L^r^'^^Ss^ *-'-^4i--^^; ï^i^mmM f^mÊ^^^M-^mM V. ^.^ ''-'^Hr ^•■':-.;- 'i^-<^¥- ■--••/. '^^'^ i> . .T' NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE, APPLIQUÉE AUX ARTS, A rAgriculture , à rÉconomie rurale et domestique, à la Me'decine , etc. PAR UNE SOCIÉTÉ DE NATURALISTES ET D'AGRICULTEURS. Nouvelle Edition presqn'entièrement refondue et conside'- rablement augmentée ; AVEC DES FIGURES TIREES DES TROIS RÈGNES DE L\ NATURE. TOME IV. DE L'IMPRIMERIE U'ABEL LANOE, RUE DE LA HAUPE.' A PARIS, Chez DETER VILLE, libraire, ruehautefeuille,no g. M DGCC XVI. AVIS. Nous donnerons , avec le dernier vo- lume , une Table relative à quelques ob- jets figures sur les Planches , et dont les noms auront éprouvé des cliangemens. Indication des Pages oîi doivent être placées les Planches du Tome IV, avec la note de ce qu elles représentent. A 23. Plantes Pag. lo4 Baobnb dîgité. — Ben oléifère. — Bois ivrant. — Bonduc commun. A 28. Mi)liusqiK's , Vers et Zoopliytes 3i2 Be'roë ovale. — Beroë globuleux. — Biphore social. — Bi- phore bossu. — Brarhion strié. — Brachioii grenade.— Brachion armé. — Bursaire buliée. — Celiépore ponce. — Cellulaire raboteuse. — Cercaire cornue. —Clio boréal. —Corail rouge, — Coralline officinale. — Coryne am- phore. — Coryne prolifique. — CucuUan des poissons. — • Cyclide noirâtre. A 26. Cnist.Hce's 333 Albunée dentée. — Alphée tamule. — Apus prolongé. — Aselle d'eau douce. — Binocle de Geoffroy. — Branrhio-» pode stagnai. — Calape envoûte. — Cailige court. — î ,ue- VroUe linéaire. — Crabe chauve-souris. —Crevette des ruisseaux. — Cyame des cétacés. — C) mothû", ichtiole. — Cypris orné. — Cythérée bossue. — Daphnie plumeuse mâle, A 27. Plantes. . . . ^ >j,j Brésillet de Fernarabouc. — Broussonnetie à papier.— Bru- çce anti-dyssentéri(jue. —Bruyère tubiflore. A 29. Plantes ^20 Bubon galbanifère. — Budlèje globuleux. — Buglose tei- gnante. — Butonie de J*Inde. B 16. Animaux mammifères 5oi Cabiai. —Chauve-souris (phyllostome.) — Coaïla. (Atèle.) B I. Plantes 536 Cacaoyer rultive'. —Cactier-raquette. —Café' d'Arabie. — ; Caoutchouc de Cayenne. NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE, B O E "ou BŒUF CONSIDÉRÉ SOUS LE RAPPORT DE l' AGRICULTURE DU COMMERCE ET DES ARTS. llABiTuÉ à ne juger des animaux qui vivent autour de lui sur la surface du globe , que sous les rapports de lutilité qu'il peut en retirer, riiomme a placé le bœuf au premier rang et celte sorte de prééminence est méritée. Les sei'vices diî bœuf sont d'une telle importance, que la subsistance et la prospérité des nations en dépendent. Sans ce précieux ani- mal , les campagnes les plus fertiles seroient frappées de sté» rilité, la disette des alimensse feroit ressentir de toutes parts, une population misérable et sans vigueur traîneroit une ché' tive existence , sans espérance de se relever par les efforts de son industrie , puisqu'elle manqueroit des matières indis- pensables aux arts de première nécessité , comme à ceux de simple agrément. Et que l'on ne pense pas que le cheval puisse remplacer les services du bœuf! Si, par ses formes grossières, sa lourde masse et la lenteur de sa marche , celui-ci ne peut soutenir la comparaison avec l'autre, il l'emportera toujours par tous les genres d'utilité qu'il présente. Le cheval, plus beau, plus agile , plus ardent et plus fier, brille de tous les dons qui naissent de l'élégance des formes et de la grâce dans les mouvemens ; le bœut n'a aucun de ces agrémens , mais il possède avec moins d'éclat des qualités plus solides et plus précieuses. L'impétuosité du cheval le rend digne de partager avec le guerrier les périls et la gloire des combats ; le courage du bœuf est moins fune;8tç , c'est celui de la constance et de la IV. 2 B O E patience dans de pénibles et utiles travaux ; et s'il fait couler le sang, c'est celui même de l'animal , vrai bienfait de la na- ture , qui, après nous avoir fait subsister pendant sa vie , nous nourrit encore après sa mort , et nous enrichit de ses dé- pouilles ; au lieu que , le cuir excepté , la mort du cheval ne nous laisse rien de bon. Aussi, chez les peuples qui ont porté toute leur attention vers l'agriculture , source pure de richesses et de bonheur» tous les soins ont été réservés à l'espèce du bœuf L'on sait combien elle étoit honorée dans l'ancienne Egypte ; on l'a- voit mise sous la sauve-garde des lois civiles et religieuses ; et afin de lui attirer plus de ménagement , et de l'environner de plus de respect , l'on plaçolt un bœuf au rang des divinités les plus révérées ; on faisoit des funérailles aux autres bœufs lorsqu'ils venoient à mourir ; car , à l'exception de ceux que l'on sacrifioit aux dieux , l'on n'en tuoit que très-rarement , et il étoit défendu de mettre à mort ceux qui avoient déjà travaillé. Le bœuf, dit Pline , étoit si précieux chez nos ancêtres , qu'on cite l'exemple d'un citoyen accusé devant le peuple , et condamné parce qu il avoit tué un de ses bœufs pour sa- tisfaire la fantaisie d'un jeune libertin qui lui disoit n'avoir jamais mangé de tripes. Il fut banni comme s'il eût tué son métayer. Valère -Maxime rapporte le même fait (1. 8 , c. i ), et Côlumelle ( 1. 6 ) dit que tuer un bœuf étoit un crime ca- pital. Dans la presqu'île de l'Inde, le bœuf a joui, de temps im- mémorial, d'une considération qui tenoit du culte. Aujourd'hui encore il y a des individus de cette espèce consacrés , et que l'on nomme bœufs bramines. « Je ne sais, dit M. de Grand- Pré , si c'est le soin particulier qu'on prend , la nourriture plus délicate , ou le genre de vie plus aisé qui leur donnent les formes qu'ils ont; mais ils sont bien loin de l'air pesant et tar- dif des autres animaux de leur espèce. Ils sont légers, sveltes, alertes , et ne manquent pas de grâces dans leur taille et leurs mouvemens. Ce sont des Apis qui se promènent librement dans la foule , au marché et ailleurs , prenant tout ce qui leur convient dans le bazar. Le marchand auquel tel bœuf enlè- vera un chou ou tout autre légume , l'imputera h très-grand bonheur , et s'en réjouira avec toute sa famille. » V. dam l'Inde et au Bengale , etc. , t. 2 , p. ^y. Chez les Brames, les femmes, pour se procurer abondance de lait et de beurre , invoquent une vache par excellence, chérie du roi des cieux , t)-pe , mère et patronne de toutes les vaches. L'espèce entière jouit des plus grands égards , on lui prodigue tous les témoignages de la reconnoissance , et B O E 3 il est un Jour dans l'année destiné à en consacrer l'expres- sion. Pendant cette journée, que Tonpourroit appeler /a /t^'te des bœufs , ces animaux, ornés de fleurs , les cornes peintes , peuvent aller et venir en toute liberté , et s'emparer de ce qui leur convient sans que personne s'y oppose. En tout temps , aucun Indien d'une autre tribu ne peut paroître , monté sur un bœuf, dans les villages habités par les Brames; et qui- conque mange de la chair de cet animal , passe à leurs yeux pour un être infâme et abominable. Les Grecs de Chypre et de quelques autres contrées ne se nourrissent jamais de cette viande ; ils ont pour maxime , que l'animal qui laboure la terre , que le serviteur de Ihomme et le compagnon de ses nobles travaux, ne doit pas servir à sa nourriture. Parmi nous, il en est tout autrement: les ménagemens les plus or- dinaires sont très-souvent refusés à l'animal dont nous tirons des services forcés ; après une vie de misère , le couteau l'at- tend, et si c'est de notre part le comble de l'ingratitude et de l'insensibilité , c'est du moins le terme des souffrances d'un animal dont l'existence nous fut entièrement consacrée. Choix du mâle et de la femelle pour la pwpagaiion de V espèce. — L'on s'est beaucoup occupé et l'on s'occupe encore des haras , dans les différens états de l'Europe, et c'est une des branches les plus importantes de l'économie publique. Mais l'on n'a ja- mais songé à former de pareils établissemens pour l'amélio- ralion de l'espèce du bœuf Cependant l'agriculture , l'abon- dance et la bonne qualit-é de nos subsistances dépendent de cette amélioration ; et de si grands avantages, que l'on pour- rolt appeler le luxe de l'utilité , me paroissent assez grands pour chercher à les obtenir en réunissant des taureaux et des vaches des plus belles races, en formant, en un mot, si je puis m'exprlmer ainsi, des haras de bêtes à cornes. Ce n'est point ici le lieu de développer tout le bien qui résulterolt de ces établissemens, quitourneroientmême auprofit del'espèce du cheval, puisqu'elle se trouveroit rendue à sa vraie desti- nation, c'est-à-dire, à la monture, au service des routes et des équipages de guerre et de luxe ; tandis que le bœuf seroit presque seul chargé des travaux de la campagne. Rien n'est plus rare , dans plusieurs cantons de la France, qu'un beau taureau. Il n'y en a pas même dans tous les vil- lages , et les propriétaires sont souvent forcés de faire con- duire leurs vaches au loin pour les faire saillir par un taureau chétif, tantôt trop jeune , tantôt épuisé , et souvent affoibli par le travail et la faim. Il ne peut résulter de ces unions que des produits misérables et le dépérissement successif de l'es- pèce. Le taureau doit être choisi , comme le cheval étalon , parmi 4 B 0 E les plus beaux de son espèce ; il doit être gros , bien fait et eh Loiine chair ; il doit avoir l'œil noir , le regard fier , le front ouvert , la tête courte , les cornes grosses , courtes et noires , les oreilles longues et velues , le niuflc grand , le nez court et droit , le cou charnu- et gros , les épaules et la poitrine lar- ges , les reins fermes , le dos droit , les jambes grosses et char- nues , la queue longue et couverte de poil , l'allure ferme et sûre , le poil luisant , épais et doux au toucher. 11 doit être , en outre, de moyen âge, entre trois ou neuf ans au plus ; passé ce temps il n'est plus bon qu'à engraisser. On fera bien de ne lui laisser servir que trente ou quarante vaches , et de le nourrir largement. La vache doit avoir la taille haute , les cornes bien éten- dues , claires et polies ; le front large et uni ; le corps long ;: le ventre gros et ample , les tétines blanches , point charnues , mais déliées et au nombre de quatre. En général , elle doit être forte et docile. Castration des Taureaux. Quoique Ton puisse soumettre le taureau au travail , on est moins sûr de son obéissance, et il faut être en garde contre l'usage qu'il peut faire de sa force ; il est souvent indocile , fougueux , et au temps du rut il de- vient furieux et indomptable ; mais par la castration l'on dé- truit la source de ses mouvemens impétueux; il devient plus trailable , plus patient, sans rien perdre de sa force , et il acquiert plus de grosseur et plus de disposition à s'engraisser; alors , malgré la castration , sa chair est toujours dure , rouge» et de mauvais goût. C'est ordinairement à dix-huit mois ou deux ans , et au printemps ou à l'automne, que l'on soumet le jeune taureau à la castration. Cette opération se fait de différentes maniè- res, et là-dessus chaque pays a ses usages. La meilleure mé- thode consiste à enlever les testicules. Elle est suivie dans le Maine , dans le Cotentin et dans d'autres cantons où les bœufs sont renommés par la qualité de leur viande et l'abondance de leur suif 11 y a des gens de campagne qui la pratiquent avec beaucoup de dextérité. On saisit les testicules, et , après avoir fait une incision à la peau, on les fait sortir et on les détache l'un après l'autre avec un bistouri ; on lave ensuite la |)laie avec de l'eau fraîche, et l'on y verse un peu d'huile; l'on y applique encore le couteau de feu à plat , pour arrêter le sang , et on y fait fondre de l'onguent divin ; l'opération ter- minée , on lâche l'animal que l'on a jeté par terre du côté gauche , et dont on a pris la jambe droite de derrière avec une corde passée sur le cou ; il faut le laisser pendant trois jours à l'étable , et ne lui donner pour toute nourriture que de la paille , du son et de l'eau blanche. B O E 5 Dans beaucoup de pays l'on se conlente de bistonmer les taureaux^ c'est-à-dire que l'on serre fortement avec une ficelle ou que l'ontord les vaisseaux, spennatiques, de manière à les détruire. Il arrive quelquefois que ces lœrafs htsfoumes ^ auxquels on a fait tard cette opération , conservent quelques qualités du sexe masculin, sont impétueux et indociles, et cherchent à s'approcher des vaches dans le temps de la chaleur. Lorsque ces approches ont lieu, elles font naître à la vulve de la vache des espèces de carnosltés ou verrues qu'il faut détruire et guérir en y appliquant un fer rouge. On a vu, dit Aristote ( liv. 3, chap. I ), un taureau couvrir une vache au moment où il venoit d'eire coupé , et cet accouplement être fécond. Qualités d'un Bœuf destiné au travail , et moyen de l'y habituer. — Un bon bœuf pour la charrue ne doit être ni trop gras ni trop maigre : il doit avoir la tête courte et ramassée , les oreilles grandes , bien velues et bien unies ; les cornes fortes , luisantes et de moyenne grandeur; le front large, les yeux grands , vifs et brillans ; le mufle gros et camus ; les naseaux bien ouverts, les dents blanches et égales, les lèvres noires, le cou charnu , les épaules grosses , la poitrine large , le fanon pendant jusque sur les genoux, les reins fort larges , le ventre tombant, les flancs grands, la croupe bien épaisse, les jambes et les cuisses grosses et nerveuses, le dos droit et plein , la queue fort longue et garnie de poils touffus et fins , les pieds fermes, l'ongle court, large et luisant, les muscles élevés, le cuir épais , mais souple ou maniable ; autrement le bœuf se- roit insensible à raiguillon. 11 faut aussi qu'il soil obéissant à la voix et bien dressé ; mais ce n'est que peu à peu , et en s'y prenant de bonne heure, qu'on peut accoutumer le bœuf à porter le joug volontiers et à se laisser conduire aisément. Cependant ce n'est qu'à l'âge de deux ans et demi ou trois ans, qu'il faut commencer à l'apprivoiser et à le subjuguer. On l'énerverolt si l'on s'y prenolt plus tôt ; et si l'on attend plus tard , 11 n'est plus susceptible d'instruction. La patience, la douceur, et même les caresses, sont les seuls moyens qu'il faut employer pour dompter le bœuf; la force et les mauv.als traitemens ne servirolent qu'à le rebuter pour toujours. N'en exigez donc d'abord qu'un exercice mo- déré, et après l'avoir habitué à avoir les cornes liées à l'éta- ble et à être attaché au même joug avec un bœuf tout dressé et de la même taille , attelez-les ensemble à une charrue que vous leur ferez traîner. Servez-vous d'abord d'un joug léger, et accoutumez-le peu à peu à un travail plus fort. Dans un attelage de charrue , si un bœuf paroît avoir plus de vigueui' que celui avec lequel il est lié au même joug, il doit être 6 B O E placé à la droite du sillon que l'on veut tracer. Celle atten- tion est très-importante; car si, en tirant une charrue, deux bœnfsAe force inégale éprouvenl beaucoup de peine et se con- trarient, ils donnent des coups de pied et deviennent vicieux. Si un bœuf se montre furieux et ne veut pas se laisser dompter, faites en sorte de lui lier les quatre jambes et de le terrasser lorsqu'il est dans son accès de fureur; failes-le jeû- ner pendant quelque temps , et il deviendra bientôt doux et docile. De peur de blesser l'animal en le terrassant, il vaut encore mieux l'attacher fortement à un arbre ou à un poteau, et l'y laisser pendant vingl-quatre heures sans lui donner ni boisson ni nourriture ; on le mènera ensuite sans obstacle au travail en le flattant. Lorsqu'un bœuf se jette à terre par fureur ou indocilité , plutôt que de continuer le travail, on fera bien de lui lier les pieds à l'endroit même où il se couche, de sorte qu'il ne puisse remuer , et de Vy laisser quelque temps ; ou bien l'on approche de sa bouche et de ses cuisses un peu de paille al- lumée qui le fera relever bien vite , et on le caresse alors de la voix et de la main ; ces deux genres de leçons le corrige- ront. S'il se montre rélif , on lui frappera les fesses avec un bâton tout brûlant ; s'il est ombrageux, on lui montrera suc- cessivement différens objets qui l'étonnent , on le contiendra en lui faisant sentir l'aiguillon, et on l'intimidera insensible- ment par une voix forte; enfin, s'il est d'un naturel noncha- lant , s'il se couche par paresse en travaillant , et si la voix et l'aiguillon ne le forcent point à se relever ou à avancer, il faut renoncer à le mettre au labourage , et l'engraisser pour le vendre. Lorsqu'on dételle un jeune bœuf^ on lui tire la queue pour le délasser: on le bouchonne et on lui donne à manger et à boire. En tout, l'éducation des bœufs exige de la douceur et de la patience; les moyens violens ne doivent être mis en usage qu'arec réserve et qu'après s'être assuré de l'inutilité des caresses et des autres voies de douceur. Manière d'atteler les Bœufs. — Les cultivateurs ne sont pas d'accord sur la meilleure manière d'atteler les bœufs ., et dès le règne des premiers empereurs romains, l'on avoil déjà élevé des discussions à ce sujet. Columelle blâme avec force l'usage qui commençoit à s'établir de son temps , de faire tirer les bœufs par les cornes ; jusqu'à cette époque on les avoit toujours attelés par le cou et les épaules. Je n'exami- nerai pas si le travail gagne par Tune ou l'autre de ces mé- thodes; mais il est du moins incontestable que le bœuf Rlle\é avec un collier conserve plus d'aisance dans ses mouvemens cl dans son allure , au lieu que si sa têle est retenue et rendue immobile par le joug, il n'est pas difficile de .s'apercevoir B O E 7 combien il souffre de cet état de gène et de contrainte , qui peut aussi s'opposer au développement de l'animal, et l'em' pêcher d'acquérir toute sa grandeur et toute sa force. D'ail- leurs le Z»(K«/paroît tirer avec plus d'avantage par le poitrail, et cette méthode est suivie dans plusieurs cantons de la France et de l'Angleterre , en Suisse , et dans d'autres con- trées de l'Europe. Pour accoutumer les bœufs au collier, il suffit de leur passer autour du cou , deux ou trois jours avant de les atteler, une courroie à laquelle est attachée une corde qui traîne un bloc de bois , pendant qu'ils pâturent. En Chine , où l'agriculture est singulièrement honorée , tes bœufs ne sont jamais attelés parles cornes ; et en Egypte y on leur laisse la tête entièrement libre ; le joug pose sur les dernières vertèbres du cou , en sorte qu'ils font effort par les épaules. De quelque manière que l'on attelle les bœufs, l'on ne peut irop recommander de les prendre de même taille et de même force pour les placer à côté l'un de l'autre. L'on doit, à plus forte raison, éviter d'atteler un bœuf acvtc un cheval^ ainsi que je l'ai vu faire en Lorraine , par une foule de cultiva- teurs ignorans. Comparaison du travail des Bœufs et de celui des Chevaux pour la culture des teires. — Plusieurs expériences ont été faites , tant en France qu'en Angleterre , sur le travail comparatif des bœufs et des chevaux pour la culture des terres, et l'avan- tage est resté aux premiers. Le célèbre agriculteur Arthur Young rapporte dans ses Annales plusieurs défis de labourage qui ont eu lieu en Ecosse. L'apparente lenteur du pas des bœufs , pendant qu'ils labourent , avoit donné la curiosité de s'assurer de la quantité d'ouvrage que chaque attelage peut faire dans huit heures de travail , en deux reprisés , ce qui est, dans ce pays, la journée ordinaire de charrue. M. Erskine rend compte d'un de ces défis de charrue , dans une lettre à M. Arthur Young, datée d'Alloa, avril 1800. \'*£es savoicnt diriger l'inslin'ef lo B O E et les facultés du bœuf vers des choses utiles , le courage, la force et la sorte de férocilé de cet animal devenoient, chez des peuplescivilisés, la source d\-imuscinens et des sujets de spec- tacle. Et quels amusemens , grands dieux ! et quels spectacles ! Un taureau irrité s'élance dans l'arène ; il s'arrête , il gratte la terre alternativement de chacun de ses deux pieds de devant, €t fait voler la poussière ; ses yeux étincelient , il mugit , baissa la tête , et ses cornes appellent au combat ; il fond sur les objets qui se présentent à sa fureur ; des chevaux dont les flancs ouverts laissent sortir, par de larges blessures, les entrailles ^vcc des flots de sang ; des hommes sans cesse exposés au péril le plus imminent , luttant avec adresse contre une bcte trans- portée de rage , et ne parvenant pas toujours à éviter la mort la plus cruelle ; enfin un misérable animal poussé au plusJiaut degré de fureur , égorgé et rendant le dernier soupir dans l'arène même , théâtre de son courage et jonchée de ses vic- times: tels sont les horribles jeux qui attirent encore, dans des pays policés , une foule innombrable de spectateurs. Le bœuf rend à la terre tout autant qu'il en tire, et même il améliore le fonds sur lequel il vit ; il engraisse son pâtu- rage ; sans le bœuf les campagnes seroicnt sèches et infécon- . des , et les tenains arides resleroient condamnés à une per- pétuelle stérilité ; car l'engrais qu'il fournit est le plus gras et le plus abondant de tous les engrais. Fojez les mots Engrais et Fumier. Chez les Brames, la fiente de bœuf desséchée, qu'ils appel- lent verrutî , leur tient lieu de bois à brûler pour faire cuire leurs alimens , et même pour leurs forges. Dans les cérémo- nies , telles que la célébration des mariages, l'on allume des verratis arrosés d'huile dans des espèces de réchauds portés au bout de longs bâtons ; leurs cendres , au-dessus desquelles on a prononcé certaines prières , deviennent des cendres bé- nites. La fiente fraîche de bœuf sert aussi dans certaines expia- tions ; mais sou usage le plus ordinaire est pour frotter les appartemcns et nettoyer les meubles, après qu'on l'a délayée dans un peu d'eau. Cette lotion se sèche promptement, ra- fraîchit l'air , éloigne les insectes, et l'odeur n'en est pas dés- agréable. ( Voyez d'autres faits semblables dans les Essais philosophiques sur les mœurs de divers animaux étrangers , par Eouché d'Obsonville. ) Du ferrage des hœufs. — Si l'on destine les bœufs à faire de longues routes attelés à des voitures , à traîner des fardeaux 5ur le pavé , enfin , à marcher long-temps dans des chemins pierreux , leurs pieds doivent être garantis par des fers à peu- près semblables à ceux des chcvauM. Les anciens recomman- doientj comme uc moyen de vendre les pieds des bœufs moins p. O E douloureux , d'en frotter la corne avec de la cire , de la poix ou de Thuile; mais ce moyen n'empêcheroit pas les blessures qu'une longue marche sur les pierres et les cailloxix occasio- neroit. Partout où Ton est dans Tusage de ferrer les bœufs , les ma- réchaux savent faire cette opération. Elle présente souvent des difficultés , parce que l'on ne prend pas la précaution d habi- tuer, dès leur jeune âge , les bœufs, comme les chevaux , à se laisser prendre la jambe et frapper le pied. Traoail des bœufs. — La durée du travail auquel on peut assujettir le bœuf de labour, dépend de la nature du sol qu'on lui fait déchirer en sillons. Si la terre est légère , l'animal se fatigue moins que si elle est dure et compacte , et il peut y travailler plus long-temps sans trop se fatiguer, «c Les anciens, ditBuffon , avoient borné à une longueur de cent vingt pas, la plus grande étendue du sillon que le bœuf devoit tracer par une continuité non interrompue d'efforts et de mouvemens ; après quoi, disoient-ils, il faut cesser de l'exciter, et le laisser reprendre haleine pendant quelques momens , avant de pour- suivre le même sillon , ou d'en commencer un autre ; mais les anciens faisoient leurs délices de l'étude de l'agriculture, et mettoient leur gloire à labourer eux-mêmes , ou du moins à favoriser le laboureur , à épargner la peine du cultivateur et du bœuf: et parmi nous , ceux qui jouissent le plus des biens de cette terre , sont ceux qui savent le moins estimer, encou- rager, soutenir l'art de la cultiver. » Pour qu'un bœuf rende de bons services , il suffit qu'il soit bien en chair. S'il a trop d'embonpoint, il se fatigue prompte- ment ; il peut , généralement parlant , conduire, en été, une charrue pendant onze heures , c'est-à-dire, depuis trois heures du matin jusqu'à neuf, et le soir, depuis trois heures jusqu'à huit. Au printemps et en automne , on ne le fait pas travailler aussi long-temps, parce que les jours sont encore courts, et que d'ailleurs ce sont les saisons où les travaux champêtres sont les plus multipliés. L'hiver, il peut rester attelé depuis. sept à huit heures du matin jusqu'à trois ou quatre heures du soir. Dans une des fermes du roi de la Grande-Bretagne, où l'on fait des expériences en grand sur l'agriculture, et où l'on n'en- tretient pas moins de deux cents bœufs , ceux de travail sont divisés en attelages de six , et chaque jour on en laisse reposer un , de sorte que sur sept jours ils en ont cinq de travail. Cet usage les maintient admirablement. Quatre de ces bœufs la- bourent un acre par jour. Les gelées blanches, suivant l'opinion des anciens, tour- mentent les bœufs , lorsqu'on les fait marcher pendant et; temps , €t les font souffrir davantage que la neige. 9 B O E Étahles des bœufs. — La salubrité deTëtable doit être le pré-<. niier objet de l'attention de l'agriculteur ; car sa mauvaise construction est la source de la plupart des maladies du bétail. L'endroit destiné à l'étable doit être également à Tabri de la trop grande cbaleur et d'une bumidité encore plus nuisible ; il seroit aussi bien désirable que le bâtiment ne fût point situé dans un terrain bas, toujours exposé à recevoir et à conserver l'écoulement des eaux. Il est essentiel que l'étable soit pavée , afin que les urines puissent s'écouler , ei qae la terre ne les garde pas. Les uns prétendent que , po>u- ce travail , les pierres cimentées sont très-bonnes ; d'autres préfèrent le carrelage de briques , po-- sées de cbamp , comme étant plus doux aux pieds des animaux : mais quelques matériaux que l on emploie , il faut établir ce pavé en pente, pour que les eaux, les urines surtout , puissent facilement s'écouler. Les murs de l étable doivent être crépis, en chaux et sable, plutôt qu en plâtre , trop facile à se sal- petrer. C'est un grand vice dans ces constructions, de i>e pratiquer que peu, ou que de très-petites fenêtres, et ce qui est encore pire, de les tenir presque toujours fermées ; il en résulte nécessai- rement un airépals, chargé des fortesexhalaisons desbestiaux, et quelquefois si dense , que le laboureur , en enirant à l'éta- ble , ne respire qu'avec peine , voit sa lumière pàllr , et finir souvent par s'éteindre entre ses mains. Esl-il étonnant que dans cetîe espèce de méphitisme , les bœufs , sans aucune autre cause , tombent tout à coup malades ? Les fenêtres ouvertes au midi , les inconjmoderont beau- coup dans les grandes chaleurs. 11 est plus sain de les percer au nord ; cependant , en général , lorsque cela est possible , on préfère le levant , parce que les animaux se plaisent infi- niment à respirer , à l'étable , la fraîcheur du malin. Les portes doivent être grandes , afin que quelquefois ou- vertes en hiver , elles laissent s'introduire un nouvel air , et, ce qui est bien salutaire , quelques rayons d'un beau soleil. C'est une méthode aussi pernicieuse que commune , de bou- cher hermétiquement les étables, sous prétexte d'empêcher le froid d'y pénétrer; car l'expérience a démontré quelebœuf peut rester sans abri dans les saisons les plus rigoureuses , isans qu'il en résulte aucun inconvénient. On ne peut disconvenir que le mieux est que cet animal demeure à couvert pendantl hiver ; mais il est encore au moins aussi incontestable que l'air le plus froid ne peut pas autant nuire au bétail , que celui qu'on laisse se corrompre dans des étables exactement fermées. La maaicrc !;< jdi]5 .sunplw* "de s'apercevoir que ces bàU-. s O Ê iz «lens sont trop clos c'est lorsque, en y entrant , on éprouve quelque difficulté de respirer , et qu ils exilaient une odeur trop forte ou trop pénétrante. Les étables , hautes au moins de huit pieds , d'après Ie$ mêmes principes de salubrité, doivent être tellement combi- nées que chaque animal, qui occupe un espace de six pieds au moins , puisse aisément se coucher sans fouler, accabler ou blesser son voisin. En général , le froid n'est dangereux pour les bœufs que lorsqu'ils ont bien chaud. Pvozier dit avoir vu, dans une étable, le thermomètre de Réauaaur monter à 24 degrés au-dessus du terme de la glace, lorsque la température de Tair extérieur étoit de 8 à 10 degrés de froid. On conçoit qu'un bœuf, sor- tant de cette espèce d étuve , doit éprouver tout à coup un changement de 34 degrés , capable de supprimer sur-le- champ sa transpiration , et dès - lors occasioner tous les genres de maladies graves qui dérivent de cette suppi'essxon. Il seroit très-bon de faire aux étables des fenêtres d'une grandeur raisonnable , qui demeureroient ouvertes même en hiver; dans cette saison , on ne les fermeroit que quand le bœuf, revenant du travail et ayant chaud, pourroit être in- commodé dun froid subit , pour les rouvrir entièrement lors- que l'animal seroit parfaitement et insensiblement refroidi. 11 est à propos,- dans l'été , de tenir les croisées de l'étable fermées vers le soir , pour écarter les mouches ; mais il faut les ouvrir le soir , et surtout durant toute la nuit. Il vaudroit mieux les garnir d'un canevas monté sur un cadre de bois , en sorte que 1 air put toujours se renouveler sans que les mouches pussent avoir accès. Mais l'ouverture des croisées dans les étables ne suffit pas toujours pour y tenir habituellement , en état de pureté , Tair que l'abondante transpiration d'un bétail nombreux tend sans cesse à vicier; alors il est bon de pratiquer des ventouses. Ces ventouses ou ventilateurs consistent en un tuyau de poêle ou de grès , destiné à attirer l'air du dehors dans le bâ- timent , et à vider l'air du bâtiment au dehors; il seroit pré'* férable d'élever le long du mur une languette de plâtre ou de planches dont les joints soi e \ , marque qu'il ne mange les tige.i qu'en verd. BOE ,^ de vipérine, TAil, les Ciboules el TAppe'tit (s. e.v.). La Por- celle Uchée, le Chardon des marais (s. e.v.), la Véronique à feuilles de serpolet (s.e.v.), celle des champs ella prinlanière la Queue de renard genouillée, les Agrostis éventé et rou»e le Foin aquatique , la Oueue de rat (s), la Fétuque penchée, TAvoine élevée, le Roseau "plumeiix (s e.v.), la Campanule écart(?e, TOselUe lancéolée, lOEiliel .deltoïde , la Nielle des Lies, le Lychnis déchiré, Fleur du coucou, le Prunier épineux et les Prunelles, lAlisier commun (F.), la Fleur du soleil (s. e.v.), le Lamier blanc, (Ostie blanche ) (s), la Dentaire, le Bec de grue mou, TEpervière oreillée, le Sé- neçon des bois, la Cardinale aquatique, la Massette à feuilles farges, les Carets digité et fangeux, le Bouleau (t.), la Grande ortie (2) (s.), le Noisetier ou Coudrier (f. et. T.), les Saules cassant et cendré (fl. et t) , l'Agaric chantarelle (Gérille)et les Agarics découpé, poivré des champs, violet et bouclier, la Pesise gobelet, la Vesse-loiip commune. Ils mangent quelquefois : le Lilas commun (F.) , les Véro- niques officinale, beccabunga , germandrée el des champs , riris ( Faux acorus ), le Melilot étalé, la Mélique cilicee , rivrale des blés , la Grande consoude, le Glaux maritime , le Muguet à deux feuilles , les Joncs éialé et filiforme , la Nériette des montagnes, la Doriue à feuilles alternes, la Saxifrage granulée ou commune, le Sédon des rochers, le Sédon acre ( Vermiculaire brûlante), THerbe de Saint- Christophe, la grande Chélidoi«e, la Bugle pyramidale, le Lierre terrestre (s.e. v.), le Bec de grue à feuilles de ciguë, le Bec de grue (Herbe à Robert), lé Bec de grue à feuilles ronde's rOrobe nolr(FL. ets.e.v.), le Trèfle ramp;;nl, l Orchis incar- nate, le Pin sauvage; les bourgeons du Pin épicéa, et les bou- tons du Saule à feuilles de laurier (fl.), d Varec de diverses couleurs et du Varec ceranoïde. Ils ne touchent pas aux suivantes : les Callilrics prinîanier et d'automne, le Choln ferrugineux, le Scirpe maritime, le Nard serré, la Montie des fontaines, le Plantain et TEpLd'eau maritimes, la Gentiane Centaurée, ou petite Centaurée le Cerfeuil penché, le Jonc articulé et le Jonc des crapauds, la Péplide pourpine, la Moscatellne, TAndromède à feuilles de pollum, la petite Pyrole, les Pyrolesunilatère et ombellée, la Sublime pourpière, le Sédon blanc ( Trique -mad ame ), la Joubarbe, la Renoncule bulbeuse (Grenouillette), l' Alllaire (s. e. V.), la Roquette maritime, le Lolier maritime , le Laitron > ^ (2) I!s ne s'en soucient pas quand elle est jtune . et n'en prennmt alors que les somniite's ; mais (juand elle est vieille et sèche, les bœuis s'en nccommodent très-bien. * 20 B 0 E son veau pendant neuf mois ; et si elle est d'un bon rapport, elle peut être saillie à la fin du dixième. Les vaches sont sujettes à avorter, lorsque , sans ména- gement, on les soumet au mâle ou à la charrue : nourries aux champs ou à l'étable, il leur faut une pâture sans superfluité; B O E ' r^ si elles prenoient graisse trop promptement , elles courroient les risques de perdre la vie eu vêlant, ou de donner des veaux petits et fbibles. Vers le septième mois de la gestation , il faut augmenter la nourriture des vaches, en y ajoutant des raves, des navets y des courges divisées , de la luzerne , du sainfoin , du son , des balles de froment; et quand le terme de l'accouchement approche, s'abstenir de les traire , les séparer des autres va- ches, leur donner une bonne litière , les garantir du froid, et prendre garde qu'elles ne boivent à long trait, ce qui seroit capable de suffoquer leur veau. Des vaches après qu'elles ont vêlé. — Eu hiver, il est à propos de leur envelopper le dos et le ventre avec un sac ou quelque ( hose de semblable , que Ton assujettit au moyen d'un ou deux l^ens de paille en forme de sangle. En Elandre , eu les enveloppe d'une grande couverture d'étoupe qui descen«i jusqu'au milieu de la queue. Les vaches sujettes à jeter leurs portières doivent être ven- dues ou destinées à l'engrais : c'est un accident qui en fait perdre beaucoup. Pour y obvier, le vacher tient toujours 1<; sol de l.'étable de niveau, et à l'instant que la vache vêle, il met abondance de litière sous les jam.bes de derrière pour que cette partie du corps soit plus haute que celle du devant. 11 doit encore avoir soin de guetter le moment êù la vache voudra se délivrer pour repousser et redresser le veau , eu supposant qu'il ne présente pas la tête la première, et dt; faire jeter aussitôt son délivre, dans la crainte qu'elle ne le mange. 7\ussitôt après que la vache a vêlé , il faut lui faire avaler une bouteille de vin , de bière ou de cidre , selon les res- sources locales, pour l'échauffer et la restaurer; ensuite, di» son ou de la farine délayée dans T'eau ; prendre garde qu'elle ne sorte de sept à huit jours de l'étable , et lui donner, soir et matin, pendant ce temps, pour boisson, de l'eau blanche, tiède en hiver, avec la farine d'orge , et pour nourriture, de bon foin ; au bout de ce temps , on la gouverne à l'ordi- naire. Les nourrisseurs des environs de Paris ont coutume de traire les vaches dès l'instant qu'elles ont mis bas, et de leir faire boire la première traite , persuadés qu'elles ont besoiu d'être purgées. La seconde traite est pour les veaux , aux- quels on ne permet jamais de prendre le trayon, dans la crainte qu'ensuite la mère ne refuse son lait à la trayeuse et ne contracte pour son nourrisson un attachement assez v,f pour opérer toujours en elle une sorte de révolution, lors- qu'il s'agit de les sepa.rei'*l'un de l'autre. Mais , dans ce cas. 36 B O E peu importe le succès de ces veaux ; ils ne sont pas desfin^s à former des élèves ; leur sort en naissant les condamne à la boucherie. Ainsi, rhomme a toujours la manie de changer Tordre établi par la nature ; il prive les nouveau-nés d'un fluide exclusivement préparé pour eux, et dont Teffet est de se combiner avec une espèce de matière résineuse qui enduit les intestins, et de mettre cette matière en état d'être ex- pulsée au-dehors sans efforts et sans réaction sur l'individu ; tandis qu'il fait avaler à la mère, au contraire, un breu- vage qui lui est absolument inutile, puisqu'elle n'a point de inérordiim à rendre. Du veau. — : Dès les premiers niomens de sa naissance, il faut le tenir chaudement, surtout en hiver, et si la mère n'é- toit pas disposée à le lécher, à le nettoyer et à le r^suyer promptement , il faut ly exciter en jetant sur son corps un mélange de sel et de mie de pain ; le vacher ou la vachère doit lui mettre dans la bouche une pincée de sel et lui faire avaler deux œufs sans le manier, à cause de sa délicatesse. Cette première noumture administrée à la température où se trouve le lait au sortir du pis de la vache, lui donne des forces. Un abus impardonnable dans l'éducation des veaux, c'est de les laisSer auprès de la mère et long - temps téter ; on a beau prétendre tpxe c'est contrarier la nature qui indique ce moyen, il laut y renoncer, si l'expérience démontre qu'il résulte des inconvéniens funestes de cet usage ; le veau qui lette donne dans le pis de la vache des coups de tête assez violens pour occasioner des contusions aux mamelles , et s'il reste dans l'étable à côté de sa mère, il est exposé à être blessé par elle et par les vaches voisines qu'il tctte également. Enfin la vache s'attache à son petit si éperdumenf par un instinct naturel, que lorsqu'on le lui enlève, elle est plu- sieurs jours à beugler, souvent sans manger, et son lait di- minue prodigieusement de qualité et de quantité. En séparant le veau d'avec sa mère , cinq à six heures après sa naissance , dans l'endroit le plus clos et le plus chaud de l'étable , on évite tous ces inconvéniens. 11 suffit que la fille de basse-cour l'accoutume à boire , lui présente le doigt dans le vase où est le lait qu'on lui destine , et lui en donne autant qu'il peut en boire; oh lui fait avaler pen- dant un mois deux ou trois œufs crus; et tout calcul fait, il y a du profit à le nourrir abondamment, parce qu'il de- viendra aussi fort en un mois qu'il le seroit en deux , nourri économiquement ; qu'il sera mieux vendu , çt qu'on jouira plus promptemcat du produit de la* vache^ r. o E 37 Dans le nombre <îes pratiques usitées pour élever les veaux, celle qui paroît la plus naturelle et la plus simple , consiste à les laisser courir toute Tannée avec la mère: mais conve- nons qu'elle ne s'accorde guère avec l'intérêt du fermier, puisque, dans ce cas , il faut qu il se détermine à sacrifier la totalité du lait; et ce sacrifice est réellement trop considé- rable dans les endroits où le commerce du lait, du beurra et du fromage mérite des considérations. Sevrage des veaux. — Dans une vacfien'e bien montée , on nourrit toujours un certain nombre de veaux de trois années différentes , destinés à être vendus à l'étranger ou à remplir les vides occasionés par quelques événemens imprévus. On peut sevrer les veaux aussitôt après leur naissance , et au lieu de leur donner du lait , les nourrir avec du petit-lait tiède , dans lequel on délaye un peu de farine et de son. Il existe même aujourd'hui , dans certaines fermes, des taureaux ou des génisses qui ont été élevés sans avoir pris, pour ainsi dire, du lait. Au bout de huit jours de son usage , on peut y substituer une nourriture lactéiforme chaude , dont la pomme de terre cuite forme la base. Ce moyen , employé déjà avec succès, devroit exciter les fermiers des environs de Paris à faire des élèves sans nuire à leur commerce de lait; ils seroient d'ailleurs indemnisés de leur dépense par la qualité et l'abon- dance de beurre et de fromage qu'ils retireroient. Depuis long-temps un fermier des environs de Bath est dans l'habitude de suivre une pareille méthode pour élever des veaux sans lait ; ils s'accoutument bientôt à manger les iurneps découpés par morceaux ; on les conduit ensuite dans un champ clos où ils mangent ces racines sur place , où on les laisse sans en prendre aucun soin ; on a seulemeut l'at- tention de leur porter, soir et malin , quelque peu de paille fraîche d'orge ou d'avoine , qu'on place à côté des haies qui peuvent les mettre à l'abri du vent, surtout pendant la nuit. Des veaux destinés à la boucherie. — Les veaux sont destinés, soit à être livrés plus ou moins jeunes aux'bouchers , soit à perpétuer l'espèce. Les premiers veaux servent rarement à former des élèves, surtout lorsque la génisse a été saillie d« trop bonne heure , et avant que son tempérament ne soit formé. Dans la crainte que leur chair ne perde de sa qualité , il faut garantir les veaux de l'humidité , les tenir dans des parcs fermés avec des planches en pente, afin que l'urine puisse s'écouler, et que le haut en soit couvert, pour les mettre à l'abri de la pluie et des orages.. Pour les mettre en chair promptement , on leur donne , outre le lait qu'ils boivent , de la mie de pain trempée, dj 38 p> o r: la farine (Forge, ou do Tavoine dans une auge. Un veau de six semaines ainsi nourri , et tenu dans un endroit sec et frais , fournit une chair blanche et tendre. Le poids des veaux varie depuis cinquante jusqu'à cent cinquante livres. Le meilleur âge pour les tuer est à deux mois environ , parce qu'alors la viande est assez faite pour n'avoir aucun inconvénient à redouter de son usage , et qu'à celle époque elle a acquis une excellente qualité. La nuit qui précède le jour qu'on les mène à la ]>oucherie , nn leur coupe le petit bout de la queue, et on la lie avec une ficelle : le matin on leur donne un peu de farine délayée clans du vin , et la veille de leur mort on leur donne du lait i» boire. Des veaux d'élèoe,. — Pour perpétuer l'espèce des hêles h cornes^ ou élever des veaux femelles et mâbîs, ceux-ci restent iuureaiiv ou sont chAirés pour faire àe& bœufs d'engrais ou de travail ; ils exigent les mêmes soins dans leur jeunesse. Il faut toujours préférer, pour cet objet, les veaux qui , par leur force et leur grosseur , promettent dès en naissant, une excellente constitution capable de braver toutes les vicissi- tudes , et proviennent de femelles qu'on n'a pas menées trop promptement nn taureau. Cependant, moins la vache esirâgée, plus la race qui en sort est de bonne qualité. Quelques auteurs croient avoir remarqué que les meilleurs veaux à élever sont ceux qui naissent entre février et mai ; «Vautres pensent, au contraire, que ce sont les veau» qui viennent entre octobre et janvier; il y en a enfin qui veulent que les veaux qui naissent quatre à cinq jours avant le renou- vellement de la lune , ne soient bons que pour les bouchers; mais l'expérience semble avoir démenti cette opinion chez tous ceux qui ont donné quelque attention à cette partie es- sentielle de l'éducation des hèles à rornper suivant, qui les fait mourir. Aussitôt que le veau commencera à manger, on lui don- nera un peu de son, de fourrage fin et le meilleur, suffi- samment nourri et bien traité jusqu'à l'âge de huit mois ; il acquiert une forte coastitulion , mange ensuite comme les B 0 Ë 39 vaches, et peut être mené au pâlm-age, pourvu que ce ne soit pas à une grande distance. Ces jeunes animaux, à deux ans environ , exigent encore des mënagemens : ils perdent alors leur nom ; les mâles , ou les jeunes taureaux qu'on ne garde point pour le service du troupeau, sont appelés bœufs, quand on les a privés de l'organe de la génération ; et les femelles , génisses. Ces dernières , mises au pâturage pendant trois mois , engraissent et peuvent être vendues avec proQt, JJes Génisses. — Quand elles ont élé bien soignées , elles sont en état d'aller au taureau dès l'âge de quinze à seize mois ; mais on ne doit les laisser saillir qu à deux ans ; ce n'est qu'à cette époque qu'elles sont en pleine puberté. Les habitans des campagnes, impatiens de voir leurs génisses pleines rt d'en recueillir le profit, n'obtiennent que des avortons ; d'où il suit que cette fécondité prématurée dérange et altère pour toujours le tempérament des bétes à cornes^ Sans doute il y a des génisses tardives qui ne demandent le taureau qu'à trois ou quatre ans; mais il faut retenir les unes; en diminuant leur nourriture , et échauffer les autres avec di* bon foin, des pains ou tourleaux de marc d'huile de lin , de navette et de colsa. Il est bon de manier quelquefois le pis des génisses, pen- dant leur première gestation, afin de les accoutumer inseu- siblement à se laisser toucher ; il s'en trçu^ve dans le nombre qu'on ne sauroit traire qu'avec les plus grandes difficultés au moment où elles viennent de vêler; ayant alors beaucoup de lait , il en résulte de l'enflure aux mamelles ; on évite les ac- cidens qui en sont les* suites, en les rendant familières; et s'il est impossible d'en venir à bout, on doit s'en défaire ou les mettre à l'engrais : une vache qui manque de douceur, ne fera jamais un grand profit à la ferme. L'expérience a encore appris que les veaux qu'on a élevés a la ferme prospèrent infiniment davantage que ceux qu'on achète ; qu'on préviendroit une foule d'accidens en les habi- tuant à la nourriture du lieu où ils doivent former des vaches; que les génisses qui sortent des pâturages gras et abondans dépérissent à vue d'œil dans les terrains secs ; qu'il suffît , pour entretenir une vacherie, de faire -choix de deux ou trois; femelles par année , provenant des meilleures mères du trou- peau ; que par ce moyen on a de belles vaches, parce qu'elles sont acclimatées , s'entretiennent avec moins de nourriture , et ne sont pas si sujettes aux maladies, pourvu qu'on ait soin de ne point les faire saillir avant l'âge de deux ans; autre- ment Aies resteroienl foibles, et ne donneroient que de pe- tits veaux : ce terme doit même être dilTéré toules les fois qu'une maladie récente, une foiblesse accidentelle que le t,o B O E temps peut rétablir, font craindre que la gestation ne soit pas heureuse. Nouiriture des vaches. — L'extrémç économie dans la nour- yilure des vaches est nuisible à la santé de ces animaux et aux intérêts du fermier : l'état particulier où elles se trouvent, le travail qu'elles font , le lait qu'elles fournissent , le pays qu'on habite , doivent seulement en régler l'espèce et les pro- portions ; tout propriétaire qui manque de prairies natu- relles ou artificielles , ne pourra jamais tirer un grand parti des vaches. Les premières herbes ne leur valent rien ; ce n'est que vers la fin d'avril qu'il faut leur permettre d'aller paître , jusqu'au mois d'octobre, en observant surtout de ne point les faire passer brusquement du sec au vert , et du vert au sec ; et d'en modérer la quantité , parce que si elles s'engraissoient, elles donneroientmoinsde lait,etdemanderoientplustôtlctaureau. Le sainfoin , la luzerne et le trèfle , qui composent ce qu'on nomme valga'icement les prairies afiificie/ks , forment, en vert ou en sec, leur nourriîure la plus recherchée. Mais il -existe ime foule d'autres plantes dont on couvre les terrains pour ces animaux, et que l'on fauche à mesure des besoins. Dans le nombre de celles-ci , plusieurs ont une influence si , marquée sur la nature des produits du lait, que ceux-ci en portent le nom. Mais n'a-t-on pas le droit d'être révolté de re que plusieurs cantons de France, dont le commerce principal est en bestiaux , ne conuoissent ni les prairies ar- tificielles, ni cet art plus intéressant encore, pratiqué avec tant de succès sur d'autres points de la France , celui de se procurer des prairies momentanées à la faveur de plantes an- iiiîclles , choisies dans la nombreuse (am'Alt (\es graminées el dos légumineuses P Ces plantes, employées sur les jachères , roiitribuanl à la fertilité du sol , sont eficore les plus propres :i .soutenir , dans tous les temps, la qualité du lait, et le bon état physique des animaux qui le fournissent. Dans les pays méridionaux, où il pleut rarement, on pourroit former encore des pâturages à la faveur des irriga- tions; mais ce moyen est trop négligé dans un grand nombre de cantons. Parcage des vaches. — C'est un abus de mener les vaches dans les chaumes, parce que les terrains où ils sont se des- sèchent trop promptement , et que leur aridité ne procure qu'une nourriture peu succulente. 11 est dangereux aussi de les envoyer paître dans les regains de luzerne et de trèfle; surtout a la rosée. C'est principalement dans les terres sèches et maigres que ïc parcage des vaches opère un grand bien. On les y laisse dans B O E ^, le beau temps jour et nuit, et l'expérience a prouvé que vingt-cinq vaches saffisoienl pour amender annuellement dix arpens, lorsqu'on a la précaution de les labourer aussitôt que le parc change déplace, afin que la chaleur et l'air n'occa- sionent aucune cvaporation de l'engrais animal répandu par- tout également. Depuis le i5 avril que les vaches entrent en pâture jusqu'à l'époque des gelées, elles n'habitent plus les étables; elles n'y viennent qu'un moment le matin et le soir, pour donner à la maison leur lait; chacune prend sa place et son numéro, de manière que jamais elles ne se trompent. A l'approche de l'hiver, les pâtures étant finies, on ren- ferme les vaches ai l'étable, et on leur donne des racines po- tagères découpées; les regains des prairies naturelles et ar- tificielles, mêlés avec des pailles d'orge et d'avoine, des choux de toute espèce, du son, des tourteaux ou pains de semences huileuses ; le marc des pommes de terre, le résidu desgrains avec lesquels on a préparé la bière, l'eau-de-vie , l'amidon , toutes ces substances suffisent pour les bien nourrir. Dans les pays à pâturages où le parcage des vaches est évi- demment avantageux , à leur retour de la montagne , où elles n'ont vécu pendant une partie de l'année que d'herbe fraî che , elles ont besoin d'être accoutumées par degrés à l'usage de la paille hachée de froment ou de seigle. D'abord on leur en donne mêlée avec beaucoup de foin; peu à peu on di- minue la proportion du foin, et on augmente celle de la paille, qu'elles mangent seule dans le mois de décembre. On ue sauroit trop recommander cet usage pour l'économie et la santé des bestiaux, surtout lorsque la sécheresse a diminué la quantité des,, herbages. La paille alors a plus de vertu nutri- tive (i). (i) En 1804, JNI. Parmfiilier, en rédigeant cet article , s' élevolt contre l'usage abusif qui existe depuis plusieurs siècles, de conser- ver, dans les quartiers les plus resserrés et les plus peuplés ies grandes villes, des boucheries d'où coulent des ruisseaux de sang dont les émanations vicient l'atmosphère , et qui exposent aux regards des ha- bilans l'aspect dégoûtant des entrailles et des immondices qu'on trans- porte dans des tombereaux. Avant sa mort , ce, vrai philanthrope , ce b on Français , avoit pu voir commencer les superbes abattoirs que le (jùuvernement vouloit ajouter aux nombreux moijumens grands et utiles qui ont, en si peu de temps, changé presque entièrement la face de la capitale. Pendant ces dernières années, les travaux qui restoient à exécuter pour terminer ces abattoirs , ont été suspendus par suite de l'occupation de Paris par les étrangers; mais il faut espérer qu'ils seront repris , et que ces constructions utiles ne tomberont point en ruine avant d'être acheve'es , .ainsi qu'il est arrivé à tant d'autres édifices, (desm.) Engrais des vaches. — Lorsque les vaches ont atteint l'âge 0!i elles cessent de venir en chaleur et de donner par con- .sôquent des veaux et du laitage, il faut songer à les engrais- ser pour la boucherie , en les laissant quelques mois dans de hnns prés, ou les nourrissant abondamment à l'étable, de i';.'n, de paille, do racines potagères cuites, de tourteaux ou ïiiarcs de semences huileuses, etc. Les Anglais ont im,aginé, pour déterminer plus prompte- inent l'embonpoint des vaches mises à la réforme, de les châ- trer, c'est-à-dire, de leur enlever les ovaires ; l'engrais, par re moyen , est plus prompt, moins coûteux , et la chair plus Inie et plus délicate. Il ne paroît pas que cette méthode ait <'tc encore tentée parmi nous; elle mériteroit bien d'être es- .sayée, car il y a beaucoup de circonstances où les vaches .'ivant quelques défauts, comme d'être hargneuses, peu lai- tières, stériles ou mauvaises portières, il faut bien s'en dé-^ faire ou les engraisser , puisque sans cette précaution on les «'atreliendroit en pure perte. En général, on ne peut pas dire que la viande de vache, de niême âge, engraissée de la même manière que les bœufs, soit, pour la qualité, comparable \\ celle de ces derniers ; aussi se vend-elle moins cher. Cependant il y a des vaches, Sîirlout celles qui viennent de Normandie , dont la chair est souvent préférable à celle de certains bœufs. Ce sont communément les habilans des campagnes et les moins riches des villes qui consomment la majeure partie des vaches destinées à la boucherie ; il suffit qu'elles soient en chair. Beaucoup de fermiers, à l'approche de la récolte, font tuer la vache dont les profils ne compensent point les dépenses qu'elle coûte ; ils en salent la viande, et elle sert poiu- la nourriture des moissonneurs. Engrais (ks veaux. — Parmi les veaux qui doivent aller à la boucherie, les uns, et c'est le plus grand nombre, y sont transportés après avoir tété leurs mères seulement un mois ou six semaines, quelquefois moins , quand on est pressé de laitage. Ces veaux peuvent être en chair, mais ne sont pas gi'as ; on élève les autres avec un soin tout particulier; ils sont connus à Paris sous le nom de veaux de Pantoise. Dans ce canton , le procédé pour engraisser les veaux mâ- les ou femelles, l'hiver ou l'été, est fort ancien ; il consiste k les sevrer dé n\ero dès leur naissance, et à leur faire boire dans des seaux le lait sortant du pis sans le passer, en réglant la,quanîii(' sur l'âge cl sur leur appétit. Dans les premiers instans, c'est le lait de leur mère qu'on leur donne; s'il ne .suffit pas, on en lire à uac autre vache récemment vêlée ; dans la suite, on leur administre du lait qui a plus de coii- B 0 E /^^ sislance. Si les veaux ne veulent pas boire seuls , on leur passe le doigt dans la bouche , en inclinant le vaisseau rem- pli de lait ; à la faveur de ce petit artifice plusieurs se déter- minent à avaler : il y en a qui le refusent constamment, et il n'y a pour ceux-ci d'autre ressource que de les faire téter leurs'mères. L'usage est de leur porter à boire le matin, à midi et le soir, pendant le premier mois; et les deux mois suivans , matin et soir; mais dans le cas où l'on n'auroil pas une quantité suffisante de lait , on pourroit y ajouter une pinte d'eau avec trois ou quatre œufs par repas, ou, comme nous l'avons déjà dit, des pommes de terre cultes et délayées; mais chaque fois il faut les bouchonner et mettre sous eux abondance de litière. On vend ordinairement ces veaux quand ils ont atteint trois mois; engraissés de cette manière, leur poids moyen est de quatre-vi?ig}s à quatre-vingt-dix li- vres , et à trois mois, de cent vingt à cent trente. Ils sont de meilleure qualité tués sur le lieu où ils ont été nourris , surtout lorsqu'on a eu l'attention de les laisser saigner le plus qu'il est possible. Maladies des vaches et des hœiifs. — Les hêtes à cornes sont sujettes à beaucoup de maladies : nous n'en décrirons au- cune ; il nous suffira de faire remarquer que s'il est au-dessus de la puissance humaine de les guérir toutes , on peut au moins en arrêter les ravages: et il est hors de doute que dans tous les cas, les préservatifs valent inliniment mieux que les spécifiques les plus renommés. Celte idée déjà mise en avant, que le régime des troupeaux devroit être un objet capital de la médecine vétérinaire , n'est pas assez sentie. Ne voyons-nous pas tous les jours des liommes audacieux et igno»ans proposer des recettes pour toutes les altérations de l'organisation animale, sans faire attention que les médicamens ne peuvent détruire que des affections générales ou accidentelles ; que jamais ils n'ont d'action contre les maladies qui désorganisent le tissu des parties, telles que la carie des os, les altérations de la S'(bslance du poumon, dans lapîilhisie pulmonaire, celles du foie ? etc. Si ceux qui, par état, s'occupent de traiter les bes- tiaux malades, étoient suffisamment pénétrés de cotte consi- dération importante , ils n'auroient pas autant de confiance dans Lîur matière médicale, dont l'expérience démontre journellement l'insuffisance , l'inutilité et l'abus. La précaution de loger sainement, de soigner et de nour- rir convenablement les hêtes à rorr.es, de les séparer quand on remarque qu'elles ont un défaut d'appélitou une disposi- iion à la trislc^e, est déjà un grand moyen de les conserver 44 15 <> ^'' dans un état de vigueur et de santé ; mais lorsqu'on présume^ que leurs maladies viennent de fatigue et de malpropreté , d(i mauvais air ou de la chaleur suffocante qui régnent dans les endroits qu'ils habitent , de la disette d'alimens ou de leur inférioriié, une attention qu'il faut avoir, c'est de com- mencer par faire cesser la cause première du mal , parce qu'elle ne manqueroit pas de s'opposer au bon effet des agens curatifs que les indications rendroient nécessaires. L'effet du cnJsemenl des races sur la santé des animaux domestiques n'est pas non plus assez connu ; cependant , puisque nous possédons l'art de faire de toute pièce , si je peux parler ainsi , un animal vigoureux , productif et d'une- bonne constitution , pourquoi ne pas employer plus souvent celte combinaison admirable avec toutes les conditions re- quises;' C'est par ce moyen que les Anglais sont parvenus à obtenir, dans Tengrais des bestiaux, des résultats qui sur- prennent ceux qui n'ont pas rétléclii sur ces grandes res- sources de la nature vivante ; c'est en employant ces moyens efficaces de restauration et de création , que nous formerons de nouvelles variétés d'animaux que nous n'osons espérer , plutôt que d'avoir sans cesse dans les mains des médicamens dispendieux pour agir sur 1 organisation. Dans le nonibre des précautions utiles pour soustraire les animaux à diverses maladies ou accidens , il eu est une malheureusement trop négligée; c'est d'éviter de faire pas- ser tout d'un coup les animaux d'un pâturage maigre dans un pâturage gras. Il convient de les y introduire peu à peu, de les mener dans la saison humide sur les terrains élevés et secs, €l dès qu'il y a du haie, de les conduire dans les fonds bas, en évitant les lieux aquatiques, couverts de plantes vé- «iéneuses , et l'herbe baignée d^ rosée. Ce n'est encore qu'avec la plus grande circonspection qu'on doit admettre le passage d'un ix'gime vert au régime sec , et vire versa. 11 faut se méfier surtout de l'herbe trop suc- culente du mois de mai ; après une longue privation , les animaux sont invités au plaisir d'en manger beaucoup , et eu abusent, poiu- peu qu'on leur laisse la liberté de rester long-temps au même endroit. On attend qu'ils soient pres- sés par la faim pour les y conduire : on ne doit les mener dans les bons pâturages que quand ils sont presque rassasiés, ne les y laisser que peu de temps , ayant soin , en les rame- nant à la maison, d'empêcher qu'ils ne sautent les haies, les fossés, de se serrer les uns contre les autres, de se heurter contre les portes, les murs, les pierres, les arbres, etc.; enfin , de les mettre à l'abri de toutes' les vicissitudes des saisons. f B O E 4;, On doit éviter parlic.ullèreïnent, pendant le temps que les femelles portent, tout ce qui pouiroit les blesser ou leur oc- casloner quelques vives commotions capables de les faire avorter; les nourrir suffisanmicnl et empêcher qu'elles ne soient surchargées de graisse, parce qu'un excès d'embon- point devient ordinairement dangereux , et rend le part labo- vieux et difficile. Nous ne nous arrêterons que sur deux maladies , qui af- fectent également tous les animaux. La première est vermi- neuse ; la seconde est occasionée |)ar un usage trop abon- dant d'herbes nouvelles et humides, qu'on peut considérer comme une véritable indigestion. La présence des vers dans tous les animaux qui en sont les plus tourmentés, est manifestée, en général , par des tran- chées, des coliques, le dépérissement, la tristesse , le dé- goût ou des appétits voraces, la cessation de la rumination, l'émission d'un grand nombre de vers par l'aiiu-s et par les naseaux, par des convulsions, des vertiges, des assouplsse- mens, des toux, des accès d épitepsie. Dès qu'on aperçait qu'il existe des vers dans un bœuf, dans une vache, dansun veau, on met ces animaux à la diète, pour laisser vider l'estomac et les intestins, en leur donnant peu de foin et d'avoine , mais pas de son; car cette écorce, plus ou moins farineuse , a trop de disposition à passer à la pu- trescence : on leur administre quelques lavemens avec une forte décoction de plantes amères et aromatiques, telles que \^ sauge, \ absinthe , [s. lavande, la sahine, la tanaisie , Isl fou- gère, qu'on leur fait boire également. L'huile empyreumatique animale est, de tous les antiver- mineux connus, celui qui agit d'une manière plus sûre et plus marquée : elle peut être donnée à forte dose sans opérer de dérangement dans l'économie animale; mais on la pro- portionne selon l'âge , la force et le tempérament des ani- maux. Les veaux en exigent infiniment moins; c'est depuis un demi-gro's jusqu'à une et deux onces; on les laisse ensuite quatre à cinq heures sans manger, et on leur donne la ration ordinaire. On continue le traitement pendant huit à dix jours, et on observe les mêmes précautions ; après quoi ou les re- met à la nourriture ordinaire. L'usage surabondant de fourrages verts et humides , pris avectrop d'avidité, fait enfler tout à coup les bœufs etles va- ches d'une manière si affreuse, qu'ils tombent etmeurent dans l'espace de quinze minutes, si on ne les secourt. Souvent ils ont une diarrhée et même une dyssenterie.au renouvel- nient des herbes , qui les font beaucoup souffrir ; il faut alors les baigner plusieurs fois, ies-faire marcher saiîs îjîterrupiiou i& B O E jusqu'à les lasser ; la maladie alors s'arrête assez volontî(îrs. Oeux gros de poudre à canon mêlée avec une écuclle d'huile, leur font aussi un très-grand bien ; quand le ventre est relâché, on a recours à la thériaque avec du vinaigre. Nous nous sommes arrêtés assez long-temps sur les con- noisances pratiques qu'il faut réunir dans le traitement des bêles a cornes; il s'agit maintenant de présenter celles qui sont absolument nécessaires pour choisn- , goiiverner les vaches laitières; elles sont la source et le fondement de nos fabriques de beurre et de -fromage. Bes vacheslaitières. — Les veaux femelles prennent , à l'âge de dix mois, le nom de génisse; celui de vache , quand elles ont vêlé , et de vache laitière , lorsque le produit du lait devient l'objet principal de leur entrelien. Dans le nombre des races de vaches , il en est qui , sans exiger plus de nourriture , produisent davantage de lait et moins de crème et de fromage en proportion , tandis que d'autres offrent précisément le contraire ; ce qui établit ces dénominations de vaches laitières , vaches crémières ou beurrières , et vaches fromagères. La vache llandrine , ori- ginaire duDanemarck, est la plus digne de nos soins, et fait aujourd'hui une partie de la richesse de la Hollande. Ce n'est pas toujours à la beauté et à la régularité des formes qu'on doit s'attacher pour le choix des vaches laitières ; les meilleures sont souvent les plus mal tournées et lés plus petites: le volume de leurs mamelles n'en constitue pas non plus la bonté; car quelquefois les pis n'ont une certaine grosseur que parce qu'ils sont charnus; la couleur du poil n'est pas encore le signe auquel on puisse s'en rapporter , puisque dans certains cantons les vaches noires ont la préfé- rence , que dans d'autres ce sont les vaches jaunes, ailleurs le5 biTjnes rayées; et que dans les meilleures vacheries , où l'on admet ordinairement les différentes nuances , les fermiers en général n'ont point de prédilection pour telle ou telle cou- leur exclusivement , si Ion en exceple cependant la couleur blanche , qu'on n'aime nulle part : d'où il est naturel de con- clure que les indices pris d'après la stature , la grosseur Ats mamelles et la couleur du poil, ne sont fondés absolument que sur des préjugés de localités. 11 est cependant des qualités qui , dans les marchés, donnent aux vaches la réputation de bonnes laitières. Ces qualités sont : un beau cou, un petit fanon , la lêle un peu allongée, la corne fmc et pointue , l'œil vif, un poil fin, les jambes courtes et déliées , les côtes élevées et rondes, le corps gros , les reins forts, les hanches carrées et égales , la queue haute et pendante au-dessous du jarret ; la mamelle B O E 4. fsne , ample, bien faite , peu charnue er pas trop blanche; la peau douce et inoelleuse ; les veines bien prononcées aux deux côtés du ventre , et faciles à sentir sous les doigts. Tels sont, en général, les signes auxquels on reconnoît qu'une vache sera bonne laitière. Le caractère individuel de l'animal inRue beaticoup sur la nature et la quantité du produit du lait. Telle vache, d'cspcct; semblable, en donne plus que telle autre, et même diffère en qualité, quoiqu'elle soit nourrie avec les mèmesherbage^. 11 ne suffit pas d'avoir faii choix de vaches de bonne race, il y a des soins à employer pour les rendre propres à l'objet qu'on a en vue : ils consistent principalement dans les moyens de subsistance et dans l'attention de la leur distribuer avec ménagement , c'est-à-dire, peu et souvent ; c'est une pratique qu'on ne doit jamais perdre de vue : les vaches s'en portent mieux, et fabriquent d.u lait meilleur et eiî^)lus grande quantité. Après le choix des aiimens et les précautions les plus sa- lutaires pour les administrer convenablement , le soin quh contribue le plus à la conservation des vaches , c'est la pro- preté. On est étonné de cet état d'abandon où on les tient dans certains cantons; leur litière n'est enlevée que tous les trois mois; couchées dans la fange, elles sont toujours foi- bies , leur pis s'échauffe, et le lait, si susceptible de contrac- ter les mauvaises odeurs, prend bientôt un goût désagréable qui passe jusque dans ses produits, et leur donne, avant d'être préparés , une qualité défectueuse , que la meilleure méthode ne sauroit ensuite détruire entièrement. Cette incurie heureusement n'est point générale. îl y a des cantons où on les éponge assez ordinairement avec un bou- chon de paille qu'on natte grossièrement ; mais ce moyen est insuffisant. 11 seroit à souhaiter qu'on se servît d'étrillés comme pour les chevaux; une friction sèche sur la peau a le double avantage, et de mieux nettoyer le poil et de faciliter plus puissamment la transpiration d'un animal qui, à l'éta- ble , ne fait presque aucun exercice ; elle donnerolt aux or- ganes plus d'énergie, les disposeroit à fabriquer de meilleur lait , et les rendroit moins sujettes aux maladies. On a souvent mis en question s'il éloit plus avantageux de tenir les vaches laitières à l'étable que de les envoyer paître. Après avoir essayé l'une et l'autre méthode sans prévention, M. de Saint-Genis donne la préférence à la première : il pense que la pâture sur place ne convient que dans le cas où l'herbe est trop courte pour pouvoir être fauchée; mais que partout où Ton a des prairies artificielles sans prairies nali;- relles, partout où on est maître de distribuer économique- ment les coupes, la pâture ne mérite point la préféz'ence. 4^8 B O E Lorsqu'il s'agit d'acheter des vaches , il faut s'informer de la nature du pays d"'où elles sont transportées; et quand elles viennent de loin, les soigner comme si elles éloient malades. Souvent, pour leur donner encore plus l'apparence de vaches laitières , les marchands laissent les mamelles se gorger pen- dant un ou deux jours ; ce qui ajoute aux fatigues de la route. Elles ont quelquefois jusqu'à soixante lieues à faire pour ar- river à leur destination , et apportent souvent avec elles le germe de cette maladie indammaloire , lente et chronique , qui dégénère en vcritahle phthisie pulmonaire , appelée vul- gairement pomelière. L'expérience prouve donc que les animaux d'élève, et sur- tout les vaches, prospèrent infiniment davantage que ceux que l'on achète au loin; et il est des attentions générales à avoir pour les vaches qui arrivent , pour leur nourriture, pour leur boisson , pour le pansement, pour la disposition et l'entre- tien des étables, pour toutes les circonstances où elles se trouvent. Ces détails sont consignés dans une Inslniciion sur la manière de conduire ou de gouverner les vaches laitières^ rédigée par Chabert et Huzard. Des traites. — Les vaches, selon l'âge , la race , la saison , le climat, la nourriture et l'étal physique de l'animal , don- nent plus ou moins de lait; les unes le donnent bon touie l'année , à l'exception des quinze jours qui précèdent et suivent le vêlage , tandis que d'autres , quoique soignées de la même manière, tarissent des le septième mois de la ges- tation. Le nombre des traites influe encore sur la quantité du lait. Il est prouvé que plus on répèle les traites, plus le lait est abondant et séreux, et vice versa. Enfin le trop grand chaud comme le trop grand froid exer- cent aussi une influence marquée sur la proportion et la qua- lité du lait : il arrive que dans une étable habitée par vingt vaches^ il y a souvent, pour la totalité, une différence de cinq à six pots en plus ou en moins , sans avoir rien changé au régime , et sans qu'il soit possible d'en deviner la raison ; niais ce qu'on peut établir de positif, c'est que plus une fe- melle fournit de lait, moins il est riche en substances. Une observation assez constante, c'est que le lait est d'autant plus abondant que les cantons sont naturellement humides, d'une tenipérature modérée, et couverts de pâ- turages composés de graminées et de trèfles. Quand les vaches ne tarissent pas d'elles-mêmes , il con- vient de cesser de les traire trente ou quarante jours avant le vêlage. Pour accoutumer insensibleraenl les vaches à se laisser B 0 K i^ f.oiicher, il convient de manier quelquefois le pis des ge'nlsses pcnciaiii leur première gestation, parce qu il y en a qui sont tellement chaiouiUeases, qu'on ne sauroil les traire; en sorte qu aumoiiient où elles ivellent bas, ou ne peut en ap- procher : elles ont alors une suraboniance de lait qui pro- duil i enflure aux niauiclles , et d autres accidens qu on évite en les rendant d avance familières. Pendant quelque temps, le lait, quoique réunissant toutes ses qualités quatre à cinq jours après le part, conserve un caractère plus ou moins séreux, surtout lorsqu'on rapproche les traites. Dans plusieurs cantons de 1 ouest de la i r.2 B 0 E faciicmcni en sa qualité de corps gras et fermenlescîLle , ei qu'il produit ensuite avec eux des combinaisons salines , les^ quelles agissent à la manière des poisons. On peut diviser en cinq classes les ustensiles nécessaires à une laiterie bien conditionnée ; savoir, ceux servant : i.° à. traire les vaches; 2." à couler, à contenir, et à transporter le lait ; 3.° à battre la crème et à délaiter le beurre ; 4-" à saler et à fondre le beurre ; 5.° à cailler le lait, à chauffer et à cuire les fromages. Une description , même la plus succincte , de tous cetf instrumens, deviendroit ici assez inutile, parce qu'ils varient par leur natiu'e, par leur forme et par leur nombre, à raison des habitudes et des ressources locales. Disons seulement un mol des principaux. Les expériences que nous avons faites , mon collègue Deyeux et moi, pour savoir jusqu'à quel point la forme et la nature des vases qui servent à contenir le lait , pouvoient influer sur la promptitude avec laquelle la crème monte à la surface et prend une consistance propre à être recueillie en totalité, nous ont appris que ceux de ces vases qui remplis- sent le plus complètement ce double objet, doivent être étroits dans leur fond, et très-larges à leur partie supérieure ; il faut qu'ils aient environ quinze pouces par le haut , six pouces parle bas, et autant de profondeur. Moyennant cette forme et ces proportions, peu importe qu'ils soient de faïence, de porcelaine, de bois ou de fer blanc, vernissés ou non ; le lait s'y refroidit promptemcnl ; la crème s'y ras- semble en totalité à la surface, cl acquiert la consistance né- cessaire à sa séparation. Mais ceux des vases contenant sept à huit litres sont le plus généralement adoptés, parce que, plus petits, ils retarde- roient le service de la laiterie; et d'une capacité plus grande ils seroienl trop lourds à porter. Nous ne saurions trop re- commander la préférence que méritent les terrines non ver- nissées , lorsqu'il s'agit de poteries communes. Ces terrines, dont le nombre est toujours proportionné aux besoins du service journalier de la laiterie^ doivent être en ordre sur des banquettes de pierre , et non de bois, dans la crainte que , recevant quelquesgouttes de lait, celles-ci ne pou- rissent a la longue et ne deviennent le foyer d'une odeur désa- gréable ., qu il est nécessaire d'éviter. Après les terrines, les ustensiles qui méritent quelques ob- servations sont ceux qu'on emploie à battre le beurre ; ils doivent êlre en bois, de capacité et de formes différentes: les plususités sont: i.° la haratte^ vaisseau large par le bas, étroit par le baut, ayajit 1«» figure d'un cône tronqué; 2." ia séramc^ B O F. 53 ©u moulin à beurre, employé parliculièrcment dans les gran- des fabriques ; il ressemble à une futaille. F. lo Cours com- plet d Agriculture de Rozler, à l'article Baratte. Au milieu de \dilaiterie doit être placée une table de pierre, s'il est possible, avec quelques rigoles qui permettent Téc^fu- lement de Teau employée à laver et à rafraîchir le local. Nous ne saurions trop insister sur la nécessité d'entretenir une grande propreté dans une laiterie ; c'est l'endroit de la ferme qui en exige le plus. Quand la laiterie est placée dans un souterrain , et qu'on craint que la chaleur n'y pénètre, on ferme les soupiraux avec des bouchons de paille pendant la chaleur d,u jour. En hiver, on empêche par le même moyen le froid d'y avoir accès. Tous les ustensiles de la laiterie doivent être passés à l'eau bouillante de lessive , ensuite à l'eau fraîche , et frottés avec une brosse ou d'autres instrumens , de plus séchés au feu ou au soleil , chaque fois qu'on s'en est servi; parce que la moin- dre partie de lait ancien qui y adhéreroit, deviendroit , en se décomposant, un principe de fermentation . un véritable le- vain , qui pourroit influer désavanlageusemcnt sur la qualilé du beurre et du fromage. Comme tout l'appareil d'une laiterie consiste principale- ment à empêcher que le lait ne se caille et ne s'aigrisse en été avant qu'on en ait enlevé la crème, et en hiver avant que le froid ne soit si considérable que la préparation du beurre ne devienne très-difficile , il faut faire en sorte d'y maintenir toujours une température à peu près égale , en fermant ou ouvrant toutes les issues , selon la saison , en éparpillant sur le carreau de l'eau fraîche à diverses reprises , ou l'échauf- fant par un poêle. On dit communément que les temps orageux diminuent la quantité de la crème , et que les éclairs suffisent pour opérer sa coagulation ; mais cette assertion n'est pas fondée ; une trop vive chaleur change bien en un instant la consistance et la manière d'être du lait ; alors la crème qui s'y trouve dissé- minée n'ayant pu se rassemljler à la surface , une partie resle confondue dans le caillé , auquel elle est adhérente ; mais la même quantité s'y trouve toujours ; elle n'est perdue que pcnr la fermière, qui, ne connoissant point de moyens pour la faire séparer complètement , doit , dans ce cas , obtenir moins de beurre. Elle doit donc faire tous ses efibrts pour éviter cette perte , puisque le beurre est le plus cher des pro_ duits du lait. De la Crème. — Au mot Lait, ce fluide sera considéré sous SCS ditTérens rapports avec le commerce, la médecine et l'éco- «oiaIc domestique ; il s'agit m;\kilenaul des principes qui le 54 B O E corislltucnt, et d'abord de cette matière épaisse, onctueuse, agréable au goût , quelquefois jaunâtre , mais plus souvent d'un blanc mat , connue sous le nom de crème. Jnterposée seulement entre les molécules du lait qu'elle accompagne toujours, la crème tend, conformément aux lois de la pesanteur, à se rassembler à la surface , où elle ac- quiert, par le repos et à la faveur d'une température moyenne, une consistance assez distincte de celle du lait pour pouvoir en être séparée : mais trois conditions sont nécessaires pour rendre cette séparation d'une exécution facile. La première, que le lait présente une grande surface. La seconde , qu'il soit dans un repos parfait. La troisième enfin, que le vase qui contient ce fluide soit exposé à une température plus froide que chaude. Cette température doit être constamment de dix à douze degrés : plus élevée, il se développeroit dans le lait un com- mencement de fermentation qui le coaguleroit dans les ter- rines ; plus basse, au contraire , la crème resteroil confondue dans ce fluide ; d'où résultent deux iiiconvéniens: le premier est que le beurre qui provient de la coagulation du lait sous la crème est infiniment moins délicat que celui d'une crème ex- traite de dessus un lait qui n^a pas encore passé à l'aigre ; le second mconvénient ne nous paroît pas aussi démontré : on prétend que le lait ainsi coagulé ne fournit plus une nourriture aussi bonne peur engraisser les veaux ; qu'ils sont plus long- temps à acquérir Tembonpoint convenable ; que même leur graisse et leur chair sont d'une qualilé inférieure; mais on sait que tout ce qui éprouve un commencement de fennenta- tion est du goût des animaux , et qu'ils en tirent un bon parti. Aussitôt qu'on a écrémé toutes les terrines propres à l'être, la crème est mise et réservée dans des vases cylindriques à étroit orifice ; mais il arrive souvent qu'elle entre en fermen- tation pendant les vives chaleurs, bouillonne, et s'échapperoit du vase qui la contient , si on ne prenoit très-promplement la précaution de la survider dans d'autres vases , et de plonger ceux-ci dans l'eau nouvellement tirée du puils ; ou bien , ce qui est encore mieux , on suspend ces vases dans le puits jus- qu'au moment de battre le beurre ; par ce moyen on évite la coagulation du lait, et le beurre conserve de lai solidité et de la finesse. Ce n'est absolument que dans la crème que réside le beurre, et jus.\y( ihcmani ^ de le tenir en- suite sous l'eau fréquemment renouvelée ^ cl de le soustraire B O E sy. à l'inflaence de la chaleur et de l'air , en renveloppant d'ua liuge mouillé. Le froid est un autre agent propre à prolonger la bonne qualité du beurre ; cependant, comme parmi les corps gras if n'en existe point qui perde plus facilement sa saveur agréable^ et qui soit plus susceptible de contracter celle des autres subs- tances eu milieu des(iuelles il se trouve, il ne faut jamais" être indifférent sur le choix des endroits où l'on se propos© de tenir en réserve la provision du beurre frais ; il contrac^ teroit à l'a cave une saveur désagréable. Ce n'est qu'en privant le beurre frais de toute humidité qu il a retenue dans les différentes lotions , et surtout de la; matière caséeuse avec laquelle cette huile concrète du lait a plus ou moins d'adhérence, qu'on peut le garantir pendant un certain temps de l'état d'altération sous lequel nous allons le considérer. Du Beurre rance — On ne sauroît douter que la rancidité du beurre ne soit due à la présence de la matière caséeuse y qu il retient toujours. Souvent le beurre est déjà rance avanr d être soumis à la baratte , parce que, suivant la mauvaise habitude de beaucoup d habitans de la campagne , on ne le bat que sept à huit jours après la traite , et on le dépose dans des vases nul nettoyés. En séjournant trop long-temps dans la crèuie , il contracte un goût fort , que la percussion , les, lavoges et les autres opérations subséquentes ne sauroient détruire en totalité. C'est donc un grand inconvénient de ne battre le beurre , dans les fermes , qu une fois dans 1 intervalle de sept à huit jours, quand on veut Tavoir de bonne qualité. Cette méthod<; a cependant trouvé des pcirtisans : on a avancé que le beurre résultant d'une crème nouvelle étoit moins de garde que celui d'une crème plus ancienne. 11 en est sans doute des procédés dans les fabriques de beurre, comme de certaines pratiques défectueuses, qui ,plus simples et plus commodes , sont van- tées précisément parce qu'elles servent la paresse et la cupi- dité de ceux qui les emploient ordinairement. Comme c est la portion de lait disséminée dans le beurre qui constitue son état rance , il faut avoir l'attention , quand il est sorti de la baratte , de le malaxer , de l'exprimer partie par partie, de le laver à plusieurs reprises , jusqu'à ce que i eau tn sorte claire et limpide. Un m »yen d adoucir les crèmes qui, par leur trop long séjour à la l.nterie, ont contracté un goût fort, est d'y ajouter, au moment du battage, plus ou moins de lait de' la traite du jour. Ce procédé . si facile à mettre partout en pratique , par- vient en effet à diminuer la rancidité. 53 B O E Lorsque c'est le beurre , au contraire , qui est devenu fort r.tnce, il faut porter l'aclion sur lui, en le faisant fontlre à «liverses reprises à une douce chaleur, avec ou sans addition d'eau , et dès qu'on l'a malaxé , après le refroidissement, pour en extraire le peu d'humidité qu'il auroit pu retenir, on le remet dans des pots de grès , à l'abri du contact de l'air; sou- vent lorsqu'il est fondu on y ajoute un morceau de pain p,rillé , qui agit alors comme le charbon , et atténue la ran- ridité. Dans l'état le plus rance, le beurre est cependant estimé des vachers et des pâtres, qui le consomment pendant leur séjour à la montagne. Beaucoup d'habitans le préfèrent à tout autre, comme plus économique pour l'assaisonnement; mais cela n'a rien de surprenant. N'avons-nous pas des peu- plades entières qui boivent l'huile de poisson la plus rance , cl en font même leurs délices ? Mais le beurre le mieux conditionné, placé dans un lieu frais, à l'abri de l'air, de la chaleur et de la lumière , perd insensiblement sa douceur naturelle et acquiert une rancidilé aussi désagréable au goût et à l'odorat, que préjudiciable à la santé. ()n i^e sauroit donc, malgré toutes les précautions, le garder d'une saison à l'autre et le transporter au loin en bon état , si on ne se hâte , dès qu'il est fait , de le fondre ou de le saler. Du Beuriv fondu. — ïl paroîl rarement dans les marchés, et est plus connu dans les cuisines ; ce sont les femmes de mé- nage qui s'occupent de cette préparation , au moment où le beurre est moins cTier et possède le plus de qualité , c'est-à- dire, en automne. La première attention pour le fondre , c'est que le beurre soit récent, et que , mis dans un chaudron d'une grandeur proportionnée , il soit exposé à un feu clair, égal et modéré; d'éviter, autant qu'il est possible , le contact de la fumée, qui pourroit communiquer au beurre une odeur et un goût désa- {^réables; de ne pas le perdre de vue dès qu'il commence à iumer, et de l'agiter pour favoriser l'évaporation de l'humi- dité de la matière cnséeuse. Bientôt une portion de cette matière, dont l'adhérence et la solidité sont détruites, paroît à la surface comme une écume; on l'enlève à mesure qu'elle se forme: l'autre, pendant la liquéfaction, se précipite au fond du chaudron, s'y attache , et présente cette substance , connue vulgairement sous le nom de grailin , que les enfans aiment de passion. Dès que cette matière est formée , il Hml se hâter de dimi- nuer le feu, car elle se décomposeroit et communiquerolt au beurre une mauvaise qualité. B O E S9 La règle la plus ordinaire pour juger que le beurre est par- faitement fondu , c'est que la totalité ait une transparence comparable à celle de l'huile , et que quand on en jette quel- ques gouttes sur le feu, il s'entlamme sans pétiller. On achevé d'écumer le beurre, et on ôle le chaudron du feu; on le laisse reposer un instant, puis on le verse par cuillerées dans des pots bien échaudés et séchés au feu , qu'on recouvre après que le beurre est entièrement refroidi. Quoique le beurre fondu n'ait point éprouvé de décom- position sensible , il ne ressemble plus tout-à-fail cependant au beurre frais : sa couleur, sa saveur, sa consistance, sont , pour ainsi dire , altérées ; il est devenu transparent, grenu, fade , pâle et analogue à de la graisse ; le feu lui a bien en- levé ce qui concouroit à le faire promptement rancir; mais il a agi en même temps sur le principe de la sapidité et de la couleur. C'est donc à la séparation de la matière caséeuse dU beurre frais que sont dus les changemens qu'il éprouve dans l'opération qui le convertit en beurre fondu ; il se gardfe comme le beurre salé , et peut remplacer l'huile dans les salades et dans les fritures. Il existe encore une autre méthode de prolonger la conser- vation du beurre , qui mérite sans coiilredit la préférence , parce que , loin de changer ses qualités intrinsèques , elle v ajoute encore : c'est celle qui a pour objet d'y introduire dû sel. Beurre salé. — On observe ordinairement deux saisons pour, saler le beurre du commerce ; l'une est le printemps, pour la provi|ion de l'été ; l'autre est l'automne , pour celle de l'hiveh Le sel blanc et le sel gris, vieux ou nouveaux, purifiés ou non purifiés, secs ou huinides , présentent des différences notables dans leurs effets, quand il s'agit de saler, soit ïa beurre, soit les fromages. Dans certains pays, le sel blan'c est réputé faire de mauvaises salaisons en tout genre, quoi- que débarrassé de sels marins à base calcaire ou magné- sienne ; ailleurs , c'est le sel gris qui a celte réputation. Nous n'examinerons point jusqu'à quel point ces différentes assertions peuvent être fondées ; mais nous croyons que l'em- ploi de l'un ou de l'autre sel , pour la qualité du beurre , n'eSt pas une chose aussi indifférente qu'on le pense. Dans la Bretagne , on emploie le sel marin purifié et blanchi par le procédé usité dans nos cuisines , pour le beurre fm, et le gros sel gris, connu sous le nom de sel guérandin ^ pour le beurre de provision. On retire c dernier des marais du pays de Guérande , situé à droite de l'embouchure de la Loire ; il est préparé par évaporation au soleil. Les beur- ricres de Rennes préfèrent ce dernier sel ; il a , selon elles , ba B O E la propriété de mieux saler le beurre , et de lui communi- quer un goût analogue à celui de la violelte. Sa célébrité éloit telle , qu'on en faisoit de fréquens envois à Paris , pour cet objet. Avant de Tincorporer au beurre, on se borne à le con- casser sans le réduire en poudre ; mais à Tégard des propor- tions , il faut l'avouer, les beurriéres n'ont souvent d'autres règles que celles de leur palais , pour juger la quantité de sel qu'elles doivent employer; c'est Qrdinairen;ej.it depuis une jusqu'à deux onces par livre de beurre. On sale le beurre en étendant ce dernier par couches et le pétrissant par portions , jusqu'à ce que le sel soit bien incor- poré ; on le distribue ensuite dans des pots de grès , propres et secs, de différentes formes, et contenant quarante à cin- quante livres : on foule le beurre dans ces pots ; on les rem- plit jusqu'à deux pouces du bord ; on le laisse reposer en-: suite sept à huit jours. Pendant ce temps , le beurre salé se détache du pot , se tasse , diminue de volume , et laisse entre lui et le pot un intervalle d environ une ligne , dans lequel l'air pourroit s'introduire et ne manqueroil pas d'altérer le beurre , si on le laissolt en cet état. Pour prévenir cet accident , on fait une saumure assez forte pour qu'un œuf puisse y surnager; cette saumure, tirée au. clairet refroidie, est insensiblement versée sur le beurre salé , jusqu'à ce qu'il en soit recouvert d'un pouce. Mais on ne peut pas maintenir pendant le voyage la sau- mure dans les interstices qu'elle occupe ; ii faut la remplacer- et couvrir le beurre dun pouce de sel : ce moyen réussit , lorsqu'il ne manque de saumure que pendant peu de tenips. Il n'en est pas de même des beurres destinés pour la na- vigation : on en embarque difficilement une certaine quantité dans des pots à cause de leur fragilité et de ce qu'ils s'arran- gent mal dans la cale des navires ; de là est venu l'usage des vases de bois. A la vérité ils s'imprègnent facilement d une humidité qui leur fait bientôt contracter un goût désagréable, la saumure s'échappe à travers les douves , et bientôt le beurre ffnitparse.gâter. 11 seroit à désirer qu'on imaginât des iormes plus commodes pour ces vases, ou qu'on les construisît avec nn bois qui eût moins d influence sur le beurre. Un autre produit du lait non moins important que le beurre, va maintenant nous occuper; c'est la matière ca- séeuse qui, dépouillée plus ou moins complètement de sa sérosité par des manipulations particulières , et mêlée avec une certaine quantité de sel , constitue ce genre d'aliment , si varié, si usité , conuu dans le commerce sous le Aom géné^^ ri que àe fromage. ^ O E 6t jDi/ Fromage — Si les anciens , ou clu moins les Grecs , ont garde le plus profond silence sur le beurre et sur ses diffc- i-ens usages dans l'économie domestique, leurs écrits font au moins mention de plusieurs espèces de fromages, et autori- sent à penser que ce produit du lait ctoit un objet de grande consommation parmi eux ; tout atteste même que ce sont les Romains qui ont apporté dans les Gaules l'art de les préparer. Aujourd'hui, il n'y a pas de canton en France qui n'ait son fromage particulier , réunissant un caractère et des formes assez distincts pour faire reconnoître les lieux où on l'a fabri- qué et le procédé employé à sa préparation. Une o]pinion trop généralement accréditée , est celle qui n'admet d'autres différences dans la qualité des fromages que celle qui peut dépendre de la nature des herbages. Sans doute la nourriture influe d'une ftianière très-marquée sur le lait et ses divers produits ; mais on a donné infiniment trop de la- titude à cette influence ; car l'expérience démontre journel- lement que dans le même endroit , le vacher de telle laiterie fabrique de bons fromages , lorsque tel autre , au contraire ^ avec la même qualité de lait , n'en obtient que d'inférieurs. C'est dans la crème , comme nous l'avons dit , qu'existe le beurre; le mouvement qu'on lui imprime :suffit pour l'en se-- parer ; mais les froniages existent tout formés dans le lait* L'art de les fa>'-e demande d'autres soins , d'autres précau-^ lions ; il faut consulter l'atmosphère et les localités ; le con- cours de la fermentation est nécessaire ; aussi , quoiqu'on puisse en préparer dans toutes les saisons , choisit-on de pré- férence Tété , parce qu'alors les animaux coûtent moins à nourrir . qu'ils sont plus abondans en lait , que ce lait se caille plus promptement et plus complètement , qu'en un mot , les fromages ont le temps de se façonner et d'acquérir insensiblement les qualités qu'on désire qu'ils aient dans 1» saison où ils deviennent d'un usage journalier. Mais que cette branche de nos ressources est négligée parmi nous ! lorsque^ sans augmenter le travail et les frais , il seroit si facile de la mieux soigner et d'être dispensé de tirer de l'étranger cette denrée. Accroître le débit du beurre et des fromages , c'est multiplier le nombre des bestiaux , c'est grossir la masse des engrais , avantages précieux pour l'agriculture et le com- înerce. Outre le sel employé comme assaisonnement et condiment des fromages , on fait entrer encore dans leur composition différentes substances qui en font varier infiniment l'odeur , la saveur et la couleur. Dans ces Vosges , par exemple , ou mêle aux fromages de Gerardmer des semences de la famille à.*ts ombeUiferes ; dans le pays de Tàmbourg , on y incorpore 62 B O E le penU , la ciboule €t Y estragon hachés ; les Italiens se servent de safran pour colorer le fromage de Parmesan , et les An- glais , du roucou pour le fromage de Chester ; d'autres sonfc dans l'usage de pratiquer au milieu une cavité qu'ils remplis- sent de vin de Malaga ou de Canaries ; enfin , on fait des fro- mages à la rose , au souci, à V œillet ; mais ce ne sont là que des accessoires qui ne constituent pas essentiellement les fro- mages. On fait encore des fromages avec le lait dont on a séparé la crème pour en ohtenir le beurre ; on en fait avec le lait pur, tel qu'il sort des mamelles ; enfin on en fait en ajoutant à ce lait le quart, le tiers ou la moitié en sus deda crème d'un autre lait. Tous ces fromages offrent autant de qualités distinctes; mais l'espèce de lait et la manière de procéder, constituent encore d autres nuanees. Arrêtons-nous d'abord aux quatre points principaux qui forment toute la théorie de leur fabrication ; ils consistent : I." A faire cailler le lait. 2." A séparer le sérum. 3." A saler le caillé égoutté. 4° A affiner les fromages. De /a Présure. — La liqueur contenue dans l'estomac, et l'es- tomac lui-même de la plupart des ruminans ou non ruminans, ont la propriété de faire cailler le lait. Celte matière est com- munément employée dans les fromageries sous lé nom de pré- sure. Pour la préparer , on ouvre la caillette , c'est-à-dire le der- nier estomac des veaux; on en détache les grumeaux , on les lave dans l'eau fraîche , et on les essuie avec un linge bien propre ; on les sale , et on remet le tout dans la caillette , qu'on suspend au plancher pour la faire sécher et s'en servir au besoin. Quelle que soit la composition de la présure et la forme sous laquelle on en fait usage , il est bien important d'en mo- <^érer la dose , surtout en été ; sans cette précaution , la pâle de fromage ne réunit pas les conditions essentielles. Einployée par excès , elle se présente en grumeaux désunis , sans con- sistance , et ne retient pas assez la crème , qui se sépare de la sérosité ; en moindre quantité , au contraire , le senini est plus adhérent au caillé et n'est pas suffisamment dépouillé de matière caséeuse : une présure à odeur forte produit encore un mauvais effet. Il faut d'autant plus de présure , que le lait est plus gras , plus épais et qu'il fait froid ; car celui auquel on a enlevé la crème pour en faire du beurre , est plus facile à coaguler. Du Caillé. — Séparé de sa sérosité spontanément ou artifi- ciellement, \c caillé offre un aliment très-recherché dans cer- tains pays : les Lapons surtout en mangent en très-grande B O E G3 quantité. Pour l'obtenir , ils ajoutent au lait récemment trait tlu scmm aigri. Quelle que soit la présure dont on se sert , il conviept de mettre le lait dans un endroit frais en été , et de le tenir, au contraire, chaudement lorsqu'il fait froid, afin de faciliter l'affer- missementdu caillé et son entière séparation d'avec la sérosité. Lorsque c'est la présure sèche qu'on emploie , on la délaie dans un peu de lait , et avec une cuiller de bois on la mêle exactement dans toute la masse du fluide ; après quelques heures et au moyen du repos , la coagulation s'opère. Dès que le lait est suffisamment pris, on le laisse reposer plus ou moins de temps , suivant la saison , afin que le sérum dispersé dans la masse du caillé , se rassemble , et puisse en être séparé en inclinant doucement le vase. Le caillé débarrassé d'une partie de sa sérosité , est enlevé avec une cuiller de bois percée de trous , et distribué par por- tions dans des éclisses d'osier , à travers lesquelles le petit-lait s'écoule librement. En prenant la forme du moule qui le con- tient , insensiblement le caillé se sèche , et acquiert assez de consistance pour se détacher facilement et être renversé, sens dessus dessous , dans d'autres éclisses également percées de trous de toutes parts , où il reste encore à peu près le même espace de temps. De ces éclisses dépendent la forme et le vo- lume qu'on veut donner au fromage. Quand le caillé est suffisamment ressuyé et qu'il a acquis la consistance d un fromage en forme , on le sépare de l'éclisse. Pour cet effet, on le renverse sur des tablettes ou clayons à jour , couverts de paille ; on entoure communément ces clayons d'une toile forte et à tissu lâche , non-seulement pour laisser un libre courant à l'air, et par conséquent à l'évaporalion de l'humidité surabondante , mais encore afin de le garantir des mouches qui accourent de toutes parts, alléchées par l'odeur du gaz vineux qui s'exhale au loin. Salure du Caillé. — Le caillé , préparé comme on vient de lé dire , s'altéreroit bientôt si on ne se hâtoit d'y ajouter du sel ; mais il faut toujours l'employer avec modération , et dans un état sec, pour faciliter sa dissolution et sa pénétration insen- sibles dans toutes les parties du caillé. Lorsque le caillé a la consistance requise , on en ratisse la surface et on la recouvre avec du sel ; le lendemain on re- tourne le fromage , et on procède de la même manière que la ^ eille , afin de saler également l'autre surface et les côtés qui n'avoient pas reçu le sel. Enfin , on répète cette opération jusqu'à ce que le fromage ait pris la juste quantité de sel qui lui convient ; ce qu'on reconnoît par la dégustation , et surtout lorsqu'il n'en absorbe plus; alors on distribue le caillé salé sur 64 B O E des espèces de claies ou rayons faits comm^ une échelle , et ran- imés près des murs de la fromage rie."; on y met de la paille dé seigle, sur laquelle on arrange les fromages de manière qu'ils ne se touchent par aucun point. Ainsi arrangés , les fromages sont retournés tous les «Ipux jours pendant environ deux mois , de manière que Lt p -iilé qui étoit inférieure la veille , devienne supérieure le lende- main et se sèche à son tour; alors cette opération nV-sl plus répétée que tous les huit jours , en observant de renouveler la paille et de laver les claies, dans la crainte qu'elles ne com- muniquent quelque mauvais goût. Affinage des Fromages. — Pour affiner les fromages , on les porte dans un endroit frais et humide , ayant soin de les ga- rantir des souris^ àes chats , et surtout des insectes qui y dé- jposent leurs œufs. Il y a certains fromages disposes à séchel" trop vite. Pour prévenir cet inconvénient , quelques fabricans en frottent la surface avec de l'huile ; d'autres la recouvrent de lie de vin j ou , mieux encore , d'une enveloppe de linge imbibé de vi- naigre : souvent aussi , quand les fromages ne sont pas d'uri grand volume , on les entoure de feuilles d'oi-fies ou de cresson^ qu'on renouvelle de temps en temps; quelquefois aussi de foiri tendre , qu'on humecte d'eau tiède , en les retournant souvent. Ceur. qui n'ont pas de localités disposées pour ces opéra- tions, tiennent les fromages exposés à l'air sur une claie sus- pendue dans leur chaumière , et pour les faire affiner , ils les entourent dans du foin mouillé avec une lessive de cendres; mais il arrive très -souvent que la fermentation devance le temps fixé par leur calcul , et que la pâte a contracté un goût fort , avant l'épotpjc de la vente. Une fois les fromages affinés , on les enlève de dessus la claie ; on les expose sur des planches dans un endroit où ils ne sèchent ni trop ni trop peu. Il faut surtout observer que ces planches ne soient point de pin, de sapin , ou d autres bois résineux de celte espèce , parce que le fromage en contrac- teroit bientôt le goût et l'odeur, 11 y a des caves reconnues propres à bonifier les vins qui y séjournent ; elles n'ont pas moins d'influence sur les fromages. 11 n'y a guère que ceux d'une durée éphémère qui soient sus- ceptibles de s'affiner; quand ils se ramollissent, il faut leâ transporter dans un lieu plus sec , et ainsi alternativement de la cave au grenier , suivant leur espèce et la température ; on les conserve par ce moyen dans le meilleur état. Le fléau le plus destructeur des fromages , ce sont les mites; elles éclosent sous leur croûte , et s'y multiplient à l'infini. On sait combien cet inconvénient en diminue la valeur et en reS':^ B O E G5 Irelnt le commerce à une classe de consommateurs peu dif- ficiles sur Taspect et sur le goût. Plusieurs moyens ont été proposés pour prévenir le déve- loppement des vers dans les fromages : les plus efficaces con- sistent à travailler la pâte à des heures et dans des endroits à l'abri des mouches , à entretenir la propreté , la fraîcheur et l'obscurité dans les caves, à frotter la surface des fromages avec un linge , une fois par semaine , et à laver les planches sur lesquelles ils sont distribués. Le but qu'on se propose en ajoutant du sel au fromage , est de fournir à la matière caséeuse une sorte de condiment, qui s'oppose à sa décomposition , lui donne de la saveur et la rende d'une digestion plus facile. Il faut remarquer cependant que les caractères d'altéra- tion se font plus particulièrement remarquer dans certains fromages qye dans d'autres. Par exemple , ceux de Hol- lande , et leurs analogues auxquels on n'applique jamais la cuisson, et qui, par conséquent , conservent une sorte de mollesse, nous ont paru plus susceptibles de se décomposer promptement que ceux qui ont subi l'action du feu, tels que les fromages de Gruyères, de Parmesan, etc. Il semble que pendant la cuisson , toutes les matières qui composent ces derniers fromages ont été mieux combinées; comme d'ailleurs ils renferment infiniment moins d'humi- dité , il n'est pas étonnant qu'ils se conservent plus long- temps, et que le sel marin surtout ne s'y altère pas aussi promptement que parmi ceux dans la fabrication desquels l'extraction de la sérosité surabondante à l'état du caillé a eu lieu spontanément, ou même par compression. Des différentes qualités de Fromages. — Les opérations que nous venons de décrire sont absolument indispensables pour la fabrication des fromages en général ; mais elles appar- tiennent plus spécialement encore à la classe de ceux qui , ayant une consistance plus ou moins molle , se consomment sur les lieux ou dans les pays circonvoisins, et ne peuvent se garder en bon état plus de six à sept mois. L'application de la présure au lait , la température qu'on donne à ce mélange , la manière de séparer la sérosité du caillé, et d'introduire le sel dans ce dernier, les matières qu'on y ajoute pour les assaisonner et les colorer, sont autant de circonstances qui font varier la qualité de la pâte, et rendent les fromages qui en résultent, propres à circuler en grosses masses dans les cantons éloignés de ceux où ils se fabriquent. Pour donner aux fromages ces conditions essentielles, il iV. 5 6G B O E ne s'agit pas de changer la nature et les proportions des iiia- tériaux qui entrent dans leur composition, mais bien les préparations qu'ils doivent subir, soit en séparant le plus complètement possible la sérosité, soit en combinant une portion de cette sérosité plus intimement avec le caillé^ d'où résulte un tout plus homogène et moins susceptible d'altération. Une première opération importante pour la conservation et la qualité des fromages, est la quantité du sel et sa distri- bution uniforme dans toute la masse; et ce que nous avons déjà dit de la salaison dubeurre, doit ici trouver son application. Les fromages trop salés , se réduisent en grumeaux et se 'brisent dans le transport, et ceux où le sel n'est pas en iiuffisance , se fendent, et leur pâte reste sans consistance: la proportion juste du sel est donc un point essentiel à saisir pour éviter tous ces inconvéniens. Une autre opération non moins utile à la garde des fromages, c'est de séparer le pelit-lait du caillé avec le plus de soin possible; car dès qu il cesse de former corps avec la matière caséeuse , il y produit absolument le même effet que celle-ci dans le beurre, qui ne tarde pas à rancir quand il n'en est pas entièrement dépouillé. Devenu libre dans la masse du caillé, il contribue de mille manières à sa décomposition : c'est donc sur la séparation plus ou moins complète de ce fluide, qu'est fondé l'art de fabriquer les fromages, qu'on peut rap- porter à trois grandes divisions ; savoir : i." Les fromages dont le petit-lait se sépare spontanément, qui conservent plus ou moins de mollesse , et sont ordinaire^ ment en petite masse, 2." Les fromages dépouillés de la sérosité au moyen de la compression, et qui ont plus de consistance et de volume. 3." Les fromages auxquels on applique l'action de la presse et de la chaleur, pour leur donner une grande fermeté et le plus de durée possible. Ces différentes qualités de fromages qu'on désigne com- munément sous les noms de fromages gras on fermes^ de fro- mages cuits ou non ciiils^ peuvent se préparer avec toutes les espèces de lait employées séparément ou mélangées. Des Fromages dépouillés de la sérosité spontanément. — On voit paroîtr'e journellement sur les tables sous le nom defivmages., plusieurs mets préparés avec le lait; mais ce n'est, à pro- prement parler, que la crème nouvelle qu'on bat , pour faire le beurre, et dont on suspend la percussion au moment ou ce lluide acquiert une sorte de consistance : tel est le fro- mage de Yiry; tel est le fromage à la crème de Montdidier. CcA sortes de fromages sont ordinairement assaisonnes avw. B O E 67 An sel ou du sucre , suivant les goûts et les moyens de ceux qui doivent en faire usage. On sait encore que le caillé, pourvu plus ou moins abon- damment de sa sérosité, et obtenu par la coagulation spon- tanée du lait, ou par Taddition de quelques matières coa- gulantes, offre un aliment assez recherché, surtout des ha- bilans des montagnes couvertes de pâturages ; ils ont chacun une manière particulière de s'en servir. Il est connu sous le nom de caillé, malle, fromage maigre^ fromage mou ^fro- mage à la pie. On Tappelle fromage à la crème , quand il est arrosé avec le lait ou avec la crème. Dès que la pâte qu'on a mise dans des éclisses à iour s'est dépouillée successivement de sa sérosité , et qu'elle a acquis la consistance d'un fromage en forme , on racle la surface avec la lame d'un couteau ; une fois débarrassé du duvet et de la mucosité qui le recouvre, le fromage est blanc, propre et de bonne odeur. Les fromages de cette classe abandonnés à eux-mêmes subissent différens degrés de fermentation, dont il est pos- sible de suivre la marche en étudiant les signes qui les ac- compagnent. Ils perdent de leur volume , s'affaissent sur eux-mêmes ; leur surface se recouvre d'une croûte plus ou moins épaisse; l'intérieur se ramollit au point de couler, puis se colore et se dessèche , contracte une odeur et une saveur désagréables, et finit par devenir la proie des insectes; tels sont les changemens qu'éprouventplus ou moins promp- tement les fromages, à raison des localités, de la saison, de la nature du lait et des procédés employés ; ils dépendent nécessairement de la production de combinaisons nouvelles. Mais quels que soient les soins qu'on prenne dans la pré- paration des fromages de Tordre de ceux dont nous parlons , ils se conservent rarement plus d'une année; leur consistance plus ou moins molle, la nécessité de les laisser égoutter spontanément , ne permettent point qu'on les réunisse en grosses masses et qu'on les transporte au loin ; aussi les fa- nrique-t-on tous les ans , et sont-ils consommés à peu de distance des endroits où on les a préparés. Dans le nombre de ces fromages fabriqués partout où l'on entretient des troupeaux de vaches , de ireLis ou de chèvres, pour, à dessein , tirer profit du lait que ces femelles fournissent, il en est quel- ques-uns dans lesquels la crème se trouve par surabondance ; tels sont ceux de Neufchâtcl , de Marelles^ de Rollot, du Monl-. d'Or, de Brie, de Lii>arot, etc. Des Fromages prii>és de la sérosité au moyen de la compres- sion. — Pour obtenir ces fromages , il ne s'agit que de briser le caillé dès qu'il est formé , et de contraindre le s&rum qui 68 B O E s'y trouve disséminé comme dans des cellules particulières, à se séparer promptemeiit ; d'où résulte une pâte qui prend de la consistance à mesure qu'elle vse dépouille du fluide qui lui donnoil l'état mou et tremblant. Cette pâte devient sus- ceptible d'être maniée et distribuée dans des moules à travers lesquels s'cgoutte insensiblement le restant d'bumidité que reffort des mains et des presses n"a pu extraire. Lorsque la présure a produit son effet, on se sert d'une lame de bois en forme d'épée pour diviser en tout sens les parties du caillé qui nagent dans la sérosité , et avec les bras on tourne sans interruption , on comprime et on forme un gâteau qui se précipite au fond du vase, dont il prend bien- tôt la forme; on l'en retire, et on le serre fortement entre les deux mains sur une table : on le met encore à égoulter; on le couiprime de nouveau au moyen d'une pierre d un certain poids, qui achève d'en dégager le superllu du petit- lait. Lorsqu'il ne fait pas chaud, la pâte du caillé reste aussi pendant deux ou trois jours placée près du feu; elle augmente alors de volume, il selablit dans l'intérieur de la masse un mouvement de fermentation; on y voit des yeux, des vides occasioués par l'air qui se dégage , et tels qu'on les observe dans une pale levée : on dit alors que le caillé est passé ou so////?t-, et on l'appelle tomme; c'est dans cet état qu'on le sale. Au sortir de la presse, les fromages sont transportés à la cave, et l'on a soin de les retourner tous les jours, atin que le sel continue à se diviser et à se distribuer uniformé- ment. Quand la surface est trop sèche , il faut l'humecter avec le pctll-lalt chargé de sel, c'est un supplément qu'on leur administre ; au bout d'un certain tenips de séjour à la cave , on essuie la mousse qui recouvre la surface des fro- mages, et on racle avec la lame d'un couteau la croule qui se trouve au-dessous; elle est d'abord mollasse, mais elle acquiert Insensiblement la consistance et la couleur dé- sirées. Les fromages d'Auvergne , connus sous le nom de fro- mages de j orme ^ sont compris dans la classe de ceux dont nous venons d'indiquer la préparation. Leur conservation ne va guère au-delà «le sept à huit mois environ ; tandis qu'il serolt possible de les garder des années entières, et aussi long-temps pour le moins que les fromages d'Hollande, avec lesquels ils ont la plus grande analogie. Les deux tiers des revenus du Cantal consistent en fro- mages ; ils pourroient suppléer ceux de Hollande, leur être même préfères, si les fabricans vouloieat sortir du cercle B O E ^ de leurs habitudes , et profiter des vues d'amélloraîion qui leur ont été présentées par des hommes dignes , à plus d'un tilre, de la confiance publique. Dans la partie des Arts de V Encyclopédie mèlhoduiue , mon collègue Desmarest propose, entre autres, d'exprimer la sérosité du caillé plus exactement, de laisser moins fermenter les gâteaux; et au lieu de les saler à mesure qu'on les pétrit et qu'on les entasse dans les formes, il désireroit qu'on les trempât dans une eau salée, qui pénétreroit plus également la masse des fromages. A ces réflexions, joignons celles de M. Boysson, tendantes également à améliorer la qualité des fromages du Cantal , et à rendre cette source constante de nos richesses plus utile à la France. Elles entrent en partie dans les vues de M. Des- marest, parce que la vérité n'est qu'une pour les hommes accoutumés à réfléchir. Il désireroit qu'on ne donnât pas aux fromages de son pays un volume aussi considérable, afin de les façonner , de les comprimer et de favoriser leur per- fection; de les retourner plus souvent qu'on ne fait, soit sous la presse , soit à la cave; qu'on déterminât la dose du sel et sa distribution d'une manière plus uniforme, pour qu'il ne se portât pas sur un point plutôt que sur un autre. En un mot, l'auteur voudroit que, pour les préserver du contact de l'air, on les emballât dans des caisses ou dans des barils doublés en fer-blanc ou en plomb laminé. Un autre propriétaire zélé pour son pays , M. Desis- trières, a aussi cherché à réveiller l'attention de ses com- patriotes sur ce point important de leur industrie, en pro- posant des expériences et des observationspour perfectionner les fromages du Cantal; il montre l'abus de l'excès de présure et de la chaleur employées, et il a Imaginé de nouvelles machines pour séparer plus complètement le sérum. Les fromages de Hollande n'avant aucune supériorité bien établie sur ceux du Cantal , il n'est pas douteux qu'en donnant à ces derniers la perfection dont ils sont susceptibles , non- seulement on retiendroit en France des fonds qu'on emploie annuellement à acheter des fromages étrangers , mais qu'on feroit même de ceux qui s'y fabriqueroienl un objet d'ex- portation. Aux environs de Bergues, il se fabrique des fromages qui ont aussi leur mérite; on en a vendu sur le marché de cette ville plus de quarante mille, du poids de dix livres chacun, dans une seule année. Dès que ces fromages d'une fonne orbiculaire sont sortis de l'arrondissement où on les a pré- parés , ils portent le nom Aa fromage de Ilullande; mais ils en diffèrent en ce que la pâte a moins de consistance, et que la croûte est un peu plus épaisse; 70 B O K Des Fromages privés de la sérosité au moyen de la compression ei du feu. — Dans les deux genres de fromages dont il a été ques-r tion jusqu à présent , la matière caséeuse ne subit pas l'aclion du feu; il suffit d'exposer le caillé sur des vaisseaux à claire voie pour les premiers, et d'employer les efforts d'une presse pour les seconds. Cette opération a pour objet d'amener la pâte à un état de consistance telle qu'on puisse la manier, la figurer et la saler ; mais lorsqu'on veut ajouter encore une perfection à cette pratique, il faut nécessairernent employer la cuisson. On met pour cet effet le lait destiné à faire du fromage, dans une chaudière exposée à l'action d'un feu modéré ; on enduit ensuite de présure toutes les surfaces de Técuelle plate, qu'on plonge dans le lait et qu'on remue en tous sens. Après que la présure, aidée de la chaleur, a imprimé son ac- tion au fluide, on enlève le lait de dessus le feu, et on le laisse en repos ; il se coagule en peu de temps : on sépare une portion •du sérum , et on en conserve suffisamment pour cuire à une douce chaleur la masse divisée en grumeaux; on 1 agite sans discontinuer, avec les mains, les écuelles et les moussoirs dont on se sert pour la brasser. La pâte est parvenue à son point de cuisson quand les gru- meaux qui nagent dans la sérosité ont acquis un degré de con- sistance un peu ferme, un œil jaunâtre , et font ressort sous les doigts; il faut alors retirer la chaudière de dessus le feu, remuer toujours , rapprocher en différentes masses les gru- Tneaux, et exprimer le petit-lait le plus exactement possible. Cette première opération terminée , on distribue les gru- meaux dans des moules, et on emploie l'effort de la presse pour achever d'en faire sortir toute la sérosité, et les réunir de ïnanière à former un corps d'une homogénéité parfaite. Pour introduire le sel dans le caillé cuit, favoriser sa solu- tion et sa pénétration, il faut retourner les fromages, et leur donner une autre forme moins large que celle où ils ont éiç d'abord moulés ; ils restent dans cette seconde forme pendant trois semaines ou un mois , sans être comprimés par les bases. Qn se borne à les maintenir dans leur contour; ou les sale tous les jours, en frottant de sel les deux bases et une partie du contour; à chaque fois, on resserre le moule, cl lorsqu'on s'aperçoit que les surfaces n'absorbent plus le sel, ce qui s'an- nonce par une humidité surabondante, on cesse d'y en mettre : on relire les fromages du moule , et on les porte en réserve, dans un souterrain. Les fromages de cette classe sont précisément les plus pro- pres à se conserver long-temps en grosses masses, à circuler dans le commerce , et à devenir par conséquent d'un Irans- B 0 E 71 port plus facile : tel est \e fromage de Gniyères, tel est le fro- mage de Chesier^ tel est \e fromage de Parmesan. Ces trois sortes de fromages si connus en Europe, diffèrent par leur couleur, leur consistance et leur saveur, malgré la ressemblance des procédés employés dans leur fabrication. La pâte du Parmesan est celle qui a le plus de fermeté , à cause d'un plus grand degré de cuisson et de présure qu'on lui fait éprouver; ce qui le rend plus susceptible d'être râpé, et de faire partie des mets dans lesquels il entre, soit en qua- lité d'aliment, ou comme assaisonnement. Avant de terminer cet article, je rappellerai «ne obser- vation que nous avons faite , mon collègue Deyeux et moi , dans l'ouvrage consacré à l'examen des différentes espèces de lait usitées en Europe. Elle est, suivant nous, d'une impor-^ lance majeure pour la prospérité d'un commerce dont l'objet est aussi directement utile au bonheur des hommes, que ce- lui qui intéresse leur subsistance fondamentale. Si, à la faveur de quelques instructions pratiques , on par- venoit à introduire dans les cantons où on fait mal le beurre, la méthode adoptée en Normandie et en Bretagne , il en ré- sulteroit une branche d'industrie plus étendue , dont profîte- roient principalement les propriétaires de grands herbages ei de troupeaux nombreux ; ce qui mettroit ensuite la France dans le cas de ne plus tirer cette denrée de premier besoin de l'étranger, qui nous rend par-là son tributaire pour des som- mes considérables. Nous en dirons autant des fromages. L'art de les préparer est encore, dans beaucoup d'endroits, éloigné de la perfection. Ceux qui le pratiquent n'étant le plus ordi- nairement guidés que parla routine, ils se traînent servilement sur les pas de leurs prédécesseurs , sans trop chercher à dé- couvrir s'il seroit possible de faire mieux. Cependant il est démontré que partout on pourroit obtenir les mêmes espèces de fromages, en soumettant le lait aux mêmes procédés. Ne fabrique-t-on pas déjà dans le Jura, le Doubs et les Vosges, des fromages de la qualité de ceux de Gruyères en Suisse, su- périeurs à tous les fromages qu'il faut vendre et consommer dans l'année? Les fromages d'Auvergne et de Bergues en Flandre peuvent entrer en concurrence avec ceux de Hollande pour la qualité et pour la durée. Ce sont-là de ces aperçus qui promettent une foule de résultats nouveaux et salisfaisans à l'agronome éclairé, qui voudroit les étudier et les suivre avec tout l'intérêt qu'ils inspirent. (PARM.) BŒUF D'AFRIQUE. V. au mot Bœuf, le Buffle du Cap. (s.) BŒUF (PETIT) de Belon. C'est le Zébu , variété de notre ^tei//" domestique, (desm.) 72 B O G BOEUF A BOSSE. On appelle ainsi le hison d'Amcmjiie el le zêhu de Tlnde. V. Bœuf, (s.) BOEUF SATSS BOSSE. Quelques naturalistes donnent ce nom à Tespèce du Bœuf domestique qu'ils supposent pro- venir de l'AuRocHS. V. Bœuf, (desm.) BŒUF {Omilhulogié). C'est le nom du Bouvreuil en So- logne. (V.) BOEUF CAFRE. C'est le buffle du Cap. F.Bœuf. (desm.) BOEUF CARMÉLFIE. Suidas donne ce nom au zébu. V. Bœuf, (d-rsm.) BOEUF CARNIVORE. Animal fabuleux. V. Sukotyro. (desm.) BŒUF CHAMEAU. C'est le bison suivant Thevet, et le zèbu selon Suidas. V. Bœuf, (desm.) BŒUF DE DIEU {Omilhologie). Nom vulgaire du Tro- glodyte, (v.) BOEUF GRIS DU MOGOL. V. Antilope nyl gaut. (s.) BOEUF (GUERRIER ou BACKELYS. Bœufs élevés par les llottcntotspour la guerre et la garde des troupeaux. BŒUF HUMBLE des Ecossais.C'est une race sans cornes et à demi-sauvage, (dfsm.) BOEUF DES ILLINOIS. C'est le bison. V. Bœuf, (s.) BŒUF DE MARAIS {Omiûio/ogie). Nom vulgaire du Butor, (v.) BŒUF DE MER. Dénomination vulgaire donnée h plu- sieurs espèces de Phoques, (s.) BŒUF DE MER. F. Raie au long bec, Raia oxyrin- rhus, Linn. (b.) BŒUF DE MONTAGNES. Traduction du mot Au- rochs des Allemands , Unis des Latins. F. Bœuf, (desm.) BŒUF MUSOUÉ. V. Oviros. (desm.) BŒUFDEPTfliONIEouBONASUS. C'est l'Aunocns. V. Bœuf, (desm.) BŒUF DE SCYTHIE des anciens. C'est sans doute un zébu. F. Bœuf, (desm.) BŒUFSTREPSICEROS d'Aldrovande. C'est I'Anti- LOPE proprement dite Tdesm.) BŒUF DU THIBET A QUEUE TOUFFUE. C'est TYak ou Buffle à queue de cheval. F. Bœuf, (de.sm.) BOEAVA. Séba dit que Ton nomme ainsi à Amboine , le Senembi, re^^ardé comme une variété de I'Iguane ordi- naire, ce qui n'est pas vraisemblable , puisque l'iguane est particulière à rAmériqtic. (desm.) BOGA et BOXA BLVTSCA. Noms que les habitans du royaume de \alence, en Espagne, donnent au cytise trifiore ., B O I 73 i'Hérit. , dont ils coupent les branches pour les placer sur les planches où sont les vers à sole , et qui leur scn-entpour y filer leurs cocons, (ln.) liOGARAVEO. Espèce de Spare. (b.) BOGGO. En Afrique on donne ce nom au chimpansé ^ es- pèce d'ORANG , et au Ma>'DRILL. Buffon , en le changeant en celui de PoNGO , l'a allrihué à une grande espèce Aorang ou- long qui n'existe pas, et dont l'histoire se compose de celle du mandrill réunie à celle du chimpunsé ; depuis, le nom ât; pongo a été donné à un grand singe de l'ile de Bornéo. V. Pongo. (desm.) BOGHAS. V. BuDUGHAS. (b.) BOGIO , BUGÏO. En portugais, c'est le Magot, es- père de singe de l'ancien continent, (desm.) BOGL()SSA. C'est la Pleuroisecte sole, (c.) BOGMAM. r. Vogmare. (b.) BOGOA. Espèce de Figuier, (b.) BOGU. Nom huralte du Cerf, (desm.) BOGUE , Buops. Poisson de la Méditerranée qui faisoit partie des Spares , mais que Cuvier croit devoir former, avec les Spares saupe, oûlade, etc., un genre particulier, auquel il attribue pour cai-actères : mâchoires peu extensibles , pourvues chacune d'une seule rangée de dents tranchantes , échancrées et pointues ; corps oblong , comprimé , couvert de grandes écailles, (b.) BOHAR. Poisson, d'abord du genre Sciène, actuellement du genre Labre, (b.) BOHEA. ISom spécifique d'une espèce de Thé. F. ce mot (LN.) BOHKAT. Baie de la mer Rouge , décrite parForskaël sous le nom de raja djiddensis. (B.) ., BOHOM JAMBOULAN. Svnonyme de Jambolier. (b.) BOHON UPUS. V. BuHON UPAS et Upas. (b.) BOHU. Synonyme de BoBU. (b.) BOHUMBU. V. BoMBu. (ln.) BOIAH. Le Caméléon se nomme ainsi en Barbarie, (b.) BOICININGA. Nom brasilien du Crotale Boiouira. (B.) BOlCLTABA. Serpent du Pérou, long de vingt pieds, dont on mange la chair. Il paroit que c'est un Boa. (b.) BOICLPECANGA. Seii)ent du Brésil décrit par Rai , mais qu'on ne peut rapporter à aucun de ceux qui ont un nom générique et spécifique, (b.) BOIGA. Couleuvre d'Amérique , coluber ahaetulla. (b.) BOIGUACA. Deux serpens portent ce nomil'un, duBré- sil, est extrêmement gros et paroît élre un Boa ; l'autre, d' A- jf, BOT friquc enlre dans les buttes des thermites pour se nourrir dq ces insectes. On croit que c'est une Couleuvre, (b.) BOIGUACU. Nom de la Couleuvre argus, (b.) BOIGUATRAPkA. On donne ce nom, à Surinam, à uq serpent imparfaitenxent connu, (b.) ÊOIGUE. Arbre du Cbili figuré dans Feuillée, et qui pa- roît appartenir au genre Drymis. (b.) BOIJTJKU. Les Tongouses appellent ainsi le Loup. (desm.) BOIN-CARQ. Nom bram'e de la Carmantikedu Gange;. (B.) BOIN ERANDO. On appelle ainsi dans l'Inde le Tragie CHAMELÉ. (b.) BOIN GOLI. Plante de l'Inde que quelques botanistes rapportent à I'Oldetsilande rampante , et d'autres au Pour-. PIER MÉRIDIANÉ. (B.) . BOIN TULASSI. Nom brame du Katu-tumba. (b.) BOÏQUIRA. Nom spécifique d'un Crotale, (b.) BOIS , Syhœ, Lîgniim. V. Arbre. Que ce mot rappelle et fait naître d'Idées et de sentîmens ! Quelle reconnoissance il doit éveiller dans nos cœurs pour l'auteur de la nature ! Ce sont les bois qui ont protégé l'en- fance des sociétés. L'homme sauvage y trouva sa première nourriture, y établit sa première cabane; et depuis , l'homme civilisé en a lire toutes ses jouissances. C'est avec les maté- riaux immenses pris dans les bois , qu'il a bâli des villes', fondé la navigation et fabriqué la plupart des inslrumens de l'agriculture et des autres arls. Avant la connoi^sance du fer, un morceau de bois aiguisé sur la pierre et endurci au feu , tenoit lieu aux hommes de bêche ou de charrue. L'arc et les flèches furent les premières armes qu'ils emplovèrent pour faire la gacrre aux animaux dont ils avoient à se défendre , ou dont la chair pouvoit les nourrir. Ce fut d'abord sur le bois qu'ils gravèrent les images de ceux d'entre eux qui s'é- toient disi ingués dans les combats ou par quelque grand service rendu à leur peuplade. Lorsqu'ils se réunirent la pre- mière fois pour honorer les dieux, les bois furent les seuls temples qu'ils choisirent. Presque toutes les nations de l'an- iiquité avoient leur bois sacré ; la riante imagination des Grecs peupla ces lieux de Faunes, de Sylvains , de Nvm- phes, appelées Dryades; et nos ancêtres en firent le sanc- tuaire auguste de la Divinité. C'est au milieu des forets de la (ieiTTianie et des Gaules, et au pied des chênes antiques , que les Druides exerçoient leur culte religieux. Ces hommes simples et purs regardoient les bois comme un des plus beaux présens du ciel,: et, pour l'invoquer, ils préféroienl leur BOT jiî enceinte à un ileu fermé de murs. Quel lieu, en effet , plus nia- gnilique et plus imposant quVme vasleetbelle forêt! L'air pur qu'on y respire, le silence qui y règne, la voûte azurée qui la couronne, l'élévation et la majesté des arbres qui la compo- sent, leur ombre plus ou moins épaisse, le frémissement de leurs feuilles qui se mêle aux chants variés des oiseaux, toutes ces choses portent l'âme au recueillement, et font naître en elle un sentiment d'admiration et d amour pour le grand Etre. Ne nous étonnons donc point que la solitude des forêts ait été consacrée à la religion par les anciens peuples; elles ont aussi servi très-souvent d'asile au foihle. Dans tous les temps, les hommes qui ont voulu se sou. traire à l'oppression , se sont réfugiés dans les bois, qu'ils ont abattus, défrichés ou rendus productifs. Les bois sont formés par la réunion, dans un même lieu, d'arbres de toute espèce et de toute grandeur. Ces superbes végétaux tiennent le premier rang parmi leurs semblables , et ne sont pas moins utiles à leur conservation qu'à celle de l'homme et des animaux. Ils concourent aussi à l'harmonie des tableaux variés qu'offre partout la nature. Si les forêts et les bois n'existoient pas, quel spectacle monotone et triste n'olïriroit pas la terre? et comment ses habitans pour- roient-ils espérer d'en obtenir quelques fruits? Ce sont les bois qui la fertilisent, en renouvelant cliaque année à sa surface tous les principes fécondans. Ils couvrent et dé- corent la cime des montagnes, soutiennent et affermissent le sol sur la pente rapide des coteaux , et enrichissent les plaines de leurs débris. Au fond des vallées, le long des fleuves, et sur le bord des mers, ils forment des rideaux épais et verdoyans qui en dessinent les contours, et qui diffé- remment nuancés , tantôt présentent un tableau soonbre , ei tantôt rivalisent de fraîcheur avec l'onde qui coule à leurs pieds. Ce sont autant d'abris , non-seulement pour les oi- seaux et pour une foule d'autres animaux, mais pour l'homme même , que la chasse, la pêche et ses différens besoins con- duisent dans ces lieux. Le voyageur s'y repose de ses fa- tigues , et le berger vient y conduire ses troupeaux pendant la chaleur du jour. Les pays garnis de futaies sont, en hiver, moins exposés que les autres au souffle de l'aquilon, et en été ils sont garantis en partie des venls brûlans du midi. Ces pays sont en général Fins sains, parce que les bois qui les environnent purifient air , en pompant les vapeurs malfaisantes de l'atmo- sphère. Ils procurent encore ur^ autre bienfait au cultivateur; leur présence attire les nuapjes qui se fixent au-dessus d'eux, et se fondent bientôt en eaux poTar arroser les campagnes 76 B 0 I el pour former les sources et les rivières. Tant d'avantages réunis ont frappé tous les peuples agricoles, qui, convaincus fie l'importance et de l'utilité des bois , se sont toujours oc- cupés avec soin de leur conservation et renouvellement. Le mot bois a , dans notre langue, deux acceptions prin- cipales; savoir : celle qui vient de lui être donnée, et alors il signifie, comme il a été dit, une grande étendue de terre plantée d'arbres propres à la construction des édifices , à la menuiserie , au charronnage , au chauffage , etc. Dans sa se- conde acception , il désigne la substance dure et compacte qu'enveloppe Técorce des arbres et des arbrisseaux. Cet ar- ticle, par conséquent, se trouve naturellement divisé en deux sections, qui demandent à être traitées l'une après l'autre , quoiqu'elles embrassent, pour ainsi dire, le même objet. Nous allons donc parler d'abord des semis et plantations de bois, deleuraménagement,de leur coupe, exploitation, débit. Nous examinerons après les qualités intrinsèques des différentes espèces debois, etlesdiversusagesauxquels ils sont employés, tant dans Tarchitecture civile et navale que dans les arts. Des Bois ou Forêts. — Il existe des bois et des forêts dans tous les pays el à toutes les latitudes. Les bassins formés par les chaînes des montagnes, les sommets sourcilleux des Alpes et des Cordilières, les déserts de la Sibérie, les rivages baignés par le (iange ou la mer Caspienne, les côtes brû- lantes de rAfrique , les marais immenses qui bordent les lacs et les graTids fleuves de TAmcrique septentrionale, les îles nombreuses jetées comme par hasard dans les mers du Sud, ou rassemblées en groupes dans les archipels du Mexi- que et des Indes ; toutes ces contrées différentes sont cou- vertes de bois, dont l'étendue plus ou moins grande se trouve presque partout en raison inverse des besoins de I homme. Cette disproportion n'est pas la faute d^ la nature, mais celle de Ihomme même, qui, dans l'état sauvage, porte aux forêts qui l'ont vu naître un respect d'enfant en- tretenu par sa paresse, el qui , dans l'état de civilisation , au contraire, pressé de corftomnier, ou tourmenté par une insatiable cupidité, ne respecte rien, et d'une main dévas- J.Urice et meurtrière abat de tous cotés les bois qui l'en- tourent, et détruit en seul jour l'ouvrage de plusieurs siècles. Ainsi , à mesure que les habitans d'un pays deviennent plus éclairés, plus actifs et plus industrieux, c'est-à-dire, plus avides de toute espèce de jouissances, le nombre etl'étendue des forêts de ce pays diminuent nécessairement. Voilà pour- quoi l'Angleterre n'en a plus «aucune , et pourquoi la France en compte aujourd'hui si peu qu'on puisse comparer à celles qui s'y Irouvoienl du temps de César. La plupart, dira-l-on, BOT ., ont été converties en champs couverts de grains, en vignobles précieux ou en prairies qui nourrissent d'innombrables trou- peaux. Cela est vrai. Mais combien de millions d'arbres notre luxe effréné n'a-t-il pas dévorés.'' Combien n'en dévorc-t-il pas chaque année , sans que presque personne s'occupe à i^w remplacer même une partie i' Autrefois un seul feu suffisoit à toute une famille \ elle n'en vivoit que plus unie et plus heureuse. Aujourd'hui l'égoïsme et la vanité isolent tout le monde ; et l'on voit dans la maison d'un simple citoyen pres- que autant de feux que d'individus. Qu'on ajoute à cela Tin- calculable et énorme quantité de bois qui se brûle, non- seulement dans les bureaux admini.slratifs de tout genre que nécessitent le cours des affaires publiques et la sûreté des ad ministres, mais encore dans les salles de spectacles, dans les cafés et dans une foule d'établissemens semblables, en- tretenus par le désœuvrement, et multipliés jusqu'à la satiété ; et l'on s'étonnera- sans doute que ce qui nous reste des an- ciennes forets puisse fournir à une telle consommation. La nature a beau se montrer libérale et même prodigue envers nous dans la reproduction des bois, plus prodigues qu'elle encore , nous trouverons bientôt le moyen d'épuiser les res- sources qu'elle nous offre ; car le mal va toujours en croissant. Il est temps de l'arrêter, surtout après les années orageuses qui viennent de s'écouler, et pendant lesquelles la dévastation a été générale. Nous insistons beaucoup sur cet objet, parce qu'il n'en est point qui mérite plus de fixer l'attention d'un gouverne- ment sage et éclairé. Il lui est aisé de remédier au mal , en réprimant sur ce point les abus ; en faisant revivre les an- ciennes ordonnances sur les bois; en naturalisant en France les arbres forestiers exotiques dont la croissance est rapide; en accordant des encouragemens aux citoyens qui planfe- roicnt , dans leurs domaines, une étendue de bois propor- tionnée à leurs facultés ; en obligeant , autant qu'il seroit possible, les maîtres de forges et de verreries, qui absorbent des forêts entières , de ne s'établir que dans des endroits où le bois ne peut avoir de débouciié ; en donnant enfin lui- même l'exemple d'une consounuation plus économique et mieux entendue, qui reporteroit nécessairement vers les arts utiles, le superflu de celle qui a lieu dans nos grandes villes, et surtout à Paris. Tels sont les moyens que nous proposons pour éviter à nos neveux le malheur de se voir réduits, comme nos voisins , à brûler de la tourbe ou du charl>on de terre. Plantation des bois. — Puisque les bois peuvent venir presque partout, il est aisé de les renouveler et de les multiplier. On ne doit pourtant pas leur sacrifier les bojines terres à yg- B O I hlé, les gi'âs pâturages; et les coteaux propres aux vignobles; cette spéculation seroit désavantageuse : les terrains mé- diocres doivent seuls leur être consacrés. Les plantations en bois ne manqueront pas de réussir, si 1 on sait faire un heureux choix du sol et de l'exposition qui conviennent à chaque espèce d'arbres. On peut sur cela consulter la na- ture , qui a placé les peupliers au bord des eaux , et les sapins sur les montagnes , et qui, toujours attentive au succès de ses productions, grandes ou petites, a, pour ainsi dire, assigné à chaque végétal son habitation propre. Qu'on par- coure nos forêts, on les verra peuplées de chênes, d'ormes, pas moins de vigueur. « Les soins , dit Buffon , que nous «t prenons de nettoyer et de bien cultiver un terrain destiné « à des semis ou plantations de bois, sont plus nuisibles que « profitables. Ordinairement on dépense pour acquérir; ici, « la dépense nuit à l'acquisition. La meilleure manière de « réussir à faire croître du bois , dans toutes sortes de ter- " rains, est d'y semer des épines, des buissons, et, par une « culture d'un ou deux ans, d'amener le terrain à l'état de « non-culture de trente ans. Tous ces buissons sont autant « d'abris qui garantissent les jeunes plantes, brisent la force « du vent, diminuent celle de la gelée, et les défendent contre <( l'intempérie des saisons. Un terrain couvert de bruyères est « un bois à moitié fait, et qui a peut être dix ans d'avance sur « un terrain net et bien cultivé. » Le chêne étant le plus utile de tous nos arbres indigènes, doit être aussi le plus multiplié ; cependant il faut avoir égard aux localités, au mode de croissance, et aux différens besoins de la société. La valeur intrinsèque et absolue des arbres n'est pas toujours la mesure du bénéfice qu'ils procurent ; il se compose des rapports qui existent entre les avances et le produit , quelle que soit la plantation : la facilité de l'exploitation des bois, la certitude et la promptitude de leur débit, doivent entrer pour beaucoup dans ce calcul. Ainsi il sera avantageux de planter le chêne à portée des mers et des lleuves ; les châtaigniers , les cytises des Alpes, dans les pays vignobles, ainsi que les autres bois^propres à fournir des échalas : on préférera les ormes et les frênes pour le charronnage de terre et de mer. Le mélèze, les épicéas et les sapins rendront beaucoup auprès des grandes villes, où on sait les employer à la charpente ; les bois noirs seront préférés pour les pays de forges , leurs charbons y étant 8o BOT plus propres. Si on consulte les climats, les pays, les sites , on plantera les pommiers dans la Picardie ; les châtaigniers dans le Limosin, la Marche et le Berry ; des noyers dans le Nivernais et le Bourbonnais; des mûriers en Languedoc et en Provence ; les landes de la Sologne , du Bordelais et au Berry se couvriront d'arbres verts, dont on tirera de la résine. Toute la famille des peupliers , celle des saules, les aunes , les platanes seront particulièrement affectés aux rivières, aux étangs, aux canaux; l'orme, le chêne et le hêtre, aux grandes routes ; l'orme, dans les terres franches et légères du midi; le^ frêne, dans les terres fortes du nord ; enfin, on pourra planter des arbres de différentes espèces le long d'une même route, à mesure que le terrain variera. Partout on choisira celles qui rapportent le plus , soit parce qu'on les coupe plus souvent , soit parce qu'elles ont plus de valeur ; dans les mauvais terrains, on préférera les arbres à racines traçantes. Ces diverses plantations donneront au propriétaire, ou à ses enfiins, ou à l'état, un revenu assuré, que tons les fléaux des récolles, les insectes , Teau, le feu, la gelée, la grêle et la foudre , ne sauroient leur enlever, au moins en totalité : il suffira de garantir les jeunes arbres de la dent des anim.aux. Tout bois un peu grand doit être divisé en certaines por- tions, et on n'en peut coTiper chaque année qu'une quantité ; c'est ce qu'on appelle mettre en coupe réglée. Lorsque l'on veut faire une futaie , on laisse croître le bois, sans le cou- per, pendant trente ans, ou du moins vingt-sept, et jus- qu'alors on l'appelle taillis; ce n'est que d'un beau Taillis qu'on fait une Futaie. ( V. ces mots. ) Pour savoir si on lais- sera croître un bois en futaie , ou si on le coupera en taillis, on doit examiner et connoîlre la nature du fonds, celle du bois , son âge , le nombre des arbres propres à la futaie ou au taillis, les endroits où ils ne viennent pas bien , et les places vides. Il faut éclaircir les plants destinés pour fu- taie, avant qu'ils aient trois ans, ne laisser qu'une seule tige sur pied, de peur qu'ils ne croissent qu'en touffes, et les éla- guer avec sc^in. En terme forestier, on nomme bois en défends^ celui auquel on veut laisser prendre tout son accroissement et dans le- quel il n'est permis de faire aucune coupe, ni de laisser paître; hoismarmenleaux, ceux qui entourent un jardin ou une maison, auxquels ils servent d'ornement; bois clmmblis o\\ chablis^ ceux qui ont élé déracinés, renversés, ou brisés en partie par les vents. Un bois, lorsqu'il a été maltraité par le ieu, porte le nom de lois arcin ; on l'appelle bois bombé ^ quand il a quelque courbure naturelle ; i'o/s 6Ym'e ou vicié ^ B O I 8i s'il a des malandres ou nœuds pouris; lois ^ellf^ quand il offre des gerçures ou fentes causées par la gelée ; bols rabougri^ s'il est mal fait ou de mauvaise venue; Lois mrroitr , quand il a été renversé sur un autre en l'abattant ; /Ws en r/^//, lorsqu'il est debout; bois moH ^ s'il ne végète plus, soit qu'il tienne à l'arbre, soit qu'il en ait été séparé ; bois mort en pied ^ s'il est pour! sur pied sans substance, et bon seulement à brûler. On comprend sous la dénomination de blancs buîs^ tous les arbres qui ont le bois blanc, léger et peu solide; tels sont le saule ^ le bouleau, le tremble ^ Vaune^ etc. Les vrais bois blancs sont le châfaigin'cr ^ le tilleul^ le Jréne , V érable , le sapin , parce que, quoique blancbàtres, ils sont fermes et propres aux grands ouvrages. liCS blancs bois viennent vite , même en mauvais terrain; ils ne sont bons qu'à de petits ouvrages, et ne peuvent entrer que pour un tiers dans le bois à brûler. Le hais recépé est celui qu'on a coupé par le pied, pour l'avoir de plus belle venue. Enfin, on appelle bois sur le retour^ celui qui est trop vieux, et qui, par celte raison, commence à di- minuer de prix. Le terme de la vieillesse des ordinaire cbênes passe deux cents ans. Coupe des bois. — Quelque respect qu'inspire une foret , quelque agréable que soit un bois, il f^iut pourtant un jour y mettre la hache. Mais à quel âge, à quelle époque doit-on les abaitre pour que le propriétaire en retire un plus grand bénéfice, sans qu'il en résulte aucun dommage pour la so- ciété ;' Celte question n'est pas facile à résoudre. L'homme impatient de jouir la décidera bientôt; mais l'administrateur éclairé , le sage économe , en chercheront la solution dans le grand livre de la nature. Il est reconnu que dans les pre- mières années, le bois croît toujours de plus en plus ; que la production d'une année surpasse celle de la précédente, jusqu'à ce que, parvenu à un certain âge, son accroissement diminue. L'économe doit-il saisir ce point, ce maaimum , pour tirer de son bois tout le profit possible ;' oui, sans doute, dira-t-on ; car , s'il attend , il perd Inutilement l'Intérêt de ses avances ; et la place qu'occupent les arbres laissés sur pied lorsqu'ils sont parvenus à leur dernier degré d'accrois- sement, n'étant point libre, il éprouve, en les conservant, une seconde non-valeur ajoutée à la première. Sous ce point de vue , la question semble décidée. Mais à quels indices reconnoitra-t-on le maximum de l'accroissement d'un arbre ? et où trouvera-t-on l'échelle qui en marque les degrés pro- gressifs ? Duhamel dit qu'un arbre entre en retour quand les feuilles de sa cime jaunissent et tombent de bonne heure en automne; quand une partie de l'écorce se dessèche et se détache, ou qu'elle se sépare de distance en distance par des lY. 6 .