rh rat AE A . nl sie 1e {5 w ÿ ji (ES . HN It _ CU itatut HE de. Ale a qe Han ie . nb ‘: — El il _ __ . _ es di I ris a pou ; fi . PE je ! . ts RE pa . qu th) EN _ . à. ( (Et pin rés ÿ MR EM en THIS ie port it Ra A Va Ha INDE VE ton ra ont Na SR HAE HER fÉ nr fini sn : ar ee it il sil 41 She te MT { | Le ÿ 1 ju ep HUE Rest Pi) ja à go Er ï M ST PEN AE ENS HUE } n 1 1 PAUL 48 fa a AA SIA ® NU de ” 6 se ; ) DA A 1 100 Vi AMEN NRA ÿ ñ VA nee in (LE 1, DRE: fi : FERA (ATEN 1 DRUUX NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. TOME IF. 5°. Axe. PARIS, J KLOSTERMANN fils, Libraire de l'École Impériale Polytechnique, rue du Jardinet, n°. 15. . M. DCCC. XII. LIBRARIES AT, LISTE DES MEMBRES. DE LA SOCIÊTÉ PHILOMATIQUE D'APRÈS L'ORDRE DE RÉCEPTION. NOUS. Membres émeérites. MM. BERTHOLLET. . .. LamarcKk. . . .. Düucuesne. . . À TAPLACE. 0 CORREA DE SERRA. TONNELLIER. . . . Membres residans. SILVESTRE. . BRONGNIART. . VAUQUELIN. . MACRO ALT CoquEseuTr-MoxnT- BRED H SIAOE Gizzer-Laumonr. HALLE eee PRONVE M ANNE Bosc GEOFFROY- St. Hi LAIRES Cuvier (Georg. ) Dumékiz. . . : . ARRET. ., DescosTirs. . . Lasrevrii..: - - . TREMERY. ; LACÉPEDE. . . . #, = #1 ee AU 1. Dates de Réceptions. 14 sept. 1793... 21 sept. 1703. 28 sept. 1703. 10 août 1794. 12 janv. 1797 ‘17 déc. 162. 11 janv. 1806. 51 Juill. 17094. 10 déc. 1788. id. : 9 nov. 1780. 50 juillet 1702. 14 mars 1703. - 28 mars 1705. 14 sept. 1705. Id. 28 sept. 1703. 12 Janv. 1794. Id. 23 mars 1705. 20 août 1706. -1| "24 sept. 1706. 3-déc. 1706. 2 mars 1707. 20 août 1797. 1e, juin, 1798. JANVIER 1812, NOMS. MM. CHAPTAL. . . . OVER 000: DELEUzE. . BROCHANT. . . Cuvier (Fréd.) \ Mirror lee THEnARD.. + . Porsson. 1: Gax-Lussac. . HACHETTE. . . . DELAROCHE . AMPERE. |... > D'’ARCET : GIRARD. . . . Do Prerir-Tuouars PARISET DES INYSTEN INSEE Cevreuz . 8 . PuissANT . DESMAREST. . . . LEGaAzLOois, . :. GUERSENT. . : . PAILECTS 0e Dates de Réceptions. _14 févr. 21 juill. 1708. 21 juin 1769: 1800. 5 octob. 1800. 2 févr. 18017. 22 juin 1801. 2 Juill. 18or. 17 déc. 1802. 1i INMArS 1603. 12 févr. 1803. Hi, 14. 34 janv. 1807. ] mA 7 7 févr. 1807. {d. 19 sept. 1607, 14 mai 1808, avril 1810. Id. Id, Id. Ia. Id. 16 mai 1810. 9 févr. 1811. 23 id. 9 au Le LISTE DES CORRESPONDANS DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATRIQUE. NOMS Er RÉSIDENCES en’ MM MM. DOMAS EME . Montpellier. | BONNARD. . .. ..... GEOFFROI (VILLENEUVYE). | VATDCRERAI MP ET LU i Genève. D'AND RADAR EMILE . Coimbre. AY OUN GR ee US Londres. NTPLTERE. 202 Le MARI TD AVE ARR AGEN x Id. BERLINGHIERI . . . . « + - - Pise HÉRICARD-THURY. .-. .. GCHAUSSIER: er BRISSONA A EEE cree Gand BONNARD ee recu Arnay-le-Duc.| CosTaz : . . .. . ..... VAN-Mons. . . .. ; . Bruxelles. CORDTER TEEN ee NA A LS ME HAE NOTE PE Pavie. SCHREIRBER : . 4 . «re - . . Moustier. CHANDRAN UN MI ER. Besançon. DODUNE: Re NN Le Mans. RAMBOURG. . . . à. 2 . .. Cérilly. FLEURIOT DE BELLEVUE. . La Rochelle. ROUE POMNEN A A NNRENA A0 Orléans. RAILEY MES ASS NICOLAS NU MEST Caen. SAVARLST ED tee 200 Naples PLASMA ie Strasbourg. PAvon: :2)MB\ SION Madrid SEERDNE UE PTE MT MED SEE Genève. BROMERO + 2. 00 Coimbre. LATREILLE. É AUD SN NUE SŒMMERING. . . : . . . .. Francfort. D STE RIVE 0 PSN Suabe. PABLO DE LLAYE. . . . .. Madrid. ROCK: 4 Fa . Bruxelles. BREBISSON . . . . ... . . . Falaise: ÉPÉUDÈRES 2: er aie Rochefort. BAIN PER SAUNA TRES Nuremberg. SEHMEISSER:. : :/- 2e 0 Hambourg. DESGRANDS AN RE ae Rennes. R£IMARUS DE ARR E Ia. DAUBUISSON . .. .. . .. Toulouse. Re GnHE EEE . . - Strasbourg. NVARNEN Se AR ee. New-York. GOSSES ENG Der Genève. GÆRTNER fils. . . à... , Tubingen. GICTOT EE (EAN EE Vanloo: GIRARD LEE EN ee Alfort. DEDENATA NU HE USt =(reniez. GCHPADNIS PAR Wittemberg. FISCHER.. - . .. 5... + . Moscow. LAMOUROUX::. : 2, 5 «. Caen. BOUCHER... 1, , . . Abbeville. FREMINVILLE (Christoph.) Nantes. NOEL UE RQ ER . - Béfort. BADARID NN RU NE 2e Angers. BOISSEL A EU DTA LU Poy-FerÉ DE CÈRE . NEA FABRONI . . . . .. . « Florence. MARCEL DE SERRES. . Montpellier. BROUSSONET CYietor). .. Montpellier. | DESVAUx . . . .. ; . Poitiers. Latr (P.-Aimé). . . . Caen. BAZOCHE ri ce Séez S'AUSSURIES NEO .. . Genève. RTS SO ARS GENE CM es Nice. IVASSALI-EANDI,. . . . . .. Turin. DAvY DE LA ROCHE. . . . Angers. DANNY ARE NE Ras en Ten Id. B1GOT DE MOROGUES. . . . Orléans. Puzzr (Pierre ).. . - Naples. IRISTANSE NE AN Ia. BLUMENBACH.. . . . . . . . Gottingue. OMALIUS DE HALLOIS : . . Emptinnes. MERMSTADT . . . .. ASE LEONARD: dus 0e PE CE Hanau. COQUEBERT ( Ant.)..... Rheims. DESSATENES: 1... 92 Vendôme. CAMPER (Adrien. }).. .. , . Franeker. DESANGTIS:2 2 Rent Rome. RAMONDIMR DE NIUE Clermont-Fer.| AUGUSTE ST:-HILAIRE . . Orléans, DEAN RENE . . Madrid. PALISSOT DE BEAUVOIS. Na DCHREIBER . 1.1. elec. Vienne. ( A.) STAWARTZ: eee . + . Stockolm. COMMISSION DE RÉDACTION . f { DU NOUVEAU BULLETIN. MM. Zoologie, Anatomie et Physiologie GTMGLE SN SRE EN QUE Cuvain (Frédéric) . : . .\ F.C:; Botanique, Physiologie végétale, Agri- culture, Economierurale. . - . .. MRPEL.. 12" OR LENS e AR Minéralogie , Géologie . . . . . .. BroncniarT (Alexandre). . A. B- - Chimie et Arts chimiques . . . . . CHEVREUR, 7 2 RAS SN TIGE Physiquetet Arts mécaniques." | AMPeRE: #44... 0 BV Mathématiques et: Astronomie |: .\. Poisson. . : 5: SL BE Médecine et Sciences qui en dé- DERAERE NA Cid EU Ne RN LEGALLOIS. . LOMME L. G: Secrétaire-Rédacteur. SEANCES Me der tete SU: Nota. Les Articles ou Extraits non signés sont faits par les Auteurs des Mémoires. PP NOUVEAU BULLETIN —=—— DEÉS'SCIENCE’S: PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. Paris. Janpier 1812. Em RTE —— —— HISTOIRE NATURELLE. PHYSIOLOGIE ANIMALE. Extrait dun Mémoire de M. Legallois, sur le principe des Jorces du cœur, et sur son siège. Novus avons donné, il y a deux ans et demi, les principaux résultats des premières expériences de M. Legallois, sur la décapitation des animaux, et sur les fonctions de la moëlle épinière. Depuis cette époque, l'auteur a continué ses recherches , et procédant toujours d’ex- périence en expérience, il a découvert que le principe des forces du cœur réside dans la moëlle épinière. Nous renfermerons lanalyse de son mémoire dans une suite de propositions qui comprendront ses premiers aperçus, el tout ce qu'il y a ajouté depuis. Le principe du sentiment et des mouvemens du tronc à son siège dans la moëlle épinière et non dans le cerveau ; mais le premier mobile de la respiration réside dans ce lieu de la moëlle alongée, qui donne nais- sance aux nerfs de la huitième paire. Par cette double disposition, la section de la moëlle épinière près TVocciput et la décapitation anéantissent les mouvemens inspiratoires sans faire cesser la vie dans le tronc, lequel ne meurt que d’asphyxie, et au bout du même tems que si la respiration avait été empéchée de 1ioute autre manière; en supposant qu'on ait arrêté l’hémorrhagie. En remédiant à lasphyxie par l’insuflation pulmonaire, on peut prolonger l'existence de l'animal pendant un tems, dont le maximum est le même, dans ce cas, qu'après lu section des nerfs de la huitième aire. Si la décapitation, au lieu d’être faite près l'occiput, l’esi sur le crâne Tom. 1. No. 52. 5e, Année. 1 ]No. 52. INSTITUT NAT. 27 Mai et 3Juin161r; (6) de manière à ménager le lieu dans lequel réside le premier mobile A la respiration, et à le laisser en continué avec la moëlle épinière, ! lanimal pourra vivré et respirer de ses propres forces et sans aucun ! secours, jusqu'à ce qu'il meure d'inanition. C’est le maximum de son | existence dans cet autre cas; mais, par des causes bien connues, les animaux à sang froid sont les seuls qui puissent y attemdre. Non-seulement la vie du tronc dépend en général de la moëlle épi- ! nière, mais celle de chaque partie dépend spécialement de la portion de cette moëlle dont elle recoit ses nerfs; en sorte qu’en détruisant une certaine étendue de moëlle épinière, on ne frappe de mort que les parties qui recoivent leurs nerfs de la moëlle détruite. Toutes celles qui recoivent les leurs de ia moëlle non détruite, demeurent vivantes plus ou moins longtems. Si, au lieu de détruire la moëlle, on y fait des sections transversales, les parties qui correspondent à chaque segment jouissent du sentiment et du mouvement volontaire, mais d’une manière aussi indépendante entre elles que si, au lieu de couper simplement la moëlle, on eût coupé transversalement tout le corps de lanimal aux mêmes endroits. En un mot, il y a dans ce cas autant de centres. de sen- sations bien disiincts, qu’on a fait de segmens à la moëlle. 5 Pour que la vie continue dans une partie quelconque du corps, outre l'intégrité de la moëlle correspondante, une autre condition est néces- saire , C’est la circulation. Si lon intercepté la circulation-daus une parue, Ja mort y survient constamment; mais lors même que ce dernier effet a lieu de la manière la moins équivoque , la vie ne tarde pas à renaître, si l'on parvient à rétablir la circulation dans cette partie, et notamment dans la moëlle. La mort ne survient jamais soit dans une partie, soit dans tout le corps, aussitôt après que la circulation y a été imterceptée, mais seule- ment au bout d’un certain tems. Ce tems, qui est déterminé dans les animaux de même espèce et de même âge, est d'autant plus long dans ceux à sang chaud, qu'ils sont plus voisins de leur raissance. Ainsi, lors- qu’on arrête tout-à-coup la circulation dans des lapins, soit en liant, soit en arrachant le cœur, la sensibilité ne s'éteint qu’au bout d'environ quatorze minutes, quand ils sont nouvellement nés ; au bout de deux minutes et demie quand ils ont quinze jours, et au bout d'une minute quand ils ont trente jours. Dans les animaux à sang froid, elle ne s'éteint qu’au bout de plusieurs heures. Le tems que les animaux survivent dans cette expé- rience, caractérise tellement la cessauion de la circulation, qu'il est distinet de ce qui a lieu par toute autre cause de mort. Par exemple, il est toujours plus court dans un animal de quelque espèce et de quel- que âge que ce soit, que celui au bout duquel l’asphyxie ferait périr le même animal. Puisque dans une partie quelconque du corps , la vie dépend spécia- 2e . Fo ÿ 4 À no C) Âement de l'intégrité de la moëlle correspondante et de la continuation de la circulauon, et que, suivant la théorie de l'irritabilité ballérienne, les mouvemens du cœur, et par conséquent la circulation, sont indé- pendans de la puissance nerveuse, 1l semblerait qu’on pourrait faire vivre à volonté telle outelle portion d'un animal, après avoir frappé de mort toutes autres parties, en détruisant la moëlle qui leur correspond : mais il n’en est pas ainsi. Après la destruction d’une certaine étendue ‘de moëlle épinière, en quelque lieu de la colonne vertébrale qu’elle ait été faite, Ja vie ne se continue dans les parties dont la moëlle est restée intacte qu'un items déterminé, et plus ou moins court, suivant l’âge de l'animal. Or, la durée de la vie, dans ce cas, se trouve être précisément la même que si le cœur eût été arraché dans un animal de même espèce et de même âge. Tous les autres phénomènes qu’on observe alors, tels que la vacuité des carotides, l'absence de l’hémorrhagie après l’amputation des mem- bres , etc., concourent à prouver que la destruction de la moëlle a privé le:cœur instantanément des forces nécessaires à l’entretien de la cir- culation , sans arréter d’abord ses mouvemens, lesquels ne sont plus que des mouvemens d’irritabilité. (La suite au numéro prochain.) CHIMIE VÉGÉTAL _E. Examen clumique des feuilles de Pastel et du principe extrackif qu'elles contiennent ; Isatis tinctoria ; lu à la première classe de Institut, le 26 août 1811; par IT. CHevreuz. ( Extrait. ) Daxs l’analyse du Pastel que j'ai publiée en 1808, je n'avais pu pro- noncer sur la nature de plusieurs substances , parce que la quantité de matère que j examinai avait été loin de suflire à tous les essais qui étaient nécessaires, pour arriver à des conclusions positives. Je desirais beaucoup de reprendre ce travail , non-seulement pour déterminer ce que je n'avais fait que de soupconner, mais encore pour décou- vrir ce qui avait pu m'échapper, el pour rectifier les erreurs que j'avais pu commettre; car quelque soin que l’on apporte dans une analyse végétale, on ne peut jamais se flatter d’avoir tout vu, et sur-tout d'avoir toujours bien observé ce que l'on a vu. L'analyse des principes immédiats des végétaux est encore irès-éloignée de la perfection de l’analyse minérale; dans celle-ci, on a de grands avantages sur la première : on peut comparer la somme des produits de l'analyse avec la quantité de matière qu’on a examinée; les principes inor- ganiques sont faciles à reconnaître par des propriétés bien distinctes, on peut faire sur eux un grand nombre d'essais, sans craindre de les dénaturer; IGSTITUT NAT. (8) les dissolvans les plus acuifs, les agens les plus énergiques peuvent étré, employés à leur séparation. Dans l'analyse végétale » au contraire, il ny) a qu'un très-petit nombre de cas où la balance puisse assurer que les! produits sont égaux au poids de la matière analysée; par conséquent il est difficile d’avoir toujours la certitude que l’on a obtenu tous! les principes immédiats de cette matière. La mobilité des élémens de ces, principes les sollicitant continuellement à prendre une nouvelle forme , il faut borner l'emploi des instrumens d'analyse; l'énergie de ces agens qui les rendait si utiles dans l'analyse minérale, est une cause qui en proscrit l'usage dans l'analyse des végétaux. De là, 1l résulte que la faiblesse des réactifs que l’on est forcé d'employer , permet bien rarement des séparations exactes ; quand on veut isoler seulement deux principes qui sont combinés un peu fortement ; on ne fait presque toujours que des combinaisons avec excès de l’un des principes, et l’on ne peut guère espérer de faire une séparation exacte , que quand il y a une grande diffé- rence de cohésion entre les élémens de la combinaison. De la difficulté d'isoler. certaines substances , 1l est arrivé que l’on a établi des espèces de principes immédiats , d’après l'observation d’une ou deux propriétés qui n’appartenaient à aucun des principes connus , et qu'on a distingué les corps auxquels on a attribué ces propriétés, par des noms particuliers. Quand on a fait ces distinctions on ne s’est pas rappelé que des propriétés nouvellement observées pouvaient aussi bien appartenir à des combinaisons qu’à des corps nouveaux, qu’en consé- quence la première chose qu’on devait faire, avant d'établir une espèce de principe immédiat, était d'obtenir ce principe isolé de tout autre. C’est pour avoir négligé ces considérations que l’on a pris des pro- priétés appartenant à des combinaisons pour des êtres réels, et qu'aux difficultés naturelles à la chimie végétalé, il s’en est joint d’autres, qui ont beaucoup augmenté les premières Par la raison que les principes, dont je viens de parler, n'avaient été distingués que par un petit nombre de propriétés, qu'on ne les avait jamais obtenus à l'état d'isolement complet , il en résultait un tel vague dans l'énoncé de leurs caractères, que l’on rangeait parmi ces principes toutes les matières. que l’on trouvait n'avoir pas de ressemblance avec les principes immédiats bien définis, et qui n'a- vaient pas par elles-mêmes de propriétés bien distinctes ; ainsi dès qu'une substance faisait un précipité avec la gélatine, on lui donnait le nom de fannin ; des qu’on obtenait une matière colorée qui ne cristal- lisait pas, qui donnait des pellicules par l’évaporation , qui précipitait : plusieurs dissolutions métalliques , et qui s’attachait aux étoffes , on lui donnait le nom d’extractif. Je crois être le premier à avoir prouvé que la propriété de précipiter la gélatine ne pouvait seule servir à caractériser un Corps; Car, si celle propriété appartient à des principes immédiats , | ) (9) elle est souvent le résultat d'ünñe combinäison ; qu'en conséquence, le mot de tannin devait être proscrit de la liste des principes des végétaux, puis- qu'il-ne présentait rien de fixe à l'esprit. Dans le mémoire que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de la Classe , je pense pouvoir assurer que l’extractif doit avoir le même sort que le tannin ; mais avant de présenter mon travail, je citerai l'opinion de plusieurs chimistes, sur le , sujet que je vais traiter. MM. Fourtroy et Vauquelin, dont les nombreux ‘travaux ont été si utiles à Ja science, avaient d’abord admis l'existence de l'extractif; maïs depuis ils ont renoncé à cette opinion , comme on pourrà s'en con- vaincre en lisant le passage suivant, qui est extrait de leur mémoire : sur l'existence d’une combinaison de tannin et d'une matière animale dans quelques végétaux. « C’est peut-être aussi cette matière ( la combinaison « de tannin et de matière animale}, qui, ‘ainsi que quelques autres combinaisons de différens principes végétaux auxquelles elle peut se wouver mêlée , à été prise depuis plus d’un demi-siècle, pour un prin- cipe unique , qu'on a nommé eu trait des plantes. Cela est certamement vrai pour les plantes astringentes, et spécialement pour les racines, les bois, les écorces , etc. , qui ont ce caractère, » « Il serait très-intéressant d'examiner avec soin, et sous le rapport que « nous indiquons ici, les extraits qu'on prépare en pharmacie, et de recher- « cher si le nom d’extractif, adopté depuis 1787, pour désigner un « principe homogène dans les plantes, doit rester dans l’état actuel de « la science. » - « En attendant qu'on se livré à ce travail utile, nous assurerons que “« les substances végétales qu'on emploie en teinture pour donner des #brunitures er des pieds de couleur aux draps communs , contiennérit “ une Combinaison de tannin’et dé matière animale 5. ! ) M! Braconnot, à qui la chimie végétale doit plusieurs travaux! intéres- sans ; a pensé de son côté que l’éxtracuif ne lui paraïssait être que le résultat d'un commencement de décomposition de la matière coloranite jaune des plantes (1). Avant M. Braconnot , j'avais remarqué l’analopie qu'il:y avait æntre cette matière et l’extracuf; puisque dans ma premiére-analyse du pastel, j'avais cra devoir l’appelér matière extractive (2) jaune. Je vais exposer.maintenañt le précis de mon analyse et celui de mes æxpériences sur lextractif du pastel. ANALYSE. 1. Aprésiiavoir écrasé et éxprimé les feuilles du pastel , j'ai obtenu un suc vert ellun marc formé pour la plus grande partie du ligneux de la CK AR X « (1) Annales de chimie, tom. 70, (2) Id., tom. 68. Tom. IL. No. 52, 5e, Annee. bo (10) \ plante; j'ai filtré le suc: par ce moyen, j'ai séparé une fécule d’un beau À vert ; j'ai d'abord examiné celte fécule , et ensuite le suc filtré. S Jer. Examen de la fécule verte. 22 . 20, Cette matière était d’un vert-bouteille , ürant au bleuâtre; elle avait une odeur assez forte; elle était formée d'une matière végéto-animale , du principe qui colore les feuilles en vert, et auquel on a donné le nom, de résine verte , de cire et d’indigo (1). Je Vai analysée de la manière suivante : 30, Je l'ai fait macérer pendant plusieurs jours dans l'alcool , celui-ci s’est coloré en vert foncé , en dissolvant de la résine verte. J'ai traité ensuite le résidu par l'alcool bouillant ; le premier lavage était d’un beau vert. Il a déposé, par le refroidissement, de la cire colorée en vert; cette coloration prouve une affinité réelle entre la résine verte, etla cire, car l'alcool bouillant , chargé de cette résine, n’en laisse jamais précipiter lorsqu'il se refroidit. Le second lavage s’est comporté comme le premier , seulement la cire qu'il a déposée n'avait qu’une légère couleur verte, par la raison que ce lavage ne contenait point autant de résine verte que le premier, et qu'à cause de cela, la résine y était plus fortement retenue ; enfin, l’on a obtenu des layages qui ont déposé de la cire colorée en bleu par de l’indigo. 4°: À mesure qu’on lavait la fécule verte, l'alcool prenait une couleur qui trait de plus en plus sur le bleu ; à cette époque, une quantité notable d'indigo a commencé, à se dissoudre; comme l'indigo n’est pas , ‘ou qu'infiniment peu soluble dans Falcool froid , le lavage alcoolique par le refroidissement perdait de sa couleur bleue en déposant de lindiso ; mais malgré cela, 1l restait toujours une portion de ce principe.en disso- lution , laquelle y était retenue par l’aflinité de la résine verte. Pour séparer cette portion , j'ai fait évaporer , et j'a: mis le résidu dans l'alcool froid ; celui-ci a dissous la résine. verte et a laissé la plus grande partie: de l'indigo. On pourrait peut-être employer la dissolution de résine! verte et d’indigo pour colorer certaines liqueurs spiritueuses., l'alcool qui tient ces deux principes en dissolution étant d’un très-beau vert. 5°, L’indigo, qui se sépare par le refroidissement du lavage alcoolique , est sous la forme de petites aiguilles pourpres semblables à celles de l'indigo sublimé. Pour le voir dans toute, sa beauté, il faut l’exposer à ün rayon de soleil; et le regarder par réflexion. J'ai tout lieu de penser (x) Et probablement d’un principe aromatique analogue à celüi des cruciferes. (x1) que l’affinité*de la résine verte pour Pindigo favorise la cristallisation de ce principe , @h retardant sa précipitation: Lorsque les cristaux d’indigo sont rassemblés sur un filtre, ils présentent des pellicules d’un très-beau pourpre. ù 6°. J'ai fait bouillir pendant plus d’un mois 2 grammes de fécule verte avec de l’alcool, sans pouvoir arriver à obtenir un lavage incolore. L'alcool qui ne se colorait pas après 5 minutes d’ébullition , se colorait après 10 minutes. Ces derniers lavages étaient d'un bleu superbe, tant qu'ils étaient. chauds ; mais par la concentration et le refroidissement, ils per- daient la plus grande partie de leur couleur bleue, en laissant déposer de l'indigo, et ils restaient colorés en vert léger par ‘un peu de résine, ; 7°. La fécule verte qui avait bouilli avec l'alcool était colorée en gris verdâtre. La résine verte et l’indigo qu’elle retient après ce traitement, prouve que la matière végéto:animale qui s’y trouve a une grande affinité pour ces deux principes. S IL Examen du suc filtré. 8°, Lorsqu'on porte lesuc du pastel à l’ébullition, il se coagule beaucoup de matière végéto-animale , qui est blanche dans quelques parties, verte et rose dans d’autres. J'ai été curiçux desavoirs’il était possible de séparerdes matières homogènes par la simple action de la chaleur; en conséquence, j'ai fait chauffer le suc , et j'ai observé les phénomènes suivans : à 44° centig. , il a commencé à se coaguler; lorsqu'il a eu 55°, je l'ai filtré, il est resté sur le papier une matière d’un beau vert. En traitant celle-ci, par l'alcool, j'ai enlevé la plus grande partie de son principe colorant , qui était de la résine verte ; j'ai remis le suc sur le feu, de 55° à 7o°., il s’est coagulé de la matière végéto-animale teinte en rose ; par l’alcoolfroid , j'ai dissous de la couleur rouge; par l'alcool bouillant j'ai dissous de la couleur rouge et de l’indigo. La couleur rouge est acide , je la crois analogue à celle des fruits qui est naturellement bleue , et qui forme avec les acides une combinaison rouge. L'indigo qui se coagule avec la matière végéto-animale n’est qu’en très-petite quantité, parce que la plus grande partie de ce principe reste dans la fécule verte.l 9°. Le suc séparé de la matière végéto-animale qui s'était coagulée , a été exposé à l’évaporation; il s’est déposé un sédiment formé de petits cristaux brillans, c'était du citrate de chaux , ainsi que je m'en suis assuré en le décomposant par l'acide sulfurique. C’est à ce sel qui se dépose avec la matière végéto-animale, lorsqu'on soumet lesuc de pastelà l’ébullition, qu’est dû le carbonate de chaux qu'on trouve dans les cendres de cette matière. Le suc séparé du citrate de chaux a déposé par plusieurs évaporations l (13) du sulfate de chaux mélé de citrate:; quand je l'ai jugé suffisamment ! concentré, je l'ai mêlé à l'alcool-à 340. , et j'ai l'ait le réf du jusqu’à ce | qu'il parut ne plus rien donner à l'alcool. Le résidu iusoluble délayé dans l'eau a laissé une matière gélatineuse formée de phosphate, de sulfate et citrate de chaux: La solution évaporée a donné des cris- taux de sulfate de potasse mélé de sulfate de chaux; V'eau-mère de ces cristaux était sous Ja forme d'un liqurde brun épais ; j'épuisai ce liquide par l'alcool bouillant , je le délayai dans l’eau, et j'obtins une gelée mso- luble formée-d’une matière, animale, de couleur jaune , d'un acide végétal libre, de phosphate de chaux, demagneésie de fer et de manganèse. 1,100. La solution aqueuse du liquide brün était formée d'une matière animale qui n'a paru différer de la matière végéto-animale, d’un acide libre végétal d'un principe volatil ayant l'odeur d'osmazôme , d'un principe colorant jaune, de sucreliquide, d'une matière gommeuse , de nitrate de potasse, de phosphate; de chaux , de phosphate de magnésie et de fer, de chaux et de magnésie, qui paraissaient être unis à l'acide végétal; car on les obtint, par l'incinération, à l’état libre ou de carbonate; ce qu'il y a d'étonnant, c’est qu'on ne peut précipiter par l’ammoniaque le phosphate de chaux de la solution aqueuse du liquide brun ; il ne se précipite alors que du phosphate ammoniaco-magnésien; cela prouve que le phosphate de chaux on ses élémens sont retenus en dissolution par d'autres corps que par un acide libre. 119, J'ai ensuite examiné les matières du suc de pastel qui avaient été dissoutes par l'alcool; la dissolution de ces matières a donné à la distil- lation un produit qui contenait de l'acide acétique , de l'ammoniaque , des traces d’un principe ayant l'odeur de crucifères, et celui qui a l'odeur d'osmazôme : le résidu mêlé à l’eau et chauffé , afin de séparer l'alcool, a déposé des pellicules et des flocons qui m'ont présenté les propriétés de l’extractif oxigéné. En faisant concentrer la liqueur d’où l’extractif avait été séparé, J'ai obtenu beaucoup de nitrate de potasse cristallisé ; en répétant plusieurs fois ces opérations, je suis arrivé à avoir un liquide qui ne donnait plus de cristaux de nitre, et qui ne donnait presque plus d’extratif par l’eau et l’évaporation. 12°, Ce liquide, traité de cette manière, était acide ; il contenait une assez grande quantité d’un principe colorant jaune , car la laine et la soie alunées qu’on y a plongées ont pris une couleur jaune tirant au fauve; il contenait de la matière animale , laquelle était précipitée par l’acide sulfurique , par la noix de galle, par l'acide muriatique oxigéné : outre ces substances, il contenait encore un peu de gomme et de sucre liquide, de l’acétate d'ammoniaque , de l'acétate de potasse, du muriate de potasse, du nitrate de potasse , un peu de sulfate de chaux , un peu de magnésie et d'oxide de fer. : ‘ 130. J'ai essayé d'isoler la couleur jaune des matières auxquelles elle ess | fa3-) unie, au moyen de.lacétate de plomb. Pour cela, j'ai fait quatre précipitations successives ; les trois premières ont été faites avec l’acétate de plomb, et la quatrième avec le sous-acétate. Les deux premiers préci- pités étaient d’un brun roux, le troisième était d’un jaune citron , enfin le quatrième était d’un jaune léger : ces précipités étant lavés, je les ai délayés dans l'eau , et je les ai soumis à un courant de gaz hydrogène sulfuré ; j'ai obtenu des dissolutions jaunes qui étaient formées à très-peu près des mêmes substances, savoir d’un acide de couleur jaune , et de matière animale ; celle qui provenait des deux premiers précipités conte- nait plus de matière animale que celle qui provenait des deux autres. Je n'ai pu déterminer la nature de l'acide incristallisable, ïl a présenté plusieurs des propriétés de l'acide malique ; mais je n’assurerai pas qu'il soit semblable à cet acide ,parce qu'il ne serait point impossible qu’un acide végétal naturellement cristallisable fùt combiné à un principe colo- rant, et à de la matière animale, de manière à ne pouvoir cristalliser, et à présenter les propriétés de l’acide malique. 14°. Quoique la liqueur eût été précipitée par un excès d’acétate et de sous-acétate de plomb, cependant elle contenait encore beaucoup de couleur jaune , ainsi que de la matière animale. 159. Il suit de là, que quand on verse des quantités fractionnées d’acétate de plomb dans le liquide soluble dans l'alcool, il se forme des combinai- sons quine diffèrentles unes des autres que par la proportion des principes : les premieres qui se précipitent, contiennent plus des principes moins solubles que celles qui se précipitent ensuite ; la combinaison qui reste en dissolution ne, se maintient à cet état, qu’à la faveur de l'acide acétique qui à élé mis à nu ; et ce qui le prouve, c’est que quand on a chassé cet acide -par l’évaporation , on obtient an nouveau précipité , non-seulement avec le sous-acétate de plomb,mais encore aÿec l’acétate de plomb ordinaire. Pour terminer mon analyse, je n'ai plus qu'à parler du précipité qui s'était formé dans la liqueur alcoolique étendue d’eau , et qui jouissait des propriétés qu’on a attribuées à l’extractif (11°). 16°. Cette matière était acide , je l'ai épuisée par l’eau : par ce moyen, j'ai dissous de l’acide , du principe colorant jaune, qui était de la même nature que celui qui avait été dissous par l'alcool , et de la matière animale. Ce lavage a teint la laine et la soie alunées en jaune fauve ; par l’évaporation, il s’est couvert de pellicules, et a donné des flocons de matière animale combinée à un peu d'acide et de couleur jaunes; ainsi , voilà trois corps qui ont été enlevés à l’extractif au moyen de l’eau. La partie de l’extractif qui n’avait pas été dissoute par l’eau, était acide ; elle a été soumise à l’action de l'alcool bouillant ; ce qui n’a pu être dissous était formé de matière animale retenant un peu de couleur jaune , et assez d'acide pour rougir le’ papier de tournesol. Les lavages alcooliques ont été réunis et distillés ; sur la fin de la (14) distillation, j'ai ajouté un peu d’eau, pour faciliter le dégagement de l'alcool; il est resté une liqueur d'un rouge brun et une matière solide brune. : 4 La liqueur,contenait de l'acide, de la couleur jaune et un peu de matière animale ; il était évident qu’on pouvait la considérer comme une dis- solution d’un extractif avec excès de couleur jaune et d'acide. D’après cette considération et la forte affinité qui existe entre les principes de l’extrac- tif, j'ai pensé qu'il pourrait se faire que l’extractif dépouillé de sa matière animale aurait la propriété de précipiter la gélatine. L'expérience à confirmé cette conjecture ; ainsi voilà deux combinaisons séparées de l'extractif, l’une insoluble, qui est avec excès de matière animale ; l’autre soluble, avec excès de couleur et d'acide , qui précipite la gélatine à la manière d’une substance astringente. Ce résultat prouve qu'une substance naturelle , très-différente de la noix de galle , peut jouir de la propriété tannante , et confirme les idées que j'ai émises sur la nature du tannin ; ce résultat appuie l'opinion de MM. Fourcroy et Vauquelin sur l'extracuf qu'ils ont présumé être une. combinaison de matière animale et de tannin ; mais il faut remarquer que la nature de l’extractif du pastel est différente de celle de la combinaison observée par MM. Fourcroy et Vauquelin ; car cette dernière est formée de la matière astringente qui se trouve dans la noix de galle , tandis que celle du pastel est formée d’une couleur jaune et d’un acide qui n’est pas le gallique. Quant à la partie de l’extractif qui avait été dissoute par l'alcool , et qui en avait été précipitée par l'eau , je n’ai pu y découvrir que de l'acide, de la couleur jaune, et de la matière animale. Ce qu’il y a de remar- quable, c’est que cette combinaison est soluble dans l'alcool , et qu’elle se rapproche par là des matières résineuses , la dissolution alcoolique de cette combinaison peut être concentrée sans laisser précipiter de pellicules et des flocons ; mais dès l'instant qu’on y met de l’eau, il se forme des pellicules , et il se dépose des flocons , parce que l’eau affaiblit l’action de l’alcool en se combinant avec lui. On avait attribué à l’extractif la propriété d’être précipité en pellicules et flocons par l’oxigène de l'air, cela peut arriver dans quelques cas ; mais l'expérience que je viens de rapporter fait voir que ces flocons peuvent être également produits par une matière qui se précipite de son dissolvant parce que la force de celui-ci vient à diminuer. De ces expériences , il suit que l’extractif du pastel est une combinaison de matière animale, d’unc couleur jaune, et d’un acide que je n’ai pu déterminer à cause de sa petite quantité. Ce résultat confirme les doutes que MM. Fourcroy et Vauquelin avaient émis sur l'existence de l’extractif. D'après ce que uous savons de l’affinité des matières animales pour les principes colorans , on pouvait $oupconner la nature d’un extractif ana- logue à celui que je viens de décrire; car on disait que l’extractif se (15) rencontrait dans les sucs de plantes que l’on a fait coaguler ; or, la coa- gulation ne sépare jamais la totalité des matières animales , lessucs con- viennent presque toujours un acide libre et une matière colorante, consé- quemment ces corps doivent former une combinaison ternaire. Quand le suc n’est pas assez acide pour retenir toute la combinaison en dissolution, on obtient par l’évaporation des pellicules et des flocons qui ne sont que de la matière animale combinée à un peu d’acide et de couleur, et souvent à un sel terreux. La matière de l’extractif du pastel explique pourquoi on a attribué à ce principe la propriété de teindre, pourquoi on lui a attribué celle d’être précipitée par l'acide muriatique oxigéné ; la première est évidemment due au principe colorant, la seconde à la matière animale. Je suis loin de prétendre que tout ce qu’on a décrit sous le nom d’extractif, soit semblable à celui du pastel; mais les considérations que je viens d'exposer me font présumer qu'il y en a un grand nombre qui ont une composition analogue à la sienne. Des expériences rapportées dans ce Mémoire il suit que les feuilles du pastel contiennent : 1°. Du ligneux; 2°. de la résine verte ; 5°. de la cire; 4°. de l’indigo ; Bo, une matière végéto-animale ; 6°. une matière coloranie rouge ; 7°. un principe colorant jaune ; 8°. un acide végétal-incristallisable ; g°. du sucre liquide ; ro°. une matière gommeuse ; 11°. une matière animale qui m'a paru différer de la matière végéto-animale; 12°. un principe odorant qu’on trouve dans les crucifères et qui paraît contenir du soufre ; 13°. un principe nouveau qui a l’odeur de l’osmazôme; 14°. du citrate de chaux ; 15°. de sulfate de chaux; 16°. du sulfate de potasse ; r7°. du phosphate de chaux ; r8°. du phosphate de magnésie ; 19°. du fer ; 20°. du manga- nèse ; 21°. de l’acétate d'ammoniaque ; 22°. de l’acétate de potasse ; 25°. du nitrate de potasse ; 24°. du muriate de potasse. CHIMIE MINÉRALE. Sur la précipitation des Métaux par l'hydrogène sulfuré ; par M. Gax-Lussac. Les chimistes pensent généralement que les métaux qui ont beaucoup d’affinité pour loxigene et qui décomposent l’eau , comme le manganèse, le fer, le zinc, l’urane , le nickel , le cobalt, etc. , ne sont point précipités : de leurs dissolutions par l'hydrogène sulfuré, à moins qu’il n’y ait le concours de, doubles aflinités. M. Gay-Lussac prouve que cette opinion n’est point fondée, et que l'hydrogène sulfuré seul précipite tous les métaux dans des circonstances convenables. ÂAns. DE Cine: Nov. 1841. ( 16) Ce gaz, abstraction faite de sa nature particulitre, jouit de toutes les | propriétés dés acides. Comme eux il rougit la teinture de tournesol et sature les bases; mais sa constitution le rapproche davantage des'acides gazeux, et l’éloigne au contraire beaucoup de ceux qui ayant moins de volatilité, exercent dans les combinaisons une action beaucoup plus grande. C’est ainsi que le carbonate de plomb est décomposé par les acides nitrique et muriatique, et que réciproquement l'acide carbonique ne précipite point le plomh de ses combinaisons avec ces mêmes acides: Cependant il ne serait point exact d’en conclure que l'acide carbonique ne précipite point le plomb dans aucune circonstance ; on sait au contraire qu'il décompose en partie l’acétate, dont l'acide est beaucoup plus faible que les acides minéraux. En comparant, sous ce rapport, l'hydrogène sulfuré à l’acide carbo- nique, M. Gay-Lussac a cherché s’il ne décomposerait point les combi- naisons du manganèse, du fer, etc., avec des acides faibles. Il a done préparé des acétates, des tartrates et des oxalates de ces métaux, et én y versant de l'hydrogène sulfuré, il a obtenu constamment des précipités semblables à ceux que. produisent les hydrosulfures. 11 fait observer néanmoins que la précipitation n’a pas été complette, et on devait s'y attendre. 6 En employant des dissolvans plus faibles encore que les acides végé- taux, on obtient alors une précipitation complette du métal par l’hydro- gène sulfuré. Ainsi les ammoniures de fer, de nickel, eic., sont entiè- rement décomposés par ce gaz. C’est un moyen de séparer les métaux solubles dans les alcalis des substances qui s’y dissolvent aussi, et qui ne sont point précipitées par l'hydrogène sulfuré. On peut également l'employer avec avantage pour obtenir des hydrosulfures métalliques purs ; car les hydrosulfures alcalins dont on se sert ordinairement pour cet : objet, sont presque toujours plus ou moins sulfurés, et ils donnent par conséquent des précipités qui le sont aussi, à moins que l’on n’emploie un excès d'hydrosulfure pour dissoudre le‘soufre. On détermine encore la décompositionides sels métalliques, qui n'aurait pas lieu par l'hydrogène sulfuré seul, en ÿ ajoutant de l’acétate de potasse. Ce fait est remarquable en ce que , quoiqu'il n’y ait pas de décomposition apparente par les doubles affinités ,' elle a réellement lieu dans le liquide ; car autrement l'hydrogène sulfuré ne produirait point de précipitation. En résumé , l’hydrogèue sulfuré formant avec tous les métaux des com- binaisons insolubles, qui sont des sulfures ou des hydrosulfures , il les précipitera constamment lorsqu'ils seront tenus en dissolution par des agens plus faibles que la plupart des acides minéraux. En dissolvant ainsi les oxides métalliques dans la potasse ou dans l’am- moniaque , l’auteur est parvenu en mélant ces dissolutions deux à deux, ou en ajoutant à chacune de l’eau de barite, de strontiane ou de chaux, à ed ra . (17) former des combinaisons qu'ou n’ubtiendrait point en prenant des dissol- vans beaucoup plus forts, dont l’action sur les oxides l’emporterait sur l’afinité mutuelle de ces mêmes oxides. Il en fera le sujét d’une note par- wüculière. F | PHYSIQUE. Mémoire sur l'axe de réfraction des Cristaux ;- et des Substances organisées ; lu à la première classe des sciences physiques et mathématiques de l'Institut , le 19 août1811, par M. Mazus. (Extrait. ) Jr vais faire à la Classe, la description des moyens que j’emploie pour retrouver l'axe de cristallisation et de réfraction dans les cristaux qui ne conservent plus de traces de leurs formes primitives , telles que les masses de cristal de roche qui ont été taillées pour divers usages, et que les opticiens destinent ensuite à la construction des instrumens d'optique. Le procédé est actuellement en usage dans les ateliers où l’on construit les microscopes de M. Rochon. Il sert encore plus facilement à déter- miner l’axe de réfraction des cristaux qui n’ont pas été déformés, et son application m'a conduit à des résultats généraux relatifs à la structure des cristaux , et à celles des substances végétales et animales dont je vais aussi rendre compte à la Classe. J'ai dit, dans mes précédens Mémoires , que pour déterminer dans quel sens un rayon de lumière était polarisé, il fallait faire tourner dans sa direction un cristal doublant les images, et observer Îe sens dans lequel le rayon n'éprouve plus les modifications de la double réfraction. La direction de la section principale du cristal indique alors celle des pôles duxayon. Réciproquement la direction des pôles du rayon étant connue, cdie déduit celle dela section principale. Enfin, pour une face quel- coaque , naturelle ou artificielle, la section principale étant un plan per- peudiculaire à la face réfringente et parallèle à l'axe de réfraction, si on détermine ce plan pour deux faces quelconques, l'intersection de ces deux plans donnera nécessairement la direction de l’axe de cristallisation -et de réfraction; ce qui est l’objet du problème. Voici actuellement comment je parviens à reconnaître dans tous les cas les sections principales. La méthode que j’emploie dans cette circons- tance est celle que j'ai décrite dans mon dernier Mémoire , et qui consiste à interposer et à faire mouvoir entre deux corps polarisans fixes, la substance dont on veut détérminer l’action sur la lumiere. } Je commencerai par rappeler qu’on parvient toujours à des résultats analogues , soit qu’on emploie pour polariser la fumière les substances qui donnent la double réfraction, soit qu'on emploie simplement des Tome III. N°. 32. 5e. Année. 3 INSTITUY NAT. Soc. PHILOMAP. (18) . e se - e. Là e e9 e corps qui la réfléchissent. Ainsi, dans mon dernier Mémoire, j'employais, pour polariser la lumiere, la réflexion d’une glace; et pour analyser le rayon modifié, un rhomboïde de spath calcaire , dont la section prin- cipale était parallèle au plan de réflexion, parce qu il s'agissait de com- parer à-la-fois les intensités des rayons polarisés dans les deux sens. J'ob- servais en même lems que la lumiere réfractée ordinairement , n'avait que deux maximum et deux minimum, et que la lumière réfractée extraordi- nairement avait quatre maximum et quatre zninimum ; circonstance qui me sert à expliquer les phénomènes qui dépendent à-la-fois et de la double réfraction et de la réflexion qui a lieu dans l’intérieur des cris- taux. Dans le cas dont il s’agit ici, comme on n’a pas à comparer des intensités de lumière, et comme il faut seulement déterminér un phéno- mène absolu , j'emploie un appareil encore plus simple, composé de deux glaces non étamées , et dont la seconde face est noircie à la flamme d’une lampe. ( La fin au numéro prochain. ) MÉCANIQUE. De la mesure de la force tangentielle dans les machines à arbre tournant; par M. Hacxetre. Dans la plupart des machines, le moteur agit sur Îles ailes d’une roue fixée à un arbre, imprime à l'arbre un mouvement de rotation sur son axe, et ce mouvementse transmet à la résistance. Pour calculer l’eftet dynamique de l'arbre tournant , il faut mesurer la vitesse de cet arbre et sa force tan- gentielle : on connaît la vîtesse par le nombre de tours que l'arbre fait en un tems déterminé; mais on n’a pas encore un moyen exact de mesurer la force tangentielle : la mesure de cette force est de la plus grande importance dans la mécanique-pratique. M’étant occupé descette question , je vais communiquer à la Société le résultat de mes recherclies. Tout le monde connaît le dynamomètre de M. Regnier. Il consiste en un ressort, dont les tensions correspondent à des poids connus. On s’est servi de cet instrument pour déterminer le plus grand poids ou la plus grande pression dont une force donnée est capable. On l'a ensuite appliqué à la mesure de la force journalière d’un cheval. Un dynamomeètre fixé par un bout au trait d’un cheval , et de l’autre bout à la résistance que le cheval doit vaincre, Imdique évidemment l'effort capable de vaincre cette résistance; en sorte que le produit de cet effort mesuré en poids, multiplié par le chemin que le cheval parcourt en un jour de travail ,; détermine l'effet dynamique dont le cheval est capable en un jour. M. Regnier s’est proposé de mesurer la force tangentielle d’un arbre de manivelie mue par un ou deux hommes. Pour résoudre cette question , il a substitué à Ja manivelle ordinaire un ressort qui est fixé par un bout à \ Cr91) l'arbre tournant, et qui porte à l’autre bout une poignée. L'homme qui tient la poignée ne peut pas vaincre la résistance fixée à l'arbre , qu'il ne plie le ressort ; l'arc qui mesure le chemin que l'extrémité du ressort par- court, correspond aa poids qui mesure l'effort de l’homme appliqué à la manivelle. Ce moyen de mesurer la force tangentielle est d’une appli- cation difbcile , et ne peut pas d’ailleurs servir à mesurer une grande force, comme celle d’un arbre tournant, mu par l’eau, par le vent ou par les combustibles. M. Whitt, mécanicien , (rue et-hôtel Bretonvillers, à Paris), a pré- senté à l’une des: expositions des produits de l’industrie française, un moyen de mesurer les grandes forces tangentielles. Les mécaniciens qui connaissent depuis longtems cette iavention , et M. Whitt lui-même , ne l'ont encore appliquée à aucune machine; elle n’est décrite dans aucun ouvrage , er je ne la connais pas assez pour en donner la description. Ce que je propose est une application très-simple du grand dynamo- mètre , dont les tensions correspondent à des poids qui ont pour limites 5 à 600 kilogrammes. Voici la question. On à deux arbres tournans, dont les axes sont parallèles ; à l’un est appliqué un moteur tel que l’eau, le vent, etc. ; à l’autre est fixée une résistance : quels que soient le moteur et la résis- tance, on propose de déterminer la force tangentielle des arbres tournans.: Qu'on imagine entre deux plans perpendiculaires aux axes parallèles des arbres tournans, deux roues qui s’engrènent et qui tournent autour de ces axes. Supposons que la première: roue soit fixée à l’arbre qui tourne par l'action du moteur, et que la seconde roue puisse avoir autour de l’axe du second arbre, un mouvement de rotation indépendant du mouve- ment de rotation de cet arbre. Cette dernière condition sera remplie, si on a fait au centre de la roue , une ouverture d’un diamètre égal à celui d’un collet cylindrique , qui a même axe que Île second arbre ; alors cette roue peut tourner sur le collet de l'arbre, comme une roue de voiture sur son essieu. Enfin, qu’on se représente sur une circonférenee dont le centre est sur Taxe du second arbre., et dans un plan parallèle et très-peu distant des circonférences des roues, deux points ; l’un fixe sur le second arbre, et l’autre fixe sur la roue qui tourne autour de cet arbre. Ayant attaché un dynamomeètre à ces deux points, il est évident que la première roue engre- nant la seconde, elle la fera d’abord tourner pour tendre le dynamomètre , et que la tension du dynamomètre étant capable de vaincre la résistance, la seconde roue et son arbre auquel la résistance est appliquée , tourneront en même tems. Or, d’après cette expérience , on connaîtra la corde de l'arc, suivant laquelle s'exerce la tension du dynamomètre; donc on pourra, par un calcul très-simple , déduire la force tangentielle , cor- respondante à un rayon déterminé. Si le second arbre était mis en mouvement par une manivelle, (20) comme dans les machines à feu à double effet, la branche de manivelle perpendiculaire à l'arbre, tournerait à frottement libre sur un collet de cet arbre, et porterait sur son prolongement, un anneau auquel serait attachée l'extrémité d’un dynamomètre, dont l’autre extrémité serait fixée à l’arbre tournant. Lorsque l’action du moteur varie, le dynamomètre est toujours tendu | de la même manière, pour vaincre la résistance constante; seulement les vitesses des arbres varient, mais on connaît les instrumens propres à mesurer ces changemens de: vitesse. 4 Si l'action du moteur est suspendue momentanément, le dynamomètre : cesse d’être tendu. Pourtenir compte des variations dans les tensions du dynamomètre, on pourrait subsutuer au curseur ordmaire de cet instru- ment, un autre Curseur portant un Crayon, qui indiquerait, même en l'absence. de l'observateur, les changemens de tensions. On a déja résolu cette question de, mécanique, pour indiquer les variations de la colonne de mercure dans le baromètre. à PAR On a supposé l’axe de l’arbre tournant auquel est appliquée la résis- tance, parallèle à l'axe de l'arbre qui.recoit l'action du moteur ; mais quel que soit le mécanisme par lequel on transmet l’action du moteur au premier arbre , et, quelle que: soit la direcuion de cét arbre, on mesurerait la résistance qui lui est, appliquée , en y ajoutant une roue qui tournerait ce frottement, libre. sur un collet, et en attachant le dy- namomeire , Comme 1l vient d'être. dit, à la roue er à l'arbre. Daus le cas des arbres à, axes parallèles, on peut supposer que l'arbre auquel est appliquée la résistance, n'appartient pas au moulin ôu à la machine dont l'autre. arbre fait partie ; alors on appliquera au second arbre telle résistance factice qu'on voudra, du genre de celle qu'on produit par des freins , et on obuüendra la mesure de la résistance et de l’effet dynamique du moteur , sans qu'il soit nécessaire de changer la construction première du moulin ou de la machine. Voici maintenant les principaux avantages qui résultent de cette nou? | velle application du dynamomèetre : 1°. le moteur restant le même, et faisant varier la résistance, les vitesses de rotation des arbres tournans varieront, et on délerminera par un petit nombre d'essais, les vitesses qui correspondent au maximum d'effet dynamique du moteur. ‘2°, Connaissant les vitesses de rotation d’un arbre, qui correspondent p , Ja \ ; aux résistances qu'on applique à cet drbre, tous les moyens par lesquels on détermine la vitesse constante ou variable de rotation , serviront à mesu- rer la résistance qui correspond à cette vitesse. 5°. Une roue hydraulique étant construite de manière qu’elle recoive toute l'action de l’eau motrice , on conmaîtra exactement l'effet dynamique de l'arbre tournant de cette roue, et on aura une mesure indirecte, mais très-exacte , du cours d’eau qui fait mouvoir la roue. dort 4 P NOUVEAU BULLETIN DES #S CPE NCES, PAR LA SOCIÉTE PHILOMATIQUE. Paris. Féprier 1812. RP — —— HISTOLRE NATURELLE. BOTANIQUE ST PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Résumé de différens Mémoires sur la Graine et la Germination; par M. Mrrsez (1). Linné , tout en nommant les cotylédons , feuilles séminales , dit qu'ils Soc. PaiowArs tirent leur origine du vitellus (du perisperme, sans doute), et qu'ils sont semblables aux cotylédons des animaux; ce qui ne rappelle guère l'idée de feuille. M. de Jussieu substitue le nom de lobes séminaux à celui de /euilles séminales. M. Richard, dans son Dictionnaire et dans son Analyse du fruit, nomme les cotylédons sans les définir. Les cotylédons sont les premières feuilles dans la graine. Dans une foule de genres, leur analogie avec les feuilles, et sur-tout avec les /eurlles primordiales , «est frappante. ( Exemple : abies, pinus, anagallis, geranium, etc. ; presque tous les monocotylédons.) Les cotylédons jouent un grand rôle : dans la germination ; l'observation l'indique, l’expérience le démontre : ils facilitent, par leur alongement, l’évolution de la radicule et de la plumule des monocotylédons. k Lorsqu'on retranche les cotylédons, ce n’est pas la blessure qui tue le: fœtus végétal , ainsi que l’a avancé un botauiste moderne ,; puisque M. Desfontaines a vu se développer trèes-bien des embryons dicotylédons, _ divisés longitudinalement en deux parties qui portaient chacune un lobe séminal. (:) L’auteur a lu avec attention, Iles critiques que l’on a faites de ses Mémoires, il à étudié de nouveau les graines et les germinations qui ont donné lieu à des attaques plus ou moins graves ; il a négligé une foule d’objections insignifiantes , eten derniér résurtat, 31 s’est plus souvent affermi dans ses opinions qu’il ne les a modifiées. Tom. III. No. 55. 5e, Année. 4 Ca2i Les embryons monocotylédons sont quelquefois munis d’un lobule, petite lame charnue, opposée au cotylédon, mais placée un peu plus haut. Le lobule est la seconde feuille de. l'embryon. Sa FRE , Sa position, ! et sur-tout son absence dans la plupart des plantes dites unilobées, déterminent à ne le pas considérer comme un second cotylédon. Il se montre tantôt avant la germination ( Exemple : @gylops , triticum , avena , etc. ), tantôt après. (Exemple : asparagus. ) Sa forme est celle d’une écaille (Exemple : ægylops, asparagus , etc. ); ou d’une demi-gaîne. (Exemple : lolium temulentum. Les embryons monocotylédons peuvent être divisés en deux classes :1°. les embryons dont la plumule est interne ( plumula interna); cestà-dire , logée dans la substance même du cotylédon. La plumule de ces embryons ne se forme souvent pas avant la germination, et elle n’offre jamais de tigelle, petite tige intermédiaire entre le codlet et le bourgeon de la plumule. D’ordinaire, pendant la germination, le cotylédon des em- bryons à plumule interne, paraît à la surfacér de la terre en tout ou en partie (cotyledo epigæa ). ( Exemple : allium, asparagus , ornitho- galum, hyacinthus , etc. ) é | 26. Les embryons dont la plumule est externe ( plumula externa), c’est-à-dire, située à la surface du cotylédon. Cette plumule, qui a tou- jours une tigelle, est en général toute formée, et même saillante avant la germination. Pendant Ya germination , le cotylédon reste dessous la terre ( cotyledo hypogæa), et ne sort point des 1égumens séminaux. (Exemple : graminées, zostera? ruppia ? ) La cavité du cotylédon qui reçoit la plumule, quand elle.est inferne, et la feuille primordiale qui recouvre et cache les autres feuilles de la plumule , quand cette plumule est externe , sont deux espèces différentes de -gaînes de feuilles ou coléophrylles. Une même famille offre quelquefois des plantes à plumule externe, et d’autres à plumule interne. ( Exemple : cyperacées ? graminées. ) On peut diviser les embryons à plumule externe en trois classes : 1°. ceux dont la radicule fait corps avec le cotylédon , et parait de nature à rester passive pendant et après la germination. ( Exemple ruppia, zostera. ); 2°. ceux dont la radicule est latérale relaüvement à la masse de embryon, et recouverte d’un appendice cotylédonaire en forme d’élui ou de sac , espèce de coléorhize. (Exemple : graminées. ); 50. ceux dont la radicule est £erminale et pourvue ou non d’une coléorhize. (Exemple : carex maxima, scirpus lacustris et supinus, eic. ) Les embryons à plumule interne ont toujours leur radicule terminale relativement à leur masse. On peut les diviser en deux classes : 1°. ceux qui ont une coléorhise ( Exemple : canna ); 2°. ceux qui n’ont point de coléorhise. ( Exemple : triglochin. palustre et maritimum , juncus (25) bufonius, ornithogalum longibracteatum, allium cæpa , alisma , butomus, ‘Ryacinthus serotinus, etc., elc. ) : Avant la germination, la coléorhize est souvent unie par un léger tissu cellulaire à la radicule. (Exemple : holcus saccharatus , cornucopiæ cuculatum , etc. ) D'autres fois, elle y adhère à tel point qu’elle ne peut en être distinguée ; et dans ce cas , elle se détache par lambeaux pendant la germivation. (Exemple : canna. ) ; Quand l'embryon est dépourvu de coléorhize, il n’est pas rare que la base du cotylédon produise à son point d'union avec la radicule, un petit bourrelet circulaire, ou seulement une couronne de poils très-déliés. ( Exemple : alisma, butomus, triglochin , juncus, etc.) Un bourrelet se forme aussi quelquefois dans les embryons dicotylédons. (Exemple : mirabilis, cucumis, martynia, quelques rumex, etc.) La radicule est la racine dans la graine, et son caractère essentiel consiste en ce qu’elle recoit l'extrémité inférieure de tout le systéme vasculaire de l'embryon. S'il est démontré que les trois mamélons de racines qu’on a observés dans la coléorhize du coëx et de l’Aordéum se partagent l'extrémité inférieure du système vasculaire, pourquoi ne consi- dérerait-on pas ces mamélons comme autant de radicules ? L'existence de plusieurs radicules dans un embryon ne répugne point à la raison. Chaque radicule a toujours, dans lorigine , sa coléorhize particu- lière ; mais en peu de tems les cloisons de séparation s’évanouissent, et dès-lors plusieurs coléorhizes n’en forment plus qu’une. (Exemple : coix, hordeum. ) Les radicelles naïssant de tout autre point que de la base de l'em- bryon, ne peuvenvêtre confondues avec la radicule, lors mêmes qu’elles sont pourvues d’une espèce de coléorhize. La coléophylle des embryons monocotylédons , soit qu’elle appartienne au cotylédon, (Exemple : canna, caryota , asparagus, etc.), Soit qu’elle appartienne au bourgeon de la plumule, (Exemple : graminées , excepté oryza; Carex maxima, Scirpus Supinus, elc.), ne s'ouvre pas par suite d'un déchirement mécanique , comparable à celui de la coléophylle située à la base des pétioles des cocoloba , mais par suite d’un amin- cissement et d’une séparation organiques , favorisés par la légère pression ‘de la plumule ; phénomène que lon peut comparer, jusqu’à certain point, à la division longitudinale de la coléophylle située à la base des péuoles de plusieurs poivres , des figuiers, etc. Sous ce rapport, la coléo- phylle de la plumule des monocotylédons ne diffère de leurs feuilles envainantes que parce que celles-ci s'ouvrent plutôt; encore voit-on les feuilles de l'aflium ccæpa soruür tardivement les unes des autres, comme la plumule sort du cotylédon. Lorsque la coléophylle fait partie du cotylédon, tantôt elle s’ouvre (24) par un simple trou sans former de saillie (Exemple : NGÏGS ; alisma, sagittaria, butomus , potamogeton , zanichellia , allium , etc. ), et tantôt elle s’alonge en un cône plus ou moins grand, et se perce à son sommet. ( Exemple : oryza, canna, caryota, asparagus > etc.) Le cône, trans- formé en gaine, se prolonge souvent d’un côté, à la manière d'une feuille engainante. ( Exemple : asparagus. ) Lorsque la coléophylle n’est autre que la feuille primordiale, elle monte à la lumière, se perce à son sommet, se prolonge latéralement et ressemble plus ou moins aux autres feuilles de la plumule. ( Exemple : graminées. ) Le collet de l'embryon est situé entre la base de la plumule et la base de la radicuie ; quelquefois ces deux bases sont contigües , et le collet se réduit à n’être guère, avant et même après la germination , que la ligne de jonction du caudex ascendant et du caudex descen- dant. ( Exemple : canna, triglochin, ornithogalum, allium , etc. ) D’autres fois la plumule et la radicule sont contigiües avant la germi- nation ; mais lorsque l'embryon se développe, le collet s’alonge et sépare la radicule de la plumule. ( Exemple : commelina, tradescantia dans les monocotylédons, cucumis dans les dicotylédons. ) D'autres fois en- core, dès avant la germination, le collet a une longueur notable. (Exemple : alisma, naïas, butomus, eic., dans les monocotylédons; mirabilis, etc., dans les dicotylédons. ) Si le. co/let tend à descendre avec la radicule, il appartient au caudex descendant; s’il tend à monter avec la plumule, il appartient au caudex ascendant. 1] périt avec la radi- cule dans les monocotylédons, quand la base de la plumule s’est enra- cinée. (Exemple : commelina. ) Même chose a lieu souvent pour la üigelle quand des radicelles se sont développées à la base de la feuille primor- diale. ( Exemple : beaucoup de graminées.) Il n’y a qu'un conducteur de l'aura seminalis dans les graminées ; c’est ce qu'on voit bien en faisant l’anatomie, non de la graine, mais de l'ovaire. (Mémoires de l’Institut, 1808, 1°". semestre, pag. 551.) Ce conducteur prend naissance à la base de l'embryon et paraît y adhérer ; il passe du tégument séminal dans la paroi de l’ovaire, où il se partage, tantôt en deux branches ( Exemple : blé, orge, eic., et aussi maïs, selon M. du Petit-Thouars), tantôt en un plus grand nombre. (Exemple : Lo/cus saccharatus ) (1). Bien entendu que la vémtable place de l’ombilic est indi- quéee par le passage du conducteur, du tégument séminal dans la paroi de ——— "0 À G) Le nombre des filets vasculaires qui se rendent de la base du style à la base de l'ovaire s’élève à 10, ou peut-être davantage, dans l’holcus saccharatus ; mais plusieurs vont manifestement au point d’attache du fruit, et sont les vaisseaux nourriciers du péri carpe; néanmoins il ÿ a apparence que le conducteur recoit plus de deux faisceaux, (25) l'ovaire. Quant à la graine, pour réduire l’exposé de ses caractères généraux en termes techniques, précis et clairs , autant que possible, on dira qu’elle est périspermée oblique ; qu’elle a un tégument propre adhérent ; qu'elle a un ombilic basilaire, postérieur, el un embryon périphérique latéral inférieur. { » La radicule de certains embryons est accompagnée d’une rhiziophyse, appendice de formes diverses, qui semble être un reste du système ombi- lical, si toutefois ce systême communique directement avec l'embryon. Un sac membraneux, en forme de cupule, fixé à l’ombilic par son extrémité inférieure , laissant appercevoir une cicatrice à son fond, recou- vert par le tésument propre de la graine, mais en étant bien distinct, et recevant la base cicatrisée de l’amande (Exemple : pinus maritima, pinea, etc.), se montre dans les genres pinus, abies, larix, cedrus. (Voy. Ann. du Mus., 1om. 16, pag. 451 et suiv. ) Ces mêmes genres, ainsi que le thuya, offrent un embryon dont la radicule est terminée par une substance qui, en état de siccité, est racornie, et qui étant humec- tée, se ramolit, se gonfle, se dilate à la facon du gluten. Cette substance, distincte du périspèrme par ses propriétés physiques, adhère plus ou moins à son ussu, selon la remarque de M. Richard. Pendant la ger- mination, le sac membraneux, et non pas le tégument propre de la graine pressé par la radicule, s’alonge en une gaîne que l'on pren-' drait facilement pour une coléorhize, et se déchire quand il ne peut plus céder à la force expansive de l’embryon. C’est, ce semble, parmi les rhiziophyses que doit être classé cet organe, qui, à juger par les cicatrices correspondantes, et par certains autres rapports Organiques, a été pri- mitivement attaché au bout de la radicule. Les embryons du cycas et du zamia ont une rhiziophyze filiforme, très- longue, repliée et peletonnée sur elle-même. Le raxus, le podocarpus et l’aristolochia clematis ont une rhiziophyse filiforme , droite et courte. L’enveloppe charnue des singber, des alpinia, etc. , n’est peut-être qu’une rhiziophyse détachée de la radiculc. M. Decandolle a découvert, il ya quelques années, la rhiziophyse charnue du nymphœæa, qui renferme complettement l'embryon: un appendice semblable existe dans le poivre et le saururus. Quoiqu'il soit vrai que la rhiziophyse ait d'ordinaire une connexion parenchymateuse avec le périsperme, comme celui-ci est dépourvu de vaisseaux, que sa substance est très-différente de celle de la rhiziophyse, et qu’à l’époque de la maturité, ces parties, si peu en rapport d’orga- nisation, s’isolent l’une de l’autre, ( Exemple : 2»mphæa ), ou se dessè- chent leur point de contact, de façon que l'union organique dégénère en une simple adhérence mécanique ( ce qu’on reconnaît à des signes qui ne sont pas équivoques ), il est évident que Gœrtner a eu raison de dire que le périsperme est distinct et séparé de l'embryon. (26) Le nymphæa, le poivre et le saururus, ainsi que le zelumbo, ont deux cotylédons. Les cotyiédons de cette dernière plante, que Bernard de Jussieu range dans les papaveracées, et M. Ventenat, dans les renonculacées } sont réunis par leur base et font corps avec la radicule , petit mamelont au centre duquel aboutit l’extrémité inférieure du système vasculaire: Goœrtner assigne clairement la place de cette radicule, lorsqu'il dit © «In ceratophyllo atquenelumbo id tantum à cotyledonibus distat vitellus} qudd lobi ejus circa basin suam, aded latè inter se ‘et cum radicul coaliti sunt, ut hanc penitüs abscondant..…..» ( Introd. 148. ) Mais Gœrtner trouve une différence entre le vitellus et les cotylédons, et sut ee point il n’est pas d'accord avec le savant M. Sprengél. (Philosoph. Bot. ; ed. 4, p. 178 et 170), et beaucoup d’autres botanistes. : Le gunera, le piper, le saururus , le nymphæa, le nelumbium se tiennent par un grand nombre de caractères , et peuvent Constiluér une farnille par enchainement. ( Les pipéritées. ) * La graine du preris cretica , semée convenablement, produit une sorte de cotylédon latéral , une plumule roulée en crosse, et un chevelu qui tient lieu de radicule. On se sert ici du mot graine, sans prétendre rien décider relativement à l’existence des sexes ; mais on observe, indépen- demment de toute application particulière, que l'absence d’enveloppe sémi- nale, la pluralité de radicule, et peut-être même la formation organique d’un germe sans fécondation préalable, n’excluent pas l’idée de graine. Ce sentiment estadmis aujourd’hui par plusieurs naturalistes. M. Sprengel, par exemple , termine quelques remarques sur les plantes cryptogames , par la phrase suivante : unde efficitur, vera semina-his familiis imper- Jectioribus esse, quæ sine actu fæcundationis generata speciern propagant. Jour. GÉN. DE Méo. Sept. Tom. 42, p. 97. { Voy. Philosoph. Bot. , pag. 159.) Certains polypes produisent de véri- tables œufs, quoiqu'ils soient privés de sexes. Serait-il bien sage d'affirmer que dans les plantes la même chose ne puisse jamais avoir lieu? Extrait d'un Mémoire sur la structure de la Pomme de terre; par M. À, NVirrars , doyen de la Faculté de Médecine de Strasbours, correspondant de l’Institut, etc., avec une planche. M. Virrars est connu depuis longtems comme médecin et comme botaniste cultivateur et voyageur ; dans ce mémoire , à ces qualités, il joint celles de chimiste et de physiologiste. 11 le commence par une nolice courte mais exacte de l'introduction de ce précieux végétal en Europe, sur ses caractères botaniques et sa culture ; il remarque qu'il C23)) l'a vu dans les Alpes cultivé au-dessus du point où s'arrêtent le seigle ei les forêts à 1800 Loises. | Passant ensuite à l’examen deses qualités intérieures, il indique plusieurs circonstances de sa culture qui rendent ses tubercules plus ou moins savou- reux, sains ou délétères. Ainsi, il remarque que lorsque les tuber- cules se trouvent hors de terre, par une cause quelconque, ils prennent une couleur verte, et qu'il se manifeste dans toute la partie colorée beau- coup d’âcreté ; il en est de même de ces tubercules qui ont été enta- més ou blessés par accident, ou par la larve du hanneton ; ils acquièrent une odeur vireuse. Passant en revue différentes manières d’apprêèter les pommes de terre , il reconnaît dans toutes la présence d’un suc âcre et narcotique , qui s'enlève par lébullition ou s’évapore par la forte chaleur de la cuisson ; mais en même tems ces moyens enlevent aussi des parties nutritives, et il en donne pour preuve que les cochons et les che- vaux s’engraissent beaucoup plus promptement avec la pomme de terre crue, et qu'ils en sont plus friands que lorsqu'elle est cuite. M. Villars a ensuite cherché à reconnaître le siège où résidait cette propriété vireuse ; il a reconnu d’abord que c'était daps la partie fibreuse ; car ayant recueilli le marc qui restait sur le châssis, après la préparation de Ja féeule, et qui n’est autre chose que les fibres végétales , il l’a préparé comme aliment; mais de quelqu’assaisonnement qu'il se soit servi, cette substance a été toujours très - mauvaise, même en lui rendant de la fécule ; ensuite, appelant à son secours l’analogie, il a présumé que, comme dans tous les autres végétaux reconnus comme dangereux, cette qualité vireuse résiduit dans le suc propre. Voulant encore pénétrer plus avant , il a eu recours à un excellent microscope, et il a cherché par son moyen à déterminer la structure des molécules les plus intérieures, et il représente leur configuration dans une planche contenant huit figures. Il a d’abord reconnu que la farine de pomme de terre était composée de globules ovoïdes, ayant depuis = de ligne jusqu’à -£ : ils sont lisses, brillans , et laiteux comme des globules de mercure : en cuisant, ils acquièrent un tiers de plus en diamètre, et deviennent moins brillans; leur surface est.comme gersée et fendillée. Dans la pomme de terre gelée et détériorée par cette cause, ils sont plus petits de moitié. | Dans ce cas, le réseau des fibres est plus facile à observer; alors les globules sont plus rapprochés des fibres. Observant ensuite les fibres , il a trouvé qu’elles composaient un réseau disposé en mailles , de figure ordi- nairement hexagone irrégulier. Le diamètre de ces fibres lui a paru être de —— de ligne environ. : 200 -: Parmi le réseau, il a observé çà et là des renflemens plus épais en forme de trompe ou d’entonnoir cylindrique, dans lesquels il présume qu'est contenu le suc cylindrique, sans pourtant oser l’affirmer. (28 ) Ayant ensuite placé des portions de ce-tissu réticulaire dans un verre de montre avec de l’eau, il a tenté de les colorier avec différentes liqueurs: Il a d’abord fait couler dans le verre une goutte de son sang chaud; il a été attiré et ensuite s’est porté sur la fibrine qu'il a coloriée en jaune rougeâtre, d'une manière très-prompte et tres-uniforme, au point que les globules du sang ont disparu, et se sont décomposé à l'instant. Trois jours après, l’eau s'étant évaporée en partie, il a apercu un certain nombre de cubes de muriate de soude ou sel marin de -— à = de ligne de diamètre. Dans l’eau de puits ordinaire, le sang n’a pas pro- duit de cubes comme avec cette fibrine de pomme de terre , ce qui lui fait présumer que ce réseau à une propriété particulière qui a été inconnue jusqu’à présent. Outre les fibres du réseau , M. Villars a observé de plus des fibres dures presque ligneuses , qui ont la forme et le volume cylindrique d’un cheveu de -- de ligne environ de diamètre, bifurquées et trifurquées, ondulées transversalement par des lignes très-fines. Elles se font reconnaître sous la dent, en mangeant la pomme de terre ; car elles sont dures, coriaces , ayant un goût rance et de pourri ; à la vue , elles paraissent comme des veines rouges parmi la fécule. L’au- teur les regarde comme une espèce de maladie comparable aux pierres des poires. Îl paraît, suivant lui, qu’elles ont la propriété d’enchaîner pour ainsi dire l'odeur vireuse et désagréable. i Voulant ensuite prendre un point de comparaison dans un autre végétal, M. Villars a examiné la fine fleur de farine de froment; il a trouvé ses molécules beaucoup plus petites et plus irrégulières que celles de la pomme de terre. Ils n’avaient que de + à = de ligne de dia- mètre. La poudre à cheveux et lamidon n’ont pas paru différens. Ce n’est pas , suivant M. Villars, cette ténuité des molécules qui soit la seule cause que la farine soit plus propre à poudrer que la fécule de pomme de terre ; mais c’est de plus que la chaleur ne l’altère pas si facilement, qu’elle contient moins d’eau, et qu’elle est moins prompte à la perdre et à la. reprendre: . L'auteur a ensuite passé à l'examen de la pomme de terre germée ; son réseau est beaucoup plus fin et plus alongé; il ne contient qu’un petit nombre de globules, et beaucoup plus petits, puisqu'ils n’ont que de + à ——- de diamètre ; de plus , ils sont différemment placés. I présume , avec beaucoup d'apparence, que leur dimmution en nombre et en diamètre vient de ce que la végétation et la vialité de la pomme de terre a le pouvoir et le moyen de dissoudre, d’auénuer et de déplacer les globules de la fécule, pour les faire servir à son accroissement et à sa muluplication. Il résulte donc ; suivant lui, de cette dissection microscopique, que ”” (29) la partie délétère de la pomme de terre appartient à la fibre ligneuse et au suc propre, et que la partie globuleuse, farineuse possède au con- uraire la propriété nutritive , non-seulement pour les animaux, mais pour les plantes elles-mêmes. Jusque-là M. Villars expose ces faits comme simple observateur, mais ensuite il se croit permis de les rapporter à une théorie de physiologie générale dont il a consigné les bases dans des ouvrages précédens; mais 11 Le fait avec toute la réserve qui convient au naturaliste. Rappelant des faits qu'il a publiés précédemment , et qui ont été confirmés par d’autres observateurs , il s'élève à des considérations générales sur l'accroissement des corps organisés. D'abord il cite un Mémoire publié en 1804, et dédié à Fourcroy, dans lequel il dit qu'ayant exposé de l’eau de pluie au soleil, dans des fioles de verre bien bouchées ; il ÿ a vu naître des globules lai- teux ; qu’ils sont devenus opaques et verts ; qu’ils ont fini par se réunir en ligne continue en forme de chapelet ; qu’il en est résulié deux espèces de conferves; qu’examinant ensuite la structure des nerfs, de la moëlle et du cerveau , il a reconnu que toutes les parties étaient formées de globules isolés dans le principe; qu'il paraissait que toutes les autres parties des animaux provenaient de globules isolés, tels sont ceux du sang. Raporo- chant ensuite les faits contenus dans ce dernier Mémoire , il regarde l’ac- croissement dans les deux règnes comme une espèce de cristallisation globulaire. M. Villars a joint à son Mémoire une planche dans laquelle il représente les différentes parties dont il parle, grossies au microscepe. A. P, PHYSIOLOGIE ANIMALE. Extrait d'un Mémoire de M. Legallois; sur le principe des forces du cœur, et sur son siège. (Fin de l’article. ) Dans toutes les espèces et à tous les âges, la destruction d’une portion Hxsrirur war. quelconque de la moëlle épinière a toujours pour effet d’affaiblir les 27 Mai et 3Juin1811. forces du cœur : mais la portion qu'il faut détruire pour porter leur affaiblissement au-dessous du degré nécessaire à l'entretien de la circu- lation, varie dans les différentes espèces , et ellé est d'autant plus longue dans la même espèce, que l’animal est plus voisin de l’époque de sa naissance. Si, avant de détruire la moëlle, on fait des ligatures soit à l'aorte, soit à quelques gros troncs artériels , les résultats sont différens, et la destruction de la même portion de moëlle, qui, sans ces ligatures, Tom. III. No. 53. 5e, Année. 5 ue n. (30 ) aurait arrété subitement la circulation, sera insuflisante pour produire cet effet. En général, en resserrant par des ligatures l’étendue des par- | ties auxquelles le cœur doit distribuer le sang, on diminue la somme | des forces dont cet organe a besoin pour remplir sa fonction , et l’on | raccourcit à mesure la longueur de la moëlle indispensable pour l’entre- tien de la circulation. La destruction d’une portion de moëlle insuffisante pour arrêter la cir- culation générale, la diminue toujours beaucoup dans les parties corres- poudantes à la moëlle détruite, et y fait jusqu’à un certain point l'office d’une ligature. 11 arrive de là que lorsqu'on détruit la moëlle successi- vement par petites portions, et en mettant un certain intervalle de tems entre chaque destruction , on en peut détruire sans arrêter la circulation, une longueur beaucoup plus grande que celle suffisante pour produire cet effet , si elle eût été détruite en une seule fois, Soit par ce procédé, soit par des ligatures faites aux artères, il n’y a aucune portion de moëlle épinière qu’on ne puisse empêcher de coopérer à l'entretien de la circulation , sans que cette fonction soit arrêtée, et il n’y en a aucune qui ne puisse devenir suflisante pour l’en- tretenir. C’est sur cela qu'est fondée la possibilité, réalisée par l’auteur; de conserver la vie dans un troncon isolé, et extrait du milieu du corps d'un animal. Mais de quelque manière qu’on s’y prenne dans ces expériences, toutes les fois que l’on va jusqu'à anéantir l’action de la moëlle dans toute sa longueur, la circulation est arrêtée sans retour. ï On peut déduire de ces faits les conséquences suivantes : La vie est due à une impression du sang artériel sur le cerveau et la moëlle épinière, ou à un principe résultant de cette impression. Cette impression une fois produite, ce principe une fois formé, a toujours une durée quelconque, mais variable, suivant l’âge et l'espèce des animaux. Par conséquent, il n’y a aucun moyen de tuer un animal instantanément, ou plutôt il n’y en a aucun autre que la destruction simultanée du cerveau et de toute la moëlle épinière. La prolongation de la vie dépend du renouvellement continuel de cette impression, à-peu-près comme un corps mu, en vertu d'une première impulsion, ne peut continuer de se mouvoir indéfiniment qu’autant que la même impulsion est répétée par intervalles. C’est cette impression, c’est ce principe formé dans le cerveau et la moëlle épinière, qui , sous le nom de puissance nerveuse, et par l’inter. médiaire des nerfs, anime tout le reste du corps , et préside à toutes les fonctions. tte (3:) Le cœur emprunte toutes ses forces de ce même principe, de même que les autres parties en empruntent le sentiment et le mouvement dont elles sont douées , avec cette différence que le cœur puise ses forces dans tous les points de la moëlle épinière, sans exception , tandis que chaque partie du corps n’est animée que par une portion de cette moëlle ( par celle dont elle recoit ses nerfs.) L'action de ce principe sur le cœur n’est pas la même dans toutes les espèces , et dans la même espèce elle est plus considérable à mesure que l’animal est plus voisin de l’époque de sa naissance. C’est du grand sympathique que le cœur reçoit ses principaux filets nerveux , et c'est uniquement par ce nerf qu'il peut emprunter ses forees de tous les points de la moëlle épinière. 11 faut donc que le grand sympa- thique ail ses racines dans cette moëlle , et dès-lors toutes les questions qui se sont élevées sur l’origine de ce nerf, et que jusqu'ici l'anatomie n'avait pu résoudre , se trouvent complettement résolues par la voie expéri- mentale. On ne peut plus admettre qu'il existe dans le méme individu deux vies distinctes, la vie. animale et la vie organique, que le cerveau est le centre unique de la vie animale, et que le cœur indépendant de la puis- sance nerveuse est le centre de la vie organique. La mort n'étant que l'extinction du principe formé dans le cerveau et la moëlle épinière par l’action du sang artériel , elle peut n’être que artielle quand l'extinction l’est elle - même; elle est générale quand ‘extinction a lieu dans toute l’étendue du cerveau et de la moëlle épinière. La mort partielle admet une véritable résurrection toutes les fois que la portion de moëlle épinière demeurée vivante peut fournir au cœur des forces suffisantes pour ranimer la circulation dans la portion morte. Si la mort générale est irrévocable , ce n’est pas que la reproduction du principe dont il s’agit ne puisse s’opérer dans toute l'étendue de la moëlle épinière, tout aussi bien que dans une portion au bout d’un tems plus ou moius long après son entière extinction ; maïs c’est que le cœur ayant perdu toutes ses forces par l'effet même de cette extinction , sans aucun moyen de les recouvrer, la circulation a cessé pour jamais. En un mot, Vextinction du principe de la moëlle épinière , et la cessation spontanée de la circulation sont deux choses inséparables , et dont l’une annonce cons- tamment l’autre. Parmi les signes certains de la mort, il faut donc compter tous ceux qui prouven! que la circulation a cessé. C’est pour cela que la vacuité des IxsTiTur na, AoûtiSire (232) " carotides en est un infaillible , lors même que les battemens du cœur con- ! tinuent ; d’où il suit qu'il s’en faut bien que le dernier terme de la vie ! s'étende jusqu’à l'abolition de l’irritabilité dans cet organe. | ; Î PHYSIQUE. Le Mémoire sur l'axe de réfraction des Cristaux , et des Substances organisées ; lu à la première classe des sciences physiques et mathématiques de l'Institut, le 19 août 1811, par M. Mazus. (Fin de l’Extrait.) Je fixe perpendiculairement à un tableau vertical, une de ces glaces, en l'inclinant à l’horison de 54° 35/; je place au-dessous la seconde, en. l'inclinant également à l’horison de 549 35/, mais en lui faisant faire avec le tableau un angle de 35° 25/. Dans cette position , la lumière qui, après avoir été réfléchie par la première glace, parvient verticalement à la seconde, a perdu la faculté d’être réfléchie par celle-ci et la pénètre en entier. Si on place entre ces deux glaces un cristal doué de la double réfraction , et disposé de manière que sa section principale soit perpen- diculaire à l’une ou l’autre glace, la lumière qui le traverse conserve ses propriétés, elle n’est pas réfléchie par la seconde glace. En plaçant œil dans le prolongement du rayon qui serait réfléchi, on n’aperçoit pas de lumière. Si la section principale du cristal cesse d’être perpendiculaire, à l’une ou l’autre glace, la lumière qui le traverse est divisée en deux faisceaux polarisés en-sens contraire, et qui en tombant sur la seconde glace, ne sont plus dans la disposition qui les soustrait à la réflexion partielle. L’œil reçoit alors une certaine quantité de lumière réfléchie qui est à son maximum, quand la section principale du cristal a décrit autour de la verticale un angle de 45°, et qui devient nulle de nouveau quand la section principale a décrit un quart de circonférence. On place donc, entre les deux glaces, une tablette horisontale percée d’une ouver- ture rectangulaire , dont les côtés sont parallèles et perpendiculaires an tableau vertical. On passe le cristal sur cette ouverture, et on le fait tourner jusqu'à ce que la lumière qui le traverse ne soit plus réfléchie par la seconde glace, et que Île fond de celle-ci paraisse totalement obscur, On le fixe dans celte position, et on trace sur la face inférieure deux lignes parallèles aux côtés de l’ouverture rectangulaire. Si actuellement on fait dans le cristal deux sections perpendiculaires à la première face , et parallèles aux lignes tracées, une de ces sections sera nécessairement Cd (35) parallèle à l’axe de cristallisation. Pour la reconnaître, il faut faire subir à ces nouvelles faces la même épreuve qu’à la première. Dans l’une d’elles, , les nouvelles lignes rectangulaires seront perpendiculaires à celles de la | première face, ce qui indique qu'elle est perpendiculaire à la section | principale : dans l’autre, qui est alors nécessairement parallèle à l'axe, les deux lignes rectangulaires seront inclinées à l'intersection des faces, et , une de ces lignes donnera la direction de l’axe. Pour la déterminer, il suffira de faire une nouvelle section parallèlement à une quelconque de ces lignes. Si, dans cette troisième section, les lignes rectangulaires sont l'une parallele et l’autre perpendiculaire à celle qui a dirigé la section, celle-ci indique réellement la direction de l’axe. Si, au contraire, dans cette troisième section, le phénomène de la dépolarisation cesse d’avoir lieu , c’est-à-dire , si en faisant tourner le cristal , la glace qui doit réflé- chir la lumière reste constamment obscure, la direction de l'axe est per- pendiculaire à la ligne qui a dirigé la section, et par conséquent perpen- diculaire à la derniere face. On voit, par ces opérations, que trois sections au plus, et souvent deux , suffisent toujours pour retrouver l'axe de réfraction et de cristalli- sauon d’un corps, quellesque soient d’ailleurs les aliérations. qu'il peut avoir subi dans sa fonne extérieure. Mais ces trois opérations , nécessaires au minéralogiste qui veut déterminer l’axe de cristallisation d’une subs- tance, ne sont pas nécessaires à l’artiste qui construit un micromètre. Celui-ci peut, dès la première opération , reconnaître le sens conve- nable à la taille des cristaux, pour obtenir le phénomène qu'il se pro- pose de produire. Si, dans la première section qu'il a obtenue, les lignes rectangulaires sont perpendiculaires à celles de la première face, il peut tailler deux prismes, dont les arëètes soient parallèles à la ligne qui a dirigé la section. Dans chacun de ces primes, l'axe de réfraction est per- speudiculaire à l’arête, mais différemment incliné sur les faces; ce qui suffit pour produire l'effet proposé, comme je l’ai prouvé dans la théorie que j'ai donnée de ce genre de phénomène. ( Voyez la Théorie de la double réfraction , pages 270-276.) Si, au contraire, dans la première section qu’il a obtenue, les lignes rectangulaires sont inclinées à l’intersecuon des deux faces , 1l doit tailler un prisme dont l’arête soit parallèle à la première ligne , et un autre dont l’arête soit parallèle à la seconde. Dans l’un de ces prismes , l’arête est parallele à l'axe du cristal; dans l’autre, elle lui est perpendiculaire. Cette disposition est celle à laquelle les essais de M. Rochon l'avaient conduit. La méthode qui sert à retrouver l’axe des substances douées de la double réfraction , peut servir & fortioré pour reconnaître si un cristal est doué (54) ! ou non de celte propriété ; car toutes les fois que la glace qui doit réflé- chir la lumiere paraîtra coustamment obscure, on en conclura que le | cristal ne jouit pas de cette propriété. Lorsqu’au contraire la glace paraîtra alternativement obscure et éclairée, on en conclura que le cristal es doué de la faculté de doubler les images. Cette méthode étant indé 5: dante de la quantité de l'écartement des images, sert à-la-fois Loi jee cristaux, dont la double réfraction est très-forte, et pour ceux dans a quels la division des images est très-faible. Elle est la seule applicable pour ces derniers , parce que la dispersion des images étant beaucoup plus forte que celle de leur écartement, on ne peut, dans aucun cas obtenir leur séparat'on. | , En soumettant à ce genre d'analyse toutes les substances minérales diaphanes , et Îles divers produits chimiques susceptibles de cristalliser je parviens à ce résultat général , que toutes ces substances sont douées de la double réfraction, hormis celles qui cristallisent en cube ou en octaèdre régulier. Ainsi, comme ces dernières sont en plus petit nombre, au lieu de faire comme autre fois, une liste des substances qui jouissent de cette propriété , il faut faire actuellement une liste de celles qui en sont pri- vées. Cette observation peut conduire à la connaissance des formes de quelques substances, dont la cristallisation n’est pas exactement déters minée. Ainsi l’eau congelée, par exemple, offrant un axe de cristallisa- tion , il est probable que sa forme n’est point un octaëdre régulier, comme on l'avait soupçonné. Je dois ajouter que les substances qui affectent la forme prismatique ont ordinairement l’axe de réfraction parallèle aux arrêtes du risme quelque soit d'ailleurs leur forme primitive. Era Mais ce qu'il y a de plus extraordinaire, c’est que toutes les substances organisées , végétales ou animales, soumises à la même épreuve, partis cipent de celte propriété des cristaux. J’ai placé, dans les mêmes cir- constances,, les parties fibreuses et transparentes des feuilles et des fleurs les pellicules qui recouvrent l’aubier, de la soie, des laines et des Je blancs, des écailles , de la corne, de l’ivoire, des plumes, des peaux de quadrupèdes et de poissons, des coquilles, du fanon de baleine, etc. , et toutes ces substances ont modifié la lumière de la même manière que 1 corps cristallisés. Toutes ont, pour ainsi dire , un axe de réfraction ou de cristallisation, comme si elles étaient composées de molécules d’une forme déterminée, disposées symétriquement les unes par rapport aux autres. Cette observation, cepeudant, semble pouvoir s'expliquer de deux # manières. Ou ces substances sont réellement composées de particules organisées comme les cristaux, ou ce phénomène tient aux propriétés (35 ) générales de la lumière réfléchie et réfractée que j'ai reconnues précé- | demment. Je discuterai cette matière dans un autre Mémoire, en rappor- | tant les expériences qui doivent décider cette question. ÉCONOMIE DOMESTIQUE. Procédé pour obtenir le Sirop de Miel, aussi beau que i le sirop de sucre. livres. onces. Malte ae eau Oil ur ons 6 » SOCIÉTÉ PHILOY. PAU AD Se ee telle tete le à ee el | 10 Craie réduite en poudre. . . : . . . . . . >» 3 Charbon pulvérisé, lavé et desséché « . . . : » 5 Blancs d'œufs (battus dans 4 onces d’eau). . » 3 On met le miel, l’eau et la craie dans une bassine de cuivre dont la capacité “doit être de moitié plus grande que le volume du mélange , et on fait bouillir ce mélange pendant deux minutes; ensuité on verse le charbon dans la liqueur, on le mêle intimement avec une cuiller, et on continue l'ébullition pendant deux autres minutes ; après quoi on ajoute le blanc d'œuf, on le mêle avec le même soin que le charbon , et on continue de faire bouillir encore pendant deux minutes. Alors on retire la bassine de dessus le feu, on laisse refroidir la liqueur environ un quart-d’heure, et on la passe à travers une élaminé, en ayant soin de remettre sur létamine les premières portions qui filtrent,-vu qu’elles entraînent tou- jours avec elles un peu de charbon. Cette liqueur, ainsi filtrée , est le sirop convenablement cuit. Une portion du sirop reste sur l’étamine, adhérant au charbon, à la craie et au blanc d'œuf; on Jen sépare par l’un des deux procédés qui suivent. Premier procédé. On verse sur ces matières de l’eau bouillante jusqu’à ce qu'elles n’ayent plus de saveur sucrée; on réunit toutes les eaux de lavage, et on les fait évaporer à grand feu, en consistance de sirop. Ce sirop, ainsi cuit, contracte une saveur de sucre d’orge, et ne doit point être mêlé , par cette raison, avec le premier. Deuxième procédé. On verse en deux fois, sur la matière précédente, autant d’eau bouillante qu’on en a employé pour purifier la quantité de matitre sur laquelle on opère; on la laisse filtrer et égoutter : on * *% (56) soumet le résidu à la presse, on réunit toutes les eaux, et on s'en sert pour une autre purification. tas | Observations. 1°. Le sirop fait par le procédé qu’on vient de décrire est d'autant meilleur, que le miel est de qualité supérieure. Celui qu'on obtient avec le miel Gâtinais, et à plus forte raison avec le miel de Narbonne, ne peut point être distingué du sirop de sucre. Celui qu'on obtient avec le miel de Bretagne n’est point bon. 20, Avant de se servir de l’étamine, lorsqu'elle est neuve, il est néces- saire de la laver à plusieurs reprises avec. de l’eau chaude ; autrement elle communiquerait une saveur désagréable au sirop, parce que, dans cet état, elle contient toujours un peu de savon. 30. 11 faut que le charbon qu'on emploie soit bien pilé, lavé et des- séché : sans cela l'opération ne réussirait qu’en partie. On peut se servir avec succès du charbon qu'on prépare en grand chez M. Vallée, phar- macien, rue Saint-Victor, n°. 06. La totalité du sirop qu’on obtient est égale en poids à la quantité de miel employée, et une livre de sirop peut remplacer avantageusement une demi-livre de sucre ordinaire. Si donc l’on a employé le miel à 50 sous la livre, en y ajoutant 4 sous pour les frais de confection du sirop, ce qui est beaucoup trop, ce sirop reviendra à 34 sous la livre, et fera le profit d’une demi-livre de sucre de 5 francs. Erratum du Ie. 51, page 365. ‘, OEnisostemone , Lisez : Anisostémone. SLI L'PSLS SI SS AN TS. Les abonnés au Bulletin des Sciences, publié par la Société philomatiqne depuis et compris le mois de jpilet 1791, jusques et compris le mois de ventose an 13 (1803), sont prévenus que les tables qui terminent cet ouvrage, sent mises en vente chez M. KLOSTERMANN fils, rue du Jardinet, n°. 13; elles se composent, 1°. D'une table raisonnée des matières contenues dans le troisième et dernier tome du Bulletin; 2°. D’un tableau, par ordre de sciences, de tous les objets énoncés dans les trois. omes ; 3°. D'un supplément à la table raisonnée des deux premiers tomes, Quatré feuilles in-4°. petit-texte. Prix : 2 fr. 50 c. > L'abonnement est de 14 fr. , franc de port, et de 13 fr. pour Paris: chez 3 KLOSTERMANN fils, acquéreur du fonds de Mad. Ve. BxrnanD, Ubraire, rue du Jardinet, n°. 13, quartier St. André-des- Arts. NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE: Paris, Mars 1812. LE ne — — CHIMIE MINÉRAL"'E: ŒÆxtrait d'un Mémoire sur les Oxides de fer; par M. Gay-Lussac. M. Gax-Lussac, après avoir fait un exposé de ce qu'on à fait sur les oxides de fer, et après avoir montré combien il règne encore d’incer- titude , tant sur leur nombre que sur la proportion d’oxigène qu'ils renferment, expose le résultat des expériences qu'il a faites sur cet objet. 11 démontre qu’il y à trois oxides de fer parfaitement distincts, comme M. Thenard l'avait avancé , et il détermine les diverses circonstances dans lesquelles chacun de ces'oxides se forme. On obtient l’oxide au premier degré toutes les fois que le fer décom- pose l’eau au moyen d'un acide; sans que celui-ci fournisse, de l’oxigène. Il est composé de Mer A AR NS RU RS PE EN Na se TT TOO: 0: DriPene ta MoN OA ee M. Gay- Lussac a trouvé celte proportion en dissolvant le fer dans les acides sulfurique et muriatique faibles , et en concluant l’oxigène du volume du gaz hydrogène obtenu. Cet oxide est celui que MM. Chenevix et Thenard ont fait connaître, et qu'ils ont désigné par le nom d’oxide Tom. III. No. 54. 5e, Année. 6 Ne. 54, ANN. DE CHIMIE» de 38 y ; w blanc. Les dissolutions dans lesquelles il entre ont pour caractère de précipiter en blanc par les alcalis, et par le prussiate triple de po- tasse. Mol it On obtient l’oxide au second degré, toutes les fois que l’on brûle du fer dans le gaz oxigène, où dans l'air à une haute température , et mieux encore toutes les fois que l’eau seule est décomposée par le fer, soit à froid, soit à une chaleur rouge. Il est composé de PA AR LOU LEONA SA RAR RG A RE Res SET O ON OS Oxigene.. 1.1... ier@rae il Peer ea ir ee 57,8. Cet oxide est gris-noir quand il est en masse; mais quand on le préci- pite de ses dissolutions il paraît brun foucé, et vert quand il est très- divisé, et qu'il n'en reste -que quelques molécules en suspension. Il est très-magnétique , quoique beaucoup moins que le fer; sa densité est de 5,1072, l'eau étant à 18° centig. AASE Le meilleur procédé pour obtenir cet oxide pur, est de faire passer un courant de vapeur d’eau sur du fil de fer très-fin, jusqu’à ce qu'il ne se dégage plus d'hydrogène. AT L’oxide rouge de fer forme avec l’acide sulfurique un sel blanc, ana- logue au précédent, et qui a été décrit pour la première fois par M. Bucholz. On l’obtient facilement en faisant chauffer de l’acide sulfurique concentré avec l’oxide rouge, où en faisant bouillir ce. même acide sur la limaïlle de fer, ou enfin en en versant dans,une dissolution un peu concentrée de sulfate rouge. Ce sel peut exister avec des proportions très-variables; d'acide. Quand il en contient le moins possible , en conservant cependant sa blancheur, il est peu soluble dans l'eau froide : elle le décompose, même peu-à-peu-en lui enlevant son acide et un peu d’oxide, et il reste de l’oxide jaune rougeûtre : l’eau chaude produit beaucoup plus pr'ompte= ment cette décomposition. Quand le sel contient plus d'acide, l'eau froide et l’eau chaude les dissolvent complettement. Re Il est très-remarquable que l’eau produise des oxides différens, lors- qu’elle est décomposée séule ou par le*moyen des acides. Ge fait prouve la rande tendance qu'ont en général les acides à maintenir les métaux au plus bas degré d'oxidation, et par conséquent leur plus grande affinité pour ces oxides. M. Gay-Lussac, apres avoir examiné les diverses circonstances ‘dans lesquelles le fer s’oxide , et méme ce qui se passe: dans le mélange de deux sulfates, dont l’un est au maximum et l’autre au NT en conclut qu'il n'y a que trois oxides de fer bien distincts, et qu'il ac pas nécessaire de recourir à un plus grand nombre pour expliquer les couleurs variées que présentent les précipités de fer. Il examine ensuite lés change- mens que la nature bien déterminée des trois oxides de fer peut porter nl l f (39) dans la nomenclature minéralogique, et il prouve que les espèces qu’on avait désignées par le nom d'oxidules, comme les oxides de Suède et ceux de la vallée d'Aoste, sont identiques avec l'oxide noir contenant 37,8 d’oxigène par quintal de fer, et qu'ils doivent porter une autre dénomina- ton. Il lui a paru qu’il n'existe dans la nature dans l'état de pureté que deux oxides de fer : l'oxide noir et l’oxide rouge. L’oxide blanc ne S'y trouve qu'en combinaison avec l'acide carbonique dans les fers spathiques blancs; ceux qui sont bruns contiennent souvent beaucoup de fer spa- thique blanc , et il paraît que c'est dans l’état de ce dernier sel qu'ils ont été lors de leur formation. M. Gay-Lussac ne s’est pas borné à examiner la décomposition de l'eau par le fer, lursqu’elle est seule où mélée avec un acide. Il a trouvé que l'étain en se dissolvant dans l’acide muriatique, et en décomposant l'eau, ne prend que 13,5 d'oxigène par quintal d’étain , et que , lorsqu'on fait passer un courant de vapeur d’eau sr le métal, à une température rouge, on obtient un oxide blanc, semblable à celui que l’on forme avec l'acide nitrique, et qui est composé d’après ses expériences de 1.2 gl BETA RS CRAN LAN COR) ETES RIRES MESSE SSP AS 100,0. Open a Pin US NS DT ne Le troisième oxide que forme le fer, est l’oxide rouge connu de tous les chimistes ; il est composé d’après les expériences de M. Gay-Lussac de ER ST AR NON Es RESTE TEE SONT RTE LE Late Eos L} DRRÈRES PAL RENE ELIRe EUR PTS RS ST Ene 42,31. Il l'a obtenu en faisant passer de l’acide nitrique en vapeurs sur du fer rouge. Ces divers oxides de fer forment avec les acides, mais particulièrement avec l'acide sulfurique, des sels très-remarquables. Le sulfate d’oxide noir à des couleurs très-variables suivant la quantité d’oxide qu'il contient ; il est d’abord jaune citriag puis jaune verdâtre » jaune brun, jaune rou- geâtre , et enfin rouge brun foncé, lorsque l'acide qu’on suppose étendu de deux fois son volume d’eau, est complettement saturé. Ce sulfate donne desecristaux verts, dont la formeest celle d’un rhombe terminé par un biseau partant de la plus grande diagonale du rhombe, et qui sont du sulfate de fer au minimum; de sorte qu'il s’est fait un partage d’oxisène, et qu'il en est résulté du sulfate au minimum qui a cristallisé, et du sulfate au Maximum qu'on trouve dan® la liqueur. Il se’ dépose souvent avec les cristaux une poudre blanche qui est un sulfate acide contenant peu d’eau, parce que les cristaux en contiennent beaucoup : celle circonstance con- . Court sans doute à sa formation. On obtient très-facilement ce sel, en traitant l'oxide noir par l'acide sulfurique concentré, ou en versant un 4 JouanAz DE PHYs, 1811. (io) peu de cet acide dans une dissolution de sulfate d’oxide noir un peu rapprochée. Les dissolutions de l’oxide noir ont our caractère : me De précipiter en brun foncé par les alcalis ; . De donner avec le prussiate triple de potasse un beau précipité bleu serait peut-être préféré pour la peinture ; 5 5°. De donner aussi avec la dissolution de noix de gale un précipité bleu très-intense. Il serait aussi possible que ces dissolutions de fer fussent plus avantageuses que les autres pour la fabrication de l'encre, pour la couleur noire sur laine ou sur soie, et pour l'impression. des toiles peintes ; 4. L ammoniaque dissout l’oxide noir précipité de ces dissolutions, quoine moins abondamment que l’oxide blanc ; 5o, Elles absorbent le gaz nitreux et deviennent brunes, mais elles en prennent moins que les dissolutious de l’oxide blanc ; 6°. L'alcool n’y fait pas de précipité dans l’instant; mais au bout de quelques heures, il détermine un partage dans la liqueur : il se forme des:cristaux de sulfate au sénimum d oxidation , etil reste une dissolution de sulfate au MmaAzmumn ; 7°. Les précipités qu'y produisent les carbonates saturés et concentrés , se Fdeon en facilenrent dans un excès de ces mêmes carbonates. Le zinc, au contraire , ue forme jamais qu’un seul oxide composé de A0 Ces 2 OS EN AS RIT PN /T00 00: Mn CU mar unie di id: REA er ue soit qu'on l’oxide par l'acide nitrique, soit qu’on Que dissolve dans l'acide muriatique ou dans l'acide sulfurique. Enfin, puisqu'il y a trois oxides de fer, on doit obtenir lorsqu'on ‘décompose leurs dissolutions par les hydrosulfutes alcalins , des hydro- sulfures de fer contenant des quantités de soufre déterminées par la quantité d'oxigène combiné avec chaque oxide, et par conséquent il est probable qu'il existe dans la nature trois espèces de sulfures bien disuüncies, correspondantes à ces hydrosalfures (1). à PHYSIQUE. Mémoire sur l'origine et la génération du pouvoir éléctrique } tant dans les frottemens que dans la pile de Volta, là la Classe des sciences physiques et mathématiques de l'Ins- titut, le 23 septembre 1811, par M. Dessarenes. Cr Mémoire auquel l’auteur a donné un supplément dans une lettre (1) Mém. d’Arcueil, tom. 2, pag. 174 et 195. (41) À M. de Lametheric, insérée dans le journal de décembre 1811, con- tient un grand nombre de faits d’où il résulte que la température des appareils, et sur-tout la différente température des diverses parties de ces appareils , a la plus grande mflûence sur la production de l'électricité. Nous réunisssons ici dans un même article Te mémoire et son supplément. L’ambre, le soufre, le la cire d'Espagne ne donneut aucun Signe d'électricité quand on les plonge , même brusquement, dans le mer- cure , lorsque leur température est égale à celle de ce métal ;. et moindre que 10° centigr. L'auteur a fait ses expériences en commencant à la tem- pérature de — 18°. L’ambre commence à devenir électrique par ce pro- cédé à 11°; le soufre et la cire d'Espagne à 15v; le verre à 20° : tous cessent de l’être entre 60° et 80°, ei ne le redeviennent plus à des tem- pératures plus élevées. Ces corps ne deviennent jamais électriques, lors- qu'au lieu de les plonger dans ce liquide, on les en retire lentement, en supposant toujours que le degré de chaleur est le même; mais lorsque les corps idio-électriques dont nous venons de parler sont plus chauds que le mercure, ils s'électrisent constammeut, et par immersion, et par émersion. Un seul degré de différence dans la température suffit pour produire cet effet, qui est en général d’autant plus sensible que ia diffé rence est plus grande , on, observe cependant qu'un cylindre de verre à 100° plongé dans du mercure à — 18°, n’y devient électrique que quand il se féle, mais il l’est alors à un haut degré. Quand c’est le mercure qui est plus chaud que le corps qu'on y plonge ou qu'on en retire, l’élec- triciié est beaucoup plus fable pour nne même différence de tempéra- ture, parce que le mercure refroidit beaucoup moins promptement dans ce cas que ne le fait le corps idio-électrique lorsqu'il est le plus chaud. Le soufre s’électrise positivement dans tous ces cas, quel que soit l’état _de l'atmosphère ; mais le verre, l’ambre, la cire, le papier, le coton, la soie et la laine, prennent constament une électricité positive quand le ‘baromètre est bas, et que l’air pousse au chaud, et une électricité néga- aive lorsque le baromètre est haut, et que l'air pousse au froid. I arrive souvent que l'électricité est positive dans du mercure allié d’étain, et né- ‘gative dans du mercure pur. La nature de l'électricité change aussi , sui- vant l'intervalle plus ou moins grand des deux températures; on peut Tobserver positive pour un infervalle de peu de degrès, et négative pour une plus grande différence. ù En frottant les mêmes corps sur la laine, au lieu de les plonger dans Je mercure, on observe également qu’il ne se produit d'électricité que dans des températures qui ne sont ni trop basses ni trop élevées, et que la nature de l'électricité dépend du degré de chaleur; ce qu'avait déja observé Bergman. (en Le simple contact du mercure ne produit d'électricité dansiles mêmes : corps que quand sa température est différente de la leur, et qu'elles ne sont toutes deux ni inférieures. à o°, n1 supérieures à 75°. On observe encore ici que l'électricité est ordinairement positive pour une petite différence dans le degré de #haleur, ct négauve quand cette différence est plus grande. AE VAR Des disques métalliques isolés perdent aussi la faculié de devenir élec- triques par frottement , à une température tres-basse. Hs reprennent promptement cette faculté en Îles chauffant un peu dans la main. L’élec- tricité est d’abord négative; elle augmente d’abord, et diminue eusuite, à mesure que la température augmente, en continuant de chauffer le métal, il redevient non excitable, et ensuite positif. L'électricité positive que donnent les métaux chauffés au soleil, de- vient en un instant négative par un Courant d'air froid, ou en les plongeant dans du mercure froid. Lies métaux ne deviennent électriques au soleil que parce qu'ils s'y échauffent plus rapidement que le support qui les isole ; ils cessent de l’être lorsqu'on les y laisse assez longtems pour que le support y prenne la même température. Lorsque les disques métalliques sont na- turellement négatifs, on les rend posiufs l’hiver, et quand Pair pousse au froid, en refroidissant le support, et l'été, par un vent de sud ; et quand le baromètre est bas, en chauffant le support. S'ils étaient positifs, on les rendrait négatifs ; dans le premier cas, en chauffant le support, et dans le second en le refroidissant. M. Dessaignes joint à ces faits, qui sont indépendans de la nature du métal dont les disques qu’on électrise sont composés , d'autres résul- tas relaufs aux divers métaux; il a trouvé qu’à l'exception de l’étain et de l’antimoine, ii sont toujours négatifs, tous les métaux sont naturel- rellement variables du positif au négatif; que le pouvoir des pointes pour faire naître l’état négatif est très-grand sur le zinc, un peu moindre sur l’argent, très-faible sur les autres métaux, et nul sur le bismuth ; que quand les métaux ne sont pas excitables, et qu'ils le deviennent lors- qu’on les expose au soleil, l'électricité se manifeste d’abord dans ceux qui sont meilleurs conducteurs du calorique, l'argent étant au premier rang , et le plomb au dernier. Les métaux où l'électricité a le plus d'intensité, sont l'argent et l’étain, puis viennent le cuivre et le zinc, ensuite le plaune et l'or, enfin, le plomb , l’antimoine , le fer et le bismuth. Lorsque le baromètre est très-haut, le fer et le bismuth sont toujours positifs, quelque freid qu'il fasse; les autres métaux deviennent posi- iuifs quand il ne fait pas trop froid dans l’ordre suivant : l'argent, l'or, le platine, le cuivre, le zinc et le plomb: L’antimoine et l’étain ne le deviennent jamais. Le froid fait repasser ceux qui en sont suscepuübles, | C43) » A l’état négatif dans l’ordre inverse, le plomb, le zine, le cuivre, le pla- tine, l’or et l'argent. Quand le baromètre est bas, et la température . très élevée, ils deviennent. tous négatifs dans cet ordre : l'argent, l'or, le platine, le fer, le bismuth, le plomb, le cuivre et le zinc, et repassent à l'état positif, quand la température baisse; mais ce changement arrive toujours dans le même ordre, l'argent, le premier, et le zinc, le der- nier, ensorte que l’ordre ne devient point inverse comme il arrive dans les changemens qui ont lieu lors des grandes élévations du baromètre. M. Dessaignes termine le mémoire que nous analysons par des expé- riences tendantes à prouver que l’action galvanique d’un disque de zinc posé sur un disque de cuivre, etcelle d’une pile montée à l’ordinaire, disparaissent lorsqu'on les plonge dans un mélange frigorifique; il avait cru d’abord que celle action augmentait avec la température du liquide environnant, quoi- qu'iletobservéun cas où elle avait cessé dans l’eau bouillante. C’estsur cette _dernière’partie de son mémoire qu’il est revenu daussa lettre du 16 novembre à l’auteur du Journal de physique : il résulte des expériences qu'il y déerit, 19. qu'on faitdisparaître également l’action galvanique par un froid de 18° cen- tüigrades au-dessous de zéro, et par la chaleur de l’eau bouillante, pourvu que cette température, très-basse ou trés*élevée, soit précisément la même à tous les points de l'instrument ; 2°. que l’action reparaît quand la tempéra- ture cesse d’être partout la même, par: exemple, lorsqu'une des extrémités d'une pile voliaïque est plus chatde que l'autre, et que cette action a d’autaut plus d'intensité que la température est plus inégale aux deux ex- trémités de la pile. Enfin, l’auteur rapporte quelques expériences qu'il a faites sur l'électricité qu’on excile par le contact de deux branches métal- liques homogènes, mais de températures différentes. Il a produit, par exemple, destontractions très-vives dans les muscles d’une grenouille, en les plaçant sur le manche d'une cuiller d’argent pleine d’éther, et refrôidie par l’évaporation de ce liquide, puis en établissant une com- munication avec un fil du même métal entre cette cuiller et.une se- : conde cuiller vide et en contact avec les nerfs moteurs de ces muscles. En mettant aussi de l’éther dans la cuiller qui touche les nerfs, on voit l'action galvanique diminuer et cesser en même tems que la différence de température des deux cuillers. Plusieurs des expériences dont nous venons de rendre compte, avaient été faites longtems avant M, Des- saignes en Allemagne et en lahe, lors de la diseussion élevée entre Galvani et Volta sur la cause des phénomènes galvaniques, que le savant dont ils ont conservé le nom, attribuaït aux propriétés des organes mus- culaires , et Volta à l’hétérogénéité des métaux employés dans l'arc exci- tateur. M. de Humboldt, dont les travaux sur la théorie naissante du galvanisme , ont‘fait connaitre à cette époque un grand nombre de faits nouveaux ct'intéressans , examina sur-tout avec altention l’induence de la diversité de température sur la production de l'électricité galvanique: Soc PHILOMATe (44) Ses observaiions et ses expériences sur cette branche de la physique , . ce = F 12 sont réunies dans l'ouvrage qu'il publia en Allemagne avant son dé- part pour l'Amérique, et dont le premier volume a été traduit en Français, etimprimé chez Fuchs en 1799, sous ce titre : Expériences sur le galva= “nisme, eten général sur l’irritauion des fibres musculaires et nerveuses. A. MATHÉMATIQUES: Sur l'attraction des Sphéroides ; par M. Bror. Sorenr &, 6 ,c, Les coordonnées rectangulaires d’un point quelconque de l'espace ; supposons que ce point soit attiré, suivant Îles lois de l'attraction céleste , par un sphéroïde homogène donné de forme et de position. Si lon nomme / la fonction qui exprime la somme des molécules divisées par leurs distances au pointattiré, M. Lagrange a fait voir que les coefliciens différen- A AFS LAIT ee 00e tels partiels Te) I de? Pris négativement, expriment les attrac- tions exercées par le sphéroïde sur ce même point, parallèlement aux lignes a, b, c. M. Laplace a fait voir ensuite que la fonction Fest assujettie à l'équation différentielle partielle 2 . a dr TE da: Er db: : RS dc? NO 4. û ; Lorsqu'une fonction de plusieurs variables est ainsi assujétie à une équation différentielle partielle, on peut considérer cette équation comme une condition qui détermine complettement la forme de la fonction relativement à toutes les variables, quand cette forme est donnée relative- nent à toutes les variables moins une, tant pour la valeur primitive de la fonction , que pour un certain nombre de ses coeffliciens différentiels. Si lon applique cette considération à l'équation précédente, on concevra que l’on en peut déduire: des rapports généraux entre les attractions exer- cées par le sphéroïde, selon les diverses positions du point attiré ; c’est ce que j'ai fait dans un mémoire imprimé dans les volumes de l'Institut, pour 1806. En particularisant les résultats de maniere à les appliquer aux sphéroïdes elliptiques, j'ai montré de cette manière que l'expression générale de leur attraction sur un point extérieur peut se déduire linéai- rement et par de simples différentiations-de l'expression particulière qui convient aux points extérieurs situés dans le plan d’une des trois sec- tions principales. Or, dans ce dernier cas, M. Legendre a fait voir que x AR de) les expressions des aitractions peuvent s'intégrer directement avec facilité , et leur valeur se trouve être le produit de deux facteurs, dont l’un est Ja masse de l’ellipsoïde et l’autre une fonction des excentricités et des coordonnées du point attiré ; et comme les différentiations qu'il faut faire subir à ces expressions particulières, pour en composer l'expression générale , ne portent que sur les coordonnées du point attiré , il s'ensuit que celle-ci se partagera encore de la. même manière; d’où résulte le théorême connu, que les attractions de deux ellibsoides quelconques sur un même point exlérieur sont entre. elles comme leurs masses. Cette démonstration fort simple cesserait d’être applicable, dans le cas où les projections du point attiré sur les plans des sections principales tomberaient dans l'intérieur de ces sections; car les imtégrations qui donnent les valeurs.absolues des attractions, devant être prises dans des limites différentes, selon que les points sont intérieurs ou extérieurs au sphéroïde , on ne peut plus en comprendre les résultats dans les mêmes formules. Cependant, il est facile de plier encore notre démonstration à cette circonstance par le moyen d’une simple transformation de coor- données, C’est l’objet de la note que je présente à la Société. Par le point attiré, je mène une ligne droite qui ne rencontre pas le .sphéroïde”: cela est toujours possible, pourvu que le point donné soit extérieur au sphéroïide, et que l'étendue de celui-ci soit limitée. Nom- mons À l’angle de cette droite avec l’axe des c, et désignons par 4 l'angle que sa projection sur le plan des a et b forme avec l'axe des a. Par le ceutre du‘sphéroïde, que je suppose être l’origine des coordonnées, je mène une ligne droite parallèle à la précédente, je la regarde comme l'axe d’une nouvelle coordonnée c', que je substitue à-c; c’est-à-dire qu’au lieu de rapporter la positior du point attiré aux coordonnées a, b, c, je les rapporte à trois nouvelles coordonnées a!, b!, c'; donc les deux premières sont parallèles aux a et d, et la troisieme parallèle à la ligne que nous venons de mener obliquement sur le plan des deux premières. Puisque cette ligne ne rencontre pas le sphéroïde, la difficulté que nous voulons éviter n'aura plus lieu relativement à elle : il ne reste donc plus qu’à transformer l'équation différentielle partielle de manière à y intro- duire ces nouvelles coordonnées. Or, en cherchaut l'expression des a/b'c! en fonctions de abc, il est visible que l'on aura d' = a + ciang 4 cos + b' = b + c tang 8 sin 9 e C c! —— ") cos 4 ° Tom. IL. No.