^«^ ^ l^.^u::. *-.^<* ^$1 — — ■ , '>. X- r^: !:■ LIBRARY OF IÔ85_I©56 -c vT-;. •^ * ^ *-^--^^v.i cl' 'M'^ M-ï'-\?t;.-'e ^-- Â^'^M"■^-3^^v^^"-'-^"^'- ■^^'mM'^I^^Ê 0 NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE, APPLIQUÉE AUX ARTS, A l'Agriculllire , a l'Économie rurale et domestique, à la Médecine , etc. PAR UNE SOCIÉTÉ DE NATURALISTES ET D'AGRICULTEURS. Nouvelle Édition presqu entièrement refondue et conside'- rablement augmentée ; AVEC DES FIGURES TIRÉES DES TROIS REGNES DE LA NATURE. TOME YIII. DE L'IMPRIMERIE U'ABEL LANOE, RUE DE LA IIARI'E, A PARIS, Chez DETERVILLE, libraire, rue hautefeuille, w" 8. M DCCG XVII. Indication des Pages oîi doivent être placées les Planches du Tome VIII ^ avec la note de ce qu elles représentent. B 2 2. Oiseaux l'^g- ^ Caille delà Chine, ou Fraise.— Coracine céphaloptère. —Casse-noix. B 25. Coquilles , 4^ Conchole'pas péruvien. —Cône musique. — Cône cein- ture bleue. — Cône drap d'or. —Cône aile de papillon. Cône mosaïque. — Corbule unie. — Crassalelle fossile. — Cuculle'e crassatine. — Cyclostome scalata. B Sa. Plantes T07 Corette potagère. — Corossol à fruit he'rissé. — Coslus d'Arabie. — Cotonnier annuel. B 2T. Insectes l54 Calope serraticorne. — Cercopis sanguinolente. — Ce'rie clavicorne. — Céroplate charbonné, et sa tête grossie — Cholève soyeuse grossie. — Cnodalon azuré. — CoIIiure longicolle. — Corée porc-épic. — Cossyplie de Hoff— mansegg. — Crabron criblé et sa patte grossie. — Cryp- tocère très-noir. — Cychrus à bec. B 39. Physique ' 248 Colorigrade comparable. B 33. Reptiles 2()4 Couleuvre à stries. —Couleuvre cannelée. — Couleuvre écarlate. — Couleuvre boïga. — Couleuvre des Dames. — Couleuvre daboie. B 34. Plantes 290 Cûulequin ombiliqué. — Courbaril d'Amérique. — Cro- tonsébifère. — Curumalong. B 35. Reptiles Pag. 371 Crapauc! bossu. —Crapaud agua. — Crapaud cornu. — Crapaud pipa. Crapaud perlé. —Crapaud rude. — Crapaud de Roësel. —Crapaud criard. — Crapaud ac- coucheur. B 36. Reptiles 4^2 Couleuvre argus. — Couleuvre molure. — Couleuvre agile. — Couleuvre à collier. — Crocodile du Nil. — Crocodile gavial. — Crotale boiquira. — Dragon vo- lant. B 3 Minéralogie 54 1 Calce'doine en g^ode. —Cuivre natif de Sibérie. -^Cui- \fe pyriteux en dendçit^. NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE. COR i_jORACES, Coraces. Famille de l'ordre des Oiseaux syl- VAINS, et de la tribu des Anisodactyles. V. ces mots. Caractères : pieds médiocres, mî peu forts; tarses annelés, nus; doigts ex- térieurs unis à leur origine; pouce épaté ; bec en couteau, épais, à base nue ou emplumée, entier ou échancré , rare- ment plus long que la tcte ; douze rectrices. Cette famille renferme les genres : Corbeau, Pie, Geai, Cassenoix, CORACIAS, ChOQUARD, TÉMIA , y\.SÏRAPIE, QuiSCALE, CaS- SïCAN, ROLLIER. Voyez ces mots, (v.) CORACIA. C'est, dans Brisson, le nom générique du CoRACiAS. V. ce mot. (v.) CORACIAS , (JoraaV/, Briss.; Coa^ms, Lalh. Genre dé Tordre des oiseaux Sylvains, et de la famille des Coraces. Voyez ces mots. Caractères : bec plus long que la tête , garni à la base de plumes courtes dirigées en avant, entier, un peu grêle, arrondi, convexe en dessus, arqué, pointu; narines un peu arrondies, ouvertes, cachées sous les plumes du ca- pistmm; langue cartilagineuse, médiocre, bifide à la pointe; aileslongues; lapremière rémige la pluscourte des primaires; la deuxième moins allongée que la sixième ; les quatrième et cinquièmes les plus longues de toutes; quatre doigts, trois de- vant, un derrière. Ce genre n'est composé que de deux espè- ces, dont Tune se trouve en Europe, et l'autre à la Nouvelle- Hollande. On a rangé les corarias avec les corbeaux ; en effet, ils ont, comme ces derniers, les narines recouvertes par des plumes dirigées en avant; mais ils en diffèrent par les formes du bec, ce qui m'a déterminé à adopter le sentiment de Brisson, qui en fait un genreparticulier: M. Qxx^ïqv (Règne ani- Yin. I ^ COR mal ) , classe les coracias parmi les huppes^ sous les noms de cra\?e et defragilus. Le Coracias Àbec noir , Coracia melanoramphos , Vieill,, se trouve à la Nouvelle-Hollande; son bec est moins long que celui du suivant, et il est noir, ainsi que les pieds; la mê- me couleur règne sur tout le plumage ; mais elle est moins profonde que celle de notre coracias, et elle jette très-peu de reflets. Le Coracias À BEC ROUGE, Corarîaerj'throramphos^ Yieill.; Cojvus garnilus ^ Lath. , pi. enl. de Buffon, n.» 255, est tota- lement d'un noir à reflets verts , bleus et pourpres ; le bec et les pieds sont rouges, les ongles noirs; longueur totale, quinze pouces. Dans quelques individus, le bec et les pieds sont jaunes. Picot-Lapeyrouse fait mention, dans ses Tables mélhotUifues , d'une variété toute blanche. Quoique d'un naturel vif, inquiet et turbulent, ce cora- cias se prive à un certain point: lorsqu'on veut l'élever, ou le nourrit d'abord d'une espèce de pâte faite avec du lait, du pain et des grains; mais, par la suite, il s'accommode volon- tiers de tous les mets qui se servent sur nos tables. Il a des habitudes analogues à celles des pies et des corbeaux; comme eux, il est attiré par ce qui brille, et comme eux il cherche à se l'approprier; et on l'a vu même, dit Montbeillard, en- lever du foyer des cheminées, des morceaux de bois tout allumés, et mettre ainsi le feu dans la maison. Mais l'on Oiourroit, dit-il, tourner contre lui-même cette mauvaise ha- bitude, et la faire servir à sa propre destruction, en em- fdoyant les miroirs pour l'attirer dans les pièges , comme on es emploie pour attirer les alouettes. Cet oiseau a le cri aigu quoique assez sonore, et fort sem- blable à celui de Vhuilrier ; il le fait entendre presque con- tinuellement, et l'on prétend qu'il apprend à parler. La femelle établit son nid au haut des vieilles tours abandon- nées et des roches escarpées; elle y pond quatre à cinq œufs blancs, tachetés de jaune sale. Les coracias habitent ordi- ïaairementles rochers; mais il semble qu'ils préfèrent ceux qui sont situés du côté de l'occident à ceux qui sont à l'orient et au midi, quoiqu'ils présentent à peu près les mêmes sites et les mêmes expositions. Ils fréquentent les Alpes, les montagnes de Suisse et celles de l'Auvergne; mais on ne les voit pas 6ur les montagnes du Bugey, ni dans toute la chaîne qui borde le pays de Gex jusqu'à Genève. On les retrouve en- core sur le Mont Jura, en Suisse , et dans l'île de Crète ; et partout ils ne se plaisent qu'à la cime des rochers. Les Coracias seroient voyageurs, si comme l'assure H asselquist, ils COR 3 arrivent vers le temps où le Nil déborde est prêt à rentrer dans son lit; ils y seroient attirés par les insectes et les grains nouvellement semés et ramollis par le premier travail de la végétation, car ces oiseaux sont également granivores et in- sectivores. 11 résulte de Tadmission de ce fait, que cette es- pèce n'est point, comme on l'a cru, attachée exclusivement aux sommets des montagnes, et quelle en descend, ainsi que plusieurs autres, lorsqu'elle est attirée par une nourriture plus abondante et plus facile à trouver. Le CoRAClAS TIVOUCH, Coracia crîsiata, Vieill.; Upupa ca- pem'is^ pi. 3 des Promérops de VHist. nai. des Oiseaux dorés. Cet oiseau, auquel j'ai conservé le nom qu'il porte dans l'île de Madagascar, est plus connu sous les dénominations de huppe giise , ou de huppe noire et bhinche du Cap de Bonne-Es- pérance; comme oxi\ a jusqu à présent classé avec le pvput et les promérops., on me reprochera, peut-être, de l'avoir déplacé pour le mettre dans un autre genre. Cependant ce n'est ni un puput ni un promérops ; et le coracias est l'oiseau dont ilse rapproche le plus, par son bec, garni, à la base , de petites plumes dirigées en avant , et couvrant presque entièrement les narines; caractère qui a donné lieu à M. Cuvier de dire (article des huppes du Règne animal), que " cet oiseau se lie plus particulièrement aux craves ( les coracias), parce que les plumes antérieures de sa huppe , courtes et fixes, se dirigent en avant et couvrent les narines; » en effet, ce caractère n'existe point chez notre huppe ou puput , ni chez les promé- rops; de plus, le tivouch diffère de la huppe, en ce qu'il a douze pennes à la queue, et la langue d'une longueur ordi- naire; tandis que chez le puput, la qifeue nVst composée que de dix pennes , et que la langue est très-courte , obtuse et très-entière ; ces deux attributs, joints à celui des nari- nes, m'ont paru suffisans pour le retirer du genre upupa; il se rapproche davantage des promérops qui ont, dit-on, la langue presque aussi longue que le bec , et douze pennes à la queue; mais ceux-ci ont les narines découvertes et les plumes du capistrum nullement couchées sur le bec. Les co- racias étant donc les seuls qui présentent la réunion des at- tributs du tivouch, je me suis déterminé à le placer dans leur genre; cependant, si, comme le dit Montbeillard, sa langue est divisée par plusieurs filets à son extrémité, ce caractère ne se trouve point chez les coracias , dont la langue est seu- lement bifide à la pointe. Cette espèce se trouve, dit-on, aussi dans l'Ile de Bour- bon et au Cap de Bonne-Espérance, où elle fréquente les forêts et s'y nourrit d'insectes, de graines, de baies , et pat- 4 COR iiculièrement de celles au pseudobuxus. On ajoute qii'elle est susceplible de devenir très-grasse aux mois de juin et de juil- let. Elle a le bec , les pieds et les paupières jaunes; l'iris d'un brun bleuâtre; une belle huppe blanche, composée, dans le milieu , de plumes longues , flexibles , et à barbes désu- nies ; ces plumes se recourbent en avant quand ces oi- seaux les redressent; le dessous du corps est de cette même couleur, ainsi que le cou, dont le dessus est d'une teinte grisâtre; le dos, le croupion, les ailes, la queue et les plu- mes des jambes sont d'un gris rembruni ; les pennes primaires ont une tache blanche vers leur milieu; les ongles sont bruns; longueur totale, neuf pouces trois quarts. Montbeillard s'est mépris en lui donnant vingt pouces de long. Le CoRAClAS HUPPÉ , ou le SoînNEUR, Cojvus eremiia^ Lath., que Ton a décrit d'après Gesner, paroît être un oiseau ima- ginaire , et vraisemblablement un courlis défiguré. Ne se- roit-ce pas le Courlis vert ( Tantalus faldnellus^ Lath. ), auquel on auroit mis une fausse huppe? Au reste, ce n'est, de ma part, qu'une conjecture, fondée sur les couleurs que l'on donne à son plumage, et sur la nudité de quelques par- ties de sa tête, lorsqu'il est dans l'âge avancé ; d'où est venu le nom de rurbeau rhaui>e^ que l'on a imposé à ce prétendu coracias. (v.) COR AGI AS. C'est, dans Linnseus, le nom générique des ROLLIERS. (V.) CORACIAS, CORACITES. Noms donnés ancienne- ment aux RÉr.EMNiTES et à une pierre noire, de la couleup des plumes du corbeau, (ln.) CORACINA. V. CoRAciNE. (v.) CORACINE , Cumdna^ Vieill. ; Corous, Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains, et de la famille des Bacci- \ORES. V. ces mots. CaracÛres : bec à base glabre chez les uns, couverte de plumes veloutées ou sétacées chez les au-^ 1res, épais, robuste, déprimé, anguleux en dessus, étroit vers le bout; mandibule supérieure, ou entière ouéchancrée et courbée vers la pointe ; l'inférieure plus courte , un peu aplatie en dessous; narines ovales, ouvertes, situées près du front ; bouche ample ; ailes à penne bâtarde courte ; \ei deuxième, troisième cl quatrième les plus longues de toutes ; quatre doigts , trois devant , un derrière ; les extérieurs unis à leur origine. Ce genre est divisé en quatre sections : la première ren- ferme les espèces qui ont le bec garni à la base de plumes veloutées (les Col-nus); la deuxième, celles dont les narines sont recouvertes par des plumes sétacées , dirigées en avant, et dont la mandibule supérieure est |chaDcréc vers le bout /. {]rf//e (/(' / Pallas , qui l'a vu dans les contrées du lac Baïkal. Des naturalistes re- gardent cette corneille comme une variété de celle du Séné- fal ; d'autres , comme la femelle : cependant le voyageur jevaillant nous l'a fait connoître sous un plumage un peu dissemblant. Quoi qu'il en soit , celle-ci se trouve assez sou- vent au milieu des bandes d'autres corneilles. Elle est géné- ralement noire , excepté le haut du cou et la gorge, qui sont de couleur brune. La Corneille d'hiver. V. Corneille mantelée. La Corneille hocizana , Corvus mexiranus , Lath. , est plus grosse que notre choucas , et est entièrement d'un noir changeant en bleu éclatant; le bec, les pieds et les ongles sont d'un noir mat. Cet oiseau, que Ton ne connoît que par Fernandez, porte au Mexique le nom àhorizanatli, dont Buffon a fait par abréviation celui à'hocizana. On dit qu'il est aussi babillard que notre pie , qu'il a la voix forte et so- nore , et qu'il se plaît près des habitations. On ne peut rapporter l'hocizana à la pie de la Jamaïque, ou QuiscALE , Gracula quisr.ala , comme l'a pensé un orni- thologiste moderne , puisque le quiscale est d'un tiers moins gros que le choucas , n'est point un oiseau babillard, a la voix fdaintive , et que tout son plumage jette des reflets non-seu- ement bleus , mais verts , pourpres et violets. D'après cela, on ne peut donc se dispenser de regarder l'hocizana comme une espèce distincte , ainsi que l'a jugé Fernandez, qui a ob- servé ces deux oiseaux, et a distjpgué le quiscale par le nom de iequixquiarazanalt ; il lui donne encore la dénomination iï étourneau des lacs salés ^ lieux qui sont réellement, dans un certain temps , son domicile de préférence. Un autre rappro- chement , fait par Latham et Gmelin , ne me paroît pas juste ; ils rapportent à l'hocizana une espèce de corneille dont Pernetty fait mention dans son Voyage aux îles Ma- iouines , et que les Portugais du Brésil appellent criard. Le plumage de cet oiseau, suivant Pernetty , est d'un beau bleu tendre, et sa taille, celle du corbeau. Cette corneille ne seroit-elle pas une de celles qui se trouvent dans les Etats- Unis ? La proximité de ces deux contrées me le fait soup- çonner. La Corneille de la Jamaïque , Coivusjamdkensîs , Latb. COR 37 Son plumage est du même noir que celui de la corbine : elle a seize pouces de longueur totale ; sa nourriture étant pareille à celle du freux et de la corneille mantelée , ne laisse au- cun doute sur la famille à laquelle appartient cet oiseau, quoiqu'il ait la queue plus courte et le bec plus petit quenotre corneille noire. Ainsi que le corbeau , cette espèce habite les montagnes et descend rarement dans les plaines ; mais elle diffère de toutes les autres par son cri qu'elle fait entendre continuellement, ce qui lui a valu à la Jamaïque le nom de corneille babillarde (^chatlering crown). Je soupçonne que c'est la même espèce qui se trouve à Saint-Domingue , où elle plane continuellement au-dessus des mornes les plus élevée-. La CoRTSEiLLE MANTELÉE , Coivus comix , Lalh. , pi. enl. de Buff. , n." 76. Sa taille est un peu au-dessus de celle de la corbine ; sa tête , sa queue et ses ailes sont d'un beau noir à reflets bleuâtres ; une espèce de manteau gris blanc, varié sur quelques individus de taches noires et oblongues, s'étend - par-devant et par-derrière, depuis les épaules jusqu'à l'ex- trémité du corps ; l'iris est d'une couleur cendrée approchant de la couleur de noisette ; le bec, les pieds et les ongles sont noirs. La femelle est un peu plus petite que le mâle ; la cou- leur noire ne se prolonge pas autant sur le devant du cou , ses reflets ont moins d'éclat, et sa couleur grise prend une nuance plus roussâtre. Les jeunes ne sont pas connus. Cette corneille se rapproche du corbeau par la texture des plumes du devant du cou et de la poitrine ; de la cor- bine , par son bec et sa nourriture habituelle ; et du freux , par son genre de vie. Elle diffère de tous ceux-ci par un caiactère qui consiste dans les proportions des pennes primaires , dont là première et la neuvième , la deuxième et la sixième sont dans leurs rapports comme celles de la cor- bine , et les troisième, quatrième et cinquième comme chez le freux. m Cette espèce qui , par son arrivée chez nous , annonce les frimas , nous quitte dès les premiers beaux jours du prin- temps. Elle se répand en troupes assez nombreuses dans les champs et les prairies , fréquente les rivages de la mer , se réunit souvent avec les freux et les corbines , et vit des mêmes alimens ; la disette seule la force de se nourrir de cadavres; et elle préfère les poissons que la mer jette sur le rivage, les prend à la surface, ainsi que les mouettes et les goélands , et s'éloigne même quelquefois des côtes à une distance assez grande. Elle vit aussi de petits crabes , de vers marins et de coquillages que le reflux laisse à découvert ; dans nos champs et nos prairies, elle fait sa nourriture de vers, de testaces , de grenouilles , de limaçons , mange les larves de ;,H ^ n Tv la phaiône que l'on nomme calamiieusc à cause de ses ra- v;»ges ; les larves des tipules qui se logent sous les racines des graminées; enfin, elle détruit beaucoup d'autres animaux nuisibles. Par la consommation que ces corneilles font de ces insectes destructeurs , elles doivent être rangées parmi les oiseaux utiles. Les corneilles mantelées doivent être regardées, en France et dans une partie de l'Europe , comme oiseaux de passage, puisqu'elles n'y restent que pendant Thiver. Dès les premiers jours de mars , elles retournent au Nor<ï, et se retirent dans les bois des plus hautes montagnes. Là , comme les corbines , chaque couple s'isole , et place son nid sur les pins et les sa- pins. La ponte est ordinairement de cinq à six œufs d'un bleu verdâtre avec de nombreuses taches de brun noirâtre. La fe- melle a pour ses petits le même attachement que les autres cor- neilles, montre autant daudace pour attaquer les oiseaux de proie, et autant de courage pour les combattre. Selon Frisch, file est si attachée à sa couvée, que lorsqu'on coupe par le pied l'arbre où est placé son nid, elle se laisse tomber avec lui, et s'expose à tout plutôt que d'abandonner sa progé- niture. Cet oiseau a deux cris, l'un grave, et l'autre aigu , et qui a quelque rapport avec celui du coq. Cette corneille se trouve dans toute l'Europe , comme je l'ai déjà dit : mais il est des contrées au nord et au sud, où elle reste toute l'année, telles qu'en Ecosse , dans l'île de Féroë , et celles de l'archi- Îel de la (irèce. On la retrouve encore en Sibérie, et, selon jatham, sur la terre des Papoux, et même aux îles Molu- ques, où elle mange le fruit rouge du cannellier. Cette cor- neille des Papoux ne seroit-elle pas plutôt celle à srapulaire blanc , ou du Sénégal ? On la prend dans les mêmes pièges que les autres. La Corneille marine. Dénomination vulgaire de la Cor- neille MANTELÉE, parce qu'elle se tient souvent sur les bords de la mer. La Corneille de mer. Nom que l'on donne, dans quel- ques contrées , au prétendu CoRACiAS HUPPÉ. V. ce mot. La Corneille moissontseuse. V. Corneille freux. La Corneille noire. V. Corneille corbine. La Petite Corneille d'église. C'est le nom du Choucas en Normandie. La Corneille a plumes grises est très-commune dans la partie orientale et montagneuse de la Sibérie ; elle ne dif- fère de la corbine qu'en ce qu'elle a quelques plumes grises sur le dos. Ces corneilles se joignent aux corbines pendant l'hiver, et vse jettent par troupes de plus de vingt sur les poules , et les mettent en pièces. COR 39 La Corneille delà. Nouvelle Calédome, Corons cale- donicus , Lath. C'est d'après un dessin de la collection de Joseph Bancks, que Latham a décrit cette espèce. Elle a quatorze pouces de longueur; le bec et les pieds noirs : l'iris jaune ; le plumage généralement cendré , excepté la queue qui est noire. Si les analog^ies n'étoient pas quelquefois trompeurs, je croirois que cet oiseau seroit une coracine ; mais il faut le voir en nature pour le classer convenable- ment ; en attendant, Je le laisse dans le genre où Latham l'a placé. La Corneille a rabat, Corvus dencus^ Lath., Muséum caris, fascic. i , tnh. 2. La couleur cendrée de la base du bec de cet oiseau, et une tache blanche sur sa gorge , sont les seules dissemblances qui existent entre son plumage et celui du corbeau et de la corbine. Sa très-grande rareté fait pré- sumer que c'est une variété accidentelle ; mais Fest-elle du corbeau ou de la corneille? C'est ce qu'on ignore , puisque Sparmann, qui le premier l'a fait connoîlre , se tait sur sa grosseur , sur sa taille , ainsi que sur la force de son bec. Cet oiseau a été trouvé en Suède. La Corneille sauvage. V. Corneille mantelée. La CORÎ^EILLE DU SÉNÉGAL. V. CORNEILLE A SCAPULAIRE BLANC. La Corneille A SCAPULAIRE BLANC, Cqtvus dauricus , Lath., pi. enl. , n." 827 de VHist. nal. de Buff. Cette espèce se trouve non-seulement au Sénégal , mais encore au Cap de Bonne- Espérance , en Abyssinie, dans plusieurs contrées de l'Asie, en Chine, en Daourie et en Mongolie. Il paroît que c'est la plus familière des corneilles , car dans les villes des Terres australes de l'Afrique , où elle est répandue, elle se lient dans les habitations , et vient lui^me jusqu'aux portes des bouche- ries. Elle se mêle avec les corbeaux pour dévorer les cada- vres, et en a les habitudes. Ainsi qu'eux, elle place son nid sur les arbres et les buissons , et ce qu'il y a de remarquable , c'est que ses œufs sont aussi du même vert et tachetés du même brun, à ce que nous assure Levaillant , dans son Hist. nai. des Oiseaux d' Afrique. Le bec, les pieds , les ongles, la tête , la gorge, le man- teau, les ailes et la queue sont noirs avec des reflets bleus sur diverses parties; le reste du plumage est blanc ; l'iris d'un brun noisette ; les pennes de la queue arrondies. Les ailes étant ployées, vont jusqu'au-delà des trois quarts de la lon- gueur de la queue. L'individu qu'a décrit Montbeillard , les avoit plus courtes. La femelle est un peu plus petite que le mâle ; son espèce de scapulaire est moins étendu, et le blanc est moins pur. Longueur totale, onze pouces. 4o COR La Corneille tigrée. V. Corneille a scapulaire blanc. La Corneille versicolore , Corous verskolor , Latt. La- tham ayant décrit cet oiseau d'après un dessin , n'a pu cons- tater sa taille ; c'est, dit-il , une grande espèce , qui a le bec fort ; tout le plumage d'un brun sombre à reflets bleus et rougeâtres , selon les aspects de la lumière ; le bec et les pieds sont noirs. Je ne puis assurer que cet oiseau soit bien placé. Le Cuouc, Coivus sperniologus, Frisch; Curons monedula ^ var. , Lath. ; pi. enl. de Buff., n.° 622, et de Friscb, n.° 68, est totalement d'un beau noir qui reflète en vert, en pour- pre et en violet, sur les parties supérieures et sur la poi- trine ; on remarque sur chaque côté de la tête un crois- sant d'un noir très-foncé, dont la partie concave est tournée vers les yeux, qui sont entourés de petits points blancs; ce croissant et ces points sont très - peu apparens chez la fe- melle, dont le plumage a moins d'éclat que celui du mâle; c'est la seule différence qui existe entre eux. Frisch, Brisson et Buffon sont très-fondés à donner le chouc pour une es- pèce très -distincte du choucas proprement dit. Latham , Gmelin et tous les ornithologistes modernes présentent le premier comme une variété du second; ils auroient bien dû en donner les motifs, pour nous prouver que cette sorte de: réunion est réelle: mais elle est bien loin de l'être; car, non - seulement les choucs, qui tous se ressemblent, ce qui n'indique pas une variété , diffèrent des choucas par leur plumage , tnais encore par d'autres attributs qui leur sont propres; i.° si l'on compare leur plumage à celui des autres , on saisit facilement en quoi ils diffèrent; mais ces dissemblances ne sont point, comme le dit M. Levaillant , les caractères distinclifs des sexes; a.Oéia taille du choucas est un peu trapue; celle du chouc est svelte ; 3." aucun choucas n'a, près des yeux, des petits points blancs qu'a celui-ci; 4'* ^*^ chouc a les yeux bleuâtres, et le choucas les a blancs; 5." il est moins gros et moins long; son bec est plus grêle, plus effilé et plus court, ainsi que sa queue, ses tarses et *es doigts. Yoici les dimensions comparées de l'un et de l'autre : Longueur totale. . Bec Tarse Doigt du milieu. . Queue, TJepasse les ailes ch Choucas. Chouc. pouc. f'g. pouc. ''i- i3 3 12 6 I 4 2 I 8 6 I 5 4 5 M 9 » 9 a C O B 4i Outre ces différences , il y en a encore d'autres dans les proportions relatives des rémiges : le choucas a la première plus courte que la neuvième, les deuxième, et cinquième égales, la quatrième plus courte que la troisième : chez le chouc, la première est plus longue que la neuvième; la deuxième un peu plus courte que la cinquième; les troisième et quatrième sont égales. Ces deux oiseaux ont les mêmes habitudes, les mêmes mœurs, et rivent des mêmes alimens; ils se plaisent, l'un et l'autre, dans les vieux châteaux aban- comme font la plupart des autres espèces; tous placent leur nid les uns près les autres sur les grands arbres ou dans les ti'ous les plus voisins d'un même édifice; mais ils préfèrent aux arbres les rochers, le comble d'un vieux château abandonné, les tours des églises les plus élevées; et ce qu'il y a de remarquable, c'est que, parmi celles-ci, ils donnent la préférence à celles qui sont dune structure gothique, quoique les autres, construites à peu près sur le même modèle, semblent, par la hauteur et la capacité, leur présenter un asile aussi favorable. Lorsque cett( ressource leur manque, ils nichent dans les rochers, et mêmr- dans des trous de lapin, si Ton en croit Pennant, et Latham d'après lui; ce dernier ajoute que dans l'fle d'Ely, 4ï COR où il n'y a point d'édifice (ni sans doute de terriers), ils le placent dans les cheminées. Les choucas disparoissent vers les mois de juin et de juil- let, et cela, immédiatement après les couvées ; du moins ils ne fréquentent plus alors les tours des églises, et Ton n'en rencontre que très-rarement dans les champs. Ils reviennent à l'automne visiter leur ancien domicile, mais seulement au milieu du jour, et se répandent dans les terres nouvellement labourées, où on les voit souvent à la suite de la charrue. J'ai remarqué que pendant l'été, ces oiseaux ne passent point la nuit sur les tours, ni les mâles, dans le temps de lincubation. Les femelles seules y restent; et dès que leurs petits peuvent, sans inconvénient, supporter la fraîcheur de la nuit, elles les quittent le soir, vont avec les autres se coucher dans les bois de haute futaie , et les y condui- sent dès qu'ils peuvent voler. A ces choucas indigènes à la France, se joignent ceux qui n'habitent T Allemagne et les autres pays du Nord que pen- dant les beaux jours, et, tous ensemble, forment ces gran- des troupes qu'on voit souvent avec les freux^ mais formant toujours des bandes distinctes : comme ceux-ci , ils ne ces- sent de crier en volant; leur cri est plus aigu et plus perçant; il paroît avoir influé sur la plupart des noms qu'on leur a donnés dans différentes langues; mais ils ont encore une autre inflexion de voix, et on les entend quelquefois crier, tian tian tian. Ces oiseaux sont très-peu carnivores , et ils ne touchent aux cadavres que dans une très-grande disette de leur nour- riture habituelle. Ils vivent de vers de terre , d'insectes, prin- cipalement de scarabées , de graines et de fruits. L'on prétend que les choucas font deux couvées par an ^ ce qui est possible dans certains pays; mais en Norhnandie , et à Paris, où j'ai eu occasion de le^observer, ils n'en font qu'une. La ponte est de quatre ou six œufs, marqués de quelques taches brunes sur un fond verdàtre; le mâle et la femelle couvent alternativement, et apportent la même af- fection pour soigner et nourrir leurs petits. Ainsi que les torneilles, ces oiseaux n'ont point de jabot pour contenir la nourriture qu'ils réservent à leurs petits; mais la nature y a pourvu en donnant à l'œsophage une dilatation qui leur en tient lieu, ce dont ils ont besoin, puisque, presque tou- jours, le nid est très-éloigné des lieux où ils trouvent leurs alimens. Le choucas se prive facilement, apprend à parler sans peine, et semble se plaire dans létat de domesticité, puisque, étant libre, il ne cherche point à rejoindre ses sem- COR 43 blables. Comme les corbeaux .et les pies , il cache la nour- riture qu'il ne peut consommer, dérobe les pièces de monnoie et tout ce qui brille à ses yeux. Cette espèce, répandue dans toute l'Europe, habile aussi la partie occidentale de la Sibérie, et se trouve, mais en petit nombre, auprès du lac Baïkal. Sa grosseur est celle du pigeon, et sa longueur de treize pouces un quart; le bec est noir ; l'iris blanchâtre ; un noir changeant en violet cou- vre le sommet de la tête, le dos, le croupion, les couver- tures, les pennes des ailes et de la queue; mais sur celles des ailes on remarque aussi des reflets verts; la couleur de l'occiput et du dessus du cou tire au cendré ; la gorge est noire, et chaque plume a dans son milieu un trait longitudi- nal blanchâtre ; la teinte noire qui est répandue sur les autres parties du corps est moins foncée et beaucoup moins bril- lante ; les pieds sont pareils au bec; la seule différence qui distingue la femelle du mâle , consiste dans les reflets qui sont moins apparens. On signale plusieurs variétés qui , d'a- près leur grande rareté, me paroissent accidentelles; tels sont : le Choucas à collier; le Choucas hlanc variée qui ressemble au vrai choucas, à l'exception des ailes qui sont blanches, et du bec qui est crochu ; le Choucas brun clair à gros des ailes blanc; le Choucas tout noir à occiput blanc ; enfin , le Choucas du plus beau noir, à pieds et bec d'un rouge de carmin, que Gmelin a vu dans son voyage en Sibérie. Cet oiseau, d'après la couleur de son plumage et de ses pieds, paroît avoir plus d'analogie avec le suivant. Le Choucas des Alpes. V. Choquard. Le Choucas columbia, Cormis columbiana ^ "Wilson, Or- nithologie américaine, tom. 3, pi. 20, fig. 2. Ce choucas de TAmérique septentrionale ayant été trouvé sur les bords de la rivière Columbia, on lui en a appliqué le nom. Wilson l'appelle, en anglais, clark's crown. Le seul individu que l'on connoisse est à Philadelphie, dans la collection de Péal; il est remarquable, dit l'auteur cité ci-dessus, par la puissance de ses serres, qui se rapprochent de celles des faucons; ce qui fait présumer qu'il vit de proie vivante. En effet, il se nourrit de poissons qu'il pêche sur les bords de la mer et des fleuves, où il se tient en troupes nombreuses. C'est une es- pèce aussi criarde que celle du choucas d'Europe, avec laquelle elle a des rapports par sa taille et ses formes. Ce choucas a treize pouces anglais de longueur totale; la tête, le cou, le des- sus elle dcssousdu corps d'une teinte isabelle, légère et soyeu- se, mais plus foncée sur la poitrine et sur le ventre ; les ailes, la première penne latérale de la queue, ainsi qile les barbe-s internes des pennes voisines , d'un noir à reflets couleur d'à- 44 COR cier; les pennes secondaires, à l'exception des trois les plus proches du corps, sont blanches à leur extrémité, dans un pouce d'étendue; ce qui donne lieu à une marque de cette couleur, lorsque l'aile est en repos; la queue est arrondie, et ses dix pennes intermédiaires sont dun blanc pur ; le croupion est de cette couleur; le bec d'un brun de corne; les pieds sont noirs; les ongles pareils, très-forts et crochus, surtout celui du milieu et le postérieur. Le Choucas gris du Bengale, Cojvus splendens^ Yieill. Taille du choucas d'Europe : front, sommet de la tête, gorge, jambes, ailes, queue, bec et pieds noirs; reste du plumage d'un gris de perle sombre ; plumage très-lustré. Le Choucas moustache, Cojvus h ottentotus ^ Lath., pi. enl. de Buff. , n.» 226, est très-remarquable par les poils noirs, longs et flexibles qui naissent de la base de la mandibule su- périeure, et qui sont trois fois plus longs que le bec; outre plusieurs autres poils plus courts, roides et dirigés en avant, qui environnent cette même base jusqu'aux coins de la bou- che ; des plumes longues et étroites partent de la partie supérieure du cou , glissent et se jouent sur le dos , sui- vant que le cou prend différentes situations, et forment à l'oiseau une espèce de crinière; le bec, les pieds et les ongles sont noirs , ainsi que tout le plumage , qui est changeant comme celui des choucas ; mais la queue est à proportion plus longue que celle d'aucun d'entre eux , et les ailes pliées n'atteignent qu'à la moitié de sa longueur. Brisson dit que cet oiseau a été envoyé du Cap de Bonne-Espérance ; mais il n'est pas certain qu'il se trouve dans cette partie de l'yVfri- que; car M. Levaillant nous dit que, quelques recherches qu'il ait faites, quelques informations qu'il ait prises, il n'a pu le découvrir, ni trouver quelqu'un qui le connût, (v.) COBBEAU. On donne aussi ce nom à des poissons des geiires SciÈNE , Sciœna nigru , Linn. , et Trigle, Trigla hî- riido , Linn. (b.) CORBED WYN. Nom gallois du Bouleau nain , Betula nana , L. (ln.) CORBEILLE, Corhis. Genre de coquille bivalve, établi par Cuvier, aux dépens des \ ÉS'US. Ses caractères sont : coquille transversalement oblongue ; de fortes dents dans le milieu de sa charnière, et des lames latérales très-marquées; •surface extérieure treillissée. La Vénus frangée sert de type a ce genre , qui renferme plusieurs espèces vivantes et fossiles. Le Pétoncle grenu est encore une corbeille. (B.) CORBEILLE-COEUR-EN-ABCHE, Arca granosa, Espèce de coquille bivalve. F. Arche, (ln.) B . 2,à /f>//f//f>/fy>f/,r />i''/'i/t a> ■ <'t>/tf /////.i/y/f,- . ^'i . (\>/ir lU't/i////-'- /i/,-//f ^. (\>//i' t//-,r/> ,/,>/■ . )_ ('tn/f //,■',■ t'/;/.,\,;rf//l,' . •>. C/r/o.,/,,,/,,' .,r.f/,f/,f COR 45 CORBEILLE-HUITRE. Nom vulgaire d'une coquille du genre Peigne, Pecien orbicularis. (ln.) CORBEILLE DES INDES , Arca senilis. Espèce de coquille bivalve, (ln.) CORBEILLE D'OR. C'est Yalyssumsaxalile cultivé dan.«; les parterres. Dès le premier printemps elle se couvre de fleurs jaunes d'un charmant effet, (ln.) CORBEJEAU. V. Corbigeau. (v.) CORBEL, Nom ancien du Corbeau, (v.) CORBEL, CoRBELLoetCoRBEZZOLA. Différens noms de 1' Arbousier, Arbutus micdo, L. , ou de son fruit, en Italie. (LN.) CORBI-CALAO de Levaillant , Oiseaux d'Amén'que et des Indes , pi. 24. ,• ( Merops comiculatus , Latham et Shaw ) , est un oiseau de la Nouvelle-Hollande , du genre Créadion institué par M. Vieillot , et du genre Philedon établi par M. Cuvier. V. Créadion, (desm.) CORBICHET. Nom breton du Courlis, (v.) CORBICHONIA. Nom donné, par Scopoli, à VOiygia de Forskaël, que depuis on a réuni au genre Talinum. (LN.) CORBIGEAU, CORBEJEAU. Noms vulgaires du Courlis , dans la Bretagne et dans le Poitou, (v.) ' CORBILLARD ou COR^^LLAÏ. On désigne ainsi les jeunes Corbeaux , dans quelques provinces, (desm.) CORBIN. Nom du Corbeau , en vieux français, (s.) CORBINE. V. l'article Corbeau, (v.) CORBIS. Nom latin des coquilles du genre Corbeille, fondé par M. Cuvier. (desm.) CORBULE, Corbula. Genre de coquilles bivalves, dont on ne connoît que des espèces fossiles. L'expression de ses caractères est : coquille inéquivalve , subtransverse , libre , régulière ; une dent cardinale , conique , courbe et relevée sur chaque valve ; ligament intérieur ; deux impressions musculaires. Ce genre est remarquable par Tinégalité des valves des co- quilles qui le composent , l'une étant au moins d'un tiersplas grande que l'autre. Leur sommet et leur bord antérieur se joignent exactement, mais leur bord supérieur, et surtout le bord postérieur , laissent entre eux une distance considérable lorsque la coquille est fermée, c'est-à-dire, qu'elle est très- bâillante de ce côté- La charnière est de la même espèce dans les deux valve.<^; ^G COR mais la dent , dans la petite, est très-longue et étroite, tan- dis qu'elle est très-courte et plus large dans la grande. Ce genre contient cinq à six espèces, dont une est figurée pi. B 25. Toutes se trouvent à Grignon, et autres dépôts tertiaires de coquilles, (b.) COKBY. Nom écossais des Corbeaux, (desm.) CORCAT. Dans le pays de Galles, c'est le lichen tartarcus de Linnaeus. (desm.) CORCELET.On entend par ce mot , en conchyliologie, la face antérieure de quelques coquilles bivalves , séparée du disque par une carène saillante ou par une ligne en- foncée, (b.) CORCELET , Thorax. Réaumur , et après lui Geoffroy et Degeer, ont ainsi écrit ce mot ; mais , soit qu'on le fasse dériver àe corset ., corps de jupe , soit de corselet^ petite cui- rasse, ou de petit corps, il eût été plus convenable , pour se conformer à notre orthographe , de Técrire ainsi que nous l'avons fait dans cet ouvrage, de cette manière : cor^e/r/. Quoi qu'il en soit , on désigne ordinairement par ce mot , la partie du corps des animaux de la classe des insectes de Lin- naeus qui se trouve entre la tête et l'abdomen. Si les objets ne peuvent être bien connus que par l'exactitude des détails qu'ils rassemblent , et par celle des noms qui doivent désigner et distinguer ces dékjils; si la confusion qu'on a des choses , naît le plus souvent de celle des mots , on doit, par- ticulièrement en histoire naturelle , ne rien laisser au vague et à l'incertitude. D'après ces règles , nous avons cru , dans la partie des insectes de V Encyrlopédie méthodique , ne devoir donner le nom de corselet, qu'à cette partie qui se trouve entre la tête et la poitrine, et qui donne naissance seule- ment aux deux pattes antérieures ; ainsi , les ailes ne pren- nent pas naissance du corselet, mais des parties latérales et supérieures de la poitrine ou du dos , dont la partie inférieure donne seule naissance aux quatre pattes postérieures. Ainsi , dans les lépidoptères et les hyménoptères , le nom de cor- selet ne pourroit convenir qu'à celle partie très-raccourcie , nommée épaidelles par la plupart des auteurs, puisque cette pièce, quelque courte qu'elle soit, donne toufours naissance, à sa partie inférieure, aux deux pattes de devant. Le cor- selet des coléoptères, des orthoptères et d'une partie des hémiptères, est grand, bien distinct, et placé entre la tête et l'origine des élytres. Dans les hémiptères , le corselet des cigales est un peu moins distinct que celui des punaises; et , comme tout est progression et dégradation insensible COR ^7 dans la nature, onpourroit, en suivant les différens ordres des insectes , trouver leur corselet moins apparent de plus en plus, et disparoître insensiblement dans quelques né- vroptères. Dans les diptères , cette partie est presque imper- ceptible ; et dans les aptères, on ne la retrouve plus. La tôle , le corselet et la poitrine, dans les araignées, dans les scor- pions , ne forment qu'une seule pièce , qui donne naissance aux huit pattes de ces insectes. En général , les insectes à six pattes ont un corselet plus ou moins distinct , et ceux qui ont plus de huit pattes n'ont point de corselet. Tout le corps est divisé en anneaux ou segmens , d'où les pattes tirent leur origine. Malgré nos observations à cet égard , nous sommes forcés , pour la facilité et l'intelligence des descriptions , de nous conformer au langage adopté par les auteurs , et nous continuerons d'appeler avec eux corselet , la partie supé- rieure de la poitrine , dans la plupart des insectes où ces deux pièces se confondent ensemble. Le corselet a fourni des caractères génériques à la plupart des entomologistes ; nous croyons qu'on ne doit l'employer que relativement à la division des espèces. On peut le con- sidérer, dans ses différentes moditications, par rapport à sa forme , ses proportions , sa surface et ses bords, (p.) Cet article est presque le même que celui de la première édition de cet ouvrage. Je remarquerai seulement que Lin- nseus, par le mot de thorax , désigne la partie supérieure da tronc, ou quelquefois , comme dan& les coléoptères , les or- thoptères, etc., le dessus du segment antérieur, lorsque , par son étendue , il forme la majeure partie du tronc. Voyez ce dernier mot , et les articles Arachnides, Crustacés , In- sectes et Coléoptères, (l.) CORCHORUS. Ce nom latin est celui du genre coreile. Avant d'avoir été fixé à ce genre par Tournefort , qui pen- soit , avec beaucoup de botanistes , que le corchorus de Pline et des anciens , étoit le corchorus olitorius ; différentes plantes ont été prises aussi pour le corchorus de Pline ; ainsi , par exemple , le corchorus de Dalechamp est une épervière y ( Hieracium murorum , L. ) , et le corchorus d' Anguillara est l'anagallide des champs {Aiiagallis an^ensis , L. ) Le corchorus japonicus de Thunberg , d'après l'observa- tion de M. Decandolle, n'appartient pas à ce genre, ni même à la famille des tiliacées; il doit en constituer un particulier , voisin de la ronce ( rubus ) dans la famille des rosacées. (LN.) CORCOÏTA. Nom basque de la Course, (ln.) CORCOROSet CORCORUS, Pline. V. CoRcnoaus. (L^7 48 COR CORDE À VIOLON. Espèce de Périploque. (b.) CORDEAU À SONNETTES. C'est un cordeau au- quel on attache des grelots. On s'en sert pour battre et traquer les endroits où ie chasseur ne peut avoir accès , comme dans les chasses de bourrées qui se font aux cail/es dans les chenevières. (v.) CORDEIRO ou CORDERO. Noms portugais de l'A- GNEAU. (DESM.) CORDELIÈRE. Nom que les marchands d'histoire na- turelle donnent à quelques coquilles des genres hurcin et rocher dont la couleur est brune , et qui ont en outre des lignes blanches sur leurs spires. V. aux mots BucciN et Ro- cher. (B.) CORDERO. V. Cordeiro. (desm.) CORDIÉRITE. Nouvelle espèce de substance minérale de la classe des pierres, dont le nom est emprunté de celui de M. Cordier , inspecteur divisionnaire des mines du royaume , qui le premier en a fait connoître les véritables caractères et indiqué la place dans la méthode. {lolith^ W. etKARST. — Dichroïte , Cordier. — Id. , Delam.) CARACTÈRES ET VARIÉTÉS. (^Cordier^ J. des M., t. aS, p. 129 à i38; ouJ. de Ph. , t. 68, p. iû8 à 3o4. ; Haiiy , Tableau comparatif, p. 61 et 221.) CARACTÈRE ESSENTIEL. Divisible parallèlement aux faces d'un prisme hexaèdre ré- gulier, susceptible d'être subdivisé par des coupes longitudi- nales perpendiculaires aux faces latérales. CARACTÈRE PHYSIQUE, Pesanteur spécifique , 2,56o. Dureté y rayant fortement le verre et légèrement le quarz ; facile à casser. Cassure , vitreuse , inégale , offrant quelquefois des indices de lames très-sensibles , ou imparfaitement conchoïde. Poussière^ d'un gris-bleuâtre, âpre au toucher. Éclat extérieur y ordinairement terne. Couleur^ bleu-violet , tirant au noirâtre. Transparence , translucide , ordinairement opaque. Les cristaux translucides offrent un phénomène qu'on peut appeler celui de la double couleur par réfraction. CARACTÈRE GÉOMÉTRIQUE. forme primitive : Le prisme hexaèdre régulier, dans lequel G O R ^g le rapport entre le côté de la base et la hauteur est à peu près celui de lo à 9. Molécule intégrante : Le prisme triangulaire dont les bases sont des triangles équilatéraux. CARACTÈRE CHIMIQUE. Action du feu : Fusible au chalumeau, mais avec difficulté, en un émail gris-verdâtre , très-clair. On obtient le même résultat, soit avec le borate, soit avec le carbonate de soude. Action des acides : nulle. M. L. Gmelin, fils du célèbre naturaliste de ce nom , et lui- même minéralogiste très-distingué , s'est assuré par l'analyse que ce minéral ne contient pas de glucine , ce qui , indépen- damment de sa forme , Téloigne tout-à-fait de l'émeraude. Les substances avec lesquelles il seroit le plus facile de con- fondre cette substance , tant à cause de sa couleur que de ses formes , sont : le corindon , l'émeraude , la tourmaline , la haiiyne , la népheline et le dipyre ; mais la comparaison de leurs caractères particuliers suffira pour l'en faire distinguer facilement. Elle est moins dure et moins pesante que le co- rindon ; sa molécule intégrante difïère de celle de l'émeraude, et d'ailleurs elle ne contient pas de glucine; elle n'est pas électrique comme la tourmaline , ne fond pas comme le di- pyre , et enfin ne fait pas de gelée avec les acides comme la haiiyne , etc. Sa couleur est aussi très-différente ; mais ce ca- ractère n'est pas essentiel. VARIÉTÉS DE FORMES. 1. Cordiérite primitif; Le prisme hexaèdre régulier. 2. — péridodécaèdre ; Prisme droit à 12 pans inclinés l'un sur l'autre de iSo". 3. — émarginé ; La variété précédente , dans laquelle les arêtes , au con- tour de la base , sont remplacées par des facettes inclinées sur les pans du prisme de i3o° environ. {Haiiy , cours de Mi- néralogie de 18 16.) Cette variété vient de Bavière. V. plus bas. 4-. Dichroïte granuliforme ; En gros grains irréguliers présentant des rudimens de cris- tallisation , ou en petites masses irrégulières formées de gros grains confusément agrégés. ACCIDENS DE LUMIÈRE. Transparence ; lv&x\û\xc\A.Q ou opaque. VIIÏ. 4 So COR Couleurs; violet , ou jaune-trunâlre et bleu d'indigo toUt à la, fois. Les cristaux translucides vus par réflexion paroissent vio- lets ; mais si on regarde à travers parallèlement à l'axe dd prisme , la couleur est bleue : elle est jaune-brunâtre quand le rayon visuel est perpendiculaire à ce même axe. ANNOTATIONS. Le cordiérite se trouve en Espagne , dans le royaume de Grenade, en deux endroits différens, savoir : au Granatillo , près de Nijar, où il a pour gangue une matière argileuse bleuâ- tre , à l'état de décomposition , enclavée dans un grunstein altéré , qni contient abondamment du mica et des grenats ( Tondi) ; et au pied des montagnes qui entourent la baie de San-Pedro , dans une immense assise horizontale de brèche volcanique suivant M. Gordier. « Cette brèche est composée de détritus de toute espèce, mais notamment de fragmens et de blocs de scorie noire ou rouge parfaitement conservée , de lave vitreuse noire et de lave lithoïde . soit basaltique , soit pétrosiliceuse. C'est dans les blocs de celte dernière sorte qu'on rencontre spécialement le dichroïte. Il s'y présente tantôt sous la forme de grains dissé- minés , tantôt sous la forme de cristaux groupés et comme em- pâtés dans la lave. On le trouve aussi non-seulement dans le tuffa gris ou blanchâtre qui sert de base à la brèche , mais en- core dans quelques-uns des fragmens de granité feuilleté qu'elle renferme. Ces fragmens ont visiblement subi l'action de la cha- leur, et la couche primitivp dont ils ont été détachés , est très- probablement la matrice originaire du dichroïte : ils offrent effectivement dans leur composition des lames de mica noir et des grenats rouges trapézoïdaux semblables à ceux qu'on voit contenus dans les masses, et même dans l'intérieur des cristaux de ce minéral; ce qui indique une formation contem- poraine. La lave pétrosiliceuse qui lui sert plus communé- ment de gangue , est plutôt grenue que compacte : elle est de même nature que celle des îles Ponces , ou celle du Puy-de- Dôme et de la cascade du Monl-d'Or en France, c'est-à-dire, composé de grains très-fins de feldspath. Le feu a laissé quel- ques traces de son action sur les cristaux et les masses de di- chroïte -, la plupart des masses se montrent comme corrodées en différens endroits, etc. » ( Cordier^ Mémoire cité , p. i35 et i36.) C'est de la baie de San-Pédro que proviennent les échan- tillons sur lesquels M. Cordler a établi les caractères de celle nouvelle espèce, dont il indique la place dans la méthode à côté lie l'émeraude avec, laquelle, en effet, elle a de l'analogie par sa COR 5i forme, par sa pesanteur spécifique et par sa dureté. Nous avons proposé ailleurs ( Tableau des espèces minérales^ t. 2, p. aat ) de nommer ce minéral cordiérile^ du nom du savant qui, le pre- mier, en a bien fait connoître les caractères ; celui à'ioliû/e, signifiant seulement une pierre violette, et celui de diclnmie ^ c'est-à-dire , double couleur, faisant allusion à un phénomène qui ne peut pas toujours être observé. Depuis lors on a dé- couvert des cristaux de là même substance à Bodenmaïs , en Bavière, où ils sont engagés dans la pyrite magnétique. Ils sont d'une couleur jaunâtre, légèrement nuancée de violet et de verdâtre, et se rapportent à la variété émargînée , décrite plus haut. . On débite en Allemagne , sous le nom de pelium , qui lui a été donné par M. A^erner, une variété de cette substance , en masses lamellaires d'un bleu nuancé de violet , et présen- tant aussi le phénomène de la double couleur, qui vient du pays de Salzbourg. Le minéral connu dans le commerce sous le nom de ^a- phir d'eau , et qui a été considéré tantôt comme un saphir oc- cidental ou de qualité inférieure , et tantôt comme un quarz , examiné de nouveau, par M. Cordier, en comparaison avec le dichroïte , lui a présenté tous les caractères de cette es- pèce à laquelle il l'a réuni. V. Saphir d'eau, (luc.) CORDIA. Genre de plante consacré par Plumier à Valerîus Cordas^ botaniste allemand du seizième siècle, qui mourut à Rome à Tâge de vingt-neuf ans. Il avoit déjà pu- blié une Histoire des Plantes (i56i, Argeniinœ) dans laquelle il fit connoître des espèces nouvellement découvertes par lui en Allemagne et en Italie. Dix ans auparavant il avoit publié des Annotations sur Dioscoride. Le cordia de Plumier a é(é adopté par les botanistes. V. Sébestier. C'est le sehesiena de quelques autres botanistes, \e Jirensia de Scopoli , le paoonia de Dombey, le gerascanthus et collococcus de Brown , Jam. Le patagonula , L. et quelques cabrillets {ehretia) et varronm font partie du genre cordia, avec lequel le cerdana de Ruiz et Pavon , et le carmona de Cavaiiilles, ont beaucoup de rap- ports. Enfin , le genre cordia est le type d'une petite famille établie par \entenat , et intermédiaire entre les borraginécs et les solanécs. V. Sébesïeniers. (ln.) CORDILIA. Encycl. bot., suppl. 2, p. 3^9. V. Cor- DYLE, arbre de la Cochinchinç. (lts.) CORDON-BLEU. Nom d'un Bengali et d'un Cotinga. V. les articles Fringille et Cotitsga. (v.) CORDON-BLEU. Coquille du genre Ampullaire. (b.) CORDON DE CARDINAL. Nom vulgaire de la Peb- SICAIRE. (B.) Sa COR CORDON - OMBILICAL. Assemblage des vaîsseaux ombilicaux. V. Homme, (s.) CORDON-OMBILICAL. Filet qui communique de Vamande au placenta dans les graines. On l'a dernièrement apipelé funicule. V. Fruit, (b.) CORDONEN. L'un des noms allemands de la Cardo- NETTE {cynara cardunculus, L. ). (ln.) CORDONNIER. Quelques navigateurs ont donné ce nom au Goéland brun, (s.) CORDONNIERouCOURDOUGNIÉ. Dans quelques départemens méridionaux de la France, on appelle ainsi l'in- secte décrit par Geoffroy sous le nom de punaise-axfiron. V. NOTOTECTE, (DESM.) CORDUBA. V. CoRRUDA. (ln.) CORDUEIRA. Nom portugais de I'Antidesme alexi- TÈRE ( aniidesma alexileria , L. ). (LN.) CORDUMÉNI. Nom que les Maures donnent au Car- damome. F. ce mot. (ln.) CORDUMENON, Avicenne. F. Corduméni et Car- damome, (ln.) CORDYLÉ. Lézard du genre des Stellions. (b.) COîlDYLE, Cordyla. Grand arbre à feuilles petites, oblongues, émarglnées, glabres , à fleurs disposées en petits bouquets latéraux et solitaires, qui, selon Loureiro, forme un genre dans la monadelphie polyandrie. Ce genre offre pour caractères : un calice campanule, à qua- tre divisions aiguës ; point de corolle ; trente-quatre étamines réunies à leur base; un ovaire supérieur, surmonté d'un style à stigmate simple ; une baie pédicellée, ovale, aiguë , unifo- culaire, et contenant six semences ovales. Le cordyle croît sur les côtes orientales de l'Afrique , où on mange ses baies, (b.) CORDYLE, Cordyla. Genre d'insectes, de l'ordre des diptères , famille des némocères , tribu des tipulaires , établi par M. Meigen. Par la forme générale du corps et ses pieds épineux, il paroît se rapprocher des mycé- tophiles; mais il est voisin des bibions, à raison de ses an- tennes courtes, grosses, en forme de fuseau et perfoliées. Elles sont composées de douze articles , et la tête n'offre point d'yeux lisses , ce qui distingue ces insectes de ces der- niers. M. Meigen ne cite qu'une espèce , qu'il noramefusca , et qui nous est inconnue, (l.) CORDYLINE, Cordylina. Genre de plante établi par Commerson dans l'hexandrie monogynie, et dans la famille des asperges. C O R S5 Ses caractères sont : corolle à six divisions profondes , égales, caduques; six étamlnes: ovaire supérieur surmonté d'un style à stigmate à trois lobes ; baie globuleuse à trois loges contenant plusieurs semences , dont deux avortent tou- jours. Ce genre diffère fort peu des Dianelles et des Drago- NIERS. Il renferme deux à trois espèces, (b.) CORDYLO CARPE, Cordylocarpus.ÇTtnvt de plantes éta- bli par Desfontaines, dans sa Flore atlantique , et dont les ca- ractères sont : un calice tétraphylle, caduc, à découpures li- néaires ; une corolle de quatre pétales , ovales , entiers et très- ouverts; six étamines télradynamiques; un ovaire supérieur, dont le style est subulé et persistant ; une silique en massue, ou cylindrique à la base et globuleuse à son sommet, à plu- sieurs semences écartées. Voyez Flore atlantique^ pi, i52 ,oii ce genre est figuré. Les cordylocarpes sont au nombre de deux : lune, qui est celle de Desfontaines, c'est-à-dire, la Cordylocarpe Éri- NEUSE , a l'articulation globuleuse de la silique hérissée de pointes et les feuilles en lyre. L'autre , la Cordylocarpe unie, a cette articulation unie et les feuilles pinnatifides. Cette dernière vient des îles de l'Archipel, et forme le genre Érucaire de Gcertner. (b.) CORE, Cor«/s, F ab. Genre d'insectes, de l'ordre des hémiptères, section des hétéroptères, famille des géocorise* ou punaises terrestres. Les corés ont leurs antennes insérées au-dessus de la ligne qui va du bord supérieur des yeux à la naissance de la lèvre supérieure , ou du bout du museau , droites , toujours décou- vertes, de quatre articles, dont le dernier renflé ; un bec courbé , presque parallèle au corps, de quatre articles peu différens en longueur; les t.arses à trois articles, dont le pre- mier et le dernier longs. L'habitus des corés esttrès-varié; néanmoins ils ont fréquem- ment la tête enfoncée postérieurement dans le corselet ; les yeux petits et saillans; le corselet très-étroit à sa partie anté- rieure et fort dilaté postérieurement ; l'écusson grand , trian- gulaire; l'abdomen plat en dessus, relevé sur les côtés; les élytres de la longueur de l'abdomen , coriaces , avec leur extrémité membraneuse ; et les pattes assez longues et minces. Ces insectes appartiennent à la nombreuse famille des pu- naises, avec lesquelles Linnpeus et Geoffroy les ont placés. On les trouve pendant toute la belle saison sur les plantes, souvent réunis avec leurs larves et leurs nymphes. Celles-ci 54 COR leur ressemblent par les formes et les couleurs; mais les lar- ves sont privées cV ailes et d'élylres, et les nymphes n'en ont que les rudimcns. Ainsi que les autres insectes, les corés ne sont en état de s'accoupler qu'après avoir acquis des ailes; les femelles pon- dent un grand nombre d'œufs, qu'elles placent sur les plantes les uns à côté des autres, et ils y restent attachés au moyen d'un gluten qui les y colle. Quand les petites larves sortent des œufs, elles se répandent sur les feuilles pour chercher leur nourriture ; les unes la trouvent dans les plantes mêmes dont elles tirent le suc avec leur trompe, les autres en faisant la guerre aux insectes qu'elles sucent jusqu'à ce qu'ils n'aient plus que la peau. Ce n'est pas seulement sous l'état de larves que les corises sont carnassiers ; la nymphe et l'insecte parfait vivent également des insectes qu'ils peuvent attraper , et il n'est pas rare de les trouver suçant une chenille plus grosse qu'eux , souvent même en grand nombre. On counoît une assez grande quantité d'espèces, dont plu- sieurs habitent l'Europe. CoRÉ BORDÉ, Corcus marginahis , Fab. ; Wolff. , Ciinic. fasc. I , tah. 3 , fig. 20. Il a environ six lignes de longueur ; le dessus du corps, les pattes et les élytres d'un brun- roux; le dessous du corps d'un brun pâle , quelquefois jaunâtre ; le premier et le dernier article des antennes plus gros que les autres: deux petites épines droites, dirigées en avant, à la partie antérieure de la tête , près de la base des antennes ; le corselet large , relevé sur les côtes, formant deux angles ar- rondis ; l'écusson de moyenne grandeur ; les pattes longues ; les cuisses un peu renflées. On le trouve en Europe ; il est commun aux environs de Paris. CoRÉ PORTE-ÉPIKE, Coreiis spiniger, Fab. Il a la forme du précédent; le premier article de ses antennes a son extré- mité épineuse; la tête est cendrée , et a de chaque côté deux pointes élevées , aiguës ; le corselet est d'un brun grisâtre , avec le rebord élevé et formant une épine obtuse, bidentée ; l'écusson est gris, avec l'extrémité blanche ; les élytres sont grises, avec la base blanche; l'abdomen est gris, tacheté de blanc, et a ses bords aigus. On le trouve en Italie et dans la France méridionale. CoRÉ CHASSEUR, Coreus venutor, Fab. ; ^Volff. , iLid. tab. cad.fig. 21. Il est de moyenne grandeur; il a les antennes rougeâtres, avec le dernier article noirâtre; la tête, le cor- selet , les élylres jaunâtres, avec un grand nombre de points COR 55 très-noirs; les ailes blanches; le corselet épineux, d'un gris obsf.ur en dessous ; et les pâlies ferrugineuses. On le trouve en llalie. CoRÉ PORC-ÉPic , Coreiis hystrix ; Coré paradoxe ^ B. 21. 8. Cette espèce est longue de cinq lignes , grise, avec quelques nuances obscures , son corps est si peu épais, qu'il ne sem- ble formé que d'une membrane ; il est entièrement héris- sé de poils rudes et gris; les antennes sont épineuses, ter- minées en massue ; les yeux sont rougeâtres ; les cotés du cor- selet sont relevés en lobes arrondis et ciliés; l'abdomen est en nacelle, et ses bords sont festonnés. Je trouvai en 1780, dans un jardin de Paris, sur des feuil- les d'orme , un individu de celte curieuse espèce. Je remar- quai, avant de la prendre, qu'elle agiloit avec beaucoup de célérité son corps, et qu'elle faisoit entendre un petit biuit; je ne sache pas qu'on l'ait retrouvée ici depuis ; elle n'est pas rare dans le midi de la France; j'en ai pris une assez grande quanlilé dans la ci-devant province de l'Ajigoimiois; j'en ai reçu d'autres des environs de Lyon et de Bordeaux. Villers l'a représentée. L'espèce que Sparmann a trouvée au Cap de Bonne-Es- pérance, et qui est figurée par StoU , diffère de la précédente. C'est celle que Fabricius a nommée paradoxiis. On rencontre souvent, dans les environs de Paris, le coré farré et une espèce qui paroi t être le coré rhomhoule de M. Fabricius ; l'abdomen de l'un et de l'autre est aplati , et forme une sorte de rhombe, ou plutôt un carré dont un des angles fait la base de l'abdomen , et l'opposé l'anus. Dans le coré rhomboïde^ celte dernière partie a six dents. . Les corés ont les antennes insérées au bord supérieur du museau et au-dessus d'une ligne idéale , tirée des yeux à l'origine du labre. Ce caractère se retrouvant aussi dans plu- sieurs géocorises , dont Fabricius a fait des lygées, ainsi que dans ses alydes {alydus} ^ j'ai réuni ces divers insectes au genre de coré. Cependant, si l'on a égard soit à ce mode d'in- sertion des antennes , soit à la manière dont elles se termi- nent, on pourra conserver le genre alyde, en y rapportant ces espèces de lygées , qui y formeront une division parli- culière. Les corés, les alydes et les neïdes seront distingués des lygées proprement dits, à raison de l'insertion supérieure de leurs antennes ; les espèces où elles finiront par un arti- ticle plus gros , ou en massue , composeront le genre coré. Celles où ces organes sonl filiformes, se placeront avec les alydes, où l'on établira deux divisions, d'après la forme tantôt ovale ouoblongue, tantôt étroite et allongée ou pres- que linéaire du corps. Je comprendrai , dans la seconde de 56 COR ces coupes, les alydes propres de Fabricius, et quelques- uns de ses gerris, et dans la première, ceux de ses lygées, que j'associois aux corés. Le CoRÉ CLAvicoRNE et le C. du Poirier de la première édition de cet ouvrage , font maintenant partie du genre TiNGis. V. ce mot. (l.) COREA. Nom portugais du CoRis de Montpellier (fom Monspeliensis , L.) , jolie plante de la famille des borraginées. (LN.) COREGONE, Coregonus. Genre deipoisson établi par Ar- tedi , confondu avec les Salmones par Linnaeus , et rappelé par Lacépède. Le dernier de ces auteurs lui donne pour caractères : bouche à l'extrémité du museau ; tête comprimée, écailles facilement visibles ; deux nageoires dorsales , dont la seconde est adipeuse et dénuée de rayons ; plus de quatre rayons à la membrane des branchies; des mâchoires sans dents ou avec des dents imperceptibles. Ce genre renferme dix-neuf espèces , dont font partie : Le CoRÉGONE LAVARET , qui a quinze rayons à la première nageoii'e du dos; quatorze à celle de l'anus ; douze à chaque ventrale ; la caudale fourchue ; la mâchoire supérieure pro- longée en forme de petite trompe ; un petit appendice auprès de chaque ventrale ; les écailles échancrées. On le trouve dans les mers du nord et dans le lac de Genève , où il est connu sous le nom déferrât. On le prend au filet , soit dans la mer , soit dans les ri- vières où il remonte. Sa chair est blanche , tendre et de bon goût; aussi Testime-t-on beaucoup dans le Nord. Dans quelques endroits il est si abondant , qu'on ne peut le con- sommer frais ; et qu'on le fume ou on le sale pour l'envoyer au loin. Ce poisson , dans ses émigrations , suit une marche régu- lière. 11 remonte les rivières contre le courant , sur deux rangées qui se réunissent sur le devant de manière à former un angle , au sommet duquel est un seul individu qui mène la troupe , quelquefois composée de plusieurs centaines d'autres. Les pêcheurs qui connoissent ses allures , tendent leurs filets en conséquence , et souvent ils en prennent de grandes quantités à la fois; mais souvent aussi ils trouvent sous le filet ou à côté un trou par lequel toute la bande passe. Quand il survient une tempête, les lavarets rompent leur marche et se cachent où ils peuvent; puis, quand elle est passée , ils reprennent leur ordre régulier. Ils ne s'avancent pas beaucoup dans les tleuves , s'arrêtent ordinairement dans les lieux où l'eau est très-rapide , et où se trouvent des pierres sur lesquelles ils puissent déposer leurs œufs. Après le frai , COR 57 qui a lieu à la fin de l'été , ils retournent pêle-mêle à la mer. Les petits restent dans le lieu de leur naissance jusqu'à ce qu'ils aient acquis trois pouces de grosseur; alors ils prennent le même chemin pour ne revenir qu'au bout de cinq à six ans , lorsqu'ils sont aptes à la génération. On a essayé d'introduire les lavarets dans les lacs et les étangs , et on est parvenu à les conserver en Prusse , pays où ce poisson est fort commun. Le CoRÉGONE TUYMALLE a vingt-trois rayons à la première dorsale , quatorze à l'anale , douze à chaque ventrale , la caudale fourchue ; la mâchoire supérieure un peu avancée ; des points noirs sur la tête; un grand nombre de raies lon- gitudinales. On le trouve dans la mer du Nord, et au prin- temps dans les fleuves qu'il remonte pour déposer son frai. Il nage fort vite et aime les eaux rapides , froides et pures. On le pêche très-abondamment dans toute la Norwége , et ses entrailles y servent de présure pour faire cailler le lait. Il est également fort commun dans les lacs des montagnes de la Pnisse , où on le nomme murène de rmère. Il vit de frai de poisson, principalement de celui de saiimon, de coquil- lages , de vers et d'insectes. Il croît fort vite et parvient com- munément à la longueur de deux pieds ; mais il ne multiplie pas beaucoup, et peut difficilement être introduit dans les étangs. On le prend au filet, à la nasse et à la ligne. Sa chair est blanche , ferme, douce et très-bonne au goût. Elle a quelquefois une odeur agréable de thym ou de miel. Il y a des cantons en Allemagne où les lois féodales forcent de porter aux seigneurs tous les individus qu'on prend , et où on est obligé de rejeter ceux qui n'ont pas encore acquis toute leur croissance. L'automne est l'époque où cette chair est la plus grasse , mais c'est en hiver où elle a plus de saveur. On attribue à Thuile qu'on en tire , la propriété d'effacer les marques de la petite-vérole et les taches de rousseur. Bloch appelle ce poisson ombre d' Auvergne ; il ne faut pas le confondre avec le salmone ombre , ni avec le salmone ombre chevalier. Le CoRÉGOisiE MURÈiSîE a quatorze rayons à la première dorsale, quinze à l'anale, onze à chaque ventrale; la cau- dale fourchue ; huit rayons à la membrane branchiale ; un bourrelet sur le museau; la mâchoire inférieure plus courte et plus étroite que la supérieure. Il se trouve dans quelques grands lacs d'Allemagne , et entre autres dans celui de Madui , près Steltin en Poméra- nie. Il parvient jusqu'à quatre pieds de long. Sa chair est blanche , tendre et de bon goût, et n'a point de petites arêtes ; aussi est-elle très-recherchée sur les table» des riches. 58 C O R Ce poisson se lient haLituellemenl dans les profondeurs de l'eau et ne vient sur les bords qu'à la fin de l'automne , époque de son frai. C'est alors qu'on en prend le plus. On en pêche aussi en hiver sous la glace, avec des filets qui ont huit brasses de profondeur. On a essayé avec succès de le transporter dans des étangs; mais, comme il meurt aussi- tôt qu'il est sorti de l'eau, il faut des précautions très-nom- breuses pour réussir dans celte opération. Il n'est apte à la génération quà l'âge de six ans, et alors il a un pied de long. Il multiplie beaucoup. §a bouche n'a point de dents , et sa mâchoire inférieure est plus étroite et plus courte que la supérieure; aussi ne vit-il que de coquillages, de vers et de larves d'insectes. Son corps est brunâtre en dessus, violet sur les côtés et blanc sous le ventre. Sa ligne latérale, qui fait une petite courbure vers la tête , est garnie de qua- rante-quatre points blancs. Ses nageoires sont grandes, vio-. lettes à la base , bleuâtres au milieu et noires à leur bord. Ses écailles sont minces, brillantes et se détachent aisément. Le CoRÉGONE MARENULE a dix rayons à la première na- geoire du dos , quatorze à l'anale , onze à chaque ventrale , la caudale fourchue; sept rayons à la membrane des bran- chies ; la mâchoire inférieure recourbée, plus étroite et plus longue que la supérieure. Il se trouve dans les lacs de la Prusse , duDanemarck, de la Suède et autres contrées du Nord , dont le fond est de sable ou de glaise. Il vit en société dans le plus profond Je l'eau , et ne paroît sur les bords que dans le temps du frai, c'est-à-dire, en automne. Il se nourrit de plantes, d'insectes, de vers, etc. Sa chair est blanche , tendre et de bon goût. Ou en prend beaucoup au filet sous la glace , et on sale ou fume , comme les harengs, tout ce qui ne se consomme pas dans les environs. Sa tête finit en pointe, est demi-transparente et d'un vert brunâtre ; le dos est brun , et le ventre argentin ; les nageoires sont d'un gris-blanc , et celle de la queue, qui est fourchue , a une bordure bleue. La longueur totale atteint rarement dix pouces. Le CoRÉGONE Wartmann a quinze rayons à la première dorsale , quatorze à l'anale , douze à chaque ventrale , la cau- dale en croissant; le museau en cône tronqué ; les deux mâ- choires presque égales ; la couleur bleue. Il est plus connu sous le nom A"" ombre bleu. On le trouve dans plusieurs lacs de Suisse, et surtout dans le lac de Constance, où on en pêche de grandes quantités. Il parvient rarement à deux pieds de long. Il fraie en hiver sur les bords des lacs, et se tient le reste de l'année dans leurs plus grandes profondeurs. Il vi* de plantes, de vers et d'insectes. Sa chair est excellente ei COR 59 fort recherchée des gourmets suisses. Il multiplie considéra- blement , et est pour les pêcheurs du lac de Constance ce que les harengs sont pour ceux du Nord. On le prend avec des filets de soixante à soixante-dix brasses de long et dont les mailles sont assez larges pour laisser passer ceux qui ont moins de trois ans. Pendant tout Tété, vingt à cinquante ba- teaux parlent chaque soir pour cette pêche , et chacun rap- porte communément deux à trois cents pièces. Tout ce qui ne se consomme pas frais se marine, et s'envoie en France et en Allemagne, Aceteffet, après avoir vidé et lavé ces poissons, on les fait cuire légèrement sur de grandsgrils; on les met ensuite dans des barils, et on les couvre de vinaigre salé et aroma- tisé avec du laurier, du thym, etc. Le genre Paralepis de Cuvier enlève Tespèce de ce nom à celui-ci. (b.) CORELLIANA , Pline. Synonyme de Castanea, chd- faigniers. (Lis.) COREOPE , Coreopsis. Genre de plantes de la syngénésie polygamie frustranée , et de la famille des corymbifères , dont les caractères sont : un calice commun composé de deux rangs de folioles oblongues, dont les intérieures sont plus larges, et communément abords un peu colorés; quan- tité de fleurons hermaphrodites, tubulés , à cinq divisions, placés au centre ; plusieurs demi-fleurons femelles, stériles, un peu distans, à languettes , formant la couronne ; un ré- ceptacle chargé de paillettes ; plusieurs semences orbiculées, convexes d'un côté , concaves de l'autre , entourées d'un bord membraneux, et munies de deux cornes à leur sommet. Les genres Simsie et Cosmos ont été établis aux dépens de celui-ci. Les coréopes comprennent une trentaine d'espèces , qui sont des plantes vivaces , à tiges droites , à feuilles ordinaire- ment opposées , mullifides dans quelques espèces , à fleurs axillaires ou terminales , longxiement pédonculées , la plu- part, pour ne pas dire toutes, originaires de l'Amérique. Les principales espèces sont : la Coréope a feuilles me- nues , Coreopsis verliciUata , Linn. , dont les caractères sont d'avoir les feuilles surdécomposées et leurs découpures fili- formes. Elle est bisannuelle , et croît très-abondamment dans les terrains sablonneux de la Caroline , où je l'ai observée. La Coréope triptère , dont les feuilles sont pinnées , les supérieures ternées, et les folioles lancéolées. Elle croît dans les lieux ombragés ethumidcsdela Caroline où je l'ai fréquem- ment observée, et est très-propre àla décoration des parterres. rcopsis chr)-santha , Linn. , a les 6o C O R feuilles ternées , dentele'es , glabres , et les rayons des fleurs de plusieurs couleurs. Celte espèce croît à Saint-Domingue et à la Martinique. Elle a une odeur agréable , approchant de l'angélique , et forme un fourrage qiie les bestiaux aiment beaucoup. La CoRÉOPE A FEUILLES ALTERNES, dont le nom indique le caractère , croit dans les lieux sablonneux de la Caroline et de la Virginie. Elle diffère des autres par son aspect. La CoRÉOPE A BAIES s'éloigne de ce genre par ses fruits. C'est une plante plus haute qu'un homme , qui croît à Su- rinam, (b.) COREOPSIS, de deux mots grecs, qui signifient appa- rence de punaise. Il a été donné par Linnseus au CoRÉOPE , à cause de la forme d^es graines. Les genres cosmos, simsie, coréopsoïdes etpallasïe sont fondés sur des plantes qui faisoient partie de ce genre. Quelques-unes de ses autres espèces se trouvent placées avec les bidenls et les rudbeckies. (ln.) COREOPSOÏDES. Genre établi par Moench , pour placer le Coréope lancéolé ( Co/«oy95ts /anr^o/a/a , L.), qui ne diffère des autres cui-éopes que par ses fruits légèrement tétragones, cymbiformes, muriqués et auriculés. Ce genre n'a pas été adopté, (ln.) CORET. Coquille décrite et figurée dans Adanson. C'est un véritable Planorbe. (b.) CORETA. JNom donné par Brown {Jam. i47)i ^ ""c espèce de plante qui fait partie du genre Corchorus , L. V. Corette. (ln.) CORETHRE, Coreilua , Meig. ; Chironomus , Fab. Genre d'insectes , de l'ordre des diptères , famille des né- niocères , tribu des lipulaires , division des culiciformes , ayant pour caractères : antennes filiformes , de quatorze articles, pour la plupart ovoïdes, garnis de faisceaux de poils , surtout dans les mâles , les deux derniers plus longs et plus grêles ; ailes couchées horizontalement sur le corps. Ainsi que les chironomes et les tanypcs , les corèthres ont les deux pattes antérieures rapprochées de la tête , longues et avancées ; mais leurs antennes sont composées de qua- torze articles, et presque semblables dans les deux sexes ; ce qui distingue les corèthres de ces deux genres; ces parties, dans les femelles , sont simplement moins velues. M. Meigen , qui a fondé ce genre, en mentionne trois espèces : La CorÈTHRE latérale, Coreihra latéral! s , Dipl., tab. I, fig. 12. Son corselet est roussâtre , avec les cotés blancs. La Corètïire culiciforme , C. culicifomds ; elle est noirâtre, avec l'abdomen et les pieds gris ; les nervures des ailes sont velues. La Gorèthre bossue, C. gibba. Elle est. C O R 6i verte, avec le corselet élevé , prolongé en avant , et les ailes blanches et marquées d'une bande obscure. On peut y ajouter la Tipiile cnirifiée (^rmcifixa^ ^ repré- sentée par Slabber , dans ses Ohseivations microscopiques , pi. 5 ; elle est très-voisine de la C. culiciforme , surtout par les nervures ciliées de ses ailes ; mais l'abdomen est entre- coupé de noirâtre et de brun clair, y formant des anneaux. Degeer a observé les métamorphoses de la C. culiciforme. Sa larve , qu il a trouvée au mois de mai , dans l'eau des étangs et des marais , ressemble beaucoup , pour sa forme et sa couleur, à celle du cousin oi'dinaire. Son corps est un peu plus petit, d'un brun clair, avec quelques espaces plus foncés et transparens. Il est composé d'une tcte assez grosse , arrondie, offrant deux yeux et des barbillons ; d'un corselet très-grand , élevé , en forme de boule arrondie , et d'un abdomen allongé , s'amincissant peu à peu vers son exirémité , et composé de huit anneaux; le dernier forme une espèce de queue conique , recourbée en dessous , garnie de poils et percée à son extrémité pour le passage des excrémens ; près de sa jonction inférieure avec l'anneau pré- cédent , est une sorte de nageoire , qui consiste en un assem- blage de poils longs noirs , placés en rayons , et formant ensemble une lame circulaire. L'on voit , au bout du hui- tième anneau , une pièce , de figure conique , perpendicu- laire , ayant aussi une ouverture à son extrémité , mais qui sert à la larve pour la respiration. On distingue , dans l'in- térieur du corselet , deux corps assez volumineux , oblongs , ])runs , et de chacun desquels part un vaisseau qui se rend à l'extrémité postérieure du corps ; ces deux vaisseaux sont très-rapprochés l'un de l'autre , dans une bonne partie de leur longueur , et forment des ondulations ; ils se dilatent au septième anneau , et se rétrécissent ensuite. Degeer soup- çonne , avec fondement , que ce sont des trachées. Ces larves ont une attitude différente de celles des cou- sins ; leur corps est dans une position horizontale, au milieu de l'eau, et s'y maintient presque toujours en équilibre. Il des- cend lentement, et par son propre poids , au fond du liquide ; mais un mouvement de queue lui fait reprendre l'équilibre. C'est encore ainsi que ces larves remontent à la surface de l'eau; maisonles y voit rarement, elles nagent comme par secousses. Leurs nymphes ont aussi une grande conformité avec celles des cousins ; elles nagent de même , se suspendent également à la superficie de l'eau , par deux espèces de cornes ou d'oreillettes, situées sur le corselet, et qui sont les organes de la respiration ; devenues plus légères que le fluide qu'elles habitent, elles vont toujours naturellement 62 COR à sa surface, et ne peuvent plonger qu'en donnant quelques coups de queue. Leur tête , leur corselet , et la saillie pecto- rale, où sont renfermés les antennes et les organes du mouve- ment, forment une masse irrégulière; l'abdomen estallongé, courbé en arc, de manière que son extrémité se trouve près du dessous de la tête ; il est divisé en huit anneaux , dont les côtés ont des inégalités angulaires. La nymphe l'étend cependant quelquefois , à raison de sa grande flexibilité , en ligne droite ; d'autres fois elle l'applique si exacte- ment contre la poitrine , que son corps a la figure d'une lentille aplatie. On voit , de chaque côté de la tête , un grand œil , ovale et noir. L'abdomen est terminé par deui nageoires ovales , semblables à deux petites feuilles , ayant des nervures , et par une pointe , qui paroît correspondre à la queue , ou au dernier segment de l'abdomen de la larve. L'intérieur du corps offre aussi ces deux trachées , dont nous avons parlé , et sa couleur n'a pas changé. Les deux tubes respiratoires du corselet se détachent aisément , et l'insecte ne périt point. Degeer remarque , cependant , qu'un individu auquel il avoit ôté ces parties , ne subit point sa dernière métamorphose. Elle s'opère au bout d'une huitaine de jours , à compter depuis le passage de la larve à l'état de nymphe, (l.) CORETTE, Corchonis. Genre de plantes à fleurs poly- pétalées , de la polyandrie monogynie , et de la famille des tiliacées , dont les caractères sont : un calice de cinq fo- lioles caduques ; cinq pétales obtus ; un grand nombre déta- mines ; un ovaire supérieur oblong, sillonné, à style nul et à trois stigmates simples ou bifides. Le fruit est une capsule oblongue , à deux ou à cinq valves , et divisée intérieure- ment en autant de loges qui contiennent des semences nom- breuses et anguleuses. Les corettes renferment une quinzaine d'espèces origi- naires des Indes orientales et de l'Amérique méridionale. Ce sont des plantes herbacées , annuelles ou vivaces , rarement frutescentes, dont les feuilles sont allernes, entières, dentées, et quelquefois filamenteuses en leurs bords, presque toujours stipulées. Les fleurs sont axillaires , de couleur jaune , et fort peu durables. iics espèces les plus remarquables sont : La Curette potagère, Corchonis olilonus , Linn. , dont les capsules sont oblongues , ventrues , les feuilles dentées et les dentelures inférieures terminées chacune par un filet. Cette plante croît naturellement dans l'Asie , l'Afrique et l'Amérique : elle est annuelle. Dans tous ces pays, on la cul- tive pour la manger en guise d'épinards, ou mieux d'oseille. COR 6"» quoiqu'elle ne soit pas acide , car on la met principalement dans les potages. On prétend , en général , que c'est un manger plus agréable que sain. On lui attribue quelques vertus médicinales, telles que d'être émoUiente , adoucissante et pectorale. V. pi. B. 82 , où elle est figurée. La CoRETTE CAPSULAIRE a huit à dix pieds de haut. Elle est annuelle comme la précédente. Ses capsules sont presque rondes , aplaties , rugueuses , et les découpures inférieures de ses feuilles sont terminées par des poils. Celte planle croît dans les Indes orientales. On tire de son écorce, par la ma- cération dans l'eau , une filasse qu'on emploie pour faire des cordes et des toiles , principalement à la Chine et à la Cochinchine, On mange également ses feuilles. La CoRETTE LAINEUSE. C'est un arbrisseau de trois à quatre pieds de haut , dont toutes les parties sont très-velues ; ses feuilles sont elliptiques et crénelées ; ses capsules ovales» oblongues et disposées en ombelle. Elle croît dans l'Amérique méridionale. La CoRETTE DU Japon a aussi une tige ligneuse , et les fleurs terminales latérales , et nous ne la connoissons que double. C'est mal à propos qu'elle a été placée dans ce genre ; car elle appartient à celui des Ronces , ou cons- titue un genre nouveau. C'est une belle plante dont les fleurs sont assez grandes et d'un Jaune éclatant. On la cultive depuis quelques anuées en France, dans les orangeries et même en pleine terre. Sa multiplication par boutures est extrêmement facile, (b.) COREVLV, KARAVIA. Noms arabes du Caryi. K ce mot. (ln.) CORF. Dans le Brescian , c'est le nom des Corbeaux. (desm.) CORCrUE. Nom vulgaire de l'agaric du Panicaut, (b.) CORGNO ou ACURNL Le fruit du Cornouiller, en Languedoc, (ln.) CORI. Petit quadrupède de l'Amérique méridionale , dont quelques voyageurs ont fait mention , et qui me paroît ne pas différer de l'apéréa. En effet, tous les traits que l'on peut saisir dans les descriptions superficielles du coii , tracées par Oviedo , le Père Charlevoix et Perrin de Mont- fraisier, sont des traits de ressemblance avec l'apéréa ou Co- BAYECocHOND'lNDEàl'état sauvagc (F. ce mot). Je doisnéan- moins ajouter que, suivant la conjecture de M. d'Azara, le cori n'est autre que le lapin domestique ( Hi'sL nui. des Quadrupèdes du Paraguay, tom. 2 , p. 71); mais cet ob- servateur ne connoissoit , comme moi , le cori que par les indications des voyageais cités plus haut, (s.) 6^ COR CORIACES , Coriaceœ. Nom que j'avois donné à une fA- milie d'insectes, de l'ordre des diptères , composée du genre Hippubosca de Llnnœus. V. Pupipares. (l.) CORIAINON. V CoRiANDRON. (ln.) CORIAIRE. V. Redoul ei Sumac, (b.) CORIANDRE , Coriaiidmm , Linn, {Pentandrie digynic. ) Plante annuelle , originaire d'Italie, de la famille des om- bellifères, et qui a des rapports avec Vœthuse. On a donné son nom à un genre. Ses (leurs sont disposées en ombelles. Li' ombelle principale est composée de cinq à huit rayons ; elle a un involucre à une foliole , qui manque rarement ; les petites ombelles sont ordinairement garnies d'un involu- celle à trois folioles ; les fleurs qu'elles portent sont plus ou moins régulières : toutes ont un calice à cinq dents, cinq étamines et cinq pétales échancrés et réfléchis ; mais dans les fleurs du centre , les pétales sont très-petits et égaux , et dans celles de la circonférence , ils sont inégaux et plus grands, surtout à l'extérieur ; le germe, placé sous chaque licur , soutient deux styles distans , et se change , après sa fécondation , en un fruit globuleux , composé de deux se- mences sphériques , appliquées l'une contre l'autre, et cou- ronnées par le calice. Les fleurs du centre avortent le plus souvent. La tige de coriandre est droite , glabre et ordinairement rameuse. Ses feuilles inférieures sont deux fois ailées, avec des folioles larges ; les supérieures sont divisées en lanières étroites. Les fleurs sont blanches et légèrement teintes de rouge. Cette plante est aisément cultivée dans les jardins , et se trouve naturalisée dans les parties méridionales delà France, où les champs en sont infectés. Lorsqu'elle est en végéta- tion, elle y répand une odeur désagréable, qui, surtout dans les temps pluvieux , cause des maux de tête et donne des envies de vomir à ceux qui traversent les terres où elle .croît. Ce principe actif et pénétrant qui attaque les nerfs et le cerveau, est très-volatil; il réside principalement dans ses semences. Avant et après leur maturité , tant qu'elles sont fraîches , elles ont l'odeur de la punaise ; mais elles perdent cette odeur en vieillissant ; aussi ne les emploie- t-onquedesséchées. Alors leur saveur est forte, aromatique et gracieuse ; les confiseurs les couvrent de sucre et en font de petites dragées ; les brasseurs en parfument leur bière ; les Espagnols en mettent dans leurs cordiaux, et les Hollan- dais dans leurs alimens ; quelques peuples du Nord les mêlent avec la pâte dont ils font leur pain. Tout le monde les mâche avec plaisir , et l'haleine en est plus agréable. COR 65 Enfin , la médecine s'en empare à son tour , et en fait usage comme d'un bon carminatif et stomachique. Une poignée de sa graine , infusée dans du vin blanc, est un remède sou- verain pour la gravelle. On boit l'infusion par petits verres à une heure de distance, (d.) CORIANDRON, Coricmdrum. Formé d'un mot grec, qui signifie punaise. Il a été donné , par les Grecs et les La- tins , à la coriandre, à cause de l'odeur désagréable de sa graines non mûres. Elle portoit encore, chez les anciens, des noms divers qui rappeloient toujours sa fétidité. C'est le corion d'Hippocrate, et le conm/îo» eu conanno« de ïhéophraste. Ce nom de coriandrum a été appliqué par Crantz et Roth , à des plantes qu'ils ont cru devoir placer dans le genre coriandrum^ établi par Tournefort et adopté par Linnaeus. Ces plantes sont : la grande ciguë ( conium maculaium , L.) , la berle à larges feuilles ( sium latifoluim , L. ) , la ciguë (cicuta vîrosa ) , et la petite ciguë ( œthusa cynapium , L, ) (LN.) CORIAINON. V. CORIANDRON. (LN.) CORIAR. L'un des noms anglais de la Perdrix grise, (desm.) CORL\RIA. Nom latin d'une plante qui constitue le genre B.EDOUL, et d'une espèce de sumac Çrhus coriaria) employées dans la préparation du cuir. Ces plantes s'appelUnt pour cela herbes aux tanneurs. Le fustet {rhus cotinus) a été aussi nommé coriaria. (LN.) CORICUS. Nom latin du genre de poissons nommé SuBLET par M. Cuvier , et qui comprend le lut/an verdâtre et le lutjan-Lamarck de Risso. (desm.) CORIDON. V. Papillon, (s.) CORIGUAYRA. L'un des noms américains des Sarigues, V. Didelphe. (desm.) CORIMBE. V. CORYMBE (s.) CORINDE , Cardiospermum. Genre de plantes de l'oc- tandrie trigynie , et de la famille des Sapindées, dont les caractères sont : calice de quatre folioles ovales, cou- caves, persistantes, et dont deux, opposées, plus gran- des; quatre pétales ovales, obtus; quatre folioles péta- liformes , droites , inégales , rapprochées en cylindre au- tour des parties génitales , et plus courtes que les pétaiea auxquels elles sont attachées ; huit étamines ; un ovaire supérieur , trigone, chargé de trois styles courts, à stigmates simples ; trois capsules enflées et cornées , qui forment une vessie triangulaire , à angles tranchans , et ayant un sillon sur chaque face. Chaque capsule contient une semence glo- buleuse , lisse, marquée d'une tache cordiforme très-re- marquable. VIII. 5 66 COR Les corindes sont des plantes annuelles , à liges forbles , sarmenteuses , à feuilles deux fois Icrnées , à pédoncules so- litaires , axillaiies , munis de deux vrilles au-dessous de leur sommet : ces pédoncules portent des fleurs disposées en co- rymbes. Il y a quatre espèces de corindes, une glabre venant des Indes, une cotonneuse venant d'Amérique, une velue ve- nant d'Afrique , et la dernière , remarquable par ses grandes fleurs , venant de la Jamaïque. V. Corindun. (b.) CORINDON, Haiiy , Brong. ; Conuidum, Bournon. JEspèce minérale de la classe des pierres , qui comprend le Corindon viTRLUx (saphir);le Corindon lamelleux {spath adamantin)^ et le Corindon granuleux (émeril) , qu'on avoit d'abord regardés comme trois espèces. Ils sont composés des mêmes principes ; ils offrent un grand nombre de ca- ractères communs, et présentent chacun de nombreuses va- riétés intermédiaires, qui ne permettent pas de douter de l'exactitude de leur rapprochement. Le corindon est la pierre la plus dure, après le diamant. Il raye la topaze , l'émeraude , le cristal de roche , le grenat , etc. Cette dureté est un de ses caractères les plus essentiels : un second est fourni par la cristallisation, sur laquelle nous re- viendrons bientôt, et un troisième, par i'infusibilité de cette substance. Le corindon est aussi une des pierres les plus pesantes : sa pesanteur spécifique varie de 4^,875 à 4^, 833. Sa cassure est inégale ou vitreuse. Son éclat intérieur, dans les variétés vitreuses , est des plus vifs ; dans les va- riétés à tissus lamelleux ou du moins qui sont peutransparens, l'éclat est peu vif et même quelquefois loul-à-iait nul. Ordinairement on aperçoit , dans les cristaux , un reflet chatoyant, situé sur un plan perpendiculaire à leur axe. Quand les cristaux sont transparens , ce qui est rare , on voit que le corindon jouit de la double réfraction. Ce ca- ractère peut servir à le distinguer du spinelle. La forme primitive du corindon est le rhomboïde un peu aigu , de 86" 38, et93" 22, divisible dans un sens perpendiculaire a l'axe. L'on obtient assez aisément ce rhomboïde , avec des cristaux de corindon lamelleux. Quelquefois les cristaux de corindon vitreux sont marqués de stries, qui ne sont autre chose que les indices des joints parallèles aux faces de ce rhomboïde, et l'on voit le cristal marqué d'un réseau à maille rhom- Loïdale , qui décèle sa structure. Nous parlerons ci-après des formes particulières aux cristaux. Le corindon est presque uniquement formé d'alumine. Les diverses analyses qui en ont été faites , y indiquent l'alumine dans les proportions de 84. à 98 centièmes ; la silice , dans celles de 5,25 à 6,25 , et le fer , dans celles de i à 7. Ce» COR 67 analyses n'indiquant point d'eau, ne pourroit-on pas, d'après cela et conformément aux découvertes chimiques modernes, regarder le corindon comme de V aluminium anhydroxydé , c'est-à-dire, àtVoxyde d^aluminium sec F ^ous verrons que les variétés du corindon les plus parfaites , sont presque unique- ment composées d'alumine. C'est le lieu de rapporter ici une observation faite par M. Brongniart , et suggérée par la grande dureté du corindon et par sa nature: c'est celle du dur- cissement qu'éprouve Talumine lorsqu'on l'expose aufeu, et du grand degré de dureté qu'elle y acquiert , lequel est sans doute dû au dégagement de l'eau qu'elle peut contenir. Les formes cristallines du corindon les plus remarquables sont : 1. Corindon primitif, Haiiy. Le rhomboïde de la forme primitive. Les cristaux de cette forme sont extrêmement rares , et ne se trouvent que dans le corindon lamelleux. 2. C. ternaire. Deux pyramides hexaèdres apposées base à base, et dont les faces sont des triangles isocèles, incli- nées entre elles de 27° 58", et sur celles adjacentes de l'autre pyramide, de 122" 26. Cette forme et la suivante sont com- munes dans le corindon vitreux. 3. C. assorti. Deux pyramides hexadres, encore plus aiguës, dontles faces sont inclinées l'une sur l'autre de 23°58'. L'in- cidence des pyramides l'une sur l'autre, est de i39''54'. 4.. C. basé. Le rhomboïde primitif, dont les deux angles so- lides , obtus , opposés, sont tranchés par une facette. Celle- ci est quelquefois tellement étendue , que le cristal ressemble à un octaèdre aplati. 5. C. prismatique. L'hexaèdre régulier. Cette forme est très-commune , surtout dans le corindon lamelleux. 6. C. lisalieme. L'hexaèdre , dont trois des angles des baseSj pris alternativement , offrent chacun une facette triangulaire qui appartient au rhomboïde primitif. 7. C. octo-duodécimal. La variété n." 3 , à sommet tronqué, ainsi que trois des six angles , pris alternativement autour des bases ; ce qui donne , en tout , vingt faces pour le cristal. 8. C. additif. La variété n.» 6 , dont les arêtes des bases sont remplacées par des facettes trapézoïdales; ce qui donne vingt-six faces au cristal. A ces formes, décrites par M. Haiiy, et qui sont produites par cinq lois de décroissement sur le noyau primitif, nous en ajouterons quelques-unes, qui n'en sont que des combinai- sons assez communes. 9. C. épointé. Les variétés pyramidales 2 et 3 , dont les sommets sont épointés, et sans aucune autre facette addi- tionnelle que celles données par l'épointement. 68 COR 10. C. complexe. Cristaux produits par la combinaison dèk deux espèces de pyramides citées, ce qui donne des cristaux à vingt-quatre facettes. 11. C. dissimilaire. Cristaux bipyrftmidaux , dont une des pyramides est celle de la variété 2 , et l'autre , celle de la variété 3. 12. C. agrégé. Cristaux basés (n.*4) ou bipyramidaux ( n.°' 2 et 3) , joints bout à bout par la facette qui tronque la pointe des pyramides, de sorte qu'on a des angles rentrans autour du cristal. Il ne faut pas confondre cette forme avec l'hémitropie , censée due à une moitié du cristal tournée sur Vautre , ni à la mâcle , qui est le résultat du croisement des axes dans une réunion de plusieurs cristaux. On observe encore une multitude d'autres formes dans le corindon. En général, elles sont très-difficiles à déterminer , à cause des stries ,des cannelures et de l'arrondissement des angles qui déforment les cristaux. Ceux qui voudront avoir une connoissance plus étendue sur cet objet , pourront consulter avec avantage un mémoire très-étendu et fort instructif , que M. le comte de Bournon a publié dans les Mémoires de la So- ctété Royale de Londres. Parmi les formes indéterminables , il faut remarquer : i3. C. cylindro'ide. Les cristaux prismatiques dont les arêtes sont usées , ou dont les pans sont défigurés par des stries transversales qui appartiennent à cette forme. 14.- C.fusiforme. Les variétés pyramidales dont les angles et les arêtes sont arrondis. i5. C. roulé. L" §. Corindon vitreux. Télésie , Haiiy , trait. ; Corindon hyalin , Haiiy, tabl. ; Corin- don iélésie, Brong.; Saphir, Delam.; Corundum parfait, Boum.; Saphir y 'We.rn.; Rubis ei saphir , Reuss.; le Saphir, Broch.; Gemmes orientales , Rubis, Saphir, AméOiiste d'Orient , R.-D. C'est dans cette sous-espèce que se trouvent les pierres Içs plus précieuses après le diamant , ces gemmes qui s'offrent à nous avec les couleurs les plus variées et l'éclat le plus vif, en un mot, ces gemmes qui ont un prix très- élevé , quelquefois supérieur à celui du diamant lui-même , quoique, dans aucun cas, leur éclat n'égale celui de cette der- nière substance. Le corindon vitreux a , pour caractère^ es- sentiels, de ne pas laisser apercevoir les joints qui indiquent la structure du cristal; cependant, ceux qui sont perpendiculaires à l'axe sont assez souvent très-apparens. Beaucoup de va- riétés sont intermédiaires entre le corindon vitreux et le spath adamantin, c'est-à-dire, \e corindon lamelleux. En général , le corindon vitreux est transparent , ou demi- COR 69 transparent , quelquefois opaque. Il se présente rarement ea gros volume , et ses cristaux , assez communs , ont ordi- nairement les angles et les arêtes arrondies , ce qui tient à ce que tous ceux que nous connoissons , n'ont été trouvés , jusqu'à présent, que roulés dans les sables des rivières. Ses formes cristallines sont presque toutes celles que nous avons citées. Le corindon vitreux , taillé et poli , a un éclat très-vif et une transparence qui le distingue complètement du spaths- adamantin. Suivant les analyses de Klaproth et de Chenevix, il est composé des principes suivans : Klaproth. Chenepix. Idem. Alumine 98 .... 92 .... 90 Silice o . . . . 5,25 .... 7 Oxyde de fer. ... 3 . . . . 1 .... i,a Perte o . . . . 1,75 .... 1,8 100 100,00 100,0 La première et la seconde analyse , sont celles du corin- don vitreux bleu , ou saphir^ et la dernière , celle du corindon vitreux rose , ou rubis oriental. Dans la joaillerie, l'on recherche, dans îescorindoosvitreux,' la transparence parfaite ,lavivâcité et le velouté de la couleur, et la grandeur. Us portent le nom de la pierre fine dont ils offrent la couleur, avecTépithète à' oriental^ adjectif qui veutseulement indiquer ici la supériorité de mérite. On les nomme encore gemmes orientales^ pour les distinguer des autres gemmes. Ce dernier mot, qui signifie précieux^ estaussi celui des bourgeons des arbres, dont la présence précieuse est, pour l'agriculteur^ l'espoir d'une nouvelle récolte. Les corindons vitreux portent encore , dans plusieurs ou- vrages , le nom collectif de saphir , bien que ce dernier nom ne soit que celui d'une des variétés. On nomme aussi saphir, en bijouterie , toutes les variétés bleues , jaunes et vertes, et qui perdent leur couleur au feu ; les autres sont nommées ru- bis orientaux. D'après cela on voit que les variétés sont établies sur les couleurs , qui ne sont pas un excellent caractère , puisqu'on a une multitude de nuances. Néanmoins, nous allons faire remarquer ces variétés du corindon vitreux, parce qu'elles nous donneront occasion de faire connoitre celles qui sont les plus estimées. Auparavant, nous ferons observer quelataille la plus favo-^ rable pour relever la beauté de ces pierres , est celle dite brillant à degrés. Les rubis orientaux d'un beau feu, taillés e]> brillans à facettes , et entourés de diamans , ont un éciaî 70 Ç 0 R des plus vifs , et n'ont pasbesoin d'être rehaussés par la feuille oulepaillon. En général, les rubis orientaux jouent mieux que les saphirs, et dans l'Inde, oùle goût des pierres gemmes est porté à l'excès , on emploie jusqu'au plus petit rubis ; alors , on leur donne la taille en cabochon. On apporte en Europe des pacotilles considérables de ces petits rubis , ainsi qu'une grande quantité de saphirs roulés , percés , et dont la sur- face est polie. L'Inde envoie encore en Angleterre une grande quantité de diamans , de saphirs , de rubis et d'autres pierres gemmes , uniquement pour y être taillés. C'est une branche de commerce très-lucrative, qui appartenoit autre- fois à Lisbonne. L'on grave quelquefois sur les saphirs et les rubis orientaux. Coldoré , célèbre graveur sur pierres , a beaucoup employé le rubis. On voit , dans la collection de M. de Drée , une suite unique de corindons taillés. On y remarque , entre autres , un saphir sur lequel est gravée , en creux , une tête d'Antinous, et un rubis oriental, sur lequel Coldoré a représenté , en relief, la tête d'Henri iv. * Variétés d'une seule couleur. 1. QorlnUon hlanc (leuro-saphir ^ saphir blanc). Il est blanc- limpide , et ne se distingue des autres gemmes , que par un éclat plus vif. Quelquefois il a une légère teinte bleue ,' ce qui annonce que cette variété est plus voisine de la suivante que di's autres. Il n'est qu'un objet de curiosité, et ne se substitue plus au diamant, dont il n'a jamais les feux. 2. C Lieu pale , bleu , bleu d'azur ., bleu barbeau ., bleu pourpr-e ou iiuligo {sapliirs proprement dits). Cette variété est la plus commune, surtout dans la teinte pâle ; elle offre quelquefois alors un volume considérable. On a vendu , il y a quelques années , à Paris , un saphir de cette sorte , du poids de plus de six cents grains. Son mérite consistoit en sa grosseur. Le saphir bleu d'azur et le saphir bleu barbeau, sont les plus es- tiuiés : ils sont rarement d'un volume qui dépasse cinquante à soixante grains. On a donné le nom\de saphir à plusieurs pierres qui n'en sont pas. V. Saphirs. 3. C. rose ^ rose foncé., cramoisi., écarlate. Ce sont les rubis or'ienlaux et les cscarboucles orientales. Ils sont toujours très- petits , leur poids dépasse rarement vingt grains. Ce sont des pierres excessivement chères , et d'un prix très-supé- rieur à celui ùu diamant , à poids égal. Leur couleur très-agréable et leur éclat très-vif , les font rechercher pour les parures. Un rubis oriental de trente grains , et parfait , «st une pierre inestimable. COR 7, 4. C. rouge-violel^rouge-giroflée tiamélhyste{améthysteor!entale). La couleur giroflée est la plus estimée. Ces corindons sont également d'un petit volume , et plus chers que les autres. 10. C. rouge - aurore. Rouge, avec des reflets jaunâtres, comme dans les grenats. C est la. vermeille orientale, Vhyarinthe orientale. 11. Q. jaune pâle ^ jaune foncé., jaune doré. Ces corindons sont plus rares que les autres , mais moins estimés , si ce n'est le corindon jaune doré, ou topaze orientale. Nous en avons vu une pierre taillée , qui avoil à peu près la grosseur d'une noix , et dont on vouloit quarante mille francs. C'est à peu près le prix que fut vendu à Paris le saphir que nous avons cité plus haut. 12. Cvertpàlc, verdàtre, vert {émeraude onentale). Cette va- riété n'esl pas riche en couleur. Son éclat est, le plus souvent, moins vif que celui des autres variétés. Quelquefois elle a un reflet chatoyant qui a fait donner à la pierre le nom ai œil de chat. On en voit une belle pièce dans le musée de M. de Drée. i3. C.vert péridot (c'est le péridot oiiental). Il est rarement, parfait. 14.. C. bleu-verdikre (aigue-marine orientale^ Moins estimée. ** Variétés versicolores. i5. C. bleu et hlanc. Les saphirs sont ordinairement mar- qués de taches d'un bleu foncé , qu'on pourroit comparer à des coups de pinceau sur un fond plus clair. 16. C. hleu et rouge. Les corindons de cette variété , lors- qu'ils sont transparens , offrent ce phénomène , qu'ils se présentent sous la teinte bleuâtre , et qu'ils sont rouges lors- qu'on regarde une lumière à travers. Nous avons vu une très- belle pierre de celte variété, dans la collection de M. le comte Corvin Kosacoski. 17. C. jaune et bleu , ou jaune et rouge (^nilacandi des In- diens). Saphir-topaze et rubis-topaze des lapidaires. 18. C. rubané. Formé par un ruban bleu d'azur et un blanc limpide. Un saphir semblable existe dans les écrins de M. le comte Siracoski. Il a la grosseur d'un gros noyau de cerise , cl la partie blanche offre un reflet comme les corindons cha- toyans. *** Accidens de lumière. 19. Cgirasol. Ce corindon est ordinairement blanc-rosé oh bleuâtre , avec un reflet plus clair et flottant. Il a quelquefois un grand volume ; mais il n'est pas d'un haut prix. 30. C. chatoyant. Ces corindons sont assez communs, sur- tout parmi les saphirs et les rubis orientaux. Ils offrent un reflet satiné, soyeux, en hexagone ou portion d'hexagone, très- 7, COR vif, et qui se présente souvent comme une lame dans la pierre. Les hexagones sont quelquefois composés de ban- des ou filets , dans la même disposition , et qui sont bleus ou blancs. Ils n'ont lieu que perpendiculairement à l'axe des cristaux ; et quand on taille le cristal en cabochon et dans cette même condition, on a la variété suivante. 21. Le C. astérie, c'est-à-dire un corindon chatoyant qui, à une vive clarté , présente une étoile lumineuse à six rayons , et dont le centre mobile , suit jusqu'à un certain point les mouvemens donnés à la pierre. Ces corindons sont des objets de curiosité. Il y en a de bleus, de rouges, de verts et de bruns. Quelquefois, au lieu d'une étoile, ils en of- frent deux et même trois ; et ceux qui n'en présentent qu'une , regardés à plusieurs lumières à la fois , ont quelquefois plusieurs étoiles. On voit dans le cabinet de W.deDrée, à Paris, une astérie a douze rayons. Ce phé- nomène tient uniquement à la structure du cristal, et on le fait disparaître , si l'on applanit le cabochon. De plus, il n'est pas unique dans les corindons. Les cymophanes pré- sentent assez souvent une bande laiteuse mobile , qui les entoure comme une ceinture. Le grenat taillé en cabochon offre deux bandes en croix, et mobiles l'une sur l'autre; et les mêmes pièces ont quelquefois plusieurs de cts bandes. M. Caire Morand a donné , dans les Mémoires de F Académie de Turin , pour les années i8o5 et 1806 , un mémoire inté- ressant sur Tastérie , et particulièrement sur l'astérie des anciens. Il paroît que les anciens avoient plusieurs sortes d'astéries ; mais il est absolument impossible de les rapporter aux pierres que nous connoissons. M. Caire-Morand a dé- couvert que le quarz a également la propriété de donner une étoile et même plusieurs par la taille. Il est bon de faire remarquer que les cristaux de cette substance ont pour noyau primitif un rhomboïde. On cite encore des opales astéries. *»»* Corindons accidentés. 22, Ç. aerohydre. Saphir bleu renfermant une goutte d'eau. Un pareil saphir est en la possession de M. Fazi, négociant à Paris. 23. Qi.ferrijere. Contenant des cristaux de fer oxydulé. C'est «n saphir, dans le centre duquel se trouvent rassemblés quel»- ques cristaux de fer oxydulé. Cette pierre est encore la pro-^ priété de M. Fazi. [Nous nous sommes sans doute nn peu trop étendus sur les COR 73 variétés du corindon vitreux ; mais nous avons pensé qu'une substance qui jouit d'une aussi grande célébrité , méritoik quelque attention. Il nous reste à parler de ses gisemens et des localités où on la trouve. Le corindon vitreux paroît appartenir à plusieurs forma- tions différentes. i.» On le rencontre en petits cristaux dans les sables de certaines rivières de l'Inde ; dans la montagne de Capelan , à douze journées de Sirian , capitale du Pégu ; au royaume d'Ava et à Ceylan ; il y est mélangé avec des cristaux de fer oxydé-titanifère , et avec des cristaux de zircon, d'hyacîn- the , de spinelle , de tourmaline , de feldspath adulaire , etc . En Europe , les cristaux de corindon bleu , yert-péridot'j purpurin , vert , etc. , se trouvent dans le sable volcanique du ruisseau dit Riou pezouliou , près du Puy-en-Velai ; ils y sont mêlés avec une quantité prodigieuse de fer oxydé- titanifère et d'hyacinthe , outre les cristaux de pyroxène et des grains de péridot. Les basaltes ou laves lithoïdes pris- matiques de la même contrée , offrent de semblables cris- taux d'hyacinthe , de fer oxydulé, de pyroxène et de péridot,; de sorte qu'on peut en conclure qu'ils recèlent également les cristaux de corindon , ce que quelques minéralogistes ont cru reconnoître , mais ils avoient pris pour tels , des grains de haiiyne , qui se trouvent aussi dans quelques laves pétro-siliceuses du même pays. A Baulieu, près d'Aix en Provence; à Leonedo, dans le Vicentin ; en Bohème, à Meronitz et Bilin ; en Egypte (Descotils), et en Sibérie , on trouve des sables absolument semblables aux sables du Puy-en-Velai et à celui de Ceylan , qui présentent éga- lement des cristaux de corindons. Il paroît donc qu'il y a des corindons dans les produits volcaniques. 2.° Le corindon vitreux existe aussi dans les filons de fer oxydulé qui sont dans les montagnes primitives. M. Sw^edens- tiema en a découvert des cristaux jaunâtres dans la mine de fer de Gellivara, en Laponie. On le trouve encore dans des roches micacées, telle est la roche de Naxos , plus connue sous le nom d'Emeril; d'après l'observation de M. le comte de Boumon , elle est remplie d'une multitude de petits cris- taux de saphir. Cet émeril est lui-même rempli de cristaux octaèdres microscopiques , de fer oxydulé. On trouve encore du corindon rose dans la dolomie , au Saint-Gothard. J'en ai vu de cet endroit qui avolt la transparence et la beauté des beaux rubis orientaux , des sables d'Ava et du Pégu. Cette localité offre également des variétés de corindon d'un rose léger bleuâtre, et qui se rapprochent du corindon la- oatlleux par leur tissu. 74 C O R § II. Corindon lamelleux , Spath adamantin. Corindon j Haiiv» Traité. Corindon-harmophane , Haiiy, Tabl. compar. Coiindon adamantin, Brong. ; Comndum impaifaii Bourn. Corindon et diamant-spath, A'\'ern. ; Spath adamantin, Brocli. Ce corindon est distingué du précédent par son tissu la- melleux et chatoyant, et par les joints obliques , à l'axe des cristaux , qui sont faciles à apercevoir. Ces fragmens don- nent ordinairement des pièces anguleuses qui sont des por- tions du rhomboïde primitif ; quelquefois on obtient aisé- ment le rhomboïde lui-mt^me, très-net. 11 n'est jamais transparent ; mais il jouit d'une espèce de translucidilë , qui passe au demi-transparent. Généralement, il est opaque ou presque opaque. L'éclat intérieur est ou terne ou un peu vitreux , et quelquefois gras. Polis dans le sens perpendicu- laire à l'axe , certains cristaux présentent un redel chatoyant métallique et hexagonal , comme cela a lieu dans le co- rindon vitreux : on obtient aussi quelquefois l'astérie. Ses couleurs sont communément ternes ou sombres, et sans aucun agrément. Ses formes cristallines sont ordinairement pris- mnli Genre d'insectes'', de l'ordre des hémiptères , section des hétéroptères , famille des hydrocorises ^ ou punaises d'eau, ayant pour caractères : antennes insérées et cachées sous les yeux , très-courtes , en forme de cône allongé , de quatre articles, dont le dernier plus grêle et pointu ; bec fort court et triangulaire , strié transversalement , percé d'un trou à son extrémité ; pieds antérieurs beaucoup plus courts que les autres , courbes , terminés par un tarse d'un seul article , comprimé , cilié et sans crochets ; les autres pieds allongés , de tarses de deux articles ; deux longs cro- chets à l'extrémité des tarses de la seconde paire ; point d'écusson. Les corises sont des insectes aquatiques , de forme al- longée , un peu aplatie ; ils ont la tête verticale , arrondie à la partie supérieure , appliquée contre le corselet ; les yeux triangulaires ; le corselet plus large que long , terminé en pointe à sa partie postérieure ; l'abdomen large , aplati en dessus ; les pattes antérieures courtes ; les intermédiaires longues , avec leurs tarses terminés par deux crochets fort longs ; les postérieures longues , avec leurs tarses larges >, aplatis , terminés en pointe , garnis de poils fins et serrés , et à crochets très-courts au bout ; les élytres coriacées à la base, membraneuses à l'extrémité, couchées sur l'abdomen, recouvrant deux ailes membraneuses et pliées. Ces insectes, qui vivent dans l'eau, se tiennent ordinai- rement suspendus par le derrière à sa surface ; mais au tnoindre mouvement qu'ils aperçoivent, ils se précipitent au fond avec beaucoup de vitesse ; ils peuvent y rester un certain temps , en s'accrochant à quelques pierres. Ils vo- lent quelquefois , mais ils marchent mal et lentement sur la terre ; dans l'eau, ils sont très-agiles. Ils se nourrissent d'insectes aquatiques , qu'ils sucent avec leur trompe, après les avoir saisis avec les pinces de leurs pattes antérieures. Quand ils nagent , le dessous de leur corps paroît argenté , effet produit par l'air qui s'y attache. Ces insectes sont peu nombreux en espèces ; la plus commune est la suivante : CoRiSE STRIÉE, Coiixa striala y Geoff, B. 27, 11 ; Noto- necta , Linn, ; Sigara , Fab. Elle a environ cinq lignes de long ; la tête jaune ; les yeux noirs ; les antennes jaunes , peu visibles ; le corselet marqué de petites lignes transver- sales jaunes et noires^ les élytres jaunâtres , avec des ligne» COR .8, transversales courtes , ondées , noires; tout le dessous di» corps et les pattes jaunes. La larve et la nymphe diffèrent peu de l'insecte parfait , vivent également dans l'eau , et se nourrissent de petits insectes. La nymphe a ses ailes et ses élytres renfermées dans des fourreaux attachés de chaque côté de la poitrine. On la trouve dans toute l'Europe, (l.) CORISIES , Corisîœ. J'avois désigné sous ce nom une fa^- mille d'insectes, de Tordre des hémiptères, composée de plu- sieurs genres, formés aux dépens de celui de cimex de Lin- naeus, etqui ontpour caractèrescommuns : gaine du suçoirfor- mée de quatre articles distincts et découverts; le labre très-pro- longé au-delà de la tête , en forme d'alètie et strié en dessus; tarses ayant toujours trois articles distincts, dont le premier presque égal au second ou plus long que lui. Les corisies com- posent maintenant la première division de ma famille des GÉocoRisES ou Punaises terrestres. V. ce mot. (l.) CORISPERME , Conspermum. Genre de plantes de la monandrie digynie , et de la famille des chénopodées , dont les caractères sont : un calice de deux folioles , opposées minces, concaves , comprimées ; une étamine, quelque- fois davantage ; un ovaire supérieur , comprimé, chargé de deux styles à stigmates simples ; une semence nue , ellip- tique , légèrement convexe , et entourée d'un rebord mince et tranchant. Les corispermes ne comprennent que deux espèces, que l'on trouve sur les bords de la Méditerranée , aux environs de Montpellier. Ce sont des plantes annuelles , à tiges rameuses , dures, striées, dont les feuilles sont alternes, et les fleurs axillaires et de peu d'apparence, (b.) CORIUS. V. KORE. (LN.) CORIXA. V. CORISE. (DESM.) CORIZÈME. V. Chorizème. (b.) CORK-TRÉE. ISom anglais du ChÊNE-liége, Quercus suber , L. (ln.) CORLEU, CORLl, CORLU, CORLUL Noms du Courlis en Normandie, (v.) CORLL F. Courlis, (s.) CORLIE. Nom vulgaire du Courlis dans la Picardie, (v.) CORLIEU. Foy. le genre Courlis. Selon M. Cuvier (Règne animal) f les corlieus se distinguent des Courlis en ce qu'ils ont le bec sillonné sur presque toute sa longueur , tan- dis que les sillons n'en occupent qu'une très-petite partie sur celui des courlis. Le Corlieu blaîîc de Catesby, est I'Ibis blanc du Brésil. \ia. ' 6 8a COR Le CoRLiEU BRUN de Catesby , est I'Ibis brun du Brésil. Le CoRLiEU ROUGE de Catesby, est I'Ibis rouge, (v.) CORLIS de Belon. C'est le Courlis, (desm.) CORLU. Nom du Courlis en Normandie, (v.) COR-MEILLE et CORR. Noms donnés, dans quelques parties de l'Angleterre, à I'Orobe tubéreux, Orobus tiibero- sus , L. (ln.) CORMIER. Nom vulgaire du Sorbier sauvage, (b.) CORMORAN, CORMARIN. Noms du Cormoran en Provence, (v.) CORMORAN, ///Jrocoraa;,Vieill.; P^/«canz«,Lath. Genre de Tordre des oiseaux nageurs et de la famille des Syndacty- XES. V. ces mots. Caractères : bec long, robuste, un peu épais, droit, unpeucomprimé, arrondi en dessus, édenté; mandibule supérieure sillonnée , à pointe crochue et aiguë ; l'inférieure plus courte , obtuse et un peu courbée à l'extrémité ; narines très-élroites , oblitérées dans un sillon , situées à la base du bec; langue cartilagineuse , très-courte, carénée en dessus, mamelonnée en dessous , obtuse ; face en partie nue ; gorge dilatable ; pieds à l'équilibre du corps ; jambes totalement emplumées; quatre doigts , tous engagés dans la même mem- brane ; l'extérieur le plus long de tous ; l'ongle du second doigt pectine sur le bord interne; les deuxième et troisième rémiges les plus longues de toutes ; queue à douze pennes chez les uns , à quatorze chez les autres. Linnœus , (imelin et Latham ont rassemblé , sous le nom générique de pcle- canus , les fous , les frégates et les cormorans ; mais , à l'exemple de plusieurs autres savans méthodistes , je les ai isolés , d'après les caractères qui leur, sont particuliers ; et je les ai réunis dans une même famille sur le rapport unique qui se trouve dans la conformation des doigts. Parmi les oiseaux pêcheurs , les cormorans sont des plus adroits et de ceux qui peuvent le plus long-temps plonger et nager sous l'eau avec la rapidité d'un trait. Aussi dans quelques pays , comme à la Chine et autrefois en Angleterre , on a su mettre à profit le talent du cormoran pour la pêche , et en faire pour ainsi dire un pêcheur domestique, en lui bouclant d'un anneau le bas du cou , pour l'empêcher d'avaler sa proie , et l'accoutumer à revenir à son maître , en rappor- tant le poisson qu'il tient dans le bec. On voit , sur les ri- vières de la Chine , des cormorans ainsi bouclés , perchés sur l'avant des bateaux , s'élancer et plonger au signal qu'on donne, en frappant sur l'eau un coup de rame, et revenir bien- tôt après, en rapportant leur proie, qu'on leur ôte du bec: cet COR 83 exercice continue jusqu'à ce que le maître , content de la pêche de son oiseau, lui délie le cou, et lui permet d'aller pêcher pour son propre compte. F. Cormorais Leu-tze. Ces oiseau* se perchent sur les arbres , habitude qui leur est commune avec tous les syndaciyles ; la plupart y nichent, d'autres s'établissent dans les rochers, et quelques-uns dans les joncs ; leur ponte n'est que de trois ou quatre œufs. On Irouve des cormorans dans toutes les parties du monde. Le Cormoran proprement dit , Hydrocorax carha , Vieill. , Felecanus carbo ^ Lalh. , se trouve en Europe. 11 a l'iris ver- plâtre; la prunelle bleuâtre, avec des petits points d'un violet très-clair ; le bec , les pieds , les membranes et les ongles noirs ; des brins blancs , pareils à des soies, hérissés sur le îiaut du cou et le dessus de la tête, dont le devant et les côtés sont en partie chauves; une peau également nue au-dessous du bec. Cette peau est noirâtre entre le bec et l'œil, et orangée au- dessous de celui-ci jusqu'aux coins de la bouche ; le dessus ' de la tête et la partie du cou qui en est la plus proche , sont d'un noir- vert , varié de petites lignes longitudinales, blan- ches, formées par une tache allongée et déliée , de cette cou- leur, qui se trouve à l'extrémité de chaque plume ; quelques plumes plus longues et plus larges que les autres, composent, sur l'occiput, unehuppe étroite, d'environ deux pouces de lon- gueur ; la gorge est blanche ; cette couleur remonte de chaque côté jusqu'aux yeux, et y forme une bande d'environ neuf lignes de largeur ; un noir-vert couvre le reste du cou , la partie inférieure du dos, le croupion, la poitrine , le ventre et les couvertures de la queue ; une grande tache blanche est sur les cuisses , et placée sur le côté extérieur ; le haut du dos , les scapulaires , les couvertures supérieures des ailes sont d'une couleur obscure , cuivrée et tirant un peu sur le vert; chaque plume estbordée et terminée de vert-noir; l'aile a ses pennes primaires noirâtres et nuancées de vert; la queue est étagée et composée de quatorze plumes roides, d'un vert noirâtre ; les pieds , les membranes et les ongles sont d'un beau noir; l'iris est vert; taille un peu au-dessus de celle du canard musqué. Longueur totale , environ deux pieds sept pouces. Le plumage d'hiver diffère en ce que Toiseau n'a point sur T occiput de longues plumes, et que ses couleurs ne sont pas tout-à-fait aussi pures. La femelle ressemble au mâle. Les jeunes , pendant la première année , sont d'un brun foncé sur le sommet de la tête , la nuque et le cou, avec de foibles reflets verts ; la gorge est blanchâtre ; toutes les parties postérieures sont d'un giùsrembnini, varié de blan- châtre sur la poitrine et sur le ventre ; les plumes du man- «4 COR teau et des couvertures des ailes cendrées dans le milieu et bordées de brun foncé ; le bec et l'iris bruns. Il es» très-difficile de faire sortir de Teau le cormoran ; il peut y rester fort long-temps , surtout si on le poursuit. Cet élément lui est si familier , que des jeunes, presque sans plumes , nagent et plongent avec la même facilité que les vieux. Cet oiseau est d'une telle adresse à pêcher , et d'une si grande voracité , que, dans un étang , il y fait seul plus de dégât qu'une troupe entière d'autres oiseaux pêcheurs ; mais heureusement il se tient presque toujours au bord de la mer, et s'éloigne peu des embouchures des grandes rivières. Pour avaler le poisson il le jette en l'air , et il le reçoit avec beau- coup d'adresse , la tête la première, de manière que les na- geoires se couchent au passage , tandis que la peau membra- neuse qui garnit le dessous du bec , s'étend autant qu'il est nécessaire pour que le poisson , souvent fort gros , puisse y passer en entier. Cet habile plongeur prend fréquemment son essor ; mais la faim seule lui donne de l'activité , car il devient paresseux et lourd dès qu'il est rassasié. C'est dans ces momens d'inaction qu'on le voit souvent perché sur les arbres qui sont à proximité des rivières et de la mer. Il prend beaucoup de graisse ; mais sa chair a une odeur très-forte , et est de mauvais goût. Les cormorans sont répandus dans l'ancien et le nouveau Monde ; on les trouve dans le Nord et dans le Sud. Ils sont très-nombreux en Hollande , où ils arrivent vers les premiers jours de mars ; leurs nids sont posés sur des plantes aquatiques. Les boulangers hollandais recherchent leurs œufs parce qu'ils donnent de la qualité au biscuit de mer. Le Cormoran a aigrette bouclée, Hydmcorax cirratus ^ Vieill. ; Pelecanus cvratus , Lath. , a deux pieds et demi de long ; le bec d'un jaune sombre ; le tour des yeux dénué de plumes ; la tête jusqu'à l'œil, le dessus du cou et du corps , les ailes et la queue de couleur noire ; les plumes du som- met de la tête sont très-longues, finissent en pointe , se réu- nissent en une touffe assez garnie, et prennent la forme d'une aigrette, d'abord droite , et s' inclinant ensuite sur le front ; une tache oblongue , blanche , est sur les ailes ; la même couleur domine sur toutes les parties inférieures du corps ; la queue est composée de quatorze pennes ; les pieds sont d'un brun jaunâtre. Cette espèce se trouve à la baie de la Reine-Charlolle. Le Cormor AiSî CARONCULE , Hydrocorax carunculatiis , Vieill. ; Pelecanus caruncidaiiis , Lath. , est de la taille du cormoran nigaud^ et a le bec noirâtre ; les côtés de la tête dénués de plumes , rouges et caroncules entre Iç bec et l'œil ; l'espace COR «5 nn y. qui entoure les yeux, cendré; l'orbite de l'œil d^unbeau bleu , avec un tubercule au-dessus , Tiris blanchâtre ; la tête aplatie sur les côtés; le somraet assez garni de plumes noires; cette teinte est celle des parties supérieures du corps , des ailes et de la queue , excepté une longue bande blanche sur les couvertures alaires; tout le dessous du corps est de cette dernière couleur ; les pieds sont de couleur de chair ou d'un brun très-pâle. Ce cormoran se trouve à la Nouvelle-Zélande , mais n'y est pas très-commun ; il est , au contraire, très-nombreux à l'île des Etats. C'est une de ces espèces d'oiseaux qui virent en société, affectentun canton particulier, oùils formentune sorte de peuplade où eux seuls sont admis; là, ils vivent dans la plus parfaite tranquillité et la plus grande union. Ils placent leurs nids au bord des rochers, sur des touffes de gramen (^dac- tylis glomerata y Linn.), qui s'accroissent tous les ans parles, nouveaux nids qu'ils construisent sur les anciens. Le Cormoran de la Chine. V. Cormoran leu-tze. Le Cormoran dilophe, Hydrocorax di/ophus, Vieill. ; Pe- Iccanus punctaius , Lath., pi. n.