^. • B o i gerçures transversales ; lorsqu'enfin l'arbre se couronne , c'est-à-dire , quand quelques-unes de ses branches supérieures meurent , signe infaillible que le bois du centre s'altère et se dégrade considérablement. L'augmentation progressive des bois n'est pas si aisée à dé- terminer. Laurent Carniani, cultivateur très-éclairé de l'Ita- lie , a fait sur cet objet une expérience importante. 11 s'est entièrement convaincu , par l'examen suivi du poids d'une branche respectivement à une autre , en choisissant autant qu'il étoit possible des branches égales et coupées également, Tune après l'autre, dans des années successives , que le bois, pendant dix ans , croît avec la proportion suivante ; savoir, ta première année comme i , et les neuf autres comme 4-7 9» i5 , 22 , 3o, 4o, 54., 70 et 92. Il résulte de ces rapports , que celui qui fait deux coupes de cinq en cinq ans , rec^oit moins au total que la moitié de ce qu'il obtiendroil en ne faisant qu'une coupe au bout de dix ans ; et l'observation de Car- niani s'accorde avec nos anciens règlemens , qui défendent <}u'on coupe les taillis avant neuf ou dix ans. Mais ce terme est encore bien 'éloigné de celui de l'accroissement total des arbres. Dans quelle proportion chaque espèce croît-elle , entre l'un et l'autre terme i* C'est ce qu'il faudroit savoir pour décider la question dont il s'agit. De telles expériences, dira-t-on , demanderoient la vie d'un homme , et peut- êire de plusieurs : soit. Mais le gouvernement qui ne meurt point, ne pourroit-il pas s'en charger ? n'est-il pas intéressé à lirer tout l'avantage possible des forêts nationales qui sont une des richesses de l'état ? Voyez dans un ouvrage de Fénille cité plus bas , le développement d'un procédé simple pour acquérir la connoissance exacte des accroissemens successifs d'un taillis, et pour déterminer l'époque précise du maximum de son accroissement, quels qu'en soient l'essence , 1 âge, le terrain el l'étendue. La coupe des bois en taillis , même au terme de l'ordon- nance , n'est certainement pas plus avantageuse; mais elle est commode, parce qu'elle se renouvelle aux mêmes époques, c'est-à-dire, tous les neuf ou dix ans (car il y a des pays où on ne les coupe que tous les vingt ou vingt-cinq ans). On compte sur ce produit ; l'homme peu aisé n'a pas les moyens d'attendre ; et d'ailleurs on a besoin de jeunes bois pour les travaux de l'agriculture , et pour une foule de petits ouvrages dans les arts de toute espèce. L'époque de la coupe des grands bois dépend de la nature du terrain. Quand il est bon , l'on gagne à attendre ; mais on doit les couper fort jeunes dans les terrains qui manquentde fonds. Il ne faut pas croire , ditHar- tig, que tout arbre coupé repousse toujours de ses racines ; il B o I ^a est un terme oh l'on ne doit plus y compter. Le tronc ne donne de rejetons que pendant l'espace de lemps que la tige qui a été coupée auroit vécu si elle lût restée debout; et Tàge où ce pied produit le plus, est celui où la tige auroit eu son plus fort accroissement. Cette vérité ne souffre d'exceptions que dans quelques bois tendres , tels que les peupliers. Le temps le plus propre pour la coupe du bois , est depuis l'automne jusqu'à la fin de Ihiver, et jamais quand la sève monte. On doit couper les taillis à fleur de terre sans les écla- ter , et les futaies le plus bas qu'il se peut, toujours avec la hache et la cognée , tout de suite et partout, tant le bon que le mauvais bois, afin qu'en repoussant il soit tout d'une même venue. L'ordonnance veut qu'on laisse seize baliveaux par arpent dans les taillis , et dix dans les futaies. Il seroit en gé- néral plus avantageux de former des futaies , que de con- server beaucoup de baliveaux dans les taillis. Les baliveaux, suivant Buffon , nuisent beaucoup aux taillis; 11 a observé que dans deux cantons voisins de bois taillis placés à la même exposition, dans un terrain semblable, la gelée a fait un si grand tort à un bois taillis surchargé de baliveaux de quatre coupes , qu'il a été devancé de cinq ans sur douze par les bois taillis voisins où il n'y avoit que les baliveaux de la coupe ac- tuelle ; effet pernicieux, qu'on ne peut attribuer qu'à l'ombre et à l'humidité occasionée par les baliveaux. On doit peu compter sur les glands qu'ils fournissent pour regarnir les bois; à peine en lève-t-il quelques-uns. Le plant est détruit à sa naissance par le défaut d'air, par les eaux qui dégouttent des arbres , et par la gelée toujours plus vive à la surface de la terre. Exploitation des bois. — On peut vendre les bois quand oa veut, et comme on veut, de quelque espèce qu'ils soient, à l'exception des taillis qu'on ne peut couper que tous les neuf ans , et des baliveaux qu'il faut réserver jusqu'à l'âge de qua- rante ans dans les taillis , et de cent vingt dans les futaies. Il y a six sortes de ventes : i.° Les ventes ordinaires , qui se font tous les ans dans les taillis ou futaies mis en coupe réglée ; 2.° les ventes extraordinaires , comme sont celles des futaies entières, ou des baliveaux sur taillis, lorsqu'ils ont passé qua- rante ans ; 3." celle des chablis, ou bois que le vent a rompus ou abattus ; 4° celle par pied d'arbre , à l'égard des gros ar- bres dont on craint le dépérissement; 5.° celle par éclaircis- sement , qui se fait pour éclaircir les bois trop garnis ; 6.° celle par recépage , lorsque les bois ont été gâtés et dégradés par quelque accident. Alors on vend le bois , et on recèpe les arbres pour qu'ils repoussent du pied. 84 B 0 I - Pour l'achat d'un bois , on doit saroir combien il a d'ar~ pens ; si le bols est vif, bien garni; si les arbres sont gros et {,rands, et non sur le retour ; si le débit en sera lucratif , ce qui tiépend de l'espèce de bois, des débouchemens qu'on peut avoir, et des frais d'adjudication, d'abattage, déquarrisage, etc. Le bois des futaies situées en bons fonds , et qui ont peu de soleil , est tendre et plus propre à la menuiserie qu'à bâtir; au contraire, celui des futaies crues sur le gravier en un terrain sablonneux , exposées au midi , est dur et propre pour la char- pente. Le marchand qui achète un bois sur pied , doit encore savoir Juger ce qu'il en pourra tirer de bois de charpente et de bois de corde ; il doit voir combien chaque arbre aura d'équarrissage , examiner les hauteurs et grosseurs moyennes de ceux qui composent le taillis,, et connoître enfin les diffé- rens usages auxquels tout le bois qu'on lui vend peut être em- ployé. Celui du taillis sert à faire du charbon , des cotrets , des perches, des cerceaux. Celui des futaies et des arbres de réserve qui sont dans les taillis , se partage en deux grands lots : les tiges servent à la charpente, au sciage , au charron- nage , aux ouvrages de bois de fente , et beaucoup à brûler ; le branchage s'emploie en cordes de bois , falourdes , fagots , bois de sciage, lorsque les tronçons ont six pieds de long; s'ils n'en ont que deux et demi , en raies de roues et autres pièces de charronnage. On vend et l'on débite le bois , ou façonné , ou eu gnime ^ c'est-à-dire , brut et non travaillé. Ce dernier se vend pour des pilotis, des masses, des jantes, etc. Le huis de chaqiente ou A' equanissage sert à bâtir. Il doit avoir été coupé long-temps avant que d'être employé , n'être pas trop difficile à mettre en œuvre ou à toiser, n'avoir point d'aubier, et ne présenter aucunes petites taches blanches , noires ou rousses, lesquelles marquent qu'il est échauffé ou trop vieux. Le bois de fente est employé pour faire le merrain. On ap- pelle ainsi le bois pour tonneaux, cuves, lattes, échalas , seaux , pelles et autres petits ouvrages qu'on travaille dans les forêts. On le débite en pièces , qu'on nomme douelles, et qui ont environ neuf lignes d'épaisseur, et depuis quatre jus- qu'à sept pouces de largeur ; la longueur varie selon les pièces que l'on veut faire. Le bois de fente se distribue encore en panneaux de quatre pieds de long , sur un pouce et demi d épaisseur , dont on fait du parquet et des, lambris, et autres ouvrages de menuiserie. Le bois de sciage s'emploie aussi pour la menuiserie , et se débite en planches , solives , poteaux , limons , membru- res, etc. Les bois tendres sont les plus propres à scier ; le bois carré même , lorsqu'il n'a pas six pouces d'épaisseur , est ré^ B O î 85 puté bois de sciage. Les planches sont de plusieurs longueurs; elles ont cominunémenl un pied de large et un pouce d'é- paisseur; les solives ont depuis cinq jusqu'à sept pouces de grosseur , et depuis quinze pieds jusqu'à trois toises de lon- gueur. Le finis de charronnagc est celui avec lequel les charrons font des cirarreltes , des roues , des carrosses. L'orme, le frêne et le charme fournissent cette sorte de bois, qu'on débile en grume. Le hois de chauffage ou à briller , quoique d'une consom- mation générale , n'est pas toujours bien connu des acheteurs. Le meilleur est celui d'orme , de hêtre et de charme ; ils don- nent tous trois beaucoup de chaleur et un bon charbon ; mais le hêtre brûle trop vite, il ne convient qu'aux riches. Le bois de chêne est sujet à pétiller au feu quand il est jeune. Dans sa force ou dans sa vieillesse, il noircit quelquefois ; il faut savoir le choisir; sa bonne qualité , même pour cet usage, 'dépend beaucoup du terrain où il a crû. Le plus mauvais bois à brûler est le blanc bois, tels que le bouleau, le peuplier , le tremble. Le bois à brûler doit avoir quarante-deux pouces de long. On en distingue à Paris plusieurs sortes ; savoir : i." le bois de compte ; ce sont des bûches de dix-sept à dix-huit pouces de grosseur : la voie est de cinquante à soixante ; 2." le huis neuf ; il vient par voitures ou par bateaux; 3.° le bois flotté .,' siinsi nommé parce qu'on en forme des trains ou radeaux qui , di- rigés par quelques hommes , suivent le cours des rivières ; il a moins de chaleur, et brûle plus vite que le bois neuf; 4-" le buis degrcu'ier, c'est un bois de hêtre à demi-flotté , qui vient de la Bourgogne et du Nivernois, et qui croit dans les en- droits pierreux ; il est fort estimé ; S.° le cotret; il doit avoir deux pieds de long; &.° \sl falou?-de , espèce de fagot fait de huit à dix perches coupées, ou de rondins qu'on lie par les deux bouts. Des qualités individuelles et relatives des différentes espèces de Bois. — On connoît aujourd'hui une multitude prodigieuse d'arbres de toute espèce ; mais la nature des bois est peu connue. C'est une sorte de routine qui en dirige l'emploi. Le menuisier a appris de son père ou de ses maîtres que tels ou tels bois étoient les plus propres à faire des meubles , des châssis, des parquets; il les achète et les met en œuvre, sans s'inquiéter de savoir quelle est leur pesanteur spécifique, leur durée , leur force propre ou relative. Le charpentier , le charron, le tourneur, l'ébéniste, font de même. Cependant l'habitude de voir et de manier toujours les mêmes bois , donne à chacun de ces ouvriers, sur les propriétés de ceux fi6 T'^ O T qu'ils travaillent , quelques connoissances particulières que n'ont pas la plupart des hommes. Mais ces connoissances. n'étant pas fondées sur des expériences que la saine physique et l'esprit d'ohserv.ition aient dirigées , sont vagues et con- fuses ; et quoique suffisantes jusqu'à un certain point pour l'ouvrier , elles ne sauroient être d'une grande utilité pour les progrès de son art. Duhamel, Buffon, et un petit nombre d'autres célèbres physiciens ou naturalistes , se sont occupés de rechercher quelles étoient les qualités individuelles et comparées des bois. 11 serolt à désirer que leur travail eût été continué , ou qu'eux-mêmes eussent pu le porter plus loin. De Fénille a fait depuis, sur cet objet , des expériences et des observations intéressantes, qu'il a publiées dans plusieurs mémoires re- cueillis en deux volumes, sous le titre de Mémoires sur f Ad- ministration forestière , etc. ^ 1792- Voyez ce livre, un des plus intéressans qui aient été écrits en ce genre. Voyez aussi l'ou- vrage de Michaux fils , sur les arbres forestiers de l'Amérique septentrionale, 1810. La bonté d'un ouvrage construit en bois , dépend de celle du bols mis en œuvre. Mais tous les bois ne sont pas propres à toutes sortes d'ouvrages : il faut donc s'attacher à connoîlrc l'ensemble des qualités particulières de chaque bois , pour pouvoir choisir celui qui convient le plus au service auquel on veut l'appliquer ; et ce choix , selon nous , doit être telle- Jinent précis et combiné, que non-seulement le bols employc à tel ou tel ouvrage, soit capable de lui donner toute la soli- dité et la durée possibles, mais même qu'il ne puisse être remplacé par aucun autre sans désavantage ; car- il n'existe point dans la nature deux bols parfaitement semblables. On ne sauroit déterminer , d'une manière très-précise , tous les divers usages auxquels un bols quelconque est spécia- lement et uniquement propre , si l'on ne connoît point sa pesanteur ou densité spécifique en vert et en sec, sa retrait»' et les autres variations qu'il éprouve en se desséchant , le temps qu'exige sa dessiccation parfaite, sa force et son élasti- cité, la dureté ou la mollesse , la flexibilité ou la rigidité de ses fibres longitudinales et transversales , le grain qu'il pré- sente , le poli dont il est susceptible , la résistance (ju'il op- pose à l'outil de l'ouvrier, l'aliment qu'il offre aux insectes, l'impression enfin que peuvent faire sur lui le temps, l'air, l'eau, l'humidité ; si on le destine aux ouvrages d'ébénisterie ou à la teinture , sa couleur plus ou moins altérable , son odeur plus ou moins fugace , demandent aussi à être connues. Les ouvriers n" ont ni le loisir ni l'instruction nécessaires pour acquérir toutes ces connoissances; elles devroienl donc être B O I 87 l'objet fîes expériences et Ses méditations tia nalurr.liste.lMais on aime mieux faire l'acquisition d'une herbe ou d'un insecte ; et ce qu'il y a de plus utile dans la science est négligé. Tout le monde sait que les bois, en se desséchant, perdent de leyr poids et de leur volume ; et l'expérience apprend que, s'ils sont employés avant qu'ils soient parfaitement secs , il n'en résulte que du mauvais ouvrage qui se fend , éclate et se déjoint de toutes parts. Le bois ne fait ordinaire- ment retraite que sur une seule dimension, c'est-à-dire, que sa hauteur demeurant à peu près la même , c'est seulement par le rapprochement de ses fibres parallèles à l'axe de l'arbre que son volume diminue. Si son dessèchement s'opère à l'ombre et d'une manière insensible, si son grain est égal , et s'il y a naturellement beaucoup d'adhérence entre ses fibres, la retraite se fait sans fentes ou avec beaucoup moins de fentes que lorsqu'on hâte brusquementla dessiccation augrand air, au soleil ou par quelque artifice. De quelque manière que la dessiccation ait lieu, qu'elle soit prompte ou tardive , dès qu'elle est achevée , la retraite se trouve être constam- ment la même. Duhamel a dit que les plus forts et les meil- leurs bois étoient ceux qui se fendoient le plus. Cette propo- sition est vraie à l'égard du chêne , comparé à ses variétés ; mais elle est trop générale. L'if est un bois plein , dur, très- fort et spécifiquement plus lourd que certains chênes ; il fait très-peu de retraite. Le bois de figuier, au contraire , Vhiulile lîgniim d'Horace , est mou, foible et des plus mauvais qu'où connoisse; et cependant , de tous ceux qu'a observés de Fé- nille , il est celui qui se fend davantage. Buffon estimoit que le dessèchement du bois pe diminuoit pas sensiblement son volume ; il y a pourtant des bois d'excellente qualité , tels que le hêtre et le tilleul , qui diminuent d'un quart en se dessé- chant. Le bois varie en pesanteur, en densité, en dureté, non- seuioment dans les divers arbres, mais encore dans les mêmes espèces d'arbres, suivant leur âge , et selon le climat et la na- ture du terrain dans lequel ils ont crû. On a pensé long-temps que la densité du bois étoit toujours relative aux progrès de son accroissement, et que sa dureté étoit proportionnée à sa densité. Les observations de de Fénille ont détruit cette double erreur. Le cormier croît incomparablement plus vite que le buis, et cependant il est plus lourd et tout aussi dur. Le noyer et le sorbier des oiseleurs sont à peu près également denses ; mais le sorbier a beaucoup plus de dureté. La densité ne pa- roît pas influer davantage sur le plus ou le moins de disposition d'un bois quelconque à se fendre ou à faire retraite. Le ma- hâleb , dont la densité approche de celle de l'if, se fend outre 88 B O I mesure : l'if ne se fcntl pas. Le charme perd, on se dessccbant, au-tlelà du quart de son volume ; tandis que le poirier sauvage, d'une densité presque semblable , ne perd qu'un douzième. A l'égard des bois légers, l'aune , le marronnier d Inde , le peu- plier d'Italie et le saule font peu de retraite; et lypréau , le peuplier blanc de Bourgogne , le tremble, qui sont égale- ment des bois tendres et légers, se retirent avec excès. On doit conclure de ces observations, que les. qualités des bois sont purement individuelles, et que, pour les conncfître, l'analogie n'est pas le guide le plus sûr. La force du bois , selon Buffon, est proportionnelle à sa pesanteur; de deux pièces de même grosseur et longueur, la plus pesante est la plus forte, à peu près dans la même pro- portion qu'elle est plus pesante. Le même auteur assure qu'une pièce de bois chargée simplement des deux tiers du poids capable de la faire rompre, ne rompt pas d'abord, mais Lien au bout d'un certain temps. Si celte observation est fon- dée , il en résulte que dans un bâtiment qui doit durer long- temps, il ne faut donner au bois tout au plus que la moitié de la charge qui peut le faire rompre. 11 V a plusieurs manières de calculer la force du boi^; elle est prodigieuse, et beaucoup plus grande qu'on ne croit com- munément. Pour le prouver, nous nous contenterons de citer celle de la table harmonique de quehiuesinstrumens à cordes, tels que le violon, la basse, la harpe. On sait combien ces tables sont minces: et cependant elles portent des poids con- sidérables : nous donnerons le violon pour exemple. Cet ins- trument peut être considéré comme un véritable uionocorde, c'est-à-dire, comme composé dune seule corde de forme co- nique, et ayant quatre pieds de long; car ses (juatre cordes, ajoutées bout à bout, auroient ou devroient avoir à peu près celle longueur. On calcule leur tension ou le poids qu'elles portent, et par conséquent l'effort qu'elles fout sur l'instru- ment. Pour cela, on prend une chanterelle de violon, qu'on attache d'un côlé à une cheville; à l'autre extrémité , on met un peson ou un poids : cette corde a une certaine longueur sur l'instrument où on la place, et cet instrument est une es- pèce de monocorde disposé verticalement. On coupe cette longueur par un chevalet qu'on applique à un pied de la che- ville; de sorte que, maintenant, la corde qui doit résonner n'a plus, comme dans l'instrument, qu'un pied de long. Alors on fait résonner un m/ sur le clavecin ou sur un violon accordé suivant son a-mi-la ordinaire, et on pince en même temps la corde dans la partie placée entre le chevalet et la cheville, ayant soin de tourner celle-ci jusqu'à ce que la corde soit à l'unisson du mi que prononce le violon. Quand l'unisson est BOT Sr) obtenu, on remarque sur le peson l'aiguille , et on volt l'ef- fort de la tension de la corde, ou, ce qui est la même chose, le poids qu'elle porte. Si on marque ce poids, on trouve qu'il est pour la chanterelle de quatorze livres environ. On fait la même expérience pour avoir un /«, un ré et un 50/, et on ob- tient pour résultats, douze, dix et douze livres et demie; les- quels nombres ajoutés à celui de quatorze livres , font la somme de quarante-huit livres et demie : ainsi , les cordes du violon réunies peuvent donc porter un poids de quarante-huit livres et demie ; cela va quelquefois jusqu'à cinquante livres. On cherche ainsi la force de tension des cordes de la basse , et on trouve que ses quatre cordes peuvent porter ensemble cent livres. Par conséquent , la table harmonique du violon soutient un poids de cinquante livres , et celle de la basse , un de cent livres. La table harmonique de la harpe porte jusqu'à trois mille livres. Dans l'emploi du bois, on doit communément rejeter Tau- bicr , comme sujet à la vermoulure , et comme manquant d'ailleurs de consistance et de solidité; c'est une grande perte pour les aris , parce qu'il est considérable dans beaucoup d'ar- bres, et surtout dans le chêne. Mais l'expérience est venue ici au secours de l'industrie. Sachant que, pendant la vie de l'ar- bre , Taubier contracte à la longue la dureté du vrai bois^ l'homme a imaginé le moyen de le durcir avant le temps , et de hâler ainsi l'ouvrage de la nature. Ce moyen consiste à écorcer les arbres (les vieux chênes surtout) lorsqu'ils sont en pleine séye, et dix-huit mois avant leur coupe. Le bois de l'aubier devient alors aussi dur que celui de Tintérieur ; et, lorsqu'il est coupé, il se dessèche aussi vite que le bon bois, sans se gercer, sans se tourmenter, et sans être sujet à la cor- ruption. On lit dans le Journal de Physique de Rozier, tom. 8 , pag. 437, qu'une poutre de bois ainsi écorcé , qui avoit été employée à un ancien édifice, étoit encore dans toute sa force au bout de trois cents ans. Par ce moyen, on peut donner au sapin toute la durée du chêne; et, comme il n'en a point la pesanteur, et qu'il n'est point sujet, comme le chêne, à se casser subitement, il de- vient alors très-propre à faire des poutres et des sablières : on en voit de cette espèce dans les vieux châteaux de l'Auvergne, dont les bois, employés dans le dix-septième siècle, sont aussi sains qu'au moment où ils ont été mis en œuvre. On fait une saignée au sapin : on en extrait la gomme ou résine , avec la- quelle sort la surabondance de la sève ; ensuite on l'écorce sur pied, deiLX ou trois mois avant de l'abattre. L'action de l'air et du soleil et l'évaporation en dessèchent les fibres e.x- 'térieures, en réunissent les faisceaux, et donnent aux couches r)0 V, O T ligneuses de la compacîlé et de la durelé. Quand l'arbre est abattu et équarri, on le laisse transpirer quelques jours, en le tenant un peu élevé au-dessus de la terre. Comme la sève du centre a plus de peine à s'évaporer que celle des parties ex- térieures, on scie la pièce dans toute sa longueur par le mi- lieu; on en retourne les doux parties, de manière que ce. qui étoit au centre se trouve à l'extérieur, et on les assujettit avec deux ou trois liens. On peut les employer ainsi, avec certitude qu'une poutre qui aura subi ces procédés, durera autant que Je bâtiment. En écorçant de cette manière les chênes et les sapins, on tire également parti du tan et de la résine qu'ils fournissent ; et l'aubier qui auroit été perdu, devient susceptible d'être travaillé comme le reste du bois , et n'est pas plus sujet alors que lui à la piqûre des vers. Ainsi , cette opération réunit plu- sieurs avantages. M. de Limbourg proposé un moyen pour donner en même temps à la tige et aux branches du chêne , une courbure propre à les faire servir à la construction des vaisseaux, et à en former surtout ces chevrons ou pièces qu'on appelle varangues. Voici son procédé aussi ingénieux qu'utile. On retranche d'abord les branches de toute la partie destinée à être écorcée. Ensuite on fend avec une scie de refente la partie ébranchée , en commençant un peu en dessus , afin de laisser quelques branches à chacune des divisions pour y atti- rer la sève. On continue à scier en allant dti haut vers le bas , jusqu'à ce qu'on soit descendu à l'endroit du tronc qui est sans nœud; alors, au lieu de scier le reste du tronc, on achève de le fendre avec un coin de bois chassé à coups de marteau , et qu'on y laisse. Au moyen d'un ciseau ou rabot, on unit les deux nouvelles surfaces formées par la scie ; et^ pour les ga- rantir des insectes et des impressions prématurées de l'air , on les enduit d'une couche d'un mélange fondu de poix et de cire. Le bois étant ainsi fendu , on écorce toute la partie dépo:;illée de branches et la tige même, jusqu'à deux ou trois pieds au- dessus de la racine. Au bout de deux mois, et environ de deux en deux mois , on écarte de plus en plus et insensiblement les deux parties du bois refendu, pour leur faire prendre les courbures convenables. Quand l'arbre est abattu, l'aubier se trouve aussi dur que le reste du bois ; il se sèche sans se fendre , et le bois retient la courbure qui lui a été donnée sur pied. Ce bois peut servir à faire diverses pièces pour la construction navale. Les chevrons courbes qu'il fournit doivent être plus propres à former la carène des vaisseaux, que ceux dont on fait communément usage ; ils ne sont pas aussi pesans ; ils se joignent mieux aux planches dont ils sont revêtus ; ils ne peu- vent faire aucune saillie dans l'intérieur du bâtiment; par leur T> O T ,^, ressort et leur souplesse, ils résislenl mieux aux cliocs; et étant plus minces et plus légers par leur extrémité supérieure que par l'autre , ils htisseiil mieux le vaisseau dans l'équilibre favorable à son mouvement. 11 ne suffit pas de choisir l'espère de bois qui convient le mieux au service qu'on en attend, il faut encore le couper dans le moment indique par la nature , ne point l'employer trop tôt, et savoir le conserver s;;in avant et après sa mise en oeuvre. La sève qui existe dans lous les bois est la cause de leur altération ; dans les meilleurs, elle travaille jusqu'à ce que le temps lait détruite; dans ceux d une inférieure qualité ou coupés hors de saison, elle s'échauffe, se corrompt, attire les vers, et fait bomber, fendre, gercer et même pourir le bois avant le temps, surtout s^il a été employé n'étant pas assez sec, et s'il est expose à l'air, ou plongé dans l'eau douce ou salée, ou enveloppé de plâtre comme dans certaines charpentes. Des différens moyens mis en usage pour lui enlever promptement cette sève surabondante, celui qu'a imaginé, il y a vingt ans, Mugueron, maître charron à Paris, est un des plus ingénieux. C'est Tébullition du bois , séché ensuite à l'étuve ; par elle, il se dépouille de sa parhe extractive, et ses fibres deviennent susceptibles de se remplir de différens ingrédiens qui le pé-r nétrent jusqu'au cœur, augmentent sa force, et en assurent la conservation. La découverte de Mugueron a eu l'approbation de l'Aca- démie des sciences ; et voici le résultat des épreuves faites sous ses yeux, i." Le meilleur bois acquiert un tiers de force de plus que sa force naturelle. 2." Le bois vert auquel il falloit plusieurs années pour pouvoir être employé, peut l'être à l'instant. S." Celui qu'on croit n'être plus propre à rien, de- vient utile dans différens ouvrages. 4-° I^ ^^^ résulte la facilité de pouvoir faire cintrer les bois sur tous les sens, quand ils sortent de la chaudière , et de pouvoir redresser ceux qui se seroient courbés ou seroient dejetés. 5.° On peut, dans l'em- ploi , diminuer d'un tiers la grosseur de certains bois , puis- qu'ils en acquièrent un en force adoptlve. 6." Il faut plus de temps à l'eau froide pour pénétrer et ouvrir les fibres engor- gées d'ingrédiens par l'ébullltion , et rétrécies par l'étuve. y." Les bois sont moins sujets à être fendus, gercés ou ver- moulus. Cette découverte présente une difficulté ; c'est celle d'avoir des chaudières capables de contenir de très -grosses pièces de bois. Mugueron en a fait construire une de vingt pieds de long; il serolt possible d'en établir de plus grandes. Par une ébullitlon particulière , et chargée de lessive saline, telle que 1 alun et autres, on enlève au bois une partie de son principe inflammable, et on le rend plus difficile à brûler, 93 B O I c est-à-dire, que de pareil bois brûle, mais sans flamme; ce qui est très-propre à prévenir les suites des incendies , qui ne doivent leurs progrès qu'à la flamme ; il suffit même , suivant Faggot ( F. les Mémoires de Stockliolm ) , pour garantir le bois de charpente de l'action du feu, de le faire séjourner quelque temps dans une eau qui a dissous du vitriol ou de l'alun. Le bois qu'on imbibe d'huile ou de graisse, et qu'on tient ainsi exposé pendant un certain temps à une chaleur modé- rée, devient lisse, luisant et sec après son refroidissement, et contracte quelquefois une telle dureté , qu'il tranche et perce comme une arme de fer. Dans certains pays où le travail de ce métal est inconnu , les Nègres préparent ainsi leurs haches de bois avec lesquelles ils tranchent tous les autres bois ; leurs zagaies trempées de cette façon, lancées contre des arbres, à la distance de quarante pieds, y entrent de trois ou quatre pouces, et pourroient traverser le corps d'un homme. Dans celle trempe , comme dans la première des deux ébuUitions dont nous venons de parler, les parties aqueuses du bois sont remplacées par des substances qui lui sont plus analogues et qui en rapprochent les libres de plus près. En général, le bois durcit en passant au feu. La présence du feu le redresse aussi quand il est courbe, ou lui donne au contraire la courbure qu'on désire. Ce moyen est fréquemment employé par les charpentiers de navires. Toutes les fois qu'on emploie des pièces de bois en poteaux, soit d'indication , soit de bornes ou limites, soit de bâtisse et cloisons au rez-de-chaussée, soit de treillage ou berceaux, si Ton veut en prolonger la durée , on doit enduire de goixdron la partie destinée à être mise en terre , et peindre sur pied celle qui reste exposée à l'air. Carboniser la première de ces parties, conune on le fait si souvent , ne sert qu'à accé- lérer sa décomposition, comme le prouvent les expériences de Duhamel ; non que le charbon se pourisse , mais parce qu'il conserve l'humidité qui agit sur le bois qu'il recouvre. Voici une peinture dont chacun peut se servir à cet effet. On fait fondre douze onces de résine dans un pot de fer; on y met douze pintes d'huile la plus commune, et trois ou quatre bâ- tons de soufre; lorsque la résine et le soufre sont fondus et bien mêlés, on ajoute de locre ou autre terre à peindre, de la cou- leur qu'on désire; on applique cette peinture la plus chaude qu'il est possible; et quand la première couche est sèche, on la couvre d'une seconde. Nous croyons ne pouvoir mieux terminer cet article qu'en offrant au lecteur le tableau suivant, extrait de l'ouvrage de Fénille, cité ci-dessus. 11 indique la pesanteur spécifique dç B 0 I g^, plusieurs bois (par pied cube) dans leur état de dessiccation parfaite. TABLEAU De la pesanteur spécifique des Bois indigènes à la France , el de quelques autres , rangés dans V ordre de leur pesanteur. Sorbier cultivé Liins Cornouiller Chêne verd Olivier Buis Pommier courtpendu Mahaleb If. Prunier i Oranger Aube'pine Faux Acacia Néflier Alouche Merisier Hèlre Nerprun Poirier sauvage Cytise des Alpes. . . . Erable duret INlélèse Pêcher Alisier Prunellier Charme Pommier de reinette Platane Sicomore Erable champêtre. . . Frêne 1 Orme Abricotier 72 I 70 II 69 69 9 69 7 68 12 66 3 62 2 61 7 59 I 57 14 57 5 55 i5 5S II Gléditzia 49 Noisetier 49 Pommier sauvage 48 Bouleau 48 Tilleul 43 Arbre de Judée 47 Cerisier 47 Houx 47 Sorbier des Oiseleurs. Pommier cultivé Noyer Mûiier blanc 55 54 54 54 53 52 52 52 52 5i 5i 5i 5i 5i 5i 5i 1 5 5o 12 I 5o lo 4 49 12 7 » 2 6 é ' 7 to 5 9 9 8 7 7 3 46 45 44 43 ibic plane 43 Sureau 4^ Mûrier noir 41 Marseau 41 Châtaignier 41 Genévrier 41 Alûrirr à papier 40 39 38 38 38 37 35 33 34 Lierre. Ypreau Pin de Genève Peuplier blanc Tremble Aune Marronnier d'Inde. . . Peuplier de Caroline. Tulipier 34 Catalpa 82 Sapin 32 Peuplier noir 39 Saule 2^ Peuplier d'Italie ^5 6 7 2 7 BOIS. Ce sont les tiges rameuses qui croissent et s'élèvent sur la tête de plusieurs quadrupèdes, tels que le Cerf, le Chevreuil, le Daim, I'Elais , etc. Les bois diffèrent des cornes qui surmontent la tête de quelques autres animaux , par leur substance et leur forme, qui les rapprocbent des pro- 94 ^ O I cluctlons végétales, et par la faculté qu'ils ont de croître, lors- «]u ils sont tombés naturellement; au lieu que les cornes sont |)ermanenles et ne se renouvellent pas. Les veneurs disent que le rerf touche au bois ou fraye, quand il a refait sa tête , et qu'il la frotte contre des arbres pour dé- tacher la peau qui la recouvre, (s.) BOIS D'ABINTHE. C'est, dit-on, le Calac. (b.) BOIS D'ACAJOU. F. Acajou, Cedrel et Mahogoni. (B.) BOIS D'ACOUMAT. C'est I'Acomat et la Bumale à FEUILLES DE SAULE. (B.) BOIS D'ACOSSOIS. C'est le Millepertuis à feuilles SESSILES. (b.) BOIS AGATISÉS ou AGATIFIÉS. On trouve assez fréquemment, dans les couches sablonneuses formées par des dépots fluviatiles, des branches et même des troncs d arbres d'un volume considérable, qui (mt été convertis en agate ou en Jaspe, en conservant complélement leur tissu ligneux, et toutes les apparences de leur organisation naturelle. On y voit quelquefois les vers qui les rougeoient , et qui sont de même convertis en agate. Tels sont ceux qu'on trouve entre autres dans la montagne de Sl.-Symphorien , près d'Etampes, dans les carrières de Maëstricht, etc. L'Allemagne est très-riche en Lois agatisés, dont on fait dif- férens bijoux, comme boîtes, manches de couteaux, etc. On a trouvé en Suède des arbres agallsés , d'un si gros volume , qu'on en a tiré des plaques assez grandes pour en former des panneaux de carrosses. V. Pétrification, (pat.) BOIS D'AGOUTI. Espèce de Gatilier. (b.) BOIS D'AGRA. Bois très-odorant dont on ne connoîtpas l'origine, (e.) BOIS D'AGUILLA. Écorce d'un arbre d'Afrique, qui est légèrement aromatisée, et que les Portugais ont autrefois apportée en Europe. On ignore à quel genre appartient l'arbre dont elle provient, (b.) BOIS D'AIGLE. V. Agalloche et Garo. (b.) BOIS D'AINON. Grand arbre de St.-Domingue, qu'on emploie dans les ouvrages de charronnage. C'est le Robinier VIOLET. (B.) BOIS D'ALOÈS. V. Agalloche et Garo. (b.) BOIS D'AMANDE. On pense que c'est le Marile à GRAPPES. (B.) BOIS D AMARANTHE. Il y a lieu de croire que c'est le Mauogoni. (b.) BOIS AMER. C'est le Quassie à Cayenne, et le Calac à rile-Bourbon. (b.) B O I 95 BOIS D'AMOURETTE. Espèce d'AcACiE des Antilles (Mimosa teniàJuUa). (b.) BOISAINGELIN. T. Angelin. (b.) BOIS D'ANIS. On donne ce nom à l'écorce du Laurier Avocatier, à celle de la Badiane de la Chine, et au Limo- KELLIER de Madagascar, (b.) BOIS D'ANISETTE. C'est le Poivre en ombelle de Saint-Domingue. (B.) BOIS ARADA. On appelle ainsi, à Saint-Domingue, un grand arbre qu'on emploie à la charpente. C'est le même que le Tavernon. Poiteau le rapporte à I'Icaquier. (b.) BOIS D'ARGENT. C'est un Protée. (b.) BOIS AROLE. V. Arole. (b.) BOIS Bx\CHA. Ce sont des Bauhinies. (b.) BOIS A BAGUETTE. Deux espèces de Raisiniers por- tent ce nom à Cayenne. (b.) BOIS A BALAIS. On donne vulgairement ce nom, dans chaque canton, aux arbres dont les branches servent à faire des balais. En France, c'est le Bouleau, le Genêt, la Bruyère, le Buis, le Cornouiller, etc. Al'Ilede France, c'est I'Erythroxyle, la Fernélie, etc. (b.) BOIS A BALLE. On appelle ainsi le Guaré à Cayenne. (b.) BOIS DE BAMBOU. V. le mot Bambou, (b.) BOIS BAN. On appelle ainsi le Sébestenier à Saint- Domingue, (b.) BOIS DE BANANE. C'est, à Bourbon, une espèce de Canang; et à TIle-de-France , un bois très-mou. (b.) BOIS BAPTISTE. C'est le Millepertuis à feuilles SESSILES (b.) BOIS A BARAQUE. C'est le Chigomier. (b.) BOIS A BARRIQUE. On donne ce nom à uneBAUHiNiE. (b.) BOIS DE BASSIN DU BAS. C'est le Comteje de Dupellt-Thouars. (b.) BOIS DE BASSIN DES HAUTS. On appelle ainsi le Blakouel à ITle-Bourbon. (b). BOIS DE BAUME. F.auxarticlesBALSAMiER et Croton bâlsamifère. (b.) BOIS BÉNI. Nom vulgaire du Buis, (b.) BOIS BENOIT FIN. Arbre de Saint-Domingue dont on fait de beaux meubles. On ignore à quel genre il appartient, (b.) BOIS DE BIGAILLON. C'est, à l'Ile-de-France , le Jambosier. (b.) BOIS DE BITTI. V. Bitti. (b.) BOIS BITUMINEUX. Bois bituminisé. Bois fossile de ^6 ^B 0 I couleur noire, Suturhmnd des Islandais, Rome de l'isle; Bois bitumineux ^ Erocliant; Lif;nite^ Brongniart. Les minéralogistes allemands en admettent deux sous-es- pèces : le Bois bitumineux commun ou proprement dit, Ge- nu'ines ou VoUkommenes Biluminoses Holz^ et le B. bit. terreux^ Eituminose Ilolzerde. Ce n'est point une espèce minérale dans le sens qu'on doit attacher à ce mot ; c'est du bois fossile ou enfoui dans le sein de la terre, et qui a conservé, quelquefois même en très- grande partie , comme nous le verrons plus bas , son carac- tère ligneux. Il est très-i-arement bitumineux, quoique , d'a- près son nom, il dût l'être toujours ; aussi le nom de lignite ^ adopté par M. Brongniart, nous paroît-il préférable. Le bois bitumineux que M. Haiiy regarde comme une houille commencée , en diffère principalement , suivant lui , en ce qu'il est beaucoup plus sec, et donne par la combustion une cendre semblable au résidu des bois ordinaires, tandis que la houille donne une masse charbonneuse , légère et cri- blée de pores. (Traité, lom. III, pag. 324-) H se rapproclie du jayel, qui semble servir d'inlermédiaire entre la houille et lui. Au reste, ces trois substances, le bois bitumineux, le jayet et la houille, qui-paroissent avoir une origine com- mune , ont entre elles les plus grands rapports , et se trouvent ordinairement dans les mêmes circonstances* locales ; ce qui confirme encore le rapprochement qu'on en a fait dans la méthode. Il appartient entièrement au sol de transport où on le trouve en couches, soil dans les terrains d'alluvion argileux, soit dans les terrains d'alluvion marécageux. Il abonde surtout en Islande , et se trouve assez comnmnément en Allemagne ^ en France , en yVngleterre, etc. On trouve le /ignum fossile que les Islandais nomment Sur- tarbrandur ou Suiiarbrand ^ dans beaucoup de lieux différens de l'Islande. Il en existe des couches de deux pieds d'épais- seur et d'une grande étendue dans trois endroits du district de Borgarfiord , quartier occidental de l'île {Olafsen et Fo(.'elsen^ tom. I , pag. 234), c* dans la montagne de Draapehlid, dans le district de Sneefioelds; mais l'on n'en rencontre nulle part autant que près du ^\ estfiord. C'est dans les rochers qui avoi- slnenl Lack, dans le Bardstrand , «qu'on l'y découvre en plus grande quantité, principalement dans une caverne qui existe dans une montagne composée de couches d'argile et de sable entremêlés , renfermant aussi une sorte de tourbe. Les cou- ches de bols ont trois à quatre pieds d'épaisseur et cent vingt- six pieds de long. Elles sont séparées par des feuillets d'ar- gile schisteuse à empreintes végétales de bouleau, de chêne et B 0 I 9? *le saule ( tom. 2 , pag. 388 ). On en trouve encore dans une outre grotte au-delà de la montagne , près d'Aniarfiord, dans lo Forsthal. A Skaalevig, dans llngiad-Sand , les morceaux sont si gros qu'on s'en sert pour les toitures des maisons ( Idem, pag. 'Sc^'i). Le bois fossile brun , abondant au pro- montoire de Roedegunp, au sud d Isefiord, dans le Belmc- gevig, résiste au soleil et à l'air sans se fendre, mais n'est pas si dur que le bois fossile noir. Les babitans du pays brûlent tous les ans de ce sulurbrand pour en faire du charbon , etc. ( Tom. 2 , pag. Sgo et 896. ) II y a dans la baie de Saittte-Anne ( déparlement de la jManche), près d'un ruisseau sur l'Estran, un banc noir en- tièrement composé d'arbres couchés et agglutinés les uns sur les autVes , et dans un tel état de mollesse, qu'on peut y en- foncer le doigt en plusieurs endroits -, mais ce bois étant séché, prend de la consistance , et ressemble alors a du bois qui a été flotté pendant long-temps. Dans presque tout le Cotenlin, on trouve au fond des marais des bois entiers, en partie minéra- lisés ; on est si sûr d'en rencontrer, disent IMM. Duhamel ^ que , lorsque des particuliers ont besoin d une poutre , il leur suffit de sonder dans les marais pour obtenir infailliblement ce qu'ils cherchent. (J. des M. , t. 2 , n.° 8, p. 3i.) M. Faujas-Saint-Fond a décrit, dans le J. des M., tom. 6, p. 895 cà 9i4-)? e' dans les Ann. du Mus. (tom. i, p. 4-45 à 460), les immenses dépdts de bois bitumineux terreux qui existent dans les environs de Bruhl et de Librar, dans le pays de Co- logne. 11 en existe une couche qui mérite d'être exploitée, danâ les environs de San-Lazaro , et près de la route qui conduit .\ Carrare, dans les Apennins. Le terrain où elle se trouve , dit M. Cordier, est une plaine immense, couverte de couches tertiaires horizontales et formées d'argiles, de sables et de cailloux roulés quarzeux et granitiques. .t.. Ce bois fossile est parfaitement minéralisé -, on reconnoît les traces certaines de son origine seulement à la surface des morceaux. Il y en a deux variétés : la première se trouve à l'état de jayet , et est susceptible d'être travaillée sur le tour, où elle reçoit un beau poli. La minéralisation est plus avancée dans la seconde : celle-ci est plus fragile et à cassure plus luisante; exposée à l'action de l'air, elle se gerce, se fendille et se réduit en fragmens qu'on prendroit presque pour de la houille très- pure. L'une et Tautre variétés brûlent avec vivacité, en don- nant une flamme très-claire et une chaleur un peu moins in- tense que celle de la houille ordinaire de bonne qualité : sa fumée répand une odeur qui n est point trop désagréable; la braise s'incinère* promptement. On obtient à peu près le 98 B O I double de cendre que par la combustion d'un égal volume de bois ordinaire. {Cordler., J. des M., n.°» io3 et io5. ) Nous avons rapporté tout au long les caractères de ces variétés, parce qu'ils conviennent en général à tous les bois bitumineux. Plusieurs départemens de la Belgique renferment des cou- ches plus ou moins étendues de ce combustible à tissu ligneux encore reconnoissable, ou à l'état terreux; tels sont les dépar- temens de la Sarre, do Rhin-et-Moselle, et en France celui de rOise, du Gard, etc. On voit dans différentes collections , et notamment dans celle du célèbre Faujas, des morceaux de troncs d'arbres de sept à huit pouces de diamètre, qu'on a trouvés dans les mmes de houille voisines de Mont-Cenis en Bourgogne. Le Cabinet du Roi possède une belle suite de morceaux de bois bitumineux, parmi lesquels on distingue surtout les pièces de bois fossile brun et de bois fossile noir d'ébène , d'Islande : les autres sont du département de la Roër , de celui de la Somme, des environs du Mans, etc. Ils sont placés dans la salle des Roches et dans celle des corps organisés fossiles. M. Ch. Hatchett a publié , dans le volume des Transactions philosophiques de i8o4, des observations sur le changement des principes prochains des végétaux en bitume , dans les- quelles il se propose principalement d'ajouter aux preuves qu'on a déjà que les substances bitumineuses en général, et la houille en particulier, proviennent des deux règnes organiques, et notamment du règne végétal. Il cite, sans quitter le sol de l'Angleterre, trois exemples propres à montrer, suivant lui, la gradation de la carbonisation. Le premier est celui de la forêt sous-marine de Sutton (si bien décrite par le savanï- M. Corréa de Serra), sur la côte du Lincolnshire, dont le bois n'a éprouvé aucun changement dans ses caractères végé- taux; le second, les couches de bois bitumineux ({u'on trouve à Bovey dans le Devonshire, et qui piésentent toutes les nuances possibles, depuis la texture ligneuse parfaite jusqu'à une substance qui ressemble tout-à-fait à la houille; et le troisième, les variétés de houille, si abondantes en Angle- terre, dans lesquelles on ne retrouve plus d'indices d'une ori- gine végétale. La houille de Bovey ressemble presque en tous points, dit l'auteur, au 5J//«rZ»m/2rf d'Islande. Ce Mémoire a été traduit en français et inséré dans le 3i.^ volume de la Bibliothèque britannique , et dans le 20.^ vo- lume du Journal des Mines. Les différentes variétés de bois bitumineux sont employées comme combustible ; leur cendre est regardée assez géné- ralement comme un très -bon engrais : la variété terreuse des environs de Cologne , nommée dans le commerce terre de Co~ I^ O ' 99 logne et quelquefois terre d ombre ^ est employée dans la pein- ture ; les Hollandais s'en servent aussi pour falsifier le tabac; iorsqu elle n'y est pas ajoutée en trop grande quantité , elle communique au tabac une finesse et un moelleux que 1 on re- cherche , et ne peut nuire en aucune manière. ( Faujas. ) La terre alumineuse a beaucoup de rapports géologiques avec le bois bitumineux, comme nous le verrons à son article. Emmerling, en particulier , la regarde comme un bois bitu- mineux décomposé. Nous reviendrons sur cette dernière substance en traitant de Torigine probablement végétale dç^la houille, du jayet, et en général de celle des combustibles fossiles. V. Houille et Jayet. (luc.) BOIS BLANCS. On appelle ainsi, en France, tous les bois tendres et peu colorés, comme ceux des Peupliers, des Saules, des Bouleaux; à Saint-Domingue , c'est I'Argan a FEUILLES de LAURIER; à l'Ile-de-France , I'Hernandier ovi- gère. (b.) BOIS BLANC DE LA MARTINIQUE. Arbre de la Martinique qu'on substitue au Simarouba, et qui paroît ap- partenir au genre Fusain ou au genre Staphilier. (b.) BOIS BLANC ROUGE. C'est le Poupartie. (b.) BOIS DE BENJOIN. C'est le Badamier. (ln.) BOISBOCO. ?^.Boco. (B.) BOIS BOMBARDE. Ce sont les arbres du genre Bla- kouel. (b.) BOIS DE BOUC. C'est, à nie de France, TAndarèse a feuilles dektees. (b.) BOIS A BOUTONS. C'est le Céphalanthe. (b.) BOIS A BRACELET. Aux Antilles, on donne ce nom au Jacquinier. (ln.) BOIS BRAI. Le Sébestier à grandes feuilles s'appelle ainsi à la Martinique, (b.) BOÎS DE BRESIL. V. au mot Brésillet. (b.) BOIS CABRI. C'est I'AEgiphile. Le bois cabri bâ- tard ftsi le Cabrillet bâtard, (b.) BOIS CACA. V. ToNG-CHU et Câprier ferrugitseux. (b.) BOIS CAÏPON. Nicholson {Hist. nat. de Saint-Domingue^ donne ce nom à un arbre très-élevé , dont le tronc est .droit etbranchu; les feuilles oblongues , pointues et dentelées sur les bords; les fleurs blanchâtres, les fruits ovales , verdâtres et devenant roussâlres en séchant. Son bois est employé loo B 0 I dans les ouvrages de charpente, qui sont à l'abri de la pîuitf ox du soleil, (la) EOIS A CALEÇONS. Arbrisseau de Saint-Domingue, (/est une Bauhinie, au rapport de Tussac. (b.) BOIS A CALUMET. C'est une espèce de Mabier. (b.) BOIS DE CAMPÈCilE. T. Brésillet , Campèche et CoMOCLAnE. (b.) BOIS CAN^NELLE.On donne ce nom à plusieurs arbres dont les feuilles et l'écorce sont odorantes. En Amérique, ce sontleDRYMYS et la Cainnelle blanche; à l'Ile de France, ce sont le Laurier cupuliforme et le Ganitre. (b.) BOIS A CANONS. F. Coulequin. (b.) BOIS CANON BATARD. 'C'est le Ponax Chysophyl/e , dont les tiges creuses servent à faire des conduites d'eau et des gouilières. (b.) BOISA CANOT. Les. arbres avec lesquels on fait les canots varient selon les lieux. Dans l'Amérique septentrio- nale , c6 sont: le Bouleau noir, le Tulipier, le Cyprès distique, etc.; à l'isle de France, le Colophane, le Ca- laba; aux Séchelles, le Badam[ER, etc. (b.) BOIS CAPITAINE. C'est le Mourellier. (b.) BOIS CAPUCIN. C'est une espèce de Balatas. (b.) BOIS DE CAQUE. On appelle ainsi I'Agnanthe en PYRAMIDE. (B.)' BOIS CARAÏBE. Arbre de Saint-Domingue, employé à la charpente. On ignore son genre, (b.) BOIS CARRÉ. On donne ce nom au Fusain dans quel- ques lieux, (b.) BOIS A CASSAVE. Palisot Beauvois pense que c'est I'AraLIE ARBORESCENTE. (B.) BOIS DE CAVALAM. V. le mot Tong-chu. (b.) BOIS DECAYAN. C'est le bois d'une espèce de Quas.t SiEy. de celle que fournit le Simarouba. F. ce mot. (b.) BOIS DE CÈDRE. F. Cèdre et Genévrier, A Cayenne, c'est I'Anibe. (b.) BOIS DE CHAM. C'est la Tespesie d'Afzelius. (b.) BOIS DE CHAMBRE. Nom donné, dans les colonies françaises de l'Amérique, à I'Agavé, dont la tige sert d'ama- dou, (b.) BOIS DE CHANDELLE, Nom de plusieurs espèces d'arbres qui servent aux Nègres pour s'éclairer pendant la nuit, tels que I'Agavé fétide , le Dragonnier a feuilles RÉFi^cHiES, le Balsamier élémifère, I'Erithalie arbo- rescente , etc. (b.) BOIS DE CHAUVE-SOURIS. Gui des fruits duquel l^s Roussettes se nourriisent à |'J.lfi-de-Fr*uace. (b.). B O I BOIS DE CHÊNE. V. Chêne. A Saînt-Dominguo , c'est la BiGNONE a longues tiges, (b.) BOIS DE CHENILLE. La Volkamère uétérophïlle porte ce nom à l'Isle-de-France. (b.) BOIS DE CHEVAL. Arbre de Saint-Domingue, ap- pelé aussi Bois MAJOR, (b.) BOIS DE CHIK. Dans les colonies, on nomme ainsi le Sébestier. (ln.) BOIS DE CHINE. Arbre qui croît à la Guyane, et qu'on emploie dans la marqueterie. On ignore quel est le genre auquel il doit être rapporté. (B.) BOIS DE CHYPRE ou de CYPRE. Il y a tout lieu d- croire que c'est une espèce d'AsPALATH. V. ce mot et celui de Bois de rose, (b.) BOIS CITRON. C'est la même chose que le Bois di; CHANDELLE DE SaINT-DoMITSGUE. (B.) BOIS DE CLOU DU PARA. 11 y a lieu de croire que c'est le Myrte giroflée, (b.) BOIS DE CLOU DE MADAGASCAR. C'est le Ra VENALA. (b.) BOIS DE CLOUX. On donne ce nom, à l'Ile-de- France , à une espèce du genre Jambosier. (b.) BOISA COCHON. C'est le Gomart. On l'appelle de ce nom , parce qu'on prétend que les cochons sauvages, blessés par les chasseurs, vont se frotter contre lui pour se guérir. C'est aussi I'Hedwige balsamifère. (b.) BOIS COLLANT. On appelle ainsi le Psâture a l'Ile-de-France, (b.) BOIS DE COLOPHANE. Deux arbres de l'Ile-de- France portent ce nom, à raison de la résine qui coule de leur écorce. L'un, le blanc , est le plus gros des arbres de cette île. C'est la CoLOPHONiE de Commerson , qui paroît avoir des rapports avec le Canari. L'autre, le bâtard, est le Marignie de Commerson, le Dammara de Gaertner. (b.) BOIS COMBOYE. C'est le Myrte a feuilles rondes {^ISIyrtus gregiï de Swartz). (B.) BOIS DE COMPAGNIE. V. Bois de colophane, (b.) • BOIS DE CORAIL D'AMÉRIQUE. C'est 1 Ery- THRINE. Celui des Indes est le Condori. (b.) BOIS DE CORNE D'AMBOINE. F. Mangostan et Brindonier. (b.) BOIS DE COSSOÎS ou d'ACOSSOIS. C'est une es-. pèce de Millepertuis, (b.) BOIS COTELET ou BOIS A COTELETTES. Piu- ,02 B O I sieurs arbres portent ce nom en Amérique , tels que le ClTA- REXYLûN , TAgnanthe, Ic Cabrillet , le PsYCHOTjiE elle Caseârie. (b.) BOIS DE COUILLES. C'est le Câprier luisant et le Marcgrave \ omi^elle. (r.) BOIS DE COULEUVRE. Plusieurs arbres portent ce nom : à Amboine, c'est TOphise; à la Martinique , c'est un Dr\co\te et un Nerprun; dans l'Inde, le Vomiquier. (b.) BOIS DE CRABE ou de CRAVE. Il paroît que c'est le Myrte giroflée, (b.) BOIS DE CRANGANOR. V. au mot Pavette. (b.) BOIS DE CR \VE. C'est le Ravenala. (b.) BOIS CREUX. C'est, à Cayenne, le Lisiawthe ailé. BOIS DE CROCODILE. Nom vulgaire du Clutie éleuterie , qui exhale l'odeur musquée des crocodiles, (b.) BOIS DE CUIR. C'est le Dirca. (b.) BOIS DE CYPRE. C'est, aux Antilles, un Sébestier, cardia gerascanthus , Linn. ; et en Caroline, un CyprÈS , cu~ pressus distirha y Linn. (b.) BOIS DES DAMES. C'est I'Érythroxylon a feuilles DE millepertuis. (B.) BOIS DARD. C'est, à Cayenne, le Possire et le Mou- RIRI, (b.) BOIS A DARTRES. C'est, à Cayenne, le Millepertuis feuilles sessiles; et à l'Ile-de-France, la Danaïde. (b.) BOIS DE DEMOISELLE. A l'Ile-de-France, ou pomme ainsi la Kirganele. (b.) BOIS-DENTELLE. V. au mot Laget. (b.) BOIS DOUX. Synonyme de Bois a cassave. (b.) BOIS DUR. On nomme ainsi les bois de TOstrye d'A- mérique et du Securinega, à raison de leur dureté, (b.) BOIS DYSSENTÉRIQUE. C'est le Moureiller épi- TÎEUX. (b ) BOIS D'ÉBÈNE. V. Ébène plaqueminier et Bignone ou Técome. (b.) BOIS A ÉCORCEBLANCHEC'est, à l'Ile-de-France, le Jamkosier p\mculé.(b.) BOIS D ECOKCE. C'est le Canang aromatique, (b.) BOIS D ENCENS. C est I'Iciquier a fleurs vertes. (b.) BOIS A ENIVRER LES POISSONS. On donne ce nom au Bois ivrant, à un Galega, à un Euphorbe, à un Co>\\N'i, à un NiRURi, etc. à raison de leurs propriétés. (B.) BOIS EPINEUX. C'est le Fromager, le Clavaliejr. et rOcHROXYLE, (b.) B O I ,o5 BOIS D'EPONGE. Le Gastoke et une espèce d'AciiiT, «»'ssus mappia , portent ce nom. (b.) BOIS ÉTI. A la Martinique, c'est un Jambosier. (b.) BOIS-FALAISE. On présume que c'est une espèce àtt Myrte. Sa fleur est jaunâtre et son fruit noir; il se trouve à la Martinique, (ln.) BOIS DE FER. V. aux mots Argan, Sidéroxyle, Ro- binier, Genipayer, Raisinier, Statdmainke. Metroside- ROS , BaRYXILE , SlDÉRODENDRE , AEgIPHILE , NaGHAS , CossiNiER, Fabarier et Bessy, arbres qui portent ce nom, à raison de leur dureté, (b.) BOIS DE FERNAMBOUC. T. aumotBRÉsiLLET.(B.) BOISA GRANDES FEUILLES. C'est, aux Antilles, le Raisinier pubescent. (b.) BOIS A PETITES FEUILLES. C'est, à Saint-Domin- gue , le Jambosier divergent, (b.) BOIS DE FÉROLE. C'est un Lois de marqueterie. F. au mot Férole, (b.) . B O IS A L A FI È VRE. C'est, à Cayenne, le Millepertuis A FEUILLES SESSILES. (B.) BOIS DES FIÈVRES. C'est le Quinquina, (b.) BOIS A FLAMBEAU. C'est la même chose que Bois DE CHANDELLE. V. CaMPÈCHE , FaGARIER et ErYTHROXYLE. (B.) BOIS DE FLEAUoudeFLOT. C'est,àSt.-Domingue, le Fromager cotonnier , la Ketmie a feuilles de tilleul , et le Sébestier à grandes feuilles. (B.) BOIS FLÈCHE. C'est le GAlanga arundinacé. Ce nom vient de ce que les sauvages pansoient avec son suc les bles- sures faites avec les flèches, (b.) BOIS DE FLOT. V. Bois de liège, (ln.) BOIS FRAGILE. C'est, à TUe-de-Bourbon, le Caséaire fragile, le Claste de Commerson. (b.) BOIS DE FRÉDOCHE. Nom d'un arbre de SaînJ- Domingue, employé par les charpentiers. C'est, au rapport de Tussac , le Cotelet. (b.) BOIS DE FRÊNE. Arbre de Saint-Domingue, dont le genre n'est pas connu, si ce n'est pas la Bignone radicante. (B.) BOIS DE FUSTET. V. au mot Sumac, (b.) BOIS G\LEUX. C'est IAssonie. (b.) BOIS DE GAROU. V. Lauréole. (b.) BOiS A GAULETTES. Arbrisseau de Cayenne quisert à faire des lattes. C'est proprement I'Hirtelle a grappes. ( V. ce mot.) Mais on donne aussi ce oom à plusieurs autre* io4. B O I arbres dont le bois est propre à faire^des laites : tels que le RouPOURiER., le Tapurier, le Moliné, le Knepier, etc. (D.) BOIS GENTIL. F. au mot Lauréole. (b.) BOIS DE GIROFLE. C'est le Ravenala et le Myrte CANNELLE. (B.) BOiS DE GLU. Nom du Glutier à Cayemie. (b.) BOIS DE GOYAVE. Une Prockie est ainsi nommée à Bourbon, (b.) BOIS DE GRENADILLE. C'est la même chose que I'Ebène rouge des ébénistes, (b.) BOIS DE GRIGNON. Arbre de Cayenne que les char- pentiers recberchent beaucoup. On ignore à quel genre il app.'dilent. (b.) BOIS GRIS. Arbre des Antilles. Il y a Heu de croire que c'est une Acacie. (b.) BOIS GUILLAUME. Nom de plusieurs arbustes do rile-Bourbon, qui forment un genre nouveau entre les As- TÈRES et les Baccantes. (b.) BOIS DE GU1T7\RE. F. Cotelet. (b.) BOIS HINSELIN. Il paroit que c'est à la Guadeloupe le Moi relier PIQUANT, (b.) BOIS D'HUILE. C'est I'Érythroxylon a feuilles de MILLEPERTUIS. (B.) BOIS IMMORTEL. F. Enbrach et Érytiirine. (b.) BOIS INCORRUPTIBLE. F. Acomat. (b.) BOIS DTNDE. F. au mot Brésillet. (b.) BOiS INDIEN. On donne ce nom à la Baillère à Cayenne. (b.) Bois Isabelle. Trois arbres portent ce nom. Un Myrte ( Myrlus gregii), un Laurier (^Laurus borbonicci) , et le SCIIEFFERIA. (b.) BOIS IVRANT , Plcidia. Genre de plantes de la diadel- phie décandrie et de la famille des légumineuses, dont les ca- ractères sont: calice à cinq dents inégales ; corolle à étendard échancré, à ailes aussi longues que l'étendard, à car»";ne re- levée; dix ctamines, dont neuf réunies à leur partie infé- rieure; un ovaire supérieur, oblong, comprimé, chargé d'un style en alêne ascendante, et dont le stigmate est aigu ; unq gousse oblongue, linéaire, pédiculée , uniloculaire, à valves presque réunies dans les interstices des semences, et munies extérieurement de quatre ailes longitudinales, larges et meni- braneuses. Les semences sont oblongues et un peu réni- formes. Ce genre, figuré pi. A. 28 de ce Dictionnaire, comprend quatre espèces propres aux Antilles et aux parties de l'Ame- A.ii3 2 Jn'/i o/c//i'/^ '. 3 . Jioui' in/'ti/i( <^vv////Y//<" 1^, O T lOJ rîquc qui les avoîsinent. Ce sont des arbres à feuilles pinnces ■> à folioles articulées, et ayant une impaire, et à fleurs eu grappes rameuses, terminales ou axillaires. Les habilans des Anlllles pilent les feuilles et les rameaux de ces arbres, el vont en exprimer le marc dans les fosses où il y a des poissons , qui , aussitôt qu'ils en ont avalé , montent à la surface de l'eau, et se laissent prendre. On mange, sans inconvénient, les résultais de cette pêclie. (b.) BOIS JACOT. C'est, à l'Ile-de-France , une espèce de Jamboisier. (b.) BOIS DE LA JAMAÏQUE. Suivant Nicholson, c'est le Campèciie. (b.) BOIS DE JAMONE. Arbre des Antilles. Il y a lieu de croire que c'est le CuPAîsl. (b.) BOIS DE JASMLN. C'est TOch^ïa de l'Ile-de-France. (B.) BOIS JAUNE. Beaucoup d'arbres portent ce nom, soit à cause de la couleur de leur bois , soit à cause de l'usage , dans la teinture, de quelques-unes de leurs parties. En France c'est le Fustet {Rhus roù'mis, Linn.); Dans l'Amérique septentrionale , le Tulipier et le Cuênk QUERCITRON ; Dans les Antilles, c'est I'Erithale : A Saint-Domingue, c'est une Bigîs'ONE ; Ala Jamaïque, c'est un L.kViA.iEK{Launis chloroxylon, Linn.) ; Au Brésil, c'est le Mûrier jaune (Mo/m /iW/ona, Linn.); Al Ile-de-France, c'est I'Ochrosie ; A rile-de-Bourbon , un Calac. (b.) BOIS JOLI. Synonyme de Bois gentil. F. Lauréole. (B.) BOIS DE JOLI-COEUR. C'est le Célastre ondulé, constituant aujourd'bul le genre Senacie. (b.) BOIS DE JUDAS. F. Cossimer. (ln.) BOIS DE LAIT ou BOIS LAITEUX. Plusieurs arbres des familles des apocinées et des euphorbiacées, portent ce nom à raison de leur suc laiteux. Ceux à qui il est le plus par- ticulièrement donné, sont, aux Antilles, unTABERNE, un CÉ- ROPEGE et un Rauwolfe-, à Saint-Domingue, un Frangipa- NIER et un Caméuarier ; à la Louisiane , un Argan; aux Ilcs- de-France et de Bourbon, un Taberné, un Manceml. LIER, etc. (b.) BOIS DE LAMON. C'est le Brésillet des Indes, (b.) BOIS DE LANCE. Arbre de Saint-Domingue, ainsi ap- pelé, parce qu'il est très-propre à faire des lances, des flè- cbes, etc. C'est le Gratgal a LARGES FEUILLES et deux es- pèces de Canatcg. (b.) io6 B O I BOIS A L\RDOIRE. En France, on donne ce notfi nu Fusain, et à rile-do-France au PaociyE, parce qu'on en fa- brique des lardoires. (B.) BOIS DE LA l'ANIER , qu'il ne faut pas confondre avec le palmier laiarùer ^ est un arbre de Saint-Domingue , dont le genre n'est pas connu, (b.) BOIS DE LAURIER. C'est le Croton a feuilles de NOISETIEa. (b.) BOIS LEGER. Arbre de la presqu'île de Panama, em- ployé à faire des radeaux, (n.) BOIS DE LESSIVE. Arbrisseau des Antilles, qui paroît être une espèce d'A>AViNGUE. (ln.) BOIS DE LETTRES. V. Argansans épiîje, etPiRA- TIMEH de la (iuyane. (b.) BOIS LÉZARD. Une espèce du genre Gattilier est ainsi nonmiée à Saint-Domingue, (b.) BOIS DE LIÈGE. C'est tantôt un Fromager, tantôt un Sf.bestier, tantôt une Ketmie. Ce nom s'applique généra- lement à tous les bois aussi légers que le Liège, (b.) BOJS DE LIÈVRE. C'est, dans les Alpes, le Cytise.(b.) BOIS LONG. Arbre laiteu^^du Brésil. Il est très-pro- bable que c'est le CaOUT-chouc, Hoeoea, Linn. (b.) BOIS DE LOSTEAU ouDELOUSTEAU. C'est I'An tirritea de Jussieu, le Mellani VERTiciLLÉde Lamarck. (b). BOIS LUCÈ. C'est le Mouriri à Cayenne, (b.) BOIS DE LUMIÈRE. Plante de l'Amérique méridio- nale , dont les émanations prennent feu à l'approcbe d'une chandelle. On ignore à quel genre elle appartient, (b.) BOIS MABOUYA. Jacquin nous apprend que ce nom se donne à la Martinique à la Morisone. Dans d'autres îles, il s'applique à un Câprier (Capparis breynia , Linn.) (b.) BOIS MACAQUE. C'est le Tococa de Cayenne. (b.) BOIS MADAME, La Mattuiolk rude porte ce nom à la Martinique, (b.) BOIS MADRE, C'est le Gymnanthe luisant de Swartz. (B.) BOIS DE M\FOUTRE. V. au mot Antidesme, (b.) BOIS DE MAHOGONI. V. à l'article Mahogoni. (b.) BOIS MAIGRE, On donne vulgairement ce nom, à rile-de-France , à l'arbre qui coftslitue le genre Psyloxyle d'Aubert du Petit-Thouars. (b.) BOIS DE MAÏS. Nom vulgaire du Mémécylon A FEUILLES EN CŒUR, (b.) BOIS MAJOR. On appelle ainsi à St.-Domingue I'Ery- THROXYLE DE CaRTQAGÈNE. (b.) B O I ,07 BOIS MAKAQUE. Arbre des Aniilles qui est plein de trous ,• et dont le fruit est fort recherché par les singes. C'est le Mélastome tococo. (b.) BOIS MALABARE , BOIS MALBOUCK. V. Nuxie. (B.) BOIS MALEGACHE. On donne ce nom au Deforges. (B.) BOIS A MALINGRE. Espèce de Tour>'efortie des Antilies (B.) BOIS MANCHE HOUE. Espèce de Clavalier propre à faire des manches d'outils, (b.) BOIS MANDRON. Arbre de Saint-Domingue dont le genre n'est pas connu, (b.) COIS MARBRÉ. C'est, à Saint-Domingue, le iow 'ONS , dont le caractère est d'avoir Ja surface inférieure garnie de pores ou de tubes réunis , IV. d „4 S ^ ï^ tantôt collés simplement, tantôt fortement adhérens à la chair du champignon. Lamarck , sous prétexte de réparer les torts de Lmnceus dans l'application du nom de ce genre, a bouleversé la no- menclature généralement adoptée en Europe , depuis la pu- blication du Système sexuel II a appelé Agarics les bolets \\- gneux et sessiles, Suilles les bolets mous et pédicules, et il a donné le nom de Bolet à la Morille (P/?a//H5 esculentus, Linn.) Je reviendrai ici à la nomenclature linnéenne, quelque con- sidération que je doive avoir pour les motifs qui ont déterminé Lamarck. V. au mot Agaric. Ce genre a été divisé en cinq autres, savoir : Fistuline, SuiLLE, Porie, Micropore et Alvéolaire. Ce dernier genre est le même que celui appelé Phorime par Raffinesque. Les bolets, quoique moins nombreux que les agancs , le sont encore beaucoup -, on en compte plus de cent espèces. Le meilleur travail qui ait encore été publié sur ce qui les concerne , est celui de BuUiard. On ne peut , en conséquence , mieux faire que d'en donner un extrait. Bulliard divise ce genre en bolets dont les tubes ou pores ne font pas corps aoec leur chair, ou peuvent en être facilement détachés; et en ho\els dont les pores sont fortement adhérens à la chair, et ne peuvent pas en être séparés. . i- • • Les espèces les plus remarquables de la première division , sont: 31 • I rj- Le Bolet parasite, dont le caractère est d avoir le pédi- cule plus mince à la base , le chapeau d'un brun de bistre , crevassé dans la vieillesse. Il vient, comme son nom l'indique, sur les autres champignons, principalement sur les Vesse loups (lycoperdon.) On n'en connoît point d'autre qui soit dans ce cas. Le Bolet poivré , dont le caractère est d'avoir le pédicule grêle , le chapeau jaune et les tubes rouges. Ce Ao/e/ vient sur la terre ; il ne change pas de couleur quand on l'entame. Sa chair a un goût poivré très-piquant. Le Bolet orangé, qui a, pour l'ordinaire, un pédicule fort gros et hérissé -, un chapeau large et épais , plus rouge que jaune ; des tubes blancs. Il vient sur la terre. Il est connu sous le nom de roussUs, de g)role rouge; on le mange quand il est j leune. lue. I Le Bolet brot^zé a son pédicule égal dans toute sa lon- gueur; son chapeau, ordinairement d'un brun noirâtre , est fort épais; ses tubes sont courts et jaunes. Cette espèce est ct>nnue sous le nom de ceps noir, et se mai^e dans quelques endroits. Le Bolet comestible, dont le caractère est d avoir un pé- dicule fort gros , un chapeau large , voûté, et ordinairement BOL „5 d'une couleur fcrruglneusie,, tirant un peu sur le brun. Sa chair est blanche , ses tubes allongés et jaunâtres dans leur vieillesse. Il est connu sous le nom de ceps^ de giroule et de hniguet ^ et se mange presque partout. On le trouve, pendant l'été, dans les bois , dans les vallées ombragées. Le Bolet tuberastre est , dit-on , celui qu'on mange à Naples, et qui est fourni par la fameuse Pierre a cham- pignons. J'ai possédé un gros morceau de cette pierre, qui, mis dans une serre et arrosé, m'a donné un Agaric, voisin de TOronge par sa couleur. Le Bolet indigotier , qui se reconnoît à sa couleur cendrée à l'extérieur, à son gros pédicule et à son chapeau très-large. Dès qu'on l'entame , sa chair, d'abord très-blanche , devient bleue. On le mange en Piémont. Dans la seconde division , c'est-à-dire , dans celle dont les pores font corps avec la chair, on doit citer : Le Bolet frangé , qui est annuel , coriace et d'une cou- leur tannée. Il a un pédicule central fort grêle; son chapeau est creusé en entonnoir, et frangé en ses bords; ses tubes sont fort courts. Cette espèce élégante, se trouve dans les bois montagneux, et n'est d'aucun usage. Le Bolet acanthoïde est mollasse, et d'un rouge de brique, lirant sur la couleur de rouille; son chapeau est très-large, très-mince , ondulé et contourné ; il se termine insensiblement en un pédicule presque latéral ; ses tubes sont fort courts et se prolongent le long du pédicule. Cette espèce vient en touffes sur les vieilles souches. Le Bolet oblique, dont la chair est coriace et subéreuse , dont la surface supérieure est luisante, le pédicule ordinaire- ment latéral , et le chapeau oblique et zone ; ses tubes sont fermgineux dans la vieillesse. Ce èo/e^ est vivace , et se trouve au pied des arbres, sur les vieilles souches. H vient en Amé- rique et en Afrique , comme en France. Il n'est pas rare aji bois de Boulogne. Cette espèce, dont la chair est coriace, fait le passage entre les précédentes , qui sont pédiculées comme elle , mais niolles, et les suivantes , qui sont coriaces et sessiles. Celles- ci forment la seconde division de Linnseus. Ce sont les véri- tables agarics de Tournefort. La première à remarquer est le Bolet'du noyer, qui a un pédicule latéral très-court , un chapeau d un jaune roux , écailleux ; une chair blanche et ferme ; des tubes courts et larges. Il vient sur plusieurs arbres, mais principalement sur le noyer. Il a une odeur très-forte , quand il commence à se corrompre, et il est dangereux de le tenir, dans cet état, ren- fermé dans une chambre ou l'on couche ; on le mange cepen- .x€ BOL aant dans quelques pays , où il est connu sous les noms de mielin.langou, oreille d'o?me^ tiic. Le second, le Bolet du mélèze, Boletus purgans , qm est, conique, circulairement frangé en dessus. Il vit sur le mélèze. Il sert d'émétique auxhabitans des montagnes où il se trouve. On emploie aussi sa poudre pour déterger les ulcères. Le plus important de tous est T Agaric ongulé, figure par BuUiard, pi. 491 et ^oi , et auquel se rapportent , pour les usages économliiues, \^s bolets subéreux Jaux amadoimer, ama- dowier, figurés par le même auteur aux pi. 4^52, 43» ^ 49 »> 454 et 82 de son Histoire des champignons. ^ Une faut pas croire, observe BuUiard, que ce soit avec le lolet amculowier que l'on fait l'amadou. 11 n'est pas propre à cel usage. Le seul qu'on y emploie, ainsi qu'aux opérations chirurgicales , est le holei ongulé qui croît sur le hêtre , le trene , le peuplier, sur les arbres fruitiers, et acquiert par l'âge une m-osseur considérable. Ses caractères sont d'avoir l ecorce noire, l'inlérieur ferrugineux, et les tubes très-petits. l.e champignon vit très-long-temps , et on peut compter sur son écorce supérieure le nombre de ses années, au moyen des les concentriques que chaque sève y imprime. H est connu ccrc sous le nom iï agaric de chêne et de boula. , • • i Pour £aire \aganc, en usage dans la chirurgie, on choisit les plus jeunes individus , ceux qui présentent le plus de surlace ; OH en (Uc l'écorce pendant qu'ils sont encore frais ou après les avoir fait tremper quelque temps dans l'eau simple , et on eu sépare toute la partie tubuleuse. Ensuite on coupe la chair par tranches ; on la bat avec un maillet. On la détire de droite ït de gauche. On la mouille de temps en temps. On la fait en- suite sécher, puis on la bat encore, mais à sec; on la frotte çntre les mains jusqu'à ce qu elle soit bien douce, bien moel- leuse; plus elle l'est, meilleure on la trouve dans l emploi. Lorsqu'on veut faire V amadou, il ne suffit pas de donner au bolet les préparations précédentes; après lui avoir fait subif ■les premières, c'est-à-dire, après qu'on Ta dépouille de son écorce , coupé par tranches et battu , on le fait tremper dans une eau salpétrce, ou , quand on veut que l'amadou soil noir, dans une eau où l'on a fait dissoudre de la poudre à canon ; on le bat et remet dans l'eau à plusieurs reprises , et on le foule non-seulement avec les mains, mais encore avec un ins- trument construit pour cet objet ; après quoi on le failbien séxher à l'air libre. 11 est des manufacturiers qui emploient d abord de la lessive alkaline , et cette méthode n'est pas à dédaigner. On connotl assez les usages de Vamaduu, soit dans 1 ccot âioniie domestique , soit dans les opérations chirurgicales. Il est encore un autre bolet de celle division ^ qui est inle- BOT. X17 ressant à raison de l'odeur suave qu'il répand ; c'est, le Bolet ODORANT, le B. suas^eolens de Linn-vus , figuré pnr Bulliard , pi. 3io, et qui se trouve assez fréquemment sur les vieux saules. Linnseus rapporte que les femmes lapones en por- tent toujours sur elles , et qu'on en met dans les habits pour éloigner les insectes. Il sert de type au genre Dédalée de Persoon. Le liOLET VERSicbLOti, figuré par Bulliard, pi. 86,. est aussi remarquable par son peu d épaisseur et par ses cercles concentriques de diverses couleurs. C est celui qu'on rencontre le plus souvent sur les souches des vieux arbres , les pieux de bois abandonnés, etc. Un grand nombre d'espèces d'insectes vivent dans l'état de larve aux dépens des bolets coriaces ; mais il n'en est point qui en nourrissent une plus grande quantité que le Bollt imbui- QUÉ, figuré par Bulliard , pi. 356. Cette espèce , qui a la chair blanche , pulvérulente , parvient à une grosseur dont on ne se fait pas d'idée , dix à dauze fois la tête d'un homme : elle s'est plusieurs fois trouvée, mais de moindre dimension sur les vieux pieds de chênes de la foret de Fontainebleau. Chaque fois que j'ai pu m'en procurer, j'ai été sûr d'en voir sortir, dans la saison , de nombreuses colonies d'insectes, princi- palement des genres Mycétopiiage , Tétratome, Ips, Tri- tome, Lyctus, etc. On doit, en conséquence, recommander aux jeunes naturalistes ce bolet , qui est rare et difficile à se procurer, à raison de la hauteur à laquelle il croît, (b.) BOLETOÏDES. Division de la première classe des Champignons de Persoon. Elle renferme deux genres, (b.) BOLHIDA. Plante parasite de Ceylan. C'est I'Ephémé- RiNE en crête, (b.) BOLHINDA. V. Bolhida. (ln.) BOLIDES. V. les articles Globe de feu, Fer natif mé- téorique , et Pierres tombées du ciel. BOLIMBA. V. Balimba. (b.) BOLIN. Adanson a donné ce nom au Bocher cornu, (b.) BOLITAINE. C'est l'émanation musquée de certaines Sèches et autres Mollusques, (b.) BOLITOPHAGE, Bolitophagiis. Dans son Prdcù des ca- ractères généiiques des insectes^ Latreille a séparé des opatres plu- sieurs espèces, pour en former un genre particulier sous le norh d'ÉLÉDONE. llliger et Fâbricius , en adoptant le nou- veau genre de Latreille , lui ont donné le nom de bolitophqgus. Nous renvoyons , pour l'histoire de ces insectes, au mot Elé DOME, (o.) BOLON, Discoride. C'est la plante THomméQ sparganhim erecbtm , par Linnseus , ou le Ruban d'eau, (ys.') ii8 B O M BOLONTAS. La Baccante des Indes porte ce nom a Ceylan. (b.) BOLS ou TERRES BOLAIRES. V. Argile. BOLTONE, Boltonia. Genre de plantes de la syngénésie polygamie superflue , et de la famille des corymbifères , qui présente pour caractères : un calice imbriqué d'écallles li- néaires ; un réceptacle nu , percé d'alvéoles , portant des fleurons hermaphrodites à cinq dents dans son disque , et des demi-fleurons tridenlés , femelles, fertiles à sa circonférence. Les fruits sont des semences comprimées, surmontées de deux dents peu marquées, et de deux cornes. Ce genre, établi par THéritier , renferme deux plantes à feuilles alternes, et à fleurs portées sur de longs pédoncules disposés en corymbe. L'une, la BoLTONE ASTÉROÏDE, a toutes les feuilles entières, et s'élève à environ deax pieds: c'est la ma- trkaria astéroïdes de Linn.-eus ; l'autre , la BoLTONE GLASTl- FEUILLE, a les feuilles inférieures dentées, et s'élève à cinq ou six pieds. Toutes deux sont originaires de l'Amérique septentrionale. On les cultive dans quelques jardins de Paris, où elles font un assez bel effet quand elles sont en fleurs. (B.) BOLTY. Poisson du genre Labre, Labrus ni/oficus, Linn., qu'on trouve dans le Nil, et qui est figuré pi. 27 du Voyage en Egypte ^ par Sonnini. 11 est du petit nombre des poissons de ce fleuve dont la chair est délicate et de bon goût. Daubenton, dans ï Enryc/oprth'e , l'a appelé le nébuleux. (B.) BOM et BOMA. Serpens d'Angole et du Brésil, qui sont probablement du genre Boa. (b.) BOMAREE , Bomarea. Genre de plantes établi par Mir- Lel pour placer trois espèces d'ALSTROEMÈRES, qui ont la tige grimpante , et les divisions extérieures de la corolle , ainsi que les étamines, droites. (B.) BOMARIN. .Ce nom, qui correspond à celui de Bœuf DE MER ou Bœuf marin, a été appliqué à THippopotame , par Klein, (desm.) BOMBA. C'est, au rapport du père Labbat (Relation de l'Afrique), un quadrupède ainsi nommé par les Nègres Cerères près du Cap-Vert. 11 dit que sa taille est quelquefois égale à celle d'un cochon d'un an ; quil a le poil court et roide ; des griffes aiguës qui lui servent pour monter sur les arbres , à la manière des ours; qu'il a la gueule grande, très-fendue et garnie de dent^aigucs et tranchantes ; qu'il a les yeux petits. Le confondant avec le Cabiai d'Amérique , dont le nom de pays est capîbard^ il applique ce nom au bomba., bien cepen- dant que ce quadrupède paroisse différer beaucoup du cabiai, surtout par ses dents aiguës et tranchantes, et par ses griffes B O M ii5 assez pointues, pour lui permettre de s'en servir pour monter sur les arbres. Le bomba ^ suivant le même auteur, seroit amphibie : il se nourrirolt principalement de fruits de bananiers qu'ilporteroit à sa gueule, avec les pieds de devant , comme le font les écu- reuils. Les voyageurs qui nous ont donné des descriptions de la cote-ouest d'Afrique, depuis Labbat , ne font aucune mention du bomba. Durand seulement a joint à son atlas une planche qui, sans doute, n'est qu'une mauvaise copie et qui représente deux bombas mangeant des poissons : l'un d'eux est monté sur un bananier. On y a donné à ces animaux la figure de cochons de lait sans queue, (desm.) BOMBARDE. C'est une Sphœrie, Sphœria hombai-da, Gmel. Elle est représentée fig. i8i de l'ouvrage de Batsch sur les champignons; elle ressemble à de la grenaille de plomb. V. Sphœrie. (ln.) BOMBARDIER. Nom donné au Carabus crepitam de Linnaeus , qui fait aujourd'hui partie du genre Brachine. Voyez ce mot et l'article suivant, Bombardiers, (l.) BOMBARDIERS, Crépitantes. J'ai désigné ainsi, dans mon Histoire générale des crustacés et des insectes , et dans mon Gênera des mêmes animaux, une division de la famille dos carabiques , composée dos genres brachine , cyminde , lébie , odacanthc et ngre. Les espèces du premier de ces genres, lorsqu'elles sont effrayées ou inquiétées, font sortir, avec ex- plosion y^ par l'anus , une vapeur caustique et d'une odeur pé- nétrante. Telle est l'origine de cette dénomination. Voyez les mots Carnassiers (famille des coléoptères) et Brachine. (L.) BOMBECYLON. C'est la Mandragore de Dioscoride. (XN.) BOMBEE. Nom spécifique d'une Tortue, (b.) BOMBÉENEN. C'est le Tapier sacré, (b.) BOMBICILLA. Nom générique du JASEURdansl'Omir- thologie de Brisson. V. Jaseur. (v.) BOMBILLE. F.BoMBYLE. BOMBIX, r. Bombyx. (L.) BOMBOR. Nom d'une des variétés du Bananier, dans l'Inde. Adanson en fait mention dans l'ancienne Encyclo- pédie, (ln.) BOMBOS. Le Crocodile s'appelle ainsi sur les côtes d'Afrique. (B.) BOMBU, BOIIUMBU. Arbre de Ceylan, à fleurs eu épis «xillaires , mentionné dans la Flora zeyhmîca de Linnaeus, \i.° 4^59 , et qui paroîtêtre la plante nommée laurier par Bur- I20 B 0 M man , Thés. Zeyl. iSg, pi. 62, présumée le mendya des habî- tans de Ccylan. (ln.) BOi\lBtJJffiïHA.C^cstlenomduMENDYA,àCeylan.(B.) BOMBUS. V. Bourdon, (l.) BOMBYCITES, Bomb) rîtes , Lat. Tribu ou sous-famîlle d'insectes, de Tordre des lépidoptères , famille des nocturnes, ayant pour caractères : ailes entières, étendues horizontale- ment ou en toit , et formant un triangle avec le corps; bord extérieur des supérieures droit , ou sans arqûre à sa base ; palpes supérieurs cachés ; les inférieurs très-courts , en forme de tubercules, dans les uns; presque cylindriques ou presque coniques, et diminuant graduellement d'épaisseur, vers leur extrémité , dans les autres ; langue nulle ou peu distincte ; antennes pectinées ou en scie , du moins dans les mâles ; chenilles du plus grand nombre à seize pattes ; les deux postérieures ou les anales manquant dans les autres , et remplacées par deux appendices, imitant une queue four- chue. Cette tribu comprend la première division des phalènes de Llnnreus , celle des altacus , et la plus grande partie de la suivante, celle des bombyx. Je la compose des genres : HÉ- piALE, Cossus, Zeuzère et Bombyx, réunie à ma famille des NocTUO - BOMBYCiTES , qul n'est qu'un complément des phalènes-bombyx de Llnnœus ; elle présente dans la méthode de M. Germar {DisseH. sistens bombyc. spec.) , les genres sui- vans : atlaciis , tarhyptera , plalypteryx , laspeyria , scuUopteryXy psylla^ erlogaster^ arctornis ^ laU'imorpha ^ eyprepia j l! paris ^ pentJiophera , laria , notuloplim , pygœra , notodunta , pierusiomaj rentra , stauropus , endromis , lasiocampa , odonestis et gastropa- cha. N'ayant connu que depuis peu le travail de ce natura- liste , je n'ai pas encore eu le temps de faire une étude parti- cullèue de ces coupes génériques , et je me bornerai , pour le moment , à l'exposition de celles que j'ai établies , à cet égard, dans mes ouvrages antérieurs. J'aurai occasion de revenir sur le même sujet à l'article Lépidoptères, (l.) BOMBYCIYOCA. Temmlnck donne ce nom au Ja- SEUR de Bohème , dont 11 fait un genre particulier, (desm.) BOMBYLLE , Bombylius, Linn. Genre d'insectes de l'ordre des diptères, famille des tanystomes , tribu ou sous-famlUe des bombyliers , distingué des ryllénies et des ploaspar la lon- gueur de la trompe qui surpasse de beaucoup celle de la télé ; et des usies ou vobirelles de Fabriclus , ainsi que des phthlries de M IVIelgen, par le premier article des antennes, qui est beauc«'>up plus long que le suivant. Lie<> bom billes , que Geoffroy réunit aux aiV/w, dont ils dif- fèrent cependant beaucoup , ont le corps ramrssé , large , B O M ,21 Irès-gaml de poils , avec la tête petite , arrondie , presque entièrement occupée par les yeux à réseau; trois petits veux lisses, placés en Iriangle sur son sommet; les antennes presque cylindriques, de la longueur de la tête, ou un peu plus courtes, de trois articles, dont le troisième plus long , un peu aminci vers le bout , et terminé par un petit stilet ; le corselet élevé; les ailes grandes , écartées, horizontales ; Tabdomen aplati, triangtilaire et large; les pieds longs et très-menus. Les bomhylles sont très-agiles et volent avec beaucoup de rapidité. Ils planent au-dessus des fleurs, sans s'y poser, et y introduisent leur longue trompe , pour en tirer la liqueur mielleuse dont ils se nourrissent. En volant ils font un bruit, semblable à celui que font entendre les aheilles-hourdons ; on les trouve en été : leurs larves et leurs métamorphoses sont inconnues. Ils forment un genre composé d'environ trente espèces , dont une partie habile l'Europe. BoMBYLLE BICHON, BomhyUus majoi\ Fab.; Mikan. Mo«o,^. tab. "i-^fig. 4; Deg. inseci.^ tom. 6, pi. i5 .,Jig. lo. Il a environ six lignes de long ; le corps court , couvert de poils d'un gris jaunâtre; la trompe noire , pointue, refendue à l'extrémité, de la longueur du corps; les ailes longues, blanchâtres, transparentes au bord intérieur et à l'extrémité; brunes de- puis la base jusque près de l'extrémité du bord extérieur , ce qui forme comme une grande tache ondée sur le milieu de l'aile ; les pattes longues , minces, de couleur grise , chargées d'épines noirâtres assez longues ; les tarses noirs. On le trouve aux environs de Paris. B OMBY LLE PONCTUÉ, Bomhylîus viedius, Linn. , pi. A. 2 ij, fig. 2 , de cet ouvrage; Mikan. Monug. tah. i ^fig. i. Il a le corps cou- vert de poils longs , fins et serrés , de couleur rousse ; les an- tennes , la trompe et les pattes noires ; les jambes couvertes de petites épines de même couleur ; les ailes moitié brunes et moitié blanches , avec de petites taches obscures , tant sur la partie brune qui est le long du bord extérieur, que sur la partie blanche et à la jonction des ncnures , ce qui faitpa- roître ces ailes comme pointillées. On le trouve en Europe , aux environs de Paris, (l.) BOMBYLIERS, ^om//>'//«nV, Lat. Tribu d'insectes, de l'ordre des diptères , famille des Tanystomes , ayant pour caractères : antennes de trois articles , dont le dernier sans divisions ; suçoir de quatre soies ; trompe saillante , avancée, filiforme ou sétacée ; corps court , ramassé ^ ailes écar- tées; tète plus basse que le corselet: antennes presque coir- tiL'uës à leur naissance. 122 B O M Par la forme courte et large de leur corps, leurs ailes écar- tées et horizontales, les bomhyUers ressemblent aux taons, et aux anthrax ; mais ils ont le corselet plus élevé , ou comme bossu , et la tête plus petite et plus basse. Leur corps est or- dinairement couvert d'un duvet épais , jaunâtre ou d'un brun roussâtre dans la plupart. Leurs antennes , dont la longueur n'excède guère celle de la tête , sont insérées sous le front , très-rapprochées à leur base, presque cylindriques ou pres- que coniques , un peu divergentes vers leur extrémité , et composées de trois articles; le second est toujours le plus court ; le troisième est un peu comprimé , aminci vers le bout, tronqué ou obtus, et souvent accompagné d'un petit stylet. Les yeux sont presque ovales , et .souvent contigus postérieurement dans les mâles. Les trois petits yeux lisses existent dans tous , et sont disposés triangulairement sur le vertex. La trompe est ordinairement longue, grêle, avec deux divisions au bout , formées par les deux lèvres linéaires de l'extrémité de sa gaîne ; on volt , de chaque côté de sa base , deux très-petits palpes , presque filiformes ou presque coni- ques , velus, et composés de deux articles. Les ailes sont grandes et s'étendent horizontalement de chaque côté du corps; les balanciers sont découverts; l'abdomen a une forme triangulaire ; les pieds sont longs et déliés , garnis de petites épines ou de cils , et terminés par deux petits crochets, avec deux pelotes dans leur entre-deux. Ces diptères fréquentent les terrains chauds et sablonneux, volent très-vile et en bourdonnant , et sucent le milieu des fleurs, au moyen de leur longue trompe , souvent en planant au-dessus d'elles. Leurs métamorphoses n'ont pas encore été observées. Cette tribu ou sous-famille se compose des genres honi- billc, ploas^ iisic, phthiric et cyllénie. V. ces mots, (l.) BOMBYX, £omijt , Fab. Genre dinsectes de l'ordre des lépidoptères , famille des nocturnes, tribu des bomby- cites , et qui a pour caractères : ailes entières, étendues ho- rizontalement, ou inclinées, et formant avec le corps ua triangle ; les supérieures point arquées à la base de leur bord extérieur; palpes supérieurs cachés; les inférieurs, soit très- petits, en forme de tubercules, soit presque cylindriques ou presque coniques , et dont l'épaisseur diminue graduellement vers leur pointe ; langue nulle ou très-peu distincte ; antennes en peigne , du moins dans les mâles ; abdomen très-volumi- neux dans les femelles ; chenilles à seize ou quatorze pattes (point arpenteuses), les deux dernières remplacées par une queue fourchue dans celles où le nombre des pieds n'est que de qualor7c. B O M laS Ces lépidoptères nocturnes font partie à\i g^cnre phalène àe Linnœus, et composent , avec les hépiales , les cossus^ les-zew- zères et les ardics , ses deux premières divisions : celles des atlacus et des bombyx. On ne les distingue rigoureusement de plusieurs espèces de phalènes proprement dites , dont les an- tennes sont pectinées , et qui sont également dépourvues de langue , que par la comparaison de leurs chenilles ; celles des bombyx ont ordinairement seize pattes , et lorsque les deux dernières manquent , on voit à leur place deux appendices mobiles , qui forment une sorte de queue fourchue ; aucune de ces chenilles n'est arpenteuse , tandis que c'est le carac- tère propre de celles des phalènes. Ici , le nombre des pieds n'est le plus souvent que de dix. Si on en trouve quatre de plus dans quelques espèces, l'extrémité postérieure du corps de ces chenilles se termine simplement en pointe et sans aucun appendice. Le corps des bombyx est , en général , plus épais que celui des phalènes. L'abdomen des femelles est très-volumineux. Cramer désigne ces lépidoptères sous les noms àe phalènes pieuses., parce que leurs chenilles sont pourvues d'une assez grande quantité de matière soyeuse , et qu'elles filent toutes des coques pour s'y renfermer et y subir leurs dernières mé- tamorphoses. Le corps de ces chenilles est ordinairement velu ou hérissé de tubercules et de divers autres appendices. La plupartvivent solitairement; mais il en est qui se réunissent en société, et souvent sous une taile qu'elles filent en commun. Ce sont particulièrement les chenilles des espèces de ce genre et quelques autres analogues de notre division des nocturnes homhycites, qui font le plus de tort aux arbres en rongeant leurs feuilles , dont elles les dépouillent même souvent en peu de jours (F. l'article Cheî^ille). Mais, si celles-ci sont un fléau pour les cultivateurs, d'autres nous dédommagent de ces pertes , en nous fournissant une matière précieuse , la soie , qui , mise en œuvre par des ouvriers industrieux, est convertie en des étoffes supérieures à toutes les autres par leur tissu, l'éclat et la vivacité de leurs couleurs. (F. plus bas JBo/n^ja; my lifte , B. cynthie , B. à soie. ) Les bombyx, en état parfait, vivent encore moins de temps que les autres lépidoptères nocturnes. Incapables de prendre de la nourriture , puisqu'ils n'ont point de trompe ou de langue , ils ne viennent au monde que pour propager leur espèce. Le même jour qu'ils ont quitté leur coque , ils sont en état de s'accoupler. Les mâles sont très-vifs et trcs-ardens ; ils volent rapidement , souvent en zigzag , quelquefois en plein jour , cherchant à découvrir leurs femelles, qu'ils seur lent de fort loin. Ceux de quelques espèces pénètrent même î2/h B O m dans les maisons , et se réunissent avec les individus de l'autre sexe que l'on y tient captifs. I. Chenilles nties q^t sans fourreau portatifs à seize pattes irès-dis Hw^tcs. I. Ailes étendues horizontalement dans le repos. (Les phalènes, Attaci de Linnœus.) Bombyx atlas, Bomhyx atlas ^ Fab. ; Gram. , pap. exot. pi. g , fig. A ; pi. 38 1 , fig. C , et 382 , fig. A. If est connu sous le nom de phalène miroir de la Chine. Le corps est d'un rouge fauve; les antennes sont fauves et pectinées. Les ailes supé- rieures sont à peu près de la couleur du corps » et recourbées en faucille à leur extrémité; leur base est d un ferrugineux un peu grisâtre, et cette couleur est terminée par une poîite Lande inégale, blanchâtre ; le milieu du disque a une tache transparente, triangulaire , bordée de noirâtre , et quelque- fois une autre plus petite , placée près du bord extérieur ; le disque est ferrugineux, et divisé en deux par une bande blan- châtre ; iV-xtrésiiité de ces ailes est d'un jaune fauve, et leur bord postérieur a une ligne noire , ondée. Les ailes inférieures diffèrent peu, quant aux couleurs et à leur disposition, des supé- rieures. Le dessous des unes et des autres ressemble au dessus ; il est seulement un peu plus clair. La femelle est plus grande et plus pâle que le mâle. 11 se trouve en Chine et aux îles Moluques , etc. Bombyx MYLITTE , Bombyx mylitta , Fab. ; Phalœna pa- phia . Cram. , pap. exot. pi. i4.6, /ig. A; pi. xl^'j , fig. A, B ; pi. 14.8 ^fig. A. Jaune ou d'un jaune fauve ; une bande d'un gris bleuâtre sur le corselet , s'étendant le long du bord an- térieur des ailes supérieures ; ces ailes un peu en faucille , à leur extrémité, avec une ou deux raies transverses, rous- sâtres , et une tache en forme d'œil, ovale, dont le centre est transparent et coupé par une ligne roussâtre; une raie blanchâtre vers le bord postérieur; ailes inférieures arron- dies, et presque semblables , pour les couleurs, aux précc;; dentés. 11 se trouve au Bengale , à Assam , etc. Sa chenille ressemble un peu à celle du B. grand-paon. Elle est verte , avec des tubercules poilus, la tele et les pieds ëcailleux, rouges ; elle a , de chaque côté du corps , une raie jaimâtre , qui commence au second ou au troisième anneau , et se prolonge jusqu'à son extrémité postérieure. File se nourrit plus particulièrement des feuilles du rham- niisjujuba. Elle se file une coque ovoïde , qu'elle suspend aux branches par un pédicule assez long, en forme de fil , et dont elle fixe f extrémité supérieure au moyen d'une boucle ou d'un anneau. Les naturels du Bengale et des contrées adjacentes en re-. B O M J25 tiient , depuis un temps immémorial , une soie grossière , foncée en couleur, très-durable, et qu'on appelle commu- nément tusseh-sîlk. On en fait une étoffe , iusseh-dooth'les , qui est très en usage parmi les brames et autres sectes des Indous. ( V^. un Mémoire de M. William Pvoxburg, imprimé dans les Transact. de la Soc. Linnéenne, tom. 7, 1804.) La même espèce ou une de ses variétés se trouve aussi à la Chine , où sa soie est également employée , et dans f île d'Amboine. (Rump. amh.tum. 3, lab. yS.) Bombyx cyntuie , Bombyx cynthîa , Fab. ; Drur. insect. exot. ^ tom. II, lab. Ç> , fig. 2; Qtavn.pap. cxot.^pl. Z^., Jig. A. Ailes d'un gris-brun, avec une raie blanche anguleuse vers leur base, et une tache blanche, en croissant, dans leur milieu; ailes supérieures un peu en faucilles , avec une tache oculée près de leur extrémité. Au Bengale. Les Indiens élèvent sa chenille , de même que le ver à soie ordinaire , et Tappellent anindy, du nom de la plante sur laquelle elle vit , le ricimis palma christi. Dans les dis- tricts de Dinagepore et Pvungporc , on fabrique , avec ia. soie de son cocon, des étoffes pour vêtemens d'hommes et de femmes, que 1 on porte constamment de dix à vingt ans. Cette espèce, à quelques modifications près , se trouve aussi dans la Chine, et Ton y lire encore un parti avantageux de sa soie. Bombyx gratsd-paon. Bombyx pavonia major^ Fab., Rœs. Ins. tom. 4i table i5 et 17. Ce bombyx^ le plus grand de ceux qu'on trouve en Europe , a depuis cinq jusqu'à sept pouces de largeur , lorsque ses ailes sont étendues. Il a les antennes pectinées, le corselet d'un brun foncé, avec une large bande blanche sur sa partie antérieure ; les ailes brunesy avec des lignes transversales ondées, les unes d'un gris rou— geâtre , les autres brunes; l'extrémité bordée d'une large bande d'un b^nc fauve , et une tache en forme d'œil ^ brune, entourée de gris, de rouge et de noir, sur le milieu des quatre ailes. Sa chenille a seize pattes ; elle est d'une belle couleur verte, et a sur chaque anneau huit tubercules bleus , garnis de piquans et de longs poils fdiformes, terminés par une pe- tite massue. Elle vit sur l'orme , le poirier, l'abricotier et autres arbres fruitiers ; elle est lourde et se remue peu. Vers la fin de l'été , elle file une coque très-solide , brune , de forme ovale, terminée en pointe mousse à un de sas, bouts, et dont la soie est très-forte et très-gommée. Elle passe l'hiver dans cette coque, et le bombyx sort ordinairement vers le milieu du printemps suivant; quelquefois cependant qu'au bout «ie deux ou trois ans. ?ualgré la grosseur et la force des iiis 126 ' B O M qui formcnl la coque, rinsecic parfait, en sort facilement, au inovcu d'une ouverture que la chenille y a ménagée. Celle ouvertm-e n'est bien visible que sur la masse «le soie qui re- couvre la coque ; mais si on regarde atlentiveuienl Icbcnit poln- lu de celle coque, on y voit deslils fins qui ne sont pas eoucbés dans le même sens des autres , et ne sont pascollësensemble; ils se dirigent tous vers un mC-me point, pour former une espèce d'entonnoir, et c'est par-là que sort le bombyx. On le trouve aux environs de Paris, au midi de l'Europe et en vMlemagne. Les naturalistes distinguent encore le paon moyen , espèce infiniment rare en France, et \>i petit paon. Leurs chenilles ont également des tubercules; ceux de la chenille An paon moyen soni d'un bleu pâle jusqu'à la quatrième nme , et en- suite d'un jaune souci. Ceux de la chenille <\i\ petit paon sont d'une couleur rose ou d'un jaune orangé ; cha(|ue anneau en a six , et ils sont placés sur une bande d'un noir de velours. Il en sort quelquefois une eau claire et très-fétide. lioMBYX TAU , Bombyx tau , Tab. ; Rœs. Ins. tom. 4-, tab. 7 , ^g. 3, 4^, et tom. 3.,pap. nocl. iah. 67 ,^^. i. Ses ailes sont d'un jaunâtre roussàtre , avec une tache oculée vloletle , dont la prunelle est en forme de T blanc. 2 . Ailes en toit ; les inférieures débordant les supéiicures ; palpes inférieurs aiumcés en forme de bec ou de museau. Bombyx feuille-morte. Bombyx quercifoUa, Fab., pi A., 2.!^. .,Jig.l^.deceton\^ragc ; W^œs.. ^ Inseci. ., tom. i, class. 2, pap. noct. , tab. l^\ ,fïf;. 1-7. Sa couleur et la position ordinaire de ses ailes lui ont fait donner , par Réaunnir ., le nom de paquet de jeuilhs moiies. Il a depuis deux et demi jusqu'à trois pouces de largeur, ses ailes élçndues. Sa couleur est d'un roux mi- nime plus ou moins brun; ses antennes sont noirâtres, pec- tinées et arquées; ses palmes sont avancés et forment un petit bec ; ses ailes supérieures sont en ^t , avec trois raies noirâtres , ondées, transversales; les iWérieures n'en ont que deux ; leur bord antérieur dépasse celui des précé- dentes, et leur bord postérieur est dentelé. Le mâle est plus petit que la femelle , et le bord postérieur de ses ailes est dun brun noirâtre. La chenille de ce bombyx se nourrit des feuilles de poirier, de pommier, et quelquefois, nuiis rarement, de celles de pécher et de prunier. Elle leur fait beaucoup de tort lors- qu'elle y est en quantité. Sa couleur est d'un brun clair et quelquefois cendré, tin peu au-delà de la tète, et sur le des- sus du corps, qui est un peu velu , sont deux taches transver- sales bleues; chaque anneau a deux tubercules rougeâtressur sa partie supérieure. On remarque sur les côtés, près des stigmates, «les appendice^ charnus , horIzonJanx et bordés de poils longs et assez serrés. Vers rexlréiiiilé du corps, est une élévation en forme de queue. Celte cheniire ne mange guèie que la nuit, et se lient collée , pendant le jour , contre quelque branche ou quelque rameau. La coque qu'elle se file, pour se changer en chrysalide , est presque ovale , d'un tissu peu serré el peu solide ; le boni - byx eu sort au bout d'environ une vingtaine de jours. ()ji le trouve dans toute l'Europe. Celte esp«*ce paroît former, avec celles qu'on a nommées feuille de peuplier ^ feuille sèche ^ une petite famille très-natu- relle. 3. Ailes, en toit les inférieures dèliordant les supérieures; palpes inférieurs point cunincés en forme de bec ou de museau. JiOMBYX DU CHÊNE , Bomhyx quercus ^ Rœs. Insert. , tom. i , c. 1 , pap. noct., tal). 35-, «, et 35, h. Cette espèce est connue sous le nom de minime à bandes. Le <:orps est ferrugineux, plus foncé et tirant sur le brun dans les mâles, plus pâle el jau- nâtre dans les femelles; leurs quatre ailes sont traversées par une raie jaune ; les supérieures ont de plus, vers le mi- lieu , un point blanc, le dessus des ailes est plus clair , et la raie est moins marquée. Sa chenille est velue , noirâtre, d'un brun clair, el mange les feuilles d'un grand nombre d'arbres , celles plus particu- lièrement du chêne et de l'orme. Dans sa première jeunesse , elle vit en société , passe l'hiver , et se file sa coque au prin- temps. Le bombyx paroîl en été. Nous ne décrirons pas quelques espèces voisines de celle- ci, telles que \es bombyx : àa prunier, du pin ^ de la lai- tue, du pissenlit., de la ronce, la laineuse, du peuplier, ca- tax , etc., etc.; les limites de cet ouvrage nous obligeant de nous resserrer le plus étroitement possible. Bombyx processionîRaire , Bomfjyx proressionea , Fab. , pi. A. 24 , fin- 5 de cet ouvrage ; Pvéaum. Mém. insecl. , tom. 2 , pi. 10 et II. 11 a les antennes pectinées, fauves ; le corps el les aile's d'un gris cendré ; les ailes ont en dessus quelques lignes transversales brunes, ondées, peu marquées ; tout le dessous du corps est gris. Sa chenille a seize pattes ; elle est velue , de couleur grise ; la partie supérieure de son corps est noirâtre, avec quelques tubercules jaunes. Ces chenilles vivent en société sur le ch«^ne; dans leur jeu- nesse , elles n'ont point d'établissement fixe, filent des toiles en commun , où elles restent jusqu'à ce qu'elles changent de peau; vers le commencement de l'été, elles font un nid 128 B 0 M qu'elles ne (loivent plus quitter. On voit de ces nids qui ont jusqu'à dix-huit à vingt pouces de longueur , cinq à six de largeur, et dont le milieu s'élève d'environ quatre pouces an-dessus du tronc ou de la branche où ils sont attachés. Plu- sieurs couches de toiles appliquées les unes sur les autres en forment les parois ; ils sont de couleur grisâtre ; on les trouve ordinairement sur les grands chênes, dans les bois. Les che- nilles se renferment dans la cavité du nid, auquel une seule petite ouverture sert de porte ; elles le quittent ordinairement au coucher du soleil, pour aller chercher leur nourriture; pendant la chaleur du jour elles y restent renfermées, ou si elles en sortent, elles se collent les unes contre les autres sur une branche. Mais ce qui a fait donner à ces chenilles le nom de processionnaires, c'est Tordre qu'elles suivent dans leur marche. La première qui sort du nid semble avoir donné le signal à toutes les autres ; elle est immédiatement suivie d'une seconde qui se place derrière elle ; ensuite d'une troisième , d'une quatrième ; la file se double , se triple, et la dernière ligne est quelquefois de huit. Parvenues au terme où. elles doivcntse changer en nymphe, elles filent chacune en par- ticulier une coque , dans laquelle elles font entrer tous leurs poils, qu'elles joignent à la soie qu'elles y emploient. Ces coques sonl appliquées les unes contre les autres ; elles s'y enferment pour subir leurs métamorphoses , restent sous la forme de nymphe environ un mois, et l'insecte parfait en sort sur la fin de l'été. ' On ne sauroil toucher avec trop de précaution au nid de ces chenilles ; il s'en élève , quand on les remue, des poils qui s'attachent sur la peau, y causent des démangeaisons très-cuisantes et de l'intlammation. On trouve ce bomhyx en Europe, Bo^iBYX A LIVRÉE, Bomhyx neustria, Fab.; Rœs., Insect.y tom. I , f/. 2 , pop. nod., tab. 6. 11 a environ un pouce et demi de largeur quand les ailes sont étendues ; les antennes peu pectinées; le corps et les ailes d'un gris-jaunâtre ou d'un brun-rougeâtre ; les ailes supérieures ont sur le milieu deux lignes transversales brunes , les inférieures n'en ont qu'une; le dessous du corps et les ailes sont de la même couleur qu'en dessus. La femelle dépose ses œufs sur une petite branche de quel- que arbre fruitier, à côté les uns des autres , où ils forment des espèces d'anneaux, souvent au nombre de douze ou quinze, très-rapprochésen forme de spirales. Les chenilles en sortent au printemps, et se répandent sur les feuilles; elles vi- vent sur tous les arbres fruitiers, sur le chêne, l'orme et l'au- bépine. Les chenilles sont un peu velue?: elles ont sur le mi-: .«-' <' ^^8 129 li(îii (lu corps une ligne longitudinale blanche , et sur les cô- tés des lignes rouges et bleues : c'est l'arrangement de ces li- gnes qui leur a fait donner le nom de chenilles à livrée. Elles vivent en société et font beaucoup de tort aux arbres. Vers la fin du printemps, elles filent, entre deux feuilles, une coque de soie blanche , d un tissu peu serré , qu'elles recouvrent d'une poussière farineuse , jaunâtre , dans laquelle elles se changent en nymphes, et le bornhyx en sort environ vin^t jours après. Il est très-commun aux environs de Paris. Bombyx livrée des prés , Bom/jyv raslreuv's, Fab. ; Roes. , Insert., tom. 4 i tab. i^-» a beaucoup de rapport avec cette espèce. Ses ailes supérieures sont d'un jaune blanchâtre, à raies brunes dans le mâle , et brunes avec deux raies d'un jaune clair, dans la femelle. Bombyx a soie , Bombyv mori , Fab. ; Koes , Insect. , tom. 3, cl. I , tab. 7 , 8 , 9. Il a les antennes pectinées, bru- nes ; les ailes blanches , avec quelques lignes transversales brunes ; les supérieures sont un peu recourbées en faucille ; les inférieures, dans le repos , débordent les supérieures: d'où les naturalistes les ont appelées reverses. Les antennes des femelles sont moins pectinées que celles des mâles. Sa chenille a seize pattes; elle est lisse, d'un blanc jau- nâtre ; elle a derrière la tête quelques rides formées par la peau, et sur le dernier anneau une petite corne. Cette espèce est originaire des provinces septentrionales de la Chine, et probablement de quelques contrées adja- centes. La soie que l'on retire du cocon de sa chenille se ven- doit, avant l'introduction d£ la culture de cet insecte en Eu- rope, au poids de l'or. La ville de ïurfau, dans la petite Bucharie, fut long- temps le rendez-vous des caravanes venant de l'ouest et l'entrepôt principal des soieries de la Chine. Elle étoit la métropole des Sères de l'Asie supérieure ou de la Sérique de Ptolémée. Expulsés de leur pays par les Huns, les Sères s'établirent dans la grande Bucharie et dans l'Inde. C'est d'une de leurs colonies , Ser-Hend ( Ser-Indi. ) que des mis- sionnaires grecs transportèrent à Constantinople, sous l'em- pereur Justinien , dans des tuyaux de canne , les œufs du ver à soie. On lesfitéclore à la chaleur de fumier; méthode proba- blement usitée alors dans l'Inde. C'est ainsi que l'éducation du ver à soie s'introduisit dans cette partie de l'Europe mé- ridionale. Les Arabes la portèrent ensuite sur les côtes d'A- frique et en Espagne , dont ils étoient les maîtres. Bu temps des croisades, elle passa de la Morée en Sicile et en Calabre. C'est de celle dernière province, que, des gentilshommes du v3o B O M Daupliîné, qui avoient suivi Charles YIII à sa conquête dit royaume de Naples, firent venir en France, du plant de niûrier, et ensuite de la graine de vers à soie. Mais c'est spé- cialement à Sully que la France est redevable des progrès de cette branche de commerce. Les anciens tiroient encore leurs soieries , soit par terre , soit par mer , des royaumes de Pégu et d'Ava , ou de la Sérique orientale, celle qui est le plus généralement men- tionnée dans les écrits des premiers géographes. Une partie des Sères septentrionaux réfugiés dans la grande Bucharie, en faisoitmême le commerce, ainsi que semble Tindiquer un passage de Denis le pcriégcte. L'éducation des vers à soie demande beaucoup de soins , et le local destiné à cet usage , qu'on nomme rororunère, ma- gnunière^ y influe presque autant que la nourritui'e. Il faut éviter d'établir le bâtiment où on veut les élever, dans le voi- sinage des rivières , des ruisseaux, et surtout auprès des eaux stagnantes , parce que l'air n'y est pas assez pur ; ni dans le fond d'un vallon dominé par de hautes montagnes , parce que la chaleur n'y est pas égale : elle est trop foible le matin et le soir, et trop forte dans le milieu du jour. L'emplace- ment le plus favorable pour l'atelier, est un petit monticule où règne un grand courant d'air; on doit planter auprès trois ou quatre peupliers d Italie, ou autres arbres qui s élè- vent sans s'étendre : ils contribuent au renouvellement de l'air. Le bâtiment sera mieux exposé ayant sa direction du nord au midi , que de toute autre manière , en observant seu- lement que sa plus grande face soit du côté du levant ; il doit être percé de tous côtés d'un grand nombre de fenêtres larges et élevées, afin d'avoir un courant d'air à volonté, et afin que f atelier soit éclairé. Chaque fenêtre doit être garnie d'un contrevent à l'extérieur, d'un châssis garni en vitres ou en papier huilé , afin de garantir les vers d'une trop grande dialeur et du froid ; c'est pourquoi il faut avoir aussi des pail- lassons ou des toiles piquées pour boucher intérieurement les fenêtres du côté dunord ou du couchant, quand le besoin l'exige. L'atelier doit être composé de trois pièces, savoir : un tcz-de-chaussée qui servira à déposerles feuilles qui ne seront pas sèches quand on les apporte de la campagne ; un premier étage carrelé et dont les murs seront recrépis, qui sera l'ate- lier proprement dit; et un grenier bien aéré pour étendre les feuilles lorsqu'elles seront humides. L'atelier doit être d'une grandeur proportionnée à la quantité de vers qu'on veut élever ; mais il vaut mieux qu'il soit plus grand que trop petit , parce que rien ne nuit plus aux vers, que d'être trop pressés. Il ne faut aussi avoir de vers qu'en proportion des B O M ,3i mûriers qu'on a à sa disposition, afin de ne pas être oblige d'acheter des feuilles , qu'on ne se procure pas toujours faci- lement , ce qui met les vers dans le cas de jeûner. D'après les auteurs qui t>nt écrit sur l'éducation de ces insectes , une once de graine contient environ quarante mille œufs, et on a estimé qu'il faut, pour mille vers, jusqu'au moment où ils font leur coque, à peu près cinquante livres de feuilles, ainsi on peut se régler d'après ce calcul. L'atelier doit être partagé en trois parties : l'une servira pour la première éducation, c'est-à-dire, depuis que les vers sortent de l'œuf jusqu'à la première mue ; la seconde sera Ta- lelier proprement dit; il peut être de vingt pieds de largeur sur quarante de longueur, etavoir douze pieds d'élévation : cet atelier suffit pour loger les vers provenant de sept onces de graine. La troisième pièce servira d'infirmerie, pour y mettre ks vers malades. Sur un atelier de cette proportion , il doit y avoir quatre ouvertures ou trappes, placées près des murs , à la distance de dix pieds les unes des autres; elles seront prati- quées dans la partie qui sépare le premier du rez-de-chaus- sée : elles ne doivent pas excéder le niveau du carrelage, et être bien closes. De semblables ouvertures, et en pareil nom- bre , communiqueront de l'intérieur de l'atelier au grenier , en sens opposé aux premières , afin de renouveler l'air plus promptement. On connoîtra l'importance de ces trappes par la suite. Les meubles nécessaires dans un atelier , consistent en iostrumens propres à communiquer la chaleur , en des ta- blettes pour supporter les vers à soie , des clayons qui servent à les changer de place, des échelles et des thermomètres. L'usage le plus ordinaire pour donner de la chaleur dans un atelier, est d'avoir des bassines en cuivre ou enfer, où l'on met du charbon ., qu'on fait allumer à l'air extérieur , et qu'on rapporte ensuite dans lintérieur; précaution indispensable, parce que la vapeur de ce combustible est mortelle pour les hommes et pour les vers. Les poêles valent beaucoup mieux que les bassines , en ce qu'ils donnent une chaleur douce , qu'on peut entretenir à un même degré ; mais ils doivent être placés en dehors , au rez-de-chaussée. Un atelier de quaire-vingts pieds en exige quatre, et un de quarante, deux: les tuyaux , qui doivent avoir six pouces de diamètre , seront en fonte ou en terre, à l'épreuve du feu ; ils monteront per- pendiculairement dans l'épaisseur du mur , jusqu'à un pied du plancher qui sépare l'atelier du rez-de-chaussee ; à ce point , le tuyau formera le coude , pour s'emboiter avec les tuyaux de l'atelier ; ceux-ci seront en fonte , en tôle ou en terre , et éloignés du mur dç six pieds : lu^ peu au-dessous de ,32 B O M réia£;e supérieur, ils auront une soupape , pour les ouvrir ou les feruier à volonlé; ils passeront à travers rétage supérieur, et se teruiineronl à deux pieds au-dessus de son toit. Cette manière d'échauffer est la plus économique, et celle qui con- vicnl le mieux aux vers. Dans un atelier uniquement destiné à Téducation des vers àsuicy les tablettes et les montans doivent être à demeure. La partie inférieure des montans sera enclavée dans le carre- lage , et la partie supérieure attachée contre les chevrons du plancher. Les tahleltes seront en hois , ou en roseaux, ou cannes fendues et enlacées; ces dernières sont préférables , parce qu'elles donnent passage à Tair, et qu'elles sont plus économiques ; mais de quelque nature qu'elles soient , H faut les nettoyer tous les jours. Les clayons sont de pelites cor- beilles d osier de vingt-quatre à trente pouces de longueur, sur douze à quinze de largeur , qui servent non-seulement à transporter les vers, mais encore à les contenir jusqu'à leur première mue. Les échelles sont utiles pour atteindre aux ta- blettes supérieures. Les thermomètres sont d'une nécessité absolue pour connoitre la température de l'atelier. Comme les jeunes vers ne peuvent se nourrir que de feuil- les tendres, on a soin de faire éclore les œufs dans le temps que le mûrier commence à donner des feuilles : pour cela, on les place dansTlnfirmerie; les vers y restent dans les clayons jusqu'après leur première mue , et ensuite on les porte dans l'atelier. • Les mûriers dont les feuilles conviennent le mieux aux vers, sont ceux qui croissent dans les terrains secs , pierreux et élevés; leurs feuilles sont plus savoureuses que celles des mû- riers qui vivent dans un terrain gras et humide. L'air vicié, respiré par les vers , n'est pas la seule cause de leurs mala- dies; les feuilles leur en occaslonent aussi ; celles qui sont niou'îlées leur sont quelquefois si funestes , qu'elles les tuent. M. l'abbé de Sauvages a vu des vers mourir empoisonnés pour avoir mangé des feuilles arrosées avec de certaine eau de pluie, tandis que d'autre eau de pluie ne leur faisoit aucun mal. Comme il n'est pas facile de distinguer dans quel cas cette eau leur est nuisible , il faut donc avoir soin de ne leur donner que des feuilles bien sèches. Quand la saison n'est pas humide, on peut laisser les feuilles nouvelle- ment cueillies dans la pièce au rez-de-chaussée ; mais quand on craint l'humidité, il convient, dès qu'elles arrivent des champs , de les transporter dans l'étage supérieur, de les y étendre, d'allumer dans cette pièce un feu vif et clair, pour chasser Thumidité de l'atmosphère et la transpiration des feuilles , avant de les donner aux vers. B O M ,33 La bonne graine doit avoir une couleur d'un gris foncé ardoisé; celle qui est jaunâtre, n'a pas été fécondée. Autrefois une once de graine produisolt quatre-vingts ou cent livres de cocons; dix livres de cocons, ou douze au plus, donnoient une livre de soie ; mais depuis un certain temps , à peine a- t-on trente ou quarante livres de cocons d'une livre de graine, et il faut quinze ou seize livres de cocons pour une livre de soie. Cette différence provient en grande partie du mauvais choix de la graine. On fait éclore la graine de différentes manières, ou par art, ou spontanément, avec un petit secours de l'art. Dans les climats qui ne sont pas très chauds , tels que le midi de la France, la méthode la plus usitée dans les campagnes, consiste d'abord à envelopper la graine dans des sachets , et à suspendre chaque sachet dans une poche de toile ou de coton , blanche de lessive. Des femmes , pendant le jour , placent les poches entre leur chemise etleur jtipe, et pen- dant la nuit , elles les mettent dans leur lit : elles continuent à les porter jusqu'à ce que les œufs soient éclos. L'incubation spontanée a lieu par le seul effet de la chaleur de l'atmo- sphère : cette méthode est la meilleure dans les pays où on ne craint pas que le retour du froid empêche les mûriers de pous- ser leurs feuilles à temps pour nourrir les jeunes vers; mais il y a peu de climats en France qui jouissent de cet avantage; et dans le midi, les vers qui éclosent de celte manière, ne réussissent pas. Pour faire éclore des œufs dans Tinfirmerie, on les place dans des boîtes, ou sur des claies légères, entre deux papiers. Le premier jour, on leur donne une cha- leur de huit ou dix degrés; le second , une de dix à douze, et les jours suivans de quinze à dix - huit. Aussitôt qu'on s'aperçoit que la graine change de couleur , que les œufs sont sur le point d'éclore , on met sur chaque boîte une feuille de papier criblée de petits trous, et on place sur le papier des feuilles tendres et fraîches, sans êlre humides. On a soin de mettre , dans une boîte séparée , tous les vers qui éclosentdans la journée, et on numérote la boîte. Pour faire muer tous les vers le même jour, on commence par donner des feuilles à ceux qui sont éclos les derniers, et ainsi de suite, jusqu'à ceux qui sont éclos les premiers ; par ce moyen, lorsque la couvée a bien réussi, il est rare qu'ils ne muent pas tous le même jour. La chaleur indiquée par Réaunmr pour les vers à soie, est de seize degrés; mais on peut leur en don- ner dix-huit , et même beaucoup plus, sans craindre qu'ils en souffrent. M. de Sauvages a éprouvé , au contraire, que ceux qu'il a échauffés jusqu'à vingt-cinq ou vingt-sit degrés , ont micu" réussi que les autres. x34 B O M Les vers à soie sont sujets à plusieurs maladies : celle qxxon appelle la rouge^ commence au moment où le ver sort de l'œuf; il vit languissant jusqu'au moment de faire sa coque , qu^il fait tant bien que mal; mais il ne se change pas en nymphe. Cette maladie doit son origine à deux causes : la première , c'est que l'œuf a éprouvé une chaleur trop forte pendant son incubation ; la seconde est le passage subit du froid au chaud. Lorsque la couvée est atteinte de cette maladie, on n'en doit rien espérer. lia maladie qu'on nomme des vaches^ ou gras , ou Jaune , est mortelle ; elle se manifeste ordinairement à la seconde mue ; elle est rare aux autres, et encore plus à la quatrième : elle est occasionée par l'air méphitique exhalé par les corps en putréfaction. Dès qu'on s'aperçoit que quelques vers en sont attaqués, de crainte que la maladie ne se communique aux autres, il faut les enlever et les porter dans l'infirmerie , où le changement d'air peut les remettre , lorsque la maladie a fait peu de progrès. Quant à ceux qui ne donnent aucune espérance , il faut les enterrer dans le fumier, de crainte que les poules ne les mangent; car elles pourroient en être empoi- sonnées. Les motis blancs ou in'pes. Les vers attaqués de cette ma- ladie meurent subitement, et conservent, après leur mort, l'air de fraîcheur et de bonne santé. Cette maladie est encore occasionée par limpureté de l'air qui règne dans l'atelier, quand les feuilles sur lesquelles sont les vers se trouvent 4rop entassées, et que la chaleur de l'atmosphère est assez forte pour les faire fermenter. On préviendra le mal en fermant exactement toutes les fenêtres, à l'exception d'une ou deux qu'on laissera ouvertes du côté du nord, en ouvrant les trappes qui sont entre le plancher supérieur de l'atelier et l'étage au- dessus , et en arrosant les carreaux plusieurs fois dans la jour- née; l'eau absorbera la surabondance de l'électricité aîmo- phérique. Ces précautions sont très-utiles dans les temps d'orage. Les magnagniers désignent sous le nom de ioufie, une cha- leur trop forte , soit qu'elle soit produite paV le feu qu'on fait dans l'atelier, soit qu'elle vienne du dehors, c6mme celle qui précède et accompagne un orage, par un temps calme, elle est le fléau le plus ordinaire des vers à soie , dans leur der- nier âge , et fait périr tous ces insectes, si elle subsiste long- temps. hes harpions ou passîs. Cette maladie ne diffère pas de la ronge. Les vers malades sont jaunâtres; ils sont effilés, man- gent peu , et languissent : on les porte à l'infirmerie , et là on les traite comme ceux attaqués de la rouge. B O M ,35 Des points nolrsrepandus sui' diffci*ens endroits du corps , ou des taches livides et noirâtres , affectant particulière- ment la région des stigmates, et qui sont suivis d'une tein- ture , tantôt de jaune docre , tantôt dun rougeâtre can- nelle, sont les symptômes précurseurs de la maladie , dite miiscardine^ inconnue, à ce qu'il paroît, dans les temps ou l'éducation du ver à soie étoit moins répandue. Le corps, bientôt après , se dessèche et se couvre d'une moisissure cotonneuse ou farineuse, d'un blanc de neige, qui lui donne quelque ressemblance , à cet égard , avec une confiture sèche, désignée de la même manière. Le ver devient une sorte de momie, qui ne put point comme celui qui est mort de la gras- ^erie ou de \di jaunisse. Cette maladie n'est point contagieuse , et dépend, à ce qu'il paroît, d'une chaleur humide, étouffée ef probablementmèlée d'exhalaisons pernicieuses. Le cultivateur attentif s'en préservera , en observant les vicissitudes de l'at- mosphère, la température de l'atelier, et en employant les moyens indiqués, en parlant des morts blancs ou tripes. Laluzetle, ou luisette., ou claircne. Peu de vers sont sujets à cette maladie. Elle se manifeste après les mues, le plus ordi- nairement après la quatrième. Elle est attribuée à quelque défaut dans la couvée , ou à quelque défectuosité dans l'ac- couplement ou dans la ponte. On distingue les vexs malades par leur couleur; ils deviennent d'un rouge clair, et ensuite d'un blanc sale, ont le corps transparent, et laissent tomber, par leurs filières, une goutte d'eau visqueuse. Comme ces vers consomment autant de feuilles que les autres, et qu'ils ne font jamais de coque, dès qu'on en aperçoit de malades , il faut les jeter, parce qu'ils mangent inutilement. Les dragées. On appelle dragée ., un cocon qui renferme le ver blanc et raccourci, et qui n'a pu se changer en nymphe. Personne n'a encore pu désigner la cause de celte espèce de maladie ; car c'en est une , puisque le vers ne peut devenir insecte parfait. On trouve des couvées entières dont presque tous les cocons sont dragées; mais cette maladie n'est pas pré ■ Judiciable, puisque le vers fait son'cocon, et que la soie est d'une aussi bonne qualité que celle des autres. Les feuilles de mûrier qui ont une sécrétion gommcuse un peu acre , occasionent aux vers qui les mangent des purga- tions qui les rendent foibles et languissans. Si cette sécrétion est abondante sur les feuilles, elle s'oppose à la transpiration des vers , et, au moment de la mue , ils sont si foibles , qu'ils ne peuvent quitter leur p^au. Dès qu'on s'aperçoit que les excrémens des vers sont liquides, il faut renouveler l'air de l'atelier, changer la litière , laver les feuilles qu'on a en pro- vision , à grande eau , pour dissoTidre et enlraîntr le mieilcfix i36 B O M qui les courre; après , les étendre à l'omLre sur des draps, et ensuite les cf aler dans le grenier pour les faire sécher au grand air, avant de les donner aux vers. Mais ces feuilles n'ont ja- mais la qualité des autres : ainsi , il faut leur en donner le moins possible. Nous renvoyons*, pour d'autres détails sur les maladies du ver à soie , au mémoire de M. Nyslen , et particulièrement k celui de M. Parolelti {Rerherrhes sur les maladies qui ont affecté (fuelques èduratîuns des vers à soie). Il paroît, d'après leurs obser- vations, que les fumigations d'acide muriatique oxygéné com- battent, avec un grand avantage, les miasmes délétères qui infectent les ateliers et y propagent la contagion; que , loin d'être affectés par ces fumigations , les vers à soie en pro- fitent par une auginentation de forces vitales. M. Nysten soup- çonne même que le produit de la soie est alors plus considé- rable. Mais il est des maladies, telle que la muscardine, contre lesquelles le gaz acide est employé sans succès. 11 paroit qu'il existe une variété de ver à soie qui donne constamment des cocons blancs. La multiplication de cette race seroil infjkiiment avantageuse , puisque la soie n'au- roit pas besoin de recevoir de préparation pour être soumise à la teinture. Les vers exigent des soins selon leur .^ge. Dès qu'ils sortent de l'œuf, ils cherchen! à manger; celui qui se porte bien mange, dans la première journée, une quantité de feuilles dont le poids égale celui de son corps. Dans les premiers jours de la naissance des vers , il ne faut leur donner que des feuilles tendres , que plusieurs auteurs conseillent de couper, afin que les morceaux offrent aux vers plus de rebords ; car c'est toujours par-là que les chenilles entament les feuilles, et il faut leur donner à manger plusieurs fois dans la journée. Dans une éducation qu'on haie par une chaleur de vingt-six à vingt-huit degrés , les repas doivent être de deux heures en deux heures pendant les deux premiers jours ; ensuite on les réduit à six pendant le reste de l'éducation. A l'approche de la prelnière mue, l'appélU du ver augmente environ vingt- quatre hem-es auparavant; on appelle cette disposition à man- ger, petite frèzc; à la seconde mue , elle dure trente-six heures ; à la Iroisiètne, quarante-huit; à la dernière, soixante. A ces époques, on donne un repas de plus et une plus grande quan- tité de feuilles. Pendant la mue, une trop forte chaleur fatigue les vers; le degré le plus favorable est de disk-huit à vingt. Les bonnes mues ne doivent durer que trente à trente-six heures; on re- connoit qu'elle a été bonne , si les vers s'agitent avec viva- cité quand on souffle légèrement sur eux; lorsqu'ils se jettent B O M ,3; avec aviditd sur les Iculiles , et qu'ils sont dgaux en grosseur el en longueur. On appelle dèUter ^ ropéralion qui consiste à ôter les vers de dessus la litière formée par les débris des feuilles et par. leurs excrémens. Cette opération est nécessaire pour la salu- brité de Tair, et il faut la faire le plus souvent possible. La manière la plus simple est, quand on a donné des feuilles fraîches aux vers , et «pi'ils se sont portés dessus , d'enlever les feuilles par leurs pétioles et de les placer sur d'autres claies , jusqu'à ce qu'on ait nettoyé celles où étoient les vers. Dans les bonnes éducations, on délite ou l'on change de litière une ou deux fois , selon le besoin, d'une mue à l'autre, pendant les deux premiers âges. Depuis la fin de la première mue jusqu'à la fin de la se- conde, les vers exigent à peu près les mêmes soins. Comme ils n'occupent pas beaucoup de place -, on peut les garder dans l'infirmerie; mais, après la troisième mue , on les porte dans l'atelier, sur les tablettes, et on tâche de les égaliser, c'est-à- dire, deuieltre ensemble ceux qui ont mué en même temps. L'étendue de la surface des tablettes doit être proportionnée à la quantité de vers : ceux qui proviennent d'une once de graine doivent, par la suite, occuper un espace de soixante pieds carrés, lorsque léducation a réussi; el plus ils seront au large , et mieux ils viendront. Depuis la fin de Ja troisième jusqu'à la fin de la quatrième mue , les vers exigent une grande propreté, parce que , man- geant beaucoup, ils font des excrémens en proportion. En sortant de cette troisième mue, ils ont vingt à vingt-deuxlignes de longueur : ils paroissent un peu couleur de chair; mais ils s'éclaircissent deux ou trois jours après, et entrent dans la grande frcze ou hri'ffe ': c'est ainsi qu'on appelle la faim dévo- rante qui se manifeste le second jour après cette mue. Cette faim des vers est en proportion de la chaleur qu'ils éprouvent. Si, dans 1 atelier, elle est maintenue à vingt-cinq degrés, il.s- se hâteront de manger, resteront un jour ou deux de moins à la briffe, et leurs cocons seront minces, peu soyeux, parce qu'il leur faut un certain temps p(»ur préparer leur mati«-re à soie. Ainsi , plus la briffe se prolonge , meilleur est le cocon. La durée de la briffe ne doit cependant être que de six à sept jours, de huit au plus : on l allonge en donnant de l'air frais à l'^elier, et en y jetant de l'eau, si la chaleur de l'atmosphèiH est forte ; par ce moyen , on prévient la touffe. Celle maladie est occasionée par l'excessive chaleur de lair extérieur , qui vicie celui de l'atelier. Il faut alors avoir recotus aux procédés indiqués pour le renouveler.On pourra encore le purifier par le moyen suivant. Dans un plat de terre bien vernissé, on i3S 35 0 M jeitera une poignée de nitre ou de salpêtre, et avec uncliarîjon allumé on y mettra le feu; la déflagration du nitre donnera beaucoup d'air pur, qui corrigera celui de Tatmosphère, et le rendra propre à être respiré. Une autre méthode est celle de plonger, par poignée, les vers dans Feau froide pendant quelques momens; mais elle est longue et fatigante. En géné- ral , toutes les fois qu'on peut renouveler l'air promptement et avec facilite , qu'on tietit les vers avec propreté , qu'on ne les laisse pas sur des matières échauffées, on ne doit pas craindre cette maladie. Sur les derniers jours de la brifie , le ver a trente-six à quararrte-dcux lignes de longueur; sa couleur devient claire et transparente ; sa grande faim est passée , et il se vide de ses excrémens. Dans cet état , il court de côté et d'autre : si on ne le surveille pas, il grimpe le long des montans, et cherche à faire son cocon. Pour faire coconner les vers à soie, on se sert communé- ment de bruyère ; mais on peut employer également toute .sorte d'arbrisseaux, même des pieds de lavande et le chien- dent. Mais, de quelque espèce que soient les rameaux qu'on veut employer, il faut qu'ils soient bien secs et dépouillés de feuilles. Lameilleure manière de les placer pour recevoir les vers, est d'en faire des cabanes ou des voûtes sur les tablettes. On dispose les rameaux en petits paquets , et on les place les uns auprès des autres , en appuyant le pied sur la tablette inférieure, et en pliant le sommet, en fonne de demi-cercle, au dessous de la tablette supérieure, comme si on vouloit ia soutenir ; le côté opposé étant garni de même , l'ensemble forme une voûte qu on nomme cabane. Les rameaux formant la voûte seront espacés de manière que les vers puissent pé- nétrer sans peine entre les brins. On ne doit porter à la ca- bane que les vers disposés à faire leu4- cocon, et ne pas les laisser avant errer long-temps ."vur les tables, parce qu'ils per- dent beaucoup de soie en cherchant à s'amuser, deviennent incapables de faire des cocons, et quelquefois se changenl en nymphe avant de les commencer. L'opinion commune est que les vers, à l'époque de la montée j terme dont on se sert pour dire qu'ils font leur cocon, peuvent être tellement affectés par le bruit du ton- nerre ou par celui des r(/nl erdièremenl les inférieures. 130MBYX DISPAR, Bombyx dispar ., Fab. Roes. Inserf., tom. i, cl. 2,pap. nort.., iah. 3. Les deux sexes, dans cette espèce, dif- fèrent singulièrement entre eux; le mâle est plus petit, d'un cendré obscur ou roussàlre ; les ailes supérieures ont des raies transversales, noirâlreS' et ondées en dessus; les inférieures sont moins obscures, et leurs raies ne paroissent presque pas. La femelle est blanchâtre , avec des raies noirâtres en zigzag sur les ailes supérieures. Elle dépose ses œufs sur l'écorce de quelque arbre, sur un mur, en un tas qu'elle recouvre d'une grande quantité de poils quelle porte à l'tvitrémité du ventre. Sa chenille fait souvent beaucoup de tort, particulièrement aux ormes et aux arbres à fruit. Il se trouve en Europe. lîOMRYX ETOILE, Bombyx anfiqua^ Fab. Vxoes. Insert. tom. i, ri. 2 ; pap.nort., iab. 89,61 tom. 3 r/. 2, pap. norl. tab. i3. Il est de couleur ferru^^ineuse ; les ailes supérieures ont quelques B O M ,4i lignes transversales brunes , et une tache blanche vers l'angle interne. Les inférieures sont sans tache, ainsi que le dessous des quatre ailes. La femelle est presque aptère , d'un gris foncé, lotirde, et e'éloigne peu de la coque d'où elle est sortie. Le mâle vole l(^qèreïnent, et se rend auprès d'elle. Après l'accouplement, elle dépose des œufs qui passent Ihiver; les petites chenilles en sortent le printemps suivant. Ces chenilles vivent sur l'a- bricotier, le prunier, l'osier, le saule, l'aune et le chêne. Elles ont sur le corps des poils en forme de brosses, de chaque côte de la tête un bouquet de poils qui ressemble à des oreilles , et un bouquet semblable sur le dernier anneau qui forme une espèce de queue. Elles sont brunes, avec des lignes longitu- dinales blanches, et des taches rouges et jaunes. Vers le milieu de l'été elles filent leur coque , dans laquelle elles font entrer leurs poils, s'y enferment pour s'y changer en| nymphe ; et linsecte parfait en sort environ quinze jours après. On le trouve dans toute l'Europe. Il est commun aux en- virons de Paris. Bombyx patte-étendue, Bombyx pmlibunda, Fab. Roes. Iiisect. tom. i,c/. 2, pap. nor.t.^ tab. 38. Tout son corps est d un gris un peu cendré ; les antennes sont d'un brun roussâtre, et pectinées. Le corselet est huppé ; les ailes supérieures ont trois raies transversales, peu ondées, obscures. Les inférieures sont sans tache, ou n'ont qu'une raie transversale et une tache peu marquée, obscure. Ce bombyx^ dans l'état de repos, avance souvent s^s pattes antérieures , qui sont très-velues. Sa chenille, qui vit sur les arbres fruitiers, est d'un jaune clair , et remarquable par quatre iaisceaux ou aigrette* de poils jaunes, et un cinquième plus long, moins fourni, rougeâtre, qu'elle porte sur le dos. Elle se met en coque à la fm de l'automne. Le bombyx éclôt au mois de mai. Il habite dans toute l'Europe. « Près de cette espèce doivent être placées les suivantes : bombyx agate , bombyx bucéphale , bombyx télé bleue , bombyx zigzags bombyx chameau^ bombyx hausse-tjueue ^ bomiryx ami- cJiorète. n. Chenilles nues ou sans fourreau , à quatorze pattes^ très-dis- iinrles ; les deux anales remplacées par deux appendices formant une queue fourchue. Bombyx DU hêtre. Bombyx fagi., Fab. Roes. Insecl. tom. 3, iah. 12. Le corps est dun gris cendré un peu jaunâtre; ses ailes supérieures sont dun gris cendré un peu brun, avec deux raies transversales, jaunâtres, ondées, placées 1 une as- sez près de Tautre ; ses ailes inférieures sont reverses, cen- drées, avec un mélange de jaunâtre et de brun à le,ur base. ï4a B O M Sa chenille, qui se nourrit des feuilles du hêtre, du chêne; du bouleau , etc. , est très-remarquable par sa forme et par la longueur de ses pattes antérieures; ses anneaux sont profon- dément sépares les uns des autres, et quelquefois ont des élé- vations terminées en pointe; des éminences charnues, arron- dies, avec des échancrures en forme de scie; le corps est \^r- miné par une espèce de fourche : les deux premières pattes écailleuses sont courtes, mais les quatre suivantes sont très- longues, et seinlilent servir de défense à l'animal. Ce bombyx se trouve en Europe. Bombyx queue roMRCviMT.^Bombyxvinula^'Fâh.T^^oQs.Insect. tom. I, d. 1 pap. nod. , lab. ig. Il a environ un pouce et demi de largeur; les antennes noirâtres , pectinées; le corps velu; le corselet gris, avec des points d'un brun noirâtre ; les ailes d'un gris cendré; les supérieures ont des nervures et des lignes transversales ondées, brunes, et des points bruns. Le dessous de? ailes est de môme couleur que le dessus, mais moins foncé. Sa chenille n'a que quatorze pattes; la partie antérieure de son corps est très-grosse ; son dernier anneau est mince, ter- miné par deux longs appendices qui forment une queue four- chue, et chacun renferme un corps charnu; elle est verte sur les côtés et en dessons du corps; d'un gris rougcâtre en dessus; ces deux couleurs sont séparées par deux lignes longitudinales blanches, une de chaque côté, qui s'étendent depuis la tête jusqu à la queue. Le devant de la tête a plusieurs taches d'un rouge foncé. Elle vit sur le peuplier, le saule, le bouleau. Pour peu qu'on la touche, elle allonge les deux corps charnus de sa queue, et paroît vouloir s'en servir pour se défendre ; mais elle ne fait aucun mal, o^ la peut loucher sans danger. De- geerdit avoir reçu dans l'œil quelques gouttes d'une eau claire, lancées parune deceschenilles, et qui sembloient sortir d'au- près de la tête ; mais il n"a pu s'en assurer, quelques tenta- tives qu il ait faites depuis sur d'autres chenilles pour a;t/«/o/o, Lin. (ln.) BONASK. V. Bon ASUS, (desm.) BONASI A. Dans Albert-le-Gra^d, c'est laGÉLiNOTTE. (s.) BONASUS DES ANCIENS. C'est le même animal que {au- rochs ^ espèce de Bœuf. (i>esm.) BOÎSATE, Bunatca. Très-bellxî plante du Cap de Bonne- Espérance, que Thuriberg avoit placée parmi les Okchis, mais que W illdenow a employée à lélablissemenl d'un genre auquel il a donné pour caractères: une corolle de cinq pétales, dont le supérieur relevé est envoûte, et l'inférieur pendant , muni à sa base d'un éperon ; un style ailé portant les loges de l'anthère sur ses bords, (b.) BOISAVERIE, Bumweria. Genre proposé par Dcsva'ux potir placer la Coromlle des jardins, qui diffère des autres par sa corolle comprimée et son légume non articulé, (b.) BOISBA. F. Bomba, (desm.) BONDA-CALO. Espèce de Ketmie. (b.) BOND A-GARÇON. C'est la même plante que la Liane À bouton, (b.7 BONDREE. Oiseau de proie d'Europe du genre Buse. V. ce mot. M. Cuvier en fait le tvpe d'une nouvelle division générique, à laquelle il a impose la dénomination grecque Ae pemi's. Ce nom, ou pemès ^ est appliqué, par Aristote, à un oiseau de proie, (v.) BONDUC, Guilandina. Genre de plantes de la décandrie monogynie, et de la famille des Légumineuses, dont les ca- ractères sont d'avoir : un calice monopbvlle , à bord divisé en cinq parties égales ; cinq pétales lancéolés presque égaux, concaves, insérés sur le calice ; dix élaiiiines attachées au ca- BON ,^5 lice ; un ovaire supérieur, ovale, chargé d^un style filiforme à stigmate simple ; une gousse courte, presque rhomhoïdaie, toul-à-fait uniloculaire , qui renferme quelques semences du- res, osseuses et un peu comprimées. Ce genre , qui est figuré pi. 336 des Illustrations de Lamarck, renferme cinq arbres de 1 Inde , nmnis d'épines nombreuses sur la tige et sur les pétioles ; leurs feuilles sont deux fois ailées, ont les pinnules opposées, et leurs fleurs sont disposées en grappes ou en panicules axillaires et terminales. Lamarck a séparé deux espèces de ce genre pour former les genres Ben et Chicot. Ventenat pense que les autres espèces, dont le fruit est lisse , doivent entrer dans le genre Brésillet. (B.) Le BONDUC RAMPAîïT, Guilandîna bonducella, Linn. Il peut être employé à faire des clôtures défensives, à cause de la quantité d'aiguillons dont sont armés ses tiges, ses rameaux et les pétioles de ses feuilles. C'est une plante de serre chaude, ainsi que le BoNDUC ordinaire, Guilandîna honduc. Linn. Ce dernier, figuré pi. A. 23 de ce Dictionnaire , est appelé vul- gairement cniifuier^ pois quenicjues ^ ixil de chat. Les graines de ces deux espèces sont fort dures, et restent, dit Miller, plu- sieurs années dans la terre avant de germer, si on ne les trempe pas dan5 l'eau pendant deux ou trois jours , et si on ne les met pas , pendant autant de temps, dans la couche de la serre chaude, pour amollir leurs enveloppes. Quand elles ont germé, on traite ces plantes avec le même soin que les autres plantes exotiques des pays chauds, il faut les arroser peu en hiver, parce qu'elles sont très-sensibles à l'humidité et au froid, (d.) BOjSDUCELLA, Guilandîna honducella^ Linn. V. Bon- DUC. (ln.) BONGA Mx\NOOR. Nom malais du Sambac. (b.) BONGA-PENJATON. On appelle ainsi I'Oviède à Java, (b.) BONGA-TANJONC-LAUT. Nom malais du Mimusope ELENGI (ln.) BONGARE, Bongarus. Genre de reptile de la famille des Serpens, établi par Daudin aux dépens des Scytales de La- treille. Il présente pom' caractères : une rangée de grandes écailles hexagones en dessus du corps ; des plaques entières en dessous du corps et de la queue ; des crochets à venin. Ce genre renferme deux espèces originaires du Bengale, et dont les mœurs ont beaucoup de rapport avec celles des Vi- pères; l'un est \e faiix-boa fuscié de Schneider. Us ne par- viennent guère à plus de quatre pieds de long. (B.) B ONG LE. V. Ababangay. (b.) IV. 10 ,46 BON BON-HENRY. Plante du genre des Anserines. (b.) BON-HOMME. Nom de la Molène officinale, (b.) BON-HOMME-MISÈRE. C'est le Rouge-gorge, (d.) BONL\NA. C'est I'Aî^anas. (b.) BONIFACIA«C'est le Fragon-hippophylle. (b.) BONIKAKELI. Sorte d'ÉpiDENDRE de l'Inde, (b.) BONITE. C'est le nom spécifique d'un poisson du genre des Scombres, Scomber pelamis , Llnn., qu'on trouve dans la mer Atlantique , et qui est menlionné avec complaisance dans presque tous les voyages de long cours. On dit avec com- plaisance, parce qu'il se voit au moment où les navigateurs, qui partent d'Europe, commencent à manquer de vivres frais, et que son abondance entre les tropiques permet d'en prendre de grandes quantités, et par conséquent d'en manger journellement. La Aom'/e a toujours plus de deux pieds de long. Elle te nourrit principalement de poissons volans (cesl-à-dire, d'ExocETS et de Trigles) ; mais elle mange également des crustacés et des coquillages, même des plantes marines, au rapport de Com- merson, à qui on doit une description et un dessin de ce pois- son -, dessin qui a élé gravé dans YHîst. nat. des poissons., par Lacépède, pi. 20, vol. 3. Sa tête est conique et sans écailles; ses mâchoires, dont 1 inférieure est un peu plus saillante, sont garnies d'un simple rang de très- petites dents. La langue est petite, étroite, courte, relevée en ses bords; les narines sont oblongues ; l'œil est très-grand et sans voile. La mem- brane branchiale est garnie de sept rayons. Les arcs osseux qui soutiennent les branchies, sont armés intérieurement de dents, dont les antérieures sont très-longues. Les écailles sont petites ; les nageoires pectorales , thoracines et la première dorsale , sont reçues dans des cavités. Il existe huit petites nageoires entre la dernière dorsale et la caudale , et sept entre cette dernière et la ventrale. Les deux côtés de la queue pré- sentent un appendice cartilagineux, un peu diaphane, élevé en carène et suivi de deux stries longitudinales. Le dessus du corps est d'un bleu noirâtre; les côtés bleus; le ventre blanc ^ avec quatre larges raies brunes de chaque côté ; le dessous de la tête et la langue sont dorés. Cette espèce de poisson se rapproche beaucoup duScoMBRE thazar, que Commerson nous a fait aussi connoître, ainsi que du Scombre germon, décrit et figuré par Bloch, sous le nom de bonite. Elle a été figurée par Bory-Saint- Vincent , dans son Voyage aux îles d'Afrique. Je n'ai point vu de bonites dans ma traversée d'Europe en Amérique, parce que je n'ai point passé les tropiques; mais j'ea ai beaucoup entendu parler aux marins qui m'accompa- BON ,47 gnoicn» , et qui tous louoient l'excellence de sa chair, qu'ils comparoient à celle des Maquereaux, avec laquelle elle doit avoir en effet beaucoup d'affmilé. La mer , dans les jours de calme , en est quelquefois toute couverte. On les prend à la fouène, au trident ou à la ligne. Dans ce dernier cas, on n'a pas besoin d'autre amorce que de deux plumes blanches qu'on attache à l'hameçon, et qu'on tient suspendues à un ou doux pouces au-dessus de l'eau. Les bonites, qui croient que c'est un Exocet, sautent dessus. Cette pêche est très-amu- sante , surtout pour les passagers, qui passent , par ce moyen, leur temps d'une manière utile ; tandis que dans les mers des latitudes froides , ils vivent dans la plus ennuyante oisiveté. lia Bonite de Bloch, ou Scombcrsarda, est figurée dans son ouvrage, pag. aSa du ^.