-54. 5e. Année. 7 ( 46) or, en général, si l’on regarde successivement 7” comme fonction de abc et de BIEN on aura re . dW. dat df db! We dY7 dc! da — da da db) da Pac Ta av Pan db .24W da db, 24@V da & te) nee( + = ( _ da'db ‘da do Ÿ dede da da 2dV db dc’ dV. da’ dVo db . dP dc: naine 0 de de Mae ŒV æV on aura des expressions analogues pour D do mais d’après les rapports qui existent entre alb'c! et abc, ona : .. da." GET da’ k û —— — — — —— — tang 0 cos das : di de BR 0 db! db! / ; à] ——=0 ——— — = . Dre PT ï tang 0 sin @ ” dc! dc! dc! 1 —=0 ——0 ——— ; da db dc cos 8 et d’après ces valeurs , on aura AR NOA IPN PURE MARNE PANNE TR HUTE Mis g “da — da? æT ‘db? : * D LAN: LA PA ASUS EURO de da. VPS gcose-d Danse Te x F2 EP, VF 4 aa dal 0e Tube CHA dV dv EP. 7x — —— tang? à cos? t a ———— de? FRE 12 £° ( RTE D'2 lang? 4 sin @ re de" cos? F] œ 3V 2dV sint 2dV sine. .tang? 8 sin cos ti 5 : 0 RTE “ ae da'de!' cos’0 On Errrr db de! cos20) in de * et en faisant la somme de ces termes, l'équation en #7 devient er av ï FA4 OPA tane? 4 cos? CE Ano? si ASE CAR Et ES ER { + tang? 6 cos’ @ } Das LATE bsin q} EUR Rs a ME 24 |: simécose , 2d'V sim 6 cos = RE € —— ———— à ———— F = 5 mA ec arr da! dc’ cos? 4 db’ dc! cos"# ? : (47) maintenant l'intégrale de cette équation peut être représentée par une série de la forme . c'3 la à FE AAA + A, AMAR 1:519 e . A À, À, A,... étant des fonctions de a’ et b!, indépendantes de c/. Si on substitué cette expression et ses différentielles dans notre équation transformée , et que l’on égale séparément à zéro les termes affectés des mêmes puissances de c’ , on verra : 1% que les deux premieres foncuons 4 et À, resteront tout-à-fait arbitraires ; 2°. que toutes les autres fonctions 4, 4,... se déduiront des deux précédentes linéairement et par dé simples différentiations. ” | Tout se réduit donc à déterminer ces deux fonctions {et 4,, qui sont en efet les arbitraires de l'intégrale ; or, cela est facile quand on connaît les expressions des attractions du sphéroïde sur les points extérieurs situés dans le plan d’une des sections principales. : ‘© * - En effet, il est visible que 4 et Æ, sont égaux aux valeurs de F7 et de 77 « û P£ _. dans le cas de c’ nul; si donc on connaissait F et “a point quelconque du plan des D! et a/ extérieur au sphéroïde, et dont les coordonnées fussent b/et a/, on aurait les valeurs de ces deux arbitraires , et par suite celle de toute l'intégrale. Or, ces deux quantités sont com- plettement déterminables quand on conhaît les valeurs correspondantes de dr dr RTE AA ' 12 Hero ra E—— ——) ——)» qui sont les attractions exercées par le sphéroïde dar ranitaents PE à sup P sur ce point du plan des b/ et a/; car les relaons trouvées plus haut entre les coefliciens différentiels du premier ordre de la fonction 7 nous donnent en général, c! étant quelconque, pour un D ET RE RL ea A A ES BE Le da da? db 7 db eosb de" dc da 8 NNE db ?rs Rnre cela a donc lieu aussi dans le cas ou c” est nul ; or, / — o donne : NA LATE ACL &—0; C'est-à-dire, que le point pour lequel il faut AVOIP EE 5 ED re ? estextérieur au sphéroïdeetsitué dans le plan des b'etc'. Dans ce cas, onsaitque les attractions sont de la forme Me, Me', Mo", Métantla masse du sphéroide ets, v/, s"! des fonctions desexcentricités et des courdonnées du pointatiré. è œ (48) (1 UNE LAON AMEAUE A an laes PARTIS RL à il en sera donc de même de Ta? JE dei PUSdU ils se déduisent linéai- AR die adrr rement de —» —»——) et par suite, ilen sera de même en général da *dbide, © P 8 de la foncuüon # et de ses coefficiens différentiels ; ce qui compleite la démonstration du ihéorême. On voit de plus qu'en la présentant de cetie manière, elle n’est plus sujetie à la difficulté qu’occasionnent les coordonnées rectangulaires, parce que la troisième ligne c/ étant menée de manière que la coordonnée c/ du point attiré ne rençoutre pas le sphéroïde, le point où elle perce le plan des D’ et a! , ou des b/ et a! , est nécessairement hors du sphéroïde aussi; et c’est pourquoi l’on peut lui appliquer les formules relatives à l'attraction des points extérieurs situés dans le plan d’une des sections principales. . % Je profiterai de cette occasion pour annoncer à laSociété quelques résultats d’un travail sur le perfectionnement deslunettes achromatiques dont je m'ec- cupe depuis longtemsavecM. Cauchois, habileopticien. Quandon considère un nombre quelconque de icaulles formées par des sürfaces de révolution ; disposées et ceintrées sur un même axe; si l’on suppose qu'un rayon lumineux , faisant avec cet axe des angles quelconques, vienne percer Ja premiere lentille et sortir par la dernière, les angles qu'il fera avec l'axe après sa sortie feront fonctions des angles qu'il faisait à son arrivée , et-aussi des raÿons et des intervalles de lentilles. Je développe ces fonctions en séries convergentcs, sans rien négliger, et j'y introduis la condition essentielle de toute lunetté, savoir que les rayons qui sont entrés parallèles entre eux, sortent parallèles , quel que soit le point de leur. incidence sur la premiere lentille. La nécessité de cette indépendance me donne les véritables relations qui doivent avoir lieu entre les surfaces de l’objecuf et de l’oculaire, pour détruire les aberrations de refurgibilité et de sphéricité. Ces relations sont différentes de celles qui ont été ‘données jusqu’à présent par les géomètres, 1°. parce-qu'ils négligeaient dans leur approximation des termes du même ordre que ceux qu'ils eonservaient; 2°. parce qu'ils ne trouvaient pas toutes les. conditions qui doivent exister. Outre l'avantage d'être. complettes et rigoureuses , mes. formules ont encore celui d’être présentées sous une forme telle que l’on peut les interpréter immédiatement, et connaître à la seule inspection l'effet que produirait sur les courbures des verres les valeurs que l’on peut attribuer aux indéterminées qu’elles renferment. L’extrême habileté de M. Cauchois dans l’art de l'optique, et les essais nombreux qui l'ont conduit à une pratique presque eertaine pour des dimensions d'objectifs, où la réussite était généralement regardée comme l'effet du hasard , me font espérer que la réunion de nos efforts donnera à cette théorie des lunettes plus de simplicité et d’exactitude qu’elle n’en avait précédemment. és ntostat ( 49) Sur les Eprouvettes de la poudre de chasse; par M. Hacnerrz. . On sait que M. Regnier a eu l’idée heureuse d'ajouter à la romaine SOCIÉTÉ Pairom. un curseur , qui indique de combien un ressort revenu à son état pri-. miuf, a été tendu. Ce curseur consiste en une petite rondelle de drap ou de cuir, qui glisse à frottement sur un fil de fer ou de cuivre. Lors- ‘qu’en tend le ressort, la rondelle d’abord en contact avec la branche du ressort, suit celte branche, et lorsque le ressort se détend, la rondelle s'arrête à l’extrémité de la course de la branche du ressort. La romaine et son curseur forment la partie principale de l’instrument “qu'on nomme Éprouvette à pegon. Ce que j'ai à dire de cet instrument, n’a pour objet que d'en rendre l'usage plus général , et d’en faire un véri- table dynamomètre pour la poudre à canon. En examinant léprouvette à ressort, il est facile de voir que cet instrument ne- donne.pas des mesures comparatives ; ‘il indique des ten- sions de ressort qui correspondent à des poids déterminés : mais il ne fait pas connaître de quelle hauteur ces poids ont descendu, pour tendre le ressort. Cependant un effet dynamique se mesure par. un poids élevé à une certaine hauteur; ainsi, pour comparer les observations faites avec l’éprouveité à ressort, il faudrait y ajouter à l’échelle des poids qui protuisent les”tensions , une seconde échelle des hauteurs dont les poids ont descendu , pour produire cette tension. ; Dans une éprouvette que M. Regnier a ‘préparée avec soin , le men- tonuet qui ferme le petit canon dans lequel on introduit la poudre à ‘éprouver, est.pressé par un poids de marc de 4 livres. Cette pression de 4 livres correspond au zéro de l'échelle des poids comprimans. Cette échelle indique que le ressort a été comprimé par le poids de 4 livres, augmenté des suivans : L “15 ro," 115,020 35; 130%1livres En sorte que les poids comprimans correspondant aux nombres de l'échelle # . ARE OO MBrO 10849029; 20 sont: ; @) 4, 9, 14, 19, 24; 29; 54 livres. Le poids, en croissant de 4 à o livres, ne descend pas sensiblement, mais de 4 à 14 livres, il descend de 23 millimètres. En observant successivement les hauteurs dont le poids descend, on forme la table suivante des tensions et des hauteurs corréspondantes, (59) Tensions du ressort en livres. (5) 4; 14; 19, 21; 24, 20; 54. auteur dont le poids descend en millimètres. e (4) 5 9; >) 52 561) 59, 46, 5ri A l'aide de étte table, calculons l'effet dynamique d’un poids donné de poudre à canon. M. Regnier dit dans son instruction sur la manière d'éprouver la poudre fine de chasse, qu'il faut introduire dans le petit canon de léprouvette, 6 décigrammes de cette poudre, et qu’en y mettant le feu, le curseur du ressort doit, si la poudre est bonne, s’ar- rêter au n°. 17 de l'échelle (1) des poids ; l'échelle (2) indique que ce nombre correspond à une pression de 21 livres, et les échelles (3), (4) font voir que ce poids de 21 livres, ou de 10,5 kilogrammes, descend de 36 millimètress donc l'effet dynamique de 6 décigrammes de bonne poudre de chasse, est dans l’éprouvette de M. Reguier, exprimé par le produit : É 10,5 kilogrammes X 36 millimètres ; ; à. Ainsi, des échelles (3) et (4) on déduirait une cinquième échelle qui exprimerait les effets dynamiques correspondans aux-tensions connues; les nombres de cette dernière échelle seraient comparables, quelles que soient les éprouvettes dont on aurait fait usage. Pour sentir l'utilité des échelles qui expriment les effets dynamiques, on peut concevoir deux ressorts très - diflérens eu flexibilé, et com- primés par le même poids. Pour comprimer le ressort le‘moins flexible, _le poids descend d’une certaine hauteur; et pour comprimer le ressort le plus faible, ïl descendra d’une hauteur plus grande, double par exemple. Dans cette hypothèse, l'échelle des poids: indiquerait la même tension dans les deux ressorts, et cependant ces deux tensions égales correspondraient à des eflets dynamiques, dont l’un serait double de l'autre. ; $ L'expérience faite avec l'éprouvette Regnier donne pour l'effet dyna= mique de 6 décigrammes de poudre : 10,5 kilogrammes X 36 millimètres ; d’où il suit qu’un décigramme est capable d’un effet : 10,5 kilogrammes X 6 millimètres, donc un kilogramme est capable d’un effet : 650 kilogrammes X r mètre, . (57 ou d'élever un poids de 650 kilogrammes à la hauteur d’un mètre cet effet n’est environ que la vingt- cinquième partie de celui qu'on obuendrait, en employant la même quantité de poudre à chasser des balles d’un fusil : ce qui confirme un résultat d'autres expériences (Traité des Machines, art. 197, 1°. partie, page 131), que les effets dyna- miques de la poudre à à canon sont beaucoup plus considérables dans les grandes bouches à feu que dans les petites. On fait encore usage de deux autres éprouvettes pour la poudre à canon , qui sont décrites dans l'ouvrage que l'administration des poudres vient de publier ; lune, qu'on nomme éprouvette & boulets, est une espèce de pince verticale , dont les mâchoires sont formées de déux canons qui se servent réciproquement d’obturateurs. Les deux branches tournent à charnière sur un axe; cet axe est placé entre les boulets qui sont attachés aux extrémités des branchess et les petits canons qui servent de mâchoires. FR Pour rendre l'échelle de cette espece d'éprouvette compaablart ot pourrait produire l'écartement des boulets par un ressort : en suppo- sant que l’action du ressôrt qui se détend, est aussi promple que l'effet de la poudre, on connaîtrait le poids qui aurait tendu le ressort, et la hauteur dontle poids aurait descendu pour produire celte tension ; d'où on déduirait une échelle dynamique del éprouveLte à boulets. Quant à la troisième éprouvette, qu'on nomme éprouvette hydros- tatique de Regnier, elle consiste en un _plongeur de la forme des aréo- mètres; ce plongeur est terminé par un peut mortier. La poudre, en s’enflammant, oblige le plongeur à s’enfoncer dans l’eau, et on juge par l'énfoncement della force ‘de la poudre. En supposant qu’on ait jaugé le vase dans lequel le plongeur s'enfonce, on connaîtra la -diférence des niveaux de l’eau avant et après lÉdionces ment ; On aura de plus le volume d’eau compris entre ces deux-niveaux. On connaîtra par conséquent la quantité d'eau élevée par Paction de la poudre , et la hauteur à laquelle on l’a élevée : donc on pourra exprimer en nombre l'effet dynamique de la poudre, et coustruire avéc ces nombres une échelle qui sera comparable. CONCBUSION. Les échelles des Éprouvettés des poudres de chasse, actuellement én usage , ne sont point comparables : les nombres de ces échelles n’ont aucun rapport connu avec la force des poudres. Les échelles constraites par la méthode qu’on vient d'exposer, sont comparables, et donnent une mesure des eflets dynamiques de la POnArée Soc. PHILOMAT, A) MÉDECINE. Réflexions sur la nature du Croup et sur :ses résultats ; par M. Tarrey. Tous ceux qui ont écrit sur le croup, après avoir avancé qu'il a pour principal effet de produire dans le larynx et la trachée artère, une fausse membrane superposée sur la muqueuse du canal aérien, prétendent que Île sujet attekit de cette maladie est condamné à périr, lorsqu'il ne peut expulser au dehors cette fausse membrane; mais qu’au contraire, s'il y parvient, le danger cesse et la guérison peut avoir lieu. Pour étayer cette assertion généralement adoptée, on.a recueilli plusieurs pellicules d’un aspect membraneux , qu'on a présentées comme autant de fausses membranes, résultat du croup. À l’ouverture des cadâvres des enfans morts de cette maladie, on a trouvé également le larynx et la trachée artère obstrués par une membrane qui, eu interceptant chez ces enfans le passage de l'air, avait dû les faire périr d’asphixie. M. Larrey ne partage point cetie manière deWoir, et pense que la fausse membrane qui se développe dans le croup est trop organisée et trop inli- mement fixée à la muqueuse du larynx, pour pouvoir en être détachée par les effets de la toux. Suivant lui , les lambeaux d’apparence membra- neuse qui sont quelquefois expectorés par les enfans malades du croup, ne sont autre chose que des concrétions de matière purulente. Lors- qu’un cCroup véritablement dévtloppé n’est pas mortel, ce n’est pas parce que la fausse membrane a été expulsée, mais parce qu’elle n’est , pas assez épaisse pour obstruer entièrement le canal aérien. Dans ce cas, la guérison est trés-lente’, et le malade peut éprouver pendant longtems de la gêue dans la respiration, et de la difficulté pour proférer les sons. M. Larrey apporte à l'appui de cette opinion l'exemple d’un jeune étudiant en médecine, qui eut, à l’âge de trois, ans, un croup extré- mement violent, à la suite duquel il a conservé un enrouement habi- tuel, qui dinmnue cependant peu-à-peu, à M. Larrey conclut de là qu’on doit , dans le traitement du eroup, s’oc- cuper essentiellement des moyens propres à combattre l'affection inflam- matoire d’où résulte la formation dé la fausse membrane (1l met au premier rang de ces moyens l’usage des ventouses scarifiées ), et non s'attacher à l'emploi des moyens que l’on présume devoir être propres à faciliter son expectoration. Il rapporte l’histoire de deux ou trois cas de croup, daus l’un desquels il à pu baser sa méthode de traitement sur ces principes , et dans lequel il en a obtenu le plus heureux succès. S. L. - . Addition au Ne. 53. Page 24, ligne 35, ajoutez après le mot Aubert du Petit- Thouars : Voyez dans ce Bulletin, vol. 1, pag. 249, décembre 1808, et vol: 2 ; pag. 26, l'exposé de ce fait, et les figures que M. du Petit-T'houars en a données, . NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR ELA SOCIÉTE PHILOMATIQUE. Paris. April 1812. » IHESTOIRE NATURELLE. PHYSIOLOGIE ANIMALE. Description anatomique d'un Organe observé dans les mam- mifères ; par M. JAcôBson, chirurgien-major des armées de Danemarck. (Extrait) . CET organe consiste en un sac long et étroit, de substance plus ou moins glanduleuse , enveloppé dans un étui cartilagineux de même forme, et couché sur Je plancher de la narine, de chaque côté et tout près de l'ar- rète sur laquelle vient se poser le bord inférieur de la portion cartilagi- neuse de la cloison du nez. _ On observe à cet endroit, dans le squelette, un enfoncement longitu.. dinal, ou une gouttière large et peu profonde, creusée sur l'apophyse pa- latine de l'os intermaxillaire, et se continuant plus ou moins sur celle de los maxillaire supérieur. Cette gouttière est destinée à loger l’étui cartila- gineux, qui loge lui-même le sac membraneux; en sorte Que l’on peut, d’après l'étendue de la gouttière, juger de celle de l'organe, même dans les têtes osseuses où il a été enlevé. . Quelquefois, comme dans les rongeurs, ce sillon est si creux, qu'il forme un canal presque complet. L’organe s'applique aussi plus ou moins contre la cloison des narines, et est protégé dans sa partie supérieure par une saillie du bas de la portion cartilagineuse de cette cloison. Son étui ou sa gaîne est une lame cartilagineuse, pliée en tuyau, avec diverses productions vers sa partié antérieure; la membrane pituitaire la cache en dehors, et elle adhère, par le reste de sa surface, aux os et aux cartilages dont nous venons de parler. Vers l'extrémité postérieure de cette gaîne sont les trous qui donnent Tom. LI, No, 55. 5e, Année. ) No, 55, INSTITUT NAT, 12 MARS 1812. (54) passage aux nerfs el aux vaisseaux qui se rendent à la membrane interne ; et, dans certaines espèces, on yVoit une fente plus ou moins étendue, dont nous expliquerons l'usage tout à l'heure. En avant est l'ouverture qui sert de passage au conduit excréteur. L'intérieur de cette gaîue est tapissé par deux membranes, dont l’interne est continue, ainsi qu’on le comprend aisément, avec celles de la bouche et des narines. Sa surface est très-hisse, et l’on y observe beaucoup de petites ouvertures qui la traversent obliquement. Elle est elle-même doublée, du côté de la gaine, par l’autre membrane, dont le tissu est aponévyrotique et très-fort ; entre deux est une sorte de paredchyme rougeâtre, d’une consis- tance assez molle, un peu grenue à l'œil, que M. Jacobson suppose, avec assez d'apparence, de nature glanduleuse et secrétoire, et dont il est pro- bable que les pores dont nous venons de parler sont les orifices excréteurs. Selon que cette espèce de parenchyme est plus ou moins épais, la cavité intérieure du sac, que M. Jacobson appelle son réceptacle, est plus ou moins étroite. Quand la gaine est fendue, comme nous l’avons dit plus haut, ce même üssu semble se continuer sur les parties voisines, en passant au travers de la fente, et en 5e plaçant sous la membrane pituitaire, qui paraît à ces endroits plus épaisse, plus fongueuse , que dans le reste de son étendue. Le conduit excréteur général de tout le sac, donne obliquement dans Îe côté du canal sténonien, qui lui-même est quelquefois enveloppé dans un prolongement de l’étui cartilagineux. | Nous ne suivrons pas M. Jacobson dans les détails qu'il donne sur les variétés de grandeur, de figure, d'épaisseur de l'organe et de sa gaîne, ainsi que de la direction de son conduit excréteur, et de sa jonction avec le canal sténonien. Nous dirons seulement, d’après lui, que le cheval est jusqu’à présent le seul quadrupède où il ait trouvé le canal sténonien fermé, comme dans l’homme , du côté du palais; en sorte qu'il représente un cul-de-sac Ou un cône creux sans issue. Du côté des narines, ce conduit est toujours ouvert. , Ce que cet organe a de plus frappant, ce sont ses nerfs. il en reçoit d’abord qui semblent, au premier coup-d’œil, appartenir à la première paire , et qui naissent en effet de la protubérance mamwillaire É et passent par des trous de la lame cribleuse ; mais, arrivés sur le vomer , ils se comportent autrement que les nerfs olfactifs. Beaucoup plus gros et plus longs qu'eux , ils restent visibles dans toute leur longueur, même au travers de la membrane pituitaire , descendent obliquement en avant jusque sur la partie postérieure de l’organe ; et, après s'être divisés en plusieurs filets, 1ls en percent la gaine pour se distribuer à sa membrane interne , ou plutôt à son parenchyme. Le plus souvent ces nerfs sont au nombre de deux ou de trois; quelque- fois il n’y en à qu’un seul qui se divise. (5) M. Jacobson, frappé de ce que ces nerfs ont de particulier: dans leurs cours, a cherché s'ils ne différeraient point aussi des nerfs olfactifs dans leur origine... Il a trouvé qu'ils naissent toujours d’une portion jaunâtre ou brunâtre, qui forme une tache assez distincte sur cette région de la protubérance mammillaire , et qui paraît former une petite masse particulière de matière cendrée , qui serait comme enchâssée dans cette protubérance , et que l’on parvient méme quelquefois à en détacher. Il a remarqué aussi que les trous de la lame cribleuse , destinés à ces nerfs, out quelque chose de différent des autres; ce qui, joint à la différence de leur marche, les lui fait presque considérer comme une paire particulière. ” Les autres nerfs de l'organe dont nous parlons, viennent du nazo-pa- latin de Scarpa. Le tronc postérieur de l'organe, après avoir donné des filets à la membrane pituitaire, arrive vers l’extrémité, et lui donne une branche qui perce sa gaîne; ensuite, rampant le long de son bord infé- rieur et le long du canal sténonien, il descend à la papille palatine. C’est seulement cette partie du nerf naso-palatin qui a été connue des anatomistes; mais ils n’ont pas aperçu la branche qui pénètre dans l'organe. L La grandeur relative de ces appareils nerveux est très-remarquable, car ils surpassent de beaucoup les vaisseaux , quoique ceux-ci soient eux-mêmes très-abondans. - On n’observe aucune différence notable dans le cours et la distribution de cesnerfs, même dans Les animaux qui différent le plus. Quant à l’organe Jui-même , il existe dans tous les quadrupèdes, sans exception. L'homme en paraît dépourvu; du moins on n’y aperçoit qu’une petite lame cartila- gineuse, qui peut en être considérée comme un léger vestige ; mais le cheval , dont les conduits sténoniens sont bouchés conime ceux de homme, ne lui ressemble point à l'égard de l’organe en question, qui est au con- traire très développé dans cet animal. Les cétacés paraissent en être entiè- rement privés. M. Jacobson a examiné cet organe dans les divers animaux qui le posse- dent, avecl’intention de déduire de cette comparaison quelques conséquences sur sa nature et sur ses fonctions. Les variétés relatives à la grandeur pro- portionnelle des nerfs et des vaisseaux, ne paraissent pas très-importantes. En regardant son parenchyme ou son lissu excréteur comme sa partie principale, et estimant son développement d’après celui de ce tissu, on trouve que c’est dans les rongeurs qu'il serait le plus parfait, ensuite dans les runfmans. Les carnassiers l’ont peu considérable ; et dans les singes, il * devient si petit, qu'il nous prépare à le voir manquer tout-à-fait dans Yhomme. Quel est l'usage de cet organe? sert-il au goût? supplé-t-il le sens de l'odorat? a-t-il du rapport avec le rut, ou ne sert-il qu’à lubréfier les Soc. PHILOMA'T:. 11 AVRIL 1012. (56) nazeaux, ou à humecter l'extrémité du nez chez les animaux qui ont cette partie nue? M. Jacobson se fait ces diverses questions , mais il ne les résout point. : F. .C: BOTANIQUE. Note sur l'Ephedra , genre de plantes de la fanulle des conifères ; par M. Mirsez. La manière dont on a caractérisé le genre ephedra est incomplette et fautive. Voici les caractères que proposent MM. Schoubert et Mirbel, d’après de nouvelles observations. CARACTÈRES DE LA FRUCTIFICATION. Végétaux dioïques. Fleurs mâles : Epi ovale, portant 8 à 10 fleurs opposées une à une, dans l’aisselle de 4 ou 5 involucres biflores, monophylles, imbriqués, bilobés, à lobes opposés en croix. Chaque fleur munie d’un périanthe simple , campanulé , bilabié , et d’un androphore, portant à son sommet 2 à 8 anthères unilatérales, bilobées, biloculaires, s’ouvrant par deux fentes apicilaires. Fleurs femelles : Une ou deux cupules uniflores, ovales, pistiiformes, à orifice étroit, environnées de 4 ou 5 involucres d'autant plus grands, qu'ils sont plus extérieurs et semblables , pour le reste , à ceux des fleurs mâles, Périanthe simple, adhérant , à limbe membraneux ; ovaire libre à son sommet ; un style long , filiforme, sortant par l’orifice étroit de la cupule ; un stigmate taillé obliquement en cuiller. Fruit : Un pseudocarpè composé de l’invo- lucre le plus intérieur, épaissi et succulent, et d’une ou deux cupules endur- cies, ressemblant à des noyaux; un péricarpe monosperme, membraneux , couronné par le limbe du périanthe, et renfermé totalement dans chaque cupule; placenta supérieur; graine nue, périspermée, renversée, pendante ; embryon droit ,-alongé , axile, divisé jusqu'à moitié en deux cotylédons ; périsperme charnu. CAanACTÈRES DE LA VÉGÉTATION. Tiges et rameaux articulés ; chaque arti- culation terminée par une gaîne tenant lieu de feuilles; fleurs tantôt terminales, tantôt axillaîres et partant des articulations ; les femelles soli- taires ou géminées ; les mâles réunies en petits épis, quelquefois solitaires, plus souvent groupés en faisceaux. Gbservations sur les caractères du genre Ephedra. re, Obs. Dans ce genre, il est impossible de séparer très-nettement les caractères de la fructification de ceux de la végétation, parce que la nature les confond. Il en est de même dans les autres genres de la famille des coniferes. On doit reconnaître, avec M. de Jussieu, que les involucres imbriqués des fleurs mâles et femelles , ne sont autres choses que des gaînes (ane articulaires qui sont très-rapprochées, à cause du peu de développement que prennent les articulations. Ile. Obs. Le nombre des anthères des ephedra est variable. 11 y en à ordinairement deux, très-rarement trois, cans l’ephedra gisantea; il y en a quatre ou cinq dans l’ephedra fragilis; il y en a de quatre à huit dans l’ephedra distachia. ÿ Ille. Obs. L'existence d’une cupule et d’un périanthe adhérant à l'ovaire, établit de grands rapports entre le fruit de l'ephedra et celui du chêne ou du hêtre. L’ephedra produit donc une espèce de gland. Au reste, ce cerac- ière est commun à 1ous les genres de la famille des conifères, sans aucune exception (1). IVe, Obs. Une graine tout-à-fait nue, c’est-à-dire , une graine dont l'a- mande est recouverte immédiatement par la paroi du péricarpe, n’est pas un phénomène aussi extraordinaire qu’on paraît le croire , témoin le rnéra- bilis et l'avicenia. Dans lavicenia, la radicule adhère visiblement au pla- centa; dans le #érabilis, on pourrait soupçonner une‘adhérence semblable: Dans tous les conifères, le placenta a une liaison immédiate avec le péris- perme, ou peut-être même avec la radicule. M. Descriptions de quelques nouvelles espèces de plantes et en Ur k ? particulier de l’Enarthrocarpus, genre nouveau de la fa- mille des crucifères ; par M. de Lasirrarniere. (Extrait.) M. 0e LamirLarDièRE a communiqué à la Société Philomatique les descrip- tions et les figures des espèces de plantes qu'il a recueillies en Orient, et qui doivent composer la 4°. et la-5e. décade de l'ouvrage qu'il publie sous le titre de Jcones Plantarum Syriæ rariorum. Nous allons faire connaître succinctement ces végétaux, et nous ne ferons remarquer plus particulièrement que le nouveau genre de cru- cifère que propose M. de Labillardière, sous le nom d’Enarthrocarpus (fruit articulé), d'autant plus important à remarquer, que la famille des crucifères est une de celles qui ont souffert le moins d’augmenta- tion jusqu'ici, et que la plante qui constitue ce genre n'avait pas été étudiée depuis C. Bauhin et Tournefort. Ce yenre se rapproche du Aa- phanus, avec lequel on aurait pu le confondre. EnarTurocarpus. Cruciferæ. Juss. Tetradynamia siliquosa. Lin. Character. essent. Calix clausus sihqua torosa , infra articulata secedens. (1) Cette remarque éclaire sur la véritable nature du petit sac qui se trouve à la base de la graine des pins, sapins, etc. Le sac est le sommet libre de l’oraire qui porte encore les restes du style, et non pas une rhiziophyse, comme M. Mirbel l'avait soupçonné d’abord. (Voyez Nouveau Bulletin, février 1812, tom. IT , pag. 25.) Soc. PHiLomar, 21 MARS 1812. (58 ) — Genus post Raphanum collocandum. — Nomen ex splpos articulus et X&pTO6 fructus. : Srcaxs. Enarthrocarpus arçuatus. E. Hispidus, foliis runeinatis, sili- quis arcuatis hispidis. Éabill. = Raphanistrum creticum siliqua incurva villosa. Tournef. cor. 17. Eruca maritima cretica siliqua articuläta. C. B. prod. 40. Habit. in Libano. ( Labill. ) inque Cypri insulä. (C. B. Tournef. ) Caulis erectus pedalis ramosus hispidus. Folia pilis adspersis subscabra. Flores racemosi : petala calyce duplo longiora. Siliqua bipollicaris non - dehiscens tomlosa, torulosa fungosis, evalvibus monospermis, depressis alternantibus, supra loculum inferioren (maturitate longitudinaliter paul dehiscentem ) articulo transversim secedens. Stæhelina apiculata. S. folüs sessilibus lineari lanceolatis acuminatis scabris. — Facies stæhelinæ dubiæ. Hab. in Libano. # Gnaphalium cauliflorum. Dest. atlant. 2. p. 267. Willd. sp. 3. p. 1672. Var. densiflora. Labill. Delphinium pusillum. D. Nectariis monophyllis, foliis digitatis pubes- centibus inferioribus clliptcis. Habitat in aridis, propè Damascum ad radicem montis Dsebel cher dicti. # — Facies delphinti peregrini. Fructus unicapsularis. Arenaria globulosa. A. folüs subulatis, nervosis, pilosis ; calyce inæquali petalis longiore. Hab. in Libano juxtà Fripolim Syriæ. à — Calycem propter inæqualem novum genus ali si velint constituant, melius ad arepariam referre”duxit cl. ss. Labillardière. Planta ramosis- sima pilosa, plis glandulosis. : Arenaria filiformis. À. Caule simplici filiformi supra nudo, folus setaceis, calycibus glabris. Hab. insula Cypri. ÿe : Arenaria rupestris. À. folis setaceis obtusis infrà subciliatuis, disco sub germine glanduloso, caulibus superne calycibusque subhirsutis. Hab. in Libano. 24 : i Saponaria hirsuta. S. calycibus quinque angularibus, foliis lanceo- latis hirtis, petalis integerrimis. Hab. in Libano. 2 Facies saponariæ ocy- moideis , flores pallidèe sulphurei. lerbascum simplex. V.caule simplicissimo, foliüis ellipticis , crenaus , utrinque tomentosis, inferioribus petiolatis. Hab. in arenosis juxtà Damascum. 2 Scutellaria utriculata. S. hirsuta, foliis ovatis obtusè serratis, brac- teis racemoram ovalibus petiolatis, calycibus adultis inflauis. Habit. in Libano, Æerbacea. Habius scutellariæ columnæ. — Cassida cretica minor calariæ folio, flore purpurascente. "Fourn. coroll. rr. Salvia parviflora Vahl, enum,. 1. p. 268. Habitat juxta Damascum, ën monte Dgebel cher. (59 ) Syderitis libanotica. S. suffruuicosa , ramis simplicissimis glabris , foliis obovato-oblongis serratis tomentosis verticillis distantibus ; bracteis ovatis acuminatis integerrimis, nervoso-reticulatis. Hab. in Libano. R — _ Facies syderit. distantis Villd. Clinopodium origanifolium. GC. capitulis verticillatis, bracteis lincari Janceolatis hispidis, foliis ovatis integerrimis hirsutis, Hab. in Libano. Cratægus trilobata. Poiret. Dicüon. encyel. suppl. 1 , p. 29. C. inermis, foliis lobatis serratis , lobis lateralibus bifidis patentibus , calycibus tomen- tosis, floribus pentagynis. Labill. Hab. in libano. 5 Arbor mediocris. Heracleum carmelii. H. folüs pinnatis, foliolis quinis, umbella radiis inæqualibus, pilis ramorum retrorsis. Hab. in monte Carmelo Syriæ? _ Campanularetrorsa. C,. foliis decurrentibus scabris margine hispidis, aculeis deccurentiæ retrorsis, calycibus corollà longioribus. Hab. in Libano. #X Habitus campanulæ diflusæ. Campanula stricta. Linn. sp. pl. p. 238. Habitat juxtà Damascum in monte Dgebel cher. Campanula damascæna. C. hispida, foliis scabris obovatis subser- raus , Caulibus ramosis tereuiusculis, pedunculis unifloris, Hab. juxtà Damascum, in monte Dgebel cher, Veronica pedunculata. Vahl. enum. 1. p. 77. V. fois ovatis ser- ratis inferioribus petiolatis, oppositis, pedicellis patentibus, bractea triplo longioribus, capsulis ciliaus. Labrllard. Hab. juxta Damascum #7 monte Déebel cher. Quercus pseudo-coccifera. Desf. atlant. 2. p. 349. Hab. in Libano. B In speciminibus libanoticis, squamæ cupulæ sunt laxiores; in speci- minibus algeriensibus , glans est cupulà longior. Trisetum arenarium. ‘€. panicula spicata elongata, glumis æqualibus 1-2 floris, seta baseos flosculi pilosa, foliis striatis subhirsutis, Habit. in arenosis juxtà Damascum. — Gramen erectum pedale. Ornithogallum lanceolatum. O. racemo subcorymboso foliis lanceo- latis breviore , filamentis alternis vix latioribus, Hab. in Syriæ marc. témis juxtà Laodiceum. 2 — Sesqui palmaria; radix bulbosa. -_ Anthenicum græcum. Linn. A. scapo simplici folioso, foliis plais infrà lanatis, floribus subcorymbosis. Labüll, Habit. &2 énsula Cypri. 22 — Filamenta lanata. * Anthericum villosum. A. scapo folioso paniculato , corollis pedicel- lisque villosis. Hab. #7 Asià minori juxtà Ephesum. 2 — Ornithogallumi orientale villosum flore luteo magno. Tournef. coroll. 26. Lepidium oppositifolium. L. foliis obovatis sessilibus, corymbo fruc- tuum subumbellato. Hab. in Libano. — Herba procumbens subpedalis. Trifolium comosum. T. spicis oblengis comosis , floribus reflexis , vexillis inflexis suborbiculatis persistentibus, calycibus pilosiusculis. Hab, in Syria juxtà Baruthum. %# Planta spithamea. S:0 EL. Axwazes pu Mus. (Go ) MINÉRALOGIE. Sur les Cymophanes des Etats-Unis ; par M. Haurx. Une nouvelle variété de cymophane, trouvée par M. Bruce aux Etats- Unis, vient d’être décrite par M. Haüy, el à donné occasion à ce professeur de faire ressortir les caractères essentiels de la cymophane comme espèce distincte. Geue variété, que M. Haüy nomme cymophane dioctaèdre, a pour forme un prisme à huit pans, terminé par des sommets à quatre faces pentagonales. L’incidence de M sur Test de 900; de A7 sur &, de 1250 16/, et de Âf sur F, de 117° 56/. — Le signe représentatif des décroissemens , qui ont produit cette forme secondaire, est 3 3 M: GG: TA: “A. # Ces cristaux sont translucides, d’un jaune-verdâtre. En observant leurs fragmens à la lumière, on y reconnaît les trois joints perpendiculaires Vun sur l’autre, qui appartiennent à la forme primitive de cette espèce; leur cassure, proprement dite, est tantôt inégale et presque sans éclat, tantôt légérement vitreuse; ils rayent le quartz et même le spinelle. Leur pesanteur spécifique est de 5,7. | On les a trouvés dans une roche du Connecticut, qui est composée de felspath blanc, de quarz gris, de talc blanchâtre en très- petite quantité, et de grenats émarginés. . M. Haüy fair bbserver que, si on ne considère dans la cymophane que les caractères extérieurs ou des propriétés, qui, pour être plus impor: tantes que ces caracières, ne sont pas cependant essentiellement dés- tinctives, On pourra trouver, entre ces pierres el Certains corrindons, plus de points de ressemblance qu'il n’y a de différence entre les variétés de corrindons, que quelques minéralogistes ont séparées en deux espèces. Ainsi, la réelle ressemblance qui existe ou qui peut exister entre quel- ques formes secondaires, de cymophanes et de corrindons, la dureté, la pesanteur spécifique, la composition même, établissent entre ces pierres des rapports qui paraissent spécieux; mais ces mêmes considé- rations, portées au point d’exactitude, qu’on doit exiger toutes les fois qu'il est possible d'y atteindre, font voir des différences essentielles, sur- tout dans les formes primitives, qui sont absolument irréductibles l’une dans l’autre, et incompatibles dans un même système de cristallisation. On sait que c'est un rhomboïde dans le corrindon, tandis que, dans le cymophane, c’est un parallélipipède rectangle, dont les trois dimen- sions sont entre elles dans les rapports de WG VIS, VE AR. (61) CHIMIE. Extrait des Mémoires de M. Proust sur la poudre à canon. (Extrait du prenuer Mémoire.) Daxs ces mémoires, M. Proust a eu trois objets en vue : 1°. l’exa- men des détonations produites par des mélanges de nitrate de potasse et de charbons de différentes natures; 2°. l’examen de celles qui sont produites avec un même charbon, mêlé à des quantités diverses de uitre; 3°. la cause pour laquelle le soufre augmente l'intensité de la détonation des mélanges de nitre et de charbon. Pour préparer les mélanges de nitre et de charbons, on met au fond d’un grand mortier de bronze cinq parties de nitre pulvérisé et bien sec, avec une du charbon qu’on veut examiner. Ce charbon doit avoir été distillé, et ensuite réduit en poudre. On triture le mélange en ajoutant un peu d’eau de tems en items, pour l'empêcher de souffler ; Après une trituration de six heures, on le met dans une feuille de pa- pier doublée, et on place celle-ci sur un poële. Quand la matière est seche, on la renferme dans un fläcon. ‘ Lorsqu'on veut faire des expériences comparatives sur différens mé- anges, il faut les porter dans uné étuve, afin de les dessécher éga- lement. On emploie un gros de matière dans chaque essai. M. Proust fait brüler les mélanges dans des tubes de laiton. Ces tubes ont est tournée Vers ‘la base du péricarpe; que la base de la graine , ou , en d’autres termes , la partie correspon- dante à la radicule, regarde le sommet du péricarpe ; que lombilie est situé à. la base de la graine ; et le placenta au sommet du péri- carpe. 1 : : Gaeriner avait tres bien senti qu'il importait de déterminer la situation de l'embryon dans la graime ; voilà pourquoi il indique souvent la place de la radicale par rapport à Pombilic : c'est donc sans raison qu'on a reproché à ce grand observateur de n'avoir jamais considéré que Ja direction de l'embryon relativement au péricarpe. Explication des fisures sous Le n°. IF. # Fig, 1, 4, Fleur mâle du taxus baccaat, — Fig. 17 B. Anthère avant l’anthèse, — AnwaLes pu Mus. Ton. 18, p. 1. ( 76 l Fig. 1, €. Autre anthère pendant l’anthèse. — Fig. 1, D. Autre anthére après l’anthèse, — Fig. 1, Æ. Fleurs géminées. On aperçoit le sonimet de deux cupules pistiliformes, ‘uniflores. — Fig. 1, F. Fleurs solitaires, coupées longitudinalement. On aperçoit dans la cupule l'ovaire avec son périanthe adhérent et son stigmate sessile, ponctiforme. — Fig. 1, G. Fruit du taxus. — Fig. 1 , H. Cupule endurcie, ressemblant à un noyau. — Fig. 1, J. Cupule, péricarpe et graine coupés longitudinaienent. — Fig. 1, Æ. Embryon retiré du périsperme. t D UMR ; Fig. 2, A. Epi de fleurs mâles de l’ephedra gigantea. — Fig. 2, B. Fleur mâle avec son périanthe simple, — Fig. 2, C. Fleur femelle. — Fig. 2, D. La précédente, coupée dans sa longueur. — Fig. 2, Æ. Fruit de l’ephledra gigantea : ils sont provenus de fleurs gémi- nées. — Fig. 2, F. Une cupule eudurcie. — Fig. 2, G. La précédente coupée dans sa longueur. : ; Fig. 5, 4. Cupule uniflore du.thuya orientalis.— Wig. 3, B. La même coupée longi- tüdinalement. — Fig. 3, €. Cupule, péricarpe et graine, coupés longitudinalement. — Fig. 3, D. Coupe du sommet du péricarpe pour faire voirle limbe du périanthe persistant. ie. 4, A. Cupule uniforme du samia debilis. — Fis. 4, B. La précédente coupée lon- gitudinalement. Oss. Toutes ces figures sont très -grossies. Mémoire sur les Lobélicées et les Stylidiées, noûvelle famille de plantes; par M. À. L. De Jussieu. Jusqu’A ces derniers tems, les lobéliacées et les stylidiées n’avaient formé qu’une même famille avec les campanulacées. Cependant, M. de Labillardière, dans sa Flore de la Nouvelle-Hollande, avait déja fait re- marquer que Île stigmate du goodenia , du velleïa èt du scævola dit- fère beaucoup du stigmate des vraies campanulacées, et il en avait très- exactement indiqué le caractère. M. Robert Brown, dans son Prodromus floræ Novæ-Hollandiæ , décompose les campanulacées pour former deux famiiles nouvelles: les goodénoviées et les stylidiées , sans comprendre dans l’une ni l'autre le genre /obelia. (7 Les principaux caractères des goodénoviées , (nous entendons ceux qui disunguent ce groupe des familles voisines ) sont les suivans : corolle ou périanthe s'mple, irrégulier, fendu loucitudinalement presque jusqu’à sa base. Anthéres libres ou syngentses, alongées, droites, “redressées , aduées antérieurement au filet, appliquées contre le style. Sommet du style pourvu d’un appendice membraneux, souvent cilié, formant une espèce d’involucre ou de collet autour du stigmate. Fruit toujours adhérent : tantôt capsule à deux loges ( rarement à une, trois ou quatre loges ) polyspermes et à cloisons séminifères ; tantôt drupe, à noyau muliioculaire, chaque loge contenant une sêule graine debout. Placenta contiou à l’ombilic, graines périspermées, ombilic basilaire, embryon droiL. Fe :é Cette famille est divisée en deux sections fondées sur la-nature diffé- rente du fruit, La premiére:section comprend les genres à fruits capsu- (677) laires, savoir : le goodenia', lé velleia, le calogyne., l'authales. et le lechenautia ; Ya seconde section comprend les genres qui ont un drupe, savoir : le scævola, le diaspasis , le dampiera ei peut-être le brunonia de M. Smuh. D’après les observation de MM. Jussieu et Richard , le lobelia qui ne diffère du goodenia que par ses étamines syngénèses , entre nécessairement dans la première section de cette nouvelle famille qui doit prendre le nom de lobeliacées à cause de l’ancienneté ‘du genre lobelia et du grand nombre d'espèces qu’il renferme. Passons maintenant aux stylidiées : le stylidium a été décrit comme ayant une corolle monopétale à cinq lobes dont quatre presqu'égaux et le cinquième plus petit, placé en avant. M. Swartz observe que ce einquieme Jobe, qu'il appelle /abellum , est pourvu intérieurement de deux petits appendices. Une colonne charnue , solide ; espèce d’andro- phore , soutient deux anthères arrondies et didymes; cet androphore avait été pris pour un style portant deux anthères sessiles immédiatement au-dessous d’un stigmate un péu convexe. M. de Labillardière , le premier, a rejeté cette opinion. Il n’a vu, dans l’androphore, que le support des anthères et a cru retrouver le stigmate dans une ou deux petites éminences glanduliformes , plus ou moins apparentes, situées sur l'ovaire , au pied de l’androphore. Quant à M. R. Brown, il a suivi l’ancienne opinion. MM. de Jussieu et Richard adoptent le sentiment de M. de Labillar- dière relativement à l’androphore ; mais ils voyent de simples nectaires glanduleux dans les corps que M. de Labillardière. considère, comme des. stigmates sessiles. Les deux appendices intérieurs, observés «par M. Swartz et indiqués depuis dans la plupart des espèces par MM. de, Labillardière et R. Brown, sont d’après MM. Jussieu et Richard les véritables stigmates. Ces botanistés voyent le style dans une ligne ou nervure qui parcourt lôngitudinalement la corolle, depuis le sommet de l’ovaire jusqu’a la base du labellum, et qui se termine par les deux appendices remarqués par Swartz, lesquels sont, suivant eux , deux stigmates glanduleux. Comme le /abellum répond précisément à l'endroit où la corolle des lobéliacées est fendue longitudinalement , il sembleroit que la corolle du stylidium aurait aussi une sorte de tendance naturelle à être fendue à la manière de celle des lobéliacées; mais que le style, soudé à l’un et à l’autre bords, les retiendrait unis. Si cette conjecture était fondée, le /abellum ne serait probablement autre chose qu’un apen- dice du style, analogue à la colerette qui environne le stigmate des lobéliacées. M. de Jussieu ne s'éloigne pas de cette idée ; mais il pense que si de nouvelles observations prouvaient que le lobe extérieur du labcllum apparüent à la corolle, il en faudrait conclure qu’elle est de nature à être régulière comme celle des campanulacées et que le labellum Tom. III. No, 56, 5°, Année. Avec une planch. , n°. 1, 11 (78) û ON LA h ou cinquième lobe ne prend pas un développement égal aux autres lobes parce que sa croissance est gênée par la présence du style. ui Jusqu'à présent , le caractère qui distingue éminemment les stylidiées, c’est l’androphore chargé de deux anthères arrondies. M. de Jussieu n'est pas certain que le style soit uni à la corolle dans tous les genres de la famille , parce qu’il ne connaît pas le siyle et le stigmate du levenhookia, du forstera et du phyllachne. M. Forster croyait que le phyllachne était monoïque; Commerson en doutait ; M. Syvariz areconnu qu'il était hermaphrodite, et eu fait une espèce du genre forstera. M. Richard a forufié l'opinion de M. Swartz en montrant que dessous landrophore, il y a un ovaire à deux loges contenant plusieurs ovules. La corolledu phyllachne est régulière de même que celle des campanules, et M. Richard n’a pu y rien découvrir qui rappelât les parties que M. de Jussieu .et lui décrivent comme étant le style et les stigmates dans le s£yli dium ; ainsi l’ensemble des caractères de la famille des stylidiées n’est pas bien déterminé , quoique l’on doivé reconnaître avec le savant M. R. Brown qu'elle cst parfaitement naturelle. M. GÉOLOGIE Sur les Tourbes ligneuses sous-marines. Lrs végétaux entiers ou leurs diverses parties se trouvent enfouis dans la terre sous trois états principaux et de deux manières différentes : x°. Comme changés ou transformés én matières pierreuses, el c’est ce qui constitue les bois pétrifiés. On doit remarquer qu'ils sont presque toujours à l'état siliceux. 2°, Noïrcis, souvent durcis, ayant l’aspect charbonneux où résineux , et étant bitumineux et combustibles : Ce sont les lignites où bois bitu- mineux. Ces deux sortes de bois fossiles se trouvent dans les terreins d'aterrissement plus ou moins anciens, mais d’une formation toujours antérieure aux tems historiques. Il est très-rare de pouvoir les rapporter exactement, ainsi que les fruits, les ossemens et les autres parties de corps organisés fossiles qui les accompagnent, aux espèces actuellement connues, ei les lignites, quelque soit leur état, ne renferment jamais de potasse, suivant M, Hatchett. 3°. A l’état tourbeux. Les tourbes herbacées et lisneuses ou boïs tour- beux, sont généralement peu solides, souvent même friables et comme pourries. Elles conservent souvent tous leurs caractères botaniques, et les bois même jusqu’à la couleur et à l'éclat de leur écorce. Les fruits, les parties d'insectes , etc. qu’on y trouve, ne présentent or“inairement aucune différence avec les espèces connues; enfin les bois tourbeux renfermentde la (79) potasse, suivant M. Hatchett, qui rapporte à cette occasion l'analyse qu'il a faite du bois tourbeux. sous-marin deSouton sur la côte de Lincoln- shire. La tourbe ligneuse que M. de la Fruglaye vient de découvrir sur la côte de Morlaix, département du Finistère , et qu'il a décrite sous le nom de forét sous-marine, appartient à cette dernière position des bois fos- siles ; elle est située sous une plage couverte de sable blanc, et terminée par des côtes élevées et granitiques. La mer la recouvre à toutes les marées, et ne la découvre bien que dans les grandes marées , lorsque le sable blanc _ de cette plage a été enlevé par un mouvement favorable des eaux. On voit alors un sol"noir, profondément silloné, dans la structure duquel on peut remarquer plusieurs dépôts. Le premier est composé principalement de feuilles parmi lesquelles on trouve des débris d'insectes. Sur cette couche, sont renversés sans ordre des arbres entiers. La seconde couche est composée de sable et de glaise grise; elle renferme une grande quantité de tiges de plantes qui paraissent être des végétaux aquatiques , et qui sont dans une situation verticale. Ce sol se prolonge d’une part très-avant däns la mer et se termine au roc vif, et de l’autre il paraît qu’il va gagner le pied des montagnes granitiques qui forment la côte ; car M. de la Fruglaye, en fouillant sous les amas de sable et de galets qui précèdent celte côte, y a retrouvé la tourbe ligneuse sous-marine. 11 a reconnu le même terrein sur une étendue de grève d’environ sept lieues. M. Gillet-de-Laumont à reçu de M. dela Fruglaye des échantillons nom- breux de cette tourbe et une coupe du terrein. Il en a séparé, avec MM. Leman et Desmarest fils, tous les corps organisés reconnaissables, et il est résulté de cette recherche dont nous avons été témoins, les objets suivans dont une partie avait déja été indiquée par M. de la Fruglaye. Branche de bouleau avec son écorce, encore revêtue de son épiderme argenté ; Bois dif bien reconnaissable ; Graine d’if devenue tendre, mais ayant encore sa forme ; Üne noïsette dont l’amande‘était réduite en poussière; Une graine parfaitement conservée du polygonum lapathi- folium , Lénn. ; Des portions encore bien caractérisée de l’hypoxylon globulare, Bulliard, (sphœæria byssiseda Decand. fl. fr.) Espèce de champignons , dont les capsules noires ressemblent à de la grenaille à urer. LEE Cette tourbe renfermant des débris de corps organisés, parfaitement semblables à ceux qui vivent actuellement à la surface du globe, est remarquable par sa position inférieure à la surface actuelle de la mer. Des végétaux de l'espèce de ceux qui la composent n'auraient pas pu vivre (H60)) : dans la place où on les trouve actuellement. On sait cependant que depuis les temps historiques les plus reculés, le niveau des mers en général ne paraît pas avoir changé, et sur-tout s'être élevé : on sait aussi que la surface actuelle de la terre n’éprouve plus ni affaissement ni exhaus- sement que dans quelques cas particuliers ,:et dont les causes sont appré- ciables. On sait enfin que les corps fossiles enfouis dans des couches anciennes présentent généralement des différences qui les distinguent pour la plupart des corps qui vivent à présent. La tourbe qui nous occupe, celle de Lincoln et toutes celles qui sont dans la même position, semblent offrir une exception aux règles qu’on a cru remarquer et qu’on vient de rappeler. Il faut donc examiner si elle n’entrerait pas dahs un de ces cas particuliers d’affaissemens , dont la cause peut être déterminée. Les seules causes d’affaissemens que nous commaissions sont : 1°. les tremblemens de terres et autres phénomènes volcaniques. Cette cause n’est nullement applicable dans ce cas-ci; 2°. La compression et diminution de volume, auxquelle sont sujets les terreins d’atterrissemens, sur-tout lorsqu'ils sont composés de limon, d'argile, de sable et de débris de végétaux. Cette cause paraît être celle de la position de la forêt sous-marine de Morlaix. Il ne s’agit que d'examiner si ceue tourbe ligneuse sous-marine est située à l'embouchure dé quelques rivières ou grandes vallées , ou au moins sous l'influence du courant d'eau,iqui en sort ou qui en est sorti autrefois. Or on voit qu'elle est placée dans la baie profonde de Morlaix , et vers l'eme- bouchure dela rivière qui s’y décharge. Le soi d’atterrissement de cette baie , d’abord meuble et spongieux, a pu être pendant longtems élevé au-dessus du niveau de la mer ; mais lorsque le tems et la charge des végé- taux qu'il portait l'ont comprimé , il s’est affaissé et la mer a dü le recou- vrir. Ge changement de niveau est certainement très-ancien ; mais à juger de son époque par la nature et les espèces des corps organisés enfouis, 1l paraît être postérieur à la dernière révolution qu’à subie la surface du globe, et qui l’a mise dans l’état où nous la voyons. A. B. Description du Taberg près de Jonkoping en Smoland; par | DT. Hausmaxx. L Le Taberg est une montagne presqu'isolée, et presqu'entièérement com- posée de minérai de fer oxidulé , assez pur et riche en métal. C’estune des mines de fer les plus remarquables et les plus productives. Elle alimente presqu’à elle seule les mines de Smoland. Quoique décrite par plusieurs minéralogistes, son véritable gissement et sa place dans la série des ;for- mations observées jusqu’à présent par les géologues, n’a pas encore été bien déterminée. Les parties méridionales de la montagne présentent un éboulement ou \ (en) escarpement, qui découvre la masse solide de fer magnétique. De loin cette masse ne paraît présenter aucune structure ; mais de près On ÿ reconnaît une division principale qui se dirige à-peu-près nord et sud, et s'incline à l’ouest de 70 à 80 degrés. Gette division principale est traversée par d’autres divisions parmi lesquelles on en distingue une qui se dirige a-peu-près du sud-est au nord-ouest, et qui s'incline de 50 à 60 degrés au sud-ouest. Les morceaux séparés qui résultent de cette double division, ont depuis 5 décimètres jusqu’à plusieurs mètres de puissance. Le minerai de fer du Taberg est mêlée presque partout d’amphibole hornblende et de feldspath. Le feldspaih quelquefois réuni en cristaux cisuncts, donne à la masse un caractère porphyritique. Cette même masse est traversée par des veines et par des filons puissans de chaux car- bonatée spathique, et d’une magnésie carbonatée silicifère verte et mêlée de talc, que M. Hausmann nomme pikrolithe. Ils sont ordinairement sé- parés de la masse par des salbandes de serpentine d’un vert-brun. M. Hausmann conclut des observations qu’il a faites sur la struciure de cette montagne et de celles qui l’environnent, que le Taberg est une masse de diabase, (grünsiein ) mélée de beaucoup fer oxidulé, et ren- fermée dans une formation de terrein de gneisse, qui autrefois l'entourait de toutes paris et même le recouvrait. Mais ce gneisse ayant été détruit en grande partie par l’action des matières atmosphériques, la masse de fer oxidulé est restée presqué isolée. Les montagnes et les collines de gneisse qui environnent le Taberg, les blocs de gneisse qu’on trouve encore sur le sommet de cette montagne, et Le sable en couche qui est vers son pied, sont les preuves les plus puissantes que M. Hausmann apporte en faveur de son opinion. . BE. CHIMIE.- Extrait du second Mémoire sur la Poudre à canon; par M. Prousr. Daxs ce mémoire, M. Proust examine les avantages que le charbon de tiges de chanvre présente sur celui de bourdaine dans la fabrication de la poudre. Les Espagnols emploient le premier depuis très-longtems ; les Français font usage du second. k Dans le tableau du premier mémoire, on a dù voir qu'il n'y avait que le charbon d’asphodèle qui brûlât aussi rapidement que celui de cheneyotte, mais il ne présente pas d'avantage sur celui-ci, quoiqu'il soit si combustible , qu'il prend feu comme l’amadoue par une étin- celle; 1°. Parce que l'asphodèle n’est pas aussi abondant que le chanvre ; 2°. parce que son charbon: est trop volumineux. Jourvaz pe Paysi Février 18114 ( 82 ) Le charbon de chanvre possède au plus haut degré toutes les qua- lités qu'on peut desirer dans un charbon destiné à faire la poudre. 1°. Il ne faut point écorcer la chevenotte comme on écorce la bourdaine et le saule; 2°. il n’exige pas de pulvérisation avant d'entrer au mortier. Moins léger que celui d’asphodèle et presqu'aussi tendre , il prend feu à la flamme d’une bougie, et continue de brüler comme de l’amadoue. Il ne donne aucune trace de prussiate par la potasse. Les chanvres avec lesquels les Espagnols préparent leur charbon, ont 4, 5, 6 pieds de haut; ils ressemblent à ceux que l’on cultive à Tours, à Saumur, à Angers. À Villa Rubia los Ojos, les laboureurs suivent le procédé suivant pour charbonner la chenevotte. « Dans un sol de pierre calcaire, on entaille une fosse de 15 à 14 pieds « de long sur huit de large. Sur ce fond, soigneusement balayé, l’on « étend un lit de chenevottes de 3 à 4 pouces d'épaisseur , ensuite on « y met le feu en plusicurs endroits à la fois : puis au moment où la « flamme commence à s'élever, on l’étouffe en la couvrant de chene- « vottes ; bientôt après, la flamme revenant au-dessus , on la réprime « avec d’autres chenevottes , et ainsi de suite jusqu’à ce que la fosse « soit à-peu-près remplie de braise. Lorsqu'on juge le charbon fait, « un homme vient en arroser la superficie en remontant d’une extrémité « à l’autre, tandis qu’un aide placé après lui, le soulève avec une « fourche et le renverse , afin que le tout ayant part à cet arrosement, « parvienne à s'étendre au fond. Aussitôt après l’on tire le charbon « sur les bords pour l’y laisser refroidir, et l’on recommence une autre « combustion. Pendant ce tems-là, d’autres s'occupent à le cribler, « quelques-uns même à le remuer; mais alors ils en perdent beaucoup. « Ce travail dure un jour, et son produit est de 16 à 20 arrobes , « ou 4 à 5 quintaux de Castille. » M. Proust compare le prix du charbon de chenevoties , en Espagne, avec le charbon de bourdaine, en France, et il trouve que le premier est au second comme 1 est à 26,6. Il y a donc une économie à se servir du charbon de chenevottes,. M. Proust propose donc de substituer le charhon de chenevottes à celui de bourdaine dans la fabrication de la poudre. D'après des essais faits par M. Robin, commissaire des poudres à la fabrique d'Essone , il résulte que la poudre faite avec le charbon de chenevottes est aussi forte qe celle qui est faite avec le charbon de bourdaine ; que les pâtes faites avec le premier sont infiniment plus ductiles et plus liantes; que par cela même elles doivent gramer plus copieusement et occasionner par conséquent moins de poussière et de rchattage. M. Proust avait porté la quantité de cendre contenue dans un quintal (85) de charbon de chenevottes à 2 parties (voyez Journal de Physique ) ; mais il a reconnu depuis qu’elle s'élevait de 6 à 7 parties. C. CHIMIE ANIMALE. Analyse du Chyle de cheval; par M. Vaveuzux. Lx chyle de, cheval est blanc et opaque comme du lait ; quelquefois il est rougeâtre : lorsqu'il est abandonné à lui-même, il y a formation d’un caillot blanc et opaque. ‘ Le liquide d’où le caillot s’est séparé contient : 1°. un alcali à nu, car il rétablit la couleur du papier de tournesol rougi par un acide; 2°, de l’alburnine : aussi en est-il coagulé par la chaleur, par les acides et l'alcool ; les précipiiés sont redissous par les alcalis, et leur dissolution reste laiteuse : en cela laibumine du chyle diffère de celle du sang qui donne avec les alcalis une dissolution transparente; 3°. une espèce de cause que M. Vauquelin compare à celle de la matière cérébrale, parce qu’elle est insoluble dans les alcalis, et qu’elle colore l'alcool en jaune- verdâätre. On démontre la présence de cette graisse, en traitant par l'alcool bouillant le liquide, d’où le caillot s’est séparé ; l’albumine est coagulée , et la graisse est dissoute : il y en a une partie qui dépose de l'alcool ar le refroidissement. C’est sans doute cetie graisse qui rend laiteuse fi solution alcaline d’albumine du chyle. Le caillot du chyle est blanc , et opaque après avoir été lavé ; il s'étend sous les doigts et prend la forme d’une membrane un peu élastique et un peu fibreuse; il est dissout en grande partie par la potasse chaude. L’acide acétique chauffé avec le caillot, produit une espèce d'émulsion; ce qui n’est pas dissout paraît être de la miatière grasse. Le caillot desséché, mis sur des charbons ardens , s’agite et exhale des fumées ammoniaco-huileuses ; il se fond et laisse un charbon volu- mineux. D’après ces propriétés , on voit qu'il y a beaucoup de ressemblance entre le caillot du chyle et la fibre du sang; cependant, le premier est plus soluble que celle-ci dans les alcalis, et il n’a pas la contexture fibreuse et l’élasticité de la fibre. Outre l’alcali, l’albumine , la graisse , la fibrine, le chÿle contient encore du muriate de potasse et du phosphate de fer au minimum d'oxigénation. or eUC, Ann. De Chine, N°. 262. (84) OUVRAGE NOUVEAU. Mémoires sur la formule barométrique de la mécanique _ céleste; par M. RamoxD , 1 Vol. 27-4°., chez les principaux Libraires de France. 1%. Mémoire publié en 1804.) L'aureur y fait usage de la formule de M. de la Place; il en détermine le coefficient, confirmé depuis par les expériences de MM. Biot et Arago, et il donne le type du calcul de cette formule. - (2°. Mémoire 1806.) M. Ramond examine la nature de l'influence que les diverses heures du jour, la configuration des lieux, les météores, exercent sur la justesse du mercure barométrique. (3°. Mémoire, 1°. partie.). 11 donne le premier exemple d’une peute différence de niveau mesurée à grande distance, et il trace les règles pour parvenir à cette détermination. On y trouve aussi le premier nivelle- ment barométrique appliqué aux volcans de l'Auvergne, et disposé sur un plan géologique. : (3°. Mémoire, 2°. et 3e, parties publiées en 1898.) L'auteur examine la variation diurne du baromètre, qui n’était point constatée pour nos climats; il examine en outre ses variations accidenrtelles ; et il explique les unes et les autres par une théorie appuyée d'expériences, qui explique à son tour l'infériorité de l'élévation du mercure à l'équateur et plusieur$ autres phé- nomènes inexpliqués. (2°: Mémoire.) M. Ramond donne à lamesure des hauteurs un degré d’exactitude que l’on ne pouvoit guère espérer d’atteindre. L’instruction élémentaire qui termine ce recueil de mémoires, donne aux observateurs du baromètre des conseils dictés par une longue expé- rience , el par une étude approfondie des phénomènes atmosphériques. Elle doit servir sur-tout à réformer peu-à-peu le Système défectueux des tableaux météorologiques, amener peu-à-pea à la détermination de moyennes barométriques, plus exactes que celles qu’on s'est jusqu’à présent procu- rées, et les tables qui terminent ce volume paraissent ne rien laisser à dési- rer pour la célérité, la facilité et l'exactitude des calculs. CLS LLTLISSLSISTSI LI L'abonnement est de 14 fr., franc de port, et de 13 fr. pour Paris; ches J. KLOSTERMANN fils, acquéreur du fonds de Mad. Fe. Bennanv, libraire, que du Jardinct, n°. 13, quartier St-André-des- Arts. É Nouv. Bul, Se, PLI. N°56. Fig. 1. Zecerf" seulp! NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. Paris. Juin 1812. —_—— HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. | Note sur l'Abies , genre de la famille des Conifères ; par M. Mirsez. . Vorcr les nouveaux caractères génériques que MM. Schoubert et Mirbel proposent pour le genre Abies. CARACTÈRES DE LA FRUCTIFIGATION : Végétaux monoïques ; boutons floraux écailleux ; écailles membraneuses , imbriquées ; chatons oblongs. Fleurs mâles : Chaton courtement pédoncalé ; écailles florifères nom- breuses , serrées, élargies , et redressées à leur sommet, disposées en hélices autour de J’axe, et portant inférieurement deux anthères adnées , alongées, parallèles uniloculaires , bivalves , s’ouvrant dans leur longueur, Fleurs femelles : Chaton sessile ; écailles florifères grandes, minces, unguiformes, biflores, disposées en hélices, serrées et accompagnées chacune d’une bractée très-petite; deux cupules umiflores, pistili- formes , renversées , fixées langitudinalement à la base de chaque écaille, divisées à leur orifice en, deux lobes gréles , aigus, fugaces . et pro- longées à, leur base en une lame mince arrondie , soudée sur l’écaille ; périanthe simple, adhérent, à limbe membraneux à peine visible ; stigmate ponctiforme. Fruit : Un pseudocarpe composé des écailles fructiferes, minces, lisses, arrondies , imbriquées , disposées cn cône , portant chacune les deux cupules florales , aîlées , renversées , endurcies , et semblables à des LE un péricarpe monosperme, uniloculaire, membraneux, renfermé dans chaque cupule, et couronné par le limbe périanthal très- accru ; graine nue, périspermée, renyersée , pendante ; embryon axile, alongé , droit, presque cylindrique, divisé plus ou moins profondé- menten 5-8 cotylédons subulés; rudimens de la plamule presqu’im- perceptibles. c Tom, III. No, 57. 5e, Année. 12 Î IN9e 57e Soc, PHiLomAT. (86)! CaRACTÈRES DE LA VÉGETATION : Arbres résineux , toujours verts; bou- ions à bois écailleux, épars le long des branches, réunis plusieurs ensemble à l'extrémité des rameaux , surmontés souvent au moment du bourgeonnement , des écailles les plus intérieures disposées en coiffe conique ; feuilles linéaires ou subulées , sessiles ou courtement pétiolées, alternes ei décrivant des hélices concentriques ; branches verticillées ou distiques ; chatons solitaires , axilaires ou terminaux. Observations sur le genre Abies. L2 re, Os. Le limbe bilobé des cupules de l’abies ressemble sinou- lièrement à deux stigmates : cette ressemblance a trompé quelques observateurs modernes , et leur erreur est bien excusable. Linné w’a- vait pas la moindre idée de la structure de la fleur femelle de l'abies ; il ne connaissait pas. davantage celle du pinus , qui n’en diffère pot essentiellement. On peut même dire, vu lignorance où l’on était touchant la composition et la situation des organes femelles de toutes les espèces de conifères, que cette grande et importante famille du règne végétal , était en quelque sorte, il n'y a pas encore bien long- tems , une famille d'arbres cryptogames. He. Ors. Souvent, lorsque le fruit est mür, le sommet libre de Povaire se détache de sa partie inférieure adhérente au périanthe , et forme une calotte membrâneuse à la base de la graine ; durant Ia germination , la cupule s'ouvre en deux valves ; la calotte membra- neuse s’'amollit; la caudex descendant la pousse en avant, et elle s’alonge en une gaine qui se déchire et se détruit plutôt ou plus tard, selon les espèces , et aussi , selon les circonstances qui acconrpagnent la germination. o Ille. Oss, La cupule, la fleur , le péricarpe et la grame des pins, ne diffèrent point de ceux des sapins , et les caractères de la végéla- üon seuls tracent une ligne de séparation entre les genres praus et abies. En général , un bouton est simple, c’est-à-dire que dessous ses écailles on waperçoit qu'un seul rudiment de branche : les sapins ont des boutons de cette nature; mais les pins ont des boutons com- posés, c'est-à-dire, selon MM. Schoubert et Mirbel, que plusieurs rudimens de branches sont recouverts d’une enveloppe commune , et que chaque rudiment a lui-même ses enveloppes propres. Les écailles gemmales des pins sont, dans l’origine, des étuis membraneux ; em- boîtés les uns dans les autres , qui ensuite , se déchirent longitudi- nalement , et se divisent aux deux bords en un réseau filamenteux , à la facon des gaînes pétiolaires des palmiers. À l’époque du bourgeonnement , Paxe commun de tous les boutons particuliers s’alonge , et les écailles extérieures se détachent. Les bou- (87) tons particuliers s'ouvrent ensuite, et présentent chacun deux , trois, quatre ou cinq feuilles réunies en faisceau , entre lesquelles on dé- couvre le faible germe d’une branche avortée. Chaque faisceau de feuilles conserve à sa base ses”étuis écailleux. Dans la plupart des bou- tons du mélèze et du cèdre , un avortement semblable à celui des boutons particuliers du pin , fait que les feuilles sont groupées en aigreltes. “ Les boutons à fleurs femelles des pins et des sapins sont terminaux ; mais les cônes sont latéraux, parce qu’un ou plusieurs boutons à bois se développent à côté des chatons , et les dépassent bientôt. Le bouton à fleurs mâles des pins, offre, sous une enveloppe formée d’écailles, plusieurs chatons disposés en hélice autour d’un axe commun ; et ce bouton florifére se termine par un bouton à bois, semblable à celui qui vient d’être décrit sous le nom de bouton composé. Le groupe des chatons mâles paraît d’abord terminal , quoique réellement il soit axillaire. On a remarqué depuis longtems, que dans la jeune fleur du pin, l'écaille florifère est épaisse, relevée intérieurement d’une carêne pro- longée en rostrum, et que le sommet de cette même écaille prend la forme d’une tête de clou dans les cônes : il est bon d’ajouter que celte écaille, au moment de l'épanouissement, est de la grandeur de la bractée à la base de laquelle elle est attachée , tandis qu’à la même époque , elle est beaucoup plus grande dans les sapins et beaucoup plus petite dans les mélèzes. ; On devrait peut-être considérer l’écaille qui porte les fleurs femelles des pins et des sapins , comme une espèce de pédoncule biflore. Le nombre des cotylédons des pins et des sapins est variable ; mais il ne paraît pas s'élever au-dessus de douze: La plumule n’eêt bien apparente dans aucune espèce de la famille. MINÉRALOGIE. Sur le Fer sulfuré blanc; par M. XL. P. Jussreu. M.. Haüy a reconnu que parmi les minérais de fer réunis sous le nom de fer sulfuré , il y en avait qui présentaient entre eux des différences assez importantes pour engager à les séparer en deux espèces déterminées par des caractères essenuels. Le fer sulfuré blanc, décrit par M. L. P. de Jussieu, sur les rensei- gnemens que lui a fournis M. Haüv , se distingue du fer sulfuré jaune par les caractères suivans : Sa couleur, dans l’état de pureté , est d’un blanc métallique tirant sur celui de l’étain. Il passe quelquefois au jaune du bronze, et même au gris Jours. Des Mines, N°. 197. Jounx. pes Mines, Tom. 50, n°. 176, p- 1355, ( 88 ) de l'acier. La couleur de sa poussière est d’un noir verdätre ; sa pesanteur spécifique est de 4,75. Il étincèle par le choc du briquet , il donne une odeur de soufre sans odeur d’ail par l’action du chalumeau , et fait mouvoir l'aiguille aimantée. Mais le caractère réellement essentiel, celui qui le constitue espèce distincte , est tiré de sa forme primitive. On sait que dans le fer sulfuré jaune, cette forme est un cube; dans le fer sulfuré blanc, c’est un prisme rhomboïdal droit, dans lequel le rapport entre la moitié de la grande diagonale du rhombe de la base, la moitié de la petite, et la hauteur G ou Æ est celui des nombres 5,W/5 etV/12. Le grand angle du rhombe de la base est de 106° 36/. Les variéiés de forme connues de cette espèce sont au nombre de quatre, parmi lesquelles se trouve la primitive. Les pyrites d’un jaune-blanchâtre, dites vulgairement prrites dentelées ou pyrites en créte de coq, ne sont qu'une modification de la forme primitive, et quelques-unes des pyrites dites globuleuses , paraissent appartenir également à cette espèce. Une propriété commune à toutes ces pyrites, c’est de se décomposer en sulfate de fer pluiôt qu’en fer oxidé brun, qui est le mode de décomposition particulière au fer sulfuré jaune. On doit remarquer que la forme du fer sulfuré blanc , est comme celle du fer arsénical, un prisme rhemboïdal droit, mais une différence de 5 degrés dans les angles des formes primitives conduisent à des formes secondaires qui ne peuvent naître d’une même forme primitive par aucune loi de décroissement admissible. Le fer sulfuré blanc est donc minéralogiquement une espèce distincte. Son analyse n’a pas en- core été publiée. Cette espèce ne paraît pas être aussi généralement répandue que celle du fer sulfuré jaune. On ne la connaît encore que près Freyberg, à Joachimstadt en Bohême, en Cornouailles et dansele Derbyshire ; et en France, entre Montreuil: et Boulogne , sur les côtes de Tingry et près de Dieppe. À. BB. Sur la Sodalte; par M. Thomas Tuomson, de la Société royale d'Edimbours. ï La sodalite est une espèce nouvelle de minéral ; elle se présente soit en masse, soit crésballisée; ses cristaux sont des dodécaëdres rhomboïdaux, souvent alongés en forme de prisme; elle a un éclat assez vif, vitreux dans une direction, et résineux dans une autre; sa couleur est un vert céladon tirant sur le vert de montagne; sa structure est lamelleuse ; sa cassure transversale est conchoïde ; elle est translucide ; sa dureté égale celle du feldspath ; sa pesanteur spécifique est à-peu-près de 2,37; au feu elle devient grise’ sans éprouver d’autres changemens apparens ; elle est infusible au chalumeau. M ( 89 ) Cette piérre est composée, d’après l'analyse faïte par M. Thomson, des principes suivans : : Sildersmeonn Sarroiass isa eBS:5e Alumine sis fo a enidiitne 00 1) 27.48 Ghana nes EAN aline 2,70 KRertoxidéa 4e a Sel FD 00 Soudetre io à anni! ed; astt5e Acide muriatique . . . + . .« . 5.00 Matière volatile. 22504414 el) to 98.50 RENTE At Baie ble ét AID ET 100 L'analyse qui en a été faite d’un autre côté par M. Ekeberg donne à-peu-près les mêmes résultats quant aux principes qui paraissent essentiels. La sodalite vient du Groenland, elle fait parte d’une roche primitive qui renferme de l’amphibole hornblende, du grenat, du pyroxène augite et du pyroxène sahlite. . On a cru avoir trouvé ce même minéral en Suède; et comme il renfermait, ainsi que la sodalite, une grande quantité de soude, M. le Dr. Wollaston lui avait donné le nom de natrolite de Suède, M. Thomson fait remarquer à ce sujet 1°. que le minéral de Suède diffère de la sodalite par un grand nombre de caractères ; 2°. qu'il n'appartient pas non plus à l'espèce de pierre qu'on a nommée atrolite; 5°. enfin qu'il a les plus grands rapports avec le minéral nommé /éttstein , et déerit sous ce nom par M. le comte Dunin Borkowski. A. B. GÉOÉOGIE. Sur le Gisement de la variété de Lignite nommé Braunkohle ; par M. JT. J. Norcerrarn, de Bonn. Cr combustible git-dans des collines qui s'étendent sur les deux rives du Rhin. Celles de la rive gauche partent du Godesberg , mon- tagne basaltique, traversent les départemens de Rhin et Moselle et de la Roër, et vont se termine aux environs de Bergheim. Les principales exploitations ont lieu dans les cantons de Brühl, de Lechenich , de Frechem et de Kerpen , dans la colline de Putzberg , etc. Celles de la rive droite sont répandues dans le grand duché de Berg, et plus loin dans le pays de Nassau. Jourx. pes Mines, Tom. 30, N°. 179, p. 335 et 572: (oo) Ces collines renferment partout , mais sur-tout sur leurs pentes, des lits de lignite brun-terreux. ce Le Putzberg , sur la rive gauche du Rhin, au $. S. ©. de Bonn, est composé à sa base, de brèche. schisteuse ( grauwacke ) micacée ; qui renferme quelqués filets. de minérai de cuivre pyriteux, de plomb sulfuré , etc. Le bazalte en tables informes recouvre-le Kessenicherberg à une demi-lieue du Putzberg. Au-dessus de cette brèche schisteuse ( grauwacke ) est situé le sol d’attérissement qui renferme les lignites. On y reconnaît , en partant de la surface du sol, les lits principaux suivans : 1. Une argile glaise, dans laquelle s’interpose quelquefois un lit de marne qui renferme des coquilles d’eau douce; 2. Un banc de cailloux roulés de toutes les dimensions , parmi les- quels on remarque du granite, du jaspe schisteux (kieselschiefer), du jaspe , du calcaire de transition , du fer oxidé géodique : celui-ci se trouve plus particulièrement dans les autres exploitations ; 3. Quelquefois un lit d'argile sableuse souillée de fer ocreux, 4. Une couche de lignite terreux renfermant des parties de lignite fibreux qui ont conservé la forme du bois ; à 5. Une argile glaise bitumineuse renfermant du fer argileux grenu; : 6. Une autre couche de lignite terreux mêlé de :lignite fibreux. On ÿ a trouvé , mais rarement , des cônes à-peu-près semblables à ceux du melèze, ct des fruits analogues à ceux d’un palmier, comme l’a déja observé M. Faujas. FAIRE On trouve dans les morceaux de lignite fibreux de cette couche, un grand nombre de petits grains arrondis , que M. Noeggerath re- garde comme du fer argileux grenu (1); : 7. Argile glaise bitumineuse renfermant du lignite terreux ; 8. Un lit peu épais de lignite terreux et fibreux; 9. Un banc de près de 2 mètres flargile glaise mélée de sable et du mica. On dit ÿ avoir trouvé, avec quelques parties de lignite, une défense de sanglier ; ie 10. Un banc de près de 3 mètres de lignite terreux et filreux , et à sa partie inférieure du lignite.charbonneux ( mineraliserle holzkoble ), le tout imprégné de fer sulfuré; 11. Un banc d'argile glaise bitumineuse de près de 2 mètres, ren- fermant des grains pyriteux. Gette argile donne abondamment de l'alun , par les procédés’ ordinaires. On y a trouvé un os fossile ; on y e + (1) Il ne peut guère y avoir de doute que ces grains arrondis et durs ne soient des pyrites en partie décomposées en passant à l’état de fer oxidé brun. Leur aspect rayonné &t même l’aspect jaune métalliqué que quelques-uns conservent dans leur centre con- fribuent à établir ce fait, À, B. (on) rencontre aussi des masses ellipsoïdes assez volumineuses de fer oxidé géodique ; 12. Une couche de 5 décimètres d'une structure schistoïde composée de lignite fibreux, de tiges de plantes, de feuilles, etc. ; 15. Un banc de lignite de 5 décimètres, dans lequel on assure avoir rencontré des arbres sur leur pied, ayant plus de 3 mètres de diamèire. Sur l’un d'eux on a compté 792 couches concentriques. Ces: arbres traversent plusieurs bancs , et remontent quelquefois jusqu’au n°, 10; LS 14,15, 16 et 17 sont des lits semblables aux précédens , et présentant à-peu-près la même manière d’alterner ; ) 18, Un dernier banc d'argile glaise semblable au n°. 0 ; qu'on a percé jusqu'a 8 mètres de profondeur, sans en trouver le fond. Ces lus sont d'autant plus nombreux, et même plus puissans, qu’on entre plus profondément dans les collines. A quelques distances du Putzberg , et près du ruisseau nommé Thalsberg , on observe un sol d’atterrissement, différent par sa com- posiuon de celui qu'on vient de décrire. M. Noegcerath soupçonne que ce pourrait bien être les bancs inférieurs au n°. 18, qu'on na pas pu voir au Putzhbers. I présente immédiatement au jour, 1°. un ‘banc puis- sant d'un lignite friable schistoïde généralement brun, et qui renferme des empreintes de feuilles et des corps sphéroïdaux ‘alongés et ap- platis , semblables à des gousses biloculaires, et peut-être de même espèce que celles qu'on trouve en Thuringe , et qui ont été décrites par M. Heims; y 20. Un lit d'argile glaise, dont la partie inférieure passe à l’état d’une brêche schistwide qui renferme des grains de quartz Le mémoire que nous venons de faire connaître fournit une nou- velle preuve de {a réssemblance remarquable qu’on observe dans les gissemens des lignites des contrées les plus éloignées , et de leur différence avec ceux de la houille proprement dite. Il paraît qu’outre la différence qu'il y a entre les époques de formation de la houille, fossile ancien , et des lignites, fossiles pour ainsi dire nouveaux ;, il y en 4 eu aussi dans la nature du liquide dans lequel ils se sont dé- posés. Le lignite, comme l’a avancé M. Voigt, et comme le prouvent les “corps organisés fossiles qu’on y rencontre , paraît avoir été formé sous l’eau douce. : : La présence assez fréquente des lignites dans les terreins basaltiques, et sous le basalte , est encore un fait remarquable. HITAOIB:e Ann. pe Cire, 1 N°: 211. (92) CHIMIE: Résultats d'expériences sur le Phosphore; par M. Trenarn. 1°. Lx phosphore distillé un grand nombre de fois, le plus pur qu’on ait encore pu se procurer, contient toujours du carbone. 2°. Lorsque le phosphore ne contient qu'une petite quantité de carbone, il peut être presqu'aussi transparent et aussi blanc que de l’eau ; lorsqu'il en contient une très-grande quantité , il est rouge. L Le résidu rouge qu'on obtient en brülant du phosphure dans l'air , ou le gaz oxigène, n’est que du phosphure de carbone. 5°. Lorsqu'on fait fondre le phosphore et qu’on le laisse refroidir lente- ment, on l’obtient très-transparent et sans couleur. Lorqu’on expose le phosphore à une chaleur de 5o° ou plus, et qu’on le fait refroidir subitement, 1l devient noir comme du charbon. Cette cou- leur est due à une disposition particulière de ses molécules. Ce phosphore noir redevient transparent et sans couleur , #n le fondant de nouveau et le laissant refroidir tranquillement. Celui-ci à son tour peut être obtenu à volonté , noir où sans couleur, un grand nombre de fois. Il est à remarquer que le phosphore noir conserve sa couleur pendant quelque tems après qu'il est entré en fusion, : 4. il n'existe point d’oxide rouge de phosphore : ce que quelques chimistes ont regardé comme oxide rouge , n’est que du phosphure de carbone ; il n'existe qu’un seul oxide de phosphore ; il est blanc, 5°. Au moment où le phosphore se combine avec le soufre, il se forme toujours du. gaz hydrogène sulfuré, provenant on bien de l'hydrogène combiné probablement .avec ces deux corps combustibles, ou bien d’une porüon d'eau qu'on pourrait supposer entre leurs molécules, et qui est décomposée ayec une grande facilité par le phosphure de soufre. 6°. Lorsqu'on fait chauffer ensemble 2 grammes de. phosphore et 2 grammes de soufre, leur combinaison donne lieu à une violente détona- tidh, #okos ù 7°... Cette déjonation a même lieu sous l'eau, lorsque la chaleur est égale à celle de l’eau bouillante ; elle est précédée d’un grand dégagement de gaz hydrogène-sulfuné , et en même lems il se forme heaucoup d’acidé phosphoreux ou phosphorique, sas 8. Qn peut combiner le phosphore avec le soufre sans danger sous l'eau, pourvu qu’on n’emploie que 40 à 50° de chaleur ; ou bien dans un tube de verre , en y faisant fondre le soufre et y projetant le phosphore par petits fragmens. On observe dans ce dernier procédé que chaque fragment de phosphore produit un sifflement très-vif. 9°: Lorsqu'on met en contact le phosphore bien sec avec de l'air sur le (935 « mercure dans uëe éprouvette , il ne s’absorbe qu’une très-pelite quantité d’oxisène, même en 24 heures, et bientôt le phosphore cesse d’être lumi- neux; mais si on fait passer un peu d’eau dans l’éprouvette , le phosphore redevient lumineux , et l'absorption de l'air a lieu en très-peu de tems. Ce phénomène est dù en ce que dans le premier cas, le phosphore se recouvre d’une couche d'acide phosphoreux qui s'oppose à son contact avec l'air, au lieu que dans le second , l'acide phosphoreux étant dissout par l’eau hygomètrique, la combustion doit avoir lieu tant qu'il y a de l’oxisène. On pourrail croire que l’eau joue un autre rôle , qu’elle est nécessaire à la cons- titution de l’acide phosphoreux ; mais M. Thenard s’est assuré du con- PNR NANEs - 10°. Le gaz azote ne dissout qu'un atôme de phosphore. 6 litres de gaz azote ( pression et température ordinaires) dissolvent au plus 5 centigrammes de phosphore : on conçoit d'après cela pourquoi la combustion du phos- phore est si lente, et pourquoi elle est accompagnée d’un si faible dégage- ment de lumière. Le gaz azote phosphuré occupele même volume que le gaz azote qu'il contient. Ce gaz est décomposé quand on lagite avec le mercure , 1l en résulte un peu de phosphure de mercure ; il est également décomposé quand'on l’agite avec Feau pure ; | 11°. Lorsqu'on brûle lentement le phosphore dans l'air , on n'obtient pas seulement de l’acide phosphoreux , on obtient encore du gaz acide car- bonique provenant du charbon contenu dans le phosphore. Ce gaz acide carbonique fait 2 à 5 ceutièmes de gaz absorbé. En tenant compte de l'acide carbonique , et en l’absorbant par la potasse, on pourra se servir désormais de la combustion lente du phospore pour analyser Pair ; 122. Lorsqu’au lieu de faire brûler lentement le phosphore dans lair, on l’y fait brûler rapidement ,-ilne se fait point -d’acide carbonique : aussi de 100 parties d'air , obuent-on par ce moyen une absorption d'environ 21. Extrait du troisième Mémoire sur la Poudre à canon ; par M. Proust. . - Cr Mémoire a pour objet le tems qu'une quantité constante de salpêtre met à se décomposer, quand on l'a fait détonner avec des doses variables de charbon. Les mélanges de uitre et de charbon ont été préparés comme ceux que l’on a précédemment décrits. — Dans tous on a employé 60 grains de charbon , et des quantités variées de nitre. On a fait usage du charbon de chanvre. ja Mélanges . Durée * Poïds des résidus en secorrdes. en grains. à + de charbon. . ou nitre 60: charbon 8 : La 0 L2 230 » , , e 40 Tom. II. No. 57. 5°. Année. 13 Journaz De Puve, Février 1811 : "C9 nitre 60 charbon 10 * mnitre 60 charbon 12 charbon 15 à +I= nitre 60 charbon 20 2 un nitre 60 charbon 50 dun à ne re 6 SA TO) à O0 charbon 60 Toutes les fois qu'un. mélange a été.mal trituré, sa détonation s’em trouve. singulièrement ralentie. Mél, mal triturés. Secondes. Résidus. nitre 607 “ Hu PHÉMIMDNEUS MRMÉCANÉ" DE A OO Re sl le AO à + TOR die 00 à + ses 19 + ee ++ 22 AVESUS AE RP SOEETO) LR HUE ILO; Il suit de là que les proportions de la poudre une fois arrétées , le seul moyen de la perfectionner est de bien en triturer les ingrédiens. Au reste. cette trituration prolongée, qui produit un mélange uni- forme , n’est nécessaire que pour les petites armes, mais pour le canon à elle ne l'est pas , parce que la surface d’un fusil étant beaucoup plus grande, par rapport à la poudre, que celle d’un canon , la première enlève plus de calorique que la seconde, et par là, le ressort de la poudre s’en trouve diminué. Dans le canon, {a grande uantité de calorique supplée à l’imperfection du mélange. La différence de tems qu’on observe entre les mélanges à + bien triturés et mal triturés , dans la détonation ; est une chose vraiment surprenante. Le volume du gaz étant , après la vitesse de la détonation , l'élément le plus immédiat de la force des poudres, on pourrait eroire que les mélanges qui ne détonnent qu’ayec lenteur , ne contribuent pas à ce volume avec autant d’abondance que céux qui se consument rapide- (95) ment; mais cela est faux : l'expérience prouve#que dans le premier cas il y a la même quantité de salpêtre décomposé , et le même volume du gaz produit. D'où l'on peut conclure que des deux élémens qui composent la force d'une poudre , savoir : le volume des gaz et la rapidité de leur émission , il ny a jamais que ce dernier qui puisse manquer decon- courir à l’ejjet qu'on attend de sa détonation. Les mélanges de charbon de pin ct de hêtre mal triturés ont donné les mêmes résultats que ceux de charbon de chenevottes. Hauteur de la flamme des détonations. La hauteur de cette flamme au-dessus des tubes, mérite d’être re- marquée. Le mélange à + mal trituré lance une gerbe de 9 à ro pouces ; mais elle s'élève de 30 à 32 pouces quand il a été bien triluré. Les autres mélanges dourent des résultats analogues. Plus la détonation est rapide, plus la flamme est grande, parce qu'il ya plus de calorique développé dans un tems donné. Plus il y a de charbon dans le mélange, plus la flamme est grande ; et alors l'excès de charbon, qui ne peut être brülé par le nitre, l’est dans l'atmosphère avec les gaz inflammables du charbon, qui ne le sont pas par le nitre. Il suit de là que plus une poudre est forte, plus la flamme qui se produit est grande , et plus le bruit de la détonation est considé- rable. Dans ces détonations il se produit de l’ammoniaque , de l'acide prussique , ec. , et il y a de l'acide nitrique qui n'est pas décom- posé. . Pour apercevoir l’ammoniaque , il faut suspendre dans une grande cucurbite de verre, une coquille de fer-blanc de maniere à ce qu’elle soit éloignée du fond de 2 pouces et mettre le mélange détonant dans la coquille. Après la combustion , l'odeur de, l’ammoniaque est sensible , et le résidu fixe a la saveur de noyau On y démontre l'acide prussique par le sulfate de fer. L $ Les mélanges à +, +, 2, +, donnent de l’ammoniaque et de l’acide prussique ; mais il faut les humecter d'un peu d’eau; sans cela la combustion serait trop vive. Le mélange à + donne peu d’ammoniaque ; c’est celui qui brüie le moins rapidement et qui laisse le plus de résidu, On doit donc le préférer pour préparer lalcali extemporané, Le mélange à + contient toujours du nitrate et du nitrite , conséquem- ment le charbon y est en trop pelite quantité. ( 96) Le mélange à + qui contient de l'acide nitreux , avait cependant un excès de charbon. i les mélanges, même celui qui contient + de charbon, pré- sentent le même résultat. Ainsi, quelque soit l'excès de charbon rouge , qui Se trouve en contact avec le nitre , tout l'acide de ce sel ne peut étre radicalement décomposé. Les charbons de noyer, de châtaignier , etc. , etc. , etc., mélangés au nitre, donnent le même sw] résultat. Le nitrate de potasse décomposé par le charbon , donne done naissance à des nitrites, à des sous-carbonates, à des prusiates de potasse et à des sels ammoniacaux* Il se forme de plus du gaz acide carbonique, du gaz oxide de carbone, de hydrogène carburé. Pour démontrer que dans la proportion de 1 de charbon (1) et de 6 de nitre, il y assez de combustible pour l’entière décomposition de salpétre , M. Proust remplit un tube de laiton de ce mélange ; il le met dans un verre plein d’eau, et il place celui-ci sur une feuille de papicr blanc ; il met le feu au mélange , recouvré l'appareil d’une cloche de verre hamectée d'eau. Quand la combustion est achevée , on trouve des restes de charbon sur le papier et les parois de la cloche. 3 Le charbon est donc en excès dansle mélange, quoiqu'il y en ait core une partie de brûlée aux dépens de l'air. Ce qui prouve évidemment la proposition de M. Proust, c'est que le mélange à + donue presque autant de gaz que les mélanges à + et +. Le vrai rapport du nitre au charbon pour la confection des pou- dres , est donc parfaitemert connu , d’après les faits que nousVve- nons de rapporter. M. Proust compare ensuite les deux moyens qui ont semblé les plus propres à accélérer la détonation du salpêtre. Ces moyens sont ; 19. la érituration poussée à son maximum ; 2°. unc dose de charbon beaucoup plus considérable que celle qui est nécessaire pour la dé- composition du nitre. M. Proust fait voir que le premier moyen a sa limite ; car le mé- lange à + qui metg5o secondes à bräler quand il a été mal trituré, et qui n’en met plus que 25 quand il l’a été soigneusement , ne peut employer moins de 25 secondes pour brüler, quelque prolongée que: soit sa trituration. La trituration ne peut donc pas remplacer l’excès de charbon , puisque le mélange à £, même mal trituré, ne met que 19 secondes à brüler. Mais suit-il de là que’ l’on doive préférer le second moyen au premier dans la fabrication de la poudre? Il paraît que non, d’après les nombreux inconvéniens que M. Proust reconnaît à un excès de charbon. CE (x) Geci doit s’entendre du charbon pris dans son état ordinaire, | ce CL) 1°. Un excès de charbon dans la poudre s'oppose à sa conservation ; parce qu'il attire l'humidité de l'air (1) ; 2°. L’excès de charbon , qui excède +, ne pouvant brüler dans le canon , ne peut rién ajouter à la force de la poudre ; 50, Cet excès de charbon augmente donc inutilement le volume des poudres, et diminue le poids réel des charges ; 4°. Le charbon s’empâtant dificilement avec Peau, rend le grain de la poudre poreux et frishble quand il est en excès. : 5°. Un excès de charbon en impose sur le vrai degré de force d'une poudre. Ainsi, une poudre qui a donné à l’éprouvette un excel- ‘lent résultat, ne pousse pas la balle plus loin qu'une autre poudre qui ne Pripes autant qu’elle à l’éprouveue (2). fr il y a ensuite les inconvénienS attachés à son peu de conservation qui rabattent son pre- mier titre, M. Proust ayant démontré que la rapidité de la détonation des mé- langes_ nitro-charbonneux était en raison de leur force , propose d'essayer. les poudres par le tems qu’elles mettent à brüler. C. CHIMIE VÉGÉTALE. Recherches analytiques sur la nature des Champignons ;- par M. H. BRAconnor. M. BraconxorT a eu pour but, dans ces. recherches , d’examinerles Anw. ne Cite, champignons annuels. Nous ne présenterons dans cet extrait, que les Tom. 79: principes nouveaux que l’auteur a ‘découverts. ' .… De la Fungine. M. Braconnot donne ce nom à la substance tendre et charnue des champignons. On la prépare en traitant les champignons par l’eau bouillante aïguisée d’un peu d’alcali. Elle est blanche, molasse, fade, peu élastique ; elle peut servir dali- ment. « (x) La propriété que la poudre a de s’humecter, dépend sur-tout : de la mature du charbon. Une poudre qui sort du séchoir et qui est placée dans ün air humide se gonfle et augmente de 6, 9, 1214 pour cent. Une poudre qu a été gonflée par l’humidité et ensuite séchée, a une portée plus forte que celle qu’elle avait en sortant du séchoir. M. Proust altribue cela à ce que la poudre qui n’est point élastique ayant augmi de volume par l'humidité, a conservé ceite augmentation de volume après la dessiétion; or, du moment où elle occupe plus d’espace dans la chambre du mortier; ‘elle: a une portée plus forte. i Ba (2) Et cela doit être, puisqu’une poudre qui contient un excès de ;charbon- me donne pas plus de gaz et ne brûle pas plus rapidement que celle qui en a +. Les différences de portées des poudres éprouvées au mortier ne tiennent ni au dosage, ni à la qualité des’ ingrédiens, ni à la manipulation, ‘ainsi qu'on le, verra ‘par la suite, (65) Quand on le torréfie, elle brûle sans s'agiter, et répand l'odeur du pain grillé. ANT à LUE ie 58 grammes distuillés ont donné, 1°. 8 gram. d’huile brune épaisse ; 99, 11 + grammes d’une liqueur aqueuse contenant du sous - acétate d'ammoniaque souillé d'huile; 3°. un charbon pesant 10 grammes. Ce charbon contenait 3 grammes de cendre , laquelle était presque en- “ tièrement formée de phosphate de chaux uni à un peu de carbonate de chaux.et de phosphate d’alumine et de fer. Les alcalis étendus d’eau ont peu d'action sur la fungine. La potasse concentrée et bouillante la dissout en parue, L’acide sulfurique concentré la charbonne. L’acide muriatique la convertit, à Paide de la chaleur en une ma- titre gélatineuse soluble dans Peau. L'’acide muriatique oxigéné la convertit en une matiere jaune Com- posée de fungine altérée d'acide muriatique , et d’une substance adipocireuse , muriatée, molle , brülant avec une flimme verte. : L’acide nitrique faible en dégage du gaz azote. ; L’acide nitrique a 29 degrés et chaud, a une vive action sur la fungine; il la jaunit et la ramollit. H se forme de l'acide prussique une sub- . Stance analogue au suif, une autre analogue à la cire, de l'acide oxalique , une matière résinoïde, de l’amer de Welther. ÿ La fungine se tanne quand on la laisse séjourner dans une infu- sion de noix de palle. La fangine mise dans l’eau et abandonnée à elle-même, se décom- pose ; elle exhale l’odeur fade du gluten, ensuite celle des matières animales en putréfaction. L'eau examinée au bout de trois mois, ne con- tenait ni acide l'bre , ni ammoniaque , imais une matière que M. Bra- connot dit être le mucus : la fangine était devenue molle. D'après ce qui précède on voit que la fungine est un principe par- ticulier, qui est formé de carbone , d'hydrogène, d'azote et d'oxigène : elle paraît aussi contenir du soufre; elle est moins animalisée que le gluten. . Nouvelle espèce de Sucre. M. Braconnot a trouyé ce principe daus l'agaricus volvaceus , l’a- garicus acris , l’hydnum repandum , Vhydnum hybridum , le merulius cantharellus ; le phallus impudicus. On lobtient en ‘traitant par l'alcool le suce ces champignons évaporé à une douce chaleur. L'alcool! dissout le sucre : en le faisant ns à ou obtient ce dernier cristallisé. à Ce sucre exposé au feu se fond, se boursoufille, et s’enflamme en répandant une odeur de caramel. Il se dissout dans l’eau; cette solution évaporéé spontanément, donne des cristaux quadrilatères à base carrée. Evaporée promptement , elle donne des cristaux en aiguilles , qui sout souvent disposés en cercles rayonnans, Les acides ne l’empêchent pas de cristalliser. ( 99 ) ll donne avec l'acide nitrique de lacide oxalique. Il donne de l'alcool par la fermentation. La facilité avec laquelle ce sucre cristallise, le distingue du sucre de canne, et la propriété qu'il a de fermenter, ne permet pas de le confondre avec ‘la manne. Acide de l’agaricus acris. M. Braconnot a trouvé cet acide dans le résidu du suc de l’aga- ricus acris insoluble dans l'alcool. Pour le séparer de l'acide phosphorique qui l'accompagne , On dissout le résidu dans l’eau ; on précipite les deux acides par le nitrate de plomb; on décompose le précipité par l'acide sulfurique faible : on obtient alors une dissclétion aqueuse d’acide phosphorique et de l'acide de l'agaricus ; on précipite le premier par _ Jeau de chaux ; il reste une désolation de lacide végétal uni à la chaux : pour en séparer la chaux on ÿ verse un peu "d'acide sulfu - rique. L'eau de chaux et l’eau de barite font un léger dépôt dans cet acide. Il forme avec les bases salifiables des sels déliquescens qui ne pré- cipitent pas le muriate de"chaux et le sulfate de fer. Cet acide a quelque ressemblance avec lacide malique ; mais là combinaison qu'il forme avec la potasse est. insoluble dans lalcool , et celle qu'il forme avec la chaux est déliquescente. Cette. diet combinaison suflit pour le distinguer des autres acides végétaux. Acide de l'Hydnum repandum. Cet acide se prépare comme le précédent. IL forme avec Fes chaux un sel peu soluble. ( Cependant ce sel l’est assez pour qu'on puisse séparer par l’eau de chaux l'acide. de l’hydnum de l'acide phospho- rique auquel il est mêlé. ) Cet acide ne cristallise pas, il précipite lcsnte de plomb; le pré- cipité est insoluble dans le vinaigre distilié. Il forme avec la potasse un sel difficilement cristallisable.. et inso- Juble dans l’alcool. Le même acide existe dans l’Aydnum ‘hy bridum. Acidedu boletus pseudo igniarius. Pour l'obtenir on dissout dans l’eau le résidu. insoluble dans PaléG du suc de bolet. On précipite cette solution _par le nitrate de plomb, et on soumet le précipité délayé dans l’eau à un courant d'hydrogène suliuré. Quand cette opération est términée, on fait concentrer la Hi: ueur , et on obtient des cristaux d’acide du bolet, et une eau- -mère incristallisable : c’est l'acide Phosphorique: ; Pour obtenir le premier à l’état de pureté, on le dissout dons T'al: cool, et.on le fait ensuite cristalliser. L’acide de holet ou boléique , est blanc, iraltérable à Vair JaE ést ( 200) ) « eu peuts prismes grenus , Croquant, sous la dent, H n'a qu'une léger saveur acide. € Il se sublime en grande partie lorsqu'on le distille ; la portion qui est décomposée donne naissance à une liqueur qui a une forte odeur d'acide acétique , et qui contient un peu d'huile. acide .boléuque sublimé affecte la forme d’un prisme téiraède , dont deux faces sont plus larges que. les autres , et dont le sommet est obliquement tronqué. Il faut 180 parties d’eau à 15°+-0 Réaumur pour en dissoudre une de cet acide. 45 parties d'alcool en dissolvent une d'acide boléique. Il précipite le nitrate de plomb; il précipite entièrement loxide rouge de fer de ses dissolutions ; il ne trouble pas les sels de fer au minimum. ; ne Il précipite le nitrate d'argent et celui de mercure. Il ne précipite pas l’eau de chaux et très-peu l’eau de barite. Il forme avec l’ammoniaque un sel acide peu soluble, qui cristallise en prismes. tétraèdes très-applatis et tronqués à leur sommet; il préci- pite les dissolutions de fer au maximum ,@et ne précipite pas celles de manganèse. Il pourrait donc servir à séparer ces oxides métalliques. Il forme avec la potasse un sel difficilement cristallisable, que lon précipite de l'acide bolétique lorsqu'on ÿ verse des acides un peu concentrés. Il décompose le carbonate de chaux avec effervescence, et forme un sel neutre qui cristallise en prismes rétraedres, comprimés et tronqués. Ce sel ‘exige 110 d’eau à 18° o Réaumur. Cette dissolution est dé- composée par lPacide osaliquet - Il forme avec la barite un! sel acidule, qui est sous la forme de plaques blanches peu solubles dans l’eau et l’acide nitrique. M. Braconfot, outre ces nouveaux principes, dit avoir trouvé dans plusieurs champignons des mäatières semblables à celles qui sont for- mées par les animaux; aimsi Pagaricus, volvaceus , Vagaricus acris , l’Aydnum hybridum , lui ont offert la gélatine , l’albumine et l'adi- pocire, il a obtenu du boletus viscidus beaucoup: de mucus ; c'est ce qui lui a fait dire que la composition chimique de ce bolet, était analogue à celle de l’huitre et d’autres animaux semblables , et qu’on pourrait même, sans erreur, considérer. les champignons en général, comme des arimaux, d’une. classe inférieure , dans lesquels 1l serait peut-être très-curieux de chercher à découvrir l'irritabilité. . Le principe âcre des champignons yénéneux est en général très-fugace; car M. Braconnot a remarqué que le marc de l’agaricus acris, quoique n'ayant point été lavé, avait absolument perdu sa causticité ayant sa parfaite dessication à une douce chaleur. Cela explique comment on peut, manger impunément des champignons que l'on a fait griller, C. NOUVEAU BULLETIN | D.E.S, SC LEN CES: PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. Paris. Juillet 1812. PP ——— — HISTOIRE NATURELLE. ZOOLCGIE, EeNTOMOLOGIE. Mémoire anatomique sur une nouvelle espèce dinsecte du genre Brachine; par M. Léox Durour , rnédecin au tror- stème corps de l'armée d'Espagne. M. Wrsrr ; fils du célèbre botaniste de ce nom, a formé de plusieurs insectes qu’on plaçait avec les carabes , un genre propre qu’il a nommé Brachine, Brachinus. Ces insectes, pour se défendre contre. leurs ennemis, produisent par l'anus une explosion , accompagnée de bruit et de fumée. De là est venu le nom de Bombardiers qu’on leur a donné ainsi qu'à d’autres coléoptères analogues. M. Dufour s’est proposé, dans ce mémoire, de faire connaître l’orga- nisation, tant extérieure qu'intérieure, d'une nouvelle espèce de ce genre, qu’il a découverte en Espagne. Il appelle ce brachine, tirailleur , désplosor, et le caractérise ainsi : apterus , alter; thorace rubro , angusto , cordato ; elytris sulcatis , impunctatis , abdomine brevioribus, truncatis. Son corps a de six à sept lignes de long, et surpasse en grandeur celui des espèces con- génères et'européennes qui nous sont connues. Îlestaptère, noir , avec les palpes bruns, et le corcelet rougeñtre. La tête a , de chaque côté, près des antennes, une dépression oblongue , et quelquefois dans son milieu, un’point d’un brun-rougeâtre. Le corcelet est étroit, en cœur tronqué, ‘avec la surface peu convexe, glabre, marquée au milieu d’une ligne enfoncée , et un peu déprimée près des angles postérieurs. L’écusson est petit, noir et triangulaire. Les élytres ont chacune neuf sillons assez profonds, parallèles, dont les deux extérieurs plus larges ofirent de peuts points élevés : leur extrémité postérieure est largement tronquée, et laisse à découvert les trois dern'ers anneaux de l'abdomen. Ges'anneaux sont finement pointillés et garnis d’un duvet court et ferrugmeux. Les. Tom. MI. No. 58. 5°. Année. 