^r-^^ , , ,( ''à LIBRARY OF 1685- IQ56 S _nmmM^-rmâ .. NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE, APPLIQUÉE AUX ARTS, A rAgrIculture , à l'Economie rurale et domestique, à la Médecine , etc. PAR UNE SOCIÉTÉ DE NATURALISTES ET D'AGRICULTEURS. Nouvelle Edition presqa'entièrement refondue et considé- rablement augmentée ; AVEC DES FIGURES TIRÉES DES TROIS RÈGNES DE LA NATURE. TOME IX. DE l'IMPRIMERIE D'ABEL tANOE, RUE DE tA IIARI'E. A PARIS, Chez DETER.VILLE, libraire, rue h autefeuille,»'* 8. M DCCC XVII, Indication des Pages ou doivent être placées les Planches du Tome IX, avec la note de ce qu'elles représentent. B 4. Plantes Parr. (34 Cycas du Japon. — Cynomoir écarlate. — Cyprès dis- tique. — Cytise des Indes. D 2. Animaux mammifères lïl Daman du Cap. — Desman des Pyiéne'es —Doue ( guenon ). D 10. Plantes i/jo Dattier nucifère. — Dioné attrape-mouche. — Dolic à gousses ride'es. — Dolic du Japon. D 6. Insectes ^Q/ Dacné humerai. — Dascîlle cervine. — Dasypode hirti- pède. — Dermeste du lara. — Diopsis ichneumone'; ses antennes grossies. — DIapère du bolet. — Diplo- lèpe de la galle à teinture, et sa galle. — Donacie crassipède. — Doryle roussâtre. - Dryops auriculë ; son antenne grossie. — Drypte e'chancre'. —Dytique marginal , et la patte ante'rieure du mâle grossie. D i3. Animaux mammifères 583 Daim mâle. —Daim femelle ( F. Cerf). - Droma- daire (F. Chameau). D 3. Oiseaux ^8- Anthropoïde, ou Oiseau royal. —Drongo huppe'. NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE. C U N i_jUNOLITES. Nom anciennement employé par lesoryc- tographes pour désigner tles pétrifications de polypiers, dont la figure approchoit de la partie du corps que sa première syllabe indique. Aujourd'hui ces pétrifications , qui sont des Madrépores dans Llnnreus , font partie du genre Cyclolite de Lamarck. V. ces deux derniers mots , et le mot Hysté- ROLITES. (b.) CUNONE, Cunonîa. C'est un arbuste de la décandrie di- gynie , et de la famille des saxifragées (delà famille des Cu- NONIACÉES de R. Brown), dont la tige est noueuse, et se ter- mine par une foliole péllolée, ovale-oblongue, que Linnseus regarde comme une glande , quoiqu'elle ait plus d'une ligne de long; ses feuilles sont opposées , pétlolées , ailées avec une impaire , et composées de cinq ou sept folioles lancéo- lées , dentées , très-glabres, et placées seulement vers l'ex- trémité de la tige ; ses fleurs sont disposées en grappes gé- minées au sommet dé celle même lige , une de chaque côté de la foliole. Elles sont petites, fasciculées et pédiculées. Chacune consiste en un calice de cinq folioles ovales ; en cinq pétales ovoles-oblongs et ouverts en rose ; en dix étami- nes; en un ovaire supérieur, conique, chargé de deux styles à stigmates obtus. Le fruit est une capsule oblongue , pointue , à deux loges, qui contiennent plusieurs semences arrondies. Cet arbuste croît au Cap de Bonne- Espérance, (b.) CuTVONiA. Du nom d'un botaniste danois qui a dé- crit en vers plusieurs plantes étrangères. Butiner l'appli- qua , le premier, à une plante du Cap de Bonne -Espé- 2 C U P rance , qui est Vaniholyza cunoma de Linnaeus ; ce dernîer naturaliste l'a fixé depuis au genre Cunone , ci-dessus dé- crit, (ln.) CUNONIACÉES. Famille de plantes proposée par R. Brown. Elle faisoit partie des Saxifragées. Les genres q li y entrent sont Weinmanmie , Amonie , Cératopéta- LON , Calycornis et CODIA. (b.) GUNRADSKPxAUT. L'un des noms allemands de la Toute-saine , Hypericum androsœmum , L. (ln.) CUNTEARE. Nom de la Fumeterre officinale, dans la province d'Anglesey , en Angleterre, (ln.) CUNTO et CALI-APOCARO. Noms brames de deux arbrisseaux de l'Inde. Le premier est le periii panel des Mala- bares , et l'un et l'autre sont figurés par Rheede dans son Hor- ius malabaricm ^ le cu«/o , vol. 5 , tab. i5, et le cali-apocaro ^ t. 9. Adanson en fait un genre qu'il nomme cunto , et qu'il place datis sa famille très-peu naturelle des Cistes. Il le caractérise ainsi : calice persistant , de cinq pièces ; corolle à cinq pétales ; cinq étamines -, un style ; une baie à quatre loges monospermes; feuilles opposées; fleurs en panicules axillaires. M, de Jussieu rapproche des sebestiefs, cordia^ l'ar- brisseau figuré dans l'ouvrage de Rheede, pi. i5 du cinquième vol. (LN.) CUNTUR. Nom péruvien du grand vautour^ que les Es- pagnols ont appelé, par corruption,. Condor. V. ce mot. (s.) CUON-TAN-HOA. Nom chinois d'une espèce de Lis Cultivée à Canton. C'est \e Lilium pomponium ^ L.,, que Thun- berg a retrouvé au Japon. Le chuian-hoa est une autre espèce de lis, qui , suivant Loureiro , est le lilium camchatcense ^ L. (XN.) CUOU BLANC. Nom du Motteux , en Provence, (v.) CUPAIÈA. V, Copaier , Copahu. (xn.) CUPAIVIENI. Nom malabare d'une plante annuelle de rinde , figurée par Rheede (Malab. 10 , t. 4i)- C'est Vacaly- pha indic.a , Linn. Adanson a choisi ce nom pour désigner le genre acalypha. V. Ricinelle. (ln.) CUPANI , Tiigonis. Arbre dont les feuilles sont grandes, alternes , ailées avec impaire , composées de sept à huit folioles alternes , dentées , veloutées en dessous, striées en dessus , rudes au toucher, et dont les fleurs sont petites , hermaphro- dites , blanchâtres , et naissent sur des grappes composées ou rameuses. Chaque fleur a un calice de trois folioles ovales, pointues et persistantes ; cinq pétales blancs, arrondis et légèrement G U P 3 frangés; cinq étamincs ; un ovaire supérieur, ovale, chargé d'un style très-petit, trifide, à stigmates obtus. Le fruit est une capsule turbinée, coriace, veloutée, rous- sâtre à l'extérieur, divisée intérieurement en trois loges, s' ouvrant en trois valves ; chaque loge contient une seulp g,raine, marquée d'un côté par un ombilic blanchâtre très- remarquable. Cet arbre, que Linneeus avoit mal à propos placé dans la monoécie , croît à Saint-Domingue , où il est connu sous le nom de châtaignier. Son bois est employé dans les ouvrages de menuiserie. Gfertner a fait, sous le nom de Gelonion, un genre qu4 se rapproche beaucoup de celui-ci ; et les genres JMoline ^ Trigoisis , TouLiCiE , GuiOA , ne doivent pas en être sépa- rés ; de sorte que ce genre renferme aujourd hui sept espè- ces, (b.) CÙPANIA. Du nom d'un botaniste italien , qui publia , en 1696, un ouvrage in-4.° , intitulé : Hortus cathuliais. Plu- mier lui dédia le premier un genre qu'il fonda sur un arbre d'Amérique. Linnœus, Jussieu , Willdenovv et quelques autres botanistes ont conservé ce nom. D'autres lui ont don- né celui de Trigonis^ imposé par Jacquin. V. Cupaki. (ln.) CUPA-VEELA. Nommalabare de la Pervenche a pe- tlTES FLJLURS {Viiica pawijlora ^ Liim. , suppl.) , plante herba- cée qui croît aux environs de Tranquebar, et qui a été figu- rée par Rheede {Malab. 9 , t. 35 ). 11 fie faut pas la con- fondre avec le Capa-Veela dU même auteur, qui est le Cleoma pentaphylla. (LN.) CUPELETO. V. CoNCARELo. (ltî.) CUPES, Ciipes. Genre d'insectes , de l'ordre dès coléop- tères, section des pentamères , famille des serricornes , tribu des lime-bois , établi par Fabricius. D'après mes observations, les cupès ont, ainsi que les ïymexylons et les atractocères , la tête dégagée , ou toujours entièrement saillante, ce qui les distingue des autres genres de la même famille , dans lequel cette partie du corps s'en- fonce plus ou moins dans le corselet ; mais leurs antennes cylindriques et simples, leurs palpes égaux et terminés par un article tronqué, les éloignent des Ïymexylons etdesatractocè- i-es. Ils ont d'ailleurs,- comme eux, une forme linéaire, et les mandibules bifides ou terminées par deux dents ; leurs mâchoires oTfrent deux petits lobes , dont l'extérieur Q.st liné- aire ; leur languette est bifide , et leurs pieds sont courts -, leur corps estd une consistance ferme et solide. On n'cncon- noît que l'espèce suivante. 4 G U P CupÈs A TÊTE JAUNE , Ciipes capitata , Fab. ; Coqueb. Il- lustrât. Iconogr. insect. dec. 3, tab. 3o, fig. i. Cet insecte, long de six à sept lignes , est fort raboteux en dessus , et entière- ment d'un brun obscur , à l'exception de la tête qui est d'un jaune roussâtre. Ses habitudes ne sont nullement connues. Il vient de la Caroline du Sud , et en a été apporté par M. Bosc. (l.) CUPHÉE , Ciiphea. Plante annuelle du Brésil, que Lin- nsRus avoit placée dans le genre Salicaire , mais que Jac- quin en a retirée pour faire un genre particulier. Ses caractères sont : un calice tubuleux, strié, à cinq ou six ^ents , dont la supérieure plus grande ; six pétales inégaux , ouverts, les deux supérieurs plus grands ; une douzaine d'éta- mines sur plusieurs rangs ; deux filamens plus courts et plus velus ; un style persistant ; une capsule oblongue , recou- verte par le calice , uniloculaire , s'ouvrant sur le côté ; des semences portées sur un placenta central , saillant à travers l'ouverture de la capsule. • La cuphée a la lige droite , pubescente , très-visqueuse , rougeâtre ; les feuilles opposées , pétiolées , ovales , oblon- gûes , très-entières et unies ; les fleurs latérales , courtement pédonculées , solitaires , penchées et rouges. On la multi- plie très-aisément dans les jardins de botanique, (b.) CUPI. Nom malabare du Rondeletia asiaiica , Linn. , qui fait maintenant partie du genre Webera, Willd.'(LN.) CUPIDONE , Caiananche. Genre de plantes , de la syn- génésie polygamie égale , et de la famille des chicoracées , qui a pour caractères : un calice commun imbriqué d'écaillcs nombreuses, lâches, ovales, scarieuses et luisantes, qui renferme plusieurs demi-fleurons hermaphrodites , dont les languettes ont cinq dents , et qui sont posées sur un récep- tacle commun chargé de paillettes. Le fruit consiste en plusieurs petites semences ovales , turbinées , couronnées de cinq pointes sétacées qui forment leur aigrette. Ce genre comprend quatre espèces , toutes des parties mé- ridionales de l'Europe , et annuelles : ce sont des herbes à feuilles alternes et à fleurs terminales. La CupiDONE BLEUE et* la Cupidone jaune se caracté- risent suffisamment par leurs noms , et ce sont les plus communes. La Cupidone DE Grèce a les fleurs jaunes, mais ses feuilles sont profondément découpées , tandis qu'elles ne sont que dentées dans les deux premières, (b.) CUPRESSO PINULUS. Breyn ( Cent. 22, t. 10.), donne ce nom au Brunia tiodiflora , Linn. (ln.) C TT R 5 CUPRESSUS. Nom donné par les Latins au Cyprès ; c'est le Cypressos des Grecs. Selon Rai, il est formé de ^enx mots grecs qui signifient ^ar/o, œqiutlis ; ilauroit été donné au cyprès, parce que cet arbre produit des rameaux égaux, (ln.) CUPULE. Sorte de petite calotte, ou coupe, qui vient sur plusieurs lichens. Il y en a de dix sortes qui sont énumérées au mot Conceptacle , nouvellement substitué à celui-ci. On donne aussi le nom de cupule à Tespèce d'involucre ou de calice endurci qui porte le gland du chêne, (d.) CUPULE DE GLAND. Nom donné par Pajulet à la Pezize crénelée de RuUiard ( Peziza cupularis , Linn. ). Elle a une légère saveur de morille, (b*,) CUCUPEBA. C'est, au Brésil, le Barbon bicorne ^An- dropogon bicorne^ qui couvre , en automne , de grands terrains- On met , au printemps , le feu à cette plante, qui se consei"ve desséchée sur pied pendant plusieurs années. Elle empêche les bestiaux de paître. Je l'ai observée en Caroline , où on la brûle également, (b.) CURADGIAO. L'un des noms vulgaires de la donzelle ( ophidium Larbaium ). (desm.) CURADILLO. L'un des noms dugade-lieu(§'. yoû/Zac/i/W), en Espagne, (desm.) CURAGE. C'est la renouée poivrée , espèce de Persi- CAIRE qui croît, en été et en automne, le long des ruisseaux. Sa saveur forte et poivrée lui a fait donner, par les anciens, le nom d'Hydropiper., Poivre d'eau, (ln.) CURAGUA. Nom donné par Molina , dans son Histoire du Chili, à une espèce de Maïs plus petite en toutes ses par- ties que le maïs ordinaire, et dontles feuilles sont»dentées. (ln.) CURANDAS et Carandas. V. Calac. (ln.) CURANGUE , Curanga. Genre établi par Jussieu pour une plante de Java, que Linnœus avoit confondue avec la Toque des Indes. Il offre pour caractères : un calice à deux valves inégales ; une corolle à deux lèvres , la supérieure |t trois lobes , et l'inférieure très-large et entière ; deux éta- mines ; une capsule À deux valves et à deux loges poly- spennes. Cette plante , figurée par Rumphlus , sous le nom de S£r- ratule amère , s'emploie pour guérir les fièvres tierces, (b.) CURAOURELÏO. Nom du Forficule ou perce-oreille dans le midi de la France*, (desm.) CURARE, C'est un poison fameux parmi les habitans de la rivière Noire , dans l'Amérique méridionale , fourni par une plante grimpante , que lîumboldt a vue, mais dont il 6 C U R n'a pu déterminer le genre , attendu qu'elle étoit priyée dç jfleur et de fruit. Pour obtenir le poison dont on enduit les flèches et autres armes, on fait infuser son écorce dans l'eau froide pendant plusieurs jours. On filtre l'infusion ;' on la fait évaporer jusqu'à consistance d'extrait; et le résidu est mêlé avec un autre suc glutineux qui le rend très-tenace. Le curare est un remède stomacal : il n'est nuisible que lorsqu'il est mêlé avec le sang. 11 décompose l'air, (b.) CURASSO. C'est un des noms du Hocco. V. Alector. (desm.) CURAT et KURAT. Noms que l'on donne , en Mauri- tanie , au PoRREAU , AUiiim ponim , L. (*LN.) CURATARI ou BALATA BLANC et MAOU de la -Guyane. C'est le Couratari guyanensis A^ hvAAeX. (^Guy.^\?ih. 290), qui paroît avoir de l'affinité avec les Quatèles , Le- (lythis, et le Petsar valu de Rheede ( V. Zanonia). U ne faut pas du tout le confondre avec le çoiitarea speciosa., qui pst le siUicuïdes de Barrère (^Hist. de la France équînoxîale^ ^ et le portlandia hexandra , Linn. Ce dernier rapprochement se trouve indiqué par M. Jussieu , dans son Gen. planiarum , aux articles porllandia et couttirea. V. CouRATARl et CouTARÉE. •curatelle, Curatella. Arbre dont les feuilles sont grandes , ovales , oblongues , très-âpres au toucher , et mu- nies , en dessous, de nervures latérales, saillantes et créne- lées en leurs bords , et dontles fleurs sont disposées en grappes paniculées et bractifères , situées au-dessous des feuilles , dans la partie nue des rameaux. Chaque fleur offre un calice velu en dehors et divisé en cinq découpures arrondies, dont deux plus grandes; cinq pétales concaves , arrondis ; un grand nombre d'étamines ; deux ovaires supérieurs , ovoïdes , velus , connés à leur base , surmontés chacun d'un style simple à stigmate en tête. Le fruit consiste en deux capsules un peu charnues, arron- dies, velues, uniloculaires, bivalves , qui s'ouvrent parleur côté inférieur. Chacune d'elles contient deux semences oblon- gues et lisses. Cet arbre croît dans l'Amérique méridionale, où les na- turels emploient ses feuilles pour polir leurs oiu^rages de bois. On l'appelle acajou bâtard à la Martinique. Ventenat , en décrivant une nouvelle espèce de ce genre , pi. 4^0 de son Choix de plantes , observe que les botanistes qui lui ont réuni les genres Euriaisdre, Doliocarpe, Délime, TiGARÉE , S0RAMIE , Câlinée et Tétracère , ne sont peut- être pas fondés à faire ce rapprochement, (b.) ' CURBMA. V. OEstre. (l.) C U R ^ CURCA ou KTJRKA. Nom malabare dune labiée figu- rée par Rheede {vol. 1 1 , tab. aS ). C'est le Nepeta madagas- cariensis de Lamarck. V. Katu-cuRca. (ln.) CURCAS. Nom américain du Médicinier cathartique {Jatropha curças , L. ). Adanson en a fait celui d'pn genre qui n'a pas été adopté par les naturalistes, et qui comprend, outre la plante précédente, une partie des crotons de Linnseus. (LN.) CURCULEUS. Selon Cetti, c'est le nom du Moineau des champs en Sardaigne. (desm.) CURCULIGINE, CwcuUgo.Genre de plantes de l'hexan- drie monogynie , et de la famille des narcisses , dont les ca- ractères consistent à avoir : une spathe univalve; une corolle inférieure à six pétales planes ; un style court , à trois stig- mates divergens; une capsule spongieuse en forme de bec, uniloculaire et à quatre semences. Deux espèces, l'une des Indes , et l'autre de la Nouvelle-Hollai^de , entrent dans ce genre, (b.) CURCULIO. Nom latin des insectes du genre Charak- soN. V. ce mot. (desm.) CURCUMA , Curcuma. Genre de plantes de la monan- 4rie mqnogynie , et de la famille des balisiers , dont les ca- ractères consistent : en une spathe propre , supérieure , pe- tite, qui tient lieu de caUce; en une corolle monopétale, tubulée , à limbe campanule , et divisé en quatre lobes, dont un plus intérieur est un peu plus grand que les autres ; en cinq filamens linéaires , d'onf quatre sont stériles et le cin- quième, qui est bifide , porte une anthère adnée au sommet d'une de ses branches ; en un ovaire inférieur, arrondi, du- quel s'élève un style à stigmate en crochet ; une capsule ar- rondie , partagée intérieurement en trois loges qui s'ouvrent en trois valves, et qui contient plusieurs seme'nces. Ce genre comprend deux espèces, qui sont des plantes herbacées de l'Inde , dont les feuilles sont cngaînées , roulées en cornet dans leur jeunesse , et dont les fleurs viennent en épi dense , imbriqué d'écaillés spathacées et membraneuses. L'une, le Curcuma long, a la racine tubéreuse, oblongue, ^loueuse, jaunâtre , de la grosseur du doigt; les feuilles lan- céolées, avec des nervures latérales en très-grand nombre. Elle croît dans les Indes orientales. Sa racine est d'un goût un peu acre, amer, et d'une odeur qui approche de celle du gingembre. On la relire de terre après que les fleurs sont pas- sées. Les Indiens l'emploient comme assaisonnement de tous les mets; ils s'en servant pour rendre odorantes les pommades dont ils se frottent le corps. Ils en font usage aussi pour la teinture. En Europe , cette racine est regardée comme apé- s C V R ritive , diurétique , incisive, tonique, stimulante et anliscor- bulique. On prétend que c'est un bon remède pour résoudre les obstructions des viscères , qu'elle provoque les règles , qu'elle est utile dans les accouchemens difficiles , surtout qu'elle est spécifique dans la jaunisse. On s'en sert en tein- ture , afin de rehausser ou dorer , pour se servir des termes de l'art , les étoffes de soie teintes avec la cochenille ; mais la couleur qu'elle fournit est extrêmement peu durable. Ainsi les teinturiers , les parfumeurs et les apothicaires recher- chent le ciircuma , ce qui le tient toujours à un prix assez élevé. Il est connu chez les marchands sous le nom de safran des Indes et de terre mérite. Voyez pi. B. 34 , où il est figuré. L'autre espèce, le Curcuma rond, a les racines tubé- reuses, arrondies, les feuilles lancéolées , ovales, avec peu ou point de nervures latérales. Elle a les mêmes propriétés que la première , mais à moindre degré. . Le Curcuma d'Amérique est le Galat^ga jonc , dont les racines se mangent aux Antilles , sous le nom de topinambour. (B.)_ Curcuma. Ce nom dérive du mot karkom , qui dési- gnoit le safran chez les Hébreux. Le curcuma de Pline se rap- porte aux plantes décrites ci - dessus. Adanson ne forme qu'un seul et même genre du curcuma et du kœmpferia de Linnœus , et de quelques espèces»d'amome du même auteur. (LN.) CURCURITO. Espèce âe palmier des bords de TOré- noque, qui n'a pas encore été observé par les botanistes. Il est possible qu'il se rapporte au genre Oréodoxe. (b.) CURE. On appelle ainsi , eu fauconnerie ^ une espèce de pilule faite de coton, d'étoupe et de plumes, que Ton fait prendre aux oiseaux de vol, poqr dessécher leur flegme. Pour leur faire mieux avaler cette pilule , Ton met auprès quelques petits morceaux de viande ; c'est ce que les fau- conniers nomment armer la cure, (s.) CURE-DENT D'ESPAGNE. C'est une espèce de plante dugenre de la Carotte , Baucus visnaga. (ln.) CUREE. Faire la curée, est, en vénerie, faire manger aux chiens le cerf ou tout autre gibier. {&.') CUREGI. C'est la Perdrix bartavelle, (v:) CURE' OREILLE. On donne quelquefois ce nom à un champignon du genre Hydne , Hydnum auriscalpiimi. (desm.) CUI\ET. Les Laiches portent ce nom dans quelques lieux, (b.) CURETTÇ'Ç. On donne ce nom à plusieurs champignons ; C II R 9 l'nn d'eux est celui qui est figuré dsns les Ceniuries de Bux- laume, lab. 8, n." lo. (b.) CUREU. ]>fom d'un merle, du Chili. V. Merle. (v.) CURIAC/V. V. CouRicACA. (v.) CURL\CACA, C'est, d'après Marcgrave, le Matuiti des rivages, (s.) CURIANDOLO, CORIANDRO. En italien , c'est la CoRlAlSDRE, Conandnim saiimm^ L. (lN.) CURIC\CA. ISom brasilien du Couricaca. Voy. aussi l'article Tantale, (v.) CURIlVL\rE, Ciin'niafa. Sons-^enre établi p^r Cuvier , parmi les Sai.mo'es , sous la considération du moindre nom- bre des rayons branchiaux. Il a pour type le Salmone sans DENTS, (b) * CUKINIL. Plante des Indes, peu connue , figurée et dé- crite dans Rheede , Malah. 7 , tab. aS. Elle a les tiges un peu ligneuses , sarmenteuses ; les feuilles opposées , pétiolées , ovales-pointues, entières; les fleurs petites , d'un blanc jaur nâtre, disposées en corymbes rameux et axillaires. Elles ont cinq pétales , cinq étamines , un ovaire supérieur et arrondi. Le fiuit est une baie ovale-oblongueî, d'un vert clair, à chair blanchâtre , dont la saveur est un peu ainère , et qui enve^- loppe un noyau contenant une amande blanche, légèrement amère et asfifingenle. (b.) CURLED-POND-WEED. Nom anglais de I'Épi d'eau COMPRIMÉ , Potamogelon conipressum , Jj. (iM-') CURLE^V. Nom anglais du Courlis, (v.) CURLU. Nom vulgaire du Courlis, en Bourgogne, (s.) CURMASI. Nom sous lequel le Laurier-cerise, Pninm lauro-rerasiis , est connu à Trébizonde et en Turquie. Clusius qui , le premier, le nomma laurier-cerise , nous apprend que ce fut en iSy^. que cet arbrisseau ^ toujours vert , fut trans- porté de Constantinople à Vienne. Maintenant c'est un des beaux ornemens de nos bosquets d'hiver, (ln.) CURMEALLE, CURMELLE. Noms du BLUET(Ctf«- taurea cyanus , È.), dans la province d'Anglesey. (LIN.) CURMI. Dioscoride donne ce nom à une boisson que les anciens préparoient avec l'orge. Elle portoit à la tête et éto^t nerveuse. C'étoit sans doute une espèce de bière, (ln.) CURRx\NTS. Nom anglais des Groseilles, (l?^.) CURRE. Nom anglais du Chien de berger. (Df:sM.) • CURRUCA. Dénomination appliquée à différentes espè- ces d'oiseaux. Dans Frisch, c'est le moUeux et le tarier; dans Mœhiing , c'est le promerops à ailes bleues ; e» latin , c'est 1^ ,0 C U R fauoette; avec l'ëpîlhèted'/?y/jo/aw, c'est, dans Charleston , la fauvette d'hiver; avec celle de suhfusca, c'est, dans Frich , le gobe - mouche ; enfin , avec l'addition tempore nigro , c'est , dans le même auteur , le goLe-mouche noir à collier, (s.) CURRTJS. On a rapporté ce nom ancien au spare pi- carel , sparus smaris. (desm.) CURSA. Selon Albert le grand , c'est le Proyer. (s.) CURSORES. C'est , dans le Prodromus d'Illiger, la déno- mination de son 5.^ ordre des oiseaux , lequel- correspond aux StruiJiiones de Latham et aux Grallœ de Linnaeus , à trois doigts devant, point derrière, (v.) CURSORES. M. de Rlainville donne aussi ce nom à un ordre d'oiseaux qui comprend également les Airtniches ^ et (dont les caractères consistent diqjs la longueur des membres abdominaux , dont une partie de la jambe est nue , et dans la brièveté des membres antérieurs ou des ailes, dont l'usage est presque nul. (desm.) CURSORIPÈDE. Nom donné aux oiseaux qui ont trois doigts devant et point derrière, (v.) CURSORIUS. C'est, dans Latham, le nom générique du Coure -VITE. Voyez ce mot. (s.) CURÏIS , Curtisia. Arbre du Cap de Bonne-Espérance, à feuilles simples, opposées, pétiolées, dentées, à fleurs dis- posées en panicule terminale, dont les principales branches sont opposées, et qui forme un genre dans latélrandrie mo- nogynie. Ses caractères sont : un calice à quatre divisions, une co- rolle à quatre pétales ovales obtus; quatre étamines; un ovaire supérieur ovale, àstylesubulé, astigmate quadrifide. Le fruit est une baie recouvrant un noyau à quatre ou cinq loges , qui renferme des amandes solitaires et oblongues. Cet arbre est décrit sous les nomsde Junghausie, d'ARGAN et de Relhamie. (b.) CURTOPOGON, ùirtopognn. Genre de plantes établi Îar Palisot-Beauvois aux dépens àes Aristides de Llnnceus. l. diffère fort peu du Ch^tarie du même auteur. Ses ca- ractères consistent dans la valve florale inférieure fendue ou bilaciniée , avec une soie tordue entre les dents et repliée en dehors de manière à la faire parqître presque dorsale. Les genres Apera et Citsna s'en rapprochent beaucoup., ti'aristide dichotome de Michaux lui sert de type.(B.) CURUBA. Nom brasilien du irirhosanthes anguina. (lî») CURUCÀU. Nom générique des Courlis et des Ibis, au Paraguay, (v.) CURUCI, CURÉGI, CABEGI, CABAGY. C'est, dans Gegncr, la perdrix baitavelle. (v.) G U S GURUGU. Voyez Couroucou. (v.) CURUCU ou CURURU. Nom du Crapaud pipa, (b.) CURUCUI. Pie du Brésil, selon Klein; elle a les yeux bleus, entourés d'un cercle d'or; le dos vert, bleu et rouge; le ventre de cette dernière teinte ; le bec couleur de soufre ; la queue longue de cinq pouces , et bordée de noir. Cet oiseau est le couroucou à ventre rouge , mais décrit d'une manière incorrecte, (v.) CURUJA. N^n que les Portugais du Brésil donnent à la Chouette T terrier, (v.) CURUPA ou CURURU-APE. C'est la Paulinie pm- VÉE. (R.) CURUPITA. Gmelin , Syst. C'est le Couroupite d'Au- blet ( V. ce mot) , nommé Pontopidana par Scopoli. (LN.) CURURU. Les espèces du genre PauUnia , Linnseus , avoientété placées par Plumier dans deux genres différens , savoir: CuRURU »t Serjanta. Ils ont été adoptés de nou- veau, le dernier, sous le nom que lui avoit donné Plumier, et qui n'est que celui d'une des espèces généralisé, et l'autre sous celui de Paulînia. (lîî.) CURUTA. Lun des noms portugais de l'oblade , poisson du genre Spare. (desm.) CURUTU-PALA. Nom malabare an ialemœmontana al~ iernifolîa^ Linn. , figuré par Rheede (Malab. vol. i.tab. 43)- J. Burmann y rapporte VEchiles srJwlaris de Linnseus, plante qui en est très-différente, (ln.) CURVI ROSTRE. On appelle ainsi un oiseau qui a le bec courbé à la pointe, (v.) CUSABA-TASCHICH. Nom que le Cusch iscn porte à la baie d'Hudson. (v.) CUSÇH ISCH. Voyez le genre Passerine. (v.) CUSCO. Voyez Pauxi, article des Hoccos. (v.) CUSCUS. Voyez Cusos. (s.) CUSCUTE, Cuscuia. (ienre de plantes de la tétrandrie digynie , qui a pour caractères : un calice monophylle , à quatre divisions; une corolle monopétale à quatre découpures pointues; quatre étamines, dont les filamens sont, chacun, munis , à sa base , d'une écaille frangée ; un ovaire supé- rieur globuleux , surmoi^ de deux stylos à stigmates simples; une capsule arrondie , obtusémcnt tétragone, biloculaire, et qui contient communément quatre semences. Les cuscutes sont des herbes annuelles, parasites, dont les tiges n'ont point de feuilles, sont filiformes, et enlacées au- tour des plantes aux dépens desquelles elles vivent. On en compte une douzaine d'espèces,. dont deux d'Europe. La cuscute d'Europe doit intéresser tous les cultivateurs , ,2 eus à raison des dommages qu'elle leur cause. Ils la connoîssent sous le nom ^augure de lin, épithyme^ etc. Cette plante germe dans la terre; mais la radicule qui s'y enfonce , se dessè- che bientôt, et la tige périt si elle ne rencontre aucune autre plante dans son voisinage, sur laquelle elle puisse grim- per et s'attacher pour en tirer sa nourriture. On trouve sou- vent la cuscute sur la bruyère, le serpolet, le lin , la vesce , la luzerne et beaucoup d'autres végétaux qu'elle fait périr en absorbant tous leurs sucs. On voit quelquefois dans les champs de lin et de luzerne , de grandes places o#il n'est pas resté un seul pied de ces plantes en vie. Le meilleur moyen de pré- venir les inconvéniens qui sont la suite de la multiplication de \di cuscute^ est d'arracher les pieds de lin, et de couper ceux de luzerne qui commencent à en être infectés. La cuscute passe pour apéritive, antiscorbutique et légè- rement purgative. On prétend aussi qu elle est bonne contre les rhumatismes et la goutte ; mais, malgré ces bonnes quali- tés , il faut la détruire partout où on la rencontre. On trouve dans les boutiques celle d'Asie, La Cuscute a un seul style croit sur les vignes du midi de la France, et leur est fort nuisible lorsqu'on ne s'oppose pas à sa multiplication. On l'appelle rusque^ rache , rogne. Le genre Grammique , établi par Loureiro, ne diffère de celui-ci que par le fruit qui est une baie ; car le nombre des parties varie souvent dans les cuscutes, (b.) CuscuTA. Ce mot dérive du grec cassuia , nom de la Cuscute chez les anciens. ( V. Dioscoiide. ) Ce dernier nom viendroit, selon Ventenat, de cassuo (consuo., en latin), et il auroit été donné à la cuscute à cause des longs filamens que pousse cette plante; et qui ont fait nommer depuis cuscutày cussuta et çassuta des végétaux qui sont très-différens de la cuscute i tels que la tîllandsîe usneoides , des basella , et les cussîtes qui lui ressemblent par leur manière d'être filamen- teuse, (ln.) CUSHAT. Un des noms anglais des Ramiers, (v.)' CUSIMEGAR, Adanson rapporte cette plante de Dios- corlde à son genre elatérion , fondé sur le momordica elalerium de Linnaeus. (ln.) CUSOS. D'anciens voyageurs «nt écrit que le cusos est un quadrupède des Moluques , de la figure d'un lapin , aussi puant qu'un renard et à queue prenante. C'est probai^le- ment le Phalanger. (desm.) CUSPAIRE. Cuspaiia. Genre établi par Humboldt, pour placer l'arbre qui produit I'Angustura. 11 est le même que celui à qui Willdenow a donné le nom de Bon- plandië. (b.) eus ,3 CUSPIDIE , Cuspidia. Genre de plantes delà syngénésie polygamie frustranée , qui a pour caractères : un calice ven- tru , lérissé d'écaillés épineuses , dont les inférieures sont plus courtes et ouvertes , et les supérieures plus aiguës et droites. Les fleurs du disque sont hermaphrodites ; et celles de la circonférence femelles , ligulées. Toutes fournissent des semences à aigrettes plumeuses. Le réceptacle a des al- véoles profondes et écailleuses. Ce genre a été établi par Geertner sous le nom d'AsPl- DALIS , avec les gorteria araneosa et cernua de Linnaeus. Foyez au mot GoRïÈRE. (b.) CUSSAMBI, Cussambium. Arbre encore très-peu connu, qui s'élève beaucoup , et a le bois dur; ses feuilles sont ova- les , lancéolées , entières ; ses fleurs petites et en grappes latérales. Ses fruits ovoïdes et hérissés, contiennent, sous une chair peu épaisse , d'une saveur acide et assez agréable , un noyau qui renferme une amande blanche , tendre et huileuse. Cet arbre croît dans les Moluques, On mange ses fruits crus; et on tire par expression, de ses amandes, une huile d'une odeur agréable , et qui ne rancit pas. V. Cay-d'eau- T^uo^^G. (b.) CUSSAREA, Gmel. F. <:oussari. (ln.) CUSSL C'est le Doume. (b.) CUSSO , Hagenia. Arbre deJ'octandrie monogynie , dont les feuilles sont placées seulement à l'extrémité des rameaux par bouquets de cinq à six ; elles sont ailées avec une impaire, et leurs folioles sont, alternativement, les unes grandes, lancéolées , dentées , les auties extrêmement petites et ron- des ; toutes sont sessiles. Leur pétiole est large à la base , et embrasse une partie de la tige. Du centre de cet assemblage de feuilles sort une panicule de fleurs , très-chargée de ra- meaux , un grand nombre de fois dichotomes. Chaque fleur a un grand calice de cinq folioles , ovales , allongées , pourpres , acc^ipagnées de deux à trois brac- tées; une corolle blanche, plus petite, composée de cinq pétales ; huit étamines ; un ovaire supérieur à style simple. Le fruit n'est pas connu. Cet arbre croît dans les montagnes de l'Abyssinie , et s'élève à la hauteur djs deux à trois toises. Les habitans , qui en font un très-grand cas , le plantent fréquemment , pour l'usage , autour de leurs habitations. On emploie l'in- fusion de ses fleurs ou ses graines comme vermifuge ; et Bruce , à qui on en doit la connoissance , rapporte qu'il jouit de cette propriété à un degré très-éminent , et ^a'il i4 CUV seroit fort à désirer qu'on pût le naturaliser en Europe , où il viehdroit sans doute. Il est figuré dans le Voyage de cet Anglais, qui lui avoit donné le nom de Banksi|^. CUSSON. C'est un des noms de la Calandre des blés , dans le midi de la France, (desm.) CUSSONE, Cussonia. Genre de plantes à fleurs polypé- talces, de la pentandrie digynie, et de la famille des Ara- LiACÉES, qui a pour caractères : un calice à cinq dents, per- sistant; une corolle de cinq pétales trigones et pointus; cinq étaniines; un ovaire inférieur, turbiné, couronné et surmonté de deux styles. Le fruit est arrondi , biloculaire , ofl à deux coques, et contient une seule semence dans chaque coque. L'ombelle universelle est composée de quatre rayons sans collerette, et les fleurs sont disposées en épis très-denses. Les cussones viennent du Cap de Bonne-Espérance. Ce sont deux plantes à feuilles digitées, qui forment le passage des autres familles aux ombellifères. L'une s'appelle cussone à bouquets^ et l'autre cussoneen épi. (b.) CUSSOU. F. Coussou. (desm.) CySSU. Nom malais du Phalanger, appelé cussu-am à Amboine. (desm.) CUSSU d Amboine ( Rumph., Jn., pl.S.t.S, fi^. i,). Cette graminée est rapportée p«r Linnseus à un Panic, Pa- nicum colonum. Loureiro réprouve Linnseus en ce point , et donne cette figure de Rumphius pour celle de son raphis imialis, plante monoïque. V. Co-may. (ln.) CUTICULE. Synonyme d Éplderme. (B.) CUTRETTOLA, CUTRETTA. Noms italiens des Bergeronnettes, (desm.) CUTTA. C'est un des noms italiens du Choucas, (desm.) CUïTERA. Nom donné par M. Rafmesque Schmaltz à un genre qu'il propose d'établir pour placer les genliana saponaria et ochroleuca^ Willd., qui diffèr&nt des autres es- pèces, (ln.) CUURDQ. Nom d'une variéy^duCANNELLiER, qui croit dans l'Inde {canella cuurdo^ Pis. , Mant. ).(ln.) CUUSI. C'est, eu Finlande, le nom de la Pesse, Finus ahies, L. (ln.) CUVE DE VENUS. On donne quelquefois ce nom à la Cardère. (b.) CUVIERE, Cxmèra. Vienre de plantes de la famille des Graminées, établi par Koëler aux dépens des Élymes de Lin- naeus.Uoffre pour caractères : des balles calicinales formées de six valves qui ressemblent à un involucre. Son type esf FÉlyme d'Europe. C Y A ,5 Ce genre n'a pas été adopté. En conséquence, DecandoUe a donné le même nom à un autre genre de' la famille des RUBIACÉES , dont les caractères consistent : en un calice à cinq divisions foliacées; en une corolle campanulée, à cinq divisions aiguës et même épineuses; en cinq étamines; en un ovaire inférieur, surm^té d'un style à stigmate très- épais ; en un péricarpe à cmq loges monospermes. La cmière est un arbrisseau à feuilles opposées, articulées, ovales, obiongues, glabres, accompagnées de stipules en gaîne et à fleurs disposées en panicules terminales. Il croît à Sierra Leone et est figuré dans le 5i.^ cahier des Annales du Mméuni. (b.) CUVIERIE, Cimemi. Genre établi par Pérou, dans la famille des Méduses; mais, depuis, réuni aux Équorées par Lamarck. (b.) ÇUXARDA et CUJARDA. Noms espagnols de la Glo- bulaire TURBITH , Globularia alypum , Linn. (ln.) GUY. V. CoY. (s.) CUZBARA, KUZIBARA et RUSBERA. Noms que l'on donne, en Mauritanie, à la Coriandre, (ln.) CWD-Y-MWG. Nom gallois de la Fumeterre offici- nale, Fumaria^fficinaiis , Linn. (ln.) CWICFYR. Nom de la Pyrite [fer sulfure) dans quel- ques provinces d'Angleterre, (ln.) CWICSEOLFOR. Nom du Mercure ou Vif-argent dans le comté d'Anglesey en Angleterre, (ln.) CWIKLA. Nom de la Bette ou Poirée, Befa vulga- n's, Linn., en Pologne, (ln.) CVVIKLANY-LIST. Nom polonais de TÉpi d'eau ^\- OY.s.^'l ^ Foi amogeton natans^ L. (ln.) CWNINGEN. Nom du Lapin, 'dans la principauté de Galles en Angleterre, (desm.) CWRCALA. Nom bohémien des Bécasses, (desm.) CYACOU, Ou Syacou. V, le genre Tangara. (y.) CYAME , Cyamus, Lat. ; Panope, larunda^ Léach. Genre de crustacés , de l'ordre des isopodes, section des cystibran- ches , ayant pour caractères : quatre antennes , dont les deux supérieures ^us longues, de quatre articles , le dernier sim- ple ou sans divisions ; deux yeux lisses , outre les yeux com- posés ; corps ovale , formé de segmens transversaux , dont le second et le troisième n'ayant que des pieds rudimentai- res ; cinq paires de pieds à crochets , courts ou de longueur moyenne, et robustes. Le crustacé d'après lequel j'ai institué ce genre , a été placé par Linnseus et JÇallas dans le genre onisan {0. celi). ,6 G Y A Degcer l'a rangé avec les squWes ^ et Fabricius avec les/9/c- nogonons. Mais quoique je n'aie d'abord connu cet animal que par les descriptions elles figures qu'on en a données, j'ai cependant vu qu'il offrait des caractères particuliers , et suf- fisans pour rétablissement d'une nouvelle coupe générique. Les observations curieuses que J\ji. Savigny a publiées depuis sur le même crustacé, ont confirmé mon opinion. Il nous a fait connoîlre , dians le plus grand détail, son organisation extérieure ; il a découvert les yeux véritables ou composés , les organes qu'on avoit, jusqu'à lui, considérés comme tels , n'étant que des yeux lisses ; enfin , il a établi entre ce crus- tacé et les pycnogonides des rapprocbemens très-ingénieux, et qui se lient à un ensemble de vues générales et impor- tantes, sur la composition des parties de la boucbe des ani- maux à corps et à pieds articulés , ou des insectes de Linnaeus. Le corps des cyames est ovale , dc^primé, avec un derme coriace et assez solide. 11 est composé d'une tête, d'un tronc divisé en six segmens et d'un petit article qui le termine pos- térieurement, et représentant la queue des autres crustacés isopodes. La tête est petite, en forme de cône court et tronqué , et offre les organes suivans : près du milieu de sa face supérieure sont deux très - petits ^ux lisses dis- posés sur une ligne transverse ; les yeux ordinaires occupent les extrémités antérieures et latérales, mais font peu de saillie. L'on voit dans 1 intervalle qui les sépare , ou tout au bout de la tête, les quatre antennes ; elles sont très-rappro- chées à leur base, situées sur deux rangs, plus grêles vers leur extrémité, formées de quatre articles, dontle dernierfort petit est conique ; les deux supérieures sont plus grandes et à peu près de la longueur de la tête et du premier segment ; Jes in- férieures sont très-petites. La bouche est composée d'un labre, grand, échancré au milieu de son bord antérieur; de deux mandibules fortes , dures, se rétrécissant vers leur ex- trémité , qui est divisée transversalement en deux par une fissure , et dont les deux pointes ou dents offrent quelques petites dentelures; de trois pièces, en forme de lèvres, dis- posées sur trois plans, ou qui se succèdent graduellement. La supérieure , ou celle qui est iînmédiatement au-dessous des mandibules , forme une espèce de feuillet , presque demi- circulaire , et composé de trois parties ; une intennédiaire , presque triangulaire , profondément bifide à son extrémité , et s'élargissant sur les côtés de sa base , pour, servir de sup- port aux deux autres pièces , qui , souç la figure d'un demi- croissant , forment un cintre au-desslis de la précédente ; M. Savigny donne à cette pièce le nom de langue. Celle qui vient ensuite , ou l'nlermédiaîîe , a «le la conformité avec la C Y A précédente ; on peut aussi la diviser en trois parties • les deux latérales ou extérieures ont une forme analogue à celle des mêmes divisions de la supérieure , sont dures ou solides, assez épaisses , terminées , à ce qu il m'a paru , par quelques dentelures, et ont près de leur extrémité dorsale un petit ap- pendice , semblable à un palpe , et auquel je crois avoir dis- tingué deux articles. Ces divisions latérales ont une arlicula- tion à leur base, qui se soude avec la partie du milieu; celle- ci présente à son extrémité deux languettes pointties , ayant chacune près du côté extérieur de la saillie, en forme de dent du bout, un petit coi-ps conique , de deux articles , et sem- blable encore à un palpe ; ces deux languettes sont articulées à l'extrémité d'une espèce de support oblong, qui, à sa nais* sance , se réunit aux deux parties latérales. Suivant M. Sa- vi^y , celles-ci correspondent à la première paire de mâ- choires des autres crustacés ; et la partie du milieu ou cen- trale , représenta l'autre paire ou celle du second rang. La troisième et dernière pièce de la bouche, et qui a bien plus de ressemblance 4vec la lèvre des insectes , est formée de deux petits pieds ou palpes , terminés par un onglet , com- posés de six articles , mais dont le radical est commun ou sert de réunion ; il est beaucoup plus grand que les autres , en carré transversal , évasé en angle , au milieu du bord supé- rieur , -et simule la lèvre proprement dite. Nous pensons, avec M. Savigny, que cette dernière pièce est l'analogue de la première paire de mâchoires auxiliaires , ou de pieds- «lâchoires. Sur les côtés postérieurs de la tête sont insérés , par le moyen d'un commencement d'articulation, et qui jest l'ébauche du segment antérieur du tronc , deux pieds plus courts et plus grêles que les suivans , dirigés en dessous, de six articles , dont le.premier ou la hanche est cylindrique, et proportionnellement plus long que ne l'est le même ar- ticle aux pieds suirans ; l'avant-dernier est plus grand , en fornte de main , avec un sinus et une dent obtuse en dessous ; le dernier consiste , ainsi que dans tous les autres pieds , en "une griffe très-dure , crochue et très-pointue ; les pieds ju- gulaires remplacent la seconde paire de pieds-mâchoires. Le tronc est composé , ainsi que nous l'avons dit plus haut , de six segmens, qui sont séparés entre eux par des entailles pro^ fondes ; les cinq premiers s'étendent beaucoup plus en lar- geur qu'en longueur , et leurs extrémités latérales forment des saillies tronquées ou très-obtuses , à l'extrémité des- quelles s'articulent les organes du mouvement. Le dernier anneau, pl«s petit et presque carré , porte à son extrémité postérieure la dernière paire de pieds , et dans leur entre- deux un petit corps en forme de bouton ou d'article , qui i8 C Y A renferme dans un canal supérieur deux ou trois petites pièces arrondies; l'on voit immédiatement au-dessous de ce corps trois autres petites pièces ; l'une s'élargit et se divise, à son extrémité, en deux lobes arrondis sous les deux autres et rapprochées sur une ligne transverse , au-dessous de la pré- cédente; leur forme est presque conique. Le segment anté- rieur du tronc , que l'on peut considérer comme le second, le premier étant réuni avec la tête, et les trois derniers, por- tent chacu^ une paire de pieds. Ces pieds sont courts , mais robustes, comprimés, et leur grandeur diminue progressive- ment, de devant en arrière ; ils sont composés de six articles inégaux , dont te radical , ou la hanche , gros, arrondi , pres- que en forme de rotule , et dont le pénultième, plus grand et ovoïde, compose avec le dernier une serre terminée par une griffe mobile, ou monodactyle; le côté inférieur des d^ux serres antérieures offre une échancrure et deux dents assez fortes. Le second et le troisième annegux n'ont que des rudimens de pieds, et sous la forme d'un article adossé par sa face supérieure contre le dessous de l'ejitrémité latérale et inférieure du segment, replié en manière de C , et dont les deux branches se terminent en pointe; la branche supérieure est plus longue et se porte en avant. Un corps vésiculeux, très-mou, cylindrique, fort allongé , et pareillement dirigé en avant, s'articule avec l'extrémité du segment, immédia- tement au-dessus du pied rudimentaire. Le dessous de ces deux segmens offre,' dans la femelle, quatre grandes écailles, disposées par paires, ou formant une croix, et recouvrant les œufs; la branche inférieure des fausses pattes paroît ap- puyer les écailles valvulaires. Les côtés inférieurs des seg- mens , à l'exception des deux extrêmes , sont comme divisés en deux par une ligne, et quelques-uns ont un petit tuber- cule. L'on aperçoit dans certaines espèces la membrane qui réunit ces segmens. Je connois deux espèces de cyames, dont une, très-petite et des mers des Indes-Orientales, est inédite; l'autre, la Cyame de la. Baleine, Cyamiis ceti , A. 26, 12-, a été décrite et figurée par un grand nombre d'auteurs. Celui qui nous en a donné la connoissance la plus exacte et la plus détaillée, est M. Savigny , Mém. sur les animaux sans verlèh. , i part. , » 1 fasc. , pi- 5, I , et 2. 'Foyez cet excellent ouvrage, (l.) CYAME, Cyamus. Nom donné par Smith au genre de plantes appelé Nélumso par Grprtner. (b.) CYAMEE. Les anciens donnoienl ce nom au noyau mo- bile de Vaétite ou pierre d aigle , quand il avoit la forme d'une fève ; il se nommoit aussi calUmus. V. Aétite et Callimus. (LUC.) C Y A i^ CYAMITE. D'Argenville désigne sous ce nom, dans son Oryctologie , ^. 227 , une pierre noire , qui , dil-il , étant rom- pue , représente mie fève, (luc.) CYAJVIOS des (àrrecs. C'est \e faha des Latins , c'est-à- dire, la Fève, Vicia faba^ Linn. (ln.) CYANA , Reneaulme donne ce nom à Ja Gentiane PNEUMONANTHE,doiit les fleurs sont bleues. C'est sur cette espèce qu'est fondé le genre ciminalis d'Adanson. (ln.) CYANÉE. Pierre cyanée ou bleue. C'est un des noms du lazidile ou lapis-lazuli , appelé aussi pieire d'azur et lazul. On l'a également appliqué au mélange de cuivre carbonate bleu et de chaux carbonafée nommée pierre d'Arménie, (luc.) CYANÉE , Cyanea. Genre établi par Pérou , aux dépens des Méduses. Ses caractères sont : corps orbiculaire, transpa- rent, ayant en dessous un pédoncule et des bras ; des tenta- cules au pourtour de l'ombrelle ; quatre bouches ou davan- tage au disque inférieur. Lamarck a réuni les Chrysaores aux Cyanées, et Cu- vier leur a joint aussi les genres Callirhoé, Obélie, Océa- NIE et Evagore , du même auteur. Seize espèces se réunissent sous ce genre ; la moitié d'entre elles sont anciennement connues. C'est la Cyanée bleue , la véritable ©/-//e de mer de nos côtes , que Dicque- mare a figurée dans le Journal de Physique , 1784- (b.) CYANELLE , Cyanella. Genre de plantes de 1 hexandrie monogynie , et de la famille des liliacées , qui a pour ca- ractères : six pétales oblongs, pointus, ouverts irrégulière- ment, adhérens par leurs onglets, dont trois extérieurs pres- que pendans ; six étamines à filamens inclinés vers le bas de la fleur ; un ovaire supérieur , obtus , trigone , surmonté* d'un style filiforme , incliné ; à stigmate simple; une capsule arrondie , marquée de trois sillons , triloculaire , trivalve , et qui contient plusieurs semences oblongues dans chaque loge. il y a cinq espèces de cyanelles ^ toutes venant du. Cap de Bonne-Espérance. Ce sont des plantes vivaces à feuilles simples , linéaires ou ensiformes , et à fleurs disposées en grappe ou en panicule. Aucune n'est cultivée dans les jar- dins de Paris. Les Hotteutots mangent l'oignon de la Cyanelle du Cap après l'avoir fait griUer. V. Cyanus. (b.) CYANITE ou SAPPARE. V. Disthène. (luc.) CYANOÇÉPHALE. V. Colibri, (v.) CYANOÏDES , qui ressemble au Blueï , en grec. Ce nom a été donné à plusieurs centaurées, à une division du même genre , et à une jolie espèce de Protea , Proiea cya- noïdes , L,, arbrisseau du Cap de Bonne-Espérance , dont 20 C Y A les fleurs bleues forment de petites têtes terminales -de la grandeur d'une aveline, (ln.) CYANOPSIS, Cyanopsis. Genre de plantes établi par H. Cassini, pour placer la Centaurée pÛbigère, dont les graines sont entourées de dix à douze côtes régulières et ter- minées par une aigrette composée de six rangs de squamel- lules imbriquées , palëiformes , spalhulées et denticulées. (b.) CYANORKIS, Cyanorkis. Genre établi par Aubert Du- petit-Thouars, dans la famille des orchidées. Use rapproche beaucoup de I'Angrec de la Flore du Pérou. L'espèce sur laquelle ce genre a été institué s'élève à plu- sieurs pieds , et a une hampe quadrangulaire. Le suc de se* feuilles jpolore le papier en bleu, (b.) CYAN05. Nom grec du Merle bleu, (v.) CYANUS, d'un mot grec, qui signifie bleu. C'est le nom donné par les anciens au Bluet. Cette jolie plante si com- mune dans les moissons, et dont les fleurs sont d'un bleu vif, est une espèce de centaurée -^onv \es botanistes actuels qui n'a- • dopleni pas l'opinion de Tournefort et de Jussieu , qui en font un genre particulier caractérisé ainsi : calice formé d'é- cailles ciliées sur les bords; fleurons de la circonférence beau- coup plus grands que ceux du centre, à limbe en forme de cor- net déchiqueté; aigriîttes courtes, légèrement ciliées. Ce genre n'est , à proprement parler, qu'un groupe de centaurées ca- ractérisées par Iqs écailles du calice ciliées. Aussi Linnseus en fait- il une division de son genre centaurea. Wildenow nomme cyanotdes le groupe qui comprend les espèces de cen- taurées à cils du calice capillaires, et cyani celles à écailles du calice dentées et à cils courts. Le nom de ryunus a été appliqué à un grand nombre de plantes à cause de leursfleurs bleues ou de leurs rapports avec le bluet: telles sont un certain nombre de centaurées, des eupatoires, un pteroria (P. opposUifolid) , des staéhelines , des proiea., etc. Linnseus a nommé Cyanella un genre de liliacées , dont les fleurs sont généralement pe- tites et bleues, (ln.) C Y AT HE , Cyathus. Nom donné par Jussieu au genre établi par BuUiard , sous le nom de Nidulaire, (b.) CY ATHEE, Cyathea. Genre de fougères établi par Smith , aux dépens des PolVpodes de Linnseus. Il offre pour caractères : une fructification en points recouverts d'un tégument globuleux , se crevant par son sommet , et pré- sentant la forme d'un godet ; une colonne centrale portant les capsules, hts polypodes en arbre ^ Jwrrible et Jragile de Lin- nseus, font partie de ce genre, qui renferme dix espèces, (b.) CYATHODE , Cyathodes. Genre de plantes de la peu- c y c ^t tandrie monogynie et de la famille des bicornes , qui'ren- ferme deux arbres de la Nouvelle-Hollande , à feuilles al- ternes , entières, et à fleurs disposées en grappes terminales. Ses caractères consistent : en un calice de cinq folioles imbri- quées d'écaillés à leur base ; en une corolle tubulcuse , à cinq divisions recourbées , et velues à son ouverture ; en cinq étamines ; en un ovaire inférieur , à style court et à stigmate obtus ; en une drupe bacciforme , k neuf ou dix loges et à autant de semences. Ces arbres sont figurés dans l'ouvrage de Labillardière, sur les plantes de la Nouvelle- Hollande. Leurs fruits peuvent se manger. R. Brovvn a appelé ce genre Decaspore. (b.) CYATHOPHORE, Cyathophomm. Genre établi par Pa- lisot-Beauvois aux dépens des hypîsies. Il ne diffère pas de celui appelé Anictange. (b.) CYATHULE , GyatJmla. Genre de plantes établi par Loureiro , mais qui n'est que le genre Cadélaki de Liri- nseus, différemment exprimé, (b.) CYBÉLE. Genre de la famille des Protéacées , établi parKnigth et Sali^bury, sur des espèces à' embotlirium , et que R. Brown a nommé depuis Sténocarpe. V. cetnot. (ln.) CYBELION. Plante mentionnée par Dioscoride , et rapportée à la Violette, (ln.) CYBULE. Nom de I'Oignon , Allium cepa , L. , en Bohème, (ln.) CYCAS, Cycas. Genre de plantes de la dioécie polyan- drie, qui avoit paru, jusqu'à ces derniers temps, avoîr des rapports avec les Fougères, par l'enroulement de ses feuilles naissantes, et avec les Palmiers, par les parties de sa fruc- tification. Mais Aubert Dupetit-Thouars , dans un mémoire spé- cialement consacré à cet objet, et inséré dans son ouvrage sur les plantes des îles de l'Afrique australe , a fait voir que ce genre est isolé , c'est-à-dire , ne présente aucune affinité avec les familles de plantes connues. On renvoie à cet ex- cellent travail ceux qui désireroient connoître les preuves de ce résultat. Les caractères de ce genre sont : dans les pieds mâles , chaton imbriqué d'écaillés spatlmlées , sous lesquelles sont cachées des anthères nombreuses et sessiles. Dans les pieds femelles , spadix comprimé , supportant des ovaires à style simple. Les fruits sont des drupes un peu charnues , dont la noix renferme à sa partie supérieure, et dans une substance fon- gueuse, une graine dont l'embryon est renversé , et la pian- tule logée dans une fente. 20 C Y A les fleui's bleues forment de petites têtes terminales -de la grandeur d'une aveline, (ln.) CYANOPSIS, Cyanopsis. Genre de plantes établi par H. Cassini, pour placer la Centaurée Pubigère, dont les graines sont entourées de dix à douze côtes régulières et ter- minées par une aigrette composée de six rangs de squamel- lules imbriquées, paléiformes, spalhulées et denticulées. (B.) CYANORKIS, Cyanorki's. Genre établi par Aube rt Du- petit-Thouars, dans la famille des orchidées. Use rapproche beaucoup de I'Angrec de la Flore du Pérou. L'espèce sur laquelle ce genre a été institué s'élève à plu- sieurs pieds , et a une hampe quadrangulaire. Le suc de se* feuilles colore le papier en bleu, (b.) CYANOS. Nom grec du Merle bleu, (v.) CYANUS, d'un mot grec, qui signifie bleu. C'est le nom donné par les anciens au Bluet. Cette jolie plante si com- mune dans les moissons, et dont les fleurs sont d'un bleu vif, est une espèce de centaurée "pour les botanistes actuels qui n'a- • doptenl pas l'opinion de Tournefort et de Jussieu , qui en font un genre particulier caractérisé ainsi : calice formé d'é- cailles ciliées sur les bords; fleurons de la circonférence beau- coup plus grands que ceux du centre, à limbe en forme de cor- née déchiqueté; aigrettes courtes, légèrement ciliées. Cegenre n'est , à proprement parler, qu'un groupe de centaurées ca- ractérisées par Iqs écailles du calice ciliées. Aussi Linnseus en fait- il une division de son genre ceniaiirea. Wildenow nomme cjanoîdes le groupe qui comprend les espèces de cen- taurées à cils du calice capillaires, et cyani celles à écailles du calice dentées et à cils courts. Le nom de ryamis a été appliqué à un grand nombre de plantes à cause de leurs fleurs bleues ou de leurs rapports avec le bluet: telles sont un certain nombre de centaurées , des eupatoires , un pteroria (P. opposi'iifolia) , àes staéhelines , des proiea, etc. Linnseus a nommé Cyanella. un genre de liliacées , dont les fleurs sont généralement pe- tites et bleues, (ln.) CYATHE , Cyathus. Nom donné par Jussieu au genre établi par Bulliard , sous le nom de Nidulaire. (b.) CY ATHEE, Cyathea. Genre de fougères établi par Smith , aux dépens des PolVpodes de Linnaeus. Il offre pour caractères : une fructification en points recouverJs d'un tégument globuleux , se crevant par son sommet , et pré- sentant la forme d'un godet ; une colonne centrale portant les capsules, hes polypodes en arbre ^ horrible et Jragile de Lin- oeeus, font partie de ce genre, qui renferme dix espèces, (b.) CYATHODE , Cyathodes. Genre de plantes de la peo- c y c ^t tandrie monogynie et de la famille des bicornes , qui'ren- ferme deux arbres de la Nouvelle-Hollande , à feuilles al- ternes , entières, et à fleurs disposées en grappes terminales. Ses caractères consistent : en un calice de cinq folioles imbri- quées d'écaillcs à leur base ; en une corolle tubuicuse , à cinq divisions recourbées , et velues à son ouverture ; en cinq étamines ; en un ovaire inférieur , à style court et à stigmate obtus ; en une drupe bacciforme , à neuf ou dix loges et à autant de semences. Ces arbres sont figurés dans Touvrage de Labillardière, sur les plantes de la Nouvelle- Hollande. Leurs fruits peuvent se manger. R. Brown a appelé ce genre Decaspore. (b.) CYATHOPHORE, Cyathophomm. Genre établi par Pa- lisot-Beauvois aux dépens des hypîjes. Il ne diffère pas de celui appelé Anictange. (b.) CYATHULE , Gyathula. Genre de plantes établi par Loureiro , mais qui n'est que le genre Cadélaki de Liri- nœus, différemment exprimé. (B.) CYBELE. Genre de la famille des Protéacées , établi parKnigth et Salisbury, sur des espèces à' emboffirium , et que R. Brown a nommé depuis Sténocarpe. F. ce mot. (ln.) CYBELION. Plante mentionnée par Dioscoride , et rapportée à la Violette, (ln.) CYBULE. Nom de I'Oignon , Allium cepa, L. , en Bohème, (lis.) CYCAS, Cycas. Genre de plantes de la dioécie polyan- drie, qui avoitparu, jusqu'à ces derniers temps, avofr des rapports avec les Fougères, par l'enroulement de ses feuilles naissantes, et avec les Palmiers, par les parties de sa fruc- tification. Mais Aubert Dupetît-Thouars , dans un mémoire spé- cialement consacré à cet objet, et inséré dans son ouvrage sur les plantes des îles de l'Afrique australe , a fait voir que ce genre est isolé , c'est-à-dire , ne présente aucune affinité avec les familles de plantes connues. On renvoie à cet ex- cellent travail ceux qui désireroient connoître les preuves de ce résultat. Les caractères de ce genre sont : dans les pieds mâles , chaton imbriqué d'écaillés spathulées , sous lesquelles sont cachées des anthères nombreuses et sessiles. Dans les pieds femelles , spadix comprimé , supportant des ovaires à style simple. Les fruits sont des drupes un peu charnues , dont la noix renferme à sa partie supérieure, et dans une substance fon- gueuse, une graine dont l'embryon est renversé , et la pian- tule logée dans une fente. c y c Cé genre réunit deux espèces, dont l'une, le Cycas DES Indes , Cycas circinalis^ Linn. , s'élève jusqu'à quinze à vingt pieds , a les feuilles pinnées, les folioles jinéaires , plaies , > non piquantes , et extérieurement en faux. Il croît dans les Indes , où on mange son fruit et la moelle de son tronc. On le cultive dans quelques cantons , où il se multiplie de bou- tures. C'est celui qui a été examiné par Aubert Dupetit- Thouars , et figuré par Rumphius. Il règne dans l'intérieur de ses spadix cinq tuyaux qui laissent fluer une gomme très-blancbe , dont on pourroit tirer parti. V. pi. B. 4 , où il est figuré. Le Cycas du Japon, Cycas reooluta, ne s'élève qu'à trois ou quatre pieds, a les feuilles pinnées , les folioles aiguës > repliées ^ur leurs bords, piquantes à leur pointe, intérieure-! ment courbées en faux. Il croit au Japon, où il a été ob- servé par Thunberg. Ses fruits sont estimés , mais moins que sa moelle , qui est un excellent sagou^ fort nourrissant , sous un très-petit volume. Les Japonais en font de grandes pro- visions pour les temps de guerre ; et afin de priver leurs en- nemis de ce secours, il est défendu , sous peine de la vie, d'en transporter des pieds hors du pays. Smith en a donné une figure enluminée dans le^huilième volume des Actes de la Société Linnéenne de Londres. Il fournit aussi de la gomme. (B.) CYCHRAME. Kugelann donne ce nom à de petits in- sectes de l'ordre des Coléoptères , qui sont des sirogylus de Herbst , et des bytums de Latreille. V. au mot Byture. (o.) CYCHRAMOS. Nom grec du Proyer. (v.) CYCHRE, Cycknis , Payk. , Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section des pentamèrcs , famille des carnassiers , tribu des carabiques , et qui ont pour ca- ractères : jambes antérieures sans échancrure à leur bord interne ; élytres soudées , enveloppant la majeure partie de l'abdomen ; labre profondément échancré ; mandibules lon- gues, étroites, avancées, ayant sous leur extrémité deux dents ; le dernier article des palpes labiaux et des maxillaires extérieurs fort grand , très - comprimé , concave et presque en forrpe de cuiller ; languette très-petite , divisée en trois pièces , dont la mitoyenne en forme de tubercule , presque triangulaire , soyeuse au bout , et dont les deux latérales membraneuses , étroites , en languettes ; échancrure du menton sans dentelures. Les cychres forment un genre très-rapproché de ceux de carabe^ de calosome et de pambore , mais qui en est très-dis- tinct , non-seulement par les organes de la mastication , mais encore par quelques différences plus apparentes. Leur_ c Y c ^a tête et leur corselet sont proportionnellement plus e'troits ; les côtés des élytres se recourbent et se dilatent en dessous pour embrasser ceux du ventre ; leurs mandibules s'avancent en forme de museau. Ces insectes habitent spécialement les pays froids du nord de l'Europe et de TAménque. On les trouve dans les forêts ou dans les bois très-touffus. Ils y vivent cachés , soit dans la mousse , soit sous des pierres. La forme de leurs mandibules annonce qu'iifi sont très-carnassiers. La plupart sont noirs , ou d'un noir violet ; la couleur des autres tire sur le bronzé ou le cuivreux. Quelques espèces de l'Amérique septentrionale, décrites et figurées avec détail par M. Knoçji (iVop. ig/zo^. ), devroient peut-être former un genre particulier. Nous ne trouvons aux environs de Paris que la suivante. Le Cychre museuer , Cychnis rostraius , Fab. ; rychnis à hec , pi. B. 21 . fig. 12 de cet ouvrage ; Clairv. Entom. hebet. iom. 2 ^ -pi. 19. Il a environ dis lignes de longueur ; tout son corps est noir, luisant ; son corselet finement chagriné et marqué d'une ligne longitudinale enfoncée, peu apparente; ses élytres sont aussi chagrinées et présentent une ligne lon- gitudinale , saillante sur le bord externe. Il est très-rare auj environs de Paris , et ne s'y trouve guère qu'à la forêt de Bondy, près le Rincy , sous les pierres , et dans celle de Montmorency. L'espèce que nous recevons d'Allemagne , sous le même nom spécifique , présente quelques différences. • On trouve en Italie une . espèce analogue à la précé- dente , confondue même avec elle par PétagnaetFabricius, mais plus gran^ et très-distincte ; le Cychre d'Italie , que M. Bonelli nous'a fait plus particulièrement connoître. Le Cychre atténué , Cychnis attenuatiis , Fab. ; Clairv, ibid, même pi. B. , a une teinte cuivreuse ou bronzée, avec des points sur les élytres ; les jambes , les tarses , et une partie des antennes sont roussâtres. Cette espèce est plus rare surtout en France. M. le baron Dejean Ta trouvée dans une forêt du département de la Somme, (l.) CYCLADE, Cyclas. Genre de coquilles de la division des Bivalves sub-orbiculaires ; ses caractères sont : coquille un peu transverse, sans pli sur le côté antérieur; à ligament exté- rieur et courbé ; à deux ou trois dents cardinales ; à dénis la- térales allongées , lamelliformes et intrantes. Ce genre renferme sept àhuit espèces , qui, toutes , sont îluviatiles. L'animal qui les habite est un acéphale qui fait saillir deux tubes d'un côté, et de l'autre , un pied en forma de languette. Il est vivipare , d'après l'observation positive de -4 r Y r. Geoffroy. Du reste , tout ce qu'on en peut dire convient égale- ment aux telUnes^ avec lesquelles les cyclades avoient été con- fondues par Linnseus, Les cyclades , comme les autres coquilles fluviatiles des pays froids , s'enfoncent dans la boue aux approches de Thi- ver, et ne reparoissent«qu'au printemps. La plus grande espèce de ce genre a été rapportée par moi de l'Amérique septentrionale, où elle se trouve à T embou- chure des rivières; c'est la CyclM)E carolimenne. Ses ca- ractères sont d'avoir trois dents à la charnière ; les sommets» et les bords postérieurs rongés. Sa couleur est noire et son test fort épais. V. pi. B. i5, où elle est figurée. L'espèce la plus commune en Europe est» la Cyclade CORNÉE , Tellinacornea, Linn. , la came des ruisseaux de Geof-» froy. On la trouve dans toutes les rivières un peu boueuses de France. Celle des Gobelins > aux environs de Paris , en est remplie. Ses caractères sont d'être très-minpe , couleur de corne , d'avoir des stries transverses et deux dents à ia char- nière. F. pi. B. i5 ou elle est figurée. On trouve encore en Europe la cyclade des fontaines et la cyclade des marais, qui ont à peine deux lignes de large. Beudant est parvenu , en procédant avec précaution , à faire vivre les espèces de ce genre dans de l'eau salée, (b.) CYCLAME, Cyclamen. GiGnve de plantes de le peiitandrie monogynie, et de la famille des orobanchoïdes , dont les caractères offrent un calice monophylle , campanule, à demi- divisé eft cinq découpures ovales, pointues; une corolle mo- nopétale à limbe divisé en cinq grandes folioles réfléchies en arrière; cinq élamines à filamens très-courts et à anthères conniventes; un ovaire supérieur, arrondi^ surmonté d'un style droit, à stigmate aigu; une capsule bacciforme , globu- leuse, uniloculaire , qui s'ouvre en cinq valves , et qui con- tient plusieurs semences rangées autour d'un placenta libre et ovoïde. Les espèces qui composent ce genre sont des herbes à feuil- les et à fleurs sortant immédiatement de la racine qui est tou- jours tubéreuse. On en compte cinq, dont trois d'Europe. Le Cyclame d'Europe, qu'on trouve dans les lieux mon- tagneux et couverts, et qu'on cultive dans les jardins , à rai- son de l'agrément de ses tleurs, a les feuilks orbiculai- res, tm peu en cœur et crénelées. Sa racine est acre , forte- ment purgative , vermifuge et résolutive. On en fait un on- guent qui , appliqué sur le ventre , est purgatif, et sur l'esto- mac , vomitif. Les cochons la recherchent beaucoup, et e'jîst.de là que lui est venu le nom de pain de pourceau. Le Cy€LAM£ cgume qui croît dans les Alpes Italiennes, C y G 25 autour des lacs de Garda, de Côme, etc., et dont l'odeur des fleurs est très-suave , a les feuilles en cœur arrondi , et très-entières. Le Cyclame a feuilles de lierre vulgairement connu sous le nom de Cyclame d'J/ep, dont la fleur est également odorante, mais dont les feuilles sont en cœur allongé, cré- nelées et dentées. Il rient de Syrie et de Turquie. On cultive la première et la dernière de ces espèces dans les jardins; c'est la seconde qu'on devroit préférer. Pour le« multiplier, on sème la graine au printemps dans une terre Men meuble que l'on arrose souvent. L'année suivante , leâ petits tubercules qui se sont formés sont repiqués seul à seul à six pouces de distance. Ce n'est qu'à la troisième et même à la quatrième année , qu'ils commencent à donner des fleurs. La dernière esppce craint les gelées et demande à être Ter^ trée dans l'orangerie pendant l'hiver , saison à la fin de la- quelle elle fleurit, (b.) Cyclamen. D'un mot grec qui signifie cercle. La forme arrondie de la racine a fait donner ce nom au cyclame d'Europe (^cyclamen ewopœum), qui paroît être le cyclamen des anciens» Le cyclaminus de Dioscoride , le cyssanthemon ou cyssophy lion ainsi que le chelonion aussi de Dioscoride , sont autant de plantes qui sont rapportées aux Cyclâmes. ISarthaniia et le huionnarien de ]VIésuë% d'autres médecins arabes de ce temps, désignent deux espèces de cyclâmes, M. Richard propose de rapporter le genre cyclamen aux monocotylédons; il est assez remarquable que les anciens botanistes en ont classé les espèces près des arum (Gouet}, qui sont des plantes de cette classe, (ln.) CYCLAMINOS. Nom donné quelquefois aux cyclâmes. Dioscoride désigne par ce nom une plante dont les feuilles ressemblent à celles du lierre, mais qui sont plus peliies; ses tiges sont géniculées , épaisses, et s'enroulent autour des arbres ; ses fleurs sont blanches : il leur succède de petites baies un peu acres. Cette description convient assez à la bryone {biyonia alba); c'est un des rapprochemens déjà faits; on propose encore la Douce-amère (^Solanum dulcamara)^ le cucubalus baccifer^ le chèvrefeuills , le cyclame et plusieurs autres plantes qui ne paroissent pas aussi bien s'accorder avec la description ci- dessus, (ln.) CYCLAS, Gmelin , System. C'est le cyclus de Gœrtner, genre qui comprend le Touchiroa et TApalatoa d'Aublct. (LN.) CYCLIDE , CycUdlum. Genre de vers de la division dcsr Is C Y C raaimal les tient en repos, elles sont toujours dirigées vers la tête, et que, lorsqu'il nage, elles sont au contraire dirigées vers la queue , de sorte qu elles parcourent un grand arc dans leurs mouvemens ; aussi les cyclopes nagent -ils avec une grande vitesse. Leur marche est à peu près semblable à celle d'une barque que les rameurs font mouvoir, c'est-à-dire, qu'elle a lieu par saccades réitérées. Les antennes et la queue semblent aussi contribuer à l'action de nager ; mais elles n'y sont pas nécessaires. Les cyclopes sont à peu près en équilibre avec l'eau , au milieu de laquelle ils peuvent rester long-temps comme sus- pendus ; mais peu à peu ils s'enfoncent , néanmoins , quand ils persistent à ne se donner aucun mouvement. La propagation de ces animaux est des plus singulières ; pendant toute l'année on trouve des femelles qui portent , près de l'origine de la queue , sur un pédicule , une ou deux grandes ihasses ovales , qui ne représentent pas mal des grap- pes de raisin , et qui pendent obliquement au milieu ou aux deux côtés de la queue. Chacune de Ces masses est un assem- blage d'œufs parfaitement ronds , de couleur noirâtre ou ver- dàtre , pondus par la femelle , et renfermés dans un sac mem- braneux , attaché à son corps par un fdet délié. Il est probable que le temps où les cvclopes femelles por- tent ainsi leurs œufs , dépend de la chaleur de la saison , et qu'en été il faut très-peu de jours pour qu'elles en soient dé- barrassées. La ponte a lieu un peu avant que les petits aient crevé leur enveloppe. Les organes mâles des cyclopes sont placés dans les antennes, alors plus grosses dans une de leurs parties. Tantôt ils ne se montrent que dans une antenne , tantôt ils se montrent dans toutes les deux. Les organes de la femelle sont placés sous le ventre , à l'origine de la queue , dans ces* petits tubercules qu'on a dit servir de soutien aux ovaires. Ainsi ces animaux copulent positivement comme les araignées. Les cyclopes nouvellement éclos sont (J'une petitesse ex- trême , et |i différens de leur mère , que Muller les a décrits comme formant deux genres différens sous les noms de h«w- plie et A" amymone. Cependani Degeer, avant lui, s'étoil beau- coup appesanti sur ce fait, qu'on ne peut pl^is révoquer en doute , depuis les nouvelles observations de J urine sur le même objet. Les cyclopes se trouvent dans les eaux stagnantes qui ne sont point corrompues , surtout dans celles où il y a des plan- tes en végétation : on en trouve aussi quelques espèces dan* la mer. Oa les rencontre toute l'année , mais plus abonda»»- C Y C ,, ment à la fin du printemps qu'à toute autre époque. Ils ser- vait, comme les autres animaux de la division des Entomos- TRACÉs , de nourriture à tous les insectes aquatiques , à tous les vers qui habitent avec eux, à beaucoup de poissons et d'oi- seaux. Outre ces causes de destruction, ils sont encore exposés à celles qui résultent du dessèchement des mares où ils se trouvent , et de la corruption de leur eau , sans compter les maladies auxquelles ils doivent être sujets comme tous les crustacés , et les suites de leur changement annuel de test. Il y a une douzaine d'espèces de cyclopes connues , tou- tes propres à l'Europe. Les plus communes sont : Le Cyclope menu , qui a les antennes linéaires , et deux soies à la queue. Il est figuré tab. 17, fig. i à 7 des Entomus tracés de MuUer. Il est fort commun dans les eaux douces. Le Cyclope rougeatre a les antennes linéaires et la queue droite et bifurquée. Il est figuré tab. 16, fig. i — 3 du même ouvrage de Muller. On le trouve dans les eaux douces , mais plus rarement que le précédent. Le Cyclope LONOieoRNE, Il a les antennes linéaires et très- longues ; la queue partagée en» deux. Muller , iùid. F.nlo- mostracés, tab. 19, fig. 7 — g. On le rencontre dans l'eau de mer. Le Cyclope brévicorne a les antennes onguiculées dans le mâle , et les soies de la queue très-courtes. Il est figuré dans les Acta hafwn. tab. 9, fig. i — 10. Il se trouve dans la mer. Le Cyclope quadricorne a quatre antennes linéaires et la queue bifide. Il est représenté tab. 18, fig. 1 — 1^. , des £0- lomostracés de Muller. On le trouve dans les eaux stagnantes. C'est le plus commun de tous , et celui sur lequel , par consé- quent, on a fait le plus d'observations. La femelle diffère beaucoup du mâle. (B.etL.) CYCLOPHORE , CydopJwnis. Genre de fougères établi par Desvaux, Journal de botuniffue ^ aux dépens des AcROS- TIQUES et des Polypodes.* Ses caractères sont : capsules réu- nies ejn groupes dépourvus de tégumens et fort rapprochées. Il ne diffère pas du genre Candollée de MIrbel, et se rappro- che beaucoup du genre Pyrrosie du même auteur. Six espè- ces s'y rapportent; savoir: les polypodium adnascens , spissum , stigmosnm , acrQsiicdides ; Vacrosiicum lungîfoîium eX la candolleu heterophylla. (b.)_ CYCLOPIA. Synonyme d'iBETTSONïE. (b.) CYCLOPTERE, Cydopterus. Genre de poissons de la division des Branchiostéges, qui présente pour caractères: âo C Y C des dents aiguës aux mâchoires ; les nageoires pectorales simples, et les ventrales réunies en forme de disque. i|| Lacépède a mentionné douze espèces de ce genre. Le Cycloptère lompe , Cycloptems lompus , Linn. , qui a le corps garni de plusieurs rangs de tubercules très-durs. On le pêche dans les mers du nord de l'Europe, où il par- vient rarement à plus de deux pieds. V. pi. B, 20 où il est figuré. La tête est courte et large en devant ; les orifices des narines simples; la langue épaisse, et le gosier, ainsi que les mâchoires, garnis d'un grand nombre de dents aiguës : on voit le long de la tête et du corps sept rangées longitu- dinales de tubercules, qui varient en nombre, en forme et en grosseur ; et outre cela sa couleur varie selon 1 âge et le sexe ; le plus souvent elle est noire sur le dos , blan^ châtre sur les côtés , et orangée sous le ventre. Ce poisson, qu'on appelle aussi Uè^>re de mer ou bouclier^ se tient habituellement au fond de la mer , caché sous les ro- chers, ou attaché à leur base par le moyen de sa nageoire clypéiforme ; il fraye en automne. Les expériences de Ha- nov et de Pennant constatent qu'il faut une puissance très- considérable pour le détacUer par force du lieu où il s'est fixé. Il est fort mauvais nageur, et il auroit été exposé à mourir de faim , si la nature ne lui avoit pas donné une industrie supérieure à celle des autres poissons pour s'em- parer de sa proie , et des organes digestifs plus allongés pour pouvoir l'attendre long- temps sans inconvéniens. En effet, le cycloptère lompe a toujours passé pour avoic les sens moins obtus que la plupart des poissons, et Bloch a prouvé, par l'anatomie de ses viscères, que le canal intes- tinal étoit six à sept fois plus long que le corps. Les fa- cultés intellectuelles de ce poisson ont été outrées au point qu'on lui a supposé une moralité réfléchie ; on a avancé que le mâle s'attachoit à une femelle , qu'ils ne se quit- loient pas, se partageoient leur proie, se défendoient dans les dangers, se caressoient à l'époque du frai, vellloient en commun sur leurs petits, et remplissoient envers eux, jusqu'à ce qu'ils fussent assez forts pour se défendre ,• tous les devoirs de la paternité. Tous ces faits sont plus que douteux. On prend les cyclopûres lompes par hasïird dans les filets ordinaires , et la plupart du temps on ne les emporte que pour faire des appâts propres à la pêche des autres pois- sons ; car leur ,chair est dure , huileuse et de mauvais goût ; cependant les pauvres la mangent à cause de son bas prix ; en Irlande même on la sale ou on la fait sécher à l'air pour. C Y C 3i îa conserver pendant l'hiver. Cuvier pense qu'il doit servir de type à un sous-genre qu'il a appelé Luaips. Le Cycloptère épineux a de petites épines sur le corps, et des rayons séparés à la première nageoire du dos. On le pêche dans les mers du Nord avec le précédent, auquel il convient pour la grandeur et les habitudes. « Le Cycloptère meisu, Cycloptenis minutus , Linn. , a trois tubercules sur le museau. Il est figuré dans Pallas , Spicilegia zoologica^ tab. 2, n." 7 à 9 , et se trouve dans le grand Océan. Le Cycloptère DOUBLE épine, Cycloptenis midus , Linn. , a le derrière de la tête garni de chaque côté d'une épine. On le voit figuré dans le Muséum d'Adolphe Frédéric, vol. i , pi. 27 , n." I. Il habile les mers de^s Indes. L^ Cycloptère sotjris a cinq r.iyons à la membrane des branchies, trente-cinq rayons à la dorsale; les deux mâchoi- res presque égales et garnies de dents très-fines ; les écailles à peine visibles ; la couleur gris clair en avant et gris- brun vers la queue. Il se trouve sur les côtes de France , et ne parvient pas à plus de deux ou trois pouces de long. On l'appelle sowis de mer au Havre, d'après le rapport de Noël. Le Cycloptère gélatineux a les nageoires pectorales très-larges , l'ouverture de la bouche petite et tournée en haut. Il habite les mers du Kamtschatka. Il est dénué d'é- caiiles, enduit d'une humetfr visqueuse qui suinte d'un grand nombre de pores placés sur la tête ; son corps est demi-trans- parent et tremblotant comme de la gelée; les chiens mêmes, qui dans le pays ne sont nourris que de poissons, refiisenl d'en manger la chair : il parvient à environ un pied de long ; sa couleur est blanche mêlée de rose. Le Cycloptère denté a l'ouverture de la bouche pres- que égale à la largeur de la tête; les dents fortes, coniques et distribuées d'une manière inégale des deux côtés des mâ- choires. Il est figuré dans les spicilegia zuologica ., tab. ijU."^ i et 4. Il vit dans les mers d'Amérique. Le Cycloptère ventru a le ventre très-gonflé par une grande et double vessie urinaire. Il est figuré dans l'ouvrage de Pallas précité , tab*. 2 , n°^ i et 3. Il habite les mers du Kamtschatka. Le Cycloptère bimaculé a les nageoires pectorales si- tuées vers le derrière de la tête, et une tache noir^sur cha- que côté du corps. Il vit dans les mers d'Angleterre. Le Cycloptère spatule a le museau en forme de spatule. Il est figuré pi. 2*5 , n.° 28 de V Histoire naturelle de Cor- nouailles, par Borlase. On le trouve dans les mers d'Angle- terre. 32 C Y G Le Cycloptère liparis a sept rayons à la membrane des branchies , et les nageoires du dos , de la queue et dp l'anus réunies. Il se trouve dans leg mers du Nord, où il est connu sous le nom de barbue. Cuvier le regarde comnie type d'un sous-genre. Il parvient à un pied et demi de loï^- gucur. r. ^Liparis. (b.) CYCLOPTERE, Cydoptems. Genre de plantes établi par B. Brown, et qui est si voisin des Grevillées , xju'il ne paroît pas dans le cas d'être conservé, (b.) CYCLOSTOMES. Famille de poissons, ou mieux d'a- nimaux intermédiaires entre les poissons et les vers , éta- blie par Duméril. Ses caractères sont : poissons cartilagi- neux , sans opercules ni membranes des branchies , ni na- geoires paires ; à bouché arrondie ; à corps cylindrique , nu et visqueux. Les genres Lamproie et Gastrobranche appartiennent à celte famille, (b.) CYCLOSTOME, Cydostoma. Genre de coquilles, établi par Lamarck , aux dépens des Sabots de Linnœus. Il lui avoit d'abord rapporté la Scalaia , Turbo scalaris ^ Linn., co- quille autre fois fort rare et exftessivement chère. C'est pour- quoi elle est figurée , comme lui appartenant , pi. B. 2$ de ce Dicliounaire ; mais dans son Système des Animaux sans vertèbres, ce naturaliste a établLun nouveau genre , nommé Scalaire , dans lequel il l'a placée. Aussi les caractères du genre Cyclostome sont , dans cet ouvrage : coquille subdiscoïde ou conique , sans côtes longi- tudinales , et dont le dernier tour est beaucoup plus grand que les autres ; ouvertures rondes ou presque rondes ; les deux bords réunis circulairement. Le Sabot dauphin, Turbo delpîn'nus , lui sert de type , et plusieurs petites coquilles terrestres , dont fait partie I'Elégante STRIÉE de Geoffroy {Turbo elegans) , s'y trouvent placées. Enfin , ce genre a encore été subdivisé par ce même naturaliste, sur la considération que les animaux des espèces qui le composent , étant les uns pourvus de branchies ( ceux qui vivejit dans l'eau), et les autres en étant dépourvus (ceux qui vivent dans l'air) , ils ne doivent pas être réunis. Le Turbo detphinus sert aujourd'hui de type au genre D AU- PHINULE^ Le Cyclostome crinéa d'Olivier constitue en ce mo- ment le genre LanistrBv Le Turbo vobaceus de MuUer forme le genre CiCLOPHORE. JJEléganie striée de Geoffroy est une coquille terrestre grisâtre, qui n'atteint jamais à un pouce de long, et qui vit C Y G 33 dans les bois ombragés. Elle est obliquement striée. L'ani- mal qui la forme a une tête allongée , munie de deux tenta- cules ; un opercule corné ferme exactement l'ouverture de sa coquille. Chez lui, les sexes sont distincts, et l'organe mâle ressemble à un troisième tentacule. Il vit de feuilles mortes. D'un autre côté , Draparnaud avolt constitué un genre sous ce nom avec la Vmpare à bandes de Geoffroy, à laquelle on a jpint depuis un certain nombre de coquilles ; mais tout récemment, M. de Lamarck ayant formé des vivipares, son genre Paludine , il ne reste plus dans celui des Gy<^ CLOSTOMES que cinq ou six espèces, savoir : les turbo lincina et labeo de Lister, le lurbo dubius de De Born , le iurbo lim~ latus de Chemnitz. (desm.) La Cyclostome fossile est appelée Mumie par Brongniart. CYCLUS. Synonyme de Crudie. (b.) CYCNOS. Nom grec du Cygne, (v.) CYDNE , Cydnus. Genre d'insectes, de l'ordre des hémi- ptères , section des hétéroptères , famille des géoco- rises , établi par Fabricius , mais dont je ne fais qu'une di- vision de celui de Pentatome. V. ce mot. (l.) CYDONIA. Nom donné, par les Grecs et les Latins, au Cognassier, réuni par Linnaeus aux Poiriers. Selon Ven- tenat , il dérive de celui d'une ville de Crète , probablement renommée pour la culture de cet arbre fruitier, appelé aussi chez les anciens , et dans les vieux ouvrages de bota- nique, Cylunia^ Cutonia ^ Colonea^ Mala-cotonea ; noms qui i\it sont que le mot Cydonia cgrrompu , ou qui ont été sug- gérés par la présence du duvet cotoneux qui recouvre les jeunes fruits du cognassier. Parla suite ce nom de Cydonia a été appliqué à d autres plantes. Tel est le Marmolier {Cra- tœra marmelos , L.) C'est le Cydonia exotica de Bauhin. (ln.) CYDOJNIÏES. C'est le nom qu'on donnoit ancienne- ment à une boisson faite avec le Coing. Ce seroit le CoTi- GNAC. (ln.) CYGNE, Cygnus, Vieill. ; Jnas, Lath. Genre de l'ordre des oiseaux nageurs et de la famille des dermorhynques. F. ces mots. Caractères : bec à base plus haute que large, quelquefois garnie d'un tubercule charnu et rende, un peu cylindrique en dessus, dentelé en lame sur les bords, obtus vers le bout; mandibule supérieure onguiculée et courbée à la pointe ; l'inférieure plus courte , aplatie ; narines ovales , couvertes d'une membrane, et situées vers le milieu du bçc ; langue épaisse, charnue, large, frangée sur les bords et obtuse ; /arum nu; pieds hors réquilibre du corps; quatre doi^is ^ 34 C Y G trois devant, unis par une membrane entière, un derrière, lisse et ne portant à terre que sur le bout; ongles falculaires; cou très-long; les première et quatrième rémiges égales, les deuxième et troisième les plus longues. Ce genre est composé de quatre espèces, dont l'une se trouve en Europe et au nord du nouveau continent, une autre dans l'Améri- que méridionale, la troisième à la Nouvelle-Hollande ; la quatrième est devenue domestique. Les cygnes se tiennent sur les fleuves, les lacs, les étangs; ils sont monogames; ils nichent à lerre au bord des eaux> et leurs petits quittent le nid, nagent et mangent seuls dès leur naissance. Les gre- nouilles, les sangsues, les insectes et les vers composent leur nourriture. Ils vivent encore de végétaux, de graines et de racines aquatiques. Le cygne est un des plus grands entre les oiseaux d'eau ; mais aucune espèce ne possède autant de grâce et de beauté; aucune ne se distingue par autant d'élégance dans les formes et de noblesse dans le port et les attitudes. « A sa noble ai- sance, dit Buffon, à la facilité, la liberté de sesmouvemens sur l'eau, on doit le reconnoître , non-seulement comme le premier des navigateurs ailés , mais comme le plus beau mo- dèle que la nature nous ait offert pour l'art de la navigation. Son cou élevé , et sa poitrine relevée et ari'ondie , semblent eu effet figurer la proue du navire fendant l'onde; son large estomac en représente la carène; son corps, penché en avant pour cingler, se redresse à l'arrière et «se relève eu poupe ; la queue est un vrai gouvernail ; les pieds sont de larges rames , et ses grandes ailes demi-ouvertes au vent ;et doucement enflées , sont les voiles qui poussent le vaisseau vivant, navire et pilote à la fois ». Le cygne joint aux dons de la beauté, à la douceur et à la tranquillité du caractère, le courage et la force qui créent et assurent la puissance ; mélange heureux de qualités admi- rables, dont la nature n'offre que fort peu d exemples , et qui est encore plus rare au milieu des sociétés humaines. Il ne craint aucun ennemi , et on Ta vu souvent repousser avec succès les attaques de l'aigle, braver les serres redoutables de ce tyran des airs, le frapper des coups redoublés de son bec -et de ses ailes vigoureuses , le forcer à la fuite , sortir vainqueur d'une lutte terrible qui sembloit si inégale, et join- dre la palme du courage au triomphe plus doux que lui as- surent les charmes ravissans qu'il a reçus de la nature. Aussi paroîl-il être fier de ses brillans avantages , et quel- quefois s'en montre-t-il jaloux. Le cygne dmnesii(jite se plaît à êlre regardé, admiré, applaudi; il souffre impatiemment l'approche de tout cire vivant, dont la blancheur pourroit C Y G 33 le disputer à la sienne ou seulement lai être comparée ; il entre en fureur, et quelle que soit la disproportion de taille entre lui et son rival, il Tailaque, le combat; l'envie irri- tée double ses moyens et ses forces, et il n'est satisfait qu» lorsqu'il est parvenu à se débarrasser d'une concurrence qut lui est insupportable. M. le professeur Titius fut lémoia d'une lutte très-vive entre un cyi>ne fort colère et un cheval fort paisible, et qui n'avoit d'autre tort, aux yeux de sou agresseur, que d'être blanc comme lui. Le cheval paissoit aux environs d'un étang que décoroit le cygne , modèle de grâce et de fierté; il y entra près de l'oiseau, qui s'élança aussitôt sur lui, et lui donna des coups d'ailes si violens aux jambes, qu'il en resta boiteux pendant long-temps; ce che- val eût même succombé, dans cette brusque et violente at- taque , sans le secours de quelques hommes qui vinrent le délivrer de son adversaire. ( Observations sur les cygnes^ par M. Titius, traduites de V allemand ^ dans" le Journal encyclopédie tfue du i5 décembre lyj^.) Avec une si grande force dans les ailes, le cygne vole avec légèreté et peut entreprendre de longs voyages. Il for- me, dit-on, par le mouvement de ses ailes, en volant, une sorte de bruit sonore et harmonieux qui lui est particulier, et que Ton entend de fort loin. Si ce fait est constant , il ne faut pas chercher ailleurs la source de la fable qui attribue au cygne un chant mélodieux et touchant. Cet oiseau nage si vite , qu'un homme marchant rapide- ment sur le rivage a grande peine à le suiyre; mais, ce qui n'est pas ordinaire, quand les mouvemens du corps sont dus à un grand emploi de la force, ceux du cygne sont égale- ment rapides, aisés et gracieux. La douceur de son naturel le porte à rechercher la com- pagnie de ses semblables; soit qu'ils fendent les airs, soit qu'ils glissent mollement sur la surface de§ eaux. Ton voit toujours les cygnes voyager et vivre en troupes. Cet instinct social suppose les haiitudes paisibles de la sensibilité, et toutes les qualités qui forment et maintiennent en paix les associations. Le premier lien qui unit ces oiseaux est celui de l'amour; il ne peut être plus tendrement, plus intime- ment étreint ; le couple amoureux est plein d'une vive ar- deur ; les attentions délicates, les caresses aussi tendres que prolongées, toutes les nuances de la volupté forment le ta- bleau enchanteur des «imours du cygne, et rappellent que Jupiter ne crut pas pouvoir eftipranter des formes plus ai- mables et plus séduisantes que celles de cet oiseau, pour triompher des rigueurs de Léda, et donner le jour à lléUne, la plus belle des mortelles. 36 C Y G Un amour aussi vif n'admet point de partage; la jalousie rient quelquefois semer la discorde, produire des querelles sanglantes, ses hideuses compagnes, et exciter des cris de guerre au lieu des doux murmures du contentement et de la volupté. Si un rival paroît vouloir ravir une femelle bien aimée, l'amant heureux, oubliant sa douceur, devient fé- roce, et se bat avec acharnement-, souvent un jour entier ne suffit pas pour vider leur duel opiniâtre ; le combat commence à grands coups d'aile, continue corps à corps, et finit ordinai- rement par la mort d'un des deux; car ils cherchent récipro- quement à s'étouffer en se serrant le cou et se tenant par force la tête dans l'eau. Le mâle déploie le même courage , la même résistance opiniâtre, lorsqu'il s'agit de défendre les fruits de ses amours, et il partage avec une compagne chérie les soins et les atten- tions qu'exige leur famille naissante. Une touffe d'herbes sè- ches sur le rivage soutient leur nid, ou bien il est placé sur un amas de roseaux abattus et même flottans. La femelle y dépose de cinq à huit œufs à coque dure et épaisse, d'une grosseur considérable, de forme oblongue, blancs et bons à manger; de même que l'oie, elle les pond d'un jour l'un, et l'incubation dure cinquante jours. A leur naissance, le» petits cygnes sont revelus d'un duvet gris, et ce n'est qu'au bout de deux mois qu'ils se couvrent de plumes, d'abord grises, ensuite grises et blanches après la première mue; le plumage des cygnes blancs ne devient entièrement de cette couleur que quand l'oiseau est âgé de deux ans : c'est à la môme époque que le cygne devient adulte , et qu'il est en état 'de se reproduire. La durée de l'incubation, le temps qui s'écoule avant que le cygne ait pris tout son développement, sont les indices comme le prélude d'une très-longue vie. L'on prétend que son existence se prolonge jusqu'à trois cents ans; l'on a, du moins, la preuve certaine que des cygnes domestiques ont été nourris dans les mêmes maisons pendant plusieurs géné- rations. Ces oiseaux trouvent leur subsistance dans les eaux qu'ils fréquentent; ils la composent nrincipalement d'herbes des marécages , et d'autres plantes aquatiques. Ils dévorent aussi les. sangsues , les reptiles et les petits animaux qui vivent dans la vase; leur long cou leur donne la facilité de les atteindre au fond des eaux peu profondes; ils sont surtout très-friands de grenouilles , 'qu'ils recherchent avec avidité. L'opinion commune est"que les cygnes sont encore de grands destructeurs de poissons; cependant quelques observateurs, entre lesquels se trouve M. Titius, que j'ai déjà cité, as- C Y G 37 surent que cette qpinlon est une erreur; ils vont même jus- ques à dire qu'au lieu de détruire les poissons , comme on le pense ge'néralement, les cygnes en sont plutôt les pro- tecteurs, en éloignant des étangs les hérons, pêcheurs très- pal iens, mais fuyant les cygnes qui ne peuvent les souffrir. Le Cygne a bec jAiiNE. V. Cygne sauvage. Le Cygne a bec noir. C'est, dans le Règne animal de M. Cuvier, le Cygne sauvage. • Le Cygne a bec rouge. C'est, dans le Bègne animal^ le Cygne domestique. Le Cygne capuchonné ou encapuchonné. Nom donné mal à propos au Dronte. Le Cygne domestique, Cygnus o/or,Vieill.;^na5 olor^ Lalh., pi. enlum. de Biiffon , n." giS. La blancheur éclatante de son plumage a passé en proverbe; le beau noir du tubercule charnu qui s'élève à la base du bec , de la peau nue qui cou- vre l'espace compris entre le bec et l'œil, des ongles et du bout* du demi-bec supérieur, relève encore cette parure blanche déjà si brillante. Le reste du bec est rouge; les pieds et les doigts ont la teinte du plomb. La longueur ordinaire du mâle est de quatre pieds trois à quatre pouces; son vol a sept pieds trois pouces ; son bec trois pouces et demi , et ses ailes pliées s'étendent environ jusqu'aux deux tiers de la queue ; celle-ci est obtuse à son bout et longue d'environ sept pouces. La femelle diffère du maie en ce que sa taille est un peu plus pe- tite et le tubercule de son bec moins gros. Les jeunes, comme je l'ai dit plus haut, sont mêlés de beaucoup de gris; leur bec est de couleur de plomb , excepté le bout de la mandibule supérieure qui est noir; il y a aussi de chaque côté un trait noir , qui s'étend depuis les ouvertures d^es narines jusqu'à la tête. Il niche dans les roseaux , au bord de l'eau; la ponte est de six à huit œufs d'un verdâtre clair. Quiconque est sensible aux beautés de la nature et de l'art, ne peut s'empêcher de regretter que les eaux tranquilles des canaux et des bassins qui arrosent et rafraîchissent les parcs plantés par la grandeur et Topulence , ne servent plus d'asile à des troupes de cygnes. Avec quelle noblesse et quelle rha- jcstueuse fierté ces beaux oiseaux , que l'antiquité consacra au dieu des arts et à la déesse des amours, parcouroient ces enclos de la magnificence 1 Avec quelle grâce ils en paroissoieut les dominateurs! Quelle impression suave l'œil recevoit des reflets verdoyans que jetoient sur leur plumage éblouissant les tapis de gazon et le feuillage des bosquets! Familiers avec riiomme sans se laisser assujettir à une servlle domesticité , ils étoient tout à la fois, sous les yeux mêmes de la puissance , l'exemple et 4a leçon d'une juste et décente liberté. Il n'en 38 C Y G e.rÂslc plus dans ces lieux à demi- dévastés ? la grossière ma- nie de ladestruction, dont notre sol et notre âge furent souillés naguère, les a fait disparoître ; leurs brillans attributs qui , dans le langage poétique des Indiens, sont encore l'emblème de la candeur et de l'innocence, n'ont pu leur obtenir grâce ; on les a tués sans pitié et mangés sans délicatesse ; une bru- tale et ignorante gourmandise s'imaginoit que leur chair de- voit avoir autant de saveur que leur robe avoit de beauté; rien n'est moins vrai, car la nature semble avoir voulu mettre les cygnes à l'abri de la voracité de l'homme , en rendant leur chair noire , sèche , dure et insipide. Les cygnes domestiques étoient autrefois bienf plus com- muns en France quils ne le furent dans ces derniers temps, avant qu'on ne les détruisît ; la Seine même en étoit couverte au-dessous de Paris; une petite île, voisine du château desTui- leries, en avoit pris le nom d'île des Cygnes, qui s'est changé en une dénomination beaucoup moins noble; et, certes, l'on ne peut s'empêcher d'applaudir au goût simple et sage de nos pères, qui cherchoient dai^s la nature les ornemens les plus ëlégans de leurs habitations. La nouvelle opulence, si rapi- dement acquise , n'auroit-elle pas un moyen de se venger de l'imputation de mauvais goût dont on ne cesse de l'accabler, si elle embellissoit sa demeure de ces décorations animées, de ce luxe vivant, qui, loin de nuire aux beautés de l'art, leur prêtent un pbis grand éclat:' En Allemagne, l'on conserve l'ancien usage d'élever des cygnes; il n est point de contrée où l'on en voie davantage qu'aux environs de Postdam , de Spandauvetde Berlin , sur la Sprée et le Hav^el. Au reste , l'éducation des cygnes ne tient pas seulement à l'agrément; l'économie domestique y trouve aussi de l'uti- lité. Ces oiseaux peuvent être élevés , sr l'on veut , avec les autres volailles , dans les basse-cours , pouWu qu'ils aient un bassin oùils aient la liberté de nager et de se laver; car il n'est point d^oiseauxplus amis de la propreté ; ils font toilette assidue chaque jour; on les voit arranger leur plumage , le nettoyer, le lustrer, et prendre de l'eau dans leur bec pour la répandre sur leur dos , sur leurs ailes , avec un soin extrême. Mais, quelque part que l'on élève les cygnes, il faut leur ménager des asiles, des couverts écartés, où ils puissent se retirer, et se livrer aux douceurs d'une tendre union et aux soins qu'ils prodiguent à leur petits. Outre la nourriture qu'ils trouvent dans les eaux, il est nécessaire de leur en fournir une plus abondante. On leur jette de temps en temps du grain, du pain, des herbes hachées grossièrement, des Iripaillcs, des festes de la cuisine. Pendant les gelées de l'hiver, on leur C Y G 39 flonne à manger plus souvent ; l'avoine est pour euM un mets }rès-friand. La seule attention qu'exige le temps tlelincuba- tion , est la soigneuse propreté du réduit où elle a lieu. On nourrit les petits avec de l'orge moulue, des croûtes et des chapelures de pain trempées ou bouillies dans du lait , avec de la laitue coupée par morceaux. La chair des jeunes cygnes est assez bonne. On plume les cygnes domestiques comme les oies, deux fois Tannée; ils fournissent un duvet recherché par la mollesse , qui en remplit ses coussins et ses lits.*\ énus ne voulut point avoir d'autre couche , et la beauté aime a rapprocher de son sein des bandes de c£ duvet, dont la blancheur le dispute à la neige , mais qui ne peut entrer en parallèle avec un leint de lis, plutôt animé que coloré par le doux incararit de la rose. L'on sait que la môme substance, extrêmement fine , et plus douce- que la soie, forme aussi des houppes à poudrer; on en fait encore de beaux manchons et des fourrures aussi dé- licates que chaudes. Les plumes des ailes sont préférables à celles de l'oie pour écrire et pour les tuyaux de pinceaux : enfin la graisse du cygne passe pour adoucir et résoudra* les hémorroïdes : cependant le médecin Arnauld de Villeneuve assure que l'on devient sujet à cette incommodité, lorsqu'on mange souvent du rygne. Cette même graisse , dit Sérénus, nettoie le visage de toutes taches , si on la mêle avec du vin. Le Cygne ISOIR, Cygnm airains, Vieill. ; Anas a/rata, Lath. (figuré tom. i , pi- 17 du Voyage à la recherche de Lapeyrouse^ par Labillardière ). Les six plus grandes pennes sont blan- ches, et le reste de son plumage est d'un noir luisant; le bec et la peau nue de sa base sont rouges. Il vit à la Nouvelle- Hollande. Le Cyg)ie cendré. Labillardière l'a vu sur les côtes de la ^Nouvelle-Hollande; le bec est noirâtre , et les pattes sont légèrement colorées en rouge. C'est le jeune du précédent. Le Cygne s\uvage {Cygnusfenis, J^riss.; Anas rvgmis, Laih., figuré dans VOniilhol. de Brisson , t. 6, pi. 28. Généralement parlant, les cygnes sauvages sont plus petits que les cognes pri- vés: cependantl'on avu des cygnes sauvages qui étoient aucon- traire d'une taille plus forte et plus élevée; leur envergure est plus grande, leur cou plus long et plus délié , et leurs os plus gros; ils n'ont point de caroncule sur le bec, qui toujours est noir à la pointe , et couvert d'une membrane jaune près de la tête; les paupières aussi bien que la peau nue entre le bec et l'œil, sont de cette dernière couleur; les pieds et les doigts ont une teinte mêlée de gris et de brun chez les uns, noire chex les autres; les jeunes sont entièrement d'un gris clair, et ont 4o C Y G Ja membrane du bec, la peau nue entre le bec et l'œil,' d'une couleur de chair livide ; les pieds d'un gris rougeâlre ; plus Toiseau vieillit, plus son plumage s'épure, et ce n'est guère qu'à la troisième ou quatrième année qu'il est d'un blanc éclatant; les ongles sojpt tout bruns. Mais ladifférence la plus remarquable qui distingue cette espèce et le cygne do- mestique, consiste dans la position et la forme de la trachée- artère, descendue dans le sternum du cygne sauvage; ce ca- nal fait un coude , se retire , s'appuie sur les clavicules , et de là, par une seconde inflexion, arrive aux poumons; à l'entrée et au-dessous de la bifurcation, se trouve placé un vrai larynx garni de son os hyoïde, ouvert dans sa membrane en bec de fli\te; au-dessous de ce larynx, le canal se divise en deux branches, lesquelles, après avoir formé chacune un renfle- ment, s'attachent au poumon. Le cygne domestique n'a rien «ie semblable, et toutes ces parties sont conformées comme dans l'oie. Les cygnes sauvages sont communs aux deux continens : ils préfèrent dans l'un et l'autre les réglons septentrionales ; ils y passent l'été , ils y font leurs nids et leurs couvées, et ils ne descendent guère vers le midi que lorsque la rigueur du froid les force à abandonner leur domicile de choix. Ils pa- roissent quelquefois pendant l'hiver dans plusieurs cantons de l'Angleterre et de la France : de mémoire d'homme l'on n'en avoit tant vu en France que pendant l'hiver de 1788 ;. iisvoloient en bandes, et ils se répandirent en plusieurs pro- vinces. Ces oiseaux ne sont pas un meilleur gibier que les cygnes domestiques ; cependant, lorsqu'ils se sont nourris de prêle, d'épi d'eau, et surtout de racines de souci et de pa- tience des marais , dont ils sont très-avides , ils deviennent irès-gras et fort bons à manger. Personne n'ignore que les cygnes ont passé chez les anciens pour avoir un ramage tiès-mélodieux , dont les accens de- viennent plus tendres quand ces oiseaux touchent à leurs derniers soupirs ; mais comme l'on savolt aussi que les cygnes sont assez silencieux, et que l'oreille est déchirée lorsqu'ils rompent leur silence presque habituel, en faisant retentir les airs et les eaux de sons bruyansel rauques, l'harmonie de leur chant passoit pour une des spirituelles allégories de la Mythologie: cependant quelques personnes ont voulu, dans CCS derniers temps, changer celte fiction en réalité. Des cygnes sauvages, qui s'éloient établis d'eux-mêmes sur les magnifi- ques eaux du château de Chantilly , ont fourni l'occasion de les mieux observer. M. l'abbé Arnaud , ensuite Monf^ez l'aîné, ont reconnu une sorte de mesure et de modulation dans les éclat.s de la voix de ces cygnes. ( F. plus particulièrement c y G 4t le Mémoire sur les cygnes gui chantent, par Mongez, « helladona ^ L.). (ln.) CYKAS de Théophraste esl une espèce de Palmier , cl probablement le Cycas circinaUs de Linnœus , qui est le genre Todda panna d'Adanson. F. Cycas. (ln.) CYLAS , Cylas^ Latr. , Oliv. Genre d'insectes , de Tordre des coléoptères , section des tétramères , famille des rhin- chophores , tribu des charansonites , et qui a pour carac- tères : antennes insérées sur un avancement antérieur de la tête et en manière de trompe , droites , terminées en une massue ovale ou cylindrique , formée par le dixième et der- nier article. Leur corps est proportionnellement plus court que celui des brentes , avec lesquels ces insectes avoient été confondus. Leur abdomen est ovale. On ne connoît encore que deux espèces : Tune , le Cylas brus , Cyias bninneus , Oliv. , coléopi. , tom. 5 , n." 84 bis; Brente , pi. i ^fig. 3. a. b. , est en- tièrement brune , luisante , avec la massue des antennes ovale oblongue ; l'autre , le Cylas fourmi , Cylas formi- carius, Oliv. , ibid. , Brenie ^ pi. 2 , fig. 19 , est d'un brun- noir , avec le corselet et les pieds fauves ; la massue des an- tennes esl fort longue cl cylindrique. Cette espèce se trouve à TIle-de-France ; la précédente vient du Sénégal. Elles sont Tune et Tautre de petite taille, (l.) CYLIDRE , Cy lidrus ^hsilr. Genre d'insectes, de Tordre des coléoptères , section des pentamères , famille des clavi- cornes , tribu des clairones , et qui a pour caractères : tarses ayant cinq articles distincts ; antennes fortement en scie, depuis le cinquième article inclusivement; le dernier des palpes très - long : celui des maxillaires de la grosseur a C Y L fies prëcédens , cylindrique; le même, dans les labiaux, «•11 forme de cône renversé et allongé ; mandibules lon- gues et croisées; tête allongée ; corps long et cylindrique. J'fii institué ce genre sur un insecte rapporté de Tlle-de- France par M. Mathieu , officier d'artillerie , et que Fabri- cius a placé dans son genre trichode ( Trichodes cyaneus ). Il est d'un bleu azuré , luisant , avec les pieds et l'abdomen fauves, (l.) CYLINDER. L'un des noms allemands du Bois GEïsr- TIL , JJaphne mezereum. (Lî*ï.) CYLINDRE , Cylinder. Genre de Coquilles , établi par Denys de Montfort, pour séparer des cônes toutes celles qui sont plus cylindriques que coniques, et qui ont l'ouverture très-évasée par le bas. Leurs caractères sont : coquille libre , «nivalve , cylindrique , unie ; spire apparente , conique ; ventre renflé ; ouverture allongée , moins longue que le test , évasée en «descendant ; çolumelle renflée , ayant un pli long à sa base ; lèvre extérieure tranchante ; base échancrée. Le CoiME DPiAP d'or , Coniis textile , Linn^, sert de type à ce genre. C'est un© »uperbe coquille de trois à quatre pouces de long, dont le fond est jaune et les taches blanches , bordées de brun. Elle vient de la mér des Indes. L'animal qui l'ha- bite a deux tentacules , près de la pointe desquels sont placés les yeux. Il est pourvu d'un tube fendu au-dessus de la tête ; son manteau est très-petit. Il se lient à une profondeur de quinze à seize brasses. V. au mot Rouleau, (b.) CYLINDRIE, Cylindrla. Arbre de médiocre grandeur, à feuilles opposées , à fleurs petites , rouges , portées en grand nombre sur des pédoncules presque terminaux , qui forme un genre dans la tétrandrie monogynie. Ce genre, qui a été établi par Loureiro , se rapproche infiniment des Protées. Il offre pour caractères : un calice tnbuleux , court , persistant , à quatre divisions ouvertes ; une corolle tubuleuse à quatre divisions linéaires, charnues, re- courbées et creusées à leur extrémité ; quatre étamines à an- thères presque sessiles, insérées dans le capuchon des divisions de la corolle; un ovaire supérieur, ovale, à style court, et à stigmate quadrifide; une baie presque ronde et monosperme. La cylindrk se trouve à la Cochinchine et aux Moluques. Elle est figurée sous le nom de blimhingum sylvestre , dans VHortus amhoncnsis de Rumphius , tab. 73. (b.) CYLINDRIFORMES ou CYLÏNDROÏDES. M. Du- mérll nomme ainsi une famille d'insectes , de Tordre des coléoptères, et à laquelle 11 donne pour caractères : quatre arlicles à tous les tarses ; antennes en massue , non portées C Y L /5 97ir un bec ; corps cylindrique. Il la compose des genres sui vans : clairon , coijnète ^•opaie , bosùirhe, scolyte. (l.) CYLINDRITES, Cylindres oi*rouleaux fossiles. V. Cy- lindres, (pat.) • CYLINDROÏDES. V. Cylindriformes. (desm.) CYLINDROSOMES. Famille de poissons , établie par Duméril, parmi les osseux abdominaux à branchies com- plètes. Ses caractères sont : corps arrondi ou cylindrique ^ bouche non prolongée -, lèvres non extensibles. Les genres qui composent celte famille sont : Anableps , Amie , Misgurne, Cobite, Butyrin , Fondule, Tripté- RONOTE, Colubrine et Ompolk. (b.) CYLISTE , Cylisia. Arbrisseau grimpant , de la côte de Coromandel , qui a les feuilles ternées , les fleurs jaunes et i disposées en grappes axillaires , et qui forme un genre dans la diadelplîie décandrie , et dans la famille des Légumi- neuses. Ce genre , fort voisin des Doues , présente pour carac- tères : un calice à quatre divisions plus grandes que la co- rolle , et dont la stipérieure est bifide et l'inférieure plus grande ; une corolle papilionacée persistante ; un légume ordinairement à deux semences, (b.) CYLLÉNIE , Cyllenia, Latr. Genre d'insectes, de l'ordre de;s diptères , famille des tanystomes , tribu (auparavant famille) des bombyliers. Ses caractères sont : antennes guère plus longues que la moitié de la tête , rapprochées , de trois pièces principales : la première , grande , cylindri- que; la seconde , la plus courte, en forme de coupe ; la der- nière, ovoïde - conique, avec un petit article au bout ; la trompe peu saillante , avancée et renflée à son extrémité ;* elle renferme un suçoir de quatre soies. On ne voit point de palpes. Les yeux de la seule espèce de ce genre que je connoisse , sont gros ; les petits yeux lisses manquent ou sont peu appa- rens; les ailes étroites ; Tabdomeiï est allongé , conico-cylin— drique ; les pattes sont longues, avec les cuisses assez fortes , les postérieures surtout ; les tarses sont assez longs , et ont deux pelotes. CyllénietachetÉe, Cyllenia maculata, pi. D. t. 12.de ceDict. Cetinsecte a environ trois lignes de longueur; il est noir, mais couvert d'un duvet d'un cendré foncé, et parsemé de poils noirs; les ailes sont transparentes, avec deux petites taches près de la côte , «un point et un petit trait aurdessous , deux points et un autre petit trait noirs, à l'extrémité , sur cliaque ; les cuisses ont un duvet d un cendré foncé, avec des poils plus longs ; les jambes et les tarses sont dun brun foncé. 46 C Y M J'ailrouvé cet insecte sur des fleufs de niillefeuille, dans les environs de Bordeaux , au mois «Je juillet, (l.) CYLLESTIS. Selon IJérodole, c'étoitune sorte de pain que les Egyptierfs faisoient avec l'espèce de grains nommée olyra , qui , d'après la savante discussion de M. Delisle , (^Mém. sur l'Egypte^ p. i5), pourroit être l'espèce d'épau- tre que Host nomme inticuin zea. L'épautre ( /. 