^ vol ôe VHist.nat. des poissons, fai- sant suite au Buffon , édit. de Deterville. On le voit également figuré dan5 le Traite des pèches de Duhamel. Il est mentionné dans Pline sous le nom de sarda. Sa tête est comprimée et a deux rangées de dents sur le bout de la mâchoire inférieure. II n'a d'écaillés que le long du dos et autour de la base des na- geoires, surtout des pectorales. Son corps est argenté , excepté sur le dos , d'où partent des raies noires , qui se perdent en se courbant sur les flancs. Il n'atteint pas au-delà de deux pieds, mais il ne pèse pas moins de dix à douze livres. Ce poisson se trouve dans la Méditerranée et dans la mer Atlantique. 11 suit les navires comme la véritable bonite, et se prend, comme elle, dans le grand Océan, pour la consom- mation journalière des marins; mais sur les côtes méridionales de l'Europe , on le pêche comme le thon , au filet et à la ligne, pour le vendre frais ou salé. On le connoît aussi sous le nom de boniie et de germon; cependant il ne faut pas le confondre avec le germon de Lacépède. La pêche du scombre sarde est très-lucrative à Cadix, et dure depuis le printemps jusqu'au milieu de l'été. Elle l'est de même à Marseille et à Bayonne. On va le chercher à trente lieues des côtes, (u.) BONITON. Nom vulgaire d'un poisson du genre des ScOMBRES, Scomberamia, Linn., que Lacépède a placé dans son nouveau genre Caranx. Bloch dit qu'on appelle aussi de ce nom le Scombre sarde, qu'il a confondu avec la Bonite ou Scombre pelamide. (b.) BONJAMA d Oviédo. Espèce d' Ananas des îles, qu'A- danson rapporte à son genre pinguin, et que Linnaeus a réuni à ses hromelia. (ln.) BONJOUR-COMMANDEUR. Nom que l'on a donné a un oiseau de Cayenne qui a coutume de chanter au point du jour, et qui vit autour des maisons. Lalham en fait une variété ,48 BON ao Vortolan du Cap de Bonne-Espcrance, pi. cnl. n.» i58 , 1. 2 , d'après la grande analogie qu'on remarque entre le plumage de ces deux oiseaux. Mauàuyt { Encydopcdie vièthod.) ne lui ayant point trouvé de tubercule dans rinlérieur du bec, ni les bords des mandibules rentrans en dedans, l'a exclus du genre bruant pour le classer parmi les moineaux. V. Frin- GÎLLE. (v.) , BONKOM. Nom arabe de laMoRELLE armée, (b.) BONKOSE. Poisson du genre Sciène, Sciœna ^nebuhsa. Lacépède l'a placé parmi les Labres, (b.) BOINISE DAME. Espèce du genre Arroche. (r.) BONNET. C'est le nom du second estomac des mammi- fères de l'ordre des rumlnans. Cet estomac, dont la paroi înterne est réticulée, est assez petit. Sa fonction consiste a former, par sa contraction , des pelotes d'herbes qui remon- tent, de la panse ou rumen, à la bouche, lors de la rumi- nation, (desm.) BONNET. Le Scombre boîjite porte ce nom. (.b.) BONNET CARRÉ. V. Butomc. (b.) BONNET CHINOIS. Singe de l'ancien continent, ap- partenant au genre des Macaques. C'est le même que la guenon couronnée de Buffon. (desm.) BONNET CHINOIS. Nom marchand d'une coquille du genre Patelle, Pate/la rhinensis , Llnn. (B.) BONNET DE DRA(,ON. C'est une Patelle de Lin- nicus, et une Calyptrée de Lamarck. 11 y a encore d'autres coquilles du même genre qui portent ce nom avec une epi- thète caractéristique. (B.) =,^^-„ BONNET DT.LECTEURouBONNETdePRETRE. C'est une espèce de Courge. On donne aussi le nom de bonnet de prêtre au Fusain, (b.) BONNET DE NEPTUNE. C'est le Madrépore fon^t GITE, qui sert de type au genre FuNGiE de Lamarck. C'est aussi le nom d'une Calyptrée. (b.) BONNET NOIR. V. Fauvette À tete noire, (s.) BONNET D'OR, Chrysomitris d'Aristote. C'est proba*« blement le Chardonneret, (s^) ^ ^ ,, BONNET DE POLOGNE. Nom marchand d une co- quille du genre des Casques, Buccinum testiculus, Llnn. (K) ^ BONNET DE PRÊTRE. On appelle vulgairement ainsi le FusAm. (b.) BONPLANDIE, Bo/i;)/o/i/^/fl. Plante annuelle , à rameaux velus, à feuilles alternes, glabres, lancéolées, dentées; à fleurs violettes, grandes, portées, deux par deux , dans les aisselles des feuilles supérieures , laquelle forme un genre BOO ,49 dans la peniandrîe monogynie et de la famille des polémoines. Ce genre présente pour caractères : un calice tubuleux, à cinq dents; une corolle monopétale, presque labiée, à tube plus long que le calice, à limbe à cinq divisions émarginées, dont les deux supérieures sont plus longues et droites, et l'in- férieure pendante; cinq étamines déclinées; un ovaire supé- rieur à style capillaire et à stigmate trifide ; une capsule ovale, trigone , à trois loges et à trois semences. La honplandie gémijlore croît naturellement dans la Nou- velle-Espagne ; elle s'appelle aujourd'hui Caldasie hétéro- PHYLLE. (B.) BONPLANDIE , Bonplandia. Grand arbre de l'Amé- rique méridionale, à feuilles alternes, ternées, longuement pétiolées; à fleurs blanches, disposées en grappes axIUaires, qui seul constitue un genre dans la monadelphie monogynie et dans la famille, ou des méllacées, selon Richard, ou des si- maroubées, selon Decandolle , ou des zantoxyllées , des diosmées , selon d'autres botanistes. Les caractères de ce genre, qui a été appelé CuPAiREpar Humboldt, sont: un calice à cinq divisions; une corolle mo- nopétale à cinq divisions oblongues, obtuses; six étamines réunis à leur base et attachés au tube de la corolle , dont deux seuls, voisins, sont pourvus d'anthères; un ovaire à cinq coques, du point d'attache desquelles sort un long style à stig- mate qulnquéfide. Le fruit n'est pas connu. Cet arbre , qui se rapproche du TicoREA d'Aublet, a été figuré par Willdenow, dans les Actes de l'Académie de Ber- lin , année 1802; par Humboldt, dans ses Plantes équi- noxlales , tom. 2 ; et par Richard, dans les Mémoires de T Ins- titut, année i8ii. C'est lui qui fournit l'écorce connue dans la pharmacie sous le nom d'AisGUSTURA. (b.) BONTE LAERTJE. Nom hollandais du Gal verdÂtre. (B.) BONTL Un des noms de la Salsepareille souine. (b.) BONTOU. Arbre de l'Inde qui pourroit être un Ambora. (B.) BONTSEM. En belge , c'est le putois, espèce de Marte. (desm.) BONUK. Synonyme d' Argentine glossodonte. (b.) BONVARO.Nom brame du Cumpulu. (b.) BON VARON. Nom ancien du Séneçon commun , en Espagne, (ln.) BOO de Ksempfer. C'est la canne à sucre du Japon {Saccharum japonicum , L. ), rapportée aux Erianthes par quelques botanistes, (ln.) ,5o B O P BOOBOOK. Nom d'une Chouette de la Nouvelle-Hol lande. F. l'article des Chouettes, (v.) BOOBY. r.BoubiE.(s.) BOOGOG. Synonyme de Boggo. (desm.) BOOGOO. Nom du Mandrill (5iWamajmon). Voyez JDOGGO. (DESM.) BOOLLU-CORY. Nom de TAngoli chez les Gentous. (s.) BOO-ONK. Nom arabe duBLONGios. (s.) BOOPE. C'est le Spare Bogue, (b.) BOOPIS, Boopt's. Genre de plantes établi par Jussieu dans la syngénésie agrégée et dans la famille des cynarocé- pbalcs, dont les caractères consistent : en un calice monophylle , divisé et multitlore ; en un réceptacle garni de paillettes ; en une corolle tubuleuse ; en des semences enveloppées dans le calice propre , dont les dents subsistent. Ce genre renferme deux espèces , dont l'une est figurée pi. 76 , lettre A. de la Flore du Pérou, sous le nom de sca~ fnosa sympaganlhera , et l'autre dans les Annales du Muséum , tab. 58. Toutes deux viennent de l'Amérique méridionale. (B.) BOOPS. Linnspus et Erxleben donnent le nom de halœmi hoops à la Baleinoptère museau pointu, (desm.) BOORING OOLAR. F. Boorong cambing. (s.) BOORONG CAMBING ou BOORING OOLAR. C'est TArgala dans l'île de Sumatra, (s.) BOOSCHRATTE (Rat des bois). Les Hollandais don- nent ce nom à une espèce de Sarigue de la partie de la Guyane qu'ils occupent, (desm.) BO OTIE, fioofea. Nom donné par Adanson à un genre de plantes Légumineuses que Linnseus avoit appelé borbonin. V. Borbone. (ln.) BOPYRE, Bopyrus, Lat. Genre de crustacés de l'ordre des isopodes, section des ptérygibranches , et qui a pour ca- ractères : antennes, yeux et mandibules nuls ou point dis- lincts. Les bopyres sont des crustacés parasites qui ont de l'ana- logie avec les cymothoés. Ils vivent cachés sous un des côtés du test de la chevrette commune ou du palémon squille^ et forcent cette partie du test à s'élever en forme de loupe. Leur corps est un ovale court, rétréci et terminé en pointe à son extré- mité postérieure, presque membraneux, très-plat, avec un rebord inférieur portant les pieds, et au-dessus d'eux, de pe- tites lames membraneuses , dont les deux dernières allongées. Les pieds, au nombre de quatorze, sont très-petits et reco- B O R i5i quilles. Le dessous de l'extrémité postérieure du coi-ps ou de la queue , est garni de deux rangées de petits feuillets ciliés ; on ne voit aucun appendice saillant au bout du dernier seg- ment. Le rebord latéral et inférieur du corps sert à retenir les œufs nombreux dont la poitrine est chargée. Sur cette partie est souvent appliqué un autre bopyre , mais très-petit , et qu'on soupçonne être le mâle. Les pêcheurs de la Manche croient que ces crustacés sont des individus très-jeunes de plies ou de soles. Fougeroux de Bondaroy nous a fait connoître le premier {Mém. de VAcad. des sciences ^ 1774, p. 29 , pi. i ) le hopyre des chevrettes {bopyrus squiilarum), dont i'abricius a fait un monocle (^monoculus crangorum). 3c l'ai représenté dans mon Gênera crustaceorum et insectorum, tom. i , tab. 2, fig. 4- Depuis , j'en ai observé une seconde espèce beaucoup plus petite , sur une espèce d'alphée , qui m'a été envoyée de Noirmoutiers par M. Edouard Richer. M. Risso , dans son Histoire natu- relle des crustacés de la rivière de Nice , en mentionne une autre, qu'il nomnje B. des pûlémons^ et à laquelle il donne pour caractères : corps ovale, jaunâtre, mêlé de verdâlre ; queue arrondie, (l.) BOQUEREL. Nom vulgaire du Friquet dans la Nor- mandie, (v.) BOQUETTIER. Synonyme de Pommier sauvage aux environs de Boulogne. (B.) BOR. Nom du Loup en Bukarie. (desm.) BOR. Nom indien du Jujubier, (b.) BORA. On appelle ainsi au Bengale une espèce de serpent du genre Python, (b.) BORACITE , ou Spath boracite et pierre cubique de Lu- nehourg. V. Magnésie boratée. (luc.) BORAMETZ. Synonyme de Barometz. (b.) BORASSOS. Diocoride nomme ainsi la gaîne ou spathe d'où sortent les fleurs et les fruits du dattier. Linnseus en a fait ensuite le nom d'un genre de palmier, Borassus. V. Rondier. (LN.) BORATE. Sel résultant de la combinaison de l'acide bo- rique avec une base. V. Acide borique, (luc.) Borate de magnésie et Borate magnésio-calcaire. V. Magnésie Boratée. Borate de soude. V. Soude boratée. BORAX, ou Borate de soude. V. Soude boratée. (luc. j BORBOCHA. La Lotte porte ce nom dans quelques lieux, (b.) BORBONE , Borbonia. Genre de plantes de la diadelpliie décandrie , et de la famille des Légumineuses, dont les c.» i52 B O R ractères sont d'avoir un calice monophyllc, divisé en cinq dé- coupures un peu inégales ; une corolle papilionacée , dont létendard est obtus, les ailes plus courtes, et la carène un peu montante ; neuf ou dix étamines, dont huit ou neuf réunies à leur base, ont un ovaire supérieur, court, surmonté d'un style recourbé en arc, et d'un stigmate échancré ; un légur^e ovale ou oblong,uniloculaire et nmcronéj, qui renferme dune à trois semences. Ce genre a beaucoup de rapports avec les Genêts et les AsPALATHS, et comprend des sous-arbrisseaux dont les feuilles sont simples , roides , sessiles et nerveuses , et les fleurs termi- nales ou axillaires. Toutes les espèces connues, au nombre de douze à quinze, viennent du Cap de-Bonne-Espérance. Lamarck a réuni les Lipares à ce genre. Un Laurier a aussi reçu le nom de Borbonia. (b.) BORD ou MARGE , Margo. Pourtour ou lisière de cer- taines parties des plantes, (d.) BORD , Margo. On a donné, en entomologie , le nom de lorà à la circonférence des ailes , à la partie qui termine le corselet antérieureAient, postérieurement et latéralement , à celle qui termine latéralement les élytres, à celle qui termine postérieurement chaque anneau deTabdomen, à celle enfin qui termine la lèvre supérieure , la lèvre inférieure , le cha- peron , etc. Le bord de toutes ces parties est entier ou cilié , crénelé , denté , dentelé en scie , épineux , déchiré , etc. On lui a donné le nom de rebord, lorsqu'il est un peu relevé. (O.) BORD EN SCIE. Nom spécifique d'une Tortue, qui fait aujourd'hui partie du genre Emyde. (b.) BORDE. Poisson du genre Labre, du genre Chétodon et Cyprin able. (b.) BORDÉE. Nom spécifique d'une Tortue, (b.) BORDELIERE. Nom vulgaire d'un poisson du genre Cyprin, qu'on trouve dans les lacs des pays froids et mon- tagneux. Il paroît qu'on l'applique indifféremment au <^pri- nus balleriis et au ryprimis blirra de Bloch. (b.) BORÉE , Boreiis. Latr. Genre d'insectes , de l'ordre des névroptères, famille des planipennes, tribu ou sous-famille des panorpates, et dont les caractères sont : cinq articles k tous les tarses ; tête prolongée antérieurement en forme de bec; premier segment du tronc grand , en forme de corselet ; les deux suivans couverts par les ailes , dans les mâles ; ailes subulées , recourbées au bout , plus courtes que l'abdomen ; femelles aptères, avec une tarière en forme de sabre, au bout de l'abdomen. J'ai établi ce genre sur hponorpehyemalc{panorpahyemalis) B O R ,55 de Linnseus, que Panzcr a fignre'e {Faun. insecl, Geim.fasc. 22. lab. 18, ) sous le nonr» de gryllus prohoscideus. Cet insecte n'a qu'une ligne de long ; son corps est d'un noir bronzé ; les antennes sont filiformes, un peu plus lon- gues que lui , noirâtres, avec la base fauve ; le prolongement en forme de bec est un peu plus long que la tête , jaunâtre, assez gros , avec lextrémité obscure ; les quatre ailes des mâles sont rapprochées , subulées, un peu arquées et ciliées; les pieds sont longs et d'un jaune pâle. La femelle n'a point d'ailes , et son abdomen est terminé par une tarière assez longue , en forme de sabre. On trouve cet insecte , pendant l'hiver, sous la mousse, en Suède , en Allemagne et dans les Alpes. Je l'ai re<^u de M. le baron de PaykuU. (i,.) BORÉE. Espèce de papillon du genre des Satyres. F. ce mol. (l.) BORELIE, Borelia. Genre de coquille établi par Dcnys Montfort, et dont le caractère s'exprime ainsi : coquille libre univalve, cloisonnée ou cellulée, globuleuse; le test extérieur formé en côtes de melon , et recouvrant la spire intérieure ; ouverture inconnue. Les espèces de ce genre sont fort nombreuses , et consti- tuent quelquefois, la plus grande partie de certaines monta- gnes , de certaines mines de fer. Les anciens naturalistes les ont nommées Pisolites, Oolites , Cenchrites. Leur gros- seur surpasse rarement deux lignes de diamètre , et est sou- vent de moins d'une demi-ligne, (b.) BORGNAT. Nom du Roitelet, dans la vallée de Lanzo en Piémont, (v.) BORGNE. Dans quelques cantons de la France , c'est la Mésange, (s.) BORGNIAT. Dans le département de l'Ain, c'est la Sourde ou la petite Bécassine de Buffon. (v.) BORL C'est un jujufjier àes Indes, ziziphus jujuha. (ln.) BORIN. Nom que porte, dans le pays de Gênes, un oiseau que l'on dit être la Fauvette passerinette. (v.) BORION de Dioscoride. C'est une plante orchidée, pro- bablement une espèce d'ELLÉBORiNE (Serapias.) (ln.) BORISSA. Csesalpin donne te nom à la lysimachie nummulaire. V. Lysimachie. (ln.) BORIT. Nom arabe de ïanahasis aphylla^ Linn. F. Ana- BASE. (ln.) BORITH des Hébreux. Il paroît que c'est la Soude. BORITI. C'est une Toddalie au Malabar, (b.) BORJU. Nom hongrois du Veau, (desm.) ,54 B 0 R BORKHAUSENIE, Borkhausenia. Genre déplantes établi par Pxolhe pour placer la Capraire luisante. Il a été de- puis appelé Teedie. (b.) BORNAIS. C'est, dans le département d'Indre-et-Loire, un sol argilo- calcaire, de fort médiocre produit dans les années trop sèches, comme dans les années trop pluvieuses. BORONIE , Boronia. Genre de plantes établi par Smith, dans l'octandrie monogynie , et de la famille des rutacées. Ses caractères consistent en un calice à quatre divisions ; en quatre pétales sesslles; en des anthères attachées au-dessous du sommet àes filamens ; en un ovaire inférieur, porté sur un disque glanduleux ; en une capsule à quatre loges polyspermes. Ce genre renferme quatre espèces, toutes de la Nouvelle- Hollande, dont une, la BoRONiE pinnée, se cultive dans nos jardins , et se volt figurée dans Touvrage de Ventenat , intitulé Jardin de la Malmaison. (B.) BORONIE. V. Veronie. (b.) BOROS, Boros. (ienre d'insectes, de l'ordre des coléop- tères, établi par Herbst. Fabrlcius ne le distingue pas de celui A'hypophlée , et nous le réunissons ici à celui des iéné- brions. (l.) BORRAGINEES, Borragineœ, Jussleu. Famille de plantes dont la fructification est composée : d'un calice quinquéfide «t persistant ; d'une corolle presque toujours régulière ; de cinq étamlnes attachées un peu au-dessous de la base du tube, à anthères marquées de quatre sillons longitudinaux, s'ouvrant en doux loges par des sillons latéraux ; d'un ovaire quadrilobé , à style unique, persistant, à stigmate simple ou bifide ; d'un fruit formé presque toujours de quatre noix uniloculaires , monospermes, appliquées latéralement contre la base du style, et ordinairement entourées parle calice, à semences attachées aux parois ou à la base de la n')ix , par un placenta filiforme ou capillaire ; à périsperme nul; à embryon droit ; à cotylédons foliacés ; à radicule supérieure. Les borraginécs sont, en général , herbacées et vlvaces par leurs racines. Leurs tiges, munies de rameaux alternes , por- tent des feuilles simples , sesslles , rarement opposées , com- munément couvertes de poils durs, ou d'autres aspérités qui les rendent dures au toucher. Les fleurs, souvent d'un aspect agréable, affectent des dispositions de diverses sortes; quel- quefois leur pédoncule commun, ou ses principales ramifica- tions, sont roulées en queue de scorpion, d'une manière plus ou moins remarquable. Cette famille est la douzième de la huitième classe du Ta- B o R i.;:; figurés pi. lo, n.o i du même ouvrage, duquel on a emprunté l'exposé ci-dessus. Elle se subdivise en trois sections , savoir : Les horragînées dont le fruit est composé de deux noix bi- loculaires, dispermes, comprenant le Mélinet, Les borraginées dont le fruit est composé de quatre noixuni- loculaires, monospermes, et dont l'orifice de la corolle esl nu, renfermant les genres Héliotrope, Yipérine, Gremil, Pulmonaire et Onosma. Les borraginées dont le fruit est à quatre noix uniloculaires, monospermes , et dont l'orifice de la corolle est fermé par cinq écailles , c'est-à-dire, les genres Consoude, Grippe , ScoRPioNE, Bourrache, Rapette et Cynoglosse. Ventenat a proposé de séparer quelques genres de cette fa- mille, pour constituer celle qu'il a formée sur le genre des Sébesteniers. Nous avons suivi ce sentiment, (b.) BORRÈRE, Barrera. Genre de Lichen, établi par Achard, et qui rentre dans ceux appelés PuYSCiE, Cetraire, RaMAUNE et DUFOURÉE. (b.) BORRICO, I'Ane.BORRICA, I'Anesse, en Portugal (desm.) BORRICHL\. Nom donné par Adanson à un genre de plante qui a pour type le Buphthalme FRUTESCENT (^Buph- ihalrtium fnitescens'). C'est V asteiiscus de Tournefort. Ce genre n'a pas été adopté par les botanistes, (ln.) BORRIKIA. V. Borrichia. (ln.) BORSTELFIN. Nom hollandais du Clupanodon cail- LEU TASSART. (B.) BORSTLING. V. Bars, (b.) BORSUC et JAZWIEC. Noms polonais du Blai- reau. Les autres noms du même pays sont jazmce , koldzihi et zbik. En Hongrie, c'est bors; et en Danemarck, brok (desm.) BORTING. Ce nom se donne, en Suède, à la Truite saumonée, (b.) BORTOUM ou BORTOM. Arbrisseau d'Arabie , qui entre dans le genre Ricinelle {Acalyphabdulina , Forsk). (b.) BORYE, Borya. Plante vivace , à rameaux couchés , et s'enracinant ; à feuilles alternes, rapprochées, linéaires, ai- guës, presque engainantes à leur base ; à fleurs disposées en tête sur un long pédoncule terminal , et accompagnées de trois à six bractées semblables aux feuilles, qui croît dans les sables de la Nouvelle-Hollande , et qui fonne un genre dans Thexandrie monogynie et dans la famille des joncoïdes. Ce genre , que Labillardière a établi et figuré pi. 107 de son ouvrage sur les plantes de la Nouvelle-Hollande , offre 56 B O S pour caractères : un calice à deux écailles oblotigues ; une corolle tubuleuse à six divisions aiguës ; six étamines ; un ovaire supérieur à style filiforme et à stigmate en tête ; une capsule ovale, trigone, triloculaire, trivalve , et renfermant plusieurs semences. Willdenow a donné ce même nom aux Adelies de Mi- chaux , qui doivent en effet être séparées de celle de Brown. V. Bernardie de Houston, et Forestière de Poiret. (b.) BORZ ou BORS. Nom hongrois du Blaireau, (desm.) BOS. Nom latin du Bœuf, (desm.) BOSAYA. Il paroît que c'est une Doraoille. (b.) BOSBOK ou BOSCH -BOCK. Espèce particulière d'A^'TILOPE, que Sparmann et AUamand ont fait connoître les premiers. V. ce mot. (desm.) BOSCHRATTE ou Rat des bois. On a quelquefois donné ces noms aux Sarigues, (desm.) BOSCHRAT. V. Boschratte. (desm.) BOSCH. Poisson de la mer des Indes, qui a été décrit et figuré par Russel. Il fait partie du genre Scolopsis de Gu- vier. (b.) BOSCH-CAYMAN. Nom hollandais de I'Iguane. (b.) BOSCIE, Boscia. Deux genres de plantes portent ce nom. L'un établi par Thunberg, est de la tétrandrie trigynie et offre pour caractères : un calice à quatre dents; une corolle à quatre pétales; une capsule à quatre loges. Il ne renferme qu'une espèce , qui est un arbuste du Cap de Bonne-Espé- rance , dont les feuilles sont opposées, lancéolées et ondulées. On le croit fondé sur de fausses observations, et en effet il a été depuis supprimé par le botaniste qui Tavoit proposé- L'autrc, établi par Lamarck, Illustrations des genres^ plan- che SgS , est de la dodécandrie monogynie, et a pour carac- tères : un calice ; à quatre folioles; pointde corolle ; douze étamines à anthères didymes ; un ovaire porté sur un pédicule aussi long que les étamines , sans style et à stigmate pointu. Le fruil est une coque ronde, rugueuse, pédicellée, qui ne renferme qu'une seule semence , et qui ne s'ouvre point. Ce dernier ne comprend aussi qu'une espèce , qui est uq arbuste de la côte d'Afrique, voisine de Tîle de Gorée, dont les feuilles sont alternes, ovales, allongées, coriaces et fortement réticulées , cl les fleurs disposées en corymbes terminaux. Les Nègres mangent, dit-on, les amandes qui sont con- tenues dans la coque de cet arbuste , ou peut-être la coque B 0 s ,5; elle-rtiême avant sa matuillé. ï*ersoon a appelé ce dernier genre Podorie. (b.) BOSE, Bosea. Genre de plantes de la pentandrie mono- gynie, et de la famille des chenopodées, dont les caractères sont : calice à cinq folioles arrondies et concaves ; poiut« de corolle; cinq étamines; un ovaire supérieur, pointu, dépourvu de style et terminé par deux stigmates ; une baie globuleuse qui contient une seule semence arrondie et acu- minée. Ce genre contient deux espèces; l'une qui vient des Ca- naries, et Tautre de la Cochinchine. (b.) BOSELAPHE , Boselaphus. Nom d'un sous-genre d'AN- TILOPES, proposé par M. de Blainville. (desm.) BOSHOND ou Chien des bois de Bosmann. C'est le Chacal , espèce du genre Chien, (desm.) BOSON. Nom donné, par Adanson, au Sabot muri- QUÉ., espèce de coquille, (b.) BOSOTE, Boscote. Le Rouge-gorge, en Bourgogne, (s.) BOSQUEN. Nom spécifique de deux poissons et d'un Lézard, (b.) BOSSAC. Les Madégasses appellent ainsi une Lobélie rampante, (b.) BOSSE ( Vénerie). Petites élévations qui poussent sur les jetmes animaux en tête , et d'où, sort le merrain, la perche ou le fût du bois, (s.) BOSSE. Le Centropome loup porte ce nom, en An- gleterre, (b.) BOSSE. Synonyme de Charbon; maladie du Froment. (B) BOSSIEE, Bossîœa. Arbrisseau de la Nouvelle-Hol- lande , qui , seul , selon Ventenat , constitue un genre dans la diadelphie décandrie, et dans la famille des Légumi- neuses. Il présente pour caractères : un calice tubuleux à deux lè- vres, la supérieure en cœur, Tinférieure à trois dents; deux glandes à la base de l'étendard ; les ailes de deux pétales auriculés ; une gousse pédicellée , oblongue , comprimée , À plusieurs semences. Ce genre se rapproche beaucoup des Platylobions et des Crotalaires. (b.) BOSSO. C'est le buis , en italien, (ln.) BOSSON. Coquille du Sénégal, qui appartient au genre Sabot, (b.) BOSSU. Bloch a donné ce nom , en français , au genre de poisson appelé kurtm par Linuaeus. On appelle aussi de i58 B O S ce nom une espèce d'OsTRACiON et une sorte àe Salmots^e. (b-) BOSSUE (LA). C'est TOvule verruqueuse. (b.) liOSSUE SANS DENTS (LA). C'est TOvule bossue. (B.) BOSSY. Arbre d'Afrique , dont le fruit ressemble à une prune allongée. On le mauge, quoiqu amer. Le genre auquel il appartient ne m" est pas connu, (b.) BOSTKOP, ou mieux BOÏSKOP, ou Butz kopf. V. . Dauphin orque, (desm.) BOSTRICHE, Bostrichus. (ienre d'insectes, de Tordre des coléoptères, section des tétramères, famille des xy- lophages. Les bostriches sont des insectes presque cylindriques , dont le corselet est globuleux, ordinairement épineux ou denté à sa partie antérieure et supérieure ; dont les ailes sont cachées sous des étuis qui paroissent souvent tronqués et dentés vers leur extrémité; dont les antennes sont courtes, com- posées de dix articles, les trois derniers en massue perio- liéc ; dont la bouche est composée d'une lèvre supérieure , de deux mandibules cornées , de deux mâchoires membra- neuses , d'une lèvre inférieure petite , et de quatre anten- nules filiformes ; dont les tarses sont simples , filiformes , composés de quatre articles. Ce genre a été confondu avec celui des Dermestes, auquel il ne ressemble ni par aucune partie du corps, ni par la manière de vivre. H a quelques rapports avec celui des Sco- LYTES; mais il en diffère par les derniers articles des an- tennes et par les tarses. La massue qui termine les antennes des sculytes paroit d'une seule pièce ; tandis que celle des bostriches est composée de trois articles perfoliés ; de plus , les tarses des scolytes sont garnis en dessous de pelottes, et ceux des bostriches sont simples et filiformes. Geoffroi est le premier qui ait distingué ce genre d'in- sectes, et qui lui ait donné le nom de hostriche, qui signifie frisé, parce qu'il a cru voir comme frisés les poils qui recou- vrent la partie antérieure du corselet. Fabricius , en adop- tant le genre établi par Geoffroi, lui a donné le nom à'apate, transmettant sans nécessité le nom de bostrichus à celui de scolytus du même auteur, et donnant ensuite celui de scolytus à quelques espèces détachées des carabes. Cet auteur a fait encore des changemens; il conserve le nom de hostriche aux scolytes typographe , chalcographe , poly graphe ^ etc., et donne celui à'helesinus au scolyte destructeur. Les larves des bostnches ressemblent à un ver mou, court, un peu renflé. Leur corps , ordinairement courbé 'en arc, e5t composé de douze anneaux distincts ; il est muni de six B O s iSg pattes écailleuses , et d'une tête écaîUeuse assez dure , armée de deux mâchoires très-dures, très-solides et tranchantes- Ces larves , semblables à celles des vrillettes , vivent dans le bois mort, le rongent, le percent de toutes parts , et le rédui- sent en poussière. Elles ne parviennent à toute leur crois- sance que dans l'espace d'une ou de deux années ; elles font leur mue et subissent leur métamorphose dans le bois qu'elles ont rongé , et elles n'en sortent que sous la forme d'insecte parfait. On peut élever ces larves dans la farine de seigle ou de froment ; elles y vivent très-bien , s'y chan- gent presque toujours en chrysalide ; mais on obtient rare- ment , par ce moyen , l'insecte parfait. C'est autour des arbres à demi-morts , sur les branches mortes, sous l'écorce à demi-pourie des vieux arbres, et surtout des chênes, enfin sur le bois coupé depuis quelque temps, qu'on rencontre les hostiiches, soit au moment qu'ils en sortent , soit lorsqu'ils retournent pour y faire leur ponte. Ces insectes ne fréquentent jamais les fleurs et les feuilles àes végétaux, et ils n'atiaquent que très-rarement le bois vivant. BosTRiCHE CAPUCIN , Bostrichiis capucinus ., pi. A. a^, Cg- 9. C'est le plus commun et le plus remarquable de toutes les espèces d'Europe. Il est noir, avec le corselet couvert de points élevés et pointus, et les élytres rouges, presque ra^ boieuses. Il se trouve sur le bois de chêne, qu'il ronge. Le BosTRiCHE CORNU, Bosirichus cornutus^ Oliv. Col. tom. 4-, n.° 77, pi. 1 , fig. 5 , sa fait aussi remarquer par le corselet , qui se termine en avant en forme de deux cornes avancées , droites ou un peu arquées. Il se trouve à l'Ile-de-France, (o.) BOSTRYCHE, Bosirichus. Genre introduit par Lacé- pède pour placer deux espèces de poissons , dont il a vu les figures dans une collection de dessins des poissons chinois , faite en Chine. Ce genre , qui se rapproche des Gobies et autres voisins , offre pour caractères : un corps allongé et serpentiforme; deux nageoires dorsales; la seconde séparée de celle de la queue ; deux barbillons à la mâchoire supérieure; les yeux assez grands et sans voiles. Les dessins dont il vient d'être parlé , n'étant pas accom- pagnés de descriptions , Lacépède n'a pas pu s'assurer si les deux espèces qui y sont représentées ont des nageoires infé- rieures , c'est-à-dire, s'ils doivent faire partie de la division des Thoracins, ou de celle des Apodes. Dans ce dernier cas , ils se rapprocheroient beaucoup des Murènes. i6o BOT La première espèce , le Bostryche chinois , est de cou- leur brune avec une grande tache entourée d'un cercle de deux couleurs, vers la nageoire caudale. Sa tête est grosse, et sa première nageoii'e dorsale très-courte. La seconde espèce, le Bostkyche tacheté, a de petites taches vertes sur tout le corps, (b.) BOSTRICHINS, Bostrichini. Famille d'insectes de l'ordre des coléoptères, section des tétramères , ayant pour caractères : articles des tarses , pi'esque toujours sans divi- sions ; corps cylindrique ; tête globuleuse ; antennes de huit à dix articles distincts , dont le premier allongé , et les deux ou trois derniers formant une grande massue, le plus sou- vent solide ; palpes très-courts, coniques, dans la plupart; jambes ordinairement comprimées ; les antérieures den- telées. Cette famille se compose des genres : Hylurge , To- MiQUE, Platype, Scolyte, Hylésine , Phloïotribe, Bos- TRicHE, PsOA. Elle fait maintenant partie de la première section de ma famille des Xylophages. V. cet article, (l.) ^ BOSTRYCHOÏDE, i?o5/m7/oï/;?M. Genre de poissons, fort voisin du Bostryche , établi, par Lacépède , d'après les dessins cités à l'article de ce dernier genre. Caractères : corps allongé et serpentiformc ; une seule nageoire dorsale; celle de la queue séparée de celle du dos; deux barbillons à la mâ- choire supérieure ; les yeux assez grands et sans voiles. Il ne renferme qu'une espèce , le Bostrychoïde œillé , dont la nageoire de l'anus est basse et longue ; celle du dos basse et très-longue ; qui a une tache verte entourée d'un cercle jaune de chaque côté de la queue. Sa couleur est brune avec des bandes transversales plus foncées et de petites taches vertes. Les observations générales faites à l'occasion du genre précédent , conviennent à celui-ci. (b.) B OS VALLÉE. C'est la Verbesina bosvallea de Linnaeus fils. V. Verbesine. (ln.) BOSWELLIA THURIFERE. Arbre d'Arabie qui, selon Roxburg, auquel on doit s'en rapporter, fournit le vé- ritable encens. Cet arbre est décrit dans l'ouvrage de ce botaniste sur les plantes de l'Inde, ouvrage qui n'est pas encore livré au pu- blic. (B.) BOTABOTA. C'est la Salangane , dans quelques rela- tions, (s.) BOTANIQUE ouPHYTOLOGIE, Botanka, Phylologia, Res herbaria. Nom qu'on donne à cette riche et belle partie de l'histoire naturelle, qui a pour objet la connoissance de tous les végétaux. r, O T ,Gi De l'utilité et des agrémens de la botanique. -^ La botanique est la plus utile et la plus aimable «les sciences. 11 n'en est point qui soit plus cligne de l'hoiniue. Les végétaux, dont elle s'occupe, non-seulement embellissent la terre , mais fournissent à nos besoins comme à ceux des animaux. Nous leur devons nos vétemens , nos habitations, notre nourriture, et les remèdes qui nous soulagent dans nos maux ; ces êtres organisés crois- sent avec nous, au milieu de nous, et pour nous. Leur pré- sence éveille toutes nos sensations, el leurs produits mulli- plient nos jouissances. De tous côtés ils nous présentent des tableaux magnifiques, pleins de vie el de fraîcheur, qui ré- jouissent noire vue , el portent nos âmes à une douce con- templation. Leurs émanations odorantes , leur ombrage , leurs lits de verdure nous invitent, lanlôt au plaisir, tantôt au repos. Si, pour notre amusement ou notre inslruction , nous voulons considérer de plus près ces cires charmans et nous familiariser avec eux , ils ne peuvent pas , comme les animaux, se dérol)er à nos regards. Fixés au lieu qui les a vu naître , ils sont toujours à notre portée , et se prêtent à nos recherches comme à nos désirs. Aucune de leurs formes , aucune de leurs beaulésne nous échappent; nous sommes aussi les maîtres de partager avec la nature les soins qu'exigent leur reproduction et leur enfance. Llevés par nous , ils ac- quièrent quelquefois une vigueur qui nous étonne; et lors- qu ils sont parvenus à l'époque de leur fructification, ils nous payent avec usure le prix de nos travaux, sans compter le plaisir que nous goûtons à voir prospérer notre ouvrage. Car, quel est 1 homme qui n'éprouve pas un sentiment délicieux en promenant ses regards sur un beau champ de blé qu'il a semé ? quel est celui qui , dans un âge avancé, ne se sent pas rajeunir en parcourant l'enceinte d'un bois planté par ses mains ? Les arbres qui le forment ont été , dans leur jeunesse, les compagnons de la sienne : il les a protégés alors contre l'intempérie des saisons et la dent des bêles fauves; et il est prêt encore à les défendre contre quiconque voudroit y porter la hache. C'est ainsi que les végétaux qui ont été lobjet de nos soins, le deviennent de nos affections. Nous les aimons comme nos enfans , et nous ne négligeons rien pour perpé- tuer leur espèce , ou pour prolonger leur existence. Les végétaux naissent , vivent et meurent comme l'homme et les animaux. Ils paroissent, il est vrai , privés du sentiment qui dislingue ces derniers; niais ils ont, ainsi qu'eux, la fa- culté de se reproduire , et ils sont pourvus d'organes néces- saires à leur conservation, et dont les mouvemens sembicnj dirigés par une sorte d'instinct. Si ces êtres ne sentent pis ils agissent comme s'ils sentoienl. On les voit se diriger tou_ 162 B O T jours vers la lumière , et chercher sans cesse dans la terre et dans l'air tout ce qui peut développer en eux ce genre de vie répandu dans toutes leurs parties. Ils choisissent les cli- mats, les lieux , les abris , et les sols qui leur conviennent ,■ aspirent ou rejettent la portion d'air qui leur est utile ou nui- sible , et élaborent dans leur sein , chacun à sa manière, les sucs propres qui les maintiennent dans un état de vigueur et de santé. A l'exception d'un très-petit nombre de familles moins connues, tous \ts, végétaux ont à peu près la même organi- sation intérieure ; mais ils varient beaucoup dans leur forme, dans leur grandeur, dans le nombre et la proportion de leurs parties, et dans la durée même de leur vie qui est tantôt d'un siècle, et tantôt de quelques mois. Leur manière de croîlr<.' est aussi très-différente. Les uns étendent leurs racines dans la profondeur du sol qu'ils occupent, et élèvent majestueuse- ment leurs tiges dans les airs -, les autres rampent toujours sur la terre , ou ne peuvent monter et se soutenir qu'appuyés sur leurs semblables ; d'autres, comme la vigne et plusieurs légu- mineuses, ou comme le lierre, quelques bignones, etc. , sont munis de vrilles ou de crampons , à l'aide desquels ils s'atta- chent aux arbres, aux murailles et à toutes sortes de corps. Un très-grand nombre ne dépassent jamais en hauteur celle de l'homme , et ce sont ceux dont il fait le plus ordinairement usage. Ces êtres intéressansne montrent pas moins de variété dans leurs habitudes. Plusieurs ne se plaisent qu'autour et au- près des villes ou des hameaux ; d'autres garnissent constam- ment les bords des champs et des bois, comme pour en orner ou défendre l'entrée ; d'autres couvrent les chemins de leurs fleurs, et ces fleurs semblent accompagner dans sa route le voyageur qui n'a pas besoin de se détourner pour les cueillir. Les coteaux, les prés, les ruisseaux, les vallées ont aussi leurs végétaux favoris, qui préfèrent ces différens séjours à tous les autres. Les espèces les plus sauvages vivent au milieu des forêts, sur les bords de la mer, et sur les montagnes où le botaniste seul va les chercher. Quelques-unes , comme le gui , la cuscute et beaucoup de petits champignons , sont pa- rasites et ne vivent qu'aux dépens des autres plantes sur les- quelles elles croissent. Tous ces végétaux, en quelque lieu qu'ils se trouvent , sont vivifiés par la chaleur bienfaisante du soleil ; les plus délicats se dérobent à ses rayons pour trouver l'ombre et le frais, tandis que d'autres, avides de ses feux, lui présentent le disque ouvert de leurs fleurs et suivent tous ses mouvemens. C'est aux heures où cet astre brille sur 1 horizon que la plupart se montrent dans toute leur parure. 11 y en a qui attendent son absence pour développer leurs beautés- BOT ,63 Combien de fleufs ne s'e'panouissent que le soir, ou sous un ciel couvert de nuages? combien n'exhalent leur parfum que pendant la nuit? Beaucoup de plantes, au contraire, pro- filent alors du repos de la nature pour se livrer à une espèce de sommeil, en abaissant leurs feuilles sur elles-mC-mes ou sur leurs liges , ou en fermant leur corolle pour garantir de la fraîcheur des nuits les organes encore tendres par lesquels ils doivent se multiplier. Le seul contact de la main , ou de tout autre corps , produit , même au milieu du jour, un effet à peu près semblable sur la sensitive. Les naturalistes donnent le nom d Irritabilité ( V. ce mot.) à la cause de ce phénomène. Le sainfoin des bords du Gange , hedysantm girons, en présente un plus surprenant encore dans l'oscillation de ses folioles , qui s'abaissent et s'élèvent successivement d'elles-mêmes , en décrivant un demi cercle. Parmi les faits naturels les plu» communs qu'offrent les végétaux, un des plus admirables est le retour périodique de leurs fleurs aux diverses époques de l'année; il tient souvent lieu de calendrier aux paisibles habitons des campagnes ; car chaque saison, chaque mois, chaque jour en voit naître ou mourir quelqu'une. 11 en est même qui s'ouvrent constamment à certaines heures de la journée. Linnœus en a dressé une table qu'il appelle l'/iorloge de Fhre.D'' autres sont tellement soumises aux influences de l'atmosphère, qu'elles annoncent ses varia- tions. On connoît une espèce de souci, ralendida phmulis ^ Linn. , dont la fleur est ouverte ou fermée, selon que le temps est beau ou disposé à la pluie. Le cultivateur qui n'a pas de baromètre, peut, à l'inspection seule de cette plante, diriger ses travaux du jour. On doit comprendre parmi les phénomènes les plus cu- rieux et dignes de fixer l'attention des philosophes, les divers effets d'un certain sentiment , si on ose s'exprimer ainsi , que l'on ne peut définir, et qui paroît se rapprocher de ce qu'on nomme irritabilité dans les animaux. L'observateur est déjà transporté d'admiration en voyant les mouvemens presque spontanés de la sensitive, de Vhedysa- jinn gyruns, celui des légumineuses et d'une infinité d'autres plantes, à mesure que le soleil termine sa carrière journalière, et chaque jour lorsqu'il la recommence pour nous. Mais com- bien n'est-il pas transporté lorsque, pénétrant dans d'autres détails , il considère les mouvemens et le jeu des étamines et des pistils au moment de la fécondation , celui des feuilles de la dionee attrape mouche i^dionœa musricapa) qui se plie et se reflète comme un piège pour saisir 1 insecte indiscret qui a le malheur de se fixer à sa surface : celui de la corolle de l'apocin gobe-mouche qui se referme au moment où la i64 BOT mouche enfonce sa trompe pour en sucer le nectaire, et trouve ainsi la mort dans la place même où cet insecte croyoit trouver une nourriture propre à prolonger son existence î 11 seroit trop long de rapporter tous les faits vraiment aduùrables qu'offrent l'étude et l'observation des végétaux. Nous en avons dit assez pour exciter la curiosité et faire naître ie désir de connoîtrc ces phénomènes nombreux et étonnans. Ce sont tous ces divers phénomènes aperçus dans les végé- taux qui, joints à leur grande utilité, nous invitent à les étu- dier. Les rapports qui les unissent, les caractères qui les dis- tinguent, leurs formes et leurs mouvcmens divers, leurs fonc- tions organiques, leurs moyens particuliers de reproduction et de croissance , leurs manières d'être, leurs qualités, Tac- lion des corps environnans sur eux , et leur action sur ces corps, l'échange perpétuel de leurs fluides avec ceux de l'at- mosphère et des animauxf les secours qu'ils empruntent à ces derniers pour le soutien de leur vie , les soins nmltipliés enfin que prend d'eux la nature et que l'homme partage : tels sont les objets qui font la matière des observations continuelles du botaniste. Ainsi la botanique n'est point une science de mots , comme on Ta dit quelquefois; ceux qui lui font ce reproche confondent le pédantisme de la science avec la science même. Il n'en est point, au contraire, qui s'occupe de choses plus sensiblement utiles et agréables, et qui importent plus au bonheur des hommes. Dans le champ vaste qu'elle ouvre aux moins instruits comme aux plus savans, chacun peut, sinon moissonner, du moins glaner assez pour être content de la na- ture et de lui-même. Le goût de la botanique ne sauroit donc être trop répandu. La connoissanre des plantes n'est pas seulement nécessaire au médecin , à l'agronome, au jardinier, à l'herboriste ; elle intéresse encore tous ceux qui cultivent les beaux arts ou les arts utiles. Est-il d'ailleurs une élude plus attrayante pour l'homme, quelle que soit sa condition ou sa fortune? en est-il une plus convenable à tous les âges, et plus propre à charmer nos loisirs ou à tempérer nos peines? Elle nous rend le séjour des champs délicieux; elle fortifie notre corps par un exercice salutaire , nous garantit de la paresse et du vent des passions, nous soustrait au vain babil des importuns, et nous donne des goûts simples, préférables cent fois à tous les frivoles amuse- mens des villes. Le botaniste ne peut pas faire un pas dans la campagne sans se voir aussitôt entouré d'objets charmans qui sollicitent ses regards et réclament son attention. Seul au milieu d'un peuple de végétaux , il converse paisiblement avec eux , les interroge en présence de la nature , et leur arrache leurs secrets. Quels transports de joie il éprouve alors ! L'hi- BOT i65 ver il jouît encore, quand, assis au coin de son feu, il revoit dans son herbier les plantes qu'il a cueillies pendant la belle saison ; elles sont sans mouvement et sans vie, mais elles lui rappellent ses promenades champêtres et les doux instans qu'il a passés à les observer, lorsqu'elles étoienl brillantes de grâces et'jde fraîcheur. Les beaux jours mêmes de celte saison stérile, il peut encore, en parcourant les bois dégarnis de leur parure, consulter, étudier la nalure dans quelques-unes de ses productions , non moins admirables , et qui sont en pleine force en hiver, les mousses^ les hépatùjues^ les lichens et quelques chumpignons qui croissent sur les bois morts. Dans ses voyages il goûte d'autres plaisirs toujours nouveaux et re- naissans. Chaque pays ajoute à ses connoissances et à ses ri- chesses ; plus il s'éloigne des habitations des hommes, plus son trésor s'accroît ; les contrées les plus sauvages, les déserts les plus affreux sont pour lui des champs fertiles où il trouve amplement à moissonner. Tels sont les avantages nombreux et les douces jouissances que procure l'amour des plantes. Il devient quelquefois une passion, bien excusable sans doute, et trop innocente pour être réprimée. Ce fut celle de Jean-Jacques, à la fm de sa vie. Il disoit : qu'on me mette à la Bastille quand on voudra , pouivu qu on m'y laisse des mousses. Le célèbre Linneeus , non content d'étudier les plantes, à toutes les heures du jour, consacroit quelquefois une partie de la nuit à les observer dans leur som- meil. Dans ces derniers temps , deux botanistes français , voyageant en Orient avec les caravanes, y ont herborisé sou- vent au flambeau, pour éviter les Arabes. Les savans, ou les hommes qui veulent le devenir, ne sont pas les seuls qui mon- trent cette ardeur pour la botanique. Elle enflamme aussi ceux qui en font leur simple amusement -, elle a de grands charmes pour la jeunesse, pour l'enfance même, et beaucoup d'attraits pour les femmes. Comment ne plairoit-elle pas à un sexe qui a tant de rapports avec les fleurs, et dont les doigts souples et délicats semblent faits exprès pour les manier ! Ce goût de- viendra encore plus général, lorsque les maîtres de la science en auront rendu l'étude plus facile, et lorsqu'ils l'auront sur- tout débarrassée de cette foule de mots inintelligibles et durs qu'on affecte de tirer du grec, dont on la surcharge aujour- d'hui beaucoup trop, comme si on vouloit en faire une science d'initiés. Histoire de la botanique. — La botanique doit sa naissance à l'agriculture et à la médecine. Le besoin de se nourrir étant le premier de tous, l'homme, avant d'avoir acquis une industrie, chercha à connoîlre les végétaujo qui pouvoient lui fournir un aliment sain et facile à se procurer. Il en fit usage ; et, dans U ,66 BOT les multiplia et les perfectionna par la culture. Certains peu- ples, il est vrai, vécurent de tout temps du produit de la chasse et de la pêche, ou avec le lait de leurs troupeaux. Mais CCS hommes mêlèrent toujours à leur nourriture quelques ra- cines ou quelques fruits. Ainsi , c'est la nécessité de pourvoir à sa conservation qui a donné à Thomme la première con- noissance des plantes; et quoique l'art de guérir ne soit que l'art de conserver, il a une origine moins ancienne que Tagri- culture ; celle-ci , chez presque tous les peuples, a dû néces- sairement précéder la médecine. Mais, comme nos maux sont plus étendus que nos besoins, lorsqu'il suffisoit au laboureur de cultiver un petit nombre de plantes pour pouvoir nourrir sa famille , le médecin étoit obligé de mettre à contribution toutes celles qui s'offroient à ses yeux, et dans lesquelles il es- pcroit trouver quelques propriétés. La crainte de la mort, ou rimpalience de la douleur, accrédita bientôt son art. Les for- mules et les recettes se mulliplièrent ; le nombre des maux allant toujours croissant, le nombre des remèdes s'accrut en proportion. Chaque jour fut marqué par la découverte de nouvelles plantes qui surpassoient, disoit-on, en vertus, toutes celles connues jusqu'alors. Quelques heureux succès dans leur emploi redoublèrent la confiance des malades et des méde- cins ; ceux-ci tentèrent des expériences, firent des essais, appliquant souvent la même plante à diverses maladies, tan- dis que d'autres, au contraire, en employoient plusieurs dans un seul traitement. Chaque herbe, chaque racine eut à son tour son panégyriste et ses partisans, comme elle avoit sa prétendue vertu propre. On ne pouvoit pas se persuader qu'il V eût des plantes inertes dans la nature , et son plus beau règne fut presque entièrement livré aux seuls herboristes ou pharmaciens, qui n'y cherchoienl et n'y voyoient que des re- mèdes. Ce n'est pas tout. Chacun, jaloux de publier ses ob- servations, et n'épargnant rien pour leur donner plus de prix, se crut en droit de nommer la plante qu'il avoit ou décou- verte ou pilée le premier dans un mortier. Ainsi , plusieurs noms furent donnés à la même ; et lorsqu'il étoit question de s'en servir, on ne pouvoit la retrouver ni dans les champs ni dans les livres , sans avoir recours au praticien qui l'avoit mise en vogue. D'un autre côté, beaucoup de plantes ayant des qualités très-différentes, reçurent le même nom; ce qui donna lieu dans la suite à des méprises funestes et à des dis- sertations savantes- Tout cela produisit un vrai chaos, qui fut pourtant le berceau de la botanique. On voit que , dès son origine , cette science fut regardée comme une partie de la médecine. Si cette opinion étoit fondée sur les ressources qu'en tiroit l'art de guérir, à ce titre, l'agriculture et les autres arts avoienl le menie droit de la rc- BOT ^,6; vendîquer, comme étant aussi de lem' domaine ; car les maté- riaux qu'elle leur fournissoit égaloient en nombre et en utilité ceux dont la boutique des pharmaciens étoit remplie. Mais voici ce qui donna lieu sans doute à cette erreur, qui s'est pro- pagée partout, et qui a dure jusqu'au milieu du seizième siècle. Les médecins étoient, au commencement^ les seuls hommes instruits, et surtout les seuls qui fissent profession de recher- cher et de connoître les plantes. On confondit donc en eux les deux sciences, qu'on regarda comme la même, ou, si on les sépara quelquefois, celle des deux qui fournissoit à l'autre les •herbes que celle-ci employoit, fut traitée comme sa vassale ; car les hommes étoient encore moins frappés des vertus des plantes que du profond savoir de ceux qui les découvroient et en faisoient une application heureuse ; et pour les malades surtout, impatiens de guérir, le médecin étoit tout, et le bo- taniste rien : c'étoit naturel. Lorsque l'animal souffre, il va choisir lui-même la plante qui peut le soulager; mais cet ins- tinct ayant été refusé aux hommes, l'esprit d'observation put seul y suppléer ; ceux qui , parmi eux, en furent doués, durent donc s'attirer nécessairement l'estime de leurs semblables. Ils la méritèrent en effet. Quoiqu'on ait, dans tous les temps, cruellement abusé de la médecine , les hommes éclairés qui la professèrent n'en ont pas moins acquis des droits éternels à notre reconnoissance. C'est à eux seuls que l'Histoire natu- relle doit son origine et ses progrès ; ce sont eux qui ont par- couru , depuis plusieurs siècles , les quatre parties du globe pour le bien de l'humanité, et qui en ont rapporté de nouvelles richesses, non-seulement pour leur art, mais pour les arts qui leur sont étrangers. Si les médecins traitèrent d'abord la bo- tanique en esclave, asservie à leurs expériences et à leurs es- sais ; s'ils la surchargèrent de noms, d'obscurités et de for- mules, ce fut moins leur faute que celle des siècles où ils vé- curent : eux-mêmes ont débrouillé dans la suite ce chaos, d'où la plus aimable des sciences est enfin sortie , et nous leur de- vons tous les avantages qu'on en relire. Long-temps avant Hippocrate, regardé a qui les premiers ont publié , décrit et figuré les végétaux qui croissent dans les deux Indes. La hoUmique prit alors une toute autre face : on put pro- fiter des observations intéressantes contenues et éparses dans les livres qui trailoient de cette science ; mais il manquoit un ordre qui , liant toutes ces parties , pût donner des idées gé- nérales sur les végétaux , et indiquer leurs rapports vus en grand ; en un mot, il étoit nécessaire de classer les plantes. Césalpin avoit déj.î tenté cette grande entreprise; il avoit dis- tribué huit cents végétaux ou environ , mentionnés dans ses ouvrages , en quinze classes , déterminées non par leurs pro- priétés ou vertus , mais par des caractères distinctifs et appa- rens , tirés de la considération du fruit ou de quelque autre de leurs parties. Quoique sa méthode fût très-imparfaite , si on la compare à celles qui l'ont suivie , elle établissoit des points de vue d'où l'on pouvoit partir pour en créer d'autres ; tl'ailleurs il s'en faut de beaucoup qu'elle soit la plus mau- vaise de celles qui furent imaginées depuis. Les guerres funestes qui troublèrent l'Europe pendant le milieu du dix-septième siècle, ralentirent l'étude de la hota- luqiie ; mais vers la fin de ce siècle , elle fut cultivée avec ar- deur par un grand nombre de savans , tels que Jean Pona , Zanoni ,, Parkinson , Jean Johnston , Cornulus , Henit Rheede , etc. On tloit distinguer parmi eux l'illustre Rai , botaniste anglais, qui , pendant cinqua.it»; années consccu- lives, se livra aux recherches des plantes , en fit une étude suivie , et peut être regardé comme 1 homme du monde qui a le plus travaillé et le plus recueilli en botanique. Jl publia un ouvrage immense en trois volumes in~Jolio ^ qui contient la description ou la citation de plus de dix- huit mille plantes. 11 fut le premier des médecins qui s'occupa réellement à chercher un ordre naturel dans la distribution qu'il fit des végétaux. Il pensoit que , pour trouver un pareil ordre , il falloit envisager toutes L'urs parties , sans qu aucune d'elles , quelle qu'elle soit , pût être considérée exclusivement aux autres , comme devant fonner seule les séparations ou les rapprochemens indiqués par la nature. Après Rai , divers auteurs publièrent de nouvelles méthodes : Morison et Her- nian fondèrent chacun la leur , principalement sur la consi- dération du fruit. Morison y ajouta celle du port et de la con- sistance des plantes ; sa méthode comprend dix-huit classes, et celle d'Herman vingt-cinq. L'ouvrage de Morison est re- marquable , surtout , par les recherches et les observations qu'on y trouve sur une des familles les plus difficiles à étudier (les ombellifères ) , et par l'exactitude et la précision des fi- gures d'un grand nombre de plantes. Rivln , dans la sienne , réunit , pour la première fols , les arbres aux herbes , et éta- blit ses divisions sur les caractères de la corolle. Dans le même temps à peu près , fleurirent , comme il a déjà été dit, plusieurs autres botanistes , dignes d'être les précurseurs du fameux Tournefort. Boccone , Rumph, le chevalier Sloane, Pluknet, Magnol , tous étrangers, à l'exception du dernier, préparèrent par leurs ouvrages , ajoutés à ceux de leurs pré- décesseurs , cette époque brillante de la botanique, où elle alloit enfin prendre rang parmi les sciences. Elle dut cet avantage à Tournefort , et surtout à Linnœus. Le premier, né à Aix , en Provence , en i656 , eut de bonne heure tant de goût pour l'étude des plantes , et s'y ap- pliqua avec tant d ardeur , qu'à vingt-sept ans il fut nommé professeur de botanique au Muséum d'histoire naturelle. Il avoit alors déjà parcouru les montagnes de Provence , de Lan- guedoc , du Dauphlné , des Alpes , de Catalogne et des Pyré- nées. Sa place ne l'empêcha pas d'entreprendre encore dlf- férens voyages pour multiplier ses découvertes. 11 visita le Portugal, la Hollande, l'Angleterre, la Grèce, plusieurs îles de l'Archipel , les bords de la mer Noire , les frontières de la Perse , et rapporta de tous ces pavs , surtout du Levant, une quantité de plantes intéressantes et riouvelles. En 169^, cet homme célèbre publia , dans ses Eiémens de lottinîfjue , une 1- B G T méthode toute nouvelle , la plus claire , la plus f;'.cile qui eût paru jusqu ''alors , comprenant vingl-deux^ classes , uuulees en général sur la considération de la corolle ( Voyez-en ci-après le développement. ). yVvantlui, chaque auteur, réglant la no- menclature sur sa propre méthode , avoit continuellement déterminé les genres de plantes à sa manière , sans qu'aucun entraînât jamais le suffrage général. L'arbitraire et la confu- sion régnoient dans la boîaniqiie , réduite à n'avoir que des principes incertains et obscurs. Tournefort établit Tordre dans toutes les parties de cette science, y répandit le plus grand jour, et y Introduisit Ans, principes sages et lumineux , pro- pres à guider dans la distribution des classes et dans la fixa- lion des genres. Il embrassa aussi beaucoup de rapports na- turels, et c'est peut- être par celte raison qu'il n'osa pas , comme Rivin , mêler dans ses divisions les herbes avec les arbres. Ce n'est point ici le lieu de discuter sa méthode ; il nous suffit de dire qu'à l'époque où elle fut connue , elle pré- sentoit le travail le plus satisfaisant qui eût jamais été fait sur la botanique. Elle est encore chère à plusieurs hommes recom- mandables par leur savoir , et elle ne demanderoit peut-être qu'à être rectifiée par l'un d'eux, et adaptée aux connoissan- ces actuelles , pour être préférée aux brillans systèmes qui l'ont suivie. Enfin , par les travaux de Tournefort , qui peut passer pour le vrai fondateur, ou, pour le restaijrateur de la botanique , celte science , au lieu de suivre , comme aupara- vant , une marche indécise et vague , en prit une assurée , qu'elle ne quitta plus. Après lui, et vers le commencement du dix-huitième siècle, on vit paroître un grand nombre de botanistes. Boerhaave publia le Catalogne des plantes du jardin de Lcydc. Celles qui croissent aux environs de Paris , déjà publiées par Tourne- fort , furent de nouveau décrites par Vaillant ; il divisa les plantes à (leurs composées en rynarocèphales , corymhi fèves ^ chi- coracées eldipsacées; dans un mémoire sur la structure des fleurs et sur l'usage de leurs différentes parties , il exposa des expé- riences qui lui étoient propres , et fil connoilre le sexe des plantes. C'est lui qui , le premier, fil celle jolie comparaison de la corolle , en l'assimilant, en quelque sorte, aux rideaux d'un lit nuptial. Dillen s'attacha particulièrement aux mousses^ dont il publia une histoire, qui, tant pour les descriptions que pour les figures , fut exécutée avec une perfection admirable. Micheli , qui commença par être jardinier, et qui fut doué d'un esprit d'observation rare , détermina beaucoup de genres nouveaux et intéressans. Il fil, à l'aide du microscope , des dé- couvertes singulières sur les mousses , les hépatiques , les cham- pignons et \qs moisissures. On dut aux Commelin un Catalogue BOT ,-3 du jardin d' Amsterdam , et un autre An jardin de Malabar^ ac- compagné de notes savantes. Kiernpfer, voyageant dans toute l'Asie et au Japon , y observa un grand nombre de vrgétaux , dont il fit mention dans ses Aménités exotiques. Feuille, Labat , Gronovius, Garidel , Catesbi , Dodart, Heisler, Bradley , ajoutèrent leurs recherches et leurs observations à celles des préccdens. Enfin , tous les savans de 1 Europe , médecins , voyageurs ou naturalistes, montrèrent une ardeur égale pour une science que Tournefort avoil rendue si intéressante. Par- mi ceux qui méritèrent d'être placés à coté de cet illustre bo- taniste, nous devons citer les trois frères Jussieu , dont le nom est au-dessus de tout éloge , dont les travaux furent si utiles aux progrès de la botanique , et dont les connoissances pro- fondes se trouvent rassemblées dans la tète et les écrits de leur célèbre neveu , dén\onslraleur actuel àiis plantes au Muséum d'histoire naturelle. Pendant qu'on alloit chercher à grands frais toutes sortes de végétaux dans les quatre parties du monde , Philippe Mil- ler les cultivoit paisiblement en Angleterre , non-seulement comme jardinier, mais en botaniste , mêlant l'observation à l'expérience , et rectifiant quelquefois des erreurs commises par les plus célèbres écrivains de son temps. Tout le monde counoit son Dictionnaire. Peu d'ouvrages contiennent autant de faits intéressans sur la culture et même sur la botanique. Ce livre est une mine féconde souvent exploitée en silence et avec profit par plusieurs de nos auteurs agronomes. Il parut en 1 724» c'est-à-dire, dix ou douze ans avant la publication des premiers ouvrages de l'immortel Linnœus. Au nom de cej, homme étonnant nous sommes obligés de nous arrêter, comme un voyageur qui , traversant une forêt , s'arrête à l'aspect d'un superbe chêne , plus élevé que tous les autres. Ce grand naturaliste l'emporta sur tous ses prédéces- seurs et ses rivaux. Il mérita d'obtenir , parmi eux , le pre- mier rang. A une ardeur incroyable poin' le travail , il joi- gnoit une grande sagacité à saisir les principaux caractères des divers objets de la nature ; il avoit ce coup d'œil sûr et prompt qui en fait apercevoir aussitôt les rapports et les dif- férences , et cette sorte de génie , qui embrasse à la fois l'en- semble et les détails d'une science. Son système sexuel , le parti qu'il en tira pour former des genres plus naturels , le très- grand nombre de plantes qu'il fit connoître , sa précision aies décrire , la langue nouvelle qu'il créa pour la botanique , la ré- forme qu'il fit dans la nomenclature , et qui étoit indispen- sable , ses dissertations , ses vues profondes , ses ouvrages nombreux, non-seulement sur tout ce qui a rapport à cette science , mais encore sur les autres parties de l'histoire na- ,7i . ^°,'^ . lurelle : tels sont ses titres à l'immortalité. Enfin Lînnpeus doit être regardé comme le plus grand botaniste qui ait jamais existé. Mais plus il s'est montré supérieur aux autres , plus il est essentiel , pour l'intérêt de la science , de relever ses er- reurs et de faire connoîlre les défauts de son système. Dans ce système , un des plus ingénieux sans doute qui ait été imaginé , les rapports naturels des plantes sont souvent interrompus ; plusieurs de celles qui diffèrent le plus , sont réunies sous une même division , tandis que d'autres qui ont la plus grande ressemblance entre elles, sont séparées; les familles sont dilacérées ; beaucoup de genres sont mauvais et demanderoient à être réformés ou divisés ; les exceptions aux principes du système , sont trop nombreuses et le deviennent chaque jour davantage ; souvent les espèces d'un même genre n'ont ni le caractère de leur classe ni celui de leur section ; les caractères de certaines classes donnent lieu à Téquivoque , et renferment des plantes qu'on pourroil chercher dans des classes différentes. Enfin , la vingt-quatrième ou dernière (la cryptogamie) est tellement incomplète , qu'il devient impos- sible aujourd'hui d'.éludier ces sortes de plantes par son sys- tème. Voilà les reproches qu'on fait à ce système. Voici ceux (ju'on peut faire à son auteur. 11 a changé , sans nécessité , un grand nombre de noms très-connus, pour lei r en subs- tituer d'autres qui l'étoient moins , ou pas du tout ; il en a pris dans les ouvrages des anciens pour les rapporter à des plantes qui n'ont rien de commun avec celles que ces noms indi- quoient autrefois ; il a réuni , en un seul , plusieurs genres très -naturels de Tourneforl , qu'on a été depuis obligé de séparer de nouveau ; il a déterminé souvent , sur une seule espèce , les caractères d'un genre qui conlenoit plusieurs es - pèces connues ; il a rarement cité les noms de pays dans l'ex position des plantes exotiques , dont il a eu connoissance. Quoique CCS reproches soient fondés , nous ne devons pas moins payer hLinnœus le tribut d'admiration qu'il mérite. 11 a opéré une révolution heureuse dans la hotanupie ; et ses savans ouvrages , répandus depuis plus d'un demi-siècle dans toute l'Europe , servent et serviront vraisemblablement toujours de guide aux amateurs de cette science. Cependant il a paru , de son temps , et depuis sa mort , des hommes qui, sans avoir son génie, se sont peut-être autant distingués que lui dans félude approfondie qu'ils ont faite des plantes. Bernard de Jussieu , qui fut son contemporain, est de ce nombre. Ce grand botaniste, après avoir médité toute sa vie sur Tordre et les rapports que la nature a établis entre tous les végétaux , conçut le projet de les classer selon cet ordre. Il fit à ïrianon, près "Versailles , l'essai de sa mé- BOT ,75 Ûïoàe , sur laquelle Adanson a établi ses familles naturelles, et qui a été dans la suite perfectionnée par Laurent de Jus- sleu. On la trouve parfaitement développée dans le Gcnera plantarum , publié par ce dernier. C'est celle qu'on suit de- puis long-temps au jardin de l'école de botanique du Muséum national , et d'après laquelle les plantes, au nombre de sept à huit mille que cet établissement possède , y sont rangées avec un soin et une précision qui ne laissent presque rien à désirer. On voit dans ce jardin toutes les familles des végétaux^ placées à des distances correspondantes aux caractères natu- rels qui les distinguent, et formant ensemble comme une longue chaîne , interrompue quelquefois , il est vrai , mais cependant composée en grande partie de chaînons plus ou moins grands , plus ou moins beaux, dont les anneaux se tou- chent et se rapportent. Le temps et les découvertes ulté- rieures des savans , rempliront peut-être un jour les vides qu'elle présente, si toutefois il est permis à l'homme de pou- voir jamais embrasser l'ouvrage entier de la nature. Hallcr, né en Suisse , honune profond et d'un savoir pro- digieux, est un des botanistes les plus remarquables qui ait existé du temps de Linnœus, Il a publié , vers le milieu du dernier siècle, une histoire générale des plantes indigènes de la Suisse. Dans cet ouvrage , il a décrit , avec une exacti- tude précieuse , environ deux mille cinq cents plantes ; mais il s'est opiniâtre à ne point citer les noms triviaux et spéci- fiques de Linnseus, et il a suivi une méthode qu'il s'éloit faite , fondée sur diverses considérations , el principalement sur le nombre des étamines comparé à celui des divisions de la corolle. Deux ans auparavant, Van-Royen avoil publié une méthode assez naturelle , dont il paroît qu'Haller a beau- coup profité. Ludwig, dans ses ouvrages, qui parurent en même temps, reprit le système de Rivin , en y fafsanl de nouveaux changemens , et essayant de les combiner avec celai de Linnœus. Cet auteur nie (peut-être avec assez de raison) la possibilité d'une méthode naturelle parfaite. Ce- pendant les progrès qu'a fait cette méthode depuis un cer- tain temps , peuvent donner quelque espoir de l'avoir portée à sa perfection , du moins de l'avoir améliorée considéra- blement. Parmi les contemporains de Linnseus , nous citerons en- core Burman , éditeur de VHerharîum Amhonîeme et de Flu~ mier^ et auteur d'un Catalogue des plantes les plus remarquables de l'île de Ceylan ; George Gmelin, qui a donné la l'iorcde Sibérie; Sauvages, médecin de Montpellier, dont on a une méthode fondée sur la considération des feuilles ; Gouan qui a publié un catalogue du jardin de cette ville et des plantes ,76 BOT qui croissent dans ses environs; Gueltard, connu principa- lement par ses observations sur les glandes et sur les poils des végétaux ; Jacquin, célèbre professeur de botanique à Vienne , dont les ouvrages sur les plantes de son pays et sur celles de l'Amérique , renferment d'excellentes descriptions et des figures passables; LœHing , Hasselquist, lirown , Halm, George Oeder, qui, par leurs voyages dans différens pays , ont enricbi beaucoup la botanique. Adanson , le Nestor des naturalistes qui a été long-temps l'un des plus zélés et des plus distingués botanistes qu'ait produits le dernier siècle, s'est frayé, même du temps de Linnœus , une route particulière. Il a, le premier, donné le nom de familles aux groupes de plantes qui offrent beaucoup de rapports naturels entre elles ; et c'est en les envisageant toutessouslepoinldevuedecesrapports, qu'il les a distribuées en cinquante-huit familles. Il ne s'arrête jamais, pour former ses familles , à la considération d'une seule ou de quelques- unes des parties des plantes; mais il les examine toutes sans en excepter aucune , depuis la racine jusqu'à l'embryon ; et en comparant de cette manière tous les végétaux les uns aux autres , il détermine les réunions qui lui paroisscnt les plus naturelles. Il propose 65 systèmes fondés chacun sur une des diverses parties des plantes et de la manière suivante : i.*f système, lafigure des plantes; 2.*= la hauteur et la grandeur; 3.^ le diamètre et grosseur du tronc; 4-' l'âge et la durée; 5.^' le climat ou le lieu natal ; 6."^^ la substance; 7.^ les sucs, les résines etlessels;8.'lesteinturesqu'ellespcuventfournlr;9.^1acouIcur de la corolle; lo.^lasaveur; ii.« l'odeur; i2.« les vertus; 13."= les racines; i4* les bourgeons et boutons à fleurs ; i5.« la tige , sa figure; 16." les branches, leur situation, etc.; 17.* les fouilles , leur figure ; 18.^ leur situation; 19.*= leur enroule- ment et développement; 20.« leur durée ; 2i.« le feuillage , sa figure et sa disposition ; 22.*= les stipules , leur situation ; 23." leur nombre; 24..* les vrilles, leur situation; 25."= les épines ou piquans, leur situation; 26.^ les poils, les glandes, leur figure ; 27.^ les Heurs , leur situation ; 28.*= leur disposition; 29.' leurs écailles ; 3o.^ le sexe des plantes ; 31.*^ le calice , sa situation; 32. « sa figure ; 33.*= le nombre ; 34."= celui de ses di- visions ; 35.* sa durée ou permanence; 36.' la corolle, sa situation; 37.* sa figure; 38.^' le nombre; 39.*= celui de ses pétales ou des divisions; 4o* sa durée; ^i." les étamlnes , leur situation ; 4-2.^ leur figure respective ; ^3.'^ leur nombre ; ^^-"^ leur nombre respectif à la corolle et au calice ; 4.5-* leur proportion respective; 4-6.' les anthères, leur situation et dis- Fosltion ; 47-^ leur figure ; 48.*^ la poussière ou pollen ; 49-^ ovaire, sa situation ; 5o.* le nombre; 5i.^ les styles, leur B O T ,77 situation ; Sa.* les stigmates ; 53.« le fruit , sa substance ; 54.* le nombre de ses loges; 55/ les graines, leur situation; 56.<= leur nombre dans le fruit; 57.^ leur nombre dans chaque loge ; 5S.* leur substance ; Sg.^ leur réceptacle ; 6o.« Tem- bryon, son enroulement; 61.* son cotylédon ou ses coty- lédons ; 62.^ leur figure ; 63.« le réceptacle de la fleur; 64.. '^ le disque et sa situation; 65.^ l'ovaire, sa situation à Tégard de toutes les parties. On est entré dans ces détails pour donner une idée du génie , du travail d'Adanson , et de la profondeur de ses con- noissances. On voit qu'il n'a négligé aucune partie des plantes, en sorte que ses 65 systèmes seuls forment un répertoire pby- tologique complet. Cet exposées! encore, pour les jeunes bo- tanistes, le tableau des organes d'où sont tirés les caractères, et par conséquent ceux qu'ils doivent le plus étudier pour se former dans cette science. On doit regretter que la singularité de l'orthographe em- ployée par Adanson ait nui à cet ouvrage , qu'on n'a peut- être pas assez consulté. Linnseus, mort en 1778, a laissé après lui beaucoup de sa- vans botanistes, qui ont recueilli son héritage , et l'ont accru considérablement. Murrai , Richard, "Willdenow , Vahl , Cavanilles, Gsprtner, Laurent de Jussieu , Desfontaines et Lamarck , sont de ce nombre. Les trois derniers honorent de leur présence et de leurs leçons le Muséum d'histoire na- turelle. Peu de professeurs de botanique ont eu autant d'au- diteurs que Desfontaines. Ses leçons de physique végétale sont remplies de vues piquantes et nouvelles; et dans la dé- monstration qu'il fait des genres , ce savant met une préci- sion et une complaisance qui ne sont surpassées que par sa modestie. Aussi son cours , un des plus longs et des plus inté^ ressans de ceux qui ont lieu dans la capitale , est-il suivi chaque année par beaucoup d'amateurs et par un très-grand nouïbre de jeunes gens. Tout le monde sait les services iai- portans que Lamarck a rendus à la même science par son Illustration des genres, par sa Méthdde analytique ^ dont il a fait usage àAns,\dL Flore française ^ et par la description du Règne 3'eg'e^a/ tout entier, faisant partie de la Nouvelle Encyclopédie. On regrette que cet illustre botaniste ait discontinué ce der- nier ouvrage, un des plus étendus qu'on ait entrepris sur cette matière. C'est celui qui nous a principalement servi de g"' le dans la rédaction de la partie botanique de ce Diction- naire. iNlaintenant , la botanique avance à pas de géant , et n'a plus à redouter que 1 esprit de nouveauté. Plus nos ri- chesses en ce genre augmentent , plus il est nécessaire de lY. 12 X78, BOT s'en tenir au système généralement reçu, c'est-à-dire, ausys» tème de Linna-us , sans cependant négliger la méthode natu- relle qui réunit beaucoup d'avantages auxquels l'autre mé- thode ne peut pas suppléer. Si chacun veut bâlir.4e sien; si l'on mutile ou bouleverse celui de ce grand homme y sous prétexte de quelques erreurs qu'il a commises ; si l'on se livre enfin à la manie de toujours diviser ou refon- dre les genres établis par ses prédécesseurs ; si surtout on persiste dans celle de créer de nouvelles dénominations pour chaque partie des plantes , sous le prétexte, souvent imagi- naire , d'une légère différence dans la forme , la gros- seur, elc. , on replongera la botanique dans le chaos d'où les célèbres frères Bauhin lont tirée , et elle périra par le trop de science , connue un corps fort et robuste périt quelque- fois par trop d'embonpoint. Tous ces novateurs minutieux et scrupuleux a l'excès , sont plutôt les détracteurs que les pro- sélytes de la science. Des diffênnies parties de la botanique. — Les sciences ne pou- vant avoir d autre objet que la nature, se touchent toutes par quelques points. Ainsi , la botanique confine nécessairement à plusieurs; Vanatuinie divise les organes les plus déliés des plantes , sans les détruire ; la physique en observe et en ex- plique le jeu ; la chimie analyse les principes et les produits des végétaux; V agriculture s occupe de leur reproduction et conservation ; la médecine et les arts en dirigent l'emploi pour les divers besoins de l'homme et des animaux. Chacune de ces sciences , quoiqu'étrangère à la botanique^ concourt pourtant à ses progrès. La botanique proprement dite se borne à la connoissance des végétaux considérés comme êtres naturels, c'est- à - dire , envisagés dans l état simple où nous les offre la nature , sans division ni altération quelconques de leurs parties. Pour fonder ou posséder cette science, il faut: i." donner aux plantes des noms fi.xes , à l'aide desquels on puisse les distinguer et les désigner ; a.° examiner les rapports qu'elles ont entre elles , afin de pouvoir les classer avec quelque ordre; 3." les décrire; 4.." savoir le climat et le lieu où elles croissent sponlané- auient ; 5." suivre les progrès de leur croissance , et marquer leur durée ; 6." observer enfin leurs qualités et leurs habi- tudes. Ainsi , la botanique comprend six parties que nous allons traiter brièvement en autant de sections. Nous dirons après , dans un même nombre de paragraphes I.*' quels secours cette science peut tirer de l'anatomie des végétaux; 2." jusqu'à quel point la connoissance de leurs fonctions organiques lui est utile ; 3." ce qu'elle doit em- jjrunter à la chimie pour découvrir leurs principes ou obtenir BOT 179 ïeurs- produits ; /J" combien il est essentiel tle les cultiver et conserver, pour les mieux connoître ; S." quel usage on en fait comme alimens et comme remèdes ; 6." et quel est leur emploi dans les arts mécaniques et chimiques. 1. Nomenclature et synonymie de la lotant'que. — L'histoire na- turelle ne peut faire de progrès qu'autant que les divers objets qu'elle embrasse ont des noms particuliers, qui ser- vent à les faire reconnoitre. jVIais la nature est si immense dans ses productions, que l'homme a bien de la peine à trou- ver un mot pour chacune. 11 se répète et s'embrouille néces- sairement , donnant souvent à plusieurs choses le même nom , ou plusieurs noms à une seule , et quelquefois nom- mant très-mal ce qu'il découvre. De là sont nées toutes les mauvaises nomenclatures. Celle de la botanique étoit diffuse et sans aucun objet utile avant Linnseus , qui l'a entièrement réformée. Cette réforme étoit devenue nécessaire. Voici com- ment J.-J. Rousseau en parle dans ses Fragmens de Bolunique. « Herman , Rivin, Rai, avoient proposé, dit-il, chacun << leur méthode; mais l'immortel Tournefort l'emporta sur " eux tous : il rangea , le premier, systématiquement tout le " règne végétal, et, réformant en partie la nomenclature, il rt la combina par ses nouveaux genres avec celle de (iaspard « Bauhin. Mais loin de U débarrasser de ses longues phrases, " ou il en ajouta de nouvelles, ou il chargea les anciennes « des additions que sa méthode le forçoit d'y faire. Alors sin- f< troduisit l'usage barbare de lier les nouveaux noms aux « anciens par un qui ^ quœ , quod contradictoire, qui d'une « même plante faisoit deux genres très-différens. Dens leonis « qui piloscUa folio minus iùlloso. Doriaquœjdcobœa oricntulis //- «< monii folio. Ainsi la nomenclature se chargeoit. Les noms « des plantes devenoient non-seulement des phrases , mais « des périodes. Je n'en citerai qu'un seul de Plukenet, qui « prouvera que je n'exagère pas. Gramen myloirophonnn caro-^ « Unianum seu gramen altissimum , paniculâ maximâ speciosâ , è tf spicis mojoribus compressiusculis utrinque pinnatis blultam vio- « lendariam quodammodo referentibus composilâ, foliis convolutis V. mucrone pungentibus donatum. (Pluk. alm. lyS.) « C'en étoit fait de la botanique , si ces pratiques avoient « été suivies ;, devenue absolument insupportable , la nomen- «< clature ne pouvoit plus subsister dans cet état ; et il falloit « de toute nécessité qu'il s'y fît une réforme , ou que la jplus « riche, la plus aimable, la plus facile des trois parties de « l'histoire naturelle fût abandonnée. « Enfin , Linneeus forma le projet d'une refonte générale " dont tout le monde sentoit le besoin , mais dont nul n'osoit « tenter l'entreprise. H fit jïlus, il l'exécuta: et après avoir kSo bot « préparé, dans son Critica botanica^ les règles sur lesquelles « ce travail devoit être conduit, il détermina dans son Gênera *< plantarum les genres de plantes, ensuite les espèces dans « son Spedes;Ae sorte que gardant tous les anciens noms qui « pouvoient s'accorder avec ces nouvelles règles, et refon- « dant tous les autres , il établit enfin une nomenclature «c éclairée , fondée sur les principes de Tart qu'il avoit lui- « même exposés. Il conserva tous ceux des anciens genres « qui étoient vraiment naturels ; il corrigea , simplifia, réunit « ou divisa les autres selon que le requéroieni les vrais ca- « ractères; et, dans la confection des noms, il suivoit quel- P<»e«« }, Semi-flosculcuses , Î A péta Péta- lés. Apétales' , Apétales.. » f Apétales. . . ' • '1 Amentacees. fFl< ■5 Se, (Ra ( A étami .< Sans flï ( Sans fle Mouopétale C Monopétale! Polypétales t Réguliers...? Rosacées.. . J Irréguliers. (^ Papilionacee (t) J. J. Piousseau ayant fait demander à Bernard «le Jussieu , cjuelle e'foit la me'thode de botanique qu'il devoit suivre : «Aucune, » répondit le botaniste ; qu'il étudie les plantes dans l'ordre que la » patuie lui offrira, et qu'il les classe d'après les rapports que ses >> observations lui feront découvrir entre elles. » s84 BOT Ces vingt-deux classes forment huit divisions. PREMIÈRE DIVISION. Fleurs simples , ayant un seul pèlale régulier. — Classe ï. F LEUR S EN CLOCHE, Flores cumpaniforrnes : elles ont le limbe évasé en. forme de cloche , comme la mandragore ; ou en bassin , telles que les maiwes ; ou en forme de grelot , tel que le pe- tit muguet. Classe 2. Fleurs en entonnoir , Flores infundibulif ormes : elles approchent de la figure d'un entonnoir , comme \ oreille d'ours ; ou sont faites en soucoupe , comme la prima^ère ; ou en rosette , comme la bourrache. seconde division. Fleurs simples., ayant un seul pétale irrêgidier. — C/osse 3. Les fleurs de cette classe se x\on\n\tViV fleurs en masque., ou person- nèes , ou anomales , , parce que la fleur se présente sous diffé- rentes formes irrégulières, comme le nmjle de veau., la ti~ naire , V aristoloche , etc. Les semences sont renfermées dans une capsule ou péricarpe, ce qui rend cette classe essentiel- lement différente de la suivante. Classe l^.. F LEURS EN GUEULE OU LabiÉES, Flores la biaii : elles représentent un tube assez égal , ordinairement dé- coupé par le bout en deux lèvres écartées : telles sont la sauge , la mélisse , la sarriette. Les semences sont nues : le calice leur tient lieu de capsule. troisième division. Fleurs simples , poly pétales, régulières. — Classe 5. Fleurs EN CROIX , Flores cruciformes : elles ont quatre pétales dispo- sés le plus souvent en croix; un calice à quatre folioles; et sixétamines, dont quatre grandes et deux petites. Le fruit est ou une sîlique ., comme dans \e choux, la giroflée, etc., ou une silicule , comme dans le cochléana , la bourse à pas- teur., etc. Classe 6. Fleurs en rose ou rosacées, Flores rosacei : elles ont un nombre indéterminé de pétales disposés en rond au- tour du centre commun , et formant une sorte de rose : telles Son\ \di renoncule ., \3i ronce , \e pavot., etc. C/û55e 7, Fleurs EN parasol ou en ombelle, Flores um- helluti '. elles sont composées de cinq pétales disposés régu- lièrement comme dans les rosacées, mais souvent d inégale grandeur. Les pédoncules partent d'un centre commun , çt s'élèvent en divergeant comme les rayons d un parasol. Les semences sont nues et disposées deux à deux. Lacz|7<ë, laca« ruUe , le persil., appartiennent à cette famille. BOT ,85 Qasse 8. Fleurs en œillet ou caryoph"ïixées , Tiares ca~ ryophyllai : les pétales ont leur onglet caché dans le calice fait en forme de tuyau , et leurs lames disposées en roue sur les bords , ainsi qu'on peut le voir dans l œillet , etc. Classe^. Fleurs en lis ou un scées, Flores liliacei : elles sont composées ordinairement de six pétales , quelquefois cependant de trois , ou même d un seul divisé en six portions par les bords : elles imitent le lis. Les semences sonttoujoui's renfermées dans une capsule à trois loges. QUATRIÈME DIVISION.' Fleurs simples., poly pétales , irrégulières. — Classe lO. Fleurs LÉGUMINEUSES OU PAPILIONACEES , Flores pupilionacei : elles ont quatre ou cinq pétales qui sortent du fond du calice. Le supérieur se nownic \c pavillon ou. l étendard ; 1 inférieur , la carène ^ quelquefois divisée en deux ; les latéraux , les ailes , qui portent souvent deux oreillettes vers leur naissance. La réglisse , les pois , le haricot , sont de cette classe. Classe II. Fleurs anomales, Flores anomali : Tournefort a réuni dans cette classe toutes les plantes dont les fleurs ont plusieurs pétales irréguliers, et offrent une forme bizarre, tels que les orchis , V aconit , la violette., etc. CINQUIÈME DIVISION. Fleurs composées. — Classe 12. Fleurs à fleurons ou fli^- RONNÉES, OU FLOSCULEUSES, Flores flosculosi : elles sont com- posées de l'agrégation de plusieurs petites corolles monopé- tales , régulières, en entonnoir, découpées et rassemblées dans un calice commun. Ce sont ces petites corolles qu'on nomme fleurons ; elles ont cinq étamines réunies par leurs sommets en un tube, au travers duquel s'élève le pistil. La centaurée est une Heur flosculense. Classe i3. Fleurs À demi-fleurons, ou demi-fleuron- NÉES, ou semi-flosculeuses , Flores semi-flosculosi : celles- ci sont composées de Tagrcgation de plusieurs petites corolles monopétales, dont lapartie inférieure est un tuyau étroit, et la supérieure une petite langue ou languette dentelée à son extrénnté , ramassée dans un calice commun : ces corolles sont nommées demi-fleurons. Le pissenlit, le laiteron., sont de cette classe. Classe 14. Fleurs radiées. Flores radiati : ôomposée§ d'un assemblage de fleurons et de demi-fleurons, disposés de ma- nière que les fleurons occupent le centre ou le disque de la fleur ; et les demi-fleurons , la circonférence. Le soleil et Xastère soûl des Heurs radiées. i86 BOT SIXIEME DIVISION, Plantes a fleurs apétales ayant des étamines , et sans fleurs ou fruits visibles. — Classe l5. F LEURS A PÉTALES AYANT DESÉTA- MlNEs , Flores apetali : ce sont celles qui, étant sans pétales , ont (les étamines très-apparentes. Dans quelques plantes de cette classe, telles que ro5«7/e, les graminées, etc., certaines par- ties ressemblent à des pétales, et n'en sont pas, puis- qu'elles subsistent a^rès lai fleuraison^ c'est-à-dire, quand le fruit est formé. Classe 1 6. Plantes APÉTALES, sans fleurs, apetalœ : celle classe comprend les plantes qui n'ont point de (leurs appa- rentes, mais seulement des espèces de graines ordinairement disposées sur le dos des feuilles, comme dans les fougères , et quelquefois sur un pédoncule ou dans les godets, comme dansiJ hépatique des fontaines., dans Vosmonde. Classe 17. Plantes apétales, sans (leurs ni graines : ce sontles mousses , les champignons ., etc. Tourncfort avoit mis dans cette classe les diverses productions de polypes de mer., telles que le corail., les madrépores., les lithophytes, qui sont re- connues aujourd'hui appartenir au règne animal. septième DIVISION. Arbres et arbustes à fleurs à pétales ou ii étamines. — Classe \ 8. Arbres et arbustes qui ont des fleurs à étamines ou à pétales : les fjll^rs à étamines des arbres sont, ou attachées aux fruits , comme dans le frêne , ou séparées du fruit sur le môme pied , ou sur des pieds différcns , comme dans le buis et le lentisque. Classe 19. Arbres et arbustes (i fleurs ii pétales., amentxtcées ou a chaton. Oins cette classe , les fleurs sont attachées plusieurs ensemble sur une queue nommée chaton , séparées des fruits sur le même pied, comme dans le noyer., ou sur des pieds dif- férens, comme dans le saide. HUFTIÈîIE DIVISION. Arbres et arbustes c.'f/cur: simples. — Classe ao. Elle comprend les arbres, arbrt>,scaux ou arbustes qui n'ont que des fleurs simples /rtO/7oy9(?/«/<'.v, campaniformes, comme V arbousier., ou infundibuliformes , comme le Jasmin, le lilas, etc. Cette classe se rapporte à la première et à la deuxième de cette méthode. Classe 21. Dans celle-ci se trouvent les arbres et arbustes à fleurs simples , poly pétales , régulières , disposées en rose : tels sont le rosier ,V oranger, le poirier, le cerisier, etc.; elle se rapporte à la sixième des fleurs rosacées. BOT ,87 Classe z'i et dernière. Elle offre les nrhres et arhiisles h fleurs papilioiuicées ou legimiineuses ., tels que le genêt, le cytise, l ar- dre de Judée , etc. Cette classe se rapporte à la dixième , dite il fleurs légumineuses. Tournefort, après avoir tiré de la corolle les dislincliong générales des classes, a établi celles des sections., principale- ment sur le/n/î/; c'est-à-dire : i." sur Torigine du fruit : quel- quefois le pistil devient le fruit, d'autres fois c'est le ca- lice ; 2." sur la situation du fruit et de la fleur : dans les fleurs dont le pistil devient le fruit, la fleur et le fruit portent sur le réceptacle; dans celles au contraire dont le calice devient le fruit, le réceptacle de la fleur est sur le fruit, et V extrémité du pédoncule auquel le fruit est attaché, devient son récepta- cle ; 3." sur la substance , la consistance et la grosseur du fruit, mou, sec, charnu, pulpeux, gros ou petit; 4^* sur le nombre des cellules qu"îl renferme; S.** sur le nombre, la forme, la disposition et l'usage des semences; 6." sur la dis- position des fruits et des fleurs, tantôt réunis, tantôt séparés sur un même individu , ou sur des individus différens. Lorsque les signes tirés des fruits ne suffisent pas à l'auteur pour distinguer les sections, il emploie : 7." la figure de la co- rolle considérée par des caractères différens de ceux qui lui ont servi à distinguer les classes; 8.° la disposition des feuil- les, dans la dixième et dernière classe seulement. Ces huit observations ont fourni à Tournefort cent vingt-- deux divisions qui subdivisent ses vingt-deux classes ; mais» les mêmes observations sont souvent admises à la division dé plusieurs classes. § II. Système sexuel de LiisNjEUs. — La méthode de Lin^ naeus a été nommée système sexuel , parce qu'elle est fondée en général sur la considération des parties mâles et femellef! des plantes, c'est-à-dire sur les ètamines et sur les pistils. Avant lui, on avoit examiné ces organes; Tournefort les a décrits; mais il les considéroit comme des vaisseaux excrétoires , destinés à débarrasser les plantes de certains sucs superflus. Plusieurs naturalistes, prédécesseurs de Tournefort, avoient pourtant soupçonné le sexe des plantes, dont Pline même parle. Rai et Camerarius font mention de leurs parties mâles etfemeUes; Césalpin, ei encore plus positivement Vaillant, aussi; mais Linnseusest le premier qui, les considérant comme les parties essentielles de la reproduction , et dès-lors comme les plus constantes dans toutes les espèces , y ail cherché les caractèresgénériquesetclassiques d'une méthode. En cela, dit un auteur moderne , il est dans les cas du célèbre Harvey, qui obtint la gloire de la découverte , en démontrant Iç ,pre.H)i,«»¥ i88 BOT la circulation du sang, soupçonnée et reconnue long-temps avant lui. f Linnseus envisageant donc la botanique sous un nouvel aspect, enrichit cette science d'un grand nombre de décou- vertes, et des termes que lui fournit Tanalogie. Dans l'arfe de la fructification, il ne vit plus que celui de la génération, qu'il appela les noces du rè^e végétal; le calice est le lit conju- gal auquel la corolle sert de dais; les filets des étamines sont les vaisseaux spermatiques ; leurs sommets ou anthères sont les ^sticules; \a poussière des somn\ets est Ia liqueur séminale ; le sù'gmate du pistil devient la vuh'e ; le style est le vagin ou la immpe; le gerifte est Voi^aire ; le péricarpe est V omire fécondé - la graine est Vœuf; et le concours desm«/« et des femelles est nécessaire à U fécondation. (Linnsei Philos. Botan. , page Cette théorie ingénieuse n'est pas l'ouvrage de l'imagina- tion , mais le résullal d'expériences démonstratives faites par le botaniste suédois. Plein des nouvelles idées qu'elles lui avoient suggérées , il fonda ses classes sir le nombre , la pro- portion et la disposition des étamines ou parties mâles; ses ordres, qui répondent aux sections de Tournefort, sur le nom- bre et la situation des pistils ou parties femelles , et ses genres sur toutes les parties de la généraUon , exclusivement aux au- tres parties de la plante ; c'est à celles-ci , c'est-à-dire , aux liges Jeuilles, racines , elc , qu'il restreignit les caractères des espèces , faisant néanmoins usage quelquefois , pour les déter- miner, des parties de la fnictifi cation elles-mêmes, lorsquelles ne sont pas nécessaires à la distinction du genre. Voici la clef de son système. BOT , CLEF DU SYSTÈME SEXUEL. NOCES DES PLANTES. rVisibles. /Hermaphrodites. Les e'tamines n'e'tant unies par aacnne de lenrs parties. Toujonrs égales, oa sans proportions respectiyes. Au MOMBRE Classes. (^'ane i. Monandrie. de deux 2. Oiandrie \ ||de trois 3. ^Viandrie. • de quatre 4. Tétrandrie. de cinq 5 Pcntandrie. I . ,de six 6. Hcxandrie. \ \ (de sept r, Heptandrie. de huit 8 Octandrie. d ■ nenf 9 Ennéundrie. ^ y \\ i''^'''^ *. '°' Décandrie ^ ]\\ I /de douze M. Dodécandrie. plusieurs , souvent 20, adhér. an calice. 12 Icosandrie. plusieurs, jusqu'à 100, n'adhérant pas an calice. • • • i3. Polyandrie. négales , deux toujours plus courtes* de 4 S don; deux filets plus longs. . . .1^. Didjnamie. do 6 / dont quatre filets plus longs. . . i5, Tétradynamie Unies par quelques-unes de leurs parties , /parles filets unis en uu corps. ... 16. Monadelphie. \ unis en deux corps. ... 17. D'adelphie. / nuis en plusiears corps i8. Polyadelphie- ypar les anth., en forme de cylindre. 19 Syniiéiiésie. (étant unies et attachées aupisiil, . 20. Gy nandrie. \ Les étamines et les pistils dans des fleurs différentes. ^ /sur un même pied 21. Monoécîe. Isor des pieds différens 22. Dioécie. ^sur différ. pieds JHKsur le même, I C avec des fleur^jPRrmaphrodites. 23. Polygamie. l A peine visibFes , et qu'on ne peut décrire dis- \^ linciement 24. Cryptogamie. Plus un appendix pour les palmiers qui ne sont point compris dans la méthode. On voit que ce système comprend six grandes divisions principales , fondées , la première sur le nombre des éta- mines ; la deuxième sur leur position ; la troisième sur leur 190 BOT proportion ; la quatlrème sur leur connexion entre elles ou avec les pistils ; la cinquième sur la séparation des fleurs mâles et des (leurs femelles , soit sur le même individu , soit sur des individus différens ; la sixième enfin sur Tabsence apparente ( mais non réelle ) des fleurs ou des fruits. PREMIÈRE DIVISION. Par le nombre des élamines. — Dans cette division et la suivante , se trouvent les treize premières classes qui ont des fleurs visibles , hermaphrodites , dont les étamines ne sont réunies par aucune de leurs parties , et n'observent entre elles aucune proportion de grandeur. Classe \. INÎoNANDRiE ,3/t>«flMi/7a (i). Dans cette classe, la ^««' n'a qu'une seule étaminc qui accompagne toujours le pistil : telle que celle au balisier. Classe 2. DlANDRlE , deux maris ( diandria ); elle comprend les Jleurs à deux étarairjies : la. sauge , la véronique , la jasmin , le nias , etc. Classe 3. Triandrie , trois maris ( triandria ) ; les Jleurs k trois étamines : la valériane , le safran , la plupart des grami- nées , etc. Classe 4- TÉTRANDRIE, quatre maris (^tetrandn'a^ ; les Jleurs à quatre étamines -, le plantain , la scabieuse , le gaillei , etc. Classe 5. Pentandrie, cinq maris (^ penUmdria ) ; celles à cinq élamines : la cyno^lusse , la bourrache , la pervenche , et toutes les plantes en ombelle , etc. Classe 6. Hexandrie , six maris ( hexandria ) ; les fleurs à six élamines : coamic" la iw/y/e, et presque toutes les lilia- cées , etc. Classe 7. Heptandrie , sept maris ( hcptandria ) ; les fleurs à sept élamines : comme le marronnier d'Inde ^ etc. Classe 8. OcTANDRiE , huit maris {ociandria ) ; celles à huit élamines : comme lacapucine , la bruyère , etc. Classe 9. E^'^ÉA^■DRl£ , neuf maris {enneandria^ ; celles à neuf étamines : le laurier ., etc. Classe 10. Décandrie , dix 1gj|[is ( decandria ) ; les fleurs à dix étamines : comme le gainicr^Èi saxifrage , Yœillet , etc. Classe II. DoDECANDRiE , de douze à dix-neuf maris (i)Ce mot vient du "vec .utrm {solus) , seul, et avif (maritus) , mari: il sijinifie que la fleur n'a qu'une seule partie niàle, une seule étamiue j c'est ainsi que les mots diandrk , tnandrle , tétrandrie , etc. ]nsqu'' A polyandrie , désignent tous le nombre parties de mâles conte- nues dans la fliur; ils ne diltèrent du mot mvnaiidrie que l'un vient d'cx- j)liquer, que par les noms de nombre , qui sont dilïérens. Ces noms «ont les suivans : 'AMIE , quatre puissances ( /f/raÉ?)72«- /r/m) ; dans celte classe (2) lesyZciirs cnt six étamines, dont quatre sont plus longues et deux plus courtes ,^t opposées entre elles ; tels sont les choux , et toutes les plantes cru- cifères , etc. QUATRIÈME DIVISION. Par la réunion de quelques parties des étamines entre elles ou avec les pistils. — Elle comprend cinq classes (depuis la seizième jusquà la vingtième inclusivement), dans lesquelles les Jleurs sont visibles, henuaphroditcs , et ont les étamines à peu près égales en hauteur , mais réunies par quelques-unes de leur* parties. Classe 16. MoNADELPHiE , un frère (^' monadclphia ) ; en (i) Didjnamie vient des mots grecs in {duo), tleiix , et /urufut potentia), puissance; il signifie deux puissances. (a) Tétradynamie vient des mots grecs 7<7p- {quatuor"), quatre , et i (mulier) , femme , et at-p {mari' tus^, mari, comme qui diroit mulier facta maritus. Ce moi. signifie que les parties mâles de la./leur sont entièrement attachées aux parties femelles. (4) Monoécie, dioécie. Ces mots viennent encore des noms de nom- bre et de oiyia (a/ioç {nupti't}, noces. (2) Monogynie, digjnie, etc., jusqu'à polygynie , sont des mots Cot: posés des roms de nombre, et du mot yum {mulier) , femme} ils désîgT\«j^ le nombre des parties femelles qu'il y a dans une fleur. i^K l3 194 BOT HepTAGYNIE (hepiagynùi) , sept pistils. Décagynie {decagynid) , dix pisllls. DoDÉCAGYME (dodecagy'w'n)^ douze pistils. PoLYGYNiE {pulygynut) , plusieurs pistils. Ainsi, une plante de la première classe, qui n'a qu'un pistil^ est de la monandrie moiiogynie ; si elle a deux pistils , de la monandric dîg)iii''' i etc. Une plante de la cinquième classe , qui a deux pistils , comme la carotte et la plupart des ombclli- Jères , est de la pentandrie digynie ; si elle a trois , ou quatre , ou cinq , ou plusieurs yo/V/Zs , elle est de \sl pentimdiie tngynie ^ on tetrugynie y on pentagynie ^ on pulygynie. Oixires fondés sur les semences ou fim'ts. — Ce sont ceux de la quatorzième ou quinzième classe. La quatorzième classe , ou didynamie^ se subdivise en deux ordres, dont la distinction est tirée de la disposition des graines; savoir : en Gymnosper- MIE et A>G10SPERMIE (l). La Gymnosperm[£ {gymnospermia) comprend les plantes qui ont au fond du calice quatre graines nues , sans en- veloppe , comme la mélisse , la menthe , et presque toutes les iabiées. L'Angiospermie (angiospermia) renferme les plantes qui portent des graines contenues dans un péricarpe ; ce qu'on obsene dans le mufle de veau , la digitale , elc La quinzième classe on té Iradynamie a aussi deux! divisions, tirées de la figure du péricarpe , qui, dans les plante* de cette classe.se nomme silique. Savoir : Les SiLicuLEUSES ou À petites siliques ( silicttlosœ ), dont le péricarpe^ presque arrondi , est garni d'un style à peu près de sa longueur, comme dans le cochîéaria^ le cresson, etc. Les SlLlQUEUSES ou A siliques ( siliquœ ) , dont le péricarpe est très-allongé , avec un style court; comme dans le c/iou, la giroflée^ elc. Les deux divisions de cette classe renferment toute la famille des crucifères. Ordres fomlés sur divers caractères classiques. — La seizième classe {monadelphie) ., la dix-septième {diadciphie) ., la dix-bui- lième (poiyadelphie) ., la vingtième { gynandrie) ^ la vingt- unième ( monoécie ) , la vingt-deuxième ( dioécie ) , tirent la distinction de leurs ordres des caractères classiques de toutes Ïqs classes qui les précèdent. Par exemple: La monarfe//)/«V, seizième classe, quicomprend les fleurs dont les étamines sont réunies, parleurs filets, en un seul corps, se subdivise en plusieurs ordres , qui prennent (0 ^/ngiospermie , gymnospermie. Ces mots sont composés tlo airtfi*'* (^sewen) , semence 5 tt»(io » (^ras) , vasej ou '>w|u»oç (nuJus ), nu j ainsi a rigiosper'/:jc signifie graines dans un vase , c'est-J-dirç , iiàns uu péricarpe j gjmnospermie veut dire , graines nues. BOT ,^5 le nom àe penlantlrie , décandiie , polyandrie., etc. Les fleurs de la monadelphie penlandi-ie , sont celles qui ont cinq étaniines réunies, parleurs filets, en un seul corps , comme dans Vhermanw'a. Les fleurs de la monadelphie drcandrie ., sont celles qui ont dix éf aminés ainsi réunies, comme ies géraniums ; celles de la monade/phie polyandrie en ont plusieurs , telles que les maui^es. De même , la vingt-unième classe (la monoécie) est divisée en monuecie , moruindrie , dritindi-ie, monade 'phie, syngénrsie, etc., parce que la monoécie , dont le caractère est d'avoir les fleurs mâles séparées des femelles sur un même pied, comprend desfleurs qui ont quelquefois une étamine,queIquefoisdeux, etc. ce qui les range dans li monoécie monandrie ou diandiie^ etc.; ou leurs étamines sont réunies par leurs fdets en un seul corps, ce qui constitue la monoécie monadelphie ; ou bien en forme de cylindre par leurs anthères , ce qui fait la monoécie syngéncsie. Il en est de même dans la dioécie. Ordres de la Syngénésie. — Les ordres de la s)'ngénésie , dix- neuvième classe, sont plus composés; leur distinction se lire du caractère classique de la vingt-troisième classe , c'est-à- dire, de la ^oA>5-^/m/; « grand nombre d'êtres que nous n'en possédons , elle n'exige « pas, comme on le voit, la connoissance de tous. Il est vrai (f que celte méthode ne peut exister , tant qu'on cherchera « à désunir les êtres , en ne considérant qu'une ou un petit « nombre de leurs parties ; mais elle ne sera pas chimérique, « dès qu'on voudra les unir , en saisissant dans toutes leurs « parties tous les rapports possibles. Nous dirons plus , c'est « que s'il existe des classes, des genres et des espèces, ce ne « peut être que dans la méthode naturelle : elle seule peut les « fixer , et par conséquent donner celte perfection que Von « cherche dans la botanique et àâus l'Histoire natitrelle. »(Adan son. Famille des plantes , vol. i , pag. i55 et i56. ) Antoine-Laurent de Jussieu , en publiant son illustre ou vrage ( Gênera planiarum , etc. ) a prouvé qu'Adanson ne se irompoit pas. Principes sur lesquels doit être fondée une méthode naturelle , et qui servent de fondement à celle de Jussieu. 1. Les plantes sont des êtres organisés, c'est-à-dire, com- posés d'organes. Elles sont , sous ce rapport, unies aux ani- maux, avec lesquels elles ne constituent qu'un seul et même règne ,sous la dénomination de règne des corps organisés. 2. On y distingue deux sortes d'organes : les organes con- servateurs et les organes reproducteurs. 3. Les premiers sont les gardiens de la vie de l'individu ; ils concourent à la maintenir et à la prolonger. Les seconds sont uniquemeot dcsliçés à perpétuer l'espèce. igS BOT Ces deux sorics d'organes constituent ce qu'on appelle les caractères des plantes. li.. Dans ces caractères , on considère le nombre et la valeur. 5. Le nombre des caractères se compose de celui des or- ganes , et des différentes manières dont chaque organe peut être considéré. 6. La valeur des caractères s'apprécie par le degré d'im- portance et d'universalité , soit des organes qid les fournis- sent , soil des modifications de ces organes. 7. Dans la comparaison àes caractères, le nombre et la valeur se compensent mutuellement, c'esl-à-dire , qu'un seul caractère essentiel et constant , équivaut à plusieurs carac- tères moins essentiels et variables. 8. A nombre égal de caractères comparés entre eux , c'est la valeur qui l'emporte : à valeur égale , c'est le nombre. 9. La constance ou uniformité des caractères, est un in- dice de leur valeur. Plus ils sont variables , moins ils sont essentiels et univei'sels. 10. Si toutes les espèces de plantes qui couvrent le globe pouvoient cire réunies en un seul groupe , et qu'on voulût donner à cette mas^e de végétaux un nom commun , on seroit forcé de le tiret à.c^ caractères qui , par leur importance et leur universalité, appartiennent à chaque espèce. 11. Lors donc qu'on divise on qu'on réunit les végétaux , pour les grouper en classes, en familles, en genres, en es- pèces , il est clair que les plus grandes divisions , ou les groupes les plus nombreux, doivent être fondés sur les carac- tères les plus essentiels et les plus généraux. 12. A mesure qu'on descend de ces premières divisions aux divisions inférieures , c'est-à-dire, des classes aux fa- milles , des familles aux genres, des genres aux espèces, \e$, caractères dislinctifs de chaque groupe inférieur ont néces- sairement une valeur moindre que celle des caractères qui «lislinguenl le groupe supérieur , puisque ce groupe-ci com- prend toujours un plus grand nombre d'objets. i3. De ces principes et des trois derniers surtout, il résulte que dans une méthode naturelle, quel que soit le nombre des "^ hypogynies ei périgynies. . « Enfin, tout Tensemble est terminé par les plantes dicU- '« nes^ ou dont les sexes sont placés dans des organes sé|>arés '.: par la nature même de leur structure. « Ces onze classes réunies aux trois des monocofylédones , et « à la classe des acotylédones ., en forment en tout quinze parfal- « temftilt distinctes , et doftt aucune, si ce n'est dans quelques « exceptions fort rares, n'interrompt h', suite des ordres natu- u rels. » ( Ext. des registres de la Hoc. royale ds médecine., *7^9- ) ,.o8 BOT TABLEAU DE LA MÉTHODE NATURELLE DE JUSSIEU. PLANTES. CLASSES, AcoTYLÉDONEs , OU dont les lobes ne sont pas connus i /• Étamines ait. sous le pistil, ....... 2 MoNOCoTTï-ÉDONES,) ûu calicc 3 ^ sur le pistil /^ TALES ouinser-C Étamines att. sur le pistil 5 m absolument im-< aU calicC 6 ^'''"' t sous le pisiil . 7 j ( "" /MoNOPtTAlES , oui "^ \ insertioa médiate. . \ Corolle att. sous le pistil 8 au calice 9 . ., i anili. re'unies, lo sur le pistil. < , j. '■ (anih.dist, . . ii I o r f „ . . /- Etamines att. sur le pistil 12 Q f PoLYPETALES, ouin-4 , . ., o f sertioa simplement) SOUS le plStll 10 ) au calice i4 lojincdiate. Irrégulières , on à étamines séparées du pistil i5 Au moyen de ces quinze classes , Jussieu donne une suite de cent ordres naturels , ou familles , dans lesquels sont ou peuvent être contenus tous les genres connus jusqu'à Ce jour. ( V. /es noms de ces familles.) Mais depuis la publication de cette mélhode , la science a fait de nouveaux progrès. M. Robert Brown, botaniste anglais, en réunissant ses dé- couvertes à celles de plusieurs botanistes et aux découvertes des dlfférens voyageurs, tels que Lcihillardièrc, Palisoi deBeau" vois, Diipetit- Thouars , Humhuldl et Bonpland , etc., qui ont proposé plusieurs genres nouveaux, a établi de nouvelles fa- milles , dont la majeure partie sera sans doute adoptée. Chaque classe embrasse un nombre plus ou moins grand de familles, et présente un caractère général nécessairement commun à toutes. Chaque famille rappelle tous les caractères , soit secon- daires, soit tertiaires des genres qui la composent ; et ces ca- ractères réunis , se fortifiant les uns les autres, servent à dis- tinguer l<^s familles dans une même classe. Des sections plus -» O T 2 on ou moins nombreuses établissent encore une distribution plus mcMhodique des genres dans l'ordre. Le caractère de ces genres est simple et en m^'-ine temps complet, parce que, laissant de côté les caractères communs déjà énoncés dans la classe, Tordre et la section, il ne pré- sente que les signes qui servent à distinguer un genre de son voisin , et qui sont communs à toutes les espèces du genre. _ Ainsi, la facilité qu'on a h saisir l'ensemble des caractères distinctifs de chaque famille , est toujours en raison inverse du nombre de ces caractères, et en raison directe de celui des caractères particuliers des genres appartenant à cette fa- mille, el vice versa. Voici les avantages que cette méthode a sur toute méthode systématique. i.° Dans une méthode systématique, les ordres étant fon- dés sur un seul ou sur un très-petit nombre de caractères^ sont à la vérité plus faciles à établir et à saisir que dans la mé- thode naturelle, où ils sont fondés sur plusieurs ; mais dans celle-ci, ces ordres sont mieux connus. 2." Dans la méthode naturelle, la description des genres est plus courte que dans l'autre méthode, parce que les ca- ractères dont on a déjà parlé dans l'ordre et la classe, ha sont pas re{)résenlés. 3.0 Cette description y est. aussi plus complète , parce qu'elle embrasse tous les caractères conm.uns, pris, soit dans la fructification, soit au dehors, el énoncés dans les genres mêmes , ou dans l#s sections précédentes; tandis que dans une méthode systématique, la description des genres, bien qu'étendue, est presque toujours imparfaite : c'est ainsi que dans beaucoup de genres décrits par Linn^pus , il n'est parlé ni de 1 insertion des élamines , ni de la structure intérieure du fruit ou de la semence , . ni d'aucune partie étrangère à la fructification. 4.." Dans la méthode naturelle , on ne trouve jamais , comme dans les ordres systématiques, ce rapprochement bi- zarre de deux ou plusieurs plantes qui n'ont presque aucun rapport entre elles : on n'y sépare jamais non plus celles qui se ressemblent. 5.« Dans tout système, lorsqu'une plante nous est incon- nue, il est impossible de la classer si les signes de convention qui la caractérisent sont déjà disparus, ou ne se montrent point encore. Dans une méthode naturelle où on emploie tous les signes, l'absence des plus essentiels, dans une plante, 11 empêche pas quelquefois qu'on ne la reconnoisse à l'aide des signes secondaires. BOT G." Enfin , les planles que la méthode naturelle réunit en groupes , ne se ressemblent pas seulement par le port et par le plus grand nombre de leurs caractères : mais elles ont aussi communément les mêmes habitudes et les mêmes propriétés. Noms des familles naUirelles dans la méthode de JUSSIEU. ^Extrait de l'ouvrage de Ventenat.) C L A. s s E I . Les Ch.inipignons. Les Algues. Les H(i[);ïiiqucs. Les Mousses. Les Fongères. Classe il. Les Fluviales. Les A roules. LesTyphoiiles. Les Cypt-roules. Les Gramiiiccs. I Classe m. Les Pnimiers. Les Aspniagoides. LesSniilacées. Les Joncoùles. Les Alisnioiiles. Les I.iliarées. Les Karrissoides. Les liiilci-s. Classe iv. Les .Scitaminées. Les Drvmyrrlùzées. Les Oirhidces. Les Hydiocharidécs. C L A s s E V. Les Asaroïdes. C L \ s s E vr. JLes F.la.TgnoiHes. Les Dajihnoid, s. Les Proiëoitles. Les La urinées. Les Polvgonées. LesChénopodées. Cl A s s E VII. Les Aniarantoïdes. Les Planiaginées. Les NAeiacinées. Les Plonibaginées. C L A .s s E VIII. Les Priimilacc'es. Les Orobaiichoîdcs. Les Kliinaiulioides. Les Aranthoides, Les Liliacces. Les Jasminées. Les Pyrcnacces. Les Labiées. Les Perso nées. Les Solances. Les .Sébestenicrs. Les Borragiiiécs. Les Convolvulacées- Les Polcmonacées. Les Bignonées. Les Gentianées. Les Apocinées. Les Ililospernics. Classe ix. Les Ebénacécs. Les Rhodoracées. Les Bicornes. Les Campanulacéos. Classe x. Les Chicoiarées. Les Cinaroeépbales. Les Corymbitères. Classe xi. Les Dipsarécs. Les Rubiacces. Les Caprifoliacées. Classe x i i . Les Araiiarécs. Les Onibellifères. Classe x i il . Les IVnoncnlacces. Les Tiilipift res. Les Glyptospermes. Les Meuispermoidcs Les Berbéridccs. Les Papavcracées. Les Crucifères. Les CapparidctîS. Les Saponacées. LesMalpigbi.icccs. Les Hipéricoides. Les Gutlifères. Les Hespéridées. Les Méliacécs. Les Uvifères ou Sar- nien lacées. Les Géranioïdes. Les Malvacées. Les Tiliacées. Les Cistoïdes. Les llu lacées. Les Cariopliyllées. Classe xiv. ,es Portnlacécs. [ es Fiscoidées. Les Succulentes. Les Saxifragées. Les Cactoides. Les Mélasiomées. Les Cnlvcaniliémes. Les f2pilol)iv'nes. Les Mvrihoïdes. f>es Rosacées. Les Léguininenses. Les Térébin tarées. Les Rhainnoidcs. Classe xv el dernière LesTyihimaloidcs. IjCs Cucurbitacées. Les Urticées. Les Amen t.Tcées. Les Conifères. BOT 211 Chacune de ces familles forme , dans ce Dictionnaire , un article séparé , dans lequel les principaux caractères qui la distinguent de toutes les autres se trouvent décrits. Quoique l'ouvrage de M. Robert Brown ne soit pas encore achevé, nous croyons devoir présenter les nouvelles familles qu'il a déjà publiées, savoir: Dans les monocotyledones : les lycopodln'^es , les mursilées (que MM. Lamarck et Decandolle avoicnt déjà proposées >ous la dénomination de rhisospermes)^ les rcstiarées, les comtnélinées , les mélanthacées , les asphodelres , les Jioscorées , les liéniérocalu- dees, les amuiillydces , les hèmodoracées , les pundaripcs ^ les tyca- dées; et dans les dicotylédones : les aristolochiées , les sanlidacécsy les primulacées Aé\k proposées par M. ^ enlenat; les lenlibida- cées de M. Richard; les asclépiadées , les apodnées ^ les bifçiona- cées ^ les verbenacées ,proposéi:s par M. Jussieu dans les An- nales du Muséum ; les myoporinées , les pédalinees , les olél- nées d'Hoffmanseg cl Link ; les myrsinées-, les épucridées , les slylldlées ; les f;oodnoviées. 111. Description et pjjii des plantes. — Sans la description exacte des plantes, la botanique n'est rien. Les anciens ont parlé assez doctement de plusieurs plantes : mais comme ils ne les ont point décrites, ou le plus souvent très-imparfaite- ment, elles deviennent à peu près nulles pour nous , par la presque Impossibilité de les reconnoître. Beaucoup d'.iuteurs modernes commettent la même faute. Ils vantent , en < nlhou- siastes, l'utilité et les vertus de telle ou telle plante qu'ils ont cultivée ou employée avec succès, et ils ne prennent pas la peine de la décrire ; ils se contentent de la nommer ; encore lui donnent-ils souvent un nom qu'il faut aller chercher dans le labyrinthe dessvnonymes. Cette négligence jette beaucoup de confusion dans les livres de médecine et d'agriculture. Décrire une plante , c'est , pour ainsi dire , la peindre par la parole : pour cela , on doit énoncer avec clarté et préci- sion toutes ses parties Tune après l'autre, dans l'ordre dans lequel elles se développent, et v joindre leurs attributs. Les parties essentielles d'une plante sont : la racine., la tige, \es feuilles., la Jleur et ses enveloppes, tels que le calice, la corolle , les appendices ou nectaires qui peuvent s'y trou- ver; \t; finit et la semence.L.a première est cachée dans la terre, et la dernière dans le fruit ; celle-ci est la plus consUnte de toutes. Les parties secondaires sont : les boutons et les bourgeons ^ les branches et les rameaux , \e pétiole et le pédoncule, Vinoolucre et la spat/ie, les écailles et les vrilles, les stipules et hs bradées., les aigidllons et les épines , les glandes et les po^s. Voyez chacun de ces mots. 212 BOT Les attributs généraux qui conviennent à toutes les parties des plantes , sont : La grandeur: elle se compose de la longueur et de la largeur. La grosseur: elle résulte de la circonférence ou du diamètre. Le nombre. La dwision, composition ou découpure. La situation , insertion ou disposition. La direction , vers un point du ciel ou de l'horizon, La jftgure : elle naît du dessin et résulte du contour de la chose. ha forme: elle naît de la construction et résulte de Tarran- gement des parties. hti proportion des parties entre elles. La durée , ou absolue de l'individu, ou celle de quelques- unes de ses parties relativement à d'autres. Les plantes ont d'autres attributs dont il sera parlé au paragraphe sixième. ' Il n'est pas difficile de faire le signalement d'un homme ; mais peindre par des mots son air, son maintien , sa démar- che , n'est pas une chose aisée. De raéme , il est beaucoup plus facile de décrire une plante que de faire connoître son port. Le port, dans les plantes, est l'aspect qu'offre l'ensemble de leurs parties, ou, si Ton veut, c'est leur forme et leur ma- nière d'être habituelles. Lherboriste ne distingue les plantes qu'au port ; il lui suffit d'avoir de la mémoire et un coup d'œil exercé , pour les reconnoître ; mais dès qu'elles ont une res- semblance apparente, il les confond. Le botaniste, au con- traire, ne prend Jamais l'une pour 1 autre, parce qu'il se sert. (ou doit se servir), pour les distinguer, d'une analyse fondée- sur des caractères invariables et tranchés. Quand rherboriste ne nomme ou ne conuoît pas une plante à l'inspection, ja- mais Il ne sajira quelle plante c'est , si on ne le lui dit. Le bota- niste peut méconnoître d'abord colle qui s'offre à ses yeux ; mais seul, et sans aide que sa méthode et ses livres, il la nomme aussitôt qu'il Ta analysée. L*herboriste ne voit dans une plante qu'elle-même ; il ne la rapporte qu'à elle. Le bo- taniste y voit une foule de rapports avec d'autres , et il lui as- signe tout de suite la place qu elle doit tenir dans l'ordre na- turel et méthodique des végétaux. Enfin , dans le premier, la connoi^anc* des plantes est une affaire de routine et de mé- moire ; dans le second , elle est une vraie science. Cependant le botaniste ne doit pas négliger entièrement le port ; il est assez ordinaire de trouver de l'analogie dans le portdes plantes du même genre ; mais II faut éviter de donner à ce caractère plus diniportauQe qu'il n'en a. Deux plantes, surtout dans les familles vi-aiment naturelles , peuvent se ressembler par BOT 3ï3 ie port, et avoir dans les détails de leurs parties des caractères qui les différencient esseniiellenicnt, et qui même souvent les éloignent beaucoup l'une de Tautre. lY. Climats et lieux particuliers où croissent les plantes. — Quel- <|ue bien décrite que soit une plante, on n'en a qu'une con- noissance imparfaite, et il est surtout difficile de la cultiver, si on ne connoît pas son habitation naturelle , c'est-à-dire, le pays et le climat où elle croît d'elle-même , les lieux où on la trouve le plus communément, et l'espèce de sol quelle préfère. Le pays ou la région s'énonce nominativement. Le climat se compose de la latitude, de la longitude et de l'élévation perpendiculaire au-dessus du niveau de la mer. Les lieux varient beaucoup. Il n'en est point où quelque plante ne reçoive le jour et ne se plaise. Elles croissent dans les eaux, sur la terre , sur les habitations des hommes , sur les plantes mêmes. Les lieux couverts d'eau ou arrosés , sont : la mer, les ri- vages de la mer, les fleuves, les rivières et les ruisseaux, les iacs , les étangs et les fossés , les bords des fleuves , des ri- vières, etc.; les fontaines, les marais de toute espèce, comme palus , terres fangeuses, uligineuses, prés inondés, elc. Les lieux secs (c'est-à-dire non arrosés), sont : les mon- tagnes du premier et du second ordre , les rochers , les plaines, les sables , les coteaux , les vallées , les foréis , les bois , les champs incultes , les guérets ou jachères , les champs cultivés , les lisières des champs , les prés , les pâturages , les chemins , les haies. Les parties des habitations des hommes où croissent natu- rellement plusieurs plantes, sont : les jardins , les cours rem- plies de fumier, les toits , les murailles. Quelques-unes viennent aussi sur des arbres , sur des herbes, sur des vieilles souches d'arbres, sur des bois morts. On les distingue en parasites vraies, lorsqu'elles tirent leur nourriture du corps sur lequel elles croissent , et en para- sites fausses , lorsque ce corps ne leur sert que de support. Dans les divers 50/.$ qui donnent naissance aux plantes, il V a presque toujours une substance qui domine , ou le sable, ou l'argile , ou la craie , ou la terre végétale. Ainsi , quandon indique l'habitation naturelled'uneplante, ou doit faire mention de quatre choses; savoir : i." du lieu ou point du globe où elle croît ; 2.° du nom de la contrée ; 3.° du site particulier ; 4^." du sol. La position géographique et la hauteur perpendiculaire , sont l'indication du climat. L'exposition et le sol sont l'indi- cation du site. ^.i B O T V. Cmissance et durée des plantes. — J^a croissance d'une plante est le développement successif de ses parties , depuis le mo- ment où elle sort de Tembryon jusqu'à celui où elle a ac- quis sa hauteur et sa grosseur naturelles. Sa durée est le temps qu'elle vit. Dans la croissance , on remarque cinq choses principales: 1° ha germination ou le premier développement du germe : on doit observer le temps qu'il met à sortir de terre, la ma- nière dont il en sort , l'époque de l'année où il sort. 2.° La gemmation : c'est l'épanouissement du boulon dans les arbres et les arbrisseaux ; on en considère aussi l'époque et le mode. 3.0 La Feuillaison. F. ce mot, 4-." La Floraison. F. ce mot. 5.° La fructification , c'est-à-dire , la parfaite maturité du fruit , sa chute ou celle de la semence. Le temps que vit l'em- bryon séparé de la plante-mère , c'est-à-dire , le temps pen- dant iequel les semences conservent leur faculté germinatricc, est une suite de la fructification. En considérant la durée d'une plante , on dit qu'elle est : Annuelle , quand sa lige et sa racine périssent l'une et l'autre chaque antiée. F. Plantes monocarpiques. Bisannuelle , trisannuelle , quand elles ne vivent que deux ou trois ans. Fioare , lorsque sa racine seulement vit plusieurs années. V. Plantes polycarpiques. Arbuste et Akriusseau. F. ces mots. Ar/ire. La durée des arbres, ainsi que celle des arbustes et des arbrisseaux , est , en général , proportionnée à la lon- gueur de leur croissaru:c. F. le mot Arbre. VJ. Qualités et habitudes des plantes. — Les qualités sensibles dont les plantes sont douées dans leur état naturel , ne doi- vent pas être confondues avec ce qu'on appelle communé- ment leurs propriétés ou vertus. Nous entendons par qualités des plantes , ceux de leurs attributs qui affectent assez vive- ment nos sens , tels que leur hauteur , leur petitesse et leur grosseur , leur couleur , leur odeur , leur saveur , et quel- ques autres qui font diverses impressions sur l'organe de la vue , du tact ou de louïe. Ainsi leurs qualités ne produisent en nous que des sensations , tandis que leurs propriétés ou vertus opèrent sur nos corps , comme sur ceux des animaux , différens effets salutaires ou nuisibles. Ces qualités sensibles dans les végétaux, sont assez souvent une indication sûre de leurs propriétés. La couleur des plantes est développée par la lumière. Elle est couslaule dans certaines espèces , variable dans le plus BOT 2,5 grand nombre. C'est le plus bel allribut de ces êtres organi- sés , et celui qui , dans les tleurs surtout, frappe le plus agréa- blement nos yeux. Quoiqu'il ne puisse pas rigoureusement former un caractère botanique , on ne doit jamais négliger d'en faire mention. Chaque partie des plantes est le plus ordinairement teinte d'une même couleur , qui semble lui être propre. Ainsi le calice est communément vert; les anthères sont communé- ment jaunes , etc. Il existe néanmoins une famille entière , celle des graminées , dont les anthères , dans la même es- pèce,* sont tantôt jaunes et tantôt rouges. Cette différence de couleur se fait sentir sur les organes accessoires qui sont ou plus pâles dans le premier cas , ou plus foncés et rougeâlres dans le second. Ce phénomène, assez particulier, mérite Tatteniion des observateurs. Les feuilles sont toujours vertes ; mais les couleurs des Heurs varient à Tinfmi. On peut faire deux principales divisions des couleurs qu'offrent les plantes; l'une relative aux différens degrés de transparence, de blancheur et de noirceur; l'autre conforme à celle que produit le prisme. Voyez à ce sujet la Philos, botan. de Linnseus, page 2^3 et suiv. , et l'/n^rof/wcZ/ow à l'ouvrage d'Adanson , g.^ Système , vol. i , pag. aSa. Le principe de Vodeiir des plantes n'est pas connu. (F". les dixième et onzième système d'Adanson, et le mot Arome.) L'organe de l'odorat et celui du goût ont beaucoup de rap- ports entre eux. On consulte ordinairement le premier avant de satisfaire l'autre; et ce qui sent mauvais est rarement trouvé bon. Ainsi, dans les corps naturels, comme dans les mets préparés par l'homme, l'odeur est l'avant-coureur du goût. Cela ne veut pas dire que toute plante qui exhale un doux parfum, a une saveur qui plaît ; mais que toute herbe ou tout fruit agréable au goût, a communément une bonne odeur. L'arc-en-ciel ef le spectre solaire offrent des termes de comparaison invariables et précis pour déterminer les cou- leurs. Il n'en existe pas de tels pour les odeurs et les saveurs différentes , qu'on est obligé d'exprimer par des mots vagues et assez insignifians. Souvent on désigne l'odeur d'une plante par la ressemblance de cette odeur avec celle d'une autre- plante très-connue. Il en est de même de la saveur. C'est ainsi qu'on dira que telle racine ou telle graine a l'odeur et le goût de l'ail , l'odeur et le goût de l'anis , etc. Il est donc difficile de classer les odeurs et d'en faire une division nette et claire. Celle que Linnaeus présente aux botanistes , qui a été refaite par Adanson , etc. , est loin d'être complète ; faute d'autre, nous l'insérons ici avec quelques changemen;s. 2i6 B O T On peut distinguer neuf principales odeurs; savoir : \Sutieur ambrée ou musquée : c'est celle de Fanibrettc, du géranion musqué, etc. \Jod. suave : comme celle du lis, du jasmin , de la tubé- reuse , etc. LW. aromatique : qu'on trouve dans la canndle, le girolle, les feuilles de laurier, etc. h'od. piquante : comme celle de la moutarde , du cochléa- ria, etc. lu od. fade : qu'ont beaucoup de (leurs, telles que l'onagre, la primevère, etc. L'od. furie: comme celle de l'ail, de Vassafœiida^ etc. \Jod. suporathe on stupéfiante : telle que l'odeur du pavot blanc , de la jusquiame , de 1 liièble , etc. Liod. nauséaboiule : qui provoque le Vomissement ou l'éter- nuinent , comiue la coloquinte , l'ellébore, le tabac, etc. ^Jod. fétide : comme celle de l'ansérine fétide, du stapelia qui sent la viande pourie, des fleurs du dracontium qui exhalent une odeur cadavéreuse , etc. Linnœus a essayé aussi de rapporter toutes les saveurs à un pePit nombre de saveurs connues. Il en distingue dix princi- pales , qui sont : La sui'eur douce ; exemples : la canne à sucre , la manne , la figue, etc. La sa\>. acide; ex. L'oseille , la groseille, le tamarin, etc. La 5^1^. grasse ; ex. L'amande fraîche; la graine de lin , et beaucoup d'autres semences, qui , contenant un principe hui- leux, sont en général propres à faire des éinulsions. \jAsav. salée; ex. La crisle marine, la soude, etc. La sao. arriére; ex. La rhubarbe, l'absinthe, etc. La5«t>. styptique; elle produit une coniraclion particulière sur les lèvres, la langue et le palais. On la divise en saoeur austère , qui tient un peu de lacide, comme celle qu'on re- marque dans les fruits verts; et en 5«c«/f acerbe^ qui lient plus de l'amer ; telle est celle de la prunelle des haies. Le coing, même mùr, a une saveur styptique. Yàdi saveur visqueuse ; ex. Le fruit du jujubier , celui de la kelniie gombo , la racine de guimauve. Cette saveur est foible et affecte peu vivement le palais. La sav.dcre\ ex. L'ail, l'arum ou pied-de-veau, etc. Cette saveur est quelquefois caustique. La saiK sèche (et insipide ) , c'est-à-dire , l'absence de toute saveur ; ex. La farine, quelques écorces , etc. La sao. aqueuse; ex. Les concombres, la laitue, les plantes potagères qui contiennent beaucoup d'eau, etc. A ces dix sortes de saveurs, on peut ajouter : BOT 2,7 I.a sav. piquante ; ex. La moutarde , le cochléarla , etc. La sao. nauséabonde^ c'esl-à-dire, celle «jul porte au vo missemcnt; ex. Le tabac , le cabaret, etc. Le tacl sert à déterminer la consistance des différentes par- ties des végétaux et la nature de la'surface. Eu touchant une feuille outoule autre partie, nous sentons si elle est épaisse, p,iasse, charnue, ou visqueuse; glanduleuse, piquante; ve- lue ou soyeuse; lisse, sèche, douce ou craquante; inégale , chagrinée , rude ou raboteuse. Ces épithètes expriment au- tant d'attributs, qui font chacun une impression particu- lière sur l'organe du loucher^ et qui servent à caractériser les plantes. Les habitudes des plantes nous sont moins connues que leurs qualités, sans doute parce qu'elles ont moins de rap- ports avec nous. Cependant elles sont très-intéressantes à connoître et aisées à observer. Il ne faut pour cela niscalpel, ni microscope , ni fourneau, il suffit d'avoir des yeux et de la patience. En parlant des agrémens de la botanique^ nous avons fait mention de quelques-unes de ces habitudes. Elles consistent en général dans les différentes manières dont les plantes crois- sent et se développent ; dans les diverses mutations de leurs parties, à chaque renouvellement annuel de la sève , et à chaque heure du jour et de la nuit ; dans leur tendance plus ou moins grande vers lair, la lumière ou d'autres corps; dans leur espèce de sommeil; dans leur irritabilité; enfin, dans une foule de modifications^articulières, qu'elles prennent, suivant les lieux, les circonstances, etc., et dontnous ne pou- vons pas faire ici 1 énumération, tant ces divers phénomènes sont nombreux , curieux et intéressans. ( V. la Philosophie botanique de Linnaus ; les ouvrages A'Adanson, Bonnet et au- tres physiciens célèbres. YIL Examen anaioniique des végétaux. — Lorsqu'on veut observer une fleur, et se faire une idée juste de sa structure et de sa composition, on en sépare les parties avec la pointe dun canift Cette dissection a conduit à celle des feuilles, des rameaux, des tiges , des racines. Bientôt Ihomme, tou- jours curieux, même des choses qui importent peu à son bon- heur, a voulu scruter l'ouvrage de la nature, et pénétrer dans l'intérieur des végétaux, pour connoître leur organisa- tion intime, (irew , Malpighi ', et quelques autres, se sont livrés particulièrement à celle étude , qui exige une patience incroyable et des yeux de lynx, aidés de bons inslrumens mi- croscopiques,etsurtout l'absence de toute espèce de prévention . On a fait sur cet objet plusieurs découvertes, qui n'em- pechentpas les naturalistes d'être, encore aujourdhui, par- 2i8 E 0 T 1 âgés d'opinion sur les points essentiels. Chacun bâtit son système, qu'il appuie de ses propres observations. Le vrai botaniste n'en forge aucun , parce que celte partie de la science n'est pas assez avancée. Les substances organiques, dont il est parlé ailleurs dans ce Dictionnaire (F. l'article Arbre), sont: i.'^ Vépidtrme , lame mince qui recouvre extérieurement toute la plante de- puis la racine jusqu'au sommet ; 2." le tissu cellulaire ou réticu- laire ou cmeloppe cellulaire^ partie verte (ou diversement colorée), qu'on aperçoit dans une jeune tige d'arbre après avoir enlevé l'épiderme ; 3." Vécorce^ substance placée entre le tissu cellulaire et le bois , 4.° Vaubier^ couche ligneuse ou bois imparfait qui se trouve entre l'écorce et le vrai bois ; 5.0 le io/ \J élaboration des sucs aspires ou absorbés : on la compare à la J/^«//V>« dans les animaux. 6.° La nutrition; travail dans lequel la plante assimile à sa substance tout ce qui lui con- vient. 7." \ji' accroissement : il a lieu tant que le végétal acquiert plus qu'il ne perd. 8." La sécrétion : c'est une séparation des sucs , opérée dans l'intérieur ou à la surface des plantes par certains organes, tels que les glandes et autres qui nous sont inconnus. 9." La transpiration. Toute plante rejette au-debors ce qu'elle n'a pas la faculté de retenir; ce qu'elle ne peut se combiner ; ce qui lui seroit nuisible. On appelle transpiration ou exsudation , le rejet qui a lieu par les pores. 10." \Jexpira~ iion ou exhalation est le rejet de différens fluides, ii." La dé- jection ou excrétion: ces deux mots expriment le rejet de toute matière liquide plus ou moins épaisse , résultante dune sé- crétion quelconque. Quand quelqu'une des fonctions ci-des- sus est dérangée par vm accident, le végétal souffre et languit. Quand elles cessent toutes, il meurt. Pour savoir comment les naturalistes modernes expliquent la plupart de ces fonc- tions , lisez la Physiologie végétale ., par Sennebier, et ï Intro- duction il l'étude de la Botanique , par Philibert. La plupart des autres écrits modernes , en se contredisant les uns les autres, et souvent eux-mêmes, ou étant inintelligibles , ne servent qu'a obscurcir.de plus en plus la matière. Elle est, pour cer- tains esprits systématiques , ce que sont pour les esprits superstitieux et pusillanimes , les nuages dans lesquels ils voient toutes les formes que leur représente leur imagination , IX. Analyse chimique des plantes , pour connoître leurs élémcns et leurs matériaux immédiats. — Quoiqu'on puisse appli^er à cette analyse une partie des réflexions que nous venons de faire sur la physiologie végétale , elle n'en oftre pas moins de grandes ressources au botaniste, dans l'étude suivie qu'il fait des plantes; et v'He fournit surtout des résultats très-sûrs et très-sensibles, dont l'économie domestique, la médecine et les arts tirent le plus grand parti. Ces résultats sont ce qu'on appelle les produits des végétaux ou leurs matéiiaux immédiats. On leur donne ce dernier nom, parce qu'on suppose qu'ils «■nlrent en plus ou moins grand nombre dans la composition de ces êtres organisés. Eux-mêmes sont composés d'élc- mens , c'est-à-dire, de deux ou de plusieurs corps simples <|ui se sont réunis pour les former. On compte jusqu'à pré- sent six élémens des plantes ; savoir : la lumière^ le calorique , {'oxygène.^ Vhydrogène, V azote elle carbone. Les matériaux immédiats des végétaux sont : i." {'extrait ; BOT 20Î ï." le sucre; 3." le sel essentiel; 4-° V huile fixe ou grasse; 5." VhuUe vulatîle ou esseiitlcilc ; 6." l'crome ou e5/)nV rccleur \ n.° V amidon ou la partie amllacée ; 8." le camphre; g." la gomme , ou le mucilage, ou le viuqueux ; io.° la mme ; 1 1," le baume; la." \?l gomme-résine ; i3.o W fécule; 14-° le gluten, ou le glutineux ; iS." la matière colorante; 16," Vakohol ou esprit- de-oin ; 17." Va gomme élastique ; 18." le ligneux ou la partie li- gneuse. Voyez, chacun de c<;s mots à leur lettre. A ces dix-huit principes ou produits des végétaux, quelques chimistes ajoutent les quatre suivans ; savoir : U albumine , substance qui a de l'analogie avec le blanc de l'œuf, et qu'on découvre dans les plantes vertes , et surtout dans leurs parties molles. Le tannin , qui se trouve dans les matières propres à tanner les peaux. V. Tan. hegallin, principe particulier , abondant dans la noix de galle. Le subère , autre principe particulier , de nature inconnue , abondant dans le liège , et admis par Fourcroy datjs Tépi- derme de tous les végétaux ligneux. Les plantes contiennent aussi diverses terres , telles que la chaux , la silice , la baryte , Vahimine , la magnésie. On trouve dans quelques-unes le phosphore., le soufre et V ammoniaque. Les alcalis nommés soude et potasse , sont des résultats de la com- bustion des végétaux. X. Culture et conseivution des plantes. — La culture., considérée du côté de l'observation, est une ^branche de la botanique ; car elle fournit le moyen de connoitre les plantes aussi complète- ment quH est possible. 11 suffit souvent , il est vrai , à l'obser- vateur d'examiner une plante dans un état convenable , pen- dant un moment assez court , pour saisir ses caractères essentiels, et apercevoir ses principaux rapports avec d'autres plantes : mais s'il ne l'a point élevée , s'il ne l'a vue à tous les âges jusqu'à son parfait développement , les différentes mo- difications , les divers accidens qu'elle présente dans le cour.<; de sa croissance, lui sont inconnus. En la cultivant , au con- traire, il se familiarise nécessairement avec elle ; et comme 11 est obligé de lui rendre des soins journaliers , aucune de ses habitudes, aucune des particularités intéressantes qui ia concernent , ne peut lui échapper. Après quelque temps même , ses yeux se sont tellement accoutumés à la voir , et la figure de cette plante qu'il a nourrie, s'est tellement empreinte dans son imagination , que , la perdît-il de vue pendant un grand nombre d'années, 11 la reconnoîtroit tou- jours. Il est donc utile au botaniste d'être cultivateur ; et s'il veut .;i2 BOT acquérir la connoissance parfaite des végétaux, i) ne doit presque rien ignorer de tout ce qu'il importe à celui-ci de savoir : le lieu, l'exposition et le sol qui conviennent à une plante; Tengrais et la préparation qui doivent être donnés au -terrain disposé pour la recevoir; le ternie au-delà duquel la semence perd le germe de vie qu'elle renfermoit; la saison dans laquelle on peut sans risque la confier à la terre; les soins qu'exige la jeune {)lante jusqu'à ce qu'elle ait acquis quelque force ; l'élévation à laquelle elle parvient dans son état adulte, et l'espace qu'elle doit alors occuper, quand rieu ne fait obstacle à son accroissement ; le temps de sa vie et de l'année où sa végétation est la plus forte ; celui où elle pro- duit ses (leurs; celui qu'il lui faut pour conduire ses fruits à parfaite maturité; l'époque enfin où ses sucs propres , soit résineux , soit colarés , soit sapides ou d'autre qualité , sont abondans et peuvent être recueillis pour notre usage : toutes ces choses, en un mot, font partie de l'histoire naturelle d'une plante, et intéressent le botaniste comme le cultiva- teur. L(; premier doit conuoitre , aussi bien que le second , la manière dont il est plus avantageux de reproduire et de multiplier la même plante, soit par la voie du semis , soil eu couchant ses branches , ou en plantant ses boutures , ou en éclatant ses racines , ou en détachant ses rejetons ; soit en la greffant sur une autre plante du même genre ; et dans ce der- nier cas, il doit connoitre le sujet qu'il convient de préférer. 11 doit savoir enfin si la plante dont il s'occupe peut être en- tièrement abandonnée à la nature dans le développement de ses branches et rameaux , ou s'il est quelquefois nécessaire de les couper ou de les raccourcir par la taille. • On voit que, dans la culture des végétaux, les connois- sances et les soins du botaniste doivent être à peu près les mêmes que ceux du jardinier. Mais l'objet de ces soins, pour l'un et l'autre , est différent : le premier cultive pour ob- server, et le second pour avoir ; mais celui - ci souvent est privé des moyens de se livrer à de telles recherches. Le botaniste doit, par les mêmes raisons, employer toutes sortes de moyens pour conserver le plus long-temps possible, vivantes ou mortes, les plantes qu'il a intérêt d'é- tudier. Ainsi, en hiver, il couvi'ira de tan , de paille ou de fu- mier, celles de pleine terre que les fortes gelées pourroient endommager ; il mettra , pendant cette saison, les plantes des climats chauds, dans la serre^ou l'orangerie ; et toutes celles qui croissent et périssent la même année , seront conservées en échantillons secs dans son Herbier. (K. ce mot.) Il appar- tient aussi au botaniste de savoir distinguer, au premier coup d'œil , toutes les herbes , les écorces , les semences et les BOT 20?, racines , tous les fmlts et autres produits vdgetaux qu'on trouve chez les herboristes, droguistes, et dans le com- merce. Leur emploi dans les alimens , dans la médecine et dans les arts, doit être l'unique , ou du moins le principal but de ses travaux et de ses recherches. XI. Propriétés alimentaires et médicinales des plantes. — En parlant des qualités des plantes, § \ I, nous avons dit qu'elles étoient assez souvent indicatives de leurs propriétés. En effet , les plantes d'un aspect triste et d'une couleur sombre et livide, sont ordinairement ou malfaisantes, ou au moins suspectes; icWes soni la jiisquiame^ la belladone., etc. Celles qui manquent de couleur, comme nos laitues et nos chi- corées cultivées , sont insipides. La couleur blanche annonce communément la douceur; la couleur j^er/e , la crudité; i.** jaune., l'amertume; la ronge., l'acidité. Ici, comme on ie voit , c'est une qualité qui est indiquée par une autre ; mais toutes ces données générales ne sont pas sans exceptions. Si on consulte dans les plantes leur odeur et leur ^veur, on trouvera que celles qui manquent de l'une et de l'autre son* presque toujours inertes. L'odeur agit sur les nerfs , et la sa- veur sur les fibres , sans que jamais le contraire arrive. Les plantes très-odorantes ou sapides ont des propriétés décidées; dans celles d'une odeur ou d'une saveur agréables, ces pro- priétés sont salutaires ou innocentes; elles sont, au contraire, nuisibles ou dangereuses dans .les plantes d'une saveur acre , ou d'une odeur nauséabonde. « En général, dit Linnœus , les plantes musqiw'es sont prO- }> près à relever les forces abattues : celles à odeur suave dis- n posent à l'amour ; les aromatiques sont excitantes ; les fé- » tides , stupéfiantes ; les nauséeuses, corrosives. » V. pour les exemples le § VI de cet article, et consultez Adanson sur les vertus des plantes. Voici le tableau que donne le même auteur des différentes propriétés communément indiquées par les diverses saveurs des plantes. « Celles à saveur douce sont adoucissantes et en- » graissent ; les plantes acres sont incisives, et quelquefois cor- » rosives ; les plantes grasses sont adoucissantes et émo!