N de Nabonassar, répond à la date D de l’année € de notre ère. Quelle est, par exemple, la date correspondante au 9 d'Athyr de l'an 864 de Nabonassar ? Cette date est le 69° jour ; N — 864, d = 69; d'où 365. 864 + 69 — 309 —35,1860 — 240 = 55,162 : divisant par 1461, on a Q = 240, R = 980; ôtant 750, il reste r = 250 =D, etonaa=a— 2; d'où 4Q = 4 962, puis C = 216 ; ainsi le jour désigné estle25ot de l'an 216 de notre ère; et comme cette année est bissextile, on trouve que la date est le 6 sep- tembre 216. On demande à quelle date Julienne correspond le 2 Méchir 260 de Nabonassar. Ce jour est le 152°— d, N = 260, et on trouve 565.260 +' 152 — 309 94743 1461 1467 tant 1096 on ar= D=145, Q=5, C=— — 487; le jour proposé est le 145° (le 23 mai) de l'an — 487, que les chronologistes appellent l’an 488 avant notre ère. Poyez l'Astronomie de Delambre, tome IT, pag. 695. Les questions de ce genre n'intéressant que les recherches d'antiquité, il est rare qu'on soit conduit à chercher une date qui appartienne au calendrier Grégorien , dont l'usage ne re- monte qu'à l'an 1582. Mais il sera toujours facile d'y ramener une date Julienne que la règle ci-dessus aura fait connaitre, 2 FR. MÉCANIQUE. Tableau de M. Crémenr-Desonmes, relatif à la théorie générale de la puissance mécanique de la vapeur. (Extrait. ) M. de Betancourt ayait essayé, en 1500, de déterminer les forces élastiques de la vapeur d'eau à diverses températures, et il avait fait plusieurs remarques importantes, 1° qu'il y avait une relation et une dépendance mutuelle entre la température et la pression de la vapeur, telles que la méme pression doit toujours correspondre à la même température, quelle que soit l'étendue du vase dans lequel se fait la vaporisation , pourvu toutelois que ce vase ne contienne que de l'eau à l'état liquide et de l'eau en vapeur; 2° que la force élastique de la: vapeur augmente plus rapidement que la température de Feau qui la produit. En 1810, un célébre physicien anglais, Dalton, détermina, par des expériences plus exactes, la correspondance des pressions et des températures de la vapeur d’eau. Plusieurs savants ont, depuis celte époque, confirmé les résultats obtenus par Dalton, et les ont étendus à des pressions plus élevées. M. Clément-Desormes, professeur de chimie au Conservatoire des arts et métiers ,* a fait imprimer un tableau qui montre la relation des pressions, des températures et des puissances mécaniques de la vapeur. Prenant pour unité de pression celle d'une colonne de mercure de 56 centimètres en hauteur , le tableau nouvellement publié (mars 1826) donne pour les pressions croissantes de 1 à 10, les températures suivantes (thermomètre centi- grade), 100", 11°, 155°, 145”, 153°, 160°, 166°, 172°, 177; 182% (51) En supposant qu'un volume de vapeur à 100 degrés et à la pression d'une atmosphére soit comprimé dans un vase imperméable au calorique, et réduit par la nouvelle pression à un volume dix fois moindre que le primitif, la température s'élevera-t-elle à 18a° par le seul fait de l'augmentation de pression, ou une addition de chaleur sera-t-elle nécessaire pour maintenir toute la vapeur dans l'état de compression à dix atmosphères? Un physicien anglais , Southern, s'était depuis long-temps occupé de cette question , et il résulterait de ses expé- riences que l'on devrait considérer les deux volumes successifs de la vapeur aux pressions 1 et 10 atmosphères, comme des volumes d'eau liquide de même poids élevés de la tempé- rature zéro aux températures & Æ 100°, et £ # 100° + 82°, £ étant la chaleur latente ce la vapeur, que les physiciens n'ont pas encore déterminée rigoureusement, et qui varie, d'anres leurs expériences, de 530° à 567°. En admettant, avec M. Clément, qu'elle soit de 550", et supposant qu'une masse d'eau 72 ait été convertie en un volume de vapeurs de même poids, à la pression de 10 atmosphères , la chaleur ajoutée à l’eau liquide à zéro, pour former la va- peur, serait, suivant Southern, »2 (550° + 100°+ 8°), ou 552° m, et suivant M. Clément, seulement 650° » , pour toutes les pressions. Ce savant aflirme qu'un poids donné de vapeurs contient la méme quantité de chaleur, quel que soit le volume de ces vapeurs ; qu'ainsi, après avoir rempli de vapeurs un vase imperméable au calorique , et ayant eu soin qu'il en contienne la plus grande quantité possible sous une température quelconque, on pourra, si le vase est flexible et extensible, augmenter ou diminuer à volonté le volume de vapeurs ; ces vapeurs prendront naturellement, sans addition ni soustraction de chaleur, la température qui leur convient pour conserver en totalité l'état de vapeur, et pour saturer l'espace dans lequel elles sont répandues. Une Commission, nommée par l'Académie Royale des Sciences, s'occupe en ce moment d'an travail fort important, qui comprendra la loi de Mariote sur les gaz permanents, celle de Dalton sur les vapeurs, et les conséquences de ces deux lois. De la puissance mécanique de la vapeur d'eau. Quoique la vapeur d'eau ne soit une puissance mécanique que lorsqu'on l'emploie dans une machine qui se complique d'un grand nombre de mécanismes , cependant on peut facilement avoir une idée exacle de cette puissance, en ne considérant que la pièce principale d'une machine à vapeurs, qui est un cylindre creux dans lequel un piston de même diamètre peut se mouvoir à frottement, et dont la tige qui traverse le couvercle supérieur du cylindre, glisse dans un fourreau, qu'on nomme boite à cuir : l'objet de ce fourreau est de fermer la com- munication de l'intérieur du cylindre et de l'air atmosphérique. Le piston, dans une posi- tion quelconque, divise le cylindre en deux capacités, et lorsque le piston est au milieu du cylindre, ces deux capacités sont égales, Admetlons qu'il soit dans cette position, et que chaque capacité du cylindre soit remplie d'une vapeur d'eau à la température 100° et à la pression d'une colonne de mercure de 76 centimètres ; il est évident que si l’on refroidit seu- lement l'une des deux capacités, de manière que la vapeur d'eau y passe à l'état liquide, la MApEur qui conservera son état de fluide élastique dans l'autre capacité, pressera le piston , vaincra la résisiance appliquée à la tige de ce piston, et le piston arrivera vers l'un des fonds du cylindre, dont elle ne sera séparée que par la couche d'eau liquide provenant de la (52) vapeur condehsée : échauffant extérieurement cette couche liquide, pour la convertir de nouveau en vapeurs, et refroidissant en même temps la vapeur dans la capacité opposée , le piston sera poussé vers le fond de cette dernière capacité, et, à chaque coup de piston, on produir: un effet dynamique qui aura pour mesure le volume de l'espace parcouru par le piston, multiplié par la pression moyenne de la vapeur pendant la course du piston. Des effets semblables auraient lieu , si l'on substituait à la vapeur un fluide élastique , tel que le gaz acide carbonique, qui prendrait successivement l’état gazeux et l’état liquide par un échaufie- ment ou un refroidissement extérieur, ce qui a élé exécuté nouyellement par M. Brunel, ingénieur français domicilié à Londres. Dans les machines à feu ordinaires , le cylindre à piston moteur est alternativement en communication, d'un côté, avec une chaudière, et, de l’autre côté, avec un condensear dans lequel la vapeur passe: à l'état liquide en se com- binant ayec un courant d'eau froide. On enlève du condenseur, au moyen d'une pompe dite pompe à air, l'eau d'injection et l'air dégagé de cette eau ; le jeu du piston dans le cylindre, est entretenu par un courant continuel de vapeurs qui remplissent l'une des capacités du cy- lindre, pendant que les vapeurs de la capacité opposée passent au condenseur. L'eflet dyna- mique de la vapeur, transmis de celte manière au piston, se calcule pour chaque coup, de la même manière que dans l'hypothèse d'un échauffement et d'un refroidissement extérieurs. Une machine 4 vapeurs est dite & simple ou haute pression, selon que la vapeur qui se forme dans la chaudière est à la pression d'une ou plusieurs atmosphères. Lorsque la vapeur est à la pression d'une seule atmosphère, les parois de la chaudière dans laquelle se forme cette vapeur, sont autant comprimées en dedans qu'en dehors ; mais pour des vapeurs à haute pression, elles sont poussées du dedans en dehors. Cette cause de rupture, qui n'existe pas pour les machines à simple pression, est augmentée par l'emploi de la fonte de fer dans la con:truclion des chaudières. Cependant, on a reconnu que les machines à haute pression consomment , pour les mêmes effets, moins de combustibles, et, malgré les dangers de rupture , elles sont recherchées partout où le prix du charbon de terre est élevé. Les pre- mières machines à haute pression et à condensation d'une bonne exécution, sont dues à l'ingénieur anglais Woolf, dont la patente pour cette invention est de l’année 1804; l'impor- tation en a été faite en France par un habile mécanicien, M. Edwards, actuellement directeur de la fonderie de Chaillot (près Paris). Woolf ayait imaginé un nouyeau moyen de dilater la vapeur avant de la condenser ; il emploie deux cylindres, dont l'un est plus petit que l'autre ; la vapeur de la chaudière passe d'abord dans le petit cylindre, de à dans le grand, où elle se dilate avant la condensation : ces deux cylindres ont chacun leur piston, qui communique à la résistance, et de plus ils sont réunis dans un seul cylindre enveloppe, qui communique avec la chaudière. Ce cylindre enveloppe a été depuis ajouté aux cylindres des machines à simple pression. L'idée d'employer la force développée par la dilatation de la vapeur, avant la condensa- tion, appartient à Watt; mais ce développement diminue la régularité du mouvement des pistons, lorsqu'il n'y a qu'un seul cylindre à vapeur; l'emploi de deux cylindres contigus pour produire la dilatation de la vapeur sans trop nuire à la régularité du mouvement des pistons , est de l'invention de Woolf. L'importation des machines de Woolf par M. Edwards s'est faite en 1815 ; et en 1817, une machine de cette espèce, de la force de six chevaux, faisait mouvoir des mécaniques à carder la laine, chez M. Richard, rue Charonne, n° g5 (Voyez le rapport de M. Molard, d ee (55 ) de l'Académie royale des Sciences, Bulletin de la Société d’'Encouragement, année 181 Fin page 267). Aucune expérience authentique n'avait été faite pour constater la dépense, du charbon; mais les propriélaires de ces nouvelles machines s'accordaient à dire qu'elles éco- ñomisaient le combustible: A cette époque; on n'avait aucune opinion fixe sur li cause de cette économie. Le 6 juin 1817, M. Hachette lut à la Société Philomatique un mémoire, sur la manière de comparer les effets dynamiques des machines à haute et à simple pression. Quoiqu'il n’eùt alors aucune connaissance des expériences de Southern , il admettait, comine un résultat suffisamment exact pour la pratique, que des poids égaux de vapeur contenaient,, à très-peu près, des quantités égales de calorique; et comme des vapeurs à haute pression sont, à poids égal, des ressorts dont la tension est mesurée par la pressions il fit voir que la détente des ressorts devait produire un-eflet dynamique d'autant plus grand, que la tension primitive était plus considérable. On objecta à M. Hachette, dans la même séance (6 juin 1817), qu'il admettait un principe qui n'était pas prouvé, que la capacité en calorique des vapeurs élevées n'était pas connue ; que l'on ignorait ce qui se passait lorsque la vapeur se dilatait en passant du petit cylindre de la machine de Woolf dans le grand; ces objections n'infrmaient pas la proposition démontrée par M. Hachette, que l'augmentation des effets dynamiques de la vapeur, provenant de la détente de cette vapeur ; suffisait pour expliquer l'économie du combustiblé dans les machines à haute pression. Sur la proposition de M. Hachette, le Conseil d'administration de la Société d'encoura- gement avait arrêté, dans sa séance du 16 décembre 1818 ; qu'on se servirait de la chaudière de l'une des machines à vapeurs de M. Edwards pour comparer, à poids égal de combustible employé, les quantités d'eau évaporées à diverses pressions. (Voyez le Bulletin de cette Societé , année 1818 , page 385, et année 1819, pages 252-255.) MM. Desormes et Clément ont fait cette expérience, et en août 1819; ils ont présenté, à l’Académie royale des Sciences, un Mémoire sur la théorie des machines à feu, dont on a publié un extrait dans le Pulletin de La Société Pliilomatique de la même année, page 115. Ils ont cru pouvoir conclure de leurs expériences , cette loi générale, savoir : qu'une masse donnée de yapeurs constituée jusqu'à la saturation de l’espace , contient la même quantité de calorique, quelles que soient la température et Ja tension. Le tableau , que nous avons cité au commencement de cet article, contient les résultats des expériences et des calculs de MM. Desormes et Clément, sar la théorie générale de la puissance mécanique de la vapeur d’eau ; on y trouve une expression numérique de cette puissance , tant pour le cas où la vapeur est à force élastique constante , que pour celui où elle se détend. H. CHIMIE. Note sur un nouveau moyen chlorométrique proposé par M. Hourow- LasiccanDière, Professeur de chimie à Rouen. Ee chloromètre dont j'ai l'honneur de vous entretenir est fondé sur la propriété qu'a la dis- solution incolore d'iode et d'amidon, par le sous-carbonate de soude, de donner une couleur bleue très-intense à une solution de chlorure de chaux, lorsque, par des additions succes- sives-de cette liqueur d'épreuve, on est arrivé à la décomposition complète du chlorure, Cette coloration arrive constamment, en n'indiquant cependant pas toujours des quantités (54) proportonnelles de chlorure ; cette anomalie est due à ce que la substance bleue est un peu soluble dans l'eau sans la colorer. J'ai remédié à cet inconvénient en saturant la liqueur de sel marin ordinaire ; la liqueur ainsi saturée ne peut plus dissoudre de substance bleue, et le sél marin a en outre l'avantage de décomposer ; par les sels terreux qu'il contient, l'excès de sous-carbovate de soude qui doit entrer dans la composition de cette liqueur d'épreuve. Tous les essais chlorométriques, quels qu'ils soient, sont ramenés , ainsi qu'on le verra, à l'essai d'une solution de chlorure de chaux; et, pour les faire , il suflit de verser peu à peu de la liqueur d'épreuve , jusqu'à ce que la couleur bleue paraisse et subsiste. La liqueur chlorométrique se prépare en dissolvant à chaud et en portant jusqu'à l’ébullition 1 gramme 5 décigrammes d'iode pur et fondu , 5 grammes. . . . . . . . de fécules de pommes de terre, 5 grammes. . . . . . . . souns-carbonate de soude pur et cristallisé, dans deux décilitres d'eau, et ajoutant ensuite la quantité d'eau nécessaire pour former un litre dans lequel on ajoute 450 grammes de sel marin ordinaire et desséché; la liqueur en étant saturée , on laisse déposer ; la partie claire est la partie chlorométrique. J'ai suivi dans la graduation de cet instrument une marche différente de celle que M, Gay- Lussac nous a fait connaître ; j'ai pris pour base le chlorure de chaux pur. Je ne partage pas l'opinion de MM. Weller , Grouvelle et Thomson, qui regardent le chlo- rure de chaux sec comme un sous-chlorure décomposable par l'eau en chlorure neutre so- luble et eu chaux. J'ai reconnu , comme je l'ai indiqué dans le Précis analytique des travaux de l’Académie de Rouen, tome XX, page 80, que l'hydrate de chaux saturé de chlore donne un chlorure sec, entièrement soluble dans l'eau, et formé de Chlorure... .:12.- 53, Hydrate de chaux, 437. Partant de là pour établir la graduation de mon instrument, j'ai dissous 5 grammes de chlorure de chaux sec et pur dans un décilitre d'eau, et, dans une mesure de cette dissolution, j'ai ajouté de la liqueur d'épreuve jusqu'à ce qu'il y aitcoloration; celle quantité représente donc 100 centièmes de chlorure pur dans 5 grammes de chlorure de chaux : par conséquent les centièmes de celte quantité représenteront autant de centièmes de chlorure que dans un chlo- rure de chaux quelconque : ce que j'ai d'ailleurs constaté sur des mélanges de chlorure pur et de chaux, et sur les chlorures de chaux du commerce, en opérant comme je viens de l'indiquer. Ce mode de graduation doit évidemment permettre de déterminer facilement la quantité de chlorure de chaux contenu dans une dissolution (1), puisque la quantité de liqueur né- cessaire pour qu'il yait coloration est proportionnelle à la quantité de chlorure de chaux, et que 100 parties de cette liqueur indiquent 5 grammes de chlorure de chaux dans 100 grammes d’eau. Les essais de ce genre sont souvent nécessaires dans les ateliers. La quantité de chlore pur dissous dans l'éau , ne peut se déterminer qu'en saturant préala- blement le chlore par la chaux, et agissant, comme je viens de le dire, pour le chlorure de chaux dissous. La quantité de chlorure indiquée par la liqueur fera connaitre celle du chlore , la composition de ce corps étant connue. L'essai se complique pour les chlorures alcalins, en raison de l'alcali ou sous-carbonate RAR OOO DENT ER ET EE RE PRE EP {1) Si le chlorure de chaux était avec excès de chlore, il serait utile de le saturer par de la chaux éteinte. (55 ) qui peut s'y trouver en excès. Il consiste alors à mettre le chlore en liberté par l'acide hydro- chlorique pur, après avoir étendu le chlorure d'une quantité d'eau convenable pour retenir le chlore en dissolution sans qu'il se dégage à l'état de gaz; on opère ensuite comme avec une dissolution de chlore, en tenant compte toutefois dela quantité d’eau qu'on a ajoutée. IL sera possible, à qui voudra s'en donner la peine, de modifier ma liqueur d'épreuve de ma- nière à obtenir les mêmes indications que donne la liqueur chlorométrique de M. Gay-Lussac, c'est-à-dire, le volume de chlore gazeux contenu dans un chlorure de chaux ou dans un autre composé analogue; cette liqueur aura alors , sur celle de M. Gay-Lussac, l'avantage de dis- penser l'opérateur de fäire les essais préliminaires qu'on ne peut éviter avec l'indigo. Sur les Muriates ammoniaco-mercuriels, par M. Souverran. (Section de pharmacie. ) Il existe deux muriates ammoniaco-mercuriels : l'un soluble, c'est un hydrochlorate double de mercure et d'ammoniaque; l'autre insoluble, qui contient du mercure métallique, da mercure oxidé, du-chlore, et de l'ammoniaque. Le premier sel, soluble, transparent, ést cristallisé en beaux prismes rhomboïdaux ; obtus, dont quelques-uns ont une troncature sur l'arête obtuse du prisme. L'analyse y a fait rencontrer : 1 proportion d'hydrochlorate de mercure, 4 proportions d'hydrochlorate d'ammoniaque. On obtient ce sel en faisant dissoudre dans l'eau distillée, du sel ammoniac et du sublimé corrosif, Le nouveau sel existe dans les eaux mères. Le muriate ammoniaco-mercuriel insoluble est le précipité formé par l'ammoniaque dans la dissolution du sublimé, et dont les propriétés ont été étudiées par Fourcroy. L'analyse y a fait trouver : Chlorure de mercure...,........ 1 atôme. Ammoniure de mercure.......... 3 alômes. Cet ammoniure est un véritable mercuriate d'ammoniaque. L'ammoniaque n'y est pas, par rapport à l'oxide de mercure, dans les proportions convenables pour former de l’eau par leur décomposition mutuelle; mais la quantité est telle, qu'en la supposant remplacée par une base oxidée, le rapport entre l'oxigène de l’oxide et l'oxigène de l'acide (l'oxide de mercure), est de 1 à 2; c'est-à-dire que c'est un mercuriate neutre, en supposant, avee M. Berzelius, que dans les sels neutres le nombre qui représente le multiple de l'oxigène de l'acide , soit aussi celui qui représente Le nombre d'atômes dans cet acide. GÉOLOGIE. , Sur la Dolomie et les Brèches osseuses de la montagne de Sète (Hérault), par M: Mancer DE Serres. (Société Philomatique, 15 avril 1826.) (Extrait. ) Les intéressantes observations de M. de Buch sur La Dolomie considérée comme Roche, et les conséquences théoriques remarquables que le célèbre auteur a tirées de ses observations CV. le Bulleuin des Sciences de juillet et août 1825), ont appelé l'attention des Géologues (56) sur les calcaires magnésiens secondaires, M. Marcel de Serres a déjà fait connaître l'existence de ceue Roche dans la montagne de Sète (Bulletin d'octobre 1825) ; le Mémoire qu'il vient de transmeure à la Société Philomatique renferme de nouveaux détails à ce sujet. Le calcaire jurassique qui constitue le sal de la montagne de Sète, présente deux masses principales différentes : la masse supérieure, nommée Pierre de couches par les ouvriers, est en eflet composée d'assises distinctes et nombreuses, d'un calcaire de couleurs ternes , à cassure terreuse et ondulée, Ces assises sont souvent trés-peu épaisses, surtout près de la REA à _. RDS des sur. de calcaire compacte, blanchätre, dur, à cassure unie et luisaute, Les fossiles y sont peu abondants : M. Marcel de Serres cite s couches , quelques ammonites , ue bivalves voisines de la F’énus PR. rare ct dans les rognons ; un Peigne voisin du Pecten varius. Aù-dessous on‘obserye un calcaire compacte , brunätre ou bleuâtre, traversé de nombreuses veinules spathiques , ne renfermant point de vestiges de corps organisés, et disposé ou en couches très-épaisses, ou sans aucune apparence de stratification, ce qui le fait désigner par les ouyriers sous le nom de Pierre de masse. van C'est au-dessous de la Pierre de masse que se trouve la Dolomie; et,. comme le calcaire qui la recouvre ; elle est d'abord en couches distinctes, tandis que plus profondément elle: ne montre pas de stratificalion, Les couches supérieures présentent une Dolomie grise, imparfai tement grenue, terreuse, ou une Brèche formée de fragments anguleux de Dolomie com- pacte, réunis par une pâte rougeätre qui semble être de nature analogue. La roche des masses inférieures est compacte , semi-cristalline, d'un brun foncé, trayersée par un grand nombre de veinules de spath calcaire blanc ou rose. * Des puits creusés dans celte roche font voir que son épaisseur est considérable, et qu'elle s'enfonce beaucoup au-dessous du niveau de la mer ; mais à la surface du sol , son étendue paraît circonscrite à un pelit espace. En effet on la voit en grandes masses à la carrière del Sourras, située sur le bord de la mer, tandis qu'à la carrière del Rey ( située au milieu de la ville de Sète), on ne la trouve pas, quoïqu'on soit paryenu à un niveau inférieur à celui de la Dolomie del Sourras. La Dolomie de Sète est située à 22 kilomètres de distance des terrains volcaniques les plus proches. Ce fait semble peu favorable à l'opinion de M. de Buch sur l'origine de cette roche; mais, d'un autre côté, M, Marcel de Serres fait observer que les roches calcaires remaniées par les volcans de Valmahargues et Montferrier (dont les dernières éruptions ont été posté- rieures au dépôt du calcaire jurassique ), passent, par une série de nuances ; à la Dolomie compacte ou imparfaitement grenue. 1 Les fentes qui renferment les Brèches osseuses traversent le calcaire à couches , le calcaire à masses et la Dolomie : elles s'arrêtent à des hauteurs fort inégales , et paraissent souvent se prolonger au-dessous du niveau de la Méditerranée; elles sont disposées très-irrégulièrement dans la montagne de Sète ; leur largeur moyenne n'est guere que d'un mètre ; mais quelquefois elles s'élargissent en cavités plus ou moins considérables. Les fentes et les cavités sont remplies de Brèches solides, à fragments en général calcairés, rarement dolomitiques , le plus sou- vent peu volumineux, et à ciment plus ou moins coloré; ou de terres rougeätres analogues au ciment des Brèches , mais sans solidité ; ou de stalactites ou d'albätres diversement nuancés. L'albätre, quand il existe, se présente ordinairement au milieu de la fente, tandis que les Brèches ossenses se trouvent près des parois. Il en est de même dans les cavités des fentes, où EE, I D Rens eT sets 7 nn et a C" éC am à { 5 AA m RS dois LA k de , | L ”- LL : L FF ? £ * $ A " 2 i ‘A 2 € n » +. 7940 \ | à mire ax ' x, WT L ’ 12 À LE * ” d ’ \ ! u ‘ æ n R + €- j 4 Fs a tcre héMal vo , ‘ 1 c + , Un ù % ax « - Le #, d ee "« = LL h _ ” L) / à (57) seulement les stalactites et les terres rougeätres molles se présentent en plus grande propor- tion, Enfin c'est encore de la même manière , et avec de semblables associations, que se ucu- vent Les os fossiles dans les cavernes des environs de Sète, La disposition des fentes qui renferment les Brèches à ossements , ne permet pas à M. Mar cel de Serres de douter que ces fentes ne se soient formées long-temps après Le dépôt des terrains qu'elles traversent, et qu'elles n'aient été remplies par le haut. En renvoyant à un travail particulier la description des ossements réunis dans les Brèches de Sète, et celles des espèces auxquelles ces ossements doivent être rapportés, M. Marcel de Serres fait observer seulement que les os de rongeurs, et surtout de lapins, y sont extré- mement nombreux. Il ajoute qu'il faut que le courant qui a transporté ces os ainsi que les terres rougeätres qui les agglutinent, ait été bien violent, attendu qu'il est très-rare d’y ren- contrer , soit un os bien conservé, soit plusieurs os ou portions d'os qu'on puisse supposer avoir appartenu à un même individu. Bo. Note sur la caverne à ossements d’Adelsberg, par M. BertTrAND-GEsLIN. (Société d'Histoire naturelle, 14 avril 1826.) (Extrait d’une Leitre adressée à M. Brongniart, le 30 mai 1825.) La caverne d'Adelsberg , située dans le calcaire secondaire blanc de la Carniole, a, comme plusieurs autres grottes du même genre, une étendue très-considérable. M: Volpi, directeur de l'École de marine à Trieste, a annoncé à M. Cuvier, en 1821, qu'il n'y avait trouyé d'ossements fossiles qu'à deux lieues de l'entrée, et seulement dans un bloc compacte, de quelques pieds cubes. M. Bertrand-Geslin, qui a visité cette caverne en 1823, mais ne s'est ayancé que jusqu'à cinq quarts de lieue de profondeur, a reconnu dans tout ce trajet des os fossiles d'ours, épars dans un limon argileux rouge ou jaune qui recouvre le sol de la ca- verne , et aussi abondants que dans les autres cavernes de l'Allemagne et de l'Angleterre. Mais, mdépendamment de ce mode ordinaire de gisement des os fossiles des grottes, Ja cayerne d'Adelsberg renferme des ossements enfouis dans des amas plus ou moins volu- mineux, composés de blocs calcaires et de limon argileux, Le calcaire des blocs est sem- blable à celui de la montagne, et leurs arêtes sont vives ; le limon est semblable à celui qui recouvre le sol de la caverne; les ossements enfouis au milieu de ce mélange sont en partie brisés. Dans un de ces amas , très-gros, de forme conique, M. Bertrand-Geslin a trouvé, à dix pieds de hauteur au-dessus du sol, et dans un espace de deux pieds carrés au plus, une portion cunsidérable du squelette d'un jeune ours ; les os qu'il en a retirés sont : la partie frontale de la tête, la mâchoire inférieure du côté gauche, la septième vertèbre cervicale, la huitième dorsale, la huitième et la quatorzième côtes du côté droit, deux tibias, fémurs et cubitus; de plus, deux grandes canines d'un autre ours. L'impossibilité de soulever les blocs sous lesquels gisaient ces os, a empêché l'auteur de recueillir les autres parties du squelette. La présence des ossements dans le limon argileux du sol, s'accorde bien avec les idées généralement admises aujourd'hui sur l'origine de ces débris, qu'on atiribue à des animaux qui habitaient les cavernes ; mais il ne peut en être ainsi pour les ossements enfouis à une hauteur notable , au milieu des amas de limon et de blocs calcaires , et en partie écrasés par ces blocs. BRelativement à ceux-ci > M. Bertrand-Geslin fait observer qu'ils ont évidemment été amenés AVRIL 1826. 8 (58) dans leur position actuelle en méme-temps que les blocs calcaires ; que la nature de ces blocs; la conservation de leurs angles, leur mélangetavecle limon argileux , prouvent qu'ils n'ont pu venir de loin, et font penser qu'ils sont le produit d'éboulements dont le toit de:la caverne montrerait sans doute quelques vestiges, s’il n'était tapissé de stalactites; enfin ,-que le calcaire secondaire qui forme les montagnes est récouvért par une couche d'argile assez analogue au limon argileux des-cavernes: L'auteur est en conséquence porté à penser que des éboulements provenant de la surface ont fourni ces amas et'engiouti les animaux dont les amas renferment les ossements ; il croit qu'on doit attribuer à un eflet du même genre la pré- sence, dans les cavernes ; des ossements de grands animaux herbivores qu'on y rencontre aussi quelquefois , et que lé phénomène des eaveriiës à ossemients se lieainsi , sous le rapport géologique, avec celui des Brèches osseuses, S De ses observalions , comparées avec les faits observés jusqu'ici en Allemagneteten Augle- terre, M. Berwand-Geslin conclut : 1°. Que la présence des ossements dans les cavernes provient probablement de deux époques différentes, nais peu éloignées l'une de l’autre : la premiére, celle où. les animaux habitaient les cavernes ; la seconde, celle où ils y auraient été transportés par une catastrophe assez générale. 2°. Que le second mode de gisement serait de formation contemporaine à celle des Brèches osseuses, et dù, comme ces Brèches, à un phénomène de remplissage. Bp. BOTANIQUE État de la végétation au sommet du Pic du midi de Bagnères, par M. le Baron Ravonxp, /u a l’Académie des Sciences le 16 janvier 1826. (Extrait. ) Depuis long-temps ona regardé la végétalion des sommités des-hautes chaînes de mon- tagnes:comimne représentant ; dans nos contrées ; la Flore des régions polaires ; l'analogie qui existe entre les végétaux qui habitent ces deux climats est trop frappante pour qu'elle n'aitpas fisé l'attention des premiers naturalistes, Cependant, des différences assez nombreuses-dans les circonstanées météorologiques qui caractérisent, ces deux climats, pouvaient faireprésumer que des différences de même: genre existeraient entre les végétaux qui se développent sous leur influence, lorsqu'on, cômparerait plus attentivement l'ensemble.de la végétation de ces deux.localités. En effet’, si, d'une part , l'étendue de l'hiver et celle, de l'été sont à peuprès les mêmes, si une épaisse couche de neige soumet égalemeñt les végétaux , pendant-la première ces saisons, à l'influence d'une température: à peu près constante et semblable; si le aximum de chaleur de l'été. est analogue dans ces deux climats: d'un autre côté, la longue due des jours dans les régions polaires, la diminution de la pression sur les sommités des Alpes; .et l'influence quecetté raréfaction! de l'air a sut l'imensité de la lumières, : pouvaient déterminer des différences nombreuses dans la végctation de ces deax zones ; aucune de nos Flores européennesme pouvait servir à établir cette comparaison; les végétaux des montagnes y sont confondus avee ceux des vallées, ceux des hautes sommités-ayec ceux des montagnes inférieures, M. Ramondi sentit tout l'intérêt qu'aurait la Flore circonserite d'un des prineipaux sommets des montagnes.d' Europe, et:il profita de sou Jong séjour dans les Pyrénées, pour a (59 ) former la Flore du Pic du midi. Cette montagne, dont le sommet, élevé de quinze cents toises au-dessus du niveau de la mer, est isolé, éloigné de tout autre point culminant, et surpasse tous ceux qui l'environnent à plusieurs lieues de distance, était plus propre qu'aucune autre à donner une juste idée de la végétation qui existe à cette hauteur, puisqu'elle se trouve à l'abri de la plupart ‘des:circonstances étrangères qui peuvent modifier.son climat. L'espace dont M. Ramond a étudié la Flore, s'étend depnis le sommet jusqu'a 50 pieds au-dessous, et a uue couple d'ares d'étendue. Trente-cinq ascensions sur le Pic, dans quinze années différentes, ont permis à ee savant de compléter cette Flore autant que possible, et d'étudier, avec le soin qui caractérise tous ses travaux , la constitution du climat sous l'influence duquel ces végélanx se développent. La hauteur moyenne du baromètre, au sommet, est de 54°,.5%, 68; le maximum observé par M. Ramond, à été de 54°, 9°,95; le minimum, durant une violente bourasque de l'équinoxe d'automne , fut de 53°, 6,28. L'étendue des variations observées est done de 15,65. Lecmaximum de température parait avoir lieu à, la fin d'août, et être compris entre 16° el 17° centigrades. Dans ce même mois, on_obserye des variations considérables dans la température, et le thermomètre s'abaisse souvent , pendant la nuit, à 0°, et peut-être même à — 1° ou — 2°. Quant au minimum de température pendant l'hiver , il a été impossible de le déterminer. Toutes ces circonstances assimilent assez exactement ce climat à celui des pays compris entre 65° et 70° de latitude nord. La sommité du Pic se découvre de neige vers le milieu ou la fin de juin, etc’est vers cette époque, et surtout dans les premiers or de juillet, que les premières fleurs commencent à paraitre : ce sont principalement les Véroniques et les Primulacées. En août, la floraison devient générale, c'est l'époque des plantes d'été; en septembre elle se soutient encore, c'est le moment de la floraison des plantes automnales , elle cesse à la fin de ce mois ; amsi, les huit à neuf mois de végétation des plaines qui occupent le pied de ces montagnés, se trouvent réduits à trois à cette élévation. Cent treate-trois plantes composent toute la Flore du sommet du Pic; savoir : 62 Cryptogames et 71 Phanérogames ; encore M. Ramond pense-t-il que plusieurs des pre- mières, quelques Lichens presque imperceptibles, des Mousses dépourvues de frucüification, ont échappé à ses recherches. Les Lichens composent la plus grande partie des Cryptogames ; 51 espèces y ont été observées, tandis que les Hépatiques, les Mousses et les Fougères, ne présentent que 11 espèces. Les 71 espèces de Phanérogames appartiennent à 5o genres et à 25 familles. De ces familles, les principales sont : Les Synanthérées, qui forment 1/6 du total des Phanérogames. Les Cypéracées et les Graminées réunies, 1/7. bes'Crucifères.tuid ele mobil oilesnen evhtos Les”Caryÿophyllées::: 2442.40. serai ResePnimulacéesse 4.064 sal bots a 3/28. HesrSanifragées alsten de. nb ee ahm/18. Des'Rosacées ire Hasena buteur 118% Les Légumineuses. , 224 ue... 1/18. ( 6o ) Les autres familles sont réduites à une on deux espèces, et Le seul végétal ligneux de cette petite Flore est le Salix retusa. Sur ces soixante-onze espèces phanérogames, cinq seulement sont annuelles, une paraît bisaunuelle , et soixante-cinq sont vivaces. Après avoir ainsi formé le tableau de la végétation du Pie du midi, M. Ramond la compare à la végétation des régions arctiques, et il prend pour terme de comparaison l'île Melville, situce sous le 74° de latitude dans le fond du golfe de Baffin, et dont les derniers voyageurs anglais nous ont fait connaître la triste végétation. L'aspect général des végétaux de cette île et de ceux du Pic du midi, les familles auxquelles ils se rapportent , les génres même dont ils font partie, sont presque en tout semblables, plu- Sieurs espèces sont même identiques, ou diffèrent à peine. Cependant, les proportions des diverses familles ne sont pas les mêmes, et semblent annancer que certaines différences dans la marche des saisons ct dans les circonstances atmospliériques, ont déterminé le plus ou moins grand développement de quelques families ; ainsi, les Caryophyllées et les Rosacées sont les seules familles dont le nombre proportionnel soit à peu près le même ; les Cypéracées , les Craminces, les Saxifragées , les Crucifères, sont beaucoup plus nombreuses à l'île Mel- ville ; les Comnostes, les Primulacées, les Légumineuses , au contraire , sont plus fréquentes sur le Pic du midi : il en est de même des Cryptogames ; sur le sommet des Pyrénées ce sont les Lichens qui prédominent, à l'ile Melville ce sont lés Mousses. Ac. B. ZOOLOGIE. Sur l'Iridine, genre de mollusques acéphales, par M. Desnaïrs. Le genre Iridine, établi par M. de Lamarck dans la nouvelle édition de ses animaux sans vertébres pour une belle coquille bivalve , que Bruguière plaçait dans son genre Anodonte, n'avait pas été adopté par tous les zoologistes. En effet, en ne considérant que la coquille, il était assez diflicile que cela fût, puisqu'elle n'offre guère d'autres différences qu'en ce que le bord cardinal est crénelé d'une manière un peu irrégulière dans toute sa longueur, ce qui n'a pas lieu dans les véritables Anodontes ; que le ligament est beaucoup plus long , l'impression palléale plus large, celle des muscles rétracteurs du pied un peu différente. D'après cela, on (lait nécessairement porté à penser que des dissemblances si peu considérables dans la coquille devaient concorder ayec une ressemblance encore plus exacte entre les animaux. C'est ce- pendant ce qui n'est pas, et c'est là le sujet du Mémoire de M. Deshaies. Ayant eu l'occasion d'observer l'animal d'une espèce d'Iridine du Nil, rapporté par M. Caillaud , il a pu l'étudier suffisamment pour noter ces différences. 1°, Le manteau est très-différent, en ce que ses deux lobes sont réunis dans une bonne partie de leur bord inférieur , et qu'il est pourvu enarrière de deux tubes bien distincts, quoique assez courts, à peu près comme dans les Cardiums et plusieurs genres voisins, tandis que dans toutes les Anodontes de nos pays et dans toutes les Mulettes , les lobes du manteau sont séparés dans tout le bord inféricur ainsi qu’à l'extrémité postérieure, et même il n'y a de réunion que vers le muscle adducteur postérieur par une bride transverse , de maniere à former entre la rénrion dorsale et cette bride une fenté étroite, ovalaire , qui sert de décharge à l'intestin ER (61) rectum ; encore cet orifice n'est-il pas prolongé en tube. Les extrémités des lobes postérieurs du manteau produisent cependant un peu l'effet du tube respiratoire, par la maniere dont ils sortent de la coquille chez l'animal vivant, mais il n'y a réellement pas de tube, 2°, Les lames branchiales sont larges comme dans les Anodontes et les Mulettes; mais c'est j'esterne qui est la plus grande dans l’Iridine, tandis que c'est le contraire dans celles-là. 5°. Les appendices labiaux sont grands, égaux et adhérens dans tout leur bord supérieur dans l'Iridine , tandis que dans les genres avec lesquels nous établissons la comparaison, ces appendices sont plus petits, l'interne plus que l'externe, et ne sont adhérens qu'à la racine de leur bord supérieur. 4°. Les orifices des oviductes de l'Iridine sont placés plus en avant que dans les Muleutes. 5°. Das l'appareil digestif, les circonvolutions de l'intestin de l'fridine sont plus grandes, et le rectum se prolonge davantage en arrière, pour porter l'anus dans la cavité méme du tube excrémentitiel. G°. Le système musculaire des deux genres est à peu près le même, avec cette différence , que les muscles rétracteurs antérieurs du pied sont divisés en faisceaux qui bordent le foie en avant, et qui laissent des impressions sur la coquille, que n'ont pas les Mulettes. D'après cela , M. Deshaies en conclut, avec raison , que ces différences dans l'animal con- finment la division générique établie par M, de Lamarck sur la coquille ; il va même plus loin, en pensant que ce genre, et un autre qu'il se propose d'établir, sous le nom de Purpurine , avec une autre Anodonte du Nil, qui est également pourvue de deux siphons courts et distincts, A. Purpurea, devront être placés à la fin d'une petite famille qui pourra être suivie de celle des Nayades qui contient les Unios et les genres qu'on en a démembrés. Nous avons yu nous-même la plupart des faits énoncés par M. Deshaies dans son Mémoire, et nous ne pouvons nier que, dans la rigueur de la classification des mollusques bivalves, suivant la méthode de Poli, c'est-à-dire d'après la considération de l'animal, et surtout d'après le degré de réunion des lobes du manteau et l'existence des tubes qui s'y ajoutent, ce genre ne doive passer dans la famille des Conques , et se rapprocher un peu des Cyclades ; tandis que, par la considération seule de la coquille, il est réellement fort difficile de sc- parer les Iridines des Anodontes. C'est donc une preuve que l'on peut rencontrer parmi les mollusques bivalves la confirmation de ce qui existe dans les mollusques univalves, c'est-à-dire qu'une même forme de coquille peut se trouver dans des familles différentes, et que la conchyliologie n’est pas toujours rigoureusement concordante avec la malacologie. Laquelle doit l'emporter? Le zoologiste proprement dit ne pourra balancer : ce sera celle-ci f car les mœurs et les habitudes d'un animal sont déterminées par des organes et non par un produit; le conchyliologiste gtologne ne balancera pas davantage, parce que l'animal ne se montre jamais à ses yeux, et que la coquille est tout ce qu'il cherche à connaître, comme moyen différentiel des couches de la terre. H. DE Bv. (62) * Sur une nouvelle espèce de Rongeur Fouisseur du Brésil, 1m par M. H. DE Brarnvirre. L'espèce de Rongeur dont il va être question dans cette Note, a été envoyée à M. Florent- Prevost, des parties intérieures du Brésil de la province de Las Minas, sous le nom por- tugais de Aotto qui moro embaxo doxano, qui veut dire Rat des champs. Il en a recu deux individus à peu près semblables, malheureusement tous deux seulement en peau, mais dans un assez bon état de conservation. Nous allons commencer par en donner la description, après quoï-nous chercherons si ellen’ayait pas encore été inscrite dans le $ystema animalium , eusitelle doit étre distinguée comme.espèce ou comme genre. Le corps de cet animal est de la grosseur de celui de notre rat ordinaire, ou mieux de notre rat d'eau ; peut-être cependant est-il un peu renflé en arrière, et surtout plus déprimé, plus sacciforme, , La tête, assez petite, est également déprimée, Le museau est celui d'un rat, plus court cependant, et plus comprimé, ce qui tient à la disposition des dents incisives, qui sont beaucoup plus fortes , plus exsertes que dans les rats. Les narines sont encore à peu près semblables à ce qu'elles sont dans ces mêmes animaux ; ujais les orifices très-étroits sont encore plus recouverts par le cartilage extérieur formant une espèce d'opercule. Les yeux sont petits, autant qu'il a été possible d'en juger d'après l'orifice des paupières sur peau bourrée, Les auricules , ou oreilles extérieures , sont certainement bien plus petites que dans nos rats d'eau et que dans les campagnols; elles ne consistent en effet qu'en un rudiment assez étroit et pointu de la conqne , Sans traces,de tragus ni d'antitragus. La bouche, très-peu fendue, comme dans tous les rongeurs, a ses lèvres retournées en dedans et garnies de poils, peut-ctre plus durs que ceux du reste de la peau, dans l'intervalle dépouryu de dents entre l'incisive et.la première molaire. Les dents incisives sont presque complètement exsertes, ou ne peuvent être recouvertes par les lèvres; elles sont très-forles ,,taillées en biseau à leur face postérieure, droites et tran- chantes à leur extrémité, sans sillon , mais de couleur orangée à leur face antérieure, et enfin presque de même forme en haut,eten bas; celles-ci sont cependant un peu plus étroites et plus longues que:celles-là. Lésmolairessontégalement à peu préssemblables aux deux mächoires , au nombre de quatre, décroissantes de la première à la dernière ,, subitement beaucoup plus petite que les autres ; toutes sont à peu près d'égale venue da: toute leur longueur ; leur couronne est plate, ovale, recourbée uu-peu en forme de virgule dont les extrémités seraient également arrondies ; l'émail les borde à la circonférence sans former de plis ni de festons, et elles s'imbriquent un peu l'une l'autre en dedans, c'est-à-dire que l'extrémité postérieure de la première se place en dehors, et dépasse l'extrémité antérieure de celle qui suit. Les membres sont très-courts , empétrés ou n'ayant de bien libre que les avant-bras et les jambes. Les antérieurs sont lerminés par une paume assez considérable, pourvue d'une callosité % (65 ) polliciale et carpienne fortes. Ils ont cinq doigts bien distincts, mais courts, peu séparés ou fendus. Le pouce est le plus court de tous , mais cependant bien conformé , et terminé par un ongle conique ; les quatre autres doigts, dans la proportion ordinaire ; sont pourvus chaeun d'un ongle aussi long qu'eux, très-arqué, à dos mousse, tranchant dans la moitié posté- ricure de la face inférieure, fendu dans le reste et un peu élargi à l'extrémité. Ce sont donc de véritables ongles fossoyeurs. Les membres postérieurs ont aussi leur plante longue ; assez large et tout-à-fait nue. Les doigts, également au nombre de cinq, peut-être un peu moins disproportionnés qu à la main, le premier étant pr esque aussi long que Le cinquième , ont aussi des ongles assez forts, mais ie ; et élargis en cuiller ou gouttière à l'extré mité ; à leur racine en-dessus est une rangée de poils roides, durs, courts, formant une espèce de rateau, ce qui n'exisie pas aux membres antérieurs. La queue est courte; elle égale à peu près le quart de la longueur-totle; elle est du resle assez grosse, obluse à son extrémité, el commencant assez brusquement en arriére du Corps ; autant toujours qu'il a été possible d'en juger d'après des peaux bourrées. Le poil qui recouvre la plus grande partie du corps ; estdoux , fin, assez court , très-conché, d'un gris-ardoise à sa base, et d'un brun-roussätre luisant dans le reste de son étendue, ce qui donne pour couleur générale du roux-luisant én-dessus, se fondant en blanc-roussätre en-dessous. i Les poils qui recouvrent les extrémités sont plus courts, plus durs et plus rares. Ceux de la queue sont dans le même cas, sans écailles entre-mélées, el d'un brun-noirätre. Comme dans toutes les familles des rats, il y'a, à la lèvresupérieure, des vibrisses ou mous- taches assez longues. En comparant maintenant cette cespècé de rongeur avec ceux. que nous connaissons comme déjà inscrits dans le grand catalogue des'êtres, il est évident que c'est des Oryetéromes ou rats- taupes du Cap qu'il doit étre rapproché ; en eflet, il a le même nombre de doigtsaux deux paires de membres, et, à très-peu de chose près, dans la même proportion. Le systéme dentaire est aussi disposé et composé à peu près semblablement, puisque les incisives sont également en partie exsertes et très-fortes , et qu'il y a le méme nombre de molaires, quatre de chaque côté à chaque mächoire, croissant aussi à peu de chose près de méme, de la première à la dernière, et enfin également entourées d'émail à la couronne, sans plis bien marqués! Ce- pendant la forme générale du corps, la proportion des yeux, celle des auricules ou conques auditives , la longueur de la queue, la proportion méme des membres ; indiquent dans le Rongeur du Brésil un animal d'un degré subterranéen moins considérable : en sorte qu'en ajoutant ce qui en est une conséquence nécessaire, que le crâne est moins déprimé, moins épais, plus écureuil, pour ainsi dire ; que les arcades zygomatiques sont bien moins arquées , moins élargies en dehors; que le cadre de l'orbite est bien nettement:séparé en avant de. la fosse sous-orbitaire qui forme un grand trou, disposition qui se retrouve dars les Gerboises, lcs Capromys, etc., et qui n'a pas lieu dans les Oryctéromes, en ajoutant que les incisixes sont bien moins fortes et sans sillon antérieur pour les supérieures , etsurtout quelles molaires sont encore plus petites, surtout beaucoup plus simples, et un peu autrement conformées dans l'animal du Brésil que dans le Rat-Taupe du Cap, puisque dans celui-ci, des quatre molaires subégales , et placées complètement à la file, c'est à la mâchoire supérieure, la troisième, qui est un peu plus grosse que les autres, et que cette dent et la quatrième ont un ( 64 ) ‘ - pli de l'émail bien marqué, interne pour celle-là , externe pour celle-ci, on pourra trouver que les différences sont encore assez considérables. f Mais ces disseblances sont-elles suflisantes pour distinguer notre Rongeur , comme devant former un genre nouveau? C’est une question à laquelle on pourra répondre tout différemment, suivant les principes qu'on aura adoptés dans la manière de systématiser en mammalogie. Si l'on veut admettre pour raisons d'établir un genre, des différences dans l'organisation tra- duites par des différences dans les mœurs et les habitudes, notre animal ne nous paraît pas devoir étre distingué génériquement, C'est une espèce intermédiaire aux Campagnols , aux Capromys et aux Oryctéromes , mais plus rapprochée de ceux-ci, parmi lesquels on devra la placer, sous le nom d'O. du Brésil. Si l'on veut, au contraire, suivre rigoureusement la manière de voir des personues qui croyent que des différences dans le système dentaire, quelque petites qu'elles soient, pourvu qu'elles soient appréciables, doivent suflire pour l'é- tablissement d'un genre , alors notre animal devra en former un, qu'on pourra nommer Ctenomys, de cteis, clenos, dénomination tirée de la disposition singulière des poils roides des ongles aux pieds de derrière , et qui devra êlre ainsi caractérisé : Corps assez alongé , sacciforme, un peu déprimé, assez poilu , terminé par une queue médiocre, couverte de poils rares. Tête ovale, peu déprimée; yeux petits ou médiocres ; auricules visibles, mais fort petites. Dents incisives fortes, en partie exsertes, à coupe carrée, à bord large et tranchant, sans siilon antérieur. Molaires au nombre de quatre à chaque mâchoire, oblongues, croissant assez rapidement de la première à la dernière, à couronne sigmoïde, sans aucun repli de l'émail. Membres assez courts, empêtrés ; la paume et la plante nues, terminées par cinq doigts pourvus d'ongles fouissseurs , tres-longs, très-arqués et pointus en avant, plus courts, plus larges, excavés en cuiller en arrière , où ils sont en outre garnis à leur racine d'une série de poils durs et roïdes formant une sorte de rateau. L'espèce qui constitue ce genre devrait alors être désignée par la dénomination de Cténome du Brésil, Ctenomys Brasiliensis , caractérisée par sa couleur et sa grosseur. La description d'aucune des espèces de Rongeurs, observées par M. d'Azara dans l'Améri- que méridionale , ne convient à cet animal. M. Desmarestne paraît pasnon plus l'avoir connue, ou du moins elle n'est pas décrite dans son Traité des Mammifères de l'Encyclopédie. Le Rongeur dont M. Rafinesque a fait son genre Diplostome, que M. Kubl a nommé Saccophore, et M. Lichtenstein 4scomys , paraît avoir un assez grand nombre de rapports avee le nôtre ; mais celui-là est pourvu d'une grande abajoue extérieure, que celui-ci n'a pas , et d'ailleurs il n'a que quatre doigts aux pieds de derrière, et il vient du Canada ; en sorte qu'à moins que les Naturalistes bavaroïs qui ont voyagé au Brésil, ou M. Auguste de Saint-Hilaire, ne l’aient observé, c'est bien une espèce qui n'était pas inscrite dans nos catalogues. Voyez, dans la planche ci-jointe : 1. sa figure, de grandeur naturelle; 2. le pied de derrière ; 3. la mâchoire inférieure, vue en dessus ; 4. la tête, vuc en dessous ; 5. la même, de profil; 6. le pied de devant. (65 ) GÉODÉSIÉ. Résultats des CHAOERRE du capitaine Sabine, pour déterminer la longueur du pendule à secondes à diverses latitudes, et l’aplatissement du globe terrestre, par M. Francœur. Dans un voyage autour du monde, entrepris par les ordres du Gouvernement anglais , pour le progrès des sciences, le capitaine Sabine a mesuré avec un soin extrême la longueur du pendule à secondes, en treize stations, sous diverses latitudes très-éloignées. Un ouvrage, publié à Londres par ce savant (Expériences pour déterminer la figure de la terre, in-4”, 1825), contient des résultats qui , exprimés en mesures françaises, équivalent aux suivants. On s'est servi, pour faire cette traduction, du rapport de l'yard impérial au mètre, tel qu'il est indiqué dans le N° de septembre 1825, p. 129 du Bulletin de la Société Philomatique, d'après les expériences du capitaine Kater. On a, logarithme de l'yard en mètres, = 1. 9611282. à Lonoeueur du pendule, Stations. Latitudes. ET ONU IR | en pouces anglais. en mètres. Saint-Thomas. . 0° 24° 41"N. . .. 59,02074 0,9911084. Maranham . . . 92. 31. 43. 39,01214 0,9908900. Ascension. . . : 7. 55. 48. 39,02410 0,9911939. Sierra-Leone . . 8. 29. 28. 39,01997 0,9910589. La Trinité, . . . 10. 58. 56. 59,0:1884 0,9910602. 1 NE DS DM CRETE di UE“: 59,02425 Q,99110977« La Jamaïque . . 17. 56. 7. Élobe 39,035 10 0,0914732. New-Yorck. .. 4o. 42. 43. 39,10168 0,9951640. Pondres eh Mir. Sr Me 39,15929 0,9941104. Drontheim . . . 63. 25. 54. GE TA 59,17456 0,9920157. Hammerfest. . . 70. 4o. 5. ; 39,19519 0,9955392. Groenland. . . . 74. 52. 19. SRE 39,20535 0,9957467: Spitzherg . . . . 79. 49. 58. TETE 39,21469 09960347. En combinant les résultats de ces expériences avec d'autres, le capitaine Sabine trouve les valeurs suivantes par l'aplatissement du globe terrestre : . . . APTE TEE 1°. Par les 13 stations du capitaine Sabine. . . . . . . . D ME A 1 ©: 288,4. . Par ces mêmes stations , et 8 faites par les Français. . . .. . . . . 288,7. ei Par ces mêmes stations, et 6 faites en Angleterre. . . . . . . . . .. 280,5 4°. Moyenne des 5 stations près l'équateur, et des 6 en Mabtaiées EL Vote 10 288,3 5°. Moyenne des 5 stations près l'équateur , et de 5 près le pôle Boréal. 288,4. 6°. Par les G stations en Angleterre, et les 5 du pôle Boréal. . . . . . . 288,5. 7° Par la combinaison générale des 26 stations. . . . . . . . . . . . “is 289,1. Moyenne entre tous les résultats. . . . . 1 : 288,7. La tentative de déterminer la figure de la terre par la variation de la pesanteur à sa surface, a donc reçu sa parfaite exécution sur un arc de méridien , qu'on peut, à peu près, regarder comme la plus grande étendue accessible : les résultats auxquels ces expériences conduisent, Mar 1826. 