5yoe/to ) n'est plus cultivé en Egypte, (ln.) CYLODIUM. Genre d'insectes formé par Fabricius , et nommé depuis Colydie, V. ce mot. (desm.) CYLOR. V. Clor. (ln.) CYMBACHNÉE, Cymharhne. X^enve de plantes de la triandrie digynie , et de la famille des graminées , qui pré- sente pour caractères : des épis géminés , l'un hermaphro- dite , et l'autre femelle ; des fleurs hermaphrodites , compo- sées d'une balle calicinale, de deux valves uniflores , paral- lèles à l'axe de l'épi , et ciliées sur leur dos ; la balle florale de deux valves plus petites; les fleurs femelles dépourvues de balle, et composées d'une seule valve fendue au sommet. Ce genre a été rétabli par Pvetzius. (b.) CYMBAIRE, Cyjnharia. C'est une plante vivace, à feuil- les opposées , lancéolées, linéaires, pointues, et d'un vert pâle, et à fleurs grandes, latérales, presque sessiles , de cou- leur jaune, ponctuées de pourpre à Tintérieur. Chaque fleur a un calice persistant , découpé profondé- ment en dix dents linéaires, droites et argentées; une co- rolle monopétale, labiée , à tube long et ventru, à lèvre su- périeure voûtée , obtuse et bifide , et à lèvre inférieure di- 'visée en trois lobes égaux, obtus , munie d'un palais renflé ; quatre étamines , dont deux plus courtes ; un ovaire supé- rieur , avale , chargé d'un style fdiforme , à stigmate simple et obtus. Le fruit est une capsule en cœur renversé , pointue , un peu comprimée , marquée d'un sillon de chaque côté , bilo- culaire , et qui contient plusieurs semences. Cette plante croît en Sibérie , dans les lieux montueux. On la distingue des mufliers par le caractère de sou calice. V. au mot Muflier, (b.) CYMBALAIRE. Espèce du genre Muflier, (b.) CYMB ALARI A, de Pline. C'est, sansdoute , Yantirrhinum cymhalaria^ II. , plante qui porte , dans tous les anciens ou- vrages de botanique, ce nom ou celui de CymbalarÎs. (ln.) CYMB ALI ON , Dioscoride. Suivant la plupart des bo- tanistes, ce seroit le Cotylédon umbilicus^ L. , vulgairement C Y M 4; appelé Nombril de Vénus. Ce nom moderne et l'ancien, teroieot allusion à la forme des. feuilles de cette plante. V. COTÏLET. (ln,) CYMBE, Èymbiiim. Genre établi parDenys de Montfort , pour placer quelques espèces de Coquilles du genre Voi,ute de Linnseus. Ses caractères sont : coquille libre , univalve , à spire mamelonnée ; tours très-grands ; ouverture évasée, allongée, élargie; columelle torse, chargée de plis tranchans; lèvre extérieure tranchante ; base échancrée en avant : L'espèce qui sert de type à ce genre est la Volute cou- ronne , vulgairement connue sous les noms de couronne tVElliiopie. C'est une coquille mince , d'un jaune paille avec des taches brunes en séries , qui atteint jusqu'à un pied de hauteur. On la trouve dans la mer des Indes. L'animal qui la forme a deux tentacules aigus , portant les yeux à leur base extérieure ; son manteau est extrêmement ample, et peut non-seulement recouvrir en entier la coquille ^ mais encore former un long tube au-dessus de sa tête , pour la respiration. Son pied est épais, (b.) . CYMBÉCE, bum. Voyez CimbeX. (l.) CYMBIDION, CymLidîurn. Genre déplantes, établi par Svvartz, dans sa Monographie des orchidées. Il présente pour caractères: une corolle redressée ou ouverte; un nectaire ou sixième pétale, concave à sa hase, sans éperon , et à limbe étalé; 1 anthère caduque et à opercule; le pollen globuleux. Ce genre renferme des Angrecs de Linnœus ; tels que Vécarhitey le linéaire, le noueux., V ensifeuille ; des Limodores , tels que \e pendant, le tubéreux; des Satyrions, tels que celui du Cap ; des Ophrises, tels que le corralorhise ; enfin peut- être les espèces du genre Bletie, Sobrale et Fernandezie de la Flore du Pérou. Voyez ces mots. Il contient soixante espèces dans Willdenovv. Les Cymhidions linéaire et prolifère constituent aujourd'hui le genre Isochile; le Cymbidian d'Anderson, le genre Bras- savole; et le Cymbidion écatlaie , le genre Ornithidion. (B.) .CYMBIUM. V. Cymbe. (desm.) CY]VlBULIE,6jm/^«/ia. Genre de mollusques ptéropodes établi par Pérou dans le voisinage des Clios. Ses caractères sont : enveloppe cartilagineuse ou gélatine'use , en forme de sabot, d'où sort une grande nageoire à trois lobes," dont l'im- paire est plus petit et à la base de laquelle sont deux tuber- cules et un bouquet de tentacules. V. Annales du Muséum , tome i5, pi. 2, où il est figure, (b.) CYME. Sorte de disposition des Fleurs , intermédiaire ;8 C Y INI entre le Corymbe et TOmbelle. Leurs principales rami- fications partent d'un même point, et les autres de points dii- férens. (b.) CYMINDE, Cymmdis, Lat.; Carabus, Fab.f Tû/tw, Clair. Genre d'insectes de l'ordre des coléoptères, section des pen- tamères , famille des carnassiers , tribu des carabiques , ayant pour caractères: jambes antérieures échancrées au côté interne ; élytres tronquées à leur extrémité ; coi^s-très- aplati ; corselet presque aussi long ou plus long que large ; pénultième article des tarses entier; palpes maxillaires exté- rieurs filiformes; les labiaux terminés par un article en forme de hache. Je rapporte à ce genre les Carabes : humeralis , axil/ariset nnliaris de Fabricius, ainsi que le C. linealus de Schonberg. La première espèce ou la Cyminde humérale , est noire, ponctuée , avec les antennes, la bouche , les bords du cor- selet et des élytres et les pieds fauves : les élytres ont aussi à leur base extérieure une tache de cette couleur et sont striées. En France et en Allemagne, (l.) CYMIINOSME, Cyminosma.QGWTQ de plantes établi par Gsertner, quoiqu'une connût pas toutes les parties de sa fruc- tification. Ses caractères sont : un calice de quatre folioles ; une corolle de huit pétales oblongs , pubesc«ns en des- sous ; une baie à quatre loges , qui ne contient qu'uni* seule semence. L'espèce qui Ja compose est un arbre de Ceylan, quia une odeur de cumin , et qui est mentionné parBurmann, FI. Zeyl.^. i']. Cumin indien, (b.) CYMINUM de Pline. C'est le Cumin. T. ce mot et Cumi- NUM. (LN.) CYMMON. V. Cyminun. (ln.) CYMODICE, Cymodice, Léach. Genre de crustacés, de l'ordre des isopodes , très-voisins des sphéwmes^ et qui en diffèrent, suivant M. Léach, en ce que les yeux s'étendent en arrière jusqu'au bord antérieur du premier segment du corps ; que les appendices latéraux de la queue sont terminés par deux pièces inégales, dont l'extérieure est la plus grande, avec une échancrure et une petite lame à son sommet; ces pièces , en outre , ne sont pas en forme de feuillets. Ce genre est établi sur une seule espèce (C. ininmta)^ et qui est propre à l'Angleterre. V. VEneydop. d'Edimbourg., tom. 7, pag. 4^3. CY^MOBOCEE, Cymodocea. (ienre établi par Lamou- roux, dans la classe des polypiers coralligénes flexibles, el dans l'ordre des SertularIÉes , mais se rapprochant beau- coup des TuBULARiÉES. Ses caractères sont : Polypier phy- toïde, à cellules cylindriques, plus ou moins longues, fili- C Y M 4g fx>rmes , altevnes ou opposées , à tige fistuleuse , annelée inférietirement , unie supéneuremeut et sans cloison inté- rieure. Ce genre ne renferme que deux espèces , la Cymcdocée SIMPLE, qui se trouve sur les côtes d'Angleterre , et la Cy- MODOcÉE RAMEUSE, qu'on a rapportée de la mer des Antilles. Leurs noms les distinguent suffisamment. Lamouroux les a figurées pi. 7 de son ouvrage , intitulé : Histoire des Polypiers œralligènes flexibles, (b.) CYMODOCÉE, Cyviodocea. '^om donné par Delisle au genre de plante appelé Pheucagrostis p^r Willdenow.(B.) CYMOPHANE. Ce nom, qui signifie himière floitanle ., a été donné par Haiiy au minéral dont il s'agit, à cause de la propriété dont jouissent une partie des cristaux, de présenter des reflets bleuâtres , qui semblent flotter dans leur intérieur, quand on les fait mouvoir ; d'où vient encore lépilhète à'opa- lisanle ou chatoyante, qui lui 'a été donnée aussi. (Chrysolithe orientale , Romé-Delisle ; Chiysober}U , Werner ; chryso- pale, Delamétherie.) Cette pierre a les plus grands rapports avec le corindon- hyalin , d'un jaune-verdàtre , dont elle se rapproche par sa dureté, sa couleur et son éclat; mais elle en diffère par sa pesanteur spécifique , qui est un peu moins grande, n'étant que de 8,7961 , celle du corindon étant ordinairement 4-? par sa forme primitive et par sa composition. Les cristaux de cette substance sont très-rares , du moins sous des formes nettement prononcées ; le plus souvent leurs faces sont arrondies et déformées par le frottement qu'ils ont éprouvé en roulant sur le sol. Ils ont pour forme primitive un parallélipipède rectangle, qui présente des joints plusnetsdansun sens que dans l'autre; leuf cassure transversale est conclioïde et éclatante. La cymophane est infusible au chalumeau. Sa couleur est ordinairement jaunâtre , ou jaune nuancé de verdâtre, avec des reflets bleuâtres , ou transparente ; alors sa réfraction est double. D'après l'analyse de M. Klaprotli , cent parties contien- nent : alumine, 71,5 ; silice, 18; chaux, 6; oxyde de fer, 1,5 ; il y ^ eu 3 de perte. La cymophane , en grains ou en cristaux arrondis , se trouve dans le sable de certains ruisseaux , au Pégu , à l'île de Cey- lan , au Brésil , et appartient par conséquent aux terrains d'alluvion. Elle accompagne le spinelle , la tourmaline et le saphir dans l'île de Ceylan ; et au Brésil , la topaze et le quarz. C'est de ce dernier pays que viennent les échantillons \ts plus volumineux et les plus propres à être taillés. IX. 4 5o C Y M M. Bruce , professeur de minéralogie à New-Yorck , et réd^teviv au Journal minéralog. améric.^Va découve*'te en place et CTistallisée dans un granité du Connecticut qui renferme en même temps des grenats. Le tissu Jamelleux de cette va- riété Tavoit fait prendre d'abord pour un corindon-harmo- 'phane ; mais M. Haiiy s'est assuré qu'elle appartenoit bien réellement à cette espèce. Ces cristaux ont fourni au savant français la matière d'un Mémoire très-important , et dans lequel il fait voir de nou- Teau la supériorité des caractères qu'il a si habileiTient em- ployés à la détermination des espèces minérales, sur ceux qui sont tirés seulement des caractères extérieurs. 11 est in- séré dans les Ann. du Mus. , t. i8, et dans le J. des M., t. 3o. Cette pierre, que les joaillie rs européens considèrent comme une gemme du second ordre , jouit de la plus haute estime au Brésil. Elle la doit, suivant M. Mawe à qui nous em- pruntons ces détails , à sa couleur qui tire quelquefois sur celle de Tor, et rivalise avec celle des plus belles topazes orientales. Elle supporte même la comparaison avec le dia- mant jaune , et le vif éclat dont elle brille n'est p^is affoibli par son voisinage. Quand elle a de la profondeur et une belle teinte , on la taille en pavillon à facettes comme le brillant; mais elle est très-difficile à travifiller. On en fait des boucles d'oreilles , des colliers , des épingles , des bagues , des en- tourages de pierres de couleur , etc. La variété opalisante , taillée en cabochon , fait aussi beau- coup d'effet. Enfin, l'habile lapidaire anglais que nous avons cité, pense qu'elle mérite un rang bien plus élevé que celui oh elle a été placée jusqu ici : elle est très-peu connue en France. ( Voyez le Traité des diamans et des pierres pré- cieuses de Mawe ; Londres , i8i5.) (luc.) CYMOPOLIE, Cymopolia. C'est un genre établi par Lamouroux, dans la classe des polypiers coralligènes flexi- bles et dans l'ordre des Corallinées. Ses caractères sont : polypier phytoïde , moniliforme , dichotorae ; articula- tions cylindriques , séparées les unes des autres ; pores po- lypeux , presque visibles à l'œil nu. Ce genre, établi aux dépens des Corallines, ne renferme que deux espèces, fort remarquables en ce que leurs pores sont très-apparens , et que sous tout autre rapport elles res- semblent aux autres corallines, ce qui donne lieu de re- pousser l'idée que ces dernières ne sont pas des polypiers, parce que leurs cellules ne sont pas visibles. Ces deux espèces sont : La Cymopolie BARBUE, Corallinaharbaia^ Ellis, Coral. , tab. 25 , fig. C. c. , qui est dichotome , dont les articulations C Y M 5i sont cylindriques , et les rameaux garnis de poils à leur ex- trémité. La Cymopolie rosaire , Coralima rosan'um , Solander et Ellis, tab. 21, fig. f. h. H. H., dont les articulations sont presque globuleuses et presque séparées. On les trouve autour des Antilles, (b.) CYMOTHOA ou CYMOTHOË , Cymothoa. Genre de crustacés de Tordre des isopodes, section des ptérygibran- ches , qui a pour caractères : branchies libres, membra- neuses, vésiculaires, disposées sur deux rangs, sous la queue; quatre antennes apparentes ; queue composée de six an- neaux , avec un appendice de chaque côté , composé de deux laiîies porté sur un pédicule commun et mobile ; pieds insérés près des bords latéraux du tronc , courts et terminés par un crochet fort , très-aigu et point divisé à sa pointe. Ce genre , qui a été établi par Fabricius , a éprouvé des réductions dans le nombre de ses espèces, parce que, mieux connues , elles ont successivement donné lieu à la formation de nouveaux genres. Le corps des cymothoa est essentiellement composé à la manière de celui des autres isopodes , et le plus souvent bombé ou convexe et uni en dessus. La tête est triangulaire , obtuse en devant, et souvent reçue, à sa base, dans une échancrure du premier segment du tronc. Elle porte à sou extrémité antérieure , et dans plusieurs , sous le chaperon , quatre antennes ordinairement courtes , presque égales , sé- tacées, à articles peu nombreux, et situées , par paires» sur deux rangs, Tun supérieur et l'autre inférieur. Les yeut sont latéraux et peu saillans; on ne les distingue même qu'a-, vec peine dans plusieurs espèces. Leurbouche offre des pièces analogues à celles de la bouche des autres isopodes , et en même nombre. Le tronc est composé de segmens , portant chacun une paire de pieds , et les bords latéraux de plu-, sieurs d'entre eux semblent être augmentés d'un appen- dice , en forme d'article , au-dessus de la naissance des pieds* La queue a six segmens , dont les cinq premiers courts , larges, et dont le dernier grand , et plus ou moins ovale ou arrondi ; il n'est point voûté en dessous, tandis que la même pièce l'est beaucoup dans les 5yo/?eVomM, genre très-voisin des cy- mothoa. A chaque côté du bout de la queue est articulée une espèce de nageoire , pareille à celles que l'on observe en cette partie dans les décapodes macroures. Les branchies , au nombre de dix à douze , autant que j'ai pu compter, for- ment des sortes de vessies ou de bourses, qui se renllent et sont d'un beau blanc. Elles sont situées sur deux rangées , le s. C Y M long du dessous de la queue. La poitrine , dans la femelle , a plusieurs écailles en recouvrement , et placées au-dessus des œufs. Les pattes, au nombre de quatorze, sont courtes, égales et attachées de chaque côté, positivement sur le bord des anneaux. Elles sont composées d'une cuisse épaisse et rourbéeen 5>, d'une jambe plus mince, enfin d'un ongle très- crochu, très-aigu, et presque aussi long que la jambe. Les espèces de ce genre vivent toutes aux dépens des pois- sons, dont elles sucent le sang, et sur lesquels elles se cram- ponnent parlemoyende leurs ongles. On les adistinguées sous les noms de poux de mei\ d'asiles ou à'œstres de poissons. Elles se placent, de préférence , à l'ouverture des ouïes, aux lèvres, à l'anus, dans l'intérieur même de la bouche, parce que ces ' ♦■ndroits sont plus susceptibles d'être facilement entamés, et qu'elles y sont plus à l'abri des frottemeiîs volontaires ou ac- cidentels de leurs victimes qui les forceroicnt à lâcher prise. Il paroît que les poissons s'accoutument à ces hôtes incom- modes ; mais il est vrai de dire qu'il n'y en a jamais un grand nombre sur chaque. Je n'en ai jamais vu plus de deux, et encore c'étoit sur un assez gros squale. Le docteur Léach, dans son travail général sur les insectes aptères de Linnaeus ( Soc. Linn. trans. , tom. ii.) , a établi quelques nouveaux genres , qui se rattachent à celui de cymothoa. Les jffioA ont des yeux distincts, grenus, et le pédoncule de leurs antennes supérieures très-ample. Ce dernier carac- tère les distingue des crustacés des genres suivans, tels que : les GuRYDiCES, où les yeux sont distincts, mais point gre- nus, et dont les antennes inférieures sont de la longueur du corps ; les Lymnories , qui ont encore des yeux distincts , mais formés de petits grains , et dont la tête est aussi large que le premier segment du corps; çnfin , les Cymothoa, qui n'ont plus d'.yeux bien distincts , et dont la tête est petite et étroite. Il y rapporte \q cymothoa asilus de Fabricius, figuré par Pallas , Spic. Zool. jase. 9, tab. t^..,fig. 12. Mais nous croyons devoir encore conserver ce genre dans toute l'élen- due que nous lui avons donnée. Aux espèces dont Fabricius l'a composé , nous ajouterons ses idotées, psora et physodes. M. Risso , dans son Histoire naturelle des crustacés de Nice , mentionne neuf espèces de cymothoa , dont six lui ont parti nouvelles. Celle qu'il nomme Rosacée, Rosacea, et qu'il a représentée pi. 3,fig. 9, est ovala, d'un rose tendre , variée de fauve , avec la queue en demi-lune et les pieds posté- rieurs épineux. La Cymothoa a deux raies , Cymothoa hi~ çittata 1 est ovale-oblongue , d'un bleu ardoisé , avec • deux Urges raies blanches et longitudinales ; sa queue est large , C Y N 53 presque carrée, avec deux sinus à son extrémité. Nous don- nons ici, pi. A. 26, fig. i3 , la figure de la Cymothoa ICH- TIOLE , Cymothoa khfyola, que nous avons rapportée des mers d'Amérique, et que nous avons décrite et représentée aussi dans notre Histoire naturelle descnisiacés, faisant suite à l'édition de Buffon, publiée par M. Deterville. Cette espèce est oblon- gue.avec la queue large, transverse et quadrangulaire.(B. et L.) CYNA, Pline. Adanson rapporte cette plante aux Fro- magers. ( Bombax , Linn. ; Ceiba^ Adans.). (ln.) CYNAEDE. Genre qui a pour type le spare sargue. V. le mot Spare. (b.) CYNANCHUM {Etrangle-chien en grec ), à cause que la plante ainsi nommée étoit un violent poison. Le Cynan- chuni de Dioscoride paroît être une Apocinée et un Cy— nanque. Adanson le rapporte à son genre Asclepius ^ qui comprend les Asdepias, les Periploca^ les Stapelia et les Cynan- chum, Linn. Au reste, on trouve décrit dans les ouvrages, sous ce nom de Cynanchum, diverses espèces de Pcriplora^ à'Apc-^ cïns, de Ceropegia , etc. (ln.) CYNANQUE , Cynanchum. (ienre de plantes de la pcntandrie digynie et de la famille des apocinées , dont les caractères consistent: en un calice monophylle , petit, persistant, divisé profondément en cinq découpures pointues; une corolle monopétale , à limbe ouvert et divisé en cinq parties; un anneau particulier, presque cylindrique, environnant les parties génitales , et dont le boixi ' est à cinq dents ; cinq étamines courtes, à anthères biloculaires,, adnées en la face interne des filamens ; un ovaire supé- rieur , fendu en deux , chargé de deux styles courts , ou d'un seule style bifide à stigmates obtus ; deux follicules oblongs , pointus , uniloculaires , et qui s'ouvrent chacun d'un seul côté longitudinalement. Ces follicules renferment des semences nombreuses, oblongues , couronnées d'une aigrette de poils , et imbriquées autour d'un placenta libre. V. GONOLOBE. Les espèces de ce genre sont des plantes vivaces , la plupart sarmenteuses, à suc propre laiteux, à feuilles simples, à fleurs disposées dans les aisselles des feuilles en grappes ou en bouquets corymbiformes. Toutes sont des poisons ; mais les unes sont employées avantageiisement par la mé- decine , tandis que les autres ont une, action délétère à la plus petite dose. On connoît trente à quarante espèces de cynanques, toutes originaires des pays chauds. Une seule est propre à la France : c'est la Cynanque de Montpellier , dont la tige est voluble, herbacée ,les feuilles réniformes ou cordiformes et 54 ^ T N aiguës, et dont le suc laiteux, épaissi par la cuisson, est connu sous le nom de scammonée de Montpellier. Cette scam- nionée est plus foible que celle d'Alep, qu'on retire d'un liseron. Aussi 1 emploie-t-on rarement. Les autres espèces qui sont dans le cas d'être citées , sont: La Cynanque nue, Cynançhum viminale^ Liun. , qui croît en Afrique et dans l'Inde. Cette espèce n'a pas de feuilles. C'est une simple tige cylindrique , voluble , dont les ra- meaux sont opposés. La Cynanque de la Caroline , Vincetoximm gonocai^ pos , Walter , dont Jacquin ne paroît pas avoir connu les follicules , passe pour un violent poison dans le pays. On croit que c'est dans son suc que les anciens Caroliniens treuipoient leurs flèches pour empoisonner les blessures qu'ils faisoient à leurs ennemis. .î'ai observé que quelle que soit l'abondance des fleurs de cette plante , on voit très-rarement ses follicules , qui sont très-grosses et angu- leuses. Michaux en fait un genre sous le nom de Gonolobe. La Cynanque vomitive, ripér.acuanha de l'Ile-de-France ^ a les tiges volubles , velues; les feuilles ovales, lancéolées, velues en dessous. Sa racine se donne , en poudre , à la dose de vingt-deux grains. La Cynanque droite a les tiges droites , écartées ; les feuilles en cœur et glabres. Elle croît en Syrie , et se cultive dans nos écoles de botanique , où elle passe l'hiver en pleine terre. La Cynanque a feuilles d'olivier, Delisle , YArgiiel des Arabes , croît dans la Haute-Egypte , où on mi^le ses feuilles, en fraude, avec celles du Séné. Elle est figurée de grandeur naturelle dans le\ oyagedans la Haute-Egypte, par Nectoux. Selon ce voyageur , ses propriétés sont les mêmes que celles de cette . dernière feuille ; son usage est même préférable au sien. On la reconnoît à ses tiges droites , à ses feuilles ovales-aiguës , velues , et à ses fleurs ver- dâtres réunies au sommet de pédoncules axillaires et ter- minaux. La Cynanque très-odorv^-te a la tige voluble , infé- rieurement rugueuse ; les feuilles en cœur, aiguës, rugueuses, et les fleurs penchées. Elle croît à la Cochinchine , où on la cultive à raison de l'excellente odeur de ses fleurs , dont les bouquets décorent constamment la tête des femmes riches. La Cynanque osier constitue aujourdlmi le genre Sar- ccsTÉME , et la Cynanque allongée, le genre Daemie. C Y N 55 Persoon réunit à ce genre les Asclépiades blanche et NOIRE des autres botanistes, (b.) CYNANTHEMIS. Nom donnd anciennement à la Ma- rquette {Anthémis cu/ida^h.) à cause de son odeur fétide, (ln.) CYNAPIUM ( Persil de chien ). Rivin et quelques autres botanistes ont donné ce nomàla petite CiGUE ( JêZ/jm.çû ry- napium. (LN.) CYNARA. V. Cr^ARA. (LN.) CYNARICE, Dioscoride. Cette plante est un Apoctn, suivant Adanson. (ln.) CYNAROÏDE. V. CiNAROïiiE. (ln.) CYNARRHODE, Desv. Sorte de Fruit. Les genres Rosier et Calycant en offrent des exemples, (b.) CYDENO. L'un des noms donnés à I'Alpiste {Phalaris\ selon Adanson. (ln.) CYNIA de Dioscoride. Ce nom est regardé comme sy- nonyme du Cynocrambe du même auteur, (ln.) CYNIPS. V. CiNiPS. (s.) CYNOCÉPHALE. Mot qui vient du grec, et qui signifie tête de chien. On a donné ce nom à des espèces de singes, qrui ont la tête conformée comme celle du chien, et le museau prolongé. C'est communément le singe Magot , qu'on dé» signe sous le non^ de cynocéphale , car sa figure approche de celle du chien. Il se trouve aussi plusieurs singes du genre des macaques , qui sont des cynocéphales. Le mcLcaque est appelé cynomolgiis^ c'est-à-dire, ayant des joues de chien, (yirey.) M. Cuvier {Règne animal^., forme une division des cynocé- phales, dans son sous-genre des Babouins, Papio, laquelle correspond exactement au genre Babouin, tel que nous l'a- vons traité dans ce Dictionnaire. F. Babouin, (desm.) CYNOCEPHALIA de Dioscoride , paroît être le Psy- liiim , espèce de Plantain. Apulseus et Césalpln le donnent au Mufle de veau , Antin-hinum majus. (ln.) CYNOCEPHALOS d'Aristote. C'est le Magot, (s.) CYNOCHALE, Dioscoride. C'est probablement la Re- î\OUÉE {Polygonum avicidare) ou une espèce voisine, (ln.) CYNOCR/VMBE {Chou de chien). Dioscoride donne spécialement ce nom à une plante qui , suivant Bauhin , seroit celle que Linnœus a nommée depuis Thelygonum cyno— crambe. D'autres botanistes , tels que Tragus , Thalius , Linocier, Lobel, etc. , prennent la Mercuriale vivace (iV/(?r- curialis perennis., L.) pour l'antique cynocramhe. Paul AEgine et Galien , en parlent d'une manière à faire croire que ce seroit une apocynée ; et les botanistes qui ont suivi celte S6 G Y N opinion , figurent sous ce nom le periploca pçrœca ou seramone. Rucliius penche à croire que ce seroit Vairiplex sylveslris ^ c'est-à-dire un Chenopodium; car de son temps onnommoit ainsi presque toutes les espèces de ce genre. Enfin Lin- nœusel Adanson semblent être de l'avis de Bauhin , puisque l'un et l'autre rapportent le c^'nocrambe des anciens à la même plante. Il existe dans les ouvrages de Dioscoride un second rynocrambe qui paroît y avoir été ajouté long- temps après. On ignore de quel végétal il s'agit, (ln.) CYNOCTONE , Cynoctonum. Genre de plantes fait sur rOPHYORîïlSE MITRE \LE mal observée. (B.) CYNOCTONON, Diescoride, Ces un synonyme de Cynanchum, ou peut-être le nom d'une autre apocynée.Çpa.) CYNODS, Cyraorfort. Genre déplantes établi par Ri- chard pour placer le Panic PIED DE POULE. Schrader l'a ap- pelée DiGiTAiRE, et Koëler, FiBiciiiE. Il offre pour carac- tères: une balle calcinale de deux valves lancéolées ; une balle florale de deux valves , dont l'extérieure est très- grande et ovoïde ; trois étamines ; un ovaire supérieur trdnqué , surmonté de deux styles -, une semence renfer- mée dans la balle florale. V. Panic. (b.) CYNODON. L'un des noms du denté , poisson du genre Spare , Spams dentex , L. (desm.) CYNODONÏE, Cynodontlum, Hedw.-Genre de plantes de la famille des mousses , 2.^ tribu ou section : les ec- topogones munies d'un seul péristome externe. Ses ca- ractères sont : coiffe cuculliforme , opercule conique , plus ou moins acuminé ; huit ou seize dents rapprochées par paires , mais non unies ni géminées ; urne ovale-oblongue, inclinée ou renversée; base renflée ou pyriforme , charnue. Le Trematodon de M. Richard fait partie de ce genre , qui , dans l'œuvre posthume d' H edwig , publié par Schœw- grichen , renferme sept espèces , enlevées aux genres Bi- DYaiODON de 'Weber , Dicrahion de Bridel , et Trichos- tome de Smith. (P. B.)* CYNOGLOSSE , Cynoglossum. Genre [de plantes de la pentandrie monogynie , et de la famille des borraginées , dont les caractères offrent : un calice monophylle, oblong ou campanule, persistant, à cinq divisions; une corolle mo- nopétale , infundibuliforme , à orifice presque fermé par cinq écailles, à limbe partagé en cinq découpures obtuses; cinq étamines; quatre ovaires supérieurs, du milieu des- quels s'élève un style en alêne , persistant , à stigmate échancré ; quatre semences comprimées ou concaves , at- tachées au style par leur côté intérieur , et dont i'écorce , C Y N 57 le plus souvent hérissée d'aspérités, est libre ou peu adhé- rente, presque en manière de capsule. Ce genre est confl|)osé de trente à quarante espèces , dont plusieurs sont naturelles aux parties méridionales de l'Europe : les plus remarquables sont: La Cynoglosse officinale , plante annuelle ou bisan- nuelle, qui croît en Europe dans les bois et les lieux in- cultes et pierreux , et qui est vulgairement connue sous le nom de langue de chien. Ses caractères sont d'avoir les étamines plus courtes que la corolle ; les feuilles sessiles , larges, lancéolées , plus étroites à leur base . et velues ; les découpures du calice oblongues. Elle passe pour être un peu narcotique , calmante et pectorale. On la recom- mande pour arrêter les catarrhes. On la croit utile contre les flux de ventre , les fleurs blanches , la gonorrhéft et les hémorragies. La Cynoglosse de l'Apennin a les feuilles spathulées, lancéolées, luisantes; les bractées des pédoncules amplexi- caules. Cette espèce se rapproche de la précédente , mais elle est bien plus belle. On la trouve en Italie. La Cynoglosse a fruits glabres, Cynoglossum lœoigahim^ Linn. , diffère beaucoup des autres par sort aspect et par ses semences glabres : elle croît en Sibérie et dans le Levant. On peut l'employer utilement , quoique annuelle , pour faire des bordures ou des touffes dans les parterres. Elle fleurit au milieu de l'été. Pallas en a fait un genre sous le nom de Rindère. La Cynoglosse printanière, Cynoglossum omphalodes , Linn. , a la tige couchée , et les feuilles radicales en cœur. C'est une fort jolie plante qui a l'avantage de développer ses fleurs bleues une des premières dans nos jardins. Elle croît dans le midi de l'Europe. Ses feuilles passent pour vulné- raires et détersives. (b.) CYNOGLOSSOÏDES. C'est le nom donné parDantî- d'Isnard à un genre qui comprend les Borago indica et afri- cana. C'est le même genre que le Bojragino'ides de Boer- haave et de Moench , le Pollichia de Médicus , el le Tricho- desma de Rob. Brown. (ln.) CYJNOGLOSSON de Dioscoride , et Cynogîossum des Latins. C'éloit une plante herbacée dont les feuilles , sem- blables pour la forme à la langue des chiens , avoient leur surface couverte d'un duvet qui les rendoit très-douces et très-molles. Ces feuilles , pilées avec du saindoux , guéris- soient des brûlures , des morsures du chien et de celles du renard. Cette herbe est noire cynoglosse officinale (jCy.no- 58 c y N glossum officinale) , dont une variété , décrite dans la Flore du Davphîné comme espèce , y porte lc|porn spécial de Cyno- glossum de Dioscoride. Cette plante , et plusieurs autres de ce même genre , établi par Tournefort, et conservé par Lin- nseus , est nommée dans les anciens ouvrages Cynoglossa, ou Cynoglossum , ainsi que plusieurs autres borraginées , telles que des Myosotis, des Pulmonaires, des borago. (ln.) CYNOMÈTRE, Cymmetra. Genre de plantes, de la décandrie monogynie , et de la famille des légumineuses , qui offre un calice de quatre folioles oblongues et réflé- chies vers le pédoncule ; cinq pétales lancéolés , égaux et presque droits ; dix étamines ; un ovaire supérieur cymbi- forme , à style et stigmate simples. Le fruit est une gousse charnue, courte, lunulée , légèrement comprimée , tuber- culeuse , qui contient , dans une pulpe un peu sèche , une ou deux graines elliptiques, comprimées. Les cynomètres sont des arbres à feuilles conjuguées , à pédoncules multiflores , insérés sur le tronc ou sur les rameaux. Il n'y en a que trois espèces : elles croissent dans les Indes Orientales ; leurs racines sont purgatives ; on tire de leurs fruits une huile bonne contre la gale, (l'é) CYNOMOiR , Cynomorium. Plante fort singulière , qui a le port d'une clavaire , et devient solide lorsqu'elle est desséchée. Elle est parasite des racines de plusieurs arbris- seaux. Elle ne pousse aucunes feuilles ; mais dans sa jeu- nesse , elle est toute couverte d'écaillés éparses et imbri- quées. Lorsque ces écailles sont tombées , on remarque un pédicule épais, raboteux , qui soutient une tête ou chaton en massue conique , comme veraïqueuse , pourprée ou écar- late , et chargée de fleurs , les unes mâles , et les autres fe- melles, parmi lesquelles il s'en trouve quelquefois d'herma- phrodites. Les fleurs mâles n'ont d'autre calice que les écailles ; cha- cune ne consiste qu'en une étamine. Les fleurs femelles, mêlées parmi les mâles, ont un ovaire inférieur , enveloppé à sa base de plusieurs écailles calici- nales , surmonté d'un style simple à stigmate obtus. Le fruit est une semence nue et arrondie , que Boccone dit être d'un jaune écarlate : tout le chaton en est garni et comme hérissé. Cette plante croît dans l'île de Malte , la Mauritanie , et la Jamaïque. V. pi. B. 4- de ce Dictionnaire. Quatre autres espèces se langent à la suite de celle-ci , dont l'une est le BALAisoi?HORE de Forster. (b.) CYNOMOLGOS. F. Cynocéphale etMACAQUE.(DESM.) C Y N 59 CYNOMOLGUS. Nom spécifique du Macaque. V. ce mot. (desm.) CYNOMORION ou CYNOMORIUM. Nom spéci- fique d'une Peknatule. (desm.) CYNOMORION de Pline et de Dioscoride. Les uns rapportent cette plante des anciens au Cynomorium cocci- neum , Linn. ; d'autres à une Orobanrhe. Le Cynomoriunu de Micheli , Gen. 17, t. 12 , est la première de ces plantes, dont le genre, adopté par Linnœus*, et augmenté du Balanophora de Forster, comprend quatre espèces. Le Cynomorium de Rum- phius (Amb. i, t. 63) est le Cynometra de Linnseus. (ln.) CYNOMORPHOS , Dioscoride. Suivant Adanson, c'est le Safran (Crocus), (ln.) CYNOMYA ( Mouche de chien ) , Dioscoride. C'est le Plantain psylium , ou une espèce voisine , ainsi que le Cy- nops du même auteur et des anciens. Linnseus a Conservé ce dernier nom à une espèce de plantain. Les anciens nom- moient encore cynomya un insecte qui , comme l'indique Tétymologie du nom , paroît être une Mouche , ou plutôt un Diptère armé d'aiguillon, (ln.) CYNONTODE , Cynontodium. Nom d'un genre dé plantes établi dans la famille des Mousses par Hedwig, aut dépens des Brys de Linnœus , ou des SwARTZiES et des DiDYMODES des auteurs modernes II offre pour caractères : une fleur hermaphrodite , terminale ; une urne ovale ou oblongue sans apophyse ; un péristome à huit ou seize pairei de dents. On lui donne pour type les hiyum irifarium et ca- pillaceum. Voyez aux mots Bry, Swartzie et Didymode.(b.) CYNOPHALLOPHORUS de Plukenet (Abu., t. 172^ F. 4-)- C'est une espèce de Câprier ( Capparis cynophallo^ pliora , L. ) , remarquable par la couleur de son fruit, (ln.) CYNOPS. V. Cynomya. Quelques auteurs pensent que le Cynops de Théophraste est une graminée du genre des bromes ou de celui des fétuques. (ln.) . CYNORHAESTE, Cynorhaesles. Nom générique, donné Îar Jean Frédéric Kermenn aux arachnides de notre genre XODE. V. ce mot. (l.) CYNORHODON ( Rose de chien ). Nom donné an- ciennement aux Églantiers et aux Roses sauvages. {Rosa canina , rubiginosa , etc. , Linn.). (ln.) CYNORKIS, Cynorkis. Nom donné par Dupetit-Thouars au genre appelé Orc»is par Linnseus. (b.) CYNORYNCHIUM (Museau de chien). C'est le nom donné par Plukenet au Chelone pentstemon , Linn. , qu est maintenant un genre différent du Chelone. Suivant Adanscn 6o C Y P ee nom de Cynorynchiiim aurolt éîc employé par quelques auteurs pour désigner le Glayeul. (ln.) CYNOSBATOS , Dioscoride , Cynosbaius et Caniruhus des Latins. C'étoit un arbrisseau épineux. Tragus a pris pour tel i'AuBÉPllSE (^craitzgiis oxyarantha, Linn.) ; mais il est pins probable qu'il s'agit ici de la KosE sauvage {Rosa ranina , L.) , ou d'une ronce. Le Cynosbaton de Mathiole est dans le même cas. (li:«.) CYNOSIENS, famille de mammifères carnassiers digiti- grades établie dans le dernier vol. de la i." édit. de ce dicl. et qui comprend les genres Chien, Hyène et Fennec, (desm.) CYNOSORCHYS. Nom sous lequel sont décrits et figurés plusieurs Orchis , le Satyiium hùvmuw , etc. , dans les anciens ouvrages. Le genre Cynosorchis de Crantz ne dit- fère pas assez du genre Orchis de Linnœus ; aussi n'a-t-il pas été adopté, lu' Orchis pyramydalis en est le type. (tN.) CYNOSURUS {Queue de chien , en grec ). C'est le nom donné par Linnseus à un genre de graminées que nous nom- mons Cretelle , et qui est le Ciistata de Scheuchzer , compris dans les Gramen de Tournefort. Ce genre est main- tenant divisé en plusieurs. V. Sesxeria , Wangenheimia , Chrysure ou Lamarckie , Ei-EusiNE , Dactyloctenium , Leptoculoa, Rabdochloa, Sclerochloa , Beckmannia, Gampulose, Dineba, etc. Ce nom a été donné aussi à quelques graminées différentes de celles qui rentrent dans les genres ci- dessus, et qui font partie des Chloris, des Po« , des Polypogons , des Dacty/is , etc. (ln.) CYJNOXYLON {Bois de chien). C'est le nom donné par Plukenet à un ÏUPti.o {Nyssa hifiora^ Willd. ) figuré dans son A/nwge^te^ t. 173, f. 6. (LN.) CYNOZEMATITIS, Dioscoride. C'est, à ce quilparoîl, un des noms de la Conise , ou dune plante voisine, (ln.) CYPARISSIAS. Dioscoride. Espèce d'EuPHORBE ou de TlTHYMALE , qui se rapprochoit du CyprÈS par la disposi- tion de ses feuilles sur la tige, (ln.) CYPARISSUS. C'étoit, chez les anciens, le nom du Cyprès. 11 dérive de celui d'une ville de Crète, où cet arbre abondoit. V. Cupressus. (ln.) CYPEIROS de ïhéophraste. V. Cyperus. (ln.) GYPERELLA de MichcH. C'est le Choin comprimé {Schœnus compressiis ^h.). Corduus Favoit donné antécé- demment au Ltjzula. (ln.) CYPERIPUS. Selon Adanson , les anciens donnoient ce nom ftu Bugula chamœpitys , probablement le Ttucrium ehamœpitys ^ Linn. (ln.) CYPERIS, Césalpin. V. Cyperus. Théophrasie donne C Y P M ce nom au CypeRus ( V. ce mot) , et à la Capsule ailée DE l'orme, (ln.) CYPERNHOLZ. Nom allemand du Bois de Chypre ( Cordîa gerasrunihus^ L. ). (LIS.) CYPEROÏDES, Cyperdideœ^ SvLSS^ien. Famille de plames dont les caractères sont : des paillettes faisant fonctions de calice, quelquefois vides; des étamlnes au nombre de trois, insérées sous le pistil ; un ovaire supérieur simple, surmonté d'un seul style , terminé rarement par deux , plus souvent par trois stigmates ; une semence nue ou arillée , quelque- fols entourée de soies ou de poils qui naissent de sa base, et un embryon semblable à celui des graminées. Les plantes de cette famille sont herbacées et naissent or- dinairement dans les lieux humides. Leurs tiges cylindriques ou triquètres , presque toujours dépourvues de nœuds , et rarement articulées , portent des feuilles , dont les unes , savoirles florales, sont sessiles, tandis que les autres, les eau— linaires et les radicales, sont engainantes, à gaîne entière et ne s'ouvrantpoint. Les fleurs disposées ordinairement en épis, sont hermaphrodites, et rarement monoïques. Ventenat , de qui on a emprunté les expressions ci-dessus, rapporte à cette famille , qui est la quatrième de la seconde classe de son Tableau du Règne végétal, et dont les caractères sont figurés pi. 3 , n." 2 du même ouvrage , cinq genres sous deux divisions : i." A fleurs monoïques, Laiche. 2." A fleurs hermaphrodites, Choin, Eriophore, Scirpe, et Souchet. Kunth a donné , dans les Mémoires du Muséum^ i.'s an- née , un très bon Mémoire sur cette famille, (b.) CYPEROÏDES. Nom donné à plusieurs plantes de la fa- mille des souche ts, et notamment par Tournefort aux espèces de Laiches , Carex, L., dont les fleurs mâles sont en épis dis- tincts de ceux des fleurs femelles. Mlchell et Scheuchzer l'ont étendu à toutes les espèces de ce genre, (ln.) CYPERUS. Les (irecs nommoient cypeiros , cupeno^ cu~ peifos . une plante aquatique , dont la racine ressenlbloit à un petit vase. L'on a pensé plus généralement que ce pouvoit être une des espèces de Souchets à racines tubéreuses, tels que les cyperus odoralus eiroiundus, etc. Mais on ne peut rien dire de certain à cet égard. Tournefort conserve le nom de cyperus au genre dans lequel rentrent les plantes citées ci- dessus , et en outre quelques scirpus de Linnseus. Ce nom se trouve encore appliqué à des laiches, carex, des'cholns, srhœnus, des sclrpes, scirpus^ à un durstew'a, par Baubin , a des slîpa , etc. ; et le genre auquel Llnnaeus l'a conservé (Fbjc^ Souchet) se trouve divisé en plusieurs autres. G« 6a CYP sontlesgenresABiLDGAARDiA, Iria, Arthrostylis, etc. (ln.) CYPHIE , Cyphia. Genre de plantes de la pentandrle mo- nogynie, formé ^arBergius, et adopté par Willdenow, pour réunir plusieurs plantes qui avoient été confondues avec les LoBÉLïES par Linneeus, Les caractères de ce genre sont : un calice divisé en cinq parties ; cinq pétales linéaires ; cinq étamines velues et réu- nies, mais dont les anthères sont libres ; un ovaire inférieur, surmonté d'un style dont le stigmate est penché et rende ; une capsule à deux loges. 11 est composé de six espèces , toutes du Cap de Bonne- Espérance , et dont une seule a été figurée : c'est la Cyphie BULBEUSE, qui a les feuilles digitées, les folioles pinnatifides et la tige droite. (B.) CYPHIUM. V. Cyphie. (ln.) CYPHON, Cj/;^OAi,Payk.,rab. Genre d'insectes, de l'or- dre des coléoptères, que j'avois établi le premier sous le nom d'ÉLODE. V. ce mot. (l.) CYPIROS , Césalpin. V. Cyperus. (ln.) CYPOïE. Chabrée, médecin d'Embrun , donne ce nom , dans sa Sdagraphie des plantes , aux Sapotilles , Achras sa- pota , L. (ln.) CYPRjIEA. Nom latin des coquilles appelées Porce- laines en français, (desm.) CYPRES , Cupressus, Linn. (Monoécîe nionadelphîe.') Genre de plantes de la famille des Conifères, qui comprend des arbres et des arbrisseaux, à feuilles simples, très-petites, et à fleurs incomplètes et unisexuelles. Les fleurs mâles et les femelles croissent sur le même arbre, éloignées les unes des autres. Les premières sont rassemblées en un chaton ovale, couvert de seize à vingt écailles arrondies et opposées. Ces fleurs n'ont ni calice, ni pénales , ni étamines, mais seule- ment quatre anthères adhérentes à la base interne de chaque écaille. Les fleurs femelles sont disposées sur un chaton presque sphérique , composé de huit à dix écailles ligneuses, portées' sur un pédicule, élargies à leur sommet, et présen- tant la forme d'un clou. Sous chacune de ces écailles se trouvent quatre à huit ovaires à peine visibles , lesquels , après leur fécondation , deviennent autant de coques oblongues et anguleuses , bordées d'une aile étroite , et qui sont attachées à l'axe commun du chaton ; ces coques renferment une seule semence , et forment avec les écailles ce qu'on appelle le fruit, qui est un cône arrondi, fermé pendant son développement , et ouvert au moment de sa parfaite maturité. Les cyprès, dont on conocît une douzaine d'espèces , G Y P 65 conservent leurs feuilles toute Tanne'e, ^ Texceptlon du cyprès distique, qui perd les Siennes en autpinne. Ces arbres > comme quelques autres de la morne famille, ont un aspect imposant et lugubre. Leur présence réveille ou inspire des idées sombres et mélancoliques. C'est par celte raison, «ans doute, que les anciens les plaçoient autour de leuis tombeaux , et en faisoient les témoins muets de leur douleur. On lit dans leurs poètes qu'Apollon changea en cyprès le jeune Cyparisse, qui vouloit se tuer. Cette fiction nous prouve qu'ils regardoienl ces arbres comme le symbole de la mort. Quoique nous ne soyons pas dans l'usage d'en orner, ainsi qu'eux, notre dernière demeure, nous ne pou- vons cependant nous défendre d'une certaine tristesse en les voyant. Peut-être éprouvons-nous ce sentiment, parce que les cyprès, comme les pins et les ifs, ont frappé souvent nos regards pendant l'hiver. La Nature est en deuil dans celte saison; les seuls arbres qui la parent alors, nous semblent tristes comme elle ; et celle impression qu'ils ont faite en ce moment sur nous, se renouvelle toutes les fois qu'ils s'offrent après à notre vue , même au milieu des riantes images du printemps. Le Cyprès COMMUN ou pyramidal, appelé improprement Cyprès femelle ^ Cupressus meta înfastîgium conooluta (juœ fœminu Plinii , Tourn. , est un arbre assez élevé. Son tronc est gros, très-droit et revêtu d'une écorce brune; il se garnit, dans presque toute sa longueur, de branches régulières, qui , mon- tant dans une direction presque perpendiculaire à l'horizon , et se serrant les unes contre les autres, forment, par ceiie disposition, une espèce de pyramide. Quoique cet arbre ait de très-petites feuilles , les rayons du soleil pénètrent difficilement à travers ses rameaux, tant ils sont multipliés et rapprochés. Ses feuilles sont verdâtrcs, pointues, et rangées, en manière de tuiles, sur quatre rangs le long des plus petits rameaux; sur les vieux elles se Jessècbent et se changent en écailles qui se réunissent en partie à Técorce. Le cyprès, improprement appelé mâle, Cupressus ramos extra se spargens quœ mas Plinii, Tourn. , est un variété de l'espèce que nous venons de décrire. Il en diffère par la disposition de ses branches qui, au lieu d'être rapprochées , s'écartent çà et là. Le cyprès commun est originaire du Levant ; il croît natu- rellement dans la plupart des îles de l'Archipel. Son bois est très-dur, très-serré , presque incorruptible, et par consé- quent très-propre à faire des pieux, des palissades, des treillages et toutes sortes d ouvrages auxquels il importe d'em- ployer des bois de longue durée. L'odeur de ce bois est pé- éi c Y p nétrante et suave, et approche de celle du toîs de santal ; sa couleur est pâle ou rougeâtre, et parsemée de quelques veines brunes. Ce cyprès fournit un peu de résine , dans les pays chauds ; mais il n'en donne point dans nos climats. Les autres espèces de cyprès sont : Le Cyprès HORizoïvTAL, Cupressus horizonta/is , Mil, Il ne faut pas regarder cette espèce comme une variété de l'espèce commune; elle en est trés-distincte, et les plantes que ses semences produisent ne varient jamais. Le caractère propre de ce cyprès est d'avoir des branches presque horizontales , qui prennent cette direction dès la première année, et qui continuent ensuite à s'étendre à une grande distance. Cet arbre, qui s'élève à une plus grande hauteur que tous les autres de ce genre, est très-commun dans le Levant, où il fournit la plus grande partie du bois de charpente qu'on emploie dans ce pays. Le Cyprès gl.vuque, Cupressus pendula. Mus. On le dis- tingue aisément des autres à ses rameaux étalés et pendans , et à la couleur glauque de ses feuilles, qui sont aiguës, dis- posées sur quatre rangs, se recouvrant les unes les autres, et qui ont sur le dos une glande , ou plutôt une petite fossette pleine de résine. Ce cyprès est plus petit et plus délicat que le'cyprès commun, et peut difficilement supporter le froid de nos hivers. 11 vient spontanément dans les Indes , aux en- virons de Goa. Le Cyprès à feuilles de thuya , Cupressus thuydîdes , Linn. , est originaire de l'Amérique septentrionale, et donne un bois fort estimé, que les habitans de ces pays emploient à beaucoupd'usages. Il est connu, au Canada, sous le nom de sapin blanc. C'est un arbre de première grandeur, dont les branches sont droites et garnies de feuilles plates, toujours vertes, semblables à celles àyx thuya. Mais au lieu d'être, comme celles-ci, disposées sur le même plan, ces feuilles sont tournées en divers sens, ainsi que les jeunes rameaux , ce qui donne à l'arbre un port agréable. On peut le cultiver en France en pleine terre; mais il n'y devient jamais grand. Il se plaît dans un sol humide. Le Cyprès distique, Cupressus disikha, Linn., figuré pi. B. 4- ds ce Dictionnaire. Cette espèce parvient à une grande hauteur; c'est un des arbres les plus gros de l'Amérique. Lorsqu'il croît dans l'eau, il sort de son tronc des saillies qui forment des côtes dont les intervalles ont plus d'un pied de profondeur; et de ses racines, des tubercules co- niques qui ont quelquefois deux à trois pieds de haut. L'arbre diffère considérablement des autres cyprès par son port, et surtout par son feuillage. MM. Mirbel et Richard en ont B. 4 C Y P 65 fait un genre, le premier , sous le nom de Schubertie, et le second, sous celui de Taxodion. Il étend ses branches presque horizontalement, et ses feuilles ont quelque ressem- blance avec celles de lif ; mais elles sont minces , molles , ouvertes, disposées sur deux rangs opposés, et elles tombent chaque année au commencement de Ihiver, après avoir rougi. Son bo^ est rougeâtre , strié, et excellent. On trouve ce cyprès dans la Virginie, la Caroline et la Louisiane, etc.; il porte souvent le nom de cyprès d'Amérique , et quelquefois celui de cyprès chaude. Les cyprès se multiplient par semences, qu'on répand au printemps sur une plate-bande de terre sèche, sablonneuse, bien dressée et tfès-unie; la graine doit être légèrement re- couverte. Quand les jeunes plantes ont atteint l'âge de deux ou trois ans, elles sont bonnes à être transplantées dans une pépinière, où elles peuvent rester pendant le même nombre d'années; si on lesy laisse plus long-temps, il faut les éclair- cir ; sans quoi leurs racines s'entrelaceroient , et il seroit en- suite très-difficile de les enlever sans leur causer quelque dommage, parce que ces racines s'étendent en longueur, et ne sont point rassemblées, comme celles des autres arbres toujours verts ; aussi la dernière transplantation des cyprè» ne doit-elle pas être trop tardive , si l'on veut qu'elle ait quelque succès. Beaucoup de curieux plantent ces arbres dans de petits pots , lorsqu'ils les tirent de la couche ou du semis, et ils continueut à les élever ainsi, jusqu'à ce qu'ils soient en état d'être mis à demeure en pleine terre. Cette méthode est la plus sûre. Le cyprès distique ou d' Amé- rique, peut être multiplié de bouture; mais il est rare que les pieds qui proviennent de ce mode de multiplication, subsistent long-temps. Il est aussi dur que l'espèce commune, et ne craint pas le froid ordinaire de nos hivers, pourvu qu'il soit abrité dans sa jeunesse, (d.) CYPRÈS DE MER. On a donné ce nom à deux produc- tions animales marines : une Antipathe et une Sertulaire. (desm.) CYPRÈS -KRUID. Nom hollandais d'une SantÔlïne , Santolina chamœ-cypdrissiis , L. (ln.) C YPRIA. Les Latins donnoient ce nom aux Choux-fleurs. (LN.) CYPRIER, Synonyme de Cyprès distique, (b.) CYPRIN , Cyprinus. Genre de poissons, de la division des Abdominaux , qui renferme plus de la moitié des poissons vivant exclusivement dans les eaux douces , et qui par consé- quent fournit le plus à la nourriture des peuples de l'intérieur IX. 5 66 C Y P des coïitinens , surtout de ceux de l'Europe. Il semble , d'après cela, qu 11 devroit î^tre le mieux connu; cependant c'est un des plus obscurs. Le grand nombre de ses espèces, la diffi- culté de saisir les légers caractères qui les distinguent, de les comparer, de fixer la nomenclature des pêcheurs, sont au- tant d'obstacles qui ont nui jusqu'à présent à son étude. Ar- tédi le premier, Linneeus ensuite , ont fait d'inutiles efforts pour fixer ses espèces ; et Bloch les a surpassés , au moyen des excellentes figures qu'il a publiées. Enfin , Lacepède a fait tout ce qu'il lui étoit possible pour amener ce genre au de- gré de perfection convenable. Il en décrit soixante-dix es- pèces, et en figure plusieurs nouvelles. Ce célèbre naturaliste donne pour caractère aux cyprins: Quatre rayons au plus à la membrane des branchies ; point de dents aux mâchoires ; une seule nageoire du dos. Il les divise en quatre sections qu'il appelle sous-genres. La première section renferme ceux qui ont quatre barbil- lons à la bouche ; tels que : Le Cyprin barbeau , qui a huit rayons à la nageoire anale; Je second rayon de la nageoire dorsale dentelé des deux côtés. On le trouve dans toutes les rivières rapides de l'Europe et de TAsle septentrionale. C'est le type du sous-genre JÎar- BEAU de Cuvier. V. au mot Barbeau. Le Cyprin carpe a neuf rayons à la nageoire de l'anus ; le second rayon de la nageoire dorsale postérieurement den- té. C'est la plus connue et la plus commune des espèces de ce genre. On la trouve dans la plupart des rivières , des lacs et des étangs de l'Europe et de l'Asie septentrionale. Le pois- son qu'on a appelé reine ou roi des carpes , paroît n'en être qu'une variété qui se perpétue par la génération. H sert de type au sous-genre Carpe de Cuvier. V. au mot Carpe. La seconde section comprend ceux qui sont pourvus d« deux barbillons à la bouche. Le Cyprin goujon a la nageoire anale composée de ài\ rayons. Il se trouve dans la plupart des rivières et des lacs al eaux vives de l'Europe. V. au mot Goujon. Le Cyprin tanche, Cyprinus tinca, Llnn., qui a onze rayon^ à la nageoire de l'anus. Il habite les lacs , les étangs et les ri- vières bourbeuses de l'Europe. La tanche dorée ne paroît êti^ qu'une variété permanente de cette espèce , quoique Blo^^li et Lacepède la regardent comme une espèce distincte. Il pat présenté comme le type du sous-genre Tanche par Cuv/er. Foyez au mot Tanche. Le Cyprin VONCONDRE, Cyprinus cirrhosus , a deux barbil- lons à la uiàchoirç supérieure , et treize rayons à la nageoir»î G Y P 67 anale. Il est figuré dans Bloch , et dans le Buffon de Deter- viile, vol. 7 , pag. 235. Il se trouve dans les fleuves et les lacs de rinde, et atteint un pied et demi de long. Sa chair est médiocrement estimée. Cuvier pense qu'il doit servir de type à un sous-genre qu'il appelle Cirrhine. Le Cyprin bynni a treize rayons à la nageoire dorsale ; le troisième ^pais et corné ; la queue linéaire et bifide ; quatre barbillons. Il se trouve dans le Nil. Sa couleur est argentine , et sa chair très-savoureuse. C'est, au rapport de Geoffroy, le véritable lépidote des anciens. 11 est figuré , ainsi que le Cy- prin NILOTIQUE, pi. 9 et 10 du bel ouvrage de la Commis- sion de l'Institut d'Egypte , sur les animaux de cette contrée. Le Cyprin bulatmai très-rapproché de la carpe , a huit rayons à la nageoire de l'anus ; le second de la nageoire dor- sale très-grand, et non dentelé; quatre barbillons. On le pê- che, mais rarement, dans la mer Caspienne; sa chair est blan- che, et très-bonne à manger. Le Cyprin capoète a neuf rayons à la nageoire anale , dont le troisième, ainsi que le troisième de la dorsale , sont très-lo*ngs; deux barbillons. Il a été figuré , par Guldenstaed, dans les Nouveaux Mémoires de V Académie de Pélersbourg , 17, tab. 18. On le pêche dans la mer Caspienne; il re- monte les fteuves pendant Thiver. Le Cyprin mursa a sept rayons à la nageoire anale , dont le premier est très-long; onze à la nageoire dorsale, dont le troisième est très-long , très-épais , et à moitié den- telé ; quatre barbillons. Il est figuré à côté du précédent, et se trouve dans la même mer. Le C yPRiN CAPITO a le troisième rayon de la nageoire dor- sale postérieurement denté des deux côtés , et quatre bar- billons. Il habite le fleuve Cyrus , et se rapproche beaucoup du barbeau. La seconde section renferme les cyprins qui n'ont pas de barbillons , et dont la nageoire caudale n'est pas échancrée. On y trouve : Le Cyprin carassin ou Characin, Cyprim/scarassius, a dix rayons à la nageoire anale, et la ligne latérale droite. On le trouve dans les eaux stagnantes en Europe et en Asie septen- trionale. Son corps esttrès-large, très-épais, et couvert d'ecail- les de nxoyenne grandeur; il est brun sur le dos, verdàtre sur les côtés, et jaunâtre, avec quelques nuances rouges, sous le ventre ; ses mâchoires sont armées de cinq dents , ce qui Té- loigne du genre. Ce poisson , qu'on appelle aussi hamburge ., aime les petits lacs et les étangs dont le 'fond est marneux. Il se prend au filet et à rhamcçon. Sa nourriture est la même que celle des carpes ; en conséquence on n'en doit pas met- 68 C Y P tre beaucoup dans les étangs consacres i ces dernières, car comme il croît beaucoup plus lentement, il est moins avanta- geux à multiplier, et il les affameroit. Son poids est rarement de plus d^une livre. Sa chair est blanche , tendre, peu garnie d'arêtes, et fournit un aliment sain aux malades. Ce poisson fraye au milieu du printemps, et produit beauJ coup , puisqu'on a trouvé quatre-vingt-treize mille sept cents œufs dans une seule femelle; mais il a un grand nombre d'en- nemis , surtout dans sa jeunesse. Lorsqu'on veut s'occuper spécialement de sa multiplication, et cela est aisé, à raison de ce qu'il ne réussit jamais mieux que dans les petites mares qu'on peut établir presque partout, on le nourrit avec du pair» de chèncvis , des pois et des fèves cuites , du fumier de brebis , et les matières animales et végétales cuites , qu'on rejette de la cuisine. Le Cyprin cylindrique , Cyprinus cephahis , Linn. , a la nageoire anale de onze rayons , et le corps presque cylin- drique. On le trouve dans le Danube et le Khin. Plusieurs na- turalistes pensent que c'estla cheoaneoxxlç meunier des Français ; mais il paroît que l'espèce qu'on nomme ainsi, est le cjprinus jeses de Linnseus , dont il sera question plus bas. La troisième section comprend les espèces qui n'ont pas de barbillons , et dont la nageoire de la queue est fourchue. Le Cyprin gibèle a vingt rayons à la nageoire dorsale , et la queue un peu en croissant. On le trouve dans les eaux stagnantes. Quand il est jeune , il ressemble d'abord beau- coup à la carpe , puis au carassin; mais il s'en distingue en- suite très-aisément à la première vue. Son corps est large et couvert de grandes écailles ; le dos est d'an bleu-noir , les côtés d\in bleu verdâtre , et le ventre jaunâtre ; la ligne latérale est courbée et garnie de points bruns. Il a huit pe- tites dents sur deux rangées à chaque mâchoire , ce qui , comme le carassin , l'éloigné du genre. ha cyprin gihè/e multiplie considérablement, et fraye à la fin du printemps. On a compté trois cent mille œufs dans une seule femelle. Il ne devient pas gros , ne pèse* pas ordi- nairement plus d'une demi -livre. L'inconvénient de leur grand nombre dans les étangs consacrés aux carpes , est le même que celui cité à l'article carassin , et est même plus grave. 11 réussit dans toutes les eaux tranquilles , dans les mares , dans les eaux les plus bourbeuses , et prend diffici- lement un goût de marécage. On doit en conséquence cher- cher à l'introduire dans toutes les eaux où les autres espèces de cyprins ne peuvent vivre , et le nourrir comme le carassin: sa chair est tendre , a peu d'arêtes , et est fort saine. Le Cyprin séricé a dix rayons à la nageoire dorsale , C Y P 69 onze à l'anale, et la queue d'un brun-rouge. Pallas l'a trouvé engrande quantité dans les eaux dormantes de la Daourie. Il se rapproclie du carassin. Les cyprins dont la queue est fourchue , forment la troi- sième division ; on y compte : Le Cyprin doré, ou Dorade chinoise, ou Poisson ROUGE. Il est brun dans sa jeunesse , d'un jaune aurore dans son moyen âge, et blanc dans sa vieillesse. Comme c'esl le plus anciennement domestique , ou même le seul domes- tique qui existe , il varie comme tous les autres animaux que l'homme s'est assujétis. En conséquence, on ne trouve point de fixité dans le nombre des rayons de ses nageoires , et sa queue prend souvent une forme trifide que Linnseus a mal à propos employée comme caractère spécifique. II est probable que le Cyprin télescope , Cypiimis ma- crophtalmus , n'en est qu'une variété plus remarquable. On dit qu'il est originaire d'un lac de la province de The-Kiang, en Chine. Quoi qu'il en soit , il y a des siècles qu'il est nourri dans les maisons et dans les jardins de presque tous les gens riches de cet empire et de ceux qui l'avoisinent. Il a été ap- porté en Angleterre en 161 1 ; et de là il 5'est répandu dans toute l'Europe , où il est aujourd'hui extrêmement multi- plié, surtout dans et autour des grandes villes. On est frappé de l'éclat de cette espèce la première fois qu'on la voit, surtout si elle est dans une eau pure , et éclairée par les rayons du soleil. C'est alors un charbon ardent qui se meut. Il paroît que cette couleurbrillante est le résultat delà matière muqueuse dont ses écailles sont enduites; car elle se perd dans l'esprit-de-vin et disparoît presqu'en totalité daris les individus âgés, et n'existe pas toujours dans la jeunesse. Les expériences que l'on a tentées pour la faire naître aux in- dividus qui nel'avoientpas, ou la rendre à ceux qui l'avoient perdue, ont été sans succès. Il en est seulement résulté , que plus l'eau dans laquelle on les met est vive et pure, et moins il y en a de colorés en brun en naissant, ou moins ils restent de temps à prendre la couleur aurore. Les habitans des villes imitent assez généralement aujour- d'hui ceux de la Chine et du Japon; beaucoup de personnes en conservent dans des bocaux , sur leurs cheminées ou leurs fenêtres , et il y a peu de jardins d'agrément dans les eaux desquels on n'en trouve. Quand on garde les dorades chinoises dans des verres ou autres vases, il faut les nourrir arec de petits morceaux de pain à cacheter blanc, des miettes de pain, des jaunes dœnfs mis en poudre , de tcès-pelits morceaux de vian-» 70 C Y P de, etc. ; mais il faut avoir attcnlion de ne leur en donner que ^rès-peu à la fois. Elle.s aiment aussi beaucoup les mouches et les petits vers. En été , il faut les changer d'eau tous les deux jours , et même tous les jours lors- qu'il a tonné. En hiver, il suffit de le faire tous les huit jours. Dans les bassins , ces poissons n'ont pas besoin d'autre nourriture que celle qu'ils y trouvent naturellement; mais comme il est agréable de les voir accourir sur les bords aussitôt qu'il s'y montre un promeneur, on doit le's y dé- terminer en leur apportant fréquemment à manger de la mie de pain ou quelque portion des restes de la cuisine. La purée de pois, de haricots et de lentilles , leur plaît surtout beaucoup. Pendant l'hiver, ils se tiennent au fond de l'eau, et ne mangent point. Pendant l'élé, il faut, lorsque le bassin n'est pas ombragé , y jeter quelque bran- che d'arbre garnie de feuilles non odorantes , ou même une planche mince , sous laquelle ils puissent se mettre à l'abri du soleil. Il faut également le faire au milieu du prin- temps , époque où ils frayent , afin qu'ils déposent leurs œufs sur les rameaux. Ils multiplient considérablement et croissent assez vite, lorsqu'ils ont de la nourriture en abondance. S'ils n'ont pas encore pu se naturaliser dans nos étangs et dans nos rivières , c'est qu'ils sont facilement aperçus par les pois- sons voraces, et qu'ils n'ont aucun moyen pour leur échap- per. Leur vie est dure , et on peut aisément les trans- porter à des distances considérables. Ils ont l'ouïe fine , et ils §emblent reconnoître leur maître. Ils parviennent à plus d'un pied de long ; leur chair est agréable à manger , et s'ac- commode comme celle de la carpe. Le Cyprin royal a onze rayons à la nageoire anale , et la dorsale très-longue. Il se trouve dans la mer du Chili, Il est doré en dessus , et argenté en dessous. On peut le soupçonner appartenir à un autre genre. Le Cyprin canche a treize rayons à la nageoire anale, le corps chargé de tubercules argentés. Il habite les eaux douces du Chili. Le Cyprin malchus a huit rayons à la nageoire anale ; le corps conique et bleuâtre. Il vient dans les mêmes rivières que le précédent. Le Cyprin fule a dix rayons à la nageoire de l'anus , et la queue lobée. Il se trouve encore avec les précédens. Le Cyprin RivuLAiRE^a les nageoires anale et dorsale, composées de huit rayons, et le corps taché de brun. Il habite les petits ruisseaux des montagnes de la Sibérie , où il a été observé par Pallas. C Y P ^, Le Cyprin l\béo a sept rayons à la nageoire anale, huit à la dorsale et dix-neuf à la pectorale. Il se trouve abondamment dans les fleuves de la Daourie , et acquiert, selon Pallas , qui l'y a observé , deux à trois pieds de long. Le Cyprin leptocéphale a neuf rayons à la nageoire anale , et huit à la dorsale. Il se trouve avec'le précédent. Le Cyprin chalcoïde a dix-neuf rayons à la nageoire anale, et douze à la dorsale. Il a été figuré par Gul- denstaed , dans les Mémoires de f Académie de Pétersbourg , i6, tab. i6. On le trouve dans la mer Caspienne, d'où il remonte dans les rivières, en hiver. Sa longueur sur- passe rarement un pied. Le Cyprin galian a sept rayons à la nageoire anale, huit à la dorsale , et quatorze aux pectorales. Lépéchin l'a figuré dans son Voyage en Sibérie^ vol. i , tab. g, n.o^ ^^ et 5. Il habite les rivières de la Sibérie , et se mange , quoiqu'il acquière rarement plus de trois pouces de long. Le Cyprin nilotique a sept rayons à la nageoire anale , et dix-huit à la dorsale. On le pêche dans le Nil. On l'appelle aussi roussarde. Les antiquaires avoient cru que ce poisson éloit le lépidote des anciens; mais Geoffroy s'est convaincu que c'est le cyyrin binni qui portoit ce nom. Cuvier le considère comme le type d'un sous-genre qu'il a nommé Labéon, Le Cyprin sauteur, Cyprinus gonorynrhus ^ Linn. , a huit rayons à la nageoire anale , et le corps cylindrique. Il est figuré dans Gronovius , Zooph. tab, lo , n." 2. On le pêche au Cap de Bonne-Espérance. Le Cyprin vairon ou véron , Cypnnus phoxinm , Linn. , a dix rayons à la nageoire de l'anus, une tache brune à la queue , et le corps demi-transparent. Il se trouve dans les rivières et dans les ruisseaux de l'Europe, surtout dans les pays montagneux. Les eaux stagnantes et marécageuses lai sont mortelles. Il est très-connu dans certains cantons du milieu de la France. Sa longueur* surpasse rarement trois pouces; sa chair est très-délicate , mais ne se mange guère qu'en friture. On le prend à la trouble et à la ligne. Il mord très-promptement à Thameçon amorcé d'un ver , et sa pêche est une des plus agréables , sous ce rapport îl fraye à la fin du printemps , et multiplie considérable- ment ; mais il a un grand nombre d'ennemis. Les oiseaux d'eau, surtout, en font une. destruction d'autant plus consi- dérable , qu'il habite le plus souvent des eaux peu profon- des, et qu'il aime à se tenir à leur surface et sur leurs bords. Ce poisson est très-agréablement coloré de bleu , de vert , 72 c y p de jaune, de blanc, et même de rouge; mais il est rare d'en trouver deux qui aient ces nuances également distribuées. Il Î)érit aussilAt qu'il e«t hors de l'eau, et il est fort difficile de e transporter d'un ruisseau dans un autre, tant il est délicat , ainsi que j'en ai fréquemment fait l'expérience. Le Cyprin aphie a neuf rayons à la nageoire anale , et Iç corps demi-transparent. On le trouve sur les côtes de la Baltique, dans les fleuves qui s'y jettent, et dans presque tous les ruisseaux qui y affluent. Son dos est brun, et son ventre blanc ou rougeâtre. Il atteint quelquefois quatre pouces de long; mais ordinairement il n'en a que deux. On le pêche en grande quantité, pour le manger et faire des appâts. Sa chair est blanche , de bon goût, et facile à digérer. Le Cyprin catostome a huit rayons à la nageoire de l'anus, la lèvre inférieure garnie d'une callosité, et mame- lonnée. Il se trouve à la baie de Hudson. Sa grandeur est d'un pied. Le Cyprin chob a dix rayons à la nageoire anale , et huit à la dorsale ; son corps est noir en dessus , et blanc en des- sous. Il habite le fleuve Saint-Laurent, où il a été observé par Castiglioni. Sa ligne latérale., est noirâtre. Sa chair est très-savoureuse. Le Cyprin, vandoise, Cyprinus leuciscus , Linn. , a dix- huit rayons à la nageoire anale , et neuf à la dorsale. On le pêche dans les eaux pures et courantes de la partie moyenne de l'Europe. Il parvient rarement à plus d'un pied de long ; son dos est brun, et son ventre blanc ; sa chair est légère et facile à digérer; mais elle est si pourvue d'arêtes, qu'il est très-pénible de la manger. Il fraye à la fin du printemps, et multiplie beaucoup , quoiqu'il soit entouré de nombreux enne- mis , contre lesquels il n'a que la vitesse de sa fuite pour ressource. On le prend avec des filets. On l'appelle aussi ^ardf. Le Cyprin dobule a onze rayons aux nageoires de l'anus et du. dos. Il habite, dans l'Europe tempérée, le fond des grands lacs, et remonte les rivières au printemps, pour dé- poser son frai. Il pèse rarement une livre. On prend ce poisson avec les autres , par le moyen de la seine , ou à la ligne. Il multiplie peu. Sa chair est blanche, pleine d'arêtes , et par conséquent peu estimée ; cependant elle a un bon goût , et est fort saine. Cette espèce est verdàlre sur le dos, blanche sous le ventre , et ponctuée de jaune sur les côtés ; ses nageoires varient eu couleur, selon Tâge et le sexe ; ses mâchoires ont deux rangs de dents. Le Cyprïn grislagine paroît n'être qu'une variété du pré-* cèdent. C Y P 73 Le Cyprin rose ou rouge atre, ou Gardon , Cyprinus rutiliis^ Linn. , a ses nageoires rouges, et douze rayons à celle de l'anus. Il habite les lacs et les rivières <îe l'Europe et de l'Asie septentrionale. Il est très-commun en France , où on ne le connoît que sous le nom de gardon ; il vit aussi dans la mer , et remonte les fleuves au printemps , pour frayer. Ce sont les eaux claires sur les fonds sablonneux qu'il aime. Ce- pendant Bloch rapporte qu'on le prenoit en Allemagne , dans les marais de l'Oder, en si grande quantité, qu'on l'eraployoit, dans les villages voisins , à nourrir les cochons. Il tient le milieu entre les carpes et les brèmes, et a rarement un pied de long. Ses écailles sont larges; son dos d'un noir ver- dâtre, et son ventre blanc ou rougeâtre , ainsi que ses nageoires. Lund a observé que lorsque les cyprins gardons remontent les rivières pour frayer, p'est-à-dire au milieu du printemps, une partie, et ce sont toujours des mâles, partent quelque» jours auparavant; ensuite viennent les femelles , puis encore une troupe de mâjes. Ces divisions sont séparées les unes des autres; mais les individus qui les composent nagent très- serrés , et jusqu'à cent et plus, de file. Lorsque Tordre de leur marche est interrompu par les filets des pêcheurs , ou autre cause , ils ne tardent pas à le reprendre. Cette espèce multiplie beaucoup. On a compté quatre- vingt-cinq mille œufs dans une seule femelle. Elle a la vie dure. On en prend une grande quantité pendant le temps du frai, dans quelques cantons de l'Allemagne. Ils paroissent plus rares en France, quoique fort communs dans les étangs et les grandes marres des environs de Paris. Leur chair est blanche , et d'assez bon goût; mais elle est si garnie d'arêtes fourchu« , qu'on la sert rarement sur la table des riches. Ce poisson a été fréquemment confondu avec le cyprin roten- gle; mais Bloch , qui, a comparé ces deux poissons à diffé- rentes époques de leurvie, a prouvé qu'ils étoient différens. Le Cyprin ide a les nageoires rouges et treize rayons à celle de l'anus. On le trouve dans les grands lacs du nord de l'Europe, et au printemps, dans les rivières qui y affluent, et qu'il remonte pour déposer son frai. Sa bouche est petite, et sans dents sur le devant; mais il y en a plusieurs à l'en- trée du gosier; la mâchoire inférieure avance un peu; son dos est rond et brun ; son ventre est large et blanc. Il acquiert un à deux pieds de long; mais il croît lentement. Il multiplie beaucoup. On le prend au filet et à l'hameçon; il mord sur- tout à ce dernier engin , lorsqu'on l'amorce avec des queues d'écrevisse ou des insectes. Faujas a trouvé un squelette d'un poisson qu'il assure res - 7^ c y P. sembler à celui ci, dans une marne volcanique, sous près Je ceiîl toises de lave compacte. Le Cyprin idbarus, que Linnseus cite comme habitant les lacs de Suède , ne paroît qu'une variété de celui-ci. Le Cyprin orphe a quatorze rayons à la nageoire anale , cl le corps jaune. 11 se trouve dans les lacs et les étangs de l'Allemagne méridionale. Sa tête est petite , et d'un jaune- Touge, aussi bien que le dos et les côtés; sa mâchoire su- périeure avance urt peu ; ses écailles sont grandes ; ses na- geoires sont rouges. 11 est un peu plus petit que la carpe. Ce poisson peut être mis à côté du cyprin dorade , à raison #ie la vivacité de sa couleur; aussi le nourrit-on dans les fossés des villes, pour l'agrément. Sa chair est blanche, de bon goût, et facile à digérer. Il fraye au printemps. Lc^Cyprin buggenhagen a dix-neuf rayons à la nageoire anale. On le pêche dans le nord de l'Allemagne. Il se rap- proche beaucoup du cyprin brème., et atteint à un pied de lo^ng; son dos est noirâtre; et son ventre argenté; sa chair est blanche, et surchargée d'arêtes, qui empêchent de la manger. On le prend avec la brème et en employant les mêmes moyens. Les pêcheurs se réjouissent quand ils en prennent, parce que l'expérience leur a appris que lorsqu'il paroît, les brèmes arrivent; de là le nom de guide des hrêmes qu'ils lui ont donné. Le Cyprin rotengle, Cyprinus erythrophlhalmus , a les nageoires rouges et quatorze ou quinze rayons à l'anale. Il se trouve dans les lacs et les rivières du nord de l'Alle- magne et de la Sibérie, même dans la mer Caspienne, d'où il remonte les fleuves, au printemps, pour frayer. Il parvient fréquemment à un pied de long. Le dos'est d'un noir verdâtre , et le ventre argentin. La ligne latérale est courbée et ponctuée. Il a deux rangées de dents à chaque mâchoire. ' Ce poisson est un des plus communs en Allemagne, et on l'y donne souvent aux cochons, faute de pouvoir le vendre. Sa chair est blanche et d'un bon goût , surtout Tété ; mais elle est si remplie d'arêtes, qu?on rebuie.à la manger, et iln'y a que les pauvres qui la recherchent. Il multiplie beaucoup: Bans le temps du frai, qui dure long-temps, on voit sur les écailles du mâle de petites excroissances dures , dont on ne peut rendre raison. Le meilleur usage qu'on en puisse faire, c'est de l'employer à la nourriture des brochets, des Îierches, et autres poissons voraces qu'on entretient dans es étangs. Le Cyprin chevane, Cyprinus Jeses , Linn,, a quatorze C Y P 75 rayons à la nageoire anale , et le museau arrondi. On le trouve dans toutes les rivières d'Europe et d'Asie septen- trionale dont le cours est rapide. Il est connu en France sous les noms de cheoane ^ vilain^ meunier^ chevesnes^ tesùud, barboieau , garbotiii et chahoisseau , noms mal à propos rap- portés par les naturalistes français au cyprin dont il a été question ci-devant. Cette espèce a le corps gros et robuste, le museau ar- rondi et les écailles grandes. Son dos est bleu, et son ventre argentin. Sa ligne latérale est droite et marquée de points jaunes. Elle a deux rangées de dents à chaque mâchoire. Elle parvient aune grosseur considérable, puisqu'on en prend de dix livres et plus. Sa chair est grasse , savou- reuse, mais très-garnie d'arêtes. On la prend au filet et à la ligne amorcée avec des pois cuits et des insectes. Elle aime surtout les endroits où le courant est très-rapide, tels que le bas de la digue des moulins ; de là son surnom de meunier. Elle multiplie beaucoup, mais cioît lentement; car un cyprin cheQane d'un an a tout au plus trois pouces de long. Le Cyprin nase a quatorze ou quinze rayons à la na- geoire de l'anus, et le museau proéminent. On le trouve dans les grands lacs de l'Europe, dont il sort en foule en avril, pour aller frayer dans les rivières, sur les pierres exposées au courant. Il parvient à un ou deux pieds de long. Sa mâchoire supérieure avance sur l'inférieure , et toutes deux sont armées de six dents ; sa bouche est petite; son corps est couvert de grandes écailles ; son dos courbé et poirâtre ; son ventre blanc. On le prend dans les nasses , au filet et à la ligne. Sa chair est molle , fade et remplie d'arêtes, et par conséquent peu estimée. Son intérieur est souvent noir, ce qui l'a fait appeler V écrivain ou le ventre noir, et a contribué à l'éloigner des tables délicates. Le Cyprina prhe, Cyprinus aspiiis , Linn. , a seize rayons à la nageoire anale, et la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure et recourbée. On le pêche dans les lacs et les rivières à cours tranquille du nord de l'Europe et de l'Asie. C'est un des plus grands poissons de rivière. Il pèse jusqu'à douze livres. Sa tête est cunéiforme ; son dos est noi- râtre ; ses côtés bleuâtres et'son ventre blanc. Ce poisson fait le passage entre les cyprins et les poissons voraces. Il est pourvu de deux rangées de dents à chaque mâchoire, et il mange- des petits poissons aussi fréquem- ment que des vers et des végétaux. On le prend en grande quantité, en Prusse surtout, dans des nasses, des filets et à la ligne , dans le temps du frai , c'est à-dire à la fin de Thif er. Il multiplie beaucoup , et croît très-pjrompleuient. Sa 76 c r r chair est blanche et d'un bon goût ; mais elle tombe en morceaux lorsqu'on la fait cuire , et elle est remplie d'arêtes. De plus, elle ne se digère pas aisément. Le Cyprin spirlin, Cyprinus bîpunctatiis ^ a seize rayons à la nageoire anale , et deux rangs de points noirs le long de la ligne latérale, qui esl rouge. Il se pêche dans les rivières d'Allemagne et de France, dont le cours est rapide et le fond caillouteux. Sa longueur est de trois à quatre pouces. Sa mâchoire supérieure esl un peu avancée ; son corps est large; son dos arqué est coloré d'un gris foncé, et son ventre est blanc. La ligne latérale est rouge , se perd dans la vieillesse et après la n>ort de l'animal. Cette espèce est très-agréable à voir dans l'eau. Elle fraye au milieu du printemps , et multiplie beaucoup. On la prend facilement à la ligne et au filet. Sa chair est blanche et d'assez bon goût. Le Cyprim bouvière, Cyprinus amants^ Linn. , a sept rayons aux nageoires pectorales et ventrales. Il se trouve dans les rivières d'Allemagne. Il est demi - transparent , d'un bleu-noir en dessus et jaunâtre en dessous. C'est le plus petit poisson de ce genre. Sa grandeur ne surpasse pas deux pouces. Sa chair est amère. On la mange rarement. Le Cyprin d'Amérique , ou le Cyprin azuré, présente seize à dix-huit rayons à la nageoire anale. Sa couleur est brune en dessus, bleuâtre sur les côtés, et argentée sur le ventre. Il habite en Caroline , dans les eaux douces. Il a quelques rapports avec la tanche , et parvient rarement à plus d'un demi-pied de long. Sa chair est médiocre , ainsi que je m'en suis fréquemment assuré , par expérience , dans le pays môme. Le Cyprin able, Cyprinus alburnus, a vingt-un rayons à la nageoire anale, et la lèvre inférieure plus avancée. On le trouve dans presque toutes les rivières d' Europe, et même dans la mer Caspienne. Cuvier en afaitle type de son sous-genre Able. V. au mot Abi,e ou Ablette. On rappelle encore oi>elle et borde. Le Cyprin serte, Cyprinus timbra., a vingt-trois rayons à la nageoire anale, et la mâchoire supérieure très-avancée. Il se trouve dans la mer du Nord, et il remonte, pendant l'été , les rivières qui s'y jettent , pour déposer son frai. Sa grandeur est d'environ un pied et demi , et son poids de deuxJivres. Sa lete est petite , cunéiforme, armée de dents. Ses écailles sont petites; son dos est antérieurement très- étroit. Il est noirâtre en dessus, bleuâtre sur les côtés, et a r s^" n t i n en ^^ e s s o u s . C Y P „ On prend beaucoup de cypnns séries dans les rivières , pendant le temps du frai-, mais , à toute autre époque du l'année, il est extrêmement rare. 11 peut cependant vivre constamment dans l'eau douce, ainsi que le constatent les expériences de Marvitz, qui en a peuplé des lacs j>rofonds et marneux. Sa chair est blanche et d'un très-bon gotlt. On la mange fraîche et marinée. Voici comme on s'y prend pour la mariner et l'envoyer au loin : on vide les cyprins sertes, et après avoir écarté les côtés de leur ventre, on les place sur un gril, sous lequel sont des charbons ardens. Lorsqu'ils sont cuits à moitié , on les ôte et on les met dans un baril, avec des feuilles de laurier et du vinaigre. Cette méthode n'a pas les inconvéniens de la salure et de la dessic- cation , et conserve fort bien le poisson pendant cinq à six mois, surtout l'hiver. Le Cyprin brème a les nageoires noires, et vingt-neuf rayons à celle de l'anus. On le trouve dans presque tous les lacs et les étangs de l'Europe , et dans la plupart des rivières dont le cours est lent et le fond argileux. Selon Cuvier , il est le type d'un sous-genre qu'il nomme JiUÈME. f^. ce mot. Le Cyprin rasoir ou Cyprin couteau, Cyprinm cul- trahis^ Linn., a- trente rayons à la nageoire anale; la ligne ' latérale en zigzag , et le ventre très-tranciiant. Il se trouve dans les rivières du nord de l'Europe, où il remonte de la Baltique. Il vit cependant aussi dans les lacs dont l'eau est pure. Sa taille est souvent de plus de deux pieds de long. Sa tête est comprimée des deux côtés et très-petite. Sa mâchoire inférieure est saillante et arquée. Il n'a pas de dents; son dos est gris-bleu, et son ventre argentin; ses écailles sont grandes, minces, striées, et se détachent aisément. Ses na- geoires thoracines sont très-longues, et celle du dos est pla- cée au-dessus de celle de l'anus. Son organisation interne est différente de celle des autres cyprins , ainsi qu'on peut le voir dans Bloch, qui donne son anatomie. Ce poisson fraye au milieu du printemps. Il ne multiplie pas autant que plusieurs autres cyprins. On le prend avec des filets et à l'hameçon. Le peu de chair qu'il a est blanche , molle , maigre et chargée d'arêtes , de sorte qu'il n'y a guère que le peuple qui le mange. Il y a beaucoup de confusion parmi les auteurs qui ont parlé de ce poisson avant Linnaîus et Bloch. Le Cyprin bjorkna a trente-cinq rayons à la nageoire anale. 11 habite les lacs de Suède. Il n'est connu que par une note d'Artedi. Le Cyprin farène a trente-sept rayons à la nageoire 78 C Y P ^ anale. îl liatite probablement les mêmes lacs, et lâ même observation lui convient. Le Cyprin SOPE , Cyprinus ballems ^ Linn., a quarante-un t-ayons à la nageoire anale. On le trouve dans les lacs et les rivières du nord de l'Allemagne, ainsi que dans la mer Caspienne. C'est un poisson d'un à deux pieds de long, dont le corps est très-mince; la tête petite et arrondie par le bout; les mâchoires presque égales; le dos brun; le ventre blanc et les nageoires bordées de bleu. On le prend au printemps, lorsqu'il approche des bords pour frayer. Il ne multiplie pas beaucoup , et on ne l'estime guère , parce qu'il a peu de chair et quantité d'arêtes; cependant il four- nit une nourriture saine et savoureuse. Il a quelques rap- ports avec le Cyprin bordelière, et est souvent confondu avec lui par les pêcheurs mêmes; mais c'est mal à propos que quelques auteurs lui ont donné ce nom. Le Cyprin clupéide a l-e ventre en forme de scie. 11 est figuré dans Bloch, qui l'a, le premier, fait connoître. Il se rapproche des dupées par son ventre denté, et fait partie des cyprins , parce qu'il n'a que trois rayons à la membrane des ouïes. Il vient de l'Inde. Le Cyprin frangé a les lèvres découpées et neuf rayon.s à la nageoire anale. 11 est figuré dans Bloch, et dans le Buffon de Deterville, vol. 7, pag. 221. Il parvient à une grosseur de cinq à six livres, et est bon à manger. On le pêche dans les lacs et les rivières de la côte de Malabar. Le Cyprin faucille, Cyprinus fulcalus, a huit rayons à la nageoire anale, qui est, ainsi que celle du dos, en forme de faucille. Il est figuré dans Bloch, et dans le Buffon de Deter- ville, vol. 7, pag. 235. On le trouve dans les eaux douces de la côte de Malabar. Son dos est bleu et son ventre argentin. Le Cyprin bordelière, Cyprinus hlicca^ est le même poisson que le cyprinus laius de Gmelin , et la plestie de quel- ques autres auteurs. Il a pour caractères spécifiques : vingt- cinq rayons à la nageoire anale ; le corps large et mince. Il se trouve dans les lacs et les rivières à cours lent de l'Europe , et parvient rarement à plus d'un demi-pied de longueur. Sa tête est petite et en cône ; sa mâchoire supé- rieure saille sur l'inférieure; sa ligne latérale est courbe el pointillée de jaune; son dos très-arqué et bleuâtre, et son ventre blanc ; ses écailles minces et de médiocre grandeur. V. pi. B 20, où il est figuré. Ce poisson multipliecxtraordinairement; car sâfemelle porte cent huit mille œufs, et ces œufs ne sont mangés par aucun poisson. Il les dépose à trois reprises, au printemps, sur les herbes des rivages; c'est-à-dire que les plus vieux coiii- mencem, ensuite les moyens, puis les plus jeunes, en méf- iant, disent les pêcheurs, un intervalle de neuf jours enlre chaque ponte. On pêche le cyprin bordelière^ pendant toute l'année, au filet , à la nasse et à la ligne. Sa chair est blanche , mollasse tî pleine d'arêtes; aussi est-elle peu estimée, quoiqu'elle soit saine et savoureuse. On se sert des petits individus pour la pêche à la ligne des poissons voraces. 11 est très-avantageux de l'introduire dans les étangs, où on élève de ces derniers poissons, à raison de sa grande multiplication, et du peu de nourriture qu il lui faut. Le Cyprin sucet a neuf rayons à la nageoire de l'anus. H se trouve dans les rivières de la Caroline, où je l'ai observé , décrit et dessiné. Il est figuré dans l'ouvrage de Lacépède. Sa grandeur s'élève rarement à un pied. Le Cyprin gonorhynque , originaire du Cap de Bonno- Espérance, est le type d'un sous-genre, de son nom, établi par Cuvier. (b.) CYPRINIER. Animal des Porcelaine's. Il n'a pas d'o- percule ; ses yeux sont placés à la base de ses deux tentacu- les ; son manteau recouvre complètement sa coquille, (b.) CYPRINODON,Cj^««o(?o«. Poisson dela"baiede Charlesl town , observé , décrit et dessiné par moi , et qui seul, cons- titue , dans la division des abdominaux , un genre fort voisin e - souris , de pirapède^ etc. , et où il parvient rarement à plus d'un pied de longueui-. La tête du dactyloptère piropède est arrondie par-devant, et comme renfermée dans une boîte osseuse , terminée par quatre aiguillons larges, allongés , et chargée de petits points arrondis et disposés en rayons. La mâchoire inférieure est plus avancée que la supérieure. Plusieurs rangs de dents très- petites garnissent l une et Tauire de ces deux mâchoires. La langue est courte et épaisse; les narines sont doubles; la membrane branchiale est soutenue par sept rayons; y trou* I02 T> A r Cot allongé ; le ventre plat ; Tanus plus voisin de la na- geoire de la queue que de la tête ; les écailles du ventre sont rhomboïdales, et les autres carénées. La tête est violette , le tronc rougcâtre , et les nageoires bleues, ou verdâtr es tache- tées de bleu. Mais c'est la forme et l'organisation des nageoires qu'il est le plus important de connoître. Les dorsales sont très- ëloignées l'une de l'autre , et les deux premiers rayoris de la première sont plus longs que les suivans. Les pecto- rales sont doubles , les premières presque aussi longues , et lorsqu'elles sont ouvertes, deux fois plus larges que le corps, elles ont une forme ovale, allongée , et vingt rayons ; la SL'Conde très-petite, est placée à la base interne des autres, et composée de six rayons. La ventrale et l'anale sont petites ; toutes ces nageoires ont leurs rayons simples. Il n'y a que la caudale , médiocre et en croissant , qui les ait fourchues. Les dactylopières piraphdes , au moyen de leurs grandes nageoires pectorales , qu'on a comparées , avec quelque raison, aux ailes des chauve-souris, jouissent non-seulement de la faculté de nager avec une grande vélocité , mais en- core de sélancer dans l'air et d'y parcourir en volant des espaces plus ou moins considérables , et dont le maximum peut être fixé à une vingtaine de toises , pour les plus gros. individus. C'est de là qu'on les a appelés poissons volans. Ils sont beaucoup plus rares dans la mer qui est entre l'Eu- rope et l'Amérique que les exocets volans , qui sont les pois- sons volans T^rOT^rement dits, ceux dont les voyageurs ont le plus fréquemment parlé. En traversant cette mer, je n'en ai vu qu'un petit nombre , et n'en ai pris que deux , un dans le ventre d'un coryphène dorade, l'autre sur le vaisseau, où il éloit tombé'pendant la nuit; au lieu que j'ai vu des milliers d'exocets, dont j'ai pris une grande quantité. Je dois donc renvoyer le lecteur à leur article , pour tout ce qui regarde les principes généraux du vol des poissons , principes sur lesquels je ne suis pas d'accord avec plusieursnaturalistes.il s iffira de dire ici, que la différence qui a lieu entre le vol des dactyloptères et celui des exocets , n'est pas assez sen- sible pour mériter d'être examinée particulièrement. Il m'a paru que celui des premiers éloit seulement un peu plus pro- longé et moins élevé , ce qui est dû à 1.1 plus grande largeur de leurs nageoires pectorales , et peut-être à leur grande force musculaire , si tant est qu'elle agisse pendant le vol même. La cause qui fait ainsi sortir les dactyloptères de leur élé- meni , pour s'élancer dans les airs, est la nécessité d'échap- T) A E ,o5 per à leurs ennemis, qui les poursuivent sans cesse, princi- palement les CoRYPHÈNES DORADES, et plusieurs espèces de ScoMBRES. Ils se mettent bien, en effet, hors de leur portée pendant quelques momens ; raals ils tombent dans la puis- sance d'autres animaux aussi dangereux; ce sont les oiseaux qui rasent perpétuellement la surface des mers, et qui les saisissent au passage , tels que les Frégates , les Phaé- TONS, etc. La nourriture des dactyloptères pirapèdes consiste en mollusques, en petits coquillages et en crustacés qu'ils broyent avec leurs dents obtuses. Leur chaiiy passe pour être dure , mais se mange comme celle des exocets. Le Dactyloptère JAPO^^\IS, Trigla alaia^ Linn. , a onze rayons réunis par une membrane auprès de chaque nageoire pectorale. Il habite les mers du Japon, où il a été observé par Houttuyn. Il est probable que ses mœurs ne diffèrent pas sensiblement de celles du précédent, (b.) DACTYLOS. Nom doimé aux Dattes par les Grecs. (LN.) DACUS , Dacus , Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des diptères , famille des aihéricères , tribu des muscides. Fa- bricius le compose de trente espèces, dont treize européen- nes , et les autres exotiques ; plusieurs d'elles nous paroissent se rapporter au genre Mk.ropèze de M. Meigen, et les autres , à ceux de Téphrite et de Tétanocère. V. ces mots. (L.) DADAP, Nom malais des Erythroes. (b.) DADUMARI. Nom brame du Cotsjiletti des Mala- bares. V. ce mot, (L^".) DiEDALÉE , Dœdaha. Nom donné, par M. Palisot de Beauvois , à un genre établi aux dépens des Bolets. D.ffiD ALTON. Nom générique de I'Epervier et de r Autour , dans les oiseaux de l'Egypte et de la Syrie, (v.) D_^MIA. Nom donné, dans l'Arabie-Heureuse , à une AsCLEPiADE (^Asdepias curdata ^ Forsk. ) (ln.) D.^MIE, Dœmia. Genre établi pour placer le CynanQUE ALLONGÉ de Willd^ow. Ses caractères sont : dix anthères, pendantes autour d'une double couronne à di^ divisions , alternativement grandes et petites ; corolle presque eu roue. (B.) DiffiMON-THEBAÏCUS, ou Fourmilier éc.ulleux. On a ainsi nommé le Pangolin, (desm.) DiSiiNAQ. Suivant Forskaël, c'est le nom que.donnenl lesi Arabes au con^allana racemosa , L. (ln.) ,o4 ^ A TT DjffiR. Nom de I'Ort^e blanche, en Nonvëge. (ln.) DiESMANSKNOPP. En Golhland, c'est ïorphys mo- norchîs. (ln.) DAFRY. Nom arabe d'une espèce de Chrysocome , ( Chrysoroma spinosa). Delil. ^gypt., pi. 46, f. 3. (LN.) DAGA. Nom de la Flambe (Iris germanica)^ dans quelques cantons de France, (lis.) DAGGSKALER, DAGGROSERetDAGGORT. Nomsdonne's a I'Alchimille commutse, Akhimilla vulgaris, en Suède, (ln). DAGUE, est le premier bois du cerf, pendant sa seconde année ; il a six à sept pouces de longueur. En fauconnerie, Tpn dit qu'un oiseau de -proie dague , quand il vole de toute sa force, et avec la rapidité d'un trait, (s.) DAGUET. Jeune cei'f, à sa seconde année, lorsqu'il pousse son premier bois ou qu'il fait sa première tête. (S.) DAGUET. On a donné quelquefois ce nom au Gade ÉGLEFIN. (DESM.) DAGYSE, Dagysa. Genre établi par Banks, mais qui vient d'être reconnu par Cuvier ne pas différer du Biphore. (b.) DAHI. Espèce de Câprier, décrit par Forskaël, dans sa Flore d'Egypte et d'Arabie, p. 2i3. (ln.) DAHLIE, Dahlia. Genre de plantes de la syngénésie polygamie superflue , établi par Cavanilles. Il offre pour caractères : un calice commun double, l'extérieur composé de plusieurs folioles spatbulées et recourbées; l'intérieur monophylle , à découpures ovales et droites ; un réceptacle garni de grandes paillettes, supportant, dans son disque, des fleurions hermapbrodites , et, à sa circonférence, des demi-fleurons femelles , ovales et tridentés ; plusieui's se- mences, presque en spathules et à quatre angles. Ce genre 5 appelé Géorgine per A^'illdenow , ne ren- ferme probablement que deux espèces : l'une à grandes fleurs rouges, et l'autre à petites fleurs jaunes ; mais, par leur fécondation réciproque, elles ont donné, dans nos jardins, des variétés très-nombreuses dans les nuances de ces deux couleurs, et des violets , des pourpres, e'tc. Ce qui augmente leurs agréraens , c'est que le disque et les rayons sont souvent de couleurs opposées, et qu'elles doublent dans tous les degrés. Ce sont des plantes à racines tubéreuses, à tiges rameuses, hautes de quatre à cinq pieds , à feuilles opposées, connées, pinnées avec impaires, et à fleurs solitaires sur de longs pédoncules axillaires. D A I loS M, Thouin a donné de savans conseils sur leur culture , 4ans les Annales du Muséum, (b.) Dahlia, du nom d'André Dabi, quia publié des Obser- vations botaniques sur le Systema vegetabilium de Linnseus, en 1784. et 1787. Cavanilles a donné son nom à un genre que W^illdenow nomme Georglna ^ et Tbunberg, à un genre qui est le Tiicocladus de M. Persoon. (ln.) DAH.OON. Nom d'une variété de VIlex cassine , espèce de Houx qui croît à la Caroline, (ln.) DAHURONIA. Nom donné par Scopoli au Moquilea d'Aublet. (lt^j.) DAI-CUC. C'est le nom que porte, à la Cocbinchine, le Chrysanthème des Indes (^ Crysanthemum l'ndïaim)^ qui, suivant Lourciro , a le réceptacle nu , et les fleurs blanches, rougeâtres, pourpres, violettes, jaunes et fauves. Cette plante est très-cullivée en Asie et en Europe pour l'orne- ment des jardins; elle fleurit en automne, (ln.) DAI-HOAING. Nom donné, en Cochinchine, aux PvHU- BARBES. (li\.) DAIKON. L'un des noms du Radis (^Raphanus satîi^us), au Japon, (làs.) DAIKON-SO.L'un des noms donnés , au Japon, à l'Ai- GREMOTj\e {agn'monia eupaioria^. (LIS.) DAI-TAO. Nom donné , en Cochinchine , au Jujubier ( rhamnus jujuba ) ; il y est cultivé, (lts.) DAIDSU, Kœmp. Amœnit. acad., 887, Linn. f. 838. Nom japonais d'un Doi.ic {doUchos soia), nommé radeli dans d'au- tres parties de TAsie; hoàm-téu à la Chine. C'est une plante cultivée comme le haricot chez nous et très-importante, (lm.) DAIE. Oiseau du Mexique, à qui on attribue une ponte prodigieuse de gros œufs , quoiqu'on ne lui donne que la grosseur d'un ;D^eon. (v.) • D AIL. C'est un des noms vulgaires des Pholades et mê- me des Moules qui habitent l'intérieur des pierres, (b.) DAIM. Mammifère du genre du Cerf. V. ce mot. (desm.) DAIM DES ANGLO-AMÉRICAINS. C'est le Cerf DE LA Louisiane, (desm.) DAIM DU BENGALE. C'est le Cerf axis, (desm.) DAIM FOSSILE. F. l'article Cerf fossile, (desm.) DAIN. F. Daim et Cerf, (desm.) DAINE. Femelle du Daim. F. Cerf, et pi. de ce Dic- tionnaire, (desm.) DAINE. On appelle ainsi un p oi*son du genre SciÈNi; j Scioenea cappa ^ Jàuu. (p.) loG D A L D AINTIERS. Ce sont , dans la langue des veneurs , les testicules des betes fauves du genre Cerf, (desm.) DAIR. F.I)AR.(L^.) DAIS, Dais. Genre de plantes, de la décandrîc mono- gynie , et de la famille des daplinoïdes , dont les caractères sont: un calice allongé, filiforme, à limbe divisé en quatre ou cinq découpures ; point de corolle; huit à dix étamines insérées , par moitié, les unes au-dessus des autres, sur le calice; un ovaire supérieur, adné au fond du calice , sur- monté d'un style filiforme , à sligmate en tête ; une baie con- tenant une seule semence. Ce genre contient quatre à cinq espèces connues. Ce sont des plantes à feuilles opposées ou alternes, à fleurs disposées en faisceaxi terminal, muni à sa base d'un involucre niono- pliylle. Toutes sont exotiques. La plus commune dans les jar- dins de Paris, est le Daïs a feuilles de fustet , Dais coti- nifolia^ dont' les feuilles sont presque ovales, obtuses, et les Heurs à cinq découpures. 11 vient du Cap de Bonne-Es- pérance, (b.) DAKALO. IN'om brame duBuLA des Malabares ( Rheed. lo, t. 3o), plante herbacée, diandre, à calice à quatre di- visions , et à capsule biloculaire disperme. La figure et la description incomplète données par Rheede , ne permet- tent pas de reconnoître à quel genre et même à quelle famille le Dakalo appartient, (ln.) DAKEIvF. Suivant Thunberg , on nomme ainsi, au Japon, le Ro.SEAU A BALAIS ( arunâo phnigmilesy (ln.) DAKINA. C'est un des noms donnés à une espèce de Statice, suivant Adanson. (ln.) DAKY. Coquille du genre Sabot. C'est le turboafer., Linn' (B.) DALAT. C'est une Toupie, le Trochus vagus ^ Linn. (b.) PALBERGARL\. C'est un genre de plantes didynames, voisin des BeslÈres ( V. ce mot) , dont il diffère par l'a- vortement de deux des quatre étamines, et par le fruit qui est une capsule uniloculaire à quatre graines fixées sur autant de placentas pariétaux. Le Dalbergaria a feuilles pourprées ( D. phœnicea ) , est la seule espèce de ce genre établi par M. de Tussacdans sa Flore des Antilles ^ pag. i/J-i , tab. 19. C'est une plante fru- tescente qui s'élève à la hauteur de trois à quatre pfeds; ses feuilles oblongues, dentées et longues de trois à huit pouces, sont colorées en rouge pourpré , telles que les feuilles de cer- taines plantes, chez nous, en automne. Les fleurs naissent deux à deux dans les aisselles des feuilles ; elles sont jau- nâtres ; trois bractées eLquelques soies garnissent leurs pé- D A L ,07 dicplles. Cette plante croît à Saint-Domingue. MM. de Hum- boldl et Bonpland ont rapporté de Caracas deux autres es- pèces de ce même genre , dédié au prince Charles de Dal- berg. (ln.) DALBERGE , Balbergia. Genre de plantes de la diadel- phie décandrie , et de la famille des légumineuses , dont les caractères offrent : un calice monophylle , campanule, à cinq dents un peu obtuses; une corolle papilionacée , dont Tétendard est grand , relevé , cordiforme et à onglet linéaire , les ailes oblongues , à dents retournées en dessus, la carène obtuse et divisée en deux à sa base ; dix étamines divisées en deux , ou neuf divisées en trois faisceaux , dont un monan- dre ; un ovaire pédicule , oblong, comprimé , droit , glabre , surmonté d'un slyle montant ou réfléchi, caduc, astigmate en tête; une espèce de gousse pédiculée, comprimée , min- ce, presque cartilagineuse, qui ne s'ouvre point, n'a point de loge, et qui contient dans sa substance une seule semence, ou plusieurs semences écartées entre elles. Les daiberg(îs renferment une douzaine d'espèces : ce sont des arbrisseaux à feuilles ailées avec impaire ou tcrnées , à fleurs axillaircs , disposées en grappes ou en épis. Le Dal- BERGE A GOUSSE OVALE , Bolberspa monetana ^ a le bois rouge , et sa racine laisse couler , par incision , un suc résineux , qui ressemble au sang - dragon et quiest la^om/zz^/c/cyi/e du commerce. Il croît dans les lieux humides, à Surinam. 11 sert de type au genre Êcastaphylle. Le Galedupe de Lamarck est réuni aux dalbergesparW'ill- denow. Peut-être devroit-on aussi leur réunir le Diphaque de Loureiro. On avoit placé dans ce genre la Nélite polycarpe de Michaux ; mais Desvaux en a fait un genre sous le nom de Glottidion. (b.) Dalbergia. Du nom des frères Dalberg , naturalistes , l'un médecin du roi de Suède, l'autre voyageur, qui par- courut l'Amérique méridionale et en rapporta des plan- tes nouvelles. Linnaeus fils, àans son Supplemenùim p/ardanim y 1781, leur dédia le genre ci-dessus, adopté par quelques botanistes, efdivisé parles autres. V. Écastaphyllum. (ln.) DALE. L'un des noms allemands du Pin sauvage {pinus syh'esfn's, Linn. ). (lm.) DALEA , Dalea. Genre de plantes de la diadelphîe décan- drie , et de la famille des légumineuses, qui diffère An psorale^ avec lequel il avoit été confondu , parla structure de sa co- rolle , et par son style latéral. Il a pour caractères: un calice rarement tubuleux, plus souvent campanule , à cinq folioles wu à cinq deuts; une corolle de cinq pétales onguiculés, à io8 D A L étendard libre e1 distinct , inséré à la base de l'ovaire ; à ailes et carène diphylles, attachées au tube formé parla réunion des étamines , et insérées à son sommet ; cinq ou dix étami- nes monad* Iphes , mais dont une n'est réunie que par sa ba- se ; un ovaire supérieur à style latéral et à stigmate simple ; un légume court et monosperme. Ce genre comprend vingt espèces, qui sont des herbes ou des arbrisseaux à feuilles ailées, avec impaire, souvent ponc- tuées, à stipules adnées par leur base au pétiole, à fleurs terminales, disposées en un épi serré, munies chacune d'une bractée ciliée. La plus anciennement connue de ces espèces est la Daléa. ANNUELLE , qui est velue et annuelle , et qui vient de l'Amé- rique méridionale. C'est.le psuralea dalea àe Linnœus. Michaux en a rapporté deux espèces de Tinlérieur de l'Amérique septentrionale, \me k fleurs blanches^ et l'autre A fleurs pourpres. Cette dernière est supérieurement figurée pi. 4^0 des Plantes du jardin de Cels, parVentenat. Elle est vivace et se multiplie fort aisément dans nos jardins. Cavanilles a figuré une autre espèce, pi. 371 df ses Icônes plantanim , qui a les folioles ovales, glabres, et les fleurs en tète. 11 l'a appelée dalea citriodura , à raison des émanations de ses feuilles. Elle croît dans la Nouvelle- Espagne. Le même nom de dalée avoit été donné à un genre formé avec la Sélagine ovale d'yViton ; il n'a pas été adopté. (b.) Daléa. Du nom de Samuel Dale , médecin anglais qui publia, en lySi, une P/ïrtrmaro/ojiov'e.Linnseus loi dédia, le pre- mier , le genre ci-dessus, qu'il réunit ensuite au psoralea, dont les botanistes font séparé de nouveau. V. Critonia. (ln.) DALECH. Suivant G. Bauhin , c'est le nom arabe de r Yeuse à feuilles étroites et non dentées ( cfuercus ilex., L. ). (ln.) DALECHAMPE , Dalechampia. Genre de plantes de la moijAécie monadelphie, et de la famille des Tithymaloïdes, dont les caractères consistent dans des ombelles entourées d'involucres , et contenant des fleurs mâles ou des fleurs fe- melles sur le même pied. Les fleurs mâles sont au nombre d'environ dix dans un involucre de deux feuilles. Elles ont un calice de cinq à six divisions; des étamines nombreuses, dont les filamens sont réunis en une colonne plus longue que le calice. Chacune est pédiculée, et le pédicule environné d'é- cailles à sa base. Les fleurs femelles sont au nombre de trois , dans un involucre de trois feuilles placé à côté de celui des mâles. Elles ont un calice de dix à douze divisions dentées ou ciliées et persistantes; un ovaire arrondi , surmonté d'un D A L ,og style filiforme , courbé vers les fleurs mâles, et à stigmate en tête perforée ; une capsule arrondie , divisée intérieurement en trois loges , ou composée de trois coques réunies. Chaque loge s'ouvre par deux valves , et contient une semence glo- buleuse. Ce genre renferme une douzaine d'espèces , toutes exoti- ques et des climats les plus chauds de 1 Inde ou de TAméri- que. Ce sont des arbrisseaux grimpans, à feuilles caulinaires alternes, munies de stipules simples, ou divisées en trois ou cinq folioles ; à fleurs axillaires , pédonculées et renfermées plusieurs ensemble dans des involucres communs. Le^ espèces les plus connues sont: La Dalechampe velue , qui a les feuilles divisées en trois lobes et très-velues ; chaque lobe lancéolé, et dentelé égale- ment sur ses bords; les stipules siriées. Elle croît à Saint-Do- mingue , et a fleuri dans les jardins de Paris. La Dalechampe a larges feuilles, qui dilTère peu de la précédente , mais qui est moins velue et a les folioles iné- galement dentelées, et les stipules non striées. Elle croît dans les Antilles, (b.) , Dalechampia. Du nom de Daléchamps médecin de Lyon, contemporain de Lécluse, de Césalpin et de Bauhîn, qui vivoitdans leiô'^ siècle, et qui publia une histoire des plan- tes, en deux volumes in-folio, avec figures. Cet ouvrage est encore estimé et utile. L'auteur y fait connoître des plantes du Dauphiné , qui n'avoient pas été indiquées par les bota- nistes ses prédécesseurs. Plumier dédia à ce naturaliste fran- çais un genre qui 9 été adopté par Linnseus , Adânson et tous les botanistes, (ln.) DALIBARDA. Du nom de Denis Dalibard , botaniste français, .qui a adopté un des premiers le système sexuel etles lois botaniques de Linnœus, qu'il fit connoître dans une Flore des environs de Paris. ( i vol. in-12, lySo. ) Aussi Linnœus lui dédia-t-il le genre ci-dessus, qu'il réunit ensuite aux ronces ( nibus^ , et qui en a été distingué de nouveau par Michaux, dans la Flore de C Améiique boréale. V. Ronciiselle. (ln.) DALICKON. Adanson donne ce nom au genre Melica de Linnseus. (ln.) DALLE. Les ouvriers en bâtiment donnent communément ce nom à des tables de pierres calcaires dures,* de plusieurs pieds de surface , sur une épaisseur de deux à trois pouces au plus, qu'on emploie au pavé des églises, à celui des jeux de paume, à la couverture des terrasses , etc. On le donne également au marbre réduit en plaques dont on revêt les piédestaux des statues, les bases des colonnes , et en général tio I) A M à toute substance employée dans la construction des édifices , en grandes lames peu épaisses, (luc.) DAÏMA. C'est le nom latin du Daim. Voyez le mot Cerf. (desm.) DAMA. Il est probable que .le mammifère nommé par quelques anciens Dama , est ['Antilope nanguer. (desm.) DAMA. Nom piémontais de la Chouette effraie, (v. ) DAMALÏDE , Damalis. (ienre d'insectes , de l'ordre des diptères , établi par Fabricius. Je soupçonne qu'il appar- tient à la tribu des couopsaires, famille des athéricères., et qu'il diffère du genre conops par ses antennes plus courtes que la tête, insérées sous les yeux, et dont le troi- sième article ou le terminal , est arrondi , avec une soie au bout. 11 s'en distingue encore par la présence des yeux lisses et des palpes. Ces insectes sont petits, oblongs, glabres , avec la tête saillante , plus large que le corselet , et ont les yeux très - grands , planes et contigus ; le corselet élevé , bossu , ovoïde ; les ailes écartées ; les balanciers nus , terminés en massue tronquée ; l'abdomen cylindrique , pointu , concave en-dessous ; les pieds allongés , et dont les deux postérieurs ont les cuisses épaisses ; la trompe courte , en forme d'a- lène , coudée à sa base , recourbée ensuite , et très-poinlue au bout; suçoir composé de trois soies ; la base de la trompe portant deux palpes très-petils , de deux ai'licles , avec une soie au bout du dernier. Fabricius mentionne quatre espèces de damalides , dont deux de rx\mériquc méridionale, et les deux autres des Indes orientales. Je citerai celles qu'il nouïine pieds-courbes {cuivipes^ et myope ( myops) ; la première est couleur de brique, avec les antennes noires et les cuisses postérieures grosses. On la trouve dans l Amérique méridionale. La seconde a le cor- selet noir, Tabdomen d'un bleu de ciel, avec la base des ailes noirâtre. Elle est de Sumatra, (l.) DAMAN, Hyrax ^ Hermann , ' Schreb. , Gmél., Cùv. , Làcép,, Dum. ^. Uiiger; Cana ^ Pallas , Scopoli ; Proravia ^ Slorr. Polit genre de mammifères, rangé pendant long-temps dans Tordre des rongeurs , et qui en a été retiré par M. Cu- vier pour être placé dans celui des pachydermes , tout à côté du rhinocéros , avec lequel il présente , en effet, de nom- breux rapports anatomiqaes. . Les damans se rapprochent un peu des cabiais par la forme du corps; ils ont la tête grosse, les oreilles, le mnseau et les pieds coails; le corps est épais, trapu ; la queue remplacée ]) . '2 D A M pnr un petit tubercule couvert de poils soyeux. Ce qui les carac- térise principalement, c'est le nombre de leurs dents incisives, celui de leurs doigts et la forme de leurs ongles. La mâchoire supérieure a deux incisives , longues, courbes et pointues, el, dans le premier âge, deux très-petites canines; Tinférieure a quatre incisives courtes, plaies et dentelées, dans la jeu- nesse, à peu près cylindriques et couchées en avant dans les adultes , les deux latérales étant un peu plus fortes que les intermédiaires. Leurs molaires sont à tnijercules, et au nombre de sept de chaque côté, à Tune et l'autre machoir^'s, comme les molaires du rhinocéros, auxquelles elles ressem- blent à s'y troniper : les inférieures sont formées de deux croissans simples , placés à la suite l'un de l'autre ; celles d'en haut ont la couronne carrée ; une ligne à leur bord externe, formant deux angles saillans en en bas, et deux lignes transversales, perpendiculaires à la première. Les pieds de devant ont quatre doigts, et ceux de derrière trois , dont un seul , savoir 1 interne de derrière , est armé d'un ongle aigu et oblique , les autres ongles étant plats. Espère unique. — DAMANproprement dit, Daman DU Cap, ou 1)aman d'Israël (^Hyrax capensis , et Hyrax syriacus^ Gmel.). V. pi. D. 2. fig. I. Cet animal, qui porte au Cap de Bonne-Espérance le nom de Kli'p-daas ou Blaireau de roclier^ ressemble beaucoup, pour la taille , au lapin commun; mais il est plus gros et plus ramassé : pour la forme , il se rap- proche assez du cabiai ; le nez est sans poil , noir, et comme divisé par une fuie coulure qui descend jusque sur la lèvre. Les oreilles ont peu de longueur. Les jambes de devant sont fort courtes et cach<}es eii; partie sous la peau du corps. Les pieds sont nus en dessous , pt ne présentent qu'une peau noire et lisse. Ceux de devant;ont quatre doigts, dont trois très-appa- rens , et celui du milieu le plus long ; le quatrième, qui est au côté extérieur, est beaucoup plus comt que les autres, et comme adhérent àù troisième ; le bout de ces doigts est armé d'ongles à peine visibles , très-courts et de forme arrondie, lesquels sont attachés à la peau de la même façon que Uôs ongles. Les pieds de derrière ont trois doigts , dont il n'y a que rinterne qui ait un ongle crochu et oblique , contourné autour de 1 extrémité ; le doigt extérieur est un peu plus jcdur^ que les autres. . ::: i^ L'estomac du daman est comme divisé en deiar po- ches ; il n'y a point de vésicule du fiel ; le cœcam est très-développé ; le colon dilaté, et muni de deux appeu- dices que M. Cuvier compare aux deux ccecuois 4es oi- 113 DAM seaux. Il y a vingt-une côtes de chaque côté , nombre su- périeur à celui de tous les autres quadrupèdes , l'unau ex- cepté, La couleur du poil de cet animal est le gris ou le Lrun fauve , comme le poil des lièvres et des lapins de, garenne. Il est plus foncé sur la tête et sur le dos , et il est blanchâtre sur la poitrine et le ventre. 11 y a aussi une bande blan- châtre sur le cou, tout près des épaules. Cette bande ne fait point un collier, mais se termine à la hauteur des pmbes de devant. En général, le poil est doux et laineux , et il est par- semé de distance en distance, et surtout sous le museau, vers la gorge et le gosier, de poils noirs plus ou moins longs, tous plus roides que l'autre poil, mais qui ne peuvent pas être comparés , ainsi que Ta fait Pallas , aux épines du porc- épic. Les femelles n'ont que quatre mamelles. On ne sait presque rien sur les habitudes de cet animal , dans son pays natal. On dit qu'au Cap il fait son nid dans les fentes des rochers, où il se compose un lit de mousse et de feuilles d'épines, qui lui servent aussi de nourriture, de même que les autres feuilles qui sont un peu charnues. Pallas croit que cet animal se creuse des trous en terre comme la marmotte et le blaireau, et cela , dit-il , parce que ses pieds sont propres à cette opération ; mais , à en juger par ces mêmes pieds , on est porté à croire qu'il ne s'en sert jamais pour un pareil usage , car ils ne paroissent point propres à creuser ; ils sont couverts en dessous d'une peau fort douce , et les doigts sont armés d'onglets courts et plats, qui ne s'é- tendent point au-delà de la peau. Cela n'indique guère un animal qui fouille la terre pour s'en former une retraite. Le daman se sert du grand ongle des pieds de derrière , pour se gratter le corps et ^e délivrer des insectes ou des ordures qui se trouvent sur lui ; ses autres ongles , vu leur figure , se- roient inutiles pour cela. Dans la domesticité, le daman devient très-familier ; il est même susceptible d'attachement : lorsqu'on l'appelle , il répond à la voix par un petit cri de courte durée, mais aigxi et perçant, et s'approche avec confiance des personnes qu'il connoît. Il craint le froid , aime le feu , se place de préfé- rence sur les endroits élevés , est très-propre et se frotte dans le sable , comme les animaux pulvérateurs , pour se défaire de la vermine qui l'incommode. 11 craint beaucoup les oi- seaux de proie , et se cache dès qu'il en aperçoit quelques- uns planer dans les airs. Les damans que Ton a transportés du Cap en Europe, se nourrissoient de pain , de divçrises sortes d'herbes potagères. D A M „3 de fruits, de pommes-de-terre crues et cuites, etc. Ils ne boi- vent presque pas. Les Hottentots estiment beaucoup une sorte de remède que les Hollandais nomment ;?ma/ de blaireau; c'est une subr- tance noirâtre, sèche et d'assez mauvaise odeur, qu'on trouve dans les fentes des rochers et dans des cavernes. On prétend que c'est à l'urine des damans qu'elle doit son ori- gine. Ces animaux, dit-on, ont la coutume de pisser tou- jours dans le même endroit, et leur urine dépose cetie subs- tance, qui, séchée avec le temps , prend de la consistance. On assure que la chair du daman est très-bonne à maneer. Il semble certain que le daman de Syrie , ou daman- Israël , ou ashkoko , dont nous devons l'exacte description à Bruce , ne diffère pas du daman du Cap ; du moins M. Cu- vier, qui partege cette opinion , s'est assuré que les pieds et les ongles de ces animaux sont constamment semblables , et qu'ils ont tons les deux de longues soies éparses sur le corps, que l'on croyoit appartenir exclusivement au daman de Syrie. 