° io4 du Synopsis; Pelec. nœviusy Linn., édit. i3, est de la taille du nigaud; il habite dans la Nouvelle-Zélande,, et niche dans les rochers qui bordent la baie de la Reine- Charlotte, où il est connu sous le nom de pa-degga-degga. C'est peut-être à cette espèce qu'il faut rap- porter ce que dit Cook, en parlant des cormorans , qu'il a vus nicher par grosses troupes dans de petits creux que ces oi- seaux semblent avoir agrandis eux - mêmes dans la roche feuilletée, dont les coupes escarpées bordent la Nouvelle- Zélande. Ce joli cormoran a le bec d'une couleur de plomb bleuâtre ( et quelquefois jaune ); la peau nue qui entoure les yeux, d'un rouge sombre; l'occiput, la gorge, le cou et le haut du dos de couleur noire, ainsi que deux touffes de plumes qui s'élèvent sur la tête, l'une sur le sinciput , et l'autre sur l'oc- ciput ; mais sur cette dernière partie , elles sont plus lon- gues, quelques-unes ont près d'un pouce et demi de lon- gueur ; de Tangle postérieur de l'œil part une bande blanche , qui descend sur les côtés du cou, et s'étend en s'élargissant sur la poitrine jusques au-dessous du pli de l'aile; le milieu du dos et les couvertures des ailes sont d'un cendré brunâ- tre , avec une tache ronde et noire à l'extrémité de chaque plume ; les pennes de la queue et celles des ailes sont noires ; le reste du plumage est de la même couleur, avec des reflets verts; les pieds sont d'un brun noirâtre. Quelques individus de cette espèce ont le bec rougeâtre , les pieds d'un jaune sale^ \t haut de la gorge blanc, et sont dépourvusde huppe ; on remarT 86 COR que encore que la bande blanche est peu apparente , et que les Elûmes des côtés, vers le bas-venlre, sont rayées de blanc. Taulres sont huppés comme le premier; mais ils n'ont point la peau extensible de la gorge dénuée de plumes, et, sur quelques-uns, la bande blanche ne dépasse point la moitié du cou. Toutes ces variétés indiquent vraisemblablement la différence des sexes ou des âges ; cependant elles de- mandent de nouvelles observations pour être mises à la place qui leur convient. Enfin , Latham regarde comme oiseau de la même espèce , le cormoran de Sparrmann ( Mus^. caris. ^ tab. lo), que Gmelin donne comme espèce distincte (^ Pelecanus punrlatus , Sp. 20). Il habite les mêmes contrées, mais, selon Sparrmann, il niche sur les arbres. 11 diffère en ce que la poitrine et le ventre sont d'un blanc grisâtre , et que le haut du cou et les couvertures inférieures de la queue ont des rayures courtes et blanches. Le Grand Cormoran. F. Cormoran proprement dit. Le Cormoran GRIS-BRUN, Hydrocorax fuscescens , Vieill. Il est gris sur le dessus de la tête et du cou, sur les bords des plumes du dos et des couvertures des ailes ; ces plumes sont d'un gris-brun dans le milieu; cette couleur. couvre les pen- nes des ailes et de la queue; toutes les parties inférieures sont blanches; les pieds bruns; le bec est couleur de corne; 'û aX-aXaiWc an cormoran nigaud. On trouve cetoiseau dansl'Aus- tralasie. Son plumage terne me fait soupçonner que ce nest pas une espèce particulière; mais je ne puis déterminer celle dont il fait partie, ne connoissant que son extérieur. Le Cormoran huppé. V. Cormoran tingmik. Le Cormoran leu-tze, Hydrocorax sinensis^ Vieill,; P^- lecanus sinensîs^ Lath. , Emb. techina 8, tab. 72. Le nom que j'ai conservé à ce cormoran, est celui qu'il porte à la Chine. Le bec esljaune; l'iris bleu; toutes lesparties supérieures sont d'un brun noirâtre; le menton est blanc; le dessous du corps blanchâtre et tacheté de brun ; la queue arrondie et com- posée de douze pennes; les pieds sont noirâtres. La pêche pour laquelle on se sert de ce cormoran, se fait ordinairement sui' un grand lac que forme la rivière de Luen , à une journée de Han-Choo-hoo. 11 n'est point éton- nant de voir, dans sa partie orientale, des milliers de petits bateaux, uniquement destinés et faits exprès pour cet usage. Ils sont d'une telle légèreté, que les hommes peuvent faci- lement les transporter dans telle partie du lac quil leur plah. Sur chaque bateau sont dix à douze de ces oiseaux , qui, à un signal du conducteur, plongent dans l'eau tous ensemble; on est étonné de voir la grosseur éuorme des poissons qu'ils rapportent dans leur bec. Les leu-iies sont COR tj si bien dressés qu'ils n'avalent ni même n'endommagent leur capture, quoiqu'ils n'aient le cou entouré ni d'un anneau, ni de tout autre lien, si ce n'est lorsqu'on leur pennet de pêcher pour leur compte, soit pour \es encourager, soit pour leur nourriture. Le Cormoran magellanique, Hydrocorax magellanicus , Vieill. ; Peleranus viagellanicus^ Lath. Longueur totale , vingt- sept pouces; bec noir; côtés de la tête dénués de plumes et de couleur rouge, ainsi que le haut de la gorge, dont le milieu est un peu garni de duvet; tête, cou jusqu'à la poitrine, dos, ailes et queue d'un noir foncé, avec quelques ioibles reflets brillans sur les deux premières parties ; une tache blanche der- rière l'œil; dessous du corps de cette même couleur; jambes noires ; pieds d'un brun pâle. Cette espèce se trouve à la Terre-de-Feu et aux îles des Etats et de Noël. Elle niche dans les rochers coupés à pic ou suspendus sur la mer; elle place son nid de manière que si ses petits en sortent encore incapables de voler, ils puis- sent tomber à l'eau sans danger. Le Cormoran NIGAUD , Hydrocorax graciilus, Vieill.; Peleca- nus grurulns ^Léaih.Ce cormoran ayant paru d'un naturel plus pe - sant, plus paresseux que les autres, on lui a donné les surnoms de shagg, riiais ou nigaud. Il a, dans son plumage, de grands rapports avec le cormoran proprement dit; mais il en dif- fère essentiellement en ce qu'il n'a que douze pennes à la queue, et qu'il est moins grand. Sa longueur est de deux pieds trois pouces. Il a la tête, la gorge, le cou, le dos et toutes les parties inférieures d'un vert-noir assez bril- lant ; les plumes scapulaires et les couvertures alaires d'un cendré foncé dans le milieu et noires sur les bords; les par- ties nues de la tête et de la gorge dun rouge jaunâtre ; le bec noir en dessus, rougeâtre dans le reste; l'iris de cette dernière couleur; les pieds noirs : tel est le plumage du mâle et de la femelle adultes , pendant l'hiver ; ils ont , à l'époque des couvées, une petite huppe, composée des plumes longues de l'occiput et d'une partie de la nuque; ces plumes sont d'un vert foncé à reflets; ils ont de plus, sur la tête et sur la plus grande partie du cou, des plumes très-longues , effilées et d'un blanc pur. Le jeune, pi. enl. de Buffon, 97!, sous le nom de petit fou brun de Cayenne^ a la gorge un peu cendrée; la tête , le cou et les parties inférieures d'un brun foncé ; les plumes du devant du cou et de la poitrine bordées de gris rembruni; celles des scapulaires et des couvertures alaires d'un cendré brun, avec une large bande brune sur les bords; le crou- pion, le ventre, les pennes des ailes et de la queue noirâtres; 88 COR iiris brun. Retz ÇFouna siiedca) ilonnc le nigaud -çfwxr le- jeune du cormoran proprement dit, quoiqu'il lui reconnoisse douze plumes à la queue, et qu'il en donne quatorze à celui- ci. C'est une erreur dans laquelle sont tombés d'autres orni- thologistes , trompés , sans doute, par l'analogie que présente le plumage de ces deux oiseaux. Cette espèce se trouve dans les deux continens ; mais elle est rare sur les côtes de l'Océan. Elle niche dans les rochers ou à la cime des arbres. Sa ponte est de trois œufs blan- châtres. Le Cormoran koir, Hydrocorax niger^ Vieill. , se trouve aux Indes orientales; il a le bec rougeâtre, le plumage to- talement d'un beau noir, et la taille de notre sarcelle. Le Cormoran noir et blanc, Hydrocorax melanoleucos , Vieill., a le dessus de la tête, du cou, du corps, les ailes et la queue noirs; les sourcils, les joues et toutes les parties inférieures, depuis le bec jusqu'à la queue, d'un beau blanc; le bec couleur de corne; les pieds noirs et une taille un peu inférieure à celle du canard. On le trouve dans TAus- tralasîe. Cormoran (le petit). V. Cormoran nigaud. Cormoran (le petit) d' Atriqve , Hydrocorax africanus , 'S^ieill.; Pelecamis africanus , Lath., n'est pas plus gros qu'une sarcelle., et a dix-huit pouces de longueur totale ; la mandi- bule supérieure noirâtre et le reste du bec d'un blanc jau- nâtre sale; le dessus de la tête et du cou d'un brun-noir; le milieu du dos et le croupion d'un noir lustré ; les sca- pulaires et les couvertures des ailes d'un gris-bleu; chaque plume est entourée de noir; les trois premières pennes des ailes d'un brun pâle, inclinant à la couleur cannelle, les au- ires d'un noir bi-un; les secondaires aussi longues que les primaires, d'un noir foncé et bordées de brun; le menton blanc; le devant du cou bigarré de blanchâtre et de noir; le ventre pareil, avec un mélange de brun; la queue com- posée de douze pennes, les deux intermédiaires et les laté- rales d'un brun pâle, et les autres noires, ainsi que les pieds. Selon M. Themminck, cet oiseau n'est autre que le cor- moran nigaud dans son jeune âge. Est-il fondé ? Le Cormoran piailleur des Amazones. Dénominatiôri des Gallinazes urubu et aura,, dans les diverses contrées de la Guyane. . Le Cormoran PYGMÉE, Hydrocorax pygmœus, Vieill.; Pe- lecanus pygmœvs , Lath. Cette petite espèce est d^une taille un peu inférieure à celle de la sarcelle; son bec, ses pieds et sa queue sont pareils à ceux du nigaud. Le fond de son COR 89 plumage est noîr, avec une légère nuance cle vert sur le cou et la poitrine ; les couvertures des ailes d'un brun obs- cur; chaque plume bordée d'un noir brillant; il a autour des yeux de petites taches blanches et peu nombreuses, et d'autres de la même couleur, parsemées sur le cou, la poitrine et les flancs; de plus, l'on voit s'élever çà et là, sur les mêmes parties, des espèces de pinceaux de poils. La femelle est brune ou noirâtre, san,s points ni taches. M. Pallas a vu cette espèce sur la mer Caspienne, avec le grand et le pe- tit cormoran; mais ils y arrivent plus tard qu'elle. Dans un Voyage àPasega, il est question d'un petit cormoran, qui a le dessus de la tête et du cou pointillé de blanc, sur un fond couleur de marron; la gorge d'un gris-de-souris;. le des- sous du corps couvert de plumes d'un brun sombre , et bor- dées de la même teinte que le dos; le ventre blanchâtre et tacheté de blanc; les couvertures des ailes noirâtres, avec un liseré festonné d'une teinte foncée; et les pieds noirs. Le Cormoran tingmik, Hydrocorax crisiaùis, Yieill. ; Pelé- canus cristntus^ Lath. Le nom de cet oiseau dérive du verbe tingmikpok, qui, dans la langue groënlandaise, signifie avoir la diarrhée. Il lui a été imposé parce qu'il couvre les rochers baignés par les mers, sur lesquels il se tient ordinairement, d'une couche épaisse de sa fiente. On l'appelle aussi iing- mirksoak. Il a environ deux pieds de longueur; le bec noi- râtre ; l'iris d'un beau vert ; une longue touffe de plumes noirâtres sur chaque côté de la tête, lesquelles se prolon- gent sur le cou , où elles prennent la forme d'une jolie huppe ; la tête, le cou et le haut du dos d'un vert brillant; les plu- mes du dos et les couvertures supérieures ont, de plus, leurs bords d'un noir pourpré; le ventre est noirâtre; la queue d'un vert sombre et composée de .douze pennes; le tarse noirâtre. Cette espèce se trouve quelquefois en Angleterre, dans les grands précipices nommés holyhead; mais elle est assez commune en Norvvége, en Islande et au Groenland. Le Cormoran urile, Hydrocorax urile^ Vieill.; Pelecanus urile, Lath., est un peu plus petit que le cormoran commun; il a le bec d'un vert rougeâtre; la tête et le cou d'un vert noirâtre; sur le milieu du devant, du cou, quelques plumes blanches, déliées, dispersées parmi les autres; le dos et les ailes d'un noir sombre, mais lustré, avec quelques reflets verts sur la première partie et quelques plumes blanches ; le ventre , les pieds et la queue noirs; celle-ci n'est composée que de douze pennes. Ces cormorans du Kamtschatka ha- bitent principalement les rochers qui sont sur les côtes de la mer. C'est dans leurs crevasses q"u'ils nichent au mois de juin. Leurs œufs sont de la grosseur de ceux de la poule, go COR d'une couleur verie et d'un mauvais goût: leur voix est sem-, Llable au son d'une petite trompette enrouée. Le Cormoran varié, Hydrocorax vaiius^ Vieill. ; Peleca^ nusvanus^ Lath. Cetic espère a deux pieds de longueur; le dessus du bec noirâtre; le dessous et la peau nue de la tête, jaunes; le dessus de la lé le, du cou, le dos, les couver- tures des ailes et de la queue, bruns; cette couleur est plus pâle sur le milieu du dos et les couvertures des ailes, qui sont, déplus, bordées de blanc, et elle estbeaucoupplus fon- cée sur le croupion et sur les jambes; les pennes alaires et cau- dales sont noires; les dernières ont leur tige et leurs bords blancs; cette couleur est répandue sur toutes les parties inférieures du corps; les pieds sont de couleur de cbair, et les ongles noirâtres. Des individus de même race diffè- rent en ce que la peau nue qui entoure les yeux est bleuâtre, et que les côtés de la tête sont blancs; d'autres ont toutes les parties supérieures d'un gris rembruni, mélangé de blan- châtre sur le sommet de la tête et sur le cou; le bec rou- geâtre et les pieds rouges. Ces cormorans sont communs à la baie de la Reine-Char- lotte, et nichent en société sur les arbres; leurs œufs sont d'un blanc bleuâtre, un peu plus petits que ceux d'une poule, et longs d'un pouce et demi. Le Cormoran a ventre blanc, Hydrocorax leucogasier^ Vieill., se trouve en Russie; il a l'espace, entre le bec et l'œil, nu et d'un beau bleu; la tête, la gorge, la poitrine et tout le dessus du corps d'un noir changeant en violet sur le manteau; le ventre et les parties postérieures d'un blanc pur; taille du cormoran nigaud. Le Cormoran vigua, Hydrocorax vigua^ Vieill. Le nom sous lequel je décris cet oiseau, est celui que les naturels du Paraguay lui donnent, ainsi qu'à Yanhiiiga. 11 a des rap- ports avec le cormoran magellanique \ peut-être fait-il partie de la même espèce. Tout son plumage est dun noir profond, à quelques exceptions près; cette teinte est moins foncée sur le milieu des plumes scapulaires et des couvertures supé- rieures des ailes; une petite bordure de blanc règne à la base de la mandibule supérieure, et derrière l'angle de la bouche ; il y a des points de la mênie couleur sur les côtés de la tête ; quelques plumes longues de dix-huit lignes, blan- ches, folbles, à barbes courtes et déliées, et qui naissent au milieu de plumes noires, très-courtes et serrées, se font remarquer derrière les oreilles; d'autres pareilles sont comme semées sur la moitié des côtés du cou ; la base du bec est noire en dessus el jaune en dessous, le reste est brun; l'iris couleur d'émeraude , et la queue composée de douze pen- COR g, nés. Quelques individus sont noirâtres, avec des veines blan- ches sur la gorge; chez d'autres, la teinte noirâtre est plus claire sous le corps. Aucun n'a les plumes blanches des oreilles et du cou, ni les points blancs des côtés de la tête; ce qui fait présumer que ce sont des jeunes ou des femelles. C'est le zaramaguUon noir de M. de Azara, qui nous apprend qu'une dame, attaquée d'un asthme, se trouva subitement guérie en s'appliquant sur la poitrine ce cormoran nouvelle- ment ouvert. Le Cormoran violet , Hydrocorax violaceus , Vieill. ; Pe- lecanus violaceus^ Lath. , se trouve avec le coi-moran à face rouge ^ dans les îles du Kamtschatka. Son plumage est tout noir, avec des reflets violets, (v.) CORNACCHIA. L'un des noms italiens de la CoR- KEiLLE MANTELÉE , Connus comix. V. Corbeau, (desm.) CORNACCHIONE ou LAGROLA. En italien , ce sont les noms an freux, espèce de Corbeau, (desm.) CORNALINE. Quarz-agate de couleur rouge , plus ou moins foncée , employé par les bijoutiers pour faire des bagues , des cachets et d'autres objets d'ornement. Il en a déjà été question au mot Calcédoiise. Voy. ausi^ QuarZ- AGATE. (LUC.) CORNARD. V. CORNARET. (s.) CORNARET , Marty-nia. Genre de plantes de la didyna- mie angiospermie , et de la famille des bignonnées , dont les caractères sont : un calice à cinq divisions , muni à sa base de trois bractées; une corolle monopétale , campanu- lée , ou infundibuliforme , à tube ventru , à limbe divisé en quatre ou cinq lobes arrondis, inégaux, dont l'intérieur est onde et plus grand que les autres ; quatre étamines fertiles , dont deux plus grandes et courbées ; une cinquième fort courte, et sans anthères ; un ovaire supérieur, ovale-obîong, chargé d'un style simple , à stigmate à deux lobes ; une cap- sule ligneuse, ovale, conique, terminée par une corne ou pointe crochue , plus ou moins longue , ridée à Textérieur , avec quatre sillons longitudinaux , s'ouvrant en deux valves unlloculaires à la base , et à cinq loges dans le reste de la longueur; ces loges contiennent plusieurs semences ovales , un peu comprimées et raboteuses. Les comareis sont des plantes annuelles , à feuilles oppo- sées , à fleurs disposées en épis terminaux ou axillaires. Leurs caractèreç spécifiques avoient été, jusqu'à Lamarck, assez mal dcfmis. Le CoRNARET ANGULEUX, Marlynia dlandra^ Willdenow, a les feuilles anguleuses, en cœur, couvertes de poils vis- queux. Cette espèce croît au Mexique et à la Louisiane , où 9» COR ses fruits sont quelquefois un fléau pour les gens de pied , fi* surtout pour les nègres qui ne portent pas de souliers. Je l'ai observéeenCaroline, où elle a été transplantée, etoùelle mul- tiplie très-rapidement. Elle s'élève à la hauteur d'un homme. Le CORNARET A FEUILLES ALTERNES ET ENTIÈRES , Mar- tynia prohoscidea de Willdenovv, dont le fruit est très-grand. 11 croît à la Nouvelle-Orléans. J'en ai cuhivé,' en Caroline, une espèce dont le fruit est semblable , mais dont les feuilles sont opposées et dentées , espèce qui probablement a été confondue avec la première. Le CoRNARET SPATHACÉ, qui cst là Craniolaire de Lin- nœus vient au Mexique. Ses caractères sont d'avoir la tige ra- meuse , les feuilles à cinq lobes et dentées ; le calice double, l'intérieur monophylle ; sa racine est grosse , charnue et blanche. Les habitans la dépouillent de son écorce , et la servent sur la table , cuite avec la viande de bœuf, ou con- fie au sucre, Lhéritiera fait, avec le Cornaret atlvace, un nouveau genre , sous le nom de Gloxiné. V. ce mot. Les poils des cornarets sont terminés par des globules qui, d'après l'abservation de Ventenat , contiennent un acide à nu,probableméntdela même nature que celui du Chiche, (b.) CORNE. Si nous ne considérons que la substance cornée proprement dite , dont on fait usage dans les arts , nous met- trons à part la romede cerf, du daim ^ du renne, deVélan, etc., qui est plutôt une substance osseuse , à laquelle on a donné le nom de bois. Les cornes de ce genre de ruminans sont de vrais os , et composées , comme eux , d'une matière cartila- gineuse , dans les mailles de laquelle viennent se déposer des molécules de phosphate de chaux, sorte de sel à base ter- reuse , nommé vulgairement terre des os. Dans la jeunesse de ce bois , qui se renouvelle annuellement , sa superficie est entourée d'une peau velue qui sert de périoste ; cette corne du cerf , cheoreuil , etc. , a des vaisseaux qui lui apportent les molécules dont elle s'augmente. V. Cerf. Au contraire , la véritable corne ^ celle du bœuf, du bélier, du bouc, au. chamois , etc., a pour base une cheville osseuse, qui est une protubérance de l'os frontal. Cette cheville co- nique transsude une matière gélatineuse , qui se dessèche pe» à peu , et forme ainsi un cornet qui Tentoure. Comme cette substance cornée ne tombe pas , il se forme sans cesse de nouveaux cornets qui s'emboîtent tous les uns dans les au- tres, de sorte que le premier fait est repoussé en haut , et le dernier est immédiatement sur la cheville osseuse , dont il prend la figure. On volt des boucs et des béliers à quatre- cornes. Klein a vu des lièvres cornus. COR ^3 Comme il se fait un cornet dans l'espace de chaque année , on peut reconnoître l'âge d'une corne, en comptant le nom- bre des cornets ainsi emboîtés ;,car leur bord est souvent vi- sible , surtout chez les antilopes , tels que les gazelles et condovia, et chez les chèvres ; ces anneaux qu'on remarque sur les cornes, ne sont que les rebords de chaque cornet. Les on- gles des animaux, le bec des oiseaux, croissent absolument de la même manière ; c'est-à-dire , que l'os qui leur sert de base transsude une matière gélatineuse , qui prend sa forme, et qui se durcit à l'air. Ce gluten ou mucus animal est de même nature que celui qui se trouve dans les poils et lés cheveux , comme l'a remarqué M. Vauquelin. ( V. l'article Cheveux.) Cependant la corne du rhinocéros ne se fait pas de même. Celle-ci n'est qu'un faisceau épais de poils , qui croissent en masse sur l'os du nez de ce puissant quadrupède. Ces poils sont visibles à la base de la corne et dans son intérieur, par les interstices qu'ils laissent entre eux dans leur assemblage. Au reste, son accroissement est à peu près le même que celui des cornes creuses des quadrupèdes ruminans. Les fanons de la baleine sont aussi des poils réunis en lames. Les proémi- nences de la tête à.\x casoar , de la peiniade, des calaos ; les ergots des pattes du coq, les épines des ailes de quelques pluviers, sont de nature cornée, et leur formation suit les mêmes règles que celle des cornes des ruminans. Toutes les femelles en ont moins que les mâles. Ce que les enfans nomment cornes dans les colimaçons , n'est que les tubes qui portent les yeux de ces mollusques. Des insectes ont aussi diverses proéminences auxquelles on a donné le nom de cornes, comme aux longues mâchoires àcs lucanes ou cerfs-volans mâles , aux scarabées nasicornes , etc. Les épines de plusieurs végétaux sont leurs défenses natu- relles , comme les cornes aux animaux. On emploie beaucoup la corne dans les arts ; on la re- dresse , en la ramollissant par la chaleur ; on la travaille de diverses manières; on la divise en parcelles, pour la dis- soudre dans l'eau bouillante , et la jeter en moule ; on la co- lore , on la purifie , on lui fait subir une foule de prépara- tions. C'est une matière gélatineuse, ou plutôt un mucus animal combiné avec une substance huileuse , afin de lui communiquer de la souplesse ou de la flexibilité. Sa couleur naturelle , dans chaque espèce d'animal , dépend de celle du réseau muqueux sous-cutané qui le leur fournit. Les sillons , les cannelures , les courbures des cornes des quadrupèdes dépendent des formes que les os froalaux leur gt COR impriment ; elles varient dans les espèces , et sont des carac- tères souvent suffîsans pour les faire reconnoître. Pour amollir la corne , et la mouler ensuite, on prend de l'urine dliomme , conservée pendant un mois ; on y met de la chaux vive et de la cendre gravelée (^potasse bnite du com- merce^ ; on y ajoute quatre onces de tartre , et autant de sel. Le tout bouilli , passé , reposé , sert de lessive , dans la- quelle la corne qu'on y met tremper pendant huit jours, de- vient molle ; on peut La pétrir à volonté. Mais beaucoup de choses sont inutiles dans cette lessive ; il ne faut qu'une li- queur alcaline ordinaire. La raclure de corne s'y dissout encore plus promptement que la corne entière. Cette lessive ramollit aussi Tivoire ; mais le vinaigre est plus efficace , non-seulement sur l'ivoire, mais encore sur les os, parce qu'il dissout une partie du phosphate calcaire, qui rend ces substances dures. La corne se soude comme l'écaillé , en rapprochant les parties qu'on veut réunir , et en les chauffant par le moyen d'un fer, ou par l'eau bouillante. Pour que la corne imite l'écaillé , on la réduit en lames; ensuite on y applique , d'espace en espace, une pâte compo- sée de deux parties de chaux vive , et d'une partie de li- tharge, mélangées avec de la lessive de savon. Les lieux qui ne seront pas couverts de cetta^jpâte , resteront de la couleur naturelle de la corne ; les autres deviendront bruns opaques. On polit la corne et l'écaillé avec la pierre-ponce, ensuite avec du tripoli. (virey.) CORNE D'ABONDANCE. Coquille du genre des Spon- DYLES. (B.) CORNE D'AMMON. Genre de coquilles fossiles. Voyez Ammonite, (b.) CORNE D'AMMON FOSSILE ou AMMONITE. Celte coquille univalve est roulée en spirale sur le même plan; elle se trouve de toutes grandeurs dans les couches de la terre, depuis quelques lignes jusqu'à deux pieds et plus de diamètre. Il paroît que ce coquillage fut un des premiers habitans de l'Océan : on le trouve dans les cou- ches de calcaire ancien^ avec les poulettes et quelques autres coquilles, en très-petit nombre; on le voit ensuite beaucoup plus multiplié dans les couches coquillières^ et enfin jusque dans les dépôts marins les plus récens, quoiqu'il semble qu'au- jourd'hui cette espèce ait disparu, ou ne vive que dans les plus grandes profondeurs de la mer. J'en ai vu d'immenses quantités dans les couches d'argile qui forment le rivage de la Moscoua, près de Moscou, à cinq ou six pieds seulement au-dessous de la surface du sol. Elles COR g5 sont toutes d'une grandeur médiocre, et n'excèdent pas cinq à six pouces de diamètre : elles sont de l'espèce qui est arti- culée et décorée d'arborisations. Rien n'est si beau que ces cornes d'ammon dans Tinstant où on les retire de leur gîte ; elles sont revêtues d'une couche pyriteuse couleur d'or et gorge de pigeon; mais dès qu'elles ont pris l'air, elles s'effleu- rissent et tombent en miettes. Elles sont mêlées de beaucoup de hélemniies, qui sont éga- lement dun volume médiocre, et qui n'excèdent pas sept à huit pouces de longueur. Klles ne sont nullement pyriteuses, et se sont très-bien conservées dans leur état purement cal- caire, quoique ensevelies dans une argile très-suli'ureuse. C'est un fait intéressant à remarquer que l» réunion fré- quente des belemniles et des cornes d'anunon : la mine de fer de Conflans en Lorraine, est cnlièrcmtn! composée de ces deux genres de coquilles; et Ion pourroit citer une foule d'exemples semblables. V. Amuiomte. Tpat.) CORNE DE CERF. Ou donne ce nom à THydke co- RALLOÏDE figuré par Schœffer, tab. 142, eiqui est I'Hydise RAMEUxde Bulliard. (b.) CORNE DE CERF. Nom vulgaire de plusieurs plan- tes dont les feuilles sont divisées comme les cornes d'un cerf, ou mieux d'un daim. L'une est un Plantain, phni/ago coronopus , une autre une Sauge , une troisième un Sy- siMBRE, une quatrième un Cranson ou Coronope. Voyez ces mots, (b.) CORNE DE DAIM ou Char de Neptune. Nom mar- chand d'un Madrépore, Madrepora vniricata, L. (desm.) CORNE DE NARWAL, ou LICORNE DE MER. C'est une dent conique très -droite, longue de huit à dix pieds , qui est rayée en spirale , et qu'on trouve à la mâ- choire supérieure d'une espèce de cétacé. ( V. Narwal. ) La matière de cette dent ressemble beaucoup à celle de l'ivoire, mais elle est moins estimée, (virey.) CORNE DE RHINOCÉROS. C'est une matière cor- née, composée de fibres de la nature des soies de cochon , et agglutinées ensemble en forme de cône recourbé. Cette corne est placée sur le chanfrein ou le museau du nez du Rhinocéros. ( Voyez ce mot. ) Cette corne est très-estimée des Indiens; ils en font des vases et des coupes qui, selon eux , inaiquent si la liqueur qu'on y verse est empoisonnée. (virey.) CORNÉE. On donne ce nom à la première membrane de l'œil. La cornée opaque csX. le l)lanc de l'œil, et la trans- parente, laisse apercevoir l'iris et la pupille. Voyez CEil. (virey.) 96 COR CORNÉENNE. M. Brongnîart caractérise de la ma- nière suivante , dans son Traité de Mùiéralogie^ une substance pierreuse que la plupart des minéralogistes regardent com- me un mélange intime, et indiscernable à l'œil, d'amphibole et d'argile, et qui touche de près , comme il en fait l'obser- vation , d'une part, à la fVacke^ et de l'autre, au Schiste argi- leux ; en même temps qu'elle a des rapports assez nombreux avec le Basalte , et même avec Y Amphibole. « Cette pierre est généralement compacte et solide ; elle a la cassure terne , assez unie , mais irrégulière; elle répand par l'insufflation une odeur argileuse très-sènsible ; elle est ordinairement très-difficile à casser ; elle fait rebondir Iç marteau, et offre une sorte de ténacité qui l'éloigné de la wacke , en la rapprochant du basalte. Elle a souvent assez de dureté pouî" ne point se laisser rayer par le cuivre , qui Î' imprime sa trace. Le fer même a quelquefois de la peine à a rayer. « Elle se fond assez difficilement en un émail noir, bril- lant, et ce caractère la distingue du schiste (argileux), lors- qu'elle en a la texture , et du jaspe schisteux, lorsqu'elle s'en rapproche par sa dureté. Elle agit presque toujours sur l'aiguille aimantée. j> Le même savant en distingue trois variétés , sous les noms de Coméenne compacte , Cornéenne tnipp\^ et Cornéenne lydienne. V. sa Minéralogie., t. i , p. 55o et sulv. Cette substance fait la base de plusieurs iîoc/jw. V. Apha- NiTE , AmygdaloÏde , et Variolite. Le nom de Cornéenne a été appliqué à des roches d'ori- gine si différente, et a donné lieu à tant de confusion , que M. Timoléon Calmelet , dans le Mémoire très-intéressant qu'il a publié dans le Journal des Mines (t. 35 , page 241 à 260), sur les Roches cornéennes ., propose de le bannir du langage de la science. M. Haiiy lui a substitué celui à^A- phanite. V. ce mot. (LUC.) CORNEILLARD. Jeune Corotille. (v.) CORNEILLE. V. pour tous les oiseaux auxquels on a imposé ce nom , l'article Corbeau, (v.) CORNEILLE. Nom vulgaire de la Lysimachie com-* MUNE. (b.) CORNEILLON. Nom vulgaire du jeune Freu^ et de la jeune Corbine, en Normandie. V. ces deux mots, (v.) CORNELIA. Arduini (Sp. 2 , p. 9, t. i) donne ce nom générique à Vylmmania baccifera , L. , plante annuelle origi- naire de la Chine , et maintenant naturalisée en Italie, (ln.) CQR]^ELL\N-CHERRl V, Cor^îel-trée. (ln.) COR ^^^ CORNKLIE. Genre de plantes, depuis réuni aux Am- Mamnes. (b.) CORNEL-TREE. Nom anglais du Cornouiller (Cor- niis mascula^ L.). Le fruit s'appelle Cornelian-CHERRY (ln ) CORNEOLUS, CARiSEOLUS. Noms latins de la Cornaline, sorte à'Jgaie. (ln.) CORN-ROSE et CORN-POPPY. F. Coprose. (ln.) CORNEROTE, Nom bourguignon du Moyen-Duc. (v.) CORNET. L'un des noms vulgaires du Calmar , en France, (desm.) CORNET. Partie de la fleur, qui offre une cavité élar- gie et ouverte d'un côté , et terminée en pointe de l'autre. On remarque des cornets dans les Heurs de la capucine , du pied-d'alouette, de l'ancholie , etc. , dans le disque qui sou- tient les étamines de 1 asclépiade , etc. (b.) CORNET DE CHASSEUR ou DE SAINT-HU- BERT. Nom marchand de la Spirule fragile. On ap- pelle aussi de même le Planorbe œil de chèvre, (b.) CORNETS, Les conchyliologues français ont appelé ainsi , tantôt des Cônes , tantôt des Volutes. Aujour- d'hui ce nom n'est plus employé, (b.) CORNETTE. Nom vulgaire de la Mélampyre des CHAMPS, (b.) CORN-FLAG. Noms anglais du Glayeul {Gladiolus communis , L.). (ln.) CORNICABRA. Nom espagnol et portugais du Téré- Bl^THE (Pistacia tere/jînihus, L.). (LN.) CORNICHON. Espèce de Concombre que l'on confit au vinaigre , pour entrer dans les assaisonnemens. (b.) CORNICHUELO. Les Espagnols appellent ainsi le Petit-Duc {Sirîjc scops^. V. Chouette, (desm.) CORNICULAIRE, Comicularia. Genre de plantes cryp- togames, de la famille des Algues, établi par Achard aux dépens des Lichens de Linn&eus. Il présente pour caractères: des scutelles terminales, d'abord planes, quelquefois radiées, ensuite convexes , toruleuscs, inégales , a bords réfléchis en dedans; des tiges solides , roides, glabres, ramifiées en forme d'arbuste , et étalées en gazon. Les Lichens triste , lanugineux et pubescent de Linnseus , servent de type à ce genre. 11 en a été depuis séparé quelques espèces , pour former celui appelé Alectorie. (b.) CORNIDE , Cornidia. Arbre du Pérou, qui forme un genre dans l'octandrie monogynie. Il offre pour caractères : vm. n gS COR un calice campanule, persistant, obtusément trigone ; quatre pétales ovales, concaves, sesslles , caducs, insérés sur le bord du calice ; huit étamines insérées sur le bord du calice ; un ovaire supérieur , divisé en trois parties , surmonté de trois styles persistans , à stigmates simples ; une capsule à trois divisions , à trois cornes , à trois loges et à trois valves, contenant plusieurs semences cunéiformes, (b.) CORNIER. Nom altéré du Cornouiller, (b.) CORNIFLE , Ceralophyllum. Genre de plantes monoï- ques , dont les fleurs mâles ont un calice divisé en huit ou dix segmens pointus, et une vingtaine d'étamines , et les fleurs femelles un calice à beaucoup de divisions pointues , et un ovaire ovale comprimé, dépourvu de style et à stigmate obtus et oblique. Le fruit est une capsule ovale , acuminée , uniloculaire et monosperme. Les cornifles sont des herbes aquatiques , dont les feuilles sont verticillée.s, linéaires, fourchues, et dont les fleurs viennent dans les aisselles des feuilles. On en compte deux espèces, toutes deux indigènes. L'une, la Cornifle apre , Ceratophyllum demersum , Linn. , a les feuilles dichotomes , très-épineuses, et le fruit à trois cornes. L'autre , la Cornifle l)OUCE , Ceratophyllum submersum , Linn. , a les feuilles dicho- tomes , presque pas épineuses, et le fruit lisse. On les trouve dans les étangs, les fossés et les rivières , qu'elles remplissent quelquefois , tant elles sont abondantes. On peut, avec utilité , les arracher pendant Tété , avec de grands râteaux à dents de fer, et les mettre sur le fumier dont elles augmentent la quantité et améliorent la qualité (B.) CORNILLE. V. Cornifle. (s.) CORNILLET. On donne ce nom et celui de carnillel à différentes plantes de la famille des caryophyllées , et prin- cipalement à des silènes , des lychnidcs, et des cucuhalus , dont la fleur est rose tendre ou couleur de chair ; le silène ar- meria, L. , s'appelle Corisillet-œillet. (ln.) CORNILLON. Nom que porte , en Normandie , le Chou- cas. V. ce mot. (v.) CORNIOLA et CROGNOLE. Noms italiens de la Cor- naline , variété d'agate, (ln.) CORNIOLA. Nom du Genêt des Teinturiers , Genista tinctoria, Linn., dans quelques parties de l'Italie. C'est aussi l'un des noms de la Cornouille. (ln.) CORNIOLE. Fruit de la Macre. (b.) CORNIOLLE. Nom du Corlieu dans le département de l'Ain, (v.) COR j,g CORNIOLLO. L'un des noms italiens du CornouilleRj Cornus musriiîa , L. (LIS.) CORNIX. L'un des noms anciens des corneilles. V. Cor- beau, (desm.) CORNrZOetCORNEJO.NomsespagnoIs du Cornouil- ler, Cornus mascuia, L. Cornizolos est la CoRNOUlLLE. (ln.) CORNOUILLE ou CORNIOLE. C'est le fruit du CoR^ NOUILLER. (B.) CORNOUILLER , Cornus , Linn. {Telrandrie monogynie.') Genre de plantes de la famille des caprifoliacées, dont la fleur a un petit calice à quatre dents , et une corolle monopétale en roue , divisée très -profondément en quatre parties qui , quoique réunies à leur base , semblent autant de pétales dis- tincts. Les étamines , au nombre de quatre , sont alternes avec les pétales qu'elles dépassent un peu : elles portent des anthères ovales et vacillantes. Au milieu est un style'de la longueur de la corolle , posé sur un ovaire inférieur , et ter- miné par un stigmate obtus et comme tronqué. Le fruit est une drupe ovoïde ou globuleuse , avec un ombilic; il contient un petit noyau à deux loges , dans chacune desquelles se trouve une amande oblongue. A l'exception de deux espèces (le Cornouiller herbacé ou de Suède, Cornus suer.ica ^ Linn,, et le Cornouiller nain ou DE Canada, Cornus Canadensis , Linn.), toutes celles de ce genre , au nombre de vingt , sont de petits arbres ou arbris- seaux , plus ou moins élevés , qui ont des rapports avec les viornes et les sureaux. Dans quelques-uns, les tleurs sont dis- posées en ombelles , et chaque ombelle est parée d'une col- lerette à quatre folioles. Dans toutes les autres, les fleurs for- ment des corymbes rameux qui n'ont point d'involucre. Les cornouillers qui méritent d'être distingués à raison de leur Utilité ou de leur agrément , sont : Le Cornouiller sauvage ou des bois , improprement ap- pelé mâle^ Cornus mascula , Linn. C'est un petit arbre qui s'é- lève à la hauteur de dix-huit ou vingt pieds , et qui croît na- turellement dans les bois et les haies de l'Europe. Sa tige est tortue et noueuse ; son écorce d'un gris roussâtre ; ses feuilles, qui ne paroissent que dans l'intervalle des fleurs aux fruits , sont d'un vert foncé, ovales opposées, et relevées en dessous de nervures très-saillantes. Cet arbre fleurit dès le commen- cement du printemps. Ses fleurs sont jaunâtres et disposées en petites ombelles , garnies chacune d'une collerette à quatre folioles ovales. Ses fruits sont mous et charniTs , et ont à peu près la forme Linn. On le dis- tingue des espèces ci-dessus , à la forme et à la couleur de ses fruits , qui sont ronds et d'un blanc transparent dans leur maturité ; à ses feuilles grandes , nerveuses et blanchâtres en dessous , et à ses fleurs blanches aussi , qui naissent , au som- met des rameaux, en corymbes dépourvus de collerette. Cet arbrisseau , originaire du même pays que le précédent , se cultive très-fréquemment dans les jardins paysagers , qu'il orne pendant l'été par ses feuilles et ses fleurs , et pendant l'hiver par son bois d'un rouge très-vif. Plusieurs autres espèces , également de l'Amérique sep- tentrionale, se cultivent de même , mais sont inférieures en beauté à cette dernière. Le Cornouiller du Chili a les corymbes des fleurs nus, les feuilles en cœur et dentées. Il croît au Chili , et devient un grand arbre. On mange %q% fruits qui sont violets : on ea C O R fait aussi une boisson vineuse. Le suc de ses feuilles passe pour un spécifique contre le mal de gorge. Tous les cornouillers peuvent être multipliés par leurs fruits qu'on doit mettre en terre à l'instant de leur maturité , ou par marcottes , ou par leurs rejetons , que la plupart des espèces produisent en abondance , surtout dans un sol hu- mide et léger. Au bout d'un an , les jeunes plants doivent être mis en pépinière , et deux ans après, on les transplante dans les lieux qui leur sont destinés. Une terre ordinaire leur suffit, et ils se plaisent plutôt à l'ombre qu'au soleil, (d.) CORN-POPPY. V. CoPRosE. (ln.) CORN-SALAD et Corn Valerian. Noms anglais de la Mâche , Valeriana locusta, Llnn. (ln.) CORNTREON. ISom du Cornouiller, Cornus mas- rula , dans le comté d'Anglesey. (ln.) CORNU. Poisson du genre Blennie, C'est aussi un Chétodon. (b.) CORNU CERVINUM , Dodonée. C'est le plantain corne de cerf, (ln.) CORNUCOPIA. Nom latin des Coqueluchioles. (ln.) CORNUCOPIOIDES, Scheuchzer. Voyez Coquelu- cuiole. (ln.) CORNUDA. Nom espagnol du Céraste, (desm.) CORNUE DIGITALE. Nom vulgaire du lambis , grosse coquille univalve du genre strombe de Linneeus. (desm.) CORNUELLE. Nom vulgaire de la M acre, (b.) CORNULAIRE, Comulana. Genre de polypier vagi- niforme , établi par Lamarck aux dépens des Tubulaires. Ses caractères sont : polypier fixé par sa base , corné , à tiges simples, infundibuliformes , redressées, contenant cha- cune un polype à bouche munie de huit tentacules pinnés, disposés sur un seul rang. La seule espèce qui compose ce genre se trouve dans la Méditerranée ; elle a été appelée iubulaire corne d'abondance par Pallas. Cavolini et Esper l'ont figurée. 11 y a lieu de croire que ses polypes communiquent entre eux par leur base, (b.) CORNULAQUE , Cornulaca. Genre établi par Delisle dans la Flore d'Egypte. Il a pour type la Soude muriquée de Linnaeus. (b.) CORNULUS d'Heiater. C'est une espèce de Cor- nouiller, (ln.) ,o, G O Px CORNUPEDE. Expression peu usite'e qui se trouve dans quelques ouvrages, pour signifier tout quadrupède à cornes aux pieds, (s.) CORNUS. Nom latin du genre Cornouiller ; d'autres plantes l'ont encore porté. Elles font partie des genres meme- cylon, cordia , bumelia, nerprun et laurier, elc. Le cornus de Pline est notre cornouiller mâle ; c'est aussi celui de Vir- gile qui rapporte particulièrement que le fruit a une chair et qu'il contient un noyau dur comme un os. (ln.) CORNUTIA. F. Ag^JANTE. Plumier, en établissant ce genre de plante , qui est TAga^tls de Vaillant , le dédia à Jacob Cornutus , médecin parisien , qui vivoit au com- mcncement du dix-septième siècle. On a de lui une His- toire des Plantes du Canada, in-i-'^ , avec figures. Les genres premna, hostana , callicarpo , sont formés sur des espèces de rormif/a ou comprennent des espèces qui y étoient rap- portées. Le r^om?///« 'DRE DU BLÉ. (DESM.) CORO. Nom spécifique d'une Sciène. (b.) COROA DE REY. Nom portugais du Mélilot {Melilohis offirinalis, L.). (LN.) COROLLE , Corolla. On nomme ainsi cette enveloppe , d'une texture délicate , qui environne immédiatement les étamines et le pistil. C'est l'extrémité des feuillets intérieurs de l'écorce , qui s'épanouissent à l'air , s'y colorent , et prennent différentes formes. On peut regarder la corolle comme le pavillon ou le dais sous lequel se célèbre le mys- tère incompréhensible de la génération des plantes. De toutes les parties qui les composent, c'est celle qui offre aux regards de l'homme les couleurs les plus variées et les plus vives. V. Fleur , Plaiste et Botanique, (d.) COROMSAP. Nom donné, au Sénégal, à une espèce de Greuviep. , suivant Adanson. (ln.) COROxNA et CORONILLA DE FRAYLE. Noms es- pagnols de la Globulaire turbith {giohularia alypum , L.). (LN.) CORONA DIPERIALIS , Tournefort. V. Fritillalre IMPÉRIALE. Le rorona regalis , Dillen , est ïeuromis regia , W^illdenow, qui étoit une espèce de frilillalre pour Linnseus. (LN.) C O R ,o5 CORONA DE REY, Coronilla de Rey, et Trebol. Noms espagnols du Mélilot ( meUlatus offidnalis)^ et de la Coronille de Valence ( coronilla valent'ma^ L.). (LN.) CORONA DEL SOLE. L'un des noms italiens du Se-" LEIL (Jielianthus anninis., L.). C'est le CoRONA-REAL des Es- pagnols, (ln.) GORONARIA. Genre établi d'abord parLinnaens, sur une plante qu'il a , depuis, réunie aux agrostemma (agrostemm a cownaria, L.). Adanson a conservé ce genre , et y rapporte le coronanaàe Dioscoride. C'est encore le nom de ranémone cultivée {anémone coromin'a , L.). (ln.) CORONA SOLIS {couronne du soleil). Tournefort donne ce nom à un groupe de plantes syngénèses , qui comprend les héUafithes , les rudbeckia , Vhélénion et quelques coreopsis. Il a encore été appliqué à des espèces de buphlhalmes ; mais il est plus spécialement donné , dans les anciens ouvrages , aux hélianthes. (LN.) * CORONDE. Nom qu'on donne à la Cannelle, à Cey- lan. (ln.) CORONE. Nom grec de la Corneille, (v.) CORONELLA , Calcidia , Campana. Noms italiens du M.tL\LO-v {jnelilotus officinalis., L.). (ln.) CORONELLE, Coronella. Genre de reptiles , de l'ordre des ophidiens , établi par Laurenti , et qui a pour caractères : tout le dessus de la tête couvert de grandes plaques , dont une plus large sur le front , entre les yeux ; les côtés de la tête et de l'occiput , couverts d'écailles imbriquées; le corps comme aux couleuvres et aux cérastes. Laurenti dislinguoit huit espèces de coronelles , dont la principale est la Couleuvre PÉthole de Linnœus {amœnit acad.) ; les sept autres ont été considérées comme n'en étant que de simples variétés , par Gmelin. (desm.) CORONEOLA , Césalpin. C'est le genêt des teintu- riers, (ln.) CORONILLE , Coronilla. Genre de plantes de la dia - delphie décandrie , et de la famille des légumineuses , dont les caractères sont : un calice monophylle, à cinq dents , dont deux supérieures plus longues et plus rapprochées ; une corolle papilionacée , composée d'un étendard presque en cœur , de deux ailes obtuses , et d'une carène montante et pointue : dix étamines , dont neuf réunies à leur base , et élargies à leur sommet; un ovaire supérieur , cylindrique , à style sétacé et à stigmate obtus ; une gousse allongée , ordi- nairement cylindrique, articulée, partagée par des cloisons io4 COR transverses , el qui conlient une semence oblongue dans chaque articulation. Les coronilles sont des herbes ou des sous-arbrisseaux^ dont les feuilles sont ailées avec une impaire ; les pédoncules maxillaires ou terminaux et multiflores ; les fleurs disposées en ombelles. On en compte une vingtaine d'espèces , presque toutes indigènes à l'Europe. Les principales de ces espèces sont : La CoRONiLLE DES JARDINS , Coronllla emerus , Linn. Ar- brisseau qui croît naturellement dans les parties méridio- nales de l'Europe , el qu'on cultive dans les jardins d'orne- ment , sous le nom de seairidaca , parce qu'il est , pendant tout l'été , chargé de fleurs nombreuses , et d'un jaune vif. Ses caractères sont d'avoir les pédoncules presque toujours trifloros , et les onglets de la corolle trois fois plus k)ngs que le calice. On le multiplie ordinairement en divisant les vieux pieds ; mais on peut aussi se le procurer de graines; il ne de- mande d'autre culture que d'(^lre débarrassé de son bois mort et de ses branches gourmandes, c'est-à-dire , qui s'élèvent plus que les autres. Cette coronille constitue actuellement le genre appelé SÉCURIDAQUE , BONAVERIE , SÉCURIGÈRE , SÉCURILLE. La Coronille BIGARRÉE , Coronilla varia ^ Linn. Plante annuelle, remarquable par la beauté de ses ombelles de (leurs, et par l'odeur douce qu'elles répandent. Elle est commune sur le bord des chemins, dans les lieux incultes. Les bestiaux ne la mangent pas verte , quoiqu'elle passe pour être un bon fourrage étant sèche. Ses caractères sont d'avoir les légumes relevés, cylindriques , toruleux, les folioles nombreuses et glabres. Sa décoction a causé la mort d'mi homme qui la but par mégarde. La Coronille a petites feuilles , Coronilla minima , Linn., estpresque frutescente, rampante; a les folioles ovales, les stipules émarginés, et les légumes anguleux. C'est une fort petite plante , mais qui , par la vivacité du jaune de ses nom- breuses fleurs, et la singularité du blanc de ses feuilles , em- bellit les pelouses arides sur lesquelles elle croît. La Coronille glauqe croît dans le Midi. Sa décoction, au rapport de Willdenow, est un violent poison pour l'homme. Ou la cultive dans les orangeries du Nord, où elle fleurit pendant l'hiver. Ses fleurs sont jaunes , et légèrement odo- rantes. Les Coronilles scorpioïde , dure et sans bractées, entrent aujourd'hui dans le genre Astrolobion. (b,) COR ,o5 CORONOPA. Nom espagnol du Cranson corne de CERF (cochleaiia coronopiis). (ln.) COROISOPE, Coronopus. C'est une plante qui faisoit par- lie des Cransons , c'est le cochlearia coronopus de Lin- nseus, qu'on a établi , nouvellement , en titre de genre , sous la considération de la silicule , qui est arrondie, réniforme, muriquée , évalve , et dont les loges n'ont qu'une seule se- mence. V. aux mots Cranson et Sennebière. La coronope est très-commune dans toutes les parties sep- lenlrionales de la France , le long des chemins et dans les prés. Ses tiges sont étalées sur la terre ; ses feuilles pinna- tifidcs et à lobes découpés , et ses fleurs disposées en grappes, courtes , latérales , souvent opposées aux feuilles. Elle par- tage les propriétés des cransons , c'est-à-dire , qu'elle peut être employée dans les affections scorbutiques. Elle est an- nuelle, (b.) Les Grecs et les Latins donnoient ce nom à une plante à feuilles découpées ou étalées, et qu'ils avoient comparée aux pieds de la corneille. Les différens commentateurs des ouvrages de Dioscoride et de Pline s'accordent à prendre pour le coronopus , un plantain Ç plant, coronopus) , et même un cochlearia ( coch. coronopus ). Le coronopus de Théophraste éloit épineux. Dalechamp a nommé co- ronopus, une anthyllide {anih. lotoîdes.). Quelques botanistes ont décrit sous ce nom divers plantains. Ruellius le donne au cochlearia ci- dessus , dont Haller fait un genre , adopté par quelques botanistes , et que Persoon réunit au Sennebiera. (LN.) CORONOPIFEUILLE, CoronopifoHa. Genre de plantes établi par Stackhouse, dans sa Néréide Britannique. Ses ca- ractères sont: fronde cartilagineuse, irrégulièrement rameuse; rameaux aplatis , rapprochés, sétacés , à deux ou trois four- chures ; fructification en tub^^'cules pédoncules. Ce genre rentre dans celui appelé Plocamion par Lamouroux. Il ren- ferme une seule espèce, le Coronopifeuille vulgaire, figuré pi. i4- du grand ouvrage du même auteur, (b.) CORONULE.M.de Lamarckdonnecenomà des mollus- ques cirrhipodes placés autrefois avec les glands de mer ou ha- ianiis ., et qui ont pour caractères d'être très-évasés, avec les parois du cône munies de cellules tellement grandes qu'elles représentent des espèces de chambres. Les lepas balœnaris , diadema et testudinarius sont de ce genre. (desM.) COROPHIE , Corophium. Genre de crustacés, de l'ordre des amphip'>des , et dont les caractères sont : les antennes inférieures beaucoup plus grandes que les deux supérieures, en forme de pieds , et dont la dernière pince n'est compo- ,o6 C O R sée que d'un à quatre articles, et paroît se terminer par un petit crochet. Il est facile de distinguer les corophies de tous les autres amphipodes, et particulièrement des talithres , dont elles se rapprochent davantage, par la forme de leurs antennes infé- rieures , qui sont longues, grosses, avancées, coudées, sem- blables à des pieds , et finissent en «ne pointe qui n»'a paru crochue. Leur corps est presque cylindrique, comprimé, avec des appendices articulés au bout postérieur ; les quatre pieds antérieurs sont terminés par une main ou serre monodactyle. Tantôt ces serres sont presque égales , comme dans les co- rophies proprement dits , de M. Léach ; tantôt celles de la seconde paire sont plus grandes , comme dans les PoDO- CÈRES (podocerus) et les Jasses {jnssa ) de ce naturaliste. Les yeux sont saillans dans ceux-là ; ils ne le sont point dans ceux-ci ; leurs serres sont d'ailleurs ovoïdes, et le côté in- terne des secondes est plus ou moins denté. Mais comme le genre corophie propre , ne comprend encore qu'une seule espèce , qui est le cancer gtossipes de Linneeus , Voniscus volu- taior de Pallas , et le gammams longicomis de Fabricius, on peut y réunir les podocères et les jasses de M. Léach. Ces crustacés sont très-petits, et se trouvent sur nos côtes mari- times, (l.) COROPSIS , Adanson. V. Coréopsis. (l>\) COROSINxVM. Plante des Indes , encore peu connue , dont la tige est herbacée , les feuilles opposées , lancéolées , entières et velues ; ses fleurs ont une corolle monopétale , divisée en cinq parties inégales ; quatre étamines , proba- blement didynames ; un ovaire supérieur ; les fruits sont des capsules oblongues, biloculaires et polyspermes. (b.) COROSSOL, Anona. Genre de plantes de la polyan- drie polygynie , et de la famille des anones , dont les ca- ractères sont : un calice 4c trois folioles , ordinaire- ment petites, concaves, arrondies ou en cœur; six pétales arrondis et oblongs, dont trois inférieurs, plus petits que les autres ; un grand nombre d'étamincs ; un ovaire supé- rieur, arrondi, porté surun disque presque rond, dépourvu de style , et chargé d'un grand nombre de stigmates obtus : une grosse baie, arrondie, turbinée, ou presque en cœur, à écorce souvent écailleuse, tuberculeuse ou réticulée, qui renferme beaucoup de semences ovales, oblongues, dures, disposées orbiculairement, et nichées dans une pulpe. LegenrePoRCELfEs'enrapprochebeaucoup. Celui des Or- CHiDOCARPES, aussi appelé Âssimines, a été établi à ses dé- pens. Les corossols sont des arbres ou des arbrisseaux exotiques, Z. P. ^^ ' J^. 52 '/A:.r,,r M . (<»/<■//<' /><>/4!t/<'/i l'i ■ (\>o/uo- (/JJnr/'ie (\r ^ . ( \>//i>/lf('/- /7///U/('/ C O R ,07 à feuilles alternes, entières; à fleurs souvent solitaires, et s'épanouissant avant la sortie des feuilles. On en compte une vingtaine d'espèces , parmi lesquelles il en est quelques-unes très-importantes par la bonté de leurs fruits. Le CoROSSOL A FRUIT HÉRISSÉ, Anona muricata^ Linn., est un arbre de moyenne grandeur, dont les feuilles sont ovales , oblongues , entières , luisantes ; ses fleurs croissent sur les vieux rameaux ; elles sont grandes , solitaires et blan- ches ; ses fruits sont en cœur, oblongs, d'un vert jaunâtre, partout hérissés de pointes molles ou non piquantes : et leur chair est blanchâtre , succulente , odorante , de la consistance du beurre , et d'une saveur douce , légèrement acide. Cet arbre croît dans l'Amérique méridionale; on mange ses fruits , sous les noms de cachiment ou de pomme cannelle. Ils sont très-cstimés des Créoles des Antilles , mais ils ne plaisent pas d'ordinaire aux Européens. L'écorce a une saveur désagréable , et une odeur approchant de la té- rébenthine. V. pi. B. 32 , où il est figuré. Le CoROSSOL A FRUIT ÉCAILLEUX , Anona sguamosa ^ Linn., est un petit arbre d'Amérique et des Indes orientales, dont les feuilles sont oblongues, lancéolées; les pédoncules à plu- sieurs fleurs, et les fruits couverts d'écaillés obtuses. Ces fruits sont encore meilleurs que ceux de la précédente espèce, et se mangent de même lorsqu'ils sont très-mûrs. Le CoROSSOL DU PÉROU , Jnona tripetala , Willdenow, a les feuilles ovales, velues en dessous ; les pédoncules éga- lement velus, et les (leurs à trois grands pétales lancéolés , velus et coriaces , et trois petits à peine visibles ; ses fruits sont gros comme le poing et légèrement écailleux; leur chair est blanche, fondante, d'une saveur douce, sucrée, vineuse, et d'une odeur suave. Cet arbre croît au Pérou , où son fruit passe pour un des meilleurs du pays , et est connu sous le nom de cherimolia. Le CoROSSOL A FRUIT GLABRE, Anona glabra ^ Linn., a les < feuilles lancéolées, ovales, très-glabres, les fruits conoïdes et unis. Cet arbre croît sur le bord des rivières , dans les parties méridionales de l'Amérique septentrionale ; son fruit se mange, mais il est fade, ainsi que je m'en suis assuré ; aussi une personne qui n'y est pas accoutumée, ne peut en manger plusieurs de suite sans répugnance, quoique le premier ne déplaise pas. V. Orchidocarpe. Le CoROSSOL TRILOBÉ est un petit arbrisseau qui se trouve dans l'Amérique septentrionale , et que l'on peut cultiver en Europe dans les bosquets du printemps ; ses feuilles sont lan- céolées, aiguës, glabres ; ses fleurs pendantes, campanulées ; ses fruits à trois lobes et unis; sachair approche beaucoup de io8 COR celle de la précédente espèce, mais est encore moins bonne; sa peau laisse aux doigts l'impression d'un acide si vif, que si on ne les lave pas aussitôt qu'on l'a entamée , et qu'on se frotte les yeux , on y éprouve des démangeaisons insup- portables. Presque toutes les autres espèces de corossols ont des fruits qui sont également plus ou moins mangeables ; mais comme elles sont moins connues que les précédentes , on croit devoir les passer sous silence. On peut faire avec les fruits de toutes , et on fait avec ceux de plusieurs, des boissons vineuses plus ou moins agréables, en les faisant fermenter dans l'eau après les avoir écrasés. Ces boissons sont propres à fournir de l'eau-de-vie ou du vinaigre; mais on ne croit pas que dans aucun lieu on cultive des coros- sols pour en tirer parti sous ce point de vue. Ils croissent presque tous dans des pays où les hommes , riches des dons spontanés de la nature, ne cherchent pas à perfectionner leur industrie. ' La racine du Corossol b'Asie, au rapport de Burmann, s'emploie à Ceylan pour teindre les cotons en rouge, (b.) COROSSOLO. L'un des noms italiens du Rossignol de MURAILLES. (dESM.) ^ COROUCOCO. Vipère du Brésil, qui est très-re- doutée. Pison l'a figurée sous le nom de Sararaca. (b.) CO-ROUJHO. Nom du Rossignol de murailles, en Languedoc, (desm.) COROYA. F. Batara coroya. (v.) COROYÈRE. Espèce de Sumac que l'on emploie pour corroyer les cuirs, (b.) COROZO. Nom vulgaire de I'Alfonsie, dans le royaume de la Nouvelle-Grenade, (b.) COROZO de Caripe. Nom vulgaire d'un Palmier de la Nouvelle-Andalousie , à tronc couvert de courtes épines, qui paroît se rapprocher du Cocotier aiguillonné de Jacquin. Son fruit contient une amande très -agréable à manger. CORP. Poisson du genre SciÈne, Sciœna umhra ^ Linn. CORPS ORGANISES. Le système des lois par les- quelles l'univers est régi , se divise en deux vastes embran- chemens , qui chacun dominent un des grands règnes de la nature. La puissance de la création ne s'est montrée nulle part avec autant de pompe , dï profusion et de sagesse , que dans l'immense domaine des productions vivantes. Dans les matières brutes elle a prodigué les masses et les distances ; COR ,^ elle acréé des lois immuables, mais violentes , qui agissent dans de grands espaces comme dans la proximité ; dont la sphère d'activité se répand enfin dans les abîmes des cieux, comme dans les profondeurs du globe. Les lois du mouvement , de l'attraction et des affinités qui lui sont analogues ; celles de la chaleur et des propriétés inaliénables de toute matière, telles que l'étendue , l'inertie , la figure , l'impénétrabilité , sont générales et invariables dans toutes les substances bru- tes. Celles-ci subsistent par elles-mêmes et indépendamment de l'ensemble ; chacune de leurs molécules intégrantes, inal- térable dans son essence, est indépendante du tout et se suffit à elle-même ; elle porte dans elle la raison de son existence et de son état ; les modifications qu'elle éprouve lui viennent du dehors, et ses métamorphoses sont amenées par des causes étrangères à elle-même. Un atome de terre, de fer, de soufre, existe par sa propre nature, et resteroit toujours le même jusqu'à la fin des siècles , si rien d'extérieur ne solli- citoit un changement dans ses qualités, par sa combinaison avec un ou plusieurs autres atomes. L'être brut est fixe; ses forces sont régulières , susceptibles d'être calculées, pré- vues , imitées ; elles ont une invariabilité qui tient à leur na- ture simple et élémentaire; car plus les corps sont composés, plus leurs rapports se multiplient et plus leurs actions se mo- difient réciproquement entre elles. Cependant les lois chi- miques et mécaniques suffisent pour expliquer les phéno- mènes divers que présentent les corps bruts, parce que leurs actions réciproques ne sont jamais contrariées par une puis- sance fugace, un être variable, un principe vital également actif et changeant comme dans les corps organisés, La nature a travaillé dans le règne organisé sur un plan différent de celui de la matière brute et inanimée ; ici tout est soumis à une cause intérieure d'action , qui modifie les propriétés des masses organiques ; ici les molécules de chaque corps ne sont point indépendantes ; elles ne subsistent point par elles-mêmes, mais ne vivent que par rapport au tout; elles ne sont rien sans l'ensemble, et se détruisent d'elles- mêmes quand on les en sépare ; elles n'ont qu'une existence corrélative ; tout tient à tout ; le corps vivant n'est qu'un as- semblage d'harmonie, un cercle où tout s'enchaîne,- où les rapports sont réciproques et continuels. Tout corps organisé , c'est-à-dire , dont le tissu est com- posé de fibres et de vaisseaux , jouit de la vie tant qu'il n'est point altéré dans sa conformation et ses organes. Il est im- possible de séparer de l'organisation les propriétés vitales , et lors même que la mort a frappé les animaux et les végé- taux , quelques rayons de vitalité brillent encore dauj» leur îio COR tissu non décomposé; les feuilles sèches, les peaux, les fibres d'un corps mort sont encore susceptibles de se resser- rer, de se crisper, de se mouvoir, de s'agiter, lorsqu'on leur applique de violens stimulans , tels que le feu ; ou de se re- lâcher , de s'étendre par l'eau chaude, les délayans, etc. Ces propriétés ne sont pas seulement mécaniques , comme on se l'est faussement imaginé, puisqu'on ne voit rien de sembla- ble dans les masses brutes et toujours inanimées. Il semble donc que la vie et l'organisation soient une même chose , puisque Tune ne peut jamais exister indépendamment de l'autre, et qu'elles sont constamment en raison directe de leur perfection; car les êtres les mieux organisés ont aussi une vie plus énergique et plus développée. Mais, pour bien faire ressortir tous les phénomènes qui distinguent les corps vivans, et par conséquent organisés, des substances inorganiques , considérons un moment combien ces matières minérales sont indépendantes des premiers. Quand il n'y auroit eu sur la terre aucune plante et aucun animal, comme aux premiers jours du monde, selon toute apparence , le globe en auroit- il moins subsisté ? Auroit-il moins circulé dans son orbite elliptique autour du soleil:' Auroit-il moins rempli son rôle dans la grande scène de l'u- nivers .'' La terre, il est vrai, dépouillée de sa verdure et de sa beauté , eût roulé silencieusement dans les cieux ; stérile et sauvage, son aspect aride et dépeuplé, ses éternelles soli- tudes eussent été inutiles et épouvantables ; l'écho n'eût ja- mais résonné du doux chant des oiseaux ; l'antre n'eût point recelé l'our^ ou la panthère ; les vallées ne se seroient jamais émaillées de fleurs ou revêtues de verdure ; la rose n'eût point embelli la roche solitaire de son feuillage et de sa (leur; le nardsse ne se fût jamais admiré dans l'onde de la fontaine , et la cime des forêts n'eût pas ondoyé sous l'haleine des vents: tout seroit désert , affreux, inanimé ; la vue se fatigueroit sur l'aride solitude ; rien ne vivroit, rien n'offriroit le spec- tacle de l'activité, de l'amour, de l'abondance et de la ferti- lité; la mort seroit par-tout : partout impuissance de vivre y insensibilité , tristesse et destruction. Telle doit être la surface des sphères planétaires de notre monde , s'il est vrai qu'elles ne soient pas habitées et que la nature ait interrompu ses sages lois, qui veulent que rien ne demeure inutile dans l'univers. Si , comme je suis porté à le penser, elles ont aussi leurs corps vivans et organisés, ceux- ci doivent être constitués relativement à l'état physique du globe qui les nourrit; il est évident que nos plantes et nos animaux ne seroient pas en état de subsister dans Mercure ou dans Saturne, puisc^ue le premier doit être brûlant et le se- COR t„ cond glacé ; il est donc indispensable que les elres vivans que ces planètes peuvent avoir, soient organisés suivant la constitution physique de ces mondes, comme nos animaux sont créés, les uns pour haliiler des zones froides, tels (jue les bouleaux, les pins, les rennes, etc., et d'autres, comme les singes , les perroquets , les palmiers , pour vivre sous les tro- piques. F. GÉOGRAPHIE NATURELLE. Non-seulement les êtres vivaus sont soumis aux tempéra- tures , mais aussi aux saisons , à TétatTle l'atmosphère , à la durée des jours , aux mouvcmens planétaires , et aux révolu- lions périodiques ou années, enfin, à la nature propre du sol qu'ils habitent. Si notre globe étoit partout froid comme la Sibérie, partout il nourriroit les mêmes plantes et les mêmes animaux que ceux de cette contrée ou de celles qui lui res- semblent, sans admettre les êtres vivans des tropiques, qui , ne pouvant s'accoutumer au froid , seroient forcés de suc- comber et de périr. Si notre globe a jamais changé de tem- pérature çt de constitution physique , les êtres vivans quite- noient essentiellement à son état primitif ont dû. périr lorsque le changement s'est opéré , ou subir des modifications. Toutes ces considérations témoignent que nous ne sommes que les parasites de la terre; qu'elle peut exister indépendam- ment de nous , et que notre vie ne tient qu'à un état suscep- tible de modifications et de changcmens que la suite des siècles peut amener, soit en dérangeant l'orbite de la terre , soit en l'éloignant ou la rapprochant du soleil, soit en la bou- leversant, 1 inondant, ou l'embrasant par l'approche ou le choc de quelque comète. Nous passons dans l'espace de quel- ques années ; les générations se perdent dans la nuit des siè- cles, de sorte que nous ne connoissons que la moindre par- tie des temps écoulés; nous ne voyons pas les extrémités des choses ; nous n'apercevons que le milieu où nous nous trou- vons ; quelques siècles sont pour nous l'antiquité ou la pos- térité ; mais ce n'est qu'un point pour la nature. Les corps organisés ne sont donc pas indépendans dans le système de l'univers; ils sont subordonnés au tout, et leur vie est relative à une foule de combinaisons et de modifications qui leur sont extérieures; cette vie est coexistante aux matières brutes, dont elle semble dédaigner les lois. Ainsi rien n'est unique et libre dans la nature ; tout s'influence mutuelle- ment; tout s'enchaîne et s'engrène de telle sorte, que pour connoître un seul être il faut consulter tous ses rapports avec l'univers , et tous ceux de chaque être avec lui ; ce qui fait que la matière ne peut jamais être connue dans tous ses at- tributs et dans toutes ses nuances. Toutefois ce qui distingue les êtres vivans des masses inaai- 112 COR mées, est un ensemble de caractères assez remarquables poti qu'on puisse tracer entre eux une ligue immuable de démar- cation. Le premier attribut est celui de l'organisation, c'est- à-dire, d'un assemblage de molécules disposées dans un or- dre régulier, différent de la simple agrégation et de la cristal- lisation ; ordre qui constitue un tissu celluleux ou aréolaire d'abord, puis des fibres, des vaisseaux, et un appareil de pièces diverses, liées^ntre elles, et concourant à des fonc- tions déterminées. Imite organisation se compose de subs- tances liquides et de solides; celles-ci sont tirées des premiè- res , qui existent dans une action perpétuelle et réciproque les unes sur les autres pendant la vie , pour réparer conti- nuellement et modifier sans relâche l'être vivant. Au con- traire, tout minéral est solide; la liquidité est étrangère à son essence ; ses formes sont abruptes, anguleuses, ou indéter- minées, ou cristallines ; ses molécules sont agrégées, mais in- dépendantes dans leur propre nature, et invariables par elles- mêmes ; c'est pour cela que les analyses chimiques des miné- raux sont l'expression exacte de la nature de ces corps, de sorte qu'on peut les recomposer par la synthèse ; tandis que toutes les analyses chimiques des corps organisés sont fausses , et qu'il est absolument impossible de reformer ceux qu'on a détruits. Le moindre chimiste peut analyser et refaire une mine d'antimoine , un oxyde de mercure ; mais quelle force humaine pourroit jamais faire revivre l'arbre qu'on a brûlé ? Le corps organisé est une créature qui affecte constam- ment les mêmes formes intérieures, ainsi que les extérieures qui en dépendent ; il est construit sur un modèle général, dont chaque membre , chaque partie concourt à l'utilité du tout ; chaque organe est destiné à un usage particulier, qui sert à l'ensemble et qui n'est rien sans lui , qui n'existe que par son union, et se détruit de lui-même lorsqu'il en est séparé. Ainsi, le corps vivant est indmduel^ la division le mutile ou le fait périr, à moins qu'il ne puisse se réparer; mais la masse brute peut recevoir ou prendre toutes les formes sans que sa propre essence en soit altérée; sa conformation intérieure ne diffère point de l'extérieure, comme dans le cas de l'organisation; elle ne suit un modèle général que dans l'état de la cristal- lisation ; elle n'est point pourvue de membres ; chacune de ses parties ne concourt nullement à l'ensemble, et peut exister seule aussi bien que le tout , dont elle ne diffère en aucune manière , si ce n'est par la masse ; la division ne change que la forme sans altérer la nature de la substance minérale. Les fonctions générales sont encore une nouvelle source COR ,i5 de différences entre les masses brutes et les êtres vîvans. Ceux- ci sont pourvus d'une certaine propriété active qui les fait résister pendant quelque temps à leur destruction, réparer les pertes qu ils éprouvent , les maux qu'ils endurent , rejeter ou détruire les matières morbifiques ; de plus, ils ont un ac- croissement graduel qui se fait du dedans au dehors, quidé» veloppe successivement leurs organes jusqu'à un point dé- terminé et fixé qu'ils ne peuvent guère surpasser; ensuite ils décroissent d'eux-mêmes , se détruisent peu à peu spontané- ment sans pouvoir s'en défendre, de sorte que leur existence a des phases réglées, des périodes constantes de jeunesse , d'âge adulte et de vieillesse , dont la cause est dans leur être. Il y a même des règles proportionnelles entre la durée de l'accroissement et celle de la vie ; en sorte qu'à mesure quç le premier est plus rapide , la seconde est plus courte. 11 n'y a rien de pareil dans les minéraux; ils n'ont, par eux- mêmes, aucune sorte de vie qui les fasse répugner à leur des- truction, ou qui répare leurs pertes; iisnesontsujetsniauxma- ladies, ni à quelque mal que ce soit ; ils n'ont pas un vérita- ble accroissement, mais plutôt une augmentation déniasse, qui se fait par l'agrégation extérieure de diverses molécules qui viennent se superposer à leur surface, sans être limitées dans leur quantité et sans décroître d'elles-mêmes , ou se dé- truire spontanément. La durée de leur état d'agrégation n'a point de bornes fixes; elle dépend entièrement des circons- tances extérieures, et peut subsister éternellement la même j si ces circonstances extérieures ne viennent pas la modifier. On peut observer que toutes les créatures vivantessont cou- vertesde peaux, d'épiderme ou de quelque tégument ; qu'elles sont susceptibles d'étendre ou de raccourcir plus ou moins leur tissu, et plusieurs même de se mouvoir ; que leur état est continuellement variable , soit par l'âge , le sexe et d'autres causes intérieures, soit par la nature du sol, la saison, l'ex- position et les influences extérieures. Les êtres organiques sont tous susceptibles de se putréfier après leur mort, et l'art ne peut plus les recomposer ou les ranimer; car il est pour eux un germe intérieur de mort, un terme de destruction qu'il n'est pas possible d'éviter. Il faut que tout ce qui vit meure un jour ; mais ces lois n'existent point chez les substances inanimées. Celles-ci n'ont aucuns tégumens différens de la matière intérieure qui compose leurs masses; elles ne peu- vent ni s'allonger, ni se raccourcir, ni se mouvoir par elles- mêmes. Loin d'être variable, leur état est continuellement le même, tant que des forces étrangères à leur nature -né vien- nent pas les solliciter d'en sortir. Incapables de mort, comme de vie, elles sont impérissables, ell!es;ne peuvent éprouver yin. 8 ti4 COR aucune putréfaction , et après leur changement de forme ou d'état, l'art physique ou chimique peut les ramener à celui qu'elles possédoient antérieurement ; elles n'ont, enfin , au- cun terme de destruction et de modification ; mais elles peu- vent se mélanger, s'unir, se combiner entre elles : les corps vivans, au contraire , sont incapables d'un pareil mélange , puisque parmi eux un corps diffère d'un autre corps, de ma- nière que chacun d'eux étant individuel, suffit seul à sa pro- pre vie; tandis qu'étant unis, ils contrarieroient mutuelle- ment leur existence, à moins que ce ne soient des individus d'une même espèce peu compliquée , tels que des végétaux et des zoophytes. Chaque être organisé renferme ainsi dans son sein un principe secret d'activité sponftmée , qui se meut par des lois qui lui sont propres; ce qui ne se montre nulle part dans le règne minéral , où il n'existe ni individualité , ni activité autocratique , mais où tout est soumis aux lois géné- rales de la matière inerte et inanimée. On peut encore établir comme principe général, que tout, ou du moins la plupart des productions vivantes, soit plan- tes , soit animaux , ont besoin d'une certaine quantité d'air pour respirer; car cette fonction paroît nécessaire à l'acte de la nutrition , pour l'hématose surtout et l'assimilation des alimens au corps vivant. Cette règle est encore exclusive pour les créatures organisées , puisque toutes les matières minérales n'ont aucun besoin d'air pour subsister, et que leur essence est indépendante de ce qui les environne. Une certaine conformation interne dans les êtres orga- nisés , décide toujours la configuration externe des membres ou des autres portions du corps, parce que l'intérieur est, en quelque manière , le germe primordial de l'extérieur dans ces créatures animées ; au lieu que dans le règne minéral , la substance interne n'est point autrement conformée que l'ex- terne , et se compose des mêmes molécules ; de sorte que les êtres vivans sont, pour ainsi dire, spécialement moulés dans toutes leurs parties; mais les fossiles n'ont aucune figure dé- terminée , excepté la cristallisation. Au reste , toutes ces différences entre les corps organi- ques, soit végétaux, soit animaux, et les masses inanimées ou minérales, sont encore peu marquantes comparativement aux fonctions que les premiers exercent, et à leur principe de vie. Toute plante , tout animal, quels qu'ils soient, tirent leur origine d'êtres absolument semblables à eux , et en sont pro- duits ^par l'acte de la génération. C'est d'elle qu'émanent l'organisation et la vie de tout individu , soit qu'il vienne de graine, de semence, d'œuf, de germe, de bouture; soit qu'il naisse vivant et parfait , ou qu'il soit sujet à des transforma- COR „5 lions postérieures. La génération est ainsi le flambeau de la vie de tous les corps vivans , puisque sans elle il n'existe au- cune organisation. Le minéral, au contraire, n'engendre ja- mais; il n'a ni famille, ni espèce , ni parens; il est tout par lui-même ; il ne reçoit rien d'un autre semblable à lui ^ et subsiste toujours de même nature. Mais le corps vivant tend sans cesse à sa destruction ; ses parties agissent sans cesse les unes sur les autres , parce que la vie est un état violent et précaire , qui a ses périodes fixes de durée , son aurore d'abord foible, son midi vigoureux , et son déclin débile et mourant. C'est ainsi que dans une pierre lancée dans l'air, la force de projection s'amortit peu à peu, et qu'après s'être élevée de terre jusqu'à une bauleur relative à son impulsion, elle retombe sur le môme sol dont elle est parlie. L'homme, l'animal, la plante, sortent et s'élèvent ainsi dans la vie, du sein de la terre, pour y rentrer ensuite. C'est une triste loi de la destinée, à laquelle nul être vivant ne peut se soustraire. Le corps organisé est donc pourvu d'une impulsion inté- rieure , ou force vitale élémentaire , qui lui est communi- quée par la génération. La vie n'est donc rien autre chose que la cause même de la reproduction ; c'est-à-dire , cet amoHr universel , cet appétit de vie qui anime toute la ma- tière organisée. Celle-ci n'est point partagée en existences in- dividuelles ; mais c'est un principe général qui s'insinue dans toutes ces substances organisées, qui y dépose la lumière vi- tale et le germe intérieur de leur fécondité; parce qu'il ne suffit pas aux créatures animées de vivre elles-mêmes , il faut qu'elles puissent transmettre cette propriété à d'autres êtres , comme un héritage éternel dont elles ne sont que les dépositaires et les usufruitières. En effet , la vie n'appartient point à l'individu; elle est dans la main de la nature ; c'est une liqueur qu'on rend telle qu'on l'a bue dans la coupe iné- puisable du temps. La vie cesse naturellement par la même cause qui l'a produite , c'est-à dire , qu'elle se perd en se par- tageant ou se communiquant, comme l'impulsion se perd par la communication de ses forces. C'est ainsi que le germe de la vie contient en lui-même la cause de la mort. Plus la vie est énergique , plus la mort est prompte; et le moyen d'exis- ter long-temps est de vivre peu ; tel qu'un vase rempli d'une liqueur précieuse est long-temps à s'épuiser, quand on verse lentement et avec économie ce qu'il contient. Puisque nous n'avons qu'une quantité donnée de puissance vitale , moins nous en ferons usage, plus elle durera long-temps avant de s'épuiser. C'est par cette raison qu'une existence latente , et pour ainsi dire insensible , comme celle de la plapte dans sa „6 COR graine, cle l'animal dans son œuf, peut durer quelquefois pen- dant un long espace d'années, sans que la vie active de ces êtres en soit sensiblement abrégée. De même, le sommeil des plantes et des animaux , leur temps d'engourdissement pen- dant l'hiver, l'état de chrysalide chez les insectes , peuvent prolonger le terme de la vie, en différant de l'employer. Les excès , et surtout ceux de l'amour , n'abrègent tant la vie , que parce qu'ils l'usent beaucoup en la communiquant ou la prodiguant. Indépendamment de la vie générative , qui est l'âme pri- inilive des corps organisés, il en existe une seconde qui émane de la première , qui en est la conservatrice et la réparatrice ; c'est la fonction nutritive. La vie générative ou élémentaire ne pourroit point subsister, si elle n'étoit pas continuellement stimulée par l'aliment, et réparée dans ses pertes par la nu- trition ou l'assimilation ; car cetle vie élémentaire, tendant à se communiquer , à se répandre , court à sa propre destruc- tion; mais la vie nutritive ou secondaire renouvelle conti- nuellement le corps organisé qui se détruit; elle le répare, en incorporant les corps extérieurs en sa propre substance , et leur donnant la même conformation organique. C'est ainsi que toutes les productions vivantes se nourrissent; et voilà une nouvelle source de différences qui les éloigne encore des masses brutes qui ne se nourrissent point , parce qu'elles ne vivent jamais. Une preuve que la vie nutritive est destinée à réparer la vie générative, c'est que lorsque celle-ci est latente, comme pen- dant le sommeil, l'engourdissement, etc., l'être vivant ne se nourrit pas, et ne chei-ché aucun aliment. La vie nutri- tive est donc secondaire ; elle est, en quelque sorte , la do- mestique de la vie fondamentale ou générative , de même que les détails d'une maison sont confiés à des subordonnés , tandis que le maître dirige les affaires principales; la vie gé- nérative a rapport à l'espèce , et la vie nutritive à l'individu seulement ; par rapport à la nature , les espèces sont plus précieuses que les individus. La fonction de la vie nutritive est de recevoir, préparer , modifier les substances alimentaires, pour les transformer en la nature même du corps vivant, et les appliquer à la place des organes qui se détruisent. Dans la jeunesse, les corps orga- nisés sont tous mous, aqueux , petits. Le végétal est d'abord mucilage, ensuite herbe, enfin bois ; comme l'animal passe graduellement de l'état gélatineux , au membraneux , et enfin au cartilagineux , qui est voisin de l'ossification. Ainsi , par Faction continuelle de la *ie nutritive, ils s'accroissent par l'intus-susceplion , se fortifient, se durcissent peu a peu, et COR „y lorsque leur croissance est limitée, et proporiionnelle à la force de la vie géiléralive, la surabondance de la matière nu- tritive sert à construire de nouveaux corps semblables à ceux dans lesquels elle a été préparée. Ainsi , la vie généraiive ne se reproduit pas aussitôt qu'elle est née , parce qu'elle em- ploie premièrement toute la substance nutritive pour s'ac- croître , et n'a point de disponible à organiser, à moins qu'elle n'ait acbevé de perfectionner le corps dont elle se sert ; de même qu'un père a soin de construire entièrement sa mai- sou, avant d'entreprendre celle de ses enfans. C'est donc au midi de la vie que la puissance générative se développe avec la plus grande énergie; c'est lorsque l'être organisé a {fu atteindre toutes ses dimensions et le plus grand période de sa vigueur , qu'il vit dans toute la plénitude de son être, ou plutôt qu'il jouit d'un excès de vie, dune surabondance de saisie, qui cherche à déborder au-dehors, à se répandre pour animer de nouveaux êtres. Cet excès de vie et de santé est l'amour qui règne dans la plante comme dans l'animal. Cette faim d'engendrer, cet appétit de génération, n'est rien autre que la vie générative dans toute son énergie ; car la vie et l'amour sont la même chose ; leurs sources sont communes. Tous les êtres tiennent leur existence de l'amour, ou , ce qui est la même chose, de la gé- nération ; voilà pourquoi nous avons nommé vie générative , cette force primordiale dont nous recevons la lumière vitale. Puisque toutes les créatures organisées tirent leur origine de la génération et d'êtres semblables à eux, il s'ensuit, qu'hé- ritant des facultés vitales et organiques de leurs pères, elles doivent remplir les mêmes fonctions. Tous ces êtres seront donc pourvus, soit de sexes, soit d'organes propagateurs, ou du moins de facultés procréatrices, quelconques, parce que n'existant que pendant un temps donné ,. il faut que l'espèce se reproduise sans cesse , ou périsse pour toujours. Les anciens, qui ont admis dans la putréfaction les germes de nouvelles organisations et de nouvelles vies , avolent été dé<;us par des apparences trompeuses , et s'étoient laissé en- traîner par des raisons peu philosophiques : car, comment seroit-il possible que la mort et la destruction, qui aban- donnent tous les êtres aux lois des masses brutes, pussent former des organes si sagement combinés, et le principe in- compréhensible de la vie? Qu'on songe seulement aux nilllers de fibres, de vaisseaux, de uiuscles, de nerfs d'une mouche; à sa sensibilité , à son instinct, à sa petite dose d'intelligence , à la disposition ingénieuse et profondément savante de tous Ses membres , et qu'on croie après cela qu'elle est le résul- tat d'une foice aveugle, du hasard et de la corruption, ou m8 C O R fie la discordance des élémens? Et si l'insecte , laplanlule,' naissent du sein de la corruption, qu'ont-ils besoin d'organes sexuels pour se reproduire entre eux, comme ils en ont tous? La nature ne fait rien en vain ; et quand même les observa- teurs modernes n'auroient pas démontré sans réplique qu'au- cun végétal et aucun animal ne se formoient dans les matiè- res corrompues (quand leurs germes ou leurs œufs n'y étoient pas introduits ou mêlés), les autres raisons auroient dû suffire à tous les hommes qui connoissent la marche régulière et in- violable de la nature. «^ Les êtres organisés se reproduisent donc constamment et forment des espècessemblables; car la même structure donnée par la seule nature à chaque corps vivant , se perpétue dans la longue série des âges. Les variations individuelles s'éteignent dans la source même de la génération, qui est le type primi- tif où tout se moule avant de recevoir la lumière de la vie. Cette force reproductive est une sorte de besoin pour tous les corps vivans ; tous s'y abandonnent avec passion , la plante aussi bien que l'animal ; et cet appétit naturel dérive de la même source que la faim , ou du besoin que montrent toutes créatures organisées pour se nourrir. Les minéraux n'ont au- cune espèce de besoin : il n'en est pas de même des corps vi- vans -, leur vie les astreint à la nutrition , et par suite à la re- production. C'est ainsi qu'ils sont forcés d'avoir une activité spontanée pour se diriger vers leurs alimens, les plantes aussi bien que les animaux ; les unes emploient leurs racines et leurs feuilles , les autres leur bouche et leurs membres. Ils sont tous excités aussi à la génération par l'aiguillon de la volupté; les plantes mêmes n'y sont pas in^Se^jlbles; on s'en convaincra, lorsqu'on aura considéré les mouvemens orga- niques des étamines, l'explosion du pollen^ les fonctions de l'ovaire , enfin tant d'autres actions qui frappent la vue de l'observateur le moins attentif, et dont les descriptions rem- plissent les ouvrages des botanistes. Il semble que tous les êtres organisés ne soient doués de la vie que pour engfendrer. Si nous envisageons, en effet, que tout meurt après avoir rempli ce devoir, que tout s'accroît , se fortifie , s'embellit pour le seul temps de l'existence qui est destiné à la propagation ; si nous réfléchissons que la nature rassemble toutes ses forces, tous ses avantages pour cette seule époque de la vie, et qu'elle les refuse à toutes les autres; qu'elle semble ne s'intéresser que pour l'été de l'âge, sans songer aux saisons qui doivent suivre, nous serons convaincus que la seule fonction exigée des créatures vivantes, est celle de se reproduire. La nature a fait plus pour ce but que pour tous les autres, puisqu'elle l'a voulu accompagner de la vo- C O R „9 lupté, comme pour y entraîner, par la plus impérieuse et la plus douce des contraintes , ceux qui auroient pu résister à toute autre force ; mais en portant tous les êtres à celle fonc- tion, elle les entraîne par la même cause au bord de leur tombe , qu'elle a cachée ainsi sous les fleurs de l'amour et les attributs de la volupté. On se livre au plaisir sur les tombeaux de ses pères , pour y descendre à son tour ; et puisqu'on se reproduit , il est nécessaire qu'on périsse : c'est ainsi que l'amour, fils de la vie, engendre la destruction. La puissance vitale est un grand arbre dont les racines sont plantées dans les entrailles de la nature ; mais ses rameaux descendent dans la tombe et portent des fruits de mort. F. Génération. Cette force qui anime tous les corps organisés, et que nous avons distinguée en vie générative ou élémentaire, et en vie nutritive, n'est pas double comme on pourroit le penser; mais cette division n'existe que dans la nature seule des fonc- tions vitales qui peuvent se diviser en deux ordres, quoi- qu'elles émanent de la même source. En effet , ces deux ordres de vitalité ne sont rien autre que la puissance végétative, dont il sera parlé aux articles Nature et Histoire naturelle, de même que la vie des espèces, c'est-à-dire, la fonction par laquelle les êtres organisés se perpétuent. Toutes ces divisions sont employées pour donner plus de précision à nos con- noissances sur un sujet obscur par lui-même. Il n'y a donc en effet qu'une seule vie , mais qui se multiplie suivant les fonctions qu'elle remplit. La vie végétative, ou générale et commune à tous les êtres , animaux ou végétaux , se divise , i." en générative ou fondamentale; 2." en nutritive ou con- servatrice, et 3.° en vie de l'espèce ou propagatrice. De plus» le règne animal a deux ordres de fonctions ou vies, qui ne se trouvent jamais dans les plantes ; c'est la vie sensitive exté- rieure ou celle qui produit la sensibilité, et l'existence intel- lectuelle qui ne se développe que dans les espèces les plus parfaites elles plus élevées dans l'échelle des êtres organisés. Les actions de la vie générale ou nutritive se portent à l'extérieur chez les plantes, tandis que chez les animaux elles sont plus centrales et plus intérieures : de cette manière , la plante commence à mourir par le centre , lorsqueia circon- férence est encore bien vivante, comme on le remarque dans le saule et plusieurs autres arbres, dont le cœur est pouri sans qu'ils cessent de vivre. Au contraire, parmi les animaux, les membres ou les parties extérieures, s'éteignent et meu- rent graduellement par la vieillesse , pendant que le système des organes internes est encore plein de vie. Ces différences dépendent de la disposition des organes de la nutrition , qui liieureut toujours les derniers dans tous les corps animés : ,3o C O R aussi dans le vdgëtal, la nutriiion se faif-elle principalement par la circonférence, et dans i auunal par le centre. Voyet Animal. La vie des êtres n'est cependant pas attachée à un seul, organe; mais chaque partie de l'être animé a sa portion dé- terminée de facultés qui la conservent , la réparent et même la reproduisent, comme dans les blessures, les amputations, chez quelques petits animaux et les plantes. Si la vie est ôtée à un organe, elle se reverse sur les autres : c est ainsi qu'en amputant un membre, les autres en sont plus vigoureux qu'auparavant ; de même que plus un organe consomme de forces vitales, moins il en reste aux autres. Mais la quantité de vie générale n'est pas constamment !a même dans l'individu, car elle est foible à son aurore comme à son couchant : c'est un fleuve imperceptible dans sa source , qui se déborde au loin dans le milieu de son cours, et qui va se perdre enfin dans le sable, hts êtres oi^a- «w« se préparent, pendant la moitié de leur existence, à vivre d'une mauière pleine et complète, puis commencent aussitôt à mourir. Tout corps animé n'a guère que deux pé- riodes de durée, celle d'accroissement et celle de décroisse- nient;car il n'y a point d état stationnaire ni de constant équili- Lre dans l'existence : or, la première période n'est pas un état complet de vie, et la seconde est déjà un commencement de mort. Rien ne reste toujours le même dans la vie ; la vieillesse n'est qu'une nuance de la destruction future, une mort lente et graduée , comme la lampe qui s'éteint pou à peu faute d'huile et de mèche. On ne meurt point tout à coup, excepté dans le cas de maladie ou de destruction violente; mais on se dé- truit , couche par couche , comme les corps que des frotte- mens continuels usent progressivement de la circoiaférence jusqu'au centre. Une des propriétés de la vie , est de maintenir dans les organes un degré constant de température , pour qu'ils puis- sent résister au froid et à la chaleur. C'est ainsi qu'une plante, un cactus, qui, sur le sol brûlant de l'Afrique, seroit bien- tôt dessé(^ée si elle étoit arrachée, conserve sa fraîcheur et son humidité; c'est ainsi qu'un arbre résiste au froid glaçant du Nord, tant qu'il n'est pas poussé à l'extrémité. De même l'homme , le quadrupède vivent dans des lieux tres-chauds et très-froids sans périr, sans être gelés ou desséches, ce qui arriveroit ptomptement s'ils éloient privés de la vie. C'est donc elle qui modifie l'action des puissances extérieures pour la plus grande utilité de l'être qu'elle anime; car à peine ] a-t-elle abandonné, que ses orgai^es se détruisent , se pu-^. COR ,iï tréfient, comme si elle étoit pour eux un lien secret, un ressort invisible et conservateur de l'existence. Mais le principe de la conservation des créatures organisées^ réside surtout dans la force nutritive ou réparotrice : comme tout ce qui vil tend sans cesse à sa destruction, et que les organes éprouvent des pertes continuelles, il est force que de nouvelles substances prennent la place de celles qui sont détruites, ce qui nécessite Taccession d'une matière nutri- tive capable de s'organiser comme le corps qu'elle renou- velle ; ainsi toutes les parties du corps vwnnt sont progres- sivement détruites et remplacées, de sorte qu'au bout d'un espace donné , Vêire organisé est entièrement composé de nouvelle matière. Non-seulement ce phénomène s'observe dans l'homme et les animaux, mais il s'étend aussi dans tout le règne végétal. Toutes les surfaces des organes, soit externes, soit internes, agissant perpétuellement les unes sur les autres, s'usent peu à peu et se reparent proportionnel- lement ; car ceux qui usent le plus promptement leur vie , la réparent avec la même promptitude, en sorte que leur durée est considérablement raccourcie : c'est pour cela que les êtres qui ont le plus d'action vitale, se nourrissent da- vantage et meurent plus promptement. Vivre, ce n'est pas seulement durer , mais agir , se nourrir , se reproduire : on peut donc exister beaucoup dans un court espace, ou végéter pendant de longues années; mais ce qui accourcit le plus la durée de la vie, est, avec l'acte reproducteur, l'abondance de la nourriture; car il semble qu'une certaine quantité d'a- liment soit prescrite à chaque être, suivant sa propre cons- titution. La nature a donné à la plante, à l'animal, une dose déterminée de matière nutritive pour se réparer; soit qu'il l'emploie rapidement, ou la consomme lentement, il ne peut passer la borne qui lui est assignée. En effet, plus un être vivant s'alimente, plus ses organes se durcissent, plus ses fibres s'affermissent et leurs mailles se remplissent, plus ses vaisseaux s obstruent et ses forces diminuent; plus il ap- proche enfin de sa dernière heure. Ne voyons-nous pas que tous les coijis organisés commencent leur vie par la mollesse du tissu aréolaire ou celluleux , l'humidité, la flexibilité, et, un certain élat pâteux et tendre qui s'affenmit peu à peu, qui ac(|uiert ensuite de la consistance , de la solidité , et finit par devenir rigide, sec et presque entièrement dur dans la vieil- lesse;' N'est-ce pas à cause des molécules nutritives qui vien- nent graduellen:ent remplir tous les pore* des solides, de telle sorte qu'ils ne peuvent plus se prêter aux fonctions vitales? C'est ainsi qu'on meurt pour s'être trop nourri, et si l'on veut manger long-temps , il faut manger peu à la fois : COR celle ve'rité s'applique à tous les momens de Texislence des êtres. Ce n'est donc pas Thomme seul qui conserve une lon- gue vie par la tempérance, mais ce sont toutes les créatures vivantes. Les anciens ont représenté la santé qui nous pro- cure une longue vie , sous la figure d'une déesse qui donne à manger à un serpent. On sait que cet animal est l'em-» blême de la prudence. Ils ont donc voulu dire aux hommes qu'il falloit manger avec prudence pour vivre longuement et sainement , et celte règle est générale pour tous les êtres créés. F. Accuoissemetst. Plus les corps organisés sont jeunes , plus ils s'alimen- tent, proportionnellement à leur masse, et plus ils s'ac- croissent avec rapidité, par cette même raison. Le moyen de calculer le temps de la vie d'un être , setoit donc de comparer la quantité journalière de nourriture qui lui e«t nécessaire, avec la constitution de son corps; car à mesure qu'on vieillit , on a moins besoin d'aliment, parce que le corps ne prend plus de croissance, et le superflu de la nour- riture ne se débarrasse que très-imparfaitement par la re- production. D'ailleurs la force digestive diminue à mesure qu'on en a moins besoin, et les organes de nutrition s'o- blitèrent même , progressivement, comme s'ils sentoient leur inutilité. C'est ainsi que l'estomac s'affoiblit, que le goût s'use, que les dents tombent aux vieillards. Dans les plantes, les racines se durcissent, et perdent leur chevelu. Tous les organes se flétrissent lorsqu'ils ne sont plus nécessaires ou lorsqu'on ne les emploie pas; c'est l'exercice qui les for- tifie en y attirant toutes les forces vitales, alors on vit en plus dans une partie ^ et en moins dans les autres; mais il arrive un point d'impuissance et d'énervation qu'il n'est pas possible de franchir, parce que la mort est au-delà de cette barrière. Nous n'avons , en effet , qu'une somme fixe de puissance vitale que nous tenons de la nature et de la géné- ration, mais que nous ne pouvons point augmenter, quoi- que nous soyons en quelque sorte les maîtres de la dépen- ser à notre gré. Ce que je dis ici pour l'homme s'applique de même aux bêtes et aux plantes, parce que cette loi est générale dans la nature. Nous avons dit ci - devant qu'une quantité déterminée d'aliment étoit destinée à chaque créature vivante, selon sa propre constitution; mais il y a un grand nombre de ma- tières alimentaires qui contiennent des proportions diffé- rentes de substance nutritive; cependant nous n'avons pré- tendu parler que de cette dernière ; car tout ce qui n'est pas capable d'être assimilé dans un corps vivant quelcon- que, est rejeté au-dehors, ou n'est point reçu. Aussi voyons- COR ,.3 nous tous les êtres animés, excréter et séparer d'eux toutes les matières incapables de les nourrir. La plante a ses ex- halaisons, l'animal a ses excrétions et ses déjections. En général, tous les alimens qui servent aux créatures vivantes, sont tirés, à peu d'exceptions près, des corps or- ganisés. Il faut avoir été capable de vie pour être capable de la reprendre ; il faut avoir été organisé pour s'organiser de nouveau. La vie se nourrit de la vie : c'est ainsi que la matière animée circule éternellement sur la terre, tantôt organisante, tantôt organisée; car il ne faut pas penser qu'elle passe entièrement à l'état de substance brute ; celle-ci forme un règne à part, qui ne se mêle point à la vie. Jamais un animal ne vit de matière brute. Si l'on me citoit le ver de terre, il me scroit facile de prouver que ce n'est point la terre elle-même qui l'alimente , puisqu'il la rejette en- tièrement; mais ce sont les molécules végétales et animales mêlées à cette terre , qui lui servent de nourriture; et, pour preuve , il recherche les terrains engraissés par les débris des plantes, par le fumier, les animaux morts, etc., et il meurt dans les terrains maigres et sablonneux^ où l'on ne trouve jamais de molécules organisées. Il en est de même de la plante. Des botanistes ont assuré qu'elle se nourrissoit d'eau; mais il n'existe aucune preuve que l'eau pure et le sable lavé lui suffisent; car, au contraire, après s'être accrue de tout l'aliment qu'elle avoit reçu précédemment, elle finit par y périr, sans y développer ni fleur ni fruit : preuve évidente que la nourriture lui manque. Au contraire , un sol engraissé de débris de corps organisés, donne aux plantes un accrois- sement prodigieux et une immense fécondité. On cite des exemples de poissons qui ont vécu dans l'eau d'un vase sans nourriture. Mais toute eau ne contient-elle pas beaucoup de petits animaux que l'œil simple ne peut apercevoir; et cette eau du vase n'étoit-elle pas changée souvent? sans cela le. poisson eût péri, comme Texpérience le démontre. Il faut donc conclure que tout aliment sort du règne organisé, et qu'il est seul capable de conserver la vie, puisque nous avons vu (jue des organes morts n'étoieut pas absolument privés de toutes les propriétés vitales ; qu'ils en conservolent une par- tie ; de sorte qu'il est vrai de dire que ce qui émanetn^e la vie retourne à la vie. La métempsycose des anciens philosophes indiens et des pythagoriciens ne fut sans doute que l'emblè- me de cette grande et profonde vérité. V. Alimens. Il y a un grand nombre d'alimens sur la terre , cependant il n'y a qu'une sorte de nourriture , c'est-à-dire que tous les alimens, quels qu'ils soient, ne contiennent que la même substance nutritive , sous diverses formes jet en différente 12^ COR proportion. Il n'y a qu'une seule matière capable de se transformer en organes , et cette substance est de nature mucilagineuse. Cette matière, extrêmement appropriée h nos orgarics , a des rapports nombreux de conformité avec la substance même qui sert à la génération. Quelles analo- gies ne se trouvent pas, en effet, entre la génération et la nutrition ? La nutrition n'est-elle pas une génération con- tinuellement prolongée , de même que la reproduction n'est autre chose que le premier acte de la nutrition ? Car ne faut- il pas autant de forces vitales pour transformer des matières étrangères en la propre substance organisée , et pour rem- placer celle qui se détruit, que pour former un nouvel être tout semblable à ses pères ? La fibre , le vaisseau , seront- ils moins difficiles à créer dans l'un que dans l'autre cas ? la difficulté est à peu près égale , ce me semble. Or , si l'une a lieu, pourquoi pas également l'autre? La nutrition et la génération sont une seule opération pour la nature , car Tune suit constamment l'autre ; elles semblent se ser conder mutuellement, et dépendre, comme nous l'avons vu, des mêmes principes de vie. Il ne suffit pas , pour se nourrir , que la matière alimen- taire soit introduite dans le corps animé : il faut qu'elle y soit digérée , et enfin élaborée en organes. Les végé- taux nourrissent également le bœuf, le cerf et la brebis; mais chacun de ces animaux métamorphose l'herbe en sa propre chair. Qu'on ne s'imagine point que la chair , le sang , les humeurs de la brebis ressemblent à celles du cerf «u du bœuf; il existe autant de différences intérieures que nous en apercevons dans la conformation externe de chacun de ces ruminans. Chacun d'eux digère de la manière qui lui est uniquement propre , et celte vérité est applicable à toutes les créatures vivantes , animaux et végétaux. Pour- quoi la même matière alimentaire qui forme le bois du cerf, n'en fait-elle pas de même chez la brebis .'* Pourquoi du pain , mangé par un homme , un chien , un canard , se change-t-il en organes si différens .■* Ne faut-il pas que le principe de vie qui domine dans chaque espèce , préside à celte transformation , à cette assimilation ? Et cet effet est-il nMÎns incompréhensible que l'acle de la génération ? Pour moi , je trouve assez de ressemblance dans l'effet et dans la cause , pour qu'on ne doive pas leur assigner des principes différens. 11 est raisonnable , et Newton lui-même le recommande , de rapporter à la même cause , ce qu'on peut réduire au même principe. Tous les organes, analogues entre eux, par le genre de leurs fonctions *t par leur structure , ont des effets sein.- COR ,,5 blables ; ils peuvent se suppléer mutuellement ; la même force vitale les anime; des sympathies mutuelles les rappro- chent ; ils peuvei»t s'aider, se suppléer , s'influencer réci- proquement ; ils se partagent également le bien et le mal ; enfin leur action devient souvent simultanée. C'est ainsi que la génération et la nutrition semblent être une émanation, une extension de la même cause ; car , lorsqu'on perd la faculté de se reproduire , la faculté de se nourrir tarit bien- tôt , comme si elle ctoit la source de la précédente. S'il est vrai que la vie ne soit consei-vée que par l'aliment tiré des matières organisées , il faut nécessairement que les corps animés se détruisent entre eux, pour vivre tour à tour , parce que les corps morts ne suffisent pas pour rem- plir ce besoin. L'animal carnassier vit des animaux, et ceux- ci dévorent les végétaux , enfin ces derniers se réparent des végétaux détruits. Ainsi, la destruction est le fondement de la réparation ; la mort de l'un fait la vie de l'autre. Il s'é- tablit donc un cercle éternel de renouvellement et de mort, où la matière change incessamment de forme , active ou passive , animante ou animée ; la constance des espèces émane de l'inconstance des individus. Cette circulation , cette perpétuelle oscillation entre la vie et la mort , fut peut-être le fondement physique de cet ancien dogme des deux principes qui se disputent l'empire du monde , le bien et le mal , Oromaze et Ahrimane , que les Indiens, les Ma- nichéens , et d'autres grandes sectes religieuses , ont long- temps conservé dans le sein de TAsie. Il sembleroit qu'il n'existe, en effet, aucune véritable mort dans le système des corps organisés , et que ce qui nous semble tel , est une vie cachée et qui se repose , une sorte de sommeil de la matière , qui ne se réveille que dans un corps vivant , qui a besoin du levain «de la vie pour s'a- nimer de nouveau. Les divers états d'un être vivant ou mort, ne sont que d'autres manières d'exister; rien ne meurt es- sentiellement ; la matière a toujours la même quantité de vie essentielle et générale, tantôt cachée, tantôt visible. Lorsque nous descendrons au tombeau , notre vie se distri- buera dans de nouveaux êtres ; nous servirons peut-être à nourrir l'épi de blé ou l'animal , et nos descendans nous mangeront sous la forme du pain ou de la chair du bœuf qui" aura vécu de l'herbe née sur notre tombe. Peut-être dévorons-nous maintenant la substance de nos ancêtres , comme ils ont eux-uiêmes dévoré les cadavres de leurs pères transformés en nourritures nouvelles. Ainsi , nous ne som- mes que les usufruitiers de la vie générale ; elle n'est pas notre bien propre, elle est le domaine de la nature , qt:i la ,26 COR donne et qui l'ôte à son gré à tous les êtres. Nous ne som- mes que des portions passagères du grand ensemble de l'u- nivers ; vains moucherons formés d'un pgu de boue , nous nous Croyons les rois du monde , et nous ne voyons pas la faux de la mort qui se promène sur nos têtes ; nous n'avons pas même la force de reconnoître toute notre foiblesse ; nous folâtrons sur les cadavres de nos pères , jusqu'à ce que nous soyons ensevelis auprès d'eux! C étolt sans doute en se rappelant cette fin inévitable de tous les hommes , que le philosophe Heraclite ne pouvoit retenir ses larmes , et que Démocrite se moquoit de la folie des hommes , qui , semblables aux bêtes , ne voient que le présent , sans con- sidérer l'avenir et le passé. Les êtres organisés qui sont les plus exposés à leur des- truction , à cause de leur foiblesse , sont aussi les plus fé- conds, afin que le renouvellement compense la mort, et que l'espèce ne soit pas anéantie. Il suit de là que la puis- sance vitale d'une espèce est égale à celle d'une autre es- pèce ; de sorte qu'elles se maintiennent toutes ensemble dans un équilibre à peu près invariable , qui fait que le plus gros comme le plus petit des corps vivans, est proportion- nellement pourvu de la même quantité de vie. Celle-ci ne doit pas se mesurer par la force extérieure et par la masse, mais par l'activité de la nutrition et de la génération , qui sont ses deux fonctions primordiales. 11 est aisé d'apercevoir combien les petites plantes et les petits animaux sont féconds, et combien ils emploient de nourriture par la même raison ; car,. plus on mange, plus on vit , et plus on peut engendrer. Les existences les plus courtes sont les plus énergiques, et dans un an , on peut vivre l'espace d'un grand nombre d'an- nées, ainsi qu'on peut dépenser entièrement son patrimoine dans quelques mois comme dans cinquante ans. Les êtres organisés foibles se dépêchent de consumer toute leur vie, parce qu'ils en ont beaucoup relativement à leur petitesse, ils croissent promptement , se nourrissent beaucoup , en- gendrent souvent , et meurent bientôt. Comme leurs es- pèces sont nombreuses , elles sont très-voisines entre elles; il y a des insectes , des graminées, des mousses , des cham- pignons qui diffèrent très-peu entre eux, quoique de diverses espèces ; leurs familles sont très-multipliées et leurs varia- tions presque innombrables. La mobilité de la nature vivante est le fondement de sa constance : elle n'a pas voulu qu'il existât un être inutile dans l'univers. Cette mousse, ce ver qui nous paroissent sans usage , tiennent à d'autres espèces ; ils servent à leur nourriture ; eux-mêmes vivifient la matière morte , ils tien^ COR „7 nent leur place comme l'homme et l'éléphant ; ils sont égaux aux plus puissans des êtres ; car la nature , agissant par des lois générales et invariables , n'admet aucune prérogative. Il falloit que chaque chose fût nécessaire , puisqu'elle s'est donné la peine de la créer. L'animal carnassier suppose d'autres animaux , comme ceux-ci supposent les plantes. La nature a voulu que chaque être eût sa fonction à remplir sur la terre ; que ses lois fussent entendues dans les gouffres des mers, et dans les entrailles des continens , comme dans le vague des airs ; il n'est pas permis de s'y soustraire sans être puni de mort. La nature cherche la vie , lors même qu'elle semble donner la mort ; car nous avons vu que celle- ci étoit le soutien de la vie. Les animaux carnivores , les plantes parasites qui semblent augmenter le domaine de la mort , ne le font que pour donner de nouvelles existences. La déprédation des insectes , le brigandage des quadrupèdes féroces , les attaques des oiseaux de proie , les guerres éter- nelles des poissons , et parmi les végétaux, ceux qui crois- sent aux dépens des autres , ne font que transformer la ma- tière vivante sans lui ôter la vie. A Sparte, on livroil à la mort les enfans foibles et cacochymes , mais on prenoit un soin extrême des individus robustes; la nature agit de même : elle sacrifie le foible au fort, mais celui-ci tombe aussi à son tour. La matière tend à la vie sous l'aspect de la mort. Les combats , les armes , les défenses , la férocité , les antipa- thies dcs animaux pour opprimer et détruire , semblent ac- cuser la nature de cruauté , quand on ne considère pas le but général auquel elle aspire sans relâche. Qu'importent ces particularités ! le grand tout reste le même , et les es-^ pèces sont toujours constantes. F. Nature. Nous n'avons aucune relation de l'ancienne vie de chaque espèce , et nous ne pouvons pas connoître ce qu'elles de- viendront dans la suite des âges. Peut-être ont-elles , comme leurs individus, des périodes de jeunesse, d'âge adulte et de vieillesse. Qui sait si nous sommes dans la jeunesse ou la vieillesse du monde , si les choses iront en augmentant bu en diminuant? C'est une opinion ancienne que tout décline peu à peu , que tout s'éteint progressivement , que la jeunesse de l'univers est passée , et que nous ne sommes plus que les avortons de la nature. Les antiques monumens des hommes , leurs statues , leurs ouvrages ne nous paroissent cependant pas annoncer une plus grande stature dans l'espèce , et une puissance supérieure à celle des hommes de nos temps mo- dernes ; toutefois les ossemens fossiles des animaux , dont l'espèce subsiste aujourd*'bul , nous montrent quelquefois des proportions colossales. Celte observation ne paroît pas s'é- 128 COR tendre , à la vérité , dans la classe des nombreux mollusques à coquilles , dont les dépouilles parsemées sur la face fmniense des conllnens, attestent les catastrophes qu'ils ont éprouvées et les inondations qui les ont submergés tour à tour. Cepen- dant les restes fossiles de plusieurs autres animaux , tels que les dents des requins, les défenses déléphant, les bois d'élan, les cornes de bisons ; et les débris de différens poissons, dont plusieurs naturalistes ont donné les gravures et les descrip- tions , semblent indiquer plus de grandeur et de force dans les individus dont viennent ces débris que dans nos espèces actuelles; mais il faut considérer que celles-ci ne parviennent pas ordinairement au ternie de leur grandeur conjplète , parce que l'homme leur a déclaré la guerre , qu'il les pour- suit à Outrance , qu'il en fait sa proie et s'enrichit de leurs dé- pouilles. On ne trouve plus d'aussi puissantes baleines au- jourd'hui qu'on en rencontroit il y a deux cents ans , et dans quelques siècles l'espèce sera peut-être anéantie par les pê- cheurs , à moins que quelques individus ne se soustraient à notre tyrannie dans les glaces inhabitables des pôles , pour s'y reproduire en paix. F. Baleine et Animaux perdus. Cette opinion ^e la dégradation successive des êtres créés dans la suite de leurs générations, est née probablement dans l'esprit de quelques vieillards. Lorsque l'homme se sent décli- ner, il lui semble que tout se ruine et s'éteigne avec lui. Ce- lui qui n'est plus capable de jouissance est porté à croire que tout dégénère. Il nous paroît que c'est le monde qui nous abandonne , tandis que nous l'abandonnons nous- mêmes ; semblables à ceux qui , voguant sur un fleuve , pen- sent être immobiles , tandis que le rivage s'enfuit : nous nous plaisons dans les illusions de notre amour-propre , et parce que nous pc^issons, il nous paroît naturel que l'univers pé- risse avec nous. Foyez Dégénération. Toutefois, par une raison semblable , lorsque nous som- mes dans la vigueur de l'âge , tout nous semble également jeune et plein de vie ; et parce que toutes nos sensations sont aussi agréables que celles de la vieillesse sont pénibles , nos idées prennent la teinte de ces mômes sensations : de sorte que nous ne pouvons pas juger avec impartialité d'un objet douteux qui intéresse en quelque sorte notre amour- propre ; ainsi la question restant indécise , il est plus rai- sonnable de s'en rapporter aux analogues que nous offre la nature. 11 nous paroît , en effet ., que les espèces végétales et animales ont été , dans l'origine , uniques dans chaque genre, comme les genres ont été primitivement uniques dans les fa- milles, de même que celles-ci l'oni été dans les ordres et dans les classes. COR 12g L'origine primitive des corps vioans et organisas me semble donc une émanation de la même source , p -rce qu'ils sont jetés en moule sur le mênie plan ; ils ne me paroissent être que des nuances plus ou moins dégradées , et infiniment variées des mêmes Ivpos originels. Considérez que dans chaque famille d'un système de corps vivans, les espèces ne sont autre chose que des individus qui tiennent au même tronc originel , des branches plus ou moins multipliées , qui se lient par des nœuds communs , et dont les différences , bien que constantes , ne sont toute- fois que (rès-superficielles ; tandis que la conformation in- terne , le seul fondement des véritables divisions, est absolu- ment semblable. Par exemple, si vous examinez l'organisa- tion Interne du moineau , du pinson , du chardonneret , du serin , du verdier , etc. , vous la trouverez absolument la môme dans tous, excepté la taille , les nuances du plumage , les différences des sexes, qui varient selon Tâge , l'ir.dividu et les climats ; de sorte qu'il n'y a guère que le plumage et quelques habitudes particulières qui séparent ces êtres , car, d'ailleurs, ils peuvent se mélanger dans l'acte de la généra- tion , et produire des métis féconds, comme on en voit des exemples en accouplant la race du serin avec celle du char- donneret. On pourroit donc, à la rigueur, considérer ces animaux comme provenant originairement de la même tige, et n'envisager leurs caractères particuliers que comme des variétés devenues constantes. Et ne sait-on pas , d'ailleurs, que 1 influence toute- puissante des climats, agissant pendant une longue suite de siècles , aura pu s'empreindre au sein même de chaque être , et se perpétuer ensuite dans une lon- gue série de générations .'' De même , il est probable que l'espèce humaine fut dans son origine uniquement blanche , mais qu'une de ses souches , accoutumée au climat brûlant de l'Afrique , et recevant depuis un nombre infini d'années toutes ses influences , aura tellement éprouvé de change- mens , qu'elle restera constamment noire et crépue sous quelque climat qu'on la fasse reproduire. Pourquoi, en effet, deux individus nègres n'engendrent-ils pas un blanc dans le doux climat de l Europe , s'il est vrai que l'espèce humaine fut blanche dans le principe ; ou si elle fut noire , pourquoi sommes-nous blancs ? Il faut donc reconnoître que les es- pèces se sont nuancées , variées , multipliées par mille causes extérieures, telles que le froid , le chaud, les ali- mens , les climats, etc., et qu'elles conservent aujourd hui ces différences profondément imprimées dans leur organisa- tion. Maislanature a pu être originairement simple elunlque; toutes ces nombreuses espèces d'insectes , de coquillages , Viir. 9 ,3o COR de plantes, ont été d'abord uniques dans chaque famille; Ainsi une seule espèce de champignons , en se variant à l'in- fini , a pu produire toutes nos prétendues espèces de cham- pignons. Il en sera de même de toutes les familles de plantes et d'animaux , qu'on peut rapporter à un type unique et simple , de même que la race nombreuse des chiens sort d'une seule espèce de chiens. Dans ce cas-ci , les variétés n'étant pas encore suffisamment enracinées, n'ont pas acquis une constance invariable comme parmi les animaux et les végétaux abandonnés à la puissance de la nature ; mais si l'on suppose que les causes de variations durent assez long- temps pour s'empreindre très-profondément dans les indi- vidus et se reproduire par la génération, alors, ce que nous ne regardons que comme des variétés de chiens , pourra de- venir parla suite autant d'espèces distinctes. Il suit donc de ce principe , que toutes nos familles ne sont que l'espèce pri- mitive , dont les variations sont devenues autant d'espèces constantes dans un temps fort long, mais déterminé. Cependant , si nous nous reportons vers cet âge antique où les familles des coj-ps organisés actuels n'étoient qu'une simple espèce , nous verrons que ces mêmes espèces avoient déjà entre elles des analogies. Par exemple , la famille des llliacées a certainement de grandes ressemblances avec la fa- mille des iridées, les tribus des balisiers, les orchis , etc. Or , si ces espèces primitives^ que nous nommons familles , se lioient encore entre elles par des analogies, commenos espèces actuelles qui se ressemblent, n'est-ce pas une grande pré- somption que ces familles ne sont que des nuances émanées depuis long-temps d'une même source que nous nommons dusse aujourd'hui? car les familles des êtres vioans sont à la classe , ce qu'est l'espèce actuelle à la famille. Par consé- quent , ces prétendues espèces primitives ne seront encore que des variétés originaires de la classe. Mais comme la même raison qui subsistoit pour les familles , subsiste encore pour chaque classe , c'est-à-dire , comme les classes s'enchaînent entre elles par des nœuds communs d'analogie , nous serons entraînés à penser qu'en effet la nature n'a créé dans chaque règne des êtres vivans , qu'une seule forme originelle qui sera le tronc primitif et commun d'où sortiront les diverses branches des espèces actuelles. Ainsi, selon l'analogie, nous pensons, avec vraisemblance, que la nature a jeté sur la terre un germe simple et unique des végétaux et un germe des ani- maux , s'il est vrai , toutefois, que l'un ne soit pas une modi- fication de l'autre. Ainsi , un seul germe , en se développant successivement , en créant un grand nombre d'individus sem- blables , les aura vus se modifier et se compliquer peu à peu COR ,3i dans le long espace des siècles , et par l'influence des cli- mats , des températures , etc. , en espèces plus ou moins voisines ; celles-ci se seront encore modifiées par la suite des âges, à mesure qu'elles auront éprouvé les longues et profondes influences de tout ce fjtti les entoure , et qu'elles se seront mélangées entre elles. Ces mélanges, ces variations , ces espèces , iront sans cesse en se subdivisant ; car un jour, n'en doutons pas , ce que nous regardons comme variété , deviendra une espèce qui aura encore ses variétés. Qui peut connoître la borne où doit s'arrêter la nalure ;' qui osera lui dire : tu n'iras pas plus loin P quel audacieux circonscrira sa toute-puissance ? Nous vivons à grande peine un siècle, et nous ne passons pas trente ans dans toute notre existence à étudier constamment la nature ; nous ne connoissons que la plus petite partie de ses phénomènes , nous n'avons que des histoires très-peu fidèles de deux à trois mille ans ; et cette nature , éternelle comme Dieu même , nous prétendons lui assigner des limites ! Parce que nous avons de petites vues, nous ne voulons croire que ce que nous voyons ! Qui m'as- surera cependant qu'elle n'a pas pu changer dans le long torrent des âges ? Est-elle donc toujours immobile ? Non sans doute ; tout se meut , change , périt et se renouvelle. Une activité éternelle , immense , n'admet point les bornes que lui prête notre folble entendement; car comment pré- tendre la juger ? Le vase dira-t-il au potier : je suis la mesure de ton intelligence ? Quelle illusion de notre amour-propre ! C'est ainsi que nous jugeons tout ce qui surpasse notre foi- blesse quand nous nous abandonnons à sa douce pente , et que nous ne roldissons pas notre âme avec courage pour surmonter nos illusions , pour nous considérer sans crainte dans toute notre humiliation en présence de la nature. Tout révèle donc au naturaliste que les êtres créés ont une commune origine ; comme la marche de la nature se dirige constamment du simple au composé , il s'ensuit qu elle a d'abord créé un être infiniment simple , comme un type primitif pour tous les êtres, qui se sont compliqués davantage à mesure qu'ils se sont modifiés. Le type originel et fonda- mental est le centre de vie , l'organe essentiel de chaque être ; c'est son système nutridf et reproductif ^ source éternelle de l'existence , et base de tous les corps organisés, dont aucun ne peut être privé sanspérlr. Les organes extérieurs des animaux et des plantes ne sont que des additions postérieures à Torganisa- tion primordiale, une sorte d'évolution, en quelque sorte su- perflue à la vie végétative , puisque celle-ci pouvolt exister par elle-même. En effet, le polype vit et se reproduit comme l'homme, quoique ce dernier soit pourvu d'une multitude ,32 COR d'organes très-compliqués dont les fonctions ne sont point indispensables à sa nutrition et à sa reproduction. 