9 (66°) seul aussi concordants entre eax qu'il était permis de l'espérer d'une entreprise aussi difficile , et les combinaisons des stations sont trop variées pour admettre quelque erreur probable due —= qu'en obtient ainsi, me diffère pas considé- y AN + L4 ; , valeur qu on avait adoptée, d° après l'autorité des-plus habiles géomètres à des compensations fortuites; Lellipticité ——— rablement de : 306,79 de notre siècle, en combinant ensemble la mesure des degrés terrestres avec les expériences du pendule et les inégalités lanaires qui dépendent de l’aplatissement (voir le 5° vol de la Méc. cél., livre XE, p. 52) : toutefois la différence peut étre considérée comme assez notable pour étre digne d'attention. : 5 FR. 5 ASTRONOMIE. Sur le mouvement des taches du soleil. M. Emmeit à fait diverses observations de la marche des taclies solaires, qui toutes s'ac- cordent à contredire l'opinion qu'on avait émise, tendante à faire croire que les durées écoulées entre les instants d'apparition et de disparition de ces taches sont égales; et, au contraire, 1 a confirmé le sentiment des anciens astronomes, qui pensaient que les taches solaires ne restent pas visibles aussi long-temps qu'elles sont cachées. M. Emmett prouve que le temps de leur apparition est de 12 jours 8 heures 30 minutes, tandis qu'elles sont invisibles pendant 15 jours 5 heures 50 minutes. Ces résultats sont, à peu près, ceux qui ont été trouvés par Kirchius, Stannyan, Cassini , ete. L'auteur pense qu'il n’est pas possible de rendre compte d'aussi ee différences entre ces durées , en les attribuant , soit à l'imperfection des instru- ments, soit au défaut de soin dans les observations. — (Extrait du Journal des Scrences , n° 58, 1825, page 328.) | FR. r MÉCANIQUE.. Solution d'un problème de mécanique rationnelle, par M. Ponosrer, officier au Corps royal du génie militaire. " Une roue hydraulique dont l'arbre est horizontal, étant mise en, mouvement par l'eau qui tombe d'une hauteur donnée, on demande quelle vitesse on doit donner à la roue, et quelle doit être la forme des parties de cetie rone exposées au choc de l'eau, pour que, dans l'ins- tant où l'eau abandonne la roue, elle ait perdu toule sa vitesse, ou n'ait conservé que celle qui détermine son écoulement HER du seuil du coursier? La solution de ce problème se trouve dans un Mémoire sur les roues hydrauliques, pour equel l’Académie Royale des Sciences a , daus sa séance du 20 juin 1825, décerné à l'auteur une médaille d'or de la valeur de mille francs. M. Poncelet (1) a publié son Mémoire, avec des additions, dans letBulletin de la Société d'encouragement, cahiers de novembre et dé- (1) Get officier, actuellement professeur à l'École Royale d'artillerie et du génie à Metz, est l’auteur d’un pont-levis, qui a déja été exécuté dans plusieurs-places fortes, et notamment à Mézières, sous la direction de M. lescclonel du génie Bodson de Nuirefontaine. : * (67 ) cembre 1825 (brochure in-4° de 156 pages et 1 planche, chez madame Huzard, née Vallat-Lachapelle , rue de: l'Éperon- -Saint-André-des- Arts, n°7). On conceyra facilement et'sans figure le principe de la solution de M. Poncelet, en imagi- nant une roue dont l'arbre horizontal pôrterait un seul augets terminé partune poftiontde surface cylindrique qui serait concentrique à à l'axe x À l'arbre, et qui PAPE aux" deux Condi- tions suivantes : < ES sis 1° Que le rayon de l'arc droit de cette portion de surface cylindrique , fût égal à la distance verticale d@l'axe de l'arbre à la surface inférieure et horizontale de la lame d'eau qui a frappé l'auget; 2° que l'auget cylindrique füt encastré dans deux plateaux annulairés, qui auraient leurs centres -sur l'axe de l'arbre de la roue qui les porte , et dontilés plans scraiént perpen- diculairés à cetaxe, mot ; ë 1 Aussitôt que la lame d'eau aura frappé la partié concave de l'auget, la roue tournera avec les pläteaux ;'et l’eau s'élévera dans l'auget, jusqu'à ce qu'elle ait perdu sa vitesse ; mais l'eau, après s'être élevée, descéndra , et acquerra une nouvelle vitesse en sens contraire de celle de la roue, d'où il suit qu'on pourra donnér à cette roue une vitesse telle, que l'eau en la quit- tant ait une vilesse absolue nulle. En effet, soit V la vitesse absolue du courant, au point où! l'eau rencontre l'auget, et v la vitesse de ce point. Supposant que ces deux vitesses soient dirigées sur une même droite tangente au cercle -déerit par le point frappé de l'auget, la différence V—— w sera la vitesse‘de l'eau à l'instant oùélle entre dans l'auget : mais l'eau perd cette vitesse en s'éleyant dans cet auget, et en deséeñdant par son poids , elle l'acquiert de nouveau; elle aura donc, à l'instant où elle se détache de l'auget pour s'écouler en aval de la roue , la vitesse absolue (V—r) —+, puisque chaque point de l'auget est animé de la vitesse y dans un sens contraire à celni dela vitesse de l'eau V— v; ilfaut donc, pour que la = vitesse absolue de l’eau soit nulle, qu'on ait V — 29 —o, ouv——, cest-à-dire-que la 2 vitesse de la roue doit étre là moitié de celle du courant. 9 Nous ayons supposé qu'iln'y avait sûr la roueiqu'un seul auget d'un rayon, R, égal à la distance verticale de l'axe de l'arbre à la lame d’eau motrice. Pour placer plusieurs augets qui recevraient simultanément l'impression de l'eau et entretiendraient la continuité du mou- vement, il faut terminer chacun des augets par une surface cylindrique d'un rayon plus petit que R, qui serait néanmoins tangente à la lame d'eau, et qui d'ailleurs présenterait sa concavité à l'arbre ; la nouvelle section droite de l’auget serait encore la moitié du segment de cercle, dont la flèche aurait pour longueur la hauteur génératrice de la vitesse V— v, où —., 2 M. Poncelet a remarqué que la lame d'eau ne pouvait pas être tangente au bord inférieur de l'auget.dans les deux instants où cet auget recoit et abandonne l'eau ; mais il faut aussi observer que. les filets d’une lame d'eau qui sort par ,nne. vanne , ne conservent pas le parallélisme dans le sens horizontal, et pour de petites chutes, l'hypothèse de M. Poncelet est suflisamment exacte, 9? : ‘ icer ER Ser 4 ° Quant à l'application des augets courbes se la consuction des roues jn£ HET ily à certainement un g'aud nombre de circonstances où ,ces augels remplacerajent avantageuse- ment les palettes ordinaires , et surtout celles qui n'ont point les rebords en saillie proposés par Morosi; mais s’il était question d'un nouvel établissement, pour lequel on aurait besoin d'un ( 68 ) moteur hydraulique d'une certaine force, qui devrait supporter une grande masse d'eau, les roues à palettes ; on à augets, dont les faces sont planes , roues dans lesquelles l'eau agit seulement par son poids etpar pression, seront, je crois , préférées à des roues à impulsion, dont l'exécution est plus difficile à cause de la courbure des augets. Néanmoins les roues à augels courbes ont, comme Jes roues à palettes ordinaires, l'avantage de donner à l'arbre une plus grande vitesse que celle qu'on obtient par les roues à pression, ce qui peut être fort utile dans un grand nombre de cas; d'ailleurs le mode d'exécution de ces roues se perfectionnera, se simplifiera, et pourra contribuer à en répandre l'usage. . Parmi les roues sur lesquelles l'eau n'agit que par son poids et par pression , celles que les mécaniciens nomment roues de côté, et qu'ils emploient le plus fréquemment, sont remar- quables par cette circonstance, que les ailes ou palettes de ces roues peuvent étre considérées comme les fonds mobiles d'augets , dont toutes les autres faces, qui sont fixes, ne pèsent pas sur Les tourillons de l'arbre. Ces roues, dont l'arbre et les supports des palettes en bois sont en fonte de fer, ont été importées en France par un habile ingénieur anglais établi à Paris, M, Aitken (quai de l'Hôpital); j'en ai donné la descripüion dans mon Traité des machines (édition de 1819), d'après le dessin três-exact de l'une d'elles, qui n'avait été communiqué par M. Feray-Oberkamf, propriétaire d'une filature sur la rivière d'Essone , où cette roue est encore en activité. Un mécanicien très-recommandable, qui s'est fait con- naître par Ja charpente en fer de la halle-aux-blés de Paris, M. Zeschner, dirige (rue de la Pépinière, faubourg Saint-Honoré, n°34), un grand atelier, presque uniquement destiné à la construction des roues de côté, demandées journellement pour les papeteries , les filatures , moulins , et autres établissements industriels de premier ordre. H. PHYSIQUE. … Note sur l'influence qu'exerce l'électricité développée par le contact des métaux sur les dépôts de carbonate de chaux dans les tuyaux de plomb, par M. J. Dumas. La plupart des sources qui proviennent des collines placées dans le voisinage de la Seine, sont fortement chargées de carbonate de chaux dissous dans l'acide carbonique en excès. On peut, jusqu'à un certain point, considérer en théorie cette dissolution comme un sel acide, comme un bi-carbonate de chaux, par exemple. Dans ce cas, l’application de la pile sur un tel composé peut donner lieu à divers phénomènes, suivant l'énergie du courant. On pourrait obtenir à l'un des pôles le calcium et le carbone, et à l'autre l'oxigène ; ou bien, avec ane pile plus faible, la chaux d'un côté, et l'acide carbonique de l'autre; et enfin, avec une pile plus faible encore, on pourrait décomposer le sel acide en sous-carbonate de chaux et en acide carbonique. C'est ce dernier cas qui se réalise de la manière la plus évidente dans les conduits de plomb destinés à diriger les eaux mentionnées. Pour s'en convaincre , il suflit d'examiner ces conduits et les réservoirs de plomb qui ren- ferment l'eau en quantité plus grande, et qui, par leur construction, montrent de suite le genre de phénomènes sur lequél on désire attirer l'attention dans cette Note. ( 69 ) A la Manufacture de porcelaines de Sèvres, qui est alimentée par une source fortement chargée de carbonate de chaux, il existe un réservoir de plomb, dont la surface intérieure offre en général des traces à peine sensibles de dépôt; mais sur les lignes de réunion des lames de plomb qui forment la cuve, et par conséquent sar la soudure , on observe une couche fort épaisse, quelquefois de plusieurs lignes, d'une incrustation irrégulière à la surface, mais évidemment cristalline à l'intérieur. Ce dépôt, coloré par un peu de sous-carbonate de fer, se dissout entièrement, et avec effervescence, dans l'acide nitrique affaibli. Une barre en fer, qui servait à soulever une soupape placée au fond du réservoir, et qui plongeait par conséquent dans l'eau , se trouve couverte d'une couche de dépôt telle que celui-ci, présente une épaisseur de cinq à six lignes dans les parties même les moins chargées, tandis que les surfaces de plomb pur placées dans le voisinage, n'offrent que des traces équi- voques de dépôt. Dans les tuyaux eux-mêmes , l'incrustation se forme constamment à la partie où ceux-ci ont été joints par des soudures. Les plombiers connaissent ce fait, et lorsque l'engorgement devient assez fort pour arrêter l'écoulement des eaux, c'est toujours sur ces points qu'ils dirigent leurs travaux. Enfin , les robinets en cuivre qui servent à l'écoulement des caux, sont aussi Le siége de ces incrustations, On pourrait, à la vérité, croire que l'évaporation de l'eau qui se fait à leur partie ouverte, contribue à produire ce dépôt; mais on sera convaincu qu'il n'en est rien, si on observe qu'en arrière de la clef, le dépôt est à peu près aussi fort qu'en avant. Il reste à montrer que ces dépôts sont bien dûs à des influences électriques, et non point à l’action mécanique des aspérités que pourraient offrir les soudures, les barres de fer et les robinets. Un vase rempli d'eau de la source qui fournit la manufacture , fut abandonné à lui-même pendant deux jours, après qu'on eut placé dans son intérieur une paire galvanique. Au bout de ce temps, l’eau qui auparavant précipitait abondamment par les oxalates {ut à peine troublée par ces réactifs;-la surface du cuivre était recouverte d'un dépôt floconneux, celle du zine n'offrait rien de semblable. Ici l'influence électrique était évidente, car le cuivre était poli, et le zinc présentait les rugosités que l’action des acides développe toujours à la surface de ce métal. Une lame d'argent, de quatre pouces quarrés , fut placée dans le réservoir, avec lequel elle était en communication, au moyen d'une bande en plomb soudée au bord de celui-ci. La lame flottait dans l'eau ; elle fut abandonnée à eHe-méme pendant six mois, et au bout de ce temps on la trouva couverte d’une couche épaisse de dépôt, tandis que la bande de plomb qui l'embrassait était parfaitement nette. Ces observations, en montrant le siége et la cause du mal, en indiquent aussi le remède ; des expériences qui seront tentées à cet égard , apprendront quels sont les moyeus les plus simples à employer, et quelle est l'étendue dans laquelle se propage leur action. Pour comprendre le but qu'il s’agit d'atteindre et la forme qui convient aux préservateurs métalliques , il faut considérer l'ensemble des tuyaux , comme une immense plaque qu'il s'agit d'électriser dans toute son ctendue , de telle facon qu'elle attire l'acide carbonique. Il faut, en outre, que le métal excitateur plonge dans l'eau, de manière que sa surface devienne le siége exclusif du dépôt, et qu'on puisse enlever celui-ci à volonté, sans que l'écoulement des eaux en soit géné. On y parvient au moyen de la construction suivante : Soit un tuyau de plomb > > RSA C : AA , si l'on pratique de distance en distance un tuyau latéral B, et que celui-ci soit fermé par uu bouchon C, muni d'une tige D , qui pénètre dans l'intérieur de l'eau qui remplit les tuyaux, toute la surface du plomb séra préservée, tandis que le bouchon et la tige deviendront le siége des incrustations. Il s'agit de déterminer la nature du métal à mettre en usage pour les bouchons. Les obser- vations précédentes montrent qu'on peut employer l'étain, le cuivre ou le fer. Ilest évident, d'après cela , que les bouchons de fonte rempliront toutes les conditions désirées. Les données relatives à la distance qu'on doit meltre entre ces bouchons ne sont pas encore bien établies ; toutefois, d'après l'ensemble des faits observés , il ne paraît pas que l'action püt se propager au-delà de dix ou douze pieds ; il faudrait donc mettre un tuyau latéral et un bouchon de vingt en vingt pieds au plus , et de trente en trente au moins. Il n'est point douteux qu'une observation attentive ferait découvrir de semblables phéno- mènes dans tous les appareils métalliques exposés à l'influence des eaux pendant long-temps ; on trouverait sans doute ainsi des moyens de préserver ces masses des altérations qu'elles su- bissent à la longue. Les observations qui précèdent se trouvent pleinement confirmées par celles de M, Davy. Le dépôt des alcalis contenus dans l'eau de mer sur le cuivre était une des conséquences les plus prochaines de son appareil préservateur pour le doublage des vaisseaux; elle n'avait point échappé à sa sagacité , et fut pleinement confirmée par l'expérience. Lorsque le cuivre était préservé par -£ ou - de zinc ou de fer en surface , il se trouva couvert, au bout de quatre mois, d'une croûte blanche formée de carbonate de chaux, de carbonate et d'hydrate de magnésie. Ce qu'il y a de remarquable dans les observations qui font l'objet de cette Note ; c'est le rap- port électrique du. plomb, à l'égard du fer, du cuivre et de l'étain : d'après l'ensemble des propriétés chimiques de ces métaux, le plomb serait positif à l'égard du cuivre et de l'étain, etnégaüf, au contraire , à l'égard du fer. L'expérience directe, d'après M. Pouillet, montre que, par le contact , le plomb est négatif à l'égard de la soudure des plombiers, tandis qu'il est positif à l'égard de l'étain, du fer et du cuivre. Ces variations tiennent sans doute à la complication des phénomènes eux-mêmes. L'action électrique du contact des métaux entre eux, celle qui provient du contact du liquide et des métaux, enfin celle qui résulte de l'action chimique du liquide sur les métaux, produisent des changements inévitables dans les rapports électriques apparents de métaux faiblement électro-moteurs comme le plomb. IL me parait hors de doute, néanmoins, que le cuivre, le fer, et la fontesurtent; doivent agir comme corps négatifs ; à l'égard du plomb, dans les circonstances mentionnées, et aitirer le carbonate de chaux tandis que le plomb attire l'acide carbonique; d'oùril résulte qu'on peut : (71 ) non-seulement préserver, par ce moyen, un système de tuyaux nouvellement établi, mais encore nettoyer à la longue un système de tuyaux partiellement engorgé, l'acide carbonique mis en liberté sans cesse à la surface du plomb, se trouvant dans les circonstances les plus favorables pour dissoudre le carbonate de chaux déjà déposé. Cette méthode se recommande, par sa simplicité, aux manufacturiers et aux directeurs des grands établissements publics. Il est à espérer qu'elle aura, dans quelque temps, été sanc- tionnée par l'expérience. Avec quelques légères modifications, on pourrait l'appliquer à dessaler l'eau de mer; des expériences seront prochainement tentées dans ce but. Note sur la lumière qui se développe au moment où l'acide borique fondu se sépare en fragments, par M. Duwas. L'acide borique, fondu, présente un phénomène particulier au moment de son refroi- dissement. Lorsque ce refroidissement s'opère dans un creuset de platine, au moment où les contractions des deux matières deviennent trop inégales, l'acide borique se fendille en jetant une vive lueur qui suit la direction des fentes ; cette lueur, probablement due à la cause qui développe des électricités de noms contraires dans les lames de mica que l'on divise brus- quement , est assez forte pour être vue de jour. L'expérience est remarquable dans l'obscurité ; et on suit mieux la marche du sillon lumineux. CHIMIE. Note sur quelques composés nouveaux, par M. Dumas. J'ai fait dans ces derniers temps quelques observations que mes occupations ne m'ont point encore permis de développer convenablement, et comme elles sont principalement destinées à éclaircir plusieurs points de théorie qui exigent des expériences délicates, je n’espère point pouvoir les publier d'ici à quelque temps. Le fond de mon travail a pour but d'arriver à la détermination du poids de l’atème de chaque corps, par la densité de sa vapeur. On l'a déjà fait pour quelques-uns ; je viens de publier des recherches sur le phosphore, qui établissent la densité de sa vapeur , et j'ai fait une série d'expériences analogues pour l'arsenic. Je pu- blierai bientôt des résultats du même genre, déduits de la densité et de la composition des corps suivants : Acide fluoborique, — fluo-silicique, — bi-chlorure d’étain, — chlorure d'arsenic, — chlorure d’antimoine, — proto-chlorure de phosphore, — hydrogène telluré, — hydrogène selénié. J'ai soumis tous ces corps à un nouvel examen, Je désirais faire rentrer dans mon travail un assez grand nombre de métaux ; mais j'ai été bientôt arrêté par la difi- culté de rencontrer des corps volatils parmi les combinaisons métalliques connues. J'ai cherché en conséquence si la grande tendance du fluor à former des combinaisons gazeuses, ne lui donnerait pas la propriété de gazcifier des métaux. Pour produire ces nouveaux composés , J'ai traité le: fluorure de mercure ou de plomb par des corps plus positifs que ces métaux , ou bien j'ai mis en contact l'acide fluorique naissant ayec les oxides des corps que je voulais combiner au radical fluorique. Dès mes premiers essais j'oblins des gaz qui renfermaient beaucoup de fluor et d'arsenic , de fluor et d'étain, de fluor et d'antimoine, etc. ; mais jene (72) tardai pont à m'apercevoir que ces gaz étaient de simples mélanges d'acide fluorique silice ordinaire et d'un fluorure métallique à l'état de vapeur. En effet, je me procurai le fluorure d'arsenie sous forme liquide. Il ressemble tout-à-fait à la liqueur fumante de Libavius ; il - fume à l'air; il est très-volatil; plus pesant que l’eau; se transforme, en agissant sur l'eau ; en acide fluorique et en acide arsenieux ; attaque à peine le verre, et peut se conserver long- temps dans un flacon de cette matière; mais exerce sur la peau une action qui ne peut se comparer qu'à celle de l'acide fluorique lui-même. Si l'on en met une petite goutte sur la peau, bien qu'elle se volatilise presque tout entière à l'instant, en produisant du froid comme l'éther sulfurique, la partie touchée se trouve profondément brülée, et devient le siége d'une suppuration lente et difficile à cicatriser ; sa vapeur produit des effets analogues , et développe sous les ongles ces douleurs si particulières, que M. Davy ressentit après s'être exposé aux vapeurs de l'acide flaorique concentré. M'étant blessé en recueillant une certaine quantité de ce produit, j'ai été forcé d'attendre la cicatrisation de la brûlure avant d'étudier ses propriétés. Je puis dire, toutefois, que la densité de sa vapeur est au moins quatre fois plus grande que celle de l'air, d'après un premier essai que j'ai fait, et l'on concoit que la découverte de ce corps me fournit le moyen de connaître la densité du fluor, et par suite celle du bore et celle du silicium , connaissant déjà la densité de la vapeur d'arsenic. Le fluorure d’antimoine est solide à la température ordinaire; il est d'un blanc de neige, plus volatil que l'acide sulfurique , mais moins que l'eau ; sa composition correspond au pro- toxide d'antimoine et au beurre d'antimoine, Le fluorure de phosphore est un liquide blanc, très-famant, qui s'obtient tès-aisément, et en abondance ; en traitant le fluorure de plomb par le phosphore; sa composition correspond au proto-chlorure de phosphore ; on obtient de méme le fluorure de soufre, Ce sont des composés de même genre que M. Unyerdorben vient d'obtenir, en traitant le chromate de plomb par l'acide sulfurique et le fluate de chaux, ou le sel marin. Il a cru, comme je l'avais pensé d'abord, que ces composés étaient des gaz permanents; mais il n'en est pas ainsi. Le chlorure de chrome correspondant à l'acide chromique tel qu'on l'obtient par son pro- cédé, est un liquide d'une magnifique couleur ronge de sang, plus pesant que l'eau, très- volatil, fumant à l'air, d'une couleur analogue à celle de l'acide nitreux , lorsqu'il est en vapeur. Ce corps atiaque vivement le mercure ; il agit sur le soufre avec énergie en produisant un sifflement et en donnant naissance à du chlorure de soufre ; avec le phosphore il détonne, et l'action est accompagnée de chaleur et de lumière, même en opérant sur une petite goutte du liquide et sur un fragment de phosphore gros comme une tête d'épingle; il paraît sans action sur le charbon, mais il dissout l'icde ; il absorbe aussi le chlore, et devient alors pâteux et presque solide. Cette nouvelle matière est brune; elle perd son excès de chlore en se dis- solvant dans l'eau, et l’action s'opère avec décrépitation; elle répand dans l'air d'épaisses fumées rutilantes , dont l'odeur a quelque chose de particulier qui se rapproche beaucoup de l'odeur de l'iode. Dans l'expérience de M. Unverdorben, il se dégage à la fois la nouvelle matière rouge en vapeur , du chlore et de l'acide by drochlorique. En faisant passer les produits au travers d'un tube refroidi, le chlorure de chrome se condense tout entier. Ces essais laissent beaucoup à désirer; mais, toutefois, comme l'existence de quelques fuorures métalliques semblables, par leur composition et leurs propriétés , aux chlorures (759 correspondants, met hors de doute la réalité de l'hypothèse proposée par M. Ampère sur la nature du radical fluorique, j'espère que les chimistes voudront bien me pardonner cette communication anticipée. Qu'on me permette d'ajouter un mot sur un nouveau composé de bore, Un mélange de borax et de charbon, mis en contact à la chaleur rouge avec le chlore sec, donne en abon- dance du chlorure de bore : c'est un gaz soluble dans l'eau, très-fumant à l'air, très-acide, d'une densité assez grande, de 3,42 environ. On l’obtient mêlé d'un volume d'oxide de car- bone égal au siea , et il paraît formé lui-même d'un volume de vapeur de bore et d'un volume de chlore condensés en un seul. Cette composition coincide avec celle que je trouve à l'acide fluoborique. Il résulte de,ces faits, que l'analyse de l'acide borique donnée par MM. Gay-Lussac et Thénard est parfaitement exacte. Les résultats de M. Dary, ceux de Berzélius et celui de M. Soubeiran sont tous fort éloignés de la vérité. Extrait d'une Lettre d’ Angleterre, sur le chlorure et le fluorure de chrome. Un chimiste allemand, M. Unverdorben, a publié quelques expériences sur l'acide fluo- rique; voici une des p'us curieuses : Après avoir mêlé ensemble du fluate de chaux et du chromate de plomb, il distilla le mélange dans une cornue de plomb avec de l'acide sulfurique anhydre ou fumant ; il en résulta un gaz, qui ne pouvait pas être recueilli, parce qu'il dé- truisait le verre. Ce gaz donnait une fumée très-épaisse , de couleur jaune-rougeitre; il était facilement absorbé par l'eau, qui se trouvait ainsi contenir un mélange d'acide chromique et d'acide fluorique ; mis en contact avec l'air, ce gaz déposa de petits cristaux rouges, qui se trouvèrent être de l'acide chromique. Le professeur Berzélius, répétant ces expériences, trouva qu'on réussissait également bien avec l'acide sulfurique ordinaire concentré. Il recueillit le gaz dans des flacons de verre en- duits de résine et remplis de mercure; le gaz avait une couleur rouge; il attaque peu à peu la résine, dépose l'acide chromique dans l'épaisseur de la couche, et pénètre méme jusqu'au verre qu'il décompose , sans que son volume change pour cela, le chrome étant remplacé par le silicium. | Le gaz ammoniaque introduit dans le flacon y brûle avec explosion ; l’eau dissout cc gaz, et donne lieu à un liquide de couleur orange, qui, évaporé jusqu'à siccité dans un vase de pla- tine, donne pour résidu de l'acide chromique pur; l'acide fluorique se volatilise entièrement. Cette méthode est à présent la seule qui donne l'acide chromique parfaitement pur. Dans un vase de platine dont les parois sont humides, le gaz est d'abord absorbé par l'eau , les cristaux d'acide chromique se déposent sur les parois inférieures du vase, toute l'eau est enlevée par l'acide fluorique. Les cristaux chauflés au rouge dans une cornue de platine, commencent d'abord par fondre, puis, par une légère explosion accompagnée de lumiere, se décomposent en oxigène et en oxide vert-de-chrome. En distillant du chromate de plombavec le chlorure de sodium , on obtient un gazsemblable ; il est rouge, et peut être recueilli sur le mercure; mais il est très-chargé de chlore, lorsqu'il est préparé par l'acide sulfurique ordinaire concentré. Mar 1896. 10 (7% Note sur une nouvelle méthode pour la préparation du gaz oxide de carbone, par M. Duwas. Bien que l'o&ide dè carbone: se forme dansune foule de circonstances , les procédés qui peuvent fournir ee gaz à l'état de pureté parfaite, sont coûteux ou d'uné‘exécution diflicile M. Dumas propose une nouvelle méthode, fondée sur la composition de l'acide oxalique : elle consiste à mêler le set d'oseille avec cinq'ou six fois son poids d'acide sulfurique concentré. Le mélange placé dans une fiole, et porté à l'ébullition, donne une quantité considérable d’un gaz composé de parties égales acide carbonique et oxide de carbone, Après avoir absorbé l'acide carbonique par la potasse, on a de l'oxide de carbone très- pur. Ce résultat se concoit très-bien ; en supposant que l'acide sulfurique s'empare de la potasse ét de l’eau , et que l'acide’ oxalique sec ne pouvant exister dans ces circonstances, passe à l'état d'acide carbonique et d'oxide de carbone. On peut appliquer avec succès cette méthode à l'examen du sel d’oseille du commerce. Eu effet, le tartrate acide de potasse, traité de la même manière, donnerait de l'oxide de carbone, de l'acide sulfureux, de l'acide carbonique , et la liqueur deviendrait noire par suite d'un dépôt de carbone. Le sel d'oseille pur, au contraire, ne fournit jamais d'acide sulfureux , et l'acide sulfurique employé , reste parfaitement limpide et sans couleur, Mémoire sur Les fécules amilacées, par M. Cavenrou. (Lu à l’Académie de Médecine, section de Pharmacie. ) L'amidon ne se dissout dans l’eau chaude qu'après avoir subi une modification ; cette modi- fication l'amène à l'état d'amidine. L'empois est une combinaison d'eau d'amidine et d'amidon. Au lieu d'avoir extrait l'amidine du résidu insoluble dé l'empois décomposé par le temps, M. de Saussure l'a formée par l'acte même à Paide duquel il croyait l’extraire. Un excès de température de 09 degrés au-dessus de 100, suflit pour faire subir à l'amidon une modification analogue à l'eau bouillante, Une ébullition prolongée long-temps , comme une torréfaction plus forte que la précédente, convertit l'amidon en une substance gommée qui devient purpurine par l'iode. On amène immédiatement l'amidon à ce dernier état, en dissolvant ce principe dans de l'eau bouillante, mélée de’ 1/12 de son poids d'acide sulfurique. Liode a plus d'aflinité pour l'amidon que pour la matière qui dévient pourpre: cette affinité prouve qu'il y a action chimique entré l'amidon et l'iode: Le salep n'est point une fécule amilacée ; il est formé d'une manière analogue à la gomme. La gomme adraganthe contient peu de gomme, très-peu d'amidon et beaucoup ‘de basso- rine , ou d'une matière très-analogue. Le sagou et le tapioka, tels qu'is existent dans le commerce, sont des corps amilacés, qui ne doivent leur solubilité, dans l'eau froide, qu au Ha pAIANONs qu'on leur fait subir dans les pays lointains; ils sont amenés ä l'état d'amidine. L'arowroot est une vraie fécule, qui ne diffère‘point chimiquement de la fécule de pomme de terre. La fécule d'amidon est bien un principe immédiat des végétaux , homogène, et dont la con- Bguration moléculaire indique bien des globules, mais non formés de téguments et de gomme. ( 75 ) M. Raspail admet que la partie gommeuse devient blene par l'iode ; quand clle est en dis- solution , et il l'attribue à la formation de membranes dans la liqueur, qui disparaissent à mesure que la couleur bleue s'efface. . Que conclure detce fait, dit M. Raspail? Que la fécule ne se colore par l'iode que lors- qu'elle est sous forme membraneuse. Voilà pourquoi les téguments restent toujours colorés, Ainsi, d'après M. Raspail lui-même; voilà la partie gommeuse qui se rapproche singuliè- remeut, par sa nalure, des téguments, puisqu'elle est susceptible de prendre , même à l'état de wissolution, une forme membraneuse ; qui lai permet alors de contracter une couleur bleue avec l'iode. Mais puisque, malgré les filtrations les plus soignces de ces liqueurs gommeuses , le mi- croscope a toujours indiqué la présence de quelques téguments, et puisque ceux-ci restent toujours colorés , comment se fait-il donc que ces liqueurs perdent , au bout de 12 à 15 heures de leur contact à l'air, leur couleur bleue, qu'elles reprennent ensuite, par l'addition d'une nouvelle dose d'iode? Les téguments ne resteraient donc pas toujours colorés de même que la prétendue partie gommeuse. Il me paraît bien difficile de concilier tous ces faits dans le sens de M. Raspail. Voici l'observation capitale qui empêche M. Raspail d'admettre ces modifications, tant usitées en chimie végétale : « Qu'on fasse évaporer, dit-il, la substance soluble de la fécule, » qu'on aura cherché à obtenir à l’état de la plus grande pureté (ilne dit pas comment), et » qu'on la fasse évaporer par couches pen épaisses, on obtiendra une substance éntiérement » semblable à la gomme par ses propriétés physiques, et ne se colorant plus par l'iode. La » coloration de la fécule n'est donc certainement due qu'à uné substance étrangère et volatile » que l'évaporation fait disparaître. » Ce qui étonne dans une assertion aussi nouvelle, et je dirai presqu’aussi inattendue, d'après les explications précédentes, c'est la facilité avec laquelle M. Raspail admet l'existence d'une substance volatile qu'il n'a point vue ni obtenue; tout à l'heure la coloration était inhc- rente à la forme membraneuse des téguments et à celle analogue que peut affecter la partie gommeuse dans certaines circonstances, et maintenant que le microscope n'indique plus aucun vestige de membranes et de téguments, M. Raspail suppose un être volatil, à l'aide duquel il échappe à la difficulté. Nota. Il serait dificile de prononcer dans une semblable discassion; maïs il paraîtra de toute évidence aux personnes qui ont suivi les expériences certainement fort remarquables de M. Raspail, que cet habile botaniste a fait sur la nature de la fécule, des découvertes réelles el incontestables, Quant à ses théories sur l'action de l'iode , il faudrait, avant de les admettre ou de les rejeter, étudier avec soin ce qu'on appelle iodure d’amidon. C'est ce que n'ont fait, ni M. Raspail, ni M. Caventou. Une fois les propriétés de ce corps bien connues , toutes les incertitudes se dissiperont. BOTANIQUE. Nouvelle Note sur l'inflorescence extraaxillaire, par M. À. De Saixr-Hiratre. Dans une Note insérée dans une des Livraisons du Bulletin, M. Auguste de Saint-Hilaire a fait connaitre son opinion sur l'inflorescence extraaxillaire. L'Abutilon terminale , Aug. (76 ) de Saint-Hil, (Sida terminalis, Cav.) démontre jusqu'à la derniére évidence ce qu'il avait avancé, savoir : que les pédoncules opposés aux feuilles ne sont autre chose que des sommités de rameaux. Le plus souvent, dans l'#butilon terminale, les pédoncules términent bien évi- demment la branche , et tout le monde alors s'accordera à les appeler pédoncuales terminaux ; mais il arrive quelquefois que sur une tige où la plupart des pédoncules doivent porter ce nom, d'autres paraissent opposés aux feuilles. Ceux-ci ne diffèrent cependant pas des pre- miers ; mais il est arrivé qu'une petite branche est née à l'aisselle de la feuille supérieure, elie a forcé la véritable extrémité du rameau à s'incliner; cette dernière a paru alors opposée à la feuille, et la petite branche secondaire, quoique moins longue qu'elle, a usurpé sa place. HISTOIRE NATURELLE. — ICONOGRAPHIE. Sur un nouveau procédé pour dessiner au trait sur la pierre, par M. Paur LAURENT, peintre. Ce procédé est imité decelui des graveurs sur cuivre. Il consiste à décalquer le dessin original ayec du papier glace ou gélatine, en suivant ous les traits du dessin avec une pointe sèche, plus ou moins fine; mais, au lieu de se sexvir de sanguine pour remplir les linéaments qui ont éte ainsi formés en creux sur le calque par la pointe sèche , on emploie du crayon lihographique. Pour cela, le calque étant fait avec soin, collé ensuite par les bords sur un carton ou sur une planche, on étend dessus avec un linge très-fin une pâte assez dure, formée avec de l'encre lithographique dissoute dans l'essence de térébenthine, et que l'on fait très- bien dans une euillère exy oste à la flamme d'une bougie. Cela fait, on essuye bien le calque, jusqu'à ce qu'en le frottant très-fort avec un linge blanc, celui-ci ne soit plus sali. Il n'y a plus maintenant qu'à transporter le trait, ainsi noirci, sur la pierre, à l'aide d'une presse verticale de papetier. Pour cela, le calque étant sur la pierre, préparée comme à l'ordinaire, on met au-dessus de lui 5-4 feuilles de papier non collé, et sur celles-ci 20-25 feuillets de papier trempé dans de l’eau tenant en dissolution du muriate de chaux calciné. On place ensuite une pierre, ou mieux une planche épaisse et bien droite , sur ce dernier papier, etle tout est in tercallé à deux matelas également de papier , un en dessus etl’autre en dessous. On presse, et on laisse la presse en action pendant une heure; on enlève le papier, dont la dernière feuille reste collée au calque de gélatine, qui lui-méme adhère plus ou moins à la pierre. Quand l'adhérence a lieu, on est obligé d'avoir recours à l'emploi de l'eau chaude, qui fond la géla- tine. Dans tous les cas, le dessin est sur la pierre; mais, avant de le retoucher, s'il en est besoin , ou de pousser plus loin le dessin , il faut laver la pierre à l'eau froide, jusqu'à ce qu'il ne reste plus de gélatine. Le crayon ne risque plus d'être dissous, à cause de l'action du rauriate de chaux dont la base a formé , ayee l'huile du savon , un savon insoluble, tandis que la soude s'est combinée avec l'acide hydro-chlorique, eta composé un sel soluble qui a cté emporlé avec le lavage. Ce procédé, qui donne un trait extrémement fin sur la pierre, a été essayé avec succès sous les yeux de M. de Blainville, par M. Alphonse Prevost; peintre d'histoire naturelle, élève de M. Huet, et par M. Noël, habile lithographe; ils ont cependant remarqué qu'il est (379 presque impossible d'imprimer le décalque immédiatement , et qu'il faut toujours une retouche préalable. M, Noël pense aussi que le trait est encore plus pur en employant une encre ainsi composée : SAvON ANS SEE un quant: Suif de mouton . . . . . . . . une demie; Gire jaune . …/..: 1.14% une-partie ; Mastic en larmes. . . . . . . . une demie; Nodetfnnréer ie ATEN qs, le tout fondu sur un feu doux , bien mélangé; et réduit à la consistance d'ane crême épaisse, en y mélant, à froid, partics égales d'essence de térébenthine et de lavande. ZOOLOGIE. Note sur la génération de l'Hydre verte, par M. M. De BLainvice. Les zoologistes, et par suite les physiologistes, en parlant des différents modes de gene- ration, en ont établi une espèce sous le nom de Gemmipare, et ils l'ont définie la génération dans laquelle l'animal se reproduit par des bourgeons épars et extérieurs. D'après cela, il semblerait que ces animaux ressembleraient, sous ce rapport, aux végétaux chez lesquels les bourgeons servant à la reproduction , paraissent naître au hasard, et d'une manière adventive , an moins sur le tronc et les branches. Cependant, en réfléchissant que, méme dans les végé- taux, ces bourgeons ne naissent pas partout, puisqu'ils sont toujours à l’aisselle des feuilles, qui elles-mémes affectent un ordre déterminé , il était présumable que, dans les animaux gemmipares , le bourgeon reproducteur ne naissait pas non plus irrégulièrement et à lous les poivis du corps. C'est en effet ce que M. de Blainville a observé d'une manière certaine sur les hydres, que l'on peut regarder comme le type des animaux gemmipares, C'est au point de jonction du corps proprement dit, avec le pédicule plus ou moins alongé qui le termire, que se développent constamment les bourgeons reproducteurs au nombre de deux, opposés, plus rarement de trois, et probablement peut-être de quatre, en croix, tous au même niveau. On voit d'abord une simple petite élévation d'un vert légèrement plus teinté que le reste; elle se limite mieux, une ou deux heures après, par le rétrécissement de sa base ; bientôt elle s'élève davantage, et devient hémisphérique ; en s'alongcant, elle conserve une demi-journce ou an jour entier une forme cylindrique; vingt-quatre heures après, et quelquefois moins, elle devient un peu claviforme par le rétrécissement du pédicule et Le renflement de l'extrémité libre. On en voit sortir de petits tubercules, presque l'un après l'autre , -qui doivent constituer les téntacules. Peu à peu, c'est-à-dire d'heure en heure, dans les temps chauds, le corps se rétrécit à sa base, et les tentacules s’alongent, se meuvent dans tous les sens. Enfin, le rétré- cissement du pédicule s'étrangle, en sorte qu'il ne tient plus que par un point à l'anneau gé- nérateur ; alors la moindre secousse un peu forte et accidentelle du polype-mère, où même du polype jeune, détermine la séparation de celui-ci. Ainsi les hydres rentrent dans la ca- tégorie générale des animaux chez lesquels les œufs ou les gemmules naissent et se dévelop- pent dans des lieux déterminés, Mais est-il certain que dans les hydres ce soit complétement à l'extérieur que celte naissance ait lieu? ne serait-ce pas dans l'es parois même du pédicale de ( 78 ) l'animal, dans une espèce d'ovairé, que cela se ferait, et le germe ne viendrait=il pas se placer à l'extérieur, à l’orifice du canal de cet organe? Sans doute cela serait fort bien en analogie avec ce que l'on connait des animaux voisins qui ont été disséqués, comme les Alcyons, les Pennatules , les Actinies, et probablement beaucoup de Madrépores ; où les gemmules , nés, produits dans le tissu de l'ovaire, situés au-dessoas de Festomac , ‘dans l'extrémité du corps opposée à la bouche, sortent à l'intérieur , et sont rejetés par la bouche. Mais M. de Blainville convient que, quelque soin qu'il ait mis dans cet examen , il n'a pu rien voir qui puisse confirmer cette idée analogique, et qu'il lui a paru, au contraire, davantage, que les gemmules ntissent au point extérieur cité, Sur un fémur de Mastodonte, par M1. Marcez-ve-Serres. Soc. Philom. M. Marcel-de-Serres annonce qu'il a découvert un fémur entier de Mastodonte à dents étroites dans le terrain sablonneux de Sorét , près Montpellier , qui fait partie des terrains marins supérieurs, et à cing mètres au-dessus du niyeau de la Médiüerrante. Ce fémur pré- sente quelque différence avec le fémur fossile du grand Mastodonte de l'Ohio, décrit et figuré par Daubenton dans les Mémoires dé l'Académie des Sciences pour 1762, relativement à la forme et à la direction de la ligne âpre. D'après la longueur de cet os, qui est de o"g10 depuis l'extrémité du grand trochanter jusqu'au condyle interne, et ses autres dimensions, i. paraîtrait que le Mastodonte à dents étroites avait une plus petite stature que le Mastodonte de l'Ohio, Nouveau moyen de détruire les Chararsons, par M. PayrauoEaux. Soc. Philom. Divers moyens ont été indiqués par les agronomes modernes pour conserver les blés dans les greniers ou dans les magasins, et surtout pour les préserver des charansons, qui, lorsqu'ils s'y mettent, en dévorent promptement toute Ja substance farineuse et ne laissent exactement que l'enveloppe. Je ne ferai point l'énumération de ces moyens, ils sont connus de tout le monde; je me discuterai pas non plus leur plus ou moins d'efficacité, ce n’est pas là le but que je me suis proposé: c'est celui de faire connaître un procédé, très-simple, pour parvenir à la destruction entière des charansons, quand ils se trouyent multipliés en très-grand nombre dans les greniers. Je ne crois pas que l'on ait jusqu'à ce jour atteint un résultat aussi désiré et aussi important, Je vais ayoir l'honneur de soumettre ce moyen au jugement de la Société ; j'ai été témoin de son emploi, il y a déjà plusieurs années ; il a été répété depuis , et toujours avec le plus grand succès : il consiste à couvrir les tas de blés attaqués par les charausons, de toisons de laine grasse; on les y laisse trois ou quatre jours , au bout desquels on vient les relever ; elles sont alors remplies et couvertes de charansons, que l'on fait tomber en les se- couant , puis on les replace de nouveau, pour le même laps de temps. Après quatre ou cinq opérations semblables, qui ne demandent pas plus de quinze ou vingt jours, l'on peut être assuré qu'il ne reste plus de charansons. Je ne pourrais pas dire si la laine échaudée et débarrassée entièrement du suint aurait la même propriété, cet essai n'a point été fait; je ceropie m'en occuper incessamment, ( 79 } La découverté de ce moyen est due à mon ‘père, qui la fit en 1811. Ayant alors, comme la plupart des propriétaires de terres , ses récoltes de plusieurs années ; il ne put les préserver des charansons, qui lui causèrent des dommages considérables. Quelques toisons de laine grasse déposées par hasard dans un coin du grenier qui contenait du froment à moitié rongé, fixèrent ses regards ; à son extrême surprise il les apercut toutes noires de charansons. Cette vue lui suggéra l’idée de couvrir de laine tous’ses blés, ce qu'il fitexécuter à l'instant même: patient de connaître le résultat de ce nouvel essai, il revint trois jours après, et, avec la plus vive Satisfaction, il trouva encore les toisons plêines de charansons. Il continua d'agir ainsi, autant de temps qu'il pensa qu'il pouvait y avoir de ces insectes destructeurs, ce qui dura , comme je l'ai dit ci-dessus, quinze à vingt jours. Ayant fait, en dernier lieu, remuer tous Les blés, il n’en revit plus aucun, et bien qu'il ait tarde encore plusieurs mois avant de les vendre, les charansons n’y ont plus reparu. Mon père a fait part de ce moyen depais à diverses personnes, qui toutes en ont fait usage, et avec les mêmes résultats et les mêmes avantages. Je pénse que les charansons sont attirés par l'odeur du suint de la laine, et qu'embarrassés dans les poils, ils y succombent, J'étais trop jeune, et je ne pouvais pas assez apprécier toute l'importance de cette découverte, lorsque je fus témoin des premiers essais tentés par mon père, pour m'attacher à faire les observations qui me seraient néces- saires, dans ce moment, por pouvoir donner une explication plus détaillée sur ce qui se passe dans cette circonstance, sur la manière dont la laine agit sur les charansons, et comment js parviennent à être détruits; mais le manque d'observations propres à expliquer l'influence de la laine dans cette opération, ne change rien quant aux résultats obtenus! J'espère, avant peu, être à même de fournir ces renseignements à la Société; je pense qu'il serait aussi très-important de s'assurer si des toisons déposées en même temps que le blé dans le grenier, ou étendues dessus, ne pourraient pas écarter les charansons, ou les faire périr au fur età mesure qu'ils s'y développcraient. Je désire que ce moyen, d'un emploi facilé pour toutes les personnes, principalement pour celles qui s'occupent d'agriculture, puisse mériter quelque attention. GÉOGRAPHIE. Note sur le cours du Burrampouter. Oua long-temps ignoré la véritable position de la principale source du Cange. C'est ce que l’on reconniaitaisément, quand on examine toutes les cartés de l'Asie et: de FHindoustan, publiées avant celle qui se trouve dans le tome XI des Æszatick Researches , et que nous avons donnée dans les Nouvelles Annales des voyages (tom. 1). Gette carte fut dressée d'après Les observations de MM. Webbet Raper. Ces deux voyageurs anglais trouvèrent, en 1808, la source du Gange un peu au-dessus de Gangautri, lieu célèbre chez les Hindous. Le fleuve sort de dessous des amas iminenses de glaces entassées au pied méridional de l'Himalaya. Au-dessus de ce point s'élève le Mahadèva-Calinga , une des cimes les plus hautes de la chaîne, et dont la position a été déterminée à 31° 10” de latitude nord. et 76° 40° de lon- gitude à l'est de Paris. Le Gange ne preud ce nom qu'après avoir recu l'Alacananda, venant de l'est. À Herdouar il sort du pays montagneux pour entrer dans les plaines de l'Hindoustan s qu'il parcourt en coulant an sud-est, vers le golfe du Bengale. (C8) - Avant d'entrer dans celle mer, il se joint au Burrampouter , qui arrive de l'est, et que plusieurs géographes avaient regardé comme identique avec le Tsampou , fleuve principal du Tibet. Ils pensaient qu'après avoir coulé du nord-ouest au sud-est, ce dernier passait à peu près à 50 lieues de l'Yunnan, province la plus occidentale de la Chine, qu'ensuile il tournait brusquement à l'ouest, entrait dans l'Assam , puis dans le Bengale, et contournant les monts Garraous, se dirigeait au sud et se joignait au Gange. Cette opinion erronée était due à ce que dans l'Atlas de la Description de la Chine de Du Halde, le cours du Tsampou, après qu'il a quitté le Tibet, n'est pas marqué. D'Anville, combinant les positions connues de divers points de l’Hindoustan , du Tibet et de la Chine, conjectura que le Tsampou, après avoir parcouru du nord au sud un espace que l'on peut évalner à 300 lieues de France, était le fleuve dont, à cette époque, on ne connaissait que la partie inférieure, sous le nom de Riviere d’ Ava. Eu conséquence, il joignit ces deux rivières, et, dans sa grande carte d'Asie , n'en fit qu'un seul fleuve. Rennel, tirant des conséquences erronées de fails exacts, se persuada que le Tsampou de- venait le Burrampouter ; il le traça de cette manière sur sa carte de l'Inde; son opinion a long-temps prévalu, M. Klaprotb, en étudiant les livres chmois, a trouvé que le grand fleuve du Tibet, ou Yaro Dzangbo Tchou , mots dont nous avons fait Tsampou , après être sorti de ce pays, en coulant à l'est, traverse des contrées sauvages , entre dans l'Yunnan , tourne au sud-ouest, puis pé- uètre dans le royaume de Mian, ou Ava. Ainsi c'est le méme que l'Irraouaddi-Myet, qui baigne Amirapoura , capitale de l'empire des Birmans. Pendant que l'on gravait la carte qu'il avait dessinée d'après ces renseignemens, M. Klaproth apprit que le Journal asiatique de Londres venait de publier, sur les sources du Burrampouter, des notices qui constataient l'exactitude des cartes chinoises qu'il avait consultées. Voici le résultat de ce que des officiers anglais qui ont parcouru l'Assam, et entre autres M. Burlton, ont observé, Le Burrampouter sort du Brahma kound, lac situé sous 27° 42! de latitude nord , et 94° 41 de longitude à l’est de Paris. Ce lac recoit plusieurs ruisseaux des flancs méridionaux et oc- cidentaux de montagnes neigeuses qui l'entourent de tous côtés, et qui probablement forment la continuation de la ligne de faite de l'Himalaya. Sous le 94" méridien, le fleuve sort, par ane ouverture entre les montagnes, du petit bassin qu'elles environnent, et coule, sous le nom de Lahit, à peu près sous le même parallèle jusque vers 95° 25” de longitude; là il tourne au sud-ouest, devient plus considérable par le tribut que lui apportent plusieurs grandes ri- vières ; en sortant de l'Assam il prend le nom de Burrampouter, et, sous le 26"° parallèle et le 88% méridien, se dirige au sud. Enfin, après un cours sinueux, qui, depuis ce point, était déja counu, il se réunit au Gange. Ainsi ces deux fleuves ne coupent point la ligne la plus haute de l'Himalaya , et ne pénètrent dans la plaine qu'en traversant les gradins qui sont en avant de cette chaine. (81) MATHÉMATIQUES. Memorre qui a pour titre : Soluzione geometrica di un difficil probleme di sito, Napoli, 1825, par M. Bruno, de Naples, in-/° de 20 pages, et 1 planche. Notice historique sur la question principale traitée dans ce Mémoire, lue à La: Société Philomatique , dans la séance du 7 janvier 1826, par M.HACHETTE. Le Mémoire de M. Bruno contient la solution de ce problème tant donnés un point et deux droites, mener par le point un plan qui coupe les deux droites en deux autres points, tels que les trois points soient les sommets d'un triangle semblable à un triangle donné ? Lorsque les deux droites données se rencontrent, le pro- blème peut s'énoncer ainsi : Couper un angle trièdre suivant un triangle de similitude donnée ? La solution de ce dernier problème comprend celle d'une autre question relative à la pyra- mide triangulaire, qui a été traitée par plusf@trs géomètres. On suppose que l'on connaisse dans une pyramide triangulaire , sa base et l'angle trièdre opposé à cette base, et il s'agit de déterminer le sommet de la pyramide. Estève, de Montpellier, a donné une solution algé- brique de cette question ; son Mémoire est imprimé dans le 2° volume des Savants étrangers ; Académie de Paris, année 1754. En nommant b, e, d les trois côtés connus de la base; B, C, D les trois angles plans, res- pectivement opposés aux côtés à, c, d; prenant pour inconnues + et y les angles que l'aréte de la pyramide ; qui passe par le point d’intersection des côtés à et c, fait avec ces mêmes côtés, et pour troisième inconnue z, l'angle que l’aréte qui passe par le point d’intersection des côtés e et d fait avec Le côté d, on aura entre lés inconnues x , y, z, les trois équations suivantes : b sin (x +B) c sin (y + C). Sin b RC à 0 CONTI ONE ; csiny __ dsn(z+D) (2) Poe er mor Halala le Dati - « bsinx d sin z st AA CAECENEMONT sio D ? Estèye n'a pas donné équation finale pour le cas général ; ilne l'a cherchée que pour le cas particulier où les deux angles x, z seraient égaux, cas pour lequel on aurait par l'équation (5), b sin B, d 7 sin D: niére du second. sin B L’équation finale dans cette hypothèse est du 4° degré , et se résoud à la ma- En 1575, Lagrange a publié, dans le volume del Académie de Berlin pour cette année , un Mémoire sur la pyramide triangulaire, où l'on trouve les trois équations suivantes, qui LE, ferment une autre solution algébrique de la question proposée par Estève. Prenant pahrtinr counues les trois arêtes X , Y, Z de la pyramide, et désignant, comme Estève, les câtés de la base de la pyramide par les lettres b, c, d; par B, C, D les angles plans Émis + Là trièdre, respectivement opposés à ces côtés, on a : Juin 1826. sé (82) DUR NE XV CAS RS ue MD cet Ne) CV Z OPEN CARRIER. 