14 1 N°5 (e2) ie; ANNALEs pu Mus. Tom. 18, p. 70. ( 202 ) paties sont noires; les jambes et les tarses ont un duvet semblable à celui du bout de l'abdomen. di ste On trouve cet insecte sous les pierres, sous des tas de plantes pourries, dans les terreins secs et élevés de la Navarre , de l’Arragon et de la Catalogne. Découvert dans sa retraite, il lance par l’anus , et avec explosion, une fumée blanchâtre , d’une odeur forte et piquante, très-analogue à celie qu’exhale l'acide nitrique. Gette fumée est une vapeur caustique, produisant sur la peau la sensation d’une brülure, y formant sur-le-champ des taches rouges qui passent prompiement au brun , et qui durent plusieurs jours malgré qu’on se lave. Elle rougit le papier blanc. Pressé ou inquiété, ce brachine peut fournir dix à douze décharges; mais lorsqu'il est fatigué, l'explosion se fait sans bruit, et au lieu de fumée, on ne voit plus qu'une liqueur jaune, quelque- fois brunâtre, se figeant à l'instant, et sous la forme d’une légère croûte. Observée immédiatement après son émission , elle laisse échapper quelques bulles d'air et présente l'apparence d’une fermentation. La mobilité des derniers anneaux du ventre permet à l'animal de diriger en tous sens ses fusées. Si c’est par le corcelet qu'on l’inquiète, la surface des élytres est bientôt saupoudrée d’une poussière sulfureuse , résultant des explosions. Ces propriétés sont communes aux deux sexes. De ces observations sur l’organisation extérieure , l’auteur du mémoire passe à la description anatomique qu'il divise en trois articles : 10, organe qui produit la fumée; 2°. organe de la digestion; 3°. organe de la génération. Anrices L Organe qui produit la fumée. Son appareil est double , c’est- à-dire qu'il y en a un de chaque côté, dans la cavité abdominale. Il consiste en deux corps très-distinets, dont l’un est l’organe préparateur, et l’autre l’orcane conservateur. Le premier est plus intérieur, et se présente sous deux aspects: différens, suivant qu'il est contracté où dilaté. Dans le premier cas , c’est un corps blanchâtre , irrégulièrement arrondi, mou, paraissant glanduleux, placé sous les derniers anneaux de l'abdomen , s’abouchant par un bout dans le réservoir , et se terminant constamment par l’autre en un filet très-long et très-grêle. Dans le second cas, ou lorsqu'il est dilaté, il ressemble à un sac oblong, membraneux , diaphane , rempli d'air, occupant alors toute l’étendue de l'abdomen, et paraissant libre, à l’exception de l'extrémité qui s’'abouche dans le réservoir. Le second organe ou le conservateur, et qui est aussi le reservoir, offre un,corps sphérique, de la grosseur d'une graine de navet, brun ou rougeâtre , d’une consistance papyracée constant dans sa forme , creux intérieurement, et placé sous le dernier anneau dorsal, justement au-dessus du rectum. Il s'ouvre, par un pore, à côté de l'anus. Il est contigu à celui du côté opposé; mais ils sont lun et l’autre fort distincts. Leur intérieur est enduit de la même croûte Ca050) à qui se fige sur les dos de l'animal , lorsqu'il ne peut plus produire d'explo: sions. Un tube membraneux , fort court, mu sans doute par un muscle sphincter, sert à expulser la fumée. M. Dufour a observé dans les carabes et les blaps un organe semblable à celui qu’il nomme préparateur , mais qui n’est jamais gonflé d’air. AnTicce IL Organe de la digestion. Le tube digestif est environ une fois plus long que le corps. Il commence par un œæsophage droit, cylin- drique et occupant la longueur du corcelet. L’estomac qui vient après est logé dans la poitrine. Dilaté et rempli d'air, ila la figure d’un peut ballon ovoïde , ayant des raies loncitudinales , et dont les intervalles, légèrement convexes, sont divisés transversalement par d’autres raies courtes et blanchâtres. Lorsqu'il est très-dilaté, toutes ces lignes dis- : paraissent. Est-il contracté , ses parois sont épaisses; sa surface est ridée, verruqueuse, granuleuse, et cet organe ressemble alors à un épi de maïs, garni de ses grains. Une ligne au-dessous de l’estomac, est un petit renflement, presque globulaire, et formé d’une membrane mince, lisse , et ne paroïissant pas musculeusc. l'intestin succède et présente un tube cylindrique et hérissé de petites papilles. Il fait une circonvolution sur lui-même, et avant de se terminer par le rectum, il offre un ren- flement presque semblable en tout à l'estomac. Le rectum a une ligne de longueur. “ Depuis l'impression de son mémoire, M. Dufour a observé les vaisseaux hépatiques, qui sont au nombre de quatre, et l'épiploon, consistant , ainsi que dans plusieurs autres insectes, en des lambeaux graisseux, blanchâtres, et de formes très-variées. ArTicr II. Organes de la génération. Il considère cet organe dans les deux sexes. Mais avant de passer à leur examen, il donne les caractéres extérieurs par le moyen desquels on pourra distinguer le mâle de la femelle. 1°. Dans le mâle, les trois premiers articles des tarses antérieurs sont égaux entre eux, courts, et plus dilatés que les suivans. Dans la femelle, le premier article de ces tarses est cylin- droïde et plus long que le second. 2°. Le dernier anneau du ventre est composé dans le mâle de trois plaques unies par une membrane. Il n'y a qu’une pièce à celui de la femelle, et cette pièce est légè- rement coupée par une ligne médiane. Les organes gérérateurs sont, dans les deux sexes, la réunion des deux organes particuliers, dont l’un sera l'organe préparateur , et Vautre l'organe copulateur. L’'organe préparateur du mdle consiste, 1°. en deux testicules ou deux corps ovales, pyriformes , formés chacun par les nombreux replis d'un seul vaisseau, ayant sept à huit fois la longueur du corps, et aboutissant au canal commun spermatique. Cette observation est pos- térieure à l’impression du mémoire, et nous a été communiquée par (204) l'auteur; 2°. en deux principales: vésicules séminales , qu’il avait d'abord prises pour les testicules. Elles sont cylindriques, vermiformes , presque cartilagineuses, longues de six lignes, repliées sur elles-mêmes, et remplies. intérieurement d’une matière visqueuse qui peut se tirer en un long filet, et qui abandonné ensuite à lui-même, se contourne en spirale. Cette matière étant écrasée repand une odeur fade et sper- matique. Les vésicules se réunissent pour former un seul cordon ; d’une ligne et demie de longueur, qui avant de s’aboucher dans l'organe copulateur , passe au travers d’un corps blanchätre, informe, comme spongieux en dehors, st presque calleux intérieurement. Mais avant de se réunir en un canal commun spermatique , chacune degges * vésicules en recoit une autre de forme presque annulaire, et com- posée d’un seul vaisseau , replié et comme tordu sur lui-même, L’organe copulateur du mâle, ou la verge, nous. offre un corps oblong , irrégulier, brun, corné, assez gros, et embrassé à sa base par le corps spongieux dont je viens de parler. l'extrémité de la verge se termine en un crochet qui s'incline sur une sorte d'apophyse, placée au-dessous de lui; son autre extrémité se prolonge aussi et latéralement en une pointe un.peu crochue. Si on comprime l’organe copulateur, on voit sortir de l’apophyse un partie molle, blanche, offrant l’aspect d'un conduit membraneux , renversé, et du centre duquel part une pette pièce brune, cornée, aplatie, et ayant une dent ou un pli de chaque côté. Cette pièce paraît devoir glisser dans une rainure pratiquée au-dessous du crochet terminal , et sert probablement avec lui, à l'acte de la copulation. . : rie L'organe préparateur de la femelle est composé de deux ovaires qui occupent presque toute la capacité de l'abdomen, lorsqu'ils contiennent des œufs fécondés; ces ovaires sont deux sacs membraneux , très- minces, diaphanes, et formant à l'extrémité postérieure de l'abdomen un conduit commun. Ils aboutissent à un corps qui paraît comme spongieux , et sert de base à l'organe copulateur. L’organe copulateur de la femelle est formé de trois petites pièces cornées , jouant les unes sur les autres, et dont deux latérales, et la troisième au milieu. Les deux latérales sont autant de petits crochets déprimés , et ayant chacun à leur base extérieure, une partie en forme de disque, ärrondie et garnie de longs cils sur ses bords. La pièce intermédiaire est mince, aplatie avec l'extrémité dilatée, tronquée et échancrée. Au-dessous de cette pièce, est l’orifice du vagin. Le Mémoire est accompagné de figures. P..A. L. % ( 205 ) BOTANIQUE. Mémoire sur la formation de l'embryon du Tropæolum et sa gernunation; par M. Auguste de Saint - Hrrarms. ( Analyse. ) GorxrNer a remarqué le premier que le corps cotylédonaire du tro- Anwazes ou Mus, pæolum est, avant son parfait développement , divisé en deux cotylédons 8 lesquels s'épaississent insensiblement, puis se soudent par leurs faces correspondantes, et ne forment, enfin dans la graine mure, qu’une seule et même masse charnue , en sorte que l’observateur qui ne verrait cet embryon que dans ce dernier état, croirait qu'il est monocotylédon. # M. Auguste de Saint-Hilaire s’est appliqué à suivre toutes les nuances de cette espèce de métamorphose , et par le moyen d'observations très- délicates, 1l a rendu plus évidente l'opinion de Gœærtner. Mais la partie tout-à-fait neuve du mémoire de M. de Saint-Hilaire, est celle où il, expose la germination du éropæolum. Pour bien sentir l'importance de son travail , il est nécessaire de prendre la chose de plus haut. On sait que dans certaines espèces, le mamelon radiculaire se forme à l'intérieur de l’embryon, et non à sa superficie, ainsi qu'il arrive dans le plus grand nombre, de sorte que quand ce mamelon, par suite des développemens , vient à se détacher du ussu qui le recouvre, il se trouve renfermé dans une poche qui d'abord Jui servait d’écorce. Cette poche ou cette coléorhize, comme la nomme M. Mirbel, percée à son fond par la radicule que. la germination fait croître, subsiste quelque tems encore sous la forme d’une gaîne à la base de la radicule. Malpiohi a anciennement découvert la coléorhize dans le blé et dans le millet. Depuis, Gæœrtner à moutré qu'elle se rencontre dans toutes les graminées; et récemment M. Richard a pensé qu’elle constitue l'essentiel et propre caractère des monocotylédons ; plus récemment encore, M. Mirbel, après avoir avancé qu'elle ne se montre, chez les monocotylédons , que dans la famille des graminées, a modifié son opinion et a reconnu que uelques ‘autres ‘plantes unilobées sont aussi pouvues d’une véritable coléorhize (Ex. canna, commelina communis , scirpus rormanus , etc. }; mais en même tems il a posé en fait, 1°. qu'il n’y a aucun vestige de cette poche dans différeus allium , ornithogalum , anthericum, aspa- ragus , hyacinthus, asphodelus, etc. et:dans le phœnix dactylifera ; 2°. que le, bourrelet. développé à la:base de Ja radicule du, trigo- Ichin, du juncus, bufonius , de V'alisma plantago , du butomus . umbel- latus, etc, ne représente que très - imparfaitement la coléorhize, et que d’ailleurs, il existe un bourrelet semblable dans plusieurs dicoty- lédons , tels que le zirabilis, le cucumis , etc.; 3°. enfin que le viscum ( 206 ) album a une coléorhize Comme lés plantes unilobées, et qu'il est impos- sible d'établir sur la présence ou l'absence de cet organe, une classi- fication tant soil peu naturelle des végétaux phanérôgames. M. de Saint-Hilaire répand une nouvelle lumière sur cette discussion. Ji confirme d’abord , comme on l’a vu, l’opmion de Gcœærtner touchant les éotylédons du tropæolum; on ne peut donc point douter que cette planté n’appartienne aux dicotvlédons d’après la structure même de son embryon; et M. de Saint-Hilaire prouve ensuite que le mamelon radiculaire est contenu dans une colhéorize toute semblable à celle des graminées, et de quelques autres monocotylédons. Pendant la germination , la coléorhize du tropæolum s'alonge et parait à la base des deux cotylédons, seul point de cette masse qui ne se soude pas ; le mamelon radiculaire perce son enveloppe de même qu’on lobserve dans le blé , l'orge et autres végétaux à radicule interne , et la coléorhize forme une sorte de gaine ou de fourreau dont les bords sont déchirés irrégulièrement. Au-dessus de cette gaîne , il se produit “ des radicelles latérales qui naissent de germes intérieurs, et qui par conséquent sont recouvertes primitivement d’une coléorhize , comme les radicelles latérales et caulinaires du trapa natans, du piper nigrum et de beaucoup de monocotylédons. M. de Saint-Hilaire conclut de ses observations sur le ropæolum, que la radicule peut se développer de la même maniere dans les familles les plus éloignées ; ce qui signifie en d’autres termes , que l'absence et la présence de la coléorhize , ne séparent point les végétaux phanérogames en deux classes naturelles. Enfin M. de Saint-Hilaire fait voir que la radicule du tropæolum est terminée par un fil grêle qui paraît être analogue à la rhiziophyze du taxus, du pinus cimbra, du cycas, de l'aristolochia clematitis. M. Remarque de MM. Scmousert et Mirse sur le Polytrichum Commune. A cette époque (13 juin) on trouve aux environs de Paris, des gazons de polytrichum commune tout chargés de ces rosules de feuilles qu'Hedwig désione comme étant des fleurs mâles, et l’on observe à leur centre les organes que ce célèbre observateur prend pour des antheres. Depuis la publication des ouvrages d'Hedwig aucun botaniste peut-être , si ce n’est M. Bridel, n’a été assez heureux pour être témoin de l'émission de la liqueur séminale des mousses, et beaucoup ont conçu quelques doutes sur la réalité du phénomène. MM. Schoubert et Mirbel ayant soumis à l'examen microscopique les rosules du polytrichum , ont reconnu facilement les anthères d'Hedwig; ils ont vu, de la manière la plus V ( 207 ) distincte, ces âacs oblones, cellulaires et membraneux se fendre à leur sommet, el lancer sur l’eau dans laquelle ils étaient plongés, une matière qui s’étendit comme un jet de liqueur oléagineuse chargée. de peus grains opaques, ce qui ressemble absolument à ce que MM. Schoubert et Mirbel ont obsersé dans différens pollen de plantes phanérogames et notamment dans celui du passiflora serrala. Quoiqu'il en soit, ils s'abstiennent, pour le moment, de tirer aucune conséquence de ce fait relativement à l'existence des sexes dans les mousses. M. MINÉRALOGIE. Sur l Allanite (1); par M. Thomas Tromsow. CE mistral a beaucoup de ressemblance avec la gadolinite et avec le cerite; — sa couleur est le noir-brunâtre; — il se trouve en masse et disséminé ; — ses formes extérieures sont régulières et présentent princi- palement un prisme oblique à quatre pans inclinés de 17° et 63°, ct un prisme tétraèdre terminé par un pointement à quatre faces; — son éclat extérieur.est nul ; à Pintérieur il présente un éclat qui tient de celui de la résine, et qui est faiblement métallique ; — sa cassure est conchoïde à petites écailles. — L’allanite est opaque ; — elle est moins gure que le quartz et que le felspath , mais plus dure que le verre blanc et même que l’amphibole ; — elle est facile à briser; — sa poussière est d’un gris-verdâtre foncé; — sa pesanteur spécifique moyenne est de 5,52’; — au chalumneau elle se fritte et fond en une scorie brune, élle perd près de 4 p. 2 de son poids par une chaleur rouge; — enfin élle forme gelée avec l'acide nitrique. L’allanite est composée de : SIG tits oi ie elome al 5 Chanel Jen user. 20 Alumined hrs im ie VA Fenioxdé tait Min ein Céniumiondées. Ste 0m Matière volatile ts: 2 UE um e. 172 (1) Nous avons déja donné dans ce Bulletin t.2;/p. 277, une , note sur-la sodälite et sur cette pierre, qui y.a été désignée inexactement sous le nom d’alonite : son vrai mom est gÜanite, en l'honneur de M. Allan, amateur distingué de minéralogie à Edimbourg. È e LED E ND Jourx. Des Mives. Soc. PniLomAr, Avril 1812, (200) M. Thomson soupçonne la présence d’un métal nouveau dans cette pierré ; mais comme il n’en a eu d'indication que dans une seule des trois analyses qu'il a faites, il ne le mentionne pas dans le résultat définitif qu'il donne. Il propose de l'appeler junonium. rte L’allanite ayant été trouvée dans une même caisse avec des minéraux du Groenland, il est probable qu’elle vient de ce pays. A. B. | GÉOLOGIE: JE Note sur la Gyrogomite; par M. S. Liéwax. Ox a donné ce nom à de petits fossiles globuleux qui sont marqués à l'extérieur de cinq spirales rondes qui vont de gauche à droite et d’un pole à l’autre, en décrivant 1 & de tour. Vers le pôle supérieur, ces spi- rales sont interrompues près de leur origine par une petite ligne creuse. Si l’on examine avec soin ces fossiles , on voit qu'ils sont formés de 5 tubes en spirales dont les sillons extérieurs ne sont que les points de contact: l'intérieur des globules est creux et marqué de double sillons produits par les parois des tubes. FRREEt ss On a ignoré jusqu'à présent à quelle espèce d’animal ou de végétal pou- vaient se rapporter ces singuliers fossiles. Sont-ils des débris. d’êtres tout- à-fait perdus pour nous? ou bien ont-ils encore des analogues? Pour éclaircir ce point, il fallait, 1°. connaître bien exactement la structure des gyrogo- nites ; 2°. bien déterminer leur gissément ; et 5°, diriger les recherches sur des animaux ou des végétaux qui vécussent dans les mêmes sortes de lieux où lonprésume qu’avaient vécu les fossiles qui accompagnent les gyrogoniltes. ; Beaucoup de naturalistes ont eu connaissance des gyrogonites ; mais la description qu’ils en ont donnée est plus ou moins défectueuse. C'est à M. Desmarest que nous devons la connaissance de la véritable structure des gyrogonites. Voyez Nouv. Bul., vol. 11, pag. 275, pl. LH, fig. 5. Il est à remarquer que l’on a généralement pris le moule du creux inté- rieur de la gyrogonite pour la gyrogonite elle-même : l'observation de ce fait est due à M. Gillet-Laumont. $ M. Brongniart a le premier fait remarquer que lés gyrogonites ne se trouvaient jamais que dans cette formation dé terreins qu'il a nommée for- mation d’eau douce, caractérisée par les nombreux fossiles qu’elle offre et qui se rapportent presque tous à des végétaux ou à des animaux terrestres ou qui vivent dans les eaux douces. = LAIT M:Désmarest, dans:son mémoire, précité ; fait:.observer que les fossiles qui accompagnent les gyrogonites', sont des lymnées et: des, planorbes, animaux qui vivent dans les eaux des marécages : cette observation élimine les fossiles des animaux ou végétaux terrestres, C'était donc sur un être (209) k essentiellement aquatique que devaient tomber les recherches Enfin si l’on a égard à la profusion avec laquelle sont répandues les gyrogonites dans leur matrice, on concevra facilement qu’elles n’ont dû appartenir qu’à une espèce, soit animale, soit végétale, dont les individus vivaient en grande quantité dans lc même lieu. On a retrouvé à-peu-près tous les analogues des testacés fossiles de la formation d’eau douce, et l’on connaît assez bien l'anatomie de plusieurs des mollusques analogues qui vivent dans nos marais , pour avancer en presque toute sûreté que les gyrogonites ne sont pas des fossiles du règne animal. Enfin la profusion des gyrogonites rappelant la quantité de fruits que donne certaines plantes aquatiques , semblait devoir faire diriger nos recherches sur des végétaux. Parmi les divers sentimens émis sur l’origine de la gyrogonite , il n’en est point de positif ni d’appuyé sur de bonnes observations ; car si M. Lamarck l’a classée dans le regne animal , il ne l'a fait qu'avec doute et sans preuve. Tel était, jusqu’à ce jour, l’état de nos connaissance sur la gyrogonite, lorsque M. Léman chercha à déterminer d’une manière certaine ce que pouvait avoir été ce fossile. Il avait toujours pensé que des végétaux aquatiques pourraient lui apprendre quelque chose de satisfaisant sur l’origine des gyrogonites ; il dirigea ses recherches en conséquence , et un heureux hasard lui fit découvrir que le fruit du chara vulgaris offrait des stries en spirales. Cette disposition analogue à celle des stries des gyrogonites, l’engagea à étudier comparati- vement ce fruit et ce fossile. Le fruit du chara a un peu moins d’un milli- mètre de long ; il estovale, accompagné à sa base d’un calice à 4-5 folioles inégales, lancéolées ; il est couronné par 5 stigmates qui paraïssent soudés à leur base et qui se prolongent autour du fruit en autant de côtes arrondies en spirales , qui vont de gauche à droite, en laissant entre elles 5 petites can- nelures. Toutes ces spirales vont aboutir à la base du fruit après avoir fait deux tours et demi. Ce fruit. offre deux parties : 1°. une surpeau verte qui ne pent s’enlever que par déchiremenu, et qui, lors de la maturité parfaite, se détache par lambeaux : elle adhère aux stigmates , et souvent s’en détache sans que ceux- ci tombent; 2°. la deuxième partie est une coque noire entièrement confi- gurée à l'extérieur comme la surpeau. Sa cavité intérieure est remplie d’une multitude de très-petites graines noires , nichées dans une matière mucilagi- neuse. La coupe perpendiculaire de cette coque montre l'épaisseur de sa paroi ; alors on voit une suite de loges pleines d’une matière noire , et qui sont séparées par des cloisons produites par l’entre-deux des spirales. L'intérieur de la coque paraîtrait donc devoir être striée en spirale, et la coque elle-même formée de tubes en spirales. Parmi les naturalistes qui ont écrit sur les chara, Giriner est le seul qui Tom. 121. No.56. 5e. Année. 15 (210) ait décrit et figuré le fruit du charavulgaris.Ilindique la surpeau qui enve- loppe la coque, et annonce les stries en spirales ; mais il n’en indique point le nombre, il n’a pas observé que les stigmates fussent persistans. Maintenant, si l'on met en parallele la gyrogonite. avec un fruit du chara vulgaris , on verra: 10, Qu'ils ont l’un et l’autre 5 spirales allant de gauche à droite, les cloisons d’entre les spirales variant seulement d'épaisseur; 2°. Que les cinq petites lignes creuses qu’on voit à l’un des poles de la gyrogonite, sont sans doute les marques des points d’attaches de cinq stig+ mates ; … 50, Que les.corps ou tubes pariétaux des gyrogonites se retrouvent dans les chara, en faisant remarquer que la matiere qui remplit les loges qu'on voit dans l'épaisseur de la coque, a été détruite; 4°. Que les chara sont des plantes marécageuses qui. végétent en immense quantité avec des lymnées ct des planorbes, enfin qu’elles se couvrent d’une multitude de fruits ; 5°, Que les gyrogonites ne se trouvent qu'avec des analogues des lymnées et des planorbes ; < : 6°. Qu'elles sont accompagnées quelquefois de petits tubes irréguliers à parois, elles-mêmes tubuleuses, er dont. le creux intérieur est strié trans-" versalement ; de telle sorte qu’ils rappellent la structure des tiges ou des rameaux des chara , sur-tout du chara vulgaris également strié en travers * àl’intérieur ; 79. Enfin ayant retrouvé dans notre propre pays les analogues des lymnées ec des planorbes ; fossile de la formation d’eau douce, il était naturel de penser que l’analogue de la gyrogonite y existait également. De tout ce qui précède, M. Léman pense que la gyrogonite est le fruit d’une plante aquatique et marécageuse du genre chara , mais d’une espèce qui ne vit plus dans nos marais. La forme globulaire de la gyrogonite n’est pas un obstacle, les fruits de quelques charas étant globuleux ; et il est probable que les spirales font alors moins d’évolutions que dans le chara vulgaris. On connaît environ vingt espèces de chara, mais aucune n'offre des fruits du volume de la gyrogonite : en général , les fruits de ces plantes sont tellement.petits , qu'il est extrêmement difficile de les étudier. Enfin si l’on admet l’opiuion de M. Léman, on verra que la formation .de quelqes terreins, par l’eau douce, se trouve confirmée par la présence -des gyrognites mêmes qu’on s’est plu à attribuer à des habitans de l’ancienne mer, el qui n'ont pas plus appartenu à cet'élement que les tubes qu’on voit dans les mêmes sortes de terrein, et qu'on a été jusqu’à regarder comme des pointes d’oursins. À CHIMIE ANIMALE. ‘Analyse des Coquilles d'Œufs; par M. Vavçuern. M. VAuquerun a reconnu par les procédés suivans , que les coquilles d'œufs Axvarrs ou Mus étaient formées de carbonate de chaux , de carbonate de magnésie, de phosphate de chaux , de fer et de soufre On sature autant que possible l’acide muriatique de coquilles d'œufs ; on évaporé à siccité et on calcine légèrement le résidu. En traitant celui- ci par l’eau , on obtient une poudre grise, insoluble, qui est du phosphate de chaux. La dissolution aqueuse précipitée par un excès d’ammoniaque, donne des flocons d’un jaune léger , qui sont formés , pour la plus grande partie , de magnésie et d’une petite quantité d’oxide de fer et de chaux, ainsi qu'on peut s’en assurer en le faisant dissoudre dans l’acide sulfurique. Le soufre qui se trouve dans les coquilles d'œufs, est combiné à la matière animale qui.lie les molécules calcaires les unes aux autres ; car les coquilles fraîches ne dégagent pas-de vapeur sulfurée quand on les traite par les acides, tandis que calcinées elles exhalentune odeur très-sensible d'hydrogène sulfuré. Ce dégagement est dü à la décomposition du sulfure de chaux qui a été formé dans la calcination. De la membrane interne de l'œuf. Elle paraît être de mature albumineuse , car elle se dissout ficilemcat dans la potasse sans qu’il y ait dégagement d'ammoniaque. Les acides la précipitent en flocons blancs ; de sa solution il se développe une odeur d'hydrogène-sulfuré. : Des coquilles d'huitres. M. Vauquelin les a trouvées formées de carbonate de chaux, de phosphate de chaux, d’oxide de fer et de magnésie; mais cette dernière n’y est pas en aussi grande quantité que dans les coquilles d'œufs. D'après celte composition , la chaux des écailles d’huitres doit être moius bonne que celle de la pierre à chaux pure. G. Ann, DE Cninrie, (@ 1h) CHIMIE VÉGÉTAL E. Extrait dur Mémoire sur un nouveau principe immédiat cristalisé, auquel la Coque du Levant doit ses qualités vénéneuses ; par M. Bourrax. M. Boucray a obtenu le principe par le procédé suivant : on précipite une décoction de Coque du Levant par l’acétate de plomb, on filtre et on fait évaporer la liqueur en consistance d'extrait. Cet extrait est traité par l'alcool à 40 degrés, et la liqueur évaporée de nouveau; on répète celte opération jusqu'à ce que l’on obtienne un résidu soluble en totalité dans l’alcool et dans l’eau. Ce résidu est formé d’un principe colorant jaune et du principe vénéneux; on l’agite avec une très-peute quantité d’eau. On dissout le principe colorant, tandis que le principe vénéneux se sépare sous la forme de petits anneaux. On lave ceux-ci avec de l’eau , et on la purifie par l'alcool. px Ce principe est blanc, il cristallise en prismes quadrangulaires ; il a une saveur très amère. 100 parties d’eau bouillante en dissolvent 4 parties; par le refroidissement il s’en précipite 2 parties. Cette solution n’a aucune action sur les couleurs végétales et sur les réactifs usités. L'alcool, d’une pesanteur de 0,819, dissout un tiers de son poids de principe vénéneux ; un peu d’eau précipite cette solution. L’éther sulfurique à 0,700 n’en dissout que 0,4. L'huile d’olives, r’huile d'amandes douces, lhuile de térébentine ne le dissolvent pas, L’acide sulfurique concentré et chaud le charbonne. L’acide nitrique chaud le convertit en acide oxalique. L’acide acétique le dissout ; le carbonate de potasse le précipite de cette solution. 3 La potasse, la soude et l’amoniaque le dissolvent. Il brûle lorsqu'on le met sur un charbon ardent, sans se fondre et sans s’'enflammer ; il répand une fumée blanche et une odeur de résine. Quand on le distille , il se forme peu d’eau et de gaz; on obtient ® beaucoup de charbon et une huile jaune-brunâtre très-acide. Comme cette substance est très-vénéneuse et qu'elle a uue saveur amère, M. Boullay propose de l’appeller picrotoxine. C. (2159 MATHÉMATIQUES. 2 ; Mémoire sur le développement de la fonction dont dépend le calcul des perturbations des planètes ; par M. Y. Bixrr. L'on sait que le calcul des perturbations mutuelles des planètes est ramené au développement d'une certaine fonction que l’on nomme com- munément foncüon perturbatrice : il est sur-tout utile de trouver les termes de ce développement auxquels les intégrations font acquérir de petits diviseurs, et qui par là peuvent devenir très-grands. M. Binet a eu pour objet, dans ce Mémoire, de fournir les moyens de calculer immédiatement un terme quelconque de ce développement, dépendant d'un argument déterminé des moyens mouvemens des planètes pertur- batrices et de la planète troublée, en supposant l’approximation portée jusqu'aux septièmes dimensions des excentricités et des inclinaisons. Un travail analogue a déja été exécuté par M. Bukhardt qui en a donné les résultats dans les Mémoires de l'Institut de 1808. Mais M. Burkhardt ne s’est proposé. que le calcul de quelques classes de termes .qui donnent des perturbations des six premiers ordres. C’est en découvrant la cause des deux grandes inégalités correspon- dantes de Jupiter:et de Saturne, et en trouvant qu’elles dépendent des termes de la fonction perturbatrice qui ont pour argument cinq fois le moyen mouvement de Saturne moins deux fois celui de Jupiter, que M. Laplace a reconnu la nécessité d’avoir égard aux termes de la fonction perturbatrice de dimensions supérieures des excentricités et des inclinaisons. Ce grand géomètre calcula les termes de troisième dimen- sion qui sont les premiers dépendans de cet argument , et ceux de cinquième dimension ont été déterminés depuis par M. Burkhardt. M. Binet a calculé de nouveau ces derniers termes et a reconnu quelques inexactitudes qui sy étaient glissées. La marche qui a été suivie pour effectuer cet immense travail, est celle que M. Laplace à indiquée dans la Mécanique céleste, avec plu- sieurs changemens qui paraissent utiles, mais qu'il est à-peu-près impos- sible de faire connaître ici, Le principal genre de mérite d’un tel ouvrage étant son exactitude , l’auteur s’est attaché à soumettre ses résultats à diverses vérifications qui semblent devoir inspirer beaucoup de con- fiance. ; | JB: INSTITUT NAT, 20 Mai 1812. ( 214 ) OUVRAGES .N OU V.E AU X. Introduction à la Géologie; par Scirion Bresracr; #raduit de l'italien par 3. J. B.. BrnarD, docteur en médecine. 1 ol. in-8°. Prix fr. et 8 fr. franc de port. A Paris, chez J. Klostermann fs, rue du Jardinet, n°. 13. L’aureur s'est proposé dans cet ouvrage de réunir en un tableau, les diverses opinions qu'on à émises en géologie, et de faciliter ainsi äux personnes qui se'livrent à létudé! de celte science l'intelligence des auteurs qui l’ent traité; 1l discute les divers points de la géolooic, en aÿañt soin de les classer en plusieurs chapitres qui concourent aïnsi à donner un ensemble très-instructif de tout ce qu’on a écrit jusqu’à cejour pour expliquer la formation de la terre. 11 considère d'abord , 10, l'état primitif du globe; 2°, sa fluidité aqueuse primitive ; 30. sa fluidité ignée et sa consolidation. Ensuite il traite, 4°. des roches for- mées dans la premiére consolidauion du globe ; 5°. des roches formées après cette premiere consolidation ; 6°. des phénomènes qui accompa- gnèrent la consolidation du globe. Enfin il consacre trois chapitres pour , 7°, les corps organisés fossiles; 6°. les volcans ; o. le basalte. Dans ces chapitres l’auteur, déja avantageusement connu par des ouvrages. géologiques, s’est entouré du plus grand nombre de faits possible , et al:exposé d'une manière claire une matière si difficile à - bien développer: Nous croyons que cet ouvrage peutèêtre de la plus grandé utilité à ceux qui s'oécupent de minéralogie et de géologie , parce que c’est un répertoire/composé , comme nous l’avons déja dit. de tout ce qu'on a écrit sur la formation duglobe, S.L. Cribrum arithmeticum ; par M: Lanisras' Cuernac. Un volume #rand in-4°. de plus de 1000 pages. Paris, Ve. Courcier, libraire, quai des Auguslins, n° 57. Cet ouvrage consiste en une table des diviseurs de tous les nombres, depuis 1 jusqu'à 1020000 , excepté Îles nombres divisibles par 2, 3 ou 5, que l’autéur à omis pour abréger. La table que nous annonçons serà principalement utile aux géomètres qui s'occupent de la théorie des nombres. Elle peut aussi servir à simplifier les opérations de J'arithmétique qni doivent se faire sur des nombres non-premiers , et M. Chernac donne plusieurs exemples de ces simplifications, dans une préface qui précède sa table. ( 215) Description des machines et procédés spécifiés dans les brevets d'invention, de perfectionnement et d'importation dont la durée est expirée, publiée d'après les ordres de M. le comte Montalivet, ministre de l'intérieur, par C.-P. Morar, administrateur du Conservatorre des arts et métiers. Tom.1I®., in-49. 1811. Paris, Chez Mad. Huzard, rue de l'Eperon- St.-André-des- Arts, n°, 7. Ce premier volume peut être" considéré comme divisé en trois parties: Dans la première , M. Molard a présenté en abrégé la législation fran- çaise, la législation anglaise et la législation américaine, sur les privilèges exclusifs ou les patentes accordés aux inventeurs ou importateurs... Il fait connaître également les discussions qui ont eu lieu et.iles lois qui ont été portées à ce sujet. Dans la seconde partie , sont rapportés les brevets accordés pour des objets qui ont rapport à la physique, ou à la mécanique, ou à divers arts. Ces brevets sont en général du nombre de ceux. accordés depuis les années 1701 à 1708; ils y sont présentés lorsque le sujet l’exigeait , avec des détails, et souvent ils sont accom- pagnés de figures explicatives très-bien exécutées. Ces brevets s'élèvent au nombre de:58. Enfin, la troisième partie, comprend des brevets relatifs à des établissemens de finances; on les a réunis autant pour faire connaître les vues des auteurs que pour completter les matériaux de l’histoire financière pour 1791 et 1792. Ce premier volume est le commencement d’une collection qui ne pourra manquer de devenir extrêmement importante pour les progrès des sciences , sur-tout si l'on a égard aux soins que M. Molard y met de la rendre la plus instructive possible, en ne faisant connaître que les choses les plus dignes de fixer l'attention. Pour rendre son ouvrage plus complet, il a cru devoir profiter des connaissances étendues que possede sur cette partie M. Gruvel, bibliothécaire au Conservatoire des arts, au talent duquel il se plaît à rendre hommage. Nous regrettons que l'esprit de ce Bulletin, l'étendue et le nombre des brevets ne nous permettent pas d’en faire connaître les sujets. S. L. Nouvelle Flore des environs de Paris, parF. VW. Mérar, D. M. _: Un »ol.fim-6°. Chez Méquignon-Marvis , rue del Ecole-de- . Médecine, n°. 9: de Eau LE premier qui ait fait connaître des plantes des environs de Paris, est Cornutt , qui inséra dans son ouvrage sur les plantes du Canada , la liste de quelques plantegrecucillies au Mont-Valérien ;_c’était dans le commen- cement du dix-septfème siècle (1653). 1] existait aussi des indications éparses dans Chabrée (1677); mais l'on a été lorigtems sans-posséder une véritable ; ( 2:6 ) Flore parisienne. Les herborisations de Tournefort (1698) sont ce que l’on a d'abord eu de mieux ; elles faisaient connaître les plantes qui croïissent à une certaine distance de Paris. Cependant le travail de Tournefort, quoique original et très-savamment fait, n'était point complet. Le bel ouvrage de Vaillant ( 1725), en jetant les bases d’une véritable Flore, est anssi incomplet ; mais il sera toujours l’objet de l’étude des botanistes. Dalibard (1750 ) donna une sorte de catalogue Linnéen des plantes des environs de Paris, dans leéquel il consigna ses découvertes. Barbeu du Bourg ( 1757) fit une Flore qui est à consulter pour les localités et qui n'est pas encore. à dédaigner par celui qui se livre à l'étude des plantes de nos campagnes. Longtems après lui, Bulliard publia une Flore des environs de Paris accom- pagnée de figures; mais son travail avait perdu , dès l’origine, de son mérite par son haut prix. Une première petite Flore des environs de Paris, in-12 ( 1990), par M. Thuillier, qui y avait joint les cryp- togames, offrait le véritable modele d’une Flore portative. On avait profité, pour la rendre complette, des observations de Vaillant. Une seconde édition ( 1799 ) de cette même Flore faite par M. Thuillier, quoique plus volumineuse et plus riche en espèces ne remplissait pas encore le but. Cependant c’est sur ce travail qu’on nous a donné‘et qu'on nous donne encore des Flores des environs de Paris, qui ne se distinguent de l’originale que par la méthode suivie par les auteurs. Enfin Mrs. Poiteau et Æurpin entreprirent une Flore parisienne avec gravures ; mais le luxe de l'ouvrage et son prix ont nui à son succès. Cependant l’on découvrait chaque jour de nouvelles plantes, et les localités de la plupart de celles connues changeaient. Une nouvelle Flore portative , soigneusement faite, devenait donc indispensable. C’est ce pénible travail que M. Mérat a entrepris , et qu'il a exécuté d’une mamière satisfaisante. Sa Flore est le fruit de dix-huit années de recherches faites par lui, et augmentées des observations de ses devanciers et de celles de plusieurs de ses amis ; 120 espèces Ou variétés nouvelles y sont consignées, el toutes les espèces y sont décrites brièvement en français avec une indication de figures. Ceue More riche de 1552 espèces ne forme qu’un vol. in-8, Nous avons à regrettér que l’auteur m'y ait pas joint une cryptogamie, et que nous soyons obligés de recourir encore à l'excellente Flore française de MM. Lamarck et Decandolle pour cette partie intéressante de la bota- nique , mais difficile à étudier. Nous ne balancons pas, d’après l’exameu et l'usage que nons avons fait nous-mêmes de la Florefe M. Mérat, à la proposer à ceux qui se livrent à l'étude de la botanique de nos environs. | S. L. . Supplément à l’errata du n°. br. Page 390, ligne 5, entre les acolades, Æ 2z'yllull — zrtulyh , lisez + zx'ulyt — zodgt ul. Ibid. à la fin de la ligne 26, effacez un signe +. 302, ligne5, à la fin, cos (yx, 2x) ( Zm°), lisez cos (yx, 2x )](zm}. NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. Paris, Août 1812, HISTOIRE NATURELLE ZOOLOGIE. Sur la composition de la tête osseuse dans les animaux vertébrés ; par M. G. Cuvren. L£ M. Grorrnoy-Sr.-Hirame publia, il y a quelques années , un travail AE sur la composition de la tête osseuse des animaux vertébrés (1), dans la vue d'expliquer, par une seule et même règle, cette multi- plicité d’ossemens que l'on trouve dans la tête des reptiles, dans, celle des poissons, et même dans celles des jeunes oiseaux. : Pour déterminer les rapports de ces os ,; M. Geoffroy avait cherché à les ramener tous à un certain nombre de centres d’ossification : M. Cuvier, pour reconnaître les analogies. de ces organes, a consulté leurs fonctions, et il a été conduit à la plupart des résultats obtenus par M. Geoffroy ; mais il en différe D les trois vpn iiese sui- vantes.. Le frontal des oiseaux, des reptiles et dis biissons est plus dise que celui des mammiferes , en ce que $es deux apophyses or- bitaires forment des os particuliers qu'il nomme frontal ‘antérieur et or postérieur ; La lame cribleuse de l'ethmoïde rate pas, mais les nerfs RCE sortent par des trous ou des canaux du frontal ; ; néanmoins la lame verticale de l’ethmoïde existe, soit comme os, soit comme cartilage , soit comme membrane , et contribue , avec l’apophyse or- bitaire du sphéroïde , AUSSI sencralement comprimée en | forme de lame, (:) Annales du Muséum, . Tom. II, No. 59. 5°. Année, 16 INSTITUT NAT, ({ 118 ) à former la cloison qui sépare les orbites l’un de l’autre. Les lames orbitaires de l’ethmoïde sont aussi toujours à leur place, c’est-à-dire qu’elles séparent les orbites de la cavité du nez; mais elles sont tantôt membraneuses, tantôt cartilagineuses, lantÔôt osseuses, suivant les espèces ; enfin les anfractuosités et les cornets supérieurs ; c’est-à-dire les parties de l'ethmoïde qui servent essentiellement à l'organe de l’odorat, sont aussi toujours à leur place, dans l'intérieur de la cavité nasale; mais elles y sont le plus souvent cartilagineuses : d’où il resulte que l'os ethmoïde conserve son, ensemble , sa position et ses fonctions , et m'est pointiidissémine su ne 30, Les.ailes du sphénoïde restent détachées de l'os, et établissent avec les‘ palatins une ‘liaison plus où moins completie et plus intense ue celle de l’arcade zygomatique, entre la mâchoire supérieure et le pédicule de la postérieure ,::soit que ce pédicule soit mobile comme dans les oiseaux, certains sauriens , Certains serpens , et tous les poissons, soit qu'il n’ait aucune mobilité, comme dans les crocodiles, les tortues, les grenouilles, etc. D'après ces règles ; on parvient toujours aisément à nommer les os de la tête de tous les oiseaux, repüles et poissons, de manière que chaqué 05 conserve constamment lamême place, à-peu-près les mêmes con- nexions , où du moins que les variations à cet égard ne sont pas plus. fortes que celles qui ont lieu parmi les mammifères ; enfin, ce qui est. plus” essentiel; que chaque os! conserve les mêmes, fonctions, c’est-à-- dire qu’il contribue à la formation des, mêmes cavités, qu’il donne at- tache: aux .méêmes muscles , et passage aux mêmes troncs de nerfs; biewientendu toutes les fois que les cavités ou les muscles en question: existent. Quant aux nerfs, on sait qu'ils ne varient pas, hors l’olfactif qui-mänque aux célacés. ; Ainsi le frontal simple, double , quintuple ou sextuple couvre toujours le devant du cerveau , forme la voûte orbitaire, et conduit le nerf olfictif jusque:dans, le nez. Son apophyse orbitaire ‘interne ou fronial antérieur embrasse-toujours. le haut de la cavité du nez, forme toujours le bord nasal,de l'orbite : son apophyse orbitaire externe ou frontal postérieur: forme toujours le bord interne de l'orbite, le sépare plus ou moins de la fosse temporale. Le pariétal simple, double ou triple couvre toujours le milieu: du. ceryeau. L’occipital simple, double où quadruple enve- loppe toujours l’origine du tronc médullaire, Et le cervelet fournit toujours. l’éminence double ,, simple ou triple pour l'articulation avec l’épine: Le corps du, sphéroïde et les ailes temporales soutiennent toujours les parties moyennes du cerveau : sa partie orbitairé, déja séparée dans les mam- miféres, forme toujours le fond et une partie de la cloison mitoyenne des orbites , et donnent passage au nerf optique. Cette cloison mince, (2199 dont on voit déja un commencemeut dans lé saëniri, se porte to#fours en avant jusqu'a ce qu’elle rencontre les lames verticales de l’ethmoïde, Les lames orbitaires de ce dernier os séparent toujours l'orbite de la cavité du nez. La même constance a lieu pour les os de la face, quoi- qu'il y ait plus de variété dans leurs proportions et dans leurs articulations , tantôt fixes , tantôt mobiles ; on les reconnaît cependant toujours aisément, La partie écailleuse du temporal est la seule qui , après avoir contribué à la formation de la cavité du crâne, .dans les quadrupèdes et les oiseaux , soit tout-à-fait rejettée en dehors dans les deux autres classes. Mais on sait que dans plusieurs quadrupèdes , et nommément dans les ruminans , Gette portion de l'os est déja posée en dehors, et sur le pariétal dans la plus grande partie de son étendue. Ce que l’on appelle Suture écailleuse est même uu premier indice dela destination de cet os à glisser sur les autres à mesure le cerveau et là cavité cérébrale se rapetissent. s < DIOS La caisse n’entrant jamais dans la composition du crâne , il n’est pas étonnant qu'elle se détache et preune une articulation mobile dans la plupart des animaux dont nous parlons; mais le rocher reste cons- tamment engrené dans les parois du crâne. BONT AN 1 QUE. À Note pour servir à l'hustoire de la Germination; par è M UMERBELS 46 (OUR | On avait établi autrefois, comme une loi qui ne souffrait aucune excep- ton, que, durant la germination, la radicule perçait la prémièré. On a vu‘depuis que la plumule de quelques plantes aquatiques , se montrait avant la radicule, et maintenant M. Mirbel remarque que ce phénomène ne se manifeste pas seulement dans les plantes aquatiques ; mais qu'on peut l’observer dans la plupart des cypéracées. Il cite entr’autres exemples, le scirpus sylvaticus. L’embryon de cette plante a la forme d’un cône renversé. Ce cône se termine pâr trois mamelons ‘placés immédiatement l'un au-dessus de l’autre. Le mamelon supérieur est le sorimet de la feuille primordiale extérieure, laquelle formant un étui complète- ment clos, ne se distingue de la coléoptile d@s embryons à plumule interne , que parce qu’elle est portée sur une tigelle qui devient appa- rente par la germination. Cette feuille primordiale est ce que M. Mirbel nomme une /ausse-coléoptile.. Le secon@ mamelor est la partie de la fausse-coléoptile dans laquelle sont cachées les auures feuilles de la‘plamule. Le troisième mamelon qui est situé inférieurement, est la radicule, Quand SocrËTÉ PHirom. ( 120 ) la gefmination a lieu, le péricarpe s'ouvre en trois valves ; le mamelon sapérieur sort le premier ; il se redresse et il est suivi bientôt du second mamelon ; alors la tigelle s’alonge sensiblement, et éloigne par consé- quent la fausse-coléoptile, du cotylédon qui reste tout entier sous les enve- Jloppes séminales. Enfin , le troisième mamelon paraît et devient la racine. Jusque dans les moindres détails , la germination offre des différences qui ne permettent point d'établir de lois générales (1). Selon les espèces , Ja coléoptile vraie ou fausse, varie dans la manière de s'ouvrir ; 1°. elle se déchire par leffort que fait contre, sa paroi, la gemmule-qui tend à s'échapper , et l'ouverture irrégulière prouve qu'il y a eu solution subite de continuité, (Ex. Phænix dactylifera) ; 2°. elle s'ouvre à la suite d’un amincissement successif de sa paroi, lequel est causé par un déplacement organique de.moléeules , qui résulte de la pression faible, mais con- üuue de la gemmule , et il n’y a aucune apparence de déchirement (Ex. Graminées ) ; 5°. elle s'ouvre sans qu’il y ait eu même pression , ct par l’effet d’une prédisposition organique, immédiate. La coléoptiless’étend alors comme une feuille , avant que la gemimule ait fait le moindre effort pour paraître au jour (Ex. Costus speciosus ). Malpighi n’a observé la germination que dans un très-petit nombre de graines , et il n’a pu saisir tous les détails d’un phénomène aussi varié. Le Mémoire curieux de M. Salisbury sur la germination des orchidées, ne satisfait pas pleinement l'observateur. M. Salisbury a négligé un trop grand nombre de détails. Il aurait fallu d'abord qu’il donnât une bonne ‘anatomie de la graine, et qu'il nous apprit définitivement si elle a un périsperme ou non; dans le cas de l’aflirmative, si le périsperme est situé, à l'égard de l'embryon, comme Gcœærtner l'indique, et comment le tubercule radiculaire se forme ; dans le cas de la négative, si ce que Gœærtner a pris pour un périsperme ne serait pas le tubercuie radiculaire déja tout formé dans la graine, et si ce qu'il a désigné comme ‘étant l'embryon, ne. serait pas simplement la gemmule renfermée dans la coléopule. Il est certain que la solution de ces questions n’est pas facile ; mais il est également certain qu’elle n’est pas impossible ; et jusqu’à ce qu’on l'ait donnée, on n’aura que des idées incomplètes sur la germination des orchidées , et il y aura par conséquent , une lacune dans nos con- naissances sur Ja germination des monocotylédons. Un critique a avancé dernièrement , dans la Gazette de Halle , qu'il n’y avait pas d’embryon qui ne füt endorhize; cela paraît vrai si l’on (1) Consultez le Précis de quelques lecons de botanique et de physiologie végétale , sur la graine et la germination. par M. Mirbel , imprimé daus le Journal de physique , pour le mois de juin de l’année 1812. 136 \ (121) s'attache à la définition beaucoup trop vague que l’on a donnée des endorhizes ; car il n’y a peut-être pas un embryon qui n'offre, durant la germination, à la base de son mamelon radiculaire, ou un bour- relet, ou un anneau de poils, . ou quelques gerçures, ou une solution de continuité ‘dans l’épiderme, Ou un changement d'aspect. dans la substance superficielle , etc. Mais en n’employant ce mot d’endorhize que dans la rigueur du sens, on ne l’appliquera qu'aux embryons pour- vus d’une coléorhize; et dès-lors tout observateur éclairé conviendra qu'il existe beaucoup d'embryons, soit monocotylédons , soit dicotylédons qui ne sont point endorhizes. M. cr h Notes sur le Thuya , le Juriperus ; le Cupressus et Le Schubertia , genres de la famille des Conifères ; par MM. Scaousert eé Mrr8EL. 3h THUYA. — CaRACTÈRES DE LA FRUCTIFICATION. Végétaux monoïques : boutons floraux nus. Fleurs mâles : chaton pédonculé, globuleux; 6-10 écailles florifères , membraneuses , peltées, pédicellées , opposées en croix ; 4-6 anthères arrondies, uniloculaires presque sessiles , attachées au pédicelle de chaque écaille et s’ouvrant inférieurement. Fleurs femelles : Chaton sessile, oblong; 4-10 écailles charnues ; à la basgde chaque écaille, 1-5 cupules pistiliformes, uniflores, dressées, comprimées ou triangu- laires ; périanthe simple , adhérant , à limbe à peine visible; stigmate, ponc- tiforme. Fruit : pseudocarpe (galbule) ligneux , déhiscent , cylindrique on ovale, composé des écailles endurcies et surmontées chacune d’une pointe recourbée. Cupules à trois angles mousses, ou comprimées et bordées laté- ralement d’une-aile membraneuse ; périearpe membraneux , uniloculaire, _monosperme , renfermé dans chaque cupule et couronné par le limbe pé- rianthial très- petit ; graine nue, périspermée , renversée , pendante ; em- bryon axile , alongé , droit, cylindrique , divisé jusqu’à moitié en deux cotylédons ; rudimens de la plumule presque imperceptibles. ) CARACTÈRES DE LA VÉGÉTATION. Arbres ou arbrisseaux toujours verts ; ‘chatons mâles terminaux, chatons femelles terminaux ou axillaires ; bran- ches souvent alternes ; ramifications aplaties ; boutons à bois, nus ; feuilles très-petites, sessiles, ordinairement imbriquées , et sillonnées ou -glanduleuses. PTE DEPART VA Fe Os: La’ cupule du Thuya orientalis est ligneuse , ét elle s'ouvre en trois valves dans la germination. La cupule du Thuya occidentalis er du Thuya articulata est membraneuse:et bordée d’une aile des deux côtés. -. Le galbule de l’articulaga est composé de quatre écailles : deux larges , «Soc. Pinrouar, (1221) BHO dEES der étroites , également opposées. On ne trouve de cu- pules que dessous les deux larges écailles, ainsi que l’a observé M. Des- fontaines. ne Les rameaux de l'articulata sont articulés «et ses feuilles sont très- distantes, opposées et presque nulles. Il existe au port Jackson un arbre vert , à rameaux articulés, et dont les feuilles sont'comme celles du Thuya articulata ; 1 produit des galbules composés ordinairement de quatre écailles sous chäcune desquelles il y a un grand nombre de cupules ailées. Cet arbre paraît avoir beaucoup d’aflinité avec les Thuya. JUNIPERUS. — CAaRACTÈRKES DF LA FRUCTIFICATION. Végétaux monoï- ques , rarement diviques, boutons floraux-nus. Fleurs mäles : chaton pédonculé , cylindrique ; 10-14 écailles floriféres , membraneuses >.pédi- cellées, peltées, opposées en croix ; sous chaque écailles 2-4 anthères sessiles , semblables d’ailleurs à celles du Thuya. Fleurs femelles : chaton sessile composé d’un petit nombre d’écailles charnues, ovales, opposées en croix ; cupules comprimées , peu nombreuses ou même solitaires. Les autres caracteres de la cupule et ceux de la fleur comme dans le Thuya. Fruit : pseudocarpe (galbule) succulent, bacciforme, composé des écailles accrues, soudées les unes aux, autres et.contenant une ou plu- ‘sieurs cupules semblables à des noyaux. Péricarpe et graine comme dans le Thuya. . . ; + CaRACTÈRES DE LA VÉGÉTATION. Arbres ou arbrisseaux toujours verts ; ‘chatons terminaux ou axillaires , très-rarement couchés ; rameaux sou- vent alternes ; boutons à bois, nus ; feuilles petites, imbriquées, ou bien ouvertes et subulées. DRE : ë CUPRESSUS. — (CarACTÈRES DE LA FRUCTIFICATION. Végétaux mo- noïques ; boutons floraux nus. Fleurs mâles : chaton pédonculé, cy- Jindrique , très-alongé, composé souvent d’une vinstaine d'écailles flori- fères, membraneuses ; peltées ,.pédicellées, opposées en croix ; dessous chaque écailles 3-4 anthères, sessiles, semblables d’ailleurs à celles du Thuya. Fleurs femelles : chaton, sessile, ovale , composé de 8-10 écailles ‘charnues , très épaisses , réfléchies et opposées en croix ; cupules très- nombreuses, comprimées. Les autres caractères de la cupule et ceux de la fleur comme dans le Thuya. Fruit : pseudocarpe (galbule) ligneux, déhiscent, ovale, composé des écailles élargies à leur sommet, peltées, _pédicellées , anguleuses , fixées sur un axe central ; cupules sèches, angu. leuses, déformées par la pression, Le péricarpe èL la graine comme dans le Thuya. à HD 7 Il y a trois cotylédons dans le Cupressus pendula. CARACTÈRES DE LA VÉGÉTATION. Arbres toujours verts ; chatons termi- . ( 1250) naux ou axillaires ; boutons à bois ,nus ; rameaux souvent alternes ; feuilles peutes , imbriquées , rarement opposées et subulées. : [2 SCHUBERTIA , Mirb. (Cupressus disticha , Li.) CarACTÈRES DE 1A FRUCTIFICATION. Végétal monoïque ; boutons floraux, écailleux: Feurs mäles : chaton pédonculé, court, ovale, entouré à sa base par 12-15 écailles gémmales , larges , concaves ,imbriquées ; axe du chaton flexueux, portant 6-12 écailles floriferes , alternes, triangulaires, pédicellées , peltées ; dessous chaque écailles, 8-10 anthères sessiles , arrondies , uniloculaires , attachées les unes, le long du pédicelle, les autres, au bord inférieur de l’écaille ; anthères s’ouvrant comme dans le Thuya. Fleurs femelles : chatoa courtement pédoncalé , globuleux , composé d’é- cailles nombreuses , charnues ; à la base de chaque écaille deux cupules dressées, comprimées. Les autres caractères de la cupule et ceux de la fleur comme dans le Thuya. Fruit : pseudocarpe ( galbule) ligneux , ovale, composé d’écailles élargies à leur sommet, peltées, pédicellées, anguleuses et séparables ; axe central nul ; cupules ligneuses, anguleuses, déformées par la pression ; embryon à six cotylédons subulés. Les autres parties de la graine et le péricarpe comme dans le Thuÿa. . CARACTÈRES DE LA VÉGETATION. Arbres ; feuilles caduques, linéaires, alternes et comme distiques ; boutons à bois, écailleux ; rameaux alternes ;- chatons mäles solitaires ou groupés, attachés le long de rameaux gréles et sans feuilles; chatons femelles axillaires, solitaires ; racines traçantes produisant des exostoses en forme de bornes. M. CÉOLOGIE. Notice sur le Gisement du calcaire d'eau douce , dans les départemens du Cher, de l'Allier et de la Nièvre; par M. J..J. D'Omazrus »'Harcoy. | } + Ox trouve du calcaire d’eau douce entre Levet et Bruëre , sur la route de Bourges à St.-Amand , département du Cher, au miliéu d’un plateau qui fait partie d’un plan qui s'élève en pente douce des plaines de la Sologne aux petites montagnes granitiques du département. de la Creuse. Tout le terrein environnant appartient, à une formation d’an- cien calcaire en couches horisontales ,: contenant des: ammonites, des gryphées , des térébratules et autres fossiles d’origine marine, Ce calcaire ést ordinairement recouvert d'une couche de terre: fortement colorée en brun-rougeätre. Mais entre Levet et Bruère le sol présente une argile gris de cendre qui annonce le changement de formation; car lorsqu'on Soc. PHILOMATs Cis4) creuse sous cette couche superficielle, on rencontre au lieu de la pierre jaunâtre ordinaire , un autre calcaire blanchâtre, friable, grumeleux, semblable aux couche$ tendres du calcaire d'eau douce de la Beauce : et l’on a ouvert dans une des parties les plus élevées du plateau, une carrière qui présente la même disposition et la même nature de pierre que Îles exploitations des environs de Blois. On y extrait un calcaire blanc, légèrement teint de gris de fumée, dur, compacte, mais rempli d'une infinité de pores, de cavités irrégulières et de ces espèces de tubu- lures, qui se dirigent uniformément de bas en haut, et qui ont été décrites par M. Brongniart dans son. Mémoire sur les terreins d'eau douce. La cassure est conchoïde dans certaines parties, inégale ou grumeleuse dans d’autres ; enfin cette pierre réunit tous les caractères assignés au calcaire d’eau douce, aussi on y trouve de petits planorbes et de grands Jimnées qui paraissent se rapprocher du limneus ventricosus (Brong. ). ; us ‘ Le plateau s’abaisse un peu eu s’approchant de Bruère, et présente en même iéms un calcaire qui a encore la couleur, la dureté et jusqu’à un certain point lPaspect de celui de la première carrière, mais il est moins caverneux, plus généralement compact et caractérisé par l’abon- dance des parties de silex qui le traversent en tous sens. Ces silex forment quelquefois des masses très considérables ordinairement blanc de lait, d’autres fois grises ou blondes. On n’y voit point de débris de corps organisés; c’est en un mot la même substance que MM. Cuvier et Brongniart ont décrite sous le nom de calcaire siliceux, dans leur Essai sur la Minéralogie géographique des environs de Paris. M. Brongniart avait déja remarqué qu'il n’y avait aucune trace de terrein marin dans le calcaire de la Limagne d'Auvergne : M. d'Omalius vient d'observer que le même ordre de chose. se prolonge encore dans toute la vallée de l'Allier comprise dans le département dece nom. La plus grande partie de cette vallée , ‘ou plutôt de cette vaste plaine, est recouverte de terrein de transport; mais assez généralement, dès qu’on s'approche des plateaux granitiques qui la bordent à l’est er à l’ouest, on voit s'élever de petites collines de calcaire d’eau douce qui d’un côté s'appuient sur les roches primitives, et de l’autre se perdent sous le terrein d’alluvion. Le sommet de ces collines est en général recouvert par un dépôt très-remarquable formé par la réunion dans une concrétion calcaire de tubes droits et courts que M. Bosc a décrits le premier, qu’il regarde comme le travail d'animaux analogues aux friganes , et qu'il a nommés indusia tubulata ; ces concrétions renferment, sur-tout à Jaligny, une grande quantité de petites coquilles turriculées que l’auteur a cru pouvoir rapporter au nouveau genre amphibulime de M. de Lamarck et des hélices globulcuses voisines de l’helix cocquii ou de l’helix tréstani (Brong ). i : } ( 1251) - M. d'Omalius à observé à Béard et à Thiaux, département de la Nièvre sur les petits plateaux d’ancien calcaire à gryphées qui bordent la Lo entre Decise et Nevers, deux dépôts superficiels et peu étendus, d'un calcaire tout-à-fait ablable au calcaire siliceux , dans lequel il a° cependant trouvé une masse qui contenait des lymnées qui lui ont paru voisins du lmneus longiscatus, (Brone. )- Cette masse à la vérité ne présentai tpas de parties siliceuses , mais à cela près elle était semblable. au reste du dépôt. L'auteur remarque à cette occasion que les rapports minéralogiques qui existent entre le calcaire siliceux et celui d’eau douce ; que les obser- vations qu'il a faites dans les départemens d’indre-et-Loire ; de Loir- et-Cher, du Loiret et du Cher, où il a vu ces deux calcaires s’accom- pagner presque constamment el passer de l’un à l’autre ; que l'opinion e Bigot de Morogues qui a assigné une origine commune à tous les lets des environs d'Orléans, sans indiquer une différence de formation entre ces deux variétés; et qu’enfin les positions géographiques et géologiques du calcaire siliceux lé portent à ne voir dans ce dernier , qu une modification de la formation d’eau douce. Il ne croit pas qu’on puisse détruire une opinion appuyée sur tant d'analogie par le seul fait négauif de l'absence des corps organisés dans le calcaire siliceux proprement dit. Cette absence tient peut-être, à la propriété qu'avait le liquide Qui déposait ce: calcaire, de dissoudre complettement la silice et de con- tenir une très-forte proportion de cette terre; car tout porte à croire que les liquides de ce genre ne peuvent plus entretenir la vie. des, mollusques testacés ; c'est ainsi, par exemple , qu'on n’a pas encore trouvé de débris de ces animaux dans les formations de granite, de porphyre et de syénite zirconienne que M. de Buch a reconnu en Norwège pour être postérieure au calcaire coquilier. M. d'Omalius rapporte, à ce sujet; que les gastérepodes testacés sont excessivement rares sur les terrems granitiques ; il vient de parcourir à pied plus dé cent myriamètres dans les terreins primitifs du ‘centre de la France , Sans voir de coquilles terrestres, il n’y a même rencontré qu'un seul gastéropode fluviatile du genre limnée. Cette extrême rareté des coquilles dans les terreins purement siliceux viendrait-elle de ce que ce sol contiendrait quelques principes nuisibles à l'existence de ces animaux , Ou plutôt de ce que ces. derniers ‘auraient besoin de terre calcaire pour construire leurs coquilles ? une observation qui *appuierait cette dernière idée, c’est qu'on voit encore des hélices et des cyclos- tomes dans des lieux dont le sol est déja granitique, mais qui sont peu éloignés du terrein calcaire, de sorte qu’on pourrait supposer que ces mollusques trouvent la chaux qui leur est nécessaire dans le mortier Tom. II. No. 59. 5°. Année. 17 (126 j > LU des murailles, dans les pierres calcaires amenées pour Ja bâtisse et dans les marnes employées à l’amendement des terres. On remarque aussi que les gastéropodes aquatiles s’avancent encore davantage daus les terreins granitiques lorsqu'ils sont traversés par des eaux qui viennent des pays calcaires ou de porphyre décomposé. Après ces descr'ptions particulières , auteur jette un coup d'œil général sur le gissement du calcaire d’eau douce dans le centre de la France, _et observe que cette formation présente une série de dépâts ou de bassins plus ou moins considérables et plus ou moins isolés, qui s'étendent des montagnes d'Auvergne jusqu'aux plaines de Champagne et de Picardie. Ce terrein est resséré à son origine dans les vallées de la Loire et de l'Allier, mais il est cependant déja très-abondant dans cette dernière. où il forme presque sans interruption le sol de la Limagne d'Auvergne et de la plame du département de l'Allier, depuis Brioude jusqu’au- delà de Moulins ; il y est remarquable par unc puissance en hauteur, telle qu'on l'y trouve sous une différence de niveau de 36r mètres. 1} est au contraire beaucoup moins abondant dans la partie de la vallée de la Loire supérieure , à l'embouchure de Allier, et n'y forme que de petits dépôts éloignés les uns des autres; M. d'Omalius imdique sept de ces dépôts, mais il suppose qu'il en existe un plus grand nombre. Il croit également qu’on en trouverait dans la partie des bords de la Loire comprise eutre Nevers et Cosne ; sur. lesquels il n’a point de renseignemens ; l'exemple de Levet cité ci-dessus, prouve aussi que ce calcaire a pu s'étendre au-dessus des plateaux qui bordent cette rivière ; cependant celui qu'on retrouve depuis Cosne jusqu'à Gien, continue à être habituellement resseré dans la vallée par des collines d’ancien calcaire marin ; mais alors cette formation prend un développement prodigieux et se prolonge presque sans interruption vers le nord, depuis les plaines sablonneuses de la Sologne jusqu'aux plaines crayeuses de la Champagne et de la Picardie ; elle pousse en outre des lambeaux au-delà de Tours et du Mans. M. d'Omalius fait voir ensuite que la considération des positions physiques et géologiques de ce terrein, suffirait pour conduire à l’idée qu'il n’a pas été déposé dans une vaste mer, mais dans des lacs séparés. Comme ces lacs étaient placés par échellons les uns à la suite des autres, sur un plan descendant, ils devaient déverser leurs eaux de l’un dans l'autre ; Or, on sait que tous les lacs qui versent leurs eaux , du moins dans l’état actuel äu globe, sont des lacs d’eau douce. Il semble donc qu'après la formation de la craie’ et des terreins plus anciens , le liquide général, c’est-à-dire la mer, a éprouvé sur le sol de la France un abaissement très-considérable , car tandis qu'il avait recouvert auparavant les plus grandes hauteurs, on ne connaît pas de * Cr) terrein marin postérieur à la craie plus élevé. que les collines de Laon, qui ont moins de 300 mètres au-dessus de la mer. Il se ‘sera formé alors depuis l’Auverone jusqu’au delà de Paris, une série de lacs dont les eaux avaient la propriété de déposer des couches calcaires: Ces lacs étaient peu étendus dans les parties élevées des mon- tagnes, mais ils recouvraient une surface considérable dans les plaines des environs d'Orléans et de Paris. Geux qui étaient les plus près -de la mer, c’est-a-dirz dans les environs de Paris, ont été sujets à des irruptions marines qui ont déposé des couches particulières au milieu des couches qui se formaient dans les lacs. Mais ces invasions ne se sont point étendues fort loin, ni élevées très-haut; car non-seulement elles n'ont pas atteint les contrées de la Haute Loire, mais on n’en voit plus de trace aux environs diOrléans ni sur les plateaux qui borderit les plaines de la Champagne ‘à l’est de Meaux; et les lieux les plus élevés où MM. Cuvier et Brongniart ont vu des traces de ce terrein marin pos- térieures aux premières formations d’eau douce, n'atteignent pas 189 mètres au-dessus du niveau de la mer. Eufin il paraît que ces lacs ont été détruits non par une simple érosion lente des masses qui leur servaient de digues, mais par une ou plusieurs catastrophes violentes qui ont agil sur cette partie de la surface de la terre et ont contribué à lui donner sa forme physique actuelle. ï * Les restes de ces lacs peuvent aussi donner des notions sur cette forme aux tems de la déposition du calcaire d’eau douce, et portent à conclure qu'à cette époque les bassins de la Loire et de la Seine étaient réunis, c'est-à dire que les cours d’eau représentés actuellement par la Loire, l'Allier, etc., continuaient leur direction vers le nord, au lieu de tourner vers l’ouest comme ils font actuellement au-dessus d'Orléans. D'un autre côté le peu d'élévation de l’arrête qui sépare les bassins de la Loire et de la Seine entre Briare et Orléans , conduit , ainsi que beaucoup d’autres exemples, à établir le principe que ce n'est pas la seule action des eaux qui a creusé les vallées ou coulent les rivières ; car si une cause violente n'avait pas déterminé une ouverture au milieu des plateaux d’entre Tours et Nantes, les eaux eussent continué leur cours vers. le nord , plutôt que de. rebrousser chemin devant une arrête très-basse , pour se creuser un lit dans des plateaux beaucoup plus élevés. bu Le calcaire d’eau douce d’Aurillac, n'étant séparé de celui de la Limagne que par un rameau du Cantal, c’est-à-dire, par une coulée volcanique, qu’on sait recouvrir lé calcaire , il est bien ‘probable qué ce n’est que depuis l'éruption de cette coulée que les eaux d’Aurillac s'écoulent vers la Garonne et qu'auparavant les environs de ceue ville formaient le premier termé de cette longue série des lacs du bassin &e la Loire. Journ. pe Purys, è ( 128.) À sé L'auteur pense que si on avait considéré l’ensemble des faits que présente le terrein d’eau douce dans le centre de‘ la France , plutôt que de s'arrêter à quelques cantons particuliers, on se Serait moins empressé de combattre l’hypothèse à laquelle cette formation doit son nom. IE croit que ces objections se réduisent à trois chefs principaux : r°.. les alternatives de terrein: marin et de terrein d’eau douce;.2°. le mélange des coquilles marines et fluviauiles ; 3°.! la possibilité que les mêmes mollusques puissent:vivre dans les: deux liquides! pres ‘Le’ premier fait lui paraît an contraire très-favorable à l'hypothèse des lacs depuis qu’on a reconnu que ces altérnatives ne s’éloignent pas beau- coup de la mer: Car la supposition dé mouvement de ce liquide ou de marées irrégulières de nrôins de 200 mètres au-dessus de son niveau actuel, doit bien peu répugner à l’imagination , pour une époque qui, par rapport à l’état présent des chôses, ‘est si rapprochée du tems où la mer's’était élevée sur des montagnes de plus de trois mille mètres et au moment ou le tiers de la France était en proie au feu des volcans. Dans l'hypothèse opposée on est obligé d'admettre des suppositions bien plus contraires à la marche ordinaire de la nature, ainsi que l’a déja fait voir M: Brongniart (Bulletin des Sciences; n°. 41, p.251). Telle est celle que tous les animaux de la mer'ont péri subitement et ont été remplacés par une création toute nouvelle. «Le mélange des coquillés marines avec celles d’eau douce qui n’a encore été observé que dans des contrées basses, telles que les environs de Paris, la Provence ; ete:, n’est qu’une suite naturelle de ces invasions de la mer. Enfin l'habitation des mollusques sera toujours de peu de valeur pour la 'question géologique’; il Suffit:sous cé rapport que les restes d'êtres Grpanisés qu'on trouve dans'une formation déja bien carac- térisée par d’autres propriétés, ressemblent plus en général aux: animaux qui actuellement vivent ordinairement dans l’eau-douce, qu'a ceux qui vivent habituellement dans la mer. CHIMIE. Extrait du, quatrième. Mémoire sur la Poudre à canon ; par M. Proust. Daxs ce Mémoire, M. Proust s’est proposé d'examiner les mélanges nitro-charbonneux ; let de résoudre, cette. question : « Une ville assiégée, qui n'aurait plus de poudre , maïs qui aurait encore du salpêtre et du charbon, pourrait-elle continuer: à,se défendre? » Le mélange à + brûle trop lentemens et laisse trop de résidu pour | (208 être employé, à moins cependant que le grainace ne lui donnât de la force : car une poudre grainée qui donné, à l'éprouvette, 255 toises, n’en donne plus que 144 quand elle a été broyée et tamisée. ‘ Les mélanges à +, £, + de charbon sont les plus ardens, ainsi qu'on peut le voir dans le tableau du troisième Mémoire. Le mélange à = doit être préféré, parce qu'il se conserve mieux que celui à + et qu'il brûle plus rapidement que celui à +; c’est aussi la proportion que le tâtonnement a fait admettre à tous les auteurs qui ont examiné les poudres sans soufre. Perrinet-d’'Orval est le premier qui a proposé l’usage de cette poudre. Il a vu que 2 onces de cette poudre donnaient 39 toises de portée au mortier d'ordonnance ; que 35 onces donnaient 79 toises. Cet accrois- sement n’est point particulier à la poudre sans soufre ; car Morla a vu que ÿ toises. pieds. + once de pondre sulfureuse, grain de guerre avaient une portée de. . . . . si ORCes SES Clear cp cf 2 SEE LS ONE CIS AE satin AN etui Ait A TONO: AOL AN EME AU RUE RON SDHC ESP NV ER EMPIRE ESF EMANENREE DERPP AR ARE le 2ONCESH: 3/00) 62 LUN Perrinet-d'Orval a vu qu’à égalité de grain; la poudre sans soufre dOnHAURE PONCCR (2 ONCE). Le Le ee Pie ee 70 tie: fapoudre sultureuser(t5'onces Et. ee 2 70 Les professeurs du collése de Ségovie confirmerent le résultat de Perrinet : la poudre dont ils se servirent était composée de 77. <4de salpêtre et de 222 de charbon. Napier , Robin, d’Aboville , Borda, Pelletier ont obtenu des résultats analogues. Il suit de ces observations que les poudres sans soufre ont au mortier une portée aussi étendue que les poudres ordinaires. Dès-lors la vitesse initiale qu’elles impriment au boulet par chaque seconde est la même; donc elles fournissent une colonne de fluide aussi volumineuse, et äuimée par autant de calorique , que peuvent le faire ces dernières. Si dans celles-ci il ÿ a moins de salpêtre, il y a du soufre, qui, en ajoutant du gaz, rétablit l'égalité, ainsi qu'on le verra dans la suite. Mais pourquoi l’explosion des premières est-elle plus sourde que celle des poudres sulfureuses ? l J 3 Dans une poudre sans soufre, la combustion des corps qui doivene changer d'état se passe toute entière dans l'étendue du canon, excepté { 250) S ccile de l'excès de charbon, qui vient brèler en gerbe, mais sans brait, à son embouchure : alors le choc que l'air extérieur éprouve de la masse du fluide qui sort du canon, produit la détonation. Cette détonation a lieu également dans l’explosion de la poudre sulfureuse ; mais elle est en outre accompagnée d’une seconde, qui lui succède avec tant dé rapidité qu’elle se confond avec elle. Cette seconde déto- nation est occasionnée par des gaz inflammables de différentes espèces, et par du soufre en vapeur, sil ÿ en avait un excès, qui s’enflamment rapidement par le contact de l’oxigène de l'air. Outre ces produits, il y a encore un peu de charbon qui brûle aux dépens de ce dernier. C'est le volume des fluides, cause de la seconde détonation , qui, dans la fusée, sert comme d’excipient aux poudres de charbon, aux limailles de métaux, aux grains explosifs, au soufre , au camphre, en un mot, à toutes ces substances qui doivent bràler hors de la fusée à une grande hauteur. Ce sont les gaz des deux détonations qui occa- sionnent ce recul de la fusée, d’où naît son ascension, d'autant plus rapide qu’en tems égaux elle en verse dans l’atmosphère un plus grand volume. , Dans le troisième Mémoire on a dit qu'une poudre est d'autant plus forte que son explosion fait plus de bruit; mais les poudres sans soufre - en font moins que les autres, et cependant elles sont aussi fortes. S’en- suit-il que ce qu'on a établi soit faux? Non, parce qu'on n'a comparé que des poudres d'une même nature. pui La combustion du carbone, à l'exclusion de l'hydrogène, peut être observée dans les fonderies où l’on affiue le cuivre, dans les haut fourneaux à fonte de fer. Dans ces circonstances ; l'hydrogène des char- bons et celui qui provient de l’eäu qu’ils décomposent , ne brûle pas dans le foyer ; il est brûlé par l’oxigène de l'air, et c'est lui qui forme la gerbe de flamme qu’on remarque au gueulard des fourneaux, Nous pouvons ainsi résumer sur les avantages et les désavantages de la poudre sans soufre : 10. Elle est aussi forte que la poudre sulfureuse lorsqu'on l’emploie pour le canon; mais elle n’est pas aussi bonne pour charver les petites armes, parce qu’elle ne prend pas feu aussi facilement que la dernière ; 20, Elle se conserve moins bien que la poudre sulfureuse, parce qu’elle contient plus de charbon; mais dans uue ville assiégée où lon manquerait de soufre, el où cette poudre serait employée sur le-champ, cet inconvénient serait nul; 5°. Pour que la poudre sans soufre soit aussi bonne qu’elle peut être, il faut qu’elle contienne de + à + de charbon; qu’elle soit faite avec un charbon tres-divisé ; enfin, qu’elle ait été battue et grainée comme la poudre sulfureuse, Che ( 1320) PHYSIQUE. Observations sur le Calorique rayonnant, par M. F. Derarocut. M. Drecanocne énonce successivement dans ce Mémoire diverses pro- positions relatives à la propagation du calorique rayonnant, et apporte à leur appui les résultats d’un grand nombre d’expériences. La première de ces propositions a déja été établie par M. le professeur Prévost, de Genève, et l'auteur ne la rapporte que parce qu’elle se lie presque nécessairement à celles qui suivent. Nous allons les transcrire ici, mais sans indiquer en même tems les faits sur lesquels elles reposent, ce qui nous entraînerait dans des détails que les bornes de ce journal ne nous permettent pas de faire connaître , et pour lesquels nous renvoyons nos lecteurs au Mémoire original qui va être incessamment publié dans le Journal de physique. ire, Proposition. La chaleur rayonnante obscure peut, dans quelques circonstances , traverser immédiatement le verre. 2e, Proposition. La quantité de chaleur qui traverse immédiatement le verre est d'autant plus grande , relativement à la totalité de celle qui est émise dans la même direetion, que la température de la source rayon- naute est plus élevée. 3e. Proposition. Les rayons calorifiques qui ont déja traversé un écran de verre éprouvent , en traversant un second écran semblable , une déper- dition proportionnellement beaucoup moins considérable que dans leur passage au travers du premier. 4°. Proposition, Les raÿons émis simultanément par un même corps chaud différent entre eux par rapport à leur faculté de traverser le verre. 5e. Proposition. Un verre épais, quoique autant et plus perméable à la lumière qu’un verre mince de moins belle qualité, laisse passer beau- coup moins de calorique rayonnant. La différence cest d’autant moindre que la température de la source rayonnante est plus élevée. 6e. Proposition. La quantité de chaleur qu’un corps chaud cède dans un tems donné par voie de rayonnement à un corps froid situé à distance, croît, toutes choses égales d’ailleurs, suivant une progression plus He que lexcès de la température du premier sur celle du second. : Iwsrrrur NAT. 3 Juin 1814 ({ 1928) OUVRAGE NOUVEAU. Expériences sur le principe de la vie, notamment sur celui des mouvemens du cœur et sur le siége de ce principe; suivies du Rapport fait à la première classe de l'Institut sur celles relatives aux mouvemens du cœur; par M. Lrearrors, D. M. P. x vol. in-80. avec une planche gravée en taulle- douce. A Paris, chez d'Hautel, Zbraire, rue de la. Harpe, n°. 20. Ex annonçant ici cet ouvrage, nous nous bornerons à rappeler que la plupart des expériences qu’il contient ont été répétées devant la Société des Professeurs de la Faculté de Médecine de Paris, et devant une commission de la première classe de linstitut; qu’elles ont obtenu l'approbation de ces Sociétés savantes, et que nous en avons publié les principaux résultats dans les N°%. 21, 24, 33, 56, 52.et 55 de ce Nouveau Bulletin. Il faut lire les détails dans louyrage même. ERRAT 24. Dans le N°. 57, il y a erreur de pagination. Au verso de la page 99, on a mis 200 au lieu de 100, et dans le N°. 58, on a continué 201....... 216, au heu de TOI... 116. Il est essentiel de mettre partou 1 à la place du premier chiffre 2. ! A VIS. Les abonnés au Bulletin des Sciences, publié par la Société philomatique depuis et compris le mois de juillet 1791, jusques et compris le mois de ventose an 13 (1803), sont prévenus que les tables qui terminent cet ouvrage, sont niises en vente chez M. KLOSTERMANN fils, rue du Jardinet, n°. 13; elles se composent, 1°. D'une table raisonnée des matières contenues dans le troisème et dernier tome du Bulletin; ; 2°. D'un tableau, par ‘ordre de sciences, de tous les objets énoncés dans les trois tomes; 3°. D'un suplément à la table raisonnée des deux premiers tomes, Quatre feuilles in-4°. petittexte. Prix: 2 fr. 5o c. CSI T PLEINE IS LI I L'abonnement est de 14 fr., franc de port, et de 15 fr. pour Paris; chez J. KLOSTERMANN fils, acquéreur du fonds de Mad. Ve, Binnan», libraire, rue du Jurdinet, n°. 13, quartier St-André-des-érts. NOU VE AU BU LELE'EIN DE S:SUC-LE NGC ESS, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. Paris. Septembre 1812. PES ES ART & À RAGE ER ES CHIMIE. Evirait du cinquième Mémoire sur la Poudre à canon ; par M. Prousr. Daxs ce Mémoire , M. Proust s'occupe de recueillir les gaztde la détonation du nitre et du charbon, et de déterminer leur nature. Il entre d'abord dans de grands détails sur les appareils qu’il a employés, et pour cet objet nous renverrons à son Mémoire. Nous dirons $eule- ment que pour brüler un mélange , il met celui-ci dans un tube de laiton qui traverse une rondelle de liége ; 1l enfonce dans le mélange une languette d’amadou de 9 lignes de longueur sur une d'épaisseur, et qui est saupoudrée de poudre à l'extrémité inférieure. Il place le tube sur l’eau dans une cuve pneumato-chimique. Il met le feu à la- madou , et recouvre aussitôt l'appareil d’une cloche à robinet ; il en- fonce celle-ci dans leau jusqu'à ce qu'il n'y reste plus que 20 pouces d’air ; alors il ferme le robinet, et élève la cloche à la surface de l’eau. Cette cloche à 3 pouces de largeur et de 13 à 17 pouces de hauteur. TABLEAU des gaz produits par un@ quantité constante de salpétre, mélée à différentes doses de charbon de chanvre. Les combustions suivantes ayant été faites avec 20 pouces d’air atmosphérique, cet air fait par conséquent partie des produits. Baromètre 26 pouces 4 lignes ( pied de Paris }, therm. 15. Re À RES TEL LEE SLI OTENT PET TANT SERPENT DEUST EE TENTE EE DEEE . SALPÊTRE Durée - PropuiTs Répuire par la chaux en gaz. 60 grains, en en pouces, plus | agen me mélés avec secondes. Pair atmostphér.| insolubles. solubles. charbon 3 30 | 48 + 20 34 34 3 25 62 + 20 44 38 8 10 62 + 20 48 34 L 9 62 + 20 52 30 $ 4 7 70 + 20 6o 30 nn co: 7 74 + 20 6 30 de’ soude 60 détonation 76 + 20 52 44 charbon 17 | tres-iente, ‘ | & Tom. III. N°. 60. 5°. Année. Avec une planch. Ne. 2. 18 K°. Ga. Journ, pe Ps, (134) Pour l'examen détaillé des produits de ces détonations, nous ren- voyons au Mémoire original. Nous nous contenterons de faire remarquer que le volume des gaz produits est plus considérable qu'il ne paraît ici, parce que l’oxigène des 20 pouces d'air qui restent dans la cloche, con- vertissent la plus grande partie du gaz nitreux en acide qui est absorbé par l’eau de la cuve. Conséquences. Si un septième de charbon tire du salpêtre autant de gaz qu'un sixième et un cinquième, on ne peut craindre que ce com- bustible puisse manquer à l’oxigène, tandis qu'il ÿ manque en effet dans la proportion d’un huitième. L’excès de charbon peut ajouter, il est vrai, ses propres gaz à ceux du salpêtre ; tels sont ceux*qu'’une forte chaleur en exprime. Mais conime il est constant que la force de la poudre ne croît pas en raison d’une légère augmentation de gaz, cette augmentation ne peut jamais balancer les inconvéniens d’un-excès de charbon. S'il est dans les principes qu'une quantité constante de salpêtre ne puisse oxider le charbon que dans un rapport également constant , l’on doit s'attendre à retrouver hors d'emploi tout l'excès de ce dernier. Conformément à ces principes ,-on peut encore avancer que tant que la détonation se fera dans l'intérieur d’un canon, le soufre et l’hydro- gène ne pourront disputer l’oxigène au carbone ; il y a plus, c’est que l'humidité qui existe toujours dans les mélanges devra être au contraire décomposée par l’excès de charbon. M. Proust a vu que les charbons qui contenaient des proportions assez fortes de bases salifiables étaient tout aussi propres que d’autres à la confection de la poudre, pourvu toutes fois qu'il fussent employés en quantité suflisante pour saturer l’oxigène du nitre. Cette raison fait croire à M. Proust qu'il est inutile d’écorcer le bois qui doit servir à la confection du charbon. Il paraît aussi que le charbon préparé dans des fours ou celui qui a été disullé, n’a pas de qualités supérieures à celui qu’on fait en fosse, M. Proust à avancé que l'accélération occasionnée dans le feu des mélanges par un excès de charbon, était la suite d’un effet mécanique ; mais à cet effet se joint une action chimique. A mesure que le charbon augmente, la proportion des gaz insolubles s'accroît, et celle des gaz solubles diminue. Cela vient de ce que la détonation étant plu; rapide, il y a plus de calorique dégagé; alors il ÿ a une partie de l'acide car- bonique qui se change en oxide de carbone, et il y a plus de gaz kydro- gene d’exprimé du charbon et plus d’eau de décomposée que dans une détonation plus lente. Î fréau Lavoisier ayant recueilli les gaz de la détonation d’un mélange de | (135) nitre et de charbon, en a obtenu bien moins que M. Proust (1). Ce dernier attribue cette différence à ce que Lavoisier s’est servi d’un charbon fortement calciné et rendu , par là même, moins propre à la com- bustuion. 5 Des gaz produits par la détonation des mélanges nitro-charbonneux. Gaz azote. Abstraction faite de celui de l'air qui se trouve dans la cloche , le gaz azote obtenu de la détonation du mélange à + ne re- présente pas tout celui du nitre, parce qu'il en reste une partie dans le gaz nitreux, dans l'ammoniaque, dans l'acide prussique , dans l'acide nitreux qui reste combiné à la potasse. Gaz nitreux. Une partie est absorbée par les 20 pouces d’atmos- phère ; une seconde se retrouve dans les gaz lavés ; une troisième dans le résidu à l’état de nütrite. Et il est probable qu’il y en a une portion d’absorbée à cet état par l’eau de chaux. Acide carbonique. Outre celui qui est formé par l’oxigène du nitre, il y a celui que la chaleur dégage du charbon, celui qui est produit ar la décomposition de l’eau au moyen du charbon, et enfin celui que l’'amadou de létoupille produit en brülant aux dépens de l’air resté dans la cloche. Une partie de l'acide carbouique se trouve dans le gaz, une autre reste combinée à la potasse , et vraisemblablement une troisième est absorbée par l’eau de la cuve. Oxide de carbone. Une portion de ce gaz a été séparée du charbon par l’action de la chaleur. Une autre provient de Facide carbonique qui dissout du carbon à une température élevée. Ge gaz se trouve sur-lout dans le produit de la détônation des mélanges à 4 et à E. Hydrogène carburé. 1 ÿ a celui qui provient du charbon chauffé, et celui qui a été formé par la décomposition de l’eau. Mais on ne retrouve pas davs les produits de la détonation des mélanges nitro-charbonneux , Ja totalité des gaz oxide de carbone et hydrogène carburé qui se sont formés , parce qu’une partie de ceux-ci sont brülés par l’oxigene de l'air resté dans la cloche. L'action du nitre sur le charbon à une température élevée est donc assez compliquée , puisqu'elle donne naissance à de l'azote, à son oxide vraisemblablement , à du gaz nitreux , à de l'hydrogène carburé, à de l'acide carbonique , à de l'oxide de carbone, à de l'ammoniague, à de l'acide prussique, peut-étre encore à quelque complication par- ticulière du potassium avec l’un ou l'autre de ces êtres. En résumant (1) La quantité du gaz obtenu par Lavoisier est à celle obtenu par M. Proust , dans la proportion de 58 à 85. JourNAL DE Puys, (1:36) la source de ces produits, on voit qu'ils viennent s°. de l’action de l’oxigène du nitre sur le charbon; 2°. de l'action de la chaleur sur le charbon et le nitre (en admettant qu’elle agisse comme elle le fait dans une simple distillation ); 5°. de la décomposition de l’eau opérée par le carbone. Il n'est pas douteux que ce qui rend le charbon si propre à la fabri- eation de la poudre est la division dans laquelle le carbone s’y trouve : en effet, l'hydrogène, l'azote, peut-être l’oxigène et même les bases salifables qu’il contient en tenant les molécules charboneuses éloignées , s'opposent à ce qu’elles se réunissent et forment des aggrégations aussi düres que les anthracites et les plombagines , l’eau que le charbon contient toujours et une partie des corps que nous venons de nommer sont encore des causes qui accroissent les effets de la détonation , en donnant naissance à des produits gazeux. Extrait du sixième Mémoire sur la poudre à Canon; par M. Prousr. Premire PanTie. De l'influence du soufre dans la poudre. Le nitre brüle le soufre comme le charbon, mais cette combustion: n’est point accompagnée d’explosion. Pour qu’elle se fasse bien , il faut projetter le mélange nitro-sulfureux dans un creuset rougi au feu ; car ellene se fait pas dans les tubes : le mélange qui brüle le mieux est celui de 60 de nitre et de 70 de soufre. Mélange nitro-sulfureux et charbon. 2 grains de charbon ajoutés à 6o grains de nitre et 10 de soufre, font un mélange qui brüle un peu mieux que le précédent. Le résidu contient beaucoup de nitrite. . 4 grains de charbon ajouté à pareil poids de nitre et de charbon, donnent une détonation mieux nourrie. Ce mélange brüle dans un tube en 11 à 12 secondes. Il y a dégagement de gaz nitreux; le résidu est formé de nitrite, de sulfate et de sulfure. 6 grains de charbon à idem. Flamme blanche plus élevée que la précédente ; durée de 7 à 8 secondes; moins de gaz nitreux ; moims de sulfate et de murite; plus de sulfure. 8 grains de charbon à dem. Flamme plus élevée, sifflante ; durée de 5 à 6 secondes; résidu chassé hors du tube; gaz nitreux. 10 grains de charbon à idem. Flamme de deux pieds ; vraie poudre ; durée de 4 à 5 secondes ; un peu de gaz mitreux; résidu de sulfure , dom la plus grande partie chassée en l'air ÿ fait une pluie de feu qui (137) retombe en grenailles de sulfate. Carbonate et sulfure dans le tube mêlé d’atomes de charbon et de cendre. ‘ 12 grains de charbon à idem. Même feu ; durée de 4 à 5 secondes. 14 grains de charbon à idem. Mème phénomène. 16 grains de charbon. Mêmes résultats, mais ralentissement; durée de 6 secondes. Conséquences. Lorsqu'il y aura du charbon en excès dans une poudre, et lorsque le résultat de la détonation n’aura pas le contact de l’air, il ne pourra y avoir production de sulfate de potasse. Dans les premiers mélanges où le charbon n’entre qu’en petite quantité, il est évident que si le surplus du salpêtre et du soufre entre en dé- tonation , ce n'est qu'autant que celle du charbon qui à toujours l’ini- tiative fournit à l’autre, la quantité de calorique dont elle a besoin pour commencer. Lorsque le charbon est en excès, l’accélération diminue , parce que l'excès de charbon absorbe du calorique , et le ressor du gaz en est affaibli. On voit que la qualité explosive des mélanges va en augmentant, jusqu’à ce qu'il y ait 10 grains de charbon, qui est le rapport de saturation le plus approché. Mais ce qui est digne de remarque, c’est de voir que le décroissement des vitesses , passé le rapport de saturation, ne suit pas la surcharge du charbon d’aussi près qu'on aurait pu s’y attendre. M Ces résultats prouvent que quand le dosage des poudres ne sort pas d’une certaine limite, ces poudres sont toutes aussi fortes les unes que les autres. M. Proust examine ensuite si un grand excès de soufre pourrait contrebalancer ou affaiblir l'affinité du charbon pour l’oxigène ; car, ainsi qu'on l'a dit dans le quatrième Mémoire, le soufre , dans la déto- mation de la poudre ordinaire, ne brüle jamais dans l’intérieur du canon aux dépens du nitre. 1°. 50 grains de soufre décomposent complettement 60 grains de salpêtre , quand on projette le mélange dans un creuset rouge. 2°. 4 grains de charbon ajoutés au mélange précédent ; détonation charboneuse , amplifiée par la flamme du soufre en excès ; gaz nitreux ; durée 19 à 20 secondes. 5°, 6 grains de charbon à id. Combustion accélerée; durée de 11 à 12 secondes ; gaz nitreux; résidu de sujlfure mêlé de sulfate. 4°. 8 grains de charbon à £d. Même résultat; sulfure rouge extravasé sur le bord du tube. 5°. 10 grains de charbon à 4. Même résultat. Ge. 12 grains de charbon à äZ, Même durée; soufre condensé ; gaz nitreux , pluie de sulfure brülant; sulfure rouge hors du tube. (138) 7°. 5o grains de charbon à ëd. Détonation moins tumultueuse ; résidu plus abondant d'un sulfure avec excès de charbon. Conclusions. Le soufre en excès retarde plus la détonation du char- bon , que ne fait un grand excès de charbon ; il produit sur-tont cet effet en absorbant beaucoup de calorique pour se réduire, en vapeur ; il ne peut jamais disputer l’oxigène au charbon. Les poudres dars lesquelles. on laisse le soufre en excès, brülant lentement, sont destinées à garnir la fusée des bombes ou des gre- nades ; on doit augmenter d'autant plus la dose du soufre que celles- ci sont destinées à éclater à une distance plus grande du point d’où elles ont été lancées. Les poudres su!fureuses servent encore à garnir les lances destinées à mettre le feu aux mortiers et aux grandes pièces d'artifices , à com- poser les étoiles tombantes , les pluies de feu. Les globes incendiaires, les chapiteaux de fusées à la Congrève , les roches à feu sont encore des compositions du même ordre : seulement on y met des corps gras, des résines, du camphre , etc. , qui ne sem- brâsent dans l’air atmosphérique que quand leur température a été assez élevée par la détonation charboneuse. SECONDE PArRTIg. Comment se fait-il, que le soufre qui ne peut disputer au charbon l’oxigène du nitre, accélère la détonation du mélange nitro-charbon- neux? C’est une question insoluble dans l’état actuel de la science ; mais comme les principes de la fabrication de Ja poudre tiennent à l'influence du soufre, M. Proust s'attache a reconnaître les effets de cette influence (1). Depuis que l’on fabrique la poudre, il n'y a eu que trois recettes d’exclusivement affectées à sa composition. Ce sont les mélanges de 4,5,6 parties de nitre, d’une de soufre et d’une de charbon. Les anciens auteurs ne tarderent point à donner la préférence au dernier, et c’est encore celui qui est le plus généralement suivi en Europe. Malgré cela, il est bon de connaître par des expériences comparatives la cause de cetie préférence. (1) Les expériences qui suivent ne sont point comparables avec celles de la première partie de ce Mémoire, parce que celles-ci ont été faites dans des tubes différens par leur diamètre , de ceux qu’on à décrits dans le premier Mémoire, et que la durée de combustions n’a été estimée qu’en battant une mesure à trois tems. Celles qu’on va exposer dans cette seconde partie, ont été faites avec beaucoup plus d’exactitude et dans des tubes d’un diamètre égal à ceux qui ont servi aux expériences décrites dans les 1%., 3°., 4°,, 5°, Mémoires. ( 159 ) _Combustions observées en présence du pendule. o Tubes inégaux en longueur , mais d’un même calibre. Mélanges à + de charbon de chanvre. 5 grains. Salpêtre Melle 00 durée en secondes. gaz — atmésph. 20 p. Charbon: UMTS RU Ne Got 20: ——— avecsoufre 4 + «+ + 2 + + + + 76 + 20. ——— avecsoufre 6 . . . . 61. . . . 76 + 20. ——— avecsoufre 8 . . . . 6 . . . . 76 + 20. ——— avec soufre 10 . .« . . 6 . . + . 80 + 20. ——— avecsoufre 12 . . . . 7 « . .: . 84 + 20. ——— avec soufre 14 . . + . 7 . . + + 84 + 20. ——— avec soufre 16 . . . . 8 . . . + 82 20. Les résultats de ce tableau sont : 1°. Une accélération de combustibilité qui amène de 9 à 6 celle d'un mélange nitro-charbonneux ; 2°. Aucune augmentation de soufre ne saurait porter cette accéléra- tion plus loin. 5°. Le .soufre en facilitant la combustibilité et le grainage de la poudre , a encore le grand avantage d'augmenter la quantité de gaz que donnerait le simple mélange de nitre et de charbon. Cette augmen- tauon s'étend à 10 pouces au-delà de ce que présente le tableau , parce que tout ces produits contiennent un reste de gaz nitreux ; par con- séquent les 5 pouces de l’oxigène atmosphérique renfermés dans la cloche ont dü absorber 10 pouces de gaz nitreux ; 4°. Qu'il y a un terme où l'excès de soufre commence à faire décroître l'accélération de la poudre. Un effet remarquable du soufre ajouté au mélange nitro-charbonneux est l'augmentation de la flamme : celle-ci s'élève de 14 à 15 pouces jusqu'à 20, 25, 50, et même 52. Si le soufre enlevait l’oxigène au mère, comment les sulfates ou sulfites formés pourraient-ils agrandir la flamme ; et ce qui achève de prouver que la flamme est produite par l'oxigène de l’atmosphère, c'est qu'en opérant la combustion sous une cloche , la hauteur de ia flamme qui était de 32 pouces à l’air libre , se réduit à quelques pouces. La quanuté de soufre qui donne la flamme la plus haute est de 12 grains. v Crio ) Mélanges à + de charbon. Salpêtre. . . . . 60 grains. durée. produits -+ l’atmosph. Charbon: 19 40m Re ET OS NIET NOEL avec soufre ANNEE Tel te VOB 0: 2 avec soutre RO) CU OA UR tr 20: SP avecsoufre MO A NON UE MENe ed 70 SOS M a vec SOUL 0 ed NO EE O0 ER 20 PP vecsoutre 120 ta ee OR ECHO 2 NET A2 0 —— avec soufre. 14 . . . . TN Se O2) 20E ——avecsoulre. 10.2 Chimie Late 82 + 20. = avecsoufre. Lot Me AP ANO NUE O0 07 Mélanges à 7 de charbon avec soufre. Salpêtre. .: .-.:. 60-grains. durée. produits + atmosph. Chärbont: 2% ro en DU Re OI 20e AVECSOUITE. 42) NME AIS desc de avec soufre. 4 ne ADS NRA ICONS GE = avec soufre. 16.1 MU EMMGS: LL io 20. —— avecsoufre. 8 . ... . 2 61.4 : : . 5176 20. En —- — avec suufre.noll Le. 04 106 c'e alta imONTHT 20; ; Pas (180 / F désignant une certaine fonction de à et x, donnée par une intégrale ! LA L " e € définie ; à et À/ représentant pour abréger les rapports manie nue el 7 étant à l'ordinaire le rapport de la circonférence au diamètre, Donc, si l’on appelle A7, la masse de l’ellipsoide donné, c'est-à-dire, si l’on sup- 47 kK'R!! ak bk! pose M— - >» et si l’on observe que a! — Fa DE UE 2 ( ck!! ; RUE Ni Gr? Où aura, en vertu des équations (2), 5 aM 30M d2F 5cM dar — PB : C = ne) h3 ARE T3 dx! Ce sont, en effeu, les formules connues qui servent à déterminer l’at- traction d’un ellipsoïde sur un point extérieur (*), et qui renferment le théorême de Maclaurin , éteudu à tous les points de l’espace. M. Yvory parvient aux formules relatives aux points intérieurs, par la considération des séries ; mais il vaut mieux les déduire de l'intégra- tion directe qui ne présente aucune difliculté , quand on place l'origine des coordonnés au point attiré ; et en combinant ainsi le théorême de M. Yvory avec cette iniégration , que l’on doit à M. Lagrange, on aura une théorie complette et la plus simple, de lauraction des sphéroides elliptiques. He ’ Les formules (2) et (5) supposent la loi de l'attraction en raison inverse du carré des distances; mais on peut observer que le théorême de M. Yvory en est indépendant , et que, quelle que soit la foncuion des distances qui exprime cette force, les attractions extérieures et intérienres des ellipsoïdes seront toujours liées entre elles par les équations (r). En effet, après l'intégration relative à + , la valeur de 4 prendra toujours cette forme : A= ff Rdyd: — [JR'dyd: ; R étant une certaine fonction de la quantité A, et R! la même fonction de 4!/; or, il est évident que l’analyse de M. Yvory ne dépend que de la forme des quantités 4 et A! , et aucunement de celle des fonctions R et À. P. (*) Mécanique céleste , tom. 11, pag. 21. NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. Paris. Décembre 1812. RE EE — — — HISTOIRE NATURELLE. ZLOOLOGIE. Note sur la Montée; par M. Lamouroux, professeur d'histoire naturelle à Caen. : L’ox donne le nom de Montée à des petites anguilles qui paraissent en grande quantité dans! l'Orne et les autres rivières de la ci- devant Basse - Normandie , pendant les mois de mars et d'avril seulement. M. Lamouroux avait d’abord pensé que c'était le frai du congre (mu- ræna,conger L.); mais il s’est assuré depuis que c'était le frai de l’an- guille pimperneau; en effet, la montée a, comme cette anguille , les’ nageoires pectorales échancrées , imitant les ailes des chauve-souris, excepté que dans le pimperneau , les angles sont plus aigus; diflé- rence qui tient à l’âge, d’après l'observation de M. Lamouroux. Ces nageoires diffèrent, par cette forme, de celles de l’anguille commune et de celles du congre, et prouvent l'importance dont peuvent être les considérations tirées des nageoires pectorales pour caractériser les es- pèces dans le genre anguille, genre bien plus nombreux qu'on ne la cru jusqu'à présent. SE Extrait d'un mémoire sur la classification des Polypiers coralligènes non entierement pierreux ; par M. Lamouroux, professeur d'histoire naturelle à Caen. L'objet qu'a eu en vue M. Lamouroux dans ce travail , est le perfection- Tom. III. No, 65. 5° Année. 24 INSTITUT , 1811, et 19 octobre 1512, INSTITUT. 26 Octobre 1812: (182) ï nement des genres placés par M. Lamarck dans la deuxième sous-divi- sion de la seconde section des zoophytes, celle qui comprend les Polypiers coralligènes , non entièrement pierreux. M. Lamouroux recuüfie leurs caractères, et s’est assuré qu’un grand nombre d'espèces forment plusieurs genres disuncts de ceux auxquels elles ont été rapportées. Il les caractérise d’après la forme du polypier, comme on l'a fait jusqu’à présent. L'étude des animaux qui habitent ces singulières productions de la natureest si peu avancée, qu'on ne peut s’en servir pour les classer. Les premiers na- turalistes qui se soient occupés de la classification de ces zoophytes sont Ellis, Linné, Pallas et Solander. Depuis M. Lamarck a réuni les travaux de ces naturalistes à ses recherches propres, et il a reconnu ou établi dix-huit genres , au nombre desquels se trouvent les genres Encrinus, ombellularia, pennatula et veretillum. On ne connaissait pas alors les nombreux et curieux zoophytes des mêrs del’Australasie, dusaux recherches des infatigables et laborieux naturalistes, Peron et Lesueur , el maintenant exposés au public dans les galeries du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Muni de tous ces matériaux , M. Lamouroux porte le nombre des genres à quarante-un , dans lesquels ne sont pas compris les quatre men- uonnés ci-dessus , qui paraissent former un groupe distinct. Nous allons faire connaître l'extrait dé ce travail présenté à l'Institut , et duquel il a été rendu un compte très-favorable par M, Bosc. Mais avant nous devons faire remarquer , avec M. Bosc, que ces genres ont été établis sur la nature , et vérifiés par la commission chargée; par la classe des sciences physique et mathématiques de l’Institut d’examimer le Mémoire de M. La- mouroux ; ce qui ajoute à son intérêt et à son importance, et doit faire desirer l'ouvrage que ce naturaliste se propose de publier sur tous ces polypiers , qu'il croit mieux caractérisés par la dénomination de polypiers Jlexibles, ou corglligènes non entièrement pierreux. Zoophytes flexibles, ou coralligènes non entièrement pierreux: PREMIERE FAMILLE. Les sronciées. ( Spongice. ) Polypiers spongieux inarticulés , celluleux , poreux, formés de fibres en- Bn . 2 . trecroisées en tous sens, Coriaces ou cornées , enduites d’une humeur ge- latineuse très-fugace; Cellules polypifères point apparentes. 1. CrisvarezLA, Lamk.Vulg, Eponges flusiatiles. Polipier spongiforme, en masse alongée , lobée ou glomérulée. Polipier fluwiatile verdätre. M faut rapporter à cegenre les spongia fluviatilis , friabilis, lacustrés et canalium ; Lin. Syst. nat. Ed. Gmel. — L'animal nommé cristatella n’est pas celui qui forme les éponges d’eau douce ; il appartient aux polypes nuds. (185 ) 2. Sroncrà Lamk. Spongiæ sp. El. Linn. vulg. éponges , P. En masse irès-poreuse , lobée , ramifiée, turbinée ou tubuleuse , formée de fibres cornées ou coriaces , flexibles, entrelacées en réseau ; agglutinées ensemble et enduites ou encroutées, dans l’état vivant, d’une matière gelatineuse, irritable et tres-fugace. — Obs. d’après les observations inédites de M. Rei- nier, naturaliste vénitien, les habitans des éponges seraient un composé d’actinies ayant une vie commune, et dont la substance gélatineuse est soutenue par un réseau fibreux, ce qui ne paraît pas vraisemblable à M. Lamouroux. DEUXIEME FAMILLE. Lxs Senrucariées. ( Sertularieæ. ) Polypiers phytoïdes plus ou moins cornés ou membraneux n'ayant point d’enveloppe externe. Polypes situés dans des cellules isolées ou accolées les unes aux autres et apparentes. + 3. Cecrerora, Fabric.Lamk. Polypier presque membraneux, lapidescent, à expansions crustacées ou subfoliacées , très-fragiles, munies sur leur sur- face extérieure de pores urcéolés presque turbinés , saillans et à orifice souvent labiée. — Ex. : Cellepora pumicosa, Bosc; c. verrucosa, Bosc; c. ciliata, Bosc ; c. hyalina, Bosc; c. annulata, Bosc. 4. FrusrtrA, Linn. Lamk. P. crustacé ou foliacé, corné ou presque mem: braneux, consistant en cellules tubulées, courtes, polypiferes, placées les unes à côté des autres., et disposées par séries sur un ou plusieurs plans. Ex. : Flustræ foliacea, truncata , pilosa, tuberculata, Bosc. membranacea, Mull., etc. - 5. CezrarrA , Soland. Ell. Lamk. Cellularia , Pall. P.Cartilagineo-pier- reux, entièrement couvert de cellules polypiferes. Ex. : ce/l. salicornia, cereoïdes, 6. Crisra, Lamæx. Cellariæ sp. EL. P. phytoïde , rameux, cartilagineux, cellules à peine saillantes , sur une seule des deux surfaces. Cellariæ plu- mosa, Ell. Avicularia, El. reptans, L. ciliata, L. eburnea, L. neri tina , L. 7. Menwra , Lamæ. Cellariæ sp. Ell. Lamk. P. phytoïde ranieux carti- Jagineux. Cellules réunies plusieurs ensemble en masses concaténées. — Ex. : cellaria cirrhata , Ell. c. Flabellum. EIL. 8. Pasyrura, Lamæx. Cellariæ sp. E/L. P. phytoïde peu rameux, articulé, cartilagineo-calcaire. Cellules ternées, pédicellées, attachées aux articula- tions. Ex. : Cellaria tulipifera, EIL. Obs. Si le Sertularia quadridentata, Linn. , n'appartient pas à ce genre, il en forme probablement un très- YOIsin. 9. Eucrarra, Lamæx. Cellariæ sp. El. P. phytoïde articulé par des (184) cellules simples tubuleuses , arquées ; ouvertures obliques, — Cellaria cor- nuta, Ell. C. Loricata, L. nue 10. AETEA, Lamæ. Cellariæ sp. EZ. P. phytoïde rampant, cellules so- litaires, opaques, tubuleuses, droites, claviformes; ouverture latérale. — Cellaria anguina , Eil. ; 11. CLcyria, Lamæx., Sertulariæ sp. Æ/. P. phytoïde rameux , fili- forme ; volubile ou grimpant. Cellules campanulées, pédicellées; pédi- celles longs , le plus souvent contournés à leur base. — Ex. : Sertularia volubilis El. s. syringa, EI. s. verticillata , EIl. 12. Amara, Lam. Sertulariæ sp. Linn. El. P. phytoïde rameux et flexible, cellules cylindriques, allongées , réunies en un ou plusieurs grou- pes. Sertularia lendisera, EI. Ha 15. NemenTesia, Lamzæ. Sertulariæ sp. Linn. Ell. P. phytoïde simple ou peu rameux, corné, garni dans toute son étendue de petits ciles poly- pifères, verticillés partant d’un tubercule; verticilles très-nombreux, très- rapprochés. cellules situées sur la partie interne des cils. — Ex. : sertula- ria antennina, EN. 1 Sa LA 14. AcLaoPHENrA, Dam: sertullariæ sp. Lénn. P. phytoïde, corné, simple ou rameux; dernières ramifiéations'garnies de pelits rameaux simples poly- pifères arqués, tantôt alternes.et distiques , tantôt nombreux, unilatéraux ou secondaires, cellules unilatérales distinctes. — Ex, : , Sertularia pluma, L. 9. pennatula, Ell. Pennaria, L. Myrophyllum , Ell. eche- nata, Lann. | HER 15. DynamenA, Lamæ. Sertulariæ sp. Linn. P. phytoïde cartilagineux, rameux , garni dans toute son étendue de cellules distiques et opposées: — Sertularia pumila, L. rosacea, L. operculata, L. pelagica, Bose. disticha, Bosc. Ces deux dernières espèces, dit M. Bose , (rapp. à l’imsti- tut), doivent être séparées des dynamènes ; leurs polypes sont immédiate ment attachés sur la tige , et ne sont pas toujours opposés. 16. Srrruzaria, Lamzx. Sertulariæ sp. Zinn. P. phytoïde cartilagi= neux, un peu rigide, rameux, garni, dans loute son étendue , de deux rangs opposés de cellules alternes. —$S. Tamariscina , EI. Cuscuta, EL. Cupressina, El. argentea, El. geniculata, EI. polyzonias, Linn. Abictina, L. rugosa , Esper. 17. Laomenra, Lamk. Sertulariæ sp: Linn. P: phytoide rameux ; cel- lules éparses sur la tige er les rameaux, distantes, substipitées. Ex. : Serr. dichotoma, EI. spinosa , EIl, 18. Tusuzarma , Lamk. tubulariæ p. ÆZL P. simple ou rameux, (185) tnbulé, d’une substance cornée presque transparente. Polype solitaire à l'extrémité de chaque rameau.— Ex. : {ub. indivisa , EI., t. ramosa, EI. , #. muscoides, EI. — M. Lamouroux croit que les tubulaires d’eau douce u'apparliennent pas au même geure que les tubulaires marines. 19. Teiesro , Lamæ. Polypier rameux , fistuleux , calcareo-membra- neux, opaque, strié longitudinalement. Polype à l'extrémité des ramifi- cauons.— T'elesto aurantiaca , Lamx. inéd., #. Lutea, Lamx. inéd. Ces deux espèces ont été découvertes sur les côtes de la nouvelle Hollande par MM. Péron et Lesueur. M. Bosc, dans le rapport lu à l’Institut, an- nonce que l’on doit réunir à ce genre l’espèce qu'il a nommée Alcyon pélassique. 20. Lracora, Lamæx. Fuci sp. autor. P. phytoïde , rameux, fistuleux , corné, mais encroûté d’une légère couche calcaire. Polypes terminaux. —Ex. : Fucus lichenoides, Esp. Fucus viscidus , Forsk. Liagoræ subulaia , ægyptiaca, grisea, Lamx iméd. — Obs. Les espèces de ce genre ont l'aspect de lichens branchus, tels que l’usnea flaccida , Decand. A1. tr. TROISIÈME FAMILLE. Les Corarrinées, (Corallineæ.) _ Polypiers phytoïdes, ‘en partie ou entièrement articulés, formé de deux substances, l'une intérieure ou axe, cornée et compacte, fistu- leuse ou fibreuse, l’autre extérieure crétacée, plus ou moins épaisse et renfermant des cellules polypifères, point visibles à l'œil nu. 21. AceTAsuLArtA, Lamæx. Coraliinæ sp. Pall. Tubulariæ sp. Gmel. P. ombelliforme; tige simple, grèle, fistuleuse, terminée par une ombelle striée, radiée, plane, quelquefois en forme d’entonnoir. — Ex. : Tubularia acetabulum , Gmel. En tout cinq espèces , la plupart de la Nouvelle Hollande. 22. Nesæa, Lamæx. Corallinæ sp. Æ{!l. P. en forme de pinceau ; tige simple termirée par des rameaux articulés, cylindriques, dichotomes, réunis en tête. — Ex.: Corallinæ penicillus, EI. Peniculum, EN. Phæœnizx , Ell.- s 23. GacaxaurA, Lamzæ. Corallinæ sp. EZL. Tubulariæ sp. Esp. , EU. P. phytoïde dichotome articulé, fistuleax; à l’intérieur subcorné et. membraneux — Ex. : Tubulariæ umbellata, Esp. dichotoma , Esp. obtutata, Esp, marginata, EN. fragilis, El. Corallinæ lapidescens , EIl. oblongata, Ell. 24. CorarunA, Lamx. Corallinæ sp. Linn. et autor. P. phytoïde articulé, rameux , wichotomes; articulations comprimées ; axe plein, ( 166 ) fibreux , corné ; enveloppe crétacée remplie de cellules non percepübles à l'œil nu. Rameaux et leur subdivisions disposés sur le même plan — Ex. : Corallinæ officinalis, EN. Rosarium , EIl., squamata , Ell. , palmata , Ell., cupressina, Elle. , elongata, Ell., loricata , Ell. , etc. 25. Tania, Lamzæx. Corallinæ sp. El. Polipier muscoïde capillacé, articulé , dichotome; articulations cylindriques; axe corné, enveloppe crétacée comme dansle genre précédent.— Ex. : Corallinæ spermophorus, EI. rubens, EI /ragilissima, El. cristata, El. corniculata, El granifera , El. 26. AmpxiroA, Lamzx. Corallinæ sp. Ellis. P. en touffes capillacées articulés, rameux , à rameaux dichotomes ou verticillés; articulations entièrement séparées par une substance cornée, nue. — Ex. : Corallinæ tribulus , EIl. cuspidata, EIL. et plusieurs espèces inédites. 27. HarimenrA, Lamk. Corallinæ sp. Æ/L V. phytoïde articulé ; articulations applaties , subflabelliformes, en général moins longues que larges; axe fibreux , enveloppe crétacée, polypifère. — Ex. : Corallinæ tridens, Ell. opuntia , El. monile , EI]. incrassata , EIl. tuna , Ell. discoidea , Esper. 28. Uporea, Lamx. (Corallinæ sp. Æ/L P. non articulé, flabelli- forme ; enveloppe crétacée non interrompue, marquée de plusieurs zônes courbes , concentriques et transyerses , par des lignes saillantes, — Ex. : Corallina flabellum , EN. | 29. MrcosesrA , Lamæx. Corallinæ sp. Esp. P. entièremement crétacé, naissant en plaques minces sur les plantes marines; cellules formant de petits mammelons. Corallina membranacea ; Esper. Melobesiæ verrucata et orbiculata, Lamx, inéd. QUATRIEME FAMILLE. Arcvones. ( 4/cyonccæ.) Polypiers polymorphes inarticulés, intérieurement gélatineux ou fibreux et réticulés, encroùtés ou recouverts d’une substance charnue polypière , devenant ferme , coriace oa crétacée par la dessication. 30. Borryzius, Pall. Polypier en forme de croûte gelatineuse, adhé- rente aux corps marins, parsemée de polypes globulilormes dont la bouche est munie tout autour de tentacules perforés aux deux ex- trémités. ( Descript. Ex. Bosc). Botryllus fasciola, Pall. — Obs. Plu- sieurs polypiers conservés dans nos collections, et encore inédits, parais- sent devoir rentrer dans cette famille et constituer plusieurs genres par- ticuliers. Le genre botryllus peut être considéré jusqu’à un certain point (ix87) comnie une spongia tres-simple , et d’après le même , M. Renier, eité au genre spongia, n°. 2 ; il doit en être rapproché. 