— » lientes ; les styptiques, astringentes et épaississantes ; les » acides , rafraîchissantes et atténuantes ; les amères , balsa— » miques et toniques ; les visqueuses., émoussantes et adoucis- » sanles ; les salées , pénétrantes et détersives ; les aqueuses , >) humectantes et purifiantes : enfin , celles à saveur sèche sont » absorbantes et desséchantes. » Voyez pour les exemples le même § cité ci-dessus. L'organisation des plantes , leur rapport de familles ou congénères, l'espèce de. sol où elles croissent, les sucs 2:^4 13 O T qu'elles donnent, la conformation paiiiculière à quelques- unes , sont encore autant d'indices presque assurés de leurs diverses propriétés. 11 faut pourtant compter sur beaucoup d'exceptions. Ainsi, las plantes graminées sont la plupart ali- mentaires , les papiiionarées aussi ; les sulanées et les renoncu- lacées sont, au contraire , presque toutes vénéneuses ; les labiées sont aromatiques et nervales ; les crucifères^ anti- scorbutiques; les mahacées ^ émoUientes ; les horraginées ^ adoucissantes et cordiales ; les composées^ très-employées en médecine, sont généralement amères. Celles qui croissent dans les terrains secs, ont beaucoup de saveur; elles sont insipides ou très-doucés dans les terrains gras ; et les ter- rains aquatiques donnent souvent des plantes malfaisantes et corrosives. Parmi les laciesccnfes , il y en a d'innocentes et de vénéneuses ; mais les unes ou les autres se trouvent presque toujours dans la même famille. Enfui « les plantes « ou fleurs à JSectaire (F. ce mot), telles que Voncolie^ » VaconiL, etc., sont communément, dit Linna'us , d'un » usage dangereux. La capucine , le pied-d" alouette et quel- « ques autres doivent être exceptées. » Parmi les plantes qui servent à nourrir Thomme et les ani- maux, on distingue: i." Les plantes céréales: ce sont colles dont on fait du pain, comme le seigle , le froment , Torge,- etc. 2." Les plantes àoïïV on mange les racines, telles que la rave, la pomme de terre, l'ognon ; ou les tiges, comme l'asperge , le cardon ; ou las feuilles , comme tous les choux , les épinards, les laitues, etc.; ou le réceptacle, tel que l'arti- chaut ; ou les houtuns à fleurs , comme ceux du câprier et du clou de girofle ; ou las fleurs entières , comme celles de la primevère, de la buglose ; ou les fruits , il y en a un très- grand nombre. 3." Les plantes qui fournissent différentes boissons , tejjes que le cacao, le thé, le café, le limon, le raisin, la pomme , etc. , qui donnent le chocolat , le thé, le café, la li- monade , le vin , le cidre , etc. 4.° Les plantes dont les sucs acides sei'vent à faire des li- queurs ou des sirops , comme le citron, la cerise , le verjus , Tépine-vinelte , etc. ; ou dont les surs doux produisent un sel sucré , comme la canne à sucre , la betterave, la carotte , l'érable à sucre, etc. 5." Les plantes propres à la nourriture des animaux sont en très-grand nombre. Voyez la division qu en fait Linna;us, Fliilos. botan. , page 279. Les hommes de tous les pays font aussi un r.sage particu- lier de plusieurs planles, soit pour parfumer leur haleine ou BOT 2,5 leurs bains, soit pour réveiller leurs sens, soit pour tçoublcr leur cerveau, ou se procurer des sensations nouvelles, qui annoncent plus la satiélé que le besoin .G r> O T ( }'oy. ce (lornior mol. ) Les Imlles grasses doni on tait usage dans la pciulurc sont coiuinuuéineiil exprimées des graines. Les gommes el les résines fournissent les \ernis. Enfm , les feuilles de plusieurs végétaux , comme celles de l'indigo el de la gaude, isatis t/nrfuria, Limi., donnent , par la macéra- tion el le lavage, des fécules colorantes précieuses. Ce n'esl point ici le lieu de nous étendre davantage sur coT objet. En parlant de chaque végétal en particulier, nous fai- sons connoilre son utilité et son emploi dans les arts. S'il est une chose qu'il ne soil pas permis au botaniste d'ignorer, c'est celle-là. Chaque fois qu'on lui présente une plante, il doit pouvoir dire à qiioi elle est honne , el quelle application rhonnne en fait à ses divers besoins ; connue en voyant un produit quelconque de son industrie , il doit savoir si les ma- tériaux en ont élé pris ;elle, Eucelle, Synoïque, Sioili.ine, Distome, Diazome, ASTROLE, POLYCYCLE, BOTRYIXE et PyROSOME. (B.) ROTP^YLLE, Boiryllus. Genre d'animaux -Mollusques, sans coquilles , agrégés et fixés ., placés d'abord parmi les po- Ivpes et a côté des éponges, et ensuite reportés dans la classe des mollusques, à laquelle ils appartiennent rccUcmenl , psr 228 BOT MM.Dcsmarest et Lesueur, dans le Mémoire qu'ils ont lu à la Société pliilomatique , le 22 avril i8i5 (i). Ce genre contient deux espèces , dont la première, le Bo TRYLLE ÉTOILE, cst celle dont les naturalistes se sont le plus occupés, La seconde est le Botrylle congloméré : il est remarquable en ce que les animaux qui le composent sont placés sur plusieurs rangs superposés les mis aux autres. Celte espèce rapproche les hulrylles des Pyrosomes. Les hotrylles étoiles se présentent sous la forme d'expansions membrano-gélatineuses , qui recouvrent des corps marins de diverse nature , tels que les roches et les plantes marines. Ces expansions ont une sorte de base qui offre une multitude de petits plis très-rapprochés les uns des autres , et sur la- quelle on voit, de distance en distance , des étoiles saillantes formées de rayons dont le nombre varie de trois à vingt. Rondelet paroît avoir observé ce corps marin sur une grappe d'œufs de sèches. Gesner et Jonston n'ont fait que copier Ron- delet. Borlace l'observa de son côté et en donna une mauvaise figure. Schlosser le rapporta au genre des alcyons , et fut suivi par Pallas dans son ElcnrJius zoophythorum ; mais ce dernier auteur , sur les observations de Gaertner , en fit , dans ses Spi- (ilegia zoulogka , fasc. 10 , un genre particulier, auquel il donna le iK>m de hotrjllus , qui lui est resté depuis. Gaertner avoit remarqué le premier que chaque rayon des étoiles des hotrylles av oh deux ouvertures distinctes , l'une fai- sant la fonction de bouche, elTaufre celle d'anus. On pouvolt conclure de cette observation que chaque rayon étoitun ani- mal particulier , et chaque étoile une réunion d'animaux ; \nais Pallas, entraîné parla ressemblance qu'offrent au pre- mier coup-dœil les hotrylles avec les animaux des polypiers pierreux , ne vit dans chaque étoile qu'un seul animal dont les rayons n'étoicnt que les membres ou les tentacules, analogues à ceux des polypes proprement dits. Depuis, les naturalistes ont été partagés entre l'opinion émise par Gartner et celle qui a été adoptée par Pallas. Ellis d'abord, et Reinier ensuite , ont regardé les étoiles de hotrylles comme forn^ées d'autant d'animaux différens qu'on ycomptoit de rayons ; et Bruguières , MM. Delamarck, Cuvier et La- mouroux, ont considéré ces rayons comme étant des membres dépendans d'un même animal. Bruguières , trompé surtout par l'analogie que la forme (i) M. Savifiiny , auquel MM. D'^sinarcst et Lcsupur .ivoient com- muniqué quelques hotrylles , a coufirn'c pariiculièrement la descrip- tion qu'ils eu ont donnée dans le Bull. phil. et dans le Journ. de phys. Il continuîî h les laisser parmi les animaux radiaires , et les regarde comme des alcyons à Jeux oinertiirts. E O T ,,3 rayonnante scmbloit apporter entre les étoiles des hoUyîles et les animaux des polypiers, conipara ces animaux à la madrépore, arborescente à.e Don Ail ^ qui est une vraie caryophyllie. - En septembre i8i4, MM.Desmarest et Lesueui- ont trouvé des hoirylles dont les expansions recouvroient en enlier des ascidia virescens ( Sac animal de Diçquemare ) , qui pulluloient sous les bordages des vaisseaux renfermés depuis plusieurs années dans les bassins du Havre. Ils formoient autour de ces ascidies une sorte de manteau qui , en les déguisant , les fai- soit prendre au premier aspect pour une espèce jusqu\ilors inconnue. Leurs couleurs assez variée^, grise, jaune orangée et surtout bleu indigo , les faisoient principalement remar- quer. Ces botrylles , lorsqu'ils commencent à recouvrir une asci- die , sont peu saillans et forment des étoiles éloignées les unes des autres. Ces étoiles ont pour base un encroûtement mem- brano-gélatineux formé d'une multitude de petits plis , dont quelques-uns passent sur leurs voisins et semblent doublés. Les rayons sont placés sur cet encroûtement , et varient beaucoup en nombre , quoique ordinairement il se renferme entre cinq et douze. Cette irrégularité dans le nombre de ces rayons ne se remarque jamais dans celui des bras ou tenta- cules des polypes proprement dits. Lorsque ces étoiles sont plus développées et plus nom- breuses , elles se touchent par leur base , et forment une sorte de tapis ou enveloppe commune qui recouvre extérieurement les ascidies. Les rayons de ces étoiles sont en massues , leur exlrémilé la plus mince étant tournée vers l'intérieur, et la plus épaisse formant le contour extérieur ; tous sont liés vers le cenire de létoile à laquelle ils appartiennent, par une membrane cir- culaire commune qui fonne une ouverture plus ou moins di- latable et plus ou moins susceptible de s'allonger en tube. Leurs figures et leurs couleurs varient beaucoup. Lorsqu'ils sont contractés, ils présentent un pli longitudinal qui n'est pas apercevable lorsqu'ils sont dilatés. Tous , lorsqu ils sont épanouis , ont leur extrémité extérieure arrondie , renflée , cl présentant en dessus une ouverture circulaire dont le bord est garni de huit filets ou tentacules convergens, quatre plus grands que les autres , et alternant avec eux. L'autre extrémité se termine en pointe en dedans de la membrane circulaire qui forme le centre des étoiles des bo~ irylles , et présente pour chaque rayon une seconde ouverture de laquelle MM. Desmarest et Lesueur ont vu sortir distinc- tement, sur des sujets vivans , de petits corps opaques qui leur ont paru analogues aux matières excrémentielles rendues y'DE DE Virginie de Linnseus, dont les parties de la fructification s'écartent un peu de celles des autres, étant rangéessurdeuxlignes.llnediffère pas duBoTRY- CHiOîV- de Sm artz. (b.) BOTRYS. Nom spécifique d'une Germandrée. (b.) BOTBYS DU MEXIQUE. V. au mot Aîsserine. (b.) BOTRYTIS , Boirytls. Genre déplantes établi par Per- soon aux dépens des Moisissures. Les caractères auxquels on le reconnoîtsont: des capsules nues , réunies en tête ou en grappes , non agglutinées, situées à rextrémilé de pédoncules droits , rameux ou dichotomes. (B.) BOTTATRIE. Un des noms du Gade lotte, (b.) BOTTE. Les Prussiens appellent ainsi le Turbot, (b.) BO TTI. JSom vulgaire du Labre du Nil , qui appar- tient aujourd'hui au genre Chromis. (b.) BOTTLE-HEAD. C'est le biits-kopf^ espèce de cétacé qui forme le genre Hypéroodon. (desm.) BOTYS , Jiof)s, Lat. (ienre d'insectes de l'ordre des lé- pidoptères, famille des nocturnes, tribu des deltoïdes, ayant pour caractères : ailes entières, horizontales, formant avecle corps un triangle, ou la figure d'un delta; lesquatre palpes dé- couverts ou apparens, avancés en forme de bec ; antennes ordinairement simples ; une trompe distincte; chenilles à seize pâlies, selogeant, pour la plupart, entre des feuilles qu'elles plient ou<|u'ellcs entortillent , et dont elles se nourrissent. Les /johys sont placés par Linnseus , soit avec ses phalènes f^rumctres , soit avec ses phalènes /?/ra/e5. Plusieurs espèces fréquentent les lieux aquatiques , leurs chenilles vivant dans leau, et s'y fabriquant, avec les feuilles de diverses plantes qui y croissent , des tuyaux où elles sont à couvert et où elles se métamorphosent. Réaumur nous a donné un mémoire par- ticulier sur trois espèces de chenilles qui ont ces habitudes , et qu'il distingue sous le nom à^ aquatiques. Les deux premières se nourrissent des feuilles d'une espèce de potamogéton ou dCépi d'e iu{Potaniog.natans), Linu. L'une d'elles {Phal.potam. Linn.; Réaum, iùlil. , pi. 32 , fig. 1 1 ) se loge dans une coque ovale , aplatie , composée de deux morceaux égaux de feuilles de cette plante , appliqués l'un contre l'autre ; cette coque est attachée aux feuilles. Le corps de la chenille est ras , d'un BOT 233 l)lanr liiisant , avec quelques poils de la même couleur , et une teinte brune sur les trois premiers anneaux ; elle peut retirer une grande partie de sa tête sous le premier, qui forme ainsi une espèce de capuchon ; les stigmates sont saillans , et semblables à de petits mamelons. Lorsque le temps de sa transformation est arrivé , elle tapisse de soie 1 intérieur de sa cellule, et se fait une coque blanche de la même matière. L'insecte parfait agglutine ses œufs sur les feuilles, et les re- couvre presque toujours avec un morceau de ces feuilles , ou d'un petit paquet de celles de la lentille d'eau. Le potamogéton sert encore de nourriture aune autre che- nille analogue ; mais son tuyau est irrégulier et composé de petites portions de ses feuilles. Le corps de cette chenille est d'ailleurs plus rond et d'un brun verdâtre. Réaumur n'a point connu le lépidoptère qui en provient. La chenille d'une troisième espèce {Phalaenalemnata, Linn.; Réaum. , ii !d. , pi. Sa , fig. i4., i5 ), se fait un tuyau com- posé de feuilles de lentilles d'eau. Degeer a observé les habitudes et les métamorphoses d'une quatrième espèce ( P^i//tKnfl 5/rafroto , Linn.; Deg. , Insect. , toui. I.", pi. 87 , fig. 2 , 4-1 12 , 16, 17, 18). Sa chenille mange les feuilles (\\x slrutiotes ; elle est verte et toute couverte de longs filets en forme de poils , dont l'intérieur offre des tra- chées ; ce sont des espèces de fausses branchies, telles qu'on eu voit dans plusieurs larves aquatiques. Ces espèces de botys aquatiques ont souvent une partie de leurs ailes brillante , argentée ou un peu nacrée. La phalène queue-jaune de Geoffroi {Phalœna urticata. , Linn. ) , qui est blanche , avec des taches noires et ovales sur les ailes , le corselet et l'extrémité postérieure de l'abdomen jaunes , est encore une espèce de botys. Sa chenille plie les feuilles de l'ortie, et reste neuf mois dans la coque qu'elle s'est filée , avant de passer à l'état de nymphe. Elle est rase, verte, avec une raie plus foncée le long du dos. La même plante nourrit une autre espèce de ce genre , la phalène verticale à& Linnœus. ( Rœs., Insect. , tom. 1.^% class. 4» tab. ^. ) Nous trouvons souvent dans l'intérieur de nos maisons , sur les murs, une autre espèce, la phalène de la farineiJPhalœnu farinulis) , de Linnreus , ainsi nommée , de ce que sa chenille vit de farine. L'insecte parfait a la base de l'angle postérieur et antérieur des ailes de dessus , d'un bnm rougeâtre ; le mi- lieu est plus clair , d'un gris un peu glauque , en forme de grande bande transverse , avec une raie blanche , anguleuse et transverse sur les deux bords; l'abdomen est relevé. Ce genre offre encore plusieurs autres espaces , comme les 23^ B O U phalènes purpuralis , foificalis, sulphuralis , etc., de Linnripus.. (L.) BOU. Le Figuier sauvage porte ce nom dans le midi de la France, (b.) BOUARINA. Nom piémontais des Bergeronnettes JAUNE et DE PRINTEMPS. (V.) BOU Aï IjiSozf/amefl!. C'est un petit arbre des Indes, dont les feuilles sont éparses, obloncues et pubescentes sur lesnervurcs de leur face inférieure; les fleurs, extrêmement petites et dispo- sées , vers le sommet des rameaux , en grappes simples. Cha- cune de ces fleurs a un petit calice , pubescent en dehors , caduc , et divisé en trois parties ; trois pétales oblongs , poin- tus, concaves , plus grands que le calice ; six étamines : un ovaire supérieur , ovale , aplati sur les côtés , velu , échancré à son sommet , et surmonté de deux stigmates obtus. Le fruit est une capsule presque cordiforme , aplatie , glabre, à bords minces et tranchans, ayant une échancrure à son sommet , et divisée intérieurement en deux loges , qui contiennenl chacune une semence elliptique. Cet arbre , que Linnceus avoit confondu avec l'OPHlOXY- LON , croît dans les Indes et dans les îles qui en dépendent ; toutes ses parties ont une très-grande amertume , et on s'en sert avec succès pour guérir les fièvres, rétablir les forces , et s'opposer au ravage des poisons, (b.) BOUBACH , BOBAQUE , ouplutôt BOBAK. Espèce de Marmotte. V. ce mot. (desm.) BOUBIE. Dans les relations des navigateurs , le fou est désigné sous la dénomination de bouhie. V. Fou. (s.) BOTJBIL. Nom que le Merle baniahbou porte à Can- ton, (v.) BOll-BOU. V. le genre Pfe-grièciie. (v.) BOUBOUT. Nom vulgaire de la Huppe, (v.) BOUC. C'est le mâle de la Chèvre, (s.) BOUC. Les pêcheurs donnent ce nom au mâle du Spare MENDOLE qui a la chair mauvaise et d'une odeur désagréable. (B.) BOUC D'AFRIQUE. T. Chèvre naine, (desm.) BOUC DES BOIS, ouBOSCH-BOCK , BOSBOCK. Mammifère ruminant du genre des Antilopes , et qui habile les environs du Cap de Bonne-Espérance, (desm.) BOUC DES BOIS ( Camùing Ootan). Marsden , dans sa description de l'île de Sumatra , donne ce nom à un quadru- pède ruminant qui paroît appartenir au genre des antilopes. F. Antilope de Sumatra, (desm.) BOUC-CERF , ou TRAGÉLAPHE DES ANCIENS. C'est un animal encore inconnu. Buffon le rapporte au Cerf B O U 235 clés Ardennes , mais sans doute à tort. M. Frédéric Cuvler croit plutôt le reconnoîire dans le Paseisg, ou Chèvre sau- vage, (desm.) BOUC DAMOISEAU (PETIT) de Guinée. C'est TAn- TJLOPE GRIMM. (dESM.) BOUC-ESTAIN. Vieux nom français du bouquelm tl cor- respond au mot allemand stein-buck , bouc de rocher. V. CiiÈ- \RE. (desm.) BOUC DE HONGRIE. On appelle ainsi IAntilope Saïga, (desm.) BOUC DE JUDA. V. Bouc de Juida. (s.) BOUC DE JUIDA ou CHÈVRE DE JUIDA. Race africame de l'espèce de la Chèvre, (desm.) BOUC DES ROCHERS ou BOUQUETIN. Espèce de Chèvre sauvage, (desm.) BOUC SAUVAGE. C'est le Bouquetin, (s.) BOUC AGE, Pimpiiiella. Genre de plantes de la pen- tandrie digynie , et de la famille des ombellifères, dont les caractères consistent en : cinq pétales presque égaux, un peu en cœur; cinq ctamines; un ovaire inférieur surmonté de dcjix styles droits, dont les stigmates sont un peu épais; un fruit ovale , oblong, et composé de deux semences nues, ap- pliquées l'une contre l'autre, avec trois stries extérieures saillantes. Ce genre est composé de quinze à vingt espèces, presque toutes indigènes, et dont les feuilles sont le plus souvent 'ailées, les ombelles penchées avant l'inflorescence , et les fleurs blanches ou purpurines. Parmi ces espèces , il faut remarquer : Le Boucage a feuilles de pimprenelle , PimpîneUa sovi- fi'iign-, Linn., dont les caractères sont d'avoir : les feuilles pin- nées , les folioles des radicales presque rondes, et celles des supérieures linéaires. Elle est très-commune dans les pâturages des montagnes, et passe pour être apéritive , détersive , sudorilique, vulnéraire, propre à guérir de la pierre, etc. Le Boucage à feuilles de berle, Fimpinellama^na, Linn,, qu'on reconnoît à ses feuilles pinnées , ses folioles toutes lobées, avec une impaire trilobée. Elle vient dans les bois des montagnes. Le Boucage à feuilles D''A^GÉLIQUE, qui est Vœgopodium podagraria de Linrueus, que Lamarck a réuni à ce genre ; et dont les caractères sont d'avoir: les feuilles inférieures pétio- lécs, pinnées, ou deux fois ternées, et celles du sommet ter- ijces. Cette plante croît dans les bois un peu humides, Te o36 B O TT long des haies dans les pays mont:\gne«x : elle est aussi em- ployée en médecine. Enfin, le Boucaoe a fruits odoratss , Pimpinella anisum , Linn. , dont le caraclère est d'avoir les feuilles radicales tri- fides , et dont la semence est si employée, sous le nom à'anis dans la»médecine, ainsi que dans les arts du confiseur et du parfumeur. Cette plante croit naturellement dans l'Ilalie, la Sicile, l'Egypte, et autres régions du Levant. On la cultive beaucoup en France :elie demande une terre légère, sablonneuse, et une exposition tres-chaudc. On la sème au printemps, lorsqu'on ne craint plus les gelées. Celles de ses graines qui ont plus de trois ans ne valent plus rien. Lorsque la jeuiîe.plante est hors de terre , il faut absolument arracher les plantes surnuméraires, pour espacer celles qui restent, à huit à dix pouces l'une de 'l'autre. On doit avoirbiensoin de les sarcler, et de labourer ou biner la terre de temps en temps. 11 est inutile, et même nuisible , d'attendre la parfaite maturité des graines que l'on destine au commerce; en conséquence, on coupe la plante , à quelque distance de* terre, dès que cette graine est dure et a requis toute sagrosseur : en agissant ainsi, les pieds repous- sent an printemps suivant, ou deviennent biennes. Les tiges nouvellement coupées doivent être exposées au soleil, et en- suite battues ; la graine nettoyée, demande à être conservée dans un lieu sec. La semence d'anis est cordiale, stomachique, carminative, dig{.'slive. On l'emploie dans l'enrouement, la toux, l'as- thme, la difficulté de respirer, et les vents qui naissent d'une' humeur crue, gluante et épaisse; elle est utile dans les tran- chées et coliques des enfans ; elle excite les urines et les règles. On en retire, par expression, une huile grasse, qui aune odeur agréable; et par distillation, une huile essentielle, qui jouit, à un haut degré, de toutes les vertus de la plante; huile «jii il est quelquefois dangereux d'employer à l'intérieur, mais dont les parfuiueurs font un grand usage. Les confiseurs couvrent les semences d'anis avec du sucre, et forment les pe- tites dragées qu'on appelle aussi anh , que tout le monde sait être si agréables au goût et si propres à fortifier Tes- ioiur.c. Sprengel a séparé des boucages deux espèces qui ont le fruit sans cotes et pubescent , pour en former un nouveau genre auquel il a .46 B O V parties correspondantes à cellc^s qui , dans les derniers, sont uniquement propres au mouvement ou aux pattes , soit que ces parties aient la forme de mâchoires , telles que les auxi- liaires , soit qu'elles ressemblent à des palpes ou à de petits pieds. Ainsi, tous les crustacés que j'ai cites auroient seize pattes , et il faudroit ajouter au nombre de celles que Ton a données, jusqu'à présent , aux scolopendres, deux paires de plus, leurs deux palpes et les deux crochets de leur lèvre in- férieure étant des organes analogues. M. Savigny applique ce système ^lux arachnides. 11 voit, dans ces animaux, des crus- tacés sans léte. Leurs mandibules ou les deux pièces supé- rieures de leur suçoir, représentent l'avant-dernière paire de mâchoires auxiliaires , ou la seconde. Ainsi le nombre de leurs pieds seroit de douze , au lieu de huit. Les entomoslra- cés de ÎMuller lui paroissent avoir été établis sur deux types principaux, dont 1 un , ayant pour exemple les apus , a plus d'affinité avec celui d'après lequel les crustacés, mentionnés ci-dessus, ont été formés, et dont l'autre, pris dans le genre limule, se rapproche davantage du type des arachnides- Telles sont les recherches de cet habile zoologiste , rela- tives aux insectes de Linnaeus qui ont plus de six pattes, et qu'il désigne collectivement sous le nom àapiwpodes (^pattes sun.rj/n). Ce sont précisément ceux aveclesquelslîrisson com- posoit sa classe des crustacés. J'exposerai plus bas les obser- vations de M. Savigny , qui ont pour objet les insectes- hexa- podes. Les autres pièces de la bouche des insectes broyeurs qu'il nous reste à examiner, sont la lèvre qt le labre. La lèvre, placée, ainsi que nous l'avons dit, entre les mâ- choires, et fermant la bouche dans sa partie inférieure , est composée de deux pièces , dont l'une insérée sur celte por- tion du dessous de la tète, que l'on nomme le gosier , sert de base ou de support à l'autre. La première, ordinairement cornée ou coriace, est le menton] l'autre, ou la supérieure , est la langiielte (i). Celle-ci , par sa consistance membraneuse et flexible , par hîs cils de son bord supérieur, contribue beau- coup à la déglutition. Elle est tantôt entière , lanlôt plus ou moins échaucrée , ou même trifide : elle se prolonge quel- quefois en un filet très-long, comme dans les apiaires. Sur les côtés antérieurs , et très-ptès de l'extrémité supérieure du menton, soiît insérés deux palpes, ordinairement plus petits que les maxillaires , et moins articulés. Dans la plupart des scarabéides , le menton recouvre entièrement , ou peu s'en faut, la languette, et porte même les palpes. 11 est en demi- (i) Il ne faut pas la confondre avec la pièce que ÎNI. S:;vig:iy noujïiiç ainsi , et cju: et ,. pour moi, X'iprglolle. B O U $47 lube cylindrique ou en cône renversé, dans les hyménop- tères. Sa longueur est d'autant plus grande , que les mâ- choires et la lèvre prennent davantage la forme d'une trorttpe. Mais , en général , il est presque carré ou en trapèze dans les uns , presque demi-circulaire ou ovale dans les autres, et souvent plus large que haut. Celle pièce , et surtout la lan- guette , nous fournissent , par leurs formes variées , de très- bons caractères, pour l'établissement des coupes, et c'est avec ces secours qu'on est venu- à bout de diviser d'une ma- nière claire et naturelle , des genres nombreu:î en espèces , tels que ceux des srarabœus, carahus , tcnehiio , chrysomelu de Linnpeus. Pour bien connoître la figure de la languette , il faut l'étendre et la développer avec soin ; car elle est souvent contractée ou doublée dans sa longueur ; elle est repliée en dessus ou en dessous dans d'autres ; les divisions latérales , lorsqu'elle est trifide ou trilobée, sont souvent cachées par celle du milieu, ou paroissent se confondre avec elle. Telle est la cause des inexactitudes.nombreuses qu'on a commises à cet égard. Fabricius , dans la classe des crustacés , donne le nom de livre à une pièce bilobée , ou profondément bifide, insérée près du pharynx, et dont les feuillets ou lobes, analogues à ceux des mâchoires , vont s'adosser contre la face antérieure et interne des mandibules. C'est la pièce que M. Savigny nomme langiicUe. Je ne crois pas, d'après sa forme et sa si- tuation , qu'on puisse l'assimiler à la lèvre des insectes, et je la désigne sous la dénomination à^épigloiie. On ne voit point de lèvre dans plusieurs arachnides; les mâchoires, la remplacent , en s'appliquant intérieurement Tune contre l'autre. Dans d'autres , comme dans les ara- néides , elle est formée par un proJongement ou appendice de l'extrémité antérieure de la poitrine ; c'est une lèore pecto- /v//e;. Quelquefois aussi, comme dans les scorpions , elle est composée de quatre sortes de languettes réunies , et qui sont des appendices maxillaires annexés au premier article de ht hanche des premières pattes. On peut appliquer aux palpes les observations que nous avons faites sur les antennes. Leur nombre , leur insertion , leur composition , leur figure , la manière surtout dont ils se terminent , leur direction, leurs appendices , leurs grandeurs relatives , celles <^e leurs articles , méritent d'autant plus l'attention du naturaliste , que cet examen est plus facile , et que les caractères tirés de ces parties peuvent souvent, com- binés avec ceux qu'offrent d'autres organes très-apparens ;, suffire pour le signalement des genres. I\[. Ciairville n'en a pas employé d'autres dans un travail , digne d'éloges , sur 5,48 B O TT ies coléoptères adëphages ou carnassiers, et qui ont six palpes; Mais 11 faut toujours avoir soin d étudier ces Organes dans les deux sexes ; car ceux des mâles (/y/nerj/on , cérocorne') sont, quelquefois très-dlfférens de ceux de leurs femelles. Les palpes sont nuriil/aires ou labiaux , selon qu'ils dépen- dent des mâchoires ou de la lèvre. Les premiers sont quel- quefois au nombre de quatre , et il est alors nécessaire de les distinguer en extérieurs xi en intérieurs. Ces derniers n'ont ja- mais au-delà de deux articles, et s'appliquent tellernent sur une des faces- de l'extrémité supérieure et crochue des mâ- choires , qu'on a de la peine à les reconnoitre. Les crustacés décapodes et quelques autres genres qui leur succèdent, ont une autre sorte de palpe. Il est Inséré sur le dos des mandibules , et toujours composé de trois articles : c'est le palpe mandihulaire. Il est court et couché sur les man- dibules, dans les crustacés décapodes. Au sortir de cet ordre, il s'allonge , se redresse , et finit par disparoître. Les palpes, en forme de fouet, de ces mêmes crustacés décapodes, sont cacliés les uns sur les autres , de chaque côté de la cavité qui renferme les parties de la bouche , et paroissent avoir quel- que usage dans les fonctions tie la respiration. Le nombre des articles des palpes maxillaires , soit solitaires, soit dou- bles, n'est jamais au-delà de six, et celui des labiaux est au plus de quatre. Il est assez constant dans l'ordre des coléop- tères et celui des orthoptères. Les palpes labiaux sont de trois articles dans ces deux ordres; il y en a quatre aux maxillaires des coléoptères, et un de pliis à ceux des orthoptères. Leur quantité est variable , pour les deux sortes, dans les autres ordres d'insectes broyeurs , et qui'l{;uefois même dans des familles naturelles , telles que celles qu'on a formées avec les genres o/>«, chrysis de Lin- nreus. Us sont plus composés et plus longs dans les petites espèces que dans les grandes ; quelquefois encore le der- oler article est plus dilaté dans les uns que dans les autres ,, et il semble indiquer , par son développement , plus de per- fection dans ces organes. On ne trouve point de palpes dans l'ordre deshémiptcres et dans plusieurs de celui des diptères. Les autres genres de ce dernier ordt^ n'en offrent jamais que deux, et le plus souvent à peu d'articles. Les lépidoptères en ont quatre , dont les labiaux sont presque toujours les seuls apparens. Le nombre de leurs articles est de trois , et celui des Intérieurs de deux au plus. Ces ordres, à commencer aux hémiptères, ne com- prennent que des Insectes suceurs. Le sphinx tête-de-mort (a/royaos) fait entendre un son plain- tif, que Réaumur attribue au frottement de la trompe contre. B O U .49 les parois intérieures des palpes , entre lesquels elle est lo- gée. Nous verrons, à l'article sphinx^ une autre explication de ce fait Briinnich et Olivier avoient soupçonné que les palpes étoient le siège de Todorat. IM. JMarccl de Serres a essayé , dans un mémoire qui fait partie des Annales du Muséum d Histoire Naturelle de Paris , d'établir cette opinion rela- tivemenl à mi ordre d'insectes dont il a fait une étude spé- ciale, celui des orlhoptères. I>ans la plupart des espèces de cet ordre, ainsi que généralement dans tous les insectes dont les palpes sont terminés par un article qui se di- late à son extrémité supérieure , leur bout présente une membrane très-mince , souvent même très-molle , vésicu- leuse, et que l'animal paut gonllery pousser un peu en dehors, ou faire rentrer par la contraction (i). La consistance molle de cette extrémité du palpe la rend très-propre à recevoir et à consei"ver les émanations des corps odorans; et tel a été le motif de l'opinion qu'on a émise à l'égard des propriétés de ces organes. M. Marcel de Serres a observé que deux nerfs, qu'il nomme, pour cette raison , olfactifs, partant, l'un du cerveau , l'autre du premier ganglion situé dans la tête , par- courent tout lintérieur de chaque palpe , et qu'il y a entre ces deux nerfs une trachée , formant d'abord une poche pneumatique, et se développant ensuite entiei'ement, lors- qu'elle pénètre dans la cavité du palpe. Mais ces faits n'étant appuyés d'aucune expérience directe , ne pouvant point d'ailleurs s'appliquer à une foule d'insectes qui sont privés de pr.lpes , ou chez lesquels ils sont ou très-petits ou terminés dune autre manière ; ces faits , dis-je , ne me paroissent pas encore assez concluans, et supposeroient , ce qui n'est point probable , que le siège de l'odorat n'est pas uniforme dans cette classe d'animaux. J'observerai seulement, qu'en géné- ral , les palpes se raccourcissent ou s'anéantissent même , à mesure que la tête se prolonge en forme de museau, ou que la bouche prend la figure d une trompe ou d'un bec. Je pré- sume dès-lors que leurs fonctions sont simplement relatives à 1 1 manducation. M. Hubert, fils, d'après plusieurs ex[)e- rlences qu'il a faites sur les abeilles , est bien d'avis que le sens de l'odorat réside dans la bouche ; mais il ne le con- centre point dans quelqu'une de ses parties. Cette opinion pouvant ainsi s'étendre aux insectes où les palpes n'existent pas, comme aux hémiptères, n'est pas sujette aux mômes difficultés que celle de M. Marcel de Serres. (i) Dans quelques cole'optères , tels que \ç.&lathrobies , \ts pédères , hs ôemàidions , l'avant-deraier article est le plus graud^ çUe dernier, B 0 U M. Duméril place Torgane de l'odorat à l'entrée des tra- chées ou des vaisseaux aériens. Par une telle multiplicité de moyons de perception, cet organe n'est plus spécial, et se confond presque avec celui du tact. L'insecte ne pourroit se diriger vers la source des émanations odorantes, que par la force progressive de rimpression qui affecleroit les stigmates- Cepcndant, dans tt)us les autres animaux , l'organe de l'odo- rat, ainsi que ceux de la vision et de l'ouïe, lors(iu'ils existent, sont toujours situés près du cerveau ou d'un centre général de sensations. Jusquà ce que des expériences positives, et non de simples h>, poilièses, nous aient éclairés sur le siège de l'odorat des insectes, l'analogie nous invite momentanément à croire qu'il est placé sur la tête de ces animaux. Lespalpes des araelmides diffèrent, sous quelques rapports, de ceux des insectes , et par leurs usages et par leurs formes , et même par la grandeur. Ils ont souvent de l'analogie avec les pattes ; c'est ce que l'on voit surtout dans les scorpions et les aranéidcs. Ceux des mâles de cette dernière famille portent à l'exlrémitéde leurs corps les organes sexuels. En général, dans cette classe d'animaux, ainsi que pour beaucoup de crus- tacés les palpes sont des organes de préhension ou du tact, des sortes de palpes àjunne de pied. Le labre , que Fabricius a souvent confondu avec le cha- peron, ou le .prolongement de lextrémilé extérieure et su- périeure de la tète , au-delà des mandibules , est une petite pièce ou lame , ordinairement membraneuse , quelquefois cornée , inséi'ée au bord supérieur de la tète , dans l'espace ( ompris entre les mandibules, et opposée à la lèvre. Sa forme est plus ou moins carrée ou en segment de cercle. Son bord antérieur est très-souvent cilié ou velu, tantôt entier, tantôt échancré ou sinué. Quelquefoisil n'est point apparent, étant caché sous la partie antérieure delà tète; mais dans quel- ques insectes, surtout dans les bembex et plusieurs apiaires, iï est très-allongé et saillant. Il forme quelquefois, pour les par- ties inférieures de la bouche, une espèce de bouclier ou de dé- fense qui les garantit des impressions trop fortesqu'elles pour- roient recevoir dans les travaux que ces insectes exécutent , et auxquels même ce labre concourt souvent, comme dans (es fourmis, les mégachiles, etc. Fixé par des muscles ou par une membrane , il est susceptible d'une certaine exten- sion. Dans d'autres, conmie dans les scarites , les passales , lesxylocopes , il est presque immobile et trè.s-diir. U est très- petit ou conmie nul dans quelques insectes broyeurs. Les arachnides et plusieurs cntomoslracés n'eu oui point. IJne beaucoup phis petit, s'y retire plus ou uioins, et dispargît pres'iue entlercuuût. B O U :,5i caroncule vésiculeuse , ovale et carénée , le remplace dans les crustacés (lécapod«îs. Telle est , généralement, la composition de lalojirJie des crustacés, des arachnides et des insectes broyeurs. Elle offre toujours deux mandibules , des mâchoires , et le plus souvent, en outre, deux lèvres opposées. Ces organes, ou du moins la plupart d'entre eux , agissent sur les matières alimentaires, suivant la forme spéciale qui leur est propre , les uns en tri- turant les corps , les autres en les comprimant et les refoulant jusqu'au pharynx. Ils ne se réunissent point pour former un tube unique qui, par l'action simultanée des pièces dont il se compose , amène à l'œsophage les sucs nutritifs. Ainsi , dans les hyménoptères-même, qui ont une espèce de trompe , ou dans les insectes dont la bouche se rapproche le plus de celle des suceurs , les alimcns pan^iennent au pharynx en remon- tant , de chaque côté , le long du canal ou du vide formé par les mâchoires et le côté extérieur de la lèvre. Le pharynx, dans les insectes broyeurs et dans les arach- nides , à ce que je présume , est placé à la base antérieure de la lèvre , et près de son point de réunion avec les mâchoires. Il est quelquefois recouvert , comme dans plusieurs hymé- noptères , par une pièce plus ou moins triangulaire , formant une espèce de sous-labre, et que M. Savigny nomme épipha- r^'nx. La division intermédiaire de la languette des guepiaires offre en devant, près de sa base, une ouverture , que Réau- mur regarde comme l'entrée de l'œsophage , et j'ai émis la même observation. Les faucheurs ou phalangium ont, suivant M. Savigny, une pièce dure et cornée , en forme de petite langue , et on voit, sur ses côtés, deux petits trous, presque imperceptibles, des- tinés au passage des alimens. Dans les crustacés décapodes , et probablement dans tous les autres animaux broyeurs de cette classe , le pharynx est situé entre les mandibules. Celui des limules s'ouvre, d'après M. Savigny, sous la pièce en formo de lèvre supérieure qui porte leurs mandi- bules. Les arancidcs , les scorpions, les orthoptères, les libellu- Unes , etc. , ont derrière la lèvre une pièce molli" et char- nue , à laquelle Degeer donne le nom de langue. Mais comme Fabricius désigne ainsi la trompe des lépidoptères, la pièce -ATES {Néoroptères ^ Oliv.); renfermant seuiement la famille des lihelluïes ; mâchoires contées, dentées , deux palpes. 6.^ Classe. MiTOSATES {Aptères, Ouv. ) ; scolopendre, mie; mâchoires cornées, croisées , sans palpes. 'j.^ Classe. UnogatES {Aptères, Oliv.)', araignée , faucheur, scorpion ; mâchoires cornées , onguiculées. 8.*= Classe. PoiAGONATES {Aptères, Oliv.) ; cloporte, monocle; plusieurs mâchoires en dedans de la lèvre. Q.e Classe. KLEISTAG^^AT^.S ( Crustacés , Oliv. ) ; crabe , li- mule; plusieurs mâchoires hors de la lèvre, fermant la , bouche. /-»>,. lo.' Classe. ExocHTSATES {Crustacés , Oliv.) ; ecreoi^se , pa- gure, sr/uille; plusieurs mâchoires couvertes par les palpes, hors de la lèvre. ^ ^ , i ii.e Clas.'ie. Glossates {Lépidoptères, Oliv.); bouche composée d'une langue spirale, située entre deux palpes. 12.' Classe. Ryngotes {Hémiptères, Oliv. ) ; bouche composée d'un bec ou gaîne articulée. iZ.'' Classe. Antliates {Diptères, Aptères, Oliv.); pou, viitle; bouche composée d'un suçoir non-articulé. Chacune de ces treize classes est partagée en plusieurs or- dres, établis d'après la forme des antennes et la disposi- tion des parties de la bouche, (l.) BOUCHE D'ARGENT. C'est un Sabot, Turbo argyros^ tomus , Linn. (b.) BOUCHE DOUBLE. Coquille du genre Sabot, (b.) BOUCHE A DROITE ou CONTRE - UNIQUE. iNom que les marchands donnent à une coquille du genre BuLïME de Bruguières, qui est ordinairement gauche , mais qui se trouve quelquefois dextre. C'est le BuLlME CITRON. (B.) BOUCHE D'ËOLE. Quelques naturalistes ont donné ce nom à des fissures de montagnes, d'où sortent des vents iVolds. (PAT.) BOUCHE FOUR, V. Pouillot. (desm.) B O U ,5g BOUCHE EN FLUTE. Famille de poissons qui répond à celle appelée Syphonostome par Duméril, (b.) BOUCHE JAUNE. Espèce de coquille du genre Buc- cix. (b.) BOUCHE DE LAIT. V. Buccin ondulé, (b ) BOLTCME D"OR. C'est encore un Sabot ( 'l'ur/w chrv- sostomus^ Linn.)(B.) BOUCHE SANGLANTE. Nom marchand d'une co- quille , le BULIME HÉMASTOME. (B.) Il est encore plusieurs autres coquilles qui portent le nom de bouche , accompagné d'une épitliète caractéristique , mais qui sont moins connues que celles-ci. (b.) BOUCHRAIE. V. Boucraie.Çdesm.) BOUCIARU. Nom piémontais du Rossignol de mu- raille, (v.) BOUCLE. 'Poisson du genre Squale, (b.) BOUCLÉE. On appelle ainsi une espèce de Raie, (b.) BOUCLIER. Genre de poissons, autrement appelé Cy- clopteke. (_e). BOUCLIER , Silpha, Linn. Genre d'insectes de l'ordre des coléoptères , section des peutamères, famille des clavi- cornes. Les boucliers ont deux ailes recouvertes par des étuis • le corps un peu déprimé; le corselet grand, dilaté, presque aussi large que lesélytres, et cachant la tête ; les antennes en massue perfoliée,un peu comprimées, presque de la lon- gueur du corselet, avec onze articles, dont le premier, gros, allongé , en massue, et le dernier presque ovale ; la Louche munie de mandibules cornées, simples, de mâchoires aiguës et de quatre autennules inégales, filiformes; enfin, les tarses filiformes, et composés de cinq articles. Ce genre a été confondu avec ceux des CASSrt)ES, desÉLo- P1IORES, des Sphéridies, des Nécrophores, des Opatres et des NiTlDULES ; mais tous ces genres se distinguent aisément par les caractères assignés à chacun d'eux. Illigercna séparé quelques espèces dont il a formé un genre sous le nom dé Peltis , que i abricius a adopté. Il les dis- tingue des boucliers^ parla forme de la languette, qui est dilatée et bifide dans ceux-ci , tandis qu'elle est tronquée et ciliée dans les peltis. Les boucliers désignent assez, par leur malpropreté dégoû- tante et par l'odeur fétide qu ils exhalent , quelle est leur manière de vivre, et le lieu ordinaire de leur habitation. On les trouve quelquefois dans les champs ; mais ils recherchent habituellement les lieux sombres et retirés, qui recèlent les ^6o B O U cadavres ou les excrémens fies animaux dont il.'i font !»>im' nourriture. Ce qui doit prouY<"r que leur odeur est l'effet de ces matières animales en putréfaction, qu'ils fouillent, et dont ils se noiirrissent , c'est que ceux qui ne font que de naître , et qui n'ont pas encore fait usage de ce genre d'ali- mcns, n'ont aucune odeur. Ainsi, l'utilité qu'on peut as- signer à ces insectes, dans Téconomie générale de la nature, c'est de purger la terre des immondices que la destruction ou la décomposition des êtres doit sans cesse entraîner ; comme la plupart des larves de mouches , de dermesles , de necrophores, de quelques slaphylins , etc. Lorsqu'on prend les boucliers avec la main , ils font sortir par la bouche et par l'anus une goutte d'une liqueur noire et bourbeuse , dont l'odeur est des plus désagréables. Cette liqueur n'est pas produite par l'effet de la compression , puis- que , à mesure qu'on l'essuie, elle reparoît aussitôt, jusqu à ce que la source en soit épuisée ; elle sert sans doute à hâter la putréfaction des viandes, et à préparer à ces insectes la nour- riture qui leur convient. Les larves des houdievs vivent dans la terre , dans les fu- miers, et surtout dans les charognes; c'est là qu'on les trouve souvent à côté de l'insecte parfait ; on les voit aussi courir quelquefois sur la terre. Le corps est plus ou moins allongé dans les différentes espèces , aplati et composé de douze anneaux ou segmens , terminés latéralement par un angle assez aigu, et dont le dernier est garni de deux appen- dices coniques. Elles ont six pattes courtes , composées du trois pièces seulement : la dernière , qui paroît renfermer les tarses , est terminée par un seul crochet. La tète est petite, et- armée de deux fortes mâchoires ; elle a des antennes fili- formes, un peu plus longues que les mâchoires, et composées seulement de trois articles. Ces larves courent avec assez de promptitude , *ct ne sont pas attachées à leur proie comme bien des larves qui , quand elles ont consommé leurs provi- sions, périssent : elles cherchent des provisions nouvelles, et savent pourvoir à leurs nouveaux besoins. Elles s'enfoncent dans la terre pour subir leur métamorphose. Si ce genre ne fournit pas un grand nombre d'espèce.; étrangères, quoique les espèces connues soient assez grandes, c'est sans doute parce que, dans les pays chauds surtout où ces insectes doivent se trouver, le naturaliste n'est pas tenté, d'aller les surprendre aux endroits infects et dangereux qu'ils habitent. Parmi les espèces les plus connues d'Europe, on doit ranger le Littoral : il est noir , allongé ; les élytres ont trois lignes élevées , et uoe bosse transversale. Le Thora,- B o TT ^e, <",IQ'JE : il est noir, ovale , de'primé ; le corselet est fauve ; les élylres ont des lignes élevées. Le Raboteux : il est noir ; les elylres sont raboteuses , et ont trois lignes élevées ; le corselet est raboteux , sinué postérieurement. L'Atre est irès-noir, le corselet est entier, et les élytressontpoiniiUées, avec trois lignes élevées, lisses. L'()b.Scur est noir, un peu convexe, à élytres poinlillées , avec trois lignes élevées, peu marquées. Le Quadriponctué , pi. A. 24. , fig. 8, est ovale , «léprimé , noir ; les élytres sont d'un jaune pâle , avec deux points noirs sur chaque, (o.) BOUCLIER D'ÉCAILLÉ DE TORTUE. CVstlenom que les marchands donnent à des coquilles du genre des Pa- telles, dont les couleurs approchent de celle de l'écaillé. La plus remarquable de ces coquilles est la paldla tesludinuria de Liimaeus. (b.) BOUCOMIBI. Nom caraïbe de la Lïatne à crabes, V. Rignone. (b.) BOUCRAIE ou BOUCHRAIE. Nom de TEngou- LEVENT à Malle et ailleurs, (s.) BOUDIN DE MER. Nom donné par Dicquemare , dans le Journal de Physique d'octobre 1778, à un ver à tuyau , qui paroit avoir beaucoup de rapports avec les Néréides. Cet animal a besoin d'être observé de nouveau, (b.) BOUDRINE. Nom de la Carie du Froment dans quel- ques lieux, (b.) BOUE. Amas de débris d'animaux, de végétaux et de mi- néraux , mêlés avec de l'eau. Les boues des rues des grandes villes sont plus noires que les autres, parce qu'elles contien- nent du fer, qui se détache des roues des voitures. Le voisi- nage des houes des chemins, de celles des marais et des fossés dans lesquels les eaux ne se renouvellent pas, est très-malfai- sant, (s.) BOUÉE (la). Espèce de Cérite, formant aujourd'hui le genre Télescope, (b.) BOUENNO-BRUÏSSO. Nom provençal de la Cîiapau- I)INE. (b.) BOUEN RIBLE. C'est ainsi que se nomme le Marrube blahc dans le midi de la France, (b.) BOUENS HOMES. La Sauge verbenacée s'appelle ainsi en Provence, (b.) BOUFFE. Race de chiens à poil long , fin et frisé ; elle provient du mélange des races du àarbet et du grand épagneul. (s.) BOUFFRON. C'est un des noms vulgaires de la Sèche. (b.) .62 B O U BOUGAINVILLÉE, BugmwUha. Genre de plantes de l'octandrie monogynie et de la famille des nyctaginées, dont les caractères sont d'avoir la corolle tubuleuse,à quatre dénis; point de calice ; huit élainines inégales, insérées au récep- tacle ; un ovaire supérieur, ovale, surmonté d'un style un peu courbé et terminé par un stigmate aigu; un fruit mo- nosperme. Ce genre ne contient qu'une espèce. C'est un arbre du Brésil , dont les rameaux sont armés d'épines recourbées , et dont les feuilles sont alternes, péliolées , ovales, un peu aiguës , entières et veinées. Les fleurs sont disposées en pa- nicules terminales , chaque pédoncule en portant trois , qui sont insérées au milieu d'une bradée presque ronde et plus grande qu'elle. Le genre Néea. de Ruiz et Pavon se rap- proche infiniment de celui-ci. (b.) BOUGAINVILLIEN. Nom spécifique d'un poisson du genre Triure. (b.) BOUGIR. Nom du PÉTREL PtiFFiN, à Saint-Kilda. (s.) BOUCiRAINE. Synonyme de Bugrane. (b.) BOUIi. Nom arabe et égyptien du Hibou ou Moyen DUC. (V.) BOUI. V. Baobab, (ln.) BOUILLARD. Nom picard du Chevalier aux pieds ROUGES, (v.) BOUILLARD. Synonyme de Bouleau, (b.) BOUILLEUR DE CANARI. C'est, à la (iuyane fran. çaise, la désignation vulgaire A&s Akis, parmi les Créoles et les Nègres, (s.) BOUILLON BLANC. V. au mot Molène. (b.) BOUILLON MITIER. C'est la Blattaire. V. au mot Molène. (b.) BOUILLON SAUVAGE. C'est le phlomis frulieosa àe Linnœus. V. au mot Phlomide. (b.) BOUILLO T. La Camomille puante porte ce nom dans quelques lieux ; dans d'autres on l'applique aux RucilES. (b.) BOUIS. Nom provençal du Canard à longue queue. BOUIS. C'est, en France, le Buis; à Saint-Domingue, le Caïmitier ; et au Sénégal , le Baobab, (b.) BOUJARON DE MER. On appelle ainsi , à l'île de la Réunion, un poisson du genre Rlennie, qui aime à se tenir dans les lieux où la mer est le plus agitée, et qui en sort quelquefois pour se traîner sur les rochers. C'est proba- blement le Blennie sauteur de Commerson. (b.) BOUKA KELY. Nom malabare d'un Angrec. (b.) B O U ^63 BOUKRANION. Dloscomle donne, dit - on , ce nom à une espèce de Muflier, {Àntirrhinum , Linn.) (ln.) BOULA. C'est le Bolet ongulé dont on fait l'amadou. (B.) BOULAR. Dans Cotgrave, c'est la Mésange à longue QUEUE, (s.) BOULATABOI. C'est le nom caraïbe d'une Eup\- TOIRE. (b.) BOULBÈNE. On donne ce nom, dans le midi de la France, à une terre argilo-sablonneuse, qui devient poudreuse par la sécheresse et boueuse par la pluie. Elle est au-des- sous du médiocre sous le rapport de la fertilité, (b.) BOULBOUL. Nom d'une Pie-grièche d'Afrique , et vulgairement celui de la HuPPE. (v.) BOULE DENEIGE. T. au mot Viorne , dont cet ar- brisseau est une espèce dégénérée parla culture, (b.) BOULEAU, Bctula. Genre de plantes de la monoécie tétrandrie et de la famille des salicinées , dont les caractères consistent à avoir : chaque écaille du chaton mâle concave , obtuse, souvent un peu frangée, accompagnée de deux autres écailles très-petites , et portant trois fleurs sans ca- lice et à quatre étamincs ; chaque écaille du chaton femelle trilobée , et recouvrant deux fleurs tout-à-fait unies , qui consistent chacune en un ovaire très-petit, surmonté de deux styles persistans; des semences nues, aplaties où bordées de deux petites ailes membraneuses, et cachées sous les écailles du chaton femelle. Les anciens botanistes avoient distingué les fmileau^o des Aunes ; Linnœus trouvant que les caractères qui les sépa- roienl n'étoient pas assez saillans, les a réunis; mais Yen- Icnat les a de nouveau séparés. Les bouleaux proprement dits renferment une vingtaine d'espèces , presque toutes susceptibles d'être cultivées en pleine terre dans le climat de Paris; les unes sont de grands arbres , et les autres de petits arbustes, (b.) Bouleau commun, Betulaalùa, Linn. Il a les feuilles del- toïdes, doublement dentées, et leslobes des écailles arrondis. Ce grand arbre croît promptement et dans tous les sols, quelque mauvais qu'ils puissent être , dans les endroits ma- récageux , dans les terrains graveleux et sablonneux , dans les craies même arides , où on peut au moins l'élever en taillis. C'est le seul arbre que produise le Groenland, et le dernier qu'on rencontre , en s'élevant sur les montagnes et en s' avançant dans le Nord , vers les limites de la végé- tation i mais il y est petit, tortu et rabougri. 3G4 ^î O II Sa culture est facile et peu coûteuse, parce qu'il se sème orfliiiaireincnt de lul-iiiênie. Lorsqu'il s'est emparé uue fois (Vun terrain, il en couvre bientôt toute la surface. C'est donc dans les forêts où il croît naturellement , et en grande quan tité , qu'on va chercher les jeunes sujets dont on veut former une pépinière. On en prend soin pendant deux ou trois ans, et on les transplante ensuite, sans briser aucune de leurs racines. La terre qui leur est destinée n'exige aucune préparation ; elle doit être seulement labourée avec la bêche ou le hoyau, dans leiidroit où on veut mettre les jeunes bouleaux. Les semis de houlr.aux faits par la main de l'homme manquent souvent, parce qu'on ne les effectue qu'au prin- temps et qu on recouvre la graine. Pour les faire réussir, il faut seuter la graine , aussitôt qu'elle est mûre, sur une terre non labourée , mais grattée ou ratissce , et laisser aux plaies le soin de la couvrir. L^nc exposition ombragée et une terre fraîche leur est favorable. Je conseille de les faire dans les sols dénués d'arbres et naturellement secs , entre des rangées de topinambours , plantés de l'année précé- dente, espacés de six pieds, et dirigés du levant au cou- chant. Quand on veut faire une plantation de bouleaux.., on choisît l'aufonme , si le sol préparé pour les recevoir est naturelle-- ment sec : ou le printemps, si c'est un terrain humide. Dans un sol ordinaire , on peut les planter tout riilvcr, pourvu que la terre ne soit pas s^clée. On met entre eux une distance de six pieds en tous sens. Ces arbres sont en état d'être coupés après dix ans de crue , et les coupes suivantes pour- ront se faire tous les sept, huit ou douze ans, selon l'usage auquel on les destine. Lécorce du bouleau est presque incorruptible. Cette espèce d'incorruptibilité peut être attribuée à la partie résineuse dont elle est remplie; aussi, en Laponic et en Suède, en fait- on des torches pour éclairer pendant la nuit. Il n'est pas rare de rencontrer, vers le pôle Arctique , des bouleaux dont le bf)is, depuis uniempsinfmi, est mort et détruitdcvétusté, mais dont l'écorce subsiste seule, et conserve encore l'apparence de l'arbre. Les habilans de ces climats glacés couvrent leurs cabanes avec cette écorce ; ils en font des corbeilles , des chajissures nattées, des cordes, des bouteilles, et d'autres vases à contenir du liquide, où les pêcheurs mettent cuire leur poisson. L'écorce exiérleurc est souple et forte ; elle se lève par feuillets minces, les premiers blancs, les autres rougeàtre^; elle servoit pour écrire avant l'invention du papier. \J écorce ittféneure est épaisse , rouge , solide ; on la B O U 265 mange clans le nord de l'Europe, de l'Asie et de T Amé- rique , dans les années de diseUe. Broyée el bouillie avec de la cendre , elle teint en rouge les filets des pécheurs. On retire de Técorce de bouleau, par un feu étouffé clans des fourneaux , une huile employée dans la préparation du cuir de Pvussie ; elle lui donne sa qualité et son odeur. Lorsque le bouleau est arrivé à un certain âge , ses branches retombent et lui donnent un aspect très-pittoresque, tant en hiver qu'eu été; aussi convient-il d'en placer quel- ques pieds isolés , ou à peu de distance des massifs dans les jardins d'agrément. Le bois de cet arbre est solide , moins dur dans nos mon- tagnes que dans le Nord. Sa couleur est d'un blanc rou- geâlre ; son grain n'est ni fin ni grossier; quand il est sec, il pèse quarante-huit livres deux onces cinq gros par pied cube. On en fait des ustensiles déménage, des sabots, des jougs, et autres instrumens aratoires; du charronnage , des jantes de roue d'une seule pièce, inférieures à celles d'Oa- MEAU ou de Frêne, et des cerceaux de barriques et de cuves, qui ne valent pas ceux de Châtaignier , mais qui se conser- vent mieux dans les endroits humides, quand ils sont revêtus de leur écorcc. Ce bois fait aussi un bop chauffage. Son char- bon sert aux dessinateurs, est employé dans les fourneaux, et entre dans la composition de la poudre à canon. 11 se forme sur le bouleau des nœuds d'une substance rou- geâtre , marbrée, légère, solide, non fibreuse, très-recher- chée des tourneurs , et connue dans le Nord sous le nom de Cap. On en fait des cuillers, des tasses, de petites assiettes. Ses branches , dépouillées de leur écorce , servent aux van- niers pour fabriquer des paniers; et les petits rameaux, liés ensemble, forment des balais d'un bon usage , dont le débit est très-considérable. Les feuilles ont aussi leur utilité. Fraîches ou sèches, elles nourrissent le bétail. On en fait provision pour l'hiver. Comme elles paroissent de très-bonne heure , il convient d'avoir cjuel- ques pieds de bouleauv dans les bosquets du printemps. On retire de ces feuilles une couleur d'un jaune foiblc , propre k la peinture, et qu'on peut communiquer à la laine qu'on fait bouillir avec elles. Si , avant leur sortie , au retour de la belle saison , on fait à cet arbre une incision verticale, il en découle une eau limpide sucrée , qui , ayant fermenté » donne une boisson comme vineuse , agréable et de peu de durée. L'eau du bouleau blanc est abondante , mais très-peu sucrée. Les autres espèces de bouleaux, qui se cuHivcnt dans nos jardins, sont : L>G6 B O IT Le Bouleau à feuilles de peuplier, qui ressemble beau- coup au précédent, mais donules feuilles sont plus allongées. 11 est originaire de l'Amérique septentrionale. On le cultive beaucoup dans quelques pépinières. Son épidémie se lève comme celle de la plupart des autres espèces. Le Boule x\u À cakot , Betula papyrifera , Mich. Il a les feuilles coriaces, en cœur, doublement dentées, d'un vert foncé , et les rameaux pointillés de blanc. C'est un des plus grands et des plus beaux arbres de l'Amérique septen- trionale. Son nom vient de l'usage de son écorce , avec la- quelle on fabrique , en en cousant plusieurs morceaux , et en revêtant les coulures de résine (gomme des Canadiens), des bateaux d'une grande légèreté et d'une grande durée. Sans lui , les Sauvages ne pourroient faire leurs chasses et leurs pèches annuelles , hors du lieu où ils habitent. On l'appelle aussi houleuu à papier ^ parce que son écorcè se lève en feuilles d'une grande étendue, qui suppléent fort bien le papier à écrire. Il se cultive dans nos jardins; on l'y mul-' liplie , soit du semis de ses graines , soit par la greffe sur l'espèce commune. Le Bouleau noir, Betula m'gra , dit-on, diffère beaucoup du précédent, quoiqu'il ait été confondu avec lui. Ses feuilles sont beaucoup plus petites , plus arrondies , plus velues. Il paroît qu'il s'élève beaucoup moins. C'est aussi de l'Amé- rique septentrionale qu'il nous est parvenu. Je l'ai beaucoup uniltiplié. Le Bouleau À feuilles de merisier, Be/ula lenfa, Linn., a les feuilles ovales, oblongues , dentées, longues de plus de deux pouces. Il est originaire de l'Amérique septentrio- nale, où on l'emploie beaucoup à la charpente et à la menui- serie , à raison de la beauté et de la bonté de son bois. Lorsqu'on mâche ses jeunes rameaux , on leur trouve une odeur et une saveur particulière fort agréables. Sa greffe sur l'espèce conunune ne réussit pas ; mais comme il donne de bonne graine dans nos jardins, on peut facilement le mul- tiplier. Le Bouleau jaune, Betula lutea^ Mich., se confond avec celui-ci ; cependant il a les feuilles plus courtes , les chatons plus gros. Son bois est beaucoup moins estimé dans les Etats-Unis. Le Bouleau très-élevé a les feuilles ovales, aiguës, den- tées , et les lobes latéraux des écailles du chaton arrondis. Il croît naturellement dans l'Amérique septentrionale , et ne cède point en beauté et en utilité aux précédens. Il se greffe su* l'espèce commune, mais avec assez de difficulté; aussi est- B O U 2G7 il peu commun dans nos pépinières. C'est de marcoUes qu'on le multiplie le plus ordinairement. Le Bouleau lanuleux, Belula lanulosa, Mich. , a les feuilles ovales, obtusément dentées et velues ; les chalons très-gros et également velus. Il croît dans la Caroline, d'où j'ai rapporté de ses graines quii l'ont introduit dans nos Jar- dins ; mais il n'y a pas subsisté. C'est aussi une très-belle espèce. Le Bouleau à feuilles de marsault , Belula pumilu , Linn. , est mal nommé par Linnaeus , puisqu'il s'élève à trente ou quarante pieds. Ses feuilles sont ovales , aiguës , dentées , très-velues en dessous. C'est dans l'Amérique sep- tentrionale qu'on le trouve. Il se cultive fréquemment dans nos jardins , où on le multiplie et de graines, et de mar- cottes , et par la greffe sur l'espèce commune. Il fait un très-bel effet lorsqu'il est isolé à quelque distance des mas- sifs , dans les jardins paysagers. Le Bouleau nain, a les feuilles orbiculaires, crénelées et petites. Il croît dans les marais du nord de l'Europe , et ne s'élève qu'à quelques pieds. On le cultive dans les écoles de botanique , et on l'y multiplie par marcottes et par déchirement des vieux pieds. (B.) BOULECH. Nom de la Camomille des champs, aux environs de Toulouse, (b.) BOULEOLA. Nom caraïbe de I'Akistolocue à trois lo- bes, (b.) BOULEROT. Espèce du genre Gobie. (b.) BOULESIE, Boivlesia. Genrede plantes établi par Ruiz et Pavon, dans la pentandrie digynie et dans la famille des Ombellifères, pour placer trois plantes qu'ils ont décou- vertes au Pérou. 11 offre pour cara(*,tères : des ombelles sans involucres, à trois fleurs sessiles; les pétales égaux; un fruit tétragone presque pyramidal , creusé d'un sillon sur le dos. (b.) BOULET. V. Bolet. (B.) BOULET DE CANON. C'est le fruit du Couroupite. (B.) BOULETTE. On a donné ce nom à la Globulaire et à l'EcHiNOPS , genres de plaritcs dont la fructification est en tête, (b.) BOULI. Un des noms du grand Pluvier en Picardie. (V.) BOULIGOULOU. C'est le nom vulgaire dul' Agaric nu Panicaut et de la Chanterelle , champignons qui se man- gent, (b.) BOULOU. Synonyme de Bambou, (b.) 365 B O U BOULOUSSE. Tortue du genre Triônyx, ainsi nom- mée à Java, d'où M. Lesclienault Ta rapportée, (b.) BOUMAK, BOUMEH. Noms arabe et égyptien de la Petite Chouette ou Chevêche, (v.) BOUMELL^, Le frêne est ainsi nommé par Théo- phraste. (ln.) BOUNARD D'IROC. Nom du Rouge-Queue sur es Alpes. (V.) BOUON. Nom du Bœuf en Provence, (desm.) BOUQUET PARFAIT. Nom vulgaire de l'ŒiLLETde Poète, (b.) BOUQUETTE. On appelle ainsi le Sarrasin dans le nord de la France, (b.) BOUQUETIN , Bock stefn , Bouc des rochers. Mam- inlière ruminant du genre des Chèvres, (desm.) BOUQUETIN BATARD. C'est une chèvre transpor- tée et dégénérée à la Jamaïque , au rapport de Brovvn. (s.) BOUQUETIN DU CAUCASE, Capm caucasiara, Geoff. Espèce de CuÈa^re. 11 est plus svelte que le houque- îîn ordinaire ; son poil est moins long, moins foncé en cou- leur ; ses cornes sont beaucoup plus petites et non carrées en avant, (desm.) BOUQUETIN À CRINIÈRE D'AFRIQUE. Voyez Chèvre, (desm.) BOUQUETINE. On appelle ainsi le Boucaoe dans le midi de la France, (b.) BOUQUIN, //m« mâle. On dit, en terme de chasse , que le lièvre bouquine lorsqu'il est en amour et qu'il lient une femelle ou hase, (s.) BOUR ou BOURRE. En Normandie , c'estla femelle du canard domestique, (v.) BOURASAllA , Burasaia. Arbuste grimpant de Ma- dagascar, à feuilles alternes ternées et à fleurs en grappes axiUaires , qui seul constitue , selon Dupetit-Thouars , un genre dans la dioécie monadolphie et dans la famille des ménispermes. Les caractères de ce genre consistent en un calice à six folioles; une corolle à six pétales; des anthères adnées ; trois ovaires , auxquels succèdent autant de baies ovales, con- tenant chacune une semence hérissée de papilles, et entou- rée d'une viscosité abondante, (b.) BOURBONNAISE. Variété double et rouge de la Lychnide dioïque. (b.) BOURBEUSE. Nom spécifique d'une Tortue, ou mieux d'une Emyde. V. ces mots, (b.) B O U 369 BOURDAINE ou BODRGÈNE. Espèce du genre INek- PRUN, le rhamnus fningiila , Llnn. (b.) lîOURDlN. Nom vulgaire d'une coquille du genre Ha- LiOTiDE, YhuUoiis striaia^ Linn. On la mange, (b.) BOURBON, Bombus,l.dii.y Fab. ; Bremus, Jur. G^re d'insectes , de l'ordre des hyménoptères , section des por(e- aiguillon, famille des melUIèies, distingué des autres gen- res qui y sont compris par les caractères suivans : trois sortes d'individus , des màles^ des femelles et des mulets; pieds pos- térieurs des deux dernières sortes ayant à la face extérieure de leur jambe un enfoncement lisse , pour recevoir le pol- len des fleurs ( la corbeille)^ et.une brosse soyeuse sur le côté interne du premier article de leurs tarses;, deux épines au bout de ces jambes; labre transversal; fausse trompe sen- siblement plus courte que le corps. Les bourdons , qu'il ne faut pas confondre avec les mâles de notre abeille domestique, désignés souvent de même par les cultivateurs, et que Réaumur distingue sous le nom de faux-bourdon, sont des insectes Irès-communs etbicn connus, surtout des enfans , qui les privent souvent de la vie pour avoir le miel renfermé dans leur corps et le sucer. Ils vivent, comme notre abeille, en société, mais en société beaucoup moins nombreuse, et qui finit à l'arrière-saison pour recom- mencer auprintemps. Ibont,,ainsi qu'elle, les mâchoires et la lèvre prolongées en une espèce de trompe , qui se replie en dessous le long de la poitrine, dans le repos ; les palpes maxil- laires d'un seul article, mais elliptique et en forme d'écaillé ; les pieds postérieurs presque semblables, pour la figure et les usages , à ceux de l'abeille , mais sans stries à la brosse de la pièce carrée ; leurs jambes sont en outre terminées par deux épines ; on n'en voit point à celles de l'abeille. Les bourdons sont généralement plus grands, et leur corps, toujours hérissé de poils nombreux, formant des bandes de diverses couleurs , est plus épais et plus élevé. Les petits yeux lisses sont disposés sur une ligne transverse et presque droite. Les antennes sont filifornies et très-coudées. Les mandibules sont eu cuiller, sillonnées extérieurement, ar- rondies et terminées par trois à quatre dentelures, dont une beaucoup plus large, dans les femelles et les mulets ou les ouvrières; étroites, bidenlées et très-barbues , dans les mâ- les. Leurs ailes supérieures ont une cellule radiale, ovale et allongée ; trois cellules cubitales , presque égales , dont la première est coupée par une petite nervure qui descend du point de l'aile : la seconde est presque carrée et reçoit la première nervure récurrente; la troisième reçoh laseconde, et est très-éloignée du bout de l'aile. Les femelles et les mu- =7o !"> ^> l' lets sont armes d'un aiguillon. Ces insectes font entendre un bourdonnement assez tort; et de là Forigine du nom qu'on leur a imposé. Tels sont d'abord les traits principaux qui signalent les bourdons. Linnseus a compris ces insectes dans sa division des abeilles très-velues, hombinalrices fiirsulissirnœ. Ils composent, avec les abeilles proprement dites , les mélipones et les trigones , une coupe bien distincte par la forme de leurs pattes posté rieures et leurs habitudes , celle que j'ai- nommée : apialres sociales. Les bourdons ont des mandibules en forme de cuiller, sillonnées sur le dos, les jambes postérieures terminées par deux épines; caractères qui les éloignent des abeilles propres et des deux autres genres de la même division. Fabricius , en adoptant le genre des bourdons, y a fait entrer plusieurs es- pèces de oioloropes^ qui ressemblent , il est vrai , au premier coup d'œil , à des bourdons, mais qui en diffèrent par plu- sieurs traits d'organisation, et notamment par leur manière de vivre. Considérons maintenant ces insectes sous les rapports de leur économie, en prenant pour guide Réaumur, et en ajou- tant'aux faits qu'il a recueillis, ceux dont nous devons là con-' noissance à M. Hubert fils, et qu'il a présentés dans un ex- cellent Mémoire , faisant partie des transactions de la société linnéenne. (.tome \l.) :: Les bourdons vivent dans Jes habitations souterraines, réu- nis en société de cinquante à soixante individus, ou quelque-^ fois de deux cents à trois cents, et qui finit aux approches de' l'hiver. Elle se compose de mâles, distingués par la petitesse de leur taille , leur tête moins forte , leurs mandibules plus étroites, terminées par deux dents, et barbues, ainsi que très - souvent par des couleurs différentes ; de femelles , qui sont plus grandes que les autres individus , et dont les mandibules, ainsi que celles Ae& vuilets ou àe^ ouvrières ^ sont en forme de cuiller; et enfin de ces mêmes /««/g/s. Ceux-s ci sont dune taille Intermédiaire, entre lesdeuxaulres. Réau- mur cependant distingue deux variétés de mulets ; les uns plus forts et de grandeur moyenne , et les seconds plus petits, et qui lui ont paru plus vifs et plus actifs. M, Hubert fils a vérifié ce fait. Suivant lui, plusieurs des ouvrières qui naissent au printemps s'accouplent au mois de juin avec des mâles pro- venus de leur mère commune, pondent bientôt après, mais ne mettent au jour que des individus de ce dernier sexe; ceux- ci fécondent les femelles ordinaires ou tardives , celles qui ne paroissent que dans l'arrlère-^aison , et qui doivent, au printemps de l'année suivante ^ jeter les ^ondemens d'une B O U nouvelle colonie. Tous les autres individus , sans en excepter les petites femelles , périssent. Celles des femelles ordinaires qui ont échappé aux rigueurs de riiiver, profitent des premiers beaux jours pour faire leur nid. Une espèce {^Bombus lapùlariiis) s'établit à la surface de la terre , sous des pierres , et de la manière que nous allons ex- poser ; mais toutes les autres le placent dans la terre, et sou- vent à un ou deux pieds de profondeur. Les prairies, les plaines sèches et les collines sont les lieux qu'elles choisis- sent. Ces cavités souterraines , d'une étendue assez considé- rable , plus larges que hautes , sont en forme de dôme ; leur voûte est construite avec de la terre et de la mousse, cardée par ces insectes, et qu'ils y transportent brin par brin , en y entrant à reculon. Une calotte de cire brute et grossière en revêt les parois intérieures. Tantôt une simple ouverture mé- nagée au bas du nid, sert de passage; tantôt un chemin tor- tueux, couvert de mousse, et long d'un à deux pieds, con- duit à l'habitation : le fond de son intérieur est tapissé d'une couche de feuilles , sur laquelle doit reposer le couvain. La femelle y place d'abord des masses de cire brune , irrégu- lières, mamelonées, que Réaumur nomme pâtée ^ et qu'il compare , à raison de leurs figures cl leurs couleurs , à des truffes. Leurs vides intérieurs sont destinés à renfermer les œufs et les larves qui en proviennent. Ces larves y vivent en société jusqu'au moment où elles doivent se changer en nym- phes ; elles se séparent alors et filent des coques de soie , ovoïdes, et ftxées verticalement les unes contre les autres ; la nymphe y est toujours dans une situation renversée , ou la tête en bas , comme le sont dans leur coque les femelles de l'abeille ordinaire : aussi ces coques sont-elles toujours per- cées à leur partie inférieure, lorsque l'insecte parfait en est sorti. Réaumur dit que les larves vivent de la cire qui forme leur logement; mais, dans l'opinion de M. Hubert, elle les garantit simplement du froid et de Ihumidité, et la nourriture de ces larves consiste dans une provision assez grande de pol- len , humecté d'un peu de miel , que les ouvrières ont soin de leur fournir lorsqu'elles l'ont épuisée : elles percent à cet effet le couvercle de leurs cellules, et les renferment ensuite. Elles les agrandissent môme, en leur ajoutant une nouvelle pièce, lorsque ces larves , ayant pris de la croissance , sont trop à l'étroit. On trouve en outre , dans ces nids , trois à quatre petits corps, composés de cire brune ou de la même matière que la pâtée, en forme de gobelets ou de petits pots presque cylindriques, toujours ouverts , plus ou moins renir plis d'un bon miel, et que les faucheurs ontcoulume de manger quand ils découvrent quelques-uns de ces nids. Les places :,7. E O U qu'occupent les réservoirs à miel ne sont pas constantes. Ort a «lit que les ouvrières faisolent servir au même usage les co- ques vides; mais le fait me paroiP douteux , ces coques étant d une matière soyeuse, et percées inférieurement. Les larves sortent des œufs quatre à cinq jours après la ponte, et achèvent leur métamorphose dans les mois de mai et de juin; les ouvrières enlèvent la cire du massif qui em- barasse leur coque , pour faciliter leur sortie. On avoit cru qu'elles ne donnoicnt que des ouvrières ; mais nous avons vu plus haut , qu'il en sortoit aussi des mâles , et nous en avons indiqué les fonctions. Ces ouvrières aident la femelle dans ses travaux. Lenombre descoques qui serventd'habitation aux larves et aux nymphes s'accroît, et ces coques forment des gâteaux irréguliers , s'élevant par étages , et sur les bords des- quels on distingue surtout la matière brune que Rcaumur nomme pâtée. Suivant M. Hubert , les ouvrières sont très- friandes des œufs que la femelle pond , et enlr'ouvrentmême quelquefois , en son absence , les cellules où ils sont renfer- més , pour sucer la matière laiteuse qu'ils contiennent ; fait bien extraordinaire , puisqu'il semble démentir l'attachement connu des ouvrières pour le germe de la race dont elles sont les gardiennes et les tutrices. La cire qu'elles produisent a , d'après la même observation , la même origine que celle de l'abeille domestique, ou n'estqu'un miel élaboré, etquitrans- sude aussi par des intervalles des anneaux de l'abdomen. Plusieurs femelles vivent en bonne intelligence sous le même toit et ne se témoignent point d'aversion. Elles s'accou- plent hors de leur demeure , soit dans l'air , soit sur 0 U EOURLOTÏE. Nom qu'on donne , sur le bord de la mer, dans la Bretagne , à un ver blanc qui sert à amorcer le poisson. On ignore si c'est rAiiENicoLE ouïe Thalassème. EOURMÈRE.Nom des PiES-GRiECHEsàCarmagnolc.(v.) BOURNAl. On appelle ainsi les RuciiES dans le déparle- menl des Deux-Sèvres. (B.) BOURNONITE ( Fibrolite de Bournon). C'est une des substances qui accompagnent les corindons de l'Inde et de la Chine , et dont nous devons la connoissance à M. le comte de Bournon. Elle est surtout reconnoissable à sa cou-- leur blanchâtre et à son tissu fibreux. Sa pesanteur spécifique est de 3,2 14, et sa dureté supé- rieure à celle du quarz. Elle est phosphorescente par le frottement, et donne alors une lueur d'un rouge foncé. Elle acquiert une électricité ré- sineuse^ très-sensible, par le même moyen", après avoir été isolée. {Hauy.) Soumise à l'action du feu du chalumeau, elle est absolu- ment infusible. D'après l'analyse que M. Chenevix a faite de deux échan- tillons de ce minéral , il a cela de particulier, qu'il est en- tièrement composé d'alumine et de silice : le fer ne s'y trouve qu'accidentellement. La fibrollle du Carnate contient : alumine, 58,25 ; silice, 38 ; fer, 0,75: il y a 3 de perle. Celle delà Chine contient 46 d'alumine , 33 de silice , 1 3 de fer : la perle a clé de 8. On ne peut guère douter, dit M. Haiiy , que les obser- vations qui se feront dans la suite sur cette substance , si elle devient plus commune , ne confirment l'opinion de M. de Bournon , qui la considère comme une espèce à part. Le nom de hournonite^ que nous avons adopté pour désigner le minéral dont il s'agit, est emprunté de celui de M. le comte de Bournon , garde du cabinet particulier de minéralogie du Roi , etc. , dont tous les minéralogistes connoissent les im- portans travaux, et qui nous a le premier fait connoîlre ce même minéral, (luc) BOURNONITE de Thomson. V. Plomb sulfuré k^iï- MOîSilFÈRE. (LUC.) BOURRACHE, Borago. Genre de plantes de la pentan- drie monogynie et de la famille des borraginées, dont les ca- ractères sont : calice profondément divisé en cinq décou- pures oblongues et persistantes; corolle monopélale en roue, divisée en cinq parties aiguës ; cinq étamines connivenles ; quatre ovaires supérieurs, du milieu desquels s'élève un style filiforme , terminé par un stigmate simple ; quatre graines ri- dées et recouvertes par le calice. • . ^-'^^^ =77 Ce genre renferme dix à douze espèces , toutes annuelles , qui croissent naturellement dans les parties méridionales de ia Turquie et dans l'Inde. Une seule est dans le cas d'être mentionnée particulièrement ; c'est la Bourrache offici- îsALE , dont les caractères sont d'avoir toutes les feuilles al- ternes et les divisions du calice très-ouvertes. Cette plante, naturalisée en Europe, se multiplie abon- damment d'elle-même dans les jardins, où on peut aussi la se- mer, soit au printemps, soit en automne. Elle fleurit presque pendant toute la belle saison, mais principalement dans les mois de juin et de juillet. Quoiqu'on puisse la transplanter, il vaut mieux la semer en place. Tous les soins qu'elle exige se bornent à détruire les mauvaises herbes qui croissent autour d'elle , et à l'arroser dans les temps secs. Dans quelques pays, quand la bourrache est encore jeune et tendre , on la met avec d'autres herbes dans les potages. Ses Heurs entrent dans les salades, où on les mcle à celles de capucine. Les Anglais composent avec ses feuilles une boisson rafraîchissante, dont ils font usage dans les chaleurs de l'été, et qu'ils appellent , dit Miller, cool tankards. On a beaucoup vanté les propriétés médicinales de cette plante ; la plupart sont aujourd'hui contestées. C'est surtout à tort qu'on a mis ses fleurs au nombre des quatre ou cinq fleurs cordiales ; elles n'ont ni odeur ni saveur. Comment pourroient-elles ranimer les forces vitales et musculaires? Sa racine et toutes ses par- lies contiennent un suc visqueux et fade , qu'on clarifie , et dont on fait un sirop qui passe pour adoucissant. On en prescrit l'usage dans la pleurésie et dans toutes les maladies où les remèdes chauds sont exclus. On retire du nilre de la bourrache , et ses feuilles, jetées au feu , y pétillent comme ce sel et décèlent sa présence, mais seulement lorsqu'on la cultive près les habitations, (d.) BOURRA-COURRA. Nom que porte le lois de lettres à la Guyane hollandaise. Ce bois est d'un rouge cramoisi très- vif et tacheté de mouches irrégulières et noires, d'où lui vient son nom. L'arbre qui le fournit a trente ou quarante pieds de haut , l'écorce rouge, l'aubier très-épais et le cœur compacte, solide , fort dur, quoique un peu sujet à rompre ; il prend le poli le plus brillant. Cet arbre est rare à la Guyane, (s.) BOURRE. Poil de plusieurs espèces de quadrupèdes, tels que le hctuf^ le buffle^ le cheval., le cerf., etc., que les tanneurs, les mégissiers, les chamoiseurs , les hongroyeurs détachent lorsqu'ils préparent les peaux ou cuirs. On emploie la bourre à garnir les chaises, les fauteuils, les selles , etc. il y aussi la bourre de laine et la bourre désole. ,-8 B O TT Bourre se dit encore des premiers bourgeons des arbres fruitiers, (s.) BOURRE. V. BouR. (s.) BOURREAU. On donne ce nom au Trigle rouget, et à un Bousier , Copns camifex (b.) BOURREAU DES ARBRES. C'est le Célâstre grim- PAiST, qui serre tellement le tronc et les branches des arbres contre lesquels il s'appuie, qu il les fait périr. On appelle aussi quelquefois de ce nom d'autres plantes grimpantes qui produisent le même effet, (b.) BOURREL. V. ÈUSE. (s.) BOURRELET. Excroissance allongée et de peu de lar- geur, naturelle ou accidentelle, qu'onremarque sur certaines Coquilles. V. ce mot. (b.) BOURRELET. Saillie qui se forme sur le tronc d'un arbre ou sur une de ses branches, lorsqu'on y a opéré une li- gature ou une solution de continuité de Técorce, qui s'op- pose à la circulation de la sève. On a remarqué que le bourrelet de la partie supérieure d'une ligature ou d'une solution de continuité d'écorce , étoit toujours plus gros au-dessus qu'au-dessous , et se formoit plus vile, prcnoit plus de saillie en automne lors de la sève descendante , qu'au printemps lors de la sève montante ; et on a expliqué ce fait en disant que la sève d'automne s'étolt organisée ou élaborée dans les Feuilles. V. ce mot et le mot Arbre. Quoi qu'il en soit , c'est par la formation d'un bourrelet que les plaies faites aux arbres se cicatrisent, que les greffes se soudent , que les marcottes et les boutures poussent des racines, que les arbres peuvent être mis artificiellement à FRUIT, etc. (b.) BOURRERIE. Synonyme de Beurrerie. (b.) BOURRET. Synonyme de A'eau dans quelques lieux, (b.) BOURRETS. Nom des Bœufs d'Auvergne, (desm.) BOURRIER. On appelle ainsi la menue paille, c'est- à-dire, les balles du froment, dans quelques lieux, (b.) BOURRIQUE. Nom vulgaire de I'Anesse. (s.) BOURSE. Nom vulgaire des poissons du genre Tétrodon. On donne aussi le même nom, aux colonies françaises de l'A- mérique, à la huUste vieille^ et Lacèpède Ta appliqué , comme spécifique , à un poisson de ce dernier genre, (b.) BOlJPxSE. Nom marchand des coquilles du genre des Casques et des Peignes, (b.) BOURSE {Botanique). C est une membrane (roA>a) plus ou moins épaisse , qui enveloppe, clans leur naissance, cer- tains champignons, et qui se déchire lors de Tépanouisse- ment. (d.) BOURSE À BERGER. F. au mot Thlaspi. (b.) BOURSE A BERGER. C'est une Cellulaire, (b.) BOURSES. Branche qui, dans le Poirier et le Pommier, donnent annuellement du FRUIT. Il est de ces arbres qui n'ont que de ces grosses et courtes sortes de branches , et qui par conséquent chargent abondamment ; mais alors ils ne croissent plus en hauteur, et ne tardent pas à périr. F. les mots précités, ainsi que ceux Arbre, Branche et Taille, (b.) BOURSETTE , Bourse à pasteur. Foyez Thlaspi , Bourse a berger, (ln.) BOURTOULAIGA. On appelle ainsi le Pourpier dans le midi de la France. C'est aussi le nom d'uue Arrociie. (b.) BOUSARDS. Fientes ou fumées du cerf, qui sont molles comme la bouse de vache, (s.) BOUSANT ou BOUSAT. C'est la Buse en Savoie, (s.) BOUSCARDE. T. Fauvette tachetée, (v.) BOUSCARLE ou BOUSCARLO. Nom que porte, en Provence , une Faua^ette que Buffon a fait graver dans les pi. enl. n." 655 , f 2 ; qu'il a rapprochée de \r fmm'tte giiscUe ^ d'après sa taille et la forme du bec ; cependant , dit-il, elle en diffère parle ton de couleur, qui est plutôt fauve et brun que gris. Celle même bouscarle est, dans le Synopsis de Latham, le synonyme de la giiseUe, et dans l'Index , mais avec doute, celui de la syhia anindinacea. Si l'on consulte la figure de la pi. enl. citée ci-dessus, on ne peut disconvenir que la bouscarle ne peut être la grisetle ^ puisqu'elle n'a point de plumes blanches à la qjieue comme cette dernière , et qu'elle se rapproche plutôt de la syh'la anindinacea de Latham; mais je ne puis as- surer que c'est le même oiseau; il faut donc voir la bouscarle en nature pour la déterminer avec précision, (v.) BOUSE. Excrément des vaches. Lorsque les bouses sont fraîches , elles s'opposent à toute végétation, soit a raison de leur compacité, soit à raison de la surabondance de leur carbone. Il n'en est plus de même après leur dessèchement et leur pulvérisation, car alors elles deviennent un excellent engrais. Une multitude d'insectes vivent aux dépens des bouses, de sorte qu elles sont une mine précieuse .pour les naturalistes. Infusées dans de l'eau-de-vie , et distillées , elles fournissent, en y ajoutant ensuite du sucre , une liqueur de table d'un goût musqué très-agréable, (b.) :i8o B O II BOUSIER, Copris. Genre d'insectes de Tordre des co-. iéoptères, section des penlamères, famille des lamellicornos, tribu des scarabéides. Geoffroy a , le premier , séparé les bousiers fies scarabées, se fondant sur ce que ceux-ci ont un ôcusson distinct , et que les autres n'en ont point d apparent. Ces insectes ont d'ailleurs le cbaperon presque en demi- cercle , 1 abdomen plus court ; de sorte que les pieds posté- rieurs sont plus rapprochés de Tanus, et les parties de la bouche différentes. Ils vivent d'excrémens. Olivier, dans son Histoire des coléoptères, et dans V Encoclopédie méthodique ^ a conservé au genre des bousiers la même étendue que Geoffroy lui avoit dnnnée ; mais on en a distrait depuis les genres Aphodie , AiELctius , Gymnopleure, Onitis, Sisyphe et Onthophage. ( V. ces articles. ) Les bousiers proprement dits ont maintenant pour caractères : labre, mandibules et lobe terminal des mâchoires membraneux ; labre caché sous le chaperon ; pieds de la seconde paire beaucoup plus écartés entre eux, à leur naissance , que les autres ; les quatre jambes postérieures en forme de cône allongé, très-dilatées ou beau- coup plus épaisses à leur extrémité ; premier article des palpes labiaux notablement plus grand que les deux suivans ou les derniers; antennes de neuf articles ; point d'écusson. Les bousiers diffèrent des onitis et des onthophages par leurs palpes labiaux, dont le premier article est plus grand que le second ; des ateuchus , des gymnopleures et ^(;s st- syphes, par la forme de leurs jambes. Leur corps est géné- ralement plus élevé, et les mâles ont, le plus souvent, sur la lête ou sur le corselet, quelquefois sur les deux parties, des élévations en forme de cornes. Ces insectes font leur séjour dans le fumier, les bouses de vache. Les pays étrangers en fournissent un grand nontbre d'espèces , dont plusieurs sont étonnantes par la bizarrerie de la forme de leur corselet , et par leurs proéminences. Quel- ques-unes sont ornées de couleurs très -brillantes et fort riches. Nous n'en citerons que deux, et qui sont indigènes. * Corselet cornui I. Bousier lunaire, Copris lunaiis, Fab. le mâle; copris einarginalus ejiisd. la femelle; Oliv. Cul. tom. i, n.° 3, pi. 5. A. 36; et;,/. 8,/^. 6i. Il est noir, avec le chaperon cchancrc en devant. Le nulle a sur cette partie une longue corne relevée , presque pci-pen- diculaire, pointue , avec deux dents à sa base , par derrière. Son corselet est tronqué en devant, et a, de chaque côté , un grand enfoncement et ime éminence forte et conique. Les élylres sont sillonnées. La corne du chaperon est plus courte, échaacréc au bout , B O U ,8t *lans la femelle ; les avancemens antérieurs du corselet sont moins allongés que dans Taulre sexe. U se trouve dans toute l'Europe. ** Corselet sans cornes; tète en étant poiuvue. 2. Boursier espaomol, Copris hispanus, Fab.; Oliv. ihid. , pl.^.fig.l^-j. Il est noir. Sa tête a une longue corne pointue et recourbés-. Son bord antérieur est cchanrré. Le corselet est coapé obli- quement en devant. Les élytres sont sillonnées. — Au midi de la France et en Espagne, (l.) BOUSOUN. Nom du Grèee sur le lac de Viveron. (v.) BOUSSEROLE. V. au mot Arbousier, (b.) BOUTAILLOU. Nom languedocien de TOlivier. (b.) BOUTARQUE ou POUTARQUE. Préparation des œufs de Muge, (b.) BOUT DE PETUN, Bout de Tabac. Nom que I'Am porte dans les Antilles, (v.) BOUT DE TABAC. V. Bout de Petun. (v.) BOUTE-EN-TRAIN. V. Sizerin-Cabaret; (s.) BOUTEILLAOU. Nom languedocien de TOuvier. (b.) BOUTEILLE. Variété de Courge, (b.) BOUTE-LON, BOUTEQUELON.Nom du Mauvfs aux environs de 3ïnntbard. (s.) BOUTELOUÉE , Bouteloua. (xenre de plantes de la fa- mille des graminées, qui paroîl avoir pour type TAthéro- POGON APLUDOÏDE de Willdenow. Ses caractères sont : balle florale à deux valves inégales, aiguës, renfermant deux fleurs; Tune sessile fertile, à balle de deux valves, dont Tinfé- rieure est tronquée obliquement, offre trois dents et trois soies , dont la supérieure est tronquée , un peu émarginée: l'autre pédicellée stérile , en entonnoir, avec la valve infé- rieure tronquée , munie de trois soles égales et très-longues. (B.) BOUTEQUELON. V. BOUTELON. (v.) BOUTET. C'est la Nigelle des champs dans le dépar- lement du Gers, (b.) BOUTIGIANN. Au Sénégal , on nomme ainsi le glfcinc abriis, Linn.Légumineuse qui croît aussi dans les Indes : elle y est appelée konni. V. (iLYCINE. (l>'.) BOUTIS (^Vénerie). Ce sont les endroits où les sangliers ont remué la terre avec leur honioir. (s.) BOUTOIR ou BOUTOiS {Vénerie). C'est le bout du museau des Sangliers, (s.) BOLTTON {Fauconnerie'). Un oiseau prend le bouton lorsqu'il se hranche à la cime des arbres. (S.) 282 B 0 U BOUTON, Clancuhis. Genre de Coquilles établi par Denys Monlfort aux dépens des Toupies. Ses caractères sont : coquille libre , univalve , conique ^ à ombilic crénelé , à spire régulière ; ouverture en gueule de four , entière , munie de plusieurs den's et ondulations ; columelle chargée de dents , dont les inférieures sont les plus fortes ; lèvres tran- chantes et désunies. L'espèce qui sert de type à ce genre est la Toupie vasset, vulgairement nommée bouton de camisole ^ turban de Pharaon ^ que Lamarck avoit placée parmi ses Monodontes. C'est une coquille des mers de l'Afrique , d'un pouce de diamètre , qui est extérieurement granulée en rouge , en blanc et en noir. Elle n'est point rare dans les collections, (b.) BOUTON, G^raraa.V. Arbre etBouRGEON.Lesbotanistes et les cultivateurs donnent ce nom à un petit corps arrondi, un peu allongé, quelquefois terminé en pointe , qui se forme aux aisselles des feuilles desarbresetdesarbrisseaux.il varie selon les espèces , et peut servir à les faire distinguer les unes des autres pendant l'hiver. On aperçoit alors les boutons à l'extré- mité des jeunes rameaux , et le long des branches , fixés par un court pédicule sur une sorte de petit bourrelet, où, l'année précédente, étoienl attachées les feuilles, dans T aisselle des- quelles ils ont pris naissance. Ils y sont quelquefois soZitoVcs, quelquefois rassemblés, deux <à deux , opposés, alternes, verlicillés ; ce sont comme autant de germes de la re- production des feuilles, du bois et du fruit, destinés par la nature à multiplier et perpétuer les espèces. Aussi n'a-t-elle rien négligé pour les garantir des injures de Tair et des in- sectes; écailles, feuilles sur feuilles, duvet, gomme, suc vis- queux, tout a été prodigué pour la conservation de ces bou- /o«î précieux , que les anciens ont nommés, avec raison, gemniiz. Les écailles qui les couvrent sont assez dures, souvent hérissées fle poils , creusées en cuiller, et disposées les unes sur les autres comme celles des poissons. Elles sont implan- l<;es dans les lames intérieures de Técorce , dont elles parois- sent être un prolongement : leur usage est de défendre les boutons contre le froid et la pluie ; elles sont enduites d'une es- pèca de vernis , sur lequel l'eau glisse. On distingue ordinairement trois espèces de boutons: le bouton à fleur et à fruit ^ le bouton ci feuilles et à bois^ et le bouton mixte , qui est en même temps à (leur et à feuilles. Le premier renferme les rudimens d'une ou de plusieurs (leurs ; il est communément plus gros, plus court que les autres, moins uni, moins pointu. Le second, qui ne doit produire que du bois et des feuilles , est mince , allongé et pointu, quelque^ fuis arrondi comme dans le noyer ^ ou très-gros , comme daiî^ B 0 U 283 le marronier d'Iiule. Le houton mixte esl plus pclll (pie les pré- cédens; il produit des feuilles et des Heurs, mais de deux ma- nières ditférentes; tantôt elles se développent en même temps, tantôt les feuilles naissent sur un petit rameau qui fleurit dans la suite. Le bouton offre , en général , l'idée d'une graine mûre : il n'a pas , il est vrai , de racines ; mais les filets ligneux de sa base sont humectés par lécorce et par un bourrelet , dans lequel est rassemblé et élaboré le suc qui sert à sa nourriture et à son développement. Le boulon à bois, mis en terre , pro- duit une plante semblable à celle qui l'a nourri : la graine avoit donné naissance au bouton, le bouton donne à son tour naissance à la graine : ainsi qu'elle il se développe , quoique séparé de la plartte. La greffe esl la transplantation d'un bou- ton sur une branche qui lui est étrangère. Outre la sève des racines dont les boutons ont besoin pour leur développement , il leur faut encore de la chaleur et de la lumière ; quand elles leur manquent, ils avortent; mais lors- qu'ils sont frappés par une chaleur artificielle trop forte, ils sèchent aussibientôt. Ceux qu'on voit aux extrémités des bran- ches , se développent toujours avec plus de vigueur que Jes boulons inférieurs; et les branches exposées au soleil en pro- duisent ordinairement un plus grand nombre. La direction constante de la sève vers les boutons, montre leur importance. On ne la voit point couler d'une branche coupée au printemps ; mais qu'on rompe alors un boulon dans son pédoncule , on aperçoit aussitôt une goutte de li- queur, qui reparoît encore quand on l'a essuyée. Tout bouton retranché produit quelque changement dans l'économie végé- tale ; la sève qui se porlolt vers lui développe de nouveaux boulons , ou accroît le développement des autres. Le bouton à fruit croît comme le bouton à bois; il est égale- ment nourri par les sucs qui traversent le bourrelet sur lequel il repose; mais sa croissance est plus prolongée, et son dé- veloppement plus régulier. Les boutons à bois sortent des branches pendant toute l'année ; mais si les boutons à fruit ne s'épanouissent pas dans un certain temps, le fruit et la graine ne sauroient mûrir. A côté de ceux qui sont déjà dé- veloppés, on en voit quelquefois d'autres prêts à paroître : ceux-ci nuisent souvent , en produisant des branches chif- fonnes. On remarque que l'abondance des sucs nourriciers contribue au développement anticipé du bouton à fruit , pour en faire une branche stérile. On peut apercevoir, dès l'automne , les rudimens des bran- ches et des fleurs, cachés dans les boutons. Quoique le mou- vement de la sève paroisse suspendu en hiver, ces différentes ^84 î^ O TT parties croissent alors, pour ainsi dire, clandestinenienl. Au printemps, les boutons s'ouvrent ; ils se dépouillent d'abord de leurs écailles extérieures; les intérieures acquièrent de retendue ; mais bientôt elles se desséchent, se détachent, tombent à leur tour, et la feuille ou la Heur se montre. Les boutons visibles de la plupart des arbres fruitiers ont, à côté ou au-dessous d'eux, un, deux, trois ou un plus grand nombre de boutons qui ne se développent que dans le cas où ils périssent. Lorsqu'on coupe toutes les branches des arbres, il sort de leur tronc des boutons., là où il n'y avoit pas d'apparence qu'il y en eût , et c'est par leur moyen que la plupart se forment une nouvelle tête. Un auteur a fait un traité particulier sur les bourgeons, et les a crus très-propres, par leurs divers caractères, à faire re- connoître les plantes. Les écailles des boutons peuvent rem- plir le même objet, étant toutes très-variées dans leur tissu, leur grandeur et leur forme : elles paroissent être des feuilles avortées; plus elles sont intérieures, plus souvent elles se développent et se changent en feuilles. Dans la plupart des plantes des zones froides ou tempérées , les boutons sont écailleux; dans celles de la zone torride, ils n'ont point ordi- nairement d'écallles, parce que, dans ces climats, la sdve agit toujours. Les plantes de ces pays qui ont des boutons à écailles, peuvent être transplantées en Europe , et y supporter l'hiver : tel est le goyavier., qu'on a naturalisé dans la Pro- vence. C'est surtout aux articulations des rameaux que se trouvent les boutons à fruits. Pour les former, il faut une sève intermédiaire , c'est-à-dire, que s'il y a trop peu de sève, ils ne sortent point; s'il y en a trop, ils se développent en rameaux. La plupart des boutons s'épanouissent au printemps ; il y en a pouriant qui fleurissent en hiver, comme ceux du daphne rnezereum. Lesplanles annuelles n'ont point de boutons; celles qui ne sont vivaces que par leur racine , n'en portent point sur leur tige , mais seulement sur leur racine ; et dans le nombre de celles qui conservent leurs tiges durant l'hiver, quelques-unes en sont dépourvues , telles que la me , le bec de grue., etc. ; et parmi les arbustes, la bourdaine y Va/afeme., etc.; mais toutes les autres plantes vivaces , et en général les arbres et les arbrisseaux, sont garnis de boutons. Dans les plantes bulbeuses, c'est ce qu'on nomme Cayeu , qui en tient lieu. (n.) BOUTON D'ARGENT. Les jardiniers donnent ce nom h plusieurs plantes dont les fleurs sont blanches et de la forme d'un boulon, telles que I'Acuillée pt\bmique à fleurs B O U ,85 doubles, les Renoncules à feuilles d'aconit et à feuilles DE platane , également à fleurs doubles, (b.) BOUTON DE CAMISOLE. C est le tmchus la}/io , Linn. V. au mot Toupie, (b.) BOUTON DE LA CHINE. C'est le Troclms mamlutus de Linnœus. V. au mot Toupie, (b.) BOUTON DE CULOTTE. Variété de Radis, (b.) BOUTON D'OR. Nom commun à quelques plantes à fleurs doubles et jaunes, que l'on cultive pour rornenient, ttlles que la Renoncule acre, FImmortelle ^ùne , Gna- pluiliv.m stœrhas , Linn. , etc. (b.) BOUTON DE ROSE. Coquille du genre Bulle. C'est la Imlla amplustra de Linnœus. (b.) BOUTON ROUGE. On appelle ainsi, au Canada , le (iAÎNiER de ce pays, (b.) BOUTON TERRESTRE. Coquille figurée par Dargen-^ \\\\q ^ Zoomorphose, ^\.^,ïie^. lo. C'est i'7/e/ij; rotunduta de Linnseus; un Planorbe de Lamarck. (b.) BOUTROUE T. Un des noms de la Mésange À longue queue, dans le Piémont, (v.) BOUTSALLICK. Nom d'un oiseau du Bengale. T. le gL'nre Coulicou. (v.) BOUTTON. Nom spécifique d'un Holocentre. (b.) BOUTURE , Taiea. Partie d'une tige ou d'une branche que l'on met en terre par son gros bout, dans le dessein de lui faire pousser de» racines et de reproduire la plante ou l'arbre. Ce moyen de multiplication est très-fréquemment employé dans les jardins et les pépinières, et réussit plus ou moins bien selon l'espèce, la saison, les soins , etc. V. Arbre.- (b.) BOUVARD lE , Bowardia. Genre de plantes établi pour placer!' Houstonne Écarlate (ixora amm(?««fir,Jacq.) Ses ca- ractères sont : calice à quatre folioles , avec des dents dans leurs intervalles ; corolle tubuleuse ; anthères non saillantes ; capsule divisée en deux loges, renfermant beaucoup de se- mences marginées. (b.) ' BOUVEHET. F. le genre Gros-Bec. (v.) BOUVERON. F. le genre Bouvreuil, (v.) BOUVIER. Salerne a imposé ce nom au Gole-Mouche gris , parce que cet oiseau a l'habitude de voler autour des bœufs qui sont dans les prairies entourées d'arbres ou de haies , pour saisir les mouches , sa seule nourriture. Ce fait est contredit dans le Dictionnaire des Sciences naturelles ; cependant il est fondé sur des observations que j'ai réitérées dans tous les pâturages où se irouvoient des bestiaux. Le mot buuner est bien , comme on le dit dans le même ouvra^^e , le synonyme du mot italien loarina ; mais ce n'est pas un o86 B 0 U motif pour que Ton no puisse appliquer en français le nom houoier à un autre oiseau que celui auquel Aldrovande a donné celui de boaiina. V. ce mot. On appelle aussi lomner dans divers cantons de la France, les bergeronnettes ti\ \e& Immndières ^ parce qu'oç les voit très- souvent dans les pâturages à la suite des bestiaux-, enfin, c'est en Provence le nom du moUeux. (v.) BOUVIERE. On donne vulgairement ce nom à la plus petite espèce du genre Cyprin , le cyprinus amanis. (b.) BOUVREUIL, Py//-//«/a , Vieil. ; loxia , Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvalns etde la famille des Granivores. V. ces mots. Caractères : bec robuste, épais, convexe dessus et dessous, conique, ou arrondi ou comprimé latéralement ; mandibule supérieure plus longue que 1 inférieure, en cou- vrant les bords et la pointe, flécbie vers le bout, creuse en dedans, à palais lisse, entière ou crénelée sur chaque bord, vers le milieu; l'inférieure droite ou un peu relevée à la pointe;narinesrondes,petites, ouvertes, cachéessousdepeliles plumes dirigées en avant ; langue épaisse , charnue en des- sus , obtuse et entière à l'extrémité ; les 1."^^ et 4-* rémiges à peu près égales; les 2."^ et 3.^ les plus longues de toutes; quatre doigts, trois devant, un derrière. Ce genre est di- visé en trois sections. Les bouvreuils nichent dans les buissons et sur les branches basses des arbres les plus touffus; leur ponte est de quatre ou cinq œufs. Ils se nourrissent de graines dépouillées de leur péricarpe , et de bourgeons dépecés ; ils se tiennent dans les forêts et les bosquets. On trouve des bouvreuils dans les quatre parties du monde. Une seule espèce habite l'Europe pendant toute l'année. N'ayant vu ni en nature, ni en peinture , plusieurs des oiseaux que Daudin et Sonnini nomment bouoreuîls , je ne puis assurer qu'ils appartiennent plutôt à ce genre qu'à relui àes gros- becs ^ dans lequel Latham et Gmelin en ont classé quelques-uns. Je les place dans la première section, parce que rien ne me prouve qu'on doive les ranger ailleurs; mais, afin de ne pas déranger l'ordre alphabétique, je les indique par un astérisque. A. Bec entier^ bombé en tout sens. Le Bouvreuil proprement dit , pyirhula europœa, Vieill. ; loxia pyrrhula, Lath., pi. enl. de Buff , n." 4^5 (mâle et femelle); joli plumage, belle voix, gosier flexible, familiarité, allarliement : telles sont les qualités qui ont mérité à cet B O U 287 oiseau d'Europe , la place qu'il occupe dans nos volières. Cet oiseau étonne par ses sons harmonieux , et doit à l'art sa perfection. Ces petites phrases exprimées d'une manière si louchante , ces caresses prodiguées avec une satisfaction sensible, si douces et si tendres, sont dues souvent aux leçons d'une jeune et naïve institutrice. Le chant naturel du boimvuil est t'omposé de trois cris distincts, qui paroissent exprimer les syllabes , tui , tut, lui. L'un se fait entendre d'abord seul, lorsqu'il débute, en- suite trois ou quatre fois ; à ces coups de sifflet , succède un gazouillement enroué, et finissant en fausset. Il a, outre cela , un autre cri doux et plaintif qu'il répète très-sou- vent , et qu'il fait entendre sans aucun mouvement du bec et du gosier, mais qu'il accompagne d'un remuement dans les muscles de l'abdomen. La femelle est aussi susceplible d'éducation, et apprend facilement à siffler et à parler; talens que ne partage pas celU des autres oiseaux chanteurs , et qui rendent cette espèce plus précieuse : sa voix , plus douce que celle du mâle , se rapproche davantage du (lageolet , et ses caresses expriment plus de sensibilité. On siffle les bomveuils avec des seri- nettes ou avec le flageolet à serin ; l'on se sert aussi de la flûte tra'versière ou de la flûte à bec ; c'est une bonne ma- nière de les instruire , car le son de cet instrument a de l'analogie avec leur voix; mais celui qui paroît réunir tous les avantages, est une serinette, ou, pour mieux dire, une hoim-ette on pione y nom qu'il porte à Mirecourl , où on le fabrique ; il est d'un ton moyen entre le petit flageolet et la flûte traversière tierce. Cet oiseau est susceptible , dit l'auteur de l'Œdonologie , de perfectionner l'air qu'on lui apprend , en lui donnant une tournure gracieuse ; cepen- dant, s'il reçoit de mauvaises leçons, le ton imitatif lui étant plus naturel , il slfilera aussi mal que son maître. Peu d'oiseaux sont susceptibles d'un attachement aussi fort et aussi durable que celui-ci. « Si, comme dit Monl- « beillard , on en a vu d'apprivoisés , s'échapper de la vo- « Hère, vivre en liberté dans les bois pendant l'espace d'une « année, et au bout de ce temps reconnoître la voix de la " personne qui les avoit élevés, on en a vu d'autres, ajoute-t-il, « qui, ayant été forcés de quitter leur premier maître , se « sont laissé mourir de regret.» D'après les expériences que j ai faites , les loim-euils n'ont pas porté l'attachement jus- qu'à _ce point ; mais ils en ont montré beaucoup plus que tous les autres oiseaux ; ils savent très-bien distinguer les étrangers de celui qui a soiu d'eux. Depuis la mue j.us- i88 B O U qu'au printemps suivant , mes nourrissons ne quittoient point les vergers et habifoient les bosquets les plus pro- ches de ma demeure ; familiarisés avec ma voix , ils ve- noient à moi dès que je les appelois , et très-souvent , lorsqu'ils ne trouvoient pas assez d'alimens, ou plutôt qu'ils négligeoient de les chercher, ils ne manquoient pas de se poser sur moi , aussitôt qu'ils me voyoient , et par leur fa- miliarité et leurs cris, quoique d'âge à se suffire à eux-mêmes, ils ne cessoient de m'en demander. D'autres fois, la recon- noissance seule paroissoit les guider, car ils ne venoienl que pour me caresser. Il est certain que peu d'oiseaux mon- trent un aussi grand attachement pour ceux qui les ont éle- vés; et je n'ai pas de peine à croire qu'il en soit mort pour avoirchange.de maître; car il arrive souvent que ceux qu'où a soignés pendant un certain laps de temps , et surtout ceux qu'on a élevés pris dans le nid , prouvent leur chagrin par l'inquiétude, le silence et même par une certaine abstinence, lorsqu'ils passent dans d'aulres mains. Cette espèce , qui possède toutes les qualités qu'on peut désirer dans les oiseaux qu'on destine à son amusement, est nuisible dans son état sauvage; car elle fait du dégât dans nos vergers , en mangeant et détruisant les bourgeons des arbres fruitiers, surtout des pruniers , poiriers et pommiers. Les oiseleurs rendent donc un service à l'agriculture en leur faisant la chasse. Les houoreuih se réunissent par petites ban- des ; mais chaque bande n'est composée que d'une seule famille , et rarement cette famille se réunit à une autre ; cha- cune se tient séparément. Si , à la fin de l'été, l'on ne ren- contre que deux de ces oiseaux ensemble , il est presque cer- tain que c'est un mâle et une femelle dont les couvées ont été détruites ; car il n'en est pas de ces oiseaux comme de beaucoup d'autres , l'autonme n'est pas le terme de leur al- liance : le mâle et la femelle restent appariés pendant toute l'année , vivent ensemble , et s'éloignent peu l'un de l'autre. Ces oiseaux habitent ordinairement les bois situés sur les montagnes , et ne les quittent qu'à la mauvaise saison , pour descendre dans les plaines. On en voit, à cette époque , près des habitations, le long des haies, dans les vergers et les bosquets. Ils vivent de baies , de graines, ainsi (}ue des bourgeons du. bouleau, de l'aune et du tremble. C'est à la rime de ces arbres qu'on les voit le plus souvent : lor<;- qu'ils sont occupés à prendre cette nourriture , on les appro-. che alors aisément. Mais, dès qu'ils aperçoivent l'oiseau de proie ou toute autre chose qui les inquiète , ils plongent , en criant tous en môme temps , et se cachent dans les buissons voisins; et là, pendant quelques inslans, ils gardent le si- B 0 U ,89 lence le plus profond , et ne se permettent pas le moindre hiouvement. • Au printemps, la famille se disperse , et les jeunes mâles choisissent leur compagne ; et ce n'est plus au haut des ar- bres qu'il faut les chercher dans cette saison, mais dans les buissons les plus épais , où il seroit difficile de les aperce- voir, si leur cri continuel ne les trahissoit: ce cri, qui leur sert de ralliement , est celui qu'il faut imiter pour les attirer dans les pièges qu'on leur tend. Quelques-uns restent dans les vergers et les charmilles , où ils font leur nid : mais c'est le très-petit nombre ; ils le placent ordinairement dans l'épais- seur des buissons isolés, et préfèrent ceux d'épines blanches. ïls nichent à la fin d'avril, lorsque les feuilles sont totale- ment développées , époque qui paroit tardive pour des oi- seaux sédentaires, mais qui cesse d'étonner lorsqu'on sait que les petites graines dont ils nourrissent leur^ petits doi- vent avoir acquis une certaine maturité , puisque c'est le seul aliment qu'ils leur donnent ; en effet , ces oiseaux , ainsi que les chardonnerets , qui couvent aussi très-tard , ne sont point insectivores. Cette opinion n'est pas celle de plusieurs natu- ralistes ; mais je puis assurer que jamais les individus de ces deux espèces, que j'ai eus dans une volière garnie d'arbris- seaux et en plein air, n'ont touché aux insectes qui y étoient en abondance , et n'en ont point donné à leurs pe- tits, ce qu'ils auroient fait certainement, s'ils en mangeoienl, comme certains granivores , les moineaux et les puisons. Ils ne leur portent pas la béquée , mais leur dégorgent la nourri- ture, comme font les serins. Le mâle est très-attaché à sa femelle ; il l'aide dans la construction du nid , et la nourrit pendant le temps de l'in- cubation. Lorsqu'il veut s'apparier, il se tient à une petite distance d'elle ; relève les plumes de sa tête en forme de huppes épanouit sa queue, lui donne une pente inclinée tan- tôt d'un coté , tantôt de l'autre ; s'en approche lentement , s'incline et se lelève souvent dans sa marche; s'approche in- sensiblement sans cesser de chanter ; et si elle approuve son amour, il. s'empresse de lui dégorger les alimens qui sont dans son jabot, et qu'elle reçoit, comme la femelle serin, en battant des ailes. Elle compose son nid de petites boi- settes à l'extérieur, arrangées négligemment dans la bifur- cation d'une branche , et à 1 inté rieur de fibres ou du chevelu des racines et de quelques crins. La ponte est de cinq à six œufs d'un blanc bleuâtre , sur lesquels sont répandues quelques petites taches rouges , et d'autres d'un pourpre obscur, plus, nombreuses vers le gros bout ; elle fait ordinairement deux pontes par an. Ces oiseaux couvent aussi en volière, et font IV. i\) .go ^ O U leur nid dans les boulins qui servent pour les serins. Il faut alors qu'ils aient deux atis de cage , surtout ceux qui ont été pris adultes ou jeunes, mais élevés dans les bois par leurs père et mère, si Ton veut avoir une pleine réussite. Les boim-euils qu'on veut instruire , doivent être pris avec le nid, et presque couverts de plumes; il faut les tenir sur la mousse et toujours proprement. On les nourrit avec une pâte liquide, faite avec du pain trempé , du chènevis et de la navette écrasés, le tout mélangé avec du jaune d'œuf, telle qu'on la prépare pour les jeunes serins. 11 scroit mieux de supprimer le chènevis ou du moins d'en mettre très-peu, car cette graine, que le buiivreuil aune beaucoup , lui est per- nicieuse et abrège ses jours. Il faut, lorsqu'ils mangent seuls , donner à cette pâte de la consistance , à laquelle doit suc- céder le millet, un peu de chènevis écrasé, et de la navette trempée; d'autres indiquent, pour sa nourriture, celle du RossiO'OL ( V. ce mot). Comme les jeunes mâles, avant leur première mue , ne portent aucune marque qui les dis- tingue des femelles, il faut, si l'on veut les connoître alors, arracher quelques plumes de la poitrine , et elles seront promptement remplacées pd^ de nouvelles, qui indiqueront leur sexe. Tous les oiseaux , en volière, demandent ime grande propreté , spécialement le boimeuil , qui , sans cela , est sou- vent attaqué d'une espèce de goutte occasionée par les or- dures qui s'attachent à ses doigts, surtout la fiente. Elle durcit au point qu'il est très-difficile de les nettoyer; et il en résulte d'abord la perte des ongles, et ensuite celle des doigts , les uns après les autres. Quant aux remèdes propres à la guérison des autres maladies auxquelles cet oiseau est sujet en volière, V. Serin. Chasse des Bowreuils. — On prend les bouvreuils de diverses manières: à Varchel ou saulerel/e\; au irébuchet, en y mettant de petites baies ou des graines de inorclle vivace , pour les atti- rer; avec les huiliers ou pinsonnières tendus le long des haies ; au rets saillant , avec ces mêmes graines et des appelans ; au défaut de ceux-ci, on se sert de l'appeau naturel , c'est-à- dire, qu'on imite leur cri avec la bouche , ce qui se fait faci- lement ; et enfin à Varbret ou albrot. Ces chasses peuvent se faire pendant toute l'année ; mais il est mieux et plus avan- tageux de ne les faire qu'à l'automne , dans Ihiver et au commencement du printemps. Dans cette dernière saison , les appelans doivent être des femelles, afin de prendre beau- coup de mâles; mais l'on doit donner la liberté à celles-ci , si Ton en attrape, sans quoi la chasse seroit plus destructive qu'avantageuse. On ne devroit pas même la faire à cette épo- lî o u ,^,^, que , pnisqu'alors îa plupart ne peuvent suppnrfer la capli- vilé , et périssent. 11 n'en est pas de nicnie pour ceux qvk l'on prend à l'automne et pendant l'hiver , surtout les jeunes ; pris au mois d'août , ils 'se familiarisent plus volontiers avec la cage. Cependant, de tous les oiseaux d'amusement, il en péril beaucoup plus de ceux-ci. Leur chair , ordinairement maigre , n"a pas un goût agréable ; elle se sent même de l'amertume des graines dont ils vivent. La chasse de Varbret est celle qui nous procure l'agrément de prendre à la glu^es rhardonnerets ^ tarins, lînoUes et bou- vreuils^ et généralement tous les oiseaux qui ne viennent point à la pipée. Une branche d'arbre assez rameuse suffit pour cette chasse ; on en aiguise le gros bout qu'on fiche en terre après avoir retiré toutes les petites branches. Quand on élague son arbret, il faut laisser, à la base de chaqTie branche , un petit bout qui sert de tenon aux dés. Ces dés sont des bouts de sureau longs de cinq à six lignes , dont on note point la moelle. Au lieu de ces àés. Ton fait des entaillures à la base des brancfics , dans lesquelles on fiche les gluaux ; mais cette méthode doit être réformée, quand on peut se procurer des dés, qui sont beaucoup plus commodes, et dans lesquels on pose très-légèrement les gluaux. Ils doivent tenir si peu, qu'un oiseau posé tombe avec celui auquel il se trouve pris. Les gluaux qui servent à tendre à Varbret^ diffèrent beaucoup de ceux qui servent à la pipée ( V. Rouge-gorge ). Us ne doivent pas avoir plus de six ou sept pouces de long, ni être aussi minces-, car lej oiseaux s'y prennent bien différemment. Il faut qu'ils soient assez forts pour qu'ils s'y posent sans crainte. L'extrémité àcs gluaux ou salissais doit être tenninée en pointe, et la glu doit être étendue de manière qu'il reste assez de place pour ne pas s'engluer les doigts : l'on aura soin d'en mettre beaucoup plus que pour la pipée ; car dans cette chasse elle ne s'attache aux plumes qu'après que l'oiseau ne peut plus en débarrasser ses pieds. Les appelans doivent être attachés à une moquette , ou dans des cages que l'on pose à terre , à huit ou dix pas de Vurhret (d'autres en "Suspendent à l'arbret même). La moquette est surtout utile lorsque les oiseaux ne veulent pas y descendre , parce qu'en la faisant jouer, on les engage à s'y reposer. Comme cette chasse ne se iail pas ordinairement pour prendre une seule espèce, qu'on ne rencontre pas quelquefois, il faut avoir plusieurs cages dans lesquelles sont diiîérens oiseaux. Elle se fait au prin- temps et à 1 automne. Tout doit être préparé avant le soleil levé. On choisit, pour la faire, des endroits ouverts, des pas- sages, ou des communications d'un verger ou dun bois à un autre , ou bien entre^ des chènevières. J'observerai que r, O TT 2^2 11) !/ 5.1 pour les bowreui'h , la meilleure chasse est celle au rets saîl^ lant ; toutes celles où Ton se sert de ghiaux , ont des incon- véniens gravés. Comme leurs plumes sont longues , soyeuses , et tiennent peu à la peau, ils en perdent beaucoup en se dé- battant : une partie même des pennes , restent aux gluaux , et ils échappent à l'oiseleur , s'il ne les débarrasse prompte- ment. De plus , cette privation gâte le plantage d'un oiseau qu'on ne peut rechercher alors que pour sa beauté , puisqu'il est trop vieux pour être susceptible d'éducation. Afin de les familiariser avec la captivité, il est nécessaire , dans les pre- miers quinze jours, de leur donner à'%ianger si largement qu'ils marchent dessus ; sans quoi , ils se laissent mourir de faim. Cet oiseau , si doux lorsqu'on rélève pris dans le nid , a de la difficulté à s'apprivoiser lorsqu'il a goûté de la liberté, et surtout lorsqu'il est adulte; il regrette long-temps les bois , sa demeure habituelle ; mais lorsqu'il les a totale- ment oubliés , il devient assez familier pour s'attacher à son maître. L'on peut apparier le loim-cull avec la femelle serin ; mais cette alliance présente des difficultés qu'on ne peut vaincre qu'avec de la patience. Montbeillard cite un particulier qui a eu de celle union cinq petits, dont on n'a pu suivre le dé- veloppement, étant péris par malheur. Le moyen indiqué par Frisch doit être suivi, si l'on veut réussir. Il faut choisir un bowreuii de la petite espèce ; ceux qu'on élève jeunes sont les meilleurs; lorsque la volière est petite, mais dans un grand emplacement , les adultes , après deux ans de cage , peuvent servir. On le tient pendant un an renfermé avec la femelle canari. Celle-ci doit être dans sa première année „ n'avoir pas encore pondu, ni n'avoir eu aucune communica- tion avec les mâles de son espèce. Il est encore mieux de I» placer de manière qu'elle ne puisse entendre leur cri , ni leur chant ; enfin l'on doit employer tous les moyens qui peuvent lui faire porter toute son amitié au mâle étranger qu'on lui destine. Les préludes amoureux et le chant du hou- iv/?Hi7, la forme, la couleur et l'ouverture de sonbec, l'épouvan- tent aupoinl que le laps de temps indiqué ci-dessus estnécessaire pour l'y familiariser. Les plus grandes difficuhés que présente coite alliance, ne proviennent que d'elle; car celui-ck fait tout son possible pour s'apparier. Une fois accouplé , il a pour elle les plus grandes attentions : petits soins, dégorge-» ment de nourriture , et soulagement dans la conslruclion du nid, en lui apportant les matériaux nécessaires; enfin, lors- qu'elle couve, il ne souffre aucun aulre oiseau aux environs du berceau , et veille à ce qu'elle no soit pas interrompue pendant rincnbalion. B () l) 293 Quoique je sois parvenu à faire une pareille alliance sans suivre tout à fait ce procédé , je ne le regarde pas moins nécessaire , si l'on veut «ne réussite certaine ; mais , soit que le mâle ne reconnoisse pas ses enfans, soit qu'il veuille jouir plutôt de sa femelle, soit tout autre motif, il est à propos de le séparer d'elle à l'époque où les petits doivent éclore ; car il lui arrive quelquefois de les tuer , en leur ouvrant la tête à coups de bec. Pour éviter ce malheur , l'on a une cage double, pareille à celle dont on se sert pour les mauvais mâles Seriins. ( V. ce mol. ) Le bouvreuil dont je parle étoit dans une grande volière , avec des serins, d'autres oiseaux » et spécialement un métis chardonneret, avec lequel une fe- melle serin étoit accouplée : il s'éprit d'amour pour elle , et poursuivit le métis avec on tel acharnement , qu'il l'obligea de lui céder sa compagne. Elle couvoit alors, et il eut pour elle , dans les premiers jours , les attentions les plus mar- quées ; à chaque instant , il lui dégorgeoit les graines qu'il avoit dans le jabot ; enfin, il sembloit, par des soins prodi- gués , chercher à lui faire oublier son inétis. Mais cédant sans doute à la vivacité de ses désirs, il détruisit les œufs pour pouvoir en jouir plus tôt. Le bouvreuil est de la grosseur du moineau , mais il paroît plus gros , parce que ses plumes sont longues et soyeuses. Un noir lustré , à reflets violets , est répandu sur la tête , le haut de la gorge , les ailes et la queue. Un beau rouge domine sur la gorge, la poitrine , le haut du ventre et sur le bord extérieur de la dernière plume des grandes couvertures alai- res ; un cendré-bleuâtre couvre le dessus du cou, le dos, les petites couvertures des ailes, la moitié des moyennes ; le blanc domine sar le croupion , le bas-ventre , et les couver- tures inférieures de la queue ; un cendré-bleuâtre borde l'ex- térieur dçs pennes primaires vers l'extrémité ; le bec est noir; les pieds sont noirâtres. La femelle diffère en ce que le noir est sans reflets et qu'une teinte d'un cendré vineux remplace le rouge. Les jeunes ont la tête et le dessus du corps d'un gris-cen- dré; la gorge et la poitrine d un gris-roussàtre ; le ventre fauve ; la bande transversale des ailes roussâtre; le bas-ventre et le croupion d'un blanc sale ; le bec noirâtre. Quoiqu'on paroisse en douter , il existe réellement deux races de bouvreuils , dont l'une est plus grande et plus grosse d'un sixième au moins que l'autre. Ces gros bouvreuils sont bien connus des oiseleurs , qui les mettent à un prix plus fort du double que les petits. On en voit rarement , ou plutôt on en prend rarement, quoiqu'ils se trouvent, pendant l'hi- ver, aux environs de Paris et en Normandie , où j'en ai va B O pendant plusieurs années, soit que Thiver fât doux , soit qu'il lût rude. Ces oiseaux ont le même genre de vie que les autres; mais ils font bande à part, quoique habitant souvent le même canton. Quelquefois ces deux espèces se réunissent sur le même arbre , attirées par la nourriture , qui leur est com- mune ; mais c'est pour peu de temps : dès qu'elles le quit- tent, chaque famille se sépare. Je les regarde comme for- mant une race particulière, qui ne se distingue de l'autre que par sa grosseur. Outre celte race particulière , l'on voit quelquefois des bomneuils noirs, blancs, ou seulement taçhelés de ces deux couleurs ; ces dissemblances dans le pliunage sont dues, soit à l'âge, soit à la nourriture qu'on leur donne en cage (re- marquez que ces individus sont presque tous des oiseaux de volière); car l'on a observé que ceux auxquels on ne donne que du chènevis pour toute nourriture, sont sujets à devenir noirs; de là viennent ces, humTeiiils ^ ces chardonne- rets, ces aloueires, dont le plumage est plus ou moins de cette teinte ; le blanc s'acquiert ordinairement par la vieil- lesse ; cependant il n'est pas rare de trouver dans le nid, des petits totalement blancs; mais souvent ces jeunes reprennent à la mue le^ couleurs de leur race. Le bouvreuil blanc et noir, que l'on dit se trouver en Danemarck , est probablement une »ie ces variétés. * Le Bouvreuil atick , Loxia hudsonica. Sonnini s''est servi , pour désigner cet oiseau , d'une portion du nom atic- lioom-a-shihs , qu'il porte à la baie d'Hudson. Sa longueur est de près de cinq pouces ; les plumes de toutes les parties supé- rieures sont d'un brun foncé dans le milieu, et rousses sur les bords ; les moyennes et les grandes couvertures alaires, de cette dernière couleur à leur extrémité, ce qui forme deux bandes transversales sur l'aile ; la poitrine et les lianes blancs, avec destacheslongiludinalesbrunes; le milieu du ventre et les par- ties postérieures d'un blanc {fur ; la queue un peu fourchue. Daudin et Sonnini ont rangé cet oiseau parmi les bouvreuils, sans^doute parce qu lil a , selon Latham , le bec court et épais ; mais cela ne m'a pas paru suffisant pour adopter leur opinion, parce qu'il y a plusieurs ^/uT-^vieciquiroul ainsi conformé, sans cependant être des bouvreuils. Le Bouvreuil à bec bla?;e-Espêra>ce. V. (iaos- BEC BOUVERET. Le Bouvreuil flamenco, Loxiaflamengo , Linn., est une variété accidentelle du Dur-bec (F. ce mot) et non pas du Bouvreuil, comme le disent Sparmann et Latham. (i'cst à tort que Gmelin en fait une espèce particulière. Le Bouvreuil frisé , Pytrhula crispa , Vieill, , pi. I^j des oiseaux chanteurs, a quatre .pouces de longueur totale; le bec noir ; la tête , la gorge, le dessus du corps , les ailes et la queue de la même couleur , avec de foibles reflets ; un trait blanc sur le milieu de la tête ; une tache pareille qui part des angles de la bouche , se prolonge sur les yeux et se perd sur les joues ; le devant du cou et toutes les parties posté- rieures sont d'un blanc pur, ainsi qu'une petite marque v-ers le milieu des pennes primaires ; les pieds couleur de plomb; les plumes des parties inférieures recourbées en sens inverse et à barbes décomposées; la femelle ressemble au ujâle. Cette espèce ne se trouve point en Amérique , mais en Afrique. Il paroît qu'on l'a confondue avec le bouvreuil bom-e- rel de Cayenne, lequel présente en effet 'un plumage pareil; mais celui-ci a les plumes du dessous du corps de même forme que celles des autres oiseaux. Cependant la grande ressem- blance que présente le vêtement de ces deux ];ouvreuiîs , me :i96 B O II fait soupçonner qu'on aura transporté d'Afrique en Amérique celui de cet article , et que , comme plusieurs bengalis et sé^ négalis , l'espèce s'y sera multipliée , mais qu elle aura perdu l'attribut qui la distingue. Le bouvron est décrit par Brisson sous la dénomination de petit bouvreuil noir d' Afrique ; Latham le rapporte àsonbrowngrosbeak (^luxia fusca) ^ quoique ce- lui-ci aitunplumage très-différent selon son index; et à la luocia lineola , dont le bouvreuil à p/umes /risées est , selon lui , une variété. Gmelin ne fait mention ni de l'un ni de l'autre en parlant de sa loxia lineola ; mais il commet la même erreur que Latham , en indiquant dans la synonymie de la loxia Jusca le petit bouvreuil noir de Brisson. * Le Bouvreuil à gorge rousse , Loxia gularis, Daudin. Un noir foncé à reflets bleuâtres couvre la tête , le dos , les ailes et la queue de cet oiseau des Florides ; la gorge est d'un roux rougeàtre ; le croupion et le bas-ventre sont bruns ; les deux pennes latérales de chaque côté de la queue, blanches à l'extrémité. Longueur, six pouces et demi; queue un peu fourchue. Le Bouvreuil à gorge et sourcils rouges. V. Bou- vreuil À SOURCILS ROUX. Le Bouvreuil d'IIamequrg, Loxia Itamburgia ^ (im. , îi'est point un bouvreuil^ et Latham est fondé à le rapporter au Moineau friquet. * Le Bouvreuil huppé d'Amérique , Loxia coronaia , Lath. ; Séba, pi. 202, fig. 3. L'existence de cet oiseau est fort problématique, tel que Séba l'a fait peindre , ainsi que celle de la plupart des animaux dont il a publié les figures. Cepen- dant, connue tous les ornithologistes en ont fait mention, je ïie puis me dispenser de l'indiquer dans ce Dictionnaire. Ce prétendu bouvreuil est peint des plus riches couleurs. FI a la tête et une huppe noires; le bec blanc ; tout le dessus du corps d'un rouge brillant ; le dessous d'un beau bleu ; une tache noire devant le cou ; ses dimensions , que Brisson a déter- minées autant qu'on peut le faire , dit Buffon , d'après une figure dont l'exactitude n'est pas trop bien garantie , sont plus considérables que celles du bouvreuil d'Europe. Il a six pouces de longueur totale. Le Bouvreuil de l'Ile de Bourbon. F. Gros-bec bou- veret. Le Bouvreuil à longue queue, Pyrrhula longicauda ^ Vieill. La tête , le cou et le corps de cet oiseau en dessus et en dessous , sont d'un gris-blanc varié de lignes noirâtres , étroites et longitudinales sur !e milieu des plumes ; \v^s cou- vcrturçs des ailes d'un I^eau blanc, et les pennes noires à B O U 297 l'extérieur; les premières pennes caudales blanches et noires, et les intermédiaires de la dernière couleur; la queue deux fois plus longue que le corps, et carrée à son extrémité ; le bec blanc et les pieds d'une couleur de chair très-claire. Grosseur du bruant commun. Il se trouve au Brésil. Le Bouvreuil M YSiE, PyrrAz//fl/7îjs/rt. (Oiseaux chanteurs de la zone Torride , pi. 4-6, Vieill.) Cet oiseau de la (Guyane a la tête , le dessus du cou , le dos , \ts ailes et la queue d'un noir lustré, qui descend en forme de bandelette sur le devant de la gorge ; les joues en partie blanches; le dessous du corps, le devant du cou de la même couleur; le croupion et les (lancs d'un gris-bleuâtre; le becnoir; les pieds couleur de chair. Le jeune porte une livrée mélangée de noir, de blanc et de gris. * Le Bouvreuil nain , Loxia mlnima., Lath. Cet oiseau, que Latham dit être commun dans l'Inde et à la Chine , a toutes les parties supérieures brunes ; les inférieures couleur de brique ; les pennes des ailes blanches à leur base, et celles de la queue d'un brun très-pâle ; le bec noir, épais et très-court; les pieds bruns; les pennes caudales égales et un peu pointues à leur extrémité. Taille du troglodyte. Latham décrit deux variétés qu'il a vues dans le Muséum leveriao. L'une est d'un blanc-cendré en dessous et d'un brun-olive en dessus , jaunâtre sur le lurum et sur le bord des pennes des ailes. L'autre a le corps et la queue bruns; le croupion , la poitrine et le ventre blancs ; le bec noirâtre et les pieds très- pâles. Daudln prétend que Latham a commis une grande erreur en donnant ces deux oiseaux comme des variétés du bouvreuil nain , et que ce sont des bruants. En effet , il est fondé pour la première ; car c'est la femelle du bruant olive qui habite l'Amérique ; quant à la seconde, il faut voir Toiseau en nature pour appuyer son assertion. Le Bouvreuil NOIR d'Afrique , Loxia panicwora , Lath, Brisson, qui le premier a décrit cet oiseau, l'a vu vivant à Paris , et Ta classé dans son genre bou^>reuil , dont les carac- tères du bec sont les mêmes que ceux indiqués ci-dessus , pour la première section. Le bec de ce bouvreuil est d'un gris-blanc, et tout son plumage noir, excepté le bout des grandes couvertures des ailes, qui retombent sur l'origine des quatrième , cinquième et sixième pennes primaires , le- quel est blanc ; les pieds et les ongles sont cendrés. Longueur totale , sept pouces trois lignes. Le Bouvreuil noir et blanc , ou du Mexique. V. Bou- vreuil NOIR. * Le Bouvreuil ondulé, ioxz'fl ?/«r/z//fl'/a, Lath. Cet oi- seau a été rangé par Daudin et Sonnini dans le genre bou- vreuil, parce que Lathjim , qui Ta décrit sur u» dessip £â-ît ^ç^S B O V dans l'Inde, dit qu'il a le bec court et épais; mais cela ne m'a pas paru péremptoire pour adopter cette détermination. C'est pourquoi je l'indique avec im astérisque, jusqu'à ce qu'on ^it des motifs suffisans pour la placer dans le genre auquel elle. appartient véritablement. Sa longueur est de six pouces, et son plumage est , en dessus , d'un brun-rouge, en dessous , blanc, et depuis la poitrine, ondulé de brun ; les couver- tures inférieures de la queue sont jaunâtres ; les pennes d'un cendré-rougeàlre pâle ; le bec et les pieds noirâtres. Le Bouvreuil d Orient. V. Bouvreuil ondulé. Le Petit Bouvreuil noir d'Afrique. F. Bouvreuil BOUVERON. Le Bouvreuil à poitrine ^oire, P)nhï/lapecioraIis,\ïe'ûl. ; Loxia pcctoralis ^ Lath. Cet oiseau est un vrai bouvreuil sous les rapports du bec , et me semble étre-l'individu décrit pav Latbani, et dontCmelin, quoique contredit par Sonnini, in- dique la patrie. En effet , on trouve cette espèce au Brésil. Elle a sur le dessus du cou un collier blanc et un plastron noir sur la poilrine ; la tête , les plumes des oreilles, les pen- nes des ailes et de la queue sont aussi noirs , une petite marque sur chaque côté du front , l'extrémité des rcc- trices , la gorge et tout le dessous du corps d'un beau blanc; une partie des couvertures supérieures des ailes est d'un gris- bleuâtre , avec deux petites bandes transversales, formées par les taches qui sont à l'extrémité des petites et des moyen- nes rectrices ; le bec noir , les pieds bruns , et la taille du bouvreuil mysic. Le Bouvreuil de Porto-Ricco. V. Bouvreuil à gorgk orangée. Le Bouvreuil prasin. V. Bouvreuil vert à croupion rouge. Le Bouvreuil roussatre, Pyrrhula mfescens, Vieill. Ce bouvreuil diffère des autres en ce que la partie supérieure de son bec est au niveau du front , position qui provient de ce qu'elle est un peu carénée, mais seulement à l'origine. Il a la tête el. toutes les parties supérieures du corps d'un brun roux; toutes les inférieures d'un brun un peu roussatre ; le bec noir et les pieds dune couleur de chair un peu rem- brunie;. Taille dti yioiueau jrlquet. Les coJileurs de cet oiseau Kie font présumer qu'il est dans son jeune âge , où une fe- melle, m:iis d'une espèce qui ne m'est pas connue. J'ignore quel pays il habite. Il est au Muséum d'Histoire naturelle. Le Bouvreuil de Sibérie, Pyrmla siùn'sra , Vieill. ; Ldjoia sibirica , Lath. Falk. V. 3 , pi. 28 , a le bec un peu plus long que notre bouvreuil^ et entouré à la base de plumes d'un rouge pourpre; latêleetle dos d'un vesTnillon foncé chez les uns, B O U 299 couleur de rose chez les autres, et chez tous, variés de brun ; les parties inférieures d'une teinte plus pâle et sans taches ; rexlrémité des plumes les plus proches de la tète dun blanc lustré (jui redèle à la Imnièrc ; les pennes alaires blanches à la base; les couvertures de la même couleur, et terminées de noir, ce qui forme une double bande oblique sur Taile ; les pennes de la queue longues et égales; les latérales blanches, les autres noires<|tt bordées d'une teinte plus claire. La fe- melle et les jeunes ressemblent à la linotte , ,et ont le ventre et le croupion roussâtrcs. Cette espèce se trouve près du lac Baïkal. M.Themminçk, qui, dans son Manuel d'Ornithologie, a placé ce howreiiil parmi les oiseaux d'Europe , nous assure qu'il émigré, en hiver, vers le sud jusqu'en Hongrie. Il se tient pendant l'été en Sibérie, près des torrens et dans les vergers les plus touffus. Il se 'nourrit principalement de la graine de l'armoise bleue ( Artemisia cœriilea, Linn.) , et de l'armoise à feuilles enùères ^ { Ariemi'sia inlegn'fo/ia , Linn.). C'est , dans l'édition do Buffon par Sonnini , le cardinal de Sibéiie. Bouvreuil SOURCILLEUX. F^, Bouvreuil a sourcils noirs. * LeBouvREuiLASouRCiLS noirs, Loxia superc'iliosa , Dau- din ; habile laFloride : il a un trait noir au-dessus des yeux; le dessus du corps d'un brun foncé , le dessous d'un roux clair; la gorge et le bas-ventre en partie blancs ; les pennes des ailes et de la queue , le bec et les pieds noirs. Le Bouvreuil A ventre roux, Pyrrhula minuta, Vieill., loxia minuta , Lath., pi. enl. de Buffon, n.° 819 , sous le nom de bec-rond^ a la tête, le dessus du cou et le manteau d'un gris-brun ; les couvertures des ailes , les pennes et celles de la queue de la même teinte et noires en dedans; la gorge, toutes les parties postérieures et le croupioh d'un marron foncé ; le bec et les pieds bruns. Le Bouvreuil vert à croupion roi)ge , Lo%ia prasina , Lath. Sparmann , fasc. 82 , 72 et yS). Des auteurs français ont donné cet oiseau pour un howcreuil^ d'après les figures citées ci-dessus ; mais cette détermination me semble ha- !ière {ffrimula veris). (l>'.) BRA.CHFLYTKES. v! Staphyliniens. (l.) BRACHIISE , Brar.hinus y W'eb. , Eab. Genre d'insectes de l'ordre des coléoptères, section des pcntamères, famille des carnassiers, tribu des carabiques, etquia pour caractères: palpes filiformes ou un peu plus gros au bout ; jamlies anté- rieures échancrées au coté interne ; elytres tronquées à leur e.xtrémilé; tète et corselet plus étroits que l'abdomen ; lan- guette presque membraneuse ou simplement coriace, dans «on înilieu, presque carrée, entière; des organes sécrétant une liqueur caustique, volatile et détonante , situés à l'exlié- mJlé postérieure et intérieure de l'abdomen. B R A 3^7 Solander avoit observé que le carabe crépitant ou pétard de Linnœus , insecle très-cominuii en Europe, sous les pierres ^ faisoitsorlir, avec explosion, par l'anus, lorsqu'ilétoit inquiété ou qu'il vouloit épouvanter son ennemi, une liqueur d'une' odeur pénétrante et s'exhalantenvapeur.On a remarqué depuis que cette propriété étoit commune à plusieurs autres espèces d'une forme analogue , tant indigènes qu'exotiques. C'est avec ces insectes que M. Weber a formé le genre bracbine. Dans mon Histoire générale des crustacés et des insectes, tom. 8, pag. 23g, les brachines composent , avec les lébies ^ les odacanthes et les agrès ^ une petite sous-famille, celle des bombardiers. M. de Clairville critique cette dénomination , parce qu'elle ne s'applique pas à tous les insectes que la di- vision comprend , et dit même que V harpalus prasiints comho^t ses ennemis avec les moyens qu'emploie le braàdne pétard. Je veux bien croire que cet harpale jouit, en Suisse, de la faculté qu'il lui attribue ; mais ce naturaliste me permettra de lui assurer qu'il ne l'a pas en France , d'après les recherches que j'ai faites sur un très-grand nombre d'individus. M. Bo- nclli n'a pas été plus heureux relativement à ceux d'Italie. Dans mes élémens d'entomologie {Je Règne animal distribué d'après son organisation naturelle., par M. Cuvier, tovi-Z., p. i8o), les brachines composent, avec les anthles, les graphlptèrcs et les /ébles , la première section de la tribu des carabiques. Les brachines ont le corps oblong , avec les antennes fili- formes , un peu plus longues que la tête et le corselet ; la tête ovale ; les yeux saillans et globuleux ; les mandibules pres- que sans dentelures ; les palpes extérieurs fdiformes ou un pfeu plus gros au bout ; la languette membraneuse , presque carrée , et dont les angles latéraux et supérieurs sont un peu avancés; le corselet en forme de cœur tronqué postérieure- ment ; l'abdomen carré ou ovale ; l'écusson petit ou presque nul dans plusieurs ; les étuis tronqués au bout, et les pieds assez robustes. On trouve ces insectes sous les pierres , dans les décom- bres, et souvent rassemblés en quantité , particulièrement au printemps. Us courent avec vitesse et cherchent à se défendre, lorsqu'on les saisit , souvent même lorsqu'on les oblige sim- plement à fuir , par la décharge de leur vapeur acre qu'ils peuvent répéter sept à huit fois de suite. Le bracjdne bima- culé produit une explosion très-forte , et l'action de la vapeur qu'il répand alors occasione une douleur très-sensible et qui dure long-temps. Lorsqu'on saisit encore avec les doigts notre brachlnc pétard ., et qu'il a recours à ses moyens de défense , on aperçoit que l'épiderme , à la place où se sont faites lc« détonations , est noirci ou comme brûlé. 3û8 B R A Les uns sont privés d'ailes; le dernier article de leurs palpes extérieurs est dilaté , presque en forme de cône renversé ; Téchancrure du menton a une dent bifide ; le troisième article de leurs antennes n'est pas une fois plus long que le premier ou celui de la base. Ces espèces forment le genre Aptine , aptinus, de M. Bonelli. Tels sont : le Brachine mutilé , Bra- chinus mutilatus , Fab. ; Panz. Faiin. însect. germ.fasc. 88 , iah. 3. ]1 est noir, avec les antennes et les pieds fauves ; ses étuis sont sillonnes. Il se trouve en Hongrie. Le Brachine bimaculé , Bracfiinus bîmaculatus , Fab, ; Oliv. , Col. toin. 3 , H.° 35 , yo/. II ,fig. i6. Il est quatre ou cinq fois plus grand que notre B. pétard ^ noir , avec un point à la base des élytres, et une bande transverse dans leur milieu ; roussâtres. — Aux Indes Orientales. Le Brachine tirailleur, Brachinus displosor ^ Dufour , Annal, du Mus. d'Hist. Nat. , tom. i8, pag. 70. Long de six à sept lignes, noir, avec le corselet rouge, les étuis sillonnés et sans points. Mon ami M. Dufour, médecin, très-habile botaniste , et non moins instruit dans la connoissance des insectes , nous a donné sur cette espèce des observations très-curieuses. J'en ai publié un extrait dans le n." 58 du nouveau Bulletin des Sciences, de la Société philomalique, y«/7/€/, 1812. J'en reproduirai ici la partie la plus intéressante. On trouve cet insecte sous les pierres, sous des tas de plantes pouries, dans les terrains secs et élevés de laNavarre, de l'Aragon et de la Catalogne. Découvert dans sa retraite, il lance psr l'anus, et avec explosion, une fumée blan- châtre , d'une odeur forte et piquante , très-analogue à celle qucxhale l'acide nitrique. Cette fumée est une vapeur caus- tique, produisant sur la peau la sensation d'une brûlure, y formant sur-le-champ des taches rouges qui passent prompte- mcnt au brun , et qui durent plusieurs jours malgré qu'on se lave. Elle rougit le papier bleu. Pressé ou inquiété , ce Brxcuine peut fournir dix à douze décharges; mais lorsqu'il est fatigué, l'explosion se fait sans bruit, et au lieu de fumée, on ne voit plus qu'une liqueur jaune , quelquefois brunâtre , se figeant à Tinstanl, et sous la forme d'une légère croûte. Observée inimédiatcment après son émission, elle laisse échapper quelques bulles d'air, et présente l'apparence d'une fermentation. La mobilité des derniers anneaux du ventre permet à l'animal de diriger en tous sens ses fusées. Si c'est par le corselet qu'on l'inquiète, la surface des élytres est bientôt saupoudrée d'une sorte de poussière acide, résultant des explosions. Ces propriétés sont communes aux deux sexes. De ces observations sur l'organisation extérieure , l'auteur i> i^ A 3og flu mémoire passe à la description anatomique , qu'il divise en trois articles : i." organe qui produit la fumée; 2." organe de la digestion; 3." organe de la génération. Article I. Organe qui produit la fumée. — Son appareil est double , c'est-à-dire , qu'il y en a un de chaque côté , dans la cavité abdominale. Il consiste en deux corps très- distincts , dont l'un c?,i V organe préparateur ^ et l'autre V organe conserva- teur. Le premier est plus intérieur, et se présente sous deux aspects différcns, suivant qu'il est contracté ou dilaté. Dans le premier cas, c'est un corps blanchâtre , irrégulièrement arrondi, mou, paroissant glanduleux, placé sous les derniers anneaux de l'abdomen, s'abouchant par un bout dans le ré- servoir; et se terminant constamment par l'autre en un fiiet très-long et très-grêle. Dans le second cas, ou lorsqu'il est dilaté, il ressemble à un sac oblong, membraneux, dia- phane, rempli d'air, occupant alors toute l'étendue de l'ab- domen, et paroissant libre, à l'exception de l'extrémité qui s'abouche dans le réservoir. Le second organe ou le conseroa- teur, et qui est aussi le réservoir, offre un corps sphérique, de la grosseur d'une graine de navet, brun ou rôugeâtrc, d'une consistance papyracée , constant dans sa forme, creux inté- rieurenjent, et placé sous le dernier anneau dorsal, jus- tement au-dessus du rectum. Il s'ouvre, par un pore, à côté de l'anus. Il est contigu à celui du côté opposé ; mais ils sont l'un et l'autre fort distincts. Leur intérieur est enduit de la même croûte qui se fige sur le dos de l'animal, lorsqu'il ne peut plus produire d'explosions. LTn tube membraneux , fort court, mu sans doute par un muscle sphincter, sert à expulser la fumée. M. Dufour a observé dans les carabes et les blaps, un organe semblable à celui qu'il nomme prépa- rateur , mais qui n'est jamais gonflé d'air. Article 11. Organe de la digestion. — Le lube digestif est environ une fois plus long que le corps. Il commence par un œsophage droit, cylindrique et occupant la l<^igucur du corselet. L'estomac qui vient après, est logé dans la poitrine. Dilaté et rempli d'air, il a la figure d'un petit ballon ovoïde, ayant des raies longitudinales , et dont les intervalles , légè- rement convexes, sont divisés transversalement par d'autres raies courtes et blanchâtres. Lorsqu'il esttrès-dilaté, toutes ces lignes disparoissent. Ést-^il contracté , ses parois sont épaisses; sa surface est ridée , verruqucuse , granuleuse , et cet organe ressemble alors à un épi de maïs garni de ses grains. Une ligne au-dessous de l'estomac, est un petit renflement, pres- que globulaire , et formé d'une membrane mince , lisse , et ne paroissant pas rausculeuse. L'intestin succède et présente un tube cylindrique et hérissé de petites papilles, li init une Jio B R A circonvolution sur lui-même , et avant de se terminer par le rectum , il offre un renflement presque semblable en tout à restomac. Le rectum a une ligne de longueur. Depuis l'impression de son mémoire , M. Dufour a observé Ics vaisseaux hépatiques, qui sont au nombre de quatre, el Tépiploon, consistant, ainsi que dans plusieurs autres in- sectes, en des lambeaux graisseux, blanchâtres , el de formes très-variées. Article III. Organe fie la génération. — Il considère cet organe dans les deux sexes. Mais avant de passer à leur exa- men , il donne les caractères extérieurs au moyen desquels on pourra distinguer le mâle de la femelle, i." Dans le mâle , les trois premiers articles des tarses antérieurs sont égaux entre eux, courts, et plus dilatés que les suivans. Dans la femelle , le premier article de ces tarses est cylindroïde et plus long que le second. 