11 en est de même , dans la plupart des êtres vivans , toute proportion gardée. Voyez Espèces et Variétés. S'il est quelques vérités dans les causes finales, ce n'est guère que dans les règnes organisés qu'elles éclatent au suprême degré. Les philosophes anciens el niodernes , qui n'ont pas voulu admettre dans l'univers un principe intelligent, ont osé nier les causes finales et se refuser à leur évidence; car elles sont en même temps les conditions indispensables de l'exis- tence des êtres. En effet , comment peut-on s'égarer au point de nier que l'œil n'est pas fait pour voir , l'oreille pour en- tendre, les parties naturelles pour engendrer? Comment est- il possible de ne pas reconnoître dans ce sublime arrangement et les merveilles de la nature , une cause organisatrice rem- plie d'une sagesse infinie et d'une profonde intelligence ? Jus- qu'où le délire des systèmes peut-il entraîner une âme hu- maine C'est un excès de démence à peine concevable , tant l'évidence du contraire est palpable. Voyez Création et Créature, articles dans lesquels nous montrons la nécessité des causes finales. La nature manifeste danstoutes ses œuvres un but général de conservation et de reproduction qui frappe tous les regards. Elle veille sans cesse à l'existence des êtres; elle leur a donné les moyens de se défendre de la tyrannie des plus forts , de se soustraire par mille moyens ingénieux à leurs attaques. Elle a inspiré à toutes les créatures vivantes V amour de soi ^ et cette affection primitive est la source commune de nos appétits et de nos penchans. Qu'est-ce que la faim , si ce n'est Famour de soi , cherchant à réparer sou être par des alimens ? Qu'est- ce que Yamoiir , si ce n'est encore 1 amour de soi qui veut se survivre à lui-même , et s'immortaliser en quelque sorte sans cesser d'être périssable et passager ? L'amour de soi est donc l'âme, le principe élémentaire de la vie ; c'est lui qui la di- rige , qui préside à toute la machine organisée. Et ne pensez pas que les plantes en soient dépourvues. Elles en ont aussi leur portion, n'en doutons pas , puisqu'elles montrent les mêmes appétits de vie , la même répugnance de la mort. Si leurs affections sont moins visibles pour nous que celles des animaux , elles n'en sont pas moins profondes ; sans cela , comment pourroient-elles exister ? comment pourroieiU- elles choisir ce qui leur convient , laisser ce qui leur nuit, ainsi que nous le voyons ? Si elles ont les mêmes besoins que les animaux, proportion gardée , elles ont les mêmes prin- cipes de vie , excepté la sensibilité et la mobilité ; car la na- COR i33 lure ne se sert jamais de deux voies pour produire les mêmes effets. Fuyez I^STIJ^CT. Kn général , si nous consultons la disposition des produc- tions vivantes 'sur la terre , nous les trouverons placées en zones parallèles à l'équateur. Quelquefois elles enlourent le globe dans leur immense ceinture ; c'est ainsi que les plantes aquatiques de nos climats , telles que Vacorus , se retrouvent aussi eu Chine et dans l'Amérique septentrionale sous le même parallèle qu'en Europe. Cependant l'élévation des montagnes , la disposition des conlinens influe beaucoup sur le lieu de l'habitation des productions vivantes, parce qu'elles changent les températures. On peut établir en principe , que la môme température, toutes choses égales d ailleurs , est capable de nourrir les mêmes plantes et les mêmes animaux ; ainsi les êtres vivans suivent moins, dans leurs habitations , la même zone , qu'ils »e cherchent la même température. Ce sont donc principalement la chaleur et le froid , la se-; cheresse et l'humidité qui apportent les plus grands change- mens dans l'habitude des corps animes. Le même animal , la même plante , nés sous des climats chauds , sont plus odo- rans , plus nourrissans , plus sapides que ceux nés sous des températures froides et rigoureuses. De même l'accroisse- ment est plus rapide , et la vie plus énergique sous la ligne brûlante que sous les pôles glacés. La première est encom- Lrée de productions vivantes. Les secofidsensont dépeuplés. Voyez Habitation. Tels sont les traits généraux qui distinguent les créatures organisées dans le vaste domaine de la nature ; c'est ainsi quelle a établi leurs caractères et tracé les lignes éternelles de démarcation qui les séparent des autres substances qu'elle régit de sa puissance dans l'immensité des siècles. Elle n'a point donné à l'homme la faculté de tout connoître ; et com- ment pourrions-nous nous en liatler , foibles instrumens que nous sommes ! mais elle nous a laissé entrevoir une lueur divine de son immortelle intelligence ; elle a placé dans le cœur de Thomme un rayon de sa sagesse, et l'a séparé par le don de l'esprit de la foule innombrable de ses créatures. Quel plus digne usage pouvons-nous en faire , que de nous aban- donner à sa ravissante étude , et à la contemplation des mer- vfîilles sans nombre dont elle a parsemé le globe , et comme enveloppé les pas de l'homme! Soit qu'il descende dans les abîmes de son être , soit qu'il sonde la profondeur des cieux , tut les gouffres de l'océan et de la terre , il y trouvera la loute-puissance de la nature , toujours jeune , toujours active, toujours plus admirable à mesure qu'on l'approfondit davan- tage, et qu'on s'enivre, si je l'oîe dire, de toutes ses perfections. i34 C O R Foy^z les ai'ticles Animal, VÉGÉTAL, Espèce, Rapports DES CORPS ORGANISÉS, ViE, MORT , AlIMENS , SENSIBILITÉ, GÉNÉRATION, Sexes , et les mots Nature, Histoire natu- relle, etc. (VIREY.) CORR et CORAGHLAS. Le Héron commun , dans la principauté de Galles, (desm.) C4ORRAGO, Apulée. C'est la Bourrache, (ln.) CORRÉE, Correa. Genre de plantes établi par Smith, dans l'octandrie monogynie , et dans la famille des zantho-. xylées. Il avoitété appelé Mazeutoxeron par Labillardière ( Voyage à la recherche de Ln Peyrouse). Ses caractères consis- tent en un calice monophylle; une corolle de quatre pétales rapprochés ; huit étamines à anthères hiloculaires , s'ouvrant longitudinalement ; un stigmate simple, aigu; une capsule , supérieure , à quatre valves et à quatre loges. Ce genre renferme cinq arbrisseaux de la Nouvelle-Hol- lande , à feuilles simples, opposées, couvertes de poils dis- posés en étoiles , dont un , la Corrée blanche, fort voisin des BÉJARS , se cultive dans les orangeries de Paris. (B.) CORREGUELA. Nom espagnol du Liseron des haies et de celui des champs, (ln.) CORPiEHUELA, Corrihuela , Correvela , Corri- TOLA et Correguela, Différens noms donnés en Espagne au Liseron des champs , Conwbulus arvensis. (ln.) CORREJA, Correia. Genre établi par Vandelli , et qui se rapporte au Gomphie. (b.) CORREJOLA BASTARDA. L'un des noms vulgaires de la Renouée, Polygonum miculare^ L., en Portugal, (ln.) CORRENDERA. Nom d'un Pipi du Paraguay. V. ce mot. (V.) CORREVELA. Nom que porte, en Espagne, le Liseron des champs, (ln.) CORRFANADL.NomgalloisduCiENÈTDES teinturiers, Genista tinctoria , L. (ln.) CORRKiïOLA. Les Italiens nomment ainsi la Renouée, Polygonum avlculare , la CoRRIGIOLE LITTORALE , et la Pesse jy^EW {Ilippuris vulgaris, L.). Les deux premières plantes sont appelées conio/a en Espagne, (ln.) CORRIGIOLE , CorHgiola. C'est une plante de la pen- landrie Irigvnie , et de la famille des portulacées , qui a une tige annuelle et couchée sur la terre ; des feuilles alternes , oblongues , stipulées à leur base. Les fleurs sont blanches, extrêmement petites et ramassées en bouquets aux exlrémilés des rameaux. C O R .35 Chaque fleur a un calice de cinq folioles persistantes, à bords blancs et scarieux; cinq pétales ovales, à peine plus grands que le calice; cinq étamines ; un ovaire supérieur, ovale, trigone, dépourvu de style et chargé de trois stigmates obtus. Le fruit est une semence nue , ovale , trigone et environnée par le calice qui est alors connivent. On trouve cette plante dans les lieux sablonneux, sur le bord des ruisseaux, des torrens ou de la mer. Elle n'est point rare dans certains cantons de la France. Une autre espèce se trouve au Cap de Bonne-Espérance, Elle avoit été prise pour la précédente par Thunberg. (b.) Les botanistes donnoient ce nom à la Renouée , avant que Linnseus Teût appliqué à la plante décrite ci-dessus , qui est le polygonifolia. (ln.) CORRIHUELA. V. Correhuela. (ln.) CORRINANTHOA, Corrinanthoa. Genre établi par Pa- lisot Beauvois, aux dépens des Jongermannes, et qui com- prend les espèces de ces derniers dont les fleurs sont éparses sous l'épiderme des feuilles, (b.) CORRIOLA. V. CORREGIOLA. (LN.) CORRIRA. C'est, dans Linnœus, le nom générique du Coureur. V. ce mot. (v.) CORRITOLA. V. Correhuela, (ln.) CORROGA BARZA. En Sardaigne, c'est le nom de la Corneille mantelée. V- Corbeau, (desm.) CORROYÈRE. On donne ce nom , dans les parties mé- ridionales de la France , à une espèce de Sumac , dont on emploie les feuilles pour tanner les cuirs, (b.) CORRUDA. Nom espagnol et portugais d'une Asperge, Asparagus acutifoliiis. Clusius et quelques anciens botanistes appeloient ainsi cette même espèce , et deux autres qui ont aussi les feuilles dures et aiguës {^A. aphyllus et albus , L.). (ln.) CORS. Ce sont les cornes ou andouillers sortant de la perche du bois du Cerf, (s.) CORSAC ou KORSAC , Canis corsac. Mammifère car- nassier du genre des Chiens, (desm.) CORSAGE {Vénerie^. Forme du corps du cerf, (s.) CORSELET, {Insectes). V. Corcelet. (desm.) CORSELET ou VULVE. On donne ce nom à une im- pression elliptique laissée en arrière des sommets des valves des coquilles du genre Vénus, (desm) CORSOÏDE. Nom donné par Pline à une pierre qui i3G COR avoit la couleur des cheveux gris. Suivant Vallérius etDelau- iiay, ce seroit un Jaspe , et Bertrand pense que c est i'A- MIANTE. (L^^) CORTALE, Cortalus. Genre de Coquille é abli par Denys Montforl, auxdépens des Polythalames de Soldani. Ses caractères sont : coquille libre, univalve , cloisonnée , à spire saillante , aplatie d'un côté ; à ouverture triangulaire , recevant verticalement le retour de la spire; dos caréné et armé , cloisons unies. Ce genre , qui a quelques rapports avec les Toupies et les Sabots , ne renferme qu'une espèce , qui se trouve dans la Méditerranée , et dont le diamètre est au plus de deux lignes. Sa forme est très-remarquable, •(b.) CORTAPAO. Nom portugais du Gratsîd Pic noir à bec blanc , Picus prindpalls. (desm.) CORrÉSlE , Corlesia. Arbrisseau très-rameux, à feuilles alternes , cunéiformes, trifides, à fleurs jaunâtres , solitaires, souvent terminales, qui forme un genre dans la pentandrie monogynie , et dans la famille des borraginées. Ce genre , établi par Cavanilles, offre pour caractères : un calice monophylle , persistant, à dix dents ; une corolle monopétale , à cinq divisions arrondies ; cinq étamines ; un pvaire supérieur, ovale , à style filiforme , portant deux stig- mates peltés ; une baie ovale , disperme , renfermant des se- mences aplaties d'un côté. La CotiTESiE se trouve aux environs de Buénos-Ayres, au Brésil, (b.) CORTEX CARYOPHYLLOÏDES, Rumph. Jmb. 5 , vol. 5 , liv. 2, ch. 5. (^est le Laurier culilaban. (ln ) CORTEX PAPETARIUS, Rumph., Amh.vol 3, liv.5, ch. 56. C'est le Diali de Java, Dialium javanicum , Burm. (LN.) CORTEX-SAPONARIUS, Rumph., ^/ni. 6, tom. 66, C'est le Cay-chu-bilen des Cochinchinois , espèce d'AcA- CIE (^Mimosa saponaria , Lour. ), dont l'écorce fournit un ex- cellent savon, qu'on vend dans les marches de 1 Inde , et qui sert à nettoyer le linge, les cheveux et le corps. Il se résout çn écume quand on le frotte avec la main dans l'eau. (LN.) CORTKX WINTERANUS. On donne ce nom à une écorce que Wilhelm-Winter apporta le premier en Lurope, à la suite d'un voyage qu'il avoit fait au détroit de Magellan. Cette écorce a été long-temps connue dans les boutiques sous les noms de IFinteranus cortex et à'Erune de Vile Sa!nt- Luurent. Elle provient d'un arbre qui croit dans l'Amérique méridionale , et dont Linna^us, fils, à l'exemple de Forsier, fit un geme ; c'est le Drymjs. Mais Forster chaiîgea, depuis, COR ,3; ce nom en celui de JVintera qui a prévalu. On a long temps confondu le rortex mnteranus avec la cannelle blanche , le win- Uriana de Linnœus , et canella de Murray. (ln.) CORTEZ\ DE LOXA. Nom donné parles Espaj^nols d'Amérique, à 1 Écorce de Quinquina , Cinchona officiiia- lis , L. V. CiNCHOlSA, (LN.) CORTIGAiRE, Corticarla. M. Marsham , dans son En- tomulo^ia Britannica , établit ce nouveau genre de coléoptères^ dans lequel il fait entrer les lictes de Fabricius , le noloxus hipunclatiis et le cucujus dermestdides du même auteur. 11 lui donne pour caractères : antennes en massue , perfo- liées ; tête proéminente ; corselet et élytres bordés ; corps presque linéaire , le plus souvent déprimé, (o.) CORTICULÂÎRE, Corlicularia. Nom donné par Luide, à une dent fossile indéterminée, (ln.) CORTINAIRE, Coriinaria. Genre de Champignon éta- bli aux dépens des Agarics de Linnœus , et auquel on peut donner pour type TAgarig nu , figuré par Bulliard. Ses caractères sont : point de coiffe ; pédicule central ; lames qui ne noircissent pas en vieillissant, et recouvertes dans leur jeunesse d'une membrane incomplète, qui laisse sur le pédi. aie un anneau filamenteux, (b.) CORTINE. \Iembranequi unit le chapeau des Champi- gnons à leur péJicule, et qui se sépare complètement de ce dernier, lors de leur développement, pour rester unie au cha- peau V. Anneau. (B.) COHTON, Rato.Gampesino et Turno. Noms espagnols du Mulot, Mus svhaticiis , L. Voy. l'art. Rat. (desm.) CORTUSE , Corlusa. (ienre de plantes de la pentandrie monogynle, et de la famille des Lysimachies , dont les ca- ractères sont d'avoir : un calicç monophyllc , campanule-, persistant, à cinq découpures tridentées à leur sommet ; une corolle monopélale , en roue , divisée en cinq découpures ovales; cinq étamines ; un ovaire supérieur , ovale , chargé d un style à stigmate simple ; une capsule ovale , conique , uniloculaire , qui s'ouvre par son sommet en plusieurs valves, et qui renferme des semences petites et nombreuses. Les cortuses sont au nombre de deux espèces. Ce sont des pi mtes vivaces, à feuilles portées sur de longs pédoncules , à Heurs li ^posées en ombelles et munies de collerettes. L'une, la CoRTUSE de Matthiole, a le calice plus court que la co- rolle , et la capsule bivalve. Elle croît dans les montagnes d Italie et d'Mlemagne. L'autre, la Cortuse de Gmelin , qui se trouve en Sibérie , a le calice plus grand que la corolle, et la capsule à cinq loges, (b.) Cobtusa, du nom d'un botaniste de Padoue , auteur de ,38 COR VHortus paiavinus , qu'il publia en i58i. Son nom a été donné à piusieursplanles : i,°par ïournefortel Plumier, auTHALiA, Linn. ; par Tournefort et Plukenet, à I'Heuchère d'Amé- rique ; et par P. Hermann , à cette même plante, au mi- iella dlphylla et au tîarella cordifoUa. Enfin, Matthiole nomma, le premier, cortusa, la plante décrite ci-dessus, et au genre de laquelle il le fixa, ainsi qu'Adanson. Le verbascum myconi j maintenant ramondia , a été nommé également rurtusa. (ln.) CORU. Arbre de l'Inde , à fleurs jaunes et à feuilles sem- blables à celles du pêcher^ dont l'écorce laisse fluer un suc laiteux et gluant, dont on fait usage contre toutes sortes de flux. On ignore à quel genre il appartient, (s.) CORUDALE. Le laurier a été ainsi désigné , suivant Adanson, (ln.) CORUJA. En portugais , c'est le nom des Chouettes, (desm.) CORUSA. jSom portugais de la Hulotte, (v.) CORUZ. Nom italien de I'JEcdinème ou Grand Plu- vier, (v.) CORVISARTIE , CojvisaHia. Genre établi par Merat , pour placer I'Inule campane. Il offre pour caractères : ur» calice imbriqué à folioles de deux espèces , les extérieures larges, ovales , trapézoïdes, velues; les intérieures linéaires, nombreuses , colorées , glabres , formant comme une rangée de paillettes à la circonférence extérieure du disque ; récep- tacle nu; fleurs radiées à rayons linéaires très-allongés, fort nombreux; antbères aplaties, simples, lancéolées; ai- grette simple, sessilc. (b.) CORVO MARINO. Nom italien du Cormoran, (v.) CORVORANT. Nom anglais du Cormoran, (v.) CORVUS. Nom générique des Corbeaux, Corneilles, Choucas, Pies et Geais dans le Systema naturœ de Linnœus, et qui , dans ce Dictionnaire, ne l'est que pour les Ij'ois pre- miers, (v.) CORYRAS. V. Corysanthe. (b.) CORYCION , Coryrium. Genre de plantes établi par Swartz , dans la famille des orchidées. Il offre pour carac- tères : une corolle en gueule , dont les quatre pétales supé- rieurs sont redressés et les latéraux ventrus à la base ; le nectaire ou sixième pétale , inséré sur le style au-dessous de l'anthère. Ce genre renferme le satyrion orohanchdide de Linnaeus , Vophryde vuhicride Ae Thunberg, etc. (B.) CORYDALE , Coiydalis , Lat. ; Hemewbius , Linn., Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des névroptères , famille des C O R ,39 pldnipennes , tribu des hémérobins , et qui a pour caractères : cinq articles à tous les tarses ; premier segment du tronc grand, en forme de corselet; ailes couchées sur le corps; mandibules fort longues , étroites , pointues , avancées en forme de cornes ; antennes sétacées et simples. J'ai établi ce genre sur un insecte de l'Amérique septen- trionale, Vhémérobe cornu de Linnaeus , figuré par Degeer , dans ses Mémoires sur les insectes , tom. 3 , pi. 27 ^fig. i, et par M, Palisot de Beauvois , Insect. d'Afriq. et d'Amér.fasc. i , néfropt. pi. i,Jig. 1. (l.) CORYDALION, Dioscoride. Céloit une espèce de fu- meterre. (ln.) CORYDALIS, Corydalis. Genre de plantes établi pour placer celles des FiMETERRES qui ont le fruit polysperme. Il renferme près de trente espèces. II porte aussi les noms de Capnoïde Biscutelle et Diclytre. (b.) CORYDALOS, CORYDOS. Noms grecs de lA- I.OUETTE CALANDRE, (v.) CORYDONIX. V. le genre Toulou. (v.) CORYDORAS , Corj,Joras. Genre de poissons établi par Lacépède , dans la famille des Silures, pour placer une seule espèce , dont on ne connoît pas le pays natal. Ce genre a pour caractères : de grandes lames de chaque côté du corps et de la queue ; la tête couverte de pièces larges et dures ; point de barbillons; deux nageoires dorsales à plus d'un rayon chacune. Le CoRYDORAS Geoffroy a deux rayons aiguillonnés et neuf articulés à la première nageoire du dos. (b.) CORYDOS. Nom grec de I'Alouette. (v.) CORYLUS. Nom latin du Coudrier ou Noisetier. Le coTjlos des Grecs, (ln.) CORYMBE, CoTj'mlus. Disposition de fleurs, dont les pédoncules partent de différens points d'un même axe , et arrivent tous à la même hauteur , formant à leur sommet une surface plane. V. le mot Fleur, (d.) CORYMBIFERA de Ray. Cette plante est VAchillea màr.rophylla , L. (ln.) CORYMBIFÈRES, Conmbiferœ , Jnssieu. Famille de plantes, ddnl les caractères consistent à avoir les (leurs, ou en- tièrement flosculeuses ou radiées ; les fleurs flosculeuses , or- dinairement toutes hermaphrodites, quelquefois les fleurons seuls du centre heruiaphrodites , et les fleurons de la circon- tf^o COR férence femelles, fertiles ou neutres; quelquefois, mais très- rarement les fleurons du centre simplement mâles, et les fleu- rons de la circonférence, femelles fertiles; les fleurs radiées, jamais toutes hermaphrodites, et les demi-fleurons femelles , fertiles ou quelquefois neutres , rarement les fleurons simple- ment mâles ou hermaphrodites , stériles , et alors les demi- fleurons femelles fertiles. Le calice commun estmonophylle oupolyphylle, simple, ca- liculé, ou imbriqué, ordlnairementmultiflore ; les fleurons sont iepliis souvent à cinq divisions, rarementtriouquadrifides ; les demi-fleurons entiers, ou dentés àleur sommet; les étamines nulles dans lesfleurs femelles ouneutres,aunombre de cinq dans les fleurs hermaphrodites ou mâles; les anthères rarement dis- tinctes ou rapprochées , presque toujours réunies en tube ; le stigmate continu ou non articulé sur le style, double dans les fleurs hermaphrodites et femelles fertiles, simple ou nul dans les fleurs neutres; le réceptacle commun, nu ou hérissé, soit de poils , soit de paillettes; les semences nues, ou surmontées d'une aigrette. Voyez SynatsthÉrées. Vaillant a donné le nom de corymbijères aux plantes de cette famille , parce que les fleurs forment, au sommet des tiges et des rameaux ou dans les aisselles des feuilles , des corymbes souvent très-ouverts , quelquefois très-rapprochés ; leurs ti- ges , ordinairement herbacées , quelquefois frutescentes ou suffrutescentes , presque toujours rameuses, portent des feuil- les souvent alternes, rarement opposées; lesfleurs sont ordi- nairement jaunes ou purpurines. Dans les fleurs flosculeuses, les fleurons ont une couleur conforme ; mais dans les fleurs radiées, les demi-fleurons sont quelquefois d'une couleur dif- férente de celle de;s fleurons. Ventenat ri^porte à cette famille , qui est la troisième de la dixième classe de son Tableau du règne végétal ^ dont les ca- ractères sont figurés pi. 12, n." 5 du même ouvrage, et de qui on a emprunté l'expression ci-dessus , soixante-dix-huit genres, sous six divisions et plusieurs sous-divisions ; savoir : i.° Cuiymbijères dont le réceptacle est nu , les semences ai- t^i'^ttées et les fleurs flosculeuses. Première sous-dwision , à écailles du calice non luisantes : CaCALIE , EUPATOIRE , Ac.ÉRAÏE , CONIZE , BACCHANTE et Chrysocome. Seconde sous- dloision , à écailles du calice membraneuses, luisantes et scarieuses : Élichrise , Filage , Argyrocome et Antennaire. • 2." Corymbifères dont le réceptacle est couvert de paillet-r tes, dont les semences sont nues ou presque nues , dont les fleurs sont flosculeuses et les écailles du calice souvent sca- C 0 R tl,i rieuses : Micrope , Évax , Gnaphale , Xératsituème, Atiia- NASiE , Santoline et Anacycle. 3.0 Corymbifères dont le réceptacle est paléacé , les se- mences nues ou non aigrettées , et les fleurs radiées : Camo- mille , ACHILLÉE , ÉrIOCÉPHALE , BuPHTHALME , E^ÎCELIE , MiLLERIE , SiGESBEKIE, PoLYMNIE , BaLTIMORE et ÉCLIPTE. 4.° Corymhifères dont le réceptacle est paléacé , les se- mences surmontées de dents ou d'arêtes, et les fleurs pres- que toujours radiées. Première sous-dwision , à fleurs flosculeuses : Spilant. Seconde soiis- division ^ à fleurs radiées : Verbesine , Co- RÉOPE, SaNVITALIE, ZiNNIE , SlLPHlON, HÉLIANTHE, HÉ- LÉNIE , RUDBECKIE , GaLARUIE , AlCINE et AgRIPHYLLE. 5.° Corymbifères à réceptacle paléacé , rarement velu , à se- mences aigrettées et à fleurs radiées. Première sous-dimion , à réceptacle velu : Arctote. Seconde sous-division, à réceptacle paléacé : Ursinie, Tri- DAX et Amelle. 6.0 Corymbifères à réceptacle nu , à semences aigrettées et à fleurs ordinairement radiées : Erigeron , Aster , Verge- d'or , AuLTS[ÉE , PULICAIRE , TuSSILAGE , G1NÉRAIRE , SÉ- NEÇON , OtHONE , TaGÈTE , PeCTIDE , BeLLIE , DORONIC , Arnic et Gortère. 7.° Corymbifères à réceptacle nu , à semences nues ou non aigrettées , à fleurs radiées : Ostéosperme , Souci , Madie , Chrysanthème, Pyrèthre, Matricaire , Pâquerette, CÉNIE et LlDBECKE. 8." Corymbifères à réceptacle nu, à semences nues ou non aigrettées et à fleurs flosculeuses : Cotule , Grangée , Car- PÉsiE , ÏANAISIE , Balsamite et Armoise. 9." Corymbifères à réceptacle velu, à semences nues ou non aigrettées , et à fleurs flosculeuses : Absinthe et Tarcho- NANTE. io.° Corymbifères anomales, à anthères distinctes: Iva et Parthénie. (b.) CORYMBIOLE, Corymbium.Genre de plantes de la pen- tandrie monogynie , dont les caractères sont : calice prisma- tique, allongé, anguleux, muni de deux à trois écailles à sa base , et composé de deux folioles conniventes ; corolle monopétale à tube court et à limbe partagé en cinq décou- pures égales, oblongues et ouvertes; cinq étamines un peu moins longues que la corolle et réunies en tube ; ovaire supé- rieur , velu , muni d'un style à stigmate bifide; semenc;; oblongue laineuse , euveloppée dans le calice. Il y a quatre espèces de corymbioles , qui toutes viennent: du Cap de Bonne-Espérance. Ce sont des herbes à feuilles «41 COR simples graminées , et à fleurs , fascîculées ou en corymLe serré et terminal. Aucune n'est cultivée dans les jardins de botanique d'Europe, (b.) CORYMBION , Dioscoride. Autre nona, à ce qu'il pa- roît, du coronaria du même auteur. (LN.) CORYMBORKIS, Corymborkis.Gemt établi parDupetit- Thouars , sur une plante de l'Ile-de-France, dont il n'a pas vu la fleur. Son fruit est terminé par un style persistant fort remarquable. Elle est de la famille des orchidées, (b.) CORYNE , Coryna. Genre de vers de la famille des Po- lypes , dont le caractère est : corps charnu , en massue pé- donculée, ou ayant l'extrémité supérieure renflée en vé- sicule, terminée par la bouche et accompagnée de tentacules épars. Ce genre est voisin des Hydres et des Sertulaires ( Voyez ces mots ) ; mais il en diffère essentiellement par la position des tentacules, ou mieux, par le défaut de tenta- cules ; car ce qu'on appelle de ce nom , n'est que la base des bourgeons oviformcs qui forment les nouvelles géné- rations. Muller avoit confondu ce genre avec les hydres , et c'est à Bruguières qu'on est redevable de leur séparation. On en con- noît sept espèces, donttrois ont été observées, décrites et des- sinées par moi dans la haute mer où je les ai observées , sur les Varecs n\geans. La CoRYNE PROLIFIQUE a la tête ovale, allongée; les ten- tacules globuleux à leur extrémité; le pédoncule cylindrique et très-long. V. pi. A. aSoùelle estfigurée très-grossie, dans deux états différens. Je me suis assuré que ses tentacules globifères étoient de jeunes individus, qui , à une certaine époque de matu- rité , se séparoient de leur mère, pour aller former une nouvelle souche. J'ai vu souvent les plus gros globules quitter leur place par le simple effet de l'attouchement; mais je n'ai jamais pu découvrir leur bouche. Je conclus de ce dernier fait , que la bouche ne se forme ou ne s'ouvre qu'après la séparation des bourgeons de leur mère, c'est-à-dire , lors- qu'ils sont forcés de pourvoir eux-mêmes à leur subsistance. La CoRY^E AMPHORE est à peine pédonculée. Son corps est rougeâtre , terminé par une bouche tantôt fort grande, tantôt très-étroite , et parsemé de tentacules courts, ter- minés par un globule. Elle varie continuellement de forme. Voyez^l. A. 28 où elle est figurée très-grossie , sous deux de ses aspects. La CoRYNE SÉTIFÈRE cst claviforme , sessile , brune ; a les tentacules filiformes , allongés et sans globules. V. pi. A. COR ,^3 28 , où elle est figurée très-grossîe. Il est possible que ses tentacules prennent des globules à une époque de l'année autre que celle où je Tai observée, (b.) CORYNEPHORE , Coiynephoms. Deux espèces de canches ( aira articulata et canescens ) , qui diffèrent des autres espèces par l'arête qui accompagne la fleur et qui est renflée en forme de massue à l'exlrémité , composent ce genre établi par M. Palisot-Beauvois. (ln.) CORYNÈTE , Corynetes. Nom donné par Fabricius , d'après PaykuU , aux insectes qui composent le genre Né- CROBIE. V. NÉCROBIE. (O.) CORYPHE , Coiypha. Genre de plantes de la famille des Palmiers, qui a pour caractères :un pédoncule commun, produisant plusieurs spathes alternes , amplexicaules et mo- nopbylles, d'où naissent des panicules de fleurs hermaphro- dites , qui , chacune , sont composées d'un calice à trois divisions , de trois pétales ovales , pointus ; de six étamines ; d'un ovaire supérieur , conique , chargé d'un stigmate obtus et pubescent. Le fruit est une baie sphérique , glabre , contenant un noyau globuleux , osseux, qui renferme une amande à chair blanche et un peu ferme. Ce genre renferme cinq à six espèces , entre autres : Le CoRYPHE DU Malabar , dont les feuilles sont plis- sées , pinnées et palmées , les pétioles ciliés par des épines , le spadix relevé. C'est un arbre de trente à quarante pieds de haut , qui ne porte des fleurs qu'une seule fois en sa vie , et ce, à l'âge de trente-cinq à quarante ans. Ses fruits sont environ quatorze mois à mûrir , et un seul arbre en produit plus de vingt mille. Ses feuilles sont si grandes , qu'une seule peut mettre quinze à vingt hommes à l'abri de la pluie. Les Indiens s'en servent pour couvrir leurs maisons , pour fabriquer des tentes , des parasols , etc. Ils en font leurs livres en écrivant dessus avec un stylet de fer, Les.noyaux de ses fruits se travaillent au tour. Les spathes, coupées , ren- dent une liqueur qui est un puissant vomitif. Ce palmier croît dans les lieux pierreux et montagneux. Le CoRYPHE palmeto , Walter , a les feuilles en éven- tail, dont les plis sont rapprochés dans le milieu et écartés vers les bords. C'est un arbre de vingt à trente pieds de, haut, sur dix à quinze pouces de diamètre , qui croît sur les bords de la mer en Géorgie et en Floride. Son troijc est presque uniquement employé à faire des digues , ce à quoi il est très-propre par son incorruptibilité. Le port de Charleston «n est construit ; et j'ai observé que depuis quatre-vingts à cent ans les bois en sont à peine altérés, V. Palmeto. r{i COR Le CoRYPHE DE Caroline , Coiypha minor , n'a point de tige, et ressemble beaucoup au Chamerops. Ses feuilles sont en éventail, et ses pétioles sans épines. Ce palmier pousse tous les ans , ou tous les deux ans , plusieurs hampes chargées , à leur partie supérieure , de grappes rameuses portant beaucoup de fleurs qui avorlenl pour la plupart. Les fruits sont gros comme un pois. Ce palmier est commun sur les bords de la mer, en Caroline, où je Tai observé. On n'en fait aucun usage. Humboldt , Bonpland et Kunth décrivent six espèces nouvelles de ce genre dans leur important ouvrage sur les plantes de l'Amérique méridionale, (b.) CORYPHÈNE, Coryphœna. (ienre de poissons de la division des Ïhoraciques , dont le caractère se tire de la tête très-comprimée , tranchante, très-obtuse en avant, ou terminée par un quart de cercle, et de la nageoire dorsale, qui est unique et presque aussi longue que le corps et la queue. Ce genre a été légèrement modifié par Lacépède, qui en a retiré quatre espèces pour former les genres Macroure, Hémiptéronote et Coryphenoïde. Les espèces qui y res- tent comprises, dans l'ouvrage de ce savant naturaliste , sont encore au nombre de seize, qu'il range sous cinq divisions. La première renferme les coryphènes qui ont la nageoire de la queue fourchue , tels que : Le Coryphène hippurus , qui a environ soixante rayons à la nageoire du dos ; plus de six rayons à la membrane des branchies ; plus d'un rang de dents à chaque mâchoire ; une seule lame à chaque opercule ; des taches sur la plus grande partie du corps et de la queue. 11 habite la haute mer, entre l'Europe et l'Amérique , ainsi que la Méditerranée , et est connu des matelots sous le nom de dorade , daurade , dol- phin ou dofin. 11 faut , comme moi, avoir vu ce poisson sui- vre les vaisseaux en troupes plus ou moins nombreuses, pour se fermer une idée de sa beauté et de l'exactitude du nom vulgaire qu'il porte. En effet, lorsqu'il nage à la sur- face de la mer, et surtout lorsque le soleil luit , son coi-ps brille de l'éclat de l'or uni à celui des saphirs, des émeraudes et des topazes , et frappe les yeux de mille nuances plus res- plendissantes les unes que les autres, selon Taspect sous lequel 11 se présente. La vivacité , la variété et la grâce de ses mouvemens ajoutent encore au magnifique assortiment de couleurs dont il est paré. C'est un spectacle qu'on ne peut se lasser de regarder , lorsque , isolé au milieu des mers, on rencontre pour la première fois ce poisson ; mais bientôt les senllniens d'admiration font place à d'autres ; déjà les matelots ont saisi la foène meurtrière , la ligne per- COR ,/5 fide ; un coryphène est percé tîu premier de ces instiu- mens , et teint la mer de son^ang; un autre a f>ioulonne- ment mordu à l'appât : ils sont tous deux sur le bord ; mais ils y sont à peine arrivés qu'ils sont déjà morts , et qu'on cherche vainement les couleurs qui avoient si agréablement frappé les yeux. On ne voit plus qu'une légère teinte de i)l<'u sur le dos et du blanc sur le venire ; ce ne sont plus que des poissons vulgaires qu'on abandonne au cuisinier , qui , quel- ques heures après, les apporte sur la table cuits et assaisonnés de diverses manières : alors ils donnent des jouissances d'un autre genre, plus solides, quoique aussi peu durables que les premières. Le coryphène hippurus parvient fréquemment à la lon- gueur de quatre à cinq pieds. 11 est très-vorace, et pour- suit principalement les Trigles , les Exocets et autres poissons volans. C'est encore un des spectacles qui amu- sent le passager désœuvré sur un navire, que de voir ces poissons s'élancer hors de l'eau et les coryphènes les sui- vre de l'œil en nageant avec la vivacité d'un trait, et les saisir, quelquefois, à l'instant où ils relombent On profite de celle voracité pour les prendre à l'hameçon , où il suffit souvent d'attacher un morceau de toile blanche ou deux plumes de même couleur , mais où plus fréquem- ment on met un morceau de couenne de lard, taillé en forme de poisson volant. La chair du coryphène hippurus est très-saine , très- agréable au goût , et fait d'abord les délices des navigateurs qui onl été pendant plusieurs jours réduits à des nourritures salées; mais, comme je l'ai éprouvé, on s'en dégoûte bientôt, peut-être parce qu'on en mange presque tous les jours , et qu'on en a d'abord fait excès. On accommode celle chair de plusieurs manières. La plus simple est de la faire cuire sur le gril, et de la servir en salade ou avec une sauce à la moutarde. On la fait aussi cuire dans l'eau, et on la sert avec une sauce blanche fortement épicée, ou bien avec du vin, c'est-à-dire, en matelotle. On en fait aussi des pâtés chauds et froids. Enfia cette chair, qui est ferme , se prête à tous les caprices du cuisinier. Aristote remarque qu'il n'y a aucun poi.';son qui croisse aussi vite que celui-ci , et les observc'^tions des modernes confirmenl l'opinion de ce père des sciences naturelles. Ce poisson se tient pendant Ihiver dans la profondeur des mers, et il dépose ses œufs au printemps sur les plages rocailleuses. C'est à cette époque qu'on en pêche le plus , au filet, dans la Méditerranée et qu'on en sale une petile portion qu'on met dans le commerce. 1^6 COR Le coryphène hîppiifus a le corps allongé, comprimé, et couvert de petites écailles foctement implantées ; sa tête est courte ; ses yeux sont placés près de la bouche ; ses narines ont deux ouvertures ; ses lèvres sont grosses ; sa bouche large ; ses mâchoires égales et armées de quatre rangées de petites dents recourbées; l'ouverture de ses ouïes est large, recouverte d'une seule plaque , et garnie d'une membrane à cinq rayons ; la ligne latérale fait une courbure. Le CoRYPHÈNE DORADON a cinquante rayons environ à la nageoire du dos ; six rayons à la membrane branchiale ; des taches sur la partie supérieure du corps et de la queue. V. pi. B. 20 , où il est figuré. On le trouve dans les mers des pays chauds. 11 se rapproche beaucoup du précédent , mais il paraît être constamment plus petit. Le CoRYPHÈiSE CHRYSURE a cinquante - huit rayons à la nageoire du dos; six rayons à la membrane des branchies ; la langue osseuse dans le milieu, et cartilagineuse dans les bords ; un seul rang de dents à chaque mâchoire ; deux lames à chaque opercule ; des taches sur la plus grande par- lie du corps et de la queue. Il habite la mer du Sud , où il a été observé par Commerson. Il est paré de couleurs en- core plus vives que le premier, avec lequel les matelots le confondent. L'or dont il est couvert est mêlé de taches ron- des, bleues, qui semblent des saphirs 5 sa chair est égale- ment excellente au goût. Le CoRYPHÈNE SCOMBEROÏDE a cinquautc-cinq rayons à la nageoire du dos , qui est très-festonnée au-dessus de la queue; la langue bianguleuse par-devant, osseuse dans sou milieu , et cartilagineuse en ses bords ; point de dents sur le devant du palais ; point de taches sur le corps ni sur la queue. 11 habile les mêmes mers que le précédent. Sa gran- deur surpasse à peine un pied ; sa couleur est argentée , mêlée de bleu sur le dos. Le CoRYPaÈKE ONDÉ , Coryphctna fasciolata ^ Linn.,a cin- quante-quatre rayons à la nageoire du dos; la ligne latérale droite ; des bandes transversales placées sur la nageoire dorsale , et sétendanl sur le dos et sur les côtés , où elles ondulent et se réunissent. Il est figuré dans les Mélanges zoo- lo/pques de Pallas , tab. 3, n.° 2. Il se trouve dans la merdes Indes , et a tout au plus trois pouces de long. Le CoRYPjiÈNE POMPiLE a trente - cinq rayons à la na- geoire du dos ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; la ligne latérale courbe ; des bandes transver- sales étroites. Il est figuré dans Rondelet, liv. 8, chap. i3. On le t'-ouve dans la Méditerranée et le grand Océan. 11 a été connu des anciens et appelé par eux poiupile ^ parce COR 1^7 qu'il accompagne les vaisseaux, et soumis d'or^ parce qu'il a «ne longue tache de celte couleur au-dessus des yeux. On l'appelle acluellement lampuge sur les côtes de la iMcdlter- ranee. La seconde division des coryphènes renferme ceux qui ont la nageoire en croissant. Le CoRYPHÈNE BLEU a dix - neuf rayons à la nageoire du dos , les écailles grandes , tout le corps bleu. Il est figuré dans Bloch, pi. 76. On le pêche dans les mers d'Amérique. Le CoRYP^È^E de Plumier a quatre-vingts rayons à la nageoire du dos ; un grand nombre de raies étroites , cour- bes et bleues sur le dos. Il est figuré dans Bloch, pi. lyS, et se trouve avec le précédent. Les coryphènes de la troisième division ont la nageoire terminée en ligne droite. Le CoRYPBÈNE RASOIR OU RASON , Coryphœna novacula , Linnspus, quia le dos tranchant, des raies bleuâtres, et croisées sur la tête et sur les nageoires. Il se trouve dans la Méditerranée. Il a été mentionné par les anciens. Ses cou- leurs sont très-brillantes ; le rouge vif et l'or dominent sur sa robe ; sa chair est d un goi\t très-délicat , et est en con- séquence très-recherchée. Son nom vient de la forme de son dos. Il sert de type au genre Rasoir, de Cuvier, plus voisin des Labres que de celui-ci, d'après les observations de cet anatomiste. La quatrième division comprend les espèces qui ont la nageoire de la queue arrondie , tels que : Le Coryphène rayé, Coiyphœna lineata^ LInn. , qui a l'extrémité antérieure de chaque mâchoire garnie de deux dents aiguës, très-longues et écartées l'une de l'autre; les écailles grandes, la tête dénuée décalUes, seniblables à celles du dos , et présentant plusieurs bandes transversales. Il ha- bite le.s mers de la Caroline. Le Coryphène chinois a la nageoire du dos très-longue ; celle de l'anus assez courte ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure , et relevée de grandes écailles sur le corps et sur les opercules ; la couleur générale d'un vert argentin. Il se pêche dans les mers de la (^hlne. Un coryphène qui a la nageoire de la queue lancéolée , et quarante-cinq rayons à la nageoire du dos , forme seul la cinquième division de ce genre : c'est le Coryphène pointu, cotjphœna acuta , LInn. , qui habite les mers d'y^sle. Deux autres coryphènes, le Coryphène vert, qui a la na- geoire du dos, celle de l'anus et les thoracines , garnies cha- 1^8 Ç O R cune d'un long filament; et le Coryphène casque, qui a trente-deux rayons à la nageoire du dos , et une lame os- seuse sur le sommet de la tête , n'ont pu entrer dans ces divisions , parce qu'on ignore la forme de la nageoire de leur queue. Tous deux viennent des mers d'Asie, (b.) CORYPHENOÏDE, Coiyphendides. Lacépède a donné ce nom à un genre qu'il a établi aux dépens de celui des CORYPHÈNES de Linnœus. Ce genre , qui ne renfi;rme qu'une espèce, a pour carac- tères : la télé comprimée , tranchante et obtuse ; une seule nageoire dorsale ; l'ouverture des branchies en fente trans- versale ; de sorte qu'il ne diffère des coryphènes que par la forme de l'ouverture des ouïes. Le CoRYPHÉNOÏDE HOUTTLYNiEN habite les mers d'Asie , et atteint rarement un pied de longueur; sa couleur tire sur le jaune, (b.) COPiYSxVNTHE , Corysani/ies. Genre de plantes de la gy- nandrie dianurie, et de la famille des orchidées, établi par H. Brovvn, pour placer trois plantes de la Nouvelle-Hollande. Ce genre offre pour caractères : corolle presque en masque ; casque très-grand , à lèvre inférieure formée par cinq lanières , dont quatre sont très-petites , et une très- large et très-longue; anthère presque uniloculaire , ren- fermant quatre paquets de pollen. Une de ces espèces est figurée pi. lo, des Remarques du botaniste précité , sur les plantes des terres australes. (B.) CORYSTES, Cotystes^ Lai., Léach. Genre de crustacés , de Tordre des décapodes, famille des brachyures , tribu des orbiculaires , ayant pour caractères : test ovale ; antennes extérieures longues , avancées , ciliées ; second article des pieds-màchoircs extérieurs allongé , rétréci en pointe ob- tuse à son sommet , avec une échancrure au-dessous ; yeux écartés , situés à l'extrémité d'un pédicule de longueur moyenne , presque cylindrique , un peu courbe ; longueur des trois premières paires de pieds , diminuant progressi- vement ; les deux antérieurs beaucoup plus longs dans les mâles que dans les femelles. Les corysles avoisinent les Ona elles leucosies\ mais ils dif- fèrent de ceux-ci par la longueur de leurs antennes, l'écart et l'allongement du pédoncule de leurs yeux, leur lest moins bombé , la forme du second article de leurs pieds-mâchoires, et en ce que la cavité orale est carrée ; ils s'éloignent des thia par leur lest plus obiong, par la longueur du même ar- ticle des mêmes pieds-mâchoires et celle de leurs antennes. La queue , suivant le doct"YME LYRE, rUPiATSO.SCOPE , la VlVE , plusieurs CoTTr.s , plusieurs Trigles , etc. , toutes remarquables par leur grosse têle et leurs yeux placés en-dessus, (desm.) CORYTHAÏX. C'est, dans le Prodromus à'WVia^et , le nom générique du Tourac.o. (v.) CORYTHUS.Nom grec d'un oiseau inconnu, imposé par M. Cuvier (Rè^ne animal) , pour sa division du DuRBEC. (y.) CORYTOS. Nom grec d'un oiseau inconnu , que M. Cu- vier a donné à une division de la famille de ses passereaux conimslrea. (V.) CORY'^ZA de Tournefort. Ce genre répond à l'/ze/AV/j/j- sdîdes de Vaillant; c'est le Stoebe africana Je Linnseus. , (LN.) CORZA. Nom de la daine , ou femelle du daim , en portugais et en espagnol. V. Cerf, (desm.) C()S. Nom hébreu de la HupPE. (s.) COS. V. Pierre a rasoir, (pat.) COSATRE, Cosaria. Plante d'Arabie, qu'on a reconnue être une DorstÈne. V. Kos\Ri\. (s.) COSALON de Dioscoridc, C'est une espèce de Sauge. (LN.) COSATEC etKOSATEG. Nom polonais de la Flambe Iris germanira^ Linn. ). (LIS.) ,5o C O S COSCAQUAUHTLI. ISfom qu'on donne , au Mexique j; à riJRUiiU. (s.) COSCOIA. Nom espagnol du Chêne cochenilljfère ( Quercus coccifcm , L. ). (LN.) COSCOROBA, Anas cosroroba, Lalh. Les naturels du Chili donnent ce nom à une grande espèce d'OiE, qui a le bec élargi et arrondi à son bout; le plumage tout-à-fait blanc; ies yeux très-noirs; le bec et l'.'s pieds rouges. On l'apprivoise aisément, au point qu'elle suit partout la personne qui lui donne à manger, (s.) COSCUI. Le voyageur Coréal donne ce nom au Pécari. COSLORDILOS des Grecs modernes , selon Tourne- fort. C est le Stellion du levant, (desm.) COSMÉE. V. Cosmos, (b.) COSMELIE, Cosmella. Arbrisseau de la Nouvelle-Hol- lande, pour lequel R. Brown a établi un genre dans la pen- tandrie monogynie et dans la famille des Bruyères. Ce genre présente pour caractères : im calice foliacé; une corolle tubulée; des anthères adhérentes aux filamens et ciliées à leur sommet; cinq écailles attachées au réceptacle; une capsule renfermant un grand nombre de semences fixées sur une colonne centrale, (b.) COSMIBUENE, Cosmibuena. Genre de plantes qui se réunit à TIIirtelle. (b.) COSMIE, Cosmin. Genre établi par Dombey, mais qui ne diffère pas de celui appelé Thaliî*. (b.) COSMORO. F. Ara rouge, (v.) COSMOS, Cosmos. Plante à lige cylindrique, haute de trois à quatre pieds, rameuse à son sommet; à feuilles con^ nées, bipinnées, dont les découpures sont linéaires, aiguës, canaliculées; à fleurs grandes, jaunes à leur centre, violettes à leur circonférence, solitaires, sur de lougs pédoncules axillaires et ter-ninaux , qui forme un genre dans la syngé- nésic polygamie frustranée, dans le voisinage des Coréopes. Ce genre, qui a clé établi par Cavanilles, offre pour ca- ractères : calice commun double, l'un et l'autre mono- phylh's, divisés en huit parties, et persistans ; réceptacle garni de paillettes, et portant, dans son limbe, des fleurons hermaphrodites nonihreux, et, à sa circonférence , des demi- fleurons tridentés, femelles stériles; plusieurs semences té- tragones, surmontées d'une aigrette portant deux, trois ou quatre pointes recourbées. Le Cosmos est annuel, et se trouve dans le Mexique, c o s ,5. Deux autres espèces ont clé, depuis, réunies à celle-ci. On les cultive dans nos écoles de botanique, (b.) COSQUANHTLI ou COSCAQUAUHTLI. Nom mexicain de I'Urubu. (s.) COSSAC. F. CoRSAC. (s.) COSSARD ou COSSARDE. Noms vulgaires de la Sou- buse, du Busard et de la Buse, dans le Poitou, (v.) COSSE. Synonyme de Légubie. T. Fruit, (b.) COSSIGNEA, Willdenow; Cossignia^ Commerson, Jus- sieu; Cossinea^ Persoon; Cossinia, Lamarck. Voyez Cossigni. (LN.) COSSIGNI, Cossinia. Genre de plantes de Thexandrie monogynie, et de la famille des balsamiers, qui a pour ca- ractères : un calice profondément divisé en cinq parties ova- les, cotonneuses en dehors, persistantes, et réfléchies sous le fruit; quatre ou cinq pétales ovales, insérés au réceptacle; six étamines; un ovaire supérieur, oblusément trigone, sur- monté d'un style simple à stigmate entier; une capsule ovale, enflée, trigone, cotonneuse, divisée intérieurement en trois loges dispermes, «'ouvrant, à son sommet, en six valves et renfermant des semences globuleuses et noirâtres. Ce genre est composé de deux espèces qui croissent aux îles de France et de la Réunion. Ce sont des arbrisseaux à feuilles alternes et composées, à fleurs paniculées au som- met des rameaux. L'un est le Cossigni a trois feuilles, et l'autre le Cossigni pinné, assez caractérisés par leurs noms pour n'être pas confondus, (b.) COSSINEA. r. Cossignea. (ln.) COSSINIA. F. Cossigni. (ln.) COSSIPHOS. Nom grec du Merle, (v.) COSSON , Cossonus ^ Clairv., Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section des tétramères, famille des rhinchophores, tribu des charansonites, ayant pour carac- tères : antennes insérées sur un avancement antérieur de la tête, en forme de trompe, coudées, n'ayant que neuf articles distincts, dont le dernier en massue ovoïde ou conique ; corps étroit et allongé ; tarses filiformes. Ce genre, établi par M. Clairville, dans son Entomologie Hehétiijiie^ a une grande affinité avec celui de calandre^ dont les espèces, jusqu'alors, avoient été aussi considérées comme des charansons. On trouve les cossons dans les vieux arbres ou sous leurs écorces, à la destruction desquels ils contri- buent par lejir multiplication. Les espèces sont petites et peu nombreuses. Nous citerons : i." le CossoN linéaire, Cossunus /in6aris 1 Oliv., Coléop.^ tom, 6, n." 83, div. g, pi. 35 ,.^3 C O S fig. 534.. Il est noir, allongé, avec les antennes et les pieds fauves, le corselet pointillé, et des stries larges, profondes et ponctuées T sur les éiytres. Dans toute lEurope. 2.° Le COSSON LYMEXYLON , Cossonus lymexylon^ Oliv., ibid.^ pi. ead.^ fig, 538. Il est brun, mais couvert d'une poussière grisâlre, avec les antennes et les pieds d'un brun fauve, le corselet comme raboteux et les étuis sillonnés. En Allemagne et au nord de l'Europe, (l.) COSSUS. Race de Chèvre de l'Inde, décrite sous ce nom parM. deBlainville. Noin>. Bull. Soc. Phil. 1816. (dlsm.) . COSSUS , Cossus., Fab. Genre d'insectes de l'ordre des lépidoptères, famille des nocturnes, tribu des bombycites, et distingué par les caractères suivans : langue nulle; pal- pes extérieurs cylindriques, assez épais, couverts d'écaillés; antennes sétacées, de la longueur de la tête et du tronc, avec une série de dents courtes, transrerses, obtuses, le long de ieur côté intérieur; ailes en toit. La phalène du marronnier (^œsculî) de Linnaeus , que Fabri- cius réunit aux cossus, m'a paru devoir former, avec quel- ques autres espèces analogues, un genre particulier, celui de ZeuzèRE. Voyez ce mot. Les cossus ont beaucoup de rapports avec les bombyx ; mais ils en diffèrent par les an- tennes , et surtout par la manière de vivre de leurs chenilles. Ils composent, avec les hépiales et les zeuzères , une petite division naturelle , celle des Hépiuliks ; leurs chenilles ont seize pattes comme celles des bombyx, mais elles sont nues ou presque rases, lisses et moins variées en couleur, plus semblables à des vers; elles rongent, soit les racines des vé- gétaux, soit l'intérieur des arbres, et leur nuisent considéra- blement. Pour se changer en ciaysalides, elles construisent leur coque avec de la terre, ou avec les fragmens des subs- tances qu'elles ont rongées. Les anneaux de l'abdomen Je la chrysalide sont couronnés de petites dents ou de petites épi- nes, qui lui servent, lorsque le temps de sa dernière mé- tamorphose est arrivé, à se rapprocher de la surface extérieure de son habitation, ce qui facilite sa sortie. Les chenilles des cossus sont très - nuisibles aux arbres. Comme c'est à leur pied que les femelles pondent ordinai- rement leurs œufs , il seroit convenable d'appliquer sur la partie inférieure du tronc une courbe de terre grasse , délayée avec de l'eau, de la bouze de vache, etc., ou de mettre de, la paille, des épines serrées tout autour : des caisses qui ren- fermerolent exactement le bas de la tige, pourroieut être employées comme un moyen plus durable. Le Cossus GÀTi:-BOis, Cossus ligniperda^ Fab.; le Cossus, C O s i53 Engram., Pnp. d'Euwp.^ pi. 189, fig. 246, a. ?*. , et pi. 190, fig. 246 , //. /. k. Il a deux pouces et riemi jusqu'à trois pouces de largeur quand ses ailes sont étendues ; les antennes peu pectinées ; le corps et les ailes d'un gris foncé; les ailes ont un grand nombre de petites taches brunes et de petites lignes noires. On le trouve dans toute l'Europe. Sa chenille est lisse, de couleur rougeâtre , avec la tête noire; sa bouche est armée de fortes mâchoires. Elle se nourrit du bois du saule, de celui du peuplier, de 1 orme et du chêne. Elle commence par ronger i'écorce qui re- couvre le tronc, et ensuite se fait des roules dans 1 inté- rieur; elle hache le bois et mange une partie de la sève. Elle passe l'hiver sous la forme de chenille , se change en nymphe dans l'intérieur de l'arbre, au milieu du printemps, dans une coque de soie d'un tissu très-lâche , à laquelle elle mêle de la sciure de bois : l'insecte parfait quitte sa coque et l'arbre, environ quarante jours après le changement de la chenille en nymphe; on le trouve ordinairement sur le tronc de l'arbre, dans toute l'Europe. Cette chenille a une odeur forte et désagréable , occa- sionée par une liqueur huileuse qui sort de sa bouche ; il est probahle que cette liqueur lui sert à humecter le bois, qui devient ensuite plus facile à couper et à digérer. Iiinnœus et plusieurs naturalistes ont pensé que cette chenille est l'animal dont Pline a parlé , sous le nom de cossus , et que les Romains mangeoient avec délices. L'historien des insectes de Paris croit que c'est plutôt la larve du charamon palinlsle; ce qui ne peut pas être, puisque cette larve ne vit que dans le palmier, qui ne se trouve pas en Italie; il paroît plus pxohable que le cossus des Romains est la larve du lucane cerf-volant^ qui vit dans l'intérieur du chêne, ou celle du capricoim héros. Cette belle chenille a fourni au célèbre Lyonnét le su- jet d'un travail admirable, et d'une exécution magnifique, Traité anatomique. de la chenille du saule, i vol. in-4.° Cossus TARIÈRE, Cossus tereha., Fab.; la Tarière^ Engram., Papill. d'Eur.^ pi. 190, fig. 246, /• Il ressemble au cossus; 11 a les antennes blanchâtres, peu pectinées; le corselet obscur , avec une raie transversale blanche à sa partie postérieure ; les ailes supérieures un peu anguleuses à leur bord interne, cendrées, avec des points et de petites lignes irrégulières, noirâtres; les ailes inférieures en dessus et le dessous dès quatre cendrés. On le trouve en Allemagne. jBi C 0 S La chenille vît dans le bois du peuplier noir, dont elle se nourrit; elle est blanche, avec la tête brune. Nous rapportons au même genre la phalène strîx de Lin- ncTus, et les cossus litwaius et nebulosu^ de Donovan, espèces toules exotiques et fort grandes, (l.) COSSUTAetROMBUT-PUrRIdeRumphius,Anib.9, t. 184., fig. 763. C esl \(i calodiiimcochinchinense, de Loureiro, réuni aux Cassâtes. T^oyez ce mot. (ln) COSSYPHE , Co5^/)/n«, Oliv. , Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section des hétéromères, famille des taxicornes , ayant pour caractères : antennes terminées en une massue perfoliée ; le dernier article des palpes maxil- laires plus grand que les précédens , en forme de hache ; corps ovale, très-plat, en forme de bouclier, débordé tout autour par le corselet et les élytres; corselet presque en demi- cercle , cachant la tête. Le CossYPHE DÉPRIMÉ , Cossyphus depressus, avoit été con- fondu par Fabricius avec [es /anipyres ; mais le nombre des articles de ses tarses , ses antennes et d'autres caractères l'en éloignent , et Olivier en a formé , avec raison , un genre Î)ropre. Ses antennes sont un peu plus courtes que le corse- et , de onxe articles , dont les six premiers sont presque cy- lindriques ; les quatre suivans plus épais, presque en forme de toupie , et composant insensiblement une massue perfo- liée , comprimée , et un peu dentée en scie ; le derniei: est presque rond ; les mandibules sont cornées et fendues , ou bidentées à leur pointe ; les mâchoires sont terminées par deux lobes courts , membraneux , velus et presque égaux ; leurs palpes sont plus grands que les labiaux, et terminés par un article en forme de hache; ceux-ci sont presque fdlformes ; le menton est transversal , un peu plus large que long, et un peuéchancré à son extrémité; la languette cstpresque en forme de cœur , et de la môme consistance que la pièce précédente ; le corps ovale-oblong , très-aplali , et débordé , dans son contour, par le limbe extérieur du corselet et des élytres; la lête est entièrement cachée sous le corselet ; l'écusson est distinct, et l'abdomen est comme emboîté, en dessous, dans une cavité formée par les étuis ; les pieds sont courts , com- primés , avec les articles des tarses entiers ; le dernier est terminé par deux forts crochets. Ces insectes se trouvent dans les parties les plus méridio- nales de l'Europe , en Barbarie , en Egypte et aux Indes orientales. Le CossYPHE deHoffmm^segg , représenté ici , B ai, (t., avoit été pris pour une variété du C. déprimé^ propre aux Indes B . ^1 Ca/o^>e ^rerraftcorrie . 3. C'/io/etH' ,roi/eudre c/rt?/iiAjû. Crairon crible et ,ra " jj. (^rt/f>foc<'/e fyv^ n/u/Tro/7e />irf \/a, ^if Cvittri/^'/it' i/e /A>//hi,r/i.fPif. 13 . ( 'i/rArtt.-> à />cv . r, o s ,55 orientales ; mais , quoiqu'il lui ressemble beaucoup , il en diffère cependant par une forme plus oblongue et les pro- portions relatives des articles des antennes. Il est brun , une fois plus long que large , avec une carène sur chaque étui , qui s oblllèrc à ses deux extrémités. On le trouve en Espagne, dans rîle de Corse et en Barbarie , sous les pierres. 11 est plus petit que le précédent, M. Savigny a rapporté d'Egypte une troisième espèce. On trouve, à la Nouvelle-Hollande et dans quelques îles voisines, un genre très-voisin du précédent , celui d'HÉLÉE, V. ce mot. (l.) COSSYPHEURS, Co^^y/^Aorw. Famille d'insectes , de Tordre des coléoptères, section des hétéromères, ayant pour caractères ; cinq articles aux quatre tarses antérieurs et quatre aux deux derniers ; mâchoires sans dent cornée à leur coté interne ; corps très-plat ; corselet demi-circulaire recouvrant la tête , ou la recevant dans une échancrure an- térieure ; élytres débordant cousidérablement le corps. Cette famille , dont j'ai exposé les caractères dans le 2^.cme volume de la i.^" édition de cet ouvrage , tables^ page i52 , est composé des genres Cossyphe et Hélée. Elle fait maintenant partie de celle des Taxicornes. V. ce mot. (L.) COSTA , Cœsalpin. C'est un Panais, (ln.) COSTEN KRAUT. L'un des noms allemands de la PoR- CELLE MACULÉE (hypochœiis maculata^ L). (LIS.) COST-MARY. Nomanglais de \3iME^Tils.-coq(jianacetum hahamita, L.). (ln.) COSTOÏOL. V. le genre Troupiale. (v.) COSTUS, Costiis. Genre de plantes de la monandrie mo- lïogynie , et de la famille des drymmyrrhizées, que Lamarcka réunies avec les Amomes, mais que les autres botanistes con- servent. Il a pour caractères : uncalice de trois folioles, bossu, persistant ; une corolle monopétale, divisée en trois parties presque égales , et entourant un tube ou nectaire bilabié, ren- de et porté sur l'ovaire; la lèvre supérieure simple, lancéolée, courte; la lèvre inférieure très-large, arrondie et ondulée; une élamine portée sur la lèvre supérieure , ou mieux une an- thère adnée à la partie antérieure et supérieure de cette Lèvre; un ovaire inférieur, arrondi, à long style , à stigmate capité et bilobé; une capsule anguleuse , coriace , couronnée parle calice , à trois loges, s'ouvrant sur les angles, et renfermant des semences disposées sur deux rangs dans une pulpe fon- gueuse, i5G C O T Ce genre contient irois espèces: le CosTus arabique, dont les feuilles sont glabres, ot l'épi peu garni de tleurs ; le CoSTUS EN ÉPIS, qui a les feuilles également glabres et l'épi multiflore, presque ovale ; le Costus spécieux, dont les feuilles sont soyeuses en dessous. Cette dernière vient de rinde, et les autres d'Amérique, où on emploie leurs tiges dans le traitement de la gonorrhée. Les genres Tsiana de Rheed ctBAisCKSÉE deKœnig, sont les mêmes que celui-ci. On trouve dans le commerce trois espèces de racines , sous le nom de costus. Non-seulement on ignore quelles sont les plantes auxquelles on doit les rapporter, mais on doute encore que I-'s costus des modernes soient les mêmes que ceux des anciens. 11 est ccpor.dr.nt probable que fus rîtljlnes appar- tiennent à des espèces des genres GosTUS, Amome ou Alpinie de Linnaeus. V. ces mots, (b.) COSTUS , Pline ; Kostos , Tbéopbrasle. Suivant Adan- son , le costus des anciens piroît èirp le costus d'Arabie. Le costus des jardins (rustus l/ortense , Dalécb.) est la MetsTHE-COQ Qanaretum halsamita , L.). (ln.) CO SUA. Nom que l'on donne , en Cocbincbine , au PHYLLA^TE URINAIRE de Linnneus , plante emménagogue et diurétique. (LN.) COT/V , Cœsalpin. Espèce de Camomille {^anthémis cota , L.). (LN.) COÏAN. C'est la VÉNUS EXOLÈTE. (b.) COTA. \E des Arabes. C'est le Pois chiche (^cicer arie- iinum ). (LN.) COTAYIA MARIN \. Y.ti portugais, c'est le nom du Blennie coquillade. (desm.) COTEAU. Pente douce des collines. En France , les co- teaux sont pour l'ordinaire couverts de vignobles. (PAT.) COTE, Costa. Ce sont des os longs, courbés en demi-cer- ceaux et situés de chaque colé du thorax pour garantir les or- ganes de la respiration et de l'hématose. Les sept premières paires ou vraies côtes, différentes en grandeur (les supérieures étant moins grandes que les inférieures) , sont réunies en de- vant de la pr>itrine au sternum, os plat auquel elles s'arti- culent. Dans la région dorsale , elles sont aussi articulées à l'espèce dors île ou à chaque vertèbre thoracbiquc du rachis , la plupart au moyen de deux petites têtes osseuses. Outre ces sept paires de vraies côtes, il en est cinq autres, placées plus inférleurement, et qu'on nomme fausses côies ; elles ne sont C O T ,^^„ pas articulées en devant avec le sternum , mais la huiiième , la neuvième , et quelquefois la dixième se portent, au isioyen de cartilages transverses, sur la septième paire. Les onzième et douzième sont libres et courtes. Les côtes vraies, surtout, placées obliquement, ont dans l'inspiration et l'expiration un mouvement latéral qui ouvre et resserre successivement la poitrine, comme l'a bien fait voir Winslow ( Méni. Ac. Se. 1720). Elles sont intérieure- ment tapissées de la plèvre , membrane séreuse qui , avec le diaphragme, forme Tenceintc danslaquelle sont renfermes les poumons. Chez les oiseaux , les côtes sont articulées avec un très- large sternum portant une carène longitudinale. F. Oi&eau. Dans les reptiles chéloniens , sauriens et ophidiens , il existe des côtes ; elles sont soudées à la caropace supérieure dans les tortues; mais chez les reptiles batraciens et les poissons, il n'y a pas de vraies côtes dans la cavité du ventre. En effet, ces animaux respirent par des branchies (les ba- traciens , grenouilles et salamandres, pendant leur premier âge , ou celui de têtard) , et ces branchies sont supportées par des arcs osseux , branchiaux , lesquels doivent être con- sidérés comme les véritables côtes servant à l'appareil respi- ratoire. Quand les branchies tombent aux batraciens , les arcs os- seux ou côtes servent pour des cavités gutturales et bronchi- ques dans lesquelles vient souvent retentir la voix coassante des grenouilles. Chez les poissons , il y a bien des arêtes qui forment des arceaux à la cavité abdouûnale. Mais ces arêtes ne sont nul- lement des côtes ; elles ne sont que des apophyses transver- ses des vertèbres , prolongées et recourbées pour former la cavité intestinale. Le mode d'attache de ces arêtes , au corps des vertèbres , prouve qu'elles n'y sont point articulées à la manière des côtes dont elles n'ont aucune fonction. Ainsi les vraies côtes des poissons ne sont que leurs arcs branchiaux , soutenus en dessous de la gorge par un os fai- sant fonctionde sternum. Les poissons, en effet, n'ayant point de cou, leur poitrine se joint immédiatement à leur tête. V. Poisson , Respiration et Branchies, (virey.) COTE. Poisson du genre Catapiiracte. (b.) COTE. C'est la nervure principale des Feuilles, (b.) COTÉE. Nom ancien du Morillon, (s.) COTELET , Cilharexvliim. (irenre de plantes de la didy- namie angiospermie , et de la famille des pyrénacées , dont les caractères ofti'cat :un calice monophylle à cinq dents, et ,58 C O T persistant ; une corolle monopétale , infundibuliforme , k lube plus long que le calice , à limbe ouvert en roue , et partagé en cinq découpures obiongucs , velues en dessous , et presque égales ; quatre clamines , dont deux plus grandes, et, en outre , un filament court et stérile ; un ovaire supé- rieur, arrondi, chargé d un style à sligmale en télé obtuse; une baie arrondie , légèrement comprimée , uniloculaire , et qui contient deux osselets à deux loges. Les colelets comprennent neuf à dix espèces d'arbres ou d'arbustes , qui croissent spontanément dans les Antilles , et dont les feuilles sont simples , opposées , quelquefois alternes , et les fleurs disposées en épis terminaux : deux ont les rameaux cylindriques, et les autres les ont letragones. Le CoTELET CENDRÉ esl du nombre de ceux qui ont les rameaux cylindriques : ses feuilles sont oblongues , aiguës , très-entières; ses rameaux penchés, et ses calices dentés. C'est un grand arbre qui porte le nom de ùo s de giiîture , en raison de la qualité de son bois, propre à faire des instru- mensde musique. On le trouve à Saint-Domingue et dans les îles voisines. Il est cultivé au Jardin des Plantes de Paris. Le CoTELET MÉLANOCARPE a les rameaux tétragones, et les fleurs télrandres. Il croît à la Jamaïque. Les nègres mangent ses baies. Le Genre ANDARESSEserapprocheinfmimentdecelul-ci (b.) COTES ou RIVAGES DE LA MER. Les plus célèbres navigateurs ont observé comme une règle générale , que la disposition des côtes annonce la disposition du fond de la mer. Les côtes escarpées et hardies sont bordées d'une mer pro- fonde ; il seroil inutile d'y chercher un ancrage. C'est ce qui a lieu en général dans les parties occidentales des continens et même des îles. Telles sont les côtes du Chili et du Pérou ; celles de Portugal , de Galice , de Norwége ; et en Asie , les côtes du Malabar et la partie occidentale des îles de Sumatra , de Java , de Bornéo , des Célèbes , etc. Les côtes , au contraire , qui sont en pente douce , sont bordées d'une mer peu profonde ; et c'est ce qu'on observe en général sur les côies orientales de l'Amérique , où , dans beaucoup d'endroits , Ion n a que dix à douze brasses d'eau à huit ou dix lieues du rivage. 11 en est de même sur les côtes orientales des contrées d'Asie , conmie à la Chine , au Ben- gale , au Coromandel , et dans la partie orientale de diffé- rentes îles. C'est encore une remarque générale , que les côtes de deux pays dont le sol est composé de couches horizontales , pré- sentent de part et d'autre des couches qui se correspondent parfaitement ; de sorte qu'il est facile de reconnoître qu elles C 0 T ,59 sotit la continuation les unes des aulres, et que c'est le tra- vail des flots qui les a séparées en détruisant successivement la partie qui leur manque aujourd hui , ainsi qu'on Tobserve sur les côtes opposées de France et d'Angleterre , sur les côtes qui bordent de pari et d autre le détroit de Gibraltar, celui des Dardanelles , etc. , etc. (pat.) COTETl'E. C'est la Crételle HÉRISSÉE, qui croît abon- damment en Italie, dans les blés, et dont la semence altère la qualité du pain, (b.) C O ï E V E T Nom vulgaire du Corbin, en Picardie, (v.) COTHURNO. Nom que les Italiens donnent à la Bar- tavelle, (s.) COTIÀ. Nom de TAgouti au Brésil et au Paraguay, (s.) COTINGA, Ampells, Lalh. Genre de l'ordre des oiseaux sylvains, et de la famille des baccivores. V. ces mots. Caractères: bec médiocre, déprimé et presque trigone à la Lase; un peucaréné en dessus; mandibule supérieure à poinle • rétrécie, échancrée et courbée; l'inférieure, un peu aplatie en dessous, retroussée et acuminée; narines presque orbicu- laires, à demi-closes par une membrane, et couvertes par les plumes du capistrum ; honcXiQ ample; langue cartilagi- neuse, bifide à la pointe; la première rémige plus courte que la sixième ; les deuxième, troisième, quatrième et cinquième, les plus longues de toutes chez la plupart; quatre doigts, trois devant, un derrière, les deux extérieurs réunis jusqu'à la deuxième articulation, le postérieur aussi long que le doigt interne, et le plus fort de tous. Ce genre est divisé en trois sections, d'après quelques différences dans la conformation du bec. La première se compose du grand cotinga ^ dont le bec est le plus fort , le plus pointu , et garni à la base de plumes dirigées en avant et couvrant les narines; M. Cuvier en fait un piauhau. La deuxième renferme les cotingas hleu , cordon-bleu,, à plumes soyeuses ,, cendré,, brun,, doré ^ à flancs roux , parapaca,, ouetle,, querewa,, qui ont le bec moins fort , que le précédent et le moins déprimé. La troisième, ceux dont les mandibules sont les plus déprimées et d'une con- sistance foible ; tels sont les cotingas guira-panga , à gorge nue,, et aoerano ,, dont les deux premiers sont , dans le Règne animal de M Cuvier, dugenrePROCNlAS d'Illiger. Enfin j'in- dique , par un astérisque, les individus que je n'ai pas vus eu nalure, et dont par conséquent je ne puis assurer la réalité, soit comme espèces distinctes , soit comme de vrais cotingas. Parmi les oiseaux d'un riche plumage que la nature a ras- semblés entre les tropiques , les cotingas sont de ceux qui charment tous les yeux. Leur robe est parée des couleurs les i6o C O T plus pures et les plus éclatantes ; sur les uns, elles paroissent opposées, mais le contraste est d'une belle entente; sur d'autres, elles se fondent les unes dans les autres de la manière la plus suave , et presque sur tous elles se multiplient par des reflets sans nombre. Mais celte brillante parure n'est pour plusieurs mâles que leur habit de noce ; elle disparoit avec les amours ; aloî's ils se trouvent confondus avec les femelles , sur lesquelles l'on cherche en vain l'éclat et la beauté. Le genre de vie de ces oiseaux d'Amérique, n'est pas en- core très-bien connu ; tout ce que l'on sait, c'est qu'ils ne sont pas voyageurs , et que leurs courses se renferment dans un cercle étroit; on ne les trouve guère au-delà du Brésil, du côté du sud, et au-delà du Mexique, du côté du nord. Ils paroissent deux fois Tannée auprès des habitations , où l'on ne les voit pas en grandes troupes : ce sont en général des oiseaux solitaires. Us se plaisent dans les lieux arrosés, dans les endroits marécageux, ce qui leur a fait donner, àCayenne, le nom de poules d eau. Les cotingas sont bacclvores et insectivores ; des espèces préfèrent, dans les insectes, les termes ou poitx-de-ùoùi ; tous mangent différentes sortes de baies et de fruits mous. Son- ninl, qui a eu occasion de les observer, assure qu'ils ne sont pas granivores; d'ailleurs, la forme de leur bec ne doit pas leur permettre de se nourrir de grains : ils ne sont donc pas dévastateurs des rizières, cominera pensé Montbcillard. Le CoTiNGA proprement dit de Brisson, et de la pi. enl. n.° l86. r. COTINGA BLEU. Le CoTiNGA AVERANO, Ampelis variegata ^ Lath. Le mot Aoerano vient de la dénomination Ai>e de Verano (oiseau d'été), que les Portugais du Brésil donnent à ce colinga, parce qu'il ne se fait entendre que pendant environ six semaines, en décembre et en janvier, c'est-à-dire , au plus fort de l'été dans ces contpées méridionales du Nouveau-Monde, saison où tous les animaux , animés de feux non moins vifs que ceux de l'atmosphère, expriment par l'agitation, par des chants ou des cris , l'ardeur de leurs désirs et la douceur de leurs jouissances. L'averano mâle se fait entendre de loin , au milieu de ce concert général, qui, tout discordant qu'il est, n'en a pas moins l'amour pour motif et pour régulateur. La voix forte de cet oiseau est en même temps peu agréable ; il la modifie de deux manières différentes ; tantôt c'est nn bruit senjbl ble à celui qu'on feroit en frappant sur un coin de fer avec un instrument tranchant ; tantôt c'est un son pa- reil à celui d'une cloche fcléc ; l'on a exprimé le premier de ces cris par les syllabes kocky kick, et iç second par kur, hur. kur. G O T ,6i Ce cotînga est plue gros que le pacapac. Plusieurs appen- dices noirs, charnus, et en forme de lance de fer, pendent sous son cou ; une teinte noirâtre est répandue sur le plu- mage du mâle; elle s'adoucit en brun foncé sur la têle s'obscurcit en un noir parfait sur les petites couvertures supé- rieures des ailes , et s'éclaircit par un mélange de cendré sur tout le corps ; une nuance de vert-brun se mêle aussi au noirâtre des grandes couvertures des ailes , le bec est noir, et l'iris des yeux d'un noir bleuâtre ; les pieds sont noirâtres. La femelle, un peu plus petite, n'a point d'appendices char- nus au cou, et son plumage est mêlé de noirâtre, de brun'et de vert clair. Cette espèce de cotinga est naturelle au Brésil, où elle est connue, suivant Marcgrave , sous le nom de guirapungOy et où elle passe pour un bon mets, (s.) La description que Sonnini fait du mâle, ne convient à cet oiseau que lorsqu'il est encore sous son premier vête- ment, et qu'il commence à prendre les appendices qui dis- tinguent l'adulte. Celui-ci porte , dans son état parfait, un autre plumage : il est alors d'un gris presque blanc , avec la tête rousse , les ailes noires , la gorge nue et garnie d'un grand nombre de caroncules, aplaties, longues au moins d'un pouce, et larges d'une ligne , noires chez l'oiseau mort, et soupçonnées bleuâtres quand il est vivant. Le bec et les pieds sont noirs. Le jeune , dans son premier âge, ressemble à la femelle indiquée par Sonnini. Cette espèce se trouve non-seulement au Brésil > mais en- core à lîle de la Trinité , où elle est très-nombreuse et d'où sont venus le vieux mâle et le jeune, qui sont nouvellement au Cabinet du Roi. (v.) Le COTIISGA BLANC. V. CoTINGA GUIRA PANGA. Le Cotinga bleu, Ampelis cœmlea, Vielll. ; Ampèlis co- iitigOj Lath., pi. enl. de Buff. , n.° i86. Montbeillard a donné ce cotinga comme la femelle du cordon-bleu (Latham et Gme- lin se sont rangés de son sentiment) ; mais depuis l'on a re- connu qu'il étoit dans l'erreur ; erreur bien excusable au sujet de deux oiseaux dont le plumage présente la plus graiide analogie. On les a donc séparés, et l'on en a fait deux races distinctes. L'on s'est appuyé sur ce que le cordon-bleu est plus grand, et a le bec plus épais. Cela ne seroit pas suffi- sant, puisque ces disparités se rencontrent dans le mâle et la femelle de beaucoup d'autres espèces ; mais ce qui ne se rencontre dans aucune, ce sont les variétés d'âge qu'offri- roient ces oiseaux s'ils étoient de la même race. L'on voit que celles du Cordon-bleu ( Voyez ce mot. ) ont des taches d'un rouge de feu, indication de la couJeur des jeunes, et VII i. il i62 C O T celles du cotiiiga bleu sont brunes, teinte qui est générale sur son plumage dans son premier âge; enfin il seroit bien extraordinaire , ou plutôt il est impossible que le mâle ne se trouve point dans le même pays que la femelle , car il paroit certain que le cordon-bleu babite le Brésil, et n'est pas connu à Cayenne et à Surinam , où le cotinga bleu, qui est donné pour sa femelle, est très-commun. Ces détails que nous de- vons à M. Levaillant, me semblent décisifs, et je ne vois rien à leur opposer. Cet oiseau a le bec et les pieds noirs ; le plumage presque généralement d'un beau bleu d'outre- mer, à reflets violets sur quelques parties; la gorge, la poi- trine , le baut du ventre d'un pourpre éclatant; les peunes des ailes et de la queue pareilles à celles du cordon bleu. La femelle, pi. 35 des Oiseaux rares et nouoeaur., est d'un brun noirâtre surledessusdelat>;te et le corps, sur les couvertures àcs ailes et de la queue ; cette teinte est plus foncée sur les parties inférieures, et reflète en bleu verdâtre ; cbaque plume est terminées par une bordure blanche qui se rétrécit telle- ment sur la tête, qu'elle n'a l'apparence que d'un point ; elle est très-large , au contraire , sur les grandes couvertures des ailes ; les pennes primaires sont noirâtres ; et les autres bor- dées de roux et de blanc; celles de la queue sont pareilles au dos; la gorge est roussâtre ; le bas-ventre et les couver- tures inférieures de la queue sont d'un roux clair. Le jeune (pi. 36 du mi^me ouvrage) ne diffère de la femelle qu'en ce que ses couleurs sont plus ternes , et que cbaque plume est ter- minée par un cercle roussâtre. Le bec et les pieds sont bruns. Le CoTiNGx DU Brésil. F. Cotinga cordon-bleu. Le CoTiNGV BRUN, Ampelis fusca , Vielll. , a cinq pouces de longueur totale; le dessus du corps d'un brun noirâtre uni- forme ; le dessous d'un brun noisette, rayé longitudinale- ment de blanc sur le milieu de la poitrine et du ventre , dont les parties postérieures sont d'un blanc pur, ainsi qu'une raie transversale sur le croupion ; les flancs sont d'un beau violet. On trouve cette espèce au Brésil. Le Cotinga. cvronculé. V. Cotinga. guira panga. Le Cotinga de Cayenne. V. Cotinga quereiva. Le Cotinga cendré , Ampelis dnerea, Vieill. , pi. 4-i des Oiseaux rares elnomeauv. Cet oiseau, dont nous devons la con- noissance à M. Levaillant , se trouve à Cayenne. Sa taille est à peu près celle du çuereii>a ; mais il a la queue plus longue , ce qui lui donne une forme plus svelte. Tout le plumage est d'un gris cendré , foncé sur toutes les parties supérieures , brunâtre sur les pennes alaires et caudales , et plus clair sur la gorge et sur les parties postérieures ; le bec , les pieds et les ongles sont d'un brun-noir. C O T ,G3 Le CoTlNOA C0RD0^'-BLEU , Ampells coilnga, Lnih., pi. enl. df BulTon , n.° i88. A en juger par le très-pelit nombre de cordons-bleus que l'on voit dans les collections d'oiseaux, ce cotinga doit être un des plus rares ; mais celte variété n'est- elle pas due au peu de correspondance que l'on a avec le Bré- sil, la seule contrée de l'Amérique où on le trouve ? Du moins il n'en est pas venu jusqu'à présent de Cr.yenne et de Suri- nam. Un bleu très-vif règne sur la tetc, le cou , le dessus du corps de cet oiseau, et jette, sous certains aspects, des reflets verdâtres sur le croupion et les flancs , cette même teinte reparoît encore sur les couvertures des ailes , les inférieures de la queue , le bas -ventre et les jambes ; un beau pourpre violet , coupé sur la poitrine par une bande bleue , domine sur les parties inférieures; les pennes des ailes et de la queue , le bec et les pieds sont noirs. Longueur totale , huit pouces. On remarque plusieurs variétés occasionées par la mue, parmi lesquelles on en voit qui ont la gorge et toutes les par- ties postérieures plus ou moins lacbetées d'une couleur de feu; d'autres chez qui le cordon n'est pas entièrement formé ; une des plus belles est celle qui est figurée dans les Oiseaux rares et nouoeaiLK ^ pi. ^a. Klle a un cercle de plumes couleur de feu au-dessus uiîon , qui la décrit et figuré sous le nom de giwe de Cayenne^ pi. enl. , n.° 5i5. Telle est aussi l'opinion de Mauduyt ( ÊH^v:. méthod.)^ qui regarde cette grive comme un jeune d'une espèce de cotinga. Tous les deux n'ont pour base de leur conjecture que des observations faites sur des peaux desséchées ou sur des figures inexactes, comme est celle que je cite ci- dessus ; mais Sonnini, qui a suivi cette grive dans ses mœurs , ses habitudes et ses amours, nous assure qu'elle n'est point une variété de sexe ni d'âge , gue c'est une espèce distincte , très-connue des Créoles de Caycnne , et à la- G O T ,71 quelle ils ont applique un nom particulier d'après son cri. Si l'on en croit M. Levaillant, la Tersiue (Ampelis tersa),, csl le quereiva dans son moyen êic;e ( cette opmion a été adoptée par M. Cuvier , qui le donne pour une variété du même dans son Règne animal); cependant si Ton compare les descriptions de ces deux oiseaux , elles présentent des dif- férences qui ne permettent pas une pareille réunion. En effet, à quelque âge que ce soit , le quereiva n'a pas ., comirle la tcrsine , la lete et le haut du dos noirs ; la gorge et la poi- trine d'un blanc clair -, le ventre d'un blanc jaunâtre et les (lancs d'une teinte plus foncée. La iersùic me paroît plutôt faire partie d'une espèce , dont il sera question sous ce nom. 31. Levaillant présente encore le Cotinga tacheté {Ampelis varie^ata , Gm. , Lath. ) , ainsi que M. Cuvier , sous cette dé- nomination latine , comme un jeune querewa dans son moyen âge , ou comme une variété ; je suis loin de me ranger de leur opinion, car le querewa et le cotinga tacheté diffèrent telle- ment, qu'on n'aperçoit pas entre eux le plus petit rapport. Au reste, il suffit de dire que le dernier a des caroncules sur la gorge , qui ne se trouvent jamais chez le premier , à quel- que âge que ce soit, et que ce cotinp^a tacheté n'est autre qu'un jeune mâle de l'espèce de ïacerano , lequel commence à prendre les attributs qui distinguent l'adulte mâle. F. Co- TI^GA AV£RA^O. Le Cotinga rouge de Caaenne. V. Cotinga ouette. Le Cotinga tacheté est un jeune ou une femelle de l'espèce du Cotinga averano. V. ce mot. (v.) COTINOS , de Théophraste. Quelques botanistes pen- sent que c'est une des variétés de 1 olivier sauvage ( olea eu- ivpea sybestris. ). (ln.) COTINUS , de Pline. C'est le Coggygria du même , et le Coccygria ou Coccon[lea , de Théophraste. Cette plante est notre fustet (^Rhus cntinus), dont Linnseus avolt fait le genre Cotinus , qu'il a réuni depuis au sumac, (ln.) COÏIQUE BLANC. Nom marchand d'un coquillage du genre porcelaine ( Cyprota annulus. ). (desm.) COTO. Nom espagnol du Chabot, (desm.) COTOGNIA MARINA, de Plancus, ou coing marin. (^'est V alcyoniiim cotoneum , de Pallas , ou alcyon pyramidal de Lamouroux. (desm.) COTOGNO , Cotogna , Codoono (Venise ) , Codogn (Bresfia). Difîérens noms italiens du Cognassier, (ln.) ,>, C 0 T COTON. Nom qu'on donne, à Nice,àla Cochemlle de ï.'Olivier. (b.) COÏON EN ARBRE. Nom vulgaire des Fromagers. (B.) COTON. Fîlamens qui entourent la graine du cotonnier, et qui sont l'objet d'un commerce de grande importance, Thompson nous a appris que le coton , traité avec Taclde nitrique , donnoit de l'acide oxalique. V. à l'article Coton- ÎSIER. (B.) COTONEA. Nom latin et portugais du Cognassier, (ln.) COTONEASTER {Cognassier sauvage.') Gessner, etbeau- coup de botanistes après lui , ont donné ce nom à quel- ques arbrisseaux qui sont des espèces de néfliers ( mespilm cotoneasler et chamœ mespi/iis.). (ln.) COTONNEUX. Famille de champignons, établie par Paulel , dans le genre des Agarics de Linnœus. Elle se distingue par un chapeau velouté ou cotonneux. On en compte trois espèces , savoir ; Le Cotonneux tors, a feuillets bleus, qui a le pédicule tors , le chapeau fauve-clair en dessus , et bleu en-dessous. Il croît dans les bois des environs de Paris , et est figuré pi. ICI du Traité des champignons , de Paulet, On Ta donné sans inconvénient à un chien; mêlé dans sa pâtée. Le Cotonneux tors , a feuillets roux. Il a la tige lorsc , et le chapeau fauve-clair en-dessous ; ilest plus petit que le précédent, et ses lames sont rousses. On le regarde comme non dangereux. Le Cotonneux retroussé. Il est encore plus petit que le Îremier , mais son pédicule esf plus long et n'est point tors. )u reste , il lui ressemble pour les couleurs et les qualités. (b.) COTONNIER , Goss\pium.^ Linn. ( monadelphie polyan- drie'). Dans les immenses productions du règne végétal , il n'en est pas une , peut-être , que l'on puisse comparer au coton pour l'utilité. Un très-grand nombre d'arbres, d'arbris- seaux, el d'herbes surtout , sont consacrés à la nourriture de l'homme; mais il existe tres-peu de plantes qui lui fournissent des matériaux pour se vêtir. Parmi celles-ci , on doit , sans aucun doute, placer le coionnier au premier rang. Le Chan- vre et le Lin , qu'on cultive dans les parties froides et tem- pérées de l'Europe , procurent , il est vrai , de grandes res- sources à ses habitans pour leur habillement et pour le ser- vice de plusieurs arts ; mais Técorce gommeuse de ces herbes exige , pour être transformée en fil , diverses préparations C O T ,73 iongues et pénibles : tandis que le coton s'offre à l'habitant des Deux-Indes , comme tout préparé par les mains de la na- ture. La finesse du fil et réclatante blancheur de cette bourre soyeuse , invite Thomme de ces contrées à la cueillir, et sol- licite ses soins pour la reproduction et la multiplication de l'arbrisseau charmant qui la donne. Aussi n'est-il point de plante dont la culture soit généralement plus répandue dans les quatre parties du monde , principalement en Asie et en Amérique. Elle a produit une multitude de variétés qui se sont plus ou moins perfectionnées suivant les climats , et auxquelles les cultivateurs des divers pays ont donné diffé- rens noms, à travers lesquels il est difficile de reconnoître les véritables espèces primitives. Le cotonnier est un genre de la famille des Malvacées. II a pour caractères : un calice double , l'extérieur à trois divi- sions profondes et grandes , l'intérieur plus petit et évasé ; une corolle à cinq pétales ; des étamines nombreuses , dont les filets, réunis en colonne par le bas, et libres supérieurement, portent des anthères réniformes ; un ovaire supérieur, ovale ou arrondi ; un style aussi long ou plus long que les étamines, couronné par trois ou quatre stigmates épais ; une capsule de la grosseur d'un petit œuf, sphérique ou ovale , quelquefois pointue, à trois ou quatre valves , avec autant de loges, rem- plies de semences verdàtres ou noirâtres, lisses ou chagrinées adhérentes entre elles ou isolées, et entourées d'un duvet , ou blanc, ou jaunâtre, ou rougeâlre, plus ou moins long, fin et soyeux , connu sous le nom de coton. Lors([ue ce duvet est mûr, il fait éclater les valves , et déborde alors de toutes parts la capsule qui le tenoit renfermé. Les fleurs des cotonniers sont jaunâtres ou pourpres et axi!- laires. Leurs feuilles sont disposées alternativement sur les ra- meaux , ordinairement divisées en plusieurs lobes, quelque- fois palmées ou laciniées. Dans quelques espèces , elles ont des glandes sur les principales nervures de leur surface infé- rieure. Il est certain que le cotonnier se cultive de temps immé- morial dans l'Asie méridionale et les îles qui en dépendent ; que de làil estpasséenEgypte et en Grèce; mais les opinionii sont partagées sur la question de savoir s'il se trouvoit en Amérique au moment de sa découverte. Quoi qu'il en soit , il y est aujourd'hui aussi multiplié qu'en Asie , et il y pros- père également bien. En général, cet arbrisseau croît natu- rellement dans les pays les plus chauds. Cependant on est pai - venu à l'acclimater peu à peu à des latitudes dont la tempé- rature, quoique assez chau!ier so- RELVERT, le CoTOTSNIER SOREL rouge , le COTONNlER BARBE POINTUE, le Cotonnier barbe crocuue, le Cotonnier an- ^UEL, le Cotonnier a gros flocons, le Cotonnier de la Guyane et le Cotonnier du Brésil. La seconde section, comprenant les cotonniers dont la se- mence est d'un brun obscur, à surface lisse veinée , présente le Cotonnier INDIE^ , le Cotonkier de Siam brun lisse, le Cotonnier de l'île Saint-Thomas, le Cotonnier aux Cayes, le Cotonnier de Siam brun couronné, les Coton- niers DE Carthagène a petits flocons et a gros flocons, le Cotonnier de Siam blanc. Les cotonniers de la troisième section sont ceux dont la semence présente une surface parsemée de poils très-courts , de façon que l'on peut aisément distinguer la couleur de l'é- corce ; les veines se distinguent moins bien. Il y en a trois : le Cotonnier de Curaçao, le Cotonnier couronné de Saint-Domingue et le Cotonnier sarmenteux. Enfin, dans la qualiième et dernière section, se trouvent les cotonniers dont la surface de la semence est en partie ou en entier garnie d'un feutre, ou bien de poils épais, au point qu'on ne peut plus distinguer la couleur de i'écorce. Ces cotonniers sont : le Cotonnier a tache lisse , le Coton- nier DE Siam brunâtre velu, le Cotonnier mousseline, le Cotonnier a feuilles rouges, le Cotonnier religieux, le Cotonnier de Porto-Ricco. Les variétés de cotonniers qu'on vient de nommer, ont toutes été élevées dans la plantation de M. de Rohr, à Sainte- Croix, et pendant plusieurs années. Ce naturaliste propose aux amateurs de cbercher à se procurer des espèces hybri- des, par la fécondation artificielle. Il conseille de choisir, Ç 0 T ,7j) pour ces essais, des cotonniers dont les capsules soient pe- tites et le coton fin ; de marier , par exemple , la (leur mâle du cotonnier de Curaçao avec les fleurs femelles du coton- nier de Carthagène à gros flocons. On obtiendroit vraisem- blablement, dil-il, une nouvelle variété dont les capsules auroient la grosseur de celles de ce dernier cotonnier , sans avoir la caducité des capsules du cotonnier de Curaçao. Mais comme ces deux espèces ne donnent qu'une récolte par an, il faudroil s'occuper d'opérer celte fécondation avec une des espèces qui donnent régulièrement deux récoltes chaque année, telles que le sorel rouge, le Siam blanc, ou d autres. Ce que M. de Rohr propose , est fondé en partie sur les ex- périences qu'il a faites lui-même. Il a mêlé les fleurs mâles et femelles du cotonnier indien et du cotonnier du Brésil; il en est résulté une variété qui a le grand avantage pour le planteur d'offrir un branchage très-serré , et qui pourtant surpasse en hauteur et en force les deux espèces qui lui avoient donné naissance. Peut - être , ajoute ce naturaliste , obtiendrolt-on un jour , après un grand nombre d'expé- riences de cette nature , des variétés de cotonniers sans se- mences, semblables à cet égard à quelques variétés de certains fruits. Avant la découverte de l'Amérique, tout le coton qui se consommoit en Europe, venoit des Grandes-Indes, de la Perse, de l'Asie mineure et peut-être aussi de l'Arabie et de l'Egypte. Aujourd'hui le cotonnier est cultivé dans les quatre parties du monde. Sa culture est pour beaucoup de pays un objet de la plus grande importance. Elle fournit au com- merce une denrée de la première valeur. Elle fait une des richesses de nos colonies. Comme dans les diverses contrées où cette plante précieuse est confiée aux soins de Thomme , on suit, pour l'élever, différentes méthodes ordinairement appropriées au climat, je pense qu'il est essentiel de faire con- noitre au lecteur celles qui sont les plus accréditées. Par cette raison , je diviserai la culture du cotonnier en culture d'Eu- rope, d'Asie, d'Afrique et d'Amérique, après avoir fait sur (et arbre ou arbrisseau des observations générales, propres à guider ceux qui le cultivent , dans quelque pays que ce soit. La semence du cotonnier conserve la propriété de germer pendant deux ans, quoiqu'une granrie partie des graines de coton de l'Amérique la perdent au bout de quelques mois plusieurs même au boui de quïTlques jours. Cette semence ayant une écorce très-dure , a besoin d'être humectée avant d'être semée. Elle lève après trois, quatre, cinq ou sept jours, selon l'espèce. Une légère pluie hâte sa germination ; mais i^ C O T une pluie trop longue la fait bientôt périr. Si, lorsqu'il pleut," elle ne lève pas dans l'espace de sept jours , on peut être as- suré qu'elle est pourie. Sans pluie, elle peut se conserver en terre plusieurs mois. Ses parties huileuses, sa forte écorce et un ou quelques pouces de terre , la garantissent alors suffisam- ment contre l'impression de la chaleur. La racine du cotonnier est naturellement pivotante , avec des branches latérales ; lorsqu'elle s'enfonce en droite ligne en terre , le tronc prend la figure d'un arbre. Quand elle ren- contre des pierres ou une terre trop dure, au lieu de pivoter, elle pousse alors beaucoup de chevelu , et croît horizonta- lement : dans ce dernier cas , le tronc ne s'élève qu'en ar- buste. Le rapport d'un cotonnier est toujours en proportion de la position et direction de ses racines. Plus elles seront obligées de s'éloigner de la ligne perpendiculaire , moins la récolte de l'arbrisseau sera abondante ; 11 produira au contraire da- vantage , si sa racine principale peut s'enfoncer profondé- ment, et l'arbre se conservera pendant plusieurs années, surtout si on a la précaution de couper le tronc près de terre la première année. Tous les terrains peuvent convenir à la culture du coton- nier, excepté ceux qui manquent d'air , ou qui sont trop élevés , trop humides ou froids. Le cotonnier de Malte vient dans un sol aride et sablonneux sur les bords de la mer. Son voisinage est en général favorable à la croissance de ces ar- brisseaux. Les récoltes des cotonniers plantés dans l'inté- rieur de la Guyane sont toujours moins abondantes que celles des plantations près de la mer. Les branches du cotonnier sortent du tronc d'une manière éparse, en ne s'éloignant que de peu de pouces les unes des autres ; elles diffèrent en grosseur; les plus petites ne portent point de fruit , et périssent ordinairement la seconde année , ainsi que les moyennes qui portent peu. Les fortes branches acquièrent une longueur de cinq , six et plus de sept pieds ; les inférieures sont toujours les plus longues et les plus fortes ; à mesure qu'elles approchent de la cime, elles deviennent plus courbes et plus serrées. Ces branches portent ordinaire- ment un grand nombre de fruits , et c'est toujours la cime ou le sommet de l'arbre qui en fournit la plus grande quan- tité. Après la première récolte d'un cotonnier, les extrémités de ses branches se dessèchent, depuis l'endroit où elles étoient chargées de fruit. L'année suivante ^ il sort de ce même en- droit de nouvelles branches. £n général , les cotonniers qui ont fructifié pendant plu- C O T ,8. sieurs années dans le même terrain , perdent insensiblement leur faculté productive, de manière qu'ils ne portent à la fin presque plus de coton. Il faut renouveler de temps en temps la graine et le sol. On cultive le cotonnier en Europe, ou en grand, ou comme objetde curiosité dans des jardins de botanique. Al'exception du cotonnier herbacé, toutes les autres espèces sont très-délica- tes, et ne peuvent être élevées que sur des couches ou dans des serres chaudes; et comme elles sont vivaces, et que plusieurs arrivent à une assez grande hauteur, il faut, pour les conser- ver en hiver, les tenir pendant cette saison dans un lieu tempéré et assez spacieux. Malgré ces soins , les cotonniers qui sont parvenus à une certaine élévation dans le cours de l'été , pé- rissent souvent le premier hiver. L'herbacé est celui de tous qui craint le moins le froid; il demande pourtant à en être ga- ranti jusqu'à un certain point. On le sème dans de grands pots au mois d'avril , et on le transporte ensuite sous des châssis , où on le laisse jusqu'à ce que la saison permette de l'exposer à l'air libre. Il faut avoir soin de l'arroser de temps en temps, mais toujours médiocrement; trop d'humidité lui est nuisible. Il fleurit en juillet , et donne des fruits mûrs en septembre. Les contrées de l'Europe où on cultive en grand le coton- nier herbacé, sont l'ile de Malte , la Sicile, une partie de la Calabre, et quelques îles de l'Archipel. Dans ces dernières années, il a été fait de nombreux essais pour introduire sa culture dans le midi de la France. Ces essais ont donné lieu à des observations d'«n très-grand in- térêt pour la science , et qu'il est à regretter qu'on ne puisse consigner ici; mais leur résultat a été, qu'on ne doit plus es- pérer d'établir cette culture d'une manière profitable, à rai- son de l'inconstance des saisons et de l'époque trop tardive de sa floraison. Quoi qu'il en soit , voici un aperçu de la culture qui lui convient le mieux. Le cotonnier herbacé croît dans tout terrain , même pier- reux. Il vient plus abondant dans les terres fortes, mais donne plus certainement des produits dans celles qui sont sè- ches et chaudes; la meilleure est celle qui n'est ni trop humide, ni trop sèche. Elle doit être labourée , nettoyée et unie au râteau. On sème trois ou quatre graines ensemble à deux ou trois pouces de profondeur, et à trois pieds de distance ; on passe le râteau pour recouvrir, A quatre pouces de hauteur, on éclaircit les jeunes plantes en conservant les plus vigoureuses qu'on raffermit en terre avec le pied. A huit ponces, on les châtre eu coupant le haut i83 cor de la tige, pour leur donner plus de force el leur faire pous- ser des branches latérales. On sarcle alors , et Ton nettoyé. Si la saison est chaude ou la contrée sèche , on arrose quel- quefois. Le cotonnier fleurit quand il a acquis sa croissance. En peu de temps, les gousses se f.nment et grossissent jusqu'à la mi- septembre. A la fin de ce mois , elles commencent à mûrir ; de vertes elles deviennent jaunâtres , puis elles s'ouvrent. C'esl le moment de les cueillir. On les cueille ordinairement le matin , afin que la rosée , humectant les feuilles qui com- înencent à se dessécher, les empêche de se briser pendant la cueillette des gousses , et de se mêler au coton, ce qui aug- mentcroit la difficulté de le carder. Cette récolte commence dès les premiers jours d'octobre. Le coton est recueilli dans des sacs, porté au logis, retiré aussitôt de son enveloppe, puis posé sur des draps au soleil , ou, s'il ne luit pas, dans un endroit sec , jusqu'à ce qu'il soit en état d'être emmaga- siné. Lorsque les mauvais temps arrivent , on enlève prompte- ment le reste des gousses, quoiqu'elles ne soient pas entière- ment mûres ; on les met dans un four à une chaleur modérée, pour qu'elles sèchent et qu'elles s'ouvrent. Le coton n'en est jamais de si bonne qualité que celui qui mûrit naturellement; aussi faut-il le travailler et conserver séparément. La graine de ces fruits tardifs n'est point propre pour la semence ; mais elle sert, ainsi que l'excédant de la bonne, à la nourriture des bêtes à cornes qui la mangent avec plaisir; l'hiver, on peut séparer la graine du duvet. Le cotonnier herbacé peut être naturalisé non-seulement dans la France méridionale, mais dans des pays plus froids. On s'en convaincra en lisant ( Feuille du Culiwateur, tome i , p. 193) l'analyse des expériences faites en Saxe, par Fleisch- mann , jardinier de la cour , dans les années 1778, 1779 , 1780 et 1781 ; il est parvenu à y élever à l'air libre des coton- niers que le froid de deux hivers n'a point détruits , et dont quelques-uns ont donné du véritable bois après le second hiver. Cette espèce de cotonnier réussit à merveille en Sicile, en Calabre et à l'île de Malte. Dans ces trois pays on la cuhive à peu près de la même manière. A Malle , la culture dn coton est depuis long-temps une des branches les plus considérables de l'agriculture de ce pays. Mais comme tous les endroits de cette ile n'y sont pas pro- pres , on ne voit le cotonnier que dans les lieux les mieux garnis de terre végétale. Les dames maltaises se font un amusement d'éplucher le C O T ,83 coton, el les Maltais sonl fort adroits dans Tart de le filer, et de l'employer en différens genres de bonneterie ; il paroît même qu'ils achètent du coton dans les îles de l'Archipel , sur lequel ils gagnent ainsi la main-d'œuvre. Depuis quelque^ années leur filature a fait d'ctonnans progrès , dus, en partie, aux ouvriers indiens que le bailli de Suffren a amenés de la cèle de Malabar à Malte. En Calabre , dans les cantons qui avoisinent la ville de Lecce , à Olranto , Gallipoli , el plus avant dans le pays, les champs destinés à la culture du cotonnier sont labourés à la charrue deux fois, en janvier et avril. La graine se sèine en mai, et le fruit se cueille en septembre et octobre. La plus grande partie du coton récolté en Calabre s'exporte ou filé, ou arrangé de différentes manières. A Lerce , on fabrique des toiles de coton, des mousselines ordinaires, et dans plu- sieurs autres villes, beaucoup de bas et de couvertures. Ce n'est que depuis quelques années qu'on s'occupe , en Espagne , de la culture du cotonnier. Dans le royaume de Valence , plusieurs particuliers en ont ensemencé des champs entiers, et en 1788 on évaluoit à quatre cents quintaux le coton qui y étolt récolté. Selon Ortéga, le cotonnier cultivé en Espagne , est le gossypium arboreum de Linnseus. ( Voyez-en la description au commencement de cet article. ) Sa graine , dit cet auteur, se sème en mars; pour qu'elle lève plus promptement, on la fait tremper auparavant dans l'eau pen- dant vingt -quatre heures. On a soin d'arroser les jeunes pieds , jusqu'à ce qu'ils soiexlt arrivés à une certaine hauteur. Dès qu'ils commencent à se fortifier, ils peuvent se passer (fe tout arrosement , même dans un sol sec et sablonneux. Ils sont alors rafraîchis par les rosées abondantes dont jouit le royaume de Valence, situé le long de la Méditerranée. Ce cotonnier donne deux récoltes, l'uiie en juillet, l'autre en sep- tembre. Lorsqu'il se trouve dans un bon terrain, et à l'abri des vents froids, surtout quand on rechausse la terre autour de la partie inférieure de son tronc , il se conserve pendant quatre ans, et les arbres ainsi traités produisent plus de colon que ceux qu'on plante tous les ans. On taille , en Espagne , les cotonniers à peu près comme la vigne, en emportant tout le bois superflu, et en ne laissant que le productif La première année , un arbre ne produit qu'une cinquantaine de coques, la seconde à peu près deux cents, la troisième six cents et même davantage : la quatrième année il commence à perdre de sa vigueur, et il ne produit alors que peu de coton , et d'une qualité inférieure à celui des premières an- nées. Les cotonniers d'Espagne ont la hauteur d'un homme. Dans quelques cantons maritimes, on a conimeucé à cuUi-, ,H G O T ver le cotonnier herbacé; mais celte culture neparoîtpas faire de grands progrès. Nous n'avons pas de notions détaillées et bien exactes sur la manière dont les cotonniers sont élevés et multipliés en Asie. La plupart des voyageurs ne nous ont rien laissé de sa- tisfaisant sur cet objet. La Chine, les Grandes-Indes, l'em- pire du Blogol, le royaume de Siam , le Pégu , le Bengale, produisent encore aujourd'hui des quantités immenses de co- ton, dont une partie est exportée ou en soie ou filée, ou con- vertie en différentes étoffes qui , par leur tissu , leur finesse et leur blancheur, font l'admiration des Européens ; et les auteurs de l'Histoire naturelle de ces belles contrées ne se sont pas donné la peine de nous instruire à fond des méthodes qu'on y soit dans la culture et la manipulation du coton. Voici l'extrait du petit nombre d'observations de quelques- uns d'eux. Dans l'île de Sumatra, dit Marsden (^Hisf. de Sumatra ^ vol. I , pag. 24.1 ), on cultive doux espèces de coton , l'annuel ou l'herbacé , et le cotonnier en arbre. Le colon fourni par l'une ou l'autre espèce , paroît être d'une excellente qualité, et pourroit, avec des encouragemens , être recueilli en assez grande quantité ; mais les naturels n'en cultivent qu'autant qu'il leur en faut pour leurs propres manufactures. Dans toute la Perse on cultive le cotonnier. « 11 exige , dit Gmelin , un terrain gras. ( Voyez le Voyage dans plusieurs pru- vinces de l'empire russe , vol. 3, p. ij. )Dans quelques cantons de Masandaran , où le sol est maigre , on y supplée par du fumier. Les cotonniers sont plantés à un pied de distanoe et dans des champs sillonnés. Ils ont besoin , pour réussir , d'une pluie modérée ; car on ne les arrête point, on ne les transplante pas non plus ; on les sème en mai , et la récolte commence à la fin de septembre. Cet arbrisseau croît également dans toute l'Arabie ; mais nous ignorons s'il y est en culture réglée. En Syrie et dans la Palestine, sa culture paroît se borner aux usages domesti- ques. Dans l'Asie mineure et la Natolie , il est cultivé depuis très-long-lemps par les Turcs , les Arméniens et les Grecs, Smyrne et Alep font un commerce considérable de coton, i)n en récolte beaucoup dans les plaines de Smyrne. Il ne vient guère , dit Flachat , ni sur les montagnes, ni dans les râlions -, les terres fortes l'élouffent, et les sablonneuses n'ont point assez de substance. La manière dont on prépare la groine dans ce pays, a quelque chose de particulier. On l'en- yeloppo dans du coton ; on étend ensuite ces petits ballons suv une aire; on les couvre d'un peu de terre , qu'on arrose ; C O T ,85 OH les roule dans les mains pour leur donner de la consis- tance. Le semeur les jette alors comme le blé , à poignée , mais en plus petite quantité , parce que les graines s'éiouffe- roient les unes les autres, si elles étoient trop pressées; et tout de suite on retourne les sillons de façon que la semence se trouve à un demi-pied de profondeur. La même terre ne peut porter deux années de suite du coton ; on y substitue ou du blé ou de l'orge. L'île de Chypre en produit beaucoup, 'f Le coton de Chy- pre , dit Mariti , voyageur italien , est regardé comme le plus beau du Levant ; il est fort blanc, et les fils en sont longs et très-soyeux ; aussi se vend-il en Europe à un prix élevé. Cependant tout celui qui est recueilli dans l'île n'est pas d'une égale bonté; il y a dans chaque récolle des qualités in- férieures. « On distingue, en Chypre, les cotonniers d'eau courante et les cotonniers de terres sèches. Les premiers se cultivent autour des villages où il y a de petites rivières ou des courans d'eau pour les arroser; le coton qu'ils produisent est infiniment plus beau que celui qui croît dans des endroits secs ou arro- sés seulement par les eaux du ciel, et il est aussi d'une qualité supérieure. C'est en avril que les Cypriotes commencent àse- merlagrainede coton; ils pourroient s'en occuper de meilleure heure; mais, comme les jeunes plantes commenceroient alors à pousser dans le temps que les sauterelles ravagent an- nuellement l'île, ils retardent à dessein cette culture, qui n'a rien d'ailleurs de particulier. Les différentes relations que nous avons sur l'Afrique , ne disent pas grand'chose de la culture du cotonnier dans cette vaste partie du monde. Cependant il paroît certain que cet arbrisseau y est cultWé non-seulement sur les côtes , mais même dans l'intérieur, puisque les caravanes qui , tous les ans viennent du sein de l'Afrique en Egypte, pour le com- merce des esclaves et de la gomme, y apportent des étoffes de coton dont la couleur et la forme attestent l'origine africaine. Au Sénégal, àSierra-Leone, et dans les comptoirs européens de la côte de Guinée, on voit souvent des échantillons de coton apportés aussi de l'intérieur du pays par ceux qui vont à la traite des nègres. Ce coton , quoique d'ime blancheur éclatante et d'une grande douceur, est pourtant moins estimé par les noirs qu'un coton , semblable au siam jaune , mais d'une couleur plus dorée, qui se trouve dans le royaume de Dahomet, et dont l'exportation est prohibée sous les peines les plus rigoureuses. ()n ne connoît point le cotonnier qui produit ce beau coton. ,86 C O T On ne sauroit assurer que le cotonnier ait été autrefois cultivé en grand en Egypte ; on en tiroit , il est vrai, beau- coup de colon; mais étoit-il une production du pays ? ou y étoit-il apporté de la Perse et de l'Inde parla mer Rouge ? Aujourd'hui on n'y élève que quelques cotonniers , plutôt pour l'usage domestique, que pour en faire une spéculation àe commerce. Cette branche de culture est étrangère aux Barbaresques ; elle seroit pourtant convenable à leur climat. Mais ils paroissent se contenter de leurs belles laines, em- ployées à leurs vêtemens , et dont ils font en outre un com- merce considérable. C'est particulièrement aux Antilles, à la Guyane , et dans la plus grande partie du Brésil , que cette culture est dans l'état le plus florissant. Les plaines , les mornes , les terrains secs et humides, sont à peu près également propres aux co- tonniers : ils se plaisent surtout près des bords de la mer. lis ne durent ordinairement que quatre, cinq ou six ans , au bout desquels il faut les renouveler -, sans quoi ils ne pro- duisent qu'infiniment peu. On les plante ordinairement en quinconce. On prépare la terre dans des lieux abrités, autant qu'il est possible , des vents de nord et de nord-est. On fait des fosses dans lesquelles on met plusieurs graines; un peu de pluie suffit pour les faire lever. Au bout de trois semaines ou un mois , on sarcle les jeunes plantes, et on arrache les superflues , en ne laissant dans chaque trou que deux ou trois liges. Lorsqu'elles ont quatre ou cinq pieds , on les arrête pour contraindre la sève à se porter vers les branches laté- rales ; il faut même arrêter celles-ci , quand elles poussent des jets trop longs. Ces retranchemens, sagement exécutés, forcent les branches à se subdiviser ; c'est par ce moyen qu^on procure à cette plante toute la fécondité dont elle est sosceptible. <# Outre les sauterelles dont il a été parlé ci-dessus, le coton a encore d'autres ennemis parmi les insectes , qui varient selon les climats. Ainsi, à Saint-Domingue, ses jeunes fleurs sont dévorées par le Diable et le Diablotin, probablement du genre des Gribouris ; ses feuilles, développ(;es par plu- sieurs espèces de chenilles. Ainsi sa racine est rongée par un Ter blanc ; ses fleurs effannées par plusieurs sortes de punai- ses, etc. Si la saison a été favorable , on peut commencer à récol- ter le coton sept ou huit mois après qu'il a été semé. Cette récolte dure trois mois. Dans quelques pays il y en a deux ; la première est toujours la plus abondante. En général, un planteur intelligent doit régler ses planlaîious de manière que le semis ail lieu dans un temps humide , pour le prompt C O T ,87 développement des germes , et que la récolte puisse se faire dans un mois chaud ; car le coton doit être recueilli sec et propre; Thumidité le feroit fermenter, la graine germeroit. Quelquefois la négligence des nègres occasione la détériora- tion de cette denrée; ils cueillent les capsules par poignées , et mêlent au coton des feuilles sèches qui le salissent : le mou- lin s'embarrasse de ces feuilles , et la qualité du coton est altérée. Pour le bien cueillir, im nègre ne doit se servir que de trois doigts, et éviter de casser les branches en les atti- rant à lui, ce qui feroit avorter les capsules encore vertes qui s'y trouvent. U« panier suffit pour ce travail ; il doit con- tenir cinquante livres de coton en graine, qu'on porte devant la maison du maître, et qu'on met sécher au soleil sur des draps ; après l'y avoir laissé exposé deux ou trois jours , on en fait le triage , et on le met en magasin. Les piliers ou po- teaux qui soutiennent le magasin , sont garnis de godets de fer blanc , qui empêchent les rats d'y monter. Ces animaux sont extrêmement friands de la semence du cotonnier. Pour séparer le coton de sa graine , on le fait passer entre deux rouleaux de bois , disposés horizontalement l'un au- dessus de l'autre , mus par une manivelle à pédale , comme le rouet, par un engrenage; un volant est placé sur l'axe de la manivelle; un contre-poids charge le rouleau supérieur. Il y a des moulins à deux et à quatre passes ; ils sont fort en usage à Cayenne. On a construit , il y a quelques années , à Sainte-Lucie, un grand moulin à coton, que l'eau met en jeu : elle tombe sur une grande roue perpendiculaire à l'ho- rizon, qui fait mouvoir un cylindre de bois de quarante pieds de long et de vingt pieds de diamètre. Ce cylindre , dans sa rotation, fait rouler six, huit ou dix moulins semblables à celui que je viens de décrire , au moyen d'une corde dont 11 est entrelacé, et qui entrelace en même temps, d'une manière convenable, les petites roues de tous ces petits moulins. Cette machine, dont l'invention est due aux Anglais, ne coûte que sept à huit mille livres , lorsqu'on a un canal d'eau à sa dis- position. Pour l'emballage , on met le coton par nappe ou couche dans des sacs de forte toile : on se sert ordinairement, à Cayenne et dans nos autres colonies, de celle de Vitré, qui a trois pieds dix pouces de large ; on la coud bien ; un nègre entre dans le sac, suspendu en l'air par des traverses atta- chées à des poteaux; il foule avec les pieds le coton qu'on lui donne peu à peu : plus il est pressé , moins il souffre d'avarie dans le transport. Afin qu'il ne remonte pas pendant l'em- ballage, on entretient le sac mouillé à l'extérieur; quand il est plein, on en coud l'ouverture. Les balles sont de deux , ,88 C O T quatre ou six cents livres. Une balle bien faite doit contenir autant de quintaux de coton qu'on a employé d'aunes de toile. En cet état, cette denrée est propre pour le commerce» e» peut être transportée. Il faut avoir soin de laisser au sac deux oreilles pleines de coton , afin de pouvoir le remuer fa- cilement lorsqu'il est rempli : on doit aussi , quand on l'em- plit, frapper la balle en dehors pour mieux l'arrondir. L'usage de mouiller le sac pendant l'emballage du coton , pour en assujettir la compression et pour en réunir une plus grande quantité sous un moindre volume , est assurément con- traire au parfait développement de ses parries sur la carde ; et, quelque séparé et bien épluché qu'il puisse être , il résiste, se brise , et souffre un déchet plus considérable. Mais plus de balles augmenteroient les frais de l'emballage; de plus grosses balles rendroient l'arimage plus difficile. Avant la guerre de 1705, les Hollandais nous fcrumissoienV du coton de Berbice , l'un de leurs établisseraens en Amé- rique ; il étoit en petites balles du poids de cent trente à cent cinquante livres, rangé avec propreté, sans être très-serré dans la balle ; aussi se travailloil-il avec beaucoup de facilité , et supportoit-il très-peu de déchet : ce fut par ces seuls soins qu'il eut plus de mérite , et qu'il fut préféré aux cotons de lios îles. Après la récolte , on coupe les cotonniers au pied dans un temps de pluie , et la souche donne des fruils plusprompte- ment et en plus grande quantité que les jeunes plantes. Dans certaines parties de l'Amérique, on ne fait cette opération que tous les deux ou trois ans. La culture de ces arbrisseaux est , dans nos colonies, celle de toutes qui est la plus facile, et qui exige le moins de bras et de dépenses : aussi c'est par elle ou par la culture du café , que les nouveaux habitans commen- cent. Un seul nègre est en état de cultiver un carreau de terre (environ trois arpens mesure de Paris) planté en coton ; et celte surface, dans les excellens fonds , peut donner jus- qu'à douze cents livres pesant de cette denrée , qui , vendue à raison de 200 livres tournois le quintal, offre un revenu de 24.00 livres. Je présente le maximum du produit ; il est rare qu'il p.uisse être évalué à ce taux. Il doit dépendre néces- sairement de quatre choses : de la qualité de la terre, de l'es- pèce de cotonnier qu'elle porté, de la méthode de culture qu'on suit, et du prix marchand du coton. En général, dans les temps ordinaires , on ne doit compter que sur cinq à six cents livres de coton par carreau, même dans les bonnes années. On ad:nire la finesse et la beauté des étoffes et des toiles de C O T % colon qui nous viennent des Indes. Tout le monde connoîî les superbes mousselines que les Européens apportent de ce pays , et avec lesquelles celles qu'ils fabriquent chez eux ne peuvent point rivaliser ; mais on ne sait pas trop de quelle manière les Indiens préparent et filent leurs cotons. 