7 Me DURS LOORE cos DR AE MI OT ER EliminantX, Y, l'équation finale serait en Z du huitième degré, M. Lacroix a indiqué cette solution dans son Complément de géométrie, première édition, année 1595, page 85, et dans une édition postérieure , il a rappelé la solution d'Estève , de 1754. En 1995, Lagrange a donné une solution plus simple, en prenant pour ncosvhol une des trois arêtes , et pour Les deux autres inconnues , les rapports de la première arête à la seconde et à la troisième. Ce mode de solution est indiqué dans le Journal des Ecoles normales de l'année 379 , tome IV, pages 411-415, En supposant dans les trois équations précédentes é,e e”, e”, que l'arête Z soit prise arbürairément, et que, par l'extrémité de cette arête, on ait mené un plan qui coupe la pyramide suivant un triangle des cotés &, ce, d, semblable au triangle donné base de la pyramide, la similitude de ces triangles donuera : Mb==hncy nd}, m et n-ctant des constantes connues ; d'où il suit qu'on aura, pour déterminer X et Y, les “ra suivantes : 2 + Y? — 9oXY cos BD — m (Y° P; — 2YZ cos CG) -. x. (7) & Æ Y°— 2XY cosB — n (Z° + X2— 2XZ cosD)..... (/°); prenant la valeur de Y? dans l'équation (7'), et la substituant dans l'équation (f), on aura, après la substitution, une valeur linéaire de Y, au moyen de laquelle on changera l'une des équations f'et f” en une autre, qui ne contiendra que l'indéterminée Z et l'inconnue X élevée à la quatrième puissance ; on détermicera ensuite l'arbitraire Z, par la condition que les extrémités des trois arêtes X, Y, Z soient les sommets d'un triangle donné, base de la pyramide. Estève, de Montpellier, avait remarqué que le problème de la pyramide triangniaire qu'il avait résolu, n'était pas de pure spéculation, et qu'il pouvait être utile dans la géographie, pour la solution de cette question : « Étant placé sur le sommet d'une montagne , et connaissant les distances qu'il y a entre trois » objets qu'on découvre daus la plaine, il s'agit dé déterminer-du même sommet, par les » règles de la trigonométrie, la hauteur de la montagne, et la distance à chacun des objets » qui sont dans la plaine; enfin, tout ce qui appartient à la pyramide, dont la base connue » est dans la plaine, et le sommet à l'œil de l'observateur, qui y mesure les angles formés. » On sait que la géométrie descriptive a pris naissance à l'École royale du génie qui fut établie à Mézières, en 1748; la méthode des intersections des surfaces courbes faisait partie de l'enseignement de cette École, et on l' appliquait à la solution du pr obléme d'Estève; elle était connue de Monge, qui a fait voir, dans son Cours de géoméirie descriptive aux Écoles aormales de 1795, que la solution, par cetie méthode, consistait à regarder chaque côté de la base de la pyramide, comme la corde d'un are capable de l'un des angles plans donnés qui forment l'angle dièdre de cette pyramide; chaque arc, en tournant sur sa corde, engendre une surface de révolution, et les trois surfaces de révolution ainsi engendrées se coupent en des points, dont chacun est le.sommet d'une pyramide qui salisfait aux donnces da problüme. Cette solution géométrique cst exposée dans le Journal cité des Écoles nor+ males, tome I, pages 547-552. (85) D'après les solutions algébriques de Lagrange, de 1773 et 1795, on avait conclu que le nombre de pyramides qui résolvaient la question était de huit; mais M. Hachette a remarqué qu'en prenant en considération les pyramides symétriques pour lesquelles les longueurs des arêtes ne changeaient pas , le nombre cffectif de solutions était de seize. Il a donné une nou- velle solution, d'après laquelle on peut disposer du troisième angle de l'angle trièdre, pour que les seize solutions ne se réduisent pas à huit; ce qui arrive , lorsque les trois suppléments des angles plans de l'angle trièdre donné, ne peuvent pas former un second angle trièdre, Cette solution a cié publiée dans la Correspondance sur l'École Polythecnique, tome IT, cahier de juillet 1812, page 552, et dans son 7raité de géométrie descriptive , édition 1822, page 155, et note page 265. Elle est fondée , ainsi que celle de Monge, sur le principe qu'un point est déterminé par la condition d'appartenir à trois surfaces de révolution; ayant sup- posé que le plan de la base donnée de la pyramide était fixe, on a cherché la position qui convenait à des plans mobiles passant par les côtés de cette base, pour que ces plans com- prissent l'angle trièdre donné, opposé à la base. M. Bruno, de Naples, a renversé l'hypo- thèse ; il a supposé que l'angle trièdre fût formé, et il s’est proposé de le couper suivant un triangle de similitude donnée. Par cette manière d'envisager la question, il a trouvé que le problème se résolvait plus simplement que par les méthodes connues , et que la solution ne dépendait que de l'intersection des deux hyperboles situées dans un même plan. FT Quant au nombre de solutions, M. Hachette a fait observer qu'il dépendait uniquement du nombre des angles trièdres qu'on peut former avec trois angles donnés, en y comprenant leurs suppléments. Il est facile de prouver, ct algébriquement, et par des considérations synthé- tiques très-simples, que ce nombre d'angles trièdres est de buit, non compris leurs symé- triques , et de seize , en les comprenant. En effet, les trois plans des angles 4, à, e d'un angle uicdre, divisent l'espace en huit angles irièdres, symétriques deux à deux; et si l'on forme un second angle trièdre avec les trois suppléments a!, b', c’, les plans de ces trois angles diviseront encore tout l'espace en huit nouveaux angles trièdres, La discussion de l'équation bien connue en trigonométrie, sin a sin à cos À = cos a — cos b cos c, donne le même nomlre-de combinaisons. En effet, on a pour l'angle trièdre formé par les trois angles a, b, c; et pour les sept autres angles trièdres, qui se groupent au même sommet : sin à sin c cos À = cos 4 — cos à cos © = — cos a + cos à cos c; et pour les trois suppléments a!, L!, c!, s sin À sin c cos À = — cos a — cos à cos c — cos a + cos b cos ©, Chacune de ces quatre équations en comprend deux. Les huit angles trièdres distincts étant construits, on y placera , par la méthode de M. Bruno, ur triangle semblable à la base donnée de la pyramide demandée, et un plan parallèle à celui de ce triangle contiendra la base méme. La détermination du plan de ceue base ne présente aucune difficulté, M. Bruno a donné , dans son Mémoire, de nouveaux exemples de l'application de la mé- thode des anciens à la recherche de plusieurs propositions de géométrie très-curieuses ; on les trouvera dans la traduction commentée et développée de ce Mémoire, que M. Hachette a présentée à la Société, ( 84) ASTRONOMIE. Sur la construction de nouvelles tables propres à abrèger les calculs des latitudes et azimuts terrestres, observés à l’aide d'étoiles cirecompolaires. par M. Puissant. (Société Philomatique, séance du 27 maï 1826.) Lorsque de grandes lignes trigonométriques sont dirigées dans le sens des méridiens et des parallèles terrest'ês , à peu de distance les unes des autres, elles forment, par leur ensemble, le réseau fondamental d'après lequel on établit le canevas d'une grande carte topographique , comme celui dont les ingénieurs-géographes s'occupent en France depuis plusieurs années. Ces lignes mesurées géodésiquement doivent, en outre, être assujéties à des observations célestes, afin de connaître leurs véritables positions géographiques, et de pouvoir déduire de leur comparaïson les dimensions du sphéroïde auquel elles appartiennent, C'est ainsi qu'en combinant l'are du méridien de Dunkerque avec le parallèle moyen, j'ai reconnu que l'aplatissement de l'ellipsoïde osculateur en France est sensiblement plus grand que celui qui convient à la figure générale du globe. Dans le but d'acquérir de nouvelles lumières à cet égard, ou tout au moins de confirmer ce premier résultat, on se propose de faire, en diffé- rents points duroyaume, un grand nombre d'observations de latitude et d'azimut à l'aide d'étoiles circompolaires , et principalement dx de la petite ourse , en employant de grands théodolites doublement répétiteurs , tels que ceux qui sortent des ateliers de Gambey, l'un de nos plus ha- biles artistes en ce genre. Les calculs qu'exigent ces sortes d'observations astronomiques sont susceptibles d'être considérablement abrégés , au moyen des tables que j'ai construites, et qni paraïîtront dans la Connaissance des temps pour 1829. Elles sont fondées sur des formules connues , les unes données par M. Liltrow, astronome autrichien , les autres publiées par moi dans l’un des Bulletins de cette Société, et notamment dans un Mémoire qui a pour titre : Méthode générale pour obtenir le résultat moyen d’une série d'observations astronomiques faites avec le cercle répétiteur. Ces tables ont simplement pour argument le temps sidéral de l'observation, et sont applicables à toute étoile située non loin du pôle ; elles sont par consé- quent plus étendues et plus générales que celles que M. Littrow a données dans le sixième volume de la Correspondance astronomique de M. de Zach. sans excepter même les tables de M. Racine. Elles ont, en outre, l'avantage de servir à la fois à la détermination des latitudes el à celle des azimuts, et de s'appliquer à ane position apparente quelconque de l'étoile. Plusieurs géomètres et astronomes ont proposé depuis long-temps, à défaut de lunette mé- ridienne, d'orienter un réseau de triangles par les observations de la polaire , de préférence à celles du soleil levant ou couchant, afin d'éviter l'influence des réfractions irrégulières et extraordinaires qui se manifestent souvent, à l'insu de l'observateur, lorsque les astres sont très-près de l'horison , et sans qu'il y ait d'ailleurs aucun moyen d'évaluer cette influence ; aussi voit-on que Méchain avait essayé d'orienter les triangles de la méridienne aux environs de Perpignan, en observant pendant quelques jours, avec un cercle répétiteur , l'angle entre un des sommets de ces triangles et l'étoile polaire prise aux époques de sa plus grande digres- sion du méridien ; mais l'usage de cet instrument nécessita des calculs très-laborieux, que l'emploi du théodolite eût rerdus fort simples. (85) IL est d'autant plus important de faire usage d'un moyen sûr pour mesurer l'inclinaison des côtés des triangles à l'égard des méridiens de leurs sommets, que, sans cela, la détermination des longitudes par la méthode des azimuts, que recommande M. de Laplace, serait très- inférieure à celle plus directe qui résulte de la transmission rapide du temps que l’on compte au même instant physique en deux points éloignés d'un parallèle ; soit en opérant cette transmis sion au moyen de signaux de poudre à canon, soit mieux encore en se procurant des éclipses artificielles avec des lentilles à échelons, comme celles que M, Fresnel a imaginées et fait excculer pour les phares, PHYSIQUE. Note sur de nouvelles actions magnétiques dues au mouvement de rotation. M. Arago vient de communiquer à l'Académie la suite des expériences par lesquelles il a fait connaître , l'année dernière, l’action que tous les corps dans l’état de mouvement exercent sur l'aiguille aimantée. On se rappelle que si une telle aiguille suspendue horizontalement oscille près de la surface d'un corps quelconque, et surtout d’un métal, l'amplitude de ses oséillations décroit dans une proportion très-rapide; que, réciproquement, si l'aiguille ainsi suspendue est en repos dans la direction que lui donne le magnétisme du globe, et que l'on fasse Lourner un disque métallique autour d'un axe vertical correspondant au point de suspen- sion de celte aiguille, elle est entraînée par le mouvement de rotation, s'arrête dans un azimuth déterminé, si ce mouvement est assez lent, suit le disque et tourne avec lui d'une manière conlinue, si ce mouvement est assez rapide. Chacune de ces deux formes d'expériences pré- sente des avantages particuliers dans l'étude du phénomène. M. Arago rappelle que la pre- mière est bien plus propre à rendre manifestes des actions très-faibles ; il cite les résultats d'un grand nombre d'expériences de ce genre, très-précises, qui mettent en évidence d'une manière incontestable l'influence du verre, de l'eau , à l'état liquide et à l'état solide, On re- marquera que dans ces deux états l'eau a des pouvoirs différents ; c'est dans le dernier état que, moins dense, elle agit plus fortement. On a lieu de s'étonner, qu'après avoir répété les expériences de M. Arago, des physiciens aussi exercés que M. Léopold Nobili et Bacelli, aient sur ce point contredit ces premières assertions. Le mémoire qu'ils ont publié sur cet important sujet n'offre point, d'ailleurs , les données qui seraient nécessaires pour que l'on püt indiquer la cause de l'erreur dans laquelle ils sont tombés. Les mouvements de l'aiguille aimantée suspendue horizontalement ne faisaient connaitre que l’action exercée par le disque sur cette aiguille, dans une direction horizontale perpen- diculaire aux rayons de la plaque tournante. M. Arago a étudié les actions qui ont lieu hori- zontalement suivant ces rayons, et enfin dans la direction verticale perpendiculaire ax plan du disque. Pour le premier de ces deux cas, il a pris une aiguille d'inclinaison , mobile, comme on le sait, sur deux tourillons autour d'un axe horizontal; il a rendu cette aiguille verticale, soit au moyen d’un léger contrepoids, soit en faisant que le plan vertical dans lequel elle se meut, fût perpendiculaire au méridien magnétique. Supposons de plus que ce plan, son plan de mouvement , passe par le centre de rotation du disque tournant, et que la pointe inférieure de l'aiguille corresponde successivement à différents points d'un même rayon depuis la cir- conférence jusqu'au centre, M. Arago a remarqué que, près de la circonférence et même » ( 86) hors du bord extérieur de la plaque , l'aiguille est repoussée par une force agissant suivant le prolongement du rayon, qui éloigne sa pointe inférieure da centre de mouvement. Il y a sur chaque rayon un point entre le centre ei la circonférence de la plaque tel, que l'aiguille, si avant le mouvement elle correspondait verticalement à ce point, n'est nullement déviée pen- dant la rotation. Pour toutes les positions initiales de l'aiguille, correspondantes à des points plus voisins du centre, elle est, par l'effet du mouvement circulaire du disque, portée vers le centre; au centre même l'action est nulle, Il n'est pas nécessaire d'ajouter quelles choses se passeront de cettemanière, si l'on conçoit que chacun des anneaux circulaires dans lesquels on peut supposer la plaque métallique dé- composée, acquiert, en tournant, la propriété de repousser l'aiguille. Enfin M. Arago, pour connaitre l'action qu'exerce perpendiculairement à la surface le disque tournant ,a suspendu un aimant vertical à l'extrémité de l'un des bras du fléau d'une balance très-sensible, en chargeant l'autre bras de ce fléau d'un contrepoids égal. L'expé- rience montre que, quel que soit le point de la plaque tournante auquel correspond l'extré- mité inférieure de l’aimant suspendu, le mouvement de rotation fait naître une force répalsive qui le soulève, M. Arago a rendu le même phénomène plas facile à observer, en rendant horizontale , au moyen d'un faible contrepoids, l'aiguille d'inclinaison qu'il employait précédemment dans une direction verticale. Si dans sa nouvelle position on la dirige de manière à ce qu'elle ne puisse tourner que dans le plan passant par le centre de rotation, et que l'une de ses branches étant en dehors de la plaque, l'autre seulement éprouve l'action de cette plaque en mouvement ; on observe que cette dernière branche est constamment soulev‘e, quel que soit le point du disque auquel correspond le pêle qui en est voisin. M. Arago fait connaitre les moyens de déterminer les rapports numériques des trois forces qu'il a découvertes. Il annonce que ces rapports varient avec la vitesse de rotation; que, par exemple, la force dirigée suivant le rayon de la plaque tournante peut être plus petite que la force horizontale perpendiculaire à ce rayon, pour des vitesses assez petites ; plus grande pour de grandes vitesses, Ces nouveaux résultats, la nature répulsiye des deux dernières composantes de l'action ré- volutive des plaques, renversent complétement une explication du phénomène, qui s'était pré= sentée à tous les physiciens francais , anglais et italiens. Cette explication consistait à supposer que la présence de l'aimant faisait naître dans la plaque tournante des poles magnétiques, qui, se formant instantanément et employant un certain temps à se détruire , acquérant leur maxi- mum d'intensité à leur passage sous l'aiguille, demeurant plus éncraiques après l'avoir dé- passée qu'ils ne l'étaient avant de l'avoir atteinte , l'entrainaient par leur attraction ; mais, s'ils l'attiraient dans cette direction, ils devraient, et plus énergiquement encore, l'atirer dans une direction yerlicale. On a vu que, sous le rapport du sens de l'action comme sous le rapport de son intensité, l'expérience est directement contraire à cette théorie. Est-il besoin d'ajouter que, même ayant cette rélutation par le fait, une explication qui ne rendait nullement compte de l'énorme différence que l'on remarque entre les actions du cuivre sur l'aiguille aimantée , dans l'état de repos et dans l'état de mouvement, ne pouvait être admise , et que cette différence énorme est le caractère particulier du nouveau genre de forces? (87) MINÉRALOGIE. De L'ARKOSE, — Caractères minéralogiques et histoire géognostique de cette roche, par M. Alexandre BronGniarT. (Extrait. ) On a étendu le nom de grès à un grand nombre de roches composées , qui n’ont entre elles d'autres rapports que d'avoir une texture grenue, et de renfermer du quarz à l'état de sable. Cependant ces roches différent, et par les minéraux associés au quarz, ct par leur gisement ou époque de formation , et ces différences ne peuvent pas êlre regardées comme résultant de quelques modifications ou variétés locales ; elles sont constantes dans beaucoup de lieux situés à une grande distance les uns des autres, et dans les diverses positions géognostiques dans lesquelles elles se trouvent. Ces considérations avaient depuis long-temps engagé M. Brongniart à séparer les grès en plusieurs sortes, sous les noms de Grès proprement dits, de Psammites etde Macignos ; mais depuis qu'on étudie les roches avec plus de soin, ces séparations n'ont pas paru suflisantes pour distinguer ce qui était réellement différent, et M. Brongniart a cru devoir établir la sorte à laquelle il a donné le nom d'ArkosE, et qu'il a fondée sur des caractères minéralogiques et géognostiques, par conséquent sur les deux sortes de différences exigées par queiques géognostes. L'Arkose est une roche à texture grenue , composée essentiellement de quarz hyalin et de felspath réunis par voie d'agorégation. Le mica s'y présente quelquefois, mais en pelites paillettes éparses et très-rares. 1 n'y a point de ciment réel, mais bien un peu d'argile et de calcaire, mélé d'une manitre presque invisible dans celle roche, L'Arkose diffère donc des Psammites par l'absence du mica et de l'argile, et du AZacigno par l'absence du mica et du calcaire, en quantité constante et dominante. Quoique formée essentiellement par voie d'aggrégation mécanique , l'Arkose présente sou- vent de nombreux indices de l'action chimique , par le ciment quarzeux qui réunit quelques- unes de ses parties, par les parties cristallisées pierreuses ou métalliques, telles que le fluore, la barytine, le calcaire spathique , la blende, la galène, les pyrites, qui sont disséminés dars la masse, etentièrement liés avec ses éléments ; enfin par les druses nombreuses que forment quelquefois ces minéraux cristallisés. Tels sont les caractères minéralogiques que présentent les Arkoses, lors même qu'on les voit hors de leur gîte, et dans les collections. Mais leur gisement est une autre circonstance , qui sert à fonder l'établissement de cette sorte. Les Arkoses appartiennent à deux gisements principaux ; le premier estle plus re- marquable et le plus important. s Les Arkoses de la plus ancienne formation , quelle que soit l'époque géognostique à laquelle elles appartiennent, sont placées immédiatement sur les granites, ou sur des roches qui leur sont analogues par leur nature et par leur mode de formation; elles semblent s'y lier d’une manière intime, eten étre, ainsi que le dit l'auteur, comme l'eau-mère ou l'écume, M. de Bonnard, dans son Mémoire sur les lcrrains de Bourgogne, a fait remarquer cette liaison avec les terrains inférieurs, en montrant que les mémes minéraux étrangers se trouvent, dans l'Arkose d'Ayalon, superposée au granite; et dans cette dernière roche, M. Brongniart fait remarquer le même genre de liaison dans les Arkoses de Montjeu, près (88) d'Autun, et il cite un grand nombre de lieux qui présentent l'Arkose toujours immédiatement placée sur le granite. ù Les Arkoses sembleraient donc appartenir à l'époque de la formation des granites, par ce mode de liaison, ou au moins l'avoir suivie de très-près. Mais, par leur masse, ou plutôt par la partie supérieure de leur masse, elles se lient souvent aussi intimement avec Îles terrains qui les recouvrent, qu'avec celui sur lequel elles reposent. Or, l'examen de ces divers terrains supérieurs , et celui des débris organiques que renfer- ment les terrains d'Arkose de Hoer en Scanie, et de Blavosy en Velay, tendent à faire attribuer la partie supérieure de cette roche ou formation, à une époque que M. Brongniart étend depuis le schiste bitumineux métallifère, inférieur au calcaire pénéen (zechtein), jusqu'au grès bigarré, et même au calcaire à gryphée. C'est encore d'après les observations faites par M. de Bonnard sur les Arkoses de Bourgogne, que M. Brongniart établit cette liaison de la partie supérieure des Arkoses avec les grès bigarrés. Cette roche appartenant par sa partie inférieure à ane époque en apparence si différente de celle avec. laquelle elle est liée par sa partie supérieure, offre une circonstance géologique assez remarquable , et dont on n'a pas encore d'exemple. M. Brongniart examine si les deux surfaces de cette roche appartiennent en effet à deux époques géognostiques différentes , ou s'il ne serait pas possible de présumer que la roche inférieure, le granite, a lui-méme paru à la surface de la terre à des époques différentes, non pas par voie de cristallisation confuse formée au fond d'un liquide, mais en sortant de l'intérieur de la terre pour s'épancher à sa surface , se lier avec les corps qui la couvraient à l'époque de cette expansion , et la recouvrir de ses énormes masses. Les lieux que M. Brongniart cite , ou qu'il décrit comme présentant des exemples de terrains d'Arkoses, sont divisés en deux séries. I. La première moñtre l'Arkose immédiatement appliquée sur le granite, et quelquefois recouverte par d'autres terrains ; ce sont : Le vallon de Mercœur, près d'Aubenas , département de l'Ardèche. Cette roche est recou- verte par le calcaire pénéen, M. Brongniart donne une coupe détaillée de ce gisement. Les environs de Hoer en Scanie, en Suède. L'Arkose de ce lieu a présenté de nombreuses empreintes végétales décrites par M. Adolphe Brongniart , et rapportées par lui à des filicites (filicites meniscioïdes ); qui sont quelquelois les mêmes que celles qu'on trouve dans les grès bigarrés, Blavosy, près le Puy en Velay, où l'Arkose a montré quelques tiges de monocotylédons, qui pourraient avoir de l'analogie avec les végétaux de Hoer. L'Arkose d'Ayalon, décrite par M. de Bonnard, et celle de Montjeu , au sud d'Autan, qui a avec celle-ci la plus grande analogie de position. 3 L'Arkose de Waldshust, sur les bords du Rhin, non loin de Schaffouse , qui renferme de superbes druses de calcaire spathique et de chaux fluatée. , L'Arkose de Remilly , près de Dijon , décrite autrefois par M. Leschevin, depuis lors par M. de Bonnard, nouyellement observée par M. Parèto, de Gênes, et qui renferme de la baryline et de la galène disséminées, M. Brongniart donne, d'après M. Parëto, une coupe de ce lerrain. L'Arkose granitoïde chromifere de la montagne des Écoûchets, près Couches, département de Saône-et-Loire. - : L'Arkose commaoue enprifère de Chessy, près Lyon, renfermant le cuivre oxydulé, le ( 89 ) cuivre malachite , etc., en rognons et sphéroïdes, placée sur les roches primitives, el recou- verte par le calcaire à gryphées arquées. Les Arkoses du département du Puy de-Dôme, à Chateyx ; près Royat, et dans la vallée de l'Allier, au sud.de Clermont, à Monipeyroux, à Perrier et près d'Issoire. Ces Arkoses prôsen- tent dans leur partie inférieure la barytine et l'arragonite, qu'on observe dans d'autres lieux a leur partie supérieure ; elles sont calcarifères, et liées avec le terrain d’eau douce qui re- couvre ces roches, et qui est inférieur aux roches volcaniques. II. Les Arkoses de la seconde série ne sont pas immédiatement placées sur le granite, mais M. Brongniart croit deyoir rapporier aux Arkoses ces roches par toutes les circonstances mi néralogiques et géologiques qui les accompagnent. Ce sont ce les : D'Obersmoschel, dans le Palatiuat, renfermant les minerais de mercure exploités dans ce lieu , etdes poissons fossiles absolument semblables à ceux qu'on trouve dans les schistes bitu- mineux du pays de #ansfeld (1). De quelques mines de bouille, qu'on connaît comme superposées au granite, telles que celles des environs de Saint-Étienne, département de la Loire. M. Brongniart aurait pu augmenter beaucoup le nombre de ces exemples, mais il a voulu les réduire aux lieux qu'il a eu occasion de visiter. Les terrains d'Arkose observés par M. Brongniart et par plusieurs géognostes, et dont il fait ressortir les particularités dans son Mémoire, les rapports qui les lient entre eux et avec les terrains granitiques qu'ils recouvrent et les terrains de grès bigarrés par lesquels ils sont re- couverts, conduisent M. Brongniart à conclure que l'Arkose, bien caractérisée, eg servir comme de chronomètre pour déterminer une des RpRENIUQUE du granite à la surface de la terre , puisqu ’elle est si intimement lite avec celte roche, qu’ on ne peut supposer un long i 1n- tervalle, ni une grande différence du phénomène entre la cristællisation complète du granite ct la demi-cristallisation des Arkoses, composées des mêmes éléments que lui; mais qu'étant , d'une autre part, également lices avec le grès bigarré, ces rapports semblent amener la con- clusion remarquable qu'une expansion du granite a eu lieu à la surface de la terre à l'époque du grès bigarré, et qu'en s'exprimant dans les termes de la géognosie, ou pourrait dire que certains granites sont de la formation du grès bigarré. Cette conséquence, qui parait un peu paradoxale, le paraîtra peut-être moins, si où prend la peine de lire dans le Mémoire original (2) la description des observations et la suite des raisonnements qui y ont conduit l'auteur. BOTANIQUE. Caractères du genre Sida, rectifiés et tracés d'après l'examen d'un grand nombre d'espèces, par M. Aueusre pë Sant-Hicaine. SIDA. KuNTH. Sidæ species, et Napæa. Lin., Jus. — Side sp. Cav., D C. CaLyx simplex, 5 fidus, sæpiüs cupulæformis, PETaLA 5, hypogyna, cum laciniis ca- Iveiuis aliernantia , unguiculata , obovata, obtusa, sæpè inæquilatera , flabellato-nervia ; (1) M. Brongniart, qui a vu ce terrain, a tiré de nouvelles preuves en faveur de son opinion, de la des- sription que M. de Bonnard en a donnée, Ann. des Min., tom. VI, pag. 503. (2) Annales des Sciences naturelles. tom. VIII, pag, 113. Juin 1826. 12 (go) unguibus tubo stamimeo adnatis. T'UBUS STAMINEUS basi dilatatà fornicatus oyarfumque ob- iegens, mox angustalus, columnæformis , apice in filamenta crebra fertilia divisus : antheræ reniformes , in medià curvaturä basi aflixæ, mobiles , glaberrimæ, rimä semicirculari supe- riore dehiscemes, 2-valves, dissepimento manifeslo. OvarIUM superum, 5-pluriloculare ; loculis monospermis. OVULUM angulo interno absque placentà peculiari suspensum. STYEI tot quot loculi, plüs minûs coaliti. STYGMATA totidem, capitellata. CAPSuLA calyce persis- tente vestita, 5-pluricocca. Cocca planè solubilia, apice subdehiscentia ; columellà persistente, basi in membranam extensä (pars exterior coccorum basis! ). SEMEN trigonum , dorso convexum , lateribus planum , ab apice (apex in pericarpio pars superior) ad basin gra- datim attenuatum, summo apice cordato -emarginatum, inæqualiterum , lobo” exteriore maÿore; funiculo ab umbilico genuino usque ad minorem lobum semint adherente. UMBILICUS in parte seminis emarginalà situs, ad apicem cocci spectans ! puncto inter radiculam co- tyledonesque intermedio respondens. INTEGUMENTUM duplex, exterius crustaceum , interius membraniceum. PERISPERMUM tenue, sæpiùs canosum , intcrdm mucilaginoso-carnosum , integamento interiori ad umbilicum adherens , cæterum plané liberum , embrionem includens, dorso sæpiùs interruptum, inter plicas cotyledonum productum , quandoquè inter radiculam et cotyledones tantummodà extans. Empryo medio abruptè curvalus ; curvaturâ fundo calycis exterius respondente: cotyledones petiolulatæ, tenues, orbiculares, biauriculatæ, un@ alieram involvente flexuoso-5-plicate; plicis 2 lateralibus ad faciem, un&@ intermedid Joveolam dorsalem constituente : radicula supera cotyledonesque. Hersæ suflrutices aut frutices. FoLIA alterna , integra, rariùs lobata. SrrpurÆ laterales, geminæ. PEDUNCUL infrà apicem articulati, solitarüi-plures, uniflori, interdum multiflori ; rariùs flores spicati vel corymboso-racemosi terminales aut in axillis glomerati. ZOOLOGFHE. Sur quelques petits animaux qui, après avoir perdu le mouvement par la dessic- cation , le reprennent comme auparavant, quand on vient à les mettre dans l'eau, par M. H. pe BLAINvILLE. Depuis assez long-temps on a fait l'observation que le Filaire que l’on rencontre si souvent dans le corps des sauterelles, et surtout dans la sauterelle verte, en Suisse et dans les pays environnants, a la singulière faculté, après avoir été complètement desséché, du moins en apparence, à l'air libre ; au soleil ou à l'ombre , de reprendre peu à peu ses mouyements aussi vifs qu'avant l'expérience, lorsqu'en le mettant dans l'eau on lui rend l'humidité dont il avait été privé. C'est un fait sur lequel M. de Blainville avait eu des doutes assez forts, jusqu'au moment où il vit, il y a déjà quelques années , uu Filaire trouvé sur la cornée d'un cheval, et desséché complètement dans une soucuupe de porcelaine, et par conséquent complètement immobile, plat et mince comme une lanière de parchemin , reprendre peu à peu ses mou- vements , qui, au bout d'une demi-heure, furent aussi vifs que ceux d'un autre individu resté bien vivant entre les paupières de l'œil frais, et que le hasard avait fait mettre dans la même soucoupe ayec une certaine quantité d'eau. Mais la singularité de cette espèce de résurrection est bien plus grande, bien plus extraor- dinaire d:ns l'animal microscopique, que l'on connaît vulgairement sous le nom de Artifère (91) de Spallanzani, quoiqu'on dût beaucoup mieux l'appeïerle Rotifère de Leuwenhoek , puisque c'est cet observateur qui le premier l'a apercu, et qui lui a reconnu la faculté qui l'a rendu si célèbre. Quoique les faits rapportés par le naturaliste italien eussent confirmé d'une manière tout-à-fait irréfragable ceux du naturaliste hollandais , à plus de cent ans d'intervalle ; malgré la confirmation apportée par quelques personnes qui s'occupèrent du même sujet avant ou méme depuis le moment où Spallanzani fit connaitre ses recherches, comme le D' Muller, Gofrèdi, etc., on a vu dans ces derniers temps assurer positivement que cette espèce de résurrection ne pouvait, et par conséquent n'avait pas lieu. M. de Blainville, conduit, par la nature de ses travaux, à s'assurer par lui-même de ce qui en était, vient de confirmer ce qu'avaient dit Leuwenhock et surtout Spailanzani , en mettant de l'eau pendant une heure, au plus , sur de la poussière bien sèche, prise dans une gouttière à l'endroit où la déclivité laisse nécessairement une cerlaine quantité d'eau s'évaporer sans couler , et par conséquent déposer la substance terreuse apportée de l'air environnant, et surtout du toit. Spallanzani, dans son Mémoire intitulé des Animaux qui peuvent ressusciter, parle de trois espèces : 1° le Tardigrade ; 2° le Rotifère, et 5° une sorte de Vibrion, ou de Filaire. M. de Blainville n’a pu faire qu'une seule expérience sur le premier , ou sur le Tardigrade, parce qu'il n'en a rencontré qu'un seul individu, qu'il a même à peu près négligé, parce qu'il croyait qu'il en retrouverait aisément d'autres , ce qui n'a pas eu lieu jusqu'ici. Cependant il a pu s'assurer que c’est bien évidemment une larve de Coléoptère, comme on pouvait au reste déjà le voir, d'après la figure et la description de Spallanzani. Son corps est ovale et peu alongé, à peu près également arrondi aux deux extrémités, un peu recourbé en dessous. Il ne parait, au premier abozd, composé que de cinq gros anneaux bien distincts : la tête, qui consilue le premier, est ovale, déprimée, et comme partagée en deux parties, par une légere dépression, On y reconnaît aisément des yeux latéraux, une paire de mâchoires ou de crochets fort pets, à la base d'un très-petit tube exsertile, et situé tout-à-fait en avant, Les trois anneaux suivants, dont le premier est un peu plus long que les autres , portent chacun uLe paire de pates courtes, coniques, composées, à ce qu'il a paru à M. de Blainville, de trois articulations seulement, décroissantes rapidement de grosseur, et dont la troisième est ua peu en crochet. La cinquième partie, ou la postérieure, constitue un abdomen un peu dé- primé et recourbé en dessous. En l'étudiant attentivement, on reconnait qu'il est composé d'au moins trois divisions, ct que probablement la terminale est elle-même ridée de quelques autres ; mais c'est ce qu'il est difficile d'assurer. Spallanzani dit que son Tardigrade avait le corps terminé par deux paires de filets crochus. Quoique cela soit tout-à-fait dans l'analogie, M. de Blainville ne les a pas aperçus. Au reste, quoiqu'il soit probable que le petit animal observé par celui-ci soit le Tardigrade de Spallanzani, cela n'est pas absolument certain. En effet, le nom de Tardigrade ne lui convieat pas trop, car ses mouvements, tout différents de ceux des Rotiféres , ne sont cependant pas lents , mais bien embarrassés, parce que les petits crochets dont les pales sent armées ne peuvent prendre un point d'appui bien fixe sur le verre poli du porte-ohjet. Quand les circonstances extérieures, comme les mouvements désor- donnés et brusques des Rotifères, ont mis le Tardigrade sur Le dos, on le voit alors faire tous ses efforts pour se remettre sur les pieds. Pour les Rotifères, M. de Blainville a €t beaucoup plus heureux, puisqu'il en a trouvé presque autant qu'il en a voulu ; en voici la description : Son corps, très-visible, à l'aide d'une loupe de deux lignes de foyer, et dans un degré moyen d'extension , est alongé et fasiforme , (92) c'est-à-dire renflé an milieu, et aliénaé aux deux extrémités. On reconnail aisément, malgré sa transparence, qu'il est formé d'artieulations assez peu distinctes , si ce n'est en arrière. La purtie antérieure , susceptible de s'alonger beaucoup, surtout quaud le petit animal cherche un point d'appui pour avancer, se termine en pointe mousse , qui s'élargil un peu en ventouse ; lorsqu'elle est fixée. Jamais M. de Blainville n'en à vu sortir les organes , imitant par leurs mouvements dés espèces de roues, qu'il a très-bien vus dans les Rotiféres des eaux maréca- geuses. L'estrémité postérieure est également susceptible d'extension, conrme l'antérieure, mais elle est en général plus eourte,, et la ventouse qui la termine est plus large et mieux con- farmée ; elle n'offre pas la paire d'appendiees qni se remarque dans ies vrais Rotifères. Du reste ce petit arfinal n'a pas non plus absolument les mêmes allures que le Rotifère de Spal-= Hézeni; son corps, contractile et extensible dans toute sa longueur, surtont aux extrémités , ést parfaitement transparent ; on y apercoit quelquefois les indications du canal iutestinal étendu d'une extrémité à Pautre, et un peu renflé en arrière ; la bouche et l'anus sont très probablement aux extrémilés, Le miode de locomotion a plus de rapports avec celui des Sangsues qu'avec ce qui a lieu dans les Rotiféres des marais ; il consiste en une espèce d'arpentage dans tous les sens, dans touts les directions, avec une grande vivacité. L'animal, fixé, le plus souvent d'abord en arrière, sur an grain de sable ou sur le sol, porte l'extrémitt antéricure le plus Loin qu'il peut, en alongeant le corps, la fixe ; et attire ensuite vers ce point, en en rapprochant le plus possible , la ventouse postérieure qu'il avait détachée ; en répétant cette manœuvre, ila bientôt traversé le champ du microscope. M. de Blainville ne l’a jamais ru quitter le sol ou les grains de sable qui y reposent, pour s'élancer, comme un trait, en nageant à la manière des Roti- fères. Quaud l'eau commence à Ini manquer, à mesure que celle-ci s'évapore , il cherche les endroits où il y a du gravier ; ses mouvements diminuent peu à peu d'étendue et de force ; son corps se raccourcit, devient presque globuleux, et tout mouvement cesse ; au bout d'un temps souvent assez long. \ Si, maintenant, où après quelques heures et même un jour et une nuit de dessiccation qui paraît bien complète, on met de l'eau sur la poussière restée sur le porte-objet, on voit, au bout de trente , quarante et même cinquante minutes , les petits animaux avec tous les mou- vements aussi vifs qu'ils avaient auparavant. M: de Blainville, dans ane de Mais cela n'est pas probable, Quant à l'espèce humaine, il est certain qu'il n'en est rien. On trouve bien de chaque côté de l'ouverture du canal de l'urêtre , entre les racines du clitoris » Un orifice qui conduit, à l'aide d'un canal excréteur, dans une sorte de poche glanduleuse recouverte au-dehors par la couche musculaire du périnée; mais cet organe, qui parait avoir été observé pour la première fois par Gaspard Bartholin > et qui depuis a été vu par Spigel, Rolfink , Verheyin, de Graaf , Morgagni, J. B. Bianchi , n'est autre chose que ce que l'on a nommé les pros- ttes dans les individus femelles » et que l'on trouve, à ce qu'il paraît, dans toutes les espèces de mammifères , et aussi bien dans la vache que dans la truie. à M. Gariner n'est Cependant pas ie premier anatomiste qui ait apercu le double canal de l'utérus des parungulés ; en effet, il cite lui-même Malpighi, Epist. ad Spon. , P- 26; Fantoni, P. 188; Peyer, dans son Observ. 38 ; Haller, Physiol. , sect. I, P. 70 : il'aurait pu ajouter (20) Morgagni, qui, dans ses Advers. anatom., 1, dit l'avoir trouvé, non-seulement dans les vaches, mais encore dans les veaux. Pour Malpighi, Haller et Morgagni , il est certain que c'est bien de ces canaux qu'ils ont parlé ; mais il me semble que dans son observation 37, où il est question du cheval, les orifices dont parle Peyer sont sur les côtés de l’ouverture de la matrice, et non à l’entrée du vagin. Cet auteur a bien évidemment indiqué les tubercules qui suivent le bord postérieur des cornes dans la truie; mais voilà tout. M. Gartner s'est occupé un moment de recnercher quel peut être l'usage d'une disposition qui semble n'exister que dans les animaux ongulés, à système de doigts pairs, et qui oflre cette singularité d'être déjà oblitéré plus ou moins dans les jeunes sujets. L'idée à laquelle il paraît s'être arrêté, c'est que cet organe sert à sécréter le fluide que les animaux femelles répandent pendant le coït. Cela se peut sans doute; alors ce ne serait qu'une modification particulière de ce qui existe dans les femelles des autres mammifères, chez lesquelles il sem- blerait que les cryptes sont épars dans les parois du vagin d’une manière beaucoup plus irré- gulière; on expliquerait aussi pourquoi , dans les vaches et dans les truies, la partie vaginale de l'appareil est évidemment plus glanduleuse que dans le jeune âge. Mais cette explication ne peut gucre étre admissible que pour cette partie, l’autre offrant un tout autre aspect, et paraissant plutôt un canal déférent que tout autre chose. On aurait pu aussi avoir l'idée que ces canaux seraient des parties rudimentaires d'un organisme où elles auraient tout leur développement ; ainsi, dans la manière de voir que toutes les parties de l'appareil du sexe mäle se retrouvent dans le sexe femelle, on aurait pu croire que ce seraient les rudiments des canaux déférents pour la première partie, et des vé- sicules séminales pour la seconde, Mais ces canaux ne sont-ils pas représentés par les trom- pes, et les vésicules séminales par la matrice? On pouvait aussi penser que ce serait les rudiments des doubles anses ou canaux de la matrice des didelphes; mais cetie opinion serait encore moins admissible, puisque les canaux des didelphes ont la même structure que la matrice et le vagin, et qu'elles établissent une communication bien directe entre l’une et l’autre de ces parties. Au reste, pour se décider à ce sujet, il sera bon que de nouvelles recherches vienneut confirmer si réellement ces canaux n'existent que dans les animaux ruminants et dans les pachydernes à système de doigts pairs; s'ils se développent avec l'âge, avec l'époque da rut et les différents degrés de la gestation ; si, en effet, ils disparaissent dans la vieillesse ou par l'effet de la castration dans les truies. Afin de faciliter les recherches des observateurs à ce sujet, il sera bon de noter que la pré- paration convenable pour apercevoir cet appareil avec plus de facilité , est, après avoir extrait soigneusement tout l'appareil génito-urinaire à la fin du rectum , de fendre le vagin dans la ligne médiane de sa face rectale, comme on l'a fait pour l'exécution de la figure ci-jointe, dans laquelle on a réuni tout ce qui peut se rencontrer : a est le méat urmaire; l'orifice commun des deux tubes ; 4 ceux de chacun d'eux; c le tube vaginal ouvert d'un côté; d la continuation sur les côtés du col de l'utérus ; e l’orifice de cet organe dans le vagin; fffS la partie utérine et tubale ; g les cornes ntérines ; k les trompes; £ l'ovaire droit; À le ligament Jarge. Bull parle soc “Fbilonatique Aus 1826. £ À. Prervost, Liire. Lrnp Lith. de Bovr dirigée per Noël atré et C* (113) ASTRONOMIE. La Comète découverte le 15 août à Marseille, par M. Gambart , a été également trouvée à Florence, le 7 du même mois, par M. Pons. Cette Comète à l'époque de sa découverte était extrémement faible ; elle n’a pu être observée, à cause de la lune, que vers la fin d'août et en septembre, M. Gambart s'est empressé de suivre la marche de cet astre, et il a envoyé au Bureau des longitudes les éléments paraboliques suivants : Passage au périhélie 1826. . 283i,020, temps moyen à Marseille, ou le 10 octobre. Distance périhélie. . . ... 0,845. Longitude de périhélie, : . . 5g°. 1!. 24”, Longitude du nœud. . ... 435. 24. 55. Inclinaison de l'orbite. . . . 26. 929. 5. Mouvement, direct. Cette Comète qui à l'époque de sa découverte était par 54° d'ascension droite et 23° de déclinaison australe, est maintenant dans la constellation de l'Écrevisse ; elle est devenue un peu plus apparente ; sa figure est à peu près ronde et sans queue. MÉCANIQUE. De la mesure de la finesse des laines. Les fabricants de tissus de laine ont reconnu que la laine fine, courte et un peu molle, convenait aux draps fins; que la laine des étoffes rases, telles que les tapis, burats et étamines, doit être longue, forte et nerveuse. Les sciences deviennent les auxiliaires nécessaires des arts daus un grand nombre de circonstances, et spécialement pour l'examen des qualités physiques des matières premières ; le défaut d'exactitude dans cet examen à souvent causé la ruine de grands établissements industriels. Les laines diffèrent entre elles par la longueur des brins, leur finesse , leur élasticité, et par leur force de cohésion. Une simple régle divisée en parties égales suffit pour estimer la lon- gueur d'un brin de laine, sous une tension déterminée; mais la mesure de la finesse exigeait un instrumênt plus composé : cet instrument était connu et mis en'usage dans le royaume de Saxe, sous le nom de Hesureur de laine ; M. Ternaux en a fait l'acquisition, et l'a mis à la disposition du Conseil de la Société d'Encouragement pour l'industrie nationale. Le principe d'après lequel le Aesureur de laine saxon à été construit, est facile à concevoir, — Les laines étant élastiques , il fallait, pour les comparer, les soumettre, ainsi que les gaz , à une même pression. L'une des pièces principales de l'instrument est an poids de cuivre , de la forme d’un parallélipipede rectangle; ce poids, d'environ 1400 grammes , monte ou descend entre quatre colonnes de cuivre qui le dirigent dans son mouvement. La laine qu'on veut essayer est prise sur l’une des parties du corps de l'animal. On choisit cent brins de cette laine , à tres-peu près de même longueur ; on les réunit, en ayant soin qu'ils soient rangés parallèlement entre eux. Les cent brins réunis forment une pincée qu'on introduit par son milieu dans une fente prati- quée sur un petit socle en cuivre formé de deux pièces. Au milieu de ce soc et dans son in- AoUT 1826. 15 (114) térieur est une languette en cuivre , dont l'épaisseur n'est qu'une fraction de millimètre , et qui est placée entre les deux parties du socle, dans la direction de la fente; une fourchette en cuivre embrasse la languette, de manière que la pincée de laine est retenue entre la base in- térieure de la fourchette et une portion de la face supérieure de la languette. Lorsque la lame est ainsi placée, le poids de 1400 grammes agit sur la tête de la fourchette et comprime la laine; la compression s'exerce sur la base de la fourchette, qui est un très-petit rectangle horizontal , dont les côtés sont égaux à l'épaisseur de la languette et de la fourchette, qui se croisent à angle droit. En ne considérant que la portion comprimée de la pincée de laine, le volume de cette portion sera plus ou moins grand, selon la grosseur on la finesse de la laine. Les volumes des portions de laine comprimée étant des parallélipipèdes qui ont une base commune égale à celle de la fourchette, ils ne diffèrent entre eux que par la hauteur ; le prin- cipal mécanisme de l'instrument a pour objet de mesurer cette hauteur avec une grande pré- cision. Sans entrer dans les détails de ce mécanisme, on concevyra facilement qu'au moyen d'un levier à branches inégales , l'abaissement de la fourchette fait tourner une aiguille, de manière qu’un arc d'environ + de millimètre, décrit par l'extrémité de cette aiguille, cor- responde à un abaissement de la fourchette soixante fois plus petit, ou de = de millimètre. Cette fraction est l'unité des nombres entiers qui expriment les finesses des laines. Ainsi l'on nomme, en Saxe, laines électorales, celles pour lesquelles l'aiguille du mesureur de laine marque les divisions du limbe comprises entre les nombres 2 et 4. Lorsqu'on dit qu'une laine est du n° 2, on doit entendre que le petit parallèlipipède de laine, comprimé par le poids de l'instrument, a pour hauteur deux parties chacune d'un 180*%* de millimètre. En supposant que la base du parallélipipède ou de la fourchette soit un petit carré d'un tiers de millimètre de côté, ce qui différe peu de la vraie dimension de cette base sur le mesureur importé par M. Ternaux, la compression de la laine dans cet instrument serait de 5 kilogrammes par millimètre carré. Il est important d'avoir égard à cette compression, parce que les instruments construits sur le principe du mesureur de laine, ne pourront donuer des résultats comparables, que lorsque le rapport du poids qui comprime la laine; à la surface plane sur laquelle la com - pression s exerce, sera constant, La description du mesureur de laine saxon , et le moyen d'en faire usage, sont l'objet d'une instruction écrite en allemand par M. C.F. Hohler, et imprimée à Zwickaa , ville de Saxe, en janvier 1825 (1). On a recommandé, dans cette instruction, de prendre la laine qu'on veut essayer, sur le corps de l'animal ; de la laver par de simples immersions dans de l'eau de savon à 69 degrés centigrades ; d'éviter la torsion des brins de laine destinés à former les pincées, et de ne pas changer, dans celte opération, la position respective et naturelle de ces brins. : MM. Tessier, Silvestre, Bosc, ont depuis long-temps fait usage du microscope solaire pour mesurer la finesse des brins de laine; ces célèbres agronomes ont manifesté le désir de comparer les résultats qu'ils ont obtenus , à ceux que donnerait le mesureur de laine saxon , au moyen duquel on estime la finesse d’un brin de laine, à un dix-huit millième de milli- mètre près. (1) Voyez la traduction de cette instruction dans le Bulletin de La Société d’Encouragement pour l’in- dustrie nationale, juillet 1826, article de M. Daclin, Rédacteur du Bulletin. (115) PHYSIQUE. Mémoire sur la theorie du magnétisme en mouvement, par M. Possox. (Lu à l’Académie des Sciences le 10 juillet 1826.) Ce Mémoire se compose de deux parties : l'une, qui est sans calculs, est l'exposition des principes de la théorie, l'autre contient les équations et leurs développements. C'est un travail si nouveau et d'une si haute importance, que nous devons y consacrer plusieurs articles. Nous n'avons pas besoin d'ajouter que, pour les ouvrages de cette nature, où il y a tant de vérités fondamentales et si peu de paroles, le seul moyen d'en donner une juste idée est de conserver toutes les expressions de l’auteur, Dans la première partie, M. Poisson rappelle ce qu'il y a de caractéristique dans les pre- mières observations de Coulomb, dans la découverte de M. Arago, dans les expériences de M. Barlow, et dans celles de MM. Herschell et Babbage, et ensuite il expose de la manière suivante les principes auxquels il a été conduit, et sur lesquels il fonde la théorie générale du magnétisme, Les deux fluides auxquels on attribue les phénomènes magnétiques, sont, ainsi que les fluides électriques , des substances impondérables, ou d'une densité si faible, que leur pré- sence w’ajoute rien d'appréciable au poids ni à la masse des corps dont elles font partie. On les regarde cependant comme des substances matérielles soumises aux lois générales de l'équi- libre et du mouvement, et capables d'exercer sur les corps, en vertu de l'action mutuelle de leurs particules, des pressions que l’on mesure par des poids comme celles des fluides pesants , et qui mettent les corps en mouvement quand elles ne se détruisent pas par leurs tendances en sens opposé. La loi de l'attraction et de la répulsion de leurs particules est la même dans les deux sortes de fluide, dans lesquels il n'existe jusque là aucune différence. Ce qui les distingue essentiellement, consiste en ce que les fluides résineux et vitrés se meuvent librement dans les corps conducteurs de électricité, et passent de l'un dans l’autre, en tout ou en partie, tandis que si on met en contact plusieurs corps aimantés par influence, chacun de ces aimants, non plus qu'aucune de leurs parties d'une étendue appréciable , n'acquiert ni ne perd rien, quelque grandes que soientles forces extérieures qui produisent la séparation des fluides boréal et austral dans leur intérieur ; d'où l’on a conclu que, dans l'acte de l'aimantation , les particules de ces fluides n'éprouventque’des déplacements si peu considérables, qu'ils échappent à toutes nos me- sures. J'ai nommé é/éments magnétiques les petites portions des corps dans lesquelles les fluides boréal etaustral peuvent se mouvoir, et qui sont séparées les unes des autres par d'autres por- tions imperméables au magnétisme. La proportion de la somme de leurs valeurs, au volume entier de chaque corps, varie dans les différentes matières, ce qui suffit pour expliquer com- ment, dans l’état de repos, ces matières donnent des signes de magnétisme plus où moins marqués sous l'influence des mêmes forces extérieures. Cette proportion dépend aussi de la température des aimants, et c'est pour cela que l'intensité de leurs actions magnétiques varie avec leur degré de chaleur. Dans l'acier et dans toutes les substances susceptibles d'une aiman- tation permanente, la matière des corps exerce une action particulière sur les particules des fluides austral et boréal, qui s'oppose à leur séparation et ensuite à leur réunion, en sorte que ( 1:16) ces substances ne peuvent être aimantées par influence ni perdre l'aimantation qu'on leur a fait prendre par d’autres procédés, à moins que la force extérieure ne l'emporte sur cette actiou de la matière pondérable. C'est cette action que les physiciens ont nommée force coercitive , et dont les effets ont été comparés à ceux du frottement dans les machines. Dans les substances où cette force est nulle ou insensible, la séparation des deux fluides commence, et les phéno- mènes magnétiques se manifestent, dès que la moindre force extérieure a commencé d'agir ; nous admettons cependant que ces substances exercent sur les particules australes et boréales une autre sorte d'action , analogue à la résistance des milieux , qui retarde le mouvement des fluides dans l'intérieur des éléments magnétiques, et peut être très-différente dans les dif- férentes matières; et c'est, selon nous, cette espèce de résistance particulière à chaque sub- stance , et non la force coercitive dont nous faisons abstraction , qni influe sur les phénomènes magnétiques du corps en mouvement. Supposons done qu'on approche un aimant d'une matière où la force coercitive est insensible, et où les éléments magnétiques sont en proportion quelconque, aussitôt la décomposition du fluide neutre commencera dans ces éléments, et elle continuera jusqu'à ce que l'action du fluide libre fasse équilibre à la foree extérieure , ce qui ne manquera pas d'arriver si cette force est constante en grandeur et en direction ; mais si elle varie continuellement, ou bien si l'ai- mant extérieur change de position par rapport aux éléments des corps soumis à son influence, les deux fluides, au lieu de parvenir à un état permanent, se mouvront dans chaque élément avec-des vitesses dépendantes, toutes choses d'ailleurs égales , de la résistance que la matière du corps leur oppose. Dans cet état nous ne saurions déterminer à chaque instant la distri- bution variable de deux fluides dans Les éléments magnétiques; néanmoins on peut concevoir qu'elle soit très-différente de la distributiou permanente qui a lieu dans l'état d'équilibre; il est possible, en eflet, que pendant le mouvement la décomposition du fluide neutre ayant eu lieu dans toute l'étendue de chaque élément, l'un des deux fluides boréal ou austral soit en excès dans chacun de ses points , et qu'au contraire, dans l'état d'équilibre, le fluide décomposé soit transporté à sa surface, où il forme une couche d'une très-petite épaisseur par rapport aux dimensions de cet élément, ainsi que nous l'avons supposé dans les précédents Mémoires. L'action exercée au-dehors par un même élément soumis à l’influence des mêmes forces , serait alors très-différente dans les deux cas, puisque dans l'un elle émanerait seulement des points voisins de la surface, et dans l'autre de tous les points de son volume. Toutefois je ne fais ici cette observation que pour indiquer une cause probable de la différence d'action ma- gnétique que l'expérience a fait connaître entre les corps en mouvement et les corps en repos. Mon analyse embrasse à la fois ces deux cas, et je l'ai aflranchie de toute hypothèse relative à la distribution des deux fluides dans les éléments magnétiques; elle est fondée sur un seul principe dont les conséquences , déduites d’un calcul rigoureux, devront être comparées à l'expérience ; en voici l'énoncé le plus général : Si un élément magnétique de forme quel- conque est soumis à l'action d'une force donnée, qui soit la même pour tous ses points, l'action qu'il exercera sur un point extérieur de position déterminée, aura pour expression les sommes des trois composantes de cette force, multipliées par des fonctions de temps qui seront nulles dans le premier moment, et qui acquerront des valeurs constantes après un très-court intervalle de temps; ce temps, très-court, dépendra de la vitesse des deux fluides ou de la résistance que la matière de l'élément oppose à leur mouvement. On fait abstraction, comme on l'a déjà dit, de la force cocrcitive , dont l'effet se ferait sentir pendant un temps bien plus (117) long , et qui empécherait méme toute décomposition de fluide neutre de commencer, tant que la force extérieure n'aurait pas une grandeur convenable. Je fais voir, d'après ce principe, que quand la force donnée variéra en grandeur et en di- rection , l’action de l'élément, après le même intervalle de temps , sera exprimée par ses com- posantes multiplices par les mêmes facteurs constants que si elle était invariable, et par leurs coeflicients différentiels relatifs au temps, multipliés par d’autres facteurs constants. Ces der- niers facteurs seraient nuls si la décomposition du fluide neutrese faisait instantanément; dès qu'il n’en sera pas ainsi, ils auront des valeurs indépendantes de celles des premiers facteurs, et qui pourront les surpasser de manière que l'action magnétique d'un très-petit nombre d'éléments soumis à des forces variables , l'emporte sur celle d'un grand nombre des mêmes éléments soumis à des forces constantes, Ainsi, conformément à l’expérience, une matière dans laquelle les éléments magnétiques sont très-rares , et qui n’exerce conséquemment qu'une très-faible action sous l'influence de forces constantes, pourra néanmoins en exercer une très-puissante sous l'influence de forces variables , et, réciproquement, il sera possible que l'action exercée par un autre corps dans le premier cas, soit très-peu augmentée dans le se- cond. Les constantes relatives à ces deux genres d'action devront être données par l'expérience, indépendamment les unes des autres, pour chaque corps en particulier et pour différents degrés de chaleur, car il y a lieu de croire que dans la même matière elles dépendent de la température. En les supposant connues, le problème général que l’on aura à résoudre sera celui-ci : Déterminer l’action magnétique exercée à chaque instant par un corps de forme quel- conque, en repos ou en mouvement, sur un système de points donnés de position, ce corps étant soumis à des forces dont les composäntes sont aussi données en fonction du temps. On trouvera dans ce nouveau Mémoire les équations qui renferment la solution de cette question : en les appliquant au cas où les forces données sont invariables, on retrouve les formules de mon premier Mémoire, qui sont déduites , de cette manière, de considérations plus simples et aussi plus exactes. Les équations générales se résolvent facilement dans le cas d’une sphère homogène tour- nant sur elle-même avec une vitesse constante. Si la force à laquelle elle est soumise est égale pour tous ses points, comme l’action de la terre ou celle d'un aimant très-éloigné , son état magnétique sera le même que si elle était en repos, et que l'on ajoutät à la force donnée une: autre force semblable, dont la direction fùt perpendiculaire à l'axe de rotation, et même à très-peu près normale au plan passant par cette droite, et parallèle à la force extérieure ; résultat conforme à une proposition générale que M. Brio a énoncée, et qu'il a conœIue de ses observations. CHIMIE. Note sur de nouveaux Savons, par M. RoBiquer. M. Vauquelin ayant été chargé, par S. Ex. le Ministre de la marine, d'examiner des Savons que l'on prétendait pouvoir être employés avec l'eau de mer, a fait à ce sujet quelques obser- valions intéressantes que nous allons rapporter. Ces Savous étaient fabriqués soit avec de l'huile de palme, soit avec de l'huile de coco, soit cnfin avec un mélange de ces deux huiles. M. Vauquelin a reconnu qu'ils étaient tous de ( u8) . bonne qualité, et qu'ils jouissaient des mêmes propriétés que le Sayon de Marseille; ils con- tiennent seulement un peu plus d'alcali. M. Vauquelin avait cru d'abord qu'on pourrait rendre l'eau de mer propre au savonnage , en y dissolvant, comme cela se pratique pour les eaux douces , un peu de carbonate de soude, ou même un peu de savon ; mais il s'est bientôt aperçu qu'il n'en était point ainsi, et que le sayon continuait à être décomposé , alors même que l'eau ne contenait plus aucun sel à base terreuse. Pour s'assurer de la cause de ce singulier phénomène, qu'il ne pouvait attribuer qu'à la présence du muriate de soude, il en prépara de parfaitement pur, qu'il fit dissoudre dans de l'eau distillée, -et il vit en effet que la décomposition se manifestait également , et qu'il se for- mait une matière visqueuse qui rendait le mélange aussi épais qu'une forte décoction de graine de lin. Si la proportion de sel marin est suflisante , le savon se trouve complétement décom- posé, et le coagulum qui en résulte est gras, insoluble dans l'eau, susceptible de se liquéfier à la chaleur , et alors il prend l'aspect d'une huile, nage à la surface de l'eau, celle-ci devient très-fluide et transparente; le coagulum se fige par le refroidissement et cristallise. L'eau ac- quiert dans cette opération une alcalinité très-marquée, et si on la fait évaporer à siccité, le résidu qu'on obtient est un mélange de muriate et de sous-carbonate de soude. Le muriate de soude n'est pas le seul sel qui soit susceptible de décomposer le savon, le sulfate de soude est aussi dans ce cas, et rend à l'instant la dissolution épaisse comme un fort mucilage ou comme de la glaire d'œuf; mais au bout d'un certain temps le savon se sépare , et vient peu à peu se rassembler à la surface, sous forme de grumaux, tandis que le liquide re- prend sa fluidité. Le muriate d'ammoniaque produit aussi le même effet sur la solution de sayon, et ce qu'il y a de bien remarquable, c'estque, dans tous ces cas , la décomposition est si complète, qu'il ne reste pas un atôme de savon dans la liqueur. On se rappelle que M. Chevyreul a démontré que le Savon éprouvait une véritable dé- composition par la seule action de l'eau, et telle, qu'une portion de son alcali passe dans l'eau tandis que l'autre se convertit en bi-margarate insoluble. On sait aussi que les savonniers sont dans l'usage d'ajouter une certaine quantité de sel marin pour séparer le savon de la masse énorme d'eau dans laquelle il est dissous. Jusqu'alors on avait cru que le sel agissait, dans ce cas, par simple affinité pour l'eau ; mais, d'après les observations précédentes, M. Vauquelin ne pense pas qu'il en soit ainsi , et il croit que le sel agit précisément dans le même sens que l'eau, et qu'il ne fait qu'en accroître singulièrement l'énergie. GÉOLOGIE. Note sur la Caverne à ossements de Banwell (Somersetshire), par M. Benrran-GEsuin , correspondant de la Société Philomatique. Dans la course géologique que je viens de faire en Angleterre pendant les mois de juin et juillet derniers avec mes amis et confrères MM. de Basterot et Desnoÿers, j'ai eu occasion de visiter une cayerne à ossements, qui m'a présenté beaucoup plus en grand le fait que j'avais remarqué dans la caverne d'Adelsberg, en Carniole, en 1824. C'est d'après ce fait, exposé dans les Annales des Sciences naturelles (Numéro d'avril 1826), que j'avais été conduit à penser qu'une partie des ossements des cayernes y avait été transportée par une catastrophe contemporaine de celle des brèches osseuses. (9) Cette caverne à ossements d'Angleterre est dans le comté de Somersetshire, à une petite lieue à l'O.