31. Arcyonum , Ell. Zinn. P. polymorphe , en masse proreuse ou cellu- laire , épaisse , étalée ou en forme de croûte, ou lobée, ou glomérulée, - ou ramifiée. — Ex.: Ælcyonium digitatum, El. a. palmatum , Bosc. a.pelagicum , Bosc. a: manus diaboli, Bosc., etc. CINQUIÈME FAMILLE. Lrs Gorcom#rs. (Gorgoniecæ.) Polypiers dendroïdes inarticulés , formés d’un axe corné , plein, flexible, enveloppé d’une croûte calcaire ou d’une matière gélatineuse , dans lesquelles sont éparses les cellules polypiferes. 52. AnAnyomEena , Lamæx. P. flabelliforme, corné, sillonné de ner- vures articulées , vides dans le centre , enveloppées d’une matière géla- üineuse. — Ex. : 4. flabellata, Lamx. med. — ab. in Corsicæ mare. — Obs. L'auteur prévient que ce singulier polypier pourrait être regardé comme une plante marine si la matière gélatineuse, qui l’enveloppe et quise gonfle lorsqu'on la met dans l’eau, ne le rapprochait des an- tipathes. 35. Anriparues , Pallas. P. dendroïde simple ou irréguliérement ra- meux; axe corné, hérissé de petites épines, et enveloppé d’une matière gélatineuse qui disparaît par la dessication. Ex. : Antip. ericoides , Bosc. , a. myriophylla , EIl., a. spiralis , EIl. Obs. Les antipathes sont ordinairement brunes ou d’un noir d’ébène. La matière gelatineuse reparaît assez souvent lorsqu'on les plonge dans l’eau. 54. GorconrA, Lamk. Gorgoniæ sp., EU, Pall., Esp. P. dendroïde irrépulièrement rameux , Ou pennés ou à rameaux anastomosés et soudés entr'eux ; axe corné, plein, flexible, revêtu d’une écorce calcaire friable, renfermant des cellules polypiferes , latérales ou éparses. — Ex. : G. flabellum , El]. ; g. granulata , Esp. ; g. umbraculum , Linn. ; #. palma, Pal. ; g. sarmentosa , Esp. ; g. verrucosa, El. ; g. juncea, Bosc ; g. cera- tophyta, Ell. ; g. viminalis , EIL.; g. furfuracea, EN. Esp. ; g. miniacea , Esp. ; g. sasappo, Pall.; g. elongata, Œl.; g. verticillaris, Ell. ; g. violacea, Pall. ; americana , EI. ; 3. sanguinolenta , El]. ; g. anceps , Ell. ; 9. setosa, Pall. ; g. acerosa, Esp.; g. petechizans, Pall.… ; &. coral- loïdes , Pall. 35 PLrexaura, Lamzx. Gorgoniæ, sp. EIl. P, dendroïde rameux ; axe subcomprimé , revêtu d’une écorce subéreuse ou terreuse, très-épaisse, à peine calcaire, parsemée de cellules nombreuses, grandes, point sail- ( 188 ) Jantes. — Ex. : £. suberosa, Ell.; g. homomalla, Esp.; g. sasappo,; Esp. 56. Parvruor, Lamæ, Gorgoniæ sp. El. Esp. P. déndroïde rameux; axe presque toujours comprimé, recouvert d'une écorce très- épaisse » en partie calcaire, parsemée de mammelous saillans, chacun terminé par une cellule polypifère. Gorgonia antipathes, EI]. ; 9. muricata, Ell.; g. papillosa, Esp. 37. a , Lamx. Gorgoniæ sp. E/I. P. dendroïde , dichotome ; cellules polypifères , écailleuses, campanulées, imbriquées et penchées. — Ex. Gorgonia lepadifera , EI. SIXIÈME FAMILLE. Las Iswées. (/sideæ.) Polypiers dendroïdes formés d’un axe articulé aa articulations alter- nativement cornées ou subéreuses et calcaires-pierreuse et sriées; enve- loppe ou écorce générale plus ou moins épaisse, crétacée , très-friable et polypifère. 58. Isis, Lamzæx. Isidis sp. Lénn. , EIl. Ecorce crétacée, très-épaisse , : n’adhérant pas à l’axe ; cellules polypifères é éparses. — Ex. : lsis hippuris , EN. , Linn. 59. Merirea , Lamx. Isidis sp. 7. Ecorce d’abord charnue, devenant érétacée très-friable et très-mince par la dessication, adhérente à Taxe ; cel- lules polypiferes , éparses ou latérales. — Ex. : 15és ochracea , El. Meli= teæ verticillaris, petechizsans et flabellata , Lamx. inéd. 40. ApronA , Lamæ. P. articulé comme les isis, flabelliforme, dépourqu d’écorce, parsemé de pores polypifères sur ses deux faces, el percé de trous ronds ou ovales. — Ex. : Ædeonæ grisea et elongata, Lamx. ind.— Os. Ces deux singulières espèces de polypiers ont été découvertes par M. Péron dans les mers de la Nouvelle-Hollaude. On pourrai les prendre pour des portions de mille pores entées sur des tiges d'isis, si ce célèbre naturaliste voyageur ne s’était assuré du contraire. SEPTIÈME FAMILLE. Les CORALLIFÉES. (Coralèe.) Polypier dendroïde inarticulé , pierreux , revêtu d’une écorce char- nue, poreuse , polypifère , devenant friable et crétacée par la dessication. 41. Coraruum, Lamk. vulg. corail, substance pierreuse , située à l'antérieur ; écorce parsemée de cellules à huit valves, contenant chacune un polype muni de huit tentacules coniques, ciliés sur deux côtés. — Ex. : Corallium briareum, Bosc. C. rubrum Bosc. ( 189 ) BOTANIQUE. Extrait d'un premier Mémoire de M. Henri Cassini, sur les Synanthérées. M. Henrt Cassini a entrepris une Ænalyse botanique des synanthérées, ou des plantes communément nommées composées. Son plan consiste - à considérer chaque organe isolément , et à l’observer comparativement dans presque tous les genres et la plupart des espèces &ont se com- pose cette classe nombreuse de végétaux , pour déterminer toutes les modifications dont la structure de cet organe est susceptible. Son but est de parvenir à la découverte des caractères ordinaux et génériques les plus solides, et de la disposition la plus naturelle des ordres ,, des sous-ordres-et des genres. L'analyse du style et du stigmate fait Ja matière du premier Mémoire, dont un précis a été lu, le 6 avril 18#2 , à la première classe de l’Ins- ütut, et qui a obtenu l’approbation de celte compaguie. Voici quelques-uns des principaux résultais qu’on peut extraire de ce premier Mémoire. IL, Du style et du stigmate des lactucées (ou chicoracées). Cet organe est composée d'un tronc et de deux branches. Le tronc est un filet cylindrique, dont la base est articulée sur un disque épigyue. Il est glabre en sa partie inférieure , mais sa partie supérieure est hérissée de poils. = Les deux branches sont parfaitement continues au tronc, et com- plettement libres. Chacune d’elles est uu filet demi-cylindrique, dont la face extérieure convexe est hérissée de poils semblables à ceux de la partie supérieure du tronc, et dont la face intérieure est plane et toute couverte de tres-petites papilles. À l’époque de la fleuraison , les deux branches divergent en s’arquant en dehors, l’une vers la droite , l’autre vers la gauche. La substance stigmatique occupe uniquement et entièrement la face plaue de l’une et de l'autre branches : par conséquent, le stigmate est simple et non point double. Les poils qui hérissent la partie supérieure du tronc et la face exté- rieure des branches, sont destinés à balayer et chasser en dehors tous les grains de pollen contenus dans le tube anthéral : c'est pourquoi M. Henri Cassini leur donne le nom de poils balayeurs. Tom. LI1. No. 63. 5°. Année. 25 24 INSTITUT. 6 Avril 1812. ( 190 ) IL. Du style et du stigmate des astérées (ou corymbifères). M. Henri Cassini divise l’ordre des astérées en huit sections. 1e. Srerion. Les vernonies. Style et stigmate absolument semblables à ceux des lactucées. 2e. SEcr. Les hélianthes. Chacune des deux branches du style offre une partie inférieure, plus longue, demi-cylindrique; et une partie supérieure plus courte, semi-conique. La partie inférieure est glabre sur sa face extérieure; et elle porte sur sa face intérieure deux bour- relets stigmatiques demi-cylindriques , hérissés de petites papilles, les- quels bourrelets sont espacés dans le bas et contigus dans le haut. La partie supérieure des branches est hérissée de poils balayeurs sur sa face extérieure; et sa face intérieure est nue dans le haut, et couverte: dans le bas par une prolongation des bourrelets stigmatiques , qui sont sur celte partie confluens, oblnérés, dénués de papilles. À l'époque de la fleuraison , les deux branches divergent en s’arquant en dehors: 3e, sect. Les eupatoires. Entr@autres caractères qui distinguent cette section de la précédente , quant au style et au stigmate, il suffit ici de noter qu'à l’époque de la fleuraison, les deux branches divergent crdinaiï- nairement très-peu , la partie mférieure stigmaufere de chacune d'elles se courbant légèrement en dehors , et la partie supérieure non stigmatifère , en dedans. 4°. secr. Les solidages. A l’époque de la fleuraison, les deux branches du style se courbent en dedans l’une vers l’autre, de manière à figurer le plus souvent une sorte de pince ou de tenaille dont les branches ne se joim- draient que par les extrémités. be. secr. Les inules. Chacune des deux branches du style a sa face inté- rieure bord e de deux bourrelets stigmatiques confluens au sommet ; et sa face extérieu. e hérissée, sur son tiers supérieur, de poils balayeurs très- menus, très-courts et très-rares. À l’époque de la fleuraison, les denx branches divergent sans se courber sensiblement ni en dehors ni en dedans. } 6°. secr. Les chrysanthèmes. La face intérieure des branches du style est bordée de deux bourrelets stigmatiques non confluens. Le sommet de chaque branche est comme tronqué transversalement en une aire semi-orbi- culaire, bordée de poils balayeurs. À l’époque de la fleuraison, Îles deux branches divergent en s'arquant en dehors. ne. sECT. Les tussilages.. Le caractère le plus essentiel de cette section paraît consister dans l’absence absolue des bourrelets stigmatiques, lesquels sont remplacés dans leur fonction par de simples papilles souvent presque IC 101 ) di invisibles, et qui occupent tout ou parte de la surface des branches du style. - Le style des fleurs femelles a deux branches extrêmement courtes, cylindriques , arrondies au sommet , hérissées de petites papilles stig- matiques. Le style des fleurs mäles a sa partie supérieure épaissie en une masse hérissée de papilles baleyeuses, et fendue supérieurement en deux languettes. * 8e. secr. Les arctotides. Style composé de deux articles: Article infé- rieur filiforme. Article supérieur beaucoup plus court et plus gros, couvert de très-peutes papilles balayeuses, et divisé supérieurement en deux lan- guettes , dont la face intérieure est stigmatique , et qui divergent en s'ar- quant en dehors à l’époque de la fleuraison. Il. Du style et du stigmate des carduacées (ou cynarocéphales). Le sommet du tronc est presque toujours entouré d’une zône de poils balayeurs, et souvent un peu renflé. | Les deux branches sont articulées sur le tronc , et presque toujours gref- fées incomplettement ensemble par leurs faces intérieures respectives. Cha- cune d'elles a sa face extérieure convexe, couverte de très-petites papilles balayeuses, et sa face intérieure plane, parfaitement glabre. La face intérieure d’une branche et la face intérieure de l’autre branche sont ordinairement greffées l’une à l’autre dans toute leur étendue, à l’excep- uon de deux marges latérales et d’une marge terminale , plus ou moins larers , qui restent libres, et qui se réfléchissent plus ou moins fortement pendant la fleuraison. Ces marges sont stigmatiques. « Extrait d'un mémoire sur les genres Hedysarum ef AEschi- nomene de Linneus; par M. Jaume Sarnr-Hrpaire. - Dans le Species plantarum de Linneus, on trouve environ cinquante espèces de plantes comprises dans les deux genres Zedysarum ei Æschino- mene. Mais depuis 1764, époque à laquelle cet ouvrage parut , la botanique a été’ si généralement cultivée , que l’on possède actuellement , dit l'auteur du Mémoire, daus les collections et dans les herbiers plus de deux cents espèces de plantes, qui pourraient être considérées, jusqu’à un certain point, comme autant d'Hedysarum et d'Æschinomence , OU ne formant même qu'un seul et même genre; car les caractères différentiels qui leur ont été assignés sont devenus tellement vagues et incertains, que plusieurs auteurs mettent dans les Æschinomène des espèces considérées par d’autres INSTITUT. 12 Octobre 18025 (192) : comme des Fedysarum. Lorsqu'on na , dit l’auteur, qu’an petit nombre d'espèces à faire connaître, on est très-circonscrit dans les caractères géné- raux qui leur conviennent et la description que l'on Fait de l’une d'elles ne peut que très-rarement appartenir à une autre; mais lorsque des circons- tances favorables permettent d’en observer un plus grand nombre, et qu’au lieu de cinquante espèces, on se trouve obligé d’en décrire plus de deux cents, les différences qu'on avait remarquées disparaissent et les caractères les plus saillans sont pour ainsi dire fondus les uns dans les autres, quel- quefois même , les rapprochemens qu’on avait faits se trouvent interrompus par la découverte de nouvelles espèces. Les progrès de la science et les nombreuses acquisitions qu’elle a faites dans une famille où les genres sont déja fort difhiciles à caractériser , exigeaient un nouveau travail. M. Jaame- Saint-Hilaire la entrepris. Il a consulté les herbiers de MM. de Lamarck, Thouin , Jussieu, Beauvois, etc. Il a pu observer et dessiner sur la na- ture plus de cinquante espèces , et il en a mis les dessins sous les yeux dela 1re, classe de l’Institut. Le résultat de son travail , approuvé par la classe des sciences, sur le rapport de MM. de Jussieu et de Beauvois , est que ces plantes forment neuf divisions ou genres caractérisés par la forme de leur fruit ou gousse. Trois d’entre elles avaient déja été reconnues et établies par Swartz et Michaux, sous les noms génériques de Lespedeza, Zornia et Stylosanthes. 11 les a conservées telles que ces auteurs avoiïent jugé à propos de les présenter. Voici les caractères génériques de ces neuf divi- sions. La description des espèces et leur synonimie seraient trop étendues; elles feront le sujet d’un ouvrage particulier que l’auteur se propose de pu- blier, lorsqu'il aura vu et observé quelques herbiers tels que ceux de MM. Bosc, Desfontaines, etc. à 1e, genre. ÆscHinomune. J. S1-Æil. Calix campanulatus, quinquefidus, persistehs, co= rolla irregularis, papillonacea. Stamina decem , Diadelpha. Legumen articulatum, ar= ticulis utroque latere æqualibus, compressis. — ex. Æschinomene indica, Lam. dict, Hedysarum triquetrum, Linn., Burm. Flor. zeyl. Hedysarum latisiliquum , herb. Jus- sieu ; un //edysarum envoyé par le père d’Incarville à Bernard de Jussieu, etc. 2°. genre. HazurA. J. St.-Hil. non Thunb. Calix campanulatus, quinquefidus, persistens. Corolla irregularis , papillonacea. Stamina decem Diadelpha. Legumen arüiculatum , articu- lis utroque latere æqualibus, cylindricis, ex. : //edysarum vaginale, Lin. Hedysarum bupi- à Zevrifolium. Din. Hedysarum salicifolium. Poiret , enyclop. etc. 3°, genre. PLeurozogsus. J. S:.-Hil. Calix, corolla, stamina ut in precedentibus. Le- gumen articulatum, articulis uno latere gibbosis , altero rectis. — ex : Hedysarum macula- tum Lam. dict. Hedysarum gangeticum, Lin. Hedysarum triflorum, Lam. Æschinomene remota, Lam. ÆEschinomene spicata. Lam. Æschinomene hirta, Lam. etc. 4°. genre. ZonNrA, Michz: Calix campanulatus , bilabiatus , corolla irrecularis, vexillum cordatum, revolutum. Antheræ alternè oblongæ, alternè globosæ, legumen articulatum , hispidum, bracteis persistentibus cinctum , articulis uno latere gibbosis , altero rectis , ma ex.: Zornia letraphylla, Mich. et les autres espèces mentionnées dans le Synopsis de: ersoon. (195 ) -.5e. genré. Henysanum. J. S4-Hil. Calix campanulatus , quinquefidus vel bilabiatus , persistens. Corolla irregularis , papillonacea ; carina transversè obtusa. Legumen articula- tum, articulis rotundatis vel momliformibus, vel compressis, æqualibus , — ex. : Hedysarum moniliferum, Lin. Hedysarum giganteum, Vahl. herb. ‘Thouin. Hedysarum tortuosum. Vahl.“herb. Juss. Æedysarum spinosissimum. Lin. à 6°. genre. Ovosnyonis. J. S1-Hil. Calix quinquefidus, persistens , corolla irregularis, papillonacea. Legumen uniloculare sæpius monospermum , echinatum vel rugosum supernè truncatum, — ex. : Aedysarum Tournefortii. Vild. Hedysarum ceput galli, Lin. Hedy- sarum venosum Desf. Hedysarum supinum, Lin. Hedysarum onobrychis , Lin. 7°. genre. Lesreneza, Michx. Calix quinquepartitus, lacinïis subæqualibus, corollæ ca- rina transversè obtusa. Legumen uniloculare, inerme, monospermum. — ex : Lespedeza polystachia : Michaux FI. Boreal-Amer. et les autres espèces mentionnées dans cet ouvrage, ainsi que quelques espèces nouvelles observées par l’auteur dans les herbiers de MM, de Jussieu et Thouin. i 8° genre. SryLosanTHes. Sw. Calix tubulosus, longissimus, corollifer. Germen sub co- rolla. legamen uni seu biarticulatum, hamatum. Floribus congestis, involucratis, — ex. : toutes les espèces décrites par Swartz et insérées dans le synopsis de Persoon. 9°. genre. LuoreA. Neck. J. Si-77il. Calix campanulatus, quinquefidus, persistens. Co- rolla irregularis, papillonacea. Legumen mono vel dispermum, bractea strobiliformi cinc- tum.— Ce genre est composé de deux espèces très-singulières comprises par Linneus dans le genre Hedysarum ; savoir : Hedysarum strobiliferum, Lin. Hedysarum pulchellum, Lin. Hl est à desirér que les botanistes s’occupent de quelques genres actuel- " : P q £ lement très-nombreux en espèces, tels que les mesembryanthemum, les poa, les mimosa; etc. , etnous eu donnentde bonnes monographies , comme M. Jaume-Saint-Hilaire se propose de faire pour les genres /edysarum et : AR AR A de te ne ÆEschinomene. Sans ces travaux, très-arides et très- difficiles à la vérité, la botanique retombera dans le cahos d’où les Bauhin ont eu tant de peinte q P à la ürer; car les auteurs des species plantarum, synopsis, etc. ne peuvent offrir que des catalogues plus ou moins commodes, dans lesquels les êtres se trouvent souvent mulupliés ou confondus. MINÉRALOGIE. Observations sur les Topazes trouvées en Ecosse ; par M. Jameson. Crs topazes sont d’un blanc-verdätre, intermédiaires entre le vert de montagne et le vert céladon. Elles ont un léger reflet opalin. Leur éclat in- térieur est vitreux et brillant. Elles sont demi-transparentes et tendent à la translucidité. La forme cristalline est celle d’un prisme oblique (1) à huit (1) Par prisme oblique , M. Jameson a dû entendre que le prisme à huit pans de cette \ Soc, WerNER, Edimb. vol. r, pag: 448 et 628. ( 194) pans, terminé par deux faces réunies en biseau au sommet, et inclinées sur les arêtes aigues du prisme ; l’arête terminale du biseau est tronquée ainsi que les angles formés par cette troncature avec les faces du biseau. La cas- sure longitudinale est conchoïde et la cassure transversale feuilletée. Ces to- pazes sont moins dures que le spinelle, mais rayent le béril. Leur pesanteur spécifique est de 3,56 à 5,57. À y Ces topazes, regardées comme des saphirs par les bijoutiers d'Edin- bourg, se trouvent dans plusieurs lieux de l'Aberdeenshire en Ecosse, prin- cipalement à Strathspey, Benachie, Invercauld; on en trouve aussi à Porisay dans le Banstshire ; elles sont dans un terrain d’alluvion et accom- pagnées de gros cristaux de quartz, et de béril. Le reste de la contrée est formé de granite, de micaschiste, de Gneiss. Cette constitution primitive ; estanalogue à celle des parties de la Saxe et de la Sibérie qui offrent aussi les topazes, et elle serait une induction pour le gissement de celles d'Ecosse, si M. Jameson ne prévenait qu'un gros cristal qui pesait plus de 15 onces anglaises , et qu'il décrit, ayait été détaché d’un bloc de granite, ce qui ne laisse plus de doute sur le gissement primitif des topazes d'Écosse, bien qu’on ne les trouve que dans un sol d’alluvion, comme cela s’observe aussi pour les topases du Brésil , de quelques parties de la Saxe, du Pegu et de Ceylan (2), et pour celle de la Nouvelle-Hollande qui ont éfé trouvées dans la rivière d'Hawkesbury et au cap Barren dans le détroit de Basses, On donne aussi à Edinbourg le rom de topazes à des cristaux de quartz, colorés qui se trouvent en divers endroits d'Écosse, et notamment à Cairn- gorm dans l’Aberdeenshire où l’on trouve encore du beril. Cette dernière Substance existe aussi dans les îles Orkney. L’Aberdeenshire est riche en grenat que les joailliers nomment grenat syrian ou oriental. À Invercauld , on trouve de l’amethyste, ainsi que dans d’autres lieux de lEcosse, : SeLiar è topaze dérivait d’un prisme à base rhombe ; comme la déscription qu'il donne de la forme cristalline le prouve. Celle-ci n’est autre que celle désignée par M. Haüy , sous le nom de topaze monosfique , dans laquelle les deux faces inclinées sur les deux arrêtés ; aigues du prisme ont pris un accroissement considérable. Cette forme est commune+dans les topazes de Sibérie, desquelles celles d’Ecosse paraïissent,se rapprocher le plus. Comme elles, elles ont quelquefois un volume considérable; cependant, c’est toujours de Sibérie que viennent les se grosses topazes : on voit dans le cabinet de M.:Sidnikow, à Pétersbourg , sun, cristal de plus de dix pouces de long sur quatre pouces environ de largeur. Dans le cabinet de M. Drée, à Paris, on voit un autre cristal qui a trois pouces de long sur deux pouces et demi de largeur. SpA Ie | (2) Les topazes du Pégu et de Ceylan sont des corinsdons ; elles portent, dans le commerce, le nom de topazes d'Orient, S. L. i ( 195 ) Extrait d'un mémoire sur la Chaux fluatée du Vésuve; par M. Monteiro. | # Ox trouve cette substance en petits cristaux octaèdres ou en petites masses remarquables par leur limpidité, dans les matières rejettées par le Vésuve et qui ne paraissent pas avoir éprouvé l’action des feux volcaniques ; elle est accompagnée d’amphibole , d'idocrase et de népheline : cette dernière substance s'y montre quelquefois avec une teinte bleuâtre qui la ferait mé- connaître si les caractères chimiques ne la démasquaient. M. Monteiro s’est assuré par l'examen cristallographique et par des essais chimiques de la présence, d’ailleurs tres-rare , de la chaux fluatée parmi les produits du Vé- suve. H nous reste a faire remarquer que la chaux fluatée n’a été longtems regardée que comme une substance accompagnant seulement les filons mé- talliques , ou qui ne se trouvait que dans quelques roches primitives, où l’on n’observe aucune trace de métaux. Dernièrement, on a retrouvé cette substance dans des terreins secondaires aux environs de Paris, enfin la dé- couverte de la chaux fluatée dans les volcans, nous prouve que ce sel se trouve dans des gissemens et des formations de terreins très-différentes. $S. L. CHIMIE. Sur la non existence de l'azote sulfuré dans les eaux d Aix l Za-Chapelle ; par M. Monnerm. Ox a vu dans le Nouveau Bulletin , tome IT, p. 242, que M. Monheim avait confirmé la découverte faite par M. Gimbernat de l'azote sulfuré dans les eaux d’Aix-la-Chapelle. Des doutes élevés par plusieurs chimistes sur l'existence de cette combinaison , ont engagé M. Monheïm à faire de nouvelles expériences qui l'ont conduit à reconnaître que ce qu’on avait pris pour du gaz azote sulfuré n’etait que de l’hydrogene sulfuré divisé dans beaucoup d'azote. Deux expériences ont conduit à cette conclusion. 1re. On enleva le soufre au gaz qui se dégage des eaux d’Aïx-la-Chapelle, en l’agitant avec le mercure; on en sépara l’acide carbonique par l’eau de . chaux. On mit 14 mesures du gazainsi traité dans un eudiomètre de Volta avec 14 de gaz hydrogène et 14 de gaz oxigène. L’absorption, après lin- flammation du mélange , se trouva être de 27 ; conséquemment , il y avait ANNALES Du Mus. Tom. 19, p. 36, Ann, De Cuunis. ( 196 ) eu 18 d'hydrogène de brulé ; or, comme on n’en avait introduit que 14, il faut bien que le gaz des eaux minérales en contint 4. 2e. On fit passer un courant de gaz des eaux minérales dans un lait de chaux pure. On obünt du carbonate, de l’hydrosulfure de chaux et du gaz azote. La preuve que le gaz sulfuré dissous dans l’eau de chaux était bien de l'hydrogène sulfuré , c’est que si l’on y versait assez d’acide sulfu- reux en excès pour dissoudre le sulfite de chaux qui pouvait se déposer, on obtenait du soufre : or, si celui-ci était uni à l'azote, l'acide sulfu- reux ne pourrait l’en séparer. M. Monheim donne la proportion suivante pour les gaz qui se dégagent -des eaux d’Aix-la-Chapelle Pouces cubes, Gasianole fier FPE RUE Br 5 Gaz acide carbonique . . . . 28,26 Gaz hydrogène sulfureux . + + 20,49 100,00 CLS S DLL LISLSLIE NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. TS IP PS TP A AI I PO I PS A AP IP TOME IF. 6°. Anne. PARIS, 3 KLOSTERMANN fils, Libraire de l'École Impériale Polytechnique, rue du Jardinet, n°. 13. M. DCCC. XIIT. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE, 1. AU D'APRÈS L ORDRE JANVIER NOMS. Membres émérites. MM. BERTHOLLET. . . . Lamarck. MoncE. . . . . uv oeil Ducasse. . Laprace . , . CORREA DE SERRA. TONNELLIER. . . . Membres résidans. SILVESTRE. BRONGNIART. . . VAUQUELIN. : . . EXcRom 0100: Coqueserr-MoxrT- PRET NN E nenont Hair . Proxy . Bosc: nee Grorrrox-St. “ CLAIRE ee Cuvier (Georg: ) UMÉBIL . Larrey. . . Dsscosrizs. . . LASTEYRIE, 02 TREMERY 1. 2.1, LACÉPÈDE. . . . . GraArTAL te LU [Dates de PRE T4 sept.-1705. 21 sept. 1703. 28 sept. 1709. 10 août 1794. 12 janv. 1707. 17 déc. 1602. 11 janv. 1806. 31 juill. 1794. 10 déc. 1788. Id. 9 nov. 1789. 50 juillet 1792. 14 MArS 1705. 28 mars 1705. 14 sept. 1709. 28 sept. 1703. 12 janv. 1794. Id. 25 mars 1705. 20 août 1706. 24 sept. 1706. .5 déc. 1796. 2 Mars 1797. "20!/août 1707: 1708. 1er, juin, 21 juill. 1798. 1813, DE RÉCEPTION. NOMS Dates de REC MM. Oxivier. . . . BURET AE NON CON Preanvozze. DIOT.n rire DELEUZE. . BROCHANT. . . Cuvier ce ] MIRBEL . . . TuENARD. . . . . POISSONS NEA Gax-Lussac. . . HACHETTE. . . . DELAROCHE . . GirarD. |: Doc Perir-THouars PPARISET OU ARAGO INYSTENT EAN LAUGIERS 2 US RoARD PEN CHEVREUL : BUESANT . :. . DESMArEST. LEGALLOIS, . . . GUERSENT.. . BAIELET. 4.10 BLAINVILLE. . . . Brnnr:i. UT. DULONG: RENE BonnARD. . . . selle tee 21 juin 1709. 14 févr. Fac0 :5 octob. 1800. 2 févr. 1801. 22 juin 180r, 2 juill. 18or. 17 déc. 1802. 11 IMAIS 1803. 12 févr. 1803. {d. Id. 34 janv. 1807. Id. 7 févr. 1807. Id. 19 Sept. 1807. Id 14 mai 1808, Id. Ie, Id. Id. Id. 16 mai 1810. 9 févr. 1811. 25 févr. 181. 9 mars 1011, Id. 209 févr. 1812. 14 MAS 1812 21 MAIS 1812. . | 26 mars 1812, LISTE DES CORRESPONDANS DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. "NOMS er RÉSIDENCES. Mi. Dumas GEOFFROI CARRE D'ANDIR AD AUS IETE BERLINGHIERI CHAUSSTER AC NN BONNARD NE NN EN DA VAN-MONS. . .... À PERTE FM OMERRE LEE DNA CHANTANT ETES EME MONT RAMBOURG: sieste DROURREOTA ANUS Ne INTCOPA SU ENS NE ENS IMTCDARS EEE JURINE MATRETLLE. 1. USTERLE NA QU ARE HECTH . .. GOSSES MN Ne ne CTLLOT AT NE DE DIENA TER ESP MIE EURE BISCHER A DE TeiUere BOUCHER: LUE Li NoELzL BOoISSEL. . . . ABRONI-HEN en Ne BROUSSONET (Victor). Larr (P.-Aimé). . . .. S'AUSSURES Me eee VASSALI— ÉANDT. . re BONIVAL LU le Purrn(biecret)).70i BLUMENBACH.. . « « . . HERMSTADT CoQUEBERT ( Ant.).. CAMPER ( Adrien. ).. RAMOND . .... + Montpellier. . Coimbre. Pise. 4 Arnay-le-Duc. Bruxelles. Pavie. Besançon. . Cérilly. . Orléans. . Caen. . . . LEA. NANTERRE PALISSOT DE BEAUVOIS. . . SCHREIBER |: : 010. SCHWARTZ. 0e pt NAUCHER 2 0er T. YOUNG . . DAV ee se 2 ._ Strasbourg. Genève. Zurich. . . . . Bruxelles. BD ER M VIENT ATEN SCHMEISSER . . . . . . . RUANTA RU SE ARE Nice. Hambourg. Id. Strasbourg. . Genève. . Vanloo. Nismes. . Moscow. Abbeville, Béfort. . Florence. . Montpellier. Caen. Genève. Turin. | Ia. 4 Naples. . Gottingue. ; î Rheims. . Franeker. . Clermont-Fer. Madrid. Vienne. . Stockolm. . Genève. Londres. Ia. MM. HÉRICARD SPHURY. 20 BRISSON. . . : COSTAZ RS PAU PNNEURe CoRDIER . . .. SCHRÉIBER Dopux FLEURIOT DE BELLEVUE. . BAILLY PBAVON- EURE : IBROTERO UE SŒMMÉRING: … … . +." NOMS &7 RÉSIDENCES. Moustier. Le Mans. La Rochelle, Naples. Meduidi . Coimbre. . Francfort, PABLO DE LLAVE. . . . . . Madrid. BREBISSON . . . . . . . . . Falaise. PANZER SU UE +... - - Nuremberg. DESGLANDS... . .. . . . .« Rennes. DAUBUISSON . . . . .. . . Toulouse. MWVARDEN. ..... . .:i : New-York. GÆRTNER fils. 20100 Tubingen. GIRARDE, 2 er 40 UN "AT Tort CHLADNI . ......... Wittemberg. DAMOUROUX- LAS: CIC Caen. FREMINYILLE (Christoph.) Brest. BAATAIRID Re Adele Angers. Poy-FERÉ DE CÈRE . . .. Das MARCEL DE SERRES . .. . Montpellier, DESYA US MES ARE <. Poitiers. B'AZO CHE) AMEN ER Séez. IRTSS OS Re NARNIA . . Nice, DAYY DE LA ROCHE . . . . Angers. BicoT DE MOROGUES. . . . Orléans. SÉRTSTAN NN MOST se Id. Omarrus D'HALLOY. . . . Emptinnes, LEONHARD.. . . . .. . . . Hanau. DESSAIGNES, ARNO . Vendôme. DESANCTIS MEN . . Rome. AUGUSTE ST. CHI LAIRE . . Orléans. ADD U AUD seen nl .- + Limoges. LEON Durour. . . . . .. Si.-Sever. GRAWENHORST. . . . . .. Breslau, CAT CHENE IE ET NE REINWARDT . . . ... . . Amsterdam. DUTROCHET . . DAUDEBARD DE FERUSSAC +... + « . Charrau, près Château-Re- naud. CHARPENTIER . . . . . . . Freyberg;Saxe, COMMISSION DE RÉDACTION DU NOUVEAU BULLETIN. MM. Zoologie, Anatomie et Physiologie ANNALES e Ne EN NURR Cuvier (Frédéric) . . . . F. CG. Botanique, Physiologie végétale, Agri- culture) Lconomierurale LEP IMREEE) CES COR CONTE: Minéralogie , Géologie . . . . . . . Bronenrarr (Alexandre). . A. B. Chimie et Arts chimiques . . . . . Omevieuz. . .... . . . . . . C. Physique et Arts mécaniques EM NAMPEREE 2 ALIEN A Mathématiques et Astronomie. . . . Poisson. . . . . : en eee Médecine et Sciences qui en dé- péndentie ER. Se PR EG ALEORS A Re ENS ES RATES Secrétaire-Rédacteur. SÉAPEMAN SOS MP ET AN NUERTEN UT 2e S. E, Nota. Les Arucles ou Extraits non signés sont faits par les Auteurs. des Mémoires. NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. Paris. Janpier 1813. PR ET Pr HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Sur un nouvrau rapprochement à établir entre les classes qui composent le règne animal ; par M. G. Cuve. Jusqu’A ce jour tous les animaux avaient été rangés, par les natu- rahstes, en deux groupes principaux, formés de subdivisons nommées | No, 64. ANNALES DU Mus. tom. 19, pe 73 classes , et l’on regardait ces groupes à-peu-près comme aussi naturels- l’un que l’autre, c’est-à-dire, comme formés de classes réunies entre elles par des caractères d’une semblable valeur, d’une égale impor- tance. L’un de ces groupes comprenait les animaux vertébrés, dont les classes sont toutes réunies les unes aux autres par des caractères qui les lient très-intimement. L'autre était formé des classes d’ani- maux invertébrés , c’est-à-dire, des mollusques, des crustacés, des aranéides , des vers, des insectes, des radiaires, etc., etc, M. Cuvier, dans de nouvelles recherches sur l’organisation de ces derniers ani- maux , s’est apercu que les caractères qui les réunissent sont infini- ment loin d’avoir la même valeur, la même correspondance que ceux qui réunissent les classes des animaux vertébrés ; il a au contraire re- connu que les classes des animaux invertébrés formaient des groupes disuncts, séparés les uns des autres; par exemple , comme, le sont les animaux vertébrés des mollusques , et que leurs subdivisions pou- vaient être elles-mêmes regardées comme des classes ; en conséquence, il a été conduit à former du règne animal le tableau suivant : Premier groupe, ou embranchement : animaux vertébrés ou à sque- lette (animalia vertebrosa ). Tom. II, No,64. 6°. Année. 26 ( 302 ) re, Classe, MammireREes. — 2°. Classe, Oisraux. — 3°. Classe, Revrines. — 4°. Classe, Porssons. Deuxième embranchement : animaux mollusques ( animalia mo- Zlusca ). ire, Classe, Cérnacoronns.— 2°, Classe, Gasréroponrs.—5°, Classe, PréroPones. — 4e. Classe, Acépnazrs. Troisième embranchement : animaux articulés (animalia articulata). are. Classe, Annzripes. — 2°. Classe , Crusraces. — 3e. Classe, ARACHNIDES. — 4e. Classe, Ixsecres. Quatrième embranchement : animaux zoophites ( anïmalia 50ophita ser radiata ). 1", Classe, Ecuynonermes. — 2e, Classe, InresriNAux — 3e. Classe, Pozypes. — 4e. Classe , INFUSOIRES, F. C. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Développement des Ovules dans l’ovaire des. plantes pha- nérogames ; par M. Mrrzrz. LE fœtus des animaux vivipares est renfermé dans deux sacs membraneux: le chorion et l’amnios. L’amnios est entouré parle chorion, et il contient une liqueur où nage le fœtus. Malpighi, trop pressé de mar- quer les rapports des organes des animaux et des plantes, crut re- connaître dans le testa , dans le hilofère (1) et dans le périsperme des parties analogues au chorion, à l’amnios et à sa liqueur; mais la ressemblance n’est rien moins qu'évidente. Négligeons donc ces analogies inceftaines, ei cherchons la lumière dans l'examen des faits. Avant que la fleur s'épanouisse , quand le pistil commence à se développer , l'ovaire est rempli d’un tissu cellulaire homogène et dé- licat, dont les cellules transparentes sont infiltrées par une liqueur lim- pide. À cette époque, les ovules ne paraissent point encore. Peu après ils se dessinent dans le tissu cellulaire. Ordinairement ce üssu se des- sèche et se détruit, et les ovules s'isolent les uns des autres. Ils tiennent tous au placenta, tantôt immédiatement , tantôt par l'intermédiaire d’un cordon ombilical, et ils reçoivent , au point de l’ombilic, l’ex- trémité des vaisseaux conductenrs et nourriciers. Leur substance est formée d'un uüssu cellulaire continu ; la partie superficielle de ce tissu est opaque, ferme et serrée ; la partie intérieure est faible, humide et diaphane. Avant, el même quelque tems après la fécondation, les « (x) Le hrlofére est l'enveloppe immédiate de l’amande où se rendent les dernières ra= rmifcations du cordon ombilical. | (205 ) jeunes grains n’offrent rien de nouveau, si ce n’est que leur volume augmente un peu. Quand la fleur est passée, c’est-à-dire, quand les étamines et les stismates sont flétris, il survient des changemens plus notables. Des linéamens vasculaires , premier indice non équivoque de l'existence de l'embryon, se développent dans le tissu de chaque ovule. Les ‘cellules qui avoisinent les linéamens vasculaires se remplissent d’nne substance opaque, blanchêtre ou verdâtre. Cette substance, aussi bien que les vaisseaux, gagne de proche en proche, tantôt de la circon- férence au centre , tantôt du centre à la circonférence. Le tissu qu’elle pénètre et qu’elle colore est, en quelque facon, un canevas organisé sur lequel la nature travaille à l’ébauche du végétal. Si tout le tissu de l’ovule entre dans la structure de l'embryon, l'embryon à lui seul constitue toute la graine, et, par conséquent , 1 n’y a point de périsperme, point de hilofère, point de testa : la paroi de l’ovaire devient l'unique enveloppe séminale ( {vicennia). ; Cette paroi devient encore l’unique enveloppe séminale, lors même que l'embryon n’envahit point la totalité du tissu de l’ovule , si la por- ton de ce tissu qui reste en dehors, pénéirée par des sucs prompts à se concréter, se change toute entière en périsperme (conifères, belle- de-nuit). Mais ils arrive souvent que le tissu extérieur de l'ovule forme un ou plusieurs tégumens séminaux bien distincts de la paroi de l'ovaire, ce qui n'empêche pas qu’une poriion du ussu de l’avule ne se métamorphose en périsperme (euphorbe), et alors la graine est aussi compliquée qu'elle puisse l'être. Deux exemples particuliers feront mieux concevoir encore les circons- tances les plus remarquables du développement de la graine. Dans l'intérieur de l’ovule de l’acanthe , on ne distingue d’abord que le tissu humide et délicat dont il a été parlé plus haut; ensuite on voit paraître un petit corps blanchâtre au centre de ce tissu. Ce corps est l'embryon qui commence à se développer. Les cotylédons se montrent sous la forme de deux lames arrondies, appliquées l’une contre l’autre, et la radicule qui leur sert de point d'union, sous celle d’un mamelon charnu. De ce mamelon partent des linéamens vascu- ‘ laires qui. pénètrent les cotylédons, ct s'étendent, en divergeant , jusqu'à leur bord : ce sont les vaisseaux mammaires. En y fai- sant attention, on reconnaît que le tissu de l'embryon est continu avec Île tissu diaphane qui l’environne. Cependant les vaisseaux mam- maires se développent et les cotylédons grandissent dans tous les sens, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu’une légère couche de tissu cellulaire à leur superficie. Alors l'embryon est arrivé au terme de sa croissance, et il se détache du tissu superficiel qui devient une enveloppe séminale immédiate, c’est-à-dire, un hilofère. Ainsi, dans l’acanthe , tout le ussu Soc, PxiLomar: 28 Novembre 1812. » ( 204 ) cellulaire de l’ovule entre comme partie constituante du hilofere et de l'embryon; d’où il suit que l’acanthe ne peut avoir de périsperme. Les choses se passent d'une toute autre manière dans la belle-de- nuit. Un ovule remplit entièrement Ja cavité de l'ovaire; l’embryon forme la partie le plus extérieure de cet ovule; les cotylédons larges, minces, rejetés à la circonférence, laissent subsister au centre une masse épaisse de tissu cellulaire; les cellules de ce tissu se remplissent d'une liqueur émulsive qui se change insensiblement en une substance amilacée, sèche et pulvérulente. Ici donc , tout le ussu de l’ovule cons- ütue la base organique de l'embryon et du périsperme; la graime est dénuée d’enveloppe propre, et la paroi de l'ovaire devient son unique tégument. On n'eut peut-être pas avancé tant d'idées systématiques sur la mature et l'importance du périsperme et des tégumens séminaux , si l'on eût bien étudié ceute suite de phénomènes. MINÉRALOGIE. ‘Extrait d'un Mémoire sur la nature et le gissement du pyroxène en roche, connu sous le nom de Lherzolite ; par Jean DE CnarpenTieR, Jngénieur des mines du royaume de Saxe, et correspondant de la Société philomatique de Paris et de l'Académie des Sciences de Toulouse. M. De CHARPENTIER, ayant passé quatre ans aux Pyrénées pour étudier ces montagnes sous Île rapport de la geognosie, s’est occupé, d’une manière particulière, d’un minéral qui, par sa nature ainsi que par son gisement et son abondance , offre autant d'intérêt pour le minéralogiste que pour le géognoste, et duquel néanmoins nous n'avions, jusqu’à présent, que des notions très - nnparfaites. Ce minéral, dont M. de Lamétherie a décrit la variété vert d’'émeraude, sous le nom de Lher- zolite, se rapporte, suivant les observations de M. de Charpentier, au pyroxène ; et comme il se présente en masses si considérables qu'il constitue à lui seul presque des petites montagnes, il a changé son nom en celui de Pyroxène en roche. Le Pyroxène en roche est une subtance homogène par elle-même, d’une texture grano-lamellaire, qui, dans certains morceaux, passe à la schisteuse, et d’une couleur ordinairement verte : voici sa description. Sa couleur est ordinairement verte, quelquefois brune et plus rarement grise; du vert d'olive elle passe, par de nombreuses nuances, au vert d’émeraude , tantôt clair, tantôt foncé et souvent de la plus grande pureté; ( 205 ) du gris -verdätre elle passe au brun-rougedtre et au jaune d'ocre. — Lherzolite ne se trouve qu'amorphe; il est éclatant, un peu chatoyant, -et quelquefois d’un éclat gras, qui, dans certaines variétés , passe à l'éclat de diamant bien prononcé. — Il est divisible parallèlement aux pans, aux bases et à la prande diagonale d’un prisme quatrilatère , oblique , et légèrement rhomboïdal , dans lequel l'incidence de #7 sur M est à-peu- près de 92 et 88 degrés. —.Les joints parallèles aux pans primiufs, sont ordinairement fort nets, et faciles à obtenir ; les autres, au contraire, ne s’aperçoivent le plus souvent qu’à la lueur d’une bougie. — Sa cassure est donc /amelleuse, à lames (presque toujours) droites, d’un double clivage également parfait, se croisant sous un angle d’environ 92 degrés. Dans les autres sens, elle est conchoïde ou bien 2mpar/faitement lamel- leuse. — Il présente des pièces séparées, grenues , à grains anguleux, de moyenne grosseur et petits. Lorsqu'ils deviennent si petits que l’œil ne saurait plus les distinguer, la roche paraît compacte, comme cela a très-souvent eu lieu. — Il passe du fortement translucide à Vopaque. — Il est assez dur; il raye le verre et donne quelques étincelles au briquet. Il est aigre, donne une poussière grise et maigre au toucher; il est médiocrement pesant. — Sa pesanteur spécifique est depuis 5,260, jusqu’à 5,333. — Quelques échantillons sont faiblement phos- phorescens , lorsqu'on les frotte dans l’obscurité avec une pointe d’acier. — L’acide nitrique ne le dissout point. —Il se fond, avec la plus grande difficulté, en émail verdâtre. Le borax le dissout facilement, et forme avec lui un verre de la même couleur. — M. Vogel s'occupe, dans ce moment, à en faire l’analyse, et il s’est déja assuré de la présence du chrome. Parmi les minéraux qui accompagnent accidentellement le pyroxène en roche, il en est un qui est nouveau, et que M. de Charpentier nomme Picotite, en l'honneur de M. Picot de Lapeyrouse. Ce minéral est d'un noir parfait. — On ne le trouve que disséminé en parties d’un très - petit volume. — Il est très-éclatant, d'un éclat vitreux. — Sa cassure est conchoïde; cependant, dans de certains échantillons, on reconnaît une tendence vers la cassure lamelleuse. — Il est opaque, dur ( rayant fortement le verre), aigre; il donne une poussière d’un gris verdâtre et maigre au toucher, et il est facile à casser. Le petit volume des morceaux obtenus jusqu'ici, ne permet pas de déterminer sa pesanteur spécifique. Il n’agit point sur l'aiguille aimantée , pas même après qu’on Va fait chaufler, et n’acquiert non plus aucune électricité par la chaleur. — Il est indissoluble dans l'acide nitrique, et infusible au chalumeau. — Il se distingue donc de la tourmaline par son infusibilhité , et en ce qu’il n’acquiert point d'électricité par la chaleur ; de la gadolinite, en ce qu'il n'agit pas sur l'aiguille aimantée, et qu'il ne se dissout pas dans les acides, tandis que cette dernière forme avec elles une gelée épaisse ; enfin, il se Tom. III. No. 64. 6°. Année. 27 ( 206 ) distingue de l’allanite par son infusibilité, son indissolubilité et sa plus grande dureté. Outre le Picotite, on trouve encore quelquefois mêlé accidentel- lement avec le pyroxène en roche, de l’amphibole lamellaire, du tale steatite et ollaire, de l’ashbeste flexible et dur, et de la chaux carbonatée. Le talc entre quelquefois dans la composition de ce minéral en quantité si considérable , qu'il y domine et s’y mêle siintimement, qu’il en résulte une roche qui ressemble d'une manière frappante à la serpentine. Le pyroxène en roche est stratifié en strates de dix-huit pouces à deux pieds d'épaisseur, dont la direction est de l’est-sud“est à l’ouest-nord- ouest, et l’inclinaison en général au sud-sud-ouest sous un angle de cinquante à soixante degrés. Il ne renferme ni des couches étrangères, mi des gîtes particuliers de minéraux. Il est intercalé en couches dans le calcaire primitif, qui, formant de vastes montagnes superposées immé- diatement sur le granit, s'étend depuis la vallée de Vicdessos , dans le département de lArriège, jusqu’au-dela de Saint-Beat, dans la vallée de Garonne , département de la Haute-Garonne. Il s’y trouve en strati- Jication parallèle, mais interrompue, c'est-à-dire , qu'il y forme des couches fort épaisses en proportion de leur étendue, posées à des dis- tances plus ou moins grandes, dans le sens de la strauification, de sorte que ces diverses masses sont toutes plus ou mains sur la même ligne , qui, elle-même, est paralèle à la direction des strates calcaires, et de ceux du pyroxène , et à la direction principale des roches des Pyrénées, savoir, de l’est-sud-est à l’ouest nord-ouest. Ces amas de pyroxène sont communément d'une grosseur extraordinaire. Le plus consi- dérable se trouve à l'étang de Llerz, dans le département de l’Arritee, il a environ 5,000 toises de longueur , sur peut-être plus de 300 toises d'épaisseur. Quant à sa formation et à son âge relaufs, il est contem- porain avec le calcaire primitif, qui se trouve immédiatement superposé sur le granit. Or, si ce calcaire est antérieur à la formation du schiste micacé des Pyrénées, comme M. de Charpentier se propose de le faire voir ailleurs , le pyroxène l’est aussi, et rentre ainsi parmi les roches les plus anciennes. L’étendue et la grosseur des masses que compose le pyroxène en roche, ne permet pas de lui refuser une place parmi les roches pro- prement dites. Son aflinité pour le talc le lie en quelque sorte à la serpen- üne ; M. de Charpentier croit donc qu’il devrait être classé entre cette derniere et le wap primiuf, rochequi, comme lui, est si souvent subor- donnée au calcaire primitif. Le pyroxène en roche est bien plus répandu dans les Pyrénées , qu'on ne l'aurait cru jusqu’à présent ; les montagnes du port et de l'étang de Lherz ne sont pas les seuls qui renferment cette roche ; M. de Clrarpentier l’a trouvée encore dans le quartier de la mon- tagne de Rancié, nommée la serre de Sem, dans plusieurs quartiers de la montagne de la Bouche, dans la vallée de Vicdessos, département de (207) l’Arriège, et dans les montagnes de Portet et de Couledoux, dans la val lonoue et vallée du Gers, département de la Haute-Garonne. ETOLOGTE, Note sur l'existence du calcaimeg d'eau douce dans les dépar- temens de Rome et de l’'Ombrone, et dans le royaume de Wurtembergs; «par J.-J. D'Omarrus D'Harcoy. - 75 Lr calcaire d’eau douce, qui, jusqu’à présent, a été principalement observé dans l'intérieur de la France, se trouve aussi dans les parties de l'Empire qui s'étendent le long de lApennin; il y existe même avec des circonstances très-favorables à l'opinion d’où ce terrain a tiré son nom; car il y présente des rapports très-prononcés avec le tuf calcaire , dépôt que les eaux douces forment encore sous nos yeux. L'auteur a observé près de Cisterne , à l'entrée des marais Pontins, sur la route de Rome à Naples, un calcaire blanc, dur, tenace, com- pacte, percé par un grand nombre de cavités, et notamment par des iubulures verticales; ce calcaire renferme des limnées , des hélices glo- buleuses et de petites hélices carenées. On ne voit pas sa position re- lativement aux terrains environnans , mais 1l est probablement inférieur aux produits volcaniques qui recouvrent une grande parlie des envi- rons de Rome, lesquels sont eux-mêmes recouverts dans quelaues en- droits par le tuf calcaire. Il y a dans cette dernière formation une variété qui ressemble beau- coup au calcaire d’eau douce proprement dit, c'est le #ravertin des architectes qui a servi à bâtir presque tous les monumens de Rome, et qu’on extrait à Ponté-Lucano, au pied des montagnes de Tivoli : cette pierre est blanc-jaunâtre, presque compacte dans certaines parties, à cassure inégale, plus dure et plus tenace que le marbre blanc, tra- versée par un grand nombre de cavités, dont les plus remarquables sont des tubulures verticales qui se dirigent parallèlement, de manière à donner l'idée d’un travail artificiel ; cependant on y rencontre aussi beaucoup de parties concrétionnées qui la rapprochent des tufs ordi- paires, et notamment des puissans dépôts à couches concentriques des cascades de Tivoli, dont elle ne diffère que parce qu’elle s’est déposée dans des eaux tranquilles. On remarque, en effet, que la plaine horisontale, traversée par le Tevérone , où repose le travertin, doit avoir été un ancien le, dont on recounaîit encore les limites, tracées par un terrain un peu plus élevé de tuf volcanique et qui paraît s'être desséché en se remplissant de dépôt calcaire, en quoi il diffère des lacs où l’on suppose que Soc. PrILOMAT. . 27 Décembre 1812» ( 208 ) s'est formé le calcaire d’eau douce proprement dit, dont on ne re- connaît plus les limites, et qui semblent avoir été détruits par des causes violentes. Le lac de Ponté-Lucano, n’est même pas encore 1out- à-fait comblé, puisqu'il reste dans son enceinte quatre petits lacs, dont l'un, appelé lac de la Solfatare , verse des eaux imprégnées de gaz hydrogène sulfuré, qui déposent une grande quantité de matière cal- caire. C’est peut-être à la natur@Snilfureuse de ces eaux qu'il faut at- tribuer l’absence des coquilles dans le travertin, car on en trouve dans la plupart des auires endroits où la formation du tuf s’est dé- posée tranquillement , et notamment sur les bords du Vélino, où il y a d’autres dépôts de ce genre, dans lesquels M. d'Omalius a observé des hélices, des planorbes, des limnées et des amphibulimes sem- blables à celles qui vivent actuellement dans les environs. L'auteur a encore retrouvé le calcaire d’eau douce à Collé, dépar- tement de l'Ombrone, dans des vallons du bassin de l’'Elsa, enfermés dans le calcaire marin de lApennin : il s'y présente à découvert sur une surface assez considérable, stratifié en couches horisontales, d’une couleur blanchâtre, tirant un peu sur le gris de fumée; il est dur, compacte, traversé par des cavités irrégulières et des tubulures ver- ticales, et contient des limnées, des peuts planorbes et de petites hélices. 1. Très-près de ce terrain, on trouve des dépôts considérables de tuf calcaire, quelquefois tendre et pulvérulent, d’autrefois assez dur, pour être employé dans la bâtisse ; souvent alors il west formé que d'un assemblage de concrétions fistuleuses, et contient beaucoup de coquilles qui se détachent aisément et en aussi bon élat que si elles étaient fraîches : ce sont des limnées, des paludines et des planorbes. L'auteur remarque à cet égard que malgré le rapprochement géo- graphique qui existe dans ces contrées entre l'ancien calcaire compacte d’eau douce et le tuf, ou nouveau calcaire concrétionné d’eau douce, leurs coquilles ne sont pas les mêmes : celles du tuf sont constamment semblables à celles qui vivent actuellement dans le pays, ce qui est d'accord avec ‘la formation récente de ce dépôt et avec les espèces de végétaux qu'on y rencontre ; au contraire , les coquilles du calcaire compacte, quoiqu'appartenant aux mêmes genres, sont toujours d’es- pèces différentes, amsi que l’a déja observé M. Brongniart. | I] y a dans le royaume de Wurtemberg un gîte de ce calcaire qui paraît plus puissant que les précédens ; c'est aux environs d'Uim, au commencement des vastes plaines du Danube, ou du moins sur des plateaux peu élevés au-dessus de ce fleuve. 11 est composé, de même qne céux du centre de la France, de couches horisontales de deux espèces, les unes très-bien caractérisées, les autres sans coquilles. Les. premières sont en général d’un blanc-grisâtre, tirant un peu sur le (209) pris de fumée , compactes, mais criblées de ces pores, cavités et tubu- lures qui caractérient le calcaire d’eau douce coquilier; elles renferment une immense quantité d’hélices d’une espèce globuleuse qui semble voisine de l’hélix tristani dans l’état adulte. L'auteur n’a vu que cette coquille dans les couches en places qu'il a rencontrées le long dé la route d'Ulm à Stutigard; mais il a reconnu aux environs d'Ulm, dans des morceaux isolés, des planorbes, de petits limnées, de petits am- phibulimes et une petite patelle d’eau douce, genre qu'il voyait pour la première fois dans ce terrain. Les couches sans coquilles, qui paraissent inférieures aux précédentes, présentent deux variétés : les unes sont d’un compacte luisant, par- semées de parties cristallisées, et se cassent en larges écailles; les autres d’un compacte terne, ou à grains très-fins, dures et solides. M. d'Oma- lius croit pouvoir les rapporter à la formation d’eau douce, parce w’elles ressemblent plus au calcaire à hélices qui les recouvre du côté d'Ulm, qu'au calcaire maria sur lequel elles s'appuient au-delà d'Urspring. Il pense même , d'aprés l'observation de quelques fragmens pénétrés d'un silex blanchâtre qui se confond avec la masse calcaire, que ces couches représentent la formation du calcaire siliceux de MM. Cuvier et Brongniart, qu'il regarde comme une modification du terrain d’eau douce, ainsi qu'on l'a vu dans ce Bulletin (tome II, page 12). Ce gîte de calcaire d’eau douce, de même que ceux du centre de la France, n'offre plus de trace du lac où il doit s'être déposé ; il x serait intéressant, dit l’auteur, de rechercher s'il appartient à une grande série de dépôt, analogue à celle qui s'étend de l’Auvergne jus- qu’au delà de Paris, et s'il n’a pas quelques relations de ce genre avec les dépôts de l'Alsace et de Mayence , ce qui apprendrait si à l'époque de leur formation, le partage des eaux entre les bassins du Rhin et du Danube se faisait déja de la même manière qu’actuelle- ment. PHYSIQUE. Sur de nouveaux rapports entre la réflexion et la polarisation à la lumière; par M. Bor. ‘Dans les n°. 49 , 50 , 51 de ce Journal, on a rendu compte des re- cherches lues à l'Institut par M. Arago, sur les couleurs que font voir les lames de mica, de chaux sulfatée , de cristal de roche, quand on les expose’ à un rayon polarisé. Depuis cette époque, M. Biot a pré- senté à l’Institut une suite de Mémoires dans lesquels il annonce qu'il a découvert, par l'expérience, les lois exactes de ces phénomènes ; INSTITUT: 1°, Juin 1012. ( 2r0 ) qu'il les a exprimées par des formules mathématiques , et qu’il est par- venu à les composer tous en un seul fait général, duquel on peut les déduire par le calcul. Nous allons successivement rendre compte de ces recherches de M. Biot, en commencant par son premier Mémoire, qu'il a lu à l'Institut, le 1°. juin 1812, et dont l'original a été pa- raphé, sur toutes les pages, par M. Delambre, secrétaire perpétuel. M. Biot s’est d'abord formé un appareil avec lequel on put ob- server exactement tous les phénomènes et en mesurer les diverses cir- constances. Il fait tomber la lumière blanche des nuées sur un verre bien poli, sous un angle telle qu’elle soit polarisée par réflexion. Il fait passer le rayon réfléchi à travers le tube de la lunette d’un cercle répétiteur dont on a ôlé les verres. Le limbe est disposé verticalement , et parallèlement au plan de réflexion; l’extréinité supérieure de ce tuyau est enveloppée d’un tambour circulaire qui tourne à frottement auiour de lui, et dont la circonférence est divisée en seize parties, desquelles chacune répond à un angle de 22° 30/. Aux deux extrémités opposées d’un même dia- mètre, sont deux branches de cuivre parallèles à l'axe du tube entre lesquelles est une plaque circulaire de cuivre, qui peut tourner libre- ment autour d’un axe perpendiculaire aux deux branches. Cette plaque elle-même porte un anneau divisé, qui peut tourner librement sur sa surface et autour de l’axe du tube. Ces divers mouvemens peuvent s'arrêter par des vis de pression. On place sur ce dernier anneau la lame ceris- tallisée, que l’on veut observer. Il est évident, 1°. qu’en tournant l'an- neau autour de son centre sur la plaque qui le porte, on peut diriger l’axe de la lame de manière qu’il forme des angles quelconques avec le plan de polarisation; 2°. en faisant tourner la plaque qüi porte l'anneau , on peut in- cliner à volonté la lame sur le rayon polarisé ; 3°. enfin, en tournant le tambour autour du tuyau qu’il enveloppe , le plan d'incidence du rayon sur la lame peut être amené dans tous Îles azimuths possibles autour du plan de polarisation; la lame peut ainsi être présentée au rayon dans toutes les positions imaginabes. Les angles qui déterminent ces positions se trouvent mesurés par les divisions de l’appareil, et l’on mesure aussi l'incidence du rayon sur la lame, en ramenant le plan d'incidence dans le plan di limbe, et relevant la lunette jusqu'à ce que Ja surface de la lame devienne exactement horizontale, ce dont on s'assure au moyen d’un niveau trés-sensible. Les premières expériences de M. Biot ont été faites avec des lames de chaux sulfatée. La facile division de cette substance, la possibilité de la réduire en lames minces, égales , à surfaces exactement parallèles et d’un poli parfait, la rendait extrêmement propre à des observations exactes. M. Biot a commencé par y chercher la direction de l’axe de double réfraction. La forme primitive, assignée par M. Haüy à cette substance est un prisme droit, quadrangulaire, dont les bases, situées : (laine dans le plan des lames , sont des parallélogrammes obliquangles , dont les angles sont 113° 7/ 48/! et 66° 52! 12//. La théorie de la cristallisation ne détermine point le rapport de longueur de côtés opposés à ces angles. En le déterminant de manière à représenter les formes secon- daires le plus simplement possible, M. Haüy a choisi pour rapport celui de 12 à 15. L’axe de double réfraction n’a aucun rapport avec un - pareil parallélogramme; mais si on triple le côté 12 en laissant l’autre constant , l'axe de double réfraction se trouve dirigé suivant la grande diagonale"de ce nouveau parallélogramme , et forme un angle de 16° 13/ avec le coté 56. Cette direction étant connue, M, Biot a exposé des lames minces de chaux sulfatée sous l'incidence perpendiculaire à un rayoa polarisé, et il a analysé la lumière transmise en se servant successivement et in- différement d’un rhomboïde de spath d'Islande , où de la reflexion sur une place. Il a observé ainsi deux images colorées comme l'avait an- noncé M. Arago, et il y a reconnu les caractères suivans : 1°. une partie de la lumière incidente Æ est polarisée par la lame. Le reste O conserve sa polarisation primitive ; 2°. la teinte polarisée par la lame est la même, dans quelque azimuth que son axe soit placé, relativement au plan de polarisation du rayon; 5°, lorsqu'on analyse la jumière transmise en se servant d’un rhomboïde de spath d'Islande , dont la section principale est dirigée suivant ce plan, l'image ordinaire donnée par le rhomboïde est constamment un mélange des deux teintes O et E ; l’image extraordinaire est toujours de la teinte Æ, et la séparation des deux teintes est com- plète quand l’axe de la lame forme un angle de 45° avec le plan de polarisation du rayon. M. Biot essaya d’abord de représenter ce phénomène par les mêmes formules que Malus avait données pour les intensités des faisceaux transmis par les rhomboïdes de chaux carbonatée. I vit que cette loi ne S'y appliquait plus. Il chercha les modifications qu'il fallait y faire, et, en multipliant les observations dans tous les sens, il trouva les deux formules suivantes, qui représentent tous Îes phénomènes. Suppo- sons que l’axe de la lame fasse un angle £ avec le plan de polarisation du rayon incident; supposons encore que l’on analyse la lumière trans- mise en se servant d'un rhomboïde du spath calcaire, dont la section principale fasse un angle æ avec ce même plan ; appelons Æ l'intensité de la poruon de lumière incidente que la lame polarise, et nommons O la portion complémentaire qui conserve sa polarisation primitive ; si l’on désigne par F, F. les intensités des deux faisceaux ordinaires et extraordinaires observés à travers ce rhomboïde , on aura F, — O cos’a+ E cos? (21—%) F, — O sin° & + E sin: (2i—4) N (ÉCTER) Si l’on veut analyser la lumière transmise en se servant de la ré- flexion sur une seconde glace , il n'y a qu'à regarder x comme repré- sentant l’angle dièdre, qué le plan d'incidence du rayon sur cette glace forme avec le plan primitif de polarisation. Alors la valeur de F, expri- mera l'intensité et la teinte du rayon réfléchi. Toutés les conséquences particulières que l’on peut déduire de ces formules , en donnant à £.et à « différentes valeurs, se trouvent réalisées par l'expérience, comme ôn peut le voir dans le Mémoire que nous analysons. Par exemple, on peut déterminer ainsi toutes les: positions de la lame, et du cristal ou de la glace , dans lesquelles une des deux images s’'évanouit. On irouve aussi toutes celles dans lesquelles ces deux images peuvent être blanches et égales, ou inégales en intensité, et celles ou elles sont d’égale intensité sans être blanches. On voit encore par ces formules que la lame ne donnera point de couleurs si le rayon incident est composé de deux faisceaux blancs, égaux et polarisés à angles droits, ou sil est formé d’un nombre infini de faisceaux blancs polarisés dans tous les sens, comme la lumière directe. ‘Il ne reste d’indéterminé dans ces formules que l’espèce des deux teintes OetE , ou mêmeuneseule d’entreelles, puisque leur ensemble fait du blanc. Or, l’expérience montre que la teinte Æ dépend de l'épaisseur de la . lame et de la nature de sa substance. En mesurant avec la plus grande exactitude les épaisseurs d’un grand nombre de lames avec un instru- ment très-précis, imaginé par M. Cauchoix, habile opticien , M. Biot a trouvé que, dans un même cristal bien pur et homogène, les épais- seurs qui polarisent telle ou telle teinte sont proportionnelles aux épais- seurs des lames minces de la même substance qui réfléchiraient la même teinte dans le phénomène des anneaux colorés. Qr, Newton a donné dans son Optique , une table de ces dernières, calculée, d’après l’expérience , avec la dernière précision. On peut done, à l’aide de cette table, prévoir toutes les teintes qui seront polarisées par les lames d’un cristal donné, lorsqu'on a mesuré l'épaisseur d’une seule d’entre elles, et qu'on a obervé la teinte qu’elle polarise. 11 suffit de rapporter les épaisseurs de ces lames à l'échelle de Newton , par une simple propor- uüonnalité. Le facteur , par lequel il faut les multiplier, varie avec la nature du cristal ; et même dans des cristaux dont la composition chimique est semblable, il éprouve encore quelquefois des changemens dépendant de la contexture même du cristal et de sa cristalisation plus ou moins parfaite ; mais sa valeur est constante pour chaque cristal homo- gene. Dans la chaux sulfatée bien pure , dela variété trapézienne, la valeur moyenne du facteur est à très-peu près +, M. Biot trouve o,109171, c’est-à- dire , que si l’on exprime les épaisseurs des lames en millièmes de milli- mètres, et qu'on en prenne le +, le résullat comparé à la troisième 9 ? colonne de la table de Newton fera connaître la teinte Æ que chacune $ (1225) de ces lames doit polariser sous liacidence perpendiculaire. Les li- mites de la polarisation, calculées d’après ce résultat pour les lames de chaux sulfatée, et exprimée en muilimètres, sont les suivantes : Epaisseur à laquelle la polarisation n'est pas encore sensible. . . . . . . 0,""0029548 répondantautrès-noir , de Newton. Epaissseur à laquelle la lame pola- rise toute la lumière incidente. . . 0,""031144 blanc du 1®. ordre. Epaisseur à laquelle la lame cesse de donner des couleurs. . . . . . . 0,""45175 mélange de tous les à anneaux. On voit que l’on ne peut pas dire que l’action de ces lames. s’affaiblit à mesure quelles deviennent plus minces puisqu'àa une épaisseur de -3- de millimètre, elles polarisent toute la lumière incidente, tandis qu’à une épaisseur de 5 elles n’en polarisent qu'une partie. Dans le pre- mier Cas, On a O— 0. Si l’on place la section principale du rhom- boïde dans le plan de polarisation du rayon, et que l’on tourne l’axe de la lame dans l’azimuth de 45°, on aura & —0 i — 45°, alors les for- mules donnent Fe — 0; F,—ÆE, c'est-à-dire, que l’image ordi- naire Observée à travers le rhomboïde est tout-à-fait nulle, et que l'image extraordinaire contient toute la lumière transmise. Ainsi, lorsque axe de la lame est placé dans lazimuth de 45°, le faisceau quelle polarise à ses axes de polarisation tournés dans l’azimuth de 90. On verra plus loin que ce résultat est général : quelque soit l’azimuth z, la polarisation opérée par la lame se fait dans lazimuth 27, et voilà pourquoi la séparation des deux teintes observées à travers le rhombcïde est la plus complette daus la position & — 0 £— 45». Les mêmes lois et les mêmes formules s'appliquent également aux lames de mica et aux lames de cristal de roche, taillées parallelement à l’axe des aiguilles ; mais la superposition imparfaite des lames de mica produit plus de différence entre les épaisseurs des lames qui polarisent la même teinte lorsqu'elles sont tirées de cristaux différens. Il y a même des lames de mica qui n’ont point du tout de sections principales. Le cristal deroche présente aussi quelquefois des variations d'épaisseur analogues d'un cristal à un autre; mais les rapports des épaisseurs avec les teintes se soutiennent toujours et se vérifient dans un même morceau homo- gène lorsqu'on le résout en ses diverses parties. Quand les aiguilles sont bien régulièremeut cristallisées , les épaisseurs des lames qui polarisent- la même teinte sont exactement ou à fort peu près les mêmes pour le cristal de roche et la chaux sulfatée bien pure : du moins cela a eu lieu ainsi dans les morceaux réguliers de ces deux substances que - M. Biot a comparés. LA Tom. III. N°o.64. 6°. Année. 28 ( 214) Après avoir considéré Îes phénomènes qui ont lieu sous l'incidence perpendiculaire, M. Biot examine ceux qui ont lieu sous des incidens obliques. Ceux-ci, lorsqu'on n’en connait pas la loi, semblent tout-à- fait irréguliers et bisarres. Selon que l’on incline la lame dans un sens ou dans un autre, selon que l’on tourne plus ou moins son axe, même en ne changeant point la position du cristal qui sert pour ana- lyser la lumière, on voit les teintes du rayon qu’elle polarise se succéder les unes aux autres , en apparence sans aucune loi ; mais toutes ces bisarreries ne sont qu'apparentes ; elles prennent au contraire le: q P ; caractère de la régularité la plus parfaite lorsqu'on les observe métho- diquement et qu’on les mesure avec exactitude. Mais avant tout, il faut ici, comme sous l’incidence perpendiculaire, distinguer essentiellement l'intensité et la teinte du faisceau que les lames polarisent, L’intensité suit une loi indépendante du changement des teintes, et les teintes suivent une loi indépendante du changement des inlensités. La loi fondamentale des intensités est la suivante: $£ l’on part d’une: position quelconque de la lame dans laquelle l'intensité du faisceau gu’elle polarise hors de la direction primitive, soit nulle, et si, sans changer l’inclinaison de cette lame, on la fait tourner autour du rayon polarisé, de manière que le plan d'incidence de ce rayon sur sa surface décrive ainsi un angle «, compris entre zéro et 90° ,. le rayon, polarisé par la lame, reparaîtra ; mais il disparaîtra de nouveau, si, sans changer l'inclinaison, ni lazimuth du plan d'in- cidence autour du rayon polarisé, on tourne l'axe de la lame dans son plan, de manière qu'il décrive sur ce Die un angle — « , égal et contraire à celui qu'avait décrit le plan ‘incidence. Gette compen- sation parfaite de deux angles mesurés dans des plans différens , est un hénomène fort singulier que l’on verra plus tard résulter de la théorie de M. Biot. Voici maintenant les formules auxquelles ceite loi conduit. Soit 4 Jangle dièdre que le plan de polarisation primiuve forme avec le plan d'incidence du rayon sur la lame. Désignons par z l’angle que l’axe de Ja lame forme sur sa surface avec la trace du plan d'incidence, cet angle étant compté dans un sens opposé au précédent. Nom- mons , comme ci-dessus, © l'intensité du faisceau qui conserve sa polarisation primitive en traversant la lame; Æ l’intensité du. faisceau auquel elle imprime une nouvelle polarisation; enfin , désignons par a l’angle dièdre que la section principale du rhomboïde, qui sert pour analyser la lumière, forme avec le plan de polarisation primitive du rayon. Si l’on nomme F, F. les deux faisceaux ordimaire , extraordinaire \ (215) donnés par le rhomboïde, on aura (*) F, = O cos a+ E cos? [2 (i— 4) — x] 0 F = O sin? «+ E sin? [2(2— 4) — 4] Lorsque l'incidence est perpendiculaire, £— 4 devient l'azimuth droit de l'axe de la lame par rapport au plan de polarisation primitive, é lon retombe sur les formules que nous avons rapportées plus haut. Les lois précédentes s'étendent aussi au cristal de roche taillé pa- rallèlement à l’axe des éguilles, mais elles n’ont pas lieu pour le mica, et l’on verra plus tard la cause de cette exception. Il ne reste plus qu’à donner la manière de trouver les deux teintes O et E , ou plutôt de déterminer une seule d’entre elles, par exemple , la teinte Æ, puisque la teinte O en est complémentaire. Or, la loi par laquelle on peut trouver les teintes est la suivante. = ÆLinclinaison du rayon polarisé sur la lame étant donnée, ainsi que la direction du plan d'incidence dans l’espace ; si l'on fait tourner la lame sur son plan, lorsque son axe s’approchera du plan d'inci- dence , les couleurs du rayon qu’elle polarise s’élèveront dans l’ordre des anneaux colorés , comme si elle devenait plus mince , et, au contraire , lorsque l'axe s'éloignera de ce plan, les couleurs du rayon qu’elle polarise descendront dans Fordre des anneaux , comme si la lame de- venait plus épaisse; ensn, ces couleurs redesiendront les mêmes que sous lincidence perpendiculaire , toutes les fois que l'axe de la lame fera, avec le plan d'incidence, un angle de 45°. Ainsi, en nommant E cette dernière teinte, exprimée en parties de la table de Newton, et désignant par @ l'incidence du rayon, on aura à très-peu près sous, ioutes les incidences : E'—=E+E {Acos2i+8B cos 24 }sin°p,. A et B étant deux coefficiens constans. Cette formule , tirée de l’expé- rience, n'est qu'approchée relativement à 8; mais elle suffit pour la chaux sulfatée, où le changement des teintes par les variations d'incidence est peu considérable. En étudiant les mêmes phénomènes dans d’autres substances où ces changemens sont beaucoup plus étendus, M. Biot a découvert une autre loi plus générale, dont celle-ci n’est qu'une ré- duction. Les formules précédentes s'appliquent aussi au cristal de roche, mais: elles n'ont pas lieu pour le mica : cela tient à ce que sa consutution, (*) M: Biot n'avait d’abord trouvé ces deux formules, par l'expérience, que pour le cas de « nul. Il les a données ainsi dans son premier Mémoire. C’est par la théorie. qu’il les a-cnsuite étendues au cas de # quelconque. (216 comme corps cristallisé, est différente , ainsi qu'on le verra plus loi: Généralement, quand on répèle ces expériences , rien n’est plus frap- pant que la séparation tranchée qui existe entre la loi des intensités et celle des teintes. Si l’on calcule d'avance la succession de ces teintes pour toutes les valeurs de z de 10° en 10°, c'est-à-dire, pour toutes les positions de l'axe de la lame sur son plan, on ne voit pas sens surprise, les diverses couleurs s’éteindre dans les différens azimuths, à mesure que les valeurs de F. deviennent nulles pour des valeurs diffé- rentes de £, de zet de À. Addition à l'article sur l'attraction des ellipsoïdes homogènes, par M. Yvonx, énséré dans le No. 62, pag. 176. Av lieu des valeurs xl K. sin. 0, y —K. cos. 0.sin. &, z æ A. cos. 0. cos: & que l’on a prises dans cet article, M. Yvory suppose æ'—K.cos. 0, y—ÆK.sin.0.sin.$, 2 — A. sin.6. cos. +; et en même tems, il prend les intégrales depuis 8 = o jusqu’à = 100°, et depuis $ —0 jusqu'à & — 400°, au lieu de les prendre depuis 0 — 0 jusqu'a Ê — 200°, et depuis 9 — 0 jusqu'à ç — 2002. Ces deux hypo- thèses conduiraient aux: mêmes conclusions ; mais il faut employer précisément la mêmet ransformation que l’auteur. M. Gauss a envoyé à l'Institut, dans une de ses dernières séances, l'extrait d’un Mémoire qu'il a écrit sur le même sujet. Il emploie aussi les formules précédentes, pour exprimer, comme M. Yvory, les trois coordonnées des points de la surface elliptique, en fonction de deux variables indépendantes, Cette transformation est le point principal de l'analyse de M. Yvory, et c’est aussi celui de l'analyse de M. Gauss, qui ne paraît pas avoir eu connaissance du Mémoire du géomètre anglais. P. ErRr4TA du IN°. 63. Pag. 192, au lieu de bupilevrifolium, lisez buplevrifolium. Pag. 193, au lieu de LuoREA Neck. J. St.-Hil., lisez MAUGHANTA J. S4.-Hil., et mettez en observation : Ce genre, dédié à M. Robert Maughan , botaniste icossais (qui vient de publier dans lé 14. vol: des Mémoires de la Société Wernerienne d'Edimbourg , une liste intéressante des plantes rares observées tux environs d'Edimbourg , et qui ne sont point mentionnées dans le Floræ Scotica de Lightfoot}):, ne doit pas être confondu avec le Eourea ,; Neck. qui, par une faute d'impression, avait été changé en Luorea , M. Jaume St.—Hilaire ayant reconnu que les caractères de ce dermier m’étaient point applicables aux maughania. NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE:. Paris. Février 1813. Em HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Essais sur les facultés intellectuelles des Brutes ; par M. Frépéric Cuvirr. L'auteur a eu pour objet de prouver que les différences principales qui existent entre lhomme et les animaux des premières classes, sous le rapport de l'intelligence, ont pour cause la faculté de méditer, de réfléchir. Pour cet effet, il a montré que les animaux ont, comme nous, la faculté d’être attentifs, de sentir, de juger, de se ressouvenir, etc., et que toutes nos actions, dans lesquelles nous ne faisons entrer que ces facultés, sont absolument semblables aux leurs ; mais que nous commençons à nous distinguer des brutes lorsque nous appliquons à ces facultés celle de méditer. Il est résulté de là une distincuon générale des phénomènes intellectuels qui dépendent de la méditation, de ceux qui en sont indépendans. L'auteur considère ensuite ces facultés augmentés par l’usage et occa- sionnant le perfectionnement des individus, ce qui le conduit à faire voir que ce phénomène est borné chez les animaux, parce qu'il ne s'étend pas au-delà des sens, et qu'il est presque sans borne chez l'homme, parce que la méditation lui a donné un langage et des idées abstraites, qui lui donnent à leur tour les moyens de multiplier les combinaisons et les jugemens à l'infini. Enfin appliquant à ces phénomènes la règle, que depuis longtems il a cru pouvoir établir, que les facultés acquises se propagent par la génération et deviennent héréditaires, il a montré la cause de l’exis- tence des races et ce qu’elles doivent à cette hérédité, et il a laissé Tom. I1I. No,65. 6°. Année. 28 Soc. PHILOMATe Janvier 1812 Annwazes pu Mus. ton. 19, p. 854 ! (lar6 Ja entrevoir le parti qu'on pouvait tirer de la connaissance approfondie de cette loi dans le gouvernement des animaux en général. Ce Mémoire, au reste, n'est lui-même que l'extrait d’un travail plus étendu que l’auteur se propose de publier. Tableau des quadrumanes , ou des animaux composant le premier ordre de la classe des mammifères ; par DM. Grorrroy-Sairnr-Hicaire. Monsieur Grorrroy présente dans ce tableau une nouvelle division des mammifères quadrumanes. Les caractères communs qu'offrent ces animaux, SOnt : « Formes humaines ; boîte cérébrale sphérique ; visage de face; fosses orbitaires complètes, dirigées en devant et séparées des fosses temporales ; dents de trois sortes : incisives en bec de flûte, canines coniques, molaires à couronne large et tuberculeuse ; estomac simple; intestins de grandeur moyenne; cæcum court; mamelles pectorales; pénis et testicules pendans à l'extérieur; poitrine aussi large que profonde; membres faibles comme supports, mais dans tout leur développement comme agens de préhension; clavicules parfaites; os du bras et de la jambe entiers, articulés et non soudés ensemble, pouvant exécuter leur mouvement de pronation et de supination; pieds composés de pièces mobiles, et profondément divisés à lextrémité; doigts distincts et libres dans leurs mouvemens ; linterne ou pouce, opposé aux autres et jouissant du mouvement indépendant. » « Caract. indic. : Un pouce opposé et jouissant de mouvemens propres aux quatre pieds. » La première famille contient ces SINGES qui ont pour caractères : « Dents incisives au nombre de quatre, opposées dans les deux mâchoires ; les ongles des doigts de même forme, sauf celui du pouce qui est plus aplau. » Premier groupe. CaTarrminiNs ou singes de l’ancien Continent. La cloison des narines étroite, et les narines ouvertes au-dessors du nez; les os du nez soudés avant la chûte des dents de lait, Cinq dents molaires de chaque côté et à chaque mâchoire. L’axe de vision parallèle au plan des os maxillaires, Des callosités et des abajoues dans la plupart. A. sans queue. + Orang-Outang. 1 TROGLODITES. ORANGS. 2. Gibbon. À Tête ronde, bras Ÿ 1. Chimpansé. Tête ronde, bras 4 3. Orang varié. courts, longs. 4. Wousou. (219 ) Poncos. CERCOCÈBES. r. Enfumee. Tête pyramidale, $ 1. Pongos. Nez aplati, tête) 2. Mangabey. Jongs bras. D AE #57 3. Callitriche. ord supérieur de} 4. Toque. B. à queue non prenante, l'orbite Abe de. des\ 5. ie chinois. callosités, la queue) 6. Ars. . PYyGATRICHES. 7. plus longue que le} 7. Aigrette. Fesses couvertes , } 1. Doue. corps. 8. Macaque. longue queue. NAZIQUES. A MAGoTs. 1 Nez d’une longueur ne De nine plus qu'humaine, des & r. Kahan. nee de DR ge Le mes callosités, queue plus 40°, des SRE 1 DRE longue que le corps. queue toujours plus{ 3. Maimon. © courte que le tiers du COLOBES. C 7 cures Mains antérieures } RQ P tétradactyles. 2IERerrugineuR, : 1. Nègre. a D Die © Os maxill. se STI 3. Talupouin. 2 2 Narrondis. . . | Jr0cEp'IaLee GUENONS. 4. Barbique. ENS Nez aplati, tête 5. Moustac: LE 1. Porcartia. ronde , angle facial} 6. Couronnée. & ss Os maxill. 2. Sphinx. 5o°, des callosités , “7. More. & [renflés. . . . € 5. Hamadrias. la queue plus longue | 8. Hocheur. Bi) 4. Comatus. ue le corps, orbite | 9. Blanc-nez. Ca 6. Mandrill. de l’œil lisse, 10. Entelle. 11. Patas. 12. Diane. 13. Malbrouck. Ÿ ; j Les bornes dans lesquelles nous sommes obligés de nous restreindre, ne nous permettent ni de donner les caractères propres à chaque espèce, ni de faire connaître celles qui sont nouvelles, ni de montrer les erreurs de synonymie qui ont été relevées dans ce tablean ; nous ferons seu- lement remarquer que M. Geoffroy a porté une attention toute parti- culière sur ces divers poinis, et il suffit d'annoncer un tel travail pour en faire sentir toute l'importance. Nous ferons connaître la suite de ce tableau dans les Bulletins suivans. E-1C- CHIMIE. Observations sur l'absorption des gaz par difjérens corps ; par M. Tu. pe Saussure, Première Partie. Condensation des gaz purs par les solides. 1°. Les gaz sont absorbés en des proportions différentes par le méme charbon. { 220 } L'auteur à obtenu les résultats suivans avec le charbon de buis. le prenait incandescent, le faisait passer sous le mercure, où il le laissait réfroidir, puis il lintroduisait dans une cloche pleine de gaz. | Les nombres qui indiquent l'absorption de chaque gaz sont rapportés au volume du charbon, pris pour unité. Une mesure de charbon de buis absorbe à une température de xx à 15° centig., et sous une pression barométrique de 0.724, | 90 mesures de gaz ammoniac. 85 . . . . .« + . acide muriatique. 65 . « «+ + + + *« acide sulfureux. 55 , . . . .« + . hydrogène sulfuré. 40, . + « s + .« + Oxide d'azote. 5514. Lt. er acide carbonique: S9Ne Et ea olcfant 9.42 « . . + . oxide de carbone. 9.25 « +. . « + oxigène. 7H ls sta a azote. 5... . . . . hydrogène oxi-carburé. 1.751. alesie lei: HYATOBÈNE. Ces absorptions ont été terminées en vingt-quatre ou trente-six heures. Celle du gaz oxigène continue d’avoir lieu pendant plusieurs années ; mais alors il se forme de l'acide carbonique qui est absorbé en beaucoup plus grande quantité que le gaz oxigène. Il paraît très-vraisemblable que la condensation de gaz oxigène est parvenue à son plus haut terme aw bout de trente-six heures, et qu’elle est égale à neuf fois et un quart le volume du charbon. 2. Le charbon humide absorbe moins de gaz que celui qui est sec, et l'absorption est plus lente. ; On peut juger de la quantité de gaz qu'un charbon imprégné d'eau peut absorber, en faisant passer ce charbon sec et saturé de gaz, sous une cloche pleine de mercure et d'un volume d’eau à-peu-près égal à celui du charbon. Ainsi Une mesure de charbon sec, saturé d'acide carbonique, en dégage 1 Une idem, saturé de gaz azote, en dégage... . . . . . . . .. Une idem, saturé de gaz oxigène, en dégage. . ... . . . . . .. Une idem, saturé de gaz hydrogène , en dégage. . . . . . . . . 1.10: Ces charbons exposés dans une cornue pleine d’eau , à la température de 100° centig., laissent dégager du gaz, mais jamais la totalité de celui qu’ils ont absorbé. Les gaz dégagés conservent leurs propriétés primitives : ils contiennent seulement un peu de gaz azote provenant vraisemblablement de celui qui existait dans le charbon incandescent. 5°. Quand les gaz sont absorbés par le charbon, il se développe O1 Or (227) une quantité de chaleur qui est en raison de la condensation du gaz et de la rapidité avec laquelle elle se fait. 4°. Le charbon exposé au vide de Boyle, absorbe à très-peu près les mêmes quantités de gaz que celui qui a été porté à l’incandescence ; cependant les absorptions sont un peu moindres. 5°. Le charbon saturé d’un gaz à la pression ordinaire de l'at- mosphère, en laisse dégager une portion lorsqu'on le fait passer dans le vide de Toricelli. di 6°. Les absorptions du gaz, estimées en volume, sont beaucoup plus grandes, à température égale, dans une atmosphère raréfiée, que dans une atmosphère condensée , quoique les absorptions estimées en poids soient plus grandes dans l'atmosphère condensée. 7°. La propriété de condenser le gaz est commune à tous les corps qui sont doués d’un certain degré de porosité. Une mesure en volume de l’écume de mer qui se trouve à Valecas près de Madrid, a absorbé à 15° centig., et sous une pression baro- métrique de 0.73 mètres, après avoir élé exposée au feu et soumise encore tiède au vide de la pompe pneumatique, -15 mesures de gaz ammoniac. 11.7... . .« . .« . hydrogène sulfuré. 5:66: LL. 4) oléfiant. 5:26. 4.1.7. acide carbonique, 3.75 . . . . «11 L. 'oxide:d’azote, 1.09 ee vtazole. 1.401: - il "OxIREne, 1.17 . . . . . . . oxide de carbone. 0.85 . . . . . . . hydrogène oxi-carburé. 0,441. hydracene. Les phénomènes qui se produisent pendant que ces absorptions ont lieu, sont analogues à ceux qu'on remarque dans les absorptious par le charboz. Ra ete . Une mesure de schiste happant de Ménil-Montant, séché à la tempé- rature moyenne de l'atmosphère et vide d’air , absorbe, à 15° centig. , 113 mesures de gaz ammoniac. 2 Ré) . -/"lacrde carhonique. 15/4440 000: oléfiant: 0.7... ..... azote. Oncle iRi..Oxivene 0.55 . . . . . . . oxide de carbone. 0:55 . . . . . . . hydrogène oxi-carburé. 9.48 . . . . , . . hydrogène. ‘Une mesure absorbé à 15° centig., après avoir té rougie et vidée d'air : 12.75 27 1.7 0.58 0.47 0.47 O. 4t O.31 Une mesure d ose: 0,4 ( 555) d’asbeste lisniforme a Une mesure d’asbeste LEaE de Mon- togne a absorbé : 2,8 mes. de gaz ammoniac. MAI NO IS n A2, FO acIde carbonique. . Hi. À 0:82 47h. Luolétants à 0.78 . . . . . oxide de carbone. A URRSS OR M RO OO MrAUU EE Az0feL 0.68 :,.,-.: . oxigène. Laciéatte ele, «1008 scout D hydforeneoxi-carpures Mebie OOi IE -hydrosene: Une mesure de quartz de Vanvert, calciné et vide d'air. REX NAGRN . . 10 mes. de gaz ammoniac. L 40 © SR ET a Mai e : + LE PORTO Pt FUN . . acide sulfureux. , 19 Hole btacrde) carbonique: Ho. M Noléfane: ON ONE RME VAE 0.10 CP NC AlOXIGERE CET A OPEN 1e hydrogène. Une mesure de solfars de HR ue absorbe 0.58 mesures de gaz oxigène. OS EE azote. ODOE ES ITR AR . hydrogène. 0.43. . acide carbonique. Une mesure de carbonate de chaux (agaric minéral), séché à la tempé- rature moyenne de l'atmosphère , absorbe 0.87 mesures de gaz acide carbonique, 0.80. . 0.80. 0:07. CICR NUE . azote. byd rogene. oxigène UN£ MESURE [UNE MESURE [UNE MESURE UNE MESURE de de de oi dri ide d'a de bois es concriere) AvIGe iAE bois de mürier | bois de sapin | filasse de lin a absorbé a absorbé a absorbé a absorbé ! Mesures de gaz ammoniac acide carbonique oléfiant hydr. oxi. carbur. . hydrogène oxide de carbone. . oxigène azote. . (2951) Quoique ces bois eussent été séchés à l'air libre et renfermés en petits fragmens dans des flacons pleins de muriate de chaux, avant d’être vidés d'air , ils contenaient encore de l'humidité. Une mesure de laine en échevean, Une mesuré de soie en écheveau, vide d’air, absorbe vide d'air, absorbe 78 mes. de gaz ammoniac. LMESUEES he (Ale -dhsreerdelruct - «ho. ACide, carbonique. OO ARR A0 ODA. + OlCtHaNt QAR MeE Re ee O0 IT oxvene: ORAN ES CR CA RE D EL GNT at oxide de.carbone, OURS VEN NME Etes 0.3 .. . . ... hydrogène. DA ete cel ie LRO r20 RM aZOte: 8°. Tous les gaz paraissent condensés dans le méme ordre par ur corps de méme nature; mais les différentes sortes de ce corps ne condensent pas les mémes volumes de gaz. Ainsi, toutes les asbestes condensent plus de gaz oxigène que de gaz acide carbonique, tous les bois plus de gaz hydrogène que de gaz azote; mais les différentes variétés d’asbestes et de charbons condensent des volumes diflérens de gaz. o°. Pour expliquer ces résultats, il faut avoir égard, 1°. à la porosité des solides absorbans ; 2°. à l'attraction de la base des gaz pour les corps poreux ; 5°. à celle de la base des gaz pour le calorique. 1°. {nfluence de la porosité. 2.94 grammes de charbon de buis, occupant 4.02 centimètres cubes , absorbent, après avoir été privés d'air, 55.5 cent. d’air atmosphérique , tandis que le même poids de charbon réduit en poudre, et occupant alors 7.5 centimètres, n’absorbe que 20.8 centimètres; ce résultat démontre que plus les pores sont petits , plus l'absorption est grande ; par conséquent la Jaculté absorbante doit augmenter , entre certaines limites , avec la densité des charbons. Ainsi : Le charbon deliége, dont la pesanteur spécifique est de. . . . . . . . + . o.1 ne condense pas l'air, — sapin . + + + + + + 0.4 absorbe 4 fois = son volume. buis... 240 6/absorbe)r 2 La houille dé Rufiberg. . . . . . 1.326 abs. 10 :. Mais il ya un terme où la densité du charbon croissant, l'absorption est nulle ; ainsi la plombagine du Cumberland, dont la P- est 2.17, ne condense pas l'air. 2°, Influence de l'attraction de la base des gaz pour les Corps poreux. Le charbon et l'écume de mer condensent plus de gaz azote que de gaz hydrogène, tandis que les bois condensent , au contraire, plus d'hydro- gène que d'azote. Soc. PHILOMAT- 12 Décemb. 1812. © ( 224) 50. Influence de l'attraction de la base du gaz pour le calorique. Moins un gaz a de tendance à conserver l’état aériforme, et plus son absorption est facile ; c’est ainsi que les corps poreux absorbent le gaz ammoniac, la vapeur d'éther, celle de l’eau, en beaucoup plus grande quantité que le gaz hydrogène, le gaz azote, dont la force élastique est plus considérable. G. Examen chimique de deux variétés de Cobalt arsenical , suipi d'expériences sur la nature des sulfures d'arsenic 5 et sur la composition de deux arseniates alcalins; par M. Laucrer. (Extrait.) Parmi les nombreuses variétés de cobalt arsenical qui se rencontrent dans la nature et qui diffèrent par la couleur, le brillant, le tissu, la consistance , les minéralogistes, notamment M. Werner, en ont dis- tingué deux principales, savoir : le cobalt gris-noirâtre, nommé grauer speiskobalt, et le cobalt blanc argentin ou wersser speiskoball. Des fragmens de deux variétés qui offraient ces caractères d’une manière plus prononcée, m'ont été remis par M. Haüy pour les sou- mettre à l'analyse. 100 parties des deux variétés, bien attaquées par l'acide nitrique, ont laissé des résidus très-différens par la quantité, Le résidu de la variété grise pesait 25 parties, celui de la variété blanche n’était que d’une partie: tous deux étaient de la silice. La dissolution de la première, moins pure en apparence, était ce- pendant d’un rose plus intense que celle de la seconde variété. Le carbonate de potasse saturé, le gaz hydrogène sulfuré, la dis- solution de poiasse caustique ont servi à séparer l’arseniate du fer, l’arsenic, le cobalt, le fer. Je me suis assuré que les oxides de ces deux derniers métaux ré- cemment précipités et encore humides, se sout très-bien séparés par l’acide oxalique; l’oxalate de cobalt insoluble dans un excès de cet acide se dé- pose après l’ébulliion du mélange sous forme de poudre blanche rosée; l’oxalate de fer reste seul en dissolntion. La calcination des deux oxalates laisse Jeur base dans un état de pureté parfaite. Dans l'intention de déterminer plus exactement la proportion de l’arsenic, j'ai employé successivement deux autres procédés d'analyse. Le premier consiste à distiller 100 parties de la mine avec 200 parties de limaille de fer, qui s'empare du souffre, tandis que l’arsenic se sublime presqu'en totalité. Le second procédé consiste à faire fondre la mine avec la potasse caustique , l’arsenic se change soit en oxide, soit en acide, se combine ( 225 ) à la potasse, et le lavage à l'eau bouillante donne exactement la quan- üté du fer et du cobalt. En employant ces trois modes d’analÿyse et en comparant leurs résultats, je suis parvenu à déterminer les proportions des élémens qui forment les variétés grise et blanche de colbat arsenical. V’artété grise. Variété blanche. Arsenteie Matos Ne made" G8 50 Sitice NRA NAMUR SUITE Okiderdeter EM ATOS NN ON re Oxide decobalb st TO NE PA EC Tr 109 souffre « se + 7 102,50 La défalcation de l’oxigène absorbé par le fer et le cobalt réduit à 100.2 le premier résultat, et le second à 96.43. Il suit de ces analyses, que la varieté blanche en apparence plus pure, doit son éclat métallique à la présence d’une plus grande quan- tité d’arsenic et à l'absence de la silice, et que la grise, malgré les corps étrangers qu'elle renferme et dont linterposition nuit à son éclat contient réellement moins d’arsenic et un peu plus de cobalt. Le besoin de déterminer la proportion d’arsenic, m’a engagé à en- reprendre de nouveau l’essai chimique des sulfures d’arsenic. Mon tra- vail m'a conduit aussi à faire l'analyse des arseniates de baryte et de chanx. J'ai fait beaucoup d'expériences pour arriver au but que je m'étais proposé; leur résultat est de nature à modifier, si non à changer les idées addptées jusqu'ici sur la composition de ces corps. Je n'entre ici dans aucun détail de ces expériences qui seront dé- crites dans le Mémoire que je vais publier sur cet objet, et auquel je me propose d’ajôuter bientôt un supplément propre à en confirmer les résultats. Je me contenterai de rapporter dans cet extrait les conclusions que jai cru pouvoir tirer de mes expériences, Tout mélange d’arsenic et de souffre exposé dans un vase fermé à une chaleur suflisante pour en opérer la fusion et la sublimation, est converti en une matière d’un jaune-rouge, Ou d’un rouge-brun, ayant la transparence du verre, et qui n'est aatre chose qu'un sulfure d’ar- senic toujours constant dans ses proportions. Eu admettant avec Berzelius 34 d’acide dans le sulfate de baryte, et 40.58 de souffre dans l’acide sulfarique, les proportions de ce sul- fure d’arsenic sont de 42 de souffre pour 58 d'arsenic. Les sulfures jaune et rouge d’arsenic natifs, contiennent moins de Tom. III, No. 65. Ge. Année. 29 INSTITUT. Juin, novembre, décembre 1812. + 2 F6ha06h) sonffre et conséquemment de l’arsenic en excès, à la composition du sulfure identique obtenu par la fusion. Le sulfure jaune ou orpiment natif, ne contient que 58 centièmes de souffre ; le sulfure rouge ou réalgar n’en renferme que de 50 à 54 centièmes. Ces sulfures natifs sont ramenés par la chaleur, qui en dégage l'excès d’arsenic, aux proportions du sulfure artificiel. Les arseniates de-baryte et de chaux aruficiels. contiennent leur acide et leur base dans des proportions inverses. Le premier est formé de 54 centièmes d'acide, comme le sulfate de baryte, et de 66 de baryte. = Le second est composé de 67 à 68 d'acide, et de 52 à 53 de chaux, proporüon déja trouvée par Klaproth dans la pharmacolithe ou arse- niate de chaux natif. PHYSIQUE. Suite des nouveaux rapports entre la réflexion et la polarisation à la lumière; par M. Bror. Le 15 juin:1812, M. Biota lu à la premiere Classe de l’Institutun second Mémoire, où la annoncé qu'il avait trouvé dans la polarisation de la lumière une nouvelle loi analogue au principe de la conservation des forces vives. dans la mécanique; et cette loi consiste en cela, que la teinte du raÿon polarisé par une lame, ou par un système de lames dont les axes sont arallèles, ne dépend absolument que de l'épaisseur totale de la ma- tière cristallisée que la lumière traverse, n'importe dans quel ordre les parties de cette matière soient disposées, ni à quelle distance elles se trouvent, pourvu toutefois que les axes des lames superposées soient parallèles entre eux. Par exemple, si l’on prend une lame de mica où de chaux sulfatée qui, rapportée à la Table de Newton, polarise lindigo du troisième ordre, cette lame pourra se diviser mécaniquement en plusieurs autres plus minces , qui polariseront d’autres teintes des anneaux supérieurs ; mais lorsque la lumière traversera successivement toutes ces lames, la teinte polarisée par leur ensemble, sera toujours l’indigo du troisième ordre, quel que soit l’ordre dans lequel on veuille les super- poser. M. Biot annonça alors qu'en croisant les axes des lames à angles, droits, il lui paraissait que la teinte était celle qui résultait de la dif férence de leurs épaisseurs au lieu de leur somme; et cet apercu, vérifié depuis par des appareils plus exacts, s’est trouvé parfaitement confirmé. Cette propriété a fait l’objet d'un troisième Mémoire lu par M. Biot, le 50 novembre 1812; et ce Mémoire lui-même n’est que le prélude d’un travail dans lequel M. Biot s'est proposé de ramener à des causes (22) mécaniques et à un seul fait général tons les phénomènes qu'il avait observés, ainsi que les formules qui les exprimaient. Après avoir rappelé les circonstances principales de ces phénomènes et les formules qu'il en avait déduites, il montre , d’après ces formules , que les lames de chaux sulfatée de mica et de cristal de roche, expo- sées à un rayon polarisé, sous l'incidence perpendiculaire, ne pola- risent pas la lumière sur laquelle elles agissent, suivant la direction de leur axe, mais suivant une direction qui forme un angle double avec laxe de polarisation du rayon incident; en sorte que si l’azimut de l’axe de la lame , par rapport au plan de polarisation, est £, les molécules lumineuses que la lame polarise, ne tournent pas leur axe de polarisation dans l’azimut £, mais dans l’azimut 25. I] montre l’ac- cord constant et imprévu de ce résultat avec les phénomènes : c’est là le premier fondement de sa théorie. Étudiant ensuite les variations des teintes polarisées par les lames sous des inclinaisons diverses, il montre que ces phénomènes semblent occasionnés par les actions opposées de deux forces analogues à celles qui produisent la double réfraction, avec cette différence, que, de ces deux forces, qui émanent de deux axes rectangulaires, l'une tend à augmenter la force polarisante de la lame, et l’autre à l’affaiblir; de sorte qu'en modifiant l’action de ces axes par l'inclinaison, on peut à volonté faire agir la lame comme plus épaisse ou plus mince. Quel- quefvis même un troisième axe, perpendiculaire aux lames, joint son action à celle des deux précédens ; et, selon qu’on l’incline de manière à favoriser l’un ou l’autre, il accroît l’action de la lame sur la lumière ou l'affaiblit, suivant des lois régulières et calculables que M. Biot a tirées de l'expérience, et qu'il développe plus loin avec détail : tel est le cas des lames de mica régulièrement cristallisées; et cette action simultanée de trois axes , ou de trois forces qui semblent agir comme s'il y avait trois axes, est la cause de toutes les bizarreries que cette substance présente quand on l’expose sous diverses incidences à un rayon polarisé. Pour imiter cette opposition de deux axes rectangulaires dont les actions se contrarient, M. Biot, dans un quatrième Mémoire, superpose deux lames de chaux sulfatée, de maniere que leurs axes soient rectangu- laires, et il expose un pareil système au rayon polarisé, en commençant d’abord par des lames très-minces, et passant successivement à des épais- seurs de plus en plus grandes. La teinte polarisée par le système se trouve toujours être celle qui convient à la différence des épaisseurs ; mais les variations de ces teintes par les changemens d’incidence sont beaucoup plus étendues que dans les lames simples, parce qu’elles dé- pendent de la somme des épaisseurs. Ce résultat étant vérifié pour toute la série des teintes contenues dans la ( 226 ) table-de Newton, depuis les plus petites épaisseurs jusqu'aux plus grandes, parmi celles qui peuvent produire des couleurs, il était bien probable que la même propriété s’étendrait aussi à des épaisseurs quelconques. C'est en effet ce qui a lieu. Si l’on prend deux plaques de chaux sulfatée dont les épaisseurs soient e, e/, et qu'en les superpose de manière que leurs axes se croisent à angles droits, la teinte polarisée par ce système sera celle qui répondrait à une seule lame dont l'épaisseur serait e—e. Si la quantité e/—e est comprise dans les limites d'épaisseur qui donnent des couleurs , alors le système en produira ; si e/—e sort de ces limites, on oura deux images blanches. Si e/—e est nul, la teinte polarisée par le système est nulle aussi, et la seconde plaque détruit ce que la première avait fait. | De cette manière, on peut produire des couleurs avec des plaques d’une épaisseur quelconque; il n’est pas même besoin que les lames soient de même nature, pourvu que la différence de leurs actions sur la lumière soi de Pordre de celle qui seule donnerait des images co- lorées. On peut ainsi croiser un morceau de cristal de roche avec un morceau de chaux sulfatée, de mica, ou avec un cristal de baryte; mais les épaisseurs qu'il faut donner à chacun de ces cristaux sont dif- férentes, selon l'intensité de leur action. Une lame de chaux sulfatée d’un millimètre d'épaisseur suffit pour faire produire des couleurs à un morceau de glace (d’eau gelée) épais de plusieurs centimetres. Il ne faut que croiser leurs axes à angles droits. Cela a lieu également, soit que les lames superposées se touchent, ou qu’elles soient éloignées l’une de l’autre à une distance quelconque. Les expériences contenues dans le premier Mémoire de M. Biot prou- vaient que les épaisseurs des lames qui polarisent telle ou telle teinte, étaient dans un rapport constant avec les épaisseurs des lames minces qui réfléchissent la même teinte dans les anneaux colorés. Par les nouveaux phénomènes que nous venons de rapporter, on voit que celte propriété west pas bornée aux lames minces, et qu'elle s'étend à toute distance à travers l'épaisseur des corps. C’est là le second fait qui sert de base à la théorie de M. Biot. Il a exposé cette théorie dans un cinquième Mémoire, lu à la Classe le 7 décembre 1812. « Je ne propose point, dit M. Biot, de chercher » une hypothèse qui explique les faits que j'ai observés. Je ne veux que » les comparer ensemble, et les réduire, par des considérations ma- » thématiquss, à un seul fait général qui en sera l’expression abrégée, » et duquel on pourra tirer ensuite par le calcul, non-seulement les » phénomènes que je viens de rappeler, mais tous ceux qui peuvent » résulter de leur combinaison. » \ Cette propriété générale, qui renferme toutes les autres, est la suivante. Supposons qu’une lame de chaux sulfatée de mica ou de cristal de roche, (229) taillée parallèlement à l’axe , soit exposée perpendiculairement à un rayon polarisé, de manière que son axe de cristallisation fasse un angle à avec le plan de polarisation du. rayon; les molécules lumineuses, en tombant sur cette lame, pénètreront d’abord jusqu’à une petite pro- fondeur sans éprouver de changemens daus leur polarisation ; mais, à une certaine limite, différente pour les molécules de diverses couleurs, elles se mettront à osciller comme des aiguilles aimantées autour de leur centre de gravité. Les amiplitudes de ces oscillations qui seront o et 2 à, ameéneront tour-à-tour leurs axes de polarisation dans les azimuts o et 2 à; mais comme la vîlesse des oscillations n’est pas la même pour les molé- cules de diverses couleurs, il s’ensuit qu’elles n'arrivent pas toutes en méme tems à ces deux limites, ce qui produit la différence de teinte que l’on y observe. Eufin, les inégalités de leurs vitesses les mélant de plus en plus les unes avec les autres, elles finiront par composer deux faisceaux blancs qui auront leurs axes de translation situés sur la même ligne droite, mais dont lun aura ses axes de polarisation tournés dans l’azimut 24, tandis que l'autre les dirigera dans l’azimut zéro; de sorte que ce dernier paraîtra avoir contervé sa polarisation primitive. M. Biot détermine la rapidité de ces oscillations pour les diverses mo- lécules lumineuses. Il fixe la profondeur où elles commencent , et en détermine généralement toutes les lois. Il parvient même à calculer celle de la force qui les produit, et il montre , d’après les phénomènes, qu’elle est proportionnelle à l'angle formé à chaque instant par l'axe de polarisation des molécules lumineuses et l'axe de la lame cristallisée ; et comme le tems de ces oscillations peut se calculer d’après l’épaisseur que la lumière parcourt tandis qu’elles s’exécutent, il en résulte une relation entre la force qui les produit et la grandeur des particules de lumière sur lesquelles elle s'exerce, de même que la durée des oscil- lations d’un pendule donne une relation entre sa longueur et l’inten- sité de la gravité. Parvenu à ce résultat général, M. Biot fait voir à posteriori qu'il est réellement la concentration des deux lois principales dont il a fait usage pour l'établir; car il montre qu’on en tire exactement les mêmes formules qu’il avait d’abord trouvées d’après la seule expérience dans son premier Mémoire. Il consacre ensuite le reste de son travail à montrer comment on peut, par le même principe, calculer et prévoir tous les autres phénomènes de polarisation que présentent les lames de chaux sulfatée, de mica et de cristal de roche, taillées dans des sens quel- conques, et exposées d’une manière quelconque à des rayons polarisés, tant par réfraction que par réflexion ; mais ces applications ultérieures, quoique déja calculées par M. Biot, étant l’objet de plusieurs Mémoires qui n'ont pas encore pu être lus à la Classe , uous n’en devons pas rendre compte ici. ( 250.) OUVRAGES NOUVEAU X. Tables de la Lune, calculées par M. Burckardt, ef publiées par le Bureau des longitudes de France; Pans, chez Mad. veuve Courcier. La découverte des inégalités séculaires qui affectent la longitude moyenne de la lune et les mouvemens de son périgée et de ses nœuds , a procuré aux tables lunaires l'avantage de pouvoir s'étendre à-la-fois aux siècles passés et aux siècles futurs. Sans cette découverte, les tables de la lune n'auraient jamais pu comprendre qu’un intervalle de tems fort limité, et les astronomes se seraient trouvés dans l'obligation de changer sans cesse les élémens principaux sur lesquels elles sont cal- culées. M. Laplace, à qui lon doit la théorie de ces inégalités sé- culaires, indiqua aussi aux astronomes une inégalité à longue pé- riode , qui s'ajoute au moyen mouvement, et quil est nécessaire de considérer, pour accorder entr'elles les observations faites à différentes époques dans le siècle dernier. Les premières tables où on ait eu égard à cette inégalité et aux variations des mouvemens du nœud et du périgée , sont celles de M. Burg, que le Bureau des longitudes a publiées en 1806. C’est principalement à la considération de ces inégalités, qu’elles doivent leur avantage sur les tables de Mason, les meilleures que l’on connût auparavant. Îl paraît maintenant difficile de surpasser beaucoup le dégré de précision que M. Burg a atteint; aussi M. Burckardt, en repre- nant en entier ce travail, n’a t-il trouvé que des différences peu con- sidérables sur les élémens principaux ; différences beaucoup moindres en général que celles des tables de M. Burg comparées aux tables de Mason. Celles de M. Burckardt sont calculées d’après 4000 obser- vations de l'observatoire de Greenwich, au lieu de 3000 que M. Burg avait employées. M. Burckardt a conclu de ses calculs qu'il fallait aug- Ê s $ menter de 10/ le moyen mouvement séculaire adopté par M. Burgs; » et quoique cette différence ne doive pas être négligée sur un élément aussi imporlant, on voit cependant combien les astronomes sont près de la vérité, puisque la considération de 1000 observations nouvelles n'apporte qu'un changement de 10! sur le nombre de dégrés que la lune décrit autour de la terre pendant la duréé d’un siècle enter. Mais on peut perfectionner des tables lunaires sous le rapport de la disposition qu’on leur donne, qui en facilite l'usage et qui rend plus simple le calcul des éphémérides, auquel elles sont principalement destinées. Mayer avait fait dépendre les uns des autres , les argumens des inégalités, de manière à en réduire le nombre autant qu’il avait pu ; Mason et M. Burg ont donné la même forme à leurs tables, et n’ont fait qu’ajouter quel- ques inégalités à celles que leur illustre prédécesseur avait considérées; (281%) et comme le dit M. Burckardi dans l'introduction qui précède ses tables : « il fallait quelque courage pour oser abandonner une route tracée » par Mayer, et suivie par les autres astronomes qui se sont occupés » des tables de la lune.» Le succès a pleinement jusufié cette innovation : les bornes de cet article ne nous permettent pas d'expliquer comment sont construites les nouvelles tables lunaires que nous annonçons ; il mous suflira de dire qu’en les employant on peut calculer deux lieux de lune dans le même tems que l’on en calcule un seul au moyen des autres tables. Cet avantage suflirait seu] pour les rendre précieuses aux astronomes ; mais le Bureau des longitudes, avant de les adopter pour le calcul de la connaissance des tems, à aussi voulu les comparer à celles de M. Burg sous le rapport de l'exactitude. On a fait calculer séparément au moyen de deux tables, 167 observations faites à Greenwich et à l'observatoire de Paris , et l'or a pris pour chaque observation l'erreur des tables de M. Burg et celle des nouvelles tables, soit en latitude, soit en longitude. Ensuite pour déterminer leurs bontés respectives, on a fait usage d’un principe énoncé dans la Théorie ana- lytique des probabilités, et qu'on peut regarder comme une extension de la règle des moindres carrés; c’est-à-dire, que l’on a fait les sommes des carrés des erreurs de l’une et l’autre table, et que l’on a regardé comme la meilleure celle pour laquelle cette somme s'est trouvée la plus petite. Cette épreuve a été favorable aux nouvelles tables, tant pour les erreurs des longitudes que pour celles des latitudes. Ces tables , dont M. Burckardt vient d’enrichir l'astronomie, sont donc à-la-fois et plus exactes et plus commodes que celles qui, jusqu’à présent, étaient regardées comme les meilleures. Pour parvenir à ce résultat , M. Burckardt n’a rien négligé de ce qui pouvait avoir une influence, quelle que petite qu'elle parûüt d’abord. Ainsi, par exemple, On avait toujours employé dans les formations des tables lunaires, la position apparente du soleil; il emploie au contraire la position vraie de cel astre, Ou sa position apparente, corrigée de l’aberration. La petite différence qui en résulte doit être à l'avantage des tables; car il est évident que l’action du soleil sur la lune, dépend du lieu vrai qu'il occupe dans Fespace; et au dégré de précision où l’on est arrivé maintenant, cette différence n’est pas, comme au tems de Mayer, assez petite pour être négligée. M. Burckardt s’est aussi attaché à déterminer le coefficient de l’iné- galité à longue période qui affecte le moyen mouvement. Lorsque M. Laplace l’indiqua pour la première fois, il observa qu’elle pouvait provenir de trois causes différentes : de l’action du soleil, de l’apla- tissement de la terre, et enfin de la différence de ses deux hé- misphères: Un nouvel examen de la question l'a porté à penser que cetle inégalité est due presqu'exclusivement à la troisième cause, et (232) M. Burckardt a trouvé qu’en effet c’est dans cette hypothèse que la grande inégalité satisfait le mieux aux observauons. Sa période est alors de 17gans, et son r#7aximumn positif, qu'elle a atteint en 1745, est de 12/5. e Essai d'une nouvelle Agrostographie, par À. M.F. J. Parisor De Breauvois, mnembre de l'Institut, etc. — x vol. in-8, aveci tie dr) Las graminées ont déja fait le sujet des travaux de plusieurs botanistes dis- üungués ; les genres établis par Linné(en 1754), ont été admis avec les mêmes définitions jusqu’à Schreber(1769), qui le premier les a rectifiés, et en a établi plusieurs nouveaux : Jussieu (1789) et avant lui Adanson (1765) firent con- naître l’ordre naturel des graminées ; mais depuis le nombre des graminées s’est considérablement accru , et on a senti la nécessité d’un travail général sur celte intéressante famille de végétaux. L’agrostographie de M. de Beau- vois est destinée à remplir cet objet; elle traite de la nomenclature des parties de ces plantes et des genres qu’elles renferment. L'auteur y analyse avec soin toutes leurs parties, et s'appesantit principalement sur celles des fleurs ; il donne leur synonymie et leurs caractères disuinctifs ; 1l indique leurs fonctions, et expose les opinions qu’on a émises à leur sujet. De nouvelles observations physiologiques propres à l’auteur, répandues dans ce travail, le rendent original et tres-instrucuf. M. Beauvois divise les graminées en 213 genres, dont 105 parfaitement distincts ont été, pour la plus grande partie, étudiés par lui sur la nature ; ce qui ajoute au dégré de confiance qu’on doit avoir dans les caractères qu'il leur donne. On y compte 62 genres nouveaux. Les autres genres sont ou peu connus , ou douteux , ou bien ont été mal caractérisés par leurs auteurs. On avait suivi, jusqu’à ce jour , l’ordre systématique donné par Linné , on l'ordre naturel de Jussieu , pour classerles genres; Brown est le premier qui ait cru devoir en adopter un tout différent, et qui nous semble moins heureux; M. de Beauvois a un ordre qui tient à-la-fois à l'esprit de ceux des deux premiers botanistes que nous venons de citer. De nombreuses figures, remarquables par leur exactitude et leur exécution, accompagnent cet ouvrage, et représentent les fleurs et le port de tous les genres , et les exemples de toutes les parties des graminées définies par l’auteur. Une table alphabétique des genres, et l'indication de toutes les espèces qui doivent y être rapportées, terminent cet ouvrage, et forment en qnelque sorte le tableau de celui que M. de Beauvois se propose de publier sur les espèces. . e (1) Paris, 1812, chez l’auteur, rue de Turenne, n°. 