11 ne paroît pas douteux que cet animal ne soit le saphan de l'Ecriture-Sainte. On le rencontre communément aux environs du Mont-Liban , et encore plus dans l'xlrabie- Pétrée. Il se trouve aussi dans les montagnes de l' Arabie- Heureuse, et dans toutes les parties hautes de l'Abyssinie. (dÊsm.) DAMAN DE LÀ BAIE D'HUDSON {Hymx hudso- TÎnis, Schreb., Saeuglh, tab. 24.0 C). Cet animal, qui faisoit partie de la collection de Lever à Londres, a été rapporté au genre des Marmottes par Pennant , et à celui des Dajians par Schreber et Shaw. Illiger l'a isolé pour en former un genre particulier sous le nom de Lipura. V. ce mot. M. Cuvier doute beaucoup de l'authenticité de cet animal, (desm.) DAMAN-ISRAEL , ou AGNEAU D'ISRAËL. Voyez l'article Daman, (desm.) DAMANTILOPE. On a donné ce nom au nanguer , es- pèce d' Antilope , Antilope dama, (desm.) ^ DAMAPANx\. Nom donné , par les Brames de l'Inde , ^uxtsojovannamanelli àes Malabares, c'est-à-dire, I'Aspalath DE Perse , Aspalathus perska, Burm. (ln.) DAMAS. Variété de Prune et de Raisin, (b.) DAMASONE , Damasomum. Genre de plantes établi par Tournefort, et réuni, parLinnseus, aux FLUTEAUX,(y4//5/«fl). Jussieu l'a rétabli, et lui a donné pour caractères: un calice «t une corolle à trois divisions ; six étamines ; six ovaires; six IX. 8 ,i4 D A IST styles ; six capsules pointues, disposées en étoile ; chaque cap- suie sans valves , et à deux ou trois graines, (b.) D A.MyVSONIE , Damasonium. Genre de plantes de l'hexan- driehexagynie, quia pour caractères :une spatheraonophylle^ à cinq ailes ; un calice de trois parties ; une corolle de trois pétales ; six étamines ; un ovaire inférieur surmonté de six styles ; une baie à dix loges , renfermant un grand nombre de semences. Ce genre ne contient qu'une espèce ; savoir: la Damaso- NiE DE l'Inde , qui est le Stratiote alismoÏde de Linnaeus, figurée pi. I20I du Bolanical magazine de Curtis. C'est une plante aquatique , sans tige , dont les feuilles sont pétlolées en cœur , et les pédoncules uniflores. (b.) DAMASONION deDioscoride et des Latins. Plusieurs botanistes pensent que c'est Valîsma damasonium, Linn. , dont Adansonfait un genre, ainsi que Jussieu.Vaillant, Plumier et Haller ont appelé ainsi le genre alisma tout entier, placé par Adanson dans la famille des renoncules , rapporté à la fa- mille des joncs par Jussieu, et qui en forme une particulière , suivantMirbel, Decandolle, etc. Le damasonium de Rivin ré- pond au serapias de Linnieus , ou mieux à Vepipaciis de Svvartz. Le damasonium de Schreber et de Willdenow est I'Ottelia de Persoon. V. Damasonie, (ln.) DAMBUT. Nom arménien de la Prune, (ln.) DAME. Dénomination vulgaire de la mésange à longue queue , en quelques lieux de la France. V. Mésange, (s.) DAME (la). Nom vulgaire , dans certains cantons, du Grèse huppé, (v.) DAME. Dans quelques endroits on donne ce nom , tantôt à la Pie , tantôt à la Hulotte, espèce de Chouette, (desm.) DAME ANGLAISE. Nom que les colons de Saint- Domingue ont donné au couroucou de cette île, d'après la couleur de son ventre , parce que les Anglaises des colonies portoient une jupe rouge, (v.) DAME NUE. C'est le Colchique d'automne, dans quel- ques lieux, (b.) DAME D'ONZE HEURES. Nom de I'Ornithogalé a ombelle, (b.) DAMETTE. Nom vulgaire de la Lavandière, (v.) DAMHERT. Nom belge du Daim, (desm.) DAMHIORT, Le Daim en suédois, (dbsm.) DAMHIRSCH. Nom du Daim mAle , en Allemagne. : (desm.) D A M DAMIER. Les navigateurs ont donné ce nom au pétrel blanc et noir, à cause de son plumage. Le damier brun est le pétrel antarctique. V. Pétrel, (s.) DAMIER. Nom donné à des espèces de papillons de Lin- nseus , qui font aujourd'hui partie du genre Argynne. F. ce mot. (L.) DAMIER. Coquille du genre Cône, (b.) DAMIER. C'est la Fritillaire méléagre. (b.) DAMINNA. Un des noms piémontais du Roitelet, (v.) DAMMARA. Genre établi par Goertncr, sur un fruit rie -l'Ile-de-France, qui paroît être celui du Gomart a feuilles OBTUSES , le Mariquier de Commerson. Il y a quelques mo- tifs de croire que celui appelé Rusamale n'en diffère pas, et que c'est d'une de ses espèces qu'on retire le Torax liquide. (B.) DAMMARA. Adanson réunit, sous le nom commun de Nanari, le canarium, le kamakoan, le nanuri et le dammara de Rumphius (^Jmb.) , qui ne paroissent point se convenir, et dont il fait un genre qu'il place près du Pjstacia. INous ne parlerons ici que du Dammara blanc de Rvunph., Amb. 3, t. Sy. Loureiro l'a pris pour l'Epicia (^pimis ubi'es); mais Lambert en a fait une espèce voisine qu'il nomme pinus dammara. Les autres espèces de dammara de Rumphius, au nombre de quatre, ne sont pas connues, (ln.) DAMMARA BLANC. Arbre figuré par Rumphius, Jmb. 3, lab. 57 , mais dont il ne Tait pas connoître les caractères gé- nériques. Il a les feuilles simples , lancéolées , alternes dans la jeunesse , et opposées dans la vieillesse. Ses fruits naissent aux extrémités des rameaux, et ressemblent à des pommes- de-pin. Son bois est blanc , et l'on en fait des planches en Chine et dans d'autres lieux de l'Inde. De cet arbre , et d'un autre qui a les fruits moins gros , il découle une résine blanche, transparente , qui reste attachée à l'écorceetse colore avec le temps. Elle hrtlt facilement, et son odeur, dans ce cas, approche de celle de la résine de pin. Lamarck pense que cet arbre peut être congénère avec le DoMBEY DU Chili, (b.) DAMMAR SE LAN. Nom que Rumphius donne à un ar- bre des îles de l'Inde , dont les feuilles sont alternes, ovales, lancéolées , et les Heurs en grappes axillaireç , mais dont il ne décrit pas les parties de la fructification. Cet arbre fournit ixG DAN une résine que l'on emploie pour goudronner les navires. V. B.umphius, Amb. 2, tab. 56. Il paroît que , dans les Moluques , le nom de dammar ou damar est commun à tous les arbres qui fournissent de la ré- sine, (b.) DAMMER. Résine qui découle du Dammara, et que les habitans des Moluques, en l'enveloppant dans des feuilles de palmier, emploient pour s'éclairer pendant la nuit, (b.) DAMNACANÏHE , Bamnacanthus. Genre fondé par Gsertner, de Fmci. 3, p. 18, t. 182, f. 6 , pour placer le Ca- rissa spinanim de Vahl , qui diffère des ccilacs par son ovaire inférieur, et par le fruit qui est une baie couronnée par le calice et àdeux logesmonospermes. Ce nouveau genre estvoi- sin du canihium de Lamarck et du coffea. La plante qui le cons- titue croît dans l'Inde ; c'est le spina spinamm àt Rumphius, Âmb. 7 , t. 19 ,f. I. (ln.) DAMNAMÈNE , Dioscoride. Synonyme probablement du Crocomerion du môme botaniste. Il désigneroit le Pied- de-lion, Alchimilla vul^aiis. (lN.) DÀMO. En languedocien, c'est le nom de la Chouette EFFRAIE. (DESM.) Dx\MO. Nom du Caranx glauque, (b.) DAMOISEAU (Petit bouc). C'est le nom que Vosmaër donne à I'Antilope grimm. (desm.) DAMPFEERSFRANCH. L'un des noms allemands de I'Obier , Vihumiim opidus ^ L. (ln.) DAMPIERRE, Dampîerra. Genre déplantes, très-voisin des GooDEisiiES, établi par R. Rrown dans la syngénésie mo- nogamie , et dans la famille des campanulacées. Ce genre , qui renferme treize espèces , toutes de la Nou- velle-Hollande , offre pour caractères : i.° une corolle à deux lèvres , dont le tube est fendu d'un côté , dont les découpu- res de la lèvre supérieure sont pourvues d'oreillettes à leur bord inférieur ; 2.° cinq étamines dont les anthères sont con- niventes ; un ovaire inférieur à un seul style ; une noix crus- tacée à une seule semence. L'anatomie de la fleur de deux espèces de ce genre a été développée par Jussieu, pi. 2 du i8.« vol. des Annales du Muséum, (b.) DAN. Nom donné, dans la province de Westro-Botnie , en Suède , au ^aleopsis ietrah.it. (ln.) DANAA, Danaa. Genre de plantes, qui a été réuni avec celui des Liyèches. Il diffère de ce dernier, principalement DAN x,7 parce que le fruit est didyme , ou composé de deux semences arrondies, écartées, non striées. Il ne contient qu'une es- pèce, qui est la LivÈCHE A Feuilles d'ancolie. (b.) DANxVÉ , Danaea. Genre de plantes établi aux dépens des Fragoî^s , mais non adopté par les botanistes, (b.) DANAEE,Dârnaea. Genre de plantes de la famille des fou- gères, établi aux dépens des DoiiADiLLESet des Lonchites, et dont les caractères consistent en des capsules linéaires, trans- versales, parallèles, à plusieurs loges, qui s'ouvrent sur deux rangs; un tégument très -court , toujours ouvert entoure la capsule. Ce genre renferme trois espèces , dont la plus connue est la Danaée noueuse, figurée pi. 108 des Fougères d'Amérique, par Plumier. (B.) DANAIDE , Pœderia. Genre de plantes de la pentandrie monogynie et de la famille des rubiacées , dont les caractères sont : un calice monophylle , persistant, et à cinq dents ; une corolle infundibuliforme , à tube velu intérieurement , et à limbe partagé en cinq lobes; cinq étamines à an- thères presque sessiles; un ovaire inférieur, arrondi, sur- monté d'un style filiforme aussi long ou plus long que la corolie , bifide à son sommet et à stigmate simple ; une petite baie ovale ou globuleuse, couronnée, fragile, et qui contient deux semences ovales. On compte six espèces dans ce genre : l'une d'elles , la DanaÏde fétide, a les étamines non-saillantes; ses feuilles broyées exhalentuneodeur fort désagréable; elle vient des In- des; l'autre, la Danaïde odoraîsite, a les étamines sailfan- tes , les fleurs très-odorantes , et elle croît à l'Ile - de- France. Ces plantes présentent un fait remarquable : c'est que, dans certaines fleurs, les organes mâles de la fructification prennent de l'accroissement aux dépens des organes femel- les , qui alors avortent ; et que dans certaines autres ce sont les organes femelles qui font avorter les mâles. \ entcnat pense que la dernière espèce peut former un genre parti- culier, à raison des loges de sa capsule, qui sont poly- spermes, et des semences, qui sont accompagnées d'un re- bord membraneux. Aubert Dupetit- Thouars croit qu'elle est une véritable espèce de Quinquina, et il a observé que sa racine est pleine d'un suc orangé avec lequel les Madé- gasses teignent leurs pagnes, (b.) DANAÏDE, DûHftM5, Lat. Genre d'insectes, de l'ordre des lépidoptères , famille des diurnes , tribu des papilioni- w8 DAN des , et qui a pour caractères : les deux pieds anlérieurs beaucoup plus petits que les autres , repliés en palatine ', dans les deux sexes; crochets des tarses simples ; ailes infé- rieures n'embrassant presque pas l'abdomen en dessous ; palpes inférieurs écartés l'un de l'autre , grêles , cylindra- ces, ne s'élevant presque pas au-delà du chaperon; leur second article à peine une fois plus long que le premier ; massue des antennes courbe à son extrémité. Je rapporte à ce genre les papillons suivans de Linnseus : le MiDAME , Pap. Midamus ; ses ailes sont noires, avec des points blancs, qui forment une ligne sur les secondes; le dessus des premières est bleuâtre. Il se trouve aux Indes orientales. Le Plexippe, Pap. Plexlppus : ses ailes sont fauves, avec le bord postérieur noir et ponctué de blanc ; les ner- vures sont noires, et celte couleur s'élargit sur leurs bords , en manière de veines. Il se trouve en Amérique. Sa chenille vit sur Vasdépiade de Curaçao. Elle est annelée de blanc et de noir, et présente deux tentacules au cou et à la queue. La chrysalide est verte, avec une raie et des points dorés. Le Chrysippe, Pap. Chrysippus; ses ailes sont fauves, avec le bord noir et des lignes blanches ; les postérieures ont une tache noire. Il se trouve en Afrique , aax Indes orientales , et mê- me dans le royaume de Naples. Tous ces lépidoptères ont les ailes entières , et on remar- que aux inférieures , du moins dans l'un des sexes , une petite fente discoïdale ou une espèce de petite poche, (l.) DANAÏDES , Danai. Nom donné par Linnaeus à une section de son genre papillon. Il la subdivise en Danaides blanche.1 {candidi)^ qui composent, dans notre méthode, les genres Piéride et Goliâde ; et en Dandîdes variées (festioi), dont la majeure partie forme le genre Danaïde , et dont les autres se placent dans ceuxdesNYMPHALESetdcs Satyres. Voyez ces genres, (l.) 13ANAÏS , Dioscoride. Plante rapportée au r.onyza par Adanson(F. ce mot), ainsi que le dcinosmos et le delUarion^ du même auteur. Commerson a employé ce nom pour désigner une plante de Madagascar que Jussieu rapporte au pœderia Datsaïde, Dupetit-Thouars au dnrJiona ., et dont Persoon fait le genre danàis., dans lequel rentrent toutes les espèces de pœderia , excepté le pœderia fœtida qui reste seul dans son genre , et qui diffère par ses fruits en baie et non pas capsulaires. (ln.) DANBIK. Oiseau d'Abyssinie , donné par Montbcil- lard, pour une variété du Sénégali. V. ce mot à l'article Fringille. (y.) BANDANG - MOUSSON. Nom du Poivrier aro- matique , à Java, (b.) DANDELION. Nom donné par Linnapus à une plante àe Virginie qu'il classe avec les iragopogon , et dont nous faisons un genre, caractérisé par le calice formé d'un simple lang d'écaillés , et par l'aigrette à poils simples. Outre l.i plante ci-dessus , il faut rapporter à ce genre le iragopogon lanatus^ Linn. , qui croît en Orient. Ces deux espèces dif- fèrent encore ô es, iragopogon, en ce qu'elles sont acaules.(LN.) DANDULANA. L'Ecureuil mâcroure , à Ceylan. (desm.) DANEA. A Vérone , c'est le nom d« la Tanaisie , Tanacetum vulgarc. (ln.) DANETA , Césalpin. C'est la Tanaisie. (ln.) D ANGCANGHAC. C'est , aux Philippines , un Héron. DANG-TAM et TIM BOC. Noms donnés, en Cochin- chine, à une espèce de scirpe, sa/pz/s capsularis, Tuour., dont la décoction des tiges privées de leur écorce est diurétique et réfrigérante. On la donne dans les accès des fièvres chaudes. (LN.) DANNOGEN. Nom gallois de la Bétoine, Beionka of- Jîcinalis , L. (LN.) DANOIS. Il y a deux races de chiens auxquelles on donne ce nom , la grande et la petite. Elles sont originaires de Dane- marck. Le grand danois a le corps élancé du lévrier , la grosseur du mâtin et la force du dogue ; ses oreilles sont courtes , étroites et pendantes ; mais on les lui coupe ordinairement, ce qui lui rend la tête plus belle. La plupart des chiens de cette racfr sont fauves; il y en a de gris, de noirs , de variés de noirs de blancs, de grisâtres. Ils ont peu de nez et aussi peu d'intelli- gence ; ils courent avec beaucoup de légèreté. On les ap- -ptXoii aussi danois de carrosses, parce qu'ils précédoient les équipages, et avertissoient par leur aboiement les piétons de se ranger; mais il arrivoit souvent qu'un de ces chiens, trop empressé de faire détourner les passans, se jeloit sur eux et les rcnversoit. J.-J. Rousseau faillit être victime, à Paris, d'un accident de cette espèce. La race du petit danois est différente de celle du grand danois y non-seulement par la taille, m^is encore par le mu- seau , moins gros et plus effilé , par de plus grands yeux , par les jambes plus sèches , par la queue plus relevée , et par les couleurs du poil ; les chiens de cette race ont pour l'ordinaire 120 D A O des taches noires et blanches : on appelle arlequins ceux qui ont des mouchetures noires sur un fond blanc, (s.) DANT. En Numidie et dans quelques autres contrées septentrionales de l'Afrique, on donne ce nom au Zébu. V: Bœuf, (s.) DAINT , DANTA , DENT , ANTA ou ENT. Ce sont les noms sous lesquels le Tapir est connu par les Portugais du Brésil. V. Tapir, (s.) DAISTALE. V. Dentale, (b.) DANTHONIA. M. Decandolle a établi ce genre de graminée pour placer le feshica deciimbens , L. , et plusieurs espèces d'avoines- V. FÉTtiQUE. Ses caractères sont : glume très-grande j, à deux valves , renfermant plusieurs fleurs dont la valve externe de chacune est échancrée au som- met et munie d'une arête longue , tortillée ou très-courte, dentiforme et demi - avortée. MM. Robert Brown et P. Beauvois partagent ce genre en deux ; l'un le Triodia , qui comprend le festuca deciimbens , (placé avec les bromes y par Koëler ; avec les paturîns^ par Scopoli; et avec les mé- liques ^ parWeber), et plusieurs espèces nouvelles) décrites par R. Brown ; l'autre , le Danthonia , qui comprend les espèces d'avoine que M. Decandolle réunissoit à son dan- ihonia et plusieurs autres graminées décrites par R. Brown et par Labillardière , sous le nom à'anmdo. Ce dernier genre ne comprend que les espèces de danthonia , Dec, à arêtes longues et tortillées. Il est dédié à Etienne Dan- thoine , botaniste de Marseille, (ln.) DANTIA. Nom donné par Petiver, et adopté par Adanson et Guettard, pour désigner un genre nommé depuis isnardia par Linnœus. Quelques botanistes pensent qu'il devroit être confondu avec les ludangia. V. Isnarde. (ln.) DAOUFINEN, C'est le nom donné , en Languedoc , auMARRONNiER, variété du châtaignier; daoufinenco àés\^ft le marron, (ln.) DAO-HOA-HONNG. Nom donné , en Cochinchine , à l'amandier nain, y^/nj^£?rt/«5/Jz. aSj), à la suite du Bitume élastique , et qui offre la plupart des propriétés du caout- chouc. Elle brûle comme lui à la flamme d'une bougie , efface les traits de la plombagine {graphile), et communique au papier , que Ton en a frotté , Télectricité résineuse. M. W. Allen , de la Société royale de Londres , en a fait l'ana- lyse comparative. L'acide nitrique simplement échauffé , dissout presque en entier les deux substances ; cette dissolution est limpide, et donne , par l'addition de l'eau, un précipité de la moitié du poids de la matière dissoute. Cent parties de dapêche et de caout-chouc^ distillées séparément dans une cornue de verre , ont donné : Dapêche. Caout-CIioiic. Huile empyreumatique. . . 80 . . . 92 Eau acidulé a . . . o Hydrogène carboné ... 2 . . . 2 Résidu carboneux î6 . . . 6 100 100 Il n'y a point eu d'indice d'ammoniaque. Cette substance bitumineuse a été trouvée à deux ou trois pieds seulement sous la surface du sol. (luc.) DAPLEWNIK. Nom donné, en Russie, au Trèfle des CHAMPS , Tiifolium aivense , L. (ln.) DAPHNE. Les Grecs et les Latins appeloîent ainsi le Laurier, Laums nolilis. Linnaeus a transporté ce nom à un genre très-différent de celui des lauriers , et qui est le ihymelœa de Tournefort et des anciens botanistes. V. Garou. Les genres capure , cansjena et lagetta , ont beaucoup de rapport avec les daphnés. Quelques auteurs même les réu- nissent, (ln.) DAPHNÉS , Baphnes. Genre établi par Poli dans son Histoire des Tesiacés des Deiix-Siciks ^ parmi les animaux des coquilles bivalves. Son caractère consiste à n'avoir ni pied ni siphon ; mais l'abdomen radicant , porté sur un pédoiir 1.2 T^ A '^ riile cartilagineux, comprimé , tranchant; les branchies sé- ]?arées et pendantes par leur partie supérieure. h\Arrhe deNoé ^ que cet auteur a figurée avec des détail: anatomiques très-précieux, pi. 24. de son Histoire des Testacés des Deux-Siciles , sert de type à ce genre, (b.) DAPHNIE , Daphm'a. Genre de crustacés, de Tordre des branchiopodes , famille des iophyropes, et qui a pour carac- tères : un test bivalve; une tête apparente avec deux antennes; huit à dix pattes ; un seul œil ; une queue. Peu de crustacés ont été étudiés avec plus de soin que quelques espèces de ce genre : Leuwenhoé'ck, Needham, Swammerdam , les ont décrites sous les noms de poux aqua- tiques , de pucerons hranchiis , de pures d'eau. Linnseus , Degeer, Geoffroy , et les naturalistes méthodiques qui sont venus après eux, les ont fait connoître sous la dénomination géné- rique de monocles , et Muller enfin en a formé un genre par- ticulier, qui a été généralement adopté. La tête et tout le corps des daphnies sont couverts d'une enveloppe cnistacée, ouverte en devant ; celte enveloppe est fermée, du côté du dos, dans toute sa longueur, non par une charnière à la manière des cypiis , mais par une suture en carène ; ce qui , dans la réalité , en fait une coquille uni- valve; mais elle a la forme des bivalves, et comme sa flexibilité en pejmet tous les mouvemens , on lui en conserve le nom. La tête des daphnies , qui est comme bossue , n'est dis- tinguée du corps du coté du dos que par un léger enfonce- ment ; mais en devant il y a entre ces parties une longue et profonde incision qui les sépare l'une de l'autre. Les deux antennes sont placées sur les côtés , au bas de la tête , et perpendiculairement au plan du corps. Cette posi- tion , différente de celle des antennes dans les insectes, et même dans les crustacés, justifie ceux qui leur ont donné le nom de bras, et d'autant plus, que ces parties servent princi- palement à l'action de nager. Quoi qu'il ensoil, ces antennes, car on leur conservera ce nom avec Muller , sont ramifiées et transparentes comme du verre ; chacune d'elles est com- posée d'une grosse tige cylindrique , attachée au corps par quelques articulations annulaires , au moyen desquelles elle se meut en tous sens comme sur un pivot ; cette tige se divise bientôt en deux branches plus grêles , cylindriques , articu- lées en trois parties : la branche extérieure est garnie , sur un de ses côtés, de deux longs filets très-déliés , en forme de poils qui sortent de la base des deux dernières articulations, mais l'autre n'en a qu'un ; l'une et Tautre de ces branches I> A P ,23 sontterminées, à leursommet,partrois filets eiiliùrement sem- blables à ceux des côtés ; tous ces filets sont flexibles et mo- biles à leur base , garnis de poils plus ou moins longs selon les espèces, et munis d'une ou deux articulations, qui aug- mentent leur flexibilité. C'est par le mouvement de ces deux antennes que nage la daphnie; elle en bat Teau avec vitesse, ce qui la fait avancer ordinairement comme par secousses ou par élans ; mais elle se meut encore de plusieurs autres manières. Les pattes n'aident en rien à la nage, mais la queue sembley contribuer quelquefois, quand la daphnie la pousse avec force en arrière ; dès qu elle se tient en repos, elle descend peu à peu au fond de l'eau par son propre poids. La tête des daphnies se termine en dessous en une espèce de bec pointu , mais immobile , et faisant corps avec le test, dont elle n'est que le prolongement. La bouche est placée dans la coquille à l'orifice du grand intestin. Au sommet de la tête on voit une tache circulaire noire , qui est l'œil de l'a- nimal : on peut le comparer aux yeux à réseau des mouches ; il est mobile , et on lui voit presque toujours un mouvement de trémoussement. Les pattes, qui sont cachées dans la coquille et attachées le long du dessous du corps, sont en forme de nageoires bar- bues; leur nombre et leur figure sont difficiles à distinguer à travers de la coquille, parce qu'elles sont très-transparentes et garnies de plusieurs longue A R Le fruit est une drupe renfermant un osselet bîloculaîre , dont les loges sont séparées en deux par la saillie de la cloi- son ; chaque demi-loge contenant une ou deux semences, (b.) DAPHOINES. Selon Adanson , ce serolt un nom donné par les Egyptiens au Pied-de-lion. (Alchemilla). (ln.) DAPTKIUS. Nom générique de I'Iribin. (v.) DAR, Darag, Dair et Darach. Divers noms du Chêne dans quelques provinces d'Angleterre, (ln.) DARA. Kasmpfer donne ce nom à une espèce d'ARALiE , {Aralia pentaphylla, Thunb. ) qui croît au Japon. ( LN.) DARADE. C'est I'Alaterne {Rhamnus alatemus). dans le midi de la France, (ln.) DARAEJSE. Nom arabe du muflier d'Egypte {antirrhi- num cp.gyptiaaim) suivant Forskaël. (LN. ) DARAMRO.Nom brame duCoDAMPULLi. F.ce mot. (ln.) DARROUS. Nom de la Taupe dans le département du yar. (desm.) DARROUSIER. F. Arbousier, (ln.) DARD. C'est le Cyprin vaudoise. (b.) . DARD. Nom spécifique d'une Couleuvre, (b.) DARDANIS , Dioscoride. Plante rapportée au Cicuta de Tournefort. F. Cicuta. (ln.) DARDO, Jevolo, Gaulo. Noms italiens du Guêpier, (v.) DARE. Foyez Dace. (desm.) DARE. Nom tartare des Panis ou Millets, (ln.) DARÉE , Darea. Genre de plantes de la famille des fougères, établi aux dépens des Adiantes ctdes CjENOPTÈres. Il offre pour caractères : fructification disposée en lignes courtes presque marginales ; des tégumens formés par les bords des folioles et s'ouvrant en dehors. On compte seize espèces dans ce genre : les unes à feuilles simplement ailées, les autres à feuilles deux ou trois fois ailées. Il ne paroît pas que le genre Monograme de Desvaux en diffère suffisamment pour en être séparé. (B.) DARMAGOSSE. Un des noms de la PiE-oRiÈCHE. (v.) DARION et Daris , de Dioscoride. F. Sion. (ln.) DARMAS COLLETÉ. Espèce d'AoARiG du midi de la France, que Paulet a fait connoître le premier, pi. i4-3 de son Traité des champignons. Son chapeau est d'un roux-gris en dessus , et d'un blanc sale en dessous; son pédicule est de la même couleur. Elle est regardée comme une des meilleures, (b.) D A R ,,^ DARNAGASSE. Nom vulgaire de la Pie-grièche grise, (desm.) DARNAJA. Nom vulgaire de la Pie-grièche. (v.) DARNAVEOU. Nom provençal de TArgalou , Rham- nus paliurus ^ Llnn. (ln.) DARNEL. C'est le nom de I'Ivraie A^'^UELLE {Lolium temulenium ) , dans le département des Ardennes et en Angle-, terre. Elle est nommée Darrèpe en Suède, (ln.) DARNIDE, Bamis. Genre d'insectes, de l'ordre des hémiptères-, établi par Fabricius et que nous réunissons à celui de Membrace. V. ce mot. (l.) DARR. Nom des Brizes, en Suède, (ln.) DARR-BUH. Nom donné à TArgousier, Hippophaë. rhamndîdes^ L. , par les Tongutes. (LN.) DARREPE. F. Darnel. (ln.) DARR Y. On donne ce nom, en Hollande, aux végé* taux décomposés en tourbe ou en charbon fossile, (b.) DARTE, JJafius. Arbrisseau à feuilles alternes , pétiolées, ovales , oblongues , aiguës , dentées , grandes , velues en des- sous ; à fleurs blanches , portées sur des grappes axillaires, qui forme un genre dans la pentandrie monogynie. Ce genre , établi par Loureiro, offre pour caractères : un calice divisé en cinq parties ovales et membraneuses; une corolle monopétale , à tube presque globuleux , à limbe di- visé en cinq parties ovales; cinq étamines; un ovaiie supé- rieur presque rond , sillonné , à style court , terminé par; un stigmate à cinq lobes; une petite baie ronde , excoriée , diaphane , à une loge , et à plusieurs semences. Le darie croît dans les lieux humides et ombragés de la Cochinchine. Ses racines sont rouges et aromatiques. Elles passent pour diurétiques, et propres à exciter l'appétit, (b.) DARl'RIER, Vaiairea guyanensis. Arbre de la famille des légumineuses, dont la fructification est incomplètement connue. Ses feuilles sont alternes, ailées avec impaire, -sti-r pulées à leur base, et composées de neuf à treize folioles- alternes , ovales et cendrées en dessous. Son fruit est une: gousse orbiculaire , comprimée , uniloculaire , qui ne s'ouvre point. Cette gousse , large comme la main , ne contient qu'une semence , qui, pilée avec du saindoux, forme une pommade très-employée contre les dartres. Cet arbre croît dans la Guyane , sur le bord des rivières. (B.) En France , on nomme Dartrier le Psoraha biiuminosa , et par suite le genve psomlea lui-inéme. Le Cassia alala^ Linn, , est le Dartrier dçs Indes, (ln.) DARUMA-GIKF. Nom donné, au Japon , à la BucLS orientale , Ajuga orlenUdis , L. , suivant Thunberg. (ln.) iii. 9 i3o D A S DARWAN(i. Nom d'un Gobe-Mouche de la Nouvelle- Hollande. (V.) DARYACHIS. Gesner donne ce nom à I'Hirondelle de RIVAGE. F. au mot Hiroisdelle. (s.) DASAN. Coquille du genre Patelle, (b.) DASCILLE, Dascillus , Lat. Genre d'insectes, de Tordre des coléoptères, section des pentamères, famille des serri- cornes, tribu des cébrionites. Linnœus avoit placé parmi les chrysomèles , l'insecte d'a- près lequel j'ai établi ce genre. M. Paykull l'a nommé atopa y dénomination que Fabricius a adoptée, et qui a prévalu chez ies naturalistes allemands. Les dascilles ont de grands rapports avec les cébrions^ et les éludes ou les cyphons de M. Paykull ; mais ils diffèrent des premiers par leurs antennes simples, leurs mandibules moins saillantes, presque triangulaires, et par leurs tarses, dont le pénultième article estbilobé ; des élodes , parlaforme ovale de leur corps , et leurs palpes terminés par un article tron- qué ou très-obtus, et semblables. Ces derniers coléoptères ont le corps très-mou, presque hémisphérique, avec le cor- selet court , large, et non en trapèze , comme l'est celui des dascilles. Fabricius mentionne trois espèces: la plus commune, le DasCILLE cerf, Dascillus ceivùius^D. 6. 2; Chrysomela cetvina^ Linn. ; Atopa cewina^ Payk.,Fab., est long d'environ six lignes, noir, avec un duvet cendré; les antennes, les élytresetles pieds sont d'un roussâtre pâle. On trouve ces insectes au nord de l'Europe , en Allemagne , et dans quelques déparlemens de l'ouest de la France. Ses habitudes sont inconnues. 1^'' Atopa cinerea de Fabricius n'en est peut-être qu'une variété, (l.) DASIOOK. Nom hollandàts de I'Ail d'ours, Allium ursinum , L. (ln.) DASMEGRAS. Nom donné, en Gothlande , province de Suède, àlaTANAlSiE, Tanareium vul^are ^ Linn. (LN.) DASPIS. Cette plante de Dioscoride est rapportée au Léontice léontopetalon , Linn. (ln.) DASU, Dasus. Arbre médiocre, à feuilles lancéolées^ J ondulées", entières , velues en dessous, et à fleurs blanches, ' sessiles, et disposées en verticilles axillaircs , qui forme, se- lon Loureiro , un genre dans la pentandrie monogynie. Ce genre offre pour caractères : un calice tubuleux , coloré, à cinq divisions obtuses ; une corolle monopélale, campanulée, très-velue , à limbe partagé en cinq parties ; cinq étamines; un ovaire inférieur, suiiuonlé d'un style filt- B A S .3x forme, à stigmate divisé en cinq parties oblongues et droites; une baieombiliquée et monosperme formée par le calice, qui s'est accru. Le dasu se trouve dans les lieux inhabités de laCochinchine. (B.) DASYBATE, Dasybatus. Genre établi parBlainville, aux dépens des Raies de Lacépède. La RAiEBATisluisert de type. (B.) DASYCERE, Dasycems. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, établi par M. Brongniart, dans le Bulletin de la Société philomathique ^ n.» Sg. En parcourant la forêt de Montmorency , M. Brongniart trouva , au mois de sep- tembre 17991 dessous un bolet, trois individus d'un fort petit insecte , dont le port et quelques caractères lui parurent remarquables, et qu'il ne put rapporter à aucune des espèces, et même à aucun des genres qu'il connoissoit. Il est surtout caractérisé par la forme des antennes. M. Brongniart donna à ce genre le nom de dos)cère^ et lui reconnut les caractères suivans ; antennes grêles , de la longueur de la moitié du corps, remarquables par deux gros articles à leur base, et quatre articles globuleux, hérissés de poils à leur extrémité; chaperon avancé , couvrant la bouche ; corps ovale , convexe; corselet hexagone ; tarses filiformes. Dasycère SILLON^*É. Cet insecte n'a guère qu'une ligne et demie de long; sa couleur est d'un marron fauve; les antennes sont placées devant les yeux,, et sont composées de onze articles; les yeux, peu visibles , sont placés sur deux saillies latérales de la tête, en forme de sourcils; le corselet, transverse, plus large que la tête, plus étroit que les élytres, est distinctement hexagone ; il présente deux côtes élevées, inégales; les élytres , convexes, embrassent l'abdomen; elles ont chacune un rebord relevé , et trois côtes aiguës très- distinctes; l'espace Intermédiaire est marqué de deux rangées de points enfoncés, un peu confondus, qui le font paroître chagriné ; il n'y a point d'ailes dessous; les pattes sont courtes, simples ; il est très-difficile de compter les articles des tarses, même au microscope ; il paroît cependant qu'il y en a trois, deux fort petits, dont le premier est même presque caché dans l'articulation, et un troisième, beaucoup plus long , qui porte les ongles. Il faut renoncer à trouver des carac- tères dans les parties de la bouche, presque invisibles, d'un si petit insecte. Le genre dont il paroît le plus voisin, par sa forme , la dispo- sition cachée de sa bouche, et même ses habitudes, est celui des Diapères -.lls'en éloigne par la forme de ses antennes. lia quelque rapport avec les Sépidies , par celle de son corselet. i33 D A s La démarche de ce petit animal est lente. Il appartient à la famille des fuagicoles ; section des trimères. (o. l.) DvVSYPODE, Dasypuda. Genre d insectes, de l'ordre des hyménoptères, section àc^ porte-aiguillons, famille des mel- lifères, tribu des andrenètes. Ses caractères sont: mâchoires et lèvre inférieure allongées (plus longues que la tête ); mâ- choires fléchies à leur extrémité ; lèvre inférieure renfermée à sa base dans une gaine cylindrique, terminée en une es- pèce de langue longue, souvent en partie plumeuse finissant insensiblement en pointe, repliée en dessus dans le repos; deux divisions latérales, très-petites; palpes maxillaires filiformes, courts , de six articles ; les labiaux de quatre et allongés ; man- dibules arquées, pointues, antennes filiformes ou grossissant un peu et insensiblement , courtes, de douze à treize articles. Les dasypodcs ont une grande conformité de rapports d'organisation et d habitudes avec les andrènes. Elles sont plus près des aheilles que celles-ci , en ce que les extrémités de leurs mâchoires sont déjà fléchies , au lieu qu'elles conser- vent la même direction dans les andrènes , et que la lèvre in- férieure est prolongée en une langue plus longue et qui est presque linéaire à sa pointe. Les dasypodes ont le corps allongé, souvent velu; la tête comprimée , verticale , un peu plus étroite et un peu moins élevée que le corselet , très obtuse en devant avec une lèvre supérieure petite, peu saillante; des mandibules simples, ou n'ayant qu'une dent au plus; deux yeux ovales et distans; trois petits yeux lisses placés sur le vertex, et presque sur une ligne droite; le corselet presque rond, obtus aux deux extré- mités ; quatre ailes veinées et inégales ; l'abdomen ovale , plus grand et déprimé dans les femelles ; les pattes antérieures cour- tes , les postérieures grandes , écartées, leurs Jambes et leurs larses garnis de poils épais et longs, formant un pluuiasseau danslesferaelles. Ce dernier caractère est le fondement de l'é- tymologie du nom du genre :dasypode sigm^ie^ pattes très-velues. C'est sur les fleurs , principalement sur les semi-fioscu- leuses que l'on rencontre ces insectes; leur vol est beaucoup plus rapide que celui des andrènes. Ils creusent, comme elles, «des trous eu terre , dans les lieux sablonneux , en remplis- sent le fond d'une matière formée du poilen des fleurs qu'ils out transporté avec les houppes de leurs pattes postérieures, et même avec les poils des int.eruiédiaires , et y déposent leurs œafs. On les surprend quelquefois se tenant à l'affût à l'entrée de cette deiucurp qu ils ont creusée pour leurs petits. Le:)rs métamorphoses sont au reste inconnues. L'épo [ue de 1 apparition des dasypodes est à la fin de l'été et a r automne. A D A S ,3^ Dasypode hirtipède, Dasypoda hirtipes. D. 6, 3, fem. ; Panz. Faun. Insect. Germ., fasc. 55 , tab, i4 ? le mâle ; fasc. 7, lab. lo^ fasc. 4-9, tab. i6 , la femelle. La femelle a sept à huit lignes de long ; son corps est noir , avec un duvet sur le devant de la tête et sur le corselet, dun gris jaunâtre tirant sur le roux ; la partie supérieure du corselet paroît noire , le duvet y étant moins épais; les ailes supérieures sont transpa- rentes , quoique ayant une très-légère teinte brune ; les ner- vures sont de celte couleur; l'abdomen est noir luisant, aplati, avec quelques poils roussâlres en dessus à sa base; les second, troisième et quatrième anneaux ont une bande trans- verse formée de poils blanchâtres et couchés; la première bande est souvent interrompue au milieu ; les pattes anté- rieures , les cuisses des autres ont des poils d'un gris jaunâtre tirant sur le roux ; les jambes et le bas des tarses des intermé- diaires et des postérieures surtout ont des poils longs, abon- dans et roussâtres. Le mâle est un peu plus petit que la femelle ; son corps est presque entièrement couvert de poils roussâtres ou d'un gris roussàtre; Tabdomen est ovalaire , convexe, avec une bande de poils, d'une couleur 'plus claire que les autres , au bord postérieur des anneaux , en dessus ; les pattes postérieures n'ont pas de plumasseau. On trouve cet insecte en automne , dans les lieux sablon- neux ; il vole avec rapidité, de fleur en fleur, et presque sans s'y arrêter. Il faut rapporter au même genre la dasypode phimipede de Panzer, ibid. ,fusc. ^g., tab. i5, et Vandrena vîsndga de ^ossi. Voyez. , pour les autres espèces mentionnées au même arti- cle, dans la première édition de cet ouvrage , les genres sui- vans: ^ kT^MKG^i^dasypode ursiiie)., Systrophe ( andrène spira- le^, et NoMiE {andrena cuivipes^ Fab. ; ejusd. , eiicera crassi- pes).(_L.) DASYPODION, Dioscoride. Adanson rapporte cette plante au genre Viola, (ln.) DASYPOGON, Dasypogon, Latr., Meig., Fab. Genre d'insectes, de Tordre des diptères, famille des tanystomes, tribu des asiliques. On avoit réuni dans le genre asile un grand nombre d'in- sectes dont les antennes et souvent même la forme du corps , présentent des différences remarquables. J'ai cru qu'il étoit nécessaire de former de nouvelles coupes génériques, et Mei- gen m'a secondé à cet égard. Les dasypogons ont, ainsi que les Uiphries., les asiles propres et \cs dioclries ^ les tarses termi- nés par deux crochets et deux pelotes , ce qui les distingue des gonypea , autre genre de la même tribu. Les dioctries ont i34 D A S un caractère particulier, celui d'avoir les antennes porfe'es sur un pédicule commun, et plus longues que la tête. Enfin , les dasypogons s'éloignent desasiles et des laphries, en ce que les deux premiers articles de ces organes sont presque égaux; que le dernier est presque cylindrique, terminé en alêne, avec un très-petit stylet en forme d article. Dasypogon teuton, Asilus ieufonus, Linn. Il a environ huit lignes de long; les antennes fauves, la tête noire, le front couvert d\m duvet doré très-brillant ; le corselet noir , lisse , avec une ligne longitudinale d'un jaune doré de chaque côté, et plusieurs taches de la même couleur au-dessous des ailes; l'abdomen noir , avec un point blanc formé par des poils courts sur les cotés de chaque anneau ; le bord extérieur des ailes jaunâtre, l'extrémité et le bord intérieur bruns; les pat- tes fauves et les tarses noirs. On le trouve dans les pays méridionaux de la France , oii il est beaucoup plus grand qu'aux environs de Paris. Ce dip- tère est redoutable pour d'autres insectes ; il prend au vol de grosses mouches, des abeilles et de petits insectes qu'il em- porte vivans entçe ses pattes, (l.) DASYPOGON, Das)pogon. Arbuste de la Nouvelle-Hol- lande, qui seul constitue un genre dans l'hexandrie monogy- nie, et dans la famille des joncs. Ce genre présente pour caractères : un calice de six folioles dont trois extérieures tubulées ; un ovaire supérieur à un seul style ; une capsule formée par la partie tubulée du calice; une seule semence. Voyez pi. 8 des Remarques sur les plantes des Terres Australes^ où il est figuré, (b.) DASYPROCTA.Nom donné parllliger au genre Agou- ti , appelé aussi Chloromys par M. Frédéric Cuvier. (desm.) DASYPUS. Nom latin des mammifères du genre Ta- tou, (desm.) DASYPUS. Pline emploie ce mot pour désigner le Liè- vre ou le LAPm. (desm.) DASYSTEPHANA (Couronne de poil). C'est le nom donné par Reneaulme à la gentiana asclepiadea ., dont Adan- son fait un genre sous le même nom, caractérisé par le ca- lice et la corolle à cinq dents, et les graines ovoïdes, (ln.) DASYTE , Basyies^ Payk. , Fab. Genre d'insectes, de l'or- dre des coléoptères, section des pentamères, famille des scr- ricornes, tribu des mélyrides. Les dasytes avoient été réunis par Olivier aux mélyrcs , et par Fabricius , à ses Ingries. Mais ils diffèrent de ceux-ci par le nombre des articles de leurs tarses , et des premiers par leur forme allongée , étroite , et souvent cylindrique ou li- D A s ,55 néâire , et en ce que les crochets de l'extre'mité des tarses ont en-dessousun appendice membraneux, en formed'écaille, qui n'est qu'une expansion de la dent inférieure que Ton observe aux mêmes crochets des mélyres. Ces deux genres ne présentent pas d'ailleurs , soit dans les parties de la bouche , soit dans la forme des antennes , de dissemblances frappan- tes. Les dasytes ont aussi des rapports avec les malachies ; mais ils s'en distinguent parle défaut des vésicules rétractiles ou des cocardes que l'on voit sur les côtés de la poitrine dans ces derniers. Dasyte BLEUATRE, Dasyies cœrukus, Fab.Oliv. Col. tom. 2, n.° 21 , pi. 2 , fig. 9. 11 est long de trois lignes, allongé , vert ou bleuâtre ; très-commun aux environ de Paris, sur les fleurs, dans les champs. Dasyte TRÈs-isoiE, Bermestes hitim , Linn. , Oliv. Col. , ihid. pi. 2 , fig. 28. Un peu plus grand que le précédent , moins oblong , tout noir et très-velu ; une épine à la base des tar- ses antérieurs, beaucoup plus forte et très-crochue, dans Tun des sexes. Sur les graminées ; très-commun dans Içs dé- partemens méridionaux. Dasyte plombé, Basâtes plumbeiis, Oliv. Col. ibîd. pi. 2 , fig. 12. Il ressemble au premier; mais il est plus petit, bronzé, légèrement velu, avec les pieds d'un noir bronzé. C'est la ci- cindèle plombée de Geoffroy, (l.) DASYURE, Dasyums.GitxiYQ de mammifères carnassiers marsupiaux de la Nouvelle-Hollande, établi en l'an 6 , par M. Geoffroy Saint-Hilaire, et depuis, adopté par MM. Cu- vier, Lacépède , Duméril , Illiger , etc. Ces animaux sont d'une stature moyenne , ou même pe- tite ; leur corps estsvelte, allongé ; leur queue, non prenante, longue et couverte de poils lâches ; leur tête conique ; leur museau pointu , muni de longues moustaches ; leurs oreilles arrondies , peu longues , mais droites ; leurs yeux vifs ; leur gueule médiocrement fendue , etc. Ils ont huit petites dents incisives à la mâchoire supérieure , six à l'inférieure (i) , deux canines et douze molaires, six de chaque côlé. De ces molaires, les deux premières sont comprimées, tranchantes, et les quatre autres sont à couronne hérissée de pointes. En tout, quarante-deux dents. Les pieds ont tous cinq doigts; ceux de devant les ont tous longs , séparés et armés d'ongles crochus ; ceux de derrière ont un pouce sans ongle , très- (i) Une seule espèce offre une exception à ce caractère; c'est !(.• Dasyure ursin qui a, selon M. Harris, huit dents incisives à la mâ- choire supérieure et dix à l'Inférieure. Aussi M. Cuvier soupçonne- t-il que cet animal pourra former un nouveau sous-genre, lor.vquil sera mieux connu. ,36 D A 5Î court, fort éloigné des autres doigts, et ne formant , pour ainsi dire , qu un simple tubercule. Les organes de la génération, les os surnuméraires du bassin, peut-être la bourse , dans les femelles, le glandpartagé en deux, dans les mâles sont con^ formés chez eux comme dans les autres animaux marsupiaux. Par leur organisation , les dasyures se rapprochent beau- coup des animaux du genre des didelphes ; comme ceux-ci , ils vivent de chair et d'insectes , et ont les dents appropriées à ce genre de nourriture ; mais les didelphes , munis de vé- ritables mains aux extrémités postérieures , avec des pouces opposables , et pourvus d'une queue prenante qui leur sert à s'accrocher aux branches, se tiennent habituellement sur le sommet des arbres les plus élevés; tandis que les dasyures, au contraire , ayant une queue lâche , qui n'est pour eux qu'une sorte d'ornement , et des pieds pourvus seulement d'un vestige de pouce , ne sont propres qu'à la marche. Les dasyures vivent à la manière des fouines et des renards , se tenant cachés pendant le jour dans les creux des rochers , et donnant la chasse aux animaux qui leur servent de proie pendant la nuit. Us mangent la chair corrompue des phoques et des cétacés qui viennent échouer et mourir sur le bord de la mer. Us chassent les ornithorinques et les échidnés , qu'ils n'ont point de peine à saisir; et ils ne né- gligent point les insectes. Us sont très-voraces , s'introdui- sent avec audace dans les habitations des hommes , comme les fouines , et y font les mêmes ravages. Sur leshuit espèces dont le genre dasyure se compose main- tenant, cinq sont particulières à la Nouvelle-Hollande , et parmi elles, deux sont surtout communes à Botany-Bay , au port Jackson, et au-delà des montagnes Bleues qui entourent le comté de Cumberland; les trois dernières espèces ont été découvertes à la terre de Diémen. Une d'entre elles a été aussi trouvée dans l'île Decrès, située dans le détroit de Bass, près de la vaste terre Napoléon, dont les côtes ont été relevées , en i8o3 , par les Français. Première Espèce. — Dasyure CYNOCÉPHALE , Dos] unis cynocephali/s ^ Geo(£r.; DidelpJu's cynocephala ^ Harris, Truns. Soc.Linn.., tom. 9, pi. 19; Dasyure à pelage hrun jaunâtre^ à crovpe zébrée et à (jueue comprimée , Geoffr. , Ânn. du Mus. La longueur totale de cet animal , que M. Harris a fait connoître le premier , est de trois pieds dix pouces (anglais); sa queue de deux pieds ; sa hauteur au train de devant d'un pied dix pouces , et celle du train de derrière , d'un pied onze pouces. M. Geoffroy décrit ainsi cet animal , d'après M. Harrij :■ D A s i37 Son poil est, en général, court, doux, tirant sur le brun- jaune obscur , plus pâle en dessous , et d'un gris foncé sur le dos : toute la croupe est couverte d'à peu près seize bandes transversales d'un noir de jais, parmi lesquelles il en est deux qui se prolongent sur les cuisses , et qui sont conséquemment plus longues que les autres. La queue n'est couverte d'un poil doux et court qu'à sa partie supérieure ; les poils des côtés et du dessous étoient usés dans l'individu observé par Harris , ce qui fait présumer qu'il étoit adulte. Cette queue n'étoit ce- pendant pas prenante; elle étoit comprimée par les côtés, et terminée en pointe à son extrémité. Le dasyure cynocéphale a deux molaires de moins que les autres, à la mâchoire supérieure , ce qui réduit à dix le nombre de ces dents. Cet animal se tient dans les rochers sur le bord de la mer, et se retire dans les creux de ces rochers. La forme compri- mée de sa queue porte M. Geoffroy à penser qu'il va pêcher dans les eaux de la mer. Celui qui a servi à la description de Harris , avoit été pris au piège. Lorsqu'il fut saisi, il poussa des cris courts , avec beaucoup de difficulté. Son estomac renfermoit un échldné. Deuxième Espèce. — Le Dasyure ursin , Dasyunis iirsinus >, Geoff. ; Didelphis iirsina , Harris , Trans. Soc, Linn. , tom. g , pi. ig ; Dasyure noir, à queue légèrement prenante et nue en des- sous , Geoffr. Cette espèce a été, comme la précédente, découverte par le même voyageur , à la terre de Diémen. Sa longueur totale est de dix-huit pouces, et celle de sa queue de huit : ses incisives sont au nombre de huit à la mâchoire supérieure, et de dix à celle d'en bas ; ses yeux sont petits et gris-bruns; sa bouche est large ; son talon , long et calleux , et sa queue légèrement prenante et nue en dessous. Son pelage formé de longs poils noirs , grossiers , est irrégulièrement marqué d'une ou de deux taches blanches, répandues tantôt sur les épaules et tantôt sur le gosier ou la croupe. M. Harris a long-temps conservé une couple de ces ani- maux : il les atrouvés d'un caractère indocile, et les a vus se battre presque continuellement durant leur veille. Ils s'as- seyoient sur le train de derrière, et employoient les mains à porter à la bouche ; leurs traces sur les bords de la mer font penser qu'ils pèchent presque aussi souvent qu'ils chassent. Ces animaux, ainsi que ceux de l'espèce précédente , sont communs sur la cote nord-ouest de la terre de Diémen. Ils furent très-incommodes à M. Harris et à ses compagnons, tant ils metloient d'ardeur à enlever leurs provisions. i38 D A S Troisième Espèce. -^"Le Dasyure A LO^TTUE QUEUE, Dasyu- rus macrounis^ Geoffr. ; Fouine {achetée (^Spotted maifin)^ Phil- lip , voyage à la Noiivel/e- Hollande ; Péron et Lesueur, voyage aux Terres-Australes; atlas pi. 33 ; {Vivetra mandata, Shavv.) Gen. ZooL, t. I , p. 4-33. Dasyure à pelage marron^ moucJieté de blanc; la queue également tachetée^ Geoffr. V. pi. D. ii de ce Dictionnaire. Cette espèce, placée d'abord parmi les martes ou les civettes, a été ramenée à ce genre par M. Geoffroy. Elle a un pied et demi de longueur ; sa queue a presque la même dimension , et est bien moins touffue que celle des autres dasyures : ses poils diminuent de longueur en se rapprochant de l'extrémité. Le museau est assez fin et allongé; les oreilles sont courtes. Le poil dont le corps est couvert est peu doux au toucher, d'un brun marron parsemé de taches d'un blanc pur , qui varient de grandeur : elles sont d'abord si petites sur le dos, qu'on les distingue à peine ; puis, ensuite , un peu plus grandes et larges ; enfin , sur les flancs , elles ont près d'un pouce. Elles ne sont pas exactement semblables dans tous les individus. Le ventre est d'un blanc sale ; la tête d'un roux marron plus clair que le dos ; et les pattes antérieures jaunâtres ; la queue a les mêmes mouchetures que les côtés du corps. Les premiers individus de cette espèce ont été trouvés par le Commodore Phillip , aux environs du port Jackson. Quatrième Espèce. — Le Dasyure de MaugÉ, Basyurus Maugei, Geoffr., Jnn. Mus.., tom, 3 ; Dasyure gutté ., de la première édition de ce Dictionnaire ; Dasyure olimtre^ mou- cheté de blanc, à queue sans taches., Geoffr. Ce Dasyure a été dédié par M. Geoffroy , au naturaliste Maugé , qui l'avoit rencontré à la Nouvelle-Hollande, dans l'expédition aux Terres-Australes. Il a quatorze pouces de longueur. Son museau est plus allongé et plus délié que celui du dasyure à longue queue; ses oreilles plus grandes, ses pieds plus profondément divisés, et son poil plus doux au toucher et plus long. Sa robe olivâtre en dessus et cen- drée en dessous, est mouchetée de blanc comme celle du da- syure à longue queue , avec cette différence , que les taches sont répandues plus également surtout le corps, et sont toutes à peu près de même grandeur. La queue est d'une môme teinte , de la couleur du dos , tirant cependant davantage sur le roux : les poils ne sont olivâtres qu'à leur pointe ; ils sont cendrés dans le reste de leur longueur. Ceux, au contraire , qui forment les mouchetures blanches , sont tout-à-fait de cette couleur. D A S ,39 Cinquième Espèce. — Le Dasyure viverrin , Dasyunis vi- cerrinus^ G e oïir. (^Spotied opossum , Phillip , Foy. pag. 147. — Tapoa iafa^ Var. John White. Voyag. tab. aSS. — Dasyure lâcheté^ Cuv. ; Dide/phis macidata , Turton ; Didelphis vioerrina^ Shaw, , Gen. Zool. i, pag. ^91, pi. m ; Dos- à pelage noir ^ moucheté de blanc , a queue sans taches , Geoffr. II n'a que douze pouces de longueur et ressemble beau- coup au précédent. Son pelage est également parsemé de ta- ches blanches ; mais le fond en est noir , et le ventre est gris. Il a paru, en outre , à M. Geoffroy , qui établit cette distinc- tion, que ses oreilles étoient plus courtes et plus ovales , et que sa queue étoit plus étranglée à son origine et beaucoup plus touffue à Textrémité. Sixième Espèce. — Le Dasyure TAFA , Dasyurus tafa^ Geoffr., Ann. Mus., tom. 3; Tapoa iafa, John White, Voyag. , tab. 281 ; Vioerrine opossum, Shaw. gen. zool. t. i , 2.* part. , pi 3. fig. suppl. ; Das. ii pelage brun , non moucheté., et à queue de la même couleur , Geoffr. Taja , dit M. Geoffroy , qui ne connoît cette espèce que par la description et la figure de AVhite , est le nom qu'elle porte à la Nouvelle-Hollande. Elle est plus petite que celle du dasyure viverrin. Son pelage est d'un brun uniforme , ainsi que la queue , qui est couverte de très-longs poils. « M. Shaw, ajoute-t-il , a également fait copier le tafa de John White , en le donnant , comme celui-ci , pour une variété du viverrin ; forcé de me former à cet égard une opinion d'après mes observations , j'aurois suivi ces erre- mens, si aujourd'hui, que nous connoissons plusieurs espèces de dasyures , il étoit possible de décider à laquelle il con- vient de rapporter le tafa ; je le considère donc , provisoi- rement, comme une espèce distincte. » Septième Espèce. — Le Dasyure a pinceau, Dasyurus peni- cillatus ; Didelphis penicillata^ Shaw, pag. 5o2 , pi. ii3; Das. à pelage cendré , non moucheté ^ et à queue noire , Geoffr. Ce dasyure , dont la connoissance est due à Shaw , est long d'environ huit pouces ; sa tête a plus de rondeur que celle des autres espèces; son front est plus élevé ; ses oreilles sont plus grandes et plus dégarnies de poils ; les deux dents incisives du milieu dans les deux mâchoires , sont beau- coup plus grandes que leurs voisines; enfin, la queue est re- vêtue de poils qui deviennent plus gros , plus longs et plus roides à mesure qu'ils se rapprochent de son extrémité. Le corps est couvert d'un poil touffu , laineux , gris cendré en dessus , et blanc sous le ventre ; les soies qui garnissent la queue sont, au contraire , d'un uoir foncé. lito D AT Huitième Espèce. — Le DasyURE NAIN , Dasywus viinimiis , Geoffr. , Ann. du Mus. ^ tom. 3 (non figuré); Dos. à pelage roua) non moucheté ., avec la queue de la même couleur., Geoffr. C'est, dit M. Geoffroy , la plus petite des espèces de ce ^enre ; elle a tout au plus quatre pouces de longueur ; sa queue est plus courte d'un tiers , et couverte de poils courts ; son museau est assez exactement conique , ce qui la fait res- sembler aux didelphes, plus que ne le font les autres dasyu- res; ses oreilles sont courtes, larges et arrondies ; le pouce des pieds de derrière très-court dans ceux-ci , est un peu plus allongé. Le poil est fort épais, doux au toucher, roux à la pointe , et d'un cendré noirâlre à la base. Toutes ses dents incisives sont bien égales et parfaitement contigues. Elle provient de T expédition aux Terres- Australes , et est conservée dans la Collection du Muséum d'histoire natu- relle de Paris. Elle a été trouvée sur la côte méridionale de la terre de Diémen. (desm.) DATHOLITE. V. Chaux boratée siliceuse, (luc.) DATHORA ou DATORA. Nom arabe donné à une plante solanée , qui est V Hyosciamus datora de Forskaël. C'est V Hyosciamus muticus^ Linn. (ln.) I)ATIL. Nom donné , en Languedoc et en Espagne , aux fruits du Dattier, (lîv.) DATIN. Nom donné, par Adanson, à une coquille du genre des Serpules. C'est la serpula afra de Linn, V. au mot Serpule. (b.) DATISCA, de Dioscoride. C'est, selon la plupart desbo- tanistes, la même plante xjuc le Catanakche du même au- teur. Les Latins donnoientle nom de datisca à la cannablne de Crète , selon Linnœus et Adanson ( V. Catsnabine) , qui lui ont conservé le nom de Datisca. (ln.) DATORV F. Dathora. (LN.) DATTES. C'est le fruit du dxittier. C'est aussi le nom vulgaire des moules qui vivent dans lintérieur des pierres. (B.) DATTES DE Mîl^R. Plusieurs coquilles ont reçu ce nom, notamment les Pholades , T Olive , les Petri- COLES, etc. (desm.) DATTIER. Nom que que l'on a donné à une fringille de la Barbarie, parce qu'elle fait du ravage dans les dattiers. V. Fringille. (v.) DATTIER, Phœnix. Arbre très-anciennement célèbre, et des plus utiles pour plusieurs peuples de l'Asie et de l'Afrique, qui vivent une grande partie de l'année de ses fruits , et tirent un parti avantageux de presque toutes ses autres parties. J).io SI. /)/, ,. ,r///., '/" .<■/.' .3 . yw/r t/f/ r 7in><>/i DAT ,^, Son tronc est droit, très-simple, cylindrique, haut de vingt à trente pieds , et hérissé , dans sa partie supérieure , décailles, produites par la hase du pétiole des feuilles, qui suhsiste plusieurs années après leur chute. Il est ter- miné par un ample faisceau de feuilles ailées, longues d'environ dix pieds , composées de deux rangs de folioles , la plupart alternes , ensiformes, pliées dans leur longueur; les inférieures plus courtes et épineuses. Les plus extérieures sont très-écariées et même pendantes , et les autres sont d'autant plus relevées qu'elles sont plus voisines du centre, où est un hourgeon très-grand, conique, qu'on appelle le chou. La base de leur pétiole commun est élargie et entrela- cée par des filamens foniiant comme une toile grossière , destinée sans doute à l'affermir contre le tronc. V. pi. D. 10, où il est figuré. C'est de la partie supérieure de celte base , c'est-à-dire de l'aisselle des feuilles, que naissent des spathes oblongues, un peu comprimées, d'une seule pièce, veloutées en dehors , et qui s'ouvrent latéralement pour laisser sortir une pani- cule composée d'un grand nombre de rameaux simples , serrés, fléchis en zigzag ou même contournés, et chargés, dans toute leur longueur, de petites fleurs sessiles, qui ont toutes un calice et une corolle à trois divisions, ou, selon Jussieu, un calice à six divisions, dont les trois extérieures plus petites; sixétamines à filamens courts; à anthères adnées et sans ovaires sur certains pieds , et trois ovaires à trois stigmates sessiles sans étamines , sur d'autres pieds. Ainslle dattier est dioïque; ses fruits sont une drupe charnue, ovale, cylindrique, entourée par la base du calice, qui per- siste ; chaque drupe renferme un seul noyau , qui recou- vre une amande oblongue, convexe d'un côté et sillonnée de l'autre : deux des ovaires avortent constamment, selon Cavanilles. Les dattiers mâles peuvent féconder les dattiers femelles à de grandes distances ; mais les Arabes exagèrent sans doute, lorsqu'ils rapportent que cette fécondation a lieu , dans le désert, à plus de cinquante milles. Un seul pied peut servir à un nombre indéterminé de femelles. Comme la direction des vents, au moment delà dispersion de la poussière de leurs étamines influe sur la fécondation de tout un canton , les habi- tans de l'Asie et de l'Afrique, lorsqu'ils craignent l'avorte- ment des pieds femelles, coupent les régimes aux pieds mâles, un peu avant leur maturité, et les attachent sur les régimes des pieds femelles. Le dattier croit naturellement , et est cultivé dans les ter- rains sablonneux de l'Inde , de 1 Arabie , de TAfrique septen- 1^3 DAT irionale, dans la partie méridionale de l'Espagne, et dans les îles méridionales de la Méditerranée. On en voit quelques pieds en France , sur les bords de cette mer ; mais ils amènent i-arement leur fruit en maturité. C'est principalement dans l'Arabie, et dans les pays au-delà du mont Atlas, qu ils croissent le mieux, qu'ils produisent les meilleurs fruits, et que l'on met le plus d'importance à leur culture. Desfontaines et Cavanilles sont les auteurs les plus mo- dernes qui aient écrit sur cet arbre précieux; le premier, dans V appendice de sa Flora atlaniica ; et le second , dans le se- cond volume de ses Icônes plantation. L'un a observé ce pal- mier dans son pays natal; l'autre dans une patrie presque étrangère. Ecoutons le premier. Les dattiers aiment les lieux les plus chauds , les terrains sablonneux, mais voisins des rivières ou humides. Ils ne crai- gnent point les eaux saumâtres, ne réussissent jamais mieux que là où on peut les arroser par irrigation au printemps. On les multiplie ou de semence ou de rejetons qui naissent sur le tronc ou sur les racines. Lorsqu'on veut les semer , on met trois ou quatre noyaux dans un trou au printemps ; ils germent au bout de trois ou quatre mois , et ensuite poussent une feuille simple. La se- conde année on en voit deux ou trois de plus ; et enfin à la troisième , la plante sort de l'enfance et pousse des feuilles pinnées , semblables en petit à celles de ses père et mère. Par cette manière de planter, les dattiers ne portent point de fruits avant douze ou quinze ans : aussi les Arabes ne î'em- ploient-ils que rarement ; ils préfèrent se servir de rejetons qui, détachés et plantés avec les précautions convenables^ donnent des récoltes la quatrième ou la cinquième année. 11 est vrai que, dans ce cas, les fruits n'ont pas de noyaux, et que leur saveur est moins agréable ; mais ils n'en nourrissent pas moins. Ils parviennent à leur perfection à l'âge où ceux semés de graine auroient commencé à porter des fruits , et même quelquefois plus tard. Le dattier croît lentement, et vit deux à trois cents ans , d'après le témoignage des Arabes. Il fleurit au printemps , et ses fruits sont mûrs en automne. On conipte sur chaque arbre dix à vingt spadix qu'on appelle régimes., et qu'on coupe à l'époque de la maturité du fruit. On distingue trois sortes de dattes sur ces régimes, relati- vement à leur degré de maturité. Pour achever de mûrir celles qui ne le sont pas encore complètement, on les expose au soleil. Elles deviennent d'abord molles, se changent en pulpe , et enfin acquièrent une consistance analogue à celle de nos pruneaux, cocsistaxice qui permet de les conserver et BAT ,^3 ^e les envoyer au loin. Une partie des plus mûres , ou les plus juteuses, sont pressées pour en tirer un suc mielleux, très- agréable , destiné à être mis, avec l'autre partie, dans de grands vases que Ton garde dans les maisons ou qu'on en- terre. Ce sont celles-là qui servent de nourriture commune aux riches ; les autres sont abandonnées à la classe pauvre , ou sont exportées. Elles se mangent, soit sans apprêt, soit mêlées avec différentes viandes. Leur sirop sert de sauce à beaucoup de mets. On en fait une consommation très-con- sidérable , attendu que les autres subsistances sont rares dans les pays où elles se trouvent, et qu'elles sont aussi nourris- santes que saines et agréables au goût. On les dessèche même complètement pour les transporter, en forme de farine , dans les déserts, et servir à la nourriture des caravanes; et en les écrasant dans de l'eau, on en fait un vin qui fournit une eau-de-vie très-forte et très-agréable. Les dattes que Ton envole d'Afrique en Europe ne servent guère qu'à la médecine. L'expérience a appris que c'est prin- cipalement par leur astringence qu'elles rendent la force à l'estomac et arrêtent le flux de ventre qui vient du relâche- ment des fibres. C'est encore par cette astringence, mélangée de douceur, qu'elles sont avantageusement employées dans la tous et autres maladies de poumon , même dans celles des reins et de la vessie, et qu'elles produisent de bons effets par leur application exlérieure. On distingue une vingtaine d'espèces de dattes en Barba- rie ; mais ce ne sont que des variétés comparables à celles de nos prunes. Les meilleures sont jaunâtres , fermes, demi- Iransparentes , sucrées et odorantes. C'est, on le répète , un des meilleurs fruits que la nature offre aux hommes. Biais ce n'est pas seulement les dattes qui rendent le dattier si précieux pour les Arabes et les autres peuples qui le cultivent. Ses noix concassées sont jetées dans l'eau , et s'y amollis- sent suffisamment pour servir de nourriture aux chameaux, aux bœufs et aux brebis, qu'elles engraissent. Les pédoncules des fleurs mâles , et même leur spathe, sont mangés avec plaisir par les enfans. Ils passent pour aphrodi- siaques. Les mêmes parties dans les femelles sont encore meil- leures ; mais on en consomme peu, puisque leur usage fait perdre une récolte de fruit. Les jeunes feuilles sont acerbes, et peuvent être préparées et assaisonnées en salade. La moelle des jeunes pieds se mange également et est très- ao;réable. «44 D A U La spathe et les fils qui entourent la base des pétioles sei'-' f ent à faire des cordes» Les pétioles communs, ou les grandes côtes des feuilles, s'emploient à beaucoup d'usages; on en fait des bâtons. Les folioles, ou les feuilles latérales, macérées dans Tcau, servent à faire des tapis, des corbeilles, et beaucoup de petits meubles, usités dans toute l'Arabie , l'Egypte et la Barbarie. Pour les avoir plus beaux, on étiole les feuilles en les enve- loppant de paille. Le bois des vieux pieds est dur et solide ; il sert à la cons- truction des maisons et autres objets, et dure presque éter- nellement. 11 brûle lentement et sans flamme , mais son char- bon est très-ardent. Enfin il découle des incisions faites à la base des feuilles des dattiers, dans les'grandes chaleurs, une liqueur blanche , que l'on reçoit dans des vases suspendus au-dessous, et qu'on appelle lait de palme. Celte liqueur est douce , agréable , mais demande à être bue dans les vingt-quatre heures^ sans quoi elle s'aigrit. L'opération par laquelle on la retire épuise l'ar- bre et le fait mourir , quand elle est répétée trop fréquem- jment ; aussi n'y soumet-on jamais les pieds femelles. Cavanilles rapporte à ce genre le chamerops humilis de Linnaeus, ou la Palmette. V. ce mot. V. aussi au mot Pal- mier, où les usages généraux des plantes de cette famille sont détaillés. (B.) ^ DATURA. Suivant Adanson etVentenat, ce mot est turc d'origine ; mais il paroît plutôt venir àeDaiiro^ nom brame de plusieurs espèces du genre datura de Linnaeus , qui est le strat*: nionium des botanistes anciens. Divers genres ont été formés avec des espèces de celui-ci. V. Brugmansie , Swarzie , Stramoine et Sol ANDRE, (ln.) DAUBENTONIA.M. Geoffroy ( Mag. encyd.) a proposé de donner ce nom au genre qui renferme FAye-aye. (desm.) DAU-CHl. Nom cochinchinois d'un arbrisseau du genre Corowille ( Coronilla cochinchînensîs , Lour. ). (ln.) DAUCOÏDES. Nom donné àquelques espèces d'ombel- llfères , à cause d'une certaine ressemblance qu'elles ont avec le daucus , c'est-à-dire , la carotte. Ce sont des cauca- lidcs , des cerfeuils , des laserpiiium. (ln.) DAUCUS , Pline , Dioscoride. Pline distingue deux sortes de daucus : Tune de Crète, qui paroît une athamante ; l'autre croissoit partout dans les lieux arides, et désigne la carotte sauvage. Selon Dioscoride, le daucus àe Crète éloit aussi nommé Dircœum. Les botanistes ont beaucoup varié dans l'ap- plication de ce nom ; mais ils l'ont constamment donné à des ombeliifères. Touraefort l'.a ûxé ie n'en ont pas du tout. Ils n'ont jamais de fa- D A tl ,^, nons ; leurs évents ont une ouverture commune en forme de croissant sur la tête. Le corps est allongé, lisse; les extrémités antérieures sont transformées eu nageoires; la queue est apla- tie horizontalement et bifurquée ; le dos le plus souvent muni d'une nageoire triangulaire (i); les mamelles au nombre de deux , sont placées auprès des organes de la génération ; la verge des mâles est garnie d'un os dans sou intérieur , comme celle des mammifères carnivores , et se renferme dans un fourreau , etc. (desm.) Les dauphins n'ont ni le corps écailleux , ni la queue re- courbée , ni la grosse tête que leur donnent les peintres dans les arabesques et autres ornemens ; mais ils ont la forme des poissons ; leur peau lisse et nue , est souvent dune couleur noirâtre ; leur figure est ovale et leur tête finit le plus ordi- nairement en pointe ou en bec; le milieu de leur corps est la partie la plus large et la plus épaisse. Leur langue est crénelée à ses bords ; ils n'ont point de vésicule du fiel , et le trou de botal n'est pas ouvert chez eux. Ils ont les nerfs ol- factifs extrêmement petits , et ont derrière les yeux deux petits conduits pour l'ouïe. Leurs mâchoires sont le plus sou- vent bordées d'une rangée de dents pointues , dont le nombre varie beaucoup suivant les âges et les circonstances. Un d'en- tre eux en a jusqu'à 56 à la mâchoire supérieure , et 60 à linférieure; mais la plupart en ont bien moins, filles s'em- boîtent entre elles fort exactement. Leur estomac est, dans le plus grand nombre , divisé en plusieurs cavités ou poches , comme celles des animaux ruminans ; ils n'ont point de C(isc«/ra , et leurs autres intestins sont environ quatre à cinq fois aussi longs que tout leur corps. On observe que les animaux dugenre des dauphins soni^ouT- vus d'mi cerveau proportionnellement plus considérable que les autres cétacés, et qu ils sont les plus intelligens de tous. Autant les baleines sont pesantes , sauvages et stupides , autant les dauphins sont agiles , familiers et doués de facultés intellectuelles. Les premières ont fixé leur séjour entre les glaces polaires où elles vivent presque solitaires et se nour- rissent de mollusques , de vers qu'elles écrasent sous leurs fa- nons; les dauphins , au contraire , se répandent sur la face de toutes les mers , les sillonnent en troupes vagabondes , et portent le ravage dans les bancs de poissons. Le naturel des baleines est débonnaire et pacifique ; elles n'ont aucune arme naturelle , et ne font point usage de leurs forces pour oppri- mer les tribus des animaux qui demeurent au milieu délies ; satisfaites de leur puissance , elles jettent des regards de pro- (i) Quelquefois de deux , selon Raffinesque SmaU. x48 D A U tection et de paix sur tous les êtres qiii les entourent , et régnent plulôt par le respect qu elles leur impriment que par le despotisme dont elles pourroient les opprimer. En re- vanche, la famille des dauphins est armée de dénis, leur ca- ractère est violent , Carnivore , déprédateur , et cependant affectueux, capable d'attachement et moins brutal que celui des autres cétacés. Leur instinct est plus parfait , leur naturel plus susceptible de sociabilité , plus vif, plus sensible et plus délicat. Ces grosses masses organisées , ces lourdes et colos- sales baleines sont des êtres apathiques , bruts , grossiers , in- sensibles; tandis que des espèces d'une taille moins dispropor- tionnée , montrent plus de sensibilité , d instinct et d'intelli- gence ; comme si la nature avolt voulu dédommager leur foi- blesse p ir ces dons , et faire racheter par les désavantages de l'esprll les qualités du corps , afin d'égaler, en quelque sorte, les animaux entre eux , et les maintenir dans une mutuelle indépendance les uns des autres. Les dauphins sont , en quelque sorte , les ennemis nés des baleines ; souvent ils les attaquent avec vigueur , et se réunis- sent en société pour les chasser. Leurs mœurs sont turbu- lentes, actives; celles des baleines sont timides et lentes. Les premiers font la guerre aux poissons , et les poursuivent ra- pidement dans tout l'Ociéan ; les secondes demeurant sur- tout près des pôles, aspirent après la tranquillité et le repos ; elles vivent isolées ou seulement par couples; les dauphins, au contraire , s'attroupent en légions. Ainsi les caractères de ces deux familles sont en perpétuelle opposition. On connolt aujourd'hui trente-deux espèces de dauphins, ou environ ; nous les décrirons dans cet article. Toutes sont ex- trêmement agiles à la nage, et surpassent , dans leur rapidité, celle du vol des oiseaux. Ce sont , en général , des animaux gais, qui aiment à se jouer au milieu des ondes , qui ont un grand attachement entre eux, et surtout pour leurs petits. Leur chair est huileuse , noirâtre , grasse comme celle du cochon ( d'où vient le mot de marsouin^ mecr sduvein , cochon de mer, que portent quelques-uns d'entre eux); mais le goût en est rance ; son odeur est forte et rebutante. Les Groënlandals laissent pourir à moitié cette chair pour l'attendrir avant de la cuire , pour la manger dans leurs meilleurs repas. Plusieurs peuples maritimes se nourrissent de ces animaux. Ces es- pèces de cétacés ont beaucoup de voracité , et s'élancent avec gloutonnerie sur tout ce qu'elles rencontrent. Elles ne suivent même les vaisseaux, pour la plupart, que pour ava- ler les immondices qu'on en rejette. L'excessive rapidité avec laquelle nagent ces animaux , les fait nommer quelque- fois flèches de mer par les matelots ; ils devancent même à la D A U ,49 course les vaisseaux qui font deux lieues par heure , et ca- racolent autour d'eux en se jouant au milieu des vagues blan- chissantes que produit le sillage des bâtimens. On les voit souvent bondir avec légèreté à plus de cinq ou six pieds au- dessus des ondes et retomber en faisant plusieurs culbutes comme les bateleurs. Quelques-uns sautent même par-dessus les chaloupes et franchissent des barques sans les toucher , tant est grande leur agilité , dont ils semblent faire parade. Si l'on frappe Tun de leur troupe , il pousse un mugissement de douleur qui fait accourir tous les autres pour tâcher de le défendre , ou d'épouvanter l'ennemi par leur présence et leur murmure. Dans l'accouplement , les femelles reçoivent les mâles en- tre leurs nageoires. Leur gestation est de dl:r mois, et elles mettent toujours bas en été , de sorte que leur rut paroît être dans les mois d'automne. Ces femelles ne font ordinai- rement qu'un ou deux petits vivans , qu'elles allaitent avec beaucoup de tendresse ; elles les transportent sur leur dos ou bien entre leurs nageoires lorsqu'ils ne peuvent pas en- core nager facilement, et modèrent leur marche sur la leur. Si l'on vient les attaquer, la mère entre dans la dernière fu- reur pour les défendi'e. Elle se place sur le côté pour donner à téter à son petit. Son lait est bleuâtre et assez doux. Ces animaux vivent , dit-on, vingt-cinq à trente ans. Ils périssent hors de la mer dans l'espace de trois jours ; quand on les tient au fond de l'eau , ils sont bientôt suffoqués. Lorsqu'on les aperçoit se jouant et sautant sur les ondes , ils présagent la tempête et les gros temps ; leur troupe marche toujours contre le vent , qu'ils semblent aller chercher. On les voit nager de front en ordre de bataille , et faire des cabrioles en l'air à trois ou quatre pieds, avec beaucoup de prestesse; ils sont d'ailleurs très-forts , et savent se dégager du harpon dont on les atteint , en le brisant ou en le tordant. C'est ordinairement dans les hautes mers que se tiennen les cétacés de ce genre ; ils s'approchent rarement des côtes , à moins que quelque tempête furieuse ne les y jette et ne les fasse échouer. Leur cerveau et leur cervelet ressemblent as- sez à ceux des quadrupèdes , mais ils ont moins de longueur ; cependant, comme ils sont très-larges , cette étendue com- pense abondamment le peu de longueur. ( Jt quid longiiudini deest^ latiludo ahiindè compensai , ut ingeniosos admodiim esse hos pisces oporleat. Tyson , Anal, phocœn. dans Willugbby , Icli- ihyol. , p. 34- ) La queue horizontale de ces cétacés , et formée de deux lobes échancrés , leur est très -avantageuse pour remonter facilement sur les eaux. Ils nagent presque toujours courbés , D A U ia tcle et la queue basses , le dos hors de l'eau ; mais à leur moi ( ils restent droits. Lorsque ces animaux dorment , ils élèvent leur tête hors de Teau et ronflent assez fort. iElien prétend qu'ils s'enfoncent alors peu à peu dans la mer , et que le besoin de respirer les force à remonter à la surface , sans qu'ils s'éveillent; de sorte qu'ils sont toujours en mouvement. Il doit en être de même de tous les cétacés , car ils ne peu- vent dormir que sur les eaux ; mais leur poids naturel les fai- sant couler à fond , il faut qu ils tendent constamment à re- venir au-dessus de la mer , de sorte que leur sommeil n'est jamais bien profond ; cependant on assure qu'ils dorment très-bien. Les dauphins , selon les espèces , acquièrent jus- qu'à vingt-cinq ou trente pieds de longueur. Lorsque ces animaux veulent mettre bas , ils choisissent une baie écartée et déserte , afin de déposer leurs petits sur le rivage , dans l'eau peu profonde ; ensuite ils les accoutument peu à peu à nager dans la haute mer. La voix des dauphins est un mugis- sement plaintif et sourd. Lorsqu'ils sont affamés , ils pour- suivent les poissons avec une extrême voracité jusque sur les rivages , où ils échouent quelqcwnfois , emportés par leur nage violente ; souvent ils les suivent jusque dans l'embouchure des fleuves , et vont les atteindre jusqu'au fond des mers , sans reprendre haleine , car ils peuvent plonger pendant un temps assez long, (virey.) L'histoire naturelle des dauphins , comme celle de tous les autres cétacés, est fort obscure. Beaucoup d'espèces ont été décrites ou signalées par les naturalistes et les voyageurs, et ce- pendant il est probable qu'il en reste encore un grand nombre à découvrir. D'un autre côté , le nombre des espèces con- nues doit être vraisemblablement réduit à cause des dou- bles emplois que les nomenclatcurs ont introduits dans leurs méthodes , en présentant le même animal sous plu- sieurs noms différens. INous ne pourrons donc pas séparer nettement les es- pèces de ce genre , comme nous le faisons ordinairement pour les autres genres de mammifères , et nous nous con- tenterons de présenter , comme provisoire , Ténumération de ces animaux , espérant que ce travail pourra servir par la suite à rectifier leur synonymie , à déterminer leurs ca- ractères d'une manière certaine , et enfin à porter le nombre de leurs espèces à sa juste valeur. Nous devons dire ici que ce travail , rempli de difficulté , a été entrepris et exécuté dans cette vue par M. de Blainville, qui se propose de publier une monographie détaillée des cétacés du genre dauphin. Ce naturaliste , zélé pour l'avan- cement de ia science , a bien voulu nous communiquer ses D A TT i5i noies par avance , afin que cet article ne paroisse point suranné au moment de la publication de sa monographie, qui sera sans doute très-prochaine. Nous suivrons donc M. de Blainville dans toutes les dis- tinctions d'espèces qu'il admet ou qu'il établit , et nous les diviserons comme lui en six groupes principaux ou sous- genres d'après la forme du museau , la disposition des dents et le nombre des nageoires ; et ces sous-genres recevront le3 noms de Delphinorynque , Dauphim proprement dit ; OxYPTÈRE, Marsouin , Delphinaptère et Hétérodon , qu'il leur a imposés, (i) Dauphin , Organisation. L'organisation des cétacés sera traitée d'une manière générale à l'article Mammifères aqua- tiques ou modifiés pour vivre dans l'eau, (b. v.) I." Sous-Genre.— DELPHINORYNQUES, Belphino- i^ncJius, Blainv. ; Museau prolongé en un bec fort mince et fort loiigf non séparé du front par un sillon; mâchoires presque linéaires j ai>ec leurs bords, tant en haut qu'en bas, garnis de dents nombreuses; une seule nageoire dorsale ou seulement un pli longitudinal de la peau du dos , légèrement éleç>é , placé un peu en arrière. Première Espèce. — * Dauphin DE GEOFFROY, Delphinus Geoffrensis , Blainville -, Dauphin à bec mince , Cuv. Cette espèce est établie sur un individu de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris , rapporté du Por- tugal par M. le professeur Geoffroy Saint-Hilaire. Son corps est allongé , presque cylindrique ; son front est beau- coup plus bombé que celui du dauphin ordinaire (^Delphinus delphis) ; son museau est long, mince, étroit, analogue à celui du crocodile gavial ; ses mâchoires , émoussées à l' ex- trémité , sont sensiblement égales en longueur , fort étroites , à bords parallèles , armées de chaque côté de vingt-six grosses dents coniques, également distantes, et s' engrenant lors- que la gueule est fermée ; les antérieures sont un peu pljis petites que les autres , et en général un peu émoussées à la pointe ; toutes sont coniques , obtuses , avec une sorte de collet inférieurement, et en outre leur surface est rugueuse , ce qui offre un rapprochement avec le dauphin à bec mince, Delphinus rostratus, Cuv. Dans cette espèce , les yeux sont placés un peu au-dessus de la ligne de la commissure des lèvres ; les nageoires pectorales sont grandes et attachées (i) Nous devons avertir que les espèces dont l'existence est bien constatée, seront de'signe'es par un astérisf^ue. i52 D A U très-bas. 11 n'y a pas de nageoire tlorsale proprement dite, mais une sorte de pli longitudinal de la peau sur la partie postérieure du dos. L'évent a ses cornes tournées en arrière. Ces derniers caractères surtout sont tellement tranchés , qu'il n'est pas possible de confondre ce dauphin avec au- cune autre espèce connue. Le dauphin blanc du Canada^ de Duhamel ( Trailé des pêclies , partie 2 , sect. 10, pi. 10 , Jig. If.. ) , lui a été cependant réuni par M. Cuvier ; mais M. de Blainville fait observer qu'il y a entre ces animaux une grande différence dans la longueur relative du museau , du moins si Ton peut se fonder dans cette comparaison , sur l'exaclitude de la figure de Duhamel, qui d'ailleurs paroîtfort peu soignée. Mais M. de Blainville regarde , comme appartenant à l'espèce du dauphin de Geoffroy , un cétacé vu par Fré- vlUe sur la côte du Brésil. Ce voyageur dit en effet qu'il ëtoit d'une espèce singulière ; qu'il avoit quinze pieds de long , une convexité très-frappanle sur la gueule , dont la mâchoire formoit un menton avancé. Il étoit couleur de cendre , ayant de chaque côté de la tête une raie blanche , s'élendant pour dessiner une grande tache de la même cou- leur sur le dos, sous la gorge et sous le ventre. Il croit qu'il résulte de cette description , toute incomplète qu'elle est , une concordance assez marquée avec l'espèce rapportée par M. Geoffroy, du Portugal , et qui provenoit probablement aussi du Brésil. Quant à la couleur du corps peu commune dans les dau- phins , il a un rapport de plus entre ces deux animaux , puis- que M. Cuvier dit (dans son rapport sur les cétacés échoués à Paimpol ) que le dauphin , rapporté par M. Geoffroy , avoit été peint d'un gris de perle en dessus et de blanchâtre en dessous par ceux qui l'avoicnt empaillé ; ce qu'ils ont pro- bablement imité d'après ses couleurs naturelles. Seconde Espèce. — *D AUPHiN COURONNÉ [Delphlnus coronatus). Noin>. Bull. soc. phil. , tom. 3 , n.° 56, pag. 71 , pi. i , fig. 2, A et B. Voici la description que donne de ce dauphin , M. Christophe Paulin de la Poix, de Fréminville , qui l'a ob- servé dans lamer Glaciale. Saforme générale est allongée ; sa longueur la plus ordinaire est de trente pieds ; mais quel- ques individus en ont jusqu'à trente-six. La circonférence est de plus de quinze pieds. La tête est petite relativement au volume du corps; le front convexe , obtus; les mâchoires prolongées en un bec fort long et fort pointu , et l'inférieure est la plus longue ; elle est armée de quarante-huit petites dents coniques et très-aiguës ; on n'en compte que trente à la mâchoire supérieure. D A F i53 La nageoire dorsale en forme de petit croissant, se trouve plus rapprochée de la queue que de la tcte, La caudale for- me un croissant entier; les deux pectorales sont de médio- cre grandeur. La couleur de ce dauphin est d'un noir uniforme tant en dessus qu'en dessous; mais, ce qui le caractérise principale- ment, ce sont deux cercles jaunes concentriques, placés sur le front. Le plus grand cercle a deux pieds neuf pouces de diamètre , et l'intérieur à peu près deux pieds un pouce. Ces dauphins sont communs dans la mer Glaciale; on commence n les rencontrer vers le soixante-quatorzième de- gré de latitude nord. Mais ce n'est qu'entre les îles du Spitz- berg qu'on les trouve en troupes nombreuses. Ces animaux sont si peu défians qu'ils viennent se jo«er près du bord des vaisseaux. L'eau qu'ils lancent par leur évent est poussée avec bruit et avec une telle force qu'elle n'a bientôt que l'ap- parence d'une légère vapeur; elle ne s'élève pas au delà de dix pieds. Ils nagent en décrivant des arcs de cercles. E%tr. dunoiw. hull. ^ mai 1812. Troisième espèce. — *Daupuin DE SiTAW (Delphinus Shawen- sis ^ Blainv. ) ; Delphinus rosiratus^ Shaw. (^ gênerai zoologY -, vol. 1 1 , part. 1 1 , pag. 5 14. ; Narrow snouled dolphin.). Cette espèce réunie par M. Cuvier avec celle qu'il appelle dauphin à bec mince ^ en diffère néanmoins beaucoup par l'ex- trême minceur de son bec , et doit en être séparée. M. de Blainville, qui a observé une mâchoire d'un individu de cette espèce dans la collection du collège royal des chirur- giens, à LK)ndres, en a fait une description fort détaillée, dont nous ne donnerons ici qu'un court extrait. Au premier abord , on pourroit prendre ces mâchoires pour le museau du gavial ou du crocodile ienuirosire , tant elles sonlgrêles et allongées. Dans l'étendue de l'espace dentaire , les deux branches de la mâchoire Inférieure sont absolument conliguës , les dents sont cependant un peu séparées en ar- rière, et elles se rapprochent d'autant plus qu'elles sont pla- cées plus près du bout de la mâchoire , où enfm elles se touchent presque par leur base; ces dents sont plus ou moins déjetées en dehors, en général comprimées, fort lar- ges , surtout celles du milieu; les postérieures sont les plus longues ; les antérieures sont presque carrées ou tétragones et extrêmement serrées à la base. Dans les grosses du mi- lieu, la base est striée. La plupart de ces dents sont très-usées, etc. Leur nombre est de ti'ente de chaque côlc à la mâchoire inférieure et de vingt-huit à la supérieure. Celle i54 D A U mâchoire longue de deux pieds , est presque tout-à-fait droite , un peu plus élevée à sa base , et à peu près égale en hauteur dans toute son étendue , jusqu^à l'extrémité qui sç recourbe brusquement en en haut; sa largeur près de la tête est de deux pouces sept lignes et de sept lignes seulement vers son extrémité tronquée. La mâchoire inférieure est encore plus étroite que la supérieure. Une portion decrâne jointe à cette partie, indique une for- me de tête à peu près semblable à celle des autres dauphins. La peau conservée dans quelques parties est fort épaisse et recouverte d'un épiderme noir. On ignore d'où provient cette singulière dépouille. Shaw , sur l'observation de ces mêmes mâchoires, soupçonne que le dauphin qu'il annonce plutôt qu'il ne décrit , sous le nom de Delphinus rostratus , vivoit dans la mer des Indes. Quatrième Espèce. — Dauphin de Pernetty {Delphinus Pet- netiensis , Blainville ). Cette espèce, qui appartient peut-être au sous-genre suivant , a été décrite et figurée par Pernetty , Voyage aux îles Blalouines, p. 99 , tab. 1 1 , fig. i. L'animal pesoit cent livres J ce qui indique une très-petite taille pour un cétacé ; sa tête étoit terminée antérieurement par un bourrelet se prolongeant presque en bec d'oiseau et revêtu d'une peau épaisse et grise. Ce bec étoit armé de dents aiguës, blanches et de la forme de celles du brochet ; la mâ- choire inférieure paroissoit sensiblement plus longue que la supérieure; le dos étoit noirâtre et le ventre d'un gris de per- le, un peu jaunâtre , moucheté de taches noires , et d'autres gris de fer. Les nageoires pectorales, attachées très-bas, etoient arquées; ladorsale aussi arquée, étoit grande et placée assez près de la queue. Pernetty ne dit point où cette espèce fut prise ; mais il y a lieu de penser que c'est près du Cap-Vert. Deuxième sous-genre. — DAUPHIN {Delphinus^ Bl. ). Caractères: Museau prolongé en un becmédiocre ^ large à sa base, arrondi à l'extrémiié, comme un bec d'oie , et séparé du front par une espèce de sillon ; mâchoires plus larges postérieurement^ à bords garnis en entier de dents nombreuses; une seule nageoire dorsale. Cinquième Espèce. — * Dauphin VULGAIRE, De/phinus del- phis , Linn.; le Dauphin, Lacép. , pi. i3 , fig, i ; Bonn. , Encyclopédie ^\. 10, fig. 2 ; et Hnysen des Islandais. Long de neuf à dix pieds , il a le corps ovale ; la tête conique ; le front non bombé ; le museau allongé et déprimé comme le D A U i55 bec d'une oie; les deux mâchoires d'égale longueur, garnies de dents coniques , grêles, arquées, pointues , lisses, au nombre de quarante-deux, quarante-cinq et même cinquante de chaque côté , à égale distance les unes des autres, comme les dents d'un râteau ou d'un peigne ; les yeux situés presque sur la même ligne que l'ouverture de la gueule ; l'évent placé sur le haut de la tête , vis-à-vis l'orbite des yeux , en forme de croissant dont les cornes se dirigent vers le museau ; les na- geoires pectorales ovales et attachées à la partie inférieure de la poitrine ; la dorsale placée un peu au-delà de la moitié du corps , ayant son extrémité recourbée en arrière : la cau- dale divisée en deux lobes échancrés en faux , et repliés l'un vers l'autre ; la surface supérieure du corps noire , et la poitrine blanchâtre en dessus. Selon M. de Blainville , le crâne du dauphin vulgaire se distingue aisément de celui du dauphin doufeux , V. ci-après, en ce qu'il aplus de grandeur et surtoutplus de longueur pro- portionnelles et parce que la mâchoire supérieure est renflée dans son milieu, au lieu d'aller en pointe droite, (desm.) La chair des dauphins est coriace , de mauvaise odeur et très-difficile à digérer; comme elle contient beaucoup d'huile, et qu'elle est entourée d'une couche de lard , on en extrait de l'huile de poisson; c'est par cette raison que les dauphins sont quelquefois nommés cochons de mer. Plusieurs matelots mangent pourtant quelques morceaux de cet animal , en les laissant faisander. Le foie du dauphin est gros et huileux. Cet animal , encore jeune , est assez bon à manger. Les Hollan- dais nomment le dauphin , iuymeluar ., c'est-à-dire , sauteur , parce quil s'élève par bonds , surtout aux approches de l'orage. Il n'y a guère de cétacé aussi vorace que lui; il avale un grand nombre de petits poissons ; c'est pourquoi les Ita- liens le nomment cacciatore del mare , chasseur de mer. Les poissons fuient épouvantés , devant cet animal , et les pê- cheurs savent profiter de cette chasse pour tendre leurs filets et en prendre un grand nombre. On voit souvent les dauphins se battre en troupes avec les requins , et attaquer vivement les baleines, qu'ils font sauter et fuir. Ils viennent aisément à bout des jeunes et les dé- chirent en morceaux. Leur langue semblable à celle du co- chon , est courte , large et mobile. Leur voix ressemble à un gémissement d'homme , et ils poussent des soupirs , des plaintes lorsqu'on les blesse ou qu'ils échouent. Ils ne crai- gnent pas l'approche des hommes , et viennent assez près des vaisseaux. Si le pêcheur blesse ou harponne un petit Jok- phin.) lanière accourt en poussant des cris de douleur , cherche i56 D A U à ie défendre, s'expose généreusement à périr avec lui, et ne l'abandonne pas ; elle s'avance sans que la crainte du pé- ril puisse l'épouvanter; souvent même elle se laisse prendre, comme si elle préféroit de perdre la vie avec son petit, plu- tôt que de vivre sans lui : exemple d'amour maternel digne d'être imité par les hommes. Les dauphins forment entre eux une espèce de société ; chacun défend ceux de la troupe qui sont attaqués , et pousse des cris effrayans , afin d'obliger les agresseurs à lâcher prise. Les petits dauphins se placent au milieu de la troupe ; les grands et les plus robustes marchent à la tête; ils conservent tous leur ordre comme un bataillon de soldats; nagent cha- cun dans leurs rangs ; les femelles composent l'arrière-garde et font avancer les traîneurs ; mais, pour l'ordinaire , on les aperçoit rarement dans un pareil ordre, car ce n'est qu'au milieu des mers et loin des côtes qu'ils conservent cet arran- gement. L'antiquité , passionnée pour le merveilleux, attri- buoit aux dauphins une douce philanthropie , l'amqur de la musique et du chant. Jadis la lyre d'Arion avoit charmé ces animaux, et ils avoient sauvé ce musicien, du sein des flots, en le transportant sur leur dos jusqu'au prochain rivage. Selon AElien (I. 8, c. 3) , Cseranus le Parien ayant racheté à prix d'argent la liberté de quelques dauphins pris par des pê- cheurs byzantins , retournoit en sa patrie sur un vaisseau milésien de cinquante rameurs. Dans le détroit de Paros , ce vaisseau fit naufrage , mais les dauphins affranchis accou- rurent et sauvèrent leur libérateur , en le déposant sur un promontoire qui porte , à cause de cela , le nom de Cœra- n^m. Dans la suite, Cseranus, mourant , voulut être enterré dans cet endroit, et les dauphins vinrent rendre des devoirs funèbres à leur bienfaiteur. L'antiquité nous a transmis encore d'autres exemples d'at- tachement de ces animaux pour l'homme ; et quoiqu'ils pa- roissent hors de toule croyance , comme les précédens , ils sont peut-être établis sur quelques faits mal observés et exa- gérés. Lorsque les dauphins veulent s'élancer, ils retiennent leur haleine , comme les plongeurs, tendent leur corps en arc et se redressent avec violence; ce qui les fait sauter de même qu'un ressort qui se détend. Il est certain que les dau- phins ont des mœurs sociables , affectueuses , et sont capa- bles de s'apprivoiser , comme les anciens en citent des preu- ves , qu'il ne faut ni complètement admettre, ni rejeter entièrement. Arlstote rapporte qu'un dauphin ayant été blessé et pris vers les rivages de la Carie , une multitude immense de ces animaux s'attroupèrent autour du navire pêcheur , y restèrent jusqu'à ce qu'on leur rendît leur compagnon , et D A U x57 l'ayant reçu, ils remmenèrent avec eux. On a vu, dit encore le philosophe de Stagyre, une troupe de dauphins mêlée de jeunes et de vieux , derrière laquelle deux d'entre eux por- toient sur leur dos un petit prêt à couler à fond , comme s'ils avoient eu pitié de sa foiblesse et avoient craint qu'il ne de- vînt la proie de quelque monstre. De plus , cet auteur pré- tend que les dauphins peuvent même sauter par-dessus les mâts d'un grand navire , lorsqu'ils poursuivent avec chaleur quelque poisson dont ils veulent faire leur proie. Lorsqu'un dauphin est pris dans des filets , dit iOLlien {de Animal. , 1. xi, c. 12), il ne s'en inquiète nullement d'abord; et sans cher- cher à fuir , il se met à dévorer avec satiété , les poissons pris avec lui , comme si c'éloilpour son usage que ces ani- maux eussent été enfermés dans ces rets. Enfin , quand il se sent entraîné par la main du pêcheur , il déchire les filets à coups de dents et se met en liberté ; il n'a garde ensuite de se laisser reprendre. Un homme et une femme de la ville dePlérosélène , dit Léonide de Byzance dansAElien {Aiiim., 1. 2 , c. 6) , habituèrent un dauphin à recevoir de la nourri- ture de leurs mains; et ayant un fils, ils l'élevèrent avec ce dauphin , qui fréquentoit le port de la ville fort régulière- ment. Bientôt cet animal contracta une vive amitié pour l'enfant et ses parens ; il regardoit la ville comme sa patrie. Etant devenu grand , et n'ayant plus besoin de recevoir des alimens , il cherchoit sa vie dans la mer et apportoit à ses amis le tribut de sa pêche journalière pour leur en faire part. Les père et mère avoient donné au dauphin le même nom qu'à leur fils. Lorsque l'enfant montoit sur un rocher avancé , et appeloit son dauphin , celui-ci accouroit aussitôt avec la rapidité d'un vaisseau à la voile ; en s'approchant, il sembloit se jouer et caracoler pour témoigner son plaisir. Cette histoire , ajoute j!\Elien , d'après Léonide , devint cé- lèbre dans cette ville , et fut un sujet d'admiration qui tourna au profit de l'enfant et de ses parens. Pline raconte aussi (1. g , c. 8) , que du temps d'Auguste , un jeune écolier allant le long des rivages de Baies, à la classe, qui se tenoit à Poûzzoles , avoit coutume de s'arrêter là vers le midi , et d'y jeter quelques morceaux de pain à un dauphin. A quelque heure du jour que l'enfant appelât ensuite cet animal , il ac- couroit promptement ; et ayani mangé de son pain , il lui offroit son dos ; l'écolier y montoit et éloit porté à Poûzzoles, où il devoit se rendre ; ensuite , il éloit ramené de la même manière. Cette amitié dura pendant plusieurs années ; mais l'enfant étant mort de maladie, la pauvre bête venoit de temps en temps au rivage accoutumé , y demeuroit triste , affligée , et enfin mourut de regret. On voit par ces histoires i58 D A U que les anciens supposoient beaucoTip d'attachement , de tendresse et d'intelligence au dauphin. En général , ils voyoient la nature avec des yeux plus favorablement préve- nus que nous , et l'admiroient davantage , peut-être k cause qu'ils la connoissoient moins ; car à mesure que nous ap- profondissons les choses , nous en perdons tous les charmes. On cesse d'admirer ce qui devient familier ot connu; de sorte qu'un cei'tain degré d'ignorance et de mystère est plus favorable aux prestiges de la curiosité et aux mensonges agréables dont l'esprit aime à se repaître , qu'une connois- sance parfaite, (virey.) Sixième Espèce. — Dauphin chinois, De/phimis chinensis , Os- Leck, Voyage à la Chine, t. i , p. 7 ; Delphinus delphis^ var. , C. Bonnatère , Cétologie ., p. 21. Ce cétacé des mers de la Chine est, au rapport d'Osbeck , semblable au dauphin pour ses formes ; mais tout son corps est d'une blancheur éclatante. C'est sur cet unique rensei- gnement que Gmelin , Bonnaterre , Lacépède , etc., l'ont rap- •porté à l'espèce du dauphin ; ce qui paroît au moins dou- teux à M. de Blainville. Septième Espèce. — * Dauphin douteux, Delphinus dubiusy Cuvier, RappoH sur les cétacés de Paimpol, page 14., (espèce non figurée.) C'est l'espèce de dauphin dont les têtes ont cons- tamment^ trente-sept à trente-huit dents de chaque côté des deux mâchoires (en tout , cent quarante-huit), et qui est citée dans la note i de la page 278 du Règne animal. On ne la connoît que par des têtes osseuses conservées dans le cabinet d'anatomie comparée du Muséum de Paris. Ces têtes ont beaucoup de ressemblance avec celles du dauphin vulgaire; cependant elles paroissent en général plus petites, et leur museau est plus fin , plus pointu , avec la mâchoire su- périeure conique et non renflée dans son milieu comme celle jàu dauphin vulgaire. Les dents ont absolument la même forme que celles de cet animal , mais leur nombre est moins consi- dérable, puisqu'il s'élève à cent cinquante-deux au plus^ tan- dis qu'on en compte près de deux cents dans l'espèce ordi- naire. Huitième Espèce — *Grand Dâuphin ou Souffleur , Cuv. ; Nésamack {Delphinus tursio) ., Jionnaterre, Cétolog. , pi. 11, f. I , p. 21 ; Delphinus delphis , Hunter, pi. 18, fig. i et 2. On en voit un bel individu au cabinet de TËcole vétéri- naire d'Alfort à Charenton. Son corps est d'une forme conique. Le dos est garni d'une nageoire recourbée ; le museau est un peu moins aplati , un peu moins long que D A U x59 flans le dauphin vulgaire. Il a des dents droites , coniques et émoussées, vingt-trois de chaque côté à la mâchoire supé- rieure , et vingt et une à celle d'en bas ; mais ce nombre est variable de vingt à vingt-cinq. L'évent situé entre les yeux , sur le front, a un pouce et demi de diamètre. La mâchoire infé- rieure est un peu plus longue que la supérieure; les nageoires de la poitrine portent une échancrure et sont placées fort bas ; celle du dos est échancrée par-derrière et comme recourbée. Derrière cette lîageoire règne une saillie longitudinale jusqu'à la queue ; celle-ci est formée de deux lobes échancrés. De même que dans la plupart des autres espèces de cétacés , le dos de celui-ci est de couleur noirâtre , et le ventre blanchâtre. Voici les dimensions principales de ce dauphin. Longueur totale , neuf pieds six pouces ; circonférence du corps à la base des nageoires pectorales, quatre pieds; idcmh. la base de la nageoire dorsale , quatre pieds huit pouces ; largeur de la caudale , un pied dix pouces ; distance entre l'extrémité de la mâchoire supérieure et la base de la nageoire dorsale , qua- tre pieds deux pouces ; distance entre l'extrémité de la mâ- choire et la base des nageoirespectorales, deux pieds; distance entre Textrémité de la mâchoire supérieure et l'ouverture des évents, qui est en croissant, avec les cornes tournées du côté du museau , un pied trois pouces ; distance de l'œil au coin de la bouche , cinq pouces; longueur du bec , quatre pouces six lignes; distance entre les bases des deux nageoires pecto- rales , mesurée en dessous, dix pouces; longueur de ces na- geoires, un pied cinq pouces; hauteur perpendiculaire de la dorsale , dix pouces ; mâchoire inférieure plus longue d'un pouce que Tinférieure ; toutes les dents petites, coniques, placées à égale distance, usées très-irrégulièrement ; les qua- tre dernières de la mâchoire supérieure et la dernière de l'inférieure , étant seules intactes. Cette espèce vit dans l'Océan et dans la Méditerranée. Bonnaterre pense qu'on peut lui rapporter les cétacés nova.-' mes coudins ou. coûdfieux ^ que Duhamel {Traité des pêches^ sect. lo, c. 3, p. 44) dit habiter dans cette dernière mer. Neuoième Espèce. — Dauphin nésarnack , Delphînus tursio , Othon Fabricius', Faun. Groënl. , p. /^.^. B.onnarerre confond cette espèce avec le grand souffleur , qu'il a aussi appelé né- sarnack; mais MM. Cuvier et Blainville pensent qu'il se pour- roit que ces animaux fussent différens. En effet , le nésar- nack a le corps très-épais , le museau comprimé comme le bec de l'eider (espèce d'oie du Nord), les dents grosses, for- tes , très-obtuses , assez régulièrement espacées , mais cou- chées obliquement d'avant eu arrière à la mâchoire inférieure, i6o Ï3 A U et d'arrière en avant à la supérieure; tandis que ces caractères ne se retrouvent nullement dansTespèce de Bonnaterre, qui d'ailleurs a beaucoup d apalogie avec celle-ci par le nombre de ces mêmes dents , et par l'allongement de la mâchoire inférieure dépassant un peu la supérieure. M. de Blainville croit qu'on ponrroit rappoi'ter à cette es- pèce un Individu de la collection du Muséum, qui présente les caractères que nous venons d'exposer. Le nésarnack ,1 Olhon Fahricius vit dans la mer du (Groen- land. Lorsque cet animal viînt respirer sur l'eau, on voit tou- tes les parties supérieures dç son corps. Il ne se rencontre jamais qu'en haute mer, et se laisse rarement app-or.her; de sorte qu'il est difficile de le prendre. Sa chair, son iasH et ses entrailles, dit Olhon Fabricius , serv^-ut d'aliment aux (irroën- landais , comme celles du marsouin. La femelle fait , dit-on , un ou deux petits en hiver, et les allaite à la manière des dau- phins. Dixième Espèce. —^ * Daxjphin A BEC MfNCE ., DalpJunus ros- tralus., Guv., Rapport surles cétacés échoués à Paimpol , en janvier 1812. Ann. Mas. , tom. xtx , pag. g. Cette espèce est celle des dauphins à museau grêle jus- qu'alors inconnue , dont M. Guvier dit , dans son rapport , « qu'elle n'aque vingt-six dents partout, cent quatre en totalité, fortes, coniques, tronquées au bout comme les dents du souf- fleur (^delphinui i'irsio, ^ooiiterre ) ; qu'elle a le museau plus long encore que celai à\xdelphi nus Delphis et en différant en ce qu'il n'est pas déprimé, mais, au contraire, comprimé latéralement. » M. de Blainville a été à même d'observer un crâne de cette espèce dans le cabinet de M. Sovverbv, à Londres; et ce crâne est , au nombre des dents près , en tout semblable aux cinq ou six qui existent dans la collection du Muséum d'Histoire naturel!'' de Paris , et qui ont servi à l'établissement de l'espèce pu- M. Cuvier, Selon iVl. de Blainville, la tête de ce dauphin est assez al- longée en général , peu déprimée et plus étroite que celle du dauphin ordinaire. Le museau est surtout proportionnelle- ment plus loJlg-, il est plus étroit, presque aussi épais que large, conique ou triangulaire. La mâchoire inférieure également triangulaire et pointue, dépassant un peu la supérieure, est particulièrement remarquable par la longueur de sa sym- physe qui égale lesdeux tiers de sa longueur totale. Les dents de la tête qui fait partie de la collection de M. de Sovverby , n'étoient qu'*u nombre de vingt - deux de chaque côté des deux mâchoires, en tout quatre-vingt-huit , D A U ,6t ce qui diffère de ce que Ton observe dates les têtes du Muséum de Paris , qui sont munies de cent quatre dents. Mais ce qui est commun à toutes , et ce qui fournit un ex- cellent caractère dont la remarque est due à M. de Blain- ville , c'est que ces dents , toutes absolument de la nutme forme , coniques, un peu courbées en arrière ou plutôt en dedans , beaucoup plus grosses que celles du dauphin vul- gaire et mousses à leur extrémité, ont une sorte de collet , et toute la partie saillante hors des gencives comme rugueuse ou plutôt guillochée. On ignore dans quelles mers habite ce dauphin , mais il y a lieu de croire qu'on le trouve au moins quelquefois dans celles d'Europe, puisque le crânequepossède M. Sower- hy étoit tout frais lorsque M. de Blainville en fit la descrip- tion. Cette espèce, dont on ne connoît que des crânes, pour- roit ê're confondue avec celles du dauphin nésamack^ et avec le delphinaptère bèlit^a ; mais le premier de ces cétacés a les dents coniques, non comprimées, lisses, quoiqu'il les ait en même nombre ; et le second qui les a également différentes par leur forme , les a en bien moindre nombre, puisque l'on n'en compte que trente-six en tout ; d'ailleurs , le dauphin à bec mince est beaucoup plus petit. OnzièmeEspèrc. — *DAUrlllN ORQUE, Del phi nus orra, Linn. ; orca de BelonÂquat. , p. 16, fig. i8 ; Aidrov. Pisc, p. 697 , ftg. ; delphinus rostro sursùm repando , deaiibus laiis semitis , Ar- tedi Gen. pisc. 76, n." 3; Synon, p. 106, n." 3. — vraisembla- blement Y orca des anciens. Cette espèce , signalée par les anciens auteurs , a été confondue avec celle de Vépaulard des Saintougeois , ou grampus des Anglais ; mais elle en diffère beaucoup , puis- qu'elle appartient au sous-genre des dauphins , tandis que l'autre doit être rangée dans celui des marsouins. L'orque de la Méditerranée, ainsi que l'établissent les auteurs anciens et la description de Belon , est pourvue d'un museau en forme de bec, tandis que le grampus (k la vérité appelé orca par les naturalistes du Nord) a la tête bombée et busquée, et sans prolongement comme celle des marsouins. Cette ot que est d'ailleurs inconnue des naturalistes ac- tuels , et pour l'admettre au nombre des espèces , il faut se contenter de la phrase caractéristique d'Artédi qui in- dique la forme pointue du museau, ainsi que celle des dents ^ larges et dentelées sur leurs bords ; et encore de la mé- daille , où l'empereur Claude est représenté sur un dau- phin à museau prolongé , parce qu'il eu éloit échoué un de i62 D A U son temps près du port d'Ostîe, que l'on construîsoît alors. Après avoir dévoré des cuirs perdus par le naufrage d'un bâti- ment de Marseille, cet animal s'étoit creusé une espèce de ca- nal dans la mer, où l'on ne pouvoit l'entourer; mais un jour, poursuivant sa proie avec violence , il fut jeté parles vagues sur la grève sablonneuse, où il échoua. De loin on l'auroit pris pour la carcasse d'un vaisseau naufragé. L'empereur fit tendre des filels autour de cet animal , et le fit attaquer à coups de lance par des gardes prétoriennes, sur des cha- leupes. En rendant le dernier soupir, cet animal jeta avec impétuosité une si grande quantité d'eau, qu'il en remplit des chaloupes et en fit couler une à fond-. Le nom à'orca se trouve appliqué par les naturalistes à des animaux fort différens. Ainsi le delphinus orca , de Rondelet , paroît être le nésarnack de Bonnaterre , et ne pas différer de Vorca ou grand soufHeur de Duhamel. Mais cette espèce ne peut se rapporter à Y orca d'Art édi que nous regardons comme étant l'orque des anciens, à cause de la différence que présente la forme des dents. Uorque de Lacépède paroît être le grampus ou épaulard , ainsi que ïorca d'Othon-Fabricius et des autres natura- listes du Nord. JJ Orque de Klein, pris aux environs de Dant- zick , par le nombre de ses dents et la manière dont elles «'usent , seroit fort voisin du nésarnack de Bonnaterre. Enfin les divers orques, dont Sibald fait mention, pa- roissent avoir des rapports assez marqués , les uns avec le grampus ou épaulard , ou bien avec le dauphin gladiateur , et d'autres avec le dauphin à bec mince. Douzième Espèce. — Dauphin fères , Delphinus feres ; Bon- naterre, Cétolog.'; Lacépède, Hist. des Cétacés, pag. 3 12. Le dauphin fères, dont Bonnaterre a donné le premier la description , a la léte renflée sur le sommet , aussi haute que longue , et s' amincissant tout à coup vers sa partie anté- rieure , pour se terminer par un museau court et arrondi. Ses mâchoires sont égales , garnies chacune d'une rangée composée de vingt dents , dont les unes sont grosses et les autres petites; les plus grandes ont environ un pouce et quelques lignes de longueur, sur un demi-pouce de large : elles sont de figure ovale , arrondies au sommet et comme divisées en deux lobes par une rainure qui règne sur toute leur longueur. Les petites dents sont plus courtes de cinq à six lignes que les grosses. Tout son corps est noirâtre. L'individu qui fait le sujet de celte description avoit éié pris près de Saint-Tropez , le 3^ juiu 1787. 