11 est étonnant que jusqu'à ce jour on n'ait rien écrit de précis et de détaillé sur cet objet. Cependant les Anglais, qui possè- dent depuis long-temps un vaste territoire dans le Bengale , sont à portée de voir les manufactures indiennes. Est-il vrai- semblable qu'ils aient négligé d'en suivre et d'en observer les procédés? Pourquoi donc trouve-t-on dans leurs livres, ainsi que dans les nôtres , si peu de notions exactes sur cette bran- che importante de l'industrie asiatique ? Les Indiens, disent les auteurs des Lettres édifiantes ( V. la lettre 22 ) , après avoir passé le coton au moulin, l'étendent sur une natte et le battent pendant quelque temps avec des baguettes; puis avec un arc tendu, ils achèvent de le rendre rare, en lui faisant souffrir les vibrations réitérées de la corde, c'est-à-dire , qu'ils Tarçonnent : quand il a été bien arçonné, ils le font filer à la main. Cette méthode d'arçonner le coton est en usage à Malte , dans le Levant, aux Indes et à la Chine ; elle tient lieu de notre cardage. Elle paroit lui être préférable pour le coton de ces contrées, et elle est beaucoup plus expéditive que le cardage à la main. S'il est vrai que les Indiens ne se servent que de leurs doigts pour filer le coton , on ne peut trop admirer leur adresse à en tirer ces fils prodigieusement fins , avec lesquels ils fabriquent leurs mousselines et leurs autres ouvrages de prix. La beauté de ces tissus atteste encore l'excellence des préparations , quelles qu'elles soient, qu'ils donnent à cette matière. Les Européens, moins adroits peut-être dans certains arts que les peuples de l'Inde, mais doués d'un esprit plus inven- tlî", ont eu recours aux machines pour préparer le colon. Le temps , le génie des artistes et le besoin d'épargner la main- d'œuvre , ont insensiblement multiplié ces machines , dont on doit l'invention et la perfection à l'industrie anglaise. C'est à l'imitation des Anglais que nous avons établi chez nous, depuis peu de temps, les grandes mécaniques em- ployées dans l'art dont il s'agit, (d.) COTONNIÈRE. C'est le nom vulgaire de quelques Fi- lages et de quelques G>îaphales , actuellement réunies dans le genre Elychryse. Voyez ces trois mots, (b.) COTORRA. Nom d'une Perruche au Paraguay, (v.) igo C O T COTORRERO. L'un des noms portugais des Perro- quets, (desm.) COTOVIA ou COTTOBIA. Noms des Alouettes en Portugal, (desm.) COTRELUS. Nom vulgaire de l'alouette Lulu. (v.) COTSJELETTL Nom donné par Adanson au genre Xyris de Linnseuo. C'est celui par lequel les Malabares dé- signent une espèce de ce genre , que les Brames nomment Dadumari. C'est le xyrie indica, Linn. (ln.) COTSJOPIRI, de Rumphius (^ Amb. 7, t. i^, f. 2 ). C'est ie gardénia Jlurida de Linnœus ; arbrisseau cultivé dans toute l'Inde à cause de la beauté de ses fleurs, (ln.) COTTA. Nom latin de la Macroule , dans Charleton. (s.) COTTAM (Rhéed. , Mal. 10, t. 117). Nom malabare d'une labiée que Linnœus a rapportée à son Ocymum frutes- cent , depuis confondu avec le mentha penlloides , plante dou- teuse. M. de Lamarck regarde le cottam comme son ocymum petiolare. Il ne faut pas le confondre avec l'ucymum zeyla- m'mm, de Burmann {Zeyl. t 80, f. i ), qui est une des plus belles espèces de basilic (^ocymum gratîssimum , L. ). (LN.) COTTANA, Pline. C'est une variété de la figue, (ln.) COTTE, CoUiis. (ienre de poissons de la division des Thoraciques , dont les caractères consistent à avoir la lete plus large que le corps ; la forme générale un peu conique ; deux nageoires sur le dos ; des aiguillons ou des tubercules sur la tête ou sur les opercules des branchies ; plus de trois rayons aux nageoires tboraciques. Lacépède , à qui on doit la rédaction de ce caractère , a séparé plusieurs espèces des cottes de Linnaeus , pour en com- poser les genres Aspidophore et Aspidophoroïde. Celles qui restent et forment aujourd'hui les véritables cottes : sont au nombre de neuf, savoir: Le Cotte grogîsATST , Cottus gmnniens^ Linn , qui a la mâ- choire inférieure plus avancée que la supérieure , et garnie de plusieurs barbillons. V. pi. B. 20, où il est figuré. On le trouve dans les mers des Indes et de l'Amérique. Sa tête est grande et aplatie ; sa bouche est très-fendue et garnie de lèvres armées de deux rangées de dents , outre celle des mâchorires.Sesyeux sont petits. Une seule plaque se remarque à l'ouverture des ouïes, et elle est chargée de quatre épines '1 son dos et sa tête sont bruns ; ses côtés marbrés et son ventre blanc. Tout son corps est parsemé de porcs d'où suinte une Ç O T ,y, humeur Tisqueuse qui tient lieu d'écaillés. Son anus est a égale distance de la gorge et de la nageoire caudale. Malgré Thumeur visqueuse dont la cliair de ce poisson esl imprégnée , celle cliair est agréable augoùl; mais on rejette le toie qui passe pour un poison, on ne sait pourquoi. Ou l'appelle g^/"o^«a/j/, parce que, dans certaines circons- tances , il fait entendre un son qu'on a comparé au grogne- ment du cochon. Ce son est produit par la contraction des cavités intérieures et la sortie de Tair qu'elles contenoient, et non par une véritable voix, comme on s'est plu à le dire. Le Cotte scorpion a plusieurs aiguillons sur la tête , et le corps parsemé de petites verrues épineuses. Il est figuré dans Êloch, pi. 89, et dans plusieurs autres ouvrages. On le trouve dans les mers du Nord de l'Europe et de l'Amérlque- II porte le nom de caramassou à l'embouchure de la Seine , où on le pêche quelquefois. Sa longueur est ordinairement d'un pied. Pendant l'hiver , il se tient dans la profondeur de la mer ; mais dès les premiers jours du printemps , il en sort pour venir frayer sur les côtes. Comme il est très-vo- race , on en prend beaucoup plus qu'on ne veut , soit dans les filets, soit à la ligne. Il se rapproche du précédent par sa forme ; mai» sa tête est beaucoup plus chargée de tuber- cules et d'aiguillons , dont deux, placés devant les yeux, sont mobiles. Sa bouche est garnie d'un très-grand nombre de dents, et les côtés de son corps de petits boucliers pointus. Les nageoires pectorales et ventrales sont longues; aussi nage-t-il avec la plus grande facilité. On ne le mange point en Allemagne ; cependantles Groè'n- landais le trouvent fort bon et en donnent quelquefois à leurs malades. En France , il passe pour venimeux ; mais c est un préjugé, fondé peut-être sur les indigestions que son usage occasione aux estomacs délicats. Véritablement sa forme est hideuse , so^? odeur nauséabonde , son toucher ré- pugnant, et ses piquans peuvent blesser ceux qui le manient sans précautions. En Norwége , on fait avec son foie une fort bonne huile à brûler. Il vit de poissons , souvent beaucoup plus forts que lui , et qu'il attaque avec courage. Il mange aussi les crustacés. Lorsqu'on le prend, il fait entendre un hruil sourd comme le précédent. Le Cotte quatre cornes a quatre protubérances osseuses sur le sommet de la tête. ( V. pi. B. 20 , où il esl figuré.) On le trouve dans les mers du Nord , principalement dans la Bal- tique. Il se rapproche beaucoup du précédent par sa forme et ses mœurs ; mais on dit que sa chair est moins mauvaise. Le Cotte raboteux Collas scuber^ Linn., a la ligne laié- »<^. C O T raie garnie d'aiguillons et le corps couvert d'écaillés dente- lées. Il est figuré dans Bloch, pi. i8o , et dans le Biiffon de Deterville , vol. 2 , p. 108. On le trouve dans la mer des Indes , où 11 vit de crustacés et de mollusques. Sa tête est plus allongée que celle des précédens , et ses couleurs sont moins obscures , son dos étant bleu , ses tlancs argentés et lasciés de bandes rougeâtres. Il fait partie du genre Pla.tiste de Bloch. V. ce mot. Le Cotte austral a des aiguillons sur la tête , des bandes transversales et des raies longitudinales. Il est figuré dans le Voyage de Whit , pi. 52 , et se trouve dans les mers voisines de la Nouvelle-Hollande. Le Cotte insidiateur a deux aiguillons et des stries aux côtés de la tête.On le trouve dans la merRouge. Sou nom vient de l'habitude où il est de se coucher sur le sable et de contre- faire le mort, pour attraper plus facilement les poissons dont il fait sa proie. 11 parvient à une longueur de plus de deux pieds. Le Cotte madécasse a deux aiguillons recourbés de chaque côté de la tête -, un sillon longitudinal , large et pro- fond, entre les yeux; des écailles assez grandes sur le corps et sur la queue. Il est figuré dans l'ouvrage ^e Lacépède , vol. 3 , pi. II. Commerson l'a trouvé sur les côtes de Mada- gascar. Il seroit peut-être dans le cas de faire un genre parti- culier , observe Lacépède , d'autant plus que sa nageoire caudale est divisée en trois lobes , ce qui est extrêmement rare. Le Cotte noir a un aiguillon de chaque côté de la tête ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; le corps couvert d'écaillés rudes, la couleur générale noire ou noirâtre. Il a été observé par Commerson dans la haute mer. Le Cotte chabot , Cottus gobio, Linn. , a deux aiguillons recourbés sur chaque opercule et le corps couvert d'écaillés àpeine visibles. On le trouve dans presque tous les ruisseaux et les rivières de l'Europe et de l'Asie septentrionale , dont le fond est sablonneux. 11 parvient rarement à plus d'un demi- pied de long. On le connoît dans les provinces sous le nom d'«7î(?, de tête d'ânCy de meunier, de testait , etc. Il est fort com- mun dans la Seine. Son corps est brun, tacheté de noir, jaunâ- tre en dessous, et enduit, comme celui de tous ses congénères, d'une matière muqueuse fort abondante. Il nage avec une si grande vitesse, que l'œil ne peut pas le suivre. Sa nourriture consiste en insectes aquatiques , en vers et en petits poissons : on dit qu'il n'épargne pas même sa propre espèce. On le voit rarement dans les ruisseaux, où il est le plus commun, parce C O T ig3 qu'il se,c.i((ie sous les pierres, dans les trous, cl parmi les herbes , d'où il s'élance sur sa proie , et où il trouvé une re- traite contre ses nombreux ennemis. Il fraie à la lin de l'hiver et est très-fécond; il nfe couve pas ses œufs comme on l'a écrit. Beaucoup de personnes répugnent à manger ce poisson , à cause de la viscosité dont son corps est enduit , et la con- formité de sa tête avec celle des têtards de crapaud ; mais le vrai est que sa chair est très-délicate, ainsi que les anciens , Aristole le premier , l'ont annoncé. On la sert ordinairement frite. Le chafwt se prend, avec les autres poissons, dans dfs troubles ou des nasses. 11 ne mérite, nulle part, les frais d'une pêche particulière, (b.) COTTEllET-GARU. Nom vulgaire du Tringa com- BATTAIST. (V.) COTTOKIA. V. CoToviA. (desm.) COTTON-GRASS. Nom anglais des Linaigrettes, Erù" phorwn ^ Linn. (LIS.) COTTON-TRÉÉ.Attre à coton. C'est, en Caroline, lo nom d'un Peuplier , Populus deltoïdes , qui est voisin du peu- plier blanc, (ln.) COTTONS. C'est , suivant le Père Labat , le nom que l'on donne aux Antilies aux petits des oiseaux que l'on appelle diables ou diablotins , et qui paroissent être des PÉTRELS, (s.) COTTORNO. L'un desnomsitaliens de la Bartavelles espèce de perdrix, (desm.) COTTUC. Nom de la Mauve, dans quelques provinces de l'Angleterre, (lts.) COTTUS. Voyez Cotte, (desm.) COTULA , diminutif de Cota. Nom d'une espèce d'AN- THÉMIDE chez les anciens. Il est celui d'une plante du même ^enre {Anthémis cotula, L.) , appelée vulgairement maroutte ; c'est le cotulufœtida de Bauhin. Tournefort avoit désigné par le nom de cotula, Vanacydus^ L. Linnseus transporte ce nom à un autre genre , qui est celui traité dans ce Dictionnaire , au mot CoTULE , et que l'on subdivise maintenant en plu- sieurs autres, comme il est dit à cet article , et dont on a ren- voyé encore des espèces aux Matricaires , aux Écliptes et aux Balsamites. Voyez Cotule. (ln.) COTULE , Cotida. Genre de plantes de la syngénésie po- lygamie superflue, et de la famille des corymbifères, dont les caractères sont : un calice commun, court , polyphylle , simple ou imbriqué, renfermant i." dans son disque , beaucoup de fleurons hermaphrodites , tubuleux , télrandriques , b Mil. li .34 COT îiinbe quadrifide-, a" à sa circonférence plusieurs fleurons fe- melles ,%ans corolle ou avec une corolle ligulée, 3." un récep- tacle commun, le plus souvent dépourvu de pailltîttes , et portant plusieurs semences nues , munies d'un rebord. Les genres G rangée , Lancisie , Lavenie, Lidbeckie ou Génie Centipède, et même Balsamite, ont été établis aux dépens de celui-ci. Parmi les espèces qui restent, au nombre de vingt , on en trouve d'Europe et d'Amérique ; mais c'est surtout l'Afrique qu'on peut regarder comme leur patrie. La CoTULE DORÉE, espèce d'Europe, qui croît en Espagne, a l'odeur aromatique et très-suave. On en fait entrer les feuilles dans les sacbets odorans de Grasse et de Montpel- lier. Ses caractères sont d'avoir les feuilles pinnées , séta- cées , multifides , les (leurs tlosculeuses et penchées. La CoTULE CORNE DE CERF, dont Ics feuilles sont lancéo- lées , linéaires, amplexicaules et dentées , et les fleurs floscu- Icuses; la CoTULE TURBiNÉE , qui a la partie inférieure de son réceptacle renflée, et la Cotule visqueuse , à feuilles pin- nées en lyre , et à fleurs radiées , sont les principales de celles qui croissent au Cap de Bonne-Espérance, (b.) COTUM. Nom qu'on donne , en Afrique , au cotonnier et au coton , origine du mot cotone des Italiens, et des cotons. V. Eriophorum et Cotonnier, (ln.) COTURNISE, COTURNICE, CHOTRONISSE, N<)ms italiens de la Perdrix bartavelle, (v.) COTURNIX. C'est la Caille en latin, (s.) COÏURNIX, Césaipin. C'est un plantain, (ln.) COTURNO. C'est la Perdrix Bartavelle en Italie. COTYLEDON, Dioscoride. C'est la plante que nous nommons vulgairement nombnlde Vénus ^ au genre de laquelle Tournefort a conservé le nom de cotylédon , adopté par Lin- nseus, Adansonettous les botanistes, jusqu'à M. Decandolle, qui, en le partageant en plusieurs , se trouve avoir placé le cotylédon des anciens botanistes dans son genre Umbïlicus. La forme et la consistance des feuilles dans d'autres plantes, lés a fait comparer au cotylédon et nommer ainsi. Telles sont l'écuelle d'eau {hydrocolyle vulgaris), des crassules, des orpins (jedum) , des joubarbes (^em^sfn'iWm), des saxifrages , etc. Il paroît que le cotylédon de Pline est une autre plante grasse. V. COTYLET. (LN.) COTYLÉDON MARIN, Cotylédon marinum de Lob«l. C'est le polypier qui forme le genre Acetabulaire. (desm.) C O T 95 COTYLEDONS. Lobes des graines, dans lesquels s'éla- borent les sucs nutritifs de la jeune plante. F. Graine , Se- mence , Fruit et (tErmination. (b.) COTYLÉPHORE. Poisson du genre Platyste. (b.) COTYLET, Cotylédon, (ienre de plantes de la décandrie pentagynie , et de la famille des succulentes, dont les carac^ tères offrent un calice monophylle, court , à quatre ou cinq dents ; une corolle monopétale , campanulée ou infundibu- liforme, dont le tube a quatre ou cinq découpures ; dix éta- mines ; cinq ovaires supérieurs , coniques , ayant à leur base externe une écaille concave , et se terminant en un stvle a stigmates simples , courbes en dehors; cinq capsules oijlon- gues, ventrues , pointues, univalves , uniloculaires , qui s'ou- vrent longitudinalement du côté intérieur; ces capsules con- tiennent des semences petites et nombreuses. La plupart des espèces de ce genre sont figurées dans l'im- portant ouvrage intitulé Plantes grasses , de Redouté. Decan- doUe, dans cet ouvrage , a fait, à leurs dépens, un nouveau genre sous le nom de Kalanchée. Parmi les vingt-cinq espèces qui y restent , je me conten- terai de citer : Le CoTYLET ORBICULÉ, dont les feuilles sont orbiculaires , charnues, aplaties, très-entières, et la tige frutescente. Il vient du Cap de Bonne-Êspérance, et est cultivé dans presque tous les jardins de botanique. Le CoTYLET À FLEURS ÉCARLATES , dont les feuilles sont spathulées et les fleurs en épi terminal. 11 est originaire du même pays , et se cultive également dans nos écoles de bo- tanique. Le CoTYLET OMBILTQUÉ , vulgairement appelé le nombril àe Vénus , croît sur les vieux murs , dans les parties méridio- nales de l'Europe ; ses racines sont concaves , tubéreuses , ses feuilles peltées et crénelées, ses fleurs disposées en épis, et accompagnées de bractées non dentées. On le regarde comme rafraîchissant et diurétique. Le CoTYLET DE PORTUGAL , qui diffère fort peu du pré- cédent. Les CoTYLETs d'Espagne et Hispide , dont les feuilles sont cylindriques. Parmi les espèces à fleurs quadrifides , se trouvent : Le CoTYLET PINNÉ, dont les feuilles sont pinnées, et les folioles ovales , crénelées , velues sur leurs bords , et les fleurs très-longues. C'est une très-belle plante, qui croît à l'Ile-de- France. ,96 COU Le CoT\LETLAClNiÉ , qui a les feuilles profoïiflémcn* de'- coupées, les (leurs relevées et étranglées à leur collet. 11 vient des Indes Orientales, Les autres espèces sont plus rares , et doivent être vues pour s'en faire une idée complète, parce que leurs caractères sont peu saillans. (b.) COTYLIER. V. CoTYLET. (ln.) COTYLÎSQUE, Cotyllscus. Genre de plantes établi par Desvaux, pour placer le Cranson nilotique de Delisle. Les caractères qu'il lui attribue sont : silicule cordiforme ^ didyme, indéhiscente, concave en dessus, gibbeuse en des- sous , et divisée par un sillon profond ; cloison plus haute que les valves, dans le plus petit diamètre ; loges monosper- mes. (b.) COTYPHOS ou COTTYPHOS. Nom grec du Merle. COU {Ornithologie.') Il est allongé , court , un peu dressé , rond, etc., et composé desparliessuivantes:La«i/yz/e(nM<://rt) est la partie supérieure annexée à la tête; le chignon {ceivi.v) est l'espace entre la nuque et le commencement du dos; la gorge (gula) est la partie de dessous attachée à la tête ; lejiiguluin est la région qui occupe l'espace entre la gorge et la poi- trine , que l'on appelle ordinairement le devant du cou. (v.) COU BLANC. C'est, dans AlUin , le Motteux. (v.) COU DE CHAMEAU. Nom vulgaire du Narcisse des Poètes, (b.) COU DE CICOGNE. Nom vulgaire d'une espèce de GÉRA>"IUM , Géranium coconium. (ln.) COU JAUNE. Nom donné par Buffon à une fuui^ette de Saint-Domingue. T. l'article Fauvette, (v.) COUAS. C'est (dans les Oiseaux d'Afrique de Levaillânt) une division des Coucous , laquelle correspond à mon genre CouLicou, (v.) COUA-BOUE. Nom piémontais du Merle de roche. (V.) COUACHO. Nom languedocien des BERGERO^NETTES , Lavandières ou Hochequeues, (desm.) COUACtGA, E(fuiis quagga. Mammifère de l'ordre des solipèdes et du genre des Chevaux. Il est très-voisin du zèbre , et habite les mêmes contrées. V. Cheval, (desm.) COUALE. On donne ce nom à la corneille dans quelques provinces. V. Corbeau, (desm.) C0UALI03. Les Magnaniers des déparlemens de la France qui correspondent à la ci-devant province de Lan- cou ,97 gueointues; première rémige plus courte que la septième, chez a plupart; troisième la plus longue de toutes; queue com- posée de dix pennes; quatre doigts, deux devant, deux der- rière, le postérieur externe versatile. Linnseus, Gmelin et Latham ont classé dans ce genre, un certain nombre d'oiseaux que j'ai isolé, et la plupart, d'après M. Levail- lant, qui a le mieux éclairci l'histoire des coucous. J'en ai composé les genres : CouLicou , TouLOU, Vouroudriou , Monase, Touraco, Indicateur , Malkoha et Tacco. Voy. ces mots. Les quatre premiers correspondent à ses couasy coucals^ courais et barbacous; les autres, si ce n'est le tacco y sont , dans ses ouvrages, sous les noms indiqués ci-dessus. Comme parmi les espèces auxquelles j'ai conservé le nom de coucou, il en est quelques-unes dont je ne connois point l'historique , je ne puis assurer que leur propagation est la même que celle de l'espèce d'Europe ; c'est-à-dire , qu'elles ne font point de nid; qu'elles pondent dans ceux d'autres oiseaux, et qu'elles confient leur progéniture à des étran- gers qui en ont soin comme de leurs propres petits. La cause de ce phénomène , unique chez les oiseaux, est encore in- connue; cependant M. Hérissant l'attribue à la conforma- tion particulière des viscères du coucou qui s'opposent à l'incu- bation. Dans les autres oiseaux, dit-il, l'estomac est presque joint au dos, et totalement recouvert par les Intestins ; dansle coucou, au contraire, l'estomac est placé d'une manière toute différente; il se trouve dans la partie inférieure du ventre , et il recouvre absolument les intestins. De cette po- sition de l'estomac, il suit qu'il est aussi difficile au coucou de couver ses œufs et ses petits, que cette opération est fa- cile aux autres oiseaux, dans lesquels Tes parties qui doivent C O T' aoS poser presque immédiatement sur les œufs ou sur les petits, sont molles et capables de se prêter sans danger à la com- pression qu'elles doivent éprouver. 11 n'en est pas de même dans le coucou ; les membranes de son estomac sont char- gées du poids de son corps , et comprimées entre les alimens qu'il renferme et des corps durs ; elles éprouveroient consé- quemment une compression douloureuse et contraire à la Al^iR&ûorï.iJMémoîresdel'Acadéinieruyaledessciences , année i jSa.) Montbeillard ne regarde pas cette différence de conforma- tion comme une cause capable de rendre le coucou inhabile à couver; il appuie son opinion sur ce que Testomac n'est point trop dur, puisque ses parois sont membraneuses, et qu'il n'est dur, en effet, que par accident et lorsqu'il est plein de nourriture, ce qui n'a guère lieu dans une femelle qui couve. Un point très-important reste encore à éclaircir : il est certain que la femelle dépose ses œufs dans des nids étrangers, ordinairement un seul dans chaque; mais quels moyens emploie-t elle à cette fin , surtout dans ceux des pe- tits oiseaux, comme les fain'ettes, les rouge- gorges, les p/'pis\ les pouillots , etc. , qui sont bien loin d'avoir les proportions qu'exige sa grosseur, et une consistance assez forte pour sup- porter son poids sans être très-déformés ? Le nid du pouil- lot présente encore plus de difficultés que les autres, at- tendu qu'il est construit en forme de four, avec une très- petite entrée du côté antérieur; malgré cela, elle y dépose un œuf, puisque j'y en ai trouvé un; et, comme ce nid étoit resté très-intact , c est une preuve sans réplique qu'elle y a introduit Tœuf sans y entrer, et, probablement, d'une des deux manières , dont il va être question : M. Levaillant nous dit qu'il a remarqué que la femelle d'un coucou d'A- frique avoit avalé son œuf, après l'avoir pondu, l'avoit con- servé dans son œsophage jusqu'au moment où elle l'a regorgé dans le nid, dont elle avoit fait choix. Un autre naturaliste m'a assuré avoir surpris la femelle de notre coucou, à l'ins- tant où elle venoit de pondre à terre, et l'avoir vue prendre l'œuf avec son bec et le transporter dans un buisson voisin, où étoit le nid d'une fauvette babillarde. Ces deux faits mé- ritent d'être pris en considération. On trouve de vrais coucous en Europe, en Afrique, en Asie, en Australasie, mais point en Amérique; les oiseaux de cette partie du monde , auxquels on a donné ce nom , n'en ont point le naturel, et ont des attributs distincts : ils font un nid, couvent leurs œufs et élèvent leurs petits. Voyez Councou , MoNASE et Tacco. Les coucous se nourrissent d'insectes, et principalement de chenilles; à leur défaut, ils ffio4. C O U mangent des baies et «les fruits mous; mais ils ne sont nul- lement carnassiers dans l'état sauvage. Nous ne possédons qu'une seule espèce de coucou, car le coucou roux n'en est point une , ni même une variété , mais la véritable femelle de cette espèce , ainsi que je le prou- verai par la suite. On trouve toutes les autres en Afrique , dans l'Inde et en vVustralasie. Il en est, parmi celles-ci, que je ne garantis* pas être placées convenablement, parce que je n'en parle que d'après les auteurs ; c'est pourquoi je les ai indiquées par une astérisque. Le Coucou proprement dit, Cuculus canorus^ Lalh. , pi. çnl. n.o 8ii de VHist. nul. de Buffon. Le mâle a le dessus de la tête et du corps , les petites couvertures des ailes , les grandes les plus voisines du dos , et les trois dernières pennes d'un joli cendré ; les grandes couvertures du milieu de l'aile brunes , tachetées de roux , et terminées de blanc ; les plus éloignées du dos et les dix premières pennes d'un cendré foncé; te coté intérieur de celles-ci tacheté de blanc roussâ- tre ; les six suivantes brunes, marquées des deux côtés de taches rousses et terminées de blanc ; la gorge et le devant du cou d'un cendré clair ; le reste du dessous du corps rayé transversalement de brun sur un fond blanc sale ; les plumes des cuisses pareilles et tombant de chaque côlé sur le tarse ; celui-ci garni extérieurement de plumes ceadrées jusqu'à la moitié de sa longueur ; les pennes de la queue noirâtres et terminées de blanc ; les huit intermédiaires tachetées de blanc près de la tige et du coté intérieur; les deux du milieu tachetées de même sur le bord extérieur, et la dernière des latérales rayée transversalement de la m'orne couleur ; l'iris noisette ; le bec noir en dehors , jaune à l'intérieur, et orange à la base de la mandibule inférieure ; les pieds jaunes ; lon- gueur, treize à quatorze pouces; bec, treize lignes et demie. Le mâle adulte a le tube intestinal d'environ vingt pouces , deux cœr.um d'inégale longueur, l'un de quatorze lignes (quel- quefois vingt-quatre), l'autre de dix (quelquefois dix-huit), tous deux dirigés en avant , et adhérens dans toute leur lon- gueur au gros intestin par une membrane mince et transpa- Ti'nte ; une vésicule du fiel; les reins placés de part et d'autre de l'épine , divisés chacun en trois lobes principaux , sous- divisés eux-mêmes en lobules plus petits par des étrangle- mens , faisant toute la sécréîion d'une bouillie blanchâtre ; deux testicules de forme ovoïde, de grosseur inégale, attachés à la partie supérieiîre des reins , et séparés par, urie mem- brane. L'oesophage se dilate à sa partie inférieure en une espèce cou io5 rie poche glanduleuse se'parée du ventricule par un élrangle- mcnt; le ventricule est un peu muscuicux dans sa circonfé- rence , membraneux dans sa partie moyenne , adhérent par des tissus fibreux aux muscles du bas-ventre et aux différentes parties qui l'entourent , beaucoup moins gros et plus pro- portionné dans l'oiseau sauvage nourri par la rouge-gorge ou la fauvette , que dans l'oiseauapprivoisé et élevé par l'homme ; dans celui-ci , ce sac, ordinairement distendu par l'excès de la nourriture , égale le volume d'un moyen œuf de poule , occupe toute la partie antérieure de la cavité du ventre ^ depuis le sternum à l'anus , s'étend quelquefois sous le ster- num de cinq à six lignes , et d'autres fois ne laisse à décou- vert aucune partie de l'intestin ; au lieu que dans les coucous sauvages , ce viscère ne s'étend pas tout à fait jusqu'au ster- num , et laisse paroître , entre sa partie inférieure et l'anus , deux circonvolutions d'intestins , et trois dans le côté droit de l'abdomen. Les mâles sont, dans cette espèce , plus nombreut que les femelles; car , sui^ douze individus, on en compte au plus deux. Il est résulté de cette grande disproportion , qui ne se rencontre point chez les autres oiseaux, que la vraie femelle a été méconnue. En effet, des auteurs l'ont indiquée pour une variété, d'autres pour un jeune, et quelques-uns pour une espèce particulière. Le aiculus hepalicus à^ Latham, figuré sur la pi. 55 des Fascic. de Sparmano, est dans ce dernier cas, ainsi que le m^\e rothbraune-kuckul deBechstein, dont la femelle est une jeune avant sa première mue. Latham la de plus donné , sous le nom de ciu:ulus nifus , pour une va- riété , ainsi que Gmelin et Brlsson. M. Meyer , au con- traire , me paroît très-fondé à présenter ce ciiculus rufus pour la vraie femelle du tniculus canoriis ; en effet , un examen ap- profondi des parties intérieures de ces deux oiseaux , prouve que tous les individus adultes qui portent un plumage varié de roux, se sont toujours trouvés des femelles ; tandis que ceux dont la couleur dominante est un cendré uniforme , ont toujours été des mâles. Ce fait ne peut être révoqué en doute, puisqu'il a été vérifié par des naturalistes allemands et français. Je dois citer parmi ces derniers M. Bâillon, qui marche sur les traces de M. son père , auquel Buffon recon- noît devoir les mémoires les plus intéressans et les plus ins- tructifs sur les oiseaux de rivage et d'eau. Quant à mol, je n'ai jamais vu de coucous roux en vie , mais beaucoup de coucous cendrés , parmi lesquels je n'ai jamais trouvé de fe- melle. Celle-ci , dans son état adulte , a dans son plumage des rapports avec la livrée des jeunes, mais aucun avec celle ao6 COU du mâle adulte. Elle a la tête , la gorge, le cou el le «lessns des ailes ondées de noirâtre et de roussâtre; les pennes des ailes tachetées de roux sur le bord externe, terminées de hlanc , rayées transversalement de ces deux couleurs du côté intérieur et en dessous; la poitrine et les parties postérieures d'un blanc roux, avec des bandes transversales noirâtres, rares sur le ventre et sur les couvertures inférieures de la queue ; la taille un peu plus petite que celle du mâle. Le jeune , avant la première mue , a la tête et le dessus du cou variés de brun ou de noir et de blanc ; une tache saillante de cette dernière couleur sur l'occiput; le dos , le croupion et les couvertures supérieures de la queue marqués de brun, de roux et de blanc; la seconde teinte occupe le milieu de la plume et la dernière le termine ; les rémiges .sont brunes , blanches à l'extrémité , rayées transversale- ment de la dernière couleur en dessous et sur le bord interne; la gorge et toutes les parties postérieures traversées par des bandes blanches et noirâtres ; et cette teinte noirâtre plus étendue, avec les raies moins distinctes sur les parties anté- rieures que sur les inférieures ; les plumes du croupion et les couvertures supérieures de la queue plutôt grises que brunes et terminées de blanc ; les pennes caudales brunes , mouchetées de blanc proche de la tige , et de roussâtre vers les bords. On distingue la jeune femelle en ce que les raies de la tête, du cou et de la gorge sont plus prononcées et plus distinctes , et que le roux domine plus que le blanc sur le dos. L'individu que Bechsiein a décrit pour la femelle de son coucou roux, est un jeune de l'âge du précédent, et dont le plumage présente quelques-unes de ces dissemblances que l'on remarque souvent à cette époque sur des individus de la même espèce, La race que M. Lcvaillant a observée en Afrique, et dont il a publié la figure pi. 201 , diffère de celle d'Europe en ce que son plumage est plus rembruni et que les taches blanches de la queue sont plus larges. Les coucous arrivent en France dans le mois d'avril , et commencent à chanter quelques jours après. Us habitent les bois, se plaisent dans ceux qui sont sur les coteaux et les montagnes , en fréquentent les environs , et reviennent cons- tamment dans l'arrondissement qu'ils ont choisi pour passer l'été. Ils sont ordinairement seuls , et paroissent inquiets , parce qu'ils changent de place à tous momens, et parcourent chaque jour un terrain considérable, sans cependant faire jamais de longs vols ; mais ils y sont forcés par la recherche de la nourritp.re qui leur convient. Ils rôdent partout; tantôt on les voit à la cime des arbres , tantôt ils s'enfoncent dans cou 307 les 'buissons les plus épais ; partout ils chassent les Insectes , les chenilles , les phalènes , qui sont le fond «le leur pâture. Us mangent aussi les œufs des petits oiseaux , et découvrent avec une facilité étonnante les nids les mieux cachés. Le coucou se laisse approcher difficilement, et surtout lors- qu'il se trouve dans les bois. Il exerce quelquefois pendant long-temps la patience du chasseur; il vole d'arbre en arbre, et ne s'éloigne pas beaucoup. C'est certainement un des oi- seaux le plus connu par son nom et par son chant; mais il n'en est pas de même de toutes ses habitudes et de ses mœurs , puisque les naturalistes qui en parlent sont si peu d'accord ; elles sont réellement si extraordinaires , et l'ob- servateur éprouve tant de difficultés pour les bien connoître , qu'il n'est pas étonnant que , faute d'un examen approfondi , la plupart aient donné des conjectures pour des realités, et que d'autres aient adopté des contes vulgaires auxquels cet oiseau singulier a donné lieu, et qui, quoique très-absurdes, ne laissent pas encore d'avoir une certaine croyance chez beaucoup de gens. Les naturalistes ont de même varié sur ce que devient le coucou pendant l'hiver ; les uns ont assuré avec raison qu'il passoit dans des climats plus tempérés , mais c'est bien le plus petit nombre; d'autres ont dit, au contraire, qu'il se dépouilloit de toutes ses plumes, etse cachoit pendant la mauvaise saison dans un trou d'arbre, pour vivre au mi- lieu d'un tas de grain dont alors il se nourrissoit. Ils n'ont pas voulu voir que cet oiseau n'a , dans sa conformaiion et ses ha- bitudes, rien qui le rapproche des granivores. D'autres ayant re- connu qu'il ne pouvoit vivre de grains , l'ont métamforphosé , pour passer l'hiver , en faucon ou en épervier , et le font vivre alors de cadavres, d'oiseaux, etc.; ils le désignent comme un parfait oiseau de proie , sans approfondir si la nature lui en a donné le physique , et les moyens de saisir une proie et de digérer facilement de lachair.Usn'auroientpas fait cette erreur, s'ils avoient examiné avec attention l'intérieur du corps de l'oiseau de proie etducoucou, puisqu'ils auroient dé- couvert les différences qui existent entre eux. Us auroient vu que le vrai camivorc a les intestins courts , qu'il est privé du double cœcum , qu'il a un estomac membraneux et empreint d'un suc gastrique nécessaire à la dissolution de la chair ; ils auroient vu qu'au contraire celui du coucou est privé de ce suc, qu'il a les intestins longs et un double cœcum. Les caractères extérieurs de cet oiseau suffisent pour convaincre que le genre de vie des carnassiers ne peut lui convenir; cependant la plu-* part de ceux qui ont écrit sur le coucou , ont continué d as- surer qu'il est carnassier et vorace , appuyait leur opinion sur ce que le jeune en captivité est nourri avec de la viande , 2o8 COU et refuse le pain et le grain; mais, par une contradiction bien singulière , ils ajoutent que les insectes sont si fort de son goût, qu'il abandonne la viande pour se nourrir devers de fa- rine, de chenilles, et autres insectes, parce que c'est, avouent- ils sa nourriture habituelle. Une preuve que la viande n'est point du goût de ce prétendu Carnivore , c'est que , lorsqu'il mange seul , si on en met à sa disposition , il n'y touche point , et l'on est obligé, pour lui en faire avaler, de la lui enfoncer dans le bec ; au contraire , si l'on met dans sa cage des insec- tes , il les prend tout seul et les avale. Est-ce ainsi qu'en agiroit un vrai oiseau de proie ? Enfin si , pour manger , à défaut de leur nourriture naturelle , une viande préparée etqui a déjà subi une espèce de mastication , on plaçoit parmi les carnas- siers tous les oiseaux captifs qui en vivent, mais qui, comme le coucou , n'y touchent pas en liberté ., on devroil indiquer pour tels les rossignols , les fauvettes , les troglodites , les lo- riots, les huppes même , et d'autres insectivores qu'oc ne peut guère conserver en domesticité sans leur donner plus ou moins de cette nourriture ; cependant , on s'est bien gardé de leur donner cette qualification. De tout temps, le peuple a dit, comme aujourd'hui, que le coucou nest autre chose qu'un petit épervier métamorphosé, et que cette métamorphose se renouvelle deux fois par an aux mêmes époques: lune , lorsqu'il cesse de chanter, au mois de juillet , et l'autre au printemps où il redevient coucou. Cette méprise vulgaire vient de ce que : i." ces deux oiseaux ne se trouvent guère ensemble dans les mêmes lieux. Lorsque le coucou commence à chanter, l'émouchet se retire dans le ifond des forêts , paroît très-rarement près des lieux habités, et ne les fréquente qu'à l'époque où le premier cesse de se faire entendre ; 2." de ce que leur plumage a de tels rapports , que les dissemblances ne peuvent s'apercevoir sur des oiseaux en pleine liberté , car ils se ressemblent par leur longue queue, par la taille , par le vol , par la couleur des pieds , par leur vie solitaire , par les longues plumes qui descendent des jambes sur le tarse : enfin , les couleurs de la femelle sont assez ana-' logucsàcellesderémérillon. Mais le coucou n'a de l'oiseau de proie , ni le tarse, ni le bec, ni les doigts , ni les ongles, ni le courage , ni la force. 11 est bien d'autres contes sur cet oiseau singulier, qu'on doit répéter pour en faire voirl'absurdité, puis- que des n;ituralistcs modernes continuent d'induire en erreur en les adoptant et en les présentant comme desréalités. Tel est son retour au printemps sur les épaules du milan, afin de mé- nager la prétendue foiblesse de ses ailes, la salive qu'il jette sur les plantes , et qui leur est funeste par les larves qu'elle en- gendre , ainsi qu'à lui , puisque ces insectes étant parvenus à '• 0 TT ,„j leur perfection , lui donnent la mort en le piquant sous Taile : celte prétendue salive du coucou n'est autre que l'exsudation écumeuse d'une cigale appelée la bedaude ; la précaution de la femelle , de pondre un œuf de la couleur de ceux du nid où elle le dépose , pour mieux tromper la mère; l'altribut de couver des œufs étrangers , lorsqu'elle ne couve pas les siens; l'attention de visiter de temps en temps le nid où est son œuf, pour en chasser ou manger les petits , afin d'y mettre le sien plus à l'aise ; la voracité du jeune qui , à peine né , les mange lui-même et dévore ensuite sa nourrice ; cette nourrice, à qui l'on prête le caractère de la plus cruelle marâtre , qui tue et mange même ses propres enfans, pom- pouvoir se livrer toute entière , et prodiguer tous ses soins à cet étranger. Enfin , si l'on consulte les anciens naturalistes , et même quelques mo- dernes , l'on y trouve des choses encore plus étranges. ( Voyez. Aristote , Pline , .^Elien , Klein , Salerne , l'Élève de la Nature et autres.) Il semble enfin que l'on ait cherché tout ce que la fable offre de plus monstrueux, tout ce que les annales hu- maines présentent de plus odieux et de plus criminel, pour les entasser sur ces paisibles animaux , parce qu'on n'a pu dé- couvrir les ressorts cachés dont la natuiV se sert pour donner à cette espèce , des mœurs , des habitudes , im genre de vie tout-à-fait opposés à ceux des autres , et dont la réunion pré- sente un caractère qui distingue les coucous de toutes les es- pèces connues. Il n'est pas certain que les coucous s'apparient, du moins Ton n'a pas là-dessus de données sûres ; l'on sait que , lorsque la femelle vole , elle est ordinairement suivie de deux ou trois mâles qui semblent très-empressés d'obtenir ses faveurs; que ceux-ci sont beaucoup plus nombreux , et qu'ils se battent, pour elle assez souvent. Montbeillard dit que c'est pour une femelle en général, sans aucun choix, sans nulle prédilection, et que , lorsqu'ils sont satisfaits , ils s'éloignent et cherchent de nouveaux objets pour se satisfaire encore , et les quitter de même sans les regretter. Il est vrai que les coucous n'ont pas besoin d'une tendresse mutuelle , d'une affection commune pour leur géniture , comme les autres oiseaux , puisqu'ils n'ont point de nids à construire , d'œufs à couveret de petits à élever. La femelle , selon le même naturaliste , ne peut pondre qu'un œuf ou deux , puisque , ajoule-t-il , le superflu de la nourriture , étant presque entièrement absorbé par l'accrois- sement des plumes , ne peut fournir que très-peu à la repro- duction de l'espèce. Cette assertion ne me paroît pas fondée : d'abord , il n'y a rien de moins avéré , que ces oiseaux repa- roissent au commencement du printemps avec un plumage à peine refait, que kurs ailes soient si foibles qu'ils ne puissent Viii. 14 cou aller que rarement sur les grands arbres, et qu'ils soient forcés de se traîner de buissons en buissons. Cette privation de la fa- culté de s'élever sur un arbre , occasionée par la foiblesse de leurs ailes; ces' plumes à peine refaites immédiatement à leur arrivée dans nos contrées , indiquent un oiseau en mue. Le coucou en feroit donc une nouvelle au printemps ; car ce ne peut être la fin de celle de l'automne , si longue et si com- plète qu'elle soit. Mais comment ces oiseaux qui arrivent d'Afrique à moitié déplumés , avec des ailes si foibles qu'ils ne peuvent s'élever à la moyenne hauteur d'un arbre , ont- ils pu faire un voyage d'aussi long cours que celui qu'ils ont entrepris , pour venir passer l'été dans le nord de l'Europe i' C'est de quoi ne nous a pas instruit l'auteur qui avance cette assertion. Il est bien vrai que si, dans les premiers jours de leur arrivée , ils fréquentent plus volontiers les buissons et se posent souvent à terre , ce n'est pas à cause de la foi- blesse de leurs ailes , car ils font alors des vols assez consi- dérables , mais pour y chercher dans les herbes qui sont en végétation et sur les arbustes qui commencent à se couvrir de verdure , les insectes qu'ils ne peuvent trouver sur les grands arbres qui sont encore dépouillés de leurs feuilles. Quant à la ponte , bornée au plus à deux œufs , c'est une erreur du savant collaborateur de Buffon, puisque l'on s'est assuré de- puis, par la dissection , que des femelles avoient , à cette époque , non-seulement des œufs prêts à sortir , mais un ovaire garni d'un nombre aussi considérable que celui dt; beaucoup d'autres oiseaux. {Voyez Latham, deuxième Siippl. To the gen. Syn. of. Blrds. ) Le véritable œuf du coucou est , dit Montbeillard , plus gros que celui du rossignol, de forme moins allongée , de couleur grise , presque blanchâtre , ta- cheté, vers le gros bout, d'un brun-violet presque effacé , et de brun foncé plus tranché , enfin marqué , dans sa partie moyenne, de quelques traits irréguliers, couleur de marron. Il paroît que ces œufs varient en grosseur et en couleur ; car, selon Edwards Jenners, ils sont petits en comparaison de la grosseur de l'oiseau. Cette disproportion est telle , qu'ils sont ordinairement moins gros que celui du moineau franc , quoique celui-ci soit au moins cinq fois plus petit que le coucou ; quelques-uns ressemblent beaucoup par le fond de la couleur et les taches , à ceux de cet oiseau ; d'autres sont couverts de taches roussâtres , sans ordre ; enfin , il en est sur lesquels l'on voit des lignes noirâtres. ( Extrait des Transactions philosophiques de Londres , traduit par M. A. B. ) La femelle, forcée par une cause sur laquelle les natura- listes ne sont pas d'accord , de confier ses œufs à des nour- rices étrangères, en met ordinairement un, et rarement deux cou ,,, dans un même nid ; son choix ne tombe pas sur ceux de tous les oiseaux : elle préfère les nids des fauvettes, des pipis, des alouettes , des lavandières, du rouge-gorge, des pouillofs , du troglodite, du rossignol , du rouge-queue. On ajoute en- core celui de la grive , du merle , de la mésange charbon- nière, de la tourterelle, du bruant, du verdier , de la linotte et du bouvreuil. Il est surprenant de trouver dans la liste des nourrices du jeune coucou plusieurs oiseaux pure- ment granivores , tels que les trois derniers , d'autant plus qu'ils ne nourrissent point leurs petits avec des insectes , ainsi que le ramier et la tourterelle qui ne pourroient jamais appâter cet oiseau , d'après la manière dont ils dégorgent la nourriture à leurs petits. Mais Montbeillard pense , que les matières végétales macérées dans le jabot de ces deux oiseaux , peuvent convenir au jeune coucou à un certain point , et jusqu'à ce qu'il soit en état de trouver lui-mêma les chenilles , les araignées , les coléoptères et autres in- sectes dont il est friand , et qui le plus souvent fourmillent autour de son habitation. Quoique la femelle dépose ses œufs dans le nid de ces oiseaux, ce n'est pas sans avoir quel- quefois éprouvé de leur part une résistance opiniâtre ; et même il en est qui la forcent à renoncer à leur nid : telle est une femelle rouge-gorge , qui , étant fort échauffée à cou- ver , se réunit avec son mâle pour en défendre l'entrée à ua de ces oiseaux qui s'en étoit approché de fort près. Tandis que l'un des opposans donnoit au coucou des coups de bec dans le bas-venlre , celle-ci avoit dans les ailes un trémous- sement presque insensible, ouvroit le bec fort large , et si large que l'autre rouge-gorge , qui lattaquoit en front, s'y jeta plusieurs fois, et y cacha sa tête toute entière, mai* toujours impunément... Bientôt le coucou accablé chancela , perdit l'équilibre , et tourna sur sa branche , à laquelle il demeura suspendu les pieds en haut , les yeux à demi fer- més , le bec ouvert et les ailes étendues ; étant resté environ deux minutes dans cette attitude , et toujours pressé par les deux rouge-gorges , il quitta sa branche , alfa se percher plus loin, et ne reparut plus. L'on cite encore un coucou re- poussé par des bruants. (jObseivutiom sur linstinct des animaux , tom. I , pag. 67, note 32.) On ne trouve jamais d'œufs de coucou , ou du moins les œufs ne réussissent jamais dans les nids de cailles et de per- drix, dont les petits courent presque, ou mangent seuls eu naissant. Ce qui doit pAroître étonnant , c'est la complaisance de la nourrice du coucou , qui oublie si facilement ses propres ufs et ses petits, pour se livrer toute entière aux suius cou qu'exige cet étranger. Ce sacrifice qui la fait renoncer aux affections les plus naturelles , et qui n'a lieu dans tçus les oiseaux que pour le coucou seul , est donc commandé par une loi impérieuse de la nature , puisque la plupart d'entre eux refusent de couver d'autres œufs que celui-ci ; l'on ne peut guère en douter d'après les quarante expériences qu'a faites Lolhinger, « Le i5 mai 1772 , sur les quatre heures du soir, je mis , dit cet observateur , un œuf de roitelet dans un nid de fauvette commune , qui étoit caché dans des orties assez près de terre , et dans lequel il y avoit cinq œufs que la fauvette couvoit depuis quelque temps ; je me tins dans les environs , afin d'être assuré que personne n'y avoit porté la main ; mais après un quart d'heure ou à peu près , fe n'y trouvai plus l'œuf que j'y avois placé. Le 14. , je glissai dans ce même nid un œuf de grive... Sur les cinq heures du soir, cet œuf occu- poit le milieu du nid ; il paroissoit , par la manière dont il étoit placé , que la fauvette avoit dessein de le couver : ce- pendant le lendemain il avoit disparu ; je le cherchai... il étoit jeté à terre , et soit qu'il se fat cassé en tombant, soit que la fauvette l'eût rompu pour s'en défaire plus aisément , je le trouvai ouvert et à sec... Ce même jour , après midi , je tirai d'un nid de merle qui étoit dans le voisinage , un œuf , le- quel, tout chaud encore , je plaçai dans celui de la fauvette qui se trouvoit absente alors , mais depuis peu , car ses œufs avoient encore une chaleur très-remarquable : j'enlevai tous ceux-ci, et môme pour imiter le coucou, je n'y laissai que l'œuf du merle ; après quelques minutes, je m'approchai du nid... et je vis la fauvette qui couvoit à son ordinaire... Le lendemain , étant retourné le voir , je le trouvai abandonné, et je reconnus aux façons de faire des fauvettes, que déjà elles se disposoient à faire un autre nid.... « Sur la fin de juin , j'otai d'un nid de bruant de haie , quatre œufs que l'oiseau couvoit déjà depuis long-temps , et j'en mis un de merle à leur place. Deux heures après , le bruant étoit sur le nid , et l'œuf n'avoit souffert aucun déran- gement; le lendemain matin , je trouvai les choses dans le même état; mais sur le soir, le nid se trouva abandonné, et l'œuf étoit froid.... «c Sachant que les chardonnerets, les linottes, les yerdiers et les pinsons couvent assez facilement les œufs que l'on substitue aux leurs, je fus curieux d'expérimenter ce qui ar- riveroit en agissant avec ces sortes d'oiseaux comme le coucou a coutume de faire.... Après avoir laissé couver ses œufs à un verdier, pendant six jours, je les lui ôtai , et je cou ,,3 les remplaçai par un ute nnc erreur occasionée parla ressemblance (k* son plum'jg:; avec celui de Tépervier , puis- qu'il n'en a pas les facultés. Pour conserver ces oiseanx pendant l'hiver , il faut avoir soin de les garantir du froid , surtout dans le passage de l'automne à celte saison ; c'est pour eux un temps critique ; aussi c'est à cette époque qu'on les perd presque tous. Les uns deviennent langulssans , ensuite galeux , et meurent ; d'autres périssent à la mue ; mais avant de mourir , ils tombent dans une espèce d'engourdissement et de torpeur ; cette mue est , pour eux , plus complète (jue dans la plu- part des oiseaux , et plus tardive dans les coucous qu'on élève en domesticité , puisqu'ils ne se dépouillent de leurs plumes qu'en octobre et novembre ; et à celte époque , ceux qui sont sauvages , voyagent et passent sous un climat éloi- gné ; ce qu'ils ne pourroicnt pas faire , s'ils étoient dépouil- cou 22t lés de leurs plumes au point où le sont ceux qui vivent en captivité. On ne doit pas ajouter foi à ceux qui disent tm avoir vu qui restoicnt , pendant l'hiver , engourdis dans di's arbres creux ou des trous en terre ; qu'ils sont alors dé- pouillés de leurs plumes , et qu'ils ressemblent à des cra- pauds : n'auroient-ils pas pris plutôt des cr.ipauds mcniL-s ou des grenouilles pour des coucous i* ce- qui est très-présu- mable , puisque ces reptiles passent Ihiver dans des trous. Quoique leur mue soit longue et tardive , on doit se donner de garde d'en conclure , qu'à peine les plumes soient re- faites au temps de leur retour , c'est à-dire , au conmien- cement du printemps , et qu ils aient alors les pennes des ailes si foibles , qu'ils ne puissent aller que rarement sur les grands arbres ; tous ceux que l'on voit à cette époque , les ont au contraire très-formées ; leur vol est élevé et assu- ré; et comment , sans cela, auroient-ils pu parcourir l'éten- due de pays qu'ils sont obligés de traverser pour venir d'A- frique dans nos contrées , et même aller au-delà ? Les mâles cessent de chanter dans les premiers jours de juillet; ce silence n'annonce pas un départ prochain, mais le commencement de leur mue. Le plus grand nombre part du premier au quinze de septembre ; ceux qu'on rencontre vers la fin de ce mois et quelquefois plus tard, sont sans doute des jeunes qui, à l'époque du départ des autres, n'étoient pas assez forts pour les suivre. Mais les premiers froids, la disette des insectes et des fruits mous ( car ces oiseaux sont aussi fructivores à défaut de leurs alimens favoris, ainsi que la plupart des autres insectivores), les déterminent à passer dans des climats plus chauds ; ils vont en Afrique. On les voit passer deux fois à Malle et dans les iles grecques de l'Archipel, « où ils arrivent, dit Sonnini , en même temps que les tourterelles ; et comme Tespèce du coucou est moins nombreuse , l'on n'en découvre ordinairement qu'un seul au milieu d'un vol de ces oiseaux, dont il semble être le chef; ce qui a donné occasion aux Grecs modernes île Tappeler irlgoiio krarAi, c'est-à-dire, conducteur de tourterelles. » Ce savant ajoute « qu'il est important d'observer que le coucou voyageur change presque toutes les habitudes naturelles que nous lui connoissons ; il n'est plus solitaire ; on le voit avec d'autres oiseaux de son espèce, et il voyage même, Qprame je viens de le dire, en nombreuse compagnie avec des oiseaux d'espèce différente. Dans cet exil prescrit par l'impérieux besoin de se nourrir, il ne ressent pas le désir de se repro- duire ; aussi n'y fait-il point entendre le chant d'amour que son nom exprime.» Il en est donc, dans cette espèce, comme dans le plus grand nombre des autres: l'amour seul la force 222 COU de s'isoler ; car Ton a vu ces oiseaux solitaires se rassembler, dans le courant de juillet, par petites troupes de dix à douze, jeunes et vieux; époque où leur chant cesse d'indiquer leur* désirs amoureux. Les coucous lorsqu'ils sont à terre ne marchent qu'en sau- tillant; mais ils s'y posent rarement, ce qu on doit attribuer à leurs pieds très-courts, et à leurs cuisses encore plus courtes; quand ils sont jeunes , ils ne font guère usage de leurs pieds pour marcher; ils se servent de leur bec pour se traîner sur le ventre , à peu près comme les perroquets s'en servent pour grimper ; et lorsqu'ils grimpent. Ion a remarqué que le doigt externe postérieur se dirigeoit en avant, mais qu'il servoit moins que les deux antérieurs ; dans leurs mouvemens pro- gressifs , ils agitent les ailes comme pour s'en aider. Le chant ordinaire du coucou est connu de tout le monde; il articule très-bien, et répèle fort souvent coucou^ coucou^ cou-coucou ^ ton cou cou. Ce chant appartient exclusivement au mâle , et il ne le fait entendre qu'au printemps, tantôt per- ché sur une branche sèche, et tantôt en volant; il l'inter- rompt quelquefois par un râlement sourd, comme s'il pro- nonçoit crou^ crou, d'une voix enrouée et en grasseyant; lors- que les mâles et les femelles se cherchent et se poursuivent, outre ces cris, il en jette quelquefois un autre assez sonore, quoiqu'un peu tremblé , composé de plusieurs notes , et sem-. blable à celui du pigeon. Ceux qui l'ont bien entendu l'ex- priment ainsi : go, go, guet, guel. L'on soupçonne que c'est celui de la femelle qui, lorsqu'elle est bien animée, a en- core un gloussement , glou , g/ou , quelle répète cmq à six fois d'une voix forte et assez claire , en volant d'un arbre à un autre ; ce cri ne seroil-il pas celui d'appel, ou plutôt d'agacerie vis-à-vis son mâle :' car dès que ce mâle l'entend, il s'approche d'elle avec ardeur, en répétant sou tou cou cou. Sur l'arrière-saison , les adultes sont bons à manger et très-gras; leur graisse se réunit particulièrement sous le cou, qui est le meilleur morceau de cette espèce de gibier; c'est à leur arrivée seulement que la façon de parler proverbiale, maigre comme un coucou, a sa juste application. On prétend aussi que le jeune pris dans le nid au moment qu'il se trouve asiez fort pour s'envoler , est un manger délicat et tendre ; les anciens en faisoient beaucoup de cas; les Italiens l'eslimént aussi : dans certains pays on ne mange ni jeunes ni vieux , ni maigres ni gras , parce qu'on les regarde comme des oiseaux incommodes et de mauvais augure; dans d'autres, au contraire, on les révère comme des oiseaux de bon augure, et comme des oracles que l'on consulte en plusieurs occasions. cou ,25 En médecine , on attribue au coucou et à ses petits une vertu propre pour guérir l'épilepsie , la pierre, les fièvres intermittentes et la colique : on en fait des bouillons qu'on fait prendre aux malades. On prétend que la fiente de cet oiseau, prise intérieurement, est un remède très - efficace contre la rage : on en fait infuser pendant la nuit un demi-gros ou un gros, dans un verre de vin tiède; on passe le tout le lendemain avec expression , et on en donne la cola- ture au malade. D'autres attribuent à sa graisse la propriété de remédier à la chute des cheveux , si on l'emploie en li- niment. Chasse aux Coûtons. — Lorsqu'on veut faire approcher nn coucou , il ne s'agit que de lui répondre en imitant son chant; il vient se poser sur un arbre à porice du chasseur qui doit se tenir caché, ou, s'il ne se pose pas, il passera à portée du fusil , et donnera la facilité de le tirer au vol. JJnppeau dont on se sert est fait de corne, ou d'os, ou d'i- voire, ou de bois; il y a à son extrémité un trou qui, étant bouché avec le doigt, doit baisser le son d'un ton plein, et par conséquent l'élever étant débouché. Qu'on se rappelle le cri du (îoucou , il ne chante que par tierce majeure ; ses tons sont ceux d'un fa dièse et d'un ré de la seconde octave d'une flûte d'amour ordinaire; tels doivent être, par consé- quent, les sons de l'appeau. Cet instrument n'est pas encore bien connu; mais il n'est pas, à beaucoup près, un des moins recommandables. V. sa figure sur la pi. 5 des Appeaux à sifflcty n." 9 de V /hiceptologic française. Le Coucou d'Andalousie. Voyez Grand Coucou ta- cheté. * Le Coucou arevareva, Cumlus iaitensis^ Lath. Le nom que j'ai conservé à cet oiseau, est celui qu'il porte à Otaïti ; mais on l'appelle iayarabbo dans les îles voisines. Il a le dessus du bec noirâtre , et le dessous plus pâle ; l'iris d'un jaune foible ; la tête et le dessus du corps bruns, avec des lâches longitudinales ferrugineuses sur la première partie ; des raies transversales et des marques de la môme teinte sur l'autre ; un trait blanc au-dessus des yeux, et un autre qui s'élève de la mandibule inférieure aux narines ; les pennes des ailes avec des taches couleur de rouille ; le menton , le milieu de la gorge et le bas-ventre d'un blanc pur; cette cou- leur est rayée longitudinalement de brun sur les côtés du cou, de la poitrine et du ventre. Ces raies sont fort larges sur ces deux derniers; une couleur de buffle pâle couvre les couvertures inférieures de la queue ; les supérieures sont de la teinte du dos , et s'étendent jusqu'au tiers de la longueur des pennes caudales; celles-ci ont neuf pouces de long, sont 324 COU traversées de nombreuses raies d'un brun ferrugineux , ter- minées de blanc et étagées ; les ailes , lorsqu'elles sont dans leur état de repos, atteignent presque le tiers de la queue ; les pieds sont verdâtres. Taille de la pie; longueur totale , dix-huit pouces ; bec, quatorze lignes. Ce coucou n'est qu'in- diqué dans VHist. mit. de Buffon. Le Coucou BARIOLÉ , Cuculus variegaiiis , Vieill. , est bleuâtre en dessous, depuis le bec jusqu'au bas- ventre , qui est blanc ; bariolé de brun et de blanc sur toutes les parties supérieures ; brun sur les pennes des ailes, qui ont des festons blancs sur les bords extérieurs ; varié de blanc et de brun sur la queue , qui est arrondie. Le jeune dif- fère en ce qu'.il a toutes les parties inférieures, jusqu'au bas- ventre , tachetées de brun sur un fond blanc sale. Il se trouve dans l'Australasie. Le Coucou DU Bengale. F. Toulou ferrugineux. Le Coucou BLEU DE L\ ChINE. V. PlESATSHIA. Le Coucou BLEU DE MADAGASCAR. Voy. CoULICOU TAIT- SOU. Le Coucou BLEUÂTRE , Cuculus cœriilescens, Vieill. , se trouve à la Nouvelle-Hollande. 11 est de la grosseur du cou- cou vert-doré; mais sa taille paroît plus svelte , ayant la queue plus longue. 11 a la tête , la gorge , le devant du cou , la poitrine et le ventre , d'un cendré bleuâtre ; le bas-ventre blanc ; le manteau et les couvertures des ailes d'un cendré rembruni ; la queue barrée de noir et de blanc ; le bec brun ; les pieds couleur de chair. La femelle , ou le jeune , est d'un gris-blanc sale où le pré- cédent est d'un cendré bleuâtre, et brun où il est d'un cendré rembruni ; la queue est rayée transversalement de brun et de blanc sale. Le Coucou BOUTS ALLICK, Cuculus scolopaceus , Lath., Edw., pi. 59. Longueur , i3 à i4 pouces ; plumage brun , plus foncé et tacheté d un brun plus clair sur les parties supérieures ; moins foncé ettacheté de blanc, d'orangé et de noir sur les par- ties inférieures; une rayure transversale est vers la pointe des pennes , et composée de taches roussâtres ; le bec et les pieds sonl jaunâtres; la queue étagée. Ce coucouhabite le Bengale. Ne seroit-ce pas une variété du coucou brun piqueté de TOUX Le Coucou BRUN ET JAUNE A VENTRE RAYÉ , Cuculus ra- diatus , Lath. Sonnerai est le premier qui ait fait connoîlre ce couco 1 de 1 île de Panay. Il a le dessus de la tête d'un gris noiîàtre ; les côtés et la gorge couleur de lie de vin ; ie dos et les ailes dua brun-noir terne ; le dessous des pennes des ailes marqué de taches blanches ; la queue noire , rayée cou ,35 et terminée de blanc ; le ventre et la poitrine d'un jaune clair, rayé de noir ; 1 iris orangé pâle ; le bec noir; les pieds rous- sâtres. Taille de notre coucou. Le Coucou BRUN PIQUETÉ DE ROUX , Cuculus punrtatiis ^ Lath. , pi. enl. , n.° 771 , est de la grosseur du pigeon romain. Il a la tête, le dessus du corps, les plumes scapulaires et les couvertures du dessus des ailes d'un brun noirâtre varié de taches et de raies rousses ; mais les couvertures supérieures de la queue , les pennes et celles des ailes sont rayées trans- versalement de la môme teinte; la gorge et tout le dessous du corps ont de petites raies transversales noirâtres sur un fond roux ; une bande rousse part de l'origine de la mandibule in- férieure , passe au-dessous des yeux et s'étend jusqu'aux oreilles ; le bec est de couleur de corne ; les pieds sont d'un gris-brun , et les ongles noirâtres ; queue étagée. Longueur totale , un pied cinq pouces. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle a le dessus de la tête et du cou moins tacheté , et le dessous du corps d'un roux clair. Celle espèce est répandue dans l'Inde jusqu'aux Phi- lippines. Le Coucou BRUN RAYÉ , A CROUPION ROUSSÀTRE , e»t la femelle du coucou proprement dit. V, cet article. Le Coucou BRUN VARIÉ DE NOIR. Voyez Coucou AREVA- REVA. Le Coucou BRUN VARIÉ DE ROUX. V. CoULICOU CHOCHI. Le Coucou DU Cap de Bonne-Espérance , Cumlus ca- pensis^ Lath. , pi. enl. , n." Sgo. Montbeillard rapporte ce coucou à l'espèce européenne , comme variété de climat , vu qu'il a avec elle de l'analogie dans ses proportions , dans les raies transversales du dessous du corps , et dans sa taille , qui cependant est un peu plus petite. M. Cuvier est aussi de ce sentiment; mais Latham et Gmelin le donnent comme une espèce particulière , et M. Levaillant qui en a publié la figure pi. 206 des Oiseaux d'Afrique , l'a isolé sous le nom de coucou solitaire^ et nous assure que l'individu figuré sur la planche en- luminée , est un jeune oiseau. V. Coucou solitaire. Montbeillard fait mt»ntion d'une autre variété , qui se trouve dans le royaume de Loango en Afrique. Il est un peu plus gros que le nôtre , mais peint des mêmes couleurs : il en diffère principalement, en ce qu'il donne à sonchant un autre ton; car il dit coucou comme celui d'Europe. Le mâle com- mence par entonner la gamme , et chante seul les trois pre- mières notes ; ensuite la femelle l'accompagne à Tunisson pour le reste de l'octave ; elle diffère en cela de la femelle de notre coucou , qui ne chante point comme son mâle , et qui chante beaucoup moin$. vui. i5 326 C O U Le Coucou DE LA Caroline. Voyez Coulicou a ailes ROUSSES. Le Coucou de Cayenne. Voyez Coulicou piaye. Le Coucou cendré , Cuculus dnereus , Vieill., habite dans la Nouvelle-Hollande. Tout son plumage est d'un gris cen- dré , plus foncé en dessus , et se dégradant en dessous , de- puis le bec jusqu'à la queue, au point que les plumes de l'anus sont presque blanches ; les pennes des ailes sont , à l'inté- rieur , bordées par une dentelure blanche , et celles de la queue bordées de même sur les deux côtés ; cette queue est étagée ; le bec est brun ; les pieds sont gris. Longueur totale , onze pouces. De la collection de M. Bâillon. Le Coucou cendrillard n'est point une espèce particu- lière; c'est la femelle du Coulicou a ailes rousses. Le Coucou A COLLIER BLANC. Voyez Coucou huppé a col- lier. Le Coucou cornu. Voyez Coulicou cornu. Le Coucou cou A. Voyez Coulicou cou a. Le Coucou COUKEEL , Cuculus onentalis^ Lath. , pi. enl., n.° 274- Montbeillard a réuni, sous ce nom , trois coucous des Indes, dont celui-ci est le plus grand ; sa taille est celle du pigeon, et sa longueur de seize pouces ; tout son plumage est d'un noir brillant, changeant en vert et en violet ; le bec et les pieds sont gris. Cet oiseau est décrit par Brissou sous le nom de coucou noir des Indes. Le second est de la grosseur de notre coucou, et a qua- torze pouces de longueur ; le bec noir à la base , et jaune à la pointe ; tout son plumage d'un noirâtre tirant au bleu. Il porte ordinairement sa queue épanouie. Le troisième ( le coucou noir du Bengale de Brisson ) est de la grosseur du merle , et a neuf pouces de longueur ; tout sou corps est couvert de plumes d'un noir brillant , changeant en vert^ violet, bleu et pourpre, à l'exception du côté inté- rieur et du dessous des pennes alaires ; il a le bec d'un orangé vif; les pieds d'un brun rougeâtre ; les ongles noirâtres. C'est à cet oiseau qu'appartient proprement le nom de coukeel , qu'il porte au Bengale , et que Montbeillard a généralisé aux deux autres. La disproportion de grandeur entre cet oi- seau et les deux premiers , ne permet pas de les regarder comme des variétés , ainsi que l'a fait Montbeillard, d'après leurs couleurs. Brisson a donc eu raison de faire du premier et du dernier deux espèces distinctes. Le Coucou criard , Cuculus clamosus , Lath. ; Le plu- mage de cet oiseau n'a rien de remarquable ; il est entiè- rement d'un brun noirâtre. On le trouve dans l'intérieur de l'Afrique , où il est connu des Européens sous le nom de C O U 2^7 criard^ parce qu'il ne cesse de répéter, pendant des lieures entières, des cris diversement accentués, que l'on entend à une très-grande distance. Le coucou criard de M. Levaillant , pi. 204 et 2o5 des Oiseaux d'Afrique , me paroit appartenir à la même espèce , quoiqu'il soit d'un noir glacé de bleuâtre. Les pennes de sa queue sont bordées de blanc à l'extrémité ; les pennes pri- maires , d'un noir rembruni vers le bout ; le bec est noir ; les pieds sont jaunâtres. La femelle a toutes les parties inférieure; d'un noir lavé, bordé de roux. Le jeune mâle est barré de roux sur le dessous du corps , et il est d'un brun-noir où l'adulte est noir , avec la queue bordée de brun roussâtrc. ii a le bec brun et les pieds jaunâtres. Taille un peu inférieure à celle de notre coucou. Le Coucou CUIL, CiiaiUishonoratus ^ Latb. , pi. enl., n.° 294. C'est ainsi que les habitans du Malabar appellent ce coucou. Il a la tête et le dessus du corps, les scapulaires et les cou- vertures des ailes d'un cendré noirâtre ; chaque plume est régulièrement terminée de deux taches blanches ; celles An croupion et des couvertures supérieures de la queue n'en ont qu'une; le dessous du corps estblanc, etrayé transversalement: de cendré ; les pennes des ailes sont de cette teinte, et celles de la queue noirâtres :toutes sont marquées de bandes transversa- les blanches; l'iris est orangé clair ; le bec et les pieds sont dun cendré peu foncé; grosseur un peif moindre que celle du cou- cou ordinaire; longueurtotale, onze pouces et demi; bec, onze lignes ; queue , cinq pouces et demi , composée de dix pennes étagées. Cet oiseau, qui doit son nom à la mélodie et à l'éten- due de sa voix, est en vénération dans la presqu'île de l'Inde; sa chair noirâtre, délicate et agréable au goût, est recherchée des Indiens, peu scrupuleux, mais assez riches pour pouvoir payer un cuil, qui toujours se vend fort cher : de là le pro- verbe indien : C'eslun grand bien de manger le cuil , nmis un grand péché de le faire tuer. {Essais philosophiques sicr les mœurs de divers animauv étrangers.^ L'on distingue dans l'Inde deux ou trois espèces de cuils ; les uns presque aussi gros que des geais; les autres plus petits : tous habitent de préférence les lieux peu fréquentés et couverts de bois ; rarement seuls , presque tou- jours en très-petites troupes, ils volent par bonds , ou en pla- nant, mais à de courtes distances. Les insectes sont leur nour- riture ordinaire. , Le Coucou CUIVRÉ, Cuculus cupreiis ^ ï^ath. Ce superbe oiseau est à peu près de la grosseur de Valoueile ; mais sa taille est plus allongée et plus svelle. Un vert brillant à re- flets dor et d'un rouge cuivré règne sur la tête et le dessus du corps; toutes les plumes ont leur extrémité arrondie et sont 228 cou rangées les unes sur les autres comme des écailles ; un bean jaune jonquille colore le ventre et les cuisses ; la queue est foiblement étagée , et les deux pennes extérieures de chaque côté ont à leur extrémité une tache triangulaire blanche; le bec et les pieds sont noirs. L'on suppose que ce coucou habite TAfrique ; il a , il est vrai , beaucoup d'analogie avec le coucou doré ; mais il en diffère par ses nuances , surtout celles du ventre ; et de plus, par sa queue plus longue à proportion. Le Coucou DE Saiî^t-Domiisgue est la femelle du Couli- COU A AILES ROUSSES. V. Ce mOt. * Le Coucou ÉCLATANT , Cuculus plagosus , Lath. Ce cou- cou de la Nouvelle-Hollande a le dessus du corps d'un roux pourpré , et le dessous d'un blanc sale , relevé par des lignes étroites brunes à reflets dorés ; cette même couleur et aussi éclatante , forme sur la queue des raies transversales; le bec est pointu et noirâtre ; la langue aiguë, et aussi longue que les mandibules ; l'iris bleu ; les pieds sont bruns. Le Coucou EDOUO, Cuculus serratus, Lath..; pi. 207 et 308 ( mâle et femelle ) des Oiseaux d'Afrique. Le niâle est décrit dans Buffon, édition de Sonnini , sous la dénomination de coucou à plaques dentelées aux ailes, et figuré sur la pi. 3 des fascic. de Sparmann. La femelle, que Buffon appelle Jacobin huppé de Coromfl«c?e/, est représentée .sur la pi. enl., n.» 272. Celle-ci est le cucidus melunoleucos de Latham. Cette espèce se trouve au Cap de Bonne-Espérance et dans les Grandes- Indes. A l'exception des quatre ou cinq premières pennes des ailes , qui sont blanches à la base , tout le reste du plu- mage est d un noir brillant; le bec et les pieds sont de la même couleur. Longueur totale, douze pouces environ. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle esl blanche en dessous et à l'extrémité de la queue. Le jeune a la gorge cl ie devant du cou d'un blanc sale; le reste d?s parties in- férieures grisâtre ; la queue terminée par du blanc roussâtre ; enfin , il est d un bnm-noir, où le mâle adulte est d'un noir pur. Le Coucou FAISAIS. V. Toulou faisan. * Le Coucou (grand) tacheté, Cuculus glandarius, Lath., pi. 57 des Oiseaux d'Edwards. Une huppe soyeuse , d'un gris bleuâtre, que l'oiseau relève à volonté, mais qui, dans son état de repos, reste'couchée sur la tête, esl l'ornement qui dislingue ce coucoii. Le pavs qu'il habite de préférence est inconnu; il est présumable que c'est l'Afrique, puisque ce- lui-ci, le seul que Ton connoisse, a été tué sur las rochers de Gibraltar. Il a sur les yeux un bandeau noir, plus étroit G o r 229 à ses cxlrémilcs que dans son milieu, qui part des coins de la bouche, et s'étend vers l'occiput; un brun foncé cou- vre les parties supérieures du corps; quelques petites taches blanches et d'un cendré très-clair sont parsemées sur les scapulaires, les couvertures du dessus des ailes et du des- sus de la queue ; un brun roussâtre assez vif teint la gorge, vers le bas , les côtés du cou et la poitrine; les parties postérieures sont de la même couleur , mais plus obs- cure ; les pennes des ailes et celles de la queue ont une teinte noirâtre en dessus, et sont cendrées en dessous; les secondaires ont à leur extrémité une petite tache d'un cen- dré très-clair; toutes les pennes latérales de la queue sont terminées de blanc, et cette couleur occupe d'autant plus d'espace que la plume est plus extérieure; le bec et les pieds sont noirg; la queue est étagée ; longueur et grosseur de la pie. Le Coucou GRIS bronzé, CucuÎus orreus ^ Vieill. pi. 2i5 des Oiseaux d'Afrique. Getteespèce,qu a fait connoîtrc M. Levail- lant, se trouve à Malimbe sur la côte d'Afrique. Elle est de la taille du coucou d'Europe. Elle a le bec d'un jaune citron; les parties supérieures d'un vert bronzé brillant; les ailes et la queue à reflets bleus , verts et gris ; le dessous du corps gris, à reflets verts, plus foncés sur ses parties les plus infé- rieures; les pieds noirs. Le Coucou A GROS-BEC, Gueulas crassirosiris , Vieill., pi. 214. des Oiseaux à^ Afrique. Taille du coucou d'Europe ; plumage d'un noir-bleu, à reflets sur le dos, les ailes et la queue; pieds d'un brun Jaunâtre; bec d'un jaune-vert. La femelle est d'un noir-brun sur le devant du cou et sur les partiespos- térieures. Il se trouve en Afrique. Le Coucou nuppÉ du Brésil. V. Guira cantara et l'ar- ticle Aki. Le Coucou uuppÉ a collier, Cuculus collaris , Vieill.; Cu- culus coromandus, Lath., pi. enl., n." ay^? ^g- 2 (jeime); pi. 2i3 des Oiseaux d'Afrique (uivilc), a toutes les parties supérieures noirâtres; une huppe longue, composée de plu- mes larges et à barbes roides et seri'ées; vm collier blanc sur le dessus du cou; une petite tache ronde et grise derrière l'œil; la gorge noirâtre dans des individus, d'un roux ardent, ainsi que le devant du cou, chez d'autres; le reste des parties inférieures blanc; les plumes des jambes noirâtres; les plu- mes scapulaires et les couvertures moyennes des ailes noi- râtres dans le milieu et bordées de roux; les grandes cou- vertures et les pennes ^primaires rousses, les secondaires, .seulement, bordées de cette couleur; la queue très-longue; noirâtre et ctagce; J'iris jaunâtre; le bec d'uu cendré fonce =3o ' COU et les pieds <î'un cendré cialr; longueur totale , douze pouces trois lignes, dont la queue en tient six et demi. On le trouve sur la côte de Coromandel. La femelle a la gorge blanche et les ailes d'un roux foible. Le Coucou HUPPÉ DE LA CÔTE DE CoROMANDEL. V. Cou- LICOU EDOLIO. Le Coucou HUPPÉ de Guinée. V. Touraco. Le Coucou HUPPÉ de Madagascar. V. Coulicou coua. Le Coucou indicateur. F. Indicateur. Le Coucou jacobin huppé de Coromandel, pi. enl. 872, est la femelle du Coulicou edolio. Le Coucou de la Jamaïque. F. Tacco. Le Coucou Klaas, Cuculus Klaasii^ \ieill., pi. 212 des Oiseaux d Afrique ^ est de la taille du coucou vert- doré ^ avec lequel il a de l'analogie dans le pluntage; mais M. Levaillant le présente comme une espèce distincte. 11 est d'un vert cui- vreux brillant, sans mélange de blanc, sur la tcte et sur toutes les parties supérieures; les sourcils sont blancs; les pennes des ailes d'un vert bronzé en dessus, noirâtres et ta- chetées de blanc en dessous; cette dernière couleur est pure sur toutes les parties inférieures ; les pennes intermédiaires de la queue sont d'un vert sablé d'un rouge âtre de cuivre de rosette, et terminées par une tache oblongue cuivreuse; les trois latérales de chaque côté sont bordées de cette même teinte , blanches en dedans, avec des lignes noirâtres et trans- versales; le bec et les pieds noirs. On le trouve en Afrique. Le Coucou A LONG BEC DE LA JAMAÏQUE. F. TaCCO, Le Coucou A LONGS BRINS. F. Drongo, Le Coucou DE Madagascar. F. Toulou. Le Coucou ( GR/VSD ) DE Madagascar. Foyez youROu- DRIOU. Le Coucou DU Malabar. F. Coucou cuil. Le Coucou DU Mexique. F. Coulicou quapactol. Le Coucou MOROC ou Maroc, Cuculus melissophonus, Vieill.; Cuculus ahyssinicus ^ Lath. , pi. en couleur des Oiseaux d'Egypte et de la Syrie. Cet oiseau, que M. Savigny m'a commu- niqué , ressemble tellement au bec cuckow on moroc, dé- crit et figuré dans l'Appendix du Voyage de Bruce , que je puis assurer qu'ils sont l'un et l'autre de la même espèce. Cependant il en seroit autrement, si, comme le dit ce voyageur, son bec cuckoiv n'avoit que trois doigts; mais c'est, de sa part, une méprise; et Latham en a fait une autre, en ne lui donnant que sept pouces de longueur, mesure qu'il a prise , sans doute , sur la figure qui le réduit de moitié ; car, dans la nature, l'oiseau a quatorze pouces et demi. Enfin, les foibles différences qu'on remarque dans le plu- C O U ,3i mage de ces deux individus ne sont nullement spécifiques, et me paroissent provenir d'un âge plus ou moins avancé cliez l'un que chez l'autre. Selon Bruce, le moroc a les formes et la grosseur de notre coucou; la langup très-flexi- ble, très-pointue et susceptible de sortir du bec jusqu'à la moitié; assertion que je crois exagérée, mais que je ne puis combattre, puisque l'individu que j'ai sous les yeux est privé de sa langue; les sourcils et la prunelle sont noirs; l'iris est d'un rouge-brun; le devant du cou jaune; cette couleur paroît plus foncée sur les côtés que dans son milieu , dont le fond est blanc; le jaune des cotés s'étend jusque sur le bord de l'aile; toute la gorge et le ventre, jusque sous la queue, sont d'un blanc sale; celle-ci et les couvertures des ailes sont terminées de blanc ; mais cette couleur est plus claire sur les ailes et prend plus d'étendue à mesure que les plumes sont plus longues ; la queue est composée de douze longues plumes ( de dix dans l'individu que j'ai eri nature ) , dont les plus longues sont dans le milieu et pla- cées tout près les unes des autres , de manière que la queue a partout la même longueur (ce qui me paroît con- tradictoire, puisque ce voyageur dit que les intermédiaires sont les plus longues); les cuisses sont couvertes de plu- mes de la même couleur que celles du ventre ; les jambes et les pieds sont noirs; les ongles durs et crochus. L'individu que je décris d'après nature, a quatorze pouces six lignes de longueur, dont la queue en tient sept et demi; ie bec brun en dessus, jaunâtre en dessous; la tête et la nuque noirâtres; le dessus du corps et des ailes brun, avec des mouchetures blanches à l'extrémité de quelques plumes ; cette couleur termine aussi l'aile bâtarde et toutes les pennes, dont les primaires sont rousses à l'extérieur, et les secon- daires pareilles au dos; les pennes de la queue sont d'une nuance plus sombre, et terminées de même; les latérales un peu plus courtes que les intermédiaires ; la gorge et toutes les parties postérieures sont d'un blanc foiblement lavé de jaune. . Ce coucou, dit Bruce, poursuit les abeilles, autant par vengeance , ou par plaisir , que pour en faire sa pâture ; car il en couvre souvent la terre et les tue sans les manger, et ce passe-temps dure toute la journée; il fait beaucoup de bruit avec son bec en écrasant les abeilles. On l'appelle moroc ou viaroc ^ nom que l'on croit venir de mar^ miel. Bruce semble vouloir rapprocher de son coucou celui dont parle le jésuite Jérôme Lobo, et auquel il attribue un ins- tinct pour découvrir le miel. Ce jésuite dit que quand cet oiseau a fait cette découverte, il s'en va sur le grand chc- a32 COU min, où, sitôt qu'il paroît un voyageur, il bat des ailes, il chante, et, par toutes sortes de raouvemens, Tinvite à le suivre, puis, volant d'arbre en arbre, il le conduit jusqu'à la ruche, auprès de laquelle il fait entendre les sons les plus mélodieux. C'est bien l'histoire, surchargée de faits fabu- leux , du coucou indicaleur. Le Coucou NOIR DU Bengale. V. Coucou coukeel. * Le Coucou NOIR et blanc , Cuculus pisanus , Lath. En 1739, deux oiseaux de cette espèce se fixèrent aux environs de Pise, et y firent leur nid. La femelle pondit quatre œufs, le» couva, et les fit éclore. On n'avoit jamais vu cette espèce auparavant, et on ne l'a jamais remarquée depuis. Ces oi- seaux ont la tête noire , ornée d'une huppe de même couleur qui se couche en arrière ; tout le dessus du corps noir et blanc ainsi que les couvertures supérieures des ailes ; les grandes pennes rousses, terminées de blanc; celles de la queue noirâtres, terminées de roux clair; la gorge et la poi- trine rousses ; les couvertures inférieures de la queue roussâ- tres; le reste du dessous du corps blanc, ainsi que les plumes du bas de la jambe, qui descendent sur le tarse; le bec d'un brun vcrdâtre: les pieds verts. Ce coucou paroît un peu plus gros que le nôtre; il a les ailes plus longues , et la queue plus étagée que le grand cou- cou tacheté^ avec lequel il a d'ailleurs assez de rapports. Le Coucou NOIR de Cayenne. V. Monase. Le Coucou noir (petit) de Cayenne. V. Monase. Le Coucou NOIR HUPPÉ, Cuculus aUr^ Lath. V. Coucou EDOLIO. Le Coucou NOIR des Indes. V. Coucou coukeel. Le Coucou des palétuviers. V. Coulicou des palétu- viers. Le Coucou DE paradis. V. Drongo. Le Coucou PERLÉ, Cuculus perlaius ^ Vieill., a, dans son plumage, des rapports avec lé cuculus punrfalus] mais tou- tes ses proportions et dimensions sont plus petites. Il est roux en dessous, avec quehjues taches brunes longitudinales; brun en dessus, avec des mouchetures, lesquelles sont oblon- gucs sur le sommet de la tête, rondes sur la nuque et le manteau ; la queue est tachetée de brun et de gris blanchâ- tre ; le bec couleur de corne ; taille inférieure à celle du coucou d'Europe. Le Coucou DE Cayenne. F. Petit Coulicou. * Le Coucou (petit) des Indes, Cuculus Sonneratii , Lath. Sonnerai a observé cette espèce dans l'Inde. Sa taille est colle du merle , mais elle est moins épaisse et plus allongée. Il alarête,le dessus du corps d'un rouge-brun, rayé transver- cou ,35 salement de noir; ia queue, qui est de même, a de plus quelques taches noires irrégulières le long de la tige des pennes; le dessous du cou et du corps est blanc, avec des raies transversales noires; l'iris, le bec et les pieds sont jaunes. * Le Coucou (petit) a tête grise et ventre jaxjne, Cuculus flams^ Lath. , pi. enl., n." 8i4» se trouve à l'île Pannay , et est décrit dans le deuxième Voyage de Sonne- rat. Le dessus de la tête et la gorge sont d'un gris clair; le dessus du cou, le dos et les ailes de couleur de terre d'om- bre; le ventre, les jambes et les couvertures inférieures de la queue d'une jaune pâle, teinté de roux; la queue est noire et rayée de blanc; les pieds sont d'un jaune pâle, ainsi que le bec, qui est noirâtre à la pointe. Ce coucou, de la gros- seur du merle, a le corps plus allongé, huit pouces et quel- ques lignes de longueur totale, et la queue étagée. Le Coucou DES Philippines. V. Toulou. Le Coucou piaye. V. Coulicou piaye. Le Coucou a plaques deistelées aux ailes. V. Cou- cou EDOLIO MALE. * Le Coucou poopo-arowro, Cuculus luriJus , pi. aS du Synopsis de Latham. Tel est le nom que les naturels de la Nouvelle-Zélande ont Imposé à ce bel oiseau, qui a quel- ques traits de conformité avec le coucou vert-doré et blanc. Sa taille est celle d'une petite grive, et sa longueur de six pouces et demi; il a le bec bleuâtre; l'iris couleur de noi- sette; le dessus du corps et de la tête vert à reflets dorés irès-brillans; le dessous blanc et moucheté transversalement de brun et d'or; les couvertures inférieures de la queue to- talement blanches; les pennes et celles des ailes d'un bruu obscur; la queue courte et excédant de très-peu les ailes pliées; les pieds sont pareils au bec. Le Coucou a queue en éventail , Cuculus flabelliformis^ Lath., pi, 126, 2.« Suppl. to gêner. Synop. Parmi les couçoug de la Nouvelle-Hollande, celui-ci doit tenir une place dis- tinguée, d'après la largeur, la longueur et la beauté de sa queue. Un noir foncé couvre la tête , le cou , les autres parties supérieures du corps, les ailes, et forme un croissant sur la poitrine, dont les côtés ainsi que la gorge et les joues sont ferrugineux et dont le milieu ainsi que le ventre sont d'un jaune d'ocre pâle ; la queue est très-étagée et compo- sée de douze pennes noires, qui , à l'exception de deux in- termédiaires, sont sur le côté intérieur rayées transversa- lement de noir et de blanc; le bec est noir, et les pieds sont jaunes; grosseur de la grive; longueur, un peu plus 234 cou de neuf pouces. Nota. Ce n'est que d'après la ligure que j'indi- que douze pennes caudales. Le Coucou ROUGE. C'est, dans l'Orléanais, le nom de i' Engoulevent. Le Coucou ROUGE HUPPÉ DU Brésil. V. COUROUCOU A VENTRE ROUGE. Le Coucou ROUGEATRE TACHETÉ DE BLANC ET DE NOIR. V. TOULOU FERRUGINEUX. Le Coucou roussAtre , Cuculus mfulus , VielU. , a toutes les parties supérieures variées de brun et de roussâtre , la ?;orge et la poitrine de cette dernière teinte et piquetées de blanchâtre; le ventre de deux gris, l'un presque blanc et l'au- tre foncé ; les rémiges cendrées , ainsi que les rectrlces ; mais celte couleur tire au noirâtre sur celles-ci, et leur bord in- cline auroussàlre; le bec noir ; les pieds gris. Longueur totale , neuf pouces, dont la queue, qui est arrondie, en prend quatre et demi. Grosseur à peu près de Yindicateur. Il se trouve à la Nouvelle-Hollande , et sa dépouille fait partie du cabinet de M. Bâillon. Le Coucou roux et brun, Cuculus pyrrophanus , Vieill. , se trouve à la Nouvelle-Hollande. Il a toutes les parties in- férieures rousses ; la tête d'un cendré bleuâtre ; le manteau , les ailes et les pennes de la queue de couleur brune ; celles- ci terminées par une tache blanche ; le bec noirâtre. La fe- melle ou le jeune a la tête et le haut de la gorge d'un cendré bleuâtre plus pâle et plus clair ; les pennes de la queue tache- tées de blanc sur les bords; le bec noirâtre ; tes pieds couleur de chair. Longueur, huit pouces environ : taille plus épaisse que celle du coucou hleuâire. Le Coucou rufalbin. V. Toulou rufalbin. Le Coucou de Saint-Domingue. V. Coulicou cendril- lard. Le Coucou du Sénégal. V. Toulou rufalbin. Le Coucou solitaire , Cuculus solltarius , Vieill. , pi. 206 des Oiseaux d'Afrique. Ce coucou, dont on doit la connois- sance à M. Levaillant, a une taille un peu inférieure à celle du coucou d'Europe ; la tête , le dessus du cou et toutes les parties supérieures d'un noir-brun , glacé de gris ; les pennes de la queue terminées de blanc , et les latérales , avec des taches de la même couleur le long de leurs tiges; les grandes pennes des ailes d'un brun plus foncé que le dos ; la gorge d'un roux folble ; le devant du cou roussâlre et onde de brun ; la poitrine et le venlre traversés par des bandes d'un brun noir sur un fond roux rembruni ; les parties postérieures d'un roussâtre uniforme ; le bec brun, et jaunâtre à la base de sa partie inférieure ; les paupières jaunes. La femelle a le dessus cou a35 du corps roux, avec des bandes brunes. Le jeune est en dessus d'un brun très -roux ; le dessous d'un roux clair , el rayé eii travers d'un roux plus foncé. Ce jeune oiseau est le coucou du Cap de Bonne-Espérance , de la pi. enl. Sgo de Buffon. Le Coucou TACHETÉ DU Bengale. F. Coucou bouts allick. Le Coucou tacheté de Cayenne. F. Coulicou brun va- rié DE ROUX. Le Coucou tacheté de la Chine. F. Coulicou tacheté de la Chine. Le Coucou tacheté de l'île Panay , Curulm panayanuslf Lath., pi. 78 du deuxième Voyage de Sonnerat.Monlbeillard donne cet oiseau pour une variété du coucou brun piqueté de roux. Latham me paroît fondé à le présenter comme une esr pèce distincte, puisqu'il a les pennes de la queue égales, tandis qu'elles sont étagées cbez l'autre. Cet oiseau , plus gros que noiie coucou , a le bec noir, l'iris jaune, la tcte et le dessus du corps d'un brun foncé , tacheté d'un roux jaune ; les taches sont oblongues sur la tête , rondes sur le cou, le dos , les couvertures des ailes , et forment des lignes mélan- gées de points blancs sur les pennes -, la gorge noire et tache- tée comme le dos ; la poitiine et le ventre d'un roux pâle , traversés de lignes noirâtres ; la queue d'un jaune roux, rayée de noir ; les pieds de couleur de plomb , et le bec noir. Le Coucou tacheté des Indes. F. Coucou brun piqueté DE roux. Le Coucou TACHETÉ DE Malabar. F. Coucou cuil. Le Coucou tacheté de Mindanao. F. Coucou varié de MiNDANAO. Le Coucou TACHIROU, pi. ix^ des oiseaux d'' Afrique. Foyez Coucou cuiL et Coucou varié de Mindanao. Le jeune est, selon M. Levaillant , d'un roux clair, oà le vieiix est blanc , et d'im vert rembruni où celui-ci est vert. Le Coucou TAIT-SOU. F. le genre Coulicou. Le Coucou ténébreux , Cuculus tenebrosus , Pallas. Ce sa- vant voyageur a observé , dans ses voyages en Russie et au nord de l'Asie , un coucou auquel il a imposé la dénomination de tenebrosus. Cet oiseau du nord de l'ancien continent peut-il être le même que le coucou noir de Cayenne , qui n'habite que l'Amérique méridionale, comme le donne à entendre Cmelin, en le plaçant dans sa nomenclature ? Je ne le crois pas. * Le Coucou a tète bleue, Cuculus cyanocephalus ^ Lath. Un bleu foncé inclinant au noir couvre le dessus de la tête jusqu'aux yeux , les côtés el le bas du cou de cet oiseau de laNouvellé-Hollande;le brun pâle, qui domine sur les autres parties supérieures , est parsemé de points blancs sur le dos, el est indiqué sur les ailes et la queue par des raies étroites 236 COU et transversales; une bande noirâtre raye transversalement le dessous du corps, dont le fond est blanc ; celte dernière cou- leur prend un ton orangé sur la gorge et le devant du cou; la queue est assez longue et très-peu étagée ; le bec bleuâtre ainsi que les pieds , q»ii sont très-ccaiileux. Latham fait mention d'un autre coucou que Ton a vu avec le précédent , et que l'on soupçonne n'être qu'une variété de sexe ; il est de la même taille , et diffère en ce qu'un noir brillant est répandu sur son plumage. * Le Coucou A TÈTE GRISE , Curidus poliocephalus , Lath. Têteetcougris ; poitrine et ventre blancs et rayés transversa- lement de gris pâle ; ailes d'un cendré foncé ; queue traver- sée de bandes noirâtres sur un fond blanc; pieds d'un brun pâle. Il se trouve dans l'Inde. Le Coucou A TROIS DOIGTS ou le MoROC , Cuculus ahyssi- nicus , Lath. Bruce , qui le premier a décrit cet oiseau, ayant dit qu'il n'avoit que trois doigts, il en est résulté une espèce anomale qui n'existe point dans la nature , puisqu'il en a quatre. Latham en répétant cette méprise, en a ajouté une autre qui contribue encore à faire méconnoitre ce coucou, en disant qu'il n'a que sept pouces /'e c/e ecii/'/afe . 4- Coifleitvre f>oi(/a cou 2&5 rîtable c.iuse de ces sifflemens , et j'invite ceux qui sont à portée de les entendre, à la chercher. La Couleuvre lisse , Coluber austriacus ^ a cent soixante- douze plaques abdominales, quarante-six paires de caudales. Son corps est d'un gris roussâtre , luisant en dessus , avec cinq lignes derrière les yeux, une bande derrière la tête , et deux rangs de taches alternes le long du dos , brunes ou noi- râtres. Elle se trouve dans presque toute l'Europe , dans les bois et les lieux montagneux. Elle ressemble au premier coup d'œil à la couleuvre à collier; mais ses écailles lisses , et son défaut de taches jaunes , l'en séparent à l'examen. Elle n'est pas rare aux environs de Paris, où je l'ai observée un des premiers. C'est la couleuvre ferrugineuse de Sparmann , la chatoyante de Razoumowki. La Couleuvre provençale a cent quarante-huit plaques abdominales, et cinquante paires de demi-plaques caudales ; le corps gris pâle , taché de gris foncé. On la trouve dans les parties méridionales de la France. Elle parvient à peine à sept pouces de long. La Couleuvre tétragotse a cent vingt-six plaques abdo- minales ; quarante-quatre paires de caudales ; le corps té- tragone , très-lisse et fort luisant; le dos d'un gris verdâtre ou cendré , avec une ligne de points noirs au milieu ; les côtés d'un gris roussâtre ; le dessous jaunâtre, avec une ligne de points noirs de chaque côlé. Elle se trouve en France, à ce que croit Latreille , qui , le premier, l'a fait connoître dans son Tableau des Reptiles indigènes. La Couleuvre bande noire, Coluher Esrulupii, Linn. , a cent soixante-seize plaques abdominales, quarante-deux pai- res de caudales; le dessus du corps pâle , avec des fascies et des anneaux noirs ; une bande noijre entre les yeux. Elle se trouve dans l'Lide : Molina dit qu'elle se rencontre aussi fré- quemment au Chili ; ce qui est pour le moins très-douteux. La Couleuvre molure a deux cent cinquante plaques abdominales, soixante paires de caudales; le dessus du corps d'un roux blanchâtre , avec une rangée longitudinale de grandes taches rousses bordées de brun. Elle se trouve dans les Indes, se rapproche du boa selon Lacépède, qui Ta figurée dans son Histoire des Serpens. V. pi. B. 36, où elle Test aussi. J'avois rapporté à cette espèce une couleuvre trouvée en Caroline; mais Lacépède l'ayant examinée, lamienne se trouve faire une espèce nouvelle , que Latreille a appelée Couleu- vre CANNELEE , et quil a figurée ainsi que l'autre dans son Histoire naturelle des Reptiles., faisant suite au Buffqp , édition de DeteiTille. Voy. pi. B. 33 , où eUe l'est également. C'est oG6 COU rSÎÉTÉRODON de Palisot Beaiivois. On la redoale Leajticoup en Caroline ; mais c'est parce qu'on la confond avec le Cro- tale MILLET qui est si dangereux, et auquel elle ressemble. La Couleuvre BOïG A, Coluhev altœiula, a cent soixante-six plaques abdominales , quatre-vingt-huit paires de caudales ; le corps bleu, avec des raies d'un jaune doré longitudinales; une bande blanche le long de la mâchoire supérieure. Voyez pi. B. 33. Cette espèce vient d'Amboine. Elle acquiert trois pieds de long sur un diamètre de quelques lignes. Ses riches cou- leurs sont très-agréablement disposées. Elle est très-vive dans ses mouvemens , grimpe facilement sur les arbres, et se nourrit des oiseaux qu'elle y prend «t qu'elle attire par une espèce de sifflement. Elle est aussi douce que belle. Les ha- bitans du pays jouent avec elle, l'entortillent autour de leurs bras , sans qu'elle cherche à les mordre. La Couleuvre nasique, Coluhermycterizans, a cent soixante- treize plaques abdominales, cent cinquante-sept paires de caudales; le corps très-mince, verdâtre , rayé de blanc, et le nez retroussé. Elle habite l'Amérique. Elle a près de cinq pieds de long sur cinq à six lignes de diamètre. J'ai trouvé en Caroline la couleuvre figurée dans le second volume de Ca- tesby , pi. 4/ 1 qui a été rapportée à cette espèce ; mais j'ai lieu de croire qu'elle n'est pas la même que celle d« Muséum AduJphi Frederid , tab. 5, n." y, et tab. 19, fig. 2. Elle n'a ni le museau allongé, ni la tête anguleuse. C'est un reptile des plus élégans et des plus doux. Sa belle couleur vert clair, sa grande longueur et l'agilité de ses mouvemens, font craindre de la perdre de vue lorsqu'on la rencontre sur des buissons où elle se tient de préférence. Elle vit de petits oiseaux, de raines, de chenilles , et sans doute d'insectes. La première que j'ai observée, avoit cent soixante plaques ab- dominales, et cent trente paires de caudales. Sa longueur to- tale étoit de près de trois pieds. Le nasifjue de Séba est encore très-probablement une es- pèce distincte. J'observe que des couleuvres à groin de cochon , sont assez nombreuses , et pourront un jour servir à diviser le genre. La Couleuvre cenco a deux cent vingt plaques abdomi- nales, cent quatre-vingt-quatre paifes de caudales; le corps très-délié , brun en dessus, avec des taches blanchâtres , ou d'un brun couleur de rouille. Elle se trouve en Amérique , où elle vit de vers et de fourmis. Elle n'est pas plus grosse qu'une pluqpne à écrire , et sa longueur est de quatre pieds. La Couleuvre FER a cheval, Coluber hippocrepis ^ a deu% cou 2G7 cent quarante-une plaques abdominales, cent soixanle-dix- neuf paires de caudales ; son corps est livide , varié de brun , avec des taches noirâtres sur le cou, dont une, grande, est en forme de fer à cheval. Elle se trouve en Amérique. Sa lon- gueur totale est de près, de deux pieds. La Couleuvre ibiboca a cent soixante-seize plaques ab- dominales, cent soixante-une paires de caudales; les écailles grisâtres, bordées de blanc. Elle se trouve dans le Brésil, et a cinq pieds et demi de long. Le mâle a les deux verges hérissées de pointes , et terminées par cinq membranes cir- culaires, plissées et frangées , avec quatre cercles formés de piquans d'une nature écailleuse. La CouLEUA'RE ÉCARLATE a cent soixante-douze plaques abdominales -, quarante-quatre paires de caudales ; le corps d'un rouge de vermillon, avec des bandes transversales d'un blanc jamiâlre entre deux noires. Elle se trouve en Caroline, et atteint environ un pied et demi de longueur. J'ai observé plusieurs fois cette couleuvre qui a un très-brillant aspect , lorsqu'elle rampe sur le sable aux rayons du soleil. De plus , elle est très-douce , ne cherchant jamais à se défendre lors- qu'on la prend dans les mains. Les sauvages s'en faispient des colliers et des bracelets, lorsqu'ils n'avoient pas du corail, du verre , et autres parures rouges plus solides. Je l'ai figurée le premier. Voyez pi. B. 33. La Couleuvre verdatre , Coluher txstûms , a cinquante- cinq plaques abdominales, et cent quarante-quatre paires de caudales. Son corps est très-délié , vert en dessus , et vert mclé de jaunâtre en dessous. Elle se trouve en Caroline. Sa douceur, sa familiarité, l'élégance de sa taille et la beauté de sa couleur , la font voir avec plaisir. On peut la manier, la mettre dans son sein, la laisser s'entortiller autour du bras, sans craindre qu'elle cherche à faire du mal. Je l'ai trouvée plusieurs fois. La Couleuvre saurite a cent cinquante-six plaques ab- dominales, soixante paires de caudales; elle est verdatre avec un dos brun rayé longitudinalement. Elle se trouve en Caroline. Je l'ai prise plusieurs fois sous les écorces d'ar- bres, et je puis dire qu'elle est fort jolie et fort douce. La Couleuvre comprimée a deux cent trente-huit pla- ques abdominales , et cent quinze paires de plaques caudales; le corps comprimé , blanc taché de brun. Elle se trouve à Surinam. Elle parvient à deux pieds de long. La Couleuvre a large tête a deux cent dix-huit plaques :ibdominales , et cinquante-deux paires de demi-plaques cau- dales ; sa couleur est blanchâtre avec de grandes taches 'ioires irrégulières. On la trouve au Pérou. Elle parvient à 268 COU quatre à cinq pieds de long. Sa Icte est plus large que son corps. La Couleuvre masquée a deux cent une plaques abdomi- nales, et cent treize paires de demi-plaques caudales; le corps cendré avec la tête variée de brun et de blanc. Elle se trouve aux environs de Bordeaux. La Couleuvre lien, Coluher consfnctor^ a cent soixante- dix-huit plaques abdominales , quatre-vingt-huit paires de caudales ; le corps délié , d'un noir ou d'un brun très-foncé en dessus , avec h gorge blanche , et le nez retroussé. Elle se trouve en Caroline , où je lai observée fréquemment dès le commencement du printemps. Elle atteint huit pieds de lon- gueur. Cette couleuvre est très- forte et se défend opiniâtrement lorsqu'on l'attaque; mais sa morsure n est pas dangereuse. On dit dans ce pays qu'elle se bat contre le serpent à son- . nettes, et qu'elle Tétouffe dans ses replis.EUe fait une grande destruction de rats et de souris : aussi est-elle respectée des habitans, qui la voient avec plaisir entrer dans leurs mai- sons. Parmi les espèces dont les écailles n'ont pas été suffisam- ment observées, il faut principalement remarquer : La Couleuvre des dames, qui a cent dix-huit plaques ab- dominales, et soixante paires de caudales; dont le corps est blanc avec des fascies annulaires noires, et la tête panachée de blanc et de noir. Elle se trouve à la cote de Coroman- del. Elle tire son nom de ce que les femmes de ce pays se plaisent à l'élever et à la mettre dans leur sein pour se ra- fraîchir pendant les grandes chaleurs. V. pi. B. 33, où elle est figurée. La Couleuvre diane a deux cent quatre-vingt-dix-huit plaques abdominales , soixante-deux paires de caudales ; le corps grêle , rayé alternativement de blanc et de brun. Elle se trouve dans les déserts salés des environs de la mer Cas- pienne. La Couleuvre jaune et bleue a trois cent douze plaques abdominales, quatre-vingt-treize paires de caudales ; le des- sous du corps d'un gris changeant , à reflets jaunes , bleus ou verts , plus clair sur les côtés , divisé en un grand nombre «le carreaux pardesraies d'un bleu éclatant , bordées de jaune. Elle se trouve dans l'île de Java, où elle acquiert une telle f^randetir, qu'on la compare à un arbre. Elle a été décrite dans les Actes de lu Sociélé de BaUn>ia pour 1787 , sous le nom > de ffxinde coulsuore de Jcum. La Couleuvre bleue a vingt-deux pouces de long. Elle §e trouve en Angleterre. Spn nom indique sa couleir. cou 269 La Couleuvre noire. Noire en dessus , blanche en des- sous. Environ deux cent trente plaques ventrales cl soixante- quinze paires de caudales. Originaire de la Sicile, selon M, Rafinesque. J'ignore si ces deux dernières espèces ont les écailles lisses. Outre les espèces ci-dessus citées , les couleuvres Agile et Argus sont encore figurées pi. 15. 36 de ce Dictionnaire. Plusieurs couleuvres d'Egypte sont figurées pi. 7 et 8 du grand ouvrage de la Commission de l'Institut de celte con- trée, (b.) COULEUVRE CAPELLE. C'est le Serpent a lunette {coluber naja , Linn.). (desm.) COULEUVRE CHASSEUSE. On a quelquefois donné ce nom aux serpens du genre Boa. ^desm.) COULEUVRÉE. C'est la Brionne de France, (b.) COULLWAN. V. le genre Loriot, (v.) COULILABAN ou COULTLAVAN. Écorce d'une es-^ pèce de Laurier (Jaurus culilaban , Linn.). (b.) COULICOU, Coccyzus ,y\ii\\\. ; Cucnlus, Lath. (ienre de Tordre des oiseaux Sylvaitns , de la tribu des Zygodac- tyles et de la famille des Imberbes. V. ces mots. Caractères : bec épais à la base , lisse , long , convexe en dessus , com- primé latéralement , entier, arqué et aigu ; mandibules d'é- gale longueur ; narijics ovales , à demi-closes par une mem- brane renflée ; langue courte , grêle et pointue ; tarses asse:^ forts , glabres , plus allongés que le doigt le plus long ; ailes courtes , arrondies , à penne bâtarde courte ; les troisième , quatrième et cinquième rémiges les plus longues de toutes ; queue composée de dix pennes ; quatre doigts , deux devant, deux derrière ; l'externe postérieur , versatile. Ce genre correspond à la division des coucous de M. Levaillant , qu'il appelle c»uas. Les couUcous s'éloignent des vrais coucous^ en ce qu'ils ont : 1,° le tarse totalement dénué de plumes, et plus long; 2.° les ailes plus courtes, et arrondies; 3." des différences tranchantes dans leur propagation , ce qui an- nonce une autre organisation intérieure. En effet ils cons- truisent un nid, soit dans un arbre creux, soit sur les branches. Ils couvent leurs œufs et ils élèvent leurs petits. Parmi les oi- seaux que j'ailaissés dans le genre coucou, il en est qui se com- portent comme ceux-ci ; mais je ne puis assurer qu'ils soient placésconvenablement, ne les ayant ni observés ni vus en na- ture. J'ai classé dans ce genre les couas de M. Levaillant , les coucous de M. de Azara , ceux que j'ai observés dans l'Amé- rique , et quelques espèces de l'Asie et de l'Australasle , qui 270 cou tous ont les caractères indiqués ci-dessus. Ces oiseaux se tiennent très-souvent dans les grandes forêts , quelquefois dans les bosquets voisins des habitations , et très-rarement dans les lieux découverts. Ils se cachent dans les grands hal- liers , les plus sombres , et sur les arbres les plus touffus, dont ils parcourent les branches pour y chercher les insectes et les chenilles , leur principale nourriture ; cependant, si ces aliraens cessent d'être dans une certaine abondance, ils man- gent des baies , qu'ils avalent entières; du moins , c'est ainsi que se comportent les deux espèces qui se trouvent , pendant l'été , dans le nord de l'Amérique. Les coulicous sont vifs , alertes , et ne descendent que très-rarement à terre. Les uns ont des mœurs farouches , et les autres ne sont pas sauvages. Le cri de plusieurs est fort, et s'entend de loin. Le coulicou à ailes rousses répète cinq à six fois de suite , toujours d'un ton très-bas, un chant assez analogue à celui de notre coucou mâle. C'est de ce chant que vient le nom que j'ai imposé au genre. Le Coulicou aux ailes rousses , Coccyzus pyroplerus , Vieill. ; Cuculus americamis , Lath., pi. enl. 816 , a dix pouces huit lignes de longueur totale ; le bec brun en dessus, jau- nâtre en dessous, si ce n'est à la pointe , quelquefois totale- ment noir ; l'iris rougeàtre ; toutes les parties supérieures , les ailes et les pennes intermédiaires de la queue , d'un gris changeant en verdâtre, en roux et en bleuâtre , selon l'inci- dence de la lumière ; les pennes primaires des ailes bordées de roux à l'extérieur ; les pennes de chaque côté de la queue noires et terininées de blanc ; cette couleur prend une nuance grise sur la gorge et sur toutes les parties postérieures ; les pieds sont noirs. La femelle, décrite sous les noms de cendril- lord el de coucou de Saint-Domingue , diffère du mâle , en ce qu'elle a la tête , le dessus du cou el du corps d'un gris un peu rembruni , sans reflets; le bec et les pieds bruns. Lon- gueur, dix pouces et demi. Les auteurs donnent à ce coulicou douze à treize pouces ; mais c'est une erreur, occasionée sans doute par la défectuosité de la figure publiée par Catesby. Cette espèce est répandue dans l'Amérique , depuis la Jamaïque jusqu'au Canada ; mais elle ne passe que l'éié dans le nord , où elle arrive au mois de mai, et d'où elle part au mois d'octobre , pour passer Ihiver dans les grandes Antilles. Elle se plaît dans les bois les plus fourrés ; mais elle s'en écarte , et s'approche des habitations à l'époque de la ma- turité des cerises ; elle fréquente alors les vergers et les bos- quets , où Tattirent diverses baies dont elle se nourrit, sur- tout à l'automne. Ces couilcous vivent Isolément , ctraremcnt on volt le mâle et la femelle ensemble , même à l'époque des amours. D'un naturel défiant , ils se cachent presque tou- cou 3^, jours au centre des arbres les plus feuilles. Le chant du màie a de l'analogie avec celui du coucou d'Europe ; mais il est si foible , qu'il faut en être très-proche pour l'entendre. Il m'a paru prononcer les syllabes coulicou , coulicou , répétées plu- sieurs fois de suite. Son nid, qu'il place sur les arbres , est composé de petites branches sèches et de racines en dehors , d'herbes fines et de poils en dedans. La ponte est de quairr ou cinq œufs , d'un brun bleuâtre. C'est à tort que Buffon a présenté ce coulicou pour une variété de son vieillai'd propre- ment dit , sous le nom de vieillard à ailes rousses, et l'on est très-fondé à le donner pour une espèce distincte et séparée. F. Tacco. Le Coulicou des barrières , Coccyzus septomm, Vieill. , a été donné par Montbeillard pour une variété de son coua^i brun varié de roux , dont il a la taille, à peu près ; mais Son- nini , qui a observé cet oiseau dans son pays natal , et qui , le premier, l'a fait connoître, pense que c'est une espèce dis- tincte, puisqu'il a des habitudes différentes. Son plumage est gris où celui de l'autre est roux ; la gorge d'un gris clair ; le dessous du corps blanc , ainsi que l'extrémité des pennes la- térales de la queue. On l'appelle à Cayenne ïoiseau des hai- rières ; ce nom vient de ce qu'on le voit souvent perché sur les palissades des plantations ; lorsqu'il est ainsi perché , il re- mue continuellement la queue. Le Coulicou brun varié de roux , Cuculus nœvius , pi. enl. , n.o 812 , a dix pouces deux tiers de longueur ; les plu- mes qui couvrent le dessus de la tête sont d'un brun foncé et terminées par une tache roussâtre ; le dessus du corps est pareil , mais il y a un peu de gris sur le cou ; le roux est plus clair sur les couvertures inférieures de la queue , et borde celles de dessus et les scapulaires ; la gorge et le devant du cou sont roussâtres , et chaque plume a vers le bout une pe- tite ligne transversale tirant sur le brun ; le reste du dessous du corps est d'un blanc roussâtre ; les pennes des ailes et de la queue sont brunes , bordées et terminées de roussâtre ; \o\s- qu'on voit cet oiseau dans un certain jour, une légère teinte de vert règne sur le dos , les ailes et la queue -, les couvertures supérieures de celle-ci sont très-longues et s'étendent presque jusqu'aux deux tiers de sa longueur ; le bec en dessus est noi- râtre , roux sur les côtés , et roussâtre en dessous ; les pieds sont cendrés. Cette espèce se trouve à Cayenne. Le Coulicou à calotte ^^OIRÀTRE, Coccyzus melacoryphus, Vieill. , est le coucou proprement dit de M. de Azara • on ne le trouve au Paraguay que pendant Fe.té. il a le dessus de la tête noirâtre et le reste des parties supérieures brun ; les iu fcrieure,s d'un bianc rousiàue i un trait d'uue teinte un peu 272 COU 7' plus foncée que celle de la tête , part des narines , passe au- dessus de l'œil et couvre les oreilles; les pennes intermé- diaires de la queue sont brunes , les autres noires , et toutes ont du blanc à leur extrémité; les pieds sont couleur de plomb; le bec est noir, très-comprimé et courbé dès la base ; l'iris brun ; la paupière nue. Longueur totale , dix pouces et demi. Sonnini regarde cet oiseau comme un individu de l'espèce du coulicou des palétuviers; cependant celui-ci en diffère non-seulement par une grande partie de son plu- mage, mais encore par sa taille plus longue et ses pieds plus court. Le chant de ce coulicou est à peu près le même que celui du coulicou à ailes rousses , car il repète roucou d'un ton bas, quatre à six fois de suite. Son nid ressemble à celui des pi- geons , et sa ponte est de trois œufs d'un blanc verdâtre. Le mâle et la femelle se tiennent ensemble sur les orangers, les arbres et les arbustes des plantations , sans pénétrer dans les bois ni se poser à terre. Ils se nourrissent des vers qu'ils trou- vent sur les branches, et ils sont peu farouches : leurs mouve- mens et leur vol sont pareils à ceux du coulicou piaye. Le Coulicou CENDRÉ, Coccy zus cinereus, yit'iW. Cet oiseau duParaguayaquelquesrapportsdans son plumage avec \g cen- diillard ; mais ils ne me paroissent pas suffisans pour réunir ces oiseaux, ainsi que l'a fait Sonnini dans la traduction de l'ouvrage de M. de Azara. Il a huit pouces et demi de lon- gueur totale ; les côtés de la tête et toutes les parties supé- rieures d'un cendré brun ; la gorge et le devant du cou d'un hlanc plombé qui, en se dégradant, devient pur sur le ventre ; le bas-venlre , les côtés du corps et les couvertures inférieures des ailes sont d'un blanc légèrement teint de roux ; la queue est terminée par une bande noire et ensuite par du blanc ; le tarse est d'ini brun verdâtre et le bec noir. Il n'y a point de difféi'ence entre le mâle et la femelle; leurs habitudes sont les mêmes que celles du coulicou des palétuviers. Cet oiseau ne peut être le cendrillard, comme je l'ai dit ci-dessus, puisque celui-ci n'est point une espèce particulière , mais la femelle dn coulicou à ailes rousses. Le Coulicou chochi , Coccyzus chochi , Vieill. Chochi est le nom que cet oiseau porte auPara^ay, et qui vient de son cri , souvent répété dans la journée , à Tépoque des amours , et même pendant la nuit , d'un son de voix clair , sifflant , triste et assez fort pour être enJendu à un mille de distance. Le reste de l'année , il est presque silencieux. Les chochis sont solitaires , changent peu de canton , et ils ne se rappro- chent jamais l'un de l'autre de plus d'une demi-lieue; ils sont cou i>73 farouches, el \\è se cachent dans les endtolts des bois et des halliers les plus touffus. La tête est surmontée d'une huppe obtuse , longue de neuf lignes , dont les plumes sont noirâtres au milieu et roussâ- tres sur les bords ; celles du cou , du haut du dos et des couver- tures supérieures des ailes sont d'un brun foncé à leur centre et bordées ou d'un brun clair ou de roussâtre ; le dos et le croupion sont variés de jaunâtre et de noirâtre; un arc blanc se fait remarquer au-dessus de l'œil ; toutes les parties inférieii- res sont de cette couleur avec une nuance rousse sur les cou- verturesdela queue; troisbandes traversent les ailes; l'une est blanche, l'autre noirâtre et la dernière brune; le bord exté- rieur des ailesestblanchâtre, et leur fouet noir; lesdeuxpennes intermédiaires de la queue et les deux plus extérieures sont blanches à leur extrémité , et toutes d'un brun noirâtre ; la première de chaque coté a de plus une tache noire en des- sous. Les pieds sont d'un bleu argenté ; le bec est noirâtre à sa base et blanchâtre dans le reste ; l'iris couleur de bois de pin ; le tour de l'œil mêlé de jaune. Longueur totale , onze pouces. Sonnini rapproche de cette espèce le coucou brun varié de roux , pi. enl. , n." 812 , sous le nom de coucou ta- cheté de Cayenne. Il diffère du précédent , en ce qu'il a la gorge et le devant du cou roussàtre , avec une petite ligne transversale brune vers le bout de chaque plume , et que le blanc des parties postérieures est un peu roussàtre ; de plus il n'a point d'arc blanc aU7dessus de l'œil, ni de bandes trans- versales sur les ailes. La queue présente aussi quelques foi- bles dissemblances. Le CouLicou CHIRIRI , Coccyzus chiriri., Vieil). Le nom que M. de Azara a imposé à cet oiseau du Paraguay exprime son cri , qu'il pousse en renflant son gosier. Il porte ordinaire- mentîa queueun peu épanouie, etl'aile bâtarde très-souvent poussée en avant ; il l'avance vers la tête , jusqu'à lui faire presque toucher l'oreille, sans que pour cela l'on aperçoive de mouvement dans Taile ou dans quelque autre partie. Son attitude ordinaire est de se tenir un peu courbé. Peu d'oiseaux l'égalent en vitesse et en agilité. On dit qu'il ne quitte jamais les cantons aquatiques. Le mâle , la femelle et les jeunes se ressemblent. La ponte se compose de quatre œufs. Les plumes de la tête sont étroites et longuettes; l'oiseaii les relève et les abaisse sans cesse, de sorte qu'elles forment parintervalles une huppe assezlongue. Ces plumes sont noires avec une tache ronde et rousse à leur extrémité ; un trait blanchâtre va delà narine à l'occiput, en passant au-dessus de l'œil; un autre s'étend depuis l'œil, jusqu'à l'oreille , et il y en a deux autres au-dessus de celui-ci ; la gorge et le devant du \iiJ. 18 .74 C O.U COU sont fauves , avec une raie noirâtre sur chaque plume, vers la pointe ; les parties postérieures d'un brun blanchâtre ; l'occiput, le dessus du cou et le haut du dos noirâtres ; le reste du dos et le croupion rayés transversalement de noi- râtre sur un fond roux; les plumes scapulaires , les couver- tures supérieures et les pennes des ailes d'un brun foncé et terminées par une tache ronde et de couleur cannelle , la- quelle est surmontée par une ligne noire ; une large bande Llanche se fait remarquer sur les ailes , dont le fouet est noir et tacheté de roux ; la queue a ses trois pennes latérales et ses deux intermédiaires tachetées irrégulièrement de roux et de noirâtre -, toutes les autres sont de cette dernière teinte ; lespiedid'un blanc bleuâtre ; le bec est noir aveclesbords et la moitié de sa partie inférieure blanche. Longueur totale , neuf pouces un quart , dont la queue en tient quatre et demi. Le CoULICOU CORNU, Ciiculus rorniitus , Lath.; Coccyzus cornulus^ Vielll. Macrgrave a donné à cet oiseau du Brésil le nom d'fl/m^acH, et les ornithologistes français celui sous le- quel nous le désignons d'après les longues plumes de sa tcie qu'il peut relever à volonté , et dont il se fait une double huppe. Il a la tête , le dessus du corps , les couvertures des ailes et de la queue de couleur de suie ; les pennes alaires et caudales de la même teinte ; elle est cependant plus foncée sur les dernières, qui sont en outre terminées de blanc ; la gorge et tout le dessous du corps sont cendrés ; l'iris est d'un rouge de sang ; la prunelle noire ; le bec d'un vert jaunâtre, et les pieds sont cendrés. Longueur, douze pouces. Le CoULICOU cou A., Coccyzus cristatus ^ Vielll. Cuculus cris- talus ^ Lath., pi. enl. , n." SSg. Tel est le nom que les ha- bltans de Madagascar ont imposé à cet oiseau ; mais l'on ignore si c'est d'après son cri ou quelque autre propriété. Commerson , qui en a fait la description, au mois de no- vembre , sur les lieux, et d'après un individu vivant, dit qu'il porte sa queue épanouie; qu'il a le cou court ; les ouvertures des narines obliques et à jour ; la langue finissant en une pointe cartilagineuse; les joues nues, ridées, et de couleur bleue ; la chair bonne à manger. Il a une huppe qui se renverse en arrière , d'un cendré verdâtre , ainsi que le reste de la tête et tout le dessus du corps ; la gorge et le devant du cou cendrés ; le reste du des- sous du corps blanchâtre ; les jambes rayées presque im-' perceptlblement de cendré ; l'extérieur des pennes des ailes et de la queue d'un vert clair, à reflets bleus et violets , et l'extrémité des pennes caudales blanche ; l'iris orangé ; le bec et les pieds noirs ; quatorze pouces de longueur. Le couq fait son nid dans uu trou d'arbre ; sa ponte est de C O TT ^^5 quatre œufs gris de lin. On le trouve aussi au Cap de Bonne- Espérance : il est figuré sur la pi. 217 des Ois .d'Afrique. Le COULICOU DES PALÉTUVIERS, Cocryzus senkuhis , VieiJl. ; ChcuIus seniciilus^ Lalh. , pi. enl., n.« 8i3 , atout le dessus du corps et des ailes d'un gris cendré léger ; une bande longitu- dinale d'un gris plus foncé part du coin de l'œil et marque les tempes ; le dessous du corps et des ailes est jaune ; les pennes de la queue , à Texceplion des deux du mi- lieu, sont terminées par du blanc ; elles sont bleu.ilres en dessus et en dessous, et celles du milieu sont entièrement grises; les pieds sont noirâtres. Longueur, douze pou- ces. Les couleurs de la femelle sont plus claires que celles du mâle ; hi gorge et le haut de sa poitrine sont blancs. ( Ces descriptions sont d'après Sonnini , qui les a prises sur les oiseau-x vivans.) Ils fréquentent particulièrement lés palétu- viers , et rendent un grand service au pays en dévorant les chenilles qui mangent les feuilles de ces plantes et de beau- coup d'autres. Ces chenilles ont jusqu'à quatre pouces et demi de long sur sept à huit lignes de large. Cette espèce se trouve à Cayenne , dans les grandes îles des Antilles, et passe l'été dans le sud des États-Unis. C'est le petit vieillard de Buffon ; mais ce n'est pas une variété de son vieillard pro- prement dit ; celui-ci est une espèce très-distincte sous tous les rapports. V. Tacco. Le PETIT CouLicou , Coccyzus minuius , Vieill. ; Cuculus cayanensis , \ar. A. Lath. , est décrit dans Brisson comme espèce distincte , sous le nom de petit coucou de Cayenne , et présenté par Montbeillard comme une variété de son coucou piiiye. Cependant je me range du sentiment de Brisson, quoi- que l'un et l'autre de ces oiseaux aient un plumage très-ana- logue ; mais le dernier diffère du premier par toutes ses pro- portions, près de moitié plus grandes , et en ce qu'il est beau- coup plus commun. Cet oiseau est à peu près de la grosseur du mauvis , et a dix pouces trois lignes de longueur, dont la queue tient cinq pouces dix lignes. Toutes4es parties supérieu- res sont d'un marron pourpré ; cette couleur est plus claire sur la gorge , le devant du cou et la poitrine ; du cendré brun couvre le ventre; un marron foncé et rembruni colore les cou- vertures inférieures de la queue , dont les pennes sont termi- nées de blanc ; celles des ailes le sont de brun ; pieds , bec et ongles d'un gris-brun. La femelle a des couleurs plus pâles que le mâle. Le CouLIcou PIAYE, CoccyzusmarrocercuSf'VWïW.'^ Cucuhn cayunus , Lath. pi. enl. n.