58. Fautes à corriger dans Le n°. 64. Pag. 216, lig.13et15, X, K°, K1! , lisez k, k', kr. Idem, 18, il faut employer, lisez: il vaut mieux employer. RSR RTE EE MOV EAU BULLETIN DES SOCLEMN CES: PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. à Paris. Mars 1813. HISTOIRE NATURELLE. | ZOOLOGIE. Essai lustorigue sur les crustacés de la mer de Nice; par M. Rio. ( Extrait d'un rapport fait à l’inshtut par M. Bosc. ) Les crustacés forment une des classes les moins connues de la zoologie; Ixsrirur, 1672. ceux de la méditérannée sur-tout n’ont pas été étudiés depuis Rondelet qui a incomplettement décrit et grossièrement figuré quelques-uns des plus communs et des plus remarquables. M. Rizzo qui s'est voué au perfectionnement de toutes les parties de l’histoire naturelle des environs de Nice , et auquel on doit un important traité sur les poissons de la mer qui baigne cette ville, à envoyé un mémoire à l’'Insutut , sur les crustacés de la même mer. Des trente-neuf genres de cette classe , indiqués par ce naturaliste, quatre sont nouveaux , ce sont : 1°. GErBi0s : il est principalement caractérisé par le défaut de pinces à toutes les pattes. Deux espèces y entrent et l’une d'elle est figurée par l’auteur. Il paraît infiniment se rapprocher des thalassines de Latreille, 2°, MezrA , dans lequel on ne trouve de pinces qu'aux pattes antérieures : C’est sur Le petit homard , figuré par Rondelet, qu'il est établi ; il se dis- tingue fort peu des galathées. Le nom de Melia ne peut pas être conservé , attendu qu’il appartient déja à un genre de plantes. 3°. Tuarassapss, qui n’a de pinces qu'à une des paltes antérieures : trois espèces nouvelles , excellentes à manger , le composent. On peut lui trouver de nombreux rapports avec les crangons. 4°. Ecxon: il est établi sur le cancer cataphractus d’Olivi, qui manque Tom. III, No.66, 6°, Année. 30 Soc. Pnironar. 23 Janvicr 1813. (2549 de pinces àsa première paire de pattes. Les palemons paraissent en différer fort peu. La moitié des cent espèces dont l'ouvrage de M. Rizzo contient la description, est nouvelle, plusieurs de ces espèces sont remarquables, ou appartiennent à des genres qu’on croyait exclusivement propres aux mers des Indes. Pour bien juger de la valeur de ces nouveaux genres, et de ces nou- velles espèces , il eût fallu avoir la nature sous les yeux. En indiquant exactement les lieux où l’on pêche chacun des crustacés qu’il décrit, M. Rizzo a constaté de nouveau le fait que les habitans de la mer, malgré les facilités qu’ils paraissent avoir pour se transporter au loin , se tiennent cependant dans des espaces circonscrits , soit par la nature du fond , soit par la profondeur de l’eau , soit par des abris contre les vents , les courans , lefroid , leurs ennemis , eic. : seulement quelques-uns changent de lieu, suivant les saisons , principalement au moment du frai. Le Doripe à trois pointes est l’espèce la plus grande, et celle qui vit dans les eaux les plus profondes. | L'ouvrage de M. Rizzo est généralement rédigé avec beaucoup de Lors et de clarté ; mais les figures qui l’accompagnent sont faiblement essinées. LA Extrait d'un mémoire sur le Puceron du Térébinthe, aphis pistaciæ , Linn. , eg sur les galles ou vésicules qu'il produit ; par M. n'AuDesART DE FErussAc. M. p'Aupésart De Férussic fait précéder son mémoire d’un précis his- torique sur les espèces de pistachiers en général, et sur leurs produits. Il fait voir qu'il y aurait de grands avantages à introduire la culture de ces arbustes dans le midi de la France où déja deux espèces croissent spon- tanément , le lentisque et le térébinthe. Cette culture pourrait devenir d'autant plus importante, qu’elle occasionnerait peu de dépenses pour en retirer les produits qui consistent : 1°. dans les résmes et les huiles connues sous les noms de mastic, de térébenthine dé Chio, d'huile de térébenthine du Levant, et qu'on obtient en faisant des incisions aux arbustes ou en exprimant leurs graines; 2°. dans les galles ou vésicule qui les couvrent quelquefois, et dont on se sert en Orient pour teindre la soie en superbe écarlate. L'Europe est encore tributaire de l’Asie- Mineure pour les premiers produits, et elle ignore lutilité du dernier. Cependant M. de Férussac a observé qu'en Espagne les habitans du royaame de Murcie viennent aux environs d'Écija et de la Aldea près du Xénil et du Guadalquivir , récolter les jeunes galles du lentisque pour les porter à Madrid où on les emploie à la teinture des draps en incarnat et en écarlate, à la manufacture royale de St,-Fernando. Ce sont ces galles qui doivent ( 235 particulierement fixer l'attention du culüvateur, comme étant un des pro- duits les plus précieux des pistachiers. M. de Férussac fait remarquer qu’elles se trouvent sur toutes les espèces de pistachiers, et qu’elles sont produites par la piqüre d’une même espèce de puceron ( aphis pistaciæ , Binn. ); mais il n'a pu étudier que celles du térébinthe et celles du lentisque. : Ces galles ou excroissances sont vésiculeuses , d’abord vertes, puis d’un rouge de corail lorsqu'elles sont mûres, c’est-à-dire, à leur dernier période de croissance. Elles sont dures, coriaces , quelquefois remplies d’une liqueur limpide dans laquelle nagent les pucerons. Lorsqu'on les brise il transude de leur substance de la térébenthine d’une odeur agréable et de la même espèce que celle que fournit l’arbuste. Ces vési- cules commengent à ‘pousser au printemps, croissent pendant tout l'été, et sont ordinairement mûres vers la fin de cette saison ou vers le milieu de lJ’automne, selon les variétés. Les pucerons qu’elles renferment croissent et multiplient jusqu’à cette époque , où les vésicules se sèchent et se crêvent, ou s'ouvre pour donner passage aux pucerous qui s’envolent. Si l’on ouvre les galles avant la sortie de leurs habitans et avant qu’ils aient pris des ailes , vers la fin de l'été , on les trouve remplies d’une innom- brable quantité de pucerons de toutes grandeurs : l'insecte parfait est ailé et tout noir. On distingue trois sortes de ces galles. 10. Les galles siliquiformes , qui naissent constamment au sommet des branches. Elles sont alongées en forme de silique ou de gousses très- aiguës , qui imitent des cornes plus ou moins arquées, ayant jusqu’à 24 centimètres de longueur sur 5 de diamètre. Ces galles sont réunies 2 à 6 en bouquet, et rarement solitaires. Si on les ouvre, vers le milieu ou vers la fin d'août, on y trouve des pucerons , les uns apteres, ronds , couleur d'orange ; les autres alongés , de couleur jaune et des- unés à avoir des aîles. Cette sorte est la plus tardive à mürir. 20, Les galles globuleuses, qui naissent sur la côte de la feuille. Elles sont globuleuses ou pomiformes , solitaires ou réunies, et elles ont environ 3 centimètres de diamètre, Les pucerons sont un peu plus foncés en couleur, et ceux destinés à avoir des aîles sont d’un jaune plus pâle, et-un peu plus gros que ceux des galles de la premiere sorte. 3°. Les galles en bourrelet, qui sont formées par le bord des feuilles, replié en tout ou en partie jusque sur le milieu, et qui forme ainsi un bourrelet épais qui se courbe en demi-cercle. Ce bord se décolle lors de la maturité, pour donner passage aux pucerons. Les individus aptères ne différent pas de ceux des gailes globuleuses , mais ceux destinés à avoir des aîles sont plus gros et plus orangés. L'auteur donne en outre une description des habitudes et des dé- veloppemens de linsecte qui étant analogues à ce que l’on connaît Soc. PHILOMATe 28 Novembre 1912. ( 256 j déja pour d’autres espèces du même genre nous dispense de les répéter 1e. S. L. BOTANIQUE. À ; 1 ed Examen du genre Ceratocephalus , suzp de quelques obser- vations sur les racines secondaires de plusieurs plantes ; par M. Aucusre pe SAINtT-Hiratre. ( Analyse.) Lane a ditque les péricarpes du ranunculus falcatus | sontmunis chacun d’un prolongement en forme de sabre , et que le calice porte un appendice à sa base. L'appendice n’a pas été retrouvé ; le prolongement ensiforme est très-apparent. : ‘ Moœnch crut que cette plante devait être distraite du genre ranun- culus. Ïl en fil un nouveau genre , sous le nom de ceratocephala , et lui assigna, pour caractère , d’avoir un calice persistant , pentaphylle ; une corolle pentapétale, les pétales ayant à la base de leur onglet , une fossette recouverte d’une écaille ; quinze étamines ; un grand nombre d’ovaires , portant chacun un stigmate sessile ; autant de péricarpes, réunis deux à deux par le dos , chaque paire prolongée en un rostrum comprimé et pointu. M. Persoon , dans son synopsis, adopte le genre ceratocephala , de Moœnch, sous le nom de ceratocephalus. M. Auguste de Saint-Hilaire rejette ce nouveau genre. Il fait très-bien voir que Moœnch et M. Persoon ont pris pour deux péricarpes réunis, deux tu- bercules dont chaque péricarpe est chargé, et que le rostrum n'est autre chose qu’un style pourvu d’un stigmate latéral , d’où il conclut qu’on ne doit pas séparer le ranunculus falcatus des autres renoncules. Il remarque en outre que cette espèce a, comme ses congénères , une graine dressée à périsperme corné et à embryon petit, droit et basilaire. M. Persoon avait mis en question , si cette plante ne devrait pas être réunie au genre myosurus , à cause du petit nombre de ses étamines , de la longueur de l'onglet de ses pétales, et du développement considérable de son gynophore. Mais M. de Saint-Hilaire observe avec Gærtner, que la graine du myosurus esl pendanie et non dressée. La radicule du ranunculus falcatus est externe ; ses radicelles sont internes ct, par conséquent , elles sont renfermées dans des coléorrhizes à la manière de celles des monocotylédons. M. Mirbel avait déja remarqué cette organisation dans le piper nigrum , le trapa natans et quelques autres végétaux bilobés. M. de Saint-Hilaire aflirme qu’elle se retrouve dans le plantago major , le phaseolus vulgaris , le valerianella olitoria, le senecio vulgaris , V'urtica urens , le sonchus oleraceus , le calendula arvensis , le matricaria camomilla, le medicago maculata , le veronica agrestis, elc. Cette foule de faits fournit à M. de Saint-Hilaire un puissant é< (355) ‘argument contre la division primaire des végétaux à embryon coléor- rhizés ou non-colécrrhizés, Il confesse que cette différence organique, ob- servée primitivement par Malpighi et depuis par Gærtner, est très-remar- uable ; mais, à l’exemple de M. Mirbel, et contre le sentiment de M. Richard , il nie qu’elle puisse jamais devenir la base d’une classifica- tion naturelle. M. CHIMIE. Sur l Acide sulfurique fumant; par M. Nocxx. La propriété que possède l'acide sulfurique obtenu par la distillation du sulfate de fer desséché de répandre des fumées blanches lorsqu'il a le contact de l'air, a été observée par plusieurs chimistes, et entre autres par Raymond Lulle , Arnaud de Villeneuve et Hellot. Bernhardt ayant soumis cet acide à la distillation, obtünt un sublimé fumant dont une portion était en filets flexibles, brillans, soyeux et très-volauls, tandis que l’autre était grenue , cassante, et moins volaule que la pre- miere : 1l observa que le résidu de la distillation n'était plus fumant et avait toute la propriété de l'acide sulfurique ordinaire. Meyer, qui s’occupa ensuite du même sujet , regarda le sublimé décrit par Bernhardt comme une com- binaison de causticum et d'acide sulfurique; il attribua les vapeurs blanches qu'il répandait au dégagement du causticum, et il prétendit que quand on versait de l’eau dans l’acide fumant , celui-ci cessait de l'être, parce que le causticum était dégagé. Fourcroy examina en 1785 l'acide sul- furique de Nordhausen , 1l confirma les faits annoncés par Bernhardt et par Meyer, relatifs à la sublimation du principe fumant et à l’action de l’eau sur l'acide fumant; mais il prétendit que dans ce cas il avait dégagement de gaz sulfureux ; qu'en conséquence, il fallait regarder le sublimé ou le principe famant ;, comme une combinaison de gaz acide sulfureux et d'acide sulfurique, suscepuble d'être décomposée par la cha- leur qui se produit lorsqu'on le mêle à l’eau. M. Vogel, de Bayreuth, vient de soumettre l'acide sulfurique fumant à un nouvel examen; il a obtenu le principe fumant à Yétat de pureté en distillant l'acide de Nordhausen au bam de sable et en recevant le produit dans un récipient entouré de neige. Ce produit est très-sec, lorsque la disullation n’a pas été poussée trop loin ; il est tenace , fibreux , on peut le tenir quelque tems entre les doigts sans éprouver de douleur. H conserve l’étst solide à 15° Réaumur ; à une température plus élevée il forme une vapeur incolore ; il fume vivement, quand il a le contact de l'air parce qu'il s’unit à l'eau hygrométrique de ce fluide. L'eau converüt le principe fumant en acide sulfurique ;: quand on Ann. ne Cine, N°. 252. Ann. DE CHIMIE. IN°. 243. (23585 ) fait le mélange sur de grandes masses , il se dégage de la lumiere et du calorique , mais pas de corps pondérable: par conséquent ce principe ne contient pas d'acide sulfureux. Si l’on n’a mis que peu d’eau releti- vement à la proportion du principe fumant, on a un acide semblable à celui de Nordhausen; si l’on en a ris un excès, on a de l'acide sul- farique ordinaire. Quoiqu'il en soit de laflinité du principe fumant pour l’eau, M. Vogel prétend qu'il n’est pas dépourvu absolument de ce liquide. Le principe fumant, en s’unissant aux bases, forme des sulfates ; durant cette union aucun gaz ne se dégage. Il s'unit au soufre et forme des composés de couleur brune, verte et bleue, qui dégagent du gaz acide sulfureux lorsqu'on les met en contact avec l’eau. On fait ces composés en meltant de la fleur de soufre dans le ballon où l’on reçoit le produit de la distillation de l’äcide de Nordhausen: Lorsqu’au lieu de mettre du soufre dans le récipient, on y met du phosphore, celui-ci s’enflamme , se convertit en acide phosphorique , et le principe fumant est réduit à l’état de soufre. ‘ D'après ses expériences M. Vosel croit pouvoir regarder le principe fumant comme de l'acide sulfurique ordinaire, qui est privé de la plus grande partie de Son eau, et dont les propriétés acides sont exaliées par un agent impondérable: DIRE OC Resultats d'expériences sur le gaz ammoniac ; par M. TuEenarr. 1°, Lorsqu'on fait rougir un tube de porcelaine dans un fourneau à réverbère, et qu’on y fait passer du gaz ammoniac peu-à-peu, il s'en décompose à peine. Pour que cette expérience réussisse complè- tement , il est nécessaire que le tube ne soit point perméable aux gaz extérieurs, et qu’à cet effet , ïl soit verni intérieurement, ou bien luté exiérieurement : il est encore nécessaire que Île tube soit bien net, et qu'il ne contienne point de fragmens des bouchons qu’on y adapte; 2°. Lorsqu'au lieu de mettre en contact le gaz ammontac avec le ca- lorique seul, on l’expose tout à-la-fois à l’action de ce fluide et d’un des cinq métaux suivans : le fer, le cuivre, l'argent, l'or et le pla- ne, ce gaz se décompose et se transforme toujours en gaz hydro- gène et en gaz azote. La décomposition est d’autaut plus prompte, que la chaleur est plus forte, Mais tous les métaux ne jouissent pas également de cette propriété ; le fer la possède à un plus haut degré que l'argent, d’or et le platine : aussi faut-il moins de fer ‘que des autres métaux , ‘et moins de chaleur avec le premier qu'avec ceux-ci, pour décomposer l’ammoniaque. 10 grammes de fer en fil, suflisent pour décomposer, à quelques centièmes près, un courant de gaz am- ( 259) moniac assez rapide, et soutenu pendant huit à dix heures ou plus, à une chaleur un peu plus élevée que le rouge cerise. Une quantité triple de platine en fil, ne produirait point à beaucoup près le même effet, même à une température plus élevée ; 30. Aucun de ces métaux ; en décomposant le gaz ammoniac , n’aug- mente de poids ; aucun ne diminue non plus, quand ils sont purs : en effet, on a exposé pendant 24 heures, 25 grammes de fil de fer, à l’action d'un courant de. gaz ammoniac sec; le gaz a été comple- tement décomposé, depuis le commencement de l'expérience jnsqu’à la fin; au bout de ce tems, on a retiré le fil de fer; on l’a pesé : son poids s’est trouvé de 255.05. On a fait la même expérience sur le cuivre, et l’on a obtenu les mêmes résultats : on l’a faite aussi sur le plane, mais celui-ci, au lieu d'augmenter de poids, a perdu. Cela tient à ce qu'il métait point pur; car en en prenant de très-pur, la perte de poids a été nulle : d’ailleurs , il y a eu tantôt décomposition de la moitié du gaz , tantôt seulement du quart, selon que le courant a été plus ou moins rapide, et la température plus ou moins éle- vée. Quoique ces métaux n’augmentent ni ne diminuent de poids , en décomposant de très - grandes quantités d’ammoniaque, plusieurs changent de propriétés physiques. Le fer devient cassant, comme Berthollet fils l’a reconnu le premier ; le cuivre le devient telle- ment, quand on ne l’a point assez chauffé pour le fondre , qu'il est impossible , en quelque sorte. d'y toucher sans le rompre : il change en même tems de couleur; de rouge qu'il est, il devient jaune, et quelquefois blanchätre. Ces changemens sont dus. à une disposition particuliere entre les molécules ; 4°. Les gaz qui proviennent de la décomposition du gaz ammoniac par les métaux précédemment cités, sont loujours de l’hydrogène et. de l'azote, dans le rapport de 5 à 1 : du moins, c’est ce qu'indique leur analyse dans l’eudiomètre; : - bo, Dans cette décomposilion , il ne se forme. aucun composé, ni solide n1 liquide. | ; Il suit donc de ce qui vient d’ère dit, que le fer , le cuivre, etc. opèrent Ja décomposition du gaz ammonjiac à une haute température, sans rien enleyer à ce gaz, ou sans rien, lui céder qui soit pondé- rable. D’après cela , on pourra croire que ces métaux n’agissent sur le, gaz ammoniac dans la décomposition qu'ils lui font éprouver que comme conducteurs de Ja chaleur , et qu'en rendant très-intense la température intérieure du tube ; d'autant plus que la décomposition, de ce gaz s'opère moins difficilement dans un tube rempli de frag- mens de porcelaine que dans un tube vide. Cependant il restera tou- jours à expliquer comment il se fait que 10 grammes de fil de fer décomposent complètement un courant rapide de gaz ammoniac à la Ann. DE CHIMIE. Janv. et Fév. 18153. : ( 240 ) chaleur rouse-cerise, tandis qu’une quantité quadruple de platine en décompose tout au plus la moitié, même à une température plus élevée. Sur la chaleur spécifique des Gaz; par MI. F. Drrarocne et J. E, BErArD. Le docteur Crawford, MM. Lavoisier et De Laplace, M. Leslie, M. Dalton, et M. Gay Lussac, ont fait diverses tentatives pour arriver à la détermination de la chaleur spécifique des gaz, mais les procédés suivis par ces savans, dans leurs recherches ; n'ayant pas toute l'exactitude néces- saire, où reposant sur des données hypothétiques , ne les ont point con- duits à des résultats dans lesquels on püt avoir une entière confiance ; et lorsque lPinstitut a proposé ce sujet de prix, il pouvait être considéré comme presque absolument neuf. MM. Delaroche et Bérard ont eu pour but dans les recherches qui font le sujet de leur mémoire , de déterminer la chaleur spécifique des gaz, dans le sens que l’on devait donner naturellement à ce mot, c’est-à-dire de dé- terminer combien les différens gaz abandonnent de chaleur en passant d’une température donnée à une autre également donnée, sans que la pression à laquelle ils sont soumis varie dans ce changement. Pour cet effet, 1ls ont, à l'exemple de MM. Lavoisier et De Laplace , fait passer un courant continu de gaz chaud au travers d’un serpentin placé dans un calorimètre, en observant la température de ce courant, soit à son entrée, soit à sa sortiv, et en déterminant la quantité de chaleur que re- cevail ce calorimètre, ainsi que la quantité de gaz qui le traversait dans un tems donné. Mais au lieu du calorimètre de glace employé par ces sa- vans, les auteurs du mémoire en ont employé un autre fondé sur le prin- cipe suivant. HT Si l'on suppose qu’une cause réchauffante constante et uniforme soit ap- pliquée à un corps isolé, dans un espace plein d'air, il est évident que ce corps ira continuellement en se réchauflant jusqu'à un terme où il perdra autant de chaleur qu'il en recevra, et Où, par conséquent, sa lempéra- ture deviendra stationnaire , si celle de l'air environnant l’est également. Or , il est facile de voir par ce que l’on connaît de la loi suivant laquelle se fait le refroidissement des corps chauds , que dans cet état de choses, l'excès de l’une de ces températures sur l’autre sera, toutes choses égales d’ailleurs ,à-peu-près proportionnel à l'intensité de la cause réchauffanteou du moins à la quantité de chaleur reçue dans un tems donné par le corps soumis à son influénce, et que cela sera vrai sur-tout, s’il s'agit de petites différences de température. k Cela posé, concevons un vase cylindrique plein d’eau , à parois métal- (241) liques très-minces, traversé par un serpentin applati formant plusieurs tours de spire, et posé sur un trépied en bois, dans une chambre dont l'air éprouve très-peu d’agitation; concevons également que l’on fasse passer par ce sepentin un courant extrêmement uniforme de gaz préalablement réchauffé jusqu’à un terme constant ; que l’on détermine l’abaissement de température de ce gaz dans son passage au travers du serpentin, ainsi que le réchauffement de l’eau du vase, lorsque sa température sera de- venue stauonaire, et que l'on répète l'expérience en faisant passer successi- vement différens gaz, mais en laissanttoutes les autres circonstances égales, nous comprendrons facilement que l’on pourra, en comparant entre eux les différens réchauffemens éprouvés dans ces diverses expériences par l’eau contenue dans le vase, lequel devient alors un véritable calorimètre, dé- terminer d’une manière comparative les capacités de chaleur des gaz que l'on y aura sousmis, et nous nous ferons une idée du procédé suivi par MM. Delaroche et Bérard. Pour ne pas trop alonger cet extrait, nous n’entrerons ici dans aucun détail sur la description des appareils qui ont servi à ces expériences , ni sur les précautions nombreuses que les auteurs ont prises pour atténuer ou corriger les causes d’erreur qui pouvaient influer sur l'exactitude de leurs résultats, et nous rapporterons inrmé- diatement le tableau des nombres qu'ils ont trouvés pour la chaleur SpéCi= , fique de différens gaz, rapportée à celle de Pair prise pour unité. Sous le rapport des Sous le rapport. volumes. des poids. Ain AtMOSphÉTIqUEM Aer: 12 AePDI O000 011 1.0000 RNALORENC RE ME EE Ce 1O 0800: ee ITA 0 LOT acide Cathoniquen ll de NE 2000 Li: 100200 Dee Ce EU NO 000. NO 2040 Re M O0 OO AT Ale 1.0318 AO UMA AS PRNRANRS OxIde d'AZOLE EN EMPIRE gaz oléfiant . ... . . . . . . . . . oxidetde CADET NET Vapeur d'eau (1)A Re ee 155030. 14 1 1010070 5530 ET 5708 09/40 TR MIT:080 0000. 1: 119 TO00 M M Em La plupart des expériences qui ont conduit à ces résultats, ont été ré- étées deux fois au moins, et les auteurs ont cherché en outre à y arriver aussi par une route un peu différente, c’est-à-dire en déterminant la (1) Les auteurs n’ont pas une entière confiance dans ce dernier résultat obtenu par une. expérience tres-délicate ,: dans laquelle ils ont comparé la chaleur spécifique d’un air sec avec celle d’un air saturé d’humidité à la température de 40°, et contenant par conséquent un quatorzième seulement de son volume de vapeur aqueuse; ils croyent cependant qu’il ne eut s’écarter beaucoup de la vérité. P Tom. III. No. 66. 6°. Année. 31 (242) quantité de gaz chaud qu'il fallait faire passer au travers de leur calori- mètre , pour élever sa température d’une quantité donnée, Pour éviter dans ces dernières expériences l’influence de l’action réfrigérante ou réchauf- fante de l'air extérieur, ils ont, à l'exemple du comte de Rumford, abaissé préalablement la température de leur calorimètre et de l’eau qu'il renfermait au-dessous de celle de l'air environnant; puis ils l'ont sou- mis à l’influence du courant de gaz chaud, pendant un tems suffisant pour qu'il acquit une température aussi élevée au-dessus de celle de Pair environnant que celle-ci Pétait au-dessus de Ja température initiale ; ils ont, par ce moyen, établi une compensation entre l'influence refrigérante que l'air exercait dans la seconde moitié de l'expérience et l’influence réchauffante qu’il exerçait dans la première moitié. Il existe une ressem- blance frappante entre les résultats de ces expériences et ceux que Îles auteurs avaient obtenus par le premier procédé. Nous croyons en consé- quence inutile de les rapporter ici. Les gazomètres qui avaient servi à ces expériences étant tels que, moyen- nant de légères modifications , on pouvait faire varier à volonté la pression à laquelle étaient soumis les gaz qui circulaient au travers du calorimètre, les auteurs en ont profité pour examiner comparativement la chaleur spé- cifique de l'air atmosphérique soumis à la pression de 74 centimètres de mercure, et celle du même air soumis à la pression de 100.6 centimètres. Ils ont trouvé que ces chaleurs étaient pour des volumes égaux dans le rapport de 1.0000 à 1,2396, et pour des poids égaux, dans le rapport de 1.0000 à 0.9126. Ils en ont conclu que, sous le premierrapport, la chaleur spécifique de l'air augmente en même tems que la pression à laquelle il est soumis, mais d'une manière plus lente; tandis que sous le second, elle diminue à mesure que la pression augmente. Il ne suffisait pas de déterminer d’une manière comparative la chaleur spécifique des différens gaz , il fallait encore la comparer à celle des autres. corps et en particulier de l’eau. Les auteurs du mémoire y sont parvenus par trois procédés différens. Le premier de ces procédés consistait à faire circuler dans le calorimetre un courant tres-lent d’eau chaude, et à com- parer ses effets avec ceux des courans de gaz. Le second supposait que l’on connüt la masse d’eau contenue dans le calorimètre, celle du calorimètre lui-même , et la chaleur spécifique des métaux dont il était formé ; et moyennant cela, il suffisait, pourarriverau but qu’on se proposait, de déter- miner la quantité de gaz nécessaire pour élever la température du calori- mètre d’un nombre donné de degrès, en passant elle-même d'une tempé- rature donnée à uneautre également donnée. Enfin , le troisième procédé consistait à déterminer la quantité de chaleur que le calorimetre perdait dans un tems donné , lorsque sa température, apres avoir été élevée par l'effet d’un courant de gaz chaud , devenait stalionaire; car, puiique cette quantité de chaleur perdue était alors égale à celle que recevait le calori- (243) mètre, il est évident que l’on avait de cette manière un moyen direct d'é- valuer la quantité de chaleur abandonnée par le gaz, en passant d’une température à l’autre , et par conséquent sa chaleur spécifique. Les auteurs sont arrivés à la détermination de la quantité de chaleur abandonnée par leur calorimètre, au moyen d’une expérience sur la marche de son refroi- dissement , lorsqu'on l’abandonnait à lui-même , après l'avoir réchaufté, et de la connaissance préalablement acquise de sa masse et de sa chaleur spécifique. En appliquant successivement ces trois procédés à la détermination de la chaleur spécifique de l'air comparée à celle de l'eau, les auteurs ont trouvé que cette dernière étant 1.0000 , celle de l’air était 0.2496,0,2697 et 0.2813 ; puis en prenant la moyenne de ces trois résultats, c’est-à-dire , 0.2669, ils ont calculé, à l’aide des données contenues dans le précédent tableau, la chaleur spécifique des autres gaz, ce qui leur a permis de dresser la table suivante : FAURE LINE VRAN ri AM ERAN tré 600 aib'atmosphériquet 4 Vel 0.2669 Bar DVALOSenE NC AC AUS 3.2956 — acide carbonique. . . . " 0.221510 -— OxXISENQ. . - 0.2561 = ZONE LV Re de ertEtieiy open 28 à) UE TION 2754 — oxide d'azote. D MEL 0.2369 —toléfanti MAN FAN AIe Ce à 1074207 — oxide de carbone. . . . . . . . . . . : 0.084 Vapeuraquensers en CRE MINE PP 08870 MM. Delaroche et Bérard terminent leur mémoire en récapitulant les ré- sultats qu'il renferme, et en en tirant quelques conclusions générales , dont la plus remarquable est qu'un mélange d'hydrogène et d’oxisène, dans les proportions convenables pour la formation de l’eau , aurait bien moins de chaleur spécifique que l’eau elle-même, et que par conséquent, il faut absolume:t renoncer à l'hypothèse qui attribue au changement des chaleurs spécifiques, le dégagement de calorique qui s'opère dans un grand nombre de combinaisons chimiques. MATHÉMATIQUES. Mémoire contenant un systéme de formules analytiques, et leur application à des considérations géométriques ; par DM. J. Biner. Nous exposerons ici les principales formules analytiques de ce Mémoire, INSTITUT: 30 Novembre 1812. (244) celles qui servent de fondement à toutes les autres ; et nous renverrons à un autre article ce qui est relatif à la géométrie. 11 nous sera utile de représenter une quantité de la forme ga — 37" par le symbole ( y/,z!/); une quantité telle que gl 2 plat 2 glatllll — oct 2 pla > gpl, par (x, y!!,2/1!) ; semblablement par (#', x//,y!/l, 3°") une quantité telle que EDEN CRT ANNE EEE Ces expressions sont les dénominateurs des valeurs des inconnues déterminées par des équations linéaires , dont les coefficiens sont les lettres y°, usa, le mm le A US ee a ta ere M OBaplace qui en à fait connaître plusieurs propriétés, les a désignées sous le nom de résultantes. Vandermonde Îles a aussi étudiées. ( Voy. Les Mémoires de l'académie. Paris, 1972). Avec un nombre » de lettres y', y/, y, etc., et un même nombre de z/, z!/!, z/l!, etc. , on peut former les résultantes à deux lettres (7, z/!), # D— I (75 #0), ec, (pl all), etc; en nombre r. . Avec d’aatres lettres ED 2 v,v!, ul, etc., &, &l!, ll, etc., ayant aussi formé un autre système de’résultanties à deux/Jettres (w71@/) Qu cle) etc ENG) Lere si Pon considère la somme des produits des résultantes correspondantes G', 21) (0, C1) C7 a) (ul, EM) Æ ec. + (7, 31!) (ul, QI) etc. On voit facilement, par le développement de chacun de ses termes L ? et en vertu d’une formule 1, rapportée au ne. 5r de ce Bulletin , qu’elle revient à ZyvE36— Zav 276, où l’on représente pour abréger et selon l'usage par Zyv, la quanuté g'o Æ+ yllull pv D ete. Ceue nue sion £yv 236 — Es Xyé. pouvant être assimilée à la forme (Cane) 1 1 - ñ z eu ? il s'ensuit que le produit d’un nombre quelconque de fonctions , telles que Z(y,3/)(v, 6), est encore de la forme (y, z/!), 1 ê F 1 œll, œlll ; Avec trois systèmes de lettres x’, x", x!!, etc. , y’, y'!, yll!, etc. A N—I ROUE de résul- zl, al/, zlll, etc. , on pourra former un nombre 7. AU : AIN EU Û tantes à trois lettres (x’, 7", AD MUR LR 7,2) aleler, ayant aussi formé ioutes les récultantes données par trois autres systèmes Æ/, £/!, etc 2 #42 v', uv, etc., &!, &/!, etc. ; si lon multiplie les résultantes correspondantes (245) ceutr’elles, et qu’on représente par Z (x, 7!, 3) CE, o!, #5) la somme de iou: les produits, on aura 2 (x, 7°, 21) (Ë,v/, G) = ExË Sy zzÈ L SyË Ezo Zxl Æ »3zE sx SyÈ — Ex Ezv 2YÜ — EyË Exv 52 É — 52 Sy Exb. Ce dernier membre est de la forme (x/, y/!, 2!!! ); ainsi on peut con- clure que le produit d’un nombre quelconque de fonctions de la forme 2 (2, n0al)I(E, ut G)\ sera encore de/latforme! (xl, 71, 211). Pareille chose a lieu par des sommes de produits de résultantes correspondantes à un nombre quelconque de lettres : cs théorême peut encore être généralisé. Désignons par $ (7!, z/!) une somme telle que Cr 25) + a) (rs 4) + ete. ; de résultantes à deux lettres; c’est-à-dire, faisons S(y',z")=y'izl;— 2 9 + nes = 2h ln + Son 2h — 29 ip etc. et continuons d'employer la caractéristique > pour les intégrales rela- tives aux acceus supérieurs des lettres. On trouve que l'intégrale z{S (7,3) S(v,c')} égale _ EYpor 226 — EZpuy EJiGy À EVnvs EZpby — En) EF C, + ete. HET on 22iGn— 220 ET Cu + EVE — Ep EY nn Gr + etc. — eic. En indiquant donc par 5, des intégrales qui supposent , dans chaque terme, les mêmes accens inférieurs aux lettres du même alphabet, ces accens pouvant êlre ou non les mêmes pour celles des alphabets différens, on aura à z{S(r,z)8, (v DD =S, {ryvoszt—s2zyc}. Cette nouvelle expression peut être assimilée à la forme S (y, z7) ; ensorte qu'on peut énoncer que le produit d’un nombre quelconque de fonctions , telles que 2 { Sy, 3) 8 (v,&)} sera lui-même de cette forme. Îl en arrive autant pour les fonctions Z {S (xs F2) S(E,v, “nf, E 15, Césa, gl, a) S Cr, 8, ul, go etc. C’est en partant de ces théorêmes généraux que l’auteur de ce Mémoire faite connaitre une serie de relations analytiques qui existent entre INSTITUT Décemb. 1812. (246) des quantités dérivées de plusieurs systèmes de lettres, à la manière dont les résultantes que nous venom$ de considérer sont formées avec les t,æ,7,2. Ces relations sont du genre de celles que M. Lagrange a données an commencement d’un Mémoire sur la pyramide triangu- laire (Berlin, 1775), mais elles sont plus générales et plus étendues. À la même séance de l'Institut, M. Cauchy, ingénieur des ponts et chaussées, a présenté un Mémoire qui contient plusieurs des formules que nous venons de rapporter. Il y ést parvenu par une marche dif: férente. Dépeloppemens de Géométrie rationfille et analytique, pour servir de suite aux Traités de Géométrie descriptive et de Géométrie analytique de M. Monge; par M. Durin, capi- taine au corps du génie maritime, et ancien Elèpe de l Ecole Polytechnique. Cr titre est celui d’un ouvrage que M. Dupin se propose de publier, et dont il a communiqué à institut une partie manuscrite , qui con- siste en trois mémoires sur les courbures des surfaces. Dans son pre- mier mémoire , M. Dupin rappelle d’abord tout ce qui est connu sur cette maüère , etil démontre synuthétiquement les différens théorèmes que les géomètres ont trouvés par l'analyse ; ensuite il expose une théorie nou- velle qui lui appartient, et qu'il a nommée théorie des tangentes con- juguées. C'est de cette partie de son travail que nous allons donner un extrait. Pour concevoir ce qu'il entend par cette dénomination , supposons qu’une surface soit donnée, et qu'on lui circonscrive une surface déve- loppable qui la touchera dans toute l’étendue d’une ligne courbe. La tangente à celte ligne, en un point donné , et l’arête de la surface développable qui passe par ce point, sont ce que M. Dupin appelle deux tangentes conjuguées. Relativement à chaque point donné de la surface, il existe évidemment une infinité de systèmes de semblables tangentes. Tous ces systémes jouissent de propriétés curieuses , qui n'avaient point encore été remarquées , et dont voici les principales. I. Deux tangeutes conjuguées sont réciproques l’une de l’autre , c’est- à-dire, que si l’arête d’une première surface développable est tangente à la ligne de contact d’une seconde surface de la même espèce, réci- proquement la tangente à la première ligne de contact sera l'arête de la seconde surface. Il. On peut toujours tracer dans le plan tangent, en un point donné, une seclion conique qui ait ce point pour centre, et dont les systèmes # (247) de diamètres conjugués représenteront en direction tous les systèmes de tangentes conjuguées. M. Dupin nomme cette courbe l'indicatrice, parce qu’en effet il prouvé qu’elle indique par sa nature le sens des deux courbures prin- cipales de la surface, en chacun de ses points. III. Les deux axes de l'indicatrice ou les tangentes conjuguées res- tangulaires, sont tangentes aux lignes de plus grande et de moindre courbure. IV. Pour un même point d’une surface donnée , le rayon de cour- bure de chaque section normale est proportionnel au quarré du dia- mètre de l’indicatrice qui se trouve dans le plan de cette section ; d’où il suit que selon que lindicatrice est une ellipse ou une hyperbole, la somme ou la différence des rayons de courbure des sections qui ré- pondent à deux tangentes conjuguées , est une quantité constante, égale à la somme ou à la différence des deux rayons principaux. L'un de ces deux rayons devient infini, et la courbure disparaît dans un sens, lorsque l’indicatrice se change eu une parabole ; ce qui arrive, par exemple, en tous les points des surfaces développables. Dans le second et troisième mémoires, M. Dupin applique l'analyse aux questions qu'il-a traitées dans le premier, el par ce moyen il développe et complète les démonstrations de plusieurs des proposi- tions précédentes. Il forme l’équation de lindicatrice pour un point quelconque d’une surface donnée; quand cette courbe est une el- lipse, les deux courbures de la surface au point que l’on considère sont tournées dans le même sens ; elles sont tournées en sens opposés lorsque l'indicatrice est une hyperbole. De cette manière, l'examen des diverses inflexions que la surface peut éprouver par rapport au sens de ses courbures, se trouve ramené à la discussion fort simple des courbes du second degré. Dans le cas dé l’indicatrice hyperbolique, l'angle des asymptotes fait connaître le rapport des deux courbures principales. Il est droit et Vindicatrice est une hyperbole équilatère , en tous les points de la surface dont l'aire est un 7nénimum entre des limites données ; car on sait que celte surface jouit de la propriété d’avoir en chacun de ses points ses deux rayons de courbure principaux, égaux et dirigés en sens contraires. On sait aussi que si une surface du second degré peut être engendrée par une ligne droite, elle est susceptible d’une seconde génération sem- blable ; et qu'il-y a toujours deux génératrices qui se croisent en chaque point. Or, M. Dupin prouve que ces deux droites sont les deux asymp- totes de l’indicatrice ; d’où il conclut que sur un hyperboloïde à une nappe, et sur un paraboloïde hyperholique, les directions de la plus grande et de la moindre courbure en un point quelconque partagent ( 248 ) en deux parties égales, l'angle des deux génératrices et son supplément; car c’est en effet la propriété des axes par rapport à ses asymptotes. La plus grande partie du troisième mémoire est employée à la dé- termination des points pour lesquels l'indicatrice est un cercle, et où, par conséquent les courbures de toutes les sections normales sont égales. Ces points remarquables ont déja été considérés par M. Monge, qui les a nommés omnbilics. Relativement à un point de cette espèce, l’équa- tion des lignes de courbure devient identique, et leur direction semble d’abord devoir être indéterminée. C’est ce qui arrive effectivement en certains points, comme aux sommets des surfaces de révolution ; mais M. Dupin fait voir quil y a d'autres ombilics par lesquels il ne passe qu'une ou trois lignes de courbure dont les directions sont déterminées, et 1! donne la raison de cette espèce de paradoxe, LP OUVRAGE NOUVEAU. Théorie des fonctions analytiques, par M. Lacrancr. Nou- velle édition. Paris, chex Mad. veuve Courcier. Les additions les plus remarquables que l’auteur a faites à cette édition , sont : 1° Un chapitre sur ia détermination des volumes et des surfaces des corps qui ne sont pas de révolution. M. Lagrange donne, dans ce chapitre, la formule relative à la transformation des intégrales doubles, et il en fait l'application à la surface de lellipsoïde , en substituant aux coordonnées rectangles le système de variables que M. Yvory a employé dans son Mémoire sur l'attraction des sphéroïdes elliptiques (1). 2°, Une démonstration du principe des vitesses virtuelles , qui n’est autre chose que la traduction en analyse, de la démonstration que l’auteur a donnée dans la nouvelle édition de la Mécanique analytique, et qu'il a fondée sur le principe de l’équilibre des poulies. Cette édition differe encore de la précédente par quelques chan- gemens dans l’ordre des matières, et en ce que l'ouvrage est maintenant divisé en chapitres , ce qui contribuera à en faciliter l'étude. P. (1) Voyez le n°. 62 de ce Bulletin. NOUVEAU BULLETIN | DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. Paris, - April 1813. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Description de quelques nouvelles espèces de Poissons de l’ordre des Branchiostèges ; par M. De FRremINvirze. L'auteur s’est proposé dans ce Mémoire de faire connaître six nou- velles espèces de poissons des genres balistes et tetrodon. La découverte de trois de ces espèces est due à Riche , l’un des naturalistes attachés à l'expédition du général d'Entrecasteaux. La connaissance des autres est due à l’auteur lui-même, qui les a rapportées des côtes de l’île de Saint- Domingue. Voici la description de chacune de ces espèces figurées PI. IV. EL Barrsre Senraricorne. Balistes serraticornis ; Freminv., P.IV, fig, 1. Balistes dentibus compressis; spina unica, erecta, acuminata, tetraëdra , serrato-dentata, suprà oculis posita. La longueur totale de l'individu , d’après lequel est faite cette description, est de quatorze centimètres ; la peau est chagrinée par une grande quantité de petites aspérités très-serrées et presqu’insensibles à l'œil. L’épine située sur le vertex, au-dessus des yeux, est droite, quadrangulaire , très-aigué, et à les quatre arrètes fortement dentées en scie. Cette épine, dont l’origine de la nageoire dorsale est fort éloignée, est mobile, et peut, comme dans les balistes sinensis et saxatilis, se coucher le long du dos dans un sillon pratiqué pour la recevoir dans l’état de repos. La bouche est très-petite, ainsi que dans toutes les espèces du même genre ; mais une particularité propre à celle-ci, est la forme de ses dents, qui, au lieu d'être alongées, cylindracées et aiguës comme dans les Tom. III. No. 67. 6°. Année. Avec une planch. N°. 4, 52 N°, G7. Soc. PHILOMATe 27 Février 1813. ft 250 \ autres , sont larges, aplaties et à bords tranchans : il y en a six à chaque mächoires, elles sont dirigées en avant. ë Les yeux, de grandeur médiocre, sont placés fort près du sommet de la tête. L'ouverture des branchies, située un peu au-dessous et en avant des na- geoires pectorales , est presque imperceptible. L Les nageoires dorsale et anale sont simples et sans aucune épine ; les pectorales sont petites, arquées en forme de faulx ; la caudale est coupée droit à son extrémité. Il n’y a sous le ventre aucune expansion n1 appen- dice osseux ou épineux, comme or le remarque dans presque toutes les autres espèces. ni Les couleurs ont été trop altérées pour qu’on puisse en donner une idée exacte. + Cette baliste, dont aucun auteur n’a fait mention jusqu'ici, n’a de rapports généraux qu'avec le balistes sinensis de Limné. Mais outre la forme de l'é- pine du vertex, qui est différente , l'absence de l'expansion ventrale garnie de rayons osseux et dentés en scie, que l’on remarque dans le sinensis, l'en distingue suffisamment. Elle vient d’Amboine : la fig. 1 , PI. IV, la représente aux ? de la gran- deur naturelle. Il. Terronon de Rice. T'etrodon Richeï. Fremiav. PI. IV , fig. 2. Tetrodon corpore hispido , papillis setaceis ; dorsum maculatum, maculis nigris remotis. La longueur totale de ce tetrodon est d’un peu plus d’un double déci- mètre. Son front est élevé, ses yeux sont grands, ovales, placés obhi- quement, et ne sont pas surmontés d’une verrue. Tout son corps est couvert de pelites épines très-serrées sur le dos et sous le ventre, plus rares sur les côtés. Les nageoires sont petites , la dorsale et l’anale placées presque perpen- diculairement l’une au-dessus de l’autre et fort pres de la caudale qui est arrondie à son extrémité. Sa couleur est d’un jaune sale , le dessus du corps est cendré et couvert de grandes taches noires de formes irrégulières, qui s'étendent en pâlissant jusque sur les côtés. ; Aucune des espèces déja décrites ne se rapproche de celle-ci, si ce n’est peut-être le tetrodon héspidus, Lin. Mais il en diffère par ses couleurs , et sur-toul par sa queue qui est dépourvue d’épines, Llandis qu’elle en est cou- verte ainsi que tout le reste du corps, dans le tetrodon Richer, Le tetrodon spengleri de Bloch à aussi quelqu’analogie avec lui, princi- palement par la forme générale du corps et les couleurs du dos, mais il a des épines beaucoup plus longues, dures et osseuses , et de plus des cirrhes sur les côtés de la tête, qui n'existent pas dans le nôtre. (251) Ïl vient du port de la Pecherche, sur les côtes de la terre de Nyts. La fig. 2 le représente de moitié de sa grandeur naturelle. HT. Terronon rericuLAtREe, Tetrodon reticularis. Freminv. PL.IV, fig. 3. T'etrodon corpore elongato spinoso ; spinis rigidis, acutis; fasciis fuscis ad latera reticu- latis. Corps alongé, totalement couvert d'épines courtes, roides et aiguës ; yeux très-grands, ovales, surmontés d’une verrue bilobée ; couleur jau- nâtre , avec des bandes longitudinales brunes, qui se ramifient et s’anasto- mosent sur les flancs et la queue, de manière à présenter l’apparence d’un réseau. Nageoires pectorale, dorsale, anale et caudale, coupées verli- calement à leur extrémité. On serait tenté, au premier abord, de confondre cette espèce avec le tetrodon testudineus de Linné. Elle lui ressemble en effet peur la forme du corps, et la disposition générale de la masse des couleurs. Elle paraît cependant en différer assez pour en être séparée. Les couleurs du tefrodon testudineus sont comme dans celui-ci le jaune etle brun ; mais il n’a de bandes brunes que sous le ventre, celles du reti- cularis. sont sur le dos. Le dos et les côtes du fetrodon testudineus sont runs , Couverts de petites taches jaunes arrondies : dans le £etrodon reti- cularis c’est au contraire le jaune qui fait le fond de la couleur du dos et des flancs , qui sont rayés et réticulés par des lignes d’un brun foncé. Un autre caractère plus important que celui des couleurs établit une différence remarquable entré ces deux poissons. Toutes les nageoires du tetrodon testudineus sont arrondies en ovale à leur extrémité, particuliè- ment les pectorales, qui sont en forme d’un éventail très-déployé. Dans le tetrodon reticularis, au contraire, toules ces mêmes nageoires sont cou- pées verticalenient à leur extrémité. L’anale est aussi placée plus près de la caudale que la dorsale. Dans l’autre espèce elles sont précisément au-dessus l’une de l'autre. Le même caractère de la forme des nageoires le distingue du zetrodon Lineatus de Bloch, qui d’ailleurs n’est rayé que sous le ventre , et a le dos d’une seule couleur. Cette espèce vient de la baye de l’Aventure( terre de Diemen), où elle paraît, ainsi que la suivante, se rencontrer en grand nombre. La fig. 5 la représente réduite de moitié de sa grandeur naturelle, qui est de dix-huit -cénlimètres. IV. Terropon czavrr. Tetrodon glaber. Firminv. PI, IV, fig. 4. Tetrodon corpore glabro, ‘elongato. Corps cblong , alongé, absolament dépourvu. d’épines, de soies, ou d'appendices quelconques. (S de Cette espèce est jusqu'ici la seule connue dont le corps soit entierement glabre ; car le tetrodou lisse, T. lœvisatus, décrit dans la treizième édition du Systema natur® , et figuré planch. 16, fig. 52, de l'Encyclopédie més thodique, a la partie antérieure du ventre parsemée d’épines, rares à la vérité, mais très-dures et très-aiguës. : Sa longueur totale est de quinze centimètres, ses yeux sont de grandeur moyenne , de forme ovale, et ne sont point surmontés de la verrue que l'on remarque dans presque toutes les autres espèces. Ses nageoires sont toutes arrondies à leur extrémité. Sa couleur est d’un gris ardoisé , le dos et les flancs sont couverts de taches noires, arrondies, très-nombreuses et très-rapprochées. Le dessous du corps est blanc. Il vient de Ja baye de PAventure. Ces trois espèces de tetrodons , ainsi que la baliste décrite n°. 1, ont été rapportées par Riche, etappartiennent à M. le professeur Brongniart, quia bien voulu les confier à M. de Freminville, pour les décrire et les figurer. 532): V. Terronox crapaun. Tetrodon batrachoïdes. Freminv. PI. IV, fig. 5. T'etrodon elongatus, hispidus; dorso maculato, maculis fuscis. Le corps est oblong , alongé , totalement couvert de petites soies roïdes ; sa longueur est de 14 centimètres. La tête de ceite espèce n’est point arrondie et ovoïde comme celle des autres £etrodons , elle est de forme conique. On observe au-dessus des yeux une protubérance superciliaire , mais on n’y voit point de verrue. La forme de l’œil est aussi différente de celle qu’on remarque à cet: organe dans la plupart des autres espèces, il est ici parfaitement rond La couleur est d’un jaune roussâtre pâlissant sous le ventre ; tout le dessus du corps est marqué de grandes taches brunes. - La forme générale de ce tetrodon a du rapport avec celle du tetrodon Richer, décrit sous le n°. 2, mais la figure de ses nageoires qui sont toutes échancréesen forme de croissant, aussi bien que celle de sa tête, et la diffé- rence des couleurs, distmguent parfaitement ces deux espèces. M. de Freminville a rapporté le tetrodon batrachoïdes de la baye du Port- au-Prince , île Saint-Domingue. Il lui a conservé le nom de crapaud, que lui donnent communément les Colons , plutôt sans doute à cause de sa couleur que pour la forme de son corps, qui n’a aucun rapport avec celle du reptile auquel ils l’ont comparé. Ce tétrodon jouit, comme ses congénères, de la faculté de se gonfler extraordinairement lorsqu'on le touche et qu’on l’inquiète , il acquiert alors une forme sphéroïdale, et dans cet état il ne peut plus se diriger dans l’eau où il ne fait que nager en tournoyant sur lui-même. Ayant conservé pen- dant quelques jours un individu vivant de cette espèce , l’auteur a pu re- marquer que quoique deux minutes suffisent à ce poisson pour prendre le ( 2554) plus haut degré de gouflement , il était beaucoup plus lons à se désenfler , el ce n’était “rdinairement qu’au bout d’un quart d'heure qu'il parvenait à se remettre dans son état naturel. Il est figuré n°, 5, réduit de moitié. VI. TerroDON DEMI-ÉPINEUxX. Z'etrodon serispinosus. Freminve PI. IV. fisure 6. Tetrodon corpore hispido; caudä capiteque glabris; fasciis tribus fuscis supra dorsum an- tice tranversim positis Cette espèce est remarquable en ce que comme les ostraci ons, elle semble enveloppée d’une sorte de cuirassé épineuse, ouverte aux deux extrémités pour laisser passer la rête et la queue. En effet, la peau qui recouvre ces parties ainsi qu'un emplacement circulaire à la base des na- _geoires pectorales , est mince et parfaitement glabre, tandis que celle du reste du corps est épineuse et coriace. Sa tête est de forme oblongue; ses yeux sont ovales et obliques, sur- montés d’une verrue bilobée. Les nageoires dorsales et anales sént ar- rondies , la caudale est échancrée à son extrémité. La couleur de ce tétrodon est d’un brun livide , plus foncé dans les par- tes dénuées de piquans et sur le dos, à la partie antérieure duquel on voit trois bandes transversales d’un brun foncé en forme de croissant: la pre- mière est placée sur l'occiput, un peu en arrière des yeux, la seconde au- dessus de l’origine des nageoires pectorales, et la troisième au-dessus de leur extrémité. Le tétrodon ocellatus de Bloch ressemble parfaitement à celui-ci, quant à la fogme du corps qui est ovale, maïs toute sa partie inférieure est épi- neuse , et il n’a sur le dos qu’un seul croissant brun, dont les bords sont d’un jaune vif. Il a de plus une tache semblable à la base de sa nageoire dorsale , que nous ne voyons pas dans le nôtre. L'auteur a rapporté ce tétrodon des mers de Saint-Domingue. La figure n°. 6 le représente réduit aux deux tiers de sa grandeur naturelle. . Sur une nouvelle espèce d’' Aphrodite; par M. DE FREMINvILLE. APHROMITE CLAVIGÈRE. Æphrodita clavisera. (Voy. PI. IV, fig. 7.) Corps alongé , oblong ; dos couvert de 24 écailles ; 24 pieds ou appen- dices latéraux de chaque côté, portant chacun un paquet de soies ruides. Cinq soies à la bouche , desquelles celle du milieu et les deux latérales sont terminées en masse ; quatre soies à l’anus , dont deux beaucoup plus longues et terminées en masse; une soie supportant un bouton arrondi en forme de tête de clou placée latéralement entre chaque paire de pieds. La longueur totale de cette espèce, que M. de Freminville a rapportée Soc. PuiLontAr Février 1813 Soc. PHILOMAT- u3 Janvier 1815. (254) | des côtes de l’île de Gorée, en Zélande, est d’un pen plus de deux centi- mètres. Sa couleur, en dessus, est d’un vert olivâtre avec une bande longitudinale brune sur le milieu du dos. Les écailles sont tres-finement pointillées de brun et ont toutes leur bord externe de couleur brune. Le dessous est de couleur nacrée, avec une bande longitudinale rose qui indique le canal intestinal. à Elle est très-phosphorescénte pendant la nuit, et la lueur qu’elle répand provient de la partie inférieure de son corps , qui même, pendant le jour, offre un changement de lumière remarquable. L’aphrodite clavigère a beaucoup de rapport avec l’aphrodite armadille, observée par M. Bosc dans la baye de Charlestonn ; comme celle, elle a 24 écailles dorsales et 24 pieds de chaque côté : les couleurs ont aussi de l’analogie ; mais laphrodite armadille n’a point entre chaque pied la soie claviforme qui caractérise la nôtre; elle n’a que deux appen- dices à la bouche; la nôtre en a cinq; elle a cinq appendices simples à l'anus, et l’aphrcdite clavigère n’en offre que quatre qui sont ter- minées en masse. L'aphrodita squamata de Pallas ( Mrscellanea zoologica, pag. 92, tab. VIT, fig. 14, aetb}), s'en rapproche parcillement, mais elle a 25 paires de pieds, entre lesquels on ne remarque aucun appendice, elle n’a que deux soies à la bouche, et on n’en voit pas à l'anus. Toutes les autres espèces du même genre en diffèrent tellement qu’il est impossible de l'y rapporter. Les figures, n°. 7, a et b, PI. IV, la représentent de grandeur naturelle. a vue en dessus, et b vue en dessous. En c, on voit une portion du corps grossie pour mieux faire sentir la forme des appendices latéraux, et celles des soies qui les terminent. Extrait d'un Mémoire sur les Araignées; par M. Lerercrier. La famille des aranéides , qu'il faut nécessairement distinguer de la classe des arachnides de MM. de la Marck (1) et Latreille (2), comprend les araignées, les scorpions, et la plupart de ces animaux sans antennes qui paraissent tenir le milieu entre la classe des insectes et celle des crus- tacés. Outre la singularité de leur tête soudée au corcelet, de la position et du nombre de leurs yeux et de leurs pattes, de leur filière et de leur admirable industrie pour la chasse, et leurs émigrations périodiques ; les araignées en particulier présentent beaucoup d’autres faits étonnans dans le mode de leur accouplement , leur défaut de métamorphose, au moins bien distincte, (1) Philosophie zoologique, t. 1, p. 308. (2) Considérations générales sur l’ordre naturel des animaux, 1810, p. 423. (2551) léurs mues, leurs pontes successives pendant plusieurs années , leur longévité sous l’état adulte sur lesquels plusieurs observateurs nous ont transmis des détails extrêmement curieux. M. Lepeletier a fait une autre découverte qui n’est pas moins digne de l’aention des naturalistes et des physiologistes. Il a observé à la suite d'expériences exactes et positives, 1°. que les membres des araignées peuvent se reproduire quand ils ont été arrachés; 2°, qu’à la vérité cette re- production n'a lieu qu’autant que le membre a été emporté dans toute son intégrité jusqu’à la base non mobile , qu’autrement il survient une hémor- rhagie qui fait périr l'animal dans le courant de la journée ; 5°. enfin, que cette reproduction n’a jamais lieu qu’à l’époque de la mue, et que la patte naît d’abord plus grêle, maïs avec toutes ses pièces ou articulations dont chacune prend son accroissement relatif et naturel par la suite. Déja Geoffroy, Réaumur, Goëze, Collin$ôn , Parsons, Klein et de Badier nous avaient fait connaître cette faculté dans les crabes, les écré- visses , les homards et les autres crustacés; mais aucun auteur, à notre connaissance , n’avait indiqué, pas même soupconné que les araignées jouissaient de cette même propriété. C’est une raison de plus, ainsi que le fait remarquer M. Lepeletier, de reconnaître les grands rapports qu’ont entr'eux les aranéïdes et les crustacés qui offrent d'ailleurs une si grande analogie sous tant d’autres points de vue. | Les observations et les expériences délicates qu’il a faites méritent d’être consignées dans ce Bulletin , et nous allons les rapporter le plus briève- mentpossible. On a pu observer que l’on trouve des araignées de tous genres et de toutes espèces , à qui il manque une ou plusieurs pattes , et qui jouissent de toutes leurs facultés, qui filent, saisissent habilement leur proie, et même s’accouplent. On en trouve qui ont une ou plusieurs pattes visible- ment plus courtes que celles des mémes paires situées de l’autre côté; et, quoique souvent elles le soient au point de ne pas toucher au plan sur lequel marche l’araignée, elles sont complettes pour le nombre d’articulations. Les araignées qui ont perdu une patte , l’ont perdue entière, c’est-à-dire, qu'il leur manque la cuisse , le tibia et les tarses. On ne trouve ni patte luxée à une de ses articulations, ni cassée entre ses articulations , ni la cuisse restée adhérente au corps seule ou avec le tibia , les autres parues de ‘la patte étant perdues. Si le hasard en présente quelqu’une dans un de ces états , elle est mourante et périt réellement ; tandis que M. £epeletier remarque que celles à qui il manque une ou plusieurs pattes entières, n’en -sont pas moins en bon état. ; l Pour expliquer ces faits, dès l’année 1792, l’auteur commença une suite d'expériences sur les araignées , dont voici le résultat : La moindre plaie faite au corpsou à l'abdomen d’une aranéïde ( Wal- St ( 256 ) kenaër }est mortelle, et l'est sur-le-champ, à cause de la déperdition du fluide interne qui ne peut s’étancher. Si l’on coupe avec un instrument tranchant la patte d’une araignée , soit à une articulation, soit entre les articulations, en laissant cependant adhé- rente au corps une partie plus ou moins considérable de cette pate, il se fait une déperdition considérable de substance interne : l’araignée paraît souffrir beaucoup : elle fait des efforts pour arracher elle-même le reste de cette patte. Si elle réussit, elle reprend la liberté de ses mouvemens et la déperdition cesse bientôt. Dans le cas contraire, elle périt en vingt-quatre heures. La luxation d’unearticulation ou la cassure de la cuisse ou du tibia sont également mortelles, si l’araignée ne parvient à se délivrer de la patte à la- quelle est arrivé l’un de ces accidens. Il est nécessaire de faireici une remarque sur l’anatomie des pattes des aranéides et des crustacés ; c’est que quoique fort différentes entre elles , elles ont une base non mobile qui est un appendice du corps. Pour nous faire mieux comprendre, nous appellerons cette partie la hanche. Si, saisissant la patte d’une araignée par l'extrémité des tarses, on lui laisse la liberté de faire des efforts pour s'enfuir , la patte se sépare du, corps à la jointure de la cuisse avec la hanche, et il en arrive de même, lorsque l’on tient le corps de l’araignée et que l’on tire la patte. L’araignée, dans ces deux cas, ne paraît pas souffrir , n'éprouve qu’une très-petite déperdition de substance intérieure et ne meurt jamais de cet accident. Elle file, saisit sa proie, -s’accouple et pond comme à l’ordinarre. Les expériences précédentes s'appliquent à toutes les aranéïdes ; et M. Le- peletier les a répétées nombre de fois sur beaucoup d’espèces communes ; les suivantes n’ontété faites que sur l’araignée domestique, T'egenaria domes- tica, Walk., parce qu’elle vit très-bien et plusieurs années dans une cage de verre. On a mis successivement en expérience un grand nombre d'individus de cette espèce privés d’une ou deplusieurs jambes.Chaque année elles changent de peau au printems après la ponte, comme nous l’expliquerons plus bas. Ce ne fut pas sans étonnement que l’auteur vit la première miseen expérience et à qui il manquait une patte avant le changement de peau , sortir de cette peau avec huit pattes : le même fait s’est reproduit bien des fois sous ses yeux. La patte reproduite a déja deax ou trois lignes de longueur, lorsqu'elle reparaît, dans le cas où celle de la même paire a au moins un pouce de. long. Chacune de ses articulations continue à grandir pendant l’année. _ Ces expériences ont été faites sur des araignées adultes, c’est-à-dire, susceptibles de se reproduire. M. Lepeletier pense qu’elles lesontàäsept mois. Il faut en conclure que la faculté de reproduire les pattes arrachées est commune aux aranéides ( Walkenaër ) et aux crustacés. Elle s'exerce daus les mêmes circonstances, c’est-à-dire au moment dn changement de peau. (257) Un autre fait qui mérite d’être consigné ici, c’est que l’on peut impuné- ment arracher les palpes des araignées. On sait que les mâles y portent l’orgare extérieur de la génération. C’est donc opérer une castration que de les priver de leurs palpes. Cependant, mäles et femelles, les araignées do- mestiques ainsi mutilées, filent, prennent et dévorent leur proie comme celles qui ne le sont point : seulement elles ont de la peine à saisir, parce que les palpes aident beaucoup à retenir l'insecte qu’elles veulent sucer. Lorsqu'on tire le palpe d’une araignée par le dernier article, la partie qui se détache est composée de quatre articles, ei l’on aperçoit encore un appen- dice non mobile et resté adhérent , qui servait de base au palpe, comme la hanche est la base des pattes. L'auteur n’a pas encore la certitude que les palpes se reproduisent; cependant il le regarde comme probable. __ Nous ajouterons quelques faits qui ont rappert à l’accouplement de lPa- raignée domestique et à ses effets. Il a lieu aux mois de novembre, décembre et janvier. À cette époque les mâles sont errans, et vont de toiles en toiles provoquer les femelles. Au moment où un mäle a posé ses parties anté- rieures sur une toile, il donne un signal en la frappant trois fois prompte- ment avec l'extrémité de ses palpes. Si ce même signal est répété par la femelle , 1l s’avance avec précaution , s’arrétant de Lems en tems et frappant souvent la toile avec ses palpes. Il ne continue ordinairement à s’avancei que si la femelle semble l’y inviter en répétant le signal. Malheur à celui qu s'avancerait imprudemment vers une femelle qui, ne sentant pas le besnir de s’accoupler ne répondrait pas à ses avances : il serait infailliblemen. dévoré. Arrivé-après bien des hésitations aupres de la femelle, il se met absolu- ment en face, si près que leurs palpes se touchent et se croisent. Alors le mâle et la femelle lèvent et rabaïssent alternativement leurs palpes, les frottent mutuellement, et pendant ces cäresses, qui sont le prélude de l’accouplement , les tubercules des palpes du mâle grossisseut et émettent latéralement un crochet qui est véritablement la verge. Elle est posée sur la partie extérieure de chaque palpe. Ces caresses ayant duré quelques minutes , la femelle relève la partie antérieure de maniere à permettre au mäle l’approche de celle qui caractérise le sexe féminin, et qui est placée sous l'abdomen, près de son articulation avec le corps. Le mäle courbant un de ses palpes de manière à faire toucher son extrémité à l’autre palpe, le crochet dont nous avons parlé devient la partie la plus antérieure de ce palpe ; et le mäle, en frottant l'extrémité conire la fente de la femelle, finit par l’y introduire. Alors le corps, les pattes et les antennules du mâle et de la femelle, et même le crochet du mâle restent pendant tout l’accou- lement dans la plus parfaite immobilité : mais l'abdomen de tous deux s'élève et s’abaisse simultanément par un mouvement rapide et à plusieurs reprises , à chacune desquelles il frappe trois fois la toile, Au bout de quelques instans il retire son crochet et se sert de même de l'autre, et il répète plusieurs fois ces introductions alternatives. Lorsqu'il Tom. 111. N°. 67. 6°. Année. Avec une planch. No. 4. 33 Soc, PIILOMAT. 20 Mars 1813. HKAC SD) se trouve épuisé pour le moment, il se retire précipitament. Ce n’est pas sans raison ; Car la femelle le poursuit quelquefois, et le mange lorsqu'il & le malheur de se laisser attraper. Chaque femelle recoit les mâles pendant près de six semaines. Elle pond au terme d'environ deux mois; elle fait souvent, quelques semaines après, une seconde ponte, et cette ponte est féconde sans nouvel accouplement. L’araignée domestique change de peau peu de tems après sa premiere ponte. Celle qui ne s’est pas accouplée, pond quelquefois un petit nombre d'œufs inféconds. Ellene change pas de peau; celle-ci se lève par écailles, en sorte que laraignée semble attaquée d’une dartre et périt bientôt. C’est probablement cette maladie quai a été décrite par Homberg , cité dans le Nouveau Dicuonnaire d'Agriculture de Déterville , art. 4raignée, où on it : « Suivant les observations d'Hombers , les araignées domesti- ques sont sujeiies à une maladie qui les fait paraître hideuses. Leur corps se couvre d'écailles kérissées les unes sur les autres , et parmi lesquelles il se trouve des espèces de mittes. Lorsque l’araignée marche , elle se secoue et jette une partie de ces écailles et de ces insectes. Cette maladie arrive rarement aux araignées des pays froids. L'auteur que nous avons cité, dit ne lavoir observé que sur celles du royaume de Naples ». Mais Homberg -n’en avait pas découvert la cause que nous venons de spécifier. GÉOLOGIE. Note sur un petit fossile du genre des Cypris, de Muller, par M. À.-G. Desmaresr fils. La base orientale de la montagne de Gergovia , canton de Vayres, département du Puy-de Dôme, avait offert à M. Cordier , ingénieur en chef au corps impérial des mines, un amas de petites coquilles bivalves fossiles et de nature caleatre, dont M. Brongniart a fait mention dans une note annexée a son Mémoire sur les terrains qui paraissent avoir été déposés dans les eaux douces. ( Anñ. du Mus. d'hist. nat. , tom. 15, p. 391.) M. de Drée, dans un voyage qu'il a fait, en 1812, dans les départemens qui correspondent aux ci devant provinces de Bourbonnais et d'Auvergne, a retrouvé les mêmes débris d'êtres orga- nisés , accompagnés d’une sorte de silex en tout semblable au ménilite de Sevran , au lieu dit la Baline-d’Allier , entre Vichy-les-Bains et Cusset ( département de l’Allier ). M. Desmarest ayant examiné altentivement ces petites coquilles pé- trifiées, a cru d’abord trouver en elles une exception à ce fait jusqu'alors non contredit, que les terrains qui doivent leur origine aux eaux non salées ne contiennent jamais de débris de coquillages à deux valves ou battans. Ces fossiles étaient bivalves et provenaient de lieux dont les environs présentaient des indices bien caractérisés de la formation (259 ) d'eau douce, ainsi qu'il résulte des observations de MM. Brongniart et Omalius de Halloy; mais les mollusques acéphales vivant dans nos marécages , Ou nos eaux dormantes, avec lesquels seulement on aurait pu les confondre, n’appartiennent qu'à deux genres différens, ceux des anodontes et des cyclades, dont les espèces, toutes d’une énorme di- mension , relativement à celle de nos petits fossiles, présentent , sur- tout les dernières, une conformation bien différente. L'absence totale de charnière, le redoublement et l'épaisseur assez considérable du bord par lequel s'ouvrent les valves , éloignaient, d’une part , ces mêmes fossiles des espèces connues de la classe des»#mollusques et les rapprochaient d’ailleurs beaucoup des animaux de la sous-classe des entomostracés, principalement de ceux du genre cypris, de Muller. Cest en effet à ce genre que M. Desmarest les rapporte. Il leur donne le nom spé- cifique de Cvpmis Fève, Cypris faba. Cette cypris n’a pas plus d’un millimètre et demi de longueur; elle est réniforme, c'est-à-dire que son bord antérieur présente une échan- crure ; sa figure, moins alongée que celles de la C. detecta et de la C. Jasciata, Vest d'avantage que celles des €. pubera, monacha , lævis, pilosa, vidua et candida ; son test n'offre point la gsibbosité de la C. crassa , et se rapproche assez de ceux des ©. strigata et ornata : cependant il est d’une plus grande dimension que celui de la première, et son échancrure est moins forte ; il est aussi plus petit que celui de la dernière ; et cette même échancrure , au lieu d’être située près du bout le plus mince, l’est vers le milieu du bord antérieur, à distance à-peu-près égale des deex extrémités de la coquille. La découverte de ces petits fossiles est une preuve de plus à l’appui de la distinction des terrains d’eau douce , qui est principalement due à MM. Brongniart et Cuvier. $ Explication des figures. PI. IV, n°.8, 4 une vaive vue en dedans ; a côté de jonctiom des deux valves ; à échancrure du côté opposé, par lequel s’ouvre la coquille; B coquille entière vue par l’ouverture ; € la même, vue du côté de jonction des valves ; D longueur naturelle de la Cypris faba. * PHYSIOLOGIE ANIMALE Recherches anatomiques et physiologiques sur un systéme veineux particulier aux reptiles; par M. Louis Jacogson , pensionnaire de S. M. le rot de Danemark, à l Académie de chirurgie de Copenhague , chirurgien-mayjor de l'armée. Les reptiles offrent plusieurs phénomènes que le physiologisite ne peut pas facilement expliquer, d'après l'état actuel de nos connaissances. Voir ces antmaux se passer un très-long tems de nourriture, etles voir , pendant l'hiver, dans un état d’engourdissement qui, dans quelques-uns à est beaucoup plus profond que le sommeil hivernal des mammifères , ex- Soc, PHiLomAT. Janvier 18:3. ( 260 ) citent depuis longtems la curiosité des physiologistes ; mais les explications qu'ils nous en ont données ne nous éclairent pas sur ces deux facultés des reptiles, et ne nous démontrent pas de quel arrangement dans l'organisation elles peuvent dépendre. Des recherches sur l’organisation de ces animaux ont fait connaître à l'auteur qu'il existe dans les reptiles un arrangement particulier de cer- taines veines : de sorte qu'ils ont un systéme veineux perticulier et très- remarquable. La nature a établi ce système dans tous les reptiles d’une manière plus ou moins marquée ; on en voit les rudimens jetés dans les crocodiles et les tortues , mais il n’est complètement développé que dans les ophidiens, les sauriens , les batraciens et les salamandres. Ce système est composé des veines des extrémités inférieures ; des veines pelvales où caudales; des veines rénales inférieures ; des veines de l'ovi- ducte ; d’une grande partie des veines de la pean; des veines des muscles de l'abdomen , et de celles des organes particuliers aux reptiles. Ces veines se combinent , et forment un ou plusieurs troncs qui vont se dégorger ou dans la veine porte, ou dans le foie, ou enfin et dans le foie et dans la veine porte. Ce systême est remarquable parce que ce sont les veines de quelques organes de la locomotion , et d’une partie de la peau, qui se portent dans le foie; ce qui est une organisation dont on n’a pas d'exemple parmi les autres animaux vertébrés , et que le raisonnement n'aurait pas pu faire soupconner au physiologiste. Avant d'entrer dans quelques détails à ce sujet, nous dirons quelques mots sur les organes particuliers qui sont liés à ce système. Ces organes , que l’auteur regarde comme servant à sécréter et à garder un suc nutritif qui doit être réabserbé dans le tems d’abstinence ou pen- dant l’engourdissement hivernal, sont formés de deux sacs membraneux et vasculeux, qui sont situés à la partie inféricure du bas-ventre, entre les muscles et le péritoine. < Ces organes ont été observés, mais incomplètement, dans les ophidiens. Ils composent les corps graisseux qui se-trouvent à la paroi antérieure de l'abdomen , entre les muscles et le péritoine , qui forment beaucoup de replis, en s'étendant de la partie inférieure de l’ahdomen presque jus- qu’au foie. Ils reçoivent leurs artères de laorte ; leurs veines, assez considérables tant par le nombre que par la grandeur, font partie du système veineux indiqué. Dans les sauriens, M. Jacobson a démontré la présence d’organes analogues ; ils sont plus petits, et ne semblent ère développés qu'a une certaine époque. Leur situation est beaucoup plus basse ; leurs ar- tères et leurs veines sont les mêmes. Dans les batraciens et les salamandres, on ne trouve pas un organe qui , au premier abord, puisse êlre comparé avec ceux que nous venons (261) de décrire. Maïs, après un examen attentif de la vessie, qu'on a comparée, quoique sans raison , à la vessie urinaire, M. Jacobson admet qu'elle est l'analogue de ces organes. Il fonde cette analogie sur la structure , la forme et la situation de cette vessie, et sur l’origine des artères et des veines qu’on y remarque. Dañs la salamandre , qui semble être l'intermédiaire entre les sauriens et les batraciens , on voit que cette vessie est formée de deux sacs oblongs réunis inférieurement , et situés à la partie inférieure du bas- ventre, et en outre, pour la plus grande partie, hors du péritoine. Dans les batraciens, ces deux sacs sont presque réunis ; l’animal étant trapu la vessie est plus ronde : cependant l'extrémité supérieure est encore disctinctement divisée , et l’on voit à l’intérieur une partie de la cloison. Cette vessie est enfoncée daus le péritoine et saillante dans l'intérieur du sac péritonéal, comme les viscères de la digestion. Ÿ La situation, la structure , l’origine des artères et des veines{ et proba- blement des nerfs ) étant les mêmes , il n’y aurait, pour prouver l’analogie complète, que deux points à discuter , savoir : 1°. Pourquoi dans les batraciens et les salamandres, ces organes ne contiennent pas de substance graisseuse, comme dans les sauriens et les ophidiens ; 2°. enfin, pourquoi ils sont liés à l'intestin. Ces deux points semblent jeter quelques doutes sur l’analogie que l’au- teur a établie, mais il démontrera , dans la suite de son Mémoire, à quoi tent celte modification de ces organes. Après cet exposé, l’auteur donne la description spéciale du système vei- neux, dont on lui doit la découverte. Dans les batraciens ce système se compose de la manière suivante : Toutes les veines de l'extrémité postérieure venant des muscles et de la peau, forment deux troncs qui entrent par différentes ouvertures dans la cavité pelvale, et s'y réunissent. Ensuite ce tronc se joint avec la veine rénale inferieure. Cette veine est particulière aux reptiles. Elle commence dans le rein, par des rameaux qui w’ont pas de communication avec les autres veines rénales, qui, comme dans tous les animaux, se portent à la veine cave. La veine rénale inférieure est située le long du bord externe du rein ; après aroir reçu les veines souscutanées dorsales et les veines de l’oviducte, elle accompagne les nerfs sciatiques jusqu’à la cavité pelvale, où elle se réunit avec le tronc formé par les veines crurales. Par cette réunion , il se forme de chaque côté un tronc qui se porte à la paroi antérieure de l'abdomen ; là, ces deux troncs se réunissent et for- ment un seul tronc principal, qui recoit les veines de la vessie. Ce tronc principal du système veiueux rampe le long de la paroï antérieure du bas-ventre jusqu’à sa partie supérieure. Il reçoit, pendant ce trajet, les veines des muscles abdominaux. Arrivé à la partie supérieure de l'abdomen INSTITUT, 1812. (2629 il se porte entre les grands lobes du foie, et se réunit avec le tronc de la veine porte. | HR É Dans la salamandre, ce système a complètement la même organisation; il est seulement augmenté par les veines caudales. Dans les sauriens, on observe quelques variations provenant de la situa- tion des reins, de la grandeur des veines caudales, et de l’étendfe de la paroi antérieure du bas-ventre. Les veines de la partie supérieure de ces muscles forment un tronc séparé qui va directement au foie. Mais dans les ophidiens , ces variations sont plus remarquables. On ob- serve que les veines forment non-seulement un tronc principal mais plu- sieurs troncs, dont les uns se réunissent à la veine porte, et dont les autres se dégorgent dans le foie. La veine caudale et les veines rénales forment un tronc qui se glisse le long de l'échine , et vient verser son sang en partie dans le foie, en partie daus la veine porte , après que cette veine est arrivée dans cel organe. Les vemes des organes particuliers et celles des muscles abdominaux forment plusieurs troncs séparés , qui vont se confondre avec le tronc dela veine porte. ; Dans les tortues, on trouve à la partie antérieure du bas-ventre deux troncs veineux, qui ont à-peu-pres la même origine que les veines primi- tives qui, dans les sauriens , se joignent pour former ce système. Ces troncs recoivent les veines d’un tissu graisseux qui se trouve à la partie antérieure du bas-ventre , et se portent au foie. Mais si ces vemes se, distribuent dans cet organe; si elles se joignent avec quelques branches de la veine porte, ou si elles versent leur sang dans la veine*cave : c’est ce qui n'a pas encore pu être complètement démontré. La même incertitude règne encore à l’égard du crocodile , dans lequel M. Jacobson a démontré deux troncs semblables à ceux de la tortue , qui se portent aussi au foie. ( Dans un prochain n°. nous ferons connaître les observations physiologiques de l’au- teur. ) ASGCR TT CUVE DURE: Mémoire sur les variétés d'Orangers et de Cütronniers , cul- tivées dans les environs de Nice. Par M. Rizzo ; ( Extrait d'un rapport lu à l'Institut par MM. Taovin et Bosc. ) Les avantages d’agrémens et d'utilité dont sont incontestablement pourvus les orangers et les citronniers les ont rendus l’objet d’une culture soignée , nou-seulement dans les lieux où ils peuvent croître en pleine terre, mais encore dans les pays les plus septentrionaux ; ils sont encorefont imparfaitement connus , malgré plusieurs ouvrages importans qui en rai- tent spéciälement , et malgré les recherches faites 1i y a.quelques années par Férrario, et en dernier lieu par Gallesio. (26) M. Rizzo a entrepris de concourir à completier nos connaissances à cet égard, en décrivant loutes les variétés qui se cultivent dans les environs de Nice , et en figurant celles d’entrelles qui lui ont paru les plus rernar- quables. C’est l’objet d’un mémoire qu'il a envoyé à l’Institut. Dans l’opmion des rapporteurs, MM. Thouim et Bosc , M. Fuizzo s'est formé de fausses idées sur ce qu'on devait appeler des espèces dans ce genre, puisqu’au lieu de les réduire à deux, l’oranger et le citronnier , il en étend le nombre jusqu’à dix, savoir : l'Oranger , le Rayé, le Li- mettier , le Bergamottier, le Chinettier , le Bigaradier , le Doré, le Pommier d Adam , le Cedratier ei le Limonier. Comme tous les arbres cultivés, et sur-tout les arbres cultivés loin de leur pays natal, l’oranger et le citronier fournissent un grand nombre de variétés dont quelques unes sont si différentes de leur type, qu’on serait en eflet fondé à les regarder comme espèce , si on ne connaissait leur origine , au moins par analogie; et même de certaines de ces variétés, .sortent des séries de sous-variétés , qu’on devrait appeler races : ce sont ceS dernières variétés que M. Rizzo élève au rang d’espèces sans indi- quer les raisons d’après lesquelles il s’est déterminé à agir ainsi. L'ouvrage de M. Rizzo renferme la descripsion de soixante-cinq variétés , dont dix-sept étaient encore inconnues , et dont vingt-sept sont passablement bien figurées. Le défaut d'espace ne permet pas d’entrer ici dans le détail de ces variétés; mais on peut assurer que leur description est fort développée, rigoureusement comparalive et accompagnée de remarques intéressantes. _ Après avoir aimsi fait connaître les diverses variétés de citres, cultivées aux environs de.Nice , M. Rizzo indique la culture qu'on leur donne, les maladies auxquelles elles sont sujettes , les produits qu’on en retire, et les propriétés économiques deces produits. Cette partie de son travail est également pleine d'intérèt. CHIMIE. Mémoire sur une nouvelle substance détonante ; par M. Duzoxc. Lorsqur l'acide muriatique oxigéné et l’azote sont tous deux à l’état de gaz, on ne peut parvenir à les combiner par aucun moyen. Mais si on les présente l’un à l’autre déja engagés dans d’autres combinaisons, et si les circonstances sont d’ailleurs convenables , ils entrent en combinaison et forment un composé dont les propriétés sont très-singulières. Cette combinaison s'obtient très-facilement en faisant passer un courant d'acide muriatique oxigéné dans une dissolution étendue d’un sel ammo- niacal quelconque , à une température au-dessous de 10 à 12° et au-dessus INSTITUT: 7 Janvier 1813; : ( 264 ) de 4 à 5. L’acide muriatique oxigéné se combine avec l'hydrooène de l'am- moniaque et forme de l'acide muriatique qui se dissout dans l’eau, et l'azote, en se combinant avec une autre portion d'acide ox muriatique, forme la nouvelle substance, qui se dépose au fond du vase sous la forme d’une huile jaune, plus dense que l'eau. PRO Pendant le cours de l’opération il se dégage un gaz dont les propriétés varient en raison de la température et de la rapidité’ avec laquelle l'acide muriatique vxigéné traverse la dissolution. Quand les circonstances sont convenables, ce gaz a la propriété de détonner par le contact d’un corps en ignition à-peu-près avec la même force qu'un mélange d'air atmosphérique et de gaz hydrogène ; il se décompose spontanément sur d'eau sans changer de volume ; ce n’est plus alors que du gaz azote pur. L'auteur prouve que ce gaz doit la propriété de détonner à une certaine quantité de vapeur de la substance huileuse qui se trouve mêlée avec le gaz azote. La substance huileuse est très-volatile; l'air chargé de sa vapeur est très- nuisible à la respiration: Exposée à une température de 30 à 55° centig. , elle détonne avec une: violence extrême, Un décigramme de cette substance produit, dans l'air libre, une explosion plus violente que celle d'un mousquet. Il faut par conséquent s'abstenir de toucher les vases qui la contiennent ; car quelque petite que soit la quantité qui s'y trouverait, le vase serait brisé, et l’on pourrait être blessé très-dangereusement. : 54 Mise en contact avec le phosphore , elle détonne avec plus de violence encore que lorsqu'elle est seule. W Elle forme avec le soufre un composé triple qui se décompose prompte- ment dans l’éau , et qui ressemble au phosphure de soufre liquide. Tous les métaux décomposent celte substance ; il se forme constamment un muriale el il se dégage du gaz azote pur. On doit donc la nommer acide muriatique oxiazoté. Sa propriété détonnante ne peut s'expliquer qu’en supposant qu'il entre dans sa composition une certaine quantité de calorique combiné, qui, lorsque les élémens se séparent , leur donne une très-erande force élastique. L'auteur a présenté dans ce Mémoire quelques observations nouvelles sur le muriate suroxigéné d’'ammoniaque que les chimistes français n’avaient point pu obtenir en suivant les procédés de M. Chenevix, qui, le premier, a annoncé son existence , et dont la nouvelle substance aurait pu paraître une modification lorsque sa nature n’était point encore déterminée. Ce qui por- tait à faire ce rapprochement, c’est la grande tendance à la détonation qu’on pouvait soupconner dans un corps formé d'acide muriatique suroxigéné et d'ammouiaque. M. Dulong fait voir qu’on peut en effet combiner ces deux corps, comme M. Chevenix l'avait annoncé ; mais que, de quelque manière qu’on s’y prenne , il est impossible de les faire détonner, lors même que Zeur décomposition mutuelle est subite. Nouv.Bul. Se. PL4 Tom. 3.N° 67 Grave par Adam NOUVEAU BULLETIN DÉS SCIENCES. PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. Paris. Mai 1813. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE, Suite du Tableau des Quadrunanes ou des Animaux compo- sant le premier ordre de la classe des mammifères ; par M. Georrroy-Sarnr-HiLarRe. Nous avons donné dans le Bulletin de février le premier groupe de ce tableau, qui contenait tous les quadrumanes de l’ancien Continet. La suite que nous donnons aujourd'hui contient des animaux qui ne se trou- vent qu'en Amérique. Ce deuxième groupe , que M. Geoffroy nomme PLATYRRHININS, a pour caractere: cloison des narines large. Narines ouvertes sur les côtés du nez, la suture de ses deux os ne disparaissant que dans un âge avancé Cinq à six dents molaires. Axe de vision inier- médiaire entre le‘plan des os maxillaires et celui donné par le sommet de la tête. Point de callosités. Point d’abajoues. Hérorrrasques ou sajous de Buffon. Six incisives ; queue prenante. A. Queue fortement préhensile , en partie pue et calleuse en-dessous ; un trou large au centre de l’os de la pommette. Lacorni ee. ÂTÈLE. Tête ronde, mu- Tête ronde, visage | r. Cham . seau saillant ; angle d’a-plomb; angle fa- .: FERMER facial d’environ 50° ; cial d’environ 6o° ;f 2. Coutla.: os hyoïde très-peul r. Grison. angle palatin nul; os apparent au dehors ; hyoïde non apparent} 3. Felzebuth. les quatre extrémités! 2. Caparo. en dehors, toutefois pentadactyles ; poils un peu renflé et demi-| /4. Chuva. moelleux et frisés; on- caverneux; mains an] | ©. gles pliés en gouttières térieures tétradacty-W L5. Ærachnoïde. et couris. les, ongles convexes £t courts. Tom. III. No,68. 6°. Année. 34 N°66! ANNALES Du Mue, ton1. 19, p. 104 ( 266 ) HurLEUR. ré Sasou. Tête pyramidale , 1. Alouates ête ronde, mu- visage oblique ; angle! 2. Ourson, seau court, front un facial de 30°; os hyoï-! 3. Arabate. pen saillant ; angle derenflé, apparent au ) 4. Guariba. facial d’environ 60°, dehors ,etcaverneux;! 5. Choro: angle palatin nul; oc- 6. Caraya. ciput saillant en ar- rière ; os hycide ayant sa partie centrale élar- gie etcreuséeen forme B. Queue prenante et entièrement velue; de calotte, sans au- trou à l'os de la pommette petit. cune saillie en dehors ; : queue toute velue;on- gles semi-convexes. pentadactyles; ongles les quatre extrémités, convexes et courts. \ 1. Sajou bruns 2. S. cornu. . $. à toupet. S. barbu, S. trembleur.… . Ouavapari Sajou nègre. . S. varié. S. à gorge bl"<. S. fauve. S. blond. Saëi. 10. Tle 12. Gromrniques ou sagouins de Buffon. Six incisives, queue non pre- nante. CAT LITRICHE. Angle facial d’en- viron 60° ; tête ronde, museau court, yeux grands et profonds ; fosses orbitaires sépa- rées en dedans, l’une de l'autre, par une membrane;cloisondes ‘narines lôrge, mais ÂAoTE. Tête ronde -et fort large, museau court; anblé facial-d’environ Go° ; yeux très-grands et séparés par une 1. Saïmirie 2. C. à masque. 3. Veuve. moins que ia rangée cloison très - mince ; 1. Douroucoulr, des dents incisives;f 4. incisives mférieures verticales et contigues “aux canines; oreilles “frès-grandes et défor-À 6, mées; queue pluslon- 4" gue que le corps, . et couverte de poils courts; ongles courts, droits et relevés. C. à fraise. oreilles très-petites, :queue plus longueque le corps, et couverte de poils courts; on- gles courts. 5. €. à collier- -Moloch. SAKI« US RES Tête ronde , museau court; | 4. : Une barbe très-fournie, la: S angle facial de 60° ; cloison des queue presque aussi longue 5 a Couæio. narines plus large que la rangée que le corps. ‘2. Capucin. des incisives supérieures ; inCi- * Hs sives inférieures alougées ;| :B. Point de barbe ; la queue: Do Saki à ventreroux. proclives et écartées -des ‘ca- presque aussi longue que le 3 Dee - nines ; oreilles de grandeur corps: dl Pise Aie médiocre et de figure humaine; ‘4. Yarqué. queue moins longue que le corps, et très-touffue.; ongles courts , recourbés et appliqués sur les phalanges. C. Point de barbe, la: queue! d’un Sixième plus courte que } 1. :Cacajaos le corps. FA RAT , Arcropirneques. Museau court, nez saillant ; augle facial 60°; occiput ( 267 ) proéminent ; os hyoïdenon apparent. Cinq dents molaires à chaque mä- choire et de chaque côté. Queue plus longue que le corps, et couverte de poils courts. Ongles tres-lon comprimés et pointus. Oursrirr. Incisives supérieu- res 4, les intermé- diaires plus larges, les latérales isolées de chaque côtés ; inci- sives inferieures 4, alongées | étroites, vérticales, les latérales lus longues; canines, ke deux supérieures coniques et de gran- deur moyenne , les deux inférieures très- petites ; front peu ap- parent. 1. Ouistitt vule”®. 2. Pinceau. 5. ©. a téte blanch. 4. Oreillard. 5. Camail. 6. Melaaure 7. Mico. TAMARIN. Incisives supérieu- res 4, contigues, lea intermédiaires plus larges; incisives infé- rieures 4, également courtes, proclives, contigues et confor- mées en bec de flûte; canines, toutes coni- ues, fortes, et se tant de dedans endehors; frontrendu très-apparent par la saillie en -avant des bords de l'orbite. gs, saillans au-delà des phalanges, arqués , 1. T'amarin aut mains TOUSSES, 2. T. nègre. 3. T. labié. 4. Leoncito. 5. Marikina. 6. Pinche. FE: CV: ANATOMIE COMPARÉE sur une glande conglomérée appartenante à la cavité nasale ; par M. Louis Jacosson, pensionnaire de S. M. le roc de Danemark, de l'Académie de Clururgie de Copenhague ; Chirurgien-Major de l'armée. La glande qui fait l'objet de ce mémoire et à laquelle M. Jacebson a donné le nom de glande nasale latérale de Sténon , se trouve dé- veloppée dans l'homme, dans un tres-grand nombre de mammifères et dans tous les oiseaux. Elle tient à la cavité nasale; et quoique répandue dans un si grand nombre d'animaux , elle offre, à quelques légeres modifications près:, une analogie compiète dans sa: structure , et la manitre dont finit son conduit excréleur ; mais dans sa grandeur, sa forme et sa situation , il y a des variations. assez: considérables. -Dans les mammifères, cette: glande se trouve constamment dans la cavité nasale, plus ou moins près de sa paroi extérieure, ce qui dépend de la: présence ou de l'absence du sinus maxillaire. Dans les” animaux dépourvus de: cette cavité, tels que les carnassiers , les ron- geurs , elc:, on trouve Ja: glande située à la: paroï extérieure de la cavué nasale, dans la région des secondes, troisièmes et quatrièmes dents molaires. FL : Soc. PHILOMATe Mars 1813 ( 268 ) Dans ceux qui ont un sinus maxillaire , la glande se trouve dans le sinus même, à sa paroi interne et pres de son orifice. Ceite glande est de la famille des glandes conslomérées ;:son cenduit excréteur , formé par la réunion d'une quantité de petÉs branches , se: glisse le long de la paroi externe du méat moyen de la cavité nasale , se porte en Daur et én avant, et finit plus où moins près de Pete. mité antérieure du cornet inférieur. Les vaisseaux de cette glande viennent de l'artère sphéno -palatine, Les nerfs sont très-remarquables ; cette glande en recoit deux de diffé- rentes espèces; des ranreaux provenant de la cinquième paire, du sphéno- palaun, ou nasal postérieur et supérieur , et des filets assez forts du trispianchnique. 24 Cette glande est très-répandue dans les mammifères : cependant l’au- teur ne l'ayant pas encore examinée dans quelques familles, comme il se propose de le faire pour complèter ses recherches , tels que les makis , les édentés , l'éléphant, etc., el ayant observé une exception remarquable il se borne à donner les résultats de ses observations , réservant les généralités. pour un autre Mémoire. Cette elande est fort developpée dans un très-grand nombre de rongeurs. Pres de cette famille se rauge'le kangurou. Viennent ensuite les brebis et es cerfs, le cochon et l’ hippopotame. Elle se trouve dans un tres- grand nombre de carnassiers; dans quelques espèces : la hyène , le jaguar, le ugre , le hérisson , ele. , elle est très-considéräble. Dans nos vespertillons indigènes, elle est assez grande. Parmi les singes , l’auteur l’a retrouvée dans le magot ‘et le callitriche, Dans l'homme enfin , cette glande est assez constante , maïs on la trouve plus ou moins développée ; elle ést située au même endroir dans les animaux qui ont des sinus maxillaires. L'auteur décrira, dans un mémoire particulier, les différences qu'ôn observe dans son développement et dans le conduit excréteur. ©: Dans le cheval , M. Jacobson a trouvé, au lieu d'une glande distincte, une quantité de peis grains d'apparence glanduleuse qui occupent la place de la glande et l’espace que parcourt dans les autres animaux le conduit. Eufin cette glande semble manquer aux bœufs. ; Après avoir indiqué cette glande dansles mammiferes , M. Jacobson passe aux oiseaux. La glande que M. Jacobson regarde comme analogue à à celle des mammifères, est ce corps glanduleux qui se trouve à la partie supé- rieure de l'orbite, et qu’on n’a connu que dans quelques oiseaux d’eau et de rivage. Mais d’après ses recherches , cette glande se trouve dans tous les oiseaux, plus ou moins développée. ( 269 ) La structure de cette glande est la même que dans les mammi- fères. C’est une glande conglomérée dont les grains sont très-peuts, mais d'un parenchyme dense et serré Le conduit excréteur est dans Île a ni nombre des oiseaux, en proportion plus long que dans les raiimifères : ;il se glisse sous le frontal antérieur, ou dencre los Jacrymal,, et se termine à la parte antérieure de la cavité nasale, pres de aire antérieure du cornet inférieur. Les vaisseaux et les nerfs ont, dans les oiseaux, la même origine que dans les mammiferes , et, due cette classe , les nes provenant du trisplanchnique , sont plus ‘faciles à démontrer que dans les mam- miferes. ‘Les variations qu’on observe dans celte glande, sont relatives à sa grandeur , à sa situation et à sa forme. Quant à la grandeur, elle est très-développée dans les oiseaux na- geurs el de rivage. D'une grandeur moyenne dans les gallinacés , Les oiseaux de prois et dans quelques picæ et scansores de Linné. Enfin elle est très-peute dans les passeraux. ae à la situation on la trouve, . Sur le frontal, dans les oiseaux nageurs et de rivage ; - Près du bord de l'orbite dans ue oiseaux nageurs et plu- sieurs rs galinacé 8 . Derrière le bord de l'orbite , dans quelques gallinacés ps oiscaux de proie ; ; 4 Dans l'orbite plus ou moins près du fond, dans éiclies oiseaux de rivage ; \ 5°, Sous le frontal antérieur , ou dans la cavité analogue au sinus: maxillaire : chez quelques gallinacés. Cette glande offre quelques variétés dans la forme ; elle est Sa et elliptique dans les oiseaux d’eau et de rivage ; ronde dans les oiseaux de proie; cylindrique dans les gallinacés. Avant de finir sou Mémoire, M. Jacobson indique que Îa glande dont il vient de donner l'anatomie est sujette à plusieurs maladies , principalement dans les oiseaux $ maladies dont on a méconnu la na- ture, faute de Connaissances anatomiques. | Il se réserve de faire connaître la partie physiologique et patholo- gique . jusqu'à ce qu'il ait terminé ses recherches dans les autres classes d'animaux où il croit avoir reconnu une glande analogue comme, par exemple , dans les, repuiles. INSTITUT. £5 Mars 1013. (270) :PHYSIOLOGIÉE VÉGÉTALE. Extrait d'un Mémoire sur les effets de la Gelée dans les Jfieurs des Æbricotiers et autres Arbres fruitiers; par M. Durerr-THouars M. Dorrrir-Tuouars ayant observé dans la pépinière du Roule un Abricouer en espalier, qui avait commencé à fleurir depuis le 2 mars, a Suivi ayec attention son développement, et il l’a vu en pleine floraison le jeudi 11 suivant; mais le froid étant revenu brusquement dans la soirée avec plus de neige qu’on n’en avait observé dans tout le reste de l'hiver, ce n'est qu'avec la plus vive inquiétude qu'il a visité cet Arbre le vendredi r2 avant sept heures du matin. Effectivement , il a cru au premier coup d'œil que la récolte était totalement manquée , car toutes les fleurs lui ont paru entiérement flétries : ses craintes se sont encore accrues lorsque, cueillant une de ses fleurs , il s’est aperçu d'une rigidité particulière. Poussant plus loin son examen, que l’on juge de sa surprise lorsqu’en entamant la super- ficie du calice , il y a découvert un glaçon logé dans son intérieur: il occu- ait un espace vide , qui existe naturellement dans toutes lesfleurs de tous les arpres qui composent la section des rosacées à fruit drupacé, comme les amandiers , pêchers , pruniers , abricotiers et cerisiers. M. Dupeut-Thouars Y'avait déja nbservé depuis longtems : suivant lui , le calice dans ces fleurs est comme double, étant composé d’une première enveloppe en forme de bourse, et qui n’adhère avec l’intérieure que vers ses extrémités, ensorte donc qu'il s'y trouve un vide. Cette partie est la continuation immédiate de l'écorce du pédoncale et du reste de la plante , tandis que l’autre ou l’intérieare est évidemment l’épañouissement du corps ligneux, qui par conséquent est continue avec celle du corps de la plante jusqu'à l'extrémité des racines : c’est elle qui donne naissance aux étamines et aux pétales. Il suit delà que cet intervalle est la continuation directe de la séparation qui: existe entreile liber et le bois, et qui paraît être destiné à servir de réservoir au cambium. C'est donc dans cet intervalle que se trouvait logé le glaçcon; comme il était moulé sur le corps intérieur, il formait un cylindre creux com- plet, et il élait assez volumineux pour pouvoir être porté à la bouche ‘et dégusté ; mais M. Dupeut-Thouars ne lui a remarqué aucune saveur particulière , ensôrte qu'il lui a semblé être de l’eau pure. Toutes les fleurs observées étaient dans le même cas, et cependant dans toutes , le pisul, sur-Lout l'ovaire, ne paraissait pds avoir souffert : cé qui a- commencé à tranquilliser M. Dupeut-Thouars ; mais une obser- vation du ème genre, qu'il avait faite l’année précédente et dont il s'est ressouvenu alors, lui a redonné encore plus d'espoir. I remarqua MŒELE ®) au printems dernier, dans le centre des bourgeons du Staphylæa pin- nala qui Commencaient à se développer, des glacons assez considérables , quoique Le thermomètre fàt à peine descendu à zéro pendant la nuit; le soleil, qui fut très-fort, les fondit et les dissipa sans qu’il en résultät le moindre dommage, malgré la délicatesse des pousses. M. Dupetit-Thouars a examiné successivement les fleurs de ses péchers en espalers , quélques-unes étaient déja épanouies : il y a retrouvé un glacon pareil. Et de plus, dans toutes les autres, quoiqu’elles fussent encore en état de bouton, il a revu les mêmes phénomènes jusque sur des abricots plein-vent encore plus éloignés de leur épanouissement. Une fois mis sur la voie, il n’a plus eu besoin de disséquer les fleurs pour s’as- surer qu’elles contenaient des glacons : il a pu acquérir la certitude qu'il n'y avait dans son établissement aucun arbre de ces espèces qui ne füt dans le même cas. Se ressouvenant alors qu'il avait trouvé beaucoup d’analogie entre la structure du calice de ces rosacées avec celles du éaphne ou des thy- melées, puisque dans ce genre le calice était pareïilement double ( c'est une remarque qu'avait faite depuis longtems Linné , il pensait que dans ce genre, celte singularité provenait de ce que la corolle était intime- meni liée avec le calice, ce qui l'avait confirmé dans l'idée que la nature n'avait pas distingué ces deux parties) (1). M. Dupetit-Thouars reserve pour une autre occasion de tirer des conséquences de ce rapprochement: seulement il l’a engagé à examiner les fleurs des duphne mezereun et laureola, et il y a retrouvé un glaçon semblable. Inquiet sur le résultat de ces faits, M. Dupetit-Thouars a renouvellé plusieurs. fois ses visites dans le cours de la journée ; il craignait sur-tout que, suivant lopinion vulgaire, l’apparition du soleil ne fléuit ou ne brouisse ces fleurs : mais il a vu que, loin de là, vers midi, toutes ces fleurs avaient repris tout leur éclat : la glace avait été fondue et lhumi- dité évaporée. Quoique un peu tranquillisé, il a fait mettre un paillas- ‘son sur l’abricotier : le thermomètre est encore descendu à 5° au-dessous de zéro, ensorte que le samedi matin 13, M. Dupeuit-Thouars n’a pas ‘été étonné de retrouver encore des glaçons dans quelques rameaux qui étaient restés à découvert, mais il s’en trouvait pareillement sur tous’ ‘ceux qui élaient à l'abri : il en était de même sur tous les autres arbres. où il en avait observé la veille, et ils n’ont pas paru non plus souffrir de lapparition du soleil. Le dimanche 14, le thermomètre étant encore (1) Suivaut M. DupetitThouars , cette conformité confirme le räpprochement que Adanson avait fait de la famille'des garous ou thymelées de celle des rosiers. Sup- primez les pétales d’une de ces rosacées , elle ne cifférera que par le nombre primor- dial 5 de ses parties, au leu de 4 qui est dans les daphnés; ensorte qu’elles seront à-peu-près dans le même rapport qu'un porentilla l’est avec un alchimilla. BrsLioTH. BRITANN, (2725) descendu à 5 degrés, les glaçons ont reparu et se sont de même éva- nouis; mais le lundi 15 il n’y avait qu'un lécer frimat , le thermomètre n'étant descendu qu'à 3° , tandis que le mardi il s’en retrouvait d'aussi considérables que les jours précédens ; mais ils ont été les derniers : depuis ce tems, une plus douce température s’est fait senur, et les pêchers ont fleuri successivement. Il est donc certain , d’après ces observations, que toutes les fleurs des abricotiers et pêchers qui sont à la pépinière du Roule, onteu cinq jours de suite un glacon dans leur intérieur, et que s’il persiste du fruit, le pistil d’où il proviendra aura été soumis à cette épreuve. Et M. Dupetit-Thouars présume que s'il ne survient pas d’autre accident , il ÿ en aura beaucoup. 11 suppose avec fondement que ce phénomène a dù exister presque par- tout, et que vraisemblablement il a lieu presque touies les années , quoi- qu'il n'ait pas été encore remarqué. La cause la plus probable , suivant l’auteur, doit venir de ce que, pen- daut le jour , la chaleur étant forte , détermine la sève à monter : elle afflue dans les fleurs ; mais il s’en évapore une grande partie par la trans- piration insensible. Le froid survient vers le soir : il n'arrête pas subite- ment le mouvement de la sève, il s’en trouve donc une surabondance dans cette fleur : elle se dépose alors dans cette espèce de réservoir ; mais comme son enveloppe est mince, elle peut donc y être saisie par le froid, OA E la partie intérieure du calice étant plus épaisse, peut garantir e pisul. CHIMIE. De l’action du gaz oxünuriatique sur le gaz oxide de carbone; par MM. Murray ef J. Davy. Les chimistes sont partagés d'opinion sur la nature de l’acide oximuria- tique; les uns le resardent comme un élément dont la combinaison avec l'hydrosène , donne naissance à l'acide muriatique ; les autres pensent D 3 qu'il est formé d’acide muriatique et d’oxigène. MM. Davy sont de la .première opinion : M. Murray, qui est de la seconde, a fait pour, la dé- montrer, l'expérience suivante. Il a exposé à la lumière du soleil un mélange de 1 volume de gaz oxide de carbone , de x de gaz hydrogènc et de 2 de raz oximuriatique; après 36 heures il y a fait passer du gaz ammonijac: il s’est déposé, suivant M. Murray, du muriate et du carbonate d’am- moniaque dont il a dégagé lacide carbonique par Pacide nitrique faible : il n’est resté qu'une très-petile quantité de gaz oxide de ‘carbone non altéré. Or, puisqu'il ne s’est pas déposé de charbon dans l'expérience, l'oxide de carbone n’a pu être acidifié que par l’oxigène de l'acide oximu- rlatique. M. Murray conclut que l’h)drogène a converti la moitié de 1 (275 ) Pacide oximuriatique en acide muriatique, tandis que l'autre moitié l'a été en cédant son oxigène à l’oxide de carbone. M. John Davy, ayant répété cette expérience, a été conduit aux résultats suivans : Dans le mélange gazeux de M. Murray i/ ne se forme pas d'acide car- bonique , mais il se produit un gaz particulier qui est une combinaison de gaz oximurialique et d'oxide de carbone. On peut le faire sans la présence de l'hydrogène , en mettant dans un tube, sur le mercure, des volumes égaux de gaz oximuriatique et oxide de carbone desséchés, et en exposant le mélange au soleil ou même à la lumière du jour : les gaz en se combinant se réduisent à la moitié de leur volame primitif. Le nouveau fluide aériforme possède les propriétés suivantes : Après l'acide fluorique c’est le plus pesant des gaz. Il est incolore; son odeur est suffocante ; il est très-acide , aussi rousit-il fortement la teinture de tournesol. Il ne trouble pas la transparence de l'air, parce qu'il n’a pas une grande aflinité pour l’eau qui s’y trouve à l’état de vapeur. Il est lentement absorbé par l’eau ; il se réduit alors en acide muriatique et en acide carbonique. Il n’a pas d'action sur le mercure. RARE Il se combine aux oxides métalliques et au gaz ammoniac; il condense 4 fois son volume de ce dernier. M. John Davy attribue l’acide carbonique que l’on obtient de cette combinaison traitée par l’acide nitrique fxible à de l’eau décomposée. Cette décomposition se fait instantanément par le gaz à l’état naissant ; alors l'hydrogène convertit l'acide oximuriatique en acide muriatique , et l’oxigèue se porte sur l’oxide de carbone et l'acidifie. La preuve que la matière blanche, obtenue en meitant le nouveau gaz en contact avec le gaz ammoniac, n’est pas un mélange de muriate et de carbonate , comme le dit M. Murray, c’est que l’acide acétique n’en dé- gage pas d'acide carbonique, et personne n'ignore que le vinaigre dé- compose très- facilement le carbonate d'ammoniaque. Le nouveau gaz mêlé au gaz hydrogène ou au gaz oxigène ne s’en- flamme point par l’éuincelle électrique ; mais il détone fortement dans un mélange déja fait de gaz oxigène et de gaz hydrogène. Il se produit alors de l'acide muriatique et de l’acide carbonique. MATHÉMATIQUES. Extrait d'un Mémoire sur la Trigonomégrie sphéroïidique ; par M. Puissanr. _ Les grandes opérations trigonométriques qui ont été faites en France, il y a peu d'années, pour la détermination d’un arc de méridien, ont donné l’idée à plusieurs géomètres de considérer de nouveau les pro- Tom. III. No. 68. 6°. Année. VORE Soc. PriLonmar. 20 Mars 1813. (274) priétés des. triangles formés sur la terre, par deux méridiens et un-are= de plus courte distance; car, depuis longtemws, Claireut, Euier et Dionis- - du-Séjour s'étaient-occupés du même sujet. L'ouvrage le plus complet en cegenre cst celui que M. Oriani a publié, en 1806, sous ce titre: Æ/ementë » ditrigonometria sferoïdica. Ce savaut astronome à résolu des problèmes de trisonométrie sphéroïdique . dont les solutions avaient échappé à la sagacité de quelques analystes célèbres, Les résultats suivans, que j'ai obte- nus par uue méthode trës-simple et purement élémentaire, se rapportent aux triangles. sphéroïdiques recténgles, et dérivent des équations fonda- mentales de la ligne la plus courte tracée. sur le sphéroïde de révolution : équations que M. Legendre a données dans: les Mémoires de l’Institut (année 1806, 1°. semestre}, et que j'ai démontrées au n°, 47. de ce Bul- letin , ainsi que däns mon Mémoire sur la projection de Cassini. Ces résuliats trouveraient vaturellemeut leur application , si ,: pour. mieux connaître la nature des parallèles terrestres, on mesurait de grands arcs perpendiculaires à une méridienne. Soient 2a et 2b le grand et le‘petit:axe de l’ellipse du méridien, . CNET ST “ el £ — ue soient en outre s un arc de plus courte distance, per- pendiculaire à ce méridien; {et L! les latitudes de ses extrémités A: et A! ;:@ la différence en longitude de ces mêmes points. Enfin à et x deux angles , tels que G) : fang A— — tang L'; (2) : tanga— E tang £''; à $ a alors À et # seront les latitudes réduites des points M et AT ; et si 77 désigne l’angle que l'arc s . perpendiculaire au meridien de M; fait avec le méridien qui passe par le point M! ,'on aura , d’après la théorie connue, . cos À (3Y sin P? — cos xf Prorme.l. Etant données la latitude L et la perpendiculaire s, déter- -- miner la latitude L! et la différence en longitude +. On calculéra la latitude réduite à :par le moyen de l'équation (1); à ensuite prenant un angle subsidiaire 4!, de-manière que do sin 4/ = sin à cos (—) pu on aura l’autre laiton réduite n par la formule suivante : USE TE rs s \T: s \ sinfa « EVE —— ec r/ [ pu sn) ] sin (—) —— ; WE DANSE ES “Æ 2 Bb À: b / cos Ÿ'”.: r'Edésionant le nombre de secondes contenues dans un arc égal au rayon (275) : On introduira la valeur de x/ dans la relation (2), afin d’avoir la Jati- stude vraie L/; et, Que" déterminer 4 , on passera par ces trois formules - COnHUES : tang x sin » — ; COS & = — tang À Sin À E PQ —= = — {0 €CO0SA ; 2 pour lors, le probleme sera complètement résolu. Prosrème Il. Etant donnés s ef & , trouver L et L!. S Soit cos À — tang () cotæ, on aura la latitude réduite x par cette formule, VA ANNE PSE A aq A ER RCE a CL dt ee pe sna le LOT AR ETUN cos? ( d ) b Quant à la lauiude réduite x! , on l’obtiendra comme dans le problème précédent , et par suile on aura les latitudes vraies L, LA à l’aide des rela- . ions (1) et (2). Prosecue Ill. Etant donnés s et V!, trouver L, L'et.e. Prenant un angle subsidiaire 4, tel que cot F7 (+) In | — b: : On aura je ne ee Cette latitude réduite fera connäître celle et l'angle 4, en ayant re- cours à la solution du premier probléme. Proscème IV. Etant donnés s et L', trouver L et V!. La relation (2) donnera la latitude réduite à/ ; puis faisant *tang.