11 faisoit partie D A U x63 d'une troupe très-nombreuse d'autres cétacés de la même espèce , dont on tua plus d'une centaine. Ils étoient très- gras , et leur chair avoit la couleur de celle du bœuf. M. Cuvier pense que ce dauphin fères se rapporte proba- blement à l'orra ou bien à la haleine ou capidolio de Belon ; et l'on pourroit peut-être aussi le rapporter au coudieux , annoncé par Duhamel. Treizième Espèce. — DauPhiN BLANC, Delphinus canadensis, Blainville ; Dauphin à bec mince ^ Cuv. (^Règne animal). Cette espèce est fondée par M. de Blainville , sur la figure incom- plète et sans description , donnée par Duhamel ( Traité des pêches, partie II, sect. X, pi. lo , fig. 4-)» qui le nomme dau- phin blanc du Canada , et lui attribue une taille de douze pieds, un museau très-pointu et un front très-élevé , une couleur blanche, etc. Quatorzième Espèce. — Dauphin DE Bertin , Delphinus Bertini , Duhamel ( Traité des pêches ). Ce cétacé , qui est peut-être une espèce de cachalot, a, selon Duhamel , le museau très-gros ; le front très-bombé; l'œil au-dessus du niveau de la bouche ; les nageoires pecto- rales très-élevées , la dorsale fort petite ; la mâchoire infé- rieure seulement garnie de dents. Troisième sous - genre. — OXYPTÈRE , Oxypterus , Ïlafinesque-Schmaltz. — Qas-AciéTes : deux nageoires dorsales. Quinzième Espèce. — Dauphin de Mongitore, Oxypterus •Mongitori , Rafinesque, Prodrome., pag. i3 (simple indication). Le seul caractère des deux nageoires dorsales suffit pour empêcher de confondre ce dauphin avec aucune des autres espèces du même genre , si toutefois son existence est bicu certaine. Il est des mers de Sicile , selon M. Rafinesque. Quatrième sous-genre. — MARSOUIN, P/ioctena, Cuv. — Caractères : point de bec ; museau court et uniformément bombé ; des dents nombreuses aux deux mâchoires ; une nageoire dorsale. Seizième Espèce. — * Dauphin marsouin, Marsouin com- mun, ou Tovi^m ., Delphinus phocctna ., Linn. ; Bonnaterre, Cétologie, pag. 19, pi. 10 et pi. D. 11 de ce Dict. Les Anglais nomment porpess, les Hollandais bruin visch., et les Allemands meerschivdn ou cochon de mer , cet animal qui ressemble assez au dauphin; cependant, sa tête est plus grosse et arrondie de toutes parts; son museau a la figure d'un cône obtus, mais n'est pas formé en espèce de bec comme le dernier ; la nageoire de 50û dos est triangulaire ; ses dénis sont élargies au sommet i64 i) A U paraboliques , aj)latîes , pointues et assez tranchantes. Près des angles des mâchoires sont placés les yeux ; sur le front se trouve un évent en forme de croissant , retourné du côte du museau. Les mâchoires sont sensiblement égales , et toutes deux armées d'une rangée de dents , qui sont au nombre de quarante à cinquante en tout ; derrière chaque œil, on ob- serve un trou d'un petit diamètre qui sert de méat auditif, et qui remplace la conque externe de l'oreille. Les narines se trouvent entre la gueule et l'évent. Une carène lone;itudinale' règne depuis la nageoire dorsale jusqu'à la queue. Les yeux sont noirs ; les nageoires des flancs sont placées fort bas ; le dos est aplati , et la forme du corps conique , arrondie , un peu ovale ; sous le ventre sont placés l'anus et les organes sexuels. La femelle porte deux mamelles à côlé de la vulve ; la verge du mâle est cachée dans un fourreau ou prépuce ; la queue est posée horizontalement et échancrée en faucille. Cet animal est d'une couleur brune ardoisée sur le dos , et le ventre est blanchâtre. Les marsouins s'accouplent au mois d'août : alors ils se tiennent en troupes assez nombreuses. Les femelles portent environ dix mois, et mettent bas un ou deux petits vivans au commencement de l'été; elles les allaitent avec beaucoup de soin et de tendresse , les portent quelquefois sur leur dos , et mesurent leur marche sur la leur pour ne pas les fatiguer ou les abandonner. Ce sont, au reste , des animaux extrême- ment agiles à la nage ; ils se tiennent toujours courbés dans l'eau , de sorte qu'on n'aperçoit que leur dos , car ils enfon- cent leur tête et leur queue pour fendre les ondes avec plus d'agilité et de force. Lorsqu'ils meurent , ils deviennent droits. Ils font leur nourriture ordinaire de harengs et de petits pois- sons , qu'ils poursuivent avec une vivacité si grande , qu'ils viennent se jeter sur les rivages et échouer avec leur proie. Au reste, ils se tiennent communément en haute mer, et lorsqu'ils approchent des rivages, ils annoncent des tempêtes. Ces animaux paroissent fort ardens en amour , et l'on aper- çoit quelquefois une douzaine de mâles après une femelle ; ils la suivent avec tant d'ardeur, qu'ils vont s'échouer avec elle sur les côtes des mers. Le petit conserve un grand atta- chement pour sa mère , et ne l'abandonne point qu'il ne soi! sevré. Klein a tiré du sein d'un marsouin femelle un embryon long de vingt-un pouces et demi. Lorsqu'on tue quelque* une de celles-ci dans le temps de leur gestation , les angoisses de la mort les font souvent mettre bas leur fruit. Anderson assure que le marsouin devient aveugle tous les ans au mois de juin , par une petite taie ou membrane qui croît sur ses yeux. Les Islandais profitent ào, celte saison pour en fair« U D A U ,65 chasse ; ils les poussent à grands cris vers les côte* , où ces bêtes aveugles viennent se jeter en foule de plusieurs cen- taines, et où il est aisé de les tuer. Dans d'autres temps , il est assez difficile d'atteindre les marsouins , à cause de leur extrême agilité ; ils font des bonds prodigieux sur l'eau, surr tout à l'approche des tempêtes. Ils remontent quelquefois en- core dans les anses , les baies et les embouchures des rivières, li y a quinze ans environ , un individu de cette espèce re- «Bonta jusqu'à Paris , à la suite d'un bateau de sel. La chair des raai^ouins egt rance , de maiivais goût, coriace et hui- leuse ; cependant les Ecossais en mangent beaucoup , ainsi que les Groënlandais et les Norwégiens ; les habitans des Orcades prétendent même qu'elle est salutaire et nourrit fort bien : les Français établis au grand banc de Terre-Neuve en préparent des andouilles. On ne fait guère la pêche de ces animaux que pour en extraire l'huile , surtout aujourd hui que la baleine est devenue fort rare. On retire du ihran de leur foie , en l'exposant à l'air et laissant dégoutter son huile. Le marsouin n'a guère que sept à neuf pieds de longueur au plus , et passe assez rarement cinq ou six. Les Danois le nomment hruuskop , à cause de sa tête écrasée , ou spnn- fhcval , springer , c'est-à-dire sauteur. C'est la phocana de îondelet et des Grecs. Cet animal se rencontre plus souvent en été qu'en hiver; il se tient fréquemment entre les rochers et dans les baies : cependant , il habite aussi dans toutes les latitudes de l'Océan, (virey) Othon Fabricius parle d'un marsouin à dents dentelées , et qui constitueroit peut-être une espèce particulière. M. de Blainville pense qu'un crâne qu'il a observé dans la collec- tion d'anatomie du Muséum d'histoire naturelle de Paris , dont la mâchoire inférieure est sensiblement plus longue que la supérieure , et dont les dents sont aplaties , élargies et visiblement dentelées sur les côtés , pourroil bien appar- tenir à cette espèce d'Olhon Fabricius. Bix-septième Espèce. —Dauphin BePéron ( DeJphimts Pero- nn)^ Lacép. Cétac; p.3i6. Cette espèce n'est connue que par la courte description qu'en donne M. Lacépède d'après une «ote de Pérou , qui lui avoit imposé la dénomination de ^uphin leucoramphe. « Ces cétacés ont , dit-il , la forme et les proportions du marsouin. Leur dos est d'un bleu noi- râtre qui contraste dune manière très-agréable avec le blanc éclatant du ventre et des côtés , et avec celui que l'on voit au bout de la queue , à l'extrémité du museau et à celle des nageoires ; ils voguent en troupes dans le grand Océan austral. Pérou en a rencontré des bandes nombreuses , na- ,66 . D A U géant avec une rapidité extraordinaire , dans les environs da cap sud de la terre de Diémen , et par conséquent vers le 44'* degré de latitude australe. » . Dix-huitième Espèce. — Dauphin de Commerson ( Delphi- nus Commersonii ) , Lacép. , Cétacés^ P^g^ 3^7 '•> le Jacohite ou Marsouin- Jacobile des manuscrits de Commerson. Les marsouins de cette espèce, moins grands que ceux de Tespèce commune , se trouvent en troupes nombreuses aux environs du cap Horn à la pointe méridionale de l'Amé- rique , dans le détroit de Magellan , auprès de la lerFe de Feu , etc. , où ils ont été observés par Commerson. Le beau blanc et le noir foncé forment le fond de leurs couleurs , comme dans le marsouin de Pérou ; mais leur distribution est bien différente dans ces deux espèces. Sur celle de Pérou , le dos est noir et l'extrémité du museau , de la queue et des nageoires offre un très - beau blanc. Sur celle de Commerson , le noir ne paroît qu'aux extrémi- tés , et tout le reste reluit comme une surface polie , blan- che, et pour ainsi dire argentée. Ces brillans cétacés jouoient autour du vaisseau de Commerson et se faisoient considé- rer avec plaisir , par leur facilité à l'emporter de vitesse sur le bâtiment, qu'ils dépassoient avec promptitude, et qu'ils enveloppoient avec célérité , au milieu de leurs manœuvres et de leurs évolutions. ( Lacép. , loc. cit. ) Dix-neimème Espèce. — * Dauphin gladiateur, Épée-de- MER OU Espadon, Delphinus gtadiaior^ Lacép. Cet. pi. 5, fig.3. L'épée-de-mer qu'il ne faut pas confondre avec l'espadon ou poisson empereur,XiyB/i/o5§^/«^«/5, Linn., ou le poisson scie, sgualus pristis ., Linn., ainsi qu'on le fait ordinairement, a été décrite d'abord par Anderson (Histoire naturelle du Groen- land, pag. i55). Son corps a la figure d'un cône allongé ; sa te.le est courte , grosse et comme tronquée ; chaque mâ- choire est armée de denîs pointues ; son sabre ou son épée est cette nageoire haute, triangulaire, un peu recourbée, qu'il porte sur le dos. Elle a trois ou quatre pieds de gran- deur et dix-huit pouces de large k sa base ; mais elle finit en pointe , et s'abaisse du côté de la queue. Celte nageoire est couverte de la même peau que l'animal , de sorte qu'elle est hors d'cîat de blesser ou de couper un poisson ; c'est plutôt par leurs dents que les epées-de-mer sont redoul&hles ; elles nagent, d'ailleurs , par bandes, et attaquent la baleine en commun ; elles la déchirent en lambeaux , et la provoquent sans cesse avec un acharnement sans exemple. Lorsque la baleine est fatiguée, harassée 4" combat, elle ouvre U D A U 167 gueule , et fait sortir sa langue comme les chiens haletans ; alors les épées-de-mer se jettent dans sa gueule et dévorent sa langue , qui est presque la seule partie des baleines qui leur plaise , car, lorsqu'elles l'ont entièrement mangée , elles abandonnent le reste; voilà pourquoi des matelots rencontrent quelquefois des baleines mortes qui n'ont plus de langue. Ces épecs-de-mer se tiennent plus particulièrement vers le Spilr- berg et le détroit de Davis. Rien n'égale leur agilité ; elle est si extraordinaire , qu'on ne peut pas les atteindre, les ap- procher et les prendre, à moins de les tuer de quelque coup de carabine chargée de lingots. Les marins croient que ce pal ou cette nageoire du dos sert à ces animaux pour mo- dérer leur course, (virey.) M. Lacépède donne la description et la figure d'un dau- phin gladiateur mâle , pris dans la Tamise le 10 juin ijgB, d'après les renseignemens qui lui ont été communiqués par sir Jos. Banks. Ilavoitag pieds de long; son^corps éloit court et épais; ses nageoires pectorales très-larges et ovales; sa dorsale très-haute et pointue , placée très-près de la tête ; sa caudale très-large; sa couleur étoit d'un brun presque noir en dessus et d'un beau blanc argenté en dessous , jus(iue vers la queue où le noirentroit en pointe de chaque côté dans le blanc ; le dessus de l'œil étoit aussi marqué d'une tache blanche, (desm.) Les poissons appelés killœrs sur les côtes des Etats -Unis d'Amérique , paroissent appartenir à la même espèce ; mais ils deviennent plus grands , et arrivent jusqu'à vingt ou trente pieds de longueur ; la nageoire de leur dos a près de cinq ou six pieds d'élévation. Ce nom de killœrs signifie as- sassins^ parce qu'ils assassinent leur proie; ils nagent par troupes d'environ une douzaine , et se battent contre les ba- leines comme les dogues acharnés sur un taureau. Les uns happent la baleine par la queue pour l'empêcher d'en frap- per, tandis que les autres l'expédient à belles dents. La pauvre baleine, ainsi attaquée , se débat de toutes ses forces et pousse des hurlemens épouvantables ;. enfin , rendue et à demi-morte , elle ouvre la gueule ; aussitôt ces brigands se jeitent sur la langue, l'arrachent , la déchirent et la dévorent avec fureur, aussi bien que les lèvres. Lorsque la baleine est morte , ils en mangent la tête ; mais ils l'abandonnent aussi- tôt que sa chair commence à se corrompre. Ce sont , au reste, des animaux très-robustes , et qui, étant harponnés, sont en état d'entraîner une chaloupe avec eux au fond des mers. Le chevalier Pages en a rencontré dans la mer Gla- ciale , vers le 79.^ degré de latitude nord, qui avoient vingt à vingt-trois pieds de longueur. Ils ont , à la tête de leur ï68 D A U troupe , un chef qui est plus grand qu'eux. Aussitôt qu'une- balviine les apLTçoii, elle fuit de toutes ses forces. On trouve quelquefois des baleines toutes couvertes de cicatrices des blessures que leur ont faites cm^ cruels animaux, (virey.) 11 ;-sl proî'iilie oue le hua hyiuninguer des Irlandais se rap- porte à cette espèce. Vi,.gtièine Eyph-^. — Dauphin grampus, Épaulard des Sainionf^eois , Jjc/pfinms grampus^ Hunier; Orca d'Othon Fabricîus*('l des naturalistes du Nord ; Dauphin orque, La- cép., pi. i5, fig. I, d'après Hunter, Epaulard -, pi. 12, de VJt'uryc/.^ fig ï? d'après le même ; Cachalot d'ANDERSON de Duhamel, Perh. ^ pi. g, fig. i. Cette espèce a beaucoup de rapport avec celle du dmiphîn fJadiateur^ dont M. Lacépcde a donné une description et une figure, d'après les renseignemens et le dessin qui lui ont été fournis par sir Joseph Banks. V. ci-dessus. Aussi M. Cuvier les a-t-il néunis. Néanmoins, en supposant également bonnes la figure du grampus de Hunter et celle du dauphin gladiateur de La- cépède, nous trouverons assez de différence entre elles ^ pour les considérer comme appartenant à des espèces dif- férentes , quoique , dans l'une et dans l'autre , la disposition des couleurs soit tout-à-fait semblable. Le dauphin gladiateur a le ventre renflé et le corps court, et sa nageoire dorsale, très-haute, est située fort près de la |ôte , et presque sur la nuque. Le corps du grampus, d'après sa figure, est fort allongé '€t non renflé; sa nageoire dorsale, moyenne, est placée à peu près au milieu du dos. Outre les différences que nous venons de faire retnarquer entre le dauphin gladiateur et le grampus, d'après les seules figures que nous possédions de ces cétacés, et qui semblent "devoir en f.^ire faire deux espèces distinctes, il faut ajouter qu'on ne remarque point du tout, dans le grampus, cette disproportion dans la nageoire dorsale , qui est signalée, par les voyageuis, comme un des caractères les plus frappans de Vfpée-de-mer ^ et qui a fait donner à cet animal le nom qu'il porte. Quant à la confiance que peu\'fenl nous inspirer les deux figures que nous venons de citer, il faut convenir que celle (hi grampus a un caractère d'exactitude et de soin qui manque à l'autre. Tout porte à faire penser que le grampus est Voirp/e àes naturalistes du Kord ; et c'est l'opinion de MM. Cuvier et de Blainville, (pli le distinguent de V orque de la Mcditerra- ïiée, dont la vraie place est parmi les dauphins à bec. D A U ïSg Le grampus habita les mers du Nord , où iî attaiffiie les ba- leines, sans doute comme le font les dauphins gladiateurs. Il se voit quelquefois sur les côtes dAngleterre.il s'approche également de celles de France; car nous n'hésitons pas à rapporter à cette espèce l'individu pris à Tembouchure de la Loire, et figuré pac Duhamel , sous le nom de Cachalot d' An- àerson. Sa forme est allongée comme celle de la figure de Hunter ; sa nageoire dorsale est moyenne, et placée seule- ment un peu plus en arrière. Ses couleurs noires et blanches sont disposées exactement comme celles du dauphin gladia- teur et du grampus. M. Cuvier rapporte encore à cette espèce les butskopf àe Martens et dAnderson, et reconnoit aussi le gram- pus dans la figure du siveid-fisrJi d'Egède, pag. 4-0- Il pense que le nom anglais de grampus vient du français, grand poisscn. J^ingt-unième Espèce. — *DauPHIN GRIS, Belphînus gnseus , Cuvier, Rapp. pi. i, fig. i. Cette espèce nouvelle a été prise aux environs de Brest , et ses dépouilles ont été re- cueillies dans le Cabinet d'Histoire naturelle de Paris. Sa longueur est de dix pieds et demi ; sa tête est celle d'un mar- souin; son front est bien moins convexe que celui àndauph. glo- bicçps. Sa nageoire dorsale est très-élevée et très-pointue, ce qui \a. rapproche beaucoup de Tespèceprécédente, quoiqu'elle paroisse, par la délrition des dents, n'atteindre qu'une taille beaucoup moindre (le tiers eilviron). Il ne reste en effet, dans l'individu qui a servi à cette description , que quatre dents sur le devant de la mâchoire inférieure, toutes très-usées etprêtes à tomber. Le reste des bords des mâchoires est déjà refermé , et les vestiges d'alvéoles y sont presque effacés; ce qui prouve que Tanimal avoit atteint la vieillesse. M. Cuvier pense qne cette espèce ne peut être confondue avec le buts- kopf j^'Anderson, quoiqu'il y ait entre ces deux dauphins des rapports marqués , par le nombre des dents et de leur mode de détrition. M. de Blaiuville trouve quelque ressemblance entre ce dauphin gris et le grampus figuré par Hunter; cependant, nous observons que ce dernier a la couleur noire tranchée du corps, exactement disposée comme dans le dauphin gla- diateur; tandis que le dauphin gris a cette couleur fondue graduellement avec le blanc du ventre, et qu'il ne pré- sente pas la tache blanche au-dessus de l'œil, qui se voit dans le gladiateur et dans le grampus. Vingi-i^uxième E^èce. —Dauphin ventru , Dclphinus veu;- I70 D A U iricosus , Blaînville ; Epaulard ventru , Bonnaterre , Encycl^ pL 12 , flg. 2. Le cétacé sur lequel cette espèce est fondée fut pris dans la Tamise, en 1772. Hunter le décrivit, et en donna une figure dans le volume des Transactions philosophiques , pour 1787. Il a beaucoup de rapport avec le grampus, par la struc- ture de la tcte ; il en diffère cependant par la mâchoire infé- rieure qui n'est pas renflée en dessous , comme dans l'espèce précédente. Le ventre est très-gros , et s'amincit subitement vers la région de l'anus ; la nageoire dorsale , plus basse , a la forme d'un triangle rectangle dont l'angle de la pointe est le droit; le dessus du corps est noir, et tacheté, çà et là, de gris. Bonnaterre a cru devoir réunir cette espèce avec la précédente, jusqu'à ce qu'on ait acquis des connoissances plus positives sur Tes caractères qui les distinguent. M. Cuvier ( Règne animal^ se décide à les réunir, parce que « cet epau- lard ventru ^ dit-il , n'est fondé que sur une figure de Hunter, faite probablement d'après un animal enflé , parce qu'il commençoit à se gâter, et que Hvmterle regardoit lui-même comme un épaulai'd. » Nous adopterions volontiers cette idée, en effet très-probablement fondée, si, fidèles à la règle que nous nous sommes proposé de suivre dans cet ar- ticle, nous pouvions nous déterminer à faire des rapproche- inens sans preuves tout-à-fait évidentes. Nous considérerons donc, provisoirement avec M. deBlainvillele dauphin ventru comme une espèce distincte du dauphin grampus ouépaulard : i." parce que sa nageoire dorsale , située plus en arrière que celle de ce dernier cétacé, est de moitié plus large, et d'un tiers moins haute; 2.° parce que les nageoires pectorales sem- blent plus allongées; 3." parce que la couleur noire du dos n'est pas nettement séparée de la couleur blanche du ventre, et ne fonrie pas de pointe à droite et à gauche, vers la queue, comme dans le dauphin gladiateur et dans le grampus ; 4^.° enfin, parce que le corps est plus renflé dans la» dau- phin ventru, et que Hunter ne fait pas une mention expresse de l'état de putréfaction de l'animal. M. de Blainville croit pouvoir rapporter à cette espèce du dauphin ventru, le butskopf d'Anderson , dont le corps est long de vingt pieds ( celui-ci en ayant dix-huit ) , de forme raccourcie, àofii la tête ressemble à la carène d'une chaloupe renversée; le museau un peu avancé, d'égale épaisseur en avant comme en arrière ; la mâchoire inférieure garnie de quatre dents de chaque côté ; la supérieure de dents fort petites , etc. Vingt-troisième Espèce, — * DAUPHIN GtOBiCEPS,' Delphinus D À U ,71 gîobkeps , Cuv., Ann du Mus^ tome XIX , page i , pi. i , fig. i. Nous rapporterons ici une partie de l'extrait inséré dans le Noin>. Bull, de la Soc. phil. , n.*» 56 , du rapport de M. Cuvier, fait à l'Institut, sur divers cétacés pris sur les côtes de France., et principalement sur ceux qui sont échoués près de Paimpol. « Le 7 janvier 181 2 , des pècUeurs de Paimpol, près Saint-Brieux , département des Côtes du nord , aperçurent «ne troupe nombreuse de cétacés , à l'eau que ces animaux faisoient jaillir de leurs évents. » » Un d'entre eux étant échoué , poussa des cris qui attirè- rent les autres , et les firent échouer aussi , au nombre de soixante-dix. La plupart étoient des femelles adultes; sept mâles les accompagnoient , et elles paroissoient voyager en famille avec leurs petits, qui étoient au nombre de douze. Ceux-ci tétoicnt encore , à en juger par le lait contenu dans les mamelles des mères : ce lait était d'un blanc bleuâtre. « Les individus adultes poussoient de longs mugissemens qui ne sortoient pas par la bouche , mais par le trou de l'é- vent. Leur respiration se faisoit aussi par cette ouverture , et on observoit un intervalle assez grand entre chaque inspira- tion ; pour cet effet , l'animal soulevoit la soupape qui se trouve à l'ouverture de Tévent. Lorsque ces animaux voù- loient se remuer, ils le faisoient au moyen de leur queue , qu'ils appliquoient sur le sol : de cette manière ils élevoient de cinq à six pieds leur train de devant. Ils se tenoient ver- ticalement dans l'eau. Tous étoient morts après cinq jours, et l'on n'a trouvé dans leur estomac que des restes de seiches et de moules. « Le mâle le plus grand avoit dix-huit pieds de long et six de circonférence ; il pesoit cinq milliers. La plus grande femelle avoit plus de vingt-un pieds, de l'extrémité du mu- seau au bout de la queue , et plus de neuf de circonférence. Ses nageoires pectorales avoient plus de quatre pieds et demi. Les petits avoient six pieds et demi environ. Les adultes a^ient de dix-huit à vingt-six dents coniques à chaque mâchoire ; quelques-uns n'en avoient point encore , et d'autres en avoient huit à dix qui se montroient à peine hors des gencives. « La couleur de ces cétacés étoit d'un gris noirâtre , dont le luisant avoit une sorte d'aspect métallique, et il pa- roît que quelques individus avoient sous la gorge une tache blanche transversale qui se prolongeoit sous le ventre jus- qu'à l'anus , après s'être rétrécie en une sorte de ruban. « Leur forme générale étoit celle des dauphins; mais ils paroissoient se distinguer de toutes les autres espèces con- flues par la forme de la Icle, qui se terniiaoit en une sorte «72 D A U debourrelet arrondi, et leur nageoire dorsale étoitpeu élevée, comparativement aux pectorales , qui étoient longues, étroi- tes et très-pointues.» {Extr. de M. Fréder. Cuv. dans le Bull, cit.) Cette espèce, à laquelle M. Cuvjer a imposé la dénomi- nation àeDclphinus globiceps^ n'a été Lien certainement décrite par aucun auteur systématique, quoique Duhamel l'ait re- présentée, mais grossièrement. ( Traité des pêches , seconàe partie, pi. lo , fig. 5. ) Un de ces jeunes cétacés, envoyé à Paris par M. Le- maout , pharmacien à Saint-Brieux, a été disséqué par MM. Cuvîer et Blainville, et a donné lieu à plusieurs ob- servations intéressantes sur l'organisation intérieure des dau- phins. F. Mammifères aquatiques ( Orgatsisation des). Vingt-quatrième Espèce. — Dauphin de Risso, Cuv., Jnn. ^uMus.y tom. 19, pag.9; Delpkinus ariesF Anes mannusP Pline etML\ien. M. Cuvier, dans son Rapport à l'Institut, sur les cétacés échoués dans la baie de Paimpol , fait mention de ce dau- phin delà Méditerranée, d'après une notice et une figure ré- cemment adressées à ce corps savant par M. Risso, naturaliste de Nice , qui lui a donné le nom de physeière , parce que l'individu qu'il a observé n'avoil point de dents en haut. 11 en portoit seulement cinq de chaque côté en bas. Sa tête étoit obtuse et un peu arrondie ; sa nageoire dorsale médiocrement élevée , ses pectorales assez pointues. Il avoit neuf pieds de long. M. Cuvier , à qui nous empruntons cette descriptimi , ajoute qu'on pourroit croire ce dauphin assez voisin du deuxième grampus^ figuré par Hunter , qui a servi de base au dauphin ventru (ïépaulard ventru de Bonnaterre et de M. de Lacépède), si Ton connoissoit bien la taille et les dents de ce grampus , dont Hunter ( Trans. philos. 1787) ne dit rien de positif. Le dauphin deM. Risso paroîl être le même, dont Aldro- vande a donné la figure, sans description De pisr^^us ., p. 703. M. Cuvier paroît aussi porté à rapprocher cette espèce de Varies marinusàe Pline et d'iElien, célacé qui avoit près de l'œil une tache blanche recourbée, que cesauteurs comparent à une corne de bélier, et à l'ornement queportoient à leur dia- dèmeles rois de Macédoine. ^Néanmoins, sur la figure que M. uvierendonne d'après M. Risso, on n'aperçoitpointde taches blanches au-dessus de Toeil ; et ce caractère njême n'existe dans aucun dauphin, à l'exception du grampus ou Voj'qu^. des mers du nord , et au. gladiateur ^ qui sont ies seuls dont on pourroit rapprocher par ce caractère , Varies marimts des anciens. D A U ,73' M. de Blainville pense que celte espèce a beaucoup d'ana* iogie avec le dauphin gris de M. Cuvier Cinquième sous - genre. — DELPHINAPTÉRE, Del- phinapterus. Lacép. — Caractères : tête obtuse; museau nunpro- longé en forme de bec; nombre des dentsj médiocre; point de nageoire dorsale. Vingt- cinguième Espèce. — * Dauphin BÉLUGA ou Biéluga, Delphinus leucas ^ Gmel. ; Delphînapterus Béluga, Lacép., Cet^ pag. 24.3 ; Béluga., Shaw. , Gen. Zool., vol. 11 , part. 11 , pag. 5i5 , pi. 282 ; Epaulard blanc, Huit Jisch des Danois; Del- phinus albicansy Oth. Fabric. , Bonnat. , Encycl. La figure de son corps est conique , le devant de sa tête est en forme de cône obtus et incliné ; ses dents sont courtes, émoussées , au nombre de neuf de chaque côté des deux mâ- choires , les inférieures dirigées obliquement d'avant en ar- rière , et les supérieures d'arrière en avant. Il n'a aucune na- geoire dorsale. Sur le nez est une protubérance à laquelle l'évent aboutit en se dirigeant obliquement vers le dos , de sorte que l'eau qu'il rejette tombe en arrière. La gueule est petite ; la langue s'attache à la mâchoire inférieure. Les yeux sont petits comme ceux du cochoh , et bleuâtres. Derrière eux estplacé le trou auditif qui est très-petit. En place de la na- geoire du dos estune légère éminence anguleuse. Les nageoires pectorales sont ovales, larges , et celles de la queue forment deux lobes arrondis. La verge ou le balénas du mâle est osseux, blanc et renfermé dans une gaîne. Les deux mamelles de la femelle sont placées près de la vulve, comme chez tous les cétacés. Cet animal, commun dans le détroit de Davis, etprîncipa- lement dans une baie plus rnéridionale, nommée Sud-Buchiy est d'un blanc jaunâtre, ce qui l'a fait nommer Weisjisch ou Wittfisch au Nord. Il a de quinze à dix-huit pieds de lon- gueur , mais ne produit guère qu'un ou deux tonneaux de graisse. Les jeunes individus sont parsemés de taches brunes et bleuâtres. La peau est épaisse d'un pouce , et l'ecouvre un lard épais de près de trois pouces. Sa chair est d'un rouge vermeil , comme celle du porc salé ; mais elle est si molle que le harpon n'y tient presque point et la quitte bientôt, ce qui , joint à son peu de produit , fait qu'on ne se donne pas la peine de prendre ces animaux. ( Martens , Spitzberg , part. IV, c. 6, n." 6.) Ils vivent de morues, de soles, de perches de Norwége , et surtout d'églefms , qu'ils aiment beaucoup ; ils en font même une grande destruction. La fe- melle produit un seul petit à chaque portée ; il est d'une ,74, D A U teinte verdâtre dans le sein de sa mère, devient bleuâtre à sa naissance , et blanchit ensuite. Les mères vont en troupes, et les petits qui les suivent sur les côtés, imitent leurs mouvemens. Ce sont des animaux très-familiers , qui se plaisent à disputer de vitesse avec les vaisseaux et à tracer mille évolutions diverses à la surface des eaux; les petits s'instruisent en ces exercices. On aperçoit facilement ces bélugas , à cause de leur blancheur, au milieu des ondes verdâtres de la mer. Leurs habitudes ont , dit-on , beaucoup de conformité avec celles du narwhal. Lorsque ces animaux paroissent à la vue des pêcheurs , ils annoncent une pêche abondante de baleines , ce qui fait qu'on les rencontre avec plaisir. Pendant Thiver , ils se ré- fugient dans les baies qui n'ont pas de glaces , et abandonnent la haute mer. Au reste , leur dépouille ne donnant presque aucun profit , on n'en prend pas. Anderson , qui nomme le béluga, wUifisch^ assure qu'il n'a point de dents à la mâ- choire supérieure , et que les pêcheurs du Groenland s'accor- dent unanimement avec lui sur ce point. ( Voyez Anderson , Oroënd. ^ p. i5o ; Muller, Prodrom. Hist. danic. ^ n.° 5o ; Pallas, Voyag. t. 3, p. 92; Othon Fabricius, Fauna Groenland. pag. 5o; et Bonnaterre, Céiolog., pag. 24. et 25.) Rarement ces animaux remontent dans les embouchures des fleuves ; ils vont en groupes. Leur peau est lisse et très-glissante; la rapidité de leur nage est surprenante. Le mâle a une verge longue de trois palmes et de la grosseur du bras. Comme le gosier du béluga est assez étroit , et que cet animal est fort goulu, il arrive souvent qu'il s'étrangle ou demeure suffoqué en avalant une trop grosse proie. On observe que ces ani- maux quittent en hiver les mers glacées et émigrent chaque année- (yirey.) Ce seroit ici qu'il conviendroit de placer le delphinaptère sénédette (^delphmapterns senedetla^ luacép. ^ ^ si ce n'étoit , ainsi que le pense M. Cuvier, un être d'imagination, auquel on a appliqué des traits caractéiistiques propres au béluga , à l'orque et au cachalot. Rondelet qui lui donne les noms de peis mular, de sénédette et de capidoUo ^ paroît ne l'avoir point vu lui-même , et la description qu'il en fait lui est ve- nue de rapports étrangers. 11 est très-grand ; sa gueule est vaste ; ses dénis aiguës , neuf de chaque côté à la mâchoire supérieure, et au moins huit à celle d'en bas de chaque côté; la langue grande et charnue; l'orifice des évents situé au des- sus des yeux ; mais un peu plus près du museau, qui est long et pointu. Le corps et la queue forment un cône très-long ; les nageoires pectorales sont larges. D A U ,75 IlauroitétévudansTOcéan ainsi que dansîaMédîterrannee. Sixième sous genre. — HÉTÉRODON ( Heierodou , Blainville); Monodon , Fabr. ; Hyperoodon et Ainarna- cus, Lacép. ; Uranodon et Ancylodon , Iliiger; Epiodon» Rafinesque-Schmaltz. Caraclères: Detits peu nombreuses {le plus souvent deux seulement ) à Vune des deux mâchoires , ou point de dents du tout ; mâchoire inférieure ordinairement plus fonsidé~ rable que la supèneurc. (i) Vingt -sixième Espèce. — Dauphin anarnak ; Anarnak GROENLANDAIS { Anamacus groenlandicus j Lacépède ). Cette espèce, que nous ne rapporterons ici que pour mémoire, puis- que nous l'avons suffisamment décrite à l'aticie Anarnak ( V. ce mot), a pour caractères principaux, selon M. de Blainville : « corps allongé, arrondi; une petite nageoire dorsale ; point de dents à la mâchoire inféiieure ; deux petites dents coniques, obtuses, un peu courbées au sommet, vers r extrémité de la supérieure. » Vingt-septième Espèce. — Dauphin de Chemnitz ( Deîphinus Chepinitzianus ., ^lainv. ); Balœnarostraia, Chemnitz, besch. der Berl. natur. ., IV, i83. D'après Chemnitz, ce cétacé auroit ringt-six pieds de long; sa figure seroit assez semblable à celle du balœna boops ; sa mâchoire inférieure beaucoup plus épaisse que la supérieure , dépourvue de dents ; la supérieure auroit une dent latérale de chaque côte. Vingt-huitième Espèce. — Dauphin de D xle (^Deîphinus eden- tulus, Schreb. ) , Bottle nose whale , Dale. Le caractère principal de cette espèce seroit de n'avoir point de véritables dents enchâssées ni dans l'une ni dans Vautre mâchoires. Un individu femelle de cette espèce , décrit par Dale(^^«- pend. hist. of harrieh ., pag. l^ii) ^ avoit quatorze pieds an- glais de longueur environ, et un mâle vingt pie<^ , depuis l'extrémité du museau jusqu'au bout de la queue. Leur télé ressembloit à celle du dauphin ordinaire , mais avoit le bec moitié moins long; la bouche tout-à-fait sans dénis; les yeux grands, situés un peu au-dessus de la ligne de la bouche, avec des paupières très-petites; l'évent sur le sommet de la tête. La couleur étoit brune en dessus et blanchâtre en dessous. Parmi les caractères anatomiques observés par Dalie , ou remarque celui-ci: « V estomac éloil simple et presque carré; à #es deux extrémités étoient le pylore et le cardia. » Vingt-neuvième Espèce. — Dauphin a deux dents (Deîphinus (i) Le Narwhal ( monodon , L. ) V. ce mot , dont on a fait un genre particulier , pourroit , à la rigueur être rapporte' à ce «îxièms seus-gem-e. ,76 D A U bidentatus) ^ VLnnier phil. trans.^ 1787 , pi. XIX. Dauphin dio- DON, Lacép. Cél. p. 309. Celui-ci habite les mers qui baignent les côtes de l'Angle- terre , il a vingl-un pieds anglais de longueur ( et peut- être trois fois plus, selon llunter), sa forme est celle da nésarnak ; c'est-à-dire que son museau se termine en forme de bec ; son front est plus convexe et plus arrondi que dans le dau- phin ordinaire. La fjoucke n'est pourvue que de deux dents seulement placées vers r extrémité de la mâchoire inférieure ; les nageoires pectorales sont fort petites , la dorsale est ovale , pointue et inclinée en arrière. Le dessus du corps est brun, et le dessous est blanchâtre pu pâle. Bonnaterre et Hunter lui-même, qui a décrit ce cétacé, le regardent comme appartenant à l espèce de Dale. M. Cu- viev {Règne animal), l'a réuni aux dauphins de Chemnitz, de Dale et de HonOeur. Trentième Espère. — Dauphin DE HoNFLEUR {Belphinus Butskode) , Dauphin buts kopf., Bonnat. Encycl. (Hyperoodon BUTSKOPF), Lac, Baussard.Jo«f7i.rfc^//r5., mars 1789, pi. i et 2. Deux cétacés de cette espèce , qu'il ne faut point confon- dre avec le butskopf des naturalistes du nord (i), qui paroîl être le grampus , ou le dauphin grampus , échouèrent le 19 septembre 1788, près de îlondeur. C'étoit une mère et son petit ; celui-ci étoit long de douze pieds et demi » et la mère avoit vingt-lrois pieds et demi de longueur, avec une circonférence de quinze pieds sept pouces à 1 endroildes nageoires. Celle du petit étoit de huit pieds. La tête de ces animaux avoit plus de hauteur que de lar- geur ; le museau se terminoit presque en pointe , et étoit aussi sans dents à l'une et à l'autre mâchoires ; le dedans de la mâchoire supérieure et le palais étaient garnis de petites pointes ou fausses dents ; les yeux étoient gros ; V orifice des évents for- moitun croissant dont les cornes étoient tournées vera la queue. La tête osseuse fort large, offroit dans sa partie supérieure deux éminences séparées par une grande dépression. L'ex- trémité antérieure des os de la mâchoire supérieure présen- loltune cavité que remplissoltun cartilage , et le bout du mu- seau étoit cartilagineux. Ces os beaucoup moins volumineux que ceux de la mâchoire d'en-bas , étoient arqués dans leur longueur et décrivoient une courbe Irrégulière dont la con- vexité étoit tournée vers le bas. Leur bord dentaire formolt une arête saillante tout-à-fait latérale. Une remarque importante à faire , c'est que ces cétacés (i) Quoiciue Bunnaterre leur ait trausporté ce ccm. D A U .7, avoient trois estomacs, xtn très-grand et deux petits , ce qui peut servir à les distinguer du dauphin de Date , dans la descrip- tion duquel il n'est d'ailleurs point fait mention des fausses dents du palais de l'espèce dont il est ici question. Le petit et la mère étoicntde couleur de plomb en dessus et blanchàires en dessous. Lorsqu'ils échouèrent , des pê- cheurs blessèrent cette dernière de plus de cinquante coups de couteau , qui lui firent une large ouverture au ventre ; elle donna plusieurs signes de douleur, poussa des cris sem- blables au grognement du cochon, etfrappant de grands coups de queue avec une force prodigieuse , qiii écartèrent les pé- cheurs. Ils revinrent avec une petite ancre dont ils introdui- sirent la patte dans l'évent de l'animal, et passèrent un nœnd coulant d'un gros câble autour de la queue , afin de re- tourner le cétacé et de l'échouer entièrement ; mais se sen- tant gêné et blessé , l'animal s'agita avec tant de furie, qu'il brisa le câble , se débarrassa de l'ancre et profita de la ma- rée pour se remettre à flot, en jetant par Té vent un jet d'eau salée , rougie de son sang , à plus de douze pieds de hauteur. Le lendemain , cet animal fut trouvé mort à quelques lieues de Honfleur , près du banc du Bati'er. Trente-unième Espèce. — BaUPHINDE SowERBY {Delphinus Sowerbensis ) , Bljiinv. Cette espèce nouvelle , décrite par M. Sowerby sous le nom de ddphinus bidens^ est bien distincte de la précédente par ses caractères. La longueur totale est de dix-huit pieds anglais environ , et la circoriférencé de onze pieds. Le corps est fusiforme , très-renflé au milieu ; la tête est peu bombée ; le museau distinct, assez allongé et éti^oit ; la bouche fendue; les na- geoires pectorales petites , et là dorsale aussi petite et recu- lée. La couleur est noire en-dessus et blanche en-dessous. Ce qui caractérise principalement ce dauphin , c'est que dans sa tête osseuse , la mâchoire supérieure est plus courte et infmimenf plus étroite que Vinféiieure qui la reçoit. En outre cette mâchoire inférieure est armée de chaque coté et au milieu de son bord, d'une seule dent très-forte , compiimée , et dirigée oblique- ment en arrière. L'orifice de Véoent est en croissant dont les cornes sont tournées en avant. L'animal qui a servi à cette description étoit échoué sur les côtes de l'Elquishire. Trente-deuxième Espèce. — Dauphin EPIODON ( Epiodon urganantus.) P\afinesque Schmaltz. Prodr. pag. i3. Ce cétacé qui n'est connu que par la courte description que M. Rafinesque en donne dans son Prodrome., a pour ca- ractères : plusieurs dents égales obtuses à la mâchoire supén'eure , aucune à l'inférieure , point de nageoires dorsales ; les évents réu- IX, 11 ,78 D A U ifis ; le corps oblong atténué postérieurement ; le museau ar- rondi ; la mâchoire supérieure un peu plus longue que l'in- férie^jire. Il est des mers de Sicile. Trente troisième Espèce. — * D AUPHIN DENSIROSTRE {Delphi- nusdensirostns), Bl. M. de Blainville possède un fragment de mâchoire qui bien certainement est celle d'un cétacé de ce sous-genre et qui cependant ne sauroit être rapportée précisément à aucune des espèces qui le composent. Ce frag- ment qui présente la pointe de la mâchoire supérieure , a neuf pouces de long sur deux pouces et demi de hauteur et seule- ment deux pouces de largeur dans la partie la plus épaisse ; il est droit et comme pyramidal ; sa coupe est triangulaire, et ses bords dentaires très-peu développés, soutiennent une lé- gère crête saillante de chaque côté aux deux arêtes de la base : leur extrémité offre unléger sinus qui en forme la continuation et s' étend jusqu'à l'extrémité de la mâchoire, qui est mousse. On n'aperçoit sur ces bords aucune trace de dent^ ni aucune impression produite par une dent de la mâchoire opposée. Celte mâchoire ne peut pas être celle d'un anarnak , puis- que celui-ci a deu.v petites dents à l'extrémité de la sienne et 'E , le Spare perroquet , le Spare ATsNULAiRE de Lacépède, etc., font aussi partie de ce sous- genre, (b.) DAURADE. Espèce de poisson du genre Coryphène. V. Dorade, (b.) DAURADE. Un des noms de la Doradille cétérach. V. ce mot, (b.) DAURAT. A Nice , on appelle ainsi le Cyprin doré de la Chine, (desm.) DAVALLIE, Daoallia. Genre de fougères établi par Smith, et qui paroît avoir beaucoup de rapport avec le$ DiCKSONiES. Il offre pour caractères : une fructification en points ronds ou allongés au bord des feuilles, dont les folli- cules s'ouvrent extérieurement. 11 renferme quelques espèces du genre Trichomane de Linnseus. (b.) Le genre IIuMATEdeCavanillesne diffère pas decelui-ci.(B.) D AVASAILO. Nom brame du Caiutekka des Malabares. (F. ce mot), (ltst.) DAVASOTULARL Nom brame du Catouadamboë des Malabares. V. ce mot. (ln.) DAVIDSKORN et DAVIDSGERSTE. Deux noms de TOrge CÉLESTE , en Allemagne, (ln.) DAVIÉSIE, Daviesia. Genre de plantes établi par Smith dans la décandrie monogynie et dans la famille des légu- mineuses. Il offre pour caractères : un calice anguleux et à cinq divisions; une corolle papilionacée ; un stigmate sim- ple , aigu , un légume comprimé et monosperme. Ce genre renferme une douzaine d'arbrisseaux originai- res de l'Australasie ou Nouvelle- Hollande. Il est si voisin des PuLTENÉES et des Viminaries, que quelques botanistes l'ont supprimé. (B.) DAVIKUA, Nom brame du Manjakua des Malabares {^Curcuma roUinda ^ Linn.). V. Curcuma. (LN.) DAVILLA, Daiilla. Arbre du Brésil, qui, seul, selon Vandelli , -forme un genre dans la polyandrie monogynie et dans la famille des Rosacées. ï84 D E \ Les caractères de ce genre sont : ^calice coriace à cinq folioles , dont trois extérieures fort petites et arrondies , et ares. V. ce mot. (l>!,) DAWEL CORONDE. Sorte de Cannelle de Ceylan, dont Técorce a peu d'odeur. On emploie son Lois à faire des vases et des tambours. Les botanistes ignorent quelle espèce fournit cette cannelle.' (B.) DAWSONIE , Dacvsoma. Mousse de la Nouvelle-Hol- lande qui a servi à R. îîrovvn pour établir un genre dan? cette famille. Elle ressemble au Polytric. Les caractères de ce genre sont : Péristome en pinceau; poils très-nombreux , capillaires , droits et égaux. ^B.) DAXEN. L'un des noms allemands de 1 ÊPICIA {Pinus abies, Linn.). (ln.) DAYENA. Adanson donne ce nom au Chetœa de Jac-* quin, nommé Ayenapar Linnrens , du nom de Dayen, fran- çais zélé pour les progrès de la botaniqute. On écrit aussi ce nom Dayetna. V. ÀYENIA. (LN.) DEA VU. Nom d'une espèce de Gouet, Arum ma" crorrhiznm , qui croît en Cocbinchine. (ln.) DEANG-MAl et DEAU-RUU.F. Yam-muei. (ln.) DEAÏH WATCH. Nom donné au psoque piihateur par M. Allen. Voyez V Abrégé des' Transactions philosophiques ^ tom. 2 , pi. 6, fig. i6 et 17. (o.) DEAUDANG et O-DUOC. Noms donnés, en Cocbin- chine , à un petit arbre très-rameux, et dont toutes les parties exhalent l'odeur de la myrrhe. C'est le luurirs myrrha àe Lou- reiro ( le même <[ue le laurus cassia , Linu.) nommé U-YO , en Chine. V. Laurier, (ln.) DEAU LAL Espèce de Noyer âe Cocbinchine , Jugions caminum , Lour. , dont les graines exprimées donnent une huile qui sert à l'éclairage. C'est le camiriumde Rumph., 3. tab. 58. (LN.) D EAU-TAU. Nom cochlnchinois du Mûrier blanc , MuTus alba , L. Deau-moi est le Mûrier rouge , morus rubra. Les feuilles servent à nourrir les vers à soie , principalement celles de la première espèce-; mais celles qui sont préférées à toutes les autres pour cet usage , sont les feuilles du Mû- rier d'Inde , morus indi.a^ L., le 1)eau-se-de-tam des Co~ chinchinois, A ce sniet, Loureiro ifait observer que ce mûrier est extrêmement cuiiivé ; que tous les trois ans on en fait de DEC ,85 nourelles planlatinns avec des plants de racines ou des bran- ches coupées, afin d'avoir des feuilles plus tendres à donner aux vers à soie , et pour obtenir une soie plus fine. On en tire tous les ans , une immense quantité de soie, (ln.) DEBASSAIRÉ Nom qu'on donne , en Provence , à la Peîsduhne , à cau;e du tissu de son nid qui imite à peu près celui des bas. F. Mésange remitz. (v.) DEBRONIIL\. Le Mélisse des bois, Meliti's melîsso- phyllum , reçoit ce nom en Bohème. (lN-) DEBOUT. Dans la langue des Veneurs , mettre une bête debout , est synonyme de la lancer, (s.) DÉBUCHER. Fanfare que Ton sonne lorsque le cer£ dé- Bûche y c'est à-dire , lorsqu'il sort du fort, ou de l'enceinte de laquelle il a été détourné, (s.) DÉCADIE, Decadia. Arbre médiocre, à feuilles al- ternes, pétiolées , lancéolées, dentées , glabres , à fleurs blanches , petites, disposées en grappes presque terminales , qui , selon Loureiro , forme un genre dans Ticosandrie mo- nogynie. Ce genre offre pour caractères : un calice de trois folioles, presque rondes , velues , cannées , inégales ; une corolle de dix pétales presque ovales, un peu dentés, dont cinq exté- rieurs plus grands ; trente étamincs insérées. à la base des pé» taies ; un ovaire supérieur, surmonte d'un style à stigmate épais ; une petite drupe ovale , rugueuse, contenant une noix ovale , à trois loges. La décadie croît à la Cochinçhine et à Amboine. Son écorce et ses feuilles fraîches ou sèches , sont employées à aviver et à consolider les couleurs sur les étoffes. Elles offrent les données que l'alun présente en Europe, (b.) DECAINDOLIE, Decandolia. Genre établi par Bas- tard, pour placer les Agrostides étalée, ?yAiNE , vio- lette et BLAiSCHE. Il avoit été appelé VilFa par Adan- son , et Palisot-Beauvois a dû préférer ce nom comme plus ancien, (b.) DÉCANDRIE. Linnœus a ainsi appelé la dixième classe de sou Système des végétaux , c'est-à-dire , celle qui renferme les plantes qui ont dix étamines. Elle se subdivise, d'après le nombre des pistils, en cinq sections , savoir : monogym'e , digynie , tiigyiiie , pentagyuie^ décagyme. V. le mot BotAjSIQUE. DECAPODES, Decapoda y Latr. Ordre de crustacés, ayant pour caractères: un palpe sur chaque mandibule ; deux yeux situés chacun sur un pédicule mobile , et insérés , ainsi que les anteruies et les parties supérieures de la bouche ,siu- ,85 DEC une écaille crustacée, en forme de test, recouvrant tout le dessus du corps, jusqu'à l'extrémité postérieure du tronc ; deux paires de mâchoires et trois de pieds-mâchoires , dispo- sées sur deux rangées longitudinales ; un palpe en forme de fouet, à la base extérieure de ces derniers organes; une branchie pyramidale, feuilletée ou en plume , à la naissance extérieure des quatre derniers pieds-mâchoires et des pieds proprement dits , qui sont au nombre de dix ; les branchies cachées sous les bords latéraux du test. C'est particulièrement aux décapodes que les anciens don- nèrent le nom de CauSTACÉS, Crustaia. Leur corps est, en effet , protégé par une sorte de cuirasse ou de test , ordinai- rement très-dure, et dont la matière, qui rougit au feu , est un mélange de gélatine et de sulfate de chaux. 11 est composé de trois parties principales : la tête , le tronc et la queue. La tête est intimement unie avec le tronc , et le test n'est qu'une grande expansion de son écaille, dont les bords, particulier rement ceux de devant, se prolongent et sereplienten dessous, pour former avec les hanches réunies et soudées (la poitrine), l'enveloppe commune du corps , la queue non comprise. A l'extrémité antérieure du test sont insérés les deux yeux , les antennes qui sont toujours au nombre de quatre, le labre , les mandibules, les mâchoires et la pièce que Fabricius ap- pelle lèvre , et M. Savigny la languette. Les yeux sont logés dans autant de cavités particulières , variant en forme et en étendue , selon que les pédicules oculaires diffèrent eux- mêmes sous ces rapports; ces pédicules sont composés de deux articles , dont les longueurs relatives varient aussi selon les genres. L'espace supérieur compris entre eux , et qui s'a- vance en manière de chaperon ou de bec, a reçu le nom de front dans le premier de ces cas , et celui de rostre dans le second. Les antennes sont au nombre de quatre et insérées au-dessous , tantôt sur une seule ligne , et tantôt sur deux ; leur tige est en forme de soie ou de filet, composée d'un grand nombre de petits anneaux , et portée syr un pédicule plus gros , divisé en trois articles , dont le radical souvent beaucoup plus épais ; la tige des antennes latérales ou exté- rieures est toujours simple ; mais elle est double ou triple aujç antennes intermédiaires , qui sont souvent beaucoup plus courtes , repliées sur elles-mêmes et reçues dans deux fos- settes du front. Ces mêmes antennes s'allongent et s'avancent presque graduellement , à mesure que le corps se rétrécit et acquiert plus de longueur. Les pieds-mâchoires suivent la même progression , et finissent par ressembler à de longs palpes ou à des antennes , et à remplir même les fonc- tions de pieds , comme dans la section des schizopodes. Les DEC 187 idernlers genres de la classe sont encore les seuls où les an- tennes sont placées sur deux lignes, suite du rétrécissement de l'exlréuiile antérieure de leur corps. Les deux intermé- ' diaires y sont placées au-dessus des deux extéiieures. Au- dessous de la base de celles-ci est un petit corps, en forme de tubercule , et logé dans une cavité du test , tantôt mem- braneux sur son disque et calcaire tout autour {brachyures) , tantôt entièrement pierreux {marroures) ,' çt que l'on prend pour 1 organe extérieur de l'ouïe. Je désigne sous le nom dV- pistome l'intervalle qui les sépare , et qui est compris , dans un sens opposé , entre les antennes mitoyennes et Tencadre- ment supérieur de la bouche. La bouche est composée d'un labre , de deux mandibules, d'une languette , de deux paires de mâchoires et de trois paires de pieds-mâchoires. Le labre est représenté par une pièce en forme de cœur , saillante entre les mandibules , vésiculeuse ^ comprimée sur les côtés , et carénée dans le milieu de sa longueur. Les mandibules sont osseuses , fortes, transverses, plus épaisses, élargies triangulairement ou en cuiller , et plus ou moins dentées à leur extrémité antérieure ; elles se rétré- cissent en forme de cône allongé ou vont en pointe , au bout opposé ; elles sont fixées sur les bords latéraux du cintre de la cavité orale , non par leur base, mais par un point de leur face postérieure , ce qui les maintient presque dans la même situation, ou ne leur permet pas de s'écarter beaucoup l'une de l'autre ; sur leur côté supérieur est inséré un appen- dice, divisé en trois articles, qui se couche sur elles , et que l'on considère comme un palpe, de sorte que ces mandibules sont des espèces de mâchoires. Le pharynx est situé entre elles, et la languette {iabium, Fab.) est placée au-devant, en forme de feuillet profondément échancré , ou divisé en deux lobes écartés et arrondis à leur extrémité Les mâchoires viennent immédiatement après, et ressemblent aussi à des feuillets , mais plus divisés et ciliés, ou velus sur leurs bords; celles de la paire supérieure Çmaxilla qiiatia ^ Fab.) sont dé- coupées en trois lanières ; les deux suivantes ou les intermé- diaires {maxilla iertia^ Fab.), le sont généralement en cinq; mais ce nombre peut essentiellement être réduit à trois , en considérant les deux lanières intérieures comme bifides ; une membrane musculaire, spacieuse, et taillée en segment de cercle , sert de support à chacune des deux mâchoires ; leur lanière extérieure , ainsi que la correspondance des mâchoires supérieures, se rétrécit, et 'se termine ordinaire- ment en pointe , mais sans offrir d'articulations ; elle semble être l'analogue du palpe que les autres pièces de la bouche vont nous montrer; la lanière du milieu est la plus grande ou i88 DEC la plus large de toutes. Sur les parties que je viens de décrire, sont appliquées longitudinalement trois autres paires d'or- ganes analogues , que M. Savigny nomme mâchoires auxi- liaires^ et qui sont pour nous des pieds-mâchoires. Les deux supérieurs {maoiillu seninda^ Fab.), sont aussi en forme de feuillets, et divisés en trois lobes ; mais l'extérieur prend ici une figure particulière; il ressemble à une petite antenne ou à un palpe , sétacé, velu , composé d'un grand nombre d'ar- ticles, et dont r inférieur plus grand, forme un pédicule allongé , étroit , comprimé , un peu plus large à sa base , et ensuite presque linéaire ; le palpe , dans sa direction , est un peu incliné en dedans , et fait un angle avec sa tige. Ta- bricius le compare à un fouet {palpiis Jlagelliformis) ; et de là l'expression de Jlagr^ , employée par M. Savigny. Le pre- mier modifie sa nomenclature , à l'égard de la pièce analogue de la dernière paire de pieds-mâchoires ; il la considère comme une lanière ou division latérale des mâchoires exté- rieures , en forme de fouet {lacinia exterior jlagellijormis^ ^ et composée d'une lige (5^ /us), et d'un palpe situé à son extré- miié supérieure. La division intermédiaire de cette première paire de pieds-mâchoires, ou l'extérieure, si l'on en distingue, comme pièce particulière , le flagre , s'élargit triangulaire<- ment , ou en manière de hache , à son extrémité supérieure. Il n'y a point de doute que les organes corrélatifs de la bou- che des crustacés des trois ordres suivans , ne soient des pieds-mâchoires ou des sortes de petits bras , concourant à l'action masticatoire. Mais dans Tordre des décapodes , les mêmes parties ne présentent pas une identité de forme aussi grande; ce sont plutôt des mâchoires tertiaires, avec un tlagre , et on pourroit les distinguer sous le nom de mâchoires- pieds. Les quatre derniers pieds-mâchoires sont insérés à l'extré- mité antérieure de la poitrine , ^t portent chacun à leur base extérieure , de même que les pieds propres , une branchie. Chaque paire a également pour support une div^ision articu- laire ou tablette , dont la dernière triangulaire , et que Ton peut aussi considérer comme formé de la réunion du pre- mier article de chacune de leurs hanches. Les pieds-mâ- choires sont partagés en deux branches, portées sur un article commun , servant de base ; l'extérieure est un flagre, par- faitement, semblable à celui de la première paire, mais plus grand et plus épais ; la branche intérieure est construite sur le modèle des pieds ambulatoires, très-comprimée, velue ou ciliée sur ses bords , divisée «n six articles , et dont les trois derniers sont plus petits , courbés ou repliés en dedans, du uioins lorsque les pleds-màchoires s-oni courts , ce qui a DEC j5j^ particulièrement lieu dans les de'capodes brachyures. Ceux de la seconde paire ou de l'intermédiaire sont plus petits , plus membraneux ou moins crustacés , presque de la même lar- geur dans leur étendue, et terminés par un article ovale ou arrondi ; Fabricius les désigne, dans les décapodes brachyu- res ou les kleistagnathes , sous la dénomination de palpes intermaxillaires ^ et dans ses décapodes macroures, ou son ordre des exochnates , sous celle de seconds palpes ^ pour les dis- tinguer des palpes extérieurs, ou de ceux de la troisième paire de pieds-mâchoires. Dans ceux-ci, le second article de la branche intérieure, et le troisième ensuite, sont beaucoup plus grands ou plus larges , surtout dans les brachyures ; cet auteur , à l'égard des décapodes de cette famille , prend ces articles et le llagre pour une mâchoire extérieure bifide, et la pièce, composée des trois derniers articles, qui termine la branche intérieure , pour un palpe. L articulation du sommet est presque toujours conique, pointue, ou même en forme d'onglet; la seconde , ou celle qui , dans la nomenclature de ce naturaliste, fait partie de sa mâchoire extérieure , est sou- vent très-dentelée ou épineuse , au bord interne. S'il avolt bien comparé les pieds-mâchoires extérieurs des brachyures avec les mêmes des macroures , il auroit vu que leur organi- sation , aux proportions relatives près, est toujours la même, et qu'il ne falloit pas leur donner des dénominations diffé- rentes. M. Savigny a rendu un grand service à. la science, en fixant nos idées sur la nature et les fonctions de ces organes. Il a fait cesser l'arbitraire qui avoit obscurci jusqu'à lui celte partie de la nomenclature. L'observation de la forme et des proportions des deux pieds-mâchoires extérieurs , fournit de bons caractères pour l'établissement des genres , et nous en avons fait souvent usage; mais nous ferons remarquer qi,;e dans la supputation des articles , nous ne comptons point le premier ou le radical, et que, dès-lors, le troisième n'est que le second dans notre exposition des caractères géné- riques. Leurs pieds sont au nombre de dix, dont les deux pre- miers , et quelquefois les deux ou quatre suivans , terminés par un article en forme de main , avec deux doigts , ou mor dans ; le supérieur est mobile, et porte le nom de pouce ; l'autre est fixe , et formé par un prolongement de l'angle in férieur de l'extrémité de la main ; c'est le doigt proprement dit; et l'on dit qu'elle est adactyle ou terminée par une griffe, lorsqu'il n'existe point. On emploie aussi le mot de doigts , si l'on parle conjointement des deux. Ils composent avec la main , une pince ; l'article avec lequel elle est unie a reçu la dénominalion de carpe , et celui qui le précède immédiate- tgo DEC ment est appelé le Iras (i). La première paire de pieds es* ordinairement be?»ucoup plus forte que les autres; ce sont les serres, que Fabrîcius désigne, le plus souvent, par le terme de chelœ; mais Llnnseus paroit ne l'appliquer qu'au dernier article , ou à la pince propre (2). Quant nux autres pieds, tantôt leur longueur diminue graduelleir>ent, tantôt la troisième paire est plus longue que la seconde. Les deux derniers sont quelquefois très-pelits et presque inuîiles au mouvement. Ceux qui n'ont point de pince finisse: t soit par un article pointu et corné à son exiréraité, soit par une i'^me comprimée et qui leur sert de nageoire. Le cœur et les organes de la digestion et de la génération sont renfermés dans le thorax , excepté le rectum qui va s'ou- vrir au bout de la queue. L'estomac, soutenu par une sorte de squelette cartilagineux , est armé, à Tintérieur, de cinq pièces osseuses et dentées , qui achèvent de broyer les ali- mens. On y voit aussi, dans le temps de la mu;î , qui arrive à la fin du printemps , deux corps calcaires , convexes d'un côté , planes de l'autre , qu'on appelle vulgairement yeux d'écremses , et qui disparoissent après leur mue ; de sorte qu'ils semblent fournir la matière du renouvellement du test , ou contribuer à T augmenter. Le foie consiste en deux grandes grappes de vaisseaux aveugles , remplis d'une hu- meur biliaire, qu'ils versent dans l'intestin , près dupylore. Le canal alimentaire est court et droit. Leur queue est ordinairement composée de sept anneaux ou tablettes, crustacés en dessus , membraneux en dessous , mais so itenus chacun par un anneau transversal et de la con- sistance d'^s tégum»ns supérieurs. L'anus est situé sous le der- nier. Le nombre de ces anneaux varie , dans plusieurs espèces, selon les sexes. Tantôt la queue est plus courte que le corps, sans appendices ou feuilletsnatatoires à son extrémité posté- rieure et latérale, repliée en dessous etlogée dans une fossette de la poitrine ; telle est celle des cr-is! acés Bra.ch YURES, Bra- chyuri, ou à courti^ queue ; tantôt elle est de sa longaeur, ou plus grande , simplement courbée ou arquée, et terminée, de chaque côté , par deux lames ou deux feuillets, portés sur un article commun, et insérés à chaque bord latéral de Pavant- dernier segment. C'est ce que 1 on voit dans les crustacés Macroures , Macroun ^ ou à longue queue. Le dessous de la queue a, dans toutes les femelles, deux rangs d'appendices, composés de deux branches , en forme de filets ou de petites (i) Des auteurs appellent ainsi les pieds en pince. (2) J'enlpIoî^^ai le mot serres ( chelae) pour designer les pieds ter- mine's par une mnin, ayant un ou deux doigts; j'appallerai indes celui qui est immobile j l'autre sera le pouce. D E C .,. lames , et situés à rextre'mité d'une tige ou d'un article ser- vant de support. Les œufs sont attachés à ces appendices ou ces espèces de fausses pattes , et toujours nus et simplement plus ou moins agglomérés. On ne voit point d'appendices sous la queue des crustacés décapodes brachyures mâles , tandis que celle des deux sexes en est presque toujours pour- vue dans les macroures, et qu'ils leur sont même utiles pour la locomotion. Les parties sexuelles masculines des premiers sont en forme de cornes , et placées à l'origine inférieure de la queue , et celles de leurs femelles consistent en deux ouvertures situées sur cette portion de la poitrine qui sépare les pieds de la troisième paire. Leur queue est ordinairement plus large et plus arrondie. Les organes fécondateurs des macroures sont cachés , et ne se décèlent au dehors que par le moyen d'un mamelon , percé d'un trou , et placé au bout du premier article de leurs pieds postérieurs. Ceux de la troisième paire ont au même article, dans les femelles, l'ou- verture sexuelle. Les crustacés décapodes sont, de tous les animaux de cette classe, les plus remarquables par leur taille , la complication de leurs organes , la solidité de leurs tégumens et leur lon- gévité. Ils ont tous un instinct très-carnassier. Des voya- geurs ont cependant dit que certaines espèces se nourrissent de fruits ; mais cela paroîl douteux. Quelques espèces , comme les tourlourons , passent une grande partie de leur vie hors de l'eau (i); elles s'y rendent à Tépoque de leurs amours, pour y faire leur ponte , et souvent par bandes très-nom- breuses , suivant toujours la direction la plus courte ou la plus droite , sans s'embarrasser des obstacles , et regagnant leurs demeures de la même manière, après avoir rempli les vœux de la nature. Les autres n'abandonnent point , ou que peu de temps , l'élément où elles sont nées. Quelques- unes, parmi elles, vivent dans les eaux douces ; mais la plu- part habitent celles qui sont salées ou saumâtres , le plus sou- vent près des rivages , à des profondeurs et dans des localités qui varient suivant leurs moyens de subsistance et les res- sources que la nature leur a ménagées, pour échapper aux périls qui les menacent. Ainsi les pagures se saisissent de co- quilles univalves vides , et garantissent ainsi leur corps , dont une grande partie est molle et sans défense. Les pinnothères se retirent dans des coquilles bivalves. Les dromies se forment (i) On peut même les conserrer long-temps en vie et sans eau, en les tenant dans les lieux humides, ou entre des ve'gétaux frais. II faut souvent renouveler l'eau oii l'on garde les e'crevisses , et d'autres crustace's, parce qu'ils absorbent une grande quantité' d'air, et qu'ils ont bientôt épuisé celui que renferme une petite quantité d'çau. .9> DEC avec des alcyons, une sorte de manteau quî les recouvre eti-^ lièrement; quelques-uns appliquent sur leur dos la valve d'une" coquille, et c'est pourcela que ces crustacés, ainsi que les do- xippes,ont leurs quatre pieds postérieurs recourbés en dessus, et propres à retenir, avec le fort crochet qui les termine , et qui est même , dans quelques-uns , accompagné d'un autre , mais plus petit, les corps qu'ils veulent s'approprier. Plusieurs, tels que les matutes, les portunes , les ory- thies, les macroures , en général , etc. , nagent avec facilité ; mais les autres brachyures sont plutôt coureurs que nageurs , et se laissent aller au gré des flots, en s'aidant un peu de leurs pattes. Ils marchent ordinairement de côté ou à recu- lons , souvent même avec une vélocité qui égale ou surjpasse celle d'un cheval, et gagnent, au moindre danger, leurs re- traites , ou celle que le hasard leur offre. Ils élèvent et re- dressent quelquefois une de leurs pattes antérieures , les frap- pent l'une contre l'autre, pincent fortement avec leurs serres ou leurs mordans , en font quelquefois le sacrifice , en les laissant entre les mains de celui qui les a saisis , pour se sauver. La nature répare d'autant pliis rapidement cette perte , par la reproduction d'un nouveau membre , que la cassure s'est faite aux sutures ou aux réunions des articles , et particulièrement à celle du second et du troisiéine. Si la fracture s'est opérée ailleurs, ou sur une partie tFe Ih lon- gueur d'un article, l'animal se débarrasse lui-même du tron- çon de cette pièce , afin de hâter la renaissance des parties qu'il a perdues. 11 né repousse précisément à ces membres que ce qu'il faut pour lès compléter. Le temps nécessaire à cette reproduction varie selon la saison et l'abondance de la nourriture de l'animal. Les parties régénérées sont d'abord' plus petites ; elles acquièrent ensuite leur longueur et leur grosseur ordinaires. Quelques autres parties du corps , telles que les antennes, les pièces maxillaires, se renouvellent' également ; mais la perle de la- queue est irréparable , et la mort suit toujours l'amputation. C'est vers [afin du printemps que ces animaux, après avoir repris une nouvelle vigueur, soit par la nourriture, soit par l'influence du calorique , et se trouvant trop gênés dans leur enveloppe , se préparent à la mue. Une crise aussi' dangc-"- reuse , et qui ej^ose d'autant plus leur vie , qu'ils sont alors privés de tout moyen de résistance , les oblige à se mettre à l'abri dans les lieux où ils seront le plus en sûreté. L'écre- vlsse fluviatile frotte ses pattes l'une contre l'autre , s'agite , gonfle son corps , afin de soulever l'écaillé supérieure du tronc ; lorsqu'elle est décollée , par la rupture de la mem- brane qui reteaoit les Lords , elle tire sa tête en arrière , en DEC ,93 dégage toutes les parties , puis en fait autant, et h diverses reprises, pour les pattes , en commençant par les grosse's , le tronc , et enfin la queue. Une humeur glaireuse , observée parRéaumur, et qui est placée entre les deux peaux, paroît faciliter leurs séparations. La dépouille qu'elle vient de quit- ter offre toutes les parties extérieures du corps , de sorte que chacune d'elles , et jusqu'aux plus petits appendices de leur surface, formoient pour les mêmes parties de la nouvelle peau autant d'étuis particuliers, dont elles se sont dégagées. L'écrevisse est, à l'issue de ce changement, couverte d'une membrane très-molle , et les pattes même se plient comme du papier mouillé ; mais ses tégumens ont souvent acquis , au bout de vingt-quatre heures , la solidité et la consistance qui leur sont propres. Les dimensions du corps augmentent ordinairement d'un cinquième , du moins jusqu'à une certaine époque ; car il est probable que cette différence de grandeur est d'autant plus considérable que l'animal est plus jeune , et qu'elles diminuent à proportion qu'il vieillit. Sa croissance est lente, et jau témoignage des pêcheurs , une écrevisse est à peine marchande au bout de sept à huit ans. Quelques crus- tacés , ceux qui se tiennent habituellement à de grandes pro- fondeurs, dans des demeures inaccessibles, et qui sont mieux protégés par la nature de leur test, peuvent atteindre une grande vieillesse ; et l'on croyoit , du temps de Pline , que quelques espèces vivoient plus qu'âge d'homme. J'ai vu une langouste qui avoit près d'une toise de long , d'une extrémité du corps à l'autre, ce qui prouve qu'elle devoit être très -âgée. Les crustacés décapodes se trouvent sous toutes les lati- tudes , mais particulièrement entre les tropiques. On en con- noît de fossiles, (f'^. Crustacés fossiles.) et qui appartien- nent aux genres :■ leucosie , portune, podophihalme ^ crabe ^ grapse, oc^yode^ langouste^ etc. La chair de ces animaux , quoique d'une digestion difficile, est cependant recherchée de presque tous les peuples du monde ; comme elle se corrompt facilement , et que son odeur et sa saveur sont alors désagréables, on ne fait cuire que les individus vivans. Les INègres, qui, dans les Antilles , font particulièrement la chasse à ces animaux , les portent enfilés dans un bâton , en le faisant passer entre les deux pattes de devant, jointe l'une à l'autre par leurs serres-entre- lacées, ou dont ils font même entrer les pointes dans un trou qu'ils pratiquent à l'article en forme de main, dont elles dépendent. La médecine moderne a renoncé à l'emploi des crustacés dans la matière médicale. De toutes les manières dont on \q:- prépare pour les Musées, celle de la lessive de chaux t>i IX. t3 ,94 D E C la meilleure. M. Mathieu, ancien officier d'arlillerie , et qui a formé à l'Ile -de-France une collection nombreuse de ces animaiïx, s'en est servi avec le plus heureux succès. Les décapodes ne composent, dans la méthode de Lin- nseus , qu'un seul genre , celui de cancer^ auquel même il associe nos crustacés stomatopodes , les amphipodes , et quelques espèces de l'ordre des isipodes. Nous les partagerons en deux grandes familles, les Brachyures et les Macroures. F. ces mots, (l.) DÉCASPERME, Decaspermum. Genre établi par Fors- ter, et depuis appelé Nelitris. La seule espèce qu'il ren- ferme a été réunie aux Goyaviers. Ses caractère sont : calice à quatre ou cinq dents ; corolle de quatre à cinq pé- tales ; baie supérieure à une loge , contenant plusieurs se- mences osseuses. La CampomanÈse de la Flore du Pérou , s'en rapproche beaucoup, (b). DÉCASPORE, Decaspora. Genre de plantes établi par R. Brown, qui ne diffère pas du Cyathode de Labillardière. (B^. DECHAUSSIERES. Ce sont les endroits où les loups ont gratté, (s.) DECKROHR. L'un des noms allemands de I'Arundo turagmites. V. Roseau, (ln.) DÉCODON, Decudon. Nom donné par Gmelin à un genre de plantes établi dans la décandrie monogynie par Walter. Ce genre a pour caractères : un calice à dix dents ; cinq pétales onguiculés; dix étamines ; un ovaire supérieur, à stigmate obtus ; une capsule globuleuse , à trois loges , à trois valves et à un grand nombre de semences anguleuses. 11 ne comprend qu'une seule espèce qui est une herbe aqua- tique , annuelle , dont les feuilles sont opposées , pétiolées , lancéolées et cotonneuses en dessous , et dont les fleurs sont disposées en corymbes axillaires. (b.) DÉGOSTÉE , Decostea. Arbrisseau du Pérou , qui forme un genre dans la dioécie pentandrie. Il offre pour caractères : un calice petit et à cinq dents; point de corolle ; dans les fleurs mâles , cinq étamines ; dans les fleurs femelles", un ovaire in- férieur , oblong , surmonté de trois styles subulés, et à stig- mates simples ; une drupe ovale et monosperme, surmontée d'un style qui persiste, (b.) DÉCOUPURE, de Geoffroy. C'est un lépidoptère noc- turne , du genre Noctuelle, V. ce mot. (desm.) DÉGOUSURES. Expression employée en vénerie , poursignifier les blessures que les sangliers font aux chiens, (s.) DÉCROÏSSEMENT. V. Accroissement, (virey.) DECROISSEMENS. FtTéhorie de la Cristallisa- tion, (desm.) D E E ,g5 DÉCUMAIRE, Decumaria. Genre de plantes de la do- décandrie monogynie , dont les caractères consistent : en un calice de huit à dix divisions très-courtes £t persistantes; une corolle de huit à dix pétales lancéolés ; environ une dou- zaine d'étamines à filamens subulés , attachés sur le bord du réceptacle , et à anthères didymes; un germe inférieur turbiné , à style persistant et épais à sa base ,* à stigmate globuleux et sillonné de huit à dix stries ; une capsule de huit à dix loges, couronnée par les restes du calice , terminée par le style qui grossit , garnie de dix-huit stries longitudinales , et s'ouvrant par des fentes à sa partie inférieure; à cloisons extrêmement minces ; à réceptacle angulaire et filiforme ; à semences allongées et légèrement membraneuses à leurs xtrémités. Ce genre , incomplet dans Linnseus , a été corrigé dans VHcrtus keœensis , et fixé par moi dans les Actes de la SociéU d'Histoire naturelle de Paris. Willdenow y rapporte deux es- pèces mais je puis assurer , pour l'avoir constaté en Amé- rique , que la seconde n'est qu'une variété de la première. La DÉCUMAIRE SARMENTEUSE est un arbuste qui croît dans les marais et qui s'attache aux arbres comme le lierre , c'est-à-dire , qu'il est radicant, ce que Walter seul avoit dit. Il ne s'élève qu'à une ou deux toises, porte des feuilles op- posées , ovales , dentées à leur partie supérieure. Ses fleurs disposées en panicules terminales très-serrées , sont blan- ches , un peu odorantes et très- abondantes en miel. On le cultive dans nos jardins , où il fleurit; mais il n'est jamais beau, parce qu'on ne le met pas dans l'eau. Ce genre a été appelé Forsythie par Walter. (b.) DECURTATION. V. au mot Arbre, (maladies des ) (TOL.) DEDALEE , Dedalea. Genre de Champignon établi par Persoon , et qui a pour type les Bolets odorant et labyrin- THIFORME de BuUiard. (b.) DEDANS. Les fauconniers disent qu'ils mettent un oi- seau de vol dedans., au moment où ils le mettent en chasse, (s.) DEDEK. Nom illyrien de la Huppe, (s.) . DEE-GAO. Nom cochinchinois d'une espèce de Chêne que Loureiro regarde comme étant Vytuse .,Qiierais ilex , L. , ce qui n'est pas probable. Jlya encore, en Cochinchine, deux autres espèces de chênes, le Dée-SUNG , quercus comea^ Lour. , et le Dée-bop , quercus concentrica , Lour. Le bois de ces trois chênes est excellent, et employé dans les ouvrages qui exi- gent de bon bois , tels que pour la marine , surtout celui du Dée-SUNG qui peut soutenir les poids les plus forts, (ln.) BEER. Nom anglais des Cerfs, (desm.) ,96 D E E DÉÉRINGIE , Deeringia. Plante de la Nouvelle - Hol- lande , qui avoit été placée parmi les Passe-velours par Retzius , quoique §on fruit fût une baie , mais que Pi. Brown «jn a retiré , avec raison , pour en former un genre parti- culier,, auquel il a donné pour caractères : corolle divisée en cinq parties ; cinq é famines réunies par leur base et à- an^ thères biloculaires; un style à trois stigmates ; une baie po- lysperme. (b.) DEE-WED-GAND. Nom d'un oiseau de la Nouvelle- Galles du Sud. V. le genre PoLOcaioN. (v.) DEEI-BUOM-BUOM , et Kimn-nghan-hoa. C'est le Camerisier des bois, Lonicera xylosteon , L. , ainsi appelé eu Cochinchine , suivant Loureiro ; mais il paroît que ce n'est pas la même plante que celle d'Europe, (ln.) DEEl-CHIO. Nom donné par les Cochinchinois à une plante grimpante que Loureiro nomme seguieria asîatica. Ils appellent Deei-chio-tlai un arbrisseau que Loureiro dé- crit comme une espèce de calHgone {rallig. asperum. ) (ln.) . DEEI-DING-DANG. Nom d'un arbrisseau, Pcnœa scandens , Lour. , qui croît en Cochinchine , et qui n'est pas une espèce de PeNjEa. (ln.) DEEI-HOA-CHOL C'est le nom donné, en Cochin- chine, aa Floscopa scandens ^ Lour. (ln.) DEEI-KHE. Nom de pays d'un arbrisseau qui croît dans les bois de la Cochinchine, Thysanus palala^ Lour. (ln.) DEEI-LUOI-TLAU. Nom d'une espèce de Stapéhe . {^Stapelia cochinchine nsis^ Lour.) , qui croît sur les montagnes de la Cochinchine. (ln.) DEEI-MOI. C'est un arbrisseau de la Cochinchine, dont Loureiro fait un genre particulier , qu'il a nommé Pseliuîn heterophyllum^ L. Le Deei-MOI-TLON est un autre arbrisseau, qui forme un genre particulier {Stephania /ongu, Lour.). (ln.) DEEI-KUOÏ-GA. Sous-arbrisseau {Spermacoce flexuo- sa^ Lour.), qui croît en Cochinchine. (ln.) DEEI-TROP. Nom d'un petit arbrisseau , Cephalanthus procumbens , Lour., qui croît en Cochinchine, et qui ne sem- ble pas appartenir à ce genre, (ln.) BEEI-XANH. C'est le nom qu'on donne , à la Cochin- chine, aune espèce d'ApoCYN { Apocynum reticiilatum , Lour.) et à une plante sarmenteuse, qui est le Nephrosia sarmentosa , Lour. (ln.) DEEI-XANH-VUONG. Nom donné, en Cochinchine, au Cissus qiiadrangularîs ^ Linn. C'est le Sœlantus de Fors- kaël, et le Funis quadrangulans , Rumph., 7. t. 4^4- (l-N.) T> E G ,g7 DEI-XOP-XOP. Nom donné, en Cochinchine, ait Figuier , Ficus pumila , Lour. (ln.) DÉFAILLANCE. Maladie des arbres. V. Arbre, (tol.) DEFAUT. Les chiens de chasse tombent en défaut , lors- qu'ils ont perdu la voie du gibier, (s.) DÉFENSES. Ce sont les grosses et longues dents ca- nines qui , dans quelques quadrupèdes , sortent de la bou- che par-dessus les lèvres. Les défenses du sanglier sor- tent de la mâchoire inférieure. Celles de l'éléphant , au contraire , qui ne sont , ni des incisives ni des canines pro- prement dites, sont implantées dans la mâchoire supérieure. . (S.) DEFENSES DES ANIMAUX. Voyez, Armes, Cornes, Dents et Venin, (virey.) DJÈFENSE DE SANGLIER. C'est l'un des noms fran= çais des Dentales. V. ce mot. (desm.) • DÉFORMATION. V. Dégénération, (virey.) Dégel, v. Glace. (pat.) DÉGÉNÉRATION, et VARIATION. Cette expression prise en histoire naturelle , dans sa plus grande étendue, s'ap- plique à toutes les créatures organisées qui reçoivent , par plusieurs causes , des formes , Jes attributs , des cou- leurs , etc. , autres que les qualités qu'elles tiennent de leur nature primitive et originelle. L'éloquent Buffon et d'autres savans ont traité cette im-> portante question avec plus ou moins de développement, les uns par rapport, aux animaux seulement, d'autres relati- vement aux plantes ; mais nous espérons montrer ici qu'ils ont encore laissé beaucoup d'objets à approfondir, comme nous ne doutons pas qu il n'en reste beaucoup d'autres après nous encore. Tel est le sort des sciences naturelles, et même le charme de leur étude , qu'on y peut toujours rencontrer de nouvelles vues. Aussi , malgré l'Opinion des personnes qui ne croient trouver que des compilations dans des dic- tionnaires, nous avons la confiance qu'on reeonnoîtra, dans la plupart des sujets généraux de nos confrères, qui se lient à la théorie de l'histoire naturelle, plusieurs observations et des faits qu'on chercheroit vainement ailleurs. Si , par rapport à nous , la culture du jardinier per- fectionne les fruits d'un arbre , ou un légume ; si elle produit des fleurs doubles ; si la domesticité et l'éduca- tion favorisent un plus grand développement physique et moral du chien ou du cheval; nous appellerons perfec- iionnçmerU ce qui, par rapport à l'ordre naturel, s'écart^e figS D E G pourtant du type primordial , est une vraie dcgénération , et même une monstruosité. En effet, une fleur double est celle dont les étamines se sont transformées , par un sur- croît de nourriture , en pétales nombreux ; mais privée , par cette transformation , de ses organes mâles , elle ne peut plus se féconder ; elle demeure stérile : aussi les fleurs doubles ne donnent presque jamais de graines capables de perpétuer l'espèce; elles sont donc une monstruosité, une dégénération. Pareillement une poule trop grasse ne pro- duit plus d'œufs ; toutes ses facultés vitales semblent être occupées par l'abondante nourriture , à fabriquer de la graisse , et négligent les fonctions plus importantes de la reproduction. Si l'homme sensuel trouve plus d'avantage à former des poulardes et des chapons , à cultiver des fruits très-succulens, des légumes tendres et délicats dans son jardin ; s'il jouit à voir dans ses parterres les fleurs brillantes et doublfes des roses , des œillets , des anémo- nes , des hyacinthes , des renoncules , etc. , sans doute ces productions servent aux agrémens de la vie , mais elles sont sorties de l'état de nature et ne peuvent se re- produire d'elles seules ; elles portent l'empreinte de l'es- clavage ^ ce sont des êtres faclices qui attestent l'influence de l'homme ; enfin elles ont dégénéré relativement à leur constitution originelle. Qu'on les abandonne à elles seules , bientôt forcées de se remettre dans cet équilibre primitif qui les fait jouir de la plénitude de leur vie, ces races redeviendront sauvages, mais fécondes ; la pomme , la poire fondante , perdant leur chair savoureuse et leur parfum , ne seront plus que {le petits fruits ligneux contenant des sucs âpres et acerbes, mais ayant de grosses et fortes semences capables de donner naissance à des -sauvageons vigoureux ; le chasselas si sucré deviendra le verjus aigre et à gros pépins de la lambrusque , ou la vigne sauvage ; la pêche délicieuse reprendra son tissu fongueux et aride comme du brou ; l'amande douce se reproduira amère dans toute 'sa force; l'asperge pulpeuse sera grêle et ligneuse ; au lieu de laitues tendres et blanches , on verra naître nne herbe hispide ou épineuse empreinte d'un lait d'odeur vireuse ; enfin les légumes , les céréales mêmes , aban- données dans un sol maigre et sans culture, retourneront à leur état de maigreur , de dureté , de solidité , peu propres à servir à notre nourriture , sans doute , mais qui leur restituera leur énergie originelle. Ainsi la nature en tous les êtres revendique sans cesse ses droits; elle rap- pelle secrètement à cette vie fière et indépendante que nous appelons dégénération et qui n'est pourtant qu'une ré- génération, un reour à Tespèce , augrnre, dans sa forme tt sa simplicité native. Vitli lecta diù et. multo spectata labore Degenerare tamen, r.î vis huniana quotar.iis Maxima qusecjue mar.ii iegcret : sir omnia fatis în pejus ruere ac reirô sublapsa referri. VlKGlL. GlO'g t. Le poëte suivant ici l'opinion vulgaire , regarde comme dégénération , et suppose un affoiblissement , une dété- rioration dans nos végétaux cultivés , comme dans nos ani- maux domestiques , lorsqu'on les livre aux seules forces de la nature ; cependant nous avons vu , tout au contraire , une réhabilitation de l'espèce pour les plantes : il en sera de même pour nos bestiaux. Quoique le chien , par exemple , acquière souvent dans l'état domestique une taille très-élevée , comme dans les dogues de forte race les mieux nourris : quoiqu'il ap- prenne une multitude d'aclions par sa docilité et à l'aide de nos instructions : néanmoins il est inférieur en qualités et en ressources naturelles au loup , au chacal et à ses autres congénères sauvages ; il a moins de nerf, d'agilité , de vigueur native , d'instinct originel ; il résisleroit moins qu'eux à l'intempérie des saisons, à la faim, à de lon- gues fatigues; ses sens sont moins subtils, moins déployés dès l'enfance par la nécessité et un exercice continuel ; enfin, malgré son gorgerin hérissé de peintes, ses oreilles et sa queue coupées, sa grande stature, le dogue redoute en- core de se mesurer avec un loup que la faim et la férocité poussent en hiver au milieu de nos villages, pour enlever sa proie. Ferai-je comparaison de la brebis si timide sous la hou- lette du berger, avec le mouflon des montagnes qui résiste aux glaces des hivers ? La chèvre , quoique hardie et pé- tulante , a-t-elle la légèreté du paseng et du bouquetin sur les rocs et entre les précipices? Les attributs, de l'in-^ dépendance et de la haute liberté furent toujours le par- tage des montagnards , et les animaux dont la nature a fixé la demeure sur ces antiques élévations du globe , ont aussi participé aux mêmes avantages; mais le pesant qua- drupède qui a reçu pour patrie les plaines et les vallons, fut bientôt assujetti par l'homme et dégradé par lui. Le bœuf, animal simple et sans défiance , présenta sa tête au joug, et le fier coursier lui-même se soumit au frein, accepta des semelles de fer, tandis que le chamois , le 30O D E O condoma , le mouflon vivant sans conlrainle et sans lois au sommet des monts sourcilleux, entre les âpres rochers , ont contracté une roideur de caractère et une rusticité de mœurs qui les a soustraits à toute domination ; la brebis vint , en bêlant , réclamer le secours de l'homme et lui offrit sa toison et son lait ; le grossier pourceau quitta le gland des forêts par l'appât d'une nourriture plus abon- dante et d'une vie plus molle dans les étables. La Nature donne , elle seule , la beauté , la noblesse des formes ; la domesticité dégrade et vicie. Aussi, d'autres quadrupèdes satisfaits de leur existcîice . sauvage , qu'adoucit sans doute le sentiment de leur liberté» choisissent, à leur gré , les herbes aromatiques dont ils se suhstantcnt, et se désaltàrent dans les ruisseaux d'earx vives qui sourdent des cimes neigeuses des rochers. La hardiesse , la sûreté, la légèreté de leur démarche, la grande étendue de leur vue et de leur ouïe, la finesse de leur odorat, la rapidité de leur course , fournissent à ces animaux tous les moyens de se soustraire à l'esclavage ; on ne voit guère de dégénération ou de foiblesse naturelle parmi eux. Con- templant de loin dans la plaine le bœuf, misérable eunu- que traînant avec effort la charrue pour engraisser son oppresseur de ses travaux et de ses sueurs , et recevant ensuite la mort pour salaire de ses peines , le léger qua- drupède de la montagne apprend à connoître tout le prix de son indépendance. Qu'auroil-il besoin de mendier ces faveurs de l'homme , que les animaux n'achètent jamais qu'au prix de l«lir énervation , de leur avilissement et souvent de leur vie ? Le quadrupède sauvage trouve tout ce qui lui est nécessaire au milieu de ses solitudes et de ses rochers ; il jouit sans défiance des plaisirs de l'a- mour ; il rencontre autour de lui une pâture suffisante à sa sobriété ; la nature l'a couvert de longs poils qui le mettent à l'abri de la froidure ; elle a donné à la plu- part des armes menaçantes pour défendre sa liberté et frapper ses oppresseurs ; elle l'a rendu sobre , actif , ro-^ buste ; elle a perfectionné ses^ens et l'a séparé de l'homme , ce tyran des animaux , par des déserts , des précipices inaccessibles. Fière de tant d'avantages, l'espèce sauvage semble dédaigner les races domestiques et les regarder comme des êtres lâches et stupides qui fléchissent en es- claves sous la main du despotisme. Tels sont aussi les oiseaux" de haut vol, à l'égard des espèces lourdes de nos basses-cours, la poule, le dindon, le canard et l'oie, que nous avons façonnés à la domesticité , tandis que d'autres oiseaux, imitant Taudace de l'aigle, voyagent sans D E G ,01 conlralnle sous divers climats , el ne subissent ni la capti- vité , ni les atteintes de la degénération. Nous prenons ici ce terme dans une acception opposée à celle qu'on lui donne ordinairement; mais c'est parce que nous considérons le type primordial de chaque espèce comme sa souche essentielle, ainsi qu'on doit le faire en histoire naturelle. Pour bien comprendre les effets de la dégénération , il faut donc savoir d'abord ce qu'on doit nommer Espèce et Variété ( F. ces mots ). U nous suffira de rappeler que l'espèce est ime forme d'organisation^ subsistant constam- ment par la génération , et conservant ses caractères ou ses attributs principaux , ma/gré diverses circonstances qui en altèrent passa- gèrement quelques parties superficielles. G est encore un caractère de r espèce , de ne se point mêler , par génération ( du moins volontairement, dans Télat de ïiàturc)^ avec une espèce très- différente , ou s'il y. a mélange , de ne point produire une race nouvelle , féconde par .elle seule ; ainsi les rnulets ou métis et hybrides I, s'ils sont nés d'espèces essentiellement différentes, ne se reproduiront point entre eux , mais ils périront stériles , ou ne se multiplieront qu'avec l'une ou l'autre de leurs souches ori- ginelles. Les minéraux n'ont point , à proprement parler , d'es- pèces ; ce sont des sortes différentes, ou d'autres com- binaisons d'un ou de plusieurs genres de matériaux simples. Par exemple, le genre chaux présente toutes sortes de com- binés imaginables et de cristallisations diverses, sans qu'on puisse appliquer justement à celles-ci le nom d'espèces dans le sens de celles des animaux et des végétaux , puis- que les sortes minérales se peuvent mélanger fortuitement et ont rarement des limites infranchissables. Ainsi le cheval et l'âne sont deux espèces , quoique en- gendrant ensemble des mulets , mais ceux-ci sont stériles , entre eux du moins , et quoiqu'ils puissent engendrer quel- quefois dans des climats chauds , ils ne créent point une troisième espèce Intermédiaire , permanente. De nrjême la digitalis purpurea et le verbasciim thapsus , par exemple, pro- duisent, par le mélange de leur pollen fécondateur, une plante hybride , le digitalis thapsi., mais' qui retourne d'elle seule , par des générations subséquentes à sa tige mater- nelle , à moins que de nauvelles aspersions de pollen du maie n'amènent une transformation totale en l'espèce mâle , comme Tout constaté les expériences de Kœlreuter. Mais nous considérerons plus loin les résultats de ces produc- tions hybrides pour la dégénération , comme pour l'enno- blissement des races. 202 U E Q Article I. — Des diverses causes de dégénération des espèces animales et végétales. — Nous ne devons pas rechercher ici toutes les sources de variation des créatures organisées : nous en traitons aux articles espèce et variété ; mais la dé- génération étant une altération vicieuse, un affoiblisseffient , une détérioration qui diminue essentiellement la force, la vie , la fécondité , la taille ou les autres attributs d'une es- pèce quelconque ( non pas relativement à nous, mais re- lalivemcnt à l'ordre de la nature ) , nous devons en ob- server ici les causes. Chaque espèce demande des conditions déterminées pour jouir de la plénitude de son existence ; ainsi l'arbre de nos climats tempérés languira sous des cieux brûlans ou glacés ; tous les extrêmes , ceux du bien , comme ceux du mal , font dégénérer ; mais les milieux relatifs à chaque constitution d'êtres , améliorent , perfectionnent , régénè- rent ou sont les plus favorables au déploiement complet de leurs facultés. Toutefois les milieux sont différens selon la nature des espèces. Pour un lion- de la Lybie , une température de 20.» dans l'atmosphère est un milieu doux et salutaire ; ce seroit un excès violent de chaleur qui feroit succomber le renne destiné aux climats glacés des pôles. L'arrosement nécessaire à la plupart des plantes , suffoque et pourit la6 mesembryanthemum ou plantes succulentes 3i^- ]pe\ées ^ico't'des , qui vivent dans les sables les plus arides des déserts d'Afrique. Ce qui fait dégénérer une espèce , en ré- génère donc une autre ; c'est ainsi que toute la terre a pu nourrir des êtres différens, et que chaque créature a trouvé sa situation convenable dans la grande république des pro- ductions vivantes. Sortir de sa place est déjà trahir sa nature , ou s'exposer à recevoir un nouvel équilibre dans ses puis- sances organiques. Or, la culture des plantes, la domesticité des bestiaux n'est que le perfectionnement de certaines qua- lités de ces végétaux , de ces animaux , utiles à l'homme , au détriment des autres fonctions de ces espèces. Les causes de dégénération peuvent se rapporter : i.° au cli- mat et à la station , 2.° à la nourriture , 3.» au genre de vie on a. la culture et aux habitudes contractées , 4-" ^ ^^-^ mu- tilations factices, 5." à des maladies héréditaires, 6." à des aberrations des races par des générations hybrides. Les effets de la dégénération portent i.» sur la taille, 2.° sur les portions ou lesformes desparties, 3." la texture, 4-" a couleur, 5." la saveur, 6." les odeurs, 7." les tégumens, poils, plumes, écailles, épines, etc. I) E G 2o3 § I. — Effet des diinals et des diverses siaUons pour la dêgénéra- tion de Vhomme , des animaux et des plantes. On observe généralement que le froid très-intense, et une chaleur sèche très-vive, s'opposent au développement complet de la taille dans toutes les créatures animées ; tandis qu'une chaleur douce, humide ou tempérée la favorise considéra- blement. Voyez près des pôles, au Spitzberg, au Groenland, au Kamischatka, dans la Laponie, la terre couverte de mousses, d'herbes grêles, de bruyères naines, de petits buissons , de bouleaux rabougris , resserrés étonnamment par la froidure qui glace continuellement les extrémités des branches, pour peu qu'elles s'allongent; aussi les arbres deviennent arbustes, ceux-ci de menues broussailles qui se ramassent ou se pelo- tonnent en entremêlant leurs petites branches comme pour se garantir le plus qu'ils peuvent de la froidure ; les sapins, les pins se vêtissent de leur feuillage dru et serré comme des poils, et- résineux pour mieux résister aux hivers. De même les hommes de ces contrées polaires , les Lapons , les Samoïèdes, les Ostiaques, les Tsulschis, les Korlaques, les Jukagres , les Esquimaux , les Kamtschadales sont de petits honnnes trapus, à peine hauts de quatre pieds, ramassés en boule par la rigueur excessive de ces climats ; leur peau froncée est même noircie et tannée par le froid violent qui la frappe. De même les animaux domestiques , les'chevaux, sont déjà plus petits que nos ânes en Ecosse , dans le Norlh- wales , comme en Suède , en Œlande et Smolande ; les bœufs et les vaches y deviennent également de petite taille , blancs et sans cornes. En Sibérie ou sur les Alpes, les crêtes des montagnes , même celles des Cordilières et des Andes qui, quoique si- tuées sous les tropiques, sont couvertes de glaces éternelles, on éprouve un froid vif et sec ; les plantes sont en général des mousses ou des herbes grêles , rabougries , velues ; leur feuillage est mince et divisé comme aux boucages et autres ombellifères ; leurs fleurs pâles ou blanches , étiolées , sont à peine développées; il n'y a guère d'animaux, ou ceux-ci sont également de menues espèces , telles que des rats , des souris , des marmottes et hamsters qui fouissant la terre , s'y blottissent et y sommeillent la plupart pendant la rigueur de la froidure. Tels seront encore le lama, l'argali , le mou- flon, le chamois , animaux secs , agiles , nerveux. L'homme des montagnes, les barbets des Alpes, les miqueleis des Pyré- nées, les Basques, les Cantabres ou les Liguriens, les Marses des Apennins , les Tyroliens chasseurs , etc., sont de petits 3o4 D E G indivifliîs maip;res , secs, actifs à grimper les rochers comme les chèvres. Mais descendez dans les plaines basses , vous trouverez une nature toute diverse; les 'mêmes herbes si minces, si grêles sur la montagne, deviennent grandes, larges ; elles étalent leurs feuillages, leur.s pétales et se rem- plissent de sucs abondans. Plus elles ont été comprimées par k'froid,plus elles se dilatent et se détendent sur un sol tiède et plantureux. Linnieus ayant reçudc S.-G. Gmelin desgraines de petites herbes rabougries de Sibérie , les sema dans un bon terreaude ses serres à Upsal; elles donnèrent des plantes beaucoup plus hautes et plus fortes que les mêmes espèces nées sous un ciel tempéré. C'étoit comme un ressort trop comprime qui se détend au-delà de sa dilatation ordinaire , car à la seconde année , elles ne prirent plus qu'une taille moyenne entre leur plus grande et leur plus petite , comme si elles étoient retournées à leur point intermédiaire. C'est donc au bord des fleuves et des marécages de ces plaines chaudes et fertiles de l'Asie , où serpentent le (range et le Sind, c'est sur les rives souvent inondées du Zaïre j du Niger , du Sénégal et de la Gambie , et dans le Ouan- garah en Afrique que se propagent et s'accroissent les élé- phans , les rhin.océros , les hippopotames , les crocodiles et gavials, les immenses serpens boas et tous les colosses du règne animal terrestre ; le bœuf prend, ainsi que le porc, une taille énorme ; c'est également dans les eaiix que se dé- veloppent avec tant de liberté les énormes croupes des grands plioques et éléphans marins, des lamantins , enfin les céta- cés, les cachalots , les baleines gigantesques , ou les grancls squales et requins. C'est aussi sur les terrains les plus humides et les plus chauds de l'Afrique et de l'Asie que naît le baobab, arbre de dimension étonnante, à^texture molle et presque co- tonneuse , le vasie ceiba , les figuiers dJnde des Pagodes, dont les lourdes branches se l'ecourbant et se repiquant en terre, forment une forêt de grands berceaux naturels; les moindres graminées se développent sous ces chaudes con- trées , au sein d'une boue riche et féconde, comme une forêt extraordinaire, en une taille de quinze à vingt pieds au moins ; les cannes des bambous surpassent nos plus hauts arbres ; les flèches des palmiers s'élancent à près de deux cents pieds comme le pin araucaria , les casuarina , etc. Tant la végéta- tion , la force de croissance, acquièrent d'énergie chez hîs animaux ou les plantes sous ces climats humides et chauds ! Mais veut -on voir, au contraire, cette énergie arrêtée par une chaleur aride , sur un sol sablonneux , embrasé , dans les déserts élouffans du Sahara et de la Nubie ? con-^ templez ces herbes sèches, épineuses, hispides et salées qua D E G 2o5 broient à peine les larges dents molaires des chameaux et des onagres: ce sont des tiges ligneuses, courtes, ou des herbesâcres etlaileuses comirtedes euphorbes, des aloès, des diosmées , des lobélies, ou salines comme les kali ; elles ne sont pas moins rapetissées, amoindries , desséchées, velues que celles des montagnes glaciales ou des steppes arides et sablonneuses de la Sibérie couvertes de bniyères , d'armoi- ses sèches, d'astragales et d'asters, d'alliacées, etc. Mais les effets en sont fort difîérens, comme nous allons l'exposer. § II. Comparaison des effets delà chajeur sèxheetfoîie^ etdiifroidvif et piquant sur la degénéraiion des animaux et des plantes. Quoique en ces deux circonstances il existe une sécheresse prédominante qui diminue beaucoup la taille de toutes les créatures qui s'y trouvent exposées , il n'y a rien de comnum que le rappelisseinent ; les autres résultats de la dégénéra- tion sont tout différeus par l'excès du froid et de la chaleur. i.« De LA: Leucose. Parle froid sec , les animaux et les vé- gétaux des régions polaires ou des hautes montagnes, loin d'acquérir des couleurs foncées , tendent généralement à blanchir ; les plantes alpines ont presque toutes des fleurs blanches ou pâles ; on voit le pelage de plusieurs quadrupè- des , comme de lièvres, de rats et souris , d'écureuils , d'her- mines, de putois, d'ours, de blaireaux, de renards, de martes-zibelines, et même plusieurs rennes , des chevaux, des chiens et des chats , blanchir dans les grands froids des hivers de Sibérie, de Laponie,des hautes Alpes ainsi que blan- chissent plusieurs oiseaux, des faucons, des lagopèdes etté(ra;s, l'ortolan déneige, le pinson d'Ardennes, des coi'beauxet cor- neilles, des merles et choucas, les oies, les canards, les poules, les cailles et perdrix, les pigeons, les paons et faisans, etc. Les herbes se couvrent d'un duvet cotonneux blanc dans les pays les plus froids, comme les nepeta , les vevhascum^ les phlumis , etc. , et leurs feuilles se maculent de blanc , comme dans les cyclamen., les amaranthus ., les ranunculus ., les ii-ij-s— Uum , Vcmpetrum , les rumex aceiosa , les ttifolium , Vaucuba japonica ; des gramens et des roseaux prennent des raies blanches le long de leurs feuilles ; aussi les fleurs d'une multitude d'autres végétaux se panachent de blanc , surtout au moyen de la culture. De pareilles dégénérations se manifestent chez l'homme , puisqu'on voit des nègres blancs , ou albinos , appelés aussi dondos, chacrelas., etc., qui sont d'un blanc-mat pâle et comme mort , avec l'iris de leurs yeux rouge et foible ou incapable de supporter l'éclat du grand jour ( V. Albinos et lexpiica- tioirde ce changement au mot Nègre); leurs cheveux soaî 2o6 D E G blanchâtres et soyeux comme Tétoupe, Tous ces caractères se remarquent pareillement dans les individus blafards de notre race blanche ordinaire , êtres flasques et foibles , à peau très-pâle , à cheveux d'un blanc soyeux et argenté , aux yeux rouges et craignant la lumière , comme les lapins blancs; ils ont l'ouïe dure ou insensible , la plupart sont incapables de grands et forts travaux de corps et d'esprit; ils manquent de vigueur et de courage. Ils se trouvent plus ordinairement dans les pays froids du Nord de l'Europe (où tous les hommes étant en général blonds avec un teint très -blanc, ten- dent vers cette sorte de dégénérescence), et aussi sur les montagnes froides des Alpes et de Suisse. De là vient encore que les femelles sont plus exposées à cette dégénéralion que les mâles , par foiblesse de constitution. De même, la vieillesse, le chagrin, font blanchir les che- veux, et par fois de très-bonne heure chez les personnes ex- ténuées de travauxou de peines morales; on observe encore des individus nègres maculés de taches blanches et d'autres hommes ayant des mèches de cheveux blancs dans une cheve- lure noire, comme nos animaux domestiques, chiens, chats, chevaux, lapins, poules, pigeons, etc., sont tachetés de blanc sur un fond d'autre couleur, très-fréquemment." On voit même des éléphans blancs ou blafards. Or , soit les taches partielles blanches , soit la décolo- ration, et la blancheurgénérale de naissance ou d'acquisition , par le froid vif, la vieillesse, etc., il est généralement observé que cet état est une dégénération essentielle chez les ani- ni.aux et les végétaux; il donne toujours des productions débiles , efféminées , ou peu fécondes , dépourvues de facultés actives ; les herbes étiolées , incolores , nées dans l'obscurité , sont insipides, aqueuses, sans odeur, incapables de fleurir même ou de bien mûrir des fruits. La plupart des fleurs blanches ont un tissu mollasse comme les liliacées, des odeurs fugaces, une saveur nulle ou fade. En Hongrie , la couleur blanche est commune à presque tous les bœufs , mais non pas aux taureaux , de sorte que la castration et Faf- foibllssement de ces animaux les font blanchir. Le sanglier est naturellement noir, mais rendu domestique et énervé par la vie molle et obscure des étables , le cochon est devenu blanc ; nos bestiaux, nos races domestiques doivent à l'escla- vage , à l'existence contrainte , abâtardie qu'ils éprouvent , leurs maculations blanches ou leur état de blafards et d'albi- nos ; de même que nos légumes sont étiolés et attendris par la culture et l'obscurité qui les affoiblissent. Ils deviennent cependant plus volumineux, plus humides d'ordinaire , et les animaux blafards acquièrent facilement beaucoup dégraisse. 1) E G ,07 un embonpoint superflu qui tient de la bouffissure et de la leucophlegmalie ; ils tendent même à devenir hydropiques , sont lents, inertes, flasques, dormeurs, adonnés à man'^er et boire , et cherchent le repos , portent les oreilles et la queue pendantes. Aussi le froid qui blanchit , tend à engom- dir, retarder, suspendre même les fonctions vitales , puisque plusieurs animaux des pays froids qui blanchissent , comme des marmottes , des hamsters , des bobaks , des loirs , etc. , tombent dans un sommeil hybernal. ^ Cette blancheur ou blafariise dépend , chez l'homme et les animaux femelles surtout, de l'absence de sécrétion de la matière colorante du réticule muqueux qui se trouve d'ordi- naire sous l'épiderme et transmet sa couleur aux individus noirs ou bruns, etc. En effet , qu'un cheval brun ou un chien de couleur soient blessés , et que Tépiderme et. le réseau muqueux sQus-jacent soient enlevés, sur la cicatrice qui se formera ensuite, il naîtra souvent des poils blancs, parce que le réticule muqueux coloré qui leur donnoit sa teinte n'existe plus. De même, par le froid des hivers, ou par t'inaction des organes dans la vieillesse, dans l'épuisement et le chagrin, les cheveux , les poils ne recevant plus la ma- tière oléagineuse colorante de ce réseau muqueux , observé d'abord par Malpighi , restent blancs. Il y a sans doute une matière colorante analogue chez Les végétaux , daiis leurs feuillages et leurs fleurs ; les panachures et taches blanches n'en sont que l'absence, qui devientgénérale par l'étiolement. Il y a même des maladies de la peau qui détruisent ce réseau muqueux coloré , comme dans certaines affections lépreuses, des dartres profondes des Orientaux; et chez les vé- gétaux,on voit une maladie analogue appelée le Marie {erysiphé)^ sur des érables, le houblon, des lamium^ des' lithospermum^ etc. Mais quelques botanistes ont supposé sans preuve que cette lèpre végétale étoitune sorte déplante de la famille des mucor ou moisissures , comme on avoit attribué la lèpre et d'autres affections de la peau à des insectes et des animalcules. 