° 211. Le nom conservé à cet oiseau est celui qu'il porte à Cayenne , nom que la superstition lui a donné, puisqu'il signifie, dans la langue du pays, diable^ ce 276 cou qui paroît Indiquer un oiseau de mauvais augure; et c'est par cette raison , dit-on , que les naturels , et même les nègres, répugnent à manger sa chair. Chez un autre peuple de la Guyane , les Galibis, il s'appelle taparam. Le piaye est si peu farouche qu'il ne part que lorsqu'on est près de le toucher. L'on trouve du rapport entre son vol et celui du maiiin-pêcheur ; ainsi que celui-ci , il se tient ordinai- rement sur les branches basses qui ombragent les rivières ; lorsqu'il est perché , il hoche la queue et change très-souvent de place. L'on ne connoît pas son cri. Il a la tête , le dessus du corps , les couvertures supérieures , les ailes et la queue d'un marron pourpré ; cette teinte est plus claire sur la gorge et sur le devant du cou ; le dessous du corps cendré ; les pennes alaires et caudales pareilles à la tête ; les premières sont terminées de brun , et les autres de noir et de blanc ; le bec et les pieds d'un gris-brun. Longueur totale , quinze pouces neuf lignes. L'on connoît, dans cette espèce, plusieurs variétés. L'une est de la même taille , mais elle en diffère par ses couleurs ; elle a le bec rouge ; la têtç cendrée; la gorge et la poitrine rousses , et le reste du dessous du corps cendré noirâtre : on la dit fort rare à la Guyane. Une autre ne diffère de celle-ci qu'en ce qu'elle a la tête d'un cendré bleuâtre ; la gorge et le devant du cou d'un rou.K ardent ; le ventre et les plumes des jambes noirâtres. Chez une troisième , la tête est rousse , la gorge grise ; le ventre et les jambes sont d'un gris bleuâtre. Une quatrième a l'espace entre le bec et l'œil , la partie du front qui borde le bec, la gorge et le milieu du cou en devant d'un roux ardent; le reste de la tête, le dessus, les côtés du cou et la poilrine d'un joli gris-bleu; le venlrc d'un marron très-foncé ; les plumes des jambes rousses ; le dessus du corps et des ailes d'un cendré bleuâtre un peu sombre ; le bec rougeâtre. Cet individu a été apporté du Brésil. Enfm,rindividu^écritparM.de Azara,souslenomdecoMroM tingazu , et rapporté par ce naturaliste et par Sonnini au cou- cou piaye, outre qu'il est plus grand , offre encore d'autres dissemblances dans les couleurs; il a toutes les parties supé- rieures et le cou de couleur de tabac d'Espagne , plus vive sur les ailes, plus sombre sur la queue, et foible sur le devant du cou ; la poitrine , les côtés du corps et les couvertures in- férieures de la queue sont d'une couleur de plomb , Claire , mais plus foncée sur lès plumes des jambes ; celles du ventre , les pennes alaiieset caudales ont une teinte de roux, et leur extrémité brune ; le tarse est noirâtre, et le bec dun vcrl- C O U :,^^ l?lcuâtre ; l'iris et les paupières sont d'un rouge de corail. Longueur , dix-neuf pouces et demi. Celui-ci porte encore au Paraguay le nom de GuiUA payé {oiseau sorcier'). Il se montre , dit M. de Azara , à la lisière des bois; mais jamais on ne le rencontre dans les lieux découverts ni sur la terre , ni sur la moitié inférieure des arbres ; il vole de la même ma- nière que les anis et les pirriguas , et il se lient seul ou par paires. Sa ponte est , dit- on , de deux œufs. Le Cquhcou pointillé , Coccyzus punrMdafiis., Vieill. ; Cw culus punctulatus , Lath. Longueur, huit pouces trois quarts; bec noir ; tête , cou et dessus du corps bruns , et sur quel- ques parties à reflets brillans; chaque plume terminée par une tache d'un roux pâle; ailes et queue d'un brun plus foncé et tachetées de même; couvertures supérieures de la queue §' avançant beaucoup sur les pennes qui sont étagées; ventre et parties postérieures d'un blanc sale ; pieds assez longs. On le trouve à Cayenne. M. Sonnini a cru reconnoître dans cet oiseau le coulicou chiriri • mais il me semble que c'est une espèce particulière. Le Coulicou quapactol, Coccyzus ridibundus., Vieill.; Cu- culus ridilfundusy Lath. Quoique je décrive cet oiseau dans ce genre, je ne garantis pas qu'il en fasse partie; peut-être se- roit-il mieux placé avec le lacco , avec lequel il a une grande affinité par son cri qui ressemble à un éclat de rire , par sa taille et une partie de son plumage, par la longueur de son bec et de sa queue ; mais il faut le voir en nature pour lui assigner une place convenable. Il a, selon Fernandez, seize pouces de longueur, dont la queue en prend seule la moitié ; le bec d'un noir bleuâtre ; l'iris blanc ; la gorge , le devant du cou et la poitrine cendrés; le ventre et les couvertures inférieures de la queue noirs; la tête et toutes les parties supérieures fauves; cette teinte couvre aussi les ailes et la queue ; mais elle est rembrunie sur celle-ci. On le trouve au Mexique, où il porte le nom de quaparhtototl. Le Coulicou uoux, Coccyzus ruiihis, Vieill., se trouve au Brésil. Toutes les parties supérieures sont d'un roux ardent; les inférieures d'une nuance plus claire , qui prend un ton gris sur le ventre et sur les couvertures inférieures de la queue ; le bec est jaunâtre ; les pieds sont d'un noir bleuâ- tre ; les plumes du sommet de la tête sont longues et sus- ceptibles de se relever en forme de huppe, quand l'oiseau est agité par quelque passion. Longueur totale , dix pouces deux à trois lignes , dont les pennes de la queue , qui sont très-étagées , en tiennent six pouces et demi. Le Coulicou tacheté de la Chiner Coccyzus maculalus, yieill.; Cuculus maculufus, Lath. L'on remarque quelques ,8 C O U taches blanches au-devanl et au-dessus des yeux; du reste, la tête est noirâtre, ainsi que le cou; tout le dessus du corps , les couvertures et les pennes des ailes sont d'un gris fonce, verdâtre, varié de blanc et à reflets dorés bruns; tes pennes de la queue rayées des mêmes couleurs; la gorge et la poitrine variées de brun et de blanc ; le reste du dessous du corps et les jambes rayées de ces mêmes couleurs , ainsi que les plumes du bas de la jambe , qui tombent sur le larse, jusqu'à l'origine des doigts; le bec est noirâtre en «lessuset jaune en dessous; les pieds sont jaunâtres; longueur, quatorze pouces; bec , dix-sept lignes; queue, six pouces et demi. Le Conicou tait-sou, Coccyzus cœnûeus^ Vieill.; Cucu- lus cœndeus^ Lath. , pi. enl., n.° 2g5. Le nom conservé à cet oiseau est celui qu'il porte à Madagascar. Tout le plumage est d'un beau bleu foncé à reflets verts et violets sur les ailes et très-éclatans sur la qifcue ; le bec et les pieds sont noirs; les yeux entourés d'une peau nue; sa grosseur est un peu au-dessus de celle de notre coucou , et sa longueur de dix- sept pouces. Mauduyt a observé qu'il y avoit de ces oiseaux plus petits d'un quart que les autres : est - ce différence de sexe ou est-ce une race distincte? Le jeune est d'un bleu-vert sans reflets violets. * Le CouLlcou A TÊTE DORÉE, Coccyzus aurorephalus, Vieill.; Cuculus aurorcphalus , Miller, pi. 4-8, se trouve dans l'Amé- rique méridionale ; il a près de huit Ipouces et demi de lon- gueur totale; le bec et les pieds bruns; l'iris gris; l'œil en- touré d'une tache noire; la tête d'un jaune doré; le des- sus du cou gris; le dos brun; le croupion d'un jaune de paille; les couvertures des ailes noires et bordées de gris; la queue pareille au croupion, rayée transversalement de noir et égale à son extrémité; la gorge jaune ; le devant du cou et de la poitrine gris, avec des bandelettes transversales brunes; le ventre et les parties postérieures d'un blanc terne. Le CouLiCOU A TÈTE ROUSSE, Corcyziîs ruficapillus^ Vieill. , a le bec et les pieds rougeâtres; les plumes du sommet de la lête longues et rousses ; celles des oreilles de la même cou- leur; la nuque et toutes les parties inférieures blanches; une partie du cou en dessus, le dos et les ailes variés de brun et de blanc; la queue cunéiforme, assez longue, brune etblanche. L'individu dont il va être question me semble être de la même espèce, soit comme femelle, soit comme jeune. Il a les plumes du sommet de la tête terminées par une petite tache rousse: le devant du cou mélangé de gris; la nuque de cette teinte et tachetée de brun ; les couvertures supérieures des ailes brunes et bordées de roussâlre. Les plumes de la tête cou ,;, sont plus cour! es qne chez le précédent et bordëcs de rous- sâlre, ainsi que celles du manteau; la gorge et le devant du cou sont d'un blanc roussâtrc. Tous les deux onl la taille svelte, huit pouces environ de longueur totale, et se trouvent à la Nouvelle-Hollande, Le CouLicou VERDATRE, Cor.cyzus viresçens, Vieill. ; Cu- ciilus madagascariensis ^ Lath. , pi. enl., n." 81 5, a vingt -un pouces et demi de longueur; le dessous du corps d'un oli- vâtre foncé, varié d'ondes brunes plus sombres; quelques- unes des pennes de la queue terminées de blanc; la gorge d'un olivâtre clair, nuancée de jaune; la poitrine et le haut du ventre fauves; le bas-ventre et les couvertures inférieures de la queue bruns; les jambes d'un gris vineux; l'iris orangé; le bec noir; les pieds d'un brun jaunâtre. M. Commerson a décrit à Madagascar un oiseau qui pa- roît ressemblant à celui-ci; il en diffère en ce que sa taille est celle d'une poule ; son poids est de treize onces et demie; il a sur la tête un espace nu, sillonné, légèrement peint en bleu et environné d'un cercle de plumes d'un beau noir ; celles de la têle et du cou sont douces et soyeuses; il y a quelques barbes autour de la base du bec , dont le dedans est noir , ainsi que la langue qui est fourchue ; l'iris rougeâtre ; les jambes noirâtres, et la partie intérieure des pennes de l'aile de la même teinte; les pieds noirs; longueur totale, vingt-un pouces trois quarts. Cet oiseau va de compagnie avec le précédent. Montbeillard soupçonne que c'est le mâle de cette espèce, (v.) COULIN. Nom que porte, aux Philippines, le Martin CHAUVE. (V.) COULIN. Nom que l'on donne au Pigeon ramier, dans la ci-devant province de Basse-Bretagne, (desm.) COULIN. Brisson écrit ainsi le nom du Goulin. V. ce mot. (s.) COULMOTTE, COULSÉ. Noms vulgaires de l' Agaric ÉLEVÉ, qui se mange dans beaucoup de lieux, (b.) COULOMBINO. V. Colombine. (desm.) COULOU. Nom vulgaire du Pigeon ramier. C'est aussi la dénomination de la Mésange nonette, aux environs de Niort, (v.) COULON-CHAUD, V. Tournepierre. (v.) COULOUBRIGNÉ ou SAMBU. C'est le nom du Su- reau, dans différentes parties de la France, (ln.) COULOUMB , COULOMB , COULOUN. C'est ainsi que nos ancêtres appeloient le Pigeon, (v.) COULOUJNtBA, Dans le midi de la France, c'est ainsi .8o COU qu'on appelle les feuilles d'une variété de Mûrier; elles çont minces, médiocrement larges, soyeuses dans leur ma- turité. Les vers à soie en sont friands, (desm.) COULOUMBADA. Nom du Lagopède, à Saluées en Piémont, (v.) COULOUN. Nom languedocien des Pigeons, (desm.) COULSÉ. Synonyme de Coulemelle, (b.) COULURE. V. Arbre, (tol.) COUMA. V. Coumier. (s.) COUMAROU , DiplerLv. C'est un arbre de la famille Ses Légumits'EUSES , dont les feuilles sont alternes , ailées, composées de deux ou trois folioles ovales, alternes, et d un pétiole canaliculé et terminé par une longue pointe. Les fleurs sont d'un pourpre violet , et disposées en grappes axil- iaires et terminales. Chaque fleur a un calice monophylle turbiné, divisé en trois parties , dont les deux supérieures plus grandes ; une corolle de cinq pétales inégaux, attachés sur la paroi Interne et inférieure du calice , trois relevés , marqués de veines violettes , deux inclinés et plus courts ; huitétamines réunies à leur base ; un ovaire supérieur , oblong , comprimé , ren- fermé dans la gaîne des étamines , surmonté d'un style courbe à stigmate obtus. Le fruit est une gousse ovale , oblongue , acuminée , jau- nâtre , charnue , qui , sous une coque dure et fragile , con- tient une semence ovale, oblongue, d'une odeur aromatique approchant de celle des amandes , mais plus forte et plus agréable. Cet arbre croît dans les grandes forêts de la Guyane. Xes Indigènes font des colliers de ses amandes, et en mettent dans leurs armoires pour les parfumer. C'est la Fève de ToNKA ou de Tonga, si employée en Europe pour parfumer le tabac. Le bois et l'écorce sont sudorifiques. V. Heinsie , TaRAÏBE etBARIOSME. (b.) COUMENE ou Herbe des Égyptiens, Patte de loup, Marrube aquatique. Ce sont les noms vulgaires du Ly- cope d'Europe ( Lycopus cumpœus, Linn. ). (ln.) COUMIA. Racine de Cayenne, qui tient lieu d'encens dans les églises, et qui est fournie par le Balsamier Ambuo- 5IACÉ. (B.) COUMIER , Coiima. Arbre résineux et laiteux , dont la fructification est encore imparfaitement connue. Ses feuilles sont disposées trois par trois , ovales , pointues , entières. $es fruits sont des baies globuleuses , un peu aplaties à leur C O U ,8i Bommet, qui contiennent, dans une pulpe ferrugineuse, trois à cinq semences un peu comprimées. Cet arbre croit dans les forêts de la Guyane :il est nommé poirier par les Français. La chair de ses fruits est remplie d un suc acre et laiteux avant sa maturité , fondante , un peu pâteuse , et fort agréable lor.-^qu elle est complètement mûre. On les mange et on les regarde comme un des bons fruits du pays, (b.) C()UMON. Nom vulgaire d'un Palmier. Le fruit de ce palmier, écrasé dans l'eau, donne une boisson vineuse fort es- timée des naturels de la Guyane. On y ajoute du sucre et de la cannelle pour la rendre encore meilleure. La con- sommation qu'on en fait est très-considérable, (b.) COUNILIERO. Nom d'une garenne à lapins, dans la langue romance, (desm.) COUP. L'oiseau de vol prend coup , quand il heurte trop fortement contre sa proie, (s.) COUPAYA. Grand arbre de Cayenne , dont la racine s'emploie aux mêmes usages médicaux que le simarouba. On soupçonne que c'est le même arbre que la hîgnone copaya d'Aublet, n.« 65o. V. au mot Bignone. (b.) COUPEAUX. On donne ce nom aux têtes de la Bar- DANE, dans quelques campagnes. (lî<.) COUPE-BOURGEON. V. Lisette, (s.) COUPE-FAUCILLE. Nom vulgaire du Muflier des CHAMPS- (b.) COUPE DE JUPITER, Copa de Jupiter. L'un des noms qu'on donne, en Espagne, à la plante appelée chez nous Soleil { Helianthus anrmus. ). (LN.) COUPE DE VOLCANS. V. Cratère. ( luc. ) COUPEROSE ou VITRIOL. Nom vulgaire des sul- fates métalliques : la couperose blanche est le sulfate de zinc ; la couperose verte , le sulfate de fer ; et la couperose bleue , le sulfate de cuiore. V. les articles de ces métaux, (pat.) COUPET. C'est le Conus hœbreus de Linn. Voyez CÔNE. (B.) COUPEUR D'EAU. Dénomination donnée auBEC-EN- CISEAUX. Dans les relations du capitaine Cook, l'on appelle coupeurs d'eau les PÉTRELS des mers méridionales, (v.) COUPI , Acioa. Arbre très-élevé, à feuilles alternes , ovales, pointues , dont les pétioles sont courts, et garnis à leur base de deux stipules caduques ; à fleurs violettes , dis- posées en bouquets ou corymbes terminaux. Chaque fleur offre un calice monophylle, tubuleux, charnu, à cinq découpures, dont trois plus grandes; cinq pétales ob- ^S2 COU longs, oblus. dont trois relevés plus grands, et deux plus petits inclinés, tous s'insérant sur un disque qui cou- ronne rentrée du calice ; une douzaine d'étamines réunies à leur base et inégales; un ovaire supérieur, obrond, velu, porté sur un pédicule aplati , et surmonté d'un style courbé vers son sommet , et à stigmate aigu. Le fruit est une grosse noix ovale , dont l'écorce , épaisse, coriace , crevassée , recouvre une coque mince dans laquelle est une amande qui se partage en deux lobes. Cet arbre paroît avoir les plus grands rapports avec le couepi , et lui a même été réuni par Scbreber. Il vient , comme lui , à la Guyane, où on y mange ses fruits qui sont regardés comme très-bons. Leurs amandes fournissent par expression une huile douce, (b.) COUPOUI , Coupoiii. Grand arbre de la Guyane, dont les fleurs ne sont pas encore connues. Il a le bois mou et blaiK-, lesbranches nues; les feuilles, qui ne paroissent qu'à leur extrémité , sont ovales , oblongues , échancrécs à leur base , et portées sur de longs pétioles : elles sont lisses en dessus, âpres en dessous, et fort grandes. Le fruit naît à l'extrémité des brandies , a la forme d'un citron , est couronné par le calice , et ne renferme qu'une amande, (b.) COUPOUI-RANA des Galibis. C'est le CuPi aguaù'ca d'Aublet. (ln.) COUQUELOURDE. V. Coquelourde. (ln.) COURADI et Pai-Par/ea (Rheed. Mal. 5.t.46). Noms malabaresdu Grewier d'Orient {grewîaorientalîs, Linn.(Lî<.) COURANT. On appelle en général roî/ra«/, tout mou- vement progressif et sensible, qui a lieu dans une masse en- lici'e de Hulde , ou dans quelques-unes de ses parties. La di- rection de ces mouvemens peut varier à l'infini, et les cou— rans peuvent suivre toutes les lignes courbes imaginables ; ils peuvent aussi être produits d'une multitude de manières différentes, par toutes les causes qui sont propres à commu- niquer du mouvement à un fluide quelconque. Parmi ces causes , il y en a d'accidentelles , dans lesquelles il faut com- prendre toutes les espèces d'impulsions que peut recevoir un fluide contenu dans un espace plus ou moins rétréci : celles- ci sont en très-grand nombre ; et quoique les effets qu'elles produisent puissent servir, si Ton n'en considère que les ré- sultats, à expliquer les phénomènes qui ont lieu dans la na- ture, nous nous abstiendrons d'en parler, parce que les dé- tails dans lesquels il faudroit entrer nous meneroienl au-delà des bornes que nous devons nous prescrire. cou 283 Les causes générales des courans tiennent aux lois qui ré- gissent l'univers ; elles agissent sur l'air de notre atmosphère , dont la mobilité est extrême, et y produisent les vents qui ont lieu dans les hautes régions, ou se font sentir à la sur- face de la terre ( V. Vents ) ; elles exercent aussi leur action sur les eaux des fleuves qui sillonnent la surface du globe , et sur celles des mers qui en recouvrent la plus grande partie. Les mouvemens des eaux des fleuves et les mouvemens par- tiels de la mer constituent les véritables courans, et doivent être Tobjet de cet article. La loi de la gravitation qui règle le cours des astres et les vicissitudes des saisons, est la première cause de presque tous les phénomènes produits paf^les courans. Tantôt elle agit directement sur les eaux, en vertu de l'attraction des as- tres qui ont un cours réglé autour de notre globe; d'autres fois elle agit par l'influence qu'elle exerce sur le retour pé- riodique du froid et de la chaleur. Son effet le plus sensible se remarque dans les eaux des fleuves qui , en vertu de la pe- santeur, roulent avec rapidité ou glissent doucement sur des plans plus ou moins inclinés , et vont se jeter dans la mer. La masse d'eau de la mer, qui est contenue dans des limites , doit au contraire rester en repos , par l'action de cette même force qui sert à l'alimenter. Pour comprendre comment elle peut y causer de l'agitation , il ne faut plus la considérer d'une manière absolue, mais envisager d'abord que les cen- tres d'action de la force attractive, quels qu'ils soient, ne pouvant pas être à égales distances de tous les points de la surface du globe , cette force ne doit pas être la même dans tous les lieux. On s'apercevra facilement ensuite que , si les centres principaux d'action, qui sont le soleil et la lune , changent à chaque instant de position par rapport à un même lien , la pesanteur doit aussi varier à chaque instant dans tous les lieux. Les parties les plus pesantes doivent donc sans cesse tendre à se réunir à celles qui le sont moins , pour ré- tablir réquilibre ; il en résulte une agitation qui produit des courans , dont la cause agit avec régularité , et qui doivent par conséquent être réguliers comme l'action qui les produit. Tels sont les courans des marées qui inondent deux fois par jour les côtes de l Océan. Le mouvement de translation des eaux , qui est si rapide près des côtes , n'a pas jusqu'ici paru sensible aune grande distance de terre , peut-être parce que nous manquons de moyens pour le mesurer ; car il est difficile de croire qu'il n'en existe pas un , quelque petit qu'il soit. Néanmoins il doit être si léger, que Ton est fondé à dire que le mouvement des marées se communique par des ondes qui se succèdent les unes aux autres. Dès que l'une de 284 C O U ces ondes est arrêtée par quelque terre , l'eau s'amoncelle à Tendroit où elle a frappé ; limpulsion de Tonde qui succède, vient ensuite empêcher la première de rétrograder, et les eaux qui ne peuvent plus retourner au large , sont obligées de s'écouler le long du rivage pour reprendre leur niveau. L'obliquité du choc des ondulations de la marée favorise sou- vent cet écoulement , et il en résulte des courans , tels que ceux qui ont lieu deux fois par jour sur toutes nos côtes. Toute impulsion prolongée doit aussi communiquer un mouvement à l'eau de la mer, et déterminer un courant. Les vents qui soufflent pendant long- temps doivent donc en pro- duire : l'expérience le confirme. Cette seconde cause agit constamment de la même manière dans certains climats ; dans d'autres, elle est assujettie aux vicissitudes des saisons ; partout elle émane du soleil , et dérive par conséquent , quoique moins directement que la précédente , des lois qui gouvernent la nature entière. Ainsi, lorsque l'attraction n'agit pas directement sur les eaux pour produire les courans , elle règle le cours de l'astre qui , par sa chaleur, raréfie successi- vement l'air dans tous les lieux sur lesquels il passe , et dé- termine des courans d'air et des vents , qui deviennent à leur tour la cause Immédiate d'autres courans qui se forment à la surface de la mer. L'effet en est sensible dans la mer Atlantique , entre les Tropiques , où les vents alizés souf- flent constamment de Test; il y règne aussi un courant cons- tant qui suit la même direction et transporte les eaux dans l'ouest, au fond du golfe du Mexique. Sur toutes les côtes où les vents sont constans , il y existe un courant semblable , qui suit à peu près la direction du vent. Le vent dç nord est presque continuel à la partie de la côte d'Afrique qui avoi- slne les Canaries ; il ne se détourne de cette direction que pour suivre, à mesure qu'il s'avance, toutes les Inflexions de cette côte , jusqu'à ce qu'il soit parvenu à l'équateur, et con- duit les vaisseaux qui la prolongent dans ce sens , sans ja- mais les abandonner ; les courans qui obéissent à son im- pulsion , leur sont aussi constamment favorables et contri- buent à accélérer leur marche. Le vent de sud soufHc , au contraire, depuis le Cap de Bonne-Espérance jusqu'à l'é- quateur , et le courant prend cette nouvelle direction con- traire à la première, et suit la côte en allant du sud vers le nord. Les vents appelés moussons soufflent dans les mers des In- des six mois de l'année, dans une même direction, et pen- dant les six autres mois , dans une direction presque oppo- sée. Les courans éprouvent les mêmes changemens , et se dirigent alternatlvcincnl pendant le même temps dans ces^ cou ,85 ^eux mêmes directions, presque contraires Ceux-ci nous apprennent que l'action des vents n'agit que lentement , et par sa continuité ; car les courans qui portent dans un sens, ne commencent que long-temps après les vents qui les ont déterminés, et ils ne sont amortis que long-temps après qu'ils ont cessé de souftler. Ils éprouvent d'ailleurs , dans leur vi- tesse , les mêmes changemens successifs que les vents avoient précédemment éprouvés ; ils sont foibles en commençant , augmentent peu à peu , et ont acquis leur plus grande force lorsqu'ils sont parvenus au milieu de leur durée ; ensuite ils diminuent et finissent après que les vents ont cessé ; mais l'intervalle qui sépare la fin des uns et des autres est égal à l'intervalle qui sépare les deux époques où ils ont commencé. Les courans occaslonés par les vents n'ont pas générale- ment autant de force que ceux des marées , excepté les cou- rans du canal de Bahama , qui est à la côte de la Floride; mais ce canal est celui par lequel s'écoulent toutes les eaux qui sont poussées par les vents alizés au fond du golfe du Mexique. Bufibn attribue en général les courans aux deux causes précédentes. Daniel Bernouilli a traité cette question en géo- mètre , dans un Mémoire publié en ijSi , dans sa collec- tion de l'Académie des sciences. Il croit que l'effet du mou- vement diurne de la terre peut produire des courans dans l'Océan , et pense que l'adhésion des molécules qui sont proches du fond de la mer, étant plus grande que Tadhésioa de celles qui en sont plus éloignées, toutes les couches con- centriques de ces molécules doivent prendre des degrés de vitesse différens, et qu'il doit en résulter un courant plus fort à la surface que dans l'intérieur de la mer. Ce courant devroit, d'après celte théorie, se diriger de l'est à l'ouest, c'est-à-dire, dans le même sens que celui qui est mis eu mouvement par les vents alizés. Les moyens de soumettre sa vitesse au calcul , lui ont manqué , et il nous seroit bien difficile de la reconnoître par expérience; car dans les pa- rages des moussons , Ton ne s'est jamais aperçu que les cou- l'ans qui se dirigent à l'ouest, eussent sensiblement plus de vitesse que ceux qui vont dans l'est. Ce grand géomètre a cru devoir prendre également en considération une quatrième cause , qui est à peu près de même nature que la précédente. C'est celle qui provient de la condensation de l'eau par le froid, et de sa dilatation par la chaleur; en effet, si deux températures très-différentes agissent en même temps aux deux extrémités d'une vaste étendue d'eau , comme le froid des pôles et la chaleur de léquateur agissent sur l'Océan Atlantique, l'équilibre doit 286 C O U être rompu : les eaux dilatées chercheront à se répandre dans la partie où la condensation a lieu , et il en résultera un courant allant du sud au nord. Cet effet est très-sensible dans l'atmosphère, parce que l'air, par sa nature, est de tous les fluides le plus susceptible de dilatation ou de con- densation au moindre cîiangement de température ; aussi doit-on regarder cette cause comme celle qui a le plus d'in- fluence sur les vents. Mais l'expérience ne nous a fait con- noître rien d'analogue dans le mouvement des eaux de la mer; et si les courans qui en proviennent existent, on est fondé à croire qu'ils sont, ainsi que les précédens , bien foi- bles en comparaison de ceux qui résultent des deux premières causes. On n'a pas cru pouvoir se dispenser d'en faire men- tion , parce que leur existence est fondée en principe ; mais, d'un autre côté, il est si difficile de la constater, qu'il seroit inutile de s'y arrêter davantage. Les courans peuvent prendre toutes les directions en pleine mer ; mais près de terre , ils suivent en général celles des côtes. Toutes les parties des courans qui ont lieu en pleine mer, ne prennent pas le même degré de vitesse. Celles qui se trou- vent au milieu, et qui forment ce qu on appelle le fil de Veau , sont aussi celles qui acquièrent le plus de rapidité; ensuite la vitesse va en diminuant peu à peu, jusque près des bords où les molécules d'eau sont retenues en partie par l'adhésion d'autres molécules qui sont en repos ou peuvent être consi- dérées comme telles. Il paroît qu'il se fait près de ces limites une décomposition de forces , en vertu de laquelle les eaux qui s'y trouvent tendent toujours à s'écarter du principal fil du courant ; elles y forment sans cesse de petits tourbillons qui tournent avec rapidité , ou bien des courans circulaires d'une plus grande étendue. Il suit naturellement de tous ces laits, qu'un lit de courant doit s'élargir à mesure qu'il s'a- vance , et qu'il ne doit jamais se terminer avant d'avoir formé un grand nombre de tournans d'eau. Les lits de courans ne changent jamais brusquement de di- recllon , à moins qu'ils ne rencontrent un obstacle d'une très- grande étendue , et qui se présente directement à leur im- pulsion. Les moindres obstacles leur fonl prendre successi- vement de légers degrés d'inflexion, et les obligent à suivre des lignes courbes. C'est pourquoi les courans prennent tou- jours des mouvemens circulaires ou à peu près tels, dans les espaces circonscrits; l'obstacle qui les détourne perpétuelle- ment , les oblige à se courber toujours dans le même sens , et leur fait décrire une courbe qui tend constamment à ren- trer eu elie-même , ou une spirale au milieu de laquelle il C O TT 387 se forme un petit tourbillon semblable à ceux qui se déta- chent des lits de courans , lesquels doivent vraisenablablement se former dune manière analogue. Ces mouvemens circulaires ou en spirale , ne se font pas seulement sentir dans des espaces rétrécis ; on peut aussi les remarquer- dans les mers d'une très-grande étendue. L'O- céan Allanlique nous en donne un exemple. Cette vaste étendue d'eau est bornée à l'est et à l'ouest par les deux con- tiuens ; on peut la considérer , du moins quant à l'effet de la transmission àes eaux , comme bornée au nord par les glaces des pôles, et au sud par les courans de la Zone Tor- ride. Ce dernier courant qui sort du golfe du Mexique , par le canal de Babama , acquiert une nouvelle force dans ce passage étroit, et représente la plupart des phénomènes dont on vient de parler. Il s'élargit à mesure qu'il s'avance le long de la côte d'Amérique , dont il s'écarte , par consé- quent, insensiblement, et se dirige en ligne courbe du côté du nord : sa direction se tourne vers l'est avant d'arriver au banc de Terre-Neuve ; ensuite elle se recourbe au sud avant qu'il ait atteint les côtes d'Europe ; de là ses eaux viennent se mêler au courant constant de la Zone Torride , qui semble devenir la contiimation d'un seul et même courant. Il est vrai de dire que si ce mouvement circulaire reçoit, d'un côté, la première impulsion par les vents alizés , il est extrême- ment favorisé , de l'autre , par les vents d'ouest qui dominent au nord des tropiques. Le savant voyageur M. de Hum- boldt a réuni les observations de navigateurs qui ont tra- versé la mer Atlantique dans tous ses sens , et a indiqué la marche que suit ce courant , dans le premier volume de la Relation de son Voyage. jSous terminerons ici ce qu'il y avoit à dire sur les causes principales des courans et sur la marche générale à laquelle ils semblent assujettis ; nous allons indiquer ce qui en résulte dans quelques cas particuliers. Lorsqu'un lit de courant se dirige en travers d'un très- grand golfe , peu profond , il en suit exactement les con- tours. Si l'ouverture est moins grande , le principal fil de l'eau la traverse ; mais alors , il s'en détache de petits filets deau qui donnent lieu à un «ourant beaucoup plus foible , qui suit également les côte& ie ce golfe. Lorsque l'eau entre directement dans une baie, comme elle ne peut pas s'accumuler au fond , elle s'échappe par l'un des côtés ou par tous les deux en même temps , et il s'établit un ou deux contre-courans qui vont en sens con- traire du premier. Quelquefois la direction de la côte ou d'autres courans latéraux s'opposent à l'écoulement des 288 COU eaux , et il s'étaLlît alors un courant au-dessous de la surfj^cç de la mer, qui va également en sens contraire , comnje à la côte d'Angleterre, dans la Laie de Torbay , où ce courant sous-marin acquiert d'autant plus de force que les vents du large ont plus de violence. Il diminue les dangers des vais- seaux qui y sont mouillés dans le mauvais temps, parce qu il pousse leur carène contre le vent , et contribue à affoiblir l'effort que les ancres et les câbles ont à supporter. Ce qui se passe sous nos yeux dans les grands fleuves ^ nous offre, en général, l'image des principaux phénomènes de la marée et des courans , dans les lieux rétrécis et dans les canaux. Le courant a moins de force près des rives qu'à une plus grande distance ; c'est au milieu qu il acquiert sa plus grande rapidité. Le courant qui suit l'une des rives, ne change pas de direction brusquement , si cette rive se dé- tourne beaucoup; mais il va frapper l'autre rive. Le courant de la marée, lorsqu'il n'est arrêté par aucun obstacle , con- tinue à peu près dans la même direction; il s'en détache, du côté de la côte dont il s'éloigne , des filets de courant , qui commencent par former de petits tourbillons et donnent lieu à la fin à un courant circulaire , dont les eaux , après avoir achevé leur tour, viennent se réunir en partie au principal fil du courant qu'elles avoient quitté , ou bien continuent à se mouvoir en spirale comme on l'a dit plus haut. Les mêmes phénomènes se reproduisent , lorsque le cou- rant rencontre une île ; il est toujours plus fort près des bords que plus au large ; de sorte qu'il se sépare à une certaine distance de la pointe qui se présente à lui. Les deux branches de courant prolongent ensuite les deux côtés de Tîle ; lors- qu'elles sont parvenues aux deux extrémités dé*sa plus grande largeur, elles s'en écartent, si la côte se détourne beaucoup , et vont ensuite se réunir à une assez grande distance au-delà de lîle. Les filets de courant qui s'en échappent, forment dans l'espace circonscrit par le principal courant , des tour- billons ou des courans circulaires plus lents , semblables à ceux dont on a déjà parlé. Si une île étroite se présente au courant dans le sens de sa longueur, l'eau produit le même effet que le sillage d'un vaisseau ; elle en suit exactement les côtés, et vient former à la secçnde extrémité un remous qui s'affoiblit de plus en plus à mesure qu'il s'en éloigne, et finit par disparoître à une assez grande distance. Des remous semblables se font remarquer quand la mer est agitée , sur les bords des deux branches de courans qui, dans le premier cas , vont se joindre à une grande distance de 1 ile. Si le temps est calme, on peut encore les distinguer par des trace» d'un blanc argenté qui se prolongent sur la surface des eaux^ cou ,89 Tous ces phénomènes sont d'autant plus sensibles que la vitesse du cornant est plus grande ; mais il paroît qu'ils sont toujours assujettis aux mêmes lois. Les faits particuliers dont on vient de parler, nous ont été donnés par la pratique , et sont le fruit d observations souvent répétées ; ils ont ensuite été approuvés par la raison. Les pêcheurs qui conduisent leurs bateaux au milieu des écueils qui bordent nos côtes, près desquelles les courans sont si violens, n'en ignorent pas un seul ; et la grande ha- bitude leur a donné une sagacité merveilleuse pour en dé- mêler et en sentir les eifets. La connoissance de la marche des courans forme une branche importante de l'art nau- tique ; c'est elle qui apprend aux marins que si le principal Ht du courant leur devient contraire , ils peuvent , dans cer- tains cas, se transporter dans les lieuxVolsins, où ils en trou- veront de favorables. Certains livres de navigation sont des- tinés à leur indiquer ceux qui se trouvent dans des parages connus ; mais une connoissance raisonnée de la manière dont ils agissent , peut leur faire juger, à l'inspection des côtes et à l'aide de la direction du principal courant, quels sont les lieux qui, dans des parages inconnus, leur procure- ront le même avantage, (rossel.) COURATARI, Couratari. Avhre fort élevé , dont la fruc- tification est imparfaitement connue. Ses feuilles sont alter- nes , ovales, un peu péliolées. Son fruit est une capsule li- gneuse , oblongue , trigone , operculée , et comme tronquée à son sommet. Cette capsule est fermée par un placenta cen- tral, détaché, triangulaire, qui porte, sur chaque face, des grai- nes oblongues, aplaties et bordées d'une aile membraneuse. Le eouratwi croit dans les forêts de la Guyane. Les natu- lels du pays se servent des lanières de son écorce, qui est très- tenace, pour monter, en en faisant des anneaux, sur les autres arbres. Swartz, qui a observé cet arbre, nous a appris que c'étoitle PoRTL\lSDE HEXAÎ4DRE de Jacquin, qui a une corolle en tube recourbé , couleur de chair , et six étamines. (b.) COURATOUN. Nom du Pluvier gris dans le Piémont. COURBARIL , Hymenea, \Ànn. (Bércindiie. monogynie') Arbre résineux de la famille des légumineuses, qui croît aux Antilles , au Brésil , à la Guyane , et dans d'autres parties de l'Amérique méridionale. On le trouve aussi en Afrique, par- ticulièrement sur les bords de la rivière de Gambie, il est fort gros, cl s'élève à une très-grande hauteur; qualquefois ii a jusqu'à trois pieds de diamèlre et quarante pieds de tige. Son iiois est dur et compacte , &on écorce raboteuse et parsemée VIII. K) 9"^ C O II de taches roussâtres ; sa cime est formée par plusieurs bran-» ches très-rameuses, quis'étendent de tous côtés : elles sont garnies de feuilles alternes , disposées par paires à l'exiréaùté d'un pétiole commun. Ces feuilles sont entières , fermes , unies , luisantes , d'un vert foncé , et terminées en pointe ; placées obliquement l'une à l'autre, elles forment un écar- tement qui ressemble assez bien à l'ouverture d'mie grande paive de ciseaux. Chaque feuille présente deux côtés inégaux : l'intérieur est plus étroit et à bord peu recourbé ; l'extérieur Ïdus large et à bord presque demi-circulaire : on aperçoit à eur surface de très-petits trous ou points iransparens, comme dans les feuilles du millepertuis. Les fleurs du rourhar'l sont d'un jaune pourpre, elinodores. Elles naissent à l'extrémité des branches , en épis clairs, sur des pédoncules alternes et un peu arqués , qui soutiennent , chacun , depuis deux jusqu'à cinq ou six (leurs. Le calice est découpé profondément en quatre ou cinq parties inégales , et «jui tombent. La corolle est composée de cinq pétales, creu- sés en cuiller, presque égaux , et plus longs que le calice. Les ctamincs sont au nombre de dix: elles ont des filets distincts, courbés dans leur partie moyenne , et des anthères oblongues et mobiles. Au centre de la fleur, et sur le réceptacle, se trouve un embryon aplati et rougeâlre , qui porte un style tortillé , dont le stigmate est sphérique. Le fruit est une gousse , com- posée de deux panneaux , légèrement comprimés , longs de quatre à sept pouces, sur deux à trois pouces de largeur, et deux lignes d'épaisseur, tous deux d'une substance ligneuse, de couleur de foie , rudes et comme chagrinés, pénétrés d'un suc résineux. Cette gousse, qui ne s'ouvre point , renferme une pulpe d'un jaune rougeâtre , farineuse, friable, d'une odeur et d'un goût aromatique ou de pain d'épices, nourris- sante et bonne à manger. On trouve, au milieu de la pulpe , trois ou quatre semences logées séparément et entourées d'un tissu fibreux ; elles sont dures , noires , aplaties , ovales, longues d'un pouce, et contiennent une amande oblongue, blanche , un peu amère , d'un goût d'aveline. Cet arbre est figuré dans ce Dictionnaire , pi. B. 34. Il découle du tronc et des branches du courbaril , une es- pèce de Gomme ou Résine qui a beaucoup de rapports avec la résine CoPAL (J^oyez ce mot) , et qui peut , comme celle-ci , être employée dans les vernis transparens. Elle est jaunâtre, claire , d'une odeur douce , agréable , et brûle comme du camphre. C'est la Résine animée occidentale du commerce. ( Voyez ce mot.) Les Indiens s'en servent pour vernir quel- ques ustensiles; en l'enfilant dans une baguette de bois mou elle leur tient lieu de flambeau. Py . 34 r . ( o///-/>a/// ' , Aramus scolopaceus ^ Yieill. ; Ardoh scolupuceay Lath. , pi. enl. , n." 84.8 de VHisl. nat. de Buffon. Cette espèce se trouve à Gayenne, où elle est connue sous le nom de courlin. Sa longueur , du bec aux ongles , est de deux pieds huit pouces; il a le plumage généralement brun, qui de- vient rougeâtre et cuivreux aux grandes pennes des ailes et de la queue ; sur chaque plume du cod est un trait blanc ; le menton de celte dernière couleur; le bec est long de qua- tre pouces, bleuâtre à sa pointe , et rougeâlre dans le reste. C O URLI S , Nurnentus , I> risson , Lath. ; Srolupax , Llnn. , Gm. Genre de l'ordre des oiseaux ÉcilAssiERS, et de la fa- mille des HÉLONOMES. V. ces mots. Caractères : bectrès-long.» mi peu grêle, presque rond , fléchi en arc, un peu obtus; mandibule supérieure munie sur chaque côté d'an sillon plus ou moins prolongé , dilatée et lisse à la pointe ; 1 inférieure un peu plus courte ; narines longitudinales , oblongues et, situées dans un sillon , à la base du bec; langue très-courte, pointue ; face et gorge parfaitement emplumées ; quatre doigts, trois devant, un derrière, courts et un peu rudes eu dessous; les antérieurs unis à la base par une membrane; le postérieur ne portant à terre que sur le bout; ongles falcu- laires ; la première rémige la plus longue de toutes. Les courlis font partie du genre Scolopax de Linnœus; mais Latham, à l'exemple de Brisson , les en a distraits et classés sous le nom générique de numenius. Cette famille est répandue dans toutes les parties du monde ; partout ils habitent dans les marais, les prairies humides , sur les bords de la mer et des fleuves. Ils s'avancent souvent dans l'intérieur des terres, surtout à l'époque des couvées. Ils se nourrissent de vers , d'insectes , de petits poissons et de petits coquillages , qu'ils ramassent sur le sable et dans la vase. Gomme tous les échas-* 3o:* C O tl slers dont le pouce ne pose point ou ne porte à terre que suf le bout, ils ne se perchent pas, et ils nichent dans les herbes ou dans le sable. Ces oiseaux sont monogames ; leurs petits quittent le nid et cherchent leur nourriture dès leur nais- sance. Le Courlis ADDARANA , Numenim aterrimus^ Vielll. On doit la connoissance de ce courlis à Rafinesque Schmaliz , qui l'a décrit dans ses Oiseaux de la Sicile. Le bec , les pieds et tout le plumage sont d'un noirâtre profond. Le Courlis d'Afrique , Numenius africanus , Lath. ; Sco- lopax africanus , (im. » se trouve au Sénégal et au Cap de Bonne-Éspérance. Il a neuf pouces de long; le bec long de dix-huit lignes , légèrement arqué et noir , ainsi que les pieds et les ongles ; le sommet de la tête , le devant du cou et la poitrine d'un gris clair, foiblement onde d'un gris plus som- bre ; le dessus du corps et les couvertures supérieures des ailes d'un gris foncé ; les grandes pennes noirâtres avec la tige blanche; celles de la queue du même gris et bordées de blanc ; la gorge , le ventre et les parties postérieures de cette couleur. Est-ce bien un courlis P Ne seroit-ce pas plutôt un tringa , comme le dit M. Themmink , dans son Manuel , et de l'espèce de son iringa subarquata ? Le Courlis de la baie d'Hudson , Numenius hudsoni- cusj Lath. V. Courlis corlieu. Le Courlis de la baie d'Hudson. F. Courlis boréal. Le Courlis a bec grêle , Numenius tenuirosiris , Vieill. < est de la taille du courlis corlieu ; le bec est grcle, brun et jaunâtre à la base de sa partie inférieure ; le plumage avec des mouchetures brunes , terminées en pointe sur le devant du cou et sur la poitrine , plus larges et plus rares sur le ventre ; toutes les parties inférieures sont blanches ; les plumes du sommet de la tête et du dos brunes et bordées de roussâtre ; les pennes primaires des ailes brunes; celles de la queue rayées en travers de cette couleur et de blanc ; les pieds bruns. On trouve ce courlis en Egypte. Le Courlis a bec noir, V. Courlis "roussâtre. Le Courlis blanc. V. Tbis blanc d'Amérique. Le Courlis boréal , Numenius horealis , Lath. , a douze pouces de longueur et moitié moins de grosseur que le cor- lieu; le bec très-mince, noirâtre en dessus et roux à la base de sa partie inférieure ; la tête blanchâtre avec des lignes brunes ; le front d'un brun foncé avec des taches plus claires ; le cou, la poitrine, le ventre et le bas-ventre d'un blanc jaunâtre , avec des lignes étroites brunes sur les deux pre- mières parties ; le dos d'un brun foncé , chaque plume bor- dée de gris blanc ; les ailes brunes ; le croupion tacheté de C O IT 3,3 blanchâtre ; la queue courte et rayée de LLinc sale ; ks pietls d'un noir bleuâtre. Cette espèce se nourrit des baies de la camon'iie à fruits noirs. Son cri est une espèce de sifflement. Elle niche à la baie d'Hudson. Sa ponte est de quatre œufs. Le Courlis brillant. V. Ibis brillaist. Le Courlis brun. V. Ibis brun. Le Courlis brun d'Amérique. V. Courxis gouarauna. Le Courlis brun nu Brésil, l^oy. Ibis brun a front rouge. Le Courlis brun a front rouge. V. Ibis brun a front ROUGE. Le CoURLI;S A CALOTE NOIRE, Nunienius atrirapi/Ins^YicWl.; Niimenius luzoniensis ., Lalh. Ce courlis de l'ile de Luçon est ua tiers plus petit que le nôtre ; il a le souiuiel de la tête noir ; le reste de la tête, le cou, la poitrine et le ventre blancs, et rayés longiludinalenient de noir; les couvertures des ailes et les plumes du dos de couleur d'ambre et mouchetées de blanc sur les bords ; les grandes pennes noires; la queue d'un gris vineux avec des lignes noires. " Le Courlis chihi , Numenlus cJdhi , Vieill. , se trouve au Paraguay et dans les plaines deBuem)s-Ayres, où l'on en voit des troupes de vingt à soixante. Quand ces oiseaux volent à une très-grande hauteur , ce qu'ils font ordinairement après le coucher du soleil, ils se tiennent en ligne de bataille droite ou courbe , en criant chihi d'une voix rauque ; les Guaranis l'appellent Caruay, parce î. V. ces mots. Le Courlis GOUaRAUNA, Numenius guarauna^ Lath, ; Sco- lopax guaraunUj Linn, , Gm. Tel est le nom que les Brasi- liens ont imposé à ce courlis , dont la grosseur est celle d'une poule moyenne, et la longueur de deux pieds neuf lignes du bec aux ongles ; le bec est d'un jaune lavé à sa base , et brun sur le reste ; les plumes de la tête et du cou ont leur milieu brun et les bords blanchâtres ; un brun-marron domine sur le reste du plumage , avec des reflets verts sur le croupion , 3oG COU les épaules et le côté extérieur des pennes de l'aile ; les pied^' sont d'un gris-brun , et les ongles noirâtres. On trouve aussi cette espèce à la Guyane. C'est le courlis brun d'Amérique de Brisson. Le GRAî^D Courlis d'Amérique. V. Couricaca. , Le GRAND Courlis de Cayenne. V. Ibis a cou blanc. Le Courlis d'Italie. V. Ibis vert. Le Courlis de Madagascar , Numenius mada^ascariensis, Lath. ; a deux pieds deux pouces de longueur ; le bec long de six pouces neuf lignes ; les plumes de toutes les parties su- périeures brunes «dans le milieu , grises sur les bords ; les scapulaires ont de plus des raies transversales brunes ; les couvertures du dessous de la queue sont d'un gris roussâtre , avec des bandes transversales et des lamelles brunes; la gorge est blanche ; le devant du cou est d'un gris-blanc , avec des lignes brunes longitudinales; la poitrine d'un blanc roussâtre, avec des taches brunes en longueur et en travers ; le ventre et les cuisses sont d'un blanc pur , qui tire au roussâtre sur les couvertures inférieures de la queue , qui, de plus, sont variées de brun ; celles du dessus des ailes sont , savoir : les plus petites , d'un brun foncé , bordé de blanchâtre ; les moyennes grises, avec une frange blanche et des lignesbrunes; les grandes les plus proches du dos, noirâtres; les pennes des ailes noirâtres, avec des taches et des bandelettes blanches à l'intérieur ; celles de la queue grises et rayées, entravers, de brun ; le bec est rougeâtre à la base , noirâtre à la pointe , et blanchâtre en dessous ; les pieds sont d'un rougeâtre rem- bruni , et les ongles noirâtres. Le Courlis marron. V. Ibis vert. Le PETIT Courlis. V. Courlis corlieu. Le PETIT Courlis d'Amérique. V. Ibis matuiti. Le Courlis a pieds bleus , Numenius cyampus , Vieil). ; Numenius arquatus , Var. , Lath. , ne peut être une variété de notre courlis , puisqu'il a les pieds bleus ; le bec noir et con- sidérablement plus long, à proportion de la taille ; le fond de son plumage d'un ferrugineux sale , inclinant au brun , et l'iris jaune. On le trouve à la Nouvelle-Hollande. Le PLUS PETIT DES CouRLis , Numenius pygmœus , Lalh. , n'appartient point à ce genre , mais à celui des tn'ngas, étant, comme le dit M. ïhemminck , un individu de l'espèce de Valouetle de mer , sous son plumage d'hiver. Le Courlis rouge. V. Ibis rouge. Le Courlis roussâtre , Numenius melanopus , Vieill. ; Nu- menius anjuatus , Var. , Lath. ; Scolopax arquata^ Var. , Gm., a été donné mal à propos pour une variété de notre courlis , dont il diffère : i.° par une taille plus petite ; 2.« par un bec cou 3o7 plus long ; 3." par la couleur roussâtre répandue sur son plu- mage ; 4'' par sa mandibule supérieure , sillonnée, de chaque côté , presque jusqu'à la pointe , comme dans les corlieus ; tandis que , chez le courlis commun , le sillon se prolonge à peine jusqu'au tiers de la longueur du bec. Ce caractère suffit pour éloigner toute identité entre ces deux oiseaux , quelque rapport qu'il y ait d'ailleurs entre eux. Cette espèce, qu'on rencontre dans le nord de l'Amérique, et qui étend ses courses dans la mer Pacifique jusqu'à l'île d'Hervey , se trouve à la baie d'Hudson, an mois de mai, où elle se tient sur les bords de la mer et dans les marais salés, lorsque les rivières sont gelées ; ensuite elle va nicher dans l'intérieur du pays. Des feuilles et des herbes sèches com- posent la couche sur laquelle la femelle dépose trois ou quatre œufs d'un bleu clair et tacheté de noir. Ce courlis est de pas- sage dans les Etats-Unis, et se montre dans l'état de New- Yorck aux mois de septembre et d octobre, époque à laquelle on y rencontre tous ou presque tous les oiseaux de rivage qui habitent pendant la belle saison , les parties koréales de l'Amérique. Il a dix-huit pouces de longueur totale , le bec noir, ainsi que le sommet de la tête ; les plumes du cou avec des stries de cette couleur sur un fond roussâtre ; ces deux teintes régnent aussi sur celles du dos , les scapulaires et les couver- tures supérieures des ailes , dont les quatre premières pennes primaires sont noires ; les autres ont , de chaque côté de la tige , des taches roussâtres , ainsi que les autres plumes du croupion , les couvertures et les pennes de la queue ; le men- ton est blanc ; la poitrine d'un brun roussâtre très-pâle ou couleur de crème; les pieds sont noirs. Tel est l'individu dé- crit par Latham. J'en possède un autre, que j'ai rapporté de New-Yorck , qui me paroît moins avancé en âge. Il a seize pouces de longueur totale ; le bec plus court que le précédent, ce qui est un indice de sa jeunesse , les courlis et les cor- lieus l'ayant toujours plus long dans 1 âge avancé que dans leurs deux premières années. Le dessus de la tête est brun , avec une raie longitudinale roussâtre sur le milieu; les sour- cils sont blancs ; les joues, le cou et la poitrine d'un brun pâle, avec des lignes noirâtres ; le manteau est tacheté de noir et de roussâtre terne , inclinant au ferrugineux sur le croupion ; le ven're , les jambes et les couvertures inférieures de la queue sont d'un blanc roussâtre , avec des taches brunes sur les dernières parties et sur les Hancs ; les premières pennes des ailes brunes , à tige blanche , et tachetées de roussâtre du côté interne ; les suivantes marquées de même sur les deux côtés ; les pennes de la q'ieue d'un brun clair, et Ira- 3o8 COU versées par sept ou huit bandes noirâtres et larges d'environ trois lignes ; les pieds d'un noir bleuâtre. Le Courlis de Surinam. F. Ibis de Surinam. Le Courlis tacheté. V. Courlis a calotte noire. Le Courlis de terre. Nom vulgaire de I'Œdinème ou GRAND Pluvier. Le Courlis a tête blanche, Numenius Uucocephahis , pl- 80 du Synopsis de Lath. , se trouve au Cap de Bonne-Espc- rance. Il aie bec assez long , et rouge ; la tête et une partie du cou d'un blanc pur ; le reste du plumage d'un bleu très- foncé , à l'exception des pennes qui sont noires ; les pieds d'un gris cendré, et la taille de notre courlis. Le Courlis a tête nue. V. Ibis a tète nue. Le Courlis terrea , Numenius iahilensis , Lath. Ce nom est celui que les insulaires d'Otaïti ont imposé à ce courlis , dont le bec esi brun , avec du rouge à la base; la tête et le cou sont d'un blanc teinté de rougeâlre et variés de petites lignes sombres triès-nombreuses et longitudinales; le sommet de la tête est brun ; les sourcils sont blanchâtres ; les plumes du dos d'un brun obscur , et frangées de brun roussâtre ; celles du ventre et des parties postérieures , de celte dernière cou- leur, avec des taches seulement sur les cuisses; les couvertures supérieures des ailes pareilles au dos; et les pennes noirâtres; celles de la queue, d'un jaune sale, marquées irrégulièrement de noirâtre dans leur première moitié, et rayées dans l'autre; . les pieds d'un gris-bleu, et les ongles noirs. Longueur totale, douze pouces ; grosseur du courlis commun. Le Courlis varié du Mexique. Voyez Ibis acalot. Le Courlis VERT. Voyez Ibis vert. Le Courlis vert de Cayenne. Voyez Ibis des bois, (v.) COURLY. Voyez Courlis, (v.) COURNAC. Nom piémontais du Freux, (v.) COURNAJA. Nom piémontais de la Corneille mante- lée. (v.) COURNÉ. Dans le Midi , on donne ce nom à la Courge longue, (ln.) COTJROL. Nom d'une division des coucous , dans les Oi- seaux d'Afrique de M. Levaiiiant , laquelle correspond à mon genre Vouruidriou. (Fojcz ce mot.) (v.) COURONDI. Arbre élevé , dont les feuilles sont oppo- sées , ovales, lancéolées, sessiles , ondéfs, ou légèrement crénelées en leurs bords. Ses fleurs sont petites , d'un vert jaunâtre , et disposées en petits bouquets axillaires. Elles ont cou 3o9 cinq pétales arrondis , des étamines nombreuses et un ovaire supérieur. Les fruits sont des baies rondes, purpurines, qui contiennent , sous une chair épaisse , molle, et de couleur de safran, un noyau presque sphérique. Cet arbre croît dans les lieux pierreux du Malabar : il est toujours vert. Le suc de ses feuilles est astringent, et s'em- ploie , pris chaud avec le petit-lait , pour guérir les diarrhées et les dyssenteries. V. Courdi. (b.) COURONNE {Fauconnerie^ Le duret qui entoure la base du bec d'un oiseau de proie, (s.) COURONNE ( Vénerie). Tête du cerf, lorsque les an- douillers forment une sorte de couronne, (s.) COURONNE D'ARIADNE , Corona Ariadnes, Rumph., Âmb., vol. 5. C'est une espèce à' aporinée qui n est ftas encore bien déterminée ; elle est renÉarquable par la beauté de ses fleurs. Dans quelques îles de l'Archipel des Indes orientales , on la nomme Waibessi, (ln.) COURONNE DE FRÈRE. Nom du Chardon ério- PHORE. (b.) COURONNE DE MOINE. L'un des vieux noms du Pissenlit (Z(îo«to6?on taraxacum ^ Linn. ). (ln.) COURONNE DE SERPENS. Nom vulgaire d'une espèce d'ANATiFE. (^Anatifa mitella., Linn.) (ln.) COURONNE DE SOLEIL. F. Héuanthe annuel. (B.) COURONNE DE TERRE. Synonyme du Lierre TERRESTRE. (^Glecomahederacea, Linn. ) (ln.) COURONNE D'ETHIOPIE. Nom marchand de lavo- lute éthiopienne , et d'une autre coquille du genre Cône , qui est figurée pi. 1 1, lettre F, de la Conchyliologie deDargenville. COURONNE IMPERIALE. C'est le nom d'une co- quille du genre CÔNE {Conus imperialis). (desm.) COURONNE IMPÉRIALE , Fritillaria imperialis , Linn. (^Hexandiie monogynie.') Plante intéressante de la fa- mille des liliacées , originaire du Levant , et qui tire son nom de la disposition de ses fleurs. On la cultive dans les jardins , qu'elle orne dès le commencement du printemps. Sa racine est grosse , arrondie, écailleuse , fibreuse à sa base, de cou- leur jaune et d'une odeur forte qui approche de celle de l'ail. Elle pousse une tige droite et simple, haute d'environ deux pieds , nue dans la partie qui se trouve au-dessous des fleurs, et garnie , partout ailleurs , de feuilles nombreuses , qui sont longues, élroites , pointues , lisses , entières , sessiles 3io r: o u et éparscs , ou comme rangées en spirale. Les fleurs grandes V belles et pendantes , forment autour de la tige une et quel- quefois deux couronnes , surmontées d'une touffe de feuilles qui termine la plante et lui donne un port élégant. Ces fleurs, dont la culture varie les couleurs , sont communément d'un jaune rougeâtre ou de safran , avec des stries purpurines dans leur intérieur. Elles n'ont point de calice, mais une corolle en cloche , formée de six pétales ovales , allongés , creusés à leur base interne d'une fossette arrondie et remplie de miel. Les étamines sont au nombre de six , et terminées par des anthères oblongues. Le style , un peu plus long «ju'elles , est attaché à un ovaire supérieur, et se partage à son sommet en trois stigmates épais et obtus. Après la fé- condation du germe, le pédoncule de chaque fleur se re- dresse insensiblement , et soutient une capsule droite à six angles , ressemblant à la roifb d un moulin à eau. Cette capsule est divisée en six loges , contenant chacune deux rangs de semences plates, et à peu près rondes. Cette belle plante produit un assez grand nombre de Tariétés -, la plus remarquable est celle dont les fleurs sont très-ouvertes, tout-à-falt jaunes, comme celles de la hiUpe sniioage , et à pétales non striés. On la voit dans le jardin de Ceh^ à Paris. Pour connoître les autres variétés , consultez Miller , et les catalogues des fleuristes hollandais. La couronne impéiiale fut apportée de Perse en Europe en iSjo. On peut la multiplier par les semences ou par re- jetons de sa racine. La première méthode est trpp lente et trop ennuyeuse pour nos fleuristes , parce que les plantes qui proviennent de semences sont six ou sept ans avant de fleurir. Mais les jardiniers hollandais , plus patiens que les nôtres , les élèvent souvent de graines pour se procurer de nouvelles variétés qui les récompensent de leurs travaux. La manière de les multiplier ainsi , est à peu près la même que celle qui est en usage pour les Tulipes. L'autre mé- thode hâte les jouissances de l'amateur. Elle consiste à relever les oignons de la couronne impériale tous les deux ou trois ans , dans le moment où les tiges sont entièrement desséchées. On les nettoie bien : on en sépare les caïeux , et on les replante sur-le-champ à quatre ou cinq pouces de profondeur, et à sept à huit pouces de distance les uns des autres. Ils fleurissent la deuxième année de leur transplanta- tion. Ces oignons peuvent cependant être gardés hors de terre pendant deux mois, pourvu qu'on les tienne à l'ombre dans un lieu sec et sans les mettre en monceaux. Ils peuvent mê.ae être transportés depuis juillet jusqu'en mars; mais ils réussiront mieux et feront plus tôt espérer des fleurs , s'ils sont replantés tout de suite. Les rejetons ne doivent pas rester exposés à l'air , parce qu'étant très-petits , ils se faneroient et se dessécheroient bientôt. L'exposition au soleil est celle qui convient le mieux à cette plante ; et il lui faut un sol léger , qui ne soit ni fumé , ni naturellement humide. On regarde la couronne impériale comme vénéneuse dans toutes ses parties. Wepfer , qui a donné un excellent Traité sur les poisons, prétend que sa racine, prise intérieurement, produit les mêmes effets que la ciguë. On donne aussi le nom de couronne impériale à une espèce de Courge. V. ce mot. (d.) COURONNE PAPALE. C'est le nom de la coquille qui est le type du genre Mitre ( Voluta mitra , Linn.). (desm.) COURONNE ROYALE. C'est le Mélilot. (ln.) COURONNES COLORÉES observées autour du so- leil et de la lune. V. Halo, (biot.) COUROUALY et BALIRY. Noms caraïbes du Bali- sier ( Canna indica , L. ). (LN.) COUROUCOAIS. V. CouRoucou. (s.) COUROUCOU, r/og-on, Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvajns, de la tribu des Zygodactyles et de la famille des Barbus. V. ces mots. Qiracières : Bec plus court que la tête , garni à la base de soies dirigées en avant , plus large que haut , dentelé sur les bords , crochu à la pointe ; narines orbiculaires , situées près de l'origine du bec et couvertes par les soies ; langue courte, triangulaire, pointue ; bouche ample ; tarses emplumés, plus courts que le doigt le plus long ; quatre doigis, deux devant, deux derrière , l'exté- rieur postérieur versatile ; ailes à penne bâtarde courte; les troisième et quatrième rémiges les plus longues de toutes ; douze rectrices. Il n'est pas inutile de remarquer que les couroucous n'ont pas les mandibules dentelées dans leur jeu- nesse ; celte différence dans la conformation du bec existe encore chez d'autres oiseaux , notamment chez les barbus à bec denté ; les jeunes l'ont d'abord lisse , et les dents ne pa- roissent que lorsqu'ils sont adultes. Les couroucous le disputent en beauté aux colibris ; leur plumage brille sur certaines parties d'un éclat métallique et présente toutes les couleurs de l'arc-en-ciel ; sur d'autres, les teintes , quoique mates , ne sont pas moins riches et éclatantes ; mais un cou très- court , des pieds nullement proportionnés à leur taille età leur grosseur, une queue longue et large leur donnent un port lourd et sans aucun agrément ; leurs plumes longues, déliées, à barbes décomposées et très- 3t. cou fournies, lesfont paroîlreplus gros qivils ne son( réellement ; elles soûl si foiblemenl implantées qu'elles tombent au plus petit froissement ; leur peau est si mince, qu'elle se déchire à la moindre lension. Ces oiseaux , solitaires et très-jaloux de leur liberté , ne fréquentent jamais les lieux habités ou découverts. Ils font leurs délices du silence des déserts , où ils fuient même la société de leurs semblables. L'intérieur des forêts les plus fourrées est le lieu où ils se plaisent pendant toute l'année. On les voit quelquefois à la cime des arbres ; mais ils se tiennent de préférence vers le milieu, où ils restent une partie du jour sans descendre à terre , ni même sur les branches basses ; là ils guettent les insectes qui passent à leur portée, et les saisissent avec adresse. Leur vol est vif, court, ver- tical et par ondulation. S ils se cachent dans la feuillée , ce n'est point par méfiance ; car lorsqu'ils sont à découvert, on les approche de près , et au point de pouvoir les frapper avec un bâton. On les entend rarement crier, si ce n'est dans la saison des amours ; leur voix est forte , sonore , mo- notone et mélancolique. Ils ont plusieurs cris, dont l'un semble exprimer couruiirouis ou cowoucnais , dont on a tiré leur nom au Brésil et à la (iuyane ; mais ce cri, différem- ment entendu , a fait donner à l'espèce de ces contrées qui habite aussi dans le Paraguay, la dénomination de surucua ou de zunicua. Tousnichent, ou du moins deux espèces dont on connoîl le genre de vie , dans des trous d'arbres vermoulus , qu'ils élargissent avec leur bec , de manière qu'ils puissent s'y retourner en tous sens. Leur ponte est de deux à quatre œufs ; les petits naissent totalement nus ; mais leurs plumes pointent deux ou trois jours après leur naissance. Les couroucous font plusieurs couvées dans l'année. L'oc- cupation du mâle , pendant l'incubation , consiste à veiller à fa sûreté de sa compagne , à lui apporter à manger et à la désennuyer par un ramage que nous trouvons insipide , mais qui est sans doute pour elle l'expression de la sensibilité. Celui que font ervtendre les roiirouccus damoiseau et surucua , exprime la syllabe pio, répétée plusieurs fois de suite d'un ion fort et plaintif ; leurs accens m'ont paru approcher des gémissemcns d'un enfant égaré : c'est ainsi que ces oiseaux se répondent dans le silence des forêts. Aussitôt que les petits peuvent se passer des soins de leurs père et mère , ils se dispersent et s'isolent les uns des autres pour jouir de relie solitude qui semble faire le bonheur des couroucous. Leur nourriture se compose de larves, de vermisseaux, de chenilles, de coléoptères et de baies qu'ils avalent en- tières. C O TT 3,3 Le mâle , à diverses époques de son âge , la femelle et le jeune, ayant un plumage différent , il en est résulté plus d'espèces qu'il n'en existe réellement. C'est pourquoi j'in- dique, par un astérisque , les couroucous que je n'ai vus ni en nature ni figurés correctement. Jai de plus changé les dénominations spécifiques de la couleur du ventre , dont il ne peut résulter que de la confusion dans les idées, puis- qu'il y a six couwuroiis à ventre rouge , trois à ventre jaune et trois à ventre blanc. Plusieurs de ces nouveaux noms sont d'après M. Levaillant. Le CouROUcou albâtre. V. Couroucou Leverian. Le Couroucou aurora , Trogon rufus , Vieill. , pi. 9 des couroucous de M. Levaillant , se trouve à Tîle de Ceylan. Il a la face , le cou , le haut de la poitrine et toutes les par- ties supérieures d'un roux de rouille ; le reste de la poitrine , le ventre et les couvertures inférieures de la queue d'un jaune jonquille ; les six pennes caudales intermédiaires d'un rouge vif, et terminées par une hande noire trans- rersale ; les trois suivantes de chaque côté rayées en travers de noir et de blanc ; les couvertures supérieures des ailes pareilles à celles-ci , mais leurs raies sont plus délices; le bec et les pieds sont bruns. Le Couroucou a baisde elamcre. Voyez Couroucou KONDEA. Le Couroucou du Brésil. V. Couroucou rosalba. *Le Couroucou bungummi, Trogon iné'cus, hath. Tel est le nom que porte cet oiseau dans l'Inde. Son bec est bleuâtre et très-crochu ; les plumes de la tète et du cou sont noires et rayées de blanc ; une ligne blanchâtre part de l'ouverture du bec et s'étend sur les joues ; le dos, les ailes sont noi- râtres , et marqués de taches rondes couleur de rouille; la poitrine et le ventre d'un blanc jaunâtre , et traversés par des bandes noirâtres ; la queue est très-longue, cunéiforme, et rayée transversalement de lignes étroites noirâtres ; les pieds sont cendrés. J'ai peine à croire que cet oiseau soit un couroucou. Le Couroucou a caleçon rouge. F. Couroucou damoi- seau. Le Couroucou caisnelle, Trogon ruiilus , Vieill., pi. 14. des Couroucous de Levaillant, se trouve à l'ile de Ceylan. La tête et le cou sont d'un vert sombre ; le dos, les scapu- laires, le croupion et les couvertures supérieures de la queue d'un roux vif ou couleur de cannelle fine ; les six pennes caudales intermédiaires de cette couleur, avec une bande noire transversale vers leur extrémité; les autres , en grande partie , blanches à l'extérieur et noires dans le reste ; 3,4 ^^ O U les grandes pennes des ailes de celte même teinte et à lige blanche ; les secondaires et les couvertures supérieures fine- Tuent rayées de noir-vert et de blanc ; la poitrine elles par- lies postérieures d'un rose foncé , le bec et les pieds d'un noir-brun. Le jeune a la tête , le cou , tout le dessus du corps et les pennes du milieu de la queue d'un roux pâle ; les latérales blanches à l'extérieur, avec un mélange de roux et de noir en dedans ; le ventre et les couvertures inférieures de la queue blancs. Le CouRoucou de Cayenne. V. Couroucou ourrou^ COUAI. Le Couroucou cendré de Cayenne, Twgon strigilatus, Lath. , pi. enl. 765 , est une femelle de l'espèce du Cou- roucou OURROUCOUAI , dont la teinte des parties supé- rieures est un peu plus claire que celle de la femelle décrite A l'article de ce couroucou. *Le Couroucou a chaperon violet, Trogonviolaceus^\jSL\h, Ce couroucou a neuf pouces et demi de longueur ; le bec de cou- leur de plomb à la base, et blanchâtre à la pointe; le front, le tour des yeux et les oreilles noirâtres ; le reste de la tête , la gorge , le cou et la poitrine , d'un violet très-rembruni ; les paupières jaunes; le dos et le croupion d'un vert foncé à reflets dorés; les couverlures supérieurcsde la queue d'un vert bleuâ- tre , avec les mêmes reflets ; les ailes sont brunes , leurs cou- vertures , ainsi que les pennes secondaires , pointillées de blanc ; les deux pennes intermédiaires de la queue d'un vert tirant au bleuâtre et terminées de noir; les deux paires sui-i vantes de la même couleur à l'extérieur et noirâtres dans le reste ; les trois paires latérales noires , rayées et terminées de blanc. Cet oiseau , décrit par Koelreuter, dans le vol. n des Nov. Comment. Petropol. , pag. ^36, n.° 7 , pi. 16, f 8, est donné par M. liCvaillant pour un individu de l'espèce du couroucou vert à ventre jaune de Guyenne , ou de son cou- ivucou ourroucouai; cependant il n'est nullement question de la couleur jaune qui tranche grandement sur le plumage de celui-ci : c'est pourquoi je crois qu'on doit le laisser isolé jusqu'à ce qu'il soit mieux connu , et que l'on sache quel est le pays où il se trouve. Le Couroucou damoiseau , Trogon roselgaster., Yieill. , pi. i3 des couroucous de Levaillant , est décrit dans Buffon sous le nom de Couroucou à ventre rouge de Saint-Domingue. H a le dessus de la tête et du cou , les joues , le manteau et les couvertures supérieures de la queue d'un vert d'aigue-marine brillant, qui, sous un certain jour, semble poudré de gris de perle ; la gorge , le devant du cou et la poitrine d'un gris de cou 3.5 perle lustré, changeant en vert d'aigue-marine ; le ventre et les parties postérieures d'un rouge rosacé ; les pennes inter- médiaires de la queue d'un bleu qui se change en vert sur les bords; les pennes latérales blanches à l'extérieur et à la pointe, et les premières avec une tache ronde d'un noir-vert à Textrémilé-, les couvertures des ailes finement rayées en travers de noir-vert et de blanc; les pennes avec des taches carrées blanches et noires ; le bec , les pieds et les ongles jaunes. La femelle a le bec brun en dessus , jaunâtre en dessous ; toutes les parties supérieures , la gorge , le devant du cou et la poitrine d'un gris ardoisé, plus clair en dessous qu'en des- sus ; le venlre et les couvertures inférieures de la queue d'un rouge pâle ; les pennes secondaires des ailes d'une nuance plus foncée que le dos ; les primaires d'un gris noirâtre , bor- dées de blanc à Textérieur ; la queue pareille à celles-ci , mais sans bordure. Ce conroucou a été confondu avec celui à ventre rouge de Cayenae; mais c'est une espèce distincte, et qui n'a , dans au- cun temps, le collier blanc que porte celui-ci. Il se trouve à Saint-Domingue et au Mexique , où ses plumes rouges ser- voient autrefois à faire des portraits, des tableaux et d'autres ornemens, que les anciens Mexicains portoient dans leurs fêtes. Onlui donne, à Saint-Domingue, différens noms. On le désigne , dans des cantons, par celui de caleçon rouge; dans d'autres , on l'appelle dame ou demoiselle anglaise; et ailleurs on le nomme pie de montagne^ d'après sa résidence continuelle dans les mornes , et pour le distinguer du coucou à long bec que Ton signale de même. Ces oiseaux entrent en amour au mois d'avril ; alors ils cherchent l'épaisseur des forêts les plus solitaires , et font leur nid dans un trou d'arbre qu'ils garnissent de poussière de bois vermoulu; la femelle y dépose trois à quatre œufs blancs, un peu moins gros que ceux du pigeon. Les petits naissent nus ; mais leurs premières plumes com- mencent à pointer deux ou trois jours après leur naissance ; et dès qu'ils peuvent se suffire à eux-mêmes , ils vivent dans ta solitude , isolés les uns des autres. Après cette ponte , les adultes entrent en mue , et y restent jusqu'au mois d'août , où ils en font une seconde. Ce n'est qu'à ces deux époques que le mâle fait entendre son chant, ou plutôt sesgémissemens ; car sa voix est des plus tristes et des plus plaintives. Le CouROUCOU géant, Trogan gigas, Vieill. , pi. 12 des couroucousàe M. Levaillant. Cette nouvelle espèce, dont nous devons la connoissancc à ce savant ornithologiste , se trouve dans l'île de Java. Elle a près de dix-huit pouces de longueur 3iG COU totale, et sa grosseur est près du double plus forte que celle des plus grands couroucous de l'Amérique. La tête , le dessus du cou et du corps, les scapulalres et les couvertures supé- rieures de la queue, sont dun verl jaunâtre très-lustré, et doré plus ou moins, suivant les incidences de la lumière ; la gorge et le devant du cou de la même couleur ; la poitrine et les parties postérieures d'un blanc pur; la queue , en dessus, pareille au croupion, et en dessous, d'un gris glacé de blanc ; les grandes couvertures supérieures des ailes elles dernières pennes secondaires finement rayées en travers d'un noir- vert et de blanc ; les autres pennes d'un noir-brun en des- sus, et grisâtres en dessous; le bec jaune; les pieds bruns. * Le CouROUCOU a gorge bleue , Trogon asiatims^ Lalh., se trouve dans l'Inde ; mais son pays natal n'est pas indiqué par Latham, qui, le premier. Ta décrit. Il a huit pouces et demi de longueur ; le front rouge et bordé d'une ligne blan- che ; le dessus de la tête et la nuque d'une teinte rouge, fran- gée de blanc en dessous et de noir sur les côtés ; une raie courte rouge au-dessus de l'œil ; la gorge bleue, avec une lacbe rouge ; le reste du corps, les ailes et la queue d'un très-beau verl; les pennes noires et les pieds verts. Le GRAND CoUROUCOU A VENTRE BLANC. V. CoUROUCOU GÉANT. Le GRAND CoUROUCOU A VENTRE ROUGE DE LA GUYANE. F. CoUROUCOU ROCOU. Le CoUROUCOU GRIS A LONGUE QUEUE DE CaYENNE , pi. enl. 787, e.st un jeune CouROUCOU ROCOU. Le CouROucou de la (Guyane , pi. eul. , n." 785, est une femelle ou un jeune de l'espèce du CouROUcou ourrou- COUAI, Le CouRoucou KONDEA , Trogon fascialm , Lath., pi. 5 de rind. zool. , se trouve à Ccylan , où il porte le nom de Jlonl-Fan-Kondea , que j'ai abrégé. Il a dix pouces environ de lr)ngueur totale ; le bec noir; lorbite nu et d'un bleu foncé ; i iris jaune ; la tête et le cou noirs; cette couleur est plus pâle et coupée sur la poitrine par une bande transversale blan»:he, à laquelle succède une teinte orangée rougeâtre qui s'étend sur le ventre et sur les parties postérieures ; le dos couleur de tan: les couvertures de la queue grises ; celles des ailes et les plumes scapulaires sont agréablement variées de lignes ondulées blanches et noires ; les pennes noirâtres et bordées de blanc à l'extérieur; la queue très-longue, terminée de noir ; les pieds noirâtres. Le CouROLcou Leverian, Trogon leoerîanus ^ Lath. , pi. P. 177, pag. 175 , Léri> ^' valves , et qui renferme un placenta chargé de semences menues. Ce genre, qui a été réuni avec les Gentianelles {Exacum, Linn.) par Willdenow, et qui se rapproche beaucoup de la PiCRiE, comprend trois plantes annuelles de Cayenne , dont les feuilles sont simples et opposées. L'une , la Coutoubée blanche , a les fleurs disposées en épis ; l'autre , la Coutoubée purpurine , a les fleurs dans les aisselles des feuilles ; toutes deux sont fort amères, et em- ployées pour tuer les vers , rétablir les fonctions de l'estomac et les règles ; la troisième est la Coutoubée a trois feuilles, originaire de Panama, (b.) COUTOUBOU des Galibis. Nom de la Baillère (/W/- leria aspera , Aublel). (b.) COUTOUILLE. Nom vulgaire du Torcol, dans le ci- devant Dauphiné. (v.) COUTRIAUX. En Saintonge , c'est le Cujelîer^ espèce d'ÀLOUETTE (^alauda arboreu). (besm.) COUTRIOUX. Nom du même oiseau dans quelques provinces, (desm.) COUTURIER. T.Faua-ette. (v.) COUTURIÈRE. On donne quelquefois ce nom auxTi- pules. V. ce mot. (uesm.) COUVvVIN. C'est le nom que l'on donne aux cellule^ ou abéoles ^ qui renferment les larves elles œufs des abeilles. (o.) COUVE. Un des noms du Pm Cembro dans quelques cantons des Alpes, (b.) COUVE. Nom portugais des Ciioux. (ln.) COUVE BASTARDA. C'est le nom portugais du Chou DE JIER {cramhc niarilima , L.). (ln.) COUVEE est la tolaiité des œufs que couve une poule, ou tout oiseau domestique ; c'est aussi la totalité des petits éclos. Les chasseurs emploient la même expression à l'égard des perdrix, (s.) COUVERCLE DE COQUILLE ou OPERCULE. V. Coquille, (pat.) COUX. Nom provençal du Coucou, (v.) COUXIO , Celms satunas. Singe d'Amérique du genre des Saki. V. ce mot. (desm.) COUYON - MOURON. Nom du Lamantin, à la Guyane , selon Barrère. V. Lamantin, (s.) COUYONNE. L'Avoine folle s'appelle ainsi dans quel- ques lieux, (b.) G O Y 3/,5 COVALAM. 'Nom msilaharc du rra/ei'a marmelos , dont le fruit, connu de Bauhin , est appelé par lui roi/ig eirolioue {(■ydonia cxotlca). C'est le helûu des Brames. Adanson a adopté ce dernier nom pour désigner le genre cruieim. (ln.) COVATERHA. Dans le territoire de Ravennc, cnltalie, on donne ce nom à TEngouleveint. (desm.) GO\ E r. Coquille du genre Buccin. C'est le buccinum re- Uculatum , Linn. (b.) COW. Nom anglais de la Vache, (desm.) COWAGE. Nom tju'on donne , dans les colonies an- glaises, à un DoLIC (clo/ich os urens, L.). C^ est V œil de /jourric/ue des colonies françaises, et le inucuna du Brésil, (ln.) COWALAM. C'est une espèce de Tapier. C'est aussi le TONG-CHU BALANGUE. (B.) COWARCH. Nom gallois du Chanvre, appelé, à Van- nes en Bretagne, riniarch et coarli. (b.) COWBANE {JValer). Nom anglais de la Ciguë {^dcuta virosa^ Linn.). (ln.) COW-PARSLÉY. Les Anglais donnent ce nom , qui si- gnifie persil de vache ^ aux chœrophyllum^ Linn. (i.N.) COVS^-PARSNEP. Nom anglais de la berce fausse branc- iirsine (Jieracleum spondylium ^ L.). (ln.) COW SLIPS. L'un des noms anglais de la Primevère ( primiila veris y L.). (LN.) COWT. Nom anglais du petit Cormoran (yo/^a/acrocora.c minuf). (desm.) COW WHEAÏ. Nom anglais des blés de vache ou me- lampyrum. (LN.) COXILITLL Rai rapporte ce nom mexicain à une variété rouge du Ilocco de la Guyane, ou coq indien. Voyez Alector cl Hocco. (desm), COXOLISSO. V. Hocco. (v.) COXOLITLL V. CoxiLiTLi. (s.) CO-XUOC. Nom cocliinchinois d'une plante herbacée vivace , dont la racine est résolutive , atténuante , désobs- truante, diurétique et emméuagogue. C'est le cyathula geni- culala , Lour. , rapporté aux cadekiri {achyranthes proslrata.') V. ce mot. (ln.) COY {Lepus minimuSf Linn.). Quadrupède du genre des Lièvres, et de l'ordre des Rongeurs. C'est du moins dans ces divisions méthodiques, que l'abbé Molina ÇHisL nul. du Chili, p. 288 de la traduct. franr.) , (imeliu, et Linn. (^Sysi. nat. ) , ont placé cet animal. Je crois néanipoins que le coy ne diffère pas de I'Aperéa. V. l'art. Cobaye. Ce qu'en dit Molina semble confirmer cette conjecture , à l'exception du 344 C O Y nombre des dolgls des pieds de derrière , que ce voyageur porte à cin<( , tandis que l'apéréa n'a que trois doigts à ces mêmes pieds. Mais si J'on fait attention que Molina ajoute que le nom de Coy ou Cuy , se donne indifféremment en Amérique à plusieurs petits animaux , pour la plupart du genre du Ccn>ia , et que, les caractères de ce genre sont : quatre doigts aux pieds de devant , et trois seulement à ceux de derrière , Ton pourra soupçonner une erreur dans la description de Molina. Je dois prévenir que M. d'Aza»"a ne partage pas mon avis ; il regarde l'apéréa et le coy comme deux espèces différentes , quoiqu'il convienne que ces deux animaux semblent être les mêmes , et qu'il ne lui reste que peu de souvenirs du coy ; cela ne Tempeche pas de décider, quelques lignes après cet aveu , que le coy est un lapin do- mestique , mais différent de celui d'Espagne. {^Hist. nui. des Çuadrup. du Paraguay., tom. 2 , pag. 70 et 71. ) 11 est un pett plus gros que le mulot ; la forme de son corps est à peu près conique ; son museau est allongé ; ses oreilles sont pointues et couvertes de poils : ses dents ressemblent à celles du lapin ; il a quatre doigts aux pieds de devant , et cinq à ceux de derrière ; sa queue est si courte, qu'elle paroît k peine ; son poil est très-fin , soyeux , mais trop court pour être filé ; sa chair est blanche et d'un fort bon goût. Ce petit animal qsX domestique au Chili ; il fuit le lapin , et ne s'ac- couple jamais avec lui ; les chats, et môme les souris lui font la guerre et le dévorent. La couleur du poil varie ; Ton voit des coys blancs, d'autres bruns , d'autres gris, et d'autres tachetés de plusieurs couleurs. La femelle, dit Molina, pro- duit tous les mois, depuis six jusqu'à huit petits. Cette fécon- dité si étonnante rapproche le coy du cochon-d'inde , avec lequel il a aussi d'autres rapports, (.s.) COYAMKTL ou QUAUUCOYAMETL. C'est le Pé- cari selon Fern;.ndez. (desm.) COYAU. Poisson du genre Spare , dont on prend beau- coup auprès du Croisic. Sa chair est peu estimée, (b.) COYOLCOS. Nom mexicain d'un Colin. V. ce mot au genre Perdrix, (v.) COYOLCOZQUE. V. Coyolcos. («.) COYOLTOTOLT. Oiseau du Mexique , dont le bec est épais et court , le ventre rouge , le reste du plumage noir et rougeâlre . et la taille pareille à celle du chardonneret, (v.) COYOPOLLIN ou CaYOPOLLIN. Mammifère car- nassier , de la famille des marsupiaux et du genre Didelphe. V. ce mot. (desm ) COYOTE. Nom donné, par lesEspagnols des Philippines, au Coton Nankin, (b.) C V. A 345 COYPOU, COYPU ouCOYPUS. Énorme rat de TA- mérique méridionale , ouïe çuouia de d'Azara. Il appartient au genre Hydromys de M. Geoffroy, (desm.) COYUTA. Nom brasilien d'une espèce de Couleuvre (jcoluher renchoa). (B.) COZCAQUAUHTLI, COZCACOAUHTLI. Noms mexicains du Roi des Vautours, (v.) COZQUAUHTLI. Gros oiseau dn Mexique , qui a un bec de perroquet , les ongles crochus , le plumage roux , noir et gris, le vol haut , et qui est reptilivore. (v.) COZTIOCOTEQUALLIN ou QUAUHTECAL- LOTLQUAPACHTLl. Noms mexicains d'un ^r«;m7dont Bufibn a fait , par abréviation, celui de coqualUn. Voy. Ecu- reuil, (desm.) COZTOTOTOLT. Oiseau du Mexique , à plumage jaune , avec du noir à Textrémité des ailes. Taille et chant du chardonneret. Je soupçonne que c'est le chardonneret de TAmérique, mais décrit d'une manière insuffisante, (v.) CRA. Nom que portent, en Lorraine, la Corneille man- telée , les Corbeaux , et les autres espèces de Corneille. Voyez ces mots, (v.) CRAB-CATCHER. Nom du Martin-pecheur blanc ET noir, à la Jamaïque, (v.) CRABE , Ciincer. Genre de crustacés , de l'ordre des décapodes , famille des brachyures , section ou tribu des arqués. On désigne communément sous ce nom , des crustacés analogues aux écrevisses , mais dont le corps est propor- tionnellement plus court et plus large , avec la queue petite et repliée sur la poitrine; tels sont nos décapodes brachyures. Quelques espèces cependant ont reçu des dénominations particulières , comme celles A' araignées de mer ^ de tourteau , À' étrille , de migrane , etc. Le genre cancer a , dans la méthode de Linnœus , une acception bien plus générale , puisqu'il y comprend nos trois premiers ordres des crustacés , et jnême une partie du quatrième. (Teoffroy , Degcer , Millier et surtout Daldorff, Fabricius, M. de Lamarck , etc., l'ont successivement restreint. Enfin , il ne renferme , dans ma méthode , que les décapodes brachyures , avant pour carac- tères : tous les pieds inférieurs, ambulatoires; test large , évasé à sa partie antérieure en forme de segment de cercle ; second article des pieds-mâchoires extérieurs presque carré , avec une échancrure ou troncature à l'angle interne de son extrémité supérieure pour l'inserlion de l'arlicle suivant. Par ces caractères , le genre est réduit aux espèces de la pre- 3^6 C 11 A mière (livision île celui tle cancer «le Fabricius ; encore en. séparons-nous Tespèce qu'il nomme spinifrons , pour en former le genre Êripiiie ( V. ce mot ). M. Léach , dans sa dislribution méthodique des crustacés , resserre encore da- vantage le genre cancer. Celles de nos espèces , dont la queue est de sept articles dans les deux sexes , composent son genre pilumnus , très-voisin de celui d'ériphie. Nos crabes où cette queue a dans les mâles deux articles de moins , et dont celui du milieu est le plus long, vont se placer dans trois autres genres, carcinus ^ cancer , xan/Iio. Le premier est distingué des deux autres par la forme très-comprimée , et presque en nageoire étroite et allongée de ses huit tarses postérieurs ; tel est le cancer mœnas. Les crabes proprement dits et dont l'espèce nommée parmi nous le tourteau Çpa^urus) est le type générique, ont leurs antennes extérieures insérées entre le canthus des veux et le front. Elles naissent du canthus même dans les jcanthes. Ici viennent le cancer jloridiis de Mon- tagu, le cane, de âitchne d'Herbst., etc. Nous ne douions point qu'on ne puisse , par de nouvelles observations, augmenter encore le nombre de ces coupes ; mais notre genre cancer , tel que nous l'avons modifié , nous paroît assez étendu. 11 est facile , dans un travail général , d'y rapporter, à la sim- ple inspection , les espèces dont on a des figures ou des «It'scriplions passables , ce qui seroit impossible , ou du moins très-hasardeux, en admettant les genres de M. Léach , fondés sur des caractères délicats , et omis par les auteurs qui l'ont précédé. Outre no.s crabes proprement dits , Fabricius réunit, dans son genre cancer : i." les Ériphies dont le corps est en forme de cœur , et dont les antennes extérieures sont éloi- gnées des yeux et rapprochées des intermédiaires ; 2.° les (iÉc.ARClNS, les iJcA.s, quon nomme aux Antilles lourlourous y également distincts par un port presque semblable , et à raison de leurs pieds-màchoires extérieurs écartés entre eux, et dont le second article est presque ovale ; leur chaperon est ra- battu ; 3.0 les GoisÉPL\CES où le lest est rhomboïdal , ainsi que celui des ocypodes , et dont les yeux sont situés à l'ex- irémilé d'un long pédicule ; 4" Ici^ Grapses, les Plagusies. a test carré , avec les yeux placés aux deux angles antérieurs ; 5." les PiNNOTiiÈKES , distincts des précédens , à raison de leur forme orbiculaire ou presque hémisphérique -, enfin , 6." les PoRCEi.LANEs qui appartiennent aux Macroures. Les .^utres genres qui ont de TaiTmité avec les crabes, sont ceux de PoTAMOPillLE , d'ATÉl.ÉCYCLE, de ThIA et d'HÉl'ATE ; le premier a la forme des gécarclns, avec les pieds-mâchoires extérieurs des crabes. Ses aiitennes latérales sonl cxlrèiner C R A 347 ment petites ; elles sont, au contraire , allongées, avancées , ciliées dans les atélécyles et les thies , genres dont le test a d'ailleurs une figure presque orbiculaire. Les hépates ont le corps évasé comme les crabes ; mais le troisième article de leurs pieds-mâchoires extérieurs se rétrécit et se termine en pointe sans offrir d'échancrure ; leurs pinces sont en crête , et la longueur de leurs pieds diminue graduellement ; aucun d'eux ne se termine en une lame ou nageoire , ce qui dis- lingue ce genre des portunes , des matiites , etc. Les crabes ont le côté antérieur de leur test large, arqué, horizontal ou légèrement incliné à la partie frontale , sou- vent denté sur les côtes et terminé par un angle, au point où le test se rétrécit en arrière ; les yeux peu éloignés l'un de l'autre et portés sur un pédicule court ; les antennes exté- rieures petites et sétacées ; les intermédiaires repliées sur elles-mêmes et retirées dans deux fossettes ordinairement Iransverses ( à l'exception du C. pagurus) ; et les deux serres antérieures généralement très-fortes. La queue des femelles est proportionnellement moins élargie et plus oblongue que celle d un grand nombre d'individus semblables de la même famille. Celle du mâle se rétrécit souvent d'une manière brusque près de son milieu ; les organes de son sexe sont situés à sa base et en forme de cornes , ainsi que ceux des autres bracbyures mâles. • Tous les crabes habitent la mer et sont bien plus abondans dans le voisinage de l'équateur et des tropiques. On y en trouve quelquefois d'une grandeur extraordinaire; tel est le cralje géant des côtes de la Nouvelle-Hollande, dont les serres sont au moins aussi grosses que le bras d'un homme. Ces crustacés se tiennent de préférence sur les côtes où il y a des rochers, dans les fentes desquels. ils sont à l'abri des vagues de la mer , et se dérobent à la recherche de leurs en- nemis. Lorsque les eaux montent , ils s'approchent du rivage et s'emparent des animaux marins incapables de leur résister, ou qui ont péri. Ils sont Irès-voraccs , et , suivant M. Risso , ils se réunissent toujours en grand nombre sur les cadavres dont ils se nourrissent. C'est principalement pendant la nuit qu'ils vont butiner. Cependant, comme ils ne regagnent pas toujours la mer assez promptement et qu'ils ne savent pas nager, ils sont souvent exposés à rester à sec dans les eaux basses; s'ils ne trouvent pas , à leur proximité , de trou pour s'y réfugier, ils contractent leurs. pattes , se blotissent dans quelque coin, et attendent tranquillement le rclour de la marée pour atteindre la pleine mer. Ce sont ces individus ainsi délaissés que les pêcheurs ramassent le plus commu- nément; car ils mordent peu aux appâts, et se prennent ra- 348 C R A retRcnt dans les filets. Autour des îles de l'Amérique et de l'Inde , où le fond de la mer, près des côtes , se voit dans le temps calme , on les harponne avec une longue per- che à laquelle est emmanchée une fourche. Dans d'autres endroits, on plonge pour les avoir. Toutes les espèces ne sont pas également tonnes à manger. On en trouve une sur nos côtes , dont la chair est si coriace et le test si dur qu'on le nomme le crahe enragé. La meilleure est celle qu'on appelle le tourteau. On mange aussi*le crabe mcnadc. Les femelles déposent leurs œufs dans des lieux abondans en animalcules marins , afin que les petits trouvent , avec plus de facilité , leurs alimens. Suivant M. Risso , chaque portée , pour les femelles des espèces qu'il a vues sur les côtes de la rivière de Nice, est de quatre à six cents indivi- dus , et qui ne sont entièrement développés qu'au bout d'un an révolu. Ces espèces, d'après lui encore , vivent en société dans les mêmes lieux, et les abandonnent , à mesure qu'on les poursuit, pour se retirer dans des endroits peu fréquentés par les pêcheurs, \. Les huit tarses postérieurs peu ou point compiimés et en forme de aine allongé. A. Antennes extérieures insérées au-dessus du canthus oculaire^ presque sur les boids du test ; cavités recevant les intermédiaires i«ngiludinutes. Crabe PAGURE, Cancer pagurus, Linn. ; Herbst., Canc.^ tah. ^., fig. 59; test large, déprimé, presque nu, avec trois di d'Olivi et de M. Risso, est une es- pèce d'ATÉLÉCYCLE. Voyez ce mot. Voyez pour le Crabe fluviatile, l'article Potamophile^ Cl.) CRABE des Moluques. V. Limule. (desm.) CRABE DE VASE ou des Palétuviers. C'est le crabe uca de l'Encyclopédie. V. Ucas. (desm.) CRABES FOSSILES. V. Crustacés fossiles, (desm.) CRABES HONTEUX. V. Migrane , Calappa. (desm.) CELABIER, Didelphis cancrhora. Mammifère carnassier de la division des marsupiaux et du genre Didelphe. (desm.) CRABIER (raton). Mammifère carnassier et plantir grade , du genre des Ratoiss. V. ce mot. (desm.) CRABIER (renard). Espèce de renard de l'Amérique méridionale. V. au motCeiEN. (desm.) CRABIER ( Ornithologie ). Voyez, le genre HÉRON pour tous les oiseaux auxquels on a appliqué ce nom. (v.) CRABITES. On donne quelquefois ce nom aux crabes pétrifiés. V. Cru stXcés fossiles, (DES3I.) CRABRAN. Voyez OiE bernacle. (v.) CRABRO. Voyez Crabron. (desm.) CRABRON, Crabro^ Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des hyménoptères, section des porte-aiguillons, famille des fouisseurs , tribu dçs çrabronistes , et qui se distingue des C R A 3it autres genres qu'elle renferme , aux caractères sulvans ; an- tennes insérées près de la bouche , tîliformes , coudées : le premier article lon^ et cylindrique; yeux enlit-rs ; mandi- bules longues , étroiles , bifides on bidenlées au bout. Nous ^en devons l'établissement à M. Fabricius, qui auroit été plus sage s'il n'avoit pas pris , pour le désigner , une déno- mination semblable, le nmt de cinhro élant plus générale- ment appliqué à cetle grosse espèce de guêpe que nous n\i\)it\ovïs Jrelon. Olivier a rendu sous cette dernière déno- mination française , le nom générique de M. Fabricius ; mais , pour éviter la fausse idée qui résulte de cette traduc- tion , nous avons cru devoir, avec le professeur Lamarck. , rendre le mot de crahro par celui de crahron, nom dur à la vérité , mais qui n'a pas du moins l'inconvénient de celui de fielon. Les crabrons ont les antennes filiformes ou peu reijClées vers leur extrémité, brisées, insérées très-près de la bouche, de douze à treize articles , dont le premier fort long , pres- que cylindrique ; les mandibules refendues à leur pointe; les palpes courts ; les maxillaires guère plus longs que les labiaux, de six articles, souvent presque égaux, courts, conico-arrondis ; les labiaux de quatre ; la partie membra- neuse et terminale de la lèvre inférieure évasée , échancrée et festonnée. Leur corps est allongé; la tête est grosse, et paroît carrée vue en dessus ; les yeux sont très-grands et entiers ; la partie antérieure de la tête, située au-dessus des mandibules, est souvent un peu relevée , et a un brillant doré ou argenté. Le corselet est globuleux ; les ailes supérieures ne sont point doublées comme dans les guêpes, avec lesquelles ces insectes ont des rapports ; elles ont une cellule radiale , grande , ovale , légèrement appendicée , et une seule cellule cubi- tale , pareillement grande , éloignée du bout de l'aile , et qui reçoit une nervure récurrente ; l'autre nervure manque ; l'abdomen est ellipsoïde , rétréci insensiblement en pé- doncule à sa base , ou a son premier anneau en forme de poire. Ces insectes sont constamment noirs, et mélangés de jaune pour la plupart. Quelques mâles ont les antennes dentées. D'autres ont les jambes antérieures i^igmentées extérieu- rement d'une grande pièce écailleuse en forme de lame , assez arrondie sur ses bords, concave en dessous, blanchâtre ou d'un jaune pâle, paroissant même criblée de trous connue un tamis. Rolander a cru que cette pièce étoit réellement percée; qu'elle servoit même de crible à l'insecte pour tamiser la poussière des étamines des fleurs. Il dit, qui plus est, l'avoir 352 G Tx A vu , et il soupçonne que la poussière la plus fine qui passé par ces petits trous , féconde plus aisément les pistils des fleurs. Mais si on examine, ainsi que l'a fait Degeer, ces lames au grand jour, perpendiculairement, et avec une forte loupe ou un microscope , on voit que ces trous ne traversent pas la pièce , et qu'ils ne sont que superficiels , quoiqu'ils paroissent transparens, à raison de l'opacité de la lame. L'observation de Rolander et ses conjectures tombent donc d'elles-mêmes. On peut voir dans les mémoires du Réaumur suédois la des- cription détaillée de cette pièce singulière, et de la confor- mation des pattes antérieures de cas crabrons. Degeer observe que les tarses de ces pattes ont leurs articles dilatés latérale- ment , et que les crochets qui terminent le dernier , sont très- inégaux en longueur. 11 rcconnoît que l'insecte est un mâle. 11 décrit les organes de son sexe, qui consistent: i.° en deux caillerons allongés, dont la surface est joliment godronnée , et qui au côté intérieur ont une petite pointe écailleuse, sail- lante , et sont unies à une grosse pièce conique ou en forme de cœur; a.» en deux crochets mobiles, à pointe mousse, cour- bée en dessous , situés près de la base des cuillerons ou des pinces précédentes; 3.° en une pièce presque de figure trian- gulaire , plate , un peu concave , transparente au milieu, ayant tout autour un rebord écailleux, fourchu à l'extrémité, ou muni de deux pointes mousses : cette pièce est placée sous les cuillerons , et repose sur une autre partie écailleuse , mince , concave en dessus , et ayant deux pointes mousses terminales. L ensemble de ces dernières pièces paroit servir de demi- fourreau aux autres. Elles sont toutes cachées dans Tintérieur du corps de Tinsecte, tout près du derrière, et on les fait sortir par la pression. Réaumur a décrit des organes mâles à peu près semblables , en parlant d'une espèce de guêpe- irhneunion, nom sous lequel il désigne U'uspliex ^ les pcmpi/es, les crahrons^ et les niellines. Degeer appelle aussi giiépe-ichneu- mons les insectes du genre Crabro de M. Fabricius. Linnseus en fait des sphex. La manière de vivre des crabtvns a une grande analogie avec celle des sphex et des pojiipiles. Les femelles attrapent des diptères , dont elles ensevelissent les cadavres dans des trous qu elles font, soit dans le sable , soit dans les fentes des murs , ou dans les vieux bois. Chaque trou reçoit un œuf avec l'espèce de mouche dont le corps doit servir de pâture à la larve qui sortira de Tœuf. L'ouverture de l'habitation destinée à cette larve est ensuite fermée. On rencontre les crabrons sur les fleurs, dont ils sucent la liqueur mielleuse. Leurs mouvcmens sont fort prompts. Etant pris, ils font entendre un petit murmure, et il* es- oo. G R A sayent de mordre avec leuris mandibules qu'ils ouvrent et écartent prodigieusement. Crabron criblé , Crabro crihrarius^ Fab. , B. 21 , lo. Il est long d'environ sept lignes. Ses antennes sont noires, un peu rentlées et comprimées au milieu; la tête est noire, arec le dessus de la lèvre supérieure garni d'un duvet argenté • le corselet est noir, avec une ligne jaune, interrompue, trans- verse au bord antérieur, et une autre petite de la même couleur, souvent aussi interrompue, à l'ecusson ; l'abdomeu est oblong, noir, luisant, avec une bande jaune sur le pre- mier anneau, deux taclies presque contiguës sur le second deux autres transversales sur le troisième, et une bande sur chacun des autres , jaunes ; les pattes sont d'un jaune fauve , avec les cuisses noires; les pattes antérieures ont leur jamb«'î large, munie d'une lame écailleuse , concave, avec des poinis transparens dans les mâles. La femelle nourrit souvent s.i postérité avec la Pyrale chlorane. Le Crabon a bouclier, Crabro clypeatits , Fab. est re- marquable par sa tête rétrécie postérieurement , et par \'é- largissement du premier article de ses tarses antérieurs , qui forme uue lame concave d'un jaune blanchâtre , mais 'sans points trausparens. Cet insecte est plus petit presque de moitié que le précédent. Il est noir ; la lèvre supérieure, ou du moins ce qu'on regarde ordinairement comme telle ' est argentée. Le corselet a un point jaune de chaque côté', un peu au-devant des ailes. L abdomen est noir , avec deux taches sur les trois premiers anneaux , et une bande sur lés autres, jaunes. Les pattes sont jaunes , avec un peu de noir sur les cuisses , et les tarses bruns. Ses jambes antérieures sont un peu dilatées et ciliées. Crabron souterrain, Crabro subteiraneus ^ Fab., Panz., Faun. insecl.germ.^fasc. 3, ùib. 21. Il est noir, avec des ta- ches jaunes sur le corselet, et cinq autres de la même cou- leur, de chaque côté du dessus de l'abdomen; les pieds sont fauves et les antennes noires, (l.) CRAiil\ONlTES , CrabronUes, Insectes de l'ordre des hyménoptères, section des porte-aiguillons, composant la sixième tribu de notre famille des fouisseurs. Ils ont pour caractères : premier segment du corselet linéaire et trans- versal ; pieds courts ou de longueur moyenne; labre cache ou peu découvert; mandibules sans échancrure au bord in- férieur; abdomen rétréci à sa base, ovalaire ou elliptique dans les uns, allongé, étroit et terminé en massue dans les autres; tête ordinairement fort grosse. Ils ont le même ins- tinct que les autres fouisseurs. Les femelles approvisionnent leurs petits de cadavres de divers insectes; les unes foui Viii. a 3 354 C R A leurs nids dans les terrains légers et sablonneux; les autres dans le tronc des vieux arbres ou dans le bois; celles-ci employent souvent les trous faits par quelques coléoptères qui y ont vécu dans leur jeune âge. Les crabronites sont très-vifs et fort agiles. I. Antennes insérées près de la bouche, ou au-dessous du milieu de la face de la tète ( le plus souvent filiformes ). A. Yeux échancrés. Le genre Trypoxylon ( Apie, Jur. ). B. Yeux entiers. * Mandibules très-étroites et seulement dentées au bout. Les genres : GORYTE (^//?afinnœus , Plumier avoit regardé l'une des deux espèces dV 370 C R A ce genre {C. fmliro&a) comme une espèce de Gesneria. La- marck, Svvarlz et M. Will(leno>v sont de cette opinion et de celle d'Éhreth , qui avoit fait une espèce de mariynia du C an- nua , L. V. CORÎ^ARET et GeSNÈRE. (LN.) CRANIONeiCERAUNlON des anciens. Selon Théo- plirasle , celte plante n'avoit point du tout de racine. Pline la compare à la truffe. Les commentateurs de ces anciens botanistes pensent que c'est un bolet rameux, de ceux qu'ils nomment ceivibolciiis. (desm.) CRANN SAIDRHILE. L'un des noms du Hêtre (Fa- gus s}hatica , L. ) dans le pays de Galks. (ln.) C R AN QU ILLIER. Synonyme de Chèvrefeuille des BOIS. (B.) CRANSON , Coàilearia. Genre de plantes de la télrady- namie siliculeuse , et de la famille des crucifères , dont les caractères consistent en un calice de quatre folioles ovales , concaves , ouvertes , caduques ; quatre pétales égaux , ovoï- des ; six étamines , dont deux plus courtes ; un ovaire supé- rieur, en cœur ou ovale , à style très-court et persistant , et à stigmate obtus. Le fruit est une silicule en cœur, enflée, un peu échancrée , chargée d'aspérités , à deux valves obtuses , et partagée en deux loges par une cloison qui soutient le style. Chaque loge contient deux à trois semences. Une quinzaine d'espèces , toutes indigènes à TEurope , dont les feuilles sont alternes et les fleurs en grappes terminales ou latérales, sont réunies sous ce genre. Les principales ou les plus communes sont : ,, . „, , Le Cranson officinal, vulgairement le roMeana ou / herbe auxcuilkrs, quicroîtnaturellementdans leslieux humides voi- sins de la mer. \\ est acre , piquant, amer; son odeur est forte et désagréable. 11 est annuel ou bisannuel. Ses caractères sont: les feuilles radicales en co^ur arrondi , et les caulinaires oblon- gues et sinuées. . , • j On cultive cette espèce dans les jardms, a raison de ses usages médicinaux, et de ce que son emploi, dans l'état frais, est de beaucoup préférable. On la regarde comme éminem- ment antiscorbutique , apéritive , spléniquc , diaphoretique et vulnéraire. On s'en sert Intérieurement et extérieurement en infusion et en décoction. On en tire l'eau et l'esprit par la distillation , et l'extrait par l'évaporation. Toutes ces prépa- rations se trouvent chez les apothicaires , ainsi que plusieurs autres moins fréquemment employées. Celte plante jouissoit autrefois dune bien plus grande célébrité qu aujourd hui. Le CRA^so^- cor>'E de cerf a les feuilles pmnatihdes , la tiae aplatie , couchée , et les silicules en créle épineuse. Il se liouve dam tous les lieux incultes , sur le bord des chemins B. 36 J)&ireve^ dei. J. ■ Cr a/H 2,. ( '/a'/tf ;i r, a/'c r, ti'culp. 7//a' fio^ro-// 7/f/'//// an,/ /n/>a , .m,/ /wr/r j ■ Cra^>i7iiarf^/ accoi/c/iei//- C H A 37, un peu humides , dans la plus grande partie de l'Europe. Il t'st anriuel , et on en a fait un genre sous le nom de CoRO- NOPE. Voye^ ce mot. Le Cranson RUSTIQUE, CorJdearia ormoracia ^ hum. , se trouve aussi dans quelques cantons de la France, sur le bord des rivières, et dans d'autres parties de l'Europe. Il a les feuil- Ites radicales très-grandes, droites, ovales-ohlongues , cré- nelées : celles de la tige sont presque pinriatifides. On fait un grand usage de cette espèce, en médecine, comme antiscor- butique, diurétique , délersive, emménagogue; on la cultive pour cet objet aux envinms de Paris, où elle est connue sous le nom de raifort. Dans les pays où elle croît naturellement , principalement dans la ci-devant Bretagne , on l'appelle cran ou moutarde des capucins. On mange sa racine comuje celle du radis ordinaire , ou on la râpe et on la met, en guise de mou- tarde , dans les ragoûts. Les genres Kernère, Sét^ebîère, Cardarie €t Coty- LISQUE ont été établis aux dépens de celui-ci. (b.) CRANTZIA , du nom d'un botaniste de Vienne , qui a donné un grand nombre d'ouvrages sur la botanique , notam- ment sur les ombellifères , les crucifères , sur les plantes d'Autriche , etc. Ennemi de Llnnseus , il le censura avec amer- tume. \\ publia ses ouvrages de 1762 à 1769. Schreber lui dédia un genre que Jussieu nomme toddalia. Gommer son vepris., Willdenow et Smith scopolia , et fondé sur le pauUinia asiaûca de Linnœus , qui est le kaka-toddali des Malabares. Svvartz appela ensuite Cran'1'zi\ , un genre dont il changea le nom en celui de triera, adopté par Will- denow et Persoon , et le même que le pachysatidru de Mi- chaux, (ln.) CRAOUILLE, CRAOUILLÈRE. Noms de la Pie GRiÈciiE GRISE dans le Verdunois. (s.) CRAP. L'un des noms du Sarrasin {Polygonum fagopy- rum, L.), dans quelques provinces d'Angleterre. (Lis.) CRAP-TREE. Nom du Pommier dans certains endroits de l'Angleterre, (ln.) CRAPiVUD , Bufo. Genre de reptiles de l'ordre des Ba- traciens ( Foyez ce mot. ) , qui présente pour caractères: un corps court et ramassé , souvent très-raboi eux; quatre pattes, dont les postérieures sont rarement plus longues que le corps , et dont les doigts n'ont pas de pcloltc visqueuse à leur extré- mité ; point de queue. Ce genre se distingue à peine de celui des grenouilles , avec lequel Linnœus et la plupart des naturalistes méthodistes l'ont confondu-, mais on doit chercher, pour se conformer iiTu- sage général, à saisir les foibles différences qu'ils préserltent. 372 C R A telles que le peu de longueur des pattes postérieures , et les tubercules de la peau , pour les séparer. L'habitude du corps et les mœurs des crapauds les éloignent d'ailleurs des gre- nouilles : ils sont aussi trapus qu'elles sont svelles , aussi lourds qu'elles sont légères. Rarement peut-on, même à la sim- ple vue , prendre un crapaud pour une grenouille , à moins qu'on n'ait jamais été à portée de les comparer. Les crapauds sont au nombre des animaux que l'opinioil repousse : presque partout ils sont un objet de dégoût ; on peut même dire d'horreur. Les femmes , surtout , s'en font une idée telle, que non-seulement leur vue, mais même quelquefois le simple énoncé de leur nom, suffit pour blesser leur imagina- tion, les affecterpéniblement, les faire même tomber en syn- cope, ou leur donner des convulsions. Il est très-vrai que leur for- me est grossière, que leurs couleurs sont tristes, leurs habitudes disgracieuses, l'humeur qui suinte de leur corps nauséabonde, et quelquefois légèrement irritante ; mais ces causes ne pa- roissent cependant pas suffisantes pour leur valoir une haine aussi générale. C'est donc, en partie , par préjugé qu'ils sont proscrits ; du moins il est certain que l'on a cherché à auto- riser leur destruction , en augmentant leurs mauvaises qua- lités et en leur en donnant qu'ils ne possèdent pas. Pour un naturaliste sans prévention , un crapaud es't , mal- gré cela , un être intéressant à étudier. Le genre offre, en gé- néral , et chaque espèce en particulier , des faits propres à piquer la curiosité. On doit donc assurer les jeunes gens, que leur goût porte vers l'observation , qu'ils ne doivent pas crain- dre les crapauds, qu'ils peuvent les prendre sans danger, et faire sur eux toutes les expériences qu'ils jugeront convena- bles , sans en redouter les suites.. La peau des crapauds est dure et difficile à percer : les pustules dont elle est couverte , dans la plupart des espèces, varient en nombre , en forme et en grosseur, et même, dans chaque espèce, selon l'âge et le sexe. La tête est arrondie , ou représente un triangle à angles très-obtus ; les yeux sont vifs; la bouche est très-grande ; la langue n'est libre que par-der- rière ; les mâchoires sont rarement garnies de dents ; les pattes sont si courtes , qu'elles servent peu à la marche. Aussi les crapauds rampent - ils presque tous ; aussi , quand ils sont surpris par un ennemi, ne cherchent-ils point à se sauver; au contraire , ils s'arrêtent subitement , enflent leur corps , le rendent dur et élastique à un haut degré , font sortir, des verrues de leiir peau , une humeur blanche , nauséabonde, qu'on a cru long-temps un poison , lâchent par leur anus une autre liqueur qu'on a cru également un poison ; et enfin , quand ces foibles moyens de défense sont épuisés , ils cher- C B A 373 chent à mordre ToLjet qu'on leur présente ; mais leur mor- sure, quelque tenace qu'elle soit, est sans inconvénient grave. Elle produit seulement , lorsque la peau a été entamée , une petite inflammation locale qui n'a pas de suite. La liqueur qui sort des tubercules, et celle qui est éjaculée par l'anus, qui n'e^t pas de l'urine comme on le croit, n'ont aucune action sur la peau nue , mais produisent aussi des inflammations locales lorsqu'elles entrent dans les blessures. 11 y a une grande variété d'effets à cet égard, selon l'espèce, l'âge et la saison. Il paroît que dans les pays cbauds il se trouve des crapauds chez qui ces liqueurs sont si acres, que leur intro- duction a' desinconvéniens graves ; qu'ainsi on peut les appe-. 1er, avec raison, des poisons. On attribue aussi souvent à ces liqueurs déposées sur les légumes, les fruits, les champi- gnons , etc. , les vomissemens et autres accidens de l'estomac , qu'on éprouve quelquefois après les avoir mangés ; mais il est difficile de constater d'une manière positive , si cette cause a agi dans tel ou tel cas; seulement il est de fait que ces liqueurs causent des vomissemens à ceux qui en avalent, et qu'il suffit même, souvent, dans les chaleurs de l'été, après avoir manié le crapaud commun , de porter sa main au nez pour éprouver des nausées , quelquefois suivies de vomissemens. L'odeur qui s'attache aux mains, dans ce cas , est difficile à faire dispa- roîire ; il faut se laver avec de l'eau mêlée de terre , ou avec du vinaigre , pour y parvenir. Les crapauds se nourrissent de vers , d'insectes , de petits coquillages , etc. On prétend aussi qu'ils mangent des végé- taux; mais cela n'est rien moins que constaté , quoique Lin- nœus ait dit : Delectatur cotidâ , acled , stachide Jœtidis. C'est la nuit seulement que la plupart des espèces vont à la pour- suite de leur proie. On les voit aussi sortir de leurs retraites après la pluie : souvent alors un canton qui ne sembloit pas en receler une heure avant , en paroît infesté une heure après. C'est surtout à la suite des pluies chaudes de l'été , lorsque les petits crapauds , nés au printemps , ont achevé leurs transformations , que ce phénomème est remarquable. J'en ai vu des bois humides si garnis, qu'on ne pouvoit mettre un pied devant l'autre sans en écraser plusieurs; il sembloit, et les gens ignoràns l'ont cru souvent, qu'ils fussent tombés avec la pluie , ou que les gouttes de pluie eussent été trans- formées en crapauds. Dans les pays où la température est froide , les crapauds passent l'hiver dans la terre et dans des trous de rochers , sou- vent réunis plusieurs ensemble. Ils sont dans un état d'en- gourdissement qu'on ne doit pas confondre avec l'engour- dissement des MA.aMOTrES et des Loirs , car il n'est pas du 374 C R A même genre ; c'est un simple affoiblissement des forces vi- tales, Dès que là chaleur du soleil du printemps se fait sentir, les crapauds se réveillent, sortent de leurs retraites, gagnent les eaux , et s'occupent de la reproduction de leur espèce. Le mâle se place sur le dos de la femelle, Teliibrasse par le cou avec ses deux pattes de devant, qui se gonflent et se roidissent. Ils restent ainsi accouplés plus ou moins long-temps , selon la température de la saison , depuis deux jusqu'à vingt jours et plus. Us coassent alors perpéluellement : le mâle , en par- ticulier, jette un cri assez fort , lorsqu'on cherche à le séparer ' de sa femelle, et il éloigne les autres mâles avec ses pattes de derrière. Lorsqu'il y a un plus grand nombre de mâles que de femelles dans la même mare , ils se réunissent plusieurs ensemble autour d'un couple , et attendent ainsi que la femelle lâche ses œufs. J'ai vu quelquefois de ces rassemblemens plus gros que la tête , et contenant plus de cinquante mâles. Dans le moment de la ponte , le mâle aide sa femelle ; il conduit les œufs contre son anus , et les féconde , en répan- dant sur eux sa liqueur spermaiiquc. ( Voyez au mol Gre- KOUILLE.) Ces œufs , dans le plus grand nombre des espèces, sont abandonnés dans l'eau, et s'entortillent autour des plan- tes aquatiques ; mais le crapaud accoucheur les place autour de ses pattes jusqu'au moment où ils sont prêts à éclore , et la femelle du crapaud pipa les porte sur son dos jusqu'à ce que les petits aient subi toutes leurs métamorphoses. Les œufs des crapauds , en général , sont renfermés dans une liqueur transparente et visqueuse , et sortent du ventre de la femelle sous forme de deux chapelets de grains noirs ou bruns. A chaque ponte , et il y en a ordinairement neuf à dix , ces cordons s'allongent de quelques pouces. Réimis , ils ont quelquefois plus de quarante pieds de longueur. L'accou- chement se termine presque toujours dans la même journée , ou mieux dans la même nuit , car c'est le temps où il s'opère le plus ordinairement. Dix à douze jours après la ponte, les œufs ont une grosseur double. On voit , le dix-septième jour , la forme du petit tê- tard, qui en sort vers le vingtième , et qui acquiert ses bran- chies deux ou trois jours après. Voyez au mot Grenouille , l'histoire de leur transformation en animaux parfaits , n'y ayant point de différences sensibles , entre ces deux genres, à cet égard. On dit que les têtards des crapauds, comme ceux des gre- nouilles , vivent de substances végétales atténuées ; mais j'ai lieu de croire , par une suite d'observations , qu'ils se nour- rissent d'animalcules infusoircs, d'entomostracés et de larves C R A 375 fVînsectes, toujours aLondans dans 1^ eaux où ils se trouvent : il est d'ailleurs certain qu'à Tcpoque où naissent les têtards des betraciens, il n'y a encore dans l'eau que le détritus de plantes de l'année précédente , détritus qui a perdu la totalité du mucus nourricier qu'il conlenoit , et qui n'est par con- séquent composé que de fibres insipides. Le crapaud ne peut se reproduire /ju'à la quatrième année. Il vit très-probablement fort long-temps , peut-être même un siècle ; mais il n'y a pas , sur cela , de faits suffisamment constatés. On en voit d'une grosseur énorme , même en Eu- rope ; on en cite de plus d'un demi-pied de large. J'en ai vu un qui avoit bien près de celte mesure ; il appartenoit à une espèce jusqu'à moi encore inédile, le crapaud épineux. Les crapauds sont susceptibles de vivre très-long-temps sans manger ; mais il ne faut pas croire qu'ils puissent rester ren- fermés des années entières dans des murs, ou dans des arbres creux , ou dans la terre , sans sortir pour chercher leur notir- rlture. Il est probable que les faits nombreux qu'on rapporte, et qui semblent prouver le contraire, ont été mal observés. De six crapauds communs que j'enveloppai de plaire , à l'oc^ casion d'un qu'on disoit avoir été trouvé dans un mur bâti depuis plus de cinquante ans, quatre étoient morts au bout de huit jours , et si les deux autres vivoient , c'est qu'ils avoient communication avec l'air par des trous qu'on ne voyoit pas à l'extérieur. Il est difficile de faire l'histoire de ce genre , sans parler du crapaud de M. d'Arscott, mentionné par Pennant. Il habi- toit sous un escalier. Le soin qu'on prit pour le nourrir, le rendit familier, au point qu'il venoit tous les soirs , dès qu'il apercevoit de la lumière da'ns la maischi , et levoit la tête comme pour demander qu'on le prît et qu'on le mît sur la ta- ble -, là, il trouvoitson repas tout préparé : c'étolent des vers, des mouches , de la viande , des cloportes , des araignées et autres insectes. Lorsqu'un de ces animaux éloit devant lui , il le fixoit des yeux , demeuroit immobile pendant quelques secondes , puis tout à coup il lançoit sa langue sur lui avec la rapidité de l'éclair , et l'attiroit dans sa bouche à l'aide de l'humeur visqueuse dont elle étoit enduite. Jamais il n'a cher- ché à faire de mal. Il a vécu ainsi trente-six ans en domes- ticité ; il avoit probablement déjà plusieurs années lorsqu'il fut remarqué pour la première fois, et il est mort par suite d'un accident qui lui fil perdre un œil ; de sorte qu'il y a lieu de croire qu'il eùtpu vivre encore un grand nombre d'amiées. Il éloit d'une grosseur énorme. • On a fait bien des contes sur les crapauds , sur la faculté qu'on leur attribue , de diarmer les hommes et les animaux 376 G R A p^r leur seul regard , sur leurs batailles avec les serpens les plus gros et les plus venimeux , etc., etc. Les objets «le cette laature ne méritent pas d'occuper des hommes sensés. Le vrai est qu'ils ont de très-foibles moyens de défense , et qu'ils sont jnangés par presque tous les serpens , par les brochets et autres poissons carnassiers , par les cigognes , les oiseaux «le proie , les renards , les loups , les hérissons , etc. , etc. L'horreur générale que l'on a en Europe contre les cra- pauds , n'empêche pas qu'on n'en mange souvent les cuisses , mais c'est toujours sans le savoir ; J'en ai vu pêcher des mil- liers aux environs de Paris pour cette destination. Le préjugé seul empêche d'en faire usage; car ces cuisses sont aussi saines et aussi bonnes , quoique peut-être un peu plus dures, que celles des grenouilles , surtout lorsqu'elles appartiennent aux crapauds qui vivent ordinairement dans l'eau. En Afrique et en Amérique, les Nègres les mangent avec connaissance de cause et sans inconvéniens quelconques. On regarde le crapaud desséché et réduit en poudre, comme sudorifique et diurétique ; appliqué vivant sur l'estomac ou autre partie du corps , comme propre à attirer les humeurs de la goutte , guérir les maux de tête , etc. On en prépare une huile anodine et détersive. On le fait entrer dans le baume tranquille. La médecine moderne ne fait aucun cas de ces remèdes , qu'elle regarde , avec raison , comme fondés sur des préjugés. Cuvler cite un squelette de crapaud, trouvé dans les schistes calcaires d'Œningcn, schistes qui appartiennent à une très- ancienne formation. Daudin , qui a public une excellente Monographie des Batraciens , accompagnée de superbes planches , compte vingt-quatre espèces de crapauds, dont les plus importantes à connoître , sont : Le Crapaud commun, îiana bufo , Linn. , qui a les paro- tides larges et saillantes; le corps cendré , quelquefois un peu jaunâtre en dessus , blanchâtre en dessous ; les verrues d'un rouge obscur ; les pieds postérieurs demi-palmés. 11 se trouve dans toute l'Europe dans les lieux humides , près des habita- tions ; il acquiert environ deux à trois pouces de long. Il s'ac- couple sur terre dès les premiers jours du printemps , et va ensuite pondre ses œufs dans l'eau. Le mâle coasse d'une ma- nière très-forte. Quelquefois , pendant l'été , il fait entendre, de l'entrée de son trou, un coassement foible qu'il cesse dès qu'on approche de lui , et qui est fort différent du précédent: on ne connoît pas le motif qui l'excite à le faire. Le Crapaud de Roesel a le corps ^'crdâtre en dessus, par- semé de verrues noirâtres , et les pieds postérieurs palmés. Il C "R A 377 se trouve dans les parties moyennes et méridionales de l'Eu- rope. Il est un peu plus leste que le précédent, quoique deux fois plus gros. 11 recherche les bois humides , et ne paroît qu'après la pluie ou pendant la nuit. F. pi. B. 35 , où il est figuré. Le Crapaud a pustules rousses , Bufo vulgarls, est d'un brun pâle avec les tubercules roux. 'Il est fort commun en France dans les lieux frais, et principalement dans les jardins ombragés. Il a été confondu avec le premier par tous les naturalistes ; mais quand on les compare , on voit qu'ils dif- fèrent non-seulement par les couleurs , mais encore par la forme. Il se cache dans les trous pendant le jour, et fait en- tendre le soir, pendant l'été, un coassement très-sonore. Son aspect est plus hideux que celui des précédons. Le Crapaud brun a le corps presque lisse , d'un brun jaunâtre ou grisâtre , avec des taches plus foncées, noirâtres sur leurs bords ; une raie sur le milieu du dos , formée par le défaut de taches ; les pattes postérieures demi-palmées , avec une saillie imitant un sixième doigt. Il se trouve dans les eaux dormantes des parties méridionales de l'Eu- rope, et nage en tenant sa tête hors de l'eau. Rarement il va sur la terre , et il saute assez loin. Selon Lacépède , c'est le même que lo crapaud rieur àe Pallas. Le Crapaud sonnant , Rana bombina , Linn. , est d'un gris obscur et parsemé de verrues en dessus, d'un jaune oran- gé marbré de bleuâtre en dessous , et a les pattes postérieures semi-palmées. Il se trouve très-abondamment dans les eaux stagnantes des montagnes de l'intérieur de l'Europe. Il n'ac- quiert guère plus d'un pouce de long. La femelle pond ses œufs en plusieurs paquets , et son têtard n'acquiert son état parfait qu'au bout de trois années. Lorsqu'on le touche, il se retourne et présente son ventre aux coups. Il sort rarement de l'eau. Presque toutTété , et surtout le soir et après la pluie, il fait entendre un coassement continuel d'une monotonie in- supportable ; il faut avoir habité , comme moi , dans les pays où ils est abondant , pour s'en former une idée. Pendant l'hiver il s'enfonce dans la vase à une profondeur telle, qu'une mare qui en conlênoit des milliers ne put m'en fourniraucun, quoiqu'on la fouillât avec une bêche de huit pouces de fer. Il est connu sous le nom àe pluvial dans quelques cantons de l'intérieur de la France. Le Crapaud accoucheur , Ëufo obstetricans ^ est d'un cen- dré verdâtre , tubercule , marqué de petites taches brunes en dessus , blanchâtres en dessous ; a les parotides point ou peu saillantes ; les pattes postérieures k peine palmées à leur base. Il n'habite que sur la terre , et se trouve par toute la SyS C R A France sous les pierres. Salongueurne surpasse guère un pouce el demi. La femelle pond une soixantaine d'œuîssemblablesà tîesgrainsde chènevis, etréunisenlreeuxpardesfilets courts et foris. Le mâle excite sa femelle à s'en débarrasser, et, comme onTadéjàdit ,illes attache à ses pattes de derrière, et lesporte ainsi toujours avec lui , jusqu'à ce qu'il ait trouvé quelque mare où il puisse déposer les têtards au moment de leur naissance. C'est à Demours qu'on doit la première connois- sance des procédés de celte espèce, et à Alex, Brongniart la première description et la première figure qui en aient été publiées. Il est figuré pi. B. 35. Le Crapaud calajmite a les parotides saillantes, olivâtres, avec des verrues nombreuses, d'un brun roux en dessus , une ligne jaune sur le milieu du dos , et les pieds postérieurs quel- quefois demi-palmés. 