ÿ— 2 sin »” cos (— ” () on aura l'autre latitude réduite À par la formule suivante : 1—=%— ns À — pl [: + sin 2(—)] tang (=) sin* + tang 4 ; et l'angle F7 par la relation (3); enfin, (1) donnera la latitude vraie L. -sm Ÿ = Proscèue V. Etant donnés NW! et +, trouver L, L'er s. (2760. cos & Tirant la valeur de y de l'équation cos p = ec sin "y celle de ç de l'équation & = p (1 + 2.) ; puis posant COS q — COS s Sin V1, on aura la latituce réduite À au moyex de la relation suivante: sin V'snme. CON) Sn g Enfin, on aura x/ et s par ces formules connues, savoir : sin X/ — sin à COs r, es 2e £ int à ) Be sin? A sin2.s ; = T FL AE À ras £ SIN? ASIN2o ; et des relations (r) et (2) on déduira lés latitudes vraies L, L’. Prorième VI. L/ et à étant donnés, trouver Let s. pre avoir déterminé la latitude réduite , on calculera l'angle subsi- diaire 4 par la formule tang tans À — ? cos on calculera un autre angle subsidiaire ? par la formule sin p — sm cos ;! et pour lors, la latitude à aura pour expression ad + — ep sin Ÿ eos? 4 tang -; de là on io à la latitude L ; “ on aura s par l'équation I , . ET 7 ( + )-+ à sin à + nt sin? À Sin 2 fe Toutes les nues précédentes , comme celles dont elles dérivent, sont exactes, quelle que soit la grandeur de l'arc mesuré s; cependant quelques-unes d'elles étant des perl uons de séries procédant suivant les puissances ascendantes de la quantité = 2 4 a°, & étant l’aplatissement du sphéroïde, J'ai indiqué dans le mémoire dont le présent article est extrail, la maniere de faire usage de la méthode des (Eu Treo successives > pour tenir compte des termes de l’ordre :?, et même de ceux des ordres supérieurs ; mais vu la petitesse de l’aplatissement de la terre, les formules ci-dessus seront bien rarement. insuflisantes. (297 ) OUVRAGES NOU VE A U X. Histoire naturelle médicale et économique des Solanum et des genres qui ont été confondus avec eux ; par Michel-Félix Duxaz, docteur en médecine, x vol. in-4°., fig. À Paris et Strasbourg, chez Amand Kœnig. Lrs Socanum constituent un genre aussi remarquable que nombreux en éspèces. Les botanistes du quinzième siècle n’en connaissaient que très-peu ; mais depuis, les naturalistes en ont découvert une grande quantité, sur tout au cap de Bonne-Espérance et dans l'Amérique. Le Synopsis de M. Persoon , ouvrage récent, en fait connaître 139 espèces, ét cependant toutes n’y sont pas relatées. Il est peu de jardins botaniques qui ne recèlent des espèces de so/anum encore inédites : le seul jardin de Montpellier en offre un si grand nombre , que M. Dunal a rendu un vrai service à la science en s’occupant de l'étude spéciale de ee genre. Il fait d’abord remar- quer que Tournefort avait formé avec les so/anum trois groupes particuliers : Sozaxum, MeconcewA et Lycopersicon. Linné les a réunis sous le nom de solanum , et en prenant pour caractère générique les anthères qui ‘s'ouvrent au sommet par deux petits pores ; mais il s'était trop avancé, car dans le lycopersicon , les anthères sont soudées , et s'ouvrent en dedans selon leur longueur ; aussi, Mœnch crut-il pouvoir adopter le genre lyco- persicon de Fournefort, qui n'avait pas été rétabli dans les éditions da Species plantarum de Reichard , Murray, Persoon, Willedenow, posté- -rieures à celles données par Linné. M. Dunal admet le lycopersicon et fe solanum avec la distinction que nous venons dénoncer ; Il rappôrte au genre WirnerinGra de l'Hériter le so/anum crassifolium de Lamarck, parce que les anthères de cette plante s’ouvrent longitudinalement et sur le côté. AE Jacquin avait établi sous le nom n’aquarTiIA un genre qui ne diffère du solanum qu’en ce qu'il offre un calice et une corolle à quatre divisions au lieu de cinq et quatre étamines au lieu de cinq. Il est beaucouy d'espèces de solanum (ex. sol. bonariense , sol. lanceolatum', etc.) , dont les fleurs , prises sur le même iadividu , offrent les caractères de ces deux genres, et qui, détruisant ainsi leurs différences , obligent a les réunir comme l’a fait M. Dunal. Les anthères du so/anum vespertélio arr , portées sur des filets inégaux, ‘ñe sont pas toujours arquées , ainsi que l'a vu M. Gouan, qui, par cette observation, détruit le genre nycrenruu de Ventenat, fondé sur cette plante, et caractérisé par l'inégalité et la courbure des étaminés. En outre, pla- sieurs autres espèces de solanum ont les étamines inégales ; sans avoir les #4 28) -anthères arquées : aussi, ces deux genres ont-ils été réunis par l’anteur de : louvrage que nous annonçons. Les genres DUI-CAMARA € PSEUDOCAPSICUM ÿ Monch et autres, se distinguent à peine, et même point du tout, du genre solanum , et y ont été réunis par M. Dunal : il en est de même du Psor4a= suu de Necker , qui ne se distingue point du lycopersicon avec lequel il faut le confondre. s D'après ce qui précède, on voit que M. Dunal ne reconnait que les trois genres SuIvaDs: VYrrmernera. L’Hérit., dont il décrit 2 espèces; Lycopersicon. Tourne. Ge genre comprend 7 cspèces, desquelles une est fisurée dans cet ouvrage ; . Socanum. Dunal, — Solanr sp. Linn. 255 espèces forment ce genre ; beaucoup sont nouvelles , et une vingtaine environ sont figurées pour la première fois. Ce travaii de M. Dunal est précédé de Fhistoire du genre solanum considérée physiciogiquement et relativement à l'emploi de quelques-unes des espèces dans la médecine, et à d’autres usages qui peuvent influer sur léconomie animale. Dans cette dernière partie , l’auteur offre un recueil, méthodiquement présenté , de tout ce que l’on connaissait surles propriétés et l'emploi de ces plantes ; mais les observations physiologiques forment une première partie très-intéressante , due presqu’entiérement aux obser- -vations de M. Dunal. Comme elle n’est point susceptible d'extrait , parce que c’est une réunion de faits qu’il faudrait tous rapporier, nous y ren- voyons le lecteur. .S. L. Catalogus plantarum horti botanici Monspeliensis , addito obser= vationum circà species novas aut non satis Cognitas fascicul6,: par A. P. ns Cannorxe , professeur de botanique à la faculté de médecine de Montpellier, 1 vol. in-8o. (x). Cr catalogue est divisé en deux parties-: la première contient la liste, par ordre alphabétique, de toutes les plantes cultivées dans le jardin bota- nique de Montpellier ; dans la seconde, l’auteur a rassemblé des notes, par lesquelles il fait connaître beaucoup de plantes nouvelles ou inédites q Us LR Bb , presque toutes cultivées dans le jardin de Montpellier. On y trouve la des- criptiou d'un grand nombre: des espèces, simplement indiquées dans le catalogue du jardin du Muséum d'histoire naturelle de Paris, par M. Des- fontaines. Plusieurs de ces notes sont aussi destinées à faire mieux connaître 1) À Montpellier, chez J. Martel aîné; et à Paris, chez Amand Kænig, libraire, quai des Augustins, n°. 26. ï : (359) quelques plantes, jusqn'ici mal caractérisées, ct'quelques genres nouveaux, tels que: : 10. Le crrarocacoa, fondé sur le festuca unioloïdes. WVilld. Hort. Bérol. 1, p. 3, t. 3 ; voici ses caractères : glume:bivulve multiflore, fleurs serrées distiques, bivalses; valve extérieure du périgone aigue ou sub- aristée ; valve intérieure plus petite ; bicarénée, terminée par 2 soies ; 2 appendices oblongs sous l'ovaire; 3 étamines ; ovaire terminé par 3 pe- tites cornes, du milieu desquelles s'élèvent 2 stigmates plumeux ; 29. Le riSCHERIA , genre nouveau de la famille des apocinées , intermé- diaire entre le microstemma et le hoy a (lun et l’autre établis par Brown), et fondé sur une plante ligneuse, grimpante, cultivée dans le jardin de Montpellier, et probablement originaire de l'Amérique méridionale; voici ses caractères : calice à 5 divisions ; eorolle en roue à 5 lobes ondulés et crépus ; Couronne slaminifère ( STyLosTEeium ) z10n0phj lle, charnue, tronquée , point lobée, entourée à sa base d’un anneau nectarifère ; an- thères à sommet simple , crochu, replié en dedans ; masses du pollen fixées sur le côté mitoyen, et cachés par le stésgmate pentagone ; 2 folli- cules ; 3°, Le sazmrA ,-formé aux dépens du genre bidens , de Linné , dont il diffère par l'involucre imbriquée; le réceptacle écailleux, conique ; les Jleurons -tous hermaphrodites, tubuleux ; les graines . comprimées, terminées par deux arétes. M. de Candolle ÿ rapporte les bidens scandens,L., hirsuta, Sw. , et unetroisième espèce , le B.eupatorta Dec. , hort. Monsp. inéd., €. 51, qu'il soupçonne être la même plante que le bidens scandens. Sw. 4°. Le rricuoeuroA, genre-de graminées qui comprend quelques agros- tis de différens auteurs , et le stipa capillaris. M. de Candolle lui assigne les caractères suivans : g/ume bivalve , uniflore; valves très-petites , mem- braneuses persistantes ; périgone beaucoup plus long que la slume, à 2 valves unies à la base, lextérieure enroulée à sa partie inférieure , et se — terminant insensiblement en une longue aréte inarticulée ; valve inté- rieure plus petite, plus étroite, arquée; 2-3 étamèënes ; 2 sligmales plu- meux ; graine recouverte par le périgone endurci. : Indépendamment de ces genres, M. de Candolle donne ou rectifie les caractères de plusieurs autres déja établis, et il décrit les espèces qu’on doit y rapporter, tels sont les genres cajan, Apaxs.; chœturus, ann. ; pupalia, Juss., dont M. de Candolle à changé le nom en celui dé desmochæta, parce que le pupal-walli de Rheede , qui avait suggéré à NL. de Jussieu le nom générique de-pupalia , n'appartient pas à ce genre ; dinebra, Jaco.; Kkæleria, Pers. M. de Candolle fait connaître aussi des groupes distincts que quelques espèces forment dans certains genres , tels-que les espèces d’echium (vipe-:- ( 280 ) rines), recueillies aux îles Canaries, par Broussonet; les sonchus (laitrons)} frutescens , dont il décrit 8 espèces , toutes d'Afrique ; et le groupe remar- quable des roses à styles réunis ou soudés ensemble , qui, outre les caractères indiqués par M. de Candolle, présentent celui d’avoir les den- telures des feuilles simples et entières. Enfin, ceux qui s'occupent spé- cialement des plantes propres à la France, trouveront un assez grand nombre d'espèces nouvelles dans. ce même catalogue, cù M. de Candolle annonce un grand ouvrage renfermant les descriptions et les fisures des plantes rares ou curieuses, que l’on cultive dans le jardin bota- nique de Montpellier. : S. EL. Exposition du Systêéme du monde ; par M. le comte Larrace. Quatrième édition , revue et augmentée par l'auteur, Paris, chez Mad, »°. Courcier, Les 1rois éditions épuisées de cet ouvrage, l’ont fait suffisamment connaître. Les changemens que présente la quatrième la rendront né- cessaire aux géomèlres et aux astronomes qui veulent se tenir au courant de l’état de la science. Le chapitre du premier livre, sur la figure de la terre, et sur la loi de la pesanteur à sa surface, en renferme de wes-considérables, soit par rapport aux mesures des decrés, soi rela- tivement à celles du pendule, faites à différentes latitudes. Les diamètres des planètes et J'aplaussement de Jupiter ont aussi été changés d’après les observations de M. Arago, qui les a déterminés avec le plus grand soin, On trouve dans le livre quatrième, un chapitre nouveau sur les mouvemens propres des étoiles, et sur les singulières apparences que présentent les étoiles doubles. Le chapitre sur lattraction moléculaire contient la théorie de la double réfracuon, qui ne se trouvait pas dans les éditions précédentes ; il renferme , en outre , des déyeloppemens nouveaux sur la théorie mathématique de l’action capillaire, Enfin, M. Laplace a donné beaucoup plus de développement à son hypo- thèse sur l’origine du système solaires exposée dans le dernier chapitre de son ouvrage ; il en a démontré l'accord avec les dernières découvertes d'Herschel sur les nébuleuses ; et il a completté, par de nouvelles considérations , la partie de cette hypothèse qui se rapporte à l’origine des comèies. Pit Dépeloppemens de Géométrie, pour faire suite à la Géométrie descriptive et à la Géométrie analytique de M. Monge ; par M. Dupin. 1 vol. in-4°., chez Mad. pe, Courcier, NOUVEAU BULLETIN DES SOTENCES PAR .LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE: Paris. Juin 1813. —— mm — — — ZOOLOGIE, i à Mémoire sur quelques nouvelles espèces d'animaux mollusques et radiaires recueillis dans la Méditerranée, près de Nice, par M. Lesusur. MM. Prrow et Lesurur, apres une excursion de quelques mois sur les <ôtes de la Méditerranée , et un court voyage au Havre, ont démontré jusqu’à l'évidence, par le travail qu'ils ont publié sur Les méduses (1), que les recherches faites par nos premiers observateurs sont fort éloignées de nous faire connaître tous les animaux marins qui peuplent nos rivages ; et déja M. Risso, de’ Nice, excité par ces naturalistes, a doublé pour le moins le nombre des espèces de poissons et de crustacés qu'on avait remarqués aux environs de sa résidence. Dans ces mêmes parages, MM. Lesueur et Peron ont reconnu une irès- grande quantité d'animaux dont l'existence avait été jasqu’alors ignorée, et qui, par leurs principaux caractères , se rapportent à la classe des mol- lusques ou à celle des vers Déja quelques-uns ont été déerits par eux dans les Annales du Muséum d'histoire naturelle; mais il en reste beau- coup plus à faire connaître, et c’est le but que se propose M. Lesueur. Son mémoire se compose de deux parties bien distinctes. L'une est des- tinée à donner les renseignemens nécessaires pour parvenir à Saisir et conserver intacts les animaux mous et gélatineux si abondans sur nos côtes, et dont la nature fugace nous a fait top négliger l'étude. Nous nous abs- tiendrons de rendre compte de cette partie du mémoire, qui mérite d’être examinée séparément. L'autre partie, la seule dont nous nous occupons, a pour objet d'annoncer la découverte des principaux auimaux que MM. Peron et Lesueur ont observés, et qui appartiennent notamment aux LS (1) Tous les dessins qui doivent accompagner ce travail sont terminés , et M. Lesueur en a déja gravé une partie; il se propose d’en commencer très-incessamment la publication, Tom. III. N°.69 69. Année. Avec une planch. Ne. 5. 56 N°. 69. Soc: PHILOMAT. Mai 1813, (282 ) genres Salpa, Stephania ; Physsophora, Pyrosoma et Hyalæa : elle com- prend particulièrement la description d’un radiaire qui doit former un genrenouveau, et dont nous transcrivonsles caracteres d’après M. Lesueur. Cesre (Cestum) , (de Éesos , mot employé par les poètes grecs pour désigner l’une des ceintures de Vénus). Corps libre, entièrement. gélati- neux, très - alongé et comprimé ; quatre côtes transversules et supé- rieures , ciliées dans toute leur longueur; bouche supérieure, située à égale distance des extrémités. La seule espèce qu’on ail encore rencon- trée est d’un blanc laiteux d'hydrophane, avec de légers reflets bleus , et ses cils sont trisés, M. Lesueur l’a nommée Ceste de Vénus, Cestunr lenerts, 5 De tous les vers marins connus, les Beroës.sont ceux qui se rapprochent le plus de celui-ci, par leur état de liberté au milieu des eaux, par l’exis- tence d’une seule ouverture servant à-la-fois de bouche et d’anus , et qui est. située à la,partie supérieure de l'animal, ainsi que par la présence de longues séries de ciis mobiles tres-déliés, servant à l’exercice de la locomotion. En effet, si l'on retranche les deux prolongeniens, latéraux qni sont de” chaque côté de la bouche du Ceste, et si, sur les angles formés par les plans que produirait cette section , on rapporte les cils des prolongemens soustraits, on aura, à peu de chose près, un Beroë à quatre côtes ciliées; avec une bouche terminale. De même, si l’on prend un Beroé, et qu’on: _le suppose tiré latéralement par deux points opposés, sans lui faire perdre: de sa hauteur, on reproduira un animal fort semblable au Ceste. À travers la substance même du Geste, on aperçoit le sae stomachal , placé au-dessous de l'ouverture de la bouche et qui sedétache par sa cou- eur plus foncée que celle du reste du corps : ce sac présente sur deux de: ses côtés, ceux qui correspondenuaux deux grandes faces de l’animal, une sorte de lanière qui est appliquée sur ses parois. Ces lanières, situées vers le milieu de la hauteur totale du ceste, sont contiguës ; chacune à une autre partie mincetet alongée qui prend naissance au bord inférieur, eL qui est tégèrement échaucrée à l'extrémité par laquelle elle se joint à cette lanière. Ces mémes lanières sont renflées dans leur milieai, et-diminuent beau- coup de grosseur à leur partie supérieure , où elles se joignent à deux filets qui ont toute l'apparence de vaisseaux, lesquels partent à drone et à gauche, pour se porter, en remontant, jusquà l'arrête supérieure de l'animal. Là, ces vaisseaux se bifurquent ; une de leurs branches suit cette même arrête et supporte les innombrables cils qui la garnissent; l’autre: redescend jusqu'à-peu-près au milieu de k hauteur du corps, et prenant aussi une direction horisontale, se porte , parallèlement à la première, dans les prolongemens latéraux, sans doute jusqu’au point où ceux-ci se terminent; mais on-ne saurait l’affrmer, attendu que le seul individu de ce genre que MM. Peron et Lesueur aient pu examiner, ayail Ces. parties incomplètes. ; ë ( 268. } La présence de vaisseaux dans le Ceste, semblent l'éloigner de la classe des radiaires dans faquelle sa forme simple et les séries de cils dont il est pourvu Pont fait placer. D'ailleurs, son excessif alongement n’a point de pareil dans les animaux de cette même classe, qui sont tous globuleux , discoïges ou rayonuans, si l’on en excepte cependant les holothuries et les siponcles. L'individu qui a servi à Ja description que nous venons de rapporter , n’était pas entier, ainsi que nous l’avons dit, et cependant sa longueur était environ d’un mètre et demi; sa hauteur de huit centimètres, et son épaisseur, d’un centimètre seulement. MM. Lesueur et Peron le trouvérent flottant dans les eaux de Nice. à : environ quatre décimiètres de profondeur, le 12 mai 1609, lorsque la mer était calme, et la température de ses eaux à 14 degrés du thermomètre de Réaumur ; il nageait dans une position horisontale , et la bouche en haut ; son mouvement était lent et onduleux. Il est à regretter que les efforts que firent ces naturalistes pour se procurer d’autres individus de cette espèce, aient été infructueux ; mais il paraît que ces animaux, jusqu'ici inconnus pour nous, sont moins rares qu'on pourrait le penser : M. Risso en a vu en grande quantité dans le port de Villefranche, où les pécheurs lcur onnent le nom de säbres de mer. re Dans le nombre dés autres découvertes qui sont dues à MM. Peron et Lesueur , nous remarquerons principalement celles qu'ils ont faites, sur le mème point de nos côtes, de deux espèces nouvelles, l’une du genre pyrosome , ei l’autre du genre hyale. Nous en dounerons une courte des- criplion. : - Pyrosome ÉrÉéeAnT {Pyrosoma elegans). 1 à plusieurs des caractères du genre pyrosome établi par Peron et Lesueur dans les Ærnales du Muséum , 24°. cahier, pag. 457, pl. 72. Son corps est hbre, presque conique ; sa bouche est située à l’extrémité la plus large et est garnie ‘d’un cercle de tubercules ; l’intérieur du corps est vide. ‘Toute cette con- formation lui est commune avec le pyrosoma atlanticum ; mais celui-c1, beaucoup plus grand, a les tubercules qui le couvrent entièrement, très- irréguliers par rapport à leur grosseur ét à leur disposition; tandis que le pyrosome élégant , généralement granuleux est garni de zones cireulaires également espacées et formées par des tubercules assez gros et pyriformes ; ces tubercules sont creux ,. et chacun d’eux est percé d’un trou qui com- mupique ayec l'intérieur de animal. Les zones sont au nombre de six; Ja dernière -est terminale et-formée seulement de quatre tubercules plus gros que les autres. M Lesueur a observé une seconde ouverture à cet animal, située au centre deces quatre tubercules ; il la, considère comme étant l'anus. On sait que ceue conformation n'existe pas dans le pyro- somË atlantique, chez lequel M. Peron « n’a pu découvrir aucune trace d'ouverture, même a la loupe ( Mém. cité.).» D'ailleurs ce caractère (2820 très-important, qui pourrait bien faire séparer le pyrosome élégant du genre pyrosome, Jui est commun avec une gronde espèce trouvée dans ja Méditerranée par le même naturaliste, et qui sera l’objet d’un mémoire particulier. FE RNES ÊE Hyare Lancéorte, ( Hyalæa lanceolata ). On sait que le genre hyale, formé par M. de Lamarck, sur l’anomia tridentata de Forskaoh! . se compose aujourd'hui de plusieurs espèces bien Caractérisées, savoir : 19. l'hyale de Forskaobhl (#7. tridentata) , de la Méditerranée , avec laquelle lon a confondu ; 2°. l'H. de Peron ( Æ. Peronü), qui lui ressemble pour la coquille , mais dont l'animal est très-différent : celle-ct, qui est.de l'Océans a Servi aux travaux anatomiques de M. Cuvier. 3°. L’H. pyramidale (Æ. pyramidata), trouvée par Lamartinière sur la côte nord-ouest de - l'Amérique, à l’entrée de Nookta, mal figurée dans le Journ. de phys. de septembre 1767, où l’on a pris vraisemblablement le dessous pour le dessus (1). 4°. LH. cuspidate (Æ. cuspidata. Bosc. Hist. nat. des Coq. tom. 2,p. 241, pl. 9.) de l'Océan. 5°. L’hyale téniobranche de Peron , Annales du Muséum, 8°. année, cahier 1 — 2 , de la Méditerranée. On peut joindre à ces espèces plusieurs autres dont l'existence est moins bien constatée, ou dont on ne possède pas de figures : ce sont, 6°. l'Hyale- de Chemnitz (A. Chemnitziana) , Conchyl., tom. 8, vignette 13 ,fig.F. G., qu’on à rapportée à la tridentée, mais qui nous paraît en différer beau® coup. 7°. L’H. caudate de Bosc (77. caudata). Brown. Jam. , non figurée. 80. L'H. retuse ( Æ. retusa, Bosc.\ Clio retusa. Linn., non figurée. Plancus représente une petite coquille, dans son traité de Conchis minus notis, pl. 2, fig. 6, G. H. EL, qui paraît avoir quelque rapport: avec les hyales, et qu'on pourrait appéler H. de Plancus (4 Planci). Ce: scraitune o°. espèce: Nes HiÉ M. Lesucur a trouvé à Nice une espèce nouvelle bien caractérisée du: même genre, et qu'il a nommée, 10°. Hyale lancéolée (Hyalea lanceo- lata). La coquille de celle-ci est transparente, non bombée, quadrangu- l'aire; ses angles latéraux se relèvent un peu du côté de la face, dorsale; ils sont moins aigus que l’antérieur par lequel sort l'animal, et sur-tout que lé postérieur qui fait la terminaison de la coquille. L'ouverture de «cette coquille s'étend de l'un à l’autre des angles Jatéraux. La valve dor- sale ne présente rien de remarquable ; la ventrale est marquée d’une côte élevée et arrondie qui s'étend de l’angle antérieur au postérieur. sa Le corps de l'animal est vert, on le voit à travers le test de la coquille ; (1) Avec laquelle il ne faut sans doute pas confondre l’animal décrit et figuré par Brown, Jam, pl. 43, fig. 1, qui doit former, peut-être, une espèce particulière du même genre. Celle-ci, de la côte est de l'Amérique septentrionale, a le test comme gé- latineux, et-paraît pourvu de denx yeux. M. Perron en avait formé son genre CLéenors, Ann, du Mus., 8. année, et Nouveau Bulletin, lom. 2, pag. q7. So (285) | les nageoires sont assez étendues, bilobées, et leur échancrure sl. tres- profonde; le lohe antérieur est arrondi et plus peut que le postérieur; celui-ci ect légèrement sinueux sur ses bords ; les deux ailes sont jointes en arrière par une membrane qui n'est que la continuation de ces deux derniers lobes. che ti Enfin, M. Leman, a communiqué à M. Lesueur une coquille d’hyale qui n’a encore été décrite ni figurée par aucun auteur: c’est la onzième espèce du genre ; elle peut être appelée à HyALË INFLECHIE (Hyalæa inflexa). Elle a beaucoup de rapport avec certaines térébratules ; sa face dorsale est bombée et lisse, et ses deux 2 r P - 5 ë S s angles latéraux sont relevés ; l'angle postérienr est infléchi et terminé en une pointe assez prolongée, La face ventrale est plus plane, et marquée d’une côte, peu saillante dans son milieñ, L'ouverture de la coquille-est sémilunaire , et se prolonge en fente de chaque côté. L'animal w’ést pas connu, et l’on ignore quelie est sa patrie. Explication des Figures. (PI. 5.) Fig. 1. A. Cestum V’eneris réduit au quart de sa grandeur naturelle. ee É B. Portion du même animal ou,se trouvent les organes principaux (de grandeur: naturelle ). a. La bouche: é bbbb.. Cils qui garnissent les quatre côtes supérieures. ec. Lanières renflées qui sont contigués aux vaisseaux, - dddd. Vaisseaux sans cils, rampant sur le milieu du corps de l’animal. de icee: Vaisseaux suivant les arrêtes supérieures de l’animal, et portant les cils. 4 ff. Parties minces ; alongées , qui s’attachent aux lanières. ; | Lg: Estomac.. ù EE . Fig. 2. Pyrosoma elegans de grandeur naturelle. ke © Fig. 3. Hyalwa lanceolata, À Vue en dessus et grossie. B. La coquille en dessou (un tiers plus grande que nature ). : Fig. 4. Hyalæ inflexa. À. Grossie et en dessus. B. Grossie et en dessous. C. Grossie : et de profil; D. De profil et de grandeur naturelle.-(Vora. Ces deux- , dernières figures ont été, par mégarde;, gravées, en sens contraire dela: position naturelle ; leur partie inférieure doit être en haut, .et.la supérieure” en bas.) À be BOTANIQUE. sé Sur les Lycopodiacées ; par M. Drsvaux. | Soc, PHILOMATE- Dans son travail sur les lympodiacées , M. Desvaux expose et. discute dos VI 1019 > - les, diverses opinions des auteurs touchant cette famille; il, établit plus clairement qu'on ne l'avait fait jusqu’à ce jour les rapports qu’elle a avec les mousses et les fougeres ; il pense qu'elle est bien distincte des. unes et des autres; que le seul genre de fougère avec lequel elle ait beaucoup : d’analogie, par la frucuüfication, est le Lotrychium, mais que, dans les: espèces de ce genre, la frondescence et la disposition des capsules. est: différente. ES ; ( 286 ) æ + Selon lui, les boîtes ou capsules de tous les genres de lycopodiacées se ressemblent, quant à la structure générale, et ne diffèrent que par le nombre des loges; le genre lycopodium n’a qu’une seule espèce de capsule, quoiqu’en aient pu dire quelques auteurs ; il n’y a aucune diffé- rence entre les capsules qui ne renferment que ce que l’on appelle nous sière, et celles qui contiennent des g/obules. Il avoue qne les globules ne peuvent être confondus avee la poussière ; mais il soutient que ces globules jouissent de la propriété essentielle de la poussière, sayoir : de reproduire l'individu. Cette poussière, qu'il regarde, avec plusieurs bota- nistes, comme le moyen naturel et ordinaire de reproduction, ne se rompt point sur l’eau, et ne brûle, comme fe pollen, qu’à raison de sa ténuité, ainsi que le fait la poussière des fougères, qui représente bien certainement, dans ces plantes , les graines des phanérogames. Si l’on veut, dit-il, nommer anthère la eapsule à poussière des lyco- podes , il faudra de même regarder comme nn anthère la capsule à trois. Joges de la bernhardie, et la capsule à deux loges de la tmesiptere; or, ce serait une chose bien extraordinaire qu’une enveloppe d’anthère, coriace et faite comme üné ‘capsule. A AUS NN MECS UE I! affirme que c'est là la vraie capsule, et la seule essentielle , 1°. parce qu’elle existe dans tous les genres de la famille; 2°. parce que, dans le genre lycopode, il:y: a les deux tiers des espèces qui manquent du prétendu organe feinelle , ‘et qu'outre céla, les autres genres de la même famille n’ont point cet organe, AN : ir eo Cette discussion sur.la structure de Forgane reproductif des lycopodes sert d’introducuon à la monographie des genres que propose M. Desvaux; comme M. de Beauvois a fondé sès genres sur la présence'et sur l'absence de la capsule qui renferme des globules , et sur la disposition de ces sortes de capsules , les unes par rapport aux autres , il était en effet très-à-propos d'examiner si ces caractères ont aulant d'importance que M. de Beauvois. le pense. M. Desvaux est loin de le reconnaître, ét voici ses conclusions sur les genres de M. de‘Beauvois : r°. le déplostachium n'existe pas ; >. la capsule dite à trois valves de la selaginella n’est qu'une capsule à deux lobes avec deux petits appendices opposés , résultant de l’eflort que font les. globules en se développant, et par conséquent le se/agirella n'existe pas plus que le diplostachium ; 3°. le plananthus et le lepidotis ne différent que par des capsules en épis serrés et en épis lâches, par conséquent on né peut adopter ces geures ; 4°. l'existence du gymnogynum est d'autant plus douteuse , que M. de Beauvors a fait ce genre de mémoire : 5°. quant au genre bernhardia ou psilotum , la capsule offre trois loges , et non une seule, comme Pa publié M. de Beauvois. RÉ ARE M: Desvaux n'admet que trois genres dans les lycopodiacées : 10, Le /copodium , dont les capsules sont uniloculairss ; 2°. Le {mesipteris, dont les boîtes sont biloculaires ; À j ( 287 ) 50. Le bernhardia , dont les boîtes sont triloculaires. Il termine son travail par une monographie du genre lycopode, qui renferme cent cinquante espèces , dont près du tiers sont nouvelles. Observations sur de Pédilanthe ; Pedilanthus, Nrcx:, genre L- plantes de la famille des Euphorbiacées : par A. Porrsau. Sous le nom de Uthy maloïides, Tournefort désignait un genre de plantes composé de lrois espèces ; ; Linné, non-seulement réunit ce genre à celui des euphorbes, mais il réduisit encore les trois espèces de nou nefort en une seule, qu'il appella euphorbia tithymaloïdes ; Necker :a rélabli ensuite le genre de Tournefort, sous le nom de, podlunthus. Il parait que les trois botanistes que . venons de nommer ont accordé ou refusé le ture de genre à ces-plantes ,:d'après ua examen très; superficiel, de leurs fleurs , ou d’ après les figures incomplètes qui en avaient déja été, publiées ; car aucun d’eux ne parle du caractère singulier qu'offre le calice. M. Poitcau , qui a étudié ces plantes dans leur lieu natal, s’est assuré. qu'elles formaient un genre tres-distinct, et dont voici les caractères : .Calix calceiformis , apice courclatus, deorsüm gibb& cav& intüs. glanduliferé as clausa notus. Corolla nulle. Stamira ovarture et fructus euphorbiæ. } Cälice en forme de soulier , rétréci au sommet, ventru latéralement à, la base par une grande cavité contenant quatre glandes el recouverte d’un opercule triangulaire ; corolle nalle, 12-20 étamines insérées sous l’ovaire: au fond du calice, à filets inégaux, un peu plus longs que le calice, articulés dans la partie supérieure, et à anthères didymes ; ovaire libre’, suipité, lrigone , plus élevé que les élamines, surmonté d'un style court. terniné par trois stigmates bifides : le fruit est une capsule ovale tri gone, lc. , comme dans les euphorbes. cs pédilanthes, sont des plantes frutescentes, charnues , Jaïteuses F rameuses ; à feuilles alternes , entières , dénuées de stipules, mais munies. à la place de glandes globuleuses et sessiles ; elles ont les fleurs rouges et réunies en bouquet au sommet des rameaux. M. Phiteau en décrit trois espèces. " 1°. P. TiraymaLoïnes. P. folüs ovatis acutis, carinatis, subundulatis, glabris! apice’ integris. Porr., ann. » 193, P 3go , f. 1. — Euph. tühÿmaloides, Lainv:, JAco: Warvn. ee Fohis ovato-acutis. Evphorbia myrüfolia , Lam. Dic. 2, p.419. Comme, hort, EA p.31, €. 16.— Herm. , par. 234, t. 254. — PLuxn., alm. 360 , & 230, f. 2 b. Foliüis obovatis, obtusis, Euph. anacampsercïdes, Lam, L. c., p. fe! Hab. in Saxosis mariümis Anüllaruru. Floret per æstateni. 29. P. Panirouus. P.. foliis oblongis, obversè ovatisque, glabris, apice; amare nat à Port. L, c., p. 305. — Æuphorbia padifolia, Win. p.2, p. Bgte, —,Dill. elth... p. 583 ,t: 372. — Mab. in Indià orientali. 3. P. Ancusrironius, P. foliis lsanceolatis obtusis, pubescentibus, Poir. Annal, ri ce p. 595, t. 2, — An tithyinaloïdes frulescens fois nerii, Puum. Catal. colituri in hortis ausulæ Hispaniolæ. ÂnrALzes pu Mus. tom. 19, p. 388 ANN. DE CHIMIE, Avril 281% . . (288 5 CHIMIE: ‘Expériences sur un “Acide particulier qui se développe dans les matières acescentes ; par M. H. Braconwor. M. Braconxor a préparé cet acide de la manière suivante; il a faitaigrir du riz dans l’eau ; il a passé a liqueur dans une chausse de laine , et la disullée : le produit était de l'acide acétique ; le résidu contenait l’acide nouveau. Il a été évaporé à siccité, puis traité par l'alcool bouillant ; celui-ci a dissous un sel calcaire acidule que M. Braconnot a décomposé par le carbonate de zinc. Le nouveau sel formé a été cristallisé , redissous par l’eau chaude , et décomposé par un excés de baryte. La liqueur, séparée de l’oxide de zinc, avété décomposée à son tour par l'acide sulfu: rique, et ensuite filtrée ; évaporée en sirop, elle a laissé un acide imcris- tallisable , presque incolore , et aussi fort que l’acide oxalique. Cet acide est décomposé, par la chaleur, en acide acétique et en charbon: ‘ 11 ne précipite aucune dissolution métallique ; ses combinaisons salines ne précipitent que les dissolutions de zinc , et encore 1l faut qu'elles soient concentrées. DRE “e Ses combinaisons avec la’ potasse et la soude sont déliquescentes et incristallisables ; celle avec l’ammoniaque cristallise en parallélipipèdes. Il forme avec la chaux un sel neutre qui est solublé dans 21 parties d’eau ( à 15° À. ) , et qui cristallise en petits grains : avec la strontiane, un sel soluble dans 8 parties d’eau, qui cristallise de la même manière: ses combinaisons avec la baryte et l’alumine sont incristallisables ; elles ont l'aspect d’une gomme. Celle qu’elle produit avec la magnésie exige 25 parties d’eau pour se dissoudre ; elle est sous la forme de cristaux pulvé- rulens. AR 11 forme avec le protoxide de manganèse un sel qui cristallise en prismes tétraèdres es terminés par des'biseaux , et qui exige 12 arties d’eau pour se dissoudre à 12° À. : — avec le protoxide de cobalt, ün sel non grena , soluble dans 38 parties et demie d’eau à 15° R. ; — avec le protoxide de nickel , un sel vert , soluble dans 50 parties d’eau ; — avec l'oxide de zinc, un sel qui cristallise en petits prismes carrés terminés par des sommets obliquement tronqués : il exige 5o parties d’eau pour $e dis- soudre ; — avec le protoxide de mercure, un sel soluble qu'on pent obtenir sous la forme d’aiguilles fasciculées, et qui donne de Facétate de mercure lorsqu'on mêle sa solution à celle de l’acétate de potasse ; — avec J'oxide d'argent, un sel soluble dans 20 parties d’eau à 15° À, qu'on peut obtenir avec la plus grande facilité, cristallisé en aiguilles réunies en . ue . . . globules ; — avec les oxides de plomb et de cuivre, des sels ineristallisables, ( 289 ) Cet acide dissout le fer avec dégagement de gaz hydrogène; cette dissolution cristallise en petites aiguilles tétraèdres blanchätres , imalté- rables à l’air, peu solubles dans l’eau. : L’acide dont nous venons de parler est produit, pendant la fermentation acide , de beaucoup de matières, telles que le jus de betteraves , l’eau dans laquelle on à fait bouillir des haricots et des pois , l’eau dans laquelle on a _délayé la levure. M. Braconnot l’a également trouvé dans le lait aigri ; il ne paraît pas se former , lorsque le vin, la bierre et le sucre fermenté, s'aigrissent. Observations sur la préparation de l'oxide de chrome ; par M. Ducoxc. Le meilleur procédé qui ait été proposé pour obtenir l’oxide de chrome consiste, comme l’on sait, à précipiter une dissolution de nitrate de mercure par le chromate de potasse, et à décomposer par l'action de la chaleur le chromate de mercure qui en résulte. Tous ceux qui ont préparé cet oxide, soit en petit pour l'usage des laboratoires , soit en grand pour les besoins des arts , ont remarqué que l’on obtenait rarement deux fois de suite un oxide de la même nuance. Le chromate de mercure, d’où on le retire, ne varie pas moins dans sa couleur ; tantôt il est d'un rouge vif, ce qui arrive rarement quand on opère sur des masses un peu _considérables ; le plus souvent il est d’un rouge-jaunâtre plus ou moins terne. Quand le chromate de mercure est d'un rouge très-intense, l’oxide qui en provient est d’un tres-beau vert-éméraude ; mais on l’obtient quelque- , fois aussi beau, lorsque le chromate de mercure est jaune. C’est -ce qui a fait croire à M. Vauquelin que les variations de couleur que présentent ce sel ne tenaient point à une altération chimique , mais qu’elles dépendaient seulement d'une cristallisation plus ou moins ra- pide. an da M. Dulong fait voir que les différentes nuances qu’affecte le chromate de mercure tiennent à des chansemens qui surviennent dans sa com- position. Lorsque ce sel est parfaitement pur, il est toujours d’un rouge de cinabre ; mais il peut se combiner avec des quantités va- riables , soit de nitrate de mercure , soit de chromate de potasse Daus l'un et l'autre cas, sa couleur est plus ou moins jaunâtre. On peut facilement prévoir les circonstances nécessaires pour obtenir l'un ou l'autre de ces composés. Pour avoir le sel pur , il faut employer une dis- solution de chromate de potasse étendue, de manière qu'elle marque tout au plus 8 à 10° à l’aréomètre de Baumé , et verser peu -à peu celte dissolution dans le nitrate de mercure, en ayant soin de laisser Tom. II. N°. 69. 6°. Année. Avec une planch. Ne. 5. 37 Soc. Pairomary Février 1813. (290 ) un excés assez considérable de ce dernier. Quoiqu'il en soit, les varia- tions du chromate de mercure n’entraîneraient que peu ou point de changement dans l’oxide de chrome, si le chromate de potasse était toujours pe Mais le plus souvent il contient uue plns ou moins grande quantité de manganèse dont la présence influe beaucoup sur le résultat. Lorsqu'on a poussé à un feu très-violent le mélange de chromate de fer et de nitre, la masse rétirée du creuset est du plus beau vert- éméraude ; la ressemblance frappante de cette couleur avec celle de oxide de chrome a fait croire qu’une pertion de chromate- ayant été: décomposée par une haute température, il y avait une certaine quan- té d’oxide mis à nu, qui colorait ainsi la masse. Mais le chromate de potasse neutre est à peine décomposé par la plus haute tempéra- ure , et celui qui se forme dans cetie opération est trop alcalin pour pouvoir être décomposé par ce moyen.. Lorsque la masse est verte ,. ce qui arrive plus fréquemment quand Île chrommate a déja été trarté plusieurs fois, elle donne, sur-tout à froid, une dissolution d’un vert” si foncé qu’elle paraît noire. Par l’ébullition , la couleur verte disparait. et la liqueur devient jaune. Il se précipite en même tems des flocons bruns qui se dissolvent dans l'acide sulfarique en donnant une liqueur d’un rouge foncé, et qui, traités par l'acide muriatique, donnent de l'acide muriatique oxigéné . etc. On voit donc que la couleur verte de’ la matière qui a subi l’action du feu et de la liqueur qui en provient, ne tient point à l’oxide de chrome, mais au peroxide &e manganèse qui se trouve par fois en assez grande quantité dans le chromate de fer. Le manganèse y est à létat de peroxide comme dans le camé- léon minéral, puisque les acides donnent avec cet oxide des dissolutions d’un rouge tres-foncé. Si au lieu de porter à l’ébullition la liqueur verte, on l’abandonne : à elle-même dans un bocal fermé , elle passe peu-ä-peu au jaune en laissant déposer un précipité blanc pulvérulent , composé d’alumine et : de peroxide de manganèse. L Lorsque le liquide est devenu d’un jaune d’or, et qu'il ne dépose plus rien , il contient encore du manganèse. Si on sature l'excès d’al- cali, l’alumine, en se précipitant, entraîne encore une petite quantité du même oxide, que l’on rend sensible en faisant fondre le précipité avec de la potasse caustique. Mais la liqueur contient toujours de l’oxide de manganèse en combinaison triple. à Maintenant , si l’on emploie ce chromate de potasse pour préparer le chromate de mercure, l’on pourra encore obtenir un précipté d'un beau rouge en faisant usage d’une dissolution mercurielle très-acide ,. el en versant un excès de cette dissolution. Dans ce cas, le manganèse reste en dissolution, et le précipité n’en retient pas sensiblement. Mais: si lon met un excès de chromate de potasse, le précipité est plus ow ‘(291 moins jaune , et contient du manganèse. Ce chromate calciné donne uu oxide dont la couleur est d'autant plus foncée que la quantité de manganèse qui s'y trouve est plus grande , et qu'il a été plus forte- ment chauffé : il. peut être assez foncé pour paraître noir. En privant «cet oxide de la potasse qu'il contient , il devient d’un vert-olive. Mais si la proportion de manganèse n’est pas trop considérable , l’oxide est d’un vert-pré très-agréable. Si l’on examine maintenant les couleurs produites sur la porcelaine par ces oxides de couleur différentes, on voit que l’oxide pur ne donne que des tons pâles (au grand feu) qui tirent plus ou moins sur le jaune , selon le degré auquel Ia pièce a été soumise. L’oxide presque noir donne un vert sombre et terne. Enfin celui qui tient assez peu de manganèse et de potasse, pour paraître d’un vert-pré après une forte calcinauon , donne les tons les plus agréables, Quand on déterminerait la proportion des substances qui entrent dans ce dernier, on n’en serait pas plus avancé pour la préparation en grand. il est plus convenable dans une manufacture , de préparer , par les moyens indiqués plus-haut, une certaine quantité d’oxide pur et d’oxide plus ou moins foncé, et ensuite par deux ou trois essais, on détermine les proportions dans lesquelles ils doivent être mélangés pour ohienir la couleur que l’on desire. PHYSIQUE. Observations sur les rapports qui lient la théorie du magné- sise à celle de l'électricité, et sur le condensateur de Volta ; par M. Tremery. La théorie du magnétisme et celle de l'électricité sont étroitement liéés ensemble par une même loi. M. Coulomb a prouvé, à l’aide d'expériences ingénieuses, et faites avec celte exactitude qui caractérisent. toutes les recherches de ce célèbre physicien , que les actions des fluides magnétique et électrique suivent la raison inverse du carré des dis- tances. En partant de cette donnée , et en considérant que le fer, ou l'acier, est au premier de ces fluides ce que les corps idio-électriques sont au second, on explique facilement pourquoi le fluide magnéuique est distribué dans un barreau de fer, de la même manière que Île fluide SELS dans une tourmaline , ow en général dans les corps susceptibles de s’électriser par la chaleur. Ces corps doivent être re- gardés comme des espèces d’aimants électriques; et il est à remarquer Le Soc. PHILOomMAT, Mai 1813. CT 292) | que l’analogie entre eux et les vrais aimants se soutient dans tous les points (r). C'est pour cette raïson que la plupart des physiciens, dans le but de rendre aussi frappante que possible la similitude des théories dont il s’agit ici, se sont attachés à comparer les effets des aimants avec ceux des minéraux électriques par la simple chaleur. Mais ces minéraux ne sont pas ls seuls corps qui présentent un terme de: comparaison entre la théorie du magnétisme et celle de l'électricité; d’autres corps, sans avoir Ja propriété d'acquérir la vertu électrique par la chaleur, donnent néanmoins lieu de faire, entre ces mêmes théories, des rap- prochemens dont plusieurs nous paraissent mériter de fixer l'attention. Nous pourrions citer ici différens exemples qui serviraient à con- firmer ce que nous avançons; mais pour ne pas trop alonger cet article, nous renverrons au savant Traité de physique de M. Haüy, et nous nous bornerons à l'exemple suivant, que nous avons choisi de préférence , parce qu'il noùs a fourni l’occasion d’ajouter quelques développemens à la théorie d’un instrument dont les électriciens font un fréquent usage. È Cet instrument est le condensateur de Volta. Il est, comme on sait, formé d’un plateau de cuivre , nommé plateau collecteur, que lon place sur une disque de marbre blanc. Le plateau collecteur étant en communication avec un Corps animé par une faible électricité, se chargera à peine, s'il ne repose pas sur son disque de marbre; dans le cas contraire, il pourra, toutes choses égales d’ailleurs, se char- ger très-fortement, et au point de donner une étincelle , lorsqu’après l'avoir enlevé, on en approchera Île doigt. | - Ce fait, très-connu des physiciens , ressemble parfaitement à cet autre fait, non moins connu, qui consiste dans l'augmentation de force qu’acquiert un aimant lorsqu'on lui présente seulement un morceau de fer doux qui est dans son état naturel. Les détails que nous al- lons placer rendront évidente l’analogie entre ces deux faits, qu’à un premier aperçu, On ne serait peut-être pas tenté de comparer (2). D'abord , 1l est essentiel de remarquer , que quand on électrise un corps idio-électrique par la chaleur, ou même par le frottement , les fluides vitré et résineux qui se dégagent de son fluide naturel se dis- tribuent dans toutes ses molécules, comme les fluides austral et boréal dans celles d’un barreau de fer aimanté ; c’est-à-dire que les molécules d'un corps idio-électrique , après la décomposition d’une partie de leur fluide propre, sont, ainsi que celles d’un aimant, pourvues de deux . pôles. ir (1) Voyez le Traité de physique de M. Haëy , tom. a, p. 87 et 88. (2) Voyez les explications de ces faits dans le Traité de physique de M, Haüy, t. 2x, p.428;ett. 2, p. 7oel 71. - HAVE (295). Maintenant faisons observer que les molécules des corps dans les- quelles on conçoit que s'opère la décomposition du fluide magnétique oucelle du fluide électrique, ne sont pas les plus petites molécules de ces corps; elles doivent être assimilées aux particules qui réflé- chissent ou qui réfractent la lumière (1). Comme ces dernières, elles sont formées de molécules de différens ordres ; elles ont par conséquent des pores dans lesquels les fluides , dégagés de leur fluide naturel, se meu- vent avec plus ou moins de difficulté. Cependant telle est la petitesse des dimensions de ces molécules, qu’elles ne peuvent pas être divisées mécaniquement ; en sorte que quand on casse un aimant Ou une 1our- maline , la partie détachée a aussi ses deux pôles , comme le corps entier. Î Dans cette manière d'envisager les choses, on serait assez naturelle- ment conduit à, penser que les molécules, on mieux les particules, dont nous parlons, sont susceptibles de changer de formes et de dimensions dans un même corps, dans une tourmaline par exemple, suivant le degré de chaleur que l’on communique à celte pierre ; et, si le corps ne s’électrise que par le frottement , selon le poli de sa surface et la nature du frottoir. C’est peut-être par une suite de ces changemens, qu'une tourmaline cesse de donner des signes de vertu électrique lorsqu'on élève trop sa température; et que , si au lieu de la laisser refroidir, on continue à la chauffer, ses effets électriques se reproduisent, mais en sens inverse (2). C'est peut-être encore de ces mêmes changemens que dépendent ces anomalies si singulières qu'on observe quand on essaye de déterminer l’espèce d'électricité qu'acquiert un corps par le frottement (3). Pour revenir à la comparaison que nous nous proposons de faire ici entre les deux faits dont nous avons parlé plus haut , nous rappe- lerons que le marbre blanc est un corps demi-conducteur de l'électricité, et qu'il tient, en quelque sorte, le milieu entre les corps conducteurs et les corps non-conducteurs. Il en est du marbre à l'égard du fluide électrique, à-peu-près comme du fer doux par rapport au fluide ma- métique. Le fluide électrique se décompose avec assez de facilité dans es particules (4) d’un morceau de marbre, sur lequel on applique au corps électrisé ; mais les fluides vitré et résineux qui se dégagent à fluide naturel de lune quelconque des particules dont il s’agit, ne 1) Voyez dans le Traité de physique de M. Haüy, t. 2, p. 245, de qu’elle manière les phsiciens considèrent les particules dont il s’agit. ) Voyez le Traité de physique de M. Haüy, t. t, p. 441 et 442. ( Voyez le Traité de physique de M. Haüy,t. 1, p. 370. ( Nous avons dit , il y a un instant, ce que, sous le point de vue des phénomènes élec- triqès, nous entendions par particules, (C204)) peuvent passer, au moins d’une manière sensible, dans les particu!es VOisines, Cela posé, concevons qu'on place Île plateau collecteur M, du con- densateur de Volta, sur son disque de marbre: Nomimons Æ la partie supérieure de ce disque, et Æ7 sa partie inférieure. Si le plateau M communique avec un corps électrisé vitreusement, le fluide 7”, en excès dans ce plateau, agira pour décomposer, dans toutes les particules m, m/',ml!, etc, du disque de marbre, de quantités g, g!, gl, etc., du fluide propre de ces particules ; et les fluides v , v', v'!, etc.,r , rl, rl! , etc., qui, avant , composaient ces pus g, q', gl", ic. , resteront en- gras dans ces mêmes particules, et s'y distribueront, ainsi que les uides austral et boréal, dans les particules d’un barreau magnétique , Ou, ce qui est la même chose, dans celles d’un morceau de fer doux qui est en présence d’un aimant. De cette manière, chaque particule m, ml, m,eic., acquerra d'eux pôles: un pôle résineux et un pôle vitré; et, à cause que le plateau M-est électrisé vitreusement, ce der- mier pôle regardera É surface inférieure du disque de marbre, et l'autre pôle la surface supérieure du même disque. Il suit de là, qu’en partant -de cette surface, on aura ‘une série de pôles alternativement résineux et vitrés. Cependant telle sera la manière dont'les fluides v, v!;v/!, etc., et r, rl, r'l, etc., se distribueront dans les particules m7 , m/,m/!, etc. ; du disque de marbre, que toute la partie À paraîtra uniquement sol- licitée par le fluide résineux , et la partie Æ par le fluide contraire. Le fluide F, du plateau AZ, sera attiré par le fluide À! de la partie Æ, et repoussé par: le fluide 77 de la partie 7. Mais parce que le’fluide-de IT agira de plus loin que celui de X, les choses se passeront comme si le fluide 7” était seulement attiré par une force :R/, égale à l’excès de la force de 7 sur celle de F7. Cette attraction; que la force R!! exercéra sur les molécules de 77, déterminera de nouveau le fluide vitré à se répandre dans le plateau collecteur M. Mais la charge de ce plateau ne pourra pas devenir plus grande sans qu’il ne se décompose aussitôt dans toutes les particules du disque de marbre, de nouvelle quantités du fluide naturel: qu’elles renferment ; d’où il suit que k force Æ/! äugmentera ; et que le plateau A7 se chargera encore. Il et évident que ce plateau continuera à se charger, et qu'il continueraà se décomposer du fluide naturel dans les particu.es du marbre, js- qu’à ce que l'équilibre se soit établi entre toutes les forces qui concar- ront à la production du phénomène dont il s’agit. On voit, par ces détails, qu'on peut raisonner du disque de marke, placé sous le plateau collecteur M, comme d’un morceau de fer oux qu'on présente à un aimant. Dans le cas du condensateur , le pleeau LT, quand on l’a mis en communication avec un corps électrisé fait l'office de l’aimant, et le disque de marbre remplace le morcea de (295) fer doux. L’aimant tire ce morceau de fer de son état naturel; le pla teau Æ fait aussi sortir le disque de marbre de son état naturel; le: morceau de fer doux, après avoir acquis la vertu magnétique, agit pour augmenter la .foree de Farmant devant lequel il se {trouve ; de même le disque de marbre, lorsqu'il est devenu une espèce d’aimant électrique , augmente la charge du plateau #/.dà ‘condensateur. Ces deux faits, sous le point où nous les considérons ici , se ressemblent parfaitement, et l'explication de l’un est, pour ainsi dire, calquée sur celle de l’autre. . On augmentera considérablement la force condensante de l'instru- ment, en plaçant le disque de marbre sur un plateau W,. qui soit conducteur de l'électricité, et qui communique avec le réservoir com- mun. Dans cet état de choses, la force Ÿ7/ du disque de marbre , égale à l'excès de la force de la partie Æ, sur celle de la partie opposée Æ, décomposera du fluide naturel dans Îe plateau 4, et dans les Corps avec lesquels 11 sera en communication, et attirera du fluide résineux dans ce même plateau. Il est à observer que la force #7! sera aidée par le fluide vitré déja répandu dans le plateau collecteur 47 du condensa= -icur. Le plateau NW sélectrisera donc résineusement. Cela posé , il est visible que l’appareil se chargera davantage que dans le cas ordinaire, non-seulement parce que le plateau ÆV, à l’état résineux, agira par’ aitraction sur le fluide en excès dans le plateau collecteur 3 du con- densateur ; mais, plus encore, parce qu’il décomposera da fluide natu- - rel dans toutes les particules du disque de marbre, et que, de cette manière, celui-ci acquerra un nouveau degré de force attractive. Cette expérience, dont la théorie nous offre encore un terme de: comparaison entre l'électricité et le magnétisme , peut être regardée comme étant la même, sauf la différence des fluides, que celle par laquelle Réaumur a fait voir qu'un aimant qui avait à peine la force nécessaire pour soutenir un morceau de fer d’un poids déterminé, l’en-. levait plus aisément lorsqu'on plaçait ce fer sur une enclume (1). Dans notre expérience , le plateau collecteur 4 fait toujours loflice de l’ai- mant; le disque de marbre remplace le morceau de fer, et le plateau. N uent lieu de lenclume. Ce plateau ne semblerait peut-être pas de voir être comparé à l’enclume , parce qu'il est conducteur de l'électri- cité; mais nous observerons que l’expérience de Réaumur réussit d'au tant mieux, que lFenclume oppose moins de résistance au mouvement _interne des fluides dégagés de son fluide naturèl. D'ailleurs, if n’est pas absolument nécessaire que le plateau NV soit un très -bon conducteur EE (1) Voyez le Traité de physique de M. Haüy, t. 2, P. 71e. ( 296 ) de l'électricité ; or pourrait lui substituer un corps médiocrement con- ducteur , mais alors le condensateur ne se chargerait pas autant. OUVRAGE NOUVEAU. Théorie élémentaire de la Botanique, ou Exposition des rincipes de la classification naturelle et de l’art de décrire et d'étudier les végétaux ; par M. Drcanpozce (x). Iz serait difficile de donner une analyse succinte exacte de cet ou- vrage plein de faits nouveaux , d'observations curieuses et de remarques judicieuses. L’auteur n’a pas en pour but de présenter, dans ce volume, les principes, même très-abrégés, de tout le règne végétal, mais seu- lement les trois branches suivantes ; qui sont les parties fondamentales de la science; ce sont : 1°. La Glossologie, ou Terminologie , qui traite de la connaissance des termes par lesquels on désigne les organes des plantes et leurs diverses modifications ; , 2°, La Taxonomie, qui traite de la théorie des classifications appli- quées au règne végétal ; 3. La Phytographie, ou Botanique descriptive, qui décrit les plantes de la manière la plus utile aux progrès de la science. Ces trois branches, qui composent la botanique proprement dite, sont traitées dans tout leur développement , et l’auteur y a procédé avec une méthode des plus propres à bien faire comprendre son sujet, à le présenter dans tout son jour, et à ne rien omettre de ce qui avait été écrit sur la même matière. La glossologie botanique qu'il donne, est la plus complète qu’on ait publiée jusqu’à ce jour, et les deux autres parties, présentées sous un cadre neuf et original , rassemblent: une multitude de faits importans qui rendent cet ouvrage classique et utile, non-seulement à ceux qui commencent à étudier la botanique, mais aussi à ceux qui cherchent à approfondir cette science. SL. (1) Un vol. in-4°. 1814. A Paris, chez Déterville , libraire , rue Haute-Feuille, n°. 8. ErR4ATA du No. 68. Page 274, ligne 6, en remontant, À, lisez : à. ; I j 1 276, ligne 10, en remontañt, — Sel , lisez — Te € HE CAN a à Nouv. Ball. Je. Zom. 1], N. 6. 71.5. | PRÉC mir EU ri ONU LR 5 L . CA Teneur del Saut! j NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. à + Paris. Juillet 1813. HISTOIRE NATURELLE. PHYSIOLOGIE ANIMALE Sur l'usage de l’Epiglotte dans la déglutition ; par M. MAcrxorr. © Ox avait cru jusqu’à ce jour que l’usage de l’epiglotte était de couvrir la glotte au moment de’la déglutition, et d'empêcher ainsi les alimens de s’introduire dans la trachée-artère ; on se fondait sur la situation, la forme et la structure de l'organe : M. Magendie vient de prouver le contraire par des expériences sur dés animaux. Îl a retranché l’epiglotte à des chiens, des lapins, des cochons d'Inde, et ces animaux ont continué d’avaler, . sans que les alimens ou les boissons entrassent dans:le larynx. M. Magendie a voulu savoir à quoi tenait ceue circonstance, il a re- conuu que dans l'instant de la dégplutition , la glotte se ferme avec la plus grande exactitude, ce qui est la véritable raison pour laquelle rien ne peut pénétrer dans le larynx. 1l était bon de savoir sous l'influence de quels nerfs du larynx se faisait la constriction de la glotte. M. Magendie a reconnu que c'était principalement sous celle des nerfs Farvugés supérieurs ; les récurrens présidant particulièrement à la dilatation de }4 lotte. M. Magondie a confirmé ce résultat par un nombre suflisant de dissec- tious faites sur l'homme et les animaux, il a vu qu’en effet les nerfs laryn- gés ne se distribuent qu'aux muscles coustricteurs de la glotte, tandis que les nerfs récurrens sontspécialement destinés pour les dilatateurs. Il a éga- Jemeut examiné la glotte supérieure des oiseaux au moment de la dégluti- tion , et il a vu qu’elle se comporte comme la glotte des mammifères, ce qui Jui parait expliquer mieux qu’on ne l'avait fait, l'absence de l’épiglotte chez les animaux. Tom. Lil, No. 50. 6*. Année. 58 N°. 70. Soc, PHILOMAT. 20 Mars 1813 Insrirur. 22 Mars 10194 ( 298 ) M. Magendie a étudié avec soin l’action du muscle crico-thyroïdien , et il pense que ce muscle , au lieu d’avoir pour usage d’abaisser je cartilage thyroïde comme le croient les anatomistes, a celui d'élever le cartilage cricoïde : cette assertion est appuyée sur des expériences, M. Magendie conclut des expériences rapportées daus son Mémoire : . 1°. Que l'épiglotte n’est point indispensable à l'imégrité de la déglu- uition ; 20, Que durant la déglutition , à l'instant de l'ascension du larynx, les bords de Ja glotte et les cartilages arytenoïdes se rapprochent au point que l'entrée du Larynx est complètement fermée aux matières qui vont passer dans l’œsophage; 5°. Que le nerf récurrent, parvenu au larynx , n’envoie de rameaux musculaires qu'aux muscles crico-aryténoïdien postérieur et latéral, et au thyro-aryténoïdien , tandis que le nerf laryngé n’envoie de filets qu'aux muscles aryténoïdien et crico-thyroïdien. 4°. que le muscle crico-thyroïdien a pour usage de faire exécuter au carülage cricoïde un mouvement d’élévation qui, dans l'instant de la dé- -glution, est porté à un point tel, que le bord supérieur de ce carulage Soc. DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE. s'engage sous le bord inférieur du cartilage thyroïde. -ANATOMIE PATHOLOGIQUE. Note sur une nouvelle espèce de hernie; par M. Hipp. Croquer. Crrrs hernie qui a causé évidemment la mort, et dontle diagnostic ne pouvait pas être établi d’une manière certaine pendant la vie, a été ren- contrée sur le cadavre d’un homme âgé d’enyiron soixante ars, lequel était réduit à un assez grand degré de maigreur : elle était formée par une anse d’inteslin que coutenait un sac renfermé [lui-même dans l'épaisseur des parois de la vessie urinaire. La bouche, l'æsophage, l'estomac et la plus grande partie des intestins grêles du cadavre de cet homme étaient remplis et distendus par une énorme quantité de matières stercorales fluides , homogènes, d’un jaune livide et absolument semblables à celles que rendent , par le vomissement, dans ie plus grand nombre des cas, les personnes chez lesquelles une her- nie s’est étranglée Vers la région hypogastrique, dans l’excavation du bassin, était une tu- meur dure, assez considérable au premier aspect, faisant corps avec la vessie qu'on enleva , ainsi que ses dépendances , pour mieux faire connaître l'état des parues : cela permit effectivement d'apercevoir dans l’intérieur de cette poche membraneuse une tumeur arrondie, parfaitement circons- crite , du volume d'une grosse noix, située vers le sommet de l'organe, et ( 299 ) recouverte par sa membrane muqueuse un peu épaissie el devenue le siége d'uné inflammation catarrhale chronique. Or cette tumeur n’étaitautre chose que le sac herniaire dont il a été déja parlé, et qui était situé dans l'épaisseur des parois de la vessie. 11 était assez mince, formé en dehors par la membrane muqueuse commune aux voies urinaires, et lapissé én dedans par le péritoine qui recouvre la vessie ; SOn entrée, au niveau du sommet de celle-ci, était étroite et circu- laire ; sa circonférence représentait-un bord tranchant, un véritable collet mince, ferme, résistant, uniquement formé par le péritoine, et analogue en tout à ces collets que l'on observe dans certains cas de hernies ingui- nales invétérées.. Dans l’intérieur de ce sac était une petite portion de l'intestin iléon, qui formait une hernie marronée ou globuleuse, non adhérente, noirâtre, ou plutôt d'un gris brum et sale, comme le sont presque toujours les in- testins prêts à tomber en gangrène. Cette petite hernie était dans l'état d'étranglement le plus évident; toute la portion du canal digestif, située au-dessus de la partie malade était dilatée par les matières técales; celle qui existait plus bas était vide et resseriée sur elle-même; la première était phlogosée et d’un rouge brun; la seconde saine et de couleur na- turelle. Que faut-il de plus pour faire reconnaître dans cette affection la véritable cause de la mort du sujet? On aurait pu croire néanmoins au premier aspect que ce n’était qu'une ancienne hernie inguinale réduite dans l'abdomen avec son sac, et devenue par suite adhérente à la vessie : mais les raisons suivantes empêchent d’embrasser cette opinion : 19. Les trous sus-pubiens (anneaux inguinaux), examinés sur-le- champ, n'étaient nuilement dilatés et n’offraient aucune trace de lésion quelconque ; à k 20, Le sac faisait saillie dans l’intérieur de la vessie, il n’y avait aucune bride, ni aucune apparence d’adhérence. En auraitil pu être ainsi, si la tumeur avait été placée l3 accidentellement, après avoir existé ailleurs? N’aurait-elle point alors formé une éminence à la surface externe de la vessie (1)? Cetie hernie ne paraît point due‘ à une plaie ou.à une ulcération de la vessie . 1} semblerait plutôt qu’elle s’est formée à travers deux fibres char- nues de cet organe, écartées l’une de l’autre :’ au reste, elle devait exister déja depuis longtems, er jusqu’à présent elle est sans exemple. On ne peut _ en effet lui coinparer ces cas où les intestins ont passé dans la vessie à la suite de lopération de la taille, lorsqu'un chirurgien maladroit avait (1) M. Cloquet a déposé dansles collections de la faculté de médecine de Paris cette pièce pathologique, qu'il a aussi modelée en cire. ° 16 novembre 1812, et 15 mars 1813. ( 300 ) ouvert le has-fond de la vessie, ni ceux où ces mêmes parties se sont insi- nuées dans l'utérus, après une rupjure de cel organe , comme le prouve, entre autres, l’observation communiquée, en 1583, à l'Académie de chirurgie, par M. le professeur Percy. On sent bien que dans ces deux circonstances , les parties déplacées ne sont point renfermées dans un ” . . . . . . °., # “ Sac Spécial, ainsi que cela avait lieu ici. PAU Au reste, en se conformant à la nomenclature adoptée pour les hernies , on peut donner à celle-ci le nom d’Entérocèle vésicale. , ENTOMOLOGIE.. Extrait d'un Mémoire sur les usages des diverses parties du tube intestinal des insectes ; par M. Marcez DE SERRES. Swammerpam, Marricnt, ont cru qu'il existait des insectes qui opé- raient une véritable rumination des alimens. Ces anatomistes ont pensé, avec la plupart de ceux qui leur ont succédé, qu’un assez grand nombre d’orthoptères avaient quatre estomacs, et ils ont comparé ces ventricules au bonnet, au feuillet et à la caillette des ruminans. Comme ces or- .ganes se muluüplient au point que, dans certaines espèces, on en voit jusqu'à quarante, il n'était plus possible de les ‘considérer comme des estomaes, aussi ont-ils été pris quelquefois ‘pour des appendices pyloriques ou des espèces de cœcum: Ainsi Von confondait sous les noms les plus différens des organes qui remplissaient cependant les mêmes foncuons. Fees : A MERE En examinant tous ces viscères avant et après la digestion , on n’y observe jamais de pâte alimentaire. Cependant, dans certaines circonstances , à la vérité bien rares, on croit apercevoir quelques parcelles d’alimens : mais ceci tient à la force contractile du duodénum , qui, trop plein, oblige une partie du bol alimentaire à se loger vers leur base. Après avoir bien constaté que, ces organes ne contenaient jamais de pâte alimentäire, l’auteur de ce mémoire a soumis un grand nombre d'insectes à un jeûne absolu, afin de reconnaitre après leur mort l’état de vacuité ou de plénitude de ces estomacs. Dans toutes les espèces qui ont succombé à la faim , il a trouvé le véritable estomac dans un état de vacuité complet ; il était resserré et contracté sur lui-même , sur-tout dans les espèces dont la membrane interne était de la nature de celles qu’on eut considérer comme fibreuses * 1l en était de même des intestins : seu- Rae ces organes étaient môins contractés et moin$ plissés que le ventri- cule. Les visceres, considérés comine de doubles ‘estomacs, contenaient encore un liquide abondant , seulement plus épais, plus visqueux et plus ( 3or ) âcre que dans l'état ordinaire. Généralement ces organes paraissaient avoir moins diminué dans leur volume que les autres parties du tube intestinal. F En disséquant ensuite les espèces que Swammerdam avait cru voir rumi- ner, M. Marcel a vu leur tube intestinal composé d’un œsophage plus ou moins court, d’un ventricule musculo-membraneux et d’un gésier charnu, . coriacé; 1] ne pouvait être assimilé, dans aucune circonstance, au bonnet des ruminans ; mais, par ses usages, il devait être comparé au jabot des oiseaux. Quant aux estomacs assimilés au /eurllet et à la caillette des ruminans , il les a toujours vus composés d’une membrane musculaire très-peu contractile, tandis que la muqueuse était au contraire fort déve- loppée : en second lieu, la disposition du gésier , l'épaisseur de la mem- brane interne munie de deux valvules , dont Fune est placée vers sa partie supérieure et l’autre vers sa base, et que deux sphincters tiennent sous leur influence, sont des obstacles puissans que les alimens auraient eu à rencontrer, s'ils avaient dù remonter vers la bouche pour étre remachés de nouveau. Il paraît encore que la faiblesse relative de la puissance musculaire du gésier, comparée à la résistance de sa mem- brane écailleuse , sont autant de circonstances qui éloignent cet organe de ceux véritablement ruminans, dont la force contractile est telle que les alimens sont obligés de céder à cette action , et de remonter jusque dans la bouche. Enfin , la grande quantité de dents qu’offre le gésier des insectes annonce encore que celte disposition était nécessaire pour suppléer à la faiblesse de leurs organes, de manducation ; et la seconde trituration que les alimens éprouvent, rend bien inutile leur ascension dans là bouche. | Sen © L'organisation des insectes étant donc opposée à ce qu’elle aurait dû être dans le cas de la rumination, l’auteur n’a plus cherché qu'à sas- surer si, contre toules les probabilités, il verrait les insectes remâcher de nouveau les alimens dont ils avaient fait leur pâture. IL observa donc, avec la plus grande attention , différentes espèces, quelques tems aprés les avoir vu prendre leur nourriture. Il ne les vit point faire remonter leurs alimens @ans la bouche , pour y être remâchés de nouveau. Il en saisit alors quelques unes ; et en les irritant fortement, il les vit faire refluer dans leur bouche , non pas la pâte alimentaire , mais bien une humeur d’un vert-noirâtre, et qui lui parut être âcre et amère. Pour reconnaître si cette humeur était un fluide nutritif, ou remplissait seulement quelques fonctions secondaires dans la disgestion, l’auteur prit deux individus de la même espèce et à-peu-pres de même grosseur , et les -soumit à un jeûne «bsolu. Les ayant séparés , il en irrita un autant qu'il Jui fut possible, afin de lui faire rendre une grande quantité de cette hu- meur-qu'il avait vu remonter dans la bouche. Il les abandonna ainsi tous sles deux , et celui qui n'avait point été irrité succomba le premier : d’après (562) ces faits , il devenait évident que cette humeur rejetée n’était point un fluide nutritif, mais servait probablement à accélérer la digestion. I restait pourtant encore à savoir quels étaient les organes qui fournis- saient cette humeur , et comment elle y était élaborée : d’après plusieurs dissections , l’auteur n’a pu avoir de doutes sur son identité avec ceiles con- ‘tenues dans les viscères, qu’on avait considérés comme des doubles esto: macs , el., dans d’autres circonstances , comme des espèces de cœcums: Des-lors il Jui fut impossible de continuer à regarder ces derniers organes comme des estomacs ou comme des cœcums , ui enfin comme des valvules conniventes, puisqu'il n'y trouva jamais de pâte alimeniaire , et qu'ils étaient même plus vides pendant la digestion que dans toute autre circons- tance. En second lieu il observa que, lorsque le tube intestinal était vide d'alimens , eux seuls contenaient encore une humeur abondante. Mais quels étaient les usages de ces viscères ? Pour pouvoir les déter- miner, M. Marcel les examina avec encore plus de soin, et il s’apercut que , lorsqu'ils n'avaient que peu d'étendne en longueur, et qu'ils étaient formés par des espèces de poches arrondies , ils présentaient toujours vers leurs extrémités de pelits vaisseaux capillaires. Ces vaisseaux indiquaïent une sécrélion à remplir; et quelle sécrétion pouvaient-ils opérer, si ce n’était celle d’un fluide propre à remplacer la salive, la bile, et même jusqu'au suc pancréatique des animaux vertébrés? Il lui parut en- core qué, siles vaisseaux sécréteurs manquaient dans toutes les espèces qui présentaient leurs prétendus doubles estomacs formés par des tubes creux et alongés , c'était parce’ que ces vaisseaux pouvaient opérer par eux-mêmes la sécrétion du fluide qu'ils devaient élaborer. î Ceci n’était encore qu’une hypothèse, et il fallait la mettre au nombre des faits par des expériences directes. L'auteur plaça donc les vaisseaux sé- créteurs , situés à l'extrémité de ces estomacs dans des liqueurs colorées, sans que les organes eux-mêmes pussent en recevoir l'impression : peu-à- peu ces vaisseaux absorbèrent la liqueur dans laquelle ils étaient plongés, et successivement le fluide passa daus les prétendus estomacs. Ayant soumis à la même épreuve les organes qui n’avaient point de vaisseaux sécréteurs , il les vit de même absorber la liqueur dans laquelle leur extrémité était plongée , et finir par se colorer. Il obtint encore le même résultat en in- jectant la liqueur colorée dans le corps de l’insecte vivant; et en laissant l'absorption s’opérer : 1l trouva toujours des petits vaisseaux colorés, et par suite les multiples estomacs. Ces faits bien constatés , il porta son attention sur les vaisseaux sécréteurs; et comme il les vit s’anastomoser avec ceux que les plus cé- lébres anatomistes ont considérés comme des vaisseaux hépatiques, il fut naturellement conduit à les regarder comme des organes qui exer- çaient les mêmes fonctions ; car on ne peut les assimiler aux vaisseaux G50%;) chylifères, puisqu'ils sont quelquefois situés au-dessus de l'estomac, et qu'il n’est guère possible que le chyle soit alors assez élaboré pour être pompé par des vaisseaux particuliers. Ainsi les visceres, considérés jusqu'à présent tantôt comme des troi- sièmes el quatrièmes estomacs , et tantôt comme des cœcums, parais- sent être des organes hépatiques, ou des espèces de vesiêules qui servent de réservoir au fluide biliaire : dans certaines circonstances , ces organes ont des vaisseaux sécréteurs destinés à pomper les matériaux de l'humeur qu'ils doivent élaborer , et, dans d’autres cas, ils npèrent eux-mêmes la sécrétion dont ils sont chargés. La couleur de cette humeur est d’un brun plus ou moins jaunâtre; sous ce rapport, elle peut être comparée à celle qui est contenue dans la vésicule du fiel des animaux vertébrés ; son odeur est assez piquante et presque fétide ;, sa saveur est âcre, un peu amère et même nauséabonde. Quelques essais encore très-inexacts ont paru indiquer la présence d’une mauêre jaune et résineuse, d’un alcali, et enfin de l’albumine qui y est très-abondante: Toujours la prompte et facile altération de cette humeur annonce qu’un grand nombre d’élémens entrent dans sa composition ; enfin , ces propriétés alcalines la rapprochent beaucoup de la bile : on ne la voit jamais donner des imdices d’acidité que lorsqu'on l’examine dans l'estomac où elle est mélangée avec une grande quantité d'humeur stomacale : ceci prouve encore que les vrganes qui la sécrètent sont loin de remplir les mêmes fonctions que le ventricule. Quoique les organes dort il est question, nommés par M. Marcel vaisseaux hépatiques supérieurs, pour les distinguer des hépatiques infé- rieurs déja connus , n'exercent aucune action immédiate sur la pâte ali- mentaire , ils n’en sont pas moins essentiels dans la digestion ; aussi voit-on que celle:ci est d'autant plus active, qu’ils sont en plus grand nombre. En résumant toutes les observations rapportées dans ce Mémoire, lau- teur en a conclu qu’il n'existe pas chez les insectes d'espèces qui opèrent une véritable rumination , et que les organes qu’on a assimilés aux troisië- mes et quatrièmes estomacs des ruminans, sont destinés à préparer une humeur qui paraît avoir quelques rapports avec la bile, ou qui , du moins, en remplit les fonctions. Ainsi tous les faits qu'il a rassemblés lui paraissent prouver, 1°. Que le gésier des insectes, assimilé à tort au bonnet des ruminans, ne peut , dans aucune circonstance, faire remonter les alimens dans l’es- tomac , soit à cause de la disposition de ses valvules, soit enfin à cause de la faiblesse relative de sa puissance musculaire comparée à la résistance de sa membrane écailleuse : il doit, au contraire, être assimilé au jabot des oiseaux’, son action se bornant à tniturer les alimens d’une manière com- plète ; : ; : 29. Que les organes considérés jusqu’à présent comme des troisième et quatrième estomacs, ne contiennent jamais de pâte alimentaire ; ( 504 5°. Que l’on ne peut jamais faire passer de la pâte alimentaire de l'es: tomac ou du gésier dans les poches ou dans les vaisseaux hépatiques supé-. rieurs , ce qui devrait avoir heu si ces organes étaient des estomacs ; 4°. Que les insectes étant en pleine digestion, et ayant leur estomac rempli d’alimens , ainsi que leurs intestins, les poches sont plus vides qu'avant la digestion ; : 5°, Que les insectes étant également en pleine digestion et une partié étant déja opérée, les poches ne contiennent point d’alimens, quoique, dans cette circonstance , elles devraient en’‘contenir , la digestion stomacale se trouvant en partie terminée ; 60. Que, dans les insectes morts par l'effet d’un jeüne prolongé, les poches biliaires contiennent un liquide assez abondant, mais plus âcre et plus visqueux, tandis que lé reste du tube intestinal est entièrement vide : on sait en effet.que, pendant l’abstinence, la bile s’accumule dans les organes chargés de la sécréter ; ; 7°. Que l'humeur contenue dans les poches est beaucoup plus fluide , plus dissoluble que la pâte alimentaire contenue dans le duodénum ; tandis que ce devrait être le contraire, si ces organes étaicnt de vrais estomacs.; DE PU 8. Que ces poches, lorsqu'elles ne sont que peu étendues et qu’au nombre de deux , offrent toujours des vaisseaux sécréteurs situés vers leurs extrémités, circonstance qui indique qu’elles ne peuvent remplir par elles-mêmes les sécrétions dont elles sont chargées; aussi ces «vaisseaux n'existent-ils plus lorsque ces poches se muluplient et prennent la forme de tubes alongés presque capillaires. pe Enfin l’auteur a cru encore reconnaître, après beaucoup de dissections et avoir comparé un grand nombre d'individus , 9°. Que le développement des vaisseaux hépatiques est toujours relatif à l'étendue et à la complication du gésier, ces deux sortes d’organes élant eux-mêmes en rapport avec la quantité et l'espèce de nourriture dont usent les insectes. On peut sur-tout citer pour exemple les charansons et les capricornes , qui vivent de substances fort sèches et fort dures, et les orthoptères connus par leur voracité ; 10°, Qu'en général, lorsque le gésier est écailleux , la membrane interne de l'estomac ne peut être classée avec les trois sortes detuniques qui entrent dans la structure du canal intestinal des insectes , cette membrane se rap- prochant alors de là nature des fibreuses ; . 119. Que le gésier étant simplement musculeux, c’est-à-dire , dépourvu de membrane écailleuse, coriacée, la tunique interne de l'estomac est loujours muqueuse. ‘ En un mot, la présence des vaisseaux biliaires et du gésier est en rap- ° Le (305) port avec les organes de la manducation , ou avec la quantité ou l'espèce d'alimens dont les insectes font usage. Ainsi le rapport qui existe entre les organes de la manducation et l'appareil disestif, semble prouver que, dans la classification des insectes, ou ne doit douner une grande importance aux organes de la bouche , que pour les espèces qui opérent une véritable mastication des alimens ; car il est de fait que le rapport entre les propor- tions du tube intestinal et l'espèce de nourriture, est le même chez les in- sectes vraiment masticateurs, que chez les animaux vertébrés, tandis qu'il en est tout différemment dans ceux qui ne font éprouver aucune sorte de trituration aux alimens. Cette observation est d'autant plus essentielle à faire, qu’elle pourra peut-être conduire à une classification plus natureile des insectes, ordre d'animaux dont l’organisation est toute particulière, et où l’analogie , qui nous guide dans l'étude des êtres d’un ordre plus élevé, ne peut avoir le même degré de certitude. PHYSIOLOGIE VÉCETATLE. Extrait d'un mémoire sur les organes caulinaires des asperges, par M. J.'Trisran. L’aureur avance d’abord huit propositions où espèces de théorâmes bo- taniques sur lesquels il se propose de fonder ses raisonnemens ; après les avoir simplement énoncés 1l les développe et fait connaître les raisons qui Les lui font admettre ; la plupart sout en effet difficiles à contester: un ou deux tiennent à une manière particulière de voir les choses: au reste , il ne pré- sente aucune de ces propositions comme nouvelle. Il passe ensuite à l'examen de l’asparagus officinalis, puis à celui des autres espèces du même genre; mais pour éviter les répétitions dans lesquelles l’entrainerait la grande analogie qui unit toutes ces plantes, il croit pouvoir les partager en trois groupes fondés sur la conformation des organes caulinaires. Le premier groupe contient l'aspuragus officinalis et celles qui, comme elle, semblent avoir des feuilles ou molles ou légèrement épineuses ; le second n’est composé que des asparagus aphyllus et horri- “dus dont les fortes épines ne présentent aucune analogie directe avec les feuilles ordinaires ; mais remplacent ceiles qu'on croit voir dans le groupe précédent; le troisième renferme des espèces, telles que l'asparagus albus qui portent une forte épine simple ou trifarquée au-dessous de chaque pré- tendu faisceau de feuilles. L'auteur laisse de côté cinq ou six espèces peu connues , et pense que l'examen d'uue ou de deux espèces de chaque groupe suflira pour lui fournir des conclusions appliquables à tout ce genre. 4 # > Après ces recherches, M. Tristan jète un coup-d'œil sur la plupart des Tor. III. No. jo. €°. Année. 9 OY Soc. PHiLowaT. Avril 1815, = 3 Journ. De Piris. Juin 1613. ( 306 } autres genres de la même famille, et s'arrête davantage à examiner la con- formation des ruseus ; il termine son mémoire par un résumé qu'il suffira: de rapporter en partie pour donner une idée de ce travail. « De l'examen « de l’asperge ordinaire, dit Pauteur, nous avons tiré quatre conclusions : «_ 1°, Que ses prétendues feuilles sont de petits rameaux avortés que nous- « avons nommés ramales; 2°. que les fleurs sont portées sur de petits « rameaux ou organes semblables à ces ramules, et qui en deviennent aussi « quand les fleurs avortent; 5°. queles feuilles manquent; 4°. que les écailles « de la tige et des rameaux peuvent être des stipules. » L'auteur fait voir ensuite en quoi chacune des autres plantes qu'il a examinées , a contribué à: confirmer ou à éclaircir ces quatre propositions ; et il conclut en disant : « Nous pensons donc avoir suffisamment établi ces quatre conclusions ; et « nous les présentons comme indiquant la nature des organes caulinaires. « de l’asparagus officinalis, en changeant pourtant la forme de la qua< « trième, et l'énonçant avec un peu plus d'assurance, quoique toujours. « comme une simple probabilité. » 1 est bon d'observer que déja Ramatuelle avait dit que les organes que lon prend communément pour des feuilles dans les asperges, sont des: rameaux, ce qui s'accorde tout-à-fait avec Fopinion de M. Tristan; mais. Ramatuelle voyait des feuilles dans les-écailles que M. Tristan considère: comme étant des stipules. M. MINÉRALOGIE. Analyse de la Lherzolite; par M. Noczr: Nous avons fait connaître dans ce Bulletin, vol. 3, pag. 204, la: description que M. de Charpentier a donné de la lherzolite, et de son gisement. Ce naturaliste a fait voir qu’elle était essentiellement com- posée de pyroxènc en masse, et 1} annonçait que M. Vogel s’occupait à en faire l'analyse. Cette analyse vient d’être publiée dans le Journal de physique de Juin. Il en résulte que le pyroxène qui constitue la. plus grande partie de la roche lherzolne, est composé SCO Ne Me DA TENUE ALALEN NIRQNNMES KP. AAEE NE eat ES A UITNITÉE à a MAUR USER FER IR AAUMNTE F3 7 NRA I Chan ENEMNN RS Ar A AA MORT to; Mapneste nn Rene ts AtnntEe Oxide (détente tonte Loan re Osidefde \chrôme:. 7 Me ON ON SE NMRE NNO EE D ; Oxide de manpaneses tele de -0e ee MNQUIENTaee. Perte ae AR RAR à SET qnes RATES US07 ) CHIMIE. Extrait du septième Mémoire de M. Prousr; sur la poudre à CAnOTe LA puissance des poudres dépendant de deux choses : du volume de gaz qu’elles dégagent, et de la rapidité avec laquelle ce dégagement a lieu, il est évident que la véritable manière d'estimer la qualité respective de plu- sieurs poudres serait de les comparer entre elles sous ces deux rapports; mais dans la pratique on suit une autre marche. Pour faire cette estima- tion, on se sert de l’éprouvette. M. Prousta pour objet principal dans ce mémoire d'apprécier au juste les indications de cet instrument , et de prou- ver combien les résultats qu’il fournit peuvent étre compliqués par des auses absolument étrangères au dosage de la poudre et à la nature de ses ingrédiens. : Influence du volume du grain. Si l’on divise en trois grains inégaux le produit d’un mortier qui a essentiellement la mème composition , on trou- vera à toutes les éprouvettes que le grain fin a plus de force que le moyen, et celui-ci plus que le gros ; on trouvera également que le poussier , quoique très-combustible, a cependant moins de force que la poudre grainée ; d’où il suit, 1°. que l’augmentation de surface de la poudre ou sa division, n’accroit sa force que jusqu’à un certain point; 2°, que quand on veut comparer la force de plusieurs poudres, il faut les prendre toutes d’un grain égal. Influence du poussier. Napier a observé que, toutes choses égales d’ailleurs, une poudre mêlée de poussier était plus forte qu’une autre qui m'en coutenait poiut ; l'influence du poussier vient de ce qu'il favorise Jinflammation du grain. Dans les épreuves, il faut donc prendre des poudres également époussetées. É Influence des densités. La poudre la plus légère est la plus brillante à Féprouvette, parce qu'en présentant plus de surface elle est plus inflam- mable ; mais elle a le gran@ inconvénient d’absorber promptement l’hu- midité et de se réduire facilement en poussier par le transport : l’in- dication de l’éprouvette, dans ce cas, est donc extrêmement trompeuse. Si des poudres avec exces de charbon ont, dans certaines circonstances, une portée plus forte à l’éprouvette que la poudre ordinaire, il faut attribuer cette différence à l’excès de volume occasionné par le char- bon; mais ces poudres sont d'un mauvais service; car outre qu’elles présentent les inconvéniens des poudres légères, elles ont encore celui de contenir un excès de charbon inütile à la détonation. f JourNAL BE Pays, Jour\. DE Prys, Mai 1813. ( 308 Influence de l'atmosphère sur la portée de l'éprouseite. Belidor, le marquis de Thiboutoi, Saint-Auban, Letort, et beaucoup d’autres, ont observé que les portées de l’éprouvette allaient en diminuant du matin vers Ja moitié du jour. Belidor a de plus remarqué -que le baromètre montail Îorsque la portée diminuait, par conséquent ïl faut, autant que possible, essayer les poudres à la même heure du jour, et à une pression barométrique égale. C. Extrait du huitième Mémoire de M. Proust, sur la poudre à canon. Le battage que l’on fait subir à la poudre a pour but de mélanger uni- formément les corps qui la constituent, ct de donner assez de consistance et de densité au grain pour qu’elle résiste au transport et qu’elle ne soit pas trop hygrométrique. La durée de ce travail était anciennement de vingt- uatre heures, maintenant elle est réduite à quatorze ; mais M. Proust prétend dans ce mémoire qu'elle pourrait l'être bien davantage : il se fonde : 1°. Sur ce que des poudres battues pendant deux heures, et des poudres qui l’ont été pendant vingt-une heures, brülent avec la même rapidité, dégagent la même quantité de gaz, et ont absolument la même portée à l'éprouvette, ainsi que Pelleuer et M. Riffault l’ont constaté par des expériences faites a Essone; 2°. Sur ce que ces poudres ont la même consistance. Pelletier et M. Riffaut ont observé qu’une poudre de trois heures avait un grain tout aussi consistant que celle qui avait demeuré plus longtems sous les pilons. Des remises de poudre à six et à quatorze heures de battage, transportées d'Essone à Metz et de Metz à Essone, se sont trouvées, à leur retour, dans le même état de conservation ; 5°. Sur ce qu'elles ont la même densité, cela résulte évidemment des expériences de Pelletier et de M. Riffaut sur leurs portées ; car s’il est dé- montré qu'une poudre légère est plus brillante à léprouvette qu’une plus dense, il est évident que si la poudre de vingt-une heures avait eu plus de densité q4° celle de deux heures, elle aurait eu une moindre portée. M. Proust termine son mémoire en citant des résultats d'expériences qui feraient croire, s'ils sont exacts, qu’un battage de quarante à soixante minutes serait suffisant pour donner à la poudre toutes les qualités qu’elle est susceptible de recevoir de ce travail mécanique. C. > ( 509 ) CHIMIE MINÉRALE. Observations sur la précipitation du cuivre ; de sa dissolution par le fer et le zinc; par M. Vauquer. Ox croit communément que rien n’est plus facile que de déterminer la quantité du cuivre qui est en dissolution dans un acide , au moyen du fer ou du zinc; on est cependant à cet égard dans une prande erreur : 1l arrive presque toujours, en effet, quand on ne prend pas les précautions convenables, qu’il reste quelques parties de cuivre dans la liqueur, ou que du cuivre à l'état d'oxide se précipite avec du fer ou du zinc. Il reste du cuivre en dissolution si le fer ou le zinc qu’on y a mis n’y séjourne pas assez longtems ; au contraire , du cuivre à l’état d’oxide avec du fer ou du zinc, se précipite si ces derniers métaux restent trop longtems dans la liqueur , et si on n’a pas soin d’y entretenir un exces d'acide. Sans donner l'explication des causes qui produisent ces effets, M. Vau- quelin indique simplement les moyens de Îles éviter. 1°. L'acide sulfurique est préférable pour dissoudre l’oxide de cuivre que l’on veut ensuite précipiter à l’état métallique à l’aide du fer ou du zinc. 2°. Le zinc, sur-lout celui qui a été sublimé plusieurs fois, vaut mieux que le fer pour précipiter le cuivre. 30. La dissolution du cuivre doit être étendue d’eau, et contenir un excès d'acide sulfurique suflisant pour faire naître une légère efler- vescence. 4°. 11 faut entretenir cet excëés d'acide dans la liqueur jusqu'à cé que tout le cuivre en soit précipité. 5°. Lorsqu'il n’y a plus de cuivre dans la liqueur, ce que l’on re- connaît facilement à sa décoloration et à sa saveur, il faut en retirer le fer ou le zinc, et y laisser séjourner le cuivre en l’agitant de tems en tems, afin que les portions de fer ou de zinc qui peuvent y être mêlées se dissolvent. 6°. Enfin, laver le cuivre à plusieurs reprises à l’eau bouillante , et le faire sécher à une chaleur modérée. Telles sont les précautions que M. Vauquelin indique comme les plus propres pour obtenir tout le cuivre à l’état de pureté d’une dissolution. L, ANNaLes pu Mus, Tom. 20, pe 9. Soc, PHiLomAT. Mars 1815. { 316 ) MATHÉMATIQUES: De la Relation entre les trois diamètres principaux rectan- gulaires d'une surface du second degré, et les trois diamètres conjugués de cette surface , déterminés par les angles que ces diarnètres font entre eux. Lu à la Société philomatique, le 27 mars 1813; par M. Hacuerre. L’ÉquaTIoN de la surface du second degré rapportée à trois diamètres conjugués, est de la forme: La + L'y + Liz = H. Nommant 2f, 2g, 2h les longueurs des diamètres -conjugués, pa- ralleles aux axes obliques des x , des y, des z, cette équation devient : (1) ga + hf y + Per =feRr. Concevons une sphère du rayon R, concentrique à la surface du second degré et tangente à celte surface en un point (æ/, y!, z!). La distance du centre de la sphère au point de contact, est: Var Eye +2 + 2x y cos(f, 8) +272 cos(8,h)+2zx cos (h,f)); d’où il suit que l'équation de la sphère rapportée aux axes obliques, est : (2) æ+y +2 + axycos (f, 8) + 2yz cos (8, h) + 2zx cos (A,f) —R. Par le point (x!, 7’,z/) commun à la sphère et à la surface du second degré, menons des plans tangens à ces surfaces, les équations de ces plans seront ( Essai de Géométrie analytique de Biot, 5e. édit, pag. 359), 1°. pour la sphère : xx + y'cos (f, 8) + s'cos (R,f)} { + y {y + a'cos (f, 8) +z'cos (8, h)} >} =R; +ziz +y'cos (8, h) + x'cos (4, f)} 2. Pour la surface du second degré : (4) ghaxx + hfyy + fe ze = fer. Supposons maintenant que Île point (x!, y, 3!) soit l'extrémité de Jun des trois diamètres principaux rectangulaires, les plans tangens menés par ce point coincideront, et les équations (3) et (4) seront identiques. Egalant les coefliciens des æ, y,3 dans ces deux équa- tions , On aura : a+ y'cos (f,g) + z'cos CP) _ x (3) FE HE # Hacos (f, g)æ+z'c0s (8h) y RTE FE 5 gg? ‘ z'+y'cos (g, h) + zx'cos(h,f) z! PORN Ti C3rr) Les équations du diamètre principal qui passe par le point (x’, y, 3!) étant : æ x’ ! ë al e le en P on ad les trois équations précédentes deviendront : (5) SPi2+4cos(f, g)+ cos(A, Pl =R', (6) 1 1Y +? cos (f, g)+cos(g, A) = R'+, (7) h{1+ 4 cos (g,h) +opcos(k, f)f — R:. D'où l'on ürera les valeurs de R?, $, 4, quantités qui déterminent la longueur des trois diamètres principaux rectangulaires , et la direction: de ces diamètres, par rapport aux 1rois diamètres conjugués f, g; h. Eliminant 4 et 4, on obtient l'équation : RS 8 VO Ne UD Le ® À Re Per sin (fs 8) + gr sin (6, 2) + PP CE, PE a —Prg'hii—cos(J,s)—cos(g,4)—cos" (4, f)—2cos(h8)cos(s,)cos(A, f)1 Cette équation a pour racines les demi-diamètres principaux rectan- gulaires. En nommant @, b, c ces demi-diamètres , elle sera équiva- lente à celle-ci : () R5— Ri(c? + b? ce c?) + R°(a8 ce be? + c'e? ) — abc — 0, Concevons deux parallélipipèdes construits l’un sur les trois demi- diamètres rectangulaires a, b, c, l’autre sur les trois demi-diamètres conjugués #f, g, k, l'identité des équations (8) et (9) établit les rela- tions suivantes entre ces diamètres : 19. La somme des carrés des trois diamètres principaux est égale à la somme des carrés de 1rois diamètres quelconques conjugués enire eux. 2°. La somme des carrés des faces des deux parallélipipèdes est constante ; : 5°, Les volumes des deux parallélipipèdes sont égaux. La première et la troisième relations étaient connues. M. Binet, après avoir obtenu l’équation (8) (voyez un Mémoire lu à l'Institut, le 20 ma: 18711), avait déduit, de cette équation , la seconde relation. Eliminant À: et 4, ou R* et +, au moyen des équations (5), (6), (7), on parviendrait à une équation du troisième degré, dont les racines seraient les valeurs. des quantités @ et 4, qui fixent la position des axes rectangulaires, par rapport aux demi-diamètres conjugués /, g, A. On trouverait, par une méthode semblable , la relation qui existe entre les diamètres principaux rectangulaires d’une surface du second degré, et les coefliciens consians de l'équation générale de cette surface. (Voyez »» la Correspondance sur l'École polytechnique, tom. 2, 5e. cahier.) Sor PHILOMATe (5229 Solution d'un probléme de Géométrie; par M. Orrvier, élève de l'Ecole Polytechnique. . M. Hacugrre a communiqué à la Société philomatiqne , une solution synthétique de ce problème : Trois circonférences quelconques de grands ou petils cercles, étant tracées sur la surface d’une sphère, trouver une quatrième circonférence tangente aux trois premières ? Ce problème, dout M. Carnot a donné une solution analytique dans sa Géométrie de position, pag. 415, avait été proposé aux élèves de l'Ecole poly- tecnique : M. Olivier l'a résolu, er menant, par un point donné, un plan tangent à un cône oblique à base circulaire. Les trois cercles étant donnés, M. Olivier fait passer pur ces cercles pris deux à deux, trois cônes obliques (voyez Supplément de la Géométrie descriptive, par M. Hachette, pag. 55), et il ne considère d’abord que les trois cônes dont les sommets sont au-delà des plans des cercles. Il remarque que le plan tangent à deux de ces cônes, est nécessairement tangent au troisième , et qu'il coupe la sphère suivant un quatrième cercle tangent aux trois cercles donnés. Ayant donc déterminé le premier cône, et le sommet du second, on mène par ce sommet deux plans tangens au premier cône, et chacun de ces plans contient un des cercles cher- chés ; ces deux plans se coupent suivaut une droite qui contient les sommets des trois cônes. Les sommets des cônes obliques qui joignent trois cercles d’une sphère deux à deux, sont distribués sur quatre droites, situées dans un même plan. Par chacune de ces droites, on peut mener deux plans langens à l’un quelconque des trois cônes qui ont lears sommieis sur cette droite ; d’où il suit que trois cercles d’ane sphère peuvent, en général, être touchés par un quatrième cercle de cette sphère, de huit manières diflérentes. “ Etant données trois courbes planes d’une surface du second degré, on détermine, par des considérations semblables , la quatrième courbe plane qui les touche. Eu effet, il est évident que lorsque deux surfaces du second degré se coupent, la courbe d’intersection est , en général, composée de deux branches , et si l’une de ces branches est plane, l’autre branche l’est nécessairement. D’où il suit que par deux courbes planes quelconques d’une surface du second degré, on peut toujours mener une surface conique du second degré. Ayant déterminé les sommets des cônes qui passent par Îles trois courbes planes données , on achève la solution comme pour les sphères, en menant des plans tangens à ces cônes. NOUVEAU BULLETIN N°. 71. DES :S C:LENCE:-S, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. Paris. Août 1813. HISTOIRE NATURELLE. PHYSIOLOGIE VEGÉTALE. Nouvelle classification des fruits; par M. Mirsez (r). -T Les PHENOCARPES, Phenocarpi. BM. Soc. PIILOMATe Fruits libres on adhérens, qui ne sont masqués par aucun organe étranger ) ; P : et ne contractent aucun union qui les rendent méconnaissables. Ter. Ordre. Les CarceruraAïrREs, Carcerulari. :B M. : Fruits indivisés, mono ou polyspermes : péricarpe sans sutures visibles , indéhisceut , ordinairement sec, adhérent ou inadhérent , uni ou multi- loculaire. NE 1er. Genre. Grain, Cerium. B M. (Cariopsis , akenium. Rich.) Fruit irrégulier, monocéphale (2) ou dicéphale, inadhérent, monos- perme : péricarpe membraneux , uniloculaire , ordinairement soudé au tégmen (5) qui, lui-même, fait corps avec le périsperme. Graine ascen- dante ; embryon unilobé, debout, basilaire , périphérique, latéral ; péri- sperme grand et farineux. — CGRAMINÉES. ) 2e. Genre. Cyprsèce, Cypsela. B M. ( Ækenium. Rich.) Fruit régulier, monocéphale, monosperme, adhérent, ceuronné par (a) Cette classification est celle que M. Mirbel a adoptée depuis deux ans dans ses leçons; il pense qu’elle est loin d’être sans défaut, mais qu’elle peut être perfectionnée par les obser- yations anatomiques , et par l'étude des rapports naturels. (2) C'est-à-dire, n’ayant qu’un sommet organique ; et par conséquent, qu’un style ou qu’un point de départ pour les styles. Dicéphale, signifie ayant deux sommets organiques, et par conséquent , deux points de départ pour les styles, (5) Tunique immédiate de l’amande. * Tom. 111. No,yr. 6°. Année. 40 (314) le limbe calicinal souvent en forme d’arrêtes ou d'aigrette, et coupé obliquement à sa base, laquelle est fixée sur un chinanthe(i1), par un pédi- celle à peine visible: péricarpe ligneux, où membraneux, ou succulent, uniloculaire; graine libre, dressée, ayant un tegmen membraneux et point de périsperme ; embryon debout , bilobé. — (Composes.) 3e, Genre. Urnicoe, Utriculus. Gœrtn. (Cystidium. Tank. ) Fruit monocéphale, monosperme, inadhérent : péricarpe membra- neux, uniloculaire, se détruisant souvent par le simple froissement entre les doigts; graine revêtue d’une enveloppe crustacée; embryon bilobé, alongé, roulé en volute, ou simplement courbé autour d’un périsperme farineux. — Fruit de la plupart des ATriPrICÉES et des AmMARANTHA- crées. [l se rattache par ses rapports avec le fruit du rivinia et du phyto- lacca, d'unerpart , avec les drupéoles irréguliers ( Voy. Ve. ordre.), cons- truits sur le plan des chorionides ({ Voy. 1Ve. ordre. ), de l'autre avec les baies (Voy. VIe. crdre), construites sur le plan des synochorions. ( Voy. Ile. ordre.) 4°. Genre. Sacezze, Sacellus. B M. ( Utriculus. Gœrtn. ) Fruit monocéphale, monosperme,- inadhérent : péricarpe unilocu- laire, membraneux ; graine nue ou revèlue d’un tesmen membraneux. Les autres caractères variables ( salsolu, etc. ). 5e, Genre. Taécinion, T'hecidium. B M. (AÆkentum. Rich.) Fruit monocéphale, inadhérent, monosperme: péricarpe sec, dur, souvent crustacé, uniloculaire; graine inadbérente, tegmen distinct; le reste variable (scérpus, polygonum). Le thécidion se rapproche de lutri- cule par des nuances insensibles. 6<. Genre. Préiupr, Prerides. B M. ( Samara. Gœrin.) Péricarpe comprimé, coriace , uni où multiloculaire, se prolongeant au sommet ‘ou sur les côtés en une aîle membraneuse; graines variables (fraxinus, ulmus, casuarina ). : 7°. Genre. CarcÉRuLE, Carcerulus., B M. Tous les fruits de cet ordre , qui ne peuvent rentrer dans les grains, les cypsèles, les utricules, les sacelles, les thécidions, les ptérides appar- uennent à ce genre. Les ptérides, les thécidions et les carcérules doivent être considérés comme des genres provisoires qui disparaîitront, ou du moins subiront de grandes modifications quand on connaîtra mieux la structure des fruits. Ie. Ordre. Les Carsuzaires , Capsularic. B M. . Fruits indivisés, mono ou polyspermes: péricarpe suturé, ordinaire- ment débiscent et sec, adhérent ou inadbérent, uni ou muluüloculaire. (x) Réceptacle commun des botanistes. (315) 17. Genre. Gousse ou LÉGUME , Legumen. Fruit irrégulier , monocéphale, inadhérent, polysperme : péricarpe bivalve ; placenta situé le long de la suture postérieure , et se divisant , au moment de la déhiscence, en deux branches fixées chacune à l’une des valves, ensorte que celles-ci se partagent les graines ; tunique séminale ercée d’un micropyle où aboutit la radicule ; embryon bilobé ; le reste variable. (LéGcumiNEUsEs. ) Ce fruit ne conserve point la totalité de ses caractères dans toutes Îles Licumneusss. Il a une analogie marquée avec les chorions , les chorionides et les drupes irréguliers. (Voy. IVe. et Ve. Ordres.) 2°. Genre. Pyxwe, Pyxidium. Ehr. (Capsula circumscissa. Lin.) Fruit régulier, monocéphale, inadhérent ou semi adhérent, poly- sperme: péricarpe bivalve,s’ouvrant transversalement ; valve inférieure fixée sur Île réceptacle ; valve supérieure (oPerCuLzE, operculum.) caduque ; grai- nes variables (anagallis , plantago , portulacca , lecythis). 3°. Genre. SILIQUE et siicuze, Séliqua, silicula. Fruit régulier, monocéphale, inadhérent , polysperme: péricarpe bi- valve, biloculaire; cloison générale, intervalve, bordée par deux placentas fixes en forme de châssis; graines tuniquées, apérispermées , rangées en deux séries opposées dans chaque loge ; radicale inférieure. (CrucIrERes. ) Ce fruit ne conserve pas la totalité de ces caractères dans toutes les espèces. 5e. Genre. Carsure, Capsula. C’est le nom de tout fruit de la section , qui ne peut prendre place parmi les gousses , les pyxides et les siliques ( convo/vulus, papaver , nigella, ämpériales ). Il y a des capsules à cloisons distinctes et à cloisons valvaires (1), des capsules monocéphales ei polycéphales. Une capsule polycéphale atoujours ses cloisons valvaires. Beaucoup de fruits simples ou composés, révuliers ou irréeuliers, sont construits, comme on va le voir, sur un plan ana- logue à celui des capsules à cloisons valvaires (2). Pour sentir l’analogie des péricarpes réguliers et irréguliers dans une famille donnée, il sufht souvent de supposer les péricarpes réguliers , par- tagés en autant de ségmens qu'ils ont de loges , etles péricarpes irréguliers, groupés en nombre égal aux loges des premiers et entre-greflés ; par ce procédé on découvre des affinités organiques qui échappaient d’abord. Voyez, par exemple , dans les Rosacées, les genres malus et:prunus , (1) Cloisons formées par les valves rentrantes. (2) Les pistils irréguliers d’une même fleur ne sont, anatomiquement parlant, que des parties séparées et irrégulières d’un pistil régulier. Mirbel , Journal de physique d’octobre 1812, pag. 286. ( 516) dans les Rexoncuracées, les genres réelle et actæa ; dans les ArriPricées, les genres phytolacca et rivinia. Les péricarpes irréguliers qui portent le style, ont ordinairement une suture , Ou un sillon, ou une simple ligne longitudinale postérienre , qui correspond : à l'axe in fruit des péricarpes réguliers. Voyez le delphinium ; l'actæa, Ÿ amyg gdalus , le prunus, lerrivinia , etc. Le légume n’est point, comme on l’a dit, une capsule à deux séries de graines , dont une série est avortée ; c'est un chorion solitaire (Voy. IVe. ordre.) qui n'a et ne doit avoir qu'un seul placenta postérieur , et qui se rapproche des drupes irréguliers des rosacées. Il n’y a pas bien loin du fruit du detarium à celui de l’amygdalus communis. lle. Ordre. Les Synocmonionairrs , Syrochorionarii. B M. Fruits indivisés, réguliers , éoujours monocéphales? adhérens ou inad- liérens, mono ou polyspermes ; péricarpe multiloculaire , composé de plusieurs coques (cocca) rayonnantes , soudées latéralement, divisibles dans la maturité, closes, ou entr’ouvertes , ou tout-à-fait déhisceutes. Les fruits synochoricnaires sont organisés sur je même plan que les capsules à cloisons valvaires ; aussi la limite qui les sépare est-elle presque impercepuüble. 1er. Genre. CRÉOLE S Cremocarpium. B M. .(Polakenium. Rich.) Fruit dicéphale ? adhérent , souvent couronné, disperme : péricarpe, biloculaire , divisible en deux coques closes, restant suspendues quelque tems par le sommet, à un placenta central, filiforme, ordinairement bifide ; graines tuniquées, andhérentes , pendantes : embryon bilobé, debout, basilaire , très-petit ; perisperme grand et corné. — COmsELLIFÈRES. ) 2e. Genre. REcmaTe, Regrnatus. B M. ( Elaterium. Rich. ) Fruit inadhérent, polysperme : péricarpe multiloculaire , relevé de côtes saillantes en nombre égal aux coques , couvert d’une écorce charnue qui se détache ordinairement au tems de la maturité ; coques ligneuses , bivalves, mono ou dispermes ; valves s’écartant avec bte a ; graines bilobées, variables. (Fruit de la plupart des Eupuonsracées et de quelques autres plantes.) 5e. Genre. Syxocuorion, Synochorium. B. M. (Capsula. Lin.) Ce genre réunit tous les fruits synochorionaires qui ne peuvent prendre place parmi les crémocarpes et les regmates (malva, geranium , gal- lium, etc. ). 1Ve. Ordre. Les Caorionarres, Chorionarir. B M. Fruits irréguliers, mono ou polycéphales, inadhérens, polyspermes.: divisés en plusieurs cuorions (Choria) ou. comompes, disposés symé- triquement autour de l’axe imaginaire du fruit; chaque chorion ou cho- ronide monocéphale suturé postérieurement dans sa longueur et portant presque toujours , un placenta marginal. (517) Les fruits chorionaires sont organisés sur le même plan que les capsules x UE REA P à valves rentrantes et que les fruits synochorionaires. 1. Genre. Dousce Forricuze, Bifolliculus ( fructus bifollicularis. Juss.) Deux péricarpes ( /ollicules) univalves, uniloculaires , polysperme pro- venant d’un seul pisuil, monocéphale; placenta devenant libre ordinaire- ment par la déhiscence; graines tuniquées, périspermées ; embryon debout. —( APOCINÉES. ) 7 2€, Genre. Porycuortow , Polychorium. B M. (Capsulæ. Lin.) Plusieurs péricarpes (chorions) s’ouvrant par la suture posiérieure ; pla- centa se divisant en deux branches marginales lors de la déhiscence; graines variables. — ( Spiræa, aconitum.) 5°. Genre. Porycuoronine , Polychorionides. B M. ( semina nuda. Lin.) : Plusieurs péricarpes ( chorionides), petits, indéhiscens, monospermes , souvent portés sur un gynophore (ranunculus, potentilla , potamogeton). 4°. Genre. Erarmiow , Etairium. B M. (Syncarpium. Rich.) Plusieurs ovaires succulens, mono ou polyspermes, s’entre-greffant dans la maturité et formant un seul péricarpe multiloculaire ( rubus , annona ). Ve. Ordre. Les Druracés, Drupacer. Un seul genre. Drurs et Drurfore , Drupa, Lin. , Drupecla. Fruit indivisé, indéhiscent , régulier ou irrégulier, mono ou polycé- phale , adhérent ou inadhérent, mono ou polysperme : péricarpe uni ou muluiloculaire, revêtu d’une chair sèche ou succulente {cocos, juglans, amygdalus, prunus , rivinia ). Il y a des drupes réguliers dont le noyau semble être formé par le rap- prochement et la soudure de plusieurs loges ou nucules; ils ont la plus grande analogie avec les pommes et nuculaines. (Voy. Vie. Ordre. ) Il y a des drupes irréguliers dont l'existence , comme drupes, est due à l’avor- tement visible de plusieurs nucules. Il y a des drupes irréguliers qui ne sont, chacun en quelque sorte, qu’une tranche ou qu’une coque succu- lente d’un fruit régulier. L’analogie et la liaison des faits est facile à saisir. VIe. Ordre. Les Baccrens, Baccer. B M. ; Fruits indivisés , polyspermes , réguliers ou irréguliers, mono ou polycéphales , adhérens ou inadhérens : péricarpe succulent, uni ou mul- tiloculaire ; graines variables. Il est peu de fruits de cet ordre qui, par le nombre et l’arrargement de ses loges, la nature de ses cloisons et la direction de ses placentas , ne se rattachent aux fruits capsulaires ou synochorionaires ou chorionaires; l'état sec ou succulent du péricarpe en fait souvent touie la différence. 1er, Genre. Pomue, Fomum. ( 518 ) - Fruit régulier, adhérent, couronné: péricarpe charnu à plusieurs loges ou nucules rayonnantes mono ou polyspérmes ; placentas centraux, grai- nes tuniquées; périsperme aul ou membraneux ; embryon debout, bilobé ; cotylédons grands, épais; radicule correspondant latéralement à lombilic (pyrus, mespylus , ete, }. \ Ce fruit, et le suivant , ont beaucoup d’analogie, par la structure de leur péricarpe, avec les capsules à cloisons valvaires, et par conséquent, avec les polychorions et les synochorions. 2e, Genre. Nucuraine , Vueulanium. Rich. Fruit régulier, inadhérent; péricarpe charnu, à plusieurs nucules ou graines rayonnantes; graines variables ; embryon bilolhé ( bassia ). 3e, Genre. P£ron, Pepo. Lin. Fruitrégulier, monocéphale, adhérent, polysperme: péricarpe pulpeux, tri ou quinquéloculaire (uniloculaire, monosperme , par avortement) ; pourva d’une écorce sèche, solide , élastique ; cloisons rayonnantes sémi- niieres ; chaque loge subdivisée quelquefois par une cloison pulpeuse , stérile ; placentas marginaux , périphériques; graines tuniquées ; péri- sperme nul ou à peine visible; embryon debout, bilobé;cotylédons grands, épais. (Vraïes cucursiracées.) Le tissu cellulaire du-centre se détruit sou- vent dans la maturité et alors le péricarpe devient uniloculaire. 