2.» De la Mélanose. De même que nous venons d'ob- server la dégénération blanche , nous allons remarquer une autre sorte de dégénération noire à laquelle on n'a point fait attention jusqu'à présent ," comme il convenoit. Nous la nommerons mélanose , pour l'opposer à Valbidilé ou leucose. Transportons-nous sur le sol aride et brûlant de la Gui- née et de l'Ethiopie , et voyons perpétuellement le soleil verser des (lots d'une vive lumière qui noircit, dessèche et charbonnc , pour ainsi dire, les hommes , les animaux , les plantes exposés à ses ardens rayons. Les cheveux se cris- pent, se contournent par la dessiccation sur la tête du nègre; 2o8 D E G sa peau exsude une huile noire qui s^iit le linge ; le chien perdant ses poils, ainsi que les inandrils et les babouins, ne montre plus qu'une peau tannée ou violâtre comme le museau de ces singes. Le chat, le bœuf, le lapin, noircissent; le mouton abandonne sa laine fine et blanche pour se hé- risser de poils fauves et rudes. La poule se couvre de plumes d'un noir foncé ; une teinte sombre rembrunit toutes les créatures : le feuillage des plantes , au lieu de cette verdure tendre et gaie de nos climats, devient livide et âtre, les plantes sont petite , ligneuses,, tordues et rapetissées par la sécheresse, et leur bois acquiert de la solidité , des nuances fauves ou obscures, comme l'ébène , les aspalathus ^ les side- roxylon , les derotlendron , espèces de bois nègres : il n'y a point d'herbes tendres , mais des tiges coriaces , solides ; les fruits se cachent souvent, comme les cocos, dans des coques ligneuses et brunes. Presque toutes les fleurs pren- nent des couleurs foncées et vives , ou bien violettes-plom- bées, ou d'un rouge noir comme du sang desséché. Les feuilles TOiême portent des taches noires , comme celles des amm , des satyrions , des orchis, des cypripedium , des liîeracîuin , des raminculus^ etc., ou comme les noires tiges et le sombre feuil- lage des capsicum , des ce$inim\ des stijchnos , des solarium , des apucynum, etc., qui décèlent des plantes acres, vénéneuses, stupéfiantes; tant leurs principes sont exaltés, portés au dernier degré de coction et de maturité par l'ardent soleil et la lumière du climat africain! Aussi plusieurs fournissent des teintures fortes, le bleu de l'indigo, comme des nerium , des asr/epias-^ et autres apocynées dangereuses. Ne re,marque-t-on pas , dans nos régions mêmes , de petits hommes secs, bruns, à cheveux noirs et crépus, à peau tannée , toute velue de crins ou de poils roides , comme les ours? Ils sont impétueux, irascibles, impatiens et fort passionnés ; pubères de bonne heure , ils consument rapi- dement leur vie. Dans les races des chiens , on voit de petits roquets bruns ou fauves, hargneux, durs et indociles; les mêmes caractères se manifestent en d'autres races d'ani- maux, dont les plus bruns ou noirs sont aussi les plus petits de taille , les plus nerveux , les plus vifs , témoins les che- vaux noirs , les taureaux d'un fauve tanné , les vaches , les poules noires , etc. Ces vaches donnent un lait plus substan- tiel et moins abondant que celles de la Flandre ou de la Suisse, qui développent de gros corps mollasses et des chairs blanchâ- tres dans les humides pâturages. Ces animaux blancs sont simples et bonaces, les noirs sont plus violens et méchans. L'état sauvage rend les animaux secs et noirs autant que la domesticité les blanchit et les amollit. Ainsi le sanglier D E G 2of^ est noir avec des soies rudes et peu ou point de lard, ton* au contraire des cochons blancs ayant un tissu cellulaire lâ- che , rempli de graisse. Les gros bœufs ventrus et blancs de Hollande , transportés au Cap de Bonne-Espérance , de- viennent bruns , secs , dans un état demi-sauvage , prennent un petit ventre et de longues jambes, se rendent agiles et ingambes sur ce terrain chaud et aride. Les grands che- vaux de la Frise ou du Holstein deviennent petits , secs et vifs en grimpant sur les rochers de la Corse , ou vivant parmi les plaines ardentes et sablonneuses de l'Arabie j râne, le zèbre, sont plus bruns, plus agiles, plus infatigable» sur un sol chaud et rocailleux que dans des climats humides et froids , où ils s'affoiblissent et dégénèrent. H y a des races de melanos^non seulement parmi les mammifères, mais aussi parmi les oiseaux et les autres classes d'animaux. On voit , par exemple , des cyprins dorés de la Chine variés de noir , comme d'autres sont blanchâtres ou albinos , dans le même vivier. Nous avons remarqué , dans les mêmes ruisseaux , de? écrevisses qui ne devenoient pas rouges par la cuisson , comme les autres , mais resloient noires. Le même fait s'ob- serve dans les crabes et autres espèces de crustacés , qui dans les colonies passent pour nuisibles lorsqu'on le# mange , mais peut-être à tort. Toutefois les individus de couleur noire sont plutôt des mâles que des femelles , au contraire des albinos ; ils ont Li chair plu? ferme, une saveur plus forte, et peuvent être plus susceptibies de devenir vénéneux. Les serpens venimeux les plus noirs dans leur espèce , ont aussi le venin le plus exalté , par cette même raison que la mélanose dépendant originai- rement d'un excès de chaleur et de sécheresse , concentre et brunit toutes les humeurs, en rapprochant davantage leurs qualités actives. C'est ainsi que des extraits de végétaux et de fruits , réunissent , sous un petit volume , leurs principes les plus énergiques , et que la chalewr développe et exalte les odeurs et les saveurs de tous les corps. Aussi les animaux portent généralement des couleurs plus foncées vers leurs régions les plus robustes , les plus sèches , les plus éclairées du soleil , comme vers l'épine du dos ; tandis que leurs parties humides , molles , tenues dans demi-jour , telles que le ventre, sont ordinairement plus pâles ou plus blanches ( V: l'article Nature , où nous établissons les causes générales de ces faits ). Ainsi , l'âne porte une raie noire le long de son épine dorsale , ce qui en atteste la vigueur natu- relle; il faudroit soupçonner une énervation innée dans les individus qui porteroient, au contraire, une raie blanche le long du dos ; nous ne savons pas quelle part peut avoir i"é- i4 aïo D E G nervation de la do meslicité dans les faisans d'argenl {phasia- nus nycthemerus, L . ) qui ont le ventre noir et le dos blanc , contre l'ordinaire des autres animaux. Pariai les causes de la melanose , il faut compter Fin- fluence du système biliaire dans l'homme et les animaux. La chaleur accroît l'action hépatique , fait dominer dans l'éco- nomie la sécrétion du foie : on forme beaucoup de bile en été ; on éprouve souvent des maladies bilieuses qui , comme la fièvre jaune, etc , impriment une teinte livide à la peau. Ainsi , ce n'est pas seulement le hâle et la lumière qui noir- cissent le nègre à la superficie du corps; il se noircit même intérieurement par une sécrétion abondante de matière noire , bilieuse, qui brunit toutes ses humeurs, son sang, sa chair, la substance de son cerveau, ainsi que nous nous en sommes assuré par la dissection, et comme l'ont remarqué pareille- ment Pechlin , Sœmmering et d'autres anatomistes. ( V. Nè- gre. ) On connoît en médecine des jaunisses qui , portées à un point excessif, rendent noirs les individus qui en sont af-^ fectés. Lecat et d'autres auteurs ont observé plusieurs de ces mélanoses, ou ictères noirs qjii peuvent se guérir. Il se forme quelquefois encore une sécrétion d'un sang noir, abon- dant dans les premières voles ; l'exsudation du sang veineux qu'on rejette par vomissement ou par déjection , dans le melœria ou maladie noire , est communément mortelle. Tous ces faits et d'autres que nous y pourrions ajouter ^ démon- trent qu'il existe une dégénération noire naturelle et une miorbltique chez l'homme, et que la plupart des animaux peu- vent éprouver la première. Dans les végétaux , les bois noirs ou bruns des pays chauds, sont durs, compactes, comme s'ils étolent desséchés et à deml-charbonnés par l'action du feu; toutes preuves que la dégénrération par melanose est causée essentlellcmentparla chaleur etladessiccation.Unsemblable effet peut être déterminé encore par le genre de nourriture. Ainsi, les échauffans ou Irtitans qui dessèchent le corps, le brunissent plus que des alimens humectans et rafraîchissans. Les serins, les alouettes , etc., nourris en cage, uniquement de chènevis, prennent un plumage noirâtre, tandis qu'en les nour- rissant de graines moins stimulantes, ces oiseaux deviennent moins ardens en amour , et moins noirs dans leur plumage. § IlL Des oblitérations ou avortemens de parties , . et des causes de ces dégénérations. Comme il existe une surabondance de développement et de nutrition qui produit des Heurs doubles, ainsi que nous l'a- vons dit , ou des hommes à six doigts, des béliers et des boucs à quatre cornes, dés coqs ayant des crûtes doubles et triples, D E G 211 etc.; d'autres êtres, loin d'avoir ce superflu, manquent même du nécessaire pour se compléter parfaitement. Toutefois, ce n'est pas toujours par défaut de nourriture, par misère et indigence, que des animaux et des plantes dé- génèrent de cette sorte , ou demeurent incomplets ; il est d'autres causes qui oblitèrent plusieurs de leurs organes, ou les empêchent de se développer. Le froid vif resserrant les parties extérieures dans les plantes et les animaux , les contraint de rester imparfaites et souvent en germe , en embryon. Ainsi , dans les Alpes , plusieurs graminées , telles que le poa alpina , Isifestuca ooina^ Vaira cœspitosa , etc. , ne pouvant porter leurs fleurs à un com- plet développement, prennent des étamines et des pistils qui se transforment en germes immédiats , et ceux-ci tom- bant avec le calice, s'enracinent en terre, comme s'ils étoient erses alimentations. C'est ici surtout que se manifeste l'empire de Ihomme sur les êtres créés. Qui reconnoîtroit dans un gros chou cabus , ouïes choux-fleurs, les brocolis, etc., une plante crucifère, du genre brassica, tandis que leurs espèces sauvages ont des tiges petites , maigres , élancées , dures .'' Il y a plus ; ne voit-on pas, par la greffe et Tabond-mte nutrition , plusieurs tiges d'arbres , une douzaine de frênes , par exemple , se sou- der ensemble en un large tronc ; comme on tord plusieurs tiges de grenadiers ensemble pour les incorporer en un tronc plus robuste ? On observe de semblables agglutinçitions en faisceaux dans des renoncules, des juliennes, des tiges d'as- perges ; et ne pourroit-on pas attribuer à de pareilles adhé- rences les soudures naturelles de diverses parties de fleurs ? Ainsi, les étamines monadelphcs et polyadelphes de plu- sieurs malvacées , les légumineuses diadelphes, les anthères réunies des syngénèses ou des synanthérées, l'insertion des ctamines sur le pistil dans les épigynes, et les gynandriques, ou à la corolle des épipétales, les attaches que contractent plusieurs pétales entre eux, peuvent résulter de ces sortes de greffes naturelles. Non-seulement les fleurs se doublent , se multiplient par la culture ; mais elles deviennent prolifères, ou du centre de la fleur sort une nouvelle fleur, monstruosité qu'on remarque dans des roses, des renoncules, des benoîtes (^geum)., des soucis, des marguerites que l'on surcharge d'engrais. Quelquefois la surabondance se détourne sur le feuillage. D E G 219 accroît le nombre, Télendue des feuilles ou de leurs divi- sions, si l'on supprime des feuilles ou des fruits; au contraire, en retranchant une partie du feuillage superflu ou des bran- ches gourmandes , on fait rejeter la surabondance de la nu- trition aux organes de la fécondité. Transférons la même explication aux animaux domestiques. Si l'on soumet à la castration des veaux, des agneaux, des cochons de lait, des poulets , et même des carpeaux , l'on obtiendra des individus gras et d'une chair plus tendre, plus délicate , parce que la substance alimentaire n'étant point employée à la reproduction , reporte une surabondance de nutrition dans le corps ( V. EuisuQUE et Castration ). Il y a des climats qui favorisent davantage le déploiement et la nutrition de certains organes, ou ce qui est la même chose, s'opposent au développement de quelques autres. Par exemple , lair sec et brûlant de l'Ethiopie est défavorable à la laine des brebis , la rend forte , dure , noirâtre comme du crin ; mais le suif chez ces animaux , se fondant par la cha- leur, coule et s'amasse dans leur queue, en massse quelquefois si étrange, qu'il faut donner de petits charriols à ces brebis pour traîner leur énorme queue. Au contraire , sous le ciel mou et toujours doux de la Syrie et d'Ancyre , les poils les plus rudes de nos chèvres deviennent une soie fine et aussi douce que longue , qui sert à faire les plus beaux schalls de Cachemire ( ou de Kasmir^ et dans le Kerman, province de Perse); la laine desbrebis y est magnifique, les chats, les lapins dits d'Angora, s'y revêtent des poils les plus déliés et les plus soyeux. Ces précieuses qualités se conservent en grande par- tie dans les mérinos d'Espagne. Les contrées humides amol- lissent la toison et le pelage de laplupart des bestiaux, tandis qu'un sol aride et brûlant donne aux poils plus de roideuret de dureté ; aussi ces brebis d'Afrique à laine si rude, pren- nent une toison molle dans les humides et verts pâturages de l'Angleterre , et les soies hérissées de nos sangliers devien- nent laineuses sous les climats froids. De même , le plumage de nos canards a bien moins dédredon chaud et douillet que ces mêmes oiseaux aquatiques du cercle polaire , comme l'ob- serve Pennant ; car ceux-ci sont plus exposés à de grands froids. Les diverses qualités de ces couvertures des animaux ré- sultent, non-seulement du mode de transpiration que la cha- leur ou le froid leur font subir , mais aussi de la nature des alimens. Une nourriture ^grossière durcit la peau et même dispose aux affections cutanées , aux dartres , à la lèpre , comme on l'observe chez les peuples vivant de poissons salés, de chairs indigestes ( ce qui a porté les législateurs d'Orient 220 D E G à proscrire la chair de porc , les poissons gluans et sans écailles des lieux fangeux, tels que les anguilles, la raie, etc.). Aussi , les Juifs de Pologne , les Polaques vivant , avec leur malpropreté ordinaire , d'alimens grossiers , sont sujets à la gale, la rogne, la pllque des cheveux, etc. Au con- traire , des alimens légers , digestibles , transpirables facile- ment , rendent la peau douce , et les bestiaux qui vivent de gramens délicats et de trèfle dans nos prairies , ont un plus beau pelage que les animaux qui broutent des herbes dures , épineuses , salées , sur un sol rocailleux et stérile. Ainsi , l'âne vivant de chaidons a le poil plus rude et plus hérissé que le cheval paissant l'herbe. Les habitans du Nord de l'Europe prennent beaucoup de boissons, souvent chaudes, le lait, le thé, la bière , l'hydromel , le quass , qui sont humectantes et mucilagi- neuses, propres à faciliter l'élongation de leurs corps mous et blonds , tout comme une plante bien arrosée croît ra- pidement. Les mêmes peuples recherchent les pâtes , les bouillies , les alimens fades de laitage et de beurre ; ils offrent aussi de grands corps lourds et lents; tels sont les Hollandais, les Suisses, les habitans du Bergamasc , vivant de polenta , de macaronis , de bouillie de mil et de sorgho , comme les Heiduques et les\ alaque^, la plupart grands in- dividus. Aucontraire, nourrissezun homme ouun animal avec parcimonie, d'alimens secs et durs, fumés, salés, épicés. Ou bien astringens , toniques , resserrans ; ne lui permettez qu'une boisson peu abondante et encore un liquide acerbe et âpre , comme du gros vin rouge , tartareux , surtout des spiritueux, dos acres qui racornissent et crispent ses fibres , il est très-manifeste que cet individu deviendra maigre, court, compacte dans tous ses organes. Une remarque frappante est de voir comment , sous les mêmes parallèles , les peuples œnopotes ou buveurs de vin sont de plus courte taille et plus ardens que leurs voisins accoutumés au laitage, à la bière , etc. . Un Provençal, un Languedocien, sont en effet, pour la plupart-, bien autrement mobiles et minces qu'un ^Flamand, outre l'effet du climat. Les jeunes chiens ro({uets et carlins de Bologne, qu'on foiçoit à rester petits, deve- noient de vrais nains , parce qu'on leur faisoit boire de i'eau-de-vie dès la jeunesse , et qu'on les lavoit avec de l'es- prit-de-vin pour raccourcir leurs fibres et rapetisser leur stature. Nous avons déjàremarqué poumjuoitous les alimens échauf- fans et qui abrègent la taille , rendoient l'organisation plus brune , plus précoce en tout ( et la vie plus courte par la même raison ) ; les alimens humectans et doux agissent D E G 221 dans un sens contraire. Ainsi les nourritures, conside'rées comme des stimulans soit généraux , soit spéciaux; modi- fient diversement les corps des animaux. ()n doit établir la théorie de l'engraissement d'après ces principes. Par exemple , si Ton veut obtenir ces foies gras énormes des oies dont le luxe actuel de nos tables fait trafic (car pour nos plaisirs nous n'éparguons aucune barbarie sur les animaux), on verra d'abord que les oies blanches, les fe- melles ou les individus châtrés, étant d'une texture de chair plus molle, sont plus susceptibles d'engraissement. Le re- pos, le sommeil, sont encore des conditions requises; c'est pSarquoi l'on tient ces animaux en une cage étroite , dans, un lieu obscur , et même on les prive de la vue en passant un ter rouge près de leurs yeux. Ensuite on leur prodigue de la nourriture mollasse , on les embocque de pâtes avec du lait, et on leur donne largement une boisson mucilagineuse d'eau blanche de son ; il faut écarter le bruit , l'inquiétude de ces oiseaux ; il faut les tenir dans un air épais, humide, froid, un peu chargé d'acide carbonique pour ralentir leur transpiration , leur mouvement vital. De même , on saigne les veaux que l'on veut promptement en- gï'aisser par des moyens analogues. Bientôt ces animaux de- viennent étiolés, bouffis, leucophlegraatiques, inertes et stu- pides par ces procédés; leur chair est tendre, leur foie, la région des reins et du coccyx se surchargent de graisse; et tel est l'étal de dégénération de ces animaux abrutis qu'ap- pète alors la gourmandise humaine. Les poulardes, les car- peaux s'engraissent par des moyens analogues ; car on peut nourrir des carpes châtrées dans de la mousse humide et abreuvée d'une eau mucilagineuse de son ou d'orge. Les animaux indépendans, les mâles vigoureux, alertes, pleins de feu et d'amour , les carnivores féroces surtout , exerrant leur industrie , leurs passions de colère et d'audace , dor- mant peu, jeûnant quelquefois long-temps faute de proie ; les oiseaux rapaces, de haut vol , respirant un air vif et pur , voyageant à de vastes distances, exposés au soleil, à la chaleur ; tous ces êtres, au contraire , ont une texture de chair sèche , coriace , maigre , avec une odeur et une sa- veur forte , sauvage , désagréable. Ils offrent les attributs inverses des premiers ; ils sont moins susceptibles de dégé- nérations. Article IIL — Dégénérailons des races et des indhidus par propagation et transmission héréditaire des variétés^ des vices ou des maladies : considérations sur les reproductions hybrides. — La plu- part des dégénérations précédemment décrites se bornent à 222 D Ij Q l'individu, et disparoissent avec lui; mais toutes ne sont point aussi fugaces ou passagères ; elles creusent parfois , dans le type même de l'espèce , une empreinte plus profonde et plus durable j elles' pénètrent au-delà de cette superficie et se prolongent dans le cours des générations. Elles modifient souvent une espèce en tant de races qu'on ne reconnoît plus son origine première. Il seroit difficile, aujourd'hui de rap- porter , c©mme Buffon a cru y être parvenu , toutes les va- riétés de chiens à un type unique et primordial. La plupart de nos arbres fruitiers , de nos plantes potagères , comme les races de nos animaux domestiques, des poules, des pi- geons , forment de plus en plus de nouveaux mélanges Ile variétés, qui se diversifient encore suivant les régions, les nourritures, les habitudes nouvelles auxquelles on les sou- met, les déformations héréditaires qu'on se plaît à leur faire subir. Qui démontrera qu'un petit chien bichon , déli- cat , porté à la main par une dame , vient originairement de la même espèce d'où sort cet énorme mâtin ou dogue de forte race , haut de plus de trois pieds , et capable de ter- rasser un taureau fougueux 't Le lévrier à longues et hautes jambes , est-il le frère du petit basset à jambes torses , qui semble ramper à terre et destiné à s'insinuer' dans les ta- nières des blaireaux ? Ces questions , souvent agitées , sont loin d'être résolues, ou même éclaircies complètement. § L — Des variétés héréditaires ou transmissibles par la génération. Hippocrate a prétendu que certaines nations de Scythie avolent la coutume d'allonger comme en pain de sucre la tête de leurs enfans; que cette habitude continuée s'étoit ensuite propagée d'elle même; qu'elle avoit constitué ces peuples ma- crocéphales , à grosses et longues têtes, que Strabon croyolt avoir retrouvés dans ses Sygines , voisins des Palus Méotides. Aristote et tous les anciens philosophes , suivis par plu- sieurs modernes , admettent que des variétés long-temps maintenues, se perpétuent par génération. D'autres philo- sophes ont rejeté ce sentiment , et Ils opposent que les Juifs et Mahométans toujours circoncis , font des en- fans pourvus d'un prépuce ; qu'un manchot produit des individus bien constitués ; et qu'ainsi la nature revendique sa forme originelle; qu'un papillon engendre la chenille avec toutes ses enveloppes , desquelles il est cependant privé , et que la grenouille donne des têtards portant des branchies qu'elle n a plus. Emmanuel Kant et d'autres ont exposé pareillement ces faits propres à combattre l'an- cienne opinion de la transmission des variétés. Il y a toulefois des argumcns capables de prouver cette T) F O ,,3 transmission hërédilaîie de certaines déviations dti type primordial ; mais on n'a pas fait assez attention qu'il faÛoit perpétuer l'influence continuelle des mêmes causes , sans quoi la nature revient à sa forme originelle. Ainsi , l'on a vu des enfans juifs naître avec un prépuce écourté ; les Latins nommoient upella ces enfans naturellement circoncis ( Voigt, magazin ^ etc., tom. VI , part, i , p. 22 , et part. IV, p. 4^ ) ; si deux chiens ou chats sans queue s'accou- plent , ils produisent quelques petits à courte queue. Voilà donc des mutilations factices , parfois héréditaires , non moins que l'est le sixième doigt des six-digitaires. C'est un fait trop souvent observé en médecine, que l'enfant d'un goutteux , d'un scrophuleux , d'un épileptique , dun ma- niaque, etc. , hérite plus ou moins des dispositions à ces maladies, pour qu'on puisse le. nier. Un homme blond ou brun , grand ou petit , fait plus communément des enfans de sa taille , de son tempérament et de sa ressemblance que d'une toute autre complexion, hors quelques cas extraor- dinaires. Les animaux mélanos et albinos propagent ces états. Les familles qui s'allient peu à d'autres , conservent même un caractère particulier de race , comme les juifs , dont le profil se reconnoît souvent malgré la diversité des cli- mats , ou comme des familles de princes ou de nobles , qui ne s'unissant guère qu'entre elles , gardent des traits de gures reconnoissables. On a même vu se perpétuer cer- taines qualitçs morales , la vivacité , le genre d'esprit , les propensions fnarquées , comme les mêmes formes de nez , la même flexibilité du gosier, etc. De là vient qu'on dit aussi que bon chien chasse de race ; des habitudes longue- ment-invétérées fortifiant certains organes, attribueront aux enfans une prédisposition à déployer les mêmes ha- bitudes de l'organisation. Mais comme nous verrons la nature tendre toujours à rétablir la pureté , la noblesse , la beauté de ses formes originelles , si l'on cesse de la contrarier , ou si l'on croise les races ; il faut examiner spécialement de quelle manière se produisent ces dégéné- rations natives , ou ces variétés dans les races de chaque espèce, chez les animaux et les végétaux. § II. — Des dhersîtés natÎQes dans la taille par V effet des géné- rations et abâlardissemens. Frédéric-Guillaume I.'^'^ , roi de Prusse , qui recherchoit tant les gardes-du-corps d'une haute taille , en ayant marié plusieurs à Berlin, on en vit naître des enfans d'une sta- ture très-élevée pareillement. On a voulu marier ensemble <àei nains , mais ils n'ont rien produit ; toiUefois des ia- ;ï24 D E g dividus de taille courte ont .souvent des enfans rabougris; mais un allaitement prolongé et de bonnes nourritures peu- vent donner plus de procérité à la taille ; comme la di- sette et le défaut d'alimens suffisans peuvent retenir au contraire les enfans et les jeunes animaux au-dessous d'une taille ordinaire. Il y a d'autres moyens d'obtenir des races naines, de chiens , par exemple ; c'est de hâter la précocité de la génération avant l'âge ordinaire de la puberté. La pre- mière portée d'une jeune chienne ne donnera que des in- dividus de courte taille , parce que n'ayant pas encore at- teint toute sa croissance et son complet développement y elle ne possède qu'un utérus étroit ; les foetus ne s'y épa- nouissent pas si librement; d'ailleurs, puisque cette géné- ration prématurée ôte au corps de la mère toute la nour- riture destinée à sa progéniture , ces petits , à leur tour , parviennent plus promptement que les grandes races de chiens à leur complément de taille dans cette brièveté. Que l'on continue donc de les faire accoupler de plus en en plus jeunes, on abâtardira de plus en plus leur race; pn en fera des nains, pumiliones ^ on abrégera par la même raison la durée de leur vie , on accélérera les périodes de leurs fonctions ; car ces petites chiennes portent moins de temps que la gestation ordinaire des grandes chiennes ; parvenues de meilleure heure à la puberté , elles vieillissent aussi plus tôt. Ajoutez à ce moyen les procédés indiqués pré- cédemment dans les nourritures , vous obtiendfez alors ce* menues races de bichons, de roquets à peine gros comme le poing , comparés aux énormes chiens danois , dogues et mâtins. Ceux-ci sont parvenus à cette taille par des procédés tout opposés. Ainsi , outre des alimens abondans donnés à un chien , si l'on ne le laisse accoupler que tard , dans toute la plénitude de sa croissance et de sa vigueur, si l'on poursuit la même méthode pendant plusieurs générations , la race s'agrandira , s'embellira d'autant plus que tous les animaux recherchent naturellement les plus beaux et les plus forts individus de leur espèce , et l'on voit de petites chiennes préférer à leur race rabougrie , d'énormes mâtins. N'est-ce pas cet instinct naturel qui, dans l'espèce humaine, fait également désirer lés plus beaux individus par chaque sexe, en amour? U abâtardissementxi Qsi-\\ pas l'une des plus puissantes causes de la dégénération des races d'animaux ? Lorsque l'on fait servir un étalon , un taureau , un bélier ou un bouc , un coq , et tous les mâles polygames , à une fécondation plus multipliée que ne le permet la Unûte de leurs forces. D E G 225 on obtient clés produits foibles , efféminés , vieux de bonne heure, et lâches ouénervés. Si nous avons montré les inconvé- niens pourle développement de la taille des générations trop précoces , les productions des animaux trop âgés sont éga- lement languissantes. Un chevaine d'un vieil étalon, usé au haras, montre, malgré sa jeunesse , des yeux caves, To- reille basse et d'autres signes de foiblesse innée; il n'a point le feu, l'impétuosité de celui qui sort de parens plus jeunes ; il se casse plutôt. Comme les mâles polygames se partagent entre plusieurs femelles, celles-ci dominent souvent dans le produit de la génération ; aussi naît-il un plus grand nombre de femelles que de mâles parmi les poules, les brebis et chèvres, génisses, etc. Il en résulte encore que les mâles seront moins masculhis, moins ardens s'ils naissent de pères trop surchargés de fonctions génitales , et la race conti- nuera de s'abâtardir par cette voie. On'la régénérera, au contraire, en introduisantun plus grandnombre de jeunes mâ- les vigoureux parmi les femelles. Quand il existe même une surabondance de ceux-ci, ou que la polyandrie s'établit, la femelle servie par plusieurs mâles , engendre un plus grand nombre de produits masculins forts et robustes ; alors la race s'ennoblit. Nous pouvons observer une preuve de ces faits sur l'espèce humaine elle-même. Dans les pays où la po- lygamie est en usage , les hommes sont énervés de bonne heure par les plaisirs ; mais les femmes dominant dans les produits de la génération, donnent naissance à un plus grand nombre de fill^ que de garçons ; aussi les peuples polygames sont efféminés , lâches la plupart et toujours soumis à des gouvernemens despotiques. Au contraire, en Europe, où la monogamie est seule permise , il naît toujours un plus grand nombre de garçons que de filles; la race humaine y est donc plus virile , puisqu'elle domine dans la génération ; aussi le courage , l'intelligence et l'industrie des Européens surpassent toutes ces mêmes qualités chez les nations poly- games. V. Génération et Homme. Cet abâtardissement dans les produits des mâles vieux ou accoutumés à trop de jouissances , est tellement marqué, qu'on obtient surtout , par cette voie, des animaux albinos ou blafards ; ces individus montrent dès leur jeunesse une langueur torpide qui les dispose au sommeil , à la pa- resse , à la crainte ; on obtient ainsi des chiens souples et obéissans, mais lâches et sans nerf, ayant peu de nez, de sagacité et d'ardeur pour la chasse ; ils sont aussi souvent d'un poil blanc et ont les yeux foibles. En Hongrie , la plupart des bœufs deviennent albinos après avoir subi la castration qui les énerve encore davantage. ( F. à l'article IX. ' l5 226 D E G Castration, ses effets de dégradation sur les animaux do- mestiques. ) Ces résultats ne s'observent que chez les ani- maux à sang chaud ; car ceux à sang froid , de même que les végétaux , suivent les lois de la reproduction que leur assigne la nature, sans les transgresser par des voluptés dés- ordonnées oa intempestives. On ne doit point s'étonner que les auteurs latins s'émer- veilloient de la haute taille des aflciens Germains , si l'on considère avec Jules César qu'il étoit honteux à ces peuples 'd'approcher des femmes avant l'âge de vingt ans , avant que toute la croissance en hauteur fut parachevée ; de là leur jeunesse n'étoit jamais énervée dans des voluptés pré- maturées. Tous , grands et forts , ajoute Tacite , ils s'u- uissoient en un mariage austère ; là on ne plaisantoit pas sur les vices , et la corruption ne passoit point pour les gentillesses du s'ècle. Dans cette chaste- union, la mère allaitoit son fds de son propre sein. Les bonnes mœurs avoient chez eux plus d'empire que n'en ont ailleurs de bonnes lois. Les peuples modernes les plus civilisés s'abâ- tardissent au contraire par des causes faciles à trouver, V. GÉANT et Nain. C'est donc la perpéjluité des mêmes influences qui tend à conserver les races , à maintenir des modifications dans la source des générations.. Chez les plantes, les variétés blanches du lyrhnis chalcedonica , de la digitale pourpré , des belles-de-nuit jaunes ou rouges, celle du hêlre pour- pré se conserveront tant qu'on aura soin* de planter les graines triées de ces races, comme celle des haricots blancs ou violets ; sans cela elles reviendront au type naturel. Ainsi, les excellentes variétés de légumes , de melons, pois , fruits divers, dégénèrent si l'on. ne les sème pas dans les mêmes conditions de culture , d'engrais qui les ont élevés à cette perfection. Si le changement de culture et de sol • ne modifie point certaines formes et qualités, cette perma- nence indique une structure spécifique ; ainsi touJes le» fleurs doubles qui deviennent simples dans l'état sauvage, doivent cette duplication^ la culture; donc ce ne. sont point des espèces , mais de simples variétés. 11 existe , à ce qu'il paroît , des variétés de races dans les mêmes espèces, également sauvages, d'insectea d'un même climat. Par exemple , notre savant entomologiste I Latreille a décrit plusieurs variétés de mebëproscarabœus et majalis des environs de Paris , et elles cmt été obser- vées aussi en Angleterre par Léach; car la froidure ou la chaleur, les époques tardives ou précoces du développe- ment peuvent modifier la taille , la couleur de ces coléop- D E G 227 tères, selon les localités. Parmi les abeilles domestiques-, on remarque des races diverses aussi ; et il est singulier qu'en Hollande , où rhuniidilé grossit la taille de la plu- part (des animaux, les abeilles y forment cependant une race plus petite ; ces insectes, au contraire , deviennent plus grands et plus développés dans les climats secs et chauds. On en doit tirer cette considération r<;mar(|uable, que les espèces à sang chaud , mammifères et oiseaux , peuvent prendre de hautes et larges dimensions malgré le froid modéré, mais deviennent plus sèches et plus petites sous un climat ardent ; au contraire , les animaux à sang froid restent plus foibles et pins petits dans de froides con- trées , malgré Thumidité ; ils deviennent puissans et volu- mineux dans leur taille sous des cieux chauds , malgré la sécheresse. La cause en est que les races à sang chaud ont une force interne vitale qui leur suffit pour combattre la froidure modérée, mais cette force s'accable par la chaleur. Au contraire , les espèces à sang froid s'engourdissent si la température chaude leur manque , et s'avivent d'autant plus que cette chaleur augmente d'intensité. Les animaux et les végétaux de grande taille sont naturel- lement moins susceptibles de variation hors de leur type pri- mitif que les petites espèces. Buffon a même prétendu que plus un animal produisoit une nombreuse lignée , plus il étoit exposé à dégénérer en diverses races ; tandis que chez les unipares la forme étoit plus fixe, l'espèce moins variable. Cette considération ingénieuse n'est cependant pas abso- lue, à moins qu'on n'admette que les nombreuses ^pèces voisines observées dans les familles des mousses , li- chens, champignons, graminées, composées, ombellifères, légumineuses et autres plantes, ou parmi les mouches, les papillons et phalènes, les coléoptères ou autres in- sectes , et mcme dans les poissons ( gadus^ chalodon^ etc.); les oiseaux (^passeres, columba , psiUacus ^ musricupu^ etc. ); les reptiles, serpens et lézards; les mammifères des genres des souris et rats, etc., furent primitivement des varié- tés de quelque espèce fondamentale déviée par mille cir- constances de lieux , de nutrition , etc. Nous traiterons plus loin cette impartante question, ( V. aussi JNature , Espèce , Corps orgat-iisés, ) Ainsi, l'on agrandit, l'on ennoblit les races ou les es- pèces en retardant leur génération , en diminuant Isi quan- tité de leurs productions. L'individu conservera sa vigueur, son élévation de taille d'autant plus qu'il prodiguera moins ses facultés, sa vie ; au contraire, rien n'abâtardit lant les races que cette multiplicité des reproductions qui énerve les 228 D E G individus pour augmenter leur nombre. De là ces racailles d'êtres qui pullulent sans cesse dans la nature et vont dé- générant de plus en plus , abrégeant leur vie en prodiguant prématurément leurs jouissances ; elles finiroient dans la suite des siècles par réduire toutes les espèces créées en une infinité de races rabougries, dégradées, qui s'entremê- leroient dans une promiscuité universelle jusqu'à tout coii- fondre et tout anéantir. S III. — Dégênérations et races résultant des reproductions hy^ brides^ ou mélanges des espèces. Rarement chez les animaux sauvages on voit des indi- vidus dépravés et libertins rechercher d'autres espèces ; chacun préfère le sexe de la sienne pour l'ordinaire ; ce qui maintient entre elles des limites constantes. Il y a pourtant des espèces si rapprochées par leurs formes, leurs habitudes et leur genre de vie , que se trouvant souvent ensemble , elles peuvent contracter des unions adultères en quelque sorte. On a vu se joindre des crapauds et des gre- nouilles de diverses espèces , des coccinelles diversement ponctuées , des papillons différens s'unir. Combien ne se forme-t-il pas de nuances entre plusieurs plantes et des fleurs d'une prairie , parle mélange des poussières fécon- dantes projetées par le vent sur des espèces du voisinage ? Il faut toutefois, oU que les espèces soient du même genre ou d'une même famille, pour être susceptibles de produire des métis , des mulets. ( V. Hybride , Métis , Mulet. ) Par exemjfle, le cheval et l'âne qui engendrent ensemble , ne produisent rien avec les ruminans tels que la vache , ni le taureau avec la jument; mais bien la génisse avec le buffle, le bouc avec la brebis , le chien et la louve, efc. ; de même le serin et le chardonneret, etc. En général les espèces domestiques , soit par l'abondante nourriture qui excite au coït, soit par le voisinage ou l'accoutumance, contractent plutôt de ces liaisons peu naturelles que les espèces sauvages. Dans les plantes , suivant les observations de Kœlreuler, il est assez commun de voir des congénères hybrides dans le même genre , parmi les verhena , trifolium , centaurea , car- duus , tussilago , dipsacus , thalîcirum , alchemilla , uiiicaj rhus , etc. On observe aussi des hybrides de genres différens ou plus éloignés chez les veronica, delphinium , asclepias , poierium , saponaria , priimda , uquilegia , chelidonium , iragopogon , blitum , cochlearia^ brassica^ arundo ^ syringa, aciœa^ etc. H y a de ces alliances quelquefois partielles ; ainsi , des antirrlnnuni por- tent quelquefois diverses fleurs péloriées ou hybrides , sur la même tige qui a d'autres fleurs ordinaires. D E G 229 Cependant ces combinaisons hybrides des plantes devien- droient- elles permanentes à la longue? ouvriroient - elles la porte à une multitude infinie d'espèces intermédiaires qui sans doute augmenteroient l'empire de Flore , mais n'en feroierit plus qu'un vaste champ de libertinage et de bâtardise, au lieu de ces belles et nobles races originelles , devenues l'orgueil et la parure de la terre? Telle fut d'abord la première idée de Linnseus en voyant cette linaire hybride qu'il nomma pelona , et le sentiment de Sam.Georg. Gmelin (Programma de novoplantarum exoHUy Tubing., 17491 in-4'' )• Beaucoup de raisons probables semblent appuyer cette opinion. D'abord, des plantes hy- brides se peuvent propager de semences , si elles sont nées de plantes très-voisines ; tel est le pied d'alouette hybride , né du delphintum elatum et de Vaconitum' napellus. La véroni- que bâtarde ou spuria , qui a pour mère la veronica mari- lima et pour père la verbena officinalis , montre la fructi- cation de sa mère et les feuilles de son père ; or , combien ne voit-on pas , dai^ le règne végétal , des plantas portant des feuilles d'une autre espèce ? ïournefort énumèpe des campanules à feuilles de julienne, de ptarmique , de lychnis, de jacobée, de marguerite , d'alliaire, de barbe-de-bouc, de lapsane , d'ortie , etc. Voyez la plupart des radiées syngé- nèses de l'Amérique septentrionale , voisines des «oleils , comme des buphihabnum ^ des coreopsis , des sy/phium , des milleria , des nidbeckia , n'ont-elles pas toutes^es feuilles à trois nervures ou trois divisions; ce qui ne s'observe presque nulle part dans les fleurs composées des autres climats ? Rarement les radiées du Cap de Bonne-Espérance n'ortt pas, en-dessous du fleuron rayonnant, une couleur bleue ou rouge , autre que le dedans de la fleur , modification que l'on ne retrouve en aucune autre radiée du globe; les feuil- lages des plantes de cette contrée d'Afrique n'offrent point en général des forrnes analogues à celles des plantes de nos climats, mais présentent entre eux seuls des analogies; tous ces caractères semblent indiquer des alliatices entre les végétaux des mêmes contrées et un divorce constant Ou une séparation totale de ceux des climats éloignés. Aussi les asters d'Amérique, les mesembryanthcmum du Cap de Bonne- Espérance , les géranions d'Afrique à pétales inégaux, les passiflores et les mélastomes d'Amérique, sont des végétaux de familles distinctes qui semblent n'avoir jamais mésallié leur noblesse antique par des unions adultères qui compro- mettroient la pureté de leurs formes. On conçoit que ces vé- gétaux , s'ils forlignent , ne se marieront qu'avec des espèces, voisines ou analogues; et, par exemple > ces vents impé- 23o . D E 6 tueax-qui soufflent vers l'extrémité méridionale de l'Afrique peuvent transporter le pollen des étamines de plusieurs (leurs sur d'autres ; de là naissent ces plantes merveilleuses du Cap de Bonne-Espérance; alliages bizarres formes par Ten- tremise des zéphyrs. Les anciens disoienl qu'il arrivoît tou- jours quelque chose de nouveau et de monstrueux d'Afrique ; ils pensoient que comme les eaxix sont rares sur ce conti- nent, les animaux les plus divers qui se rendoient aux mêmes sources gour se désaltérer , échauffés par le «limât, conlrac- toient des alliances d'où sortoient des productions extraor- dinaires. Les oiseaux, les insectes qui voient 'le mieux, les poissonsqui' frayent en si grandes troupes dans les mers, doi- vent-ils l'étrange multiplication de leurs espèces ou de leurs races à ces combinaisons -mullipliées, à cette promiscuité générale qu'un vieil auteur, dans son style naïf, appelle un Tnaquerellage universel ? Mais dans le long cours des siècles et l'infinité des combinaisons, toute espèce protluctible n'a-t-elle pas dû être produite ? Les limites des espèces sont-elles fixées désormais , ou n'y a-t-il pas d^ créatures stables, mais seulement des types passagers , moscar. î! forme seul, selon Dupetit-Thouars , dans la monadelphie pvuitan- drle et dans la famille des Caprjers , un genre qui offre pour caractères : un calice de cinq à six foliol^es en forme de pé- tales ; point de corolle ; un rang de frlets aigus et étalés ; cinq ctamines monadelphes ; un ovaire à trois ou quatre styles ; une capsule pédicellée , à quatre valves à une seule loge , contenant des semences arillées. (b.) DEINO^MOS. L'une des plantes menlio^nnées par Dioscoride, 4| qui est rapportée au genre Conise. (ln.) DEINTHA. Nomchaldéen de la Cigogne, (s ) DEITOVEROS. Nom provençal de T Héliotrope, (ln.) DELA. Genre de plantes ombellifères établi par Adan- son , et qui répond aux Libanotis de Mœnch. (ln.) DELEIB. Nom (jonné, dans le, pays de Dar Foui ^ en Afrique , au Platane d Orjent , Plat, on'entalis , qui paroît y avoir été apporté d'Egypte, (ln.) DELESSEKTE, De/essen'a. Genre établi pnr Lamouroux aux dépens desVARECS de Lirm.-eus. 11 lui donne pour carac- tères: tubercules ronds, ordinairement comprimés, sessiles ou pédoncules , situés sur les nervures , les rameaux , le bord des feuilles, ou épars sur leurs surfaces. Ce genre renferme soixante-buit espèces parmi lesquelles sont les Varecs, les plus communs ou les plus uiiles de nos côtes, tels que le Sans^ùn^ le Palmé, le Comestt'lj/e, etc. Les genres Sarcophylle, Polymorphe, Hyoropmylle , Hyménophylle , /Vtomaire , Hypophylle d'e Stackhouse , rentrent dans celui-ci. (b. ) DELICOS. V. Dolichos. (ln.) ÎDÉLIME, Beîima. Arbrisseau sarmenteux, dont lele ( V. ce mot. ) , établi par Tournefort, adopté par Linnœus, et dont les espèces ont porté assez gé- néralement le nom de consolida. (i.TS.) DELPHINORHYNQUE, DelpUnorymhusM. deBIain- ville propose l'emploi de ce nom pour désigner un groupe » ou un sous-genre de Daîjphins, caractérisé par un bec très- long, grêle, linéaire. V. Dauphin, (desm.) DÉLPHINULA. Nom donné par M. Lamarck au genre de coquille qu il appelle, en français, Dauphustule. Il équi^ vaut au mot delphinulus de Denys de Montfort (desm.) DELPHINUS. Nom latin des cétacés du genre Dauphin. DELPHIS, des anciens. Daupiiin vulgaire, (desm.) DELTA. F. à l'article Papillon, (s.) DELTOÏDES, Deltoïdes. J'ai nommé ainsi ( Règne ani- mal., par M. Cuvier, tom, 3, p. 672) une tribu d'insectes lépidoptères , de la famille des nocturnes , et composée des phalènes pyrales de Linnseus. Ces lépidoptères ont les anten- nes sétacées et simples, les quatre.palpes apparens ; et leurs ailes forment, avec le corps, sur les côtés duquel elles s'é- tendent presque horizontalement, une sorte de delta ou de triangle, dont le côté postérieur, c'est-à-dire labase, a, dans son milieu, un angle rentrant. Les chenilles ont seize pattes. La plupart se logent , soit entre des feuilles qu'elles plient ou qu'elles entortillent, soit dans d'autres matières dont elles se nourrissent, et avec les débris desquelles elles se font des fourreaux fixes ou des espè- ces de galeries. Ce sont des fausses-teignes. Cette sous-famille comprend les genres Aglosse et Bo-; TYS. V. ces articles, (l.) DÉLUGE ou CATACLYSME. Inondation subite d'une vaste.contrée. Si l'on consulte les livres sacrés des peuples dont la civilisation est la plus ancienne, on remarque en- tre eux un singulier accord , en ce qu'ils admettent tous un déluge , une irruption subite des eaux qui auroit eu lieu entre quatre et cinq mille ans avant Tépoque présente, et qui auroit opéré un renouvellement presque entier de l'espèce humaine. Les premiers poètes et les historiens se sont tous exercés sur ce sujet, et le récit de ces grands événemens leur a fourni les plus brillantes images. Sans parler des déluges d'Ogygès , de Deucalion , d'Ina- chus, d'Acheloiis, etc., dont les époques ont été rapportées par les Grecs, à des temps si éloignés, qu'il y a lieu de croire DEL 241 que ce sont des faits purement fabuleux , examinons rapide- ment, avec un des plus habiles naturalistes de notre temps et de notre pays ( M. Cuvier) , les preuves que nous offrent les diverses traditions connues , pour faire remonter à une grande catastrophe le renouvellement de la société. «Lorsque Moïse et son peuple sortoient d'Egypte, il y a lieu de croire, dit-il, que Ton n'avoit alors, dans ce pays, d'autres idées sur l'antiquité des peuples existans , que ceux de la genèse présente. Or, Moïse fait remonter l'époque du déluge à quinze ou seize siècles seulement avant lui , par conséquent à moins de cinq mille ans avant nous.... Les mêmes idées paroissent avoir régné en Chaldée , puisque Bérose , qui écrivoit à Babylone au temps d'Alexandre, parloit du déluge à peu près comme Moïse , et qu'il le pla- çoit immédiatement avant Bélus, père de Ninus.... La my- thologie égyptienne, au défaut de l'histoire, semble encore rappeler ces grands événemens , dans les aventures de Ty- phon et d'Osiris. Les prêtres de Sais même, s'il faut en croire Critlas, avoient conservé des notions plus précises d'une grande révolution, quoiqu'ils en fissent remonter l'époque plus haut que Moïse D'un autre côté, les livres sacrés des Indiens, dont la civilisation est très-ancienne , remon- tent au phis , au temps de Moïse ; ils consacrent les destruc- tions successives , que la surface du globe a déjà essuyées et doit essuyer encore , et ce n'est qu*à un peu moins de cinq mille ans qu'ils font remonter la dernière. L'une de ces révolutions est même décrite dans des termes presque correspondans à ceux de la genèse Les Guèbres , aujour- d'hui seuls dépositaires de la doctrine de Zoroastre et des anciens Perses, placent aussi un déluge universel, avant Cayou Marats dont ils font leur premier roi... Le cïioiiking , le plus ancien livre des Chinois, rédigé , dit-on, par Con- fucius, avec des lambeaux d'ouvrages antérieurs, il y a envi- ron deux mille deux cent cinquante ans , commence l'his- loire de la Chine par un empereur nommé Yao^ qu'il nous représente occupé à faire écouler les eaUx, qui, s étant éle- vées jusqu'au ciel ^ baignaient encore le pied des plus hautes montagnes , couvroient les collines moins éla'ées , et rendoient les plaines impraticables. Ce Yao date , selon les uns , de quatre jnille cent cinquante , selon les autres , de trois mille neuf cent trente ans, avant le temps actuel; mais selon d'autres historiens plus modernes , cet empereur auroit été précédé de quelques autres.... Les Américains, dont les traditions ne remontoientqu'à quelques siècles avant l'arrivée des Espagnols, présentoient cependant les traces d'un dé- luge dans leurs grossiers hiéroglyphes La plus dégradée IX. . 16 242 DEL (les races humaines, celle des Nègres..., n'a conservé nulle part d'annales ni de tradilion : elle ne peut donc nous ins- truire sur ce que nous cherchons, quoique tous ses carac- tères nous montrent clairement qu'elle a échappe à la grande catastrophe sur un autre point que les races cauca- siques et altaïques dont elle étoit peut-être séparée depuis long-temps quand cette catastrophe arriva.... Ainsi toutes les nations, qui peuvent nous parler, nous attestent qu'elles ont été récemment renouvelées api'ès une grande révolution de la nature ». Guv. Rech. sur les ossemens jossiles , discours prélim., pag. 94 à 1 06. Quant aux charigemens partiels qui ont eu lieu ou qui ont encore lieu sur divers points du globe, avec une extrême lenteur, on ne sauroit les révoquer en doute dans beaucoup de cas. On a souvent répété aussi que jadis l'Océan avoit fait des irruptions sur les continens ; aucun fait connu ni même au- cune analogie ne viennent à l'appui de cette supposition. On prétend bien en trouver la preuve dans les détroits qui existent aujourd hui , et qui sont, de part et d'autre , bordés de terrains, dont les couches parfaitement correspondantes, attestent qu'autrefois elles furent contiguës; et Ton en con- clut que les deux continens ont été séparés par une crise vio- lente de l'Océan qui a brisé cette barrière. Je ne doute point qu'en effet les couches de ces continens opposés n'aient formé jadis une suite non interrompue , et que la solution de continuité n'ait été , dans la suite, opérée par la mer; mais que ce soit d'une m.mière subite et par une caîastrosphe extraordinaire, c'est ce qui ne me paroît nulle- ment vraisemblable. Lorsqu'une partie avancée d'un continent s'est trouvée placée entre deux mers , comme par exemple 1 Angleterre , quand elle étoit encore jointe à la France , il s'est d'abord formé des golfes à droite et à gauche , sur les côtes où lesvents , les courans et les marées poussolent habituellement les flots ( et ces érosions ft'ont commencé d'avoir lieu que lorsque l'Océan , par sa diminution graduelle ,• s'est trouvé abaissé presque au niveau des terrains actuels qu'il couvroit ancien- tiement jusqu'à une hauteur prodigieuse ). Peu à peu ces golfes se sont agrandis: tous les jours l'isthme qui les séparoit (ievenolt plus étroit, et enfin la communication s'est établie d'une mer à l'autre. Il exisloil encore des bas-fonds à la place de l'isthme; mais à la longue , tout a été déblayé , le canal a été complètement' creusé par les courans; et les deux conti- nojis se sont trouvés bien nettement séparés, quoiqu'il ne soit rien arriva d'extraordinaire. DEL ,/3 C'est ainsi que se sont formésles de'trolts du Pas-de-Calais, de Gibraltar, et autres semblables. Et la même chose arri- vera peut-être un jour à Tisthme de Suez , à Tisthme de Pana- ma , à moins que la diminution de 1 Océan , qui ne cesse pas un instant d'avoir lieu, ne mette obstacle à son action sur ces terrains ; car ce n'est qu'à une élévation donnée qu'il peut agir d'une manière efficace. Quand il est très-élevé, le mou- vement des flots est foible ou nul dans les profonfleurs. Quand il est trop bas, bien loin d'entamer les terres, il rejette sur leurs rivages ses sables et ses galets. On a prétendu que les déluges ou inondations dont parlent les auteurs grecs , avoient été occasionés par une irruption duPont-Euxin dans l'Archipel; mais ce fait est dépourvu de vraisemblance. Il se jette encore aujourd'hui de très-grands fleuves et beaucoup de rivières dans la mer Noire ; et malgré l'énonne diminution que ces rivières ont éprouvée , la quantité d'eau qu'elles y apportent est encore tellenient supérieure à celle qui est enlevée par Tévaporation , qu'il existe un écoulement continuel et rapide dans la Méditerranée par les détroits de Constantinople et des Dardanelles ; à plus forte raison cet écoulement habituel avoit-il lieu dans les temps anciens où i'aftluence des eaux dans le Pont-Eiixin étoit beaucoup plus considérable qu'à présent. 11 n'y a donc nulle raison de pen- ser qu'il se soit fait là une irruption. On suppose encore , pour expliquer les cataclysmes par- tiels, que de grands lacs qui se trouvoient sur les montagnes, ainsi qu'on en voit encore aujourd'hui , ont tout à coup rompu leurs digues et inondé le plat pays. Cette hypothèse , j'en conviens , pourroit convenir à des étangs; mais elle ne s'applique nullement à des lacs. Les travaux de la nature ne sont pas faits sur le modèle de ceux des hommes : elle travaille plus solidement. Les lacs qu'elle forme n'ont point une frêle chaussée comme les étangs. Ce sont des bassins dont la plus grande profondeur est commu- nément vers le milieu de leur étendue ou plus près de l'em- bouchure de la principale rivière qui s'y jette , et jamais du côté de leur dégorgeoir. Ce qui auroit pu faire penser à quelques observateurs qu'il s'étoit formé des ouvertures subites par où 1 eau de ces lacs se seroit échappée en masse, c'est qu il arrive souvent de voir dans les rochers des coupures quelquefois très-profondes , où coulent aujourd'hui les rivières qui sortent de ces lacs ou «l'un bassin vide qui paroît avoir dû former autrefois un lac ; et l'on ne manque pas de dire que cette fissure a été formée par un tremblement de terre , attendu que cette explication est 244 I> E M infiniment commode. Mais, comme le dit très-bien Saussure, c'est Deus m machina. Et lorsqu'on observe avec soin ces coupures ou ces canaux, on ne tarde pas à découvrir qu'ils ne sont pas l'effet d'une catastrophe, mais le travail du temps ; onvoit surlesparoisde larocheles érosions àpeu près horizon- tales ou du moins parallèles à la surface du torrent , qu'il a for- mées à vingt, trente et cent pieds au-dessus de son niveau actuel. Il est facile de sentir que ce lac a dû éprouver une diminution graduelle, proportionnée à l'abaissement de son dégorgeoir. C'est ce que Saussure a vu clairement sur le Mont-Cenis, Où se trouve un lac qui est encore de plus d'un quart de lieue de longueur, et d'une profondeur considérable, mais qui s'elevoit autrefois beaucoup plus haut qu'aujourd'hui, ainsi qu'on en peut juger parles trac(;s horizontales qu'il a laissées sur les rochers environnans. Et l'une des principales causes de sa diminution, est l'approfondissement de son dégorgeoir. La Cenise qui en sort a laissé sur les parois de son canal des traces incontestables , à plus de trente pieds au-dessus de sa surface actuelle, ( § 124.4- ) Cet illustre observateur a fait des remarques encore plus importantes sur l'ancien dégorgeoir du lac de Genève , qui fut autrefois à l'endroit où l'on a construit le fort de V Ecluse. Ce lac avoit nécessairement alors une élévation et une éten- due beaucoup plus considérables qu'aujourd'hui, ainsi que Saussure le démontre parfaitement bien lui-même. « Diverses considérations, dit-il, et surtout celle de l'issue « par laquelle le Rhône sort du bassin de nos montagnes , « concourent à prouver cette vérité. « Cette issue est une échancrure profonde et étroite , « creusée par la nature, entre la montagne de Vouache et « l'extrémité du mont Jura. Ce passage se nomme V Ecluse., « dénomination qui représente très-bien une issue ouverte aux « eaux entre de hautes montagnes. . . . j> Cette issue est la seule par laquelle le Rhône puisse « sortir du sein de nos montagnes ; si elle se fermoit , nos plus « hautes collines seroient submergées... // paroîL cependant V probable que ce passage étoit originairement fenné. . . }> La montagne de Vouache paroît être une continuation er de la première ligne du Jura Le Vouache et le Jura « éloient anciennement unis, et ne laissoienl par conséquent « aucun passage aux eaux renfermées dans notre bassin. » Mais comment cette ouverture s'est-elle formée ?. . . . Il « suffit que le haut de la montagne ait été un peu plus abaissé « dans cet endroit, qu'elle ait formé là une espèce de gorge ; « les eaux auront pris cette route , et auront peu à peu rongé « et exca^é leur lit jusqii au point oii nous le voyons. D E M ^45 » J'ai cherché les traces de ces érosions; j'ai côtoyé le lit « du Rhône.... j'ai vu avec plaisir les larges et profonds sil- E N Le nombre des différentes espèces de dents n'est souvent pas non plus à négliger. Les différences de forme et de nombre des dents, suivant l'âge, sont souvent fort importantes à connoître, mais mal- heureusement ont été peu étudiées. La disposition des lignes dentaires , les unes avec les au- tres, offre aussi des caractères souvent plus utiles qu'on ne pense. En considérant d'abord les lignes dentaires d'un même côté, les dents incisives maxillaires et mandibulaires peuvent se croiser, peuvent s'opposer, pour former une espèce de pince , comme dans les ch^aux. lien est de même des cani- nes , qui, dans l'état ordinaire des mammifères^ se croisent , celles d'en bas se plaçant toujours avant celles d'en haut ; c'est là ce qu'on peut appeler état normal. La manière dont les molaires d'en haut et celles d'en bas s'engrènent, est encore beaucoup plus importante à consi- dérer , puisqu'il s'ensuit le mode de mastication , et par conséquent la nature de la nourriture; ainsi , les dents de la mâchoire inférieure peuvent correspondre exactement, par leur couronne ,' à celles de la mâchoire supérieure ; ou bien cela n'a lieu qu'à moitié ; c'est-à-dire, que la moitié interne de la couronne des dents supérieures correspond à celle des inférieures, tandis que le bord des supérieures étanttranchant, se croise au côté externe des inférieures: enfin, quelquefois les deux séries se croisent entièrement , comme dans les chats. La disposition des lignes dentaires d'une même mâchoire of- fre quelques observations qui , quoique moins importantes, ne sont cependant pas à négliger : ainsi, quelquefois elles con-» vergenl en avant; elles peuvent être parallèles, ou enfin, converger en avant et en arrière , de manière à former une sorte d'ovale au palais. Les lignes dentaires peuvent aussi être déjetées en de- hors ou en dedans, comme cela se voit dans un certain nom- bre d'animaux mammifères rongeurs ; et alors c'est toujours en sens inverse , c'est-à-dire , que celles d'en haut l'étant en dehors , celles d'en bas le sont en dedans. Après avoir traité des dents d'une manière générale dans les animaux vertébrés , nous allons entrer dans quelques dé- tails sur les différences que présentent chacune des classes qu'on y établit , en avertissant d'avance que la plupart des choses que nous venons de dire sur les dents, considérées en général dans les animaux vertébrés, appartienent aux mam- mifères. Classe L — Mammifères. Un certain nombre de ces anipnaux paroît en être entière- D E N ,6i ment dépourvu, et quoique le nom d'érlentës leur convienne exclusivement , ou l'emploie cependant quelquefois pour designer un groupe de mammifères qui est réellement pourvu de dents molaires , assez défectueuses il est vrai. D'autres mammifères semblent en être privés , et cepen-' dant en possèdent des rudimens , surtout dans le jeune âge, Ainsi M. Geoffroy en a découvert dans le fœtus de la ba- leine , à la mâchoire inférieure , et il est certain qu'une par- lie des cachalots en a_ également aux deux mâchoires , mais que les inférieures sont toujours beaucoup plus grandes. Enfin, la plus grande partie des animaux de cette classe en est ordinairement pourvue. Dans ce cas , elles ne sont jamais en rapport avec d'autres os qu'avec les mandibulaires , les maxillaires et les inter- maxillaires, ou mieux les praeniaxillaires ; quelques auteurs admettent , il est vrai , des dents palatines dans l'ornitho- rhynque et dans une espèce de cétacé, 1 hypéroodon, mais Irès-probablement à tort , du moins pour le premier; ce ne sont que des espèces de papilles molles qui n'ont rien de corné ni d'osseux. Le mode de rapports avec les os est presque constamment par gomphose , c'est-à-dire , qu'elles sont implantées plus ou moinsprofondémentdansune excavation de l'os. Cependant, chez l'ornithorhynque, cette excavation est extrêmement su- perficielle ; dans les baleines, elle est entièrement nulle pour les fanons ou dents de la mâchoire supérieure; et il paroît que dans le lamantin de Steller , le rapport des dénis avec les os est encore beaucoup plus singulier. La profondeur de l'iniplantation de la dent dans les mam- mifères est proportionnelle à l'effort que l'animal doit faire avec ; ainsi les dents défensives de certaines espèces de singes , de presque tous les carnassiers, de quelques runiinans , qui sont ce qu'on nomme les canines^ sont profondément implan- tées; mais elles le sont peut-être encore moins que les incisives des animaux rongeurs , qui servent quelquefois d'organes de défenses comme dans les éléplians , mais plus souvent d'orga- nes propres à ronger, à détruire les corps les plus durs, comme £ela se voit dans les castors, etc. En effet, dans ces animaux, les àcxils iiicisi\>es ^ qui sont rarement au-delà d'une à chaque mâchoire, se prolongent en arrière jusqu'au-delà et au des- ous de toutes les molaires. Dans les mammifères , la solidité de l'implantation de la dintest encore beaucoup augmentée par la manière dont la peau se modifie à son collet , et forme ce qu'on nomme des genci^s^ qui ont quelquefois naturellement, ou acquièrent par l'âge une telle consistance , qu'elles suppléent parfaitement aux dents. Ainsi, dans tous les aniuiaux rumïnans, etc., les- .G, P Ts N liémité antérieure de la mâchoire supc-rieure , qui est ioujours dégarnie de dents, est pourvue d'un bourrelet épais, fibreux, presque calleux , qui sert d'opposant aux incisives de la mâ- choire inférieure , pour pincer l'herbe. La composition chimique des dents des mammifères est le phis souvent entièrement calcaire ; quelquefois cependant il y a un certain mélange de matière cornée, comme dans celles de l'ornithorhynque; et enfin, elles peuvent être entiè- rement cornées, comme dans les baleines. La disposition anatomique des trois tissus qui peuvent en- trer dans la composition des dents des mammifères, diffère suivant la forme et l'usage de ces dents. Aussi dans les dents simples , coniques ou comprimées , l'émail entoure de toutes parts la matière osseuse; il est,seu- lement plus épais sur la pointe ou le bord tranchant, et nul sur la racine. Mais dans ces espèces de dents simples , qui sont plus ou moins rectangulaires , et qui dévoient s'user par leur em- ploi presque continuel à ronger , il n'y a d'émail bien épais qu'à leur partie antérieure ; en sorte que la détrition se faisant inégalement , elles restent toujours tranchantes , comme on le volt dans les véritables rongeurs. Les dents également simples , mais qui ont plusieurs ra- cinr-s et plusieurs tubercules plus ou moins pointus sur la couronne , sont absolument dans le cas des dents simples co- niques , par la disposition des tissus composans. Les dents semi-composées , qui ne se trouvent que dans la classe des mammifères , outre la disposition des deux tissus principaux, offrent constamment au dehors de l'émail, le cément qui pénètre dans toutes les anfractuosités de la dent primitive. Enfin, dans les véritables dents composées, ce cément descend beaucoup plus bas dans les interstices des dents com- posantes ; mais il est réellement toujours dans les 'mêmes rapports. 11 résulte de cette disposition des trois tissus qui peuvent entrer dans la composition des dents des mammifères , que lors- qu'elles s'usent, ce qu'elles font toutes plus oumoins , suivant îe but qu'elles dévoient remplir, et par conséquent suivant la nature des alimens sur lesquels elles agissent, leur tranche offre des figures, des dispositions des trois tissus tout-à-fait pariiculières , suivant l'espèce et la forme de la dent. La con- sidération de ces figures est de la première importance pour dé- terminer à quel animal a appartenu telle ou telle dent; on la con- çoit toujours très-bien, quand on connoît parfaitement la dent D E N 263 primitive , en supposant des plans qui la couperoient horizon- talement à différentes hauteurs, jusqu'au collet. On trouve dans les mammifères toutes les espèces de dents dont nous avons parlé plus haut^ quant à la forme, simples, semi-composées ou composées , à une ou plusieurs racines , coniques, comprimées, pointues, à couronne plate, tubercu- leuse, tranchante. Ces formes si variées , les différentes com- binaisons de ces formes, le nombre des dents même, offrent certainement les meilleurs caractères spécifiques des marn-; mifères , assez souvent de bonnes confirmations de genres , et même de groupes plus élevés. Nous croyons devoir en- trer ici dans des détails suffisans pour faire reconnoître un mammifère à. la seule inspection de ses dents, et récipro- quement déterminer à quelle espèce a appartenu une dent que Ton trouveroit isolée. L'importance de cette étude pour la connoissance des animaux fossiles et pour la confirmation des groupes génériques fossiles, a été mise dans une telle évidence par M. Cuvier , dans ses beaux travaux sur les osse- mens fossiles d'animaux quadrupèdes, et par MM, Frédéric Cuvier et Illiger, que nous avons cru devoir donner une clas- sification des animaux mammifères entièrement basée sur l'existence, la nature, la forme , la position des dents. Nous commencerons par en donner le tableau synoptique (Voy. le tableau ci-joint); après quoi nous décrirons les dents de chaque genre en particulier, et dans le même ordre en ne les considérant que d'un seul côté, même pour les incisives. Section I. — Aucune trace de dents. On ne connoît jusqu'ici de mammifères sans aucune espèce de dents , que ceux qui forment lés genres Pangolin, Mu- nis ; Fourmilier , Myrmecophaga , et Echidné, Echidnu : ce sont les véritables édentés. Il est à remarquer qu'il y a un de ces genres dans chaque grand continent ; un pour l'ancien , un autre pour le nouveau, et un enfin pour le moderne. Il arrive quelquefois que plusieurs espèces de cétacés , et surtout de dauphins, n'offrent pas de dents ; mais il paroî* que c^la dépend de l'âge avancé des individus. Section II. — Des dents cornées. Dans la deuxième section, c'est-à-dire, dans les espèces qui ont des dents cornées , on doit comprendre les baleines et les ornithorhynques , animaux fort éloignés sous tous les autres rapports. Genre Baleine ( Balœna). Dans la baleine, il n'y a de dents cornées qu'à la mâclioli's supérieure ; c'est ce qu on nomme h& fanons. 2H D E N Chaque dent ne peut être mieux comparée qn''anx dents composantes des molaires des éléphans ; elles sont cepen- dant beaucoup plus minces encore. Leur forme est à peu près triangulaire, le petit côté étant appliqué au palais, le moyen en dehors, elle plus grand, qui estexcavé , en dedans ; le pe- tit côté ou la base, qui est extrêmement étroit, offre cependant une excavation ou sillon où se loge le germe. La dent elle- même est entièrement formée d'espèces de cônes très-plals , de filets cornés, dont les extrémités du côté interne sont libres et forment une sorte de frange: ces dents nesont pas implan- tées dans les os de la mâchoire supérieure avec lesquels elles sont en rapport, mais seulement dans la peau qui les re- couvre; elles reçoivent les nerfs qui ont cependant traversé obliquement l'os maxillaire. Ces dents simples , peut-être partagées en petits groupes plus ou moins nombreux , sont d'autant moins hautes verti- calement , qu'elles sont plus antérieures ; elles forment ainsi de chaque côté de la bouche un demi-canal qui conduit à l'œsophage. Il n'y a point de trace d'aucune sorte de dents à la mâ- choire inférieure de l'individu adulte; mais on sait, d'après les observations de M. Geoffroy, que dans le très-jeune foetus , il en existe de rudimentaires dans la rigole des os mandibu- laires ; elles m'ont paru simples , coniques , et par consé- quent semblables à celles des cachalots. Genre Ornithorhynque ( Ornithorhynchus ). Dans l'ornithorhynque , les dents , quoique en très- grande partie cornées , n'offrent cependant guère d'autre ressemblance avec les fanons de la baleine. Leur forme est, au contraire, à peu près carrée ou quadrilatère, c'est-à-dire, molaire. Il y en a d'à peu près semblables aux deux mâ- choires , où elles sont au nombre de deux de chaque côté ; chacune est fort aplatie , surtout quand elle a été desséchée ; la base ou surface radicale offre plusieurs saillies séparées par des excavations peu profondes , entièrement moulées sur le fond de la fosse alvéolaire ; la surface triturante présente absolument les mêmes dispositions. En les examinant à la loupe , on voit que leur surface externe est parsemée d'un très-grand nombre de points ; mais en entamant leur subs- tance , on trouve qu'elles sont composées de fibres dirigées de haut en bas, snsceplibles de se racornir par le dessèche- ment et de s<.' renfler par l'immersion dans un fluide. Je n'ai pu trouver de trace d'orifice par où les nerfs et les vaisseaux pourroient y pénétrer. D'après l'analyse qui en a clé faite par M. Chevreul, elles contiennent à peine des traces de carbo- nate et de phosphate de chaux ; tout le reste est de ma- I) E N o65 tièrc cornée ; elles ne tiennent évidemment qu'à la peau , et à peine y a-t-il des indices d'alvéoles dans les mâchoires. Section III. — Dents osseuses à une seule mâchoire. Genre Narwhal ( Monodon). Dans le narwhal, qui du reste se rapproche des dauphins, on ne trouve qu'une dent conique extrêmement longue , im- plantée dans la partie antérieure de l'os prspmaxillaire de la mâchoire supérieure ; assez souvent elle est comme si elle avoit été tordue , c'est-à-dire , qu'on voit à sa surface des espèces de stries en spirale ; sa texture est extrêmement com- pacte et pesante ; la portion osseuse peu distincte ou diffé- rente de l'émail, est homogène. Il arrive réellement assez souvent que dans ce cétacé il n'y a qu'une seule dent, c'est-à-dire dun seul côté ; aussi regarde-t-on cet animal comme une sorte de licorne ; mais dans ces cas , c'est ou par accident , ou par une disposition naturelle fort bizarre que cela a lieu. Genre Cachalot ( Physeter). Dans les cachalots , qu'il est souvent fort difficile de dis- tinguer des dauphins, on ne trouve, en général, des dents qu'à la mâchoire inférieure; c'est même le caractère du genre selon les zoologistes ; le fait est qu'un certain nomlre d'espèces et peut-être toutes, si elles étoient bien examinées, en ont aussi à la mâchoife supérieure ; mais alors elles sont fort petites, mousses ou même plates, et débordant à peine la peau. Quoi qu'il en soit, celles qui bordent la mâchoire inférieure sont toujours simples , coniques , quelquefois un peu comprimées, avec une racine également conique, et simple ; plus petites en avant, elles vont en augmentant jus- que vers les deux tiers de la longueur de la mâchoire , puis elles diminuent ensuite un peu. Leur ivoire estcompacte, très- dur et satiné; l'émail est fort épais, à fibres parallèles à la s.ubstance osseuse dont il est séparé par une ligne moins blanche , et couvre, avec l'âge, toute la dent. Elles ne sont jamais entièrement saisies dans l'os de la mâchoire , c'est-à-dire , qu'il n'y a pas de véritables alvéo- les; elles sont retenues en place dans une gencive ou peau fort épaisse qui remplit toute la rigole dont est creusé le bord supérieur de l'os. Je ne puis rien dire de celles qui se trouvent dans Tanar- nak, le dauphin à deux dents, le bustzkopf d'Honfleur, celui de Chemnitz, etc. {V. Dauphin). J'ignore si les dents de ces animaux sont sujettes à être rem- placées dan« le jeune âge, e( si files tombent avecles années, ce 2G6 D E N qui est probable ; il est également à croire que les plus nou- vellement poussées sont les antérieures, ce qui nie paroît avoir également lieu pour tous les cétacés. Je connois une espèce de dauphin ou de cachalot, dans laquelle il n'existe qu'une dent de chaque côté ; elle occupe le milieu, à peu près, de la longueur de l'osmandibulaire; elle est très-grosse, extrêmement comprimée, mais, du reste , fort analogue à celle des cachalots. Sect. IV. — Bénis osseuses aux deux mâchoires et d'une seule forme. Genre Dauphin {Delphinus). Bans les dauphins proprement dits , il n'y a également qu'une espèce de dents, toutes coniques ou canines , mais aux deux mâchoires , dont elles occupent ordinairement presque toute l'étendue ; il est bien vrai que certaines espèces parois- sent les perdre peu à peu avec l'âge et en allant de la base de la mâchoire à la pointe ; mais on peut dire que cela est acci- dentel et arrive à presque tous les animaux mammifères. Quant à la structure générale de ces dents, elle est tout à- fait semblable à celle des dents de cachalots ; jamais elles n'ont qu'une racine et qu'une seule pointe ; elles sont formées de deux cônes adossés base à base au collet ; leur composi- tion est très-dure , la matière émailleuse étant assez peu distincte de l'autre. Le rapport de celles d'un côté jvec l'autre , est ordinai- rement en angle plus ou moins allongé , plus ou moins ouvert, convergeant en avant. La disposition de celles des deux mâchoires, d'un même côté, est engrenante , celles de dessous passant au devant de celles de dessus. La forme , le nombre de ces dents, et surtout la première, sont d'une grande considération dans la distinction des es- pèces, fort nombreuses sans doute , de ce genre. (F. à l'arti- cle Dauphin.). Les autres espèces de mammifères , qui n'ont qu'une seule sorte de dents osseuses , les ont à couronne plus ou moins large et tronquée , c'est-à-dire molaire ; elles n'occupent jamais que la partie postérieure des mâchoires , et sont or- dinairement peu nombreuses. Genre Tatou (JDasypus). Dans le genre tatou , les dents sont cylindriques , espa- cées ou distantes , foibles ; elles sont composées d'une légère enveloppe d'émail qui déborde à la couronne , sur- tout de chaque côté, la substance osseuse, et qui y- forme une sorte d'excavation ; la partie enfoncée dans l'alvéole est de même forme à peu près ; en sorte qu'il n'y a pas de véritable D EN 267 collet. M. Illiger dît qu'elles sont, ce qu'il nomme ohducti , c'est-à-dire, partout recouvertes d'émail. Elles sont au nombre de 8 — 17 à la mâchoire supérieure , c'est-à-dire , en nombre extrêmement variable. Et de 7 à 17 à l'inférieure. Il paroît qu'elles s'entre-croisent quand les mâchoires sont fermées. (ienre OryctÉROPE {Orycieropus). Dans l'oryctérope , les dents n'occupent qu'un assez petit espace des lignes dentaires. Celles des deux côtés forment presque deux lignes parallèles , convergeant un peu en avant ; celles d'en haut correspondent à celles d'en bas par la couronne. Elles sont espacées ou distantes entre elles. Toutes ces dents sont fort singulières par leur composi- tion : elles sont toutes d'une venue , c'est-à-dire , sans dis- tinction de racine ou de couronne, et plus ou moins grosses. Elles sont composées d'une enveloppe de substance émail- leuse fortmincesi cen'est à la couronne, et d'une sorte de tissu joncacé intérieur, qui semble formé par autant de petites dents qu'il y a de petits tubes droits parallèles composans, ayant chacun un orifice à la surface radicale. La mâchoire supérieure en a six , dont la première très- petite ; la deuxième un peu plus grosse , est plus longue que large, et comme formée de deux cylindres peu distincts; la troisième a la même forme, mais est un peu plus épaisse ; la quatrième l'est beaucoup plus , et les deux cylindres compo- sans bien mieux marqués ; la cinquiènie est la plus grosse de toutes ; enfin , la sixième , qui est un peu plus grosse que la troisième , paroit comme simple. Celles de la mâchoire inférieure , qui sont également au nombre de six, sont presque entièrement disposées comme à la supérieure. . Il paroît que la première de chaque mâchoire est sujette à tomber avec l'âge. Genre Lamantin (Mana/i/5). Quoique ce genre ait réellement deux petites dents inci- sives dans le très-jeune âge, comme l'avoient soupçonné Lin- nœus et M. Illiger , d'après l'analogie du dugong , et comme je l'ai montré le premier; cependant comme il paroît qu'elles tombent de très-bonne heure, je placerai ici ce genre. Dans l'état adulte, il n'y a réellement qu'une seule es- pèce de dents tout-à-fait molaires. Elles n'occupent qu'une partie assez peu considérable des os denlaires. Elles forment entre elles deux lignes à peu près parallèles. Celles d'en hautet d'en bas se correspondent tout- à-fait par 268 • D E N leur couronne , en engrenant réciproquement les dentelures dont elles sont pourvues ; toutes ont en effet une couronne Lien distincte de la racine. M. lUiger les regarde comme compliquées; je ne sais trop si ce nomleur convient réelle- ment ; il est de fait qu'elles ne sont composées que de deux substances , la substance osseuse et l'émail. Avant d'être usées, leur couronne offre constamment deux collines trans- verses, formées par deux à trois petites pointes mousses, outre quelquefois un petit talon postérieur ; à mesure qu'elles s'u- sent , les collines offrent d'abord une série de petits cercles d'émail autour de la matière osseuse, qui , s' étant confondus, forment ainsi deux larges lignes bordées d'émail,^ qui, s'a- grandissant toujours, se réunissent enfin ; et alors les dents usées jusqu'à la base des collines , n'offrent plus qu'un large parallélogramme. Le nombre de ces dents est de neuf à la mâchoire supé- rieure ; elles sont presque toutes carrées, d'abord un peu plus larges transversalement quelongitudinalement; elles vont en- suite un peu en augmentant , au contraire , d'avant en ar- rière; toutes sont fort serrées entre elles, etparoissent avoir quatre racines bien distinctes, cleux pour chaque colline. Il y a également neuf de ces dents à la mâchoire infé- rieure ; elles sont à peu près de même forme qu'à la supé- rieure , mais elles deviennent un peu plus longues que lar- ges, surtout enarrière ; et en outre le talon postérieur devient plus gros. Dans le Rytina ou Lamantin de Steller , n'y auroit-il pas quelque rapport entre les dents et celles des éléphans P On peut dire qu'il n'y a qu'une seule grosse dent molaire à chaque côté des inâchoires, comme on en voit un exemple dans le sanglier d'Ethiopie, et peut-être dans l'éléphant. Il est bien évident , d'après la description détaillée qu'en donne Steller , qu'elle n'est pas implantée dans les os , et qu'elle ne tient qu'à la peau par les nerfs et les vais- seaux nombreux qui passent de l'une à l'autre. Elle n'offre , par conséquent , aucune trace de racine; mais sa face adhé- rente est percée d'une très - grande quantité de petits trous à peu près comme dans celles de l'oryctérope ; quant à la surface supérieure ou couronne , il est probable qu'elle est formée d'espèces de lames irrégulières réunies par un cé- ment; ce qui forme parla détrilion des sinuosités plus ou moins profondes et irrégulières , disposées de manière à converger vers son extrémité antérieure. Genre Megatherium. Le genre megatherium n'ayant évidemment qu'une espèce de dent de forme molî»ire , doit aussi être placé ici. DE N ,69 D'après ce que nous en dit M. Bru , dans sa description de ce singulier animal , les dents n'occupent qu'une petite portion de la ligne dentaire , à peu près comme dans le la- mantin; elles se correspondent exactement par leurs surfaces triturantes, s'engrènent par leurs saillies, sont fort serrées entre elles et forment deux lignes à peu près parallèles. On voit évidemment qu'elles sont presque égales, les antérieures étant cependant un peu plus petites. Leur foftee est à peu près carrée , diminuant insensiblement de la couronne au sommet de la racine ; chaque côté est creusé par un sil- lon qui vient de la séparation des quatre pointes séparées en deux collines qui forment la couronne. Les extrémités de la racine sont également assez profondément divisées en quatre pointes. D'après ce qu'en dit le même M. Bru , elles sont d'un tissu très-dur, ou di* moins plus dur que celui des autres os. Il y en a quatre à chaque mâchoire. Section V. — Dents de plusieurs formes , garnissant les bords des mâchoires d'une manière incomplète^ l'espace videélant antérieur aux deux mâchoires , c"" est-à-dire , des molaires et des canines seulement. Parmi les espèces de mammifères que l'on peut consi- dérer comme ayant deux espèces de dents , des molaires et des canines aux deux mâchoires , nous ne pouvons compter que le genre bradypus qui , sous le rapport seul de la dispo- sition des dents , a pu être séparé en deux par M. lUiger. Genre Aï {Bradypus ). Dans le Paresseux à trois doigts, les dents occupant toute la ligne dentaire , sont distantes également entre elles, s'entre-croisent , les supérieures en avant, et forment deux lignes presque parallèles. Toutes sont simples , presque de la même grosseur , cylin- driques , sans distinction de racine et de couronne. Elles sont composées d'une enveloppe d'émail , et à l'intérieur de substance osseuse; et comme celle-ci est moins dure, il en résulte que , par l'usage , les bords résistant davantage , restent plus salllans, mais d'une manière assez irrégulière, et que la partie centrale est excavée ; quant à l'autre ex- trémité, elle n'offre qu'une cavité conique. La mâchoire supérieure en a cinq, dont l'antérieure est un peu plus mince , la seconde plus longue et les autres un peu plus grosses. L'inférieure en a le même nombre; la pi'emlère est égale- ment plus mince , mai* aussi un peu plu§ longue que les au- 070 D E N très qui sont presque égales en grosseur , la postérieure étant la plus courte. On ne connoît aucunement les variations dépendantes de l'âge. Genre Unâu ( Cholœpus ). Dans le paresseux à deux doigts , le système dentaire n'est réellement pas tout-à-fait semblable à ce que nous venons de voir dans le |g|resseux à trois doigts. Les dents sont également simples , distantes , mais beau- coup moins que dans l'espèce à trois doigts ; de manière que celles du même .côté ne s'entrecroisent pas tout-à-fait , si ce n'est pour les antérieures qui ont pris une véritable forme de canines, mais non pas leur disposition ; elles n'occupent pas non plus toute la ligne dentaire , et enfin la disposition des deux lignes dentaires de chaque côté diffère aussi ; quant à la structure, il paroît qu'elle est à peu près la même. A la mâchoire supérieure, les dents de chaque côté se dis- posent de manière à converger en arrière , c'est-à-dire que les premières sont plus distantes entre elles que les posté- rieures. Elles sont au nombre de cinq. La première , fort distante de l'extrémité de la mâchoire , ainsi que de la seconde , est extrêmement forte , triquètre , ayant à sa base un renflement considérable de l'os maxillaire , assez pointue, bien émaillée , verticale, en un mot indiquant une véritable canine. Des quatre autres, qui sont tronquées, la postérieure est la plus petite , la deuxième et la troisième à peu près égales , enfin la dernière est la plus grosse. Dans la mâchoire inférieure , les dents n'occupent pas non plus toute la ligne dentaire ; celles des deux côtés sont presque parallèles ; elles sont au nombre de quatre seule- ment ; la première , à peu près de même forme que la pre- mière de la mâchoire supérieure, est plus courte, se déjelle en dehors , est soutenue à sa base par l'os maxillaire qui y forme un renflement, et se place en arrière de la supérieure; ce qui n'a jamais lieu dans les véritables canines, qui se croi- sent toujours, l'inférieure au devant de la supérieure; quant aux trois autres, elles sont peut-être un peu plus grosses qu'à la mâchoire d'en haut; elles vont en augmentant de la pre- mière à la dernière. Genre Rhinocéros. L'espèce de ce genre ( le Rhinocéros du Gap),qui paroîl n'avoir aucune trace d'incisives et seulement des molaires , devroit être placée ici ; mais comme il se pourroit que dans le jeune âge elle en ei\l, et surtout que ses molaires sont D E N 271 presque tout-à-fait semblables à celles de l'espèce de l'Inde, nous les décrirons à l'article de celle-ci. F. section X. Genre Morse {Rosmanis). Parmi les espèces de mammifères qui peuvent avoir des dents molaires et des canines à la mâchoire supérieure seule- ment, nous ne plaçons que le genre Morse , que nous ne connoissons qu'à l'état adulte , et qui , très-probablement ,' a des incisives dans le jeune âge. La disposition générale des dents est réellement anomale à cause de la grandeur et de la forme, 'et même db la posi- tion singulière des dents canines de la mâchoire supérieure ; les deux lignes dentaires sont à peu près parallèles , un peu convergentes en avant, et les dents molaires de chaque côté se correspondent par leurs couronnes inégalement usées et qui sont fort basses. Il y a sept dents à la mâchoire supérieure. Une petite incisive, tout- à-fait semblable aux molaires, et placée de manière qu'elle est difficilement aperçue et est dé- passée antérieurenîent par la canine. ( C'est de M. Illiger que je tiens ce fait, ), Une énorme canine, ovale, comprimée d'avant en arriè- re, assez pointue , un peu arquée, sillonnée dans toute sa longueur, et dont le tissu osseux compacte semble, dans son milieu, composé de petits 'grains ronds agglutinés, l'émail étant fort mince. Cinq molaires assez petites, à couronne simple, mais plates , déprimées , dont les trois antérieures sont plus in- ternes, probablement à cause de la saillie des canines , la troisième étant la plus grande et les deux autres plus externes, la postérieure étant la plus petite. Leurs tissus composans sont à peu près comme dans la canine. Lamâchoire inférieure n'a ni incisive ni canine, -mais seule- ment cinq molaires de même forme que celles d'en haut et qui vont en diminuant de grosseur de la première à la dernière. Il paroît qu'avec l'âge il tombe une ou deux de ces dents, de manière qu'il n'en reste plus que quatre ou même trois. Section VI. — Dents de plusieurs formes garnissant les de,ux bords des mâchoires d'une manière incomplète , l'espace vide étant an- térieur à la mâchoire supérieure , et intermédiaire à l'inférieure. Cette section comprend évidemment et uniquement tous les animaux ruminans presque entièrement semblables sous le rapport des dents molaires , différens cependant par l'exis- tence de canines dans les uns , qui ne se trouvent que dans le sexe mâle de quelques autres, et qui manquent toujours to- talement dans les espèces à cornes. .72 D E N Genre Chameau {Cameius). Dans ce genre , il y a en avant de la série des dents molaires , deux petites dents comprimées , tranchantes , un peu courbées en arrière , fort distantes entre elles , dont la première est regardée comme canine , et la postérieure com- me première molaire. Les dents molaires formant une série continue , ne sont qu'au nombre de cinq , qui correspondent pour la forme aux cinq postérieures des autres ruminans. Les ineisives inférieures sont au nombre de trois seulement. L'intervalle vide intermédiaire est également rempli par deux petites dents semblables à celles de la supérieure. Les molaires sont en même nombre qu'en baut. Genre Lama {Auchcnia ). Les espèces du genre lama paroissent être tout-à-fait dans le même cas que les chameaux, si ce n'est pour la mâchoire inférieure qui n'a pas de dénis intermédiaires. Genre Musc {Moschus). Dans le genre Musc, le nombre et la forme des incisives et des molaires sont tout-à-fait comme dans les véritables ru- minans ; mais la mâchoire supérieure , dans les mâles, est armée d'une longue dent canine, verticale, comprimée, tranchante et un peu courbée en arrière. Cette sorte de longue canine se retrouve dans les indi- vidus mâles de quelques espèces de petits cerfs, dont le pé- doncule du bois est fort long, et même dans quelques espèces de cerfs ordinaires ; mais dans ce cas elle est beaucoup plus courte. Genres : Cerf {Cerousy, Giraffe {Camelopardaîîs) ; Antilope; Chèvre ( Capra) ; Mouton ( Ovis ) ; Bœuf ( Bus ). Dans tous les autres ruminans , il n'y a jamais ni canines aux deux mâchoires , ni incisives à la mâchoire supérieure ; mais constamment on en trouve quatre à celle d'en bas ; elles sont en général disposées en demi-cercle terminal, élargies en espèce de spatule dans leur partie libre , se déjetant un peu en dehors et en arrière, tranchantes à leurs bords ; en un mot , elles offrent toute la foi-me de véritables incisives. Leur proportion diffère, à ce qu'il me paroît, plutôt suivant le^ espèces que d'après les genres. La disposition des dents molaires étant toujours la même, nous allons les décrire pour tous les genres. Les molaires forment toujours une série continue et serrée Les lignes dentaires convergent en avant et en arrière , et les dents se correspondent à peu près , pour toute leur couronne. Ces dents sont toujours compliquées et composées de trois substances : l'os, l'émail et le cémcnK D E N .273 A la mâchoire supérieure, elles sont au nombre de six , si ce n'est dans les chameaux et les lamas ; leur couronne taillée obliquement de dedans en dehors aux dépens du côté interne, dépasse celle des inférieures par le bord externe un peu tranchant, La première est assez irrégulière ; les deux suivantes an- térieures ne sont composées que d'un demi-cylindre et n'of- frent à leur couronne qu un seul double croissant, dont la convexité est en dedans. Les trois postérieures, presque semblables entre elles , ne sont composées que de deux demi-cylindres, et n'ont chacune qu'un double croissant. A la mâchoire inférieure, elles forment deux lignes droites et convergentes en avant. Elles correspondent à la partie oblique des supérieures, et sont par conséquent taillées obli- quement en sens inverse , c'est-à-dire que le bord le plus élevé est interne : elles n'occupent qu'enviion les deux tiers postérieurs de la ligne dentaire. Elles sont au nombre de six, d'autant plus grandes qu'el- les sont plus postérieures , plates en dedans , divisées en deux ou trois demi-cylindres en dehors , et sans que la cou- ronne soit distincte de la racine par un collet pour les trois dernières. La première , de beaucoup la pins petite, a deux racines ; couronne bien distincte de la racine, est composée d'une pointe antérieure , sillonnée Intérieurement , tranchante et d'une espèce de talon triangulaire postérieur. La seconde à peu près de même forme , un peu plus grosse, offre également une pointe qui, usée, forme deux bords d'é- mail en arc de cercle se réunissant à un plus grand talou postérieur dont le milieu offre un petitespaceovalalre d'émail. La troi^ème a sa racine encore distincte de la couronne. La partie antérieure de celle-ci, plus grande que la postérieure, a ilans leaiilieu de sa portion osseuse, un double pli d'émail qui commence à former ce qu'on nomme le double croissant. Le demi-cylindre postérieur est beaucoup plus petit que l'anté- jicur, et n'en montre aucune .trace. Dans la quatrième , les deux parties sont sensiblement égales : en dehors elles forment deux demi-cylindres , en de- dans deux surfaces presque plates, prolongées, et une sorte de pointe au bord intérieur; enfin , la couronne usée offre dans chaque espace un double pli d'émail qui n'existolt que dans l'antérieur de la troisième : ce qui forme deux doubles crais- sans. La cinquième est beaucoup plus grosse que la quatrième , mais tout-à-fiiU de la même forme ; cependant le double pli 27^ . D E N d'émail de la couronne est plus large, forme mieux le double croissant, et en outre, les deux pointes du bord intérieur sont beaucoup plus prononcées et ont un petit crocbet à la base. Enfin la sixième et dernière , beaucoup plus large que la précédente, mais moins épaisse, a trois petites racines dontles deux postérieures sontpresque réunies ; elle est composée de trois demi-cylindres à l'extérieur, dont Tantérieur est le plus larges; a couronne offre deux doubles croissans antérieurs et lin simple postérieur. Les pointes du bord intérieur corres- pondent au milieu de chaque croissant, pour les deux anté- rieurs, et à l'extrémité postérieure, pour le troisième. Les différences que l'âge apporte au système dentaire des rurainans , sont importantes et soigneusement étudiées , au moins pour les incisives , dans l'économie rurale : elles sont détaillées à l'article Bœuf : nous nous contenterons de dire qu'il n'y a que les trois molaires antérieures de l'animal adulte , qui sont de remplacement ; que celles qu'elles ont remplacées , sont en général un peu plus com- pliquées , et surtout la troisième, qui alors est formée de trois demi-cylindres, et dont la couronne offre trois doubles croissans; et "comme ces- animaux prennent leur quatrième et cinquième molaires avant de perdre les dents de lait , à une certaine époque otfils n'ont que cinq dents molaires , c'est la troisième qui est la plus compliquée. Quant aux différences dépendantes des espèces , il n'y en a réellement aucune que celles que nous avons dit plus haut caractériser les chameaux et les lamas. Section ^^ IL — Dents Je plusieurs formes ^ garnissant les deux bords des mâchoires d'une manière iAcomplète ; l'espace vide étant intermédiaire à la mâchoire supérieure , et antérieur à l'inférieure. On ne connoît encore que trois genres qui offrent cette combinaison de dents, c'est-à-dire des molaires et des inci- sives seulement, à la mâchoire supérieure; ce sont les élé- ^ phans, les mastodontes et les dugons, La disposition des dents, chez ces animaux, est encore assez anomale : toute la ligne dentaire n'en est pas armée , puis- que , entre la première molaire supérieure et la défense , ou incisive , il y a un grand espace vide , et qu'à l'infé- rieure , entre les molaires et la pointe antérieure de la mâchoire , il n'y a pas de dent du tout. Genre Eléphant ( Elephus ). Dans ce genre, les dents forment deux lignes presque pa- rallèles, et se correspondant pleinement par leur couronne. BEN .-3 A la mâchoire supérieure , on trouve implantée profon- dément dans Tos incisif, une grande dent conique un peu comprimée , surtout à son extrémité, et qui , tombant d'a- bord presque verticalement, se relève plus ou moins en avant et en haut: c'est ce qu'on nomme défense ; quelquefois elle se contourne plus ou moins en tire- bourre. Sa structure est particulière : Téniail est assez peu épais, peu dur; maislasubstance osseuse offre à Tintérieur des lignes courbes, se portant du centre à la circonférence, et qui, se croisant entre elles, forment des losanges curvilignes d'autant plus grands qu ils sont plus externes : c'est un des caractères du véritable ivoire. Après un espace vide , viennent les molaires, qui ne sont^ jamais au-dessus de deux à la fois , mais dans des propor- tions différentes, suivant , à ce qu'il paroît, l'âge de l'animal; ainsi, quelquefois, c'est la postérieure qui est beaucoup pins grande ; d'autres fois l'antérieure ; et enfin elles peuvent être égales , ce qui dépend de la manière dont les dents se succèdent dans le cours de la vie de l'animal. Quoi qu'il en soit , elles ont toujours la même structure : ce soDt des masses parallélipipèdes, à parois verticales droites, sans trace de collet , ou de distinction de racine , ou de couronne , et dont la surface triturante , tout-à-fait plate , mais différemment inclinée par rapport à l'axe de la dept, offre une série, plus ou moins nombreuse , de collines transverses, dentelées, dont l'usure est marquée par autant de doubles lignes d'émail , interceptant un espace plus ou moins grand de matière osseuse ; le tout enve- loppé de la troisième matière, ou de cément. L'extrémité opposée offre, au contraire, une série de lames creusées, plus ou moins distinctes , suivant l'âge de la dent. Ces dents, véritablement composées, sont originairement formées de lamelles plates, nombreuses, distinctes, et qui ont été par la suite soudées , au moyen du cément. V. plus haut , à l'article de la structure des dents composées. La mâchoire inférieure n'offre absolument que des mo- laires , en même nombre et de même forme que les su- périeures. Je soupçonneroîs volontiers que , dans le très- jeune âge, ilpourroit y avoir deuxpetites dents incisives. Les différences, suivant l'âge, sont assez nombreuses , et nous ont été données par Corse. Les défenses dans le jeune âge , ne différant probablement que par la grandeur , tom- bent à douze à treize mois ; les premières molaires ne sont composées que de quatre lames ; les secondes qui les remplacent, en ont huit à neuf; les troisièmes qui leur succèdent , treize à quatorze ; et enfin les quatrièmes 276 D E N qui font tomber celles-ci , à neuf ans , sont formées de quinze lames , et ainsi de suite , de manière à ce que le nombre des dents se succédant à chaque mâchoire , paroit ne pas aller au-delà de huit , et celui des lames com- posantes ne pas dépasser vingt-deux ou vingt-trois. Les différences, suivant l'espèce, consistent essentiellement dans le nombre des lames composantes dans une même lon- gueur, et dans la figure de l'espace osseux intercepté par les lignes d'émail, et produite par l'usure de chaque laine. Ainsi, dans l'éléphant d'Afrique , celte figure représente une espèce de losange , tandis que dans celui d'Asie , ce sont de simples rubans à bords presque parallèles, et plus élroils encore dans l'espèce fossile; il en résulte que le nombre des lames dans les dents de môme grosseur , est plus grand dans le dernier , et plus petit dans le premier. Genre Mastodonte ( Mustoduntum ). Dans ce genre, qu'on ne connoît qu'à l'état fossile, la disposition générale des dents paroît être semblable à ce qui a lieu dans l'éléphant. Ainsi la mâchoire supérieure est seule pourvue d une incisive, en forme de défense , qui est peut-être un peu plus comprimée que dans l'éléphant, et dont la structure paroît être semblable. Après un espace vide assez considérable, viennent deux ou trois molaires, disposées eri ligne droite parallèle , se correspondant par les couronnes , çt s'engrenant par les éminences et les cavités qu'elles pré- sentent; par où elles diffèrent beaucoup de celles des élé- phans; en effet, les dents des mastodontes sont réel- lement simples, ou formées seulement de deux substances , l'os et l'émail qui l'entoure, et non pas de lames , comme dans l'éléphant: aussi la racine est-elle fort distincte de la couronne, qui est très -renflée à sa base, par la grande épaisseur de l'émallencetendroit. Les racines sont en nombre un peu variable , suivant celui des paires de tubercules dont la dent est armée; mais elles sont toujours par paires plus ou moins distinctes. La couronne offre à sa surface de gros mamelons un peu comprimés d'avant en arrière , et dis- posés par paires transverses, en nombre variable. Il n'y en a, cependant, jamais moins de quatre, et plus de huit ou dix. Quand les mamelons sont usés , ce qui est assez rare, on aperçoit alors des lignes fort larges de matière osseuse, en- tourées de lignes d'émail fort épaisses , formant de grands * losanges, et quelquefois des espèces de trèlies ; comme cela a lieu dans les espèces de mastodontes, différentes de celle de l'ohio , et chez lesquelles les collines de mamelons sont accompagnées latéralement de plusieurs autres tubercules plus D E N ^77 ou moins régulièrement disposés , à peu près comme dans les cochons. La mâchoire inférieure n'a , dans son extrémité antérieure, aucune trace de dents. Il y a dans tout le reste de la ligne dentaire, deux ou trois dents molaires tout-à-fait semblables à celles d'en haut. Les variations tenant à l'âge ne peuvent nous être connues d'une manière certaine ; mais il est fort probable qu'il de- voit y avoir , sous ce rapport , beaucoup d'analogie avec ce qui a lieu dans les éiéphans , et que les dents à quatre pointes étoient les premières , et celles à huit et à dix les dernières- On doit cependant observer que le mode de succession n'étoit pas tout-à-fait semblable à ce que nous connoissons dans l'éléphant. Quant à celles qui dépendent de l'espèce, il est évident que dans quelques-unes la disposition des collines est bien moins régulière , les mamelons accessoires qui se placent aux côtés des principaux, devenant très-nombreux et très-irréguliers, et se rapprochant de ceux des tlents du cochon. Genre DuGON {Dugiingus'). Quoique cet animal appartienne évidemment au même groupe que le lamantin, la disposition , ou mieux la nature des dents dont les mâchoires sont pourvues, le placent dans cette même section, de laquelle il se pourroit qu'il ne fàt pas , même sous certains rapports, aussi éloigné qu'on le pense, ainsi que le lamantin lui-même. La disposition générale est aussi assez anomale : la ligne dentaire n'est rien moins que complète. Les deux lignes que forment celles des deux côtés, sont à peu près droites ou parallèles , et peut-être un peu convergentes en dessous ; les molaires se correspondent complètement par ie,urs cou- ronnes. A la mâchoire supérieure on trouve d'abord, de chaque côté, une très-forte dent, à peu près conique , comprimée , droite, divergente en dehors, et profondément implantée dans Tos incisif; sa substance osseuse est homogène et son émail est mince et assez dur; viennent ensuite , après un très- grand espace entièrement vide, trois ou quatre dénis véritable- ment molaires parallélogramatiques, serrées, à couronne tout- à-fait plate , et même excavée, probablement par l'usure. La première, plus petite, peut-être un peu plus large transver- salement que d'avant en arrière; la seconde plus longue, au c'ontraire, d'avant en arrière, est composée de deux par- ties , ce qui suppose un double rang de racines, et probalile- ment deux collines transverses ; enfin la troisième , phis large en avant qu'en arrière, est encore plus longue que la se- 278 D E N conde, et composée également de deux portions à peu près coniques , adossées l'une à l'autre ; de manière que , par l'usure , la couronne offre deux cercles contigus , et même plus tard confondus par une partie de leur circonférence. A lamâcholre inférieure, il n'y a, aumoinsdans l'âge adulte, aucune trace de dents antérieures ; mais il paroît fort probable qu'il y en a, comme dans le lamantin , dans le jeune âge. Les dents molaires, fort reculées en arrière, sont au nombre de trois seulement, et d'autant plus grosses qu'elles sont plus postérieures. Les variations dépendantes de l'âge nous sont inconnues. Section VIIL — Denis âe plusieurs formes , garnissant la mâ- choire d'une manière incomplète ; l'espace vide étant intermé-' diaire aux deux mâchoires. Nous entrons maintenant dans la grande et nombreuse section des animaux mammifères, qui n'ont que deux sortes de dents, des molaires et des incisives, mais cela aux deux mâchoires, et séparées par «un espace considérable. Elle comprend tous les véritables rongeurs, et quelques genres anomaux sous plusieurs rapports. Nous commencerons par les espèces qui n'ont qu'une in- cisive aux deux mâchoires. Les genres nombreux qui se trouvent rangés dans cette section , peuvent être séparés en quatre divisions d'après la forme générale des dents molaires, qui sont d'une structure assez différente. Division \.^'^ — Mammifères à deux sortes de dents : les incî- si\>es , une à chaque mâchoire; les molaires à couronne plus large que la racine , recouvertes de toutes parts d'émail , et hérissées de tubercules plus ou moins saillans. Genre Ecureuil (iSc/HrH5 ). Dans le genre écureuil , et très-probablement dans le tamias de M. lUiger , la mâchoire supérieure est pourvue d'une incisive forte , arquée , verticale , à peu près quadri- latère dans sa coupe , dont la face antérieure a un sillon , et dont la taille en biseau offre à sa base une espèce de talon sur lequel appuie " l'extrémité de l'inférieure ; et de quatre molaires à couronne large, un peu tuberculeuse dans le jeune âge, époque à laquelle il paroît qu'il y en a, en outre , une petite antérieure et caduque. Ces quatre molaires, dont la première et la dernière de forme un peu triangulaire, sont plus petites que les intermédiaires , qui sont à peu près car- rées, offrent à leur côté externe deux tubercules très-sensi- bles, qui se prolongent en une sorte de colline jusqu'au bor4 D E N 2^9 interne , qui est assez relevé et en porJïon de cercle. A la mâchoire inférieure , il y a une incisive , et après un espace vide, une série de quatre molaires , comme en haut , dont la première est également la plus petite. Genre Loir ( Myoxus ). Le genre loir a absolument le même nombre de dents que les écureuils, c'est-à-dire une incisive et quatre Vno- laires aux deux mâchoires , et dont la forme et la proportion sont assez semblables; en effet, la première et la dernière sontles plus petites, lesinlermédiaires étant à peuprèscgale^; leur 'couronne , comme divisée en deux par une échancruré du bord externe , offre sur sa tranche deux espèces de colli- nes transrerscs, fort basses et formées par une double ligne d'émail , séparée en dedans et réunie en debors dans l'anté- rieure , et réunie aux deux extrémités dans la postérieure- Genre Gerboise ( Dipiis ). Dans les véritables gerboises, les incisives sont à peu près comme dans les écureuils, et quelquefois la supérieure est sil- lonnée antérieurement; mais le nombre et la forme des mo- laires sont un peu différens , quoique ces dents soient éga- lement tuberculeuses. En effet, il n'y en a que trois à cbacune des deux mâchoires. Il paroît cependant que , dans le jeune âge, il y a également à la supérieure une très-petite dent caduque antérieure. Voici ce que M. Fréd. Cuvier en dit : des trois qui suivent la petite caduque à la mâchoire supérieure , la première, qui est la plus grande , a une profonde et large échancruré à la face interne , et deux très-petites en dehors ; la seconde ne diffère de celle-ci que parce qu'elle est un peu plus petite ; enfio, la troisième a aussi le même nombre d'échancrures , dans la même disposition; mais elle est plus petite et à peu près ronde. Quant à la mâchoire inférieure , il paroît que les molaires île sont jamais au-dessus de trois. Quoique leur forme paroisse très-irrégulière , on voit qu'elles ont dû être composées de trois espèces de collines transverses, que Tu- sage atout-à-fait aplaties. La première, qui est la plus grande, a sa première partie arrondie , séparée de la seconde en de- hors par un sillon profond qui est presque antérieur , en de- dans par un autre beaucoup moins marqué ; la seconde , qui est fort oblique , est distinguée de la iroislcuie par un assez large sillon et par une profonde sinuosité en dedans; et enfin , la troisième est moins oblique , se termine en arrière par une ligne droite. La seconde dent un peu plus petite , ne diffère bien de la première qu'en ce que la partie antérieure est beaucoup plus étroite , formant un sillon transversal; que la seconde est moins oblique , et que la troisième , moins =8o D E N large , est arrorîes aux deux mâchoires ; les incisives d'en haut au nombre de trois , et celles d'en bas d'une seulement. Genre Kaîsguroo. A la mâchoire supérieure, il y a trois incisives disposées en fer ^ cheval, abord inférieur tout à fait plat et s'appliquant sur le bord supérieur de Tinférieure ; la première terminale , ar- quée , convergente de dehors en dedans ; les deux autres la- térales, convexes, présentant leur tranchant obliquement en dedans -, la deuxième est beaucoup plus large. Après un grand espace vide viennent (i) les molaires qui varient con- sidérablement en nombre et même dans leur disposition suivant l'âge de l'animal; il paroit même qu'elles se poussent oblique- ment d'arrière en avant, à peu prèscomme chez les éléphans. Dans quelques individus, et ce sont évidemment les plus âgés , on ne trouve que trois dents molaires très - obliques en avant. Très-souvent il y en a quatre, et toujours dirigées d'arrière en avant. On peut même en trouver quatre en haut et trois en bas. Il arrive qu'on voit en avant des quatre dents ordinaires de cette mâchoire supérieure, une très - petite dent toute prête à tomber. Elles sont aussi quelquefois au nombre de cinq et même de six; mais alors la postérieure est encore dans l'alvéole. La première , quand elle existe , et il paroît que ce n'est que dans les jeunes sujets, ou peut-être dans certaines espè- ces, est tout-à-fait comprimée de dehors en dedans, à cou- ronne droite , tranchante et dentelée. Les autres, qui vont ordinairement un peu en augmentant de grosseur d'avant en arrière , sont comme séparées en deux parties, par un sillon interne et un autre externe; elles ont leur couronne à peu près carrée et profondément sillonnée par deux collines transverses , non dentelées ; à mesure qu'elles s'usent, on voit des lignes osseuses bordées démail, qui, aug- mentant toujours, finissent enfin par se réunir et ne plus for- mer qu'un carré entouré d'émail. La mâchoire inférieure n'a qu'une très-longae incisive (i) M. Illiger dit qu'il y a quelquefois deux petites canines dou- teuses au milieu de l'intervalle. =95 T) E N très-forte, tout-à-*faIt horizontale, convexe en dessous et en de- hors,plane en dedans et en dessus où elle reçoit les supérieures. Après un fort long espace vide , viennent les molaires qui sont toujours implantées presque verticalement , et qui , va- riables par le nombre comme à la mâchoire supérieure , sont presque entièrement de la même forme. Section XIII. ^ — Espèces gui ont les dents de plusieurs formes , bordant les mâchoires dune manière incomplète ; l'espace vide intennédiaire aux molaires et aux incisii>es étant garni de quel- ques petites dents , le plus souvent cachées sous les -gencives. Genre Cheval (Jî^z/iw). Dans le genre Cheval , qui appartient jusqu'à un certain point à cette section, la mâchoire supérieure est pourvue de trois incisives presque terminales , un peu courbes ou con- vexes en avant, élargies et amincies à leur extrémité , dont le Lord est droit et plus ou moins tranchant ; la première est la plus grande, et la troisième la plus petite; elles sont fort serrées. Après une seule petite intermédiaire crochue, com- primée et servant de canine , et beaucoup moins distante des incisives que des molaires, viennent six molaires : toutes sont serrées, opposées par leur couronne à celle d'en bas, sanspres- que de distinction de racine et de couronne ; elles sont, en géné- ral, prismatiques, un peu arquées en dedans; la face externe unpeu plus large est creusée de deux sillons profonds, intercep- tés par trois collines , dont deux sont beaucoup plus grosses ; la face interne en a également trois ; mais les sillons qui les séparent sont moins profonds , surtout un. La cou- ronne , à peu près carrée , est coupée un peu obliquement en sens inverse des inférieures. Les figures qu'y forme l'émail ressemblent assez à un double croissant ; inais l'interne est beaucoup moins nettement circonscrit, et plus irrégulier, plus compliqué que dans les ruminans ; et en outre , à peu près vers le milieu du bord interne , il y en a un cin- quième assez bien formé , et disposé en sens inverse , c'est-à-dire , la concavité en dedans. La première est la plus large de toutes : la couronne est plus étroite en avant qu'en arrière , et la face externe a trois collines. Les quatre suivantes sont à peu près égales et carrées. La sixième , qui est presque aussi large que la première , a ïa couronne en sens inverse , c'est-à-dire , plus étroite en arrière et plus large en avant. A la mâchoire inférieure , il y a également trois incisives , se recourbant un peu de bas en haut pour former la pince avec les supérieures ; elles sont un peu moins larges et moins épaisses. D K N ,97 L'espace intermédiaire est, comme en haut, rempli par une petite canine conique, en crochet. Les (lents molaires sont au nombre de six, comme en haut: leur forme est également pris- matique , sans presque de distinction de racine et de couron- ne ; mais elles sont un peu plus comprimées, surtout près de la couronne qui est coupée obliquement de haut en bas et de dedans en dehors ; elles sont , en général , comme celles des ruminans, composées de deux demi-cylindres en de- hors ; mais leur face interne est sillonnée de quatre canne- lures assez profondes, interceptées par cinq collines dont celle du milieu est la plus saillante et la plus étroite ; la couronne offre deux doubles croissans, à peu près comme dans les ru- minans ; mais ils sont moins réguliers , le bord interne étant bien plus tourmenté ; et il y a .en outre, au point de jonction des deux demi-cylindres de la face externe , un petit O d'é- mail , qui ne se trouve pas dans les ruminans, La première est la plus grosse , plus étroite en avant qu'en arrière, au contraire de la sixième , qui est un peu plus pe- tite que les quatre intermédiaires presque semblables. Les variations que l'âge apporte à la dentition du cheval , sont nombreuses et fort importantes ; mais comme leur con- noissance est devenue une espèce d'art , pour reconnoître l'âge de ces animaux, nous renvoyons à l'article Cheval, où elles seront exposées avec détail. Genre Potoroo. Dans le kanguroo nain ou potoroo , le système dentaire est presque entièrement semblable à celui des kanguroospro- prement dits, au moins pour le nombre et la forme des dents molaires ; mais les incisives supérieures diffèrent un peu seu- lement par leur disposition , car le nombre en est le même ; lapremièreou interne est en effet beaucoup plus longue, plus pointue et verticale, et les deux autres latérales sont courtes et larges , ou comme tronquées à leur extrémité ; la seconde est courte et obtuse , échancrée par le contact de celle de la mâchoire inférieure ; la troisième est également courte , mais plus large , un peu comprimée et un peu pectinée- On trouve en outre à la mâchoire supérieure une petite dent qui est réellement implantée dans l'os maxillaire , mais au point de son articulation avec le preemaxillaire ; elle est un peu comprimée , courbée et tranchante en arrière , poin- tue et bien séparée des incisives, et surtout des molaires. Celles-ci sont au nombre de cinq à chaque mâchoire; l'an- térieure large , comprimée , pectinée sur son tranchant ; les quatre autres sont carrées à quatre pointes mousses, trièdres formant deux collines transverses. ,98 D E N Les incisives inférieures sont proportionnellement encore plus longues que dans les kanguroos ; elles sont plus courbes en en haut, et au lieu d'être plates à leur bord supérieur pour correspondre à toutes les incisives supérieures, elles ne lou- chent par leur extrémité qu'à la seconde incisive. Genre Koolah (^Phascohirctos^. Dans le phuscolarctus ou koolah , les incisives supérieures sont également au nombre de trois ; la première est fort longue , verticale , tranchante à son bord inférieur; les deux autres latérales et sur une ligne plus interne , sont très-pe- tites et reçoivent le bord supérieur de l'incisive Inférieure. Les Intermédiaires sont au nombre de deux ; elles sont dis- tantes entre elles et des incisives et des molaires; celles-ci sont au nombre de quatre seulement , carrées et à quatre pointes mousses. A la mâchoire inférieure, outre les deux longues incisives disposées comme dans le genre précédent , il y a dans l'In- tervalle qui sépare les quatre molaires une petite dent cy- lindrique et fort courte. Genre Phalakger. Les animaux didelphes connus sous le nom de phalangers à cause de la disposition singulière de deux des doigts àes pieds de derrière , sous les rapports du nombre et de la dis- position des dents qui sont assez remarquables, se divisent en trois sections principales, dont une a été établie en genre sous le nom de Pétaurista ou de Phalanger volant. Dans la première qui comprend les phalangers roux, ta- cheté, nain , etc. , la série est de onze en haut et neuf en bas. Il y a à la mâchoire supérieure , trois Incisives dont la première séparée, convergente, terminale, est plus longue et plus large et dépasse l'extrémité de rincisive inférieure; la deuxième latérale, plus courte , à couronne large , usée, pour servir d'appui à l'inférieur ; la troisième , beaucoup plus petite , est collée immédiatement contre la canine. L'espace intermédiaire est presque entièrement rempli : Par une canine longue , conique , crochue , pointue sans espace antérieur ; Et dans la moitié postérieure par deux petites dents sim- ples , dont l'antérieure est plus longue et conique , et la pos- térieure , cylindrique et obtuse. Les molaires sont au nombre de cinq; rantérieure est très-forte , conique et obtuse ; les quatre autres presque égales sont carrées , leur couronne ayant deux espèces de collines transverse.s, composées chacune de deux pyramides trièdres obtuses. D F. N ,99 La mâchoire inférieure est termine'e antérieurement par une longue incisive presque horizontale s'appuyant sur les courtes incisives d'en haut. L'espace intermédiaire est presque rempli par trois très- pelites dents égales, distantes, cylindriques, obtuses, qui doi- vent à peine sortir de la gencive. Les molaires inférieures ne sont aussi qu'au nombre de cinq, l'antérieure étant également forte, très - grosse , conique et obtuse, et les autres comme celles d'en haut. Dans la seconde section qui comprend le phalanger de Cook , le Phrenardin à longue queue , etc. , Le nombre et la disposition des incisives de la mâchoire supérieure sont à peu près comme dans la première section; mais les intermédiaires diffèrent beaucoup en ce qu'il n'y A pas de canines , mais seulement deux petites dents coniques fort distantes des incisives, dont l'antérieure est un peu plus grande. Les molaires sont au nombre de six , dont quatre vraies à quatre tubercules, en arrière, et deux fausses en ayant, com- primées, surtout la postérieure qui est dentelée sur ses bords. La mâchoire inférieure a son incisive et les quatre mo- laires postérieures comme dans la première section *, mais l'espace intermédiaire n'est rempli que par deux dents en- core plus petites, et la première ou fausse molaire est comme la seconde d'en haut, c'est-à-dire comprimée et pectinée sur son bord. Enfin dans la .troisième section qui forme le genre pha- langer volant, les incisives de la mâchoire supérieure et de l'inférieure sont à peu près semblables à ce qui a lieu dans les deux autres; mais il y a de fortes canines disposées comme dans la première. L'espace intermédiaire est tout-à-fait vide, et en avant des quatre molaires vraies , il y a trois mo- laires fausses qui sont coniques, pointues, saillantes, cro- chues , celle du milieu étant la plus longue. A la mâchoire d'en bas, il y a quatre mokires vraies, de«îx fausses, et l'espace intermédiaire offre deux très-petites dents obtuses, cylindriques, non saillantes. Dans tous les autres animaux mammifères, les dents de différentes formes garnissent les deux mâchoires d'une ma- nière complète ; mais quelques-uns offrent encore une dis- position assez anomale , surtout si on les compare à ceux chez lesquels les trois espèces de dents sontparfoitement dis- tinctes , comme dans la plupart des singes et des animaux carnassiers. 3oo D E N Sect[ON XI V.