11 se trouve dans les montagnes des pai> lies mitoyennes de l'Europe. Je l'ai rencontré en abondance aux forges de Mont-Cénis , près Aulun. Il acquiert jusqu'à trois pouces de longueur. Il coasse à peu près comme les Raines. Le Crapaud vert est d'un blanc livide marbré de vert avec des verrues rouges en dessus , et il a les pattes légèrement palmées. On le trouve dans le midi de l'Europe, et il acquiert environ deux pouces dé long. 11 habite indifféremment les eaux et la terre : je l'ai trouvé aux environs de Langres. Lors- qu'on le frappe , il répand une odeur d'abord ambrée , et en- suite assez semblable à celle de la Morelle >oire. Sturin l'a figuré dans sa Faune d'yll/emagne , sous le nom de crapaud va- riable. Lacépède pense que lé rana silibunda de Pallas doit lui être rapporté. Le Crapaud épineux est d'un brun foncé, varié de brun pâle , et est couvert de gros tubercules épineux à leur sommet. Il se trouve en France dans les pays de montagnes , où je l'ai observé plusieurs fois. Il paroil que c'est à lui qu'on doit rap- porter toutes les citations de crapauds monstrueux trouvés en Europe; car il est commun d'en voir de trois à quatre pouces de large. Il est terrestre , et cependant ou ne le rencontre ja- mais sur la terre. Aussi les habitans des campagnes sont-ils persuadés qu'il n'ensort jamais volontairement; ce n'est qu'au moyen de la charrue , ou en fouillant à la pioche ou à la bêche, qu'on peut s'en procurer. Il est plus large et moins épais que le crapaud commun , a le nez plus obtus , les pattes plus lon- gues , et a des tubercules de nature très-différente; mais une description absolue , rédigée d'après un individu vivant j lé fera mieux connoîlre. Tête obtuse , aplatie , tuberculeuse , brune , avec les côlàs plus pâles ; corps brun en dessus , avec de grandes taches ir- C R A 3;,, régulières plus pâles ; en dessous , d'un gi"îs-blanc uniforme ; patles brunes en dessus, avec des taches plus pâles ; tuber- cules des côtes et du dessous anlérieur du corps , du dessus et du dessous des pattes , terminés par une épine obtuse , de nature cornée , de couleur presque noire, quelquefois divi- sés en deux et en trois sur les cotés du cou. Ce crapaud n'a pas encore été figuré. Le Crapaud cornu est d un verl sale avec des verrues et des aspérités en forme d'épines, et a une proéminence coni- que et pointue au-dessus de chaqueœil. Ses pattes postérieures sont demi-palmées, lise trouve dans l'Amérique méridionale. C'est un des plus hideux reptiles que l'on puisse voir II est long d'environ quatre pouces, et sa mâchoire supérieure est munie de petites dents. F. pi E. 35 , où il est représenté. Un rrapaud cornu , différent de celui qui vient d être décrit, se trouve au Brésil, et est figuré dans le Voyage du capitaine russe Krusenstern autour du 31ondc. Il est d un brun pâle ; aune tache aMongée sur la tête, avec deux bandes vertes sur les pattes de derrière ; dix taches irrégiillères violâtres, bor- dées de blanc , se remarquent sur ses flancs de chaque côté. Cette espèce est figurée dans les INIémoires de la Société des Curieux de la Nature, de Berlin; de sorte que la figure qu'on trouve dans le Voyage ci-dessus , n'en est que la copie. Le Crapaud perlé a un pli élevé au-dessus des yeux , trois rangées d'épines sur la moitié antérieure du corps , et les patles postérieures demi-palmées. Il se trouve au Brésil. Il est figuré pi. B. 35, fig. 5. Le Crapaud bossu a le corps fort trapu, demi-blanc jau- nâtre, avec des points roussàtres en dessus, et une large bande jaune dentée au milieu du dos. Sa tête est fort petite , et ses patles postérieures paroissent avoir six doigts non palmes. ^11 est long de deux pouces. On le trouve dans les Indes. V. pi. B. 35 , où il est figuré. J'ai trouvé en Caroline , sous les écorces d'arbres , dans les lieux humides , un crapaud ou une grenouille qui ressem- bloif beaucoup à celui-ci , mais dont la peau étoit si fine et si susceptible de l'impression de l'air , que je n'ai jamais pu l'apporter en vie et non ride jusque chez moi , et par consé- quent le décrire. . Le Crapaud PIPA a le corps large, aplati, raboteux, oli- vâtre, avec de petites taches rousses. Sa tête est courte et a un appendice coriace, crénelé, à chaque angle de l'ouverture de la bouche. Les doigts de ses pattes antérieures sont termi- nés chacun par quatre petites pointes, et les postérieurs sont palmes. Il habite l'Amérique méridionale, et se lient presque 38o C R A toujours dans les eaux. Sa longueur est de cinq pouces. Les ISfègres mangent ses cuisses. Si sa forme hideuse le rend remarquable, la manière dont il porte ses œufs, et les moyens qu'il emploie pour garantir ses petits, le rendent bien autrement intéressant. Aussi est-il célèbre parmi les naturalistes, depuis que Sybile Mérian Ta fait connoître , c'est-à-dire depuis 17 19. On avoit cru d'abord, d'après le rapport de cette femme célèbre , que les œufs seformoient sur le dos de la femelle , et que le mâle venoit les y féconder ; mais des observations faites sur l'animal vivant , et son ins- pection anatomique , ont appris qu'elle les pond comme les autres crapauds; mais que le mâle, cramponné sur elle, l'en recouvre après les avoir fécondés. Ces œufs sont alors enve- loppés dans une liqueur qui a la propriété de faire enfler , au- tour de chacun d'eux, la peau de la femelle. Ainsi ils sont tous logés dans des alvéoles rondes. Les têtards y naissent mu- nis d'une queue membraneuse, s'y développent, et ne s'en vont que lorsqu'ils ont acquis leur état p«irfait. La fe- melle se débarrasse alors de l'enveloppe ou des alvéoles en frottant son corps contre les corp^durs , et sa peau reprend son uni^ accoutumé. Les petits ont, à cette époque , cinq à six lignes. V. pi. B. 35 , où il est figuré. Il a été établi pour type du genre Pipa. Le CîiAPAUD CRIARD , Rana miisica , Lînn. , est d'un brun foncé sur le dos , et pâle sur les côtés , avec des taches d'un brun foncé, des verrues blanchâtres et granulées en dessous, et des verrues latérales pointues ; les parotides saillantes avec une tache d'un bran foucé en dessus ; le bord supérieur de l'orbite des yeux élevé et verruqueux, elles pattes postérieures semi-palmée's. Il se trouve dans lyVmériquc septentrionale , et atteint ordinairement une longueur de trois pouces. Je l'ai fréquemment observé en Caroline, où il se cache dans la terre pendant le jour, et où il a un coassement très-foible et rien moins qu'agréable, comme son nom latin semblerolt le faire croire. Il est gravé dans la Monographie de Daudin , pi. 33 , et ici , pi. B. 35 , d'après un dessin que j'en ai fait sur le vivant. Le Crapaud agua a le corps et la tête très-épais , variés de diverses couleurs , avec de gros tubercules disposés entre des rides en dessus. Sa paupière supérieure est saillante et garnie de verrues ; ses parotides sont très-grosses , et ses pattes postérieures semi-palméçs. Il se trouve dans l'Améri- que méridionale. C'est probablement le plus gros du genre , puisqu'il atteint un pied de longueur. Il est figuré pi. B. 35. Le Crapaud ÉPAULE armée et le Crapaud marin se rap- C R xV 38, prochent de cette espèce, mais cependant forment, peut-être, deux espèces distinctes. Le Crapaud rude est d'un bmn-gris mêlé de jaune clair, a des verrues épineuses , le front et les lèvres bordés d'une ligne noire , les parotides grosses et pointillées de noir; les pattes postérieures paroissent avoir six doigts. Il se trouve dans les Indes , et acquiert jusqu'à quatre pouces de long. 11 est figuré pl.B.35. On doit lui rapporter le crapaud pustuleux àt Lacépède, et le melanost'ique de Schneider. Le Crapaud goitreux est d'un gris clair avec plusieurs taches noirâtres et de petits tubercules en dessus. Il a la tête pointue, le gosier goitreux, et les doigts séparés. On ignore quelle est sa patrie. 11 a deux pouces et demi de long. On ne doit pas le confondre avec le goitreux de quelques auteurs , qui est le ventru de Latreillc, Le Crapaud perlé a sur les côtés de la tête un lobe co- riace , en fonne d'oreille , et le corps couvert de pustules bril- lantes. Il se trouve au Brésil. Ses couleurs varient beaucoup. V. pi. B. 35 , où il est figuré. Le CiiAPAUD du Bengale est surchargé de verrues d'un gris jaunâtne; celles du dessous des pattes sont noires et plus aiguës. Il a été envoyé du Bengale par le naturaliste Macé. Sa longueur est de plus de trois pouces. Le Crapaud hérissé est d'un noir verdâtre , couvert de verrues à quatre on six pointes. Il a le ventre très-gros, mar- bré de blanc. Sa longueur est de quatre à cinq pouces. On ignore son pays natal, (k.) CRAPAUD, Bufo. Genre établi par Denys de Montfort, pour placer des coquilles qui se rapprochent des Rochers et encore plus de I'Apolle. Ses caractères sont: coquille libre, univalve, plate, aspire élevée , à cordons latéraux ; ouverture allongée, dentée, offrant une gouttière à la jointure supérieure des deux lèvres; base échancrée. La coquille qui sert de type à ce genre , est appelée par les marchands , grenouiiletle , crupaudpdle. Elle est très-tuber- culée ; sa couleur est jaunâtre ; sa longueur, de deux pouces- C^est sur les côtes de la Nouvelle-Hollande qu'elle se trouye. (B) CRAPAUD AILE. C'estun Strombe, Stromhuslaiissimus. (desm.) CRAPAUD DE MER. Poisson du genre Scorpène, Scorpena horrida , Linn. (b.) C1\APAUD DE MER. On donne aussi ce nom à une Baudroie de Linnseus {^LophiusJiistrio). (desm.) 382 G R A CRAPAUD-VOLANT. V. Engoulevent, pour tous les oiseaux auxquels on a appliqué cette dénomination, (v.) CRAPAUD INE. Nom d'un Anarrhique , Anarrhichas hipus. (e.) CRAPAUDINE , SideHlfs. Genre de plantes de la didy- namie gymnospermie , et de la famille des Labiées , dont les caractères offrent : un calice monophylle, tubuleux , à bord partagé en cinq dents aiguës et presque égales ; une corolle monopéiale, labiée, à limbe composé d'une lèvre supérieure droite , échancrée ou bifide , d'une inférieure à trois lobes , dont celui du milieu est plus large , arrondi et souvent cré- nelé ; quatre étamines , dont deux plus courtes ; quatre ovaires supérieurs , d'entre lesquels s'élève un 'style non- saillant hors du tube , terminé par deux stigmates inégaux , dont l'inférieur est membraneux et embrasse Taulre par sa base. Le fruit consiste en quatre graines nues, ovoïdes, si- tuées au fond du calice. Les crapdudines réunissent une quarantaine d'espèces, dont la plupart sont indigènes aux parties uieridionales de l'Eu- rope. Ce sont des plantes herbacées ou suffrulescenles , ordi- nairement tomenteuses , à fleurs verticillécs , disposées en épi terminal, souvent avec des bractées concaves et ciliées. Plusieurs répandent, dans la chaleur, ou lorsqu'on les écrase , une odeur forte et peu agréable. On les divise en cra- paudiiies sans bniclees et crapaudiiies avec des bractées. Parmi les premières, on trouve : LaCftAPAUDiNEDES Canaries, qulestun arbrisseau velu, de la hauteur d'un homme; ses feuilles sont oblongues, en cœur, aiguë's, pétiolées; ses épis sont verticillés et penchés avant la floraison. Elle croît naturellement aux Canaries, et on la cul- tive dans quelques jardins , à raison de son aspect singulier, La Crapaudine de montagne , dont le calice est plus grand que la corolle , et épineux, et dont la lèvre supérieure de la corolle est trifide. Celte plante est annuelle, et croît sur les montagnes , dans les parties méridionales de la France. On l'appelle vulgairement faux marrube. La Crapaudine noirâtre , plante annuelle , à feuilles ovales-oblongues , cultivée depuis long-temps dans les jar- dins , et dont on ignore la patrie. Elle est très-remarquable , en ce que le limbe de la corolle est très-noir ; fait très-rare. Parmi les secondes , il faut citer : La Crapaudine blanchâtre , qui croît aux environs de Montpellier et en Espagne , et dont les caractères sont : une tige frutescente et velue , des feuilles lancéolées et linéaires, et les bractées dentées. La Crapaudine velue , dont la souche est un peu li~ C R A 383 gneuse, dont les feuilles sont lancéole'es, oLtu.sos , dcntiies , couvertes de longs poils, les tiges hérissées et couchées, les épis écartés et presque épineux. Elle se trouve dans les par- ties méridionales de la France. La CuAPAUDiNE scoRDioïDE , à feuilles lancéolées , den- tées, sans poils en dessus; à bractées ovales , dentées, épi- neuses , égales aux calices. Elle croît dans les parties méridio- nales de la France. ^ Moench a fait aux dépens de ce genre , ceux qu'il a nom- més Burgsdorfie et HÉsiODiE. V. ces mots et celui d'Eiiios- TOME. (B.) CRÀPAUDINE. On nomme ainsi desfossiles convexes et unis d'un coté, aplatisetinégauxde l'autre, régulier? ou irrégu- liers, qu'on a cru long-temps formés dansla léte des crapauds. Aujourd hui on sait positivement que ce sont des dents de pois- sons , principalement des dents molaires d'ÂNARRuiQUE ou loup marin, de Spares, etc. f^o/. ces mots. (P..) CRAPAUDINE, BU FONITE ou PIERRE DE CRA- PAUD , OEIL DE LOUP, OEIL DE SERPENT. On donne ces divers noms à des dents fossiles de différens poissons du même genre que la dorade. Ces dents ont une fornle hémisphérifjvie ; leur surface convexe est lisse et polie : la partie inférieure est mate et un peu concave. Celles <[ui sont d'une seule couleur, ordinairement rousse ou brune., sont les crapaudines ; on prétendoit qu'elles étoient tirées de la tête des vieux crapauds : elles n'ont ordinairement que cinq à six lignes de diamètre. Celles qui présentent des cercles concentriques de diverses couleurs , portent le nom à'œil de serpent ou à' œil de loup , suivant leur grandeur, qui varie de- puis deux lignes jusqu'à un pouce de diamètre, (pat.) ' CRAPE. V. Crabe, (s.;) CRAPECHEROT. V. Craupecherot. (s.) CRAQUELIN. Nom que lespêcheurs donnent, sur quel- ques ports de mer, aux crustacés qui viennent de changer de test , et qui sont dans un état mou. Ils sont très-avantageu- sement employés à la pêche des poissons de mer. (b.) CRAQUELOT. V. Craquelin. (des3i.) CRA'R GERD. Nom de I'Ail (^Allium saVmim, L. ) , dans lepaysde Galles, (ln.) CRASPEDE , Cruspedium. Grand arbre à feuilles ovales- oblongues , crénelées , aiguës ; à fleurs d'un jaune verdàtre , disposées en épis ramassés au sommet des rameaux, qui forme un genre , selon Loureiro , dans la polyandrie mo- nogynie. Ce genre offre pour caractères : un calice de cinq folioles ovales, aiguës, intérieurement caréné: une corolle de cinq 384. ^- R "^ pétales cunéiformes à plusieurs découpures linéaires^; cinq glandes réniformes et velues à la base interne des pétales; une trentaine d'étamines courtes, insérées au réceptacle; un ovaire supérieur , à style tubulé , et à stigmate simple ; une petite baie uniloculaire et monosperme. Le craspèdc se trouve dans les forêts de la Cochinchine , où on emploie son bois à la construction des édifices , et ses feuilles à leur couverture. 11 se rapproche infiniment des Ganitres. (b.) CRASPEDIE , Craspedia. Genre de plantes établi par ¥orster, dans la syngénésie agrégée , et qui diffère fort peu de celui appelé 1\ichée par Labillardière. Il offre pour caractères : calice conunun imbriqué; un réceptacle garni de paillettes; des fleurons aplatis et réunis en faisceaux; des aigrettes plu- meuses. Il ne contient qu'une espèce , la Craspédie utsi- FLORE , qu'on trouve à la Nouvelle-Zélande , mais qui ne paroît pas différer des GA^'1TRES. (b.) CRASPEDOSOME, Craspcdosoma , Léach. Genre d'in- sectes , de l'ordre des myriapodes, famille des chil(5gnalhes , très-voisin du genre de polydème , ou des ï'ules de Linnqeus , à corps linéaire, déprimé , avec les anneaux comprimés et rebordés latéralement. Les cruspedosomes ont des yeux dis- tincts ; ce qui distingue ce genre de celui de polydème. M. Léach en mentionne deux espèces , dont l'une est d'E- cosse, et l'autre d'Angleterre. Voyez le ii.*^ volume des Tran- sactions de la Société Linnéenne. (L.) CRASSATELLE, Crassatella. Genre de coquilles bi- valves, dont le caractère a été ainsi établi par Lamarck : coquille inéquilatérale , subtransversc, à valves closes , munie d'une lunule ou d'un corselet enfoncé, et ayant le ligament intérieur; fossette du ligament placée sous les crochets, au- dessus des dents de la charnière. Ce genre est fort voisin des Mactres , mais il en diffère , en ce que les valves ne sont point bâillantes. Il est composé d'une douzaine d'espèces , dont la moitié sont fossiles et décrites par Lamarck dans le trente-sixième cahier des An- nales du Muséum. Ces dernières ne se trouvent que dans les derniers dépôts de la mer, c'est-à-dire, dans les sables des pays à couches. Une de ces espèces , qu'on rencontre très- abondamment à Grignon , est remarquable par l'excessive épaisseur de ses valves et la profondeur de ses impressions nmsculaires. C'est la Crassatelle BOSSUE, figurée pi. B. 25 de ce Dictionnaire, (b.) CRASSlî^A î Scepin. diss. àcad. Ce genre de piaule est le G R A 385 même que le zinnia de Llnnaeus. Le pédoncule renflé au- dessous de la fleur dans le ùnnia paucijloru^ explique par quelle raison le nom de crassina a été donné à cette plante. (LN.) CRASSOCEPHALUM. Mœnch ayant remarqué que le Séneçon à fleurs penchées, senecio cernuus ^ L., plante annuelle de rinde et cultivée dans nos jardins , a le calice d'une seule pièce dentelée , tandis qu'il est de plusieurs pièces dans les au-^ très séneçons, a cru devoir en constituer un genre particulier. Dans la maturité des graines , ce calice renfle beaucoup , et puis il crève ; il est muni d'écaillés qui forment un petit calice externe, (l^.) CRASSOPÉTALON. V. Crossopétale. (ln.) CRASSULA , diminutif du mot latin crassus , épais. Un grand nombre de plantes ont été ainsi nommées à cause de leurs feuilles succulentes ; elles font partie de ce que nous xiOTi\m.oxis plantes grasses. YiiWttXï a fixé ce nom à un genre adopté par Linn£eus , et qui est celui décrit dans ce Dictionnaire, Outre les,crassula proprement dites , on trouve des espèces qui ont été mentionnées sous ce nom par différens auteurs , dans les genres, tillœa , bulliardia^ rochea , portulacaria ^ septas, cotylédon , oihonna. (Lis.) CRASSULE, Crassiila.Genre déplantes de la pentandrie pentagynie , et de la famille des Succulentes , dont les ca- ractères sont : un calice de cinq folioles persistantes ; cinq pétales onguiculés ; cinq étamines insérées à la base des pétales ; cinq ovaires supérieurs , ohlongs , pointus , ayant chacun, à sa base extérieure, une très - petite écaille échancrée , et se terminant en un style à stigmate obtus ; cinq capsules droites, oblongues , pointues, comprimées, s'ouvrant longitudinalement par leur côté intérieur , et con- tenant des semences petites et nombreuses. Decandolle a établi le genre Laroche aux dépens de celui-ci. Les espèces du genre rrassule, la plupart figurées dans le superbe ouvrage de Redouté . intitulé Plantes grasses , sont très-nombreuses. On en compte soixante-dix à quatre-vingts, toutes, excepté six ou huit, originaires du Cap de Bonne- Espérance. Ce sont des plantes herbacées ou frutescentes, dont les feuilles simples et le plus communément opposées , sont épaisses , charnues , succulentes, et dont les fleurs sont le plus souvent en cimes ou en grappes corymbiformes. On les multiplie facilement de boutures ; en conséquence , elles ne sont pas rares dans les jardins de botanique. Parmi les crassules fmtescenies , on cultive principalement : ■vni. 25 386 C R A La CrasSulè écaRlate -, dont les feuilles sont ovales , aplaties , ciliées et cartilagineuses en leurs bords , opposées en croix et connées. C'est une très-belle plante , lorsque ses fleurs , d'un rouge écarlate très-vif , et disposées en faisceau serré et terminal , sont épanouies. Elle vient du Cap de Uonne-Espérance. La Crassule perfouée a les feuilles lancéolées , en alêne , scssiles , réunies par leur base , canaliculées et con- vexes en dessous. Cette espèce est grande , de couleur glau- Ïue , et ses Heurs sont blanches. Elle vient du Cap de Bonne- ispérance. La Crassule enfilée est très-remarquable par la ma- nière dont ses feuilles sont perforées par la tige. Ces feuilles ou paires de fouilles sont très-rapprochées, et sont sem- blables à des disques ovales , ponctués en dessus et bordés de pourpre , qui seroient traversés par un fil. Elle vient du Cap de Bonne-Espérance. Parmi les crassules herbacées^ il faut principalement re- marquer : La Crassule a feuilles alternes, dont les feuilles s'é- cartent de la disposition commune , et qui vient d'Afrique. Elle a la tige très-simple , les fleurs pendantes et les feuilles aplaties , dentées et alternes. La Crassule rougeàtre a les feuilles alternes , fusi- formes , un peu comprimées ; les (leurs sessiles et roo- gcâtres. Cette plante croît dans les parties méridionales de l'Europe , et est annuelle. La Crassule verticillaire a nne tige très-rameuse , les feuilles perpendiculaires à la lige, et les fleurs verticillées et rougeàlres. Elle se trouve dans les mêmes lieux que la pré- cédente, et est , comme elle , annuelle. La Crassule a rosette, Cmssula orbicularis^ Linn. , a les feuilles radicales imbriquées comme celles de la joubarbe; elles sont ovales , obtuses et bordées de cils cartilagineux ; les fleurs odorantes et disposées en petits bouquets spici- formes et terminaux. Elle croît au Cap de Bonne - Espé- rance. La Crassule odorante croît à la Terre de Feu. Sa tige est herbacée , rampante -, ses feuilles connées , oblongnes , îiiguës ; ses pédoncules axillaires et unifiores ; ses fleurs lé- trandres. (b.) CRASSULÉES. Famille de plantes. V. Succulentes. (B.) CRAT. C'est l'un des noms de I'Èsturgeon. (desm.) CRyVTiEGONUM , CRAIV^OGONOM et CRA- TAEONON, Dioscoride. Suivant Lobel, eçtte plaqte t'*t C R A 38^ le; blé de vache que Lînnseus a nommée depuis melampymm syl~ ifuticum. Adansoii paroît de cet avis , quant au genre. Cordus appeloille CvLKXGE(Polygonum Iiydropipei^cmlœi^ontim, etDo- donée désignoit aussi par celle dénominailon , l'Euphrasia ODONTlTEs. li ne faut pas confondre lecratœgontile cratœgonun des anciens; le premier est le même que le cmtœgos. V. Cra- T^GUS. (LN.) CRATiSE(iUS. Nom latin du genre alisier. Il paroît que là plante ainsi nommée par les Latins, elcratœgos, cmiœ- gon, par les Grecs, est un alisier {cratcegus tormimdis ^ L.) , ou l'une des plantes que nous classons dans le genre mespilus. Lobel doute cependant si ce n'est pas le jujubier. Ce nom grec d'origine, signifieyô/re/allusion àl'une des qualitésdu bois de cet arbre. Les ^enrtscratœgustX. le mespilus., établis par Tour- nefort , ont été adoptés par Linnœus , qui a transposé seule- ment le nom du premier au second, et vice versa. Ces genres sont voisins , et les espèces sont classées , tantôt dans l'un , tantôt dans l'autre. Quelques-unes même font partie du pyrus de Linnaeus , qui comprend en outre le cydonia de Tournefort, et le genre sorbus ., auquel M. Persoon les réunit, (ln.) CRATEIA, CRATiEA, Dioscoride. Sj^nonyme d« philomédion , du même auteur. C'est notre Cuélidoine , Oielidonium majus. (lN.) CRATEOGONUMdeRumphius. C'est l'Oldenlande VERTICILLÉE OU la Pariétaire des Indes, (b.) CRATÈRE , ou COUPE DE VOLCAN. C'est la par- tie intérieure des cônes volcaniques ., qui a elle-même la forme d'un cône, mais dans une situation renversée : sa pointe est en bas; c'est là où se trouve la bouche ou les soupiraux par où sortent les laves , les cendres , les torrens de fumée , les. (luides élastiques de toutes espèces, en un mot , toutes les matières qui s'échappent de l'intérieur de la terre, et qui composent ou accompagnent les éruptions volcaniques. La base du cône est tournée en haut, et forme ce qu'on appelle i'orle ou les lèi-'res du cratère. On peut voir en miniature la représentation dun cône volcanique et de son cratère , dans les petits monticules que forment les fourmis dans les terrains secs et battus , comme les allées d'un potager. Les cratères des anciens volcans éteints sont souvent con- vertis en lacs : circonstance qui détruit absolument l'idée des cavernes qu'on suppose devoir exister sous les volcans. Ces an- ciens cratères sont quelquefois d'une étendue prodigieuse , et beaucoup plus considérables que dans les volcans actuelle- ment en activité. Celui de la Rocca-Monfina ^ dans la Cam- panie, a, suivant M. de Bach , huit milles , ou environ deux 388 C R A lieues et demie de diamètre ; celui de KaiserstuM , dans le Brisgau, décrit par Dietrich, a plus d'une lieue. Mais la pro- fondeur de ces anciens cratères n'est point en proportion de leur vaste étendue , attendu qu'ils ont été comblés en grande partie par leurs propres débris. Les cratères des volcans actuellement en activité sont d'une étendue bien moins considérable. Celui de l'Etna , l'un des plus grands que l'on connoisse, n'a jamais plus d'un mille de diamètre , et quelquefois beaucoup moins. Celui du Vésuve n'est ordinairement que d'environ trois cents toises. Leur profondeur varie également suivant l'état du volcan. Le cratère de l'Etna, quand Spallanzani le vit , en 1788, avoit un sixième de mille , ou environ huit cents pieds de profondeur. Son fond ne se terminoit pas en pointe , comme c'est l'ordinaire : il offroit une plaine circulaire. Le cratèreduVésuve, suivant M. deBuch,n'avoit, en 1798, que trois cents pieds de profondeur; en 1794^ il en avoit cinq cents. Ce fond s'élève insensiblement, et arrive quelque- fois presque au niveau des lèvres du cratère : on a vu dans cette circonstance un petit cône d'environ quatre-rvingts pieds de haut, se former au milieu de cette surface plane; il avoit lui-même son cratère qui faisoit des éjections. Toute cette matière qui s'élève du fond du cratère n'est autre chose que la lave elle-même qui se forme successive- ment des émanations souterraines, et qui s'échappe enfm par-dessus les lèvres du cratère , ou se fait jour par quelque ouverture latérale. V. Lave et Volcan, (pat.) CRATERIA. Nom donné par M. Persoon, dans son Synopsis plantarum , au Chœtocrater de Ruiz et Pavon. (LN.)_ CRATEVA , Plante ainsi appelée du nom d'un médecin mentionné par Hippocrate. Ce genre , formé par Lin- nœus, est décrit dans ce Dictionnaire à l'article Tapier. l^efi espèces de ce genre qui est le tapia de Plumier , ont servi à fonder les genres œgle et ferronia. (ln.) CRAUPECHEROT. L'un des noms vulgaires du balhu- sard, en Bourgogne, (desm.) CRAUROPHYLON de Thalius. C'est une espèce du ^enre otites dAdanson, qui comprend une partie des Car- mLLETsÇ^Cucubalus, Linn.)et notamment le Cucubalus otites. (LN.) CRAVAN ou CRAVANÏ. V. Gravant. C'est, dans Belon , rOiE Bernache. (v.) CRAVAN. C'est l'im des noms des Anatifes ou Pousse- pieds, (desm.) C R A 38g CRAVATE. Nom appliqué à plusieurs oiseaux de di- vers genres. V. Tangara, Oiseau-Mouche et Alouette, (v.) CRAVATE-BLANCHE. V. le genre Merle, (v.) CRAVATE-DORÉE, r. Oi^eau-Moughe, article du Colibri, (v.) CRAVATE-FRISÉE, V. le genre Polochion. (v.) CRAVATE -JAUNE. C'est une espèce d' Alouette du Cap de Bonne-Espérance, (desm.) CRAVE. V. le genre Coracias. (v.) CRAVE-SICRIN. V. Choquard Sicrin, qui, par une faute typographique, est dans le Dictionnaire sous le nom de Choquard dsicrée. (v.) CRAVETA. Nom piémontais de la Barge -Brune, CRAVICHON. On appelle ainsi le Prutsier sauvage dans quelques cantons, (b.) CRAVINA. V. Cravo. (ln.) CRAVO , Cravina, Craveiro. Noms des Œillets , {Dianihus) en Portugal. Les Tagètes , que nous nommons vulgairement œillets-d'ïnde , sont le Cram de defuncto et le Cravofctido. Le M\rte-Cannellk {Myrtus çaryophyllatay L.), est appelé Craoo de Maranchao. (LN.) CRAVO ARLV. Nom donné, en Portugal, au Girofle*. • (LN.) CRAVOILHA. Nom portugais de la Benoîte (Geum iirbanum. (ln.) CRAW , CRAWLE. Noms anglais des Corbeaux.(desm.) CRAX. C'est , dans Linnseus , le nom générique des Hoc- cos. (v.) CRAYE. V. Craie, (pat.) CRAYON. L'on donne le nom de crayon à toute ma- tière pierreuse , onctueuse et colorée, avec laquelle on peut tracer des caractères et former des dessins. Le crayon blanc n'est autre chose qu'une craie blanche , assez solide pour être taillée. Les peintres s'en servent pour jeter sur la toile leurs premières idées. Le crayon rouge ou sangidne est une variété àliématite, de même que la pierre à brunir; elle est seulement un peu plu» tendre. Il en vient d'Espagne , qui est irès-estimé , et de Saint- Vendel , dans le pays de Sarrebruck ; mais il n'est plus guère employé pour le dessin , à cause de la facilité avec laquelle il tache en rouge. Quelques auteurs disent que le crayon rouge est une argUe ocreuse. Celle notion uc paroit pas exacte : les argiles Sgo C P. E ©creuses servent bien à faire des couleurs qu'on emploie au pinceau, mais elles ne sont nullement propres à former des crayons, à moins que ce ne soit par les procédés de l'art, comme on fabrique les pastels : mais alors ce ne sont plus les crayons de la nature. Le crayon noir àes dessinateurs n'est pas {^plombagine : on appelle crayon noir ou pierre noire une ardoise un peu pyri- teuse , assez tendre pour former sur le papier des traits noirs et moelleux. hti plombagine est appelée parles artistes , et par tous ceux qui en font usage , crayon d^ Angleterre ou mine de plomb. V. Plombagiîse. (pat.) CREAC. V. Esturgeon, (desm.) CRÉADION,C/-farf«on,\ ieill.; ^/urm/s, ro/w/s,me/io/J5,Lalh. Genre de Tordre des oiseauxSvLVAiNS, et de la famille des Ca- ROISICULÉS. ( V. ces mots.) Caractères: bec fléchi en arc, com- F rimé latéralement, entier, pointu, ou étroit, ou déprimé à extrémité; la têle ou seulement lamandibule inférieure caron- culée ; narines longitudinales couvertes d'une membrane ; lan- gue cartilagineuse , le plus souvent ciliée à la pointe ; ailes à penne bâtarde très-courte ; les deuxième et troisième rémi- ges les plus longues; quatre doigts-, trois devant, un derrière. Ce genre est divisé en deux sections: la première se compose des espèces qui ont le bec déprimé à la pointe ; et la seconde , de celles qui ont le bec étroit vers le bout. Les oiseaux de ces espèces ont été dispersés dans divers genres par Latham et Gmelin; mais, leur ayant trouvé des caractères communs et constans, je les ai réunis dans un seul. Il en est de leur histoire comme de celle de la plupart des oiseaux qui , comme eux, n'habitant que l'Auslralasic et la Polynésie. On ne connoîl ni leurs mœurs, ni leur genre d^vie, ni leurs amours. A. Bec à pointe déprimée ou aplatie. Le CrÉadioî^ PIIAROïde , Creadion pharoides , Vieill. ; Stur- nus cantnculaiiis , pi. 36 du Synopsis de Lath. Cette espèce se trouve à la Nouvelle-Zélande , et est assez commune dans les îles Australes. Le mâle a neuf pouces six lignes de longueur totale ; le bec assez long et un peu incliné, pointu et un peu aplati à Texlrémilé , bleu à la base et noir dans le reste ; l'iris d'une couleur noisette sombre ; une petite caroncule , de couleur orangée et d'environ trois lignes de long, pend à chaque coin de la bouche près de l'origine de la mandibule in- férieure; la couleur générale du plumage est d'un noir foncé ; mais le dos et les couvertures des ailés sont ferrugineux ; les C R E 391 pieds sont noirs. La femelle diffère du mÀie en ce que les caroncules sont plus courtes et moins apparentes , si ce n'esl dans l'âge avancé, et qu'elle est totalement d'un brun ferru- gineux ol^scur. B. Bec à points étroite. Le CrÉadion cornu , Crcadion rornJailafus , Vielll. -, Meropx cornkula.t]is ., Lath. Cet oiseau est figuré pi. 2^. des Oiseaux nirrx etnouoequx de Levaillant, souslcnom de Corbi-calao. Nous venons de voir un crëadion caroncule comme le coq : celui ci n'estpasmoinsremarquableparune espèce de corne qu'ilporte surle front; cette protubérance courte elobtuse, est longue d'un quart de pouce, et de couleur brunâtre. 11 a treize pouces de long; le bec d'un brun pâle, avec le bout noirâtre; la langue terminée en pinceau; les plumes delà tête sonlcourtes, blan- châtres et rayées de brun ; cette couleur entoure l'œil, et cou- vre, avec un mélange de vert olive , les parties supérieures du corps ; les pennes des ailes et de la queue sont d'une teinte plus foncée ; le^ dessous du corps est d'un blanc sombre ; les plumes du devant du cou et de la poitrine sont longues de près de six pouces , terminées en pointe , blanches dans leur milieu et à l'extrémité ; les pennes de la queue , égales entre elles , ont près de six pouces de long et leur bout blan- châtce ; les pieds sont bruns et couverts d'écaillés rudes près les doigts ; celui du milieu est joint à l'extérieur à la base ; l'ongle postérieur très-long et très-fort. Cet oiseau se trouve par la Nouvelle - Hollande ; les Anglais établis à Botany-Bay , l'appellent knob fronted bee cater (guêpier à loupe.) Le CrÉADION a pendeloques, Crëadion carunailaius^YWiW.; Merops canmculatus ^ Lath., pi. de la page 14.4 àxi Journal de John JVhite. Cet oiseau de la Nouvelle-Zélande est remar- quable par une caroncule charnue , orangée , cylindrique et longue de dix lignes , qui pend de chaque coté de la tête. Le mâle a treize à quatorze pouces de longueur; le bec noir ; le sommet de la tête noirâtre; une bande d'un blanc d'argent près l'ouverture du bec; les caroncules oran- gées ; le dessus du corps brun ; le dessous d'un blanc sale ; les plumes blanchâtres sur leur tige ; le milieu du ventre jaune; les pennes des ailes et de la queue noirâtres ; cette dgrnière étagée ; les latérales blanches à rextrémité : les pieds bru- nâtres; le doigt extérieur joint à celui du milieu, à la base. La femelle , ou l'oiseau décrit pour tel dans le Voyage de White , p. a^o , auroit , ce qui est bierr extraordinaire , un plumage plus brillant : son bec est plus courbé , sa queue plus courte, et sa taille plus grosse ; elle est privée de caroa- 392 C R E cules ; mais les plumes de la gorge sont d'une couleur sombre, longues, et pendent confusément. Le jeune diffère en ce qu il est plus petit , ayant à peine douze pouces de long ; tout son plumage est plus clair ; les lignes du milieu des plumes plus nombreuses , plus larges à l'extrémité , ce qui les fait paroître tachetées sur cette par- tie ; il est privé du trait blanc qui est près de l'ouverture du hec. Il paroît que les oiseaux de cette espèce diffèrent beaucoup entre eux: on remarque qu'une de ces variétés a le dessus de la télé jusqu'aux yeux , et le cou en arrière , noirs ; les parties supérieures du corps d'un cendré sombre , et chaque f>lume bordée de blanchâtre , avec quelques traits blancs sur e cou et le dos ; le dessous du corps est d'une teinte plus pâle, avec peu de marques obscures ; le bec noir; les pieds ferrugineux, et les caroncules rouges : d'autres n'ont point de jaune sous le ventre. Ces créadïons habitent la Nouvelle-Hollande, et se plai- sent sur les côtes de la mer, où ils sont très-nombreux. Ils sont grands babillards, et si courageux, qu'ils mettent en fuite des oiseaux beaucoup plus forts 'et plus grands qu'eux : ils se nourrissent d'insectes ; mais ils préfèrent ceux qui sucent le miel de différentes sortes de plantes, nommées hanksia. he nom de goo-gwar-nerk, que leur donnent les naturels du pays , est tiré des cris qu'ils jettent à chaque instant. Daudln a rangé ces oiseaux parmi les corbeaux, sous le nom àe pie à pendeloques. Latham , qui n'a pas reconnu dans cette pie son guêpier à caroncules (bee-eaier watlled), la donne, dans son 2.*"^ Suppl. io ihe Gen. Syn., comme espèce nou- velle, sous le nom de ivaitled croam , et dans le Suppl. à son Index , sous celui de corvus paradoxus. Le CrÉadion foulehaio, Creadion musicus, Vieill. ; Cerihia canmculata, Lath. pi. 69 et 70, (mâle et femelle) , des Oi- seaux dorés. J'ai distrait celte espèce du genre héorotairc pour la classer dans celui-ci, où elle me paroît placée plus conve- nablement; j'en ai agi de même pour plusieurs autres d'a- près les mêmes motifs, et je lésai placés dans d'autresgenres, ainsi que je l'ai dit dans l'introduction de mon Ornithologie élémentaire. Foukhaio est le nom que cet oiseau porte à Tongotabo ou à Amsterdam, qui sont deux des îles des Amis. Il a un très-beau ramage , d'autant plus remarquable que la nature a, dit-on, privé ces contrées d'oiseaux .chanteurs. Le mâle a deux caron- cules jaunâtres, h la base de la mandibule inférieure , accom- pagnées d'un faisceau de plumes jaunes qui s'étendent sous Ç R E 3^:5 les yeux; le dessus du corps est d'un vert-olive hnuiâtre , plus sombre sur le dos; lemenlon et la gorge sont d'un orangé sale; la poitrine el le ventre jaunes, celte couleur est plus pâle sur la dernière partie ; les couvertures, les pennes des ailes et de la queue sontbrunesel bordées d'un jaune pâle; longueur, sept pouces; pieds jaunes , ongles noirs. La femelle eslgénérale- ment jaune, mais sous diverses nuances. Cette couleur est très-claire sur les plumes qui sont près des caroncules, fon- cée sur le dos, pâle sur le centre du corps , sur les pennes primaires , le fouel de Talle et sur la queue ; iris rougeâtre. CRÉAM. F. CODLINGS. (LN.) CRÉANCE. Terme de chasse et de fauconnerie. Un chien de créaiire est celui qui est sûr dans sa manière de chasser , et auquel par conséquent on peut se fier. Un oiseau de peu de créance est celui qu'il faut surveiller ; et la filière ou la fi- celle avec laquelle on le retient pour s'en assurer, s'appelle une créance, (s.) CRÉATION. V. Créature. CRÉATURE, Creatura. En histoire naturelle, philoso- phique surtout, on se sert fréquemment de ce terme ou de ceux à'éires créés pour exprimer la dépendance de ces êtres, ou leur corrélation avec la cause productrice de la- quelle ils émanent. La création, ou la production, dans l'espace infini de l'étendue et de la durée, peuvent être considérées sous deux aspects. Par le mot de création, l'on peut entendre, avec la Genèse , cette réalisation de l'univers, tire du néant par la toute-puissance divine , avec tous ses attributs et les êtres qui peuplent le inonde. Le terme de production fait concevoir plutôt une succession d êtres formés par la géné- ration, ou une reconstruction progressive quelconque de nouveaux objets, avec les débris et les matériaux déjà existans. La création proprement dite , ou le tout produit de rien, est un mystère incompréhensible qui ne peut être du domai- ne de l'histoire naturelle positive. Nullamrem è nihilo gignl divinitùs unquam. Le rien ne peut produire aucune chose : telle étoit l'opi- nion de tous les philosophes de l'antiquité , qui regardoient là matière comme éternelle et indestructible dans son es- sence, quoique variable dans ses métamorphoses : et in ni- lilum nil passe reverti. ( Voyez aussi Arist. , Physic. , /. i ; Cicev,, de Finie., etc.; Lucrèce, Rer. naU, /. i. ) %/, C R E parmi les modernes, Ncwion a pensé que rîmpénétra^ bilité dtant rattribul essentiel de la matière , Dieu avoit pu donner cette propriété à une partie circonscrite de l'es- pace, et créer ainsi le phénomène de la matérialité. En effet, s'il est vrai de dire que nous ne connoissons rien que par la sensation; si Tunlvers n'existe, à notre égard, que par ce que nos impressions nous en manifestent , tout pourroi^ être illusion de nos sens, apparence, comme dans un songe permanent, ainsi que l'a soutenu Berkley, évêque de Cloync (^Entretiens d'Hylas et de Fhù'onous^ etc.). Mais, par rapport à la science de la nature, que l'univers ait été tiré du néant ou que la matière soit éternelle; que nous vivions même dans une illusion perpétuelle , sans que rien n'existe, sinon de purs esprits; que ces profondes et ténébreuses hypothèses , où se perd la métaphysique , soient admises ou rejetées, elles ne changent rien à l'observation et à l'élude des faits qui se présentent à notre esprit. Ainsi, pour nous, l'univers existe matériellement; nous avons un corps et une intelligence; nous croyons à nos sen- sations , en cherchant néanmoins à rectifier leurs erreurs, soit par la raison , soit en corrigeant un sens fautif par l'expérience d'autres sens plus certains , comme la vue ou Touïe, par le toucher. Nous contemplons le monde et nous admirons les ouvrages merveilleux qu'il renferme. Mais, ici s'élève la plus grande des questions. Les créa- tures que nous voyons produites dans la nature , l'arrange- ment même des cieux et de la terre, les révolutions des as- tres comme la vie des animaux et la végétation des plantes, ou la cristallisation des minéraux, sont-ils le résultat de cir- constances fortuites, du hasard, après une infinité de chances et de combinaisons moins parfaites qui n'ont pu subsister'' Le tout, enfin, est-il ainsi parvenu, comme le soutiennent les épicuriens, les aiomistes, à cet état aujourd'hui perma- nent, régulier à tant d'égards, quoiqu'il y ait encore beau- coup de monstruosités et d'imperfections, par mie suite nécessaire des choses et du mouvement spontané de la matière ? Admettez, disent-ils, qu'.î l'origine des choses, s'il y a eu quelque origine , la matière , douée des mouvemens di- vers et des propriétés que nous lui reconnoissons, s'est trouvée répandue dans les espaces infinis. Cette matière, encore dans un chaos informe, si vous le supposez, jouis- sant par elle-même de la faculté de se mouvoir, comme on l'observe dans le feu, la lumière, etc., opérera divers'es agrégations bizarres sans doute, des combinaisons hasar- deuses, téméraires , sans but, sans dessein, par sa seule C R E 395 activité, quoique aveugle et désordonnée. Mais, parmi lea milliards darrangemens qui résulteront de tant de jets per- pétuels, de constructions et de destructions, il s'en for- mera nécessairement de plus régulières, de plus solides, et par conséquent de plus constantes les unes que les autres. Ainsi, par la seule persévérance du mouvement dans les particules de la matière, il arrivera que les corps qui se seront trouvés fortuitement composés de telle manière qu'ils puissent subsister d'eux- mêmes, se conserveront; les autres, mal ébauchés, périront comme des es&ais malheureux. II est évident, ajoutent encore les épicuriens, que des animaux qui se scroient d'abord produits sans bouche , sans viscères , ou sans membres, nepourroient pas subsister, incapables qu'ils seroient de chercher et prendre leur nourriture. Peu à peu, dans l'infmiJé des siècles, toutes les chances possibles de combinaisons ayant eu lieu, toutes les créatures dont la permanence étoit possible, d'après la structure que le con- cours de tant de hasards heureux leur avoit donné, ont élé formées; ces créatures se sont maintenues, perpétuées. Au- jourd'hui , nous ne voyons plus guère que les résultats des chances heureuses ou favorables, que des êtres plus ou moins compliqués et perfectionnés. Ce qui étoit hasard et désordre dans le principe, est devenu ordre, régularité, succession ; et l'on attribue, ajoutent ces mêmes philosophes, à une in- telligence suprême, à une sagesse incompréhensible, mais à tort, ce qui n'est que l'éternel résultat de l'activité de la ma- tière , et une suite inévitable de tant de mouvemens. Ainsi , quand l'œil eut été fait par une suite de ces hasards mer- veilleux, et que l'animal s'en fut servi pour voir, on en a conclu que cet organe, résultat de tant de circonstances for- tuites, étoit la production intelligente dune sagesse conson)- mée; on a supposé des causes finales, un but, un dessein prémédité à chaque chose. On a cherché du miracle atout; on a dit que si l<:s citrouilles n'étoient pas suspendues aux arbres, c'étoit de peur d'écraser de leur chute le nez des hommes qui s'endorment sous leur om'br^^gc. {Voyez la Fable de Lafontaine , liv. g, intitulée /^ Gland ci la Citrouille.^. Parmi les objections les plus fortes que l'on ait élevées dans le XVIH.« siècle, contre les causes finales et mcme contre l'existence d'un être iiitelligent , auteur des créatures, l'on a surtout vanté celles du livre intitulé Système de la na- ture., attribué à Mirabeau, secrétaire de l'Académie française. « Hélas notre bon Mirabeau, dit Voltaire , n'étoit pas « capable d'écrire une page du livre de notre redoutable « adversaire.» Cet ouvrasse, éloquemment écrit, mais diffus et rempli de sophismes, de pétitions de principes, est at- 396 C R E tribué au baron d'Holbach et à Diderot. Voici l'un àes pas- sages les plus saillans, pari. II, chop. 5. « On prétend que les animaux nous fournissent une> «< preuve convaincante d'une cause puissante de leur exis- « tence ; on nous dit que l'accord admirable de leurs par- trieuse. Nous admirons son induslrîe , toutes les fois « que nous sommes surpris des effets étendus, variés et « compliqués que nous trouvons dans ceux de ces ouvrages « que nous prenons la peine de méditer. Cependant elle « n'est ni plus ni moins industrieuse dans l'un de ses ou- « vrages que dans les autres. Nous ne comprenons pas plus « comment elle a pu produire une pierre ou un mêlai, qu'une « tête organisée comme celle de Newton. Nous appelons « industrieux , un homme qui peut faire des choses que nous « ne pouvons pas faire nous-mêmes, La nature peut tout; « et dès qu'une chose existe, c'est une preuve qu'elle a pu « la faire. Ainsi, ce n'est jamais que relativement à nous- « mêmes que nous jugeons la nature industrieuse : nous la «f comparons à nous-mêmes; et comme nous jouissons d'une « qualité que nous nommons intelligence^ à l'aide de laquelle « nous produisons des ouvrages où nous montrons notre « industrie, nous en concluons que les ouvrages de la na- « ture qui nous étonnent le plus, ne lui appartiennent point, « mais sont dus à un ouvrier intelligent comme nous, dont « nous proportionnons riulelligence à l'étonnement que ses res de la création (édit. anglaise, Lond. 1691 , in-8" , ou la Traduc- tion française, Utrecht, 1714» in-12 ; Néhémias Grew, Cosmolugia sarra^ Lond., lyoi , in-fol.; Guillaume Derham , Tfiéo/of;ic physique, en anglais , iont?. , lyi^j in-S."); dans Bernard de Nieuwentyt, Démonstraiion de l'existence de Dieu^ Amsterdam, 1716, et les autres éditions; dans Lcsser , Théologie des insectes, avec les remarques de P. Lyonnet, f^ R E ^,, Lihaye, ly^a, 2 vol. in-8.°; dans Richard Bradley, Re- cherches philosophiques sur les œuvres de la nature ( anglais ), Londres , 1 72 1 , in-4.." ; dans le Spectacle de la nahire de Pluche- i^-iiis , 1782, et les éditions subséquentes ; dans Léonard Luler , Uîrùm malerice facultas coglfandi tiiôui possil nec ne en ses opuscules, Berlin, 1746, in -4.°, pa^. 277; dans la Biblia naturoc. de Swammerdam; dans divers JVailés de Ko- bert Boyle, de ipsà nalurà^ etc.; la Ccnlemplution delà nature de Châties Bonnet; les Etudes et les Hannonies de la nature ^ de Bernardin de Saint-Pierre, etc. Les prenniers anato- mistcs étoient tellement émerveillés de la structure ingé- nieuse de l homme ou des animaux, en les disséquant, qu'on voit Galien, à la suite de son Truite de l usage des parties ^ liv. XVI, rhrip. i, se mettre, dans son enthousiasme, à composer un hymne à la gloire de l'auteur de tant de prodiges. Pour manifester en peu de mots les étranges absurdités que sont forcés d'entasser les défenseurs de 1 hypothèse du matérialisme, il suffira de leur demander l'exiplication nette et claire d un simple fait, ordinaire comme celui-ci. 'Attribuez telle force active, expansive que vous voudrez à de la matière, et voyons comment elle composera, je ne dis pas un homme, mais seulement un œil, avec toutes .-îes tuniques, dont chacune est différemment lisï>ue et fa-^ briquée. 11 faut que cela s'opère avec tant de justesse, d ha- bileté, que les unes soient opaques pour former une chambre obscure, sphérique, noircie à Tintérieur, d'autres transpa- rentes pour "que les rayons de lumière les traversent; il faut que l'iris se resserre ou se relâche à propos pour n'ad- mettre que tel cône de rayons; que l'humeur aqueuse de la chambre antérieure, la lentille du cristallin et la cour- bure savante de ses faces: que l'humeur vitrée de la chambre postérieure, soutenue dans son réseau, comme le cristallin enchatonné , soient placés à des distances respectives si bien calculées , si en rapport pour réfranger les rayons de lu- mière, qu'il n'y manque rien, afin que les images vieiuient exactement se peindre sur la rétine. De dire ensuite com- ment de telles impressions se transmettent au cerveau par des nerfs optl(jues entrecroisés , et comment de deux images, même renversées dans nos yeux, nous ne voyons cepen- dant qu'un seul objet droit; cela est trop inexplicable pour nous : ne parlons que de choses plus palpables. Comment la matière, supposée active, devinera-t-elle encore qu'il faut garantir l œil au-dehors , de ce qui peut le blesser, lui donner des paupières qui le recouvrent, des sourcils qui l'abrilent, dos cils pour écarter les insectes ou d autres \iJi. ;i6 40= C R E petits objets , enfin une pupille dilatable ou contractile Spon- ^ tanément, pour ne recevoir juste que ce qu'il faut de lu- mière , afin de n'être ni aveuglé du trop grand jour , ni plongé dans de trop épaisses ténèbres de nuiti* Ce n'est pas tout; il faut approprier cet œil aux milieux qu'babite l'animal. Comme le poisson doit vivre dans l'eau, il est clair que l'humeur aqueuse devenoit inutile à la cham- bre antérieure de son œil, et il falloit que la forme du cris- tallin corrigeât la trop grande réfraction des rayons lumi- neux qui passent au travers d'un milieu dense comme l'eau. Ce n'est donc plus un cristallin lenticulaire ; il est renflé en sphère presque ronde comme un pois, et par ce moyen, imaginé et exécuté avec la plus rare précision, le poisson distingue parfaitement les objets sous l'eau, ce que ne pour- roit faire l'œil de l'homme. De même , l'oiseau destiné à s'élever dans un milieu rare et subtil comme l'air des hauteurs de l'atmosphère, devoit, au contraire, avoir un œil con- formé tout autrement que celui du poisson; aussi la chambre antérieure de son œil est fort bombée, pour contenir de l'humeur aqueuse; son cristallin, au lieu d'être sphérique, est plus aplati même que celui de Thomme , et selon les lois les plus savantes de l'optique. Mais ce qu'il y a de non moins particulier et de merveilleux, c'est que la vue de l'oiseau devoit être presbyte en volant, parce qu'il est obligé de considérer les objets de loin; puis, quand il est perché sur un arbre, par exemple, il faut qu'il puisse voir d'assez près ce qui l'entoure , et qu'il reprenne alors une portée de vue plus courte. Pour obtenir ce résultat, il faut tantôt reculer le cristallin, et tantôt l'avancer. ( V. Œil et les ouvrages d'optique qui eu expliquent l'effet ) , connue on tire plus ou moins les tubes d'une lunette d'approche , afin déconsidérer à diverses distances les objets. Aussi, la savante nature a placé dans l'œil de l'oiseau, de sa rétine au cris- tallin, un muscle transparent, en lozange, qui recule ou laisse avancer cette lentille, pour produire, au besoin de l'a- nimal, telle ou telle portée de vue. S'il falloit ajouter d'autres faits à de si étonnans exemples, nous apporterions ceux plus merveilleux encore des organes sexuels si bien appropriés d'avance avec une prévoyance in- finie à la propagation, à la perpétuité des espèces. S'il v a jamais eu dessein prémédité et manifeste , c'est bien là qu'il est impossible d'en douter , non plus que dans la conforma- lion des dents, de l'estomac, des intestins et de tous les vis- cères, suivant telle sorte de nourriture végétale ou animale, à laquelle est destinée chaque espèce. La coordination des parties est tellement précise , inévitable , qu'en voyant telle C R E ^^3 dent, telle mâchoire de quadrupède et môme d'insecte, I»; naturaliste exercé devinera sans peine les autres rapports de structure, sans avoir vu l'animal , et devinera juste , par- ce que telle organisation est nécessairement enchaînée à tel autre appareil de structure. Si Newton prouvoit Dieu par des soleils et des mondes, le naturaliste le prouvera tout aussi bien par les moucherons ou les organes sexuels d'une fleur. Qu'un défenseur des forces aveugles de la matière nous vienne soutenir alors avec Epicure et Lucrèce, que Toeil s'é- tant trouvé formé par hasard et par des conjonctures favora- bles, l'animal s'en est servi, mais qu'il n'y a point pour cela de cause finale; on voit aussitôt combien un pareil raisonne- ment est pauvre et absurde : aussi sentant le poids épouvan- table que les causes finales mettent dans la balance pour dé- montrer cette suprême intelligence qui créa tous les êtres, divers auteurs ont tenté de discréditer ce genre de preuves. On a profité pour cela de quelques explications hasardées , comme lorsque Pluche dit que les marées , le flux et le reflux de la mer servent pour faciliter l'entrée des vaisseaux dans les ports. Certes, dit Voltaire, il faut être forcené pour nier que l'estomac est fait pour digérer; mais il seroit ridicule de prétendre que les nez ont été créés exprès pour porter des lunettes et les jambes pour porter des bas de soie. Voilà où conduit lamanie des explications superflues, manie commune déjà du temps de Bacon, et qui lui faisoit ingénieusement comparer ces causes finales imaginaires, à des vierges qui se consacroient bien au Seigneur, mais qui étoient vouées à une éternelle stérilité, c'est-à-dire, qui nemulliplioient pas le savoir. Le ridicule auquel s'exposent des causes-finaliers , et ceux qui veulent trouver à tout un but (ce qui nous est impossible , puisque nous ne connoissons pas où tendent tous les desseins de l'univers), ce ridicule ne peut tomber sur les rapports ma- nifestes des créatures, soit entre elles, soit avec les objets qui les environnent. On ne sauroit nier que l'aile ne soit cons- truite pour le vol de l'oiseau, du papillon ou de la chauve- souris ; comme la vessie natatoire pour le poisson dans les eaux; comme les aigrettes du chardon ou du pissenlit sont formées afin que le vent les dissémine au loin. Toute la na- ture est tellement pleine de ces harmonies, et cette attrayante étude s'incorpore si essentiellement à toute l'histoire natu- relle, qu'il est impossible de l'en séparer. Sous ce point de vue , elle devient la démonstration la plus complète , la plus irréfragable de la puissance et du sublime génie qui préside à l existence des créatures. C'est une théologie vivante et per- pétuelle, la plus persuasive pour toutes les intelligences. ici r. R F, Pourquoi donc a-t-on vu, en différens temps , des person- nes pieuses s'etfaroucher si fort de ces études? Pourquoi les regarderoit-on comme destructives du respect, de la véné- ration profonde que la créature doit à son Créateur? Nesl-ce pas tomber dans l'erreur la plus manifeste ; et, par exemple , si Ton vouloit pénétrer de sentimens religieux, un athée, un pécheur endurci , ne le converîiroit-on pas plutôt en le con- vainquant de rexislence d'une cause infiniment sage et infini- ment puissante dans le monde , que parles plus beaux raison- nemens dogmatiques , ou qu'en lui proposant de croire des miracles et des mystères? Le sage et religieux Linnaeus s'expli- que à cet égard d une manière si remarquable, qu'on ne sera pas fâché de l'entendre. (T.dans les Amaenil. acad., tom. Yll, pag. 4.41. Kecessilas historht naturafis Rossiœ). « Croyez-moi , dit-il , nous trouvons bien peu d'Italiens qui soient instruits de l'histoire naturelle , avant ces dix dernières années (en Ï76G). ^Nous ne pourrions guère donner d'autre raison de celte négligence, que les artifices des faux théologiens; car ils s'efforcent de persuader au vulgaire que ces sortes d'études mènent les honnnes droit à l'athéisme et empêchent les doctes de cultiver des scien- ces plus solides. Mais il est bien évident pour tout le monde que cette nation s'abuse et veut abuser; car peut-être elb* n'empêche celte étude , que par crainte de la voir ouvrir la roule à la vraie connoissance de Dieu et manifester la vanité des faux miracles. iSulle autre science, en eiYct , ne conduit plus certainement les mortels k reconnoîlre les vestiges du souverain Créateur , que l'histoire naturelle , comme le prouvent Derham, jNieuwentyl, Swammer- dam , etc. >> Qu'est ce donc qui réfute le mieux les dangereux systèmes, savoir: les raisonnemens de pure théologie dogmatique des écoles , ou les vraies observations de la nature ;' Les plus in- crédules qui se jouent des dogmes , se senient renversés par des faits positifs. Aussi ranjassent-ils, de toutes parts , tous leurs efforts pour combatlre ces terribles causes finales, l'els que les mauvais anges de Milton , ils soulèvent en vain leurs tètes audacieuses et rebelles contre les épées flamboyantes des anges de lumière. Ils appellent à leur secours la peste, les poisons , les maladies, la mort, les ouragans, toutes les puissances infernales, pour dégrader, noircir, envenimer les chefs-d'œuvre du Très-Haut. << Si vous leur présentez une rose, dit l'éditeur des Harmonies de la Nature de Bernar- din de Saint-Pierre, ils vous montrent aussitôt le ver qui lai ronge le sein. » Pour eux^tout est imperfection, sujet de blâme ou de plainte conlie la nature , comme on le voit C R K 4,5 en lisant leurs ouvrages; et pour peu qu'ils sou fTrent de la pitjàre frune pure , l'univers n'eslque le produit d'Ahriniane ou du Déraou du mal. Nous ne cherchons point à justifier ici les desseins de la nature, ou plutôt de son sublime auteur : et, en vérité, nous ne croyons point qu'il ait besoin davocat vis-à-vis de ses créa- tures. C'est une témérité non moins grande de décider dans notre petite sagesse que t(îlle chose ne pouvoit être mieux f.nite, que de blâmer hardiment telle autre. Nous n'imite- rons point ce roi d'Aragon , Alphonse, dit le Sage ou I As- tronome , auquel on doit les Tables Alphonsines, qui préten- doit que si Dieu Tavoit appelé à son conseil, le cours des astres seroit beaucoup mieux réglé. 11 est évident que 1 hom- me , fût-il un roi, être fragile et borné dans un coin obscur de l'inmiense univers, cette fourmi du globe raisonnant avec .suffisance de toutes choses, s'imaginant être dans son or- gueil l'animal le plus important de la nature , le seul centre auquel tout ne sauroit mieux faire que de conspirer pour son bonheur; il est évident que nous toml>ons dans le dernier degré de ridicule, et que nous sommes hors d'état de décidersi telle chose est bien ou mal, absolument parlant. N'est-il pas étrange de voir un atome se redresser contre le suprême or- donnateur des mondes, et oser lui dire: tu as mal faîll Par exemple, si divers auteurs accusent la suprême sagesse d'avoir privé de la vue l'aspalax ou la taupe (d'ailleurs dé- dommagée de sa cécité par une ouïe très-fine ) , la raison de cette conformation paroît manifeste dans cet animal souter- rain ; mais il n'est guère de détracteur des œuvres de la na- ture qui ne déclame contre les dents venimeuses accordées à plusieurs serpens ; ou contre les plantes empo'isonnantes- Pourquoi créer le mal sur la terre, pour le plaisir de tuer , de faire périr des êtres sensibles ? La nature est donc mé- chante, ou plutôt ce ne peut être un Dieu de bonté qui ait préparé tout exprès d'aussi abominables poisons pour exter- miner Ihomme ou d'autres créatures. Il vaut mieux supposer que c'est par hasard que s'est fait le bien et le mal dans ce monde. Mais si 1 homme consentoit, pour un instant, à ne se pas faire centre unique ; s'il envisageoit philosoj)hiquement les grands intérêts de la nature , il reconnoîtroit l'erreur de son jugement , même en ce point qui le choque si fort. 11 ver- roit le serpent, animal lent, timide , dépourvu de mem- bres , abandonné comuie un or[)!iclin misérable sur la terre, incapable de résister avec facilité à de puissans ennemis , de poursuivre rapidement une proie agile >, obligé de la guetter patiemment: comment eût-il pu subsister, s'il n'eût 4o6 C R E pas reçu la faculté de blesser sa proie à mort , de même que le sauvage envenime sa flèche pour vaincre un animal fugitif? Comment se fût conservée cette créature si dénuée et si lente , au milieu de tant de déprédateurs acharnés à sa perte , sans une arme redoutable ;' Loin d'attaquer l'homme, le serpent fuit , et se dérobe à sa vue en son asile , pour l'ordinaire. La tortue est garantie du moins dans sa marche laborieuse , sous son bouclier osseux. L'oiseau s'envole , le poisson glisse et nage , le quadrupède fuit en bondissant , l'insecte s'esquive ou se cache dans le moindre creux : fal-^ loit-il donc que le serpent fût livré comme une victime toujours malheureuse , et voué en proie au moindre assail- lant? La nature eût été injuste envers cette créature. L'on ne dira point avec quelques savans naturalistes, que la rage de se voir attaquer dans sa foiblesse excita primitivement le scpent à mordre , et transforma aussi quelques-unes de ses glandes salivaires en vésicules à venin ; comme la salive du chien de- venu hydrophobe , devient capable de transmettre Thydro-^ phobie chez les animaux qu'il mord. Il faut remarquer , au contraire , le soin que la nature prend pour défendre d'elle- même ses productions les plus innocentes , les plus inca- pables de passion et de volonté. Voyez la plupart des cac-^ tus , des mesemhryantliemum , plantes grasses et spongieuses qui seroienl sans résistance contre la dent destructive des animaux, la nature les a hérissées d'épines roides et aiguës: de telle sorte qu'on ne sait où les saisir. N'est-ce point visi- blement par la même raison que plusieurs serpens ont reçu des crochets venimeux , le bœuf et le cerf des cornes , etc. , parce que ces êtres manquoicnt d'autres moyens de défense contre leur^ ennemis ? C est ainsi que , dans les différens règnes , la nature manifeste sa voie. Ainsi le vrai génie , en histoire naturelle , ne consiste pas à décrire seulement avec exactitude chaque être, mais à tirer des comparaisons fé- condes ou des rapprochemens utiles, qui nous fassent péné- trer dans les desseins de l'auteur de tant de merveilles. La question change alors, et l'on demandera pourquoi créer des serpens ? Mais de combien de vermines dégoû- tantes, de crapauds immondes et d'êtres nuisibles à certains égards , utiles sous d'autres points de vue, ne nous délivrent pas les serpens? Ce sujet se rattache ainsi à lahiérarchie des fonctions que chaque créature doit remplir en ce monde. Il est certainement à croire que la nature n'a rien créé mal à propos et sans nécessité , sans quelque utilité générale que nous n'apercevons pas toujours , mais qui n'en est pas moins importante. Au moins , poursuivra-t-on , les plantes vénéneuses sont C R E ^07 «ne espèce de méchanceté sur la terre. Mais vous qui parlez ainsi , avez-vous assez réfléchi , et bien considéré ce fait sous toutes ses faces ? Je vous dis qu'en cela même brille la sage prévoyance de la nature : en voici des preuves. L'euphorbe est , comme la plupart des tithymales , un poison violent pour l'homme et pour beaucoup d'animaux , que l'odeur seule de ces plantes repousse. Cependant , il est d'autres espèces d'animaux qui les recherchent. 11 y a une belle chenille du tithymale et d'autres insectes qui en font uniquement leur pâture. On voit , en Arabie , le chameau , le dromadaire brouter , même avec plaisir , de petits tithy- males , dont le lait acre stimule apparemment l'estomac coriace de ces ruminans , comme les mets épicés fortifient le nôtre. La chèvre dévore sans danger la ciguë qui nuit à l'homme , au cheval; et le persil que nous mangeons devient poison pour les perroquets ou d'autres oiseaux. Ainsi le poi- son pour l'un est l'aliment réservé pour l'autre ; chaque être ne trouve-t-il pas ainsi sa portion garantie sur la grande et commune table de la terre .'' La loi du venin est donc une défense , un moyen imaginé habilement pour assigner à chacun sa part de nourriture , sans qu'aucun autre s'en empare ; et la nature a soin d'en prévenir par le moyen du goût et de l'odorat, vigilantes sentinelles indiquant à chaque animal ce qu'il jîeut manger en sûreté , et ce qu'il doit rejeter avec horreur. Rien ainsi n'est perdu, et jusquà l'excrément même qui révolte le plus, qui devient l'aliment du porc ou de toute autre créature nécessaire. Voilà par quels exemples positifs il faut repousser les imputations qu'une téméraire ignorance élève en aveugle contre les plus merveilleuses combinaisons de la nature. ÎSous ne prétendons pas que l'on trouve ainsi des utilités à toutes choses , comme à la peste et aux maladies qui nous affligent , puisque nous ne sommes point admis dans les hauts secrets de la Providence ; mais nous devons être per- suadés, par tout ce que nous connoissons , qu'il n'est point de mal absolu dans l'univers , et que l'inconvénient pour un être devient l'avantage d'un autre , afin que tout se main- tienne. Ces maladies qui nous tourmentent ne sont-elles pas , d'ailleurs , la peine trop juste et trop fidèle de notre intem- pérance ou de nos fautes , pour nous empêcher de trans- gresser les éternelles limites qui nous sont assignées ? IS'esl- ce point parce que nous nous écartons sans cesse des voies simples de la nature , qu'elle nous en châtie , plus qu'elle ne le fait pour les animaux plus dociles à ses lois ? Enfans ingrats et rebelles , pourlant elle ne nous a point délaissés 4o8 C R E sans secours, après lui avoir .dasoLéi ; elle nous inspire rl'or- dinaire le remède par un instinct machinal ; ainsi elle nous fait désirer les boissons rafraîchissantes et aigrelettes dans une fièvre brûlante ; elle nous fait repousser avec horreur les alimens de chair qui nous nuiroient alors ; elle dicte au chien de manger du chiendent pour s'exciter à vomir ; elle suscite en nous des forces niédicatrices salutaires qui nous rappellent des portes du tombeau , à la vie , à la santé. ( V. notre article FoucE médicatuice , dans le Dictionnaire des Sciences niéiiicitles. ) La maladie est donc souvent notre ou- vrage ; elle attaque moins le villageois tempérant et robuste qu'un citadin délicat , au sein de la mollesse et des plaisirs , entraîné à tous les abus et à tous les excès. Combien de fois ce- pendant la nature, au milieu de l'emportement des jouissances, n'a-t-elle pas crié au fond de nos cœurs : Arréie-tui; c'est assez ! Et d'où viennent ces horribles contagions , ces pestes des armées, qui achèvent d'anéantir ce qui avoit écl«appé aux ra- vages de la flamme el du fer, si ce n'est du ramas de tant d'individus furcés à vivre dans la malpropreté , la sueur, les exhalaisons fétides des hommes et des chevaux , les déjec- tions putrides , et réduits souvent par nécessité aux alimens les plus malsains et les plus dégoùtans? Si Ton ajoute encore à ces causes les passions féroces et sanguinaires des uns , iristes, craintives, nostalgiques de» autres, la terreur, le desespoir , l'ambition , la fureur au milieu du fracas des armes et des chances inouïes de la guerre , on concevra que la nature n'avolt point formé l'homme pour cet abo- minable métier. L'on seroit presque tenté de l'absoudre d'a- néantir des êtres si dépravés, qui se vouent à l'assassir.at de leurs sembhibles , pour satisfaire une rage ambitieuse qui leur est étrangère ; et la contagion qu'ils portent annonce <{u'on doit les éviter comme des monstres d'horreur. Si d'au- tres pestes déciment chaque année la population de l'Orient cl surtout de l'i^^vpte, c est sans doute par suite de l'épou- vantable incurie daus laquelle croupissent ces nations sous leurs g\) CREPOLE. V. Crépide. (desm.) CRÉPUSCULE. Clarté qui subsiste après le coucher du soleil , et qui précède son lever : on donne à celle-ci le nom ^^ aurore. ^.8 ri\ K Si la terreri'avoit i^o'mtâ.' u/mosphère, il n'y auroit point de crépuscule : il n'a lieu que parce que les rayons qui partent du soleil , lorsqu'il est sous l'horizon , frappent la partie supé- rieure de latmosphère qui nous les réfléchit. Mais cet effet n'est sensible qu'autant que le soleil n'est abaissé au-dessous de l'horizon que d'environ dix-huit degrés d'un cercle ver- tical, que Ton suppose passer par le zénith du lieu où 1 on est. Et comme dans les contrées qui sont sous une latitude de pias de quarante-huit degrés et demi, le soleil, aux environs du solstice d'été , est de moins de dix-huit degrés sous l'hori- zon à minuit, le crépuscule y est continuel ; quand celui du soir finit , celui du matin commence : c'est ce qu'on observe à Paris sur la fin du mois de juin. Quoique cette limite de dix-huit degrés soit générale pour toutes les contrées de la terre , il ne s'ensuit pas que le cré- puscule soit partout de la même durée ; el il est d'autant plus long , que le soleil décrit un cercle plus oblique , ou qu'on s'approche davantage des pôles , ce qui est la môme chose. Les contrées qui sont entre les tropiques n'ont qu'une heure douze minutes de crépuscule , dans les saisons où le soleil est vertical à midi , et coupe l'horizon à angles droits en se levant el en se couchant, ce qui arrive au solstice d'été pour les pays situés sous le tropique du cancer ; aux deux équinoxes, pour ceux qui sont sous l'équateur , et à notre solstice dhiver , pour ceux qui sont sous le tropique du ca- pricorne. Aux environs des pôles , le crépuscule est de près de deux mois avant le commencement, et après la fin du jour conti- nuel de» six mois , qui éclaire alternativement, chaque an- née , les deux extrémités 'the. La CuiNOLE d'Amérique a les feuilles oblongues, lancéo- lées, à bords très-glabres , à pointe onguiculée ; ses fleurs sont pédicellées , et leur tube est plus court que le limbe. Elle croît dans l'Amérique. La Crikole rouoeÀtre , Ciinum rubescens ^ Willd. , res- semble beaucoup à la précédente ; mais elle est plus petite ; ses fleurs sont sessiles, et leur tube est plus court que le limbe de la corolle. Elle répand , au moment de sa floraison , une odeur extrêmemeut suave. La Crinole d'Asie a les feuilles linéaires , aiguës, cari- nées , les fleurs sessiles, le lobe phis long que le limbe , et la 4-îS C R I spathe dipîiylle. Elle se trouve en Asie et en Amérique. Elle tient le milieu entre les crinoles et les Amaryllis. On regarde sa racine comme un spécifique contre les poisons , et comme un excellent résolutif, (b.) CRIN ON , Qino. Genre de vers de la division des Intes- tins, dont les caractères sont : un corps allongé, cylin- drique , grêle , nu , atténué vers les bouts , et ayant , sous l'extrémité antérieure, un ou deux pores ou fentes transverses. Un morceau de crin blanc , d un à deux pouces de long, donne une idée complète de la forme , de la grosseur et de la couleur des animaux de ce genre , qu'on trouve quelque- fois en si grande quantité dans les vaisseaux artériels, les in- testins et la surface externe de tous les viscères , et notam- ment du bas-ventre des animaux domestiques, et quelquefois de l'homme. Ils sont articulés ; leur tête, vue au microscope, paroît fendue , et leur queue est plus grosse , et montre l'anus dans son milieu. Quelquefois les crinonssortentd'eux-mêmes parlesorganes extérieurs ; mais ce fait est rare. Ordinairement les symptômes qui précèdent une irruption de ce genre , et Taccompag^ent , sont les mêmes que ceux du scorbut. Si la nature est assez forte pour opérer leur expulsion , on les voit sortir de toutes parts à travers la peau, par les yeux, les oreilles, les naseaux et l'anus. Ils sont ordinairement morts à leur sortie. L'homme ou l'animal est alors soulagé. Ouand ces crises arrivent, elles ont lieu à des intervalles plus ou moins longs , de quarante- huit à soixante heures , par exemple. Le traitement le meilleur à employer contre les crinons , selon Chabert, est l'huile empyreumatique ; mais ce remède n'agit directement que sur ceux qui se trouvent dans les intes- tins , et il est par conséquent insuffisant daj^ un grand nom- bre de cas. Bruguièrcs a vu, une fois , des crinons sortir de la région dorsale d'un enfant. Ils ressembloient à de petits poils gris , et on ne distinguoit leur animalité que par le mouvement de quelques-uns d'entre eux. Il y a, sans doute , plusieurs espèces de crinons ; mais ou elles sont inconnues, ou elles ont été confondues avec les A.SCARIDES , les FiLAiRES , OU autres genres. Comme leurs caractères sont des plus simples , il est difficile de les bien déterminer, (b.) CKl NON , Crinuni , Dioscorlde. C'est l'un àcs, noms que les Grecs donnolent aux Lls. Linnneus a nommé rriniim un genre de planîes liliacées {V. Crll^'OLE.) , dont aucune Acs es- pèces n a été connue dos anciens.Cegenre qu'Adanson nomme iangekolli^ et qui a été adopté nar les natui-glistes , a été di- CRI 439 visé également en plusieurs autres , savoir : Crinum , Aga- PANTHES , Lhéritier, (qui est le m«j^Ma de Dahl , le iul~ baghia d'Heister , le buUnne ^ Gperlner, et Vabumum, Adans^ et le Cyrthanthe d'Ailon. D'autres espèces de ce genre crinum ont été réunies aux amaryllis et aux hœmanthus. (ln.) CRlNOxN AQUATIQUE. On a donné ce nom au Dra- GONNEAU , (GordiiiS.). (DESM.) CRÏNULE. Sorte de fils creux qui se montrent dans les mamelons des HÉPATIQUES , lorsqu'elles sont parvenues à toute leur croissance , et qui semblent contenir leurs bour- geons reproducteurs, (b.) CRlOCliRE, Cnoreris, Geoff. ; Cbij'somela, Lian.; i^ma, Fab. Genre d insectes, de Tordre des coléoptères, section des tétramères , famille des er.podcs , ayant pour caractères : languette entière , un peu échancrée; mandibules bidentées à leur extrémité; pieds presque de la même grandeur ; an- tennes moniliformes ; yeux échancrés. Ces insectes ont le corps un peu allongé; le corselet étroit, presque cylindrique ; deux ailes cachées sous des étuis durs , crustacés; la tête distincte, les yeux saillans; deux antennes filiforiTles,pluscourtesquelecorps,composéesde onze articles; la bouche munie de deux lèvres, dont l'inférieure entière ; de deux mandibules , dont la pointe est échancrée ou terminée par deux dents ; de deux mâchoires bifides , et de quatre palpes filifonnes; enfin les tarses composés de quatre articles, dont les trois premiers larges , garnis de houppes en dessous , et le troi- sième bilobé. Ces insectes ont beaucoup de rapports avec les chr)'somèles; ils en sont suffisamment distingués par les antennes, les palpes et le corselet. Les criocères sont des insectes remarquables , quoique assez petits, par une jolie forme un peu allongée , décorée , dans quelques espèces, de brillantes couleurs. Ils paroissenE quelquefois de très-bonne heure , vers le printemps. C'est sur les fleurs des jardins, des prés, des campagnes, qu'ils cherchent à se reposer et à vivre. Lorsqu'on les prend ils font entendre une espèce de petit cri , produit par le frottement de l'extrémité supérieure de la base de l'abdomen contre les parois intérieures du corselet. Ils s'accouplent aussi bientôt sur les fleurs où ils vivent; leur accouplement dure au moins un jour , et peut-rêtre davantage. Après que l'accouplement est fini, la femelle se promène sur la fleur; elle cherche un endroit à son gré pour y déposer ses œufs , et cet endroit est ordinairement le dessous de quelque feuille ; elle les y arrange les uns auprès des autres , mais avec peu d'art et de régularité. Chaque œuf sort du corps, enduit d'une liqueur propre à le coller sur la feuille , contre la- ao c R I quelle il est ensuite appliqué. La femelle en dépose huit ou dix ensembhe , el sans doute sa ponte ne consiste pas en un seul de ces petits tas. Ces œufs , dans certaines espèces , sont oblongs ; ceux récemment pondus sont rougeâtres , même assez rouges •, ils brunissent quand la liqueur visqueuse qui les couvre commence à se dessécher. Au bout d'une quin- zaine de jours on voit les petites larves paroître, sans trouver cependant aucune coque vide, ni aucun reste de cette enve- loppe qui les renfermoit ; mais peut-être ces coques ne sont-elles difficiles à trouver que parce qu'elles sont très- minces , ou parce que les mouvemens que l'insecte se donne pour achever de s'en tirer, les détachent de la feuille et les font tomber. Quoi qu'il en soit, dès que les petites larves d'une même nichée sont en état de marcher, elles s'arrangent les unes à coté des autres, à peu près dans le même ordre queleschenilles communes. Elles ont leurs têtes sur une même ligne ; elles vivent ensemble , et ne mangent que la substance de la feuille, du côté sur lequel elles sont placées. A mesure qu'elles croissent , elles s'écartent les unes des auU'es , et enfin se dispersent sur différens endroits de la feuille Irsurdesfeuillesdiffcrentes.Alorslalarve attaque tantôt le bout de la feuille , tantôt un de ses bords : assez souvent elle la perce au milieu, et la mange dans toute son épaisseur. Cette larve se donne peu de mouvement ; elle ne marche guère ; ou au moins elle ne va en avant que quand la feuille qu'elle a at- taquée lui manque , ou que quand il n'en reste aux environs de l'endroit qu'elle ronge que des parties trop desséchées. Pen- dant qu'elle mange, elle fait de temps en temps un pas en arrière ; et cela parce que sa façon de manger n'est pas d'al- ler prendre ce qui est devant elle , mais ce qui est vers le dessous de son corps. Les larves des criocères sont grosses, courtes, ramassées et lourdes; le corps est mou et couvert d'une peaufine et déli- cate. Elles ont une tête écailleuse et six pattes pareillement écailleuses. Autant linsecte parfait attire agréablement les yeux par sa jolie forme , autant la larve les repousse par un aspect bien différent. Ce n'est pas qu'elle soit plus mal con- formée que tant d'autres larves; mais c'est son aspect de vê- tement qui la rend informe et hideuse. Après avoir tiré des feuilles de quoi se nourrir, le marc de ces mêmes feuilles a encore pour elle un usage utile; il sert à les vêtir. Sur des feuilles maltraitées, on voit de petits tas de matière humide , de la couleur et de la consistance de ces mêmes feuilles, un peu macérées et broyées. Chacun de ces petits tas a une figure assez irrégulière , mais pourtant arrondie et un peu oblonguc. Tout ce qu'on aperçoit alors, c'est la malicre qui sert de C R I 44i couverture à chaque larve , qui la couvre presque en entier. Si on regarde de plus près , on distingue bientôt la tête noire de l'insecie, occupée à faire agir sur la feuille les deux dents dont elle est munie. On peut aussi apercevoir de chaque côté, et assez près de la tête, les trois paires de patles noires et écailleuses, terminées par deux petits crochets que l'insecte cramponne dans la substance de la feuille. Cette ma- tière étrangère est peu adhérente , il estaisé de l'emporter par un frottement assez léger; et lorsqu'on a mis la larve à nu, on la trouve assez semblable à beaucoup d'autres larves; mais sa peau: paroît très-délicate; elle a une transparence qui porte à le juger ainsi , et qui permet d'apercevoir les mouve- niens de la plupart des parties intérieures. Aussi la nature a-t-elle appris à l'insecte une façon singulière de se mettre à l'abri de Timpression de l'air extérieur ou de celle des rayons du soleil ; elle lui a appris à se couvrir de ses propres excré- mens , et elle a tout disposé pour qu'il le pût faire aisément. L'ouverture de l'anus des autres insectes est placée au bout , ou près du bout du dernier anneau, et ordinairement du côté du ventre; l'anus de notre larve est peu éloigné du bout postérieur ; il est placé à la jonction du pénultième an- neau avec le dernier, et ce qui est remarquable , du côté du dos. La disposition du rectum ou de l'intestin qui conduit les cxcrémens à l'anus , et celle des muscles qui servent à les faire sortir, doivent répondre à la fm que la nature s'est proposée , en disposant ainsi cette ouverture. Les excrémens qui sortent du corps des insectes en général sont poussés en arrière dans la ligne du corps; ceux que la larve des criocèresfaitsortir, s'é- lèvent au-dessus du corps et sont dirigés du côté de la tête, lis ne sont pourtant pas poussés loin; quand ils sont entière- ment hors l'anus, ils tombent sur la partie du dos qui en est proche ; ils sont retenus par leur viscosité , mais ils n'y sont retenus que foiblement. Sans changer lui-même de place , l'insecte donne à ses anneaux des mouvemens qui, peu à peu, conduisent les excrémens de l'endroit sur lequel ils sont ^Tombés, jusqu'à la tête. On peut imaginer aisément la manière dont il leur prépare successivement des plans inclinés de proche en proche, en gonflant la partie du corps sur laquelle ils sont , et en contractant la partie qui suit du côté de la tête- La larve fait plus , elle plisse et élève la partie des anneaux qui précède celte sur laquelle sont les excrémens ; d'où il est clair que lorsqu'elle étend la portion plissée sans l'abaisser , celte partie , en se développant, pousse les excrémens dans l'enfoncement qui leur a été préparé : la forme du dos est par elle-même telle , que quand une portion d'excrémens a été conduite à cerlaiiic distance de l'anus , elle trouve ^i2 CRI une [>enle de là jusqu'à la Jelc. Pourvoir disliiklemenlcom- menl tout cela se passe , il faut mettre l'insecte à nu, et après l'avoir posé sur une feuille Jeune et fraîche, l'observer avec une loupe. Bientôt il se met à manger ; el , peu de temps après, on voit son anus se gonfler : il montre des rebords qu'on ne voyoit.pas avant. Enfin l'anus s'entr'ouvre , et le bout d une petite masse d'excrémens en sort: ce que l'insecte jette est une espèce de cylindre dont les deux bouts sont arrondis. Nous avons déjà dit que quand ce grain d'excrément sort, il est dirigé vers la tête; cependant, peu après être sorti, il se trouve posé transversalement, et au moins incluié à la lon- gueur du corps. Les frottemens qu'il essuie, et la manière peu régulière dont il est poussé, lui donnent celte direction. 11 y a des temps où ces grains sont arrangés avec assez d'ordre, où ils sont placés parallèlement les uns aux autres, et per- pendiculairement à la longueur du corps; mais ce n'est guère que sur la partie postérieure , et quand l'anus en a fourni un grand nombre, dans un temps court, qu'ils sont si bien ar- rangés. L'insecte qui a été mis à nu a besoin de manger pen- dant environ deux heures , pour que son anus puisse fournir à différentes reprises la quantité de matière nécessaire pour couvrir tout le dessus du corps; au bout de deux heures, cette couverture est complète, mais elle esl mince, et n'a que l'épaisseur d'un grain d'excrément; peu à peu elle s'épaissit. La même mécanique qui a conduit les grains jus qu'auprès de la tête , les forçant à se presser les uns contre les autres, pour faire place aux excrcmens qui sortent, il faut que les excrémens qui sont aux environs de la partie pos- térieure soient poussés et portés en avant ; ils sont mous , cèdent à la pression , et s'aplatissent d.uis un sens et s'élè- vent dans un autre , dans celui qui rend la couche plus épaisse. Celte couche qui couvre le corps s'épaissit donc peu à peu, et à un tel point, que si on l'enlève dans un certain temps de dessus le corps de la larve , on juge que le volume de celte couverture est au moins trois fois plus grand que celui de l'insecte même , et qu'elle esl d'un poids qui semble le sur- charger. Plus la couverture est épaisse, plus sa figure est irrégulière, el plus aussi sa couleur brunit. Nous avons dit que les excrémens dont elle esl formée ont la couleur et la consistance des feuilles broyées el macérées; ils ne sont aussi que cela; ils sont d'abord d'un jaune verdâtre, mais leur surface supérieure se dessèche peu à peu et prend des nuances toujours plus brunes jusqu'au noir. Lorsque Ihabit devient trop roide ou trop lourd, apparemment que l'insecte s'en défait, car on voit quelquefois ces larves nues ou presque nues; mais ce n'est pas pour rester long-temps en cet étal. Il luî est aisé cle se débarrasser d'une trop pesante couverture ^ soit en entier , soit en partie ; elle n"a qu'à se placer de ma-, nière qu'elle touche et frotte contre quelque partie de la plante, et se tirer ensuite en avant. Quand l'insecte conserve long-temps sa couverture, elle déborde quelquefois la tête, et ce qui couvre les premiers anneaux est souvent noir et sec, pendant que le reste est humide et verdâtre. Cette partie sèche qui va par-delà la tête, tombe quelquefois en lambeaux. En parlant de la larve des cassides, nous avons déjà fait connoître un pareil moyen , ménagé par la nature , et dont l'insecte se sert de même pour garantir sa peau sensible et tendre , du danger des impressions extérieures. Mais nous avons remarqué que cette larve fait glisser ses excrémens sur deux espèces de fourchons placés à l'extrémité de Tanus, et élevés sur le dos, de sorte que sa couverture n'est pas immédiatement appliquée sur la peau, ainsi que nous l'ob- servons dans les larves des criocèves, qui ne sont point munies de ces fourchons. Dans quatorze ou quinze jonrs nos larves ont pris tout leur accroissement; alors ellesne sont pins aussi couvertes de leurs excrémens: on en voit d'entièrement nues, ou de nues en partie; leur corps prend une teinte plus colorée; elles mar- chent et ne paroissent plus aussi trancpiilles qu'elles l'étoient auparavant ; elles sont près du temps de leur métamorphose ; c'est dans la terre qu'elle doit se faire , et c'est pour s'y aller cacher qu'elles sont en mouvement. Peu de temps après que ces larves sont entrées en terre , elles travaillent à se faire une coque dont l'extérieur est recouvert de grains de la terre qui les environne. Ces coques sont si bien recouvertes, qu'on leiS prend pour de petites masses de terre ordinaire et raboteuse; elles ne sont en général guère plus grosses que de petites fèves ou de gros pois Lorsqu'on les presse entre deux doigts et assez légèrement pour les reconnoitre, elles fontentendre un petit bruit semblable , en petit, à celui d'une vessie qu'on oblige à se crever. Il s'ensuit que \es coques au-dedans des- quelles nos larves se transforment, sont des vessies bien closes , et remplies d'un air qui a beaucoup de ressort , puisqu'une petite compression met cet air en état de briser la coque avec bruit. Si on ne s'arrête pas à l'extérieur de ces coques, si on les ouvre, on voit que leur intérieur a le poli du satin ; il est d'un blanc luisant et argenté. En ui> mot, ces coquQs ressemblent à celle que des chenilles se font d'une soie fine et lustrée , et qu'elles recouvrent de terre. Cependant ceîte espèce détofTe est bien autrement et bien plus simplement fabriquée : les chenilles filent pour se faire des coques, tandis que ces larves emploient une espèce ^U' CRI «Vécume ou de bave, qui est moins épaisse que la liqueur dont la soie est composée , mais qui lui est analogue. Celte écume, étant sèche, forme des feuilles luisantes et flexibles, telles qu'elles seroient si elles étoient de soie. Lors donc que quelqu'une de ces larves se prépare à sa transformation, elle se loge dans une espèce de boîte faite de grains de terre , collés apparemment, par la liqueur; mais cette li- queur sert surtout à enduire les parois de la cavité. La larve en peut fournir une assez grande quantité pour que celle qui est desséchée forme un enduit soyeux d'une épais- setir sensible. Quand la terre manque à la larve, quand elle n'a pu faire une cavité dont les parois solides soient propres à recevoir et à soutenir . sa liqueur mousseuse, il lui est difficile d'employer utilement cette liqueur ; la cou- che mince qui commence à prendre de la consistance est souvent brisée par les mouvemens que l'insecte se donne ; au moins ces mouvemens la chiffonnent. Deux ou trois jours après que la larve s'est renfermée dans sa coque , elle se mé- tamorphose en une nymphe semblable , pour la disposition de ses parties, aux autres nymphes de coléoptères de la même famille. Enfin, environ quinze jours après que l'insecte .est entré dans la terre sous sa forme de larve , si c'est en été, il est en état de paroître sous sa dernière forme; il perce sa coque , il sort de terre , et cherche les plantes dont les feuilles ou les fleurs doivent lui convenir. Parmi trente-cinq espèces de criocèresquiont été décrites, les plus connues sont : Le CriocÈre du lis , Crioceris merdigera^ B. 27. 12. Il est rouge en dessus , noir en dessous ; le corselet est cylindri- que , avec un enfoncement de chaque c6lé. Le CriocÈre bovze-VOI^ts, Crioceris duodedm puncUita, OWv. Col.tom. 6, n." 94. pi. \-fig- 17. Le corselet est cylindrique, les élytres sontrougeâtres , avec sixpoints noirs sur chaque. Le CriocÈre CYANELLE , Crioceris cyanella^ Oliv., ibid.pl. 2. fig. 3o. Il a le corselet cylindrique , un peu renflé de chaque côté , et le corps bleu. Le CriocÈre mélanope, Crioceris melanopa^ Oliv., ilid.pl. 2.fig. 3i. Il est oblong, bleu ; son corselet et ses pattes sont rougeâtres. Le CriocÈre de l'asperge, Crioceris asparagi ., OWv.^ibid. pi. 1- fig. 28. Il est oblong; le corselet est rouge, avec deux points noirs ; les élytres sont d'un noir bleuâ^tre , avec quatre taches jaunes, et le bord extérieur fauve, (o.l.) CRIOCÉRIDES, Criocerides. Nom que j'avois donné ( Gêner. Cnist. ci insect. ) à une division d'insectes , de la fa- mille de chrysomélines. V. Eupodes. (l.) CRI- 445 CRIOPE, Crioptis. Genre établi par Poli, avec les mol- lusques des anomies. Les animaux qui le composent n'ont ni siphons , ni pieds ; leurs branchies sont contournées en cornes de bélier et velues. Ce genre est le même que celui appelé Orhicule par Lamarck. L'anomie turblnce , qui est figurée avec son animal , et des détails anatomiques très- importans, pi. 3o, n.° 24 et suivans de l'ouvrage de Poli, sur les testacés des Deux-Siciles , lui sert de type. V. au mot Aî^oMiE , et au mot Orbicule. (b.) CRIOTEOjN , Dioscoride. Espèce de Férule , suivant Adanson. (ln.) CRÎQUARD. V. Criquet, (s.) CRIQUET. Dénomination vulgaire de la sarcelle d'été , ou petite sarcelle , en Picardie, (s.) CRIQUET, Aaydlum (ou mieux Àcridium) , Geoff. , Degeer. Genre d'insectes, do l'ordre des orthoptères, famille des sauteurs. Il répond au genre Gryllus de M. Fabricius ; Linnseus en fait une division dans le m.ênie genre. Le mot de giyllus ne convenant, à proprement parler , qu'aux insectes que nous désignons sous le nom de grillons^ nous avons nom- mé, avec Geoffroy et Olivier , les insectes du genre de cet article, acrydium. Ses caractères sont : antennes filiformes , insérées entre les yeux , à quelque distance de leur bord interne ; bouche découverte ; palpes point comprimés; pattes propres pour sauter; tarses à trois articles; une pelote entre les crochets. Les criquets , assez généralement connus sous le nom de siiuterelles ^ dont ils diffèrent beaucoup , ont la tête grande , verticale; les yeux à réseau, ovales et saillans ; trois petits yeux lisses , placés en triangle sur le vertex ; deux mandi- bules très-fortes , larges et tranchantes ; le corselet de la largeur du corps, aplati ou caréné en dessus, prolongé posté- rieurement ; les élytres coriaces, de la longueur des ailes; les ailes larges , souvent colorées , cachées par les élytres dans l'état de repos ; les pattes postérieures longues , avec les cuisses très-renflées, cannelées , et les jambes garnies de deux rangées d'épines très-fortes. Ces insectes sautent très-bien et s'élancent foj-t loin. Quel- ques espèces volent rapidement et à de très-grandes distances; mais en général ils marchent mal et lentement. Comme les sauterelles, ils vivent d'herfees ; aussi les trouve-t-on en grande quantité dans les champs cultivés et les prairies. On ne con- noît que trop , dans les pays du Levant et en Afrique , les criquets de passage , espèces qui se multiplient extraordi- oairement , et qui se montrent souvent en grandes troupe* ; U^ CRI ils paroissent venir de la Tartarie et de l'Orient ; ils dé- vastent toutes les contrées par où ils passent , en rongeant et mangeant les plantes qu'ils rencontrent. Leurs larves , comme celles des grillons et des sauterelles, ne diffèrent de l'insecte parfait que par le défaut d'ailes et d'élytres. Après plusieurs mues , elles passent à l'état de nymphe , et ont alors des fourreaux qui renferment ces parties ; sous les deux formes elles marchent , et agissent comme l'insecte parfait , et se nourrissent de même. Les larves viennent d'œufs ; quelques femelles déposent les leurs dans la terre , où la chaleur les fait éclore ; d'autres les attachent à des liges de gramen , et les enferment dans une matière écumeuse , qui d'abord est molle , et ensuite se durcit. Les criquets font souvent entendre un son aigu et coupé. Ils le produisent en frottant leurs cuisses postérieures , avec force , contre leurs élytres et leurs ailes ; jamais ils n'exé- cutent le mouvement avec les deux cuisses en même temps, mais ils se servent alternativement de l'une ou de l'autre. « De chaque côté du ventre , dit Olivier , Encyclopédie mélhodiffue , on voit une grande ouverture assez profonde , dont le contour tire sur l'ovale , et qui est fermée en partie Î>ar une pièce irrégulière en forme de lame plate ; celte ame est écailleuse , mais elle est couverte en dessus d'une membrane Hexible et ridée , et ses bords sont garnis de quel- ques petits poils ; l'espace du tissu que la lame laisse ouvert est en quelque manière en forme de demi-lune ; au foqd de cette ouverture , il y a une pellicule blanche , bien tendue et luisante comme un petit miroir ; du côté de l'ouverture , le plus proche de sa têle , on voit un petit trou ovale , dans le- quel il est facile d'introduire la pointe d'un stylet ; en enle- vant la pellicule , on met à découvert une grande cavité que le corps a dans cet endroit. » Tel paroît être l'organe du chant dans quelques espèces. Si on en croit quelques voyageurs , les criquets, qui sont un fléau pour certaines contrées , servent à nourrir les peuples qui habitent des terres incultes vers les côtes de Barbarie, Comme ces insectes sont très-abondans et très- gros dans le pays , les habitans les recueillent, les font rôlir et les mangent. Ils les conservent aussi dans de la saumure , après leur avoir ôlé les élytres et les ailes. C'est même un objel de commerce. Dans les parties méridionales de la France , H y a des cnfans qui rongent avec plaisir les cuisses charnues de ces insectes. Dans l'accouplement, le mâle est monté sur le corps de la femelle, qu il tient embrassée avec se& deux premières C R I ai paires de pattes; son ventre se contourne pour pouvoii- se joindre au-dessous de la partie postérieure de la femelle; dans celte attitude , il a les deux pattes de derrière élevées en l'air, de manière qu'elles ne touchent ni au corps de la femelle ni au plan de position ; celle-ci mar- che et saute même assez loin, toujours chargée de sou mâle , qui ne la quitte point que l'accouplement ne soit achevé. Degeer est entré dans un grand détail sur les or- ganes des sexes; nous renvoyons à son excellent ouvrage. On a décrit plus de quatre-vingts espèces de ces in- sectes; on en trouve beaucoup en Europe, dont quelques- unes se font remarquer par la beauté des couleurs de leurs ailes ; mais il n'y en a point d'aussi grandes que parmi les criquets exotiques^ qui , en général , ont des couleurs plus vives que ceux d'Europe. Les criquets , dans nos climats , n'acquièrent des ailes que vers la fin de Télé ou en automne, de même que la plupart des orthoptères. Criquet en crête , Acrydium ciistaium , Oliv. Les Syno- nymes de Frich, de Roësel , que Linnœus rapporte Angry/lus cn'slafus y conviennent très -bien à l'espèce dont il s a£;it ici. Je doute qu'il en soit de même de celui d'Hasscl- quist , ainsi que de ceux des auteurs qui ont parlé du criquet à crête du Levant: l'espèce que Linnteus décrit est la nôtre ; mais j'ai de la peine à croire qu'elle soit com- mune à l'Amérique et à l'Asie. Cet insecte est un des plus grands de ce genre ; il a environ quatre pouces de long ; les antennes et la tête sont d'un vert jaunâtre ; les yeux sont bruns ; le corselet est d'un vert jaunâtre , élevé en carène , marqué de qua- tre impressions transparentes, et sa partie postérieure est aplatie et raboteuse ; les élytres sont d'un gris verdâlre , marquées de plusieurs points bleuâtres; les ailes sont bleues, avec la partie postérieure noire ; l'abdomen est rougeâlre en dessus , d'un jaune verdàtre en dessous ; les pattes postérieures sont verdâtres, avec la partie inférieure rouge, et des taches blanchâtres tout le long de la partie interne. On le trouve dans l'Amérique méridionale. Leblond m'en a donné un individu qu'il avoit pris à Cayenne. Criquet émïgrant, Acrydium migraioriumy Oliv. Il a en- viron deux pouces de longueur ; ses antennes sont d'un brun jaunâtre ; sa tête est verte ou brune , obtuse , avec une ligne le long du milieu du front , deax autres , une de chaque côté , noirâtres , et les mandibules d'un noir bleuâtre; le corselet est verdàtre ou brun, caréné, res- 448 CRI serré de chaque côté , avec deux lignes dorsales et une tache latérale noirâtres ; l'abdomen est d'un brun gri- sâtre , avec des taches noires , et une bande longitu- dinale d'un brun clair sur les côtés; les élytres sont d'un brun jaunâtre , avec un grand nombre de taches noires ; les ailes sont transparentes avec une teinte verdâtre ; les pattes sont d'un brun grisâtre, avec les cuisses postérieures tachées de noir à leur partie interne ; les jambes sont rougcâtres. On le trouve en Europe et dans le Levant ; ce criquet est connu sous le nom de sauterelle de passage , et on le croit originaire de Tartarie ; il vole en grandes troupes. Cet insecte dévaste souvent la Tartarie , la Pologne et les pays du Levant. On le rencontre à Fontainebleau, à Saint- Léger ; il est très-commun dans les plaines de la Sologne : on le prend difficilement. Criquet stridule, Arr)'dlum stridulum^ Oliv. Il est long d'environ un pouce , d'un cendré rougeâtre plus ou moins obscur; le corselet est légèrement caréné; les élytres ont deux bandes formées par des taches irrégulières et brunes; les ailes sont rouges , avec le bord extérieur , un grand espace vers l'extrémité, noirs, et le bout transparent; les pattes postérieures ont leurs cuisses tachées de bleu inté- rieurement ; les jambes sont bleuâtres. On le trouve dans toute l'Europe : il est commun dans les lieux secs et pierreux. , La France nous donne plusieurs autres jolies espèces de criquets; nous nous bornerons à indiquer les caractères des plus saillantes. Criquet linéole , acryd. Uneola^ Oliv. C'est le plus grand de tous les indigènes ; il a le corselet presque caréné , d'un brun obscur , avec une ligne dorsale fauve ; ses cuisses postérieures sont rouges au côté interne ; ses jambes sont Lieues. On ne le trouve que dans les parties méridionales de laFrance. Je présume que cette espèce, ainsi que quelques autres , est du nombre de celles qui émigrent. J'ai vu dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle, une espèce recueillie dans l'ile de Chypre , par M. Oranger , avec l'étiquette de sauterelle de passage, qui différoit peu de la précédente. Le grvllus tataricus paroît avoir aussi beau- coup de rapports avec la même. Shaw et M. Denon ont représenté, dans les relations de leurs voyages, deux cri- quets analogues quant aux formes et aux habitudes. Ce sont probablement d'autres espèces , mais sur lesquelles ils ne nous ont donné que des notions très-imparfaites. Criquet fuugiî^ei'x, acryd. fuUginosum, Oliv. Le corps est CRI «9 noir , le Corselet est caréné, et a une impression de chaque côté ; les ailes sont rouges avec l'extrémité noire. Criquet italique, Acryd.italkum, Oliv. Son corpsestmé- langé de gris, de cendré et d'obscur ; le corselet a trois lignes élevées, longitudinales; les ailes sont d'un rouge clair, sans taches à l'extrémité. Criquet maculé, Acijd. maculatum^ Oliv. Le corselet est presque caréné; les ailes sont transparentes, roses à leur base , avec une tache transversale noirâtre , en forme de petite bande. Criquet azuré, Aayd. cœruleum, Oliv. Il a le corselet uni ; les élytres d'un cendré pale , tachées de noir , et les ailes lavées de bleuâtre à leur partie interne. Criquet bleuâtre, Acryd. cœrulescens, Oliv. Il est cendré, mélangé d'obscur; le corselet est presque caréné; les élytres ont des bandes noirâtres, et les ailes sont bleuâtres avec une bande noire. Criquet jaune, Aayd. flaQum^ Oliv. Le corps est ver- dâtre ; le corselet est caréné , taché de blanc ; les ailes sont jaunes avec une bande noire, et l'extrémité tachée d'obscur. Criquet Bi MOUCHETÉ, Acryd. higuUuIum^ Oliv. Il est en des- sus d'un brun grisâtre, tacheté de noir, etverdâtre en dessous; le dessus du corselet présente une espèce d'X; les élytres ont chacune une petite tache oblique blanchç. Celte espèce est la plus commune de toutes. Parmi les belles espèces exotiques , on remarquera sur- tout le Criquet morbilleux, qui est long de plus de deux pouces et demi; latêtectle corselet sont rouges; les élytres sont obscures marquées de points jaunâtres , et les ailes sont rou- ges , avec des traits noirs ; son corselet est verruqueux. II se trouve au Cap de Bonne-Espérance. Voyez^ les arti-" c\qs : Stridore , Tétrix et Xiphicère. (l.) CRISIE, Crisia. Genre établi aux dépens des Cellu- laires (Cellaire de Lamarck) , par Lamoiiroux , dans sa belle histoire des polypiers coralligènes flexibles. Il lui donne pour caractères : polypier phytoïde, dichotome ou rameux ; cellules à peine saillantes, alternes, rarement opposées avec l'ouverture sur la même face. On voit , d'après cet exposé, que ce genre diffère des cel- lulaires par la forme et la situation des cellules. Les espèces qui le composent , au nombre de onze , se fucent la plupart sur les Varecs , dans les mers de l'Europe. Je ne citerai ici que : La Crisie ivoire , Sertulariu eburnea, Linn. , qui est droite, articulée et rameuse , dont les cellules sont alternes , tron- VIII. a^ ISo CRI quées et un peu saîllantes ; IciS ovaires ovoïdes. JElIîs l'a figa-* rée pi. 21 , a. A. Elle n'est point rare sur nos côtes. La CîViSiE RABOTEUSE , Setiularui scruposa^ Linn. , qui est rampante , dicholome , dont les cellules sont unies , alternes; l'ouverture nue et alterne. J'ai reproduit sa figure pi. 29 de mon Traité des vers, faisant suite au Buffon^ édition de De- terville. Elle n'est point rare sur nos côtes , et se retrouve sur celles d'Asie et d'Amérique. La Gri>-ie rampante , Seriularia reptans , Linn. , est ram- pante , articulée , dicholouie , et a ses cellules accompagnées ÙQ deux poils inégau.K. C'est encore dans les mers d'Europe qu'elle se voit, (b.) CRiSITE. V. CiiRYSiTE. Cette plante, qui croît au Cap ^e Bonne-Espérance , est fort voisine des Restio. Le Le- Pirome de Persoon, et le Chondraconé de R. Brown, se rapprochent beaucoup de ce genre, (b.) CRISOCOME. V. CiiRYsocoME. (b.) CRISOGONE V. CiiRVsoGONE. (b.) CRISO iMELA. Lun des noms italiens de I'Abricot (P/-u- nus armeniaca, L. ), nommé plus ordinairement albercocco,^ hrico'ulo , etc. (i-^.) CRISONIUM. r.CRESSA. (LK) CRISPI JE ou RU THIL en réseau. M. Delamélherie Xiomme ainsi le Tilaiic oxydé réliculaire , que Saussure avoit appelé Sagenife. V. TlTANE OXYDÉ. (LUC.) CRISPULA. Ce nom a été donné autrefois, dansleç phar- macopées, au Thlaspi bourse a pasteur, Thiaspi hursa vas/o.is, et h une Santoli^E, SantoUiia chamœ cyparissus. (ln.) CRISSUM {Orni/ho/ogie). Nom latin de la région infé- rieure du croupion , depuis les cuisses jusqu'à la queue, (v.) CRISTA DE GAL. C'est , en Languedoc , Vamaranthus çaudaliLS. (LN.) CRISTA GALLI {Crête de roff). L'on a désigné par ce iiom quelques plantes de la famille des rhinanlhacécs ou pé- cliculaires;ce sont les CocrÈtes, RJii'nanlhus. On trouve aussi sous ce nom des MELAMPYRESetdes Pédiculaires ; la forme des fleurs ou des bradées déchiquetées qui les accompa- gnent , explif//('f/ /'/•(' tirt/i/.i' ■ ■2. (\}/i/<-/n'/t' ///i> ////(• .'i . l\>ii/ri/i>/(> "//'/<' /. (\t/i/i'iii>/f à l'o/ZiCi ()\ l'/ocot/t/c ^tl'""' \) . J)/tit/on !><>/. i.'it IV/. / C R 0 463 remetil palmi^s. On à long-temps crii qu'il renolt exclusivc- menl des rivières de l'Inde; mais aujourd'hui on sait que quelques individus ont été rapportés d'Afrique. On en con- noîl deux, le grand gaoial^ quf a environ douze pieds de long, et le petite qui en a seulement deux et demi. Leurs différences ont été très-bien développées dans le Mémoire de Cuvier. F. pi. B. 36, où il est figuré. Le Crocodile d'Amérique ou Cayman, Lacerta alligator^ Linn., qui a le museau obtus, dont la mâchoire supérieure reçoit la quatrième dent d'en bas dans un creux particulier, et dont les pieds de derrière sont à demi-palmés. Il se trouve dans toutes les parlies chaudes de l'Amérique. 11 atteint ra- rement plus de vingt pieds de long. Cuvier lui rapporte le crocodile à museau de Itrochet, du Mississipi; le crocodile à lu-- nedes^ de Cayenne ; le crocodile à paupières osseuses, aussi de Cayenne, Le Crocodile de Cuvier est encore une espèce nouvelle» originaire de l'île Daupliine, Aiïiérique méridionale. Elle est figurée pi. I02 des Mélanges de zoologie, de Léach. C'est aux Mémoires précédemment cités , je le répète , qu'il faut recourir , si on veut des détails plus circonstanciés sur ces différentes espèces de crocodiles, ainsi que sur leur anatomie. Quant au crocodile fouette-queue , il est aujourd'hui prouvé qu'il appartient , comme variété, à la Dragone, dont on a fait un genre entre les crocodiles et les lézards. Foy. au mot LÉZARD et au mot Drago^se. (b.) CROCODILES FOSSILES. On a trouvé dans beau- coup de lieux différens , des ossemens fossiles que l'on a rapportés plus ou moins exactement aux animaux qui com- posent le genre des Crocodiles. En cette occasion , comme €n beaucoup d'autres , c'est encore à M. Cuvier que Ton doit d'avoir éclalrci ce sujet , sur lequel beaucoup d'auteurs , la plupart peu instruits en anatomie comparée , n'ont pu né- cessairement que se tromper. Les ossemens fossiles de crocodiles ont été recueillis, décrits ou figurés, par Stukely, Wooller et Chapman, Camper, Ba- cheley, Dicquemarre , Merck , Collini , Bauder , Faujas , Slernberg, et surtout par M. Cuvier, qui a de plus commenté avec sa sagacité ordinaire les travaux de ses prédécesseurs. Il résulte des recherches de ce savant : i." Que les bancs de marne endurcie , grisâtre el pyriteuse , placés au pied des falaises d'HonJleur et du Hàore, recèlent les osse- mens de deux espèces de crocodiles voisines Vune et Vautre du Ga- vial ^ mais toutes deux inconnues, n ^61 G R O Beaucoup de ces fossiles ont été rassemblés par feu l'abbé Bacheley, et décrits par Dicquemarre {Joum.dePhys. 1786). L'argile calcaire endurcie, d'un gris bleuâtre , qui les ren- ferme , est située immédiatement au - dessous du dernier banc de craie, et est, par conséquent, d'une formation anté- rieure à celle de cette substance. Elle s'élève peu au-dessus du niveau de la mer, etnotammentsur quelques points du rivage du Cotcntin, près de Dive , et dans les Vaches-Noires, ainsi qu'à Ronfleur et au Havre. Au pied du cap la Hève , situé au nord-est de cette dernière ville , cette couche est très-apparente à marée basse. Elle renferme beaucoup de m(îules de coquilles, dont plusieurs sont évidemment des ptérocères, de trochus et de bivalves , tels qu'on en trouve dans la Haute - Champagne ; pays formé par le terrain qui s'élève au levant , de dessous la craie , et dans certains points du Jura. J'ai trouvé dans cette argile du Cap-la-Hève avec mon ami Le Sueur, la grande coquille bivalve , voisine des huîtres par ses formes générales , et des pinnes marines ou jambonneaux, par sa structure* fibreuse , que Saussure a ren- contrée sur le sommet du mont Salève , près de Genève , et à laquelle il a donné le nom de pinnogène. ( Voyage aux Alpes, tom. I, pag. 192 , pi. 2 , fig. 5 et 6.) Cette même argile contient aussi , dans ses couches les plus solides, et qui passent à la pierre calcaire compacte, des trigonies de deux espèces, et de très-grandes huîtres fort plates. Les ossemens quelle renferme , pris par l'abbé Bacheley pour des débris de cachalot ou de dauphin, sont , à n'en pas douter, voisins de ceux du crocodile gavial ; mais cependant ils en dif- fèrent p;.r plusieurs points. D'abord, les branches de la mâchoire inférieure sont beaucoup plus longues , à propor- tion de la partie antérieure ou réunie ; elles forment par leur réunion , un angle de 30" , tandis qu'il est de 60° dans le gavial , et sont la continuation de la partie symphysée , tandis que dans l'espèce vivante , elles forment un angle rentrant avec cette même partie. Ensuite^, le nombre des dents estmoindre, puisqu'il n'y en a que vingt-deux de chaque côté dans le fossile , tandis qu'on en compte vingt-cinq dans le gavial ; mais il y en a plus sur les branches, et moins sur la partie réunie que dans le dernier animal. Le museau est plus court, moinsdeprimé, plus cylindrique, n'estpointen spatule à l'extrémité ; sa base est un peu carénée en dessous ; l'orbite ne se redresse point, comme dans le gavial ; le crâne est plus considérable à proportion du museau , etc. Jusqu'ici nous n'avons rapporté que ce que M. Cuvier a vu sur des têtes plus ou moins bien conservées , et qui l'ont mis à même d'assurer que les crocodiles du Havre , C R O ^65 tout en ressemblant , jusqu'à un certain point , au gavial , en différoicnt spécifiquement. Un fragment de mâchoire inférieure, à peu près aplatie, comme cela a lieu dans le gavial , a fait reconnoître à M. Cuvier que ces bancs de marne contenoient les débris de deux espèces distinctes , et il a été confirmé dans cette opinion , par les différences notables qu'il a trouvées dans les vertèbres qu'il a pu examiner. Dans les crocodiles connus , la face antérieure des ver- tèbres cervicales et des premières dorsales est concave , et la face postérieure convexe. Dans les crocodiles fossiles, on remarque pour ces mêmes vertèbres deux combinaisons dif- férentes. Tantôt c'est la face antérieure qui est convexe , et la postérieure concave. Tantôt les deux faces sont , Tune comme l'autre , légèrement concaves , et le corps même de la vertèbre non rétréci dans son milieu, comme on l'observe dans tous les crocodiles. Ces caractères sont les principaux qui tendent à prouver que ces deux systèmes vertébraux n'appartiennent à aucune des douze espèces vivantes de crocodiles reconnues par M. Cuvier. Il en est bien d'autres encore ; mais ils sont trop minutieux pour être relatés dans un ouvrage de la nature de celui-ci. Voici donc une tête et deux colonnes vertébrales bien reconnues dans les argiles inférieures à la craie : il s'agit de rapporter la tête à l'une de ces deux séries de verlèbrea. M. Cuvier ne peut faire ce rapprochement sans quelque doute : cependant il trouve plus probable que la tête appar- tient au système dans lequel la convexité des vertèbres est en avart , attendu surtout que l'autre fragment de mâchoire inférieure, qui ressemble davantage à celle du gavial, paroît appartenir au second système , si l'on en juge par les frag- mens dont il étoit entouré, lesquels avoient vraisemblable- ment faltpartie d'un même corps. « Cependant, dit-il, desver- tèbres de la deuxième espèce étoient pétries dans le même morceau que cette mâchoire; ce qui pourroit engager aussi à croire qu'elles venoient du même individu. » Quant à la taille de ces mêmes crocodiles , un os du carpe mesuré par M. Cuvier , annonceroit un animal de près de trente pieds de longueur. Un humérus auroit ap- partenu à un individu de dix-huit pieds ; plusieurs vertèbres en annoncent au moins de cette taille , mais le plus grand nombre en indiquent de moindre dimension. 3." « Que l'une des deux espèces ( déterminées ci-dessus ) , au moins, se iwwe en d'autres lieux de France , comme à Alençon e.1 ailleurs. » On a trouvé dans une pierre calcaréo-srgileuse des en- TIII. 3o 465 C R Ô virons de Ballon, à trois lieues du Mans (Sarllie), une portion de mâchoire très-analogue a celle de Hontleur , et dans la commune de Bernay , même département, plusieurs dents isolées , dont l'émail est noirci , renfermées dans une pierre calcaire blanche , et présentant des dimensions telles qu'on ne peut les attribuer qu'à des individus de trente pieds de long au moins. On a trouvé aussi des vertèbres qui prou- vent l'identité de ces crocodiles avec ceux du Havre , aux environs de la même ville d'Alençon. 3.'' Qu'un squelette décou{>ert par la mer au pied des falaises de JVitby {AdiXis le comté d'Yorck, et décrit par Chapman etWol- 1er), dans un schiste pyriteux , étoii aussi d'un crocodile et probable ment de l'une des deux espèces deHunfleiir, celle dont on a la mâchoi- re entière (la. première décrite ci-dessus). » Ce squelette- trouvé sur la côte nord-est. de l'Angleterre, dans un schiste noirâtre, feuilleté et pyriteux , renfermant des cornes d'ammon , a un gisement analogue à celui des ossemens de Honfleur ou de la Hève ; la colonne épinière , qui n'étoit pas complète , avoit neuf pieds anglais de longueur , et la tête deux pieds neuf pouces : la forme des mâchoires le fapportoit à l'es- pèce dont on a trouvé la tôte à HonfleUr. C'est ce crocodile, qui fut regardé trop légèrement , par Camper, comme étant une baleine, et par M. Faujas , comme appartenant au genre cachalot {Physeler). 4-." Qu une tête du Vicentin paraît aussi appartenir à la même espèce. Cette tête, connue parle dessin qu'en a donné le comte de Sternberg ( Voyage en Tyrol, i8o6 ) , paroît bien appartenir à un crocodile , mais ne vient pas d'un gavial , ainsi que le dit M. Faujas. Elle se rapproche beaucoup plus de l'espèce de Honfleur par la forme de la mâchoire infé- rieure , et est , comme dans celui-ci , la continuation sur une ligne presque droite , de la partie symphysée. On a trouvé cette tête dans une montagne près de Nezzo , district des Sept-Communes , sur les confins du Vicentin et du Ty- rol , dans une pierre calcaire d'un jaune rougeâtre. 5.° Que des têtes et fragmens de tête d Altorf (près de Nu- remberg, dans le royaume de Bavière), sont aussi incontes- tablement dun crocodile différent du gavial , quoique voisin ; mais tjue la longueur du museau ne permet pas de les rappoiier à celui dont nous avons la mâchoire à iionfleur ( peut-être est-ce Vautre espèce de ce lieu ). » Par leurs formes générales , ces têtes se rapprochent de celle du petit gavial {crocodilus tenuirostris) ; mais , par leurs dimensions, elles ont plus de rapport avec celle du grand gavial {crocodilus gangeticus. ) On les trouve dans un mauvais jnarbrc de couleur grise, tout pétri d'ammonites^ dans lequel C R O 467 :sont creusééà les fameuses cavernes de Franconie , qui ren- ferment des ossemens d'une espèce d'ours inconnue. Merck les considéroit comme ayant appartenu au gavial ; Colini les regardoit comme celles d'une scie ou d'un espadon ; et Bander en donna une figure sous le nom de crocodile. 6." Enfin , "iÈRE. (v.) CROQUE-NOIX. Brisson donne ce nom au muscardin (^glis aoellanarius). F. LoiR. (desm.) CROQUET. Nom picard de la Bernache. (v.) CRORAPOLA. En grec moderne, c'est le Coracias. (v.) CROS DE CHIEN F. Croc de chien, (s.) C R O ^71 CROSS ANDRE, Cro55an apercevoir de loin, et prendre ses précautions. D'a- bord , ils ne l'attaquent jamais ; en second lieu ils ne sont point craintifs , se laissent approcher, et par conséquent on peut choisir une position avantageuse , et les tuer d'un seul C R O 4^7 coup de bâton 4onné sur l'épine du dos. Je les redoutois si peu , que j'ai pris , en vie , tous ceux que j'ai rencontrés et qui n'étoient pas trop gros pour pouroir être conservés dans l'esprit-de-vin. Lorsqu'ils sont saisis par la tête , ils ne peu- vent , comme les autres serpens , relever leur queue et l'en- tortiller autour des bras , et par conséquent faire usage de leur force pour se dégager : ils sont , au reste , très-vivaces. Tyson en disséqua un qui vécut quelques jours après qu'on lui eut arraché la plupart des viscères, et que sa peau eut été déchirée : ses poumons, qui étoient composés de petites cel- lules, et terminés par une grande vessie, demeurèrent enflés jusqu'à ce qu'il fût expiré. J'ai fait des observations analo- gues sur ceux qui sont tombés entre mes mains. Quoique les plaies que produit un serpent à sonnettes soient de plus d'un pouce de large , sa morsure , dit-on , se sent à peine; mais, au bout de quelques secondes, une enflure ac- compagnée d'élancemens, se développe autour du membre , bientôt elle gagne tout le corps , et souvent au bout de quel- ques minutes, l'homme ou l'animal blessé n'existe déjà plus. Les derniers degrés de l'agonie sont extrêmement doulou- reux ; on éprouve tme soif dévorante , qui redouble si oYi cherche à l'étancher ; la langue sort de la bouche et acquiert un volume énorme ; un sang noir coule de toutes les parties du corps , et la gangrène se montre sur la blessure. Malgré la violence de ces symptômes et la rapidité de leur marche, on guérit souvent de la morsure des crotales ; mais il faut pour cela qu'elle n'ait point pénétré dans une artère , et pas trop près du cou. Je crois pouvoir déduire d'une observation qui m'est propre , que souvent , dans ce cas , on meurt as- phyxié par suite de l'enflure des organes de la respiration, et qu alors l'opération de la bronchotomie pourroit sauver la victime. Le poison des crotales se conserve sur le linge , même après qu'il a été mis à la lessive , et on a des faits qui constatent la mort de personnes dont les plaies avoient été pansées avec ce linge : il se conserve également , par conséquent , sur les dents de l'animal , après qu'il est mort. On cite qu'un homme fut mordu à travers ses bottes, et mourut. Ces bottes furent succeésivement vendues à deux autres personnes qui mou- rurent également , parce que l'extrémité d'un des crochets à venin étoit restée engagée dans le cuir. Les remèdes reconnus les meilleurs pour la guérison des morsures de crotales , lorsqu'on a le temps de les appliquer, sont les sudorifiques , et parmi eux , les plus puissans , sont les racines du pofygala seneka , de Varisioloche serpentaire , de Vuphyose , etc. , etc. , employées en décoction et en fomen- 478 C R O talions^ auplushàut degré de chaleur possible; mais cesremèdes ne produisent certainement de bons effets qu'autant qu'on aura pu scarifier la plaie immédiatement après la blessure , ou la cautériser avec un fer rouge ou un agent chimique. 