-N.-O. du bourg de Banwel. Découverte, en septembre 1825 , par le fermier de l'en- droit, M. Beard, elle fut visitée quelque temps après par M. Buckland, D'après ce qu'on m'a dit à Londres, ce savant s'est seulement borné à en donner connais- sance à la Société géologique. Cette caverne est située vers le sommet d'un chaïnon de calcaire de montagne (mountain limestone), faisant partie du groupe de montagnes appelées /es Mendipes. Ce calcaire com- pacte, noir ou gris, féüide, contient des encrines, des productus , et est divisé en couches puissantes inclinées au N.-N.-E, de 75°. De la surface du sol on descend à 12 pieds de profondeur, par un escalier A (Fig. C) taillé dans le roc, pour entrer dans une petite salle de 10 pieds environ de largeur , laquelle sert -de vestibule B à la caverne. De ce vestibule on entre dans une seconde salle C, qui peut avoir 30 pieds de large sur 45 de long, et 10 de haut, A quelques pas, à gauche de l'entrée de cette grande salle, on remarque une fente verti- cale D, de 7 à 8 pieds de large, laquelle part du sol de la caverne, traverse la paroi, et se prolonge dans le plafond. A l'autre extrémité de cette grande salle, par conséquent en face de l'entrée, on descend dans un couloir E, incliné de 50°, qui a 45 à 5o pieds de long, et10 de baut à son entrée. Ce couloir finit par se rétrécir tellement vers son extrémité, qu'il faut se mettre à genoux pour passer dans une petite chambre F, au-delà de laquelle il n'est plus possible de pénétrer, quoique la fente se prolonge encore. Cette caverne de Banwell , qui s'étend dans la direction de l'O. à l'E., est une miniature auprès d'une des salles de la caverne d’Adelsberg, et n'offre pas de stalactites comme cette derniere. D'après ce que nous a dit M. Beard , qui le premier a fouillé cette caverne, il paraît que le vestibule était encombré par un amas de limon argileux rouge, avec beaucoup d'ossements ; tandis que dans la grande salle, le limon argileux n’était pas également répandu sur le sol ; il y formait un amas dans la partie N.-O., lequel, partant de la fente de la paroi, se dirigeait vers le couloir, en coupant obliquement cette grande salle, Les ossements n'étaient pas dans cet amas aussi abondants que dans celui du vestibule. Malheureusement le zèle trop ardent de M. Beard pour la découverte des ossements, a fait entièrement disparaître cet amas de limon argileux. On voit actuellement tous les ossements rangés symétriquement le long des parois de la caverne. Le limon argileux rouge n’existe donc plus en place que daus deux endroits : d'abord dans cette fente verticale de la paroi de la grande salle, qu'il remplit entièrement ; ensuite dans le couloir incliné qui est un prolongement de la grande salie. [ci le limon argileux rouge est pétri d'ossements, avec des fragments anguleux de calcaire compact noir, semblable à celui des parois de la caverne , tandis que dans la fente verticale les ossements sont moins abondants. Get amas de limon argileux n'a pas rempli entièrement le couloir , à l'entrée duquel il peut avoir 7 à 8 pieds de puissance, autant en longueur, et 15 en largeur. La masse limoneuse qui se précipitait a été arrêtée dans sa marche par l'abaissement du plafond , de sorte qu’elle n’est pas arrivée dans la petite chambre qui termine le couloir. Parmi le grand nombre d'ossements que nous avons yus entassés dans la grande salle, et dans la maison de M. Beard, nous avons remarqué que les ossements d'herbivores domi- naient, tels que ceux d'une grande espèce de bœuf et de cerf. Nous n'avons apercu qu'une ( 120 ) grande tête d'ours , et des mächoires de petits carnassiers. Une grande quantité de ces os sont fracturés, mais on n'y remarque pas de coups de dents. M. de Blainville, auquel j'ai remis plusieurs de ces ossements, y a reconnu les espèces suivantes : deux espèces de ruminants à cornes , une espèce de ruminants à bois, deux car- nassiers , l'un de la taille d'un loup, l’autre de celle d'un renard. Nul doute qu'il n'y ait eu continuité entre le limon argileux de la fente du plafond et celui du couloir, avant qu'on eùt enlevé le limon du sol de la grande salle, Cet amas de limon argileux rouge avec ossements brisés et fragments de calcaire compact non roulés , sera arrivé dans cette caverne, tant par la fente du plafond de la grande salle, que par le trou de l'éscalier qui conduit au vestibule, comme il est facile de le vérifier. En outre, cet amas sera arrivé instantanément dans cetle caverne, car le tout est tellement mélé, et de méme nature, qu'on ne peut supposer qu'il y ait été introduit à différentes re- prises, ou qu'il soit dù à l'effet d'un courant d'eau, puisqu'il n'offre aucune trace de lavage ni de décantation. Il faut donc que cet amas de limon argileux soil un éboulement venu de l'extérieur, lequel est dù à nn phénomène de remplissage produit par une catastrophe assez violente, ainsi que l'attestent les fragments anguleux de calcaire compact. Ces faits me conduisent aux suppositions suivantes : 1° Si des infiltrations calcaires eussent pénétré cet amas de limon argileux dans l'état où il se trouve, n'eüt-on pas eu alors une véritable brèche osseuse ? 9° Si, d'un autre côté, un volume d'eau plus ou moins con- sidérable eût traversé cette caverne plus ou moins rapidement, ne peut-on pas croire qu'il aurait d’abord attaqué cet amas, puis déposé plus ou moins également sur le sol des chambres de la caverne le limon argileux avec les ossements, Admettant cette dernière supposition , le gissement des ossements de la caverne de Banwel se füt alors présenté de la même manière qu'il s'offre en grand dans la caverne d'Adelsberg , où les ossements sont enveloppés dans une couche horizontale de limon argileux déposée sur le sol des chambres. Mais, au contraire, dans la caverne de Banwel le gissement général des ossements est un amas, lequel a la plus grande analogie avec le petit amas que j'ai rencontré dans la caverne d'Adelsberg , où celui-ci n'est qu'une exception de gissement. Ainsi donc , d'après ces deux faits observés dans deux localités très-éloignées l'une de l'autre (Adelsberg et Banwel), je suis encore plus porté : 1° à attribuer la présence des ossements dans un grand nombre de cavernes à des éboulements qui auront pu être détruits en tout ou en partie, et étendus sur le sol des cavernes ; 2° à regarder la catastrophe qui a produit ces éboulements comme due à une cause de même nature que celle des brèches osseuses, mais qui a pu agir à une époque différente, BOTANIQUE. Note sur le genre Malachra, par M. Auçusre DE Sainr-Hicaie. En 1767 Linné décrivitle genre Malachr& dans ses Mantissæ ; mais il n'en indiqua aucune espèce. Pour la première fois deux espèces furent signalées dans le Systema de 1754, savoir : (ro) les M. capitata et radiata ; mais ce dernier était une plante douteuse ; donc c’est le capitata qui doit servir de type au genre Malachra ; qui est resté mal counu. Or dans ce A7. capitata des involucres partiels sont placés , comme daus beaucoup de Halva, au sommet du pédicelle, le style est 10-fide (Cor.), avec un fruit à 5 coques; et M. A. de Saint-Hilaire a reconnu à cette plante une semence yirguliforme ascendante, avec un ombilic qui regarde le centre de la fleur. I est évident que les seules espèces qui offriront ces mêmes caractères, c'est-à-dire ceux du type, devront rester dans le genre Aalachra , qui, comme l'a soupconné M. Kunth, se confond presque avec les Pavonia. Par conséquent il faut exclure du genre Malachra le Sida plumosa et ses analogues, qui ont absolument tous les caractères que M. A. de Saint- Hilaire a reconnus dans les Szda. En effet, la graine y est également trigone, convexe au dos, plane sur les côtés, inégalement échancrée en cœur au sommet péricarpique ; l'ombilie regarde également le sommet du fruit; enfin les cotylédons et la radicule sont aussi tout à la fois supérieurs. Par conséquent le Sÿda plumosa et ses analogues doivent être placés ayec les autres Sida, dont ils ne différent que par des caractères étrangers à la fructification, savoir : des feuilles supérieures rapprochées en involucre autour des têtes de fleurs, et une bractée qui, située au- dessous de l'articulation du pédicule, ne peut en aucune maniere être assimilée à un involucre partiel. Note sur le genre Uncinia, Pers., par M. Raspaiz. (Société d'Histoire naturelle de Paris, séance du 18 août 1826.) Le caractère essentiel du Carex hamosa, L.S., aux dépens duquel est formé le genre Uncinia, consiste dans un petit filament inséré à la base de l'ovaire, et qui sort de l'utricule en se recourbant au sommet. M. Raspail a rencontré dans les prairies de Gentilly un Carex paludosa , dont les utricules renfermaient des particularités propres à expliquer la structure du genre Uncinia. On voyait très- souvent dans le sein de l'utricule une petite feuille absolument semblable à la bractée, de l’aisselle de laquelle part l'utricule; mais cette petite feuille alternait avec le Rachis contre lequel est adossé l'utricule. Dans l'ordre alterne avec cette petite feuille se trou- vait un oyaire peu avancé ; et entre cet ovaire et la petite feuille était l'ovaire normal , en sorte que l'ovaire peu avancé se trouvait justement à la place du filament du genre Uncenta. Tantôt cet ovaire peu avancé possédait un style à trois stigmates, et alors l'utricule était sur- monté de six stigmates ; tantôt le nombre des-stigmates se réduisait à un; et enfin il arrivait que cet oyaire, peu avancé , se sphacelait de manière à ne plus ressembler qu'au filament du Carex hamosa. En conséquence , ce petit filament ne semble dans le Carex hamosa être autre chose qu'un oyaire de surcroît et avorté; et tout porte M: Raspail à croire que l'on pourra trouver dans la patrie du Carex hamosa, le Carex normal, et dépouillé de cette espèce de monstruosité, qui peut étre plas commune dans un climat que dans un autre ; de même que dans certaines localités de nos environs, le Poa vivipara est plus commun que le Poa bulbosa normal, et que le Zolium cristatum est plus commun que le Lolium perenne, dont le premier n'est qu'une déformation. C'est dans le-cours de cette étude, que M. Raspail a découvert que lutricule de tous les Carex est organisé comme dla bractée parinerviée des Graminées ; qu'il est toujours traversé AouT 1826. 16 (122) de deux nervures principales, mais qu'il faut chercher à les voir dans le jeune âge, parce que l'organe ne tarde pas à épaissir ; quelquefois de nouvelles nervures intermédiaires se forment à côté des principales, mais on peut toujours, à leur calibre, reconnaitre qu'elles sont de nouvelle formation. ZOOLOGIE. Description de deux nouvelles espèces d'oiseaux, des genres Larus et Carbo, lue à la séance de la Société Philomatique, le 13 mai 1826, par M. PAYRAUDEAU. Cormoran DE DesMaresr, Carbo Desmarestit : Toto corpore nigro-virescente ; capile non cristato; membran& gutturali luteâ; pedibus flavis; rostro tenui, fusco ; rectricibus quatuordecim. (Mas.) Femina , supernè fusco-viridi albidoque variegatä ; infernè albà. Le plumage entier du mâle est d'un noir verdâtre, sans aucune espèce de huppe;: les pieds sont jaunes ; la poche gutturale est de cette couleur ; le bec a deux pouces, depuis la com- missure des deux mandibules jusqu’à la pointe : la longueur totale du bout du bec à l'extrémité de la queue est de deux pieds seize lignes ; les rectrices sont au nombre de quatorze. La femelle a les parties supérieures variées de brun verdätre et de blanchätre; toutes les parties inférieures sont d'un blanc pur. Ge Cormoran habite les côtes de la Sardaigne, des iles d'Elbe, de Monte-Christo, de Capraia et de la Corse; mais il est plus abondant aux environs des îlots de Cibricagli, de Cavallo, de Lavèzi et de la Madelaine que partout ailleurs. On le voit le plus souvent par troupes de quinze à vingt individus, posés sar les rochers qui s'élèvent de quelques pieds au-dessus du niveau de la mer. Il est sédentaire. Sa nourriture consiste principalement en poissons ; il recherche aussi les petits crustacés et les mollusques. Sa propagation m'est inconnue. - MougTre D'AUDOUIN, Larus Audouini : Capite, cullo, pectore, latertbus, ventre, abdomine, uropygioque candidis; dorso, scapulariis, alarum tectricibus et remigibus parvis ex griseo cœrulescentibus; remigibus maximis nigris, apice albis, primà exceplà intès albäâ ex maculä; rostro rubro duabus fasciis transversis nigris linealo ; palpebris aureis ; pedibus nigris. La tête, le cou, la poitrine, le ventre, les flanes, l'abdomen, le croupion et la queue sont d'un blanc pur; les grandes rémiges sont noires, et terminées de la dernière couleur avec une tache semblable sur les barbes intérieures de la première; le dos, les scapulaires , Les couvertures des ailes et les rémiges secondaires sont d'un cendré bleuâtre ; les ailes pliées dépassent de trois pouces le bout de la queue; le bec est d'un rouge foncé et porte deux lignes noires en travers ; le bord des paupières est d'une nuance orangée ; les pieds sont noirs; les tarses mesurent deux pouces ; la longueur totale, dépuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, est de dix-huit pouces. Tels sont le mile et la femelle en plumage d'été : Ja in ( 125 ) livrée d'hiver ne m'est point connue; je pense, si,elle présente quelques différences, qu'eites doivent être fort légères. ” Cette espèce est assez abondante sur les côtes de la Sardaigne et de la Corse ; particuliè- rement, dans ce dernier pays, vers la partie méridionale, sur les golfes de Valinco, de Figari, de Ventilègne, de Santa-Manza, de Porto-Vecchio, et aux îles de Cibricagli, de Cavallo, de Lavezi et de la Magdelaine, situées en face de Porto-Vecchio et à l'entrée des Bouches de Bonifacio. L'appareil du vol étant très-développé dans cette Mouette, comme chez ses congénères, il est permis de supposer qu'elle n'habite pas seulement les lieux que je viens de citer, mais qu'elle visite aussi toutes les côtes de la Méditerranée, et peut-être celles de l'Afrique Occidentale. Elle se nourrit de poissons, de mollusques et de crustacés. La femelle dépose ses œufs dans les rochers des bords de la mer, sur quelques plumes et brins d'herbes sèches ; ils sont au nombre de trois ou quatre, et varient quant à la couleur: tantôt ils sont d'un blanc jaunätre ou verdätre, et parsemés de brun; tantôt d'un blanc pur, bleuâtre ou verdätre, sans taches. Les jeunes de cette Mouette, peu de jours après être éclos, ont le duvet blanchâtre, semé de brun sur les parties süpérieures; le dessus, les côtés de la tête et le dessous de la gorge présentent plusieurs taches noires ; le bec est de cette couleur, à l'exception de l'extrémité qui est rongeätre; les pieds sont noirs. ANATOMIE. Sur quelques points de l’organisation des Biphores. (Extrait d’une Lettre de MM. Quoy et GaImarD à M. DE BLAINVILLE.) Une note de votre ouvrage sur les mollusques (page 155), dans laquelle vous dites ne pas comprendre ce que MM. Van Hasselt et Kubl racontent sur la circulation de ces animaux , nous décide à vous donner quelques détails à ce sujet. Ces naturalistes , qu'une mort prématurée a enlevés aux sciences naturelles, ont bien vu, Il faut convenir qu'ils ont été fort heureux et singulièrement favorisés pour apercevoir, dans une simple traversée, l'organisation de ces mollusques. Nous pouvons apprécier ce bonheur, nous qui, dans une navigation de plus de trois années à bord de l'Uranie , après en avoir pris et observé des milliers, n'avons jamais pu voir la circulation d’une manière bien disüncte, parce que les Biphores que nous avons eu à examiner étaient toujours d'une transparence et d'une limpidité désespérantes. Ce n'est que dans le détroit de Gibraltar, et pendant un seul jeur , qu'une nouvelle espère de Biphore (Salpa bicaudata), nous a présenté le phénomène de la circulation si clairement, qu'il nous eût été facile de le démontrer à tous ceux qui nous enyironnaient. Avant que d'aller plus loin, disons d'abord que les stries que l'on a prises jusqu'à ce jour pour des muscles, sont tout simplement des vaisseaux plus où moins apparents selon les es- pèces, et qui souyent sont tout-à-fait invisibles. Les Biphores sur lesquels nous avons fait nos observations présentaient cette particularité , que tous les vaisseaux principaux et leurs ramifications étaient d'un rouge-brun , couleur qui (124) indiquait leur direction , et qu'il était facile , même à l'œil nu, de voir les globules sanguins qui les traversaient et contrastaient avec eux par leur couleur blanchätre. Nous essayons , dans le dessin ci-joint, de tracer la marche de la circulation. Ainsi que le disent MM. Kubl et Van Hasselt, elle diffère de toutes celles qui sont connues, en ce que le cœur, qui est fusiforine, -a des contractions alternatives d'arrière en avant et d'avant en arrière, d'où il s'ensuit que le sang oscille dans ces deux sens. Comme nous ne connaissons de la lettre des naturalistes hollandais que ce qui a été imprimé dans le Bulletin universel de M. de Férussac , nous ignorons si c'est là tout ce qu'ils ont dit de la circulation. Leurs observations ; à l’exactitude desquelles nous aimons à rendre une en- tière justice, nous paraissent encore incomplètes. Nous allons vous faire part des nôtres, et vous verrez en quoi nous nous accordons ayec ces naturalistes. Commencçous par le cœur : long environ de trois lignes, fusiforme , ses mouvements, qui se font en spirale, ce qui a lieu par une torsion de ses parois , partent toujours d'une des deux extrémités. Si c'est la postérieure, elle pousse le fluide dans l'aorte, qui est un long vaisseau allant jusqu’à la partie antérieure du mollusque. 11 estremarquable , en ce qu'il est formé de deux parois adossées qui peuvent se disjoindre au moindre contact. Il est triangulaire , c'est ce qui fait que, dans le vivant, on apercoit trois lignes. De chaque coté partent à angles droits un grand nombre de vaisseaux qui se subdivisent en nombreuses ramifications sur tout Le corps. Cette aorte se termine par deux rameaux, lesquels, contournant l'ouverture antérieure du Biphore, se jettent dans un large canal qui accompagne la bravchie. C'est là que le sang recoit l'influence de cet organe ; et comme cette branchie va s'insérer près du cœur , le sang s'y jette bientôt par de petits vaisseaux ; mais au moment où les deux branches ci-dessus passent à la partie supérieure du Biphore, il en part un troisième vaisseau, qui suit toute la longueur des parois, en en fournissant un grand nombre à angles droits, comme l'aorte le fait pour le côté du cœur. Une grande partie de ces vaisseaux se réunit vers la partie inférieure du nucléus, et là, forme des espèces de veines pulmonaires qui se rendent au cœur. Dans une espèce seu- lement, nous ayons vu que deux de ces vaisseaux venaient s'ouvrir à l’origine de l'aorte. Il résulte de ces dispositions, qu'ainsi que dans les reptiles, une partie du sang subit l'influence de la respiration avant que d'arriver au cœur , tandis qu'une autre portion, tout aussi consi- dérable, y retourne sans avoir été modifiée par elle. Comme l'ont dit MM. Kuhl et Van Hasselt, on apercoit très-bien le cœur diriger ses mou- yements en ayant pendant quelques instants, pousser le sang dans cette direction, cesser ses mouvements , se contracter d'avant en arrière, et pousser le sang en sens opposé. Alors, on voit tout celui qui est dans les vaisseaux de la partie antérieure retomber , pour ainsi dire, de son propre poids, et se précipiter vers le cœur, qui le pousse dans les vaisseaux de la partie postérieure; mais comme ces vaisseaux communiquent tous entre eux , il arrive, après un certain temps, que les oscillations envoient ce même sang dans tout le corps. Ce mécanisme est très-facile à saisir, à cause du sang qui, formé de petits grumeaux blanchätres, est visible au travers des vaisseaux. Pour l’apercevoir plus aisément encore, on n'a qu'à tenir le Biphore dans une position verticale, le nucléus en bas ; alors, comme le sang qui est poussé dans l'aorte est obligé de remonter, son mouvement est beaucoup moins rapide, et on peut suivre celui de ses globules. Si le cœur cesse de battre, on le voit se précipiter dans l'aorte, en sortant avec vitesse de toutes les ramifications vasculaires, Enfin , si ayee un instrument on décolle, car c'est là le mot, les parois de l'aorte, ce qui À. Prévost, lfh Lih de Bove dérégeépar Not ane dl (25) est facile à faire, en intréduisant la pointe de l'instrument dans le canal du Biphore, on voit aussitôt une hémorragie abondante avoir lieu etle sang s'échapper sous une forme nuageuse : cette hémorragie peut durer jusqu'à dix minutes, parce que les contractions du cœur sont assez lentes. ÿ ; Relativement aux différences d'organisation que présentent quelques espèces de Biphores, elles sont assez grandes : ainsi, par exemple, il en est une très-remarquable ; c'est celle où l'anus s'ouvre tout près de la bouche, tandis que dans d'autres le canal intestinal s'étend sur toute la longueur de l'individu et va s'ouvrir à l'extrémité opposée. C'est le cas le plus rare. Nous l'avons enfin rencontré sur le Salpa pinnata ; et nous devons dire que M. Cuvier a été favorisé dans son travail sur ces animaux, puisque dans le petit nombre de ceux que lui a rapportés Péron , il y en avait des deux espèces , avec les différences que nous indiquons. La manière dont sont groupés les organes de la digestion est encore pour nous très-obscure. Nous ne sommes point fixés à cet.égard : nous n'avons pas encore trouvé de vestige du système nérveux ; mais nous avons été si long-temps sans connaître celui de la circulation, que, s'il existe, nous ne désespérons pas de le trouver. La génération présente aussi des variétés selon les individus. Le plus souvent un chapelet d'ovaires entoure le nucléus; ou bien il est placé sur un des côtés de l'animal ; alors tous les Biphores sortent ensemble et se tiennent pendant long-temps. D'autres fois, et c'est le cas du Biphore bicaudé, il n'y a qu'un seul fœtus, suspendu au côté droit par un pédieale tenant à une sorte de placenta, rempli de matière muqueuse. Le jeune individu est si bien développé avant de sortir, qu’on voit tous ses organes, même ses vaisseaux, et les mouvements de. son cœur ; ‘qui ressemblent à ceux de la roue d'un bateau à vapeur. Nous ajouterons que, si l'on venait à rencontrer un de ces jeunes Biphores sorti de la cavité de celui qui le contient, rien ne serait plus facile que d'en faire une espèce nouvelle, tant sa forme est différente; il n'a même pas les longs appendices qui caractérisent l'adulte. Fig. A. 1. Biphore bicaudé vu du côté du nucléus. a. Nucléus; c. cœur; d. aorte et ses divisions ; g. branchies vues à travers l'é- paisseur du corps; #&. tubercules d'attache, ou spiracula ; p. fœtus joint au placenta en place ; p'. id. hors de place et grossi ; p”’ encore plus grossi; p””. 777. son cœur grossi. espèce de placenta ; p Fig. À. 2. Le même, vu du côté opposé. Les mêmes lettres indiquent les mêmes choses que dans la fig. A. 1.; m. vaisseau médian; /. vaisseaux croisés; r. ouverture antérieure ; s. ouverture postérieure. Fig. A. 3. Appareil circulatoire et respiratoire du méme, a. nucléus; bb. veines pulmonaires ; c. cœur ; d. aorte et ses divisions tronquées ; ee. deux grands vaisseaux qui en partent en avant ; f: large canal qui accompagne la branchie; g. branchie ; A. troisième canal qui fournit l'aorte et qui va dans les vaisseaux opposés à la partie du nucléus fig. A. 2., etqu'on prenait pour des muscles ; z. anus; 4. partie dont les fonctions sont inconnues; /. vaisseaux croisés; m. partie difhcile à apercevoir. Le sang va du cœur c, dans l'aorte 4. , puis dans ses divisions; arrivé dans les deux grands vaisseaux ee. , il se porte dans le large canal qui accompagne la branchie g. Au moment où ces deux divisions de l'aorte entrent daus’ce canal , elles en fournissent une troisième h, ; qui ( 126 ) va aux vaisseaux croisés //. qui se voient sur le dos de l'animal;,Le. -sang de cette partie va à ce qu'on pent appeler veines pulmonaires bb., de même que celui du canal branchial. Toute- fois nous n'avons pas bien vu la mañière dont se fait ce versement. Voilà pour l'impulsion du cœur qui a lieu d'arrière en avant ou de bas en haut; mais dans le mouyement opposé, c'est-à-dire lorsque le cœur se contracte d'avant en arrière ou de haut en bas, comme on voudra (car les Biphores prennent ces deux positions), le sang de toutes les ramifications aortiques descend dans le cœur, gagne les veines pulmonaires, et reflue ainsi dans le grand vaisseau dorsal. Comme il a été impossible, dans les dessins faits à la hâte, d'indiquer la position réelle des vaisseaux //, on les a placés à côté. Les tubercules d'attache, ou spiracula, dont ce Biphore est pourvu, semblent indiquer qu'il est susceptible de s'attacher en chaîne; nous n'en ayons cependant pas va ainsi. "na ny a que cette espèce qui nous ait montré cette nombreuse division de petits vaisseaux rougeatres autour du nucléus, et qu'il faut considérer comme concourant à former les veines pulmonaires. CHIRURGIE. Nouveau procédé d’'Entéroraphie, ou Suture* des intestins. C'est à Benjamin Travers qu'appartient l'honneur d'avoir adossé le premier la membrane séreuse péritonéale à elle-même, pour obtenir la guérison des solutions de continuité du canal intestinal. Il cite, dans son Traïté des lésions des intestins (1), un procédé d'adossement qui consiste à lier transversalement l'intestin. Ce procédé a souvent été expérimenté en France sur les animaux , et l’on a vu qu'au moment où l'intestin est étranglé par cette ligature trans- versale , le lien se trouve caché par deux bourrelets que forment, en se rapprochant, les bouts inférieur et supérieur; ces bourrelets s'accolent, s'éyasent, et contractent des adhérences circulaires, la partie centrale étranglée s'ulcère et se coupe en quelques jours, le lien tombe daas le canal intestinal et le parcourt jusqu'à l'anus. M. Béclard a plusieurs fois déclaré, dans ses lecons orales, que s’il se présentait à lui un cas de division transversale complète, il n'hésiterait pas à rétablir la continuité par le procédé en question, Mais n'est-ce pas exposer le blessé à tous les accidents d'un étranglement interne ; d'ailleurs cette opération , si facile à pratiquer sur un canal qui n'a subi aucune division, pré- sente dans le cas contraire de grandes difficultés : d'abord, il faut invaginer le bout supérieur dans l'inférieur ; on doit placer ensuite la ligature transversale à une très-petite distance du bord saignant du bout inférieur , sans quoi l’on n'adosserait que la membrane séreuse du même bout. On se trouve entre deux écueils , ou dé placer le lien trop près du bord saignant du bout inférieur, qui peut alors lui échapper, ou de laisser dépasser une portion trop considérable , pour ne point mettre d'obstacle à l’adossement des membranes séreuses. Un procédé plus récent est celui de M. Jobert, jeune médecin très-distingué ; il compte plusieurs succès sur les animaux, mais il n'est susceptible de presque aucune application à + 0 (1) An inquiry in to the process of nature in repairing iojuries of the intestines, — London, 1812. (2:27) l'homme. Un de ses plus grands inconvénients, c’est de ne point permettre de réanir l'intestin gréle à lui-même; M. Jobert n'est parvenu qu'à le réunir au gros intestin. On conçoit de prime-abord que personne n'oserait proposer, pour la guérisson d'une plaie transversale de l'intestin grêle, d'en pratiquer une autre sur le gros intestim, et de condamner à l'maction toute la partie du canal digestif interceptée entre ces deux plaies; que si cel inconvénient wexistait pas , ce procédé aurait celui de n'être applicable qu'aux divisions transversales eom- plètes. M. Jobert est obligé de disséquer le mésentère du bout supérieur et du bout inférieur, par conséquent de couper et de lier un grand nombre de vaisseaux ; il est vrai qu'il pense que l'on peut retirer ces ligatures avant d'avoir réduit l'mtestin , et qu'il suffit qu’elles aient coupé les membranes interne et moyenne. Cela peut être ainsi chez les chiens, dont le sang est tellement plastique, que la division même des plus gros vaisseaux n'amène pas toujours la mort; mais je doate que les choses puissent se passer de méme chez homme. Il renverse ensuite le bout inférieur en lui-même, On sait quelle tendance a la membrane muqueuse in- testinale à se porter en dehors lorsque l'intestin est divisé, et combien le calibre du canal est alors rétréci par la contraction des fibres circulaires de la membrane musculeuse , au-dessous du bourrelet que forme la muqueuse. IF est aisé de prévoir les obstacles que l'on doit éprouver pour opérer et maintenir cette première invagination, à plus forte raison doit-il être difficile de faire pénétrer le bout supè- rieur , et de mettre ainsi neuf membranes de front. M. Jobert attend alors que le bout inférieur, mollement malaxé et trempé dans l'eau tiède, se laisse enfin dilater ; cette expectation a le double inconvénient de prolonger le contact de l'air sur l'intestin et les angoisses du patient. Pour attirer plus sûrement le bout supérieur dans l'inférieur, M. Jobert s'aide d'un fil dont le milieu est engagé dans la paroi antérieure du premier, tandis que ses deux extrémités tra versent le second , de dedans en dehors. La traction de ce fil peut bien rapprocher les deux bouts de l'intestin, mais elle ne force pas le supérieur à se froncer sur lui-même, ce qui serait évidemment nécessaire pour qu'il pénéträt dans l'inférieur; cette traction penat d’ailleurs opérer des déchirures. Enfin, pour maintenir cette seconde invagination, M. Jobert se con- tente de fixer à l'extérieur les deux extrémités du fil dont nous venons de parler, Ce moyen me parait insuflisant, car les deux bouts de l'intestin peuvent s'écarter pendant ses contractions péristaltiques , et un épanchement mortel peut en être la Suite. Il restait donc à trouver un procédé d'une exécution facile, et qui pût s'appliquer avec sù- reté à toutes les solutions de continuité du canal intestinal. Un élève de M. Dupuytren, M. A. Lembert, a fait connaître, en février 1896, à l'Aca- démie royale de Chirurgie, un procédé qui paraît réunir lous ces avantages, el dont il avait concu l'idée depuis plusieurs années. Il l'applique à toutes les divisions dont on ne peut espérer la guérison radicale par les seuls efforts de la nature, quelle que soit la solution de continuité. Après avoir préparé autant de fils cirés armés d'aiguilles qu'il se propose de faire de points de suture , il les passe tous de la même manière : une des lèvres de la plaie étant fixée à l’aide de l'index gauche introduit dans la cavité de l'intestin et du pouce qui presse sur sa convexité, il pique à deux lignes et demie environ de son bord saignant, il fait filer la pointe de l'aiguille, entre les membranes, dans l'étendue d'une ligne, et la fait ressortir à une ligne et demie en- viron de ce bord saignant, après avoir ainsi embrassé sur la convexité de l'intestin une petite ( 128 ) portion des membranes musculeuse et séreuse, et méme des trois membranes, si les deux premières ne présentent pas assez de résistance ; fixant ensuite la lèvre opposée, il note le point correspondant à celui sur lequel il vient déjà d'opérer, et lorsqu'il l'a déterminé, il pique avec la même aiguille, à une ligne et demie environ du bord saignant de cette levre, fait filer sa pointe entre les membranes musculeuse et muqueuse, embrasse dans l'étendue d'une ligne les membranes séreuse et muqueuse , el fait ressortir l'aiguille à deux lignes et demie du bord saignant. Lorsque tous les fils sont passés de la même manière à trois ou quatre lignes de distances les uns des autres, il dirige les bords saignants vers la cavité de l'intestin à l'aide d'un poincon ou d'un instrument analogue , il fait un nœud simple sur ce poincon, qui est tepu par un aide et retiré à mesure qu'il serre la ligature ; il lie de la même maniere tous les fils qui ont été passés, mais, avant de les lier, il examine soigneusement si les parties embrassées par les fils en dehors de l’une et de l'autre lèvre se correspondent exagtement. Cette suture détermine à l’intérieur de l'intestin une crête formée par les bords saignants que le fil a res- pectés ; à l'extérieur on voit un enfoncement qui conduit au point où la séreuse est forcément adossée. Dans les cas de réunion après la division transversale de l'intestin , les bords saignants forment à l'intérieur une valvule circulaire. M. Lembert a opéré six chiens par son procédé, après avoir fait à l'intestin des divisions transversales complètes ; en 1815 il a pratiqué plu- sieurs fois cette opération sous les yeux de la plupart des élèves internes de l'Hôtel-Dieu , et l'on a pu constater que dès le troisième jour les animaux mangeaient et rendaient des excré- ments : aucun n'a succombé. Ce procédé a l'avantage, 1° d'être applicable dans tous lès cas où la suture de l'intestin est indiquée; 2° d'adosser forcément la membrane streuse ; 5° d'être d'une exécution prompte, facile , et à la portée de tous les opérateurs ; 4° de n'étrangler dans les fils qu’une très-petite portion des parois de l'intestin, et par conséquent d'exposer à peu d'accidents, L'irritation locale des fils détermine en quelques heures une exsudation plastique bornée à leur voisinage, et la guérison est d'autant plus prompte, qu'ils opérent très-rapidement la section de la petite quantité de tissu qu'ils étreignent ; 5° de réunir si exactement, que rien ne peut échapper de la cavité de l'intestin, an point que M. Lembert est parvenu à insuffler de l'air dans un intestin de cadayre ainsi cousu, sans qu'il s'en échappätau dehors, et à faire ensuite dessécher l'intestin. La valvule intérieure , ou bourrelét formé par le rebord des bouts intestinaux, ne peut avoir de grands inconvénients ; elle est trop mince pour ne pas s'user et s'effacer promptement par les tractions du mésentere; elle est trop souple pour géner en rien le passage des matières , et, dans les plaies transversales, elle a l'avantage de garantir de tout épanchement ; en effet, les matières qui sont prêtes à la franchir la poussent au-devant d'elles, en sorte qu'elle les accompagne au-delà même du point réuni par la suture qui se trouve ainsi partagé. M. J. Cloquet a récemment appliqné ce procédé sur l'homme; l'intestin était divisé dans la moitié ou les deux tiers de sa circonférence, Un succès complet a couronné son opération, (129 ) ASTRONOMIE. Sur des particularités relatives aux planètes Jupiter et Saturne, à leurs satellites et à l'anneau, par M. Srruvs. Il résulte de la communication donnée par M. Struve de ses observations faites à Dorpat avec le bel instrument de Fraurhofer, auquel était adapté un micromètre à fil, et avec un grossissement de 540, que la planète Saturne, observée à sa distance moyenne de la terre , présentait les dimensions suivantes : le diamètre extérieur de l'anneau extérieur 407,215 2, 1 +. IDIETIEUT.. 05... Extérieur 90,390 3 MM extérient Mes CM Eintérieurte,34%;579 BAIN Muintériennt M0 luntérienr, 126!,748 5°... ‘ur... équatorial de Saturne. . . . . 18 ,045 6 La largeur de l'anneau extérieur. . . . . . 92 ,410 7 : - . «+. . de l'espace entre les anneaux. . 0 ,408 SFA tdell'anneadmterieur, 0-0 3L915 F 9 distance de l’anneau à Saturne . . . . . . . 4 ,352 . La moyenne des inclinaisons de l'anneau sur le plan de l'écliptique est de 28° 5”,9, avec une erreur probable qui n'excède pas 6”,0. M. Struve n'a découvert aucune trace de division de l'anneau en plasieurs parties ; mais il observe que l’anneau extérieur est beaucoup moins brillant que l'intérieur. Les cinq satellites le plus anciennement connus furent aisément distingués , même en éclairant le champ de la lanette; le 4° parut semblable à un petit disque de 0/75 de diamètre. M. Struve vit plusieurs fois le 6* satellite; mais il ne put jamais apercevoir le 7°, sur l'existence duquel M. Shroëter conçoit des doutes. M. Struve donne encore les résultats de ses observations micrométriques sur la planète Jupiter et sur ses satellites , faites avec le même instrument , et un grossissement de 540 à 600. Les moyennes des résultats, à la distance moyenne de la planète à la terre, sont les suivants : 1 grand'axe de Jnpiter M. 1.0... 4. :00987,/4a APDEUTS AL EM. are laura ren fre le en eee 1e MEUPc 0 O4D è l 3laplaissementé "où. LL) D 0 ,0728 13,71 4 diamètre moyen du 1°" satellite, . . . . . . 1,018 D LUE LOL TEE ONE le, EL CARE RAR T2 (6 st SEbs AT LA ARE ET AE EN PP MANU A 7 € GP ONE 0 MORE 0 MARÉES SSL PEUECO, SON RE Schroëter et Harding ont souvent eu la pensée que la figure de Jupiter s'écartait de celle d'une ellipse, et M. Strave l'avait d’abord aussi cru ; mais un examen plus attentif l'a con- vaincu que ce n'était qu'une illusion. En e#et, le 7 mars de cette année, il jugea que le dia mètre passant par 61°,4 de latitude , était manifestement plus court que ne le voulait la forme elliptique ; mais la mesure micrométrique lui prouva que ce sentiment n'était pas fondé. Ce SEPTEMBRE 1896. 17 ( 130 ). soir le grand axe était À = 44/75, et le petit B = 41"72 , et le diamètre dont'il s'agit, mesuré ayec le même micromètre, était 42/34. En appelant x ce diamètre, et/ la latitude sur la AB V/A sin’ + B* cos” / qui ne diffère que de 0”,04 de la mesure actuelle. C'est très-probablement la situation oblique des axes de l’ellipse par rapport à la verticale qui produit cette illusion. planète, onax = ; le résultat numérique du calcul est x — 42"38, FR. MATHÉMATIQUES. Mémoire sur l'attraction des sphéroides, par M. Porsson (1). Quoique cette question soit au nombre de celles qui ont le plus occupé les géomètres , on verra cependant, cn lisant ce Mémoire, qu'elle présentait encore quelques diflicultés qui n'avaient pas été remarquées, particulièrement lorsque le point attiré, soit extérieur, soit intérieur ; est très-rapproché de la surface du sphéroïde. Il me serait difficile de donner une analyse succincte des discussions dans lesquelles je suis entré, et des conséquences que j'en ai déduites ; j'indiquerai seulement les objets traités dans ce Mémoire, que j'ai divisé en trois paragraphes. Dans le premier, j'ai examiné avec soin , sous le rapport de la généralité , diffé- rentes formules, dont on fait usage dans celte théorie, et qui servent aussi à la solution d'autres problèmes de physique oa de mécanique; le second est relatif aux formules générales des attractions d'un corps de forme quelconque; et dans le troisième je considère spécialement les sphéroïdes peu différents d'une sphère, ce qui me fournit l’occasion de rappeler le théorème sur la figure elliptique d'un fluide homogène, tournant autour d'un axe fixe, que M. Legendre a démontré dons son Mémoire de 17984 LL MÉCANIQUE. Expériences sur l'écoulement de l'air atmosphérique par des orifices en mince paroi et par des ajutages. M. d'Aubuisson, ingénieur en chef des mines à Toulouse, a communiqué à M. Arago le résultat de plusieurs expériences qu'il a faites nouvellement sur l'écoulement de l'air ; sa lettre est imprimée dans le cahier des Annales de Chimie et de Physique, juillet 1826, page 527. Le gazomètre dont M. d'Aubisson a fait usage, était un vase cylindrique de 6 décimètres de diamètre intérieur , et de 8 décimètres en hauteur ; il portait un manomètre à eau. La seclion intérieure du vase était de 33,1 décimétres carrés, sa capacité totale de 264,8 litre (nombre rond, 265 litres). A l'aide des poids dont on chargeait le gazomètre, on le faisait descendre plus ou moins promptement daus l'intérieur d'un récipient plein d'eau. La pres- sion de l'air, constante pour chaque expérience, était mesurée pendant l'écoulement par mr (1) Ce Mémoire, présenté à l’Académie des Sciences le 20 novembre 1826, est imprimé en entier dans les Additions à la Connaissance des temps pour l’année 1829, qui paraît maintenant. (Past) une colonne d'eau; la hauteur de cette colonne a varié, pour chacun des orifices, de 28 à 144 millimètres. Les orifices en minces parois étaient des tous circulaires , percés dans des plagnes de fer- blanc ; les ajutages cylindriques avaient une hauteur triple de leur diamètre intérieur. Dans les ajutages coniques, de la forme des tuyères ordinaires des soufflets , le diamètre du petit ori- fice était moitié du grand, et le tiers de la distance de ces deux orifices. Les orifices en minces parois et les ajutages s’appliquaient sur le fond supérieur du gazo- mètre ; l'écoulement a eu lieu par des orifices de quatre grandeurs , dont les diamètres étaient : 1, 12, 9, 3 centimètres. La dépense moyenne par l’orifice en mince paroi étant 1, les dépenses par les orifices des ajutages de mêmes diamètres ont été, d’après l'observation , 1,427, un peu moins que 1 + On na trouvé qu'une légère différence entre les dépenses par les ajutages cylindriques et coniques. M. d'Aubuisson n’a pas fait l'essai de lajutage conique, disposé comme le tube de Venturi pour l'écoulement des liquides. Je suis porté à croire qu'on augmenterait encore la dépense d'air par un ajutage de cette espèce, toutes les autres circonstances restant les mêmes. Cette augmentation dépendrait de l'adhérence de l'air aux parois intérieures de l'ajutage. Suivant la nature de ces parois, leur état de sécheresse ou d'humidité , selon la vitesse de l'air, on déter- minerait par expérience les dimensions les plus convenables de l'ajutage conique, lequel aurait par hypothèse pour orifice, la section du grand diamètre. M.d'Aubuisson n'a pas eu égard, pour les plaques à orifices en minces parois, à l'épaisseur du fer-blanc; cependant cette circonstance n'est pas à négliger. Dans nos expériences sur l'écoulement des liquides, j'ai remarqué que plus les pressions étaient petites, et plus il était important d'amincir les bords des orifices, ce qu'on obtient facilement par un biseaa extérieur, de forme conique très-évasée. Il y a deux manières d'observer les dépenses d'air ou d'eau, par des orifices ; l'écoulement peut se faire sous une pression constante ou variable. M. d'Aubuisson ayant employé la pre- mière méthode, il n'a pu éviter un inconvénient très-grave, que j'ai déjà signalé dans une autre circonstance. Le gazomètre descend dans l'eau de son récipient, lui imprime un certain mouvement, qui se communique à l'air qu’il contient ; d’où résulte un mouyement composé, qui n'est pas seulement dû à la pression de l'air, mais encore aux oscillations de l'eau en contact avec cet air ; plus la masse d'air contenu dans ce gazomètre diminue par l'écoulement, et plus l'effet des oscillations de l'eau devient sensible. C'est pourquoi la seconde méthode me paraît bien préférable, pour l'air comme pour les liquides ; elle consisterait à enfoncer d'abord le gazomètre dans l'eau du récipient, pour metre tout l'air qu'il contient sous une pression déterminée , supérieure à celle de l'aimosphère, et à fixer ce gazomètre, pendant que l'air s'échapperait, ensse dilatant, par l'orifice en mince paroi, ou par l'ajutage. Les gazomètres des usines d'éclairage par le gaz, seraient, à cause de leur grande capacité, très-propres à ce genre d'expériences, IH. C. + ( 152 ) PHYSIQUE. Mémoire sur la théorie du magnétisme en mouvement, par M. Porssox. (Lu à l’Académie royale des Sciences Le 10 juillet 1826.) DEUXIÈME ARTICLE. J'ai aussi appliqué les formules générales au cas d'une sphère en repos, dont la température varie avec le temps et du centre à la surface, et dont tous les points sont soumis à des forces égales et parallèles. Son état magnétique et l’action qu'elle exerce au-dehors dépendent de la vitesse du refroidissement, et ne sont pas les mêmes que si la température était entretenue à uu degré constant en chaque point de la sphère. Une variation continue de chaleur ou toute autre cause également continue, qui ne permet pas aux deux fluides de parvenir à l'état d'é- quilibre dans les éléments magnétiques , doit influer, comme le mouvement, sur l'état d'ai- mantation des corps; mais ce point important mérite d'être approfondi plus que je ne l'ai fait dans cette application, qu'on ne devra considérer, quant à présent, que comme un exemple de calcul. On trouvera enfin dans ce Mémoire des formules relatives à l’action d'une plaque tour- nante sur une aiguille aimantée, ou d'une plaque immobile sur une aiguille en mouvement, mais applicables seulement au cas où les bords de la plaque seront assez éloignés des pèles de l'aiguille pour que leur influence mutuelle soit insensible. Ce qui regarde l'action des bords, surtout à cause de leurs arétes, présente des diflicultés d'analyse qui peuvent se rencontrer dans d'autres questions, et dont nous renvoyons l'examen spécial à un autre Mémoire. Nous donnons dans celui-ci les trois composantes de l'action exercée sur un point donné par une plaque circulaire, tournant uniformément sur elle-même, et dont on considère le diamètre comme infini. L'une de ces forces est parallèle à la surface de la plaque et agit circulairement; l'autre lui est aussi parallèle, mais elle est dirigée suivant les rayons qui partent de son centre de rotation ; la troisième est normale à cette surface. Les deux dernières sont exprimées par des séries ordonnées suivant les puissances paires de la vitesse de rotation , en commençant par le carré; la valeur de la première est une série qui procède suivant les puissances im- paires. Si la plaque est horizontale, la première composante est la force qui écarte la boussole du méridien magnétique, et la maintient dans une direction déterminée, ou la fait circuler continuellement, selon la grandeur de la vitesse de la plaque; les deux premiers termes de son expression en série suflisent pour représenter avec une exactitude remarquable les dévia- tions correspondantes à de très-grandes vitesses, qui m'ont été communiquées par M. Arago. Les deux autres composantes agissent sur le pôle inférieur de l'aiguille d'inclinaison : si elle e#t un peu longue , leur action est insensible sur son autre pôle; et si le plan dans lequel elle peut tourner passe par le centre de rotation de la plaque, ces deux forces sont les seules qui la font dévier de sa direction naturelle. L'action verticale de la plaque tournante sur les deux pôles de l'aiguille horizontale , diminue son poids apparent d'une quantité dont nous donnons l'expression analytique. La composante horizontale , qui agit suivant Les rayons de la plaque, ou du moins le premier terme de sa valeur en série, qui en est la partie principale, a cons- tamment le même signe quand on regarde le diamètre de la plaque comme infini. Il n'en sera plus de même dans la réalité lorsque la projection horizontale du point sur lequel cette (1335) force s'exerce, s'approchera des bords de la plaque. L'analyse montre que si l'on a égard à leur influence, l'expression de cette force sera composée de deux termes de signes contraires, qui seront égaux à une certaine distance du centre de rotation, en sorte que, en decà et au- delà , cette force sera dirigée en sens opposés. En calculant approximativement cette distance dans un exemple particulier, j'ai trouvé une fraction du rayon de la plaque qüi s'écartait peu de celle que M. Arago avait observée dans un cas semblable ; mais, comme je viens de le dire, ce n'est pas dans ce Mémoire qu'il doit être question de ce qui tient à l'influence des bords , et je n'en parle maintenant que pour ne pas laisser croire que la théorie soit en défaut touchant le changement de direction de l'une des forces horizontales. Si la plaque horizontale est immobile, son action diminue les amplitudes successives de la boussole et de l'aiguille d'inclivaison en influant beaucoup moins sur la durée de leurs oscil- lations ; ce qui s'accorde avec l'expérienee. Dans ce cas, les diminutions d'amplitude des deux aiguilles sont des quantités du même ordre , et peuvent se