^ — Espèces dans lesquelles les dentsne sont pas par- faitement distinguées en inciswes ^ canines et molaii-es ou ne sont pas dans une disposition entièrement normale. Genre Anoplotherium. Dans ce genre qui n'est connu qu'à l'état fossile , la série des dents est complète aux deux mâchoires ; mais les ca- nines ne sont pas distinctes des premières molaires qui sont op- posées presque pleinement par leur couronne. A la mâchoire supérieure , la série se compose de onze dents ; les trois an- térieures sont implantées dans l'os prœmaxillaire et ont assez peu la forme incisive ; la première est la plus grosse ; elle est tort renflée au collet, bombée à sa face antérieure et coupée en demi-ellipse à son extrémité élargie; la seconde, ou la plus petite , est comprimée , élargie , triangulaire av.ec un petit crochet au bord externe; elle est un peu distante de la pre- mière et de la seconde qui est un peu plus forte , mais du reste parfaitement semblable : il en est de même de la pre- mière maxillaire qui n'en diffère que parce qu'elle est un peu plus large , un peu plus tronquée et moins pointue à son crochet; la seconde paroît encore beaucoup lui ressembler ; mais elle est beaucoup plus grande et elle a deux racines, il est vrai, fort rapprochées; sa couronne offre, comme dans les trois suivantes , deux lignes ou espèces de collines lon- gitudinales parallèles et formant ses bords ; celles-ci s'élar- gissent de plus en plus , et leur face externe est comme di- visée en deux par une sorte de carène médiane ; les trois dernières sont toutes semblables entre elles et diffèrent beau- coup de celles qui les précèdent ; elles ont deux très-fortes racines ; le corps de la dent offre à la face externe une pa- roi inclinée fortement en dedans et partagée en deux par trois espèces de côtes, une en avant , l'autre en arrière et une troisième médiane. Chacune de ces deux parties de la face externe se termine sur le bord par un angle assez sail- lant; le côtéinterne offre une subdivision en deux gros cônes, dont le postérieur est le moins distinct. La couronne , outre sa ligne externe tranchante , montre deux espèces de collines transverses dont la postérieure seule est simple et dont l'an- térieure est séparée du cône interne par un enfoncement profond. Par la détrition, ces dents montrent des figures qui ont beaucoup d'analogie avec ce qui a lieu dans le rhino- céros. A la mâchoire inférieure , le nombre total des dents est le même ; les trois premières qu'on regarde comme des incisives , sont fort déclives , surtout la première qui est la plus petite, droite , à couronne usée en ellipse ; la seconde est triangulaire et un peu comprimée ; la troisième l'est éga- D E N 3„, lement ; elle est plus grosse , et son bord est divise' en trois dentelures dont la médiane plus longue ; la quatrième qu'on nomme canine, mais qui n'en a nullement la forme, est plus grosse que la précédente , mais lui est presque sembla- ble; sestroispointes sont presque égales; la cinquième à peu près de la même grosseur , a deux racines réunies et son bord moins tranchant ; les deux suivantes ont à peu près la même forme, mais leurs racines sont fort grosses, bien sépa- rées, et leurtranche est moins étroite, plus allongée et comme festonnée ; la pénultième et l'anté-pénultième sont encore un peu plus grosses ; elles n'ont pas plus que les précédentes en général, de bourrelet à leur collet ; elles sont formées, en dehors , de deux portions arrondies un peu dans les deux sens qui se terminent à la couronne par une espèce de pointe, et en dedans, de deux portions plus courtes également arron- dies , moins profondément distinctes , et qui finissent à la couronne , l'antérieure par deux pointes aiguës , la posté- rieure par une seule. La couronne forme deux espèces de croissans ou mieux d'ogives à bords assez tranchans , une pointe externe au milieu de la convexité et bordée en dedans par la série des trois pointes dont nous venons de parler tout à l'heure. Nous ajouterons qu'aucune ne se trouve à l'ex- trémité des arcs des croissans, au contraire de ce qui a lieu dans les palœotherium. Enfin la septième et dernière dent de l'anoplotherium est formée de trois parties au lieu de deux. Nous avons décrit le système dentaire de cet animal dans l'état adulte et intact; il sera aisé de se faire une idée des modifications qu'il éprouvera par la détrition. Il paroît que dans le jeune âge il n'y a que cinq molaires aux deux mâchoires. Il y a plusieurs espèces que M. Cuvier rapporte à ce genre, et qui en diffèrent considérablement pour- la forme des dents molaires inférieures, dont la couronne au lieu d'a- voir deux espèces de croissans, montre deux collines pres- que tout-à-fait transverses, à peu près comme dans le genre que je ferai connoître plus bas, sous le nom de tapirotherium, séparé du palceotherium; mais dans les espèces dont je parle, les dents incisives et les premières molaires sont à peu près comme dans l'anoplotherium. Je place encore dans cette section l'homme et l'orang-ou- tang, dont les dents, pour la forme et même le nombre, sont si semblables à ce qu'elles sont dans les singes , mais chez lesquels les canines ne sont pas plus longues que les incisives, et par conséquent ne se croisent pas. 3o2 D E N Genre Homme ( Homo). Les lignes dentaires sont fort serrées : la sition de celles des deux côtés est parabolique ; il y a opposition com- plète des molaires , les incisives supérieures croissant en dé- paissant les inférieures. A la mâchoire supérieure, lesprsemaxillaircs sont au nom- bre de deux en forme d'incisives et presque verticales. La première est beaucoup plus large, en palette , convexe en avant , excavée en arrière , à bord tranchant et droit ; la se- conde pbis étroite a l'angle externe de son bord tranchant plus saillant ; la canine à peine plus longue est plus forte , plus épaisse ; sa couronne est cylindrique , plate , avec un rudiment de tubercule au bord externe. Les molaires sont au nombre de cinq, dont la couronne bien distincte est revêtue d'un émail fort épais. Les deux antérieures presque semblables , n'ont qu'une seule racine comprimée , comme double, et à la couronne deux tubercules ou pointes mousses dont l'externe est un peu plus saillant et plus pointu. Les trois autres qui vont un peu en augmentant, ontpresque constamment deux ra- cines comprimées l'une au-devant de l'autre; leur couronne est large , presque carrée , irrégulièrement tuberculeuse et divisée en quatre pointes très-peu saillantes, deux externes et deux internes. A la mâchoire inférieure, il y a également deux incisives , verticales , à couronne convexe en avant , taillées en biseau en dedans et à bord tranchant ; la pre- mière est un peu plus étroite que la seconde. La canine , assez semblable à celle d'en haut , est à peu près tri- quètre , le sommet formant sa pointe. Les molaires sont également au nombre de cinq et presque en tout de la même forme que celles qui leur correspondent à la mâchoire d'en haut ; la dernière molaire a cependant trois dentelures au lieu de deux seulement. Les variations dépendantes de l'âge consistent principale- ment dans le nombre des dents molaires. Dans le jeune âge les Incisives et les canines qui doivent toutes être rempla- cées , sont plus aigiies, et les deux molaires dites de lait, les seules qui existent à une certaine époque , sont beaucoup plus compliquées que celles qui les remplaceront : en effet, l'an- térieure a deux tubercules externes et deux internes, et la se- conde ou postérieure en a cinq dont trois externes. Celles provenant des races ou variétés consistent essentiellement dans une plus grande longueur des lignes dentaires et dans l'élargissement et l'inclinaison plus oblique des incisives su- périeures en avant , différences qui sont d'autant plus mar- quées qu'on se rapproche davantage de la race nègre et hot- tentote. V. pour les détails , l'article Homme. D E N 3o3 Genre Orang-Outa^îg. La disposition générale des dents est assez bien comme dans l'homme et surtout comme dans la dernière variété ; mais les incisives encore plus larges, font encore beaucoup mieux la pince en avant; les canines sont déjà sensiblement plus longues et commencent un peu à s'entre-croiser par la pointe , mais il n'y a encore aucun espace vide entre la se- conde incisive d'en haut et la canine, pour loger celle d'en bas. Quant aux molaires , elles ont une forme presque sem- blable à celles de l'homme ; elles sont cependant plus carrées, et les tubercules sont en général plus prononcés. Les différences provenant de Tâge paroissent semblables h ce qui_ a lieu dans l'homme. Les MÀkis. Nous les disposerons d'après le nombre croissant des inci- sives, spécialement de celles de la mâchoire supérieure. Genre Loris ( Le Loris paresseux. ) Dans le loris paresseux, il n'y a qu'une seule incisive supé- rieure, mais beaucoup plus forte que dans les grêle, et sépa- rée de la canine par un fort grand espace , dans lequel on n'e— perçoit aucune trace d'alvéole ; du reste les canines et les molaires sont comme dans les autres loris. (^V. ci-dessous.) Genre Tarsier ( 7'arsius). Le tarsier de Daubenton a deux incisives à la mâchoire supérieure : la première est fort longue , conique, verticale, un peu courbée en arrière, touchant par sa base à celle du côté opposé, et tombant au devant de celle d'en bas. La se- conde est extrêmement petite. La première dent maxillaire, qu'on ijomme quelquefois canine, est effectivement conique, mais beaucoup plus pe- tite que l'incisive antérieure; elle ne touche pas à la seconde incisive. Les molaires sont au. nombre de six, formant une ligne assez serrée. Les trois postérieures , dont l'antérieure est la plus grosse , ont leur bord externe tranchant, divisé en deux tubercules aigus , et un large talon plane interne ; les deux qui les pré- cèdent n'ont qu'une seule pointe tranchante exierne et un ta- lon interne; en6n la première qui est beaucoup plus petite, îi'a qu'une seule pointe. A la mâchoire inférieure, il n'y a qu'une incisive conique, pointue , verticale , un peu courbe, fort serrée à sa base , en- tre celle du côté opposé el la canine. La canine inférieure un peu plus forte que la supérieure , se place, quand la bouche est fermée, en dedans de la supé- rieure t entre elle et l'iacisive. 3o4 D E N Les molaires sont, comme en haut , au nombre de six ; les trois postérieures qui sont les plus grosses , et d'autant plus qu'elles sont plus en arrière , ont leur couronne assez plate , entièrement garnie de tubercules pointus au nombre de cinq , trois au bord externe et deux à l'interne , et ne ré- pondant qu'au talon des supérieures. Les trois autres qui sont d'autant plus grêles et plus élevées qu'elles sont plus anté- rieures, n'ont qu'une seule pointe fort aiguë. Genre InbRI ( Lichanotus ). Dans le genre Indri ^ la mâchoire supérieure a une série de huit dents , savoir : Deux petites incisives, pointues, distantes dans la ligne médiane. La canine ou première maxillaire à peine distincte des au- tres , est courte , conique , pointue , également distante des incisives et des molaires. Cinq molaires à tubercules mousses , dont les deux pre- mières sont triangulaires , comprimées et pointues. A la mâchoire inférieure^ deux incisives très-obliques , ser-, rées , é^^roites ; la première beaucoup plus que la seconde. La canine assez petite, également séparée des incisives et des molaires. Cinq molaires à peu près semblables à celles d'en haut. Genre Maki (iemM/). Dans les makis , le nombre total est de neuf à la mâchoire supérieure. Les incisives supérieures sont, comme dans le genre pré- cédent, au nombre de deux et placées latéralement, de ma- nière qu'il y a un «assez grand espace entre celles des deux côtés ; elles sont fort petites , la première un peu moins que > la seconde, aplaties et comme recourbées en dedans. La canine est très-forte , très-comprimée , verticale , un peu courbée et tranchante en arrière ; se plaçant à côté des incisives inférieures , quand la bouche est fermée, au devant de la canine inférieure. . ^ Les molaires sont au nombre de six formant une ligne con- tinue , légèrement courbe et convergente en avant; elles sont composées de deux parties, une interne ou talon large et apla- ti, et l'autre externe ou tranchante , se plaçant en dehors des inférieures , et d'autant plus élevée que la dent est plus an- térieure. La première a un talon ovale assez petit , mais une lame triangulaire tranchante fort grande. La seconde a le talon plus grand et surtout en arrière , et le tranchant au moins égal à celui de la première. D E N 3o5 La tfôîsîème, qui est plus grosse que les deux précédentes, a son talon beaucoup plus saillant en dedans, et sa pointe tranchante simple encore , mais moins haute. La quatrième, qui est la plus grosse de toutes, a sa partie interne fort grande, et son tranchant divisé en deux pointes. La cinquième a presque la même forme ; mais elle est plus petite, quoique moins que la troisième. Enfin la sixième ist beaucoup plus petite encore, beau- coup plus basse ; mais sa forme est à peu près la même. A la mâchoire inférieure , le nombre total est le même , c'est-à-dire de neuf. Incisives au nombre de trois , tout-à-fait dans la direction du bord dentaire ouffresque horizontales, fort longues, très- étroites, surtout les deux premières, convergentes et s'ap- puyant par leur pointe sur les supérieures. Canine. On regarde romme telle la première maxillaire qui est réellement plus haute , plus tranchante , en un mot, plus canine que les autres, mais qui se place en arrière des canines supérieures auxquelles elle ne touche même pas et qui se croise avec la première molaire d'en haut. Les molaires ne sont plus alors qu'au notiibre de cinq ; elles ont à peu près la même forme que leurs correspondantes en haut, les deux premières sortt aune seule pointe tranchante externe; les trois autres à deux, mais les deux dernières et surtout la pos- térieure, qui a un petit talon en arrière , sont beaucoup plus grosses , proportionnellement , que celles qui leur corres- pondent en haut ; c'est cependant toujours l'antépénultième qui est la' plus forte. Genre Galago ( OtoUcnus'). Le genre galago offre une disposition et im nombre de dents presque semblable* à ce qïie nous venons de voir dans les makis. En effet , à la mâchoire supérieure , les incisives , égale- ment au nombre de deux, sont fort petites, verticales , pres- que égales et séparées. Les canines sont fortes , comprimées , tranchantes. Les molaires sont aussi au nombre de six , dont les trois antérieures, et surtout la première , sont simplement tran- chantes, tandis que les trois postérieures ont un talon tuber- culeux en dedans et une ligne presque tranchante en dehors. A la mûrhoire inféneure , les incisives sont aussi au nombre de trois, dirigées presque horizontalement; la troisième est la plus forte. Les deux autres, très-serrées , sont comme fen- dues à leur pointe. Les canines coniques, asse^ fortes, ne croisent pas les isupérieures , mais se logent , quand la bouche est fermée , IX. 20 3o6 D F. N dans une espèce de trou qu'offre la mâchoire supérieure en dedans de la base des canines. Les molaires ne sont également qu'au nombre de cinq , dont la première un peu canine ; les postérieures à tuber- cules pointus , ravant-dernière étant un peu plus grosse que l'antépénultième. Genre Loris ( Slenops ). Dans les Loris-potto et de Ceylan, il y a encore beaucoup de rapprochemens à faire entre eux et les genres précédens. Dans le loris-potto : A la mâchoire supérieure^ deux incisives verticales , latérales, distantes entre elles et des canines. La canine est très-longue , comprimée , verticale et trian- gulaire. Les molaires antérieures m'ont paru tranchantes, compri- mées comme dans les makis. A la mâchoire inférieure , six incisives fort longues dans la direction de la mâchoire , la première beaucoup plus large que les autres. La canine plus petite que la supérieure , se place égale- ment en dedans d'elle , mais sans la toucher. Dans le loris de Ceylan, on trouve les incisives supé- rieures et inférieures presque en tout semblables ; il en est de même des canines, dont l'inférieure, qui ressemble tout -à -fait à la première fausse molaire, se place de inême en dedans de la supérieure , qui est presque hors de rang. Les molaires supérieures sont aussi au nombre de six. La première n'a qu'une seule pointe ; la seconde assez semblable à la|troisième a deux pointes ,'une externe et une sur le talon Interne: lestrois postérieures, dont l'antépénul- tième est la plus grande, ont en dehors une lame à deux pointes, qui s'engrènent avec les inférieures, et un large talon triangulaire , qui a deux tubercules pointus, dont l'an- térieur est le plus saillant. A la mâchoire inférieure , les dents molaires qui, comme dans les makis , ne sont qu'au nombre de cinq , sont , en général, plus étroites que les supérieures, leur couronne ne correspon- dant qu'au talon de celles-ci ; les trois postérieures ont quatre tubercules aigus ; celle qui les précède , deux seulement , et la première n'en a qu'un seul , qui se loge dans l'angle formé par les deux premières fausses molaires d'en haut. Genre Galéopithèque ( Galeopiihecus ). Dans le genre galéopithèque , qui appartient encore à cette section , la disposition générale des dents offre ce- pendant des différences notables. D E N 3o7 A la mâchoire supérieure^ on trouve implantées dans l'os prae- maxillaîre deux dents latérales , ne correspondant pas à celles de la mâchoire inférieure ; la première est extrêmement pe- tite ; la seconde , beaucoup plus longue , ressemble tout-à- fait à la première molaire ; elle est comprimée , tranchante, avec un tubercule plus saillant et deux ou trois autres plus petits de chaque côté de la base. La première maxillaire ne ressemble nullement à une ca- nine , quoique quelques auteurs lui en donnent le nom ; elle est comprimée, triquètre, à pointe fort aiguë, mais courte, sur une base très-large. Les molaires sont au nombre de six , et toutes fort sin- gulières. La première, tout-à-fait semblable à celle que nous venons de nommer canine , a trois racines ; la seconde lui ressemble encore un peu , mais elle a un tubercule en arrière et en de- dans , cmi la rend presque triquètre Les autres offrent , au coniffcire , deux triangles à base externe , la pointe en dedans, séparée à la couronne par un enfoncement également triangulaire , dans lequel pénètre le talon de la dent infé- rieure correspondante. La surface des deux triangles est hé- rissée de trois pointes fort aiguës , dont une est plus haute que les autres. Les trois premières molaires vraies vont en augmentant, mais la quatrième est beaucoup plus petite. A la mâchoire inférieure , les incisives sont au nombre de deux, disposées horizontalement et pectinées ; l'interne est composée de huit lames, et l'externe de neuf. • Il y a encore moins de canines véritables qu'à la mâchoire supérieure. Après les incisives, vient une première dent qui leur ressemble , et qui a trois ou quatre crénelures ; puis , après un petit espace , est une seconde dent également com- primée , plus grande et plus pointue , qui répond , quand les mâchoires sont rapprochées , à l'espace qui sépare la seconde dent incisive supérieure de la canine; en sorte qu'on pourroit la regarder comme la canine inférieure ; et alors celle qui la précède seroit une troisième incisive. ' Après cela viennent cinq dents molaires qui ont réelle- ment beaucoup de rapport avec les supérieures. La première est encore assez semblable à celle qui la pré- cède ; mais elle a en arrière un talon avec trois pointes. Les quatre autres sont presque semblables entre elles , la première étant la plus petite ; elles sont triquèîres , la base en dedans , et chaque angle est hérissé de trois pointes disposées en triangle. La seconde famille de mammifères, qui appartienne à T^uS D E N cette section , est celle des petits carnassiers insectivores ; qui vivent ordinairement sous la terre. Genre Hérisson (En'naceus). A la mâchoire supérieure , les incisives sont au nombre de trois; la première , la plus longue , la plus grosse , est obtuse, presque cylindrique et dirigée presque verticalement ; la se- conde est la plus petite, et oblique en avant; la troisième est un peu plus grande. Dans toute la longueur de Tos maxillaire , on trouve sept dents. La première, très-courte, a une racine fort longue, et une pointe mousse : c'est la canine^ suivant quelques auteurs. La seconde , plus petite encore, n'a qu'une seule pointe et une seule racine. La troisième , encore fort petite , est trique Ire ; elle a trois racines , et sa couronne a une pointe triangulaire et mousse en dehors, et un talon interne. La quatrième est carrée et beaucoup plus forlÉlf elle a quatre racines, dont deux externes distinctes, et deux internes presque réunies. Sa couroune est armée d'une seule forte pointe en dehors, et de deux internes sur une espèce de talon. La cinquième de même forme , mais encore plus grosse , a deux pointes externes égales avec un appendice postérieur oblique , et deux tubercules internes plus courts. La sixième , un peu plus petite que la précédente , est presque de la même forme; mais son bord externe, au lieu d'être droit, se porte obliquement en arrière. Enfin la septième , beaucoup plus petite , à peu près de la grosseur de la troisième , n'a que deux racines, une seule pointe externe et un talon oblique. A la nindioire inférieure^ il y a trois dents prsemaxillaires ou încisiveis; la première est beaucoup plus longue, horizontale , un peu comprimée et usée par l'extrémité ; sa racine est très-longue et très-forte ; la seconde est beaucoup plus petite, et la troisième un peu moins. Quelques zoologistes regar- dent ces deux prœmaxillaires comme des premières ou fausses molaires. La distinction des canines est encore beaucoup moins ai- sée qu'à la mâchoire supérieure ; la ligne dentaire est compo- sée de cinq dents en tout. La première est très-petite , à couronne et à racine à une seule pointe. La seconde est plus forte et la plus élevée ; elle a deux ra- cines , dont la postérieure un peu plus forte; la couronne est Jriquètre, avec deux tubercules oupoiutes aux deux angles ex- D E N 3og ternes, et un beaucoup plus petit à Tinterne, Il y a, en outre , une sorte de petit talon beaucoup plus bas, sur la moitié postérieure de la dernière racine. La troisième, laplus grosse de toutes, est composée de deux parties: l'antérieure triquèlre à trois pointes, dont une externe et deux internes, est portée sur une seule racine; la posté- rieure plus large, par un sillon profond séparée de l'autre , ne forme qu'une colline transverse de deux tubercules poin- tus, portés également sur une seule racine. La quatrième est un peu plus petite , surtout plus basse. Sa forme est cependant la même : les tubercules ,^ surtout l'antérieur, sont moins marqués. Enfin la cinquième, plus petite encore que la seconde, n'a qu'une racine et une couronne à peu près ronde, divisée en deux pointes , dont l'antérieure interne est beaucoup plus petite que la postérieure. Je ne connois rien sur les différences que l'âge ou l'espèce apporte à ce système de dentition. Genre Mus.\RAIG^'E (Sorex). Dans ce genre, la distinction des différentes sortes de dents est encore beaucoup plus difficile que dans le hérisson, non-seulement à cause de leur forme extrêmement anomale, mais encore parce que je n'ai pas encore vu de sujet assez jeune pour que l'os incisif soit distinct de l'os maxillaire. Je vais donc décrire les dents de cet animal dans l'ordre nu- mérique. A la mâchoire supérieure , la série des dents est parfaite- ment complète, et composée de dix. La première, qui est en forme de crochet, est large, forte, arquée , tout-à-fait à l'extrémité latérale de la mâchoire, comnie appliquée par sa base élargie contre l'os. Son bord libre inférieur est profondément divisé en deux dents poin- tues , dont l'antérieure est la plus forte, La seconde et la troisième, de même forme et de même grandeur, sont tout-à-fait latérales, élargies et appliquées par leur base ; elle se termine par une pointe unique et com- primée. Ces trois premières dents sont regardées, par la plus grande partie des zoologistes, conune des incisives. A leur suite et dans la partie la plus étroite du museau , viennent une quatrième et une cinquième, de même forme , mais sensiblement plus petites : elles sont à peu près égales. La sixième est encore beaucoup plus petite , plus interne , et na qu'une très-petite pointe sur sa base, égalenieut écailleuse. 3io D -E N Plusieurs auteurs regardent ces trois petites dents comme des canines, et d'autres comme de fausses molaires. Les molaires vraies qui occupent le reste de la ligne den- taire sont au nombre de quatre : elles soijt toutes, assez peu élevées et composées d'un large talon interne et d'un bord ex- terne tranchant et dentelé. La première, qui est assez grosse, quoiqu'un peu moins que les deux suivantes, a son talon très-plat, et avec une très-petite pointe antérieure; mais le bord tranchant est le plus élevé, divisé en trois pointes aiguës, dont celle du milieu est la plus longue , et la postérieure la plus courte. Le talon de la suivante est relevé à son bord interne par un tranchant en arc de cercle assez prononcé , et le bord externe est comme plié en trois, et, à chaque extrémité de deux sillons, est une pointe assez saillante, surtout à la pos- térieure. La pénultième est de la même grosseur que l'antépénul- tième : elle est de même forme ; mais l'extrémité intérieure des plis de la lame tranchante n'est pas pourvue de pointes. Enfin la dernière, qui est la plus petite des quatre molaires, est à peu près triangulaire, la pointe en dehors et la base arrondie qui correspond au talon des autres en dedans; le bord externe est également tranchant, mais il ne forme qu'un grand pli oblique, et le talon a un peu la portion de cercle tranchante des deux précédentes. A la mâchoire inférieure, la ligne dentaire n'est composée que de six dents , en ne comptant la première que pour une , et de dix en la comptant pour quatre. La première , que tous les zoologistes regardent comme une incisiveunique,est fort longue, tout-à-fait dansla direction de la mâchoire; elle est à peuprès droite, un peu convexe en dehors , et concave en dedans, un peu élargie à la base : elle s'applique en écailles sur l'os; enfin, son bord supérieur offre , outre son extrémité antérieure , trois autres petites dents mousses, dont l'antérieure est la plus grande. Si on étudie avec attention cette singulière dent, en ap- parence unique , on voit que l'os maxillaire se prolonge dans elle comme dans un étui , et que cet étui est réellement formé par la réunion des portions écailleuses de la base de ses quatre dentelures. La seconde, triangulaire, fort comprimée, squammiforme à sa base , est un peu obliquement implantée. La troisième, qui a tout à fait la même disposition , a son tranchant encore plus oblique, et subdivisé en deux pointes, dont l'antérieure beaucoup plus prononcée. D E N 3ii Viennent ensuite troi^éritables molaires, qui ont d'au- tant moins la disposition squammiforme à leur base externe, et sont d'autant moins grosses, qu'elles sont plus postérieures. On peut les regarder comme composées de deux parties: une antérieure , plus étroite , plus haute , triquètre à la couronne , ayant chaque angle hérissé d'une pointe tranchante , dont deux sont internes, et l'autre, postérieure, plus petite, forme une colline obliquement transverse, dont chaque extrémité est relevée en pointe. La dent postérieure, qui est la moins grosse de toutes , a cette partie postérieure si petite qu'il n'y a plus qu'une seule pointe en arrière. On ne connoît pas encore les modifications que l'âge ap- porte à l'appareil dentaire de la musaraigne. Les deux lignes dentaires de la mâchoire supérieure, assez convexes, et élargies en dehors vers les véritables molaires, convergent ensuite en avant ; il en est à peu près de même inférieurement. Les dents molaires des deux mâchoires du même côté s'en- grènent, le bord tranchant des supérieures dépassant les in- férieures qui correspondent au talon de celles d'en haut. Genre Desm AN {Mygale). La série des dents, à la nnfâchoire supérieure , est de onze au lieu de dix seulement qu'ont les musaraignes , en ne comp- tant toujours la première que pour une ; car en la comptant pour deux , comme je crois que cela doit se faire , on aura le même nombre. La première que l'on considère en général comme inci- sive, est large et taillée en biseau; elle est triquètre et aiguë; suivant M. lUiger, les deuxsuivantes sont fort petites, coniques, et pourroient bien être des incisives; la quatrième est plus grosse , comprimée , à une seule pointe et à deux racines ; ou peut la regarder comme la canine. Viennent ensuite trois fausses molaires qui sont un peu comprimées, obliquement placées les unes à la suite des autres , en augmentant un peu de grosseur ; elles ont deux racines ; quelques auteurs les re- gardent comme des canines , tandis que d'autres placent la dernière au nombre des molaires. Les molaires sont au nombre de quatre selon la première opinion , et de cinq suivant la seconde ; elles ont réellement quelques rapports avec celles des taupes ; la première est la plus petite; elle a une seule forte pointe interne et un bord à peine tranchant; les deux suivantes, presque égales, sont à peu près triquètres et composées de deux parties, chacune ayant deux dents au bord externe et une longue pointe sur le talon 3.2 D E N interne; la dernière est un peu plijp petite; elle a une pre- mière partie semblable aux précédentes et un talon avec une painle en arrière. A la mâchoire inférieure, le nombre total est également de onze, tandis qu'il n'est que de sept dans les musaraignes; à moins qu'on ne compte la dent dite incisive, comme compo- sée de quatre, comme je crois que cela doit être, et alors il n'y en aura qu'une de différence. Les deux premières sont regardées comme des incisives ; elles sont allongées, étroites, parallèles, tronquées à l'extré- mité; la première plus courte que la seconde. Viennent ensuite cinq petites dents à peu près semblables à celles de la mâchoire supérieure, etqu on appelle canines. Enfin la partie postérieure est pourvue de quatre autres dents dont l'antérieure est encore comptée au nombre des canines par M. Geoffroy, tandis qu'IUiger la regarde comme une molaire. Genre Chrysochlore. La ligne dentaire supérieure est formée de dix dents dans une disposition anomale. La première est longue , verticale , convergente , un peu courbée en arrière. Les zoologistes la regardent comme inci- sive unique. Après un court espace vient là seconde qui est petite, com- primée , tranchante , avec un léger tubercule à sa base, puis la troisième qui est de même forme, mais plus petite , et la quatrième qui est un peu plus grande, un peu triquèlre, mais peu différente. Ce sont les canines, pour la plupart des zoologistes; tandis que d'autres paroissent les regarder com- me de fausses molaires. A leur suite sont les molaires vraies , au nombre de six ; elles sont toutes remarquables par l'élévation de leur cou- ^■onne , quoique beaucoup moindre encore qu'à la mâchoire inférieure. Leur couronne est triangulaire et transversale; elle est hé- rissée de pointes fort aiguës dont deux externes, une moyenne plus longue , et une inlenie la plus petite de toutes pour les quatre dents moyennes ; il n'y a que deux ou trois seules pointes sur le premier rang à la dernière , qui est extrême- ment comprimée , et trois seulement à la pénullième > deux externes et une moyenne. A la mâchoire inféiieure , la série se compose également de dix dents. Les incisives sont au nombre de deux , terminales , un peu déclives ; la première plus petite , hi seconde plus forte et re- courbée en en haut. D E N 3i3 Les troisième et quatrième sont simples, pointues, un peu dirigées en haut et en arrière. La cinquième de même forme à peu près , mais un peu plus forte et dans la môme direction; elle est un peu bifurquée à son sommet. Ce sont des canines pour quelques zoologistes et de fausses molaires pour d'autres. Les cinq qui suivent, et qui ne se touchent pas, ont une couronne en partie saillante , extrêmement étroite et élevée; elles sonttriquètres; la plus élevée est la seconde; elles vont ensuite en diminuant jusqu'à la dernière, qui, de toutes, est de beaucoup la plus petite; leur couronne, qui est fort étroite, est hérissée de trois pointes fort aiguës, dont Texterne est la plus grande. Les différences suivant l'âge me sont inconnues. Genre Scalops (^Sorex aquaticus^ Linn. , Gmel. ). La disposition du système dentaire de ce genre , qui est composé dnne seule espèce, ne m'est pas connue ; je sais seu- lement que Ton admet qu'il n'y a qu'une dent incisive à la mâchoire supérieure et deux à l'inférieure, la première de celle-ci étant beaucoup plus courte que la seconde; ilparoît qu'il y a ensuite plusieurs fausses canines en haut comme en bas , mais j'en ignore le nombre ainsi que celui des molaires. Genre Condylure. J'en dois dire autant du sorex cristatus de Linnseus , dont M. lUigera fait son genre condylure , et dontje n'ai pas vu le crâne. Les incisives supérieures sont , dit-on , au nombre de deux. Il y a quatre fausses canines, et le nombre des molaires ne m'est pas connu. A la mâchoire inférieure , on compte une ou deux incisives, et quatre fausses canines. Genre Taupe {Talpa). La disposition générale des dents 6st plus normale, sur- tout à la mâchoire supérieure ; mais encore je ne voudrois p;is assurer le nombre des dents incisives, parce que l'os prse- miaxillaire se soude de si bonne heure au maxillaire, ainsi que dans la musaraigne , que je n'ai pu encore réussir à le voir distinct. Le nombre total de la ligne est de onze. Tous les zoologistes sont cependant d'accord pour admet- tre trois dents incisives à la mâchoire supérieure ; elles sont petites, verticales, à peu près égales en hauteur, séparées ; la première est un peu plus large que la seconde qui l'est elle- même un peu plus que la troisième ; celle qui suit a toute la forme d'une vérilabie canine; beaucoup plus longue que les 3i4 I> E N autres , elle est élargie à sa base , très-comprime'e , tran- chante et un peu arquée au bord postérieur ; ce qu'elle offre de singulier, c'est qu'elle a deux racines et une canelure assez profonde au bord antérieur de sa face interne. Des sept autres , les trois antérieures fort petites, placées dans la portion la plus étroite du museau , ont à peu près la forme de canines , si ce n'est qu'elles sont beaucoup plus petites ; mais elles ont égalemeut deux racines : la posté- rieure est un peu plus épaisse. La quatrième , triquètre à sa base , a effectivement trois racines, et est cependant terminée par une seule pointe aiguë et tranchante en arrière, La cinquième est également à peu près triquètre à sa base , avec trois racines, dont deux externes et une interne ; la couronne est formée par un bord tranchant , avec deux pointes dont la postérieure est beaucoup plus longue, et par un petit talon antérieur sur lequel s'élève une petite pointe. La sixième , qui est la plus grosse de toutes, a absolument la même forme , le même nombre de racines et de pointes. La septième , quoique beaucoup plus petite , a également trois racines ; elle est triangulaire , le sommet en dehors , et dirigée transversalement. A la mâchoire inférieure, le nombre des dentsestlemême qu'en haut, mais leur forme est beaucoup plus anomale. Les incisives sont au nombre de quatre , disposées en arc de cercle , et un peu déclives. Celle qu'on regarde comme la canine , et qui est la cin- quième , est beaucoup plus petite que celle d'en haut ; elle est également triangulaire , comprimée et un peu dirigée en avant. Des six autres qu'on regarde comme molaires , les deux premières sont semblables à la troisième , mais sont plus petites et sans talon; la troisième est simplement tranchante, pointue , triangulaire y» avec un petit talon en arrière. Les trois autres, beaucoup plus grosses, la pénultième surtout, sont composées d'un bord tranchant externe , divisé en trois tubercules aigus , et d'un talon double pour les deux pre- mières , et simple pour les dernières. Section XV. — Mammifères ayant des dénis de plmieurs formes, bordant les mâchoires dans toute leur étendue , et dans l'étal qu'on peut appeler normal, c'est-à-dire où les trois espèces de dents in^ cisives ou prœmaxillaires , canines , molaires^ fausses ou vraies^ sont parfaitement distinctes , et les canines longues et croisées , Tinférieure au-deoant de la supérieure. C'est à cette section qu'appartiennent presque tous les D E N 3i5 animaux carnassiers, les omnivores et quelques pachydermes. Nous les rangerons d'après le nombre croissant des dents incisives , en comptant d'abord celles de la mâchoire su- périeure. Genre Mégaderme. IXous ne trouvons que ce genre qui n'ait , à ce qu'il pa- roît, au moins dans l'état adulte , aucune trace de dénis in- cisives à la mâchoire supérieure. La canine est très-forte , arquée , pointue , conique. Les molaires sont au nombre de quatre seulement ; la première est tranchante , comprimée , et terminée par une pointe longue et fine : la seconde et la troisième présentent la forme de deux M, qui seroient placées l'une à côté de l'autre , et dont les points externes seroient terminés en pointe aiguë ; enfin la dernière est, pour la forme et la gros- seur, semblable à la moitié des précédentes. A la mâchoire inférieure, on trouve deux incisives , bien rangées et un peu bifides, La canine est presque comme la supérieure. Les molaires sont au nombre de cinq , en général plus comprimées que celles d'en haut. Les deux premières sont simples , triangulaires , à une seule pointe; et les trois autres un peu plus longues , ont leur couronne hérissée de quatre pointes aiguè's , et comme formée de deux plans dont le plus saillant est en avant et porte le plus fort aiguillon. Cephalote ( Cephalotes). La mâchoire supérieure n'a qu'une très-petite incisive , un peu tranchante, distante de ceMe du côté opposé et de la canine qui est comme dans le genre précédent. Les molaires sont également au nombre de quatre ; les deux premières sont presque caniniformes, c'est-à-dire, que leur partie antérieure s'élargit en pointe un peu arquée. La pénultième, la plus grande, a sa couronne allongée , presque tout-à fait plate, le bord externe un peu plus saillant. A la mâchoire inférieure , il n'y a également qu'une seule incisive , encore plus petite qu'à celle d en haut, La canine est également grande , forte et un peu re- courbée. Les molaires sont au nombre de six : la première et la dernière , à peu près semblables , sont extrêmement petites et à couronne plate; la cinquième est dans ce dernier cas; les trois autres d'autant plus cunéiformes qu'elles sont pla- cées plus en avant. Sanglier d'Afrique. A la mâchoire supérieure, il n'y a qu'une seule grosse dent incisive , triquèlre , verticale et un peu courbée ; la canine 3i6 D E N en forme de défense est rëellement énorme. Les molaires sont au nombre de cinq, dont la première est la plus petite et arron- die, distante des quatre autres qui sont fort serrées; la seconde est déjà beaucoup plus forte que la première , mais elle est en- core simple -, les troisième et quatrième sont divisées en deux parties égales par deux sillons assez profonds , l'un externe et l'autre interne ; la cinquième , qui est plus allongée , mais plus étroite , surtout en arrière , est divisée en trois : toutes ont leur couronne presque plate probablement par usure. A la mâchoire inférieure^ il y a trois incisives , dont les deux postérieures sont un peu plus grosses et plus rapprochées en- tre elles ; l'antérieure est très-petite et fort distante ; la ca- nine est toujours en forme de défense ; les molaires sont au nombre de quatre , trois antérieures petites , mousses , sépa- rées entre elles et de la quatrième, qui est évidemment com- posée de trois dents soudées : sa couronne est ovale fort al- longée , atténuée en avant comme en arrière , et offrant un grand nombre de petites aréoles ovales d'émail sur trois rangs longitudinaux , enveloppées par la substance cémenleuse. Il paroît que les incisives supérieures et inférieures , et quel' ques molaires antérieures tombent, avec Tâge. Genre Molosse. A la mâchoire supérieure , une incisive , moyenne , bifide ,' convergente et distante ; une canine fort grande ; quatre mo- laires à couronne hérissée de tubercules pointus. A la mâchoire inférieure , une seule incisive très-petite , comme entassée au-devant des canines. La canine est très- rapprochée à sa base , de ^lle du côté opposé, de manière à former avec elle une sorte de V, quand on la regarde en avant. Les molaires sont aunombre de cinq, à tubercules pointus. Les espèces qui ont deux incisives de chaque côté et à cha- que mâchoire sont trop nombreuses pour n'avoir pas eu be- soin d'être subdivisées en plusieurs groupes -, dans le premier, qui a ses dents molaires compliquées, se trouve placé un genre de la famille des pachydermes. Genre Hippopotame ( Hippopoiamus^. La ligne dentaire supérieure se compose de neuf dents en tout, et quelquefois de dix, disposées ainsi qu'il suit: deux incisives plus courtes que celles d'en bas , coni- ques , courbées presque verticalement , la seconde placée l>eaucoup plus en arrière que la première , et ordinairement ïJsée à sa face externe et postérieure , tandis que celle-ci l'est à la face interne. La canine moins longue que celle de la mâchoire inférieure , triquètre , creusée d'un sillon indiqué en avant et d'un autre assez profond en arrière. Six molaires dont les trois antérieures ont une forme particulière conique : D E N 3^7 la première est ovale, simple et conique, c'est la plus petite; la seconde plus grosse est déjà composée de deux parties indi- quées par deux sillons , un externe et l'autre inlenie ; la troi- sième un peu plus grosse paroît avoir la même forme , dont l'avant-dernlère est la plus grosse. Les trois postérieures ont une forme beaucoup plus com- pliquée ; elles sont également formées de deux portions dont chacune est originairement composée d'une colline trans- verse ayant deux grosses pointes transversales , et à la partie médiane de celle-ci , en avant et en arrière, une plus petite ; de manière que par l'usure il en résulte bientôt deux figures de trèfle adossées base à base, et plus tard une figure quadri- iobée pour chaque colline. Enfin l'usure continuant, ces deux figures se réunissent pour ne plus former qu'un grand carré à bords Irréguliers , qui occupe toute la dent. La postérieure diffère cependant un peu en ce que la colline postérieure n'a que deux pointes transversales , d'où il ne peut résulter de figure de trèfle. La mâchoire inférieure a égajeraent neuf ou dh dents dans toute la série; savoir , deux incisives cylindriques , can- nelées à leur base , presque droites , couchées en avant et fort longues , surtout la première. Elles s'usent par la pointe. Leur disposition est tout-à-falt terminale , et sur une ligne droite. La canine est énorme , trlquètre , courbée en arc en ar- rière , cannelée sur les deux faces antérieures, et ordinaire- ment fort usée sur la postérieure , et portée sur une espèce d'avance de la mâchoire , qui la met au-delà du niveau des incisives et hors de rang. Les molaires sont en même nombre et à peu près de la même forme que celles de la mâchoire supérieure. Elles vont toutes en augmentant de grosseur de la première à la dernière, et elles sont également formées de deux parties, indiquées en dehors et en dedans par un sillon profond qui existe même long-temps sur la couronne. La première et la seconde sont assez étroites et compri- mées. La troisième l'est beaucoup moins et n'a que deux pointes; les trois autres ont leur double colline s'usant en figure de trèfle , mais bien moins régulière qu'à la mâchoire supérieure. Le tissu de toutes les dents praemaxlllalres est remarqua- ble par sa densité. Les variations, suivant l'âge, du système dentaire de l'hip- popotame sont très-nombreuses. Il y a quatre molaires de lait à un certain âge , dont les trois preoiières sont semblables à celles qui les remplacent 3i8 D Ë N et même dont la première paroît n'être Jamais remplacée. La qaUrième est compliquée comme les arrière-molaires. Par>ui les espèces qui ont les molaires simples , ou partout recouvertos d'émail et non susceptibles de s'user , il faut éta- blir une distinction d'après le nombre de ces dents molaires. Genre Singe. Dans tous les singes de l'ancien continent, connus jusqu'à ce jour , il y a toujours cinq molaires à chaque mâchoire. Le nombre général des dents de la mâchoire supérieure est de huit seulement : elles forment une série , le plus souvent continue , au moins pour celles de l'os maxillaire. Les deux séries de chaque côté forment entre elles une sorte de fer à cheval ou de parabole plus ou moins allongée, suivant le de- gré de prolongement du museau ; les antérieures des deux mâchoires se croisent d'avant en arrière, et de haut en bas; les canines sont également croisées , celles d'en bas se placent au-devant de celles d'en haut, et dans un espace vide plus ou moins considérable qui se trouve en arrière de la seconde in- cisive ; enfin les molaires s'opposent pleinement par leur cou- ronne , en s' engrenant plus ou moins réciproquement. Les incisives, au nombre de deux, font avec celles du côté opposé, une portion de cercle. Elles ont l'une et l'autre une forme véritablement incisive , mais surtout la première , qui est souvent beaucoup plus grande , et élargie en palette. La canine toujours plus longue que les incisives et les mo- laires, mais quelquefois extrêmement prolongée, comme dans les cynocéphales, pongos, etc., est toujours conique, poin- tue, plus O'i moins comprimée et courbée en arrière; sa ra- cine est très-forte et a une seule pointe. Lesmâchelièressontaunombredecinq; les deux premières, presque égales et les plus petites , ont trois racines , une in- terne plus grosse , et deux exterifes ; leur couronne n'a que deux pointes , l'une en dehors et l'autre en dedans. Les trois autres n'ont également que trois racines , mais l'in- terne est beaucoup plus grosse et comme composée elle- même de deux racines ; la couronne assez basse , carrée , est armée de quatre pointes plus ou moins aiguës en deux col- lines transverses. La mâchoire inférieure a absolument le même nombre de dents que la supérieure ; elles sont à peu près disposées de même , mais formant un fer à cheval plus étroit. Les deux incisives sont assez étroites , assez obliques en avant et tranchantes; la première est plus forte; son bord su- périeur est presque droit, au contraire de la dernière qui l'a plus ou moins oblique. D E N 3i9 La canine toujours moins saillante que celle d'en haut , tou- clie à l'incisive, et est au contraire séparée de la première molaire , proportionnellement au développement de la ca- nine supérieure ; comprimée à sa racine, elle est conique, un peu comprimée et recourbée en arrière dans la partie ex- terne. Des cinq molaires, engénéral, et surtout les postérieures plus étroites que celles d'en haut, la première a deux racines com- primées, fortobliques, et une seulepointe triquètre àsabase; la seconde a également deuxracines, l'antérieure plus grosse et oblique, et sa couronne a deux pointes transverses en avant, et un talon en arrière. Les trois autres sont à peu près comme en haut , mais plus étroites , moins carrées , avec quatre tu- bercules à la couronne ; mais elles ont seulement deux raci- nes fort larges , comprimées , une en avant et l'autre en ar- rière. Les variations dépendantes de l'âge , et qui très - proba- blement ont beaucoup de rapports avec ce qui a lieu dans riiomme , nous sont à peu près inconnues. La description que je viens de donner du système dentaire des singes de l'ancien continent , est prise du magot {simia inuus) , espèce à peu près intermédiaire aux guenons et aux cynocéphales. Les différences qu'on pourra rencontrer dans la série des espèces ou des genres qu'on a introduits dans cette famille, etqui consistent essentiellement, dans le plus ou moins grand développement des dents canines , et par conséquent dans celui de l'espace qui doit servir à les loger dans la lar- geur des dents incisives médianes, dans la saillie des tuber- cules des molaires, seront plus ou moins considérables, sui- vant qu'on se rapprochera davantage de l'une ou l'autre ex- trémité de la série. Il y a un petit groupe de singes du nouveau continent qui, sous le rapport du nombre des dents molaires , appartient aussi à cette division ; ce sont les sagouins et l'ouistiti qui diffèrent des autres, sous un assez grand nombre de rapports- Sagouins. Dans les sagouins, les deux incisives de la mâchoire supé- rieure sont presque droites ; la première plus large que la seconde. La canine est conique et médiocre. Les molaires, au nombre de cinq, sont en général fort pe- tites ; la dernière est carrée avec deux tubercules mousses , dont deux externes et un talon interne ; la quatrième qui est la plus grosse , a la même forme ; les troisième et deuxième sont égales et n'ont qu'une pointe externe et un talon interne; la première est la plus élevée. 320 D E N Les incisives de la mâchoire infe'rleure sont, comme dans les sapajous , presque égales. La canine est assez forte, quoique moins que celle d'en haut. Les molaires sont de même forme et d* même proportion " qu'en haut; mais en totalité , elles sont un peu plus fortes et un peu dirigées obliquement pour les trois antérieures , le talon ne se trouvant pas tout-à-falt sur la même ligne transverse que le tubercule aigu ; elles soiit en outre d'autant plus courtes, qu'elles sont plus antérieures. Dans Vouisiiti^ les dents molaires sont absolument comme nous venons de les décrire ; mais les incisives offrent une disposition assez différente, en ce que des deux supérieures, la première est beaucoup plus longue, plus large , coupante , convergente vers la ligne médiane , et que la seconde très- petite, est beaucoup plus étroite dans son corps qu'à sa base, où elle offre de chaque côté un petit talon sur lequel s'ap- puie l'extrémité des inférieures qui sont fort pointues. Phoque (Esp.). Je possède une espèce de phoque qui n'est pas encore pu- bliée et qui diffère essentiellement de celles de nos mers , dont elle se rapproche cependant par la forme et le nombre des dents molaires , en ce qu'elle n'a que deux incisives à la mâchoire supérieure comme à l'inférieure; de celles d'en haut , l'interne est conique , aiguë et un peu plus haute que l'externe , qui est fort épaisse , à peu près ronde et plate comme sielle avoitété coupée carrément; en sorte qu'elle semble être mie espèce de molaire. Celles de la mâchoire inférieure sont toutes deux coniques et canines , surtout l'externe. Les cani- nes sont comme dans les grandes espèces de ce genre, extrê- mement fortes , et les molaires, cinq en haut comme en bas , sont remarquables par la hauteur des trois pointes fort aiguës dont elles sont armées. Loutre (Esp.y La loutre du Kamstchatka , d'après ce qu'en dit Steller, n'a que deux incisives fort pointues , une canine conique , un peu recourbée en arrière , et quatre ou cinq inolaires qui sont larges et épaisses, surtout les postérieures. A la mâchoire in- férieure , il n'y a également que deux incisives , une canine et cinq molaires, dont les deux postérieures sont, dit-il , dans la gorge, c'est-à-dire très-probablement hors de rang en de- dans. Tous les singes du nouveau continent (à l'exception des sagonins) ont toujours six dents molaires en haut comme en bas , et une disposition générale fort semblable ; il suffira de les décrire dans les sapajous. I D E N 3,t Sapajous ( CallUrix. ) Des deux incisives supérieares, la première est la plus longue, étranglée à sa racine ; elle s'élargit ensuite, de ma- nière à être un peu en palette. La canine est assez forte , mais en général beaucoup moins que dans la plus grande partie des singes de l'ancien conti- nent. Les molaires sont fort serrées et étroites ; la sixième ou dernière est tout-à-fait plate; la cinqième présente à pieine un petit bord tranchant au côté externe, qui augmente et se par- tage en deux pointes , dans la quatrième qui est un peu plus grosse , est simple à la troisième , à la seconde et à la pre- mière, dans lesquelles le talon a diminué successivement. A la mâchoire inférieure , les deux incisives sont égales , et plus étroites qu'épaisses , obtuses à l'extrémité. La canine est presque aussi grosse qu'à la mâchoire su- périeure , et contiguë à la série des molaires. Celles-ci sont également au nombre de six ; la quatrième carrée , est la plus grosse ; la postérieure est la plus petite, mais sa couronne est plus carrée que celle qui lui corres-» pond en haut. Les trois postérieures sont tout-à-fait plateSj probablement par usure; les trois autres sont à deux pointes, l'une inierne plus forte, et l'autre externe, se plaçant en de- dans de la ligne tranchante des supérieures , la première eiï dedans de la canine supérieure sans être aucunement dé- rangée par elle, comme cela 4 lieu dans tous les singes de l'ancien continent. Atéle {Ateles. ) Dans les atèles , les incisives supérieures sont peut-être plus verticales ; la première qui est toujours beaucoup plus large , a un talon interne sur lequel s'appuie l'extrémité des inférieures. La canine est assez courte, mais forte et se déjetant eri dehors. Des six molaires, les trois postérieures ont quatre tuber- cules, et les trois antérieures deux seulement. A la mâchoire iilférieure, les incisives sont courtes et sen- siblement égales ; les canines plus courtes qu'en haut et les molaires presque entièrement semblables, (ienre Alouatte ( Ceùiis). Dans les alouattes, les dents incisives de lamâchoire supé- rieure sont obliques; les inférieures sont verticales, l'extenie étant un peuséparée del'interne; quant auxcanines et auxmo- laires, elles sont tout-à-fait comme dans te genre précédent. Je ne cannois pas au juste les v.u'ialion^ que l'âge apporte 322 D E N au système dentaire des singes d'Amérique ; je présume qu'il y a beaucoup de rapprochement avec ce qui a lieu dans ceux de l'ancien continent. Dans un jeune sujet d'alouatte, des deux incisives supé- rieures , la seconde est un peu plus grande , plus pointue et n'offre pas d'espace vide entre elle et la canine pour placer celle de la mâchoire inférieure. La canine est très-peu longue , aplatie , triangulaire , n'atteignant pas la base de l'inférieure , et réciproquement. Des incisives inférieures , l'externe est un peu plus lon- gue. Les molaires ne sont qu'au nombre de trois à chaque mâ- choire , dont la postérieure beaucoup plus grande , a quatre pointes, la seconde en a deux, enfin la première n'en a qu'une. Vampyre ( Phyllostoma'). Les lignes dentaires sont continues, à peu près droites et convergentes en avant; les incisives et les canines inférieu- res dépassent beaucoup les supérieures ; les molaires d'en haut dépassent en dehors les inférieures , qui n'agissent que sur les talons de celles-là. A la mâchoire supérieure, les incisives, au nombre de deux , sont fort courtes; la première est beaucoup plus large et oblique; la seconde est ovale et remonte à la racine de la dent canine. Celle-ci est très-forte , conique , très-pointue et un peu dirigée en avant. Les molaires sont au nombre de cinq : la première est très-petite , à une seule pointe , un peu arquée en avant, sur un collet un peu élargi; la seconde est plus forte , triquètre au collet , à une seule pointe un peu tranchante , et une sorte de talon aplati à sa base ; la troisième et la quatrième sont presque semblables, celle-ci étant cependant plus grosse; leur face externe, taillée fort obliquement , et même excavée , se termine par deux pointes , dont la postérieure est plus longue , et qui sont séparées par des espaces triangulaires que remplissent les cannelures ex- ternes des inférieures; en outre , elles ont, en dedans et en arrière , un large talon très-plat, avec un autre petit anté- rieur, moins bas, terminant le sillon triangulaire qui sépare les deux pointes externes. La dent molaire postérieure beau- coup plus petite, très-comprimée, transversale, a trois pointes, dont la médiane est la plus haute. A la mâchoire inférieure, les incisives, au nombre de deux, sont extrêmement petites, égales, en ligne droite, et sans au- cun usage , comme les supérieures. La canine est tout-à- fait de la même grandeur et de la même forme que la supé- rieure. Les molaires sont au nombre de six : la première est D E N 3.3 assez large , à pointe mousse et basse ; la seconde , un peu plus petite , est plus pointue ; elle n'a également qu'une seule racine. La troisième en a deux, mais elle n'a encore qu'une seule pointe comprimée. Enfin, les trois autres sont à peu près semblables; elles ont toutes, deux racines et le corps fort élevé. La pénultième est la plus grande ; l'antépénultième , la plus mince, n'a, sur la racine antérieure, qu'une grande pointe tranchante , anguleuse extérieurement, avec une très- petite pointe en avant ; et sur la postérieure , un talon éle- vé, divisé en deux petites pointes , dont l'externe est un peu plus haute. La dent suivante a presque la même forme , mais la couronne de la racine antérieure a trois pointes bien dis- tinctes , deux internes, une antérieure et l'autre postérieure, et une troisième externe , médiocre , plus élevée ; le talon est semblable à celui de la précédente ; enfin , la dernière a la partie antérieure à trois pointes , elle est un peu plus basse et plus petite, et son talon postérieur, également plus bas , est simple. Je ne connois pas les variations que l'âge apporte dans le système dentaire de celte espèce de pbyllostome. Il paroît que celles qui dépendent des espèces, sont assez importantes, puisque , suivant M, Geoffroy , dans le pbyllostome fer de lance, il n'y a que quatre molaires supérieures et cinq infé- rieures , et trois seulement en haut comme en bas dans le pbyllostome soricien. Voici le peu de détails qu'a donnés M. Geoffroy sur la première : Le fer de lance a quatre dents molaires en haut et cinq en bas ; les deux premières sont comprimées , triangulaires et à une seule pointe ; les autres sont alternativement évidées et hérissées de pointes, avec cette différence que la couronne des intérieures est étroite et à plan droit , et que celle des supérieures est beaucoup plus large et à plan oblique. 11 paroît même que dans le phil- îostome rayé , il n'y a qu'une incisive en haut , point en bas ; six molaires à la mâchoire supérieure , et sept à l'inférieure. Nous ne connoissons encore qu'un seul genre d'animaux qui offrent dans cette section la combinaison de deux inci- sives supérieures et de trois inférieures; c'estle tenrec, animal qui, du reste, offre beaucoup de rapprochemens avec le hé- risson. Genre Tenrec ( Setiger ). A la mâchoire supérieure , la série qui n'est pas serrée ne se compose que de neuf dents seulement. Deux incisives latérales, fort petites , un peu courbées en en bas et très-distantes entre elles ; la première est un peu plus grande. 3.4 D E N Une canine grande, arquée , comprimée , pointue , aussi distante des incisives que des molaires. Celles-ci sont au nombre de six. La première, très-distanle de la seconde et de la canine , est petite, comprimée, pointue, un peu en forme de canine; la seconde est beaucoup plus forte , plus élevée que toutes les autres, triquèlre et à une seule pointe ; les troisième , quatrième et cinquième à peu près semblables, sont élevées, triquètres; la base du triangle externe est à deux pointes courtes ou tuberculeuses ; la sixième transversale , plate , est beaucoup plus large qu'épaisse. La mâchoire inférieure a dix dents en tout; savoir: Trois incisives contiguës, dont la première est un peu plus grande ; Une canine, de même forme que celle d'en haut, moins distante des incisives que des molaires, et se logeant dans une excavation creusée à la base antérieure de la canine su- périeure ; Six molaires : la première, ou la plus petite est de même forme , quoique moindre que celle qui lui correspond en haut; la seconde, un peu plus forte que la troisième, est triangulaire , à une seule pointe et à deux racines, comme la seconde d'en haut ; les quatre suivantes, à peu près de même forme , ont une couronne fort élevée, trlfurquée au sommet, avec un petit talon postérieur beaucoup plus bas; les deux dernières sont les plus grosses et les plus hautes. On ne connoît pas d'une manière certaine les variations que 1 âge peut apporter à ce système dentaire; cependant M. Frédéric Cuvier pense que l'on doit regarder comme telles les différences qu'il a observées dans un jeune sujet d'une espèce de ce genre , le tendrac ( setiger seiosus ) : elles conslstoient en ce que , outre les deux incisives supérieures crochues, Il y en avoitune troisième tranchante, et si petite , qu'il est probable qu'elle perçoit à peine la peau. Les canines sont semblables aux incisives crochues. Des six mo- laires, la première paroît ne guère offrir de différences; mais il n'en est pas de même des cinq autres, puisque les deux premières sont comprimées, pointues comme dans les fausses molaires des carnassiers , et qu'en outre les trois der- nières sont semblables aux trois qui précèdent la dernière dans le tenrec ; en sorte que la dent transversale de ce dernier n'exlsterolt pas dans le tendrac, et que, en outre, la grosse dent triquètre , à une seule pointe , seroit remplacée par une dent également triquètre , mais à plusieurs tubercules. La mâchoire inférieure a également trois incisives, une canine de même forme qu'en haut; six molaires, dont une D E N 325 première fausse; mais, ensuite, elle diffère essentiellement, "en ce que les cinq dernières ressemblent toutes à la seconde d'en haut, c'est-à-dire qu'elles sontcomprimées, minces, ayant une pointe principale , et deux petites latérales ; mais il paroît qu'en examinant avec attention, on trouve à la face interne de la molaire , une saillie pointue , que M. Frédéric Cuvier regarde comme analogue aux tubercules qui épaississent celles du tenrec. Quoique je sois loin de regarder ces différences comme suffisantes pour établir un genre et même un sous-genre dans celte petite famille, je serois porté à croire qu'elles ne dépendent pas de l'âge, mais bien de l'espèce. J'ignore, au sujet des caractères de ce genre, où M. Illi- ger a pris que les incisives, constamment au nombre de trois en haut, peuvent varier de trois à deux en bas, à moins que ce ne soit par une faute typographique. Quant à ce qu'il ajoute, que les canines sont curvilignes, c'est évidemment une erreur. Phoque (Esp.) Le genre phoque très-variable pour le nombre des inci- sives , en contient une espèce des îles Falkland ou Malouines , dont la mâchoire supérieure est armée de trois incisives , d'une énorme canine et de six molaires assez irrégulières , tandis que l'inférieure n'a qu'une incisive cylindrique , très- forte, dirigée en avant et tronquée à l'extrémité , une canine au moins aussi forte qu'en haut, mais plus courte , et six nio- laires presque simples , cependant ayec quelques indices de pointes latérales , assez peu régulières. ( F. Phqquç.) Quelques espèces de mammifères, aux trois sortes de dents bien disllncles , offrent des incisives , au nombre de trois en haut et de deux seulement en bas : ce sont, la plu- part, des espèces de phoques. Genre Phoque {Phora). Les premières espèces de phoques qui appartiennent à cette division , sont celles qui ont une petite oreille externe , et dont Pérou a propo.^é de former un genre distinct et qui en outre ont six dents molaires. Il paroît que la série des dents qui ne sont pas serrées , s'engrènent les unes dans les autres, pour les molaires, les canines, et même les incisives. A la mâchoire supérieure , les trois incisives sont en arc de cercle; les deux premières sont rapprochées, et la troisième laisse un intervalle dans lequel se place la seconde incisive de la mâchoire inférieure. Elles sont, en général, courtes , verticales ; les deux premières sont blfurquées , d'avant eu arrière , pour recevoir en coin l'extrémité des deux d'en bas ; 3^6 D E N la troisième, la plus petite, dans le jeune âge acquiert quel- quefois une si grande taille , qu'on la regarde connue une canine. La canine est très-forte et très-aiguë; un peu crochue à l'extrémité, et quelquefois avec une cannelure au côté in- terne ; distante , surtout en arrière. Les molaires sont au nombre de six. Il paroît qu'elles sont coniques , très-peu saillantes hors de la gencive , à une seule racine , et avec un ou deux très-petits tubercules à leur collet. A la mâchoire inférieure , il n'y a que deux incisives assez courtes, un peu déclives, obliquement tronquées en coin à leur extrémité , pour pénétrer dans i'échancrure des supé- rieures Internes; l'externe est la plus grosse, et offre une arête à sa base qui reçoit l'extrémité de la troisième d'en haut, La canine est également très-forte. Les molaires , qui sont assez éloignées de celle-ci , sont au nombre de cinq , dont la forme paroît semblable k celle des molaires d'en haut. Je connois quelques espèces de phoques qui ont le même nombre de dents, mais dont les incisives , tout-à-fait anté- rieures, sont coniques, distantes entre elles; la troisième, beaucoup plus forte que les deux autres, qui sont égales; les canines sont énormes; les molaires, sur deux lignes presque parallèles, et même un peu convergentes en arrière, sont au nombre de six, toutes coniques, obtuses, presque égale- ment distantes, et diminuant de grosseur de la première à la dernière. Le second groupe de phoques de cette section comprend le phoca vilulina ou l'espèce de nos mers. Le nombre des incisives est le même ; mais leur forme est un peu différente : en effet, elles sont toutes coniques, un peu arquées, et assez semblables à de petites canines , sur- tout la troisième. La canine est forte et conique. Les molaires sont au nombre de cinq : toutes sont à peu près tranchantes et profondément divisées en trois pointes, dont celle du milieu est la plus longue. La mâchoire inférieure n'a également, comme dans les phoques à oreilles, que quatre dents incisives ; mais dans la disposition ordinaire de celles des carnassiers, les canines sont à peu près semblables, et les molaires sont au nombre de cinq, et ont la même forme qu'à la mâchoire supé- rieure. D E N 3^7 Nous entrons maintenant dans la subdivision la plus nom- breuse de cette section , c'est-à-dire , dans celle qui comprend tous les animaux carnassiers et quelques genres de pachyder- mes ; nous commencerons par ceux-ci , c'est-à-dire , par les espèces qui ont des molaires compliquées et susceptibles de s'user à leur couronne. Genre Cochon (Sus). Les lignes dentaires ne semblent pas parfaitement rem- plies : elles sont droites et convergent en avant ; les anté- rieures ou prsemaxillaires se disposent en pinces; les canines se croisent et les molaires opposées couronne à couronne , s'engrènent par leurs tubercules. A la mâchoire supérieure , des trois incisives , la première est verticale recourbée en arrière ; la seconde distante est droite , oblique et tranchante; la troisième également dis- tante est la plus petite et divisée en deux lobes inégaux. La canine est très-forte , triquètre , recourbée en dehors et en haut , et implantée obliquement ; les molaires sont au nom- bre de sept ; elles sont d'autant plus grosses et longues qu'elles sont plus postérieures. Les premières sont comprimées , à bord presque tranchant et irrégulièrement dentelées; les pos- térieures ont leur couronne pourvue d'un grand nombre de tubercules mousses , disposés en apparence d'une manière irrégulière , mais réellement par paires de grosses pointes qu'accompagnent tout autour d'autres plus petites et très-ir- régulières. A la mâchoire inférieure, les incisives sont longues , étroites et très-déclives; la première etla seconde sont les plus longues; la troisième est assez courte ; la canine est comme celle d'en haut ordinairement triquètre, et fortement recourbée en haui et en arrière. Les molaires sopt au nombre de sept ; la pre- mière ou la plus petite, collée contre les canines, est assez dis- tante des autres, qui du reste ressemblent assez bien à celles d'en haut. Les variations dépendantes de l'âge sont assez nombreuses. Dans les individus âgés, il arrive que la troisièjne incisive d'en haut manque , ce qui est encore beaucoup plus fréquent pour la première molaire d'en bas. Les différences , suivant les espèces de ce genre , sont encore plus considérables. Dans le Pécari (sus tajassii) , les incisives supérieures ne sont qu'au nombre de deux ; la première est beaucoup plus grosse que la seconde. Qufint aux inférieures , il y en a tou- jours trois disposées presque horizontalement comme dans les cochons ; mais latroisièaie est encore beaucoup plus pe-^ 3.8 T) E N tite. Les canines sont en général sensiblement moins recour- bées , mais elles sont très-fortes , triquètres , et l'inférieure se place au-devant de la supérieure. Les molaires ne sont qu'au nombre de six à chaque mâchoire, formant deux lignes parallèles. Les antérieures sont toujours les plus petites , mais , comme les autres , elles sont à peu près carrées. Toutes ont leur couronne hérisSée de tubercules, mais qui sont encore moins bien rangées en collines trans verses que dans les cochons. Dans le Babiroussa (sj/5 habironssa) , il n'y a également que deux incisives dont l'externe paroît fort grosse , élargie (et tronquée obliquement à l'extrémité : la canine dirigée dès sa sortie de l'alvéole en en haut , est remarquable par sa longueur et par la manière dont elle se recourbe d'avant en arrière et de haut en bas , en sorte que souvent elle traver- se toute l'épaisseur de la mâchoire supérieure, et même le palais, comme j'en ai vu un exemple dans la collection du Collège royal des chirurgiens de l^ondres. Du reste , cette défense est assez foible , ovale et comprimée. Il paroît que le nombre des molaires n'est que de cinq, dont les deux ou trois premières sont presque simples, quoiqu'à deux racines , et les autres sont à deux rangs de tubercules. A la mâchoire inférieure, il y a trois incisives , mais moins longues, moins étroites et plus relevées que dans les sangliers ; elles sont presque cylindriques, ordinairement tronquées à l'extrémité, ^t la troisième est la plus grosse. La canine plus forte à sa base que la supérieure , est beaucoup moins longue et re- courbée ; les molaires sont en même nombre et paroissen^ peu différer des supérieures. Genre Tapir {Tapirus). Les lignes dentaires offrent un assez large intervalle vide en arrière des canines aux deux mâchoires : les incisives s'op- posent en pince ; les canines se croisent et les molaires s'en- grènent et forment deux lignes presque parallèles. A la mâ- choire supérieure , les incisives sont au nombre de trois ; les deux prenjières sont assez courtes , larges , coupées oblique- Tnent en biseau et carrément : la troisième est plus forte , pointue, conique et assez semblable à une canine.; celle-ci est forte, mais courte, conique, à coupe ovale etpresque verticale , unpeu dirigée en arrière. Les molaires à peu près carrées sont au nombre de sept , d'aulant plus grandes qu'elles sont plus postérieures. Toutes ont d'abord leurs couronnes armées de deux collines transverses , tranchantes , augmentées au côté externe d'un petit retour qui fait un angle avec la ligne principale ; les deux dernières ont en outre en arrière un talon peu élevé. A mesure que ces dents s'usent, le sommet )llinfs s'élareit peu à peu , jusqu'à ce qu'enfin confon- D E N 329 dues par leur bord interne , la couronne n'offre plus qu'un carré. A la mâchoire inférieure : des trois incisives , les deux pre- mières sont un peu plus étroites que les supérieures qui leur correspondent , mais de même forme ; la troisième est beau- coup plus petite et en coin. La canine est à peu près comme celle d'en haut ; et les molaires, au nombre dé sept et presque de même forme que celles de la mâchoire supérieure , n'en diffèrent que parce que leurs deux collines transverses sont presque droites. Les variations dépendantes de l'âge ne sontpas entièrement connues;ilparoîtquedansl'état non adulte, non-seulementlos canines sont beaucoup moins développées , mais qu'en outre il n'y a que cinq ou six molaires à la mâchoire supérieure , dont les trois antérieures doivent être remplacées, et quatre seu- lement à celle d'en bas, dont les deux antérieures , beaucoup plus comprimées, surtout la première, doivcTit tomber. Dans l'âge très-avancé, au contraire , il arrive que la troisième inci- sive d'en bas disparoît. Genre Tapirotherium. Je crois devoir placer sous ce nom les différentes espèces de palœotherium, qui ont une disposition et une forme de dents , pour ainsi dire intermédiaire aux deux genres tapir et palœotherium, et que nous connoissons, surtout d'après la demi-mâchoire inférieure de la collection de M. de Drée. Selon l'observation de M. Cuvier, il est très-probable que le palœotherium tapiroïdes de Buschweiller , appartient aussi à ce groupe. A la mâchoire supérieure , le nombre et la forme des dents incisives et canines sont inconnus ; mais on peut à peu près assurer, par analogie avec M. Cuvier, qu'il doit y avoir beaucoup de rapports ave-c les palœofherûun , ainsi que pour les molaires dont le nombre est également inconnu. A la mâchoire inférieure, les incisives sont évidemment au nombre de trois. La canine est très-forte. Après un espace vide , beaucoup moins considérable que dans les tapirs , viennent, comme dans ces animaux, six dents molaires formant une ligne serrée, droite et très-convergente en avant; elles ont toutes un bourrelet saillant à la base ; les trois premières sont très -comprimées, presque tranchantes et montrent sur la couronne usée des indices de deux crois- sans , surtout pour la seconde et la troisième , à peu près comme dans les pa/œoiherium y mais bien moins bien des- sinés; les trois autres qui vont en augmentant, montrent au conlrairedeux collines presque tiansverses,à peu près comme 33o D E N dans les tapirs, la dernière en ayant presque trois , comme la dernière du palseotherium à trois croissans. Genre Pal^otherium. Les lignes dentaires sont peut-être encore moins interrom- pues en arrière des canines que dans le genre précédent ; elles sont droites et convergent en avant; la disposition ré- ciproque paroît être à peu près la même , mais le bord ex- terne des molaires supérieures descend peut-être davantage en dehors des inférieures. A la mâchoire supérieure, les trois incisives sont fortes; la pi"e- mière est en palette fort large; la seconde présente à peu près la même forme , mais elle est plus petite ; la troisième est plus petite et plus conique ; la canine est forte, un peu ar- quée et conique ; les molaires qui sont au nombre de sept vont en diminuant insensiblement de grosseur de la pre- mière à la dernière; toutes sont à peu près carrées, si ce n'est la première et la dernière , et ont une double racine fort lar- ge , comprimée , bien distincte du corps de la dent qui est très-renflée au collet ; la face externe est plate , divisée en deux ou trois parties par des espèces de bourrelets verti- caux qui se terminent au bord externe tranchant de la cou- ronne par une pointe anguleuse assez aiguë ; le reste de la couronne offre deux espèces de lignes transverses qui, par l'usure , présentent des figures assez variées suivant qu'elle est plus ou moins avancée. La face interne offre deux por- tions arrondies. A la mâchoire inférieure , les incisives sont disposées en pince et ont la forme de palettes, leur bord étant coupé obli- quement et droit ; la première est la plus grande et la troi- sième la plus petite. La canine est à peu près comme celle d'en haut. Les molaires sont au nombre de sept, d'autant plus grandes qu'elles sont plus en arrière; la première qui est la plus petite, paroît n'avoir qu'une seule racine ; elle n'a qu'une seule pointe comprimée, recourbée, et par détrition forme sans doute un petit croissant ; les cinq suivantes ont toute la même forme , deux racines comprimées , le collet marqué par un bourrelet saillant , et enfin le corps de la dent formé de deux portions de cylindres concaves en dedans, à bords tranchans et armés de quelques pointes correspondan- tes à l'extrémité des arcs de cercles et formant, par la détri- tion, deux croissans simples placés bout à bout; la septième ou dernière ne diffère de celles-ci que parce qu'elle est com- posée de trois demi-cylindres dont le postérieur est le plus petit, et qu'elle a, par conséquent, trois racines. Tous les autres genres de cette division ont les molaires simples , c'est-à-dire qui ne s'usent ordinairement pas d'une i D E N 33i manière sensible par le frottement prolongé ; ce sont tous les animaux plus ou moins carnassiers; j'ai cru devoir les ranger, d'après le décroissement , dans le nombre des dents molaires , ou mieux post-maxillaires , sans les distinguer en vraies et en fausses , quoique je sois bien persuadé qu'on ob- tiendroit des rapprochemens plus naturels de cette dernière manière. Voyez le tableau où chaque fraction indique par le numérateur, le nombre des dents molaires de la mâchoire supérieure , et le dénominateur, celui de l'inférieure. WoMBAT {Amhloiis). Si ce genre existe , ce qui me semble possible , tant les nuances du système dentaire des animaux marsupiaux sem- blent être graduelles, il devra être placé ici dans notre ta- bleau , puisqu'on dit qu'il a trois incisives à chaque mâchoire, des canines bien distinctes et huit molaires, dont la forme, qui m'est inconnue, a très-probablement beaucoup de rapport avec ce qui a lieu dans les Péramèles et les Dasyures. ( Voyez plus bas. ) Ours (ursus). Les lignes dentaires sont souvent interrompues plus ou moins en arrière des canines, suivant l'âge de l'animal ; elles s'écartent au milieu pour converger ensuite en avant ; les in- cisives s'opposent, les canines se croisent et les molaires se correspondent parfaitement par leur couronne. A la mâchoire supérieure, les trois incisives sont presque termi- nales ; les deux internes sont égales, un peu pointues, et ont en arrière un talon échancré en deux lobes; la troisième est plus forte et pointue ; la canine est conique et très-grosse ; les mo- laires ne peuvent être au-dessus de sept , dont trois fausses et quatre vra^ies ; des fausses molaires , la première la plus fixe est tr,ç^-p^tite, obtuse, et située à la base de la canine; la se- conde qui. est encore plus petite , quand elle existe, est éga- lement distante de la première et de la troisième ; enfin celte troisième., un peu plus grosse, estcollée contre lapremièrenno- lalre vraie. Celle-ci, que quelques auteurs regardent encore comme une fausse molaire , n'en diffère effectivement pas beaucoup , maïs sa couronne est plijs large. La cinquième a deux racines ; elle est triangulaire ; sa couronne a trois émi- nences coniques, deux externes et une interne ; la sixième rec- tangulaire a trois racines, deux grosses éminences coniques, et une petite postérieure en dehors, et trois moins marquées en dedans. Enfin la septième qui est la plus grande, est oblon- gue , plus étroite en arrière ; elle a quatre racines , une en avant , deux moyennes transversales et une postérieure très- comprimée , trois éminences , dont l'antérieure est plus grande au bord extérieur, l'interne étant simplement crénelée. 333 D E N A la mâchoire inférieure^ les incisives sont tout-à-fait ter- minales ; la première, la plus petite, avec une seule échan- crure au bord externe ; la seconde plus interne en forme de coin, est marquée en arrière de deux sillons qui se terminent à deux petites échancrures du bord; la troisième est large , assez pointue, avec un lobe latéral bien séparé à sa base ex- terne. La canine est forte et conique. Les molaires ne sont jamais au-dessus de sept , et qjielquefois ne sont qu'au nom- bre de quatre. Les trois premières sont dites fausses , elles sont à peu près comme en haut ; des quatre autres , la pre- mière est courte, un peu comprimée ; elle a deux racines , une forte éminence conique au milieu du bord externe de la couronne , une plus basse en avant , et deux petites au côté interne; la seconde, plus étroite que la suivante, a deux ra- cines , une pointe en avant , deux externes et trois internes à la couronne : la troisième la plus grande de toutes est rec- tangulaire , n'a que deux racines ; son bord externe est assez irrégulièrement divisé en quatre dentelures, l'interne en cinq ; enfin la quatrième et dernière est ovale , arrondie , et plus petite que la seconde ; elle n'a qu'une seule racine,, et sa couronne est garnie de tubercules irréguliers. Les variations dépendantes de l'âge avancé consistent es- sentiellement dans la perte des petites fausses molaires; peut- être aussi, la nature des espèces y entre-t-elle pour quelque chose. Dans le jeune âge, au contraire , les grosses molaires n'existent pas encore. Chien , Canis. La disposition générale du système dentaire est à peu près commedanslegenreprécédent , avec cette différence, qu'une partie des molaires se croisent comme dans les chats. A la mâchoire supérieure , les trois incisives. La canine est forte; les molaires sont au nombre de six : la première est simple, très-petite, conique, aune seule pointe et à une seule racine; les deux suivantes ont deux racines et une seule pointe tranchante , dont le bord postérieur a deux dents ; la troisième est de même forme, mais plus grande ; la qua- trième est tranchante , a deux pointes, dont l'antérieure plus longue , avec un taldn à la base interne ; la cinquième , la plus grosse de toutes , est carrée , un peu plus large que longue ; elle a deux pointes à son bord externe et un gros talon interne ; enfin , la sixième , beaucoup plus petite , est transvërse, à couronne plate, avec deux petites pointes en dehors. A la mâchoire inférieure , les trois incisives. La canine un peu plus courte qu'en haut ; les molaires sont au nombre de sept ; la première très-petite et conique; la deuxième , comprimée, D E N 333 tranchante :a deux racines , son bord postérieur est denteié. La troisième a la même forme, mais est plus grande. La quatrième de même, mais encore plus grande. La cin- quième , qui est la plus grosse , la plus caractéristique , a deux racines , dont la postérieure est la plus forte , deux pointes comprimées , tranchantes , dont la postérieure la plus large a une petite pointe à sa partie interne et postérieure ; enfin, en arrière, un gros talon armé de deux pointes, une interne, l'autre externe. Lessixième et septième, surtoutcelle- ci, sont petites , leur couronne fort basse , plate , avec deux petites dentelures au côté externe. Les différences dépendantes de l'âge sont toujours à peu près les mêmes. S'il y en a quelques-unes provenant de l'espèce , elles sont peu considérables, et surtout peu connues. Le genre fennec ( Megalotis) offre-t-il quelque différence ? Cela est probable, puisqu'il se nourrit, dit-on , essentielle- ment de fruit ; nous savons seulement qu'il a le même nom- bre de dents à la mâchoire supérieure. Coati et Raton. A la mâchoire supérieure , les incisisfes sont disposées en quart de cercle , et distantes ou séparées entre elles ; la canine est grande et comprimée ; les molaires sont au nombre de six : les trois premières sont un peu séparées, comprimées , poin- tues, fausses. La seconde et la troisième sensiblement plus grandes, et à deux racines. La quatrième est carrée ; son bord externe est tranchant, à trois pointes, dont celle du milieu est plus grande : elle a , en outre , deux tubercules internes. La cinquième est simplement et entièrement tuberculeuse ; elle est presque carrée et basse ; son bord externe a deux dentelures principales ainsi que l'interne ; la sixième un peu plus petite, plus courte, presque triangulaire, a deux tubercules externes et un Interne, A la mâchoire inférieure , les incisives et les canines n'offrent rleri de bien remarquable : les molaires sont au nombre de six , comme en haut ; les trois premières sont simples, sé- parées, triangulaires, à une seule pointe comprimée et à deux racines pour la deuxième et troisième qui sont plus lortes; la quatrième est beaucoup plus grosse, plus épaisse; elle a également la même forme , mais son bord postérieur est dentelé, et elle est irrégulièrement tuberculeuse en dedans ; la cinquième est la plus grosse de toutes; sa partie antérieure est tranchante , divisée en deux pointes, mais tout le reste forme un large talon à bords relevés et un peu tran- chans. La sixième a la même forme , mais elle est plus étroite on arrière et sa couronne est entièrement tuberculeuse- 334 D E N Civette {Vîoerra.) La disposition générale est à peu près semblable à ce que nous venons de voir; mais elle est plus carnassière. A la mâchoire supérieure , les trois incisives sont bien rangées ; la troisième est la plus longue ; la canine est très-forte , cro- chue et conique ; les molaires sont au nombre de six ; la première la plus petite , conique , crochue , séparée , n'a qu'une seule pointe et une seule racine ; la deuxième est de même forme et séparée, mais un peu plus grande; la troi- sième serrée contre la suivante est encore semblable ; la quatrième est la plus grosse; son bord externe est tranchant et à trois pointes dont celle du milieu est beaucoup plus lon- gue , et il y a une sorte de talon antérieur ; la cinquième est une dent fort plate , triquètre et tuberculeuse ; la sixième est encore plus petite et plus plate. yi la mâchoire inférieure ^\qs incisives et les canines sont comme dans presque tous les genres de cette division; les molaires sont au nombre de six ; les trois premières triangulaires , comprimées, à bord postérieur dentelé dans la seconde et la troisième qui sont les plus grandes ; la quatrième plus forte a deux pointes externes et un talon dans sa partie anté- rieure, et un autre postérieur; la cinquième, qui est plus grosse, dans sa moitié antérieure , offre à sa couronne trois pointes, dont deux internes , et dans l'autre moitié un large ta- lon;enfin,la sixième esta peu près ronde et à couronne plate. Mangouste {Ichneumon.) Dans ce genre , la disposition générale , le nombre , et même jusqu'à un certain point la forme des dents, sont pres- que semblables à ce que nous venons devoir dans la civette ; cependant il y a quelques différences. Ainsi , à la mâchoire supérieure , la première molaire fausse est beaucoup plus petite , et sujette à tomber de bonne heure ; les deux suivantes ont leur pointe , en général , moins haute , moins large , n'occupant pas toute la base de la dent ; et la troisième 4 mi talon interne que je n'ai pas observé dans la civette ; la qua- trième a sensiblement la même forme ; mais les deux posté- rieures tuberculeuses sont plus étroites , plus triquètres , et la sixième surtout a les deux pointes de son bord externe plus prononcées ; à la mâchoire inférieure , les quatre pre- mières offrent à peu près les mêmes différences que celles d'en haut , la première étant très-petite , caduque de bonne heure. Les trois suivantes sont moins hautes; mais la cin- quième surtout diffère en ce que la partie tranchante ou an* térieure est très-élevée et beaucoup plus grande proportion- nellement que la partie tuberculeuse ou en talon ; la sixième ou postérieure a aussi ses tubercules plus pointus. D E N . 335 Ainsi , en résumé , le système dentaire me paroît plus car- nassier. Blaireau {Taxus.) La disposition générale est toujours carnassière ; la série parfaitement continue et courte. A la mâchoire supérieure : les incisives et la canine n'offrent rien de bien remarquable ; les molaires ne sont plus qu'au nombre de cinq , et même souvent de quatre , parce que la première , qui est extrêmement petite , tombe de bonne heure et ne laisse plus de traces d'alvéole ; la seconde n'a qu'une seule racine et une seule pointe comprimée , un peu oblique; la troisième plusgrosse, triquètre à son collet, a deux racines , dont la postérieure est la plus grosse ; la quatrième encore plus forte, est triquètre au collet ; elle a trois racines, deux antérieures, et une postérieure et externe plus épaisse ; sa couronne a une pointe tranchante en dehors et un assez gros talon interne ; enfin, la cinquième , beaucoup plus grosse , trapézoïdale , est fort peu élevée ; elle a trois ra- cines, une interne fort large, et deux externes entre les- quelles il y en a trois ou quatre beaucoup plus petites; la cou- ronne offre au bord externe et antérieur une lame tran- chante , oblique , divisée en deux dentelures peu saillantes- Tout le reste de son étendue est occupé par un très-large talon crénelé à son bord externe etpostérieur, cernant un tubercule peu saillant , et offrant dans son milieu une ligne tubercu- leuse courbe , qui naît au bord antérieur de la portion tran- chante. A la mâchoire inférieure : des trois incisives très-serrées , laseconde est plus interne et quelquefois presque entièrement déplacée ; la canine est forte ; les molaires sont au nombre de six , dont la première extrêmement petite et caduque ; la seconde a deux racines soudées , une seule pointe tranchante et un peu oblique en avant ; la troisième a ses deux racines bien distinctes, sa pointe comprimée , tranchante avec un re- bord postérieur assez marqué; la quatrième a la même forme, mais est un peu plus grosse ; la cinquième qui est la prin- cipale, et de beaucoup la plus considérable, est plus large en avant qu'en arrière, a deux grosses racines terminales, dont la postérieure est la plus grosse, et six autres très-petites en deux rangs dans l'intervalle ; la partie antérieure de la couronne a deux pointes tranchantes externes, dont la postérieure la plus longue, offre à sa racine interne , une troisième pointe de même grosseur et de même forme ; la partie postérieure plus grande, forme une excavation bordée en dehors par deux pointes basses, et en dedans par deux autres dont l'an- térieure est la plus élevée; enfin la cinquième ., qui est beau- ;,36 D E N coup plujs petUe , a deux racines réunies ; sa couronne est ronde, excavée , avec le bord un peu relevé. . Glouton ( Gulo. ) Dans ce genre , les incisives et les canines des deux mâ- choires son\ à peu près semblables à celles des blaireaux ; le nombre des molaires est encore à peu près le même ; mais il y a quelques différences dans la forme de celles qui se cor- respondent ; ainsi à la mâchoire supérieure , la première est plus grosse et moins caduque ; il en est à peu près de même de la seconde et de la troisième; mais la quatrième surtout, qui est la principale , diffère en ce qu'elle est de beaucoup plus grande , divisée en deux pointes très- tranchantes , très- grandes, et surtout l'antérieure qui a un seul petit talon à sa base interne ; la cinquième, au contraire, est beaucoup plus petite, transversale, avec deux ou trois tubercules à son bord externe, et un assez large talon interne. A la mâchoire infé- rieure, la première est aussi fort petite et caduque; les deuxiè- me, troisième et quatrième sont à peu près formées de même, mais sont en général plus larges ; la cinquième est encore beaucoup plus grande , et la partie carnassière qui a deux dentelures tranchantes, occupe trois fois plus de place que le talon postérieur tuberculeux ; enfin la sixième ou dernière, ronde, plate, tuberculeuse, est au contraire plus petite que dans le blaireau ; ainsi tout le système dentaire est plus car- nassier. Loutre ( Lutra. ) Ce genre me semble , pour le système dentaire en gé- néral, être assez bien intermédiaire aux deux genres pré- cédens , au moins pour les dents molaires ; car les incisives et les canines n'offrent pas de différence bien sensible; la pre- mière molaire supérieure est extrêmement petite , mousse et caduque comme dans les blaireaux ; les deuxième et troisième ressemblent davantage à celles des gloutons ; la quatrième , beaucoup moins forte que dans ceux-ci , mais plus que dans les blaireaux, n'a que deux pointes assez foibles en de- hors , mais un très-fort talon interne comme chez eux; en- fin la cinquième est également intermédiaire pour la forme à ce qu'elle est dans ces deux genres ; elle a trois pointes à son bord et un large talon relevé dans son milieu d'un tu- bercule mousse ; à la mâchoire inférieure , il n'y a de diffé- rences bien sensibles avec ce qui a lieu dans les blaireaux, qu'en ce que la première manque plus souvent , que les trois suivantes sont plus rapprochées, un peu plus fortes, surtout la quatrième qui a son bord postérieur un peu dentelé ; et que la cinquième, qui est presque absolument semblable, a la par- tie carnassière un peu plus développée que la tuberculeuse, et D E N 337 ses trois pointes sensiblement plus élevées ; la sixième n'offre pas de différence sensible ; elle est ronde , plate , à bords un peu relevés. Marte, Mustela. Dans ce genre , les incisives et les canines sont à peu près comme dans les genres que nous venons d'exami- ner; les molaires sont encore au nombre de cinq; la première très-petite , conique , a une seule racine et une seule pointe ; la seconde a deux racines , sa couronne com- primée , triangulaire , un peu plus excûvée et tranchante au bord postérieur ; la troisième a la même forme, mais est un peu plus grosse ; la quatrième , la plus longue , a trois ra- cines , deux externes dont la postérieure plus grosse et une troisième antérieure et interne ; tout le bord externe est formé par une seule pointe tranchante, triangulaire , dont le bord postérieur est le plus long et excavé; il y a un petit talon mousse sur la racine interne ; enfin la cinquième réellement la plus forte, mais tout-à-fait transversale, a trois racines , deux externes etuneinterne très-grosse, presque horizontale; la couronne qui est très-basse, a deux petits tubercules à son bord externe et un large talon interne à bord arrondi en bourrelet avec un très-petit tubercule mousse vers son mi- lieu. A la mâchoire inférieure , les incisives sont fort serrées entre les canines, ce qui force, pour ainsi dire , la seconde à sortir de rang et à rentrer en dedans. La canine est forte et comme coudée; les molaires sont au nombre de six; la pre- mière est comme à l'ordinaire, fort petite et caduque ; les trois suivantes sont à peu près comme dans les loutres; elles ont chacune deux racines ; la seconde a aussi à peu près la même forme que dans ces animaux, deux pointes tranchantes anté- rieures, un assez petit talon postérieur à bords relevés, et un tubercule pointu à son origine interne , moins grand que dans ceux-ci; enfin la sixième est très-petite , ronde , plate , à une seule racine. Ainsi les martes sont des animaux encore un peu plus carnassiers que les loutres. KiNKAJOU {Caudivohulus). Dans ce genre dont je ne connois que la mâchoire supé- rieure chez un individu âgé , les trois incisives sont sur une même ligne terminale et taillées en biseau ; la seconde est la plus large et comme échancrée à la tranche ; la troi- sième est un peu plus longue et conique ; la canine est mé- diocre et conique ; les molaires sont au nombre de cinq ; la première un peu plus longue que la seconde et toutes deux coniques et presque cunéiformes, surtout l'antérieure; des iroisi IX. 2a 338 B E N autres , la pénultième est la plus grosse , fort basse , avec deux petits tranchans externes et un large talon plat interne ; la postérieure est tout-i-fait ronde et plate. D'après M. llliger , il y a à la mâchoire inférieure le même nombre de dents qu'à la supérieure , c'est-à-dire , trois in- cisives , une canine et cinq molaires, mais qu'il ne décrit pas. Hyène {Hyena). Les incisives et les canines sont à peu près comme dans tous les autres carnassiers ; les molaires à la mâchoire supérieure sont au nombre de cinq comme dans les martes, mais en géné- ral fort épaisses. La première également très-petite, a une seule racine et un seul tubercule mousse ; la seconde a deux racines , une seule pointe et un tubercule mousse à chaque côté de sa base ; la troisième est absolument de la même forme , mais est plus grosse. La quatrième, qui est la princi- pale , est épaisse , tranchante dans toute son étendue; elle a trois dentelures dont celle du milieu est la plus grande et un tubercule assez pointu à la base interne de la première ; en- fin la cinquième est petite , ovale , transverse , entièrement plate ou tuberculeuse et hors de rang en dedans. La mâchoire inférieure n'a plus que quatre dents ; la première ou la plus petite, a deux racines, et une pointe assez mousse entre deux tubercules à sa base ; la seconde est plus grosse et de la même forme ; la troisième est encore plus forte et plus épaisse ; son tubercule postérieur est plus marqué ; enfin la quatrième est toujours , comme la principale des carnassiers , composée de deux parties ayant chacune deux racines, l'antérieure car- nassière formée de deux dentelures tranchantes externes dont la première est la plus grande , et d'une pointe assez forte à la racine interne de la seconde, la postérieure formant un talon plat tuberculeux , phis petit proportionnellement que dans les maries. Moufette (McphUis). Ce genre, qui évidemment a une disposition générale den- taire moins carnassière que l'hyène , a cependant un moins grand nombre de dents molaires, au moins à la mâchoire su- périeure, puisqu'elles ne sont qu'au nombre de quatre ; la première est extrêmement petite , cylindrique et mousse; la seconde est plus grande, comprimée avec sa pointe beaucoup moins large que sa base qui a deux racines ; la troisième est comme triquètre à son collet ; son bord externe est tran- chant, avec une seule pointe dirigée en arrière ; elle a anté- rieurement un petit tubercule , et en arrière mie sorte de f>ointe basse à peu près comme dans les maries; mais son ta- on interne est beaucoup plus large et ressemble assez bien, à ce qui a lieu dans la loutre , avec celle différence que le T) E N 339 tubercule qu'il porte est plus pointu ; enfin la quatrième ou dernière est presque semblable k la correspondante de la lou- tre; elle est trapézoïdale, très-basse, la plus grosse de toutes, avec deux tubercules externes et un large talon interne tu- berculeux ; quant à la mâchoire inférieure , c'est le même nombre et presque entièrement la même forme de dents que dans les martes ; cependant la première est beaucoup plus petite ; les deux suivantes ont leur pointe moins large que le collet , ce qui forme des tubercules plus prononcés à leur base ; les deux autres nae paroissent parfaitement sem- blables. ZoRiLLE ( Rizœna ). Ce genre a aussi le même nombre de dents rtfiolaires que la moufette, mais elles sont évidemment plus rapprochées encore de celles des martes; la différence générale est qu'elles sont plus aiguës. La première ou la plus petite, a deux racines; elle cor- respond à la seconde des martes ; la seconde est beaucoup plus forte , a deux racines et des dentelures à son bord pos- térieur le plus tranchant ; les deux dernières sont tout-à-fait comme dans les maries. A la mâchoire inférieure , la simi- litude est presque parfaite ; mais les pointes de la seconde et de la troisième sont plus aiguës , plus élevées, et ont deux dentelures à leur bord postérieur; la quatrième ou princi- pale est plus carnassière , les deux pointes externes étant plus hautes , Tinterne au contraire et le talon tuberculeux un peu plus petits ; enfin la dernière, de même forme , a ses bords plus tranchans, et divisés en dentelures plus marquées, au nombre de trois, dont une postérieure, et les deux autres an- térieures , l'une externe et l'autre inierne. Belette. La petite famille des véritables carnassiers vennifonnes , qui comprend les putois , belettes , hermines , furets , etc. , offre un système dentaire presque semblable à ce que nous venons de voir dans les zorilles ; cependant la seconde fausse molaire d'en haut est proportionnellement moins grande , non dentelée à son bord, postérieur ; le tubercule interne et antérieur de la troisième est encore moins grand ; enfin à la mâchoire inférieure , les seconde et troisième sont peut-être plus aiguës , mais non dentelées au bord postérieur, et la troisième ou principale plus comprimée , n'offre pas !a pointe qui , dans le zorllle et les martes, se trouve à laracine interne de la seconde dentelure externe; ce. qai indique une disposition encore plus sanguinaire. •• ' - • :h Grison {Gulo). t .^f, . Le nombre des molaires àlamâchoire supérieure force aussi de placer ici le grison, quoique sous beaucoup de rapports il 34o D E N soit évidemment fort rapproché des maries : la disposition est cependant, en général, moins carnassière ; il n'y a que deux fausses molaires en haut, elles sont plus épaisses: la troi- sième ou principale a sa pointe médiane moins prononcée , le lobe postérieur aucontraire plus allongé et le tubercule in- terne fort petit et mousse : la quatrième est plus étroite , avec deux dentelures externes assez marquées ; à la mâchoire inférieure, il y a moins de différences , ou plutôt elles sont à peine saisissables. Chat {Felis). Nous terminons enfin l'exposition de la forme et de la dis- position des dents dans cette division, par le genre dans lequel elles sont le plus carnassières et où elles sont en moins grand nombre. Dans ces animaux la série est complète, si ce n'est en arrière des canines où il y a un espace vide assez considéra- ble. Les deux lignes d'une même mâchoire convergent en avant, surtout à la mâchoire d'en bas; les incisives s'opposent, les canines se croisent fortement et les molaires inférieures se placent presque entièrement en dedans des supérieures. A la mâchoire supérieure , les trois incisives sont très-petites , tout-à-fait terminales , la troisième étant à paine plus grande que les autres ; la canine est forte, conique, pointue ; les molaires sont au nombre de quatre ; la première très-pe- tite , un peu comprimée, à une seule racine et à une seule pointe; la seconde est beaucoup plus large, tout-à-fait tran- chante , triangulaire , à deux racines , à une seule pointe dont le bord antérieur plus long , oblique , et une sorte de talontranchant en arrière; la troisième oula plus grande , très- comprimée , tranchante , divisée en trois pointes trian- gulaires dont la médiane est la plus grande et l'antérieure la plus petite , avec le rudiment d'un tubercule à la face in- terne de celle-ci. La quatrième enfin comme hors de rang, tout-à-fait transversale, fort petite etétroite, est entièrement plate. A la mâchoire inférieure, les trois incisives sont en- core plus petites qu'à la supérieure , elles sont courtes et égales; la canine est également très-forte ; les molaires ne sont qu'au nombre de trois seulement et toutes tranchantes ; la première oula plus petite a deux racines et une seule pointe presque verticale ; la seconde beaucoup plus forte est très- comprimée ; elle a deux racines et trois pointes dont celle du milieu beaucoup plus élevée , et les deux autres à sa ra- cine; enfin la troisième encore plus large , n'est composée que de deux larges pointes tranchantes , égales , sans au- cune trace de talon postérieur , ni de tubercule à la base interne de la dernière. Nous vençns de terminer la division nombreuse des mam- D E N 34x mifères quî ont trois sortes de dents bien distinctes , dont trois incisives à chaque mâchoire; il nous reste, pour terminer l'étude du système dentaire dans cette classe, trois ou quatre petits groupes génériques fort rapprochés, dans lesquels les incisives sont en plus grand nombre , mais dont le système des dents molaires a évidemment beaucoup de rapports avec celui du tenrec : ce sont les animaux didelphes carnassiers. Genre Dasyure {Dasyiinis.') Dans ce genre, la série est assez continue; les dents des deux mâchoires s'engrènent réciproquement ; elles forment deux lignes presque droites , convergentes en avant , celle d'en bas étant un peu convexe en dedans. Alamâchoiresupérieure,lesincisives, au nombre de quatre, sont presque terminales, fort petites, à peu près égales, très- serrées, un peu tranchantes à leur bord antérieur; l'externe est la plus courte. La canine est fort grande , courbe et ar- quée en arrière. Les molaires sont au nombre de six ; les deux premières, qu'on peut regarder comme fausses, sont pe- tites ; la seconde est un peu plus grande , comprimée , tran- chante , à une seule pointe triangulaire et à deux racines ; elles sont assez séparées entre elles, de la canine et delà troisième molaire; les trois suivantes , de même forme, mais allant un peu en grossissant, sont parfaitement triquètres , le sommet du triangle en dedans ; le bord externe est un peu tranchant et divisé en deux oiu trois pointes dont celle du mi- lieu est la plus longue, La couronne offre un grand talon trian- gulaire divisé en deux espèces d'avance un peu pointue, de même forme , par une excavation également anguleuse , qui occupe l'angle interne de la dent; la sixième ou postérieure est transverse, beaucoup plus étroite, avec un petit talon à l'angle interne. A la mâchoire inférieure : il n'y a que trois incisives fort petites, presque égales , serrées et tronquées à l'extrémité ; la canine est assez forte, pluscouriïée que la supérieure; les mo- laires sont au nombre de six comme en haut; les deux premières sont également fausses et de même forme; maisla seconde est plusgrosse; les quatre autres sont à peu près semblables; toutes ont deuxracines et sont composées de deux portions; leurbord externe est divisé en deux petitesdentelures, si ce n'eslpour l'an- térieure et la postérieure qui n'en ont qu'une ; leur couronne offre deux excavations à peu près triangulaires , correspon- dantes aux deux saillies de la correspondante supérieure, et au contraire à la partie interne une saillie triangulaire qui pénètre dans l'excavation de même forme de l'angle interne de celle d'en haut, ou mieux cinq pointes très-aiguës , dont deux ex- ternes et trois internes. 