11 est né- cessaire aussi de faire plusieurs ligatures au membre attaqué, pour retarder, autant que possible, la propagation du venin dans le système entier de l'économie animale. Mais parmi ceux qui échappent à la mort , il en est peu qui ne portent, toute leur vie , de tristes témoignages de leur funeste accident. Des taches jaunes sur la partie qui fut blessée , des enflures , des douleurs , ou au moins une foi- blesse périodique, en perpétuent le pénible souvenir. Palisot- Beauvois assure que les croto/wsontovovivipares comme les vir pères , et qu'ils donnent retraite , dans leur bouche , à leurs petits naissans, lorsqu'il y a quelque danger à craindre pour eux. Ce dernier fait paroit en opposition avec les principes de la physiologie animale sur la respiration et avec les mœurs des serpens qui tous abandonnent leur progéniture au moment même de la naissance. A mesure que l'Amérique se peuple , les crotales diminuent en nombre : déjà, dans les parties voisines de la mer, on n'en voit plus dune grandeur remarquable. Au respect religieux que les sauvages avoient pour eux , respect qui leur faisoit regarder la mort d'un de ces serpens comme une calamité , a succédé un massacre tel, que dans quelques habitations leur tête est perpétuellement à prix; aussi sont-ils devenus si rares, qu'aux environs de Charleston , je n'en ai pu voir que six à sept de la grande espèce dans le courant d'une année. Les Nègres mangent la chair des crotales comme celle des autres serpens. On garde leur graisse pour dissiper les dou- leurs de sciatique , et leurs sonnettes passent pour faciliter l'accouchement des femmes. Latreille , dans son Histoire des Reptiles , faisant suite au Buffun , édition de Deterville , mentionne huit espèces de crotales , savoir : Le Crotale boiquira , Cwtalus horridus , Linn. , qui a cent soixante-six plaques abdominales , et vingt-six caudales; une suite de grandes taches noirâtres en losanges , bordées de blanc jaunâtre , le long du dos ; l'extrémité de la queue noire. Il se trouve dans 1 Amérique méridionale. C'est le boicinininga de M a regrave , le teufiUaceizahqui d'Hernandez , le cascavela des Portugais. Il a de quatre à six pieds de long. V. pi. B. 36 , où il est figuré. Le Crotale a queue noire a cent soixante-di« plaques abdominales , vingt - six caudales ; deux taches brunes à l'extrémité postérieure du corps \ le dos d'un gris rougeâlre C R O 4,3 ponctué de brun , avec des fascies brunes, îrre'gulîères , an- guleuses ou chevronnées, transversales, et d'autres taches plus claires , latérales ; une raie fauve le long du dos ; la queue noire. J'ai décrit cette espèce en Caroline , sur un individu que je trouvai en voyage , et que je ne pus dessiner. Elle est cer- tainement très-distincte de la précédente : elle avoit trois à quatre pieds de long. Le Crotale durissus , qui a cent soi.Kante-douze à cent soixante-quinze plaques abdominales , et de vingt à vingt- cinq caudales, dont le corps a, en dessus, des rangées de petites fascies noires transversales. Il se trouve dans l'Amé- rique septentrionale , et il a déjà été mentionné plus haut. Il atteint jusqu'à cinq pieds de longueur : c'est celui que j'ai le plus observé. Le Crotale a losange a la tête courte ; le corps d'un gris jaunâtre en dessus , avec deux raies en zigzag , d'un brua rougeâtre , le long du dos, formant par leurs angles une suite de losanges. 11 se trouve dans l'Amérique seplentrionale. It est figuré dans le 4* vol. des Tiansactions de la Société philo- sophique américaine. Le Crotale dryinas a cent soixante-cinq plaques abdo- minales , trente caudales ; le corps blanc , avec quatre ran- gées longitudinales de taches ovales , d'un brun clair. Il se trouve en Amérique. Latreille pense que les figures de Séba^ que Linnaeus cite comme lui appartenant , leprésentent le suivant. Le Crotale sans taches a la tête grosse, courte ; le corps d'un jaune cendré, mélangé de noir brun. Il se trouve dans les Grandes Indes. Il acquiert trois coudées. Le Crotale camarD a le museau très-obtus ; le dessus da corps grisâtre , avec plusieurs taches et lignes noires sur le dos et les côtés. Il est originaire de Ceylan. Le Crotale millet , Cwtalus miliarius , Linn. , a cent trente-deux plaques abdominales; trente-deux caudales; une ligne rouge le long du dos , interrompue par une série de taches noires bordées de blanc ; les côtés et le dessous du ventre ont des taches noires plus petites. Il se trouve dans la Caroline et dans les contrées voisines, et atteint rarement un pied et demi de longueur. Mauduyt l'a mentionné dans le Jowra. dePhys. ann. 17 74-, sous le nom àe vipère de la Louisiane. Je l'ai plusieurs fois observé en Caroline, où il passe, comme à la Louisiane , pour plus dangereux que le crotale durissus. En effet , sa petitesse et sa couleur empêchent qu'on ne l'aper-i , sont presque au fond les mêmes, avec celle diiic- ^^ CRU rence toutefois que j'excluois, mal à propos, de cette classe;; les oniscus de Linnseus. J'ai fait, depuis, d'autres recherches sur les crustacés, et la disiribution méthodique qui en a été le fruit, est exposée dans le troisième volume du Règne animal ào. M. Cuvier, et le sera encore ici, mais avec plus de détails. Je n'ai point parlé de l'ouvrage général que Herbst a publié sur les mêmes animaux, parce que ce n'est guère qu'une compilation : elle est néanmoins très- utile à raison des figures qu'on y trouve réunies , et tirées principalement de Séba, de Rumphius , de Catesby, de Pallas, de Gronovius , de Pennant, de Millier, de Baster, de Roësel, de Plancus, etc. On y a même représenté quel- ques espèces qui ne l'avoient pas encore été.' Un naturaliste anglais , déjà bien connu par sa conti- nuation des Mélanges de zoologie de Shaw, par une bellç monographie des malacostracés pédiocles de la Grande- Bretagne , ainsi que par une nouvelle disiribution méthodi- que et générale des insectes aptères de Linnœus, M. Léacli, un des conservateurs du Musée britannique, rassemble en ce moment, et avec le zèle le plus actif, les matériaux d'un ouvrage complet sur cette partie , et dont l'exécution sera sans doute très - belle , autant qu'il est permis d'ca juger d'après ce qu'il a publié relativement aux espèces britanniques. Ainsi que nous ( Gêner, arrang. the of class. cmst. Trans. Soc. linn. , iom. XI ) , il nomme malacostracés^ tous les crustacés qui n'ont point de pattes branchiales, ou qut n'appartiennent pas au genre monoculus de Linneeus. Aux dénominations de pédiocles et de scssiliocles , il substitue celles de podophthalmes et à'cdriopldhalmes. Ses malacostracés po- dophthalmes brachyures sont divisés , d'une nouvelle ma- nière , d'après des caractères fondés sur le nombre des an- neaux de la queue , dans les deux sexes. La manière dont elle se termine, la longueur du pédoncule des antennes intermédiaires, lui servent à établir les premières divisions des podophthalmes macroures. Quant aux malacostracés édrlophlhalmes, il les partage en trois sections : Ceux qui ont le corps comprimé et deux antennes ; ceux où l'on retrouve le premier caractère, mais dont les antennes sont au nombre de quatre; enfin, ceux dont le corps est dé- primé. La nature de cet ouvrage ne nous permet pas de le suivre dans tous les détails secondaires, ni d'exposer ici tous les nouveaux genres qu'il a formés. En rendant justice à l'exactitude de ses observations, nous pensons néanmoins qu'il auroil pu réduire le nombre de ses groupes génériques, d'autant plus qu'ils ne comprennent souvent qu'une ou deux espèces. M. Montagu Tayoit précédé dans sesrecherchcs sur le& CRU /^^^ crustacés de la Grande-Bretagne, etnoiis avons plusieurs bons mémoires de lui , dans les Transactions de la Société linnéenne. Deux naturalistes, dont les travaux sont dignes d'éloges, se sont occupés, dans ces derniers temps, des espèces de la même classe , qui se trouvent dans la IMéditerranée : l'un est M. Risso, qui a publié Thistoire naturelle des crus- tacés de la côte de iSice; l'autre est M. Rafinesque, auquel nous sommes redevables d'un prodrome de l'histoire natu- relle de la Sicile. La situation et la forme des branchies, .la manière dont la tête s'articule avec le tronc, les organes masticateurs m'ont fourni les principaux caractères des ordres de cette classe , et dont voici une courte exposition : i.° Les Décapodes, Decapoda (dix pieds), ont deux man- dibules portant chacune un palpe; les yeux pédicules; la tête confondue avec le tronc , sans division antérieure ; les bran- chies cachées'sous les côtés du test; deux paires de mâchoi- res propres, et au-dessous six pieds-mâchoires, ayant au côté extérieur, un palpe en forme de fouet. Les œufs sont suspendus à des filets ou à des appendices, en forme de pieds, situés sous la queue. 2." Les Stomapodes, Stomapoda ( bouche -pieds ), ont aussi deux mandibules portant chacune un palpe ; les yeux pédicules; mais la tête est distincte du tronc, et divisée en deux parties, dont l'antérieure, très-petite, sert de support aux yeux et aux antennes intermédiaires ; leur bouche offre deux paires de mâchoires, une paire de pieds-mâchoires et quatre pieds terminés par une pince en griffe, avec un corps vésiculaire à leur base extérieure; les branchies sont en pa- nache et suspendues à des pieds-nageoires, sous la queue. Il paroît que les femelles déposent leurs œufs à la sortie de leur corps. 3.° Les Amphipodes, Amphipoda (pieds dirigés en tout sens), les derniers de la classe, qui aient des palpes aux mandibules; leurs yeux sont sessiles; la tête est distincte du tronc, qui est comprimé et composé d'autant d'anneaux que de paires de pieds; ils ont, à ce qu'il me paroît, deux sortes de branchies; les unesvésiculeuses, situées à la base in- terne des pieds, et les autres en forme de poils ou de soies, annexés à des espèces de fausses pattes, situées sous la queue ; ils ont deux paires de mâchoires et deux pieds-mâchoires réunis à leur base, dilatés au côté inférieur, et formant une espèce de lèvre recouvrant la bouche. Les femelles portent leurs «ufs «ur la poitrine i entre de» ç&oiUes valvulaire*. 494 CRU 4..° Les TsopoDES, Isopoda (]^\eàs égaux). Ils ont pour ca- ractères : mandibules sans palpe; yeux sessiles; pieds uni- <^uement propres à la locomotion; branchies ordinairement situées sous l'abdomen; deux paires de mâchoires et deux pieds-mâchoires, réunis ou rapprochés en forme de lèvre, recouvrant la bouche. Leur tele est ordinairement distincte du tronc, avec des yeux grenus; leur corps est annelé comme celui des aniphi- podes, mais déprimé; les femelles portent leurs œufs sur la poitrine, entre des écailles ou dans un sac. Nota. On pourroit former un ordre particulier, sous le nom de lœmodipodcs ( lœmodipoda ) , des isopodes cystibranches. Leurs quatre mâchoires sont disposées sur le même plan transversal, en forme de lèvre, comme celles des myriapo- des ; la première paire de pieds proprement dits est annexée à la tête; ils n'ont point de branchies sous la queue; de petits corps vésiculeux, analogues à ceux qu'on voit à la base des pieds des amphipodcs, paroissent en tenir lieu. 5.° Les Braîschiopodes, Branchiopoda (pieds-branchies). Ils n'ont point de palpes aux mandibules, lorsqu'elles exis- tent, du moins dans ceux-ci on a pu les apercevoir ; quel- ques-uns de leurs pieds au moins sont en nageoires et por- tent des branchies ; leur bouche est tantôt en forme de htc^ tantôt composée de plusieurs mâchoires, mais sans pieds- mâchoires, imitant une lèvre. Leur corps est souvent re- couvert d'un test corné ou membraneux, avec lequel la tête se confond. Les femelles ont leurs œufs suspendus à deux de leurs pieds postérieurs. L'extrême petitesse de la plupart des branchiopodes, lamol- lessede leur corps, leurexistence frugace,nenousont pas en- core permis de les observer d'une manière satisfaisante. Cet ordre nous offre un assortiment bizarre , ej paroît former une branche latérale, se divisant elle-même en deux autres. Les apus et plusieurs autres analogues se rapprochent des déca- podes, en ce que tous leurs pieds ont des branchies; et des isopodes par la composition de leur bouche. Les autres , tels que les llmules ^ les caliges , etc., ont leurs branchies situées en arrière du corps, de même que les isopodes, mais n'ont ni mandibules, ni mâchoires proprement dites; plusieurs ont même un suçoir. Les espèces de cette division avoisi- nent ainsi les arachnides. . L'autre série des crustacés devroit peut-être se terminer par les isopodes ryslibranfhes^ ou les lamodi'podes , qui sem- blent conduire soit aux myriapodes , soit à la famille des pycnogonides, (l.) c n IT ,,j, CRUSTACÉS FOSSILES. On a désigne' sous ce nom et sous ceux de cntsùiri/e^ curcinlle , asiacile, aslarolilhe , gan - marolithe^ astacopodiiim, bacillus^ entomolilhe , cancer aut pagunn lapideus^ cancer petrefuctus, etc., les dépouilles ou les emprein- tes de cruatacés que Ton trouve dans les couches de la terre. Ces fossiles , pour la plupart , se rapportent à des genres connus , mais non pas à des espèces déjà admises dans nos systèmes d'histoire naturelle. Tout ce qu'on a écrit à leur sujet jusqu'à ce jour , est fort vague , et les figures qu'on en a données sont , en général , peu exactes. La plupart des naturalistes qui en ont fait men- tion , écrivoient à î époque ou l'on commenroit à s'aperce- voir que les parties du globe qui sont maintenant à sec , avoient dà être submergées autrefois; et tout ce qu'on se pro- posoit de prouver alors, c'étoit que les différens corps que Von retrouvoit enfouis, avoient une analogie quelconque avec les productions actuelles de nos mers; aussi ne s'attachoit-on pas aux détails , et se bornoit-on à donner des descriptions et des figures , qui , toutes mauvaises qu'elles étoient , désignoient toujours des corps marins. Actuellement, les progrès des sciences naturelles sont tels , que l'on est bien plus rigoureux sur la distinction des espèces et des genres ; aussi la plus grande partie des travaux des na- turalistes qui nous ont précédés dans la description des fos- siles, nous devient-elle à peu près sans utilité, à moins quil n'y soit joint des figures très-détaillées et très minutieuses, faites par des peintres habiles. Il faut donc en convenir, à l'exception des figures de Knorr, tout ce qu'ont publié sur les crustacés pétrifiés , Calcéo- lar (i) , Moscard (2) , Gesner (3) , Aldrovande (4.), Mer- calus (5), Scheuzchzer (6) , Langius (7), Kundmann (8), Rumphius (9), Scba(io), Davila (ii),Baier (la) , Lesser (i3) , Richter (i^) , Mylius (i5) , Klein (16) D'Annone (17) , wSachcs (18) etc., est maintenantinsuffisant et trop peu complet pour faire connoître d'une manière convenable ces sortes de fossiles. (i) Mus. p. 429-430. — (2) Mus. p. 79-— (3) Defig. lap. p. 167. — (4) Mus. metall. p. 461, — {i) Metallotheca laticana. p. 3o6. (6) Querelœ piscium , et Physique sacrée, pi. 56 , p. 64 (7) Hist. lapid. figurator. Helvel. tab. 10. — (8) Thesaur. subferran. Brunswick, tab. I, fig. 2, €trar. natur et artif. tab. 4, fig. 11-12. — (9) Amboin. rarit. Kaminer. pi. 4. — (10) Thesaur. rerum nalur. tom. 4. p|. 107 fig. 29-80. —(II) Catalog. System, tom. 3 , pi. 3. — (12) Mon.rer, petrif. tab. 8. — (i3) Lithothéologie, g 38o, p. 684 (14) Mus, p. 52.— (i5) Saxon subterran. tome 2, p. 88, fig. 2-3. — (16) Dub. clrca à quadrupeda et amphibie , pi. 36, (17) Act. helr. — (18; Gam- marol. 496 C R ÎJ J'ai cru devoir entreprendre un travail nouveau à ce sujets et le résultat de mes recherches pendant plusieurs années m'a conduit à la détermination assez précise d'un certain nombre d'espèces dont je vais exposer sommairement les ca- ractères, me réservant de les détailler plus longuement dans un mémoire dont la rédaction m'occupe en ce moment. * Crustacés décapodes brachyures. I.» Fortune leucodonte, PoHunus Icucodontes , Desm, ,. décrit et figuré dans Davila , Catal. , tom. 3 , pi. 3 , fig. G. C'est l'un des plus grands crustacés fossiles conservés dans les cabinets d'histoire naturelle. Il vient de l'Inde, et j'ai eu entre les mains des échantillons de la collection du Mu- séum d'Histoire naturelle de Paris, qui avoient été rapportés de Siam par M. Nègre, missionnaire, en lySi, ou des Manil- les , par M. Cossigny fils, en 1754; j'en ai vu d'autres qui venoient des Philippines , et notamment un de l'ile Luçon , envoyé par M. Poivre. La couleur de ce portune est généra- lement brune , à l'exception des dentelures et des tubercules du bord intérieur des pièces des pinces, qui sont blancs. Il est toujours plus ou moins fracturé et empâté dans une ar- gile endurcie, qui a perdu la propriété de faire pâte avec l'eau. Le corps déprimé , le test en arc de cercle et dentelé en avant, rétréci et tronqué en arrière, ainsi que la forme des pièces du plastron qui sont en palettes, la partie la plus large étant extérieure , les deux pieds postérieurs très-en arrière , rapportent parfaitement cette espèce au genre des poriunes. La carapace est assez lisse en dessus ; tout son bord anté- rieur est dentelé en scie , et chaque côté entre l'angle laté- ral et l'œil présente au moins neuf dents assez aiguës , les an- térieures surtout. Les pattes paroissent assez longues, surtout celles de la premièrepaire, oucellesquiportentlespinces, qui sont aussi très-renflées , et dont la troisième pièce est armée de deux fortes dents du côté intérieur et d'une seule moins ai- guë en dehors. Lespinces sont grandes, brunes et lisses comme tout le restant de la carapace , et les dents qui les garnissent sont blanches et au nombre de huit sur la principale pièce , dont les quatre de la base , beaucoup plus grosses que les autres et tuberculeuses ; 1^ doigt mobile en a neuf ou dix , dont la première est un très-gros tubercule. 2.°PoDOPHTHALME DeDefrance, Podopthalmus Defrandi , Desm. (]e crustacé provient de la collection de M. Defrance , qui a bien voulu me le communiquer, ainsi que plusieurs au- tres espèces aussi très-remarquables. Il appartient évidemment au genre podophthalme , bien cependfuit qu'il ne présente pas les deux pédoncules des yeux , CRU 49; mais il en a tous les autres caractères ; savoir : le test dépri- mé et très-large; les angles latéraux très-?.igus; son bord an- térieur non denté comme celui des portunes, mais uni et un peu creusé en gouttière; le milieu du front un peu avancé en forme de chaperon ; les deux dernières paires de pattes si- tuées très en arrière ; les pièces du plastron en palettes , comme dans les portunes , etc. La différence principale de celte espèce avec le PoT)0- PHTHALME ÉPINEUX , Fuiiitnus vigU ^ Fabr. ( V. Lalr. (ien. crust. et ins., pi. i , tom. i.) , espèce vivante la plus connue de ce genre, consiste principalement dans le manque des deux épines très-aiguës qui terminent les angles latéraux de la carapace de cette dernière. Le test de réchantillon que j'ai décrit étoit fort endom- magé , il paroissolt pétrifié en matière calcaire. On ignorolt son gisement et le nom du lieu où il avolt été recueilli. 3. Crabe a grosses pinces, Cancer macrochehis ^ Desm. Je donne ce nom à un grand crustacé dont j'ai vu un moule intérieur bien conservé, dans la collection de M. de Drée , qui a bien voulu me permettre d'en faire faire un dessin. Le test de ce crabe a été presque ent^èrcmeni détruit en dessus , mais en dessous il est assez bien conservé , e\ laisse voir les pattes fort distinctement, La forme générale du corps, celle des pinces, et la dis- position des pattes, m'ont fourni les principaux motifs pour regarder ce fossile comme appartenant au genre des crabes. Son diamètre longitudinal est d'environ huit cenlimètres, et le transversal de plus d'un décimètre. Il y a lieu de croire, d'après ce moule intérieur, que la carapace n'offioit pas d'inégalités ou de protubérances remarquables en dessus. Les pinces sont fort larges, aplaties, et onl leurs doigts sans aucunes dentelures du côté interne, mais on en voit quelques - unes sur le bord supérieur de la pièce princi- pale ; les autres pattes sont minces , allongées ; la queue, par sonétroitesse, indique que cet individu étoit un mîtle.Elle se compose de six pièces, dont la seconde est de forme tra- pézoïdale , et la plus large de toutes. Ce fossile est de nature calcaire ; on croit qu'il a été rap- porté de la Chine. J'ai quelques motifs pour en douter. Je crois pouvoir rapporter à cette espèce le crabe figuré dans l'ouvrage de Rumphius, Amboinsche ran'tîl Kamer , pag. 336, pi. 60 , fig. 3. 4.. Crabe paguroïde , Cancer paguroîdes , Desm. C» crabe appartient à la Collection de la Monnaie ; il est grand comme un tourteau, c. pagurus ^ de moyenne taille, c'est- à-dire qu'il a cinq à six pouces dq largeur, sur une longueur ■VIII. - 3'i 49» CRU proporlîounelle. Il est facile de s'assurer que ses autres di- mensions sont aussi peu différentes de celles de ce crabe , dont il a l'apparence au premier coup d'œil. L'échantillon unique que j'ai examiné est tellement en- croûté dans une pierre assez dure et pesante, de nature argilo- sabloneuse,qu on n'en voit qu'une très-petite partie; sa cara- pace, donton ne peut distinguer aucun bord,paroit être assez plane et presque lisse; la partie qui devoit recouvrir l'esto- mac,estfortgrande; celles sous lesquelles étoient les branchies sont fort marquées; celle qui correspond à la place du cœur, dans les crabes vivans, est fort apparente , et présente deux éminences placées Tune à côté de l'autre dans le sens transversal; l'on en voit aussi une près du bord postérieur de cette carapace. La pince, seule partie bien conservée, et que j'ai fait re- présenter, est fort grosse, surtout au milieu; le doigt im- mobile présente sept dents qui diminuent de grosseur à compter de la plus interne, ou la première, jusqu a celle de l'extrémité du doigt. Le doigt mobile est très-fort et assez épais ; il présente une très-grosse dent à sa base. Le corps de la pince paroît être très-finement chagriné, du moins aux environs de l'articulation des doigts, qui sont lisses ailleurs. 5. Crabe pointillé. Cancer punclulatus^ Desm. Cette espèce, qui est assez commune dans les cabinets , vient par- ticulièrement des environs de Vérone, et appartient sans doute aux dépôts calcaires qui avoisinent celle ville ; on la trouve aussi, dit-on, dans plusieurs poinls de l'Italie, comme à Viccuce, à Bologne, à Naples, etc.. La collec- tion du Muséum en possède plusieurs individus rapportés d'Italie en 1757 , par M. Séguier (le magistrat célèbre) , qui en beaucoup d'occasions, s'empressoit de recueillir des fossiles, preuves irrécusables del'ancienn/ilé de l'état actuel du globe. Sa grandeur varie. J'ai vu des individus dont le diamètre tcansversalétoit d'un peu pltjs de huit centimètres, etle diamè- tre longitudinal de six , tandis que d'autres m'ont paru d'uu tiers plus petits dans ces deux dimensions. La carapace de ce crabe, qui paroît se rapprocher beau- coup des crustacés du genre hépale, présente plusieurs ondu- lations ou sinuosités peu sensibles , et qui indiquent la position des principaux organes qui étoient au-dessous; partout elle est marquée de points enfoncés, à peu près comme ceux des dés à coudre, et ces poinls, assez rapprochés les uns des autres, sont très-également distribués. Le bord antérieur de la caraj^ace dessine une demi-ellipse dans le sens transversal, et se termine, de chaque côte, par une CRU 4g, saillie qu'on peut considérer comme Tanglc latéral de celle carapace. Dans les Individus bien conservés , tout ce bord est garni de petites dénis ; les yeux sont gros , assez écartés l'un de l'autre, y\ partir des ana^les latéraux, le bord poslé- rleur de la carapace se rétrécit rapidement jiisqu'aubord pos- térieur, qui est peu large et comme tronqué. Un individu femelle que j'ai eu l'occasion d'exauiincr, avoit la queue fort large, formée de six pièces, dont les deux dernièrtfset surtoutla pénultième étoientlespliisgrandes ; les pinces étoient moyennes, un peu comprimées, mais non en forme de créle comme celle des hépa.tes, et les doigts ne présentoient point de dentelures ni de tubercules. Il faut dire que ces pinces étoient dépourvues de leur test, et ne présentoient par conséquent qu'un moule intérieur , d'après lequel on ne saurolt conclure la forme extérieure de ce même lest. Je regarde les crabes figurés par Knorr, .Mo«Mm^7/s dit. délugCy t. I , pi. 16, A. fig. 2 et 3 , comme appartenant à cette espèce. 6. Crabe quadriloiîé , Cancer quadrilobatus , Desm. Ce- lui-ci, très-voisin du précédent par ses formes générales, a été trouvé assez communément dans le dépôt de coquilles fossiles des environs de Dax, dépôt qui a beaucoup d'analo- gie avec celui qui forme le calcaire à cérites, ou pierres à bâtir, des environs de Paris, et dont les fossiles sont si abondans à Grignon, près \ersailles. On trouve le plus souvent de simples moules Intérieurs de cette espèce de crabe. Le dessus de la carapace, qui est assez mince et non ponctué conmie celle des crabes de ^ é- ronne , est presque toujours détruit , mais le plastron et la queue conservent ordinairement leur test. Le bord antérieur de la carapace dans ces moules , est el- liptique dans le sens transversal, et les côtés présentent trois légères ondulations qui se reproduisent sans doute sur le test, qui semble devoir élre sans épines ou dentelures ; les yeux sont assez écartés l'un de l'autre; mais ce qui caractérise tout particulièrement celte espèce, ce sont les quatre lobes^^jui décorent le front, et dont les deux intermédiaires sont les 'plus stiillans.' Les angles latéraux sont assez marqués, et le "bdr*? postérieur est comme tronqué. Unm'âlé, dont le dessous éloitbien conservé, m'a laissé aper - cevo'ir ùnè mâchoire extérieure assez entière , dont la division intérieure' avoit ses deux premiers articles à peu près carrés , çt la division 'extérieure son article allongé , comme cela se remarque dans la bouche des crabes proprement dits. La première pièce du plastron étolt fort grande, échancrée en 5oo C R ÎT avant , crt avec deux tubercules de chaque côté ; les suivantes étoient d'une forme assez irrcgulièrc; la queue, médiocre- ment étroite , etoll formée de cinq articles; c'étoit un mâle. 7. CaABE DE LÉach, Cancer Leachii, Desm. On voit cette espèce très-fréquemuient dans les cabinets d'histoire natu- relle; mais presque toujours elle est dans un mauvais état de conservation. On Ta trouvée principalement dans les argiles de l'ile SUepey ( à l'embouchure de la Tamise) , lesquelles appartiennent à la formation du calcajre compacte gris, antérieur à la craie , qu'on retrouve sur nos côtes , dans divers points , notamment aux Vaches-Noires, à Honfleur , au Gap la Hève, près du Havre, etc. Ces dépouilles sont tou- jours d'un noir foncé, et souvent elles sont recouvertes, par parties, dune légère pellicule de pyrite ou de sulfure de fer, qui leur donne un aspect bronzé. Le crabe auquel elles appartiennent paroît être de la divi- sion de ceux que M. le docteur Léach place dans son genre :vanthus ; sa carapace, à bord ellipti(|ue, est tuberculeuse et partout marquée de points enfoncés très-fins, également «listribués. L;;s yeux sont assez écartés l'un de l'autre," et logés dans des fossettes assez grandes. Je n'ai pas bien pu voir le front; le bord anttiricur est épais et présente laté- ralement trois tubercules, dont le plus éloigné est le plus gros. Celui-ci forme l'angle latéral de la carapnce. La partie où se trouve ordinairement l'eslomac, dans les crabes, est ici fort relevée, avec une dépression sensible dan^ son mi- lieu; au-delà et dans la ligue moyenne, on aperçoit trois gros tubercules , dont le premier est ovale-transverse , et les deux autres sont ovales en long et presque joints. La partie qui devoil recouvrir les branchies de chaque côté^ outre le gros tubercule latéral du bord de la carapace qu'elle supporte, en a encore quatre autres en dessus, lesquels sout fort saillans et disposés à peu près en losange. Dr^s fragîTisns de ce crabe, que je dois à la bienveillance de ^I. Liach, m'ont fait reconnoitre que ses pinces étoient très-grosses. La femelle a la queue lancéolée, mais ample, et formée de cinq pièces, dont l'avant-dernière est la plus large ., et la dernière à peu près fig'irée en triangle équilatéral. 8. Gr\P.se J>'JUTE.vx,Grg,psiis du/nus ^ Desm. Je n'ai vu de cette espèce , dans la. collection de M. de JDrée , q«'une carapace mal conservée, dont la partie aplérieure manquoit entièrement; aussi n'est-ce qu'avec incertitude que je me suis déterminé à la considérer comme étant celle d'un crus- tacé du genre grapse. Toutefois, sa forme carrée et assez déprimée, et surtout la bande carvée longitudinale qu'elle offre dans son milieu, m'ont porté à la placer dans ce C R F 5ox genre, au moins provisoirement, jusqu'à ce qu'on ail pu observer des éclianlillonsplus complets que celui que j'ai eu à ma disposition. Celte carapace est, ainsi que je viens de le dire, presque carrée et plane, avec deux sillons enl'oncés dans son milieu, entre lesquels se trouve une bande relevée qui paroîl corres- pondre à la partie oti sont situés, dans les crabes vivans , le cœur et les organes préparateurs de la génération. Elle est surtout remarquable par une espèce de facette oJjlique qui semble tronquer son bord postérieur, et par un appen- dice relevé- qui garnit ce même bord sur toute sa largeur, mais que je n'ai pas pu observer convenablement, pour le bien décrire, dans récbanlillon que j'ai eu sous les yeux. Ce crabe étoil de couleur brune et empâté d'argile grl- eâtre, comme ceux qui viennent des Indes. g. Or.YPODE INCERTAIN, Ocypode incerla, Desm. J'ai vu aussi, dans la collection de M. de Drée , un seul individu de cefle espèce , dont le mauvais état ne me permet pas d'assu- rer bien positivement s'il appartient au genre des ocypodes. Cependant j'ai remarqué que la partie de sa carapace qui correspond à celle sous laquelle est placé l'estomac , dans les espèces vivantes, est traversée longiludinalement par une saillie en forme de pointe aiguë, laquelle n'est que le pro- longement d'une partie élevée et en forme de losange , qui se rapporte à la région où se trouvent toujours placés les or- ganes préparateurs de la génération, derrière l'estomac. Je n'ai jusqu'ici vu de pareil prolongement que dans les vrais ocy- podes et les gécarcins. Ce crustacé , qui n'a pas plus d'un pouce et demi de lar- geur sur un pouce de hauteur, est de forme presque carrée, et son corps assez renflé. Sa carapace, considérée générale- ment, forme une voûte légèrement convexe d'un côté à l'autre; le bord antérieur est mal conservé, mais on voit qu/; les cavités destinées à loger les yeux sont assez écar- tées. Le front ou le chaperon est avancé, mais on ne peut déterminer sa figure. Les bords latéraux offrent trois plis qui se prolongent sur le test et y forment des impressions très-marquées; le premier se voit près de l'angle antérieur; il est peu prolongé, et divise en deux lobes lespace assez ren- flé qu'occupe cet angle entre ces bords et la région de l'es- tomac , qui est fort vaste et marquée , ainsi que nous venons de le dire, d'un prolongement aigu de la partie rhomboïdale élevée qui se volt derrière elle. Les deux autres plis, égale- ment bien tranchés, partent du milieu du côté, sont paral- lèles entre eux et peu distans ; ils se dirigent transversalement tous deux vers le milieu de la carapace , où ils viennent abou- 5o2 C R T- t ir aux angles latéraux du losange dont il a été parlé. La place du cœur est très-distincte et saillante , et presque en forme d'hexagone. Les régions des branchies ne sont pas entières elles commencent derrière lès deux plis latéraux, et pa- roissent presque planes. Le bord postérieur est détruit ; le dessous du bord latéral est garni de tubercules assez Nombreux. Toute la carapace de ce crabe est d'un brun d'écaillé luisant et fniement chagrinée, surtout à sa partie posté- rieure ', c'est une femelle. Les pattes manquent en totalité , si l'on en excepte cependant deux moignons qui , par leurs fortes dimensions, comparativement au volume du corps de l'animal , paroissent indiquer que les pattes entières éloienl Irès-dévcloppées. ^ J'ignore doù Ton a rapporté cette espèce, qui, par son aspect général, a quelque rapport avec celles qui viennent des Indes. lo. GoNl^LACE DE Latreille, Goneplax Latreillii , Desm. Cette espèce, ainsi que les quatre suivantes, -sont bien évidemment du genre Goueplax formé par M. le docteur Léarh , aux dépens des O'vpodes de Fabricius. Elles sont toutes remarquables par leur forme , à peu près quadrila- tère; par leur aplatissement, et surtout par le chaperon spatuliforine avancé qu<.' présente leur front , pour l'attache des pédoncules des yeux. Le (ioneplace de Latreille se voit assez communément dans les colh'ctioiis, et vient des Indcs-Orienlales, notam- ment des Philippines. 11 a deux pouces de largeur sur un peu moins d'un pouce et demi de longueur, mesurée de- puis le front jusqu'au bord postérieur de la carapace. Toute la partie supérieure de celte carapace , dont les différentes régions sont séparées par des lignes enfoncées très-dis- tinctes, est granuleuse ou marquée de petits points j"onds élevés^ plus nombreux sur ses bords que dans son milieu. $es bords sont Iranchans et fort nettement dessinés' par un cordon formé de ces mêmes points; Tantérieur est loiil-à- fait transversc, arqué, en avant de chaque coté, et formant à la base du chaperon mi sinus peu profond. Le chape- ron est avancé, pins large à son extrémité qu^à son point de réunion avec le front , et ressemblant, jusqu'à un certain [toint, à celui des insectes dii genre céiolne; il est marqué d'un sillon dans sa longueur, et légèrement échancré au bout; le bord latéral de la carapace offre antécieurement trois épines aplaties, dont les deux premières sont très-fortes et égales entre elles. Le bord postérieur est uni ; les pièces du pia.stron sont on forme de parallélogrammes transversaux, et chagri- C T\ TT So3 nées comme le dessus du lest ; les pièces de la queue sont lisses, les jambes sont à quatre faces et à quatre angles bien marqués, de façon que leur coupe est à peu près car- rée ; on n'y voit d'aspérités qu'auprès des angles seulement. Les pinces sont moyennes, légèrcmentcomprimécs; leur doigt mobile n'a qu'une seule dent très-saillante dans son milieu. Les crustacés de celte espèce sont toujours encroûiés d'une argile grisâtre endurcie, qui ne fait point pâle avec Teau. 11. GoNEPLACE INCISÉ, G one plu X incisa , Desn». Celui-ci n'a guère que quatorze lignes de largeur sur onze de lon- gueur. Sa carapace , comme celle de la précédente , a ses régions très-dislincles; elle est granuleuse , vers ses bor(îs principalement, et son milieu est presque lisse. Son bord antérieur est plus droit que celui du goneplace deLatreille, et il est également dessiné par une ligne cordonnée saillante. Je ne saurois décrire le chaperon, ne l'ayant vu entier dans aucun individu; j'ai seulement fait la remarque que son milieu est sillonné longitudinalement, et que son contour est rebordé. L'angle latéral antérieur de la carapace est comme tronqué par une ligne oblique également rebordée, ot au milieu de laquelle est une échancrure profonde d'une demi-ligne environ. Les angles postérieurs sont aussi très- oblus., et le bord qui les joint est lisse. La région des bran- chies présente, à quelque distance de son bord extérieur, une ligne très-peu saillante légèrement courbée en S , et qui est parallèle a cemême bord. Les pièces duplastron, conformées comme calles de l'espèce précédente, sont lisses, ainsi que les jambes qui sont aussi à quatre faces et à quatre angles. Celte espèce ressemble à celle qui a été figurée par Knorr, tom. I, pi. i6, A. B. Elle vient des Indes ; on ignoce son gisement. Les di- vers échantillons que j'ai observés éloient empâtés d'argile grisâtre, comme ceux de l'espèce précédente. 12. Goneplace éch ancré, Guncplax emarginatn ^ Desm. Ce goneplace a surtout beaucoup de rapport avec le précé- dent , mais il est plus petit. Sa carapace n'a guère qu'un pouce de largeur sur sept lignes de longueur; elle est un peu trapézoïdale, légèrement transverse , avec une échancrure peumarquée versl'angle latéral et antérieur, de chaque côté ; la ré^on des branchies ne présente point la ligne élevée et courbée en S, que l'on remarque dans l'espèce précédente. Le bord antérieur de la carapace est plus sinueux, et forme à la base du chaperon deux saillies que l'on ne trouve pas dans le goneplace incisé. Les pattes sont carrées comme celles des deux espèces précédentes, et sont un peu rugueuses sur leurs face». 5o| CRU Bans la femelle la queue est exlrêmemenl large et comme orbiculaire ; ks pièces qui la composent sont assez étroites, et présentent une indexion dans leur milieu. Ce goneplace,' comme les deux premiers, d'un brun d'écaillé , est toujours empâté d'argile grise endurcie. i3. GONEPLACE ENFONCÉ, Goiicplax impressa , Desm. Je suis redevable de la connoissance de ce crustacé à M. La- marck, qui m'a permis de consulter la collection assez nom- breuse de crustacés fossiles du cabinet du Jardin des Plantes. Ilétoit déposé d?ns le magasin de cet établissement avec te étiquette qui indiquolt osUana^ Desm, J'ai trouvé plusieurs fois cette jolie espèce de crustacé fos- sile, conjointement avec mon ami C. Prévost, à qui je la dédie, dansunemarne calcaire jaunâtre, de latroisième masse gypseuse de Montmartre , au milieu de beaucoup d'autres fossiles marins , identiques avec ceux de Grignon ; de sorte qu'on doit la regarder comme ayant vécu à T époque où se déposoit les couches de la pierre à bâtir dont on fait usage à Paris. Le test avoitdisparu, ce qui est commun à tous les fos- siles de la couche de marne dans laquelle ellese trouve; mais le moule extérieur étoil parfaitement net , et sa conservation si parfaite , qu'on pouvoit considérer ce moule comme étant le test lui-même de Tespèce que je décris. La carapace est orbiculaire, et partout granuleuse, avec des lignes profondes qui déparent différentes régions ; elle est large de neuf lignes, et à peu près aussi haute. Cette forme m'a principalement engagé à placer ce crabe parmi les leueosies; car je dois avouer que les principaux caractères manquent ici pour le rapporter à ce genre avec certitude. Toutefois il paroîtbien certain qu'il appartientà une espèce qui n'a pas encore été décrite. La région de Testomac , peut- être confondue avec celle qui recouvroit les organes prépa- rateurs de la génération, est très-grande; ses contours des- sinent à peu près un rhombe dont les angles sont arrondis , et l'on y remarque trois tubercules principaux, situés vers les deux angles latéraux et vers l'angle postérieur. Deux autres régions, situées antérieurement et.de chaque côté, et qui recouvroient vraisemblablement le foie, ainsi que cela se voit dans tous les crabes vivans , sont presque con- fondues avec celles des branchies , et marquées chacune d'un tubercule peu saillant. Celles des branchies en oui deux, qui sont assez voisins l'un de l'autre ; la région du cœur csi c n TT 5^g Irès-distincte, tout-à-fait postérieure, et présente un tuber- cule fort saillant au milieu. Les pattes, ainsi que la partie antérieure du test, n'exis- toient plus dans les individus que j'ai examinés. 20. InaC.HUS de L.\M.\RCK, Inachus Lamarckii^Dcsm. Celle espèce, très-caraclérisée, m'a été communiquée par M. Sage, membre de llnstitut. Elle fait partie du cabinet de la Mon- naie. Son test, plus long que large, élargi et arrondi en arrière, rétréci en avant, surchargé de tubercules, et présentant des in- dices d'épines, ne laisse aucun doute sur le genre auquel il ap- partient; sa pins grande largeur est d'un pouce environ, et sa lon- gueur à peu près égale ; mais il s'en faut qu elle soit com- plète, puisque le rostre proprement dit manque en enlicr. Sa carapace est d'un noir foncé et lustré; sa forme est celle de la carapace des maja, ou des inachus. La région de l'esto- mac est grande, arrondie, et porte sis tubercules assezsaillans, trois de chaque côté, savoir : un en avant, un second laté- ral, et le troisième en arrière. La partie antérieure de celte région présente le commencement d'un sillon longitudinal, jm Ici se termine la série des fossiles de crustacés décap'Odes brachyures, dont j'ai pu constater l'existence et détailler le.s principaux caractères. Il en est encore beaucoup, sans doute, qui ne sont point à ma connoissancc, ou qui sont indé termina- C R TT II bies , bien cependant qu'on puisse encore les rapporter à l'ordre de crustacés où ils doivent prendre place. Je citerai seu- lement, i.° les grands crabes enfouis dans les feuillets du cal- caire feuilleté de Monte-Bolca, dont la carapace n'est jamais bien conservée. Ils ont la taille au cancer mœnas , et la coupe de leur corps les en rapproche encore beaucoup, ainsi que la forme et la disposition des pattes. 2." Un portune en très-n»au- vais état, de la collection de M. de Drée , et indiqué comme venant des environs de Bordeaux. 3.° Un inachiis, de la même marne de Montmartre , où se trouve la leucosie de Prevosl. 4..° Un crabe , trouvé dans des argiles verdàtres et sablon- neuses des environs de Beziers, et qui fait partie de la col- lection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. En général, les crabes fossiles observés jusqu'à ce jour, viennent; pour l'Asie : des côtes de Malabar, de Tranquc- bar , de Coromandel, de Chine et du Japon, de Java, des Philippiiïes , etc. Pour l'Europe , outre les lieux cités pins haut , des schistes du canton de Glaris en Suisse , et princi- palement du Legerberg et du Schnekenbei'g , de quelques points de la Franconie , du pays d'Hanovre , etc. Je ne regarde pas comme de véritables fossiles le cancer spinifrons, le maia squinado, \e pagiirus bernhardus , etc., trouvés par M. Risso avec des coquilles qui vivent à présent dans la Méditerranée, et qui ont conservé leurs couleurs, dans une cou- che de sable de la presqu'île de Saint-Hospice, près Nice. §. II. Crl'stacés décapodes macroures. 22. Pagure de Faujas , Pagiirus Faujasii^ Desm. M. Fau- jas, dans son grand ouvrage sur ï Histoire naturelle de la mon- tagne de Saint-Pierre de Maëslricht , décrit et figure des pinces de crustacés, qu'il a trouvées fréquemment dans cette montagne et dans les collines du voisinage , qui sont de la même pierre. Ces pinces, dont l'enveloppe est blanche et calcaire , sont toujours seules , sans trace de corps ou d'au- tres parties; aussi M. Faujas les a-t-il regardées comme étant des pinces de pagures ou de hernard-Vhermite , et ce rappro- chement est d'autant plus vraisemblable que la courbure de ces pinces , leur grosseur relative , leur direction , sont eu tout semblables à ce qu'on observe dans les pagures vivans. L'espèce à laquelle elles ont appartenu est, selon M. La- '^ treille, très-voisine de la plus commune (le pugunis bemardus); car ici, comme dans l'autre , c'est le bras droit qui est le plus fort; la main a la même forme dans les deux; la saule différence qui existe, consiste simplement dans un plus grand nombre d'aspérités, dans un allongement des doigts un peu, plus grand , que l'on remarque dans lepagurus beniurdus. L'a-' rête supérieure de la main a même quelques petites dente- 5i2 CRU lures qui ne se voient pas dans celle da crabe de Maëslriclit. Le terrain où l'on trouve ces pinces est une craie grossière qui renferme des baculiles, des ammonites, des pectinites, des térébratules , et des ossemens nombreux d'une très-grande espèce de reptile, rapportée d'abord au genre des crocodiles, mais que M. Cuvicr regarde comme appartenant à celui des monitors. iZ. Remipède SILLONNÉ, Rem/)?g*5i/Zci% palais de poissons pétrifiés, et il étoit assez difficile en effet d'y voir un cruslacé. Le basard m'a servi au mieux pour faire connoître la vraie nature de ces prétendus palais de poissons. J'ai trouvé parmi d'autres pétrifications un frag- ment qui ne m'a laissé aucun doute àce sujet; c'éloit lapartie antérieure d'un test avec son rebord inférieur, et des frag- mens de pieds-machoires assez longs, mais peu larges qui ne peuvent appartenir qu'à un crustacé. Parcourant ensuite la série de ces animaux, je n'ai trouvé que les deux seuls genres hippe et remipede dont le corselet ait quelque analogie , dans si forme générale et dans les stries transverses qui le tra- versent, avec mon fossile. Les hippcs oni dessillons transver- saux assez marqués ; mais leur carapace n'est pas évasée en devant comme celle du fossile ; tandis que dans les remipèdes la partie la plus large du test est environ vers le tiers de sa longueur, ce qui montre plus de ressemblance avec ces der- niers. Outre cela , le fossile et le remipede ont les côtés du test rebordés, ce qui n'exislç po'g:it dans les hippes; enfin , dans ces derniers les pieds-machoires ont une largeur consi- dérable qu'on ne remarque point dans les pieds-machoires des remipèdes et du fossile. Les remipèdes, il est vrai, n'ont pas les sillons transver- saux de la carapace fort marqués, tandis qu'ils le sont forte- ment dans le fossile, qui a aussi de beaucoup plus grandes dimensions; mais ces différences ne sont que du plus au moins, et pourrolent caractériser seulement des espèces. Toutefois, je ne place ce fossile dans le genre des remipè- des que parce que c'est à lui qu'il convient le plus de le rap- porter, et l'on ne pourra le faire définitivement que lorsqu'on aura trouvé des pièces plus complètes que celles' que j'ai eues à ma disposition , et surtout des restes qui présenteront des fragmens de la queue ou des pieds. 24. EaYON de Guvier, Eryon Cwicri, Desni. Ce crusla- CRU 5i3 ce très-remarquable dont j'ai cru devoir faire un genre par- ticulier, a été trouvé plusieurs fois dans le calcaire feuillelé des environs d'Aichstaedt et de Solnhofcn , dans le Margra- viat d'Anspach. 11 estreprésenlé dansKnorr., tom. i,tab. i4, fig. I , tab. i4 A, fig. I , tab. i4 B , fig. i , et lab. i5 , fjg. 2. M. Faujas en possède un échantillon assez bien conservé, et qu'il m'a permis de faire dessiner. Les caractères que j'assigne à ce genre sont les suivans : lest très-large, déprimé, fmementdentclé et fortement échancré sur sesbords latéraux, qui sont planes; tête formant saillie, mu- nie de deuxantennes au moins sétacées , de longueur moyenne; pattes antérieures au moins aussi longues que le corps, et ter- minées par des pinces dont les doigts sont assez grêles; le doigt mobile ayant du côté interne deux longues dents arquées; queue formée de cinq segniens, dont les bords sont anguleux ; cinq écailles caudales , dont celle du milieu est triangulaire , tt les quatre autres ovales. Les pattes qui suivent les pinces n'ont pas été observées. Ce genre, par l'aplatissement de son test,- et la forme de sa queue , a quelques rapports avec les scyllares ; mais il en diffère éminemment, ainsi que des langoustes, par ses longues pinces, ses antennes médiocres et, etc. 2 5. Lats'GOUSTE de Lesueur, PaUnurus Suerii^ Desm. Cette espèce est facile à rapporter augenre des langoustes par la forme de son test, qui n'est pas caréné en avant comnie celui des palémons et autres genres voisins, et qui présente en dessus plusieurs impressions qu'on ne voit point sur celui des écrevisses. Je n'en ai vu qu'une carapace pétrifiée en matière calcaire, et qui m'a été prêtée par M. le général polonais Corvin Kosakoski. Elle est à peu près de la taille d'une écrevisse ordinaire, et partout granuleuse ; elle a un très-petit rostre triangulaire, creusé en gouttière et point d'épines en avant; le reste du bord antérieur est trop peu complet pour être décrit. Sa surface est partagée en trois parties distinctes par des li- gnes enfoncées, transversales, la première peu sinueuse et la seconde plus large, en forme de V et rebordée; les deux pre- mières parties séparées par ces lignes , sont tuberculeuses, et la dernière qui correspond à la place des branchies de chaque côté est simplementgranulée; le bord postérieur de cette cara- pace est sinueux, arrondi, marqué d'une double ligne sail- lante qui en suit tout le contour. J'ignore de quel lieu vient ce fossile. 26. Palèmon SPrNiPÈDE, Palœmon spinipes , Desm. Je ne connois le cruslacé macroure, auquel je donne ce nom, vm. 33 5,4 CRU que (l'oprès la figure de Kiiorr ( Momim. du déluge, tom. i , pi. Xlll B , fig. I ) , à laquelle je crois pouvoir rapporter en- core les figures i , pi. XIII et i , pi. XVI du même ouvrage. Il est déposé dans la pierre calcaire. fissile de Papenheiui et de Solnhofen, en assez grande abondance; car il y a lieu de penser qu'outre les trois figures ci-dessus, on doit rap- porter encore à la même espèce celles des planches XIII , C, n°* I et 2, XVI, n.° 2, et XIII A n." i , qui en présen- tent les traits principaux, mais pas assez de détails rela- tifs aux pattes et aux antennes , pour qu'il soit prudent de prendre une détermination à leur égard. Je me contenterai donc de décrire la figure 1, pi. XIII, 13, qui présente l'individu le plus complet. Le corps de ce crus- tacé a plus de six pouces de longueur ; il est vu comme de pro- fil, et sa queue est Infléchie ; son test est terminé antérieure- ment par un rostre très-délié et relevé , dont la longueur est d'environ deux pouces ( mesurée depuis l'extrémité jusqu'à la partie postérieure d'une cavité , que je regarde comme étant l'orbite). Les antennes intérieures ont seulement, dans cet individu, leurs deux longs filets apparens; mais on dis- tingue le troisième ou le plus court , dans la figure 2 de la pi. Xlll, C,du même ouvrage. Les antennes extérieures sont plus fortes et plus longues que les intérieures. Les extrémités des pieds sont en général mal conservées ; mais ces pieds ont la proportion et la disposition de ceux des palémons. Aucun d'entre eux, il est vrai, ne présente de main ou de serre; bien conservée; mais tous ont la face postérieure dcleurspie- miers articles munie d'épines fort lon^'ues et rangées en une seule série comme les dents d'un râteau ; les pattes de la paire postérieure sont très-grêles, allongées et semblent terminées par un crochet simple. La queue est formée de six articulations dont la dernière donne attache aux pièces de la nageoire cau- dale, dont je n'ai pu bien déterminer les formes. VValch rap- porte qu'une pétrification semblable à celle-ci se trouve dans tàâ\.ev {^Monument, renim peirijicat. , tab. 8, fig. 9 ). Tels sont les crustacés décapodes macroures , véritable- ment déterminables, qui sont à ma connoissance; et cepen- dant les dépouilles de ces animaux ne sont pas plus rares, dans le sein de la terre, que celle^s des crustacés décapodes brachyures. On les trouve tout aussi souvent , mais comme leur test est formé de parties plus nombreuses etoidinaire- ment fort minces, leur conservation a été moins facile. On ne peut même le plus souvent arriver à la détermina- tion du genre , et cela a lieu notamment pour les palémons, lesalphées, lespenées, lesporesses de Léach(ou nika de C R TJ 5i.^. Risso), qui ne diffèrent entre eux que par le nombre de leurs serres , toujours perdues dans les fossiles. Quoi qu'il en soit , je crois utile d'indiquer ici quelques- uns des crustacés macroures décrits dans les ouvrages, ou ceux dont j'ai vu des échantillons. Cette énumération pourra enga- ger les naturalistes à prendre de nouveaux renseignemenspour arriver à la connoissance plus parfaite de ces espèces. Ainsi, l'on a trouvé une langouste dans la pierre calcaire feuilletée do Monte-Bolca , laquelle est de la grandeur de la langouste or- dinaire, et a des antennes au moins aussi fortes et aussi Ion - gués que celles de ce crustacé. Cette pièce, qui fait partie de lacoUection du Muséum d'Histoire naturelle deParis, n'offre, pour ainsi dire, qu'une coupe de l'animal; les antennes seules sont à nu, et succeplibles «l'être déi rites. Lcsfragmens d'une seconde espèce de /««g'ozw/e sont figurés dans Knorr, tom. i, pi. XIV Afig. 2 ; on la reconnoît surtout aux portions d'an- tennes placées sur un support épineux, à ses- pattes cour- tes et crochues ; et c'est peut-être à la même espèce qu'il faut rapporter l'échantillon très-détérioré, figuré pi. Xlil, Jj , n." 2 du même ouvrage, sur un fossile aussi trouvé dans les carrières des environs de Papenheim. Les mêmes carrières ont encore fourni les crustacés figurés pi. XV , n." i , 3 , 5 , que VV^alch rapporte au genre astacus à cause de leurs grosses pinces , et qui me paroissent trop frustes pour être placés dé- finitivement dans un genre quelconque; bien que le rappro- chement de Walch ne me paroisse pas tout-à-fail inadmissible. On a trouvé également dans le môme lieu un test sans pattes ni antennes , dont la courbure et la petitesse du corps le font ressembler aux crangons ; un crustacé de la taille de 1 écre- visse dont le corps, très-èndommagé, est muni d'un bras très- long , composé de pièces à peu près d'égale diamètre dans toute leur étendue , terminé par le doigt immobile d'une serre très-allongée, et d'après cela assez semblable au bras du palœmon carcinus de Fabricius, figuré dans l\ampbius(yimZ'o/«, tab. I, fig. B, ) ou celui de la Galathée sptnipcdc. Enfin, on a rencontré encore dans la même pierre, un dernier crustacé (Knorr. pi. 19, fig. 3), vu de profil, et dont le corps est ter- miné en avant par deux bras médiocrement longs , portant des pinces à doigts grêles et crochus, et dont le genre me paroit inconnu. On trouve dans le catalogue de Davila, l'indication de quelques autres crustacés macroures : ce sont des asïarolit/ies el des sqiiiHes pétrifiées pyi'iieuses à Angleterre ^ et d'autres de Diculouard, en France. J'ai vu, chez M, de Drée, de$ fragr mens de pareils crustacés , provenant des rochers <îcs Va- ches-Noires , et des étangs de ])ieu-la-Viiie, en Lorraine. 5i6 CRU On en trouve à Fougues , près Moulins, dans une pierre calcaire très-coquillière , etc. § 3. Crustacés Brancuiopodes. 27. LiMULE DE Walch, Limulus Walchii , Desm. Le même calcaire feuilleté , de Solnhofen , a présenté , aii milieu des nombreux crustacés fossiles dont il vient d'être fait men- tion, une empreinte, très-bien conservée, de la carapace d'un limule , qui a les plus grands rapports avec les espèces vivantes, mais qui en diffère cependant sensiblement, en ce que le rebord inférieur de la première pièce de la carapace , au lieu de former un angle aigu devant la bouche , y es* simplement arrondi, et en ce que les bords latéraux de la seconde pièce de cette même carapace ont' chacun cinq crandes pointes , entre lesquelles sont de petits aiguillons mobiles, tandis que ce nombre est plus considérable dans les espèces vivantes , et que le plus souvent les aiguillons mobiles sont plusgrandes que les pointes du lest.Les pattes et les pieds^ mâchoires n'ont point été conservés. VoyezKja.OYV, Momim. dit déluge, t. I., pi. XIV, fig. 2. C'est à cette division encore que l'on rapporte les entomo^ fô/iesdeLinnœus, elles iriiobiies ^ qui viennent d'être récem- ment l'objet d'un Mémoire de M. Brongniart. 28. Paradoxite de Linné, Brong. EntomoUthus para- doxus^ L. Ce fossile qui a reçu de Linnœusle nom dUEnlumo- lilhe, diffère assez de celui auquel l'a appliqué Blumenbach), pour former un genre particulier. 11 est déprimé : la partie intérieure de son corps forme une sorte de corselet demi- rond, et le restant est divisé en une vihglaine de segmens. Lin- nœus a cru lui voir deux antennes; mais il y a lieu de penser qu'il s'est trompé, et qu'il a pris des fissures de la gangue pour ces organes. On trouve cesentomolithes dans des roches am- phiboliques noires, presque feuilletées, et qu'on a quelquefois appelées ^chisies, ainsi que dans des roches calcaires qui, selon l'observation de M. de Buch, sont d'une formation antérieure à la syenite, ou diabase, si abondante, tant dans la Scanieque dans la Gothie orientale. Le plus souvent le corselet est séparé du corps, et il est rare de trouver le corps où l'on trouve le corselet. Assez ordinairement aussi les différens traits qui dessinent le corps de l'animal, sont en pyrite , ce qui forme , sur le fond noir de la pierre qui les présente , un dessin très-n^ et de couleur d'or : c'est du moins ce que j'ai observé dans la collection de M. de France. F. Paradoxite. 20. Ogygie deGuettard, Og)gia Guettardi, Brong. C'est le nom que donne M. Brongniart, dans son Mémoire , aux CRU 5i7 fossiles que Ton remarque dans les ardoises de l'Anjou. Ils ont la forme d'une ellipse allongée, terminée en pointes à pea près égales à ses deux extrémités. Ils sont excessivement aplatis; la tête et le corselet sont arrondis. On voit sur la partie antérieure du chaperon un sillon droit longitudinal moyen , et des sillons latéraux arqués bien constans. Les par- ties saillantes, qui semblent indiquer la place des yeux, sont situéessurlemilieudubouclier, et écartées l'une de l'autre :1e bouclier se prolonge de chaque côté en une pointe très-allon- gée, qui est tout-à-fait séparée du corps, et qui s'étend jusqu'à plus de la moitié de la longueur de l'animal. L'abdomen , ainsi que la queue, sont divisés en trois parties par deux sillons longitudinaux , et en beaucoup d'articulations trans- versales. Les articulations de l'abdomen sont au nombre de huit : on voit à leur surface de légères stries, analogues à celles que l'on remarque sur les écailles des oscabrions, mais à peine apparentes. La queue est disposée à peu près comme l'abdomen : on y compte environ dix anneaux , ou articulations; les parties latérales paroissent avoir été beau- coup moins écailleuses, moins sensiblement articulées, et par conséquent plus membraneuses que les parties latérales avoient au moins neuf pouces de largeur. 3o. Calymène deBlumenbach, ou fossile de Dudley, Caly- mena Blumenbachii , Brong. Le fossile appelé par Blumenbach Enlomolithus paradoxus , bien qu'il soit très-différent de celui de Linnœus, est le type de ce genre. Le corps est saillant, divisé en trois parties dans le sens de salongueur, avec une tête et deux yeux distincts, des joues peu reniiées, six tubercules sur le front, etc. Il se trouve à Dudley, en Angleterre, dans une pierre argileuse grise. V. Calymène. 3i. Calymène DE Tristan , Caly mena Trisùmi^ Jiroti^. U diffère du précédent en ce quil a les joues renflées, le front à trois plis , et la queue plus grande. Il est calcaire , et se trouve dans la Normandie et la Bretagne. 32. Calymène du Derbishire, Brong., Calymena Parkin- sonii. V. Calymène. 33. Calymène de Schloteim, Calymena Schloteimiania. V, rariicle Calymène. 34.. AsAPiiE deDebuch, Asnphus Deburhianus, Brong. est un fossile des psamites schistoïdcs micacés de Norwège. On. 5.8 C R V ji en connoît que la queue ou Tabdomen, qui est aplati, deiiii-oibiculaire, trilobé, cannelé transversalement et sans tubercules, ni épines. V. Asaphe. 35. Asaphe d'Haussmann, Jsapkus Haussmannii^'BroTïg.^ dont la queue est plus arrondie que celle de 1 Asaphe de L)e- buch, etmunie de petites pointes : il est calcaire. V. Asaphe. 36. Cypris fève, Cypris faba, Desm. M. de Drée a dé- couvert ce petit f rustacé brancbiopode dans un calcaire d'eau douce de la baline d'Allier , entre Vichy-les-Eains et Cusser, et je l'ai décrit et figuré dans le Bulletin de la Société phil., i8i3,pag. 258. 11 n'a pas plus d'un millimètre et demi de lon- gueur ; il est réniforme, c'est-à-dire que son bord antérieur présente un sinus ; sa figure, moins allongée que celle de la Cyp. deteda et de la C.fusdata de MuUer (En/ ont os/.), l'est da- vantage que celle des C. pubcia, monarha, kxvis , pilosa , vidua et candida dumême auteur. Son test n'offre point la gibbosité de la C. rrasiu, et se rapproche assez de ceux des C s/n'ga/a et ornala; cependant il est d'une plus grande dimension que celui de la première , et son sinus est moins prononcé ; il est aussi plus petit que celui de la dernière , et ce même sinus , au lieu d'être situé près du bout le plus mince, l'est vers le milieu du Lord antérieur, à distance à peu près égale des deux extré- inités de I4 coquille. Résumé. Jusqu'à ce jour on n'a bien constaté l'existence que de trente-six espèces de crustacés fossiles, ou du moins on n'a pu déterminer suffisamment que ce nombre, bien qu'il y en ait davantage. Sur ces trente-six espèces, vingt -une appartiennent à l'ordre des crustacés décapodes brachvures ; cinq à celui des déca- podes macroures, et dix à celui des branchiopodes. Les or- dres des crustacés isopodes, amphipodes et slomapodes , n'en ont pas présente. Ces fossiles ont été trouvés dans plusieurs terrains dif- férens : les plus anciennement enfouis sont antérieurs à la formation des roches cristallisées confondues long-lemps avec le granité (les diabases),el qui n'en diffèrent qu'en ce qu'elles ne contiennent pas de quarz; ce sont les asaphes, les para- doxites, et probablement les ogygies. Quelques-uns ont été trouvés dans des terrains calcaiics antérieurs à la craie ; ce sont les calymèncs, le crabe de Léach, l'atelécycle rugueux, etc. D'autres appartiennent à la formation même de la craie : ce sont les pagures de Maëstrichl;etd'aulres, àlaformation de calcaire à cérile : (le crabe de Dax, etlaleucosie de Prévost). Unegrande quantité se trouvenldansle dépôt decalcaire feuil- leté du Margraviat d'Anspach , dont la position géologique n'est pas encore bien déterminée ; ce sont principalement ; CRU 5,<, le limiile de Walcli, rÉryon de Cuvier , le palémon spini- pèdeetc, quelques-uns,dansle dépôt de calcaire, également sile et également anomal, jusqu'à ce jour, des environs de Vé- rone : les crabes , les langoustes, etc. ; un seul appartient au terrain d'eau douce du Bourbonnais, la {rypris Jh^e)\ enfin, un assez grand nombre aux terrains glaiseux des Indes orientales, sur lesquels nous n'avons aucun renseignement positif. Enfin , quant à leur mode de conservation , on remarque que la plupart onf perdu leurs pattes et leurs antennes ; que les uns sont totalement changés en pierre calcaire ; que d'autres n'offrent plus que des moule»inlérieurs; ou des em- preintes extérieures très-neltes; qu'il en est dont le test a pris une teinte brune d'écaillé ou noir foncé; que quelques-uns sont recouverts dune légère pellicule de sulfure de fer, etc (DEsai.) CRUSTACITES. V. Crustacés fossiles, (desm.) CRUSTA-OLLiVE. Rumphius représente sous ce nom, plusieurs plantes de l'Inde. Celle de la pi. 170, f. 2, vol. 5 de l'Herbierd'Amboinc, est \e pfraiiola veronicifoUa^ Relz., ou le ruellia aniipoda , Linn . La fig. 3 de la même planche est le gratiola liicida^ L.; et la fie. 4 Vuldenlandia rc/jens, Linn., qui constitue le genre dentdla de Forsler. Le genre niellia^ qui doit son nom de crustolle au ruellia anù'podaqui n'en fait.point partie, ne ren- ferme plus de plantes qui aient reçu ce nom. (ln-) CRUSTODERMES. Nom dune tribu de Poissons éta- blie parmi les Gnathodontes ou Poissons osseux, par Rlainville. Elle répond aux Bratschiostèges des autres naturalistes , et renfervne les poissons qui sont dépourvus d'écaillés, (b.) CRUSTOLLE, Ruel/m. Genre de plantes de la didj-na- niie angiospermie, et de la famille des Acaisthoïdes , dont le caractère est d'avoir : un calice divisé en cinq parties, muni souvent de deux bractées; une corolle infundibuliforme, à tube insensiblement dilaté, à limbe plane, à cinq lobes inégaux; quatre élamlnes rapprochées par paire , dont deux plus longues; un ovaire supérieur, arrondi, à style filiforme^ à stigmate bifide et aigu; la division inférieure recourbée en spirale; une capsule oblongue, amincie à ses deux extrémités, biloculaire, bivalve , s'ouvrant avec élasticité , et renfermant trois à cinq semences dans chaque loge. Les crustolles sont des sous-arbrisseaux , ou des herbes vivaces, dont les feuilles sont opposées , le plus souvent sim- ples, les fleurs axillaires ou terminales, et plus ou moins riombreuses. On en compte quarante-six espèces dont au- cune n'appartient à l'Europe. On en cultive quelques-unes «Lins les écoles de botanique ; mais comme leurs fleurs , 5.0 C R U quoique ordinairement belles, ne restent épanouies que la moitié d'une matinée , on ne les a pas introduites dans les jardins d'agrément. La CuRSTOLLE BLÈCHE a les feuilles orales , dentées , cou- vertes de poils, les épis ovales, les bractées intérieures gé- minées , et les fleurs ternées et stériles. On la trouve à la Ja- maïque. Jussieu a fait servir cette plante de type à un nou- veau genre qu il a appelé Blèche. La Crustolle bruyante aies feuilles pétiolées , ovales, très-entières, les pédoncules à trois fleurs , la tige droite. Elle se trouve dans la Carcfline , aux lieux humides et ombragés. Walter en a fait un genre particulier, appelé Patersonie et Hygrophylle. La Crustolle odorante a les feuillessessiles, oblongues , obtuses, dentées, les fleurs axillaires, solitaires et sessiles. Elle se trouve à Olaïïi. Ses fleurs répandent une odeur très-suave. La Crustolle clandestine a les feuilles pétiolées, oblon- gués, obtuses, la base plus étroite et un peu dentée, les pé- doncules à trois fleurs , et plus courts que les feuilles. Cette espèce vient des Barbades. Elle est cultivée dans les jardins , et tantôt est pourvue d'une grande corolle bleue , tantôt d'une si petite, quelle ne déborde pas le calice. La Crustolle tubéreuse vient de la Jamaïque , et a des racines fusiformes, semblables à celles de Wisphodèle. Ses ca- ractères sont: les feuilles ovales, cunéiformes, crénelées, les pédoncules à trois fleurs , et la tige simple. La Crustolle baumière est droite, glabre , a les feuilles pétiolées, lancéolées, dentelées, les fleurs verticillées et ses- siles. Elle est très-commune dans les rizières de l'Inde, et ré- pand une forle odeur de térébenthine. La Crustolle a grandes fleurs a servi de type au genre Cameline de Forskafc'l. Les plantes qu'on appelle corcis, plumer, ou faux ipéca- cuanha, à Saint-Domingue, et dont les racines servent à faire vomir, appartiennent à ce genre. La plus employée à cet ob- jet est la crustolle tubéreuse ^ qui vient d'être mentionnée, (b.) CRUTA. Nom portugais de I'Oblade, poisson du genre Spare. (desm.) CRUZÉIRO. Plante du Brésil, dont l'écorce, la racine et surtout le périsperme sont plus amers que le quinquina. On ignore à quel genre elle se rapporte, (b.) CRUZETA V. Cruzete. Ce genre, de Lœfllng, uni.au cumphorosma et au palychnemum de Linnœus , constitue le genre Selago d" Adanson. (b.) C R Y 5.1 CRUZITE, Cruzita. Plante à feuilles oppose'es, lancéo- lées , très-entières , à fleurs très-petites , portées sur des épis paniculés. Chacune de ces fleurs offre un calice persistant, divisé profondément en quatre parties , accompagnées de trois brac- tées; quatre étamines; un ovaire supérieur, ovale, obtus, à style bifide et à stigmates simples. Le fruit consiste en une semence couverte par le calice, dont les divisions deviennent conniventes. Cette plante croît naturellement en Amérique , et c'est par erreur que Linnœus lui avoit donné le nom spécifique àldspanique. (b,) CRYEROZES. Hermann de Strasbourg, dansson ouvrage intitulé Tabulœ affinilatum animalium , a proposé de substi- tuer ce nom à celui (ïamphibie ou de reptile. Il est grec et si- gnifie froid, dégoûtant et Imde. (desm.) CKYMOPmhE, £fj'mophi/us ,\ieïn.; pha/aropus, Lath.; tringa, Gm. Genre de Tordre des Echassiers, et de la fa- mille des PI^1N'AT1PÈDES. F. ces mots. Caractères: bec un peu trigone à la base, médiocre, sillonné en dessus, droit, à pointe dilatée, arrondie et fléchie ; narines lineair.es , situées dans une rainure ; quatre doigts, trois devant, grêles , tota- lement séparés et bordés d'une membrane découpée en for- me de lobe ; un derrière, ne portant à terre que sur Tongle; ongles courts, arqués et pointus; les première et deuxième rémiges les plus longues de toutes et presque égales, La seule espèce que renferme cegenre ne se plaîtguère que sur les mers glaciales du pôle arctique, d'où elle émigré à l'automne. Elle niche à terre sur les rivages ; sa ponte est de quatre à six œufs ; les petits quittent le nid dès leur naissance. Sa nourriture con- siste en vermisseaux, animalcules et insectes aquatiques. Nota: Les phalaropes de M. Cuvier sont mes crymophiles ., et ses lobipèdcs sont mes phalaropes. Le Crymophile roux , Crymophilus ru/us, Vieill. ; pha- laropus lobaius, Lath.; iriiiga lohata , Gm., pi. 3o8 des Oiseaux d'Edwards. Cette espèce se trouve quelquefois en France. Elle a la tête, le dessus du cou, le dos et les couvertures su- périeures de la queue, d'un bmn noirâtre , entouré d'un roux vif; les sourcils jaunâtres; les couvertures des ailes noirâtres et terminées de blanc; le croupion de cette couleur avec des taches noires; le devant du cou et toutes les parties posté- rieures roHssâtres; le bec jaunâtre à la base et brun vers la pointe ; l'iris d'un jaune rougeâtre ; les pieds d'un noir-vert; longueur , huit pouces et demi environ. Son plumage n'est pas le même pendant l'hiver; elle est alors cendrée sur la tête ^t sur la uucjuc ; dune nuaiicc qui lire au bleuâtre sur les 5o3 C V, Y bords des plumes du dos , du croupion, des scapulaires et des cotés de la poitrine , dont le fond est noirâtre; quelques scapulaires sont terminées de blanc; une bande de cette cou- leur traverse l'aile ; les pennes de la queue sont brunes et bordées de cendré; le front, les côtés du cou, le milieu de la poitrine et les parties inférieures sont d'un blanc pur; les pieds couleur de plomb : le bec est noirâtre. D'autres ont le Iront blanc ; le sommet de la tête avec des taches obscures et longitudinales; les plumes scapulaires bordées de jaune ; les couvertures des ailes et les pennes primaires noirâtres ; les premières bordées de blanc; les plumes de Ja poitrine et du ventre blanches et bordées de cendré. Tel est le phalarope à Jesions dentelés de Buffon. Le jeune , avant la mue , a , selon M.Themniinck , une tache noirâtre en forme de fera cheval, sur l'occiput; une bande de cette couleur à travers l'œil; les couvertures supérieures et les pennes latérales de la queue d'un brun cendré; les plumes du dos y. des scapulaires et les rectrices intermédiaires , avec une large bordure jaunâtre : le croupion blanc et varié de brun; les couvertures des ailes bordées et terminées de blanc jaunâtre ; toutes les parties in- férieures et le front , d'un blanc pur ; les pieds d'un jaune ver- dâtrc. YjL\{\w\e. phalarope à rou jaune {Phalaropus glacinlis,\j7<\\\.') que l'on trouve dans la mer Glaciale par le 6g?degré de lati- tude nord, a le devant du cou, le dos , les joues, le dessus de la tête et les pieds jaunâtres; les sourcils noirs; les cou- vertures, les pennes primaires des ailes et celles de la queue cendrées; celles-ci et les secondaires bordées de jaunâtre ; le bec noir; on voit ce aymophile en France, mais très-rare- ment. CRYOLITHE ou PIERRE DE GLACE. V. Alumine TLUATÉE ALKALINE. (LUC.) GRYPHIE , Crj'phia. Genre établi par R. Brown , dans la didynamie gynuiospermie et dans la famille des4abiées, pour placer deux plantes de la Nouvelle-Hollande. Ce genre présente pour caractères : un calice à deux lèvres entières, fermées, muni de- deux bractées; une corolle ;> l«îvre supérieure en casque très-court, et à lèvre inférieure divisée en trois parties, celle du milieu plus grande, (b.) CRYPHIOSPERiME, Cryphiospemium. Genre de plantes établi par Palisot-Beauvois , dans sa Flore dO^yareel de Benin^ et figiiré pi. 74 du mèuie ouvrage. 11 offre pour caractères : un réceptacle couvert de paillettes ; un calice commun de trois folioles ; une corolle très-petite en capuchon, avec un long onglet; un limbe, arrondi en dents très-petites; des se- mences légèrement triangulaires, enveloppées par deux pail- ifltcs, à aigrelt«,'ï memljraueuios, à cinq deuts. C R y 5.3 La seule espèce que renferme ce genre, le Cryphio- SPERME RAMPANT , cioit sur les bords des eaux en Afrique. Elle est employée comme vulnéraire par les nègres, (b.) CRYPSIDL, Cr)psis. Genre de plantes de la diandrie dyginie, et de la famille des graminées, dont les caractères sont : la balle calicinale de deux valves et unidore ; la balle florale également de deux valves oblongues , inégales , mu- tiques ; les fleurs disposées en épi court ou ramassé en tête , en partie caché dans Taisselle des fouilles supérieures, qui sont spathiformes. Ce genre contient deux espèces , la Crypside aigue et la Crypmde scBtENOïde, qui diffèrent extérieurement si peu, qu'elles ont été regardées connue des variétés par plusieurs botanistes ; mais leur analyse fait voir que la schœnoïde est presque toujours triandre, taudis que l'autre Test très-rare- menl. On a alternativement placé ces plantes dans les genres Flouve, Fléole, Agrostiue, Alpiste , et même Choin. On \(is. trouve dans les lieux humides de l'Europe méridionale. Voyez de plus aux mois A^'T1TRAGUES et Heleocloa. (b.) CKYPSIRNAA. Nom générique du Temia. V. ce mot. CRYPSTOSTOME. Synonyme de Moutabée. (b.) CRYPTANDRE, Qyptandra. Genre de plantes établi par Smith dans la pentandrie monogynie. Il offre pour carac- tères : un calice à cinq folioles ; une corolle tubulcuse, à cinq divisions , munie de cinq écailles en capuchon ; cinq étamines insérées sur la corolle , sous les écailles; un stigmate trifide; une tapsule supérieure , trivalve , triloculaire , contenant une seule semence comprimée. Ce genre , qui est peut-être de la famille des Rhododen- BuONS , ne.reuferme qu'un arbrisseau à feuilles fasciculées , comme certaines espèces de bruyères, et à fleurs velues, dis- p(»sées en tête. 11 se trouve à la Nouvelle-Hollande, (b.) CRYPTE , Cnptus. Nom donné , par M: Jurine , à un genre d'insectes de l'ordre des hyménoptères, qu'il a formé avec une division du genre tenihredo de Linnœus , et que j'a- vois déjà établi sous la dénomination d'HYLOTOME ( Voy. ce mot). Fabricius avoit déjà employé celle de crypius pour désigner un genre de la tribu des ichneumonides. V. l'article suivant, (l.) CRYPTE, Cryptiis.ISQVï donné par Fabricius à un genre d'insectes, de l'ordre des h\nnénoptéres , famille des pupi- vores , tribu des ichneumonides. Les caractères qu'il a donnés pour distinguer les divers geares établis par lui aux dépens de celui d'ichneumon, étant 52^ C R Y laux pour la plupart , nous ne pouvons reconnoître son genre crypte , que par approximation. 11 nous paroît , d'après la forme générale des espèces dont 11 le compose , qu'il a voulu séparer en un groupe particulier celles qui ont l'abdomen porté sur un filet très-distinct, ovale ou presque cylindrique, voûté en dessous , avec la tarière saillante et ordinairement courte ou peu allongée. Les uns ont l'écusson blanc , avec une bande de la même couleur sur les antennes ; tel est le Crypte armateur , Ciyptus ormaioniis. Il est noir , sans autre tache sur le corselet , que celle de l'écusson ; l'extrémité du métalhorax est biden- tée ; rabdo,men et les pieds sont fa^uves. On le trouve en France et en Allemagne. D'autres ont l'écusson blanc , mais sans bande de cette couleur aux antennes , comme le Crypte bordé , Crypius rnarginatorius. Son corps est noir , avec le devant de la tête et des taches sur le corselet , une bande sur les deux premiers anneaux de l'abdomen , et le bord postérieur des suivans , de couleur jaune. D'Europe. D'autres, sans avoir l'écusson blanc, ont, ainsi que les premiers, une bande blanche ou jaunâtre sur les antennes. Le Crypte dissipateur , Cryptiis profîigaior. Son corps est noir , avec l'abdomen , le pédicule excepté , et les pieds fauves. Fabricius y rapporte r«V///iew/no«,n.° 4-6, àe Geoffroy. IJne quatrième division comprend les espèces dont les an- tonnes sont entièrement noires, et dont l'écusson est de la couleur du corselet. Le Crypte piquant , Cryptus compunctor. Il est très-noir , avec la bouche et les pieds fauves ; la tarière est courte. Le Crypte a trois points, Cryptus tripunclorius. Son corps est très-noir , avec trois points blancs sur l'ab- domen. Fabricius place dans cette division son ichneumon irrnratnr ^ qui est pour moi du genre Sigalphe ( V. ce mot). Quelques autres espèces de cryptes me paroissent aussi devoir en être séparées, à r^fison de leurs mandibules entières ou à peine bidentées à leur pointe. V. Xoride. Les femelles de quelques petites espèces du même genre sont remarquables en ce qu'elles sont aptères , ou que leurs ailes sont très - petites. Tels sont les cryptes : Hemipière ^ ■vigile ^ Coureur ^ PuUcaire, etc. M. Gravenhorst vient de nous mieux faire connoître ces espèces par la publication du coujmencement de sa Monogra- phie des icJineumunides. Il en est d'autres d'une telle petitesse, qu'un œuf de lépi- doptère , le corps d'un puceron , servent de berceau et de nourriture à leurs larves : nous citerons le Crypte des œufs, C R Y 5=5 Cryptus wulorum , et le Crypte des pucerons , Ciyptus aphi- dum. Ces boules soyeuses et blanches , longues d'environ un pouce, que l'on rencontre souvent attachées aux tiges des herbes , sont un amas de petites coques filées par les larves d'un autre crypte {globatus)^ qui n'a qu'une ligne de long ; c'est Virhneumon à coton blanc de Geoffroy, l^es larves dune autre espèce , très-voisine , I'Ichneumon a coton jaune , Qyptus glomeraius^ se filent, les unes à côté des autres , des coques semblables, mais jaunes et sans enveloppe commune- Enfin, les larves du Crypte alvéolaire , Cryptus Abean'us, disposentles leurs en manière detablette, plate des deuxcôiés; et lorsque ces insectes en sont sortis , la réunion de coques présente, en miniature , l'aspect d'un rayon d'abeille, (l.) CRYPTIQUE, Crypticus. Genre d'insectes, de Tordre des coléoptères, section des hétéromères, famille des mêla- somes , que ] 3ii { Règne animal , par M. Cuvier, tom. 3 ) détaché du genre pedine^ et dont il formoit (^ Gencr. criist. et insert., tom. 2, pag. 164) la première division. Les insectes dont il se compose sont ailés ; leur labre est entièrement à découvert , transversal , et non reçu dans une échancrure àvi chaperon, comme l'est celui des pédines proprement dits. Ils diffèrent, en outre, de ceux-ci parles articles de leurs an- tennes, qui sont plus allongés; par leurs palpes maxillaires plus saillans et terminés plus distinctement en forme de hache, et par leurs jambes antérieures étroites. Ce genre a pour type le iénébrion noir lisse àe Geoffroy, ou le blaps glabra de Eabricius. Il est petit, ovale, noir, très- pointillé , avec les antennes et les tarses noirâtres ; l'écusson forme un triangle presque équilatéral. On le trouve à terre, dans les lieux secs et sablonneux. J'en connois quelques autres espèces,venantles unes d'Es- pagne, et les autres du Cap de Bonne-Espérance, mais qui sont inédites, (l.) CRYPTOBRANCHES. Ordre de poissons proposé par Duméril, pour placer deux genres qui n'entrent dans aucune famille. Ses caractères sont : poissons osseux à branchies sans opercules, mais à membranes. Les deux genres précités sont : Styléphore et Mormyre. (b.) CRYPTOCARIE, Criptocaria. Genre de plantes de la dodécandrie monogynie et de la famille des Lauriers, qui a été établi par R. Brown, pour placer trois arbris- seaux de la Nouvelle-Hollande. Le caractère essentiel de ce genre est : calicer à six décou- pures égales et caduques; douze étamines, disposées sur deux rangs, dont six stériles opposées aux divisions; six glandes 5.6 C R Y allemes avec les filamens intérieurs; le péricarpe renfermé dans le calice , qui s'est agrandi; etc. (b.) CRYPTOCEPHALUS. C'est ainsi qu'on nomme les Gribouris en latin, (desm.) CRYPTOCÈRE, Qypiocenis, Lat. , Fab. Genre d'in- sectes de l'ordre des hyménoptères , section des porle- aiguillons, famille des hétérogynes, tribu des formicaires, et qui offre les caractères suivans : des individus neutres, aptères , pourvus d'un aiguillon ; pédicule de l'abdomen formé de deux nœuds ; tête grande , aplatie, avec une rainure de chaque côté pour loger une partie des antennes, dans tous les individus. Ce dernier caractère suffit seul pour distinguer ces hymé- noptères de tous les autres du même ordre. Ils ont les an- tennes coudées et plus grosses vers le bout ; les mandibules triangulaires et dentées; les palpes maxillaires courts, fili- formes et de cinq articles; la tête grande, aplatie, pres- que carrée; les deux premiers anneaux de l'abdomen petits, noueux, le troisième fort grand et renfermant les suivans. Les ailes supérieures ont une cellule radiale grande et ap- pendicée ; et deux cellules cubitales, dont la seconde atteint le bout de l'aile. Nous ne connoissons pas encore les habitudes particulières de ces insectes , qui sont propres à l'Amérique'méridionale. J'avois désigné ce genre dans le troisième volume de mon Histoi^'e générale des Insectes, sous le nom de céphalote ^ que j'ai ensuite changé en celui de cryptoccre. Il compose, dans mon Histoire des Fourmis, la neuvième famille, celle des chaperonnées ^ et se rapporte , d'après la disposition desnervures des ailes, au genre manique de JVÎ. Jurine. Fabricius en mentionne cinq espèces, dont la plus connue est la suivante : CrYPTOCÈRE TRÈS-^OIRE, /J;rm/r« airata hinxi. ^ fon?iira quadn'dctts, Deg. , Lalli. Hist. nul. des foiumis, pag. 272, pi. 12, fig. 74- A. B. Longue de six lignes, , très-noire ; deux épines à chaque angle postérieure de la tête , quatre au corselet, et deux tubercules au milieu du bord antérieur; une épine bifide sous le second nœud du pédicule de l'abdo- men ; la femelle est un peu plus grande que le mâle et ses ailes sont d'un jaunâtre enfun)é. (^L.) CRYPTODIBRANCHES. Ordre de mollusques établi par M. Blainville, et correspondant aux céphalopodes de MM. CuvieretdeLamarck.il est caractérisé par des branchies pai- res, symétriques et cachées dans une large excavation entre le corps proprement dit, et la peau ou le manteau qui esl C R Y 5.7 onlu remenlouvertlntérieureinent, pourpermettre au (luidâ aiublant de parvenir jusqu'à Torgaiic respiratoire, (desm.) CRYPTOGAMIE. Linna;usappellc ainsi la dernière classe de son Sysiènie de Boiunicfue ^ celle qui renferme les plantes dont les organes de la iVuclification sont d'une difficile ob- servation. K. au mol JjOTA>ique. Jussieu a établi cinq fanilUes aux dépens de cette classe, savoir: les Champignons, les Algues, les Hépatiques, les Mousses et les Fougères, qui ne sont autres que les divi- sions déjà faites par LinuieuS, à rexceptloa des hépatiques y qui , chez ce botaniste , font partie des algues. Aujourd hui on connoît mieux que du temps de Linnaeus la fructification des plantes cryyjtogaines ; mais cependant ou n'est pas encore coînplélemenl d'accord sur le mode de celle des mousses., et encore moins de celle des algues. Quant à la fructification des champignons , qui , dans Lin- iiœus terminent la série des végétaux , et qui l'ouvrent dans la méthode de Jussieu, il paroit qu'on ne peut plus se r.e- fuser à reconnoître qu'elle est fort différente de celle des au- tres plantes; qu'il n'y a pas d'organes sexuels ni de véritables graines, mais des tubercules ou des bourgeons séminiformes infiniment petits , qui se développent parsimph; extension de substance, comme dans la classe des po/ypes. V. au mot Cham- pignon et au mot Polype, (b.) CPiYPTOLEPIS. Arbrisseau des Indes orientales , sar- nicnteu'i, à feuilles opposées et à Heurs en bouquets Inler- pétiolaires et très-court.. Chaque fleur est composée : d'une corolle en forme d'entonnoir à cinq divisions alternes, avec cinq écailles obtuses enfermées dans le tube dont la gorge est nue; de cinq étamines Insérées à la base du tube et à anthè- res en forme de fer de flèche; de deux ovaires à stigmate scs- sile , dilaté et muni de cinq écailles hypogynes.Le fruit n'est pas connu. Ce genre, établi par M. Robert. Brown , estvoisin des apocyns ; il appartient à la famille ainsi nommée par le même auteur, qui n'est qu'un démembrement de la famille des apncynées de Jussieu. (uN.) CRYP TON IX. Nom d'un genre des gallinacés de M.Thcm- ininck, lequel correspond à celui que j'appelle l\oui,ouL. (v.) CRYPTOPHAGE, Cryptophagus. Nomdoimé par Pav- kul , d après Herbst , à un nouveau genre d'insectes de l'or- dre des Coléoptères , dans lequel il fait entrer les myceiuphi- gus punctalus ei hifasriutus de \ Entomuiogip. sysiemaiîra de Fa- bricius. Ce dernier auteur, dans ?.on Systemn eleulheratonim , réunira ces deux espèces à celles dont il compose son genre ips, geure dont il a retiré les ips Jasciata., nigripenw's ., nifipes, pour former du premier le genre Ekgis, et des denx 5.8 C R Y tlerniers le genre Triplax. V. ces artitles et celui d'Ips. (o. L.) CRYPTOPHTALME , Cryptophtalmus. Genre de crus- tacés établi par M. Rafinesque , et qui ne contient qu'une espèce la Cryptophtalme rouge, originaire des mers de Sicile. Ses caractères sont: antennes intérieures à trois filets ; écailles épineuses; yeux cachés sous un prolongement du corselet; la première paire de jambes simplement chélifor- me , la seconde pinciforme. (L.) CRYPTOPODES, Qyptopoda , Lath; Crustacés formant dans l'ordre des décapodes, famille des brachyures , une sec- lion particulière , et qui a pour caractères: angles postérieurs du test dilatés, en voûte et recouvrant les quatre dernières paires de pieds , dans leur construction. Cette section est composée des genres : CalaPPE , ^Ethra. V. le premier de ces articles, (l.) CRYPTOSPERME , Ciyptospermum. Plante de la Nou- velle-Hollande , à fleurs agrégées, qui forme un genre dans la tétrandrie monogynie. Il offre pour caractères : un calice commun de six folioles inégales; un réceptacle commun globuleux, et couvert de pail- lettes ; un calice propre à trois divisions ; une corolle à quatre divisions ; une capsule à une loge s'ouvrant longitudinalem.ent. Ce genre se rapproche beaucoup de TOpergulaire. (b.) CRYPTOSTYLE, Cr^ptustylis. Genre établi par Rob. Brown pour placer trois plantes de la Nouvelle-Hollande , dont une avoit été réunie aux jNIalaxis par Labillardière. Ce genre , selon lui , devra avoir pour caractères une co roUc de six pétales, dont cinq linéaires étalés, l'inférieur entier, élargi, concave à sa base, et renfermant les organes sexuels -en uue colonne très-courte ; une anthère parallèle au stigmate, (b.) CRYPTURA, CRYPTURUS. Noms génériques desTi- KAMOUS, et Crypturi celui de la vingt-troisième famille du proâromus d Illiger.(v.) CRYSOMITÈRES. Nom grec du Chardo>neret. (s.) CRYSTAL. V. Cristal, (pat.) CRYSTALLINE. C'est le Mesembryanthemum rm/«/- linum , Linn. V. FlCOïjDE. (ln.) CRYSTANE, de Dioscoride. Synonyme de Chelidonil m. CRYT ALTON; Dioscoride. L'un des noms donnés par ce botaniste à un, plantain ( planiagopsylium , L.)- (lîs.) CRYTOPS , Co'/op. Genre d'insectes des l'ordre des my- riapodes, de la famille des chélopodes, établi par M. Léach, Ç T E ,, 5^9 dans sa distribution des genres de l'ordre des aptères de Linnœus. Il divise le genre srolopendra àa dernier en trois fa- milles : les cermatides, V. Sci'TiGÈRE ; les scolopendrides , dont lès anneaux du corps n'ont qu une paire de pieds, et dont la dernière est très-sensiblement plus longue que les autres; l'a troisième famille est celle des géophilldes , qui ne diffère de la précédente qu'en ce que la longueur des deux pieds postérieurs n'excède pas celle des autres. La seconde famille est composée des genres Lithobre , Scoloçendre et Cry- Tops. Le premier est distingué par l'inégalité des segmens du corps et le nombre des pieds qui est de trente , au lieu de qua- rante-deux ; les scolopendres ont les yeux distincts , quatre de chaque côté, et des dentelures au bord supérieur de la fausse lèvre inférieure ; elle n'en offre point dans les crytops , che% lesquels, en outre, les organes de la vision sont oblité- rés ou peu distincts. M. Léachne cite qu'une espèce de crytops, et qu'il appelle horiensis. Elle est d'un fauve testacé, avec le dos plus foncé ; les antennes et les pieds garnis de poils. On la trouve dans les jardins du Devonshire. (l.) CSBA-IRE. Nom hongrois d'un Boucage {Pimpinel/a saxifraga , Linn. ). (ln.) CSEN(iO-IRAG. En hongrois, c'est le Millepertuis ( Hypericum perforaium^ Linn. ). (LTH.) CSIKORGO-LU. Nom donné , en Hongrie , à la Gra- TIOLE {Graiiola officinalis ^ Linn.). (LN'.) CSOMBOR. Nom du Pouliot (M<'n/^^fe5rônï, Linn.) en Hongrie. (LN.) CSOMORICA. Nom hongrois de la Renoncule scélé- rate (^Rununculus sreleratus ,, Linn.). (LN.) CTEISION, Cteisîum. Nom donné par Michaux , Flore de V Amérique septentrionale , au genre de fougère appelé Ra- MONDIE par Mirbel, et Hydrolgosse par Willdenow. (b.) CTÈNE, Ctenus. Genre d'arachnides, de la famille dea aranéides , établi par M. Walckenaer , et que je place dans la division des latérigrades , près du genre Thomise ; ses yeux sont inégaux entre eux , occupent le devant et l^s côtés du corselet , et sont rangés sur trois lignes , 2 , 4- 1 2 ; ib forment , par leur réunion , une sorte de triangle curviligne, dont la pointe est antérieure et tronquée. La lèvre est car- rée , plus haute que large , rétrécie à sa base ; les mâchoires sont droites, élevées, longitudinales, coupées obliquement, et légèrement échancrées à leur côté interne. Les pieds sont allongés, étendus sur les côtés, et ils ont les cuisses renflées ; la première paire est plus longue que la seconde , et celle-ci surpasse la troisième- YIII. 34 53o C T Ë M. Walckeiiaer a fondé ce genre sur une aranéide asseâ grosse , de Cayenne , mais en partie mutilée. D'après un dessin de feu Oudinol , peintre du Muséum d'Histoire na- turelle de Paris , les environs de Paris nous en offrirolent une espèce. Albin en représente une autre, pU 34, fig. i6;j. (L.) CTENODE , Qenodes. Genre d'insectes coléoptères , établi par M. Olivier , et auquel il donne pour caractères : quatre articles à tous les tarses , dont le pénultième bilo- bé ; antennes ipsérées au devant des yeux , pectinées , plus longues que le corselet ; labre coriace , un peu échancré ; mandibules cornées , comprimées , arquées , sans dente- lures ; mâchoires bifides , ciliées ; division extérieure plus orande , l'interne aiguë ; lèvre inférieure bifide , divisions égales , écartées et arrondies ; quatre palpes filiformes ^ courts, terminés par un article ovale-allongé. M. Olivier , qui n'a décrit qu'une seule espèce de ce genre, le place près de celui des hlspes. Mais d'après la forme g« nérale des organes de la manducatlon , et quelques autres rapports , il nous paroît appartenir à la famille des longi- cornes, et faire le passage des priones aux capricornes , ou au:< lamies.M.Mac Leay, secrétaire de la Société Llnnéenne de Londres , m'a envoyé un insecte du Brésil très-analogue aa précédent, et qui est évidemment de cette famille. Ctenode dix taches , Cienodes decemmaculatus , Oliv. , C)kopt. , t. 6, n." 95 bis^ pi. I, fig. I ; d'un rouge brun ; corselet tubercule; élytres noires, avec dix taches rouges. De l'Amérique méridionale, (l.). CTÉINOPHOKE , Clemphora , Meig. , Fab. Genre d'in- sectes , de l'ordre des diptères , famille des némocères., tribu des tipulaires , et distingué des autres genres qu'elle comprend, parées caractères : point d'yeux lisses ; palpes allongés , couibés , de cinq articles , dont le dernier noueux ou paroissant divise en plusieurs petits articles-, ailes réticu- lées , écartées; antennes filiformes, en peigne dans les mâles , en scie dans les femelles. Parmi les divers genres qu'on a établis aux dépens de ce- lui de ^ipule de Llnnœus , celui-ci est un des plus remar- quables, il est composé des plus grandes espèces , et dont le corps est varié de noir et de jaune. On les trouve sur les troncs d'arbres ; et c'est dans le terreau formé par la décom- position de leurs parties intérieures , que ces insectes ont vécu dans leurs premiers états. Leurs larves sont allongées j cylindriques , et semblables à des chenilles ; leur corps est composé de douze anneaux , et d'une tête écailleuse , offrant deux petites antennes , deux crochets et quelque» auirep or- C U B 53, ganes ; leurs stigmates les plus apparens sont au nombre de deux, situés sur le dernier anneau, avec des petits tenta- cules disposés en rayon , tout autour de leur ouverture. Leurs nymphes sont nues , cylindriques , allongées , ont , sur le corselet , deux petits tubes , en forme de cornes , pour la respiration , et de petites épines aux bords des anneaux de l'abdomen. J'avois d'abord distingué ce genre sous le nom de T v- NIPTÈRE. Ses espèces principales et indigènes sont : i.» 1,-» CtÉNOPHORE noircie , Ctenophora airata , Meig. ; Tipulr. ichneumonea , Deg. , Insert. , tom. 6 , pi. ig , fig. 2 , 3 ; corp:> très-noir, avec le jjremier segment de l'abdomen et ks pieds fauves ; un point noir aux ailes. La femelle est longue d'environ un pouce. 2.9 La Cténophore a deux tachés , Ctenophora himar.ulata , Meig. , Fab. Son corps est noir, avec les côtés de l'abdomen et les pieds jaunes; ses ailes ont deux taches bmnes. 3." La Cténophore pectikicghne, Qe- iiophoni pectinicomis ., Meig.; Schseff. , Icon. inseri. ., tab. 106 , fig. 5 , 6. D'un jaune aurore ; tète et dessus du 'corselet noirs ; des taches de la même couleur sur le ventre ; un point bi'ùn sur les ailes. Degeer en a donné Thistoire. La Tipule pariée de -brun , de jaune et de noir , représentée par Geoffroy , Insect. , tom. 2 , pi. 19 , fig. i , est très-voisine de cette espèce , si ce n'est pas la même. 4-° La Ctéîn'opiiore BLONDINE , CAenophora jla^eolata , Meig. , Dipt. , part, i , tab. 4- 1 fig- 18.; Réaum. , Insect. tom. 5 ,.tab. 1 , fig. ^l^, — 16. Son abdomen est noir , avec des anneaux jaunes ; les ailes ont une tâche noirâtre. Le mâle est représenté dans cet ouvrage, pi. R. 10, 8, Ti- pule peciinicorne. (l,.) CTESIOÎS , Ctesion. Genre de plantes qui ne diffère pas de celui appelé Odontoptère. (b.) CUABEBAS. V. Cabebas et Cubèbes. (ln.) CUACH-PHADRUIC.îSom du Plantain, Plantagoma- jor., Linn. ^ dans plusieurs contrées d'Angleterre, (ln.) CUADERYIZ. Nom espagnol de la Caille, (v.) CUAJA-LECHE. Nom espagnol du Gaillet, Gaîium verum , L. (ln.) CUANDOU. V. CoENDOu. (d^m.) CUANDU. V. CoENDOu. (desm.) CUATL V. Coati, (desm.) CUBÈBES. Graines qui viennent de Java , et qui jouissent d'une grande réputation dans llnde. Elles corrigent la mau- vaise odeur de la bouche , excitept l'appétit , et provoquent AUX plaisirs de 1 amour, etc. Ce sont celles du poivre cubèbe , 532 eue. dont les caractères sont: feuilles ovales, otlongues, veinées ^ aiguës ; les épis solitaires , pédoncules , opposés aux feuil- les, et les fruits pédicellés. V. au mot Poivre. Ce sont aussi celles du laurier cubèbe de Loureiro , que Jussieu vient de réunir aux Litsées. (b.) CUBÉE. Synonyme de Tachygale. (b.) CUBIANE. Nom piémontais de I'Hirondelle de feisjê- TRE. (v.) CUBIANË D'TERA. Nom du Motteux , à Turin, (v.) CUBICITE ou CUBIZITE. V. Analcime. (luc.) CUBLA. V. le genre Pie-griècue. (v.) CUBOSPERME, Cubospermum. Genre déplantes établi par Loureiro , dans sa Flore de la Cuchinchine , mais qui ne pa- roît pas différer, par des caractères suffisamment importans , de celui des JussiES. (b.) eue. Un des noms du Coucou , dans le Piémont, (v.) CUCAMELE, Nom vulgaire de 1' Agaric élevé, qui se mange dans beaucoup de lieux, (b.) eue AN RAU. Nom cochlnchinois d'une espèce an- nuelle de Verbesine , solon Loureiro ( Verb. spîcata ) , cul- tivée aussi en Chine , et que l'on y mange en salade, (ln.) CUeCO. Nom italien du Coucou, (v.) eu CHAOe et BAN-HA. Noms que les Cochinchinois donnent Aufuànhia des Chinois , c'est-à-dire, à Vartim dru- fontium , L. (F. Gouet) , plante médicinale très -en usage dans l'Asie orientale contre les fièvres pituiteuses. On l'em- ploie en mixtion avec du gingembre, (ln.) eUCHARA-DE-PASTOR. Nom espagnol de la Cen- taurée conifÈre , Centaurea conifera , L. V. Leuzé. (ln.) eUCHORA DE AGUA. C'est ainsi que les Portugais du Brésil nomment le CaBiai. V. ce mot. (s.) eUCL Nom arabe du Doume. (b.) CUCIFÈRE. Synonyme de DouME. (b.) CUCIOPHERA , CuciFERA. Dans les anciens ouvrages de botanique, on trouve figurés sous ces noms les fruits du pal- mier de la Thébaïde , hyphœne cuciphera. V. DouME. (ln.) eUCKEEL. V. CouKEEL. (s.) eUCKER. Nom allemand du Coucou, (v.) eUCKOW. Nom anglais du Coucou, (v.) eUCKOW-FLOWER. Nom donné, en Angleterre, à deux plantes : Tune est le Cresson des prés {Cardamîne pra- iemis , L.) ; l'autre est un Lychnide {Lichnis flos-cuculi). (ln.) eUCKO W-PINT. Nom anglais du GouEï commun , i4rum maculaiiim , L. (ln.) eue 533 CUCLILLO. Nom espagnol du Coucqu. (v.) eue O. Nom que l'on donne sur quelques côtes d'Espagne, à des coquilles du genre Patelle , Fateîla. (desm.) CUCORITKA. Nom donné, en Bohème, au Myrtille , Vaccinium myrtUlus,^ Linn. (lN.) CUC-TANG-O. Nom que l'on donne ^ en Cochinchine, selon Loureiro , à une plante odorante et potagère , qu'il appelé buphthalmum oleraceum^ mais qui ne paroît pas être un BuPHTHALME ; elle est aussi cultivée en Chine, (ln.) CUCTREMILE-PILLU. Suivant Scheuchzer, c'est le nom malaba,re d'une graminée à fleurs en panicule spici- forme, qui est sans doute une espèce d'AcROSTis ou de Pha- LARIS. (LN.) CUCUBALE, Cucubalus. Genre de plantes de la décan- drie trigynie , et de la famille des èaryophyllées , dont les ca- ractères sont : un calice monophylle , tubuleux , enflé , per- sistant , à cinq dents ; cinq pétales à onglets étroits , à lames- ouvertes et souvent bifides ; dix étamines , dont cinq ont leurs filamens attachés aux onglets des pétales , et cinq dans les in- tervalles ; un ovaire supérieur, arrondi ou oblong, surmonté de trois styles de la longueur des étamines , à stigmates pu— besccns , souvent courbés ; une capsule arrondie ou ovale , conique , triloculaire , qui s'ouvre à son sommet par cinq valves ou dents courtes. Chaque loge contient des semences nombreuses et oblongues. Ce genre ne diffère des Silènes que par l'absence des écailles qui se trouvent à l'orifice de la fleur dans ces der- niers. Ce caractère est très-peu prononcé ; aussi Decan- doUe n'y a-t-il conservé que la première , dont d'autres botanistes ont fait un genre sous les noms de Lychanthe et Scribée, Quoiqu'il en soit, on compte une trentaine d'espèces de eu- Gubales. Ce sont des herbes, la plupart vivaces et européennes, dont les feuilles sont simples, opposées et connées ; les fleurs ordinairement terminales et disposées en épis paniculés. Les plus communes sont : La Cucubale baccifère a ses calices campanules, ses pé- tales écartés , son péricarpe bacciforme et ses rameaux per- pendiculaires à la tige. Willdenow en fait un siléné. Cette plante se trouve en France dans les bois taillis, les haies, les vignes , etc. Elle est foqt remarquable par ses fruits, y La Cucubale behen a les fleurs réunies en paniculés pen- dantes ; le calice renflé, glabre , réticulé de veines, et les feuilles lancéolées. Elle se trouve partout , le long des che- mins, dans les lieux incultes , les prés secs. Ses feuilles sfr mangent en salade dans quelques cantons. 534 ^^ ï^ G La CucuBALE MARITIME , qui ne paroît qu'une variété de la précédente , mais qui est cependant constamment velue dans ses tiges et ses feuilles. La CucuBALE DES Alpes , à laquelle l'observation précé-î dente s'applique encore , mais dont les fleurs sont gran- des , solitaires , et les feuilles glauques. La CucuBALE PARViFLORE , Curubcilus oiites ^ Linn. , a ses fleurs dioïques , ses pétales linéaires et entiers. Elle se trouve dans les lieux arides et sablonneux , et est plus visqueuse que les autres. On l'observe à fleurs bermaphrodites. (b.) CucuBALUs , Mauf^a! se blessure , en grec ; ainsi nommé, dit Yentenat , parce que cette plante des anciens (Pline) çtoit employée contre la morsure des serpens. Il est impos- sible de dire quelle est cette plante. C'est, suivanlDaléchamp , Dillen , Ray, la curuhale baccifère , qui est une espèce du genre curuhalus de Tournefort , adopté par Linnœus qui en a modifié les caractères , et auquel il a rapporté une partie àeslychnîs de Tournefort. Ce genre de Linn?eus , qui est ce- lui décrit dans ce Dictionnaire , a-tété divisé depuis , ou a subi de grands changemens. Ainsi la cucubale baccifère est le Lychnanthos de (xmelin ; la C iW/enestleBEHENde Mœnch. D'autres espèces forment le viscagode ce même auteur, qui ne laisse dans le genre curubalus que la C. baccifère. Au reste , beaucoup d'espèces de ce genre se trouvent placés tantô parmi les lychnis, tantôt parmi les silènes, (ln.) CUCUHUAGUAHUITL. Nom mexicaiu du Cacaoyer (LN.) CUCUJE, Cucujus^ Fab. Genre d'insectes, de l'ordre êi^s coléoptères, section des tétramères, famille des platy- somes. Ils se distinguent àcs parandres , par leur labre avancé entre les mandibules ; leur languette bifide ; leur corps très- aplati, et leurs tarses beaucoup plus courts; et des uléioles^ ou des brontes de Fabricius, dont ils sont encore plus voi- sins, à raison de leurs antennes courtes et presque en forme de chapelet. Les cucujes ne doivent pas être confondus avec les insec- tes du même ordre, que Geoffroy avoit désignés en latin , de la même manière , les richards ou buprestes de Linneeus ; ceux- ci sont de la seciion despentamères. Les premiers ont le corps oblong,de la môme largeur partout, très-plat; les antennes de la même grosseur, composées de onze articles courts, presque en forme de toupie ; le labre extérieur arrondi ; les mandibules fortes, saillantes, dentées; les mâchoires et la languette bifides ; les palpas courts , presque filiformes ; la eue 535 tête triangulaire ou en cœur, et dont les yeux sont ronds; le corselet presque carré ou en forme de cône tronqué, et ordinairement sillonné; les pieds courts, avec les cuisses presque en massue, et tous lus articles des tarses entiers. Ces insectes se trouvent sous les écorces des arbres ; on n'a encore découvert en France que les plus petites espèces: les autres nous viennent du nord de l'Eyrope et de l'Amé- , rique septentrionale. CucujE BÉPRIMÉ, Cucujus (îepressus^ Fab., Oliv., Col.^t. 4,. ti." 74 his ^ pi. I ^ifig- 2 ; dessus du corps rouge; son dessous, les antennes, la bouche et les pieds noirs; corselet sillonné, crénelé sur les bords. En Allemagne et en Suède , mais où il est rare. On trouve dans l'Amérique septentrionale une espèce irès-voisine de la précédente, le Cucujï; clavipède, Oliv., ihid.^ pi. 1 ^ Jig. i; celle-ci est presque entièrement rouge. Voyez sa figure, pi. B. 27. i4-; Ciiciijus nifipes. CucuJE BIMACULÉ, Cuciijus hîmaçulatus ., Oliv., ibid.., pi. i, fig. 4; Cucujiis monilis ., Fab.; testacé ; ély très noires, striées, avec une tache testacée, oblongue. Aux environs de Paris et en Allemagne. CuCUJE NOIRATRE, Cuaijiis pireiis, Oliv., ibid.., pi. ï.,Jig. S, D'un brun noir sans taches ; corselet lisse ; élytres striées. Aux environs de Paris, (l.) CUCUJIPES, Curujipes, Lat. Famille d'insectes coléop- tères, composant aujourd'hui, avec le genre ^a marrnelos., Linn., qui est le rydonia exotica de J. Bauhin. V. Covalam. (li*.) CUCXJRI. C'est le Squale pantouflier. (b.) CUCUZZA. Nom des Courges en Italie, (o.) CUDA-MULLA (Rhced., Mo/., W.6, iah. 5i ). J. Bur. mann rapporte cette plante aux Jasmins. Il en fait men- tion dans sa Flore de Ceylan , p. 128. (lis.) CUDON. Nom bas-breton du Pigeon ramier, (y.) CUDRANUS. Puunphius donne ce nom à plusieurs ar- bres ou arbrisseaux de l'Inde, dont un, figuré vol. 5, tab. i5^ est le trophis spinosa de Roxourg, et un second (t. 16) est regardé par Loureiro comme très-voisin de son nwrella , ar^ bre que Poiret {Encycl. bot. , suppl.) rapporte au genre asca- nna de Forster. (lt«.) CUDU Px\RlTI. C'est, au Malabar, le Cotonnier ar- borescent, (b.) CUDWEED ou EVERLASTING. Noms anglais des Gnaphales, Gnaphalium. (LN.) CUEILLERON ou CUILLERON. V. Aileron, (l.) CUEILLIER. Nom donné , par Belon , à la SpatulEv V. ce mot. (s) G U l 539 CUELLAIRE, Cuellaria. Genro de plantes do la dé- candrie monogynie, dont les caractères sont : un calice per- sistant, divisé en cinq parties ovales et concaves; une co- rpUe de cinq pétales ovales, concaves , égaux , connivens ; dix étamines élargies à leur base, attachées à l'onglet des pétales; un ovaire supérieur, trigone , à style court et à stigmate trilobé ; une capsule aplatie, oblusément trigone, à trois loges, à trois valves, renfermant un grand nombre de semences membraneuses en leurs bords, et attachées à un réceptacle central. Ce genre comprend trois arbres du Pérou. Il se rap- proche beaucoup des Cléthras. (b.) CUENTAS. Clusius rapporte que les Espagnols don- noient , de son temps , ce nom aux fruits du Balisier , canna indlca, qui, avec les jeunes fruits de Foranger, servoient à faire des chapelets, (ln.) CU-EO-RAI. La Commeline tubéreuse porte ce nom en Cochinchine. Sa racine donne naissance à une grande quantité de tubercules cylindriques que l'on mange. — Le Cu-EO-CHUM est le nom d'une autre espèce du même genre {rommelina médira^ Lour. ), dont les racines offrent des tu- bérosités fasciculées , très-employées en Chine et en Cochin- chine , comme réfrigérantes, adoucissantes et bonnes dans la pulmonie, les rnaladies du foie, la toux, l'asthme, la stran- gurie, etc. (ln.) CUEPI, Gmel., Syst. V. Couepi. (ln.) CUERVO CALVO. Nom espagnol du Cormoran, (v.) CUETLACHTLI de Fernandez. Il est rapporté, par les auteurs n[iéthodistes, à l'espèce du loup du Mexique. V. jChien. (desm.) CU(iELI\IER. V. CujELiER. (s.) CUGNIADA. Nom espagnol de 1' Alouette, (v.) CUCUACU APARA, CUGUACU-ETE. Noms d'une pspèce de Cerf du Mexique , rapportés par Marcgrave et Pison. (desm.) CUGUACUARA de Pison. V. Cuguacuarana. (desm.) CUGUACUARANA de Marcgrave. C'est, selon cet au- teur , le nom mexicain du Grand Chat, qui a reçu, par abréviation, celui de Couguar. (desm.) CUGUACU-ÉÏÉ. V. Cur.uAcu apara. (s.) CUI. Nom d'un Coucou de Madagascar, (v.) CUICBEAM. Nom du Genévrier commun {Juw'perus communis, Linn.), dans le comté d'Anglesey en Angleterre. (ln.) 54o C U I CUîETE. C'est le Calebassier d^Amérique. (b.) CUIL. Oiseau du Malabar, que Buffon a classé dans le genre Coucou, (v.) CUILLER. Dans Belon, c'est la Spatule; dans Brisson, le Savacou. (v.) CUILLER A POT (La). Coquille du genre Cérite, qui vient des Indes, et qui a été figurée par Favanne , pi. ^o,. fig.A. I. Plusieurs autres espèces portent aussi ce même nom , avec des adjectifs différens. (b.) CUILLER DES ARBRES. Agaric qui diffère fort pea àe V agaricus dim/diatus de Sch.ieffer, s'il n'est de la même es- pèce. Paulct l'a figuré pi. 22 de son Traité des Champignons. Foy. Coquille du chêne, (b.) CUIR. On donne ce nom à la peau des animaux, apprêté^ et tannée. C'est un tissu de fibres entrelacées ou feutrées en tous sens, qui sont fort extensibles; il faut le distinguer de l'épiderme , qui n'en est que la coucbe superficielle. Le Cuir ou le Derme {Derma signifie peau en grec) , peut se dissoudre dans l'eau bouillante, et former une colle gélatineuse, ou de la colle forte ; mais on le prépare plus communément dans. la tannerie et la corroierie , pour en fabriquer des chaussures, des harnois^ etc. he cuir de cheval est estimé pour des tiges de bottes; celui de vache est fort bon pour les souliers : lem- peigne se fait en cuir de veau y etc. Le cuir est toujours plus épais sur le dos des animaux. Consultez le mot Peau, (virey.) CUIR DE MONTAGNE. Fojez Asbeste. (s.) CUIR FOSSILE. Voyez Asbeste. (pat.) CUIRA-CANTARA. Foyez Guira-gantara et l'article Am. (V.) CUIRANIS de Dioscoride. Selon Adanson, la plante ainsi nommée par cet ancien botaniste, est une Hellébore. CUIRASSE. Poisson du genre Centrisque, Centriscus scutaius , Linn. 1 On donne aussi le même nom à un Silure, Silurus cata- phracius, Linn. (B.) CUIRASSIER, Loricaria. Genre de poissons établi par Bloch , mais modifié par Lacépède , qui en a ôté une espèce pour former son genre Hippostome. Tel qu'il est resté , il offre pour caractères : le corps et la queue couverts, en entier, de lames dures; la bouche au- dessous du museau; les lèvres extensibles; une seule nageoire dorsale. Les deux espèces qu'il contient, sont : ifcuip. ,'i. ('itirrf />i/ri/rt/.r r/t 7J('/u/r//<'-f GUI ^, Le Cuirassier tacheté, Loricaimmonûata ^ qui a la mâ- choire supérieure dépourvue de dents, et n'a point de barbil- lons. Il habite les rivières de l'Amérique méridionale. Ou le trouve dans les mêmes rivières que le précédent. Le Cuirassier sétifère ou plécoste, Lon'caria mta- phmda , Linn., qui a un grand nombre de petits barbillons et les mâchoires garnies de dents. Use trouve avec le précédent. (B.) CUIRIACA-MAHU. Voyez Samalie. (v.) CUIRIRL !Nom que les Brasiliens flonnent à un tyrans qui ne diffère du benlaveo^ qu'en ce que la tache du sommet de sa tête est jaune ; du reste , il est tout semblable à cet oi- seau. Voyez Bentaveo. Séba applique mal à propos ce nom de cuiriri k une espèce toute différente ; les Brasiliens le dé- signent encore par celui de pitangua. Ainsi le benlui'eo de Bue- nos-Ayres , le cuiriri et le pitangua , ne font qu'un môme oi- seau, dont les mœurs et les habitudes naturelles sont Sem- blables à celles des autres ^/ra/is. (v.) CUISSE (Ornithol.),/loyé pour plusieurs instrumens à vent, et pour les cloches, es timbres , etc. Sa dureté est plus grande que celle de l'or et de l'argent. Sa ténacité est également très-considérabU; car, après l'or et le fer forgé , c'est celui de tous les métaux qui en a le plus ; cette propriété le fait employer avec le plus grand .avantage pour la confection des pièces d'artillerie ; il est d'ailleurs beau- coup moins altérable que le fer. Il résiste très-bien à l'action des élémens ; aussi en fait-on un grand usage pour doubler les vaisseaux destinés à des voya- ges de long cours. Ce doublage les garantit de l'attaque des vers-taretSj qui, dans certains parages , sont malheureuse- C V I s0 ment si multipliés, que , sans ce secours, les navires seroîent bientôt détruits. (Dans mon Hist. nat. des Min. , t. 4 , p. i3n , j'ai indique , en pariant de l'arsenic , un moyen de se préser- ver de ce iléau.) (F. tom. 2 , p. ôSy.) C'est encore cette propriété de résister aux impressions des agens extérieurs , qui fait employer le cuivre pour les statues et les aulres monumens destinés à passer à la postérité. Le cuivre est , après l'or , le platine et l'argent , le plus duc- tile des métaux. Une barre de cuivre couverte d'une feuille d'or Ou d'ar- gent, en passant par la filière , est convertie en fils plus fins que des cheveux , qui sont encore considérablement étendus entre les cylindres du laminoir; et c'est avec ces fils et ces la- ines de cuivre doré ou argenté qu'on fabrique cette immense quantité d'ouvrages en dorure fausse , qui sortent de nos ma- nufactures consacrées aux objets de luxe. Le cuivre , même quand il a été converti en laiton par son alliage avec le zinc , ne perd presque rien de cette ductilité ; et c'est un phénomène bien remarquable, que le cuivre com- munique sa ductilité au zinc, qui n'en a presque point, tandis que l'étain , qui en a presque autant que le cuivre , la lui fait perdre complètement. Tout le monde connoît la ténuité des tils de laiton et des feuilles d'oripeau ; celles-ci ne sont autre chose que du laiton battu , au point d'être plus mince qu'une feuille de papier. Après le platine et le fer, c'est le cuivre qui se fond le plus difficilement ; il est rouge blanc long-temps avant de d'cveiiir fluide. Quand il est en pleine fusion dans les fourneaux , où on le traite en grand , il se volatilise à un certain point , mais sans changer de nature. C)n aperçoit au-dessus de la surface du métal fondu, une espèce de vapeur qui s'élève à un pied et plus. Si l'on met un instant , au milieu de cette vapeur, une pelle de' fer, on la retire couverte d'une poussière rouge qui est le métal lui-même en molécules d'une extrême ténuité. J'ai vu des ouvriers fondeurs avaler plus d'une drachme de cette poussière cuivreuse , dans un verre d'eau-de-vie , en di- sant qu'elle étoit bonne pour les douleurs rhumatismales , et , à ma grande surprise , ils n'en ont point été incommodés. Ce métal s'allie très-bien avec la plupart des autres mé- taux : on sait qu'il entre comme alliage dans les matières d'or et d'argent monnoyées , et dans les pièces d'orfèvrerie. Quand il n'y est que dans la proportion d'un dixième , il n'altère pas sensiblement la couleur de l'argent, et il rehausse celle de l'or. Il donne à ces deux métaux plus de corps , plus de fer- niçté , et les rond susceptibles d'un plu;§ beau travail. 544 C TT I Il s'unit bien avec le fer par la soudure , mais moins bien par la fusion, au moins dans les petites opérations ; car il pa- roît que dans les grands travaux métallurgiques , le fer con- tenu dans le minerai se combine fort bien avec le cuivre. J'ai du laiton de Sibérie qui attire assez fortement le barreau ai- manté, quoiqu'il ne contienne pas la moindre parcelle de fer visible à la loupe. Et il est probable que le fer qui s'y trouve combiné , l'est plutôt avec le cuivre qu'avec le zinc , pour le- quel il a très-peu d'affinité. Le cuivre se combine très-bien avec l'arsenic , et forme un alliage blanc et fragile ; en y ajoutant du zinc, on obtient un métal parfaitement semblable au cuivre blanc de la Chine ; mais il y a dans cette opération un tour de main dont on fait un secret. M. Engstroem prétend que le cuivre blanc est un alliage de cuivre, de nickel et de zinc, sans mélange d'ar- senic ; il a fait quelques essais pour Timiter, mais il a éprouvé des difficultés. {Joiirn. des Min. n." 9 , p. 89. ) Le cuivre a la plus grande affinité avec le zinc ; leur alliage s« fait de deux manières , par la fusion et par la cémenta- tion. Lorsqu'on fond ensemble le régule du zinc avec trois ou quatre parties de cuivre , on a un métal d'une belle couleur d'or, mais qui n'a que fort peu de ductilité , tel est l'or de Manheim. Celui qu'on obtient en faisant cémenter des la- mes de cuivre avec la calamine ou oxyde de zinc natif, mêlé de poudre de charbon , est dune couleur plus pâle ; mais il jouit à peu près de la même ductilité: que le cuivre pur; c'est ce qu'on nomme cuivre jaune ou laiton , dont les usages sont si multipliés. Dans celte opération , le cuivre se charge d'un cinquième ou même d'un quart de zinc , qui le garantit en grande partie de la rouille. Dans l'alliage du cuivre et du zinc , la combinaison de ces deux métaux est si parfaite , que non-seulement ils se pénè- trent réciproquement , mais que le cuivre éprouve une con- densation considérable ; car, quoique le zinc soit plus léger que le cuivre , leur alliage devient plus pesant que le cuivre pur; le poids d'un pied cube de cuivre fondu est de 545 livres, et un pied cube de laiton en pèse 587. Quand le cuivre a passé par la filière , un pied cube pèse 621 livres ; c'est de tous les métaux celui qui se comprime le plus. L'alliage du laiton avec une petite quantité d'étain, fontie le bronze dont on fait les pièces d'artillerie , les statues, les médailles , etc. Lorsqu'on ajoute au cuivre une quantité d'é- tain assez considérable pour lui ôter sa ductilité , on a l'ai- rain ou le métal des cloches , où l'étaln entre pour un quart. Le cuivre se combine parfaitement avvc l'étain, soil par la fusion , soit par Tétamage ; je parle de cette opération dans l'article de I'Etain. Il paroît que ce dernier métal a la pro- priété d'augmenter considérablement la fusibilité du cuivre , car on en ajoute une petite quantité dans rélain pour lui donner plus de corps et d'éclat, et il s'y fond très-bien , quoique le degré di; feu qu'on fcUt supporter à Télain soit cer- tainement bien moindre que celui qui seroit nécessaire pour mettre en fusion le cuivre pur. Ce métal s'unit assez difficilement au mercure , quand ce- lui-ci est dans son étal ordinaire ; mais s'il est dissous dans un acide , et qu'on y trempe une lame de cuivre , le mercure s'y précipite aussitôt , et couvre la lame d'une belle couche argentée. Le cuivre s'unit très-bien au plomb , comme on le voit par les pains de liquation , qui sont des gâteaux minces, formés de cuivre tenant un peu d'or ou d'argent , et auquel on mêle une certaine quantité de plomb ; on les expose à une chaleur modérée , le plomb se fond et entraîne avec lui les métaux fins. C'est un procédé ingénieux , qui a été imaginé pour re- tirer du cuivre ces métaux, lorsqu'il ne les contient qu'en pe- tite quantité. La facilité qu'a le cuivre de s'unir aux autres métaux , pro- duisit le fameux airain de Corinthe, dont les anciens faisoient tant de cas. On sait que cet airain fut formé par l'alliage for- tuit de toutes sortes de métaux, dans l'incendie de cette su- perbe ville , quand les Romains la brûlèrent. Pline , en par- lant des vases qui avolent été faits avec cet airain , deux siè- cles avant lui , dit qu'ils étoient plus estimés que des vases d'or, non-seulement par la beauté du métal , mais surtout par la perfection du travail ; et il ajoute douloureusement : « Mais dans ceux qu'on fait aujourd'hui , on ne sait lequel est » le plus méprisable de l'ouvrage ou de la matière. » L'air humide attaque le cuivre pur, et le couvre d'une rouille verte , connue sous le nom de vert-de-gris. Le bronze et l'airain éprouvent aussi l'action de l'humidité ; mais elle y forme plutôt un vernis qu'une rouille; et ce vernis luisant et d'une couleur olivâtre , est quelquefois si dur, qu il résiste à la pointe du burin ; les antiquaires lui ont donné le nom àtpaiiiie , et ils en font grand cas , le regardant comme une preuve de l'authenticité de la pièce ; jnais il y a , dit-on , des brocanteurs italiens qui savent fort bien imiter la patine, et qui vendent ainsi comme antiques , des pièces qu'ils ont fabriquées. Les minerais qui contiennent le cuivre combiné avec l'oxy- gène et l'acide carbonique ou l'eau , n'ont besoin que d ôlrc fondus avec le charbon et les flux. Viii. 35 546 C U I Les sulfures ( Cuivre sulfuré , C. pyriteux , C. gris ) de- mandeni beaucoup plus de soins ; et , en général , on peut dire que le cuivre est un des métaux dont le traitement métallur- gique est le plus difficile , et exige le plus de travaux. Tous les acides dissolvent le cuivre avec plus ou moins de facilité. Avec l'acide du vin , il forme le verdet ^ vert-de-gris du commerce. Pour obtenir cette matière , on emploie les rafles de raisin , qu'on fait passer à la fermentation acide , et auxquelles on expose des lames de cuivre qui se couvrent de rouille verle au bout de quelques jours , et qu'on ratisse à diverses reprises. Il y en a des manufactures considérables à Montpellier et aux environs. Le yeii-de-gris est employé dans la teinture , surtout pour le noir des chapeliers , et dans la peinture à l'huile ^ pour toutes les nuances de vert. Le cuivre même , réduit en limaille , est employé pour co- lorer en vert les beaux chagrins du Levant , dont j'ai indiqué la préparation. {Juurn. de Fliys. août 1791. ) L'ammoniaque ou alkali volatil dissout le cuivre , et la dissolution a une couleur bleue de la plus grande beauté. Cette propriété de l'alkali volatil en fait un réactif très-sûr, pour reconnoître la présence du cuivre dans les fluides, et même dans les substances terreuses. Traitement et essai des mines decuiore. — Pour extraire le cuivre de son minerai, on emploie deux procédés, la fusion et la cé- mentation ; le premier est le plus ordinairement usité. On fait d'abord griller le minerai pour le débarrasser de la plus grande partie du soufre qu'il contient ; on le fond ensuite plusieurs fols dans un fourneau à manche ou dans un haut- fourneau. On n'obtient dans les premières fontes qu'une es- pèce de scorie qu'on appelle matte ; après d'autres opéra- tions, on a le cuivre noir ^ et enfin le cuivre pur ou cuivre de » rosette^ ainsi nommé, parce qu'on le retire du fourneau de raffinage en pains ronds d'un pouce d'épaisseur et d'un pied de diamètre , qui portent le nom de rosettes. Quand le minerai ne consiste qu'en pyrites très-pauvres en cuivre , on emploie , pour l'obtenir, la voie de la cémenta- tion. Après le grillage du minerai , on le mouille pour qu'il s'échauffe et s'efdeurisse , et on le lessive jusqu'à ce que l'eau soit saturée ou du moins très-chargée de sulfate ou vitriol de cuivre. On jette ensuite dans cette eau des plaques de fer ou de vieilles ferrailles , que l'acide sulfurique dissout, et il dé- pose en même temps le cuivre qu'il tenoit en dissolution. Ce cuivre est en poussière , ou en petites croiltes qui se sont for- mées à la surface des morceaux de fer ; il est très-pur , et il suffit de le fondre pour le mettre dans le commerce. C U I ^ 5i7 On emploie le même moyen pour obtenir le cuivre natu- rellement contenu dans les eaux de sources, qui, en traver- sant des filons de cuivre pyriteux , se chargent de stilfate de cuivre. Une partie du cuivre de Sainbel , près de Lyon, est due à des eaux de cette nature , d'où on le retire par la voie de la cémentation. Lorsque les minerais de cuivre contiennent de l'argent , on en opère la séparation au moyen du plomb. 