2° Le dernier anneau du ventre est composé dans le mâle de trois plaques unies par une mem- brane. Il n'y a qu'ime pièce à celui de la femelle , et celte pièce est légèrement coupée par une ligne médiane. Les organes générateurs sont , dans les deux sexes , la réu- nion des deux organes particuliers, dont l'un sera Vorgane préparateur , et l'autre l organe copulateiir. \j organe préparateur du mâle consiste : i.° en deux testicules ou deux corps ovales, pyriformes, formés chacun par les nombreux replis d'un seul vaisseau, ayant sept à huit fois la longueur du corps, et aboutissant au canal commun sperma- tique ; cette observation est postérieure à l'impression du mémoire, et nous a été communiquée par l'auteur; 2.° en deux principales vésicules séminales, qu'il avoit d'abord prises pour les testicules. Elles sont cylindriques, vermiformes, presque cartilagineuses, longues de sixlignes, repliéessur elles- mêmes, et remplies intérieurement d'une mati'ère visqueuse qui peut se tirer en un long fdet, qui , abandonné ensuite à lui-mê*Qe, se contourne en spirale. Celte matière, étant écrasée, répand une odeur fade el spermatique. Les vésicules se réunissent pour former un seul cordon, d'une ligne et demie de longueur, qui, avant de s'aboucher dans l'organe copula- leur, passe au travers d'un corps blanchâtre, informe, comme spongieux en dehors, et presque calleux intérieurement. Mais avant de se réunir en un canal commun spermatique , chacune de ces vésicules en reçoit une autre de forme presque an- nulaire, et composée d'un seul vaisseau, replié et comme tordu sur lui-même. Lé'organe ropulateur du mâle , ou la verge, nous offre un corps oblong, irrégulier, brun, corné, assez gros, et embrasse à sa base par le corps spongieux dont Je viens de parler. L'ex- B R A 3 II iTémîté de la verge se termine en un crochet qui s'incline 6iir une sorte d'apophyse placée au-dessous de lui; son autre extrémité se prolonge aussi et latéralement en une pointe un peu crochue. Si on comprime l'organe copulateur, on voit sortir de l'apophyse une partie molle, Manche, offrant l'as- pect d'un^ conduit membraneux, renrersé , et du centre duquel part une petite pièce briine, cornée, aplatie, et ayant une dent ou un repli de chaque côté. Cette pièce paroit devoir glisser dans une rainure pratiquée au-dessous du crochet ter- minal, et sert probablement avec lui à Tacte de la copulation. \J organe préparateur de la femelle csi comi^osé de deux ovai- res qui occupent presque toute la capacité de l'abdomen, lorsqu ils contiennent des œufs fécondés. Ces ovaires sont deiLx sacs membraneux, très-minces, diaphanes, et formant à lexlrémité postérieure de Tabdomcn un conduit commun. Ils aboutissent à un corps qui paroit comme spongieux, et sert de base à Torgane copulateur. h'organe copulateur de la femelle est formé de trois pe- tites pièces cornées, jouant les unes sur les autres, et dont deux latérales, et la troisième au milieu. Les deux latérales sont autant de petits crochets déprimés, et ayant chacun à leur base extérieure une partie en forme de disque, arrondie et garnie de longs cils sur ses bords. La pièce intermédiaire est mince, aplatie, avec l'extrémité dilatée, tronquée et cchancrée. Au-dessous de cette pièce estrorifice du vagin. Le mémoire est accompagné de figures. Les autres espèces ont des ailes; le dernier article de leurs palpes extérieurs est presque ovoïde; Téchancrurc du men- ton n'a point de dent ; le troisième article des antennes est au moins une fois aussi long que le premier. Ce sont les Bn\ciiiNES proprement dites de M. Bonelli. Telles sont les espèces suivantes, qui sont communes aux environs de Paris. Le Brachine pétard, B achînus crepilans ^ Fab.; Panz., Taun. inscct. germ. fasc. 3o, tab. 5. Long de quatre lignes, d'un rouge fauve , avec les troisième et quatrième articles des an- tennes, Tarrière-poitrine et l'abdomen noirâtres; les étuis sont d'un bleu obscur ou d un vert foncé , et finement sil- lonnés. LeBRACniNE SCLOPÈTE, Brarhinus sdopela ^ Fab., pi. B , 23 , 3 de ce Dict. ; Clairv. Entom. heh. tom. 2 , tab. 4- , h., a. Plus petit , d'un rouge fauve , avec les étuis d'un bleu foncé ou violets , et ayant la partie supérieure de leur suture rouge. On trouve aussi en France les brachincs : explodens, strepi- lans ^ bombarda, de M. Duftschmid, espèces intermédiaires entre leg deux précédentes, (l.) ■M-2 B R A SRAC in OBOLE , Brachiohohis. Nom donné par Allioni à un genre de plantes qu'il a établi pour placer les Sisymbres de la i."« division de Linn. , c.-à-d. , ceux dont la silique esl courte. Ce genre est le même que celui appelé Radicule, (b.) BRACHIOLE, Brachioglotis. Genre de plantes de la syngénésie superflue et de la famille des corymbifères , auquel iorster assigne pour caractères d'avoir un calice commun oblong , cylindrique , simple et formé de folioles linéaires , droites, égales et cotonneuses; plusieurs fleurons herma- pbroditcs , infundibuliformes , à cinq divisions , placés dans le disque , et quelques demi-fleurons femelles , à languette très-courte , placés à la circonférence ; les uns et les autres insérés sur un réceptacle nu. Le fruit consiste en plusieurs semences oblongues , garnies chacune d'une aigrette scssile elplumeusc. Ce genre contient deux espèces, qui viennent de la Nou- velle-Zélande. Elles ont été réunies aux Cinéraires par Willdenow, mais sans doute à tort, car leurs demi-fleurons 5ont très-courts et pourvus de trois dents; caractères suffi- sans pour être autorisé à ne pas le faire, (b.) BRACHION. Espèce du genre Scorpène. (b.) BRACHION, Brurhionus. Genre de vers de la division des Polypes, dont le caractère est d'avoir un corps libre, presque ovale , contractile , couvert , au moins en partie ^ par une écaille transparente plus ou moins ferme, clypéacée ou capsulaire, et munie antérieurement d'un ou de deux organes rotatoires ciliés. Les animaux de ce genre sont très-petits, et vivent dans les eaux stagnantes ou dans la mer. Ils sont aux mfusoires ce que les Oursins sont aux Polypes , cVsl-à dire, qu'ils ont la tête des animalcules infusoires , et un test pour couverture. C« h\st esl membraneux, et se présente sous trois formes bien distinctes ; il est univalve , bivalve ou capsulaire. Le test univalve est composé d'une seule pièce ne cou- vrant que la partie supérieure du dos de l'animal. Le test bivalve est formé de deux pièces jointes ensemble sur toute la longueur du dos ; il diffère du test capsulaire , parce que celui-ci , qui est d'une seule pièce comme le premier , en- veloppe en totalité le corps de l'animal , et n'a qa'une ouverture à son extrémité antérieure. L'organe rotatoire consiste , le plus souvent , en un tiiyaa dontl'o'uverluie est évasée en entonnoir, et bordée de cils ex- trêmement fins , cils Auxquels l'aulmalcule communique un mouvement circulaire très-raj)ide , qui excite un tourbillon /. /!. ■■,;.,■ or,,/. a. /Irror i//ii/>/,/rti,f . .'.. /Ur/,..r,- .-..m,/. y. Jln>/,o,u- /nK,„-a. :,. n, ■„./,,■,'„ ../,/,'. <>'■* J',r,,,/ii\>Ji ,;ri;iii,/<- ■7. J'.r.,c/uo,i „r,„c ■ lo ■ l'r//ii/,iii;' /■„/n>/i'ii.rc //. ('c-ciiic ror/i/f,-. rj, C/io /loic'ii/ ■ JàetrBier Ocu/p j.'i- lo'-tti/ roiu/f . yy . ('< '/■<(////>' (>//ic"ttr/t' . y,i ■ ('<>,-i//i)- iiiii/>/io,-i' ■ /(>■ ('<>/-l///i' />ro/t/t,/iii' ■ y;r . ( ;,:■„//„„ ,/,;,' /'Jm.v.,»..- j!> . ('i/i'/ii/i' /ioii-4iti-t' . B R A 3,3 clans Tcau , et attire s fr.\gile, loliacé, etc., font partie de ce genre, (b.) BRACHYPTÈRES. (Nom composé des mots grecs bruchys , court , pieron , aile , que j'ai donné à la sixième fa- mille de l'ordre des nageurs). Caractères : jambes et pieds à l'arrière du corps; trois doigts réunis par une membrane entière; point de doigt derrière; narines simples, quel- quefois oblitérées; ailes courtes; rectrices , 12 au moins, 18 au plus. Cette famille est composée de quatre genres. Le même nom a été imposé par M. Duméril à la troi- sième famille de ses galUnacées , et par M. Cuvier à la première famille de ses palmipèdes, (v.) BRACHYRHINE , BrachyrhUms. V. Charaî^son et Rhynchophore. (l.) BRACHYSÏÈME , Brachystemum. Genre de plantes établi par Michaux , Flore de l'Amérique boréale , pour placer le Thym de Virginie de Llnnseus , qui a un calice à cinq dents presque égales et à gorge nue , et deux plantes nouvelles dont le caractère est le même, (b.) BRACHYURE. Epllhète donnée à plusieurs animaux « coujie queue , signification de ce mot grec, (s.) BRACHYURÈS, Brachywa. Première famille de l'ordre des crustacés décapodes , composée de celui des kleîsiagnathes de Fabriclus , de la plupart des espèces du genre cancer àe Linnaeus , à queue courte ou bracJiyures ., et que l'on désigne communément sous le nom de crabes ou de cancres. Fabri- clus, dans les premières éditions de son Entomologie, et Olivier , n'en formoient qu'un seul genre , celui de cancer. Les décapodes brachyures ont la queue plus courte que le tronc , sans appendices ou nageoires à son extrémité , et se reployant en dessous , dans l'état de repos , pour se loger dans une fossette de la poitrine. Les branchies sontfoiTnées d'une seule pyramide à deux rangées de feuillets véslculeux. et point séparées entre elles par des lames tendineuses. Tels sont les caractères essentiels qui les distinguent de la famille des macroures. Le tronc, recouvert d'un test d'une seule pièce, portant les yeux , les antennes et les parties supérieures de la bou- che, est presque carré ou en segment de cercle dans les un.s. 3i6 B R A arrondi, ovoïde ou trlangul.ure dans les autres; sa longueur ne surpasse jamais de beaucoup sa largeur, et lui est souvent inférieure. Les antennes, et surtout les intermédiaires, sont petites; celles-ci sont ordinairement repliées et logées dans deux fossettes , sous le bord antérieur du test ; elles sont formées d'un pédoncule de trois articles , et terminées par deux fdets ou deux divisions courtes, soit coniques , soit su- bulées, et composées de petits articles ; les deux extérieures sont plus longues, sétacées, composées d'un pédoncule court et terminées par un fdet , divisé en un très-grand nombre de petites articulations ; elles sont insérées près du côté interne des yeux. Le tube auriculaire est presque toujours entière- ment pierreux. Les quatre pieds-mâchoires inférieurs sont, le plus souvent, courts, larges, ou très-comprimés , avec les trois derniers articles repliés ou courbés le long du bord interne des précédens ; les pieds-mâchoires extérieurs re- couvrent toute la bouche comme une sorte de lèvre La queue est très-comprimée ou plate, triangulaire dans les mâles, plus large , arrondie et bombée dans les femelles. Le nombre apparent de ses tablettes ou de ses pièces varie souvent selon les sexes. Dans les femelles, le dessous de la queue offre quaire paires d'appendices, composés chacun de deux filets, longs, velus, réunis près de la naissance de ces appendices, et destinés h porter les œufs. Les individus de ce sexe ont, de chaque côté, sur l'espace de la poitrine qui est compris entre les pièces de la troisième paire , une ouverture formant la vulve. Le dessous de la queue des mâles est nu, et offre, seu- lement à son origine, deux ou quatre corps, en forme de coi- nes, et qui sont les parties de la génération. Les pédicules oculaires sont très-longs dans quelques genres, ce qu'on n'observe que très-rarement dans les macroures. Ici les deux ou trois paires antérieures des pieds ont souvent la forme d'une serre ou d'?me pince; mais dans les brachyures, le genre /)acto/c excepté, la première paire présente seule ce caractère. Cette famille est une réunion de celles que j'avois nommées Cancéuides et OxYRYNQUES. Je la divise en sept sections. L Les Nageurs , Natatoria. Tous les pieds insérés sur les côtés de la poitrine , toujours décou- verts ; les deux derniers au moins terminés en nageoire. Les genres Fortune ou Étrille , Podophtualme , Ma- TUTE, Orithye.' II. Les Arqués, Arcuata. Tous les pieds insérés sur les côtés de la poitrine , toujours décou- verts , sans nageoire ; test évasé , en forme de segment de certje ,. ré- tréci et iron(jnc postérieurement. B R A 3,7 Les genres Crabe , Hépate. III. Les Quadrilatères, Tetraedra. Toiis les pieds insérés sur les côtés de la poitrine , toujours décou- verts , sans nageoire ; test presque carré ou en cœur ; le bord anté- rieur infléchi ou incliné. Les genres Plagusie, Grapse , Ocypode , Gonéplace , Gécarcin, Potamophile, Ériphie. IV. Les OrbiCULAIRES, Orhicnluta. Tous les pieds insérés sur les côtés de la poitrine , toujours décou- i'crls , sans nageoire; test presque orbiculaire ou elliptique. Les genres Pinnothère, Atélécycle, Thia , Coryste, LeUCOSIE, IXA, MlCTYRE. V. Les TriatsgulaIRES, Tn'quetra. Tous les pieds insérés sur les côtés de la poitrine , toujours décou- verts , sans nageoire ; test presque triangulaire ou rhonibdidal , se rétrécissant de sa base en avant. Les genres : Inachus, Égérie, Lithode, Macropode, Pactole, Doclée , Mithrax, Parthénope. VI. Les Cryptopodes, Cryptopoda. Tous les pieds insérés sur les côtés- de la poitrine , sans nageoire ; les quatre dernières paires susceptibles de se retirer et de se cacher sous une avance , en forme de voûte., de F angle postérieur de chaque côté du test. Les genres Calappe , ji'Ethre. VII. Les NoTOPODEs , Notopoda. Les deux ou quatre pieds postérieurs insérés à l'extrémité po'^té- rieure du dos et relevés. Les genres Dromie, Dorippe, Homole, Ranine. Foyez ces articles, (l.) BRACK. r^om générique, eo Barbarie , des Canards et des Sarcelles, (s.) BRACKENDISTEL. C'est le Panicaut des champs, en allemand (^Eryngium campestre.') (ln.) BRACKENKAUPT. Nom que l'on donne, dans quelques parties de l'Allemagne, SiMmui^icr {Aniin^hinum maj us , Linn.) V. Mufflier. (ln.) BRACON, Bracon., Jur. ; Fab. Genre d'insectes , de l'or- dre des hyménoptères , section des porte-tarière , famille des pupivores , tribu des ichneumonides , et distingué par les caractères suivans : mandibules bidentées ; cinq articles aux palpes maxillaires, et trois aux labiaux; languette pro- fondément échancrée et prolongée avec les mâchoires , en forme de bec ou de museau. Ces insectes sont du nombre des ichneumonides, dont les femelles ont une tarière très-saillante et recouverte , à leur 3i8 B R A base, par une lame carénée et pointue, en forme de soc de charrue. Leurs mandibules sont avancées et laissent entre elles et le labre un vide assez remarquable. Le labre est triangulaire, terminé en pointe, et se courbe inférieurement. Les palpes labiaux n'ont que trois articles , caractère qui distingue les bracons de nos ichneumons , des acaénitcs et des agathis, avec lesquels ils ont de grands rapports, et où ces palpes ont un article de plus. Les bracons et les aga- ihis sont encore les seuls de celte tribu, dont la partie an- térieure de la tcte, par Tavancement de la bouche, pré- sente l'apparence d'une espèce de museau. Enfin , les ailes supérieures ont trois cellules cubitales , dont les deux pre- mières carrées et presque égales ; la seconde est très-petite ou manque dans les autres ichneumonides , à l'exception des alysies, qui ressemblent, à cet égard, aux bracons, mais dont les organes de la manducation sont différens. Le corps des bracons, que je nommois anciennement a^i- pions , est ordinairement rouge ou fauve , avec des taches noires , ou mi-parti de ces deux couleurs. Je soupçonne que les femelles déposent leurs œufs dans les parties des végé- taux qui renferment des larves propres à servir de nourri- ture à leurs petits. J'ai trouvé habituellement quelques grandes espèces sur les têtes des chardons et sur les vieux bois. Le Bracon DÉSERTEUR, Bmcon desertor ^ Fab. Jaune; ailes noirâtres , avec une bande blanche. Le Bracon nominateur, Bracon nominator^ Fab. ; Panz. , Faun. insecl. getm. fuse. 79, tab. 10, fem. Jaune , tacheté de noir; ailes noirâtres , avec une tache blanche en croissant. Le Bracon dénigrateur, Bracon dcnigrafor, Fab., Panz. ibid.fusc. 45 , tab. i/J- ISoir ; abdomen d'un rouge écarlate ; ailes noires , avec un trait transparent, lunule. Ces espèces se trouvent en Europe. Fabricius en men- tionne , en outre , trente-sept , dont plusieurs sont exoti- ques, (l.) BRACTÉES, Bracteœ. Petites feuilles placées immédia- tement au-dessous des Heurs, comme pour les soutenir et les conserver; elles sont souvent aT^\H'\é es feuilles florales ^ et dif- fèrent par leur couleur des autres feuilles de la plante. F. Feuilles et Fleur, (d.) BRADEN. Nom allemand de la Brème, (b.) BRADFISH. On donne ce nom au Cypriîs ide, dans quelques cantons de l'Allemagne, (b.) BRADLEA. CCst, dans Adanson, un genre qui comprend \es glyclie apios itX frutescens ^ Liun. V. (iL\ci^E. (LN.) BRADLEL\, /^/W/ qu'après avoir supporté une abstinence assez longue. Leur poil très-long , très-touffu et très-roide , et leurs très-forte* côtes, leur évitent les accidens qui pourroient résulter de ces- chutes. Les femelles ne font qu'un petit à la fois , lequel se tient- cramponné sur leur dos. Premier SOUS-GENRE. BRADYPE , Bradypus , Illig. Caractères : Truh doigts à chaque pied; membres antérieurs da, double plus longs que les postérieurs; face perpendiculaire; crâne' élei>é en aidant; clavicules rudimentaires ; côtes au nombre de seize de chaque côté^ dont sept fausses ; neuf vertèbres cervicales ; mâ- choire inférieure comme tronquée transversalement en avant des ca^, nines ; une queue très- courte, etc. Première Espèce. — Bradype Aï, Bradypus tridactylus ^ Linn, L'yiif , Buflbn , tom. i3 , pi. 5 et 6 ( V. pi. A. 2^fig. a de ce Diction. ) , a la face et la tête arrondies , garnies de poils roides de couleur jaunâtre, avec les yeux entourés de brun. Le p.'lage en général est composé de poils roides et secs , 4'uns nature particulière j les ucs brous , les autres blancs , B R A 3^3 ce qui fait que la robe est variée par taches non constanies de ces deux teintes , selon que l'une ou l'autre couleur de poil domine ; seulement la ligne moyenne du dos est plus brune ; entre les deux épaules , il y a une place de forme ovale dont les poils sont courts et soyeux, d'un orangé vif, avec une bande longitudinale d'un beau noir au milieu. La gorge est jaunâtre comme le front. Les poils du som- met de la tête partent dusynciput, en divergeant; ils sont , ainsi que ceux du corps , très-fms, arrondis et ensuite aplatis dans les trois quarts de leur longueur. Outre cela , il y a sur la peau , un feutre extrêmement fin et doux , brun à la base àes poils bruns, et blanc à la base des poils blancs. Les ongles sont à peu près égaux entre eux , quoique cepen- dant celui du milieu soit le plus long ; ils sont plus forts aux pieds de devant qu'à ceux de derrière. 11 y a une petite oreille externe cachée sous le poil. L'aï est de la taille d'un chat. Sa tête a un peu plus de trois pouces de longueur ; son corps, quatorze pouces; sa queue , onze lignes; ses bras, onze pouces, et ses jambes, six seule- ment. Les ongles des mains , mesurés en dessous et sur une ligne droite , ou la corde entre leur base et leur extrémité, ont : celui du milieu deux pouces six lignes , et les deux ex- ternes deux pouces trois lignes. Les ongles des pieds ont : l'externe , un pouce dix lignes , celui du milieu deux pouces «ne ligne , et Tinterne un pouce neuf lignes. L'tfï ne présente néanmoins pas toujours la tache des épaules dont nous venons de parler , et l'on a vu beaucoup d'individus qui en sont dépourvus. Sonnini dit même que l'aï à dos bnilé ( c'est le nom qu'on donne à celui qui présente la tache orangée et la ligne noire), est plus rare à Cayenne que l'autre variété , qu'il regarde comme celle qui constitue l'es- pèce de Vdi. Une variété de cette espèce a le pelage généralement gris, avec la gorge couverte d'un pDil court et brun : elle a un bandeau jaunâtre sur le front, et qui s'étend sur les joues. l^GS poils de la tête ne divergent pas d'un centre , mais se di- rigent à droite et à gauche , de chaque côté du cou ; elle a aussi la tache brûlée des épaules. Une autre a la gorge brune , mais n'a point la tache que l'on remarque sur les épaules de laprécédente. Elle est du Brésil. On ne sait encore si ces différentes variétés ne constituent point autant d'espèces distinctes. Quoi qu'il en soit, toutes présentent, au plus haut degré , le mode d'organisation qui rend ces animaux les plus JenJts , même parmi ceux de leur genre. '?>,!, B n A Une grande force musculaire accompagne , dans Vài^ une vitalité exlraordinâire. 11 saisit les branches des arbres, et s'y accroche de manière qu'il est très-diflicile de lai faire lâcher prise ; il y demeure suspendu , le corps renversé en bas et décrivant un arc. Si Ton veut s'en emparer , le plus court paru c'est de couper la branche à latpielle il est fixé ; on l'emporte ainsi à la maison sans qu'il change d'attitude. Mais c'est une acquisition fort peu importante , un élève bien maussade et un triste commensal. Sa chair et sa four- rure n'ont rien de bon ; aucun sentiment ne l'anime ; on ne le voit point agité par la crainte ; il ne marque ni disposi- tion ni éloignement pour la domesticité ; il ne témoigne ni joie , ni reconnoissance , ni étonnement , ni inquiétude ; toutes ses sensations paroissent obtuses , et il ne présente que l'image à peine vivante de l'apathie et de la plus complète insensibilité. Son cri plaintif attriste autant que sa présence; c'est im son foible qai frappe l'oreille, connne un accent de douleur, et que les sauvages de l'Amérique ont assez bien fendu par les deux voyelles «i , /, dont ils ont formé le nom de l'ainmal lui-m«^me. D'anciens voyageurs ont écrit qu'aux approches de la fe- melle, TaVmâle, pour toute caresse, pour tout prélimi- naire, s'endormoit à plusieurs reprises : empressement amou- reux, digne d'un i-tre aussi lent dans ses sensations que dans ses moûvemens. La femelle n'a que deux mamelles placées sur la poitrine ; elle ne produit communément qu'un petit, t>mvcrt de poil tout en naissant, quelle traîne languissam- ttient sur son dos. L'aï appartient aux terres méridionales du nouveau conti- nent, depuis le Brésil jusqu'au Mexique. L'application du surnom de paresseux faite à TrtV, ainsi qu'aux autres espèces du inême genre , manque , à proprement parler, d'exactitude. La lenteur extraordinaire des moûvemens de cet animal n'est point Teflet de l'indolence ni de la paresse ; elle dérive, ainsi que nous l'avons dît, de son organisation; elle tient à sa nature , cl il n'est pas plus en son pouvoir d'accélérer sa marche , qu'il n'est permis au lièvre ou au cerf d'être lourds et rampans. On a beau le presser, le stimuler, le frapper., rien au monde ne peut le déterminer à se hâter. Appuyé sur un coté, il soulève une àas. jambes de devant , lui fait décrire longuement un arc, et la laisse retomber en avant avec une extrême nonchalance; ensuite , comme s'il étoit fatigué d'un pareil effort, il se repose sur le côté dont la jambe s'est avancée si péniblement, et quelques instans après, il met de même l'autre en mouvement ; le train de derrière suit avec une égale lenteur. L'on a calculé qu'il emploieroit un jour B R A 3,5 enJior à faire cinquante pas; trou il résuUe , quVn supposant qu'il marciiàt sans tliscontinuiiû , il seroil près de trois mois pour faire une lieue. Quoique forcé, par le genre de ses alin^ens, 9 monter sur les arbres , Faï paroît y grimper avec autant de difficulté et de peine qu il en éprouve à marcher sur un terrain uni. 11 est près de deux jours pour arriver aux branches d'un arbre ; il en mange les feuilles , les bourgeons et les fruits. Tant que l'arbre n'est pas entièrement dépouille, laï ne le quitte pas ; il le ronge branche par branche , et lorsqu'il n'y trouve plus rien à brouter, il y reste encore plusieurs jours, endurait ^a faim, avant de se décider à en descendre, ou plutôt à en tomber ; car, quand le besoin le presse impérieusement , il se roule en peloton, et se laisse tomber à-plonib sur la terre, pour se traîner lourdement au pied d'un autre arbre , et y chercher de nouvelle nourriture ; et cette longue abstinence, qui dure , dJl-on , jusque pendant quinze jours, n'est pas plqs l'effet de la paresse attribuée à l'aï, que de sa marche vacillante et contrainte -, il est organisé pour une pareille sobriété; et si la nature lai eût donné plus d'appétit , elle n'eût pas manqué de lui imprimer assez d'activité pour le satisfaire. On prétend (jue l'aï ne boit jamais. Son poil sec et pUt forme un manteiu épais qui le garantit de la pluie. Second SOUS-GENRE, CHOL(JLPE(C//QAE;7H5)lllig.(i)CuY. Caractères : Trois dulgls aux pieds d.e derrière, eidrux seulement à ceux de devant; niernhres antérieurs d un sixième plus longs que les postérieurs; far.e oblique; crâne peu éleoé en nwn/ ; des (:la\,Hcul€s complètes {prèles; côtes au nombre de vinft-trols de chaque coté ^ dont onze fausses ; sept vertèbres ceivlcales ; mâchoire inférieure avancée en pointe et en gouttière^ convne celle d? l'éjéphqnii queue formant une très-légère saillie , etc. Seconde espèce. — Bradype unau Çiradypus d^dactylu^\i\nxi.', l'unau de Buffon, tom. i3, pi. i. \Junau est plus grand que \\u; sa tête est plus allongée ; sa face est plus oblique, et son Iront moins prononcé. Son pelage est mélangé de très longs poils lutles, bruns et blancs, d'où résulte une teinte d'vn bi'un grisâtre, p^us p^le sous la gorge et le ventre (ju'en dessus, et notami]ii€nl que sur Je cou, où la teinte est au contraire plus foncée qu'en aucune autre partie du corps. Les poils des avant-bras sont dirigés en arrière. On ne trouve pointdc feutre prèr» de la peau comnf)e 4ans l'aï- jLes poils les plus lor.gs sont ceux de l'occiput et ceux du cou , qui forment une sorte de chevelure ou de cri- nière derrière la tcle. Ceux des cuisses sopt aussi fort longs. (i) De ;.aA3.-7-»^^, piediboilei!.\. 326 B Pr A Dans cette espèce , les dents canines sont bien plus appa- rentes et plus fortes que celles de la précédente : elles sont aussi moins sujettes à s'user. Les os des pieds et des mains sont moins souvent soudés ensemble que dans Taï : aussi l'unau peut-il exécuter des mouvemens plus faciles et plus variés que cet animal. Un unau dont le corps a deux pieds de hauteur , a la tête longue de cinq pouces ; Tongle externe des pieds de devant long d'un pouce neuf lignes , et Tinterne de deux pouces. Quoique cet animal soit très-pesant , et que sa marche soit vacillante , il a moins de lenteur que l'aï ; cependant il ne va guère plus vite qu'une tortue. 11 aime à se suspendre par les quatre pieds aux branches des arbres , le dos renversé en bas, et décrivant un arc de cercle ; il dort même dans cette po- sition. Ses pieds de devant lui servent à saisir ce qu'il veut jnanger, et à le porter à la bouche ; mais ce mouvement est imparfait et pénible , car ses doigts et ses ongles , comme ceux de l'aï, ne pouvant s'écarter l'un de l'autre, s'étendent et se lléchissent ensemble , et ne font l'office que d'un seul doigt , qui serre , en approchant du poignet , les choses que l'animal veut saisir et enlever. Souvent l'unau se suspend par trois de ses pieds, et mange avec le quatrième ; il se nourrit des feuilles de plusieurs arbres. Son cri est foible et plainiif ; son odorat est pres(jue nul; il voit mal , surtout pend.»nî le jour; il n'a aucun appétit violent; il peut rester lo.ig-temps sans manger; tous ses sens sont obtus, et son insensibilité oppose une résistance indolente aux coups les plus rudes et aux blessures les plus profondes. L'unau appartient, de même que l'aï, aux terres méridio-* nales du nouveau continent; il n est pas rare dans les forêts du Brésil et de la Guyane ; sa chair est grossière , et n'est recherchée que par les gens peu délicats, les nègres et les sauvages. La femelle ne produit qu'un seul petit, qui se tient accroché sur le dos de sa mère , et qui n'est ni plus leste ni plus éveillé qu'elle. C'est à cette espèce qu'il faut sans doute rapporter le kouri ou petit unau de Bnffon. Ce quadrupède a, comme l'unau, deux doigts aux pieds de devant, et trois à ceux de derrière ; mais il n'a que douze pouces de longueur , depuis l'extrémité du nez jusqu'à l'origine de la queue , qui n'est qu'un simple tubercule. Son poil est d'un brun de musc, nuancé de grisâtre et de jaune ; et ce poil est bien plus court et plus terne en couleur que dans le grand unau; sous le ventre, il est d'une couleur de musc clair , nuancé de cendré , et cette couleur s'éclaircit encore davantage sous le cou jusqu'aux épaules , où il forme comme un» bande WxhU de fauve pâle ; les plus B R A 327 grands ongles de ce petit unau n'ont que neuf lignes, tandis que ceux du grand ont un pouce sept lignes et demie. Telle esi, en substance, la description donnée par Buffon, d'un individu de celte espèce , qui lui avoit été envoyé de la Guyane française sous le nom de kourî ^ sans aucune in- formation sur ses habitudes naturelles. Troisième espèce. — Bradype Àcollier {Bradypuslorqûaiui)^ Illig. Ce bradype est plus petit que le précédent. Son corps a dix-sept pouces environ de longueur, et sa tête trois pouces et demi. Sa face est nue et noire; les poils de son front, de ses tempes , de son menton , de sa gorge et de sa poitrine , sont roux, courts et frisés; ceux du sommet de la tête, plus longs; qie ceux-ci, sont jaunâîres. Il y a autour du cou une large collerette de longs poils noirs. Tout le reste du corps est d'un jaune sale. Comme dans l'aVet Xunau^ les poils sont longs et secs ; mais ils sont moins aplatis : ils ont à leur base VlW feutre très-doux et très-fin, d'un brun très-foncé à l'en- droit du collier , et qui diminue d'intensité de couleur depuis ce point jusqu'à la croupe , où il est entièrement blanc. Il a une tiès-petite oreille externe cachée sous les poils. Dans celle espèce , comme dans la précédente , la paume de la main , la plante des pieds et le talon , sont nus. Troisième SOUS-GENRE, PROGHILE(;i),Proc^i7«5, Illig.; Melursus , Meyer. Caractères : Cinq doigts à chaque pieds ; extrémités à peu près égales en Tongiieur ; m.useau prolongé comme celui des ours ; clai>i- cules ? côtes ? vertèbres cervicales F lèore susceptible d'allongement ; face coui>erte de poil; queue courte et poilue , etc. Quatrième espèce. — Bra.DYPE-OUR,S , ou ParesseuX-OURS ., Ursiform sloth^ Pennant ; Ursine sloth, Bradypus ursinus ^ Shaw, Gén. zool. , tom. i, part, i.'*, pag. i5g, pi. 4-7 ; La- mélherie, Journ. de phys. , févr. 1792, pi. i. Ce quadrupède fut montré à Londres en 1792, sous le nom de lion monster (^lion-monstre)., quoiqu'il ne ressemblât en rien au lion , soit dans ses formes extérieures , soit par ses habi- tudes. 11 avoit été, disoit-on, amené du Bengale, et cette circonstance seule suffiroit pour empêcher qu'on ne le con- fondît avec les paresseux., qui ne se trouvent que dans le nou- veau continent. En effet, cet animal pourroit bien n'être , ainsi que quelques témoins oculaires l'ont attesté, qu'un jeune ours auquel on auroit cass£ toutes les dents incisives; car il n' avoit aucune de ces dents , mais seulement deux canines (i) De Trp'x'î'i'? > grosses lèvreS'. 328 B R A très-fortes, et six molaires inégales entre elles (i); ses yeux étoicnt petits, noirs, ternes, et sans vivacité; ses oreilles étoient presque cachées dans le poil; ses lèvres minces et très-longues , et munies de muscles qui permettoient à l'a- nimal de pouvoir les étendre en avant, à peu près comme fait Tétalon à l'approche de la jument; ses formes étoient grossières, sa démarche lente, son naturel doux, ou plutôt stupide. Tels sont les caractères dont il partage les principaux avec les paresseux. Ceux qui l'en éloignent, et qui le rappro- chent des ours, sont les suivans : il a la taille de l'ours, et son poil est également épais, dur, rude, et long sur tout le corps d'environ deux pouces; chacun de ses pieds est divisé en cinq doigts armes d'ongles longs et crochus , qu'il peut faire mou- voir indépendamment l'un de l'autre ; sa tête est grosse ; son front est large et couvert d'un poil court; son museau, hrus- quement pointu comme celui de l'ours noir d'Amérique, etc. ; de plus, il a sur le dos une bosse assez considérable, couverte de poils de la longueur de dix à douze pouces: son naturel est doux; son cri est semblable à celui de l'ours; il se nourrit de fruits; il se creuse des terriers, etc. (desm.) BP\ Vlx/VLOU. Nom vulgaire de la Jonciole. (b.) BRA(iANTIE, Bragantia. Arbrisseau de cinq pieds de haut , à feuilles grandes , alternes , lancéolées , très-entières, veinées , à fleurs d'un brun rouge, portées sur de petites grap- pes axillaires , qui forme un genre dans la gynandric hexan- drie et dans la famille des Asaroïdes. Ce genre offre pour caractères : une corolle monopétale à tube globuleux, garni de dix sillons et à limbe divisé en trois parties obtuses, égales et recourbées; point de calice; six an- thères sessiles, oblongues , adhérentes au milieu du style ; un ovaire linéaire, inférieur, à style épais et à stigmate concave ; une silique longue , quadrangulaire , à quatre valves et à quatre loges potyspermes. La bragantip, croît dans les montagnes de la Cochinchine. \andelli a imparfaitement caractérisé un autre genre da même nom dans la pentandrie monogynie. (b.) BIWIEAÏENT ou Braire, cri de I'Ane. (s.) BRAIEÏAS. C'est I'Oreille d'ours dans le midi de la France, (b.) BR VI-GRAS. Nom marchand de la poix liquide que l'on retire Au pin et du sapin par la combustion, (b.) BRAl-SEC. C'est le résidu de la distillation de la résine (i) Btuhanan ( V'oy. dans le iVIysoie ) affirme que c'est un oiin dont la nourriture consiste en Hermès et en graines de sorgho. Cut Règ. anini. B R 1 3.9 du pin et du saijùi , ( Vsl-h-dirc, la résine dont on a retiré l'huile essenllclie. (B.) BRAILLEIMENT. Cri importun de quelques animaux' domestiques. Les chasseurs disent qu'un cA/f/i courant braille^ quand il crie sans donner distinctement de la voix : et les écuyers , qu'un cJiaxil est hrailleui; lorsqu'il hennit souvent ; défaut très-incommode , surtout à la guerre, (s.) lîRAlNyiLLlEl\S. C-est le Spigelî.e. (b.) liRAlRE. C'est le cri de I'Ane. (pts>i.) BRAIRÈÏE. On donne ce nom à la Primevère , dans quelques cantons, (b.) BRAKOLA C'est la CALA^DRE, en grec moderne, (s.) BRAMBE et BJ\AMBLlx\G. Dénominations appliquées au Pinson à'Ardennes et à l'Ortolan de montagne, (desm.) BRAMBLE. Nom anglais des ronces (Riidus). (ln.) BRAMBLING. F. Brambe. BRAME. V. au mot Brème, (b.) BRAJMIE , Bramla. Plante de l'Inde qui a servi à établir un genre dans la didvnamie angiospermie et dans la famille des personnées. Il rentre complètement dans ceux appelés Her- PESTIs, Septas et ÏMonnière, c'est-à-dire qu'il ne diffère des Gratioles que par le nombre de ses étamines. Beaucoup d'espèces composent aujourd'hui ce genre ; mais aucune n'est dans le cas d'être citée. J'en ai moi-même observé , en Ca- roline , plusieurs nouvelles qui ne se trouvent pas parmi les monnières de Michaux, (b.) BRANCHES, Rami. Divisions principales et secondaires du tronc et de la tige. On ne se sert guère de ce mol que lorsqu'il s'agit de plantes ligneuses ou sous-ligneuses. 11 est surtout employé «juand on parle des arbres et des arbris- seaux dont les branches forment conune la charpente. Elles sont ordinairement pliantes et élastiques. Elles servent de supports aux feuilles, et se divisent en rameaux qui portent les Heurs et les fruits. Les branches naissent des bourgeons, et sont composées des mêmes parties que la lige; il ne leur manque que des racines pour être un petit ai'bre. (^est ce qu'ont, sans doute , compris les cultivateurs, qui , les pre- miers\^ ont imaginé de couper les plus jeunes branches, pour les mettre en terre et en avoir un nouvel individu parfait. V oilâ l'origine des boutures. On distingue :dans la culture des arbres fruitiers en espa- lier, les maîtresses branches, qui tiennent immédiatement au tronc, et d'où partent toutes les autres : les branches à bcis , qui ne doivent pas porter de fruits l'année suivante et sont conservées pour donner la forme à Tarljre ; les branches à 3Jo B R A fruits^ plus foibles el à boutons ronds ; les chiffonnes, qui sont courtes et fort menues : \gs gourmandes , qui sont gros- ses , droites et longues , et qui absorbent la nourriture des branches voisines; les î^«//«5, qui ne promettent aucune fé- condité ; les branches à faux-bois, qui percent à travers l'é- corce , et ne sont pas sorties d'un bouton ; enfin , les branches aoûtées, c'est-à-dire, celles qui ont acquis, aprcslemois d'août, la consistance nécessaire pour l'opération de la greffe et pour résister aux effets des gelées. V. l'article Arbre, (d.) BRANCHE-URSINE. Les anciens donnoient ce nom, tantôt aux Acanthes , tantôt à la Quenouille des prés (^Cnicus oleraceus , Linn. ), tantôt au Chardon tubéreux. BRA.NCHTALE. Espèce de Lamproie, (b.) BRANCHIFERES. Nouvelle dénomination proposée par Blainville , pour les Poissons, dans son Tableau analyti- que du règne animal. V. ce mot. (b.) BRANCHIER. En fauconnerie, c'est un jeune oiseau de proie qui commence à se percher sur les branches des arbres. L'on dit encore branchier les oiseaux de proie , pour les nourrir et les élever, lorsqu'ils sont encore niais, c'est-à- dire, pris dans le nid. (s.) BRANCHIES. C'est ce qu'on nomme ou'ies dans les pois- sons. Ce sont des espèces de lamelles disposées comme les barbes d'une plume ou les dents d'un peigne. Elles sont ordinairement portées sur des arcs osseux ou cartilagineux qui paroissent être de vraies côtes. Ces lamelles des branchies ont chacune une veinule qui apporte le sang noir des veines , puis une artériole pour reprendre ce sang qui a subi l'action de l'air dissous ou mêlé à l'eau, et le reporter au cœur; de là, il est distribué à lout le corps. Ainsi, l'eau aérée produit, sur le sang qui remplit les vais- seaux des branchies, le mêu)e résultat que l'air mis en contact avec le sang dans nos poumons. Le sang veineux noir du poisson y devient plus vermeil ou rutilant , et il absorbe en ef- fet l'air vital, l'oxygène atmosphérique contenu dans cette eau. La preuve en est facile à donner : si l'on tient le poisson dans une eau dépouillée d'air , comme celle qui a bouilli , ou qui a été distillée, il y périt. On le voit périr de même jous l'eau placée dans le vide de la machine pneumatique , parce que Tair s'échappe de cette eau en bulles. Lorsque la glace emprisonne exactement l'eau des rivières, en hiver, les poissons meurent étouffés , ou cherchent à respirer aux trous que 1 on fait à cette glace : c'est là, en effet, que les pê- cheurs attendent tes animaux. Une eau r.tvirgée d'acide ç«»>- I^ R A 33, ïioniquc asphyxie les poissons, de morne que la vapeur du charbon nous étouffe, f^'. Poumons et Respiuation. On trouve aussi des branchies parmi toute la famille des jeunes reptiles batraciens (grenouilles, salamandres, tritons et sirènes ) -, mais comme ces anifîiaux possèdent également des poumons , et peuvent respirer de l'air dans leur âge adulte , il s'opère un mode différent de circulation du sang, selon Tun ou Tautre mode respiratoire. Dans le têtard de grenouille , par exemple , la respiration ne s'opère d'abord que par des branclnes^ et non par les pou- mons -, car ce jeune animal est tout aquatique. Aussi le tronc de son aorle , en sortant du cœur, se subdivise en plusieurs rameaux, qui portent tout le sang venu des veines aux bran- chies de chaque côté. C'est là que le sang subit l'action de l'eau aérée que le têtard avale, et qu'il fait passer entre les feuilles ou lames de ces branchies. Le sang revient de celles- ci par des vaisseaux qui se réunissent en un seul tronc arté- riel, musculeux , contractile , placé le long du dos , et faisant loffice d'un second cœur pour reporter dans toute l'économie ce sang vivifié par la respiration branchiale. Telle est absolu- ment aussi la respiration et le mode de circulation dans les poissons, dans les tritons et sirènes qui paraissent conserver des branchies pendant toute leur vie , bien que ces derniers aient aussi des poumons. Mais quand le têtard de grenouille ou de salamandre devient adulte et veut sortir de l'eau, alors l'air, qui vient à pénétrer dans ses poumons et les dilater, rend moins né- cessaire la circulation et la respiration branchiales ; les bran- chies se dessèchent , le sang cesse de s'y porter, les vais- seaux qui l'y conduisoient se resserrent , se ferment ; il ne reste plus dans la grenouille transformée que deux rameaux de l'aorte pour se distribuer à chacun des lobes du poumon. Tout le sang ne passe donc plus dans les organes respira- toires , mais seulement une portion ( un huitième environ ) , ce qui suffit pour la vie lente et froide de cet animal. En ef- fet , la respiration pulmonaire absorbe plus d'air vital atmo- 'sphérique que la respiration branchiale , par l'intermède de Teau ; de là vient qu'il fallait que tout le sang fût soumis à la respiration branchiale parmi les poissons et les jeunes batra- ciens , tandis qu'une portion du sang soumis à l'air des pou- mons donnoit l'équivalent chez les reptiles vivant hors de l'eau. Quoique resserrées sous un fort petit volume , les branchies d'une carpe offrent des surfaces très-étendues; l'eau qui passe entre ces peignes y dépose les particules aériennes qu'il con- tient, et le sang les absorbe , comme dans nctre respiralioB 332 B R A pulmonaire. Cette eau a Le?oîn alors d'élrc renouvelle ou exposée à Fair , de même que l'air déjà respire est moins propre à entretenir la vie. Mais, quoique tout Je sang des aniniaux à hvanvldes , comme les poissons et les jeur.es batra- ciens , passe à cet organe respiratoire aquatique , il n absorbe pas, à beaucoup près, autant d'air que le sang des animaux à pounions, tels que sont les mammifères et les oiseaux. Dans ceux-ci tout le sang passe à la respiration pulmonaire qui est vive et rapide; aussi leur sang est cbaud , leur vitiililé forte et intense; au contraire, les poissons et ks reptiles qui respirent beaucoup moins, soit d'air, soit deau aérée, sont froids et peu sensiWes. V. Respiration. Dans la plupart des poissons , les branchies n'ont qu'une aVlacbc; dans les lamproies, les raies, les cbiens de mer et les rois de barengs (cfiùnœra), elles sont attachées, non- seulement aux osselels cartilagineux , mais encore leur bord opposé est fixé à la peau. Tels sont les poissons rJirondropté- lyi^iens ( à nageoires cartilagineuses) ; 1 intervalle entre cha- que feuillet a un trou pour la sortie de l'eau. 11 y en a cinq de chaque côté dans les raies et les chiens de mer; les lam- proies en ont sept. Mais dans les pois.<-ons à branchies libres^ l'eau sort de cha- que côté par une seule ouverture qui est communément re- couverte de plaques osseuses appelées 0yDer/.7i/«; elles portent une membrane plissée , qui est la membrane brandi iosii-ge. On trouve aussi des branchies de formes très-variées, d;ms les mollusques oucoquillages, et dans les crustacés. La plupart desbivalves, desunivalves et des molldS([ues nus, n'ont qu'une ouverture pour l'entrée et la sortie de l'eau. Les branchies des crustacés, tels que les ecj-evisscs^ crabes , r/fonocles , etc. , sont doubles et respirent Teau. Elles peuvent quelquefois aussi res- pirer de l'air pendant quelque temps , comme chez certains poissons qui ne meurent pas hors de l'eau, tant que leurs branchies conservent de 1 humidité ; telles sont les anguilles , les lauiproies, etc. D'autres espèces, au contraire, ont les vaisseaux sanguins de leurs branchies si délicats, qu'ils se dé- chirent à l'air, par la moindre pression qu'ils éprouvent ; tou( connue nous éprouvons des hémorragies pulmonaires dans un air trop rare sur les hautes montagnes. Les maquereaux et d'autres poissons meurent en effet ainsi aussitôt qu'on les lire de l'eau , et leurs ouïes sont toutes sanglantes. R y a, parmi les mollusques gastéropodes , diverses es- pèces pourvues de branchies particulières pour respirer l'air, comme dans les limaces et les colimaçons ; ainsi cesi or- ganes ne sont pas exclusivement conformés pour la respira- tion aqueuse. M. Guvier a formé de ces espèces une famille A. 26 -. ('ll/lllH- l'/t DOf//)' . J2. ('//if/l'C l/i:<- II-'/, lo- ti, ('ii/li,/,- rouit. y.'J. (i//ii,it/i,>,r irtn>/r O t'/i4-i'ii>//i' /iiiiUiii- . y^. ('i//>r/.<- <>i/it- . Junortf ,fr (!,'o//r,>i/.'j<>. t'rii/',-,/i,iiii;--,.oiiii.<-. j.t. (\///ii;i>\' /m.i-.i-iK' IC . /),!/•/, '•■ /" !/,- B R A 333 sous le nom de pulmonés. Ce poumon imparfait est une bourse sur les parois intérieures tlelaquelle rampent des vaisseauît k sang- blanc , et qui absorbent l'air vital ou l'oxygène del'.lt- mospbère. L'animal reçoit à volonté l'air, en ouvrant lori^ fice de cette cavité, ou la fermant, et il chasse cet air en se con- tractant. Plusieurs de ces mollusques vivent néanmoins dans les eaux, mais respirent à leur surface un air toujours humide. Les vers marins qui se rapprochent beaucoup des mollus- ques, tels que les tubicoles, ou vers à \xiyAn\(^serpule, sahdle ^ arrosoir , dentale , iéréhelle ) , et les autres espèces pourvues de soies roides , comme les amphkrites , aphroàites , néréides , por- tent aussi des branchies plus ou moins parfaites vers la tête , ou sur le dos. Ces branchies envoient un sang rouge au sys- tème artériel, qui fait fonction do cœur musculeux , lequel n'a pas été vu chez ces animaux. Il esiste aussi un système veineux ; mais les branchies qui en reçoivent le sang ne sont pas aussi parfaites que celles des animaux pourvus d'un cœur et d'une circulation régulière. V. Cœur. Les peignes du ventre des scorpions sont pètit-être des sup- plémens d'organes respiratoires ou des branchies aérienn.^s. Les autres animaux articulés, les Insectes, les annélidcs sans bran- chies ^ tels que les sangsues , les vers de terre , les planaires, sont seulement pourvus de trachées , ou de canaux , pour res- pirer 1 air ou l'eau. Les trachées des Insectes sont formées de lames roulées en spirale conmie les boudins de laiton , et très- ramifiées par tout leur corps (F. Insecte). Les trachées des arachnides sont plus compliquées et plus perfectionnées que celles des insectes à métamorphoses , et se rapprochent' des branchies des crustacés. A 1 égard des trachées aquatiques des annéiides sans hixin-^ chies , elles sont fort imparfaites et mal connues. On sait , au reste , par diverses expériences de Spallanzani, que plusieurs animaux absorbent r oxygène , soit par la peau exiérleure du corps , soit par la surface interne des viscères, comme le font aussi divers poissons. (F. aussi Trachées.) (virey.) BRANCHIELLE, Bmnchiella. Bridel a donné ce nom à un genre de Mousse formé aux dépens des Brys de Linneeus, genre qui n'a pas été adopté, (b.) BRANCHlOGASTFxE. Nom donné par Laireille à un ordre de crustacés. Ses caractères consi.stent à avoir une tête distincte, des branchies extérieures, et le plus souvent qua-^ torze pattes. V. au mot Crustacés, (b.) BRyVNCHIOPODE, Branchiopoda. Genre de crustacés établi par M. de Lamarck , qui comprend le cancer slagnalis de Linnpeus et les espèces analogues. Je désigne maintenant sous la dénomination de branchiopodcs , le* mlomosiratés de 33i B R A Muller, et le genre de M. de Lamarck par celle de Bran- CHiPE. V. ce mot et celui de Brancïiiopodes. (l.) BRMSCmO^OBES^Brajirhiopoda. Cinquième et der- nier ordre de la classe des crustacés , le même que celui des entomostracés de Muller, et formé du genre munoculus de Lin- upeus, ou de celui de branchi'fjus deSchœffer. La dénomination de branchiopode a été aussi donnée à un genre de cet ordre ( F. Brancuipe ) , et quelquefois encore aux squilles. Les branchiopodes ont des pieds propres à la fois à la na- tation et à la respiration, ou garnis soit de petits feuillets ci- liés, soit d'appendices branchiaux; leurs mandibules, lors- qu'elles existent sous la forme ordinaire, et qu'elles sont per- ceptibles, n'offrent point de palpe; ce qui distingue ces crus- tacés des décapodes , des stomapodes et des amphipodes. Leur bouche est composée tantôt de ces organes et de deux paires de mâchoires , en feuillets inarticulés, tantôt d'un su- çoir en forme de bec : caractères qui les éloignent des iso- podes, toujours pourvus de mâchoires, dont les deux infé- rieures semblables à deux petits pieds ou à deux palpes, rap- prochés ou réunis à leur base. Le corps du plus grand nombre des branchiopodes est d'ailleurs recouvert d'un test corné , souvent membraneux , soit en forme de bouclier, soit imi- tant deux valves de coquille, et sur lequel les yeux, souvent très - rapprochés , quelquefois même confondus, sont im- plantés et immobiles \ la tête est rarement séparée ou dis- tincte du tronc. Ces animaux sont aquatiques, nagent très-bien et presque toujours sur le dos. Les organes sexuels masculins sont dou- bles et situés tantôt à Textrémité postérieure de la poitrine ou à l'origine de la queue , tantôt aux antennes ou sur les parties que l'on désigne ainsi. C'est toujours vers la base in- férieure de la queue que les organes sexuels de la femelle sont placés. Les œufs y sont ordinairement réunis en deux tas , dans deux espèces de sacs ou de capsules , qui pendent quel- quefois à la manière de grappes. Les petits y éclosent et dé- chirent l'enveloppe commune pour se frayer un passage. Les œufs de quelques autres sont placés dans le limon , et s'y conservent long-temps , même desséchés, sans perdre leurs fonctions vitales. Ces crustacés naissent, pour la plupart, sous une forme très-différente de celle qu'ils auront en état parfait. Plusieurs de leurs organes extérieurs ne se développent qu'à la suite de divers changemens de peau; quelques-unes de ces parties éprouvent même des modifications très-grandes, ou dispa- roissent. Ils sont sujets, en un mot, à des métamorphoses presque semblables à celles des reptiles batraciens : aus;si, des B R A 335 naturalistes désigment-ils leurs larves sous le nom de têtards. Ce n'est guère qu'à la cinquième ou sixième mue que toutes leurs parties sont développées, et qu'ils ont acquis la faculté génératrice ; ils n'ont cependant pas encore atteint toute leur grandeur, et ils continuent de changer de peau. Leur vie, en général, est de courte durée. Onles trouve enplusgrandeabon- idance, au printemps, dans les eaux douces, quelquefois mô- me dans celles qui sontbourbeuses; quelques-uns sont marins. Les branchiopodes sont carnassiers : plusieurs vivent , en parasites , sur d'autres animaux habitant le même élément , et sont de véritables suceurs, très-rapprochés des arachnides. Linnaeus a confondu avec les lernées quelques-unes des es- pèces qui ont des habitudes semblables. M. de Blainville place même tous ces animaux dans la sous-classe des épizoaîres. Mais l'organisation intérieure de ces branchiopodes, et d'au- tres caractères, ne permettent pas de les distraire, dans un ordre naturel, de la classe des crustacés.(F. Argule, Calige, LiMULE.) Les lernées proprement dites ne sont que des vers exté- rieurs, avec des appendices simulant des pieds, mais qui n'en ont ni la forme essentielle ni les propriétés. Geoffroy a détaché du genre monocle de Linnseus, embras- sant notre ordre entier des branchiopodes, le genre binocle. Schaeffer {^Elém. d'Entomol. ) substitue le nom de brancliipe à celui de monocle, et divise ce genre en trois sections: i.° Ceux dont le corps est recouvert d'un test, semblable à celui des décapodes , les cancrîformes. 2.° Ceux qui n'ont point de test , et dont le corps est articulé dans sa longueur , les piscifomies ( les branchiopodes de M. de Lamarck ou nos bran^ chipes ). 3.0 Ceux qui ont un test bivalve , les conchif ormes. Othon-Frédéric Muller a distingué les branchiopodes sous le nom d^eniomostracés. Il partage cette coupe en deux familles, qui répondent aux deux genres de Geoffroy, et qu'il subdivise à la manière de Schaeffer. i.o Monocles. * Univahes. Les genres Àmymone, Nauplie. ** Biifali>es. Les genres Cypris, Cythérée^ Daphnie. *** Crustacés. Les genres Cyclope., Polyphème. 2." Binocles. ♦ Unii^ali>es. Les genres Argule , Calige, Limule. ** Bii'alves. Le genre Lyncée. Degeer a suivi Linnœus et distribué ses monocles en quatre familles, d'après la forme et la situation des bras et ae la queue. Fabricius s'est borné à l'adoption du genre des limules de Myilcr, tel qu'il est restreint ^ixm cet ouvrage, et qu'il place 336 B R A dans sa classe des kleista;^nathes (les crabes bracliyures ou à courte queue). Les autres euloniostracés soni c(mservés dans le genre monocle, rangé, avec les oniscus de Linnceus, dans ia classe des polygonates. Dans la méthode de M. de Lamarck, les hranchiopodes font eéjiéralement partie de sa division des crustacés sessiliocles. Il admet d'ailleurs les genres de Muiicr , mais avec quelques changemcns danslesdénominations(F. PoiAPiiÈME, Limulk, CÉPUALOCLE).NosbranchipesousesiraA/6///(/y»c»rf&ssont placés, à raison de leurs yeux, dans son ordre des crustacés pédiocles. M. Cuvier a pris pour base de ses premières divisions des monocles , les tégumens du coips -.unÙHiioes^ hwahes ^ amtelés ou à iest très-court. ns^Aiiicl le genre apus de Scopoli,que Muller réunissoit aux limules. C'est sur les mêmes caractères que j'ai établi , dans mes ouvrages antérieurs, les trois coupes primaires de l'ordre des éntomostracés ou des brancldopodes .^ savoir : les dypéacés^ les ûstracodes et les gymnotes ou nus. J'ai revu mon travail, et je vais en exposer le résultat , tel que je 1 ai consigné dans le troisième volume du dernier ouvrage de M. Cuvier sur les animaux. Section I.''^ Les PœciloPes, Pœcilopa. Des pieds ou plcds-indr.hôircs terminés pur un ou deux crochets , propres à la course et à la pré] tension; d'autres pieds situés en arrière., en nageoire , soit composés ou accompagnés de lames , soit membra- neux et en cogitations; tète confondue ai>ec le tronc ; un test ou une espèce de corselet ; antennes courtes et simples y lorsqu'elles existent; des yeux distincts dans la plupart. Ces animaux peuvent courir et nager , et sont soiwent parasites. * Point de suçoir en forme de bec. Le genre LiMULE. ** Un suçoir en forme de bec. Les genres Calige, Argule, Cécrops, JDiciiélestion. Section il Les Phyllopes, Phyllopa. Tous les pieds , et dont le nombre est au moins de vingt-deux , * natutoires, foliacés^ à l'exception, au plus, des deux antérieurs, qui sont quelquefois en forme de -rames ci se terminent par des soies ar- ticulées, imitant des antennes. Ils habitent les eaux donnantes et fangeuses , souvent en quantité innombrable. Les genres APUS , Branchipe , EuLlMÈNE. Section m. Les Lopuyropes, Lophyropa. Tous les pieds , et dont le nombre distiiut est tout au plus de douie, natatoires, mais simplement garnis de poils ou d appendices branehuS. * Test bivalve. Les genres CythéRÉe, Cypris , Lyxcf , Daphmf. B R A 337 ** Test d'une seule pièce , fort court ou presque nul. Les genres Cyclope, Polyphème , Zoe. L'ordre des branchiopodes me paroît former , dans la classe des crustacés, un rameau latéral partant des squiiles. Ces animaux sont des espèces de cruslacés-araclinidcs. \0ye2 les. genres ci-dessus. fL.) BRANCHIOSTÈGES. On appelle ainsi la division des Poissons dont les branchies sont libres , et dont les parties solides sont des cartilages et non des os ou des arêtes, (b.) BRANCHIPE, Branchipus, ou Brancuiopode de M. de Lamarck. Genre de crustacés de Tordre des hrujirhiupodes ^ section des phyllopes. Leur corps est allongé, très-mou^ transparent , sans lest , divisé dans toute sa longueur en un grand nombre d'articles réels ou apparens, et terminé par une queue avec deux nageoires au bout. Ils ont une tête dis- tincte , offrant deux yeux à réseau , latéraux , pédicules ; quatre ou deux antennes capillaires, courtes et simples ; deux espèces de cornes, mobiles, articulées, situées sur le front , avancées ou inclinées, plus grandes, dentelées et en forme de mandibules dans les mâles, molles ou tentaculaires dans les femelles ; une bouche composée d'environ cinq pièces ou papilles , peu distinctes , et dont celle du milieu ayant la- figure d'une langue ou d'un bec ; la tête s'avance, du moins dans quelques mâles, en forme de lèvre supérieure ou de chaperon bifide, au-dessus de la bouche. Le tronc , qui tient à la tête par une espèce Je cou, est cylindrique, et divisé en onze segmens , portant chacun une paire de pieds en na- geoire, de quatre articles, et dont les trois derniers sont en forme de lames ovales et ciliées sur leurs bords. La queue est de la longueur du corps et composée de six à neuf articles, qui vont en se rétrécissant , et dont le dernier se termine par deux lames ciliées sur leurs bords, et quelquefois inégales. Ces crustacés se trouvent dans des fossés remplis deau, ou quelquefois dans les ornières. Le branchipe stagnai mâle , espèce sur laquelle Schœffer nous a donné des observations irès-àéia\\\éç&{^apus pisciformis^ Monog. 1754), a quatre an- tennes ; savoir : deux composées de deux articles , situées près de la base des yeux, deux autres, en forme de fils, insérées près de l'origine des deux cornes ou organes préhen- siles, qui ressemblent à des mandibules de lucanes; les deux premières manquent à la femelle. Les deux corps , dont je viens de parler, sont mous, cylindriques et terminés par une papille. Les yeux, dans les deux sexes, sont gros, arrondis, composés d'un grand nombre de facettes, noirs, et situés ;\ l'extrémité d'un pédicule conique. Les pieds ne sont propres qti'à la natation et à la respiration. Us sont formés de lames IV. '2-2. 338 B R A garnies de barbes, en manière de plumes, et se meuvent par ondulations. Au-dessous du second anneau de la queue , on remarque deux corps cylindriques, qu'on ne peut mécon- noître pour les organes de la génération. Dans les femelles , ces corps sont remplacés par deux trous qui se touchent et se confondent en un seul. Les branchipes ont, tout le long du dos, un vaisseau rou- ^eâlre , qui se bifurque vers la lête , et qui est composé d'une suite dutriculcs ovales; c'est le cœur, qu on rcconnoîl à son mouvement de systole et de d'astole. L estomac et linteslin se trouvent sous ce vaisseau. Le dernier a son issue à la base des nageoires de la queue. Les ouvertures de la génération de la femelle aboutissent au-dedans du corps à une poche qui est Tovairo , poche où l'on voit des œufs de différens âgt'S. Ces œufs , lorsque la fécon- dation est opérée, sortent du corps; mais ils restent pendus à l'ouverture , dans im sac dont la transp irence permet de voir leur belle couleur bleue; ils demeurent dans cette poche jusqu'à ce que les petits soient éclos. Ces animaux vivent dans les eaux entièrement stagnantes , principalement dans les fossés ou les mares qui se trouvent dans les bois , et qui sont garnis de plantes aquatiques. Ils présentent, lorsqu'il y a beaucoup de femelles pourvues de leur ovaire saillant, vm spectacle fort agréable. C'est au pre- mier printemps qu'on en voit le plus. 11 est très-remarquable qu'il ne s'en montre que dans certaines années. Ils nagent sur le dos, toujours dans une position un peu courbée et par sac- cades très-vives et très-fréquentes : ce sont principalement , ainsi que je l'ai observé, les deux nageoires de la queue qui servent à cette opération ; les branchies ne concourent guère qu'à soutenir le mouvement et à guider la direction. Lors- qu'on les tire de l'eau, ils se roulent sur eux-mêmes, et ils ne tardent pas à périr; car leur délicatesse est extrême. Ils semblent n'être composés que de gelée recouverte dune pel- licule; aussi est-il impossible, ainsi que je l'ai expérimenté , de les garder plusieurs jours de suite en vie dans des vases de verre, quelques précautions que l'on prenne. Le branchipe le plus commun a été appelé ranrer stognalii par Linnœus , placé par Fabricius parmi les Crevettes , 50ns le nom de gammanis stagnalis ; mais il est bien évident , par re qu on vient de voir, qu il forme un genre à part. i/espece la plus rare a été appelée le marteau d'eau par Ducbesne, parce qu'en nageant, il semble donner des coups de T>-.Hr»< a^i. On peut caractériser ainsi les deux espèces de branchipe* les ui.cux connues: B R A 33^ Le Branchipe stagnal , pi. A. 26 , fig, 6. Le mâle a les cornes horizontales, lesjnageoires de la queue larges, et quatre antennes. 11 est figuré dans Herbst, tab. 35, fig. g et 10. Le Branchipe paludeux a les cornes perpendiculaires , les nageoires de la queue filiformes, et deux antennes. Il est figuré dans Herbst, tab. 35, fig. 3, 4 et 5. Shaw a publié, dans le premier vol. des Actes de la sociélè linnècnnede Londres., l'histoire d'une espèce de branchipe qui paroît différer, autant qu'on peut en juger d'après les figures grossières qu'il en donne, du cancer siagrialis du Linnœus. 11 la représente dans ses divers dcvcloppemens , et fait connoître les parties de sa bouche. Ces parties sont au nombre de cinq de chaque coté ; savoir: une mandibule extérieure et postérieure très-épaisse, bombée et étranglée à sa base , avec deux rangs de dents aiguës, droite et sans dents dans tout le reste de leur longueur; ensuite trois paires de mandibules un peu courbées , toutes dentées dans leur partie intérieure supérieure , placées au-dessus les unes des autres ; des parties qui ressemblent complètement à des vis de pressoir terminées par un bouquet de feuilles, sortent de la base des premières mandibules, et se prolongent au-delà de toutes les autres. On ne peut pas deviner leur usage. On doit reprocher à Shaw de n'avoir pas donné de descriptions assez détaillées de ces parties. Ce mémoire prouve que les branchipes yiaxxs leur jeune âge , ont une figure et une organisation très-différentes de celles qu'ils doivent avoir un jour. Ils subissent des transformations, comme les insectes. Ils ont, en naissant, une tête globuleuse, armée de deux antennes bifides à leur milieu; trois grandes nageoires épineuses et ciliées de chaque côté du corselet , et un abdomen ovale et très-entier. Au bout de quelques jours, leur abdomen présente des angles latéraux , et s'é- chancre à son extrémité; enfin, il s'allonge de plus en plus, ses angles deviennent des branchies, sa queue une fourche, et il perd ses quatre nageoires postérieures. C'est dans cet état qu'il se trouve , lorsqu'un dernier changement de peau l'amène à sa forme parfaite. EdouardKing avoit aussi publié dans lesTransactionsde la société royale de Londres ( tom. 57,an 1767 ), plusieurs observations sur im branchipe tvès-amlo^uc , et dont il faut comparer les caractères avec ceux àvi cancer sali nus de Lin- nceus , formant le genre arlemisia du docteur Léach. M. Bénédict Prévôt nous a encore donné, dans le Journal de physique {messidor, an 11), un mémoire 'très - étend» 34o B R A sur une espèce du même genre , peut-être la même, et qu'il nomme chirocéphale diaphane. Ce branchipe., l'espèce de Shaw et de King, le cancer stagnalî s A' Oi\\o^ Fabricius , paroissent se rapprocher du cancer paludosus de MuUer, ou le hranchipe paludeux. (b.L.) BRANC-ITHSINE. Voyez les mots Branche ursine et ACMSTE. (B.) BRANDE. Alte'ration du mot Lande, (b.) BRANDERIENNE. Nom spécifique d'une Murène. (B.) BRANDEVÏN. Synonyme d'EAU-DE-viE. (b.) BRANDFUCHS ou ÏELDFUCHS. En allemand , c'est le Renard charbonnier, (desm.) BRANDHIRTZ. Cerf des Ardennes. (s.) BRAND-LOUET. Nom bas-breton de la Corneille mantelée. (v.) BRANDON-D'AMOUR. Nommarchand de 1' Arrosoir. F. ce mot. (b.) BRANDRAF. En suédois, le Renard charbonnier. (desm.) BRANLE {Fauconnerie). Action de l'oiseau qui s'élève peu haut au-dessus de la tête du fauconnier, et tourne avec des battemens d'ailes et desmouvemeus de queue, (s.) BRANLE-QUEUE. Nom vulgaire de la Lavandière. V. Hoche-queue, (v.) BRANT FOX. Nom anglais du Renard charbonnier, (desm.) BRAQUE ou BRAC, Race de chiens de chasse, à musea» épais, à poil ras et à oreilles larges et pendantes. Ils sont bons pour la plaine et pour les broussailles; ils ont de la légèreté et delà vigueur, beaucoup de finesse d'odorat et une quête brillante ; la chaleur ne les incommode pas autant que le& autres races de chiens de plaine , et ils sont moins sensibles aux épines. Le braque du Bengale a la robe mouchetée. V. Chien (s.) BRAS. Nom malais du Riz. (b.) BRASEM. Synonyme de Breine. (b.) BRASENIE, Brasenia. Genre établi par Schreber dans la polyandrie décagynie , et dans la famille des alismoïdcs. Ses caractères sont : calice à six divisions profondes et co- lorées , dont trois extérieures plus longues ; dix capsules un peu charnues, comprimées , qui ne s'ouvrent pas et ne con- tiennent qu'une seule semence, (b.) BRASIL. Nom que les mineurs de Cornouailles donnent à la pyrite cui\>reuse feuilletée. (PAT.) B R A 3^1 BRASILION.r. Bresillot (b.) BRASILIUM. C'est, dans l'Histoîre des Plantes de G. Bauhin , le liois de Campéche. (lin.) BRASSAYOLE, BrassavoJa. Genre établi dans la gy- nandrie monandrie et dans la famille des orchidées, pour placer le Cyivibidond'Ais!DERSON. Ses caractères sont: nectaire pourvu d'une saillie gcniculée à lame tripartites; trois pétales distincts ; anthère bilobée postérieurement (b.) BRASSA VOLA, Adanson. C'est I'Heleisium, Linn.(LN.) BRASSE. C'est la Brème, (b.) BRASSICA. Nom latin des Cnoux. V. ce mot. (lî^.) BRASSICAIRES. Nom donné à des lépidoptères du genre Pieris , dont les chenilles se nourrissent du chou. (L.) BRASSIE, Brassia. Genre de plantes établi par R. Brown dans la gynandrie monandrie et dans la famille des orchidées. Ses caractères sont :nectaire étendu, entier; pétales écartés, distincts; support des étamines sans accessoires; deux masses de pollen, postérieurement bilobées, attachées par leur milieu. Ce genre ne renferme qu'une espèce originaire de la Ja- maïque , qui se rapproche inférlcurement des EpideM)RES, et qui est figurée pi. 1691 du Boianical Magazine de Curtis. (b.) BRATIS , /?ra///y5. Arbrisseau de la Nouvelle-Grenade. Ses feuilles sont opposées, linéaires^ persistantes, et ses fleurs disposées en bouquets sessiles et terminaux; chacune a un ca- lice de cinq folioles lancéolées et persistantes; cinq pétales ; vingt étamines monadelphes ; un ovaire supérieur , surmonté de cinq styles filiformes, ayant des stigmates en tête. Le fruit est une capsule ovale, uniloculaire , à cinq côtes, qui contient plusieurs semences arrondies. Cet arbrisseau est un Millepertuis monadelphe. Il a été figuré par Smith, pi, 4-i de ses Icônes, (b.) BRATYS , Dwscoride. C'est le GemÉVRIER. (lN.) RRAULET. C'est , dans les Antilles, le fruit de I'Acacie ongle de chat, (b.) RRAUM-LEBER-KRAUT. Nom allemand du mai- chantia poJymorpha ^ L. F, MarchaNTIE, HÉPATIQUE. (LN.) RRAUNÉE, Braunea. Arbre des Indes, à feuilles al- ternes, pétiolécs, ovales, oblongues, aiguës, très-entières, glabres, luisantes ; à fkurs en grappes axillaires, qui forme, se- lon Wiildenow, un genre dans la dioécie hexandrie, fort voi- sin des JVIenispermes. Les caractères de ce genre sont: un calice de trois folioles et une corolle de trois pétales. Dans les pieds mâles, un nectaire 342 B R E de six écailles et six élamines. Dans les pieds femelles, un ovaire surmonte de trois styles. Le fruit est une baie à trois coques. (B.) BRAUNFISCH ou MEERSWEIN. En Allemagne , c'est le Dauphin marsouin, (desm.) BRAUNFRETT ( VU^eirafusca. ) , Mol. C'est le Coase. (desm.) BRAUN-SPATH ou Spath brunissant. V. Chaux car- BONATÉE FERRO-MANGANÉSIFÈRE. (lUC.) BRAYER. (^Fauconnerie. ) C'est le derrière d'un oiseau de proie, (desm.) BRAYES DE COCU. Au temps de Lobel, on nommoil ainsi le coucou , espèce de Primevère ( Pnmula veris ) , qui croît dans les prés, (ln.) BFiÉAM. Nom anglais de la Brème, (b.) BRÉANT. Nom vulgaire du Bruant commun et du Ver DIER en Normandie, (v.) BREBIS. Femelle du Bélier. V. Mouton, (s.) BREBISÀ PLUSIEURS CORNES ou d'IsLANDE. Race particulière de Mouton. F. ce mot. (desm.) BREBIS DES INDES. V. Mouton, (desm.) BREBIS A LONGUE QUEUE. V. Mouton, (desm.) BRECHE. Ce mot, dérivé de l'italien hreccia , qui signifie une chose fracturée , sert à désigner un agrégat pierreux , formé de fragmens qui ont une origine commune avec la pâte qui les unit. C'est cette identité d'origine des ingrédiens d'une brèche^ qui la distingue essentiellement à\\poudlnf;ue , qui est aussi un agrégat pierreux , mais composé de matériaux différens , qui ont été roulés par les eaux, et qui sont presque toujours ar- rondis par le frottement. Les pouilingues sont disposés par couches à peu près hori- zontales , comme tous les dépôts formés parles eaux , et ils se rencontrent ordinairement dans les vallées où coulent de grandes rivières , mais souvent à des hauteurs considérables au-dessus de leur niveau actuel. Les brèches, au contraire , forment des entassemens irré- galiers au pied et sur les flancs des hautes montagnes ; et Ton reconnoîl sans peine qu'elles proviennent Innnédlatement de leurs éboulemens simultanés, et que les matériaux qui les composent n'ont point été roulés par les eaux. Ces deux sortes d'agrégats , dont les circonstances géolo- giques sont si différentes , servent à répandre un grand jour sur les faits les plus importans de l'histoire de la terre. Ce sont les pages les plus lumineuses des annales de la nature. r> Il K 343 Les poudingues , par leur abondance prodigieuse et par raccuniulatlon de leurs cour.lies à des hauteurs énormes , prouv(înt que les montagnes piimilives, dont ils sont les dé- bris, furenl jadis beaucoup piuo élevées qu'aujourd hui , et que les (leuv^îs furent d'une étendiic imm^jnse. Ces faits , une fois connus, donnent la clef de plusieurs autres, qu'on n'avoit expliqués jusqu'ici que par des hypo- thèses dénuées de tout fondement. Voy. Fossile et Pou- dingue. Les brèches ne sont pas moins propres h nous éclairer sur d\.ulres faits, et notamment sur la formation des montagnes primitives ; phénomène géologique , jusqu'à présent le plu» obscur de tous. En effet , quand on considère que ccsbrèches sont toujours entassées sans ordre sur les flancs ou vers la base des mon- tagnes primitives ; qu'elles sont composées des mêmes ma- tières que les couches verticales voisines du sommet; et qu'enfin les fragmens dont elles sont composées, ou sont an- guleux, ou s'ils sont arrondis, ce n'est point comme des corps durs usés par le frottement , mais comme des pelottes de ma- tière molle et peu cohérente qui roulent sur un plan incliné et qui contractent des fentes , des gerçures et d'autres irrégula- rités, en un mot , comme des avalanches de neige ; on est , en quelque sorte, forcé de reconnoître qu'elles ont dû être forinéeslorsquelescouches schisteuses et calcaires primitives, qui avoienl été d'abord dans une situation horizontale , ont éprouvé un redressement subit et violent , tandis qu'elles étoient encore dans un état de mollesse. Ces couches se trouvant sans appui par dehors , et n'ayant elles-mêmes que peu de consistance , retomboient les unes sur les autres , et leurs débris venoient rouler au pied de la montagne, où ils se sont consolidés avec le temps, à l'aide d'infiltration. Quelquefois les brèches, à leur tour, ont été réduites en fragmens qui , agglutinés par un nouveau ciment , ont pro- duit des brèches surcomposées , qu'on a nommées doubles- brèches. La plupart des brèches sont composées de marbres primi- tifs souvent mêlés de veines talqueusesousléatiteuses, attendu que ces matières , dans leur état de mollesse , ne formoient qu'une espèce de magma sans consistance , qui ne pouvoit se soutenir comme les couches où dominoienl le quarz et le: mica. Au surplus , il est aisé de reconnoître , même à l'inspec- pection des morceaux de cabinet , que les poudingiies et les brèches ont été formés d'une manière très-différente. 3^4 B R E Les brèches offrent des fragmeï^s qui se pénètrent et se confondent , ou tout au moins se moulent les uns sur les autres, et il n'est pas rare de voir deux portions du même fragment séparées par une veine de la matière même qui les enveloppe. Tout,ienfin, annonce que ces fragmens et leur gluten , ne sont que les débris de la même masse agglutinés de nouveau. Les poudingues, au contraire, présentent un assemblage de corps évidemment étrangers les uns aux autres, ainsi qu au ciment qui les unit. Il est quelquefois assez difficile de distin- guer au premier coup d'œil certains poudingues de certaines brèches ; mais Ion ne confondra jamais dans une même es- pèce , comme Tobserve M. Brongniart , la brèche calcaire à fragmens arrondis , avec le poudingue quarzeux. Outre les brèches calcaires, on en trouve quelquefois qui sont composées de matière argileuse ou silicée ; mais il faut observer que parmi les roches à base argileuse^ il arrive assez souvent que ce qui paroît une brèche , ou même un pou- dingue, n'est autre chose qu'une roche glanduleuse, où les molécules similaires ont obéi à leurs attractions réciproques, et se sont réunies en petites masses isolées cl à peu près ar- rondies. 11 y en a aussi de vulcani(]ues. Brèches calcaires. — Elles se trouvent presque partout où il y a des marbres primitifs , et leurs variétés sont très-nom- breuses. Les plus connues sont : La brèche antiipic; elle est composée de grands morceaux arrondis bien distincts, et de couleurs bien prononcées; ils sont blancs , rouges , bleus et noirs , sur un fond où le noir domine. On croit que cette brèche se trouvoit en Afrique. On en voit une superbe colonne au Musée royal , dans la salle des Muses ; elle a environ onze pouces de diamètre sur sept pieds et demi de haut; le fût est d'une seule pièce. Brèche dJlet^ à grandes taches ovales et allongées, de cou- leur jaune rougeàtre , sur un fond veiné de blanc , quelque- fois pointillé de noir; des environs d'Aix en Provence. Brèche violclie , composée de fragmens de la grandeur de la main et au-dessous; les uns d'un beau blanc de lait, les autres d'un violet plus ou moins foncé. On en voit une ma- gnifique table dans la galerie d'Apollon : elle a seize pieds de longueur sur une largeur proportionnée. Celte brèche offre trois variétés bien distinctes, suivant que ses taches sont grandes ou petites , et que le ciment qui les unit est coloré en rose ou en vert. Cette dernière est infiniment plus rare que les deux autres. M, de Drée en possède une table, />rè^//e tf rencontrent , dans leur marche , des ravins ouescarpe- mens où ils font GUE. Les brèches se rencontrent dans les terrains primitif^ et dans les terrains de nouvelle formation , mais plus fréquem- ment dans les terrains de transition ; aussi renferment-ellc? rarement des débris de corps organisés. La brèche calcaire de ^ illette, dans la Tarentaise, appar- tient à cette dernière classe de terrains. 11 en existe à Paris une table au milieu de laquelle on voit une ammonite bio* caractérisée. La brèche feldspathique des environs d'Autun, dans la- quelle M. Leschevin a découvert le chrome oxydé, appartient aux terrains anciens, de même que les brèches de porphyre rouge feldspathique , dont sont fabriqués des vases et autres monumens antiques. On en trouve enfin jusque dans les terrains d'alluvion. V. Roches, (pat. et luc.) BREGHITE. Nom donné par Guettard à un fossile qui peut être regardé comme voisin jIcs alcyons. Il est cylindrique, 348 B R E strié, cerclé , et son gros bout est conique , percé de trous , et entouré d'une crête sailianie. ( F. au mot Arrosoir. ) On ne connoît pas d'analogue à cette pétrification , qui, d'après Guettard lui-même , et d'après les figures qu'il en a données pi. 7 de son Recueil de Mémoires^ appartient à un animal sus- ceptible de contraction. Ce fossile a aussi été appelé gou- pillon de mer. (b.) BRECOS, BREKOS. Noms égyptiens du Lupin, (ln.) BREDES. Nom collectif employé à l'Ile-dc-France pour désigner les plantes dont on mange les feuilles en guise d'épi- nards. On doit à M. Dupetit-Thouars la liste suivante de ces plantes. Brèdes de Bengale , ou épînardde Chine. C'est une espèce d'ANSERiNE apportée de l'Inde. Brèdes chevrette. C'est I'Illécèbre sessile. Brèdes chou caraïbe. Jeunes feuilles du Gouet colo- CASSE. Brèdes chou de Chine. Variété de Chou venant de la Chine. C'est une des meilleures. Brèdes cresson. C'est le Cresson de fontaine transporté à r Ile-de-France , et y prospérant beaucoup. On donne aussi le même nom au Spilant acmelle. Brèdes de France. On désigne ainsi I'Epinard. Brèdes-gandole. C'est la Baselle rouge. Brèdes giraumon. Jeunes pousses des Courges , Ci- trouilles , GiRAUMON, etc. Brèdes glaciale. Ce sont les feuilles de la Ficoïde gla- ciale. Brèdes Malabare. Plusieurs espèces de plantes portent ce nom , entre autres les Amaranthes épineuse et sanglante et la CoRETiE DES jardins. Brèdes malgache ou Brèdes cresson. C'est le Spilant acmelle. Brèdes martin ou Brèdes morelle. C'est la brède par excellence. On la mange à tous les repas, cuite dans l'eau et assaisonnée de sain-doux, de sel, de piment, de gingem- bre, etc. Une variété de la Morelle À fruit noir la cons- titue. La sauvage , qu'on appelle plus particulièrement brèdes martin , est plus acre et plus amère que la cultivée. Elle a d'autant plus d'amertume qu'elle croît sur un lieu plus élevé. En France , elle est également plus amère et plus vireuse ; aussi doit-on , par prudence , la faire cuire dans deux eaux. Brèdes morongues. Jeunes pousses du Ben. B R E 349 Brèdes moutarde. Extrémité des tiges de la Moutarde DE ri>DE. Brèdes piment. Jeunes pousses d'vui Piment. Elles ne sont point piquantes au goût, comme on pourroit le croire. Brèdes puante, Brèdes pissat de chat, feuilles du Mo- SAMBÉ À CINQ FEUILLES. (B.) BRÈDES D'ANGOLE. F. Brèdes-gandole. (ln.) BRÉDIN. Nom vulgaire de la Patelle commune, (b.) WKEDEMEY ÈRE y Bredcmeyera. Arbrisseau de l'Améri- que méridionale, qui a servi à établir un genre dans la diadel- phie décandrie , et dans la famille des légumineuses (des po- îygalées, selon R. Brown.). • Ce genre présente pour caractères : un calice àtrois folioles ; une corolle papilionacée , Tétendard de deux pièces , une noix à deux loges , recouverte d'un brou. Cet arbrisseau, queBonpland soupçonne ne pas différer du Securidaca grimpant, est figuré vol. 3, pi. 6, des nouveaux Mémoires des Curieux de la nature de Berlin, (b.) BRED-NEB. Nom norwégien de la Spatule blanche. (V.) BREDO-TALI. C'est laBASELLE au Brésil, (b.) BREDOL DE RIO. Nom portugais du Phytolacca DEC ANDRE, (b.) BREDOS, BLED OS. Noms espagnols de la Blette. (LN.) BREEDSMOEL. F.Baleinoptère rorqual, (desm.) BRÉHAIGNE. C'est une expression du bas peuple , qu'on applique aux femelles stériles, et plus communément à la biche. On l'a employée aussi pour la femme , surtout lorsque la langue française n'étoit point encore parvenue à son état de pureté ou de perfection. Le mot bréhaigne s' a^ipVique sur- tout aux femelles d'animaux que quelques accidens , comme des chutes , des contusions , des maladies locales , ont rendues stériles. Lorsque les femmes ont passé l'âge critique , et que leurs règles sont entièrement supprimées, elles deviennent hréhalgncs. (VIREY.) BRÉHAIGNE, BREHAINE ou BREHAGNE, ex- pressions d'usage en vénerie , pour signifier une vieille biche qui ne porte plus ; alors elle laisse un pied large qui trompe quelquefois les chasseurs, (s.) BREHÈME. C'est un des noms de la Morelle mélon- GÈNE. (b.) BRÈHIS. C'est, dit Dapper, une espèce de chèvre qui porte une corne au milieu du front , et qui se trouve parti- culièrement dans la province d'Ansianacte à Madagascar {Description des îles d'Afrique^), 11 résulte de celle indication , 35o B R E que le hreh's est la licorne^ c'est-à-dire , un quadrupède dont les anciens ont beaucoup parlé , et que personne n'a vu. V. Licorne, (s.) BREITMAUL. V. Baleinoptère rorqual, (desm.) BREKOS. C'est , en égyptien , le lupin, (ln.) BRELOT. Poisson du genre des spares. (b.) BREME, Abramis. Espèce du genre Cyprin , que Cuvier regarde comme servant de type à un sous-genre qu'il carac- térise ainsi : point d'épines aux nageoires ; point de barbillons ; nageoire dorsale , courte , unie , longue. Ce poisson , qu'on trouve dans les iacs, les étangs et les rivières d'Europe , et qui parvient rarement à plus d'un pied de long, a la tête tronquée , la bouche petite , et la mâchoire supérieure un peu avancée. Son corps est très-aplati , et ses écailles assez grandes. Sa tête tire sur le bleu , son dos sur le noir, et son ventre sur le blanc. On remarque une tache noire en croissant au-dessus des yeux, et des points sur la ligne latérale. Ses nageoires sont ordinairement violettes , et les ventrales toujours portées sur un appendice. Les brèmes aiment les eaux stagnantes et boueuses. Elles se tiennent ordinairement au fond de l'eau ; mais au printemps , à l'époque du iVai, elles s'approchent des rivages unis et gar- nis de plantes, où les femelles déposent leurs œufs ; elles re- cherchent même alors les eaux courantes , et lorsqu'elles le peuvent , elles remontent les rivières : chaque femelle est or- dinairement suivie de trois ou quatre mâles. Les plus grosses Zim/ici pondent les premières , ensuite les moyennes, puis les plus jeunes. Les pêcheurs disent qu'il y a neuf jours de dis- tance entre ces ditférentes pontes, lorsque le temps ne change pas ; mais que , lorsqu'il vient une augmentation de chaleur ou de froid , cet ordre est troublé. 11 n'y a pas de motifs de nier que les plus grosses brèmes commencent les premières ; mais comme entre elles et les moyennes , par exemple , il y a beaucoup d intermédiaires , on ne voit pas pourquoi les unes avanceroient ou retarderoient leur ponte , pour arriver juste à cet intervalle. Il est plus probable qu'elles se débar- rassent de leurs œufs , selon l'ordre de leur âge , au milieu du printemps, lorsque la teuipéralure de l'atmosphère ne change pas. Dans le temps de la ponte , il vient sur les écailles des mâles, comme sur celles des mâles des autres espèces de ce genre , de petits boulons qui font croire aux pêcheurs que ce sont d'autres poissons ( V. au mot Cyprin). Ces boutons dis- paroisscnt au bout d'un mois. Quoique depuis Pline , qui en a fait mention, ces boutons aient été fréquemment observés, on n'est aucunement instruit sur levir nature et sur l'objet que la nature a eu eu vue un les faisant paroilre. B R E 35i ï-.es femelles des hrêmes sont sujettes à périr lorsqu"*!! sur- vient un temps froid pendant leur frai. Eloch , qui a U\\ dos observations sur une brème qui étoit morte par celle cause , rapporte que son ventre étoit excessivement enflé , et renTer- moit des œufs , en partie décomposés , qui , au lieu ///o B R K 353 corselet est très-allongé , les élytres sont striées , avec quel- ques lignes jaunes : il habite les Antilles. Le Dispakate qui est d'un brun ferrugineux, à élytres striées, avec quelques lignes fauves : il habile l'Aménque méridionale, (o.) BRKNÏHUS dWldrovande. C'est la Bernache. (s) BREPHOCTONON, Vioscorlde. On s'accorde à regar- der cette plante comme une syngénèse probablement du genre I^ULA. (ln.) BRESAGUEouFRESACO. C'est, suivant M. Salerne, le nom de l'effraie ou fresaie , en Gascogne, (s.) BRESDIUR. Très-grand Ours de Norvvége. (s.) BRÉSILLET, Cœsaîpinia. Genre de piaules de la de'- candrie monogynie, el de la famille des Légumineuse's , dont les caractères consistent en un calice monophyllf, partagé en cinq lobes dont l'inférieur est plus grand que les autres ; cinq pétales presque égaux, arrondis, et dont l'inférieur est ordi- nairement plus coloré; dix étamines libres, et dont les fila- mens sont courbes et inclinés; un ovaire supérieur, muni d'un style de la longueur des étamines, ayant a son sommet un stigmate en tête; une gousse ovale ou oblongue , un peu aplatie, avec une pointe oblique à son sommet , umloculsire , qui contient deux à six semences ovoïdes ou rlioxnboïViales. Ce genre , qui a été réuni par Willdenow aux PoiNCtL- LADES, comprend sept à huit espèces, qui toutes sont des arbres ou des arbrisseaux, communément épineux, à feuilles deux fois ailées, à pinnules ou folioles opposées, à fleurs disposées en grappes simples, ou en pgnicules axill- ires et ter- minales. La plupart ont le bois coloré en rouge, ei peuvent servir pour la teinture; mais les trois espèces qu'on y emploie spécialement, sont, Tune, le Brésillet de Fernamlouc, Cœsaîpinia echinata, Linn., dont les caractères sont d'avoir la tige et les rameaux épineux, les folioles ovales - obtuses , et les légumes hérissés : c'est le bois de Brésil proprement dit. Il est figuré pi. A. 27. L'autre, IcBrésillet deBahama, dont les caractères sont d'avoir les rameaux épineux ; les folioles ovales, émarginées, et les fieurs blanches : cet arbre croît aux îles Bahama et dans le Mexique. La troisième, le Bré- sillet DES 1^■DES, Cœsaîpinia sappan ^ Linn., dont les carac- tères sont d'avoir la tige épineuse; les feuilles oblongues, inéquilatérales, émarginées : c'est le fjois àe sappan du com- merce , lequel vient de l'Inde. Sa décoction passe pour réso- lutive et eitjménagogue. On l'ordonne dans les contusions, dans les suppressions des lochies et des règles, et dans les douleurs vagues des membres, (b.) Les Brésillets de Fernambouc, de Bahama, et des Indes, fournissent des bois propres à teindre en rouge. n. 2i 354 B R £ Le bois du premier est pesant et très-sec; quand on le brûle , il pétille et ne fait presque point de fumée : comme il est susceptible de prendre bien le poli, les tourneurs s'en servent pour leurs ouvrages ; mais son principal emploi est pour la teinture: presque tout celui qu'on envoie en Europe, et qui se débite dans le commerce , est destiné à cet usage. Cependant la couleur qu il donne est fausse , passe aisément, et ne peut être fixée que par l'alun ouïe tartre. C'est avec ce bois qu'on rougit les œufs , les racines de guimauve pour net- toyer les dents, et beaucoup d'autres choses. On en tire, par le moyen des acides, une espèce de carmin végétal ; on en fait une laque liquide pour la miniature, et avec sa teinture on compose cette craie rougeâtre, nommée rosette^ em- ployée dans la peinture. Le brésillet des Indes se vend aussi pour teindre en rouge et pour faire de jolis meubles. Son bois, bouilli dans Teau ^ donne une teinture noirâtre , mais qui devient rouge lors- qu'on y môle de l'alun : elle est d'un grand usage pour teindre en beau rouge les colons et les laines. Le bois du brésillet des Antilles^ cccsalpima crista, Linn. ^ est rouge aussi dans son intérieur, et pourroit être de la même utilité dans les arts. Comme ces arbres ou arbrisseaux croissent dans les pays les plus chauds des deux Indes, on ne peut, en Europe, les élever que dans des pots, sur couche et sur châssis. On en sème la graine au printemps, dans une terre riche et légère; les jeunes plantes paroissent au bout de six semaines; quand elles ont trois pouces de hauteur, on les transplante : elles sont traitées , pendant toute la belle saison , comme les autres plantes exotiques les plus délicates. En automne , on les met enserre chaude, dans une couche de tan; elles doivent y rester constamment, et avoir assez de place pour pouvoir croître et s'étendre, (d.) BPiÉSILLET de Saint-Domingue, c'est le Comocla.de. BRESILLET BATARD. Ou donne ce nom à la Tri- CHILlESPONDlOÏnE. (b.) RRESILLOT , Brasiliastnmi. Arbrisseau dont les feuilles sont ailées, avec une impaire; les Heurs monoïques, dispo- sées en grappes rameuses et terminales. L -s (leurs mâles ne sont point connues. Les fleurs femelles consistent en un calice velu en dehors, profondément divisé par cinq découpures; en cinq pétales étroits ou lancéolés; en un ovaire supérieur, ovale, glabre, dépourvu de style, et surmonté d'un stigmate sessile, à deux lobes ouverts et pubescens. B R E 355 Les fruits sont mous, pulp'^ux, de la forme d'une oliv j d'un rouge de corail, et contiennent, chacun, un noyau uni- loculaire. Cet arbrisseau croît à Saint-Domingue, à la Jamaïque , et à la Guyane. Lorsqu'on entame son tronc, il en sort un suc (jui noircit , et qui, par sa causticité, forme une tache presque ineffaçable, s'il tombe sur quelque partie du corps: Son bois teint comme le brésillet, mais d'une couleur qui est plus brune que rouge. Aublet dit que ses feuilles, écrasées toutes vertes et pressées sur un morceau de toile de coton, lui communiquent uhe couleur verte , qui , peu après , devient violette. • Ce genre ne paroît pas devoir être distingué du Picramnie.- Une seconde espèce rapportée à ce genre, doit faire partie du genre Comoclade. (b.) BRESINE. C'est le Zi>'Ma a fleurs rouges, (b.) RRESLINGUE. Nom d'une race de Fraisiers, (b.) BRESSAN. C'est le nom d'un canard sauvage, dans le département de l'Ain, (v.) BRESSMEN. Nom de la Brème en Prusse, (b.) BRETANIA. C'est, dans Césalpin, une espèce de Patience aqualique ( Ruitiex aquatkus , Linn. ) (ln.) BRET VNICÈ, i>/o5ronJf. F. Britannica, (ln.) BRETEUILLIE , BreteuilUa C'est le nom donné par Bu- choz , au DlDELTE de Lhéritier, plante qui est aussi le^âpo- ttium de Gsertner et le chorista de Thunberg. (ln.) BRETON E. Nom que les oiseleurs de Paris donnent à la Fauvette ^donie. V. ce mot. (v.) BRETTE. Synonyme de Brède. (b.) BRÈVE ( Pilta, Vieill. , rorms, (Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains, et de la famille des Chanteurs. V. Ces mots. ) Caractères: Bec épais à la base, robuste, droit- convexe en dessus, comprimé par les côtés, pointu; man- dibule supérieure échancrée et inclinée vers le bout; l'infé- rieure entière, à pointe droite ; narines oblongues, garnies dé petites plumes à l'origine; ailes allongées; i.*^"^^, 2.^ et 3.^ ré- miges allongées graduellement, et les plus longues de toutes; queue très-courte; tarses hauts; 4- doigts, 3 devant , un der- rière; l'intermédiaire uni à l'externe jusqu'à I4 i.'^"''^ pha- lange , est totalerhent séparé de 1 interne. Brisson a rangé les Am'^5 parmi les merles^ dont elles se rapprochent beaucoup plus qUe du corbeau^ genre dans lequel Gmelin et Lalham les ont classées. Montbeillard' les a isolées d'après les différences de conformation extérieure par les- quelles, dit-il, la nature elle-même les a distinguées. En effet , les brè^^es ont la queue beaucoup plus courte que les 356 B R E m^r/R IS EES (^Vénetie.) Marques faites aux arbres sur les voies de la 6eie. Ce sont communément de petites br.'>nclu's , dont Ton a soin de tourner le gros bout du côté oVi va Tanimal. Lorsque les brisées ne sont pas faites avec cette précaution , elles détournent de la voie , et on les 2i\tçç\{^ fausses brisées (s.) RKISE-LUNETTE et CASSE-LUNETTE. Nom vul- gaire de \ euphraise officinale , ainsi appelée parce qu'on lui attriluoit la vertu de guérir les maux d'yeux, (ln.) l«li;SE-M()TTE, ou CASSE-MOTTE. C'est, en So- logne , le Mottèux. (s.) JîRISF-OS. Nom vulgaire du Pygargue orfraie, (v.) iiniSE i^lERRE. Nom vulgaire duPEUCEDVN. (b.) BiVlSÊURD'OS. C est la traduction du mot espagnol .) BRIZE, Briza. Genre de plantes de la triandrle digynie , et de la famille des graminées, dont les caractères sont : fleurs glumacées rassemblées plusieurs ensemble dans des épillets distincts et ventrus. Chaque épillet a un calice com- mun multiflore , formé par deux valves concaves , obtuses , opposées. Chaque balle florale a deux valves , presque en cœur, obtuses, et dont Tintérieure esi plus petite; trois éta- mines ; un ovaire supérieur, chargé de deux styles capillaires à stigmates plumeux. La semence est unie , globuleuse , un peu comprimée , et enveloppée dans la balle liorale. Ce genre est très-voisin des Paturins , et encore plus des Unioles; aussi Lamarck Ta-t-il réuni à ces derniers. Il comprend huit à dix espèces, dont plus de la moitié sont propres à lEurope. Les deux plus communes sont la Brize TREMBLANTE, Briza média, Linn. , dont les caractères sont d'avoir les épillets ovales, à balles c^alicinalesplus courtes que les balles florales, et contenant cinq à sept fleurs. Cette plante est vivace et se trouve dans les prés secs , sur les montagnes privées de bois. Elle forme un fourrage court, mais de bonne qualité, que les moutons recherchent. Son aspect, lorsqu'elle est en fleur , est agréable : aussi les bergers font ils appelée amourette. La seconde espèce est la Brize éragroste , qui est an- nuelle , et qui croit dans les champs arides et dans les jardins des pays montagneux. Ses caractères sont d'avoir la panicule allongée , les épillets lancéolés et à une vingtaine de fleurs. C'est celle que Lamarck appelle amourette., mais c'est sans doute par erreur. Elle s'éloigne du genre , pour se rappro- cher de celui des paturins., ou mieux , fait la transition entre CGS deux genres. Aussi en a t-on fait un particulier sous le nom de Calothèque. Les Brizes droite et subaristée constituent aujourd'hui le genreCHASCOLYTRE de Desvaux, (b.) BROCARD. ( Vénerie. ) C'est le Chevreuil mâle. (desm.) BROCARD (Le). Coquille du genre Cô^'E. (b.) BROCARD DE SOIE. C'est le Cône géographique. (B.) BROCAÏELLE. On a donné ce nom à des variétés de brèches calcaires à petits fragmens de couleurs diverses , res- semblant plus ou moins à ces anciennes étoffes brochées d'or, d'argent et de soie, qui sont connues sous le nom de brocart. Quelquefois aussi il a été appliqué à des lumachelles ou marbres composés de fragmens de coquilles entrelacées «t réunies par iin ciment calcaire. B R O 363 La plus rcmarqu.-îble des brocaieïïcs est celle d'Espagne , dont la couleur générale lire sur le rouge vineux, et qui est tachetée de jaune isabelle, de gris et de blanchâtre. Ce sont des fragmens de coquilles qui forment les taches grisâtres. La carrière d'où on la tire est voisine de Tortose en Ca- talogne. Elle est très-employée en Espagne , en France et sur- tout en Italie. On en fait des tables , des gaines de bus- tes , etc. 11 y en a de très - belles pièces dans le Musée royal du Louvre. La brèche coquillère des environs de Moulins, en France, connue dans le commerce sous le nom de brocatelle de Mou- lins^ est d'un gris-bleuâire , veiné de brun et de jaune doré. Celle de'Sienne , en Italie, est d'une belle couleur jaune, et ses taches sont entourées de rouge, etc. V. Brard, cité plus haut , pag. 34.5. (LUC.) BROCHE. Nom vulgaire du poisson appelé lutjanus hasta par Blofh et Lacépède. V. au mot Lutjan. (b.) BROCHES. On nomme ainsi la première ie/c ou bois d'un Chevreuil, (desm.) BROCHET. Espèce de poisson du genre EsocE , qu'on trouve dans presque toutes les eaux douces de lEurope , du Nord de l'Asie et de l'Amérique, et qui est célèbre à raison de sa voracité, de la rapidité de sa croissance et de la bonté de sa chair. La tête du brochet est grosse, aplatie à son extrémité anté- rieure, et comprimée latéralement vers son extrémité posté- rieure L'ouverture de sa bouche est très-large, s'étend pres- que aux yeux. La mâchoire inférieure avance un peu sur la su- périeure ; on y voit une rangée de dents, dont celles de de- vant sont fortes, mais petites, et les postérieures toutes alternativement fixes et mobiles. La mâchoire supérieure n'en a que sur le devant, et elles sont très-petites; on en trouve trois rangées longitudinales sur le palais, dont les latérales sont ■ grandes, toutes mobiles et tournées en de- dans. On en a compté sept cents, et dans ce nombre ne sont pas comprises celles qu'on trouve à l'ouverture du gosier et aux environs des ouïes. La langue est un peu fourchue à soti extrémité, et également garnie de petites dents. Les yeux sont passablement grands, et ont une prunelle bleuâlre entourée d un iris jaune d'or. Les narines sont placées immédiatement devant les yeux, et percées, de chaque côté, de deux larges ori- fices. Il ne faut pas les confondre avec les trous qui servent à la sortie de l'humeur visqueuse dont le coi-ps est enduit ; trous dont on voit une douzaine autour des yeux , et un plus grand nombre à la mâchoire inférieure et près du cou> 36i B R 0 L'ouverture des ouïes est grande et couverte d'un douhle opercule ; la membraxie braucliiostège est soutenue par qua-^ lorze rayons. Le corps du brochet est carré, couvert de petites écailles oblongues et dures, qu'on a dit être au nombre de dix-sept mille, et marque d'une ligne latérale droite; sa couleur est le plus conimunéiuenl noirâtre en dessus, blanche avec des points noirs en dessous, cl grise avec des taches jaunes sur les côtés; mais elle varie selon les temps et les lieux. En effet, on a remarqué que les petits s(mt verts la première année, e! que les gros le redeviennent dans le temps du frai; que ceux dont les couleurs sont les plus vives, en prennent de ternes lors- qu'on les met dans des eaux vaseuses; et réciproquement, que ceux pris dans des eaux vaseuses et qui sont presque noirs , s'cclaircissentpar leur séjour dans les viviers limpides. On en trouve quelquefois dont le fond est d'un jaune-orange taché de noir. On leur donne le nom An rois des brochets, et ils sont beaucoup plus estimés que les autres. Les nageoires sont toutes composées de rayons ramifiés ^'t d'une médiocre grandeur. La dorsale est très-voisine de- la queue, rhomboïdale , brune, tachetée de noir, et composée d'environ vjjigl rayons ; les pectorales sont rougeâlres, à qua- - torze rayons; les ventrales de même couleur, à dix rayons; l'anale brune , ponctuée de noir, à dix-sept rayons ; et la cau- dale de même couleur, échancrée , et à vingt rayons. Il est peu de poissons sur lesquels on ait autant écrit , sur les(!uels on ait réuni plus d'observations, que sur le ^roc^e/. On sait que la première année, il parvient à la longueur de huit à dix pouces ; la seconde, à celle de douze ou quatorze ; la troisième, à celle de dix-huit ou vingt. On en a vu de huit pieds; et ceux de quatre à cinq ne sont pas rares dans les grands lacs du nord de l'Europe et les grandes rivières du nord de l'Asie , telles que le Yolga. Ce ne sont point ici des exagérations , des opinions établies sur des renseignemens vagues. Willugby parle d'un brochet qui pesoit quarante-trois livres. Le docteur Brand en a pris un dans sa terre, près Berlin, qui avoit sept pieds. Bloch a vu le squelette d'une tête qui avoit dix pouces de large, ce qui donne aussi une longueur de huit pieds au corps. Mais de tous les faits de cette nature, voici le plus jejnar- quable et le mieux constaté. En i4-97» on en prit un à Kayserslautern dans le Palatinat, qui avoit dix-neuf pieds de long, et qui pesoit trois cent cin- quante livres. Ou l'a peint dans un tableau que Ion conservt* au château de Lautern , et l'ou voit sou squelette à Man- heim. C'est l'empereur Barberousse qui le fit mettre en 1280 B R O 3G5 dans cet étang, avec un anneau de cuivre doré, qui pouvoil s'élargir selon le besoin. Ainsi il fut péché deux cent soixr.nle- sept ans après. A la suite de ce fait, il semble inulile d'en menlioimer d'autres. On dira seulement qu'il n'est point de livre , qni traite des brochets , où l'on n'en cite qui tendent à prouver que ces poissons peuvent vivre des siècles, et parve- nir à une grandeur gigantesque. Les anciens avoient déjà des données positives sur cet objet ; car Pline met le hroclict au nombre des plus grands poissons. Il dit qu'il peut parvenir à près de mille livres de poids. On trouvera au mot Poisson , l'examen des causes qui concourent à la longévité de cette classe d'animaux , et on y renvoie le lecteur. Comme on l'a déjà dit , le brochet est très-commun dans toutes les rivières , les lacs, les étangs du nord de l'Europe. Il est plus rare dans le midi. On a dit même qu'il n'y en avoit pas en Espagne et en Portugal ; mais c'est une erreur , au moins pour le premier de ces pays. On a dit aussi qu'il n'y en avoit point en Angleterre avant iSSy ; que ce fut sous Henri YllI qu'on l'introduisit dans les eaux de ce pays; ce- pendant ce fait peut être révoqué en doute. On le trouve aussi abondamment dans tout le nord de l'Asie et de l'Amé- rique. J'en ai pris en Caroline, qu'Une m'a pas été possible de distinguer de celui de France. Partout le bivchet est regardé comme le tyran des eaux; on l'appelle même le poisson-loup dans quelques cantons, parce qu'il détruit une immense quantité d'autres poissons. Il mange non-seulement tous les poissons plus petits que lui, mais en- core ceux qui sont presque aussi gros. 11 tient ces derniers dans sa vaste bouche^ jusqu'à ce que la partie antérieure soit ra- mollie, ou mieux à moitié digérée. 11 les avale ainsi petit à petit à la manière des Boa. ( V. ce mot.) 11 n'y a dans les ri- vières que \a perche et le gastcroste épinoche qu'il redoute , à rai- son des épines de leurs nageoires dorsales; encore sait-il tuer la perche , pour ne l'avaler qu'après sa mort , et par-là éviter lesalteintes de ses aiguillons. Pour l'épinoche, comme ses aiguillons se relèvent au moment de la mort , 11 est cons- tamment à l'abri de la voracité des brochets. Il n'y a que les jeunes, ceux qui sont sans expérience, qui l'avalent quelque- fois quand la faim les presse; mais il leur en coûte toujours ou presque toujours la vie. Cependantcen'estpasseulementsurles poissons que le bro- chet exerce son empire. 11 avale aussi les grenouilles, les ser- pens, lesrats, les jeunes canards, et autres oiseaux d'eau, même les chiens et les chats qu'on noie à leur naissance pour s'en débarrasser. On a cependant remarqué que malgré sa vora- cité, il sait fort bien distinguer les choses qui ne lui convien- 366 B R O nent pas. On a vu un brochet à qui on flonnoît des grenouilles qu'il avaloit avec gloutonnerie , rejeter un crapaud qu on lui présenta ensuite. La consommation de poissons que fait le brorhet est si considérable, qu'un seul vieux est capable de dépeupler un étang ; aussi faut-il avoir bien soin , lors de la pêcbc , de ne point en laisser d'une grande taille , et de n'en mettre qu un petit nombre de petits , si on veut que la pèche suivante soit productive. ( F. au m )t Étang ) En général ^ le brochet se vend bien , surtout lorsqu'il pèse deux à trois livres; mais comme il meurt aussitôt qu'il a été péché , qu'il supporte dif- ficilement les transports lointains, son débit est moins as- suré que celui des carpes qui ont la vie très-dure et que l'on f)eut conserver assez long-temps vivantes après leur sortie de 'eau. La multiplication des Zroc/z^'fc seroit immense , si le frai et les brochetons^ dans la première année de leur vie, n'étoientla proie de plusieurs autres poissons, niéme des gros de leur es- pèce , et de la plupart des oiseaux d'eau; car on a compté i4-8,ooo œufs dans une femelle de moyenne grandeur. Le frai dure les trois mois du printemps ; les jeunes femelles, c'est- à-dire , celles qui ont trois ans , commencent, et les plus âgées terminent. Ces dernières sappellent brochets à grenouil- les , en Allemagne , parce qu'elles font leur ponte en même temps que les grenouilles. A cetJe époque, celles qui sont dans les étangs ou dans les lacs, cherchent à remonter les ri- vières qui s'y jettent, et toutes s'approchent des bords pour déposer leurs œufs sur les pierres et sur les plantes assez peu couvertes d'eau pour que l'induence solaire puisse les attein- dre. Alors elles sont si occupées de leur opération , qu on peut les prendre avec la main. On a proposé, il y a quelques années, de châtrer les brochets ainsi que les carpes, pour leur donner une chair plus grasse et plus savoureuse. Celle opération .réussit fort bien ; mais elle n'a encore été jusqu'à présent qu'un objet de curiosité. On pêche le brochet avec toutes les espèces de fdets en usage dans les rivières. On le pêche aussi à la fouène et à la ligne. Les nuits claires sont très-favorables à toutes ces sortes de pilches , parce que c'est alors que les Zf/orZ/^/s quittent le fond des eaux pour chercher leur proie sur la surface ou sur . les bords. Il mord avec grande facilité à 1 hameçon amorcé d'un petit poisson, surtout d'un goujon. Pendant les cha- leurs de l'été on en peut tuer beaucoup à coups de bâton, parce qu'alors ils se tiennent presque constamment à la surface de l'eau, et qu'ils y dorment même des journées entières. Pen- B R O 36; 3ant l'hiver, dans le Nord , on en prend de grandes quantités sous la glace au moyen de la fouène , et on y a observé que lorsqu'il se sent piqué , il rend la proie qu'il avoit avalée. Dans ces mêmes contrées, et surtout en Sibérie, on sale, sèche et fume la chair du brochet comme celle du saumon et de plusieurs autres poissons , afin de la conserver et pouvoir l'envoyer au loin. Yoici le meilleur procédé à suivre pour réussir dans cette opération. On n'emploie que les gros, ceux qui pèsent plus de deux livres; après lesavoir vidés, les avoir bien nettoyés et lavés, on les coupe par morceaux et on les stratifié avec du sel dans des tonneaux. Il se forme une sau- mure dans laquelle on les laisse seulement pendant trois jours, lorsqu'on doit les faire sécher ou fumer, mais dans la- quelle ils restent un mois lorsqu'on leur donne une autre des- tination. Après cet intervalle, on les ôte et on les met dans un autre tonneau avec du nouveau sel qu'on arrose quelquefois avec du vinaigre. Quelques pêcheurs ne mettent pas de nou- veau sel , mais augmentent le vinaigre au point d'en noyer le poisson. On fait un grand commerce de cette marchandise à Francfort sur rOder; mais il n'en vient pas , ou il en vient fort peu en France. La chair du brochet est blanche , ferme , feuilletée , de bon goùl, et de facile digestion. Elle n'est jamais très-grasse , et fournit en conséquence une bonne nourriture aux convales- ccns et aux personnes dont l'estomac est foible, surtout quand elle provient d'un jeune poisson. Elle varie au reste beaucoup comme celle des autres poissons , selon l'âge , le sexe, le temps de l'année , et surtout le lieu d'où elle vient. Les bro- t-hets qui habitent les eaux limpides et abondantes en nour- riture, sont beaucoup meilleurs que les autres. Ceux de cer-' tains lacs d'Allemagne et de Suisse sont extrêmement répu- tés. Il est quelques-uns de ces brochets , pochés dans les eaux vives , qui , quoique très-vieux , ont le dos vert et la chair de même couleur, aux environs de Tépine dorsale. On les es- time préférablement aux autres , et on les paye quelquefois extrêmement cher. Le foie du brochet est très-bon à manger , mais ses œufs excitent des nausées , et purgent même assez violemment. Il est des cantons, dans le Nord , où l'on s'en sert au lieu de drogue pour cet objet. Il paroît, malgré le grand cas qu'on fait des brochets sur nos tables, que les Romains l'estimoient peu. Il est possible qu'il n'ait pas, en Italie, la même délicatesse qu'en France , et cela est même probable d'après ce qui a été dit précédem- ment. Ltf hochet porte différens noms selon son âge ; les petits 368 B R O s'appellent brurhetons^ lancerons ou lançons ; les moyens, hro^ chefs ou poignard; les gros, brorhd-carreaii. On lui donne aussi le nom de poisson- loup. C'est Vesox liicius de Lia- nsens. (b.) BROCHET DE MER. C'est Vesox sphyrœnn, Linn. V. au mot EsocE. On donne encore le même nom au Gade merlus, (b.) BROCHET DE TERRE. On donne ce nom au Scin- QUE MABOUYA , dout On mr nge la chair , et dont on compare le e;oût à celui du brochet. V. le mot SciNQUE. (b.) ÈROCHET VOLANT. Quelques voyageurs français ont donné ce nom à TisTiopiiORE porte-glaive, (b.) BROCK ou BROK ou GRŒWLING. Noms danois du Blaireau, (desm.) BROCOLIS. Variété du Chou-fleur, (b.) BROD/VME. Poisson du genre Cotte. Lacépède croit qu'il ne diffère pas de I'Aspidophore arme, (b.) BRODERIE. Nom spécifique d'un Boa. (b.) BRODIE ^ Brodiœa. Genre de plantes de la triandrie monogynie et de la famille des narcisses , établi par Smilh pour placer deux plantes de la Nouvelle - Hollande. 11 avoit précédemment été appelé Hookère par Salisbury. Les caraclères de ce genre , s'ont : une corolle tubulée à six découpures régulières , munie à son orifice d'une cou- ronne de trois folioles; une capsule à trois loges poly- spermes. La Brodie a fleurs en tête est figurée pi, i du io.« vol. de la Société Linnéenne de Londres, (b.) BROME. Nom d'un poisson du genre Gade. (b.) BROME , Bromus. (ienre de plantes de la triandrie di- gynie, et de la famille des graminées, dont les caractères con- sistent k avoir les fleurs glumacées et rassemblées plusieurs ensemble en épillcts oblongs plus ou moins cylindriques , formés de balles florales disposées sur deux rangs opposés, et tous garnis de barbes presque outout-à-fait terminales. Cha- que épillet a un calice de deux valves oblongues , et chaque Heur a deux valves également oblongues , dont 1 extérieure est plus grande ; trois étamines ; un ovaire supérieur chargé de deux styles courts , velus , à stigmates simples. Le fruit est une semence oblongue, convexe d'un côté, munie d'un sillon de T autre. Ce genre se distingue difficilement par la description des Avoines et des Fétuques ; mais leur différence est très-fa- cile à saisir par Taspect , lorsqu'on les compare, il com- prend une quarantaine d espèces , la plupart d'Europe , et annuelles. ^^^ 369 Quelquefois les bromes sont si multîplîés dans les champs dans les pranues arlificielles , ou on les coupe comme four- rage ; mais nulle pan on ne les cultive spécialement pour cet objet , car le fourrage qu'ilsfournissent est dur et peu sa- pide. Quelques espèces ont les graines assez grosses pour qu on puisse en faire usage connne de blé pourfabriquer du pain Un connoït plus de cinquante espèces de bromes : li^s nlus COnirnilIlPS «nui • " communes sont : Le Brome seiolin , Bromus sera/mus, Linn., qui a la pa- nicule penchée , les épillets ovales , comprimés , les barbes droites. Cette espèce est annuelle , et se trouve dans les terrains secs , dans les champs de seigle. Le 13 ROME STÉRILE, Bromus steriHs , Linn., qui a la pa- ïiicule écartée, les épillets ollongs, les valves allongées et terminées par une barbe droite. Celte espèce est très-com- mune le long des chemins, dans les champs sablonneux sur les toits, etc. Ses fleurs avortent souvent, et c'est de là que lui vient le nom qu'elle porte. Le Brome à épillets droits, Bromus pratensis , Lamarck, qui se trouve tres-abondammenl dans les prés et dans les champs. Ses car.'ct -res sont d avoir la panicule droite, la tiee simple les épis oblongs et à neuf fleurs; la barbe très-courte Le Brome corniculé, qui est vivace , et se trouve très- abondamment dans les prés secs, les friches les plus arides 11 a pour caractères une tige simple, des épillets alternes presque sessiles , cyhndriques , à peine barbus Parmi les espèces étrangères, il faut distinguer le Brome A BALAI Lwmus scoparius, Linn., avec les chaumes duquel on ia.l des balais en Espagne. Ses caractères sont d'avoir la panicu e fasciculée les épillets glabres , presque sessiles , et la barbe écartée; il vient dans les prairies arides de TE»; pagne méridionale. Les Bromes purgeant et cathartique , dont les racine*» sont purgatives, et fort employées par les habitans du Ca- nada et du Pérou , où elles se trouvent. Ce sont des plantes v.vaces, dont les caractères sont ; pour la première, pani- cu e penchée crispée ; gaine des feuilles et valves des fieurs velues : pour la seconde, panicule écartée, droite, peu gar- nie ; epiilets allongés, stries, rudes; la barbe courte et droite : cette dernière a la racine presque tuberculeuse Huit espèces nouvelles de ce genre sont décrites dans le superbe ouvrage de Humboldt, Bonpland et Kunth, sur les plantes de 1 Amérique méridionale. fB.^ BROMELIACEES. V. Broméloïde*. (b ) BROMELIE. F. Ananas. (B.) ^ ^ BROMELOÏDES ou BROMÉLIACÉES , BromeUœ .4 370 B R O Jussîeu. Famille de plantes donl les caraclères cousis tent à avoir : une enveloppe (lorale à six divisions plus ou inoins profondes formant une corolle , ou un calice et une corolle distincte, tantôt supérieurs , tantôt inférieurs, à di- visions égales ou inégaies, trois d'entre elles , alternes avec les trois a.utres, étant sensiblement plus grandes ; six éta- ïnines prenant naissance , soit à la base , soit au milieu des divisions , soit sur des corps glanduleux recouvrant l'ovaire , qui est simple , supérieur ou inférieur, surmonté d'un style à stigmate trifide. Fruit à trois loges, tantôt baie qui ne s'ouvre point, tantôt capsule à trois valves; loges à une ou plusiers graines. Cette famille contient six genres , savoir : Burmanne , TlLLANDSIE ou CaRAGATTE , XÉROHYTE , AkAîsAS , FuR- CRÉE et Agaae. V. ces mots. Jussieu avoit d'abord réuni ces genres à la famille des Narcissoïdes. (b.) BROMOS de Dioscoride. C'est une graminée regardée comme mie avoine par Adanson. (ln.) BROÎSCHINl. C'est, à \enise, le Centropome loup, (b.) BROÎS'CO. Nom italien du Congre, (b.) BRONGiSARTIEN. ISom spécifique d'un Lézard, (b.) BRONSBOOM. Nom boUandais du Malapoenna de Rheed. ( Hort. mal. 5, t. 9.) V. ce mot. (lk.) BRONTE, Broutes. Genre de Coquilles établi aux dé- pens des Rochers de Linnœus. Ses caractères sont : co- quille libre, univalve , à spire arrondie ou aplatie, variée ou éperonnée ; ouverture arrondie; columelle lisse, tran- chante à l'extérieur ; lèvre extérieure tranchante; canal de la base fistuleux et très-long. L'espèce qui sert de type à ce genre est le Rocher cuil- ler. Murex hausiellum ^ Linn. vulgairement \?l bécasse ^ la tête de Lérasse, le cuurli , qui a jnsqu à cinq pouces de long , et donl la robe est panachée de blanc, de chamois, de Lrun , de lilas, de fauve et de couleur de chair. On la trouve dansla mer Bouge et dans celle des Indes. L'animalqui la forme a deux tentacules qui portent les yeux à leur base exté- rieure ; une trompe longue et charnue ; un pied garni d'un opercule ; un manteau très-prolongé en avant et formant un long canal- par lequel s'opère la respiration, (b.) BRONTES , Bronies. Nom donné par Fabricius à un genre d insectes qui avoit été reconnu par Latreille , et qui en avoit reçu le nom d Uléïoïe. F. ce mot. (o.) BilONTL^S, r-. Batrachite et Globe de feu. (pat.) BRON WEN. Dans la Flandre , c'est le nom de la be- lette , espèce du genre Marte. V. ce mot. (de.sm.) B R O 371 BUO^iZIi. Alliage Je cuivre, de zinc, et d'une fort petite quanlité détain. C'est le métal dont on coule les statues et les pièces d'artillerie ; on proportionne le mélange de manière que ce métal ait beaucoup de fer- meté, mais qu'il conserve en même temps assez de duc- tTlité pour n'être pas fragile. \S airain, au contraire , dont les anciens faisoient des haches et autres armes tranchantes , étoit un métal rendu aigre et cassant par une plus grande proportion détain; c'étoit un alliage semblale à peu près à celui àes cloches. Le métal dont on fabrique les médailles, et auquel 011 donne le nom de bronze, est un cuivre de rosette le plus pur; si ou l'appelle bronze, c'est uniquement parce que ce nom paroit plus noble et plus harmonieux. V. Airafn. (pat.) BRONZE, ou AIRAIN NATIF {Glockcnerz on mine dt cloches des Allemands). C'est un mélange d'étain sulfuré et de cuivre pyriteux, qui donne , par la fusion, un alliage sem- blable à celui dont on fait les cloches. (Brochant.) V. Eïain SULFURÉ. (LUC.) BRONZITE. M. ^'V erner et la plupart des minéralogistes étrangers donnent ce nom à un minéral à tisfsu fibreux et serré , de couleur jaune ou brune , que M. Haiiy regarde comme une simple variété de diallage. V. Diallage. (luc.) BROK-LIME. Nom anglais du beccabunga. V. Véronique. (ln.) BROOKVVEED. Nom anglais du samolus valenmdi. L. V. S\MOLE. (ln.) BROOM. Nom de pays de la Dodonée visqueuse, (b.) BROOM et Broom-tree. Le (^eisèt en anglais, Spar- tium scoparium , Linn. (ln.) BROOM-RAPE. Nom anglais des Orobakches. (ln.) BPvOOUlN. Nom péruvien de I'Acène. (b.) BROSQUE , Broscus. Panz. V. Céphalote. (l.) BROSSEE , Brossea. C'est un petit arbrisseau dont les feuilles sont alternes, péliolées , ovales, légèrement dentées; les fleurs en grappes terminales, alternes, pédonculées et rouge écarlate. ■ Chacune de ces fleurs est composée: d'un calice d'une seule pièce, charnu et divisé profondément en cinq découpures droites et pointues ; dune corolle monopétale, ayant la forme d'un cône tronqué, etdontlebordest entier; de cinq étamines ; d'un ovaire supérieur à cinq côtes, surmonté d'un style en alêne, dont le stigmate est simple. Le fruit est une capsule à cinq sillons, partagée intérieure- meul eu cinq loges, qui contiennent une grande quantité 372 B R O de semences. Cette capsule est enveloppée par le calice qOï s'est accru, colore , et qui présente cinq fissures en ses bords. Cette plante croît dans les bois de Saint-Domingue. Le calice succulent , qui enveloppe sa capsule , a une saveur* agréable. Elle a été rapportée parRicbard, aux G aultheries, et par Swartz aux Epigées. (b.) BROSS E ( Entomologie. ) On a donné ce nom à de petits poils courts, serrés etroides, qui se trouvent sous les tarse* de quelques insectes. C'est par le moyen de ces brosses c^a l'insecte peut se soutenir et marcber sur la surface des corps les plus lisses et les plus polis , qui , quoique perpendiculaires, présentent toujours quelques aspérités propres à lui servir de poinf s d'appui : c'est ainsi qu'on voit les moucbes monter ou descendre le long des glaces les plus fines. Ces poils vus à la loupe, paroissent crochus à leur extrémité. On a encore donné le nom de brosse aux petits poils serrés qui se trouvent sur les jambes postérieures et le premier article des tarses des abeilles, et qui leur servent à transporter la poussière des étamines. (o.) BROSSER {T^enerie.) C'est le bruit que fait le cerfenmai- chant dans un fort, et en froissant les branchages avec son bois, (desm.) BROSSES. Houppes ou paquets de poils plus longs que les autres, et de couleur brune ou noire, que l'on remarque sur. le poignet ou le haut du canon des jambes de devant de quelques mammifères ruminans, du genre des Antilopes ou de celui des Cerfs, (desm.) BROSIMON, Brosimum. Genre de plantes de la dioécie monandrie et de la famille des orties , indiqué par Lrown , et établi parTussac, pour deux arbres de la Jamaïque, dont l'un donne des fruits bons à manger. Ce genre offre pour caractères : des fleurs dioïques ; les mâles réunis en chaton globuleux, composé d'écaiiles pel- lées; une élamine; point de corolle ; la Heur femelle formant un chaton ovale; les écailles oblitérées; un style bifide; une capsule crustacée , uniloculairc , monosperme ; une semence à deux lobes. Le Brosimon comestible , Brosimum alicaslrum, Tussac. Flor. des Ant. pi. 8., est un arbre lactescent, à feuilles al- ternes, ovales, lancéolées, internes, à (leurs axillaires. Son fruit sert de nourriture. On ne peut mieux le comparer qu'à la châtaigne. Après la récolte des fruits , on coupe les sommités des branches pour les donner aux bestiaux , qui les aiment beaucoup. Cet arbre se multiplie par semenc'e et par bouture au coia-' B R O 373 mencement du printemps. Il forme des avenues impénétrable* aux ravons du soleil, (b.) liROSME, Brosmus. Sous-genre propose par Cuvier , pour placer le G ade de ce nom, qui n'a qu'une seiile nageoire dorsale. Il se rapproche infiniment de celui- des Lottes, (b.) BROSME-TOUPÉE. Nom norwégien de la Rlennik COQUILI.ARDE. (b.) BROSSWELLIE DENTELÉE a été décrite et figurée parRoxburg. Elle croît dans Tlnde; c'est elle qui fournit le vé- ritable E>XENS. (B.) BROTÈRE, Broiera. Plante à rameaux velus, à feuilles alternes, ovales , inégalement dentées; à stipules courtes et caduques; à fleurs d'un jaune roussâtre , disposées deux par deux, ou trois par trois, sur des pédoncules solitaires et axii- laires; cette plante forme un genre dans la monadelphie po- lyandrie, et dans la famille des malvacées. Ce genre offre pour caractères : un calice double ; l'ex- térieur à trois divisions très-aiguës et unilatérales, l'intérieur à cinq divisions profondes et persistantes; cinq pétales pres- que ronds ; dix à vingt étamines , dont cinq stériles plus lon- gues et plus larges, toutes réunies à leur base; un ovaire supérieur, globuleux, sillonné, à cinq styles , ou à un style à cinq divisions ; une capsule ovale à cinq sillons , à cinq valves , et à cinq loges monospermes. La brotère ne diffère du Dombey de Cavanilles {V. ce mot), que par sa capsule ; en conséquence le dombey de Phénicfe doit lui être réuni : elle croît naturellement à la Nouvelle- Espagne. Trois autres genres portent encore ce nom. L'un qu'a donné M. Sprengel dans le sixième volume des actes de la société linnéenne de Londres, est de la didyna- mie gymnospermie et de la famille des labiées. Il a été établi sur une seule espèce fort rapprochée des Stachides , ap- portée de Perse par Olivier. Ses caractères consistent dans la découpure moyenne de la lèvre inférieure de la corolle qui enveloppe les étamines et le pistil. L'autre sur une plante du même pays , fort voisine des Carthames , mais regardée comme appartenant à la syngé- nésie agrégée. On l'appelle aussi Cardopate. ( V. ce mot, ) Enfin, le troisième faisant également partie de la syngé^ nésie agrégée, a été appelé Nauvemburgie par Willde- now. (b.) BROU. Enveloppe de la Noix. V. Drupe et Noyer, (b.) BROU ALLE, Browalia. Genre de plantes de la didy- namie angiospermie, et de la famille des personnées, dont les caractères sont ; calice monophylle; corolle monopétalc 374 B R O hyporralériforme, à lube pîus long que le calice, à orifice plissé, à linihe quinqnélobé; le lol)e supérieur un peu plus grand; quatre étamines, dont deux ont les anthères plus grandes; ovaire supérieur, ovale, surmonté d'un style dont le stigmate est à quatre lobes; capsule ovale, obtuse , unilo- culaire , s'ouvrant en quatre par le sommet , et contenant àe$ semences petites et nombreuses. Ce genre comprend quatre espèces, dont deux de T Amérique méridionale, et une de l'Arabie. Ce sont des herbes annuelles, dont les feuilles sont alternes ou apposées , et les fleurs extra- axillaires. (b.) BROUILLARD. Ce mot désigne un amas de vapeurs aqueuses qui commencent à se précipiter et à se résoudre en eau. L'eau, lorsqu'elle est complètement vaporisée, forme un fluide aériforme transparent comme l'air, et invisible tomme lui quand elle est vue en petites masses. Mais si une cause mécanique quelconque , par exemple, le refroidisse- ment ou la diminution de l'espace , rapproche suffisamment ses particules, elles se rejoignent et reprennent l'état liquide. Si cette réunion s'opère dans le vide, elle est subite, et ne forme pas de brouillards; mais quand elle se fait dans l'air, les petites particules d'eau qui se sont formées ne peuvent ni tomberni se mouvoir librement, à cause dos particules d'air qui les séparent, et leur interposition devient sensible. En outre, il est vraisemblable que , dans le premier instant de cette précipitation , l'eau ne se forme pas en gouttes solides , mais en petites boules creuses, dans lesquelles la densité de l'enveloppe liquide est beaucoup moindre que celle de l'eau prise en masse ; l'attraction d une pareille enveloppe sur elle-même devant, à cause de sa minceur même, être beaucoup plus foible que celle d'une masse d'une épaisseur sensible. Les hrouillards que Ion aperçoit souvent à la stirface de la terre, ne sont que le même phénomène fort agrandi. Aussi observe-t-on qu'ils paroissent principalement dans les lieux humides, ou lorsque quelque cause plus ou moins géné- rale peut déterminer une précipitation de vapeur d'eau. Il est possible encore que, dans le cas d'un brouillard xiaXn- rellement formé, les vésicules d'eau soient remplies de quel- que fluide aériforme plus léger que l'air, et que ce soit là une des causes qui les font se soutenir si long-temps dans l'air sans se précipiter sur le sol. Cette conjecture semble appuyée par une observation fréquente; c'est qu'il se forme souvent des brouillards dont l'odeur est très-sensible etdésa- • gréaLle; ce qui semble supposer dans l'eau qui les compose, la présence de quelque substance gazeuse analogue aux nom- breuses combinaisons de charbon et dbydrogène qui se for- B R O 375 ment si aisément dans la nature , et qui donnerml aux vési- cules la légèreté nécessaire pour se soutenir dans Tair comme autant de petits aérostats. {T^. Nuages.) On trouvera plusieurs observations curieuses sur les brouillards dans l'arlirlc suivant de M. Palrin. (BlOT.) Brouillards. Vapeurs épaisses et grossières qui s'élèvent de la terre, et qui, se trouvant trop pesantes pour monter dans la région des nuages, nous enveloppent de toutes parts, et troublent la transparence et la pureté de Tair que nous respirons. Les brouillards sont fréquens dans les lieux bas et humides , lorsque la température est assez froide pour condenser les va- peurs aqueuses qui s'élèvent du sol. Ces sortes de brouillards n'ont d'autre inconvénient que ceux qui résultent de l'humi- dité de l'air : tels sont, pour l'ordinaire, les brouillards â.e Hollande. Mais quelquefois ces vapeurs aqueuses sontmêlées de divers fluides acres et malfaisans qui se manifestent par leur mau- vaise odeur , et qui font éprouver une cuisson aux yeux , un enchifrenement et une irritation dans la poitrine. Il arrive même qu'ils occasionent des maladies épidémlques. Et , comme ces sortes de miasmes régnent non-seulement dans les villes où l'on pourrolt les attribuer aux matières putrides inséparables d'une grande population, mais encore dans les campagnes , et dans les lieux salubres en apparence , il paroît qu'ils sont produits par des émanations souterraines, comme le pensoit le savant voyageur Ellis, en parlant des brouillards malsains qui sont fréquens aux environs de la baie de Hud- son , et sur les mers voisines de ces parages. 11 réfute l'opinion de Mauperluis , qui supposolt en général que les brouillards dévoient régner pendant Télé dans les pays septentrionaux, attendu que le soleil, pendant les longues journées de ces cli- mats , élevoit, disoit-il , plus de vapeurs que n'en pouvoit condenser la fraîcheur des nuits. Ellis lui oppose l'exemple du Coromandel, situé entre les Tropiques, où Boyle nous apprend que dans certaines sai- sons il règne un brouillard épais et presque continuel, quoique la longueur des nuits soit à peu près la même que celle des jours pendant tout le cours de l'année; tandis qu'au Spitz- berg, où le soleil est pendant plusieurs mois presque toujours sur l'horizon , les pécheurs de baleine n'ont jamais observé le moindre brouillard. Pendant huit ans que j'ai passés en Sibérie, j'ai constam- ment observé que les brouillards^ pendant l'été , n'y sont pas plus communs qu'à Paris. 11 y règne , il est vrai , dans toutes les saisons, une vapeur très-légère qui donne au ciel une teinte 376 B R O un peu grisâtre , et qui fait paroître sa voAte un peu sur-. baissée , mais qui, près de terre, n'altère en rien la transpa-, rence de Pair, et permet de discerner les objets à la même distance que dans les autres clisnats. 11 n'y a point non plus de brouillard pendant les quatre à cinq mois que durent les plus grands froids : on ne voit alors que de légers atomes glacés , voltiger dans Tair , dont ils di- minuent fort peu la transparence ; ils donnent au soleil une couleur pâle , et produisent souvent ce phénomène qu on nomme parhélie : ce sont deux simulacres du soleil , Tun à droite et l'autre à gauche, à quelque distance du véritable. On n'a, dans ces climats glacés, des brouillards proprement dits, que pendant un mois environ, au commencement, et un mois à la fin de l'hiver; et souvent ils ne durent que peu de jours. Ces brouillards m'ont une fois présenté un phénomène assez extraordinaire. Le 8 d'avril X784, vers les dix heures du matin, je traversai la Chilca, rivière de Daourie , qui , par sa jonction avec l'Argoune, forme le fleuve Amour. Elle est encaissée entre deux chaînes de collines d'environ deux cents pieds d'élévation, et j'y arrivai par une gorge. La glace étoit fort mauvaise et couverte d'eau, et il régnoit sur toute la rivière un Xé^er brouillard^ mais qui permetloil de voir une autre voiture à plus de trois cents pas. Quand j'eus gravi les collines de la rive droite , où la route est sur la crête même de ces collines, je jerai les yeux dans la vallée, et je fus singulièrement surpris de voir qu'elle pa- raissoit remplie, jusqu'à la hauteur d environ cinquante pieds au-dessus de la rivière , par un amas de grands blocs de mar- bre blanc, parfaitement écarris, d'environ quinze à vingt pieds de proportion. L illusion étoit si complète, que si je n'avois pas été certain qu'il n'y avoil dans la vallée autre chose que àa. brouillard ^ je n'aurois su que penser de ce phé- nomène. 11 me parut que c'étoit l'effet d'une véritable cristal- lisation; car les cubes et les parallélipipèdeséloient si évi- demment réguliers, qu'il seroit absurde d attribuer ces formes à l'effet du hasard. Une demi-heure après, tous les blocs s é- vanouirent. Brumes. — On donne ce nom aux brouillards de mer, qui présentent quelquefois un phénomène singulier, surtout dans l'océan de l'hémisphère austral, quand on se trouve à une latitude qui excède cinquante degrés. Il n'est pas rare alors d'apercevoir à travers une brume légère , des amas de brume épaisse, qui reposent sur la surface delà mer où ils sont dans un parfait repos. Ces grandes masses opaqut^s présen- tent des figures de montagnes, de rocUert., d'arbres et d'autres B R O 377 objets semblables, avec un tel de^rë «le vérité, que les marins les plus expérimenlés ont porté dessus, croyant voir une île ou un continent ; et ils n'étoient détrompés que qTiand leur navire se trouvoit à la place même où ils venoient de voir des montagnes , et où ils ne trouvoient que des hrowllurds épais : c'est pour cela qu on leur a donné le nom de iene de brume. Ce phénomène pnroît avoir quelque analogie avec celui des brouillards de la Chilca. Bruine. — Quand le brouillard vient à se condenser à un certain point, il forme de petites gouttelettes d'eau qui tom- bent en pluie extrêmement menue et serrée, qu'on nomme bruine. La cause de cette condensation n'est pas bien connue ; ce n'est pas le froid, puisqu'elle arrive dans le temps m^me où la température se radoucit ; il paroitroit, au contraire, que c'est l'effet même de la dilatation de l'air, dont les molécules se trouvant moins abondamment interposées entre les molécules d'eau, permettent à celles-ci d'exercer les unes sur les autres une attraction mutuelle qui les réunit en gouttes sensibles. Il se peut aussi que cet effet soit dû à un état particulier de l'électricité de l'atmosphère. Giore. — Lorsque^ par un temps de brouillard^ la tempéra- ture est au terme de la congélation, l'humidité du brouillard s'attache aux arbres et aux autres corps solides qui se trouvent être plus froids que l'air même, et elle les enveloppe d'une espèce de neige à laquelle on Aonnt\Q nom. àe givre on Ae^ frimas. Il s'en forme également, quoique lairsoit à une tempéra- ture fort au-dessus de la congélation : l'atmosphère est alors remplie d'atomes glacés que 1 attraction des autres corps réunit à leur surface , et qui forment également une espèce Ac givre ; mais celui-ci est moins adhérent que le premier. Brouillards secs. — Outre les brouillards formés en entier ou en très-grande partie de molécules aqueuses, il en est une autre espèce, beaucoup moins commune à la vérité, qu'on a nommée brouillards sers , parce qu'en effet ils le sont par comparaison avec les premiers, mais non pas dans un sens absolu; car ils contiennent toujours un peu d'humidité , comme l'a remarqué Saussure dans celui qu'il observa sur le Mole en 1778 ( § ii32). Ces sortes de brouillards ou de vapeurs se manifestent pen- dant Tété, même dans les climats tempérés, et l'on remarque en général qu'ils régnent en même temps sur une étendue do pays très-considérable ; de sorte qu'on ne sauroit supposer quii- soient Teffet d'une cause purement locale. On vit un brouillard de ceVie espèce le premier avril 172 1 , qui fut ob- servé le mcme jour d Paris, en Auvergne et jusqu'à Milan. 378 B 11 O On se rappelle encore celui qui sV'icnrlil dans une gr^inde parlie de l'Europe sur la fin de juin et pendant la moitié de juillet 1783. C élo'it une vapeur bleiiâlre^ qui, dans quelques contrées, avolt la même densité que les forts brouitlards de nos hivers. Saussure rapporte une suite d'observations qu'il a faites sur cette vapeur, qui ne fut au reste très-remarquable, comme il le dit lui-même, que par sa grande densité ; car il en avoil vil plusieurs fois de semblables, dont il fait mention dans ses Essais sur l'Hygrom/'/iu; qui parurent en 1782; mais elles étoient beaucoup moins sensibles. Celle de 1788 fut remarquée dès la fin de juin sur la mon- tagne de Grimsel , dont l'élévation est de onze cent dix-huit toises. Sau.ssure apprit des gens de l'hospice voisin du sommet de cette montagne, qu'elle y étoit aussi épaisse que dans la plaine; et il ajoute que ces montagnards , qui se connoisseiit bien en hrouillanb , disoient tous que c'étoit une fuirtée^ et non point un brouillard (^ § 1714 )• Ce savant naturaliste ayant entrepris un voyage de Genève au lac Majeur, en côtoyant d'abord la rive septentrionale du lac Léman, commence ses observations sur cette vapeur ie 3 juillet 1783, en allant de Rolle à Vevey. <' Je donnai, dit-il, toute mon allenlion à ce brouillard^ ou « à cette vapeur sèclie et bleuâtre ^ qui fut si remarquable dans « le cours de cet été. Ce jour-là, le soleil, à son lever, pa- «f roissoit entièrement dépouillé de ses rayons : on le voyoit « comme un globe d'un rouge obscur. . . . Entre six et sept « heures la vapeur parut diminuer. . . . Vers les neuf heures " je ne pouvois plus voir le Jura. ... Et vers le midi la vapeur t> étoit encore plus dense. La soirée fut orageuse : on entendit « le tonnerre gronder de tous côtés; et vers les six heures, « lorsque je passai à Lutry , on me dit qu'il venoit d'y tomber " une très-grosse averse. Cependant cette pluie n'avoit point '. Peut-être des causes 38o B R O différentes peuvent-elles produire des effets à peu près sem- blables. Dans rhe'misphère austral, on observe quelquefois des phénomènes de la même nature ; et le chevalier Pigafetla , qui a donné la relation du voyage qu'il a fait autour danionde avec Magellan, rapporte un fait qui ne sauroit avoir d'autre cause. Ils étoient alors dans le détroit fameux, dont Magellan tentoit la découverte, et qui porte son nom : c'étoit en i520, au mois d'octobre, qui correspond au mois d avril de notre hémisphère. « Nous eûmes, dit-il, le ii , à dix heures huit minutes du « matin, une éclipse de soleil singulière. Le disque du soleil « ne fut effacé ni en tout ni en partie; mais quoiqu'il n'y eût « ce jour-là ni nuage ni brouillard dans l air , le disque devint .« en entier d'une couleur rouge obscure ^ comme lorsqu'on re- tagne a les étnmines deux fois plus longues que la corolle , et les fleurs en tête. On cultive ces deux espèces dans le Mexique, pour T orne- ment des parterres. La Brow>'Ée pauciflore a les étamines à peu près aussi longues que la corolle, et trois ou quatre fleurs fermlnales, sesslles. Elle se trouve à la Guyane. Elle a été décrite par Aublet sous le nom de PalouÉ, et par Schrebersous celui de GINA^'N^E. Elle a en effet des caractères qui peuvent paroitre suffisans pour en faire un genre, (b.) BRUANT, Einheiiza. Genre de l'ordre des oiseaux Syl- VAINS et de la famille des Granivores. V. ces mots. Carar- BRU 383 AVe5 : Bec entier, un peu robuste, conique, un peu com- primé latéralement , pointu, à ouverture oblique et dirigée en bas ; mandibule inférieure à bords iléchis en dedans et rétrécis ; la supérieure plus étroite , un peu creusée , et l'intérieure munie d'un tubercule osseux , longitudinal , ou saillant , ou arrondi et très-petit ; narines orbiculaires , ouvertes , en partie cachées sous des petites plumes diri- gées en avant; langue épaisse , fendue à la pointe ; les i." 2.e et 3.« rémiges à peu près égales et les plus longues de toutes; quatre doigts, trois devant, un derrière. Le tubercule osseux, qui est à Tlntérieur du demi -bec supérieur, étant le caractère distinctif des vrais bruants , je ne puis assurer que tous les oiseaux décrits ci-après sous ce nom , en soient pourvus ; c'est pourquoi j'indique à l'ob- servation, par un astérisque, ceux que je n'ai pu examiner en nature. Quant aux espèces qui, à ma connoissance, n'ont point ce tubercule , mais qui , par les parties extérieures du bec , se rapprochent du bruant , elles sont classées dans le genre passen'ne. Il en est d'autres qui, quoique données pour des emberiza par Gmelin et Latham, sont, suivant moi , de véritables fringilles; on les trouvera sous ce nom. Enfin , je n'ai conservé la dénomination à^oiiolan qu'à la seule espèce à laquelle on l'a toujours appliquée ; en effet , le nom n'étant que spécifique , n'aurolt pas dii être généralisé , d'autant moins qu'on l'a imposé à des oiseaux qui n'ont rien de commun avec l'ortolan proprement dit, lequel est un véritable bruant; tandis que d'autres qu'on a donnés pour tels , sont des passerines, d'après les caractères indiqués ci-dessus. Les bruants ont , de même que tous les séminivores, les deux mandibules mobiles et un jabot dans lequel les graines sont macérées avant que de passer dans l'estomac ; tous vivent principalement de semences qu'ils cherchent à terre , et très-rarement sur les arbres. Ils ^ont encore entomophages, et ils tuent les Insectes avant de les avaler, soit à coups de bec , soit en les secouant contre un corps dur ; ils déchirent les gros par lambeaux , et avalent les autres entiers. C'est avec ce seul aliment qu'ils nour- rissent leurs petits nouvellement nés ; ensuite ils leur dé- gorgent les graines à demi-digérées. Ces oiseaux ont moins d'aptitude que les fringilles à s'approprier des chants étran- fers , et leur ramage n'est pas aussi varié ni aussi agréable, .a plupart des biiuints qui habitent les contrées septen- trionales , les quittent en automne, s'avancent plus ou moins dans le sud , et y reviennent aux approches du prin- temps , les uns plus tôt , les autres plus tard. Ils fréquentent ^e préférence les haies et les bosquets; plusieurs, cepec- 384 I^ ^ TT dant, ne se plaisent que dans les prairies ou dans les cliamps cultivés ; quelques-uns fixent leur domicile dans les roseaux et y nichent, tandis que d autres préfèrent les buissons; quelques-uns construisent leur nid à terre dans une touffe d'herbes ou dans des halliers. 