déduire l'une de l’autre ; ce qui n'a pas lieu dans le cas du mouvement, à l'égard de leurs déviations qui dépendent de quantités d’un ordre différent et ne sont pas liées entre elles. La déviation horizontale corres- pondante à une vitesse donnée de la plaque étant connue, on en conclura immédiatement, au moÿen d'une formule de mon Mémoire, la diminution d'amplitude des oscillations de la même aiguille à la même distance de cette plaque, en supposant seulement que cette distance soit assez considérable pour que la diminution dont il s'agit ne soit qu'une petite partie de l'amplitude qui pourra être aussi grande qu'on voudra. Les forces qui produisent l'aimantation de la plaque, immobile ou en mouvement, sont le magnétisme terrestre et l'acton des pôles de l'aiguille sur lesquels elle réagit; mais, dans le _cas d'une plaque très-étendue, comme celle que jai considérée, l'influence de la première cause sera peu considérable; c'est pourquoi celte réaction de la plaque est sensiblement pro- portionnelle au carré de l'intensité magnétique des pôles de l'aiguille, c'est-à-dire que si l'ai- guille est formée par la juxt-position de plusieurs aiguilles aimantées, parfaitement égales, dont l'influence mutuelle soit insensible , la réaction de la plaque sera proportionnelle au carré de leur nombre: en même temps l’action de la terre est proportionnelle à ce même nombre d'aiguilles ; par conséquent la déviation variera suivant ce dernier rapport; ce qui est aussi conforme à l'observation. La méme chose n'aurait pas lieu à l'égard de la déviation d'une ai- guille produite par l’action d'une sphère ou d'un autre corps en repos où en mouvement, ai- manté par l'action de la terre : cette déviation serait toujours Ja même , quel que fût le degré d'aimantation de l'aiguille, abstraction faite toutefois du frottement contre le piveau , ou de la petite torsion du fil de suspension. Les différents résultats de mon analyse coincident avee ceux de l’observation dans leur en- semble géneral ; mais pour mettre la théorie hors de doute , il sera nécessaire de comparer les uns aux autres d'une manière plus précise, ce qui ne présentera aucune difficulté lorsqu'on aura déterminé, par celie comparaison même, les constantes relatives à la matiere du corps aimanté et à son degré de chaleur, que les formules renferment. Une de ces constantes se rapporte à l’action du magnétisme en repos ; sa valeur est la plus grande dans le fer, moindre dans le nickel et le cobalt, et presque insensible dans lies autres substances. Les constantes d'où dépend l'action du magnétisme en mouvement sont en nombre infini; mais elles for- ment une série très-convergente dont il suflira généralement de connaître les deux ou trois premuicrs lermes. | (154) Note sur ‘une nouvelle expérience électro-dynamique de M. AmPèRE, qui constate l’action d’un disque métallique en mouvement sur une portion de conducteur voltaique pliée en hélice ou en spirale. On connait l'importante découverte que M. Arago a faite, de l'action mutuelle qui se développe entre un barreau aimanté et un disque ou anneau d'une substance quelconque , dont la situation relative change continuellement. M. Ampère étant parvenu depuis long-temps à imiter tous les eflets produits par les aimants, en leur substituant des hélices ou des spirales formées avec une portion mobile du fil conducteur qui joint les deux extrémités de la pile de Volta ; on pouvait prévoir que le nouveau genre d'action découvert par M. Arago se produirait également, si l'on remplacait le barreau aimanté par un conducteur voltaïque plié en hélice ou en spirale. M. Arago ayant eu le premier l'idée de vérifier cette conjecture, proposa à M. Ampère d'en faire l'expérience. Les premiers essais que ces deux illustres physiciens firent ensemble pour constater l'action dont ils soupconnaient l'existence , ne leur donnèrent d'abord aucun résultat satisfaisant ; mais leur peu de succès ne pouvait être attribué qu'à l'imperfection des appareils dont ils s'étaient servis. Bientôt après, M. Ampère, secondé par M. Colladon, qui s'était chargé de diriger la construction d'un nouvel appareil plus conv enablement disposé, a réussi, dans cette expérience, de la manière la plus complète (1). Le nouvel appareil dont il a fait usage présente plusieurs avantages que n'avaient pas les premiers , entre autres la plus grande proximité du disque tournant et de l'hélice électro-dynamique mobile qui a été réduite à une double spirale, dont les spires sont dans un même plan horizontal, et la diminution considérable du poids de la partie mobile du conducteur voltaïque. La seule expérience qui pèt donner un résultat certain, était celle du mouvement de rotation du disque. La double spirale électro-dynamique qui devait tenir lieu de l'assemblage mobile de deux aimants ver- ticaux, a été saspendue au-dessus d’un disque de cuivre horizontal, qui, comme celui de M. Arago, était mis en mouvement par un engrenage tout en cuivre. Les deux extrémités du fil de cuivre revêtu de soie dont elle était formée, plongeaient dans deux coupes annulaires pleines de mercure en communication avec les deux rhéophores ; un écran était interposé entre le disque et la double spirale dans laquelle on faisait passer le courant de la pile. Dès que l'on à fait tourner le disque, on a vu cette double spirale se mettre immédiatement en mouvement dans le même sens, précisément comme le fait un barreau aimanté , ou l'assem- blage de deux aimants verticaux suspendus à un levier horizontal. On a ensuite obtenu un mouyement de rotation continu et accéléré. En faisant tourner le disque alternativement dans deux sens opposés , la rotation de la double spirale a toujours eu lieu dans le sens de celle du disque. La découverte de ce nouveau fait, si remarquable , achève de confirmer l'identité des effets produits par les aimants et les conducteurs voltaïques roulés en hélices ou en spirales ; elle montre que l'électricité en mouvement suffit pour produire des phénomènes tout pareils à ceux que M. Arago a obtenus en employant des barreaux aimantés. (1) La description détaillée de cet appareil, que nous ne saurions donner ici, se trouvera dans le Numéro de des Annales de Physique et Chymie. ( 455 ) CHIMIE. Note sur le Sucre de melons, par M. Paxen. La grande abondance des melons dans les contrées méridionales de la France, et leur saveur très-sucrée, avaient été observées par toutes les personnes qui onttraversé ce pays à l'époque de leur maturité, Des recherches ont été faites dans le but d'en extraire un sucre applicable aux usages de celui des colonies; mais on n'en obtint, par les procédés employés dès l'origine à la préparation des sucres indigènes , qu'une matière sirupeuse d'une odeur fétide et d'un goût douceätre très-désagréable. Le suc d'un melon cultivé près de Paris fut traité par le moyen analytique appliqué avec succès, déjà, à l'extraction du sucre de la batate, et que j'avais indiqué à l'occasion de mes recherches sur les différentes variétés de beticrayes. J'ai obtenu de cette manière, eten opé- rantsur cent grammes, seulement, d'un jus peu sucré, 1,5 gramme de sucre blanc, cristallisé en parallélipipèdes rhomboïdaux , offrant la saveur et toutes les propriétés chimiques da sucre de l'arundo saccharifera, avec lequel il est parfaitement identique. En apportant ce nouveau fait à la science, il est peut-être permis d'espérer qu'un jour il pourra donner lieu à une industrie nouvelle dans les provinces dont la température, évidem- ment trop basse p our la culture de la canne, a semblé jusqu'aujourd'hui trop élevée pour que la betterave y donnät les mêmes produits qu'elle présente dans nos départements septen- trionaux. GÉOLOGIE, Note sur le gisement des Grenats et de l’Analcime dans les laves des volcans éteints du Département de l'Hérault, par M. Marcez-DE-SEnres. (Société Philomatique.) On doit distinguer avec soin dans le gisement des diverses espèces minérales, celles qui se trouvent dans leur position primitive , de celles qui ne se présentent que d'une maniere ad- ventive dans les roches où on les observe. Les soulèvements produits par les éruptions volca- niques, en déplaçant les masses inférieures et les portant à l'extérieur, opèrent souvent de pareils effets, qu'il est tout aussi essentiel de discerner , que ceux dus à des transports qui dépla- cent aussi les espèces minérales , quoique d'une tout autre maniere. C'est par suite de pareils soulèvements , que des grenats et l'analcime se trouvent au milieu des layes des volcans éteints du midi de la France. Ces espèces n'y sont en effet que d'une manière adventive , appartenant aux granites soulevés et brisés par les laves , et non aux laves elles-mémes , comme on serait tenté de le sapposer, en les voyant saisis par elles, 6 Il en est de même du feld-spath, du mica, de la chaux phosphatée, du zinc, du fer sulfuré, et d'autres minéraux disséminés dans les laves du ei-devant Languedoc, et qui ne s'y trouvent que parce que ces laves les ont soulevés avec les masses au-dessons desquelles elles avaient leur action. Sous ce rapport, ces espèces méritent d'être signalées. C'est aussi ce que M. Marcel de Serres se propose de faire, dans un Mémoire sur la liaison qui existe entre ( 156 ) e les divers volcans éteints du sud-ouest de la France, volcans qui constituent une seule et inême chaine , laquelle se prolonge jusque dans le sein de la Méditerranée. Les grenats des volcans éteints de l'Hérault s'y rencontrent dans deux circonstances diffé- rentes : ou ils sont disséminés dans des roches feld-spathiques analogues aux granites, aux eurites , lesquelles roches ont été saisies par les layes, ou dans la pâte même de ces layes. Ces grenats présentent généralement la forme globulaire qui leur est propre; ceux saisis par les laves et soulevés avec elles, sont les seuls que l'on observe en masse. Ces roches primitives à grenats, qui se trouvent uniquement dans les volcans éteints de l'Hérault, sont composées de feld-spath grenu , auquel s'ajoute du quarz gris en petits grains. Le mica , généralement peu abondant , y est remplacé constamment par les grenats, que l'on peut dès-lors considérer comme partie essentielle de cette roche , analogue aux weisstein de Werner. - Les grenats, généralement globuliformes, disséminés d'une manière irrégulière dans ces weisslein, ont une couleur rougeätre et un aspect vitreux. Leur grosseur, qui ne dépasse point deux ou trois millimètres de diamètre, est souvent au-dessous de celle d'une tête d'é- pingle. Ils appartiennent aux variétés de grenats de fer, c'est-à-dire à celles qui précipitent abondamment en bleu, par l'hydro-cyanate ferruginé de potasse, C'est uniquement au milieu des laves compactes que se trouvent les roches à grenats, comme les grenats eux-mêmes ; du moins M. Marcel de Serres n’a pas su les découvrir, ni isolés , ni saisis par les laves scorifiées ; c'est probablement à cause de cette circonstance qu'on ne les voit guère altérés. L'analcime se montre dans l'intérieur des laves compactes de la méme contrée, tapissant de ses cristaux brillants et verdätres les interstices ou les fentes qui existent daus ces laves : souvent le même fragment présente de la chaux carbonatée compacte et nacrée, du péridot, du pyroxène, de l'arphibole et du fèr titané. C'est à la variété trapézoïdale , que se rap- portent les cristaux d'analcime remarquables par leur éclat et leur brillant, qu'ils doivent probablement au grand nombre de leurs facettes. M. Marcel de Serres attribue à cette substance la même origine que celle des précédentes. C'est également d'une manière adventive que se trouvent les spinelles pléonastes dans les brèches de l'Hérault; ces spinelles noires y sont d'une manière tout aussi accidentelle que les rubis rouges au milieu des couches sableuses des terrains marins supérieurs des environs de Montpellier. . M. Marcel de Serres conclut de ses observations , que les formations volcaniques du sud de la France, présentent des grenats et de l'analcime, comme celles des environs de Lis- bonne et de plusieurs parties de l'Italie; mais que ces espèces minérales ne se montrent dans ces terrains pyrogènes que d'une manière adyentive, comme les spinelles pléonastes qu'il y avait déjà signalées. BOTANIQUE. Note des principales espèces de Sida de la Flore du Brésil méridional, par M. AuGuste DE SaiNr-HiLairE. S. °°. Flores capitati: involucrati: pedicelli sub articulatione bracteati. (Malachræ sp. auct.) 1. Sida plumosa, Car. Diss. 1, 4. 19, f. 4. — Malachra plumosa, Desrous, in Dit. Enc. 2,p.686. Propè Rio de Janciro frequens. (157) 2. Sida fulva + (1), caulibus humifusis; foliis ellipticis, obtusissimis, infernè int gerrimis, serratis, suprà glabriusculis; subtàs villosis ; capitulis involucratis ; involucris Joliolis elliptico-oblongis; coccis submuticis. — Præcedenti valdè afinis. — In arenosis maritimis ad limites provinciæ Spiritüs-Sancti. 3. Sida anomala caulibus suffruticosis, subsimplicibus; foliis erectis, linearibus, basi cordatis, apice tridentato obtusis, supernè dentato-serratis, suprà glabriusculis, subtüs pilosis, scabris; petiolo recurvato, apice geniculato; capitulis involucratis ; involucri fo- liolis linearibus; coccis 2-rostratis, rugosis, submuricatis. An campis propè pagum Sanclo ; provincia Cirplatina. } $. IT. Flores haud involucrati; pedicelli sub articulatione nu. 4. Sida angusüfolia. Lam., Dict. 1, p. 4. 5. Sida angustissima + caule suffruticoso, ramoso; foliis linearibus, angustissimis, basi obtusis, remote dentato-serralis; pedunculis axillaribus, solitarts, unifloris , petiolo lon- gioribus; coccts 7-0, rugosis, apice puberulis, 2-aristatis. Crescit propè vicum Contendas. 6. Sida linearifolia +, foliis breviter peticlatis; linearibus , apice remotè serratis, bast subcordaiis, suprà pilosis, subtùs tomentoso-pubescentibus, incantis ; siipulis petiolo lon- gioribus pedunculisque axillaribus, sokitariis, 1-floris; capsulä glabrä , mutica. — Nas- citur in parte occidentali desertique provinciæ Minas-Geraes quam vocant Certäs propè pagum Contendas. 7- Sida linifolia. Car. Diss. 1, p. 14, 1. 2, f. 1.—S. viminea, Fish. in Linkenum. Hort. Per. 2, p. 202 (ex DC.). — Propè Sebastianopolim frequentissima. 8. Sida rhombifolia. Lin. sp. 961. — Propè Sebastianopolim frequentissima. 9. Sida viarum +, caulibus suffruticosis, prostratis ; ramis stipulis persistentibus vestitis ; Jfoliis parvis, oblongo-linearibus, utrinquè obtusis, apice serratis, sublüs subfarinaceo- tomentosis; pedunculis petiolum sub æquantibus; floribus glomeratis; coccis 5, glabris, altenuato-bifidis. — In parte provinciæ Minas-Geraes dictà Comarca do Rio das montes ad margines viarum baud infrequens. 10. Sida ascendens +, caulibus sufJruticosis , ascendentibus; foliis serratis, basi integer- rimis , utrinquè puberulis, ciliatis, pedunculis axillaribus, vix articulatis , petiolo multd longioribus ; calycibus 5-plicatis, ciltatis. — Crescit in campis herbidis propè rivum Farere, parte australi provinciæ Sancti-Pauli. 11. Sida carpinifolia. Zin. f. supp. 307. — In locis præcipuè ubi fuere olim sylvæ primævæ , omnium plantarum Brasiliensium vulgatissima. Crescit enm Werbena Jamaïcensi ad domos marginesque viarum. 12. Sida subcuneata caule subsimplici; foliis subcuneato-oblongis, basi vix cordatis, mtegerrimis, apice obtusissimo dentatis, utrinquè subsericeo-villosis; coccis 5 -muticis, glabris, — Lecta in sylvulis dictis Capoes, propè pagum Caxueira, haud longè ab urbe F'illa rica. 13. Sida aurantiaca + caule suffruticoso , erecto , ramoso ; foliis parvis , ovalis ovatove- linearibus vel linearibus, obtusiusculis, basi subcordatis, dentatis, utrinquè pubescen- (1) Les espèces marquées du signe + sont celles qui paraissent nouvelles. SEPTEMBRE 1826. 18 ( 138 ) tibus; pedunculis axéllaribus , solitariis, petiolo longioribus ; 'coceis 5 gtbbosis , muticis , apice pubescentibus, — Lecta in monübus propè pradium dictum Caæueira. haud longè à pago Nossa Senhora da Penha in Minas novas. 14. Sida Alpestris + folits ovatis, basi subcordatis, dentato-serratis suprà pubescentibus, subiüs subtomentosis, pedicellis capillaribus, petiolo mulid longioribus , racemosis, seu paniculatis, coccis 2-rostratis. — Lecta in montibus ferrugimeis propè vicum vulgù Stabira de mato dentro, Provincià Minas-Geraes. 15. Sida Martiana + caule suffruticoso-ramoso ; foliis cordiformis-oblongis, acutiusculis, dentatis, utrinquè pubescentibus ; pedunculis axillaribus, solitariis, à1-floris, petiolo longioribus; coccis 5, muticis rugosis, apice obtusissimis. — In monte luta dicto Serra d'Ouro branco , haud longè ab urbe Pilla rica. ZOOLOGIE. Sur les mamelles de l'Ornithorhynque femelle, et sur l’ergot du mäle, par M. H. pe BLanvirre. S appuyant sur les principes mêmes de la science, M. de Blainville, dans sa dissertation sur la place que doivent occuper l'Ornithorhynque et l'Échidné dans les familles naturelles , avait établi, par une comparaison distincte avec toutes les classes d'animaux vertébrés, que ces singuliers habitants de la Nouyelle-Hollande devaient produire des petits vivants, et sans matière préparée d'avance en communication avec leur canal intestinal ; plus tard le même observateur avait ajouté que si cependant l'on confirmait , après les recherches faites avec tout le soin convenable, qu'ils n'eussent réellement pas de mamelles, ce qui lui paraissait très-peu probable, il fallait croire alors que le fœtus vivait si long-temps à l'état placenwaire , qu'il sortait en état de se nourrir immédiatement par le canal intestinal , sans lactation préa= lable, Cela, sans doute, se pouvait concevoir; mais cependant cela n'était pas, et M. Meckel, en découvrant les mamelles d'une femelle d'Ornithorbynque , a montré que les principes n'égarent jamais, et que c'était à tort que, se confiant aveuglément à des récits rapportés de seconde ou troisième main, et qu'on pourrait même fort bien supposer dérisoires, on avait cru qu'on avait trouvé les œufs de ces animaux pris sous la femelle dans le nid, et qu'on les enverrait incessamment en Europe, ce qui sans doute avait porté M. Cuvier à dire que très- probablement l'Ornithorhynque était ovipare. Voici l'extrait du chapitre 41 du bel ouvrage que M. Meckel vient de publier sur l'anatomie de l'Ornithorhynque et de l'Échidné. I n'y a qu'une glande mammaire de chaque côté de l'abdomen, environ vers son milieu : ct à peu de distance de la ligne médiane, mais elle est réellement énorme. Elle est placée entre le peaussier , auquel elle n'adhère que d'une manière très-lâche, et le muscle oblique externe abdominal , s'éténdant dépuis l'extrémité postérieure du sternum jusqu'aux muscles antérieurs de la cuisse et même au-delà ; sur l'individu qui a servi aux observations de M, Meckel, elle avait quatre pouces un quart de longueur, un pouce trois ou quatre lignes de largeur, trois ou quatre lignes dans l'endroit le plus épais ; d'où l'on voit que c'est une des plus grosses glandes mammaires que l'on ait encore observées. Sa forme est donc très-oblongue, obtuse aux deux extrémités, et assez fortement aplatie. Sa structure est aussi particulière que son développement proportionnel est considérable. (159) Chaque masse est en effet composée d'un grand nombre (140-150) d'espèces de cœcums de différentes longueurs , depuis un demi-poucé et un peu au-dessous, jusqu'à deux pouces et demi , arrondis et obtus à l'extrémité libre, atténués en petits tubes excrétoires du côté de la peau , vers un point de laqueile ils convergent, les antérieurs d'avant en arrière, les médians transversalement, et les postérieurs d'arrière en avant; les plus courts, simples et droits, forment le milieu de la glande et se portent transversalement, tandis que les plus longs , tou- jours plus ou moins flexueux comme des intestins, et souvent réunis deux ou trois ensemble, se portent, les antérieurs d'avant en arrière, les postérieurs d’arrière en avant. Tous ces petits cœcums , qui ne sont réunis entr'eux que par un tissu cellulaire et vasculaire très-läche, ont paru d'abord être solides ; mais, en les examinant attentivement, M. Meckel a trouvé que la plus grande partie était encore composée. Les canaux excréteurs, très-finement atténués, s'ouvrent à l’extérieur au milieu de la glande. Quoique, à cause de leur grande finesse et peut-être aussi à cause de leur contraction par l'esprit-de-vin, il ait été impossible à M. Meckel d'injecter ces canaux ou d'y introduire une soie, cependant il a pu s'assurer qu'ils forment une aréole sur la peau. En écartant en effet avec soin les poils qui la couvrent, on lrouye un espace d'environ cinq lignes de long sur trois de large, rempli d'environ quatre-vingts pores noirs, plus grands que ceux dont sortent les poils, et qui sont probablement les orifices des canaux excréteurs, On remarque en outre dans le milieu de cette aréole une petite dépression ou fossette de deux lignes de dia- mètre, entièrement destituée de poils, mais au contraire pourvue de petites éminences iné- gales, parmi lesquelles il y én à une n'égalant pas la grosseur d'un grain de millet, et qui cependant dépasse les autres. Ce sont sans doute les papilles et les orifices des conduits excreteurs. Voyez, dans la planche jointe au cahier d'août, la Fig. B, qui représente la moitié posté- rieure du corps d'un Ornithorhynque femelle : d'un côté la peau est restée, et l'on voit le mamelon en a ; de l’autre, la peau a été enlevée de manière à montrer la masse glanduleuse en dedans, en 4. Ajoutons que ces mamelles si développées dans la femelle, sont au contraire tellement petites dans le mâle, que, malgré toute son attention, M. Meckel n'a pu en trouver d'indice, C'est le contraire pour l'organe dont le tarse du mäle estarmé, et qu'on a nommé son ergot ; il n'en existe aucun indice dans les individus femelles, ou du moins il y est à peine rudimen- taire, d'après la découverte de M. Meckel. M. de Blainville est le premier observateur qui ait étudié sa structure , et qui ait montré qu'il sérvait non-seulement à blesser, mais qu'il était disposé pour inoculer une substance vénéneuse dont il a bien connu la vésicule, et méme une partie du canal excréteur; mais dans la peau bourrée que M. Geoffroy a eu l'obligeance de mettre à sa disposition, il lui fut impossible, comme on le pense bien , de trouver la glande productrice du venin, dont il ne pouvait même soupconner la place. M. Meckel a rempli cucore celte lacune dans l'histoire de l'organisation du plus paradoxal des mamimiféres. Voici l'extrait de ce qu'il a donné à ce sujet, dans le chapitre V de l'ouvrage cité. La masse glanduleuse est située à la face externe et postérieure du corps, logée dans l'inter- vale des muscles lombaires et du grand fessier de M. Meckel et le genou, au-dessous de la prolongation du peaussier qui empètre si complétement les membres postérieurs. Sa forme ést triangulaire, convexe en dessus et concave en dessous ; ses dimensions étaient d'un pouce de long, de Huit lignes d'épais et de trois ou quatre lignes de large; son poids de (140) deux onces. Elle est enseloppée d'une membrane lisse et fort mince , qui n'empêche cependant pas de voir qu'elle est composée de lobules. Sa consistance est ferme, et sa couleur brune. Le canal excréteur, né du milieu environ du bord postérieur , est d'abord assez large, et devient ensuile peu à peu plus étroit ; la membrane qui le constitue est épaisse. Il se porte directement, couvert par les fléchisseurs de la jambe, derrière celle-ci, et, parvenu au commencement de la plante du pied, il se renfle subitement en une vésicule d'environ deux lignes de diamètre ; elle s'applique à la base de tout l'ergot , recue dans le milieu de la partie concave d'un osselet particulier. Du milieu de la vésicule sort un canal d'abord de près d'une demi-ligne de diamètre , et qui entre dans l'ergot. Celui-ci est joint, au moyen d'une substance fibreuse peu serrée, à un osselet assez grand, convexe d'un côté, concave de l'autre, qui existe même rudimentairement dans l'individu femelle, d'après la découverte de M. Meckel, et qui est appliqué sur l'astragale, Le tendon du grand fessier s'yatlache, de maniere à ce que ce muscle peut servir à porter l'ergot un peu en avant et en dedans, Un autre petit muscle carré, trans- versal, provenant de la partie inférieure du péroné, et qui s'attache aussi à l'os basilaire de l'ergot, paraît encore faciliter ce mouvement, et en même temps servir à comprimer un peu la vésicule. L'éperon ou l'ergot lui-même, en grande partie libre, n'est, suivant M. Meckel, formé que de la substance cornée interne et d'un canal membraneux qui le parcourt, Ainsi c'était à tort que M. de Blainville d'abord, et ensuite M. Rudolphi, avaient cru qu'il était en partie osseux, Dans l'état de dessiccation où le premier l'avait observé , il avait été sans doute trompé par la solidité, l'homogénéité de la partie interne de cet ergot, qui se sépare aisément de l'ex- icrne beaucoup plus mince, ce qui avait aussi porté M. Rudolphi à admettre une double gaine, observation que réfute également M. Meckel. Suivant lui, la base de l'ergot, à peu près circulaire, est comme crénelée à sa circonférence par 15-16 proéminences irrégulières , auxquelles s'attachent une substance fibreuse , et peut-être aussi quelques fibres musculaires venant de l'os basilaire, Une moitié de cette base est appliquée contre cet os; mais l'autre moitié est libre et en contact avec la vésicule. Exactement au milieu de cette base est un trou très-petit, qui donne dans la partie du canal excréteur contenu dans l’ergot; il se continue en effet dans la gaîne étroite que lui forme celui-ci, formée par une membrane muqueuse peu adbérente , et qui, à son extrémité correspondante à l'ouverture linéaire de l'ergot, prend la même nature cornée que celui- ci. Voyez dans la planche jointe au cahier précédent, la figure B2, qui représente cet appareil vénéneux, d'après M. Meckel; g est la masse glanduleuse; m1 la première partie du canal excréteur avec la vésicule qui le termine ; n est la seconde partie, celle qui est contenue dans la gaîne de l'ergot. Explication d'une monstruosité observée sur le Cyprin doré de la Chine, par M. Cuanver. Parmi les nombreuses monstruosités que présente la jolie espèce de carpe que nous aimons à voir dans nos habitations, et que les Chinois, de qui nous la tenons, onten domesticite depuis un temps immémorial, il en est une qui a paru généralement la plus singulière, parce qu'elle semble contrarier le caractère tiré de la nageoire caudale, qu'Artedi a employé poar distinguer les cétacés qu'il confondait encore avec les poissons, des véritables poissons. (141) Cette monstruosité présente en effet une nageoire horizontale trilobée à l'extrémité du tronc ; et en outre une nageoire anale paire. Jusqu'ici personne, depuis Linné, qui a fait de cette monstruosité le sujet d'une dissertation spéciale dans les actes d'Upsal, n'avait eu l'idée d'en chercher l'étiologie, et il était peut-étre assez diflicile d'y réussir avant l'observation de M. de B ainville, que tous les rayons qui supportent le lophioderme, c'est-à-dire le repli cu- tané médian dent le dernier constitue ce qu'en ichthyologie on nomme les nageoires impaires, sont composés de deux parties similaires ou de deux demi-rayons constamment distincts à la base, et pouvant l'être dans toute lenr étendue. C'est cette observation dont M. de Blainville a fait une application à l'explication de la plaque dorso-céphalique des Échéncis, qui a conduit M. Charvet à voir que la singulière nageoire caudale de la monstruosité du Cyprin cité, est due à ce que les deux moitiés des rayons se sont séparées, ont fait chacure un quart de con- version sur la dernière vertébre caudale, d'eù il en résulte trois lobes terminaux , un médian et deux externes. La nageoire anale a éprouvé le même eflet, et il en est résalié deux na- geoires semblables placées parallèlement l'une à côté de l'autre , mais nécessairement simples. Or, comme il est en outre aisé d'observer que, dans cette monstruosité de poisson, les na- geoires pelviennes sont aussi beaucoup plus écartées qu'elles ne le sont dans l'état normal, il parait que la cause première de la division longitudinale de la nageoire anale et de la caudale est due à quelque développement insolite d'un organe abdominal, peut-être de la vessie, qui en empêchant le rapprochement des nageoires pelviennes, a continué son effet dans tout le reste de la ligne médiane inférieure. Cette étiologie, quelque probable qu'elle soit, aura cependant besoin d'une confirmation de visu, car M. Charvet n'a pas lui-même observé cette monstruosité. H. DE Bv. Sur le venin des Serpents à sonnettes. M. Emmanuel Rousseau , prosecteur d'anatomie comparée au Jardin du Roi, ayant eu à sa disposition un Serpent à sonnettes ou Crotale, mort depuis deux jours, s'est assuré que Ja matière venimeuse de ces animaux, même dans nos climats, et à une époque très-avancée de l'année, conservait encore toutes ses propriétés malfaisantes. En effet, un pigeon, dans la poitrine charnue duquel il avait enfoncé les crochets venimeux de ce Crotale , est mort en peu de temps. H. DE By. Sur le Puceron Lanigère. À la fin de l'hiver de 1826, M. Suniray m'a montré un assez grand nombre d'individus du Puceron Lanigère entassés dans des fentes ou crevasses de l’écorce du pied de plusieurs pom- miers de son jardin , au Hävre. Ainsi les Pucerons, ou du moins cette espèce, peuvent très- bien supporter le froid de nos hivers sans périr. Malgré celte observation, qui pouvait faire craindre que le Puceron Lanigère, qui, pendant ces dernières années , est devenu l'effroi de nos cultivateurs dans presque toute la Normandie, à cause du tort qu'il faisait aux pommiers, ne devint un véritable fléau, sa propagation s'est ralentie d'une maniere notable ; et les craintes, peut-être exagérées, qu'on en a eues, ont été considérablement diminuées pendant l'année qui vient de s'écouler, du moins d'après le rapport de plusieurs habitants de la Normandie. H. DE Bv. ( 142 ) MÉDECINE. Observations sur le Narcotisme par les préparations opiacées, et sur l'emploi de l’acétate d'ammoniac, par M. le D° Goparb , communiquées à la Société Philomatique, dans sa séance du 25 novembre 1826. Mademoiselle B ***, d'un tempérament éminemment nerveux, ayant pris il y a deux ans et demi, d'aprés l'ordonnance de M. J. Cloquet, une potion dans laquelle entrait un demi-grain d'acétate de morphine, tomba bientôt dans un évanouissement qui, précédé d'une céphalalgie d'abord peu intense, était surtout caractérisé par l'impossibilité où était la malade de proférer Ja moindre parole, d'exécuter le moindre mouvement (les yeux étaient fermés), quoiqu'elle entendit parfaitement tout ce qui se passait autour d'elle. Cet état dura deux heures. L'on attribua alors tous ces phénomènes à une lout autre cause que l’opium. Il ÿ a deux mois et demi, Mademoiselle *** ayant été affectée d'un catarrhe pulmonaire aigu, et les symptômes inflammatoires ayant été dissipés au moyen d'un traitement anti- phlogistique, comme il lui restait une toux fatigante qui l'empéchait de reposer, on lui pres- crivit des pilules composées, chacune, d'un grain de calomelas et d'un quartde grain d'extrait gommeux d'opium. Elle en prit une le soir en se couchant, et dormit toute la nuit d'un profond sommeil. Le lendemain matin elle en prit une seconde; mais un quart d'heure après se développèrent tous les symptômes indiqués ci-dessus, et ils persistèrent pendant trois heures, malgré l'emploi de bains de pieds très-chauds , et des stimulants qu'on lui fit respirer. Le surlendemain, la toux n'étant pas encore dissipée, on prescrivit à Mademoiselle *** une potion, dans laquelle on fit mettre, à son insu, un demi-grain d'acétate de morphine, pour s'assurer si les phénomènes observés étaient véritablement das aux préparations d'opium. À peine en avait-elle pris trois ou quatre cuillerées, que la céphalalgie commença , et augmenta rapidement avec les mêmes caractères que précédemment, et tous les autres symptômes auraient probablement reparu, si l'on n'eùt fait suspendre aussitôt l'usage de la potion. Cette observation est d'autant plus remarquable, que cetie demoiselle avait pris antérieu- rement, et a pris plusieurs fois depuis, du sirop de pavots blancs, dont l'usage n'a jamais été suivi d'accidents semblables. Mademoiselle ***, d'un tempérament nerveux, éprouvait constamment chaque mois, depais sept ou huit ans qu'elle est réglée, des coliques qui duraïent cinq ou six heures , et qui étaient tellement violentes, que la malade se roulait sur son lit, le visage päle et décomposé, de manière à donner beaucoup d'inquiétude à sa famille. On avait employé, à diverses époques, plusieurs moyens thérapeutiques qui n'avaient amené aucune amélioration dans sa position. Dans le mois d'août dernier, ayant en connaissance des succès obtenus par M. Mazuyer de Strasbourg, an moyen de l’acétate d'ammoniaque administré dans des cas de ce genre, on fit prendre à cette demoiselle, en proie depuis plus d’une heure à ses violentes coliques, cinquante gouttes d'acétate d'ammoniaque dans un verre d'eau sucrée, en deux lois, à une demi-heure d'intervalle, Dès la première dose les douleurs commencèrent à s'a- paiser ; peu après la seconde elles disparurent entièrement, et les menstrues coulèrent, Ne (145) voulant rien conclure de ce fait, parce que les douleurs duraient déjà depuis long-temps et qu'elles avaient pu se dissiper spontanément un peu plus tôt qu’à l'ordinaire, on résolut de chercher , le mois suivant, à prévenir les coliques , en administrant le médicament de bonne heure. Un mois après, aussitôt qu'un léger sentiment de colique commenca à se manifester, Mademoiselle *** prit 36 goultes d’acétate d'ammioniaque dans un verre d’eau sucrée : une demi-heure après, les coliques ne s'étaient pas développées, mais le mal-aise persistait, On lui fit prendre 36 autres gouttes, Alors toute douleur cessa, les menstrues coulèrent pour la première fois facilement, et Mademoiselle *** sortit une heure après. Hindoustan. — Reméde contre la morsure des serpents. Dans sa séance du 6 mai 1826, la Société médicale de Calcutta recut les feuilles sèches d'une plante qui avait en dernier lieu fixé l'attention publique , parce qu'un journal avait pu- blié une description d'un végétal regardé comme un antidote infaillible contre la morsure des serpents yenimeux. Où reçut aussi une lettre du D' Olsen, qui le premier a été instruit des vertus de cette plante par un Hindou. Celui-ci raconta qu'il devait cette connaissance à la curiosité qu'il eut de suivre un mongons où maki mordu par un serpent; il le vit manger les feuilles de ce végétal. IL faut employer les feuilles vertes ; on en exprime le suc, et on l'aspire par les na- rines. Suivant l'Hindou, l'effet du remède est certain et instantané. On a reconnu que ce végétal si précieux est le Phlomis esculenta de Roxburgh, nommé Æolkeusa où Tchota holkeusa par les Hindoux. C'est une plante annuelle très- commune dans les champs cultivés, au Bengale et dans d'autres parties de l'Hindoustan, et qui est dans toute sa force durant la saison pluvieuse et froide. GÉOGRAPHIE-PHYSIQUE. (Inde, presqu'ile Malaya.) Le 51 mai 1826, la Société Asiatique de Calcutta recut divers échantillons de minéraux venant de Martaban et des provinces plus au sud, qu'un traité récent a enleyées à l'empire des Birmans , pour en grossir les possessions a nglaises dans les Indes Orientales. Parmi les minéraux dont il est question , les plus remarquables sont des Stalactites et d'autres échantillons de Carbonate de soude, des cavernes de Phounga, près de Junkseylon (1), du minerai de fer magnétiqne de Tavai (2), et de l'eau de différentes sources minérales de ces cantons, (:) Junkseylon, ou Djan-Seylon, est une île située sur la côte occidentale de la presqu’ile Malaya, entre 7° 5/ et 80° 27/ de latitude nord; elle est séparée du continent par un isthme de sable fort étroit, que l’eau ne couvre que de mer haute. Aux équinoxes, la marée monte de dix pieds. Cette île, dont la longueur est de 40 milles sur 15 de largeur, est entourée d’iles plus petites: elle est peu élevée. Ses habitants ont les traits des Malais, mais leur physionomie tient de celle des Chinois : ils compreonent le malais, et parlent plus or- dinairement le siamois, (2) Tavaï, capitale d’une province de même nom, cédée aux Anglais. Tavaï est par 14° 48/ de lat. N., et 98° 15/ de long. à l'O. de Greenwich. (144) Les rochers pyramidaux de Phounga s'étendent sur une longueur de près de dix milles daus la direction du nord au sud ; leur extrémité septentrionale est située au-delà de la ville de Phounga ; la méridionale s'arrête à peu près à quatre milles de la côte maritime. Ils s'élèvent perpeudiculairement du bord de la mer à une l'auteur qui varie de 200 à 500 pieds. De loin ils présentent l'aspect d'une colonnade ; mais quand on en approche on reconnait que cette apparence est due à la décomposition des parties les plus friables et aux raies alternativement rougeitres, grises, ou bleuâtres et blanches, laissées sur la surface par l'eau qui a filtré à travers la roche, et a déposé les substances qu'elle tenait en dissolution. A six pieds environ de la ligne de la mer haute, règne une suite de cavernes naturelles ; leur hauteur est de dix pieds ; la voûte est soutenue par des colonnes de Stalactites de formes et de dimensions différentes. Les parois et les compartiments de ces grottes sont de même formation. À côté de cette rangée d'excavations, on voit un rocher entièrement percé à jour, qui forme une magnifique arcade de vingt pieds de haut; de sa voùte pendent des groupes de Stalactites très-compactes et de figures bizarres. Les rochers de Phounga ont une connexion évidente avec ceux de Trang ; et comme on rencontre des roches semblables à Martaban (1), il paraît probable que cette formation s'étendait autrefois jusque dans cette province; cepen- dant le Granite et le Schiste dominent dans la province de Tavaï. Il semble que l'étain cesse de se montrer dans la péninsule, vers 15 degrés de latitade nord; mais les pays situés à l'ouest de la grande chaine de montagnes qui séparent le royaume de Siam de la partie occidentale de la péninsule, et qui se prolongent au nord jusque dans l'Ava propre, n'ont pas été explorés; on dit qu'ils sont faiblement peuplés. Il est assez probable que des mines métalliques se continuent dans cette direction; cette conjecture est confirmée par le retour de l'étain et d'autres minerais notamment de plomb, dans le canton de Thaum-pé , situé sous le seizième degré de latitude nord, et le centième de longitade à l'est de Greenwich. On dit que l'étain s'y montre sous la forme d'un sable noir qui se trouve dans le lit des rivières; par conséquent il est de la même sorte que celui que l’on rencontre plus au sud. Les eaux minérales sont de Laukien, dans la province de Tavaï, à près de 15 milles au nord-est de la ville de ce nom; il y en a aussi d'En-Bien et Seinlè-Doung, dans la province de Martaban. La température de la première est de 144°. du thermomètre de Frahrenheit (50° 74 centigrad.); celle de la seconde, 107 (55° 51); celle de la troisième, de 155 (45° 78). Cette dernière est chalybée ; les autres n'ont pas de qualité sensible, mais n'ont pas été analysées. La fontaine de Sein'è-Doung ressemble beaucoup au cratère d'un volcan. (Extrait de Calcutta Government Gazette.) De ANNE PR PR A ee (1) Martaban, ville maritime, située par 16° 31/ de latit. N., et g7° 30/ de longit. à l'E. de Greenwich ; elle est la capitale de la plus septentrionale des provinces que les Anglais se sont fait céder parles Birmans. (145) MATHÉMATIQUES. Note sur les racines des équations transcendantes; par M. Poisson. (Société Philomatique, 9 décembre 1826.) Dans les problèmes sur la distribution de la chaleur, et dans d'autres questions relatives aux vibrations des corps, les inconnues se trouvent exprimées par des séries d'exponentielles ou de sinus dont les exposants on les ares sont proportionnels au temps multiplié par les racines de certaines équations transcendantes. On peut toujours calculer, par des essais, les valeurs approchées des racines réelles : mais il importe de s'assurer qu'il n’en existe pas d'imaginaires ; et c'est à quoi l’on parvient , quoique ces équations soient souvent tr ès-compliquées ; par des moyens indépendants de leur forme, et qui sont liés à la solution de chaque problème. Ce sont ces moyens que je me propose d'exposer dans cette Note. M. Cauchy a présenté récem- ment à l'Académie un Mémoire sur les racines des équations transcendantes, dans lequel il a considéré un grand nombre de ces équations d'après leurs formes particulières et indé- pendamment des problèmes qui peuvent y conduire, ce qui est une question différente de celle que je vais traiter. Considérons l'équation différentielle du second ordre PT Es + XY; (1) dans laquelle X est une fonction donnée de x, etp une constante indéterminée qui n'entre pas dans X; son intégrale complète sera de la forme : r = Cfa) + CF (ze) € et C” étant les deux constantes arbitraires qui peuvent étre fonctions de b, et f'et F désignant des fonctions de x et de p, entièrement déterminées. Il est évident qu'en représentant par 4 une nouvelle variable, et par e la base des logarithmes népériens , on satisfera à l'équation aux différences partielles : dz LS d°z <: (2) ARS ae ot EE au moyen de : pt Z=YE ; et comme cette équation (2) est linéaire et ne contient pas o, on y satisfera encore en prenant t - CHEN 2 a : (3) la caractéristique > indiquant une somme qui s’étendra à toutes les valeurs de p que l'on vou- dra, réelles ou imaginaires. Cela posé, je désigne par p” une valeur particulière de », et par y ! la valeur correspondante de y; je multiplie l'équation (2) par y’ dx, et j'intègre ensuite entre des limites données & et à ; il vient ë ge Le = ur CE Ty dx + 1h Xzÿ” dx. a OCTOBRE 1896. 19 (146) Pour transformer le premier terme du second membre, j'intègre deux fois de suite par partie, puis je substitue en dehors du signe [ à la place de z, la formule (3) ; il en résulte fE —— >" dx = 3 (gp — pq nm + mn) à ff Dé dy dy” J=m en yen, Ÿ = n’, à la limite x = 4; ü d dy’ MINT SERRE pl, = gs à la limite x 0. D'ailleurs , si l'on met dans l'équation (1) , y” et p” à la place de y etp, qu’on la multiplie par zdx, et qu'on intègre, on aura ë ë M 21 y dx = Î Z L dx a X 27° dx; en prenant donc la somme des deux équations précédentes et réduisant, nous aurons 5 4 - d. zy” dx ; t V4 PU = s (gp —pg — nm 4 mt) + 71 y" ae NN di Maintenant , pour déterminer les valeurs de P et le rapport des deux constantes C et (4e supposons qu'on doive avoir les équations mæ+aæen—o;, p +6q —=0, (5) dans lesquelles 4 et £ sont des constantes données. En y substituant pour y sa valeur; faisant, a en général , df (x;,p) , dF (x,p) a — > P)> —##" — FE? ; dx JP) dx (x; p) et éliminant entre ces équations (5), l’une des deux quantités C et C”, ce qui fera disparaitre l’autre en même temps, on trouve a en +es 9) | (ras +er te, p) (6) = Len+er Ga) Cure (a, p) équation qui servira à déterminer les valeurs de p : l’une des équations (5) fera ensuite con- naître le rapport de C’, à C, et la constante C restera arbitraire. Mais ce que nous ayons en vue, c'est de déterminer la nature des racines de celie équation (6). Or,p” étant une valeur particulière dep, les équations (5) doivent subsister en y mettant p” à la place deb, ce qui donne m'+an =. p+6q —=0; en joignant celles-ci aux équations (5), on en conclut mn! — mn =, pq — pq = (147) ce qui fait disparaitre la somme > contenue dans l'équation (6), et la réduit à ë d ‘ d, S [sr 1 AD) at te AS) f d'où l'on tire, en intégrant, : ë #4 gt ZYNAL = VAE, (7) a À étant la constante arbitraire. Cette dernière équation devra être identique par rapport à t; en y substituant donc la formule (3) à la place de z, et égalant les coeflicients de la méme exponentielle dans les deux membres , il en résultera ë f ÿY” dx = 0, (8) a tant que p et p” seront deux racines différentes de l'équation (6); et dans le cas de p= p”, on aura , en particulier , 6 1f y° dx = A. (9) a Toute cette analyse est celle que j'ai déja donnée dans mon second Mémoire sur la chaleur, pour déterminer les coeficients des exponentielles (*);et, en eflet, au moyen de l'équation (9), la constante C contenue dans y, se déterminera d'après la constante À, qui se déduira elle-même de la valeur initiale de z en faisant &— o dans l'équation (7); mais alors je n'avais pas remarqué l'usage que l’on peut faire de l'équation (8), pour démontrer que leurs expo- sants sont tous réels. Supposons pour cela que l'équation (6) puisse avoir des racines imaginaires, telles que r+r v/—1;retr étant deux quantités réelles. On pourra prendre. \ PTE NET) P=r— my, et représenter par DR RU Men ER RO les valeurs correspondantes de y et y’, R et R’ étant aussi des quantités réelles qui renferment la variable +. L'équation (8) deviendra alors ë É (R° + R°) dx = 0. (10) Or, tous les éléments de cette intégrale étant positifs , leur somme ou l'intégrale ne peut être égale à zéro , à moins qu'ils ne soient tous nuls; on a donc R=—=10; R=—= 10; (x1) équations d'où l’on tirerait des valeurs de r et r' dépendantes de x, ce qui est inadmissible ; donc aussi les valeurs de p et p! que nous avons supposées sont impossibles , ce qu'il s'agissait de (*) Journal de l'École Polytechnique, 19° cabier, page 337. (148) prouver. Si l'on avait r! —0, ces valeurs seraient réelles; mais comme elles deviendraient égales, l'équation (8) ne s'y appliquerait pas . non plus que la conséquence que nous en déduisons. On pourrait objecter que les équations (11) n'étant nécessaires que pour les valeurs de x comprises depuis x — a jusqu'à x = b, il existe, en effet, des fonctions de x qui sont nulles d'elles-mêmes dans un intervalle déterminé de la variable; mais si R et R” étaient de cette nature, y et y” seraient aussi nuls, et les termes qui répondraient aux racines r + TU disparaîtraient de la série (3). Il faut aussi remarquer que, par la nature des problèmes auxquels cette analyse a rapport , les termes de cette série ne peuvent pas devenir infinis entre les limites x = 4 et x = b; quelles que puissent étre les inconnues r et r', les fonctions R et R’ restent donc des quantités finies dans cet intervalle, ce qui empêche que le premier membre de l'équation (10) ne tombe dans le cas d'exception où une intégrale n'est plus la somme des valeurs de la différentielle. La forme que nous ayons donnée aux équations (1) et (5) comprend tous les cas que peut présenter le problème de la distribution de la chaleur ; soit dans une barre qui rayonne par ses deux bouts , soit dans une sphère ou dans un cylindre, en supposant ces corps homogènes et primitivement échauffés d'une manière quelconque. Si la barre était courbe et formait un anneau, il faudrait remplacer les équations (1) par celles-ci : nm —= P: 4 = qg: Si la-sphère était composée de deux matières différentes , il faudrait aussi modifier ces équa- tions et en augmenter Le nombre; et dans d'autres questions , telles que le problème des pla- ques vibrantes, par exemple, il faudrait remplacer l'équation (1) par une équation diffé rentielle d’un ordre supérieur. Mais toutes les fois que les inconnues s'exprimeront en fonction du temps, par des séries d'exponentielles réelles ou imaginaires, ainsi que nous l'avons sup- posé au commencement de cetarticle, on parviendra à des équations analogues aux formules (8) et (9), qui serviront à déterminer leurs coefficients et la nature de leurs exposants. ASTRONOMIE. Extrait d’une Lettre de M. Gawsarr, adressée à M. BouvarD, et datée de Marseille le 6 novembre 1826, lue à l Académie des Sciences le 15 suivant. Les trois seules observations que l'état du ciel m'ait permis de fairé jusqu'ici de la comète que j'ai découverte Le 28 du mois dernier dans le Bouvier, donnent les positions suivantes : T RU compté Asc. droite. Déclin. bor. e minuil. 1826, oct. 29. . . 19". 20’. 54” 220°. 26'. 55" 34° 28/0170 50... 018-020-0807 221. 13. 30 32. 45. 46 BL 10- LRO 2293-12-10) DONS OT ID En partant de là, le caleul m'a conduit à une orbite dont voici les éléments : Passage au périhélie 1826, 322i,7172 (18 novb.) t. moy: compté de minuit. Distance périhélie . . . . . . . : . . 0,0174 Longitude du‘périhélie. . . . . . . . 160°. 32/. .45" Longitude du nœud ascendant. . . . 237. 17. 50 fuclinaisonett el 2e LIEN. D 0080 0 CAS Mouvement direct. ( 149 ) Erreur en longit. Erreur en latit. ONE Xe io OEM EUX LR EP TPENCAQES L'EAU CG VI PRES PEN GA CUBES A EI CET TO MEN LEON LE MON LOC EN FU (EEE ACTA A PES BETTER GER o CA AIRE MANN ALORS ET 6 ERREURS V8 QUIUES ASE CU Une conséquence très-remarquable de cette orbite, c'est que le 18 novembre, jour même du passage au périhélie , la terre étant en 1° 25° 51” de longitude, la comète se projetiera sur le disque du soleil. Entrée de la comète sur le disque du soleil à 7,3 matin. Plus courte distance au centre. . . . . . . . b'. SOC M Ne Re lee te Late er ee AN TON: 2: Les données sur lesquelles reposent ces derniers résultats relatifs à l’époque où doit arriver le phénomène , sont évidemment trop peu sûres pour qu'il soit permis d'y compter ; mais le passage lui-même peut étre considéré dès aujourd'hui, je crois, comme certain. En effet, pour quil n'eût pas lieu , il faudrait que les éléments rapportés ci-dessus, s'écartassent d'une manière tout-à-fait extraordinaire de la vérité ; or c'est ce qui ne me paraît nullement probable. Les circonstances sont favorables à la détermination du nœud. En outre, si la comète était à son périhélie dès le 17, ou qu'elle ne s'y trouvät que le 20 , au lieu du 18, le passage n'en arriverait pas moins; peut-être faudrait-il même étendre davantage ces limites; mais je n'ai faitaucun caleul là-dessus. J'aurais désiré avoir quelques données plus précises sur cet important phénomène; mais il aurait fallu pour cela une quatrième observation au moins, et depuis plusieurs jours je l'ai inutilement attendue. Signé GAMBART. OBsERvATIONS. C'est un phénomène d'un grand intérêt que le passage d’une comète sur le disque du soleil , surtout à son périhélie, parce qu'on pourrait s'assurer, dans cette obser- sation , si la comète est un corps opaque à l'instant où elle est très-pres du soleil, si elle a un noyau, etc. Malheureusement l'état brumeux de l'atmosphère n'a pas permis d'observer ce passage en France ; il nous reste à savoir si l'on a été plus heureux ailleurs. Il est toutefois douteux que le passage annoncé par M. Gambart ait eu lien, malgré les causes qui lui pa- raissent le rendre certain, attendu que l'orbite étant presque perpendiculaire à l'écliptique, il suflirait d'une légère erreur sur la position du nœud pour changer les situations relatives des deux astres , et rendre le passage impossible ; et on sait qu'on ne peut guère compter sur la précision des éléments de l'orbite d'un astre qu'on n'a encore pu observer que trois fois, à des jours successifs. FR. MÉCANIQUE. Tableau indiquant la force de cohésion, ou la limite de l’élasticité de plusieurs substances employées dans les constructions. Un savant anglais, M. Tredgold, a publié trois ouvrages qui seront très-utiles et aux ingé- nieurs consiructeurs, et aux personnes chargées de l'enseignement de la mécanique pratique. M. Duverne, ancien officier de la marine royale, les a nouvellement traduits en français (années 1825 et 1826), et on les trouve à la librairie de l'éditeur, M. Bachelier. Ces trois (150) ouvrages ont pour titre , 1° Principes de l'art de chauffer; 2° Traité pratique sur des chemins en fer ; 5° Essai pratique sur la force du fer coulé et d’autres métaux. Ce dernier ouvrage contient un tableau d'expériences sur la force de cohésion, que M. d'Aubuisson, ingénieur au Corps-Royal des Mines, a publié avec commentaire, dans le volume des Annales des Mines pour l'année 1826, cinquième livraison, page 239; les mesures françaises sont sabstitaées aux unités anglaises , et une définition de la force de cohésion, conforme au sens queM .Tredgold donne à ce mot, précède le tableau. Si l'on suspend, dit M. d'Aubuisson, un poids à une barre de fonte ou de toute autre substance, la barre s’allongera ; le poids étant retiré, elle reviendra à son premier état en vertu de son élasticité; mais ce retour à l'état primitif n'est possible qu'autant que l'extension n'a pas dépassé une certaine limite. Le poids qui a mené la barre à cette limite d'élasticité, représentera /a force de cohésion , et l'allonge- ment qu'il aura produit sera l'extensibilité. \ Dans les constructions on ne doit point charger les pièces au-delà de ce terme, bien qu'il soit encore éloigné de celui auquel la rupture a lieu. Suivant les expériences de M. Tredgold , le poids qui fait rompre une barre de fonte est, suivant la qualité de la matière, 2 Z à 3 + fois plus grand que celui qui produit un commencement d'altération dans l’élasticité ; il en est à peu près de même pour le fer forgé. Dans le tableau suivant, les poids suspendus aux barreaux mis en expérience sont exprimés en kilogrammes, et se rapportent à une section constante d’un centimètre carré ; l'extensibilité est exprimée en millimètres , la longueur du barreau mis en expérience étant mille mètres. TABLEAU. CÉRSÉ CRE TER Conésion … Exrexsminiré par centimètre carré. par mille mètres de longueur. Fonte , ou fer fondu. . . . . . . . . . . 1075 kilogr. . . 830 millimètres. Fer forgé (par millimètre carré, 12Kl%r,5), 1250 . . . . . . 713 te ol ao MM SL El dl SON ME) Goku ldace AVR Bronre/desicanons M PTE MIE ENT OS EN CS Guivrehaune MERE EEE ET ACIER EME DO Plomb fondu: pe CORNE SAMIR RETURN ORNE ESPN TEET OBS : DEN cn Made as RAS LS iles ENS QE TOP Ge CS EE (ENS Zinctcoulé eu MEN RO ANT EN ER ME OT NT PUIUTES8S; Chéne ON EN EE CRE IE NAT FPE NAENEN 2525 Orne AU MA OR ESRI RENE PE CO SRE GAMERS fre Hétre nt PANTIN NE ET CORP RENE DEN DE Pinid'Amérique 40e te RTE CIE AIS Spore Le EN OO EN RAA Sapin blancs 20 1e tie 1-00 ne 0 AT OBE Mérbreiblanc RP PACE AE CAEN ESS S Pierre de taille (calcaire) . . . . . . .. Go. Cu re Ve RAD 50 Balemel(fanons) 0 LR EST 07 ET 6867 M. Navier vient de publier dans les Annales de Physique et de Chimie, cahier de novembre 1826, de nouvelles expériences sur la cohésion, dont les résultats sont consignés dans le tableau suivant : — Cabas Récapitulation des expériences de M. NAVIER sur la résistance de diverses substances à une tension longitudinale. Poids moyen, en Kilogrammes , qui a produit Eérgeur Épaisseur par millimètre carré, NOMS DES SUBSTANCES. moyenne moyenne DR en millimètres. Le premier allongement La rupture observé. Tôle tirée dans le sens du laminage. (6 expériences. ) Tôle tirée perpendiculaire: ment au sens dulaminage. (4 expériences.) 