11 faut 82 livres de ce dernier métal pour extraire une once d'argent contenue dans un quintal de cuivre. Cette opération se fait au moyen du fourneau de liquation. L'essai des mines de cuivre se fait de deux manières : pai- la voie sèche et par la voie humide ; dans le premier cas on fond le minerai avec du verre , du borax et du charbon , ou avec de la résine et du flux noir, le tout couvert de sel ma- rin ; mais on n'obtient que très-imparfaitement la quantité de métal qu'il renfermé. La voie humide est préférable. Pour cela , on fait bouil- lir la mine pulvérisée avec de l'acide muriatiqu» , et on y ajoute de l'acide nitrique par petites parties. On décante la dissolution , afin d'en séparer le soufre précipité ; puis l'on y verse de l'ammoniaque qui dissout l'oxyde du-cuivre , et l'on saturé avec de l'acide sulfurique. Enfin Ton sépare le cuivre lui même de ceite dernière dissolution , au moyen d'une lame de fer. (F. le Dictionnaire de Chimie de Klaproth.) Mines de cuivre. — Presque toutes les contrées de la terre ont des mines de cuivre ; mais le plus souvent elles sont pau- vres , et méritent à peine l'exploitatitn. Les pays qui possèdent les mines les plus abondantes, sont l'Angleterre , la Russie , l'Autriche et la Suède. Il vient aussi une assez grande quantité de cuivre de la Chine, du Japon, des côtes de Barbarie , du Mexique et du Chili ; mais nous n'avons pas de renseignemens précis sur les mines qui le fournissent. La France a des filons de cuivre dans plusieurs parties des Vosges ; les mines de Baigorry , dans les Pyrénées occiden- tales , donnoient, avant 1770, jusqu'à aSoo quintaux de cuivre par an ; mais elles sont à peu près épuisées , à moins qu'on n'y découvre de nouveaux filons. Le Languedoc a aussi quelques mines de cuivre. Mais les seules dont le produit soit véritablement impor- tant , sont celles de Chessy et de Sainbel , à six lieues au nord-ouest de Lyon; elle's rendent annuellement jusqu'à trois mille quintaux de cuivre ( on assure qu'elles pourroient en fournir bien davantage ) ; mais ce n'est pas la dixième partie de celui qui se consomme en France ; elle rei^oit le surplus par la voie du commerce. V, plus bas. 548 C U T Les mines de cuivre se trouvent dans trois états différens : 1." en filons et en lits dans les montagnes primitives , où leur situation est plus ou moins verticale. 2." Dans des couches secondaires composées d'ardoise noirâtre, friable, qui contient souvent des empreintes d'ani- maux marins. 3." Dans des dépôts limoneux ou sablonneux , de formation tertiaire , et qui contiennent des débris de végétaux. Les fdons des montagnes primitives , lorsqu'ils sont com- posés de pyrite en masse , comme c'est l'ordinaire , suivent la môme règle que les filons de mine de fer que liuffon appelle primordiaux : ils sont parallèles aux autres couches de la ro- che ; et cela doit être , puisqu'ils ne sont en effet que des couches de mine de fer , auxquelles s'est jointe une petite portion de cuivre. Ce dernier métal n'y entre qu'A raison de 2 ou 3 pour cent, et le fer y est souvent pour 25 ou 3o. L'un des plus puissans fiions que Ton connoisse en ce genre , e^ celui de Fahlun , en Suède. Mine de Fahlun. — Cette mine, appelée aussi Copperberg (c'est-à-dire , montagne de cuivre), est dans la Dalécar- lie, à trente lieues au nord-ouest de Stockholm; son exploi- tation remonte à une époque antérieure à l'ère vulgaire. Les filons sont dans un large valloA, dirigé du nord-ouest au sud-est , à la base méridionale d'une colline dont la pente insensible va se perdre dans un lac voisin. On donne le nom a Erz-Gebirge ou pays de mines , à un espace de cinq lieues de longueur sur deux et demie de large, dont ces filons occupent le milieu. Cet espace est environné de granité rougeâtre dont le grain s'atténue de plus en plus , à mesure qu il se rapproche de ce point central ; et il finit par se changer en une roche micacée qui se délite en iVagmens rhomboïdaux. La mine offre, sur une étendue de 1200 pieds de long et plus de 700 de large , une masse énorme de pyrite martiale et cuivreuse ; elle est dans une situation verticale , dirigée du nord-ouest au sud-est, comme le vallon, et encaissée dans un schiste sléatiteux, qui peut être pris pour le toit ou pour le mur indifféremment. C'est , de part et d'autre de la masse , contre ce schiste , que se trouve la pyrite cuivreuse : dans le milieu de la masse, elle est purement martiale ; cette partie centrale est d'ailleurs partagée suivant sa longueur par des veines de la roche même. A l'ouest de celte grande masse, on exploite trois autres filons qui pourroient être regardés comme n'en formant _C V I 549 qu'un seul; ils ne sont séparés Tun de l'autre que par des cloisons minces de la roche micacée dont il a été parlé ci- dessus. Ces filons sont remarquables par leur situation ; ils dé- crivent un demi-cercle, et enibrassent la grande masse de minerai. Il existe sur cette masse principale une ouverture dune grandeur prodigieuse ; elle a 84.0 pieds de long, j-^o de large, et 240 de profondeur; clic a été formée par un écoulement qui arriva en 1687, à la suite d'immenses travaux faits d'une manière inconsidérée. ^ On descend dans cette vaste fosse par des marches taillées dans la roche; et de là on parvient, par une espèce de gale- rie très-inclinée, et ensuite par des échelles, jusqu aux tra- vaux les plus profonds qui sont à 960 pieds perpendiculaires au-dessous de la surface du sol. La quantité de minerai qu'on tire de cette mine , est im- mense ; car , quoiqu'il ne rende que 2 à 2 et demi pour 100, le produit total monte annuellement à i5 ou 18 mille quin- taux de cuivre de rosette. Il alloit autrefois jusqu'à 100 mille quintaux. Jars décrit encore deux autres mines de Suède qui sont importantes, et qui offrent des circonstances géologiques re- marquables. Celle de Garpenberg, à 18 lieues de Fahlun, est compo- sée de i4- fdons verticaux, tous parallèles les uns aux autres. Ils sont dans un schiste quarzeux micacé , dont les couches sont elles-mêmes parallèles aux filons; ceux-ci ont depuis un, jusqu'à plusieurs pieds d'épaisseur, et ils sont presque tou- jours divisés, suivant leur longueur, par la même espèce de roche qui compose le toit et le mur. La minejle Nyakoperberg, en Néricie, est à vingt lieues à l'ouest de Stockholm , dans une montagne qui n'a que 3o toises d'élévation, et qui s'étend du nord-ouest au sud-est. << Sur son penchant sud-ouest, elle renferme nombre de fdons parallèles, qui ont leur direction du nord- ouest au sud-est (comme ceux de Fahlun). » Et ce qu'il y a de plus remarquable , c'est que ces filons ont la forme d'un prisme •juadrangulaire. « On trouve , dit Jars , plusieurs de ces prismes, dans la même direction, qui ressortent au jour, et qui sont égale- ment inclinés et couchés , comme s'ils étoient les uns sur les autres , mais qui sont séparés pas des parties de rocher. On pourroit les considérer comme le même filon, qui ne produit du minerai que dans cet intervalle (quadrangu- 55o C U I laire), on comme autant de Jîlons sous une forme prismatique, a ( Tom. 3 , pag. 63. ) Ce phénomène, tout singulier qu'il paroît, n'est pas, h beaucoup près, le seul qu'on ait observé ; la nature présente souvent des exemples de ces cristallisations gigantesques ; rien n'est si commun dans les roches primitives, dans les ar- doises , et même dans les montagnes calcaires secondaires ; mais malheureusement pour la nature , les crislallographes ne veulent pas les reconnoître. Mines de Hesse. — Ces mines sont dans une couche secon- daire de schiste marno-bitumineux qui n'a que quatre à huit pouces d'épaisseur ; mais sa vaste étendue la rend im- portante. Elle se trouve à une profondeur d'environ 200 pieds ; elle çst surmontée par plusieurs couches de différente" nature. Ces couches se succèdent dans l'ordre suivant : pit'ds. Terre végétale 6ài2 Banc de pierre calcaire blanchâtre , 36 à 4-8 Argile bleue veinée de gypse ^8 à 60 Pierre calcaire bleue 4^8 à 54 Couches de gypse mêlées de couches d'argile . . 4-2 à ^8 Pierre puante 6 à 9 Pierre calcaire à grain terreux 12 à 21 Schiste noir pyriteux, servant de toit au schiste cuivreux 2 Couche métallifère, dont l'épaisseur est de 4- à 8 pouces. Ce schiste contient du cuivre pyriteux ; quelquefois du cuivre sulfuré , de l'oxyde rouge de cuivre, etc. Il offre souvent des-empreintes de poissons, et le minerai est d'autant plus riche , que les empreintes sont plus fré- quentes. On en voit quelques-unes dans le schiste pyriteux qui for- me le toit , et même dans la couche calcaire qui est au-des- sus , mais rarement. On a observé que les mêmes espèces de poissons se trou- vent réunies , et séparées des autres espèces. Sous le schiste cuivreux est une petite couche de sable de deux pouces, qui est également imprégnée de cuivre. Vient ensuite un grès rougeâtre, dur et grossier, espèce de poudingue , qui sert de base à tout le reste, et dont on ignore l'épaisseur. Toutes les couches se dirigent de l'est à l'ouest, et s'incli- nent au sud, d'une toise sur huit ou dix. Elles sont coupées C TJ I 55, p;\r des filons verticaux accompagnés cle salbandes re'gulic- res. La plupart ne contiennent que du spath pesant, du quarz et du spath calcaire; d'autres contiennent du cobalt, mais seulement dans la profondeur. Le schiste cuivreux contient seulement 2 à 5 pour loo de cuivre ; mais c'est un de ceux qui fait le meilleur laiton, La mine de Riegelsdorff, qui est la plus considérable, rend annuellement 25oo quintaux de cuivre de rosette. Celle de Frankenberg,près de Gassel, et celle de Bieber, dans le comté de Hanau , en rendent 7 à 800 quintaux. Elles contiennent un peu d'argent. {Journal des Mines, r\.° 27.) Les mines d'Eisleben, dans le comté de Mansfeld , et celles du duché de Magdebourg, sont absolument sembla- bles à celles de la Hesse ; c'est la continuation des mêmes couches. Les mines de cuivre dont le produit est le plus considé- rable , sont celles d'Angleterre. Mines d' Angleteire. — Dans la province de Cornouailles, les filons de cuivre accompagnent souvent ceux d'étain ; ils sont de même dirigés de l'est à l'ouest , et dans une situation plus ou moins verticale. Les environs de Redruth sont la partie la plus riche en mines de cuivre; on y exploite un grand nombre de filons parallèles les uns aux autres , dont quelques-uns ont 4*5 pieds d'épaisseur, et s'étendent en profondeur jusqu'à 3 à 4.00 pieds, toujours avec la môme puissance et la même ri- chesse. Le minerai consiste en mine jaune ou pyrite cuivreuse, et quelqjK; peu de cuivre sulfuré. On y trouve aussi du cuivre natif, et ce qui peut paroître singulier, c'est qu'il se ren- contre toujours dans les parties du filon les plus pauvres et près du jour. Suivant Price , le minerai de celte province ne rend que 2 pour loc ; mais suivant les journaux allemands , il rendoit, en 1792 , 12 pour 100, et le produit fut de quatre-vingt-qua- tre mille quintaux de cuivre. Une des plus riches mines que l'on connoisse , est celle de l'île d'Anglesey, sur la côte du Carnarvan , dans le canal Me Saint-George. Pennant en a donné la description : elle est dans les montagnes de TryscKvin , environnée de hauteurs escarpées qui offrent d'énormes blocs d'une roche quarzeuse blanche et grossière. C'est au fond de cette enceinte que se trouve la couche de minerai : elle fut découverte en 1768, a, sept pieds de profondeur; elle a soixante-sLx pieds d'épais- seur, et Ton ne connoît pas toute son étendue. 552 C V T Le minerai est une pyrite cuivreuse en masse , d'un jaune verdâtre ; on l'exploite comme on tire les pierres d'une car- rière. Le produit va, dit-on, à soixante mille quintaux de cuivre par an. ( Journal fies Mines, n.° i6. ) Il paroît que cette couche de minerai fait partie d'une mon- tagne primitive comme celle d'AUagne, décrite par Saussure (§ 2i6i),etdonlj'ai parlé dans mon HisL nai. des Minéraux , tom. 4-, p- i6- Charles Coquebert, qui a fait de très-belles observations géologiques sur la ressemblance des côtes d'Angleterre avec celles des conlinens voisins, nous apprend qne les montagnes du comté de Wicklow, sur la côte orientale d'Irlande, sont de la même nature que celles du Carnarvan et de lîle d'An- glesey, qui sont à vingt-cinq ou trente lieues au nord-est , de l'autre côté du canal de Saint-George. C'est dans des mon- tagnes composées de roche-de-corne et de schiste argileux , ou de bancs alternatifs de pétrosilex et de stéatite, que se trouvent les filons de cuivre de cette contrée. On les a re- connus sur une étendue de plus de sept mille toises du nord- est au sud-ouest ; et le plus considérable se dirige de Test nord- est à l'ouesl-sud-ouest. Sa puissance est de six à dix brasses : sa gangue est un schiste tendre et lamelleux , ou une argile, blanche , jaune ou noire. Le minerai est une pyrite en masse, dont le produit varie depuis i jusqu'à lo pour loo. Il y a deux exploitations principales : celle qui est appelée comehane , rendit, en 1791, environ quatorze mille quintaux de minerai, dont les 5 sixièmes éloient de mine jaune, qui rend 6 pour 100. {Jouni. des Mines, n.° i6 , p. 77. ) J'observerai, relativement à la direction de ces filons» qu'elle est précisément dans la ligne qui passe de l'île d'An- glesey à Wicklow; ei comme ces filons font évidemment par- tie intégrante des couches primitives d'Irlande , qui parois- sent être elles-mêmes une prolongation de celles d'Anglesey, il est probable que ce sont les mêmes filons qui se prolongent j^ar- dessons la mer d'une contrée à l'autre. Ferber, qui connoissoit si bien le règne minéral, avoit eu la même opinion à Tégard des filons de fer de la Toscane , qu'il regardoit comme une prolongation de ceux de l'île d'Elbe. Les filons de cette nature peuvent , comme les couches primitives elles-mêmes, s'étendre à des distances immenses. Mines de Sibérie. — Les mines d'Europe dont j'ai parlé , n'ont presque pas d'autre minerai que la pyrite cuivreuse : celles de Sibérie, au contraire, n'en contiennent presque point du tout. Ce sont, en général, des malières argileww«» C TT I 5^3 ^énclrécs d'oxyde rouge de cuivre , mêlées de carbonates Lieu et vert , et de cuivre sulfuré ou mine vitreuse. Les deux principales exploitations sont dans les monts Oural ; l'anc porte le nom de (loumechefski; elle est à douze ou quinze lieues au sud-ouest d'Plkalerinbourg, dans la partie centrale de la chaîne ; l'autre comprend les trois mines appe- lées Tourinski, du nom de la rivière Touria , à cent et quel- ques lieues au nord de la même ville. La mine de Goumechefski est célèbre par ses malachites : c'est, de toutes les mines connues, celle qui a fourni les plus beaux morceaux en ce genre ; mais ce n'est que dans les an- ciens travaux qu'on les a trouvés; quand je l'ai visitée , en 1786, elle n'en donnoit presque plus. Cette mine est dans une espèce de plaine, au bord d'un lac , et tout entourée de montagnes primitives. Le filon est dans une situation à peu près verticale : il a pour mur , un banc de marbre blanc primitif de cinq à six toises dépaisseur, qui est dirigé du nord au sud, comme la chaîne de» monts Oural. Le minerai ne s'étend, en profondeur, qu'à vingt ou vingt- cinq toises; il consiste en argiles diversement colorées, et d'au- tant plus riches, qu'elles sont plus voisines du mur. C'est là qu'on trouve une argile parsemée de cuivre natif en grain , et même en rognons de la grosseur du poing, avec des nids de cuivre sulfuré , et des fissures tapissées de croûtes d« malachite et de mamelons de cuivre soyeux. La longueur de ce filon est d'environ deux cents toises : son épaisseur varie depuis une toise jusqu'à dix et même da- vantage : le toit est un schiste argileux tellement décomposé, qtie souvent il se confond avec les argiles du filon. Le minerai n'étant susceptible ni de triage ni de lavage , à cause du cuivre soyeux qui s'y trouve disséminé , ne rend qu'environ 3 à 4 pour 100 : le produit total est de quatre mille quintaux de cuivre par an. En 1786, ontravailloit dans une nouvelle galerie à peu de profondeur , où le minerai étoit composé d'un gravier ferru- gineux qui avoilélé évidemment roulé ; il étoit mêlé d'argile et de sable , mais sans aucun vestige de corps organisé. Les parties métalliques consistoient principalement en petites veines de malachite. Les mines de la Touria sont à Go degrés de latitude , sur la base orientale de la chaîne des monts Oural qui, dans cette partie , fait un coude , en s'avançant à l'est, par une longue traînée de petites collines. Les trois mines sont éloignées l'une de l'autre d'une demi- 534 C U I lieue, et leur filon décrit une courbe qui embrasse celte es- pèce de promontoire, La roche des collines est nn porphyre tendre , à base de cornéenne , d'une couleur olivâtre. A cette roche succède uu schiste argileux, contre lequel est appuyé un banc très-épais et presque vertical, de marbre blanc à gros grains , qui sert de mur au filon. Le toit est un autre banc de marbre blanc ou grisâtre , assez semblable à celui qui sert de mur. Le filon a jusqu'à quatre toises de puissance , et ne s'étend en profondeur qu'à vingt ou vingt-cinq toises , comme celui de Goumechefski. Il est divisé, suivant sa longueur, par un banc de roche sauvage , espèce de trapp , tantôt dur et tantôt décomposé, Lasalbande du côté du toit est une ocre de couleur brune; celle du côté du mur est une argile durcie , jaunâtre , dans laquelle on trouve de superbe cuivre natif en végétation ; souvent il pénètre dans le marbre même, et s'y trouve abso- solument enveloppé. » Le minerai est argileux comme à Goumechefski , mais il est incomparablement plus riche , et l'on ne sauroit en voir de plus beau : il est tout parsemé de veines de stéatite verte et bleue, d'oxyde rouge de cuivre, de fragmens de malachite et de cuivre soyeux, de rognons quelquefois très-volumineux de mine de cuivre vitreuse grise, qui contient jusqu'à quatre- vingt-dix livres de cuivre au quintal : et enfin, l'on y rencon- tre assez fréquemment des blocs de cuivre natif, .Ce minerai rend en général i8 à 20 pour 100; et le produit total est de vingt mille quintaux de cuivre par an. Sur le revers occidental de la chaîne des monts Oural, il règne un vaste dépôt sablonneux et argileux mêlé de débris devégétaux et de carbonates de cuivre vert et bleu. Comme ce minerai cuivreux se trouve principalement vis-à-vis des val- lées transversales de la chaîne, dans les parties qui corres- pondent aux mines de la Touria et de (ioumechefski , il pa- roît que ce sont les courans généraux de l'Océan de l'est à l'ouest, qui ont amené là ces débris des filons cuivreux de la partie orientale. Ce dépôt sablonneux contient des tronçons de palmier et de bambou; On y trouve des arbres presqiie entiers. On voit dans le Muséum de Pétersbourg deux troncs d'arbres très- volumineux , avec le commencement de leurs racines, qui sont convertis en minerai cuivreux. Il y a en Sibérie quelques autres mines de cuivre , noîam- rnent.celie de Loktefski, dans l'Altaï, entre TOb et ririiche ; C U T 555 elle est adossëe à des collines de porphyre comme celles de la Touria ; le minerai est également argileux, et il y a beau- coup de cuivre natif disséminé dans une marne blanchâtre. Le produit annuel est de trois mille quintaux de cuivre. J'ai donné une notice de ces dift'érentes mines. ( Joum. de Phys. août 1788, pag. 83.) La Daourie a aussi quelques mines de cuivre, mais peu importantes. Ce métal se trouve également dans la presqu'île de Kamtschatka; et sur ses côtes orientales, il y a une île qui porte le nom de Mednoï-Ostrof , c'est-à-dire , île de cuivre , parce qu'on y a trouvé une grande quantité de cuivre natif : j'en ai un échantillon qui paroît avoir été roulé par les eaux. (PAT, et LUC.) Tableau de la quantité de Cuiore extraite chaque année du sein de la terre , en différentes contrées. Quintaux. 1. Angleterre 200,000 2. Russie 67,000 3. Empire d'Autriche, 60,000 4.. Suède 60,000 5. Royaume de Westphalie , en i8o8. . . . 17,229. 6. Etats de Danemarck 8,5oo 7. Bavière , y compris le Tyrol 3,ooo 8. France 2,5oo 9. Saxe, en 1808 i,320 10. Prusse, après le traité de Tilsitt 337 11. Espagne européenne Sog 382, igS La quantité de 2000 quintaux indiquée pour la France est bien foible en comparaison de ce ^qu'elle pourroit pro- duire , et infiniment au-dessous de celle qu'elle emploie ; d'où il résulte que nous sommes à ce sujet tributaires de l'étranger pour une somme considérable. Le prix élevé du bois nécessaire au traitement du minerai , en est en partie la cause. En prenant pour terme moyen de 1787 à 1789, la quantité de cuivre , tant brut que manufacturé , importée en France, par la Suède, la Russie et l'Angleterre , a été de 62,4.00 quintaux , qui valoient alors 8,600,000 francs Ç^ Héron de Villefosse, de la richesse minérale , etc., tom. i, pag. 396.) Pendant les premières années de la révolution , la fonte des cloches a fourni à nos arsenaux et livré au commerce une énorme quantité de cuivre. On peut évaluer à 20,000 55(3 C IT I quintaux métriques (plus àe /(o,ooo quintaux anciens) , la quanlilé de ce mêlai annuellement importée en France ; en comptanlle quintal métrique à 4oo francs seulement, c'esttou- jours huit millions de francs que nous payons chaque année pour nous procurer ce métal. (J, dL*s M., t. 28, p. 421.) Mais quelque multipliés que soient les besoins de nos ateliers qui emploient le cuivre , dit encore M. Héron de Yillefosse , il est vraisemblable que par un système suivi d'exploitation , mais point autrement , les mines de cuivre du territoire français pourront un jour parvenir à leur procurer au moins une granle partie de ce que l'étranger semble avoir aujour- d hui le droit exclusif de leur vendre (^ouvrage cité). Espé- rons que les spécilalions de nos capitalistes se dirigeront vers un but aussi utile.. V. Cuivre rouge. Nous terminerons ici ce qui concerne les usages et le commerce de ce métal, pour le considérer minéraloglque- ment. Le enivre se trouve dans le sein de la terre , soit pur ou à Tétat natif, soit en comliinaioon avec l'oxygène , le soufre , le fer , l'eau et plusieurs acides. On connoît au moins treiz*" espèces dans ce genre, en ne considérant pas comme tels plusieurs autres minerais cuivreux , que les minéralo- gisiiu. de 1 Ecole de M. \^^erner regardent, avec leur célèbre maître, comme formant aussi des espèces distinctes. Ces treize espèces sont : le Cuivre no///, le C. pyrileux. > le Cgris, le G. sulfuré , le C. oxydulé ^ le C. ox)e Born Ta décrite sous celui de cuiore oxydé vert arseni-ad. Les corps qui appartiennent à cette combinaison varient tellement dans leurs caractères , leurs formes , et dans les proportions de leurs principes coi^s- tituans , que M. le comte de Bournon les a partagés en re que l'on peut considérer, seit comme des sous-espèces , soit comme des variétés très- iranchées suivant l'opinion que l'on aura adoptée. Us ont pour caractère commun de répandre des vapeurs arsenicales par l'action du feu du chalumeau sur le char- bon , et d'être solubles sans effervescence dans l'acide ni- trique qui prend une teinte verte ; ils communiquent unr; couleur bleue à l'ammoniaque, et colorent aussi la flamme en vert comme les autres mines de ce métal. Leur pesanteur spécifique et leur couleur diffèrent beau- coup , ainsi que leur dureté. F', plus bas. Ils se trouvent en Angleterre , dans différentes mines du comté de Cornouailles. I. Cuivre arseniaté en octaèdre obtus ; (C. a. primit//^ Haiiy; Linzmerz ^ Werner.) octaèdre rectangulaire obtus., ayant dans chaque pyramide deux faces inclinées plus fortement que les deux autres , et qui se rencontrent au sommet sous des angles de iSo" et environ 11 5" {de Bournon.') (Suivant M. Haiiy , ce solide est la forme pnmilwe de l'es- pèce entière. L'incidence de ces mêmes faces prise sur les arêtes de la base est de So" et 60° environ.) Sa pesanteur spécifique est de 2,881, et sa dureté supé» rieure à celle de la chaux carbonatée. Son tissu est légère- ment lamelleux , et sa cassure vitreuse. Sa couleur est d'un bleu céleste foncé, quelquefois , mais beaucoup plus rarement , le vert-dragon ou le vert-pré. Il ne décrépite pas par l'action du feu du chalumeau, et se convertit, sans se fondre, en une scorie noire très-friable. Cent parties contiennent, d'après 1 analyse de M. Che- nevix : oxyde de cuivre, 4-9 j ^icide arsenique , l/^.\ eau , 35;. perte, 2. Cet arseniaté en se décomposant , ce qui est assez rare, prend une couleur blanchâtre. IL C. a. en segmens hexaèdres; (C. a. lamelliforme^ \\ ; Kupferglimmer , W. ; Id. , Karsten ) ; en l.nnes dont 1er. grandes faces sont des hexagones, entre lesquels se trouvent six trapèzes alternativeinent inclinés en sens contraire , et B58 C U I formant avec le plan de la lame un angle d'environ iSS" 3o'. M. de Bournon avoit cm d'aLord que cet angle étoit de 135". Il regarde le prisme hexaèdre régulier comme étant la forme primitive de ce cuivre arseniaté. Sa pesanteur spécifique est 2,24.8, et sa dureté moindre que celle delachauxcarbouatée. Son tissu est très-lamelleux dans le sens des grandes faces, et sa cassure ordinairement striée. Sa couleur est le plus beau vert d'émeraude ; elle ne varie pas. Il se comporte avec le chalumeau tout autrement que le C. a. octaèdre obtus. Du moment qu'il éprouve la chaleur, il décrépite fortement et se réduit à l instant en poussière ; ce n'est qu'avec une précaution extrême qu'on peut parvenir à lui faire éprouver directement l'action de la flamme , et alors il se change , presque instantanément , en une scorie spongieuse , noire et très-légère , qui ne tarde pas à fondre avec bouillonnement , et donne un bouton noir d'un aspect légèrement vitreux. Si , en traitant cet arseniatc au chalumeau , on ajoute un peu de suif, le mélange s'enllamme avec une légère explo- sion , donne une flamme verte , et brille en fusant comme le salpêtre , ce que ne fait pas l'espèce précédente. Cent parties renferment , selon M. Chenevix : oxyde de cuivre, 58; acide arsenique , 21; et eau, 21. M. Vauquélin a prouvé , dans la même variété: oxyde de cuivre , Sg ; acide , 43 ; eau ,17. m. c. a, en prisme tétraèdre rhumboîdal , désigné précé- demment par M. de Bournon , sous le nom de C. a. en octaèdre aigu ; ( C. a. octaèdre aigu cunéiforme^ H. ; Blœttriches Olii>enerz , W. ; Dichtes Oli^>enerz^ K. Gemeines Olii>enkiipfer , Haussman ). Ce prisme, dDnt les faces font entre elles des angles de 96° et 84" , est droit et habituellement terminé par un som- met dièdre. Ces faces forment sur l'arête terminale, un angle d'environ 112°. Très-fréquemment les angles obtus du prisme sont rem- placés par une facette parallèle à l'axe. La pesanteur spécifique de ce C. a. est bien supérieure à celle des précédens , étant de 4^280; sa dureté est aussi plus considérable , car il raye la chaux fluatée et la baryte sulfatée , mais pas le verre. Son tissu n'est pas lamelleux , et sa cassure est irrégulière et souvent granuleuse. Les cristaux entièrement opaques sont d'un vert-bouteillè tirant sur le noir, mais qui passe au vert jaunâtre , et menue au jauae métallique dans les cristaux capillaires. C U I 559 Cet arseniate eèt très-fusible au chalumeau ; il donne en bouillonnant fortement, une scorie dun brun foncé, un peu rpugeâtre et très-dure. Si Ton continue de souffler, cette scorie fond en un globule dont la surface se couvre par le refroidissement de petites lames rhomLoïdales dont les angles paroissent être de 60° et 120". 100 parties contiennent, suivant M. Chenevix : oxyde de cuivre , 60; acide arsênique, 3g, 7 : perte , o,3. C'est le seul qui n'ait point offert d'eau dans sa composition. IV, C. a. en prisme trièdre (C.a, prismatique-tnangulaire ^ H. ; NodelforTiiiges Olwenkupfer , Hauss. , Var. du Uidiles Oli- ifenerz , K. ) ; prisme droit , dont les bases sont des triangles équilatérauï. Sa pesanteur spécifique est 4.,28o, absolument la même que celle du C. a. prismatique rhomboïdal ; mais sa dureté est moins grande ; il raye à peine la chaux carbonatée. Sa structure est lamelleuse. Il a une couleur vert-de-gris très-agréable , mais qui est souvent masquée par une teinte noirâtre superficielle- An chalumeau , il fond encore plus vite que l'espèce précédente , et se réduit , comme elle , en un globule d'uu brun rougeâtre à surface cristalline. Le cuivre muriaté présente le même phénomène {Bour- non ). 100 parties sont composées , d'après M. Chenevix , de 54 d'oxyde de cuivre , 3o d'acide d'arsenique , et i6 d'eau. M. Klaproth a trouvé , dans une variété fibreuse de cette espèce : oxyde de cuivre , 5o ; acide arsênique , 4-5 , et seulement 3,5o d'eau. V. C. a. hématitifonne et amiantiforme (C. a. mame- lonné fibreux , H. ; Fascn'ges Olwenerz , W. ) ; en petites masses habituellement mamelonnées et fibreuses. Sa pesanteur spécifique peut être évaluée de 4) 100 à 4,200. Sa structure est fibreuse , à fibres très-fines et très-ser- rées , qui parlent en divergeant d'un centre commun ; les mamelons sont composés de coUches concentriques , et d'un volume peu considérable. Sa couleur la plus ordinaire est le brun , approchant de la couleur du bois , ce qui l'a fait nommer wood-copper par les mineurs de Cornouailles. Il est fusible au chalumeau, sous Taction duquel il se con- vertit en une scorie noire et fort dure. C'est de tous les Arseniates de r.uwre le plus sujet à s'alté- rer; les fibres des mamelons se séparent , leur surface de- 56o C U I vient cellulaire , et leur couleur passe du brun verdâlre , au gris et au blanc jaunâtre satiné. loo parties de C. a. mamelonné ont donné à M. Chene- rix : oxyde de cuivre, 5o; acide arsenique, 29; eau, 21. On peut placer ici le C. a. terreux , d'un jaune verdâtre , que M. Léonhard a nommé Phaimacochalzit ; c'est VErdiges Ol/'oenkupfer de Haussmann. Les différens arseniates de cuivre , dont nous venons de rapporter les caractères, se trouvent en Angleterre, dans les mines de cuivre du comté de Cornouailles , et notamment dans celles de Huelgorland , de Tincrofl et de Carrarach, assez ordinairement dans le voisinage les unes des autres , et en association avec d'autres espèces du même genre , no- tamment avec le cuivre oxydulé , le cuivre pyriteux , le cuivre sulfuré , la malachite , etc. ; le quarz blanchâtre , tantôt amorphe et tantôt cristallisé , ou carié et souillé d'oyde de fer, est la gangue la plus ordinaire du C. a. octaè- dre obtus et du C. a. rhomboïdal. La variété lamelliforme . hexaèdre est sur le cuivre rouge , massif. Les masses ma- melonnées sont engagées dans les cavités du quarz , ou dans les autres espèces. On a également rencontré une variété de cette même espèce dans les cavités d'un fer oxydé com- pacte , dans la mine de Kaisersteinmel, près d'Altenkirchen, dans le pays de Nassau-Ussingen (Léonhard). V. relative- ment au Cuivre arseniaté les Mémoires de M. de Bour- non , insérés dans le Journal des Mines , t. n et i5 , et son Catalogue ; les Observations de M. Haiiy , sur le même sujet , sont insérées dans le t. i3 de cette même collection , et dans son Tableau comparatif. Cuivre arseniaté j-errifère (Cuivre et fer arseniaté de Bournon ; Slrahlenerz , Karsten ; Arseniaté de cuivre mar- tial, Jameson ). Ce minéral , dont on doit également la connoissance à M. de Bournon , qui l'a décrit dans son Mémoire cité plus haut, sous le nom iV Arseniaté ciipro-martial., contient, d'après l'analyse de M. Chencvix : fer oydé, 27,5 ; cuivre oxydé, 22,5 ; acide arsenical , 33,5 ; eau, 12 , et 3 de silice. Sa pesanteur spécifique est3,4.oo3, et sa couleur le bleu de ciel Irès-foible , quelquefois légèrement nuancé de ver- dâtre, ou le jaune brunâtre de la résine. Il raye la chaux carbonalée. Ses cristaux sont rarement isolés , et le plus ordinaire- ment groupés et réunis en forme de mamelons; ils sont très- petits et brillans; leur forme est celle d'un prisme rhomboï- dal terminé par des sommets pyramidaux , formés de quatre triangles scalènes. C U I S6i Le cuivre arsenîaté ferrifèrp , décrit par M. de Bournon , venoit de la mine de Muttrcl, en Cornouailles. On le trouve aussi dans celle de Huelgorland , qui en est voisine , à Tin- croft et à Carrarach , avec le cuivre gris , le cuivre pyri- teux,le fer arsenical, l'étain oxyde et le quarz. M. de C res- sac , ingénieur en chef des mines , l'a découvert en France, aux environs de Saint-Léonhard , département de la Haute- Vienne, où il accompagne ces trois dernières substances. Cuivre arsenical , ou Mine de cuivre blanche arseni- cale. F. Cuivre gris. * Cuivre azuré, M. Brongniart nomme ainsi le Cuivre r.arbonaté , d'une couleur bleue. V. Cuivre carbonate BLEU. L'on a désigné autrefois sous le nom de Mine de cuhre azu- rée ^ grise, brune , violette et bleue , des variétés de mines de ce métal appartenant , soit au Cuivre sulfuré , soit au Cui- vre pyriteux ^ ou au Bunlkupfererz des Allemands , et dont la cassure ou la surface présente une teinte bleuâtre. V. Bo- ni are , De Born , etc. Cuivre bitumineux, ou Mine de Cuivre inflammable ; Kup- ferbranderz des Allemands. Ce minerai cuivreux ne constitue pas plus une espèce que la Mine de cuivre sablonneuse ou grès cuivreux {Kupfersanderz.^ C'est un schiste marno-bituminifère , mélangé de pyrites cuivreuses, qui est exploité comme mine de cuivre, en Suède et en Sibérie. Le Kupfersanderz est un grès, tantôt solide et tantôt friable , à élémens plus ou moins gros , liés par un ciment cuivreux de couleur verte ou bleue , et renfermant divers sulfures de cuivre. Il se trouve également en Sibérie et dans la Thuringè , où il est traité comme mine de cuivre. Le Kupfer schiefer^ on Schiste cuivreux^ ne diffère du Kup- ferbrandcrz , qu'en ce que celui-ci renferme une plus grande quantité de carbone ou de bitume. Cuivre blanc , ou Mine de cuivre blanche (Weisses Kupfer' erz , Werner). Les minéralogistes étrangers font une espèce particulière d'un minerai cuivreux , qui à les plus grands rapports avec le Cuivre gris^ dont il ne paroît différer que par une couleur plus claire et un grain plus fin. Il est assez souvent mélangé de cuivre pyriteux qui lui donne une teinte jaune-brunâtre, et contient ordinairement moins d'argent que les variétés grises. Au feu du chalumeau , il exhale des vapeurs arsenicales , et renferme jusqu'à 4.0 de cuivre. Il a été confondu avec le Cuivre gris , aussi avec le fer arsenical, et surtout avec le fer arsenical arsenUfère ( JVeisscrj:) YIil. 36 B^2 C 11 I auquel il ressemble en effet beaucoup-, mais qui est plus léger, ne contient pas de cuivre, etc. ; enfin il est regardé comme intermédiaire entre le cuivre gris et le cuivre pyri- teux, et nous croyons pouvoir le rapprocher du premier. Le Cuiore blanc est assez rare. On le trouve en masse , et disséminé, dans les environs de Freyberg en Saxe; à Rudel- siadt et Kupferberg, en Silésie; au Harlz ; en Sibérie ; dans la mine de Huel-Gorland, en Cornouailles (Jameson) ; à Kreutzberg , en Haute-Hongrie ; au Chili ; et en France , à Baygorry. F. Cuivre gris. Cuivre bla«c. Dans les arts, on nomme Cuwre blanc un alliage de cuivre et d'arsenic , que l'on obtient en fondant ensemble parties égales de cuivre et d'arsenic ou d'arse- . niate de potasse. En répétant la fusion quatre ou cinq fois , dans les mêmes proportions , l'on a un alliage aigre et cas- sant, d'une couleur blanche, qui sert à fabriquer des ca- drans , des échelles de graduation pour les thermomètres , des chandeliers et autres objets ; mais qu'il faut bien se gar- der d'employer pour des usages relatifs à l'économie ani- male. CUIVRE CARBONATE, Carbonate de cuivre, des Chimistes. (Cuivre carbonate bleu et C, c. vert, de Haiiy; Kupferlazur et Malachit de Werner ; Cuivre azuré et Cuivre malachite de Brongniart.) La réunion à.es carbonates de cuivre bleu et vert, en une seule espèce , a été indi- quée par M. Haiiy , dans son Cours de Minéralogie ^ de i8i2 ; les nouvelles observations qu'il a faites depuis , l'ont con- firmé de plus en plus dans son opinion. Leur caractère chimique et leur composition ne diffèrent pas essentiellement; suivant lui, leur forme primitive est la même ; il ne resteroit donc que la diversité de couleur des deux minéraux ; mais M. Flaiiy observe à ce sujet, que cette diversité même ne peut donner lieu à une objection sérieuse, puisque , dit-il , dans ce cas , la couleur est toujours celle qui précède ou celle qui suit, dans le phénomène des anneaux colorés ou sur l'échelle du prisme. I/arsenic sulfuré jaune , et l'arsenic sulfuré rouge , nous offrent un exemple du même genre , ainsi que le cuivre arseniaté en octaèdre obtus ; seulement dans ce dernier minéral, comme dans le cuivre carbonate , le saut paroît plus brusque. On voit, d'ailleurs , des cristaux de C. carbonate, qui sont en partie verts , et en partie bleus, sans qu'on puisse remarquer de différence sensible dans leur lissu, ni en attribuer la cause à une altération qu'auroit subie le minéral. Il existe aussi cependant des cristaux de cette substance, qui doivent leur couleur verte à une altération; C U I 5G3 mais alors leur surface n'est pas lisse, et leur tissu a évidem- ment éprouvé des modifications, M. le comte de Bournon n'admet pas la réunion des car- bonates bleu et vert, en une même espèce; il assigne au contraire une forme primitive , particulière à chacun d'eux, {Cala/ogue ^ p. 286 et 24.1 )• Elles diffèrent toutes deux eu outre de celle que M. Haiiy a adoptée pour les deux séries. f'^oyez plus bas. D'après M. Haiiy, l'espèce Cuivre carbonate est ca- ractérisée comme il suit : couleur, le vert ou le bleu; soluble avec effervescence dans l'acide nitrique , et ayant pour forme primitive , un octaèdre à triangles scalènes , dont les faces font entre elles des angles de 97° 7' et 83" i3'. Cet octaèdre doit être placé de manière à ce que les an- gles des sommets soient situés dans le sens d'une ligne pa- rallèle à l'horizon. Les formes secondaires de cette substance sont déjà assez nombreuses. Elles se présentent en général sous l'apparence d'un prisme rhomboïdal , modifié par des facettes dont la position varie dans les différentes variétés. La plupart d'entre elles appartiennent à la sous-espèce dune couleur bleue ; ce sont aussi celles dont la forme est la plus netlê. Première Suiis-Espèce. — CuiVRE CARBONATE BLEU (Cuivre oxydé, ou Chaux de cuivre bleue, De Born; Azur de cuivre , Kupferlaziir ^ W.) Suivant M. de Bournon, la forme pri- jnitive de ce carbonate de cuivre, est un prisme tétraèdre rhomboïdal droit, d'environ 56" et 124", et non pas un octaèdie à triangles scalènes, comme l'admet M. Haiiy. ( V. plus haut. ) Il a une pesanteur spécifique de 8,6082. Sa dureté est peu considérable ; il est facile à gratter avec le couteau : sa poussière conserve sa couleur bleue dans l'huile ; et passée sur le papier , avec frottement , elle le tache en bleu. Il est facile à réduire par le chalumeau, et communique au verre de borax une belle couleur verte ; et dans le même instant le brillant métallique du cuivre. D'après une analyse faite anciennement par Pelletier , 100 parties contiennent : cuivre pur, 66 à 70; acide carbo- nique, 18 à 20; oxygène, 8 à 10; et environ 2 d'eau. Celui de Sibérie renferme , d'après Klaprolh : cuivre, 56; acide carbonique, 2^ ; oxygène, i4; et eau, 6. Ces quantités différent à peine de celles que M. Vauquelin a trouvées dans le C. c. bleu de Chessy. Ses formes déterminables sont assez variées , comme nous S64 C TT I l'avons vu ci-dessus ; et il se rencontre également en masses concrétionnées à tissu fibreux , ou compactes , ou terreuses et disséminées dans diverses gangues. Ses cristaux ont ordinairement la forme d'un prisme rhom- boïdal. On le trouve quelquefois en globules isolés ou grou- pés , qui sont intérieurement striés du centre à la circonfé- rence. La mine d'argent de Zméof , en Sibérie , présente cette variété. On en trouve une à peu près semblable dans la mine de Moldava en Hongrie , où le bleu de montagne est en stalactites mamelonnées. Il y en a d'assez solides pour recevoir un beau poli : c'est le minéral auquel con- vient le mieux , suivant De Born , le nom àc pierre d'Arménie. {Patrin.') V. ci-dessous. Les cristaux et les concrétions forment une sous-espèce du Kupferlazur de Werner , sous les noms de Strahlige et Fesie Kiipferlazur ^ W. et Karsten ; Ed/er Kupfer/azur de Hauss- mann ; Azur de cuivre cristallisé, R. D.; Azur de cuivre rayonné , Brochant ; Cuivre Azuré cristallisé , C. a. con- crétionné , Brongniart.) Les masses terreuses apparliennentà YErdische Kupferlazur du même savant, G emeine Kupferlazur de K. et de Hauss., vul- gairement Bleu de montagne; Azur de cuivre terreux, Broch, ; G. azuré , Brong. La pierre d'Arménie {Arménite de Delaméthrie ) , est une, chaux carbonatée , mélangée de C. c. bleu terreux , qui ren- ferme quelquefois des veines de quarz et du fer sulfuré. Le cuivre carbonate bleu se trouve dans les veines, ou en nids , quelquefois seul , mais le plus souvent en association avec les autres espèces de ce genre , dans des veines qui traversent des montagnes primitives ou de transition , et dans des roches de formation secondaire. Il est ordinaire- ment peu abondant. La mine de Chessy , près de Ijyon^ l'a offert en assez grande quantité , et sous des formes très- régulières. C'est de ce lieu que proviennent les plus beaux cristaux que nous connoissions. Il en vient de fort beaux de Sibérie , où se trouvent également les variétés concré- tionnées - mamelonnées , ou globuleuses et radiées , ainsi que les masses terreuses. Les mines de cuivre de la Bohême , de la Hongrie, de la Transylvanie, duTyrol, d'Espagne , du Chili , etc. , en fournissent aussi. La mine de Kleopinski , dans les monts Altaï , a fourni de superbes échantillons de cristaux d'azur : Il y en a d'un pouce de longueur, qui sont revêtus d'une enveloppe d'oxyde vert. Dans d'autres échantillons , l'oxyde vert se trouve entre deux couches d'oxyde bleu : il n'y a point de transi- C U I 565 tîon de l'un à l'autre ; les couleurs sont nettement tran- chées- ( Pairin. ) M. Jameson décrit dans son Système de Minéralogie ( t. 3 , p, i53, édition de i8i6) comme une espèce particulière, sous le nom de Mine de cuivre veloutée Vehet Copper Ore, une variété de cuivre carbonate fibreux , d'un bleu intermé- diaire entre le bleu d'émail et le bleu de ciel , qui a été trouvée dans le Bannat. « Elle est , dit-il , en cristaux ca- pillaires, très-petits et très-délicats, qui forment ordinaire- ment une croûte veloutée , et sont rarement réunis en boules. Leur éclat , tant intérieur qu'extérieur , est luisant et perlé ; elle est très-tendre. Elle n'a encore été rencon- trée qu'à Oravieza , dans le Bannat , où elle accompagne la malachite et la mine de fer brune. » Cette variété est si rare , qu'un échantillon en a été vendu 5o dollars, aSo £r ânes. {Ouorage cité.) Le C. c. bleu ordinaire existe encore en Angleterre , dans les mines de Leadhills et de Wanlockhead, dans le Lan- kashire ; à Huel - Virgin et à Carrarrah dans le Cor- nouailles v à Arendal , en Norwége , au Hartz , etc. ( Ja-^ meson. ) Seconde Sous-Espèce. — Cuivre carbonate vert ( Mala- chite et fleurs de cuivre vertes, R. D. ; Cuivre oxydé vert et Chaux de cuivre verte , D. B. ; Malachet., W. ; Cuivre malachite , Brongniart. ) Il a pour forme primitive , d'après M. de Bournon , un prisme tétraèdre rhomboïdal droit, d'environ 77° et io3° , divisible parallèlement à son axe , et aux petites diagonales de ses faces terminales. ( Catalogue , p. 236. ) Sa pesanteur spécifique varie de 3,5718 à 3,64.12. Ses autres caractères , excepté celui de la couleur , sont à peu près les mêmes que ceux de la sous -espèce précé- dente. Elles colorent toutes deux l'ammoniaque en bleu et la flamme en vert , sont assez tendres , quoique susceptibles de recevoir un beau poli , surtout cette dernière. Les formes en sont peu variées , et le nombre des variétés elles-mêmes très-circonscrit. Il est rarement sous une forme régulière, mais seulement en filets plus ou moins allongés ; ils sont quelquefois légère- ment contournés et forment des espècesde dendrites comme les ondes d'une étoffe moirée : j'en ai vu aux mines de la Touria qui tapissoient en entier des blocs de mine de ciwre vitreuse grise de plus d"un pied de diamètre ; c'étoit tout ce qu'on pouvait voir de plus beau {Patria); c'est ce qu'on 5G6 C II I appelle communément Cuhre soyeux. {Fasîiger malarhà i\c .Werner; C. malachite soyeux , Êrongniart. ) M. Klaproth a trouvé dans loo -parties rie C. c.veit ma- melonné de Sibérie : cuivre , 58 ; acide carbonique , i8 ; oxygène , 12, 5 ; eau , 1 1 ,5. Une .variété analogue de l' Aragon , contenoit , d'après l'analyse ào M. Proust : oxyde noir de cuivre, 71; acide car- bonique, 27; chaux carbonatée, i ; sable , ï. (71 dWyde noir renfermant 56,i6 de cuivre , et 14., 4 d'oxygène.) ^elui de Chessy est composé de 56,io de cuivre ,21,25 d'acide carbonique, 14. d'oxygène, et 8,75 d'e^ù. ( Fah- quelin. ) Pelletier attribuoit la différence entre les C. c. vert et le bleu, à une plus grande quantité d'oxygène que contenoit le premier. Cependant la comparaison des analyses citées , n'indique pas cette cause de la différence dont il s'agit, et n'oftre pas, par conséquent, d'obstacle à leur réunion en une seule espèce. Le C. c. vert concrêlionné^mameloTaié ^ est composé de cou- ches concentriques , dont le tissu est tantôt fibreux et tantôt compacte ; il est connu dans le conimercç sous le nom de malachite., qu'il porte également dans la plupart des livres de minéralogie. C'est le dichfer malaehii de Wemèr , et le ge- meiner malarhil d Haussman. Le C. c. vert en masses terreuses, ou pulvérulent et superficiel, a été aussi nommé vert de montagne et chr^socoUe. Sa couleur est le vert-pré ou le vert-de-gris. Il est très distinct du cuwre vert - ferfugineux - terreux (^cr dlsches elseihschussiges kupfergrun de \'V erner) dont nous parle - rons plus bas , et qui doit être considéré à part. La malachite forme un des plus b^eaux ornemens des ca- binets de minéralogie : c'est une stalactite solide, de cou- leur vert- d'émeraude , mêlée de zones d'une teinte plus claire. Sa couleur agréable f et le poli dont elle est sus- ceptible , la rendent propre à toule sorte de bijouterie. Il est rare d'en trouver des morceaux de plusieurs pouces de diamètre sans défaut. Le plus beau qui existe peut-ôfre, est celui qui se trouve dans le cabinet du docteur Guthrie à Pé- tersbourg : il avoit 02 pouces de long, 17 de large , et 2 d"é- paisseur:on l'estiraoit au moins 20,000 francs. Le docteur (iuthrie l'avoit reçu à la mort de M. de Lanskoï, dont il éloit le médecin. {Patrin.) Le nom de malachite , qui a été donné à ce minéral , est dérivé , suivant Pline , de celui de la maiwc , ftar celle de l'arsenic, compie nous le Ter- rons plus bas. Quant aux formes régulières, M. Haiiy en a décrit et figuré douze dans son l^iailé de Minéralogie; nous en indi- querons quelques-qpes. 1. Cuivre ^l'is primitif ; le tétraèdre régulier. Cette variété est une des plus rares. 2. C. g. épointé ;\a forme Tp:^lmit\ve dont les angles solides sont tronqués. 3. C. g. cuho-octaèdiv; la varit'té primitive , dans laquelle les huit arêtes sont remplacées ,cbacune par une face. C TT T S., 4.. C. g. triépoinié ; le tétraèdre régulier, présentant trois facettes à la place de ses quatre angles solides. 5. C. g. encadré ; le solide primitif, sur les bords duquel s'élèvent de nouvelles faees très-surbaissées, également in- clinées , et qui servent comme de cadre à- de nouvelles faces triangulaires parallèles à celles de la forme primitive. 6. Quand le décroi^^érrtenl qui produit celte variété at- teint sa limite , il donne naissance à un solide à douze faces ; c'est alors le C. g. dodécaèdre. V. le Traité. Les plus beaux cristaux.de GaVre ^m viennent des mines du Hartz, de Kapnick en Transylvanie, de Sainte^-Marie-aux- Mines et de JBaygorry , en France , et du comté de Cor- nouailles , en Angleterre. On trouve beaucoup plus communément ce minéral en masses informes , mélangé ou associé avec le cuivre py- riteux. V. plus bas, Prenuère Sous-Espèce. CuiVRE GUIS ARSENIFÈRE , Haiiy. ( Mine de cuivre blanche arsenicale. Sage ; Argent gris , Cuivre gris , Mine de cuivre blanche arsenicale , Delamé- therie ; Mine d'argent grise , Mongez ; Fahlerz , AVerner ; Cuivre gris arsénié , Brongniarl; Mine d'une couleur fauve , Cuivre gris ou fahlerz , Brochant. Sa couleur est le gris d'acier clair , tirant sur le noir de fer ou le gris de plomb. Un fragment exposé à la simple flamme d'une bougie, répand des vapeurs , sans éprouver de fusion proprement dite. {Haiiy.) Au feu du chalumeau,, il décrépite d'abord , et se fond ensuite en un globule métallique friable , de couleur gri- sâtre. Pendant la fusion, il laisse dégager une vapeur arse- nicale blanche. l\ communique au borax une couleur jaune rougeâlre. Certaines variétés, sont difficiles à fondre. ( Ja- meson.) , La quantité de fer que contient le cuivre gris arsenifère , est assez variable , mais toujours infiniment supérieure ?i celle que renferme le cuivre gris anf.imonîfère. M. Thomson a trouvé, dans un cuivre gris d'Airthrie , dans rOchill Hils , en Ecosse : cuivre, 19,3; fer, 5i ; soufre , 1 4,1 ; et arsenic ,i5 , 16. , Les analyses faites par M. Klaproth de trois variétés de cette sous-espèce , venant desenvirons de Freyberg, lui ont donne : C U I Cuivre. '......:: 4^a,5o Fer 27,50 Soufre 10,00 Arsenic i5,6o Argent 0,90 Antimoine i,5o Perte 2,00 4i,©o 22, 5o 10,00 o,4o 0,00 2,00 48,0» 25, 5o io,oo 14,00 o,5o 0,00 2,00 100,00 100,00 100,00 Ses variétés de formes sont assez nombreuses , comme nous l'avons vu plus haut , p. Syo , et ses associations très- rariées. F. à la fin de cet article. Seconde Sous-Espèce. — Cuivre gris aistimontfère , Haîiy. (Mine de cuivre antimonial , Sage ; variété de cuivre gris et de l'argent gris de Romé-Delisle et Mongez ; Srhivarzerz , de W.; GrauguUîgerz , K. ; mine grise et mine noire riches, de Brochant ; Cuivre gris antimonié , Brong. ) Sa couleur est le noir de fer plus ou moins éclatant. Un fragment exposé à la flamme d'une bougie , répand des vapeurs antimoniales , et finit par se fondre en un glo- bule métallique éclatant ( Haiiy. ) Sa cassure est plus lisse que celle du cuivre gris arsenifère, et quelquefois un peu conchoïde ; il est aussi ordinairement plus dur ; mais il en diffère surtout par la présence de" l'anti- moine d'une part, et de l'autre par la proportion du fer qu'il renferme. Une variété de Saint-Vcnceslas , en Souabe , analysée par M. Klaproth , n'en a pas donné du tout , et l'argent paroît y avoir remplacé ce métal. Ce qu'il y a de très-remarquable , c'est que cette grande variation dans les proportions des principes qui entrent dans ia composition des difïérentes variétés de cuivre gris, a lieu dans celles qui ont une forme déterminée. Voici quelques-uns des résultats obtenus par M. Kla- proth ; la première analyse a eu pour sujet des Cristaux de Kapnick ; la seconde , des Cristaux de Zilla ., au Hartz ; et la troisième, d'autres Cristaux de Saint-Venceslas , en Souabe. Cuivre ^7i7^ Antimoine 22,00 Soufre 28,00 Argent. . Fer. . . . Zinc. . . Perte. o,25 3,25 5,00 3,75 , 37,50 . 29,00 . 21, 5o 5,00 , 6,5o . 0,00 . 2,5o 100,00 . 25, 5o . 27,00 , 25,5o . i3,25 7,00 . 0,00 100,00 D'autres échantillons amorphes de ce minéral , analysés par le même savant , ont donné des proportions différentes , et de plus , du mercure et du plomb. Le premier venoit de Porasch, en Hongrie ; le second, d'Annaberg; en Saxe , et le troisième , du Pérou. Cuivre 3g,oo - . . 4^0,25 . . . 27,00 Antimoine 19, 5o . . . 33,oo . . . 23,5o Soufre 26,00 . . . 18, 5o . . . 37,75 Ai'gent 0,00 . . . o,3o . . . 10,2$ Fer 7,5o . . . i3,5o . . . 0,00 Plomb 0,00 . . . 0,00 ... 1,75 •Arsenic 0,00- ... 0,75 ... 0,00 Mercure 6,25 . . . 0,00 . . . 0,00 Perte 1,75 . . . 3,70 ... 3,75 100,00 100,00 xoo,oo f Elle présente les mêmes variétés de formes que la sous- espèce Arsekifère. Le CTiivre gris est un des minéraux de ce genre le plus com- munément exploités. La quantité d'argent qu'il renferme assez ordinairementenrendl'exploitationtrès-avantageuse. Ilforme des lits d'une grande épaisseur dans les roches anciennes, ou se trouve en lits subordonnés au schiste micacé , à Schmelnitz en Hongrie , où il est accompagné de quarz , et dans le por- phyre, à Gablau, en Silésie. Il se rencontre plus communé- ment dans les veines, soit des montagnes primordiales, soit de celles de transition. Il est en veines dans le gneiss , à Hochberg , dans le grand-duché de Bade ; dans la chaux carbonatée granulaire, à Offenbanya, en Transylvanie ; dans la grauwake, à Clausthal , au Harlz ; et dans la chaux car- bonatée compacte , à Falkenstein , en Tyrol. Il est ordinai- rement associé au cuivre pyriteux , au plomb sulfuré , au zinc sulfuré , au quarz et à la chaux carbonatée ferrifère , à la chaux fluatée , au manganèse oxydé silicifère , etc. — Il abonde plus particulièrement à Schmelnitz et à Kremnitz , en Hongrie; à Kapnick, en Transylvanie ; dans le comté de Cornouailles, en Angleterre ; à Baygorry et à Sainte-Marie- aux-Mines , en France ; et à Hualgayoc , au Pérou, 01^ il est en veines dans le calcaire alpin. (^Jameson.') Les mines de cuivre gris argentifère de Hualgayoc, dans les Andes du Pérou. , sont élevées de 2o65 toises au-dessus du niveau de la mer. Elles fournissent à l'Espagne un mil- lion de piastres par an , plus de 5 millions de francs. (Hum- boldt , Annal, du Mus. , t. 2 , p. 178, ) 574 C U I La mine d'argent de Zméof , en Sibérie , contient beau- coup de cuivre gris , d'après les observations de M. Patrin ; il y est en masses. Il se rencontre également dans celles de Guanaxuato , au Mexique , h Zimapan , et dans les veines de cuivre du Chili, C'est un des minéraux les plus communs. Cuivre gris platinifère. Cette espèce de mine, dit M. Vauquelin, est grise; elle a assez de ressemblance avec celle que nous connoissons sous le nom à* Argent gris ( Cuiore gris de Haiiy ; Fahlerz des Allemands); elle contient du cui- vre , du plomb , de l'antimoine , du fer , du soufre , de l'ar- gent , du platine , et quelquefois de l'arsenic. Sa gangue est le plus souvent formée de carbonate de chaux, auquel se joi- gnent du sulfate de baryte et du quarz. Certains échantillons ont donné lo pour cent de platine, tandis que d'autres en ont à peine offert des traces. La pro- portion d'argent contenu dans cette mine est également Irès-variable: (Vauquelin, Ann. de ch. , t. 60, p. 817.) Le cuivre gris platinifère a été trouvé à Guadalcanal en Es- iramadure, dans le royaume d'Espagne, où il étoit accom- pagné d'argent antimonié sulfuré arsenifère. Cuivre hépatique. De Born appelle ainsi un minerai cuivreux, de couleur brune (brun de foie ) plus ou moins foncée, à cassure tantôt compacte et tantôt terreuse ou résinoïde, qui se trouve dans divers endroits du Bannat, notamment à Saska et à Moldava, et qui n'est qu'un mé- lange de cuivre carbonate vert et de fer oxydé. C'est la va- riété de malachite, désignée par Romé-Delisle sous le nom de mine de adore vitreuse noire ou de couleur de poix ; la mine de cuiore en chaux, d'un vert brunâtre, mate et spon- gieuse de Monnet ; le Cuhre carbonate martial de M. de Bournon. Le Cuivre carbonate anhydre de Jameson n'est peut-être qu'une variété de ce minéral. Voyez plus haut, pag. 567. On a nommé également Cuivre hépaii(pie le cuivre pyriteux Il cassure rougeâtre ( Bunt kupfererz de Werner ) , qui en est très-différent. CUIVRE HYDRATE ( Silicifère). Les belles décou- vertes de M. Proust sur les hydrates ou combinaisons de l'eau avec les oxydes, ont fait rechercher et découvrir la présence d(^e corps dans un assez grand nombre de substances , où il entre en effet comme principe essentiel; cette espèce en est un exemple très-remarquable. Le vert de cuiore ferrugineux de M. W croer { Eigenschussiges kupfergjun ) , dont ce célèbre minéralogiste distingue deux sortes, l'une scoriacée ou résinoide, et l'autre terreuse, appar- tient à l'espèce du cuivre hydrate. C U I 575 Le v^rt de cuÎQre ou la chrysocolle ( Kupfergrun ) du même savant, regarde par quelques auteurs et par nous-mêuies ( Tahl. des Esp. min. , t. 2 , /). 34-9 ) comme une simple va- riété du Cuiore carbonate vert ^ ainsi que le Cuivre hydraté, nous paroît devoir lui être également réuni, quoiqu'il présente des caractères un peu différens. Il forme une espèce à part dans les méthodes étrangères. V. Cui;S RE VERT. L'analyse que IM. Yauquelin a faite (J. des Min., tom. 33, p. 339 et suiv. ) de ces diverses substances, y ayant dé- montré la présence d'une quantité considérable de silice ( Voyez plus bas ) , il le nomme Cuivre hydraté silicifere. Depuis lors, M. Haiiy ayant eu l'occasion d'examiner des cristaux prismatiques hexaèdres de cette substance, a trouvé que leur division mécanique conduisoit à un prisme droit rhomboïdal de io3" 20' et 76° 4-o', qu'il regarde comme sa forme primitive, lequel se soudivise dans le sens des pe- tites diagonales de ses bases. La couleur du Cuivre hydraté silicifere varie du bleu pâle au vert blanchâtre, au vert foncé et au vert noirâtre. Il est quel- quefois translucide , mais plus communément opaque. La variété terreuse est vert jaunâtre. La pesanteur spécifique d'une variété résinoïde bleu ver- dâtre, de Sibérie, étoit de 2,733. Il est facile à briser, et sa cassure , imparfaitement con- choïde, est tantôt mate et tantôt luisante. Sa dureté varie. Certaines variétés rayent le verre , d'autres ^ont tendres et happent à la langue. Il devient blanc dans l'acide nitrique à froid, qu'il colore en vert; mais ne s'y dissout pas. Le C. hydraté est ihfusible au chalumeau, mais il y prend une couleur brune ; il se fond avec le borax, auquel il com- munique une couleur verte. Il est entremêlé, tantôt de cuivre natif et de cuivre oxy- dulé , tantôt de fer oxydé brun noirâtre ; d'où lui est venu le nom de Cuivre fen-ugineux, quoique ce métal n'y existe qu'accidentellement. Des fragmens d'un même échantillon de C. hydraté rési- no'ide, de Sibérie, ont donné à M. Vauquelin des quantités très-différentes de silice; d'où ce savant a conclu que cette dernière substance n'y existoit qu'à l'état de simple mélange. L'un d'eux renfermoit: oxyde de cuivre, 61; eau, 20; silice, 39; et l'autre seulement, 2S de silice. Une variété compacte bleu veràâtre , du Chili, conte- noit 59 parties de silice sur 100. 576 C U I L'ammoniaque chauffée n'en dissout qu'une très-petite por- tion; il est, au contraire, soluble avec facilité dans l'acide muriatique. Ses variétés de formes sont peu nombreuses -, il est ordi- nairement en masse compacte, ou terreux; il a aussi été trouvé cristallisé. 1. Cuivre hydraté silicifère périhexahîre: en prismes à six pans , ayant deux faces opposées beaucoup plus larges que les quatre autres. ( Haiiy, Cours de Minéralogie de 181 6. ) Le cristal que possède M. Haiiy , a pour gangue une argile marbrée de brun et de rouge , traversée de veinules verdâtres; il est intérieurement d'un beau vert-céladon, et sa surface est d'un vert blanchâtre. 2. C. h. glohulif orme-laminaire: vert -nacré; il est sur le quarz et vient de Rheinbretenbach. (Collection de M. Haiiy.) 3. C. h. conci-étionné-mamelonné: en croûtes dont la surface est recouverte de petits mamelons, et ordinairement -d'une couleur blanchâtre, tandis que l'intérieur est vert bleuâtre ou vert. De Sibérie. 4.. C. h. compacte {Schlaklges eisenschussîges kupfergrun^ W.). Il offre deux sous-variétés très-distinctes, dont l'une a l'éclat de la résine , et l'autre est tenie ou mate. Leur couleur varie aussi; la première, qui paroît plus pure, est assez ordinai- rement d'un beau vert, ou d'un vert-bleuâtre et translucide gur les bords; la seconde est opaque et d'un vert blanchâtre ou bleuâtre. 5. C. h. terreux ( Erdiges eisenschussiges kupfergriîn ■, W. ). H est en petites masses d'un vert jaunâtre. Le Cuivre siliceux (^ Kieselkupfer) de M. John, nous paroît devoir être rapporté à cette variété. D'après ce savant chi- miste, il est composé de 37,8 de cuivre, 8 d'oxygène, 21,8 d'eau, avec 29 de silice et 3 de sulfate de chaux. {Voyez la Minéralogie de Jameson. ) Le cuivre hydraté silicifère compacte accompagne ordi- nairement le cuivre pyriteux ou sulfuré , le cuivre oxydulé rouge, le cuivre gris, le cuivre carbonate vert; et, assez souvent , le cuivre arseniaté , le fer oxydé , le quarz et la ba- ryte sulfatée. On le trouve fréquemment dans les mines de la Sibérie et dans celles de la Hongrie; en Cornouailles, avec le cuivre arseniaté ; à Lauterberg au Hartz et à Schwatz en Tyrol; et au Chili, dans les mines de los Ojancos, los Mantos, los Mercedes et el Plomo Spallar; dans ce dernier endroit il est toujours méjangé de tourmalines noires acicu- laires, divergentes {Heidand). La variété terreuse se trouve plus parùcuhèremeat à Saalfeld en Thuringe et à Kamsdor C U I 577 en Saxe, avec le cuivre carbonate bleu et vert, le cuivre gris, la baryte sulfatée et le quarz. Le cuivre hydraté silicifère compacte d'un bleu clair, taillé et poli, ressemble à la Turquoise orientale; mais il est beau- coup moins dur. Ce nom de turquoise a aussi été donné à des dents et à des os fossiles colorés en bleu, par le cuivre selon les uns, et par le fer suivant d'autres, que Ton trouve en différens lieux de la Turquie, de la France, etc.; et, par M. Blumenbach, à une substance très-différente de celles- ci. F. Turquoise. Cuivre jaune ou Laiton, en XsAm^Aunchalcum. On donne communément le nom de Qm^re Jaune au lai/on, qui est un alliage de cuivre et de zinc, dans certaines proportions. F. Laiton. harninedecuiorefaunede laminéralogie ancienne estla même chose que la pyri/e cuivreuse ou cuivre pyri/eux. V. ce mot. La mine de cuivre jaune ou de laiton ( Messingerz des Alle- mands) est tantôt un zinc sulfuré mélangé de cuivre , et ran- tôt un cuivre pyriteux mélangé de zinc; en sorte que l'on en obtient par la fusion un véritable laiton. {Brochant.) Ce même nom peut convenir au mélange de zinc carbo- nate et de cuivre carbonate vert dont parle Patrin, et quil a rencontré dans plusieurs mines des monts Altaï et de la Daourie. F. Zinc carbonate. CUIVRE MINÉRALISÉ par les acides carbonique, muriatique, phosphorique et sulfurique, et par le soufre. V. Cuivre CARBONATE, Cuivre muriaté. Cuivre phosphaté, Cuivre sulfaté et Cuivre sulfuré. Cuivre malachite. Voyez Cuivre carbonate vert concrétionné. CUIVRE MURIATÉ , Muriate de Cuivre natif ( anciennement nommé Cuivre suroxygéné vert; Salzkupfer et Kupfèrsand de Werner ; Atacamite de Jaméson ; Sma-^ ragdochalzit de Haussman). Ce minéral, qu'on n'a connu d'abord que sous la forme d'un sable très-fin, d une belle couleur verte, a été rapporté du Pérou par Dombey. L'analyse que firent, en 1786, MM. de la Rochefoucauld et Fourcroy , de ce Sable vert du Pérou ^ y démontra la présence de l'acide muriatique en quantité notable ( 10 parties sur 100 ). Ce dernier fut ce- pendant regardé, un peu plus tard, comme accidentel, et le minéral dont il s'agit considéré comme un cuivre suroxy- géné ; mais l'on est maintenant d'accord sur sa véritable nature. Le cuivre muriaté cristallisé a une pesanteur spécifique de VIII. 3; 57» C U T 3,52o5 ; sa dureté est peu considérable, à peu près la même que celle du G. carbonate vert. Sa couleur est le vert pâle ou nuancé de jaunâtre , le vert- pré, le vert foncé et même le vert noirâtre. La poussière obtenue par la trituration est vert-pomme ; projetée sur la flamme . elle en augmente le volume , et lui communique une couleur en partie verte et en partie bleue. Ce caractère , joint à ce qu'il ne donne pas de vapeurs ar- senicales , et ne fait pas d'effervescence dans l'acide ni- trique , suffit pour le faire distinguer de toutes les autres mines de cuivre de la même couleur. Il colore très-facilement l'ammoniaque en bleu , se dis- sout aussi dans les acides , et ses dissolutions précipitent en abondance le nitrate d'argent , etc. Analyses des muriates de cuivre natifs du Chili et du Pé/vu , par M. Proust. Variété lamellaiie du Chili. Variété arénaréé du Pérou. Cuivre • ^7,40 — \ . 4-6, 80 Oxygène 14.560 — 11,70 Acide muriatique. 10,00 — . 9,5o Eau. 12,00 — i5,oo Sable ferrugineux. 2,00 Sable siliceux. ... 17,00 Sable de gypse. . . 4>oo 100,00 ioo,o(v Au feu du chalumeau, il fond assez facilement ,. en ré- pandant des vapeurs d'acide muriatique , et donne un glo- bule cuivreux. Suivant M. Haiiy , la forme primitive du cuivre muriaté est un octaèdre rectangulaire. Ses cristaux sont ordinairement très-petits , de forme prismatique , et terminés par des sommets en biseau. Ils se subdivisent facilement dans le sens de leur axe , et leur cas- sure longitudinale est éclatante. Il est plus souvent en masses composées de lames entre- lacées, et dont les cavités contiennent les cristaux , qui sont presque toujours d'une couleur plus foncée, ou en aiguilles, .sur diverses gangues, et rarement enfin en petits mamelons à tissu compacte. Le sable vert du Pérou ( C. m. arénacé) en renferme , qui sont des octaèdres cunéiformes; c'est la moins rare des variétés de cette substance. • Le cuivre muriaté se trouve en veines , parmi d'autres es- C U I sy, pèces du genre cuivre, à Rémolinos au Chili, d'où il a été envoyé en Espagne , par M. Chrétien Heuland, vers l'année 1797. On trouve au centre de plusieurs morceaux de ce inu- riate de cuivre , des noyaux de mine grise , composée des trois sulfures de fer , de cuivre et d'antimoine. Il semble que des agens extérieurs aient oxydé et transformé la superficie de ce fahlerz en^nuriate. (Proust, Journ.de Phys. ^ t, 63 pag. 373.) 11 est accompagné de quarz-hyalin et de quarz-agate cal- cédoine, de fer oxydé brun, de cuivre oxydulé, de cuivre car- bonate vert et de chaux sulfatée. Il est aussi en veines , au Pérou , où il est associé à l'ar- gent sulfuré et muriaté , et au spath calcaire. La variété arénar.êe^ la plus anciennement connue, ap- partient aux terrains d'alluvion. Elle a été découverte dans le lit de l'a rivière de Lipès , à deux cents lieues au-delà de Copiapu, dans le désert d'Atacama qui sépare le Chili du Pérou, d'où lui est venu le nom à'Âiaramiie. On a trouvé aussi ce minéral parmi les productions vol- caniques du Vésuve : il étolt très-abondant sur les laves de 1804. et de i8o5. ( Thompson. ) M. Henry Heuland , minéralogiste très-instruit , et pos- sesseur de la plus belle collection de minéraux de Londres auquel nous avons des obligations de plus d'un genre , nous apprend que cette espèce se trouve dans plusieurs autres lieux du Chili , et notamment à Soledad , Ojancos , Guasco et Caymas, dans le district de Pudento : celui de ce dernier endroit est cubique ? et flabelliforme , transparent et d'un beau vert d'émeraude. Suivant M. le professeur UUmann, cité par Jameson, le C. muriaté existe aussi dans la principauté de Nassau ? CUIVRE NATIF (Cuivre natif ou vierge des anciens minérafogistes ; Gediegen Kupfer, Werner). Ce métal, au- quel les alchimistes ont donné le nom de Féniis , est un de ceux qui se rencontrent le plus ordinairement à l'état natif, c'est-à-dire , prêt à manifester toutes ses propriétés métal- liques. Ces dernières ont été indiquées ci-dessus , au mot Cuivre , p. 542 et suiv. Il est presque toujours pur. La pesanteur spécifique du cuivre natif de Hongrie est de 7,728 , selon Gelîert, et d'après Kirwan, de 7,600 à 7,800; celui de Sibérie pèse 8,584-4 suivant M. Haiiy. Sa forme primitive est le cube ou l'octaèdre régulier ; ces deux solides peuvent également servir de type aux formes secondaires. Il présente toutes celles qui ont été observées dans l'ar- 58o C U I gent natif, sur lequel il semble s'être modelé ; les plus sim- ples sont le cube^ V octaèdre , le cubo-octaèdre , et le cubo-dodé- caèdre. La variété tri/orme^ que l'on observe aussi dans l'alun , est un octaèdre dont les huit arêtes et les six angles solides sont remplacés par des faces qui appartiennent au cube et au dodécaèdre ; d'où lui vient son nom. Les cristaux de cuivre natif sont rarement nets et jamais solitaires, mais groupés sous la forme de rameaux divergens, et engagés dans diverses gangues terreuses ou compactes : leur surface est ordinairement terne. Ils sont aussi disposés en réseaux , ou en feuilles de fougère , etc. On en trouve dans presque toutes les mines, entre autres dans celles de Sibérie , et principalement dans celles de la Tou- ria , où il est incomparablement le plus beau. Il forme des végétations composées de cubes et d'octaèdres de deux à trois lignes de diamètre implantés les uns sur les autres : les ra- meaux ont jusqu'à cinq à six pouces de longueur. Quelques échantillons ont la couleur et le brillant de l'or le mieux poli. Ces végétations sont absolument empâtées dans le marbre blanc , et il faut de l'adresse et beaucoup de patience pour parvenir à les en dégager. V. pi. B. 3, fig. 2. {Patrin.') Les mines de Cornouaîlles donnent aussi de fort beau cuivre natif, mais en masses granuleuses ou ramuleuses , où l'on remarque rarement une cristallisation distincte. Il se trouve à l'état natif, et sous les formes de cuivre vitreux et de cuivre oxydulé,, dans les mines de Tlngaran, un peu au-dessus du volcan de Jorullo , à San Juan Guetamo , dans l'intendance de Valladolid et dans la province du Nou- veau-Mexique. ( Humboldt, t. 2 , p. 58i. ) On trouve encore ce métal , avec une disposition ramu- leuse et en fdamens contournés , plus ou moins déliés ; en lames tantôt épaisses et ternes , et tantôt en lamelles bril- lantes , en grains et enfin en masses irrégulières ou mame- lonnées d'un volume quelquefois très - considérable. Tel est , par exemple , le morceau de cuivre vierge que l'on conserve dans le cabinet d'Ajuda , près de Lisbonne , et qui a été trouvé dans un vallon à deux lieues de Cachoeira et à quatorze lieues de Baja , au Brésil. Il pèse ,' d'après Vandelly , 2616 livres. Il a, dans sa plus grande longueur, 3 pieds 2 pouces , sur 2 pieds i pouce de large , et 10 pouces d'épaisseur. Sa surface, qui est raboteuse, est recouverte en quelques parties de malachite et d'oxyde de fer. ( Link , Voyage en Portugal , t. i , p. 298. ) Le cuivre natif n'est pas la plus commune des mines de C U I 58i ce genre ; il est infiniment moins abondant que le cuivre pyriteux , le cuivre gris et le cuivre sulfuré , qui sont les mines les plus ordinaires de ce métal ; mais on le rencontre dans un grand nombre d'exploitations , surtout dans celles des tenains anciens. Il y est associé à d'autres minerais cui- vreux , et notamment au cuivre oxydulé et au cuivre hydraté dont ses masses sont souvent encroûtées ; au cuivre sulfuré ou pyriteux ; au cuivre carbonate vert, au fer oxydé; très- rarement au cuivre arseniaté , au cuivre phosphaté , etc. Le quarz, la chaux carbonatée et la lithomarge lui servent de gangues, dans les veines du granité , du gneiss, de l'argile schisteuse, du talc chlorite, etc., que traversent les filons qui « contiennent. Il est en veines dans le granité, au comté de Cornouailles en Angleterre ; dans le gneiss , à Annaberg et à Marienberg, en Saxe ; dans la chaux carbonatée granuleuse* , en Sibé- rie ; dans le schiste argileux à Mitterag , pays de Salzbourg ; et dans le talc chlorite , en Suède , etc. 11 est également en veines, mais en petite quantité, daris l'amas cuivreux que renferme le schiste argileux de transition du Rammelsberg , et la grauwacke au Hartz; et disséminé dans certaines amyg- daloïdes de la même époque , comme à Reichcnbach , près d'Oberstein , où il accompagne la prehnite. On le rencontre aussi dans les couches du schiste marno-bitumlneux , à Bot- temdorff , en Thuringe. Les pays d'alluvion l'ont offert éga- lement , en morceaux roulés , d'un poids quelquefois con4- dcrable ; le Canada, le Brésil, en fournissent des exemples. Ce métal existe , à l'état natif, dans beaucoup d'endroits dlfférens de la Hongrie et de la Transylvanie ; en Sibérie ; à Fahlun , en Suède; dans le comté de Cornouailles, en Angleterre ; à Sainbel , près de Lyon , en France ; au Japon , au Chili , au Mexique , en Asie et en Afrique. Cuivre ^^OIR. Ce nom a été donné au cuwre oxydé noir y auquel il convient parfaitement , et qui ne doit pas être con- fondu avec la mine de cuii^re noire (^Srhwarzei-z de ^JVerner • Grau^Ultigerz de Karsten ), laquelle est un cuivre gris antimoni- Jère. Voy. Cuivre oxydé. CUIVRE OXYDÉ, ou pIutÔtDEUTOXYDÉ.(CuiVREOXYDi HOIR, Bournon; Kiipjerschwarze , Werner; le Cuivre noir , Brochant.) Cette espèce particulière du genre Cuivre, présente ce métal à l'état de deutoxyde ou second degré d'oxydation ; elle est distinguée par ses caractères du protoxyde ou oxydule, qui se rencontre aussi dans la nature. V. Cuivre oxydulé ou pro- toxyde. Sa couleur est le noir ou le noir brunâtre irès-foncé , quel- 58. C IT I quefois le noir bleuâtre ; la raclure lire ordinairement sur le brun noirâtre. Il est tendre , facile à briser et à entamer , même avec l'ongle ; sa cassure est terreuse k grain fm, terne ou foible- inent brillante. Certaines variétés présentent le tissu fibreux et mame- lonné du fer oxydé hématite , et ont leur surface extérieure luisante. {Boiirnon.) Ce minerai contient de ^o à 5o pour loo de cuivre , du fer oxydé, etc. (Le deuloxyde de cuivre obtenu dans les labora- toires de chrmie , est composé de 80 parties de cuivre et 20 d'oxygène sur 100; \e proloxyde Tenitrmt environ 10 de ce dernier sur 90 de métal. ) Il donne une scorie noirâtre au chalumeau, en exhalant assez souvent une odeur sulfureuse , mais sans s'y réduire ; il colore le borax en vert et l'ammoniaque en bleu. On le rencontre en masse , ou disséminé , ou en poussière a la surface des autres mines de ce genre, et surtout avec le cuivre gris, le cuivre pyrlleux, le cuivre sulfuré, de la dé- composition desquels il est très-vraisemblable qu'il tire son origine , au moins dans le plus grand nombr'e des cas ; et c'est encore à eux qu'il doit la légère odeur de soufre qu'il f rcliale quelquefois au feu du chalumeau. Nous en possédons un échantillon qui vient de Sibérie, et qui a pour noyau du cuivre oxydulé compacte, mélangé de cuivre natif; il est en oiître coloré par place en bleu par le carbonate de cuivre. Les variétés les plus friables, ou pulvérulentes, ont été nom- mées par les mineurs kupfermulm^ minerai cuivreux décomposé ou terre cui<>reuse. Le cuivre deutoxydé se trouve aux environs de Freyberg et à Kamsdorf, en Saxe; dans les mines de Mohs et d'Arendal, en Norwége, et dans celles de Tlncroft et de Carrarach , en CornoualUes ; près de Schvvatz , en Tyrol; au Harlz , en Hongrie ; à Schlangenberg et dans plusieurs mines des monts Ourals. Il accompagne dans ces dlfférens lieux le cuivre py- riteux ou sulfuré, le cuivre carbonate vert et bleu, le fer oxydé , le quarz , etc. Le cuivre noir de Werner n'est pas la même chose que sa mine de cuivre noire , qui est un cuivre gris antimonifère. f^oyez Cuivre gris. CuiVHE OXYDÉ BLEU. De Bom et Patrin nomment ainsi le cuivre carbonate bleu ; et par suite cuivre oxydé vert ^ le cuivre carbonate de cette même couleur. Cuivre oxydé aouge. V. Cuivre oxydulé. CuîVUE OXYDÉ VERT. Vuy. ci-dessus. r, TT I 585 Cuivre oxydé vert d'olive arsenical. Nom donné par De Born au Cuhre arseniaié. F. ce mot. CUIVRE OXYDULE , Hauy ; Protoxyde de cuivre , Mine de cuivre vitreuse , Romé-Delisle ; Chaux de cuivre rouge, Mongez; Cuivre oxydé rouge, Carbonate de cuivre rouge , De Born ; Oxyde rouge de cuivre , Delamétherie ; Cuivre oxydé au minimum , Proust ; Rothkupfererz , Ziegclerz^ "Werner ; la Mine de cuivre rouge ou le C. ox. rouge , Brochant. M. Werner et les minéralogistes de son école , admettent deux espèces principales de mine dé cuivre rouge , qu'ils sou- divisent encore en plusieurs sous-espèces. Ces dernières sont , pour M. Haiiy , autant de variétés d'une espèce unique. La pesanteur spécifique du cuivre oxydulé est de.3,q5o, selon Wiedemann, et de 5, 600, d'après M. Phillips. 11. est soluble avec effervescence dans l'acide nitrique, en y répandant un nuage d'un bleu verdâtre , et dans l'acide mu- riatique, sans effervescence. 11 est facile à pulvériser, et s^ poussière est rouge; elle colore en bleu l'ammoniaque. Sa cassure est ordinairement lisse et éclatante, un peu con- choïde ; dans certains morceaux elle est sublamelleuse , et sa division mécanique conduit à l'octaèdre régulier, qui est la forme primitive , d'où ses cristaux dérivent. Il y en a de translucides, dont la couleur est le beau rouge de rubis. Communément ils sont opaques, et la' couleur de leur surface , quand elle n'est pas masquée par un endulfc verdâtre, est le brun tirant sur le noir de fer, avec éclat mé- tallique : la variété capillaire est d'un rouge vif. La couleur des. masses terreuses varie du rouge au brun , au rouge de brique et au roussàtre , d'après la plus ou moins grande quantité de fer oxydé dont elles sont mélangées. Cent parties de C. ox. cristallisé de Cornouailles , contien- nent , d'après M. Chenevlx : cuivre , 88,5 ; oxygène , 1 1 ,5. Il est facile à réduire à l'état métallique par le feu du cha- lumeau. Le cuivre o\yàu\é rristallîsé (JBlattrich es rolkkupfererz ^ .W.) , offre un assez grand nombre de variétés de formes ; les prin- cipales sont : V octaèdre, le cube, le cubo-octaMre , le cubo- dodécaèdre , le dodécaèdre ii plans rhombes , etc. M. W. Phillips les a décrites pour la plupart dans le pre- mier volume des Transactions de la Société géologique de Lon- dres ; les mines de cuivre du comté de Cornouailles les ren- ferment presque toutes , en cristaux d'une forme très-nette etéclatans ; ceux qui viennent de Moldava , dans le Bannat, le sont également. On en trouve quelques-uns du même genre 584 C U I dans la mine de cuivre de Chessy H dans celles de Sibérie ; mais ordinairement ils sont recouverts d'un enduit verdâtre. La forme des cristaux de Chessy est très-réguMère , et leur volume remarquable ; ils sont souvent isolés. La variété capillaire , en aiguilles déliées el entrelacées d'un beau rouge , est une des plus rares ; elle est communément superficielle. On la nommoit anciennement mine de ruii>re vi- treuse en plumes rouges , et fleurs de cuiore rouges; c'est le Haar- formtges Roihkupfererz de Karsten. La mine de Rheinbretenbach , dans le pays de Nassau, en a fourni de très-jolis échantillons; elle y a pour gangue le quarz. Elle se trouve aussi eh Angleterre, en Sibérie et en Hongrie , tantôt sur le cuivre natif, et tantôt sur le C oxydulé terreux. Le cuivre oxydulé compacte {Dirhtes Roihkupfererz^ W. ) est quelquefois en mamelons et en masses informes , qui sou- vent renferment un noyau de cuivre hatif , ou qui sont en- croûtées de cuivre vert compacte. Enfin , le cuivre oxydulé ferrifère terreux^ ou en masses fria- bles , d'un rouge nuancé de jaunâtre , etc. {Ziegelerz, ^V. , mine de cuivre couleur de tuile ou de brique, Broch.), pré- sente quelques caraclèresun peu différens des autres variétés. Il noircit par l'action du feu du chalumeau et est très-dif- ficile à fondre ; mais il colore le borax en vert. Suivant M. Werner, c'est un mélange intime d'oxyde rouge de cuivre et d'oxyde brun de fer , qui contient depuis lo jusqu'à 5o parties de cuivre sur loo. On a nommé Pecherz-mine piriforme, une variété de ziegc- lerz endurci, d'un brun obscur dont la cassure est luisante comme celle de la poix ou de la résine , et qui vient de Fal- kenstein en Tyrol. V. Cuivre hépatique. Le cuivre oxydulé se rencontre en veines avec les autres mines de ce genre , dans les montagnes primordiales et dans celles de transition. Ou l'y trouve en masses plus ou moins considérables, lamelleuses ou compactes, et en cristaux, avec le cuivre natif, le cuivre pyriteux, le cuivre hydraté ou carbonate, etc. Il est en veines dans le granité, dans les mines de Comouailles et dans la chaux carbonatée lamel- laire en Sibérie. Il est en veines dans la grauwacke schis- teuse, au Kupferkante , près de Gosenbach , dans le pays de Nassau-S'egen , et dans le quarz , à Stirkenberg , près d'En^ siedel , en Hongrie. Il abonde surtout en Angleterre et en Sibérie. Les mines de la Suède et de la Norwége , celles du Hartz , de la Saxe et du Tyrol, en renferment également. Nous avons vu plus haut, qu'il se trouvoit aussi en France, à C TT I 585. , Chessy , près de Lyon , en très-beaux cristaux et en masses vitreuses , avec le cuivre carbonate vert soyeux , le G. c. bleu et la lithomarge ; il en viem encore du Chili et du Pérou. he cuivre oxydnlé ferrif ère , dont Ton doit, ce me semble, faire une sous-espèce , d'après ses caractères ( V. plus haut), existe sous la forme de masses, tantôt terreuses et amorphes, et tantôt endurcies, dans les mêmes pays; il est ordinaire- ment associé au cuivre pyriteux , au cuivre carbonate soyeux et au fer oxydé. Cuivre oxydulé FERRiFÈRE(^/^e/^rz, W.). Nous com- prenons sous ce nom les variétés terreuses du cuivre oxydulé, mélangées de fer oxydé. F. Cuivre oxydulé. CUIVRE PHOSPHATÉ. (Mine de cuivre phosphore et antimonial, Sage; Cuivre phosphore, Phosphorkupfer, \'Ver-' ner; Phosphorsaiires-Kupfer, Karslea ; Pseudo-Malachit , Hauss- mann ; Cuivre phosphaté, Brochant.) La présence de l'acide phosphorique dans certaines mines de cuivre , d'une couleur verte , a été indiquée par M. Sage. Cette combinaison de l'acide phosphorique avec le cuivre est aujourd hui bien con- nue , d'après les expériences de M. Klaproth , et les descrip- tions de 5lM. Karsten et Hersart de la Villemarqué. (J. des M. t. 24, p. 33 1 et*^uiv.) Sa couleur est le vert noirâtre à la surface , et à l'intérieur le vert d'émeraude mêlé de reflets noirs, et quelquefois le vert bleuâtre très-foncé. Sa pesanteur spécifique est, d'après M, Hersart, 4507o3i; seulement 3,5 14.2 , suivant M, Kopp. II est demi -dur et facile à gratter avec le couteau; la poussière obtenue est d'un beau vert. Les cristaux ont une structure lamelleuse , et les mamelons sont composés de fibres radiées ; il est rarement compacte. L'acide nitrique le dissout sans effervescence et prend une couleur bleue, ce que fait aussi l'ammoniaque. Exposé au feu du chalumeau , il fond en un globule cas- sant , d'une couleur cendrée ou noirâtre , et dont la surface est cristallisée, sans exhaler de vapeurs arsenicales; en ajou- tant un corps gras , on le réduit en partie ; fondu avec le borax, on obtient un verre d'un rouge vif. Le cuivre phosphaté de Firnberg est cemposé, d'après l'analyse de M. Klaproth, de : 63, i3 d'oxyde de cuivre, 3o,q5 d'acide phosphorique ; il y a eu 0,92 de perte. Il cristallise en octaèdres- reclangulaires ^ simples ou cu- néiformes, et en prismes rhombdidaux ; mais ses faces sont sou- vent bombées. M. de Bournon indique le cube ou le prisme tétraèdre reclun- gulaire parmi les formes que présente ce mijicral. 586 C IT I Les cristaux de cuivre phosphaté sont très-rares ; on le trouve plus souvent sous la forme de concrétions , à tissu fibreux et radie , ressemblant au cuivre carbonate fibreux , avec lequel il'a été anciennement confondu. On l'a pris éga- lement pour un cuivre arseniaté et pour un cuivre muriaté. Le cuivre phosphaté a été trouvé d'abord à Finberg , près de Rheilenbrenbach , sur la rive droite du Rhin , en veines dans la grauwacke, etc. , en association avec le cuivre natif cristallisé , le cuivre oxydulé capillaire et le C. c. vert ; ses mamelons garnissent ordinairement les cavités d'un qaarz compacte ou calcédonieux,blanchâtre ou souillé d'oxyde brun de fer qui sert aussi de support aux cristaux. C'est sur une gangue de la même nature , quoique plus ferrugineuse , que sont implantés ceux que l'on a découverts plus récem- ment à Lybethen , à quatre lieues de Schemnitz , en Hon- grie ; ils sont plus nets que les premiers. Cette substance a été rapportée des mines deFalhuen, près Goquimbo, Sapallaret Farallou,dansle Chili, par M. Chre^ tien-Heuland , cité p. 579. Cuivre PRÉcrpiTÉ. V. Cuivrk de cémetstation. CUIVRE PYRITEUX, vulgairement Pyrite cui- vreuse. ( Mine jaune de cuivre , Romé-Delisle ; Cuivre avec beaucoup de fer minéralisé par le soufre, Pyrite cui- vreuse , Bergman ; Cuivre pyrileux , De Born ; Cuivre fer- rugino-sulfuré jaune, Delametherie ; Kupfçrkics ^ Werner ; Cuivre ferro-sulfuré, Tondi ; Double sulfure jaune de cuivre et de fer, Bournon.) Le Cuivre pyriteux a les plus grands rapports avec le Cuivre giis^ V. plus haut, pag. 869. Ses principes composans es- sentiels sont à peu près les mômes ; mais il en est particu- lièrement distingué par sa couleur. Suivant M. Proust, ce minéral est un assemblage de deux sulfures , l'un de cuivre , l'autre de fer. Les proportions de cuivre , de fer et de soufre sont dans les échantillons de divers pays dans un rapport assez constant et sensiblement les mêmes, comme s'en est assuré M, Gueniveau ( J. de.» M., t. 71 , p. 117), et tous les minéralogistes en font une espèce distincte à la fois du cuivre gris et A\i fer sulfuré. Ce dernier est beaucoup plus clur, et a d'ailleurs des ca- ractères très-différens , indépendamment de celui qui se tire de la composition. M. Gueniveau a reconnu en outre que le fer et le cuivre, et en général les métaux, sont à l'état métal- lique dans les combinaisons connues sous le nom de sul- fures , comme Tavoient avancé MM. Proust et Hatchett. Les caractères du cuivre pyriteux sont les suivans : 5a couleur est le jaune de laiton , tirant quelquefois sur C U I 587 le jaune d'or, le jaune nuancé de verdâlre ou le jaune brun grisâtre. 11 est assez souvent aussi panaché ou irisé superficielle- ment. Il acquiert l'électricité résineuse par le frottement , après avoir été isolé. {Haiiy. ) Il est peu dur, aigre , et facile à entamer avec le couteau? le fer sulfuré , au contraire , étincelle presque toujours sous le choc du briquet. Sa pesanteur spécifique est de l^.^Zl^l^.. Sa cassure est communément inégale , en partie unie eÉ en partie raboteuse , à grain très-fin ou conchoïde, à petites évasures , et rarement feuilletée ; elle a un éclat métallique plus ou moins vif Ses formes dérivent du tétraèdre comme celles du Cuivre; gris. Traité au chalumeau , sur le charbon , il décrépite en exhalant une vapeur sulfureuse jaunâtre , puis se fond en un globule noir , qui , à Taide d'un feu prolongé , finit par offrir le brillant métallique du cuivre. loo parties de cuivre pyriteux de Sainbel, près de Lyon ^ ont donné à M. Gueniveau , pour résultat moyen , abstrac- tion faite de la gangue quarzeuze : cuivre, 3o,2; fer, 32,3'; soufre , 37,°. ; proportions presque entièrement sembla- bles à celles qu'il a trouvées dans celui de Baygorry. M. Chenevix a retiré d'une variété mamelonnée com-- pacte , à cassure terne et à grains très-fins , du Cornouailles, 3o de cuivre et 12 de soufre, avec 53 d'oxyde de fer; mais , comme l'observe M. Gueniveau, cette dernière quan- tité correspond à 35 de fer; ce résultat se rapproche donc beaucoup des précédens. Quant aux variétés de formes déterminables de cette es- pèce , elles sont à peu près les mêmes que celles du cuivre gris , quoique moins variées. Ses cristaux* sont petits ; leur surface est souvent terne , quelquefois pourtant très - écla- tante ; les mines d'Angleterre en fournissent de très - beaux- La variété irisée qui a reçu anciennement les noms de mine de cuivre panachée ou irisée, mine de cuiQve queue de paon ou gorge de pigeon , etc. , est une des plus communes dans les collections. Il arrive , mais assez rarement , que cette variété est sous la forme de dendritcs dans la gangue du filon , et quand cette gangue est susceptible de poli , elle fournit de superbes mor- ceaux de cabinet, comme ceux de la mine de Groscamsdorf en Thnringe , qui sont dans du fer spathique lamellaire. {Pairin.) F.pl.B. 3. figia. 588 C II [ Ses couleurs, bleu d'acier trempé, verl - émeraude et rouge , mélangés , lui donnent un aspect très-agréable ; elles sont produites par une légère altération qu'ont éprouvée les surfaces cassées par leur exposition à l'air. L'on doit éviter de la confondre avec la mine de cuhrebi- gairée , Buntkupferez des Allemands, qui est le awre pyriteux hépatique de M. Haiiy. r^. plus bas. . ■ Les cristaux de cuivre pyriteux sont assez communément réunis, en forme de croûte , à facettes brillantes et ordi- nairement irisées sur diverses substances , et notamment sur la chaux carbonatée cristallisée , et la baryte sulfatée mamelonnée, comme dans les mines du Derbyshirtî. On en trouve de superficiel sur les poissons des schistes argileux d'Eisleben et de Mansfeld , et d'autre qui est solide à supevficie spéculaire , à Goslar et en Angleterre. Mais c'est en masses ou disséminé que ce minéral est le plus abondant. Le cuivre pyriteux est , avec le cuivre gris et le cuivre sulfuré , la mine de ce métal que l'on exploite le plus communément. On le trouve , soit er; iitsr, soit en veines , dans les terrains de la plupart des formations ; et il abonde pariiculièrement dans les plus anciennes. Il est en veines dans le granité à Schaudau, en Saxe; dans le gneiss à Schwarz.\vald, en Souabc, et dans le schiste micacé à Bieber, en Hanau. Il est' encore en veines dans un lit de quarz qui traverse la mine de Cliflon , près de Tyndrum , en Pcrlhshire , où il est associé au cuivre vert, à la galène, à la blende et au spath pesant ; et dans le grès rouge , dans le Mainland , la plus considérable des îles Zelland ; dans la pierre calcaire slratiforme , sur les frontières du Derbyshire et du Slaffordshire; enfin les im- portantes mines de Crombane et de Balymurtach , dans le comté de W'iclow , en Irlande , consistent principalement ^ en cuivre pyriteux {Jiiweson). II. forme des lils dans l'am- phibole lamellaire , au Kupfcrberg , en Bohème ; dans le talc chlorite schistoïde , en Suède ; dans les montagnes de schiste argileux de transition, au Ramelsberg , au Hartz, et dans le schiste marno-bituniineux des montagnes à cou- ches du Mansfeld et de la Thuringe. Les substances aux- quelles il est le plus communément associé sont: toutes les espèces du genre cuivre , le plomb sulfuré, le fer spalhique» la blende ou zinc sulfuré, la chaux fluatée , la baryte sul- fatée, la. chaux carbonatée, le quarz et l'amplybole ; il contient quelquefois disséminés des grenats , de Tor , etc. Êes mines les plus fameuses de cuivre pyriteux sont celles de Cornouailles, en Angleterre. F. p. Soi ; de Saska , dans le Banuat, et du Rammelsbcrg , au Harlz.» La Suède en. C U I 58ç) renferme aussi Ae très-importantes. En France, nous avons celles de Baygorry , en Basse - Navarre ; de Chessy , aux environs de Lyon; de Gyromagny, dans les Vosges, etc. On en trouve également eu Norwége , en Sardaigne , et dans beaucoup d'autres lieux; mais ce qui! y a de remar- quable , c'est qu'il est extrêmement rare en Sibérie où le cuivre sulfuré , au contraire , se trouve en quantité consi- dérable. F. Cuivre sulfuré. La couletir de la pyrite cuivreuse offre des gradations de nuances qui indiquent son degré de richesse : elle est ou'd'un jaune pâle, et alors elle diffère peu de la ûraçlt pytile ferm- gineuse ; ou d'un jaune d'or, ou d'un jaune verdàtre ; cette dernière est la plus riche , et rend jusqu'à 12 p. loo de cuivre; mais cela est assez rare. {Patnn. ) On en extrait aussi le soufre à l'aide de la sublimation. Cette mine , en se décomposant, produit, dans certains cas, du cuivre sulfaté (vitriol bleu), et donne, parle lavage, ce qu'on nomme des eaux cémeniatoires ^ dont on précipite le cuivre au moyen de vieilles ferrailles que l'on y plonge , comme àSainbel, près de Lyon. Le métal obtenu par ce procédé est en forme de croûtes granuleuses , et quelquefois cristallisées , c'est le cuivre de cémenlaiion ; il est pur : cette précipitation a lieu aussi naturellement dans l'intérieur des mines, en Hongrie, en France , etc. ; mais le plus souvent la formation du sulfate cuivreux lui - même est occasionée par le grillage de la mine : ce sont les minerais les plus pauvres que l'on traite de la sorte. V. Jars ^ Voyages métal- lurgiques , etc. Cuivre pyriteux hépatique , Haiiy. Mine de cuivre brune ou hépatique , Bomare ; M. de C hépatique ou violfctte azu- rée , Romé-Delisle; Cuivre sulfuré violet , de Born; Bunt^ kupfererz Werner ; la mine de cuivre panachée "ou violette , Brochant; Cuivre pyriteux panaché, Brongniart; Double sul- fure de fer et de cuivre , à cassure de nickel , Bournon. Ce minéral, regardé par les minéralogistes étrangers comme une espèce particulière , n'est , suivant M. Haiiy, qu'un Cui- vre pyriteux ; et en effet ses caractères chimiques et sa com- position sont à peu près les mêmes ; il en diffère seulement par de sa fracture récente qui est rougeâtre ou brun de tombac , et ordinairement mélangé de brun , de rouge et de violet ; la couleur de sa surface est presque toujours le bleu nuancé de violet et de rouge. Il est aussi un peu plus tendre que le cuivre pyriteux ; sa cassure est conchoïdc , à petites évasures, et son tissu quel- quefois feuilleté. M. de Bouroon lui assigne le cube pour forme primitive ; Sgo C U I ce qui tendroit à le séparer complètement du cuivre pyriteux et du cuivre sulfuré , entre lesquels le placent les Allemands. 11 est assez généralement regardé comme une altération de l'un de ces minéraux. On l'a aussi nommé kupfer lebererz, mine de cuiore hépatique. Le cuivre pyriteux hépatique se trouve ordinairement associé au cuivre pyriteux et au cuivre sulfura. V. ces mots. Cuivre de rosette ou Cuivre rouge. On donne , dans les arts , le nom de cuivre rouge ou de rosette au métal pur, dont on fabrique les planches dçstinées à la gravure en taille- douce , la monnoie de cuivre , les cuves des brasseurs , les bassines , casseroles , etc. , etc. Il n'arrive à cet état que par des fusions répétées. Il en vient du Japon , sous la forme de petites baguettes d'un beau rouge à l'extérieur. La plus grande partie du cuivre que nous employons , nous est apportée de Suède , de Russie et d'Angleterre ; il est en pains ronds ou en plaques carrées d'environ trois pouces d'é- paisseur , sur quinze de diamètre , que l'on nomme dans le commerce monnoie de Suède; ou bien en plaques rondes de vingt à vingt et un pouces de diamètre sur environ une ligne d'épaisseur, que Ton appelle cinvre en fonds ; ou enfin en plan- ches ou feuilles de différentes dimensions. Indépendamment de ces usages à l'état de pureté , le cui- vre fait la base de plusieurs alliages très-employés dans les arts et connus sous les noms de cuivre jaune ou laiton; de bronze ou êi airain ; de similor ou or de Manheim , pinchehek et chrysocoUe ; de cuivre blanc ; de métal de prince ; etc. V. ces différens mots. Quant à la quantité de ce métal que nous tirons chaque an- née de nos mines ou de celles des pays étrangers, V. ci-des- jus , p. 54.7 et 555. Cuivre rouge. V. plus haut. La mine de cuivre rouge {Roth-kupfererz , W.) est un oxyde natif de ce métal, qui renferme très-peu d'oxygène. V. Cui- vre OXYDULÉ. Cuivre sablonneux. Grès ou sable mélangé de minerais cuivreux de différente nature. V. Cuivre bitumineux. CUIVRE SULFURÉ. (Cuivre minéralisé par le soufre, Bergman ; Cuivre sulfuré ou Sulfure de cuivre, Mme de cuivre vitreuse , Cuivre vitreux gris; De Born; Cuivre sulfuré gris , Delamétherie ; Kuperglass , "Werner ; Kupferglanz , Karsten ; le Cuivre vitreux , Brochant. ) Le nom de Cuivre vitreux donné autrefois à cette mine, est là comme syno- nyme d'éclatant. V. ARGENT SULFURÉ. II. a été également appliqué au Cuivre oxydulé dans la minéralogie ancienne ; on l'a aussi nommé Cuivre gris, et Cuivre noir. s, C U I Sg. Sa pesanteur spécifique varie , suivant De Born, de /f,Si à 5,3ii8 ; il est tendre, facile à entamer avec le couteau, sous lequel il s'égrène le plus ordinairement , en laissant â découvert une surface lisse , d'un gris de plomb. Certaines variétés sont demi-ductiles, mais jamais autant que la mine d'argent vitreuse. A l'intérieur il est d'un gris de plomb, tirant sur le gris d'acier; sa surface est communément noirâtre , quelque- fois variée de bleuâtre et un peu rougeâtre, comme l'acier trempé. Sa cassure est aussi à grains fins , ou imparfaitement con- choïde et lisse , et plus rarement feuilletée et éclatante. Il a pour forme primitive , un prisme hexaèdre régulier , qui le soudivise en prismes triangulaires équilatéraux. Il est fusible à la simple flamme d'une bougie , quand il est pur. Au chalumeau , il se fond en bouillonnant , en un globule d'un gris noirâtre , au centre duquel est un bouton cuivreux. Il colore le verre de borax en vert bleuâtre , et l'ammoniaque en bleu, etc. Si le fragment essayé contient du fer , comme cela arrive assez souvent , le globule obtenu par le chalumeau fait mou- voir l'aiguille aimantée. {Hairy.) D'après les analyses faites par MM. Klaproth et Che- nevix, de divers échantillons de Cuwre sulfuré , venant le premier de Sihérie , le second de Rothenbourg en Fr,anconie , et le troisième de Comouailles^ loo parties ont donne: Klaproth. Oienevix. Cuivre 78,50 . . . 76,50 ... 84 Soufre i8,5o . . . 22,00 ... 12 Fer i,2S . . , o,5o ... 4- Silice Oi7^ • • • 0,00 ... o Perte 0,00 . . . 1,00 ... o 100,00 100,00 lOO Ses formes déterminables sont assez variées ; nous les indiquons ici d'après M. Haiiy qui en a décrit et figuré plusieurs dans son T'ableau comparatif pubWé en 1809. 1. Cuivre sulfuré primitif ; le prisme hexaèdre régulier, 2. C. s. dodécaèdre ; composé de deux pyramides droites hexaèdres , accolées base à base. 3. C. s. trapéiien ; la forme de la variété précédente époiutée à ses deux sommets. 4.. C. s. péridodécaèdre ; prisme à 12 pans. {Bournon.) 5. C. s. annulaire; le prisme hexaèdre, dont chaque arête au contour de chaque base est remplacée par une facette. Sg. C II I 6. C. s. ternaire ; le même prisme hexaèdre , ayant toutes les arêtes de sa base également remplacées chacune par une facelte , mais beaucoup plus surbaissée. 7. C s. um'temaire : la même forme prismatique hexaèdre , augmentée d'un double rang de facettes au contour de cha- que base, dont lun appartient à la variété annulaire, et l'autre à la variété précédente ternaire. Il est aussi quelquefois mamelonné et en petites masses lamelleuses, et quelquefois incrustant , mais plus ordinai- rement compacte.- La variété compacte semi-durtile est le guschmeiàer Kup— ferglanz de Karslen ; le cu'ore oitreux ou éclatant malléable de Jameson : elle viont de Sibérie. Une autre variété très-curieuse de ce minéral est celle que l'on a nommée spiciforme (^Ar^eni en épis, R. D.) et qui a en effet l'apparence d'épis ou de petits cônes écailleux comprimés. On la trouve à Frankemberg en Hesse , dans ui} schiste marno-argileux. C'est un mélange de cuivre sulfuré et de cuivre gris avec un peu d'argent, qui est modelé sur des portions de végé- taux qui ont été prises par les uns, pour des cônes de pin , et regardées par d'autres comme appartenant à une espèce A\4l piste {Phalaris , Linti. ). Le cuivre sulfuré est assez rare , et en général peu ré- pandu dans la nature. On ne le trouve guère en quantité considérable que dans les mines de la Sibérie , situées dans les monts Ourals. Tl est encore assez abondant à Saska et à Moldava, dans le Bannat, où il forme des veines dans le calcaire granulaire , et à Schwartz en Tyrol. Dans les autres pays, il est disséminé par petites masses , dans les mines de cuivre pyriteux , où il accompagne une partie des minerais de ce genre, surtout le C c. vert, soyeux ou mamelonné , le C. c. bleu, le fer oxydé mé- langé de cuivré oxydé , avec le quarz , la baryte sulfatée , etc. Les nombreuses exploitations de l'Angleterre, dont les vei- nes traversent des terrains si variés, sait primitifs, soit de transition , en renferment presque toutes , mais peu. Ce sont elles qui ont fourni les cristaux décrits ci-dessus, qui sont ordinairement petits. On le trouve atissi dans la Thu- ringe et la Hesse, h. Deutcb»ndorf et G-raupen en Bohème, à Limberg en Bavière; en Silésie; en Espagne, etc. Le C. sulfuré est quelquefois mélangé dans sa masse de c. pyriteux, il présente aussi à sa surface des couleurs va- riées, qui lui donnent de la ressemblance avec le Bnntkup^ feren des AilçHijindSj re muriaté. F. ce mot. Cuivre VERT {Kupfergrîin Aq Werner). Cette mine de cui- vre , qui a été aussi regardée comme une simple variété du Cuhre carbonate^ a les plus grands rapports avec le cums hj - C U J 595 àraié , auquel elle passe , comme disent les minéralogistes étrangers. Sa composition et sa manière d'être l'en rappro- chent en effet beaucoup. La petite proportion d'acide carbonique que contient le cuivre vert varie de 3 à 7 , d'après les analyses qui en ont cîé faites , et c'est à lui qu'est due la légère effervescence qu'il occasione dans l'acide muriatique , on s'y dissolvant. Il ne fond pas non plus au chalumeau, sans l'addition du borax ; il y devient seulement d'un brun noirâtre. Enfin nous croyons qu'il n'est qu'une variété de cette es- pèce. M. Delamétherie Ta place parmi les hydrates de cuwre^ dans ses leçons de minéralogie , t. 2 , p. i23. MM. Klaproth et John ont analysé le kupfergrun et y ont trouvé : Klaproth. John. • Cuivre 4o,oo 1^2 ^00 Oxygène. . , , 10,00 7^63 Eau 17,00 i7>5o Silice 26,00 ....... 28,37 Acide carbonique 7îOO 3, 00 Sulfate de chaux 0,00 i,5o Le cuivre vert est ordinairement associé au cuivre pyriteux , au cuivre sulfuré , au cuivre oxydulé compacte ou terreux , au cuivre carbonate vert et au fer oxydé. Il se trouve en Saxe , en Sibérie , au Hartz , en Amérique , etc. , etc. V. Cuivre HYDRATÉ. Cuivre vierge. V. Cuivre natif. Cuivre vitreux. Ce nom a été donné également au cuivre oxydulé ^t au cuivre sulfuré ^ éclatans. De Born appeloit ce der- nier Cuivre vitreux gris. V. Cuivre oxydulé et Cuivre sul- furé. Cuivre vitriolé. V. Cuivre sulfaté, (luc.) CUIVRE DE CORINTHE. V. Airain, (luc) CUJA. Animal du Chili, et que Molina rapporte au genre des martes : « Il est très-ressemblant au furet pour la gi an- denr et la forme du corps et les dents , ainsi que par la divi sion des doigts, et par sa manière de vivre. Il a les yeux noirs, le museau un peu relevé à rextrémitc comme le groin d'un cochon; le poil tout noir, très-touffu, mais fort doux; la queue bien fournie et aussi longue que le corps. Il vil de sou- ris. Sa femelle produit deux fois l'an et fait quatre à cinq pe- tits à chaque portée.» Ces renseignemens, vagues comme tous, ceux que nous tenons de Molina , sur les animaux du Chili , r '' r* T' T ne permettent pas de placer définitivement cet animal dans le genre des martes. D'ailleurs il se pourroit bien faire qu'il ne soit qu'une des nombreuses variétés de la Moufette zo- RiLLE. (desm.) CUJARDA. C'est ainsi que l'on nomme la Globulaire TURBiTii en Espagne, (un.) CUJA\US. Rumpliius, dans l'Herbier d'Amboine, figure sous ce nom, vol. i , pi. 47 ^ ^^ Goyax>ier pyrifère ^ et pl.Sy, le Goycmer pomifève. Le Cujavillus du même auteur , pi. ^9 , est une troisième espèce de Goyavier , Psidium pumilum , Vabl. (ln.) CUJELTER. Nom que l'on a imposé à Valouetie Mu et au pipi des arbres ; d'où est résulté la confusion qui règne dans rhistorique et la description de ces deux espèces. F. Alouette et Pipi, (v.) eu JET A, Nom donné par Plumier au Calebassier. Voyez Cucurbitifkra, (b.) CULANTRILLO-NEGRO. Nom donné en Espagne à la lyORADILLE NOIRE OU CaPILLAIRE ÎSIOIR (Asphtiium adian- tum nignim, L. ). Ce nom de ruianirillo est encore appliqué à d'autres fougères. Ainsi le Poly podium Jragile , L. , est nommé Culantrillo RLATsr.o. (desm.) CULANTRO. Nom espagnol de la Coriatsdre. (lk) CUL-RLANC. Nom vulgaire du Motteux, du Récas- SEAU , et en Normandie , de la Guignette, (v.) CUL-RLANC A POITRINE JAUNE. C'est, dans Catesby , le nom de l'IcTÉRiE dumicole. V. ce mol. (v.) CUL-RLANC DE RIVIÈRE. Voy. le Cuevalier bé- casseau, (v.) CUL-D'ANE. Nom vulgaire des Actinies, (b.) CUL DE CHAUDRON. C'est le Mespilus amélan- CRIER. (LN.) CUL DE CHEVAL. C'est une Actinie, (desm,) CUL DE LAMPE. On a donné ce nom à plusieurs co- quilles des genres Sabot et Toupie, (desm.) CUL DE MULET. C'est le nom d'une variété de Figue, et quelquefois celui de la coquille nommée (Gondole, (desm.) CUL DE SINGE. Nom marchand d'une coquille du genre Ruccin , Buccinum persicum. (desm.) CUli DE VÉNUS. C'est encore un des nDms des Acti- nies, (desm.) CUL JAUNE À DOS ROUGE. Nom du Cassique JUPUBA , à Caycnne. (v.) CUL-JAUNE DES PALÉTUVIERS. Nom que poric , à Cayennc, le Cassio^'e huppé, (v.) CUL-JAUNE (Petit) de Cayenne. F. Troupiale. (s.) CUL-ROUGE. Dénomination dt; plusieurs oiseaux, d'a- près la couleur des plumes de r«nu5, et appliqué particuliè- rement au rossignol de murai/le et au iilfn's. (v.) CUL-ROU(iE. C'estun des noms vulgaires de TÉpeicue, espèce de Pic. (desm.) CUL-ROUSSET. V. Bruant shep-shep. (v.) CUL ROUSSET-FARNOU. Nom provençal du Ros.si- GNOL DE MURAILLE, (v.) CULCAS. L'un des noms arabes du Sium sîsanim , L. , selon Camérarius {Epi'f.) et de la Colocas*(L]st.) CULCASL\ , dérivé de culcas ^ l'un des noms de la Co- loCASE dans les anciens ouvrages : elle n'est pas comprise dans le genre nommé culrasia par M. Palisot-Beauvois. Ce genre est celui que Ventenal a appelé raladium , nom qui a été adopté par les botanistes. V. Caladion. (lis.) CULCÏTION , Culdllum. Genre de plantes établi par de Humboldt et Bonpland, dans leur superbe ouvrage sur les plantes de l'Amérique méridionale. 11 est de la syngénésie polygamie égale , et de la famille des corymbifères ; ses ca- ractèressont : calice commun imbriqué de folioles égales , li- néaires, velues en dehors ; corolle composée d'une immense quantité de fleurons à cinq dents; semences ovales surmontées d une aigrette sessile etplumeuse; réceptacle velu. Ce genre renferme deux espèces , dont i\me , le Culci- TION ROUX , croit sur les hautes montagnes du Pérou , et sert au voyageur à former le lit où il se couche en plein air. Ses fleurs ont au moins trois pouces de diamètre, (b.) CULDA. Nom de I'Or en Finlande, (ln.) CULEBRILLA. Nom espagnol des couleuvres, (desm.) CULEX. V. Cousin, (l.) CULHAMIE , Culhanna. Genre de plantes établi par Forskaël, qui ne paroît pas suffisamment distinct des ToNG- cuu pour être conservé, (b.) CULICOÏDE, CuUcdides. Genre d'insectes, de l'ordre des diptères, famille des némocères, très-voisins des psy- rJiodes{ T. ce mot), et qui n'en diffèrent que parce que leur bouche forme un bec plus long ; que les articles de leurs an- tennes sont plus allongés, et que le dernier est plus grand, cylindrico-ovoïde ; ils sont garnis de poils , mais point dis- posés en verticilles. I^a seule espèce connue , la Culicoïde ponctuée , Culi- roldes pmicUda , n'a qu'une ligne de long -, elle est noire , avec 'es antennes et les nieds d'un noirâtre clair; les ailes blan- ches et tachetées de noirâtre; trois de ces taches sont placées sur le bord extérieur. SgS COR On la trouve souvent sur les vitres des croisées, (l.) CULILABAN. C'est un arbre de l'Inde , qui avoit e't^ regardé avec doute comme une espèce de Laurier , Laurùs culilahan, L. , mais qui, d'après Loureiro, paroît être une espèce distincte. CuliL-lawan et coëlit-laupan ne sont que des synonymes du Culilaban. (ln.) CULISAIDA. En Sardaigne , c'est le nom des Berge- RONNETTTES. (DESM.) CULITAMARA. Nom malabare de la Sagittaire a TUSES. (B.) CULIT-BAVANG. Nom que donnent les Malais à une coquille du genre Buccin, de Linnœus , Bucdnvm olearium , nommée la Tonne pelure d'oignon, et qui fait partie du genre Tonne, Dolium^ établi par Lamarck. (ln.) CULLE. Aux environs de Narbonne , c'est le nom d'un SoLEN , Sokn strigillatus. (b.) CULLEN. Le Psoraher GLANDULEuxporte ce nom au Pérou, (b.) CULLUMIE , Ciillumia. Genre de plantes proposé par R. Brown, pour placer quelques espèces de Berckheyes. Ses caractères différentiels sont : réceptacle alvéolé ou rarement glabre ; aigrette nulle, (b.) CULO ROSSO , CULO RANZO , Noms italiens du Rossignol de muraille , qui porte aussi celui de Corossolu. (desm.) CULOTTE DE CHIEN. Nom vulgaire d'une variété à^ORM^GER {Citrus auraniium, Rizzo , n.° 16), cultivé dans les jardins de Provence et d'Italie, (ln) CULOTTE DE SUISSE. Coquille du genre des ro- chers, Murex lampus de Linn. (B.) CULOTTE DE SUISSE BLANCHE. C'est le nom marchand d'une Volute, VolulaiurhincUa. (desm.) CULOTTE DE SUISSE. C'est une variété de Coq que l'on appelle aussi ruq de Hambourg. V. à l'article CoQ. (s.) CULPEU. Espèce de mammifère du Chili", décrite par Molina , et qui appartient au genre Cuiek. V. cet article. (desm.) CULRAGE. V. Curage, (desm.) CUL TOUT NU. Nom donné au C<5lchique. (b.) CULTRIROSTRE. C'est, dans le Rh^ie animal àt C Û M S99 M. Cuvier le nom d'une famille de Tordre des Echassiers. (V.) CUMAN, RUMAN et ROMAN. Noms arabes du Grenadier , Punica granatum , L. (ln.) CUMARI. Nom brame de I'Aloes , vulgaire, (ln.) CUMARUNA, Cumanina. Arbre de la Guyane , à feuilles alternes , pinnées , à folioles peu nombreuses et alternes , à (leurs disposées en panicule terminale, qui forme un genre dansladiadelphie décandrie. Ses caractères sont : un calice turbiné , divisé en trois parties ; cinq pétales dont les deux inférieurs sont plus courts ; dix étamines , dont neuf réunies par leur base ; un légume à nne seule loge , et à une seule semence, (b.) Ce gem-e est le coumarouna d'Aublet. Il se rapporte au bar)'osma de Gœrtner, et à Vheinzia de Scopoli ; il est décrit par duplicata dans le Sysienia Nalurœ de Gmelin. Willdenow réunit le coumarouna et le tarulea d'Aublet en un seul genre , qu'il nomme , avec Schreber , Dipterix. (ln.) CUMBULE. Nom donné par les Êpirotes au Prunier, Pninus domestica , L. (lN.) CUMBULU. Nom malabare d'un arbre qui est le Ion varo des brames , figuré par Rbeede ( Mal. i , t. ^i ), J. Burmann , dans son Index., le rapporte au bignonia ca- talpa ; mais cette plante de Virginie et qui se trouve , dit- on , au Japon , en est très-différente. Adanson , qui lui rapporte le tiltius de Rumphius ( Amb. 3 , /. 2 ) , en fait wn genre qu'il place dans la deuxième section de sa famille des verveines, avec les comutia , derodendnim etg/nelina. Il le caractérise ainsi : calice tubuleux à cinq dents ; corolle tu- buleuse à cinq divisions ; quatre étamines ; un style à deux stigmates coniques ; une baie contenant un noyau unilocu- lalre ; feuilles opposées ou alternes ; fleurs en épis axillaires ou paniculées. (ln.) CUMÈTE. Nom d'une espèce de Jambosier. qui croît dans les bois de la Guyane , Eugenia cumele , Aubl. (ln.) CUMRAH ou KUMRAH. Nom que porte, en Barbarie, suivant le docteur Sbaw, le mulet qui seroit le produit de. l'accouplement de l'âne et de la vache. V. au mot Jumart. • (s) CUMILLO. Suivant Clusius , les habitans du royaume de 'Valence donnent ce nom à une espèce de Thapsie. (ln.) CUMIN, Cnminum. C'est une piaule ombellifère d'A- 6oo C U N frique , dont l'ombelle universelle , ainsi que les partielles , sont composées de quatre ou cinq rayons, et garnies d'au- tant d'involucres allongés. Chaque fleur consiste en cinq pé- tales échancrés , un peu inégaux ; en cinq étamines dont les anthères sont simples; en un ovaire inférieur, ovale, oblong, plus grand que la fleur qu'il soutient , surmonté de deux styles fort petits, astigmates simples. Le fruit est ovale, oblong, strié, composé de deux semences appliquées l'une contre l'autre. Cette plante est annuelle , et a les feuilles alternes , dé- coupées très-menues , presque capillaires. On la cultive à Malte et dans quelques endroits de l'Orient, pour ses fruits qui ont une saveur aromatique , acre et un peu amère , une odeur vive , très-forte , mais qui n'est pas désagréable. Ces fruits sont stomachiques, carminatifs, et au nombre des quatre semences chaudes. Les Hollandais en mettent dans leurs fromages, et les Allemands dans leur pain. Les pigeons l'aiment beaucoup. (i>.) CUMIN BAT7VRD. C'est la Lagœcie cumikoÏde. (lts\) CUMIN CORNU. Nom vulgaire de I'Hypécoon. (b.) CUMIN DES PRES. Nom donné quelquefois au Carvi, Canim rann et au Seseli. (b.) CUMIN NOIR. C'est la Nielle cultivée , Nigellasaiim. (LN.) CUMINHOS. V. CoMENHOs. (ln.) CUMIN INDIEN. C'est une espèce de Myrte DE l'Inde, Myrtiis rumini, Linn., le Perla\njara des Malabares, et qui fait maintenant partie du'genre Calyptraîstues; elle a une forte odeur aromatique, approchant de celle du cumin. (Lis.) CUMINOiDES. Tournefort appeloit ainsi le genre que Liimui'us a nommé depuis Lagœcia. La plante qui le constitue est désignée dans les anciens ouvrages sous le nom que lui conservoit Tournefort. (L^.) CUMINON et CYMINON. Noms donnés parles Grecs au cumin. Il est hébreu d'origine. Linneeus a fait, du pre- mier, le nom du genre , et du second celui de l'espèce. V. Cumin. Les noms de mminon ou cimu'nnm, ont été encore donnés, dans les ouvrages de botanique anciens, à ialagctcic^ aux hypecoon , à l'anis {pimpinelia anisum , L.), à la nigelle , {^nigelia satioa) et an canim. Toutes ces plantes ont quelque ressemblance entre elles par leurs feuilles, (ln.) CUMUNA , Pline. C'est le Chou vert , Bnissica oleracea, selon quelques botanistes, (ln.) CUNDANG-CASSI. Nom qu'on donne , à Java , à une C U N 6oi espèce d'iLLECEBRUM , Illecebrum lanatum , L. C'est le Rau chieo des Cochinchinois. (ln.) CUNDER, d'Avicenne, se rapporte à la Saponaire of- ficinale. (LN.) CUNDŒ ou VAGA-CUNDOE. Oiseau des Indes, mal décrit; espèce de /??« tachetée, et à tête et queue noires, (s.) CUNEIKOSTKE, Nom qui désigne les oiseaux à bec en forme de coin, (v.) CUNENO. Nom qu on donne, à Malte , à TAlpiste des Canaries, Phalaris cunariensia, Linn. (ln.) CUNGULE. Nom donné par les Éplrotes aux Courges. (ln.) eu NHANG. Nom que l'on donne ,en Cochmchine, au solena heterophylla de Lourelro , plante dont les racines et les graines sont employées contre la dyssenterle et la phthlsle. (ln.) CUNICULUS. Nom latin du lapin. V. Lièvre. Il a été appliqué à d'autres animaux , savoir : le lièvre du Brésil ou tapétl, cunirMlus Lrasilianus ; Tapéréa ou cochon-d'Inde sau- vage , cuniculus brasiliensis , et le cochon-d'Inde domestique lui-même ; l'agouti , cuniculus americanus ; le paca , cuniculus paca; le souslick, espèce de marmotte , cuniculus germanicus; le campagnol lemmlng, cuniculus norwegi eus ^ et la gerboise , cuniculus , seu lepus indîcus , ou cuniculus pumilio saliens. (desm.) CUNILAGO des Italiens. C'est la Conise commune , Conyzasquarrosa, L.; chez les anciens, la sarriette sauvage. (LN.) CUNILE, Cunila. Genre de plantes de la uiandrle mo- nogynle, et de la famille des labiées, dont les caractères sont : un calice monophylie, persistant , à dix stries et à cinq dents un peu Inégales ; une corolle monopétale, labiée , à lèvre supérieure droite , plane et légèrement échancrée , et à lèvre Inférieure à trois lobes, ordinairement arrondis; deux étamlnes fertiles, et deux filamens dépourvus d'anthères; un ovaire supérieur , quadrlfide , muni d'un style filiforme ter- miné par deux stigmates aigus ; quatre semences ovales , petites, situées au fond du calice , dont l'orifice est fermé par des poils. Les cuniles renferment cinq espèces , qui sont des plantes herbacées annuelles ou vlvaces , ou même des sous-arbris- seaux dont les feuilles sont opposées, et les fleurs en corymbes ou en vertlclllcs axlilalrcs et terminaux. Une seule est propre à l'Europe ; c'est la Cunile a feuilles de thym , dont les feuilles sont ovales, entières , les fleurs vertlclllécs , et la tigcT télragone. Elle croît aux environs de Montpellier. La Cunile du Maryland , Cunila Mariana , Llnn. , a les feuilles ovales , dentelées ; les corymbes dlchotomes et ter- Viii. àc) 6o2 C U N minaux. Celte espèce vient de l'Amérique septentrionale , où elle croît dans les lieux un peu humides : elle a une odeur et une saveur aromatique plus agréables que celles de la menthe. On la dit fébrifuge. La CuNiLE A FEUILLES DE poxjiLLOT se trouve dans les mêmes pays que la précédente , mais préfère les sables arides : elle a les feuilles oblongues , bidentées, et les fleurs verti- cillées. La CuNiLE FRUTESCENTE vient de la Nouvelle-Hollande. Elle a servi de type au genre Hédéome , et forme aujourd'hui le genre Westeringie. (B.) CuNiLA. Pline (lib. 20 , cap. 26) donne ce nom à une plante dont il distingue plusieurs sortes : l'une cultivée, l'autre mâle , une troisième de montagne , etc. Il dit ensuite que le thynibra, le cuwlon et le saiureja sont la même herbe. Ruellius et Dalechamp pensent qu'il s'agit ici de l'origanum sauvage des Grecs. Columelle admet une différence entre le thym- bra , que Dioscoride dit ressembler au thym , et le satureia. Dodonée est du môme avis. II paroîlroit, d'après ces com- mentateurs, que le cunila des anciens pourroit bien être une espèce de sarriette ou d'origan. Linnscus s'est servi de ce nom pour désigner un genre de labiées , dans lequel il rapporte les crapaudines (Sideritis) qu'il en a retirées depuis, et des sar- riettes. Ce genre ainsi réformé est le mappia d'Adanson (ln.) CUNIING. Poisson du genre Spare. (B.) CUNNADH. L'un des noms du Chêne dans quelques pro- vinces d'Angleterre, (ln.) CUNNlNGHAMIE,CHnm«g'//dmïa.NomdonnéparSchre» ber au genre de plantes appelé melani par Aublet , et antir-_ rhœa par Jussieu. V. au mot Mélani. (b.) FIN DU HUITIEME VOLUME. <^î>^ - • "^ i.r ' ■■■' '^ m- S