1 ous font ordinairement deux ou trois pontes par an , composées , chacune , de quatre ou cinq œufs ; le mâle aide la femelle dans la construc- tion du nid , la soulage dans le travail de 1 incubation pendant quelques heures du jour, la nourrit quand elle couve , et partage avec elle les soins qu'exigent les petits. Ceux-ci naissent couverts d'un léger duvet et quittent leur berceau avant de pouvoir voler, chez les espèces qui nichent à terre ou au pied des buissons. Si l'on s'en rapportoit à Gmelin , à Latham , à quelques autres ouvrages allemands et aux auteurs français qui ont copié ceux-ci sans aucun examen , le nombre des espèces européennes seroit beaucoup plus grand qu'il ne lest réel- lement ; mais on doit en retranclier : i.° Vemberiza bruma- lls, qui n'est autre que la frin^illa dtrinella ou le veidu- jvn; 2." réunifie bruantj ou et Vortu/on de passage ou de Lorraine, étant des individus de la même espèce; 3." rapporter à celle du zizi Vemberiza badensis, couune femelle; 4-" ne présenter le maelbensis que pour un jeune bruant ortolan, mâle ; 5." ne voir dans \ii passerina ([u'un bruant de roseaux , sous son plu- mage d'hiver; 6." la coquelorhe, qui est le même sous son habit de noce; et 7." enfin, Vemberiza chlorocephala^ qui n'est qu'une variété accidentelle. Le Bruant proprement dit, emheriia citrineUa , Lalh. , pi. enl. de Buffon , n." 3o, fig. i , a la tête et les parties inférieures du corps jaunes; celte couleur est variée de brun sur la tête, pure sur les côtés, sur la gorge, sur le ventre et les couvertures inférieures de la queue, mêlée de marron clair sur la poitrine et les flancs ; le dessus du cou et les petites couvertures des ailes sont olivâtres ; le dos otîre un mélange de gris, de noirâtre et de marron clair; cette der- nière teinte couvre le croupion et les couvertures supérieures de la queue ; les pennes des ailes sont brunes et bordées à l'extérieur de jaunâtre et de gris ; le brun domine aussi sur la queue, dont les deux pennes extérieures ont le bord blanc, et les autres gris ; le bec est brun , et les pieds sont jau- nâtres. La femelle a moins de jaune , est plus tachetée sur la tête, le cou, la poitrine et le ventre : longueur, six pouces quatre lignes. Le jeune, avant la mue, n'a point de jaune surlatêie ; celle-ci est tachetée de noirâtre ainsi que toutes BRU 385 les parties Inférieures dont le fond est d'un blanc jaunâtre. Le plumage décrit ci-dessus est celui de la très-erande partie de ces ôruants; mais les couleurs varient sur différens individus, soit par la teinte, soit parla distribution. Ouel- quefois le jaune est pur sur toute la tête et sur Ses autres parties du corps qui sont de cette teinte. Des individus ont la tête d'un cendré jaunâtre, et le cou tacbcté de noir; le ventre , les cuisses et les pieds d'un j.'une-safran ; la queue brune et bordée de jaune. Cette variété est très^rare; mais une bien remarquable est celle que Lapeyrouse a trouvée dans les Pyrénées. Elle est en dessus , jonquille , et en des- sous , blanche. Enfin, il n'est pas rare de voir, au mois d'août , de vieux mâles dont le jaane de la tête est cou- leur de paille, sans aucun mélange : ces individus sont con- nus des oiseleurs sous le nom de verdier paillet. Ces oiseaux sont répandus dans toute l'Europe , depuis la Suède jusqu'à l'Italie inclusivement. Un grand nombrp voyagent vers le midi pendant l'automne ; ceux qui restent se rassemblent pendant l'hiver, et se joignent anx pinsons , verdiers , friqucts^ etc., s'approchent alors des fermes, et même des villes , fréquentent les grands chemins , où ils cherchent leur nourriture jusque dans la fiente des che- vaux. Celte réunion d'espèces différentes n'a lieu que pen- dant le jour. Quelques heures avant la nuit, chaque famille s'isole , et chacune se retire dans les lieux où elle couche ordinairement. Au printemps et pendant l'été, les hnwnts se tiennent le long des haies, sur la lisière des bois, dans les bosquets, les taillis, et rarement dans 1 intérieur des forêts. Leur vol est rapide ; ils se posent au monient où l'on s'y attend le moins , et presque toujours sous le feuil- lage le plus épais. Dans l'hiver, on les voit vers la fin du jour au sommet des arbres, d'où ils ne descendent qu'après le coucher du soleil. C est aussi à cette élévation que se plaît le mâle dans le temps des amours ; là , pendant des heures entières, sans changer de place, il fait entendre un ramage composé de sept notes, dont les six premières égales et sur le même ton , et la dernière plus aiguë et plus traînée expriment,//, //, û , iî , tî , tî , tii. De plus, les bruants ont deux cris particuliers : l'un est celui du ral- liement, qu'ils jettent presque toujours en volant et sur le soir pendant l'hiver; l'autre exprime leur inquiétude lors- qu'on leur porte ombrage , et surtout si l on approche de leur nid ou de leurs petits. Cette espèce fait ordinairement trois pontes ; la dernière a lieu à la fin d'août. Elle pose son nid soit à terre dans une touffe d'herbes , mais tou- jours au pied d'un buisson ou d'une haie, soit à une petite IV. 1^ 386 B R II élévation sur les branches. Elle le construit de mousse et df foin à Textérieur ; le chevelu des racines, le crin et la laine matelassent le dedans. Les œufs, ordinairement au nombre de quatre et quelquefois de cinq, sont blancs , tachetés , avec des lignes irrégulières et en zigzag d'un brun de différentes nuances. La fenielle couve avec un tel attachement , que souvent on la prend à la main en plein jour. Le mâle par- tage avec elle ce soin, mais il est plus méfiant. C'est ordinai- remenlvers le milieu du jour qu'il remplace sa compagne, et il «'y reste que le temps qu'elle emploie à chercher sano'urriture. Ces oiseaux se nourrissent d'insectes, de petites graines, 'de millet, de chènevis et surtout d'avoine, dont ils sont si friands , qu'avec un épi»on les prend au lacet. Le plumage des jeunes diffère de celui des vieux, en ce qu'il est privé de jaune. Si Ton veut les élever, il faut les prendre à l'é- poque où ils doivent quitter le nid. La nourriture qui paroît mieux convenir aux jeunes , est la pâte préparée pour les jeunes serins, à laquelle il faut joindre du chènevis brayé. Lorsqu'on les prend adultes, surtout en hiver, Ton jouit de leur chant au printemps suivant. Ils sont d'abord deux ou trois mois silencieux , après quoi ils donnent à leur gosier toute son étendue. La durée de leur vie en captivité est de six à sept ans. Ils sont sujets au mal caduc. La chair du bmant est jaune , et a, dit-on , le bon goi\t de celle de V ortolan; mais pour cela elle doit être grasse, et on en trouve très-rarement avec cet embonpoint. Peut-être qu'en le mettant en mue, comme celui-ci, il acquerroit le même mérite. Ces oiseaux étant plus nombreux , l'on se procureroit plus facilement un mets aussi délicieux ; mais il paroît , ou , que l'on n'a pas réussi, ou que l'on n'a pas en- core employé ce moyen. Le bniunt est, dit-on, susceptible de perfectio-nner son chant, s il se trouve renfermé avec d'autres espèces. Il imite en partie le ramage du pinson, et prend aussi quelquefois du chant du serin lorsqu'il est jeune. Le métis provenant du mâle bruiinl et de la femelle canari chante mieux que le père. Mais celte alliance est très-rare, et présente des difficultés presque invincibles , puisque la- nalure a assigné au bruant une manière différente de corn-- inuniquer ses feux. Ses caresses ne sont pas les mêmes , ef il n'a pas la faculté de tirer de son jabot la nourriture que le canari donne à chaque instant à sa femelle , et qui sem- ble être pour elle une marque du plus grand attachement. Je crois qu'un métis provenu de ces deux espèces, est l'ef- fet du hasard plutôt que dune alliance volontaire , ce qui arrive souvent dans les grandes volières où sont rassemblés des oiseaux de diverses races : un mâle hruant très-amou- BRU 387 l'eux, aura devancé un mâle serin au moment où sa femelle i'appeloit pour satisfaire ses désirs. Au reste, il ne peut ré- sulter de ce mélange rien d'avantageux pour nos anmse- mens , puisque le chant de ce métis est très-inférieur à celui du serin , et qu'on ne doit attendre ni singularité , ni plus de beauté d'un plumage qui, dans l'une et l'autre espèce, a beaucoup d'analogie. Chasse du Bruant. — L'on prend beaucoup de bruants, en automne , dans les champs nouvellement moissonnés des Basses-Vosges lorraines, avec les ^lets aux- alouettes. Dans d'autres endroits, on les prend à i arhrel (F. Bouvreuil); au filet rets-saillant {^V . Chardonneret); et pendant Ihiver, lorsqu'ils sont attroupés, à la tendue dlmer. Cctie chasse se fait avec plus d avantage quand la neige couvre la terre depuis plusieurs jours. Elle est très-connue des gens de la campagne ; elle consiste à tendre des portes ou bien des claies, sous lesquelles on jette de la graine et de la pailJe , après avoir retiré la neige ; elles sont soutenues par un bâ- ton , auquel est attaché une ficelle qu'on tire de l'endroit où l'on est caché, lorsqu'un oiseau est dessous, sans être obligé de se déranger, si ce nset pour aller prendre la capture, et retendre le piège. Mais la destruction est bien plus grande avec le ehàs.us dont je vais parler. Ce châssis, sur lequel est un filet , a ordinairement huit ou neuf pieds de long sur quatre et demi de largeur ; on y attache quatre pieds, à en- viron douze pouces de chaque coin., Ils doivent être mobiles et se plier aussitôt que le châssis perd son point d'appui. On met sous chaque pied une brique ou une pierre , de crainte que s'enfonçant trop dans la neige, il ne tombe pas avec assez de précipitation. Il y a un cinquième pied pos- tiche , portant d'un bout sur une brique et retenant légè- rement de l'autre le châssis toujours prêt à tomber, à l'ex- trémité duquel est attachée une ficelle , qui doit être tirée lorsqu'on le juge nécessaire. On la passe sous un crochet fixé en terre , afin que les oiseaux ne s'aperçoivent pas de son mouvement. Le principal avantage de ce piège est qu'il ne caBse point de défiance aux oiseaux , et que lorsqu'il perd son support, il tombe avec égalité, et rien ne s'échappe. 11 est des chasseurs qui ne mettent que deux pieds au châs- sis ; mais ii arrive souvent qu'en se détendant , le devant du châssis touche terre , tandis qu'il est encore bien éloigné Ear derrière; ce qui permet aux oiseaux de s échapper 11- rement. Il faut, lorsqu'on veut tendre ce piège, préparer une place , sur laquelle on jette de la paille menue et diverses graines. * Le Bruant à ailes et queue rayées , Emberiza fus- 388 B Pv TJ data^ Lath» habite, dit-on, la Chine, et est de la taille du. proyer. Il a près des narines, sur les joues et au-dessous du bec , les plumes réunies en forme de faisceau ; la tête d'un brun pâle , ainsi que le dos ; les ailes et la poitrine d'un brun foncé ; des taches transversales sur les ailes et sur la queue ; le ventre blanc ; le bec couleur de chair ; les pieds roses ; l'ongle postérieur long et presque droit. * Le Bruat^T amazotse, Emleriza amazona ^ Lath., se trouve à Surinam ; on le dit de la grosseur de notre mé- sange. Il a le dessus de la tête fauve ; les couvertures in- férieures des ailes blanchâtres ; le reste du plumage brun. * Le Bruant aquatique, Emhenia praiensis , Lath. L'épi- thète que j'ai donnée à cet oiseau , vient de ses habitudes. Buffon le décrit sous le nom de Bruant à cinq couleurs. Quoique la description qu'en donne ce naturaliste , diffère un peu de celle qu'a faite M. de Azara de son hahia des lieux aquatiques , je me range du sentiment de ce dernier, qui regarde ces deux oiseaux comme des individus de la même espèce. Il a , selon Buffon , huit pouces de lon- gueur totale-, tout le dessus du corps d'un vert-brun, tirant au jaune ; la tête et le dessus de la queue d'une teinte plus obscure; le dessous de la queue d'une couleur plus jaunâtre; le dos marqué de quelques traits noirs ; le bord antérieur des ailes d'un jaime vif; les pennes des ailes et les plus extérieures de celles de la queue, bordées de jaunâtre; le dessous du corps d'un bleu-noirâtre ; les pieds couleur de plomb ; l'iris marron ; le bec cendré , convexe et pointu ; les bords de la pièce Inférieure rentrant, caractère qui distingue les bruants et les passerines ; mais , comme dit Buf- fon , a-t-il les caractères dislinctlfs des premiers , entre autres, le tubercule osseux du bec supérieur!' C'est ce qu'on ignore , et M. de Azara n'en fait pas mention. Son hahia diffère de l'emberlze , en ce qu'il a la tête d'une teinte plonibéc , tirant au noirâtre ; la gorge et le devant du cou mélangés de blanc et un peu lavés de rougeâtre sur les côtés ; la poitrine et le ventre d'un roux clair ; le bec noir en dessus vers la base , jaune dans le reste , insefisible- ment courbé dans toute sa longueur et très-pointu. Cette espèce est très-commune au Paraguay, et jusqu'à la rivière de la Plata, dans les lieux aquatiques et les champs qui les avoisinent. Elle ne fréquente point les bois et n'est point farouche ; son vol est court et bas , et son ramage peu varié. * Le BuuATST AURÉOLE , Emleriza auréola ^ Lath. Nous de- vons à Pallas la connoissance de cet oiseau qui se trouve dans le nord de lAsie jusqu'au Kamischatka. Son cri et sa taille sont les mêmes que ceux du bruant de roseaux. Il BRU 389 a la lélc et le dos roux ; toutes les parties inférieures d'un jaune citron , et le haut du cou entouré d'une bande rousse en forme de collier ; le front , les côtés de la tête et la gorge noirs ; les (lancs rayés de brun ; les ail.es noirâtres ; les couvertures inférieures de la queue, les scapulaires , une bande sur les ailes , et une marque oblique sur le bord in- térieur des deux pennes les plus extérieures de la queue, d'une couleur blanchâtre. Le Bruant de ^\DE,Emberiza ladensis^Li\i\\., n'est point une espèce particulière ; c'est la femelle du Bruant zizi. Le Bruant de la baie Sandwich, Emberka sandœichensis , Lath. , a deux raies sur les côtés de la tête ; l'une jaune , et l'autre noirâtre ; le dessous du corps blanc sale et rayé de brun; les ailes, la queue , le bec , les pieds noirâtres; le dessus du corps brun et- nuancé d'une teinte plus foncée ; longueur , cinq pouces et demi. Le Bruant bleu du Canada. C'est la Passeiine bleue , mâle. Le Bruant du Brésil. F. Passerine guirnegat. * Le Bruant à calotte noire, Emheriza spodocephala ^ Lath. Cet oiseau de la Daourie a la têle et le cou d'un blanc cendré , le tour dubec et le front d'un noir de suie, le dessous du corps d'un jaune très-pâle , le reste d'un gris-brun ; taille du bnuint de roseaux. * Le Bruant calfat ou galfat, Embeiiza calfui , Lath., est plus petit que le moineau franc , d'un cendré bleuâtre sur toutes les parties supérieures , à l'exception de la tête qui est noire , ainsi que la gorge et une bordure à la queue ; une cou- leur vineuse règne sur la poitrine ; le bas-ventre est blanc ; une bande blanche s'étend sur les côtés de la tête ; les yeux sont placés au milieu d'un espace dénué de plumes et couleur de rose, de même que l'iris, le bec et les pieds. On voit des troupes de c«^«^f à l'Ile-de-France; mais onprétend que ces oi- seaux nesontpasnaturels à cetteîle,etqu'ilsy ontété apportés. Le Bruant du Canada. V. Bruant Shep-Suep. * Le Bruant du Cap de Bonne-Espérance, Embenza capensis , Lath. , pi. cnl., n." id8, fig. 2. Celte espèce, longue de cinq pouces trois quarts , a le bec et les pieds noirâtres; la tête et le cou variés de cette couleur et degrissale; le dessus du corps l'est de noir et de roux-jaunâtre ; la gorge , la poi- trine et les parties postérieures sont d'un gris sale ; les petites couvertures des ailes rousses; les grandes couvertures, les pennes et celles de la queue noirâtres et bordées de roussâtre. * Le Bruant de l\ Chine, Emheriza sinensls , Lath. Taille du bec-Jigue; dessous de la têle et du corps d'un roux mor- doré; chaque plume bordée de jaunâtre; la gorge et toutes lesparties postérieures d'un beau jaune ; de petits traits bruns 3go BRU sur les flancs; les pennes de la quene brunes et bordées de gris-roussâtre ; les petites couvertures supérieures des ailes d'un jaune très-clair; les moyennes d'un roux mordoré sur les deux tiers.de leur longueur, et jaunes sur le reste; les pennes secondaires d'un brun foncé , et bordées de gris-rous- sâtre ; les primaires de couleur de terre d'ombre ; l'iris jaune ; le bec et les pieds d un roux clair. Le Bruaint couleur de rouille, Emberiza femiginea^ Lath. Ce bruant de l'Amérique septentrionale a la tête , le cou et la poitrine d'une couleur de rouille ; la queue , les ailes ferrugineuses , avec deux tacbes blanches sur les pennes primaires. Le Bruant couronné de noir. 'V. le genre Passerine. * Le Bruant EN deuil, Emberiza luctuosa^ Lath. Le pays de cet oiseau est inconnu ; taille de la grosse charbonnière ; front, poitrine , ventre , croupion , et une ligne sur les côtés de la tête, blancs, le resie du plumage et le bec noirs. Le Bruant doré. V. Bruant proprement dit. * Le Bruant écarlate , Emberiza coccinea , Lath. , a près de 6 pouces de longueur ; le bec , la tête , les ailes et la queue d'un noir luisant, nuancé de gros bleu sur l'occiput, et sur quelques pennes des ailes de la queue ; le dessus du corps d'un blanc argentin ; le dessous d'un rouge écarlate , deux taches blanches, l'une sur chaque aile , et l'autre sur le bas-ventre. Ce bruant^ que l'on dit se trouver dans les forêts du duché de Bade , n'ayant été vu que par celui qui le pre- mier l'a décrit, on doit soupçonner que c'est un oiseau étran- ger à l'Europe qui se sera échappé de cage. * Le Bruant fardé , Emberiza fucata , Lath. Ce bruant se trouve sur les bords de phisieurs fleuves de Sibérie. Som- met de la tête et haut du cou variés de traits roussâtres sur un fond blanc ; tache rousse et ronde sur les oreilles ; sourcils blancs ; arc roussàtre autour de la gorge ; le reste du plu- mage offre les mêmes teintes que le moineau franc' ; taille du bruant de passage. * Le Bruant FLAVÉole , Emberiza flaoeola , Lath. , a le front et la gorge jaunes ; le reste du plumage gris ; la taille à peu près du tarin. Linn?pus, qui a fait connoître cet oiseau, ne dit pas quel pays il habite. Le Bruant fou. V. Bruant de passage. Le Bruant de France. V. le Bruant proprement dit. * Le Bruant gaur , Emberiza anatira , Lath. Longueur ," /}. pouces et demi; bec couleur de rose pâle ; plumac;e cendré, mais plus terne sur les parties inférieures et sur le bord exté- rieur des pennes alaires et caudales ; pieds d'un bleu folble.. On trouve cet oiseau aux Indes orientales. "B R U 39* Le Bruant gavoué de Provence , Emheriza prooindalis , Lalh. ; pi. n.° 656 , fig. i de Vliist. ncd. de Buffon. Le nom de gciQoué est tiré de chic gai>oUe ^ que ce bruant porte en Provence. On lui donne aussi celui de chic moustache à cause des bandes noires qu'il a aux environs du bec. Son chant est agréable ; son vol court , peu élevé et assez semblable à celui du moineau. Il se plaît dans les lieux cultivés, où il se perche sur les arbrisseaux. Cet oiseau peu farouche a quatre pouces huit lignes de longueur ; le dessus de la tête et du corps variés de roux et de noirâtre ; un peu de blanchâtre autour des yeux et sur les grandes couvertures des ailes ; une plaque noire sur l'oreille ; une ligne de la même couleur qui descend de chaque côté du bec en guise de moustache ; le dessous du corps cendré ; les pennes des ailes et de la queue rousses à l'extérieur , et noirâtres en dedans. Le gLWoiié ayant un plumage assez analogue à celui du bruant de roseaux en habit d'hiver, M. Themminck (^Manuel d'Ornithologie') le» a mal à propos réunis : outre que le gavoué n'a point de blanc dans la queue, il est constamment toute l'année sous, les couleurs que présente la pi. enl. de Buffon , et plus petit que l'autre; en outre, ces deux oiseairs ont un genre de vie très- dissemblable. M. Mever le rapporte à Vortolan de Lorraine ; mais d'après les mêmes motifs, il ne me paroît pas mieux fondé. Sans doute que ces auteurs n'ont p'^vu legavoué en na- ture , car ils n'auroient pas fait de pareilles méprises. * Le Bruant gonamboucm , Emùej-iza grisea , Lath. Selon Séba , cet oiseau de Surinam a la taille de l'alouette , et chante comme le rossignol. Suivant les habiians , il aime beaucoup le maïs , et il se perche très-souvent sur* cette plante , tout au haut de la tige. Un gris clair domine sur son plumage , avec une teinte ro:igc sur la poitrine , la queue , les couvertures et les pennes des ailes ; ces dernières sont blanches en dessous. Le Bruant de uaie. V. Bruant zizi. Le Bruant des herbes, Emheriza graminea^ porte h New-Yorck le r.oai de grey grassbird (oiseau gris des herbes) , parce qu'on le rencontre plus souvent dans les herbes que paitout ailleurs. Il a les plumes de la tête , du manteau et du croupion d'un gris-brun j avec des raies noires et longi- tudinales; le tour de l'œil d'un blanc sale ; la gorge et toutes les parties postérieures du même blanc et tachetées de brun sur les côtés ; les petites couvertures des ailes de couleur baie ; les autres noires et terminées de blanc terne ; les pennes bordées en dehors de cette même teinte sur un fond noirâtre ; celles de la queue pareilles en dedans ; et frangées, de roux à l'exiérieur, excepté la première de chaqw*» 39. B P TT càlé qui est tolalement d'un beau blanc ; le bec brun en dessus et jaunâtre en dessous ; les pieds d'un gris rem- bruni ; longueur totale, 5 pouces 2 lignes. La fringillii graminea de Latham a , dans son plumage , de grands rapports avec ce bruant ; mais cet auteur ne fait pas mention des pennes caudales blanches ; cependant je soupçonne que c'est le même oiseau, vu qu'il se trouve aussi dans la même contrée ; mais ce ne seroit pas une fringille. * Le Bruant jaunâtre , Emheriza luteola , Latb. Cette espèce se trouve sur la côte de Coromandel ; elle a le bec, les ailes , la queue et le dessus du corps , bruns ; cette cou- leur prend un ton rougeâtre sur la tête et le dos, et une nuance verdâtre sur le croupion; le dessous du corps et les picflâ sont jaunâtres. Le Bruant JAUNE. V. Bruant proprement dit. Le Bruant DE l'île de Bourbon. F. Bruant mordoré. Le Bruant des îles Sandwich, E/n^mzw arctica, Lath. Il a le bec noirâtre; le dessus du corps brun ; un trait jaune au- dessus de l'œil, un autre noir au-dessous; le dessous du corps d'un blanc sale, rayé de bnm, exceptésur le milieu du ventre. On le rencontre aussi àUnalascha, Tune des îles Aléontes. Le Bruant de Lorraine. V. Bruant de passage. Le Bruant de Maelby , Emhenza Maelhyensis , Lath. , n'est point une espèce particulière ; c'est un jeune Bruant ortolan mâle. Le Bruant mélangé. V. Bruant à tête bleue. Le Bruant du Mexique. V. Bruant Thérèse- jaune. Le Bruant mitilène , Emheriza leshia, Lath. Cet oiseau a un plumage assez analogue k celui du^mw/ier\, etc. Cet instinct a donné lieu aux Grecs de Mi- tllène et de l'ancienne Lesbos , de l'établir gardien de leur basse-cour , en le tenant renfermé dans une cage assez forte pour qii il ne puisse être dévoré lui-même par ceux qu'il trojihle dans la recherche de leurnotirriture. M. Themminck (^Manuel d Ornittiologie') rapproche le mitilène de Vortolan de. -foseaax, mais est-U fondé? c'est de quoi je doute fort. B R U 393 * Le EruaîST mordoré, Emhenza horhonka^ Lath. Cet oi- seau de l'île de Bourbon , est de la taille à peu près du bruant commun ; il a le plumage mordoré, excepté les couvertures , les pennes des ailes et celles de la queue, qui sont brunes. Le Bruant multicolor. V. le genre Tangara. Le Bruant NOIR, V. Passerine noire. * Le Bruant d'Orient , Emberiza militaris , Lath. Têie , dos, alieset queue bruns-, bords extérieurs des pennes ver- dàlres ; croupion et poitrine jaunes; ventre blanc ; six pouces de longueur. Le Bruant ortolan, Emheiiza hoHulana, Lath., pi. enl. de Buffon , n." 1l^.'J , f. i. Tout oiseau célèbre par un chant varié et mélodieux, est aussitôt qualifié du nom àe, rossignol. Tout petit volatile renommé par la délicatesse de sa chair, la finesse de sa graisse, est un ortolan. C'est par cette der- nière dénomination qu'en divers pays les bec -figues , les mot- teux , les tuners^ les torcols, etc. , sont indiqués dans la no- menclature des amateurs de bons morceaux. Aux Antilles, ce nom est imposé à une petite tourterelle (le cocofzin), qui, en certaine saison , n'offre qu'un peloton de graisse exquise. Le vrai oriolan^ célèbre par sa graisse, la doit plus à l'art qu'à la nature ; car il est plus souvent maigre que gras lors- qu'on le prend. Il a donc fallu, pour la lui procurer, étudier son tempérament. La méthode qu'on emploie pour les en- graisser est fort simple : on les met dans une chambre bien close , où le jour extérieur ne puisse pas pénétrer ; cette chambre s'appelle mue; elle est éclairée avec une lampe en- tretenue sans interruption, afin que les prisonniers ne puis- sent distinguer le jour d'avec la nuit , et n'aient que la clarté nécessaire pour trouver leur mangeaille, leur boisson et leur juchoir. Les uns les laissent libres dans leur prison , et ont soin de répandre une grande quantité de graines , telles qu'avoine, millet, panis, etc.; d'autres les tiennent dans des cages basses et couvertes où les augcts seuls sont éclairés ; dans l'un et l'autre cas, on leur donne une noumture abon- dante etl'ontientleurabreuvoir toujours très-propre. Laporte de la jnue est ordinairement très-basse ; les murs sont teints de gris , et doivent être surtout bien crépis , pour écarter les rats , les souris et autres petits animaux , qui mangent le grain et tuent souvent les ortolans. A chaque coin de la cham- l)re est placée, pour leur servir de juchoir , une grande per- che garnie de traverses; de plus petites, garnies de même , .sont le long des murs ; celles-ci doivent être à un demi-pied de distance environ l'une de l'autre, et les traverses d'en haut moins longues que celles d'en bas. A coté de la mue, il y i\ une petite chambre éclairée qui y communique par une 39^; BRU porte que l'on n'ouvre qu'aux époques où l'on a besoin d'oi- seaux. Ceux-ci, attirés par une plus grande clarté, passent de Tune à l'autre; mais, dès que le nombre désiré est com- plet , on les y renferme , en tirant la porte par le moyen d'une ficelle ; de cette manière , ceux qui restent ne sont pomt effarouchés en voyant prendre leurs compagnons, ce qui souvent les jette dans la mélancolie , et les fait mai- grir si l'on agit autrement. On peut être sûr avec ce régime de les engraisser très-promptemenf ; il ne faut que huit jours pour quils soient au point convenable, et nièuie ils prennent une telle quantité de graisse , qu'ils liniroient par mourir de gras -fondu, si on ne prévenoit cet accident en les tuant à propos , ou en n'engraissant à la fols que le nombre dont on a besoin. On peut employer les mêmes moyens pour les cailles , les tourterelles , les grives; mais on nourrit ces der- nières de diverses baies et de farine pétrie avec des figues sè- ches. Quoique le chènevls engraisse facilement tous ces oi- seaux , on doit en donner peu , et même il est mieux d'en priver ceux que l'on destine pour la table; car il donne à leur graisse un goût huileux et désagréable. Si on veut faire passer d un pays éloigné des ortolans parvenus à ce point dans les lieux où ils sont très-rares, et par conséquent très-chers , comme à Paris , on les met tout plumés d-;ins une petite caisse pleine de millet , que l'on envoie par la poste. Un ortolan gras est un excellent manger; mais , sans le ta- lent du cuisinier, il perd de son mérite ; il faut savoir conser- ver à la graisse sa saveur, son fumet et son goût exquis: pour cela, on les fait cuire, soit au bain-marie, soit au bain de sa- ble ou de cendre, et môme dans une coque d'œuf naturelle ou artificielle , comme les Romains le faisoient pour les bec- figues dans des œufs de paon. Chasse aux Otiolans. — On les prend de diverses manières ; mais la chasse la plus usitée est celle des deux nappes aux alouettes avec des appelans. ( V. le mot Alouette. ) On les ^r^nà encore dM\gluaux et ZMtrébuchet ; cette dernière ma- nière est assez usitée dans le midi de la France. Un ortolan est dans une cage hissée au haut d'une perche, et au pied sont placés plusieurs trébuchels, qui ontaussichacun leur appelant; d'autres y tendent des filets, aumilieudesquels on met diverses graines pour appât; alors les moquettes sont dans des cages ordinaires, ou attachées à des piquets de la même manière qu'un chardonneret à la galère. Ces chasses se font deux fois par an, l'une au mois d'août et l'autre en avril, époque des deux pas- sages ; mais celle d'août est la meilleure , parce qu'on prend beaucoup de jeunes qui sont toujours plus délicats que les vieux. Les ortolans passent au printemps ; à peu près dans le B R U 395 même temps qu'arrivent les hirondelles^ et devancent un peu les cailles; mais leur passage n'est pas régulier dans les mêmes cantons, surtout aux environs de Paris ; ceux qui viennent , dit-on , de la Basse-Provence , remontent jusqu en Bour- gogne , fréquentent les vignes, où ils se nourrissent des in- sectes qui courent sur les pampres et sur les tiges ; Ton as- sure qu'ils ne touchent pas aux raisins. Ils sont alors un peu maigres ; mais on peut cependant les engraisser , malgré le désavantage de la saison, ainsi que je l'ai dit ci-dessus. Leur ramage a de l'analogie avec celui du hmani commun; mais ils chantent au printemps, la nuit comme le jour, ce que ne fait pas celui-ci; des personnes trouvent que leur voix a de la douceur, ce qui les fait élever pour la cage dans certains pays; on a même remarqué que lorsqu'ils sont jeunes, ils firennent quelque chose du chant des autres oiseaux , si on es laisse long-temps près d'eux. Ils construisent leur nid assez négligemment , à peu près comme ceux des alouettes^ et, en Bourgogne , le placent sur les ceps; mais dans d autres pays, comme en Lorraine, ils le font à terre , et par préférence dans les blés. La femelle y dépose quatre ou cinq œufs grisâlres, et fait ordinairement deux pontes par an. Le nid figuré dans Sepp , pi. i4-5 ? ^st composé de deux sortes de joncs, secs et verts; les œufs sont dune teinte pourpre très - pâle , parsemée de très-petites macules noirâtres. Dès les premiers jours du mois d'août, les jeunes prennent le chemin des provinces méridionales, et les vieux ne se meilijnlguère en route qu'au mois de septembre et même sur la fin. Ils passent dans le Forez , s'arrêtent aux environs de Saint-Chaumond et de Saint-Etienne, dans les champs d'a- voine , grain dont ils sont très-friands, et y demeurent jus- qu aux premiers froids ; ils s'engraissent tellement et de- viennent si pesans , qu'on les pourroit tuer alors à coups de bâton ; mais dès que le froid se fait sentir , ils continuent leur route potir les provinces plus méridionales. On en voit aussi beaucoup dans les deux passages aux environs de Bor- deaux, et surtout d tns le Béarn. lisse répandent pendant la belle saison en Allemagne, où on les prend pêle-mêle avec les hruanls et les pinsons. Quelques personnes reg ardent ces oiseaux comme originaires de 1 Italie ; mais, dan s le Midi , ils ne tiennent pas plus à un pays qu'à l'autre , et se fixent volontiers dans les lieux qui leur "offrent une nou rriture plus abondante ou plus de tranquillité pour s'y perpétuer; c'est ainsi qu ils se sont naturalisés dans un petit canton de la Lorraine, entre Dieuse et Mullé. H paroît que , dans leur énilgraiion au Nord, ils s'avancent au-delà de l'Allemagne, 3fjG B R U puisque Liiinseus les place parmi les oiseaux de la Suède. Il est rare d'en voir dans la Suisse et dans nos contrées septen- trionales , à moins quils ne se soient égarés. Tel est celui que je me suis procuré aux environs de P\ouen , où il étoit loialemenl inconnu des oiseleurs. Pennant dit que les orto- lans fréquentent les parties méridionales de la Russie et de la Sibérie , et qu'on en voit dans les environs de la rivière Ob, mais qu'ils ne s'avancent pas plus au nord. Cet oiseau a six pouces un quart de longueur; la tetc et le cou sont d'un cendré olivâtre ; le tour des yeux et la gorge , jaunâtres ; la poitrine, le ventre, les flancs et les couvertures inférieures de la queue, roux , avec quelques mouchetures, d'où lui est venu le nom italien ^ordino; le dessus du corps est varié de marronbrun et noirâtre; le croupion et les couvertu- res supérieures de la queue sont d'un marron brun uniforme ; les pennes de l'aile noirâtres; les plus grandes , bordées exté- rieurement de gris ; les moyennes , de roux; leurs couvertu- res supérieures variées de brun et de roux; les inférieures, d'un jaune soufre ; les pennes de la queue noirâtres et à bords roux ; les deux plus extérieures bordées de blanc ; le bec et les pieds jaunâtres. La femelle a un peu plus de cendré sur la tête et sur le cou, n'a pas de taches jaunes au-dessus de l'œil, et ses autres couleurs sont moins vives. Les variétés de cette espèce ne sont qu'accidentelles , et la plupart doivent 4eurs dissemblances aux procédés qu'on emploie pour les engraisser. Tels sont : Vortolan blanc. Celui décrit par Aldrovande étoit en entier de la blancheur du cygne; Vortolan jaune., du même naturaliste, avoit son plu- mage d'un jaune paille; les pennes des ailes terminées, de blanc ; les plus extérieures bordées de cette même couleur ; le bec et les pieds rouges ; Vortolan noir ou noirâtre a tout le corps d'un noir sale, la tête et le cou verts, les pieds cen- drés et le bec rouge ; Vortolan h queue blanche ne diffère de Vortolan proprement dit que par la couleur de sa queue et pa| des teintes plus foibles ; enfin on a vu un individu qui avoit la gorge jaimc mêlée de gris, la poitrine grise et le ventre roux. *Le Bruant a varemeist BLEV,Ernberizaviridis, Lath., est un peu plus petit que notre verdicr; il a le bec biiin-verdâtre ; les pieds noirs ; les parties supérieures vertes, les inférieures ])lanches ; les ailes et la queue bleues. Cet oiseau a été décrit d après des peintures japonaises. Laiham fait mention de deux individus dont la description n'a pour origine que des peintures chinoises. L'un diffère par sa gorge et son croupion d'un vcrdâtre très-pâle, par le blanc sale des parties infé- rieures, et par une taille plus petite; l'autre a la gorge et le ^bas-vculre jaunes. BRU 975 L'existence de cet oiseau, qu'Aldrovande a de'crii d'après un dessin japf)nais,me semble très-suspect , et ce n'est qu'-avec réserve qu'il convient de le placer dans le genre Bnuinf. Le Bruant DE PASSAGE, Emberiza cia ^ Laih. Le plumage du mâle n'étant pas le même dans toutes les saisons, et celui de la femelle étant différent, il en est résulté des mé- prises. En effet , la femelle a été donnée pour une espèce distincte , sous le nom de bruant fou ou des prés^ et est repré- sentée sur la pi. enl. de Buff, . n.» 3o, fig. 2. Le mâle ( cm- beriza lothaiingica^ L«th.) est sur la pi. enl. n." 5ii , fig. i , sous le nom à'urtolai de passage; je dois encore observer que l'individu fig. 2 de la même planche, n'est point sa femelle ; mais c'est un ortolan de neige. Le mâle, sous son habit de noces, a le dessus de la tête et du corps, varié de gris-roux et de noirâtre ; les sourcils , les joues, la gorge et la poitrine d'un cendré clair; les parties postérieures d'un roux foncé; un trait noir à travers l'œil et une bandelette qui descend de la mandibule inférieure sur les bords de la gorge ; les petites couvertures des ailes cen- drées ; les pennes primaires frangées à Textérieur de celte teinte sur un fond noirâtre -, les secondaires bordées de roux; les deux pennes intermédiaires de la queue rousses et bor- dées de gris ; les suivantes, noires et blanches; le bec et les pieds bruns. Longueur totale , de cinq pouces dix lignes à six pouces. La gorge est, chez des individus, mouchetée de noir avec une ligne transversale noirâtre sur sa partie in- férieure ; le dessous du corps pointillé de noir sur la poitrine et sur les flancs. Des femelles ont une sorte de collier mélangé de roux et de blanc ; d'autres n'en ont pas ; mais , chez toutes, le dessous du corps est d'un roux très-clair ; le dessus de la tête d'un gris-roussâlre, varié de brunâtre et quelquefois de blanchâtre ; les sourcils de cette dernière couleur ; les joues d'un roux foncé ; la gorge et le devant du cou d'un gris sombre et ta- cheté de noirâtre. Celte espèce n'est que de passage en France ; mais elle est commune en Sibérie , où elle se tient dans les broussailles et dans les bois. Son nid et ses œufs sont inconnus. Son cri ex- prime z/c/z/, et son chant, zzV, ziV, ziz, zirr. Elle auroit encore, selon M. Gifardin, un autre cri qu'elle jette à plusieurs re- prises, lorsqu'on la fait lever, et que les syllabes troue-lé ex- priment assez bien. Elle porte, ajoute-t-il, assez généralement en Lorraine le nom de bec-figue , et elle se réunit en bandes assez nombreuses, à l'arrière-salson , dans les étangs qui avoisinent les bois : mais est-ce bien de cet oiseau dont il parle ? J'en doute; car ce cri et cette manière de se réunir, 398 B R TT conviennent parfaitement au bruant commun; de plus , des habitans de la Lorraine , très-bons observateurs et grands chasseurs, m'ont assuré que 1 ortolan de passage se trouve rarement dans celte province. Les Italiens ont appelé cet oiseau/oH, parce quil donne inoift'éremment dans tous les pièges ; mais cette espèce de folie est , coninie le dit buffon , une maladie de famille , que le bnmnt dont il s?git ici a seulement dans un plus haut degré ; eu effL-t, M. (iuys, cité par Buffon l'appelle V oiseau hèie par excellence. C est, dit-on, le chic-farnouse des Provençaux. M. Meyer fait du gavoué de Provence le synonyme de ce bruant; mais il suffit de comparer les figures de ces deux oi- seaux sur les pi. enl. de Buffon , pour voir que c est de sa part une méprise. Ce gadoue n'est nullement connu des oiniljio- logistes allemands; car tous le confondent ou avec le bruant de cet article, ou avec celui de roseaux; et ce n est point le verdier- sonnette des oiseleurs de Paris , comme le dit Sonnini ; ce verdieF-sonnette est le bniant-zizl. Le BruaîsT passereau, Embeiiia passerina^ Lath. , èJant un mâle bruant de roseaux^ sous son plumage d hiver, doit être rayé de la nomenclature. * Le Petit Bruant, Emberizapusilla, Lath. Celle petite espèce de la Daourie se plaît sur les bords des ruisseaux qui coulent dans les forets de mélèzes ; elle est à peine de la grandeur du tarin ; neuf bandes longitudinales , dont cinq d'un rouge de brique, et quatre noires, placées alternative- ment, couvrent le dessus et les côtés de la tête; du reste, son plumage ressemble à celui du moineau franc en dessus, il est en dessous blanchâtre, avec quelques taches sur le devant du cou. * Le BruatvT des pins , Emberitapithyomus, Lath. Dessus de la tête mélangé de brun-noirâtre et de blanc ; gorge d'un rougeâtre sanguin; poitrine d'un gris-rougeâtre ; dos, crou- pion et (lancs roux ; ventre blanchâtre ; ailes mélangées de brun, de roux, de noirâtre et de blanc sale; uiie bande blanche et oblique sur les deux pennes extérieures de là queue; le bec et les pieds blanchâtres. La femelle a le des,sus du corps varié de gris et de rous- sâtre ; le crpupion un peu rougeâtre , et toutes les parties inférieures blanchâtres. Cette espèce se trouve en Sibérie, et fréquente les forêts de pins dans les cantons marécageux. * Le Bruant a poitbine et ailes jaunes, Emberiza chry- soptera , Lath. Taille du bruant ; bec brun ; dessus du corps d un brun rougeâtre ; cotés de la tête , tour des yeux , gorge, devant du cou, ventre , blancs ; demi-collier d un brun-rou- geàlre au-dessus de la poitrine, qui est jaunâtre, ainsi que B R tJ 399 le bord extérieur des ailes ; les deux pennes latérales de la queue bordées de jaune sur chaque côlé; pieds de celte cou- leur. La fenielle n'a pas de jaune dans ses teintes , et a les petites couvertures des ailes d'un cendré pâle. On trouve cet oiseau aux îles Maloulnes. Le Bruant des prés de France. V. Bruakt de passage. Le Bruant proyer, Emberiza mîliaria, Lath. , N.pl. 33, fig. 3 de ce Dict. Les proyers arrivent en France dès les pre- miers jours du printemps, s^établissent dans les prairies , les luzernes, les avoines , et y placent leur nid à trois ou quatre pouces au-dessus du sol , dans l'herbe la plus épaisse et la plus serrée. La femelle y dépose quatre et cinq œufs d'un gris-cendré , tachetés et pointillés de roux avec quelques zig- zags noirs. Le mâle partage Tincubation vers le milieu du jour ; on le voit dans les autres instans, posé à la cime d'un arbre ou d'un buisson souvent isolé , où il répète sans cesse un cri assez désagréable, iri^ tri^ ùï, tiriiz^ et cela pendant des heures entières. On prétend que la femelle chante aussi, perchée comme le mâle ; mais qu'elle ne le fait que lorsque le soleil est au méridien , et qu'elle se tait le reste du jour. Lors- que ces oiseaux, s'élèvent de terre pour aller se poser sur une branche , leurs pieds sont pendans, et les ailes, au lieu de se mouvoir régulièrement , paroissent agitées dun mouvement de trépidation; mais ils ne volent ainsi que dans la saison des amours; car, à l'automne , leur vol est vif, soutenu et élevé. Les petits quittent le nid avant de pouvoir voler, se cachent dans les herbes où les père et mère continuent de les nourrir jusqu'à ce qu'ils puissent se suffire à eux-mêmes : ceux-ci ne les perdent pas de vue tout ce temps ; mais leur sollicitude cause quelquefois la perte de leur famille, car ils la décèlent lorsqu'on en approche , en voltigeant sans cesse au-dessus et 4'un air inquiet. Dès que les jeunes sont élevés, tous abandonnent les prai- ries et se jettent en bandes nombreuses dans les champs d'a- voine , de fèves et autres menus grains. La chair des jeunes, à cette époque, n'est pas mauvaise ; mais celle des vieux €st toujours sèche et dure , si elle n'est grasse. Ces oiseaux émigrent à l'automne ; on en voit rarement pendant l'hiver ; ils passent cette mauvaise saison dans les contrées méridio- nales : en effet, ils sont alors, dit Oliva, plus communs dans la campagne de Rome que dans tout autre temps. Us étoient du nombre de ceux que les Piomains engraissoient de millet comme Vortolan, étant aussi fort susceptibles de prendre beaucoup de graisse. Leur nourriture ordinaire consiste en insectes et en petits g;raios. L'espèce est répandut dans tout 4oo BRU 11* nord de TEnrope , mais on ne la trouve pas en Sibe'rie. Le proyer a le bec d'une forme remarquable ; les bords sont rentrans et se joignent par une ligne anguleuse; chaque bord de la mandibule inférieure forme, vers le tierside sa longueur, un angle saillant, obttis, qui entre dans un angle rentrant, que form;înt les bords correspondans de la mandibule supé- rieure.' Celte mandibule est plus solide et plus pleine que dans la plupart des autres oiseaux; la langue est étroite, épaisse et taillée en manière de cure-dent ; les plumes de la tête , du cou et du corps ont leur milieu brun et les bords roussâtres; la gorge et le tour des yeux sont d'un blanc-jau- nâtre; et chaque plume de la poitrine, des flancs et des cuisses, a dans son milieu un trait longitudinal brun; les cou- vertures supérieures, les pennes des ailes et de la queue sont brunes et bordées de roux ; le bec et les pieds d'un gris-brun. Longueur, sept pouces et demi. Un gris roux , sans aucunes taches , colore le croupion de la femelle, et les couvertures de la queue qui sont bordées de blanchâtre. En général, ses couleurs sont plus claires. Cette espèce est composée de deux races, qui ne diffèrent qu'en ce que l'une est un peu plus grosse et plus longue que l'autre. Leur plumage varie pendant l'été , comme celui des alouettes et des pipis. La teinte rousse disparoît alors, au point que presque toutes les parties supérieures deviennent grises , et les inférieures blanchâtres. Le pruyer se rapproche des alouettes^ en ce qu'il a l'avant-dernière penne secon- daire presque aussi longue que les primaires : caractère qui le distingue de ses congénères. Quelques variétés acciden- telles se font remarquer par leur plumage totalement noir; d'autres, en ce qu'il est d'un noir de fumée, et chez quelques- unes varié de blanc et de gris-brun. Le Bruant de rcseaux , Emhcriia sduzniclus y Lath. , pi. çnl. n." 24.7, fig- 2 de YHïst. nul. Je Bitffon. Le mâle aie bec noir, ainsi que la tête, la gorge et le devant du cou ; un col- lier blanc sur la partie supérieure du cou ; une ligne au-des- sus des yeux, et une bande au-dessous, de la même coulcui-; le dessous du corps d'un blanc teinté de roux : b-s flancs un peu tachetés de noirâtre; les pennes des ailes et de la queue d'un beau noir et frangées de roux ; excepte les deux laléral.s de chaque côté de la queue, dont l'une n est que bordée et l'autre entièrement d'un blanc de neige ; les pieds de cou- leur de chair rembrunie ; l iris brun et la paupière blanche. Dans la saison des amours, son bec prend une teinte jaunâtre ; les joues sont d'un roux-brun ; la gorge est entièrem:'nt noire, et le dessous du corps d'un blanc pur, avec des taches noires sur les côtés. Longueur, cinq pouces trois quarts. B R U ^oi La femelle est un peu plus petite que le mâle , et en dif- fère par la privation du collier et de la teinte noire sur la gorge, par la tète variée de brun et de roux clair, et par la couleur blanche de son plumage , moins pure et très-souvent lavée de roux. Les jeunes diffèrent très-peu de la femelle dans leur pre- mière m-ie; et les mâles, jeunes ou vieux, ont, en liiver, le sommet de la tête d'un brun noirâtre tacheté de gris ; les plumes de la gorge terminées de gris blanchâtre. Ceux-ci prennent, au printemps, leur habit de noces, sans muer; et c'est sous cet habit que Ton a décrit la Coqueluche comme une espèce particulière. Cet oiseau, sous son plumage d'hi- ver, est encore en double emploi sous le nom d Ortolaîî PASSERlNE, embcrha passeiina. Le cri de ce i67'Ma/j/ semble ex- primer les syllabes ifs y ifs^ ifsy reiihschah, et son chant : //, ii, tu , U^ reitsrh. Cet oiseau niche près des rivières, des lacs et des étangs ; construit son nid dans les herbes et les joncs, ou l'attache à deux ou trois roseaux par des espèces d'anneaux faits avec des herbes, et assez peu serrés pour pouvoir couler aisément le long des tiges ; on prétend que, comme celui de la fauvette effaivaie^ ce nid, dont le tissu est très-serré et suspendu sur l'eau , remonte à mesure qu elle s élève ; les matériaux qu il •emploie sont , pour 1 extérieur, des joncs secs et de la mousse artistement tissus ensenible, et pour l'intérieur une grande quantité de poils de vache ; la ponte est de quatre à cinq œufs, d un blanc terne, avec des veines et des taches d'un pourpre foncé. Ces oiseaux se plaisent dans les lieux humides, particuliè- rement dans les roseaux ; mais ils les quittent l automne pour fréquenter les plaines et les hauteurs, où ils cherchent leur nourriture le long des haies et dans les champs cultivés ; ils s'élèvent peu de terre , et ne se perchent que sur les buissons ou les arbres de petite taille ; jamais ils ne se rassemblent en troupes nombreuses ; on n'en voit guère que trois ou quatre ensemble, qui, dans les grandes neiges i se réunissent aux bruants f pinsons. Ces oiseaux sont insectivores et granivores , saisissent adroitement les insectes ailés après lesquels ils s"é- lancent avec rapidité , et reviennent aussi vite se placer et se balancer sur les roseaux où on les voit souvent grimper en s'aidant de leurs ailes pour se soutenir. On les nourrit en cage avec de la navette, du chènevis et du millet ; mais ils supportent difficilement la captivité. Le mâle fait entendre au printemps un chant assez remarquable , et qui se rappro- che de celui de \à fawette effaivate ; ce qui les fait confondre d'autant plus faciieraenl que l'ua et. l'autre se cachent pour IV. u6 i^oa BRU chanter dans les joncs et les roseaux, et gazouillent, au temp^ de la ponte , la nuit comme le jour : l'espèce est comme celle de la plupart de nos oiseaux, moitié voyageuse, moitié sé- dentaire ; les uns se retirent , pendant 1 hiver, dans nos con- trées méridionales, et d'autres restent dans nos pays septen- trionaux : elle est répandue dans le JXord jusqu en Sibérie ; mais elle est rare en Italie. On lui donne deux variétés ; Tune (^Emheriza aritndinacea)^ vue à Astracan par S.-G. Gmelin, est blanche avec les ailes noirâtres ; les pennes de la queue d'égale longueur ; la plus extérieure blanche , et la plus proche moitié blanche et moi- tié noire. L'autre, que Lalham nous dit avoir été apportée du Cap de Bonne-Espérance, a près de cinq pouces et demi de longueur ; le bec et les pieds d un brun orangé ; la tête et le cou noirâtres; le dessus du corps brun ; les couvertures des ailes cendrées ainsi que le dessous du corps ; les pennes pri- maires noirâtres ; les secondaires brunes à l'extérieur ; les six Intermédiaires de la queue pareilles aux primaires ; les deux plus proches blanches à l'intérieur, du milieu à l'extré- mité; et les deux autres totalement de cette couleur, jusqu'à leur bout qui est frangé de noirâtre sur le côté extérieur. *Le BRUx\^T rustique, Emberiza mslica^ Lath. , se trouve dans les saussaies de la Daourie. Taille de V ortolan de roseaux ; tête noire , coupée par trois bandes blanches ; haut du dos rougeâtre ; quelques points de cette couleur sur le dessous du corps , qui est blanc , ainsi qu'une bande oblique sur les deux pennes extérieures de la queue. LcBrUAM' de SaIM'-DoMIKGUE. V. PASSERI^E OLIVE. * Le Bruant sanguin, Emberiza. ruiUa^ Lath. Cette espèce se trouve vers les confins de la Mongolie , où elle se plaît dans les saussaies. Taille du bruant connniin. Cou et dos d'un rouge de sang nuancé de roux ; dessous du corps d'un jaune de sou- fre ; ailes d'un gris mélangé couleur de rouille. La femelle a des couleurs plus ternes que celles du mâle. Le BRUÂTsTSaEP-SHEl',/l,'/n/'mirt pruleiisis^ Vieill. ; Fn'ngllla ferruginea^ Lath., pi. 354, fi§- 2 des Oiseaux d'Edwards. Cet oiseau, que Brisson appelle bruant du Canada^ est le cul— roussei de Buffon ; mais il n'appartient point au genre dans lequel Latham l'a placé. Ce n'est pas la seule méprise que cet auteur ait commise au sujet de cet oiseau , mal à propos nommé Utile sparrow par Edwards ; car il présente encore le cui-rousset sous le nom à'' emberiza cinerea^ avec une descrip- tion qui n'est nullement la sienne, mais celle d un oiseau totalement différent et d'un autre genre ; cette erreur est pro- venue de Pennant , et a encore été copiée par Gmelin. Le nom sous lequel je décris ce bruant^ est celui que les B R U 4o3 Américains lui ont imposé ; il est tiré de son cri, qni semble exprimer les syllabes sitep-shep ; cV autres rappellent shrplurd, parce qu'il fréquente les pâturages. On le rencontre depuis la Louisiane jusqu'à la terre de Labrador; et, pendant toute l'année , il reste au centre des Etats-LTuis. Il a le bec d'un brun foncé en dessus, plus clair en dessous; toutes les par- lies supérieures d'un brun rougeâlre et variées de gris ; le sommet de la tête coupé en longueur par un trait grisâtre ; les pennes àc& ailes et de la queue, brunes et bordées en dehors d'une nuance plus claire , à l'exception de la première rémige qui l'est de blanc ; les ailes, le poignet et les couver- tures inférieures^ de la même couleur; les sourcils d'un gris- blanc; les joues grises et entourées de deux lignes brunes, dont l'une part de l'œil et l'autre de l'angle du bec ; celui-ci a pour bordure une raie d'un blanc sale , à laquelle succède une brune , qui, de la mandibule supérieure, descend sur la gorge ; celle-ci est blanche , ainsi que les parties inférieures , à l'exception néanmoins des flancs et des couvertures infé- rieures de la queue , lesquelles sont roussâlres ; les autres parties sont tachetées de brun-marron ; plusieurs taches se réunissent sur le milieu de la poitrine , et sont petites sur le devant du cou. La femelle a des couleurs plus pâles , des taches moins grandes et moins nombreuses. Le Bruant à sourcils jaunes, Emberiza supera'Uosa^ Vicill. Bec noir en dessus, jaunâtre en dessous; trait jaune au-des- sus des yeux ; dessus de la tête brun, coupé dans le mi- lieu par une raie rousse ; oreilles de cette dernière couleur; gorge et parties postérieures blanches et parsemées de ta- ches noirâtres ; dessus du corps brun et tacheté de même ; flancs roux ; ailes et queue brunes et bordées de roux ; pieds jaunâtres; .longueur, cinq pouces huit lignes. On le trouve dans le nord des Etats-Dnis. il a, dans son plumage, de grands rapports avecV entben'za smidivichensis, Om.Arciiru. Lath. * Le Bruant à sourcils jaunes pe LAl)AOURiE,£>n/ymca crysnphrys ^ Lath. , a le sommet de la tête noir; les sourcils d'une jaune citron ; une bande blanche sur la tête ; le reste du plumage d'un gris ferrugineiLX , et la grandeur du bruant commun. On le trouve dans la Daourie. * Le Bruant de Surinam, Emberiza surinamensîs , Lath. Cet oiseau , un peu plus grand que Valouelte , et à peu près du même plumage, se trouve à Surinam, selon Fermin, qui l'appelle proyer. Il a le dessous du corps d'un 'jaune blan- châtre, avec des taches oblongues noires sur la poitrine; le bec grand , les côtés de la mandibule inférieure angulaire!* et plus élevés que ne l'ont les bruants. 4o4 BRU * Le Bruant a tête bleue , Ernbenza mixla, Lath. Le bleu couvre la gorge , la poilrine , le devant de la têle jus- qu'aux oreilles et le pli de Taile de ce bruant ; un gris mé- langé de brun domine sur le dessus du cou et le dos ; le blanc est la couleur apparente du ventre , mais les plumes sont brunes à l'origine ; le bec et les pieds sont blanchâtres. Cet oiseau , de la gi'andeur du iurin , se trouve à la Chine. Il est décrit dans les Aménités académiques , sous le nom de bruant mélangé. Le Bruant à tête noire , Eviberiza melanocephala, Lath. V. Passerine à tête noire. * Le Bruant à tète verte , Emberiza tunstalli^ Lath. Ce bruant^ dont le pays est inconnu, a la tête , le cou d'un vert terne ; le dos, les couverlures des ailes d'un brun clair, avec quelques plumes noires; les ailes, la poitrine et le ventre^ d'un brun foncé ; le bec brun ; les pieds jaunâtres. * Le Bruant therèse jaune , Emberiza mexicana, Lath., pi. enl. de Buff.n." 586, fig. i, a presque toute la tête, la gorge et les cotés du cou d'un jaune orangé ; la poitrine et le des- sous du corps mouchetés de brun sur du blanc sale; le derrière de la têle et du cou , et tout le dessus du corps, bruns; cette dernière couleur se prolonge de chaque côté du cou en forme de pointe, et s'étend presque jusqu'à l'œil ; les pennes des ailes et de la queue sont brunes et bordées d'un brun clair ; le bec et les pieds sont d'un brun pâle ; longueur totale , un peu plus de six pouces. Le Bruant TISSERAND est le Worâbée. V. le genre Frin- CILLE. Le Bruant d'Unalascha. V. le genre Passerine. * Le Bruant a ventre jaune du Cap de Bonne-Espé- rance , Emberiza capensis^ Var. , Lath. , pi. enl. n.° 664, fig- 2. Cet oiseau est un des plus beaux de ce genre. Cinq raies blan- ches , dont celle du milieu descend jusqu'au bas du cou , tranchent agréablement surle noir lustré de la tête; une teinte jaur:e domine sur le dessous du corps ; le cou est séparé du dos par une bande grise transversale ; celui-ci est d'un roux brun; le croupion gris; laqueue brune, bordée de blanc; les pe- tites couverlures des ailes sont d'un gris cendré ; les moyennes blanches à leur extrémité ; les grandes brunes et bordées de roux ; les pennes noirâtres et frangées de blanc; le bec est noirâtre, et les pieds sont couleur de chair; longueur, six pouces un quart. Le Bru.«st zizi, Emberiza citius, Lath. pi. R. 1 1, fig. 4- de ce Dictionnaire. Cet oiseau , qu'on appelle aussi bruant de haie^ parce qu'il a dans son plumage et ses habitudes des rapports avec le bruant proprement dit , et qu'il se plaît plus BRU 4o5 volontiers dans les haies qu'ailleurs , est plus commun dans les climats méridionaux que dans nos contrées septentrionales» où il se montre ordinairement deux fois dans Tannée , au printemps et à l'automne. On soupçonne qu il se porte au Nord pour nicher; car on le rencontre très-rarement pendant Tété. Il place son nid dans les buissons et dans les brous- sailles; et la ponte est de quatre ou cinq œufs grisâtres, par- semés de points et de taches d'un rouge rembruni. Son cri semble exprimer : Zi , zi , za , ziir l d'où est venu le nom qu'on lui a imposé. Son chant peut se noter par les syllabes lis, zis, zis, zis, gor, gor, gur. Ce bruant^ peu défiant, donne facilement dans tous les pièges, se prend souvent aux gluaux, et y reste attaché , ou ne s'en tire qu'en y laissant presque toutes sts plumes. Le mâle a les parties supérieures variées de noirâtre et d'olivâtre ; une plaque jaune , coupée en deux parties iné- gales par un trait noir, sur les côtés de la tête ; ce trait passe sur les yeux et s'étend sur le haut de la gorge ; le devant du cou et la poitrine sont fauves et bruns ; les parties postérieures faunes , avec des taches brunes sur les flancs ; le croupion et les couvertures supérieures de la queue roux ; les pennes pri- maires des ailes brunes, bordées d'olivâtre en dehors; les se- condaires, les plus proches du dos, rousses; les pennes caudales de la couleur des primaires , bordées , savoir , les deux ex- térieures de chaque côté avec du blanc; les suivantes, de gris olivâtre ; et les deux intermédiaires , de gris roussâtre; lon- gueur totale, cinq pouces et demi. La femelle diffère du mâle par sa gorge et ses sourcils jau • nâtres ; par la poitrine d'un vert-olive clair, tacheté de noi* râtre , et par une bande brune à travers i'œil. En général, son vêtement a beaucoup de ressemblance avec celui de la femelle A\x bruant comnmxi ; aussi, il est aisé de les confondre. On la distingue , cependant, par les taches de la poitrine, lesquelles sont plus prononcées, plus nettes et plus petites sur les côtés, et en ce que la couleur jaune des parties postérieures est presque blanche. Les jeunes mâles sont , dans leur premier âge , tachetés de noirâtre en dessus, sur un fond brun clair; verdàtres et marqués de noirâtre sur la poitrine , ainsi que sur la gorge et sur les autres parties inférieures, dont le fond est d'un jaune très-pâle. Les plumes noires des vieux sont , depuis la mue jusqu'au printemps , terminées de gris-blanc. On co-nnoît , dans cette espèce, plusieurs variétés acciden- telles. Je rapproche de ce bruant^ mais comme femelle, le bruant de Bade , donné pour une espèce particulière, (v.) 4o6 B R U BRUBRU. Nom qu'on a donné à une pîe-grlèche d'Afri- que , «Vaprès son cri. (v.) BRUC. C'est la Bruyère a balai, (b.) BRUCEE, Briicca. Genre de plantes de la dioécie, et de la famille des térébinthacées , dont les caractères sont : fleurs mâles composées d'un calice velu, divisé en quatre parties; de quatre pétales ovales, pointus, velus ou ciliés, insérés sur le réceptacle ; de quatre étamines ; d'un disque plane à quatre angles, tenant la place de l'ovaire qui avorte; (leurs femelles composées de quolre élamines sans an- thères, de quatre ovaires terminés parmi style dont le stig- mate est simple. Le fruit est une capsule. Cet arbre a été rapporté d'Abyssiuie par Bruce. Là, les fruits sont sur le même pied que les fleurs mâles, ce qui fe— roit croire que cet arbuste n'est pas dioïque dans son état naturel , mais qu'il l'est devenu par avorlement dans nos serres, où il se multiplie très-bien de boutures et de mar- cottes. Ses feuilles sont ailées , avec une impaire , presque fasciculées au sommet des rameaux ; ses folioles sont oppo- sées sur six rangs ; ses fleurs sont disposées en grappes , pres- que semblables à des chatons , et axillaires. Il a porté des graines fertiles dans le jardin de R.ouen , ce qui a permis à Guersent de s'assurer qu'il n'y avoit qu'un ovaire qui dcvenoil une drupe ovoïde, uniloculaire cl mono- sperme. Bruce rapporte que sa seconde écorce s'emploie généra- lement contre la dyssenlerie. On la réduit en poudre et on la donne dans du lait. Il en a fait usage sur lui-même avec le plus grand succès. Ce remède agit au bout de peu de jours , s.ms occasioner d'autres effets sensibles qu'une grande soif. Les genres GoNlER et I'étradion doivent être réunis à celui-ci , au dire de Jussieu. (b.) BRUCHE , BrnrJius. (îenre d'insectes de l'ordre des co- léoptères, section des tétramères, famille des rhynchophores. Les bruches ont la tète distincte , déprimée et inclinée ; deux ailes membraneuses , repliées , que recouvrent des ély- tres ordinairement un peu plus courtes que l'abdomen; les antennes fdiformes, en scie ou pcctinées, composées de onze articles ; la bouche munie de lèvres , de mandibules, de mâ- choires bifides, et de quatre antennules filiformes ; les cuisses postérieures très-grosses, ordinairement épineuses; les tarses composés d»! quatre articles! Les bruches diffèrent des charansons , auxquels elles pa- roissent appartenir, parles antennes, le manque de trompe, la tête distincte du cor;;eIet, et par les parties de la bouche. B R TT ^07 Les larves de ces insectes ont le corps assez gros, renflé, arqué, très-court, composé de plusieurs anneaux peu dis- tincts; la tête petite, écailleuse, garnie de mandibules très- dures, tranchantes; et neuf stigmates de chaque côté par eus introduit l'air nécessaire à leur vie. C'est dans cet état de larves que les bruches exercent tant de ravages sur les différentes graines de la plupart des plantes légumineuses et de quelques fruits à noyau, particulièrement dans les fèves, les lentilles , les vesces, les pois; dans les graines du gléditsia, du théobroma, des mimosa et de plu- sieurs espèces de palmiers. La larve prisse l'hiver dans la graine, dont elle consomme une partie de la substance inté- rieure, s y change en nymphe au commencement du prin- temps , ou même --ivant îa fin de l'hiver, et l'insecte parfait en sort au printeuips. Avant de subir sa métamorphose , elle a eu Tatieuiion de se ménager une issue , en rendant à un certain endroit de la graine , lécorce ou la peau extérieure si mince, que le moindre effort suffit pour la percer. Dans son dernier état, lâbmche ne fait plus aucun tort aux graines; elle fréquente les fleurs ou différentes plantes, et cherche à s'accoupler. Après l'accouplement, la femelle re- vient sur les jeunes siliques , sur les gousses prêtes à se for- mer, pour y faire sa ponte. Elle ne dépose ordinairement qu'un œuf dans chaque graine ; cependant on trouve quelque- fois deux de ces larves dans des fèves de marais. Ces insectes ne sont pas communs en Europe : on en trouve quelques espèces très-répandues dans les pays méri- dionaux de la France , en Espagne , en Italie ; on les ren- contre toujours plus rarement en avançant vers le Nord. Dans nos contrées, ce sont particulièrement les fèves, les lentilles, les pois et toutes les espèces de vesces qui sont le plus exposés aux ravages de ces larves. L'enveloppe extérieure de ces légumes ne manifeste en aucune manière le séjour de la larve ; et quelquefois, en ouvrant un pois ou une fève, on est surpris de trouver, au milieu d'un vide assez considérable» l'insecte parfait mort, n'ayant pu sans doute se pratiquer une ouverture. Comme les dégâts qu'occasionent les bruches sont plus particulièrement au détriment de la culture et de la nourri- ture commune , on doit être d'autant plus jaloux de trouver des moyens propres à les détruire : un des plus efficaces san» doute, doit être de plonger dans l'eau bouillante différentes' semences qu'elles attaquent dès que la récolte en est faite- Mais il faut nécessairement les soumettre toutes à cette im- mersion, pour faire périr toutes les larves qui y sont renfer- mées , et détruire entièrement la propagation d'une famille 4o8 B R TT aussi nuisible. On pourroit aussi faire éprouver à ces Icgtunes une ch"leu!- de quarante à quarante-cinq degrés dans un four; celle tii.iieur, sans les altérer , suffiroit pour la destruction de la l trve. On sent bien que ces deux moyens ne doivent pas Se* pratiquer sur les graines destinées à la reproduction. iiRUCHE DE L ACACIA. Elle est brune , couverte d un léger duvet cendré ; ses élytres sont striées , et aussi longues que l'abdomen. FJle se trouve dans 1 Amérique septentrionale. Sa larve vil dans la substance des graines du faux acacia , robinia pseudo-acacia. j^ HUCHE DU PALMIER. Elle est cinq à six fois plus grande que les espèces d Europe. Son corps est gris , soyeux. Elle se trouve dans toute T Amérique méridionale. Sa larve se nour- ri! de i'am.'mde dune espt'ce de palmier, nommé à Cayenne counana. C est le cocos guineensis de Linnaeus. La Bruche du pois, pi. A. 24., fig. n. Tout le corps de cet insecte est noirâtre , plus ou moins couvert de poils cendrés , qui le font paroîlre nébuleux. Les quatre premiers articles des antennes sont petits et rougeâlres ; les autres sont noirs , disposés en scie. L extrémité de l'abdomen est blanchâtre , avec deux petites taches noires , ovales. Elle se trouve sur les (leurs, en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Grèce, à 1 Amérique septentrionale. Sa larve vit dans linlérieur des pois , des lentilles , des gesses, des fèves et de toutes les espèces de vesces. (o.) IJRUCHELES, Bmcheîœ. Famille d'insectes incorporée maintenant avec celle des Rhymchophores. V. ce mot. (l.) BRUGMANSTE, Brugrnamîa. Genre de plantes établi pour placer la Stramoine en arbre. Il a pour caractères : un calice persistant se fendant latéralement ; une corolle in- fundibullforme , plissée ; cinq étamines à anthères aggluti- nées ; un ovaire supérieur à style, dont le stigmate est sil- lonné de deux côtés ; une capsule à deux loges et sans épines. V. au nîot Stramoine. (b.) BRUGNON. Variété de Pècue. (b.) BRU GUET. Nom vulgaire du Bolet esculent. (b.) BRUGUlliRE , Brugiiicra. Genre de plantes de la dodé- candrie monogynic. 11 est formé avec une espèce de Mangle {rliizaphura g)miwrhiza., Linn.) Il diffère principalement des autres mangles par le fruit (jui est polygone. V. Palétuvier. Le bruguière se trouve dans l'Inde sur le bord des rivières salées. Dupetil-Thouars a donné le même nom à un autre genre de la décandrie monogynie et de la famille des Onagres, établi sur un pelil arbre de Madagascar. Il présente pour BRU ^o<5 caractères : un calice' comprimt* à cinq dents obtuses , muni de deux écailles vers son milieu; cinq pétales oblongs, insérés sur le calice ; les étamines insérées au fond du calice ; un ovaire inférieur surmonté d'un style, et contenant quatre ovules, (b.) BRUIA. V. BuuYA. (V.) BRUINE. V. Brouillard, (s.) BPiUlNVISCH. Nom hollandais du Dauphin marsouin. (des:,!.) BRULEBEC. Rondelet donne ce nom à la Mactre poi- vrée, (b.) BRÛLÉE. Variété de deux espèces de Rochers, (b.) BRULLHAFFE. Nom allemand des Singes hurleurs ou Alouates. (desm.) BRtlL()l\ Nom que l'on donne à la Louisiane à des in- sectes appelés pous ddgoutis ou bêtes rousses. Ces insectes qui se trouvent dans l'herbe, s'attachent aux jambes des passans, et y font des piqrtres qui brûlent comme le feu. (s.) BRULURE. F. Arbres (maladies des), (tol.) BRUMAZAR. Substance minérale , onctueuse et vola- tile , que les anciens chimistes , qui avoient visité les mine.s métalliques , avoient cru y reconnoître pour être le premier principe des métaux. C'est la même substance que \anhel- mont nomme èuo, et que d'autres auteurs ont appelée plus simplement spiriius melullonim. L'existence d'un semblable principe ne paroît nullement chimérique aux yeux de ceux qui ont étudié la nature dans les entrailles de la terre, (pat.) BRUME. C'est le Tarret. (b.) BRUMES. On appelle brumes, à la mer, des amas de vapeurs aqueuses , semblables à celles que Ton désigne à terre sous le nom de brouillard, si ce n'est que le mot brume s'applique de préférence à un brouillard immobile et stag- nant. Il y a encore une autre espèce de brume qui s'observe près de l'horizon de la mer, et le rend indistinct quand le temps est calme, quoique l'air puisse d'ailleurs être fort sec et chaud. Cette brume est produite par une cause toute diffé- rente des brouillards humides ; car elle vient de ce que l'air n«' contient pas assez d'eau en vapeur. Beaucoup d'observa- tions journalières prouvent en effet que l'air mouillé de va- peurs aqueuses , mais de vapeurs qui ne se précipitent point, est, en masse , plus transparent que l'air parfaitement sec. (btot.) BRUMMOCHSE.Muller appelle ainsi I'Yak ou Buffle A QUEUE DE CHEVAL. V. l'art. BœUF. (dESM.) BRUNCKÉPINE. Le Nerprun purgatif porte ce nom A.xns les environs de Boulogne, (b.) /,îo B R r> BRUNE. On donne ce nom à un Centropome et à une espèce de Gade. (b.) BRUNE ET BLANCHE. F. Passerine brune et BLANCHE. (V.) BRUNEAU. V. BÉCASSINE, (s.) BRUNELLE , 577<«e//a. Genre de plantes de la didynamie gymnospennie , et de la famille des labiées , dont les carac- tères sont d'avoir : un calice monophylle , à deux lèvres , la supérieure plane, tronquée, tridentée , 1 inférieure bifide, plus étroite ; une corolle ventrue également h. deux lèvres , dont la supérieure est concave, entière ou bilobée , l'inférieure trilo- bée ; le lobe moyen plus grand et écbancré ; quatre étamines, dont deux plus grandes, leurs filamens terminés par deux dents, lune nue et 1 autre anlhérifère; un ovaire supérieur partagé en quatre parties , du milieu desquelles s'élève un style filiforme dont le stigmate est bifide; quatre semences nues , ovoïdes et attachées au fond du calice. ' Ce botaniste a réuni aux Brunelles la Cléonie , qui n'en diffère que par son stigmate quadrifide , et par ses bractées laciniées. Les brunclles connues sont au nombre de Jiuit à dix es- pèces , toutes vivaces et peu diff(;rentes les unes des autres. Leurs tiges sont ordinairement simples ; leurs feuilles oppo- sées ; leurs fleurs verticillées formant des épis terminaux, entremêlées de grandes bractées ciliées ou laciniées. L'es- pèce la plus commune se trouve partout dans les prés , les bois, le long des chemins, surtout dans les pays secs. On la rencontre également dans l'Amérique septentrionale. Elle passe pour vulnéraire , détersive , consolidante ; on s''en sert en décoction dans les ulcères des poumons , contre les hémorragies , les maux de gorge , etc. Ses caractères sont d'avoir les feuilles ovales, un peu dentelées, pétiolées, et la base de l'épi nue. On lui donne pour variété une espèce qui ne croit que sur les montagnes calcaires , et dont la fleur est deux fois plus grande , quoique la lige soit deux fois plus courte, (b.) BRUNELLlEPi , Brune/lia. Genre de plantes de la dodé- ( andrie pentagynie , dont les caractères consistent en un ca- lice persistant à cinq découpures ovales; point de corolle ; des glandes persistantes, alternes avec les étamines ; onze étamiues velues à leur base : cinq ovaires supérieurs à styles tubulés et à stigmates simples ; cinq capsules disposées en étoile , oblongues , aiguës , uniloculaires , univalves, s'ou- vrant longitudlnaiement , et contenant deux semences pédi- eellées renfermées dans un arille. Ce genre renferme six à huit arhrcs du Pérou et autres contrées de rAmérique méridionale, (b.) BRUNET. Oiseau de l'Amérique septentrionale , qu'on a donné mal à propos Tftouv un pinson, et comme une espèce par- ticulière , attendu que c'est la femelle du Troupiai,e brua>:- TIN. On a encore donné ce nom à un Merle. V. ce mol. (v.) BRUNETTE. V. Tringa variable, (v.) BRU NETTE. Coquille du genre Coke, Cvnus auUcm, de Linn.TPus. (b.) BRUNGA, C'est la Ludwige a feuilles opposées , à Geylan. (b.) BRUNIE, Bninia. Genre déplantes de la pentandrie monogynie , et de la famille des PvIIAMNOïdes , dont les ca- ractères sont: réceptacle commun, arrondi, et chargé de pail- lettes ou d'écaillés , entre lesquelles sont placées les fleurs. Chaque fleur a un calice à cinq divisions droites et velues: cinq pétales onguiculés; cinq élamines , dont les filamens s'insèrent à Tonglet des pétales ; un ovaire surmonté d'un style dont le stigmate est bifide , ou de deux styles distincts. Le fruit consiste en plusieurs semences biloculaires , ve- lues, situées sur le réceptacle commun, et séparées les unes des autres par des paillettes. Ce genre renferme sept à huit espèces , toutes propres à l'Afrique , toutes frutescentes , et ressemblant , par leurs feuilles linéaires, alternes, très-rapprochées ou imbriquées, à des bruyères ou à des protées. Ces plantes , excepté une , la Brunie capitée , se cultivent difficilement dans nos jar- dins , et ne présentent aucun objet d'utilité connue. On a séparé deux espèces de ce genre pour en former un autre qu'on a appelé d'abord Levisane , ensuite Staavie. V. ce dernier mot. (b.) BRUNIR {Vénerie). C'est lorsque la têie du Cerf , du Chevreuil ou du Daim, prend couleur, de blanche qu'elle étoit , après que ces animaux ont touché au bois, (desm.) BRUNNICHE , Brunnichia. Plante à tige grêle , striée , rameuse ; à lameaux terminés par une vrille composée ; à feuilles alternes , pétiolées , ovales , aiguës , glabres ; et à fleurs verdâtres , disposées en épis paniculés à l'extrémité des tiges. Cette plante, appelée Fallope par Adanson, forme, dans la (lécandrie trigynie et dans la famille despolygonées, un genre qui offre pour caractères : un calice ventru à cinq divisions ; point de corolle ; dix étamines; un ovaire supérieur, oblong, surmonté par trois styles ; une capsule trigone, uniloculaire et monosperme , renfermée dans le calice qui persiste , et portée sur un pédoncule très-large et très-mince. 4:i2 B R U La èfvnni'rhe se Irouve aux îles Bahama,et s'élève au-dessus des arbres de moyenne grandeur. Je l'ai cultivée en Caroline. Elle seroit très-propre , par la beauté et l'épaisseur de son feuilLge , pour fonner des tonnelles ; mais ses liges ne sop- porlont pas le froid de nos bivers : elles gèlent tous les ans au jardin du Muséum de Paris, (b.) BRU NOIR. Oiseau du genre Merle. V. ce mot, (v.) liRUNONIE, Bjunonia. Genre de plantes de la pentan- drie monogynie, établi par Smiib, pou^- placer deux plantas de la Nouvelle-Hollande. Il olTrc des caractères si particu- liers, ftuon ne sait s'il doit appartenir aux CorymbifÈres , aux Goodenoviacées, aux^AMPANULAcÉE.s, aux Dipsacées, ou aux Globulaires. Ses caractères sont : calice à cinq découpures , environné de quatre bractées ; corolle infundibuliforme à cinq décou- pures , les deux supérieures plus profondes ; cinq étamines placées sur le réceptacle , à autbères conniventes ; un ovaire monosperme à style terminé par un stigmate entouré par une membrane bifide ; un utricule renfermé dans le tube agrandi et durci du calice , dont le limbe est alors partagé en découpures piumeuses éialées. La Brunome séricée est figurée pi. 9 des Illustrations de Fertiinand Bauer. (B.) BIIUjNOR. Oiseau du genre Gros-bec. V. ce mot. (v.) BRUN-ROUGE. C)xyde de fer naturellement jaune , mais auquel une calcination lente et bien ménagée donne ime couleur rouge obscure très-belle et bien nourrie. Cette substance est d'un grand usage dans la peinture , soit à l'huile , soit en détrempe. Nous possédons dans le ci-devant Berry , Ans couches d'ocre jaune , qui pourroient être utile- ment converties en Inim-rouge ; mais il faudroil que l'entre- prise fût dirigée par des mains habiles, Chapial a trouvé dans les environs d'Uzès des bancs d'ocr»' d'une finesse et d'une pureté parfaites, que l'on convertit en bmn-ruuge d'une qualité supérieure à tout ce que l'on con~ noissoit en ce genre ; et rétablissement qui a ^é formé par les soins de ce savant aussi éclairé que zélé pour le bien pu- blic , jouit de la célébrité que mérite à si juste titre la per- fection de ses produits, (pat.) JiBUNSFEL, Bnmsfelsîd. Genre de plantes de la pen- tandrie monogynic , et de la famille des solanées , dont les caractères sont d'avoir: un calice campanule à cinqdents; une corolle infundibuliforme, à tube très-long, à limbe à cinq lobes , presque égaux ; quatre étamines ; dont deux plus grandes , et une cinquième très-petite avortée ; un ovaire supérieur surmcnlé d'uustyle , dont le stigmate est épais: une B R U Vi3 baie presque spliérîqae , un peu plus f;rosse qu'une noix , dim rouge orangé , uniloculaire , et qui conlieul beaucoup de semences attachées à un placenta central, grans cornes des anthères sont chacune subdivisée , d'abord d'après la position des feuilles ou opposées ou alternes, et ensuite d'après leur nombre, (b.) BRUYÈRE D'AMERIQUE. C'est probablement la Cé- RATIOLE. (B.) J5RUYÈRE A FRUIT NOIR. On donne queb^uefois ce nom à la Camarine. (b.) BRY , Br)um. Genre de plantes cryptogames, de la fjimille des Mousses, dont les caractères sont d'avoir un tubercule à la place de la gaine ; une urne terminale , stipilés , rare- ment sessile; un péristome annulé, cilié; un opercule plus ou moins acuminé ; une coiffe lisse , ou rarement velue ; dos rosettes non apparentes; des tiges simples ou rameuses, quel que fois nulles. Ce genre , qui comprend une centaine d'espèces , est fort naturel ; mais il n'en a pas moins exercé la sagacité des bota- nistes allemands, qui ne trouvent sans doute pas les genres assez nombreux , et cherchent toutes les occasions possibles de les augmenter. Hedwig en a formé treize à ses dépens savoir: Webère, Swartzie , Kedwioie, Leersie, Tri- CHOSTOME, TORTULE, GyMNOSTOME , GrIMMIE , WelSSIE, Orthotrique, Pohlie, Bartramie et Ba?iBULE , la plu- part fondés sur des caractères très-peu saillans et à peine per- ceptibles avec la meilleure loupe. D'autres botanistes y ont B R Y 4,7 encore ajout«î les genres Octoblepuard, Dîmode , Dicrane et Veber ; de sorte que les véritables 4/^5, selon Bridel , doivent être restreints à deux, qui ont pour caractères: un pé- ristome interne , muni de cils dissemblables , et les fleurs mâ- les en tête. Mais Palisot Beauvois annonce , dans son iWEthéo- gamie , qu'il faut y laisser vingt-cinq espèces. Quelques brys croissent sur les arbres ; mais la plupart se trouvent dans les terrains argileux , ombragés ou exposés au soleil. Presque tous fleurissent pendant Thiver , avant les autres mousses. On divise les hrys de Linnseus, en biys dont les urnes sont sessiles , brys dont les urnes sont pédiculées et droites , ttbr^s dont les urnes sont pédiculées et penchées. La première division ne comprend qu'une espèce, qui s'é- loigne du genre par son aspect et parce qu'elle croît sur les arbres ; c'est le B^Y apocarpe , qui fournit un grand nom- bre de varié les. La seconde est celle qui contient le plus d'espèces. Les plus communes de ces espèces sont : Le Bry des murailles , qu'on trouve sur tous les murs des jardins, lorsqu'ils sont recouverts de terre. Ses caractères sont d'avoir les feuilles relevées , terminées par un poil , et les tiges simples. Le Bry a balais , dont les pédoncules sont réuni.s plusieurs ensemble, les feuilles tournées d'un seul côté et recourbées. Cette espèce se trouve dans les bois un peu hu- mides, où elle forme des gazons touffus. C'est une des plus grandes de ce genre. Le Bry ondulé, dont les pédoncules sont presque toujours solitaires, les feuilles lancéolées, ondulées, caré- nées,, dentelées, écartées de la tige. Il vient dans les bois, mais ne forme pas de touffes serrées comme le précédent. 11 semble qu'il est annuel. Le Bry tronqué, dont les caractères sont d'avoirles pédon- cules courts, presque droits; l'urne ronde dans sa jeunesse, et tronquée dans sa maturité; l'opercule mucroné. Cette espèce se trouve très-abondamment dans les lieux argileux, sur les murs bâtis en terre. Elle est très-petite , mais se remarque par la couleur brun roHgeâtre que prennent ses urnes lorsqu'elle approche de sa maturité. Le Bry verdoyant , fort semblable au précédent , mais encore plus petit, et croissant uniquement dans les bois , sur les revêtemens les plus ombragés des fossés creusés dansl'ar- On pourroit encore citer plusieurs espèces, telles que les IV. 27 4i8 B R Y BrYS ÉTEIGNOIR, POMMIFORJWE, glauque, HÉTÉROMALLE,elC. qu'on remarque assez volontiers , à raison de leur forme ou de leur abondance , dans certains lieux. Dans la dernière division il faut noter : Le Bry argenté , qu'on trouve sur les murailles et sur les pierres même où il n'y a pas de terre. Ses caractères sont d'avoir les urnes pendantes , les tiges cylindriques , imbri- quées , unies. Le Bry coussinet , Bryum puhinatum , Linn. , dont on remarque les touffes rondes sur les murs , les toits , prin- palement les toits de chaume , où il est quelquefois extrême- ment abondant. Ses caractères sont d'avoir les urnes pres- que rondes, les pédoncules recourbés , les feuilles sétifères. (B.) BRYA , Brown. C'est I'Aldina d'Adanson. (ln.) BRYONE , Bryonia. Genre de plantes de la monoécie syngéncsie , et de la famille des cucurbitacéesj dont les ca- ractères sont d'avoir : un calice court, monophylle , campa- nule, à cinq dents ; une corolle adhérente au calice , cam- panulée, ou presque en rosette; à cinq lobes ovales et veineux. La fleur mâle a trois étamines , dont deux ont les filamcns chargés de deux anthères , tandis que le filament de la troi- sième n'en porte qu'une seule. La fleur femelle a un ovaire inférieur , ovoïde , du sommet duquel s'élève un style bifide, ouvert, et dont les stigmates sont échancrés. Le fruit est une baie sphérique ou ovale , lisse , qui ren- ferme trois semences , ou quelquefois davantage. Ce genre contient plus de trente espèces , dont deux d'Eu» rope, et les autres d'Asie , d'Afrique et d'Amérique. Toutes «ont des plantes à grosses racines ; à tiges annuelles, grim- pantes ; à feuilles anguleuses et munies de vrilles à leur base; 4 fleurs disposées en bouquets axillaires. L'espèce commune en France est la Bryone dioïque , dont les caractères sont d'avoir les feuilles palmées , hé- rissées de poils rudes au toucher , et les baies rouges. Elle croît dans les bois et les haies autour des villages , toujours dans de la bonne terre. Ce qu'on a regardé comme sa va- riété , la Bryone blanche , qui croît dans le nord de l'Eu- jrope , est une espèce fort différente. Notre br)'one a une racine fort grosse , charnue , succu- lent e , rameuse , d'un blanc jaunâtre , d'un goût acre , amer et désagréable. Elle est purgative , hydragogue , incisive et diurétique. On l'emploie dans Thydroplsie, la passion hysté- r'u\ne. , l'aslhme , l'épilepsie , la paralysie , la goutte et les fiialadics chroniques; mais comme elle purge violemment. B U B 4ig, elle ne doit pas être employée sans correclîfs.PlMe, et appli- quée sur la peau , elle fait roffice de vésicatoire , et guérit souvent de la goutte et des rhumatismes. La racine de btyone a beaucoup de rapports avec celle du Maisihot; aussi peut-on en faire , et Morand en a-t-il fait une cassave , bonne à manger. D'un autre côté , cette même racine , râpée dans l'eau , donne une fécule, ainsi que Baume l'a remarqué le premier, parfaitement identique avec celle que fournit la pomme de terre. Pendant la disette de la révolution , j'en ai fabriqué et mangé plusieurs fois , et l'ai trouvée très-nourrissante. Ce- pendant , je n'ai jamais pu lui enlever complètement , par le lavage , l'odeur et le goût propres à la racine de bryone; mais cet inconvénient est léger, et ses effets disparoissent sous un assaisonnement un peu relevé". C'est en automne et en hiver qu'il faut arracher la racine de bryune^ pour cet objet. AVilldenow pense que le genre Solena de Loureiro ne doit pas être séparé de celui-ci. (b.) BRYOPHYLLE , Bryopkyllum. Genre de plantes établi par Salisbury , pour placer une plante remarquable , fort voisine du Cotylédon à feuilles piîsnées de Lamarck , qui croît naturellement aux Moluques, et qui jouit de la propriété de se reproduire par le» déchirement de ses feuilles. Elle est figurée p!. li+og du Bolanical magazine de Curlis. Cln la cul- tive au jardin du Muséum. Les caractères de ce genre sont: calice cylindrique à quatre dents ; corolle tubuleuse , à limbe à quatre divisions droites ; huit étamines insérées à la base de la corolle; quatre ovaires, accompagnés de quatre écailles , et surmontés d'un seul style, (b.) BRYOPSIS , Bryopsis. Genre de plantes établi par La- mouroux , Annales du Muséum , aux dépens des Ulves de Linnseus. Il offre pour caractères : des graines globuleuses vertes , contenues dans la lige ou les rameaux, qui sont tou- jours fistuleux. On connoît neuf espèces de ce genre , la plupart de la Mé- diterrannée , dont une , la Bryopsis balbisine , est figurée pi. i3 du mémoire précité, (b.) BRYOUNO. Nom provençal de laBaYONE. (b.) BSESIL. Nom arabe de I'Aloès. (b.) BUAA. V. Batan. (b.) BUBALE. Quadrupède ruminant du genre des Antk j.OPES. ( V. ce mot.) C'est le buhuîis d'Arislote et le buhalus d«ï Pline et d'Oppien. (desm.) 420 E U B BUBALUS. C'est le buffle Buralis, et c'es l'antilope bubale des nomenclateurs modernes, (desm.) BU B ALTON. Le momordlca elaterium éloit ainsi nommé par Dioscoride. V. Momordique. (lm.) BIJBBLE. El! anglais, c'est le Bulle ampoule, (desm.) BUBO. Nom employé par M, Cuvier pour une division des oiseaux de proie nocturnes, (v.) BUBBOLA. Nom vulgaire de I'Agaric élevé , qui se mange dans beaucoup de lieux, (b.) BUBON, Bubon. Genre de plantes de la pentandrie di- gynie et de la famille des ombellifères. Ses caractères sont d'avoir des collerettes à l'ombelle universelle ainsi qu'aux par- tielles; une corolle à cinq pétales lancéolés et courbés au sommet ; cinq étamines ; un ovaire inférieur cbargé de deux styles ; un fruit ovale , strié , velu dans quelques espèces, et composé de deux semences appliquées l'une contre l'autre. Ce genre contient cinq à six espèces , toutes ayant des feuilles plusieurs fois ailées , et deux fournissant un suc gom- meux d un grand usage en médecine. L'une est le Bubon gallanifère, Buhon galbanum ., Linn. , dont les caractères sont d'avoir les folioles ovales, cruci- formes, aiguës, dentelées; les ombellules peu nombreuses ; les semences glabres et la tige ligneuse. Cette plante croît en Afrique. Elle est remplie d'un suc visqueux, laiteux, clair, qui découle en larmes , soit naturellement, soit par incision, des nœuds des vieilles liges. Pour l'avoir en plus grande quan- tité, on coupe la tige à deux ou trois doigts de la racine; mais alors on perd l'espoir d'une récolte pour l'année suivante. V. pi. A. 29 , où elle est figurée. YaC ga/htinum est une substance grasse, ductile comme la cire, à demi-transparente, blanchâlre ouroussâtre, d'un goût acre et amer; d'une odeur forte et puante. Pris inlériepre- ment, il est utile contre l'asthme et la toux invétérée ; il dis- sipe les vents , purge les lochies , soulage dans les maladies hystériques qui viennent d'obstructions à la matrice. Appliqué extérieurement , il amollit et fait aboutir les bubons et les tu- meurs squirrheuses , adoucit les mouvemens spasmodiques et les convulsions. L'autre est le Bubon" GUMMIFÈRE, Bub. gummiferum., Linn. , dont les caractères sont d'avoir les folioles glabres, dentelées, aigué's ; les inférieures plus larges; les semences glabres, la tige ligneuse. (>ette espèce est extrêmement voisine de l'autre, et donne une gomme que Ion dit avoir les mêmes proprié- tés. Elle vient également en Afrique. Il est encore une autre espèce de bubon , dont on emploie les graines en médecine : c'est le BuBON DE Macédoine, qui A . 20 2 . 7i{{/>o/i (/(' (//(>/>///eu,v 3 . 7)i/(f/o/nc i/e /7/f(/c' B TI G ^^21 a les folioles ovato-rhomboïdales, forlemont déniées : les om- bellales très-nomhreuses ; les semences hérissées et la lige herbacée. Elle vient dans la Grèce et sur les c6tes de Bar- barie. Ses semences ont un goAt et une odeur aromatiques as- sez agréables ; elles sont apéritives, diurétiques, cmména- gogues , carmiuatives et alexipharmaques. Ces trois espèces sont cultivées dans les jardins de Paris, et V fleurissent souvent. ^B.) ïiUBONlON. Hippocrate donne ce nom à une plante que Ton rapporte à TAmmi deTournefort, espèce du genre siurn, Liun. V. Berle. Quanta la plante ainsi appelée par Diosco- ride, Adanson en faitune espèce de son genre Obeliscotiieca {Rudbeckia^ Linn.), onV asleriscusA^t Tourneiovi (^/jup/Uha/mum, Linn.) (ln.) BUBON TTPAS ouBOHON UPAS. Arbre de Java, sur lequel on a fait beaucoup de contes qui ne mérilent pas d'êlre rapportés. F. XJPAS. C'est une espèce d'AuouAi. (b.) BUBKOMA. F. Guazuma. (b.) BUCACZ. Nom illyrien de la Spatule, (v.) BUCANEPHYLLE, feui//es entrompette. Pluckcnet donne ce nom à la sarraccnie , à cause de la forme de ses feuilles. V. BUCANOPÎIORON. (LN.) BUCANOPHORON. Synonyme de SARRA^É^nE. (b.) BUCARDE , Cardium. (ienre de testacés bivalves. Ses caractères offrent une coquille subcordiformc , à valves dentées en leurs bords; à charnière à quatre dents , dont les deux cardinales rapprochées et obliques sur cha(n.ie valve , s'arliculent en croix avec leurs correspondantes. Les dénis latérales écartées et intrantes. Ce genre, tel que LinnaeusTa laissé, observe Bruguières, n'est fondé que sur le nombre et la situation E-EsPERA>'CE à l'article Bœuf, (desm.) BUFFLE DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE , Eos çafer. C'est une espèce de mammifère du genre des Bœufs. (desm.) BUFFLE DE CHURCHILL. Dénomination que les Anglais qui fréquentent la Laie d'Hudson donnent à l'OviKOS ou bison musqué, parce que cet animal est commun sur les bords de la rivière de Churcliill. (desm.) BUFFLE DE L'INTÉRIPIUR. C est ainsi qu'on nomme, près de la baie d'Hudson , le Bùon d'Amérùjue , espèce du genre Bœuf, (desm.) BUFFLE MlJSQUÉ D'AMÉRIQUE, Bison, on bœuf musqué. V. OviBOS. (dESM.) BUFFLE A QUEUE DE CHEYAL ou YAK. Espèce du genre Bœuf , particulière au Thibet, au Boulan et autres contrées des Indes contiguës à celles-ci. (desm.) BUFFLE SAUVAGE DE L'INDE ou ARNI. V. l'ar- ticle Bœuf, (desm.) BUFFLE. Nom que l'on donne à la peau du buffle , lors- qu'elle a été passée à l'huile comme celle du chamois. Les peaux de bœufs , à'é/an , etc. prennent le même nom, lors- qu'elles ont subi la même préparation : toutes ces peaux sont d'un grand usage pour les arnmres militaires, (s.) BUFFLESSE. Femelle dubuffle. r. Bœuf, (desm.) BUFFLETlN,BUFFLON.JeuneBuFFi.Emale.(DESM.) BUFFLONNE. Femelle du Buffle, (desm.) B II G i,g BUFO. Nom latin du genre de coquilles univalves ap- pelé Crapaud par Denys Montfort. (desm.) BUFOLT, Nom duTÉTRODON hispide. (b.) BUFONIE, Bufoiua. Plante annuelle de la tétrandrje di- gynie et de la famille des caryophyllées, qui seule forme un genre , dont les caractères sont : calice à quatre fo- lioles droites, pointues, scarieuses ; quatre pétales blancs plus courts que le calice ; quatre , et quelquefois seulement deux étamines courtes; ovaire supérieur , ovale, surmonté de deux styles courts , dont les stigmates sont simples ; une capsule ovale , comprimée , environnée par le calice uni- loculaire , contenant deux semences. La bufonie se trouve dans les lieux arides des parties méri- dionales de TEurope, et même en Angleterre. Ses ti"cssont rameuses et presque paniculées dans leur partie supérieure • ses feuilles très-étroites, et engaînées à leur base ; ses fleurs' axillaires et terminales , forment des épis courts et lâches. (B.) BUFONITE. Ce sont les dents fossiles de plusieurs espèces de poissons , entre autres des Spares et des Ce^tropomes. Elles sont très-larges et très - obtuses. On croyoit autrefois qu'elles sortolent du crâne des crapauds, et on leur attribuoit de grandes vertus. C'est aussi le nom spécifique d'un Spare. (b.) BUFTALMON. V. Buphthalme. (ln.) BUGADIERA. Nom de pays du Liseron des Cantabres. (b.) BUGEE, Ray parle , sous ce nom , d'une Guenon rare dans l'Inde (Synop. quadr., pag. i58) ; mais on ne sait de quelle espèce, (.s.) Erxleben rapporte avec doute les buggées de Ray aux Ma- kis vaii eifamye. (desm.) BUGHUR, BOGHOR et CHOTORTOK. Noms persans du Chameau A deux bosses, (s.) BUGETUAVEL des habitans de l'île de Ceylan , le Mo- déra canni des Malabares. V. Bugouthuaw^L et Hugone. (LN.) ,BUGL\. C'est ainsi qu'on appeloit autrefois l'écorce de I'Epine-vinette , dont la racine macérée donnoit une cou- leur qui servoit à teindre en jaune, (ln.) BUGINVILLÉE. V. Trycicle. (b.) BUGIO ou BOGIO. En portugais , c'est le nom du Magot, (desm.) BUGLE , Ajuga. Genre de plantes de la didynamie gym- nospennic , et de la famille des labiées , dontlescaraclères 43o BUG consistent en un calice court, monophylle, persistant, à cinq (lents presque égales; en une corolle monopétale , irrégulière, à long tube , à limbe ne formant qu'une seule lèvre inférieure qui est à trois lobes , dont le moyen est échancré en cœur ; en quatre étamines , dont deux plus courtes ; en un ovaire su- périeur , partagé en quatre parties , du milieu desquelles s'é- lève un style filiforme , fendu en deux à son sommet ; en quatre semences nues , ovales , oblongues , et situées au fond àA calice. Les bugles sont au nombre de quatre à cinq , toutes à (leurs vertîcillées, disposées en épi terminal, à feuilles opposées et à racines vivaces. Les espèces les plus communes sont : La Bugle rampante , qui a les feuilles spathulées , presque glabres , bordées de dents anguleuses et obtuses , et les ra- meaux couchés et stolonlfères. Elle croît dans les bois. On la recommande dans les hémorragies, les crachemens de sang, Ja dyssenterie et les fleurs blanches. Son suc , appliqué à l'ex- térieur , guérit les coupures , les plaies et les ulcères. La Bugle pyramidale , qui ne se trouve que dans les bois montagneux et sablonneux. Elle diffère de la précédente , parce qu'elle n'a pas de rauieaux sLolonifères, et qu'elle est plus velue. Willdenow a de nouveau réuni à ce genre des plantes que Linrseeus avoit jugé plus convenable de placer dans celui tles Germandrées. Les deux principales de ces plantes sont : La Bugle IVETTE , Tcucrium chamœpilys ^ Linn., qui a les feuilles trifides, linéaires, entières, et les fleurs latérales, soli- taires etscssilcs. Elle est annuelle , et se trouve par toute l'Eu- rope, dans les terrains secs, sablonneux ou pierreux. Elle a une odeur aromatique qui tient de celle du camphre. *Elle passe pour apéritive , nervine , céphalique , très-cmméua- gogue , antirhumatismalc et antiarthritique. La Bu(;le musquée , Teucrium wa^ Linn., qui a les feuilles ligulées, bidcntées, même dentelées, et les (leurs axiilaires, solitaires et sessiles. Elle se trouve dans les parties méridio-- iiales de l'Europe , et est annuelle. Elle a , à un plus haut degré, les vertus de la précédente , et , de plus , elle est un peu sudorifique. (b.) BUGLOSE , Jnchusa. Genre de plantes de la pentandrie monogynie, et de la famille des borraginées, dont les carac- tères consistent en un calice oblong, persistant, profondé- ment divisé en cinq parties ; une corolle dont le tube est de la longueur du calice , à orifice fermé par cinq écailles con-. niventçs et bîubues^ et à linibe jarlagé en cinq découpures BUG 43i arrondies; cinq étamlnes très-courtes; quatre ovaires 'supé- rieurs , du milieu desquels s'élève un style filiforme , dont le stigmate est un peu échancré ; quatre semences nues, oblon- gués, un peu ridées et attachées au fond du calice. Les bugluses sont au nombre de vingt espèces , presque toutes des parties méridionales de l'Europe. Deux , parmi elles , sont plus importantes à connoître : la Buglose offi- cinale et la Buglose teignante. Les caractères de la pre- jnière, qu'on trouve dans les parties méridionales de la France, dans les champs , le long des chemins , est d'avoir les feuilles lancéolées , presque amplexicaules , et les fleurs en épis uni- Jaléraux. Les caractères de la seconde , qui croît dans les lieux arides des mêmes pays , sont d'avoir les feuilles lancéolées , obtuses, Irès-velues , ainsi que la tige. On la connoît vulgairement sous le nom d'OnCANETTE. (b.) La Buglose officinale , Anchusa ùfficinaUs ^ Linn., a les mêmes prétendues vertus que la Bourrache. ( V. ce mot.) Dans les tisanes pectorales et dans les boissons rafraîchis- santes, on les emploie souvent ensemble, ou on les substitue l'une à l'autre. Ce sont ordinairement leurs f'eurs et leurs feuilles qu'on fait infuser, et dont on prend la décoction. Les feuilles de la buglose ^ comme celles de la bourrache , fusent sur les charbons à la manière du nltre , ce qui prouve qu'elles en contiennent également. Bouillies dans de l'eau avec de l'alun , elles donnent une belle couleur verte. Elles servent aussi quelquefois d'aliment ; ainsi, en Irlande, on les fait cuire, et on les mange accommodées comme les choux. La culture de la buglose est simple , et n'a rien de particu- lier ; comme elle est vivace , on la multiplie de rejetons écla- tés , ou elle se reproduit elle-même par ses graines. Cette espèce a une variété à fleurs blanches , dont la teinte dlspa- roit quand on la renouvelle par ses semences. La racine de la buglose teignante a une écorce rouge qu'on emploie en pharmacie pour teindre les huiles et les graisses. On l'appelle vulgairement orcanette, et on la confond souvent avec la racine d'un onosma , qui donne une teinture rouge , et qu'on nomme aussi orcanetle dans le Levant. V. sa figure , pi. A. 29. (D.) BUGLOSSA. C'est le Pleuronecte sole, (b.) BUGLOSSE. Outre la Buglose , la Bourrache et le Lycopside portoient autrefois ce nom. (b.) BUGLOSSE JAUNE , Bughssum luteum. C'est la pi- éride échioïde de Linn. dans quelques anciens ouvrages de botanique. V. I1elmi;ntie. (ln.) 433 BUG lîUGOITTHUAWiïEL. C'est ainsi que s'appelle l'Hu- GONE h Ceylan. (b.) ' Bl3Gl\ANDES,EUGRANESetBOURANDES. C'est I'ArrÈTE-BŒUF ou BugraNF, ( Ononisan'ensis , LInn. ), qui porloit autrefois ces noms en France, (ln.) BUGRANE , Ononis. Genre de plantes de la diadelphie monogynie , et de la famille des légumineuses , dont les ca- ractères offrent un calice monophylle, campanule, et partagé en cinq dents longues et linéaires ; une corolle papilionacéc , composée d'un étendard plus grand que les autres pétales, et ordinairement marquée de lignes colorées et parallèles , deux ailes et d'une carène relevée antérieurement ; dix éta- mines , dont les filets sont tous réunis dans leur parile infé- rieure; un ovaire supérieur , ovale , velu, surmonté d'un style dont le stigmate est simple ; une gousse fort courte , enflée , communément un peu velue , imiloculaire , et qui renferme quelques semences réniformes. \jGS Inigranes , observe Lamarclc , se distinguent plus faci- lement des autres légumineuses par quelques particularités de leur port que par leur fructification. Ce sont des herbes ou des sous-arbrisseaux à feuilles ternées ; à folioles presque toujours garnies de dents aiguës; à stipules adnées à la base du pétiole ; à fleurs axiilaires ou terminales, ordinairement pédonculées , quelquefois sessiles , de couleur jaune ou pour- pre; à pédoncules muliques ou arIslés,ùnifloresotimuiti(Iores. Ce genre renferme une cinquantaine d'espèces , presque toutes naturelles aux parties méridionales de l'Europe et à l'Afrique , mais dont un petit nombre sont dans le cas d'être mentionnées ici. La BuGnA^E À L0>'GUES épines , Ononis aniiquontm, Linn., dont les caractères sont d'avoir les fleurs grandes , solitaires, purpurines ; les rameaux épineux , sans poils ; et les feuilles supérieures souvent simples. La BuGRAKE DES CHAMPS, Ononis aroensis , Linn. , dont les caractères sont d'avoir les fleurs médiocres , en grappes géminées , purpurines ; les rameaux sans épines , vefus ; les feuilles supérieures souvent simples. Ces deux espèces se trouvent dans les champs incultes, le long des chemins , dans toute la France , et sont connues sous le nom vulgaire H! arrête-bœuf , parce que leurs racines , lon- gues et tenaces, résistent souvent aux efforts de la charrue. Ces racines passent pour apéritives et diurétiaues. La BUGRANE PRÉCOCE, Ononis fniU'cosa , Linn., dont les caractères sont d'avoir les tiges ligneuses; les feuilles sessiles, les folioles bncéolées et dentées ; les stipules en gaine ; les B U I ^33 pédoncules à trois flourspurpurlnes. C'est une des plus belles espèces de ce giMitc : aussi la cullive-t-on dans les jardins d'agrément. Ses tiges sont nombreuses, li uilosde dix à quinze pouces; ses (leuis rouges sont réunies en panicules très-ser- rées , et durent fort long-temps ; ses feuilles sont d'un vert foncé très-agréable. On multiplie de graines et de marcottes cet arbuste, qui croît naturellement dans lesBasses-x\lpes. 11 demande quel- que soin dans ses premières années , mais ensuite 11 n'en a pas besoin. 11 faut semer ses graines dans la terre de bruyère et à l'ombre; en transplanter le plant, la seconde année , eu pépinière, et attendre deux on trois autres années avant de les placer à demeure en pleine terre. Je dois encore citer la Bugrame gluakte et la Bugrane VISQUEUSE, qui ont beaucoup de rapports entre elles, c'est- à-dire , dont les fleurs sont jaunes , et les feuilles ainsi que les jeunes tiges visqueuses. La première a les fleurs plus grandes et la tige plus ligneuse ; et la seconde a les feuilles supérieures souvent simples. Cette dernière est rare dans les pays septen- trionaux de la France. On les trouve toutes deux dans les lieux incultes , le long des chemins et des rivières, (b.) BUGRAVES. F. Bugrane. (ln.) ' BUHO. C'est, en espagnol, le Grand-duc. (s.) BUnOB. C'est, en Poitou, le nom du Butor, (v.) BUI. F. Buis, (ln.) BUI-CUIVALI. Nom brame du Modecca. (b.) BUIL ou BUIWOL. On dit que ces noms russes dési- gnent Vaiirochs , espèce de Bœuf, (desm.) BUIO. On appelle ainsi une espèce de Boa sur les bords de rOrénoque. (b.) BUIRE. Coquille du genre CÉRITE , qui a été figurée par Dargenville, pi. ii , fig. P. (b.) BUIS, Buxus. Genre de plantes de la monoécic tétrandrie, ettle la famille des litbymaloïdes , dont les caractères sout d'avoir: un calice composé de deux rangs décailles arrondies, concaves, imbriquées, dont les intérieures sont, dans la fleur mâle, au nombre de quatre , deux grandes et deux petites ; et dans la' fleur femelle au nombre de trois, presque égales; quatre étamines; un ovaire oblusément trigone, plus grand que le calice , chargé de trois styles courts , épais , écartés , qui ne naissent pas d'un point commun , et à stigmates di- visés en deux par un sillon; une capsule arrondie, à trois cornes courtes à son sommet, s'ouvrant en trois , valves, et divisées intérieurement en trois loges , qui .renferment cha- cune deux semences. IV. 28 434 B U I Ce genre comprend trois à quatre espèces, dont l'une est fort connue par rulilité qu'on retire de son bois; c'est le Buis arborescemt ou Buis en arbre, dont les caractères sont d'avoir les feuilles ovales, oblongues , atténuées vers la pointe , et la tige arborescente. Il vient dans le Jura et dans les parties montagneuses et méridionales de l'Europe. L'au- tre est généralement employée à la décoration des jardins ; c'est le Buts a bordure ou Buis nain, dont les caractères sont d'avoir les feuilles petites, presque ovales, les tiges fruti- culeuses. Cette espèce vient dans les parties montueuses et _rides de l' Europe australe. Elle ne s'élève jamais à plus d'un ^ deux pieds, (b.) Les variétés du huis sont : le huis en arbre à feuilles ovales ; le buis en arbre à feuilles en forme de 'lance ; le buis nain à feuilles rondes ; le buis arborescent et nain à feuilles bordées de Jaune , à feuilles bordées de blanc , à feuilles dont le sommet seulement est marqué de Jaune; enfin, le buis nain à feuilles panachées. Toutes ces variétés se multiplient par boutures , par mar~ cottes, par racines et par déchirement des vieux pieds. Les boutures se font pendant l'hiver , dans un terrain léger, frais et ombragé. Les marcottes peuvent avoir lieu en tout temps, ainsi que l'enlèvement des racines et le déchirement des vieux pieds. Tous ces moyens réussissent ordinairement. Les nouveaux pieds qu'ils fournissent peuvent être mis en place l'année sui- vante , ou plantés en pépinière à un ou deux pieds de distance. L'espèce arborescente est principalement dans ce dernier cas. On gagne à multiplier cette dernière espèce par graine, qu'on cueille au moment où l'os capsules sont prêtes à s'ou- vrir; car elle se disperse au loin par l'effet de Télaslicité de ces mêmes capsules , lorsqu'on attend trop tard. On la sème aussitôt en pleine terre, dans un sol très-léger et très-substan- tiel. Après la première année du semis, on peut mettre «les jeunes plants en pépinière, et les disposer par rang. On les plante un peu serrés , si on les destine pour des bordures bas- ses ; on les espace davantage , s'ils doivent être employés à des massifs e^t à des cabinets de verdure. • Le buis croît dans des terrains froids et stériles , où peu d'autres arbres réussissent. U se plaît à l'ombre , supporte le froid et le chaud , dure fort long-temps , et n'exige presque aucun soin. 11 a l'avantage de se prêter à toutes les formes sous la main du jardinier. Sa verdure est moins obscure que celle des autres arbres verts ; et ses variétés , surtout les yoa- nachéés , employées en palissade ou en buisson', sont très- propres à orner les bosquets d'hiver. Bozier voudroit qu'on B U I ^35 bannît des jardins les bordures de buis nain , parée qu'elles recèlent, dit-il , une quantité înnonibralie d inseclts nuisi- bles. Mais toute autre bordure auroit cet inconvénient , qui est racheté d'ailfeurs par plusieurs avanrages. Ce buis est très- ramcux, et vient en touffes épaisses et bien garnies. On le maintient aisément beau et bas ; la solidité de ses racines et de ses tiges retient la terre. Il est peu sensible à la gelée et aux grandes chaleurs. « On connoit , dit Rozier , peu de véritables forêts de buis « en France. Une des plus considérables , si on peut l'appeler « ainsi, est celle de Lugny, dans le Maçonnais. Après elle ' le hroussln , c'est-à-dire, la racine. Elle pousse des bran- « ches , qui sont à leur tour coupées dès qu'elles ont quelques n pieds de longueur, pour en faire des fagots ; et elles n'ont << pas le temps de porter des graines , seul moyen que la rt- ner, en séparant des autres la Crinole d" Afrique le lui a donné. Ce nouveau genre se nomme aujourd'hui CRYPTA^TE. (B.) 438 B TJ T. nULBlPARE. On a donné ce nom à la classe àe& polypes, parce qiu-. les animaux qu'elle renferme se reproduisent par des tubercules qui naissent sur leur surface , tubercules qu'on a comparés aux kMes de quelques racines charnues. F. au mot Polype, (b.) BULBIRD. Nom anglais du Butor, (s.) BULBOCASTANllM, Chdlaîgne bulbeuse dans les ou- vrages des anciens botanistes; c'est le nom d'une ombellifère {Bunhnn bulbu rastanum, Linn.) V. Terre-NOIX. (LN.) BULÎÎOCODE, Bulburodium. C'est une petite plante de l'hexandrie monogynie , et de la famille des narcissoïdes , dont les caractères sont d'avoir une corolle composée de six pétales ligules , à onglets fort longs, étroits et rapprochés ou réunis en tubes ; six étamines moins longues que les pétales; un ovaire supérieur, surmonté d'un style filiforme , terminé par trois stigmates; une capsule obtusément triangulaire, di- visée en trois loges polyspermes. Cette plante a une racine bulbeuse , velue, une fleur radi- cale solitaire , à peine saillante hors de terre ; trois à quatre feuilles lancéolées , de cinq à six centimètres de haut. Elle vient dans les pays montagneux , en France , en Espagne , en Russie, etc. Quelquefois la troisième partie de la fruc- tification manque, (b.) BULBONÂCH. Nom ancien de la Lunaire annuelle. (B.) BITLBUL. Nom turc du Martin-pêcheur pie. Son chant est si agréable qu'on le comp^are à celui du rossignol. Il est très-commun sur la côte de Syrie et aux environs de Bagdad; on l'élève en cage, (s.) BULBULE. Synonyme de Cayeux. (b.) BULBUS CODION de Théophraste. On croit qu'il a voulu désigner une espèce de Narcisse, (ln.) BULEF. Nom arabe du Saule, ou peut-être du Chaleç. (B.) BULEISCH. Il paroît que c'est le nom de la Ronce en Arabie, (b.) BULEJE. r. BUDLEJE. (B.) BUL(i\N. L'un des noms de la Marte zibeline, (desm.) BULGOLDA ou BUL(iOLDOPH. Quadrupède de rinde , qu'il n'est pas possible de reconnoître au peu qu'en dit Ferdinand Lopez dans son llisloire des Indes. Cet auteur s'é- tend sur les vertus d'une pierre grosse comme une noisette , qui se trouve dans la tête du bul^olda , et qui porte le même nom. (s.) B U L m liULlMAKA, Cœsalpiu. C'est TArrête-BŒUF, Ononis spiiwsa , Linn. (ln.) lîULlME, Butîmus. Genre de testacés de la classe des uni- valves , dont les caractères sont d'avoir une coquille ovale ou oblongue , ayant le dernier article plus grand que le pénul- tième ; l'ouverture entière , plus longue que large ; la colu- nielle lisse , sans troncature et sans évasement à sa base. Ce genre, introduit par Bruguières , a principalement été fait aux dépens des Hélices et des Bulles de Linnaeus -, mais Lamarck Ta considérablement réduit en établissant ses gen- res AURICULE , PyRAMIDELLE , MÉLAKIE , LyMNÉE , AgA- THiNE et Maillot. Depuis , Draparnaud a encore introduit le genre Succi- îsÉE, et Denys Montfort les genres Polypuème , Ruban et Mélampe. Les coquilles des véritables Bulimes sont en général très- petites , allongées. On les trouve toutes sur la terre. Elles posent l'hiver dans des trous , sous les pierres , et se font pour cette saison un léger opercule membraneux. Leurs ani- maux diffèrent de ceux des Hélices , en ce que leurs tenta- cules inférieurs sont très-courts. Draparnaud , auteur d'un très-bon travail sur les mollus- ques terrestres et fluvialiles de France, en mentionne neuf espèces indigènes , parmi lesquelles il faut noter : Le Bulime obscur , Bulinms hordeaceus ^ Bruguières , qui est oblong , corné , ventru , conoïde , et dont le péristome est blanc et réfléchi. On le trouve sous les feuilles mortes. C'est le grain-d'prge de Geoffroy. LeBuLiME décollé, qui est long,turrlculé, très-obtusà son sommet et tronqué ou cassé dans l'état adulte. On le trouve dans les champs, le long des chemins. V. à l'article Coquille, l'explication de celte faculté de se casser la pointe qu'a ce Indime. Le Bulime brillant est oblong , conoïde , corné et très- brillant. C'est la brillunie de Geoffroy. On le trouve dans les lieux humides , sur les bords des rivières. Le Bulime aiguillette est allongé , turriculé , blanc , bril- lant; il a l'ouverture oblongue et labase de la colunielle pres- que tronquée. C'est Vaiguillette de Geoffroy. On le trouve aux bords des rivières, (b.) BULITHE. Concrétion qui se forme dans le dernier es- tomac et les intestins du bœuf, (s.) BULL. En anglais , c'est le Taureau, (desm.) BULLACER ÏREE, Nom anglais d'un prunier ^ pmmis- inshitia. (ln.) 44o B U L BULL DOG. Nom anglais du Bogue , race de chien. (desm.) BULLENBEISSER. En allemand, c'est le Dogue. (desm.) BULLAÏRE , Bullana. Genre de champignon parasite qui naît sous l'épiderme des tiges mortes , et qui offre des capsules disposées en forme de 8.11 a élé depuis réuni auxIjRÈDES. (b.) BULLA-RA-GAISZ. Nom d un oiseau de la Nouvelle- Hollande , que Latham a classé dans le genre Héron. V. ce mol. (v.) BU LLE , BuUa. Genre de testacés de la classe des unival- vcs , doiiJ le caractère est d'avoir uue coquille bombée, à spire non saillante , à ouverture aussi longue que la coquille , et sans ombilic. V. pi. A. 20, où deux espèces sont figurées. Ce genre éloit assez nombreux dans Liuna'us , qui y avoit fait entrer des coquilles fort disparates*, mais Bruguières , La- marck , et ensuite Denys Montfort, Tont beaucoup réduit. Le premier , en portant beaucoup de ses espèces dans son geWe BuLiME; le second, en établissant à ses dépens les genres Ovule , Tarière , Pyrulb , Ampoule et Agatiiine ; et le troisième , les genres Navette, Atys, Calpurne, Ultime. F. ces mots et le mot Piiy.se. Plancus , Adanson et Millier ont décrit les animaux de quelques bulles. Jl en résulte que leur corps est en général plus gros que leurs coquilles ; et que quelques-uns , tels que ceux de la Bulle ouverte et de la Bulle oublie, ont leurs coquilles entièrement cachées dans les chairs; ce qui a déter- miné à établir le genre Bullée , qui suit , et qui servira de- complément à cet article. V. aussi la pi. 61 du neuvième vol. (les Transactions de la Société linnéenne de Londres, où une Bulle est figurée.- Les bulles sont assez rares dans nos mers , et on ne leur connoît pas d'usage, (b.) BULLE AQUATIQUE. C'est la Piiyse des foî^- TAINES. (LN.) BULLE D'EAU et NOIX DE MER. C'est la Bidla naucum , Linn. (ln.) BULLE D EAU PAPYRACÉE. C'est la huila hydalis , Linn. V. Bulle, (ln.) BULLÉE , Bullœa. Genre de la classe des vers M0LLU.S- QUES, qui présente pour caractères : un corps rampant, ovale- oblong , convexe , bordé de membranes qui l'enveloppent; une tête nue , sans tentacules ; la partie postérieure du corps pourvue dun ccusson large , embrassant ou recouvrant les branchies , et contenant un corps testacé. Miiiler lavoit nom- mé Apère, et Denys Montfort l'appelle Scachandre. B II }1 44i Plancus est le premier qui ait décrit ce genre , lequel, de- puis lui , est resté inconnu aux naturalistes jusqu à Cuvier , qui Ta revu, et qui a reconnu qu'il ne différoit des Laplysies que par labscnce des tentacules de la tête, et par la présence d'une coquille intérieure ou cachée dans les chairs , qui re- couvre les branchies. Les coquilles de plusieurs espèces de ce genre éloient con- nues des naturalistes , qui les avoient placées parmi les Bulles. Draparnaud a fait des observations qui constatent que ce que Gioeni, Kelzius et autres , avoient décrit comme une co- «{uille nmltivalve, sous le nom de gioenia , Char en français , n'éloit que l'estomac d'une huilée. Les Inillces se nourrissent de petits testaccs , dont, à l'aide de leur estomac musculo-osseux , susceptible d'une très-forte conîraclion , elles parviennent à briser la coquille. On. ne connoit encore que deux huilées ; mais il est proba- ble que toutes les huiles qui ont du rapport avec la huile ou- hlle et la huUc ouverte , se trouvent également dans des animaux de ce genre, (b.) BU LL-FROG. C'est, en Amérique , la Grenouille mu- gissa>te.*(g.) BULL ilEAD. Les Anglais appellent ainsi le Cotte cha- bot, (b.) BTJLLÎEB. Animal des Bulles. II se reconnoît auraan- iio\v mentionne douze espèces de BuMÉLlES, toutes des parlies chaudes de l'Amérique. La plus importante à con- noîJre est la Bumélie réclinée , dont les rameaux sont in- clinés vers la terre , très-épineux et très-difficiles à casser. On en fait des haies impénéirables et d'une très-facile coustruc-^ tion , ainsi que je m'en suis assuré en Caroline. Elle gèle dans le climat de Paris , mais subsistera certainement en pleine terre dans le midi de la France, (b.) BUMUM. Espèce de Haricot, (b.) BUNA. C'est le Café, (b.) BUx\A PALLA. C'esi le Macis de la Muscade, (b.) BUNCn WHALE. Nom anglais de la Baleine n^gueuse. Balofna nodosa. (desm.) BUNDUBE. C'est le nom arabe du Noisetier, (b.) BU NE ou BUllE. C'est le Tourne-pierre sur nos côtes de Picardie, (s.) BIJNEBA. r. BUMADE. (B.) BUNESAT. Nom africain de la buglose , anrhnsa offid- nalis. V. BuGLO.SE. (ln.) BUNETTE. C'est le nom de la Fauvette d'hiver , eu Normandie, (v.) BUN(iAL()N. Arbre des Philippines , dont le suc est lai- feux. Il se rapproche du Manglier , mais paroît appartenir à un autre genre, (b.) BUNGARUM PAMAH. Nom indien duBoNGARE À an NEAU. (B.) BUN(iO. Espèce de Carmantine de l'Inde, (b.) BUNGUM. Rumphius a figuré sous ce nom une plante que Linnteus rapporte à son JusUcia purpureq , espèce de Car- MA:fTINE. (ln.) * , ' BUNIADE, Bwiias. Genre de plantes de la tétradynamie siliqueuse, et de la famille des crucifères, dont les caractères sont d'avoir : le calice de quatre folioles écartées; la corolle à quatre pétales , dont les onglets sont droits ; six étamines , B U N 4{3 dont deux plus courtes ; un style presque nul ; une silique drii- pacée , arrondie , presque osseuse , parsemée de tubercules ou hérissée de pointes, et biloculaire. Les burtiades sont très-voisines des Camelines et au nom- bre de dix espèces, la plupart, des parties méridionales de l'Europe. Les plus communes sont : La BuMADE MASSE DE BEDEAU , Bunios enicago , Linn. , qui a la silique tétragonc , et les angles à deux crêtes. Elle est an- nuelle , et croit dans les lieux humides des parties méridio- nales de la France. On en a fait un genre sous le nom d"E- RUCAGE. F. ce mot. La Bu>'iADE ORIENTALE , qui a la silique ovale , bossue , verruqueuse. Elle vient de T Asie mineure , mais elle s'est mul- tipliée dans quelques endroits en France. On peut avanta- geusement la multiplier pour la nourriture des bestiaux à la fin de l'hiver. La BuNiADE KAKILE de Linnseus forme actuellement un genre particulier. T. Kakile. (h.) La BuMADE DES Îles Baléares constitue aujourd'hui le genre Succowie. (b.)^ BUNL\S de Dioscoride. he nai>et paroît être cette plante, regardée aussi comme son buiilon. V. Chou , Navet. Clî<) BUNION. Une espèce d'ETuuLiE, la Barbare *et la Terre-noix ont porté ce nom. (b.) BUiSIUS. C'est, dans Rumphius, un arbre des Moluques , dont Linnœus avoit fait un genre , sous le nom de Stilago , mais qui paroît devoir entrer dans le genre Antidesme. (c.) BLNIVA. Nom spécifique d'une Baliste. (b.) BUNKA. Nom norvégien des Cyprins large et sope. (B.) BUNODE. Nom des \ ermiculaires fossiles, (b.) BUNÏKUPFEREZ. Nom allemand du Ciime pyriteux hépatique. V. ce mot. (LUC.) BUNT BAASCH. Nom allemand de la Perche, (b.) BUNTSING. L'un des noms allemands du putois, espèce de Marte, (d'esm.) BUNNU , BUNA , BUNCHO , BON et BAN. Noms égyptiens et arabes de la graine du caféyer, selon Prosper Al- pin. Les Egyptiens et les Arabes faisoient, de son temps, un grand usage de cette graine pour faire la liqueur que nous nommons café, leur coai>a et le cAfiwcc des Turcs, qui, suivant Pxowolfius, en buvoient très-fréquemment. Cette liqueur se ven- doit publiquement comme le vin chez nous. Ce n'est que long- temps après que nous avons pris l'usage du café. Clusius a fi- guré la graine du caféyer, et lui donnoil le nom de maUes, (ln.) 444 B U P BUON OLT. C'est le Chat-huant en Provence, (v.) BUPARITI, Nom indien d'un arbrisseau que Linnseus a rapporté à la Ketmie a feuilles de peuplier , mais qui pa- roït devoir constituer un genre particulier, (b.) BUPHAGA. C'est, dansLinnœus, le nom générique du Pi- QUEBŒUF. V. ce mot. (v.) BUPHTHALME , Buphthalmum. Genre de plantes de I.» syngénésie polygamie superilue , et de la famille des corym- bifères, dont les caractères sont d'avoir un calice imbriqué de folioles égales ou inégales; quantité de fleurons liermapbro- • dites, tubulés, quinquéfides , placés dans le disque , et dc3 demi-fleurons femelles formant la couronne ; un réceptacle chargé de paillettes; plusieurs semences ovales ou oblongues , couronnées par" un petit rebord plus ou moins denté. Ce genre comprend une trentaine d'espèces qui se divisent en hiijjldhalmes à calice nu el en huphthahnes à calice feuille. Parmi les premiers , il faut remarquer : Le EUPHTIIALME À FEUILLES DE LYCll>IS , Bliphtalmum flV - iescens , Linn. C'est un petit arbrisseau de l'Amérique , dont les feuilles sont glauques , velues , spaibulées et bidentées à leur base ; les fleurs jaunes, terminales , solitaires , et portées sur un long pédoncule. Le TÎUPUTHALME À FEUILLES DE LAURÉOLE , Buphthalmum arboresccns, Linn., dont les caraclères sont d'avoir les feuillea lancéolées , cdentées, épaisses , vertes ; les fleurs semblables à celles de la précédente. Il vient des Bcrmudcs. On cultive cette dernière en pleine terre dans quelques jardifis d'ornement. Parmi les seconds , qui s'éloignent assez du genre par l'as- pect, pour que l'on puisse croire qu'ils sont dans le cas d'en être séparés , il n'y a pas d'espèces qui méritent d'être parti- culièrement mentionnées par leur beauté : mais comme elles sont toutes indigènes , il est bon de les connoîtrc. Ce sont des plantes herbacées , dont lune , le Buphthalme épineux, se trouve le long des chemins , dans les champs en friche des parties méridionales de la France. L'autre , 1(*Buphtiialbie aquatique , croit dans les mêmes canlons , sur le bord des eaux. Ces deux espèces sont annuelles. Il en est une troisième qui est vivace , qu'on ne rencontre que sur le bord de la mer, c'est le Buphthalme maritime. On appelle vulgairement cjjzVf/e^tCî//, les espèces de ce genre, aux dépens duquel Forskaël a formé celui qu'il a appelé Cer- VANA , et Henri Cassini celui qu'il a nomme Diomédée. Loureiro cite dans sa Flore de la Cochinchine , un Bupn- THALME , dont les folioles du calice sont aigiies; les feuilles B U P «5 opposées , lancéolées et recourbées. C'est uue plante odo- rante , dont on mange les feuilles comme celles des épinards , tant dans la Chine que dans la Cochlnchine. (b.) BUPHTHALMUM.La plante ainsi nommée par Pline et Dioscoride, est une composée ou syngénèse , à ce que l'on croit. Les anciens botanistes l'ont successivement rapportée aux chrysanthèmes, auxcamomilles, aucallha on souci des ma- rais, àd(^s anarylus et aux adonides. F. BuPHTaALME. (ln.) BUPLÈVRE , Buplei'rum. Genre de plantes de la pen- tandrie digynie et de la famille des Ombellifères, dont les caractères présentent une ombelle universelle composée de rayons ouverts, souvent peu nombreux , et ayant une col- lerette de plusieurs folioles; des ombelles partielles petites, à fleurs jaunâtres et ayant une grande collerette ordinairement composée de cinq folioles larges et souvent colorées; des pétales entiers et courbés en dedans; des étamlnes courtes; un ovaire inférieur chargé de deux styles petits et ouverts; un fruit arrondi ou ovoïde, un peu comprimé, strié, composé de deux semences appliquées l'une contre l'autre. Les huplèores renferment une trentaine d'espèces propres à l'Europe méridionale. On les divise en deux sections: celles dont la tige est herbacée, et celles dont la tige est ligueuse. Dans la première se trouvent : Le BUPLÈVRE PERCE-FEUILLE, Buple^^nim rotiindifolium ^ Linn,, plante annuelle que l'on trouve dans les blés et les terrains secs et sablonneux de la France. Ses caractères sont d'avoir Tinvolucre universel nul et les feuilles per- foliées. Elle passe pour vulnéraire et astringente. Le BuPLÈVRE À FEUILLES EN FAUX, Buplevnim falcatum ^ Linn., dont les caractères sont d'avoir les involucresde cinq folioles ; les feuilles lancéolées ; la tige en zigzag. Getlç espèce, qu'on appelle vulgairement oreille de lisi>re , est vivace, et croît dans les lieux secs et pierreux de toute la France. Oa la dit vulnéraire et fébrifuge. Le BupLÈVRE EFFILÉ, Buplct^rum junceion , \Ar\n., qui a pour caractères : une tige rameuse; les rameaux filiformes droits; les involucres pentaphylles ; les feuilles linéaires et inégales. Cette espèce ne se trouve que dans les parties mé- ridionales de la Fhance ; mais elle y est très-multipliée. Dans la seconde section on remarque : Le BuPLÈVRE FRUTESCENT, Buples^rum friiiescem , Linn. , dont les feuilles sont linéaires, et qui vient d'Espagne. Le BuPLÈVRE FRUTICULËUX, Buplamim fmdcosum , dont les feuilles sont ovales-oblongues et obtuses. Il vient dos parties méridionales de l'Espagne. Et le BuPLÈVRE CORIACE, Buplevnim coriaccum^ THéri- 446 B U P \iei', Stirp. twi>. tab. 67, dont les fouilles sont lancéolér's et qui vient également d'Espagne. Ces trois espèces ne perdent point leurs feuilles, et servent à la décoration des bosquets d'hiver, quoiqne quelquefois victimes des gelées. Toutes leiu's parties ont une odeur plus ou moins forte , approchant de celle du panais. On en re- commande la semence contre la morsure des serpens. Elles se mulliplient très-facilement par le semis, (b.) BUPLEVRIFOLIAde Plukenet. C'est le genre coutarena d'Adanson ; ( coiymhium africamim , L. ) V. CoRYMBIUM. (LN.) BUPLÉVRÔÏDES, AValiher. C'est le simpla-nobla , Phyllls, Linn. , Nobula, Adans. V. Phyllide. (ln.) BUPRESTE. Genre d'insectes de Tordre des coléoptères, section des pentamères, famille des serricornes, tribu des buprestides. Les buprestes ont le corps allongé ; deux ailes membra- neuses, cachées sous des étuis très-durs; des antennes fili- formes, en scie, un peu plus courtes que le corselet, composées de onze articles; la tèle à demi enfoncée dans le corselet; la bouche munie de deux lèvres, de deux mandibules cornées ; de deux mâchoires unidentées, de quatre anlennules courtes et filiformes; enfin cinq articles à tous les tarses. Ce genre, très-dlslinct et très-facile à reconnoître, res- semble à celui de Taupin; mais il en diffère principalement par le corselet qui est sans ressort. Les larves des buprestes vivent dans les bo"is. L'insecte parfait se tient ordinairement sur les arbres , sur les buis- sons , sur les plantes et sur les fleurs. On le trouve assez souvent dans les chantiers. Les buprestes marchent assez lentement; mais ils. ont le vol très-agile, lorsque le temps est chaud et sec. Quelques-uns se laissent tomber dans les broussailles, lorsqu'on approche pour les saisir. Ce genre fournit les plus beaux insectes coléoptères qui puissent parer le domaine de la nature comme le cabinet des naturalistes. La plupart des espèces sont velues de si bril- lantes , de si riches couleurs, que Geoffroy a cru devoir toutes les désigner sous le nom générique de rîrJiard.'Cc.sX l'éclat de l'or poli sur un fond d'émeraude , ou l'azur qui brille sur lor; souvent le même individu présente le mélange de plusieui:;s couleurs métalliques. Ces insectes sont peu va- riés , peu nombreux au nord de TJ-lurope , plus abondans vers les pays méridionaux de la France, et très-variés, très-com- muns dans les climats les plus chauds des deux hémisphères. C'est aussi de ces contrées qu'on nous apporte les plus grandes et les plus belles espèces. B l) R ^4y Parmi plus de cent cinquante espèces fie buprestes, les plus connues sont le Géat^t, qui vient de Cayenne : il est très- grand, d un vert cuivreux; le corselet a deux'taclies lui- santes , bronzées, lisses; les élytres sont raboteuses et bi- denlées. Le Fascicule vient du Cap de Bonne-Espérance : il est cuivreux , bleuâtre , velu ; ses élytres sont entières , poin- lillées , couvertes de faisceaux de poils roussâlres. Le Mariane se trouve en Europe et dans TAmérique septentrionale : il est cuivreux, brillant, quelquefois obscur : les élytres sont en scie, et ont à leur partie supérieure des cnfoncemens inégaux. Le Chrysostjigmate se trouve en Europe : il est bron/.é ; ses élytres sont en scie. On y remarque trois lignes longitudi- nales élevées, et deux points dorés, enfoncés. Le Neuf-taches se trouve en Europe , en Egypte, dans l'Orient : il est d'un noir bleuâtre , luisant : sa forme est pres- que cylindrique; ses élytres sont en scie. On remarque une tache jaune sur le front de cet insecte , deux sur le corselet , et trois sur chaque élytre. Le Bupreste ténébrio^ se trouve au midi de l'Europe, sur le tronc du prunier sauvage. Il est très-noir , peu luisant ; son corselet est large, variole; ses élytres sont entières. Le Rubis se trouve en Europe, sur les buissons; son cor- selet est chagriné; 11 est vert, avec deux lignes longitudinales obscures ; les élytres sont entières, chagrinées et obscures. On a représenté, pi. A. a^, fig. 12, le B. Bande -dorée ( Vitlaia. Fab. ) , qui est grand, d'un vert bleuâtre , avec les élytres bidentées , pointillées , et ayant chacune une rSie longitudinale dorée et des lignes élevées, (o. et L.) BUPRESTIDES, Buprestides. Tribu d'insectes de l'ordre des coléoptères, famille des Serricornes. (l.) BUPRESTIS de Geoffroy. V. Carabe, (desm.) BUPRESTIS des Anciens. V. Meloé. (desm.) BUPRESTIS. Galien , et d'après lui quelques botanistes des quartorziè me , quinzième et seizième siècles , ont ainsi nommé une espèce de ÂMyo/^we, I'Oreille de lièvre, (ln.) BUPRESTOÏDE, Buprestdîdes. Genre d'insectes de Tor- dre des coléoptères , établi par Schseffer, et qui, d'après la figure qu'il donne de l'espèce servant de type , paroît ap- partenir à la famille des sténélytres, se rapproche des ser- ropalpes, des cisfèles , etc. Cet insecte a aussi des rapports de formes avec les taupins, les buprestes; et ses antennessont en panache et ses tarses sont simples. Il m'est d'ailleurs in- connu, (l.) /,/,8 B U R BUR. V. Brumazar. (pat.)^ BURAK. C'est TAsphodèle fistuleux. (b.) BURAM C H AD ALI. F. Saiîsfoin oscillant, (b.) BURANG. Espèce de Figuier des Indes, (b.) BUR AU. Bauhin, dans son Histoire des plantes, nomme ainsi le fruit du Sablier (liura crepitans). (ln.) BUR.BOT. C'est la Lotte, Gadus lotta , Vmn. {&.) BURCADE ou BURCARDIE, Burcardia. Nom donné par Duhamel, au Callicarpe, et par Scopoli, au Piriquette d'AuLlet. (B.) BURCHARDE, Burchardla. Plante vivace de la Nou- velle-ïloilande , qui seule, selon R. Brown , constitue un genre dans Ihexandrie monogynie et dans la famille des jon- coïdes. Les caractères de ce genre sont : une corolle caduque à six pétales; une fossette nectarifère à la base de chaque pétale; six étamines ; un style trifide ; une capsule à trois valves po- lyspermes. (b.) BURCOM \T. Nom africain de la Chrysocome chevelure d'or, Clirysoroma coma aurea, Linn. (lis.) BURDI. Poisson du genre des Perches de Linut-ieus , Perça miniata, qui fait actuellement partie des Pomaceintres. C'est aussi le souchet papyrier. (b.) BURDOCK. Les Anglais nomment ainsi la Bardanj; elles (tLOUTERONS, arcHum ai xanlhhini ^ Linn. (ln.) BURE. Nom tarlare du Loup, (desm.) BURE. V. BuNE. (s.) BURETTE. C'est, en Berry, la Fauvette dJiwer. En Normandie , on l'appelle Buînette. (s.) 0 BUIUiAU. Nom vulgaire de plusieurs coquilles du genre Sabot, dont la robe est variée de vert et de brun, et dont le dedans est nacré. C'est principalement le Sabot limaçon qui le porte, (b.) BUR.GO. Race de Chiens, issue de Vepagneul et du basset. (s.) BURGONl. C'est une sensilive qui croît à la Guyane, et qui est figurée dans l'ouvrage d'Aublel. (ln.) BURGSDORFIE, Burgsdurfia. Genre établi par Moench, pour placer la Crapaudixe romaine, qui diffère des au- tres : i.° par son calice fermé par des poils, et à lèvre su- périeure plus grande, 2.° parle défaut de trachées et par la position de ses tleurs qui sont axillaires. (B.) BURH ALAGA. Nom espagnol de la passerine velue , Passerina hirsiiia , Linn. (ln.) . B U R i-^ BURHINUS. Genre d'oiseaux du Prodromus d'Illlger , iequelsc compose du charadrius magidrostrls Ac Lalh. (v.) JBURI. Nom arabe du Muge cévhale. (b.) BURICHON. Un des noms vulgaires du Troglodyte. (V.) BURIOT. Ancien nom du CA^'ARD domestique, (v.) BHj^MANNE,jBfirma«rt/Vz. Genre de plantes de Thexandrie inonogyniq , et de la famille des broméloïdes. Ses ca- raclères sont : calice monophylle, coloré, à angles membra- neux et à limbe découpé en six parties, dont trois intérieures, plus petites et pétaliformes; six étamines insérées près de l'orifice du calice, portant des antbères placées deux à deux , et séparées par une petite pointe réflécbie ; ovaire supérieur, oblong, surmonté d'un style terminé par trois stigmates; capsule oblusément trigone , couverte par le calice triloculaire, et qui contient des semences très-me- nues. Ce genre comprend deux espèces, toutes deux de l'Inde , que leurs noms seuls caractérisent : ce sont la Burmanne à DEUX Éi»is etlaBuRMANNE À DEUX FLEURS. Lcurs feuilles sont graminées , et leurs fleurs portées sur des hampes d'un demi- pied de haut. Le genre Mâburnie de Dupetlt-Thouars ne paroît pas dif- férer de celui-ci. (b.) BURNET. Synonyme de pimpemel en anglais , pimpre- nelle en français. Il est donné à plusieurs plantes de genres différens , comme chez nous , et pour les mêmes ; ainsi la grande pimprcnelle ou5rt7JgT//5or/6« o^cm«&, est le great-burnet; la pimprenelle des jardins, ^o/mj/m sanguisorba , est le com- mon-barnet ; les boucages, /;iVn/?/rte//a, buruet-saxifrage, etc. (LN.) BUR.O , Buro. Poisson de la mer des Indes observé par Commerson , et qui forme un genre dans la classe des Ab- dominaux, voisin des PoLY^^ÈMES. Ce genre offre pour caractères : un double piquant entre les nageoires ventrales ; une seule nageoire du dos, mais très-longue; les écaille» .très-petites; cinq rayons à la membrane branchiale, (b.) BURONG-APiOU. Dénomination de T Oiseau de pa- radis ÉMERAUDE dans la Nouvelle-Guinée. Le premier mot signifie oiseau, et le second est le nom de l'île dans laquelle il se trouve. V. le genre Samalie. (v.) BUR-PAPiSLEY. Nom anglais des caucalis daucoïdes et lalifolia. V. Caucalide. (ln.) BURRA. En Portugal , c'est Tànesse. et Burro , l'àne. (desm.) IV. 2 9 45o BU S BUR-REED, En anglais, ce sont les Rubamers, Sparga nium , L. (lis.) • BURRO. C'est un arbre d'Afrique, dont on ne roniioîl pas les caractères. L'écorce et les feuilles jettent un suc jaune, qui passe pour un violent purgatif, (b.) BURUNDUK. Nom russe de V écureuil suisse. V. Tamias. BURSAIRE, Bursaria. Arbrisseau à feuilles alternes , courtement péliolées , cunéiformes, obtuses et émarginccs; à épines axillaires très-longues, à fleurs rougeâtres, disposées en grappes axillaires, lequel forme un genre dans la pen- tandrie monogynie , et dans la famille des pitosporées. V. pi. A. 28, où une espèce est figurée. Ce genre , fort voisin des Itées , offre pour caractères; un calice très-petit, divisé en cinq parties profondes; une corolle à cinq pétales linéaires ; cinq étamines ; un ovaire supérieur surmonté d'un style court , à stigmate simple; une capsule cordiforme, comprimée , à une seule loge disperme , «'ouvrant en deux parties, chacune bivalve et bicorne. La BuRSAiRE ÉPINEUSE croît à la Nouvelle-Hollande. BURSAIRE, Bursaria. Genre de vers de la classe des Amorphes de Lamarck, Ses caractères sont d'être très-sim- ple, membraneux et concave. Ce {sont des membranes creu- ses , sans organes apparens, qui ont cependant une action vitale très-prononcée. On les trouve , à l'aide du microscope, dans les eaux douces et salées , mais jamais dans les Infusions. Leurs mouvemens , moins vifs que ceux de la plupart des autres animalcules, sont fort irréguliers. Elles parcourent or- dinairement une ligne spirale avec vitesse; mais quand il s'agit de revenir, elles vont très-lentement. Cela lient sans doute à leur forme, ou à la position de leur cavité. Millier n'a décrit que cinq AurW/w, dont on peut voir la figure pi. 17 de son ouvrage inûixxXé Animalcula in/usoria ^ au mot Animalcules, (b.) BURSERIE, Burseria. Genre de plantes établi par Loe- fling, sur la Verveine lappulacée de Linn . F. au mot Priva, qui a été préféré par les autres botanistes, (b.) BRUSTEL. Nom bavarois de la Perche, (b.) BURSTNER. Nom vulgaire du Gobe-mouche gris, dans les environs de Strasbourg, (v.) BURUM CHANDALÏ. Nom du Sainfoin gyrant. (b.) BURYNCHOS. C'est le Toucan a ventre rouge, dans Jonston. (s.) BUSAR. Nom de la Buse dans la vallée de Lanzo. (v.) 1^ U s ^5. BUSARD , Cirais , Vîeill.; Fako , Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Accipitres cl de ia famille des Accipitrins Caractères : bec médiocre , presque droit et garni d'une cire poilue à la base , comprimé latéralemen} , un peu angu- leux en dessus ; mandibule supérieure à bords dilatés cro- chue, acuminée à la pointe; 1 inférieure plus courte, droite obtuse; narines oblongucs , en partie couvertes par des poils roides ; langue épaisse , charnue , échancrée ; tarses allongés , déliés ; 4- doigts , 3 derant , un derrière ;• les exté- rieurs unis à la base par une meudjrane ; ongles grêles, très- pointus; l'externe estle plus petit; l'inlerne et le postérieur sont égaux à celui du milieu ou sensiblement plus grands ; ailes longues ; la première rémige plus courte que la deuxième ■ les troisième et quatrième les plus longues de toutes. Les busards se plaisent dans les marais et les savanes inondés ; ils nichent dans les buissons marécageux les joncs , les roseaux , et se nourrissent d'oiseaux , de petits quadrupèdes , de reptiles et même d'insectes. On trouve des busards dans toutes les parties du monde : \cs uns ont une collerette , c'est-à-dire , des rangs de petites plumes courtes roides et serrées, quelquefois frisées, qui entourent la tète en partant du menton et remontant en arc vers la nuque • les autres n'en ont point. On donne ordinairement aux pre- miers le nom de soubuse. Le Busard proprement dit, dmis œruginosus , Vieill Falco œruginosus, Lath., fig. pi. enl.Buffon, n." 44-4- La déno- mination de busard des marais miMque SCS hahiiudes; en effet il se tient toujours à portée des marais, des lacs , des étangs et des rivières. Au temps de Belon , nos aïeux le connois- soient sous le nom de faux-perdrieux , et quelques faucon- niers , sous celui de harpaye à tête blartche. La longueur totale du busard est d'un pied 8 à lo pouces et ses ailes pliées s'étendent jusqu'à un pouce de l'extré' mité de sa queue; son cou est gros et court, mais st$ jambes sont fort allongées. La couleur dominante de son plu- mage est un gris-brun mêlé d'une teinte ferrugineuse; unf marque jaunâtre ou blanchâtre est sur la nuque et sur loc- ciput; des taches roussâtres , peu apparentes, et diverse- ment distribuées , chez des individus , sont répandues sur les parties supérieures, à l'extrémité des couvertures et dc$ pennes alaires et caudales ; le bec et les ongles sont noirs et les pieds jaunes ; l'iris a la couleur du safran , et la membrane de la base du bec est d'un verdâtre mêlé de jaune. Les couleurs ne sont pas les mêmes sur tous ; Ton en voit qui ont le corps d'une teinte de chocolat ; d'autres qui ont du jaune à la gorge , aux épaules, au sommet de la tête , cl quel 45. B U S qucs-uns dont le plumage est sans tache. La femelle ne diffère guère du nialc, si es n'est par une taille un peu plus forte. Lc jcune , avant sa première mue , a la tête d'un roux sale , pointillé de brun noirâtre ; les parties inférieures d'un roux rembruni; la nuque d'un blanc roussâtre ; les tempes e^ une tache sous Toeil d un brun noir ; les plumes des parties supérieures d'un brun noirâtre et terminées de roux ; le croupion blanchâtre ; les ailes et la queue d'un brun noir; celle-ci d'un roux sale à l'extrémité ; l iris couleur noisette, les paupières et les pieds jaunes. M. Cuvier ( Règne animal ) présente le busard comme une harpaye à 1 âge d'un an, et celle-ci comme un busard de m«rai5 au-dessus de cet âge. C'est, je crois, une méprise; car ces deux accipitres constituent deux espèces très-distinctes , que j'ai déterminées , non pas d'après des gravures ou des descripiions , mais dans la nature; et j'ai été secondé dans ce travail par les observations de deux ornitholo- gistes judicieux, MM. lîaillon et de Riocourt , à qui je dois plusieurs détails sur le genre de vie de ces busards. De plus, M. Savigny, qui a observé ces oiseaux en Egypte , où les harpayes sont en grand nombre , est aussi du même sen- timent. Le busard de marais ne se perche pas sur les grands arbres, mais il se pose à terre , sur une pierre ou sur les buissons ; son vol est pesant, horizontal et peu élevé ; il f;ii4 sa pâture ordinaire d'oiseaux d'eau, de poissons, de grenouilles, de cra- pauds et de vers aquatiques; seslongues jambes luisontulilei pour avancer sur les bords fangeux des marais: il se jette aussi sur les lapins , et sur d'autre menu gibier. A beaucoup de voracité, cet oiseau joint de la méchanceté , et le lieu qu'il habile est un repaire de carnage ; il se fait même redouter de plusieurs espèces d'oiseaux de proie, et les hobereaux ^ comme les cressercllcs , évitent sa rencontre et fuient à son approche. Son aire est toujours placée à peu de hauteur de terre, tantôt sur des buissons , tantôt sur des mottes , entre les joncs ou les herbes élevées qui croissent sur les bords in- habités des rivières ou des marais ; sa ponte est de trois ou quatre œufs blanchâtres , à taches brunâtres , entremêlées de quelques autres d'un brun décidé. On dressoit autrefois des busards pour la chasse des lapins , des perdrix et des {.ailles ; depuis long-temps nos fauconniers ne se servent plus de cet oiseau , qui ., quoique moins lourd , moins stupide et plus courageux que la buse , n'en est pas moins un oiseau de proie ignoble et de basse voleric. L'espèce du busard n'est commune nulle part , et ne se trouve guère qu'en Europe ; mais elle est fort multijiKôo dans rîle de Sardaigne , où, selon Cettl, elle porte ic nom de tapaju , auquel on ajoute le mot faku ( Ijcceli di Sai- degna , pag. 4.6 ). Chasse du busard. — En chassant le long des endroits ma- récageux, on peut tirer quelquefois un iusard ; on le fait prendre aussi par des oiseaux de haut-oui ; mais comme il ne laisse pas d ëlre courageux , et qu'il est doué d'une grande force , un seul faucon ne suifiroil pns pour l'arrêter et le réduire ; on en làclie deux ou trois pour s'en rendre maîlre. Le Busard acoli , Clrcm acoli, Vieill. ; Fairo acoll., Lath., pi. 3i des Oiseaux d'Afrique de Levaillant. Cet oiseau des parties australes de l'Afrique a les mêmes habitudes et les mêmes formes que notre soubuse ; mais il en diffère par les couleurs de son plumage : il a le dessus du corps gris bleuâtre ; le dessous blanchâtre , rayé finement de gris; la membrane du bec d'un rouge vif; l'iris des yeux et les pieds orangés ; sa queue est étagée , son cri aigu , et ses œufs , or dinairement au nombre de quatre à chaque ponte , sont blan- châtres. Le Busard À aisselles noires , Citcus axillaris , Vieill. ; Falro axi/I. , Lath. Cette espèce , qui se trouve à la Nou- velle-lioUande , est remarquable par un faisceau de plumes noires , longues et très-saillantes , lequel recouvre toutes les parties inférieures de l'aile ; les sourcils et les pennes alaires sont de cette couleur ; le reste du plumage est d'un cendré bleu, tirant au blanc sur les parties infé- rieures ; les pieds sont jaunes ; le bec et les ongles noirs. •Le Busard du Brésil. V. Caracara. Le Busard Buserai ; Circus busarellus., Vieill. ; Fakobusa- rellus ( Lath.; llist. iiat. des Oiseaux d'Afrique., par Levaillant , n."30.)Mauduit a décrit lepremier.cet oiseau, sous la dénomi- nation de busard roux de Cayenne. La tête , le haut du cou et la poitrine sont d'un blanc sale , mêlé de roussàtre et ta- cheté de brun ; le dos et les couvertures supérieures des ailes d'un brun roussâlre ; les flancs , le ventre et les jambes revêtus de plumes rousses ; les pennes des ailes d'un brun noirâtre, et celles de la queue rousses, traversées par des zigzags noirs ; les pieds ont une teinte jaune ; celle du bec est noire. Il se trouve à la (iuyane. M. Levaillant , qui rapporte au buserai le husardroux de Cayenne., dit que ce ne peut être un busard, ayant les pieds beaucoup plus courts que celui-ci ; cependant Man- duit, qui a décrit ce busard roux d'après nature , assure qu'il a les pieds très-longs. V. dans l'Encyclopcdic méthodique ^54 BUS rarllcle Ornithologie. Au reste , le buserai diffère de tous ses congénères en ce qu'il a les plumes des jambes courtes et serrées , ce quil a de commun avec notre balbusanl; peut- être plonge-t-il comme celui-ci pour saisir le poisson. Le Busard Buson , Circus Buson, Yieill,; Falco Buson ., Lath. , pi. 21 des Ois. d'Afrique , par Levaillant. Cet oiseau de proie que l'on trouve à la (ruyane et au Paraguay, a un plumage qui varie au point que peu d individus font en- tièrement pareil. Celui que décrit M. Levaillant a tout le devant du corps rayé de petites bandes noirâtres sur un fond d un roux blanchâtre ; le manteau et les scapulaires, roux et d'un noir-brun ; les premières pennes des ailes noirâtres , les autres de couleur de cannelle; la tête et le cou noirâtres; les pieds et la créle d'un jaune-rouge ; lé bec et les ongles noirs ; l'iris d'un roux vif Parmi ces variétés, occasionées soit par lâge , soit par la différence des sexes, il en est, i.