342 D E N Genre Péraihèle , Perameles. La série dentaire est moins continue ; quant aux rapports des trois espèces de dents, elles sont à peu près comme dans les dasyures. A la mâchoire supérieure ^ les incisives sont au nombre de cinq , dans une disposition parabolique fort étroite ; les qua- tre premières rapprochées entre elles, assez séparées de celles du coté opposé; elles sont très-petites, verticales, augmen- tant un peu de largeur de la première à la dernière. Après un espace assez considérable , vient la cinquième qui est un peu plus longue, plus étroite et un peu en crochet ; la canine est fort longue , conique , pointue, très-courbée en arrière; viennent ensuite sept molaires, dont les deux premières , fausses , sont très-séparées , comprimées, à une seule pointe et à deux racines; les autres forment ensuite une série con- tinue; Tantérieure a cependant encore beaucoup de la forme des précédentes, mais elle a un petit talon interne et pos- térieur; les trois suivantes augmentant toujours un peu de grosseur, ont une forme trapézoïdale à la couronne. Le bord externe est le plus long et un peu dentelé et tranchant, et sur la couronne on voit deux éminences triangulaires, la pointe en dedans , séparées par ime excavation de même forme. La dernière est plus petite, tout-à-fait triangulaire; la pointe ou sommet en dehors est presque plat. A la mâchoire inférieure : il nf a que trois incisives assez petites et un peu déclives, la troisième étant un peu plus grande et assez profondément bifide; aprèsun grand espace vide vient une canine grêle, fortpoinlue et recourbée en crochet en arrière, séparée des molaires par une autre barre beaucoup plus grande qu'il ne faut pour loger la canine supérieure. Les molaires sont au nombre de sept comme en haut ; les trois premières ont à peu près la forme de celles qui leur corres- pondent et se placent au-devant d'elles quand les mâchoires sont rapprochées; les quatre suivantes sont de vraies molaires ; elles ont toutes deux racines, deux dentelures à leur bord ex- terne, et la couronne à sa surface triturante offre une dispo- sition presque en sens inverse de ce que nous avons vu à celles d'en haut , ou mieux deux espèces de collines très-élevées , dont l'antérieure divisée en trois pointes. Genre Didelphe , Didelphis. La disposition générale des dents est comme dans les deux genres précédens. A la mûchoire supérieure , il y a cinq incisives comme dans les Péramèles , mais disposées un peu différemment , puisqjie c'est la première qui est séparée des autres , et un vcu plus longue qu'elles ; elle est verticale e^ louche celle dv» D E N 343 côté opposé : les quatre autres sont très-petites , égales et un peu comprimées ; la dernière implantée dans la suture qui sépare l'os prsemaxillaire du maxillaire ; la canine est assez forte , comprimée et un peu déjetée en dehors; les molaireç sont au nombre de sept : les trois premières sont fausses , triangulaires , comprimées , l'antérieure beaucoup plus pe- tite , séparée des autres qui sont à peu près égales et plus hautes que les molaires moyennes. De celles-ci , les trois premières presque semblables , sont à peu près triquèlres à leur base : le bord externe le plus long montre deux à trois dentelures peu saillantes et deux pointes en dedans, sépa- rées par une cavité intermédiaire. A la mâchoire inférieure , les incisives sont au nombre de quatre , très-petites, presque égales, et un peu comprimées et obtuses. La canine est moins forte qu'en haut , compri- mée et déjetée en dehors. Les molaires sont également au nombre de sept; les quatre antérieures sont fausses, à une seule pointe comprimée, la 'seconde étant de beaucoup la plus grande. Les molaires vraies ont toutes une forme à peu près Iriquètre à la couronne , la base en arrière ; elles sont armées de six pointes fort aiguës ; une antérieure et interne plus petite qui se joint obliquement à l'externe médiane qui est la plus grosse , la plus élevée , divisée elle-même en deux, une interne beaucoup plus petite et une externe: enfin, la partie postérieure la plus large de la dent est également divisée en deux pointes plus petites, dont l'interne est la plus basse. Les différences d'âge consistent toujours en un moins grand nombre de molaires postérieures, et en ce que les antérieures qui doivent être remplacées, sont plus compliquées ; ainsi, celle qui, dans le jeune âge , éloit à la place de la troisième fausse , avoit quatre pointes. Quant aux différences suivant les espèces, elles paroissent être assez considérables. Notre description convient au sarigue proprement dit, D. opos- sum; aiVicvAhiev, D.eancrh'orus. Dans le m^nicoa, D.virginïana^ il y a déjà quelques différences en ce que les incisives infé- rieures sont plus déclives , que la première fausse molaire supérieure est plus petite, et surtout en ce qu'il y a huit mo- laires inférieures dont les deux premières sont très-petites , presque cylindriques, obtuses, très-espacées ; les six autres sont comme dans le sarigue. Quant au cayopollin , ]). dorsi- gera, les différences sont en sens contraire, c'est-à-dire que les mâchoires étant plus courtes il n'y a que six molaires su- périeures, dont la première très-petite , mousse , collée con- tre la canine ; la seconde fort longue , conique, aiguë, com- primée, et les quatre autres semblables, triquèlres, dont Tan- 344 I> ^^ N Ir.rieure est un peu plus petite. A la mâchoire infe'rîeure , les molaires sont au nombre de sept; la première extrêmement petite , la seconde encore plus haute que sa correspondante de la mâchoire supérieure; les cinq autres sont comme dans la première espèce. Classe II. — Oiseaux. Dans la première classe du second sous-type des ani- maux vertébrés , c'est-à-dire , dans les oiseaux , les os maxillaires et les prsemaxillaires sont les seuls armés d'or- ganes propres à la préhension buccale ; mais on ne les dé- signe plus sous le nom de dents. En effet , quoiqu'ils soient évidemment dépendans de la peau , et qu'on puisse les con- sidérer comme servant à la fois de lèvres et de dents , ils ne sont que très-rarement divisés en plusieurs parties , et ils couvrent les os presque sans interruption , comme il y en a un exemple dans rornilhorhynque , et peut-être dans ce qu'on nomme les incisives des musaraignes. On a cependant donné le nom de dents à des espèces de dente- lures , dont le bord du bec est pourvu, comme dans les oi- seaux de proie, dans quelques passereaux, etc.; mais c'est avec beaucoup plus de raison que ce nom a été conservé aux den- telures qu'on trouve à la partie inférieure du bec des véri- tables canards , et surtout à celles du bec du harle. Comme l'ensemble du système pileux qui enveloppe les mâchoires des oiseaux a reçu le nom de Bec , et que les différentes iormes de ce bec sont d'une très - grande importance pour l'ornithologie , nous renvoyons à ce mot. Classe III. — Reptiles. Dans les deux classes d'animaux vertébrés que la plupart des zoologistes confondent encore sous le nom de rep- tiles , les mâchoires sont fort souvent garnies de véritables dents dans l'acception vulgaire, et elles ont pour caractère commun d'être toujours simples, presque semblables et à une seule racine ; mais comme il y a des différences assez nombreuses dans la forme, le nombre de ces dents, et pour les os avec lesquels elles sont en rapport, suivant les différens groupes que la zoologie y a établis, nous allons successi- vement et brièvement traiter de ces différences. TORTV ES {Chelomi). Dans les chéloniens ou tortues, les mâchoires sont réelle- mentbordées d'un amas de poils agglutinés , formantun véri- table bec presque comme dans les oiseaux ; mais ces bords offrent des créneluresou indications de dents partielles, souvent évidentes; et en outre au-dessous se trouve appliquée contre les mâchoires, mais non implantée, une partie osseuse d'une seule pièce et de même forme que la matière cornée y qu.i D E N 3{5 me semble devoir être regardée comme l'analogue de la substance osseuse des dents de mammifères , le bec ou la corne en étant l'émail ; il n'y auroit même rien d'étonnant que dans les trionyx ou tortues molles , les plus voisines des crocodiles, il y eût de véritables dents déjà un peu implantées, tant 11 y a de régularité dans les trous qui se voient aux bords de leurs mâchoires. Crocodiles (Emydo sauni). ♦ Les crocodiles ont la mâchoire bordée de véritables dent»; il n'y en a jamais qu'aux os prsemaxillaires ou incisifs , aux maxillaires et aux mandibulaires dans toute leur étendue. Leur structure est celle des véritables dents; leur rapport avec les os n'est pas , à beaucoup près, aussi solide que dans la plupart des mammifères ; elles sont toujours assez lâchement retenues dans leurs alvéoles , et la peau qui les retient for- me des gencives peu épaisses : elles sont toujours apparentes à l'extérieur, la peau ne formant pas le repli, appelé lèvre dans les mammifères; elles sont toujours simples , coniques, quelquefois un peu comprimées, avec une petite carène en avant et en arrière ; leur racine est nulle ; la cavité qui sert à loger le bulbe est toujours grande , ouverte ; en sorte que le mode de renouvellement qui paroît avoir lieu autant de fois que le besoin existe , se fait avec beaucoup de facilité , au moyen d'une petite dent de remplacement qui est dans le creux de l'ancienne. * Il y a quelcjues différences pour le nombre , pour la pro- portion , et même un peu pour les formes de ces dents , et qui servent à caractériser les espèces. ( V. Crocodile.) Sauriens {Saurii). Dans les sauriens proprement dits, la plus grande partie de ce que nous venons de dire pour les crocodiles, peut être reproduit. Dans la petite famille des geckos, les dents sont coniques, marginales, fort petites , entières , non lobées , assez lâche- ment implantées et retenues. Il n'y en a jamais, comme dans les crocodiles, qu'aux os maxillaires proprement dits. Dans celle des agames, qui comprend non-seulement les lophyres , les stellions , mais encore les caméléons , les basi- lics , les dragons , les dents sont d'une seule forme, espa^ cées, comprimées, mais non dentelées, et tellement enchâs- sées dans les os praemaxillaires, maxillaires et mandibulai- res , qu'elles semblent faire corps avec eux , et leur donner la disposition d'une scie. Chez les véritables tupinambis,dont les dents ne garnissent encore que les mâchoires proprement dites , elles sont , en général, simples, coniques, assez mousses et fortes, très- pea 346 T) E N nombreuses, à peine retenues dans une gouttière générale des os , par la gencive. Dans quelques espèces de lacertoïdes, comme les sauve- gardes et les dragons, elles sont encore plus grosses, coni- ques , peu nombreuses , et quelquefois très - mousses en arrière. Dans les autres groupes, comme les iguanes et les lézards , outre les àents maxillaires , il y en a un rang ou deux sur les os palatins. Les marginales ou maxillaires forment une série continue ; elles sont cependant toujours assez régulièrement espacées , quoiqu'elles ne s'engrènent pas , mais se croi- sent, les inférieures passant en dedans des supérieures; aussi sont-elles véritablement tranchantes , comprimées en fçr de pique avec les deux bords finement dentés , et portées sur une sorte de pédicule assez long. Leur mode de remplacement est assez singulier, et paroît se faire à tout âge , et pour cha- cune d'elles. La dent , quand elle est complète , en adhérant d'une manière assez ferme à la face interne des os maxil- laires, contre laquelle elle paroît appliquée, se compose, comme nous venons de le dire , d'une partie élargie , den- telée sur ses bords, couverte d'un émail épais , et d'une au- tre, beaucoup plus longue, qui est cachée par la lame interne des gencives. Tant que cette dent est en rapport avec son germe , et qu'elle peut croître encore , elle adhère réel- lement, jfer toute la circonférence de sa base , à l'os ; mais à mesure qu'elle tend à tomber, on voit, à la face interne de sa base , une sorte d'échancrure en ogive, qui devient d'au- tant plus grande, que la dent est plus voisine de tomber; et alors on aperçoit que cet espace est rempli par une jeune dent, qui n'est encore composée que de la partie élargie et dentelée. Quant aux dents palatines , elles sont fort petites , co- niques , implantées dans des espèces de saillies irrégulières de l'os. Dans la famille des lézards, les dents maxillaires ont à peu près la forme que nous venons de décrire dans les iguanes ; mais au lieu d'être dentelées, elles sont plus ordinairement trifurquées, et les dents palatines sont souvent sur plusieurs xangs. Ophidiens ( Ophidii ). Dans la première famille de ce sous-ordre, comme dans l'amphisbène , les dents sont coniques, semblables, diri- gées en arrière, implantées, et n'existent que sur les mâ- choires. Mais dans toutes les autres , avec la même forme à peu près et la même direction, il y en a non-seulement sur le D E N 347 bord des mâchoires , mais même encore sur les os palatins antérieurs qui , dans ces animaux , se portent très en avant en dedans des maxillaires supérieurs , de manière qu'à cette mâchoire , il y a de chaque côté deux rangs parallèles de dents. Mais il y a cette différence essentielle entre les espèces non venimeuses et celles qui ne le sont pas, que dans les premières , les deux rangs sont sensiblement égaux, au lieu que dans les autres, le rang externe mandibulaire n'est formé que de quatre à cinq dents seulement , très- fmes , très-pointues , dont l'anlérieure seulement agissante et pouvant sortir de la gencive, est très-longue, en forme de canine ou de crochet, et est creusée, d'une extrémité à l'autre, par un canal qui commence à la partie postérieure de sa base , et se termine à la partie antérieure de l'origine de sa pointe. C'est celle-là qui inocule la matière venimeuse, comme cela sera e)q)osé avec les détails nécessaires à l'article Vi- père, auquel nous renvoyons. La seconde classe des reptiles offre des dents encore bien moins importantes à leur économie , mais dont la disposi- tion donne de bons caractères zoologiques. Pipa. Dans les pipas, il n'y en a aucune trace aux deux mâ- choires. Crapaud ( Bufo). Dans les crapauds , il n'y en a pas non plus aux mâchoires ; mais les os palatins qiii sont ici très-voisins de rextrémité antérieure de la tête, en ont chacun une qui est transversale , fort comprimée et divisée en trois pointes. j&RENOUILLE {Rana). Les grenouilles et les rainettes , outre ces dents palatines, en ont un rang de très-petites, très-fines et aiguës à la mâ- choire supérieure seulement. Salamandre (^ Salamandra). Les deux mâchoires des salamandres et des protées sont garnies de petites dents également très-fines, outre un rang de palatines , parallèles aux marginales. Sirène. La sirène n'en a, dit-on, que de palatines. C^CILIE ( Cœcili'a'). Enfin, dans la csecilic , les dents sont à peu près disposées comme dans la salamandre , c'est-à-dire qu'il y en a un rang inférieur et deux supérieurs. Mais elles sont beaucoup plus fortes , plus longues et dirigées fortement en arrière; en haut elles formenldeuxrangsparaboliques parfaitementparallèles. Classe IV. — Poissons. Dans la dernière classe des animaux vertébrés, c'est-à- 3^8 D E N Ane, dans les poissons, les dents peuvent être répandues dans toutes les parties de la bouche proprement dite , et du pharynx ; on peut même ajouter sur différentes autres parties de la peau; car, les aiguillons des raies, et surtout de celles dites bouclées, ceux de certaines espèces de squales, et ce qu'onnomme , avec juste raison, les dents du bec ou du prolon- gement de la tête dans les scies ou pristobates , sont effecti- vement des organes qui ont toute l'analogie possible , sauf, peut-être , celui de l'usage avec les dents proprement dites. Quoiqu'il en soit de cette opinion, dont le développe- ment ne peut guère avoir Heu ici, la structure des dents des poissons est presque entièrement semblable à ce que nous avons dit en décrivant les dents chez les animaux vertébrés. Ainsi, la partie produite est toujours composée de deux substances, l'une interne, beaucoup moins dure, mais plus abondante , et l'autre externe , plus blanche , d'un tissu plus «lense , plus dur, ou émail. Quant au bulbe ou partie productrice, quoi- que en général moins distinct et moins bien connu que dans les mammifères , il paroît offrir la même composition. Quoi- que dans ces animaux il y ait quelquefois des espèces de dents composées , comme dans les diodons, etc., les petites dents composantes, entassées les unes avec les autres d'une manière fort serrée et ne formant qu'une seule masse , ne sont cependant jamais réunies parla troisième substance ou le cément. La composition chimique paroît n'offrir non plus aucune différence d'avec ce qu'elle est dans les dents de tous les animaux vertébrés. Quant au mode d'implantation Ats dents, on doit com- mencer par cette observation : que dans toute la sous-classe des poissons , dits cartilagineux vrais , jamais les dents , quand il y en a, ne pénètreiri, même en apparence, dans les os avec lesquels elles sont en rapport, si ce n'est, peut-être, dans le museau de la scie ; elles ne sont évidemment qu'adhérentes par leur base à la peau, d'où M. de Blainville a tiré le nom de dermodontes , pour désigner cette sous-classe. Aussi dans ces animaux , les dents sont-elles susceptibles de mobilité , d'érection et de relâchement déterminés par les mouvemens de la peau, comme cela est évident pour les requins, etc. Dans tous les autres poissons que M. de Blainville nomme par opposition gnathodontes , les dents pénètrent plus ou moins profondément dans les os , et même assez souvent, au bout d'un certain temps, elles semblent en faire partie , tant elles sont enveloppées de toutes parts par le tissu osseux qui souvent forme une sorte de bourrelet ou d'éminence à leur iw.sc. On ajierçolt cependant toujours fadiement la dif£é- r> F. N 3^9 rence dans les deux tissus. Elles sont également chassées par l'accroissement de l'os ; et le mode de remplacement qui est accidentel et paroît se faire à tous les âges, est extrême- ment variable. En effet , quelquefois il se fait à la place même de la défit tombée , à peu près comme dans les mammifères et les reptiles ; d'autrqs fois , c'est à côté et d'une manière fort irrégulière , comme dans les brochets, par exemple. Enfin, danslesraies,lessquales etmêmedansles poissonsdont lesdentssont composées, comme les diodons, lestétraodons, lesscares, ce sont de nouvelles rangées de dents qui naissent au bord postérieur ou intérieur de la série des anciennes. Qqant à la disposition de ces organes, c'est-à-dire , quant aux os avec lesquels les dents peuvent être en rapport dans les poissons, il y a de nombreuses différences, et surtout dans la sous-classe des gnathodontes ou poissons osseux. Dans les dermodontes ou poissons cartilagineux , le plus souvent les dents sont placées sur la peau qui recouvre le bord de ce qu'on nomme les mâchoires, comme dans tous les squales et la plupart des raies ; mais dans quelques-unes de celles-ci , les dents d'une forme très-singulière , plates , po- lygones , sont placées dans la bouche elle-même , occupant le palais et la place de la langue , de manière à former deux longues et larges plaques plus ou moins étendues , entre les- quelles l'animal écrase les crustacés dont il fait sa nourri- ture : c'est ce que l'on voit dans les aëtobates ou raies-aigles. Dans les cyclostomes ou lamproies , elles se trouvent éga- lement à l'intérieur de l'espèce d'entonnoir formé par les mâchoires soudées , et en outre les plus fortes arment la partie antérieure de l'os hyoïde. Dans les poissons osseux , il y a beaucoup plus de varia- tions pour la place des dents. Le plus souvent ce sont les os mandibulaires et incisifs qui en sont armés; mais fort souvent aussi il y en a sur les os maxillaires, sur les os palatins antérieurs, sur le vomer lui-même. Tout l'appareil hyoïdien qui supporte les branchies en peut être garni ; mais alors elles ne sont pas toujours adhérentes aux os. Les os sus- penseurs des arcs branchiaux en sont quelquefois entière- ment couverts ; mais ce sont surtout les arcs postérieurs de Ihyoïde , appelés os pharyngiens, qui en ont quelquefois d'ex- trêmement puissantes , comme , par exemple, dans les carpes. La forme , le nombre et la disposition des dents dans les poissons, sont encore plus variables que leur position; mais la crainte de rendre cet article trop long , nous force à ren- voyer les détails que nous nous proposions de donner, dans le plan suivi pour les animaux inammifères , à l'article où nous traiterons de l'organisation des poissons. Nous nous conten- 35o D E N ferons de dire qu'on trouve dans ces animaux des espèces Se dents presque composées comme dans les scares, les diodons, les tétraodons, etc. ; mais que le plus souvent elles sont évi- demment simples , à une seule racine, et une seule , ou tout au plus trois pointes , comme dans les squales-roussettes : dans un très-grand nombre de cas , elles soçt fort pointues , un peu courbes et dirigées en dedans , et en arrière , ne servant qu à retenir une proie vivante ; mais quelquefois elles sont mousses , arrondies , mamelonnées, comme dans les posté- rieures de l'anarrhychas ou loup de mer; elles peuvent aussi , quoique rarement, être cylindriques, à couronne plate. On en trouve de bien plus plates encore dans les raies- ^igles, où leur ensemble forme une sorte de pavé. Enfin , dans un grand nombre de squales, elles sont très-comprimées, trian- gulaires , et souvent dentelées sur les bords. TYPE IL — MALACOZOAIRES, ou Animaux mol- lusques. Les organes auxquels on a donné le nom de dents chez les animaux mollusques , sont encore bien plus évidemment des parties de la peau que dans les animaux vertébrés ; en effet , il n'y a jamais chez eux de mâchoires ou d'appendices latéraux dont on pût les supposer des dépendances. Leur substance est toujours cornée ou subcalcaire. Leur structure anatomique est assez peu connue, et l'on n'a encore un peu étudié que la partie excrétée. Leur rapport immédiat est avec la peau et la couche mus- culaire qui la double. Leur position est le plus ordinairement à l'entrée de l'ap- pareil digestif, soit à son orifice même, comme dans les poul- pes et genres voisins, etc., soit plus enfoncée dans la cavité buccale, et alors elles sont ordinairement appliquées sur un organe nommé ruban lingual; et enfin, elles peuvent être dans l'estomac même, comme dans les bulles, et presque tous les mollusques des genres de la même famille. Leur disposition est toujours paire , ou au moins symé- trique ; c'est-à-dire que dans le cas où elles sont en nombre impair , l'impaire est placée dans la ligne médiane. 11 me jemble qu'excepté les tritonies dans lesquelles, d'a- près M. Cuvier , les dents ou mâchoires seroient latérales , elles sont toujours verticales ; c'est-à-dire que quand il y en a deux ou plusieurs agissant les unes contre les autres, elles ont Tune supérieure et l'autre inférieure. Souvent il n'y en a qu'a la paroi ou lèvre inférieure. 1^ forme de ces dents qui n'existent que dans une partie seuiement des mollusques , puisque tous les accphalophore* D E N 35t ou acéphales en sont toujours privés, varie assez dans les dîf- férens genres. Parles mêmes raisons que nous avons données plus haut, nous en réservons les détails pour Tarticle Mol- lusques ou Malacozoaires. TYPE m. —ENTOMOZOAIRES , Insectes et Vers. Dans les entomozoaires ou animaux articulés, les dents sont confondues non-seulement avec la peau qui, partout , a été plus oumoins endurcie; mais même elles sont portées évi- demment par les appendices qui servent à la mastication et à la préhension buccale , et dont elles ne sont réellement que des espèces d'épines ou prolongemens. Leur rapport avec la peau est donc encore plus évident que dans les malacozoaires. Leur structure anatomique est tout-à-fait celle de la peau, et nous devons convenir que nous n'en connoissons que la partie produite ou excrétée. Comment l'est-elle i^ Dans plu- sieurs espèces de trichopodes ou d'annelides , on voit évi- demment qu'elles sont composées de soies ou poils aggluti- nés les uns avec les autres. Dans d'autres espèces qu'on a confondues sous le nom de néréis, et que j'ai séparées , sous celui de méganéréides, les mâchoires ou dents sont bien plus complexes et sont entiè- rement calcaires. Leur substance est calcaire, subcalcaire, ou entièrement- cornée, ce qui est le plus ordinaire. Leur disposition est toujours parfaitement paire ou symé- trique ; mais comme elles sont presque toujours portées par les appendices , elles sont toujours latérales et agissent de droite à gauche. Elles peuvent être placées, et c'est le plus souvent, en de- hors même de l'orifice du canal intestinal , comme dans la plupart des insectes proprement dits et des crustacés ; quel- quefois elles le sont assez profondément dans l'intérieur du ca- ualintestinal, comme dans un assez grand nombre d'animaux, confondus sous le nom de néréides ; et enfin , quoique bien plus rarement , il y en a dans l'intérieur de 1 estomac comme dans un grand nombre de crustacés. Leur mode de renouvellement est très-probablement sem- blable à celui de la partie excrétée de la peau en général. L'existence , le nombre , la forme , la disposition des dents dans ce groupe, varient encore considérablement. Les plus remarquables sont ordinairement portées par les ap- pendices de mastication , nommés mandibules. M. Marcel de Serres a cru qu'on pourroit se servir de leurs formes plus ou moins aiguës , de leur plus ou moins grand nombre, etc., 352 T) E N pour caractériser les genres dans plusieurs familles des coléop-- tères et des orthoptères, etc. Je ne doute pas qu'on ne puisse s'en servir avec beaucoup d'avantages dans un grand nom- bre d'autres groupes ; mais je dois renvoyer, pour plus de détails, aux articles Insectes, Vers , Crustacés , Déca- podes , Bouche des insectes , etc. , etc. TYPE IV.— ACTINOZOAIRES, ou Animaux rayonnes. , Enfin, dans ces animaux dont la forme est, en général, ra- diaire , et qui sont les derniers qui aient une cavité digestive distincte , on trouve aussi désignés sous le nom de den/s , des organes souvent fort remarquables, et qui sont évidem- ment encore des dépendances de la peau. Leur composition chimique est ou fibreuse ou calcaire , mais alors entièrement de carbonate de chaux. Leur composition anatomique n'est pas suffisamment con- nue. Nous ne connoissons un peu que la partie excrétée, qui a beaucoup d'analogie avec la peau. En effet , dans les es- pèces dont la peau est fibreuse , et qui ont des dents , elles sont de la même nature ; et dans celles , au contraire , où elle est calcaire, les dents sont entièrement crétacées. La position des dents paroît toujours être à l'entrée du canal digestif. Leur disposition est analogue à celle du reste du corps, c'est-à-dire rayonnée. La forme et le nombre variables des dents des actino- zoaires qui en sont pourvus , seront décrits à chaque article particulier. F. surtout le mot OuRSiN , animal qui offre les plus singulières, (bv.) DENT DE CHEVAL. Nom donné, par les Tartares, à certaines variétés de topaze de Sibérie. V. Silice fluatée alumineuse ou Topaze, (luc.) DENT DE C HIEN.Nom vulgaire duSPARÊ cynodon.(b.) DENT DE CHIEN et DENT DE LOUP. F. Dentale. (desm.) DENT DE COCHON. Dénomination généralemeni connue d'une cristallisation de spath calcaire , que le sa- vant Haiiy appelle chaux carbonatée mélastatujue. V. ChaXJX CARBONATÉE , t. 6 , p. l55. (LUC.) DENT DOUBLE. Poisson du genre Lutjan, Lutjanm bidens. (B.) DENT D'ÉLÉPHANT. C'est l'un des noms français des Dentales, (desm.) DENT DE LION. C'est le nom donné au Leonlia leonfo- petalon^ au Pissenlit, et au Liondent. V. ces mots, (ln.) D E N 353 "DENT DE SERPENT. Les glossopètres ou dents de requin fossiles, ont quelquefois reçu ce nom. (desm.) DENTS FOSSILES. Celles qu'on trouve le plus fré- quemment, sont les dénis de requin^ connues sous le nom impropre de ^/o55oy9^/re , qui signifie langue pétrifiée , attendu que la forme de cette dent approche de celle d'une langue. Les dents de dorades, et de quelques autres poissons de la même famille, sont appelées crapaudines, œil de serpent^ œil de loup , etc. , parce qu'elles offrent quelque ressemblance avec la prunelle de l'œil. Les dents de Mammunt^ et non Mammout^ comme on le répète d'après une faute typograpliique , sont des dents fos- siles de la nature de l'ivoire , qu on trouve dans le voisinage des grandes rivières.de Sibérie, et surtout près des côtes de la mer Glaciale. La plupart de ces dents sont évidemment des défenses d'éléphans ; mais on en trouve quelques-unes dont la forme est très-différente , et qui paroissent avoir ap- partenu à quelque autre animal de la même grandeur , pour le moins. Dans mon premier voyage à Pétersbourg, en 1778» j'ai vu, dans le cabinet d'Histoire naturelle de l'Académie, une de ces dents, qui étoit de la même espèce que celle qui a été trouvée , en 1787 , par les compagnons de voyage du commodore Billings, près de l'embouchure de la Kovina , et dont M. Saiier, auteur de la relation de ce voyage, qui a été publiée, en 1802 , a donné la description suivante : « Les dents de mammont égalent les dents d'éléphant, « pour la blancheur et la finesse de l'ivoire ; mais elles « sont d'ailleurs bien différentes, car elles ont une for- «c me spirale, qui fait à peu près un cercle et demi. ■ /hr^n/po(•//(•■ y[. J)i>r//>(Yfi' i/f/ /ir/'i/ . (> . >l\\r .J ///('// /u'o' f//<>.r,r/<'. 2û ■ 7)ofi//e /•o/f.ro'à/fv ■ JZ. tl'o/f .////<•/! /H' ^ //> ei7/th/r/-c' ■ D E R 3G5 podes , établie par Duraéril. Les animaux qui y entrent res- pirent par des branchies extérieures sous forme de lames , de filamens ou de panaches. Les genres qui forment cette famille sont : Doris , Tritonie, Scyllée, Eolide, Phyllidie, Patellier , Or- MIER , ChITONIER. (B.) DERMODION , Dermodium. Genre de plantes de la classe des anandres, troisième ordre ou section , les Gasiêro- myces^ proposé par M. Link. Il a pour caractère une forme in- déterminée, un réceptacle simple , membraneux, mince , fu- agce , sporidies rassemblées en masse. Ce genre ne contient qu'une seule espèce qui se trouve sur les troncs des arbres coupés, (p. B.) DERMODONTES. Nom proposé par Blainvllle , pour indiquer la sous-classe qui renferme les Poissons cartila- gineux. V. ce mot et celui Icthyologie. Ce nom est fondé sur l'observation que l'implantation des dents de ces poissons a lieu dans la peau des mâchoires, et par conséquent différente de celle qui se remarque dans les véritables poissons ; observation qui n'avoit pas été faite avant lui. (b.) DERMOPTÈRES , Bermoptetu. lUig. (Prodr.pag. ii6) propose ce nom pour une famille qu'il établit dans son or- dre onzième des mammifères , les VoWantia. Le seul genre Galèopithèque appartient à la famille des dermoptères. (desm.) DERMOPTERES. Famille de poissons établie par Du- méril , parmi les osseux abdominaux à branchies complètes. Ses caractères sont : rayons pectoraux réunis ; opercules lisses ; une des nageoires du dos sans rayons osseux. Les genres qui entrent dans cette famille, sont : Serra- salme , Characin, Salmone, Osmère et Corrégo>-e. (b ) DERMORHYNQUES, Dermorhynchi, \iti\\. Famillede l'ordre des oiseaux Nageurs et de la tribu des Téléopodes. F. ces mots. Caractères : pieds ou à l'équilibre ou à l'arrière du corps; quatre doigts, trois devant, un derrière ; les anté- rieurs engagés dans une membrane ; le postérieur libre, ou pinné ou simple ; bec médiocre , couvert d'un épiderme , dentelé en scie et crochu à la pointe chez les uns , dentelé en lame, déprimé, obtus et arrondi à l'extrémité chez les autres ; rectrices, douze au moins, vingt au plus. Cette famille se compose des genres : Harle , Oie , Cy- gne et Canard. V. ces mots. (v). DERREROED et Derreurt. Noms danois de la Ca- rotte, (ln.) DERRL Couche tourbeuse solide qui, en Hollande, se 366 D E R trouve à six pouces de la surface «lu sol et s'oppose à Tinfil- tration des eaux montantes et descendantes. V. Tourbe, (iî.) DERRIS, Baps. Genre de vers à tuyau , qui a pour ca- ractères : un corps long , conique et articulé; une bouche ter- minale, et deux tentacules. John Adains , dans la description et la figure qu'il a don- nées (^Transactions de la Sociélé Li'nnéenne de Londres y vol. 3 ) de l'espèce sur laquelle il a établi ce genre , laisse beaucoup à désirer. Il dit que son corps est long d'un pouce , terminé postérieurement en pointe , composé d'une membrane exté- rieure transparente , garni d'articulations capables d'une grande flexibilité ; que sa t'ôte est i-étractile ou rentre sous la membrane à la volonté de l'animal ; cette tête est un peu plus grosse que le corps , porte à son sommet deux tentacules Tétractiles , a une bouche profondément fendue et composée de deux lames , dont la supérieure est plus longue" et pointue. Cet animal a été trouvé dans la mer. Il forme évidemment un nouveau genre; maïs, on Ip répète , il n'est encoire âu''în-- diqué. (b.) JDERRIS , 2>(?rm. Getire déplantes de ladiadelphiè dé- candrie , et de la famille des légumineuses, qui offre pour ca- ractères, selon Loiireiro : un calice tùbuleux , coloré , à cinq dents ; une corolle de quatre pétales papilionacée , à éten- dard ovale , à ailes oblongues et à carène en demi-lune , tou- tes longuement onguiculées; dix étamines, toutes réunies par la base de leurs filets ; un ovaire supérieur , oblong , comprimé , à style et à stigmate simple ; un légume oblong , comprimé , membraneux et monosperme. Ce genre renferme deux espèces d'arbrisseaux grimpans. . Le Derris pinné a lés feuilles pinnées et les fleurs dispo* sées sur des pédoncules latéraux. Use trouve àla Cochinchine. Sa racine est charnue et rougeâtre : elle supplée au fruit de l'arec pour la préparation du bétel. F. au mot Arec et au mot BÉTEL. Le Derris a trois feuilles a les fe.uilles teniées et les fleurs disposées en longaes grappes axlllaires. Il se trouve eh Chine, (b.) - : DERYA'H. Nom égyptien de la Harpaye. (v.) DERYN(iO. Nom qu'on a donné, à Java , à TAcore DES Indes, (ln.) DERYREH. Suivant Forskaël les Arabes nomment ainsi l'Aristide plumeuse , jolie graminée. (liv.) DERYS. Nom arabe donné en Egypte au fourrage sec fait avec un Trèfle, ( Trifolium alexandrinuniy L. ). C'est le fourrage le plus commun en Egypte. La plante fraîche y est nommée Bersym. (ln.) D ^, S 36. DÉSARMÉ. Nom d'un poisson du genre Agénéiose. (b.) DESCADO. C'est I'Arione. (b.) DESCENTE, Fauconnerie. Un oiseau de vol saisit sa proie par un mouvement lent ou prompt : dans le premier cas, on dit qu'ûfrle ; dans le second, qu'il fond; mais dans l'une etl'autre circonstance, cette action se nomme descente. (s.) DESCHAMPSIE, Deschampsia. Genre de plantes de la famille des graminées, établi par Pallsot-Beauvols , pour placer plusieurs espèces de Canches qui diffèrent des autres par quelques-uns de leurs caractères. Ceux qu'il lui attribue sont : balle calicinale de deux val- ves fort longues , contenant deux ou trois fleurs , chacune pourvue de deux valves , l'inférieure ayant le sommet muni de plusieurs dents et laJaase pourvue d'une arête droite, à peine plus longue qu'elle ; la supérieure bifide à son extré- mité, (b.) DESCURÉE. C'est le Sis\mbre a feuilles menues , Si- fymbrium sophia. (B.) DÉSEMPLOTOIR, Petit instrument de fauconnerie , propre à retirer de la muleltç des oiseaux de vol les viandes qu'ils n'ont pu digérer, (s.) DÉSERT. Contrée stérile et inhabitable. Les parties in- térieures des grands continens présentent de Vastes plages , les unes couvertes de sables , et les autres d'efflorescences salines. On connoît les déserts de Sahra et de Btirca en Afri- que ; ceux à\Arahie; celui qui sépare l'Egypte de la Syrie , et que les armées françaises ont rendu si célèbre. En Asie , on trouve le grand désert de Kobi ou de Khamo^ qui sépare la Chine d'avec la Sibérie. Cette dernière con- trée renferme elle-même de vastes déserts , qu'on nomme steppes, dont le plus considérable est celui qui porle le nom de Baraba. Il occupe tout l'espace compris entre TOb et l'Ir- tisch, c'est-à-dire, environ quatre cents lieues de long sur deux cent cinquante de large. 11 est tous les ans couvert d'ef- florescences de sel d'epsom, qui, dans beaucoup d'endroits, forment une couche de quatre doigts d'épaisseur. Elles sont dissoutes et entraînées par les pluies de l'automne ; mais l'été suivant on en voit reparoître la même quantité. Dans les déserts d' Afrique et dans ceux de ï Asie méridionale ^ les efflorescences salines ne sont pas moins abondantes; mais elles sont d'une nature différente ; c'est le natron , ou carbo- nate de soude, base du sel marin. Les incommodités qu'on éprouve en traversant ces vastes déserts , %on\. différentes, suivant les climats: dans ceux des pays chauds, on est dévoré par des vents brûlans , et l'on risque d'être enseveli dans une mer de sable. Dans ceux de Sibérie , on est assailli par des myriades d'insectes qui ri« 368 DES laissent de repos ni jour ni nuit; ce sont des cousins, des taons et une petite espèce de moustiques qui remplissent l'air de leurs innombrables essaims. Une autre incommodité qu'on ne soupçonneroit pas, c'est une poussière aussi noire et presque aussi légère que du noir de' fumée , toute composée des débris d'une tourbe vitriolique , qui couvre la surface de ces déserts. On est sans cesse enveloppé dans les tourbil- lons de cette fatale poussière , qui déchire la poitrine , et cause de fréquentes opbthalmies, qui font bientôt perdre la vue à ceux qui s'y trouvent souvent exposés, (pat.) DESFONTAINE, De5/o«ta?Wa. Arbrisseauà feuilles op- posées, pétiolées, ovales, coriaces, luisantes et entourées de dents épineuses à leur sommet , à fleurs rouges , grandes, portées sur des pétioles axillaires , courts et solitaires, qui forme un genre dans la pentandrie monogynie. Ce genre offre pour caractères : un calice persistant à cinq découpures linéaires et écartées ; une corolle presque cam- paniforme , à tube pentagone et à limbe divisé en cinq par- ties ovales , peu ouvertes ; cinq étamlnes à filets en partie décurrens; un ovaire supérieur, à style filiforme et à stig- mate en tête ; une baie ovale , à cinq lobes , renfermant un grand nombre de petites semences. La desfontaine croît au Pérou. Elle est digne , par la beauté de ses fleurs, de servir d'ornement dans les jardins. Ses feuilles sont amères , et teignent le papier en jaune. Elle a été appelée Linkie par Persoon , figurée par Humboldt et Bonpland , dans leur bel ouvrage intitulé : Plantœ œquinoxiœ. DESFORGE, Desforgia. Arbre glabre dans toutes ses par- ties, dont les feuilles sont alternes, ovales-lancéolées, den- tées, et les fleurs disposées en panlcules presque terminales. Il forme un genre dans la pentandrie monogynie , qui offre pour caractères : un calice turbiné , à cinq divisions cadu- ques; une corolle de cinq pétales ovales, lancéolés, presque cohérens à leur base ; cinq étamlnes alternes aux pétales ; un ovaire demi-inférieur , ovale , conique , à style simple et à stigmate à deux lobes ; une capsule semi-inférieure , acu- minée par le style qui persiste , et blloculaire. V. Forgesie. Cet arbre se trouve dans l'île de la Réunion, (b.) DES FOSSILES. On trouve quelquefois , aux environs de Bade en Suisse , de petits corps cubiques de trois à qua- tre lignes de diamètre , enfouis à peu de profondeur , qui paroissent être des dés à jouer; mais on ignore leur origine. Il est probable qu'il en exlstoit là jadis quelque manufacture, qui fut renversée par inondation ou autre accident. Ceux que j'ai vus m'ont paru faits d'argile culte, (pat.) DESIDERIUM. Nom donné par Gaza à la Tubéreuse, J)lante aîmée à cause de la bonne odeur qu'exhalent ses Heurs. (LN.) DESMAN, Myg^fl/^, Cuv., lUig., (ieoffr. ; GUs, Klein ; Mus y Briss; Castor, Umxi. ; Sorex , Charl. , Pallas. Genre de Mammifères carnassiers insectivores , très -voisin de celui des Musaraignes y ayant pour caractères : deux inci- sives supérieures, triangulaires, aplaties; quatre inférieures dont les deux du milieu sont les plus petites ; douze petites dents, appelées canines par M. Geoffroy, à chaque mâchoire, six de chaque côté ; huit molaires supérieures en tout, et six in- férieures, à couronne garnie de tubercules arqués ; narines placées à l'extrémité d'un prolongement du museau , eu forme de trompe très-mobile dans tous les sens ; point d'o- reilles externes ; membres courts ; cinq doigis à çhaqvie pied, réunis par une membrane ; queue comprimée latéra- lement, etc. Par leur forme extérieure, les desmans ont la plus grande ressemblance avec les musaraignes ; mais ils sont de plus grande taille, et leur manière de vivre est aussi différenle. Ce sont des animaux aquatiques , qui ne s'éloignent jamais des eaux, où ils nagent avec une très-grande facilité, à l'aide de leurs pieds palmés et de leur queue comprimée. C'est sur le bord des étangs qu'ils établissent leur domicile qui se compose d'un terrier fort étendu , dont une portion est pla- cée au-dessus du niveau des grandes eaux , et dont l'unique entrée est ouverte sous l'eau. Ces animaux ne s'engourdissent point en hiver, comme beaucoup d'autres mammifères ; ils restent alors enfermés dans leurs terriers , où ils périssent étouffés , lorsqu'ils sont trop nombreux , et que les glaces les y tiennent trop long-temps. A l'époque de la chaleur, les desmans se recherchent ; ils abandonnent leurs terriers pour se jouer sur le bord des eaux. Ils marchent au fond, et peuvent s'y tenir quelque temps sans respirer ; ou bien ils cherchent à grimper sur les roseaux et autres plantes aquatiques. Les desmans se nourrissent d'insectes et de vers , comrne les musaraignes; et l'on rapporte aussi qu'ils mangent des racines d'acores et de nymphsea. Leur museau ou groin , selon le voyageur Gmelin , a beaucoup de sensibilité , et se meut dans tous les sens imaginables. Il est propre à fouiller dans le limon pour y trouver les sangsues dont ces animaux sont très-avides. Cette petite trompe est un organe bien essentiel pour eux , puisqu'ils ont les yeux encore plus petits que la taupe , et les trous des oreilles presque en- tièrement bouchés par des poils. On les entend souveni barbotter dans l'eau avec le» lèvres , comme des canards , 370 DES et pour lors ils font rentrer leur trompe «lans la boache. Quand on les irrite , ils font entendre un léger sifflement connne la souris. Leurs morsures sont alors , dit- on , très- dangereuses. Ils exhalent, en toute saison, une forte odeur de musc, que leurs dépouilles niénies conservent fort long-lemps. Aussi se sert-on, en Russie , des queues de ces animaux, pour pré- server les habils des teignes , en en plaçant quelques-unes dans les armoires, où on les enferme. (^Découvertes des RusseSj tom. I , p. 42. ) Ce genre ne renferme que deux espèces , dont une de Si- bérie , très-anciennement connue. La seconde , trouvée en France il y a quelques années, a été décrite et figurée pour la première fois , par M. Geoffroy. (Ann. Mus. , tom. 17.) Première Espère. — Besman DE MOSCOVIE (Mygale mosco- vitird)., Geoff. ; Mus aquatirus exoticus., Clus. Exof.', Mus aqua- tilis , Aidrov. ; Glis moschifenis., Klein ; Rai musqué de Hill. et de Brisson ; Castor moschatus , Linn. , Syst. nat. , Ed. 10 et 12 ; Desman , Buff, tom. 10, pi. i; (Sorexmoscwiticus^ y Charleton ; Sorex moschatus , Pall. Sa longueur est à-peu-près de huit pouces et demi , et sa queue n a que six pouces neuf lignes. Son poids est de seize onces environ. Son pelage, formé de deux sortes de poils , comme celui des castors, de longues soies et d'un feutre doux, moelleux et serré, est brun, plus pâle dessus, et plus foncé sur les flancs ; son ventre est d'un blanc argentin. La forme de sa queue est , selon M. Geoffroy , très-diffé- rente de celle de la seconde espèce. D'abord , elle est plus courte que le corps. Ensuite , elle est comme étranglée à sa base; puis elle devient, bientôt après, cylindrique, renflée , et croît rapidement , à la manière des bulbes. A partir de ce point , elle décroît ensuite insensiblement jusqu'à son extré- mité : plus elle diminue , et plus elle devient verticalement comprimée : elle est enfin, comme la queue du castor, toute- parsemée d'écaillés , entre les intervalles desquelles sont des poils courts et isolés. Quelques écailles sont aussi répan- dues sur le dessus des doigts. Ce desrnan habite principalement la Russie méridionale. Il est commun aux environs de Woronesch , où Gmelin Ta observé , et où les pêcheurs le prennent souvent dans leurs filets. En automne et au printemps, il présente toutes les habi- tudes que nous venons d'exposer. Son odeur de musc , d'une force insupportable , est produite par des glandes placées 80US la queue , tout près de sa racine. C'est une sorte de pomnwQe dont chaque dç<3man pourroit produire un scrupule. DES 3jr Sa fourrure est très-belle et luisante ; mais son odeur ^insoutenable , qu'elle ne perd jamais , est cause qu'on ne peut tout au plus l'employer qu'à garnir des enveloppes àé pelisses. Seconde Repère. — Desman des Pyrénées {Mygale pyr'e- ndîca). Geofir. , Ann. du Muséum, tome 17 , pag. 198, pi. 4., % I, 3, 4., 5. Foj.pl. D. 2. de ce Dictionnaire. « Cette nouvelle espèce , dit M. (ieoffroy-Saint-Hilaire , dont nous sommes redevables à M. Desrouais , ci-devant professeur d histoire naturelle à l'école centrale de Tarbes, est de moitié plus petite que le desman décrit par Pallas. •*-'a longueur de son corps est de quatre pouces , et , ce en quoi elle diffère le plus de l'espèce précédente, c'est que sa queue est plus longue proportionnellement: elle a huit pouces trois lignes. Celle-ci n'est ni étranglée à son origine, ni renflée au-delà , mais toute d'une venue, et diminuant insen- siblement jusqu'à l'extrémité ; elle est cylindrique dans les trois quarts de sa longueur, et verticalement comprimée dans le reste; elle est enfin couverle de poils courts, couchés, et presque entièrement adhérens. Ses ongles sont du double plus longs que dans l'espèce précédente ; les doigts de de- vant ne sont qu'à demi enveloppés: le doigt extérieur despieds de derrière est aussi beaucoup plus libre. Son pelage se com- pose aussi de longues soies et de feutre. Tout le dessus dû corps est d'un brun-marron, les flancs gris-bruns, et le ventre gris-argentin ; aucune partie blanche n'est répandue sur sa face, comme Pallas le rapporte du desman de Moscovio. " On n\\ encore rencontré cette espèce qu'au pied des Pyrénées, dans le voisinage de T-arbes; la grande différence des lieux où se trouvent ces deux desmans, est un motif de plus de croire à la diversité de leurs espèces. » (JMém. cité. ) (DESM.) DESMANS ORT. V. Desmerurt. (ln.) DESMANTHE , Desmanthus. Genre de plantes établi par Willdenow, pour séparer desAcACiES {mimosa, Linn.) , les espèces qui ont dix étamines. Il apour type 1' Acacia NA- GEANT, dont Loureiro avoit déjà fait un genre sous le nom de NEPTrNiE. (b.) DESMARESTIE, Desmarestia. Genre de plantes établi aux dépens desVARECS de Linnœus, par Lamouroux , dans son bel ouvrage intitulé, Essai sur- les Thalassiophyles. Il offre pour caractères : des rameaux et des feuilles planes, se ré- trécissant en pétioles , ayant leurs bords garnis de petites épines. Ce genre renferme six espèces , dont les plus connues 373 DES sont les Varecs vert, aiguillo>'né et ligule. La dernière est figurée pi. 8 , n." i , de Touvrage précité. Le genre Herbacée a été établi à ses dépens par Stac- khousc. (b.) DESMERURT , Desmerhlomster , desmerknap. Noms da- nois de la MoscHATELLiNE , Adoxa moschalellina , nommée Desmergras en Norwége , et Desmansort en Suède, (ln.) DESMINE. Substance peu connue, cristallisée en petites houppes soyeuses , et qui accompagne le spinellane , dans les laves feldspathiques des volcans éteints des bords du Rhin , où elle a été découverte par M. Nose. V. Spinel- lane. (LUC.) DESMOCHETE, Desmochœta. Nom donné par Decan- doUe au genre fait aux dépens des Cadelaris , et appelé PuPALiE par Jussieu. (b.) DESMODION , Desmodium. Genre établi par Desvaux pour placer quelques espèces de Sainfoins, dont les gous- ses sont moniliformes et un peu comprimées. Le Sainfoin GÉANT lui sert de type. (B.) DESMOS , Desmus. Deux espèces du genre Unone por- tent ce nom. (B.) DÉSORGANISATION. V. Organes et Corps orga- nisés. (VIREY.) DESSENIA. Nom donné par Adanson au genre Gnidia de Linnœus. (ln.) DESTRUCTEUR DE CHENILLES. Ce nom a été donné par Goédart à la larve d'une espèce de coléoptèi-e , de la tribu des carabiques , qui se nourrit de chenilles. Elle les saisit avec ses pinces ou mandibules par le ventre. La che- nille a beau se tourmenter et s'agiter en différens sens , elle reste accrochée aux dents meurtrières de la larve. La partie offensée de son corps s'enfle , suivant Goédart , ce qui an- nonceroit que la larve y a répandu une liqueur venimeuse. Si on jette cet animal dans le feu , il produit , par sa combus— tion , une flamme semblable à celle de l'huile qui brûle. L'insecte qui sort de cette larve me paroît avoir beaucoup de rapports avec le carabe leucophtalme de M. Fabricius , ou quelque espèce voisine de celle-ci. La figure de Goédart ne peut convenir au calosome sycophante , dont la larve se nour- rit également de chenilles. Cet insecte détruit , au rapport du même auteur , les œufs de fourmis et ceux de taupe-gril- lons ; aussi le uon\mç.-\.-'i\ mange - œufs de grillon; mais le taupe-grillon le dévore à son tour. V. Goédart , Expcr. , paii. I , /. 66 , et part. 2 , exp. 19. (l.) DESTRUCTEUR DES CROCODILES. Surnom D E T 373 faussement appliqué à la mangouste , qui ne détruit point de crocodiles. V. au mot Maingouste. (s.) DESTRUCTEUR DU PIN. C'est le Tomique pini- PERDE de M. Latreille , Dermesies piniperda , Linn. (desm.) DESTRUCTEURS DES PIERRES. Dicquemare a donné ce nom aux Néréides, quil a cru voir détruire les pierres pour en faire entrer des fragmens dans la composi- tion de leurs fourreaux, f^. au mot Néréide, (b.) DETARI , lUtarium. Genre établi par Jussieu , sur une plante du Sénégal. Il a pour caractère : un calice divisé en quatre parties ; point de corolle ; dix étamines alternative- ment longues et courtes ; un fruit orbiculaire couvert d'un broufarinacé et contenant une noix à une seule semence. Il se rapproche beaucoup du genre Apalâtoa d'Aublet , et du genre BosciE de Lamarck. (B;) DETEL. Nom bohémien des Trèfles , TrifoKum. (ln.) DÉTOURNER. C'est, en terme de chasse, découvrir, par le moyen du limier , l'endroit où le cerf est entré , en marquer l'enceinte , et s'assurer qu'il n'est pas sorti, (s.) DETROIT. C'est un bras de mer qui sépare deux teires voisines. On observe quelquefois que les couches horizontales des côtes qui bordent un détroit de part et d'autre , sont par- faitement correspondantes, d'où il est aisé de conclure qu'elles furent jadis non interrompues , et qu'une cause quelconque a détruit la portion de ces couches qui se trouve actuellement remplacée par le bras de mer. On a fait cette observation principalement sur les côtes 4e France et d'Angleterre qui bordent la Manche (i), sur celles du détroit de Gibraltar , du détroit des Dardanelles , etc. Quelques auteurs ont pensé que de pareilles solutions de continuité étoient l'effet d'un effort violent et d'une irrup- tion subite de l'Océan ; mais cette supposition paroît dénuée de vraisemblance. V. Déluge. Buffon a remarqué que les principaux détroits ont leur direction de l'est à l'ouest, et il attribue leur formation au mouvement habituel de l'Océan qui se fait dans la même (i) Feu Desruarest, de l' Académie royale des Sciences, auquel nous sommes redevables des premiers volumes du Dictionnaire de Géo- grapkie physique , de rÉncyclopédie méthodique, que son fils con- tinue avec beaucoup de succès , a publié sur l'ancienne jonction de l'Angleterre à la France , une dissertation très-intéressante , et qui a remporté le prix proposé sur cette question par lacadémie d'A- miens, en lySi. Elle a été imprimée dans celte ville en I753, en I vol. in-ia , avec cartes et plans, (luc.) 374 D K TJ direction. ïl est probable , en effet , que celte cause ne leur est point étrangère. V. Courais de mer. Les détroits les plus connas, outre ceux qui viennent d'être nommés, smit : le détroit de Magellan, à Textrémité de l'Amérique méridionale : c'est le plus étendu qu'il y ait ; il a plus de cent lieues de longueur. D'après le rapport des voya- geurs , il paroît que les côtes qui le bordent , soit du côté de la Terre-Ferme , soit du côté de la Terre-de-Feu, sont, en général , composées de roches primitives : il s'en trouve pro- bablement aussi de volcaniques. Le détroit de la Sonde , entre les îles de Java et de Suma- tra , est un passage très-fréquenté par les navigateurs. C'est un de ceux qui, par sa position , paroît devoir son origine au mouvement habituel de l'Océan , de même que celui qui se trouve entre la Nouvelle-Hollande et la Nouvelle-Guinée. Le détroit de Bering, qu'on nomme aussi le détroit de Cook, est la séparation que la nature a mise entre les côtes orientales de l'Asie et celles du Nouveau-Monde , qui , près du cercle polaire , ne sont éloignées les unes des autres que d'un espace de treize lieues. Le détroit du Sund, entre la Suède et le Danemarck , est un passage qui communique de la mer du Nord à la mer Bal- tique. Le détroit de Babelmandel sépare l'Arabie d'avec l'A- frique ; c'est la communication de l'Océan indien avec la mer Rouge. Il y a un grand nombre d'autres détroits , dont on peut voir le détail dans le Dictionnaire de Lamartinière et les autres livres de géographie, (pat.) DÉTROIT DE MAGELLAN. Nom marchand d'une coquille du genre Cône, Comis magellanicus , Linn. (desm.) DETRIS. Genre établi par Adanson , sur Vamellm lychi^i- iis, Linn. plante cultivée de son temps au Muséum d'His- toire naturelle, et qui y étoit désignée par la phrase à' Aster ufncanus flore çœruleo. F. LlABTJM. (ln.) DEU. Suivant Feuillée, les Péruviens donnoient ce nom, de son temps , à une espèce de Redoux , coriariu ruscifoUa , Feuil. Per, 3, p. 17,1. 12. (m.) DEUIL. V. à l'article Nymphale. (s.) DEUTZIE , Deiiizia. Arbrisseau du Japon , dont les feuil- les sont pétlolées. , opposées , ovales , pointues , dentées , ri- dées et couvertes de poils rudes , et dont les fleurs sont blan- ches , disposées en panicules au sommet des rameaux. Le genre, que forme cet arbrisseau, a pour caractères: un calice monophylle , presque campanule , à cinq ou six divi- D E X 375 sions ; une corolle de cinq ou six pétales , oblongs , obtus , entiers , insérés en dehors du Lord de Tovaire ; dix étamines , dont les filamens sont trifides à leur sommet , et portent des anthères didymes ; un ovaire supérieur, concave dans son mi- lieu , chargé^e trois ou quatre styles filiformes à stigmate en massue ; une capsule globuleuse , tronquée , perforée , un peu trigone , rude , munie de trois pointes qui proviennent des styles, s'ouvrant en trois valves par sa base , et divisée , intérieurement , en tiois loges qui contiennent plusieurs se^ niences. Les feuilles de cet arbrisseau sont employées par les Ja- ponais pour polir les ouvrages en bois , comme on emploiç ici les tiges de la prêle, (b.) DEUX DENTS. F. aux mois Dauphin etDioDON. (b.) DEUX DOIGTS. C'est la Scorpène didactyle. (b.) DEUX-POUR-^UN. Nom vulgaire de la petite Bécas- sraE. F. ce mot. (v.) DE VEXA (penchés). Illiger donne ce nom aux mammi- fères de la vingt -quatrième famille de son système , le se- cond de son septième ordre (les bisulces ou ruminons). Il l'a composé seulement du genre Giraffe. F. ce mot. (desm.) DEVIDOIR. Nom de I'Arche bistournée. (b.) DE\TN. Espèce de Boa , regardé comme sacré dans une partie de rAfiique et de l'Amérique. Quelques naturalistes , à raison de sa célébrité , ont donné son nom au genre, (b.) DE\ INIERE. Les cousins ont reçu ce nom dans quelques provinces de France, (desm.) DEWAUXIE , Be^vaiixia. Genre établi par R. Brown , pour placer neuf plantes qu'il a observées à la Nouvelle- Hollande. Il ne diffère pas des Centrolepis de Labillar- dière , et se rapproche infiniment des Aphélies. F. Va- roquier. (b.) DEVRE. L'un des noms de la Cameliine , Myagmm sfiti- vum , en Danemark, (ln.) DEWESÏL et DEWJATSGHIT. Noms russes del'Au- KÉE , Inula Helenium , L. (ln.) DEWETILNIK. Nom russe de la Tanaisie , Tanacetum vu! gare , L. (ln.) DEWIATILNOS L\PUSCIÏNIK. Nom donné, en Russie , au Pas-d'Àne , Tussilago petasiles , L. (ln.) D EXAMINE , Bexamine. Nom donné par M. Léach à un genre de crustacés , de l'ordre des amphipodes , et qui a pour caractères : quatre antennes sétacées , dont les deux su- périeures plus longues ; pédicule des unes et des autres formé de deux arùcle.s , dont le second plus gréle et allongé ; une 3^5 T» T A ptetile soie à la base (lu troisième des inférieures ; les quatre piî-ds antérieurs presque égaux, terminés par une pince com- primée , en griffe , ou à un seul crochet. Les dexamines et les leucotoës du même naturaliste, sont, cie tous les crustacés amphipodes munis de quatre antennes, les seuls où le pédoncule de ces organes n'ait que deux ar- ticles ; il en offre trois dans tous les autres. Dans les leuco- toës , la pince des deux pieds antérieurs est terminée par deux doigts , dont le mobile ou le pouce , est biarticulé. M. Léach ne cite qu'une espèce de dexamine , et qu'il nomme épineuse {spinosd). Elle se trouve sur les côtes mariti- mes de la partie occidentale de l'Angleterre, (l.) DEYEUXIE, Deyeuxia. Genre de plantes établi par Cla- rion, pour placer quelques espèces d' Avoines, qui s'écartent des autres par leurs caractères : Ceux attribués a ce genre sont : ëpillets biflores ; une des fleurs hermaphrodite , l'autre stérile et amincie en arête ; la balle calicinale inférieure pourvue d'une arête sur son dos. Humboldt, Bonpland et Kunth ont ajouté a ce genre onze es- pèces qu'ils ont décrites, et la plupart figurées dans leur bel ouvrage sur les plantes de l'Amérique méridionale, (b.) DEYL-EL-FAR (queue desouns). Nom arabe du PoLY- POGON DE Montpellier , espèce de graminée que Linnseus avoit placée avec les VuLPiNS (alopecunis). (ln.) DEZ A COUDRE. Agaric qui croît en touffes , quel- quefois extraordinairement nombreuses , au pied des arbres. Sa ft(rme est celle d'un dez à coudre ; sa couleur est brun clat4- ^n dessus et blanche en dessous. Il se résout en liqueur noire , mais n'est pas dangereux. Paulet l'a figuré pi. i23 de son Traité des Champignons, (b.) DCilGAN. Nom donné en ïartarie au Roseau a balais {ajiindo phragmiles , Linn.) (ln.) DHANCA. Nom que porte aux Moluques une espèce de Calao, (v.) DHARA. Nom arabe d'une Couleuvre, (b.) DIABLE. Nom que Ton donne aux Antilles , suivant les PP. Dutertre etFeuillée, aune espèce de chouede que nous avons décrite sous la dénomination de chouette à terrier. V. l'article Chouette. (s.) DIABLE. Les habitans de Saint-Domingue désignent ainsi un insecte qui ravage les jeunes feuilles du cotonnier. C'est le charanson de Spengler, JVI. de Tussac, quia soigneu- sement étudié les productions naturelles , et surtout les vé-' géiaux, de cette colonie, où il a demeuré long-temps, m'9t comumniqué celte observation, (l.) D I A Zrjrj DIABLE (grand). Nom donné par Geoffroy à un insecte de la famille des cicadaires , et du genre Lèdre. V. ce mot (L.) DIABLE (demi). Nom donné par le même à une autre espèce de la même famille , et du genre Membrace. V. ce mot. (l.) DIABLE (petit). Dénomination d'une autre espèce du même genre Membrace. (l.) DIABLE ENRHUMÉ. Petit oiseau des Antilles, qui appartient au genre Tangara. V. ce mot. (desm.) DIABLE DE FORMOSE. Nom donné par des matelots hollandais au Pangolin, mammifère de l'ordre des édentés. (desm.) DIABLE DE JAVA. V. Pangolin, (s.) DIABLE DE JAVA. Quelques naturalistes ont donné ce nom à une espèce d'IouANE. (b.) DIABLE DE MER. Nom vulgaire de la Foulque, (v.) DIABLE DE MER. Nom vulgaire de quelques poissons, tels que la Lophie baudroie, Lophius pisca/orius, Linn. , la ScoRPÈNE américaine et autres espèces, (b.) DIABLE DES BOIS de Vosmacr. C'est I'Atèlecoaita. (desm.) DIABLE DES INDES OCCIDENTALES. T. Atèle. DIABLE DES PALÉTUVIERS. C'est, à Cayenne,r«m des palétuviers. V. Ani. (s.) DIABLE DES SAVANES. Nom de Vani des samnes à Cayenne. F. au mot Ani. (s.) DIABLE DE TAVOYEN ou TAY\ EN. Voyez Pan- golin; (s.) DIABLES ou DIABLOTINS. Oiseaux qui , selon le P. Labat , commencent à paroître à la Guadeloupe et à Saint- Domingue, vers la fin de septembre, et disparoissent en novem- bre pour reparoître en mars. Ils se tiennent dans les trous des rochers les plus escarpés. La grande montagne de la Sou- frière., à la Guadeloupe, est toute percée comme une ga- renne des trous que creusent ces diables. C'est au mois de mars que Ton y trouve deux petits , couverts d'un duvet épais et jaune , et qui sont des pelotons de graisse. On leur donne le nom de cotions; on en fait alors de très-grandes captures , et les Nègres ne vivent d'autre chose. C'est un mets délicieux qu'un jeune diable, mangé au sortir de la broche. L'oiseau adulte est à peu près de la grosseur d'une poule ; ses ailes eont longues et fortes ; ses jambes courtes ; ses ongles longs 378 D I A et robustes ; ses yeux f;rands et saillans, mais inutiles penr: dant le jour ; :e bec est dur , pointu et fort crochu ; enfin, le plumage est noir. {Extrait de la Relation de Labat , tom, 2 , pag. 4-o8 et suiv. Le P. Duterlre parle de ces mêmes diables {Hist. nat. des Antilles , tom. 2 , pag. 267 ). Mais ce qu'il en rapporte ne peut servir à rcconnoître l'espèce de ces oiseaux. BulTon pense que ce sont des Pétrels, (s.) DlyVBLOTEAU , DIABLOTIN. Noms vulgaires d'une Mouette bruise. (v.) DIABLOTIN. V. Diables, oiseaux de mer. (s.) DIABLOTIN. Nom que l'on donne, a Saint-Domingue, à un insecte d'un vert pâle, beaucoup plus petit qu'un autre appelé diable. Il nous est inconnu, (l.) DIABLOTINS. V. Cottons. (s.) DI ACANTHE. Poisson du genre Holocentre. (b.) DIACHYSIS et DIACHYTON, Dioscoride , sont rap- portés au Delphinium. V. ce mot. (ln.) DIACOPE , Diacope. Genre établi par Cuvier, pour pla- cer les espèces de Lutja>;s de Lacépède , dont le préopercule, au milieu de ses dentelures, a une forte échancrure pour l'articulation de l'interopercule. (b.) DIADELPHIE. C'est ainsi que Linnœus a appelé la dix- septième classe de son Système des Végétaux, celle qui offre pour caractères des étamines réunies, en deux faisceaux, par leur base. Il la subdivise en quatre sections ; savoir : les dia~ delphes à cinq, à six , à huit et à dix étamines. Cette dernière section est quatre fois plus considérable que les autres réu- nies. Elle renferme une famille fort naturelle, que Tournéfort avoit appelée àespnpilionacées, de l'apparence que présentent la plupart des fleurs, et que Jussieu nomme des légumineuses^ à raison de la structure du fruit. Plusieurs genres de légumi- neuses sont réellement monadelphes ; mais on est convenu de les regarder comme diadelphes, pour ne pas interrompre l'ordre naturel. Voyez Botanique, (b.) DL\DEME. C'est le nom d'un coquillage du genre Pa- telle {lepas diademà). (desm.) DIADENE, Biadenus, P. B. Genre de plante de la fa- mille des algues , deuxième tribu ou section , les Tricho- mates. Son caractère consiste dans la matière pulvéru- lente qui , à une certaine époque , se réunit en deux glo- bules dans chaque loge formée par des cloisons dans to'ite la longueur des filamens qui composent la substance de l'in- dividu. D I A 379 ''Des observations récentes ont prouvé que ce genre n'est point naturel, et doit être réuni aux Conferves. P, B. DIADESMA. Zoroastre donne ce nom à la Mauve, sui- vant Adanson. (lm.) DIAGRAME. Poisson du genre Lutjan de Lacépède. (B.) DIAGRAMME , Diagmmma. Genre de poissons établi par Cuvier, aux dépens des Anthiâs et des Ltjtjans. Les espèces qui y enh'ent ont le corps oblong , les écailles pe- tites, le front arrondi, les dents très-petites et très-nom- breuses, le préopercule légèrement dentelé, et six gros pores sous la mâchoire inféiieure. Les plus connues de ces espèces sont: l'AisTiuAs diagramme, Î'Anthi AS oriental, le Macolo^, etc. (b.) DIAGRÈDE (^Botani(/ue). Suc épaissi de la Scammonée. V. ce mot. (b.) DIAL-BIRD , c'est-à-dire, horloge ou cadran. Les An- glais qui fréquentent les côtes du Bengale , appellent de ce nom un oiseau des Indes , qu'Albin a présenté comme une pie-grlèche. (tom. 3, p. 8, et figures du mâle et de la femelle , pi. 17 el 18). Buffon , qui ne connoissoit le dial-bird que par l'ouvrage d'Albin , le rapporloit aussi à la pie-grlèche grise ; mais de meilleures observations l'ont mis à sa vraie place , parmi les Merles. V. ce mot. (s.) DI ALI , Dialium. Arbre des Indes , dont les feuilles sont alternes , ailées avec impaire , composées chacune de sept folioles ovales , oblongues , acuminées , entières, glabres, et dont les fleurs sont disposées en panicules simples, pen- chées et rougeâtres. Il forme un genre dont les caractères offrent une corolle de cinq pétales elliptiques, obtus, ses- glles , égaux et caducs ; deux étamines à filamens très-courts ; un ovaire supérieur , chargé d'un style incliné , à stigmate simple. Le fruit est une capsule à une seule semence , et qui ne s'ouvre pas. "Willdenow a décrit une seconde espèce de ce genre, ve~ nant de Guinée. Elle a le panicule très-composé et droit. Il Ta figurée dans les Arrimes de Rœmer , tom. ï , tab. 6. Cette dernière a depuis servi à établir le genre CoDARl, el on l'a remplacée par I'Arounier d'Aublet. (b.) DIALIOÎS, de Dioscoride. L'héliotrope d'Europe est regardé comme le dialon de Dioscoride. (lts.) DIALLAGE, Ilaiiy. Le minéral dont il s'agit, se pré- sente communément sous la forme de petites masses lamel- leuses , d une couleur verte , ou d'un gris-verdâtre métalloïde , ou jaunâtres, engagées soit dans le feldspath compacte , soit daiisla serpentine. Elles offrent des joints naturels assez nets, 38o D I A dans un sens , et d'autres ternes , sensibles seulement à la lu- mière d'une bougie , et qui paroissent à peu près perpendi- culaires sur les précédens. (D es observations récentes ont con- duit M. Haiiy à adopter , pour la forme primitive de cette substance, un prisme quadrangulaire, à base oblique, ayant ses angles de gS et 85° environ, avec un joint oblique , mais plus incliné que dans le feldspath ). Ce minéral est fusible au chalumeau , mais difficilement , en un émail gris ou verdâtre ; sa dureté est peu considérable , cependant il use quelquefois le verre ; et sa pesanteur spéci- fique est de 3. Sa division mécanique le fait aisément distinguer de l'am- phibole laminaire (Hornblende) auquel il ressemble un peu , mais qui offre facilement deux joints obliques très-nels et se fond avec facilité. L'espèce Diallage, telle qu'elle a été établie par M. Hauy , offre la réunion de plusieurs substances qui ont été considérées comme des espèces particulières par les minéralogistes étrangers ; la smaragdile de Saussure en est une variété laminaire d'une belle couleur verte , avec un reflet nacré et comme satiné. On s'accorde assez généra- lement à lui réunir la diallage métalloïde d'un gris-verdàtre , et celle en lames plus petites et miroitantes d'un jaune vif, qui a été trouvée au Hartz et ailleurs , dans une serpentine (Schillernde Hornblende ou Schillerspaih des Allemands) ; mais il n'en est pas de même de celle que l'on a nommée bronzite. Cette variété de diallage diffère davantage, au premier coup d'œil , de la variété verte satinée , que les deux autres variétés laminaires grise et métalloïde ; mais pourtant elle s'y rap- porte également, comme le prouvent des échantillons dans lesquels la diallage verte satinée en belles lames, est associée et se fond, en quelque sorte, dans la diallage jaune-rous- sâtre , en petites masses entrelacées et à tissu fibreux (Bronzit de Wemer). Cependant, suivant Klaproth, que la chimie et la miné- ralogie viennent de perdre , le bronzite est infusible , et sa pe- s mteur spécifique est un peu plus grande que celle de la sma- rigdite; et en outre , si l'on compare les analyses entre «lies , on trouvera qu'elles présentent des motifs déterminans «îe séparation, cette dernière renfermant beaucoup d'alumine et un principe colorant d'une autre nature , tandis que dans le bronzite, c'est après la silice, la magnésie qui abonde , etc. M. Basile Seyverguine, minéralogiste russe , a décrit, sous le nom de lotalile ou lotalalîte (Acad. de Pétersbourg, t. i5, p. 4-83) , une substance d'un beau vert , disséminée par pe- tites masses dans une roche composée de feldspath laminaire Heyer. KlaproUi. 52, OO . . . 60,00 6,00 . • . 27,50 23,33 7,00 D I A 38i rougeâtre, de quarz gris et de mica noir, dont sont fabriquées les colonnes qui décorent la nouvelle cathédrale de la Sainte- Vierge de Casan, à Saint-Pétersbourg : c'est une diallage. Indépendamment des couleurs indiquées plus haut pour ce minéral , on en connoît de brune , tirant sur le violet, de vert- noirâtre et de noire ; la première vient de Saint-Marcel en Piémont , la seconde de l'Escurial près de Madrid , d'où elle a été rapportée par M. le chevalier de Parga , qui joint à des connoissances très-étendues une grande libéralité ; et la troi- sième des environs de Spa. Karsten a nommé cette dernière Orthalit. Il y en a aussi de blanchâtre et de nacrée. INous rapportons ici comparativement les analyses faites par M. Vauquelin , de la diallage vetie ( smaragdite ) ; par M. Heyer de la D. laminaire métalloïde {SchillerspatK) ; et par Klaproth , du Bronzite. Vauquelin. Silice 5o,oo . Magnésie 6,00 . Alumine 11,00 . Chaux i3,oo . Chrome 7,5o Fer 6,5o . . . i7>5o . . . io,5o Cuivre i,5b Eau 4-t^<> o,5o Perte i,5o 100,00 . . . io5,83 . . . 100,00 La diallage appartient aux montagnes de première origine ; elle entre comme partie composante essentielle dans la com- position de plusieurs roches , à base de feldspath tenace ou de serpentine. M. Haiiy nomme la première euphotide {V . ce mot). C'est le verde di Corsica duro des marbriers italiens, qui en font des tables , des vases et d'autres objets d'ornement. On la trouve à Orizza en Corse , dans la colline du Mussi-. net près de Turin , au mont Rose , aux environs de Voltri ,' et en blocs roulés sur les bords du lac de Genève , où elle a été observée d'abord par de Saussure, qui lui donna le nom de smaragdite , à cause de sa belle couleur verte , qui rappelle celle de l'émeraude. On a vu plus haut que c'est aussi au chrome qu'elle en est redevable. V. Gabbro. Associée au disthène de diverses couleurs , uni à l'amphi- bole et à des grenats , elle compose une roche d'un aspect très-agréable , à laquelle M. Haiiy donne le nom àHEdogile {V. ce mot). Elle vient de Sau Alpe , en Styrie. 383 D I A Elle forme encore avec le feldspath rose , l'amphibole ; le quarz et le mica , un des principes constituans d'une très- belle roche qui se trouve en grandes masses à dix-huit versics vers le sud de la forteresse Davydoff , située entre Will- raanstrand et Fridrischsham, et à trois versles d'un petit vil- lage nommé Lotala (d'où est tiré le nom de lotulalUe ^ que lui a donné M. Sewerguine. V. plus haut), et dans Tile de Raab dans le golfe de AVibourg. Elle forme dans ce dernier en- droit des lits de près de quatre archines (sept à huit mètres d'épaisseur. ) On emploie également dans les arts une roche serpenti- neuse, d'un blanc de lait , légèrement nuancée de verdâtre , renfermant à la fois , disséminées , des masses de diallage la- minaire métalloïde gris-verdâtre , de chaux carbonatée d'un rouge vif, et des veines blanches de celte dernière substance , qui a été trouvée par M. Viviani, sur les bords du torrent de la Cravagna , vis-à-vis de la Rochette , dans les Apennins de la Ligurie. Les ouvriers la nomment granité serpenlineux. .La variété laminaire métalloïde , d'un jaune d'or (^schil~ lerspath ) est ordinairement engagée dans la serpentine ver- dâtre , et a été obseivée dans un grand nombre d'endroits , et notamment au Hartz , en Bohème , dans le Tyrol , la Sty- rie , le Dauphiné , le Cornouailles , Zetland , etc. Suivant Jameson {Minéralogie, t. 2 , p. 87) , on la trouve encore dans le diorite {griinstein) de Fifeshire , et dans les roches por- phyritlques de Calton Hill «t de Dumbarton. Quant au BronzUe^ il forme des masses assez considérables dans la serpentine àKraubat, en Slyrie. M. Jameson, déjà cité, dit qu'il se rencontre dans la syénite, dans le Glen Tilt, au comté de Perlh, et en Amérique dans l'île de Cuba. (LUC.) DIAMANT. Cette substance combustible que sa dureté , supérieure à celle de tous les autres corps de la nature, et la 'vivacité de son éclat jointe àsa rareté, ont fait regarder comme la chose la plus précieuse que l'on connoisse , a dans tous les temps attiré l'attention des hommes. Indépendament de ses qualités naturelles qui la font rechercher pour la pa- rure, et de son haut prix, qui la rendent un signe de richesse et presque de distinction, on lui a attribué une foule de vertus imaginaires. Les écrivains juifs rapportent que le diamant placé sur l'ephod ou pectoral du grand prêtre Aaron, devc- - noit obscur quand on conduisoit un criminel devant ce mi- nistre, et qu'au contraire il brilloil d'un éclat extraordinaire si l'accusé étoit innocent. Suivant Pline, le diamant triom- phe tellement de l'action du feu , qu'il n'est pas même échauf^ - fé par ce moyeu , et résiste au choc des cgrps les plui durs. \ D T A 383 Scaliger assure , avec plusieurs auteurs, qu'il présetve de l'ac- tion des poisons , de la manie et de la mélancolie ; qu'étant porté sur soi enchâssé dans l'or ou l'argent, 11 rend nul l'effet des philtres et breuvages amoureux, et inutiles les attaques des démons; que son approche empêche l'aimant d'attirer le fer, etc., etc. On a dit, aussi qu'en plongeant un diamant brut dans du sang de bouc tout chaud, il s'amollira et se cassera ensuite facilement ; mais c'est trop nous arrêter sur ce sujet. Les anciens nommoient ce minéral ailamas, c'est-à-dire" indomptable ^T^SiYce qu'il résistoit, suivant eux, à tous les efforts que l'on pouvoit faire pour le casser. Cette dureté du dia- mant a même servi d'objet de comparaison à leurs poêles pour désigner l'inflexible sévérité des juges des enfers , qu'ils ont peint avec un cœur de diamant, et la certitude des arrêts du destin , qui étoit retenu par des clous de la même ma- tière. La dureté du diamant est en effet supérieure à celle de tous les autres minéraux; mais sa fragilité est aussi très-grande. Il se brise assez facilement dans le sens de ses joints naturels, et s'éclate quelquefois même quand on le met en œuvre, ou comme on dit par la sertissure. Caractères et propriétés. — La pesanteur spécifique du dia- mant est inférieure à celle du corindon-hyalin ( rubis, saphir et topaze d'Orient), du zircon et de la cymophane ; supé- rieure à celle de l'émeraude et du quarz , et à peu près la même que celle de la topaze et du grenat: elle varie de 3 5i85à3,6. Sa fonne primitive est l'octaèdre régulier, divisible, par des coupes très-nettes, parallèlement à ses faces et à sa base, comme le démontre l'opération du clivage. V. plus bas. Il acquiert l'électricité vitrée par le frottement , même quand sa surface est terne et raboteuse. Les autres gemmes frottées, manifestent, dans ce dernier cas, 1 électricité rési- neuse. Un diamant taillé, exposé aux rayons du soleil pendant quelque temps, et transporté dans l'obscurité , brille d'une lueur phosphorique. Si on le frotte rapidement avec une brosse , au bout de deux ou trois minutes il donne à chaque nouveau coup une trace lumineuse très-distincte. (Patrin.) Le diamant, dans son état naturel, a ordinairement peu d'éclat extérieur; bien loin d'être brillant et poli comme les petits cristaux de roche à deux pointes , et quelques autres cristaux, sa surface est terne , ou ne présente qu un reflet gras; elle est couverte d'une multitude destries, formées par les extrémités saillantes des lames dont il est composé. 384. I^ I ^ Il est communément limpide ou sans couleur, du moins k l'extérieur , ou légèrement teint en jaune , en bleuâtre ou en verdâtre. On en trouve également aussi de coloré en jaune pur , en rose et en bleu ; de vert, d'orangé , de brun et même de noir; mais ces différentes couleurs ont presque toujours peu d'intensité, et présentent rarement les mêmes teintes que l'on recherche dans les autres gemmes et notamment dans la topaze orientale, le spinelleet le saphir, et n'atteignent ni au bleu velouté du saphir, ni au vert de l'émeraude. F. au mot Pierres précieuses. L'action du diamant taillé , sur la lumière soit réfléchie , soit réfractée , est aussi très-remarquable. La lumière , dit M. Haiiy , pénétrant les diamans par les facettes diversement inclinées que le travail du lapidaire y a fait naître, subit une forte décomposition, à laquelle est jointe une dispersion considérable; et ces rayons décomposés rencontrant la surface inférieure où ils se réfléchissent , s'élancent en dehors sous un aspect irisé. Lés facettes sont en même temps très-éclatantes , parce que les substances qui réfractent le plus fortement la lumière ( d'après l'observation de New- ton), sont aussi celles où il y a un plus grand nombre de rayons réfléchis au contact de l'air et du milieu réfringent. Ainsi, ajoute le même savant, les mêmes qualités qui tiennent h la nature toute particulière du diamant , semblent encore le distinguer des corps connus sous le nom de gemmes. Le rubis, la topaze, Vémeraude, n'ont qu'un même ton de cou- leur, qui est fondu dans leur substance ; le diamant, ordinai- rement limpide et sans aucun mélange de principe colorant, éblouit l'œil par des effets de lumière inattendus. C'es^t com- me un faisceau de petits prismes où les rayons, en se repliant, développent des teintes infiniment variées qui embellissent leurs reflets étincelans , et qui, mobiles avec le diamant lui- même , se jouent de mille manières par des nuances fugitives et toujours renaissantes. ( Traité de Minéralogie, t. 3, p. So^. ). M. Rochon a trouvé que la dispersion du diamant étoit à celle du cristal de roche, à peu près dans le rapport de 7 à 3. La nature nous offre rarement le diamant sous sa forme primitive ; il est le plus souvent en cristaux dodécaèdres , à fa- cettes curvilignes, globuleux ou allongés dans le sens de leur axe , ou en cristaux sphéroïdaux , dont la surface est formée par trente-six facettes triangulaires, convexes. On en trouve aussi de cubiques et de cubo-octaèdres , d'octaèdres émargi- nés, de segminifonnes et de transposés o\x maclés; mais toutes ces variétés sont fort rares. La belle collection de M. le marquis de Drée , déjà cité plusieurs fois , et dont le possesseur éclairé laisse jouir le 1> l A 383 public sfvcc une libéralité et une complaisance dignes de la reconnoissance des naturalistes, est riche en cristaux de ce genre. Les diamans taillés, limpides et de diverses couleurs, que possède également M. de Drée , sont aussi d'un grand prix ; mais c'est à Londres que se trouvent les suites les plus importantes de diamans cristallisés. M. de Bournon cite, comme étant la première de toutes, celle de sir Abraham Hume ; viennent ensuite celles du Musée Britannique et de M. Lowry , artiste très-habile. La plus remarquable, peut-être, des propriétés de ceUa srbstancc, que l'on considère communément comme une pierre et la plus précieuse de toutes, est celle qui se tire de sa combustibilité. En effet, le diamant exposé à une chaleur, beaucoup moins considérable que celle que Ton obtient à l'aide des rayons solaires rassemblés au foyer d'une lentille ou dans un four à porcelaine, brûle sans laisser de résidu, comme on le savoit depuis long-temps ; et le produit de sa combustion est de l'acide carbonique. Ce dernier fait a été mis hors de doute , en France , par les belles expériences de Lavoisier et de Guylon, et plus récem- ment, en Angleterre, par celles de ïennant et de MM. Allen et Pepys ( Transactions philosophiques de 1807 ), Les minéra- logistes étrangers n'en continuent pas moins cependant de placeV ce minéral à la tête des substances terreuses, ce qui ne s'accorde ni avec sa nature , ni avec ses propriétés. Nous allons exposer avec quelque détail les différentes opinions qui ont été émises sur la matière composante du dia- mant et les expériences qui ont été faites pour constater sa véritable nature. — Corn husiihiliié du Diamant. Boëce àe Boot, dans son Hist. des gemmes et des pierres , publiée en 1609 ( liv. 2, chap. i ), a avancé le premier que la matière du diamant est ignée et sul- furée, c'est à dire injlammablc ; mais les raisons sur lesquel- les il a établi son opinion sont loin d'avoir la justesse de celles que Newton a déduites , environ cent ans après, des lois de la physique, et qui l'ont conduit à placer ce corps par- mi les substances combustibles. Le premier fondoit son opi- nion sur la facilité avec laquelle le diamant adhère au mastic: ce qui indiquoit, suivant lui, l'identité de nature, et sut ce qu'étant échauffé ( par le frottement ) il attire des corps légers, tels que de petites pailles, comme le fait l'ambre jaune ou succin (on obtient ce résuhat avec tous les corps vitreux ). Le second a donné pour base à la sienne , l'obser- vation de la puissance réfraclive de ce corps, de beaucoup supérieure à celle des autres gemmes transparentes, eu égard à sa densité , et analogue à celle des huiles et du succinr Ce IX. ..5 386 D I A grand géomètre avoit précédemment reconnu quelesdifférens corps diaphanes, considérés par rapporta leur puissance ré- fractive , formoient deux classes en quelque sorte distinctes ; l'une, de ceux qu'il regardoit comme_/î:j;e5, telsque les pierres; l'autre, de ceux qu'il 3ipip elle gras, sulfureuxet onctueux , tels que les huiles, le succin; et que dans chacune de ces classes la puis- sance réfractive varioit à peu près dans le rapport de la den- sité; mais que les corps de la seconde avoient, à densité égale , une puissance réfractive beaucoup plus considérable que ceux de la première. C'est donc à Newton qu'appartient véritablement la gloire d'avoir découvert que le diamant est un corps combustible. L'altération du diamant par la chaleur a été observée , dès 1672, par Robert Boyle, physicien anglais, qui, ayant sou- mis des pierres gemmes transparentes à l'action du feu, pré- tendit avoir senti les émanationsde plusieurs, et qu'on peut, en un espace de temps très-court , réduire certains diamans au point d'exhaler des vapeurs très-acres. ( V. la traduction française de la Pyrotologie de Henckel, par le baron d'Hol- bach, p. 4-12.) Les expériences faites sur le diamant par les académiciens de Florence, en 1694» et répétées en iGgS en présence du grand-duc de Toscane, ont fait voir qu'un dia- mant de vingt grains, placé au foyer de la lentille deTschirn- tiausen, devint opaque au bout de trente secondes, se divisa ensuite en éclats et finit par disparoître. On essaya d'en mê- ler d'autres avec des matières terreuses , salines , métalli- ques, sulfureuses, etc., pour tenter de les fondre; mais ce fut sans succès. Des rubis exposés au foyer de la même lentille, demeurè- rent parfaitement fixes , mais éprouvèrent un commencement de fusion : les émeraudes s'y fondirent promptement et per- dirent quelque chose de leur poids. Des expériences du même genre, faites par ordre de l'em- pereur François L*"^ ( qui a régné de 174^ à 1765 ) , et dans lesquelles on substitua la chaleur d'un fourneau de fusion à celle du miroir ardent , donnèrent un résultat analogue. Enfin* d'autres expériences entreprises par d'Arcet, en 1771, et variées de différentes manières, fournirent la preuve que ce phénomène ( la disparition du diamant ) avoit lieu soit en plaçant le diamant sur un têt dans un simple fourneau de coupelle, soit même à travers la pâte de porcelaine, dans des boules de laquelle il avoit renfermé cette substance avant de lui faire éprouver l'action du feu. Quelques personnes doutoient encore alors que, dans ces divers cas, le dia- mant eût éprouvé une véritable combustion , et croyoient seulement qu'il se dissipoit eu vapeurs ; mais Macquer a ob- B I A 387 serve que, dans le premier cas, le diamant exposé à un feu vio- lent augmente de volume, et qu'il se forme à sa surface une flamme bleue; et que dans le second il se forme , pendant la cuite de la porcelaine , des fentes et des gerçures capables d'introduire assez d'air pour alimenter la combustion, et qui ensuite se referment et deviennent insensibles par le refroi— dissement. La combustion du diamant a été mise depuis hors de doute parLavoisier, qui, en 1772 , brâla du diamant au moyen d'un verre ardent, sous des cloches remplies en partie d'eau, et d'autres de mercure. Au bout de quelque temps il remarqua sur la surface du diamant une couche charbonneuse , sembla- ble au noir de fumée, et que Tair des cloches qui avoit diminué de volume précipitoit l'eau dé chaux. Guyton-Morveau à trouvé, en 1785 , que le diamant pro- jeté dans du nitre en fusion y produis oit un effet semblable à celui du «barbon, et brûloit sans laisser de résidu. Ces expériences prouvoient que le diamant renfermoit du carbone; et celles que fit Smilhson Tennanl, en 1797, avec un soin particulier, fireîit voir qu'il en étoit uniquement com- posé. MM. Clouet et Makenzie sont arrivés au même résultat par une autre voie. Ces physiciens ont formé de V acier ^ en combinant ensemble du fer doux et du diamant. Clouet mit un diamant de 907 milligrammes (17 grains) dans un petit creuset de fer doux , et le remplit ensuite de fer en limaille. Il ferma exactement ce premier creuset avec un bouchon de fer , et il le plaça dans un creuset de Hesse ; on exposa en- suite l'appareil au fourneau de forge à trois vents pendant une heure. x\près le refroidissement , on trouva le creuset de fer converti en un culot d'acier fondu , analogue au meil- leur acier, et présentant des taches noires par l'acide nitri- que ; le diamant avoit entièrement disparu. {Ann. de Chimie , tom. 3i. ) Il est donc bien démontré aujourd'hui, tant par les expé- riences rapportées plus haut, que par d'autres plus récentes de MM. Allen et Pepys et (iuyton-Morveau, qui a perfec- tionné l'appareil des chimistes anglais et répété leurs travaux; ilestdémontré,dis-je,quelediamantestducarbone pur, et qu'il exige pour brûler une quantité plus considérable d'oxygène que celle qui opère la combustion d'un poids égal de charbon. Ce savant a observé en outre que le diamant ne brûle plus au moment même où l'on intercepte les rayons solaires ; 18 parties de diamant ont absorbé, en brûlant, 82 parties d'oxy- gène , tandis que 28 parties de charbon en ont demandé 7a . ( J. desM. t. 33, pag. 33 et suiv.) . 388 D I A La grande puissance réfractive ) D I A 399 DIANA , Commerson, C'est le Dianella de Lamarck. V. DiANELLE, (LN.) DIANARIA. Plante citée par Végétius. C'est I'Ar- MOISE. (LN.) DIANCHORA. Sowerby {Minéral conchology. -pX.^o.^ donne ce nom à un genre de coquilles fossiles à deux valevs inégales dont une , fixée aux rochers , offre une ouverture au lieu d'un crochet , et l'autre, munie d'un crochet, présente à droite et à gauche , des appendices ou oreilles comme les LïMES et les Peignes. Ces coquilles sont assez épaisses, l'une, Dianch. lata^ a les valves presque planes, demi-circulaires; et l'autre, Dianch. striata., est oblique , triangulaire, (desm.) DIANDRIE. Linneeus a dopné ce nom à la seconde classe de son système de botanique , à celle qui renferme les plantes pourvues de deux étamines. On y trouve des genres dont les fleurs n'ont qu'un pistil, et c'est le plus grand nombre, et quelques-uns qui en ont deux et trois. V. Botanique, (b.) DIANE. Espèce de singe du genre des Guenons, (desm,) DIANE. Nom donné , dans l'ouvrage sur -les papillons d'Europe, d'Engramelle , à une espèce de papillon que d'au- tres appellent polyxena , hypermnestra , et qui est Vhypsipyle de Fabricius.r. Thaïs, (l.) DIANEE , Bianœa. Genre établi par Péron et Lesueur, aux dépens des Méduses. Ses caractères sont : corps orbicu- laire , transparent, pédoncule sous l'ombrelle , avec ou sans bras; des tentacules au pourtour de l'ombrelle; bouche unique, inférieure et centrale. Lamarck a réuni à ce genre ceux appelés Lymnorée , Ge- RYONIE , OcÉANiE , PÉLAGIE et MÉLICERTE , des mêmes au- teurs. Il y rapporte dix-huit espèces, dont quelques-unes sont figurées pi, 3 et 4. du Voyage de Péron aux Terres-Australes, et dans d'autres ouvrages. Les Méduses proboscidale et BoNET de Forskaël , ainsi que les Méduses pélagique de moi et de Svvartz, s'y réunissent, la première, sous le nom de Dianée denticulée, et la seconde, sous celui de Dianée CYANELLE. On y trouve encore la Méduse onguiculée du même Svvartz, et celle appelée CYMBALAROïDEparSlabber, et Campanelle par Shaw. (b.) DIANELLE, Dianella. Plante du genre des Dragonniers de Linnaeus , dont Lamarck a fait «n genre qui se distingue principalement par son fruit, lequel est une baie ovale , di- visée intérieurement en trois loges , qui contiennent cha- cune quatre à cinq semences ovales. Cette plante a une ra- cine odorante ; une tige garnie à sa base de longues feuilles ensiformes , finement striées , et dans sa hauteur des feuilles courtes , alternes et amplçxicaules. Ses fleurs sont de couleur 4oo D I A bleue et disposées en panlcules lâches. Elle croît naturelle- .ment dans l'Inde. On l'appelle la reine dts bois à T Ile-de- France. Elle fleurit tous les ans dans nos jardins. Huit espèces ont été depuis réunies à celle-ci. Parmi elles se trouve laDiANELLE hémichryse , dont Dupetit-Thouars a fait le genre Cordyline. (b.) DIANTHÈRE, Dianthera. Genre de plantes qui ne dif- fère de celui des Carmantines que parce que les anthères des étamines sont doubles. Ce caractère est trop peu impor- tant pour motiver l'établissement d'un genre p/irliculier. Cependant quelques botanistes l'ont conservé , tels que les auteurs de la Flore du Pérou , qui en ont ligure huit espèces nouvelles, parmi lesquellesgje distinguent: La DiANTHÈRE MULTIFLORE , qui a les feuilles oblongues , les pédoncules ternes, subdivisés et portant plusieurs fleurs. Les Péruviens mangent ses feuilles en guise d'épinards, et se servent de sa racine pour apaiser les maux de dents. La Di ANTHÈRE HÉRISSÉE, qui a les feuilles ovales, aiguës, les pédoncules géminés , et deux fleurs entre chaque paire de bractées. Elle peut servir à teindre en bleu comme l'indigo. La DiANTHÈRE A FLEURS UNILATÉRALES a les feuilles lan- céolées , oblongues, légèrement crénelées ; les pédoncules solitaires ^ portant plusieurs épis à fleurs tournées d'un seul côté. On s'en sert aussi pour teindre en bleu et en rouge, (u.) DIANTHINÉES. DecandoUe propose de diviser la fa- mille des cariophyllées en deux ordres, dont l'un auroitpour type rOEiLLET , et comprendroit les genres dont le calice est tubuleux , avec quatre à cinq dents peu profondes, (b.) DIANTHUS , de Dios-anthos ( V. ce mot). Linnœus en a fait le nom du genre Œillet, (ln.) DIAOU D'MOUNTAGNA. Un des noms piémontais du Grand-Duc. (v.) DIAPASIS , Diapasis. Plante de la Nouvelle-Hollande , qui seule constitue , selon R. Brown, un genre dans la pen- tandrie monogynie et dans la famille des campanulacées ou goodiénacées. Ce genre présente pour caractères: une corolle en soucoupe à cinq divisions légèrement irrégulières ; deux ovaires à un seul style ; une drupe sèche , monosperme, (b.) DIAPENSIA. Nom donné par Brunsfelsius (i53o), à la Sanicle, Sanicula europœa , que quelques botanistes du même temps ont adopté, et que, depuis, Linnœus a transporté a un genre tout-à-fait différent {FI. lap.)., nommé Remberia par Adaus. Quelques espèces d'ARÉTiES avoient d'abord été comprises par Linnœus dans son DiAPENSlA. F. ci-après. (LN.) DIAPENSIE, Diapensia. Petite plante vivacc, qui forme. D I A 4oi un genre dans la pentandric monogynîe et dans la famille des polénionacécs. Ses feuilles radicales sont ohlongues oit linéaires, et ses feuilles caulinaires ovales, lancéolées et très-petites. Sa tige se divise en quelques ranaeaus simples qui portent, chacun, une seule Heur droite et d'uu beau blanc. Cette fleur offre : un calice de cinq folioles, munies exlé - rleurement de trois écailles ; une corolle hyp'ocratériforme , à tube cylindrique , à limbe plane et divisé en cinq lobes obtus; cinq étamines alternes avec les divisions de la corolle ; lin ovaire supérieur , arrondi , à style cylindrique et à stig- mate obtus. Le fruit est une capsule arrondie , qui s'ouvre par trois valves , et est divisée intérieurement en trois loges qui ren- ferment plusieurs semences obrondes. Cette plante croît sur les montagnes Alpines, (b.) DIAPERALES , Dlaperalœ. J'ai désigné ainsi , dans le 24* volume de la première édition de ce Dictionnaire, une famille d'insectes coléoptères , de la section des bétéromères, composée du genre dlapère et de quelques autres analogues. Je l'ai ensuite réunie , ainsi que celle des. cuss}'p]teurs , à ce^le des iénçbrionUes ; mais dans !e troisième volume de l'ouvrage de M. Cuvier, sur le Règne animal , je forme , avec les deux premières , la famille des iaxicornes. Les diapérales, par leur îète découverte, leur corselet en trapèze ou presque carré, et dont les côtés ainsi que ceux des élytres ne débordent point le corps .^ se distinguent des cossypheurs, et composent une division ou tribu, à laquelle je rapporte les genres* Hypophlée, Diapère, Phalerie, Trachyscèle, Eledone, C^'ODALON , EpITRAGE, LeÏODE, TÉTR atome , EuSTROPHEy Orchésie. Dans les quatre derniers, la base des antennes est nue , au lieu qu elle est couverte par ie bord latéral de la tête dans les autres. Ces insectes vivent , pour la plupart , dans les cliampi- gnons , ou se tiennent sous les écorces des arbres. (L.) DIAPERE, Diapetis. Genre d Insectes, de l'ordre des co- léoptères, section des bétéromères, famille des taxlcornes , tribu des diapériales. Les diapères ont ordinairement le corps ovale , convexe ; les antennes perfolices dans toute leur longueur ; les élytres coriaces; les deux ailes membraneuses, repliées; cinq ar- ticles aux tarses des quatre pattes airtérieures et quatre à ceux des postérieures. • Geoffroy a le premier distingué ce genre d'insectes, et lui a donné le nom de àiapere , à cause de la forme singulière des antennes, composées d'anueaux lenticulaires, enfilés par IX. ■ 2G ^02 D I A leur centre , les uns à la suite des autres. Lînnseus avoit mis parmi les chrysomèleslsL seule espèce qu'il eût connue. Degeer l'a placée parmi les ténébrions. Fabricius avoit aussi rangé parmi les chrysonièles l'espèce de Linnœus , et parmi les hispes deux autres espèces; mais il a, dans ses derniers ou- vrages, adopté le genre diapère. Ces insectes se trouvent dans les agarics et dans les bolets , qu'ils rongent tant sous leur dernière forme que sous celle de larve. Plusieurs espèces sont remarquables par dea.\ cornes plus ou moins longues que le mâle porte au- dessus de la tête. Le Diapère DU bolet, Biaperîs boletî , J). 6, 7, est d'un noir luisant ; ses élytres ont trois bandes d'un jaune fauve , transverses , découpées , dont la première à sa base , la se- conde au milieu, et la troisième à l'extrémité , et des rangées longitudinales de points enfoncés. Sa larve a le corps mou, ras, divisé en douze anneaux distincts ; la tête est écailleuse, un peu aplatie , munie de deux petites antennes, divisées en trois ou quatre articles. On trouve ordinairement ces larves en grand nombre dans les agarics qui sont sur le point de se décomposer. Lors- qu'elles veulent se changer en nymphes , ellers construisent une coque , d'où elles sortent sous la forme d'insecte par- fait. (O.L.) DIAPHORE , Biaphora. Plante à chaume triangulaire , feuille, droit; à feuilles subulées , âpres au toucher , velues •à leur base ; à fleurs disposées en panicules axillaires, qui^ selon Loureiro , forme un genre dans la monoécie mona- delphie et dans la fami|le des graminées. Ce genre offre pour caractères : des fleurs mâles au som- met des épis , composées d'une balle calicinalc uniflore detrois valves aiguës, courtes, dontune est terminée par une barbe ; et une balle florale de deux valves oblongues, con- tenant dix anthères filiformes , presque sessiles , coudées ; attachées à un réceptacle garni de paillettes ; des fleurs fe- Kiciles au bas des épis , composées d'une balle calicinale de trois valves uniilores , larges , nues , terminées par une barbe, et d'une balle florale de deux valves , larges , aiguës , carénées, contenant un ovaire supérieur trigone , à trois stigmates filiformes , allongés et sessiles. Le fruit est une seme^nce trigone. Le dlaphore se trouve dai|^ les champs de la Coçhinchine, Il est très-remarquable parle nombre et la disposition de ses ctamiîies. lise rapproche du genre Luziole de Jussicu. (b,) DIA-PHU-TU. C'est, en Coçhinchine , le nom de l'ar- brisseau que Loureiro nomme cedrela rosmarinus ^ qui croît ^ D I A ^oâ aussi à Macaio. Il remplace le JRomarin, plante europe'enne , transportée dans l'Inde, et qu'on y élève difficilement. V. Cédrel. (ln.) DIAPREE violette, roiige ou blanche. Ce sont trois variétés de Prunes, (ln.) DIAPRIE, Diapria ^ Latr, ; Psilus ^ Jurin.. Genre d'in- sectes , de l'ordre des hyménoptères , section des porte- tarières , famille des pupivores , tribu des oxyures , et qui a pour caractères : antennes insérées près du front, coudées, de quatorze articles dans les mâles , et de douze dans les fe- melles ; mandibules ayant trois ou quatre dentelures ; palpes maxillaires filiformes, longs, de cinq articles; trois aux la- biaux , dont le dernier plus gros ; les quatre ailes sans ner- vures. Ces insectes ont le corps étroit, la tête souvent globuleuse , verticale , avec les antennes assez longues, filiformes ou plus grosses vers le bout , souvent grenues , quelquefois même garnies de poils verticillés; les mandibules formant une pointe ouunbec; le corselet rétréci en devant; les ailes grandes, sans nervures ; l'abdomen pédicule , presque conique , renfermant une tarière tubulaire dans les femelles et composée de trois pièces, dont les deux latérales servent de gaîne. Cette ta- rière ne sort que par l'extrémité postérieure de l'abdomen qui est terminée en pointe ; les pattes sont courtes^ avec les cuisses en massue. On trouve les diapries sur les plantes, souvent sur les murs , aux environs des habitations ; leur démarche est lente. DiAPRIE RUFIPÈDE , Diapria rufipes, D, i. i5 ; chalris conica , Fab. Elle n'a qu'une ligne et demie de longueur^ Son corps est d'un noir très-luisant, lisse , presque glabre ; les antennes sont d'un brun rougeâtre , avec les derniers articles obscurs ; l'extrémité antérieure du corselet paroît être couverte d'un petit duvet; les ailes sont transparentes, sans taches; l'abdo- men est allongé, presque en forme de fuseau; les pattes sont d'un brun rougeâtre. Commun dans toute la France. L'insecte que Rossi a nommé cAn'5/s//e5yom î A 4o5 pfOpri«îté que M. Hatiy a tiré son nom : Biaspore signifie qui se disperse. Sa poussière n'est pas attaquée sensiblementpar les acides nitrique et muriatique, et pareil infusible au chalumeau , sans addition. {Vauquelin.') Ce sayant chimiste a trouvé dans loo parties de diaspore , environ 80 parties d'alumine , 17 ou 18 d'eau et 3 de fer; résultat qui Ta conduit à considérer cette substance comme une espèce particulière. En effet, personne aujourd'hui ne sera tenté de la rap- procher du corindon qui n'est uniquement composé que d'a- lumine , mais ne renferme pas d'eau, et dont les propriétés sont si différentes. Le minéral avec lequel elle auroit le plus de rapports, est le JVawellite (Voyez ce mot), qui est aussi vm Hydrate d'alumine. La gangue du diaspore est une roche argilo-ferrugineuse , M. Lellèvre , à qui nous devons la connoissance de celte espèce , ignore de quel pays elle provient, (luc.) DL\SPRO. Nom italien du Jaspe. Il est l'origine du mot français diapré , qui désigne un mélange de plusieurs couleurs analogues à celles des Jaspes, (ln.) DIATLINA. Nom russe du Trèfle , T/T/b/wm /o/v7/e/^5e. DL\TOME , Diatoma. Arbre à feuilles opposées, ovales , entières , glabres ; à fleurs petites , rouges , portées sur des grappes terminales , qui forme , selon Loureiro , un genre dans la dodécandrie monogynie. Ce genre offre pour caractères : un calice campanul-é , oc- tofide ; une corolle de six à sept pétales presque ronds , fen- dus , portés sur de longs onglets ; un tube charnu et crénelé ; seize élamlnes insérées au réceptacle ; un ovaire inférieur , à style filiforme , et à stigmate , à quatre ou cinq divisions horizontales ; une baie monosperme , formée par la base du calice , et couronnée ^ar ses divisions. Le diatome se trouve dans les forêts de la Cochinchine. Il se rapproche beaucoup des Angolais. Ce même nom a été donné , par Decandolle, à un autre genre établi par lui aux dépens des Conferves , et qui est caractérisé par des filamens simples, articulés, qui se divisent, excepté par un de leurs angles. 11 renferme deux espèces, (b.) DLVXYLON , Di.oscoride. Synonyme du Cytisos du même auteur. (e>.) DL\ZOME, 7)/«zom«. Genre établi par Savlgny , pour. placer un animal marin , voisin des Alcyons , apporté d'Ivica par Delaroche. Il a élé réuni au.x Polyclinoiss par Cuvior. 406 D I C Lamarck , qui le conserve , lui a donné l'expression ca^ ractéristlque suivante : animaux agrégés, blforés , formant par leur réunion un corps commun , fixé, demi-gélatineux , orbiculaire , presque en soucoupe, multicellulaire, à cellules saillantes, comprimées, pourvues, à chacune, de deux oscules, et disposées sur plusieurs cercles concentriques ; six tenta- cules lancéolées à chaque bouche ; un seul paquet de gemmes latéral, (b.) DIB. Nom arabe du Chacal , mammifère carnassier , du genre Chien, (desm.) DICAELE , Dicœlus. M, Bonelli , dans la deuxième partie de ses observations entomologiques , désigne ainsi un nou- veau genre de coléoptères , de la tribu des carabiques , et qu'il range dans sa sous-famille des licines. Il lui donne pour caractères : mandibules pointues et assez saillantes ; quatrième article des palpes très-dllaté à l'extrémité et comme triangu- laire ; corselet inégal , plus large à sa base , échancré aux deux extrémités. Ces insectes ressemblent , par leur forme assez large et pointue postérieurement, aux carabes, nommés par Fabri-r c'ms y frigidus ^ cisieloides , etc. ; leur tête a en devant deux en- foncemens très - considérables , et qui suffiroient seuls pour faire distinguer ces carabiques de tous les autres ; de là, l'o- rigine du mot dicœlus. Je rapporterai ce genre à ma cinquième section des cara- biques (F", ce mot). Il est de la subdivision de ceux où les mâles ont le second article , et même souvent le troisième de leurs tarses antérieurs très-dllaté , en forme de palette carrée ou ronde , avec le dessous garni de papilles grenues et très-nombreuses. Ainsi que les licines et les badistes , les dlcaeles ont le labre pi'ofondément échancré ; le bord anté- rieur de la tête échancré ou concave, en manière de cintre; et l'échancrure supérieure du menton sans dentelm-es; mais dans les deux premiers genres , les mandibules sont tronquées ou très-obtuses. M. Bonelli mentionne quatre espèces de ce genre , toutes de l'Amérique septentrionale , inédites jusqu'alors, du moins d'après lui. M. Bosc en a rapporté une de la Caroline , le Di- ÇMLE VIOLET , Dicœlus violaceus. Son corps est long d'envi- ron neuf lignes , d'un beau violet, avec les antennes , la bou- che et les pieds noirs; le corselet est en carré transversal , et les élytres sont sillonnées, (l.) DïCiEUM. V. DiCÉE. (DESM.) DICALIX , Bicali.c. Grand arbre à feuilles alternes , lan- céolées , df-ntées , glabres ; à fleurs blanches , petites , dispo«- sées en grappes presque terminales , qui , selon Loureiro forme un genre dans la polygamie dioécie. Ce genre offre pour caractères : un calice double , l'exté- rieur à trois folioles aiguës , l'intérieur à cinq dents courtes, l'un et l'autre persistans ; une corolle en roue , divisée en cinq parties ovales; environ cent étamines insérées sur la corolle ; un ovaire presque rond , à style épais , et à stigmate obtus. Les fleurs femelles sont sur d'autre^ pieds , mais , aux éta- mines près , semblables aux hermaphrodites. Le frait est une petite drupe, couronnée parle calice, et con- tenant une noix étranglée dans son milieu , et uniloculaire. Le dicalix se trouve dans les forets de la Gochinchine. On l'emploie à la bâtisse des maisons, (b.) / DICEE , Dicœiim. Nom d'un très-petit oiseau des Indes, selon iElien, M. Cuvier l'a adopté pour un sous-genre de sa famille des ténuiroslres , auquel il donne pour caractères : le bec aigu , arqué , pas plus long que la tête , déprimé et élargi à sa base ; ils diffèrent des grimpereaux en ce qu'ils n'ont pas la queue usée et en ce qu'ils ne grimpent pas. Ce genre est composé des espèces suivantes qui , à l'exception d'une seule , sont toutes indiquées par ce savant naturaliste. Le DicÉE CROMBEC, Dirœum n/fescens, Vieill. , pi. i35, f. 1,2. des Oiseaux d'Afrique , sous le nom de cromhec^ a les parties supérieures , le dessus des ailes et de la queue , d'un brun gris un peu cendré ; les inférieures d'un roux clair , un peu plus foncé sur le ventre et sous la queue ; le bec d'un brun clair ; les pieds roussâtres. La figure 2 de la planche indiquée ci-dessus , représente une variété accidentelle dont la queue et les ailes sont en partie blanches. Cet oiseau a de grands rapports avec le dicéegris; mais il a le bec plus long. On le trouve en Afrique. Le DicÉE A DOS ROUGE, Dicœiim enihronoiJins, Vieill., Cer- iliia eiyfhronothos, Lath. pi. 35 des Ois. dorés , sous le nom de Souimanga à dos rouge. Il a le dessus de la léte , du cou et du corps d'un rouge de cinabre; les pennes des ailes et de la queue d'un noir vineux ; les joues et les côtés du cou d'un noir bleuâtre ; la gorge et le dessous du corps d'un blanc nuancé de gris sur la poitrine et les flancs ; longueur totale , trois pouces un quart. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle est d'un brun foncé , et en ce que ses ailes et sa queue sont d'un noir rembruni. Il y a des variétés d'âge dans cette espèce; les uns, comme le pel/t grimperau rouge ^ noir et blanc d'Edward, portent quatre bandes noires transversales .sur le manteau ; d'autres, comme le grimpereau à dos rouge de la Chine, sont d'un bla^c roussâtre sous le corps. Le Fi^uifr -(o8 D T C rouge (les Oiseaux d'Afrique me 'seaiible encore apparlerûr à cette espèce. On trouve ces oiseaux dans Tlnde. Le DiCÉE A DOS VERT , Bkœum fMoronoiJws^ Yieill., pï. 28 des Oiseaux dorés , sous le nom de Souimanga ^ris. La couleur grise domine sur la tête, le cou, le manteau, la gorge et la poi- trine, mais avec des nuances différentes : elle est verdâtre sur la première partie , ardoisée sur la seconde , presque blan- che sur la troisième , rOusse sur la quatrième et la cinquième ; le dos est d'un vert olivâtre ; cette teinte prend un ton jau- nâtre sur le croupion et les petites couvertures supérieures des ailes , dont les pennes sont, ainsi que celles de la queue, bordées de jaunâtre à l'extérieur sur un fond brun ; les pieds sont jaunâtres ; le bec est de cette couleur à la base de sa par- lie inférieure, et brun dans le reste. Longueur totale, trois pouces deux tiers. On le trouve dans l'hide. 11 a de si grands rapports avec le Grtmpereau , de l'île de Bourbon , cevthia horbonica , que je le crois de la même espèce, et qu'il y a er- reur dans les mesures indiquées parBuffon. Le DiCÉE GRIS DE L\ CniNE, Dirœuin fliwipcs, Vieill. ; Cer- ihia grisea, Lalh., pi. 117, fig. 3 du Voyage de Sonnerat, aie dessus de la tête , du cou , le dos et les couvertures supérieu- res des ailes, d'un gris cendré; la gorge , la poitrine et le ventre d'un roux très - clair ; les pennes des ailes d'un brun terreux ; les deux pennes intermédiaires de la queue brunes et terminées par une bandé transversale noire ; les latérales grises avec une bande noire , longitudinale et demi-circu- laire à l'extrémité ; l'iris rouge , le bec noir et les pieds jaunes. Le DïCÉE ROUGE, Dîcœum riihesr.ens^ Yieill., pi. 36 des Oi- seaux dorés , sous le nom de Souiinanga rouge etgris^ se rap- proche beaucoup du dicée à dos rouge , par sa taille , et i), comme celui-ci, le bec sans dentelures; les teintes sont les mômes , mais le rouge est d'une nuance un peu différente et s'étend sur d'autres parties du corps ; il couvre la tête, le cou, le dos, la gorge et le haut de ta poitrine dont la partie inférieure est grise ; les couvertures du*dessous de la queue sont blanches, et les petites qui recouvrent Tailc en dessus, sont d'une belle teinte bleue ; le bec et les pieds sont noirs. Le DlCÉE .SCARIiATTE, Dfrœuin a/ripes., Yieill.; Cerihîa rubra, Lath., pi. 54 des Ois. dorés , sous le nom d'Héorolaire san~ laite , se trouve dans les îles de la mer du Sud : il a la tête , le dessus du corps, la gorge , la poitrine et le haut du ventre d'un beau rouge écarlale ; le reste des parties inférieures blanc; les pennes alaires et caudales , le bec et les pieds noirs : taille de la mésange bleue. Je rapproche de celle es- D I C 409 pèce \ASyhia flammea., figurée dans le fasc. i4 de Sparmann, pi. 97 , qui ne diffère qu'en ce que le ventre est d'un gris pâle. On la trouve dans l'île de Java, où elle fréquente les palmiers. Le DiCÉE SIFFLEUR,D/xtEz I D Tarticle Dents). Ces dents se divisent en dix incisives supé- rieures, huit inférieures dont les deux intermédiaires sont les plus longues, une canine assez forte, sept molaires de cha- que côté tant en haut qu'en bas; les trois premières ou anté- rieures parmi celles-ci, sont comprimées et aiguës , et les quatre qui suivent sont tuberculeuses et à base carrée ; la queue est prenante, assezlongue, ronde, dépourvue de poils et écaileuse dans la plus grande parue de sa longueur; tout le corps est couvert d'un poil assez serré, souvent de deux sortes; l'un épais et comme feutré qui recouvre immé- diatement la peau, et l'autre formé de soies roides et plus rares, qui traverse le premier. Les yeux sont placés très-haul, obliques ; les oreilles grandes , très-minces , presque nues et plus ou moins arrondies dans leur contour ; les moustaches composées de soies roides, très-longues et assez nombreuses. La langue est ciliée sur ses bords, et hérissée de papilles cornées , qui la rendent âpre comme celle des chats. On compte cinq doigts à chaque pied; tous ceux des pieds de devant sont armés d'ongles assez crochus. Le pouce de ceux de derrière seulement en est dépourvu, il est très- écarté des autres doigts et opposable avec eux; aussi ces pieds sont ils de véritables mains pour ces animaux, et c'est ce qui les a fait placer par M. Cuvier , dans la méthode qu'il a suivie jusqu'à la publication àe son Règne animal , dans le sous- ordre des carnassiers pédimanes. Les didelphes appuient en entier la plante du pied sur le sol ; aussi sont -ils de véritables plantigrades. L'estomac des didelphes est simple et petit ; leur cœcum médiocre et non boursoufflé comme celui des marsupiaux herbivores, tels que les kanguroos. Toutes les espèces de ce genre appartiennent au continent de l'Amérique , au moins depuis la Virginie, ou le pays des Illinois , jusqu'au Paraguay ; leur nombre, jusqu'à présent, n'est que de six bien constatées ; mais il convient sans doute d'y joindre deux espèces décrites par d'Azara , et deux auUes distinguéspar M. Geoffroy. Les carrières de pierre à plâtre de Montmartre ont offert à M. Cuvier les débris d'une petite espèce fossile, qu'il a reconnue principalement aux dents, et à crtains os surnuméraires du bassin. Quant à leurs habitudes , ce sont des animaux peu actifs et nocturnes, qui se tiennent cachés pendant le jour dans des buissons épais, ou sur les branches des arbres , et qui pa- roissent ne chercher leur nourriture que pendant la nuit. Cette nourriture consiste en petits oiseaux , en reptiles , en insectes et en fruits. Ils sucent le sang comme les fouines ; et font dans les basses-cours les mômes dégâts que ces ani- itiaux, en étranglant les poules et autres oiseaux domestiques. Lorsqu'on les inquiète, ils répandent leur urine qui a une odeur insupportable. Leur voix est sourde et basse. Mais ce qui est le plus remarquable dans ces animaux, c'est l'histoire de leur génération. Les femelles de la plupart des didelphes, ainsi que celles de beaucoup d'autres quadrupèdes carnassiers marsupiaux, ont sous le ventre une poche muscu- leuse renfermant les mamelles, dans laquelle les petits sont reçus, on ne sait trop comment, au moment de leur naissance; cette poche est soutenue par deux os particuliers , qui s'at- tachent à la partie antérieure des os pubis , et qui ont , à cause de leur fonction , reçu le nom à'os marsupiaux. On les trouve dans les deux sexes. La poche des didelphes femelles estfendue sous le ventre et dans la direction de la tête à la queue; elle s'ouvre et se ferme à volonté ; son intérieur est peu velu , et il est parsemé de glan- des qui répandent une substance jaunâtre d'une très-mauvaise odeur. L'ouverture du vagin , qui est double dans les didel- phes , d'où vient le mot grec de didelpliîs, ne communique point dans l'intérieur de la poche. Les petits ayant à passer prir des canaux fort étroits pour être mis au jour, viennent pour ainsi dire avant terme et sous la forme d'embryons ; ils passent invisiblement de la matrice où ils sont conçus , dans la poche où ils reçoivent leur développement complet , et sans qu'on ait pu observer jusqu'ici, d'une manière satisfai- sante , la route qu'ils suivoienl ; si c'étoit leur mère qui les y plaçoit , ou s'il y avoit une communication directe du vagin à l'intérieur de la poche. Quoi qu'il en soit, il est certain que les petits s'attachent aux mamelles, et qu'ils ne les quit- tent que quand ils ont assez de force pour marcher. Ils se laissent alors tomber de la poche, et sortent pour se prome- ner et pour chercher leur subsistance; ils y rentrent sou- vent pour dormir, pour téter, et aussi pour se cacher lors- qu'ils sont épouvantés; la mère fuit alors et les emporte tous. Elle ne paroît jamais avoir plus de ventre que quand il y a iong-temps qu'elle a mis bas. Le gland de la verge du mâle et le clitoris de la femelle sont doubles. La poche est rempla- cée, dans quelques espèces, par une simple duplicature de la peau, qui n'est d'aucun usage; la verge, dans l'état ordi- naire, est placée derrière un scrotum volumineux et pendant. V. l'article Marsupiaux ( Mammifères.) Les didelphes portent divers noms dans les différentes par- ties de l'Amérique. Les (iuaranis du Paraguay les appellent micourés , les Brasiliens çarigueia , les Mexicains thiuqualzin \ dans les Antilles et les autres lies du même golfe , ils sont nommés manicow, ce sont les opossumàcs iVûglo-Auiéiicains, l^o D I D les rais des Lois ou bochsratte des Hollandais de la Guyane ; les belettes des Espagnols de Monte-Video , etc. Leur dénomination la plus commune en Europe est celle àe san'gue , qui vient du mot brasilien çarigueia ^ ainsi que ceux de sarigiioi et de cerigon. Quelques auteurs ont décrit sous le nom de philander plusieurs espèces de didelphes. §1. Espèces dont les femelles ont une poche sous le ventre poujL recevoir les petits après leur naissance. Première Espèce. — DiDELPHE À OREILLES BICOLORES , Cu- yier; Opossum des Anglo-Américains {Didelphis Virginiana\ Penn; Gmel. Sarigue desIllinois, Buff.suppl,tom.7,pl. 33; Sarigue a long poil, ilnd. tom. 7, pi. 34; Manicou, Bon- naterre, pi. Encyrl.; Didelphe virginien , Lacép. ; Micou- RÉ premier, d'Azara , Quudr. daParag.