1 os D © Q1 © = a Cuivre rouge laminé. (2 expériences.) Plomb laminé. . (6 expériences. ) Ë 25, 8 2, 85 0; 9 1,195: Diam. intérieur. Diam. extérieur. Tube de verre creux. (4 expériences. ) a, 8r GSM U 2, 47: Tube de verre plein, (1 expérience.) ! Tube de cristal plein, " (1 expérience. ) On remarquera que la force de cohésion est beaucoup plus grande pour la tôle de fer laminé que pour le fer forgé, essayé par M. Tredgold. La différence des nombreS3o et 12,5 des deux tableaux précédents, qui expriment cette force par millimètre carré, est probable ment due en grande partie à la qualité du fer laminé. et il paraît d'ailleurs que l'opération mécanique du laminage augmente considérablement la force de cohésion du fer forgé. HNC: ARTS CHIMIQUES. Nouveau procédé pour préparer le chlorure de soude médicinal, communique a la Société Philomatique, par M. PAxEn. Les nombreuses ét utiles applications qui ont été faites, dans ces derniers temps, avec le chlorure de soude (solution de chlorure d’oxide de sodium) par nos habiles praticiens, ont fait désirer qu'un procédé susceptible de donner des résultats constants et faciles à exécuter, fût adopté pour la préparation de’cet agent énergique. C’est dans ce but que M. Payen a in- diqué la décomposition dn sous-carhbonate de soude par le chlorure de chaux (chlorure d'hydrate d'oxide de calcium). Ce chimiste à d'abord déterminé, par une série d'expériences et en suivant le procédé de MM. Welter et Gay-Lussac, la moyenne proportion de chlore contenue dans les solutions préparées avec soin chez M. Labarraque pour l'usage médical, (152) puis il a comparé cette moyenne avec la proportion de chlore représentée par le titre de 98° du chlorure de chaux au chloromètre de M. Gay-Lussac. On concoit qu'il est très-facile d'étendre cette relation connue, à tout autre titre de chlorure de chaux. Des expériences directes ont ainsi fait connaître que 1 partie, en poids, de chlorure de chaux à 98°, équivaut à 20 parties de chlorure de soude médicinal; que 100 parties de ce chlorure de chaux sont complètement décomposées par 138 de sous-carbonate de soude cristallisé (1); qu'enfin, en ajoutant 62 parties de ce dernier sel à la solution de chlorure neutre, son excès est suflisant pour rendre ce composé stable. Voici donc les formules à suivre : Chlorure de chaux à 98°, ou l'équivalent à un autre titre. 100 parties en poids. Sous-carbonate de soude cristallisé (non effleuri). . . . . 138 Eu EEE RME LS ES EE RE RE M 860 On fait dissoudre le chlorure de chaux, et on épuise, par des lavages , le sédiment qu'il laisse, On verse dans les solutions ainsi obtenues le sous-carbonate de soude dissous à chaud ; on laisse déposer , on décante, puis on jette le dépôt sur un filtre qu'on lave avec quelques lotions d’eau. Les solutions donnent le chlorure de soude neutre; en y ajoutant 62 de sous- carbonate de soude dissous, qui complète la quantité d'ean , puis filtrant tout le liquide, on obtient une solution limpide marquant 5 degrés à l'aréomètre de Baumé : c’est le chlorure médicinal pur qu'il fant étendre, suivant les prescriptions des médecins. GÉOLOGIE. Découverte d’une carrière de chaux hydraulique dans le département des Ardennes, par M. Leroy (de Mézières). (Article lu à la Séance de la Société Philomatique du 25 novembre 1826, par M. HACHETTE.) M. Leroy, ingénieur au Corps royal des ponts et chaussées , ancien élève de l'École Poly- technique, a été spécialement chargé, sous la direction de MM. ies ingénieurs en chef du Peyrat et de Noël, du tracé et de la construction du canal des Ardennes, qui joint la Meuse à l'Aisne. Son attention s'est d'abord portée sur le choix des matériaux qui convenaient à ce genre de travail. Il est reconnu que la chaux hydraulique, préférable à toute autre pour lés bâtisses ordinaires, est indispensable pour les constructions hydrauliques ; la plupart des anciens monuments, construits ayec des matériaux d'une petite dimension, lui sont rede- vables de leur longne durée. M. Leroy n'ignorait pas que plusieurs de ces monuments existaient dans le département de la Moselle, et que ce département possédait des carrières de chaux hydraulique, qui s'exploitent depuis un temps immémorial. La distance de Metz à Mézières, chefs-lieux des deux départements, la Moselle et la Meuse , est d'environ quarante (1) Le nombre équivalent du chlore étant 56, et celui du sous-carbonate de soude cristallisé 155, on voit que le chlorure de chaux employé à 98°, ou 0,5185 de chlore , devait exiger, pour sa cemplète transformation, 155,25 de carbonate de soude. Le nombre 158, indiqué par l’expérignce, ne diffère que de 2,75 : ils ont pu être nécessités par la présence de l’hydrocblorate de chaux qui accompagne généralement le chlorure de chaux des fabriques. (4155) lieues (la lieue de quatre kilomètres). M. Leroy, très-versé dans les sciences naturelles , s'est livré à l'examen géologique de ces deux départements ; il a fait cette remarque importante, que le terrain où git la chaux hydraulique de la Moselle, contenait les coquillages connus sous le nom de Gryphites, et que probablement les mêmes coquillages serviraient d'indices, dans le département des Ardennes, pour y découvrir la même chaux. Ses espérances se sont réalisées, Une vaste carrière de pierres calcaires hydrauliques s'exploite maintenant à ciel ouvert pour la construction du canal des Ardennes ; elle est située sur le territoire de Warcq ; Village très-voisin de Mézières. D'autres recherches, faites par M. Leroy, lui ont appris que le département des Ardennes contient trois gissements principaux de pierres à chaux hydraulique , qui le divisent dans toute sa longueur de l'est à l'ouest. Le premier qui se manifeste à Warcq, près Mézières , existe dans le calcaire gryphite, dont les couches apparentes sont adossées, au nord, aux roches schisteuses de l'Ardenne; elles s’enfoncent , au midi, sous le calcaire du Jura (carrières de Romery, la Cassine, près Mé- zières), et sont limitées, depuis Hirson jusque vers Carignan , par le cours de la Sormonne, la Meuse et le Chiers. Quoique les gryphites caractérisent le terrain où gît la pierre à chaux hydraulique, les bancs qui contiennent ces coquillages donnent une chaux qui n'est pas hydraulique. Le second! gissement existe dans la chaîne centrale des montagnes du département, appelée les Crétes, passant par Signy-l'Abbaye, Villers-le-Tourneur, Omont, Stonne, etc. Gette chaîne est formée de couches de marne subordônnées aux terrains oolitiques du Jura. Cette marne , torréfiée et réduite en poudre, donne un ciment d'une qualité approchant de celle de la pouzzolane, et contient plusieurs couches calcaires compactes, qui donnent de la chaux hydraulique. Le troisième gissement existe dans la formation de la craie. Les couches apparentes se trouvent de Vouziers à Rethel , sur la rive gauche de l'Aisne , et sont superposées à une marne qui jouit des mêmes propriétés que la précédente ; elles sont recouvertes par la craie blanche, qui donne une chaux commune. Expériences faites par M. Leroy pour constater les qualités de la chaux hydraulique du département des Ardennes. La chaux de Warceq est celle que M. Leroy a soumise au plus grand nombre d'expériences ; il les a faites comparativement avec d'autres sur la chaux de Metz et sur la chaux commune employée aux lortilications de Mézières ; nous en rapporterons sommairement les résultats. 1°. Des paniers de béton, faits avec moitié pierrailles et moitié mortier de ces trois espèces de chaux , dans deux proportions différentes, savoir, une partie de chaux en pâte contre deux et trois de sable, ont été plongés dans la Meuse à la fin de décembre 1893 ; ils ont été retirés au commencement d’avril 1824. Les mortiers de chaux de Warcq et de Metz avaient acquis une grande dureté; les mortiers de chaux commune étaient restés mous et sans ad- hérence. 2. Des pigrres factices , faites de mortier de chaux de Warcq dans trois proportions diflé- rentes, savoir, une partie de chaux en pâte contre deux, trois et quatre parties de sable, ont OCcTOBrE 1826. 20 (154) acquis une grande dureté, et, exposées à l'air, ont parfaitement résisté aux gelées de l'hiver; les meilleures sont celles qui contiennent deux parties de sable. Des pierres factices faites avec de la chaux commune dans les mêmes proportions , ont acquis une dureté très-inférieure aux précédentes, et n'ont pas résisté aux gelées; les meilleures sont aussi celles qui contiennent deux parties de sable ; mais il est remarquable que celles-là sont inférieures aux pierres factices de chaux de Wareq contenant quatre parties de sable. 3°. Des rejointoyements faits sans beaucoup de soin, dans le mois de décembre, avec du mortier de chaux de Warcq dans les trois proportions ci-dessus , ont résisté aux gelées qui sont survenues peu apres. 4°. La chaux de Warcq, pour étre confectionnée dans les fours du pays, doit être cassée à la grosseur de cinq à six centimètres , et cuite avec un peu plus de houille que la chaux commune. Il est très-important que la cuisson en soit parfaite et dirigée avec intelligence ; il est également nécessaire de rejeter dans l'exploitation les ciels de carrière couverts d'une gangue argileuse et tous les bancs contenant des coquilles. Les meilleurs banes sont d'un bieu foncé, ayant une cassure matte et une apparence schisteuse. 5°. La chaux de Warcq, vive en pierres, absorbe, pour être réduite en pate, environ les trois quarts de son volume d'eau, ou les neuf dixièmes de son poids , qui est de 850 kilog. par mètre cube; le volume de la chaux éteinte est à peu près égal au volume d'eau employé. CONCLUSION. Il résulte de ces observations, que la chaux de Warcq a des qualités que n'ont pas les chaux communes pour les constructions dans l'eau , les enduits des citernes, les chappes des voûtes et les enduits des murs qu'on veut préserver de l'humidité ou des atteintes de la gelée. Dans les constructions à sec, elle sera encore très-préférable aux chaux communes. Si la fabrication coûte un peu plus cher en raison des didicultés d'exploitation , du cassage des pierres et de la quantité de combustible ; on trouvera ‘encore de l'économie à son emploi, parce qu’on en peut restreindre la quantité dans le dosage du mortier. Pour les constructions dans l'eau , il convient de mettre une partie de chaux en pâte, pour deux ou deux et demie de sable. Pour les constructions à sec, on fera un excellent mortier avec deux parties et demie de sable. On peut diminuer ce dosage suivant que les constructions ont moins d'importance. M. Leroy pense qu'une partie de chaux en päte contre six de sable, donnerait encore un assez bon mortier pour des constructions communes. IL est à désirer que les chaux hydrauliques devieunent d'an usage exclusif dans les ouvrages publics , et d’un usage habituel pour les constructions privées dans la majeure partie du dé- partement où on peut se les procurer sans plus de frais que les chaux communes. Il est probable qu'après l'exécution du canal des Ardennes, les chaux hydrauliques de ce département feront l'obiet d'un assez grand commerce avec d'autres contrées qui en sont privées. Il est facile de se rendre compte que transportées même jusqu'à Paris , elles soutien- draient une concurrence avantageuse ayec celles qu'on y emploie. Le mètre cube de chaux des Ardennes y reviendrait à 5o francs ; tandis que la chaux de Senonches et la chaux factice s'y vendent 65 francs. Les avantages que les habitants du département des Ardennes retireront de cette nouvelle source de richesses territoriales | seront dus aux savantes recherches et au zele trés-louable de notre compatriote M. Leroy (155) BOTANIQUE. Note de M. Raspaiz. (Société d'Histoire naturelle, séance du 20 juillet.) M. Raspail a communiqué à la Société les résultats généraux d'un travail qu'il a entrepris , depuis six mois, pour résoudre cette question : Déterminer les moditicatisns organiques que le temps, à l'aide de l'eau, des acides, et de l'élévation de température, fait subir aux tégu- inents de la fécule, et par conséquent à tous les tissus végétaux, qui ne sont, ainsi qu'il l'a déjà avancé, que des vésicules semblables aux téguments. Par une ébullition prolongée pendant dix-huit heures , il a pu s'apercevoir que les téguments commencaient-à apparaître comme une couche de granules ; en prolongeant l'ébullition plus long-temps, il a vu ces granules se détacher successivement les uns des autres, jusqu'à l'ins- tant où le liquide n'a plus offert de traces de tégaments, mais seulement des globules de ;5 à 5 de millimètre, qui ont résisté à une ébullition prolongée pendant un mois, à huit heures par jour. Le liquide essayé pendant toute cette époque n'a pas cessé de se colorer ; l'expérience se faisait presqu’en vase clos. ; L'appareil ayant été démonté à cette époque, et le liquide ayant été renfermé dans un flacon à demi plein d'air atmosphérique, ces granules, vu leur pesanteur spécifique, ne se sont précipités que quinze jours après, tandis que les téguments intacts de la fécule sont presque tous précipités le troisième jour, selon la quantité de fécule soumise à l'ébullition. La partie liquide du flacon n'a cessé de se colorer par l'iode qu'un mois après; mais la partie précipitée se colorait à cette époque en purpurin. L'eau seule , sans l'intermède de l'é- lévation de température, peut désagréger les globules qui composent les téguments ; mais elle ne commence à manifester cette action que deux ou trois mois après environ; el, dans cette expérience comme dans la précédente, les téguments commencent toujours par paraître sous la forme de membranes granulées. L'acide hydrochlorique à l'abri du contact de l'air produit le même effet, mais un mois seulement après qu'on y a renfermé la fécule, pourvu qu'on n'expose l'appareil ni à l'action d'une temperatnre un peu élevée, ni à celle des rayons solaires; la seule différence qu'on observe dans cette expérience, c’est que les globules sont noirs et comme charbonnés, mais toujours bien vésiculeux ainsi qu'on peut s'en assurer par la manière dont ils réfractent la lamière. Ainsi l’idée que M. Raspail avait émise dans son Mémoire sur la fécule, relativement à la formation du tissu cellulaire, se trouve sortie du rang des théories, et l'expérience la plus simple peut mettre l'observateur à portée de la vérifier de ses propres yeux; enfin les tégu- ments, ainsi qu'il l'avait annoncé, sont composés en dernière analyse de globules agglutinés, globules que, par la pensée, on peut concevoir composés d’autres globules , et ainsi à l'infini. M. Raspail ayant cherché le même phénomène dans la graine en germination, non-seule- ment l'a observé encore avec tous ses caractères , mais cette circonstance lui à fourui un fait qui achève d'accroître l'analogie du grain de fécule avec beaucoup d’autres grains organiques des végétaux. Ila vu que le grain de fécule, vidé lentement par les progrès de la germination, se trouvait organisé absolument comme un grain de pollen , et que l'on observait parfaitement bien dans (156 ) son centre les granulations polliniques. Ce fait l'a porté à faire des grains de pollen une étude particulière ; et comme il s'occupait en même temps de la /upuline , il a acquis dans ces dif- férents travaux, qu'il faisait marcher de front, un assez grand nombre d'analogies, dont nous ne donnerons ici que les principaux résultats. Le grain de pollen se compose d'une vésicule extérieure, renfermant un nombre variable de vésicules , lesquelles contiennent les granules qui, en se détachant de leurs parois, vont contribuer à la fécondation. La lupuline est un organe vésiculeux , organisé comme le grain de pollen, éclatant comme lai à l'état frais, renfermant comme lui dansses différentes cellules, de la cire, de la résine, une huile volatile et une substance peu abondante , il est vrai, mais qui se colore, ainsi que le pollen, en bleu par l'iode. La lupuline est répandue non-seulement sur les cônes écailleux des fleurs femelles du hou- blon, mais encore sur toutes les jeunes feuilles , et elle ne s'en détache qu'à mesure que ces feuilles se développent. Guettard avait désigné ces grains de lupuline sous le nom de glandes vésiculeuses, qui se retrouvent sur une foule d'autres végétaux. Les glandes des autres végétaux ne jouissent pas d'une organisation différente , quoiqu'elles ne renferment pas toutes les mêmes substances. Les pores corticaux ne sont autre chose qu'une cellule renfermant, par une organisation identique avec celle du pollen et des glandes, unc ou deux vésicules remplies de granulations. En général, les feuilles qui n'ont pas de glandes vésiculeuses , sont munies de ces prétendus pores corticaux, et celles qui ne possèdent pas de pores corticaux sont munies de glandes plus ou moins modifiées dans leur structure. Tout porte M. Raspail à croire que la lupuline, les glandes , les pores corticaux, sont des- tinés, comme les grains de pollen, à la fécondation des bourgeons caulinaires, et que, dans les expériences sur la génération au moyen des deux sexes, ce sont ces organes qui ont quel- quefois remplacé l'action des étamines , et mis en défaut la sagacité des observateurs. Sur Le Cresson de Para. M. Emmauuel Rousseau, prosecteur d'anatomie comparée au Jardin du Roi, s'est assuré, contre l'opinion généralement admise par les horticulteurs , que la graine da Cresson de Para, Spilanthus oleraceus, lève parfaitement bien dans nos climats; son jardin en contient un grand nombre de pieds, levés en plein air sans aucune précaution extraordinaire, et dont plusieurs vieunent de graines recueillies chez lui. ZOOLOGIE. Quelques Observations sur la distinction des espèces en ornithologie. par M. H. DE BLAINVILLE. M. Florent Prevost, préparateur de zoologie au Jardin du Roi et à la Faculté des Sciences, » Prep 3 < ayant eu l'occasion de préparer des peaux d'oiseaux venant d'Afrique, pour la collection du Muséum , s'est assuré d'abord que celui que M. Temminck a fait figurer sous le nom de (197) Merle à épaulettes, n'est véritablement qu'une espèce d'Échenilleur ( Campephaga,Vieillot). 11 a également reconnu que l'Échenilleur noir (Camp. nigra, Vieillot) n'est que la femelle de cet Échenilleur à épaulettes. Enfin il pense que l'Échenilleur jaune (Camp. flava, Vieill,) n'est quelle second âge de cette même espèce. Cette observation curieuse montre combien nous sommes encore peu avancés , non-seu- lement dans la distribution méthodique des oiseaux , parce que jusqu'ici on s'est presque toujours servi, pour y parvenir, de la considération du bec et des pates, et même étudiés d'une manière extrémement superficielle, mais, bien plus, que nous n'avons encore aucun moyen un peu certain pour distinguer les espèces. Le seul moyen d'y parvenir était d'étudier avec soin non-seulement la succession des changements dans le système de coloration et même dans la couleur qu'éprouvent les oiseaux depuis le jeune äge jusqu'à l'âge adulte, ainsi que le décroissement jusqu'à la mort par vieillesse, et cela dans les deux sexes; mais il fau- drait encore avoir égard aux changements annuels, qui sont plus nombreux et plus importants qu'on ne pense, et qui sont, pour ainsi dire, la répétition intermitlente pour chaque année, de ce qui a lieu dans tout le cours de la vie d’un oiseau. M. de Blainville en a eu une preuve toute récente, en disséquant un Bec-croisé pris der. niérement dans les pineraies du Jardin du Roi, où, pour le dire en passant, ils'en arrête tous les ans quelques individus , trompés sans douté par l'apparence des pays vers lesquels ils se dirigent. Cet individu, que M. Florent Prevost, très-habile dans la connaissance extérieure des oiseaux, lui avait donné comme un mäle, était réellement une femelle. M. de Blainville, pour s'en assurer, a eu besoin d'avoir recours à une loupe assez forte , tant les œufs sont petits et peu développés dans l'ovaire des oiseaux à cette époque de l’année. Si cependant cet indi- vidu eût été assez en bon état pour étre monté, on l'aurait indubitablement étiqueté comme un jeune mâle, Ce qui avait porté M. Prevost à cette opinion, c'est que cet oiseau, qu'on avait conservé quelque temps en cage, avait chanté ou au moins gazouillé, ce qui est propre aux jeunes mâles de cette espèce; mais cela est également le propre des femelles, quand l'époque annuelle âe l'amour et de l'éducation des petits est complètement passée. Les deux sexes de la même espèce devenus , pour ainsi dire, neutres, tendent à devenir aussi momen- tanément semblables, comme on peut concevoir qu'ils l'ont été à leur origine. Le mâle par conséquent perd son plumage d'amour, s'il en avait, ainsi que son langage de cette époque , pour prendre celui de l'espèce en général ; au contraire, la femelle prend quelques teintes du mâle et un peu de sa voix. C’est donc pour chaque année un changement semblable à ce que l'age devra produire sur les deux sexes; le coq perd de son éclat, de sa beauté, de sa har— diesse, ses chants de victoire diminuent de fréquence et de force, tandis qu'au contraire ja poule, à mesure qu'elle perd la faculté de pondre, voit sa crête, ses ergots, se développer, et quelquefois même son plumage avoir quelques rapports avec celui du mäle, D'après cela, pour mettre un peu de certitude dans l'application des noms de femelle, de jeune âge, aux différents oiseaux étrangers qui composent les collections ornithologiques, il faudrait commencer par bien étudier les espèces de nos climats, comme s’est déterminé à le faire M. Temminck avec beaucoup plus de soins qu'on ne l'avait fait avant lui ; en déduire les principes comme corollaires , et les appliquer avec toutes les précautions convenables aux espèces étrangères, dont nous n'avons presque jamais que les dépouilles, fournies quel- quefois par le commerce. (158 ) ANATOMIE. Sur l'existence d’un ostéide dans le tendon de l'extenseur de l’avant-bras chez les chauves-souris, par M. Isidore GEorrRoy-SANT-HiLAIRE L'analogie complète que M. de Blainville a montrée entre les différentes parties osseuses et musculaires des deux paires de membres des animaux vertébrés, et surtout chez les mammi- fères, par exemple, entre le cubitus et le tibia, ainsi qu'entre leurs muscles extenseurs, devait portér à croire que l'on trouverait quelque animal mammifère chez lequel le tendon de l'extenseur de l'avant-bras présenterait dans son intérieur un os sésamoiïde , ou un ostéide tendineux, comme il en existe un dans le tendon de l'extenseur de la jambe, où il est connu sous le nom de rotule; mais jusqu'ici cette présomption analogique n'avait pas été réalisée. M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire vient de la convertir en fait; il vient, en eflet, d'annoncer à la Société Philomatique qu'il a trouvé dans les chauves-souris que le tendon de l'extenseur du coude ou du triceps olécranien, contient, à peu de distance de sa terminaison, un ostéide ou une véritable rotule antérieure. DE Bv. CHIRURGIE. Nouveau procédé d’Entéroraphie , ou Suture des intestins. Un article sur un nouveau procédé d'Entéroraphie ou de Suture des intestins, par M. A. Lembert, chirurgien interne des hôpitaux civils de Paris, inséré dans la livraison d’août du Bulletin, a donné lieu à plusieurs réclamations, D'un côté, M. Jobert, ex-interre de pre- mière classe des hôpitaux civils de Paris, et aide d'anatomie à la Facuité de Médecine de Paris, s'est plaint de l'inexactitude avec laquelle on a décrit dans cet article le procédé qu'il a inventé pour la Suture des intestins , et réclame la priorité de l'idée qui a inspiré M. Lembert. D'un autre côté, M. J. Cloquet a appuyé les réclamations de M. Jobert, et a contesté ce qu'on a dit dans cet article de l’opération qu'on lui attribue ; ce chirurgien nous a adressé, au nom de M. Jobert, une lettre qu'il désirait voir insérée dans le Bulletin. La crainte de consumer dans de la polémique ie peu d'espace qui nous est accordé dans ce journal, nous a empêché de consentir à cette insertion ; et, en eflet, déjà nous avions recu d'autre part une lettre de M. Lembert, qui répondait aux réclamations qui nous avaient été faites. Nous avons mieux aimé lire les Mémoires de MM. Jobert et Lembert, et en pré- senter nous-mêmes l'analyse à nos lecteurs; ainsi nous serons plus fidèles à l'esprit de notre Bulletin, tout en faisant connaître les faits, et en rendant à chacun une impartiale justice. Au mois d'octobre 1823, M. Jobert lut à la section de chirurgie de l'Académie royale de Médecine un Mémoire relatif à un nouveau procédé d'invagination des intestins , dans les cas de section complète transversale de ces organes. Jusqu'alors la plupart des chirurgiens se bornaient, dans ces cas, à établir un anus contre nature, en tenant les bouts de l'intestin à l'extérieur par le moyen d'un fil. On n'avait surtout jamais obtenu de cicatrisation immédiate des intestins; quand leurs plaies avaient guéri, toujours la guérison avait été obtenue aux dépens des parties enyironnanies, On ayait bien tenté l'invagination du bout supérieur dans l'inférieur, on les avait fixés ainsi par plusieurs points de suture ; mais , à l'exception d'un seul succès, obtenu par Rhamdor, jamais on n'avait réussi, probablement par deux raisOnS : d'une part, parce qu'on déteérminait par de nombreux points de suture l'inflammation de l'in- testin et du péritoine ; d'autre part, parce qu’on meltait en contact deux membranes de nature (159 ) différente, et qui conséqjiemment ne Pouvaient se réunir, une muqueuse et une séreuse, M. Jobert, dans son nouveau proces d'invagination des intestins Coupés; S'appliqua surtout à échapper à ces obstacles. Avant d'invaginer Le bont supérieur dars l'inférieur, il renverse celui-ci en lui-même , de manière que c'est par leurs surfaces séreuses que ces portions d'in- testin se touchent, Il en fit l'essai sur des animaux, et ces essais furent heureux : leurs ré- sultats furent constatés par des commissaires de l'Académie qui assistèrent aux expériences ; il fat reconnu que, dès le cinquième jour, on Pouvait retirer:les fils{dé suture qui avaient maintenu le bout supérieur de l'intestin dans l'inférieur ; qu'au bout de douze jours la guérison était complète; et les animaux ayant été tués ensuite , l'ouverture de leur cadavre a fait voir la cicatrisation immédiate des deux bouts de l'intestin ; une trace linéaire indiquait en dehors cette réunion ; en dedans était une vævule artificielle résultant de l'invagination , mais qui n'opposait nul obstacle au Cours des matières ; tantôt l'intestin était un peu dilaté au-dessus du point invaginé , tantôt cette dilatation n'existait Pas. Quant au procédé opératoire, il con- sistait à disséquer le mésentère pour l'un et l'autre bouts de l'intestin divisé ; dans une étendue de plusieurs lignes ; puis à Passer un fil armé de deux aiguilles à travers la Paroï antérieure du bout supérieur, et un fil semblable à travers Sa paroi postérieure; de renverser ensuite en dedans de lui-même le bout inférieur > €t d'invaginer en lui le bout supérieur en tirant sur les fils qui le traversent ; enfin de fixer ainsi ensemble les deux bouts en traversant la paroi anté rieure et la paroï postérieure du bout inférieur, au point où il est renversé » Par Îes aiguilles que portent les fils qu'on à Passés dans le bout supérieur, et qui ont servi à invaginer celui-ci. On voit que, Par ce procédé , les deux bouts d'intestin sont en contact par leur membrane séreuse, et que leur agglutination doit alors étre facile. C'est ce qui est en eflet, et ce à quoi applaudirent les Commissaires de l'Académie » MM. Marjolin, J. Cloquet, et Hervey de Chegoin, \ Plus de deux ans après, en janvier 1826, M. Zembert présenta à la même compagnie un autre Mémoire sur le même sujet. Il y rappelle le travail de M. Jobert; et tout en reconnais sant le procédé opératoire de ce chirurgien Supérieur à tous ceux qui avaient été suivis jusqu'à lui, il le trouve d'une exécution difficile et longue, et veut en substituer un autre, fondé du reste sur le même principe, l'accolement des deux bouts de l'intestin par leurs surfaces séreuses, mais plus simple à pratiquer, et applicable aux plaies incomplètes des intestins aussi bien qu'à leur section complète. Il consiste, en effet, à réunir les deux lèvres d'une plaie de l'intestin, on les deux bouts d'un intestin complètement divisé, Par autant de poifts de suture isolés , mais qui n'embrassent qu'une partie de l'épaisseur de l'intestin » Sa Surface externe. et qui constquemment , lorsqu'ils sont liés, renversent en dedans les bouts Saignants de la plaie, et font accoler l'intestin Par ses surfaces séréuses. Nous n'avons pas besoin de donner une nouvelle description de ce procédé, puisqu'elle à été exposée dans notre livraison du mois d'août, Du reste, M. Lembert en fit aussi l'essai sur des animaux vivants; ses expériences furent répétées aussi devant des Commissaires de l'Académie €t leurs succès furent également constatés. Il est évident que son procédé n'est que celui de M. Jobert, mais simplifié, et ap- Pliqué à tous les cas de plaie de l'intestin, et non borné à leur invagination. Enfin, il y a deux mois, M. Jobert a publié un Mémoire dans lequel il traite de toutes les plaies du canal intestinal, et indique le procédé opératoire convenable à chacune d'elles , d'après le principe de l'ädossement des séreuses, Sans doute ce qu'il dit en ce Mémoire se dé duisait naturellement du Principe qui lui avait inspiré son Premier travail; mais anssi ses pré- ( 160 ) ceptes ressemblent ici, en plusieurs points, à ceux qui ont été proposés par M. Lembert; et le Mémoire de celui-ci est d'une publication antérieure à la sienne. Voilà les faits; le lecteur maintenant peut juger ce qui appartient à chacun des deux chirur- giens. Quant aux inexactitudes qu'on a reprochées à l’article inséré dans la livraison d'août, voici celles qu'il est de notre devoir d'avouer et de réparer : 1° Ilestdit qu'un des grands inconvénients du procédé de M. Jobert est de ne point permettre de réunir l'intestin gréle à lui-même, et que M. Jobert n'est parvenu qu'à le réunir au gros intestin. M, Jobert assure avoir toujours réani l'intestin grêle à lui-même; et en effet nous n'avons rien vu dans son Mémoire qui ait pu faire élever le moindre doute à cet égard. 2° II est dit que M. J. Cloquet a récemment appliqué, et avec succès, sur l'homme , le procédé de M. Lembert; et M. J. Cloquet assure que dans l'opération dont il est question, il a suivi le procédé de M. Jobert. Nous devons dire, cependant, qu'ayant lu dans le dernier Mémoire de M. Jobert la description de cette opéra- tion , elle nous a paru être celle proposée par M. Lembert. N reste à savoir si M.Jobert n'avait pas dès long-temps imaginé, pratiqué ce même procédé ; ce chirurgien l'assare, etinvoque, à l'appui de ses prétentions, les témoignages de MM. Richerand et J. Cloquet, qui, dans leurs Cours publics de chirurgie , ont décrit depuis long-temps les sutures incomplètes des intestins, et lui en ont attribué l'invention ; mais il est certain qu'il n'en est pas fait mention dans son premier Mémoire à l'Académie, qui fonde son principal titre à la priorité, Quant à ce qui est dit dans l'article , des difficultés d'exécution attachées au procédé de M. Jobert , des inconvé- nient(s résultants de la nécessité de disséquer une certaine étendue du mésentère, ce ne sont pas là des inexactitudes , mais des objections prises dans la théorie , et qui, à ce titre, ne doivent pas nous occuper, 5 GEOGRAPHIE, Extrait d’une Lettre adressée à M. le général Desean, datée de Washington Le 12 août 1826, sur un canal de communication à travers Les Florides. Nous aurons fini, sous un mois ou deux, le plan général et l'état estimatif du canal qui joindra la Chesapeake à l'Ohio , comme le tout sera soumis au Congrès à sa première session, et que mon rapport sur ce grand ouvrage sera sans doute imprimé, je vous en enyerrai un exemplaire. On fait dans ce moment les levers nécessaires pour s'assurer de la possibilité d'ouvrir un canal à travers les Florides. Son débouché dans l'Atlantique serait ou à l'embouchure de Sainte-Marys-River (Géorgie), où à l'embouchure de Saint-John-River (Floride); son débouché dans le golfe du Mexique serait ou à Pensacola ou à l'embouchure de Swanee. Ses dimensions seraient établies pour des bâtiments tirant de seize à dix-sept pieds d'eau. Ses avantages commerciaux seraient d'éviter la navigation longue et très-périlleuse autoar de la pointe des Florides, et de mettre la Nouvelle-Orléans en relation plus prompte et plus facile avec les États sur les bords de l'Atlantique; ses avantages militaires seraient de mettre à même d'assurer une protection certaine et très-eficace à nos établissements sur le golfe; ses avan- tages politiques seraient de détruire l'action que l'ile de Cuba pourrait avoir un jour sur les destinées du sud de l'Union , si cette île tombait jamais entre les mains d'une nation maritime puissante. Il est très-probable qu'en novembre ou décembre prochain je quitterai Washington pour me rendre sur les lieux, examiner le pays, et établir le plan général d'après les cir- constances locales que les levers auront fait connaitre, En ( 161 }. MATHÉMATIQUES. Mémoire sur le calcul numérique des intégrales déjintes, par M. Porsson. (Lu à l'Académie Royale des Sciences Le 11 décembre 1896.) Le calcul des intégrales définies est peut-être la partie de l'analyse dont les applications sont les plus nombreuses et les plus variées. Non-seulement elles comprennent la rectification des courbes, l'évaluation des surfaces et des solides, et la détermination des centres de gravité, mais encore, la plupart des problèmes de mécanique ou de physique que l'on résout par le calcul intégral, conduisent à des expressions des inconnues en intégrales définies. Aussi, depuis Euler, et surtout dans ces derniers temps, les géomètres se sont-ils beaucoup occupés d'étendre et de perfectionner cet important calcul. Dans le petit nombre de cas où l'intégrale générale est connue sous forme finie, on en déduit immédiatement l'intégrale définie; dans d'autres cas, beaucoup plus étendus, on parvient à trouver la valeur exacte de l’une sans con- naître celle de l'autre ; mais le plus souvent on est obligé de recourir aux méthodes d'ap- proximation. Celles-ci consistent en des moyens particuliers à quelques intégrales, d'après lesquels on parvient à les faire dépendre les unes des autres, et à les réduire en table, ainsi que M. Legendre l'a pratiqué à l'égard des transcendanies elliptiques, et de deux autres classes d'intégrales qu'il a nommées Æutériennes. Quelquefois aussi on peut réduire Ja quantité soumise à l'intégration en série convergente dont les termes sont intégrables par les règles ordinaires. Mais quand toutes ces ressources manquent, on emploie un procédé général de calcul, fondé sur la nature même des intégrales , et qu'on appelle proprement Aéthode des quadratures ; dénomination qui lui vient de ce que le problème est le même que celui de trouver l'aire d'une courbe plane, ou le côté du carré équivalent. L'examen approfondi de cette méthode, envisagée sous un nouveau point de vue , est le but principal que je me suis proposé dans ce Mémoire. à Une intégrale définie est la somme des valeurs de la différentielle comprises entre les limites de l'intégration, et supposées toutes infiniment petites, ce qui ne souflre d'exception que quand le coeficient différentiel devient infini entre ces limites. Il en résulte que si l’on prend seulement un grand nombre de ces valeurs, et qu'on y remplace la différentielle de la variable par sa différence finie, on aura une première valeur de l'intégrale, d'autant plus approchce que cette différence sera plus petite. Il ne s'agira plus que de déterminer la correction qu'elle doit subir; et c'est en céla que consiste la méthode que nous voulons examiner. La formule en série qu'Euler a donnée pour exprimer cette correction , est une des plus utiles dont il a enrichi l'analyse. Nous y parvenons d'une manière nouvelle, qui a l'avan- tage de faire connaitre en même temps une expression du reste de la série, à quelque terme que l'on s'arrête; expression dont il est facile d’assigner des limites dans chaque cas par- üculier, qui permettent d'apprécier l'erreur de l'approximation. IL sérait à désirer que l'on eût de semblables limites pour toutes les suites infinies dont on fait usage : Lagrange les a exprimées très-simplement dans le cas de la série de Taylor; et récemment M. Laplace s'est occupé de questions analogues, relatives aux développements des coordonnées des planètes dans le mouvement elliptique, et d'une autre fonction qui se présente dans la théorie des perturbations. Dans le cas dont nous nous occupons, ce qui rend la connaissance NOVEMBRE 1826. 21 5( 162 ) de ces limites encore plus nécessaire, c'est que la série d'Euler, après avoir été convergente dans les premiers termes, finit quelquefois par devenir divergente, et par conséquent inexacte, L'expression da reste, qui en est le complément, sert aussi à rendre raison d'un cas singulier où il semblerait que cette série füt en défaut, et où le res!'e ne change pas de valeur , quelque loin que l'on pousse l'approximation. En appliquant la nouvelle formule qui fait l'objet de ce Mémoire à une intégrale prise entre des limites infnies, on obtient une transformation très-générale d'une série dans une autre, qui conduit, par exemple, à une relation digne d'être remarquée, quoiqu'elle ne soit pas sous forme finie, entre la base des logarithmes népériens et le rapport de la circon- férence au diamètre. Cette transformation comprend aussi tout ce que l’on a trouvé jusqu'à présent, et peut-être même tout ce qu'il est possible de trouver sur les séries de puissances négatives des nombres naturels. Enfin, ce Mémoire est terminé par quelques observations auxquelles il est nécessaire d'avoir égard , soit que l'on forme la valeur exacte d'une intégrale définie, ou qu'on la calcule par approximation. MÉCANIQUE. Notice historique sur les Machines à vapeurs à haute pression, dans lesquelles les réservoirs d’eau et de vapeurs sont séparés. Fulton a fait exécuter, en 1800, une Machine à vapeurs à haute pression , dans laquelle la chambre où la vapeur se formait, ne communiquait que par intervalles avec un réservoir d'eau. Cette communication avait pour objet d'iatroduire dans cette chambre la quantité d'eau à vaporiser qui était employée à chaque coup de piston. M. Calla, dont les ateliers sont établis rue du- Faubourg-Saint-Denys, n° 92 (Paris), a exécuté cette Machine, sous la direction de Fulion, d'après un dessin de ce célèbre mécanicien, qu'il possède encore. Ce dessin est une simple élévation de la Machine ; il est à l'échelle de +: La chambre à vapeurs, placée au milieu du foyer, est ux cylindre en crivre rouge, de 4 pouces anglais (10 centi- mètres} en diamètre, et d'une hauteur égale à ce diamètre. Le cylindre à piston est en cuivre jaune de 2 pouces anglais de diametre, et d'environ 24 pouces de longueur ; il est maintenu à vis sur le fond supérieur de la boite à vapeurs; un peu au-dessus de cette jonction, il est traversé par deux tubes inclinés, dont le diamètre intérieur est d'environ trois millimètres. L'eau du réservoir tombe par l'un de ces tubes dans la chambre à vapeurs, tandis que cette chambre communique avec l'air extérieur par l’autre tube. Cette double communication étant interceptée par des robinets que la tige du piston moteur ouvre et ferme en temps convenable, la vapeur se forme dans la chambre chauffée au rouge, et sa pression s'exerce sur la barre inférieure du piston moteur. Ce piston , arrivé à la limite supérieure de sa course, ouvre de nouveau les communicatious de la chambre à vapeurs ayee le réservoir d'eau et avec l'air atmosphérique soumis à l’action du contrepoids dont sa tige est garnie; il descend, et la pression de la vapeur sur sa base inférieure se renouvelle. Fulton avait l'intention d'employer la vapeur d'eau à la pression de 52 atmesphères. Après quelques essais, faits conjointement avec M, Calla, la chambre à vapeurs s'est détériorée, et la machine fut abandonnée. HTC: (165) CHIMIE, Résultats de recherches expérimentales sur les quantités variables de lumiere produites par la combustion complète de l'hydrogène carbone; théorie de ces variations, par M. PAyen. = + Voici les principaux faits : — Une quantité constante de gaz hydrogène carboné obtenu en grand par la décomposition de la bouille , brülée complètement dans un bec ordinaire à double courant , a donné une quantité de lumière variant entre les limites de 10 à 25. — Les proportions d'air atmosphérique mises en contact, pendant la combustion, ont eu constamment la même influence sur ces productions , si différentes , de lumière. — La moindre quantité de lumière a été obtenue sous l'influence du courant d'air le plus rapide. — Le maximum de lumière totale est résulté d'un courant d'air tellement ménagé, que le plus léger ralentissement eût laissé échapper du charbon non brûlé. — Dans le cas du maximum de lumitre , la température communiquée à une tige métal- lique plongée dans la flamme fut sensiblement plus élevée, et la couleur de la flamme ap- prochant bea ucoup plus du ronge-blanc que dans le cas contraire ; et quoique la lumiere totale fût deux fois et demie moindre, l'intensité d'une égale section de la flamme était à peu près une fois et demie plus forte. — Une étendue plus ou moins grande de la flamme près de sa base, où l'inflammation commencé, offrit dans tous les essais, entre les limites ci-dessus, un pouvoir éclairant extrémiement faible. — On rendit de même à peine éclairante une partie quelconque du corps très-lumineux de la flamme, et presque nulle toute la lamière d'une bougie, en accélérant ainsi la com- bustion et diminuant le volume de la flamme. — Les mêmes phénomènes se reproduisirent en plaçant dans des circonstances semblables la flamme d'une lampe d'Argaud : il en résulte donc qu'une quantité constante d'huile com plètement brûlée, donne des quantités très-variables de lumière. — Relativement au gaz, M. Payen observa, de plus, qu'un corps froid placé au milieu de la flamme blanche y recueillit beaucoup moins de carbone que dans la flamme tirant aa rouge. (I en serait très-probablement de méme relativement aux flammes analogues de l'huile.) En modifiant le courant d'air d'une manière convenable, à l'aide d'un appareil simple, qui en outre condense la plus grande partie de l’eau formée par la combustion, on pourrait éco nomiser environ un quart de la quantité de gaz consommée par les becs actuels ; réduire dans la même proportion quelques inconvénients de cet éclairage, et éviter ceux qui tiennent à la vapeur d’eau répandue dans l'air. A l'aide du même appareil, on n'augmentera pas sensi- blement la quantité de lumière donnée par la lampe d'Argaud, mais on pourra diminuer à volonté la lumière, et dans le même rapport la dépense d'huile, Déjà l'on savait, depuis long-temps , que l'hydrogène pur produit une flamme bleuätre très-peu lumineuse; que les corps solides échaufés de plus en plus au-dessus de la tempé- rature à laquelle ils commencent à rougir, et jusqu'au rou2e-blanc, deviennent de plus en plus lumineux ; que dans les mêmes circonstances, le gaz hydrogène carboné se décompose ( 164 ) en abandonnant sous la forme solide, des proportions de plus en plus fortes de carbone. Les belles expériences de Davy sur la flamme avaient appris en outre (et cela était la conséquence des trois faits ci-dessus) qu'un corps solide interposé dans une flamme, peut, en acquérant ainsi une température fort éleyée, produire de la lumière; que les flammes de l'hydrogène carboné sont rendues lumineuses par le charbon séparé de l'hydrogène et chauffé à une baule température. — Rapprochant ces observations des faits qu'il a constatés , et comparant ceux-ci entr'eux ; M. Payen en déduit la théorie suivante : Dans toutes les flammes de l'hydrogène uni au carbone en diverses proportions (obtenu, directement, par les lampes, les bougies , ete.; ou, indirectement, par la décomposition des matières grasses, des résines, des huiles essentielles , de la houille, etc.) , quatre effets prin- cipaux concourent à la production de la lumière : 1°. La combustion instantanée de l'hydrogène carboné ; 2°. La combustion de l'hydrogène privé de la plus grande partie de son carbone sous l'in- fluence d'une température élevée ; 3°. La combustion du carbone éliminé de sa combinaison à l'hydrogène ; 4°. L'échauflement du charbon libre depuis la température rouge jusqu'à celle dite du rouge-blanc. Les trois premiers phénomènes produisant fort peu de lumière, ne doivent étre considérés que comme les moyens d'arriver au quatrième, et c’est en appréciant les diverses influences de celui-ci pendant les variations de la lumière, que M. Payen est parvenu à compléter la théorie, et expliquer nne foule de phénomènes anomales en apparence. — Si les particules du charbon précipité dans la flamme sont la cause principale de la lumière, il est bien évident que plus le nombre de ces particules sera grand , que plus elles seront lumineuses, plus la production de la lumière sera considérable. Mais peut-on à la fois déterminer, dans la flamme, la précipitation la plus abondante de carbone et la température la plus élevée de celui-ci? i Les expériences précédentes répondent négativement, puisque la combustion ralentie le plus possible, presqu'au point de laisser échapper du charbon, a donné le plus de carbone éliminé et la flamme la plus étendue ; or ces conditions ne sont pas favorables à la plus forte élévation de la température des particules charbonneuses : celle-ci résulte, au contraire ; d'une combustion accélérée par un courant d'air rapide qui opère la combustion sous un moindre volume , et fournit à chaque partie solide en suspension une plus grande quantité de chaleur dans le même temps. : On ne peut donc obtenir dans les procédés connus de l'éclairage , la plus grande intensité lumineuse des particules éclairantes qu'aux dépens de la masse même de ces particules; ni produire l'abondance de celles-ci sans les priver d'une partie de leur éclat. Toutefois les expériences précitées ne laissent aucune incertitude dans la question écono- mique ; car lors même que l’on est parvenu à porter l'intensité d'une égale section de la flamme blanche et brillante du gaz-light au-delà de une fois et demie celle de la flamme virant au rouge, l'étendue de celle-ci, loin d'être compensée par le vif éclat de l'autre, produisit une quantité de lumière deux fois et demie plus grande. C'est donc bien évidemment un grand volume de flamme et le plus possible de carbone en ignition, qui offriront le plus d'avantage dans la production de la lumière. (165) Ces résultats ont pour conséquence immédiate de déterminer , à priori, les conditions d'un éclairage économique. M. Payen a l'espoir de leur donner plus d'intérêt, en déterminant avee précision le maximum de lumière que peut fournir chaque procédé d'éclairage, notammen ceux des huiles brülées, directement comparées , sous ce rapport, avec différents gaz-light ; il se propose encore, en continuant ses recherches dans la même direction, de reculer les limites de ces #axima. Note sur l’éther sulfurique, par M. Laverer. D'après les observations de M. Planche , l'éther sulfurique conservé dans-un flacon , surtout avec un peu d'air , éprouve une altération d'où résulte la formation ou le développement d'une certaine quantité d'acide acétique. M. Henry a communiqué , le 16 de ce mois, à la section de pharmacie de l'Académie de Médecine , une série d'expériences qu'il a faites, dans l'intention de s'assurer si la présence de divers corps empécherait ou faciliterait cette altération de l'éther. Il a constaté, d'abord , que cette altération pouvait avoir lieu, sans le concours de l'air, dans un vaisseau recouvert de papier noir ; après avoir mis ensuite successivement dans l'éther sulfu- rique un grand nombre de corps, il a esaminé avec soin le résultat de leur action pendant leur séjour dans ce liquide pendant quatre années. Avec l'antimoine métallique, point d'action; avec la limaille des métaux très-oxidables , tels que le fer, le zinc, Le plomb et l’étain , il s'est formé des acétates, et à plus forte raison avec les oxides des mêmes métaux. ; Avec les métaux peu oxidables , comme l'or, l'argent, le cuivre; de l'acide acétique seu- lement, et point d'acétates. Avec les oxides de potassium et de calcium , l'éther a fourni également des acétates , et de plus il a pris une odeur et un goût désagréables. Deux grains de phosphore et un grain de soufre ont été dissouts séparément dans un gros d'éther , qui est devenu acide , et d'où ces corps se sont déposés sous la forme de petits cris- taux très-brillants. Cette double action a eu lieu sans le concours de la lumière. Le protochlorure de fer dissout dans l'éther, s'en est séparé sous la forme de rhomboïdes, qui le caractérisent, M. Henry est disposé à croire que l'acide acétique qui se développe dans l’éther, soit spon- tanément à la longue, soit par les métaux et leurs oxides, est dù en partie, sinon en totalité, à une portion d’éther acétique qui se trouve toujours dans l’éther sulfurique. MINÉRALOGIE. Notes sur quelques minéraux observés en Asie. Gypse du Gange. — Il vient des monts Himalaya; on le trouve dans la formation de schiste argileax formant la limite septentrionale des vallées qui s'étendent le long du pied des grandes montagnes : ce schiste n'offrant aucun des caractères d'un roc secondaire, doit être regardé comme étant de transilion ou primitif. Le gisement de ce gypse semble ainsi lui donner le droit d'être considéré comme une roche primitive, suivant la doctrine de Werner sur ce point. ( 166 ) Ja couche la plus considérable da gypse de l'Himalalaya se trouve dans le lit d'une rivière qui sort des montagnes, immédiatement au-dessous du village de Nagol dans le Debra-Doun. Il est de la variété désignée par le nom de grenu feuilleté, d'une couleur blanc de neige, d'un éclat un peu supérieur à celui du marbre blanc, et à peine, RS an même nullement translucide ; sa pesanteur spécifique est de 2,24. Une seconde couche est à peu près à deux milles en remontant le long d'une autre rivière qui se jette dans cette vallée ; une troisième est en montant du village de Radpour, immédia- tement au-dessous du hameau de Djeuri-Pani. Dans toutes ces localités, la roche dans laquelle les couches de gypse sont contenues, développe, quand on la brise, une forte odeur d'hydrogène sulfureux. Fer de l'Himalaya. — Parmi les différentes productions métalliques de l'Himalaya, on doit citer le sable ferragineux magnétique disséminé très-abondamment dans le schiste mi- cacé. Les grains sont lrès-sensibles à l'aimant, et sont aisément séparés de leur gangue après qu'elle a été broyée ; leur pesanteur spécifique est 4,81. On fait fondre le minerai, qui donne du fer de qualité supérieure. Dans les cantons de Borèla, Maïvor et Bheuttnor, il y a des mines de plomb que les indi- gènes exploitent depuis long-temps. Dans ces trois endroits , le minerai est une galène grenue, d'un gris d'acier, ayant une pesanteur spécifique de 7,2. On dit que récemment ces mines ont été moins productives qu'elles ne le furent autrefuis : cela vient peut-être de ce que la surface des veines est épuisée , et de ce que les habitants du pays n'ont pas les moyens nécessaires pour pénétrer plus avant dans le roc. Minerai d'antimoine de Borneo.