° .qui ont la tête et la gorge rousses ; une bande blanche transversale vers le milieu de la queue, laquelle est noi- râtre et terminée de blanc; 2." chez d'autres, la tête , la gorge et le dessus du corps sont d'un roux rembruni , et la raie transversale de la queue est très-étroite ; 3." celui dé- crit par M. d'Azara^ sous le nom âe gwi/an de estera roxo ohscuro , et qui, dans la traduction , porte celui de buse des Savanes noyées , d'un wugcâtre foncé , a le menton , le dessus et les côtés de la tête roux et tachetés de brun ; les oreilles noires ; une partie du dessus du cou, les ailes en dessus et les plumes des jambes rayées en travers sur un fond roux. Cet oiseau de proie semble s'éloigner du genre busard , en ce que ses. ailes sont courtes , ne dépassant pas le milieu de la queue ; mais il s'en rapproche comme le buserai par la longueur du tarse. De même que celui-ci , il a les plu- mes des jambes courtes et serrées. Leur plumage présente aussi de grands rapports , mais ils diffèrent d'ailleurs, i.'^par les ailes qui, chez, le buserai, s'étendent jusqu'à l'extrémité de la queue , et nous venons de voir qu'elles sont plus courtes chez le bison ; a.» le premier a une partie du tarse cou- verte de plumes, le tarse du dernier en est totalement dénué ; 3." celui-ci a le bec plus large et moins long. Ces deux espè- ces etie bâcha sont sur la ligne intermédiaire des genres buse et busard , étant plus haut montés que la première et moins que le second ; aussi des ornithologistes les placent-ils par- mi les buses. Le Busard cendré, Circus cincreus^ Vieill. Cette es- pèce , dont nous devons la connoissance à M. d'Azara, ha- bile le Paraguay , où elle n'est pas rare ; on la rencontre aussi près de la rivière de la Piàla. Elle a quinze pouces de BUS 455 longueur; la tâte et le menton d'une couleur cendrée, et mé- langée d'un peu de brun sur la tête , sur le haut du dos et sur les scapulaires ; un collier de plunnes blanches , étroites et terminées de noirâtre sur la nuque ; tout le dessous du corps avec des bandes transversales blanches et d'un roux vif; les couvertures supérieures des ailes rayées de l)lanc sur un fond cendré ; les quatre premières pennes noires, les autres cendrées, bordées de blanc et avec une raie noire près de leur extrémité ; toutes, sont, en dessous, blan- ches, pointillées et tachetées de brun roussâtre, ainsi que le$ couvertures inférieures ; les deux plumes inlermédiaires de la queue cendrées et rayées légèrement de noirâtre ; les au- tres blanches à leur origine et cendrées dans le reste ; toutes avec une bordure blanche et une bande noire conime les pennes primaires des ailes ; le croupion d'un blanc pur ; le tarse orangé; l'iris et la cire jaunes; le bec bleu et blanc à la pointe. 11 n'y a point, selon M. d'Azara, de différence entre les deux sexes. Le Busard des champs , Cirrus rampestris, Yieill. , dé- crit dans la traduction des Voyages dcM.d'Azara, sous la dénomination de ùiise hntne (les champs , a, dit Sonnini, de tels rapports avec le Lusarddes murccages^ ou la soiiùu.se des ma- rais ^ qu'il ne balance pas à les réunir; cependant, le hiisard des champs présente des différences qui , peut-être, ne sont que les effets du climat. Il adix-septpouces de longueur totale; mais quelques individusu'en ont que quinze ; une collerette de petites plumes noirâtres et bordées d'un roux clair, prend au-dessus des oreilles et vient s'attacher sous le menton; ime ligne blanchâtre passe sur les côtes de la tète , dont le des- sus est brun noirâtre ainsi que l'extrémité des plumes de l'occiput, qui, dans le reste, sont blanches; celles du cou et du menton sont brunes et bordées de rnux; les pennes des ai- les traversées par des bandes peu apparentes r plus ou moins brunes et sont terminées de blanc roussâtre; les pennes de U queue à peu près comme celles des ailes ; le croupion est ixlanc , attribut de presque tous les busards à coileretles , quel que soit le pays qu'ils habitent; le bec est bleuâtre avec son crochet noir , la cire d'un jaune mêlé de vert , Tiris d un jaune vif et le tarse orangé. Ce busard se trouve au Para- guay et à la rivière de la Plata. Le Busard esclavon , Fako srlavotncus^ Laih. Cet oi- seau de proie est une espèce de busard^ suivant Daudin, puisqu'il lui en a donné le nom; et c'est, selon Sonnini , une variété du />«^a/J de marais : mais il ne peut être ni Tune ni laulre, puiscju'il a les tarses totalcmcrit empliimés. La- 4-56 BUS iham, d'après lequel ces auteurs l'ont de'crît, soupçonne , :\vi contraire , que c'est une variétë de la husc patiie , et je le crois fondé. V. Buse patue. Le Busard à gorge blanche , Chrus aîblroUis , Yieill. , a vingt pouces de longueur totale ; une taclie blanchâtre au- dessus de l'œil , laquelle part du Lee et aboutit ;i Tocciput ; xnais les plumes dont elle est formée sont noirâtres au milieu , ainsi que celles du dessus de la tête et de tout le corps, qui ont une bordure d'un blanc sale. La gorge est blanche ; le devant du cou noirâtre , avec des taches longi- tudinales blanches ; cette couleur est mêlée de roux sur la poitrine et borde les plumes des lianes qui sont noirâtres dans le milieu ; le ventre est varié de blanc et de brun foncé, et les jambes ont des bandelettes transversales du même brun, et rousses; les pennes alaires ont des bandes en festons, et leur extrémité aussi d'un brun foncé, lequel règne également sur les couvertures , dont le bord est blanc ; les petites sont pique- tées de brun sur un fond jaune, teinté de roux; la queue est brune , blanche à son extrémité , et a sur les doux premiers tiers de sa longueur des bandelettes et des taches brunes et blanches, qui ne s'aperçoivent (jue lorsque les pennes sont étalées ; le bec est d'un bleu foncé , l'iris d'un roux clair et le tarse jaune. Ce lusard est le gavilan de cslero rhorendo de M. d'Azara. Le Busard grenouillard , Cîrms ranwoms , Yieill. ; Fal- co ranivoriis , Lath. ^ Jî^. Ilisl. des Oiseaux 'd'Afiiffue , par Le— vaillant , n.» aS ; est très-voisin de l'espèce du busard des ma- rais ; il en a la taille, et à peu près les couleurs; le sommet de la tête est noirâtre , et une couleur de terre d'ombre brunâtre s'étend sur le dessus du cou cl du corps ;. le dessous est d'un brun clair, varié de blanchâtre; il y a aussi des taches blanches au haut du cou ; les plumes des jambes et du bas-ventre sont teintes d'un roux nuancé de couleur de rouille ; la queue, brune et assez longue, porte des bandes transversales plus foncées; le bec est noir, et les pieds sont déliés et jaunes. La femelle est d'un quart plus grosse que le mâle, et ses couleurs sont plus foibles. Levaillant a découvert ce busard au midi de l'Afrique , vers le Cap des Aiguilles; il Ta appelé grenouîilard , parce qu'on le voit dans les lieux marécageux : c'est au milieu des roseaux qu'il place son nid, formé de joncs et d'autres plantes aquatiques. Ses œufs sont blancs , et communément .iu nombre de trois ou quatre. Celte espèce de busard n'est pas la seule qui règne en ty- ran destructeur sur les eaux croupissantes des déserts de l'Afrique méritlionale ; il en est encore d'auires , aperçues par Levaillant , mais dont il n'a pu s'emparer. Ce voyags^nr ornithologiste fait mention d'un de ces oiseaux , qu'il s'est procuré près de la baie de Lagor , et qui lui a paru n'être qu'une variété du grenonillard. (s.) M. Tlicmminck {^Manuel d'Ornithologie^ ^ et M. Cuvier ( Règne animal) , assurent que le greuouillard est la soubuse décrite ci-après comme temclie du busard soubuse ou d'; V oiseau Saint-Martin; cependant , M. Levaillant qui, le pre- mier , a fait connoître le greuouillard , nous dit qu'il a les mêmes dimensions que le busard des marais, pi. enl. 4.24; que la queue est coupée carrément à la pointe, et que la fe- melle est plus forle d'un quart que le mâle. Il me seinble que ces détails ne conviennent nullement à la soubuse (\\n est plus petite , plus mince que le busard des marais mâle, et dont la queue est arrondie à son extrémité. Le Gros Busard, Falco gallinarius , Gm. C'est sous cetie dénomination que Brisson a. décrit Vhuner d'unkele geher, oder habicld de l'risch , pi. 72. Lalham en a fait la variété C de s,on falco buteo. Cet oiseau de proie n'est ni un bu- sard, ni une buse , mais bien Vautour d Europe femelle , dani? sa première année. Ce même oiseau est encore figuré sur la pi. enl. de Buffon, n." 4-23, sous le nom de busard. Le Busard harpaye. Cirais mjus , Vieill. ; Falco rufus., Latb. , pi. enl. du Buff. , n.» 4-6o; longueur, un pied eî. demi ; ailes en repos atteignant le bout de la queue ; dessus de la tête , du cou , poignet de l'aile blancs avec une tacbe longitudinale brune sur le milieu de chaque plume ; dessus du corps , des ailes , des petites et moyennes couvertures et une partie des pennes secondaires d'un brun lavé de roux ; grandes couvertures des ailes , pennes intermédiaires , les deux ou trois secondaires les plus proches de celles-ci , la queue en entier d'un gris bleuâtre , avec les tiges d'une teinte plus sombre ; grandes rémiges d'un bleu-noir à l'extérieur et blanches en-dedans , vers la base , et en-de'ssôus; parties inférieures d'un roux clair avec des taches étroites , longitu- dinales sur le milieu de la plume , presque nulles sur le bas- ventre , et les parties posté rieiy'es ; bec d'un noir bleuâtre , cire , iris et tarses jaunes. Cette description est d'après deux mâles que j'ai eu en nalufe. Ceiui-ci décrit par Brisson , me paraît une femelle. On trouve rarement cette pspèceen France et en Allemagne. Ses œufs sont d'un blanc un peu bleuâtre, plus petits que ceux dn'busard des marais et plus gros que ceux du busard souùuse. M. Meyer a fait une méprise en placrtni la harpaye, parmi /,58 B U S les Tarlélés de la sozi^M^e ; ce qui me fait conjecturer qu'il n'a pas eu occasion de la voir en nature , car il auroit saisi faci- lement les différences qui existent entre ces deux oiseaux. M. Themminck (JSJanuci crOrniihologic) s'est aussi tror..pc en donnant la harpuye pour un mâle busanl des murais^ âge de trois ans ; car,outreîcs dissemblances constantes qui existent dans la grosseur et dans toutes les proportions tirées du bec , des tarses, des ongles et des ailes de ce dernier, son plu- mage ne varie jamais au point d'offrir la plus petite analogie avec celui de la harpayc ^ à quelque âge qu'il soil. ■ Le Busard haîipa\e, 'l'henan. {Manuel (F Omi'hohgie) , est le Clsard des biarais, cet auteur ayant réuni le busard et la barpaye , pour n'en composer qu'une seule espèce. Le Busard d'iuveu , Cimis Ityemalis, \ieill.-, FaJcoJiye- vialis , Lath. , pi. 7 de l Histoire des oiseaux de V Amérique sep- ienliionale. Cette espèce se trouve dans les Etats-Unis , où elle babile les forets marécageuses , et où elle se nourrit d'é- cureuils et de reptiles. Elle a le bec noirâtre , la cire oran- gée ; riris noisette; les paupières bordées de jaune , le des- sus de la tête et le manteau bruns et ferrugineux : les petites couvertures des ailes rougeâlres et noires; les autres brunes et tachetées de blanc ; les pennes priniaires noires ; les se- condaires pareilles aux grandes couvertures , les plumes du croupion terminées et rayées de blanc en travers sur un fond brun ; ces deux teintes dominent aussi sur les parties infé- rieures , mais les raies sont moins larges sur la poitrine et sur le ventre , dont les plumes sont tachetées de blanc à l'o- rigine et à la pointe; le bas-ventre est de cette dernière cou- leur ainsi que les couvertures inférieures de la queue, dont les pennes ont en dessus cinq bandes transversales blanches , cl sont grises en dessous avec des bandes effacées ; les plu- mes des jambes sont ferrugineuses, les pieds orangés et les ongles noirâtres. Longueur totale , seize à dix-sept pouces. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle a les plumes du dessus du cou blanches et brunes ; la gorge et les parties pos- térieures pareilles à la tête ; le ventre tacheté longitudinale- ment de brun ; les fl.incs de cette couleur avec des marques blanches , ovales , cordiformes; les jambes d'un blanc pur. Le Busard de Java , Falco jiwunicus^ Gmel. Espèce dou- teuse, qui se trouve , dit-on , sur les cotes de l'île de Java. Elle a la tète , le cou et la poitrine de coruleur marron; tout le dessus du corps d'un brun foncé , et la membrane du bec noirâtre avec une tache jaune dans son milieu; cette dernière couleur est «elle des pieds. Le Busard uongipenne, CÂrcus macroptcrus, Yteill. Cette BUS 4v, espèce n'est pas rare au Paraguay et à la rivière de la PlaJ.t. Ell&a dix-neuf pouces de longueur totale; un petit trait blanc sur le front cl le sourcil, qui s'étend presque au-des- sus de Toreille ; le collier marbré de lignes noires et blan- ches ; une bande noire à travers Tœil ; le menton et les coins de la bouche, blancs; le dessus de la tête, les côtés du cou, la nuque , le haut du dos et les plumes scapulaires dune teinte plombée et noirâtre ; le reste du dos et une partie des couvertures supérieures «les ailes, noirs; le devant du cou tacheté de blanc et de noir ; toutes les parties postérieures blanches , avec quelques petites taches noires sur la poitrine et sur les flancs ; les grandes couvertures alaires et les pennes cendrées avec des bandes transversales noires et interrom- pues ; les inférieures rayées de roux en travers sur un fond blanc ; la queue d'un bleu terreux en' dessus, blanche en dessous et à Texlrémilé ; les quatre pennes extérieures , de chaque côté, traversées par cinq bandes noires, et teintes de roussâtre; le bec bleu, et noir à son crochet; Tiris roux. Ce busard est le gaoïlan di campo oli largo de M. d'Azara. Le Busard des marais. F. Blzard proprement dit. Le Busard NOIR, Cm,7« «/e/-, Vielil. A l'exceplion de la queue , qui est d'un gris bleuâtre, tout le reste du plumage de cet oiseau est noir; taille de X'oiseauSaiiit-Marîin. Est-ce une espèce particulière ou une variété accidentelle:' Cet individu est au Muséum d'Histoire naturelle. Le Busard roux. Dénomination sous laquelle Brisson a décrit le Busard harpave. Le Busard roux de l'Amérique septentrionale. V. Busard soubuse. Le Busard roux de Cayenne. V. Busard ruserai. Le Busard Saint-Martin. V. Busard soubuse. Le Busard soubuse, Circus gallînan'us, A ieill. ; Fako py- gargus et cyaneus , Lath. , pi. enl. de Buffon, n."* 480-480, jeune mâle et femelle; pi. 4-^9 > mâle adulte.. Belon, Buffon, Pennant, Gmelin et plusieurs auteurs modernes , font , de ï oiseau Saint-Martin et de la souùuse, deux espèces distinctes ; au contraire, Aldrovande, Gesner, Wii- lughby , Brisson, Latham dans le Supplément du Gm B V S «lu cendré en dehors et dublanchâlre en dedans sur les se- condaires soni les deux rectrices intermédiaires cendrés; celte même couleur se voit sur les latérales, mais elle s'éclaircit presque jusqu'au blanc, à mesure que ces pennes s'éloignent du contre ; elles sont, de plus, tachetées transversalement de noir; bec et ongle de cette dernière couleur; cire, iris et pieds jainies; longueur totale, dix-sept pouces environ. Le changement qui s'opère dans les couleurs du mâle, a donné lieu à plusieurs espèces purement nominales. Frisch Ta fait figurer, pi. 80, sotis le nom de Weisserfalro , et , pi. 76, sous celui de Gramvciss gcher. lirlsson le décrit sous les dénomi- nations de fiuiron à collier, de laitier remiré, de J aucun blanc. C'est, dans limelin et Latham, les Falco cyaneus, albicans, griseus, albicollis\ et, suivant MM. Meyer, Tbemminck et Cuvier, c'est encore \e falro monfanus, par. B. ( faucon de montagne cendre, Brisson); néanmoins, si l'on s'en rap- porte à Aldovrande, qui, le premier, a fait la description de cet oiseau, les ailes ne s'étendent pas jusqu'à la moitié de la queue : ce qui ne peut convenir à l'oiseau Saint-Martin, dont les ailes atteignent l'extrémité des pennes caudales. Ces naturalistes ajoutent encore le falco bohémiens : sont-ils fondés:' car ce falco, dit Guielin, a à |iipinc un pied de lon- gueur, et les pieds un peu épais {vix ultrii pedem longus } pcdes crassiusnili ), attributs qui ne sonj^as du mâle soubuse. 11 faut encore, selon moi, placer le falco cinerasceiu^, dont j'ai parlé précédennncnl, et le busard à croupion blanc, dont j'ai ptddie la fig. , pi. 8 de l'Histoire des Oiseaux de l'Amé- ri(|ue septentrionale; et, peut-être encore , \e falco s^laucus de BtMtr,uid.( Voyage dans les parties sud des Etats-Unis.) Knfm, on doit encore rappnKher de cette espèce, connue un jeune mâle, la variété lî. ff'itlie nimped hay falcon , que La- thaiti rapporte mal à propos au busard proprement dit, puis- que celui-ci n'a point le croupion blanc. La femelle a près de vingt poucesde long, et présente aussi des variations dans son plumage; mais elles se bornent à des couleurs plus ou moins sombres. Elle a la tèle et tout le dessus du corps. «l'un ferru- gineux obscur, avec du roussit re sur le bord des plumes de la lête et du cou ; du blanc à lorigine de celles de l'occiput ; une tache blanche sous r(vll; la collerette brune dans le milieu, d'un roux blanchâtre sur les bords; les couvertures supé- rieures de la queUe blanches, avec une ligne longitudiuale ferrugineuse, sur le milieu de chaque plume ; la gorge pa- reille k la léle; toutes les parties postérieures d'un blanc roussâtre, et variées de taches brunes longitudinales; les rémiges de la couleur du dos, avec des bandes transver- sales, noirâtres en dehors cl d'un blanc roussâtre en dedans ; IpsrectriGPsinfdrîcures ferrugineuses; les deux pennes intermé- diaires de la queue d"un ferrugineux obscur, et traversées par une teinte plus claire; les autres barrées de roux, de noiriitre, et terminées par di.i cendré roiissàtre. 11 en est de la femelle comme du mâle : on Ta décrite sous plusieurs noms spéci- fupies. C'est, dans Gmelin et Latbam, \esfa/ro pygtir^is , hudsonlus , uligînostis ; dans i Histoire des Oiseaux de l'Amé- rique septentrionale, le lusanlroux^ pi. g. Le jeune, avant sa première mue, a les yeux entourés d une grande tacbe d im blanc roussâlre , laquelle remonte sur le front et couvre le baut des joues, qui dans le reste sont d'un brun roux foncé; Ja nuque blancbe et variée de petites tat|^es brunes; riulb'; apparence de collerette; le dessus de la tête, du cou et «du corps, le milieu des pluujes scapulaires, des petites et des moyennes couvertures, et des pennes secondaires, de celte dernière couleur; ces dernières entouréesdcroux; lesgrandes couvertures et les pennes primaires noirâtres et terminées de blanc, avec une tache brune transversale vers la base; les plumes des couvertures supérieures de la queue cont de cette même couleur, à Texceplion des plus grandes, qui sont blanches et qui ont la tige d'une teinte obscure; la gorge, le devant du cou et toutes les parties postérieures sont roux , avec un trait longitudinal , très-étroit et d'une teinte sombre, sur le milieu de chaque plume ; la queue est brune en dessus, avec dix bandos tranversales alternativement de celte teinte, et dun blanc roussâlre sur toutes les latérales; la couleur brune de la plus extérieure de chaque coté tire sur le roux, si ce n'est vers le bout; le blanc, qui est pur à la base, prend ensuite une nuance rousse, s'obscurcit après, à mesure que les pennes approchent des deux intermédiaires, surlesquelles elle se fond tellement dans la teinte brune qu'elle est pres- que imperceptible ; toutes sont terminées de blanc roussâlre, et ont en-dessous de larges bandes transversales brunes et d'uu blanc sale et roussâlre. Le jeune mâle, à l'automne, est d'un brun plus sombre sur les parties supérieures; d'un blanc plus pur vers l'ex- trémité des rectrices supéiieures et des rémiges; d'un roux plus clair sur les parties inférieures, et plus blanc sur le menton. Ces jeunes oiseaux sont, dans l'ouvrage de M. Meyer, présentés comme des variétés. Lés jeunes et le vieux mâle ayant été donnés, savoir: les premiers comme des variétés, et le second sous divers noms spécifiques, j'ai cru devoir en donner des descrip- tions très-délaillées, afin qu'on évite, par la suite, les mé- prises dans lesquelles on est tombé, jusqu'à ce jour, au sujet de ces oiseaux. 464 SUS Les fauconniers comptent \^soubuse au nombre des oiseaux 'CS , Circus leucophtys , Vieill. , est de trois couleurs; il a la tête, la gorge, le dessus du corps et des ailes noirs ; cette teinte forme de petits traits sur L'S plumes du menton qui est , ainsi que toutes les parties postérieures, les sourcils, le bord du front, le dessous des ailes et or la queue , d'un blanc éclatant ; celle couleur est traversé;' par des raies noires sur les pennes et sur les grandes couvertuu's des ailes , et par quatre grandes bandes pareilles sur les pennes caudales j le bord extérieur des grandes rémiges B U S 465 est cendré ; le Lee et les ongles sont noirs ; la cire et les pieds jaunes. Chez le jeune ou la femelle, toutes les parties supérieures sont brunes; Tocciput est tacheté de hlanc ; la collerette noire et blanche ; les plumes des parties inférieures sont de la dernière couleur et ont leur tige brune. Cette espèce se trouve dans l'Inde. Le Busard TCHOUG , Cirais melanohucos ^ Vieill. ; Fako me- lanoleur.os^ Lath., Zool. ind. 2, tab. 2. Cet oiseau, originaire du Bengale , où il porte le nom de Ichoiig, a été décrit, pour la première fois, par Sonnerat, sous la dénomination Ae faucon à collier ( Voyage aux Indes et à la Chine.). Reinhold Forster l'a vu aussi à Tile de Ceylan ; on l'y appelle kahi kunilgoya {Zool. ind.). Sa longueur totale est d'un pied quatre pouces ; son plumage est blanc sur le corps ; c'est aussi la couleur des couvertures des ailes et des pennes de la queue ; celles des ailes sont noires , et l'on voit de ce même noir sur la tête et le cou, sur le dos et les épaules , ainsi que sur le bec ; liris et les pieds sont d'uii jaune roussâtre. La couleur domi- nante de la femelle est un gris argenté; elle a plusieurs taches noires sur les ailes. L'individu décrit par Levaillant n'a'^oit pas encore perdu la livrée du jeune âge ; il avoit toute la partie supérieure d'uxi brun très-foncé ; linférieure d'un beau blanc ; les grandes pennes des ailes presque noires ; les moyennes grises ; celles de la queue d'un gris roussâtre , avec un croissant brun sur le milieu de la queue, (s.) . Le Busard atète blanche, Cirrus leucocephalus,Yieil\. , dif- fère de ses congénères par une queue moins longue, les doigts entièrement séparés et plus longs, les narines en forme de poire et placées à l'eetrémité de la membrane , et la langue extrêmement raccourcie^onnini (Traduction des oiseaux du Paraguay) rapporte cet oiseau au busard buserai ; mais je le crois d'une espèce distincte. Il a dix-neuf pouces et demi de longueur totale ; la tête et la gorge blanches ; l'occiput et le reste des parties supérieures jusqu'à la queue , ainsi que les couvertures des ailes , d'une couleur rousse , avec une tache noire longitudinale sur chaque plume scapulaire , et quelques lignes de Ta même teinte sur les plus grandes ; toutes les par- ties inférieures d'un roux uniforme ; les pennes primaires en- tièrement noires; les autres, à mesure qu'elles se rapprochent du corps, plus ou moins rousses et rayées de noir; la queue traversée par des bandes rousses et brunes jusqu'à la moitié de sa longueur ; noire dans le reste et terminée par du blanc roussâtre ; le bec et la membrane noirs ; les pieds d'un blanc teinté de bleu , et l'iris à peine distinct de la pupille. lY. 3o 466 B V S Le BrsARD topita , Circu^ mfulus , Vieîll. Les naturels an Paraguay ont impose à cet oiseau le nom de taguatopita ( buse rouge ), et les Espagnols de cette partie de TAmé- rique l'appellenl ga^nlan arane/acio (^hnse rousse). Les plu- mes de sa tête sont d'un brun bleuâtre dans le milieu , et 'd'un roux rayé de bleuâtre dans le reste; les yeux sont sur- montés d'une raie blancbe qui s'étend jusqu'au haut de l'oc- ciput; le dessus du corps et les grandes couvertures des ailes sont noirâtres ; les petites couvertures rayées de la même teinte sur un fond roux ; les pennes rougeàtres, rayées de noirâtre , et presque noires à l'exlréniité ; toutes les parties inférieures rayées transversalement de roux et de noirâtre ; la queue a , sur un fond de celte dernière couleur , des bandelettes d'un tlanc sale , el la pointe blanchâtre ; le bec est noir; la cire d'un jaune luisant ■ l'iris d'un roux clair, et le tarse jaune. Longueur totale , dix-huit pouces et demi ; il n'y a point de différences entre les deux sexes. La ponte de cette espèce est de deux œufs, dun rouge tanné et tachés d'une couleur de sang. 3M.de Azara dltnel'avoir jamais vue^u-delà du vingt-neuvième degré de latitude australe. C'est son gavilan de estera aranelado. Le Busard varié, Cirrus variegatus , \ieill. J'ai cru re- connoître le mâle et Va femelle de cette espèce qui habite l'Amérique septentrionale , dans les falro variegahis el nlbidts de (imelin : peut-être me suis-je trompé ; cependant ils présentent de grands rapports dans leur plumage. Le mâle a le bec d'un brun noirâtre , la têle , le cou et les scapulairej» blanchâtres , avec des marques irrégulières d'un brun rou- geâtre sur le milieu de la plume ; le dos brun ; les couvertures supérieures des ailes tachetées de blanc ; les pennes noirâtres ; la queue d'un brun foncé avec quelques bandes transversales, presque effacées ; les parties inférieures blanches avec des taches brunes plus grandes el plus^pacées sur la poitrine et le ventre ; les pieds jaunes et les ongles noirs. liOngueur to- tale, douze pouces. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle est d'un quart plus grande et en ce que sa queue a des bandes plus apparentes el des points blancs. M. Themminck (Manuel d'Ornithologie) nous assure que ces faico variegatus el albidus sont des variétés albines de la buse commune, et que mon busard varié est un jeune mâle de l'espèce de son busard Si -Martin. V. à l'article de la BuSE CHANGEANTE , ies molifs qui me décident à ne pas adopter son sentiment. Le Busard varié de Brisson. Cet ornithologiste a décrit cet oiseau d'après Frisch, pi. yS , et le prése;ite pour une variété de son gros busard. Gmelin a suivi le sentiment de Biis- Son en le donnant pour la variété B. de son falco gallinarius. -RTTS ^5, Lalham en fait sa variété C àxxfalco buteo ; mais ce n'est ni iin busard ni un« buse ; icar il paroït certain que c'est l'autour d'Europe mâle dans son jeune âge. (v.) BUSAU. Dans quelques hordes tatares on nomme ainsi le veau, (desm.) Bl S(]H(U>TT. Les Allemands donnent ce nom au Ma- got , et celui de JUsc.iîMENSCH ouhinnme des bois au mandrill et à 1 orang chimpanzé. (DESM.) i>US(>iîRA'r i'E ou rat des bois. Ce nom s'applique éga- lement aux diverses espèces de SARiGUESet à 1 Aperea, mam- mifère rongeur , regarde par quelques-uns comme la souche de 1 espèce du CohAYE cochon d'Inde, (de.sm.) BL SE , Buteo., Vieill ; Fulio , Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Accipitres, et de la famille des accipitrins. V. ces mots. Caractères : bec presque droit et couvert d'une cire à la hase , arrondi en dessus., comprimé Jatéra'emenl ; mandibule supérieure, ou t'roiie, ou un peu dilatée surles bords, crochue, acuminée ; I inférieure plus courte , obtuse ; lonim garni de quelques poils divcrgens, ou couvert de plumes serrées et en forme d'écaillés; narines un peu arrondies, ouvertes, garnies de poils en arrière; langue épaisse, charnue, échancrée ; tarses courts, un peu épais , nus ou vêtus ; quatre doigts, trois devant , un derrière ; les extérieurs unis à la base par une membrane; ongles internes et postérieurs égaux et les plus forts ; Texlerne court et grêle ; ailes longues , première ré- mige plus courte que la septième ou «l'égale longueur; les troi- sième, quatrième et cinquième les plus longues de toutes. J'ai divisé ce genre en trois sections : la première cont ient les buses à pieds nus, et qui ont le lumm (l'espace entre le bec et l'œil) garni de quelques poils ; la deuxième se compose des Bon- DRÉES , dont le bec est foible , le lorum garni de plumes , et dont les tarses sont à demi-emplumés vers le haut; la roi- sième comprend les espèces dont les pieds sont emplumés jusqu'aux doigts. A. Pieds nus. Lorum un peu velu. La Buse bâcha , Buteo bâcha , Vieill. ; Fako bâcha., Lat. ,' fig. pi. i5 des Oiseaux d'Afrique., par Levaillant , est de la grosseur de la buse commune; son vol est rapide , mais en même temps sa patience à épier une proie est remarquable. On voit le bâcha pendant des heures entières, la tête retirée dans les épaules, dans une immobilité si complète , qu'on le confond avec une pointe de rocher.C'est principalement Ae lézards Qiàe damans qu'il fait sa pâture. Solitaire et farouche , il se retire dans les montagnes arides de l'Afrique méridionale, qu'il fait -retentir de son cri aigu et lamentable. Le mâle et la femelle 468 B IT S ne se recherchent que dans la saison marquée pour leur re- production. Leur aire est placée dans des trous de rocher, et la femelle y dépose deux ou trois œufs. Une touffe de plumes blanches à pointe noire , forme une huppe derrière la tête de cet oiseau ; il est d'un brun plus foncé sur le coi-ps qu'en dessous, et son ventre est tacheté de blanc; une large bande blanche traverse la queue , dont le fond est noirâtre -, le bec et les pieds sont d'un jaune pâle. Le pluuiage de la femelle est varié de jaune blancbâlre. Cette espèce, dont nous devons la connoissance à M. Levaillant , se rapproche du. busard en ce qu'elle a les pieds plus longs que ne l'ont ordi- nairement les buses, (s.) La Buse de la. baie d'Hudson , Bufeo ohsolc/us, Vieill. ; Falco obsoletus, Lat. Quoique j'isole cet oiseau de proie, je soup- çonne que c'est un individu de l'espèce de la buse changeante ;. mais il est certain que ce n'est point la buse de ï il e St. -Jean ^ comme le dit Sonnini , puisque celle-ci a les pieds velus jus- qu'aux doigts , et que l'autre les a , suivant sa description , to- talement nus. Il a deux pieds de longueur totale ; la tête d'une teinte sombre , la nuque tachetée de blanc ; le dos , les cou- vertures des ailes et de la queue d'un brun foncé uniforme , toutes les parties inférieures du même brun et légèrement ta- chetées de blanc , les pennes primaires noirâtres avec des ta- ches ovales blanches en dedans ; les pcmies intermédiaires de la queue d'un brun uniforme , les autres mélangées de blanc à l'intérieur, et lA plus extérieures bordées de cette couleur en dehors à la pointe ; les pieds robustes et jaunes. La Buse boréale , Falco horealis. V. Buse A queue rousse. La Buse brune , Buteofuscus , Vieill. , pi. 5 des Oiseaux de l'Amer, sept, se trouve dans les Etats-Unis. Elle a le bec noir, la cire bleuâtre ; les plumes de la tête brunes et fauves ; celles du dessous du cou, brunes et noirâtres ; cette dernière couleur est uniforme sur le dos et le croupion , et forme des bandes transversales sur le fond roussâtre des couvertures des ailes , et sur les pennes secondaires ; toutes les parties infé- rieures d'un gris sale tacheté d^brun ; les pennes de la queue d'une couleur de rouille pâle et rayées de brun en travers ; les couvertures supérieures et les plumes des jambes d'un blanc terne et tachetées de noir ; les pieds , le bec et les on- gles noirs ; dix-sept pouces de longueur totale. La Buse cendrée , Bnteo cinereus , Vieill. ; Falco huieo , var. , Lath ; Falco cinereus, Gm. , pi. 53 des Oiseaux d'Edwards ., se trouve à la baie d'Hudson , où elle fait la guerre aux gelinottes. Elle a le dessus de la tête et du cou blanc et tacheté de brun ; une raie d'une teinte sombrQ au-dessous des yeux, laquelle B U S ^69 passe sur les joues et descend sur les côtés du cou ; les plumes du manteau d'un brun cendré , dont le milieu estd'une nuance plus claire sur les bords ; les petites couvertures des ailes bordées de blanc ; les premières pennes tacbetées de la même couleur et les autres cendrées en dessus ; les parties inférieu- res du corps blanches et variées de taches brunes, oblongues sur la poitrine , rondes et irrégulières sur les flancs , longi- tudinales sur les plumes des jambes ; les couvertures infé- rieures de la queue rayées transversalement de blanc et de noir; le dessus des pennes pareil au dos, avec des raies transversales étroites et de couleur d'argile , ces raies sont blanches en dessous; le bec, la tête et la partie nue du tarse d'un cendré bleuâtre. Taille d'une poule moyenne. La Buse des champs à ailes longues. F. Busard longi- PENNE. La Buse des champs brune. V. Busard-soueuse de Cayenne. Jia Buse des champs cendrée. V. Busard cendré. La Buse CHANCEANfE , Buteo mulans^ Vieill. , pi. 76 de Frisch. Tous les ornithologistes présentent cet oiseau de proie comme une variété de Xa huse commune ou di poitrine barrée ^ à Texception de l'auteur de l'ornithologie allemande, et de Bechstein ; mais comme le caractère spécifique qu'ils ont indi- qué a paru insuffisant, il en est résulté qu'on n'y a point eu égard et que Ion a continué à réunir ces deux buses ; en effet, il ne suffisoit pas de distinguer leur fako albidus par des ban- des transversales sur la queue , puisqu'il s'en trouve aussi de même sur celle Aufalco hutco\ mais je crois qu'on se se- roit rangé de leur sentiment, s'ils avoient ajouté qu elles sont au nombre de vingt-quatre, régulières, égales entre elles et plus prononcées chez ValLidiis que, chez le buteo; que celui- ci n'en a que dix-huit, et qu'elles sont irrégulières; outre cette différence, il en existe encore d'autres entre ces deux oiseaux. En effet , i.° la buse changeante a, sur tout le corps, des taches plus on moins nombreuses, oblongues ou longitudinales , tandis que chez l'autre elles sont toujours transversales, et ne se trouvent que sur le bas de la poitrine, et quelquefois sur une partie du cou en devant. 2." Les taches de la première disparoissent, et son vêtement blanchit à mesure qu'elle vieillit; au contraire le plumage de l'autre ne varie point ou très-peu, à quelque âge que ce soit. 3." Si l'on consulte leur genre de vie et leur naturel, on voit que la buse changeante est vive et courageuse ; qu'elle se plaît à voler au haut des airs , surtout en automne , époque à laquelle plusieurs in- dividus se réunissent pour y planer de concert , y tracer des • onds qui se croisent et s'entrelacent en tous sens , et former 47a BUS des lignes circulaires quand ils descendent jusqu'à terre, sans qu'on aperçoive le mouvement de leurs ailes. Ils font la chasse principalement aux perdrix et aux levreaux, que leur vue très-perçante leur fait découvrir d'une grande distance. Il en est tout autrement de la buse commune à laquelle on a donné mal à propos les habitudes de celle-ci ; car elle est d'une grande stupidité, et d'un naturel lâche; elle n'attaque guère que les petits mammifères et les reptiles, se tient blottie sur un arbre de moyenne hauteur, ou sur une motte de terre , et delà, se jette sur tous les petits animaux qui passent à sa portée, tels que les rats des champs, les souris, les mulots, les grenouilles, les lézards, les petits serpens et même les in- sectes. Déplus, elle ne quitte point nos climats pendant l'hi- ver, tandis que l'autre émigré à l'automne et ne revient qu'au printemps. Les œufs de ces deux oiseaux présentent encore des dissemblances ; ceux de la buse commune sont presque ronds, verdâtres et tachetés irrégulièrement de brun. Les œufs de la buse changeante sont moins gros, ovales, avec quelques taches, en forme de zigzags , d'un véVl jaunâtre pâle. Enfin , j'ai remarqué encore quelques disparités dans la taille et dans les proportions du bec, des ailes, des rémiges, des doigts ; disparités que l'on saisit facilement lorsqu'on les compare l'une à l'autre , ainsi que je l'ai fait dans un mémoire que j'ai présenté dernièrement à l'Académie de Turin. La buse changeante , dans ses deux premières années, a le dessus de la tête, du cou et ducoi-ps, les scapulaires et les couvertures supérieures des ailes d'un brun ferrugineux ; les plumes des deux premières parties bordées d'un liseré blanc très-étroit, les scapulaires et les couvertures tachetées de la même couleur sur les deux côtés de la plume, et quelques- unes terminées de roussâtre ; les tectrices inférieures d'un beau blanc, avec des bandes transversales brunes, irrégu- lières sur les petites, beaucoup plus nombreuses et plus éloignées les unes des autres sur les grandes ; les premières rémiges noires à l'extérieur et en dedans , depuis l'échancrure jusqu'à la pointe, avec des bandes transversales du côté in- terne , situées à une distance assez grande l'une de l'autre , et ne s'étendant pas sur toute la largeur des deuxième et troi- sième ; les quatre premières sont blanclies en dessous, depuis leur origine jusqu'à l'échancrure ; les autres au-delà et pres- que jusqu à la pointe, avec des raies transversales brunes; la queue est en dessus traversée par vingt-quatre grandes bandes, étroites, égales, alternativen»ent grises ft brunes; et est en dessous d'un gris blanc avec les mêmes raies, mais d une nuance plus prononcée , si ce n'est sut les deux pennes les plus extérieures ; la gorge et toutes les parties postérieures sont blanches et parsemées de taches longitudinales brunes, ordinairement nulles sur la gorg€, nombreuses et larges sur la poitrine, plus étroites sur le bas de celte partie, rares sur le ventre, et en forme de cœur sur les couvertures inférieures de la queue; les plumes des jambes sont courtes, peu nom- breuses, marquées en travers de blanc et de brun, si ce ne sont les plus longues, où Ion remarque quelques taches presque rondes : bec noir à la pointe, bleuâtre dans le reste, long de 16 lignes, fendu jusqu'à l'œil, plus épais et plus ro- buste que celui de la buse commune ; cire jaune; iris de cou- leur noisette jaunâtre ; pieds jaunes ; doigts sensiblement moins forts que ceux de la buse conmiune; ongles noirs. Lon- gueur totale, 17 à 18 pouces. La femelle ne diffère du mâle qu'en ce qu'elle est d'une taille un peuplus forte. Fil.; niche sur les arbres élevés; sa ponte est de trois ou quali-e œufs ovales avec quelques zigzags d'un vert jaunâtre pâle. Peu d'oiseaux présentent autant de variétés que ceux-ci. Chez les uns le blanc prend une teinte jaunâtre sur quelques parties du corps ; chez d'autres, la tête seule est blanche ; cheid'autres, c'est ou la poi- trine ou tout le dessous du corps; chez plusieurs , le plumage est, ou généralement tacheté de brun et de blanc, ou avec plus de blanc que de brun; enfin, il en est où la première couleur n'indique que des marques isolées sur un fond brun, tandis que chez d'autres, c'est cette dernière teinte qui forme les ta- chessurun fond blanc oujaunâtre. On en rencontre rarement qui soient totalement blancs. Enfin, une variété est décrite par Latham, et figurée dans le Brit. Zool. pi. 26, sous le nom de spotted-falcon ( Falco versirofor). Mais ;'! ne puis croire que ce soit encore les falco van'egatus et alôidu s à^i^melin, com- me l'assure M. Themminck ( Manuel d'Ornithologie ), sans nous en donner les motifs , puisque le premier n'a guèr^ plus de douze pouces anglais de longueur, dit Latham , qui l'a fait connoître; tandis que les buses changeantes et com- munes mâles, ont au moins 17 a 18 pouces; et que Valbidus,] quoique d'une taille un peu plus forte que le variegatiis, a, sui- vant Gmelin, les pieds plus longs que ceux de la buse commune. Comme ce n'est que par analogie que j'ai réuni ces deux fa/co de l'Amérique septentrionale, pour n'en composer qu'une seule espèce sous le nom àe busard varié, dans mon Histoire des oiseaux de cette partie du monde, peut-être me suis-je trompé. En tout cas, si c'est une erreur de ma part, elle a échappé à la sagacité de M. Themminck , puisqu'il place ce busard varié ^ dans le synonyme de soft busard Saint- Martin; d'où il résulte que ces. fako sont en même temps de$i variétés de la buse commune et àe& jeunes mâles d'une espèce très-distincte. ^^^ B u s La Buse commuise. V. Buse a poitrime barrée. La Buse criarde, Buteo vocîferus, Yieill. ; Falco vocifems , Lath. Toutes les Aw^^i sont criardes; il paroît que celle-ci l'est encore plus que les autres, car du plus loin qu'elle aperçoit quelqu'un, elle se met à crier à plusieurs reprises avant de s'envoler. C'est M. Sonnerat qui a fait connoîlre cette espèce dans son Voyage aux Indes et à la Chine, tome 2, page 184.. Elle se tient, dit ce voyageur, à la côte de Coro- ïiiandel, près des rivières, où elle trouve une multitude de petites grenouilles , dont elle fait sa proie : son naturel est farouche , et elle ne se laisse pas facilement approcher. Elle a la taille du. pigeon ramier; ses jambes sont courtes et ses pieds robustes -, ses ailes ne sont pas tout-à-fait aussi longues que sa queue ; une peau nue et rouge entoure ses yeux, et ses paupières sont garnies de poils ou cils durs et roides ; lout son plumage est cendré en dessus , à l'exception des petites couvertures des ailes, qui sont noires; il est blanc en dessous; l'iris et les pieds sont jaunes, et les ongles noirs. La Buse des déserts. V Buse rougris. La Buse à dos i^iom^Buleo melanonotus, Yieill. Tête, dessus du cou et toutes les parties inférieures d'un beau blanc; ailes et dos noirs avec des taches blanches; queue noire et ter- minée par une large bande blanche ; pieds jaunes. Taille de la buse changeante. Se trouve à Cayenne. La Buse fauve, Buteo fulvus, Weill.; Falco JawaVrensis, Lath. Quoique couverte de teintes sombres, cette espèce est fort jolie. Son plumage est généralement d'un fauve brunâtre, plus pâle sur les parties inférieures; cette teinte est uniforn)e sur la tête, variée de brun sur le milieu et sur le bord des plu- mes du. dos; les grandes couvertures des ailes sont rayées de brun; les pennes primaires d'un fauve très-foncé ; le ventre et les côtés irrégulièrement tachetés de brun ; les plumes des jambes d'un fauve très-clair avec iquelques raies longitudinales d'un brun pâle; la queue pareille au dos, et traversée par des bandelettes très-peu apparentes; les pieds courts, robustes et jaunes. La cire , le bec et les ongles de la même couleur. Longueur totale, 18 à 19 pouces. Cette huse se trouve dans les grandes îles Antilles, où elle se tient sur les montagnes. La Buse a figure de paon. C'est, dans Catesby, l'U- RUBU. La Buse gallinivore, Buteo gallinioonis , Yieill. Je ne puis croire que cette buse n'ait pas été décrite par Pennant ou par Latham , tant elle est commune dans les Etats-Unis; mais je n'ai point trouvé de description qui lui soit propre ; malgré cela, je ne seroispointétonné qu'elle ne fût en double BUS i^yâ emploi. Les Américains rappellent grent lien haivk ( grand épervier des poules), pour la distinguer d'un épervier plus petit qui fait la chasse aux poulets. Elle a le bec couleur de plomb avec la pointe noire; la cire e* Tiris jaunes-, la tête et le cou variés de brun et de blanc sale; le dos, le croupion, les petites couvertures des ailes d'un brun foncé; les moyennes etles grandes, variées de blanc; les trois premières pennes noires; les autres marquées de blanc en dehors et de brun en dedans ; toutes les parties inférieures d'un blanc Jaunâtre avec quelques taches oblongues d'un brun clair, plus éten- dues et plus grandes sur le ventre; les plumes des jambes longues, blanches et irrégulièrement tachetées; la queue rayée en travers de brun et de blanc; les pieds jaunes, et i8 pouces de longueur totale. Peu d'individus se ressemblent parfaitement. Chez les uns, la teinte brune est dominante ; chez les autres, c'est la couleur blanche qui prend quelque- fois un ton jaunâtre. Il en est de cet oiseau comme de notre Liise changeante. Toutes les deux ont le même courage. La lîUSE GANTÉE. V. BuSE PATUE, La liusE À GORGE NOIRE, Butev nigricolUs, \ielll. , a les plumes de la tête brunes avec un trait roussâtre le long de la tige; le menton de la même teinte; la gorge noire; les parties postérieures et le dessus du corps roux, avec des taches lon- gitudinales brunes sur le milieu de chaque plume ; des taches de la même couleur sont transversales sur les cuisses , sur les moyennes et les grandes couvertures des ailes, dont les pen ; nés sont noires; la queue pareille aux pennes en dessus, blanche en dessous , avec ivraies transversales brunes, et terminées par une large bande de cette teinte; la cire bleue ; le bec et les ongles noirs ; les pieds jaunes , et la taille du busard. Je ne connois pas son pays natal. La Buse jakal ou Rounoir, ^zz/co^aW, Vieill.; Falro jakal., Lath., fig. i6, des Oiseaux d'Afrique par Levaillant. Le cri de cet oiseau, qui ressemble au glapissement dujaknl on chacal, lui a valu l'épithète par laquelle on le distingue daiis les colonies du Cap de Bonne-Espérance. Levaillant le nomme encore rounoir., à cause de la couleur rousse qui domine sur son plumage ; cette couleur, mêlée de beaucoup de brun sur le corps, est plus claire sur presque toutes les parties inférieures, qui sont en outre tachetées de noir; le ventre est varié de noir et de blanchâtre; les grandes pennes des ailes sont d un noir terreux, et les autres sont marbrées de noir et de blanc; un roux foncé teint la queue, dont l'ex- Irémité est noire comme celle des ailes; les pieds sont jau- nâtres. La àuse Jakal a la grandeur de notre l/use, quoique plus ^74 BUS massive et plus arrondie ; elle en a aussi 1 S habitudes. On là. volt toujours dans les terrains cultivés, on- elle fait la chasse aux petits quadrupèdes rongeurs et nuisibles à ragriculture; c'est un sei'vice que les colons du midi de l'Afriqui- savent reconnoître, en épargnant cette espèce et la laissant multi- plier sans trouble. Moins recounoissans et moins sensibles à nos propres intérêts, nous détruisons touf dans nos pays, les animaux utiles comme les malfaisans , ceux dont la pro- pagation est un bien comme ceux dont le grand nombre est un fléau. Le mâle et la femelle de cette espèce ne se séparent point ; ils tracent avec légèreté des cercles dans les airs, en poussant leurs cris perçans et rauques; à la chute du jour, ils s'ap- prochent des habitations, où ils trouvent sûreté et protection, en sorte que l'on pourroll les considérer en quelque manière comme des oiseaux domestiques. Leur nid, placé au nùlieu des broussailles les plus épaisses, est construit avec de la mousse et de la paille; de la laine ou des plumes en tapis- sent l'intérieur; et la femelle y dépose deux, trois ou quatre œufs. La Buse delà Jamaïque. V. Buse fauve. La Buse mixte brune. V. Oiseaux de proie. La Buse mixte colleur de plomb. V. Oiseaux de proie. La Buse mixte noirâtre et rousse. Foy. Oiseaux de PROIE. La Buse mixte a longues taches. Voyez Oiseaux de PROIE. La Buse mixte noire. F. Oiseau|c de proie. La Buse mixte peinte. F. Oiseaux de proîe. La Petite buse criarde. F. Buse criarde. La Buse à poitrine barr'ée, Buleu fusciutus , Vlelll.; Fako hideo^ Lath., pi. enl. de Buffon, n." 4-^9 •> ^ le dessus de là tète et du cou, les scapulaires, le manteau et le croupion d un brun foncé, bordés d'un brun plus clair sur les plumes scapulaires , les couvertures supérieures des ailes, et sur les pennes secon- daires; les plumes de la nuque d'un beau blanc depuisle milieu jusqu'à la racine ;• les quatre premières pennes primaires noires à l'extérieur, et depuis l'échancrure jusqu'à la pointe en dedans, à l'exception de la première qui est totalement de cette couleur; les trois suivantes blanches en dedans et plus ou moins marbrées de bnm ; les autres grises du côté interne , avec des bandes étroites transversales et brunes; toutes sont blanchâtres en dessus dans une grande partie de leur lon- gueur, et les primaires , excepté la plus extérieure , jaspées, pointlUées et rayées en travers de gris obscur; les couver- tures inférieures des ailes ont douze raies transversales , al- tcrnativemcnt blanches et d'un brun foncé sur les moyennes , et sont de cette dernière couleur avec de petites taches blan- ches sur les .lulres ; la queue est traversée en dessous par neuf bandes grises et neufbandes brunes; celle de cette teinte qui est vers le bout, est au moins du double plus large que lesautres; toutes sont terminées de blanc roussâtre, d'un gris blanc en dessous avec des bandes transversales d'un brnn effacé , si ce n'est vers leur extrémité ; la gorge est brune et blanche ; le devant du cou, dont le milieu est, le plus souvent, tacheté de blanc en travers ; les côtés et le haut de la poitrine sont d'un brun foncé uniforme; le bas de la poitrine, le ventre et les plumes de l'anus rayés transversalement de blanc et de brun ; chaque plume a cinq bandes blanches et cinq bru- nes, un peu contournées; les couvertures inférieures de hi queue d'un brun roussâtre avec quelques lignes transversales d'un brun plus prononcé ; les plumes des jambes sont très- longues, très-nombreuses et d'un brun sombre uniforme. Le plumage de cette busexie varie point, ou que très-peu, k ({uclque âge que ce soit; j'ai seulement remarqué que des individus n'ont point de raies transversales sur le devant du cou ; que chez d'autres elles sont en moindie quantité sur la poitrine et sur les parties postérieures, et qu'enfin les raies blanches prennent sur l'abdomen un ton jaunâtre sale, ou dis- parolssenl tolalemeni ; alors cette partie est d'une seule cou leur blanche chez l'oiseau retenu long-temps en captivité; mais il reste toujours, sur les parties Inférieures, des ves- tiges de ces raies transversales qui caractérisent cette espèce; au reste le plus grand nombre de ces buses est tel que l'indique la description générale. Leur bec est fendu jusqu'au-dessous dt; l'œil; il est couleurde plomb sombre, noir seulementà lapointe ; la cire est jaune, l'iris étroitet jaunâtre; la pupille grande et noire ; les tarses jaunes et épais ; les doigts robustes ; les ongles noirs. Longueur totale , vingt h vingt-deux pouces. La femelle ne diffère guère du mâle que par une taille un peu plus forte. Celte espèce n'est point sujette à varier autant qu'on l'a cru jusqu à ce jour. En effet, ses prétendues variétés appar- tiennent a une espèce très-distincte, ainsi que je l'ai prouvé à 1 article de la l'ïise chansfCante. Elle est figurée avec assez de vérité sur la pi. eul. de Buffon , n." 4.19- Mais sa description est loin de présenter autant d'exactitude. Frisch a aussi publié sa figure, p!. 74" rU'iJs elle est incorrecte, quant à la manière dont les parties inférieures sont tachetées: aussiBrisson a cité cette figure dans la synonymie de son faucon proprement dit, ainsi que Omelin et Latham, dans celle de leur falco communis. Il suffi- soii ccpeudanld'examincrlebcc et les narines sur cette image. 476 BUS pour s'assurer que ce ne sont point ceux d'un véritable faucon, lesquels Frisch a très-bien caractérisés dans celle de son swartz- braun. Falk. , pi. 83, dont les auteurs, cités ci-dessus, ont fait une des variétés de leur falco communis ; de sorte que l'oiseau qui doit servir de type au genre, se trouve être la variété d'une buse. Le signalement que Gmelin et Latham donnent de \e\xv falco hiiko , me fait soupçonner qu'ils ont décrit une huse changeante, vu qu'ils ne désignent point la forme des taches que ce huteo n sur le bas de la poitrine ; car ils se bornent à dire que \' abdomen est pâle avec des taches brunes ( ah domine pallido ^ macuUs fusas ), description qui est loin d'êli'e satisfaisante , si c'est la Z-î/.vf à poitrine barrée qu'ils ont voulu indiquer. La description de Brisson est plus exacte , sans être encore par- faite; mais celle qu'en fait M. Meyer, esttrès-correcte. Cette buse n'a ni énergie, ni courage , ni activité. Sa large tête, son col court, son corps épais, ses grosses jambes, ses grands yeux sans mouvement et sans vie , lui donnent le port et la phy- sionomie d'une grossièreté stupide ; aussi son nom est- il passé en proverb»* pour désigner la sonise et l'ignorance, et 1 on dit qu'il n'est pas possible de faire d'une buse un épewier, pour exprimer qu'on ne sauroit faire d'un sot un habile homme. Elle ne chasse pas sa proie en la poursuivant au vol ; trop lourde, trop paresseuse pour attaquer de vive force, elle demeure inmiobile plusieurs heures de suite sur un arbre, un buisson, une pierre, une motte de terre ; elle attend pa- tiemment que quelque gibier passe à sa portée pour se jeter sur lui et le dévorer: elle assouvit sa faim en mangeant des taupes, des mniots ■, des lezanis ^ des grenouilles^ des crapauds, et même des sauterelles et d'autres insectes. Au reste, celte stupide pesanteur de la buse tient à la mauvaise disposition de ses organes , et surtout à la foi- blesse de sa vue ; les rayons du grand jour paroissent l'of- fusquer. C'est principalement dans les soirées d'été qu'elle fait entendre ses cris ; quand elle est en colère , elle ouvre un large bec et tient sa langue avancée. Sa ponte est de trois ou quatre œufs, verdâtres , arrondis et tachetés irré- gulièrement de brun. Les petits reçoivent les soins et les se- cours du père et de la mère beaucoup plus long-temps que dans les autres espèces d'oiseaux 'de proie; Ton dit même que le mâle nourrit et soigne ses petits lorsqu'on a tué la mère. On commence à voir les jeunes de celte espèce se poser sur les buissons vers le milieu du mois de juillet; ils crient alors incessamment d'un ton aigre et plaintif. Il est impossible de dresser les buses pour la fauconnerie , «tt quoique leur naturel stupide et pesant ne les rende ya.s fort difficiles à garder en domesticité, l'on ne peut eu B U S . i„ tirer aucun parti. Quelque bien nourries qu'elles soient, leur chair reste toujours dure et d'un assez mauvais goût. On donne de la viande liachée aux jeunes buses que l'on veut élever ; elles sont bientôt apprivoisées , et si on les lâche dans un jardin, elles détruisent les reptiles et les vers nui- sibles; mais elles font également la guerre aux petits oi- seaux dont les habitudes sont innocentes , et qui viennent animer et égayer nos vergers et nos bosquets. La Buse a poitrine rousse , Circus pectoralis^ Vieil!. , se trouve dans les Indes orientales. Elle a la tête, la nuqtte, la gorge et le devant du cou variés de roux , de noir et d'un peu de blanc ; la poitrine d'un roux foncé ; les plumes du ventre noires et terminées de blanc; les couvertures in- férieures de la queue et les jambes rayées en travers de Jioir et de blanc ; la queue avec des bandes transversales noires et blanchâtres ; le bec noir; les pieds jaunes. Taille de la hiise à dos noir. La Buse à queue blanche , Buteo albkaiidatus, Vieill., a le front d'un blanc sale ; la tête et le dessus du cou variés de noirâtre et de brun ; le dessus du corps brun , avec des lignes festonnées et transversales ; le menton noirâtre ; toutes les parties postérieures d'un beau blanc, avec quel- ques festons étroits et noirâtres sur les flancs et sur les couvertures inférieures des ailes , à l'exception des petiteSj dont les festons sont roux; la queue blanche , à peine rayée de noirâtre en dessus et barrée en dessous vers le bout par une bande noire assez large, que suit une autre bande cendrée de la même largeur ; les grandes couvertures et les pennes des ailes noirâtres ; le bec bleuâtre et noir à la pointe ; la cire et le tarse jaunes ; l'iris brun. Longueur totale, dix-huit à vingt pouces. Les ailes en repos dépassent la queue d'un pouce environ. On trouve cette buse dans l'Amérique méridionale. La BusÈ À queue courte, Buteo brachyums, Yieill. , a toutes les parties supérieures, les ailes et le dessus de la queue noirâtres ; toutes les parties inférieures blanches; le dessous de la queue avec des bandes transversales grises et blanches ; le bec et les ongles noirs ; la cire et les pieds jaunes. Je ne connoispas son pays natal. Du Muséum d'Hist. nat. La Buse a queue ferrugineuse, Buteo americanus , Vieill. , pi. 6 des Oiseaux de l'Amer, sept. , a le bec noir ; la cire jaune ; l'iris d'un brun jaunâtifl ; les pieds couleur de soufre , les ongles noirs , et environ dix-neuf pouces de longueur totale ; les plumes de la tête et de la nuque , brunes à la superficie et blanches à l'intérieur; celles du cou , du dos et des couvertures supérieures des ailes , d'un brun noirâtre dans le milieu et d'\ia brun clair sur les bords. 478 B II S les pennes alaîres d'un cendré fonce, avec des bandes trans- versales noires ; le dessous du corps blanc et lachetti de brun ; les côtés brunâtres ; la queue d un gris ferrugineux pâle, marquée de sept raies transversales noirdires, et ter- , minée de blanc ; les plumes des jambes variées de brun. Cette huse babite les Etals-Unis. La Buse a queue rousse , Buteo horeuHs , Yieill. ; Falro l/orealis, Latb., pi. i^ bis de Tilist. des oiseaux de rAmér. sept. , sous le nom d'AuToua a queue rousse Cet oiseau a le bec noir, la cire et les pieds jaunes ; 1 iris d un jaune rem- bruni; toutes les parties supérieures brunes et les inférieures blanches ; une bande d'un brun sombre sur chaque côté de la tête , laquelle part des coins du bec et se perd sur le bas des joues ; des taches brunes sur les côtés du . cou, de la poitrine et du ventre; les couvertures supérieures des ailes rayées en travers de brun obscur et de gris ; les pennes noirâtres ; celles de la queue d'un joli roux en des- sus, et traversées vers le bout par une bande noire très- étroite ; les plumes des jambes couleur de soufre; les ongles noirs. Longueur totale, vingt-deux k vingt-trois pouces. Cet oiseau n'a point le croupion blanc, comnie le dit (imelin, mais bien le ventre et les couvertures inférieures de la queue. La Buse ra\ée, Buteo Uneatus^ Vieill.; Fako Uneatus. Lnlh, Sa dénontination lui vient de la quantité de raies dont son plumage est varié; il y en a d'un brun obscur sur le fond blanc roussâlre de la tête et du cou ; de blanches et de roussâ- tres sur le fond roux des parties inférieures du corps ; en- fin de blanches sur le brun des pennes de la queue; le bec est bleu, et les ongles sont noirs; la longueur totale est de vingt à vingt -deux pouces. Suivant Pennant (y^/rt. zoolog.)^ on trouve cette espèce dans file Longue, près deNeu-Yorck. La Buse ROUGRI, BiUeo deserloriim,\W\\\.\ Falro deseriorun^ Lath. Fig. 17 des Ois. d'Airiq. par Levaillant. Elle a dé grands rapports avec la buse jnkal ^ et elle se trouve égale- ment au midi de l'Afrique ; mais elle est moins grosse , plus timide et plus sauvage, et elle n'habite que dans les déserts ; l'espèce en est aussi plus rare ; sa forme est plus ramassée, sa queue plus longue et son bec moins fort. Le bec, la cire et les pieds sont jaunes ; l'iris rougeâtre ; le plumage gé- néralement ferrugin^ ou roux , plus pâle en dessous et se changeant en gris presque blanc sur le menton , la poitrine et l'anus; les pennes des ailes noires; la queue de cette couleur en dessus , grisâtre en dessous, avec quelques bandes trans- versales effacées. La femelle est un peu plus forte que le mâle et ne s'en distingue pas par les couleurs. B V S 4„, La Buse des Savanes noyées rougeàtre. F. Busard BUSOX. La Buse des SAVA^ES tsoyées rousse. F. Busard TorpiiA. La BusE DES Savanes noyées à taches longues. V. Bu- sard A gorge blanche. La Buse des Savanes noyées à tête blanche. F. Busard ÂTÈTE blanche. La Bi SE sociable. F. Macagua sociable. LaBusETACHARDE, Buteo tachardiis jW^'AX.; Falr.o tarhardus. Lalh. Fig. ig des Oiseaux d'Afrique , do Levaillanl. (^elte hiise a la taille svelte et mince , la queue longue , la moitié du tarse couverte de duvel; elle a du gris blanchâtre sur la lete et sur la poitrine, qui est tachetée de brun ; la même teinje nuée de roussâtre , sous le corps, d'un brun foncé sur les plumes scapulaires ; les pennes de la queue, traversées par des bandes larges et noirâtres ; le bec de cette dernière couleur, avec sa membrane d'un jaune lavé ; les pieds rouges ., enfin l'iris d'un brun foncé rougeâlre. Les habitudes de cette espèce sont les mêmes que celles de notre buse ; mais on la voit plus communément près des bords des rivières dans l'Afrique australe, et c'est encore une des nombreuses conquêtes ornilhologiques de Levaillant. (s.) B. Lorum couvert de petites plumes très-serrées^ en forme d'écaillés. Tarses à demi vêtus. La BusE bondrée, Buteo api\?orus, Vieill. ; Falco apivorus. Lath. pi. enl. de Buffon , n." 420. Quoique les couleurs de la bondrée varient dçpuis son premier âge jusqu'à sa vieillesse , ainsi qu'on le remarque chez presque tous les oiseaux de proie , Je ne me suis pas aperc^u qu'elles aient donné lieu à plusieurs emplois. Le mâle , sous son plumage parfait , a la iêle d'un gris-bleu qui, sur l'occiput, est mélangé de brun ; le dessus du corps d'un brun noirâtre ; les couvertures des ailes rayées de deux nuances grises , et les pennes secon- daires de brun noirâtre et de gris-bleu ? la gorge d'un blanc jaunàtrç, ou d'un blanc pur avec des lignes brunes sur le tni- lieu; les plumes de la partie antérieure du cou, brunes et blanches sur le bord ; celles de la poitrine et du ventre , blanches avec des taches en forme de cœur et des traits d'un brun foncé ; la queue traversée par deux bandes amples% éloignées , inégales , et d'un brun-noir , entre lesquelles se trouve, à la base, une petite raie d'un gris pâle ; le bec noi- râtre, jaune sur les angles , un peu grêle et diminuant sensi- blement de grosseur jusqu'à la pointe ; la tire d'un bruii- noir, large, très-courte et à demi emplumée ; l'iris et les pieds jaunes; longueur totale, près de deux pieds. /t8o B TT S Des individus, moins avancés en âge, ont le dessus du cou ferrugineux et moucheté; le dos brun ; les grandes pennes des ailes et les couvertures intermédiaires blanches à l'a pointe ; la gorge d'un blanc roussâtre ; le devant du cou et les parties postérieures de la même couleur avec des taches brunes et ferrugineuses sur la poitrine ; le ventre d'une cou- leur uniforme. D'autres ont la cire verte; l'iris d'un brun clair; la tête d'un blanc jaunâtre avec des stries isolées et brunâtres sur la nuque et sur les oreilles ; le devant du cou, jusqu'à la poi- trine, d'un blane brunâtre avec des taches, le long de la tige, d'un brun foncé ; les plumes des parties postérieures, d"'un blanc çoussâtre, tachetées de brun clair le long de la tige, et blanchâtres sur les bords. La femelle est , dans l'âge. avancé , mouchetée de gris-noir sur le devant de la tête : rayée d'un brun jaunâtre clair sur la gorge et sur le devant du cou , dont chaque côté présente une ligne longue de trois h quatre pouces et d'un brun noir ; une belle couleur de rouille variée de taches foncées sur le dessus du corps. D'autres ont les plumes de la tête et du dessus du cou blanches, et d'un brun ferrugineux foncé le long de leur tige; celles de la face d'un blanc brunâtre et tachetées de ferrugineux dans le milieu; le dos d'un rougeâtre rembruni; le devant du cou d'un blanc brunâtre ; les parties' postérieures blanchâtres avec des tachestransversales d'un brun ferrugineux. Le jeune mâle à la cire jaune ; l'iris d'un brun clair ; la tête d'un blanc jaunâtre avec des stries isolées et brunâtres sur la nuque et sur les oreilles ; le devant^du cou, jusqu'à la poitrine, d'un blancbrunâtre avec des taches d'un brun foncé ; le dessus du corps d'un brun clair, et blanchâtre sur le bord de la plume. Outre ces variétés d'âge et de sexe, il en est d'autres purement accidentelles, comme celles qui ont, i.° la tête et le cou d'un blanc jaunâtre moucheté de gris ; le dos et le dessus des ailes pointillés de blanc ; le dessous du corps sem- blable à la tête , avec des taches longitudinales brunes ; 2.° la tête et la gorge blanches avec quelques petites taches brunes sur Tocciput ; la cire verte et l'iris d'un gris-brun clair ; 3.0 une seule bande transversale brune sur la queue, et une blanche à la pointe. ^ Quoique la hondrée ait assez le naturel du milan , elle ne s'élève pas comme lui ; elle ne vole guère que d'arbre en ar- bre, de buisson en buisson, et toujours bas; mais en compen- sation de ce qu'il lui manque pour la hardiesse de son vol, elle piette et court , sans s'aider de ses ailes, aussi vite que nos oiseaux de basse-'cour : elle prend les mulots, les grenouilles, les lézards, les chenilles, etc. , et nourrit se§ petits de chry- B U S 4H, salides , et particulièrement de celles des guêpes, ce qui lui a valu l'épilhète latine à\iphorns, ou mangeur A^ibeilles que le vulgaire confond avec les, guêpes. L'aire de la hondiée est fcir- mée de bûchettes el garnie de laine à Tintérieur; quelquefois cet oiseau s'empare d'un nid étranger ; sa ponte est de deux ou trois œufs d'une couleur cendrée, et marquetés de petites taches brunes el roussàtres. Les fauconniers ne font aucun usage de la bondrée pour la cliasse du vol ; nraissa chair, qui se charge de graisse en hiver, est assez bonne à manger. La chass£ qu'on lui a faite en a beaucoup diminué l'espèce , autrefois commune en France , et aujourd'hui si rare. Au contraire , elle se trouve en abon- dance dans les contrées que baigne le lac Krasnoïarska , où elle vit de petits lézards et de crapauds; ce qui fait dire à Pallas qu'elle devroit s'appeler plutôt laceiiarius. Chassede laBondrée — « 11 n'y a, ditBelon, petit berger dans la Limagnc d'x\uvergne, qui ne sache conrïOii\-c\ii bondrée ^ et \di prendre par engin avec des grenouilles.» On l'attrape aussi aux gluaux, àdifférens pièges, et le plus souvent au lacet, que l'on tend près de terre, et où elle se prend, encourant .<;nr les mulotsetles autres petits anijiiaux dont elle se nourrit. Mais la plupart de ces animaux sont extrêmement nuisibles à l'agri- ture , et en détruisant leurs ennemis, on se rend , pour ainsi dire , complices de leurs dégâls. (s. et v.) La BuSE-BONDRÉE HUPPÉE, Buteo crisintus , Vieill , a la tête blanche et brune; une huppe pendante et partant de l'occi- put ; toutes les plumes du dessus du corps brunes et bordées de roux; le dessous blanc avec des t.-iches brunes sur le de- vant du cou, mais effacées sur la poitrine ; les pennes pri- maires des ailes, noires; celles de la queue brunes en dessus et blanchâtres en dessous; une bande noire à travers l'œil et descendant sur les côtés de la gorge ; le bec et les ongles noirs; la cire et les pieds jaunes; la taille un peu plus forte que celle de notre balbuzard. On la trouve à la Nouvelle-Hollande. C. Tarses emplumês jusqu'aux doigts. LaBuSEGORAGAN'G,Z?i/^eoro«mW/w, Yieill.; lalco ronmWns, Lath. Les naturels de la Nouvelle-Hollande ont imposé à cet oiseau de proie le nom de Goora-a-gang, dont j'ai tiré, par abréviation, celui sous lequel je le décris. Il a dix-sept à dix-huit pouces de longueur totale, et la grosseur de V oiseau S(ànt-Mariin. Une teinte brunâtre , sombre , tirant à celle du chocolat, fait le fond de son plumage ; elle e^t variée de ta- ches ferrugineuses sur le dessus du cou, el sur les scapulaires , de raies obliques sur les pennes des ailes, et de bandes transversales sur celles de la queue-, la poitrine et tout le dessous du corps sont d'un blanc jaunâtre , avec de petites IV. 3 1 48a B TJ s raies noirâtres ; des plumes d'un cendré pâle couvrent les tarses jusqu'aux doigts. *• La Buse tsoire, Buteo aUr^ Yieîll. , se trouve dans l'Amé- rique septentrionale. Son plumage seroit totalement noir, si le front , Tintérleur des premières pennes alaires, et les cinq bandes qui traversent la queue , et dont une est à Textrémité, nétoient d'un beau blanc. Le tarse est couvert de plumes jusqu'aux doigts qui sont, ainsi que la cire, d'un jaune orangé ; bec et ongles noirs; iris d'une couleur de noisette brillante; longueur totale , quinze pouces et demi. Cet oiseau est figuré dans V yimerican Ùmithology de Wilson , qui soupçonne que c'est une variété àits faleo spadiceus et S. Johannis ^ dont il est question dans un article suivant. La Buse >îOIRE et blanche, Buteo melanoleucus , Y leWi. Manteau, ailes et queue noirs; le reste du plumage d'un blanc de neige ; queue traversée par six bandes alternative- ment de ces deux couleurs; cire, paupières, coins de la bouche et doigts jaunes ; bec et ongles noirs. Taille de la ôuse changeante. Cette espèce' se trouve à la Guyane. La Buse patue, Buteo Ingopus , Fairo /agopus^ Lath. pi. 75 de Frisch. Des oiseaux , dont le plumage est sujet à varier pendant le cours de leur vie, et qui habitent diverses contrées, souvent très-éloignées les unes des autres, sont presque tou- jours la source de plusieurs espèces factices : les busards-sou- buse^, les buses changeantes , les pygargues , nous en fournissent la preuve, et nous la retrouvons encore chez la buse patue. Elfe est quatre fois dans Gmeliu, sous les noms de fa/co communis leururephahis , pennatus, S. Johannis lagopus , spa- dirgusy et une fois de plus dans Latham; car c'est encore son fulco sclavonicus y dont Daudin a fait son busard esdaoon. La tète , le dessus du cou et du corps sont dun brun bleuâtre chez le vieux mâle; d'un brun tirant au noir chez l'adulte , et bruns chez le jeune mâle. Tous sont variés de blanchâtre ou de gris-fauve , avec une ligne noirâtre sur chaque plume ; les parties infdrieures sont dun fauve rem- bruni, avec des lignes semblables, mais larges surla gorge, et étroites surlebas-ventre; les sourcils noirs; lesplumes si-apu- laires variées de gris sale et de brun noirâtre, avec une nuance violette ; les petites couvertures de la queue pareilles ; les grandes d'un gris sale ; les inférieures d'un fauve clair et terminées de blanchâtre ; les petites tectrices des ailes brunes ; les grandes les plus proches du dos, noirâtres, et les pennes pareilles; les intermédiaires ont, à l'intérieur, quelques ban- des transversales blanchâtres. La queue est brune , noirâtre vers le bout, et d'un gris sale à la pointe ; les pennes laté- rales oui leur iutcrieur tacheté de blanchâtre;^ toutes, en- B TT S 483 dessous , sont d'un cendré clair. Les plumes des jambes et des tarses sont fauves. Longlieur du mâle , un pied sepl à huit pouces. La femelle est plus grande, et a la tête, le cou et la poitrine, blancs, avec des stries Hun brun clair sur la première partie, et des taches sur la deuxième ; les plumes du dos sont blan- châtres sur les bords; le ventre est d'un gris brun ; les jam- bes sont d'un ferrugineux rembruni, et brunes sur la tige ; la queue est blanche à l'origine, brune vers le bout, qui est duu blanc sale. Chez des individus, la couleur blanche tire au jau- nâtre ; le ventre est d'un brun foncé; les plumes des pieds sont d un jaune pâle. Dans tous, le bec est d'un bleu paie , avec la pointe noire; la cire et les doigts jaunes; l'iris noisette , les ongles noirs. On rencontre cette espèce en Europe , en Afrique et dans l'Amérique boréale. Elle fréquente les plaines, les forêts, les marais et les lieux inondés. Sa nourriture se compose de petits mammifères, de gibier et de reptiles. Elle construit son nid sur les grands arbres ; sa ponte est de quatre ou cinq œufs ondulés de rougeâtre. Celte buse diffère des autres par son naturel sauvage et féroce; la domesticité ne peut même l'adoucir. tariétésd (igr, de sexecet accidentelles ; — i.° Dessus du corps mélangé de brun rougeâtre et de ferrugineux; cotés des par- ties inférieures blancs; rectrices intermédiaires noires et cen- drées; les autres d'une couleur sombre à l'extérieur, variées de blanc et de noir à l'intérieur. 2.0 Manteau d\m brun foncé; dessous du corps d'un blanc roussâtre , varié d'une couleur de tan; poitrine plu* claire, avec des taches brunes sur les côtés; plumes des jambes avec Atts lunules. 3." Bande transversale d'un blanc jaunâtre sur la poitrine. 4..° Dessus du corps tacheté de grisâtre et de blanc ; taches arrondies en dessous ; poitrine blanche ; une tache d un brun foncé sur le cou. 5." Blanche avec des taches isolées , brunes^; queue de la première couleur en-dessous, avec deux bandes transversales brunes vers le bout , l'une étroite et l'autre large. Queue pa- reille, mais avec une seule bande étroite et d un brun effacé. Ltfa/co lagopus do Gmelin est une femelle dont les plumes des jambes et des tarses sont jaunâtres ; dont le corps est noir et tacheté de blanc, et dont les rectrices s'Ont de cette couleur, et noires vers le bout. L.e fulro leuroceplialiis est une variété accidentelle du mâle , laquelle a la tête blanche. Lg falco spadiceus ^ qu'on a trouvé à Terre-Neuve et à la 484 î^ ï^ S baie d'Hudson, a le dessus du corps mélangé de ferrugineux «t de rougeAtre ; les côtés des parties inférieures l)lancs ; les deux pennes intermédiaires de la queue, noires et cendrées ; les autres variées de noir et de blanc à Tintérieur. 11 se tient sur les rochers, et fait la chasse aux canards. he falco S. Johannis^ qui habite les mt^mes contrées, est une variété du mâle. Il a les plumes des jambes, jaunâtres; le «orps brun , avec des lignes obliques noires et d'un blanc sale en dessus; des taches blanches et jaunâtres en dessous; la queue fasciée et blanche à l'extrémité. Le falco scîavonicus , que Latham {Index) rapproche du bu- sard des marais j mais qu'il donne 'dans le deuxième sup- plément du Synopsis , pour le même oiseau que la buse gan- tée de Levailiant , qui certainement n'est pas un busard , a les pieds vêtus jusqu'aux doigts; le plumage testacé et ta- cheté de noir; la tête et le cou inclinant au blanc; les plumes des tarses d'un jaune sale , avec des taches noirâtres ; le croupion blanchâtre, brun et jaunâtre ; la queue blanche à la base, et brune à Textrémité, avec quelques bandes noi- râtres. Cet oiseau a été yn dans les montagnes et les forêts de la Dalmatie et de l Esclavonie. (v.) lîUSÉ. Dampier désigne ainsi le Gachet. (s.) BUSELAPHUS. V. Boselaphe. (desm.) BUSENNE. Un des noms vulgaires de la Buse, (s.) BUSERA'I. V. Busard buserai. (v.) BUSEROLE. V. Busserolle. (ln.) BUSKTTE. Nom vulgaire de la Fauvette d'hiver ou MoucHET, dans quelques départemens. (v.) BU SON. V. Busard buson. (v.) BUSSEBIA. Lœfling, dans son Voyage en Espa|;ne, ap- pelle ainsi uf\e espèce de verveine ; c'est le hlairia de Hous- tonn , et le verhena luppidarea de Linn. M. de Jussieu la rap- porte aux Priva. V. ce mot. (ln.) BUSSEROLE ou BOUSSEROLE. F. Arbousier TRAÎNANT. (B.^ BUSTIA. Genre d'Adanson qui répond à V astéroïdes âe Tournefort, et qui comprend les buphtalmcs à feuilles de saule et grandiflore {^buphtabnum salicijoliuin et grandifloi-uw^ Linn. ). V. BuPHTALME. (ln.) BUSÏIYIL. Nom norwégien du Hérisson d'Europe. (desm.) BUSZ-HART. Nom allemand de la Buse, (s.) BUTARDIOT. Dans le pays couvert d'étangs, qui fait partie du département de l'Ain, on donne ce nom au Blon- Gio^. On l'appelle Fanei'e sur les bords de la Saône, (v.) B U T ^85 BUTCHEIVS BROOM. Nom anglais du houx frelon, nisnis acMleatus , Linn. V. Fragon. (ln.) BUTE. ( Vénerie. ) Gf ossettf de l'arliculation de la jambe d'un chien \ on dit , dans ce cas , qu'un chien est hulé.^ (s.) BUTEAU. Nom vulgaire de la Buse cOiMMUNE. (v.) BUTÉE, Butea. Genre de plante élahli par Roxhurg, troisième volume des Transactions de la Société de Ccdcida. 11 a été depuis réuni aux Budolpiïes. Les espèces qui le com- posent laissent Huer uh suc rouge très-astringent, (b.) BUTEO. Nom lalin de la Buse, (desm.) BUTHERMARIEN. V. Buchormarien. (b.) BUTIO. Nom lâùn du Butor, (s.) BULLICAME. En Italie , on appelle ainsi dessourceS , ou des amas^ d'eau, du fond desquels s'élèvent d'abondantes bulles d'acide carbonique ou de gaz hydrogène sulfuré qui semblent résulter du bouillonnement de ces eaux , bien ce- pendant que la température n'en soit pas plus élevée que celle des sources ou des amas d'eau ordinaire des environs. Les bullicames les plus remarquables sont ceux de \ iterbe. • (desm.) BUTOME, Butomus. Genre de plante de l'ennéandrie hexagynie , cl de la famille des alismoïdes, dont les carac- tères sont d'avoir six pétales ovoïdes , dont les trois exté- rieurs sont un peu moins grands que les autres, et tiennent lieu du calice , qui manque ; neuf étamines ; six ovaires se terminant en styles dont les stigmates sont simples; six capsules, pointues, univalves , uniloculaires, et contenant un grand nombre de semences oblongues. Ce genre ne contient qu'une espèce, qui se nomme B.u- T03IE A ombelle. Elle a les feuilles radicales longues , pointues , droites , un peu triangidaires dans leur partie in- férieure ; les tiges droites, nues, cylindriques, hautes de deux à trois pieds, et terminées par une ombelle siujple , composée de quinze à vingt fleurs couleur de rose. C'est une fort belle plante qui croît sur le bord des rivières, dans les marais dont l'eau n'est pas croupissante. Elle fleurit dans le fort de l'été. On l'appelle vulgairement yonc^rw/ dans quel- ques parties de la France , et même aux environs de Paris. Dans les maraissilués sur les bords de la mer Caspieime, on. mange sa racine après l'avoir fait cuire, (fi.) BUTOMON. Ancien nom du Rubanier. (b.) RUTONIC, Butonica. Grand arbre de Ticosandrie mo- nogynie , et de la famille des myrtoïdes, que Linnseus a rap- porté au genre des Jambosiers, qui a été décrit sous les non»» 486 B TT T génériques de harrinctonia ^ par Forster ; commersonia , par Sonnerai; samstravadi ^ par Rheede ; s/raw J/z/7« , par J iis- sieu; et qui intéresse non-seulement par son port et 1 ombre épaisse que sa vaste cime pr'É, qui a quatre raies longitudinales et ondulées de chaque côté du dos. , 11 vient de la mer des Indes, (b.) BUUR HYAL. C'est l'un des noms norwéglens du Ca- chalot MACROCÉPHALE. (DESM.) BUUX HORN. Nom que les Belges donnent à labigno- gne spathacée , le Niirjwiigelion de Rheede. (ln.) BUVADAK. Nom que porte, en Laponie, la Barge grise. (V.) BUVEUR DE VIN. Dénomination appliquée, dans quelques ouvrages , je ne sais pourquoi , à la Fossane. F. Civette, (s.) BUWCH." Nom de la vache dans le Cambrésis.(DESM,) BUXBAUME, Buxhaumia. Genre de plantes de la cryp- togamie, et de la famille des Mousses, dont le caractère est d'avoir une urne radicale , presque sessile , oblongue et glb- bcuse , à péristome cilié , à opercule conique , et une coiffe lisse et caduque. Ce genre , que Palisot-Beauvois veut qu'on appelle Sac- f.oPHORE , renferme deux espèces , que leur nom seul carac- térise suffisamment ; ce sont la Buxbaume sa>s feuilles et la Buxbaume feuillée. C'est dans l'urne de cette dernière ^ dont on a fait le genre Hymenopogon , que l'on a d'abord découvert la columelle et le sachet, qui renferme la poussière séminale. Les buxbaumes se trouvent dans diverses contrées de l'Eu- rope , sur le bord des fossés , des chemins , dans les bois mon- tagneux, (b.) BUXO, BOSSO. Noms italiens du Buis, (ln.) BUXUS. Nom latin du Buis, (ln.) BUÏONG. V. Baligarab. (b.) BUYS. V. Buis. (LN.) BUYTRE. Nom que le Dictionnaire des Voyages donne comme synonyme de Condor. V. le genre Zopilote. (v.) BUZ. Nom égyptien du Roseau, (b.) BUZA. Nom arabe de la bière, (b.) BUZEIDEN.L'Orchis palmé se nomme ainsi en Arabie. (b.) BUZZA. Nom italien de la Buse, (v.) BUZZARD. Nom'anghis de la Buse, (v.) B WCH. En Flandre , c'est le Bouc, (desm.) BYARIS. V. Cachalot, (s.) BYAS. Dans Aristote , c'est le Grakd-Duc. (s.) BYBO. Nom indien de I'Acajou. (b.) BYEKORFJÉ. L'un des noms hollandais du coquillage unlvalve appelé Maillot {pupaiwa')^ Llnn. (desm.) BYENANÈQUE. Les Hollandais donnent ce nom au Mulle surmulet, (b.) BYK. Nom russe du Taureau, (desm.) BYKLING. Nom danois de I'Anchois. (b.) BYNNl. Poisson du genre Cyprin, (b.) BYRPiHE, Bprhus. Genre d'insectes de l'ordre des co- léoptères, section des pentamères , famille desclavicoraes. B Y S 489 Les byrrhes sont es; mais- que les hyssus pulvérulens doivent, au moins, toujours former un genre particulier. V. aux mots Phytocoms et Come. Les byssiis son! extrêmement abondans dans- la nature ; les bois placés dans les lieux huuùdes, les pierres, les plantes, mênje en végétation, en sont quelquefois couverts. Ils sont généralement confondus avec les moisissures , quoique leur conformation soit fort différente. Les espèces les plus re- marquables pirmi les filamenteux, sont : Le Byssus des caves , Byssus sefjtlca , Linn. , qu'on trouve abondamment sur les tonneaux et les chantiers , dans les caves humides; c'est un tissu très-mou, léger, blanchâtre dans la jeunesse, noirâtre dans la vieillesse, qui ressemble à un morceau de drap ou à de l'amarlou. Le Byssus violet, Byssus phusphorea, Linn. Celui-ci forme de petites taches violettes sur les bois pouris. Il est quelquefois phosphorescent pendant la nuit. Les Byssus velouté et doré, qu'on trouve sur les pierres, dans les lieux ombragés, au pied des murs exposés au nord. Ceux de la seconde division , sont : Zjc Byssus des antiques, Byssus antiquilatis , Linn. C'est ■ lui qui noircit les murailles bâties en pierre calcaire , les statues de marbre blanc , etc. Le. Byssus jaune , Byssus candellaris , Linn. Il se trouve sur les vieux murs, sous la forme d'une croûte jaune , qui a l'aspect d'un lichen naissant. Le Byssus pourpre , Byssus purpurea , Linn. On le voit, sous forme d'une poudre lie de vin, au bas des murailles hu- mides , sur le bois à demi pouri. 11 entre dans le genre PiiY- TOCONis de Bory-Salnl-Ylncent. • .Le Byssus vert , Byssus boiiydides, Linn. Cette espèce est des plus communes. Elle ressemble à une poudre verte , ré- pandue sur l'écorce des arbres, sur les pierres, sur la terre, dans les lieux obscurs et un peu humides. Le Byssus FLOTTAiST,fi'y55H5/o5o9Hfe, estunevérltableCoN- FERVE, ou plus souvent un résultat de conferves décomposées. Les Bvssns qui, comme le Trémelloïde, ont les fila- mens réunis par une membrane gélatineuse , forment au- jourd'hui le genre Méseintérique de Persoon. Persoon a établi le genre Himantie, pour quelques es- pèces de celui-ci dont la fructiQcalion n'est pas encore connue, (b.) BYSSUS. On donne aussi ce nom à une touffe de filamens qui attache les pinnes , les moules et autres coquilles, aux rochers qui se trouvent dans la mer. Le hyssus est fourni par un organe parlicnlicr, et il est filé par le pied de l'ani- mal confonné de manière à être prenant à son extrémilé. Les pinnes marines l'eniportenl beaucoup par le nom bre , ■ la longueur et la finesse des filamens de leurs byssus , sur les coquillages des autres genres. On a de toute antiquité fi'é les hyssiis sur les bords de la Méditerranée , pour en faire des vêlemens. Les Romains en distinguoient de deux sortes : celui de l'Elide et celui de Judée., qui étoit le plus beau. C'est prescjue uniquement en Sicile et en Calabre que l'on file aujourd'hui le hyssus. On en fait des étoffes, des bas, des gants, d'une finesse et d'uite beauté admirables, qui , à raison de la fermeté de leur tissu, garantissent du chaud et du froid mieux qu'aucune autre espèce d'habillement. On leur laisse ordinairement la couleur naturelle , qui est d'un brun fo/t brillant. Les fils de hyssus étant extrêmement fins , il faut une très-grande quantité de coquilles pour fournir de quoi faire une paire de 'bas', à plus forte raison pour faire un habit; aussi celte fabrique est -elle regardée plutôt comme un objet de curiosité que comme un article' d'utilité ; et chaque jour elle diminue. Pour avoir le hyssus, on pêche les pinnes^ qui se trouvent souvent à trente pieds de profondeur, avec une espèce de râ- teau de fer à longues dents , qui,' en les arrachant, casse une grande quantité de fils , de sorte que quelquefois on n'a pas le quart de ce qui existoit.' Cependant il me semble qu'il se- roit très-facile de se procurer une grande quantité de hyssus, en mettant les pinnes d;:ns les parcs où il n'y auroit que quel- ques pieds d'eau, et où on le couperoit sans peine avec une seqjette adaptée à cet usage. Les pinnes qui ne seroient au- cunement blessées par celle opération , répareroient, sans doute, lenr perle en peu de jours, (b.) EYSTROPOGUE, Byslropogun. Genre de plantes delà didynamiegymnospermie, dont les caractères sont : un calice à cinq divisions aristéeset barbues ; une corolle de deux lèvres, dont la supérieure est bifide et l'inférieure trilobée; quatre éta- mines, dont deux plus petites; un ovaire supérieur à quatre 492 B Y Z loîjes, du miiiou desquels s'cîèvo un slyle îûmple; quatre se- mences ovoïdes, nues, placées au fond du calice qui subsiste. Ce genre a été établi par Lhérilier, pi. 22 et 20 de son Seriiim an^h'cum. 11 comprend sept espèces, dont trois avoient été confondues avec les Menthes, les Cataires et les Bal- LOTES, par Linn:eus. Elles viennent d'Amérique et des Ca- naries. Ce sont des sous-arbrisseaux ou des plantes vivaces, à feuilles ovales, opposées, souvent velues, à fleur en tête ou en corymbes axillaires ou terminaux, à pédoncules quelque- fois dichotomes. Plusieurs de ces espèces fleurissent dans le jardin de Cels ; mais elles sont généralement rares dans les autres, (b.) BYTUPiE, Bytunis. Genre d'insectes, de Tordre des co- léoptères , section des pentamères , famille des clavicornes. Les bytures ont de grands rapports avec les nitidules et les cerques ; le second. article de leurs antennes est plus grand que le troisième , ce qui les distingue des nitidules, où ces organes sont d'ailleurs terminés par une massue plus courte et plus arrondie. Leurs élytres recouvrent pres- que entièrement la majeure partie de l'abdomen , et dif- fèrent ainsi de celles des corques, qui les ont très-courtes. On trouve très-communément sur les fleurs , et au prin- temps , l'espèce suivante : Le Byture tomenteux , Byiimis tomentosus ; le velours jaune, (ieoff. ; Deimestes tomentosvs , Fab. ; Panz. Faim, iiisect. gerrn. fasc. 97. lab. 4- Cet insecte est long d'environ deux lignes; noir, mais paroissant verdàtseou d'un jaune fauve, à cause d'un épais duvet de cette couleur qui le recouvre ; ses antennes et ses pattes sont aussi d'un jaune fauve , et ses yeux seuls noirs. 11 se trouve sur les fleurs, dans toute l'Europe, (o. et L.) BYZENE , Bygennus. (ienre de crustacés établi par M. Ra- fmesque. Il offre pour caractères : les antennes inférieures bifides , des écailles sans dents ; les deux paires antérieures des jambes très-courtes et pincifères ; la troisième , très- grosse , pincifèrc et cbelifère en même temps. Une seule espèce, originaire des irkers de la Sicile, entre dans ce genre -, c'est la Byzène scabre , dont le corps est couvert de tubercules aigus, (b.) Je soupçonne qu'elle se rapporte au genre Pené de Fa- bricius. Voy. ce mot. (l.) C A Jl 4g3 c. CAA. Nom général des plantes herbacées au Brésil. De là des composés, qui indiquent d«s espèces usitées en médecine. (B.) CAA-APIA. Nom brésilien de la Dorstène du Brésil , dont le suc passe pour être l'antidote de la morsure des ser- pens et de la blessure des (lèches empoisonnées. Voyez au mot DORSTÈ>'E. (B.) CAA-ATAYA. Petite plante du Brésil , employée comme purgative. Il y a lieu de croire que c'est une Gratiole. (b.) Ç-\A ou ÇAY. C'est le nom topinamboux du Sai. Voyez Sapajou, (desm.) • CAA-CAMA. V. Caa-cua. (ln.) CAA-CHIRA. Pison donne ce nom à deux plantes, dont l'une est I'Indigo , et l'autre , au dire de Jussieu , est une Olpenla^sde. (b.) CAA-CICA. Nom brésilien de I'Euphorbe en tète, qui passe pour un spécifique assuré contre les morsures des ser- pens venimeux, (b.) , CAA-CUA ou CAA-CAMA. Synonyme d'YguiETANA. C'est une Scrophulaire du Brésil , flort peu différente de celle qu'on trouve en France dans les marais, (b.) CAA-CUYS. V. Caa. (ln.) C AA-ÉO. Il y a lieu de croire , par les descriptions et les figures de Pison, que les deux plantes qui portent ce nom au Brésil , sont les AcACiES sensitive et pudique, (b.) CAA-ÉTIMAI. Espèce de Séneçon du Brésil, (b.) CAA-GHIYUYO. Plante du Brésil, dont on mange les, fruits , qui ressemblent à TAirelle. C'est très - probable- ment un MÉLASTOME. (b.) CAA-GUAZU. F.Caa. (ln.) CAAIGOUARA ou CAAIGOARA. De Azara dit que le nom de caaigoara que Marcgrave donne au Pécari^ espèce de Cochon , est altéré , et qu'on doit dire caaigouara , mot qui vient de caaigoua ( mont ) , et ra (imitation , ressemblance ). (desm.) CAAIGOUARÉ. Au Paraguay , c'est le nom du taman- dua , espèce de Fourmilier; Ce mot signifie habitant dès bois et des lieux puants et infectés. Par contraction, on en a fait tagouaré. (DES M.) C AAIGOUAZOU. Nom guarani du grand Tatou de de Azara; dasipus gigas , Cuv. H signifie grand habitant des forets. (desm.) 494. C A B CAAMA ou CERF BU CAP. C'est une espèce particu- lière du genre des Antilopes, conf(»ndue par plusieurs natu- ralistes avec celle du Bubale, (desm.") CAAMENA, CAA-MENI. K. Caa. (ln.) CAA-OPIA. Petit arhre du Présil , figuré avec ses fruits page 96 de V Histoire des plantes du Brésil , par Pison. C'est le Millepertuis baccifèue {V. ce mot). Les baies de cet arbre sont d'un beau jaune, et il découle de son tronc une résine de même couleur, dont les Nègres se servent pour se purger. II fournit la Gomme gutte d'Amérique. V. ce .mot et le mot Millepertuis, (r.) CAA-PEBA, Nom de TAristoloche akguicïde et de la Bamstère anguleuse. C'est aussi celui de la Pareire offi- cinale, (b.) CAA-POMONGA. Trois plantes du Brésil portent ce nom. L'une est la Dentelaire grimpante , l'autre un Sain- foin , et la troisième ne peut être rapportée avec certitude à aucun genre connu. (B.) CAA-PONGA. Il se trouve trois plantes de ce nom dans l'ouvrage de Pison sur le lîrésil. L'une est I'Amaranthine VERMicuLAiRE ; l'autre le Pourpier velu ; la troisième ne peut être déterminée d'une manière posilive.' On mange ces plantes comme ici Xi' pourpier, (b.) CAA-POTIKAGOA. Petite planté du Brésil, à feuilles opposées, à fleurs axillaires ou terminales. 11 est probable qu elle appartient au genre Spermacoce. (b.) CAAPS- Nom étbiopien de I'Hébenstreitie dentée. (LN.) . CAAPSE HOOREN, CAAPSE EZEL C est TAga- THINE ZÈBRE, en hollandais, (desm.) CAA-RABOA. Petit arbrisseau du Brésil, quiparoît avoir quelques rapports avec les Canéficiers. Ses feuilles sont employées en cataplasmes contre les ulcères , et son bois , en tisane , contre les maladies vénériennes. Toutes ses par- lies sont amères. (B.) CAA-ROBA. C'est le Caroubier, au Brésil, (b.) CAA-TIA. Synonyme de Caa-cica. (b.) CAATIA. Nom caraïb.e d'une Euphorbe , Euphorbia he- mifusa. (b.) CAAYA. Au Paraguay , c'est le nom d'un singe qui appar- tient au genre des alouates. V. Alouate CARAYa. Le mot caaya signiOe maître du bois, (desm.) CABACUCLA. La Centaurée de Salamanque porte ce nom en Espagne. On en fait des balais, (b,) CABALHAU. Plante du Mexique dont la décoction de la racine est spécifique pour guérir les blessures faites par les G A B 4g5 flèclies empoisonnées. On ne peut , d'après la description in- complète deDaléchamp , la rapporter avec certitude a aucune des plantes connues, (b.) CABALLAIKE, Caballeria. Genre déplantes delapolyga- mie dioécie , dont les caractères consistent en un calice petit, persistant , campanule , à cinq divisions profondes et ovales; en une corolle en roue, à tube très-court, et à limbe divisé en cinqparties ovales; cncinq anthères sesslles, insérées à !a base des découpures de la corolle; en un ovaire supérieur, presque rond, astigmate presque sessile et pentagone; une drupe glov buleuse , monosperme , marquée de points oblongs. ■ Les fleurs mâles soijt sur d'autres pieds que les fleurs her- nvaphrodites , mais n'en diffèrent que par l'avortemcnt de l'ovaire. Ce genre , rpie R. Brown croit devoir être réuni aux MlR- SINES , contient huit espèces ; toutes sont des arbres ou des arbrisseaux du Pérou , fort voisins des Augans et des AuDl- SIES , et dont un a été mentionné par Jussieu, sous le nom générique de Manglilla. (b.) CABALLATION. Selon Adanson , on doit rapporter cette plante de Dioscoride à la Cynoglosse. (ln.) CABALLO, CAVALLO. En espagnol, c'est le Cheval. Caballus est le nom spécifique latin attribué à cet animal par les naturalistes noinenclateurs. (desm.) CABANE (chasse aux oiseaux). On nomme ainsi une pe- tite hutte de feuillage , dans laquelle se placent les chasseurs pour attendre les oiseaux à l'affût, ou pour veiller à une chasse à la pipée, (desm.) CAB ARDYN et KABARGA, C'est l'animal porte-musc. V. Musc. (DESM.) CABARE. Nom que l'on donne à une chouette du Brésil. CABARET. Nom qu'on a appliqué à un Serin. Voyez- zc mot. (v.) CABARET. Nom vulgaire de l'AsARET d'Europe, (b.) CABARET DE MURAILLE. On donnoit autrefois ce nom à la Cynoglosse printanière. (b.) CABASUC. C'est le nom que porte à Nice le poisson décrit par M. Risso , sous le nomd'ATHERiNE Je^oxe/-. ^DESM ) CABASSOU ou KABASSOU. C'est le Tatou À do- ze bandes , Tatouay de de Azara ( Dasypus unicindus , Linn. ). I DES M ) CABASSUDO. Nom provençal de la CentauR£E des COLLINES , Centaurea collina , Linn. (ln.) CABBAGE. Le Chou , en anglais, (ln.) 499 , C A B CABBAGE TRÉE. Dans les colonies anglaises d'Amé- rique , on nouime ainsi le Chou palmiste, (lis.) CABBAGE -LETTICE. Laitue pommée, en anglais. (LN.)- CABECA. Nom portugais des pousses de Tindigo qui ont deux ans. (b.) CABECOTE. Nom que porte , dans l'île de Luçon , une PlE-GRlÈCHE. (V.) C A 15 EDO. Nom nicéen d'une espèce de Cyprin que M. Bisso rapporte au Crprinus hidalmai de Pallas. (desm.) CABELIAU ou CABILLAUD. C'es^ le nom que porte la morue sur les côtes de France, et sous lequel on la mange à Paris lorsqu'elle est fraîche. C'est par erreur que quelques pécheurs regardent le cahéliau comme une espèce particulière de Gade. • Quant au cabillaud salé , c'est encore la morue ordinaire , que les Hollandais pèchent au hanc de Terre-Neuve , et prc- })arent différemment que les Français , c'est-à-dire , qu'ils èndent dans toute sa longueur , et dont ils enlèvent toute l'épine du dos. (b.) CABELLOS DEL TOMILHO, Cheveux du thym. C'est le nom qu'on donne , en Espagne , à la cuscute, (ln.) CABEREE, Caherea. Genre de polypier établi par La- mouroux aux dépens des Cellulaires. Ses caractères sont : polypier frondescent , cylmdrique ou peu comprimé ; cel- lules sur une seule face ; face opposée , sillonnée, (b.) CABESSA. Synonyme de Camphre, (b.) CABESTAN \ LE ). Nom d'une coquille du genre des Harpes, (b.) CABEZA DE MONGE. Nom ^oïlgaire du Calyplecte. (B-) CABEZON, Capito , Vieill. ; Burco , Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains, de la tribu des ZygodactTles et de la famille des Barbus. V. ces mois. Caractères : bec garni à la base de soies divergentes , comprimé latéralement, en- tier , conico— convexe , épai^ , médiocre ; mandibule supé- rifeure inclinée à la pointe ; narines rondes , couvertes , glabres; bouche ciliée , fendue jusque sous les yeux ; ailes à penne bâtarde très-courte ; i.'" rémige plus courte que la ^ cme. 3.eme^ ^.^^^^ 5.^""= les pius longucs ; dix rectrices ; quatre doigts , deux devant , deux derrière. Les espèces dont ce genre se compose ont été , jusqu'à présent , classées dans celui des Barbus ; mais ayant remar- qué qu elles ont des caractères particuliers et très -distincts, j'en ai fait une nouvelle division sous le nom que quelques- «nes portent dans l'Amérique. Leur naturel , leurs mœurs et 0 A B ^g, leurs habitudes sont à peu près les mêmes que ceux des Bar- bus. V. ce mot. Le Cabf.ZON BARBIOIS, Biicco ntbrifrons, Yioill. , pi. Zi «les barbus Ae Levalllanl, a une plaque rousse su.- le front; une bande blanciie à la base de lamandibule supérieure, qui se prolonge sur les yeux et descend sur les côtés du cou , où elle est entre deux autres bmdcs noires ; une ligne de celle couleur sépare le ronge et le blanc des narines ; les parties supérieures sont jaune* et noires ; les couvertures elles pennes des ailes bor- dées du même jaune de soufre qui couvre le dessous ducoi-ps ; la gorge est d'un beau jaune, le bec noir, al les pieds sont bruns : grosseur du moineau. Il demeure en Afrique. Le CabÉZO^S BusSE>-BUnDOO, Capitoindkus, Yieill. ; Buao rnd'icus, Lath. Le nom sous lequel cet oiseau est décrit, est celui qu'il porte dans l'Inde. Longueur de cinq pouces et demi; bec bleu; iris blanc; front et devant du cou, rouges; menton et tour des yeux , jaunes ; reste de la tête noir ; un croissant vert sur chaque côté du cou; une tache jaune sur la poitrine; dessous du corps blanc et rayé de verl; dessus de celle dernière couleur; pennes dune couleur de cendré sombre ; pieds rouges. On pense que le Bussen-buddoo est de la même espèce que les Cabézons kottorea, à couronne rouge et à coluer ROUGE, Tous les trois se trouvent dans l'Inde. Le Cabezon à COURONNE ROUGE, Cupito nihnrapUhiSjWeiW.; Bucco ruhricapilîm, Lath., f. i4. des Iliu^t. deBrovvn. Un rouge écarlate couvre le dessus de la tête et la gorge ; un petit traitnoir passe au-dessus des yeux; une grande tache blanchâtre domine sur les joues et les petites couvertures des ailes ; les grandes et le dos sont d'un beau verl ; les pennes primaires d'un brun obscur ; la poitrine est jaune ; un demi-collier rouge , bordé de noir, en occupe le milieu ; le ventre est blanc, la queue verte, à l'exception des pennes latérales qui sont noirâtres : cette couleur est celle du bec , et un rouge pâle celle des pieds ; grosseur du chardonneret ; longueur , cinq pouces et un quart. On trouve celte espèce dans Tilc de Ceylan. C'est , selon Levaillant , le même que.le BussEN iiUDDOO. , Le Cabézon ÉLÉG.Wi r^Cap/lomaYnahensis, Vieill.; Burcomay- nahensîs. Ij-^th , pi. enl, de Buff., n. 33o. Ce cabézon, comparé aux autres, peut passer pour un bel oiseau; c'est le moins mal fait ; c'est aussi l'un des plus petits et le plus effilé. Sa grosseur est celle du moineau ; le sommet de la tête est d'un beau rouge , terminé par une bande transversale d'un bleu clair; cette couleur des- cenddechaquecôté surlebasdesjoue.s; Tocciput, tout le dessus du corps , les couvertures supérieures des ailes et de la queue, sont d'un vert brillant; le devant du cou et la poitrine jaunes; une large tache rougç sépare celte dernière partie du ventre IV. -Sa ^98 C A B qui est, alnSî queles autres parties postérieures , d'un beau Liane jaunâUc, varié de raies vertes du côté extérieur, brunes et bordées de blanc jaunâtre du côté interne ; la queue est verte ; les pieds et les ongles sont cendrés , de même que le bec, dont la pointe est blanc jaunâtre. On le trouve sur les bords de l'Amazone, dans la contrée de Maynas. Il est décrit dans Buffon , sous le nom de beau iamatia. Le Cabézon géri>"I , Burco Gerini., Lath. Il est très-douteux que cet individu, donné par Gérinipour un^i'r, soit un barbu, comme l'a pensé Latham. Ce doute est d'autant plus fondé, que lemélbodisle anglais n'a eu pour guide qu'une mauvaise figure, comme le sont toutes celles de l'ornilhologie italienne. Un bec un peu plus large que n'ont ordinairement les pics, est , dit-il , le seul motif qui l'ait décidé à en faire un barbu. Cette espèce , dont le pays natal est inconnu , est une de celles qu'on rencontre dans certaines ornithologies modernes , dont la réalité est problématique. Il a , dit Latham , la grosseur «le la grive ; neuf pouces de longueur totale ; le bec noir et robuste ; le sommet de la tête bleu et mélangé de taches noires vers le milieu ; le dessus des yeux , les joues, la moitié du de- vant du cou , et les pennes des ailes , de cette dernière cou- leur ; le dessus du cou jusqu'au commencement du dos , la plus grande partie du ventre et le bas-ventre , d'un rouge roussâtre. Le C.\BÉZON À GORGE BLEUE , Cjirpiio cj'anocollis ^ pi. 2ï et 22 des barbus de Levaillant, a sur la tête deux bandes rouges et une noire ; les jcues , la gorge et le devant du cou d'un bleu de ciel ; deux taches rouges sur la poitrine ; l'occiput, le des- sus du cou et du corps , ainsi qu'une partie des ailes , d'un vert brillant; les pennes primaires brunes; le dessous du corps d'un vert clair; le bec brun en dessus, blanchâtre en dessous, et les pieds plombés. La femelle est un peu plus petite que le mâle ; elle n'a point Ae taches rouges sur les côtés de la poitrine , et la couleur brune ne s'étend pas autant sur le cou. On trouve cette espèce au Sénégal et au Bengale. Le Cablzon à gorge jaune , Capito philippemis , Vieill. ? JBurco philippensls , Lath. ; pi. enl. de Buff. , n." 33 1. Cette es- pèce, que l'on trouve aux îles Philippines, alebecbrun , la tête et la poitrine rouges ; les yeux entourés d'une grande tache jaune ; la gorge de cette même couleur ; le reste du corps d'une teinte jaunâtre, variée de taches longitudinales d'un vert obscur ; le dessus du corps, les ailes et la queue de cette derv nière couleur ; le bec brun : longueur, sept pouces. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle est un peu moin»'- grosse ; qu'elle n'a point de rou^e sur la tête et la poitrine , Pt r. A B <3, qu'elle a le tour des yeux et la gorge d un blanc jaunâfrc.Cctlé espèce , qu'on trouve aux Philippines , porte !e nom de Larbu à gorge jaune , dans l'Histoire Naturelle de Bufibn. Le Grand CaBÉZO^, Capiixj grandis , Vieill.; Burrograudis, Lath.; pi. A. 17, fig. 3 de ce i)ictloun.ûrc , sous le noin dé grand harbu ; habite l'Inde et la Chine ; il a l,- bec blanchâtre, noîràlap(»inle, et long d'un pouce dixlignes sur un demi-pouce de largeur h sa base , qui est entourée de poils noirs el durs comme descrins. Son plumage esl d^ln beau vert sur diverses parties du corps, à reflets bleus sur la tête et le haut du cou; un brun marron lui succède sur le dos ; le croupion est d'un vert sans reflels ; les pennes primaires sont en partie démette m«?me teinte et en partie noires ; tout le dessous du corps est d'un vert beaucoup plus clair , excepté quelques plumes des couvertures inférieures de la queue, qui sontrouges: longueur, onze pouces ; pieds d'un jaune sombre. La variété décrite dans Y Histoire Naturelle de Buffon , édi- tion de Sonnlni, paroitétre la femelle de cette espèce, d'après sa taille moins grande et ses couleurs sombres. Sa longueur est de neuf- pouces et demi ; son bec est d'un brun rougeâtre ; une couleur rouge teint la peau qui entoure les yeux ; le des- sus du corps est d'un vert terne ; le dessous , d'un vert blan- châtre ; les pennes des ailes sont noires; la queue est verte et courte; les pieds sont d'un jaune pâle; les ailes sont noires. Cet oiseau se trouve dans l'Iude. C'est le grand barbu de Buffon. Le Cabezon kottorea , Capilo zcilunîr.us , a un peu plus de cinq pouces de long ; une peau nue et jaune autour de l'œil ; la tête et le cou nuancés de brun pâle ; le dessus du corps et Lt queue d'un vert tendre ; les couvertures supérieures des ailes de la même teinte , avec de petites taches blanches dans le milieu; les pennes vertes et d un brun obscur sur le bord intérieur ; les parties inférieures d'un vert pâle; le bec rouge» les pieds jaunes. On trouve cet oiseau dans l'île de Ceylan , et il «st figuré pi. i5 , dans les Illustrations de Brown. Le Cabézon" a masque roux , Capilo Lathami ; Bucco Lalhomi ^ fig. pi. 22 du General synop of birds de cet auteur. Il a cinq pouces et demi de longueur ; les soies qui entourent la base du bec, plus longues que le bec lui-même ; le front mélangé de brun et de roux , ainsi que le menton et le tour de l'œil ; les parties supérieures d'un vert sombre ; les inférieures d'une nuance plus claire ; le reste de la tête pareil ; les pennes des ailes et de la queue noirâtres el bordées de verdâtre à l'extérieur; le bec blanchâtre; les pieds et les ongles jaunes. M. Levaillant indique cet oiseau comme une variété de son barbu koiiorea. Le Petit CabÉZON , Capilo parvus , \ieill. ; Bucco parvus , 5oo C A B Lalh. , pi. enl. de Buffon , n." 746, a tout le dessus du corps, d'un brun noirâtre , ombré de fauve et teint de vert sur les pennes des ailes et de la queue , et de quelques petites ondes blanchâtres qui frangent les premières ; le dessous du corps blanc, varié de quelques taches brunes. Cet oiseau se trouve en Afrique , et est décrit par Buffon sous le nom de petit iarbu. Levaillant pense que c'est un jeune harbion. Le Cabézon rayé, Capho lineatus, Vieill., a le bec couleur de corne blonde ; la tête et tout le corps rayés de brun clair sur un fond blanc sale ; les ailes et la queue vertes; les pieds couleur de chair, et la taille du cahéion kottorea. On le trouve dans l'Australasie. Le Cabézon rose-gorge , Capito rosacei-collis , Vieill., pi. , des barbus de Levaillant, a la taille du cabézon h tête et gorge rouges ; la gorge et le devant du cou , le front et une tache au-dessous de Tœil , en forme de croissant , d'un rouge rosacé ; la poitrine d'un vert jaunâtre qui dégénère en gris- blanc , nuancé de vert-jaunâtre sur les parties postérieures , avec des traits noirâtres, d'autant plus grands, que ces parties approchent plus de la queue ; les joues noirâtres; le dessus de la queue et toutes les parties supérieures, d'un vert nuancé de jaune, inclinant en brun sur les cotés du cou ; les pennes des ailes d'un vert changeant en bleu ; celles de la queue en partie vertes et terminées de noir-brun. Il se trouve dansllnde. Le Cabézon a tète et gorge rouges , Capito caycnensis, Yieill.; Buccocayencnsis, Lath., pi, enl. de Buff ,n,''2o6, f 1,2. Cet oiseau, un peu plus gros que V alouette huppée, a six pouces deux tiers de long (sa longueur varie de quelques lignes) ; le bec noirâtre ; le front et la gorge rouges ; les plumes de la base de la mandibule inférieure jaunâtres ; le dessus de la tcte jaune, l'occiput mélangé de gris et de noir; un petit trait d'un jaune pâle au-dessus de l'œil ; une bande noire qui couvre les côtés de la tête au-dessous des yeux , s'étend sur les joues , se joint au noir , et est séparée de celui du cou par une bande étroite jaune ; le croupion noir et varié de jaune ; les petites cou- vertures, les pennes secondaires et les primaires , de la cou- leur du dos ; quelques-unes des premières et des secondes tachetées de jaune, les unes à leur extrémité , les autres sur leur bord extérieur , et les dernières bordées de vert-olive foncé; la queue noire, variée de vert, et étagée ; la poitrine cl le reste du dessous du corps, jaunes; les pieds d'un gris cen- dré. Tel est le mâle , je crois , dans son état parfait, La femelle diffère en ce que le dessous du corps est d'un jaune se fondant en gris verdâtre sur les. côtés et sur le bas- veulre , parsemé de taches longues et obloiigues , particuliè- rement sur la poitrine et les flancs ; le jauoe des couvertures B.lG C A B 5o« est plus sale ; les pennes des ailes et àe la queue sont brunes et bordées de verdâtre: cette couleur termine aussi les plumes du dos. En général , ces oiseau\ varient dans les nuances , et dans le plus ou le moins de taches. Le bec et les pieds sont noirâtres. On trouve ces oiseaux à Saint-Domingue , mais plus com- munément à Cayenne. Ils sont décrits par Buffon sous le nom de tamatia à iéle et gorge rouges. Le CabÉZON vert , Capito viridis , Vieill. ; Bhcco vindis,' Lath., pi. enl. de Buffon , n.° 870 ; a le bec blanchâtre , la lete d'un gris-brun , le cou de la même couleur , mais chaque plume est bordée de blanchâtre ; il y a une tache blanche au- dessous et derrière l'œil ; le reste du corps est d'un beau vert, plus pâle sur le ventre ; les grandes pennes des ailes sont brunes. Longueur totale, six pouces et demi ; base de la man- dibule supérieurç entourée de longs poils noirs et durs; bec, un pouce deux lignes , sur sept lignes de large à sa base ; ailes courtes , et ne s'étendant qu'à la moitié de la queue. On regarde, je crois , avec fondement, cet ois.eau comme une variété d'âge ou de sexe du cabézon kottorea. On le trouve dans l'Inde et à Mahé , d'où Sonnerat l'a rapporté. Buffon l'a décrit sous le nom de barbu vert. Il résulte de l'opinion de M. Levaillant, que les cabezom , ou Barbus kottorea , vert et à masque roux , ne sont que des variétés d'âge de la même espèce; que le Petit Cabézon est un jeune Barbion , et que ceux à couroisne rouge , à COLLIER rouge , et BussETS-BUDDOO , sont les mêmes. Il faut encore ajouter le Cabézon gérini comme une espèce de ce genre très-douteuse ; ainsi donc , il n'en existe réelle— ment que huit bien déterminées, (v.) CABIAI {Hydrochœnis') , Briss. , Erxleb., Cuv. ; Hydro- ehœris Scopoli; Mus, Sus et Cavia., Linn. Genre de mammifères de l'ordre des rongeurs. Ces animaux ont été successivement placés dans les gen- res mus et sus , par Linnseus , qui , ensuite , les a rapprochés des cavia ou agoutis. Ils ont reçu de Brisson , le nom générique à' hydrochœrus , qui a été adopté par Exleben , mais qui, dans ce dernier auteur, se rapporte aussi au tapir. Pallas, et, après lui, Gmelin , les placèrent parmi les ciwia^ et reportèrent le nom à'hydrochœnis au tapir seulement. Enfin , llliger et M. Cuvier ont dernièrement rétabli le genre hydrochœnis ., tel qu'il avoit été fondé par Brisson. On avoit aussi réuni au genre hydrochœrus , le cochon d'Inde , qui présente la même conformation dans les dents molaires ; mais M. Cuvier vient de former , de ce dernier q,uadrupède, un genre particulier , sous le nom de Cobaye. Soa C A Tî he s caiiais sont les plus grands des mammifères rongeurs, à corps assez épais , dont les pieds de devan ont quatre doigts, et ceux de derrière, trois seulement, tous munis d'ongles forts, obtus et larges, entourant presque en entier la dernière pha- lange, et ressemblant en cela, jusqu'à un certain point, aux sa- bots des ruminans et des pachydermes. Ces doigts sont réunis par des membranes. La tête est semblable à celle de la plu- part des rongeurs ; les mâchoires ont chacune deux incisives très-fortes ," point de canines , et quatre molaires sans raci- nes , de lun et de Tautre côté, et autant en haut qu'en bas. Ces molaires sont formées de lames émailleuscs , réunies par la substance corticale qui s'est déposée entre elles La dernière , ou celle du fond de la bouche, est, à elle seule, aussi grande que les trois premières ensemble ; et elle est composée d une douzaine de lames obliques , mais paral- lèles entre elles : les molaires antérieures sont formées de deux ou trois lames fourchues , sur le bord externe dans celles de la mâchoire supérieure , et sur le bord interne dans celles de la mâchoire d'en bas. Ainsi que les pacas, les agoutis et les cobaves , ils n'ont que des rudimens de clavicules , caractère qui nous avoit porté à former, de ces animaux, une famille particulière, sous le nom darléidiens , dans la première édition de ce Dictionnaire. Ils diffèrent des agoutis , parce que ceux-ci ont les dents molaires à couronne plate, au lieu de présenter, comme les leurs, des lames émailleuses. Ils s'éloignent des pacas par le même caractère , et encore par le nombre des doigts , qui est de cinq à chaque pied dans ces derniers. Ils sont plus voisins di-s cobayes par leurs molaires com- posées et par le nombre des doigts; mais les cobayes n'ont pas ces doigts réunis connne ceux des câblas, par des membranes ou expansions de la peau, et leurs ongles sont moins épais. On connoh maintenant deux espèces dans ce genre : Première espère. Le Cabiai ou Capybara , Hydrorhœnts capyhara ; Cavia capylmra , Gmel. ; capiygoua , de d'Azara ; cabi'ii ^ Buff , tom. 12 , pi. 4-9 ^ et planche B. 16 de ce Dic- tionnaire ressemhle beaucoup , par ses formes générales , au CocAYE Cochon d'Inde , mais 11 est beaucoup plus grand. Sa longueur est d'environ trois pieds et demi ; sa tète est longue de douze pouces, aplatie sur les côtés ; le museau est épais et démesurément obtus ; la lèvre supérieure a une échancrure au-dessous du nez , et laisse les deux longues incisives supérieures à découvert ; la bouche est petite ; les oreilles sont courtes , droites et nues. A quelque dislance du C A B 5o3 hout du museau, est une protubérance ôvale et aplalie sans poil ni adhérence à Tos , et criblée de pores d'où dé- coule une sérosité inodore. Cette protubérance manque à la femelle. Un très-petit tubercule tient lieu de queue. Le poil est rare , et de même qualité que les soies du cochon mais moins dur ; celui du dessus de la tête , du corps et de. la face externe des jambes , est noir sur la plus grande parliei de sa longueur depuis son origine , et à sa pointe ; le reste est fauve. Le poil du tour des yeux , du dessous de la tête , et de la face interne des jambes , n'a qu'une couleur fauve» Les moustaches sont noires. Les parties sexuelles du mâle ne sont pas apparentes en dehors. La femelL; ne diffère di» mâle qu'en ce qu'elle est plus petite. Le calùiinas^e et plonge avec facilité ; U se nourrit de vé- gétaux. Comme ses pieds sont longs et plats , il se tient souvent assis sur ceux de derrière. Son cri , qu il ne fait guère entendre que lorsqu'il est effrayé ou ému , est plein et élevé ; les monosyllabes a,pé^ peuvent en donner une idée. Le cahiai ne marche ordinairement que la nuit, et presque toujours de compagnie , sans s'éloigner beaucoup des eaux. Il court mal , et pour échapper au danger , il se jette à l'eau , y plonge , et va sortir au loin , ou bien il y demeure si long-temps , que le chasseur perd l'espérance de le revoir. Sa chair est grasse , tendre , et de bon goût ; les Espagnols la mangent dans les jours d'abstinence. Le cabîai est d'un naturel tranquille et doux ; il ne fait ni mal ni querelle aux autres animaux ; on l'apprivoise sans peine ; il vient à la voix , suit assez volontiers ceux qu'il connoît et qui l'ont bien traité. La femelle a douze mamelles ; elle produit com- munément de quatre à huit petits , qu'elle arrange sur une espèce de couche préparée avec des herbes sèches. Chaque famille demeure réunie , et ne quitte point le canton où elle est née. On le reconnoît aux amas d'excrémens dont la forme est aHongée. Ces animaux sont communs dans toutes les. terres basses de l'Amérique méridionale. Seconde espèce. Le Cabiai EléphâNtipède. Geoff. Il existe, dans la collection du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris une dépouille d'vm animalqui appartientbien certainementau genre du cabiai, dont le corps est long de vingt pouces environ latête deseplàhuit, etlaqueucd'unpeu plus d'un demi-pouce. Le fond de son pelage est d'un beau fauve marqué de lignes longitudinales, blanches et interrompues, et non pas de points blancs disposés en séries, comme on en voit dans le pelage dupaca. Le ventre est blanc ; la tête fauve marquée^ de lâches blacches , petites et io»des , sur ie bout du mu.^ 5o4. G A B seau ; les jambes sont rayées et tachées aussi de blanc , mais sur un fond fauve plus clair. Aux pieds de devant, longle du second doigt du coté interne est le plus gros. Aux pieds de derrière , c'est celui du milieu. La taille de cet animal , et son poil court et lustré , por- tent à penser que ce n'est qu'un jeune individu avec la livrée, d'une très-grosse espèce de cabiai , qui n'a pas encore été distinguée par les naturalistes. M. (ieoffroy a établi cette espèce sous le nom de caliai éléphantipède , à cause de l'é- paisseur des jambes et de la peau des pieds , qui s'étend jus- qu'à la base des ongles, (desm.) CABlAYE. Vraie prononciation du nom du Cabiai. (s.) CABINET DlllSTOlKE NATURELLE, Musœum rerum naturalium. C'est un lieu dans lequel sont rassemblées les difterentcs productions de la nature , et , autant qu'on le peut , suivant 1 ordre de leurs ressemblances et de leurs affinités. On contemple ainsi, d'un seul coup dœil, la sé- rie des êtres crées, et 1 on reconnoît la marche de la nature dans leur formation. Si Ton pouvoit toujours observer la na- ture vivante sous ses yeux , il seroil superflu d'en rassembler les ouvrages morts et dégradés dans nos habitations. 11 y a donc un grand avantage pour la science , de trouver sous sa main des objets rares, nés dans des climats éloignés, et de Î)ouvoirles examiner à loisir. Quel plus beau spectacle, d'ail- eurs,. que celui de la richesse et de la variété de la nature! Quel tableau plus capable de nous pénétrer de sa toute-puis- sance , et de nous émouvoir par la contemplation des œuvres «te la magnificence divine ! Cependant si cet ensemble nous ravit d'admiration , qu'est-il auprès de la nature vivante en- tourée de toute sa splendeur et de sa majesté ? de celte na-^ ture sublime et hardie au milieu des rochers et des précipices, dans les immenses forêts, sur l'Océan agité des tempêtes, sous îes zones brillantes et les pôles glacés, dans les entrailles des volcans et les abîmes des mers, dans la hauteur des cieux et la profondeur de la terre.'' Combien nos collections sont anéanties en présence de ces grandes merveilles ! Les baleines qui fendent lesplaines liquides de l'Océan; leséléphans, le» rhinocéros, les hippopotames qui peuplent les terres humides de la zone Torride; lesgiraffes, les chameaux, les gazelles, l'autruche , qui parcourent les brûlans déserfs de l'Afrique; l'aigle, le vautour, le condor aux ailes puissantes, qui régnent dans l'empire des airs; les crocodiles, les grands serpens qui pétrissent et sillonnent la fange des marais; les monstres ma- rins qui s'entre dévorent dans les gouffres profonds , et se jouent au milieu des tempêtes; les mœurs industrieuses des in- C A B So5 secles, la mystérieuse mulliplicalion des zoophytes, enfin la vie , le mouvement, les combats, les amours de tous ces ani- maux, ne se volent que dans la nature vivante. INous n'amas- sons que des cadavres immobiles dans nos cabinets. Ce lion n'agite point sa crinière; je n'entends point son rugissement horrible; sa figure est déformée, son attitude contrainte; je n'y retrouve rien de la vigueur et de la mâle fierté de ce roi des animaux: ce n'est plus qu'une peau bourrée que rongent sour- dement les dermestes et d'autres insectes , et qui me pré- sente les débris de la destruction où je chercbe la jeunesse et la vie. Dans le règne végétal , ces chênes orgueilleux, ces grands cèdres, géans des forêts, ces peuples innombrables de plantes, d'arbres de toute espèce , les placerons-nous dans nos cabi- nets i* Conserverons-nous la fraîcheur et le brillant éclat des fleurs, le charme de la verdure , l'élégance des formes dans nos tristes herbiers , dans ces tombeaux de Flore , où les plantes sont rangées et entourées de papiers comme les mo- mies d'Egypte dans leurs langes ■' Qu'est-ce que ces petits échantillons de minéraux , ces cristaux impercepùbles, au- près des monts gigantesques , des rochers sourcilleux qui se couronnent de neiges éternelles , des cavernes effrayante» de la terre , où la nature prépare dans l'obscurité ses trans- formations , sème, prodigue toutes ses richesses, compose l'or , le diamant , l'émeraude, et allume 1 incendie des vol- cans ? C'est ainsi qu'en rétrécissant notre vue et nos idées dans nos petites collections, nous perdons toutes les beautés de la nature ; nous ne concevons plus rien de ses grands efiets ; nous n'admirons plus ses étonnans contrastes; sa baute ma- jesté dégénère à nos yeux en un ridicule droguier rongé de verts et couvert de poussière. Un petit caillou me représente- ra-l-il la chaîne immense des Alpes? Reconnoîlral-je l'érup- tion du \ésuve à une mince expérience de chimie dans un laboratoire.'' La feuille du palmier , aplatie sous un papier ^ me montrera-t-elle ces forêts vastes et impénétrables de la zone ïorride.'* Non, ce n'est pas ainsi qu'il faut étudier yUisioire naturelle dans son ensemble. C'est dans l'immcnsilé de la terre qu'il faut la contempler dans toute sa splendeur et sa jeunesse. La passion démesurée des collections de miné- raux, des herbiers, des insectes , des coquilles, dégénère en extrême minutie, avilit les idées grandes et élevées que pré- sente la nature, donne un prix imaginaire à des choses sans importance , et déprave le jugement , à force de l'occuper à des Inutilités. Toutefois l'usage réglé et sage des collections d'histoire na- 5o6 C A B turelle est exlrêmement utile pour connoître les diverses pro-^ duclionsde la terre; car il faut commencer par voir beaucoup et successivement , pour se familiariser avec tous les objets. Mais il faut choisir , quand on le peut , les exemples vivans , qui ont bien plus de vérité et de pouvoir sur l'esprit. Avant de connoître les insectes étrangers, les plan - lés rares , étudiez la chenille qui ronge vos arbres , sachez distinguer le persil de la ciguë ; car c'est encore une manie bien absurde et bien ridicule , de vouloir connoître les ob- jets étrangers et rares , avant d'avoir appris à distinguer les choses les plus communes et les plus nécessaires de nos pro- pres contrées. Il seroit bien important , et digne d'un gouvernement sage , de former dans chaque pays une collection complète des objets d'histoire naturelle qu'on y trouve, afin d'en étu- dier les propriétés, et d'en rechercher les usages dans la vie civile : on ne peut dire jusqu'à quel point les arts en profite- roient. L'on auroit en raccourci le tableau des ressources naturelles delà contrée; et des notices instructives répan- droient des lumières dans toutes les classes d'hommes qui viendroient admirer ces cabinets. Un insecte brillant des In- des, un bel oiseau de la Chine, une plante curieuse de l'Amé- rique, un minéral singulier de la Sibérie, ne sont d'aucune utilité réelle pour nous ; ils flattent la curiosité de ceux qui les admirent, la sotte vanité de quiconque les a fait venir à grands frais, et l'orgueilleuse pédanterie de celui qui en fait la démonstration ; mais on peut demander souvent à quoi tout cela sert-il.? Je trouverois plus de profit à connoître qu'une mine de tourbe, une veine de fer, se peuvent exploiter en tel lieu de ce pays ; que la vigne croît bien en tel autre ; que la culture de telle plante est avantageuse dans ce canton, etc. Je verrois dans un seul salon la statistique de toute une ré- gion; le laboureur , l'artisan même y viendroient étudier les objets qui pourroient leur servir, et apprendroient à tirer un meilleur parti de leurs productions. Ce cabinet seroit une sorte de répertoire des arts, de l'agriculture , de l'industrie et 3u commerce de chaque pays. La vue seule de ces objets éveilleroit l'activité , exciteroit le talent , et enseigneroil à tous les hommes une foule de choses très-utiles. Rien de moins dispendieux, au reste, que ces musées simples et rusti- ques, où la science populaire et sans pédanterie se mettroit à la portée de tous les hommes. Il seroit à désirer qu'on pût se procurer le plus grand nom- bre possible d'objets rares , pour former un muséum ou un cabinet ; mais, outre que cette entreprise exige des dépenses considérables, il est difficile, pour ne pas dire iinpossibie. C A ?> 507 de former des collections médiocrement complètes en plu- sieurs partiiis. Les minéraux sont , «le toutes les branches de riiistoire na(urelie, les plus facllesà conserver, à ranger et à classer. Il en est de même des coquillages; mais les espè- ces rares de cette classe s'élèvent souvent à des prix exor- bitans par le zèle ardent d* quebjues curieux. Aiennent en- suite les insectes et surtout les papillons, amusemens faciles et agréables , même pour la première jeunesse. La confec- tion d'un herbier coûte dos soins, mais devient extrêmement utile. On se complaît beaucoup ensuite dans ce qui nous a demandé tant de piiines. Telle plante rappelle, même avec plaisir , les dangers qu'on a courus à la recueillir sur quelque roche escarpée ou sur le penchant d'un précipice. N'a-t-on pas vu des sauvages, amenés en Europe , pleurer de joie en embrassant dans nos serres , des arbres de leurs pays? On doit classer les plantes de son herbier par familles ou ordres iialurels, plutôt que par toute autre méthode. Rien n'est plus intéressant et plus Instructif quand on le parcourt alors , puisque tous les types analogues se voient rappro- chés, et l'on ne fait pas de saut brusque ou disparate , comme dans le système sexuel, qui rassemble les végétaux les plus différens. A légard des coquillages et des insectes , on suivra de même les genres et les ordres naturels ; par-là , se manifeste la marche de la naliire, et l'on saisit bientôt d'un coup d'œil , avec une sagacité peu commune , les rapports de res- semblance et de différence entre chaque objet. On devine même ce qui peut être , parce qu'on voit ce qui suit bien la marche ordinaire de l'organisation. Nous établissons à larlicle Animal , les principales divi- sions de ce règne-, il en sera de même des plantes aux mots BoTAMQtie, Fleur, Fruit, etc. Les minéraux seront éga- lement classés d'après leurs genres , ou d'après le principe qui domine en eux, comme silice , chaux, fer, etc. Les minéraux sont , ou des rtjrps incomimstlbhs ( regardés com.Mie des oxydes de métaux trop avides d'oxygène pour res- ter à l'état mél;vUique), ce qui comprend, i.° les pierres et terres: 2.° les sels ; ou sont des substances combustil/Ies^ telles qne 3.0 les métaux; 4-" les bitumes. La première classe comprend les qu-irz , les grès , les cristaux de roche , les agates , cal- cédoines et cornalines, lescallloux, les jaspes, le feld-spath, les hyacinthes , les topazes, les émeraudes et les saphirs, les -ubis, les tourmalines, les schoHs, etc. On range dans I.i seconde classe les argiles , soit Infusibles , soit en partie fusibles , comme le kaolin des Chinois , dont on fait la por- celaine ; les schistes et ardoises ; les talcs çt les micas , le So8 C A B tripoli , les stëatites , les terres bolaires , les serpentines i les amiantes , les zéolithes et les spath-fluor. La troisième classe est formée des terres et pierres calcaires , des diffé- rentes sortes de marbres , des brèches , des Imnachelles , des albâtres ; ensuite viennent les pierres mélangées , comme les craies, les marnes, les terres à foulons etterres de pipe, les trapp ou pierres de touche, l'ophile, la pierre de Florence, les marbres verts , le porphyre , les granits et les brèches. Dans la classe des sels , il faut ranger le natron , le borax, le ïiitre , les gypses , les vitriols ou sulfates métalliques, Talun, le sel d'Epsom, le spath pesant ou sulfate de baryte et la fàerre de Uologne , le phosphate calcaire et Tapatite, tous es spaths calcaires en cristaux, ou rameux comme le Jlos fetri^ et plusieurs pétrifications , concrétions, jeux de la nature, etc. 11 est important de se procurer les diverses sortes de roches , au moins de la contrée que l'on habite , afin d'avoir une idée de la nature des terrains. Les substances métalliques sont , ou acidifiables , comme l'arsenic , le >volfram ou tungstène , le molybdène et le chrô- nte ; ou cassans : tels que le cobalt , le nikel , le bismuth, le manganèse, l'antimoine et le zinc; ou coulans , comme le mercure ; ou ductiles , tels que l'étain , le plomb , le fer , le cuivre, l'argent, l'or et le platine. Cette classe comprend encore les diflerens mélanges des mines et des métaux, soit dans leur gangue , soit par l'action du feu , soit par la minéralisation ; tels sont les mines , les blendes , les cala- mines, les galènes, l'orpiment, les pyrites cuivreuses et fer- rugineuses , etc. L'on se procurera pareillement tous les genres de subs- tances métalliques, soit à l'état de métal , soit dans leurs principales combinaisons naturelles. Ainsi le platine avec le palladium , le rhodium , l'iridium , ou bien l'osmium , le cérium , le columbium qu'on a difficilement à l'état pur et que la nature ne présente point sous celte forme, seront également classés. V. leurs articles. On rangera dans la dernière classe le diamant, le soufre et les bitumes , tels que le charbon de terre , le jais , l'as- phalte , le pétrole , le succin , et quelques autres substances de nature ambiguë, qui paroissent avoir jadis appartenu aux végétaux et aux animaux. L'on pourra placer ensuite les pro'- duils volcaniques , comme la pouzzolane , les scories et les cendres des volcans , les laves , les pierres-ponoes , la pierre obsidienne ; les basaltes simples ou articulés et à plusieurs pans. On ne peut pas exposer le règne végétal dans un musée comme les autres branches de l'histoire naturelle ; mais on^ G A B 5ojj foi-me un herbier, puis un droguier : des racines , tics tiges , des feuilles, des fleurs, des graines et des fruits, desécorces, des sucs et des gommes ou des résines; des plantes rares et pré- cieuses sont placées dansdesLocaux. Des fucus sont encadrés sous verre ; Ia racine du poly podium horamcz , Linn. , ou l'a- gneau de Scythie , se place avec les racines et fougères em- ployées, soit dans la médecine soit dans les alimens des nations sauvages. Les tiges, les feuilles et les fruits des palmiers, des lontars , des lalaniers , des cocotiers, des dattiers, et la moelle du sagou, doivent avoir leur rang, ainsi que les graines céréales du riz, du mil , du sorgho, du dourra et du couz- couzdes Nègres. On place ensuite la canne à sucre et tous ses produits, lenard, le fjpenis papyrus d'Egypte, Veriophonim et sa laine , la masse d'eau, les joncs , le bambou , le maïs, les poivres blanc et noir , le bétel , les aroïdes , le roseau aromatique, la colocasie ou chou d'Egypte ; les souchets, les Liés, etc. Plus loin seront l'ellébore blanc, les ignames , la salsepareille , le sang-dragon , les liliacées , les yuccas , la nombi'euse famille des aloës avec leurs sucs , la scille , les ai^wés et leur chanvre ; ensuite les iris, le safran, les glayeuls, l'iris de Florence. Une autre classe offrira les ananas, les bananes , le balisier, les amomes et cardamomes, le cucur- ma ou terre-mérite , les galangas , le costus , le gingem- bre , les orchidées et le salep , les ophrys , les serapias et la vanille. On rangera plus loin les aristoloches, le cabaret , le ga- rou , le bois-dentelle {daphne /aggetlo , Linn.), les polygo- nées , la rhubarbe , le rhapontic , les soudes etkalis, la bette- rave et son sucre , le salicor, le phytolacca, les amaranthes, les belles-de-nuit , l'arbre d'argent {protea argentea y Linn. ), le cyclamen ou pain de pourceau , la grassette, le polygala senega, Linn. , les véroniques, Varhce triste (iiyctantes sambac , Linn. ), les catalpas ( bignonia ) , et les lianes, la graine hui- leuse du sésame, la spigèle vermifuge, les jusquiames , le tabac , la pomme épineuse , la belladone , l'alkékenge , les différens solariums, tels que les triste, macrocarpon et lyco- persicum ou la tomate , la mélongène , Vi/isamim le ferox , le sanctum, etc. On placera à la suite les pimens, le calebas- sier et ses calebasses , la noix vomique , le bois de couleuvre , le genipa , et Tahouai vénéneux. l)ans une autre case seront placés l'olivier et ses produits , le frêne et sa manne , l'agnus castus, et le bois de guitare. On trouvera ensuite les labiées , telles que la monarde, les sauges , les ieucrium , la cataire , les lavandes ou spics , les menthes , la bétoine, l'origan, le thym, la mélisse et les ba- silics. La famille des burraginées vient après ; on y observera 5io C A B rhéliotrope, la pulmonaire et la cynoglosse; puis on rencon- trera les convobûlus qui fournissent le jalap , l.'< scamnionée, la f>atate, leturbilh, le bols de roses, etc. ; ensuite les gentianes, es pervenches , le franglpanier , le laurier-rose, les apocyns, le porle-oaette, le dompte-venin; la stapdia qui sent la ciialr pourie , enfin le bols de fer , le caïmitier, les sapoiillers et le bois de natte. Nous verrons plus avant, le slyrax, le benjoin, le myrtille ou Tairelle , l'arbousier, les pyroles, les rhododendron, le pla- quemlnler, les bruyères , les campanulacées ; puis nous exa- minerons les plantes chlcoracées, les cynaroccphales, la car- llne, le carthame des teinturiers, les corymbifères, telles que l'eupatoire, le piedde chat, les astères, l oeillet d'Inde, le do- ronic ou arnica, les zinnia, les soleils, et mille autres plantes agréables. Dans les J//?50Y:(?es sont les valérianes; dans les ru- biar.ées on trouve la garance, ht caille-lait, les diverses espèces de kinkina , le caféyer^ etc. La famille des chèvrefeuilles nous, offrira le manglier ou pa- létuvier, et la belle hortensia ou rose du Japon. Dans les ara- lies , nous trouverons le gin-seng, et dans les nombreuses om- bcllijères^ le fenouil, Timpéraloire, la coriandre , Tanis, la ciguë, le cumin, leninsi, rangélique, rassa-fœlida , le galba- num , la gomme-ammoniaque , la terre-noix et la sanlcle. Les renoncidées nous présentent les ellébores , la nigelle , les aconits , le napel et les pivoines. Les popaorracées donnent i'oplum et les pavots. Nous observons dans les cmciferes , la fameuse rose de Jéricho (^anastaiica)^ le pastel ou la vouède. Les cappan'des offrent les câpres, lagaude, le durlon fruit délicieux , la dionœa muscipuh ., L. , le rossolls et \a parnassiu. On trouvera ensuite les savonniers, l'érable à sucre, l'arbre à la gomiue-gutte , le mangostan , lemamei, le ^rias eau- lijlora , Linn. , le calaba , les malplghies el les mélaslomes qui produisent des fruits d'une saveur agréable , ainsi que les orangers et le wampi des Chinois ; c'est dans cette famille que se trouve le thé: ensuite vient la cannelle blanche, le bois de quivi, et celui d'acajou. Les beaux géranium , les sida, les hibiscus, les cotonniers, le fromager, 1 Immense baobab du Sénégal , l'arbre du cacao, le bois fétide , l'hélictère , succè- dent à ces premiers. Une autre famille nous donne la badiane^ le superbe magnolia , le tulipier et le simarouba , auxquels succèdent lescorossols ou cachlmens, les lianes ou ménisper- ines, le rocou, les cistes et le labdanum, les violettes et l'i- jpécacuanha, le gayac, le dlctamme si célèbre danvS rantiquité, cl le méllanthe qui distille du miel. Les plantes grasses , comme les cierges, le nopal, les ieiragonia nourrissantes, la glaciale , suivent les précédentes ; le santal , les melaleuca C A B 5„ ou Cajeput , le goyavier, les rayrlhes , les jararoses , les giro- fliers , le muscadier el le quatelé, précèdent la famille des ro- sacées et des fruits de nos climats. Ikins un autre lieu seront placées les sensitives et les belles acacies, le caroubier, le tamarin, la casse, le séné, la noix de ben, le boisde Cafnpcche et la belle poincillade, avec le bois d'Inde , la gousse de courbaril , le gâînier et Tébène. Nous trouverons encore Varachis hypogœa , Linn. , qui enfouit sa semence huileuse sous terre, \cs doUchos brûlans , Veiythrina coralludsndron À gnines rouges et noires, V ahrus precatorius Linn. , l'adragante , l'indigotier , le sainfoin tournant i^liedysarum gyratis , Linn.), et l'arbre du baume de Co* pahu. La case des arbres térébinthacés contiendra les fruits du manguier, le sumac, le rhiis toxicodendron ^ le vernis de la Chine usité dans les arts, le baume de la Judée et l'opobal- samrim, la résine élémi, la myrrhe, Tencens , les lentisques, d'oà se tirent le mastic, les pistaches, la térébenlhine, le lursera qui produit la résine copale , le baume de tolu , le prunier monbin , la hnicea and - dyserUerica , Linn. , les pois à gratter (r/ici^w scandens ^ Lina. ), la résine tacamahaca (du J'agara octandra ^ Linn.), le bois de poivrier {zan/koxy/um) • Les fruits nourrissans du bilimbi et du carambolier. Dans la famille des nerpmtis se rencontrera le thé du Pa- raguay ( cassine paragua , Linn. ) , celui des apalaches {pri^ nos), le jujubier et le lotus des anciens. Dans celle des eu- phorbes, nous trouverons des sucs caustiques, le myrobolan emblic (^phyllanthus emblica , Linn.), la jolie c/Mf/«, le ricin €t t'huile àepalmachnsti, le manihot, dont se nourrissent plu- sieurs peuples américains , Vhevea qui produit la gomme élas- tique ou caout-chouc , les crotons qui fournissent la résine laque, ou des teintures agréables, les bois d'agallochum, le bois d'aigle , la vénéneuse mancenille , et le fruit du Aw/a crepitans , Linn., qui détone en lançant ses graines au loin. Parmi les cucurbkacèes se trouvera la coloquinte, l'elate- rlum , Tangourie , la pomme de merveille , le melon d'eau, le chalé, la calebasse ; et dans les genres voisins, les belles grenadilles, et le papayer avec ses fruits nourrissans. Plus avant, seront placés les figuiers, comme le sycomore, le^- eus reUgiosa des bramines , \e tox!c%ria ou vénéneux, puis le bois tambour , le cootrayerva , le bois trompette, le célèbre fruit à pain ou jaquier , qui nourrit tant de nations ( aiiocar- pus Incisa , Linn.) , le miirier à papier, le bangue ou chanvre d'Asie. On n'oubliera point ensuite l'arbre à cire , ou le m)'- tica rerifem / Linn, , le peuplier baumier , les châtaigniers, 5i2 C A B le chêne ballote et ses glands dont se nourrissent les Orien- taux » le liège , le liquidambar ou copaline et le platane d O- rient. Dans les conifères, sont les ifs , le bois de massue {ca- suanna), les cyprès et leurs noix , les thuyas , la sabine , le genévrier et sa résine , la sandaraque , les pins , les mélèses, avec leurs résines et leurs pois. Dans la famille des lauriers seront placés la cannelle , l'avocatier, le camphre , le couli- lavvan , le malabalhrum, le raventsara, et le sassafras. On aura aussi la bandura , nepenfhes deslillatona , Linn. , qui porte de l'eau dans les godets; ainsi se termine le règne vé- Le règne animal nous offrira un tableau non moins inté- ressant et aussi curieux. L'homme est le premier , et fait la plus importante partie de l'histoire naturelle des animaux. On le verra dans quelques détails : son squelette, des crânes des différens peuples de la terre , les caractères particuliers des âges, du sexe et des climats seront remarqués. On y verra ensuite les géans , les nains, les monstruosités naturelles, les fœtus des embryons de diverses époques de la grossesse ; une tête injectée , un cerveau disséqué, les parties de la gé- nération figurées en cire colorée , une névrologie , une an- géiologie , une momie d'Egvpte ; enfin , des concrétions et des calculs , ainsi que la démonstration de Tœil et de l'oreille internes. On rangera ensuite la famille des s/»^m, l'orang-outang, les guenons , les sapajous, les macaques , le magot, les ba- bouins, les alouates ; puis, les makis, les chauve-souris, telles que le vampire , le spectre , le spasme , les chats-vo- lans , les hérissons, musaraignes , taupes, ours, blaireaux, coatis, la mangouste, la loutre , Thermine, la zibeline et les mouffettes ou bêles puantes. Plus loin , nous trouverons le lion, le tigre, la panthère, le léopard, le lynx ; puis, le loup, le renard, le chacal et Ips sanguinaires hyènes, qui seront sui- vies des civettes, des didelpbes qui déposent leurs petits dans une poche inguinale, du cayopolin qui porte les siens sur son dos, du phalanger volant, et d'autres qui portent aussi leurs petits dans une poche. La famille des rongeurs nous présen- tera les porc-épics, les câblais et agoutis : le castor si cé- lèbre par son industrie, les jolis écureuils, les marmottes, les rats-taupes, les gerboises qui font de grands sauts, et les loirs endormis. Nous voyons ensuite des fourmilliers , des tatous cuirassés , des pangolins écailleux , et le triste unau ou paresseux. On n'oubliera ensuite ni les kanguroos sauteurs sur leurs longues pattes de derrière et ayant une bourse in- guinale , ni les ornitliofhinques à bec de canard, ni leséchid- ués épineux. Dans U famille àe&ruminanSf on observera les C A B 5,3 chameaux, la vigogne, l'anitRal du musc, le renne des La- pons, l'élan, la colossale giraffe , les légèies gazelles, le moufïlon , les buffles et les bisons farouches. Une autre fa- mille nous offrira le beau zèbre , puis le sanglier d'Ethio- pie, le babiroussa, dont les dents canines sont roulées en spirale , le tapir , le rhinocéros à une ou deux cornes , l'intel- ligent éléphant , le grossier hippopotame. Les lions et veaux marins , le lamanlJu , les vaches marines se présentent à la suite , et précèdent les cétacés , parmi lesquels règne la monstrueuse baleine , l'énorme cachalot avec le blanc de ba- leine' et r ambre gris ; le narnhal et sa longue dent. On ne peut avoir dans les cabinets que quelques dépouilles de ces immenses animaux. 