4°. Genre. Barz, Bacca. Lin. : Tous les fruits bacciens qui ne peuvent rentrer dans les genres pomme, nuculaine ou pépon , sont des baies ( ribes, atropa, phytolacca, etc. ).. Vile. Ordre. Les Exosrycaires, Exostylarë. B. M. : Uu seul genre. Porrxosryre, Polexostylus. B M. (Semina nuda. Lin.) Fruit régulier, divisé, inadhérent : péricarpes (Exosryces, exostyli), irréguliers, acéphales, secs ou succulens , presque toujours unilocu- laires, monospermes, disposés symétriquement sur un réceptacle plane ou surun gynophore, au centre duquel le style estimplanté; graines variables. — (Lapiées, Ocunacées, borrago.) On peut concevoir un fruit formé par des exostyles, comme ayant un péricarpe régulier à plusieurs loges, dont l’axe central se serait affaissé jusqu'au point de se confondre avec le réceptacle et de laisser chaque loge en liberté. IH. Les CRYPFOCARPES, Cryptocarpii. B M. Fruits semblables en eux-mêmes aux phénocarpes, mais masqués par quelques organes étrangers, qui ne permettent pas de les reconnaître au premier coup d'œil. ñ 17, Genre. G£iand, Glans. Cupule renfermant plus où moins complètement un ou plusieurs carcérules membraneux ou ligneux, ou bien coriaces , couronnés par (319 ) le périanthe adhérent (quercus, fagus, corylus, taxus , ephædra , CYCADFES ). 2e. Genre. SycônE , Syconus. B M. Clinanthe très-dilaté , de forme et de consistance variables , portant des fruits carcérulaires ou des drupéoles ( Jicus, ambora, dorstenia). 5°, Genre. Sorose, S'orosus. B M. Fruits disposés en épi ou en chaton, et recouverts de leurs enveloppes florales , succulentes et entre-greffées, de sorte que l’ensemble de chaque épi ou chaton, représente une baie mamelonnée (morus , artocarpus , bromelia). 4°. Genre. Garzuce, Galbulus. Gœrt. Chaton court, dont les bractées élargies à leur sommet, se joignent, deviennent pulpeuses ou ligneuses et recouvrent de petits glands dressés, à cupules pistiliformes. Carcérules solitaires, membraneux, multilocu- laires, monospermes; graines sans tuniques, pendantes, périspermées ; embryon debout, axile, bi ou multilobé (cupressus, schubertia, thuya, juniperus ). 5e. Genre. Cône ou Srromire, Conus, strobilus. Le cône a beaucoup d’affinité avec le galbule ; il provient également d’un chaton; mais ce chaton est plus alongé ei ses bractées frucuferes , qui ont à leur base de plus petites braciées , deviennent toujours ligneuses et s’im- briquent. Les glands sont renversés , et l’orifice de la cupule regarde l'axe du cone (pinus , abies , larix). Nota. Les autres cryptocarpes n’ont pas recu de noms particuliers; on les désigne en indiquant Ja nature de leurs enveloppes et celles de leurs péricarpes ( rosa, mürabilis, basella, beta, etc.). Plusieurs fruits ne rentrent pas dans cette nouvelle classification , si l’on s’en tient rigoureusement aux caractères des Ordres et des Genres; car ces divisions, en partie artificielles, ne sont pas établies sur la totalité des faits ; mais seulement sur le plus grand nombre. Ce défaut est réellement beaucoup moins grave qu’il ne le paraît au premier coup d'œil, parce que les affinités, en mille circonstances , doivent résoudre les doutes. Ainsi le fruit du delarium qui n’a qu’une graine, qui ne s'ouvre pas, qui est pulpeux, et a un véritable noyau, ne cesse point d’être un légume ; mais c’est un léoume drupacé ; le fruit de l’arnaranthe qui s’ouvre transversalement en boîte à savonette, est une utricule pr xi- daire, etc. etc. On voit, par ces deux exemples, comment il est possible d’alteindre à une multitude de nuances, en combinant les caractères des différentes coupes. GE O0 L'OGIE. Mémoire sur le terrain granitique des Pyrénées ; par M. 3. de CHARPENTIER, officier des mines de Saxe. Le granite des Pyrénées est ordinairement à petits grains et composé de feld-spath blanc grisätre, de quarz de mème couleur, et de mica vert Jourx. pes Mines, Tom, 33. (3504) ou brun foncé tres-souvent mêlé de talc; cette dernière substance rem- place même quelquefois enuêrement le mica. On y trouve aussi plusieurs autres variéiés, nolamment Île granite à gros grains ; une modification à laquelle de grands cristaux de feld-spath implantés dans la masse donnent une structure-porphyroïde ; un granite sglobuleux formé de masses irrésulièrement sphéroïdales d’un granite presqu'à petits grains ou le feld- spath est rougeâtre , le quarz gris et le mica argentin , etc. Ces roches paraissent être stratifiées en couches ordinairement fort, épaisses, dont la direction est en général de l’'E.S.E. à PO. N. O. comme celle de la chaîne des Pyrénées ; mais ces couches ne sont pas dérangées par les inflexions de Ja chaîne, et leur inclinaison est aussi entièrement indépendante des versans. Elles sont fréquemment fendillées par des fissures et traversées par de nombreux filons peu épais d’un autre grauite, qui ne diffère communément de la masse principale, que parce qu'il est d’un grain plus gros où plus fin et qu'il est moins altérable par le contact de l’atmosphere ; ces filons paraissent dus à une retraite de granite très-peu postérieure à sa formation et à une époque où elle continuait encore. Cette roche se présente aussi dans un état de décomposition très-marquée, principalement aux deux extrémités de la chaîne. Les minéraux non essentiels qui s'associent avec le granite sont : l'amphibole , la tourmaline noire, le grenat, l’épidote, le paranthine, la préhnite, la chlorie, le fer oligiste, le fer sulfuré, le zinc sulfuré et le graphite. : Le granite des Pyrénées est remarquable par la quantité et la variété des couches de nature différente qui lui sont intercalées. On y remarque principalement beaucoup de gneiïsse, un peu de sckiste micacé, : du quarz en couches minces et peu étendues , mais assez fréquentes, du feld-spath qui est quelquefois décomposé et passé à l'état de kaolin, du calcaire grenu ordinairement blanc-grisätre ou jannâtre dont l'existence en couches alternatives avec le granite est bien constatée, de l’amphibole grenu, du grünstein commun, du grünstein schisteux, etc. L'auteur remarque que ces roches , toutes contemporaines et intercalées dans le granite, ne doivent point ètre confondues avec celles, qui, dans d’autres contrées se trouvent indépendantes; la plupart ne doivent être considérées que comme de simples anomalies du granite qui se rapportent: aux modifications suivantes : 1. À un autre mode de cristallisation on plutôt d’agrégation des parties composantes, c'est ainsi que quand le feld spath, Île quarz et le mica sont réunis par bandes sous une texture schisteuse au lieu d’une texture srenue , il en résulte du gneisse ; 2°. À la surabondance ou à labsence d’une de ces parties, comme, lorsque le mica prend la place du feld-spath, la masse devient du schiste Imicacé ; L \ ( &ioù ) 3°. Enfin à l’association d’un autre minéral non esséntiel à la nature du granite, mais essentiel à la roche qui en résulte , par exemple, lorsque l’amphibole s'associe avec le granite, ce dernier passe à l’état de syénite ou de grünstein. } Ce terrain est pauvre en minérais métalliques : on y trouve seule- ment quelques filons peu étendus de plomb à l’état de sulfure , rarement à celui de carbonate, et quelques couches courtes ou amas de fer spa- tique ct de fer oligisie. Le granite est la roche la plus ancienne des Pyrénées; il supporte toutes les autres ; il y est directement recoûvert , selon les lieux, par le schiste micacé, qui, dans les Pyrénées est identique du schiste talqueux, par les roches de transition, par le grès rouge et par le calcaire alpin. Lorsqu'on considère les nombreuses couches étrangères qu'il renferme, ses passages si souvent répétés au gneisse et au schiste micacé, son mélange fréquent de talc et d’amphibole, et enfin sa texture un peu moins cristalline que dans d’autres pays, on est porté à le croire «un peu plus nouveau que celui de l'Allemagne. Quoique le granite soit la roche primitive la plus répandue dans les Pyrénées , el qu'il se trouve à-peu-près sur toute l'étendue de la chaîne , il n’en constitue que la moindre partie et en forme rarement le faîte. 1l est en général plus souvent à découvert sur le versant sep- tentrional que sur le versant méridional, et semble constituer une chaine irrégulière parallèle à la direction de toute la chaîne des Pyrénées et qui est de même brisée à la vallée de la Garonne, où elle recule de 38 kilomètres vers le midi, de manière à former , comme la chaîne de montagnes , deux lignes paralleles liées par un coude , ce qui la divise natureilement en partie orientale et occidentale, Mais cette chaîne gra- nitique ne doit être considérée que comme :une série de monts ou de protubérances, qui ne se toucheut que par leurs bases et qui sont sé- parées par d'autres roches superposées au granite. La partie orientale est la plus régulière et celle où les protubérances sont le plus conti- ües : On peut représenter son axe par une ligne tirée du Canigou sur t.-Béat. La partie occidentale est extrêmement irrégulière ; le granite y est répandu sur les deux versans, mais ses protubérances sont plus recouvertes par les autres roches et cessent même de se montrer à l’ouest de la vallée d'Osseau , sauf qu’elles reparaissent dans les mon- tagnes du Labourd, près Bayonne , et dans celles du Guipuscna. Son axe se prolonge des sources de la Garonne à la pointe de Figuier, en détachant toutefois de nombreux massifs granitiques qui s'avancent considérablement, vers le nord et le midi, Quoique le granite constitue rarement le faite des Pyrénées, ses pro- tubérances sont terminées par des sommets, qui, à l'exception du Mont-Perdu-recouvert de calcaire alpin , forment les cimes les plus élevées Tom. III: No. 71. 6°. Année. 41 » ( 325 ) “de la Chaîne : telles sont, le Canigou (2808 mètres), la Maladetta (5151 métres), Vignemale ( 3356 mètres}, Neouvieille ( 3151 mètres ), le Pré-du-Midi ( 2869 mètres), eic. = La forme des montagnes grauitiques des Pyrénées dépend beaucoup de leur hauteur, celles qui sont basses présentent ordinairement des pentes douces et des sommets arrondis ou applatis, les hautes montagnes granitiques ont au contraire des pentes rapides, souvent interrompues par des escarpemens et se terminent en pic, en aiguille, ou par une crête tranchante et dentelée. DO. v'H. CHIMIE. Note sur l’action de la potasse et du platine sur l’oxide d'arsenic; par M. Cnevreuz. Daxs une note qui a été insérée dans le Bulletin de la Société philo- matique, j'ai parlé d'une opération dans laquelle du protoxide de plomb, chauffé avec du platine, avait été converti en peroxide et en métal; j'ai. rapporté la cause de ce résultat à l'aflinité mutueile des deux métaux et à celle du protoxide pour un excès d'oxigèene. Cette observation m'a paru très-propre à expliquer ce qui se passe dans le procédé employé pe Jeanety, pour purifier le platine par la voie sèche. Cet artiste chaufle e métal brut avec de l’axide d’arsenic et du sous-carbonate de potasse. Il se produit un alliage fusible d'arsenic et de platine, une partie des mé- taux oxidables qui étaient unis au dernier sont entraînés par l’alcali, Æela prouve qu'à une certaine température , l’oxide d’arsenic peut être Féduit par le platine ; mais sachant que la réduction se faisait à une cha- leur peu élevée, j'ai pensé que l’affinité de l’oxide d’arsenic pour un exces d'oxigène, augmentée encore par la présence de la potasse, pouvait la favoriser ; qu'en conséquence , tandis qu'une portion d’oxide se rédui- sait en métal pour former un alliage , l'oxivèene qu'elle abandonnait se portait sur l’autre portion , qui était à l’état d'arsenite , et la convertissait en arseniate. L'expérience a prouvé que les choses se passaient dé cette manière. J'ai faitrougir dans une petite cornue de verre un mélange de 10 grammes de platine en mousse parfaitement pur, de 10 grammes de carbonate de po- tasse , et de 5 grammes d’oxide d'arsenic. Il ÿ a eu dégagement d’acide carbonique , et il s’est produit , 1°. un alliage de platine et d’arsenic qui se fondait à une température inférieure à celle qui fond le verre blanc; 2°. de Y'arseniate de potasse, il n’y a eu qu’un atôme d’oxide de sublimé , la presque totalité de celui qui n'avait pas été réduit était acidifiée. Pour apprécier l'influence que pouvait avoir eu la potasse, j'ai fait l'opération sans alcali, et en employant parties égales d’oxide et de ( 323 ) métal. Cette fois il ÿ eut un sublimé abondant; le platine ne s'était point fondu ; il ne contenait que très-peu d'arsenic; l'ayant lavé à l’eau bouil- lante , j'obtins un peu d'acide arsenical. Il est évident, d’après cela, qu'à la chaleur voisine de celle qui fond le verre , la potasse favorise beaucoup Ja formation de l’alliage de platine, puisque sans elle il ne se réduit que trés-peu d’oxide ; et je dois ajouter que, dans l’opération que je viens de rapporter, l’acide, qui s'était dissous dans l’eau , tenait un peu de potasse provenant du verre de la cornue; en sorte que cet alcali avait pu encore concourir à la production de l’alliage. M. Guyton a dit que l’on pouvait produire un alliage de platine et d'arsenic, en employant de l’arseniate de potasse au lieu d’arsenite. J’ai essayé de le faire, en chauffant parties égales de ces deux matières ; dans un creuset de terre, à un feu de forge assez fort, mais insuffisant cependant pour vitrifier le vaisseau , jai obtenu une éponge métallique qui tenait des atômes d’arsenic, et qui était infusible à la température nécessaire pour fondre le verre. Il suit delà que, s’il est vrai que l’arse- niate de potasse puisse être décomposé par l’affinité du platine pour l'ar- senic et par la force du calorique(1), il faut , dans ce cas, une température infiniment supérieure à celle nécessaire pour produire le même résultat, quand on opère avec la potasse et l’oxide d’arsenic. PHYSIQUE. Observations sur les expériences à l’aide desquelles les physiciens démontrent lu réflexion du calorique ; par M. Treuery. Les expériences de Saussure et de Pictet, sur la réflexion du calorique, sont trop connues pour que nous nous arrêtions à les décrire ici (2). Il nous suffira de rappeler qu'après avoir disposé l’un vis-à-vis de l’autre deux miroirs concaves M, M’, on place au foyer de ce dernier un thermomètre d’air 47, et au foyer de Mun matras S rempli d’eau bouil- Jante, ou bien un matras S' plein de neige, sur laquelle on a versé de l’a- cide nitrique. Dans le cas du matras S', le thermomètre 47 monte de plu- sieurs degrés ; il descend , au contraire, dans le cas du matras #5”, et on le voit remonter aussilôt qu'ou retire ce matras. Ces deux expériences, pour la théorie , n’en forment, dans la réalité, qu’une seule. On n’a toujours qu’à considérer deux corps, dont l’un est plus chaud que l’autre. (a) Car il n’est pas impossible que les vapeurs charbonueuses aient eu quelque past à gette réduction. (2) Voyez le Traité de physique de M. Haïy, tom, 1, pag. 97 et suiv. (324) Le but que nous nous proposons dans cet article: étant de répondre x une objection qui nous a souvent été faite au sujet de la théorie que les phy= siciens ont donnée des expériences qui nous occupent maintenant, il est nécessaire , avant lout, que nous résumions.ici, en peu de mois, celte théorie (1). ! et Supposons , pour un instant, qu'on supprime les miroirs M, M',ilne pourra se faire entre et 8, ou HetS’, qu'un très-petit nombre d'échanges, parce que la plus grande partie du calorique raÿonnantque l’un des deux corps enverra, sera perdue pour l’autre. Il en sera différemment aussitôt qu’on replacera les miroirs; de nouveaux échanges auront lieu entre les: corps ZetS, ou Æ,et S/, à l’aide des rayons qui , partant de ces corps ; se réfléchiront sur les surfaces des miroirs A, M!. Or, ces échanges étant, ainsi que ceux qui se font directement entre les mêmes Corps, à l'avantage du corps le moins chaud et au désavantage du corps le plus chaud, il suit delà que , tandis que le thermomètre 77 s’échauflera très-peu , ou se re- froidira très-peu, si, étant en présence de S ou de S’, un supprime les miroirs , dansle cas contraire, 1l devra éprouver une élévation ou un abais- sement de température beaucoup plus sensible, suivant qu'on placera au foyer de À, le matras S ou le matras 4”. : On a objecté à cetie explication qu’on ne voit pas comment, par linter- mède des miroirs, on a, lorsque le matras est plein de neige, le même avantage pour diminuer la chaleur du thermomètre que pour l'accroître , lorsqu'on met en expérience le matras rempli d’eau bouillante. En effet , tous les rayons de calorique, qui partent du matras S’, plein de neige ,.et qui tombent sur le miroir A, placé du côté de ce matras, arrivent au thermomètre 7, après s'être réfléchis sur la surface de Met sur celle de NW; et ces mêmes rayons sont perdus pour ÆZ, à l'instant qu’on retire le mi- roir M. Cela posé, il semblerait que, quand on présente à S’ le miroir M, le thermomètre Z7, au lieu de se refroidir plus vite, comme on l’observe, devrait , au contraire, se refroidir moins vite, puisqu’alors il reçoit plus de rayons du matras 8”, tandis qu'il envoie toujours la même quantité de calorique rayonnant. Nous allons chercher à faire voir comment, en envisageant la théorie sous son véritable point de vue, on peut mettre le résultat auquel elle con- duit d'accord avec celui de l'expérience. Lorsqu on explique les phénomènes dans lesquels le calorique est sous (1) La difficulté dont il s’agit nous a été proposée, il y a deux ans environ, par plusieurs de nos éleves. Nous leur avons donné, dans le tems, la solution qu'ils désiraient, en nous attachant à leur faire voir qu’on trouvait dans la théorie tout ce qui tait nécessaire pour résoudre l’objection qui les arrétait. Cette considération nous a fait, jusqu'ici, négliger de rendre public cet article : cependant}, nous avons pensé qu’il pourrait être utile de Pinsérer dans ce recueil, en faveur des personnes auxquelles la théorie du calorique rayonnant ne serait pas encore lrès- familière. «= [ (525 ) forme rayannante, on raisonne, le plus ordinairement , comme si l'on avait d'abord supposé absolument froid le milieu où se développent ces phéno- mènes ; mais une semblable supposition ne pourrait être faite, à cause des corps environnans , dans le cas même où le milieu dont il s’agit serait sans chaleur. Pour le prouver, imaginons plusieurs corps, a, b,c,d,eic., & une temperature T', et placés dans Pintérieur d’une grande sphère dont la surface aurait un pouvoir réfléchissant absolu ; imagimons de plus que l'in- térieur de cette sphère soit occupé par un milieu Uabsolument froid, et qui n'étant point du tout conducteur du calorique, laisserait cependant un libre passage aux rayons de ce fluide (1). Les corps a, b, c, d, etc. s’en- verront continuellement des quantités de calorique rayonnant , et leur tem- pérature ne changera pas, puisque, par l'hypothèse s rien ne pourra se perdre. Le milieu U sera traversé , dans toutes les directions imaginables, par des rayons de calorique , et il ne s’échauffera pas, parce que le calo- rique conservera sa forme rayonnante. On pourra dire des points du mi- lieu U, ce que A. Haüy, dans son excellent Traité de physique, a dit des points d’un espace quelconque, savoir : Que chaque point de cet espace était comme un double centre d’où partaient et vers lequel tendaient ; de tous les côtés, des suites non interrompues de rayons de calorique (2). Il suit delà qu’on devra concevoir que de chaque point du milieu E, il part autant de rayons que des points des corps a, b, c, d, etc, ; et, à cause que la quantité de calorique rayonnant que ces corps envoient dépend de leur température 1”, les choses se passeront, pour ce qui concerne le calorique rayonnant, COMME SI les corps a, &, c, d, etc. , étant supprimés, le mi- lieu @, au lieu d’être absolument froid , était lui-même à la température T de ces corps. Maintenant, supposons un corps Æ qui aurait un pouvoir réfléchissant absolu , et qui serait placé au milieu d’un espace Æ, dont tous les points se trouveraient à une même température 7’, il sera indifférent que la tem- pérature T'! de À soit plus élevée ou plus basse que la température 1”, parce qu’il ne pourra pas entrer, et il ne pourra pas non plus sorur de calorique de ce corps. Les rayons du calorique, qui se réfléchiront, d’un certain côté, sur Ja surface de 4, et qui seront sur les prolongemens de ceux qui tomberont du côté opposé, devront être regardés , à cause que tous les points de Æ sont à la même température, comme formant, avec ces derniers, autant de rayons uniques, qui auraient librement traversé l’espace e qu'occupe le corps 4. Il en sera encorede même, si ce corps n’ayant pas un pouvoir réflé- ps tn ete RE RU OUR PS RP (1) L'air est, comme on sait, traversé dans tous les sens, avec une extrême facilité, par: les rayons du ealorique, et cependant il est un miauvais conducteur de .ce fluide ; s’il devenait toujours de moins en moins conducteur , on finirait par avoir le milieu que nous supposons Ci. g (2) Voyez le Traité de physique de M. Haüy, tom. 1, pag. 84. ( 526 ) ‘ chissant absolu, on a T'— T'; ceci est une suite de ce que, à mesure que le pouvoir réfléchissant de. diminuera , son pouvoir émissif el son pouvoir absorbant augmenteront également (1). Mais les choses se passeront évi- demment d’une manière differente, si, dans la même supposition, on à TS TT ou TA; : De ce qui précède, nous pouvons déduire les trois principes suivans : 10, Si nu corps À, étant à une température quelconque T'/, et ayant un pouvoir réfléchissant absolu , occupe un espace e; et si tous les points de l'espace environnant Æ£ sont à une même température T', on pourra supposer que les rayons du calorique traversent l’espace e, suivant toutes les directions imaginables, comme si cet espace était parfaitement libre. 2°, L'espace e pourra encore être supposé traversé librement par les rayons du calorique, si, toutes choses égales d’ailleurs, on substitue au corps’ un corps B, qui n’aura pas un pouvoir réfléchissant absolu , mais qui sera à la température T'de l’espace E ; en sorte que de chaque point de l'espace e, occupé par le corps B, il partira autant de rayons de calorique, que quand cet espace était libre et à la température 7. 5°. Enfin, si l'espace e est occupé par un corps €, qui, étant à une tem- pérature T/, n’aura pas, comme le corps 4, un pouvoir réfléchissant absolu, il partira des points de cet espace plus ou moins de rayons que quand il était libre , et à la température T', suivant qu’on aura T! > T'ou T'N; aN+g—pT, on aura N+g—p >N, et le 1hermo- mètre Æ7 montera ; au contraire, si on a T/< T', on aura N+s—p T; et dans le cas du matras $/, plein de neive, on a T'< T. Donc, conformé- ment à l'observation , le thermomètre 77 montera , si on fait usage du ma- tras S , el il descendra aussitôt qu'on mettra le matras $/ en expérience. Dans les deux cas, le thermomêtre Æ reçoit beaucoup plus de rayons des matras quand on oppose le miroir 4 au miroir M/; cependant, le matras $/ étant moinS chaud que l’espace Æ , on ne sera pas surpris de voir ce thermomètre descendre aussitôt qu’on placera M vis-à-vis de M, et remonter à l'instant qu’on retirera 44, si l’on fait attention que, dans cet état de choses, la quantité g de calorique que M envoie à A1!, par la réflexion, est plus petite que la quantité p , que le même miroir W empêche de parvenir à l’autre miroir M. En terminant , nous ferons remarquer qu’il est aisé.de voir, d’après les détails dans lesquels nous venons d’entrer , que l'expérience paraîlrait con- firmer le résultat auquel la théorie semble conduire, quand on fait abstrac- tion de la température de lespace £ environnant, si l’on disposait au foyer du miroir #7 an corps qui, étant moins chaud que le thermometre A, se- rait cependant plus chaud que l’espace Æ. Ce thermomètre recevrait plus de rayons de calorique dans le cas du miroir M, et il en recevrait moins dès qu’on retirerait ce miroir; tandis que le contraire a lieu dans l’expé- rience ordinaire , où l'on place le matras $”, plein de neige , au foyer de #, parce que la température de ce matras esttoujours plus basse que celle de l’espace environnant. LL NEUVEALr BULLETIN — N°. 72. DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. Paris. Septembre 1813. € — — HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. - Mémoire sur l'organisation et la détermination des Nyctères ; une des familles de Chawe- souris; par M. Georrroy- SarnT-HrLaiRE. : Lx campagnol volant de Daubenton ( Mém. de l’Acad. des Sc. de Paris, Annazes ou Muss 1729, pag. 387) ou le vespertilio hispidus de Gmeliu , est le type du genre Tom. 20, 7°. cahier; nyctere établi par M. Geoffroy-Saint-Hilaire , dans la collection du Museum page 11. et adopté par M. Desmarest fils (tab. méth. des Mamm. Nouv. Dict. hist. uat., tom. 24), et par M. Illiger (prodromus mammalium, pag. 119). Les caractères de ce genre qui, dans l’origine , ne renfermait qu'une seule espèce , ont élé modifiés par la découverte de deux autres espèces, et M. Geoffroy les présente de la manière suivante : NYCTÈRE. MVrycteris. Dents incisives + ; les supérieures contiguës ; canines ?, molaires ; = 30. Os intermazxillaire mobile. É Abajoues ouvertes à leur fond et donnant accès à l'air. Peau non adhérente aux muscles et formant un sac autour de l’animal. ueue entièrement enveloppée de la membrane, et terminée par une vertèbre bifurquée. Des contrées chaudes de l’ancien continent. ire, Esrkcr. NN, de Daubenton. AN. Daubentonir. Pelage roussâtre, blanc-sale sousle ventre; oreilles oblongues; long, 0",038,. Campagnol volant. Daub. — Fesp. hispidus Gmel. Schreb. Du Sénégal. ; Tom. III. N°, 72. 6°. Année. Avec une planch. N°. 6, 42 ( 550) ne, Esrècr. N. de la Thébaïde. NV. Thebaïcus. Pelage brun-clair, cendré sous le ventre; oreilles amples et larges ; long. 0,054. \ ‘4 à Ouvrage sur l'Egypte, publié par le Gouvernement. PI. 1, n°. 2. 5e. Esrrct. N. de Java. AN. Javanicus. Pelage d’un roux vif, rousseâtre sous le ventre ; long. 0,067. Rapporté de Java par M. Leschenault-de-la-Tour. Les nyctères se rapprochent beaucoup des chauve-souris proprement dites ou vespertilions, par la forme générale de leur corps, par le nombre de leurs dents, par le manque d’une feuille ou membrane nasale , et par la longueur relative de leur queue , qui est comprise en entier dans la membrane interfemorale. Cependant les incisives des nyctères, sur-tout les inférieures, sont plus petites que celles des vespertilions, puisqu'on les distingue à peine à la vue simple ; celles des vespertilions sont rangées sur une ligne continue sur le bord de l'os intermaxillaire. | - Les narines sont enfoncées , et un lobe de leur cartilage propre, semble concourir avec un repli de la peau -à en fermer hermétiquement l’ouver- ture : leur cavité se prolonge eu arrière avec le chanfrein , et celui-ci, très grand et canaliculé, donne aux nyctères cette physionomie sombre et farouche qui les caractérise. Aer M. Gcoflroy a trouvé dans les nyctères « des vésicules aériennes sem- « blables à celles qu'on observe dans les oiseaux, que l'animal remplit « quand :l le veut, et autant qu'il le veut; et, comme on le pense « bien, les nyctères y portent l’air en vertu d’un mécanisme particulier, r et an moyen d’une organisation qui, dans ses anomalies, dérive « néanmoins du plan primordial et classique des mammifères, » Nous ajouterons qué l’auteur de ce Mémoire a reconnu , tant dans les objets qui ont servi aux descripuons données par Daubenton de son campagnol volant, que dans ceux que M. Leschenault a rapportés de Java, et vraisemblablement sur-tout dans les observations qu'il aura pu faire du nyctère de la Thébaïde vivant, que, dans ce geure d’animaux, « la « peau n’a d’adhérence au corps qu'en quelques endroits ; qu'entre elle « et le corps, l’air s’introduit et séjourne comme on le dit, entre cuir « et chair, et donne à l’animal l'apparence de ces veaux soufilés « dans les boucheries, que cette peau se soulève entière sur le dos, « à la poitrine et à l'abdomen , en mettant les nyctères dans un bsin « d'air, ou, si l'on veut, dans une sorte de manchon que leur forme « ce fluide élastique. » C’est par Île fond de chaque abajoue que cette unique mais bien vaste cellule communique avec la bouche et l'air extérieur , à l’aide d’une ouverture de deux millimètres de largeur. (551) M. Geoffroy explique comment les nycières opèrent les différens mé- canismes de Îeur respiration ; qu'il fait connaître le premier : il compare ces chéiroptères aux poissons cavtlaginenx du genre des tétraodons ; et il ajoute que «ces animaux, pouvaut aussi prendre une forme sphé- « rique par le gonflement de. leur peau, et ressembler à un ballon « auquel on aurait attaché des ailes, une tête et des pieds, sont néan- « moins plus heureux que les tétraodons, qui ne recourent à la même « industrie qu’en se réduisant à n'être plus qu'une masse inerte sur le « miroir des eaux, tandis qu'eux (les nyctères) conservent toutes leurs « facultés, ou mieux, qu'ils en augmentent l'énergie en devenant plus « légers et susceptibles de plus de vitesse dans le vol. » M. Geoffroy présume , d’après la description que donne Daubenton de deux individus qu'il rapporte au campagnol volant, et qui lui avaient élé remis par Adanson , qu'il existe deux espèces de ce genre au Sénégal, A. D. PHYSIOLOGIE ANIMALE. Sur l'influence que la température de lair exerce dans les phénomènes chimiques de la respiration ; par M. KR. Derarocue. | Les recherches consisnées dans le mémoire de M. Delaroche faisaient partie d’un travail que l’auteur avait entrepris sur la cause de la chaleur animale , mais auquel divers motifs l’ont engagé à renoncer. Elles avaient en effet pour but de donner la solution d’une question importante dans l'examen de la théorie d’après laquelle la chaleur aurait sa source dans les phénomènes chimiques de ia respiration, celle de l'influence. de la température extérieure sur l'activité de ces phénomènes. Les expériences que l’on avait déja entreprises dans ce but, celles du moins que l’on avait faites sur des animaux à sang chaud étaient peu nombreuses et peu concluantes. F’auteur a cru en conséquence devoir en faire de nouvelles en y apportant toutes les précautions nécessaires pour qu'on pt compter sur leur exactitude. Pour pouvoir recueillir, mesurer et analyser facilement l'air qui avait servi à la respiration des animaux , il les enfermait pendant un tems donné, ui était le même pour les expériences comparatives, dans un des mano- mètres que M. Berthollet a décrit, dans les Mémoires de la société d'Arcueil, et qu'il avait eu la complaisance de lui prêter. Il observait la tempé- rature du gaz au commencement et à la fix de l'expérience , ainsi que la hauteur des baromèëtres intérieur et extérieur et déterminait ainsi les varia- tions que la quantité totale de ce gaz avait pu éprouver; une analyse Insrrrur, 11 Mai 1812. Soc. PHILOMATe Février: 1813. (352) soignée du gaz restant, lui permettait de déterminer également la pro- portion relative des élémens qui le formaient. 1 avait soim de ne pas faire darer ces expériences pendant un tems assez long pour que les animaux pussent souffrir de la viciation de Pair, et il preuait toutes les précau- tions possibles pour les rendre bien comparatives. 11 a fait de cette manière seize couples d'expériences , dont quatre sur des lapins, quatre sur des cabiais, deux sur des chats , quatre sur des pigeons , deux sur des grenouilles, et il a obtenu les résultats suivans. La quantité d’oxigène absorbée par les animaux à sang chaud et celle d'acide carbonique produite n’a pas varié heaucoup avec la température ; mais elle a été cependant un peu plus forte chez les animaux lorsqu'ils étaient exposés à une température de 3 à 14°, que lorsqu'ils étaient à une température de 26 à 41°. En prenant la moyenne des résultats fouruis par les expériences faites dans le premier cas et celle des expé- riences faites dans le second, on trouve que le rapport des quantités d’oxisene absorbées dans les deux cas, est celui de r à 0,838, ou à-peu- près de 6 à 5, et que le rapport des quantités d’acide carbonique pro- duites, est celui de 1 à 0,928. La différence est moins sensible et même presque nulle, si on a égard aux volumes ct non aux poids. Chez les animaux à sang froid , au contraire, ainsi que le prouvent les expériences teniées par M. Delaroche sur des grenouilles, et que l’avaient prouvé, 1] y a quelques années, les expériences de Spallanzani sur toutes les classes de ces animaux , la chaleur à une influence très-considérable et en sens inverse sur l’activité des phénomènes chimiques de la respiration qui est beaucoup plus grande lorsque la température de l'atmosphère est élevée, que lorsqu'elle est basse. Extrait d'un Mémoire sur un organe particulier des sens dans les raies et les squales; par Louis Jacozson, pen- sionnaire de S. M. le roi de Danemark, membre de la Société royale de l’art vétérinaire de Copenhague , cor- respondant de la Société phulomatique de Paris. Ce Mémoire a pour objet ces organes particuliers aux raies et aux squales, qui sont composés d’une grande quantité de tubes remplis d’une humeur visqueuse, et dispersés sous la peau de la tête et de la grande nageoire de ces poissons. . Sténon est le premier qui ait découvert et décrit ces organes. Quoique la description que ce célèbre anatomiste danois nous ait laissée soit wrès- incomplète, personne n’y a rien ajouté, jusqu'à Monroé qui donna plus de détails sur l’organisation de ces parties ; mais ses recherches (25820) n’ont pas encore déterminé leur vraie structure , de sorte que les fonctions de ces organes ont été méconnues jusqu'ici. À Après avoir donné ce précis historique, M. Jacobson passe à la des- cription anatomique de ces organes. _ Ces organes dont on n’a connu jusqu'ici que deux , sont au nombre de dix; savoir, cinq de chaque côté. Ils sont intimement liés à la cin- quième paire et tiennent aux branches analogues aux branches faciales des mammiféres et des oiseaux. Chaque organe est composé d’une partie centrale et de tubes sous-cutanés. La parte centrale est la plus essen- telle de l'organe; elle représente un sphéroïde applati ; on y distingue une face extérieure et une face intérieure : cette dernière offre un creux dont le fond est criblé de beaucoup de trous et par lesquels le nerf entre dans l’intérieur de cette partie centrale. A la surface extérieure, il yaun grand nombre de trous, réunis en trois ou quatre groupes ; les tubes sous-cutanés communiquent par ces trous avec l’intérieur de Ja partie centrale : celle-ci est très-composée , elle doit sa forme à une enveloppe membraneuse et fibreuse , laquelle renferme quantité de petits appareils , dont l’organisation est très-remarquable. Ces appareils sont isolés entre eux , et ne sont attachés que par leurs extrémités, dont l'une tient à uu filet du nerf ; l'autre aboutit à l’exiré- mité intérieure d’un tube sous-cutané. Chaque appareil a la forme d’un cône, dont la base est convexe et tournée vers l’intérieur, et le sonimet tronqué, muni d’une ouverture assez large , est dirigé à l’exté- rieur. La surface offre 4 ou 5 bosselures, qui sont plus prononcées vers la base. Ces cônes sont creux et remplis d’une humeur très-liquide et transparente ; leur sommet s'adapte à un tube cylindrique qui traverse l'enveloppe générale, et devient un tube sous-cutané. Le nombre de ces “appareils est très-considérable, on en compte quelquefois soixante et pius. Chacun a son nerf particulier ; le tronc nerveux , destiné pour la partie centrale , est très-grand en proportion de cet organe. Il se prolonge dans le creux de la face interne de l'enveloppe ; là les filets qui le composent se séparent et passent par les trous du fond. Arrivé dans l'intérieur , chaque filet se porte à la base d'un des petits appareils, traverse son centre, et arrivé dans l’intérieur , 1l se transforme en une membrane pulpeuse, blanchätre, qui tapisse le fond du cône et l’intérieur des bosselures. Les artères qui accompagnent les nerfs sont très-petites ; elles se dispersent dans les différentes membranes. Telle est la structure de la partie centrale ou essentielle de l'organe. Nous examinerons maintenant la partie extérieure ou celle qui lui est annexée. Cette partie est composée de tubes dispersés sous la peau et dont le nombre correspond exactement à celui des petits appareils du centre. Nous avons déja indiqué l'origine de chacun de ces tubes saus-cutanés , nous avons dit que leur extrémité intérieure s'adapte au sommet des petits Di (554 ) appareils. Tous ces tubes étani arrivés à l'enveloppe générale, ils se ras- semblent en trois ou quatre faisceaux et pénètrent par l'enveloppe ; et conservant leur disposition en faisceaux ils se glissent sous la peau ; puis, après un trajet plus ou moins long, ils commencent à se sépaner ; ils divergent de plus en plus et se terminent eufin à la surface de la peau par une ouverture, entourée d'un rebord assez considérable qui lui donne une forme particulière et distinguée des autres ouvertures que l’on observe dans ces animaux. La membrane qui constitue ces tubes est plus épaisse que celle des appareils centraux. Les artères viennent des artères environnantes; elles sont peu nombreuses , mais cependant plus que celle de la partie externe. Chaque faisceau de tubes est accompagné de plusieurs filets nerveux, qui se distribuent sous la peau aux endroits. où finissent les tubes. (Ceux-ci contiennent une humeur beaucoup plus épaisse que celle des petits appa- reils et qui a la consistance d’une gelée molle ; elle est transparente, d’un goût légèrement salé et très-soluble dans l’eau. Les tubes en sont toujours entièrement pleins. Cette organisation se retrouve non-seulement dans tous les organes de la même espèce, mais aussi dans les organes des autres genres, Les variations qu’on observe tiennent au développement et à la situation ; mais par un examen de la cinquième paire, M. Jacobson prouve que ces varia- tious sont très-légeres et que les organes se ressemblent complètement dans tous les genres de poissons cartilagineux qui en sont pourvus. Les orgaues sont liés aux principales branches faciales de Ja cin- quième paire, savoir : aux analogues des nerfs frontaux , des sous-orbitaires, des mentomiers , et enfin aux branches qui sont analogues aux paroti- diennes et faciales du maxillaire inférieur ou à ceux qui proviennent d’une réunion de ce nerf avec la septième paire. Ces branches sont très-grandes et aucun autre animal offre un pareil développement dans ces nerfs. Les tubes qui se prolongent de la partie centrale jusqu'à la peau, se distribuent en différentes parues de la tête et à la nageoïre pectorale. De cette description anatomique dés organes, M. Jacobson passe aux considérations physiologiques. 1l commence par retracer les opinions des auteurs sur les fonctions qu’exercent ces organes , et il fait observer que tous les anatomistes ont adopté l'opinion de Sténon qui les regardait conime des organes secrétoires destinés à fournir la matière visqueuse, qui enduit ces poissons et facilite leurs mouvemens ; enfin, qu’un naturaliste célèbre les regarde comme analogues aux organes électriques de quelques poissons. Aucune de ces opinions n’est fondée , et uñ examen exact prouve que ces or,anes sout très-différens des organes secrétoires, et que l'humeur qu'ils contiennent diffère beaucoup de la viscosité dont sont enduits les poissons. Quuat à la dernière opinion, elle est encore plus facile à refuter'; (5601) ù car ces organes se trouvent complètement développés dans la torpille et n’ont rien de commun avec les organes électriques. NUE Ces organes n'étant pas des organes secrétoires , dans quel ordre doivent-ils être rangés ? Pour résoudre cette question, M. Jacobson les. compare aux différens organes de l'économie animale et s'arrête à ceux des sens avec lesquels ils ont beaucoup d’analogie. Pour le prouver, il examine les conditions essentielles des sens, et donne une théorie et une classifica- tion fondée sur la structure et les fonctions de ces organes. Le sens étant un organe destiné à recevoir certaines impressions et à les transmettre aux nérfs , il doit présenter les conditions suivantes, 1°. il doit être intimement lié à l'organe centrale du système nerveux ; 2°. ses nerfs doivent être très- développés et surpasser en grandeur les vaisseaux ; 3°. il doit être situé de manière que les corps environnans puissent facilement agir sur lui; 4°. sa structure doit être calculée à pouvoir recevoir et transmettre au nerf l'im- pression reçue d’après un certain mode. Cette dernière condition, sur-tout, différencie les sens ; et les observations à cet égard sont d'accord avec ce que l’auteur avauce. Il croit que l’action des corps extérieurs a lieu par deux .modes, l’un mécanique , l’autre chimique ; le premier s'exécute par un acte galvanique, et le second par ondulation. Chacun de ces modes exige une organisalion particulière. : Hy a donc, dit l'auteur , deux classes de sens ; ; _ x0, Sens pour recevoir les impressions par un mode chimique ; 2°. Sens pour recevoir les impressions par un mode mécanique. Les organes de la première classe sont formés par une expansion Membraneuse, sur laquelle les nerfs finissent en formant des pointes nombreuses, couvertes d’une mucosilé qui sert d’intermédiaire entre le corps extérieur et le nerf. Dès qu'il y a contact avec les corps exté- rieurs , la chaîne galvanique se forme , l’action s’opère et est transmise au nerf par la mucosité. Les organes de la seconde classe ont une forme différente ; ils repré- sentent un tube rempli d’une humeur liquide, et au fond duquel le nerf se déploie sous forme de membrane. Par le contact avec les COTpS extérieurs 1 résulte une ondulation , qui se propage jusqu’au nerf et fait naître la sensation. QE Cette organisation se retrouve dans les différens organes des sens dont les animaux sont doués ; l’organe de l’odorat et celui du goût appartiennent à la première classe ; l’organe de l’ouïe, celui de la vue et celui du toucher sont de la derunicre. Après avoir exposé ces généralités, M. Jacobson examine de nouveau l'organe qu’il a décrit. Il montre que les conditions essentielles pour le qualifier organe de sens , se retrouve complètement dans son organisa- ! üon ; et comme il représense la forme d’un tube, rempli d’une humeur . liquide et garni d’un nerf en forme de membrane, il doit être rangé dans (356) la seconde classe; c’est-à-dire parmi les organes des sens destinés à rece- . . — se) LA © ; LA QE. voir les impressions par un mode mécanique. Ces organes étant admis au nombre des sens, il reste à prouver si on trouve des organes analogues dans les autres animaux. M. Jacobson retrouve l’analogue de ces organes dans les moustaches ( wibrissæ ) des mammifères et des oiseaux. Il en donne l'anatomie, et il prouve que les organes des raies et des squales ont beaucoup de ressemblance avec les moustaches , qu'ils sont liés non-seulement à la même paire de nerfs, mais aussi aux mêmes branches ; et enfin qu'il y a une analogie frappante dans le nombre iet la position de ces organes. La seule différence entre les moustaches et ces organes , consiste en ce que dans les premiers, chaque petit appareil est enfermé dans son enveloppe particulière , et que son tube se porte hors de la peau et est entouré d’une gaine cornée. Cela dépend des différens milieux dans lesquels ces animaux vivent: chez les mammifères , ces organes sont destinés à recevoir les vibrations de air ou le choc des corps environnans. Il fallait donc que la partie extérieure de l'organe füt assez saillante et qu’elle offrit quelque résistance pour pouvoir être frappée; c’est par cette raison qne le tube est entouré d’une gaîne cornée, qui forme ce qu’on appelle valgairement la moustache. Chez les poissons qui vivent dans un milieu plus dense , ces organes sont cachés sous la peau; mais ils sont plus nombreux et dispersés sur une très-grande surface. Par ces organes; les poissons ont la faculté d’apercevoir les ondulations de l’eau , les corps qu'ils touchent en nageant ou qu'ils cherchent en fouillant. Après avoir terminé cette comparaison , M. Jacobson détermine l’acte par lequel la sensation est produite. Dès qu'un corps frappe un de ces tubes , il se comprime et déplèce une partie de l'humeur dont il est rempli : ce mouvement s'étend jusqu’au petit appareil auquel le tube est adapté. Le liquide qu'il contient est mis en mouvement, il en résulte une ondulation qui se propage au nerf et détermine la sensation par laquelle l'animal est averu de la présence dun corps extérieur. Mais, pour que celte sensation soit Loujours exacte , et pour que le nerf soit à l'abri d’une affection troy forte, la nature a établi l'ouverture cutanée. Dès qu'un corps extérieur agit op fortement sur un des tubes , une partie de l’humeur s'échappe par cette ouverture, et la quanuté de lhumeur étaut diminuée, l’action sur le nerf est moins sensible. M, Jacobson fait observer à ce sujet que la nature a donné aux organes des sens , une faculté ou une organisation particulière pour que les nerfs ne soient pas affectés d’une maniere violente qui pourrait nuire. Dans les sens qui servent à recevoir les impressions par une mode chi- mique , cela s'opère par une secrétion abondante de l’humeur visqueuse , qui entoure et garantit les extrémités des nerfs. Dans les sens qui trans- mettent l'unpression par un mode mécanique, c’est en dérivant une partie (587 ) dé l'humeur qui doit transmettre l’ondulation jusqu'au nerf; c’est pourquoi ces organes ont.reçu cerlains deversoirs ou dwerticula, dont les plus simples sont les ouvertures cutanées de l’organe que nous avons décrit. L'organisation et la fonction de ces organes étant expliquées , M. Jacobson conclut que ce sont des organes du toucher d’un ordre assez élevé, qu'étant réunis aux trois autres sens tres-développés, les poissons cartila- pineux doivent jouir d’une intelligence plus parfaite que les autres poissons. M. Jacobson appuie cette conclusion par la remarque que le cerveau de ces poissons est beaucoup plus développé que celui des autres poissons, et par quelques notices sur les mœurs et l’économie de ces animaux. BOTANIQUE. Note sur une nouvelle Digitale; par M. Durour DE SALvERT. Diciraus uysrina. ( Voyez PI. VI. ) D. caule erecto subramoso ; foliis lanceolatis, seméamplexi caulibus, glabriusculis serratrs ; racemo longo , terminali ; calycinis lacinis lanceclatis, acutis , superiore angustiore , corollæ labii infertoris lobo intermedio elongato, truncato. Durour. Digitalis fucata Loiser-Desconcn. not. pl. gall. non pers. Hab. in arvernia propè Combronde. Cette plante découverte dans un terrain aride et rocailleux , à Com- bronde , dans la Limagne d'Auvergne, par MM. Dutour de Salvert et Auguste de Saint-Hilaire, tient le milieu entre le digitalis purpurea , et le digitalis lutea ; elle se rapproche même tellement de ces deux digi- tales, que M. Dutour reste dans le doute si on doit la regarder comme espèce distincte , on comme uue hybride. Il l’a recueillie plusieurs années de suite dans le même terrain : elle y végétait en mélange avec les deux autres digitales ci-dessus , et il a remarqué que ses capsules ne muris- saient pas. Ces indications , aimsi que la description qu'il donne de la plante , semblent confirmer qu’elle est une hybride produite par les ovaires du digitalis purpurea , fécondés par les anthères du droitalis lutea , quoique Kolreuter ait fait de vains efforts pour obtenir une hybride, en tentant cette expérience. L’hybride qu'il obtint, en fécondani les ovaires du digitalis lutea , par les étawines du drgitalis purpurea , se rapproche aussi beaucoup de notre plante; mais en diffère cependant. Au reste, que les botanistes regardent cette plante comme une espèce, ou comme un hybride, il convient de la faire connaître , pour qu’on ne la confonde. pas avec le digitalis fucata, Pers., pour lequel M. Dutour l'avait d’abord prise , ainsi que M. Deslonchamps , d’après lui. La racine de la digitale hybride donne naissance à plusieurs tiges simples ou presque simples , hautes de 2 à 3 pieds , rougeâtres dans le bas, pubes- Tom. III. No. 72, Go. Année. Avec une plauch. Ne. 6. 43 Soc. PHILOMAT. Juin 1813. ANNALES Du Mus. Tom, 20, pag. 1. (358 ) centes dans la partie supérieure ; les feuilles ressemblent à celles du digitalis lutea ; mais elles sont plus nerveuses, à dentelures plus sérrées et plus nombreuses, garnies de quelques poils vers le bas: les florales sont petites et entières ; les fleurs d’un pourpre clair forment un long épi, dense , unilatéral. Le calice a cinq divisions un peu pubescentes ; ibest un peu plus long que les pédoncules, et trois ou quatre fois plus court que la corolle. Celle-ci est intermédiaire pour la grandeur entre celles des digitalis purpurea ei lutea; sa division supérieure est divisée en deux lobes arrondis ; les deux divisions latérales sont ovales et deux fois plus courtes et plus étroites que la division inférieure obtuse. L'entrée de la corolle , un peu poilue , est d’un rouge pâle, mélangée de jaune. L'intérieur est légèrement ponctué de rouge. Les étamines sont contenues dans le tube; une ou plusieurs, et quelquefois toutes les quatre avortent. L’ovaire est allongé , pubéscent, surmonté d’un style un peu courbé, portant un stigmaie profondément bilobé. À Ezxplicaiion de la planche VI. — Fig. 1. Sommité fleurie de la digitale hybride, 2. Une feuille radicale. 3. Le calice enveloppant l’ovaire surmonté du style. 4. La Corolle. SP: MINÉRALOGIE. Note sur le Cuivre carbonaté bleu, et le Cuivre carbonate vert, découverts à Chessy, près Lyon; par M. Haur, et leurs analyses, par M. Vauqueux. Les cristaux qui ont servi aux deux analyses que nous ferons con- naître plus bas, faisaient partie de ceux qni ont été découverts , l’année dernière, à Chessy, près Lyon. Le cuivre carbonaté bleu y forme des groupes d'un volume considérable dont les cristaux ont quelquefois 22 millimètres ou un pouce d'épaisseur, et même davantage : on trouve aussi de ces cristaux qui sont isolés et tres-réguliers. Leur forme la plus ordinaire est celle d'un prisme rhomboïdal légèrement oblique, dont les bords les moins saillans au contour des bases, et les angles aigus, sont rempiacés chacun par une facetie. Les groupes sont souveut recouverts de fer oxidé brun terreux, que l’on fait disparaitre par le lavage. La substance qui leur sert de gangue, autant que l’on peut en juger d’après quelques échanullons, est un mélange confus de grains de quartz et de feld-spath, dont une partie est encore à l'état lamel- laire, et l’autre a passé à l’état argileux. Ce cuivre carbonaté a une couleur bleue foncée passant au noir. Le cuivre carbonaté vert accompagne celui qui est bleu sous la forme d’aiguilles soyeuses d’une belle couleur d'émeraude, On a retiré du même endroit des masses de cuivre oxidulé laminaire (339 ) d'un éclat très-vif, et des cristaux de la même substance, de diverses formes, dont l’une est celle du solide cubo-octaëdre. M. Haüy a reconnu que la forme primitive des cristaux bleus, dont il s'agit, et qui sont les plus gros qu’ait encore offert le cuivre car- bonaté, est un octaedre très-différent de ceux que présentent plusieurs des autres mines de cuivre. Il a aussi déterminé, d’après sa théorie, les lois de décroissemens d’où dépendent les diverses formes secondaires. qu'il a été à portée d'observer. Îl resterait à comparer la molécule du cuivre carbonaté vert avec celle du cuivre carbonaté bleu , mais jus- qu'ici M. Haüy n’a eu pour terme de comparaison, que des fragmens d’aiguilles de cuivre carbonaté vert. Les observations qu’il a faites sur ces fragmens ont indiqué une analopie de structure entre les deux sub- stances. Mais pour prononcer sur la réalité de cette analogie, qui semble être annoncée d’avance par la conformité des analyses , il faudrait des cristaux de cuivre carbonaié vert plus déterminables que ceux que M. Haüy a pu se procurer jusqu'ici. Analyse du cuivre carbonaté bleu de la mine de Chessy, près Lyon. Cuivretimetalliquestr Pom rtRrRUnVEt See CAbOnIque ba ee ei le 20 Han ere À nee AREA ul EAN cn AD te ASE NN GREEN PR DR AIO UN QUES 100 Analyse du cuivre carbonaté vert, qui accompagne le cuivre carbonaté bleu de Chessy. Cuivre métallique . . PROAER I RE SI car unle ele CAbOnique EME HAS 1e APR SN ST 25 Eau. PA ile re) RCE TO 70 OMR EN AE PES TN AE A 100 Si IN. B. Depuis l'impression de ce Mémoire, M. Haüy s’est procuré des cristaux de cuivre carbonaté vert du même lieu, à l’aide desquels il a reconnu que le cuivre carbonaté vert et le cuivre carbonaté bleu ne devaient former qu’une seule et même espèce minérale, comme il se propose de le faire connaître dans un nouveau Mémoire. CHOTOGITE. Observations géologiques sur la presqu’ile de St.-Hospice, département des Alpes-Maritimes; par M. À. Rrsso. La presqu'île de Saint-Hospice, sitnée près de Nice , entre la baie de Villefranche et le golfe de Saint-Hospice, préseute une succession de terrains et une abondance de corps organisés fossiles, dignes d’aitirer = l'attention des géologistes. M. Risso , qui a examiné cette presqu'île avec Soc. PHILOMAT. Août 1813. N E ( 540 ) beaucoup de soin , en donne une descripuon détaillée, d'où il résulte que ceite langue de terre est composée @e trois formations principales. La première présente un calcaire blanc, compacte, à grain fin, cu l'on ne trouve presque pas de corps Grganisés , qui sert de base aux autres systèmes, et qui est en couches assez réguhères, quoiquun peu inclinées. La seconde formation appartient à une époque où le liquide déposant pourrissait une foule d'animaux tout-à-fait diflérens de ceux qui viveut actuellement. L'auteur y a reconnu trois systèmes particuliers de couches : 19. Un calcaire marneux bleuâtre, passant au vert par l’action de Pair, à cassure écailleuse, renfermant des gryphites de diverses grandeurs dont les moules intérieurs sont quelquefois passés à l’état siliceux, accompa- gnés de térébratules et de gros vermiculaires marins inconnus. Ce cal- caire, qui se retrouve sur les montagnes des Alpes-Maritimes , à plus de 2,000 mètres de haut, a une stratification irrégulière, qui annonce de violentes catastrophes. 2°. Une argile marneuse chloritée, qui contient une grande quantité de bélemnites, de térébratules , d’ammomites, de nautilites, de tou- pies, elc. - 5°. Un calcaire grossier, sablonneux , qui n’est, pour ainsi dire, qu'un imniense amas de nummulites, avec des orbulites, des pecignes, etc. La troisième formation, qui se rapporte à une époque où la mer nour- rissait des corps organisés absolument semblables à ceux de la Méditer- ranée actuelle, présente deux ordres de dépôts : Le premier est formé de couches régulieres, de calcaire coquillier ou lumachelle grossière, qui est traversé par un filon de brêches rougeütres, semblables à celles du château de Nice, qui contiennent des ossemiens fossiles. Le second dépôt est un amas de sable mélangé de calcaire rempli de coquilles, remarquables par leur belle conservation et une fraicheur telle, qu'on les prendrait pour des coquilles vivantes. M. Risso a retrouvé tous les analogues des corps marins de cet amas, dans la mer de Nice ; il en donne une liste (1) que nous rapporterons ici, parce qu’elle peut servir à faire connaître les mollusques marins de la côte méridionale de France , dont il n'existe aucun catalogue. L'auteur se propose de publier plus en détail les espèces nouvelles ; plusieurs forment un genre distinct près des turbo , auquel M. de Fréminville a cru devoir donner le - nom de M. Rüsso, en rappelant ainsi les obligations que la science doit à ce savant zélé et infatuigable. ——— (1) Cette liste a été imprimée dans le Journal des Mines, mais elle offrait quelques erreurs dans la citation des auteurs cités ; ces erreurs ont été rectifiées ici. MOLLUSQUES. Coxus mediterraneus. Brug. — franciscanus. Brug. CyxrrÆA Pediculus. Linn. — triticca. Lam. VOLYARIA miliacea Lam. M1TRA buccinoidea. Spec. nov. — mediterranea. $pec. nov. COLUMBELLA mercatoria. Rois. Lam. NaAssA neritoidea. Lam. — 1lorulosa. Spec. nov. PurPurA hemastoma. Lam. Buccinun plicatile. Fremine. inéd. — cornicnlatum. Lam. — costatum. Sec. nov. _ oblongum. $pec. nuy. DoziuM galea. Lam. —_ Perdix. Lam. CASSIDARIA thyrrhena. Lam. — echinophora. Lam. Cassis sulcosa. Lam. STROMBUS Pes-Pelecani. Linn, — claviformis. Lam. -RANELLA pyramidata. Lam. MUREX squamiger. Lam. — melonulus. Lam. — succinctus. Linrz _— craticulatus. Linn. _= Anus. Linn. —_ brandaris. Linn. FASCIOLARIA cingulifera. Lam. CERITHIUM vulgatum. Brug. Bosc. —_ Morus. Brug. Bosc. — perversum. Brug. Bosc. TrocHus Magus. Linn. = muricatus. Linn. — undulatus. Spec. nov. TurBo mediterraneus. Freminv. inéd. — tnicolor. Spec. no». — zonatus. $pec. nov. — yariegatus. $Spec, nov. — sulcatus. Spec. nop. RissoA cancellata. Freminv. inéd. ——HHiacuta. ejusdem. — hyalina. ejusd. — costata, ejusd. — oblonga ejusd. — plicata : ejusd. — yentricosa. ejusd, — violacea. eus. MonoDonTA £abeo. Roïs. = Pharaonis. Rois. PHASIANELLA rubia Spec. nov. NERITA viridis. Schruet. Bosc. — NATICA glaucina. Bose. Rors. BuLIMUS truncatns. Spec. n0p. HALIOTIS tuberculata. Linn. FISSURELLA prceca. Lam. PATELLA vuluata. Linn. _— cœrulea. Bosc. _ cypria. Z£rnn. _ lusitanica. Linn. CHiTON fascicularis. Linn. LUCINA circinaria. Bosc. TELLINA variegata. Pol. DonaAx Irus. Linn. CARDIUM edule. Linn. — rusticum. Linn. _ oblongum. Linn. MACTRA pellucida. Gmel. Bosc. ARCA Noe. Linn. — Dbarbata. Linn. — Jactea. Linn. — Pelia: Linn. Brug. Bosc. MYTILUS edulis. Lrnn. _ barbatus. Linn. PETUNCULUS. pilosus. Rors. Lima squamosa. Lam. Bosc. Roïs. PECTEN varius. Bosc. Rois. — maximus. Bosc. Rors. == jacobæus. Bosc. Rois. — glaber. Bosc. SPONDYLUS gæderopus: Linn. e regius. Linn. OSTREA plicatula. Feminv. inéd, ANOMIA epiphium. Linn. VENUS verrucosa. Linn. CHAMA sessilis Brug, CYRRHIPÈDES. ANATIFA levis. Brug. Bosc. ANNÉLIDES. DENTALIUM Entalis. J1nn. j SERPULA vermicularis, Miller, CRUSTACÉS. CANCER spinifrons. Latr. MaïA squinado. Faë. - Pacurus bernardus. Fab, Soc. PHILOMAT. Août 1813. RADIAIRES. OcuLLINA hirtella Lam. ASTREA favosa. Lam. FASCICULA cœspitosa. Lam. POLYPES. CARYOPHILIA cyathus. Lam. > TE CORALLIUM rubrum. Lam. FAvOSITA perforata. Lam. L'auteur termine en demandant si ces derniers dépôts qui, par les corps organisés qu'ils renferment semblent se rapprocher si fort de nous, ne pourraient pas appartenir aux tems historiques ? Il cile a ce sujet EcuiNus esculentus. Linn. les témoignages de Strabon et de Diodore de Sicile, qui parlent d’une gnag > QUI P irruption de la mer Caspienne et du Pont-Euxin dans la Méditerranée, à une époque ou l’isthme de Calpé , n'étant pas encore ouvert, cette aug- mientation d’eau aurait pu élever le niveau de la Méditerranée à une au- quantaine de mètres au-dessus du poiut où nous le voyons de nos jours. DO. DH. Fxtrait d'un Mémoire sur la vallée de l’Egarement, er Egypte ; par M. Girarr. A deux heues du Kaire commence une vallée d'environ 26 lieues de longueur, qui, après plusieurs inflexions , aboutit à la Mer-Rouge, à - où 8 lieues de Suez; elle est connue sous le nom de vallée de l'Egarement , et ne paraît pas avoir été étudiée par auCun voyageur, jus- qu'a l’époque où M. Girard l’a parcourue. Il fait observer qu'elle est remarquable, 1°. par les nombreux monticules ou falaises de caïtloux roulés qui se trouvent à ses deux entrées , sur les plateaux qu’on rencontre en la traversant, et à l’entrée des gorges et des vallées secondaires qui y aboutissent ; 2°. par les cfilorescences salines qu'on yÿ rencontre ; 5°, enfin par des coquilles bivalves non fossiles , entières , ayant encore leur ligament intact , et qu’on trouve dans plusieurs lieux de la vallée, et notamment à son point culminant. de." On observe encore beaucoup de monticules de gypse , entremélés avec ceux de cailloux roulés , ou bien étant dans leur voisinage : mais les par- ties ravinées et abruptes de la vallée démontrent que la constitution du pays est d’un calcaire compacte presque toujours coquillier. C'est sur les trois premiers faits que M. Girard insiste ; il pense avec raison qu'ils prouvent le séjour récent , ou du moins le dernier séjour de la mer sur cette vallée. Des courans dirigés en différens sens auraient formé , en se croisant et avec les débris qu'ils charriaient, les monticules de caiiloux roulés ; tandis que les parties tranquilles de cette mer servaient d'asile aux familles de mollusques, dont les restes sont demeurés pour attester d’une mauière irréfragable le dernier séjour de la mer, attesté aussi par-la salure du sol. Saus entrer ici dans toutes les considérations et toutes les hypothèses 4545 ) qu'expose M. Girerd pour expliquer la cause de l'état actuel de la vallée de l'Egarement , nous nous bornerons à faire remarquer qu'il offre uu fait pareil à celui observé sur la côte de Nice par M. Risso, celui de la présence de coquilles non fossilles trouvées au-dessus du niveau actuel de la mer Méditerranée. M. Risso a prouvé que les analogues des co- quilles qu'il a découvertes, vivent dans la Méditerranée , mais M. Girard ne dit pas si les coquilles bivalves de la vallée de l'Egarement vivent encore dans la Mer-Rouge , la mer Méditerranée, ou dans les deux mers. Au reste , toules choses égales d’ailleurs, il n’en est pas moins constant que cette vallée et la côte de Nice sont des preuves que le niveau des mers qui les ont baïgné a baissé, el qne peat-être , à cetle ancienne époque , elles étaient au même niveau , sur-lout si l’on fait attention qué du point cul- minant de la vallée de l'Egarement (les puits de Gandely), situé à-peu- près vers le milieu de la vallée, la pente du terrain est insensible , jusqu'au Kaire d'un côté , et jusqu’à Suez de l’autre; alors le sol aurait très-peu d'élévation , ce qui est déja reconnu pour toute cette partie de la Basse-Egvpte. S. L. CHIMIE MINÉRAL E. Sur la Chaux maigre; par M. Correr-Descosrirs. Ox sait que l’on préfère pour les constructions sous l’eau, l'espèce de chaux désignée par le nom de chaux maigre, et que celle substance doit cette dénomination à ce qu’elle fournit beaucoup moins de mortier que l'espèce de chaux, dite grasse. Lorsqu'on l'éteit à l’aide d’une petite quantité d’eau, elle s’'échauffe à peine et u’augmente pas sensiblement de volume. On a attribué à la présence d’un peu d’oxide de manganèse ou d’oxide de fer, les qualités qui font préférer la chaux maigre pour les construc- tions hydrauliques ; maïs sans refuser toute influence à la très-petite pro- portion des substances métalliques qui s'y rencontrent , il semble qu’elle ne peut rendre raison des propriétés qui distinguent la chaux maigre ; et M. Descosuls croit que l'on n'a pas fait assez d'attention à la quantité considérable de matière siliceuse qu’elle contient toujours , non plus qu’à l’aliération que cette substance éprouve pendant la cuisson de la chaux, Cette opinion paraît justifiée par quelques expériences faites, tant sur la pierre calcaire qui donne la chaux grasse et sur celle qui donne une chaux maigre tant estimée à Paris, que sur ces mêmes substances cal- cinées. En effet , l'analyse d’une pierre à chaux grasse, des environs de Nemours, qu’a faite il y a déja quelques années M. Berthier, ne lui a présenté que de la chaux et de l'acide carbonique. Au contraire, un échantillon de pierre Soc. Puironmar, Août 1813. ( 344 ) calcaire de Senonches, qui, aux earirons de Paris, fournit la meilleure chaux maigre, m'a donnée, dit M. Descosuls, imdépendamment de la chaux et de l'acide carbonique, une quantité très-considérable (un quart) de silice extrêmement fine, avec une très-petite préportion de magnésie, d’alumine et de fer. Cette silice , qui n’est point attaquée lorsque l’on dissout dans les acides la pierre calcaire de Senonches, se dissout presqu’en entier lorsque l’on soumet à leur action la chaux fabriquée avec cette même _ pierre : la silice doit se trouver par conséquent dans la chaux dans un état propre à éprouver l'action des ageñs chimiques ; et il est très-probable qu’elle contracte par addition de l’eau une union intime avec la chaux, union qui doit être moins attaquable que la chaux seule, par l'acuon de l’atmosphere ou de l’ean: La forte proportion de silice explique d’ailleurs pourquoi la chaux maigre foisonne moins que la chaux grasse. D’après ce qui vient d'être exposé, il paraît très- vraisemblable que la condition essentielle pour qu’une pierre calcaire fouruisse de bonne chaux maigre, est qu’elle contienne une grande quantité de matière siliceuse disséminée en particules très-fine; car il semble peu probable que ces très-faibles proportions d'alumine , de magnésie et d’oxide de fer qui peuvent s'y trouver , aient une influence très-notable sur ses pro- priétés. H. V. C. D. OUVRAGE NOUVEAU. Voyage à Genève et dans la vallée de Chamount, en Savoie : ° par M. P.X. Lescmevin, 1 vol. ën-80. , enrichi du portrait de H. B. de Saussure (x). Nous nous bornerons à annoncer ce voyage dont on a rendu un compte - détaillé dans le Journal des Mines, n°. 189; nous ferons observer seu- lement qu'il est fait pour intéresser les naturalistes et les savans en général l’auteur ayant su profiter de ses connaissances en histoire naturelle et dans les sciences , pour ne rien omettre de ce qui pourrait exciter la curio- sité sur une ville célébre, et sur une contrée où de nombreux voyageurs vont contempler les merveilles de la nature. Ce sont principalement ces derniers qui pourront juger si M. Leschevin a rempli le but qu'il s'était proposé, celui de leur être nule. Sn mme mm (1) Paris , chez Renouard , rue Saint-André-des-Arts. De Sabre, Del. D. Hybrida (cale Lu) Wouv. Bull Je. Tom. HI. N° 72. 41, FT; Æ. Lechantur, up. DAOUETV E A LU BULLETIN Per DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE: « Parrs, Octobre 1613. - 4 HIS" TIO LR E CN AT U RE LL E. MINERALOGIE. Essai d'une classification minéralogique des roches mélangées ; par M. A. Broncnrarr. Ox peut considérer les roches sous deux points de vue différens : dans Jounx. nrs Mines l’un on ne s’occupe que de leur composition, c’est-à-dire, de la nature, IN°. 199. de la quantité et de la disposition des parties qui les composent ; dans l'autre on n’envisage que leur gisement, c’est-à-dire, la place qu’elles tiennent dans la structure du globe, et les rapports qu’elle ont entre elles : de là résultent deux principes différens de classification : le premier, purement miméralosique ; le second , purement géologique. Ce dernier, dont ou doit l'établissement à M. Werner , est sans contredit le plus important ; c’est la base de la géognosée , l’une des plus belles parties de histoire naturelle du globe. Mais considéré sous le simple rapport de classification , il présente be:ucoup de difficultés ; il oblige de revenir à la même espèce de roche autant de fois qu’elle se retrouve dans la succession des terreins : souvent il est hypothétique , quelquefois même d’une application impossible , puisqu'on manque à chaque instant de données suflisantes pour assisner à une roche l’époque relative de sa formation. La classification minéralogique ne présente aucun de ces inconvéniens : en distribuant les roches d’après leurs caracteres extérieurs , elle donne les moyens de les déterminer par elles-mêmes , et indépendamment de toute circonstance accessoire ; elle rattache leur description à la minéralogie proprement dite, et évite de répéter celle des roches simples; car l’auteur, avec la plupart des minéralogistes actuels, donne le nom de rocnrs à toutes les grandes masses pierreuses , salines , combustibles ou métal- ligues qui entrent dans la structure de la terre; de sorte qu'il les di- vise en roches simples ou homogènes , dont l'histoire a toujours été faite Tom. III. N°. 75. 6°. Année. 44 ( 546 ) dans les traités ordinaires de minéralogie , et en roches mélangées qui font l'objet de ce Mémoire. La détermination minéralogique des roches donne aux descriptions géologiques l'avantage de faire connaître les différentes couches de Ia terre ,. en nommant simplement les roches qui les composent, sans avoir besoin d’une description ‘particulière de chacune de ces modifications. Ce principe a quelque chose de si entraînant que, tout en admettant lopiaion contraire, on ne s’en est jamais: complètement écarté ; il a notamment toujours été suivi pour les roches simples, qui, dans toutes les méthodes, conservent le même nom depuis les ierreins les plus an- ciens jusque dans les dépôts les plus récens , et où l’on n’a jamais pensé à réunir de silexet le calcaire ; le, gypse et l'argile, parce que ces suh- stances se trouvent dans le même banc. Pourquoi voudrait-on ne pas suivre le même principe-pour les roches mélangées ? Le granite et la syénite que M. de Buch a observés en Norwége, au-dessus du calcaire coquilier , ne sont-ils pas, toujours du granieret de la syénite, malgré cette singulière position ? M. Brongniart pense donc que la détermination précise, la description, enfin l’histoire minéralosique complète des roches mélangées , doit précé- der l'étude de la géoonosie. Ce principe une fois posé, deux ordres de caractères semblent se disputer seuls la prééminence pour la classification des roches mélangées ; c’est la nature et la structure. L'auteur discute la valeur de ces deux caractères, et trouve que la nature du principe dominant est le plus important, et doit Servir à fonder le genre et l'espèce , toutes les fois du moins que ce principe dominant est déterminable au saisis- sable ; tandis que le caractère üré de la structure doit être placé en seconde ligne , soit pour être employé à former des divisions moins essen- tielles que celles de l'espèce et du genre , soit pour remplacer le premier lorsqu'il manque. | M. Brongniart donne ensuite une terminologie tres-détaillée des roches mélangées qu’il considère sous neuf rapports différents ; savoir: 1°. la composition; 20, Ja structure; 5°. la cohésion; 4°. la cassure; 5e. la dureté ; 6°. la couleur et les autres jeux de lumière; 5°. l'action chimique des acides et du feu ; 8°. l’altération naturelle; o°. le passage minéralo- gique. Enfin ce travail est terminé par le tableau suivant de la classification des roches mélangées ; tableau que son importance nous a forcés de rapporter ici , malgré son étendue. : Irc. Crassr. ROCHES CRISTALLISÉES ISOMÈRES. Parties liées par agrégation cristalline sans base ou partie dominante . essentielle , ni ciment homogène sensible. (547) Genre Ie. Les rersparuiques. Le felspath, partie constituante essentielle. re. Espèce. Granire, Composé essentiellement de felspath lamellaire, de quarz et de mica , à-peu-près également disséminés, 1°. GR commux , felspath , quarz et mica également disséminés. — 2°. Gr. Porrxy= ROÏDE des cristaux de felspath dans un granite à petits grains. u°. Espèce. Prorocine, Jurine. Composé essentiellement de felspath, de quarz et de stéatite , talc ou chlorite, remplaçant entièrement ou presque entierement le mica. Protogine de Pormenaz, vallée de Servoz, du Taléfre, de la gorge de Mallavale ; en Oisans , du Sonnenberg au Hartz, et du Violo, en Corse. ire. Espèce. Pecmarire, Æaüy. Granite graphique, etc. Composé essentiellement de felspath lamellaire et de quarz. Pegmatite de Saïnt-Yriex, près Limoges. De Geyer. De Cambo, près Bayonne. De Lonsocrup , près Bagnères. ive. Espèce. Mimoss , Haüy. Composé essentiellement de felspath lamel- laire et de pyroxène. : Mimose du sommet du Merssner. Genre W. Les ampmsoriques. L’amphibole, partie constituante essentielle. y°. Espèce. Sxénire, Werner. Composé essentiellement de felspath la- .mellaire , souvent prédomiuant, d’amphibole et de quarz. 1°. S. GrAN1TOÏDE. Felspath et amphibole lamellaire, avec ur peu de mica (dela Haute- Egypte. Plauen en Saxe. Le Rehôerg au Hartz.) — 2°. S. scusiroïpe. Felspath lamellaire et amphibole hornblende. Structure feuilletée. — 3°.S. Ponpxiroïpe. Felspath en gros cris- taux dans une syénite à pelits grains ( Altenberg en Saxe). — 4°. S. zinconrmnne. Fels- path , amphibole lamellaire et zircon-jargon ( Fridrichwern en Norwége. ) vit. Espèce. Diasase. ( Grunstein , Wenner.) Composé essentiellement d'amphibole hornblende et de felspath compacte, à-peu-près également disséminés. . 1°. D. cramiTroïpe. Structure grenue (diabase des anciens monumens d'Egypte, con- tenant du mica. La Perque , avant Coutances.) 2°. D. scaisroïne , structure fissile ; rayée ou zonée. ( Charbiac, près Saint-Flour. Les Chalanches en Oisans. Schneebere. ) — 30. D. Porrnyroïpe, Des cristaux de felspath compacte, disséminés dans une diabase a grains fins. — 4°. D. oRBICULAIRE , sphères à zônes concentriques d’amphibole hornblende;et de felspath compacte dans une diabase à grains moyens ( granit orbiculaire de Corse). vie. Espece. Hemrraxene. Composé essentiellement d’amphiboie et de calcaire. Roche dite Grünstein primitif, avec calcaire d’Andreasberg , au Hartz. De Smalzgrube, en Saxe. La roche dite calcaire de Manesberg , en Saxe. Ile. Crassr. ROCHES CRISTALLISÉES ANISOMÈRES. Formées en tout ou en partie par voie de cristallisation confuse; une “partie dominante servant de base , de pâte ou de ciment aux autres, et contemporaine ou antérieure aux parties qu’elle renferme. : Genre I. A BASE DE QUARZ HYALIN. vin*. Espèce. HyarLomicre( Graisen). Composé essentiellement de quarz byalin et de mica disséminé non continu. Structure grenue, er | (548) Alienberg , avec étain. Vaulry, près Limoges, avec schéelin ferruginé: Zinnwald , ‘en Bohème. Genre IV. À BASE DE MICA. axe. Espèce. Gnriss. Composé essentiellement de mica abondant en paillettes , et de felspath lamellaire ou grenu , structure feuilletée. 1°. GN. commun. Peu ou point de quarz. — 92°. Gn. QuARzEUx. Quarz abondant (Tod- stein , en Saxe. Huttenberz , au Hartz.) — %°. Gn. razqueux. Felspath grenu, et mica luisant et talqueux. (Sarni-Bel, près Lyon.) — 4°. Gn. Ponrnyroïnx. Des cristaux de felspath disséminés dans un gneiss. ( Xringeln , en Norwége, de Bucn. Cerin, em - Tarantaise.) x*. Espèce. Micascmisre. ( Glimmerschieffer Werner.) composé es- sentiellemeut de mica abondant , continu et de quarz; structure feuilletée. 1°. M. QUARZEUx. Quarz et mica très-apparens , presque seuls et alternans en feuillets ondulés, — 2°, M. cRnüvATiQuE. Des grenats disséminés à-peu-près également. ( Æéroëd, près Ehrenfriedersdorf, en Saxe. ) Genre. V. À BAsr de SCHISTE. are, Esoèce. Puircane. Thonschiefjer mélangé des Allemands: Schistes divers. Base de schiste arzilleux renfermant, disséminés, du mica, du = x S . 4 ? quarz, du felspath, de l’amphibole , de la macle , etc. , ensemble ou séparément. Structure feuilletée. 1°. P. cranpureux. Des cristaux plus ou moins bien formés, disséminés assez égale ment , et euveloppés dans un phyllade ordinairement micacé , se subdivise en porphyroide à cristaux de felspath. (Environs d'Angers. Deville et Laifour, département des Ardennes.) Quarzeux à grains de quarz. (Bords de la Mayenne, près Angers.) Maclifére à cristaux de macle. ( 4lençon. Tourmalet. Comélie ; ete. Dans les Pyrénées. Burkhartswald; en Saxe, etc.) — 2°. P. Micacé. Mica étendu plus ou moins abondamment dans un . hyllade, sans autre substance minérale accessoire disséminée; non tachant, et ne Re pas au feu , se subdivise en pailleté, mica disséiminé en paillettes dis= tinctes , abondantes (la plupart des schistes de la: Grauvwrakt. (Planitz ; en Saxe. Combe de Gilliarde, en Oisans ); satiné mica en paillettes à peine disunctes, éclat soyeux. ( Schneeberg. Tourmalet , dans les Pyrénées) ; terne, Mica disséminé en paillettes rares, aspect terne. ( La pierre à faux de Wiet-Salm , département de lOurte.) — 3°. P. cansuRÉ. Un peu mivacé, noir , tachant, quelquefois calcarifère. ( Bagnère de Luchon. Hermersdorf en Saxe, Hofnungstolle , au Hartz , quelques schistes marneux bitumineux de Thuringe.) xue. Espèce. Cazsemisre. Schiste argïleux souvent dominant, et ealcaire disséminé en taches alongées , en vemes, en lames minces , tantôt paral- léles , tantôt traversantes. Structure feuilletée. ; La Magdeleine, près Moutiers; Mont-Aventin, vallée de l’Arboust ; Lauderville , val- lée de Louron ; Pic d'Eredlitz , dans les Pyrénées. Genre IV. A BASE DE TALC. x. Espèce. Sréascmiste. (T'alkschiefer, VVrnner.) Base talqueuse , renfermant du mica ou d’autres minéraux disséminés. Structure feuilletée. 1°. S. RUDE, Verharteler-talc. Généralement brillant, rude autoucher , mêlé de pétro- silex en feuilles, de mica, de pyrite, etc. disséminés. (Pesey, département du Mie Blanc.)—2°.8, PoRPHYROÏDE, noyaux ou cristaux de felspath lamelleux disséminés. ( Vereëx, vallée d'Aoste.) —30.$. nopuzeux. Des noyaux informes de quarz hyalin , de felspath, etc., enveloppés. (Rade de Cherbourg. Mont-Jovet , départément de la Doire. ) — 4°. S. STéa- TiTEUx. Tendre, très-onctueux au toucher. (Pierre de Baram, Saint-Bel, près Lyon. ( 549) Dax.) — 5°. S. cHLoriTiQue , tendre , vert, mêlé de chlorite. (. Corse, avec fer oxidulé octaëdre. Cauleret.) — 6°. S. prALLAGIQUE , verdätre, ou brun mélé de diallage. — a S.opH1o11N mêlé de serpentine. ( Corse.) — 8°. S. PHYLLADIEN , talc et phyllade très- ssile. (Gangue des pouddingues de Valorsine.) Genre VII. À BASE DE SERPENTIPE. xive. Espèce. OPwiouits. (La plupart des serpentines communes , des pierres ollaires. ) Pàte de serpentine, enveloppant du fer oxidulé ou d’autres minéraux accessoires disséminés. Structure compacte, | 1°. O. renrirère. Fer oxÿdulé en grains disséminés. — 2°. O. caromirère , fer chro= maté en grains disséminés. — 3°. O. DIALLAGIQUE ; diallage disséminée, ( Bast ; au Hartz. ) — 4°. O. GRENATIQUE, grenats disséminés , clc. Genre. VIII. À BASE CALCAIRE. xve. Espèce. Ciporin. Basé de Calcaire saccaroïde, renfermant du mica , comnre partié consutuante essentielle. Structure saccaroïde, sou- vent fissile. (Pyrénées, Schmalzgrube, en Saxe.) xvit. Espèce. Oruicarce. Base de calcaire avec serpentine, talc ou chlo- rite. Structure empâtée. 1°. OP. RETICULÉE. Des noyaux de calcaire compacte, ovoïdes, serrés les uns contre les autres ; et liés comme par un réseau de serpentine talqueuse. ( Marbre de Campan, de Furstenberg ; dans le Hartz. — 2° Or. vernée. Des taches irrégulières de calcaire , séparées et traversées par des veines detalc , de serpentine et de calcaire. ( Vert antique, vert de mer, vert de Suze.) — 3°. Or. crenur, Talc ou serpentine disséminé dans un calcaire saccaroïde. xvut. Espece. Carcrruyre. Pâte de calcaire enveloppant des cristaux de diverse nature. Stucture empâtée. 1°. C. FersPATHIQUE. Cristaux de felspath disséminés dans un calcaire compacte. { Col du Bonhomme.) — 2°. C. creNariQue. Grenat6 disséminés dans un calcaire sacca- roïde compacte. (Environs du P/c-du- Midi, dans les Pyrénées.) — 3, €. AMPHIBOLIQUE, Amphibole disséminé dans un calcaire compacte. (De l’isle de 7/yry, l’une des Hébrides. ) Genre IX. À BASE DE CORNÉENNE. xyuie. Espèce. VarioriTE. (Blatterstein, perlstein, quelques mandel- -stein. ) Pâte de cornéenne , renfermant des noyaux et des veines , soit cal- aires, soitsiliceux , contemporains où poslérieurs à la pâte. 1°. V. commuxe. Pâte compacte ; vert sombre , brun rouge ou violâtre, noyaux cal- caires cristallisés. ( Variolite du Drac, d’Oberstein, du Harz. ) — 2°. V. Buronire » pâte noire , noyaux calcaires. ( Toadstone de Bakeïvell en Angleterre.) 5°, V. zoorrqux. Des portions d’entroques ; mélés avec les noyaux calcaires. (De Aherzu , près Clausthal, au Harz. Bonnanp.) — 4°. V. veinée. Des veines et de petits grains de calcaire spathique. (Schaalstein de Dillenbourg.) ù xixe. Espèce. Vaxite. Base de vake, empâtant du mica, du pyro- xène , eic. Genre X. A BASE D’AMPHIBOLE. xxe. Espèce. Ampmsorrre. Base d’amphibole hornblende , empâtant différens minéraux disséminés. Structure tanlôt compacte , tantôt fissile. 1°. À. cRANITOIDE. Structure compacte , texture grenue, renfermant des grenats, de la serpentine , de la diallage bronzile, etc, — 2°, À. AcTINOTIQUE. Structure compacte , (5350) - texture-saccaroïde , couleur verte; enveloppant des grenats; etc. ( Æoff, en Bareuth.)— 3°. A. micacée. Amphibole hornblende et mica. Structure grenue. — 4°. À. scuisroïpé. Structure fissile, texture un peu fibreuse. xxit. Espèce. Basanirr. Base de basalte compacte, un peu brillant, empâtant diflérens minéraux disséminés. 1°. B. comracre. Dur, compacte , enveloppant péridot , pyroxène, fer titané, etc. (La plupart des balsates proprement dits.) — 2°. B. ceczuzaire. Dur, cellulaire; cel- lules ovoïdes rares. xxn. Espèce. Traprirs. Base de cornéenne trapp, dure , compacte, terne , Souvent fragmentaire, enveloppant mica , felspath, etc. (Roches de trapp.) # xxuie. Espèce. Mécapmie. ( Trapporphyre, Wzrver, vulgairement porph;re noir.) Päte noire d’amphibole pétrosiliceux enveloppant des cristaux de felspath , etc. Fusible en émail noir ou gris. 1°. M. Dexr-pruis. Noir foncé, cristaux blancs, point de quarz. ( Renaïson, dans ie Forez. De Suède.) — 2°. M. Saneuix. Noirâtre, cristaux de felspath rougeâtre, des grains de quarz. (/Violo en Corse.) — 3°. M. racmes vertes, noires, brun - rougeatres , cristaux verdätres. { Porphyre noir antique: ) Genre. XI. A BASE DE PÉTROSILEX AMPHIBOLEUX. La pâte est de pétrosilex coloré par l’amphibole qui y est comme dissout ; mais elle n’est pas noire. xxrvc. Espèce. Porpuyre. ( Porphyre proprement dit. Xornstein porphyr, Werner.) Pâte de pétrosilex rouge ou rougeâtre ( /eucostine de Laméth.), enveloppant des cristaux déterminables de felspath , fusibles en émail noir ou gris. / ; 1°. P. AxTIQUE. Pâte d’un rouge tres-foncé, felspath compacte, blanchâtre en petits cristaux. — 22. P. BRUuN-ROUGE. Pâte d’un brun-rouge, un peu de quarz. (De Planttz , de Kusseldorf, de V'Esterel.) — 3°. P. rosarre. Päte d’un ronge pâle, de nombreux grains ou cristaux de quarz. ( Kunnersdorf en Saxe.) — 4°. P. viouarTre. — 3°. P. SYÉNITIQUE. xxve. Espèce. Ormre. (Porphyre vert, serpentin. ) Pâte de pétrosilex amphiboleux , verdâtre , enveloppant des cristaux déterminables de felspath. 1°. O. ANTIQUE, Pâte verte, compacte ,; homogène, opaque. Cristaux de felspath, ver- dätres. — 2°. O. varré. Pâte d’un vert-brun , grenu , avec cristaux de felspaih blancs, gris ou verdâires. ( Tourmalet, aux Pyrénées. De la Bode, au Hartz. Du Niolo, en Corse. ) xxvit. Espèce. Amycpazoïne (1). ( Mandelstein , Wenwer. Quelques roches nonimées improprement variolites ). Pâte de pétrosilex, renfer- mant des noyaux ronds de pétrosilex, d’une couleur plus ou moins diffé- rente du fond de la roche. : à (1) « Non-seulement les amigdaloïdes , telles que nous les caractérisons ici, dit M. Brou- gniart , différent des variolites par la nature de leur pâte, par celle de leurs noyaux ; par les rapports.de formation de ces deux parties; mais on verra ailleurs qu’elles en différent par leur gisement. Nos amygdaloïdes sont généralement d’une formation beaucoup plus an- cienne que les variolites. out doit donc engager à séparer ces deux espèces de roches trop souveut confondues. » tr à #{ { 551 19. À. vERDATRE. Teinte généralement verte. (De la Durance.) — 2°. À. GRISATRE. — 3°. À. ROUGEAMRE. — 4°. À. PORPHYROÏDE. Pâte rougeâtre , renfermant de petits cristaux de felspath et d’amphibole, et des noyaux composés plus ou moins volumineux. (Porphyre orbiculaire de Corse. ) È xxvut. Espèce. Eurxorie , Haüy. (Verde di Corsica.) Base de jade, de pétrosilex , ou même de felspath, et cristaux uombreux de diallage. Struc- iure £grenue. Ù Corse. Près Génes. Bords du lac de Genèéve, etc. Genre x11. À BASE DE PÉTROSILEX , OU DE FELSPATH GRENU. xxvrue. Espèce. Eure. D’Auburisson. (Quelques weisstein et klingstein, Werner. ) Base de pétrosilex assez pur , renfermant du mica ou d’autres minéraux disséminés. Structure soit grenue , soit fissile, soit empâtée. 1°, E. comracre. Slructure compacte , mica et grenats disséminés. Points de cristaux de felspath distincts. (Klingstein de /Verner. Le rocher de Sanadoire , en Auvergne. Coasme, près Rennes.) — 2°. E. sonrsroïps. Structure fissile, texture dense, etc. — 3°. E. Porrxy- Roïpe. Des cristaux déterminables, soit de felspath , soit d’amphibole, disséminés dans la pâte. ( Quelques Lornstein-porphyr, flôtz-trapp-porphyr.) xxixe. Espèce. Lrprinire. Paiy. (Quelques wersstein, hornfels WErwER.) Base de felspath grenu , renfermant du mica , du quarz, comme partie constituante essentielle. Structure grenue. xxxe, Espèce. Tracuyre. Haüy (Sorte de porphyre.) Pâte d’aspect terne, fusible , pétrosiliceuse , enveloppant dés cristaux de felspath vitreux. Roches porphyritiques du Drachenfels, dans les Sept-Montagnes. Du Mont-d'Or.. Genre XIII. A BASE D'ARGILOLITE. xxxie. Espèce. ArciroPuyre. Thonporphyr, Werner. Pâte d’argilolite, enveloppant des cristaux de felspath compacte ou terne. xxxue. Espèce. Dourre. (Lave de quelques minéralogistes.) Pâte d’ar- gilolite enveloppant des cristaux de mica, etc. 4 Puy-Dôme et Puy-Chopine ,en Auvergne. Isles Ponces. Ë Gerre XIV. À BASE DE RETINITE OU D OBSIDIENNE: xxxrme. Espèce. Sricmite. (Pechstein et obsidian porphyr.) Pâte de retui- nite, ou d'obsidienne , renfermant des grains ou des cristaux de felspath. Genre XV. À BASE INDÉTERMINÉE, xxxive. Espèce. Lave. Base mélangée ou indéterminée, ayant évidemment été foudue , souvent poreuse , à cavités la plupart vides, enveloppant différens minéraux. Tes 19. L. BAsazTiQUE. Pâte noire, compacte , des soufflures vides plus ou moins abon-- dantes. — 2°. L.TÉPHRINIQUE. Pâte d’un gris de cendre , âpre au toucher , poreuse, - (Téphrine DecamérHerir. Lave de Volvie.) — 3°. L.Sconracée. Pâte noire, grise ou rougeätre , un grand nombre de soufflures , etc. — 4°: L. PoRPHyroïDs. Pâte vitreuse , ou un peu lamelleuse, enveleppant des cristaux de felspath vitreux et fibreux. — 5v, L, pon:- ceuse. Pâte de ponce enveloppant du felspath vitreux.. ; if tp ( 552) IIIe. Crasses ROCHES AGRÉGÉES.. . Formées par voies d’agrégation mécanique; un ciment ou pâle posté- rieure aux parties qu’elle renferme. Genre XVI. Lxs cimentéss. Parties liées par un ciment peu apparent. xxxve. Espèce. Psammire. (Grès micacé, grès des houillières , la plupart des grauwakes.) Roche grenne , composée principalement de petits grains de quarz mêlés de divers autres minéraux , et réunis par un ciment peu sensible et de différente nature. 1°. P. quarzeux. Grains de quarz moyens , essentiellement prédominans, avec quelques grains de felspath , de mica , etc. disséminés. ( Remilly , près Dijon. Martes-de- Vayre , près Clermont en Auvergne. Au-dessus de Carlsbad, en Bohême.) — 2°. P. GRANrIToïDr. Grains de quarz et de Felspath distincts, en quantités à-peu-près égales, réunis presque sans ciment. ( De Chair, près Royat. Mont-Peyroux, en Auvergne.) — 3°. Micact. Pâte sablonneuse , grisâtre, renfermant de nombreuses païllettes de mica. (La plupart des grès des houillères. ) — 4°. P.noucramre. Pâte sablonneuse rougeâtre , mêlée de mica. - Grès rouge micacé. (Les hauteurs des environs de Saurbruck, etc. Athis , près Feugeu- role, aux environs de Caen. Rothe-todt-liegende, de Waterstein, près Henstadt , au Hartz, KaufingerWald, près Cassel.) — 5°. P. scnisroïne. Pàte argilo-sablonneuse, noirâtre, renfermant plus ou moins de mica. (La plupart des Grauwacken-schiefgr.) — 6°. P. cALcAIRE. Pâte sablonneuse calcaire , assez compacte, plus où moins midacée. (Bonne- pille, près Genève. Lautenberg , au-Hartz. Hauszelle , près Zellerfeld , au Hartz.) Genre XVII. Les cuparées. Parties enveloppées par une pâte très-distincte. xxxvie. Espèce. Mimornyre. (Quelques grauwakes. Roches et poud- dingues porphyroïdes, Doromu. ) Un ciment argiloïde , réunissant des grains très-distincts de felspath, et quelquefois de quarz, de schite argileux , etc. e LS 1°. M. quarzeux. Dur, solide , grains de quarz nombreux. ( Chateix , près Royat , en Auvergne. Sommet de Pormenaz, dans les Alpes de Savoie, prèsles pouddingues de Va- Zorsine.) — 2°. M. arciceux. Friable, quelques grains de quarz , du mica , des fragmens de schiste carburé, etc. (Flohe, entre Freyberg et Chemnitz ; la pâte argileuse est verte, et le Felspath en petits cristaux roses. ("T'honstein rouge à taches blanches , de Zaukerode, près Tharand.) : xxxvue, Espèce. Pséruirs. (La plupart des todte-liegende des ANemands. : Grès rudimentaire , Hauy.) Une pâte argiloïde enveloppant des fragmens moyens et disséminés de micaschiste, de schiste argileux, de schiste coticule, et d’autres roches de même formation. P. roucrarre. Pâte rougeätre. Fragmens de schiste coticule, grains de felspath, etc. : { Rothe-todt Liegende, du Zorge , au Hartz.) Avec petits grains de quarz.) Rohe=todt Liegende, d’'Erich, au Hartz.) Fragmens de micaschiste, de schiste argileux, etc. ( Thonporphir, de Chemnitz, en Saxe, ) xxxvine. Espèce. Pourninevr, Saussure. ( Puddingstone des Anglais. ) Roche composée principalement de parties assez grosses , non cristalli- sées , agglutinées par une pâte. 1°. P. ANAGÉNIQUE, Roches primitives réunies par un ciment, soit schisteux , soit de (353) calcaire saccaroïde. (Du Trent, en Valais. Col-de-Cormet, département du Mont- Blanc.) — 2%. PeTRosILICEUX. Roches de loutes sortes , réunies par un ciment pétrosiliceux, — 3°. P. ArGrLoïne. Noyaux quarzeux réunis par un ciment argiloïde. ( Lautenthal, au Hartz.) — 4°. P. rocyGéniqQue. Roches de toutes sortes réunies par un ciment calcaire. (Nagelfluhe du Rigi.) — 5°. P. carcarnes. Noyaux calcaires réunis par un ciment cal- caire. ( Nagelfluhe de Salzbourg.) — 6°. P. sixiceux. Noyaux desilex, dans une pâte de grès homogène. ( Environs de Nemours.) — 9°. P. Jaspique. Noyaux d’agate, etc. dans une pâte d’agate ou de jaspe. ( Cailloux de Rennes.) — 8°. P. Psammirique. Noyaux de silex, etc. dans une pâte de psammite. (D’Æcosse , employés à Londres dans les cons- tructions des bassins. ) xxuxe, Espèce. Brëce. Roche composée principalement de fragmens moyens anguleux, non cristallisés , agglutinés par une pâte. 1. B. quarzauss. Des fragmens de quarz et d’autres roches réunies par une pâte de serpentine. ( Co! de Queyrière, dans le Briançonnais.) — 2°. B. scmisreuse. Des frag- mens de schiste , de phyllade , etc. dans une pâte argiloïde. (T'odliegende d’Æisenach. La côte prés Saint-Jean-de-Lus. Coutances.) — 3°. C. scuisro cazcaire. Des fragmens de schiste ou d’autres roches argiloïdes, dans une pâte plus ou moins calcaire. (Environs d'Elbingerode’, au Hartz. — Braunsdorf en Saxe.) — 4°. B. carcammx. Des fragmens calcaires dans une pâte calcaire. — 5°. B. vorcaniQue. Fragmens de terreins pyrogènes, enveloppés dans une pâte calcaire argileuse , de wake, de lave, etc. ( D’Aurilluc. Ger- govia. Rome. l'Habichiswald, en Hesse.) DO. v'H. Sur la détermination directe d'une nouvelle variété de forme cristalline de chaux carbonatée, et sur les propriétes remar- quables qwelle présente; par M. nr Monreino. (Extrait d'un RE fait à la Société philomatique ; par MM. Biner et HAUY. | Le travail dont M. de Monteiro développe les résultats dans son Mémoire, a été dirigé vers un objet beaucoup plus important que ne le serait la simple description d’une nouvelle. forme relative à une substance minérale , dont la cristallisation présente déja une série si nombreuse de variétés connues. Ce qui rend ce travail vraiment intéressant, c’est qu'il offre un exemple remarquable des ressources que fournit la théorie: des lois auxquelles est soumise la structure, pour la solution des problèmes dont elle est le sujet, lorsqu'on l’envisage sous son véritable point de vue, et qu'on à bien saisi l'esprit de la méthode qui doit être suivie, dans ses applications à la géométrie des cristaux. Un des principaux avantages de celte méthode consiste en ce que , dans certaines circons- tances qui ne sont pas rares , le seul aspect de la forme , et les caractères de symétrie qui résultent des positions relatives et des intersections des faces qui la terminent, suffisent pour indiquer les lois de décroissement qui lui ont donné naissance ; en sorte que le calcul ne fait plus que con- firmer la justesse de ces indications. Le travail de M. de Monteiro, qui mériterait déja de fixer lauention , par la manière heureuse dont ce: Tom. III. No. 73. G°, Année. 45 Soc. PHizLomar, Août 1813 % (354) savant a fait usage des considérations que nous venons d'exposer, acquiert un noûveau degré d'intérêt, par les propriétés géométriques qu'il lui a fait découvrir , dans la nouvelle variété de chaux carbonatée. Cette variété renferme les résultats de trois lois de décroissement , l’une par deux rangées sur les angles inférieurs du noyau , d'où naissent six fâces parallèles à l’axe ; la seconde , par une rangée sur les bords supérieurs, laquelle produit, vers chaque sommet, rois faces tangentes à ces - mêmes bords ; et la troisième, pa: trois rangées sur les bords, inférieurs : le résultat de cette dernière, si son effet était complet , serait un dodé- caëdre à triangles scalènes , du genre de celui qui porte le nom de mé- tastatique. Les deux ordres de faces dont nous avons parlé d’abord, existent. seuls dans la variété nommée chaux carbonatée dodécaèdre. Le caractère distincuf de celle dont il s’agit ici consiste dans l’addition des troisièmes faces, qui s'interposent entre celles du sommet et celles qui sont parallèles à l’axe. C’est principalement leur détermination qui a servi de base au travail de M. de Mouteiro. ts de Deux observations l'ont conduit à fixer, indépendamment de tout calcul, la position de ces faces par rapport au noyau : c’est la symétrie à laquelle: sont soumises leurs intersections avec celles des deux autres ordres , qui a fourni à M. de Monteiro les données d’après lesquelles il a déterminé, à laide d’une construction fort simple, la loi du décroissement par trois rangées. d’où dérivent ces mêmes faces. M. de Monteiro donne le nom de ternaire au dodécaèdre qui résulterait de leur prolongement. Il fait un pas de plus, et il prouve que. dans le cas où aucune des autres faces n’aurait été connue, On aurait pu les déterminer de même , avec toute la rigueur géométrique, indépendamment des mesures mécaniques. M. de Monteiro ayant ensuite calculé la valeur des angles de la nouvelle variété, s’est apperçu,que l'incidence mutuelle de deux faces adjacentes, du dodécaëdre ternaire, situées, l’une sur un des sommets , l’autre vers le: sommet, opposé , était. égale à l'angle plan.au sommet de l’une, quelconque des faces terminales, ou,, ce qui révient au même, à l'angle obtus du rhomboïde produit en, vertu. d’un,décroissement par une rangée, : sur les bords supérieurs de la forme primitive. Cette égalité , d'où M. de Monteiro a, fait dériver le nom d’amphimétrique qu'il a donné à la, nouvelle variété de chaux carbonatée, a sugoéré. à, ce sayans l’idée de chercher si, d’autres rhomboïdes , pris pour formes primitives, ne seraient, pas, suscepuüibles d'offrir un résultat analogue. IL énonce ainsi le problème, qui à ceuig recherche pour objet : Un rhomboïde quelconque étunt donné comme noyau , déterminer si, pu rmiloules les lois possibles de. décrois- sement sur les, bords inférieurs. , il,y en.a. toujours une propre à produire un dodécaèdre où la propriété dont il s’agit se trouve réalisée , ou, bien, si cela n'a, lieu. que: daus le cos de certains. rhomboïdes. seulement pris puur noyaux, et quels sont alors en général ces rhomboïdes. (355) La solution de ce problême conduit d’abord l’auteur à une formule : générale qui donne l’exposant # de cette loi, en fonctions des demi- diagonales du noyau. Il trouve ensuite que l’application de la formule est limitée à certams rhomboïdes, où le rapport des demi-diagunales , lequel offrant la éésignation la plus naturelle des formes de ce genre, doit être soumis à des conditions qu'il détermine ; en sorte qu’un rhombhoïdé étant donné comme forme primitive , on peut savoir à l’instant sil ést compris dans la série de ceux auxquels la formule est applicable. M. de Mon- teiro résoud aussi le problème inverse , qui consiste à prouver que, pour une loi quelconque de décroissement sur les bords inférieurs , il y aura toujours un rhomboïde du genre de ceux que représente ia formule précé- demment trouvée , lequel, étant pris pour noyau , donnera naissance a un dodécaëdre suscepuble d'offrir légalité d’angles dont nous avons parlé: La solution de ce probléme donne le rapport des demi-diagonales du rhomboïde dont il s’agit, exprimé en fonctions de 7. Mais il ya mieux, et M. de Monteiro , en considérant la forme sous laquelle se présente une des quantités renfermées dans la valeur de 7, relative au premier pro blême , en déduit cette conséquence que le rhomboïde qui satisfait aux conditions de ce problème ne peut être que le rhomboïde primitif de la chaux carbonatée, où un rhomboïde seconüaire dérivé de celui-ci; en sorte que, à l’exception du cas qu'offre la nouvelle variété , toutes les autres applicauons de la formule ne peuvent se’ rapporter qu'à un noyau hypô- thétique, originaire du véritable. Enfin M. Monteiro, pour mieux faire connaître la fécondité de sa formule , prouve que l’on-peut en déduire des propriétés géométriques très-remarquables , dont les unes sont neuves; etles autres s'accordent avec celles qui avaient déja été trouvées par d’autres méthodes. PHYSIQUE. Second Mémoire sur la distribution de l'électricité à la surface des corps conducteurs ; par M. Porssox. On reprend , dans ce second Mémoire , la question où on l'avait laissée dans celui dont nous avons rendu compte précédemment (r). Dans le premier , après avoir établi le principe général , d’après lequel on doit déterminer la loi de distribution du fluide électrique sur plusieurs corps soumis à leur influence mutuelle, et avoir montré que ce principe fournit toujours autant d'équations que l’on considère de corps con- ducteurs , on avait formé ces équations pour le cas de deux sphères placées à une distance quelconque l’une de l’autre; mais on s'était borné SÉSCR (r} Voyez Les N°, 55et 61 de ce Bulletin. INSTITUT. 6 septembre 1817. CASE: à les résoudre dans deux Suppositions particulières : lorsque les deux corps sont én contact, et lorsque leur distance est uès-grande par rapport au rayon de l’un d’eux. Maintenant ou donne la solution com- plette et générale de ces deux équations, quels que soient les rayons des deux. sphères , la distance de leurs centres, et les quantités totales de fluide électrique , de l’une ou de l’autre espèce, dont elles sont chargées. On exprime, d'abord en séries , et ensuite sous forme finie par des intégrales définies , l'épaisseur de la couche électrique, on, ce qui est la même chose , l'intensité et l'espèce de l'électricité, en chaque point des deux surfaces, ainsi que l'attraction où la répulsion que l’une ou l'autre sphère exerce sur un point donné de l’espace. Excepté le cas particulier, où les deux corps sont très-rapprochés l’un de l’autre, les séries sont très -convergentes , et donnent, par une approximation rapide, des valeurs aussi exactes qu’on le peut desirer pour les épaisseurs de la couche électrique. Afin d'en montrer lusage, on a pris un exemple particulier, et l’on a choisi le cas de deux sphères électrisées d’une manière quelconque, dont les rayons sont entre eux, comme 1 e5, et dont les surfaces sont séparées par un intervalle égal au plus petit des deux rayons, de sorte que la distance des centres est égale au quintuple de ce rayon. On trouvera, dans le Mémoire dont nous ren- dons compte, des tableaux qui contiennent les épaisseurs de la couche électrique , calculées à moins d’un dix-millième près, en 9 points différens sur chacune de ces deux sphères , savoir : aux points extrêmes situés sur la droite qui passe par les deux centres, et que nous nommerons , pour abréger , l'axe des deux sphères, et en d’autres points répartis uniformé- ment entre ces extrêmes. L’inspection de ces tableaux suffira pour montrer si l'électricité croît ou décroît sur l’une des sphères , depuis le point le plus rapproché de l’autre , jusqu'au point le plus éloigné; on verra également si l'électricité est partout de même vature, ou si elle change de signe sur une même surface ; et, dans ce dernier cas, on saura vers quel point tombe la ligne de séparation des deux fluides. Ces diverses circonstances dépendront de la nature et du rapport des quantités totales d'électricité dont les deux sphères sont chargées ; on pourra donner à ces quantités, telles valeurs et tels signes que l’on voudra; et si, par exemple , on en fait une égale à zéro, on aura le cas où l’un des deux corps est électrisé par l'influence de l’autre ; et l’on connaîtra en même tems l'effet de la réaction de la sphère influencée sur la sphère primitivement électrisée. Lorsque c’est la petite sphère qui est électrisée par la seule influence de la grande, celle-ci présente une circonstance digne d’être remarquée : l'électricité diminue d'intensité , depuis le point situé sur l’axe entre les deux centres , jusqu’à environ 75° ( centigrades) de ce point ; puis elle augmente jusqu’au point diamétralement opposé; de manière que l'épaisseur de la couche (357 } n * 4 e se ? électrique sur la grande sphère, atteint son minimum vers le 75°. degré. Au reste , en égalant les épaisseurs qui répondent à deux points différens n 4 , Q » CEA (| sur la même sphère, et déterminant par cette équation le rapport des quantités totales d'électricité qui recouvrent les deux surfaces, on pourra produire, à volonté, un runémum dans l'intensité de l'électricité, lequel tombera quelque part entre les deux épaisseurs rendues égales. Le Mémoire dont nous rendons compte renferme un second exemple de ce minimum , produit en égalant les épaisseurs extrêmes sur la petite sphère ; et ce cas est, en outre, remarquable, en ce que l'intensité est presque constante et ne varie pas d'un virgt-cinquième au-dessus ou au-dessous de la moyenne, dans toute l'étendue de la petite sphère ; d'où i! résulte qu'elle se maintient en présence de la grande sphère électrisée , presque comme si elle n’en éprouvait aucune influence ; cir- constance qui lient, non pas à la faiblesse de l'électricité sur la grande sphère ; mais à une sorte d'équilibre entre son action sur la pette, et la réactiou de celle-ci sur elle-même. On examine aussi en particulier le cas où les deux sphères que l’on a rises pour exemple , ont été mises en contact , et ensuite éloignées l’une de l'autre. A l'instant de la séparation , la petite sphère donne des signes d'électricité négative à la parte de sa surface qui est tournée vers la grande : cettéélectricité subsisle encore quand la distance des deux sur- faces est devenue égale au plus petit rayon ; mais elle est alors très-faible ; et si l’on augmentait la distance, ou si l’on diminuait le rapport du plus grand au plus petit rayon , cette électricité diminuerait jusqu’à devenir nulle, et ensuite positive , au point de l’axe qui tombe entre les deux sphères. Dans un cas pareil, Coulomb a trouvé lélectricité égale à zéro , en prenant deux sphères dont les rayons étaient entre eux comme 11 et 4, la distance des surfaces étant, comme plus haut, égale au moindre rayon. Pour comparer sur ce point important de la théorie à l'observation , on a fait le calcul avec les données de Coulomb , et au lieu dezéro , on a trouvé une électricité négative égale à moins d’un vingt- sixième de la moyenne; quantité assez petite pour qu'elle ait pu être in- sensible dans l’expérience de ce physicien. Les séries qui servent à calculer les épaisseurs de la couche électrique , cessent de converger lorsque les deux sphères sont très-rapprochées l’une de l’autre ; mais , par le moyen de leur expression en intégrales défi- nies , on parvient à les transformer en d’autres séries qui sont d'autant plus convergentes que la distance des deux sphères est plus petite. De cette manière , on a pu déterminer ce qui arrive dans le rapprochement de ces deux corps , soit avant qu'ils se soient touchés , soit quand on les a d’abord mis en contact, et qu’on vient à les séparer. Dans le premier cas, on trouve que l'épaisseur de la couche électrique aux points les plus voisins , sur les deux surfaces , augmente indéfini- ( 3558 ) ment , et peut surpasser toute limite donnée , à mesure que la distance dimipue : il en est de même de la pression que le fluide exerce contre l’air interposé entre les deux corps ; car on a prouvé, dans le premier Mémoire, que cette pression est toujours proportionnelle au carré de l'épaisseur de la couche ; cette pression finit donc par surpasser celle de l'air , et c’est ce qui produit l’'éténcelle. On fait voir qu’elle a nécssairemeut lieu à une distance plus ou moins petite, toutes les fois que les quantités totales d'électricité dont les sphères sont chargées sont de nature diffé: rente, ou qu'étant de même espèce , elles n’ont pas entre elles le rapport qui s’établirait dans le contact. On décrit les circonstances principales de ce phénomène , qui sont toutes déduites du calcul, et qu'il serait peut: être difficile de découvrir par le simple raisonnement. r Dans le second cas, c’est-à-dire , quand les deux sphères ont d’abord été mises en contact, le calcul montre qu’à l’instant de la:séparation, l’électri- cité qui afllue aux points par lesquels elles se touchaient , est d’espèce différente sur les deux surfaces ; et l’on prouve de plus , que c’est toujours sur la plus petite sphère que cette électricité prend un signe contraire à celui de l'électricité totale. Quand les deux sphères sont égales, lélectri- cité est de même espèce dans toute l'étendue de leurs surfaces. P.- Notice sur un nouveau genre de Bésicles , inventé par M. Wozzasron ; par M. Bror. Tour le monde sait que les personnes dont l’œil est trop convexe ne peuvent pas voir distinctement les objets éloignés, parce que les pinceaux des rayons lumineux se croisent dans leur œil avant d’avoir atteint la membrane nerveuse que l’on nomme la rétine, et sur laquelle s'opère la sensation de la vision. Au contraire , celles dont l'œil est trop applati, ce qui arrive communément aux vieillards , ne peuvent pas voir distinctement les objets placés à peu de distance , parce que le concours des rayons se fait au-delà de leur rétine. On remédie au premier de ces inconvéniens, par des-lunettes à verres concaves, qui alongent le foyer des rayons, et au second, par des lunettes à verres conyexes qui raccourcissent ce foyer. | Mais les personnes qui sont obligées de recourir à ces moyens ne voient nettement que les objets situés dans l’axe des verres, et sur le prolongement de cet axe. La vision par les bords est toujours incertaine et trompeuse, à cause des grandes réfractions que les rayons y subissent et des aberrations considérables qui en sont Pinévitable résultat. Cela fait qu'avec de pareilles lunettes, la vue ne peut jamais embrasser qu’un très-petit nombre d'objets à-la-fois. i! faut déplacer la tête pour diriger vers chacun d’eux l’axe des verres, et les apercevoir successivement. On conçoit que celte limitation devient incommode dans une infinité (359 ) di de circonstances, par exemple pour jouir de laspect d'un beau site ; pour chasser, etc. + : | H y a quelques années qu’un célèbre physicien anglais, M. Wollaston, essaya de diminuer ces désagrémens par une invention très simple. Il remarqua que la pupille n'ayant qu’une ouverture trés-pelile, on ne regarde et on ne voit jamais à-la-fois par toute l'étendue d’un même verre, mais successivement par ses différens points, au moyen d’un mouvement imperceptible de l'œil. Cela lui fit penser qu'il n’était pas du tout nécessaire de donner à ces verres, comme on à coutume de le faire, une forme ‘propre à réunir beaucoup de rayons en un même foyer situé sur l'axe; mais que la condition véritablement utile étant de les tailler de telle sorte que l'œil vit également bien par tous les points du verre, de quelque côté qu'il se dirigeät. Del, M. Wollaston conclut aisément qu'il fallait donner aux verres une forme bombée, qui présentät par-tout à-peu-près la même courbure aux rayons lumineux venant de tous les côtés de l'espace. Il donna à ces nouvelles lunettes le nom de périscopiques, C'est-à-dire, qui servent à voir tout autour de soi. Les frères Dollond prirent une patente pour avoir le privilége de cette fabrication. Il y a quelques tems qu'ayant retrouvé cette idée dans le Journal de Physique de Nicolson , je la proposai à M. Cauchoix, opticien habile, connu par la grande perfection des instrumens qu’il fabrique, et sur-tout pour avoir construit le premier des lunettes astronomiques, à grande ouverture avec du flint-glass français de la manufacture de M. Dartigues. Je le priai de m'en dire son seutiment ; car, si la théorie. doit guider l’art, c’est l’art qui l’éprouve et la vérifie. M. Cauchoix me répondit par l'expérience, en construisant des lunettes périscopiques de divers foyers: M. Wollaston u’ayait point donné de mesures pour les. courbures de ces verres; M. Cauchoix, non moins versé dans la théorie: que dans la pratique de son art, découvrit bientôt celles qui devaient: être les plus favorables. Dans les premières lunettes de ce genre qu'il: construisit, la convexité extérieure des verres inmitait à-peu-près. celle. de l'œil. La pupille pouvait donc se mouvoir dans tous les sens, et voir de tous côtés à travers ces verres, avec Ja même facilité que par: le centre. Aussi l'étendue que lon embrasse, de cette manière, ‘est: vraiment surprenante, eL il faut avoir été longtems réduit aux incon= véaiens-des autres verres pour sentir tout l'agrément que ceux-ci dounent. à la vision. Sans porter habituellement de” lunettes, je suis obligé d’y recourir pour voir les objets éloignés : depuis trois. mois. je. me sers de lunettes périscopiques bombées, et je n'en aurai jamais. d'autres. Néanmoins, pour les personnes qui gardent toujours leurs lunettes, celles-ci auraient quelques inconvéniens. Si lon s'en sert pour regarder la flamme d'une bougie, le lustre d’une salle de spectacle, ou tout autre. ( 360 ) 6bjettrès-lumineux, les rayons qui se réfléchissent sur la seconde surface des verres sont réfléchis de uouveau-ct ramenés en arrière par la première ; - et comme celle-ci a une courbure peu différente de celle de l'œil, if en résulte que les rayons ainsi rassemblés vont converger assez près de la rétine pour ÿ former une image distincte, qui trouble et muluplie l'image principale. Get inconvénient est nul à la chasse, à la prome- nade , où l'on ne regarde pas directement d’objets lumineux. Mais pour les autres usages, il était nécessaire de le faire disparaître, et M. Cauchoix ÿ est heureusement parvenu en applatissant assez la pre- mière surface pour que son foyer s'opère bien au-delà de la rétme, de manière à ne plus y former d'image distincte. Alors on a encore plus de champ qu'avec les verres ordinaires, saus aucun inconvénient nouveau. Depuis trois mois, M. Cauchoix a fait des essais de ces lunettes sur un grand nombre de personnes , et même sur un myope dont la vue distincte n’avait que deux pouces et un quart de foyer, ce qui est certainement une des vues les plus courtes qui existent. Tous se sont accordés à y trouver les mêmes avantages. Les épreuves faites sur les presbytes, c’est-à-dire sur les vieillards dont l’œil est trop applati, n’ont pas offert un moindre succès. Je cite exprès ces expériences de plusieurs mois, parce qu’elles seules peuvent faire apnrécier la bonté des bésicles, et en général des instrumens d'optique qui grossissent peu. L’œil est doué d’une certaine flexibilité, d’une certaine tolérance qui lui permet de se prêter momentanément aux verres qu’on lui présente, quandils ne sont pas trés-éloignés de lui convenir. Mais-un effort trop prolongé le fauigue, et vous avertit à vos dépens des défauts que vous n’aviez pas sentis d’abord. J'ai cru qu’un perfectionnement non douteux , introduit dans un genre d’instrument si répandu et si nécessaire, méritait qu’on lui donnût de la publicité. J'engage donc les personnes qui se servent de lunettes, à essayer celles-ci. Si elles en sont aussi satisfaites que je l'espère, elles penseront que celte même science qui leur rend plus agréable la vue des objets qui leS entourent, est aussi celle qui a fait connaître aux hommes l’arrangement du monde et l'étendue de l'univers. B. IN. B. Les bésicles dont il est question dans'cette Notice , se trouvent chez M. Cau- ghoix, rue des Amandiers-Ste.