— Ce minéral a été apporté de deux endroits de cetteile , de Sadany et de Sarawah , où on le trouye accumulé en grandes masses ou plutôt en mon- tagnes, et où on l'exploite par des carrières et non point par des mines creusées comme en Europe. Ces montagnes sont situées près des rivières ; les bateaux s'en approchent aisément, et transportent le minerai aux côtes de la mer. Cette circonstance induit à penser que la quantité d'antimoine que cette île est en état de fournir, suffira toujours à toutes les demandes qu'oû en pourra faire. Les marchands de Borneo ont été si contents des pris qu'ils ont obtenus pour leur anti- moine en 1826, qu'ils en ont apporté des quantités considérables à Sincapour. Un seul prô en portait 1000 pikles, qui s'est vendu à une piastre et demie le pikle (18 centimes la livre), ce qui est moitié moins qu'en 1825. (Sincapour-Chronicle , 6 juillet 1526.) Mines d'étain de Johor. — Des Anglais qui habitent l'île de Sincapour ont fait, en juin 1826, une excursion à Johor, dans la presqu'île de Malacca. En remontant la rivière, ils découvrirent un ancien tombeau d'un radjah malais, construit en pierres plates posées les unes sur les autres ; le centre était rempli de terre. Deux pierres, hautes de trois pieds, de la même forme que les autres, très-délicatement sculptées et très-bien conservées ; étaient posées debout, à un pied de distance : toutes étaient d'un grès dur. Les voyageurs descendirent ensuite au village de Gongong, pour visiter les mines d'étain exploitées précédemment par les Chinois, avec l'agrément du Sultan. La colline d'où l'on ürait le minerai à à peu près 200 pieds de circonférence , elle est à 600 pieds du fleuve. Le minerai est à une douzaine de pieds de la surface du sol, dans une couche de sable grossier mélé avec de l'argile blanche, et épais d'un pied ; au-dessous on trouve un lit de morceaux de ( 167) quart et de belle argile durcie, de différentes dimensions et roulés ; il y en a depuis quelques onces jusqu'à plusieurs livres. Divers morceaux d'argile étaient brisés , et offraient des traces de fer dans le centre, mais l'extérieur était incolore. Au-dessus du sable grossier il ÿ a une couche de belle argile blanche, épaisse de six pieds ; au-dessus on trouve de l'argile jaunätre, et à la surface du sol une couche mince de terre végétale dans laquelle croissent des fougères, de l'herbe grossière, et des arbrisseaux rabougris. Il y à aussi une autre mine qui, dit-on, ressemble à la précédente, et dont le minerai parut peu abondant. Les indigènes racontèrent qu'ils n'en pouvaient recueillir que six fanams par jour, en lavant le sable ; mais jusqu'à présent le travail n'a été exécuté que d’une ma- nière très-bornée : de nouvelles tentatives produiront peut-être un.jour une couche plus riche. On peut y parvenir sans beaucoup de peine ni de dépense, en sondant dans différents endroits. Le minerai se rencontre sous la forme d'un sable très-fin , tel qu'on le trouve dans . A . un L4 , les riches mines de Banca. L'argile paraît convenir parfaitement pour les ouvrages en poterie fine. k GÉOLOGIE. Quelques faits relatifs à l'origine des Silex meulieres. Les Silex poreux et quelquefois très-compactes qui couronnent presque tous Îes plateaux élevés des environs de Paris, ne se présentent jamais en bancs continus et réguliers; ce sont des blocs de dimensions variées, qui, au premier aspect, paraissent avoir été disséminés après un bouleversement au milieu d'une argile plus ou moins pure et presque toujours colorée en rouge; mais si la position relative de ces blocs , ainsi que les cassures nettes que l'on re- marque sur les faces de quelques-uns , portent à croire qu'ils ne sont plus dans le lieu où ils ont été formés, d'un autre côté, en examinant ayec quelque attention plusieurs exploitations de meulières des hauts plateaux, on est bientôt convaincu que les dérangements ont tout au plus consisté en des tissements, et qu'il n'y a pas eu de déplacement par transport, car on retrouve presque toujours auprès l'un de l’autre les fragments qui paraissent avoir été séparés par une fracture, et l'gn remarque que la surface des blocs, loin d'avoir été usée par le frot- tement, est hérissée d’aspérités et de lames siliceuses très-minces qui pénètrent dans la gangue argileuse. Ces premiers faits semblent donc indiquer que les silex meuliéres ont pris naissance dans la gangue qui aujourd'hui les enveloppe et les tient isolés les uns des autres ; il ne peut être question ici des fragmenis de la même roche qui couvrent les pentes de nos collines ou qui sont accumulés dans le fond de nos vallées, puisqu'il est visible que ceux-ci ne sont plus à leur placé primitive. A ces premières inductions sur le mode de formation des meulières on peut en ajouter quelques autres.: 1° les meulières à coquilles ne recouvrent pas toujours les meulières sans coquilles ; celles-ci ne sont pas non plus toujours recouvertes par les autres, et leur position respective a des rapports avec la forme du sol, ét par conséquent avec la profondeur des eaux qui recouvraient les différents points, lors de la formation des unes et des autres, de telle sorte que; si l'on suit avec soin les ondulations de la surface des grands plateaux , tels que ceux de la forêt de Montmorency, de la plaine de Gometz, etc. , on croit avoir sous les yeux l'ancien fond inégal d'un vaste marécage, dont les bords et les parties relevées auraient été habités par ( 168 ) les mollusques et par les plantes, tandis que les profondeurs se trouvaient désertes. En effet, les meulières à coquilles occupent presque exclusivement la circonférence etles parties élevées des anfractuosités , tandis que les meulières sans coquilles se voient seules dans les parties basses. Cette observation n'est pas toujours facile à faire; elle exige quelque soin ou au moins du temps, parce que les cavités ont pu être remplies, après coup , par les fragments détachés des bords, et que l’on peut confondre ainsi des effets très-distinets. 2°. Parmi les blocs de silex meuliere, quelques-uns affectent des formes irrégulières très- variées, les uns sont rameux , d'autres représentent des anneaux parfaits ou des sphéroïdes, toutes formes qui ne peuvent appartenir à des fragments de masses brisées ; bien plus , leur in- térieur est souvent creux, et rempli d'une argile semblable à celle qui leur sert de gangue, et des mêmes coquilles et gyrogonites dont la pâte du silex est remplie; quelquefois aussi un noyau siliceux entouré d'argile est libre dans ces cavités, qui ne communiquent en aucune maniere avec l'extérieur. Ainsi donc, les formes des blocs de silex meulière, leur liaison intime avec l'argile qui fait partie des terrains particuliers qu'ils composent, la disposition générale de ces terrains, tout atteste que nous voyons ces derniers dans l'état où ils ont été formés (à l'exception des déran- gements locaux), et que le silex s'est déposé par places au milieu du sédiment argileux dans lequel nous le trouvons disséminé, Mais, dira-t-on peut-ttre , comment concevoir la formation de silex compact ettransparent, la transformation en cette substance de coquilles et graines microscopiques sans que la silice ait été préalablement dissoute dans un liquide? et quel liquide a pu en méme-temps avoir une telle propriété dissolyante, et être favorable à l'existence d'animaux et de plantes qui n'habitent plus que nos eaux douces? L'étude de la nature apprend sans doute chaque jour à reculer sans honte devant une foule de questions de ce genre, que le temps et l'observation finiront par résoudre ; mais il est permis et utile de tenter leur solution , lorsque l'on peut le faire en appe- lant à son aide des faits et des raisonnements , et en évitant toute hypothèse gratuite; c'est ce que nous allons essayer de faire succinctement. L'existence de cristaux isolés au milieu de dépots sédimenteux (ceux de sulfate de chaux, par exemple, dans les marnes argileuses de Montmartre, dans celles d'Oxfort , etc.), les expé- riences directes faites par M. Beudant, prouvent suffisamment que les molécules d'un corps dissout dans uu liquide qui tient en même-temps des particules étrangeres en suspension, s'aitirent, se joignent et se cristallisent, malgré l'obstacle qui semblerait s'opposer à leur rap- prochement , et que cet effet a même lieu dans une pâte de quelque consistance. Quelle différence existe-t-il, pour le résultat que nous cherchons, entre ce que l'on entend par dissolution chimique et une simple suspension de parties, lorsque celles-ci ont été réduites par une action précédente à une ténuité peut-être moléculaire , et à une légèreté telle, que l'ad- hbérence mécanique de chacune d'elles , pour les molécules du liquide quelconque dans lequel elles nagent , est plus forte que lasollicitation de leur pesanteur? Dans la dissolution, le liquide a séparé, par une action propre, les molécules qu'il tient écartées ; dans la suspension, le liquide est neutre, il tient seulement à distances des particules ou molécules précédemment séparées par une action qui lai est étrangère; si ces parties sont siliceuses, si le liquide qui en est chargé vient à déposer un sédiment argileux , des particules siliceuses se méleront avec lui, et dans ie magma pâteux qui en résultera , les éléments de même nature s'attireront, le départ de la silice pourra avoir lieu, et des noyaux ou blocs siliceux se formeront au milieu du sé- ( 169 ) diment vaseux , sans pour cela que la silice ait été réellement dissoute. Cet effet à lieu tous les jours sous nos yeux, dans nos laboratoires , et il est principalement connu des fabricants de poterie. Voici ce que rapporte, à ce sujet, le D" Fitiou (1) : « Lorsque l'argile et le silex, pulvérisés » pour l'usage des potiers, sont mélangés, après ayoir été séparément délayés dans l'eau à la » consistance de crême épaisse , si les ingrédients sont laissés agir les uns sur les autres pendant » vingt-quatre heures, les particules siliceuses s'unissent 2n grains sabloneux , et la masse » n'est plus propre à la fabrication. » On pourra, sans doute, de tous cés faits et des considérations qui s'y rattachent, conclure que la formation des meulières s'explique d’une manière d'autant plus naturelle, que ces men- lières reposent sur une masse de sable pur qui a quelquefois Go pieds d’épaisseur ; ces sables ont évidemment été apportés violemment par des eaux qui se seront chargées des particules siliceuses les plus légères ; ces eaux, restées en partie dans les anfractuosités, auront donné lieu aux marécages dont le fond s'est saccessivement couvert de limon argileux, qui, en se déposant, aura entrainé les parties siliceuses qui éntraient pour ainsi dire dans la composition des eaux devenues stagnantes. La formation des silex de la craie, celle des pyrites, d'un grand nombre de geodes, des nodules contemporains des couches qui les enveloppent, ou postérieurs au dépôt de ces cou- ches, peut en partie s'expliquer de la méme manière que celle des silex meulières. C. P, ; BOTANIQUE. Note sur un efjet, en apparence tris-singulier, que présente la coupe trans- versale du Pin maritime aux endroits des verticilles, par M. MExarn DE LA GROYE, correspondant ; lue à l’Académie Royale des Sciences dans sa séance du 18 décembre 1826. Cet effet, qui d'abord s’est offert à lui fortaitement, en parcourant une de ces plantations de Pins maritimes ; entremélés quelquefois d'un petit nombre de Pins sylvestres, qui cou- vrent une grande partie des landes du département de la Sarthe, aussi-bien que celles des environs de Bordeaux , et qu'il a reconnu ensuite se retrouver constamment chaque fois que l'on coupe la méme espèce de hois de la même manière, consiste en ce que, lorsque la scie a passé bien exactement sur le milieu des couronnes de chicots qui se voient ordinairement sabsistants au- dehors | mais quelquefois point du tout, à tous les étages où le Pin maritime portait des branches , disposées comme à l'ordinaire en verticilles, mais qui ont été supprimées soit naturellement, $oit artificiellement, il se présente sur les deux faces de la coupe une étoile plus où moins bien formée ; et à rayons d'autant plus apparents qu'ils sont d'une substance higneuse beaucoup plus compacte et de couleur plus claire que le bois du tronc lui-même qui les enveloppe. On dirait des chevilles enfoncées dans celte tige tout autour, comme les rais d’une roue dans leur moyeu, vu encore que les fibres, ici transversales et là longitudi- RS (1) An account of some geological specimens from the coasts of Australia, p. 32 (note). NOVEMBRE 18926. 22 (170 ) nales, ne paraissent se lier aucunement. Il arrive encore quelquefois, et c'est ce qui semble le plus extraordinaire, que les rayons de l'étoile, au lieu de saillir en dehors avec une forme conique , sont complètement renfermés dans l'épaisseur de la tige et resserrés depuis leur milieu, aussi-bien du côté de l'écorce que du côté de l'axe de cette tige, en sorte que leur coupe imite parfaitement les pétales d’uve fleur radiée. M. Ménard de la Groye pense que ce resserrement extérieur peut être l'effet du dépérissement de la jeune branche, ou avortée naturellement, ou cassée artificiellement de très-près, dépérissement qui a pu produire ainsi un amaigrissement gradué; et, dans tous les cas, il explique cette apparence de rayons qui semble d'abord si extraordinairé et qui pourtant est si constante, par l'accroissement continué et la pression des couches ligneuses du tronc qui se forment.et se multiplient indéfiniment, grossissant ce tronc de plus en plus, en enveloppant les branchés qui à tous les verüicilles ont pris naissance près de l'axe, et dans le temps même où chaque pousse annuelle et termi- nale dé cette tige cesse de croître en longueur. Entre autres conséquences qui résultent de celle structure, c'est à elle qu'il faut attribuer ce que lés menuisiers éprouvent si habituél- lement en travaillant le bois de Piu, de ce qu'ils appellent des nœuds, qui se détachent én- tiérement par l'impulsion du ciseau où même du rabot, et qu'ils sont obligés de rajuster avec de la colle forte. M. Menard présume, au reste, que cé n’est pas le Pin maritime seul qui a cette structure, et offre ainsi des apparences d'étoiles sur les coupes de ses articulations , comme on pourfail dire ; mais que le méme efet doit se retrouvér, ou à peu près, dans les autres espèces te Pins pareïllement verticillées, dans les Sapins, et en général dans tous les arbres conifères qui s'accroissent et se développent d'une manière analogue. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. M émotre sur la génération et le développement de l'embryon dans les végétaux Phanérogames, par M. Adolphe Bronénranr; lù 4 l’Académie Royale des Sciences, le 26 décembre 1826. (Extrait.) (1) Je devrais peut-être, ayant d'entrer dans une discussion détaillée du phénomène qui fait le sujet de ce Mémoire, démontrer l'existence des organes sexuels dans les plantes. Cette exis- tence est contestée par plusieurs botanistes allemands et même par quelques botanistes fran çais; mais le résultat même de mon travail rend cette discussion inutile. Je poserai done la théorie linnéenne comme un fait établi dont il reste à développer les détails età discuter l'en - semble. Je ne me suis pas dissimulé les difficultés de mon sujet; mais la marche que j'ai suivie pourra peut-être donner quelque confiance dans mes résultats, J'ai cherché d'abord à oublier toutes les hypothèses qui m'étaient connues ; je me suis occupé ensuite du classement des faits et de leur étude successive : ce n'est qu'après en avoir saisi l'ensemble que j'ai rapproché les conclusions de détail, pour en ürer une théorie propre à les représenter d'une manière complète:et fidèle. tn Re Pen AU) AN la uie 2p an Ut AUD ER ES db ns Ve ag (1) Ba réduisant un travail fort étendu à quelques pages, il ne ma pas été possible de développer les observations qui en font la base ni de citer ou de discuter les opinions des divers naturalistes qui ont traité le même sujet, soit que leurs opinions fussent d'accord avec les miennes, soit qu’elles fussent différentes. Vai dû me borner à rafipottér les résultats principaux autquels ces retherches m’out Conduit. (171) Mes observations ont été dirigées sur les points suivanis : 1°. La structure intime et le développement du pollen ; 2°. Les rapports du pollen et du stigmate ; 3°. Le mode de communication entre le stigmate et l'ovule ; 4°. La structure de l'ovule; 5°. L'introduction de la substance fécondante dans l'ovule , et la formation de l'embryon ; 6°. Le développement de l'embryon et ses rapports avec les tissus qui l'environnent jusqu'à l'état parfaits * Mes observations sur tous ces points composent un ouvrage très-voluminenx, dont je me bornerai ici à extsaire les idées principales, J'ajoute que ces observations comprennent des plantes phanérogames très-variées, et que j'ai représenté les plus importantes sur les vingl- Sept planches qui accompagnent mon travail , et que j'ai toutes exécutées d'après nature. On peut donc considérer les faits que je vais rapporter comme étant susceptibles d'être généralisés, du moins quant aux principes essentiels qui en découlent. Personne n'ignore que les anthères renferment une poussière composée de petits corps d'une forme régulière , et que cette poussière ou pollen constitue la partie essentielle de l'or- gane mäle des plantes. Comment se forment les grains de pollen ? C'est une question dont on n'a pas encore cherché la solution. C'est le premier point auquel je me suis attaché, et il résulte de mes observations sur les jeunes anthères , qu'elles sont d’abord remplies par une masse celluleuse unique et libre, tout-à-fait différente du parenchyme de la loge elle-même ; peu à peu chaque ceilule se sépare de sa voisine, s'isole entièrement, et se transforme véri- tablement en un grain de pollen. Dans quelques cas pourtant, les vésicules qui éproavent cette transformation sont elles-mêmes renfermées dans d’autres plus grandes, et alors celles-ci se brisent, se déchirent, et lorsque le pollen est parvenu à son point de perfection, on en re- trouve cà et là des fragments isolés. Chaque grain de pollen renferme de petits corpuscules qui paraissent sphériques , et aux- quels je crois pouyoir attribuer le rêle principal dans la fécondation. J'ai cherché à fixer mes idées sur leur origine et sur leur nature; mais leur extrême petitesse rend tous mes résultats à ce sujet fort douteux. Je suis pourtant disposé à penser que ces granules ne sont pas sécrétés par le grain de pollen qui les renferme, mais qu'ils arrivent dans la cavité de l’anthère par les vaisseaux nourriciers, et qu'ils sont absorbés 4 mesure par les srains de pollen, au moyen des pores bien distinets que j'ai observés sur leur surface. Je suis également disposé à croire que ces granules sont doués d'un mouvement propre; mais ce mouvement est si faible, que. je n'ai pu l'observer que dans des circonstances rares , et d'une manière qui laisse quelque chose à désirer, Si mes observations à ce sujet ne m'ont fourni que des résultats peu certains, il n'en est pas de mêmede celles qui ont pour but la structure des grains de pollen. Je ne veux parler ici que de la structure interne, et non point de la forme générale qui a déjà fixé l'attention des botanistes. Des observations multipliées n'ont appris que chaque grain de pollen est revêtu d'une mem- brane externe assez épaisse , pourvue de pores et quelquefois d'appendices particuliers ; cette membrane est d'ailleurs très-souvent formée de cellules bien distinctes. Mais , outre celle-ci, chaque grain de pollen possède une membrane interne très-mince et fort transparente, qui paraît sans adhérence avec la précédente, Lorsque le grain de pollen est soumis à l'action (172) n de l'eau, la membrane interne se gonfle, et fait hernie au-dehors , soit en déchirant la mem- brane externe, soit en passant par un orifice ménagé sur celle-ci. La membrane intérieure se projette alors au-dehors sous la forme d'un long boyau transparent rempli de granules. Needham a indiqué le premier cette conformation; M. Amici l'a vue très-nettement sur le pollen du Portulaca pilosa; quant à moi, je l'ai retrouvée dans une grande quantité de plantes : quelquefois même, et tel est le cas du pollen de l'OŒEnothera biennis , au lieu d'un seul appendice tubuleux , on en voit deux se projeter au loin, et s'échapper du sommet de deux des angles que le grain de pollen présente. Dans beaucoup de cas le grain de pollen s'affaisse, après l'émission de cet appendice mem- braneux ; du reste, on ne peut distinguer dans ce dernier ni cloisons, ni divisions celluleuses. Chaque grain de pollen est done composé d'un utricule membraneux, enfermé dans une enveloppe épaisse et formée de tissu cellulaire. Les granules sont contenus dans l'utricule intérieur. Ces granules , auxquels j'attribue le rôle principal dans la fécondation, et que je désignerai dorénavant sous le nom de Granules spermatiques, varient de dimension dans les diverses familles; ceux des pins m'ont paru les plus gros; viennent ensuite ceux des plantes qui fleurissent sous l'eau, puis les malvactes, les cucurbitacées , etc. , enfin les plantes dont le pollen est elliptique; celles-ci m'ont toutes semblé avoir les granules spermatiques les plus petits et les plus transparents. L'organisation de l'appareil mâle étant bien connue, passons à l'action qu'il exerce sur l'organe femelle ou le stigmate. Ici nous allons rencontrer un des phénomènes les plus sin- guliers et les plus piquants de la physiologie végétale. Quelques naturalistes de la nouvelle école de philosophie allemande pensent que l'action du pollen consiste à tuer le stigmate, et que, par suite, les sues nourriciers détournés au profit des ovules en déterminent le développe- ment; d'autres admettent que la fécondation s'opère au moyen de la substance buileuse où résineuse qui se trouve à la surface des grains de pollen. Ilest beaucoup d'auteurs qui pensent que les granules spermatiques se répandent à la surface du stigmate, sont absorbés par elle, et arrivent jusqu'à l'ovule en passant d’une cellule à l'autre. Toutes ces opinions vont étre détruites par les observations suivantes; mais celles-ci demandent quelques détails sur la structure de l'organe femelle, pour étre bien comprises. Toute la partie de cet organe qui est destinée à l'absorption du liquide fécondant , est formée d'utricules allongés , dirigés de la surface du stigmate vers le style. Ces utricules sont minces, transparents, le plus souvent incolores , rarement jaunätres ou rougeätres ; ils sont très-liche- ment unis entr'eux , et leurs intervalles sont remplis par une matière mucilagineuse. La surface du stigmateest le plus souvent nue, quelquefois elle est revêtue d’une membrane excessivement mince. Voyons maintenant comment s'opère la fécondation. Si l'on prend un stigmate au moment où les anthères viennent de s'ouvrir , on le trouve couvert de grains de pollen fort nombreux, mais ces grains sont libres, la moindre secousse les détache, et, projetés sur l'eau , ils ne tardent pas à crever comme à l'ordinaire ; non-seulement la fécondation n'est point opérée alors, mais elle n’est pas méme commencée, et les deux organes sont encore tels qu'ils étaient avant Jeur contact. .. Ce n'est bien souvent qu'au bout de plusieurs jours, et vers l'époque où la corolle se-flétrit et tombe, que la fécondation commence à s'exécuter. Voici les phénomènes qu'on observe (175) alors : Le grain de pollen s'est ouvert comme à l'ordinaire ; il a projeté son appendice mem- braneux , et celui-ci, lorsque le stigmate est nn, à pénétré profondément entre les cellules ; les granules spermatiques se sont rassemblés peu à peu à l'extrémité de l'appendice qui se trouve plus ou moins renflé et opaque, tandis que le grain de pollen placé à la surface externe est évidemment flétri. Ce phénomène singulier, que j'ai retrouvé dans un grand nombre de plantes, se montre sur les stigmates des Datura d'une manière fort claire. Les grains de pollen envoient des filaments brunätres et opaques, tandis que le tissu du stigmate est parfaitement transparent. Au moment de la fécondation, ces sigmates, vus à la loupe, se montrent re- couverts de grains de pollen à leur surface, et criblés à l'intérieur des appendices qui en sont sortis. On ne peut mieux comparer leur aspect qu'à celui d'une pelote garnie d'épingles qu'on enfoncerait jusqu'à la tête. Au bout de quelque temps, les granules spermatiques étant rassemblés à l'extrémité de l'appendice membraneux , cette extrémité s'ouvre, et les granules se trouvent dans la matière mucilagineuse qui occupe les espaces intercellulaires ; ils s'y montrent sous la forme de petits amas , qu'on voit pénétrer successivement à de plus grandes profondeurs, en se dirigeant vers le style. Dans l'OEnothera biennis le pollen lance le plus souvent deux appendices tubuleux qui pénètrent l'un et l’autre profondément dans le style , où ils jouent le même rôle que l'appendice unique des autres pollens. Cette singulière copulation, en quelque sorte comparable à celle qui aurait lieu chez des animaux dont les mâles abandonneraient à la femelle leur apparëil générateur tout entier, se reproduit sur toutes les plantes phanérogames que j'ai examinées. Il y a pourtant une exception inévitable pour les plantes dont le stigmate est pourvu d'un épiderme. Dans ce cas l'appendice tubuleux s'applique à la surface de l'épiderme, ne tarde point à se souder à lui, et bientôt l'un et l’autre venant à s'ouvrir, il s'établit une communi- cation directe entré l'intérieur du grain de pollen et le dessous de l’épiderme. C'est un phé- nomène fort analogue à celui qui se présente dans l’accouplement des conjuguées. Les granules spermatiques du pollen pénètrent donc directement dans les intervalles inter cellulaires du stigmate, chez toutes les plantes phanérogames, de même que dans la plupart des animaux les animalcules spermatiques parviennent directément dans les premières voies de l'appareil femelle; mais, une fois parvenus dans les espaces intercellulaires , les granules spermatiques ne trouvent aucun vaisseau particulier pour les transporter, En cela mes ob- servations , d'accord avec celles d'Hedwig et de Link, se trouvent opposées à celles d'un grand nombre de botanistes qui ont cru que le transport du fluide fécondant avait lieu par des trachées. Quant à moi, je n'ai vu entre le stigmate et l'ovule d'autre moyen de commu- nication qu'un tissu cellulaire analogue à celui qui constitue le stigmate. Il reste à expliquer comment s'opère le transport des granules spermatiques. Link n'hésitait pas à faire passer le fluide fécondant, qu'il regardait comme très-subtil, d'une cellule à l'autre. C'est un chemin bien long et bien difficile, quand il s’agit de granules ; ceux-ci ayant été déposés dans les in tervalles des cellules et se:montrant toujours dans ces intervalles à une grande profondeur , il était déja présumable qu'ils suivraient toujours là même route; c'est ce que l'observation m'a démontré complétement, Dans le potiron, cucurbita maxina, le tissu utriculaire qui unit le stigmate et les ovules, ne montre point de globules dans ses intervalles avant la fé- « (174) condation , mais lorsque celle-ci s'est opérée, on suit avec la plus extrême évidence dans ce üssu jaune la trainée brunätre des granules spermatiques , et on les voit parvenir jusqu'aux oyules ; les cellules n'en renferment jamais, et ils se montrent toujours, el partout, dans leurs intervalles. Comment s'opère ce transport? C'est ce que je vais essayer d'expliquer, Une substance hygroscopique inégalement imprégnée d'humidité ne tarde point à éprouver des modifica- tions intérieures qui rétablissent l'équilibre ; les parties mouillées cèdent une partie de l’eau qu'elles contiennent à celles qui sont sèches, et le transport du liquide peut s'exécuter ainsi rapidement et sans vaisseaux particuliers. Or, à l'époque de la fécondation j'ai toujours vu le stigmate abondamment humecté à l'intérieur, tandis qne le tissu conducteur ne l’est pas dans les parties qui appartienneut au style ou au placenta. La matière mucilagineuse qui sépare les utricules de ce tissu, absorbe peu à peu l’eau qui entraine les grapules avec elle, et le transport doit s'exécuter ainsi par un moyen simple et purement physique. Les granules spermatiques amenés ainsi jusqu'à l'extrémité du tissu conducteur se trouvent dans le voisinage de l'ovule. D'après l'ensemble de mes observations, fort nombreuses sur ce point, l'ovule me parait essentiellement composé, ainsi que M. R. Brown l'a déjà établi, d'une amande parenchymateuse contenue dans une ou deux enveloppes membraneuses aux- quelles elle n'adhère en général que par le seul point destiné au passage des sucs nourriciers. Ces enveloppes présentent une ouverture qui correspond exactement au point où se termine le tissu conducteur de la substance fécondante ; au moyen de cette ouverture, l'amande ou Je parenchyme intérieur de foyule se trouve mise directement en rapport avec ce tissu con- dacteur et uu tube membraneux et délié qui sort de cette amande et vient s'appliquer contre le placenta, puise à sa surface les granules spermatiques pour les porter dans l'intérieur de l'ovule; ce tube aboutit au point même où doit se former l'embryon, c'est-à-dire à une petite vésicule contenue dans le sac embryonaire, nommé par Malpighi Sac de l'Amnios ; cette vésicule, d'abord vide ou ne renfermant que quelques granules mucilagineux et à peine visibles , se remplit, aussitôt après l'imprégnation, de granules nombreux, agglomérés, opaques, qui se présentent quelquefois sous l'aspect d'une masse globuleuse verte très-dis- tincte; cette masse augmente, finit par remplir toute la vésicule , et, toutes deux réunies, forment le jeune embryon; bientôt le col par lequel cette vésicule était fixée au sac em- bryonaire se rétrécil, Gnit par s'étrangler complétement, et devient la radicule de l'em- bryon; son sommet, au contraire, forme la masse cotylédonaire entière ou bilobée. L'ensemble de ces phénomènes me semble présenter la plus grande analogie avec l'histoire bien connue de l'accouplement et de la formation de l'embryon dans les conjuguées. La seule différence réside dans cette infinité d'intermédiaires qui, chez les plantes phanérogames, sé- parent les granules mâles des granules femelles, Mais supposons an moment que , supprimant la membrane externe des grams de pollen, le stigmate, le style, l'ovaire, les membranes accessoires de l'ovule, nous mettions directement en rapport l'appendice du grain de pollen et le sac embryonnaire, nous aurons précisément le mode de génération que nous voyons dans les conjuguées; là, en eflet, les granules passent directement de la loge mäle dans la loge femelle. La génération dans les végétaux se montre donc partout réduite, en dernière analyse, en un phénomène simple, l'union de quelques granules fournis par le mäle, avec quelques granules fournis par la femelle. Les bizarreries de l'appareil générateur deviennent (195 ) alors faciles à comprendre, puisqu'elles portent toutes sur des parties accessoires et pour ainsi dire superflues relativement au but principal. La question envisagée sous un autre point de vue, fournit un rapprochement qui fortifie et aggrandit singulièrement les conséquences auxquelles l'étude de l'organogénésie a conduit récemment les anatomistes qui ont comparé les fœtus des diverses classes du règne animal ; on se trouve, comme eux, Conduit à une généralité remarquable. Il existe une ressemblance parfaite entre l'embryon des conjuguées et celui des plantes phanérogames à l'époque de la formation ; le ‘premier conserve sa forme, tandis que l'aire, par des transformations sue- cessives, se crée de nouveaux organes et acquiert de nouveaux rapports avec les agents extérieurs. Il n'existe certainemént pas de preuves plus claires de l'existence des organes générateurs dans les animaux, que celles dont nous venons de parler dans les plantes. F'analogie des phénomènes, soit dans leur ensemble, soit dans les détails, n'est pas un des résultats les moins singuliers de mes recherches ; celles-ci démontrent, en outre, d'une manière évi- dente , que l'embryon végétal ne préexiste pas à la fécondation. Les trois grands arguments de Bonnet se trouvent done renversés , puisque ceux qui résultaient des idées de Haller et de Spallanzeni l'ont été déjà par MM. Prévost et Dumas. ï La formation de l'embryon végétal ne pouvant s'exécuter qu'au moyen du concours des granules mâles et des granules femelles, nous rentrons à cet égard dans la théorie de l'épi- génésie, théorie qui se trouve ainsi l’une des lois les plus générales de la nature, puisqu'elle embrasse le règne organique tout entier, et qu'elle en explique le phénomène le plus mysté- rieux et le plus caractéristique. ZOOLOGIE. Sur l'unité des espèces d'Ornithorhynque, par M. Gxorrroy-Saint-Hirarre. Depuis que Péron et Lesueur, dans l'Atlas du Voyage du capitaine Baudin à la Nouvelle Hollande, eurent donné une figure d'Ornythorhyuque tout autrement coloré que celui qu'on possède dans les collections, on crut qu'il poutrait y avoir deux espèces dans ce genre, l'une à laquelle on donna, avec ces naturalistes, le nom d'Ornithorhynque roux, ©. rufus, et à l’autre celui d'Ornythorynque brun, O. fuscus. Cependant cette manière de voir ne fut pas adoptée par tous les zoologistes, quoique M. Vander Hoeven, dans une dissertation ex professo, soutint cette opinion. Dans ces derniers temps ces animaux étant deveuus plus communs dans les collections, surtout au retour du bâtiment commandé par M. de Bougain- ville, M. Geoffroy-Saint-Hilaire s'est occupé de voir si réellement on pouvait trouver des caractères suflisants pour l'établissement de deux espèces. Ayant, dans ce but, comparé la couleur, la prédominence de la bourre sur le jarre, la nudité ou la pilosité de la queuc en dessous, enfin la longueur etmême la forme de l'ergot dans les individus mâles, il a obtenu, comme résultat , que toutes ces choses pouvaient varier une à une sur chaque individa, sans rapports aucuns avec l’âge ni avec le sexe, ni même avec la taille; en sorte qu'il en a conclu qu'il n'y a encore qu'une seule espèce d'Ornythorhynque , à laquelle par conséquent il faut conserver le nom d’O. paradoxus , imposé par le doyen des zoologistes, M. le professeur Blumenbach. Le Tchirou. : Depuis long-temps on entendait parler dans l'Hindoustan du Tchirou comme étant uue Licorne vivant dans l'Himalaya. Des cornes de cet animal avaient été apportées plusieurs fois à la Société asiatique de Calcutta, Les Bhoutia le représentaient, dans leurs dessins, comme ayant la forme d'un cerf, et une corne qui lui sortait du milieu du front. Le scepticisme était presque réduit au silence par le grand nombre et la concordance des témoignages relatifs à l'existence de cet animal extraordinaire; enfin; grâce au zèle de M. Hodgson , toutes les difcultés ont été résolues. Il a expédié à Calcutta la peau et les cornes d'un Tchirou, mort dans la ménagerie du - Radjah de Népal, à qui il avait été envoyé par le Lama de Digortchi, Les gens qui l'avaient amené dirent à M. Hodgson que cet animal habitait de préférence le Tingri maidan, belle plaine ou vallée arrosée par l'Arreun, et située immédiatement au-dessous des neiges près du col de Kouti : les couches de sel abondent dans cette vallée, où les Tchirous arrivent en troupeaux nombreux. On les représentait comme étant extrêmement farouches , et ne se laissant pas approcher par l'homme ; ils s'enfuient à la moindre allarme ; si on s'oppose à leur marche, ils prennent une attitude hardie et mensçante. On dit que le mäle et la femelle n'oflrent aucune différence. L'animal, vu vivant par M. Hodgson, ne présentait aucun des attributs formidables dont l'imagination des Bhoutia se plait à revêtir le’ Tchirou ; sa taille et sa forme montraient les caractères communs à la famille des Antilopes ; il se nourrissait principalement d'herbe, et ne paraissait pas mécontent de sa captivité, quoique son air languissant indiquät que même le climat du Népal était accablant pour lui. Enfin il succomba sous une température dont le maximum excédait rarement 80° (21°.31) au commencement de la saison chaude. Quoique timide et en garde contre l'approche des étrangers , il se laissait manier patieminent quand on le prenait avec précaution. Sa forme , de même que celle de tous les Antilopes , était gracieuse ; il avait leurs yeux, dont la beauté incomparable est passée en proverbe ; sa couleur, rougeätre ou fauve sur le dos, était blanche dans la partie inférieure du corps. Ses caractères distinctifs étaient : 1° de longues cornes noires pointues , à triple courbure ondulée, avec des anneaux circulaires à leur base, et plus projetées en avant qu'en arriére ; 2° une touffe de poils au côté extérieur de chaque narine, et une quantité extraordinaire de poils autour du nez et de la bouche, ce qui faisait paraître sa tête un peu grosse. Les poils ressemblaient , par leur texture, à ceux de tousles animaux trans-Himalayens , que M. Hodgson avait eu l'occasion d'examiner; ils étaient durs et paraissaient creux, avaient environ deux pouces de long, et étaient si épais, qu'en les touchant on aurait cru palper un corps solide; au-dessous on trouvait une loison, dont la laine était extrémement fine. N On a proposé de nommer cet animal Antilope Hodgsonii. (177) MATHÉMATIQUES. Mémoire sur la distinction des racines imaginaires, et sur l'application des théorèmes d'analyse algébrique à diverses équations transcendantes , et spé- cialement à celles qui dépendent de la théorie de la chaleur, par M. Fourrr. Extrait lu à l’Académie des Sciences, séance du mercredi 5 janvier. Le premier article de ce Mémoire fait partie d'un Traité qui ne tardera point à être publié, et qui contient les résultats de mes recherches sur la théorie des équations, On démontre dans ce premier article une proposition relative à l'emploi des fractions continues pour la distinction des racines imaginaires. L'illustre auteur du Traité de la résolution des équations numériques avait proposé, ainsi que Waring , pour la détermination des limites, l'usage d'une équation dont les racines sont les différences des racines de l'équation que l’on veut résoudre. Cette méthode est sujette à deux difhicultés très-graves qui la rendent inapplicable : la première consiste dans l'étendue excessive du calcul qui sert à former l'équation aux différences ; la seconde dans le très-grand nombre des substitutions que l'on aurait à effectuer. J'ai recherché avec le plus grand soin les moyens de résoudre ces deux difficultés, et j'y suis parvenu en démontrant la proposition suivante, On peut omettre dans tous les cas l'emploi de l'équation aux différences ; et procéder im- médiatement au calcul des fractions continues qui doivent exprimer les valeurs des racines ; il saflit d'établir ce calcul de la même manière que si l'on était assuré que toutes les racines sont réelles. Il est très-facile de connaître combien on doit chercher de racines dans chaque intervalle donné; or on distinguera par le résultat même de l’epération celles de ces racines qui sont réelles. Quant au nombre des racines imaginaires, il est précisément égal au nombre des variations de signe qui disparaissent dans les équations successives. Le Mémoire contient la démonstration générale de cette dernière proposition; il en résulte une méthode très- simple pour distinguer promptement et avec certitude les racines imaginaires , et pour assigner deux limites entre lesquelles chacune des racines réelles est seule comprise. Le second article concerne les équations que l’on a appelées transcendantes, dénomination singulière empruntée d'une autre branche des études philosophiques. Je démontre que les théorèmes généraux d'analyse algébrique s'appliquent aux équations de ce genre que pré- sentent la théorie de la chaleur ou d'autres questions naturelles. Le principe sur lequel cette application est fondée consiste en ce que, dans toute équation algébrique ou transcendante formée d'un nombre fini ou infini de facteurs, parmi lesquels il se trouve un ou plusieurs facteurs du second degré ayant deux racines imaginaires, chacun de ces derniers fac- teurs correspond à une certaine valeur réelle qui indique deux racines imaginaires , parce qu'elle fait disparaitre deux variations de signes à la fois; et l'on prouve que si l'équation proposée n'a aucune de ces valeurs réelles et critiques, il est impossible qu'elle n'ait pas toutes ses racines réelles.En général c’est une méme méthode qu'il faut employer, soit pour distinguer les racines imaginaires dans les équations algébriques et pour calculer les valeurs de leurs racines réelles, soit poar distinguer les racines imaginaires des équations transcendantes , et DÉCEMBRE 1826. 23 . (178 ) calculer leurs racines réelles, La convergence des séries qui expriment les fonctions transcen- dantes supplée à la propriété qu'ont les fonétions algébriques d’être réduites à une constante par des différentiations successives. On peut faire l'application de ces principes aux équations transcendantes qui servent à for- mer l'expression du mouvement de la chaleur dans la sphère, dans les prismes rectangulaires , et dans le cylindre. J'ai rappelé iei les trois procédés différents dont je me suis servi, dans mes recherches analytiques sur la chaleur, pour résoudre les équations dont il s'agit; ils donnent tous les trois le même résultat : 1°. On emploie les constructions géométriques, parce qu'elles font connaitre très-clai- rement les limites de chaque racine. 2°. J'ai démontré que toutes les racines des équations trigonométriques qui se rapportent à la sphère ou aux prismes, sont réelles, en substituant à la place de la variable un binome dont le second terme est imaginaire. On voit, par le résultat de cette substitution, que le coefficient du second terme est nécessairement nul. 3°. On démontre aussi que les équations trigonométriques dont il s'agit ont toutes leurs racines réelles, sans qu'il soit nécessaire de regarder comme connue la forme -des racines imaginaires ; car la fonction trigonométrique est le produit d'un nombre de facteurs qui croit de plus en plus, et sans limites. Or j'ai prouvé rigourensement que chacune des équations successives qui en résulte ne peut ayoir que des racines réelles. Cette propriété est totalement indépendante du nombre des facteurs. Il me reste à indiquer l'objet du troisième article du Mémoire, La question que j'ai traitée dans cette dernière partie a an rapport plus sensible avec les phénomènes naturels ; elle s'ap- plique à la question du mouvement séculaire de la chaleur dans l'intérieur du globe terrestre. Nous avons dit que l'expression analytique du mouvement de la chaleur dans la sphère, das les prismes rectangulaires et dans le cylindre, contient les racines d'une équation trans- cendante déterminée, et que toutes ces racines sont réelles. On peut donner différentes démonstrations de cette proposition, et toutes les recherches ultérieures ne peuvent que la confirmer. Mais quelle est la cause naturelle de cette propriété? pour quelle raison physique est-il impossible qu'il entre des expressions différentes dans les solutions données par le calcul? quel rapport nécessaire y a-t-il entre le principe de la communication de la chalear, et un théorème abstrait sur la nature des équations? On résoudra clairement cette dernière question, en considérant ce qui aurait lieu si l'équa- tion qui détermine les exposants de chaque terme , contenait des facteurs du second degré dont les deux racines seraient imaginaires, En effet chacun de ces derniers facteurs pourrait servir à former une solution particulière de la question, et cette solution contiendrait la valeur du temps sous les signes trigonométriques ; il en résulterait que la température moyenne du so- lide correspondante à chaque instant, serait exprimée par une quantité périodique. Cette expression serait formée d'un facteur exponentiel et d'un facteur trigonométrique variable avec le temps. La température fixe du milieu étant supposée celle de la glace fondante, la température moyenne du solide serait successivement positive, nulle, et négative; ensuite, en continuant de changer, elle deviendrait de nouveau égale et supérieure à celle du milieu. Ces alternatives se reproduiraient durant un temps infini divisé en mesures égales, comme il arrive dans les dernières oscillations des lames ou des surfaces sonores. Or de tels effets ne peuvent avoir lieu, et, pour rendre cette impossibilité manifeste, il suffit d'appliquer la (179) solation dont on vient de parler, au cas où la conducibilité propre du solide a une valeur immensément grande ; car si le coeficient qui mesure cette qualité spécifique, ou la per- méabilité intérieure, acquiert une valeur infiniment grande, le corps dont la température varie doit être comparé à un vase contenant un liquide perpétuellement agité, et dont toutes les parties ont à chaque instant la même température. Il est évident que, dans ce cas, la chaleur du liquide se dissipe continuellement à travers l'enveloppe. On ne peut pas supposer que la température devient alternativement négative, nulle et positive, et que cela constitué le dernier état du vase durant un temps infini. Nous connaissons avec certitude er quoi consiste ce dernier état. La température du vase se rapproche de plus en plus de celle da milieu; la chaleur, quelle que puisse être sa nature, n'est point sujette à cette fluctuation que nous avons décrite, parce qu'elle ne se communique que par voie de partage; par conséquent la température finale est toujours plus grande, ou est toujours moindre que celle du milieu. Ainsi il est physiquement impossible qu'il entre des exposants imaginaires, ou ; ce qui est la méme chose, des facteurs périodiques, dans l'expression de la température variable d'un solide, par exemple d'un cylindre primitivement échaufté, et placé dans un milieu dont la température est constante : car il en résulterait un état inal oscillatoire contraire au principe de la communication de la chaleur, et l'on est assuré que ces altérnatives n'ont point lieu dans un corps solide, parce que la solution qui les exprimerait s'appliquerait aussi à un état très-simple où elles sont manifestement impossibles, On arrive à la même conclusion , si l’on considère dans là théorie analytique des mouve- ments de la chaleur ies relations qui doivent subsister entre les divers éléments du calcul, pour qu'une même solution convienne à une multitude de questions différentes ; car on peut changer à son gré les valeurs des coeflicients spécifiques et les dimensions du solide, si l'on change aussi, et dans un certain rapport, l'unité de mesure des temps écoulés. Voici une application nouvelle et remarquable de ce principe : elle concerne la distribution de la chaleur dans les corps de figure semblable qui ne différent que par leurs dimensions. Que l'on se représente deux solides dont les divers points ont recu des températures initiales. Chacun de ces corps peut n'être pas homogène; la densité, la capacité de chaleur, la conducibilité, pour- raient varier d'une manière quelconque dans l'intérieur de ces corps ou à leur surface; mais, pour ne comparer que les deux effets qui proviennent de la différence de dimensions, on suppose que les deux corps, de surface convexe, ont des formes semblables ; que les mo- lécules homologues sont de même nature, de même densité ; qu'elles ont recu la même tem- pérature initiale, et que les deux solides sont ensuite exposés dans le vide, et séparément , à l'action constante d'une même enceinte qui absorbe la chaleur émise. On concoit que chacun de ces deux corps passe successivement par une suite d'états très-différents du pre- mier, eLil est manifeste que les changements de température s'accompliraient beaucôup plus rapidement dans celui des deux corps dont la dimension est beaucoup plus petite. Or nous démontrons que si l'on mesure les temps écoulés avec deux unités différentes dont le rapport soit celui du quarré des dimensions homologues, on trouvera que l'état variable du premier solide est perpétuellement le même que l'état du second. Gette proposition est la plus générale de toutes celles que j'ai démontrées dans mes recherches sur la chaleur; car elle ne dépend ni de la forme des corps, ni de la nature de la substance dont ils sont formés, ni de la dis- tribution initiale. En général la durée des temps nécessaires pour que des solides semblables, et semblablement échauflés, parviennent au méme état, est en raison directe du quarré des (180) dimensions. Cette proposition s'applique au mouvement séculaire de la chaleur qui a pénétré la masse du globe terrestre, aux époques où cette planète a été formée ; elle nous donne une juste idée du temps immense qui a dù s’écouler pour qu'une masse d'une aussi grande dimen- sion pt subir un refroidissementsensible. On comparera, au moyen du théorème précédent, les effets qui seraient observés si l'on plaçait dans un milieu d'une température fixe (celle de la glace fondante) deux sphères solides dont l'une aurait un mètre de rayon, et l'autre un rayon égal à celui de la terre. On trouve que l'eflet produit sur la sphère terrestre par un refroidissement qui durerait mille années, équivaut précisément à l'effet produit sur la sphère d'un mètre de rayon, par l'action de la même cause qui ne durerait que la douze cent quatre- vingtième partie d'une seconde. On voit par ce résultat que si la terre a possédé, comme l'indiquent les théories dynamiques et différentes observations thermométriques, une chaleur primitive qui se dissipe progressivement dans les espaces planétaires , la déperdition de cette chaleur d'origine s'opère avec une lenteur immense. La durée de ces grands phénomènes répond aux dimensions de l'univers ; elle est mesurée par des nombres du même ordre que ceux qui expriment les distances des étoiles fixes. Je termine cet exposé en remarquant que cette question du mouvement séculaire de la chaleur dans le globe terrestre, est éclairée par deux propositions très-générales que nous fournit la théorie analytique de la chaleur, et qui sont trés-faciles à démontrer : l'une est celle que nous venons d'énoncer concernant les changements de température des corps sem- blables ; l’autre est l'équation différentielle du mouvement de la chaleur à la surface d'un corps quelconque. Cette proposition, que j'ai donnée autrelois , est, comme la précédente, totalement indépendante de l’étatintérieur du globe, de la nature des substances, de la chaleur actuelle ou originaire ; elle convient à tous les corps solides, quels que soient leur forme et l'état physique de la superficie ; elle n'exprime qu'une condition relative à la surface ; mais la proposition que l'on vient d'énoncer convient à toutes les parties du solide, MÉCANIQUE. Mémoire sur le choc des corps élastiques, déposé à l’Académie Royale des Sciences le 19 février 1827, par M. Cavcuy. Dans un Mémoire présenté à l'Académie en 1822, j'ai donné les équations aux différences partielles qui déterminent les mouvements vibratoires des corps solides élastiques ou non élas- tiques. Dans le nouveau Mémoire, j'applique ces équations au choc des corps élastiques. Je me bornerai pour le moment à l'exposition des phénomènes que présente le choc de deux cylindres droits et homogènes qui viennent se frapper par leurs bases avec des vitesses égales ou inégales, dirigées suivant des droites parallèles à leurs génératrices. Alors les équations aux différences partielles qui déterminent les mouvements dés deux cylindres renferment seulement chacune deux variables indépendantes , savoir , une abscisse x et le temps ; et, en intégrant ces équations de manière que les variables principales saüsfassent aux conditions du problème, on obtient immédiatement les résultats que je vais indiquer. f Supposons, pour fixer les idées, que les deux cylindres soient formés de même matière , mais que leurs longueurs soient différentes. Comme le centre de gravité du système se mouvra ( 181 ) uniformément dans l'espace, on pourra toujours ramener la question au cas où ce centre a une vitesse nulle, en rapportant le mouvement du système à celui du centre dont il s'agit. Cela posé , soient 4, À les longueurs respectives des deux cylindres ; ©, Q leurs vitesses initiales CAE . h # UC . . . dirigées en sens contraires ; — la hauteur qu'il faudrait attribuer au second cylindre pour n qu'élant suspendu à une tranche infiniment mince du premier, il produisit une dilatation mesurée par —; et g la force accélératrice de la pesanteur. Enfin faisons, pour abréger, n k° = gh, comptons le temps £ à partir de l'instant où le choc commence, et soit @] A — = — > :i. Q a Depuis le commencement du choc jusqu'à la fin du temps qu'on obtiendra en divisant, par la constante A, la longueur & du premier cylindre, les vitesses initiales © et Q disparaîtront dans deux portions contiguës du premier et du second cylindre, et ces deux portions offriront 5 P y ; P . ” * “ . . a Qi a dans chaque tranche une nouvelle vitesse équivalente à la demi-différence —— ; avec une 2 compression representée par le rapport o+Q 2 Pendant le même temps, les longueurs des portions dont il s'agit seront égales dans les deux cylindres, et croîtront comme le temps, de manière à devenir finalement équivalentes à la longueur du premier cylindre. Pendant un second temps égal au premier , ces longueurs va- rieront encore : mais celle qui se rapporte au premier cylindre diminuera proportionnelle- ment au temps, de maniere à devenir finalement nulle ; tandis que l’autre longueur relative au second cylindre croîtra sans cesse, si la longueur du second cylindre surpasse le double de celle du premier, et croiîtra pour diminuer ensuite dans le cas contraire. Quant aux por- tions restantes des deux cylindres, elles offriront dans chacune de leurs tranches , pendant la période dont il est question, dans le premier cylindre, une vitesse constante égale à la vitesse initiale du second cylindre, avec une compression nulle en chaque point; et dans le second cylindre la vitesse initiale du second ou du premier cylindre , suivant que la longueur du second cylindre sera inférieure ou supérieure au double de la longueur du premier. A la fin de cette nouvelle période, le premier cylindre étant animé dans tous ses points par une vitesse équivalente à la vitesse initiale du second, se séparera de celui-ci, et le choc sera terminé. Ajoutons qu'après la séparation le premier cylindre , offrant partout des compressions nulles , ne changera plus de forme ; tandis que le second cylindre, composé de deux parties dont les vitesses seront différentes , et dont une seule offrira des compressions nulles, continuera de vibrer dans l’espace. On doit seulement excepter le cas où les deux cylindres , étant de même longueur , auraient eu primitivement des vitesses égales dirigées en sens contraires. Les conséquences qui se déduisent des principes que nous venons d'établir sont très-impor- tantes dans la théorie de la dynamique. Ainsi, par exemple, on enseigne, dans la mécanique rationnelle, que , si deux corps parfaitement élastiques viennent à se choquer, la somme des forces vives restera la même avant le choc et après le choc. Mais il est clair qu'alors on fait ( 182 ) abstraction du mouvement vibratoire de chaque corps après le choc (1), et l'on pourrait être curieux de connaîlre ce qui arrive dans le cas contraire, Or, si l'on détermine, d'aprés ce qui a été dit ci-dessus, la somme des forces vives de deux cylindres avant et après le choc, on reconnaitra 1° que la perte des forces vives est nulle dans un seul cas , savoir, lorsque les longueurs des deux cylindres sont égales, et que cette perte , bien loin d'être nulle dans les autres cas, comme on le suppose ordinairement, s'élève à la moitié de la somme des forces vives, quand la longueur de l'un des cylindres devient infiniment grande, et qu’elle peut s'élever jusqu'aux trois quarts de cette somme quand les deux cylindres offrent des longueurs doubles l'une de l'autre. Lorsqu'un cylindre vient frapper un plan solide , il se trouve à peu près dans le même cas que s'il frappait un cylindre dont la longueur füt infinie, et par conséquent il y a perte de forces vives, è Dans un second Mémoire je montrerai comment on peut étendre les mêmes principes au choc de deux cylindres composés de matières différentes, ou au choc des corps dont la forme n'est pas cylindrique. PHYSIQUE. Sur l'impulsion électrique qui se manifeste lors du rapprochement de deux liquides de densités différentes, par M. Durrocuer. (Académie des Sciences, 30 octobre 1826.) Lorsque deux liquides aqueux d'inégale densité sont séparés par une membrane, il s'établit au travers de cette membrane un courant qui porte le liquide le moins dense vers le liquide le plus dense, en sorte qu'il en résulte une augmentation toujours croissante de la masse du liquide le plus dense. Les liquides alkalins’ et les liquides alkooliques se comportent, dans cette circonstance, comme des fluides pourvus d'un excès de densité, bien que cette densité puisse être effectivement inférieure à celle des liquides aqueux avec lesquels ils se trouvent en rapport. Les liquides acides, au contraire, se comportent dans ce genre d'expériences comme des liquides inférieurs en densité aux fluides aqueux avec lesquels ils sont mis en