11 sera très- intéressant aussi de ras- sembler les ossemens fossiles de divers quadrupèdes in- connus ou perdus. Plusloin s'offre une classe brillante , celle des oiseaux. Les perroquets, tels que les kakatoès, les aras, les perruches, les loris, les amazones, sont suivis des toucans au bec énorme, des pics, de l'ani, des beaux alcyons, du coucou indicateur des charmans colibris et oiseaux-mouches , des caciques et troupiales avec leurs nids curieux, des magnifiques oiseaux de paradis , du mainate à voix humaine, et du merle moqueur, qui est TOrpliée desbois américains. Ici se placeront lespies- grièches, les vautours, les aigles, les griffons, le condor, les faucons, les éperviers et les milans : puis , les tristes oiseaux de nuit, tels que les ducs, hiboux, chouettes, chats-huanls et effraies. Ces familles seront suivies des nombreuses cohortes de corbeaux, calaos, cotingas: puis, des petits oiseaux gra- nivores , les étourneaux , les bouvreuils, les veuves ; ensuite les insectivores ou becs-fins, les mésanges, le remiz et son nid suspendu, les coqs de roche , le rossignol, l'hirondelle salan- gane et son nid, dont on prépare d'excellens consommés sous le nom de nuls d'alcyons; puis la douce famille des colombes. A cette famille , succède celle àç.s oiseaux gallinacés , tels que le paon, les faisans, la peintade, leshoccos, les outardes, la gelinotte, les coqs de bruyère, l'autruche et le casoar : en- suite se placent les oiseaux de rivage, comme le kamichi à grande voix, l'agami apprivoisé, le flammant à hautes échasses, les hérons, les grues et les cigognes, les ibis, les spatules ro- ses, le vanneau combattant, les courlis rouges, la poule sul- tane et les jacanas. Nous trouverons plus loin les oiseaux na- geurs ou palmipèdes ^ comme les pélicans avec leur sac sous le bec , les frégates à longues ailes , les nnddis stupides , les goélands si voraces , les pétrels qui vomissent une huile rauce sur leurs ennemis , la grosse alijatrosse , les plongeons ,^a macreuse , l'eider qui fournit l'édredon, le beau cygne, les lY. S^ 5i4 C A B guillemots , les pingouins à ail#rons , à marche knte et boi- teuse : enfin, les manchots qui ne quittent jamais l'empire des eaux. • Des hordes d'afTreux reptiles leur succèdent : on y voit les pesantes tortues, le caret, la caouanne, les lézards, comme le crocodile féroce, le gavial, le cayman, les iguanes, le curieux caméléon, le scinque et les dragons volans. Plus loin, sont les venimeux serpens à sonnettes, les énormesboas, serpens de- vins ou fétiches, les vipères, Taspic, le cérasle , le serpent à lunettes que les psylles savent charmer, les couleuvres lui- santes, le serpent d'Esculape, les orvets timides, les amphis- bènes ou doubles -marcheurs : enfin, la famille immonde des crapauds, du pipa , qui porte ses petits sur son dos, des té- tards qui se transforment en grenouilles, des rainettes qui changent de couleur et qui grimpent sur les arbres , et les salamandres avec leurs larves, les protées et la sirène. Ici sont rassemblées les cohortes aquatiques qui peuplent les mers et les fleuves : des lamproies , des raies , la curieuse torpille ou raie électrique, des chiens de mer vivipares, le re- quin sanguinaire , le redoutable poisson-scie, le tiburon , la roussette et sa peau couverte d'aspérités, le roi des harengs, l'esturgeon , avec le caviar formé de ses œufs et la colle de poisson , l'hippocampe ou cheval marin , les coffres, le pois- son-lune, les diodons vénéneux , les hérissons de mer , les diables de mer ou les hideuses baudroies , le crapaud marin, composent la première division. Elle est suivie par les con- gres, les murènes , l'anguille électrique, l'équille {ammodytes iobianus, Linn.), le loup marin , dont les dents pétrifiées sont appelées bufonites ^ comme les dents fossiles de requin sont appelées glossopèlres , le poisson empereur ou l'espadon, la vive ou le dragon marin. Ensuite, on trouve les familles des morues, cabéliauxetmerlans, le perce-pierre vivipare, la ras- casse volante, le rouget, le poisson volant, le rémora ou lesucet. Après eux viennent en ordre les poissons plats, la sole, le turbot, la plie; puis, les thons et maquereaux, les perches, la dorée, les belles bandouillères, les éclatantes dorades, les labres et les spares : enfin , les carpes, le poisson doré de la Chine, l'ablette, le poisson-volant des Tropiques, le hareng, l'alose, la sardine, les saumons, les truites, les brochets et le mal ( silurus glanis ) , etc. Dans les mollusques y nous trouverons les sèches , les poul- Îies et les nautiles, le lièvre de mer, les patelles, les ormiers, esnérites, les murex, les strombes et buccins : les sabots, comme \a.scalaia, la bouche d'argent, les toupies, les volutes, les porcelaines ; et les cornets, tels que le drap d'or , le céda nulli, la couronne impériale, etc. Nous reconnoîtrons ensuite C A B 5, Ci les familles hwah^rs^ comme les pèlerines , !a moule à perles , les plnnes-marincs, les venus , la conque, les arches, les dails qui vivent dans des pierres: les pousse - pieds el balauile» achèvent cette classe. On entre ensuite dans celle des insectes. D'abord se trou- vent les crustacés, les légions de crabes, le bernard-l'herniile, * les piunothères, les langoustes, etc. On rencontre bientôt les araignées, la fameuse tarentule et les scorpions ; puis , les de- moiselles ou libellules, les termites rongeurs , les éphémères. D'autres familles offrent les abeilles , les guêpes solitaires (spliex), les mouches à scie, les ichneumons; puis, des cerfs- volans, de gros scarabés, des charansons, des richards, des taupins , des vers luisans , des cantliarides, des chrysomèles, des tourniquets ,' etc. Plus loin , sont rangés des blattes, des manies, des cigales, le fulgore porte-lanterne, les gailinsec- tes, telles que la cochenille et le kermès ; enfin , les brillans papillons , les sphinx , les papillons de nuit , les vers à soie , les chenilles et leur transformation. Le reste des insectes est composé des diplères , comme mouches, moustiques, taons, mouches araignées, oestres ; et des aptères , telles que les mittes , les puces , etc. Dans les vers , on compte les aphro- dites , les dentales, les naïades, les sangsues, les vers intestinaux, les tœnia , les hydalides et les dragonneau.x. La classe de zoophyles est composée des étoiles de mer, des- oursins ; puis, des orties marines, des anémones de mer, des polypes d'eau douce si remarquables par leurs facultés, des animalcules infusoires , dont les uns peuvent se ressusciter, des anguilles microscopiques, etcJ»Ensuite, on place les coral- lines, lessertulaires, et les cératophytes, tels que lesgorgones, le corail et les pennatules phosphoriques. Immédiatement après se rangent les madrépores , les astroïtes , les millépo- res : et enfin , les alcyons, les éponges et plusieurs pétrifica- tions animales. Tel est, en général, Tordre d'un grand cabinet d'histoire na- turelle. Il y adesproductions empaillées, d'autres desséchées; les autres sont conservées dans de l'esprit-de-vin ou de Teau chargée d'alun et de sel. On place dans les peaux bourrées , de l'arsenic mêlé aux autres poudres , afin de faire périr les insectes. Les plantes sont rangées en herbiers. Les fruits, les sucs, les racines , etc., se placent dans des bocaux, Le goût suggère plusieurs arrangemens locaux et des embellissemens qui doivent être simples comme la nature. Quelque soin qu'on prenne pour former un musée d'histoire naturelle , il ne peut p;is être complet ; il n'en est même aucun en Europe qui contiennji tous les objets dont nous venons de faire l'énumé- 6i6 C A B ration. Au reste , ce qui manque aux uns peut se trouver dans les autres. On peut consulter différens mots de ce Die- iionnaire , pour connoîlre la inarche qu'on doit tenir dans l'étude et le classement des objets d'histoire naturelle. V. Mi- néraux , Végétaux, Aî^imaux, et les mots INature, His- toire NATURELLE , MÉTHODE. (VIREY.) CABIONNARA. Buffon rapporte qu'on donne , à la Guyane, ce nom au Cabiai. (desm.) CABIOU. C'est, à Cayenne, le suc épaissi du MA^'IOC. (B.) CABOCHE. On donne quelquefois ce nom au stnxpas- serina ou Chevêche, espèce de Chouette, (desm.) CABOCHE. Poisson des rivières de Siam , dont on dis- tingue deux espèces , et dont la chair fraîche ou sèche est fort estimée ; il esl long d'un pied et demi. On ignore à quel genre appartient ce poisson , qui est mentionné dans VHi's- toire générale des Voyages. (B.) Cabochon , Capulns. Genre de coquilles établi par Denys Moulfort, aux dépens des Patelles deLinnspus et des CalyptrÉES de Lamarck. Ses caractèressont : coquille li- bre, uni valve, eu bonnet phrygien , à sommet plus ou moins aigu et roulé ; ouverture entière, arrondie, intérieurement marquée de deux empreintes musculaires. Ce genre renferme un assez grand nombre d'espèces aux- quelles on peut donner pour type celle appelée Bonnet de DRAGON, palellq hungaria , Linn. ^. Patelle. (B.) CABOMBÉ , Ncclrls. Plante aquatique dont les tiges sont longues, menues, rameuses, les feuilles de deux sortes; les inférieures, opposées et finement découpées; les supérieures, alternes, orbiculaires, ombiliquées, entières, et tlottantes; les fleurs sont jaunes , axillaires , solitaires et pédonculées, chacune consistant en un calice de trois pièces ovales , poin- tues ; en trois pétales plus courts ; en six élamines ; en deux ovaires-oblongs qui se terminent chacun en un style court dont les stigmates sont obtus ; en deux capsules droites, ova- les, pointues, uniloculaires et polyspermes. Celte plante croît à Cayenne. (b.) CABO NEGRO. Fil tiré aux Philippines, d'un Palmier de même nom et avec lequel on fabrique les meilleurs cor- dages pour les vaisseaux, (b.) CABOO. Plante de Sumatra, employée contre la gale. 11 se peut qu'elle appartienne au genre Persicaire. (b.) CABOSSE. C'est le fruit du Cacaoyer dans les Antilles. (B.) CABOT. Nom vulgaire du Muge et du Gobie de Schlos- SER. (B.) G A B 5,7 CABOTE. On appelle ainsi le Trigle hirondelle, (b.) CABOUILLE. Nom de I'Agave du Mexique. ( b.) CABOURi:. r. Chouette, (v.) CABUA. La Chèvre en poriugaisetcn espagnol. Cabron et Cabram sont les noms du Bouc dans les mêmes pays. On y appelle Cabrito, le chevreau, (desm.) CABRA MONTÉS. Nom portugais du chevreuil. Foy. Cerf, (desm.) CABRARAOU ou CABRARET. Nom provenijal du Chat-huant. (v.) CABRE. F. au mot Nègre, (s.) CABRE. C'est le nom de la chèvre en Picardie, (s.) CABRI. Dans la France méridionale , on donne ce nom aux jeunes Chevreaux, (desm.) CABRI FE. Le chevreuil , espèce du genre Cerf , dans les départemens delà ci- devant province de Provence. (desm.) CABRILLET, Ehretia. Genre de plantes de la pentan- (Irie monogynie , et de la famille des Sébestemers ou des Borraginees, dont les caractères sont : un calice d'une seule pièce à cinq divisions; une corolle monopctale cam- panulée à cinq divisions souvent réfléchies ; cinq é lami- nes , dont les filamens s'insèrent au tube de la corolle; un ovaire supérieur, arrondi, chargé d'un style court, dont le stigmate est échancré ; une baie arrondie, qui contient quatre semences convexes d'un côté , et anguleuses de l'autre. Les cahrillets sont au nombre de quinze ou vingt espèces. Ce sont des arbres ou arbrisseaux à fleurs disposées en pa- nicules terminales ou axillaires. Les plus remarquables sont: LeCABRlLLETÀFEUiLLESDETnYM,quialcs feuilles ovales, oblongues, entières, glabres, et les fleurs paniculées. Il croît à la Jamaïque et dans le Mexique. On en mange les fruits. Le Cabrillet bâtard, Ehretia bouirevia^ Linn., qui a les feuilles ovales, entières, lisses; les fleurs en corymbes à calice glabre. 11 croit aux Antilies. Ses fleurs sont odo- rantes. Le LiciET A. FEUILLE DE BoERHAAVE, et les genres Ma- ripe d'Aublet , Beurrerie de Brown, ont été depuis peu réunis à celui-ci. Les genres Maba et Carmone s'en rapprochent beaucoiip. Le Cabrillet couleur de feu doit, par contre, cons- tituer le genre Ferreole, selon quelques botanistes, (c.) CABRITTA. Svnonyme de Cxbrillet. (b.) CABROLLE. C'est le Cahaisx glauque , dans le midi de la France, (b.) r>i8 c A n CABRONZILLO MONOTES. En espagnol, c'est le Chevreuil. V. Cerf, (desm.) CABUGAO. Espèce de Citron des Philippines, à peau fort épaisse, (b.) CABUJA. Plante d'Amérique, dont les feuilles sont épineuses et fournissent de la filasse. On ignore à quel genre elle appartient. Mais il est très-probable que c'est le PiïTE dont la pointe des feuilles est armée d'une épine, (b.) CABUR. Nom des Persicaires, à Java, (b.) CABURE, CAROUBE. F. Hibou cabure , au mot Chouette, (v.) CABURE, CABUREI. Nom que les naturels du Para- guay donnent à la Chouette a collier, (v.) CABUREIBA. C'est le nom brasilien de l'arbre qui fournit le baume du Pérou. V. au mot Mirosperme. (b.) C/VBUS. Variété de Chou, (b.) CABUWO. On appelle ainsi I'Igname bulbifère, à Ternate. (b.) CACABUS. Nom africain de la Belladone, espèce du genre airopa^ Linn. V. Belladone, (ln.) CACACOLIN. V. Cacolin. (desm.) CACAHAO. V. Cacajao. (DESM.) CACA HENRIETTE, Le Mélastome succulent porte ce nom à Cayenne. (b.) CACAHUETTE. C'est le nom de I'Arachide, dans le déparlement des Landes, el du Cacaoyer, au Mexique, (b.) CACAJyVO ou CACAHAO. Singe de l'Amérique mé- ridionale, décrit par M. de Humboldt , et qui appartient au genre des Sakis. Voyez ce mot. Ce nom est celui que lui donnent les Indiens du Rio ISe^ro. (desm.) CACALACA. Le Muflier des jardins, Antirrhinum majits^ porte ce nom dans le midi de la France, (b.) CACALL\NTHÈME, Cacaliauthemum. Dillen donnoit ce nom à des plantes frutescentes du genre Cacalie , et qui ont l'aspect des Euphorbes. Linnseus en avoit d'abord fait son genre Kleinùi^ qu'il n'a pas conservé. L'espèce la plus remarquable est V Anteuphorbium , connue des Bauhin, de Dodonée, et de plusieurs autres anciens botanistes. Klein, avant Linnseus, en avoit décrit une autre espèce, Cacal. Kleinli, Linn. (ln.) CACALIASTRUM. Voyez. Cacalianthème et Cacalie. CACALIE, Cacaha. Genre de plantes de la syngénésic polygamie égale, et de la famille des corymbifères, dont les caractères sont d'avoir: un calice cylindrique, simple ou légè- rement caliculé à la base; plusieurs fleurons tous herma-. G A C 5,3 phro^lites, réguliers, lubulés, quinquéficles, posés sur un réceptacle nu; un fruit consistant en plusieurs semonces oblongues , couronnées d'une aigrette sessile, longue et velue. Ce genre, fort voisin des Tussilages, qui contient plus de cinquante espèces connues, se divise en deux sections, d'un aspect fort différent. L'une comprend les caralics dont la tige est frutescente; l'autre celle dont la tige est herbacée. Schreber en a séparé quatre espèces pour former son genre Kleinie, dans lequel n'entre pas cependant l'espèce ainsi appelée par Linnaus. Presque toutes les espèces de la première division seroient dans le cas d'être citées par leur singularité. Ce sont des plantes qui s'élèvent au plus à la hauteur d'un homme, dont les liges sont solides, non parce qu'elles sont formées de bois, mais parce qu'elles renferment des fibres longitudi- nales, de la nature de celles des Yuques, des Aloès, et autres plantes grasses. Leurs feuilles sont fréquemment charnues, et presque toujours d'un vert glauque. Plusieurs se cultivent dans les jardins de botanique ., mais y fleurissent rarement. j^es plus communes dans les jardins, sont : La Cacalie anteuphorbe, dont les feuilles sont ovales, oblongues, planes, et ne naissent qu'à l'extrémité des ra- meaux , et en petit nombre. On a cru pendant long-temps que son suc étoit le contre-poison de I'Euphorbe d'Afrique. La Cacalie a feuilles de laurose, Cacalia kleinia, Linn., qui a les feuilles lancéolées, aplaties, placées, en petit nombre à l'extrémité des rameaux. Elle vient des îles Canaries. C'est celle qui fleurit le plus souvent en Europe. On peut voir dans la belle collection des Plantes grasses de Redouté, celte dernière espèce, et plusieurs autres de la même division fort bien figurées. Parmi les plantes de la seconde division, il faut noter : La Cacalie porophylle, qui vient de l'Amérique, dont les feuilles sont elliptiques et un peu dentelées. Elle sert de type au genre Kleinie. La Cacalie a feuilles de laitron, dont les caractères sont d'avoir les feuilles en lyre et dentées. Elle vient des Indes ; et son suc passe pour fébrifuge et anti - dyssen- lérique. La Cacalie a feuilles de verge d'or, qui croît dans les montagnes des parties méridionales de la France, et qui y est constamment de ce genre, tandis que, lorsqu'on la cultive dans les jardins, elle devient Uissilagc^ en pre- nant des fleurons femelles à la circonférence. Voyez au mot Tussilage. 520 C k C La Cacalie a feuilles d'Arroche, venant fie i'Amcri que septentrionale, mais commune dans les jardins, où elle se fait remarquer par sa grandeur. La Cacalie a feuilles de Pétasite, qui se trouve dans les montagnes du Puy-de-Dôme. La Cacalie a feuilles d'Alliaire, qui vient des bords de l'Isère , et que Villars a décrite sous le nom de tussilage odorant, dans les actes de la Société d'Histoire naturelle de Paris. On la cultive depuis quelque temps dans les jardins, à raison de l'excellente odeur de ses fleurs et de l'époque de leur floraison , la lin de l'hiver. Lorsqu'on la tient en pot dans Torangerie , elle fleurit au milieu de cette saison. On la mul- tiplie par déchirement de vieux pieds, La Cacalie couchée, qui a les tiges couchées, légèrement frutescentes; les feuilles ovales, lancéolées, presque dentées et charnues. Elle se trouve à la Chine et à la Cochinchine, et est figurée dans Rumphius sous le nom de sonrhus volubilis. On en mange habituellement les feuilles en guise d'épinards, et même crues en salade. La Cacalie bulbeuse a les feuilles radicales en lyre, la lige presque nue et pauciflore. On la trouve à la Chine et à la Cochinchine. Sa racine est très-grosse et est regardée comme émoUiente et résolutive. On l'emploie en cataplasme contre les douleurs des mamelles, les érysipèles, lesophthalmies et les douleurs de la gorge. J'ai découvert plusieurs espèces nouvelles de ce genre dans l'Amérique septentrionale, (c.) CACALOA. V. Cordumenl (b.) CACA LOTI. Espèce de corbeau du Mexique, varié de noir et de blanc; c'est tout ce que l'on en sait, (v.) CACALOTOLT Nom mexicain de I'Ani. (v.) CACAMULLU. Nom de la Pédalie dans Tlnde. (b.) CACANOCHTLl. Espèce du genre des Cactiers, au Mexique, (u.; CACAO. Fruit du Cacaoyer, (b.) CACAO SAUVAGE. V. Paciiirier a cinq feuilles. (B.) CACAOUY. Nom que l'on a donné à un oiseau de l'A- mérique septentrionale, parce qu'on a cru entendre son ex— pression dans une partie de son ramage, (v.) CACAOYER, CACAO, Theobroma, Linn. Qwlyadel- C A C 53 1 f)hJe pentandrie). Arbre qui croît natnrellemcnt sous la zone Torride, dans diverses contrées de l'Amérique, et parJicii- lièrenient dans la Guyane et au Mexique, sur la côle de Ca- raque. Il appjrlienl à la famille des nialvacées ; v.l les bota- nistes ont donné son nom à un genre dont on ne connoît que quatre espèces, en n'y con^prenant pas les Abromes ; savoir ; le Cacaoyer sauvage, Cacao sy h est ris , Auhl. ,à feuilles très- entières, et à fruits sans côtes; le Cacaoyer anguleux. Cacao guyanensis ^ Aubl. , dont les feuilks sont dentées, et dont le fruit, cotonneux et roussâtre , comme celui du pré- cédent, offre cinq côtes saillantes : on trouve ces deux es- pèces dans les forets de la Guyane : le Cacaoyer licolor , dont les feuilles sont oblongues, obliquement corùiformes et blanches en dessous : on le cultive dans la province de Choco , mais ses amandes sont inférieures en qualité s. celles du sui- vant ; le Cacaoyer cultive, Theohroma cacao, Linn. C'est le fruit de ce dernier qui donne ces nni.indes précieuses, connues dans le commerce sous le nom de tacau, dont on fait un si grand usage poiir la préparation du chocolat , au- quel elles servent de base. Le cacaoyer Qw. cacaotier ciilti<>p, qu'on voit figure pi. B. i , fig. i , est un arbre d'une grandeur et d'une grosseur médiocres, plus ou moins élevé , selon la nature du sol. Il a à peu près le port d'un cerisier de moyenne taille. L'écorce de son tronc est de couleur de cannelle plus ou moins foncée , suivant rage de l'arbre; son bois est poreux et fort léger. Ses ra- meaux sont garnis de feuilles alternes et péliolées, très-en- tières , grandes, lisses, pendantes et veinées en dessous; elles se renouvellent sans cesse , de sorte que l'arbre n'en paroît jamais dépouillé. Il est aussi chargé en tout temps , mais particulièrement aux deux solstices, d'une grande quan- tité de fleurs petites et sans odeur , éparses et disposées en faisceaux sur le tronc et sur les branches. Ses fleurs sont complètes. Le calice est découpé en cinq folioles ouvertes , lancéolées et caduques. La corolle est formée de cinq pé- tales cxravés à la base , voûtés supérieurement , et surmontés chacun d'une lanière très-étroite , qui se recourbe en avant, et se termine par une lame élargie et aiguë. Les étamines , au nombre de dix , ont leurs filets réunis en tube vers le bas : cinq de ces filets sont longs et stériles ; les cinq autres , al- ternes avec les premiers , sont courts et cachés dans la cavité des pétales; ils portent chacun une anthère à i.) CACERAS. Nom du Souchetcômestiiîle, à Goa. (b.) CACHALON. V. Calcédoine, (pat.) CACHALOT, PAj'if/^r, Linn. , Erxleb ; Calodon, La- cép. Genre de mammifères de l'ordre des Cétacés, remar- quables par leur grande taille et par la forme particulière de leur tête et de leurs mâchoires. M. Lacépède divise les cétacés en deux ordres. Le pre- mier comprend ceux dont la bouche est privée de vérita- bles dents, lesquelles sont remplacées par des lames cornées, qui ont reçu le nom de fanons : ce sont les haleines et les ha- leinoptères. Le second renferme les cétacés pourvus de dents plus ou moins nombreuses et implantées dans les Lords alvéolaires des deux mâchoires , ou seulement de Tune ou l'autre de ces mâchoires. Les cachalots appartiennent à ce dernier ordre ; ils ont été ainsi caractérisés par M. Lacépède. « La tête égalant en lon- gueur la moitié ou un tiers de la longueur totale de l'animal; la mâchoire supérieure large, élevée, sans dénis ou garnie de dents courtes et cachées presque entièrement par la gencive; la mâchoire inférieure étroite et armée de dents grosses et coniques ; les orifices des évents réunis , et situés au bout de la partie supérieure du museau; point de nageoire dor- sale. » Ces .animaux habitent toutes les mers. Leurs espèces n'ont pas encore été suffisamment déterminées, et l'on n'a pu leur assigner de caractères assez précis. Erxleben en distingue quatre, savoir: i." le petit cachalot de Rrisson {physeter cci~ ii)(bn); 2." le grand cachalot, ou cachalot de liritson (^phy- 526 C A G setcr macrocephalus ) ; 3." le microps ou cachalot à dents en faucilles de Brisson (^pliyseter microps') ; 4-° le tursio ou mu- lar de Niercmberg {physcler tursio). Gmelln comprend les mômes espèces dans son genre Piiyseter. Bonnalerre en porte le nombre à six, savoir : i.° le grand cachalot, 2.° le petit cachalot, 3." le cachalot trumpo, 4° le cachalot cylindrique, S.° le microps, 6." le mular. M. Lacépèdc n'admet, parmi ses Cachalots {cetodontes) à bosse ou à fausse nageoire sur le dos, que le cachalot ma- crocéphale, le cachalot trumpo et le petit cachalot qu'il ap- pelle, de son nom norwégien, swiiie val. Son cachalot blan- châtre, ou iveissfisrh de Martens, forme le second sous-genre, ou celui des cachalots sans éminence sur le dos. Du cachalot cylindrique de Bonaterre , il forme le genre Physale qui , ainsi que le remarque M. Cuvier, seroit bien caractérisé par la position reculée de son évent, s'il étoit fondé sur des ren— seignemens plus certains que sur une mauvaise figure d'An- derson. 11 conserve le nom de Physetère {physeter) à un genre qu'il établit, et da*ns lequel il place le cachalot microps de Bonaterre, ou physeter microps., variété B, de Gmelin, dont il fait une espèce particulière sous le nom de ph. oHho- don, et le mular ou tursio de Ginelin , espèce dont l'existence n'est encore basée , selon M. Cuvier, que sur le caractère équivoque de dents arquées ou droites , aiguës ou obtuses. Ce dernier naturaliste (dans son Règne animal) admet comme type du genre Cachalot , le cachai, macrocéphale de Shaw , de Bonaterre et de Lacépède , qui se trouve dans toutes les mers , même dans la Méditerranée et dans l'Adria- tique. Il ne remarque aucune différence réelle entre cette espèce et celle du trumpo de Bonaterre et de Lacépède , qui est le cachalot de Robertson. Il pense aussi que le svineval, ou petit c^c\\tAoi{physet. catodon de Linnceus, ou troisième es- pèce de Lacépède , ne présente , avec les deux premières , d'autre différence que des dénis plus aiguës , ce qui peut dépendre del âge.Eiifm le cachalot blanchâtre {phys. ahicans)., ou quatrième espèce de M. Lacépède, que Gmelin considère couune une variété du cachalot macrocéphale , n'est , selon M. Cuvier , qui s'en est assuré , qu'un delphinaptère béluga , dépourvu de ses dents supérieures. llliger n'adopte point les genres physale et physetère de M. Lacépède , et sous le nom de Physeter , il rassemble tous les cachalots. Quoi qu'il en soit, de bonnes descriptions et des figures exactes de ces divers cétacés sont a désirer, pour bien carac- tériser leurs espèces. Cependant nous croyons devoir, d'après M, Cuvier , rayer de U liste des espèces le cachalot blanchâtre. C A C 5.y ou var. B. du cacliaî. macrocéfjhale àç Gmelîn ; retus alhlcam; , Briss. ; IVeisfisch de Marions , poisson blanc d'Iîggede , etc. , qui n est , ainsi que nous venons de le dire , qu'un Delmu- NAPTÈRE BÉLUGA ; mais nous conserverons provisoircmenl les trois premières espèces , adnuses i)ar M. Lacépède dans le genre cachalot, ainsi que ses genres Physale et Puysetère. Lits habitudes de ces cétacés sont peu connues. Ils sont beaucoup plus carnassiers et beaucoup plus courageux que les baleines à fanons. Leur énorme tête renferme, dans de grandes cavités , la matière connue sous le nom de Blanc de Ba- leine ( V. ce mot) ou de sperma ceti ; et leurs intestins , sur- tout leur cœcum, présentent la matière très-odorante connue sous le nom d'AMBRE gris. {V. aussi ce mot.) (desm.) Après la baleine, il n'est point d'animaux cétacés plus re- marquables par la grandeur de leur taille , que les cuchaJoL^. Ils disputent même l'empire des ondes à cette reine de l'Océan. En effet , les cacluduis sont plus courageux et mieux armés que les baleines ; ils marchent en troupes nombreuses , voya- gent dans piesque toutes les mers , poursuivent leur proie dans presque tous les parages , portent le ravage dans les bancs de poissons, et attaquent uieme les baleines avec fureur. Il y a des cachalots aussi grands que les plus (orles baleines : tels sont les cachalots ii grosse tête, qui ac(}uièrenl jusqu'à qua- tre-vingts pieds de longueur ou même plus ; ils sont tous agiles et pleins de courage , tandis que les baleines sont timides , ne voyagent jamais en troupes , et sortent rarement de leurs de- meures accoutumées ; au contraire , les cachalots sont vaga- bonds-, ils se trouvent sous le brûlant équateur et sous les glaces des pôles ; ils parcourent les vastes plaines des mers en caravanes , et vont lever le tribut de leur nourriture dans les diverses réglons de l'Océan. Les cachalots ne produisent point autant d'avantage dans leur pêche que les baleines ; ils ne fournissent qu'une assez pe- tite quantité d'huile , et leur graisse est toute remplie de ten- dons et de filamens. Ils nagent d'ailleurs avec encore plus de rapidité que les baleines , leur taille est plus effilée dans ses parties postérieures , ils plongentbeaucoup plus de temps , et leurs ossemens sont plus compactes et plus durs; car ce sont des animaux carnivores auprès de la baleine ; ils ont plus de vigueur et de courage qu'elle, parce qu'ils sont mieux arméi. On les rencontre habituellement dans presque toutes les mers, tandis que les baleines sont confinées près des pôles , bien qu'elless'étendentquelquefoisvers le Midi, par des excursions passagères. Les coups de queue des cachalots sont moins vio- lens que ceux des baleines; néanmoins ils sont aiSSez forts pour briser les nacelles des pêcheurs iinprudens. 5a8 C A C La grosse tête des cachalots, qui compose près de îa moilié de leur corps , n'est pas enlièremenl remplie de leur cerveau ; celui-ci est même fort petit en comparaison de la taille de ces animaux ; mais tout l'espace qui existe entre la cervelle et le crâne , est rempli de cellules contenant une huile très-limpide, qui se fige à l'air, et produit le blanc de baleine, si mal à propos nommé sperme de haleine (^sperma ceti) , car ce n'est pas une matière spermatique. Cette sub- stance n'est pas seulement contenue dans l'huile de la tête des cachalots , mais encore dans toute la graisse de leur corps y quoiqu'elle y soit en moindre quantité. En effet, l'huile reti- rée du lard de ces faux poissons, devient grenue , et dépose une foule de cristaux en llocons , semblables à de la neige ; c'est du véritable blanc de baleine , comme celui de la tête , qui est seulement plus beau et plus considérable. Un cachalot de quatre-vingts pieds rend connnunément trente-six quin- taux d'huile et plusieurs tonnes de blanc de baleine. Ces ani- maux sont fort difficiles à harponner , parce qu'ils sont sau- vages, et que le harpon pénètre diffiriloment dans leur chair, excepté au-dessus des nageoires pectorales. Les dents desca- chalots arrachées , ont la forme d'un concombre et la grosseur du poignet ; leur gueule est d'une largeur énorme , et un bœuf y entreroit tout entier à son aise. « On a même trouvé , dit « Anderson, dans l'estomac d un de ces monstres, des arêtes « et carcasses à moitié digérées, de poissons de sept pieds et ffà'/iou (/(' (^Ti/c/tfu C A C 537 toutes dans les contrées chaudes de T Amérique , au Mexique, au Pérou , dans la Guyane , au Brésil , aux Antilles. Ce sont des plantes vivaces , charnues, succulentes, munies d'ai- guillons en faisceaux et dépourvues de feuilles : elles viennent dans les lieu< secs et arides , n'ont presque pas besoin d'eau pour vé fréter , et semblent se nourrir de leur propre sub- stance. Leur forme bizarre et leur singulier port les distinguent de toutes les autres plantes , et les font remarquer à la pre- mière vue. Les unes sont très-basses , arrondies et ressem- blent , en quelque sorte , à des melons qui seroient épineux; les autres ont des tiges à plusieurs angles, simples ou com- posées , lesquelles s'élèvent droites ou en serpentant à diffé- rentes hauteurs , et représentent ou des cierges , ou des es- pèces de lustres, ou de gros serpens ; d'autres enfin sont composées d'articulations , ordinairement aplaties des deux côtés , plus ou moins larges , qui naissent les unes des autres , et qui ont à peu près la forme d'une raquette. En voyant des cactiers , non dans nos serres , mais dans leur pays natal , où ils sont forts et vigoureux , et où leur nombre et leurs figures différentes forment un contraste frappant avec tous les arbres ou arbrisseaux qui les entourent , on ne peut sempêcher d'admirer la prodigieuse variété que la nature a mise dans les productions végétales. Cactiers nains et globuleux^ ou ayant la forme d'un melon. — Cette division comprend : Le Cactif.r a mamelons, Cactus mamillaris, Linn. De forme sphéroïde , sans côtes remarquables , mais hérissé de toutes parts de mamelons coniques , ayant de petites épines diverg"ntes. Les fleurs sont petites , blanchâtres , et sortent entre les mamelons. Les fruits sont lisses et d'un pourpre bleuâtre ; ils ont une saveur douce et sont très-agréables à manger , surtout lorsqu'ils sont cuits. Le Cactier glo.merulé, Cac/us glomeratus, Lam. De cou- leur glauque; à surface laineuse et à (leurs rouges. Sa grosseur surpasse a peine celle d'un œuf de poule ; mais plusieurs vien- nent ensemble en groupe large et serré. Le Cactieîi a CÔTL.S DROITES, OU le Melon épineux. Cactus rnelucalus ., Linn. Cette espèce forme une masse arron- die , un peu plus gro'^se que la tête d'un homme , ayant qua- torze ou quinze cotes droites , régulières et profondes. Elle ressemble à un melon dont les cotes seroient munies sur le dos d'une rangée de faisceaux d épines droites, divergentes et rouges à leur sommet. A la base de cbaque faisceau de pi- quaus , se trouve comme un ér.usson d'un duvet cotonneux. Les fleurs sont rouges et sortent du sommet de la plante. Le Qactier couronné , Cactus coronatus, Lam. Il est haut 538 C A C d'un pied, et fait presque ov pain fie sucre; il a vingt cotes obliques, couvertes chacune d'une rangée de faisceaux d é- pines divergentes et un peu courbées. Son sommet est cou- ronné par une toque cotonneuse, blanchâtre, épaisse , sillon- née en dessus , et de laquelle il sort , de toutes parts , des pa- quets de petites pointes rouges, roides comme les crins d'une brosse , sans être piquantes. Le Cactier rouge , Cactus nohilis ^ Linn. Il est tout-à-fait rouge à l'extérieur ; ses cotes sont obliques ou en spirale , el garnies de faisceaux de longues épines blanches et un peu courbées. Cartiers droits et qui ressemblent , en quelque sorte , à des cierges. — Dans cette section on trouve : Le Cacher à sept A^T,LES , Cactus heptas;onus , Linn ; liaut d'un à deux pieds , et de forme ovale ou oblongue. Le Cactier QUADRAISGULAIRE , Cactus tetraguuus , Linn. Il s'élève à la hauteur de douze à quinze pieds. Le tranchant de ses angles est muni de points cotonneux, d'où sortent de petites épines divergentes. La profondeur de ses côtes et leur peu d'épaisseur , leur donnent l'apparence de quatre ailes. Le Cactier PE^'TAno^E , Cactus pentagonus , Linn. Il est droit, un peu grêle et articulé ; les entre-nœuds sont longs d'un pied. Ses angles sont munis de faisceaux d'épines , qui n'ont à leur base aucun duvet sensible. Le Cactier de Surinam , Cactus hexagonus , Linn. Ce cierge a plus communément huit angles que six ; il n'est point ra- nieux, s'élève à une grande hauteur; sa fleur est blanche (!t scm fruit d'un noir pourpré. Il croît à Surinam et dans les Antilles , où on le nomme cierge épineua, ; il en vient un grand nombre ensemble , qui forment, en quelque sorte , une pe- tite forêt hérissée d'épines et d'un aspect très-singulier. Cette plante ne fleurit pas communément dans nos serres ; mais quand elle y fleurit, sa tige produit toujours plusieurs fleurs qui paroissenl en juillet et août , se succèdent rapidement , et ne durent chacune qu'un seul jour; elles ont deux pouces et demi de diamètre , et quarante-quatre pétales obtus. C'est l'espèce de cierge la plus commune dans les serres en Angle- terre ; elle n'a jamais porté de fruit en Europe. Le Cactier quia quatre angles obtus, et dont les fleurs sont très-grandes et d'un rouge éclatant , est cultivé depuis peu dans nos serres. Il paroît peu s'élever. Sa fleur est une des plus belles que je connoisse. Le Cactier a côtes ondées , Cactus répandus , Linn, Cette espèce est à huit côtes aplaties, ondées , et garnies d'épines plus longues que le duvet laineux qui se trouve à leur base. GAG 539 Son fiuU csl jaune ; il nvûrll en octobre, el peul se manger. Le Cactier cotonneux, Cactus Rnycni, Linn. 11 a des côtes peu profondes , nombreuses , ordinairement neuf. Ses épines sont longues et jaunâtres; ses fruits rouges, et non épineux. Le Cactier laineux de Curaçao, Cactus lanugi'nosus, Linn. Il est droit, long, presque à neuf angles, dont le tranchant est émouss('. Ses fleurs sont d'une couleur herbacée ; ses fruits rou- ges et non épineux. Le Cactier du Pérou , Cactus penioîamis , Linn, V. Cierge épineux du Pérou. Le Cactier a pétales frangés. Cactus fimbriotus , Linn. Il S'élève à la hauteur de dix-huit à vingt-quatre pieds. Ses côtes , au nombre de huit , neuf ou dix , ont leur crête garnie d'épines en faisceaux , blanches , assez longues et très-aiguës. Le sommet de la tige , qui a presque la forme d'un cône épi- neux , porte de belles (leurs roses. Le fruit est tendre , à peu près gros comme une orange , et rouge tant au-dehors qu'au- dedans. Sa chair a une saveur acidulé fort agréable , et con- tient beaucoup de semences très-noires. Le Cactier polygone , Cactus polys^onus , Lam. Sa lige est droite, rameuse au sommet , haute d'environ dix pieds, sur six ou sept pouces de diamètre , et munie de dix à douze côtes k crête ondulée et épineuse. L'écorce en est épaisse et grisâ- tre ; elle recouvre un corps ligneux , qui a la dureté du chêne. Les fleurs sont blanches , et les fruits d'un rouge-brun , avec des tubercules verruqueux. Le Cactier cylindrique. Cactus cylindncus ^ Juss. Celte espèce est très-distincte de toutes les autres -, elle n'est ni com- primée comme les raquettes , ni anguleuse comme les cierges. Elle a une tige épaisse , cylindrique , dépourvue de côtes , et une écorce creusée de sillons, qui, en se croisant, forment des rhombes ou des losanges. On trouve au sommet de chaque rhombe un écusson cotonneux , d'où partent des épines en faisceaux. Le Cactier a trois côtes ondées , des environs de Car- ihagène , Cactus pitajay a , Linn. Il s'élève à la hauteur de huit à dix pieds , et porte une fort belle fleur blanchâtre , qui s'é- panouit le soir. Son fruit a la figure et le volume d'un œuf de poule ; il est luisant , d'un rouge écarlale, chargé de quelques folioles , et il contient une pulpe blanche , douce , et bonne à manger. Le Cactier paniculé , Cactus paniculatus , Lam. Sa tige soutient à son sommet des rameaux à quatre côtes , articulés l.'s uns sur les autres , et disposés en une paniculc ample et diffuse. Ses fleurs ont leurs pétales arrondis, blancs et mar- qués de pelites lignes rouges. Son fruit est un peu plus gros 54o C A C qu'un œuf d'oie , jaunâtre à l'exlcrieur, et tuberculeux ; îl con- lienlune chair très-blanche et acidulé. Le Cactier divergent, Cactus dwaricatus, Linn. Son tronc est un peu plus gros que la jambe de Ihonime , haut de trois ou quatre pieds , assez dur , à c.nneiures droites et nom- breuses, et partout hérissé d'épines très-aiguës. Caciiers rampans ou gi impans , et dont les tiges poussent des ra- cines latérales. — Ce sont : Le Cactier a oraîsdes fleurs ou le Serpent, Cactus grandijlorus , Linneeus ; très - belle espèce dont les tiges sont cylindriques , serpentantes , d'une couleur verdâtre , et à cinq ou six côtes peu saillantes et épineuses. Ces tiges portent latéralement de superbes fleurs blanches , qui ont six à sept pouces de diamètre, et qui, dans nos serres, paroissent en juillet. Elles exhalent une odeur suave. Leur durée est fort courte ; elles s'ouvrent au coucher du soleil , restent ouvertes pendant tout le temps que cet astre poursuit son cours sous 1 horizon , et se ferment à son retour pour ne plus s'épanouir de nouveau. Ainsi, chacune de cqs fleurs 'ne brille qu'une nuit ; mais, comme elles ne s'épanouissent pas toutes à la fois, on peut en jouir pendant quelque temps. Le fruit de ce cactier est ovoïde , et de la grosseur d une poire ordinaire; il est couvert de tubercules écailleux, charnu, d'un beau rouge ou d'une couleur orangée. Sa pulpe a une saveur acidulé fort agréable. Quand il mûrit dans nos serres , il est un an entier à acquérir sa maturité parfaite , ainsi que le fruit du caclier suivant. Le Cactier queue de souris , Cactus flagelliformis, Linn. C'est une espèce fort Jolie quand elle est en fleur. Sa racine pousse dqs tiges cylindri([ues et à dix angles. Ses (leurs , d'un rouge vif, sont plus petites que celles du r-or^/^/- précédent ; mais elles sont plus éclatantes , beaucoup plus durables , et paroissent en grand nombre à la fois. Le Cactier parasite, Cactus parasiticus , Linn. Il a des tiges grêles, cylindriques, striées, articulées , rameuses , et rampantes ou pendantes du tronc des arbres. Il perd ses épi- nes en vieillissant. Ses fruits ressemblent assez bien à desgro- seilles. Le Cactier triangulaire, Cactus tnangulans, Linn. Dans les pays où croît ce caclier , on le cultive pour son fruit , qui est le meilleur de tous ceux que produisent les plantes de ce genre. Les (leurs de cette espèce sont grandes et blanches ; ses tiges grimpent sur les arbres , auxquels elles s'attachent par des racines qu'elles poussent latéralement. Cactiers composés d'aiiiculations qui naissent les unes sur les au- tres , et qui sont ordinairement aplaties des deux cotes, — U y a C A C 541 Le Câctier MONILIFORME, Cuchis monillformis, LînD. De sa racine, qui est presque ligneuse, naît d abord un globe épineux gros comme une noix verte ; ce globule , bientôt après , donne naissance à deux autres qui lui ressemblent, et ceux-ci en pro- duisent d'autres successivement. Le Cactier en raquette , Cactiis opuntia , Linn. , vulgai- rement, \di laquelle ^ \c Jiguier d'Inde ^ la cardasse. Ce carder, qu'on trouve figuré pi. B. i , croît non-seulement dans l'A- niérique méridionale, mais aussi dans quelques parties de Tancien continent, sur la côte de liarbarie , en Italie, en Espagne , et même en Suisse. Il fournit un assez grand nom- bre de variétés, qui diffèrent entre elles par la grandeur et la forme des articulations, et par la longueur et la couleur des épines. Les plus remarquables sont : la raquelle a feuilles ohlon- gues . celle à longues épines , la pelile raquette à feuilles arrondies. L'espèce commune est un arbrisseau, qui s'élève jusqu'à six ou huil pieds de hauteur , et qui , dans sa vieillesse , est porté sur un tronc court, ligneux et grisâtre. Il est entièrement com- posé d'articulations ovales-oblongues , comprimées, longues d'un pied, plus ou moins, épaisses d'un pouce, à bords arrondis , vertes , fermes , qui naissent toutes les unes sur les autres un peu oblitjuement, forment des ramifications, et ressemblent en quelque sorte à des raquettes. On peut re- garder comme les véritables feuilles de la plante , ces petites folioles lancéolées , vertes , qui viennent sur les articulations naissantes , aux endroits où les épines croissent par la suite. Les (leurs sont jaunâtres, à dix pétales ou environ ; leurs éta- mines , qui sont nombreuses , ont un mouvement particulier do contraction : lorsqu'on les touche avant l'émission de la poussière fécondante, les filets se couchent circulairement les uns sur les autres. Le fruit a presque la forme d'une figue; il est ordinairement rougeatre , et il contient une pulpe suc- culente , assez douce , et d'un rouge très-vif. Les parties char- nues de cette plante sont regardées comme anodynes et ra- fraîchissantes. Le Cactier a cochenille. Cactus cochenilUfer., Linn. Cette plante croît dans plusieurs régions de l'Amérique méridionale et au Mexique. C'est sur elle , dit Lamarck , que s'élèvent ces insectes si précieux pour la teinture , qu'on nomme CocHE- MLLES. (F. ce mot.) Elle a ses articulations ovales-oblon- gues, comprimées, épaisses , et presque entièrement dépour- vues d'épines. Ses Heurs sont petites et d'un rouge de sang. Suivant Thierry de Ménonville, qui a observé les cacliers dans leur pays natal , il est douteux que celui-ci soit la même plante que le cactier cultivé en grand au Mexique pour l'éducation de la cochenille fine. 542 C A G Le Cactier de Curaçao, Cactus curassainciis , Llnn. Ses ar- ticulations sont médiocrement aplaties sur les côléa, presque cylindriques, et hérissées d'épines blanches: elles forment des ramifications trop foibles pour se soutenir droites sans appui. Le Cactier cruciforme, Cactus spinoshslmus ^ Ait., vul- gairement la croix de Lorraine. Cette espèce est très-remar- quahle : elle s'élève à la hauteur de trois à cinq pieds sur une lige comprimée, non cannelée, non anguleuse, très-épineuse et un peu foible ; vers son sommet naissent des articulations oblongues, fort aplaties, réticulées en leur superficie, hérissées d'épines, et disposées presque en manière de croix, c'est-à- dire , formant les unes avec les autres des angles à peu près droits. Les épines sont jaunâtres et d'une extrême ténuité; c!ia- quefaisceauen offre de divergentes; les supérieures fortpetltes, et ramassées en paquet droit comme les poils d'un pinceau. Le Cactier a feuilles de scolopendre, Cactus pliyUan- ihus ^ Linn. Dans. ce cactier^ les articulations sont assez lon- gues, ensiformes , très-aplaties , et bordées de grandes cré- nelures ; elles ont une nervure assez, grosse et cylindrique qui les traverse longitudinalement , et elles se ramifient. Les fleurs sont blanchâtres, et viennent dans les crénelures des ramifi- cations. Le fruit est d'un rouge vif, à huit cotes saillantes , et garni de quelques tubercules écailleux ; il contient une pulpe molle et blanchâtre. Cucliers garnis de véritables feuilles. — On en compte deux espèces , savoir : Le Cactiïr a fruits feuilles , Cactus pereskia, Linn. On l'appelle aussi Cactier groseillier^ parce (jue son fruit a <{uelque ressemblance avec laj^o.se///e. C'est un arbrisseau loujoursvert, qui pousse de longs rameaux cylindriques , plians et sarmen- teux; sa rtge est hérissée inférieuremenl d'épines longues, roi- des et en faisceaux ; ses feuilles sont alternes, ses (leurs, blan- ches et très-odorantes , et ses fruits d'un blanc jaunâtre et gros comme une aveline ; ils ont une acidité Irès-agréable. Le Cactier a feuilles de pourpieh. Cactus poriulacifolius , Linn. C'est un petit arbre qui acquiert l'étendue de nos pom- miers ordinaires ; son tronc est de la grosseur de la cuisse , son bois pâle et solide , son écorce noirâtre ; ses branches sont étalées , et garnies de faisceaux d'épines. Tous les cactiers , en général, exigent une terre sablon- neuse et mêlée de décombres. On les multiplie ordinairement par boutures, qui prennent racine avec une extrême facilité. 11 suffit de couper par morceaux plus ou moins longs une lige de l'espèce qu'on veut propager ; après avoir tenu ces tron- çons pendant quinze jours ou un mois dans un endroit sec pour en guérir les blessures , on les plante chacun dans uu CAD 5^3 pot séparé , et ils forment autant de nouvelles plantes. On doit les plonger dans une couche de tan , les garantir surtout de la moindr*^ lumiidité, et ne jamais les exposer en plein air, excepté dans les jours les plus chauds de 1 été. Tho^j'ii a dernièrement observé que niénie les fruits des carlicis^ mis en terre avant leur maturité , étoient susceptibles de pousser des racines et des tiges. (D.) CACTOÏDES. Famille de plantes qui ne comprend qu'un genre, le Cactieu : on l'appelle aussi Nopalees. L'exposé de ses caractères est dans celui du genre même, (b.) CACTONITE. Les anciens ont quelquefois donné ce nom à la Cornaline, (pat.) CACTOS. Les Grecs appeloient ainsi le Cardon, Cinarn carduncuhis , Linn. (b.) CACTUS. Nom latin des Cactiers. (desm.) CACUlîALUM, Cacyhalon. C'est une plante mentionnée par Pline, et que Ton rapproclie de la Morelle koire, Sa- laiiiim nignim y Linn., du Cucubalus harcijer ^ Linn., et du Pliy salis sommifera ^ Linn. (l.N.) CACUCIA. Gmelin , \N illdenow. V. Cacoucie. (ln.) ÇACUIEN (^Saruien'). C est , selon Thevel , le nom de plusieurs singes de l'Amérique méridionale. V. Sagouin. (desm.) CACU-VALLI , Rheede, Mal. 8 , p. 63 , t. 36. C'est Iç DoUchos giganteus de \'V illdenow , espèce qu'on doit rap- porter au genre I tandrie monogynie , et de la famille des amaranthoïdes, dont les caractères sont d'avoir : un calice de cinq folioles poin- tues, et munies en dehors de trois écailles ca.iciformes ; cinq étamines situées entre des écailles frangées ; un ovaire supérieur, surmonté d'un stigmate simple ou bifide ; une se- IV. J5 5/^6 CAD mence solitaire , globuleuse , renfermée dans le calice , et dont les folioles , alors conniventes , font l'office d'une cap- sule.. Ce genre est composé d'une trentaine d'espèces, dont les unes ont les feuilles opposées , et les fleurs en épis terminaux ou en épis axillaires ; les autres les feuilles alternes. Parmi les espèces dont les feuilles sont opposées et les fleurs en épis terminaux, se trouve le Cadelâri AR^.E^TÉ , qui croît naturelleiiieut en Sicile , et dont les feuilles sont ar- gentées en dessous; toutes les autres viennent de Tlnde , à deux ou trois près qui sont américaines. Ce sont , en général , des plantes vivaces peu brillantes , qui n'ont rien de remar- quable , mais qui sont fréquemment employées en médecine dans rinde , à la Chine , à Cayenne. On les regarde comme astringentes, et on s'en sert conséquemment pour arrêter les cours de ventre, les fleurs blanches , guérir les ophthalmies comniençantes , les inflammations àts ulcères , les fièvres lentes et les sueurs nocturnes. Le Cadelâri coi ché jouit en Cochinchine d'une grande célébrité médicale. On le regarde comme résolvant, diuré- tique et emménagogue. Les genres PuPALiE, Digère, Aerua, Cyathule, ont été établis aux dépens de celui-ci. Quelques botanistes lui ont réuni le genre Polie de Lou- reiro, qui paroît plutôt appartenir aux Polycarpées de La- marck. Ce dernier a réuni les Illécèbres de Linn. à ce genre, (b.) CADELI-POEA et SOTULARI. Noms brames de l'AnAMBOEde Rheed, Malab. ., vol. 4, t. 20 et 21 (Adamboë, Lamarck), rapportée au munchausie pîir Jussieu , et aux iagerstroemies par Roxburg. C'est un très-bel arbrisseau qui croît aux environs de Calcutta et à Java, (ln.) CADELÏUM. Plante figurée par Rumphius, vol. 5, pi. i4o. Il paroît que c'est un Haricot, phascolus max. Lin. (b.) CADELLE. C'est le nom qu'on donne, dans le midi de la France, à une larve qni attaque le blé renfermé dans les gre- niers, et en ronge la substance farineuse. L'abbé Ptozier, dans son Cours (T Agriculture , nous donne une description très-dé- taillée de celte larve , sans faire connoître à quel genre d'in- sectes elle appartient. Ce n'est que dans les Mémoires pu- bliés par la Société d'agriculture de Paris, trimestre du printemps 1787, que l'on trouve quelques observations de M. Dorthe, sur plusieurs insectes nuisibles au blé et à la luzerne , et particulièrement sur la cadelle ^ dont il a suivi le développement. Il a reconnu que l'insecte parfait étoil le te- nebrio mauritankus de Linn^eus ; mais c'est la clie^retlc Imne , CAD 5^7 n.° 5 de Geoffroy, et non point le iénèhnon a slries lisses de cet auteur. Comme l'histoire de cette larve est liée et appartient à celle de Tinsecte parfait, nous renvoyons au mot Trogossite, pour tous les détails qui peuvent concerner et l'insecle et la larve, (o.) C ADELPACHI. Plante du Coromandel , qui appartient probablemeni au genre Scorsoxère. (b.) Cy\DENACO. Nom d'une plante de Tlndc qui faisoit partie des Aletris de Linneeus , et qui appartient aujour- d hui au genre SanseviÈre , Sanseviera lamiginosa , Willd, (c.) CADIE, Cadia. Arbuste dont les feuilles sont alternes, plnnées , avec une impaire; les folioles Irès-nombrenses , petites, oblonguos , sessilcs et glabres ; les fleurs penchées, grandes, d'abord blanches, ensuite roses, portées deux ou trois ensemb'e sur un pédoncule commun à l'aisselle des feuilles. Chacune de ces (leurs est composée d'un calice à cinq divisions ; de cinq pétales presque en cœur et égaux ; de dix étamines ; d'un ovaire supérieur , surmonté d'un style sim- ple à stigmate capité. Le fruit est un légume à plusieurs semonces. Cetarjjuste , qui croît naturellement dans IWrabie , forme un genre qui a été d'abord établi sous le nom ci-dessus , par Forskaël , et qui depuis a été décrit sous les noms de Pan- TiATiQUE et de Spae\do>cée ; ce dernier est celui du célèbre Yan -Spaendonck , professeur d'icWographie au Muséum d'Histoire naturelle. La Cadie est cultivée dans le jardin de cet établissement, (b.) CADITE. Nom donné par quelques oryctographes aux articulations d'ENCRiXES, qu'on trouve fossiles. Ce sont prin- cipalement celles qui sont rondes qui s'appellent ainsi , les anguleuses ayant été prises long-temps pour des vertèbres de poissons, (b.) CADJAN. Synonyme de Cajan. V. Cytise, (b.) CADJOE COÉ. Kom chinois du Chou de la Chine, (b.) CADJU. Synonyme d' Acajou, (b.) CADMIE. On donne, en général, ce nom à des sublima- lions de différente nature qui ont lieu sur les parois des fourneaux ou le long des tuyaux, dans les usines où l'on traite en grand les mines de cobalt et les mines de cuivre qui con- tiennent de la blende ou zinc sulfuré, comme en^Saxe, à Goslar, etc. L'on désigne l'espèce de Cadmie par une épi-- thète particulière : ainsi, l'on a nommé Cadmie arsenicale cette poudre blanche qui recouvre ordinairement la surface de î'owde blanc d'arsenic eu masse vitreuse : la Cadmie de zino 548 CAD ou Tutie , est un oxyde de ce métal encore mêlé de sulfure, qui s'attache, sous la forme d'une croûte dure et noirâtre , aux cheminées des fourneaux où l'on fond des minerais de zinc. Il s'en dépose également sur les parois des fourneaux des fondeurs en bronze. La tutie est employée en pharmacie. Elle entre dans la composition des collyres ou remèdes externes pour les yetix. C\DMIE NATURELLE ou FOSSILE. Ce nom a été donné, dans la minéralogie ancienne, à V arsenic oxydé blanc ^ au cobalt arseniaté ^ et au zinc oxydé ou calamine^ qui a été nom- mé aussi cadmie native ou cadmiepar excellence. V. ZiNC. (LUC.) CADMON. Synonyme de Catmon. (b.) CADOCS. Nom vulgaire, à l'Ile de France , des semen- ces du BOiSDUC RAMPAÎST. (B.) CADOO. Plante de Sumatra, qui paroît appartenir au genre Poivre, (b.) CADOQUES. Graines de Boîîduc aux îles de France et de la Réunion, (b.) CADOQUES NOIRES. Ce sont, dans les mêmes lieux, les fruits d'im Doue, (b.) CADOREUX. Nom picard du Chardonneret, (v.) CADOUCAIE. On croit que c'est un Myrobolan. (b.) CADORIJA. Nom de I'Hypecoon rampant, en Espagne. (B.) CADRAN. Nom traduit du mot dialbird , que Ton donne à un merle du Bengai^. Jp^. Merle, (v.) CADRAN , Solarium. Genre de coquilles établi par La- jinarck , aux dépens des irorlius de Linnseus. V. Toupies. Ce genre a pour caractères d'être en cône déprimé, ayant dans sa base un ombilic ouvert, crénelé sur le bord interne des tours de la spire , et l'ouverture presque quadrangulaire. Il est composé des coquilles qui ont des rapports de forme avec la toupie escalier, trochus perspeciii>us , Linn. (b.) CADRAN. Maladie des arbres , constituée par la sépa- ration des couches ligneuses et la fente des rayons médul- laires. On en ignore la cause. V. Arbre, (b.) CADRAN. "Synonyme d'ORONGE. (b.) CADUC. On donne ce nom aux parties des plantes qui subsistent peu de temps après leur développement. Ainsi, le calice est caduc dans le Pavot ; la corolle est caduque dans ia Vigne. F. Botanique et Plantes, (b.) CADUK-DUK. Nom de deux Mélastomes à Java, Me- lastoma aspera, et Mehistoma ortanâra. (b.) CADULA, C\DUTASde Théophraste. C'est la Cus- cute, (ln.) CADUL-GAHAE. Le cpylocarpus granatum ^ est ainsi nom- C JE s 549 xné k Ceylan : c'est le candalanga d'autres peuples d'Asie. V. Xylocarpe, (ln.) C^CALYPHE, Ci£calypJnon. Genre de mousse établi par Palisot Beauvois. Il rentre dans celui appelé Octodiceue par Bridel. (b.) CAELACHNE, Caîachne. Genre de plantes établi par R. Brown dans la famille des graminées et qui ne renferme qu'une espèce originaire de la Nouvelle-Hollande. Il oflre pour caractères : une balle calicinale à valves presque égales, très-obtuses, très-ventrues, renfermant deux fleurs, dont l'une est pédicellée et femelle : caractère inconnu dans les autres plantes de cette famille, et qui paroit douteux à Palisot-Beauvois. (b.) CAELA-DOLO. La Torrenie asiatique se nomme ainsi à la côte de Malabar, (b.) CAENOPTERE, Cœnopieris. Nom donné par Smith au genre Darée de Willdenow, Le genre Mo>"OGRAME de Desvaux ne paroît pas en différer suffisamment, (b.) CAEPA, CEP A. Nom latin de I'Oignon, Jllîum cepa^ LInn. ; en italien Cipoïla, Cipollino; en espagnol Ceholha. (ln.) CjŒSALPINIA. Nom latin desBRÉsiLLETS ou Sapan. Plu- mier consacra ce genre de plantes au célèbre Césalpin , bo- taniste toscan du seizième siècle , contemporain de l'Ecluse, et qu'on peut regarder comme le premier qui ait introduit, en botanique , l'esprit de méthode, (lih.) CAESIE, Cœsia. Genre de plantes de Ihexandrie mono- gynie , et de la famille des asphodèles , dont les caractères consistent en six pétales caducs; une capsule presque sans ralves, à trois loges dispermes. Ce genre a été établi par Brov^-n sur cinq plantes vivaces de la Nouvelle-Hollande; aucune ne se cultive dans nos jardins. CAESIO , Cœsio. Genre de poissons établi par Lacépède, dans la division des Tuorachiques , entre les Scombres et les Centrogastères. 11 offre pour caractères: une seule na- geoire dorsale; point de petites nageoires au-dessus ni au- dessous de la queue ; les côtés de la queue relèves longitu- dinalementen carène; une petite nageoire composée de deux aiguillons et d'une membrane au-devant de la nageoire de l'anus; la nageoire dorsale très -prolongée vers celle de la queue ; la lèvre supérieure très-extensible ; point d'aiguillons isolés au-devant de la nageoire du dos. Ce genre renferme seulement deux espèces : Le CjE610 asuror, qui a Topercule bsanchial recouvert d'écaillés semblables à celles du dos , et placées les unes au- dessus des autres. Il se trouve dans la mer des Indes. L'or, l'argent., le rouge, le Lieu céleste, le noir, sont répandus 55o C A F avec variété et magnificence sur cette espèce : le dos est bleu; une Lande longitudinale jaune se voit sur chacun de ses côtés ; le ventre est argenté; une tache d'un noir très-pur est placée à la base de chaque nageoire dorsale. Ce poisson^ qui est de la grandeur et de la forme d'un ma- quereau , a la chair très-délicate. Le CjCSIO poulain, Centwgasler eqvuJa^ Linn. , a une fos- sette calleuse et une bosse osseuse au-devant des nageoires thoracines. Il se trouve dans la mer l\ouge, et parvient rare- ment à la longueur d'un pied. Sa tête est relevée pnr deux saillies qui convergent sur le front ; un ou deux aiguillons , tournés vers la queue, sont placés au-dessus de chaque œil. (b.) C^SIOMORE, Cœsiomorits. C'est encore un genre nou- veau de poissons établi par Lacépède. 11 a une seule nageoire dorsale ; point de petites n.'igeoires au-dessus ni au-dessous de la queue ; point de carène latérale à la queue , ni de petite nageoire au-devant de celle de l'anus ; des aiguillons isolés au-devant de la nageoire du dos. On compte seulement deux espèces dans ce genre , toutes deux observées, décrites et dessinées par Conimerson, dans son Voyage autour du Monde : le C^esiomore baiilon a deux aiguillons isolés au-devant de la nageoire dorsale ; le corps et la queue revêtus d'éçailles assez grandes. Il est figuré vol. 3, pi. 3 de l'ouvrage de Lacépède. 11 a des dents très- pêtltes, et quatre taches rondes sur la partie postérieure des mâchoires latérales. V. pi. B. i6. Le C^siomore bloch a cinq aiguillons isolés au-devant de la ligne dorsale ; le corps et la queue dénués d'écaillés facilement visibles. Il est figuré à côté du précédent, (b.) C.-^STjLIE, Cœsulia. Plante vivace de l'Inde, à feuilles alternes amplexicaules; à (leurs disposées en tête dans les aisselles des feuilles , qui , selon Andrew , botanists res- positor)-, forme , avec une autre espèce, un genre dans la syn- génésie polyganiie égale. Les caractères de ce genre sont : calice de trois folioles ; réceptacle garni de paillettes qui enveloppent les graines, (b.) CArAGÎNA.Nom romain d'une espèce de Lychnide.(ln.) CAFAT, CIFIT, GAFET. Diverses dénominations arabes qui indiquent I'Aigremoine {^Agiimonia eupatoiia^ ., l'EuPATOiRE des Grecs, (ln.) CAFÉ, CAFÉYER, ou CAFIER, CAFÉTERIE. On donne le premier nom à la graine du fruit que porte un arbre cultivé dans les régions des deux conlincns, placées entre les tropiques; cette graine, connue partout, à cause de l'usage qu'on en fait généralement , forme une branche de commerce très-considérable, Caftyer ou Cafier est le nom de l'arbre qui C A F 55i la produit , lequel est aussi appelé caféàain% quelques pays , et par plusieurs auteurs. Par le mot cafélerîe^ on entend une grande plantation de café^eis. (b.) CAFEYER, Cuffea, Linn. {Pentandrie monog^nie.) Genre de plantes de la famille des RubiacÉes, qui comprend des arbres et des arbrisseaux exotiques, dont les feuilles sont simples et opposées, et dont les fleurs naissent communé- ment aux aisselles des feuilles, et quelquefois au sommet des rameaux. Chaque fleur est composée: d'un très -petit calice à quatre ou cinq dents; d'une corolle monopétale en entonnoir à quatre ou cinq divisions; de quatre à cinq éta- mines, et d'un style ayant deux stigmates; le fruit est une baie ovoïde avec un ombilic , contenant ordinairement deux semences, planes et sillonnées d'un côté, convexes de l'autre. Les feuilles des caféyers ont des points glanduleux à la base de leurs nervures; entre leurs pétioles, sur la surface nue des rameaux, se trouvent deux stipules opposées, qui ne man- quent jamais. Cf genre, en y comprenant l'espèce qui rentre dans le genre PoïiME, renferme plas de vingt plantes, dont une est très- célèbre depuis deux ou trois siècles, et fait la richesse des pays où elle croît; c'est celle que les botanistes appellent raféyer arabique^ du nom de la contrée qu'ils soupçonnent être son pays natal, ou plutôt parce que c'est l'Arabie qui a fourni les premiers individus d où proviennent tous les caféyers de la même espèce , cultivés aujourd'hui dans les deux mondes. Le CafÉyer arabique, Coffea arabica^ Linn., qu'on voit figuré pi. B. I , est un arbre ou arbrisseau toujours vert , qui croit assez vite , et qui s'élève à la hauteur de quinze à vingt-cinq pieds sur un tronc droit, dont le diamètre n'ex- cède pas trois ou quatre pouces; sa racine est pivotante , peu fibreuse et roussâtre; son tronc pousse, d'espace en espace, vers sa partie supérieure , des branches opposées deux à deux, et situées de manière qu'une paire croise l'autre ; elles sont souples, très-ouvertes, presque cylindriques, noueuses par intervalles, et couvertes, ainsi que le tronc, d une écorce fine et grisâtre , qui se gerce en se desséchant; Tépidorme est blanchâtre; lenveloppe cellulaire d'un vert léger; ie bois assez dur; les branches inférieures sont ordinairement sim- ples , et s'étendent plus horizontalement que les supérieures; les unes et les autres sont chargées en tout temps de feuilles entières, sans dentelures ni crénelures, opposées, dune forme ovale allongée, lisses, et luisantes en dessus, pâles en dessous, aiguës au sommet, rctrécies à la base, cl portées par de très -courts pétioles; les feuilles ressemblent à celles 55a C A F du laurier commun ^ avec ceUe différence qu'elles sont moins sèches, moins épaisses, ordinairement plus larges et plu* pointues à leur extrémité: à chaque nœud on voit deux courtes stipules intermédiaires, larges par le bas, et termi- nées en pointe De l'aisselle de la plupart des feuilles , sortent de petits groupes de Iieurs au noiabre de quat/e ou cinq; chacune d'elles ost soutenue par un court pédoncule; elles sont blan- ches, formées d'un seul pétale, et ont à peu près la figure et le volume des fleurs du /W//^''« d' Espagne ^ excepté que leurs dé- coupures sont pltis étroites, que leur tube plus couit ,et qu'au lieu de n avoir que deux étamines comme les jasmins^ elles en renfeimenl cinq, saillantes hors du tube, et à sommels linéaires et jaunâtres; au milieu des filamens s élève un style fourchu qui surmonte 1 ovaire, et qui est aussi long que la corolle. Ces fleurs passent fort vite, et ont une odeur douce et agréable : elles sont remplacées par une espèce de baie , qui a 1 apparence d'une cerise^ et qui, par cette raison, porte , dans les Antilles, le nom de cerise du café; elle est pj^s ou moins ronde ou ovale , et d'un rouge obscur dans sa parfaite maturité; elle a un petit ombilic à son sommet, et elle ren- ferme une pulpe glaireuse et d'un goût douceâtre , laquelle sert d enveloppe à deux petites fèves ou graiçies, d'une nature cornée ou cartilagineuse, accolées lune à l'autre, et entourées chacune d'une membrane particulière et coriace : ce sont ces graines qu on appelle café. Tout le monde en connoit la forme ei la couleur, qui offrent quelques légères différences, suivant les variétés. Histoire du Café. — Le caféyer^ dit Raynal, Hisi. philosoph. et poliliq.^ etc. , vient originairement de la Haute-Ethiopie, où il a été connu de temps immémorial, et où il est encore cultivé avec succès. M. Lagrenée de Mézières, un des agens les plus éclairés que la France ait jamais employés aux IndeSt a possédé de son fruit, et en a fait souvent usage ; il l'a trouvé beaucoup plus gros, un peu plus long, moin.*^ vert, presque aussi parfumé que celui qu on a commencé à cueillir dans l'Arabie vers la fm du quinzième siècle. Ce senties Orientaux qui nous ont transmis l'usage du café. Les uns disent qu'on en doit la première expérience à la vi- gilance du supérieur d'un monastère d Arabie, qui, voulant tirer ses moines du sommeil qui les tenoit assoupis dans la nuit aux offices du chœur, leur en fit boire l'intusion, sur la relation des effets. que ce fruit cau^oit aux boucs qui en avoient mangé. D'autres prétendent qu'un moilach, nommé Chadely, fut le premier Arabe qui prit du café., -me de Cabuavo. (b.) CA(iAO. Nom indien du Calao des Philippines, (s.) CACtARELI.E. C'est le Spare cagarelle. (b.) CaGARELLE. Nom %Tilgaire de la Mercuriale an- nuelle, dans le midi de la France, (b.) CAGARINHAS. On appelle ainsi le Scolyme en Por- tugal. r.) CAGUI. Nom hrasilien d un singe que l'on rapporte au genre des Saki. (dcsm.) CAHA. Nom que les habitans de Ceylan donnent au CuRCUMA. (ln.) C VHADE. Les Arabes appellent ainsi la Germandrée TOMENTEUSE. (B.) CAHOANE ou CAHOUANE. Espèce de Tortue de mer (b.) CAHOUVR. Espèce du genre S.vvoNNiER , qui croit au Sénégal, (b.) CAMU \. Nom du Café, dans le Levant, (b.) C\HUH VU. C'est le mdle delà Clupee ieixte. (b.) C VHUIT.\HU. Nom qui , suivant la Condaxnine , est donné aux Kamichi , par les naturels des bords de la rivière des Amazones, (v.) Ç V.I, 0,1 SAL C'est un singe d'Amérique. T. Sapajou (s.) C.VIA-MA d'Oviedo. C est le Schundii pana de Rheede , c'est-à-dire, le Car)ota urens^ espèce de PalMIER de llnde. (LN.) C\L\TA. Synonyme de Ca\-cic\. (b.) C Aie A. V. les Péniches ou Perruches , au mot PERROQUET. CAID\, Kaipa. Rheed., Mal. 2. t. i à 8. Ce sont diffé- rentes espèces àcvacoua ou bafiiols (jjjndaniis.) Les cinq pre- mières planches représentent le baquois odorant, Pandtinus vdoràttsiima , Linn. ; le Keura odurifera de Forsk.5 ÏAthrudac- C A T , 5G9 tylis de Forster. La planche 6 est le Kaîda - TadJl «le Rheedc , que M. Lamarck nomme Pandanus fasaculans. IjCS autres planclies représentent d'autres espèces inconnues. V. Kaidx. (ltm.) CAIÛBRJA. Nom donné par Forskaël au genre au- jourdliui connu sous le sien. F". Forskàl. (b.) C\Ï^^U. Petit oignon (pii sort de la base du gros, après le développement des feuilles de ce dernier. F. Oignon. C'est par le moyen des ca'îenx qii' on malliplie les belles variétés des Tulipes, des Jacinthes, des Narcisses , etc. Un aà'eu qui ileurit est déjà d:,'vcnu oignon. Les oignons qui ont fleuri , q li ont été altérés par nnv blessure , donnent plus de cdltux que ceux qui ne se sont pas trouvés dans une de ces circonstances. Il est des espèces , même des variétés d'une même es- pèce , qui donnent plus de cUieux que d'autres , sans qu'on puisse en indiquer la cause. Les terrains peu fertiles et les années sèches , sont les plus favorables à la production des cdieux. Long-temps on a cru que l'oignon qui portoit les cdieux étolt le même que celui qui avoit élé planté ; mais il est reconnu aujourd'hui qu'il se détruit tous les ans , et qu'un nouveau prend sa place. Dans la rigueur, tous les oignons sont donc des Caïeux ; cependant celui qui est le pins gros, le plus rond, qui doit porter des fleurs l'année sui- vante , conserve le nom d'OiGNO\. (b.) CAIGUA. Nom vulgaire , au Pérou , de la Momordique PÉD1AIRE. (b.) CAILLE. Nom imposé à des gallinacés plus petits que les perdrix ; mais comme ils s'en distinguent par des ca- ractères qui leur sont particuliers , j en ai fait une section dans le genre Perdrix. V. ce mot. (v.) CAILLE DE BENGALE. V. Brève de Ceylan. (s.) La Caille de la Californie n'est ni une perdrix ni une caille^ c'est un colin. V. la 3.« section du genre Perdrix. La Caille de la Chi^e, pi. B, 22 , f. i de ce Diction- naire , a été mal à propos confondue avec celle d'Europe par des voyageurs , lorsqu'ils ont cru que c'étoit celle-ci que les Ciiinois emploient pour s'échauffer les mains en hiver. V. Perdrix, article des cailles, (v.) •CAILLEBOT. Nom vulgaire de I'Obier et de la Viorne. (B.) CAILLELAIT. V. au mot Gaillet. (b.) CAILLETEAU. Petit de la Caille, (s.) CAILLETOT. Nom des petits du Pleuronecte turbot, (B.) 570 C A I CAILLETTE. C'est le qualrième estomac des ruminans , ou plutôt leur estomac proprement dit. On lui donne aussi quelquefois le nom A.e franche miille. C'est cet estomac qu'on emploie sous le nom Aq présure , pour faire cailler le lait, (desm.) CAILLETTE. Nom picard de I'Oiseau tempête, (v.) CAILLEU-TASSAPiT. Poisson du genre des Clupés, Clupea Irlssa , Linn. V. Clupanodon. (b.) Cx\ILLI. On donne ce nom au Cresson de fontaine, à Rouen, (b.) CAILLOU. On donne communément ce nom à toute pierre arrondie et d'un volume médiocre , assez dure pour clinceler par le choc du briquet, et que l'on trouve à la sur- face de nos champs : il appartient plus spécialement au silex ou pierre à fusil. V. QuARZ- Agate, Pyromaque et Silex, (luc.) CAILLOU D'ANGLETERRE. V. Poudingue, (pat.) CAILLOU D'ALENÇON, DE BRISTOL, DE CAYENNE, DE MÉDOC , DU RHIN. Ce sont des cris- taux de roche. V, Quarz. (pat.) CAILLOU D'EGYPTE. V. Jaspe, (pat.) CAILLOU DE RENNES. V. Brèche, (pat.) CAILLOU DE ROCHE. Dénomination vicieuse qu'on a quelquefois donnée au honistein , et même au pétrosilex primilif. (pat.) CAILLOUX-CRISTAUX. Ce sont des cristaux déroche roulés par les eaux, tels que les cailloux du Rhin, (pat.) ÇAIMIRI. C'est le *oV/////v de Buffon, très-jolie espèce de singe sagouin d'Amérique. V. Sagouin. (s.) CAÏMITIER, Chrysophyllum , Linn. {Pentandrie mono- gynie. ) Genre de plantes de la famille des hilospermes, fort voisin desARGANS. Ses caractères sont d'avoir : un petit calic." persistant, à cinq divisions ; une corolle monopétale en clo- che , découpée également en cinq parties ouvertes et arrj^n- dies; une grosse baie globuleuse à dix loges, dont chacune renferme une semence comprimée et marquée d'une cicatrice • latérale. * Ce genre comprend une quinzaine d'arbres ou d'arbris- seaux qui croissent entre les Tropiques , surtout dans les Antilles. Les principales espèces sont : Le Caïmitier pomiforme , Chrysophyllum cainào , Liun. C'est un arbre du second ordre , d'un bel aspect , figuré pi. B. 2 , il a des feuilles alternes, péliçlées, ovales , un peu pointues, très-entières, lisses en dessus et couvertes en blessons d'un duvet bronzé , qui paroît doré lorsque le soleil léclaire. Ses fleurs sont petites, soiilalrei sur chaque C A l ,;. pédoncule , et disposées en faisceaux aux aisselles ries feuilles. Son fruit, coniinuncmenl rond, a la grosseur d'une pomme moyenne ; il est , suivant les variétés, ou pourpre , ou violet, ou d'un rose foncé, nué de vert et de jaune , et il contient cinq à six noyaux bruns, environnés d'une pulpe molle , laiteuse et gluante , d'un goût fade et d'une odeur qui approche de celle de la fleur du chàiaignier : quoique mé- diocrement bon , on le mange et on le sert quelquefois sur les tables. Ce cuimilier croit à Saint-Domingue et «lans les îles voisines i son bois est blanc , tendre , et recouvert d'une écorce roussâlre et crevassée. On l'emploie dans les ou- vrages de charpente. Le CaÏmitier OLIVAIRE, Chrj'sophyUum oliviforme ^ Lam. Son fruit est deux fois gros comme une olive , et de la même forme; sa couleur, quand il est mûr, est d'un violet noi- râtre ; il a une saveur vineuse assez agréable , et il ne ren- ferme qu'un seul noyau. On distingue d'ailleurs ce cuimilier du précédent , par la couleur jaunâtre de son bois , qui sert aussi à bâtir, et parce qu'il est moins élevé : à peine surpasse- t-il en hauteur nos pommiers ordinaires. On trouve com- munément cette espèce dans les bois à Saint- Domingiie ; il fleurit vers le milieu d'octobre , et il donne des fruits mûrs au commencement de juin. Le CaÏmitier pyriforme, Chrysophyllum macoucou , Aubl. , s'élève très-haut ; son bois est blanc , dur et cassant ; son écorce, entamée, rend un suc laiteux, et ses feuilles soiit lisses des deux cotés. H porte , dans toute la longueur de ses bran- ches , des fruits d'un jaune orangé et d'un goût plus agréable que ceux du cdimilier des Antilles. Cet arbre croît dans la Guyane. Le CaÏmitier glabre , Chrysophyllum glabrum , Llnn. Petit arbre à feuilles un peu coriaces , lisses et luisantes des deux côtés, et à fruits bleus , d'une saveur douceâtre, que les enfans et les Noirs mangent quelquefois ; ses semences sont moins comprimées que celles des précédens. Il croît à la Martinique, On multiplie ces arbres de bouture dans les Indes occi- dentales. En Europe , ils ne peuvent être élevés et consei^vés que dans les serres les plus chaudes ; comme ils gardent leurs feuilles toute l'année , ils y font un bel effet , surtout les es- pèces qui les ont satinées et dorées. On a formé les genres Mangielle et Vitellarie de quel- ques espèces de cdimitiers. Le CaÏmitier de Montagne est I'Acoste du Pérou, (d.) CAINGAT. Nom de pays de I'HexaNTHE de Loureiro. (B.) Sjî C A T CAINITO. Espèce du genre Câimitier. (b.) CAINO, TURCHESA, TURCHINA. Non^ italiens de la turquoise, (ln.) CAIOT. F. le genre Héron, (v.) CAIOUS. Chabrée nomme ainsi la noix d'acajou. F» Anacarde, (ln.) CAIPA-SCHORA. Espèce de Courge du Malabar, dont la forme est celle d'une poire, (b.) CAIPON. Grand arbre de Saint-Domingue, dont le bois est très-estimé pour les constructions intérieures. Selon Poi- teau , il appartient au genre ChionaîsTE. (c.) CAIRA. On appelle ainsi I'Ixore À petites fleurs, sur la cote de Coromandel. (b.) CAIRE. Ecorce du fruit du Cocotier. Cette écorce est composée de filamens avec lesquels on fabrique des étoffes grossières , et des cordages, (b.) CAIRIN , CHAUM. Noms barbaresques de l'ail, (ln.) CAIROLI. Nom brame du dolichos gîganieus^ Willden. V. Cacu-valll (ln.) CAIRTEAL. L'un des noms de la menthe des champs , dans le pays de Galles, (ln.) CAITAIA des Brasiliens. C'est I'Ouistitl V. ce mot. (desm.) CAITON et ZEITON. Noms arabes del'OLiviER, azey- tlmo et olivo des Espagnols, (ln.) CAITU. Nom brame du Marotti. (b.) CAJAN, Cajanus. Genre de plantes établi par DecandoUe auxdépens des Cytises. Ses caractères sont :ralice campanule à cinq divisions linéaires ; l'inférieure plus longue , les deux supérieures réunies; étamines diadelphcs; légume formé d'é- tranglemens , obliques, séparés par des dissépimens mem- braneux. Ce genre renferme les Cytises des Indes, Bicolor et Jaune, qui diffèrent si fort des cytises, mt^me parla germi- nation, que DecandoUe s'étonne qu'il leur aient été si long- temps réunis, (b.) CAJAN se ARACOÏDE. Espèce de Dolic, Bolichos sca- rahdides, Linn., qui se rapproche infiniment du cajanpar se.^ Caractères ; aussi, paroît-il devoir servir de type à un nouveau genre, (b.) CAJATIA. V. Caa-cica. Brown, Jam, 234, a regardé à tort la cajatia de Pison , comme ta même plante que Veu~ phorhia hirta^ Linn. , qui croît dans ifnde , et que l'on mange, au rapport de Rumphius. (ln.) CAJENNEAM. C'est I'Eclipte couchée , qui porte ce nom sur la côle du Malabar, (ln.) CAJEPUT. Nom d'une huile qu'on retire, par la tlisrilla- tion,'des feuilles du MélaleijQue A bois bi-akc, dans les Moluques; huile qui a une couleur vtrle, une odeur de téré- henlhine, une saveur analogueli celle de lafmenlhe poivrée, cT: qui , appliquée sur une dent gâtée , la ronge et la fait tom- ber par morceaux sans douleur : elle est aussi carminalive et cmménagogue. Cette huile est le meilleur moyen qu'on puisse employer pour garantir les collections d'histoire natu- relle , surtout d insectes, et de la voracité des animaux destruc- teurs. 11 suffit de tenir des papillons pendant quelques mois dans une boîte qui en contient quelques gouttes, pour que les dermestes et les ptines n'en approchent plus de plusieurs années. K. Taxidermie (b.) CAJONI. V. Cajekneam.(b.) CAJOPOLIN ou CAYOPOLLIN. V. Sarigue, (desm.) CAJOU. V. Acajou, (b.) CAJU-AGER. C'estl'ARALiEDE LA Chine, (b.) CvVJU- API-API. Nom indien de I'Avicenne HACK de Bruce, dont le bois sert à conserver ou transporter le feu, parce qu'il brûle lentement, (b.) CAJU-ARENG. Plusieurs espèces de Plaqueminiers, dont le bois est noir, portent ce nom dans Rumphius. (b.) CAJU-BARAEDAN. Arbre de l'Inde, à feuilles pinnées avec impaire, dont les fruits sont hérissés de pointes assez dures pour servir à râper les racines dont on se nourrit dans ce pays. On ignore à quel genre il se rapporte, (b.) CAJU-RAVANG. V. Bawang. (b.) CAJU-BELO. Synonyme de Bois de pieux, (b.) CAJU-RESAAR. Nom macassar du Mûrier de l'Inde. (b.) CAJU-BESSI, ou Bois de fer. Arbre d'Amboine abois très-dur , de la famille des légumineuses. Loureiro pense qu'il appartient peut-être à son genre Baryxyle. (b.) CAjU-BOBA. V. Boba. (b.) CAJU-CALOWAI, on Bols des dards. Arhre d'Amboine, qu'il y a lieu de croire être le même que le Badamier benjoin, (b.) CAJU CAMBING. F. Cambing. (b.) CAJU CANTEKKA. C'est, à Java, I'Avicenne to- ÛI ENTE USE. (b.) CAJU-CASTURI, ou Bois de musc. Arbre du Pcgu , dont le bois jeté sur le feu répand une odeur de musc. On ignore à quel genre il appartient, (b,) CAJU-CUDA. Nom malais d'une Bignone ( Bignonia spalhaim), figurée dans Rumphius, vol. 3, pi. 46. (b.) CAJU-CUNING. Arbre d'Araboi^ie, appelé âixssi arôre 574 G A J de nuit , à raison «le Tépaisseur de son ombre. Il est figuré dans Rumphlus , vol. 3 , lab. 54- On ignore à quel genre il appartient, (b.) CAJU-CUTANA. Synonyme d'ANASSER. (b.) CAJU-GALEDUPA. V. au mot Galedupa. (b.) CAJU-KOLLANDA. C'est le Chêne des Moluques de Linnacus; mais plutôt un Laurier, au dire de Dupelit- Thouars. (b.) CAJU-IATI. Synonyme de Teck, (b.) CAJU-ITAM. Arbre à buis noir ^ d'Amboine , qui paroîl devoir se rapporter au Canang. (b.) GAJU-JAPAN. Espèce du genre Poincillade ( Poin- ciana ohila ). (B.) CAJU-JAWA. Synonyme du Sesban à graî^des fleurs. (B) CAJU-KELAN. V. Mélaleuque. (b.) C\JU-LANGIT. V. Langit. (b.) CAJU-LAPIA. Arbre d'Amboine à feuilles alternes et à fleurs en grappes terminales, qui est figuré dans Kumphius, vol. 3, pi. i3o. On ne peut indiquer le genre auquel il ap- partient, (b.) CAJU-LOBE. Arbre d'Amboine, dont le bois sert à faire des torches. Rumphius Ta figuré vol. 3, pi. 49 ï mais tout ce qu'on en peut dire, c'est qu il se rapproche des Ery- throxyles. (b.) CAJU-MATTA-BUTA. Il paroît que c'est I'Agalloche. (B.) CAJU-MARIA. V. Calaba. (ln.) C AJU-M ERA. Trois arbres portent ce nom dans Rum- phius, et paroissent tous appartenir au genre Jamboisier, Leur bois est rouge, (b.) CAJU-MONl. Les habitans, aux îles Malaies, donnent ce nom au Murraye. (b.) CAJU-NASSI. Synonyme de Dartus (b.) CAJU-PALAC A. Un des plus grands arbres d'Amboine , figuré par Rumphius , vol. 3, pi. 126. Il aie bois tendre et nullement propre à la charpente. Le genre auquel il appar- tient nest pas connu, (c.) CAJU-PUTI. Synonyme de Cajeput. V. ce mot et celui MeLAI.EUQI E. (B.) CAJU-RADJA. Plusieurs arbres portent ce nom à Am- boiue , et tous ont le bois très-léger. Le plus connu a beau- coup de rapports apparens avec IHenandier, il peut ap- partenir au genre Marcarangue de Dupetit - Thouars. V. Rumphius , vol. a , pl. 83. (B.) ÇAJU-RAPA. KRapa.(b.) (^ ^ K 575 CAJU SALOWACKO POETI. Nom malaîs de Vmk- lum/herafalcata, L. ; le clypeariu de Rumphius, ( Amb. 3, t. 3). V. CoNDORi. Les Chinois donnent aussi ce nom à l'adiantc che- veux de Vénus ou capillaire hlanc, espèce de fougère, (desm.) CAJU-SAjNGA. Arbre des Moluq^ues, que Lamarck rap- porte aux Badamiers; mais comme il ilue de son écorce un suc laiteux, susceptible d'être employé comme vernis, ce qui n'a pas lieu dans les autres espèces de ce genre , ou peut douter s'il lui appartient, (b.) CAJU-SAWO. Synonyme de Caju-Radja. (b.) CAJU-SONTI. V. CossiR. (b.) CAJU-SOSSU. Nom malais de I'Ahouai des Indes, (b.) CAJU-SOULAMOÉ. V. Bouati. (b.) CAJU-TOLA. On donne ce nom, à Java , à un arbuste qui a beaucoup de rapports avec les Aquilices et avec les ACHITES. (b.) CAJU-ÏIJAMMARA. Nom malais de deux espèces de FiLAO, figurées par Rumphius, vol. 3, pi. $7 et 58. (b.) CAJU-UL.\R. Espèce de Yomique de Java , qui se rapproche beaucoup de celle des boutiques, (b.) CAKALIA, Car.alia. Il esta peu près impossible de rap- porter celte plante de Dioscoride à l'une de celles que nous connoissons. Adanson pense, d'après des botanistes plus anciens, quelle doit être une espèce de cacalie. Par la figure de Morison, qu'il a désignée , l'on voit qu'il la regardoit commit iecaraliaa/pina, Linn. Cependant ce nom de cakaiia, qui, en grec, signifie sécher et brûler, ne paroît pas con- venir à cette plante de Linn^eus, ni aux tussilages, autres plantes que 1 on a pensé être le cakaiia des anciens, à moins que ce ne soit par antiphrase. Quoi qu'il en soit , Linoœus a laissé le nom de Cacalie au genre dans lequel rentre la plante d' Adanson. (ln.) CAKAREL. Ce nom se donne au Spare mendole, à Marseille, (b.) CAKATO. F. Kakatoès, (desm.) CAKATOCA ou CATACOUA. T. Kakatoès, (s.) CAKENAN. Nom indien du clitorla tematea^ qui croît aux environs de Pondichéry. (ln.) C AKILE, Kaklle. Genre de plantes de latétradynamie sili- culeuse, et de la famille des crucifères , qui a pour caractères: un calice de quatre folioles conniveutes ; une corolle ouverte, à quatre pétales arrondis; sixétamines, dont deux plus cour- tes; un ovaire supérieur, surmonté d un style filiforme à stigmate simple; une siiiculesubéreuse, oblongue, acuminée, 576 C A L à quatre angles oblus, bi-articulée, se séparant dans les artî- calations ; à articulation supérieure très-grande, profon- dément échancrée à sa base, uniloculaire, monosperme-, à articulation inférieure pojilc, presque turbinée, tantôt solide, tantôt uniloculaire, et alors stérile ou monosperme. Les cakiles faisoient partie du genre des Buniades de Lin- nœus; nnais ils en ont été séparés, à raison de 1 organi- sation fort différente de leur silicule. On en compte trois espèces. Le Cakile maritime , Bunîas c.aklle^ Linn., dont les feuilles sont pinnées, les découpures linéaires et un peu dentées. On iî; trouve sur le bord de la mer, en Europe , et on Temploie contre le scorbut et la colique; c'est le plus commun. Les autres sont le Cakile d'Esypte, et celui a feuilles de Ca- MÉLIME. (b.) CAKRIS, de Dioscoride. V. Armarintue. (ln.) CAKATOON. V. Cakatoca. (desm.) CALAB. Nom arabe du (iaÉMiL. (b.) CALABA, CaluphyUimt. Genre de plantes de la polyan- drie monogynie , et de la famille dçs gultifères, dont les ca- ractères sont : un calice coloré , caduc et composé de quatre folioles ; quatre pétales ovales, arrondis, concaves, ouverts , dont deux extérieurs sont un peu plus petits que les autres; un grand nombre d'étamines ; un ovaire supérieur , globuleux, cbargé d'un style, dont le stigmate est épais et obtus ; une noix spbérique , cbarnuc , contenant un noyau globuleux , dans lequel est une amande. Ce genre renferme trois espèces, qui sont de grands arbres de llnde, à feuilles luisantes, coriaces , remarquables par le nombre et la finesse de leurs nervures latérales ; à (leurs axil- laircs ou terminales , portées trois par trois sur des pédon- cules opposés. Ces espèces diffèrent très-peu entre elles. Le Calaba a fruits RO^ds, Calophyllum inophyllum , Linn. , laisse couler , lorsqu'on entame son écorce , vme li- queur visqueuse , jaunâtre , qui s'épaissit à l'air. C'est la ré- sine tacarnaque, qu'on appelle aussi hautne veii , qui est odo- rante , et qu'on dit Vulnéraire , résolutive , uervale et anodine. V. pi. B. 2 , oùll est figuré. Le Calaba a fruits longs , Calophyllum calaba, Linn. , donne des fruits rouges'que les Indiens mangent, et avec les amandes desquels ils font de Tliuile à brûler. Le (Calaba balsamarie croît à la Cochinchine , et a été établi en titre de genre par Loureiro. Il fournit une résine liquide fort employée en médecine , sous le nom de hayme- marie.Qt on tire de ses semence* une huile bonne à brûler, (b.) CAL 577 C ALAB ASS A. Nom espagnol qui répond aux mois Courge et Calehasse , Cucurbîlu lagenaria , Linn. (ln.) CALABASSEN des Hollandais ; Culhodudi des iJrames. V. Caipa-schora. (ln.) CALABOTIS. Dans le Livre des Prophètes, une plante que Ton rapporte à l'oignon, est indiquée sous ce nom. (ln.) CALABRIA. Nom catalan, sous lequel on a décrit Iç Grèbe huppé dans le supplément à l'Encyclopédie, (v.) CALABRONE. Nom italien des Bourdons, insectes de Tordre des hyménoptères. (DESM.) CALABURE, Muntigia. Genre déplantes de la polyan- drie uionogynie, et de la famille des liliacées, qui est formé par un grand arbre doni les feuilles sont alternes , ovales ^ pointues , dentées , inégales à leur base , couvertes d'un duvet roux, fin comme de la soie. Les fleurs sont axillaires, solitaires , et composées d un calice à cinq ou six décou- pures pubescentes et caduques ; d'une corolle à cinq ou six pétales un peu onguiculés ; d'un grand nombre d'étamines ; d'un ovaire supérieur , globuleux, dépourvu de slvle , et cou- ronné par cinq ou six stigmates épais et persistans. Le fruit est une baie globuleuse , un peu plus grosse qu'une cerise , jaunâtre avec une teinte de rose , divisée intérieurement en cinq ou six loges peu apparentes, par des cloisons mem- braneuses, très-minces, et qui contiennent des semences peu nombreuses , nichées dans une pulpe. Cet arbre est commun à Saint-Domingue. Son bois sert à faire des douves, et son écorce des cordes, (b.) CALAC, Can'ssa. Genre de plantes de la pentandrie mo- nogynie, et de la famille de apocinées , dont les caractères sont : un calice fort petit, persistant , à cinq divisions droites et pointues ; une corolle monopélale , à tube cylin- drique , à cinq divisions ; cinq étamlnes ; un ovaire supérieur oblong , surmonté d'un style filiforme , dont le stigmate est légèrement bifide ; une baie ovoïde , divisée en deux loges contenant une à quatre semences , nichées dans une pulpe. Ce genre contient une douzaine d'espèces , qui sont des arbrisseaux épineux , à épines opposées , quelquefois flori- fères , et faisant les fonctions de pédoncules ; leurs feuilles sont entières , opposées ; leurs fleurs portées sur des pédon- cules axillaires ou terminaux. Ils croissent tous dans l'Inde ou en Arable. L'espèce la plus connue est le Calac a feuilles obtuses , Caiissa rarandas , Linn. , dont les feuilles sont ovales et ob- tuses. Elle se trouve dans l'Inde. Ses fruits sont acides , et on en fait de très-bonnes confitures. F, pi. B. 2 , où elle est figurée. IV. 37 578 C A L Le Calac de l'île Bourbon , où il est connu sous le nom «le bois amer , passe pour une panacée , et sert à faire des gobelets et autres petits meubles, son bois ayant une grande ressemblance de couleur et de compacité avec celui du buis. Une autre espèce qui vient en Arabie, et que Forskaël a décrite, connue genre , sous le nom d'A>TURA, est encore à citer, parce que ses fruits se mangent également. Le genre Ardui>e est le même que celui-ci. (b.) CALADENIE , Cahidcnîa. Genre de plantes de la gvnan- drie diandrie , et de la famille des orcbidées , établi par R. Brown. Il offre pour caractères : une corolle glanduleuse à deux lèvres , la supérieure presque plane, l'inferiem-c on- guiculée, à capuclion presque à trois lobes, chargés de glandes sériales. Ce genre renferme quinze espèces, toutes de la Nouvelle- Hollande, et dont aucune ne se cultive en Europe. Les Glossodies s" en rapprochent beaucoup, (b.) CAL.VDION , Caladium. Genre de plantes établipar Ven- tcnat, aux dépens des GouETS de Linn.eus. Ce genre offre pour caractères : une spalbe ventrue , se re- couvrant dans sa partie inférieure ; un cbaton plus court que la spathe, simple, droit, cylindrique, portant des fleurs mâles dans sa partie supérieure, et des fleurs femelles dans sa partie inférieure ; les premières formées d'anlhèros scssiles disposées en spirales, creusées dans leur contour de douze sillons remplis dépoussière fécondante , en molécules agglu- tinées , et terminées supérieurement par un plateau en forme de losange , parsemé de points brillans , et crénelé à son limbe ; les secondes composées d'ovaires nombreux , orbicu- laires, concaves, astigmate sesslle , même ombiliqué , rem- plis d'une liqueur visqueuse: des glandes oblongucs , obtuses, relevées, disposées sur quatre rangs, remplissant l'espace qui est entre les étamines et les ovaires. Le fruit est semblable à celui des goueis. V. ce mot. Ce genre , que Beauvois a appelé Culcasie, diffère donc des guuets par la situation et la structure des anthères , par la direction et la forme des glandes, par ses stigmates ouibi- liqués, et même par son pollen, \enlenat lui rapporte les GoUETS ESCULEÎST, OVALE, A FEUILLES DE SAGITTAIRE, AR- BORESCENT , et trois autres moins connus. On doit lui donner pour type le Caladion bicolor , dont ce botaniste a publié une superbe figure pi. 3o de ses Plantes du jardin de Cels. Cette belle plante est originaire du Brésil , et se fait remarquer par «es larges feuilles , peltées , sagittées , d'un rouge cramoisi dans le milieu, et d'un vert foncé dans leur contour. On la multiplie de drageons, (t.) C A h 579 CALitt^IATOUE. Nom caraïbe du Polypode crénelé de Swariz. (p..) CALAF. Nom arabe d'un arbuste que quelques voyageurs ont appelé saule, et dont les Egyptiens distillent .la (leur et DUc à la côte de Coro- mandel. (b.) CALAK. Nom persan du Corbeau, (s.) CALALOU. Mets dont on fait un usage journalier dans nos colonies d'Amérique et de l Inde. Sa base est la décoc- tion du fi-uit de la Ketmie esculente, et des herbes cuites, comme la Morelle a fruit noir, les Amaranthes blan- che et VERTE , et son excipient du Poivre long , du Gi- rofle , etc. Les Créoles ne peuvent se passer de Calalou, à tous leurs repas ; mais je n'ai pas pu m'y accoutumer. Sa consis- tance gommcusc , son insipidité naturelle et les épices qui y surabondent, me répugnoient également. (B.) CALAM VC. Nom commun aux Dolics et aux Haricots, à Madagascar, (b.) C\LAMAGR0STE, Calamagrosiis. Genre de plantes établi par Adansnn , réuni aux Roseaux par Linnseus , et rétabli par Rolh et Palisot Beauvois. Le principal caractère de ce genre est de n'avoir qu'une fleur dans chaque balle calicinale, laquelle est composée de de deux valves velues , dont l'inférieure a deux ou quatre dents , et une courte arête au milieu , et dont la supérieure a toujours seulemeot deux dents. 58o CAL Les Roseaux plumeux , des bois et des sables, servent de type à ce gi-nre. (b.) CALAMAJO, CALAMARO, et CALAMARELLL Noms italiens du Calmar ; en anglais, Culainary. V. SÈCHE , Calmar, (desm.) CALAMANDRIÉ, C'est la Germandrée , dans le midi de la France, (b.) CALAMANDRINA. Nom italien des Germandrées. (LN.) CALAMANSAY. Grand arbre des Philippines , employé dans les constructions , mais dont le genre n'est pas connu. (B.) CALAMARIA, Dillen donne ce nom à TIsoète des ma- rais. Ray l'avoit appelée calamistrum. V. Isoèïe. (ln.) CALAMRAC. C'est une espèce d'AcALLOCUE. (b.) CALAMBAU. Nom malais d'une espèce de Poivre {piper dlffusum , Vahl.). (B.) CALAMBOURG. Rois odoriférant, qui diffère peu , à ce qu'il paroît , de I'Agallocue. (b.) CALAMENT , Melissa calnmintha y Linn. C'est le Cala- MINTUA des Grecs et des Latins , le CalâMENTa des Ita- liens , le Calamint des Anglais, (ln.) CALAMINE , Calamina. Genre de Graminées étahli par Palisot Reauvoispour placcrl'ApuîDÉEMUTlQUE de Liuuieus, qui s'écarte des autres. Ses caractères sont : épiilets enve- loppés dans une spathe, et composés de six fleurs, dont quatre mâles ou neutres, verticilléesàlabase, et deux, l'une sessile, l'autre pcdonculée au sommet; chaque balle calicinale a deux valves assez longues , et chaque balle florale pourvue de deux valves membraneuses , transparentes ; écailles tron- quées , frangées. Ce genre se rapproche de I'Anthistérie. (b,) CALAMINE , Pierre calaminaire ou Calamité , et Cadmie fossile ou native. Minerai de zinc , dans lequel ce métal est combiné , soit avec l'oxygène , soit avec l'acide car- bonique, et plus ou moins mélangé d'oxyde de fer ou de ma- tières terreuses, qui est employé a la fabrication du laitcm ou çuhre jaune ^ en Allemagne et en Angleterre. Ce n'est que depuis un petit nombre d'années que l'on sait que les diverses variétés des mines de zinc, décrites par les auteurs sous le nom commun de calamines , constituent au moins deux espèces particulières de ce g;.'nre ; la science en est redevable aux savantes recherches de M. Sjuithson , chi- qiisle anglais, et à celles de M. JBerlliierj ingénieur au Corps CAL 58i Pvoyal des Mines. Transact. philos, de i8o3 etJourn. des Mines. V. Zinc. La pierre calaminaire est quelquefois un mélange de carbo- nate cl .d'oxyde de zinc. (l.uc.) CALAMITE. V. Calamine, (luc.) CALAMITE. Nom spécifique d'un Crapaud, (b.) CALAMOXEliNUS. Nom que Nozmann a imposé à la fawetle proprement dite , de Buffon. V. Fauvette grlse. (V.) CALAMUS AROMATIQUE. Nom donné à plusieurs substances végétales odorantes qui viennent de ITnde. Parmi elles, on peut citer la racine de TAcore odorant, le PiOTang VRAI et le Barbon nard. Mais onest peu d'accord sur le nonx des plantes qui fournissent les autres espèces de calamus con- nues dans les boutiques d'apothicaires. (B.) CALANCHOE. V. Kalankoé. (b.) CALANDRE. V. Alouette calandre. C'est, en Pro- rence et dans l'Orléanais , le nom du Cochevis. (v.) La Calandre du Cap DE Bonne-Espérance. F. Alouette A cravate jaune, (v.) La Calandre de Mongolie. V. Alouette de Mongolie. La Calandre de Sibérie. V. Alouette de Sibérie, (v.) CALANDRE , Calandra. Genre d'insectes de l'ordre des coléoptères, sect. des tétramères, famille des rhynchophores, ayant pour caractères : antennes insérées à la base d'un pro- longement antérieur, en forme de trompe. Coudées, de huit articles, dont le dernier en massue ou en bouton. Les calandres ont été séparées , par M. Clairville , du genre des charansoiis {ciirru/io) de Linnœus , et se distinguent de tous les autres de la même famille , par leurs antennes in- sérées à la base latérale et inférieure de la trompe , près des yeux , et composées seulement de huit articles , dont le pre- mier fort long , les six suivans presque grenus , très-courts , et le huitième ou le dernier , comprimé , formant un bou- ton , tantôt presque triangulaire ou conique, tantôt presque ovoïde ; sa substance intérieure est membraneuse et présente quelquefois l apparence d un neuvième article. Le corps de ces insectes est elliptique , rétréci aux deux bouts et déprimé en dessus. Il est revêtu d'un derme écailleuxetfortdur. La tête se termine par une trompe longue, cylindrique, avancée et un peu courbée, sans sillons surles côtés. Les yeux ne sont point saillans , et embrassent, par-dessus, les côtés de la tête. La bouche est très-petite , avec les mandibules dentelées ; les palpes à peine perceptibles, surtout les labiaux, coniques; les mâi.hoircsciiiées ou velues, et la lèvre cornée ou linéaire. L es- ■.3. C A L ircmité postérieure de Tabdoinen rt'est point couverte par les étuis , et finit en pointe. Les pieds sont robustes , avec les jambes terminées par un fort crochet, souvent ciliées en des- sous, et les tarses repliés sous elles ou rejetés en arrière; Jeur pénultième article est plus grand, en forme de cœur, et velu ou spongieux en dessous. Ces insectes marchent lente- ment, mais ils se cramponnent avec force sur différens corps. La Calandre du blé, Cahmdra granaria , Oliv. , Col., ium. 5 , «." 83 , pi. \Ç> ,Jîg. 196, a. b.; Curai/io granarhis., Linn. An- tennes en massue ovale ; corps brun , très-ponctué ; corse- let presque aussi long que les élytres, chargé de gros points enfoncés; élytres ayant des stries profondes et pointillées. De tous les insectes de ce genre , il est le plus commun et le plus redoutable pour nous, puisqu'il attaque la principale base denoLre nourriture; il est quelquefois en sigrand nombre dans un monceau de blé , qu il gâte tout , et ne laisse exacte- ment que le son , c'est-à-dire , Tenveloppe du grain. Une larve est toujours seule dans un grain de blé ; c est dans cette loge qu'elle prend son accroissement aux dépens de la farine dont elle se nourrit ; à mesure qu'elle mange , elle agrandit son logement, afin qu'il soit assez spacieux pour la contenir sous la forme de nymphe. Celte petite larve , fort blanche, a la forme d'un ver allongé et mou , et le corps composé de neuf anneaux saillans et arrondis ; elle est longue à peu près d une ligne, a une tcte arrondie , jaune , écailleuse , et munie des organes propres à ronger la substance du grain. Lorsque l^ larve a mangé toute la farine, et qu'elle est par- venue à sa grosseur, elle reste dans l'enveloppe du grain, où elle se métamorphose en nymphe d'un blanc clair et trans- parent. On distingue sous son enveloppe , la trompe , les antennes, qui sont ramenées en avant , et le reste de l'insecte. Dans cet état , il ne prend point de nourriture , il ne donne aucun signe de vie que par la partie inférieure de la nymphe, capable de quelques mouvemens quand on l'agite. Huit ou dix jours après cette première métamorphose , l'insecte rompt l'enveloppe qui le lenoit emmaillollé , il perce la peau du grain pour se pratiquer une ouverture et sortir de sa prison : la calandre paroît alors sous sa dernière forme. En général, ce qui sert de nourriture aux insectes dans leur état de larve ou de chenille , ne leiir convient plus dans leur état parfait. H n'en est pas ainsi de celui-ci , s'il faut en croire quelques naturalistes : à peine est-il sorti de son état de nymphe , qu'il perce l'enveloppe des grains pour s'y loger de nouveau, et se nourrir encore de leur farine. Nous devons penser que la calandre, dans son état d'insecte parfait, ne se nourrit de la farine du blé que auand elle ne trouve pas C A L ■ 583 mieux , et que si elle paroît rechercher les tas de blé , c'est pour ydéposer ses œufs. Les premières considérations peuvent n'être pas hasardées; car en visitant des monceaux de blé attaqués par des calandres , on trouve souvent l'insecte logé dans I intérieur du grain ; sa couleur noire n'annonce pas qu il sort récemment de son enveloppe de nymphe , puisqu'il est couleur de paille dès qu il vient de quitter son fourreau. Ce- pendant il fautcroire , sans doute, qu'il occasione bien moins de dégât dans ce dernier état que dans celui de larve. Pendant long-temps on a cru qu'un monceau de blé échauffé ou des grains germes par Thumidilé , engendroient des ca- landres. Quelques naturalistes qui , sans doute , s'étoient peu appliqués à observer cette espèce dinsecles , ont assuré que la calandre déposoit ses œufs sur les épis , lorsque le grain éloil encore en lait, et quelle éloit transportée avec le blé dans les greniers : des obseiTations plus exactes ont détruit ces erreurs. La calandre n'est pas plutôt sortie de son enve- loppe de nymphe , qu'elle est en état de s'accoupler, comme la plupart des insectes , pour reproduire son espèce. Son ac- couplement est toujours relatif à un certain degré de chaleur : quand la chaleur est au-dessous de huit ou neuf degrés , ces insectes n'ont pas assez de vigueur pour chercher à s'accou- pler ; ils vivent dans un état de repos et même d'engourdis- sement s'il fait froid, et ils sont alors incapables de nuire. Suivant la saison et le pays , la ponte commence plus tôt ou plus tard : le mois d'avril sert d'époque à la ponte , pour les parties méridionales delà France, et elle s'y propage souvent jusque vers le milieu de septembre; ainsi le dégât des grains doit être beaucoup plus considérable dans ces pays que dans ceux du nord. Tant qu'il fait chaud , ces insectes s'accouplent très-souvent ; ils restent unis long-temps dans cet acte ; on peut les balayer , les transporter , sans qu'ils se désunissent. La femelle fait par conséquent sa ponte dans tous les mois où la chaleur est à un degré convenable ; dès qu'il commence à faire froid le matin , elle cesse de pondre. Depuis le moment de l'accouplement jusqu'à celui où 1 in- secte paroît sous la forme de calandre^ il s'écoule environ quarante ou quarante-ciuq jours : on voit par- là qu il, y a dans une année plusieurs générations de ces Insectes , qui multiplient encore davantage dans les pays fort chauds. D"a- près une table formée sur la multiplication des calandres , il résulte qu'en ajoutant ensemble le nombre de chaque géné- ration , on a la somme totale de six mille quarante-cir.q ca- landres, provenant d'une seule paire pendant cinq mois, à dater de la fin d'avril jusque vers le milieu de septembre , où la liqueur se soutient dans le thermomètre au-dessus de quinze 584 ' CAL degrés , et ne descend guère plus bas dans les parties méri- dionales de la France. On ne doit plus être étonné si des monceaux énormes de blé sont si promptement dévorés. Dès que la femelle de la calandre a été fécondée , elle s'en- fonce dans des tas de blé pour déposer et cacher ses œufs , immédiatement sous la peau des grains ; elle y fait une piqûre qui la tient un peu soulevée en cet endroit, et y fonne une petite élévation peu sensible à la vérité. Ces trous ne sont pas perpendiculaires à la surface des grains , mais ob!i(jues ou même parallèles , et bouchés d une espèce de gluten de la couleur du blé. 11 paroît que ces insectes commencent à en- foncer , entre la peau et la substance du grain , le petit dard caché sous la partie inférieure de la trompe. La femelle ne met jamais qu un œuf à chaque grain : cc^t œuf ne tarde pas à éclore ; au bout de quelques jours , il en sort une petite larve , qui , logée dans le grain , est parfaitement à Tabri des injures de 1 air , parce que ses excrémens servent à fermer l'ouverture par où elle est entrée , de sorte qu'on a beau re- muer le blé , elle n'est point incommodée des secousses. C'est dans les tas de blé qu'on trouve ordinairement les calandres , à quelques pouces de profondeur , et non pas à la surface, à moins qu'on ne les ait troublées dans leur retraite, et qu'elles ne cherchent à s'enfuir ; c'est là qu'elles vivent , qu'elles s'accouplent assez communément, et que les femelles font leur ponte. On ne peut guère connoitre , en voyant les grains, quels sont ceux qui sont attaqués, puisqu'ils ont la même forme et la même apparence que ceux qui sont in- tacts : on peut le connoîlre au poids , et la marque la moins équivoque , c'est lorsqu'on jette plusieurs poignées de grains dans l'eau ; ceux qui paroissent beaux et surnagent , annon- cent qu'ils ont perdu une partie de leur substance farineuse par les dégâts des ralandres. , Tant qu'il fait chaud , les calandres ne quittent point le tas de blé dont elles se sont emparées , à moins qu'on ne les oblige à en déloger et à l'abandonner, en le remuant avec des pelles, ou en le passant au crible. Dès que les matinées com- mencent à devenir fraîches , toutes les calandres , jeunes et vieilles , abandonnent les monceaux de blé , qui ne sont plus une retraite assez chaude pour elles; elles se retirent dans les fentes des murs , dans les gerçures des bois , des planchers ; on en trouve quelquefois derrière les tapisseries, sous les che- minées , enfin partout où elles peuvent trouver une retraite qui les garantisse du froid. C'est à tort cependant qu'on a pensé que les calandres restent dans l'engourdissement pen- dant tout l'hiver , pour regagner , au retour du printemps , les las de blé qu'elles ont abandonnés, et y recommencer C A L 585 leur ponte. Une règle générale et constante parmi les in- sectes , c'est que ceux qui se sont accouplés , périssent bien- tôt après , et qu'ils ne passent l'hiver que dans l'œuf ou dans Tétat de larve : il est sans doute rare que ceux même qui ne sont pas épuisés en remplissant le vœu de la nature , puissent braver la rigueur de la saison , et ne périssent avant que le printemps arrive. On a dû s'occuper sans doute à trouver des moyens propres à détruire les ailandres ; mais tous ces moyens ont eu si peu de succès jus(ju'à présent , qu'on peut les regarder à peu près comme inutiles. La plupart consistent dans des fumigations de décoctions., composées d herbes d'une odeur forte et dés- agréable. Le résultat de tous ces procédés a été de commu- niquer au blé une odeur fétide et dégoûtante , sans nuire aux calandres^ qui, enfoncées dans des tas de grains, ne pou- voien.t point en être incommodées : l'expérience a prouvé d'ailleurs que les odeurs qui nous paroissent les plus dés- agréables , n'occasionent sur les calandres aucun effet nui- sible , et quand même elles pourroient leur nuire , il est dif- ficile qu'elles parviennent jusqu à elles ; celles qui se trouve- roient à la surface du monceau de blé , s'enfonceroient tout de suite , ou abandonneroient le grenier , pour revenir quand la mauvaise odeur se seroit dissipée. L'odeur de Ihuile essen- tielle de térébenthine ne paroilleur causer aucune souffrance ; la fumée du soufre, si active pour rompre Télnslicité de 1 air, est sans succès pour suffoquer et faire mourir les calandres , qui n'ont pas besoin , pour respirer , de la même quantité d air que les grands animaux. Toutes ces fumigations sont encore plus infructueuses pour détruire les larves , qui font cependant les plus grands dégâts. Quelques économistes ont pensé que pour garantir le blé des calandres , il suffisoit de le mettre dans des caves boisées , ou de le cribler en hiver. Mais en mettant le blé dans des caves , il seroit difficile de le préserver de rhumiùilé , qui le feroit germer et pourir ; d'ailiers les calandres n'y seroient que plus tranquillement et plus sûrement pour commettre leurs ravages. Le criblage est très-inutile en hiver, parce que, dès qu'il fait froid, les calandres quittent les tas de blé ; ce nioven est très- infructueux pour détacher les œufs , qui sont si bien collés et si adhérens au grain , qtt'il est impossible de les séparer en le criblant ou en le remuant à la pelle. Des expériences ont constaté qu'une chaleur subite de dix- neuf degrés est suffisante pour faire périr les calandres s^ns^ les brûler ; mais cette raréfaction subite de l'air ne sauroit suffoquer ces insectes lorsqu'ils sont enfoncés dans un mon- ceau de blé. On a observe qu'il falloit une chak'ur de soixante 586 ' CAL à soixanie-dix degrés pour faire mourir les ralondres dans Té- tuve ; mais cette chaleur excessive , qui a aussi l'avantage de détruire les œufs et les larves renfermés dans le grain, est capable de trop, dessécher le blé , même de le calciner , et ne le préserve pas des insectes qui sont restés dans les greniers , et qui vont 1 attaquer s ils n'en ont pas d'autre. Comme les calandres sont incapable-- «i .• nuire pendant le froid , qu'elles cessent alors de manger et de multiplier, on a aussi pensé à subsliluer le froid à la chaleur : on a proposé en conséquence un ventilateur , dont l'effet seroit d entrete- nir dans un grenier , un air assez froid pour que ces insectes fussent réduits à ne f;;ire aucune des fonctions nécessaires pour conserver leur existence et multiplier. En continuant l'action de ce ventilateur pendant tout l été, on pourroit obli- ger les ra/artdresk déloger, ou, en les engourdissant, elles deviendroient incapables de nuire. Celle méthode paroît d'au- tant plus efficace , qu'elle est relative à la manière de vivre de ces insectes. Nous n indiquerons pas plusieurs autres moyens fondés sur des suppositions gratuites et fausses ; mais nous ferons encore mention d un procédé aussi simple que peu dispendieux , et qui mérite I attention de ceux qui s'intéressent à la conser- vation des grains. Lorsqu'on s'aperçoit, au retour du prin- temps , que les ralandres sont répandues dans les monceaux de blé qui ont passé l'hiver dans les greniers , il faut en for- mer un petit tas de cinq ou six mesures, qu'on place à une distance convenable du tas principal ; ou remue alors , avec la pelle , le blé du principal monceau où ces insectes se sont établis, hcs calandres , qui aiment singulièrement la tranquil- lité, étant troublées par ce mouvement, cherchent à s'enfuir , à s'échapper, et voyant un autre tas de blé à côté de celui d'où on les force de s'éloigner , elles courent s'y réfugier. Si elles cherchent à gagner les murs pour se sauver, ce qui est rare, les personnes qui veillent à leur fuite , ont soin de les rassembler avec un balai , qifelles doivent avoir à la main , vers le tas où les autres se retirent, ou de les écraser avec le pied; cela est d'autant plus facile que cet insecte ne bouge plus ; il reste immobile comme s'il éloit mort , dès qu'on le louche ; si on l'a ramené près du petit monceau de blé mis en réserve , il cherchera tout de suite à y entrer et à s'y en- foncer , dès qu'on ne l'inquiétera plus avec le balai. Lorsque toutes les calandres se trouvent rassemblées , on apporte de l'eau bouillante dans un chaudron , on la verse sur le blé , qu'on remue en mêine temps avec une pelle , afin que l'eau j>énètre partout avant de se refroidir : tous ces insectes ineu- icotbrtilés ou *îionffés dans le moment. On élend ensuite le C A L S87 blé pour qu'il puisse se sécher ; après quoi il est facile , en le criblant , d'en séparer les calandres mortes. Il faut obser- ver qu'il est essentiel tle faire cette opération au corrunen- cement du printemps , afin de prévenir la ponte de ces in- sectes ; si on la faisoit trop tard , ce nioven seroit infruc- tueux , parce que les œufs déposés et collés au grain , dont ils ne se séparent point, quoiqu'on l'agite avec violence , don- aieroient une génération de calandres qui détruiroil tout le blé qu on veut conserver. La génération qui existe , it'est dange- reuse qu'en donnant naissance à celle qui lui succède : c'est donc celle-ci qu'il faut prévenir , en détruisant la première. Ce moyen peut être exécuté en grand comme en petit, sans occasioner une dépense considérable, qui empêche souvent l'exécution des meilleurs projets. Calandre du riz , Calandra oryzœ , Oliv. , ibid. pi. 7 fig. 81 , a, b ; presque semblaljle à la précédente , dont elle diffère par ses élytres , ayant chacune deux taches fauves. Sa larve attaque le riz et les grains de mil. Calandre palmiste , Calandra palmamm; charanson pal- miste., lî. 23 , fig. 11; Oliv. iùid. pi. 2 , Jig. 16, a , b ; curculio palmamm, Linn. ; antennes en massue tronquée, presque triangulaire ; corps très-noir, long de près de deux pouces , avec les élytres striées, et l'extrémité supérieure de la trompe couverte de poils soyeux. Sa larve , connue sous le nom de ver palmiste, vit de la substance du tronc des palmiers; elle est ovale , très-dodue et blanchâtre. Les naturels de la Guyane , de Surinam, etc. , la font rôtir et la mangent comme un mets très-délicat. Elle se construit, avec des parcelles de fibres de cet arbre, une grosse coque où elle se métamorphose. CalaiNDRE raccourcie, Calandra nhhremaia, Oliv., ihid. pi. \^,Jig. igS, a, b. Cette espèce est la plus grande de celles qu'on trouve en Europe, et a quelquefois huit lignes de long. La massoe des antennes est ovoïde ; le corps est d'un noir luisant, avec le corselet pointillé ; les étuis striés et pointillés dans les intervalles des lignes ; ils sont quelque- fois d'un brun marron. On la trouve à terre, dans les champs sablonneux, (o et L.) CALANDRIA. Nom que les Espagnols du Paraguay ont donné à des oiseaux qui ont une grande analogie avec \es Moqueurs. V. le genre Merle, (v.). CALANDRINO. Nom italien de la Farlouse (s.) CALANDROTTE. Un des noms vulgaires des Grives MAUVIS et LITORÎÎE. (V.) CALANGARL V. Copous. (b.) CALAO, Buceros. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvai^S 58S C. A L et de la famille des Prionotes. V. ces mots. Caractères : bec long, très-gros, grand, cellulaire, arqué en faux, à bords dentelés chez la plupart , quelquefois entiers ; mandibule supérieure casquée, rarement simple; narines petites, ovales, ouvertes, situées à la base du bec; paupière supérieure ci- liée ; langue courte , étroite , pointue; 1/"= rémige la plus courte des primaires ; les 2/ et 5.« à peu près égales entre elles et les plus longues de toutes ; queue composée de dix il douze rectrices ; quatre doigts, trois devant, un derrière; rintermédiaire étroitement uni avec l'externe jusqu'au-delà du milieu, et avec l'interne jusqu'à la 2.« phalange. Une telle réunion forme en dessous une plante de pied , ce qui a valu à ces oiseaux , qui ont les doigts ainsi conformés , le nom de phiihpodes. Cette plante de pied est, chez les ca- laos^ couverte d'une peau raboteuse. Si l'on s'attachoit aux diverses formes du bec de ces oi- seaux, on seroit forcé de faire autant de.genres que d'espèces? il en est de même des variétés d'âge ; car, dans chaque espèce , le bec varie dans les premières années ; en effet, M. Levail- lanl a remarqué que les calaos à bec casqué naissent tous avec un bec presque simple et qui, dans leur jeunesse , n'est surmonté que d une très-petite proéminence , laquelle , à mesure que l'oiseau avance en âge, croît, grandit, change peu à peu , se forme et ne prend enfin celle qui lui est propre que lors(pie le calao est parvenu à son état parfait. Ce chan- gement de bec se fait aussi remarquer chez les macareux. Le bec monstrueux des calaos ïi'esl ni fort, à proportion de sa grandeur, ni utile, à raison de sa structure; il est, au contraire, dit le Pline français , très-foible et très-mal conformé , et nuit plus qu'il ne sert à l'oiseau qui le porte : le bec n'a point de prise ; sa pointe , comme dans un levier très-éloigné du point d'appui , ne peut servir que mollement ; sa substance est si tendre qu'elle se fêle à la tranche par le plus léger frottement ; mais ce que ne savoit pas Buffon , et ce qu'on doit aux observations de M. Levaillant, c'est que les cassures accidentelles que cette parlie éprouve, se raccommodent tous les ans; la corne du bec repousse d'elle-même, à chaque mue de l'oiseau, et celte pousse continuelle rend toujours aux becs leur premièie forme et leurs dentelures naturelles. Les calaos appartiennent tous à l'ancien continent ; ils habitent l'Afrique et les Grandes Indes ; cependant il faut en excepter une espèce qu'on a nouvellement découverte à la Nouvelle-lïollande. Ces oiseaux se tiennent ordinaire- ment en grandes bandes; ils vivent d'insectes, de reptiles, font la chasse aux petits quadru]rèdes , tels que rats et souris; mais avant de manger ces animaux, ils les aplalissent,^ . CAL 58ç, )es amollissent dans leur bec, et les avalent enlicrs; ils re- cherchent aussi les charognes et s'en nourrissent, comme les vautours el les caracaras ; cependant ils donnent la préférence aux intestins. M. Le vaillant prétend que ces oiseaux ne tou- chent point aux fruits; néanmoins, si l'on consulte Bonlius, on voit que le calao des Wloluques se nourrit dii fruits, principale- ment de noix muscades el de noix vomiques; de plus, George Castel nous assure que le calao des PJiillppincs vit de figues , d'amandes , de pistaches el autres fruits qu il avale entiers. Les calaos marchent peu et fort mal , sautent dos deux pieds quand ils veulent changer de place ; ils se tiennent, ordinairement sur les grands arbres , et de préférence sur les arbres morts sur pied , dans les trous desquels ils nichent , et à leur défaut , proche le tronc sur les plus grosses branches. La ponte est, pour Tordinaire, de quatre ou cinq œufs. Parmi le grand nombre de calaos décrits ci- après, peut-être s'y trouve -t- il des espèces purement nominales ; mais on ne peut les indiquer si on ne les a pas toutes observées dans la nature vivante. A. Bec casqué. Le Calao d'Abyssinie, Buceros abyssiniens, Lath. , pi. enl, n.° 779 de Vllist. mit. de Buffon, a trois pieds deux pouces de longueur; le bec long de neuf pouces, légèrement arqué, aplaîi et comprimé par les côtés ; les deux mandibules creusées intérieurement en gouttières, et finissant en pointe mousse; la supérieure , surmontée à sa base d'une excroissance cor- née , de deux pouces et demi de diamètre et de quinze lignes de large à sa base , si mince qu'elle cède sous le doigt; la h.au- teur de cette corne et du bec , prise ensemble et verticale- ment, est de trois pouces huit lignes; il y a sur les côtés do la mandibule supérieure , près de l'origine , une plaque rou- geâtre ; les paupières sont garnies de longs cils , les yeux sont entourés, et la gorge et le devant du cou, couverts d'une peau nue , d'un brun-violet. Le plumage est nf)ir, excepté les grandes pennes des ailes qui sont blanches ; les moyennes et une partie des couvertures sont d'un brun tanné foncé. C'est ainsi que ce calao est décrit dans Buffon. Cette description ne convient qu'au jeune oiseau , à ce que nous assure M. Levaillant , qui en a publié la figure, ainsi que celle de l'adulte, pi. 23o et aSi des Ois. d'Afri(jue, sous le nom de Calao caroncule. Le vieux est , dit-il , de la grosseur du coq d'Inde , et a la gorge caronculée ; le bec très-grand, très-gros, avec un casque à cannelures arrondies en dessus , ouvertes par devant , où le bord des cannelures forme un trèfle régulier. Tout son plumage est d'un noir foncé , et les premières pennes des ailes sont Sgo CAL d'un blanc fauve. Le casque du jeune est uni , bombé de chaque côté , à arête tranchante , et fermé par-devant ; son plumage est d'un noir brunâtre. Bruce , qui Ta observé dans son pays natal , et h qui nous devons la connoissance de ses mœurs et de ses habitudes, lui donne près de trois pieds sept pouces de longueur ; un plumage fuligineux , quelques protubérances sur le cou , comme celles du dindon mâle, d'un bleu clair, changeant en rouge dans certains momens ; les yeux rougeâtres. Cet oiseau se trouve en Abyssinie , communément dans les champs où croit le /e/. Il mange les gros coléoptères verts, qui se trouvent en abondance sur celte plante. Sa chair a une odeur fétide , ce qui fait croire qu'il se nourrit aussi de charognes. On le nomme dans la partie de l'est, abha gumba^ et dans celle de l'ouest , erkooms ; enfin , sur les fron- tières de Sennara et de Raas cl f tel, on l'appelle V oiseau du deslin {ieir el nadi/a.) 11 niche sur les grands arbres les plus tojuffus, et quand 11 peut, proche des grands édifices; son nid est couvert comme celui de ia pie, et quatre fois aussi large que celui de Vaigk ; il l'appuie , l'affermit contre le tronc , el ne le place pas à une grande hauteur -, l'entrée est toujours du côté de l'est. 11 est à présumer que sa ponte est nombreuse, car on vu des vieux accompagnés de dix-huit jeunes qui, à terre, les suivoient pas à pas ; mais lorsqu'ils sont forts, ils s'accouplent deux à deux , et chaque couple se tient éloigné l'un de l'autre, soit qu'ils volent, soit qu ils soient à terre. Le Ca.lao d'Afrique. V. C\l\o br\c. Le Calao a bec «lanc , Buceros alhirostm ^ Vieill. , pi. i^ des Ois. rares de Levaillanl , a beaucoup d'analogie avec le calao du Mahihar. lin comparant ces deux ra/aos , il est difficile de ne pas les regarder comme oiseaux de la même espèce ; la dissemblance la plus remarquable ne consiste que dans la forme du casque; et l'on sait que sa confor- mation varie avec 1 âge. Cependant M. Ltvaillant nous assure que c\si une espèce dislincte qui se trouve à Chandernagor. Son bec est long de quatre pouces trois lignes , dentelé irré*- gulièrement sur les bords, et terminé en pointe mousse ; le casque en occupe les deux tiers et s'étend sur le front auquel il adhère ; une huppe pendante, composée de longues plumes effilées ; la tèle, le cou, le dos, le croupion et les couver- tures des ailes , les pennes , ainsi que celles de la queue , d'un noir à reflets verdâtres; une large tache blanche à l'ex- trémité de la plupart de ces pennes; le dessous du corps d'un beau blanc; les pieds, les doigts elles ongles noirs. Le Calao a bec ciSEr.É. Dénomination appliquée par Levaillant au Calao de l'île de Panay. K. ci-après. ^ A L 591 Le Calao bicorine. F. Calao des Philippines. Le Calao blanc, Buceivs alhus^ Lath. On ne connoîl pas le pays quliabite cet oiseau, il a été pris en mer, près les lies de rarchlpt;! des Larrons, et on n'a de son physique qu'une description incomplète. Grandeur d'une oie; bec très-grand, courbé en f:Rix et noir; cou étroit et long d'un pied; tout le plumage d'un blanc de neige ; pieds pareils au bec. Le Calao brac, Buceios africanus ^ Lath. 11 est aussi grnnd qu'un dindon; sa tôle seule et le bec ont ensemble dix-huit pouces de longueur; il y a sur ce bec , mi-parli de jaune et de noir , une excroissance cornée dune grosseur considé- rable, dont la partie antérieure se prolonge en avant en forme de corne presque droite, et la postérieure couvre , en s'arrondissant , le dessus de la tcle. Le bec est en partie jaune et en partie rouge ; mais les mandibules sont bordées de noir: cette dernière couleur est celle du plumage entier, à l'exception des pennes de la queue et des plumes du ventre, qui sont blanches. C'est le P. Labat qui a observé cet oiseau en Afrique , et qui l'a nommé brac. (^^ouv. rdat. de V Afrique occid. , tome 4? pag. 160.) Le Calao caroncule. V. Calao d'Abyssinie. Le Calao a casque concave, Bureros cristatus ^ Vieill. , pi. B. 29, lig. 2 de ce Diclionn. La grandeur de ce calao est de trois pieds , du sommet de la tête au bout de la queue : son bec a sept pouces de long , est plus gros et dune con- formation plus bizarre que celui du calao rhinocéros ; le casque est long de plus de cinq pouces , et haut de dix-huit lignes ; il est arrondi sur ses côtés, et très-relevé par-der- rière , creusé en large gouttière , angulaire dans le milieu de sa longueur, terminé en pente douce , ouvert par-devant et presque entièrement creux ; la mandibule supérieure est d'un rouge de cinabre à sa pointe , et d'un jaune d'ocre sur le reste : cette couleur est celle du casque et de l'extrémité de la man- dibule inférieure, dont la teinte jaune s'affoiblit en s'appro- chant de la base , et sur laquelle on remarque une tache noire; la huppe est composée de plumes longues d'un roux fauve , et couchée sur le derrière de la tête, dont les cotés sont noirs ainsi que la gorge ; le roux fauve se rencontre en- core sur une moitié du cou ; l'autre moitié , la poitrine , les scapulaires , le dos, les couvertures sfipérieures de la queue et les ailes, sont d'un noir mat; un blanc mêlé de fauve est répandu sur le ventre , les jambes, les couvertures inférieures et les pennes de la queue ; celle-ci est arrondie et plus courte que celle .du calao rhinocéros ; les pieds et les ongles sont noirs. Celte eopùce a été apportée de Batavia. 592 ^ A L Le jeune ou la femelle de ce calao ne diffère qu'en ce que ses jambes, le bas de son ventre, les couvertures inférieures et les pennes de la queue, sont totalement noirs. Le Calao \ casque en cioissa^'T, Buceros sihestris,\'\Q'\\\., pi. î3 des Oiseaux rares de Levaillanl. Le casque, dont les deux tiers du bec de cet oiseau sont surmontés, peut se com- parer à un diadème en croissant ; le bec est très-grand , très- fort , et a près d un pied de long; Tun et l'autre sont presque totalement d'un jaune cbamois, et rougcûlres dans quel- ques individus; la taille de cet oiseau est celle du calao rbi- nocéros ; mais sa queue est plus longue ; toutes les parties supérieures d'un noir cliangeant en brun et en bleuâtre ; le bas-ventre et les jambes d un blanc teint de fauve; la queue, qui est arrondie , a son milieu noir, et le reste d'un blanc sale ; les pieds d un brun noirâtre. On dit que cet oiseau est commun aux iles Moluques, qu'il se tient dans les grands bois, qu'il est très-sauvage , cl qu il vil de cadavres. Le Calao à casque FE-STONNÉ, Buceros niger, Vieill. , pi. 20 et 21 des Ois. rares de Levaillant , a deux pieds liuit pouces de longueur totale ; le bec long de cinq pouces ; les man- dibules sans dentelures, d un blanc jaunâtre et d un brun clair à la base ; le casque s élève au-dessus du bec de cinq à six lignes, et est coupé transversalement de plusieurs festons blancs et bruns; une peau nue et ridée enveloppe les yeux , couvre la base des mandibules et s étend sur la gorge; les plumes du derrière de la tête sont longues, et le plumage d'un noir à re'lets bleuâtres sur la tête , le cou , le dos et les ailes ; sur les épaules est une plaque carrée , d'un brun rou- geâtre; la poitrine, les (lancs , le ventre et les jambes sont d'un noir brunâtre; les grandes pt*nnes des ailes d'un noir pur; la queue est d'un bl uic roussâtre. Ce calao a été apporté de Batavia. Lt f 'melle diffère en ce quelle est plus petite , et n'a point de plaqae d un brun rouge entre les deux épaules. Le Calao a casque PL1S.se, Bucerus leurorephaluSyWsill. Cet oiseau, que M. Themminck coj>serve dans sa riche et nombreuse collection , n a point encore été décrit , et se trouve auxMolnques. Il a deux piefls et demi de longueur ; le bec long de six pouces , et girni d un casipie dont la partie supérieure forme un quart de cercle , haut de deux pouces et long de quatre. Ce casque est coupé verticalement sur le de- vant, où il est (^mme ridé et garni de quatre plis verticaux lrè.s-profonds. Les mandibules ont un grand nombre de rai- nures horizontales qui s'étendent jusqu'aux trois quarts de leur longueur; ces mandibules sont glabres et d'un noir blv'uâtre; la peau nue de la gorge est extensible et d'un beau jaune ; le Lee à sou origine et le casque d'un lougc brillant; ct;lui-ci CAL 593 d'un j.iune d'ocre en devant ; celle couleur couvre le reste du bec , à l'exception de la tête et du cou qui sont d'un blanc jau- nâtre : le reste du plumage est noir ; les pieds sont d'un gris bleuâtre , et les ongles bruns. Le Calao a casque rond, Euceros galeatus, Lath. L'on ne connoîl de cet oiseau que le bec et la tête : celte tête annonce par sa grosseur, que l'oiseau doit être l'un des plus grands et des plus forts de ses congénères ; le bec a six pouces de lon- gueur , est presque droit, n'a point de courbure, et est sans dentelures, dltEuffon; mais, selon Edwards , il est dentelé à son extrémité ; une espèce de casque , baut de deux pouces , «n peu comprimé sur les cotés , forme avec le bec une hau- teur verticale de quatre pouces sur huit de circonférence ; il s'élève du milieu de la mandibule supérieure , et s'étend jus- que sur l'occiput ; on ne peut guère juger de ses couleurs ^ puisqu'elles sont flétries ; mais Edwanis dit qu'il est blan- châtre et couleur de vermillon , et que le bec est blanc saie vers la pointe , avec quchpies taches brunâtres répandues sur le rouge qui le couvre jusqu'à la tête. Le Calao de Cérâm, liureros pliratus, Lath. Grosseur d'une corneille; bec ressemblant à la corne d'un bélier; cou assez long et d'une couleur de safran ; corps noir et queue blanche ; jambes courtes et fortes ; pieds d'un pigeon. Telle est la description succincte que Dampier fait de cet oiseau ( Voyage auluur du Monde ). Il se nourrit, dit-il , de baies sau- vages, et se perche sur les gran«ls arbres. Cet oiseau se trouve à Céram et à la Nouvelle-Guinée. Selon W illuggby, le hec a cinq à six pouces de long , et courbé en faux , sans dentelures à ses bords, et surmonté par un casque haut d'un pouce , avec sept à huit feuillets au-des- sus du front. Le Calao de la côte de Coro^iandel. V. Second calao DU Malabar. Le Calao couronné , Buceros coronatiis ^ pi. 234. et 235 des Oiseaux d'Afrique de Levaillant. Le casque de ce calao est petit et en forme de crête ; la ligne blanche qui se fait re- marquer sur les côtés de la tète part du coin de l'œil, passe sur les oreilles et se termine vers la nuque ; l'occiput est huppé, le reste du plumage noir sur les parties supérieures , blanc en dessous et sur les pennes latérales de la queue ; le bec d'un rouge de cinabre ; les pieds sont d'un brun sombre ; la femelle n'a point de raie blanche à la tête; le jeune est , en dessus, d'un noir brun lavé , d'un blanc sale en dessous. Cette espèce , qu'on trouve en Afrique , niche dans un trou d'arbre : sa ponte est de quatre œufs blancs. Le Calao a crinière, Buceros jubaUis^ VIeill. Cet oiseau, IV. 3^ l r.94 r, A T, qu'on dit venir de la Nouvelle-Hollande, a l'arêtp de la man- dibule supérieure très-rcîevôe et finissant en pointe aiguo , mais seulement séparée dsi bec à un demi-pouce de son extré- mité; le plumage gris, plus clair sur la gorge et sur le devant •du cou, plus foncé sur la têle, le dessus du d Calao. V. Calao b'Abyssinœ. Le Calao gris, Buccros griseiis , Lalh. Ce calao a le be«i jaune ; une tache noire à sa base , dont le tour, ainsi que le coin de l'œil , sont garnis de soies très-nombreuses ; derrière celui-ci est une peau bleue privée de plumes ; au-dessus du bec, une espèce de casque tronqué par derrière et s'abais^ sant progressivement vers la pointe ; le dessus "AY, Bureros panayensis ^ Lath. , ^1. enl. n.'' 780, le mâle; n.** 781, la femelle, de YHist. nai. dn Buffon. Taille du corbeau d'Europe, mais plus allongée; beo très-long, courbé en arc, dentelé sur les bords des deux man- dibules , déprimé sur les côtés, finissant en pointe aiguë et Billonné en travers dans les deux tiers de sa longueur ; parti» C A I. 595 convexe des sillons, et partie lisse vers la poinle, brunes; ci- ^olurcs couleur d'orpin ; excroissance de même substance que le bec, s'élevanJ à la base, aplatie sur les côtés , tran- chante en dessus, coupée en angle droit en devant, s'élen- dant le long du bec cl finissant vers la moilié ; yeux entourés d'une membrane brune et nue ; cils courts et roides ; iris bicincbâtre ; tète , cou , dos , ailes , d'un noir verdâtre , à reflets bleuâtres , selon la direction de la lumière ; haut de la poitrine d'un rouge-brun clair, plus foncé sur le ventre , les cuisses et le croupion; queue d'un jaune roussâtre dans les deux tiers de sa longueur, et noire dans l'autre ; pieds de ottuleur de plomb. La femelle ne diffère du mâle qu'en ce qu'elle a la léie et le cou blancs, avec une large tache trian- gulaire , d'un vert-noir à reflets , qui s'étend depuis la base de la mandibule inférieure, en passant derrière l'œil, jusqu'au milieu du cou. Le Calao des Indes. V. Calao rhinocéros. Le Calao JAVAN, pi. 22 des Ois. rares de Levaillant, a été rangé par cet auteur parmi les calaos sans casque : mais il a reconnu depuis qu'il en avoil un. F. VHisi. des Ois. d^ Afrique. Il a trente pouces environ de longueur totale ; le bec d'un brun clair à sa base , jaunâtre vers la pointe , et long de quatre pouces et demi. La peau nue qui couvre le dessous des yeux et le bas des joues , forme sur la gorge une poche profonde- ment ridée; le cou et la queue sont blancs; la tête est d'un brun roux ; le dessus et le dessous du corps sont d'un noir à reflets vcrdâtres; les pieds brunâtres et. les ongles d'un blanc-jaune. Cet oiseau, qui a été envoyé de Batavia, se nomme jaarvogcL Le Calao LONGIBANDE , Buceros melanoleucus , Yieill. ., pi. 233 des Oiseaux d'Afrique de Levaillant, porte un casque festonné très-peu élevé. Le bec e.st d'un rouge brun et d'un, jaune terne, avec du noir à la pointe; le dessus du corps de la dernière couleur, ainsi que les pieds; le dessous et les pennes latérales de la queue sont d'un beau blanc, onde de noir sur les flancs. Le Calao de Malabar, Buceros malaharirus, Laih. , pi. enl. n.^ 181 de ÏHist. iwl. de Buffon., est de la grosseur du corbeau, et a près de trois pieds de longueur ; le bec long de huit pou- ces , large de deux, arqué et pointu ; la protubérance cornée appliquée et couchée sur le bec, a deux pouces trois lignes de largeur et six pouces de longueur ; sa forme est celle d'un bec tronqué , fermé à la pointe , dont la séparaiio» est tracée vers le milieu par une rainure Irès-sensible , et suivant toute la courbure de ce faux bec, qui ne lient point au crâne ; .s;i tranche en arrière , ou sa coupe qui s'élève sur la tête , est «ivc espèce d'occiput charnu , dénué de pbunes et revtitîi SgG C A T; tl'uîie peau vive. Ce faux bec est creux et fléchit sous les doigts. Sa cavité est composée de cellules osseuses , tort minces, en forme de rayons de miel, mais irrégulières. Sa pointe , jusqu à Irois pouces en arrière , est noire ; le reste est d'un blanc jaunâtre, ainsi que le bec, entouré d'une peau noire à la base et qui environne les yeux; de longs cils arqués en ar- rière,garnissent lapaupière; l'œil est d'un brun-rouge; les plu- mes de la tète et du cou sont longues, effilées et d'un noir à re- liels violets et verts. La poitrine, le ventre et l'extrémité de la queue, excepté les quatre pennt^^s intermédiaires, sont blancs ; le reste du plumage est pareil à la tête. Ce calao est frugivore, mais aussi irès-carnivore. 11 a un cri sourd qui paroîl ex- primer ouck , oiick , et dont le son bref et sec n'est qu'un coup «le gosier enroué. 11 en a encore un autre pareil au glousse- ment de la poule d Inde qui conduit ses petits. Ce calao se lient dans les grands bois , se perche sur les arbres les plus hauts, el de préférence sur les branches sèches. 11 niche dans le creux des troncs vermoulus. Sa ponte est de quatre œufs d'un blanc sale. Les petits naissent nus. Le second Calao de Malabar, Buceros malahanais^ \ar., Lath. , pi. coloriées, n.° 12 1, t\u f^oyas^e aux Indes et à /a Chine^ par Sonnerat, est une variété du précédent. Sa longueur est de deux pieds depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue ; le bec très- gros , presque aussi large à sa base que la tête ; à sa racine s'élève une sorte de casque arrondi sur les côtés , s'étendant le long du bec jusque vers la moitié de sa longueur, où il finit en s'arrondissant ; il est noir à sa naissance , et une bande blanche le termine ; le bec est de cette couleur ; l'espace entre lui et les yeux est noir et dénué de plumes; parmi les pennes des ailes , il y en a deux qui sont totalement blanches, et d'au- tres qui ne le sont qu'à moitié; celles de la queue le sont presque en entier , et les deux latérales le sont totalement ; le ventre et les parties postérieures sont d'un blanc sale; 1« reste du plumage est noir, ainsi que les pieds ; l'iris est d'un ïouge-brun. On le trouve au Bengale, où les Anglais le désignent par les dénominations de dieiry deanisli ou ùirdof knoœledgc. Le Calao de Mamlle, Buceros. manlllmsis, Lath. , pi. enl. n.o 891 de Buffon. Le bec de ce calao est surmonté d'un léger feston proéminent , adhérent à la mandibule supé- rieure, et formant un simple rendement. 11 a deux pouces et demi de longueur. Le plumage e.st noir, brun et rougeâtre; uu blanc jaunâtre onde de brun couvre la tète et le cou; une plaque noire est sur les oreilles ; le des.sqs du corps est d'un brun noi- râtre avec des franges blanchâtres, filées dans les pennes de l'aile i, le dessous d'un blanc sale ; le uiilieu de la queue est CAL 597 traversé par une bande rousse d'environ un pouce et demi de largeur. Grosseur, un peu au-dessus de celle du calao tock. Longueur, vingt pouces. Le Calvo des Moluques, Bureros hydrororax , Lath. , pi. enl. n." 283 de IHi'st. nat. de Btijfon. L'excroissance qui sur- monte le bec de cet oiseau est assez solide et semblable à de la corne ; elle est aplatie en devant et s'arrondit jusque par- dessus la tête. Cette partie est blanchâtre : le reste et le bec sont d'un cendré noirâtre. Celui-ci a cinq pouces de longueur 5ur deux et deuii d'épaisseur à son origine. La grosseur du corps de ce calao est un peu au-dessus de celle du coq , et sa longueur de deux pieds quatre pouces ; les yeux sont grands et noirs ; cette couleur domine sur les côtés de la tête , les ailes et la gorge ; cette dernière partie est entourée d'une bande blanche; un gris blanchâtre règne sur les pennes de la queue; le brun , le gris, le noirâtre et le fauve sont répandus sur le reste du plumage ; les pieds sont d'un gris-brun. M. Levaillant nous assure que ce calao est un jeune de l'es- pèce du calao à casque concave ; il l'appelle ca/ao roux, et l'a fait figurer pi. 6 dans ses Oiseaux nouveaux et rares. Celle espèce n'est pas Carnivore , si, comme le dit Bon- tius , elle ne vit que de fruits, et principalement de noix nmscades. Aussi sa chair est-elle délicate et a un fumet aro- matique. Charles White, dans sqs Recherches asiatiques {osîaiic researches ) , ajoute que ce calao se nourrit aussi de noix vo- miques, et que sa graisse est très-estimée des insulaires, qui lui donnent le nom de dhancsa. Le Calao NAsiQUE.r. Calaotock. Le Calao de la Nouvelle-Hollande, Buceros orienialis , Lath. , est plus petit qu'un geai; il a le bec convexe, le casque plus élevé sur le front, et creusé en gouttière dans le milieu de sa longueur ; une peau nue, ridée et de couleur cendrée autour des yeux ; le corps noirâtre. Le Calao des Philippines , Buceros hicomls., Lath. Le bec de ce calao a neuf pouces de longueur sur deux pouces huit lignes d'épaisseur ; Texcroissance cornée , six pouces de long sur trois pouces de largeur. Celte excroissance, un peu con- cave dans la partie supérieure , a deux angles qui se prolon- gent en avant en forme de double corne , et s'étend en s'ar- rondissant sur la partie supérieure de la tète. Le tout est de couleur rougeâtre. Cet oiseau est de la grosseur du dindon femelle ; il a la léte , la gorge , le cou , le dessus du corps , les couvertures supérieures des ailes et de la queue noirs , ainsi que les pennes alaires et caudales ; une tache sur les premières ; les latérales de la qiieue et les parties inicrieures 598 CAL ■■.' if";7 >^^^^}^w^^^ #^^;:^:^:'-^: ■^ %^^-: 1^' >^,^v^:,. Jn^iï