-Geneviève , à l’ancien collége des Grassins, FETSIS TS SLI LSSSCSLILIES Erratum. ae N°. 72, pag. 340, dernière ligne de la note, sypprimez le mot citése NOUVEAU BULLETIN D. DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE.. Paris, ÂNovemnbre 1813. HISTOIRE NATURELLE. APHYSIOLOGIE ANIMALE. Mémoire concernant l'influence de l'émétique sur l’homme et les animaux, par M. Micenpre. Extrait d'un rapport fait à la classe des sciences physiques de l'Institut par MM. Humboldt, Pinel, Cuvier ef Percy rapporteur. _ Aprës avoir précédemment fait sur la cause du vomissement et sur son mécanisme étonnant, des recherches curieuses et savanies, aux résultats desquelles des contradictions mal dirigées n'ont servi qu’à donner plus de force et de fondement, M. Magendie s’est attaché dans son dernier Mémoire , à suivre, dans ses eflets ordinaires, et dans son action, portée au plus haut degré, la substance qui est le plus com- munémeut employée à faire vomir, et que Sydenham mettait à Ja tête des cinq moyens avec lesquels il prétendait qu'on pourrait à la rigeur faire la médecine : nous voulons parler de l'émétique. 3 On croit assez généralement qu’une forte dose d'émétique, même de celui qui est le mieux préparé, peut et doit donner la mort ; et les tribunaux ont retenti plus d’une fois d’accusations basées sur le fait et la possibilité de pareils empoisonnemens. Cette opinion porte une foule d'individus, dans les grandes cités, à essayer de se détruire de cette manière, qu'ils préfèrent, à cause de la facilité qu'ils trouvent à accumuler grain par grain, en allant d’une pharmacie à l’autre, une grande quantité d’émétique, tandis qu’un véritable poison ne leur serait pas distribué ainsi. De telles tentatives ont amené, en moins de deux années, dans les Tom. III. No. 54. 6°. Année. 46 IxSTITUT. 27 septembre 1813. ; ( 562 ) à principaux hospices de Paris, environ 60 infortunés qui avaient cru pou- voir s'ôter la vie avec le tartrite antimonié de potasse, avalé jusqu’à la quantité de plusiears gros. On y a vu venir aussi des personnes qui, per méprise , et croyant avoir de la crême de tartre, ou tout autre sel purgatif, avaient eu le malheur de boire d'énormes doses de cette sub- stance vomitive. M. Magendie rapporte, après en avoir été témoin , ou Îles ayant appris des médecins de ces hospices, les accidens quelquefois formidables, mais le plus souvent très-peu inquiétans qu'ontproduits ces essais cou- pables et ces fâcheuses erreurs. Chez presque tous les sujets, il y a eu un sentiment de chaleur dévorante et de déchirement à la région épigas- trique; des alternatives de syncopes et d’agitations convulsives ont suivi de près ; un vomisment violent de matières jaunes, écumeuses et quelque- fois mélées de stries de sang, s'est déclaré ensuite et a eu lieu conp sur coup. Dans quelques cas, le vomissement a mis promptement fin à cette scène de douleurs; dans un seul il a été suivi de la mort. C'est à l’Hôtel-Dieu que ce fait, unique jusqu’à présent, s'est passé. Certains malades ont eu une espèce de cholcra morbus ou des déjections abondantes et rapides par haut et par bas, avec de fréquentes défaillances et des crampes douloureuses aux jambes. Cet état n’a duré que quelques.heures et n’a eu d’autres suites qu'une longue faiblesse, des dispositions aux spasmes et des digestions difliciles. Uné femme de quarante ans, très-robu$te, ayant pris dans le dessein de mourir, 32 grains d’émétique dissous dans un verre d’eau , eu fut quitte pour quelques vomissemens, dont le premier fut trèsabondant, et dès le lendemain s'étant réconciliée avéc la vie, elle demanda des alimens. 1 La fille d’un droguiste de la rue St.-Martin , ayant été contrarite dans ses inclinations et voulant aussi se détruire, eut le même bonheur, quoiqu'elle eùt avalé 6 gros de ce sel pesés par elle au comptoir de son père. Dans toutes ces occurrences, ôn a retiré les plus grands avantages de l'huile, des décoctions mucilagineuses et sur-tout du kinkina, dont la chimie moderne nous a révélé les propriétés inappréciables pour arrêter le vomissement , et neutraliser dans l'estomac la qualité vomitive du tartrite antimonié de potasse. Déja Morgagni et les auteurs des Actes des curieux de la nature, avaient cité des observations semblables à celles que nous venons de retracer; mais il paraît qu'on y avait fait trop peu d'attention, et qu’on les avaient regardées comme des cas particuliers qui ne pouvaient devenir une règle générale. ; pate On sait qu'il est des individus si peu impressionnables que l'émétique aux plus hautes doses n’a aucuue prise sur eux, et que chez les pa- : F( 565 ralytiques, les maniaques ,1lés apoplectiques , i} faut l’adaniaistrer, ainsi pouren obtenir quelques effets, On sait aussi que lipécacuanha, peus seprendre par once sans d’autres inconvéniens que de consommer inutilement un remède exotique devenu très-cher, lequel à:6 ou, 8 grains. seulement agit lrès-bien , et dont tout l’excédant est rejeté par le premier, vomissement sans y avoir même comwribué, I! en est à-peu-près de même des doses excessives de l’émétique dont un ou deux graims sufisent ordinairement pour faire complettement vomir. S'il en entre rente grains à-la-fois dans l'estomac, et que le vomissement. survienne à d'instant,. le surplus est évacué sans avoir eu le tems d'agir, et c'est ce qui a sauvé, maloré eux les individus qui ont tenté de s’empoisonner avec ce remède. A ce compte l'émétique ne devrait plus être regardé comme un poison. absolu ; mais il faut bien se garder de lui attribuer une innocuité qu'ii est loim de possèder, et nous savons ce qu'on doit penser de l'usage abondant, et selon nous abusif, qu’on en fait, depuis quelque tems, soit en frictions , soit en lotion, ce qui le rend presque, aussi dangereux que si on l’avalait, soit par voie d'injection , afin, dit-on, de contrebalancer un stimulus éloigné, et de causer une perturbation salutaire. Ainsi, la condition nécessaire pour prévenir les désordres peut-être mortels, que des doses outrées d’émétique occasionneraient, c’est le vomissement subit, autrement la soustraction soudaine de l’excès de ces doses avant qu'il ait pu exercer ses ravages; et nous le répétons, c’est heureusement ce qui arrive presque toujours ayec l’émétique, dont la première impression est essentiellement vomitive, tandis que dans lintoxication par certains végétaux et dans l’empoisonnement par des sels corrosifs qui n’ont pas cette propriété, le vomissement n’ayant pas lieu, ou ne survenant pas d'abord, ces substances restent longtems et tout entières dans l’estomac et les voies alimentaires. . Cette condition déja indiquée par la différence de l’état et du sort des malades qui , ayant pris des quantités exorbitantes d’émétique, avaient vomi aussitôt, Ou n'avaient vomi qu'un peu tard, ou n'avaient pu vomir, à paru à M. Magendie, mériter d'être confirmée par des ex- périences comparatives, et c'est sur. Îles chats et les chiens qu'il les a faites, parce que l’émétique, à toutes sortes de, doses, agit sur, ces animaux de la même manière que chez l'homme. . Deux outrois grains d'émétique fout vomir, sans leur nuire ensuite, les chiens et les. chats adultes. Un senl tue ceux qui ne sont âgés que de quelques semaines. Chez les premiers, on peut l'élever à des quantités considérables sans les faire périr. M. Magendie en a fait prendre jusqu’à une demi-once à-la-fois, à des chiens de médiocre taille, lesquels, après la crise, restèrent en vie et redevinrent bien portans. ( 364 ) Il est à remarquer que, donné en substance ou dissolution très- rapprochée , il agit avec infiniment plus d'énergie que quand il est étendu dans un véhicule copieux. Mais alors on peut le vomir plutôt et plus complettement, comme il est arrivé l'an dernier à une femme qui, atte entant à ses jours, en méla un gros avec de la pulpe de pomme cuite, et vomit ce bol presqu'aussitôt qu’elle l’eût pris, ce qui trompa son condamnable projet, et dérangea à peine sa santé. Au reste, la durée et l’activité des évacuations, ainsi que l'intensité des symptômes, dépendent moins de la dose de l’'émétique, que de la constitution du sujet; et c’est pour le dire en passant, une consi- dération que le médecin juriste ne doit jamais perdre de vue. Parmi les animaux de même poids, et à-peu-près de même âge et de même force, auxquels on avait fait avaler des doses exiraordi- naires, mais égales, de tartrite antimonié de potasse, quelques uns ont péri en plus ou moins de tems, tandis que les autres ont survécu à ces périlleux essais. C’est que ceux-ci avaient vomi presque immé- diatement après l'introduction du sel dans l’estomac, et que ceux-là n'avaient fait, d’abord, que d’inutiles efforts pour vomir, et n’avaient eu que des vomissemens tardifs. M. Magendie voulant mettre hors de doute cette explication, fit les expériences suivantes, qu'il a réitérées jusqu’à cinq fois de suite, en présence de lun des commissaires qui a également assisté à toutes celles dont il est parlé dans son Mémoire. Il fit boire à un gros chien une dissolution de six grains d’émétique dans un demi-verre d’eau ; après quoi, il découvrit l’œsophage et le fia derrière la glande tyroïde , afin d'ôter à cé liquide tout moyen de s'échapper de l'estomac; l’ânimal ne pouvant vomir, tomba mort au bout de deux heures. Trois autres chiens qui avaient pris une dose dix fois plus forte, et chez lesquels l'œsophage était resté libre , pour nous servir dé terme de comparaison, vomirent assez vite, et ne parurent plus souffrir, après le même laps de tems. | Aucun des chiens sur lesquels la communication de l'estomac et du harynx avait été interceptée par la ligature, après avoir avalé 6 grains d'émétique, n’a été sauvé, et les doses de quatre, trois et deux grains n'en ont pas fait périr un seul, malgré l'opération. Des résultats aussi positifs autorisent à penser que ce n’est réellement que dans le très-petit nombre de cas où l’émétique à doses extrêmes ,: est retenu lrop longtèms dans l'estomac, faute du vomissement brusque et abondant qui succède bientôt à son ingestion, que ce sel d’ailleurs si justement redouté, peut agir Comme poison, Telle est , en substance, la premnère partie du Mémoire de M. Magendie; nous allons faire connaître les objets encore plus importans qu'il a traités dans la seconde. Sngts (:5@5 L'auteur s'y est principalement attaché à résoudre par des expériences la question de savoir si l’émétique pris à de fortes doses dont le vo- missement trop lent ou trop imparfait n’a pu suffisamment el assez tôt débarrasser l'estomac , déploie son action délétère par l'effet de son contact immédial avec ce viscère, ou si c’est par suite de son absorp- tion dans le système circulatoire , ou enfin , si l’une et l’autre de ces causes concourent à cette action. Il a eommencé par mettre une quantité déterminée d’émétique en rapport avec les diverses surfaces absorbantes , avec la membrane muqueuse de l'intestin gréle et du rectum, avec le péritome, etc., et il a constamment vu survenir, même en assez peu de tems, le vomissement et des évacuations alvines comme si l’émétique eùt été appliqué à l'estomac lui-même, qui, selon toutes les probabilités, n’est impressionné que consécutivement à la transmission de ce sel dans le torrent de la circulation. L'injection de l'eau émétisée dans le tissu cellulaire et dans le pa- reuchyme même des organes, comme M. Magendie l'avait faite, quelques années auparavant, mais dans d’autres vues, de concert avec M. Delille, a également produit, et presque aussi vite, le vomissement et des déjections. La plèvre seule a paru impassible et étrangère à ce phénomène , et dans vingt-quatre expériences qui ont eu lieu sur un pareil nombre de chiens , l'application de l’émétique sur cette membrane, n’a lâché le ventre qu'à un ou deux de ces animaux , el n’a donné à aucun la moindre nausée; anomalie singulière dont il est intéressant de chercher la cause. Iujecté dans les veines, à la manière du professeur Wren, d'Oxford, qui, le premier, tenta cette expérience en 1666, et qui eut pour imi- tateurs Fabricius , Schmith et Schleger , tous trois médecins de Dantzick, non-seulement l’'émétique détermine en deux ou trois minutes le vo- missement, et souvent d’autres évacuations presque aussi promptes ; mais encore on voit résulter de ce procédé de l’ancienne médecine infusoire , une série de symptômes auxquels l'absorption de ce sel, dans un point quelconque de l'économie, donne aussi, quoique moius ra- pidement, naissance. Ceite double expérience a été faite sur plusieurs chiens de différente taille; aprés s'être vidés, ils devenaient chancellans. Le frisson s'em- parait deux ; ils respiraient avec difficulté; ils regardaient tristement leurs flancs; le râle survenait , et en deux ou trois heures, ils étaient morts. Leurs poumons mis à découvert avaient, chez les plus jeunes, une couleur d'orange , et chez les autres, une teinte violacée. Et les : pressant entre les doigts, au lieu de faire entendre celte sorte de cré- pitatiou qui Jeur'est propre tant qu'ils sont sains, ils s’écrasaient comme la substance du foie, et on en exprimait un sang noir et visqueux. (566) L'intérieur de l'estomac et du eanal intestinal, sur-tout de la finhet du commeucemeut de celui-ci, offrait l'empreinte évidente d’un premier degré de phlegmasie, Six où huit grains d’émétique injectés dans les veines ou absorbés n'importe par quelle surface, suflisent pour produire ces étranges alté- ralionus : quatre ou cinq grains de plus font périr l'animal en une demi-heure , et alors les poumons sont seuls affectés; trois ou quatre de moins le laissent vivre, quelquefois un jour entier ; et dans ce cas, outre l’état pathologique des poumons, on trouve la membrane muqueuse de l’estomac et des intestins, principalement du premier ct du dernier, très-rouge, très-tuméfiée et de plus recouverte d’une couche albumineuse, épaisse et dificile à détacher. - Si on descend à de moindres doses, comme à un grain, l'animal en est à peine dérangé; mais si, deux jours de suite, il est sournis à la même épreuve, 1l sucombe à la seconde, et c’est sur l'estomac et sur le duodenum plutôt qu'aux poumons, qu’on rencontre les traces de l’action de l’émétique qui semble avoir épargné tous les autres organes. Toutefois M. Magendie croit avoir remarqué que le foie n’est pas toujours à l'abri de cette action. Dans plusieurs expériences , il lui semblait qu'il avait changé de couleur et de consistance; mais dans celles qu'il a bien voulu répéter sous nos yeux, cette circonstance ne s’est pas vérifiée. Ce sont là les phénomènes qui s’observent après l'absorption de l'émétique dans un lieu quelconque, et après son injection dans les veines. Lors- qu'ayant fait boire de l’eau émétisée à un chien, on lui lie l’œsophage, le même ordre de choses se manifeste, soit pendant le reste de vie de l'animal, soit quand on louvre après sa mort : seulement il se développe et s'établit plus lentement; et si l'estomac s’est trouvé rempli d'alimens au moment de l'expérience, ces particularités mettent encore plus de tems à se montrer, mais elles ne manquent jamais de paraître, et elles existent également dans le peu d'animaux qui meurent après avoir avalé une grande dose d’émétique, et à l’œsophage desquels on n’a pas touché. D'après des données si positives et des faits si bieu constatés, ne devait-il pas être permis à M. Magendie de penser que les accidens provenant d’une dose extraordinaire de tartrite antimonié de potasse, introduite dans l'estomac, dépendent plutôt de labsorption de cette substance et de son transport dans le système vasculaire, qu'ils ne sont la suite de son impression directe sur l'estomac lui-même ; cependant, convaincu de la sensibilité propre à ce viscère, 1l a suspendu son ju- gement, et a attendu que des expériences uitérieures lui fournissent de uouvelles lumières sur ce point intéressant de physiologie qu'il a en- nid a (367 ) trevu le premier , et qu'il aura sans doute le mérite d’avoir enfin éclairci eb décidé. ee Toujours occupé de l'influence attribuée aux nerfs de la huitième paire , sur les fonctions des organes respiratoires , et sur lentretien de la vie, M Magendie à été curieux de connaître celle qu'ils peuvent exercer sur l’mflammation qui s'empare des poumons à la suite d’une injec- tion fortement émétisée dans les veines, ou de l'injection d’une cer- taine quanuté d'émétique, sans qu'il soit arrivé de prompits et copieux vomissemens. Après avoir injecté douze grains dans la jugulaire d’un chien, il lui coupa l'un de ces nerfs, et lanimal qui devait, selon les expéricuces rapportées plus haut, périr en une demi-heure, ne cessa de vivre qu'ou bout de deux heures. Il les coupa tous deux à un autre chien , à qui il avait fait une pareille injection, et celui-ci vécut quelques heures de plus que l’autre. Il est prouvé que la section des nerfs dont il s’agit est essentiellement mortelle dans tous les animaux qui en sont pourvus; mais il est très-rare qu'ils n’y survivent pas quelques jours, tandis que dans l’experience avec l’émétique , ils ne passent jamais trois heures. M. Magendie choisit trois chiens d’égale force, et leur injecta dans la veine jugulaire une quantité égale d’émétique dissous dans deux cuillerées d’eau; il coupa le nerf de la huitième paire ou le pneumo- gastrique, d’un seul côté ; il le coupa à l’autre des deux cotés, et il les Jaissa intacts chez le troisieme. Ce dernier mourut avant les deux autres. Le premier périt ensuite ; ce fut le second qui vécut le plus longtems : d’où l’on peut inférer que linflammiation du poumon , qui contribue le lus, a ce qu'il paraît, à la mort de l'animal livré à l’action de l'émétique , est d'autant plus intense el plus rapide, que l'organe reste plus complettement sous l'empire de ces nerfs. MINÉRALOGIE. Extrait d'un Mémoire sur ia Ligurite, nouvelle espèce de pierre; par M, Vivranr. Caractères physiques. Pesanteur spécifique 5,496.—Réfraction dou- ble. — Rayant le verre, rayée par l'acier. — Couleur verte-pomme. — Poussière d’un blanc gris, un peu âpre sous le doigt. Caractères géométriques. Forme primiuve, prisme rhomboïdal trèes- applaui. Les bases sont des rhombes ayant des angles de 1042. et 76°: Incidences des pans sur les bases 146° 13/ 20// et 55° 46/ 40//; de l’un des pans sur les deux qui sont adjacens 139° 58/20! et 40° 1! 40/. Rapport entre les deux diagonales de chaque bases , en prenant l’un des côtés de Journaz DE Prirs, Septembre 1813, ( 368 ) cette base pour unité VAT : V/51 ou :: 1,23152 : 1,57600 (1). Entrées deux diagonales des pans 0,65452 : 1,75564. Hauteur du prisme 0,466. Molécules intégrantes... — Cassure raboteuse à éclat vitré gras; fragmens de forme tétraédriques. Caractères chimiques, infusible. — Analyse : 3» Silice + . + + * 57, 45 Oxide de fer. . . .. 3 Alumine + + * 7, 56 + — de nranganèse . . . 0, 5o Chaux CFOR RE 2b, 30 Perte ee + © + + + + + 56 85 Magnésie * * * 2, 56 100, 00 Forme. Ligurite alternante. Prisme à 4 pans terminé par des sommets dièdres, c’est la forme primitive dont les angles ohtus des bases sont remplacées par des facettes triangulaires d’inclinaisons différentes, et qui forment en se réunissant une arête terminale paraïlèle à la grande diago- nale de la base. La petitesse des cristaux n’a pas permis de mesurer les incidences de ces nouvelles faces sur celles du prisme, ni de déterminer par queile loi elles sont produites. Observations. La Licurite a été découverte par M. Viviani, entre Rossilione et Campo Freddo, à 253 mètres au-dessus du niveau de la mer, sur les bords de la Stura, torrent qui coule au nord de Voliri, et qai partage le département de Gènes de celui de Montenoite. Elle était disséminée dans un bloc de roche talqueuse, analogue aux autres roches qui constituent le noyau des montagnes de la même contrée. Ce bloc était encroûté à l’extérieur d’une pierre talqueuse tendre, à feuillets noir-ver- dâtres, si mince que la cassure en est brillante; dans quelques endroits, ces lames se lient entre elles, de manière que la roche prend l'aspect fibreux; c'est dans ces passages que se trouve seulement la Lisurite en cristaux d'apparence lenticulaire, qui excèdent rarement 7 millimètres dans leur plus-grande dimension. L'intérieur de ce bloc n'offrait plus cette substance. Il était dur, compacte quelquefois, vitreux de couleur intermédiaire entre le rouge-brun et le vert sombre. M. Viviani le regarde comme étant une roche de grenat, souillée d’un mélange talqueux. C’est dans de päreilles circonstances que M. Viviani annonce avoir re- trouvé l’allochroïte, qu’on n'avait rencontré jusqu'ici qu'en Norwège ; et il dit avoir reconnu sur des morceaux recueillis dans les torrens de Piota et de l’Orba en Ligurie, que cette substance n’est autre chose qu’un grenat en masse. S. L. (x) La plus petite de ces diagonales fait , avec les arêtes des prisme qui lui sont adjacen- tes, des angles de 152°. 12/ 21°’ et 27°. 47! G9!!. | } ( 369 ) ÿ CHIMI Fi Recherches chimiques sur plusieurs corps gras , ef particulière- ment sur leurs combinaisons avec les alcalis.—Ter. Mémoire. Examen d'une substance nouvelle, obtenue du savon, de graisse de porc et de potasse ; par M. Curvreuz. ( Extrait.) Lonsqu’ox traite parune grande quantité d’eau froide , du savon de graisse de porc et de potasse, il y en a une partie qui se dissout , et une autre que M. Chevreul appelle matière nacrée, qui se dépose sous la forme de tres-petits cristaux. Cette matière est formée de potasse et d’une substance grasse à laquelle M. Chevreul a donné le nom de rnargarine. Pour obtenir celle-ci à l’état de pureté, 1l faut mettre la matière nacrée dans de l’eau acidulée par l'acide muriatique , faire chauffer à 6o° ; l’acide s'empare de la potasse, la margarine se fond et vient se rassembler à la surface de l’eau. Quand elle s’est figée, on la lave à plusieurs reprises, on la sèche er on la dissout dans son poids d'alcool bouillant. Par le refroidissement , elle se dépose en aiguilles et en lames extrêmement brillantes: on la verse sur un filtre, on la fait égouter, puis sécher. La margarine est d’uu blanc éclatant, nacré : ( delà son nom qui dérive de Mapyaprrns, perle). Quand elle a été fondue , elle est cristallisée en aiguilles qui se croisent en tous sens : elle est plus légère que l’eau ; elle n’a pas de saveur ; elle se fond à 56,56 cent. : elle donne à la distillation , 1°.-de la murgarine non altérée ; 2°. une huile volatile empyreumatique; 5°. une huile fluide jaune; 4°. une substance grasse insoluble dans la potasse qui est en combinaison avec la première ; 5°. de l'eau ; 6°. de l'acide acétique ; 5°. peut-être de l'acide sébacique ; 8°. des gaz : ces quatre derniers produits ne sont qu’en très-petite quantité ; enfin un peu de charbon. 100 d'alcool d’une pesanteur de 0,816, ou dissous à 75 cent. 180,79p. de margarine ; la solution n’a commencé à se troubler qu’à 41° cenug. La margarine se combine à la potasse en deux proportions , et forme deux espèces de savons qui ont des propriétés différentes. La combinaison au ménimum d’alcali est la matière nacrée ; elle con- tient 100 de margarine , et 8,88 de potasse : elle n’a presque pas de saveur alcaline; elle est insoluble dans l’eau froide. 100 d’alcool d’une pesan- teur de 0,854, ont dissous 31,35 de matière nacrée, à une température de 67° cent. Quand on verse cette solution dans l’eau , la margarine cède à ce liquide le huitième environ de sou alcali. Les acides sulfu- rique, nitrique, muriatique, etc., très-étendus, décomposent la ma- tiére nacrée. Tom. II. No. 74. 6°. Année. 47 SO. PHILOMATe -Janvier 1813. InsTiTur, Juin 1813. (3701) La combinaison au maximum d'alcali se prépare en faisant digérer 40 parties de margarine dans 60 p. d’eau tenant 24 p. de potasse en solution. Après une digestion de six heures, on obtient une masse opaque, une eau mère presque incolore ; on fait égoutter la masse, on la presse entre des papiers joseph, puis on la dissout dans Palcool bouillant : par le réfroidissement , il se dépose des aiguilles fines de margarine saturée de potasse. Ces aiguilles contiennent deux fois autant d’alcali que la matière nacrée : mises dans un peu d’eau froide, elles se gonflent beaucoup en absorbant ce liquide; elles forment un mucilage épais qui se réduit en potasse et en matière nacrée , lorsqu'on l’étend d’une grande quantité d’eau froide ; elles se dissolvent dans l'eau bouillante; mais, par le réfroidissement, il y en a plus ou moins, suivant la masse du liquide, qui éprouve la décomposition dont on vient de parler. Cette décomposition est due à ce que l’eau n’a pas d'action sur la margarine , tandis qu’elle en exerce une très-forte sur la potasse. Elles sont solubles dans l'alcool; elles s’en séparent sans éprouver d’altération , parce que ce dissolvant a une gande affinité pour les deux élémens de la combinaison. La margarine rougit le tournesol à la manière d’un acide. Cette pro- priété prouve qu’elle a plus d’aflinité pour la potasse que n'en a la matière colorante du tournesol. Mais s’ensuit-il qu'elle doive ètre re- gardée comme un acide? M. Chevreul ne prononce point sur cette question ; il se contente d'examiner les caractères les plus généraux des acides, et de faire voir que la margarine possède ceux qu’on a regardés comme étant les plus essentiels à cet ordre de corps 3 mais si la margarine se rapproche des acides par l’analogie de propriétés, elle s’en éloigne par sa nature ; car elle appartient certainement à la classe des matieres grasses inflammables, qui contiennent beaucoup plus de carbone et d'hydrogène que d'oxigène. D'après cela, il est évident que la question proposée se réduit a celle-ci : pour qu'un corps soit acide , faut-1l qu'il possède et les qualités des acides, et une quantité d'oxigène suffisante pour qu’on soit en droit d'y rapporter la cause de ses propriétés ? Si l’on admet que les propriétés seules constituent l'acidité, la margarine est un acide ; mais elle n’en est pas un si l’on veut qu’un excès d'oxigène soit absolument essentiel à l'acidité. On est forcé, dans ce cas, d’exclure des acides l'hydrogène sulfuré et l'acide prussique. M. Chevreul, dans des Mémoires qui feront suite à celui-ci, exami- mera , 1°. les corps qu'on peut extraire de la graisse saponifiée par la potasse ; 2°. si Ces corps sont tout formés dans la graisse, ou sils sont des résultats de sa décomposition opérée par l’alcali ; 5°. s'ils ont de l’analogie avec les substances qu’on a appellées adipocire , c’est-à-dire, le gras des cadavres , le spermacéuü et le calcul biliaire. L’auteur prou- vera que ces Lrois dernieres ne peuvent être confondues dans une même espece. PRET CT (371) ro CHIMIE MINÉRALE Sur les Oxides d'antimoine; par M. Berzerrus. M. Tarnarp est le premier chimiste qui se soit occupé de déterminer les degrés d’oxidation del’antimoine ; il en reconnut six. Suivant Ini, le premier degré constituait un oxide noir , le second un oxide marron , le troisième un oxide blanc-grisâtre fusible , le quatrième un oxide blanc in- fusible , le cinquième -un oxide orangé, le sixième un oxide jaune. M. Proust pensa qu’on pouvait réduire ces oxides à deux ; savoir , celui au minimum, base de la poudre d’algaroth et de l’émétique, celui au mazinum produit par la combustion, et par l'acide nitrique concentré. M. Bucholz adopta l'opinion de M. Proust. M. Berzélius, qui vient de reprendre ce travail, admet quatre oxides d'anüimoine : le but de ce Mémoire est de faire connaître la proportion de leurs élémens , et les propriétés chimiques qui les distinguent. Protoxide. 1 se: produit lorsque lantimoine est exposé à un air hu- mide, où lorsque ce métal en contact avec l’eau , sert de conducteur positif à la décharge d'une pile électrique. ; ii Il est sous la forme, d’une poudre grise-noirâtre. Lorsqu'on le met en contact avec l'acide muriatique faible, il se convertit en deutoxide qui se dissout et: en métal. desl H Deutoxide. On l'obtient en décomposant le muriate d'antimoine ordi- naire , Ou la poudre d’algaroth par un alcali. Il est d’un blanc-grisätre quand il a été desséché ; ilse fond à une chaleur rouge en un liquidéjaune , qui se cristallise en aïguilles par le refroidisse- ment. Get oxide a été fort bien décrit par MAS. Thenard et Proust. Tritoxide. On peut l'obtenir en faisant chauffer de l'acide nitrique sur de l’antimoine, et en exposant la poudre blanche qui en résulte à une eha= leur rouge, ou bien en précipitant par l’eau une dissolution d’antimoine dans l’eau régale , et ensuite en faisant rougir le précipité. Cet oxide est blanc. Lorqu’'on le chaufle avec de l’antimoine métallique, il se produit une combinaison de deutoxide et de tritoxide dans laquelle celui-ci contient deux fois autant d’oxide que le deutoxide. Le tritoxide est complettement réduit par le soufre , il se forme de l’acide sulfureux , et du sulfure d’antimoine. 100 de tritoxide donnent 107,25 de sulfure. 6 Péroxide. Il est difficile de l'avoir dans l’état de pureté ; il se produit: 1°. quand On traite l’antimoine par l'acide nitrique bouillant, et qu’on chauffe doucement le résidu ; 2°. quand on réprend par l'acide nitrique le résidu de l’évaporation du lavage de l’antimoine diaphorétique ( celui-ci Ann. DE CHinie, A ONE) | doit avoir été préparé avec t d’antimoine et 6 de nitre}; 3°. qnand en fait chauffer de la poudre d’antimoine avec de l’oxide de mercure ; 4°. enfiu lorsqu'on calcine le métal dans up petit matras. Cet oxide est jaune; quand on le chauffe, il donne du gaz oxigène, et se réduit en tritoxide. Il se dissout dans l’acide muriatique d’où il est pré- cipité par l’eau. Lorsqu'on le fait digérer dans l’acide muriatique , et qu'on le disulle, on obtient de l'acide muriatique liquide, de l’acide muriatique oxigéné et du tritoxide. M. Berzélius fixe ainsi les degrés d’oxidation de l’antimoine. : Métal . + : 96,826 + * * 100. Protoxide : ace inde DO GS: ÿ Métal . . . 84,317. . . 100. Deutoxide . : . Ÿ Oxigène : , 15,685. 1. \ 186. RUE Métal . . . 78, 19. . . 100. roman (en { Oxivène 21 rat 2rEO- Pérontde tite tiuss { Métal. . . 72, 85. . . 100. Oxigène:\.\. 2715624 10372 Le deutoxide d’antimoine a toutes les propriétés des oxides qui peuvent former des sels en s’unissant avec les acides ; mais il n’en est pas de même du tritoxide et du péroxide; ceux-ci ont beaucoup plus d’analogie avec les acides qu'avec les oxides ; car ils ont peu d’affinités pour les acides, et ils en Ont au contraire une très-forte pour les bases ; ils forment avec elles des combinaisons qui ont 'le plus grand rapport avec les sels ; et si l’on fait passer un courant d'acide carbonique dans la solution alcaline de ces oxi- des, on obtient ceux-ci à l'érat d'hydrates blancs qui rougissent la teinture de tournesol. D'après ces considérations , M. Berzélius appelle les combi- naisons du tritoxide avec les bases, antimonites , et celles du peroxide, antimoniates : il paraît que dans ces composés , l’oxigène de l’acide est à celui de la base, nee même rapport que celui où il se trouve dans l'hydrate. j Il paraît aussi que dans les antimoniates et les antimonites, le ra- dical de la base saline est uni à la même quantité d’antimoine métal , absolument comme cela a lieu dans les sulfites et les sulfates. M. Berzélius termine son Mémoire par une observation trèes-remar- quable. C’est que quand on chauffe plusieurs anumonites et antimoniates , tels que ceux de mercure, de cuivre , de cobalt, etc. eic. , ils perdent d’abord l’eau de cristalisation qu'ils pouvaient contenir ; ensuite, à une température plus élevée, ils semblent brûler , et deviennent incandescens. La cause de ce phénomène n’est pas due à une suroxidation ; car, an l’observe avec des antimoniates dont les radicaux sont saturés d’oxigène : on remarque , en outre, que ceux qui ont éprouvé l’incandescense ne forment pas d'acide muriatique oxigéné, lorsqu'on les traite par l'acide muriatique ; la seule (375 ) . chose qui les distingue véritablement de ceux qui n'ont pas été chauftés, c'est qu'ils résistent fortement aux acides qui décomposent ces derniers avec la plus grande facilité. Ce phénomène qui ne peut être expliqué par l’addition ou la séparation d'aucune matière pondérable, est dû , suivant M. Berzélius , à Ce que des élémens unis dans la même proportion , peuvent avoir des degrés difjérens d'intensité de saturation. M. Berzelius suppose que ces mêmes élémens perdent par la chaleur une certaine quamtité d'électricité qui se dégageaut sous la forme de feu (1), porte la matière à l'incandescence. M. Berzélius rapproche des antimoniates et des antimonites le sulfate . de fer oxidulé, le sulfate d’alumine, le muriate de nickel , l’alumine, la zircone, les oxides de titane, de tantale, etc. , qui, lorsqu'ils ont été cal- cinés, résistent à l’action de plusieurs corps qui les dissolvaient aupa- ravant. OUVRAGES NOUVEAU x. Table analytique des matières contenues dans les vingt-huit premiers volumes du Journal des Mines ; par M. P. X. Lescevin, 1 vol. in-80. (2). Le Journal des Mines, créé en 1795, et continué jusqu’à ce jour, Sans aucune interruplion , est un répertoire où se Lrouve consigné presque tout ce qui à été fait en minéralogie , dans l’art des mines, et dans les sciences qui ont des rapports avec le règne minéral. C’est un précieux recueil qui s'enrichit et qui s’'augmente journellement. Il est difficile à la mémoire, même la plus heureuse, de se rappeler les titres seuls des articles qui le composent. Chaque volume offre , il est vrai, une table ; mais ces tables sont très-simples en général ; et sur-tout par le défaut d’unité dans leur plan , elles deviennent d’une faible utilité. C'était rendre un grand service que de composer une Table analytique et raisonnée des matières contenues dans le Journal des Mines. Ce genre de travail, ordinairement ingrat, abreuvé de dégoüts , exigeant une longue pauence , el rare- ment estimé à sa juste valeur, ne pouvait être exécuté que par un ami zèlé des sciences. M. Leschevin l'a entrepris pour les vingt-huit premiers volumes du Journal de Mines, nombre qui en avait été publié jusqu’au moment où il commença son travail. Chaque article du Journal à été (x) M. Berzélius prétend que le feu (ou la lumière et la chaleur ) qui apparaît, lorsque les corps entrent en combinaison , est dû au dégagement et à la réunion des deux fluides électriques qui étaient unis à ces corps. ÿ (2) Paris, chez Bossange et Masson, rue de Tournon , n°. 6, Li & (554) analysé avec soin ; de sorle que tout ce qui concerne uü même objet, bien qu'épars dans nombre de Mémoires , se trouve méthodiquement indiqué dans la table, Les indications sont tellement combinées , qu’il, devient impossible de faire de fausses recherches , et d’accuser l'auteur d'omission. L'esprit qu'il a mis dans la rédaction des matières dispense bien souvent de recourir au Journal , et fait de sa Table uu ouvrage utile à ceux même qui, ne possédant pas le Journal des Mines, desirent d’être au courant des connaissances minéralogiques. FO Le Recherches sur l'identité des forces chimiques et électriques ; par M. Osssren ; éraduit de l'allemand par M. Marcer DE Serres. Un vol. in-8°. avec une planche. A Paris, chez Dentu, Zbraire, rue du Pont-de-Lodi, n°. 3. Se trouve ausst chez M. Artus Bertrand, rue Hautefeulle, n°. 23. L’ouvrace que nous annoncons a principalement pour but de faire considérer les phénomènes chimiques comme résultans de deux forces généralement répandues dans tous les corps. Pour parvenir à ce résaltat important, l’auteur n’a point cependant supposé des forces arbitraires ; il s’est au contraire borné à considérer celle dont les-effets nous sont rendus sensibles par les actions électriques, comme des forces générales. Ces forces se manifestant dans tous les corps où l'équilibre électrique est troublé, et les corps en possédant une quantité inépuisable , 1l était. naturel d’en conclure qu’elles étaient universelles; mais comme la propriété de devenir électrique par rupture d'équilibre intérieur, est commune à tous les corps et n'éprouve jamais de diminution, l’auteur a cru pouvoir, selon la troisième règle newtonienne, considérer cette propriété comme générale. Ainsi cette propriété serait pour la chimie ce que la mobilité est pour la mécanique. Pour donner plus de force à sa démonstration de l'identité des forces chimiques et électriques, l’auteur cherche à prouver cette proposition fondamentale de sa théorie, par deux méthodes absolument différentes. Les faits l’amènent à reconnaitre que toutes les actions chimiques sont produites par deux forces qui se détruisent mutuellement. Ces forces lui semblent ainsi opposées dans le même sens que les forces électriques ou mécaniques qui se balancent. Il indique ensuite dans quel état ces forces produisent une cerlaine attraction entre l’oxigène et les corps combustibles et dans quel autre, elles opèrent les mêmes effets que les aflinités entre les acides et les alcalis. L'état d'expansion qu'il observe dans les corps où l’une des forces est en excès, et la contraction qui accompagne en général les combinaisons produites par des forces opposées très-énergiques , le portent à conclure que chaque force agit par elle- | Fe 10850) même comme expansive; mais que quand elles agissent l’une sur l’autre ; elles opèrent une contraction. L'expansion n’a lieu que par une sorte de répulsion entre les molécules, tandis que la contraction résulte de Vattraction mutuelle de ces mêmes molécules. Les deux forces chimiques ont donc la même loi fondamentale que les forces élastiques. 11 déduit encore de la nature de ces forces, qu’une combinaison formée par trois corps dont chacun à un point de contact avec les deux autres, exercent une plus grande action chimique que hors de cette combinaison. La séparation des forces chimiques est en même tems plus parfaite, et c'est aussi les phénomènes principaux que nous avons reconnus à l'aide du galvanisme. Après avoir ainsi étudié les effets chimiques jusqu’au point où leurs forces se manifestent dans l’état électrique, Vauteur passe à l'autre démonstration de sa théorie. ILexamine d'abord les conditions nécessaires pour que les effets électriques soient produits; ensuite il montre comment les forces électriques qui, dans leur état le plus libre, ne produisent par leur attraction mutuelle et par une suite des lois de la transmission, que des attractions et répulsions peuvent devenir latentes et donner lieu à des actions chimi- ques. Les lois qu'il admet pour expliquer ces effets supposent encore que les plus grandes actions chimiques sont produites par l'électricité par contact; et la théorie se trouve ici d'accord avec l’expérience. Enfin l'attraction du conducteur positif de la pile pour l’oxigène et les acides et du conducteur négatif pour les corps combustibles et les alcalis , est encore une nouvelle preuve de l'identité des forces chimiques et électriques. ‘ joué k L'auteur applique également sa théorie aux phénomènes de la chaleur. On savait depuis longlems que l'électricité développait de la chaleur ; mais On n'avait nullement songé à en déterminer les conditions. M. Oersted paraît avoir observé le premier , après un grand nombre d’expé- riences, qu'il y a toujours production de chaleur, lorsque l'équilibre des deux forces universelles est troublé dans les molécules mêmes des corps. Cette rupture d'équilibre intérieur est opérée par transmission forcée d’une très-prande quantité d'électricité, soit par un choc très- violent, soit enfin par un grand frottement. Elle à également lieu dans toutes les combinaisons chimiques très-énergiques , comme dans celle qui s'opère entre l'oxigène et les corps combustibles , ou entre les acides et les alcalis, dont les composés ont toujours une température élevée, jusqu'à ce qu'ils soient mis en équilibre avec les corps environnans, | Cette élévation de température à même lieu, lorsque des gaz se dégagent | ou qu’un corps solide passe à l'état liquide, ce qui ne devrait pas cependant larriver d'apres la théorie généralement adoptée. Sans suivre l’auteur ‘dans tous les détails qu’il donne à ce sujet, remarquons seulement que \les changemens de température qui se manifestent dans les passages des corps à une cohésion ou à une densité différente, s'expliquent assez Ne (376) \ bien dans sa théorie, et cela par la liaison de ces phénomènes avec les changemens de faculté conductrice qui les accompagne. V La lumière paraît encore à l’auteur du traité, produite par les mêmes forces que la. chaleur. On pouvait Île présumer en voyant la chaleur ,\: portée à un très-haut point, se changer en lumière , comme lorsque celle-ci était absorbée , ne plus se manifester que comme chaleur. La production de lumiere qui 2 lieu, même dans le vide, par la reunion des deux forces , et l’oxidation comme la désoxidation des corps opérée par la lumière elle-même, semble confirmer cette manière de voir. Pour prouver la généralité des forces qu'il suppose, l’auteur jette L un coup d'œil rapide sur quelques phénomènes magnétiques, et sur quelques-uns qui dépendent de l’organisation moins pour les expliquer : que pour y découvrir les effets des forces universelles. Les propriétés les plus générales des corps comme l'étendue, linpénétrabihité, la cohésion lui semblent encore résulter de ces deux forces, ce qui est une preuve de plus de leur universalité. À | L'ouvrage sur la théorie électro-chimique renferme encore des recherches curieuses sur la méthode à suivre en chimie dans la classification des corps. Dans cette partie de son travail, l’auteur cherche à démontrer - que la division fondamentale des corps inorganiques doit comprendre trois séries d’aflinités ou ce qui revient au même, trois séries de degrés différens de composition. Les affinités considérées comme le principal caractère extérieur et la_. composition , comme le principal intérieur , devant servir de base à toute la division. : Par les soins du traducteur de l’ouvrage que nous annonçons ( M. Marcel de Serres), cette traduction est devenue un ouvrage bien différent de l'original allemand. Les faits y sont présentés d’une manière plus lu- mineuse , et les opinions hasardées qui se trouvent dans l'ouvrage allemand ont été rejetées par le traducteur. Malheureusement cette traduction n’a pas été imprimée sons Îles yeux de son auteur, et par une bizarrerie assez éwange M. Oersted s’est permis de la dénaturer, au point que la première et la dernière partie sont tellement défigurées que le traducteur lui-même ne peut pas sy reconnaître. C’est ainsi qu'on y lit : «que les sciences, en s'étendant , acquièrent une plus « grande solidité dans leur contraction intérieure ; qu'on ne fera jamais « aucune grande découverte qu’autant qu’on aura une certaine idée qui « porte à proposer ses questions à la nature.» Pensées aussi dénuées de sens qu’exprimées dans un style barbare et tudesque. On ne finirait pas , si l’on voulaii relever tous les néologismes que M. Oersted a insérés dans cette traduction sans en prévenir le moins du monde M. Marcel de Serres. Mais pouvait-il en être autrement ? un étranger connaissant à peine notre | langue, et voulant changer ce que le goût le plus sévère avait dicté! I Pour avoir, au reste, une juste idée des changemens faits par l'auteur! du Traité, il suflit de lire le Post scriptum qu'il à fait insérer dans la traduction. ( Voyez pag. 12.) A mitef FT ? Ta id ù : : } ë NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. Paris. Décembre 1813. | BOTANIQUE. , Notes pour servir. à l'Histoire Naturelle de la famille des Orangers de M. A.-L. de Jussieu , par M. Mrirsez. La fanuille des Oraxczrs de M. de Jussieu renferme beaucoup de plantes hétérogènes; ce grand botaniste l’a bien vu : aussi a-t-il divisé cet ordre en trois sections. La premiere comprend les faux crangers , aurantia spuria ; la seconde , les vrais orangers, aurantia vera ; la troisième, les genres qui ont de l'affinité avec les Orancens et les AzÉDARACuS , genera aurantiis et meliis affinia. É La première section peut former une famille particulière, sous le nom d'Oracrnées. Cette famiile comprendrait le Fissilia de Commerson , que M. Brown réunit à l'Olax , le Heisteria de M. Jacquin, et le Xïmenia de Plumier. L’affinité de ces trois senres se découvre sur-toui dans la structure de la graine. Elle est pendante (1), revêtu d’un simple tegmen (2) et périspermée (3). L’embryon est petit, ovoïde,, reclus (4), basilaire (5) ; les cotylédons sont continus (6) ; la radicule est adverse (7) , le périsperme est Lrès-grand et charnu. È - Le péricarpe , espèce de drupe, n’a qu’une loge et qu’une graine par l'avortement. de plusieurs ovules , et la destructiun de plasieurs cloisons rayonnantes. Il faut, par conséquent , remonter à Povaire, pour connaître . (1) Semen pendens ; lorsque l’ombilic, situé au-dessous du placenta, est la partie la plus élevée de la graine dans la loge du péricarpe. - (2) Tegmen ; tunique immédiate de l’amande , où aboutissent les vaisseaux ombilicaux. (3) M. du Petit-Thouars a reconnu le premier le périsperme du Féssilia. j (4) Embryo reclusus ; embryon complètement renfermé dans le périsperme. (5) Embryo basilaris; embryon petit eu égard au volume de la graine , et logé tout en- ticr dans la partie du périsperme la plus voisine du point ombilical , lequel est considéré comme étant la base nalurelle de la graine, quelles que soient d’ailleurs la forme et la siluation de celle-ci, (6) Cotyledones continui ; cotylédons sans pétioles , sans articulations , sans quoique ce sait qui marque l’endroit où ils commencent, si ce n’est la profondeur de la fente qui les sépare. Ce caractère ne doit pas être négligé. ï (7) Radicula adrersa ; radicule tournée vers l’ombilic. Quand la radicule dirige son Tor IH: No, 5, GC, Année. to) Ne. 55. Soc. PHILOMAT. (378). Ris la structure primitive du fruit , ainsi que l'enseignent les plus savans bo- tanistes modernes. Or, l’on trouve que l'ovaire du Xÿmenia americana à quatre Fes et\ quatre ovules pendans , et que celui du Fissilia et de l'Heïsteria a trois \ loges et trois ovules pendans. ‘Ce qu'il importe de constater ici, par l'anatomie de l'ovaire , est la pluralité des loges et la disposition de ovules : quant au nombre , il se pourrait qu'il variât. M. de Jussieu dit, d’après Jacquin et Linné, que le stigmate de l’Aersteria est subquadrifide , stigma subquadrifidum ; M. Mirbel, dans la fleur qu'il a analysée , a trouvé un stigmate trifide , et ce stigmate correspondait à trois loges. Probablement le stigmate quadri- fide, observé par Jacquin , indiquait quatre loges ; car dans les pistils mul- tiloculaires polystigmates , le développement ou la suppression d'un ou plusieurs stigmates , entraîne le développement ou la suppression des loges corr espondantes. M. R. Brown dit que l'ovaire de l'Olax n’a qu'une loge , au centre de laquelle est une colonne qui porte trois ovules ; mais l'ovaire du Féssélia de Commerson à trois loges , selon M. Mirbel. | L’analogie de lÆeisteria et du Féssilia se manifeste par plusiears « carac- ières qui n'existent point dans ie Xirnenia americana. ÿ Le calice de l’Æersteria et du Fissilia est d'abord tres-petit ; 1l croît à mesure que le fruit se développe , et finit par prendre beaucoup d’ampleur. Le calice du A émenia reste toujours petit, comme il paraît dès l’origine. ; Les filets, dans l’Aersteria et le Fissilia , sont larges et aplatis ; les an- thères Rd dans l’Âersteria , ellipsoïdes dans le Frssilia , sont pivo- tantes dans l’un et l’autre genres. Mais dans le Ximenia americana , les filets sont capillaires, et les apthères sont adnées , alongées , linéaires. Un caractère fort remarquable qu'offrent le Fissilia et V'Heisteria , est un filer noir , incrusté longitudinalement à la superficie du périsperme. Il s'étend dans le Frssilia , de la base au sommet de l’amande; mais dans l'Heisteria, 11 se prolonge beaucoup moins. Comme ce filet jette un ra- meau vers l'embryon » On peut soupçonner que c’est un prolongement du cordon ombilical, et par conséquent , une sorte de prostype ombilical (1). Il ne faut point rapporter à la famille des OLacines le Mimenia æB)p"- tiaca, plante bien différente du Ximenia de Plumier , et dont M. Delille a fait, avec raison, un geure à part , qu il a nommé Éalenites. Le Balanites a offert à M. Mirbel quelques caracteres qui méritent d'être notés. L’ovaire a cinq loges et cinq ovulespendans. Un seul ovule se sommet vers l’ombilic, elle est directe adversa , ou plus simplement adversa ; maïs si la radicule ne présente que le côté à l’omlulic, elle est lateraliter adversa ; et si elle se di- Tige dans un sens tout-à-fait contraire à la position de l’ombilic, elle est inversa. Gœriner dil obversa , pour tournée vers , el adyersa pour tournée dans le sens contraire. (1) FN ombilicale. Le prostype est le prolongement des vaisscaux ombilicaux a. mn | LCR. nd | (579) développe , et le fruit devient uniloculaire par la destruction des cloisons. Uu nectaire hypogyne , sacelliforme (1), velouté à sa superficie externe , Jet portant les étamines vers sa base , renferme et cache le pisul naissant. * Le pistil en se développant , écarte les bords du nectaire , s'élève et paraît à la lumière. Cette façon d’être n’a point d’analogue connu jusqu’à ce jour. M. Delille a fait voir que, dans le Balanites , la graine était pendante et sans périsperme , l'embryon rectiligne (2) , la radicule petite, adverse , les cotylédons grands et charnus. ë: On n’est point encore parveru à classer le Balanites dans les familles naturelles. : ; œis: La seconde section des Orancers de M. Jussieu , constitue la nouvelle famille des Auranriacées, que M. Corréa de Serra à circonscrite avee beaucoup de sagacité. Tous les caractères de cette famille n’ont pourtant pas encore été positivement énoncés. Les anthères sont pivotantes ; l'ovaire est toujours multiloculaire ; le fruit est une baie , un calybion (5), ou une car- cérule plus ou moins friable ; il est quelquefois uniloculaire, monosperme | par avortement ; le placentaire (4) est axile ; les cloisons sont rayonnantes ; la graine est alongée , et quand elle est solitaire dans une loge, elle est tantôt pendante et tantôt appendante (5); les tuniques séminales portent une raphe rectiligne ou sinueuse , simple ou réticulée ; qui se termine par une chalaze cupulaire ou rameuse, ordinairement colorée ; l'embryon est Cor rectiligne, la radicule est rétractée (6), directement adverse dans les dans l’épaisseur des tuniques séminales ; il se compose de la raphe, raple , et de la chalaze, chalaza, parties que Gœrtner a indiquées le premier; mais dont il n’a eu, sous quelques rapports , qu’une idée assez confuse. (à) Nectarium sacelliforme ; nectaire en forme de petit sac , ou de bourse, (2) Embryorectilineus, s. embryo reclus ; embryon alongé en ligne droite. Les botaz nistes français traduisent rectus par droit ; mais le mot droit, peut s'entendre de deux anières; par rapport à la direction et par rapport à la situation , tandis que le mot recti- ligne ne saurait donner lieu à aucune équivoque. : (3) Du grec calyhion, petite case, petite tanière, M. Mirbel réunit sous ce nom, les fruits que M. Desvaux a trés-judicieusement distraits des baies ordinaires, et qu’il a nommés arnphisarques et hespéridies. Le calybion étant succulent à l'intérieur, et contenant plusieurs graines, appartient à l’ordre des fruits bacciens ; il diffère de la baie proprement dite, par son écorce épaisse, ferme et même dure, et du pépon par la position des placentaires et la structure des graines. û (4) Placentarium ; partie du péricarpe où se réunissent plusieurs placentas. Chaque graine a son placenta propre. Si l’on n’introduit cette distinction du placentaire et des placentus , il est impossible d’être clair. (5) Semen appendens ; lersque l’ombilic , de niveau avec le placenta, ou à-peu-près, est situé au-dessous du point le plus élevé de la graine , à une distance qui ne passe pourtant pas la moitié de la hauteur de celle-ci. Si l’ombilic est voisin du point le plus élevé, on dit que la graine est appendante par le bout, semen ab extremitate appendens ; ‘si l’ombilic est mitoyen entre le point le plus élevé et le point le plus bas, on dit que la graine est appendante par le mulieu, semen à medio appendens. (6) Radicula retracta ; radicule cachée par la base prolongée des cotylédons, de façon qu’elle semble s’être retirée en arrière, É - (560 © graines pendantes , latéralement adverse dans les grammes appendantes : le cotylédons sont grands , charnus , biauriculés (1) ; la plumule est visible, Les pétales, les filets des étamines , les fruits, les cotylédons sont. ponctués comme les feuilles. On peut modifier par les caractères suivans , les descriptions génériques des auteurs qui-ont écrit sur les AURANTIACÉES. Bergera. Filets subulés aplatis ; anthères petites , arrondies. Siyle obco- nique alongé ; stigmate capité, subhémisphérique, sillonné ; ovaire bi- Joculaire biovulé. Baie ovoïde, souvent uniloculaire , monosperme ; graine appendante; testa uul ; teemen membraneux ; raphe sinueuse ; chalaze ramifiée ; auricules cotylédonnaires très-grandes ; blastème velu ; radicule longue, tétraquêtre. Muraya. Filets linéaires subulés; anthères petites, arrondies. Style cylindrique ; stigmate capité, subhémisphérique , sillonné ; ovaire bilo- culaire. Baie evoïde , souvent uuiloculaire et monosperme. Graine ap- pendante ; tunique séminale , épaisse , laineuse ; chalaze cupulaire, auricules cotylédonnaires très-courtes ; radicule petite. Glycosmis. Filets subulés aplatis ; anthères petites, ellipsoïdes, mu- cronnées. Style court, épais , cylindrique; stigmate, légèrement con- vexe ; ovaire quinquéloculaire, quinquovulé. Carcérule arrondie , unt ou biloculaire , mono ou disperme. Graines pendantes ; testa nul, tegmen membraneux ; raphe réticulée ; auricules cotylédonnaires très-courtes ; radicules trés-petite, profondément rétractée. . Friphasia. Corolle tripétale, régulière avec six étamines, ou irrégu- lière avec cinq étamines seulement, par l'avortement de l’une d'elles , op- posée à un pétale plus grand que les autres et voûtés. Filets subulés aplatis ; anthères petites, cordiformes sagittées. Style trigone ; stigmate épais , trilobé. Carcérule ovoïide, triloculaire, trisperme. Graines pendantes ; testa nul; tesmen membraneux ; raphe rectilignc 3 chalaze rameuse ; embryons multiples, difformes ; auricules cotylédonnaires très-courtes ; radicule tres-petite. Clausena. Pétales nayiculaires. Filets capillaires à leur sommet , larges et vouiés à leur base ; anthères peutes , ellipsoïdes. Pisul poilu , substi- pité ; style court, tétragone ; stigmate déprimé ; ovaire qnadriloculaire , quadrovulé. Carcérule ovoïde , uniloculaire, monosperme. Graine ap- pendante ; tegmen glabre, membraneux ; raphe sinueuse ; auricules coty- Iédonnaires très-grandes ; radicule longue. Cookia. Pétales naviculaires, velus. Filets linéaires ; anthères petites , arrondies. Pisul substipité; style court ; stigmate épais , subquinqué- lobe ; ovuire velu, quinquangulaire, quinquéloculaire , quinquovulé. — (1) Cotyledones biauriculati ; c’est-à-dire, divisés chacun à sa base en deux auricules, auriculæ , ou lubes arrondis, qui se prolongent au delà de leur point d’attache sur le blas- tême, blastema. Le blastéme est l'embryon mois les cotylédons ; il comprend donc le collet, la plumule et la radicule. | ( 381 ) Baie charnue, arrondie , le plus souvent monosperme. Graine appen- dante ; testa nul ; tegmen membraneux ; raphe sinueuse ; chalaze cupulaire ; auricules cotylédonnaires moyennes ; radicule longue , tétraquêtre. Le Cookia , d’après ces caractères, doit prendre place irrévocablement parmi les Aunanrracées. M. Corréa n’eùt pas élevé de doute à cet égard , s’il eût eu l’occasion d'observer un fruit de Cookia. Atalantia. EBtamines monadelphes ; androphore tubuleux, à limbe octo- denté , chaque dent portant une anthère petite, arrondie. Pistil velu ; style tétraquêtre ; stigmate subhémisphérique, capité. Baïe sphérique, quadrilo- culaire , tétrasperme. Graines pendantes ; testa nul ; teomen membra- neux ; raphe rectiligne, auricules cotylédonnaires tres-courtes ; radicule petite. Ægle. Calice obconique , quinquédenté, quelquefois tri ou quadridenté, corolle pentapétale ( souvent tétrapétale, quelquefois tripétale }, Filets courts subulés ; anthères longues, linéaires , dressées , mucronnées. Stigmate subsessile , capité , ellipsoïde. Calybion pyriforme, multilocu- laire, à écorce solide. Graines nombreuses ; testa charnu, velu , enveloppé d’un mucilage ; raphe rectiligne ; tegmen cartacé; chalaze cupulaire (1); auricules cotylédonnaires très-courtes ; radicale déprimée (2). Citrus. Calybion sphérique ou ellipsoïde à écoree charnue. Graines nombreuses; testa coriace ; raphe rameuse ; tegmen membraneux ,adkérent au testa : chalaze cupulaire ; auricules cotylédonnaires très-courtes ; ra- dicule petite. La troisième section des Orancers de M. de Jussieu renferme deux fa- milles , celle des Ternsrromxes et celle des TurAC£es. La famille des Ternsrromiées se compose des genres Ternstromia et Fresiera. Le calice est formé par cinq à six sépales (5) concaves, mégales, coriaces, imbriquées , persistantes, et il est accompagné de deux bractées ; la corolle a cinq ou six pétales soudées vers leur base, et ordinairement an- témédiaires (4); les étamines sont insérées à la base des pétales; les an- thères sont alongées , adnées ; Île stigmate est simple ou bien tri ou quinquéfide; le fruit est une carcérule bi-tri-quinquéloculaire, poly- sperme ; le placentaire est axile ; les cloisons sont rayonnantes; les graines 2 CES ES SR SR (x) Une règle qui paraît constante, c’est que, lorsqu'une graine est revêlue d’un testa et d’un tegmen , et qu’elle a en même tems un prostype ombilical composé d’une raphe et d’une chalaze , la raphe fasse corps avec le testa et la chalaze avec le tegmen. (2, Radicula depressa ;-radicule conformée comme si elle avait été aplatie du sommet qui est la pointe, à la base qui est le plan imaginaire qui la sépare de la partie supérieure du blastêime. À ; (3) Necker a substitué le nom de sepala à celui de folrola calicinalia , et il à bien fait. (4) Petala antemedia ;. pétales fixes sur le réceptacle, de façon que la ligne médiaire de chacun d’eux est placée devant la ligne médiaire du sépale le pius voisin. — Petula interme- dia ; pétales fixés sur le réceptacle, de façon que la ligne médiaire de chacun d’eux est placée devant une ligne ficüve, élevée entre les lignes, médiaires des deux sépales les plus voisins. ; ne, L* ( 382 ) ns sont arquées ou replies, périspermées ; l'embryon est cylindrique, axile, arqué ou replié comme les graines ; la radicule est adverse ; les cotylédons sont alongés, continus ; la plumule est imperceptible, À Ternstromia punctata. Corolle ent’ouverte ; pétales antémédiaires. Filets courts; anthères longues , mucronnées ; style subulé; stigmate puucti- forme ; ovules très-nombreux ; carcérule biloculaire, olygosperme. Graines endantes repliées ; tunique épaisse, crustacée ; périsperme mince, charnu. Fresiera undulata.(Erotheum undulatum, Sw.) Polygame par avorte- ment. Corolle entr'ouverte ; pétales antémédiaires. Filets courts ; anthères oblongues , mucronnées. Suüemate irifide. Carcérule triloculaire. Graines arquées ; testa épais , coriace , alvéolé ; tegmen membraneux ; périsperme épais, charnu. Fresiera reticulata , semblable à l’undulata. Fresiera nervosa. Hermaphrodite pur ? Flenr comme dans les précé- dens. Graine mconnue. Fresiera chrysophylla. Hermaphrodite pur? Stigmate quinquéfde ; oyaire quinquéloculaire. Les autres caractères de la fleur, comme dans les précédens. Graine inconnue. M. Swartz a donné le nom de Ternstromia dentata à une espèce de la Jamaïque ; dont les bractées florales paraissent avorter constam- ment, dont les pétales très-ouverts sont intermédiaires, dont les anthères ” sont ellipsoïdes , adnées, mucronnées, barbues à {eur sommet, dont le stigmate est trifide et l'ovaire triloculaire, multovulé. La graine est incon- nue. Cette espèce qui diffère moins des Fresiera que des T'ernstromia , a le port du Thea bohea. } La famille des Tuéacres diffère de celle des TEeRNsTROMIÉES par ses an- thères pivotantes, ellipsoïdes ou arrondies ; par sa capsule déhiscente, triloculaire , trisperme par avortement de plusieurs ovules ; par ses graines sans périsperme, pourvues d'un embryon , dont les cotylédons sont grands, épais , articulés sur le blastème (1), et dont la radiculeest adverse , counte, obtuse, rétractée ; enfin par l’absence de braettes , si toutefois on doit tenir compte de ce caractère, qui a bien peu de valeur ; car les bractées des Trrnsrromées ont la plus prande analogie avec les sépales de leur calice ; aussi plusieurs auteurs disent-ils que le Ternstromia à un calice à sept sépales (7-phyllus), ne voulant point distinguer les bractées des pièces calicinales. La famille des Tnéacées comprend deux genres, le Thea et le Camelia. Les anthères du Thea sont peutcs, arrondies; sa capsule a trois cloi- « sons valvaires (2). | > (1) Cotyledones articulati ; cortylédons articulés sur le blastème ; c’est-à-dire, resserrés à leur base, de manière à bien marquer leur origine. Par opposition on dira co/yledones énarticulati s. continu, c’est-à-dire , se prolongeant sur le blastéme, sans qu’on puisse distinguer settement leur origine. \ (2) Dissepimentum valvare. M. Decandolle appelle ainsi les cloisons formées par le bord } rentrant des valves. £ ( 583 ) Les anthères du Carmelia Sont peutes , ellipsoïdes ; sa capsule a trois cloisons médivalves (1), centrifuges (2) , et un placentaire axile , triquêtre, libre après la déhiscence. MENÉRAHOG IE: + Note sur la substance minérale nommée Ligurite; par M. Vivrant. Nous avons fait connaître dans le numéro précédent la Ligunite, d’après la description que M. Viviani en a donnée dans le Journal de Physique, et nous avons vu que ce naturaliste la regardait comme üne substance tout-à-fait nouvelle; mais M. Haüy auquel M. Vivani s'est empressé d'envoyer des cristaux de ce minéral et un échanullon de sa gaugne, a reconnu dans la Liourite des cristaux et des grains de titane siliceo - calcaire disséminés dans un tale d’un vert-obscur. Il a reconnu en outre, que la forme décrite par M. Viviani, était celle du titane siliceo-calcaitre dioctaëdre, et dans les cristaux, qu'il avan recu la forme ditétraëdre avec des’ indices d’une des faces de l’octaèdre primitif, On voit évidemment en lisant Ie Mémoire de M. Viviani, que ce savant ne connaît pas le titane siliceo-calcaire, an moins celui de la couleur de la Ligurite; autrement il ne l'aurait pas oublié parmi les minéraux qu'il à comparés avec cette substance , tels que le péridot, Faxiuite , pour prouver qu'ils en différent. Ces cristaux étant nouveaux pour luï, il a cherché à déterminer leur forme primitive, qui est selon “lui le prisme rhomboïdal oblique , donné par les faces latérales, et par uue des faces 2; il regarde l’autre comme produite par un décrois- sement sur Pangle Æ. Il fait usage de la trigonométrie sphérique pour la détermination, soit des faces qui sont primitives selon lui, soit des faces secondaires ; et l’on voit qu'il est exercé à manier ce genre de calcul. 1] a pris ses dounces dans la mesure des augles plans, qu'il regarde à tort comine plus avantageuse que ceile des angles saillans ; et cependant, il y a mis assez d'adresse, pour que les angles auxquels il est parvenu ue différent que d'environ 29. des véritables. Il a tenté aussi l'analyse de la Ligurite ;il y a trouvé la silice et la chaux; mais le titane lui aura échappé, probablement parce qu'il est resté confondu avec la silice. ( Extrait du cours du minéralogie de M. Haüy, au Museum d’hist. nat. 1813.) (1) Dissepinentum medivalve ; cloison dont le bord périphérique: correspond à la ligne moyenne longitudinale d’une valve. (2) Dissepimentum centrifugum ; cloison qui s’étend du centre à la circonférence, et qui est fixée assez solidement à une valve, pour que, quand celle-ci vient à s'ouvrir CI on se détache du centre, et la suive dans son mouvement, Mus. D’HIST. NAE- #4 INSTITUTe 2 novembre 1815. 2 \ 10068 20) | CHIMIE MINÉRALE. (t Extrait d'un Mémoire sur le Palladium et le Rhodium; pe M. VAuQUuELN. A $. I. Observations préliminaires. . M. Vauquelin, avant d’exposer le procédé qu'il a suivi pour obtenir le palladium et le rhodium à l’état de pureté, présente des observa- tions très-importantes pour Île traitement dela mine de platine. Première observation. L'eau régale qui doit servir à faire la disso- ution de cette mine, doit être formée d’une partie d'acide nitrique et de deux d’acide muriatique. Seconde observation. Plus l’eau régale est concentrée, et plus grande est la quantité de platine qu’elle peut dissoudre. Ainsi une eau régale composée de 2 d'acide muriatique à 22° et de 1 d’acide nitrique à 54° qui : marque 25 à l’aréomètre , ne dissout qu'un huitième de son poids de platine, tandis qu’une eau régale composée d'acide muriatique à 22° et d'acide nitrique à 44 qui marque 28.5 , en dissout = de son poids. Troisième observation. 1 ne faut pas que la dissoluuon de platine soit trop acide, quand on la mêle avec le sel ammoniac, parce qu'il y aurait une portion du sel double qui resterait en dissolution dans l'excès d’acide. 11 faut réduire la dissolution au point qu’elle se prenne en masse cristalline par le refroidissement , et l’étendre de dix fois son poids d’eau, avant de la précipiter par le sel ammoniac. - M. Vauquelin a observé que le sulfate de fer au minimum qu’on versait | dans une dissolution de platine acide qui ne précipitait plus pas le mu- riate d’ammoniaque , y déterminait un dépôt de sel double comme l'aurait fait une base alcaline ou une lame de fer. M. Vauquelin attribue cela, à ce que le sulfate de fer est décomposé par l’acide muriatique , et que l'acide sulfurique, qui est mis à nu, exerce sur le sel double un pouvoir dissolvant moins grand que l'acide muriatique. S. II. Manière de séparer le palladium du rhodium et les autres sels métalliques qui se trouvent réunis dans la méme dissolution. ‘On mit des lames de fer dans une dissolution de platine dont on avait précipité la plus grande partie de ce métal par le sel ammoniac: tous les métaux qui étaient dans la liqueur , à l’exception du fer , furent précipités. Le précipité fut traité, 19. À froid, par l'acide nitrique. Celui-ci a dissous beaucoup de fer, de cuivre, et un peu de palladium ; 2°. Par l'acide muriatique. K enleva beaucoup de fer.et de cuivre, et niêéme du palladium du platine et du rhodium. Cela prouve que ces | ( 385 ) trois métaux avaient été précipités à l’état d'oxide ; il est vraisemblable qu'ils étaient combinés avec de l'oxide de fer et de cuivre, car l'acide pitrique n'avait pas dissous la totalité de ces derniers. He ” Le résidu insoluble fat desséché au feu, il dégagea du muriate de mercure au minimum, du muriate de cuivre et une matière noire quia paru être de l'osmium. Il était à peine attaqué quand on le faisait bouillir dans l’eau régale formée avec les acides du commerce. Pour le dissoudre , il fallut employer une assez grande quantité d’eau régale très-concentrée, et encore resta-t-il une matière noire qui a paru être de l’iridium. Ces dissolutions furent réunies et évaporées en consistance de sirop, pour chasser l'excès d’acide ; elles contenaient du platine , du palladium, du rhodium et ce qu'il y a de remarquable du fer et ducuivre. Comme ces deux derniers avaient résisté aux acides nitrique et muriatique, ei même à l’eau régale faible, il en faut cou- clure qu'ils étaient combinés avec le platine , le palladium et le rhodium ; et que celte combinaison s’était opérée, lorsque les métaux avaient été précipités par le fer de la dissolution de platine. Yoici maintenant le procédé que M. Vauquelin a suivi pour séparer ces métaux. La dissclution nitromuriatique évaporée , fut étendue d’eau et mêlée à du sel ammoniec, il y eut précipitation d’un sel double de platine, coloré en jaune ; la liqueur décaniée fut évaporée à siccité, et le résidu fut repris par l’eau , il resta un sel grenu rouge de grenade, qui était en grande partie formée du même métal. La dissolution ainsi privée de la plus grande partie de son platine, fut mélée à une quantité d’'ammoniaque insuffisante pour neutraliser entiè- rement l'excès d'acide muriatique (1); il se déposa des aiguilles fines d’un beau rose, qui sont da muriate ammoniaco de palladium. Si l'on n'avait pas mis une assez grande quantité d’ammoniaque dans la liqueur, on s’en apercevrait facilement en y en ajoutant quelques gouttes ; dans ce cas on obuendrait de nouveau sel rose. Si au contraire on en avait mis ur excès, on ferait digérer ce précipité , pendant quelques mo- mens dans l'eau lésèrement aiguisée d'acide muriatique. Le sel double de palladium se réduit par la chaleur en métal pur avec la plus grande facilité. On fait cristalliser la liqueur dont on a séparé le palladium ; on fait égoutter les cristaux, ensuite on les broie dans un moruer de verre ,eton les traite par l'alcool à 56°. Pour cela on les renferme avec ce liquide dans un flacon ; on le décante au bout de yinet-quatre heures, et on le remplace par de nouveau jusqu’à ce qu'il ne se colore plus. Par ce moyen on dissout le muriate de fer et de cuivre , en même {a) Si la liqueur ne contenait pas un excès d’acide muriatique , il faudrait en ajouter. Tom. I, No,n5. 6°. Année, 19 (386) tems, celui de palladium, si toutefois on n’avait pas précipité la totalité de ce métal dans l’opération précédente. à Le résidu insoluble dans l'alcool est le muriate ammoniaco de rhodium retenant presque toujours un peu de sel double de platine. Pour séparer ce dernier , on traite le résidu par une petite quantité d’eau aiguisée d’acide muriatique. Le sel de platine n’est pas dissous; on fait évaporer à siccité la solution, et ce qui reste calciné, au rouge, laisse du rhodium métallique pur. Ce procédé, plus exact que celui de Wollaston, est fondé, 1°. sur | l'insolubilité du muriate ammoniaco de palladium , même dans l’eau légèrement acide; 2°. sur la solubilité dans l'alcool des muriates de fer et de cuivre , et l'insolubilité du muriate ammoniaco de rhodium. $. II. Du palladium. Propriétés du métal. Il est blanc et malléable; il a à-peu-près la méme dureté que le platine. Lorsqu'il a été laminé , sa pesanteur spécifique est de 12. Il est infusible au feu de nos fourneaux. Quand on le chauffe sur un charbon au moyen du chalumeau à gaz oxigène , il se fond , et si on continue à le chauffer, 1l entre en ébul- lition , et brûle avec des aigrettes très-éclatantes. Le platiné ne présente rien de semblable: seulement il se fond; il est donc moins volaul et moins combustible que le palladium. Sulfure de palladium. Le palladium s’unit au soufre ; on peut opérer cette combinaison en chauffant ces deux corps à l’état combusuble, ou bien en chauffant partie égale de soufre et de muriate ammoniaco de palladium. 100 de palladium absorbent 24 de soufre. Ce sulfnre est blanc-bleuâtre , très-dur et lamelleux. 11 se fond à la chaleur où l’on fait les essais d'argent; si on le chauffe dans une cou- pelle, le soufre s’en dégage à l'état d'acide sulfureux, et le métal perd en même tems sa fusibilité. Quand tout le soufre est dissipé , le palladium est d’un beau blanc d’argent et susceptible d’être laminé. Quelquefois le palladium se recouvre de taches, d'un vert-bleuätre qui paraissent dues à un commencement d’oxidation. Muriate de palladium. x gramme de palladium a été promptement attaqué , même à froid par 6 grammes d'eau régale composée à parties égales. A l’aide de la chaleur le métal a été complètement dissous ; la dissolution d’un rouge-brun est d’autant plus intense qu’elle contieut plus d’acide ; à mesure qu’elle perd l'excès de ce dernier par l’'évapo- ration , elle devient fauve. Le muriate neutre est peu soluble dans l’eau; il se dissout très-bien dans l’eau aiguisée d'acide muriatique; cette disso- lution ne cristallise pas régulièrement. Le muriate de palladium est complètement décomposé à chaud par ni ET (587) la solution de potasse : le précipité est un hydrate d'un rouge-brux , qui devient noir en séchant. | i Cet oxide bien seché se décompose par fa chaleur en métal et en az oxieène ; 120 d’oxide donnent ror de métal. D'après cela, le muriate cp palladium ne peut pas former de sel double avec la potasse. Les carbonates alcalins décomposent également le muriate de palladium. La noix de galle ne produit pas de changement dans la sofution de ce sel; mais par l'addition de l'ammoniaque , des flocons verts se déposent, et la liqueur reste colorée en jaune. Le muriate d’étaiu au r7énimum le précipite en noir. Le sulfate defer vert le réduit à l’état métallique : en cela, le palla- dium diffère du platine. ee Muriate de palladium et d'ammoniaque. Lie muriate d'ammoniaque , versé dans du muriate acide de palladium, n’y fait pas de précipité; mais par Ja concentration , il se forme des aiguilles verdâtres. Si la cristallisation est lente, on obtient des prismes quadrilatères 6u liexa- gones. La solution de ce sel mêlée à de l'ammoniaque, dune un pré- cipité rose, qui est du sous muriale de palladium et d'ammoniaque : c'est le même dont on a parlé plus haut. ; / Sous-muriate de palladiun et d’ammoniaque. Wa une couleur d'un rose teudre très-agréable ; il est formé de tres-petites aiguilles ; il est très. peu soluble dans l’eau ; il faut beaucoup de tems pour qu’il la colore légèrement en jaune ; à froid, il est peu soluble dans l'acide muria- tique faible ; à chaud, il s'y dissout en assez grande quantité. Gette solution est d’un brun-jaunätre ; elle dépose du sel rose, quand on y verse de l’ammoniaque. ; Ce sel est décomposé par la chaleur en muriate d’ammoniaque , en gaz Oxi-muyiatique et en métal. Comme ce sel se fond , on obüent les molécules métalliques dans un tel état derapprochement , qu’on peut forger le métal, et ensuite le laminer. — 20 grammes de ce sel chauffés dans un creuset de terre à un feu de forge, ont donné 8 grammes de palladium. $. IV. Du rhodium. On obtient ce métal, comme on l’a dit plus haut, en chauffant dans un creuset de terre le muriate ammoniaco de rhodium. 100 parties de ce sel donnent entre 28 et 29 de métal. Le rhodium paraît: être le plus infusible de tous les métaux connus ; car un demi-gramme de ce métal, chauffé pendant longtems sur un charbon dont la coinbustion était alimentée par un courant de gaz oxi- gène, ne s’est pas fondu : seulement ses parties se sont aglutinées en une seule masse, qui avait une couleur blanche d'argent. Il est donc moins fusible que le platine et le palladium. Le rhodium est cassant. Le rhodium est insoluble dans tous les acides , même le nitro- Soc, PrrLomaT, \ X ( 388 ) muriatique. Comme il est dissous lorsqu'on traite la mine de platine par l’eau régale, cela doit faire penser qu'il est à l'état d’alliage dans cette mine. Ÿ Sulfure de rhodium. On prépare cette combinaison, en chauffant fortement parties égales de soufre et de muriate ammoniaco de rho- dium. Le sulfure qu’on obtient est d’un blanc-bleuâtre : lorsqu'on le chauffe fortement avec le contact de l’air , il exhale de l'acide sulfureux, se hérisse de végétations, et se réduit en une masse spongieuse qui est blanche et cassante. 100 de rhodium absorbent 26,78 de soufre. Muriate ammoniaco de. ‘rhodium. Ce sel a une couleur rouge de rubis. Il se dissout facilement dans l’eau froide , sur-tout quand elle est acidulée par l'acide muriatique : la dissolution a une couleur rouge- pourpre analogue à celle de la cochenille ; mais cette couleur se rem- brunit par la chaleur et même avec le tems. Cette solution est décomposée par l’ammoniaque en sous-muriate ammoniaco de rhodium. Une partie de ce dernier se sépare sous la forme d’un précipité grenu de êouleur jaune-fauve ; une seconde reste en dissolution dans un excès d’ammoniaque , celle-ci peut être préci- pitée par la chaleur ; enfin une troisième est retenue par l’eau. La potasse versée dans la solution de muriate ammoniaco de rbodium, y fait un précipité rose et dégage de l’ammoniaque. Si l’on fait chaufier, le précipité se redissout dans lexcès de potasse ; l’ammoniaque se dégage et la liqueur devient d’un jaune-verdâtre. Cette solution alcaline exposée à l’air pendant quelques jours, donne des cristaux jaunes-fauves qui sont probablement un sous-muriate de potasse et de rhodium; on obtient le même sel, si l’on neutralise l'excès. d’alcali de la solution par un acide. Ur CE MATHÉMATIQUES. Remarques sur une équation qui se présente dans la théorie des attractions des sphéroides; par M. Poxssox. Sr l’on représente par dm , un élément quelconque de la masse du sphéroïde attirant ; par æ, y ,3, les trois coordonnées rectangulaires de cette molécule; par a , b, c, celle du point attiré ; par r, la distance de dm 0) »r37 ce point à l'élément dm; enfin par #7 l'intégrale ,; étendue à la masse entiere , ensorte que l’on ait r=(x— a) +(y—bY +<(z—c}, d de m is V, Tr cette quantité Ÿ/ sera une fonction de a , b,c, qui satisfera , en général , à l'équation ( 589 ) PF dF, dP_ : — +——+———=0;, (:) - L da? db? dc? ; $ dont M. Laplace a fait la base de ses belles recherches sur l'attraction des ! sphéroïdes de forme quelconque. Cette équation a effectivement lieu lorsque le point attiré est situé en dehors du sphéroïde que lon considère, ou encore quand ce corps étant un solide creux, le point attiré est situé dans l’espace vide intérieur : ces deux cas sont, à la vérité, les seuls pour lesquels on ait fait usage de Féquation (1) ; mais il n’est cependant pas inutile d'observer qu'elle ne serait plus vraie, si le point attiré était un des points de la masse du sphéroïde ; ce qui est d’autant plus singulier , que, d’après la démons- tration qu'on en donne ordinairement, il semble que l'équation (1) devrait être identique par rapport aux coordonnées a , b, c. . + . e. e Lé T En effet, en difitrentiant deux fois la quantité —, on trouve T2 HEURE 2(t—a} =(y—b}ÿ—(z2—c} da? NT ° T5 de é fr _ 2(yÿ—b}—(x—aÿ—(z—c} db T° D HSE Ur 2(z—c}—(x—a)—(y—6), HAE ARR A PONS EPA ONE ENT? et si l’on fait la somme de ces trois quantités, il en résultera une fraction dont le numérateur sera identiquement nul , et le dénominateur égal à r5 : si donc r ne peut être zéro pour aucune des valeurs de x, y, 3, onen conclura 3 le Ti r 7 EE AS PDT OT De se dm donc puisque les limites de l'intégrale , ou À, sont indépen- puisq es P dantes de a, b, c, on aura aussi rigoureusement dP Ca 4 æV + + — + da db? de? Ce cas est celui où le point attiré ne fait pas partie de la masse du } sphéroïde; dans le cas contraire, la distance r devient nulle entre les { = 0: Fe Lo . vi dm k Le | limites de l'intégrale f° ; par conséquent la somme les trois diffé r L rences partielles de — n’est plus nulle pour toutes les valeurs de x,7,3; | (590 ) an ul d° T ar d: 4 : - soit et lon ne peut plus dire que la fonction D P P q da? TT ab? — dc? encore égale à zéro. Pour en déterminer alors la vraie valeur, je partage le sphéroïde en deux portions : j'appelle 4 celle qui renferme le point attiré, et 4! l’autre ë A ee » : Rte dm : portion; je désigne par Ü la partie de l'intégrale — qui se rapporte à À, .et par U' Îla partie qui se rapporte à 4! ; de sorte que l’on ait, ae dm à à Le pour l'intégrale totale, = = U + U!. Le point attiré étant extérieur.par rapport à Æ#/, on aura, en verlu de l’équation (1), ŒU AU Ur PAR re d'où il résulte æV dr dy dU dU dU À a T0 AT da pie. @) On peut donner à 4 la forme que l’on veut, et il faut choisir la plus propre à déterminer facilement la valeur du second membre de ceue équation. Cela posé , je distingue deux cas: \ 19. Si le sphéroïde entier est homogène, je prends pour 4 une sphère d'un rayon quelconque, qui sera aussi homogène. Or, on sait que par rapport à une telle sphère, l’intégration directe donne , pour Îles trois composantes de l’attraction sur un point compris dans la masse, aU 4 spa dU _…. mb au 4e € RP PANMTICRUR CASE ÉD + désignant le rapport de la circonférence au diamètre, et bp la deusité. Au moyen de ces valeurs, on trouve — 47p pour celle du second membre de léquation (2); cette équation deviendra donc EP Pie y. } ei de de ER “ 20. Si le sphéroïde est hétérogène , et même si la densité varie d’une manière continue dans son intérieur , cette équation (3) aura encore lieu, pourvu qu’alors » désigne la densité à l'endroit où est placé le point attiré. Ün effet, supposons que 4 diminue indéfiniment ; le second membre de l'équation (2) ne changera pas de valeur, puisqu'il est toujours égal au premier, qui est indépendant de la forme et des dimensions de 4 : or, quand cette portion du sphéroïde sera infiniment petite, on pourra, sans aucune erreur , la considérer comme homogène, et l’on aura, en vertu de l'équation (3), d'U @U æU Peu tabs on nt \ De + (391 ) ce qui change l'équation (2) en celle-ci : dF dy DER ME me : * Concluons denc de tout ce qui précède, que les équations (3) et (1) out lieu pour un sphéroïde de forme et de nature quelconques : la pre- mière , quaud le point attiré faii partie de la masse de ce corps; et la seconde , dans le cas contraire. Appliquons maintenant ces équations générales à des exemples particuliers. Supposons que le sphéroïde soit une sphère composée de couches concentriques , et que la densité, constante dans chaque couche infiniment mince , varie d’une couche à l’autre , suivant une loi quelconque. Prenons le centre de cette sphère pour origine des coordonnées a, b, c; soit aussi + la distance du point attiré à cette origine, c’est-à-dire . . « — Va: + b? + c°; la densité h sera une fonctivn de +; il en sera de même de la quantité 7’; au moyen de quoi l’on aura æV dv æV dv 2 CURE ae CPI 4 da’ db? dc? Te da’ EC dé à de ? ce qui réduit les équations (1) et (3) à CET CERCY 4 etes PL à de DE AS o En intégrant la seconde , il vient a V=— 45 ffrade + 4e + B; A et B étant les deux constantes arbiüraires. L'intégration par partié fait disparaître l’intégrale double; car on a Jfpa de = a f pe da — fhada ; «PV = Ana [pda + 47 f pa” du + Aw + B. On peut supposer les deux intégrales qui entrent dans cetie équation, prises de manière qu’elles s'évanouissent quand & = 0; et comme 477 devient aussi nulle pour cette valeur de & , il faudra qu'on ait B—0. Supprimant donc cette constante, divisant par & , et différentiant ensuite, il vient d’où il suit , DH 4e | == pd au etes : ils ; 77, (St, comme on sait, l'expression de la force dirigée suivant [4 le rayon «; et la valeur que nous trouvons, pour cette force, est effec- tivement celle qui doit avoir lieu d’après les théorèmes connus sur l'at- traction des corps sphériques. 4 La première des équations (4) donne, pour le cas où le point attiré est en dehors de la sphère, pin. C2 ( 592) \ € et D étant les deux constantes arbitraires. On en üre - À : \ CHAR CNE de sorte qu'il ne reste plus qu'à déterminer la constante C. Or, cette. doit coïncider avec celle qui se rapporte aux points valeur de — de intérieurs, quand le point attiré est sitné à la surface; car alors l’at- traction est la même que s’il en était à une distance infiniment peute en dehors ou en dedans. Prenant donc le rayon de ja sphère pour unité, et à dr comparant les deux valeurs trouvées pour — Ts > °n en conclura É C—= 47 fræda 3 l'intégrale étant prise depuis « — 0 jusqu’à « — 1. Cette valeur de € n’est autre chose que la masse de la sphère que nous considérons ; si donc nous la désignons par M, nous aurons, pour l'attraction sur les points extérieurs , PR ET TS af LUE MT eu ce qui est conforme au théorême connu. Dans une ellipsoïdehomogène , on a, relativement aux points intérieurs, CLA CLA dy Prenant Omer E D, Te = YC; les coordonnés a , b, c, étant rapportées au centre et aux axes du corps , etæ, B, y désignant des quantités indépendantes de ces variables. D’ail- leurs , ces différences partielles du premier ordre représentent les composantes de l’attraction respectivement parallèles aux mêmes axes : en appelant donc 4, B, C, ces trois forces , on aura aussi, A— ra, B—=Bpb,; "C—=\yc: | Cela posé, l'équation (5), appliquée à ce cas particulier, dévient a+6+y—=4hr, ou, ce qui £st la même chose, A B & A6 + FER Ci FRS à sp. | Cette relation entre les trois composantes 4 , B', C a déja été remarquée par M. Legendre, dans son dernier Mémoire sur l'attraction des ellip- soïdes homogènes (1). H en existe une autre qui se rapporte aux points extérieurs, et que l’auteur déduit de la précédente , et du beau théorême de M. Yvory, dont nous avons donné la démonstration dans le n°, 62 de / ce Bulletin. —— \1) Mémoires de l’Institut, année 1810, seconde partie. Fin du Tome troisième. # ’ À (395 ) TABLE Des Auteurs des Mémoires ou Articles dont on a donné les Extraits, et renvor à ces Extraits. MM. Aubert du Petit-Thouars, pag. 270% Audebart de Ferussac (d’), 234. Auguste de St.-Hilaire, 105, 149, 236. Berard (J.-E.) , 240, Bernard, 114. Berzelius , 371. Binet , 113, 245. Biot, 144, 209, 226, 568. Bosc , 72. Boullay, 112. Bouvard , 148. Braconnot, 97, 288. Breislack , 114. Bronguiart , 78, 345. arm 230. Cassini (Henri), . Cauchy , 5 Charpentier Le de), 204, 319. Chernac (Ladislas), 114, Chevreul, 7, 65, 151, 173, ibid., 322, 36 ÿ 9e Cloquet, 298. Cuvier (Frédéric), 217. Cuvier Gers à 69 , 117, 201, Davy (J-),272. Décandelle. 166, 278 ; 296. Delaroche (E.) , 131, 240, 331. - Descostils (Collet), 543. Desmarest (A.-G.), 258 — Dessaigne, 40. Devaux , 285 Dufour (Léon), or. Dualong , 263, 289. Dunal, 277. Dupetit-T'houars (Aubert), 270: Tom. I. No. 75. 6e Année. - Taume SE. MM. Dupin , 246, 280. Dutour de Salvert » 337: Freminville, 71 , 249 , 253. Gay-Lussac, 15, 37. Géoffroy-St.-Hilaire, 218, 265 > 329- Girard , 542. Hachette , 18, 49, 144 , 310, 312. Hauffmann ; #0. ne . : Haüy , 60, 538, 353. Herschell, 158. Jacobson (Louis), 53, 76, 259, 267 , 332. ameson, 0e loire 2 29z y a:G Jussieu (L,. 2 ); 87. Jussieu (A.-L.), 76. Labillardière , 57. Lamouroux, tH 3 bide Lagrange, 248. Laplace, 164 A 280. Larrey, 52. Lausier, 224. Legallois , 5, 29, 132. Léman (S. jé 108. Lepelletier, 254. Leschevin , 344, 378. Lesueur, 281% Magendie, 297, 361. Malus, 17, 32. Marcel de Serres, 300, 374. Mérat(F. V. ), 115 Mirbel , 21, 56, 75, 74, c 106, 119 x 121, 202 y 9193 377. 50 ( 594 ) | MM. a MM. MES Molard ( C.-P.), 115. ; FRamond , 84. À Monheim, 195. Regnouf, 165. Monteiro , 195, 353. Risso , 233 , 262, 330. Murray , 272. Saussure (Thomas de), 219. Nicollet , 148. < Schoubert, 106 , 121. Noeggerath, 89, 1774 Sevwrell( William), 149. Oersted, 374. Thénard, 02, 174, 258. Olivier , 312. Thompson (Thomas), 88 , 107. Omalius (d’} d'Halloy , 123, 141 , 207. Trémery , 291, 328. £ Tristan , 150, 305. | Palisot de Beauvois , 232. Poisson, 66, 155, 355, 588. Vauquelin , 85, 111 , chid., ibid, 509, 38%. \ Poiteau , 387. Villars , 26. - Proust, 61, 81, 93,128 , 135, 136,307, Viviani, 367, 583. 308. . Vogel, 237, 306. Puissant, 273. Yvory , 177 ; 216. a PLACEMENT ET EXPLICATION DES PLANCHES. Planche Ire,, N°. 56, placer en regard à la page 69. Explication. Fig. I. Delphinusglobiceps , p.69. — Fig. 2. Delphinus coronatus , p- 71. — Fig. 3. Dipodium apiarium, p. 72 et,73. — Fig. 4. Voyez l’explica- tion , p. 75. : ë Planche 11, N°. Go, en regard à la page 141. Fig. 1, 2, et 3. Développement de l’héliostat, p. 144. — Fig. 4 Pour servir à faciliter l'intelligence du problème de géométrie , p. 141. Planche III, N°. 6r, en regard à la page 149. Scabiosa gmelini, S.-Hil. , p.49. Planche IV , N°. 67, en regard à la page 249. Fig. 1. — Balistes serraticornis, p. 249. — Fig. 2. Tetrodon, riche, p. 250. — Fig. 3. Tetrodon réticularis, p. 251. — Fig. 4. Tetrodon glaber, p. 251. — Fig. 5. Tetrodon batrachoïdes, p. 252. — Fig. 6. Tetrodon semi spinosus, | p. 253. — Fig. 7. ÆAphrodita clavigera, p. 255. — Fig. 8. Cyprisfaba, p. 258; explication , p. 259- . 4 Planche V , N°. 69, en regard à la page 281. Fig. 1. Cestum veneris, p. 281, 285. — Fig. 2. Pyrosoma elegans , p. 283 , 285. —Fig. 5. Hyalæa lanceolata , p. 284 , 285. — Fig. 4. Hyalœa inflexa, p. 265. Planche VI, N°. 72, en regard à la page 337. { Big.1,2,3,4. Digialis hybrida, p.337, et explicalion , p. 338. 23 - TABLE DES MATIÈRES. SSL 'LSSLSSES LSSLSSTLSI HISTOIRE NATURELLE. RÈGNE ANIMAL. Sur un nouveau rapprochement à établir entre les classes qui composent le Règne animal; par G. Cuyier , page 201 Zoozocre. Mammiféres. Tableau des Quadrupèdes ou des Animaux, composant le prernier ordre de la classe des Mammifères; par M. Geoffroy-S1.- Hilarre , 218 , 265. Description anatomique d’un organe observé dans les Mammifères ; par M. Jacobson, 53 Mémeire sur l’organisation et la détermina- - tion des Nyctères, une des familles de Chauve-souris ; par M. Geoffroy-S1.- Hilaire , 329 Note sur la Dentition des Bœufs, par M. Regnouf, 165 Notice sur une espèce de Dauphin , observée dans la Mer Glaciale ; par M_ Æyréminyille 4. 71 Description des Cétacés échoués dans la baie de Paimpol, par M. G. Cuvier, 69 Erpétologie. Recherches anatomiques et phiysiologiques sar un système veineux particulier aux Reptiles ; par M.Zouis Jacobson, 259 Tchtiologie. Extrait d’un Mémoire sur un Organe pärti- culier des sens dansles Raies et les Squales ; par M. Zouis Jacobson , pensionnaire de … S. M. le roide Danemarck, etc., 332 Description de quelques nouvelles espèces de Poissons de l’ordre des Branchiostèges ; par M. de Fréminville, 249 Note sur la Montée; par M. Zamouroux , 101 Molusques et Testacés. Mémoires sur quelques nouvelles espèces d’Animaux Mollusques et Radiairés , re- cueilis dans la Méditerranée, près de Nice; par M. Ze Sueur, 281 Annélides. Sur une nouvelle espèce d'Aphrodite; par M. de Fréminville, 293 Crustacées. Essai historique sur les Crustacés de la mer de Nice; par M, Résso( et non Rizso.) ES Arachnides. Extrait d’un Mémoire sur les Araignées; par M. Lepelletier , 294. Entomologie. Extrait d’un Mémoire sur les usages des diverses parties du Tube interninal des Insectes; par M. Marcel de Serres, 300 Mémoire anatomique sur une nouvelle es— pèce d’Insectes du genre brachine; par par M. Léon Dufour, 101 Extrait d’un Mémoire sur le Puceron du Thérébinthe , Æphis pistaciæ, et sur les Galles on Vécicnlee qn'il produit ; par M. d’Audebard de Ferussac , 234 Zoophytes. Extrait d’un Mémoire sur la classification des Polypiers coralligènes non entièrement pierreux , par M. Zamouroux , 18t Molusques et Testacées, Mémoire sur quelques nouvelles espèces d’Az nimaux Mollusques et Testacées , recueillis dans la Méditerranée , près de Nice ; par M. Ze Sueur, S 28x Helminthologie. Description du Dipodion , genre nouveau de vers intestinaux ; par M, Bosc, 72 PHysioLoGIE ANIMALE , ANATOMIE, etc. Essais sur Îes facultés intellectuelles des Brutes ; par M. Frédéric Cuvier , 217 Sur la composition de la tête osseuse dans les Animaux vertébrés ; par M. G. Cuvier, 317 + (396) iv Extrait d’un Mémoire de M. ZLepallois, sur le principe des forces du cœur ét sur son siége, : 5, 29 Sur un canal existant dans la moëlle épinière des Quadrupèdes; par William Sesvell, 14 Sur l'usage de l’Epigloite dans la delaiton par M. Magendie , 297 Sur l'influence que la température de l'air exerce dans les phénomènes chimiques de la respiration, par M. F. Delaroche , 331 Sur une Glande conglomérée, appartenante à la cavité nasale ; par M, LouisJacobson, 26 Mémoire concernant l'influence de l’'Emé- tique sur l’Homme et les Animaux ; par M. Magendie , 561 RÈGNE VÉGÉTAL. BoranriqQuer. Remarque de MM.Schoubet et Mirbel sur le polytrichum: commune , 106 Sur les Lycopodiacées, par M. Desvaux , 285 Extrait d’un Mémoire sur les organes cau- linaires des Asperges ; par M. J. Tristan, 305 Note sur ure nouvelle Digitale ; par M. Du- tour de Salvert , 537 Extrait d’un Mémoire sur la structure de la Pomme de terre; par M. 4. Villars, 26 Mémoire sur les Lobéliacées et les Styli- diées , nouvelles familles de‘plantes; par M. A. L. de Jussieu, 7 Sur les composées à corolles labiées , ou La- biatiflores ; par M. Decandolle, 166 Extrait d’un premier Mémoire de M. Henri Cassini , sur les Synanthérées, 180 Sur une nouvelle espèce de Scabieuse; par M. Auguste de S1.- Hilaire , 149 Examen du Genre cératocéphalus, suivi de quelques observations sur les racines se- condaires de plusieurs plantes ; par M. Au guste de St. Hilarre, | 236 Description de quelques nouvelles espèces de plantes , et en particulier de l’Enar- thocarpus, genre nouveau de la famille des cruciferes ; par M. de Labillardière , 5 Notes pour servir à l'histoire naturelle de la famille des Orangers; de M. A. L, de Jussieu; par M. Mirbel, 377 Mémoire sur la formation de l’'Embryon du Tropeolum et sa pénération, par M, 4u- guste'St.- Hilaire, | = 10% Mémoire sur.les variétés d'Orangers et de: Citronniers cultivés dans les environs de. Nice; par M. Risso, 262 * Extrait d’un Mémoire sur les genres Aecy- sarum et æschinomene de Linnœus ; par M. Jaurme-St.- Hilaire ; CNT Errata relatif au même Mémoire, 216 Observation sur le Pédilanthe, Neck. , genre de plante de la famille des Euphorbiacées ; par À. Porteau , à 28 Note sur le Taxus, genre de la famille des conifères ; par M. Mirbel, 73 Observations sur le genre Taxus en particu- lier , et sur la famille des comfères en gé- néral; par NI. Mirbel, 74 Note sur l’Abies , genre de la famille des conifères ; par M. AMirbel, 83 Note sur le Thuya, le Juniperus , le Cu- pressus et le Schubertia , genre de la fa- mille des conifères ; par MM. Schoubert et Mirbel, 121 Note sur l’Ephedra, genre de plante de la famille des coniftres ; par M. #rrbel , 56 PuysioLOGtE VÉGLTALE. Résumé de différens Mémoires sur la graine et la germination; par M. Mirbel, 21 Note pour servir à l'Histoire de la germina- tiun ; par IV. JH{trbelt , :- 11q Développement des Ovules dans l’ovaire des plantes phanérogames ; par M. Mirbel, 202 Nouvelle classification des Fruits, M. Mrrbel , Extrait d’un Mémoire sur l’effet de la gelée dans les fleurs des Abricotiers et autres. arbres fruitiers; par M. 4. du Perit- Thouars , 270 RÉGNE MINÉRAL. OnYcTocnosir. Sur la-détermination directe d’une nouvelle variété de forme cristalline de Chaux car- bonatée, et sur les propriétés remar- puables qu’elle présente ; par M. de Mon- l teiTo , 353 « Eztrait d’un Mémoire sur la Chaux fluatée du Vésuve ;. par M. Monteiro,, 195 Observations sur les Topazes trouvées en Ecosse; par M. Jameson, 195 / 507 ) Sur la Cymophane des Etats-Unis; par M. Houy , 60 Extrait d’un Mémoire sur la nature et le gi- sement du Pyroxène en roche, connu sous le nom de Lherzolite ; par M. Jean de Charpentier , 204 Analyse de la Lherzolite; par M. Vogel, À 306 Sur la Sodalite; par M. Thomas Thomson, : 88 Sur l’Allanite ; par M. Thomas Thomson , 107 Extrait d’un Mémoire sur la Ligurite , nou- velle espèce de pierre; par. M. Wiviani, | 367 Note sur la substance minérale nommée Li- - gurite ; par M. Viviani 383 Sur le Fer sulfuré blañc; par M. Z. P. Jus- SIEU » 8 Note sur le Cuivre carbonaté bleu, et le cuivre corbonate vert , découverts à Chéssy, près Lyon; par M. Haüy, et leurs analyses; par M. Vauquelin, 338 Essai d’une classification minéralogique des roches mélangées; par M. 4. Brongniart, 345 GÉOGNOSIE. * Mémoire sur le terrain granitique des Pyré- ET SR La: nées ; par M. J. de Charpentier , officier des mines de Saxe , 319 Description du Faberg, près de Juuhep ne, en Smoland ; par M. Hausmann, 80 CHI CHIMIE GÉNÉRALE. Sar la chaleur spécifique des Gaz ; par MM. Æ. Delaroche et J..E. Bérard, 240 Observation sur l’absorption des Gaz par différens corps ; par M. Thomas de Saus- sure , 219 De l’action du Gaz oximuriatique sur le Gaz oxide de carbone; par MM. Murray et J. Davy, 272 Observations sur les Hydro-sulfures ; par M. Thénard , Surl’Acide sulfurique fumant ; par M. Fo- gel, 237 Sur une nouvelle substance détonuante ; par M. Dulong , 263 Résultats d'expériences sur le Gaz ammoniac; par M. Thénard , 238 Mésultats d'expériences sur le Phosphore ; par M. 7énard, g2 17. Sur les Tourbes ligneuses sous-marines ; par M. 4. Brongniart, = ER à 7 Sur le gisement de la variété de Lignite, nommée Braunkohle; par M. J. J. Noeg- gerath , - 89 Note sur l’existence du Calcaire d’eau douce dans les départemens de Roine et del’Om- brone, et dans le royaume de Wurtem- berg ; par M. J. J. d'Omnalius-d Halloy , ; 207 Note sur le gisement du Üalcaire d’eau douce dans les départemens du Cher, de lV’Allier et de la Nièvre ; par M. J. J. d'Omalius-d Halloy , 123 Note sur la Gyrogonite ; par M. S, Léman, 108 Note sur un petit fossile du genre des Cy- pris de Muller; par M. 4. G. Desma- rest fils, 258 Observations géologiques sur la presqu’ile de Saint-Hospice, département des Alpes- Maritimes ; par M. 4. Risso, 339 Extrait d’un Mémoire sur la vallée de l’'Ega- rement, en Egypte; par M. Girard, 342 ÀÂÉROLITOLOGIE. Additions au catalogue de M. Chladnt, des Météores à la suite desquels des pierres ou des masses de fer sont tombées , inséré dans ce Bulletin I, p.320, et Il, p.78, - — ni) MIE. Sur la non existence de l’Azote su:furé dans les caux d'Aix - la - Chapelle; par M. Monheim , 195 CHIMIE MINÉRALE. Sur la Chaux maigre; par M. Collet-Des- costils , : 345 Sur un phénomène que présentent la Baryte et la Strontiane, lorsqu'elles se combinent rapidement au gaz muriatique ; par M. Che- vreul , . 65 Mémoire sur le Palladium et le Rhodium'; par M. Vauquelin , 564 Note sur la préparation de l’oxide brun de plomb, dans une circonstance qui n’a pas été observée ; par M. Chevreul , 173 Extrait d’un Mémoire sur le sulfate de cui- vre-, par M, Cherreul, ibid Observations sur la précipitation du Cuivre, ÿ ( 398 ) FT de sa dissolution par le fer etle zinc; par . M. Vauquelin, Bo Extrait d’un Mémoire sur les Oxides de fer; _ par M. Gay-Lussac, 37 Examen chimique de deux variétés de Co- balt arsenical , suivi d’expériences sur la - nature des sulfures d’arsenic, et sur la composition de deux Arseniates alcalins ; ‘par M- Laugier , 224 Sur les Oxides d’antimoine; par M. Berze- lus , 37x Note sur l’action de la Potasse et du Platine sur l’oxide d’arsenic ; par M. Chevreul, - 322 Observations sur la préparation de l’Oxide de chrôme ; par M. Dulong , 289 Sur la précipitation des métaux par l’hydro- gène sulfuré ; par M. Gay-Lussac, 15 Extrait des Mémoires de M. Proust, sur la poudre à canon : { 1 AMEmMOITE re ele reel ie tIOL Fe en es AU te FIG PONS ST MES AE be OR Luc: Ve EN ECO PAGES EN Le ERP RP AE PARTS DEN SNet e AR EE CMS TOR (AMONT MER UE Encens At Ps ee Cuimie VÉGÉTALE. De la conversion de l'Amidon en matière sucrée 3 par Me CAGE, LA Recherches analÿtiques sut la nature des” Champignons ; par M. Æ. Braconnot » 97 Expériences sur un Acide particulier qui se développe dans les matières acescentes ; par M. 4. Braconnot , 285 Exirait d’un nouveau principe immédiat cris- tallisé , auquel la Coque du Levant doit ses qualités vénéneuses; par M. Boullay 112% Éxamen chimique des feuilles du Pastel isaiis linctoria , et du principe extracti£ qu’elles contiennent, Îu à la premiere classe de l’Institut, le 26 août 1811; par M. Chevreul , ‘ T Expériences sur le Dapline alpina; par … M. Vauquelin, 150 CHIMIE ANIMALE. Analyse du Chyle de cheval; par M. Faus quelin , Analyse des Coquilles d'œufs; par M. Vau- quelin , : ITE] — de la Membraneinterne del’œuf, cb:d . — des Coquilles d’huîtres , ibid. Recherches chimiques sur plusieurs corps gras , et particulièrement sur leurs com=— binaisons avec les alcalis. Premier mémoires examen-d’une substance nouvelle obtenue du savon, de graisse de porc et de po=. tasse ; par M. Cherreul , 369 LIT PAYS ITONUAE" Mémoire sur l’arc de réfraction des cristaux, et des substances organisées, lu à la pre- mière classe des Sciences physiques et ma- thématiques de l’Institut, le 19 août 1811; par M. HMalus , 17/2192 Sur de nouveaux rapports entre la réflexion etla polarisation àla lumière ; par M. Bot, 209 , 226 Notice sur un nouveau genre de Besicle, inventé par M. Wollaston ; par M. Biot, 358 Observation sur le Calorique rayonnant ; par M. #7. Delaroche , 131 Observations sur les expériences à l’aide des- quelles les Physiciens démontrent la ré- flexion du calorique ; par M. 7remery , 323 MATHEM Mémoire contenant un systême de formules ‘analytiques , et leur application à des con- Mémoire sur la distribution de l’Electricité à la surface des corps conducteurs; par M. Poïsson , = ) Suite, 155 Second Mémoire surla distribution de l’E- lectricité à la surface des corps conduc- teurs , par M. Porsson , 355 Mémoire sur l’origine et la génération du pouvoir électrique , tant dans les frotte- mens que dans la pile de Volta, lu à la classe des Sciences mathématiques et phy- sique de l’Institut, le 13 septembre 1811; par M. Dessaiones , 40 Observations sur les rapports qui lient la théorie du Magnétisme à celle de l’Elec- tricité , et sur le conducteur de Volta ; par M. 7rémery, 29E ATIQUES. sidérations géométriques ; par M. J. Binet 243 RP ( 399 ) Mémoire sur l'égalité des Polièdres ; com posés des mêmes faces semblablement disposées ; par M. Cauchy; 66 . Développemens de Géométrie rationnelle et snalytique , pour servir de suite aux Trai- tés de géométrie descriptive et de géomé- trie analytique de M. Monge ; par M. Dupin , 246 ‘Annonce de l'ouvrage imprimé, 280 Sur l'attraction des Sphères; par M. Biot, 44 Remarques sur uue équation qui se présente dans la théorie des attractions des sphé- roïdes ; par M. Poïsson. 388 Solution analytique du problème d’une Sphère qui envtouche quatre autres; par M. Poisson, 141 Extrait d’un Mémoire sur la Trigonométrie sphéroïdique ; par M. Puissant, | 2-3 Mémoire sur l'attraction des Ellipsoïdes ho- mogènes , par M. Yyory, Ur. Addition à ce Mémoire, 216 De la relation entre les trois diamètres prin- cipaux rectangulaires d’une surface du second degré , et lestrois diametres con- jugués de cette surface , déterminés par les angles que ces diamètres font entreeux;. par M. Æluchette , 310 Solution d’un Probléme de géométrie.; par M. Olivier, élève de l'Ecole pobRecnIque, 12 MÉCANIQUE. De la mesure de la force tangentielle dans les machines à arbre tournant; par M, Æ/a- ehette , 2 ASTRO Elémens de la Comite actuellement sur l’ho- rizon , calculée par MM. Bouvard et IVi- collet, 143 Recherches de M. ZZerschell , sur les Nébu- leuses , 158 18 Sur les Eprouvettes de la poudre de chasse ; par M. Hachette, 49 NOMIE. De l'Héliostat; par M. Hachette, 144 Mémoire sur le développement de la fonc- tion dont dépend le calcul des perturba- tions des Planètes ; par M.J. Binet, 113 ÉCONOMIE DOMESTIQUE. Procédé pour obtenir le Sirop de miel aussi Note sur une nouvelle espèce de Hernie ; par M. Hipp. Cloquet , 295 OUVRAGES Expériences sur le principe de la vie , etno- tamment sur celui des mouvemens du cœur , et sur le siége de ce principe ; sui- vies du rapport fait à la première classe de Vlustitutfsur celles relatives aux mouve- mens du cœur ; par M. Zegailois, D. M. P.,1 vol. in8°., avec une planche gra- vée en taille-douce. À Paris, chez d’Elau- tel, libraire , rue dela Harpe, n°. 0, 132 Théorie élémentaire de la Rotanigne, où exposition des principes de la classification naturelle, et de l’art de décrire et d’étu-- dier les végétaux ; par M. Decandolle, 2G6 Catalogus Plantarum horti botanici Monspe- liensis, addito observationum circà spe- cies novas aut non salis Coguitas hageule, 27 M DE CES 35 beau que le Sirop de sucre, Réflexions sur la nature du Croup et sur ses résultats ; par M. Larrey, 52 NOUVEAUX. Nouvelle Flore des environs de Paris : par F. VW. Merat, D. M., 1 vol. in-8s. chez Méquignon-Marvis, rue de l'Ecole F de Médecine, n°. 9, 114 Essai d’une nouvelle Agroslographie ; par M. 4. M.F. J. Palisot de Beauvois, membre de l’Institut, etc., 1 vol. in-8., avec fig. 252 Histoire naturelle, médicaie et économique des Solunuim, et des genres qui ont été | confondus avec eux; par Michel-Félix Dunal, D. M., 1 vol. in-4°. fig. A Paris ef Strasbourg , chez 4rnand Keænis, 297 Introduction à la Géologie; par Scipion Breis- lack, traduit de l'italien par J. J. B. Ber- nard , docteur en médecine, x vol.in-8°., chez J, Xlostermann fils, rue du Jardinet, n°, 13; 214 ? Log bg y 4 (400) | cr arithmeticum ; par Ladislas Cher- nac, 1 vol. in-4°. de plus de 1000 pages. Paris, chez madame veuve Courcier , quai des Augustins, n°57, 114 Théorie des fonctions ‘analytiques; par M. Laplace, nouvelle édition. Paris, chez madarue veuve Coureier, 248 Théorie analytique des Probabilités ; par M. Laplace. Paris, chez madame veuve Courcier ; 164 Exposition du Système du monde; par M. le comte £aplace , quatrième édition , revue et augmentée par l’auteur. Paris, chez ma- . dame veuve Courcier, + 260: + no # 5 Mémoires sur la forn ‘barométrique de. la Mécanique céleste; par M. Ramond, 1 vol, in-6°., : NL EU NOT Journal de l’Ecole polytechnique , septième et huitièmes /cahiers, ‘r vol. in-4°}, avec planches. A Paris, chez A lostermann fils, libraïre , rue du Jardinet , - ‘148: Tables de la Lune , calculées par M: Burc- kardt , et publiées par le bureau des Lon- gitudes de France, Paris, chez anadame &, Description d:s Machines etprocédés spêci- cifiés dans les brevets d'invention , “de erfectionnement et d’importaïon , dont a durée:est expirée , publiées d’après les: - ordres de M. le comte Montaliver, mi- nistre de l’intérieur; par €. P. HMolära , administrateur du Conservatoire des Arts et Métiers, tom. 1%. , in-4°, Paris, chez madame Æuzard ; rue ‘detl’Eperon:St.- André-des-Arts, n°. 17, EP D 1 T'able anaiytique des matièrescontenuesidans les vingt-huit premiers volümes du Jour- nal des Mines; par M. P.X. Leschevin , 1. VO in:0°. 4 er” y 375 Recherches sur \lPidentité des: forces chi= miques et électriques , pa M. Oersted ; trad: de l'allemand par M. Marcel de Serres , un vol.in-8°. , avec uneplanche. AParis, chez Dentu, libraire, rue du Pont-de-Lodi:, ne. 3, et chez us Ber- trund,, frue-Hautefeuille, n°284. . 1974 Voyage à Genève et dans ia vallée de Cha- mouni , en Savoie; par M: P. X. Lesche- vér , 1 vol. in-8°., emichi du portrait de È ‘4 à 4 veuve Courcier, 230 A. BP. de Saussure, "344 = Fe AN | à : CORRECTIONS ET ADDITIONS. Pag. ; hi brave, aursecem ro Thouars ; ajoutez : Voyez.dans ce Pulle- l'eRbose de ce fai tin, vol. 1°. , pag. 249» décembre 1608, et vol. 2; p.26, les figures que M. du Petit-Thouars en a données, ÿ he £ à aè 5 og, au verso de celte page, on a tuis 200 au lieu de 100, etan a continué jusqu’à 216; il est esséntisl de mettrepartout 1 à la place dupremier chiffre 2. # 2, lig. 24, bupilevrifolium ; lisez buplevrifolium. RU 7 ? ia 16, Le lieu de Luorea /Veck, J. S1.-Hil. , lisez MAUGIHANTA ; J. SL- 7? meitez en observation : Ce genre, dédié à M, Robert Maughan, botan Hit. et te ecos- sais (qui vient de publier dans le 1°%. volume des Mémoires dela Société NVernérienr e d'Edimbours} une wliste intéressante des plantes rares observées aux environs D d'Edimbourg , et qui ne sont point mentionnées dans le Flora Scotica de Light- ” # ee Ê foot), ne doit pas étréconfondu avec le Lourea, MVeck. qui, parune faute d’im- ression } avait élé changé en Luorea , M. Jaume St.-Hilaire ayant reconnu que ie caractères de ce dernier n'étaient pointia »plicables aux niaughauia. ; ET ARR AT Ne 194, lig-2, en remontant, corinsdons, lisez: corindans. rue # œ a + 274, lig. 6, en remontant, x lisez à. " 1 . »276, lig. 10, en TeMORUAN , — —— ; lisez == ut # 285 , ligne 8, en remontant, lympôdiacées, dises lyÿcopodiacées. 340, ligne dernière de la note, supprimez lemot cités. 576, ligne dernitre, ajoutez à la fin S. L, ja En. . PT