rapport, quoique leur densité puisse être effectivement plus grande. Les résultats négatifs de plusieurs expériences faites avec des plaques de grès ou de tuf, épaisses de quatre à huit millimètres, avaient fait croire à M. Dutrochet que les corps inor- ganiques perméables aux liquides n'étaient point aptes à présenter ce genre de phénomènes, qu'il regardait comme propres aux seules membranes organiques. Des expériences subsé- quentes lui ont prouvé le contraire : si l'on prend un tube de verre terminé d'un côté par un évasement semblable au pavillon d'une trompette, cette ouverture évasée étant fermée (1) Dans la théorie ordinaire du choc des corps élastiques, on suppose qu’à l'instant où les deux corps se séparent, chacun d’eux est revenu à son état naturel, tandis que, dans la réalité, le contraire arrive , ainsi que le démontre évidemment le son produit par le choc de deux sphères métalliques. Frappé de cette idée, que M. Binet avait eue de son côté, M. Coriolis soupçonnait depuis lony-temps qu’il ÿ avait des différences mar- quées entre les résultats fournis par la théorie ordinaire du choc et ceux que l’on pourrait déduire de l’expé- rience ou d’une théorie plus conforme à la nature, et il m’avait engagé, pour cette faison, à traiter par le calcul cette question délicate, en donnant suite aux travaux que j'avais entrepris sur les mouvements vibra- toires des corps solides, Ayant suivi ce conseil, je suis parvenu aux résultats qui font l’objet de cet article, et qui paraissent devoir mériter l’attention des géomètres. ( 185) avec une plaque d'ardoise d'un demi-millimètre d'épaisseur, on avec une plaque d'argile blanche cuite (terre de pipe) d'un millimètre d'épaisseur , et qu'après avoir rempli l'évase- ment du tube avec une solution aqueuse de gomme arabique, on le plonge dans l'eau au- dessus de laquelle le tube s'élève verticalement, il s'établit alors au travers de la plaque per- méable un courant qui porte l'eau, ou le liquide le moins dense, vers le liquide gommeux dont la densité est supérieure , et il en résulte une ascension graduelle du liquide dans le tube. Ainsi ce phénomène d'impulsion, dont la cause est indubitablement électrique, est un phé- nomène de physique générale, et pas seulement un phénomène de physique organique, comme M. Dutrochet avoit été porté à le penser d'après ses premières expériences, dont les résultats négatifs dépendaient évidemment de l'épaisseur trop considérable des plaques per- méables qui séparaient les deux liquides de densité différente. Les corps organiques végétaux et animaux sont essentiellement composés de vésicules ag- glomérées. Ces vésicules, ordinairement remplies de liquides très-denses, déterminent, par cela même, les liquides moins denses qui les baignent extérieurement , à se précipiter dans leur intérieur, en filtrant au travers de leurs parois. M. Dutrochet a donné à ce phénomène de physique organique le nom d'Endosmose; il lui parait être la source des principales actions vitales. Il désigne par le nom d'Exosmose le courant diamétralement opposé à l'Endosmose, et qui existe toujours concomitemment. CHIMIE. Extrait d’un travail lu à l’Académie des Sciences, par MM. Bussy et Lecant. Dans un premier trayail présenté à l'Académie des Sciences dans le courant de l'année dernière, nous avions fait voir que les corps gras formés d’oléine et de stéarine soumis à l'action d'une chaleur capable d'en opérer la distillation , fournissent, entre autres produits de leur décomposition, une quantité considérable d'acide oléique et d'acide margarique. Depuis ce travail, nous avons présenté à la même Académie deux nouveaux Mémoires , dont l'un a pour objet l'examen des produits de la distillation des corps gras différents de l'oléine et de la stéarine , et l'autre l'examen chimique de l'huile de ricin. Il résulte des expériences rapportées dans le premier de ces Mémoires, que la cétine , qui partage avec l'oléine et la stéarine la propriété de se convertir partiellement en acides oléique et margarique lorsqu'on la traite par les alcalis caustiques, fournit également ces acides lorsqu'on la distille, tandis que la cholestérine et l'éthal, que les alcalis n'altèrent pas, dis. üillent presque sans éprouver d’altération , et ne donnent aucune trace d'acides gras. Par conséquent , tous les corps gras saponifiables connus fournissent, lorsqu'on les distille, des acides semblables à ceux qu'ils fournissent lorsqu'on les saponifie, et les corps gras inalté- rables par lés alcalis distillent sans produire d'acides gras. Après nous être convaincus , par des expériences multipliées , que la disullation fournissait de très-bons caractères pour distinguer entre elles les nombreuses espèces de corps gras, nous avons été curieux de soumettre l'huile de ricin à ce genre d'épreuyes, espérant en tirer quelque connaissance capable de nous éclairer sur sa nature, qui jusqu'à ce jour est restée fort imparfaitement connue. Nous n'avons pas lardé à reconnaitre qu'elle se comportait d'une ma- nière toute particulière dans son eontact avec la chaleur et les alcalis, de telle sorte qu'elle diffère essentiellement des huiles végétales formées d'oléine et de stéarine. (184) Lorsqu'on distille l'huile de ricin, on n'obtient plus, comme avec l'huile d'olives et ses analogues , d’abord un produit solide principalement formé d'acide oléique et d'acide marga- rique, puis une quantité considérable d'huile empyreumatique, à laquelle succède enfin une matière jaune solide. Les produits sont de nature tout-à-fait différente : l'huile de ricin distille d'abord, sans dégager sensiblement de gaz, un produit liquide presque entièrement composé d'huile volatile et d'huile fixe, et quand le tiers environ de l'huile a distillé, les gaz se dégagent en abondance , la matière s'épaissit sans se colorer , se boursoufle, et tout-à-coup, sans qu'il soit presque possible d'éviter cet efleten la soustrayant à l'action de la chaleur, la cornue se remplit d'une matière spongieuse élastique, qui, le plus ordinairement se trouve entraînée jusque dans l’intérieur des récipients. Cette matière solide, qui équivaut aux deux tiers du poids de l'huile de ricin employée, est sans odeur, sans saveur, d'un jaune léger, élastique, adhérant légèrement aux doigts, mais susceptible de devenir sèche, et jusqu'à un certain point friable, après qu'on l'a traitée par l'alcool pour en séparer les dernières portions d'huile. Elle ne se dissout pas sensiblement dans les huiles fixes, les builes volatiles, l'alcool, l'éther, même à la température de leur ébullition; par l'approche d'un corps en ignition, elle s'en- flamme , brüle lentement, en répandant une vive lumière, mais sans couler comme le font les résines, et sans même paraitre se ramollir. Les alcalis caustiques la dissolyent avec facilité, en donnant naissance à une espèce de savon qui jouit de toutes les propriétés des savons ordinaires, et dont les acides énergiques séparent un acide liquide qui nous a paru de nature particulière, mais que nous n’avons étudié que fort incomplétement. Dans les récipients qui ont servi à la distillation de l'huile de ricin , on trouve un mélange presque en proportions égales d'huile volatile et d'huile fixe, qu'on peut séparer au moyen d'une ébullition prolongée avec l'eau; l'huile volatile passe dans les récipients destinés à la recueillir , et l'huile fixe, à la température de l’eau bouillante ; reste dans la cornue. L'huile volatile de ricin est complétement incolore , d'une très-grande limpidité ; son odeur, qu'elle communique à tout le produit de la distillation, est toute particulière; sa saveur a quelque chose d'éthéré, puis détermine un assez vif sentiment d'âcreté. Sa densité, comparée à celle de l'eau, est de 0,815 ; sa tension, à Æ 18°, fait équilibre à 0" ,030 ; elle commence à entrer en ébullition vers le 100° degré, et par un abaissement de température suffisamment prolongé, se prend en masse solide cristalline composée de prismes à quatre pans aplatis terminés par un sommet dièdre ; elle présente un phénomène extrémement remarquable; en ce qu'elle se comporte d'une maniere toute différente, suivant qu'on agit sur les cristaux solides ou après les avoir liquéfiés. En effet, lorsqu'on traite par l'alcool ou par l'éther l'huile essentielle liquide, elle s'y dissout en toutes proportions ; mais lorsqu'on agit sur les cristaux, ils ne s'y dissolvent plus qu'en certaines proportions : ainsi l'éther, à la température de sou ébullition , dissout environ un cinquième de son poids de ces cristaux , et, par un abaissement de température, en laisse déposer la majeure partie , résultat d'autant plus singulier, que ces cristaux, pendant leur dissolution, avaient élé exposés à une température de beaucoup su- périeure à celle nécessaire pour les faire entrer en fusion. La matière grasse fixe qui accompagne l'huile volatile dont nous venons de parler ; est un mélange de deux acides gras nouveaux, l'un solide et l'autre liquide : nous avons donné au premier le nom d'acide ricinique, et au deuxième le nom d'acide élaiodique (de eaztwdns, huileux). à (185) L'acide ricinique est blanc, nacré , de saveur âcre et persistante, fusible à ++ 29°; il est complétement insoluble dans l'eau, et très-soluble dans l'alcool et dans l'éther, avec lesquels il forme des dissolutions qui rougissent fortement le tournesol. À + 12° une partie d'alcool (40° Baumé) dissout 3 parties d'acide ; avec partie égale du méme alcool et d'acide, l'on obtient une dissolution qui ne cristallise qu'à 18 — 0°. Une partie d'éther (58° Baumé) en dissout 5 fois son poids, à la température de 18°. L'acide ricinique se volatilise à une température qui ne parait pas fort élevée , sans éprouver d'altération ; il se combine avec les bases salifiables , et décompose à chaud les sous-carbo- nates alcalins dont il dégage l'acide carbonique. La potasse, la soude, forment avec lui des sels qui ont la plus grande analogie avec les margarates , solubles comme eux dans l'alcool et dans l’eau, décomposables par les sels calcaires qui forment des sels insolubles dans l’eau, et par le muriate de soude qui en sépare une portion de base. Ses combinaisons avec la ma- gnésie , l'oxide de plomb et la plupart des bases salifiables , autres que la potasse et que la soude, sont insolubles dans l'eau et très-solubles dans l'alcool , lors même qu'elles contien- nent un excès de base, Il est formé de Carbone, . .. 73, 56 Hydrogène, . . 9, 86 Oxygène, 1. . (16, 58 100, 00 L'acide élaiodique, qui est à l'acide ricinique ce que l'acide oléique est à l'acide mar- garique, est liquide à plusieurs degrés sous 0°, jaune, de saveur âcre, soluble en toutes proportions dans l'alcool et dans l'éther. Ses combinaisous avec la potasse et la soude se dissolvent avec une extrême facilité dans l'alcool et dans l’eau ; ses combinaisons avec la magnésie et l'oxide de plomb partagent avec les ricinates la propriété caractéristique de se dissoudre dans l'alcool et de cristalliser en aiguilles blanches et soyeuses, Lorsqu'au lieu de distiller l'huile de ricin on la saponifie, il se produit de ia glycerine des acides ricinique et élaiodique ; nouvelle preuve de la relation précédemment observée entre les phénomènes de la distillation et ceux de la saponification des corps gras ; mais l'on obtient en outre un troisième acide parfaitement caractérisé comme espèce particulière, qui est l'acide margaritique (de wapyaprrns, perle), Cet acide, qui se produit très-probablement aussi dans la distillation de l'huile de ricin, quoiqu'il y ait jusqu'à ce jour échappé à nos recherches, sans doute en raison de sa très- petite quantité, puisqu'il ne représente guère que le 0,002 du poids de l'huile saponifiée , se présente sous forme de paillettes parfaitement blanches et nacrées ; ilest sans odeur, sans saveur, tout-à-fait insoluble dans l’eau , et plus soluble dans l'alcool , qui n'en dissout que le tiers de son poids à la température de son ébullition. Il se fond à + 130°, et à une température supérieure se volatilise sans paraître altéré. Son analyse élémentaire prouve qu'il est formé d'oxygène, d'hydrogène et de carbone, dans les proportions suivantes : Carbone, . .. 70, 50 Hydrogène, . . 10, 90 Oxygène, . . . 18, 6o 100, 00 DÉCEMBRE 1826. 24. ( 186) ; I rougit fortement le papier bleu de tournesol , et sature les bases salifiables avec lesquelles il forme des sels analogues aux margarates. Les margaritates de potasse et de soude sont so- lubles dans l'alcool et dans l'eau; le margaritate de magnésie est insoluble dans ces deux véhicules. Ces expériences prouvent que l'huile de ricin diffère de toutes les huiles connues , et qu'elle est formée de principes différents de l'oléine et de la stéarine ; il devient, d'après cela , facile de concevoir comment elle peut posséder des propriétés médicales qu'on ne retrouve ni dans l'huile d'olives ni dans l'huile d'amandes douces. Quant à l’äcreté qu'on observe dans l'huile de ricin altérée , il est extrêmement probable qu'elle est la suite de la formation des acides ricinique et élaiodiqne, dont la sayeur est d'une extrême äcreté; du moins il est certain qu'ayant examiné une huile de ricin que l'on avait conservée pendant un très-grand nombre d'années, nous y avons retrouvé une certaine quantité de ces acides, et qu'après les avoir séparés par l'alcool faible, qui les dissout beaucoup mieux qu'il ne dissout l'huile de ricin, la portion restante avait perdu son âcreté primitive. GÉOLOGIE. Sur une nouvelle Gyrogonite ou capsule de Chara fossile, très-abondante dans les meulières d’eau douce des environs de Paris. Le petit corps sphéroïdal et presque microscopique auquel M. Delamarck , qi le considèra comme un test de mollusque, donna le premier le nom de Gyrogonite, avait fourni le sujet de plusieurs dissertations savantes qui n'aboutirent qu'a des conjectures ingénieuses sur sa véritable origine ; lorsque M. Léman ayant comparé ayec soin les Gyrogonites si abondantes dans les terrains lacustres des environs de Paris, avec les graines ou capsules des Chara qui végètent sur le fond de nos bassins d'eau stagnante, reconnut entre la structure des unes et celle des autres une analogie telle, qu'il ne balanca pas à annoncer queles Gyrogonites n'étaient que des graines ou capsules de Chara devenues fossiles. Quoiqu'assez généralement adoptée par les botanistes et par les géologues , cette opinion ne fat cependant pas admise par l'auteur de l'Æistoire des animaux sans vertèbres ; ce savant continua à regarder la Gyrogonite comme une coquille, et à la placer dans sa famille des Sphérulées auprès du genre Milliole ; d'un autre côté , Forlis avait précédemment donné la figure et la descriptiou d'un petit corps ovoide à surface cannelée en spirale d'une extrémité à l’autre, trouvé dans le lac de Zablachie , et que ce naturaliste disait être l'habitation d'un animal. Plus récemment, M. d'Orbigny fils ve- nait de découvrir, dans les sables marins de Rimini, de petits corps parfaitement semblables aux Gyrogonites, et qu'il nomme par cette raison Gyrogones, de maniere qu'il semblait rester quelque doute sur l'exactitude du rapprochement proposé par M. Léman; mais, outre que les description et figure données par Fortis et M. d'Orbigny sont loin d'être suffisantes pour faire connaître ce prétendu mollusque qui habiterait les corps qu'ils décrivent, on concoit facilement que des graines ou capsules de Chara, entrainées par des eaux courantes au sein de la mer, puissent s'y trouver mélées avec des corps marins, si toutelois encore il est démontré impossible aux botanistes qu'aucune espèce de Chara ait pu végéter sous des eaux salées. Quoi qu'il en soit, de nouvelles observations viendraient confirmer l'existence dans le règne animal, d'un ( 187 ) corps semblable par ses formes extérieures , aux capsales des Chara ; que 1° la parfaite con- lormité de structure qui a été reconnue exister entre ces dernières et les Gyrogonites de nos terrains lacustres , 2° la réunion de celles-ci avec des tiges exactement semblables à celles des Chara, 3° leur gisement avec des coquilles semblables à celles des mollusques qui peuplent aujourd'hui les marécages remplis de Chara, ne permettraient pas de considérer les Gyro- gonites autrement que comme des parties de plantes du genre Chara devenues fossiles. A l'époque-où M. Léman émit sow opinion, on ne connaissait encore qu'une espece de Gyrogonite (G. medicaginula), qui, par sa forme parfaitement globuleuse et par le nombre des tours de spire tracés sur sa surface, s'éloignait des différentes graines de Chara. M. Ad. Brongniart, dans la description des végétaux fossiles des environs de Paris, signala deux nouvelles espèces, qu'il décrivit-sous le nom de Chara Lemani et de Ch. Helicteres, et ceue dernière, plus allongée, presque ovoide, vint rendre plus sensible l'analogie indiquée par M. Léman; il ne manquait ; pour rendre celle-ci incontestable , que de rencontrer , parmi les fossiles des terrains d'eau douce les plus nouveaux , des corps tellement semblables aux diverses parties des Chara qui végètent encore dans les mêmes lieux, quil devint impossible de les en distinguer. Tel est le résultat des découvertes faites récemment par M. Ch. Lyell dans des marnes calcaires du comté de Forfar, en Écosse, et par M. Constant Prevost dans les meu- lières supérieures de la forét de Montmorency. On peut voir dans le troisième Numéro des Transactions de la Société géologique de Londres, deuxième série, vol. 2, le Mémoire géolo- gique du premier de ces naturalistes, ainsi que les figures qui l'accompagnent et représenteni les capsules et tiges du Chara J'ossile où Gyrogonite, en regard avec les mêmes parties des Chara hispida, Ch. flexilis, Ch. vulgaris ; lexamen le plus minutieux ne fait apercevoir entre ce dernier etes fossiles , que des différences de dimension moindres que celles qui s’ob- servent entre les graines d'une même plante. En Écosse les Chara fossiles analogues font partie d'un terrain des plus récents, et dont la formation, sielle n'appartient pas à l'époque actuelle, est au moins plus récente que les dépôts diluviens sur lesquels les marnes de Forfar reposent; au contraire, les Gyrogonites observées par M. Constant Prevost dans les meulières d'eau douce supérieures des environs de Paris, se rattachent à une formation plus ancienne et antérieure probablement à la grande révolution qui a laissé le globe dans son état actuel, dif- férence de gisement qu'il importe de faire remarquer, parce qu'elle sert à lier par des nuances insensibles les productions de la nature actuelle, avec celles de l'époque où s'est formé le sol que nous habitons. La nouvelle Gyrogonite observée par M. Constant Prevost n’est pas moins abondante dans certaines localités des hauteurs de Montmorency, que la Gy, medicaginula avec laquelle elle serencontre ; elle diffère essentiellement de cette dernière par sa forme, qui est ovoide allongée ; par son volume, qui est moindre de moitié et même des deux tiers, ce qui fait qu'elle est à peine visible sans le secours d'une loupe; enfin par le nombre de tours de spire qui, au lieu de six, varient de neuf à dix : tous ces caractères ne permettent pas de confondre la nouvelle Gyrogonite avec les deux espèces décrites par M. Ad. Brongniart , etils servent à la rapprocher des fossiles que M. Ch. Lyell a fait connaître, et par conséquent des capsules du Chara vul- garis actuellement si commun dans les eaux des mares nombreuses qui existent sur le terrain même rempli de corps fossiles analogues, La distinction devient d'autant plus difficile à établir, que dans les graines d'une même espèce de Chara recueillies sur la même tige, on apercoit dans le volume , dans la forme générale plus ou moins allongée, dans le nombre des tours ( 188 ) de spire, des différences qui sufliraient sans doute à des nomenclateurs pour établir plusieurs espèces. M. Constant Prevost a retrouvé ces mêmes variations dans les Gyrogonites fossiles dont il possède un grand nombre; la plupart de celles-ci, comme dans la G. médicaginule , ont perdu leur tégument extérieur , et la partie conservée, ou plutôt remplacée, n'est que le noyau intérieur de la capsule dont souvent cependant l'empreinte est conservée en creux dans le silex compact; ces pétrifications se voient principalement dans des blocs de silex d'eau douce blancs et compactes , qui affectent des formes irrégulières arrondies , représentant des sortes de Geodes qui sont disséminées sans ordre au milieu d'une argile marbrée de rouge et de bleuätre ; ces blocs siliceux, souvent creux dans leur intérieur, sont remplis de la même argile et d'une immense quantité de G. medicaginula et de la nouvelle espèce. Dans ce cas, les fossiles sont libres, et, par le lavage, il est facile de les séparer de l'argile; le résidu obtenu par celte opération paraît, à l'œil nu, n'être qu'un sable très-fin; mais, à l'aide de la loupe, on voit distinctement que chaque grain est une partie ou un moule complet de l’une des deux Gyrogonites , ou bien un fragment brisé de tiges dont la structure ne diffère en aucune ma- nière de celle des tiges de Chara; l'acide nitrique n'altère aucune de ces parties, ce qui fait présumer leur transformation en silice, Lorsque l'on verse de l'acide nitrique sur les capsules desséchées et même fraîches des Chara récents, il se fait une vive effervescence produite par la décomposition d'une grande quantité de carbonate de chaux, que contient l'enveloppe exté- rieure de la capsule:ainsi que les tiges. Cette effervescence détruit la partie opaque de cette enveloppe, et le noyau, presqu'en tout semblable à ceux devenus fossiles , reste intact dans la liqueur. On doit remarquer, à cette occasion ; que dans les roches calcaires qui contiennent des Gyrogonites fossiles , c'est l'enveloppe extérieure qui a été conservée, tandis que le noyau a disparu ; résultat opposé à ce que montrent les roches siliceuses. M. C. Prevost a trouvé la même Gyrogonile dans des silex d'eau douce de Nogent-le-Rotrou, qui lui ont été donnés par M. J. Desnoyers , lequel possède aussi quelques échantillons d'un calcaire compacte verdâtre, rappelant, par son aspect minéralogique, quelques bancs du calcaire jurassique du département de la Manche, contrée où les échantillons ont été trouvés en fouillant un puits; ils contiennent une Gyrogonite globuleuse, qui diffère en quelques points de la G. medicaginula. Des marnes d'eau douce des environs d'Epernay , recueillies par M. Deshayes, sont remplies de Gyrogonites également globuleuses, mais moins parfai- tement , et plus grosses que la G. médicaginule, et peut-être semblables à celles déjà indi- quées par M. Bigot de Morogues. On a encore obseryé dans les terrains supérieurs au grès de Fontainebleau , au-dessus de Valvin, une yariété constante de Gyrogonite allongée, plus grosse que celle qui fait le sujet principal de celte note, Si à loutes ces indications on joint la description d'une Gyr. tuberculeuse découverte par M. Ch. Lyell dans l'ile de Wight, on verra que le genre des Chara fossiles présente beaucoup d'intérêt pour le botaniste et pour le géo- logue. Il reste sans doute beaucoup d'espèces fossiles à découvrir, mais il importe que les Gyrogonites ne recoivent des noms spécifiques qu'après que l'étude préliminaire des Chara qui existent, aura fixé la limite des différences possibles dans les capsules d'une même plante, et aura fait apprécier la valeur des parties qui peuvent fournir des caractères distinctifs ; ce but philosophique ne peut être mieux atteint que par le savant qui le premier a reconnu l'existence des Chara fossiles; et l'assurance que M. Léman s'occupe d’un travail sur ce sujet, a dispensé l'auteur de cette note de créer, suivant un funeste usage , un nouyeau nom pour désigner la Gyrogonitc qu'il croit avoir observée le premier. ( 189 ) Coupe géologique des terrains de la montagne de Pouirry en Auxois, et Mémoire sur les divers calcaires à chaux hydraulique et à plätre-ciment des couches de ces terrains, par M. Lacorpaire, Ingénieur des ponts et chaussées. (Extrait.) (Société Philomatique, décembre 1826.) Le bief de partage du canal de Bourgogne traverse la montagne au pied de laquelle est Pouilly en Auxois : la percée souterraine, qui va de Pouilly à Créancey, a 3530 mètres de longueur ; elle est ouverte dans le terrain de Calcaire à Gryphées arquées (partie inférieure äu Lias), dont les couches sont presque horizontales ; cependant plusieurs petites failles, qui ont produit des glissements divers dans la masse de la montagne, font qu'en allant horizon- talement, on se trouve, à plusieurs reprises, tantôt dans la couche calcaire de 8 à 10 mètres d'épaisseur qui contient le plus abondamment la Gryphée arquée , tantôt au-dessus ou au- dessous de cette couche, dans des marnes noirâtres. Des puits d'épreuve , qui ont été creusés, à parür du niveau du hief , et qui ont atteint le Granite à 30 mètres de profondeur , ont fait re- connaître les couches situées entre le Granite et le Calcaire à gryphées ; les terrains supérieurs ont été reconnus par d'autres puits, creusés à partir de la surface du sol pour le service des travaux du souterrain, par l'étude des pentes marneuses de la montagne, et par celle des nombreuses carrières ouvertes dans les escarpements de Calcaire à Entroques qui couronnent leurs sommets, En réunissant l'ensemble de ces documents, résultats d'observations directes, M. Lacordaire a tracé une coupe générale des terrains de la montagne de Pouilly, sur une hauteur de 179 mètres à partir du Granite, hauteur dans laquelle il distingue par des numéros, des noms et des cotes d'épaisseur, qaarante-trois couches ou ensembles de couches, dont les unes ont jusqu'à 56 mètres , et les autres moins d'un mètre de puissance, On peut résumer la coupe géologique tracée par M. Lacordaire ainsi qu'il suit, en allant de bas en haut : Immédiatement sur le Granite, Arkoses granitoèdes et Arène, présentant un passage appa- rentanlarochenmférieure;-#-eti tele ele Ce Cd MT -ONt oc Marnes argileuses vertes, alternant avec des arkoses arénacées et des grès CE ol to un CMANO DIE D OI CDiae USE) DE Cr mien nee pt bo Marnes argileuses noires, renfermant des rognons de calcaire marneux, alternant avec des grès ou psammites, des calcaires siliceux, et des Luma- GAME TS EE Te noie de re OT MONTE CL 0e IE ON OO MEN EH TE Ven Vi 74 85 Calcaire à Gryphées arquées, calcaire marneux à Bélemnites , et marnes araileuses noires ES Onda IL 0 1 50 Marnes argileuses bleues ou gris-noirâtre , renfermant des couches subor- données de calcaire marneux gris, de calcaire noduleux, ferrugineux, ete. (seconde formation marneuse de M. de Bonnard), . . . .. . . . . . . . 93 50 Calcaire à Entroques : couches nombreuses à texture variée , renfermant deux couches de calcaire compact à cassure conchoïde, et une couche qui semble contenir des débris d’ossements fossiles , presque entièrement silicifiés, 21 5o Marnes argileuses et calcaires bleuâtres , à térébratules nombreuses, recou- vertes par des marnes blanc-jaunâtres , et par le Calcaire blanc-jaunâtre mar- neux qui renferme beaucoup de Bucardes (Cardium Protei, Br.), . . . . 15 ‘ Le Calcaire oolithique ne se présente point auprès de Pouilly ; mais à peu de distance on observe au-dessus du dernier calcaire précédent. (190 ) Les résultats des observations de M. Lacordaire , sur la nature et l'ordre de superposition des divers terrains , concordent complétement, quant aux faits généraux, avec les observations de M. de Bonnard, dont l'extrait a été inséré dans le Bulletin des Sciences de 1824 ; il en est méme ainsi pour un grand nombre de faits de détail assez remarquables. L'objet principal du Mémoire est la distinction et l'étude des divers Calcaires des couches de la montagne de Pouilly, et surtout de ceux qui donnent des chaux hydrauliques. L'auteur examine donc successivement , sous ce rapport, les quinze Calcaires différents , indiqués dans sa coupe, depuis un banc de 60 centimètres d'épaisseur, qui se trouve avec les Marnes ar- gileuses vertes et les Arkoses , à 15 mètres au-dessus du Granite, jusqu'aux puissantes forma- tions supérieures du Calcaire à entroques et du Calcaire blanc-jaunâtre marneux. Ce dernier peut produire des chaux hydrauliques d'une qualité peu prononcée. Le Calcaire à entroques, au contraire , ne donne que des chaux grasses ; mais entre le Calcaire à entroques et le Granite, presque toutes les couches calcaires donnent des chaux plus où moins hydrauliques : il n'y a guère d'exception, que pour les Calcaires dans lesquels la proportion de silice, d'oxide de fer, on de pyrites, devient trop considérable. A la suite de nombreuses expériences faites depuis 1824 sur tous ces Calcaires, M. La- cordaire a reconnu et indiqué des caractères physiques, d'après lesquels il pense qu'on peut distinguer les Calcaires à chaux hydraulique, caractères dont les plus remarquables sont la propriété de se laisser imprégner par l'eau et pénétrer par le feu , plus facilement et plus uni- formément que les autres , et de telle manière , que la cuisson agit à la fois sur toute la masse qui se décarbonise presque en même temps, tandis qu'avec les Calcaires à chaux grasse, la surfacé d'une pierre est déjà réduite en chaux depuis long-temps, que son noyau est encore à l'état de carbonate. Pour obtenir les bons mortiers hydrauliques, M. Lacordaire arrête l'opé- ration de la cuisson lorsque, les 3/4 ou les 4/5 de la pierre à chaux étant déjà à l'état de chaux vive, il reste 1/4 ou 1/5 seulement à l’état de sous-carbonate de chaux , et cette cuisson incom- plète épargne près de moitié du combustible. La chaux obtenue étant éteinte par immersion, le sous-carbonate reste en morceaux qu'on sépare avec un rateau, et qu'on pulvérise : 0,20 de cette poussière étant ensuite mélangée, au lieu de ciment, avec 0,40 de chaux éteinte, et 0,60 de sable calcaire provenant de débris d'un tuf calcaire du voisinage, on obtient un mortier dont la propriété de durcir promptement sous l’eau est due ; suivant l'auteur , au sous- carbonate de chaux qu'il contient. M. Lacordaire annonce, à l'appui de son opinion, que si l'on pousse la cuisson des pierres à chaux hydraulique au-delà du terme convenable , on n'ob- tient plus que de la chaux grasse ; que si au contraire on applique aux bonnes pierres à chaux hydraulique un degré de cuisson moindre encore que celui qui vient d'être indiqué, le produit ne peut plus s'éteindre et être employé comme chaux ; mais ce produit étant pulvérisé, sa poussière, gâchée dans l’eau , durcit rapidement, et manifeste toutes les propriétés du plâtre- ciment, où ciment romain, semblable à celui de Londres et à celui de Boulogne. Ce dernier fait est un des résultats les plus intéressants des observations de M. Lacordaire; car on peut espérer que d'autres Calcaires hydrauliques présenteront une propriété semblable, lorsqu'on saura la chercher par des expériences faites avec soin, et qu'ainsi une substance précieuse pour les constructions, et jusqu'ici rare et chère , pourra étre obtenue à peu de frais daus un grand nombre de localités. La Coupe géologique, et le Mémoire doivent être publiés dans les Annales des Mines de 1827. Bo. (191) BOTANIQUE. Mémoire sur le genre Tozzia, par M. AuvGuste pe Saintr-Hinaime. (Société Philomatique. ) Le genre Tozzia, qui présente avec une corolle irrégulière et des étamines didynames un fruit à une seule graine, a fort embarrassé, par l'anomalie de ces caractères, les botanistes qui se sont occupés des rapports naturels. Bernard de Jussieu rangea ce genre parmi les Primulacées ; Adanson le placa avec les F’erbenacées; A. L. de Jussieu le mit à la suite des Lysimachies ; et enfin Ventenat le laissa parmi les genres dont la place est incertaine. Il parait que la plupart des auteurs ont considéré le fruit du Tozzia comme 2-valve, et il est à croire que leurs incertitudes eussent été plus grandes encore s'ils avaient eu sur ce fruit les idées qu'une observation attentive en a données à M. A. de Saint-Hilaire. Les fruits de Tozzia qu'il a eu occasion d'étudier n'étaient pas, à ce qu'il croit, parfaitement mürs; cependant il a reconnu qu'ils n'étaient point capsulaires , mais qu'ils formaient un drupeole. M. de Candole, qui, avec d'autres botanistes, considérait le péricarpe du T'ozzia comme indéhiscent et 2-valve, fut peut-être un peu aidé par cette erreur même à trouver la véritable place du genre dont il s'agit. Ce fat en effet parmi les Rhinantacées qu'il le plaça à cause, dit-il, de ses élamines et de sa fleur irrégulière; mais il montra en même-temps qu'il différait de cette famille par son fruit 1-loculaire et re Dans son Mémoire sur le placenta central, M. A de Saint- Hilaire rappela autrefois l'opinion de M. de Candole, et témoigna combien il était à désirer que l'ovaire du Tozzia"füt enfin observé sur le frais. Lui-mêéme a eu récemment l'occasion de disséquer cet ovaire, et il l'a trouvé partagé par une cloison fort mince en deux loges 2-spermes. Un tel ovaire est dans l’ensemble de ses caractères celui de plusieurs Scrophu- larinées ; par conséquent tous les doutes disparaissent, et c'est dans cette famille, près du Melampyrum, genre à ovaire 4-sperme, qu'il faudra irrévocablement placer le Tozzia (1). Comme tant d'autres observations , celle-ci prouve qu'on doit étudier le fruit dans les ovaires, et que sans ces derniers on ne peut souvent obtenir une connaissance parfaite des rapports des plantes. Si à présent on veut savoir comment l'ovaire 2-loculaire et {-sperme du Tozzia se change en un fruit, 1-loculaire et 1-sperme , que l'on ouvre cet ovaire après la chute de la corolle, on trouvera qu'un seul ovule a pris de l'accroissement, et il est clair qu'il doit repousser la cloison et les ovules stériles contre la paroi du péricarpe. Pour peu qu'on examine la semence avec attention , on trouvera à son ombilic les ovules avortés. Ils n'avaient pas en- tièrement échappé à Gœrtner fils; mais il a méconnu leur nature, car il en a fait des appen- dices du cordon ombilical. Pour faire connaître entièrement la plante qui fait l'objet de ce Mémoire, il est bon de dire un mot de ses graines. L'ombilic est latéral et le périsperme grand et charnu. L'embryon est droit, fort petit, et il occupe dans le fruit la partie tout-à-fait supérieure du péricarpe. La radicule regarde le style et par conséquent est supérieure. IL est clair, d'après ceci, que ni la radicule ni les cotylédons ne sont tournés vers l'ombilic , et que l'embryon du Tozzia est parallèle au plan de ce dernier. Ordinairement l'embryon des Scrophularinées est placé dans l'axe du périsperme, et sa radicule aboutit à l'ombilic; ce- (à) C’est là qu'il se trouve déjà dans la Flore Française: (192) pendant le parallélisme de ce dernier et de l'embryon, général dans les Primulacées, se ren- contre encore dans quelques autres Scrophularinées que le Tozzia, entre autres dans le Veronica, et il confirme les rapports intimes des deux familles, rapports établis, comme M. de Saint-Hilaire l'a prouvé jadis par l'intermédiaire du ZLimosella. Voici comment, d’après tout ce qui précède, M. de Saint-Hilaire trace les caractères du genre Tozzia : Calyx campanulatus 4-dentatus (x). Corolla 2-labiata; labio inferiore 3-partito ; su- periore 3-lobo. Stamina 4 didynama : antheræ basi 2-aristatæ. Stylus 1. Ovarium 2- loculare; loculis 2-spermis. Ovula peritropio suspensa. Fructus subdrupaceus , indehiscens abortu unilocularis et monospermus. Perispermum carnosum , magnum. Embryo rectus, minimus ; in apice pericarpico perispermi inclusus, umbilico parallelus : radicula superior. ZOOLOGIE. Sur l'organe de l’odorat dans les crustacés, par M. Rosiweau pes Voipy. La rapidité avec laquelle les écrevisses arrivent sur les appäts formés de chair, que l'on emploie pour se les procurer avec facilité, avaient fait admettre depuis long-temps qu'elles jouissent de la faculté d'odorer. L'analogie avait conduit M. de Blainville à penser que le siége de cette sensation devait avoir lieu dans la première paire d'antennes , la position constante des organes spéciaux des sens lui paraissant être ainsi, 1° l'olfaction , 2° la vision, 3° l'audi- tion, 4° la gustation ; mais il restait à déterminer si la faculté d'odorer était répandue dans toute la longueur de la membrane interarticulaire de l'antenne bien était limitée à son extrémité, comme M. de Blainville pense que cela a lieu pour les Entomozoaires hexapodes, ou enfin à sa base, comme l'appareil auditif est limité à la base de la Seconde paire d'antennes des crustacés, C'est cette dernière disposition que M. Robineau vient de constater. Il regarde, en effet, comme l'appareil olfactif une petite poche ou sac ovale placé dans l'article basilaire de la première paire d'antennes, recevant en arrière une division du nerf de l'antenne, et s’ouvrant à l'extérieur par un orifice ovale étroit, situé à la face supérieure de l'article, et bordé par une rangée de cils mous, formant une sorte d'opercule. Sur l'harmonie des espèces de Coléoptères tétramérés avec le règne végétal, par le méme. Dans une note lue à la Société Philomatique, M. Robineau des Voidy, admettant que l'étude des Coléoptères phytophages du climat de Paris est à peine commencée, et qu'il serait urgent de la faire concorder avec l'harmonie des végétaux, a établi comme résultats géné- raux : Tous les Coléoptères tétramérés sont phytophages ; chaque espèce affecte une espèce de plantes; presque toujours les espèces d'un même genre d'insectes sont destinées aux espèces d'un même genre de plantes, en sorte que, lorsque certaines familles de celles-ci sont nom- breuses en genres et en espèces, le nombre des genres et des espèces de la famille d'insectes qui leur sont assignés augmente proportionnellement ; et lorsqu'une espèce de plantes, par quelque circonstance de localités, offre plusieurs variétés, l'espèce de Coléoptère tétraméré correspondante en présente également ; ainsi les rapports d'analogie entre les espèces ou les variétés d'insectes peuvent éclaircir les rapports réels des plantes entre elles. 1l se peut (1) C’est à tort qu’on lui a attribué un calice à 5 dents. ( 195) cependant, ajoute-t-il, que certaines espèces d'insectes préférent des espèces de plantes qui ne leur étaient pas primitivement assignées; mais alors, ou cela provient de ce que l’insecte sera éclos trop tôt, ou bien de ce que les principes chimiques du végétal nourricier aur ont établi ces rapports de nourriture qu'on n'aurait pas d'abord soupconnés ; au point que l'insecte paraîtra polyphage. Enlin , il assure que tous ces Coléopières , regardés comme n'ayant que quatre articles au tarse, en ont constamment cinq, sauf quelques exceptions très-rares, dont il lui paraît facile de rendre raison. Sur le Dauphin du Hävre, par M. H. DE BLAINVILLE. Dans le N° du mois de septembre 1825 du Bulletin, M. de Blainville a donné la description d'une grande espèce de Dauphin, qu'il avait observée au Hävre dans l'année 1825; pour la compléter, il a cru utile de publier la figure de l'animal, faite sur le frais, et réduite avec soin , ainsi que celle de son cräne. (Voyez PI. du N° d'août, Fig. Dr et D2.) En comparant celui-ci avec les crânes de Dauphins que M. G. Cuvier a figurés dans ses recherches sur les ossements fossiles , il sera aisé de voir que si cette espèce n'est pas celle de Dale, ce que M. de Blainville croit , elle est nouvelle ; au reste les zoolagistes peuvent aujourd'hui l’étudier, car elle fait partie maintenant de la collection zoologique du Jardin du Roi. Sur une fécondité extraordinaire dans une vache, par M. ne Brainvirre. Il a été communiqué à M. de Blainville, par un de ses élèves, un certificat de M. $. H. Clément, maire de Lusigny, arrondissement de Troyes, département de l'Aube, duquel il résulte qu'une vache, appartenant à M. Gervais, agriculteur de cette commune, a fait neuf -veaux en trois portées successives, savoir : quatre, tous femelles, bien vigoureux, dans la première, en 1817; trois, dont deux femelles et un mäle,, dans la seconde, en 1818 ; et deux femelles en 1819. Tous, sauf deux de la premiere portée, ont été allaités par la mère, et les individus devenus adultes ont porté, mais un seul veau, comme à l'ordinaire. Malheureusement il n'est nullement question, dans ce certificat, de l'âge de la vache, et encore moins de celui du taurean, et de ses qualités physiques. Sur quelques nouveux genres d'animaux marins, par MM. Quox et Gaiwan». (Académie des Sciences.) BRIARÉE, Briareus. Animal pélagique, gélatineux, transparent, aplati, scolopendri- forme ; 2 yeux ; quatre tentacules dont deux très-longs, filiformes , résistants ; un grand nom- bre de pieds branchiaux de chaque côté du corps , et une longue queue. Le B. SCOLOPENDRE, B. scolopendra. Cet animal univalye n'a qu'une seule enveloppe gélatineuse, couleur d'eau de mer ; les deux très-longs tentacules sont jaunes, avec une série de taches branes. FLÈCHE, Sagitta. Animal libre, gélatineux, transparent , cylindrique, très-allongé, ayant une tête, probablement des mächoires, et peut-être des yeux; queue horizontale, aplatie conune dans les cétacés; deux nageoires de chaque côté de la longueur du corps. La FE: DEUX-POINTS, 19. bipunctata. NacELze, Cymba. Animal libre, gélatineux , résistant, transparent, formé de denr 1 üies ; la premiére allongée, avec une cavité munie de six pointes à son ouvert" étd'un HAS _…enée en forme de fer de 25 par- distinct pour le passage des ovaires et des suçoirs; la seconde. DÉCEMBRE 1826. (194 ) flèche, élargie avec une ouverture pour l'insertion de la première, et deux petites cavités dont une en 5. La N.SAGITTÉE, C. sagittata du détroit de Gibraltar. ABYLE, Abyla. A. libre, gélatineux, très-résistant , transparent, trigone , formé de deux parties : la première, pyramidaie, ayant ses côtés séparés par trois arêtes saillantes. dont l'une, plus développée, est en côte; deux cavités, l'une grande , ovale, à ouverture très- petite, à cinq pointes ; l'autre en canal, formée par la réunion de deux membranes, et des- tinée à donner issue à un chapelet d'oyaires et de sucoirs réunis ; la seconde, plus petite, en forme de cube irrégulier, creusé de trois cavités, dont celle du milieu recoit la première partie. Le A. TRIGONE, 4. trigona. CALPÉ, Calpe. A. libre, gélatineux , très-résistant, transparent , polygone , formé de deux parties : la premiere, subpyramidale, à cinq côtés séparés par des arêtes, dont une plus sail- lante, en forme de crête; deux cavités, l'une ovalaire, grande, à ouverture pentacuspidée : l'autre, en canal formé de denx membranes réunies, pour donner issue à un chapelet d’o- vaires et de suçoirs réunis ; la seconde, beaucoup plus petite, cuboïde, jointe à l'extrémité de l’autre , et creusée de trois cavités, Le C. PENTAGONE, C, pentagona. ENNÉAGONE, Enncagona. À. libre, gélaineux, transparent, formé de deux parties : la première, globuleuse, à neuf pointes, et creusée de trois cavités, dont la moyenne loge les suçoirs , les ovaires, et reçoit la seconde, très-petite, alongée ayant une cavité dont l'ou- verture est munie de cinq pointes, et, de plus, un canal latéral, L'E. RYALIN, E. hyalinus du détroit de Gibraltar. CuBoïine , Cuboïdes. A. libre, gélatineux, résistant, transparent, composé de deux parties : la première très-considérable, parfaitement cubique, avec une ouverture moyenne sur ses deux faces, donnant issue au chapelet d’ovaires et de sucçoirs, et deux cavités à l'intérieur ; la seconde , très-petite, frangée, creusée d'une cavité, et réunie dans la moyenne de la pre- mière. Le C. viTRÉ, C. vitreus, du détroit de Gibraltar. HippoPoDE, Æippopoda. À. aggrégé, libre, flottant, formant une série de 6-8 individus groupés autour d'un chapelet de sacoirs et d'ovaires , susceptible d’une très- grande extension; individu isolé, semblable à la corne d'un cheval, et l'ensemble à une graine de houblon. Le H. JAUNE, /Z. lutea, ainsi nommé à cause de la couleur des filaments cirrheux. Du détroit de Gibraltar, ASTROÏDE, Astroides. Polypes actiniformes, cylindriques, contigus, ayant deux rangées de tentacules assez courts; bouche centrale, ovalaire, plissée, saillante; corps susceptible d’expansion. Polypier encroutant, à étoiles lamelleuses , pressées, peu profondes, assez irré- gulièrement hexagonales. L'A. JAUNE, À. luteus. Outre ces différents genres d'animaux, dont le premier doit être placé auprès des Glaucus , suivant M. Cuvier, ce dont M. de Blainville doute un peu; le second auprès des Firoles, comme l'avait déjà fait M. Lesueur, qui l'a établi depuis plusieurs années sous le nom de Sagittella ; les cinq suivants auprès des Diphyes ; le sivième probablement avec les Rhyzo- physes, et le dernier auprès des Astrées, MM. Quoy et Gaimard ont encore caractérisé et figuré, dans le Mémoire envoyé à l'Académie des Sciences, une jolie espèce de Cléodore, au'ils désignent par le nom d'Alène à cause de sa forme; une espèce d'Anatife, l'A. univalve, P'Obelement du genre Cineras , de Leach ; trois espèces de Rhizophyse, qu'ils nomment hélianthe , dist.4 et melon ; un très-bel Alcyon jaune, une Campanulaire lisse; trois espèces de Dianée et deux espèces ®0rée parmi les Médusaires; les D. petite, bitentaculée , funé- raire, et les E. chevelue et bonnet. DE Bv. TABLE DES MATIÈRES. ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MATHÉMATIQUES. Théorème de géométrie descriptive, par M. Dandelin, de Bruxelles. Page 1 Théorie atomistique, par M. Kupller, et Conséquen- ces de la formule qui en exprime la loi, par M. Vincent. 17 Sur la précession des équinoxes, par M. Bessel. 35 Sur la comète de l’Éridan ;* par M, Schumaker. à Sur la correspondance des ères Julienne et de Nabo- nassar, par M. Francœur. 19 Longueur du pendule, et aplatissement de la terre, d’après les expériences du capitaine Sabine , par M. Francœur. Sur le mouvement des taches du soleil, parle même. 66 Soluzione geometrica di un difficil probleme di sito, Napoli, 1825, par M. Bruno, de Naples; Notice historique sur la question principale traitée dans ce Mémoire, par M. Hachette. En MÉCANIQUE ET “Effets du tir d’un canon sur son affüt; force ct durée du recul, par M. Poisson. Tableau relatif à la puissance de la vapeur, par M. Clément-Desormes,. 50 De la puissance de la vapeur d’eau, par M. Ha- chette. 51 Problème de mécanique rationnelle, par M. Pon- celet. 66 Mesure de la finesse des laines, par M. Hachette. 115 Coustruction de nouvelles fables, pour les latitudes et les azimuths terrestres, par M. Puissant, 84 Détermination des longitudes terrestres, par les pas- sages au méridien, par M. Francœur. 97 Solution d’une question particulière du calcul des iné- galités, par M. Fourier. 99 Comète découverte Je 15 août 1826, par M. Gambart. 115 Particularités relatives à Jupiter et à Saturne, à leurs setellites et à l'anneau, par M. Struve 129 Attraction des spéroides, par M, Poisson, 130 Sur les racines des équations transcendantes, par Je même, 145 léments de la comète, par M. Gambart. 142 161 Intégrales définies, par M. Poisson. Distinction des racines imaginaires, et théorie de Ja chaleur, par M. Fourier. 177 MATHÉMATIQUES. Ecoulement de Pair par des orifices en mince paroi et par des ajutages, par M. Hachette. 130 Force de cohésion de plusieurs substances employées dans les constructions, par MM. Tredgold et Du- verne. 149 Sur les machines à vapeur à haute pressiou, par M. Hachette. 162 Mémoire sur le choc des corps élastiques, par M. Cauchy. 180 PHYSIQUE, MÉTÉOROLOGIE. Sur les foyers du crystallin, par M. Pouillet 6 Extrait d’un Mémoire de M. Poisson, pour déterminer la force magnétique de la terre. 19 Correspondance météorologique et variations du ba- romètre, par M. d'Hombres-Firmas. 21 Effets électriques du contact dans les changements de température, et leur application à la détermination des hautes températures, par M. Becquerel. 37 Influence de l'électricité sur le carbonate de chaux dans les luyaux de plomb , par M. Dumas. GS Lumière développée an moment où l'acide borique fondu se sépare en fragments, par M. Dumas, 7» Nouvelles actions magnétiques dues au mouvement de rotation, 85 Sur Paimantation, par M. Sayart. 160 Mémoire sur la théorie du magnétisme en mouvement, par M. Poisson. 115 et 132 Action d’un disque métallique en mouvement sur une portion de conducteur voltaïque pliée en hélice ou spirale, par M. Ampère, 134 Sur l'impulsion électrique qui se manifeste lors du rapprochement de deux liquides de densités diffé: rentes, par M. Dutrochet. 182 CHIMEE. De l'emploi du bi-carbonate de soude dans le traite- ment des calculs urinaires, par M. Robiquet, 7 Coloration jaune de la peau et des liquides chez les enfants nouveau-nés affectés d’ictère, par M. Bres- chet, et note de M. Lassaigne. 30 Nouveau moyen chlorométrique, par M. Houton- Labillardière. 53 Sur les Muriates ammoniaco-mercuriels, par M. Sou- veiran. 29 Composés nouveaux, par M. Dumas ; sur le chlorure et le fluorure de chrome; nouvelle préparation da gaz oxide de carbone , par M. Dumas; sur les fécules amilacées, par M. Caventou. ma, 73et74 Note sur de nouveaux savons, par M. Robiquet. 117 Sur le sucre de melons, par M. Payen. 135 Nouvelle préparation du chlorure de soude médicinal , par M. Robiquet. 151 Expériences sur les quantités de lumière que produit la combustion complète de l'hydrogène carboné ; théorie de ces expériences, par M. Payen. 163 Sur l’éther sulfurique, par M. Laugier. 165 Acide ricinique ; acide élaiodique; acide margaritique, MINÉRALOGIE, CRISTALLOGRAPHIE. Couteaux ou lames de silex, trouvés près de Douay, par M. Baillet. 9 Sur quelques formes régulières produites parretrait dans certaines marnes, par M. Constant Prevost. 24. Analyse du Dicbroïte, ou de la Cordiérite d’Arandal par MM. Bussi et Leçanu, 183 en Norvège, par M. Laugier, 45 De l’Arkose, par M. Alexandre Brongniart. 8; Note sur une chaux fluatée naturellement lumineuse. par M. S. Léman. 105 Sur quelques minéraux observés en Asie. 165 ZPS ( 196 ) = nee . GÉOLOGI£. Sur la Dolomie et les Brèches de la montagne de Sète (Cette), par M. Marcel de Serres. 55 Note sur la caverne à ossements d’Adelsberg, par M. Bertrand-Geslin. 57 Considérations géognostiques sur les calcaires des Alpes, par MM Bakewell et Keferstein. 105 Sur la caveroc à ossements de Banwell, par M. Ber- trand-Geslin, 118 Sur le gisement des grenats et de l’analcime dans les laves des volcans de l'Hérault, par M. Marcel-de- Serres. 135 Carrière de chaux hydraulique dans le département des Ardennes, par M. Leroy. 155 Quelques faits relatifs à l’origine des silex meulières , par M. Constant-Prevost. 167 Nouvelle Gyrogonite ou capsule de Chara fossile, par M. Constant-Prevost. 186 Coupe géologique des terrains de la montagne de Pouilly en Auxoïs, et Mémoire sur les divers cal- caires à chaux hydraulique et à plâtre-ciment des couches de ces terrains, par M. Lacordaire. 159 BOTANIQUE, PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Sur le développement de la fécule dans les graines céréales, et sur l'analyse microscopique de la fé- cule, par M. Raspail. 11 Sur la cause de la direction de la radicule du Guy, par M. Dutrochet. Végétation au sommet du Pic de Bagnères, par M. le baron Ramond, 58 Sur l'inflorescence extraaxillaire, par M. Auguste de Saint-Hilaire. 73 Genre Sida. par M. Auguste de Saint-Hilaire. 89 Sur le genre Malachra, par le même. 120 Sur le genre Unoinia, par M. Raspail. 121 Principales espèces de Sida de la Flore du Brésil méridional , par M. Auguste de Saint-Hilaire. 136 Sur les modifications des téguments de la fécule, par M. Raspail. 155 Sur le Cresson de Para, par M. E. Rousseau. 156 Sur le Pin maritime, par M. Menard de la Groye. 169 Sur la génération et le développement de l'embryon dans les végétaux phanérogames, par M. Adolphe Brongniart. 170 Genre Tozzia, par M. Auguste de Saint-Hilaire. 191 ZOOLOGIE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE. Sur le Fou de Bassan, par M. Ferrari. 14 Sur le même oiseau, par M. de Blainville. 16 Note sur les habitudes naturelles des larves de Lam- pyres. 26 Sur les œufs et les tétards des Batraciens , par M, Du- trochet, 2 Sur la place du Touraco dans la classe des oiseaux, par M. de Blainville. 45 Sur l’Iridine, par M. Deshaies. 60 Sur une nouvelle espèce de Rongeur-Fouisseur du Brésil, par M. de Blainville. . 62 Sur la génération de l'Hydre verte, parle même. 77 Sur un fémur de Mastodonté, par M. Marcel de- Serres. °78 Nouveau moyen de détruire les Charançons, par M. Payraudeaux. Idem. Sur quelques pétits animaux qui, après avoir perdu le mouvement par la dessiccation, le reprennent comme auparavant, quand on vient à les mettre dans l’eau, par M. de Blainville. 90 Note de M. de Blainville sur les doubles canaux de [a matrice des Mammifères Parongulés, découverts par M. Gartner. 109 Nouvelles espèces d'oiseaux décrits par M. Payrau- deaux. 122 Sur l’organisation des Biphores, par MM. Quoy et Gaimard. 128 Sur l’Ornithorhynque , par M. de Blainville. 135. Sur le Cÿprio doré de la Chine, par M. Charvet. 140 Sur le venin des Serpents à sonnettes , et sur le Pu- ceron Lanigère , par M. de Blainville. 145 Sur la distinction des espèces en ornithologie, par M. de Blainville. 156 Sur l’ostéide des chauves-souris, par M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire. 158 Sur l'unité des espèces &’Ornithorhynque , par M. Geoffroy-Saint-Hylaire. 175 Sur le Tchirou de l'Hinäoustan. 176 Odorat des crustacés, par M. Robineau des Voidy. 192 Coléoptères tétramérés, en harmonie avec le règne végétal, par le même. id. Sur le Dauphin du Hävre, par M. de Blainville. 193 Sur une fécondité extraordinaire dans une vache, par MÉDECINE, CHIRURCIE. Sur les causes physiques de l’aliénation mentale, par VA M. Pinel fils. 48 Sur l’exbalation pulmonaire, par MM. Breschet et Milse Edwards. 93 Observations sur le cancer et le carcinome de la mä- le même. - id. Nouveaux genres d'animaux marins, par MM. Quoy et Gamard. id. choire inférieure, par M. Dupuytren. cé Nouveau procédé d’Entéroraphie, ou Suture des in- testins. 126 et 158. Sur le Narcotisme par les opiacées, et sur l'emploi de l'acétate d'ammoniac, par M. le D' Godard. 142 VOYAGES, GEOGRAPHIE. Sur le cours du Burrampouter, par M. Eyriès. 79 Sur les différents animaux qui habitent l'Himalaya, par le même. 95 Sur la presqu’ile de Malaya. 145 Canal de communication à travers les Florides. 160 NOUVELLES SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELLES. Machine à gaz acide carbonique de M. Brunel, par M. Payen. 28 Nouvelle usine d'éclairage au gaz, à Londres, par le même, Par 29 Fortifications, routes et canaux projetés aux États- Unis. 30 = 0 tm