^ trad. t'ranç. t. i , p. 244-î yirginian upussum^ Shavv; tom. i, part. 2, pi. 107. Ce didelphe est à peu près de la taille du suivant, c'est-à- dire qu'il a quatorze pouces environ de longueur, depuis le bout du museau jusqu'à 1 origine de la queue , et que celle-ci tn a onze. Tout son corps est couvert d'un poil laineux o» feutré , d'un blanc sale près de la peau , brun à l'extrémité , et qui est traversé par des poils plus longs, le plus souvent blancs ; la teinte générale est plus foncée sur le dos qu'ail- leurs ; la tête est blanche à l'exception du tour des yeux qui est brun et dt-s oreilles qui sont aussi brunes à leur base avec l'extrémité blanchâtre ; ces oreilles sont presque nues ; la queue est velue dans son premier quart, blanchâtre et cou- verte d'écaillés dans le reste de sa longueur; elle est ronde; les pattes sont brunes ; le ventre est blanc. A cette description, faite d'après les individus de cette espèce qui font partie de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, nous ajouterons quelques traits de celle du micouré premier de M. d'Azar,a qui n'en diffère point, selon MM. Cuvier et Lacépède. Cet animal a vingt-six pouces et un quart de longueur to- tale, sur lesquels la queue en a onze et demi; celle-ci es! dépourvue de poil , écailleuse et ronde excepté dans la par- tie qui se replie , où elle est un peu comprimée en dessous. La circonférence du corps, prise sous les bras, est d'un peu plus de huit pouces. La hauteur aux pieds de devant est de sept pouces, et celle du train de derrière de sept pouces cï demi: la tête a quatre pouces de long, et deux seulement dans sa plus grande largeur ; la mâchoire supérieure dépasse de six ligues environ l'inférieure; le museau est garni de longues moustaches; l'oreille haute de quinze lignes, large de dix-huit, est elliptique très-mince, obscure à sa racine , blanche dans le reste et plus pendante que dans les autres didelphes; les narines D I D 42, sont séparées par une petite rainure ; le cou est court ; les griffes sont blanches; les poils du métacarpe , du métatarse et de la face sont très-courts. Ou a vu des individus albinos , dont le poil étoit absolu- ment blanc. La femelle a sous le ventre une poche fort étendue , dans laquelle d' Azara a compté treize mamelles très-peliles , dont une placée au milieu et les autres rangées autour, for- mant comme une ellipse surbaissée. Ce didelphe se trouve dans l'Amérique, au moins depuis le Paraguay jusqu'au pays des Illinois , où il a été principa- lement observé. Selon M. d'Azara, il habite les buissons et les champs. Du- rant le jour il se tient dans des trous , et n'en sort que la nuit pour se rapprocher des habitations des hommes, où il pénè- tre afin de se jeter sur les œufs et sur les poules dor.t il suce le sang et dédaigne la chair, comme le font les fouines et les belettes de notre pays. Sa démarche est si lente qu'il paroît impossible qu'il puisse rien prendre , si ce n'est une proie endormie. Dans les bois, il monte aux arbres et pa- roît se nourrir des petits oiseaux qu'il atteint dans leurs nids, d'insectes, de petits reptiles et aussi de fruits. Les petits en naissant ne pèsent guère plus d'un grain; ,ils sont sans poils et aveugles. Placés dans la poche , cha- cun d'eux saisit une mamelle avec tant de force que pour le détacher il faut quelquefois rompre le mamelon. Sans lâcher celui-ci , cachés dans la poche , ces animaux crois- sent jusqu'à ce qu'ils aient la taille d'une souris, qu'ils soient couverts de poils et qu'ils puissent manger. Leur nombre est de treize , selon M. d'Azara, et de seize selon Barton; ce qui porteroit celui des mamelles aussi à seize. La gestation dure vingt-six jours, et le séjour des petits dans la poche, environ cinquante; ce n'est (ju'aubout de ce temps seulement que leurs yeux s'ouvrent à la lumière. D'a- bord ils sortent de cette poche et y rentrent lorsqu'ils ont quelque chose à craindre ; mais lorsqu'ils sont devenus trop gros pour s'y placer, ils montent sur le dos de leur mère et s'y attachent à l'aide de leur queue prenante. Ces didelphes étant fort lents dans leurs mouvemens, sont faciles à attraper, et on les tue à coups de bâton. Quand on les attaque ils cherchent à mordre l'instrument avec lequel on les frappe , mais ils ne s'élancent point sur la main qui le dirige. Ils se contentent de faire entendre une voix ou plutôt un souffle {feu^ feu^ feu., ) à la manière des chats, et de répan- dre leur urine dont l'odeur est très-fétide, DetLx espèces de mammifères carnassiers du genre des 422 D I D chaf s , que M. d'Azara nous a fait connoîlre , Yyaguaroundi et Veyra, tuent et mangent avec plaisir ces animaux. Le sarigue à long poil de Buffon ne diffère point de cette espèce. M. Geoffroy s'est assuré que cet animal avoit été dessiné d'après un individu dont le poil partagé en mèches lui donnoit un aspect particulier. Ce même individu existe encore dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle , et ressemble d'ailleurs par toutes ses parties aux autres di- dolphes à oreilles bicolores qui y sont également conservés. En visitant cette collection , M. d'Azara crut reconnoître son micouré premier dans le crahier\ mais en comparant les descriptions de ces animaux, il est facile de voir que ce na- turaliste recommandablc se méprenoit alors; car il décrit exactement le duvet terminé de brun et les grands poils blan- châtres qui le percent et que l'on ne retrouve que dans le didelphe à oreilles bicolores. Seconde Espèce. — Didelphe crabier , Bidelphis canciivora , Linn. ; ou Grand Philandre oriental de Séba {Didelphts marsupta/is) ; grand sarigue de Caycnne, du Brésil, etc. Crabier, Buff suppl. 3, pi. 54- (le mâle), Didelphis cancri- vora , Gmel. -, et Dùklphîscarcfnophaga., Boddaerl ( lafemelle ) ; piani ou puant des habitans de Cayenne. Le didelphe crabier est à peu près de la taille du précé- dent, c'est-à-dire de celle du chat. La longueur de son corps depuis le bout du nez jusqu'à l'origine de la queue , est d'en- viron dix-sept pouces ; la hauteur du train de devant de six pouces trois lignes, et celle dutrain de derrière de six pouces six lignes. La queue qui est brune dans le premier tiers de sa longueur , blanche à l'extrémité, écailleuse et sans poil, a quinze pouces et demi de longueur sur dix lignes de grosseur à sa base ; elle est fort mince à son extrémité. La tête très- pointue , a quatre pouces de longueur; l'œil est petit ; le bord des paupières est noir , et en-dessus de Toeil se trou- vent de grands poils qui ont jusqu'à quinze lignes de longueur; il y en a aussi de semblables à coté de la joue, vers l'o- reille. Les moustaches sont assez longues ; les oreilles sont larges, ovales et arrondies à leur extrémité ; le pouce des pieds de derrière est très-gros , large , et écarté. Le poil dont le corps est couvert est de deux sortes, com- me dans le didelphe à oreilles bicolores; le plus court et le plus serré, qui est brunâtre à la pointe dans ce dernier ani- mal, est ici d'un jaune sale, et les grands poils roides qui le traversent pour le recouvrir en dessus, sont bruns au lieu d'être blancs. Ces longs poils roides et bruns sont plus nom- breux sur les cuisses et sur l'épine du dos , que partout ail- leurs; aussi ces parties sont-elles plus foncées que les autres. Ils ont trois pouces de longueur, sont d'un blanc sale à leur origine jusqu'au milieu , et ensuite bruns jusqu'à l'extré- mité. Le poil des côtés du corps est d'un blanc jaune , ainsi que celui du dessous du ventre. Les pattes sont brunes ; la tête a son chanfrein marqué d'une ligne longitudinale de la même couleur ; les oreilles sont d'un blanc jaunâtre uniforme , un peu mêlé de brun vers leur base. La femelle n'a , dit-on, que huit mamelles dans la poche complète dont son ventre est muni; et ces mamelles sont disposées en ellipse. Les petits , comme dans l'espèce précédente , viennent pour ainsi dire avant terme , sans poils et avec les yeux fermés. Aussitôt qu'ils sont nés, cha- cun s'applique aune mamelle, saisit la mère avec ténacité, pour ne la pas lâcher avant que ses yeux ne soient ouverts , que son poil nait poussé et qu'il n'ait assez de force pour manger et pour marcher; alors ils s'attachent à la partie du corps de leur mère qu'ils peuvent saisir , et elle les conduit avec soin partout où elle va. Le crabier est commun à Cayenne ainsi qu'à Surinam ; il grimpe aux arbres avec facilité, mais il court et marche mal. Il habite toujours les palétuviers et autres endroits ma- récageux, et se nourrit de petits oiseaux, de reptiles et d'in- sectes ; mais les crabes sont sa principale nourriture, et c'est ce qui lui a valu le nom qu'il porte. Pris jeune , cet animal s'apprivoise facilement, et on le nourrit comme les chiens et les chats , c'est-à-dire avec toute sorte d'alimens. Laborde assure que quand le crabier ne peut pas tirer les crabes de leur trou avec sa patte , il y introduit sa queue dont il se sert conmie d'un crochet. Le même naturaliste dit aussi que la voix ordinaire de cet animal est une espèce de gro- gnement semblable à celui des petits cochons , et que lors- qu'il est pincé par les crabes, son cri ressemble à celui d'un homme et s'entend de fort loin ; enfin il dit que le crabier produit quatre ou cinq petits , et qu'il les dépose dans de vieux arbres creux. 11 ajoute que les naturels du pays en mangent la chair, qui a quelques rapports avec celle du lièvre. Troisième Espèce. — DiDELPHE QUATRE ŒIL ou MOYEN Sa- RIGUE de Cayenne , Çarigueia des Brasiliens ; Bidelphis opos- sum^ Linn. Le Sarigue ou I'Opossum, Buffon, ton>. ic, pi. 4.5 et 46; Philander, Séba, tom. i , pi. 36; Mohicca opossum Pennant, et, Shaw. gen. zool. tom. i, part 2, pi. 108, r.pl. D. II. de ce Dictionnaire. Ce didelphe est plus petit que les deux premiers , puisqu'il 42| ' T) 1 T) ^itteint à peine un pied de longueur, mesurée depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue. Celle-ci est longue de onze pouces environ ; elle est velue à sa base et de la cou- leur du dos; le restantest presque brun dans ses deux premiers tiers etblanc à l'extrémité. Tout le corps est recouvert de poils d'une même nature et de même longueur; tout le dessus est d'un gris-brun , un peu plus foncé sur la tête que sur le dos. Le dessus de chaque œil est marqué d'une tache jaune pâle, ovale, oblique , très-apparente, et dont la position a valu à cet ani- mal le nom de quatre œil^ qu'il a reçu quelquefois. Les oreilles sont entourées de blanc à leur base postérieure. Les lèvres , le menton, sont blancs; la poitrine et la partie antérieure du ventre, jaunâtres ; le reste plus blanchâtre. Les pattes sont d'un gris-brun extérieurement et d'un blanc jaunâtre en de- dans. Les doigts sont de cette dernière couleur. Les oreilles sont assez grandes et nues. Les femelles un peu plus rousses que les mâles , ont une poche complète sous le ventre , où elles renferment leurs pe- tits comme celles des deux espèces précédentes. Le didelphe x'juatre œîl^ qui est le sarigue proprement dit de Buffon, se trouve à Gayenne , et sans doute dans plusieurs autres régions chaudes et tempérées de l'Amérique. C'est au sujet de ce didelphe que Buffon rapporte les récits de tous les voyageurs qui ont fait mention des autres espèces de ce genre et de celle-ci , comme s'ils avoienl tous parlé d'un même animal. Aussi son histoire est-elle fort embrouillée. § IL Espèces dont les femelles n'ont point de porhe ^ mais seide- ment un repli de la peau de chaque côté du ventre. Quatrième Espèce.— DlDELPiiE NUDICAUDE, Didelphis nudi- çaudata Geoffr. La collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris renferme un individu de cette espèce établie par M. (ieoffroy , et très-voisine de celle du didelphe quatre œil , si même elle doit en être distinguée. Sa taille est plus petite , puisque la longueur totale du corps et de la tête est d'environ neuf pou- ces ; sa queue proportionnellement beaucoup plus longue , puisqu'elle dépasse d'un quart la longueur du corps ; elle est entièrement nue et écailleuse, d'une seule couleur; tandis que dans le précédent, la base de la queue est velue , et l'extré- mité seulement de la partie écailleuse, blanche, le commen- cement seulement en étant brun ; mais le caractère prin- cipal qui fait distinguer cette espèce de la précédente , c'est que la femelle n'a point de poche sous le ventre. D ailleurs les couleurs du pelage sont les mêmes que celles du didelphe quatre œil , si ce n'est que les., oreille? n'ont point D I D 4^5 de blanc derrière leur base , comme celles de ce dernier ani- mal. Le didclpbe nudicaude est aussi de Cayenne. L'individu que possède le Muséum, est une femelle dont les petits sont encore attachés aux mamelons. Cinquième Espèce. — DiDELPHE A GROSSE QUEUE {Bidelphis crassicaudata ) , Desm. Micouré troisième^ ou micouré à grosse queue Dazara, £55. 5i/r/7f/5/. nat. des quadr. du Parag, traduct. franc, tom. i , pag. 284. Ceite espèce, dont la femelle a le ventre dépourvu de po- che, et est marqué de deux plis longitudinaux, ne sauroit être confondue avec celles du genre didelphe qui présentent ce caractère : d'abord sa queue, à peu près aussi longue que le corps , la distingue suffisamment des didelphes touan et bra- chyure qui l'ont beaucoup plus courte. Cette même queue l'é- loigné également du didelphe nudicaude, qui a la sienne au contraire beaucoup plus longue que son corps. Elle s'éloi- gne du cayopoUinet de la marmose par sa taille plus élevée. Mais ce qui la caractérise particulièrement, c'est la gros- seur disproportionnée de sa queue , qui, à sa racine, semble être la continuation du corps. Elle diffère encore des autres espèces du même genre, en ce qu'elle se sert moins de sa queue pour saisir les objets ou pour s'accrocher; que ses oreilles sont plus petites , moins rondes et un peu plus droites ; que le museau n'est pas aussi plat vers le haut, ni aussi long, ni aussi aigu, qu'il n'y a point de rainure entre les narines, et que le cou est aussi gros que la tête. Un mâle de cette espèce , dont le corps avoit un pied de longueur mesurée depuis l'extrémité du museau jusqu'à la base de la queue , avoit cette queue longue de onze pouces avec trois pouces et demi de circonférence à son origine, La circonférence de son corps prise sous les pattes de devant, ctoit de six pouces, huit lignes. La queue , dans le premier tiers de sa longueur, avoit du poil semblable à celui du corps; et dans le surplus, des poils rares , courts et noirs, naissant entre les écailles qui étoicnt noires aussi, excepté dans un pouce et demi de Textrémité où ils étoient blancs. Le scro- tum pendoit comme dans les autres didelphes, et il étoit velu. Quant à la couleur du corps, elle n'est pas très-netlement indiquée par d Azara. Dans le mâle dont nous venons de donner les «limensions, le dessous de l'œil étoit cannelle claire, et cette nuance parvenue vers l'angle de la bouche , s'éten- doit sur la partie inférieure de la tête et suivoit tout le dessus de l'animai. Les quatre pieds et la face, depuis les yeux jus- qu'au bout du museau, avoient une couleur foncée; le reste. 426 D I D sans exception , différoit peu de la couleur de la souris ordi- naire. Dans une femelle, le cannelle clair étoit remplacé par du blanc un peu jaunâtre. Au lieu de bourse, celte femelle avoit entre les jambes deux plis remarquables, ouverts en ellipse et qui avoient peu de capacité. Les mamelles étoient en avant sur le contour d'une autre ellipse concentrique et longue , mais avec cette singularité qu'il y en avoit quatre du côté droit, deux du côté gauche et point au centre. Les didelphes de cette espèce sont carnassiers. M. d'A- zara en vit un au village de Saint-Stanislas au Paraguay , qui se jeta sur un perroquet et qui le tua à l'instant. Ayant donné à ce même animal une souris morte , il en mangea la lête. On apprit à ce naturaliste , en lui remettant une femelle , qu'avant de la prendre on lui avoit vu tuer une vipère. En captivité, ces animaux se nourrissent de chair crue. Ils sont apathiques comme les autres didelphes , et se laissent appri- voiser jusqu'à un certain point. M. d'Azara n'a pas remarqué qu'ils eussent la mauvaise odeur naturelle aux espèces du même genre. Sixième Espère. — BmELPHE CAYOPOLLIN, Didelphis cayo- poJlin; Did., Philandcr et Did. dorsigera , Linn. Le Cayo- POLLIN , Buff. tome lo , pi. 55 ; Mus afnœmis rayopollin dictas., Séba. Thés. t. i. tab. 3i. Le coyopollin a un peu plus de huit pouces de longueur, me- surée depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue, et celle-ci est longue de quatorze pouces. Cet animal est, par con- séquent, plus grand que la marmose, qui estl'espèce dont il se rapproche le plus. Ses yeux sont simplement bordés de brun, et n'ont point de bande tout autour comme dans la marmose. Le chanfrein est marqué, dans son milieu , d'une ligne longi- tudinale noirâtre, comme le tour des yeux , et ses côtés sont d'un gris cendré. Tout le dessus du corps est d'un gris fauve, et tout le dessous jaunâtre; les oreilles sont nues et entou- rées de jaune à leur base ; la queue est couverte de poils semblables à ceux du dos, dans une partie de sa longueur; le restant est nu, écailleux, et tacheté de jaunâtre et de brun obscur; le scrotum du mâle pend d'environ un pouce, et ne tient que par un cordon assez mince. On doit, sans nul doute, rapporter à cette espèce le phi- landre de Surinam de Séba dont la queue de la femelle , selon cet auteur, ne présentefoit pas les taches que l'on voit sur celle du mâle. On trouve les cayopollins à Cayenne, quoique moins rare- ment que les didelphes quatre œils et les marnmses. Ils produisent D I D 4,7 ordinairement cinq ou six petits, qui montent sur le dos de leur mère lorsqr/ils sont lout-à-fail développés, et s'y tiennent en accrochanl leur queue à la sienne. iJans cette si- lualion, qui leur est familière , elle les transporte avec au- tant de sûreté que de légèreté. Cet animal répand une oAeur fétide, comme tous ceux de ce genre. M. Cuvier, dans une note de son Règne animal, fait olaser- ver que ce nom de rayopollin est celui d'une espèce do di- delphe^ qui habite les montagnes du Mexique, et qu'on l'a appliqué un peu arbitrairement à cette espèce-ci. Le cœjopol-i Un de Fernandez paroitroit en différer , en effet , par l.i cou- leur blanche de son ventre , de ses jambes et de ses pieds. C'est avec un peu de doute que nous rapporterons à cette espèce le micuuré second , on micouré laineux de d'Azara, dont la grandeur et les proportions relatives de la queue et du corps sont parfaitement les mêmes; dont tout le dessus du corps et la face extérieure des membres sont couleur de tabac d'Espagne le museau marqué d'une petite ligne brune qui suit le milieu de la tête et finit à l'occiput; le contour de l'œil d'un cannelle ardent, et séparé de la ligne brune du museau par un espace brun clair. Tous ces traits sem- blent porter à les faire réunir. Pourtant le micouré lai- neux de d'Azara a le dessous du corps d'un brun clair, où le blanc domine beaucoup, et sa queue, qui n'a qu'un peu plus de son dernier tiers nu et écailleux, est blanche et sans au- cune tache dans cette partie ; le poil qui recouvre sa base est de la couleur de celui du dos. Sepi'ième Espèce. — DiDELPHE MARMOSE, Dideiphis nmmia, Linn. ;; Rat des bois des habitans de Cayenne ; TaïBI des Brasiliiens. V. pi. G. i3 de ce Dictionnaire. La Kiarmose est l'une des plus petites espèces du genre , puisque' sa longueur, mesurée depuis le bout du museau jus- qu'à la base de la queue , est de cinq pouces seulement ; cette queue e st également longue de cinq pouces. Tout son pelage est d'un gris fauve , plus foncé en dessus qu'en dessous; l'œil est compris dans un trait brun oblique qu'on remarque sur les côtés de la tête ; la queue ne présente point de taches brunes c omme celle du cayopollin : sa couleur est jaunâtre ; ses oreill es sont nues. La femelle n'a point de poche sous le ventre; m ais seulement deux plis longitudinaux et latéraux, entre lesqi tels sont placés quatorze mamelons. M. Cuvic u' {Règne animal), fait la remarque : « Que le nom de Ma RMOSE a été adopté par Buffon, d'après une faute d'impression française de Séba, qui, dans le texte, assure qu'on l'appel \e marmotte au Brésil. Il est seulement vrai. l,2B D T D ajoule-t-îl, que les Hollandai?, Ju temps de Marcgrave,l'ap- T^elo'ieiit rat des bois , et les Eràsliiens Tu'ibi; rat des bois e^jt aussi son nom chez les Français de Cayenne ; et Séba aura traduit Bosch ratte par Marmotte. « La marmose appariient à l'Amérique méridionale. Il pa- roît que , dans cette espèce, la naissance des petits semble être encore plus précoce que dans les autres didelphes: on a peine à les apercevoir lorsqu'ils naissent et qu'ils vont s'attacher aux mamelles. Leur nombre, dans chaque portée, est de dix, douze ou quatorze. Une fois attachés aux ma- melles, ils ne les quittent plus qu'ils ne puissent marcher. Aussi les voit-on former comme une grappe , lorsqu'ils sont encore très-jeunes, sous le ventre de leur mère , et leur forme est à peil près celle d'une fève; plus grands, ils montent sur son dos, et s'accrochent après elle , à l'aide de leur queue prenante. Les marmoses ont toutes les autres habitudes des ani- maux congénères. C'est peut-être à cette espèce qu'il convient de rapporter le micouré quatrième ou micouré à longue queue de d'Azara , qui n'en a vu qu'un seul individu mâle, lequel encore lui parut ne point être errtièremenl adulte. Sa longueur étoit de quatre pouces environ , et celle de sa queue de cinq : celle- ci étoit toute pelée , très-douce et luisante ; l'oeil étoit en- touré de noir, et en dehors de cette espèce d'anneau, on remarquoit un second cercle blanchâtre -, tout le. dessus de la tête et dtt corps étoit d\m gris de souris; mais les flancs étoient plus clairs ou blanchâtres. La mâchoire inférieure, le dessous de la tête et la partie antérieure des jambes de de- va"nt étoient presque blancs, et le dessous du corps étoit par- tout , d'une couleur blanche sale , uniforme. D'après le rapport de Dom Joseph de Casai, d'Azara dit : " Que les mirourés à longue queue, du Paraguay, se tiennent dans le creux des troncs d'arbres , dans les roseaux , les buis- sons, les haies vives, où ils s'attachent par la queue. » Le même Dom Casai, en envoyant à d'Azara l'individu dont il donne la description que nous venons de rappf)rtcr, lui avoit assuré que les couleurs ne différoient point (Jans cette espèce, ni à raison du sexe, ni à raison de l'âg^; , ce qui pourroit porter à la faire séparer de celle de Irj marmose^ avec laquelle elle présente, en effet, quelques dissemblances dans les proportions de la queue , les coule ;urs du pe- lage, etc. BIT) 43(> Huitième Espèce. — DidelPHE Tou an ( Didelphis hrachyiira. ) ; Pallas, Act. petr. 1780. Le Touan, Butïon, suppl., tom. 7, pag. 61. , pi. 5. ; Dide/phis incolur , Geoffr. Le Didelphe Touan , par sa petite taille , se rapproche plus de la marmose que de toute autre espèce du meiue genre ; mais il se distingue éminemment de toutes , par la brièveté de sa queue. En effet , ce petit animal n'a que cinq pouces et demi de longueur, mesurée depuis le bout du mu- seau jusqu à l'origine de cetîe queue , et celle-ci n'a tout au plus qu'un pouce et demi. Tout le dessus du corps est noirâtre , ainsi que le derrière de la tête. Les joues, les épaules, les flancs et le côté extérieur des cuisses sont d'un roux vif, ainsi que la gorge et les pattes. La poitrine et le dessous du corps sont d'un blanc pur. Les oreilles sont mé- diocres , nues et de forme arrondie. La queue est velue à sa base et de la couleur du dos ; ensuite nue et écailleuse dans sa plus grande longueur et jusqu'à l'extrémité. Les poils sont doux et courts ; ceux des flancs sont noirâtres près du corps et roux à la pointe ; ceux du dos , aussi noi- râtres à la base , ont un petit anneau blanchâtre. On trouve cette espèce dans l'Amérique méridionale , et notamment àCayenne. Elle se tient dans les foréls. La femelle fait neuf à douze petits , qui , ainsi que ceux de la marmose , s'attachent aux mamelons , sans être renfermés dans une poche ou bourse comme ceux des trois premières espèces de ce genre. Buffon avoit regardé le touan comme une espèce de be- lette. C'est Pallas qui l'a le premier placé dans le genre di- delphe auquel il appartient réellement. Lors de son séjour à Paris , M. d'vVzara a reconnu dans les individus de cette espèce , qui font partie de la collection du Muséum , son micourè cinquième ou micouré à queue courte qui s'y rapporte en effet assez exactement , à cela près que chez lui le ventre est cannelle blanchâtre , comme le dit M. d'Azara , au lieu d'être blanc. Ces animaux se trouvent dans des trous qu'ils creusent en terre. Les femelles ont leurs petits pendans aux mamelles , et traînant à terre lorsqu'elles marchent ou qu'elles cou- rent , sans pour cela lâcher prise. Le nombre des mame- lons , dans ces femelles , est de quatorze , et le plus souvent ils sont tous occupés par des petits. Lorsque ceux-ci ont été enlevés à leur mère, le lait tarit et les mamelons diminuent de volume si promptement, qu'au bout de quelques jours on a déjà besoin d'une loupe pour les apercevoir. C'est sans doute ainsi que les mamelles des ornithorinques et des <3« DÎT) écliidnésdisparoissentdans le temps qui n'est pas celui de l'ai- lafitement pour ces animaux. Dans cette espèce , le mâle seul paroît répandre autour de lui une odeur fétide. Un de ces micourés à queue courte, en captivité, mangeoit de la chair crue et en étoit très-avide , surtout lorsqu'on l'avoit laissé jeûner; alors il manifestoit un violent désir d'en avoir lorsqu'on lui en montroit ; il sautoit en criant et se dépiloit beaucoup lorsqu'on ne lui en donnoit qu'une petite quantité. Il mangeoit très-peu, et ensuite il se frottoit promp- tement le museau avec les pattes de devant. Il buvoit en ré- pétant les coups de langue , d'une manière pressée , et iï dormoit le corps et les quatre pattes étendues; il étoit très- doux , quoiqu'il l'ait été moins dans le principe ; mais si on l'irritoit, ilrépandoitune mauvaise odeur, quoique peu forte. Newième Espèce. — DlDELPHE BRACHYURE, Did^phis bra- chyura , Gmel. , Geoffr. Cette espèce , figurée et décrite par Séba , sorus le nom de mûris syheslris americanafemîna^ Thés., rer. na'l., tom, i , lab. 5i , a été, à cause de la brièveté de sa queue r, confondue par Gmelin avec celle du didelphis hrachyura de î*allas, qui , ainsi que nous venons de le voir, doit être rapportée au iouan de Buffon. Le Iouan est remarquable par les trois bandf'S assez tran- chées de gris noirâtre , de roux vif et de blane pur que l'on remarque sur son dos, sur ses flancs et sous sou ventre. Celui- ci en diffère en ce que son dos est roux foncé ainsi que ses flancs , et que son ventre est seulement blancîiâtre. De plus , sa queue est garnie en dessus jusqu'aux deux; tiers de sa lon- gueur, de poils semblables à ceux du dos. Dixième Espèce. — DlDELPHE NAIN , Didelphis pusila , Desm. MiCOURÉ SIXIÈME ou MicourÉ nain d'Azara. {Essai sur rhist. nat. desquadntp. du Paraguay , trad. franc. , 1. 1 , p. 3o4..) Cette espèce , dont d'Azara n a vu q^ue deux individus mâles , qui lui ont paru adultes par l'état des organes de la génération , est la plus petite connue. Le corps et la tête ensemble n'ont que quatre pouces quatre lignes de longueur, et la queue a trois pouces huit lignes : elle est toute pelée et un peu plus mince à proportion Cjue celle du micoure à queue longue , qui a été rapporté à l'espèce de la marmose ; mais cette queue est également prenante. Les oreilles sont assez droites , rendes ; leur plus grande hauteur est de six lignes, et leur largeur de quatre. Les mous- taches sont très-fines. Le poil est court et doux, le tour de l'œil est d'une teinte noirâtre qui s'étend davantage vers le grand an- gle ; le sourcil , qui est placé au-dessus de Toeil , est blan- châtre et peu marqué, laissant entre lui et l'autre sourcil un triangle obscur peu remarquable; l'entre-deux des oreilles , tout le dessus de l'animal , ses côtés et l'extérieur des membres sont d'une nuance plombée , un peu obscure sur la mâchoire supérieure ; au-dessus de l'œil est une tache blanc jaunâtre ; le dessous de la tête et toutes les parties intérieures des quatre jambes sont blanchâtres ; la queue est un peu plus claire que le dessous du coi-ps , et le scrotum a un petit duvet court et blanc sur une peau obscure. DiDELPHE ou Sarigue fossille. Les carrières de chaux sulfatée calcarifère , ou pierre à plâtre des environs de Paris {giiJii- des Allemands), ont, ainsi qu'on l'a appris de- puis quelques années , par les savantes recherches de M. Cu- vier, offert les débris d'un grand nombre de quadrupèdes d'espèces inconnues dans la nature vivante, mais qui, par leur organisation, doivent se rapporter à des genres voisins de l'un de ceux qui habitent maintenant les marais fangeux de l'Amérique méridionale, celui des Tapirs. F. Anoplo- therium et Paleotherium. Dans ces mêmes couches de pierre à plâtre, se retrouvent aussi des fragmens de troncs de palmiers , des ossemens de crocodiles et de tortues d'eau douce (emyàcs) ^ dont les gen- res analogues n'appartiennent surla surface actuelle du globe, qu'aux contrées situées entre les tropiques ; ce qui porte à penser que les débris qui restent à découvrir doivent aussi avoir des rapports marqués avec les autres productions des mêmes climats. Les sarigues ou didelphes qui composent un genre de mam- mifères carnassiers marsupiaux, si naturel , et qui appar- tiennent exclusivement au nouveau continent, ont donc pu avoir aussi leurs représentans, dans le môme lieu et dans le même temps où vivoient ces anoplotherium , ces paleothe- rium, détaille et de formes si variées, quianimoientles bords du vaste lac d'eau douce, dont la sommité de Montmartre in- dique àpeuprès, maintenant, lepointle plusprofond. Toutdu moins portoit à former cette conjecture, lorsque le hasard le plus heureux en a démontré la réalité à M. Cuvier. Un petit squelette , presque entier , et des mâchoires séparées trouvés dans les lits de la pierre à plâtre , ont présenté des carac- tères tels qu'on n'a pu d'abord les rapporter qu'à des mam- mifères insectivores , surtout après l'inspection des dents mâchelières , hérissées de tubercules aigus , non tranchantes, 4^2 B i B ni à couronne plate. Ces dents ne pouvoîenl être rapportées par conséquent qu'à celles des genres musaraigne, hérisson j taupe, ou à celles des divers groupes que M. Geoffroy a dis- tingués parmi les chauve-souris ou chéiroptères , ou bien en- core à celles des pédimanes ou marsupiaux , qui font entrer les insectes dans leur nourriture habituelle. Leur couronne triangulaire , armée de trois petites pointes, en forme de cro- chets ou de pyramides trièdres, les rapprochoient d une ma- nière frappante de celles qui garnissent le fond des mâchoires dans les mammifères des genres didelphe et dasyure , le pre- mier particulier à l'Amérique , et le second à la Nouvelle- Hollande , ou à la terre de Diémen qu'on a cru jusqu'à ces derniers temps réunie à cette cinquième partie du monde. La forme de ces mâchelières étant la même dans les es- pèces de ces deux genres et dans le fossile de Montmartre , le nombre des incisives pouvoit seul décider dans le rappro- chement qu'on se proposoit de faire entre ce dernier et les dasyures , ou les didelphes ; mais les moyens de s'assurer de ce nombre manquoient totalement. Cependant, l'exameu attentif des débris des os qui composoient le pied de derrière, a fourni à M. Cuvier des données suffisantes pour lever cette nouvelle difficulté. Les dasyures et les didelphes n'ont pas tout-à-fait le pied de derrière semblable. Dans les dasyures, les quatre doigts sont à peu près égaux , et le pouce est si court, que la peau le cache presque entièrement, et ne le laisse paroître que comme un petit tubercule. Dans les didelphes, le pouce est long; les doigts sont iné- gaux ; le petit doigt et surtout son os du métatarse est le plus court. Dans le fossile, le métatarsien dupetit doigt est aussi d'un tiers plus court que celui du doigt précédent , pré- cisément comme dans les didelphes, ce qui l'éloigné desc?a- syiires , dont les deux os sont de la même longueur. On doifc donc le rapporter , d'après cette comparaison , au genre des didelphes. Il reste à savoir à quelle espèce vivante de ce genre, il ressemble le plus , ou s'il peut être rapporté à l'une de celles que l'on connoît , et dont nous avons ci-devant donné les descriptions. L'état de la science ne permet pas de répondre à cette question avec une entière certitude. Toutefois, d'a- près la taille de l'individu observé , qui étoit adulte , on est plutôt porté à le rapprocher de la marmose que des autres ; mais les dimensions relatives de ces deux espèces présen- tent encore assez de différences pour qu'on soit forcé de les considérer comme étant distinctes. Ainsi , la longueur d« B I D 433 îa tt-tc , la distance entre la canine et Kn première raolaiie , la longueur de l'omoplate , celle de l'hum^^rus , celle du mé- tatarsien du quatrième et du cinquième doigt, est plus grande que dans la marmose , tandis qu'il y a égalité dans la lon- gueur de Tos innominé ; mais la marmose l'emporte dans les dimensions du cubitus, du radius , du fémur, du péroné , et des os marsupiaux ; car nous avons omis de dire qu'en creusant avec précaution la partie de la pierre qui contenoit le bassin du fossile, M. Cuvier avoit retrouvé, bien entiers et en position, les deux os surnuméraires qui sont si carac- téristiques dans les mammifères à bourses , ou du moins dans ceux qui ont été appelés marsupiaux, (desm ) DIDELPHE A GRANDS PIEDS, Dide/phis maao- iarsiis. Gmelin donne ce nom au Tarsier, animal fort diffé- rent des didelphes proprement dits , par son organisation. f^. Tarsier, (desm.) DIDELPHE DORSIGÈRE. F. Didelphe cayopol^ LIN. (desm.) DIDELPHES. M. de Blainville (Prodr. d'une nom. dislr. , méth. des ani/n.) partage la classe des mammifères en deux sous-classes: i." celle des Monodelphes, et 2." celle des Didelphes. Cette dernière correspond à la famille des Marsupiaux ou Animaux à bourse de M. Cuvier {Règne anima/),h cela près qu'elle renferme de plus l Echidné etl'OR- NITHORINQUE qui sont des édentés pour M. Cuvier. (desm.) DIDELTA , Didelta. Plante de la syngénésie polygamie frustranée , et de la famille des corymbifères. Elle forme un genre qui offre pour caractères : un calice commun double et persistant ,.dont l'extérieur est formé par trois grandes fo- lioles ovales , un peu pointues , concaves , pubescentes , et l'intérieur par douze lanières un peu moins longues, lancéolées , ciliées , alternativement grandes et petites : plusieurs fleurons hermaphrodites , stériles , tubuleux et quinquéfides , situés sur un disque intérieur , pareille- ment deltoïde ou triangulaire , mais dont les angles répon- dent aux côtés du premier ; une douzaine de demi-fleurons femelles, à languettes oblongues , presque linéaires , ter- minés par trois dents placées à la circonférence. Ces fleurons et demi-fleurons sont placés sur un réceptacle plane al- véolé , distingué en quatre parties , dont celle du milieu est triangulaire et nue , et les trois latérales, hérissées de poils. Le fruit est formé par trois portions du réceptacle com- mun extérieur, qui se séparent, se durcissent, et qui cons- tituent, chacune , un péricarpe trigone , osseux, multilocu- laire, contenant, dans chaque loge, une semence oblongue. Cette plante, qne Linnœus avoit placée parmi les Polym- MIES et que Thunberg avoit appelée Choristée , a la tige herbacée ; les feuilles alternes , sessiles , linéaires , lan- céolées , entières , un peu charnues , chargées d'un duvet blanchâtre. Ses rameaux sont terminés par une fleur jaune , un peu penchée. Elle vient du Cap de Bonne-Espérance. IJepuis , on a découvert une seconde espèce de ce genre , dans la Polymnie épitseuse de Linnseus. (b.) DIDEMNON, D«y«/n«MTO. Genre établi par Savigny, dans son recueil de Mémoires sur les animaux sans vertèbres. Il appartient à la famille des Alcyons, et ne renferme que deux espèces, dont une est figurée pi. 4i n." 3, de ce recueil. C'est «ne masse opaque, spongieuse, d'un blanc de lait, incrustant les madrépores et autres productions analogues qui se trou- vent sur les cotes d'Egypte , et sur la surface de laquelle se remarquent une grande quantité de mamelons saillans dis- posés en quinconce. Chacun de ces mamelons donne sortie à un polype dont la bouche ressemble à un entonnoir à six dents , et dont le corps est partagé en deux par un étrangle- ment. Il a été réuni aux Polyclinons par Cuvier, et aux £u- CELES par Lamarck, Voyez, pour les détails anatomiques, les Mémoires précités, (b.) DÏDERME , Didenna. Genre de plantes cryptogames , de la famille des Champignons, fort voisin de rjEciDiE. V. ce mot. (b.) DIDESME , Didesmus. Genre de plantes , établi par Des- vaux dans son Coup d œil sur les Crucifères, pour placer une plante d'Egypte , d'abord mise parmi les Buniades , puis parmi les Myagres. Ses caractères sont : silicule allongée, coriace, anguleuse, séparable en deux articulations monospermes, placées l'une au-dessus de l'autre, (b.) DIDICILE, Didicilis. Genre de plantes , établi par Palisot Beauvois , aux dépens des Lycopodes de Linnœus. Ses caractères sont : fleurs monoïques; les mâles à anthères bi- valves, disposées sur un épi anguleux, avec des bractées ; If. s femelles, à capsules sphériques , bivalves, monosper- mes , situées dans l'aisselle des rameaux. 11 ne renferme que le Lycopode a pied d'oiseau, (b.) DI.DPJC. V. Coucou vert-doré et blanc, (y.) DIDUS. Nom latin des oiseaux du genre Dronte. (desm.) DIDYMANDBE, Didymandm. Nom donné par Willde- jiow à un arbre du Pérou , dont Ruiz et Pavon ont fait un genre sous le nom de Synzyganthère. (b.) DIBYME {Botanique). Mot synonyme de Jumeau, (d.) DIDYMELÉE, Didymeles. Arbre élevé, à rameaux écartés . à feuilles alternes , ovales , lancéolées , pétiolées , grandes , à fleurs petites , portées sur des grappes suraxil- laires; qui fonne un genre dans la dioécie diandrle. Ce genre, établi par Aubert Dupetit-Thouars, dans sort ouvrage sur les plantes des îles de l'Afrique australe , offre pour caractères : un calice formé de deux écailles ; point de corolle ; deux anthères sessiles sur \qs écailles du calice dans les fleurs mâles , et sur le dos du pistil dans les fleurs femelles ; deux ovaires sillonnes du côté intérieur , à style nul et à stigmate bilobé. Le fruit est une drupe monosperme, aplatie, dont la coque est réticulée et dont les cotylédons sont très-amers. Le didymelée croît dans Tîle de Madagascar ; il est en fleurs et en fruits pendant une partie de l'année. On ignoré s'il est utile aux habitans. Sa figure se voit pi. 7 de l'ou- vrage précité, (b.) DIDYMION, Di^/^m/Mm. Genre de plantes, établi par Schrader, aux dépens des SpaÉROCARPES de BuUiard. Ses caractères consistent à avoir le péricarpe double, l'extérieur s'ouvranl au sommet, et couvrant des semences attachées à un réseau filamenteux ; l'intérieur fermé et rempli de se- mences nues. On compte huit espèces dans ce genre , toutes se tfouvant , pendant l'automne , sur le bois pouri j dont la plus Commune est le Didymion floriforme. Quelques botanistes ont réuni ce genre aux Licées , d'au- tres aux TuBULiNES , d'autres aux TniciiiES. (b.) DIDYMOCHLAÈNE , Didymochlaena. FouGÈRE des Indes qui , selon M. Desvaux, qui l'a figurée , pi. 2 de son journal de botanique, forme seule un genre , dont les carac- tères sont : fructification en groupes oblongs , placés à la circonférence des pinnules ; chaque groupe formé d'un cer- tain nombre de capsules recouvertes par un tégument com- mun , fixé à la veine des pinnules. (b.) DIDYMODE, Didymodon. Genre de plantes établi par Bridel , dans la famille des Mousses. Il offre pour carac- tères ; un péristome à huit ou seize paires de dents , et des fleurs unisexuelles. Il a pour type le bry pusile de Dickson, et renferme dix espèces. Hedvvig et Smith ont pris quelques espèces de ce genre ^ pour former les genres Cynodonïion et Trichostome. V. Double-Dent, (b.) DIDYNAMIE. Nom qui a été donné par Linnseus à la quatorzième classe de son Système des Végétaux, c'est-k-dire à la première de celles qui sont fondées sur le rapport de grandeur des étamines. Les plantes qui la composent ont toutes quatre étamines , dont deux plus petites. Elles sont divisées en deux sections, dont la première, appelée gymno^ spermie, renferme les genres dont les fruits sont des semences 436 D I E nues, placées au fond du calice qui persiste ; et dont la se- conde , nommée ungiospermie ^ contient les genres dont les se- mences sont renfermées dans une capsule , dans une drupe ou dans une baie. On remarque , dans cette classe , que toutes les fleurs sont monopétalcs, la plus grande partie des calices monophylles , et que les étamines sont presque toujours insérées sur la corolle. Sa première division pré- sente une famille fort naturelle , celle qu on a appelée des labiées , dont toutes les espèces se rapprochent, non-seule- ment par leurs caractères , mais encore par leurs qualités , étant , en général , odorantes. Sa seconde division , qui est composée de la plus grande .partie des plantes que Tourne- fort appeloit PersotsNÉes , a fourni à Jussicu les moyens de faire plusieurs familles , à raison de la différiCnce de struc- ture des fruits, (b.) DIDYNAMISTA. Genre établi par Tîiunberg , et que " depuis il a réuni au thalictrum. Il étoit fondé sur une plante du Japon ( Th. japonicum, Th.), dont les graines sont lisses et les feuilles trois fois ailées , à ailes incisées et dentées. DIECTOMIS , Dlectomis. Genre de plantes de la fa- mille des graminées, établi par Palisot- Beauvois aux dépens des Barbons. Ses caractères sont : épillets gé- minés , biflorcs , dissemblables ; une des fleurs sessile , polygame, l'autre pédicellée, mâle ou neutre ; balle cali- cinale de deux valves terminées par trois soies, dont l'intermédiaire est plus longue ; balle florale de deux v.ilves membraneuses, bifides ; l'inférieure pourvue, de plus, d'une arête tortillée ; écailles tronquées , frangées. Le Barboîj fastigié sert de type à ce genre. On en voit une superbe figure dans l'ouvrage de MM. Humboldt, Bon- pland et Kunth sur les plantes de l'Amérique méridionale. DIEL. Nom qu'on donne , dans les houillères d'Anzin . à mie glaise mêlée d'un peu de terre calcaire , et contenant du fer sulfuré, (desm.) DIEÏÉ. Nom que les Chipiouyans , peuplade de l'Amé- rique septentrionale , donnent à la Gelinotte a fraise, (v.) DIELEIA. V. DlTIAMBRYON. (ln.) DIEREK. Nom tartare-baschir de l'AusE, Betiila alnus^ LÎTin. (l-N.) DIERÉSILE. Sorte de Fruit. Les Mauves, le Gaillet en offrent des exemples, (b.) DIERLIZ , DIERLING. Ces noms désignent le Cor- nouiller mâle, en Allemagne, (ln.) DIËRYILLE, Diçjvilla. Arbrissçau qui y dans Linndeus , B I G 437 fait partie du genre des Chèvrefeuilles, mais que quelques botanistes regardent comme devant constituer un genre par- ticulier, qui auroit pour caractères : un calice oblong , à cinq divisions , muni de bractées à sa base ; une corolle Infundi- buliforme , à tube dilaté supérieurement , à limbe à cinq découpures ouvertes , et presque égales; cinq ëtamines sail- lantes; un ovaire inférieur, à stigmate capilé ; une baie cap- sulaire, oblongue , aiguë, non couronnée, quadriloculaire , à loges polyspermes, et à semences très-petites, (b.) Ce genre a été consacré par Tournefort à la mémoire de Dierville , chirurgien français , qui étoif versé dans la connoissanCe de la botanique, (ln.) DIEU-KAISH. C'est le Carthame, Carthamus tinctorius , L. , en Cochinchine. V. Cay-Rum. (lî^.) DIEU-MAISITOU, IDOLE, ou MANITOU. Noms vulgaires de I'Ampullaire idole , Awpullana rngosa , La- ma rck; ampiillart'iis urcetis , Denys-de-Monlfort. (dksm.) DIEVES. Dépôts argileux qui se trouvent sur la craie dans le terrain houilleux des déparlemens du nord de la France. (DESM.) DIFFLUGIE, Bifftugia. Genre de vers intermédiaire entre les infusoires et les polypes , qui ne renferme qu'une espèce observée par M. Léon Lederc, dans les eaux des environs de Laval. Ses caractères sont : corps très-petit , gélatineux , contractile , enfermé dans un fourreau ovale, formé de grains de sable agglutiné à sa surface , tronqué à sa base d'où sor- tent instantanément des tentacules irréguliers et rctractiles. Cet animal, qui n'est visible qu'au moyen d'une forte loupe, a encore besoin d'être étudié ; mais , ainsi que j'ai été mis à portée d'en juger par M. Leclerc, il est difficile à observer. On peut le comparer à un Protée qui seroit recouvert d'un têt , car ses tentacules ont positivement l'apparence et le jeu des difflugertces de ce dernier, (b.) DIFFORMES ou ANOMIDES. Famille d'orthoptères, établie par M. Duméril {Zoologie analytique) , et ainsi ca- ractérisée : corps allongé ; tète dégagée ; corselet plus long que large, formé en grande partie par la poitrine ; pattes de derrière ne servant point au saut ; tous les tarses à cinq articles. Elle correspond en partie à la famille des orthoptères coureurs de IM. Latreiile, et renferme les qcnres Mante, Phyllie et Phasme. (desm.) DIFFORMITÉ. V. Monstre, (virey.) DIGÈRE, Digéra. Genre de plantes établi par Forskaél, et qui est si voisin des Cadelaris, qu'on soupçonne que la plante sur laquelle il est formé , en est une espèce. Jussieu la cependant adopté. On l'a aussi appelé ./IErua. p8 P T G Ses caractères sont : un calice de cinq folioles ; une corolle de trois pétales ; un tube inférieur court ; cinq étamines ; un ovaire à style simple ; une drupe arrondie , bidentée à son sommet, renfermée dans le calice et la corolle qui subsistent, renfermant une noix monosperme. DIGITAIRE , Digitun'a. Genre de plantes établi par Haller,et renouvelé dans ces derniers temps, pour placer les Panics de Linneeus, dont la fructification est disposée en épis. C'est le même que le Synterisma de Walter. Ses caractères sont : fleurs unilatérales; balle calicinale d'une seule valve ; corolle de deux valves inégales et mucronées. (b.) DIGITAL BLANC. C'est la Clavaire, (b.) DKtITALE. Nom des plus petits Saumons, (b.) DIGITALE, Digitalisa Linn. {Dldynarim angiospermle.') Genre de plantes de la famille des personnées , et dont les caractères sont : un calice persistant , à cinq divisions un peu inégales; une corolle monopétale, en cloche ren- llée , beaucoup plus grande que le calice, dont le tube est rétréci à sa base, et le limbe découpé en quatre, quel- quefois en cinq segmens obtus et inégaux; quatre étamines dont deux plus courtes , ayant les anthères à deux lobes ; un germe supérieur d'où s'élève un style un peu plus long que les étamines et à stigmate simple ou double. Le fruit est une capsule ovale et pointue, placée sur le calice dont elle est environnée, s'ouvrant en deux valves, et divisée Î>ar une double cloison en deux loges dont chacune ren- erme plusieurs semences petites et anguleuses. Dans les quinze espèces de ce genre, qui a quelques rap- ports avec le sésame et les blgnunes , les feuilles sont ou al- ternes ou éparses, et les fleurs disposées en épi au sommet des rameaux. La plus belle des digitales connues est , sans contredit, la Digitale vovrprée ^ JDlgltalls purpurea ^ Linn. Si elle nous venoit du Pérou ou de 1 Archipel des Indes, elle seroit très- recherchée des curieux. Parce qu'elle croît en France, et pour ainsi dire sous nos pieds, on la dédaigne. Cependant elle a un bel aspect et un port noble et élégant, surtout quand elle est en fleurs. On la trouve en Europe dans les bois montagneux, dans les terrains sablonneux et pierreux. Elle est bisannuelle , et présente une tige haute de deux oi^ trois pieds , droite , cylindrique , velue et ordinairement sim- ple. Ses feuilles sont alternes , ovales, très-allongées, den- tées et pointues; ses fleurs grandes et belles, de couleur pourpre , et agréablement tachées ou tigrées dans leur intérieur ; elles s'épanouissçnt en juin et juillet , et so^t D I G 439 remplacées par des capsules ovales terminées en pointe. Cette plante est un purgatif violent dont on se sert peu en France , mais qu'on emploie assez fréquemment en An- gleterre , surtout contre l'épilepsie : on la fait infuser à la dose de deux poignées , dans une suffisante quantité de bière , pour une prise. Les Italiens la regardent comme vulnéraire et l'emploient dans le traitement des plaies. Ses fleurs bouil- lies dans le sain-doux ou dans du beurre frais, font une pommade excellente pour les maladies scrophuleuses. Nous croyons pourtant devoir observer qu'iPfaut être très-cir- conspect dans l'emploi de la digitale, parce qu'elle appar- tient à une famille naturelle dans laquelle il y a beaucoup de plantcs^ vénéneuses. Au lieu d'y avoir recours dans ses maux, il vaut mieux en orner son jardin. Elle mérite cette distinction par la beauté de ses fleurs ; et comme elle se multiplie elle-même par ses semences, si on lui donne le temps de les répandre , il est très-aisé de l'avoir. Une cul- ture un peu soignée lui feroit produire peut-être des varié- tés intéressantes; on en connoît depuis long -temps une à fleurs blanches , que Miller dit avoir cultivée trente ans sans qu'elle ait éprouvé aucune altération, (d.) DIGITALE. Selon Bertrand ÇDict. On'rtogr. uniPers.^, plusieurs lithographes désignent par ce uom des pointes d'oursins pétrifiées ; d'autres, des solen ou manches de couteau , également pétrifiés; et enfin d'autres encore, des béiemnit^Sy des denfaliles, des tuhulites, etc. (desM.) DIGITALE FAUSSE. C'est la Dracocéphale de Vm-! CINIE. (b.) DIGITALIS. Ce mot signifie dé ou doigt, parce que la fleur de la Digitale ressemble à un dé à coudre. Tournefort comprenoit sous ce nom les trois genres digitalisa gratiola et sesamum de Linnœus. Morison le donne au mimulus. Gro- novius, Banister, Plukenet et Ray lont étendu au ^«?mrd!i'a, au chelone , au penisteman, et Sloane au gesneria tomentosa. DIGITARIA , Helster, Adanson. C'est le genre tripsa- curn de Linnaeus. Le Digitaria de Haller, adopté par Jus- sieu, Palissot de Beauvois et Robert Brown, est décrit ci-dessus au mot Digitaire. V. C ynodon, Paspale, etc. (i>n.) DIGITEE. Clavaire qui reste blanche lorsqu'elle pousse sur les éclisses qui assujettissent les membres fracturés, (b.) DIGITELLUM, Pline. Suivant Adanson , ce nom et ceux de sedum et de sempeivii^um, aussi de Pline , dési- gneroient la Joubarbe, (ln.) DIGITIGRADES. On appelle de ce nom les mammi- fères carnassiers qui marchenl sur l'extrémité des doigts des 44o î) I I. pieds de derrière , par opposition à celui de plantigrades que l'on donne aux animaux qui appuient en effet la plante de ces mênîes pieds sur le sol. Selon M. CnvicT {Règne animal), les Martes, les Putois, les Moufettes, les Loutres, les Chiens, les Civettes, les Genettes, les Mangoustes, les Suricates, les Hyè- nes, les Chats sont des digùigrades; tandis que les GuRS, les Ratons, les Coatis, les Kinkajous, les Blaireaux, les Gloutons sont des plantigrades. Dans son tableau des mammifères annexé au premier volume des Elémens d'anatoKiie comparée, M. Cuvier comproinoit encore parmi les plantigrades , les Hérissons , les Tenuecs, les Musaraignes, les Desmans, les Chry- socHLORL-js 1 les ScALOPES et les Taupes, dont il compose maintenant une petite famille sous; le nom d'ÎNSECTivoRES. (desm.) DIGNE DAME. C'est, à la Guadeloupe , le Maranta ARUNDINACÉ. (B.) DIGOSI. En Géorgie, province d'Asie , c'est le nom du Noyer, (ln.) DHLBLOjVIME. C'est le Laitron des champs, Sonchus aivensis , en Allemagne, (ln.) DIKAIA PIKALIZA. Un des noms sibériens du Pluvier SOCIAL. (V.) DIKAJA-KALÎNA. Nom russe du Sureau a grappes {^ Sambucus rœmosa. ) (l^N.) DIKAJA KOZA. Nom i-us-se de I'Antilope saïga, (figuré j^l. A 32.) de ce Dictionnaire, (desm.) DIKAJA^KROPIWA. C'est, en Russie, le nom de I'Agripaume ( Lconunis cardi'ara , L. ) (ln.) DIKAJA-REPA. Nom donné en Russie à la Navette. ( Brassica napus sylvestris ). (LN.) DIKAJA-RIABINA. Nom russe de I'Alyssum inca- NUM, L. , selon Georgi. C'est aussi celui de la Tanaisie , Tanacetiim vulgore, L. (LN.) DIKOBRAZ. Nom russe du Porc-Epic. (desm.) DHCOI-CHMEL. Nom donné en Russie à I'Atragène ALPINE et au Trèfle ( TrifoUum spadkewn ). (ln.) DïKOI-SEREZ. Nom donné en Sibérie au Mezereum, espèce du genre Daphné ; et en Russie , au Gatilier ( Vitex Agmis-casius , L. ) (LN.) DIKUSCHA, DIKUSCH et KYRLIK. Noms russes et tartares du Blé noir de TaRTARIE {Polygonum tataricum , Linn). (ln.) . DILATRIS , Bllatris. Genre de plantes de la tnandne monogynie, et de la famille des iridées, dont les caractères D I L 44i consiste à avoir six pétales ovales, lancéolés, égaux, con- caves , velus en dehors et persistans ; trois étamines fertiles, dont une plus longue que les autres , et trois filamens stériles fort courts ; un 0V4iiie inférieur , chargé d'un style filiforme , à stigmate simple et obtus ; une capsule globuleuse, très-ve- lue , triloculaire , trivalve et qui contient, dans chaque loge , une semence Oi-»iculaire , comprimée, glabre , située per- pendiculairement. Ce genre ne contient que trois ou quatre espèces, toutes propres au Cap de Bonne-Espérance. Ce sont des plantes vivaces , à feuilles simples , dont les radicales sont engaînées à la manière de celles des glayeuls al des iris. Leurs fleurs sont velues extérieurement et disposées en corymbe terminal ou en panicule. Les plus connues sont la Dilatris en ombelle et la Di- LATRIS VISQUEUSE. On lui a rapporté I'HéritiÈre de Michaux, et le Lanai- RE d'Aiton ; mais je crois que c'est à tort, (b.) DILBOURG. Nom d'un Merle de la Nouvelle-Galles du Sud. V. ce mot. (v.) DILEPYRE, Dilepyrum. Genre de plantes qui est le même que le Muhlenbep.gie de Schreber. Celui appelé Brachyélytre a été établi à ses dépens- (b.) DILIVAIRE , Diiii>ana. Genre fait aux dépens des Acan- thes , mais qui n'en diffère que parce que le calice des deux espèces qui le composent , et dnnt l'une est originaire d'Orient , et l'autre de la Cochinchine , est à cinq divi- sions, (b.) DILL. Nom que les Allemands, les Anglais et diverses; autres nations du Nord , donnent à I'Aneth odorant ( Ane- ihum gravcolens^ L. ). Au Zillerlhal, en Tyrol , c'est le nom du Chou a fleurs de .TULiENNE(fira55eo/ens). (LIS.) DILLA^^YNIE, Dilhvynia. Synonyme d'EuTAXlE. Ce nomprédomine en Angleterre ; en conséquence laDillwynie très-glabre se trouve figurée pi. g44 du Botanir.d magazine de Curtis. (b.) DILOBEIA. Grand arbre de Madagascar , imparfaite- ment observé par Dupetit-Thouars , et dont le genre n'est par conséquent pas connu, (b.) DILOPHE, Dilophus, Vieill. Genre de l'ordre des oi- seaux Sylvâins et de la famille des Caroncules. F. ces mots. Caractères : bec droit , un peu grêle, entier, très-comprimé latéralement ; mandibule supérieure fléchie à la pointe , lin- férieure plus courte ; narines couvertes d'une membrane ; tête garnie de deux crêtes charnues ; front et orbites nus ; gorge munie d'une double caroncule ; les première , seconde et troisième rémiges , les plus longues de toutes ; quatre doigts, trois devant, un derrière. Ce genre n'est composé que d'une seule espèce , qui se trouve en Afrique. Le DiLOPHE porte-lambeaux, Di/ophus gallinaceus, Vieil.; Sturniis gallinaceus , Lath. ; Gracida cantnculata , Gmel., pi. 93. des Oiseaux d'Afrique. Cette espèce a été placée successivement dans divers genres. Latham en fait un élour- neau; Gmelin et Daudin le donnent pour un mainate; c'est» suivant Forster, un oiseau de rivage ( Tringa ) ; enfin , Pvl. Levaillant le présente comme ne pouvant se placer dans aucun geuFC connu , et je me range de son sentiment , en le donnant pour le type d'une nouvelle division. Une espèce de coqueluchon charnu et noir enveloppe le devant de la tête et semble déchiré en lambeaux, dont l'un , d'une forme ovoïde , et le plus petit de tous , s'élève sur le front; derrière lui est une autre pièce plus grande , également ► élevée , et dont le haut est partagé en deux dans son milieu en forme de cœur-, deux autres lambeaux larges et terminés ♦•n pointes , couvrent les côtés de la tête et pendent sous la gorge , de la longueur d'un pouce ; le reste de la tête est dégarni de plume , et noir , à l'exception de la partie de (îerrière, qui est roussâtre; le bec est brun ; un grisroussâtre, plus foncé en dessus du corps qu'en dessous, est la couleur générale de l'oiseau; il se change en noir à reflets métalliques sur les ailes et la queue. La femelle est moins grosse que le mâle; elle a les pièces de sa coiffure noirâtres et beaucoup plus D I M 443 petites ; les pennes des ailes et de la queue d'un noir moins brillant. Le jeune a la tête entièrement garnie de plumes, et l'on n'y voit aucune apparence de caroncules ni d'appendices charnus ; son plumage est d'un gris-brun sur les parties supé- rieures, et blanchâtre sur les inférieures; les piedssonl bruns. Cette espèce se trouve au Cap de Bonne-Espérance, (v.) DILOPHE , DUophus. M. Meigen nomme ainsi un genre d'insectes , de l'ordre des diptères , qu'il a détaché de celui de bihion de Geoffroy , ou d'/i/z-^ea de Fabricius. Il est composé des espèces dont le segment antérieur du tronc est bordé de petites dents , en forme d'épines. Le milieu du côté extérieur et l'extrémité des deux premières jambes en offrent de sem- blables. Du nombre de ces espèces est le bihion de Saint-Marc , noir, de Geoffroy, ou Vhirteafebri/is , de Fabricius. F". Bl- BION. (l.) DIMA-AYOUB, Nom arabe d'une gramînée que nous nommons Larmille {Coix /acrywa, L. ). (ln.) DIMBITL Nom du Maïs , dans le Dar-Runga, pays d'Afrique, (ln.) DIMBORING. C'est le Laitron , Sonchus oleraceus , à Java, (b.) DIMBOS. Knox dit qu'à Ceylan on donne ce nom aune grande espèce Ae fourmi de couleur rouge, laquelle niche sur les arbres , et est fort redoutée des naturels, (s.) DIMÈRES. Dirnera. Nom donné à une section d'insectes coléoptères, dont les tarses n'ont que deux articles , tels sont ceux des genres psélaphe^ chennie et clavigère. Mais il paroît, d'a- près les observations d'IUiger et de M. Reichenbach , que leurs tarses ont trois articles, dont le radical est très-petit et à peine distinct. Ces insectes formeroient donc une petite famille dans la section des irimèrcs. V. ce mot. (l.) DÏMERÈDES. Famille de poissons établie par Duméril parmi les osseux abdominaux à branchies complètes. Ses caractères sont : corps conique ; nageoires pectora- les à plusieurs rayons libres et isolés. Les genres qui appartiennent à cette famille sont : ChEI- LODACTYLE , CjRRHlTE, POLYISÈME , et POLYDACÏYLE. (B.) D L\I ERES, DzWra. Section d'insectes, coléoptères, dont les tarses n'ont qne deux articles distincts. Elle est composée des genres : Psélaphe, Chennie et Clavigère. DIMÉRIE, Dimeria. Plante annuelle de la Nouvelle-Hol- lande , fort voisine des Canamelles, dont R. Brown croit cependant devoir former un genre particulier. Ses fleurs ont une balle calicinale de deux valves naviculaires , renfer- mant deux flmirs , dont mie est stérile et univalye , et l'autre «i D I N hermaphrodite bivalve ; la valve extérieure plus grande e^t sur- iiionfée d'une arête. Deux petites écailles se remarquent à la hase de l'ovaire, (u.) DIMOCARPE, Z)/7«ocor/7?/5. Nom donné parLoureiro et par WilldenoAv , au genre de plantes que Jussieu avoit déjà appelé EuPuoRiE, et Sonnerai Litchi, (b.) BIMORPHA. Nom donné par Schreber y et adopté par Willdenow, pour désigner le genre Parivoa d'Aublet. (ln.) DIMORPHE , Dimoïphd. Nom donné , par M. Jurine , à un «enre d'insectes hyménoptères que j'avois établi , dans mon Précis des caractères génériques des insectes , sous la dénomination d'AsTATE. V. ce mot. (l.) DIMORPHOTHECA. Genre de Vaillant , confondu avec celui des Soucis , Calendula , par Linnœus, et qui a été rétabli par Moench.ll diffère du calendula par les graines droi- tes, de longueur égale, et dont celles du contour de la fleur sont oblongues triangulaires et raboteuses sur les arrêtes ; et celles du centre planes, comprimées, marginées, lisses et en cœur arrondi ; ce qui avoit fait nommer aussi ce genre Car- DISPEKMUM. Le Souci pluvial, Calendula pluvial! s , et le Souci hy- bride, Cal.hyhrida, h.{Cal. încrassaia, Moench) rentrent dans ce genre. F. Souci, (lk.) DlNDARouGHÎNDAR , le dindon mâle ou Coq-d'Ikde; DiM)o ou Ghim)0, la dinde ou Poule d'Inde, en Languedo- cien, selon le Dictionnaire de l'abbé de Sauvages, (desm.) DINDE. Femelle du DiNDON. F. ce mot. Dans quelques cantons de la Bourgogne , l'on donne vul- gaircuient aucow.ou, le nom de dinde sauvage, (s.) DINDON, MeleagriSf Lath. (àenre d'oiseaux de l'ordre des Gallinacés et de la famille des Nudipèdes. F. ces mots. Ca- ractères : hec robuste, garni d'une membraneà la base, con- vexe en dessus, un peu épais ; mandibule supérieure voûtée, courbée à la pointe, couvrant les bords de l'inférieure et la dépassant; narines situées dans une membrane glbbeuse et cartilagineuse, obliques et ouvertes en dessous ; langue char- nue, entière; caroncule frontale charnue, conique et exten- sible chez le mâle ; tête et cou mamelonnés et un peu poilus; gorge garnie d'un appendice longitudinal ; bas du cou , chez ie malc adulte , garni d'un pinceau de poils roides ; tarse du même muni d'un éperon un peu obtus ; quatre doigts, trois devant , un derrière ne portant à terre que sur le bout ; ongles ovales, un peu émoussés ; ailes concaves et arrondies; la première rémige la plus courte de toutes ; les quatrième et cinquième les plus longues; les deuxième et neuvième presque égales; reclrices, dix-huit, larges; queue du mâle expansible B I N 44â et s'élcvant en forme de rone. Les dindons nichent à terre ,' font une ponte nombreuse. Ils sont polygames. Les dindons forment, après les poules ^ la peuplade la plus nombreuse et en même tems la plus utile de nos basses-cours- Ainsi que les poules , ils sont étrangers à nos climats , ils le, sont même à notre continent; mais nos premiers ornitholo- gistes ne pensoient pas ainsi. En effet , Aldrovande , (iesner, Ray, Belon, ont prétendu que les dindons tiroient leur ori- gine de l'Afrique et des Indes orientales. Aldrovande a cru les reconnoître dans \a. poule à' Afrique ou deNumidie dont le plumage est couvert de taches rondes et en forme de gouttes ( gallincc Numidios gutiatœ ), plumage qui ne peut en aucune manière être approprié au dindon; au reste, tout le monde convient aujourd'hui que ces poules africaines ne sont autre chose que nos pcintades. Gesncr a été induit en erreur, parce qu'il a cru qu'Elien a eu les dindons en vue , lorsqu'il dit que les Indes produisent de très-gros coqs dont la crête n'est point- rouge, etc. ; mais, comme dit Buffon , la grosseur de ces coqs ne prouve point que ce sont des dindons; car on sait qu'il y. a en effet dans l'Asie, et notamment en Perse et au Pégu, de véritables coqs qui sont très-gros, ( j'ajoute encore le cotj Jugo qui se trouve dans l'île de Sumatra), et l'indication d'une crête suffiroitpour exclure les dindons qui n'eurent jamais de crête. Quant à Ray qui fait venir les dindons d'Afrique Ou d(^ Indes orientales , il semble s'être laissé tromper par les noms; celui à^ oiseau de Numidie qu'il adopte suppose une ori— - gine africaine , et ceux de Turkey et d'oiseau de Caiicut , une origine asiatique. Enfin Belon ne paroît pas mieux fondé que Gesner à retrouver le dindon dans les ouvrages des anciens, en le prenant pour la méléagride dont parle Çolumelle dans son livre de re rusticâ; cette méléagride n'étant autre que la poule d AfriqueÇ^noirt peintade), mais avec la. crête etle casque bleu , au lieu que celle-ci a ces mêmes parties rouges; cou- leur que l'on dit être l'attribut de la femelle. C'est de l'Amérique septentrionale que les dindons sont originaires, et qu'ils ont été apportés en France sous le rè- ' gne de François L". Le premier qui fut mangé en France , parut au festin des noces de Charles IX , en 1570. A cette époque , ils étoient déjà communs en Espagne, d'où ils furent introduits en Angleterre, dès l'année iSaS, la quinzième du règne de Henri VIII ; ils furent bientôt répandus et mul- tipliés au point qu'en i585 ils fournissoient déjà un plat dans les festins à la campagne. On les appela d abord ^017 et poide d'Inde^ parce qu'ils ve- noient des Indes occidentales. On abrégea cette dénomina- tion, et ils sont à présent plus généralement connus sous la 'Uiô D I N désignation de âindon, que l'on applique aussi à la sotlîse et S l'ineptie; l'on se raille, l'on se plaint presque de la bêtise du dindon^ et l'on ne fait pas attention que si la nature eût dépar- ti à cette espèce doiseaux plus d'instinct, plus d'intelligence, ou, si l'on veut, plus desprit, elle ne se seroit pas laissée si facilement asservir. Cependant les dindons ne sont pas aussi sots qu'on l'a dit; ils sont susceptibles d'affections très-vives, et la stupidité n'en éprouve que de très-lentes et de très-émoussées. Si quel- que objet nouveau vient se montrer aux yeux du dindon mâle , on le voit quitter tout à coup sa contenance humble et sim- ple, se redresser avec fierté , gonfler sa tctc et son cou, dont les parties charnues se colorent d'un rouge plus vif, hérisser les plumes du cou et du dos, relever sa queue en éventail , déployer les pennes de ses ailes jusqu'à traîner par terre , faire entendre un bourdonnement sourd, tantôt accélérer sa marche , tantôt la ralentir avec une sorte de gravité , enfin , jeter de temps en temps un cri perçant, une roulade préci- pitée , qui paroît être l'expression de la plus forte colère ; il est aisé de lui faire répéter son glou glou glou en sifflant , ou en lui faisant entendre tout autre son aigu ; la vue d'un habit rouge le met également en fureur , et dans ses accès , il s'é- lance , attaque à coups de bec , et fait tous ses efforts pour éloigner l'objet qui lui est désagréable. La plupart de ces manœuvres du coq dindon , ont égale- ment lieu dans la saison des amours ; alors il piaffe autour de sa femelle , en faisant la roue et en produisant le bruit sourd et le cri aigu dont je viens de parler. 11 ne manque pas d'éner- gie pour s'assurer la possession dune compagne; il en paroît jaloux , et se bat contre un rival , mais avec moins d'acharne- ment que les coqs ordinaires. Le mâle seul a la faculté de relever les pennes de sa queue, à peu près comme le paon. Il se distingue aussi de la femelle par un bouquet de crins durs et noirs qui lui pend au bas du cou , de la longueur de cinq à six pouces ; par un éperon plus ©Il moins long dont chacun de ses pieds est armé ; par la longue caroncule qu'il porte à la base de son bec supérieur ; par une taille plus'forte ; par ses cris et par plus d'action. Le cri de la femelle n'est qu'un accent plaintif Leur tête , petite à proportion du corps , est recouverte , ainsi que la partie su- périeure du cou, d'une peau nue , bleuâtre et chargée de mamelons rouges en devant , et blanchâtres sur le derrière de la tête ; il y a quelques poils noirs entre ces mamelons, et de petites plumes encore plus rares sur le cou. Une caroncule charnue, ridée et conique, s'élève sur le bec à son insertion D I N 4^7 êe petites plumes encore plus rares sur le cou. Une caroncule charnue, ride'e et conique, s'élève sur le bec à son insertion dans le front. Lorsque l'oiseau mâle est tranquille , cette ca- roncule n'a guère qu'un pouce de longueur ; mais dès qu'il s'anime, elle s'allonge et recouvre entièrement le bec, au- dessous duquel elle descend de deux ou trois pouces. De la base du bec , en dessous , descend jusques vers le tiers de la longueur du cou, une espèce de barbillon rouge , flottant et composé d'une double membrane- Toutes ces parties char- nues de la tête et du cou sont rouges dans le mâle , et d'une teinte plus pâle dans la femelle , qui n'a pas non plus la fa- culté d'allonger la caroncule de dessus son bec. Sur la mandibule supérieure , on voit les ouvertures des narines , et derrière les yeux celles des oreilles , recouvertes par de petites plumes décomposées. Il y a vingt-huit pennes à chaque aile et dix-huit à la queue ; ce sont celles-là et les couvertures supérieures que l'oiseau relève quand il fait la roue. Les dindons ont, comme les poules , un jabot et un go- sier très-musculeux, un tube intestinal à peu près quadruple de la longueur de l'oiseau , et deux cœcum. Le Dindon domestique, Meleagris gallopavo , Lath. , pi. col. deBuff., n.° 97 (mâle.) Quoique peu anciens, l'asservis- sement des dindons a déjà produit des variétés dans nos cli- mats. La plus remarquable est celle du dindon huppé , encore fort rare , et dont la huppe est quelquefois noire et d'autres fois blanche. Il y a des dindons totalement noirs , d'autres blancs , d'autres variés , etc. Le Dindon sauvage , Meleagris fera, Vieill. Les dindons sauvages , loin de s'être améliorés par les soins et l'abon- dance de la nourriture , cette espèce a singulièrement dégé- néré dans nos climats. Les dindons sauvages pèsent vingt , trente et quarante , et jusqu'à soixante livres. Bartram , voyageur américain , décrit un de ces oiseaux , d'une gran- deur remarquable : sa tête , lorsqu'il étoit debout, étoit à plus de trois pieds de terre ; son plumage étoit d'un brun foncé , et les plumes de son cou, de sa gorge , de son dos et du pli de ses ailes, avoient une bordure d'une teinte cuivrée, qui , à certains reflets de la lumière , ressembloit a de l'or bruni. L'animal étoit beau, fier, et ne sembloit pas insensible à l'admiration qu'il excitoit. ( Voyage dans les paiiies sud de r Amérique septentrionale , tradiict. française , tome i , pag. Ifi. ) On trouve les dindons sauvages depuis le pays des Illinois jusqu'à l'isthme de Panama. Ils étoient autrefois communs dans le Canada , et au centre des Etats-Unis ; mais ils ont disparu des pays aujourd'hui en culture , et s'en éloignent encore, à mesure qu'on défriche. Ils semblent ne céder le i/S D I N terrain que pied à pied aux cultivateurs. D'après cette jiiarche , on peut prédire qu un jour on les cherchera inuti- lement dans l'étal de liberté. Les oiseaux que des voyageurs ont rencontrés plus au midi , et qu'ils ont pris pour des din- dons , sont des Hoccos. V. ce mot. Ils vivent , la plupart du temps , dans les forêts ; ils se nourrissent de fruits sauvages : \ ceux du chêne vert les engraissent beaucoup. Ces oiseaux se tiennent dans les bois pendant l'été , et par petites bandes , qui toutes se réunissent pour former des troupes composées de cent et même de deux cents individus , qui alors quittent leur retraite pour se rapprocher des lieux habités ; aussi les naturels du nord de l'Amérique appellent cette saison le mois des dindons. Ils leur font la chasse , en tuent un grand nombre , et les font geler pour les conserver et les apporter dans les établissemens des Européens. Ce n'est plus que fort avant dans les terres que l'on rencontre les dindons sauvages ; il sont très-farouches; et, quoiqu'ils soient beaucoup plus grands et plus gros que la race domes- tique , on les aperçoit difficilement dans les forêts , si on ne les surprend; car, au moindre bruit qu'ils entendent, ils.se cachent dans les herbes hautes et les broussailles. C'est aussi par cette ruse qu'ils évitent les serres de l'oiseau de proie ; d'ailleurs ils sont naturellement gardiens les uns des autres; car le premier qui l'aperçoit, même dans le lointain, jette un cri d'alarme, et aussitôt tous se blotlssent contre: terre , de manière qu'ils échappent à la vue de leur ennemi. Le chasseur ne peut les retrouver pendant le jour , s'il n'a un chien dressé pour ce gibier, et doit les tirer de fort près, afin qu'ils restent sur la place; car, s'ils ne sont que blessés, ils disparoissent promptement , vu qu'ils vont fort vite quand ils accompagnent leur course d'une sorte de demi- vol , et ils s'enfuient alors avec une telle rapidité , que l'abo- rigène le plus alerte ne peut les atteindre. Le coucher du soleil est l'instant le plus favorable pour les chasser avec avantage , parce qu'à cette époque du jour ils indiquent toujours leur retraite par leurs glouglous ^ souvent répétés, pour se rallier. Dès qu'ils sont réunis, tous s'acheminent, dans le plus grand silence, vers leur asile nocturne, où ils se perchent les uns près des autres sur les grands arbres , et de préférence sur les branches sèches et dépouillées de leur verdure. On peut alors les approcher de très-près , at- tendu que la vue de l'homme ni le bmit de l'arme à feu ne peuvent les intimider , tant qu'ils se croient en sûreté ; la chute même de leurs compagnons , tués à leurs cô- tés , ne trouble point leur sécurité : ils voient tomber d'un œil tranquille , et sans changer de place , celui que D I N 44g Vient d'atteindre la flèche ou le plomb meurtrier; seule- ment ils font entendre un bourdonnement qui semble plutôt exprimer leur étonnement que leur inquiétude; enfin leur insouciance est telle, qu'on peut les tuer tous les uns après les autres, quelque nombreux qu'ils soient. Il est remar- quable que celte sécurité dans le danger, que d'autres ap- pelleront stupidité , est naturelle à presque tous les gallina- cés de 1 Amérique septentrionale, lorsqu'ils se trouvent dans la même position. Au point du jour, ces oiseaux font retentir les forêts de leurs gloussemens, et se correspondent, surtout au prin- temps, sans changer de place, d'un bout à l'autre des plus grandes forêts. Ils glougloutent pendant une heure environ , se taisent après le lever du soleil, et descendent de leurs gîtes. Dès qu'ils sont à terre , les mâles , dans le temps des amours, se pavanent aux yeux de leurs compagnes ; mais, si le nombre des femelles ne peut suffire à tous les mâles , ceux-ci se battent avec un tel acharnement, que le combat ne finit que par la fuite des vaincus. Quand les désirs des vainqueurs sont satisfaits, tous se réunissent pour se rendre dans les lieux où se trouve leur pâture. Leur chair m'a paru, ainsi qu'à d'autres voyageurs, plus délicate, plus succulente et d'un meilleur goût que celle du dindon domes- tique -, et les sauvages font tant de cas de cet oiseau rôti, qu'ils appellent ce mets le plaides blancs^ et le leur présentent com- me le meilleur qu'ils puissent leur offrir. Sans doute que les dindons sauvages ne trouvent pas au Mexique une nourriture aussi substantielle que dans les Etats-Unis, car Fernandez dit qu'ils sont moins bons et plus durs que les dindons do-^ mestiques. Les aborigènes les appellent oudeltoutaques , et se font des éventails avec leur queue. Leurs femmes tissent avec art leurs plumes sur de l'écorce de bouleau, et les arrangent de façon que le duvet est en dedans, et la partie brillante en dehors. Quoique le plumage des mâles paroisse , au premier as- pect, d'un noir uniforme, il n'est réellement pas de cette couleur : c'est un gris de more dont rejaillissent divers reflets éclatans, qui forment des lunules de trois à cinq lignes de largeur, vers le bout des plumes du cou, de la poitrine, du dos, du croupion, des scapulaires, des couvertures supé- rieures des ailes et de la queue ; tantôt ils se changent en couleur de cuivre ou d'or bronzé ; tantôt en violet ou en pourpre. Ces changemens proviennent de l'incidence de la lu- mière. Les pennes des ailes et les plumes qui recouvrent la queue en dessus , sont d'un blanc argenté à leur extrémité -, le JX. 29 45o B I N bec et les pieds sont noirs, La femelle est d'un gris plus clair, à reliets foibles, et est plus petite que le maie. Les dindons que l'on élève en domesticité, dans leur pays natal, sont devenus, quoiqu'ils mènent une vie tout agreste et qu'on ne les renferme jamais, aussi petits, aussi foibles , aussi dégénérés que ceux des basse-cours de TEurope. Cela suppose, dans cetJe espèce , un grand amour de la liberté, et certes ce n'est point le symptôme d'un naturel stupide. (s.v.) Éconumie. — Le dindon est , après la poule ordinaire^ le plus utile des oiseaux domestiques, en même temps celui qui de- mande le plus de soins dans les premiers momens de son existence ; mais , une fois élevé , il ne redoute plus rien. Quelque avantageux que soit cet oiseau, il a trouvé par- fois des détracteurs, dont les assertions , plus ou moins hasar- dées, pourroient préjudicier à sa propagation , si on laissoit sans réplique leurs objections. On s'est plu à répéter que le dindon présentoit , dans son éducation, des difficultés extrêmes, et que quand, à force de travail, on étoit parvenu à le sauver de tous les accidens qui le menacent, jusqu'au moment où il a poussé le rouge, les dépenses qu^on étoit obligé de faire ensuite pour l'amener à l'état d'embonpoint désiré, excédoient le produit de la vente ; il n'en a pas fallu davantage pour détourner les fermiers d'ad- mettre cet oiseau dans leur basse-cour , et ils ont été privés, par conséquent, d'un moyen assuré d'augmenter la masse des ressources de la maison , d'ajouter en même temps aux revenus du domaine rural. Je me bornerai à observer, avec Chalumeau, que si les essais tentés jusqu'à présent, dans certains cantons, pour élever des dindons, n'ont été couronnés d'aucun succès , il faut en rejeter la faute sur la maladresse ou l'inexpérience de ceux auxquels on les a confiés. Ce n'est pas. les efforts du travail qu'il faut ici, mais quelquies soins et un peu de pa- tience. 11 n'est pas douteux que tant qu'on s'obstinera à con- trarier les feuieUes pendant qu'elles couvent, à ouvrir les coquilles, des œuts pour favoriser le passage des poussins tardif^ à éclore, à les comprimer , à les manier dés qu'ils sont nés, pour les faire manger malgré eux , à les laisser ex- posés à l'ardeur du soleil ou à l'humidité froide, on par- vienne à lesituer avant qu'ils aient atteint un mois; il en coûte ni^siris, alors de dire que cet oiseau est difficile à élever, que de s'aiccuser soi-même de négligence , d'inéptîe et de bar- barie tout à la fois. . i ,. Une vérité qu'on ne sauroit assez reproduire, c'est que .si la ferroiiirti dédaigne de s'occuper spécialement de sabai?sQ- cour, si elle n'adopte pas , pour les oiseaux qu'elle v rassem- ble, une méthode d'éducation réglée sur leur constitution physique, sur la nature du terrain, sur les ressources lo- cales, et que, dans le nombre de ses servantes, elle ne s'applique pas à en former une capable de la seconder, et même de la suppléer dans les détails de ce gouvernement, ils deviendront pour la maison une source de dépenses , plutôt qu'une de profit et d'utilité. Il faut convenir que si on ne donnoit que du grain à man- ger aux dindons , goulus comme ils le sont, ces oiseaux ne méritassent le nom de coffres à aooine, qu'ils portent dans certains cantons. Mais n'y a-t-il pas d'autres subsistances à meilleur compte pour les nourrir:' Que de matières seroient en pure perte aux champs ou dans l'intérieur de la ferme , si elles n'étoienl consommées par ces oiseaux P Doit-ou toujours les rassasier avant le terme où il s'agit de les en- graisser pour les vendre ? Mais ces soins dont on s'effraie , ne sont pas aussi assu- jetlissans qu'on la prétendu : ils se réduisent , dans les pre- miers jours de la vie du dindon , à mettre cet oiseau à l'abri de ces alternatives de chaud et de froid, de sécheresse et d'hu- midité , à lui administrer une nourriture facile à digérer et économique , et à ne pas le perdre de vue jusqu'à ce qu'il ait poussé le rouge. C'est alors seulement qu'il paroîl accli- maté, que son tempérament est formé , qu'il brave la ri-, gueur des saisons et toutes les influences des localités. Beaucoup de personnes croient que les dindons blancs sont les plus robustes, les plus faciles à élever et à engrais- ser. C'est pour cette raison que , dans quelques parties de la France, on en voit de grands troupeaux; d'autres, au. contraire , prétendent que ce sont les dindons à plumaça noir qui réunissent ces qualités; mais il ne paroît pas , jus- qu'à présent, que l'expérience ait fait reconnoître une très- grande différence entre les uns et les autres. Cependant, une opinion assez généralement adoptée, c'est que ces der- niers ont communément la peau phis blanche, la chair plus fine, plus savoureuse, c'est que les mâles en sont plus volumi- neux et les femelles plus fécondes; aussi sont-ils toujours préférés dans nos marchés anx dimhm èlaiirs on panachés y que nos ménagères les plus intelligentes refusent niême d'élever, dans la persuasion où elles sont que les premiers rapportent plus de profit. Un fait assez constant, c'est qu'il se reproduit toujours plus de dindons noirs que des autres couleurs, et que dans le ci-devant DaupUiué, où ii eu existe de toutes les nuances. ^33 D I N depuis le noîr foncé jusqu'au Liane, on ne remarque pas de grandes différences dans leur éducation et dans les résultats- Mais ces nuances , plus ou moins prononcées, sont-elles réellement une dégénérescence opérée par le croisement ou par le climat ? C'est ce que l'expérience n'a pas encore dé- cidé : ce qu'il y a de constant, c'est que madame Clavier, qui faisoit autrefois de la pratique de l'économie rurale un objet spécial de ses délassemens, et qui a été, par consé- quent, pour son canton, un exemple bien recommandable , cette femme aimable a eu long-temps, dans le ci-devant Gâtinois, un coq dinde blanc ^ qui à lui seul servoil dix fe- melles à plumage noir, et qui n'a jamais donné un poussin de sa couleur ou tant soit peu nuancé. Comme il faut toujours, dans l'éducation des animaux, seconder leur instinct autant qu'il est possible , et que c'est peut-être pour trop s'en écarter, qu'on abâtardit les races , et qu'elles deviennent plus susceptibles d'accidens et de ma- ladies ignorées dans l'état sauvage, il convient de procurei^ d'abord aux dindons une habitation saine , et de l'entretenir propre. La propension qu'ils ont de percher en plein. air et dans les lieux élevés , est déjà une indication de la na- ture qu'on doit suivre partout où l'on s'occupe de l'éducation de cet oiseau. Les barres de traverse qui servent de juchoir aux poules ordinaires, dans les poulaillers, ne pouvant supporter les dindons, il faut nécessairement que ces barres aient une épaisseur triple , et pratiquer dans l'endroit destiné à cet ob- jet , de petites croisées grillées , pour les défendre des ani- maux qui les dévorent, et des mendians qui rôdent autour des fermes. Les dindons alors se portent infiniment mieux, et leur chair devient plus ferme, plus savoureuse; ils sont moins expo ses aux maladies, profitent davantage , et ne contractent pas de mauvais gottt , comme cela arrive à ceux qui logent dans ces poulaillers peu aérés , étroits , remplis de vermine et de fiente. Une autre preuve, non moins évidente, du besoin qu'a le dindon du grand air, c'est qu'à peine a-t-il poussé le rouge , qu'il commence déjà à manifester le désir de jucher au de- hors; mais on ne doit jamais le lui permettre avant cette époque, c'est-à-dire deux à trois mois après sa naissance. L;s hangars non clos sont ce qui lui convient le mieux. On établit à cet effet des juchoirs à quelques pieds du sol, sur lesquels il se repose. Par ce moyen , l'air qui l'environne se trouve continuellement renouvelé. Aux preuves que nous avons déjà apportées , sur le* D I N ^53 Avantages qu'il y a pour les dindons , de les laisser coucher sur des perchoirs à Tair libre , c'est que quand ils ont passé la nuit dans ces poulaillers serrés et malpropres, et quon leur en ouvre la porte , ils se précipitent avec une telle viva- cité, qu il n'y a absolument que le malaise qu'éprouvent ces oiseaux ainsi renfermés, et le besoin qu'ils ont d'échapper à un péril imminent, qui puissent les déterminer à se presser de sortir. Il faut donc les dérober à l'effet de leur propre infec- tion, en donnant plus d'espace à leur logement, en renou- velant fréquemment leur litière, et en y brûlant, après avoir fermé porte et fenêtre, une matière combustible capable de donner une flamme claire , ainsi que de la fumée , et non pas comme le conseillent quelques auteurs qui recommandent , pour cet objet, l'usage des plantes aromatiques et du vinaigre, dont la vapeur ne fait au contraire que vicier Tair et aug- menter rinsalubrité de l'habitation. Les caractères auxquels on distingue le mâle de la femelle, ne sont pas faciles à saisir , surtout avant qu'ils aient pris ce qu'on appelle le rouge. On a seulement observé que plusieurs jours après que l'oiseau est sorti de sa coquille , la femelle est plus grosse que le mâle, et qu'elle a un piaulement plus foible. Alors le mâle commence à monter plus haut sur ses pattes : elles s'allongent, et sont plus fortes que celles de la femelle , qui d'ailleurs n'ont point d'ergots. Le coq et la poule d'Inde de choix doivent être bien éveillés, avoir les pattes courtes, le corsage grand, beaucoup de viva- cité et d'énergie dans toutes leurs actions. Il faut que l'un et l'autre soient parfaitement constitués et très-propres à mul- tiplier. Quelques ménagères, persuadées que la poule d'Inde, pour souffrir l'approche du coq et augmenter sa fécondité , demande le secours d'une nourriture autre que celle qu'on lui administre ordinairement, sont dans l'usage de donner de lavolne ou du chènevis, les derniers jours qui précèdent la saison des amours ; mais le dindon n'a besoin du secours d aucun stimulant. C'est l'oiseau le plus lubrique de la basse- cour; peul-etre seroit-il dangereux de l'exciter par une nour- riture échauffante, car il en résulteroit une fréquentation trop répétée, qui produiroit des œufs clairs. L'embonpoint ou la maigreur de la dinde , le climat ou les localités, peuvent seuls avancer ou retarder la ponte. En la nourrissant et la soignant convenablement pendant l'hiver , elle sera disposée à pondre plus tôt au printemps, et à recommencer à la fin de Télé ; la nature semble f;ùre tous les frais. Pour peu qu'on ait une certaine quantité de poules d'Inde, ^54 D I N on est forcé d'avoir des coqs proportionnés à leurnombre. Il faut un mâle par douze femelles. La dinde , quoi qu'en dise Buffon , fait assez constamment deux pontes par année , la première après 1 hiver, la seconde vers la fui de l'été , plus tôt ou plus tard , selon les soins qu'on en a pris, la saison ou les localités; elle pond le maiin , de deux jours l'un, quelquefois tous les jours, depuis quinze jusqu'à vingt œufs. La femelle de deux à trois ans en produit plus, et assez constamment de plus gros que ceux des poules de la première année. Gomme la ponte est le signe infaillible de la santé d'un oiseau, on juge à sa vivacité et a sa démarche fièrc , que la dinde approche du moment où elle doit remplir celle fonc- tion importante; mais alors elle en manifeste le besoin par les efforts qu'elle fait pour se soustraire aux regards et à la vtgilance du gardien ; elle a d'ailleurs un cri qui annonce ce besoin, et auquel Toreille attentive de la ménagère ne sau- roit se tromper ; elle doit donc saisir ce moment pour tenir les femelles dans le poulailler où elle leur a préparé des nids bien conditionnés, et dans chacun desquels elle a eu Lt précaution de laisser un œuf figuré , pour déterminer leur choix. Rien n'est plus facile que de constater si les dindes ont l'œuf; il suffit tous les matins, avant de les mettre en liberté, de les tâler les unes après les autres, pour s'assurer de celles qui doivent pondre dans la matinée, de les tenir jusqu'à ce qu'elles aient pondu, et de laisser aller les autres. Par ce ni(>yen on accoutume les dindes au nid et on ne perd pas un œuf; mais âl est assez difficile d'empêcher qu'elles ne pondent à l'écart, quand elles juchent à l'air. 11 faut ramasser les œufs à mesure qu'ils sont pondus et les conserver, dans la crainte que la dinde, naturellement lourde et gauche , ne les casse en se plaçant dans le nid ; mais la précaution recommandée de les mettre à part , afin de ne donner à la couveuse que ses propres œufs, ne me paroît nullement fondée. Ne sait-on pas que la poule d'Inde , qui couve indistinctement des œufs de poule ordlimire, à' oie et de cane ^ réussit, pour le moins, aussi bieri que les femelles qui les ont pondus ? Les œufs de poule d'Inde sont plus gros, plus allongés que ceux de la poule ordinaire, parsemés de petites taches rou- geâtres , mêlées de jaune; ils se conservent très-bien dans un panier reujpli de son, de seigle ou de paille d'avoine, lors- qu'ils n'éprouvent surtout aucune secousse et qu'ils sont isolés. On suspend ce panier dans un endroit sec , frais et obscur , jusqu'à ce que les dindes cessent de pondre ; mais ne sont pas rëpntës vieux, les œufs qui n'ont que la de déterminer les femelles à couver une seconde fois des œufs de poules ordinaires, ou bien de recommencer plus tôt la seconde ponte. Enfin, lorsqu'on donne à une seule poule d'Inde les petits de deux couvées , c'est le moyen de procurer à la moins forte , <^a repos , et d'obtepir plus promptement d'elle utie seconde ponte. Mais lorsqu'il s'agit de glisser sous une autre couveuse, soit des œufs , soit des petits, il faut faire en sorte qu'elle ne s'en aperçoive point , et choisir le soir pour cette intromission , afin que le lendemain les nouveaux iptroduits paroissent êlra 458 D I ^^ érofe ; mais d'habiles observateurs ont remarqué qu'elle n'avoit absolument aucun des caractères distinctifs qui appar- tiennent à ces deux éruptions contagieuses. Cette maladie se manifeste par des pustules qui leur sur- viennent , soit aux environs ou dans l'intérieur du bec , et jusque dans le gosier, soit aux parties les plus dénuées de plumes , telles que les faces internes des ailes et des cuisses , soit sur les mamelons. Elle est communément meurtrière ; aussi les fermiers sont dans l'usage de tuer les dindons quand ils reconnoissent qu'ils en sont atteints : cependant il existe des moyens pour les en guérir. La première précaution qu'on doit employer dans ce cas, c'est qu'au moment où on s'aperçoit que les dindons sont affectés de cette maladie , il faut les séparer de ceux qui sont sains, soit pour empêcher qu'ils ne la communiquent, ou pour favoriser l'administration du régime , ou l'application du remède , ou brûler ces pustules avec un fer chaud ; et si elles sont dans l'intérieur , on les lave avec du vinaigre , dans lequel on a mis un peu de vitriol ; enfin, il faut leur donner du vin , comme tonique et cordial. Voici un fait qui prouve qu'il est possible de ressusciter des jeunes dindonneaux que le froid a saisis loin de leur mère. Un poussin , âgé de cinq à six jours , fut trouvé le matin étendu sur le sol du poulailler , privé de sentiment et de chaleur ; le dindonnier le jeta sur le fumier de la basse-cour ; une per- sonne le mit sur un lit de cendres chaudes recouvert d'un linge , et à peine eut-il passé trois minutes dans cette posi- tion, qu'il donna quelques signes de vie; alors elle lui fit avaler quelques gouttes de vin chaud , et elle le déposa dans un pa- D ï N 469 nier rempli de plumes, où elle eut le soin d'entretenir le degré de chaleur prescrit ; au bout de quatre à cinq heures l'oiseau commença à manger, le troisième jour il fut en en état de suivre le troupeau, et il est devenu le plus beau de cent vingt dindons. Cette cure a valu la vie à un grand nombre de dindonneaux, que des accidens du même genre et de fréquens orages avoient réduits à l'extrémité. On a vu, dans ces derniers temps de luxe, élever la voix en faveur de ces dindons qui portent une robe blanche , à cause des plumes qu'il empruntoit d'elle pour suppléer à la rareté ^ celles que fournit ï autruche : ce seroit peut-être le cas de recourir à ce supplément, surtout au moment où l'usage des panaches consomme une énorme quantité de ces matières , que le commerce doit difficilement se procurer : ces plumes se trouvent aux parties latérales des cuisses. Quoiqu'en général les œufs de dindes soient peu employés dans la cuisine , parce que les femelles n'en pondent guère au-delà de ce qu'elles peuvent couver , ceux de la seconde ponte étant rarement consacrés à la reproduction de l'espèce, forment la base de la nourriture des poussins d'Inde dans leur premier âge , ou quand , plus forts , ils ont été surpris par le froid. On les mange à la coque , et ils entrent dans la plupart de nos mets; ils sont même préférés à ceux des poules pour la pâtisserie , et leur mélange avec ceux-ci rend les omelettes plus délicates. On sait qu&la fiente des dindons, employée à propos sur des terres fortes et pour certaines productions , fournit un excellent engrais ; mais c'est particulièrement pour la chair qu'on recherche cet oiseau, et celle de la femelle passe pour la plus tendre et la plus délicate ; aussi est- elle choisie de pré- férence pour engraisser: parmi les ditidonneaux, au con- traire , ce sont les mâles ; mais il est inutile de les gorger de nourriture pour augmenter leur embonpoint, parce qu'ils peuvent être considérés comme des poules, qu'ils surpassent même en saveur et en délicatesse. Lorsqu'on tue les dindons , et en général toutes les volailles, il faut, aussitôt qu'ils ont ex- piré , leur enlever les boyaux; car l'animal étant refroidi, cette soustraction devient plus difficile, et son oubli fait contracter une odeur et un goût désagréable à la chair. On farcit les dindes de truffes , dont elles prennent facilement le parfum; souvent on les remplit de boulettes composées de viandes hachées ou de marrons rôtis. On ne fait pas entrer ordinairement de coqs ou de poules dinde dans les potages; néanmoins il§ peuvent servir à cet usage, quand, devenus âgés, ils sont à la réforme, et qu'il 470 B I N est hnpossîLle de les mettre à la broche ou à la daube ; au soilir du pot , on a soin d'y saupoudrer du sel et de les servir avec un peu de bouillon : c'est ce qu'il y a de plus sain en volaille bouillie. Enfin, pour tirer tout le parti possible de ces utiles oiseaux, il faut les tuer lorsqu'on égorge les cochons , et les mettre par quartiers dans des pots de terre , comme les canards et les oies ; ne fournissant pas de graisse suffisamment pour recouvrir leurs débris, on se sert de celle de pOrc, en sorte que, par ce moyen , on peut manger toute Tannée du dindon comme on mange de l'oie et du canard , en faire la soupe à la campagne , et avoir constamment un ordinaire réglé. Il vaut infiniment mieux consommer ainsi les dindons que de les faire toujours rôtir ; ajoutez à cela qu'un seul d'entre eux produit exlraordinairement de viande , qui , par sa blan- cheur et sa saveur, est préférable à celle des autres oiseaux qu'on soumet également au procédé de la salaison. (PARM.) DINDON DU BRÉSIL. Brisson décrit sous ce nom le GuAN OU QuAN d'Edwards, (v.) DINDONNEAU. Jeune Dindon. V. ce mot. (s.) DINDOULETTE.Un des noms vulgaires des Hirondel- les, (v.) DINDOULETTO. On appelle ainsi , en Provence, les Hirondelles, (v.) DINDOULO. Nom languedocien du Jujobier. (ln.) DINE. F. Daine, (desm.) DINÈBRE , Dinebra. Genre de plantes établi par Jac-^ quîn, dans la triandrie digynie , et dans la famille des gra- minées , pour placer quelques espèces de Dactyles , de Crételles , etc. , qui n'avoicnt pas été bien observées. Ses caractères sont : épillets unilatéraux, bidores; une des fleurs hermaphrodite et sessile , l'autre stérile et à trois arêtes ; balle calicinale de deux valves, carinées, mutiques; balle flo- rale de deux valves , l'inférieure à trois dents , dont l'intçr^ médiaire est aristée. Plusieurs espèces de ce genre sont figurées dans l'ouvrage sur l Egypte , par la commission de l'Institut de cette con- trée, et dans celui de MM, de Ilumboldt, Bonpland etKunth , sur les plantes de l'Amérique méridionale. Nous cultivons dans nos jardins la Dinèbre PASPALOïde , qui est originaire d'Egypte. La Dinèbre a feuilles de jonc constitue aujour- d'hui le genre Hetérostège. (b.; DIN EMURE , Dinemurus. Genre de vers établi par M. Ra- finesque. Il présente pour caractères : un corps cylindrique i une tête unie , obtuse ; une queue à deux filets latéraux. D I N 47, La seule espèce que contient ce genre , le Dinemure ponc- tué , vit dans les eaux douces de la Sicile, (b.) DINÈTE, I?/«e/uj, Jur. Genre d'insectes , de l'ordre des hyménoptères , section des porte-aiguillons , famille des fouis- seurs et tribu des larrates. Ces insectes ont le port des larres, et leur ressemblent aussi beaucoup , quant aux organes de la manducation ; mais leurs petits yeux lisses sont égaux et disposés en un triangle équilatéral ; les antennes des mâles sonl moniliformes au mi- lieu , terminées par des articles plus longs et cylindriques , roulées sur elles-mêmes; enfin les cellules cubitales 8e leurs ailes supérieures ne sont qu'au nombre de deux; elles reçoi- vent chacune une nervure récurrente : la seconde est petite. Ce genre a été établi par M. Jurine , sur un insecte très- commun dans les lieux sablonneux des environs de Paris , et représenté par Panzer, dans sa Faune d'Allemagne {_fasc. 17^ tab. ig , le mâle \fasc. 72 y tab. 10 , la femelle ) , ainsi que par M. Jurine même , dans son excellent ouvrage sur les hy- ménoptères , pi. II, genre 26. C'est le pompilus pictus de Fa- bricius. Il est long d'environ trois lignes , noir, avec des ta- ches jaunes sur la tête et le corselet ; l'abdomen est aussi de cette couleur , sur un fond fauve ; Tanus est noir. Le mâle diffère un peu , par ses couleurs , de la femelle. Celle-ci creuse le nid qu'elle destine à sa postérité , dans le sable ; elle s'y élance , à plusieurs reprises , et comme un trait , avant que d'y pénétrer. J'ignore à quoi tient cette singulière habitude. Elle nourrit ses larves de cadavres de petits dip- tères, (l.) DlNG-LANGet CAY-CA-LA-VA. Noms cochinchinois d'une espèce de Gin-seng {Panax fruticosum , L.). C'est une plante d'une odeur agréable et d'une saveur pénétrante. Ou la cultive en Chine et en Cochinchine. Il ne faut pas la con- fondre avec le véritable gin-seng. On emploie ses racines et ses feuilles comme diurétiques , et dans l'hydropisie. (ln.) piNH-HUONG-RUNG. Nom qu'on donne, en Co- chinchine , au Giroflier , Caryophyllus aromaûcus., L. C'est le xan-tîm-hiam des Chinois. Il croît naturellement dans les bois septentrionaux de la province de Quarig-Buih , en Co- chinchine. (ln.) DINIA. Nom russe du Melon, (ln.) DINJA. C'est le nom du Melon , Cucumîs melo ^ L. , en Esclavonie. (ln.) DINKEL. V. Dunkel. (ln.) DINO. Nom brame du Nalagu des Malabares. V. ce mot. (LN.) DINOTE. Guettard appelle ainsi une espèce de Vermi- 472 D I 0 CULAIRE FOSSILE , doïit le tuyau est conique , et conloumé sur lui-même , à la manière des Planorbes. (b.) DINTENBEERE. Un des noms du Troène , en Alle- magne. C'est encore celui du Mahaleb ou Bois de Sainte- Lucie, (ln.) DINTIERS. V. Daintiers. (s.) DIOCH. Nom d'une Fringille du Sénégal. V. ce mot. (v.) DIOCTOPHYME, Bioctophyma. Genre de vers de la divisioji des Intestins , établi par Collet-Maigret, Journa/ de Physique , frimaira an 1 1. Il offre pour caractères : un corps allongé , cylindrique, articulé, à extrémités mousses, garnies chacune de huit tubercules ; une bouche et un anus terminal. Ce genre a été reconnu depuis comme non fondé , l'es- pèce unique qui s'y rapporte étant le Strongle des reins. (B.) DIOCTRIE, Bioctiia, Latr. , Meig. , Fab. Genre d in- sectes, de l'ordre des diptères, famille des tanystomes , tribu des asiliques, distinct par ses antennes une fois plus longues que la tête, portées sur un pédoncule commun, et dont le troisième et dernier article est presque cylindrique , avec un petit stylet pointu et sans soie au bout. Les espèces les plus connues sont : la Dioctrie ŒLAN- DIQUE, Dîoctiia œlandica ; Asile, n." 8 de Geoffroy. Longue d'environ six lignes, noire , lisse , luisante , avec les pieds et les balanciers fauves et les ailes noires. La Dioctrie fron- tale, Bioctriafrontalis , à peu près semblable à la précédente, mais dont les ailes sont presque incolores , et dont le front a un duvet soyeux , argentin, (l.) DIODE, Biodia. Genre déplantes de la tétrandrie mo- nogynie , et de la famille des rubiacées , dont les caractères sont : un calice composé de deux folioles, presque ovales , égales et persistantes ; une corolle monopétale , infundibu- liforme, à tube grêle , long, et à limbe petit , ouvert, par- tagé en quatre découpures lancéolées ; quatre étamines, dont les lilamens sétacés et droits portent des anthères vacillantes; un ovaire inférieur, arrondi , tétragone, chargé d'un style à stigmate bifide; une capsule ovale, tétragone, couronnée parle calice, biloculaire, bivalve, contenant dans chaque loge une semence aplatie d'un côté. Ce genre n'a contenu long-temps qu'une seule espèce , la Diode de Virginie, dont la tige est rameuse, couchée et unie, et qui croît dans les parties méridionales de l'Amérique du Nord , aux lieux sablonneux et découverts. Mais Svvartz l'a augmenté de cinq autres espèces dans son Voyage aux An- tilles. J'en ai rapporté deux nouvelles du pays où croît la D I O ^73 de penser qu'il est abord cru. première, de sorte qu'il y a tout lieu plus nombreux qu'on ne l'avoit d'abon Les genres TâPANHUàcanga et Disperme ne diffèrent pas de celui-ci. (b.) DIODON, Diodon. C'est le nom d'un genre de poissons, établi dans la division des Bkanchiosteges , et q'ji a pour caractère : mâchoires osseuses , avancées , chacune d'une seule pièce. Ce genre, aux dépens duquel Lacépède a établi son genre Ovoïde , se distingue de celui des Tetrodons par le nom- bre des dénis, qui est de quatre dans ces derniers. Du reste, les espèces qui les composent se conviennent beaucoup par leur conformation et leurs habitudes. Ici , les espèces sont cependant mieux armées , et leurs piquans sont mobiles , ce qui les a fait comparer aux hérissons et aux porc-épics. On connoit sept espèces de diodons , appelés Deux-dents par quelques naturalistes français , espèces dont Lacépède a fixé le caractère , encore vague dans les écrits de Linnœus. Le DroDON atinga, qui a le corps très-allongé; des pi- quans très-rapprochés les uns des autres , et la nageoire de la queue arrondie. V. pi. D. 24. , où il est figuré. On le trouve dans les mers de l'Inde , de l'Amérique et de l'A- frique méridionale ; il se tient sur les côtes , où il vit de crustacés et de coquillages. Les mâles sont plus petits que les femelles , qui atteignent ordinairement quinze à dix-huit ipouces de long. La tête du diodon atînga est petite et élargie par le haut; les narines sont simples; l'ouverture de la bouche est pe- tite , et la mâchoire inférieure avance un peu ; les piquans très-forts , très-longs , creux vers la racine , variés de bianc et de noir, et divisés à leur base en trois parties recouvertes d'une membrane qui sert à les faire mouvoir à la volonté de l'animal ; le dos est large , rond et noirâtre ; les côtés sont un peu aplatis et bleus ; le ventre est blanc ; l'anus est voisin de la queue ; toutes les nageoires sont jaunes , tachetées de noir, et bordées de brun ; celles du dos et de l'anus sont au- dessus Tune de l'autre ; celles de la poitrine sont les plus grandes. La peau de ce poisson est très-coriace. Il a la faculté de gonfler celle de sa partie inférieure , comme les tétrodons ; par ce moyen, il augmente sa légèreté , pour s'élever sur la surface des eaux, ou pour nager avec plus de facilité; c'est principalement lorsqu'on veut le prendre , qu'il se tuméfie le plus; de sorte qu'il y a lieu de croire que c'est chez lui un moyen d'en imposer à ses ennemis , soit par une augmentation 474 D I O subite de volume, soit par Tespèce de sifflement qu'il produit lorsque l'air qu'il a accumulé sort de son corps. Il a cepen- dant d'autres armes plus redoutables dans ses aiguillons mo- biles, qu'il présente toujours en plus grand nombre du côté de l'attaque, et dans ses deux dents qui briseroient le fer, tant elles sont fortes. Aussi est-il dangereux de le prendre à la main. On le pêche ordinairement avec des filets , ou à la ligne , amorcée d'un crustacé. On en mange la chair, qui est dure et peu savoureuse. Son fiel est venimeux , au point que lorsqu'on néglige de l'ôter, il occasione la mort. C'est un préjugé qui fait croire que la piqûre des épines est également venimeuse, car elles ne sont point organisées de manière à pouvoir produire cet effet. La vessie natatoire de ce poisson est très-grande, et Lacé- pède pense qu'on en pourroit.fabriquer avec avantage de la colle de poisson. Le DiODON PLUMIER a Te corps allongé ; point de piquans sur les côtés de la tête , qui est plus grosse que la partie an- térieure du corps ; la nageoire de la queue arrondie. Il se trouve sur les côtes des îles de l'Amérique , où il'a été observé par Plumier. Il se rapproche du précédent. Le DiODON HOLOCANTHE , Biodon histrix^ ou Gzmm, Bloch, pi. 126, et Buffon de Deterville , vol. 7 , p. 80, a le corps allongé ; des piquans très-rapprochés les uns des autres ; la nageoire de la queue fourchue. On le trouve dans toutes les mers entre les tropiques. li a été confondu, par Linnseus , avec le diodon atinga , quoiqu'il en diffère beaucoup par la forme moins allongée et les autres caractères précités. Le Diodon tacheté a le corps un peu allongé ; des pi- quans très-rapprochés les uns des autres , et deux ou trois fois plus longs sur le dos que sur le ventre ; la nageoire de la queue arrondie ; trois grandes taches de chaque côté du corps; une tache en forme de croissant sur la nuque. On le trouve dans la mer du Sud , où il a été observé par Conunerson. Le. Diodon orbe , Diodon orbicularis , Bloch , Diodon his- irix. Linn, , a le corps sphérique ou presque sphéri(jue ; des piquans forts , courts et clair-semés. V. pi. D. 24, où il est jfiguré. On le trouve dans les mers d'/\sie et d'Amérique. C'est lui qui est le plus spécialement appelé le Hérisson^ ou le Poisson armé , et qu on voit si fréquemment suspendu dans les boutiques des droguistes, des apothicaires, etc. Il est d'un gris livide, varié de diverses nuances, et taché de noir. On croit que sa chair est un poison. D I O 475 Le DiODON MOLE a la tête très-comprhnée , demi-ovale , et comme tronquée par-derrière. Il est figuré dans Pallas, Spicilegia zoologica , 8 , tab. 4- -, n.° 7. On le trouve entre les tropiques. Il atteint à peine à quel- ques pouces , et ne peut êlre confondu avec le tétrodon , de même nom , ou le poisson-lune. V. au mot Tétrodon. (b.) Le DiODON ANTENNAL est figuré pi. 9 de Timportant ou- vrage de Cuvier, intitulé : le Règne animal distribué silon son organisation, (b.) DIODON. Slorr appelle ainsi le Narwhal , cétacé qui a reçu de Brisson le nom de Ceratodon; de Linnseus , celui de MoNODOM; et de Laccpède , celui de Narwalus. Voyez Narwhal. (desm.) DIODON. M. Lacépède donne le nom de Dauphin Diodon , au cétacé que nous avons décrit sous celui de Dau- phin a deux dents, (desm.) DIOECIE. C'est ainsi que Linnseus a appelé la vingt- deuxième classe de son Système des Végétaux , celle qui ren- ferme les plantes dont les fleurs mâles sontséparées des fleurs femelles, et placées sur différens pieds. Elle se subdivise en quatorze sections ; savoir , celles qui ont une , deux , trois > quatre, cinq, six, huit, neuf, dix, douze, et un plus grand nombre d'étamines , et celles dont les étamines sont Mona- DELPHES , Syngénésiques et Gynanures. (b.) ^ DIOGGOT. C'est le nom que l'on donne , en Russie , *i l'huile empyreumatique du bouleau , avec laquelle on tanne ou corroie les cuirs dits de Russie, (b.) DIOÏQUE. Linnœus a donné ce nom aux plantes dont les fleurs mâles naissent sur un pied , et les fleurs femelles sur l'autre. V. au mot Plante , et au mot Dioécie. (b.) DIOMEDEA. Dénomination ancienne de certains oi- seaux de l'île de Diomcde, près de Tarente , et que l'on di- soit accueillir les Grecs , et se jeter sur les barbares. Lin- nœus et Latham ont employé ce nom pour désigner le genre Albatros. Gesner l'avoit auparavant appliqué au Pétrel PUFFIN. (V.) DIOMEDÉE, Diomedea. Genre établi par M. Henry Cassini pour placer la Buphtalme frutescente à laquelle il n'a pas trouvé les caractères des autres, (b.) DIONEE , Dionea. Plante très-remarquable par la grande irritabilité de ses feuilles,'quiforme un genre dans ladécandrie monogynie , genre dont les caractères sont : un calice de cinq folioles oblongues, pointues, persistantes; cinq pétales ovales, oblongs, concaves, obtus et marqués de sept stries longitu- dinales; dix étamines;, un ovaire supérieur, arrondi, un peu 476 D I 0 aplati , sillonné , chargé d'un style filiforme un peu plus court que les étamines , à stigmate élargi, frangé en son bord; une capsule obronde, enflée, uniloculaire , et qui contient un grand nombre de semences menues, attachées à sa base. Cette plante {F. pi. D. 10 où elle est figurée) a une racine vivace, écailleuse, qui pousse plusieurs feuilles disposées en rond et couchées sur la terre. Ces feuilles sont un peu char- nues , pétlolées, glabres, arrondies, échancrées, composées chacune de deux lobes demi-ovales, ciliés sur lesbords par des épines, donties unes sont dans leur plan, et les autres leur sont presqueperpendiculaires; leur surface supérieure est chargée de petites glandes rouges, et , en outre , de trois ou quatre pointes fort courtes placées entre ces glands. Ces lobes se ferment ou se rapprochent l'un de l'autre , lorsqu'on les touche , et sont articulés au sommet d'un pétiole élargi ou allé , comme dans les orangers, cunéiforme, aussi long ou plus long que la feuille même. C'est du centre de' réunion des feuilles que naît une hampe nue , grêle , qui soutient à son sommet cinq à sept fleurs blan- I O DIORÏTE. M. Haîiy nomme ainsi une roche contposée essentiellement d'amphibole laminaire et de feldspath com- pacte , à peu près également disséminés. C'est le dlabase de M. Brongniart; il coniprend une partie des griinsteins de M. Werner. Cette roche, dont la couleur ordinaire est le vert-noi râtre, d'où lui est venu son nom allemand ( grunstein signifie pierre verte)^ a le plus souvent la texture gi-anulaire ; elle contient quelquefois disséminés des grains de quarz et des lames de mica, delà pyrite magnétique, du titane silicéo-calcaire, etc. On en connoît plusieurs espèces : i." Le diorite ordinaire ow granildùle (^grUiislein gemeiner, W.) dans lequel lesdeuxélémenssontàpeu près en quantité égale; a." Le diorlle schisioide (^grunstein schiefer^ AV. ) , dont la structure est feuilletée , rayée ou par zones, et dans lequel l'amphibole et le feldspath sont en quelque sortqptralifiés ; 3.° Le Alor'ite porphyrique ovi porphyroîde {^porpliyrarliger griitis- iein^ W.) qui présente des cristaux de feldspath engagé sdans une base de diorite à petits grains ; 4.° Enfin , le diorite glohaire ou orhiculaire ( connu vulgai- rement sous le nom àe granité de Corse) est remarquable en ce que le feldspath et l'amphibole lamellaire sont par cou- ches concentriques formant des boules de grosseur assez égale , réunies par une pâte de diorite granitoïde. Nous reviendrons sur ces différentes espèces de diorites en traitant des roches. Il nous suffira de dire ici que les variétés de la première ont été employées par les anciens Egyptienà dans leurs monumens et que la quatrième fait un très-bel effet quand elle est taillée et polie. Les minéralogistes étrangers regardent la pâte de Vophite ou serpentin verl antique comme un diorite compacte ou à grains extrêmement fins ; ils admettent aussi des passages de cette roche au basalte. V. Aph\nite , Basalte et Roches, (luc.) DIOS ANT HOS, Fleur de Jupiter. Nom donné par les Grecs , à l'oeillet, le tunica des Latins. Linnaeus en a fait le mot Dianthus^ qu'il donne pour nom au genre des OEillets. F. ce mot. (ln.) DIOSBALANOS, Gland de Jupiter. Nom donné à la Châtaigne , par Théophraste. (ln.) DIOSCOREA. C'est le genre Igname. (F. ce mot.) Il a été consacré par Plumier, à la mémoire de Ledacius Dios- coride, d'Anazarbe en Cilicie, et qui florissoit sous le règne de Tibère. Le genre Dioscorea de Plumier, adopté par Linnreus, a été subdivisé en deux, qui constituent la petite famille des DioscoRÉEs. V. Ubion et Igname, (ln.) DIOSCYAMOS, Dloscoride. F. Ditiambryon. (ln.) DIOSMX, Di'osma, Linn. {pentandrie monogynie). Genre de plantes de la famille des rutacées, dans lequel le calice est persistant et divisé profondément en cinq parties aiguës ; à la base intérieure de ce calice, setrouventcinqécaillesouun dis- que à cinq lobes entourant le pistil; la corolle est formée de cinq pétales obtus et assez ouverts , ordinairement marcescens , de la longueur du calice et insérés sous le disque ; les éta- mines, au nombre de cinq, ont la même insertion, et sont alternes avec les pétales ; leurs filets portent des anthères droites et ovales, et environnent un style aussi long qu'eux , dont le stigmate est tronqué ; le fruit est une capsule formée de trois à cinq coques comprimées, oblongues , réunies, s'ouvrant par leur bord intérieur, et contenant chacune une ou plusieurs semences luisantes , recouvertes d'un arille élas- tique. Ce genre renferme trente et quelques espèces , presque tomes du Gap de Bonne-Espérance. La plupart sont de jolis arbustes ou arbrisseaux, d'un port élégant, semblables à ce- lui des bruyères. Le DlOSMA VELU, Dîosma hirsuta^ Linn., ou spirée d'Afrique. Trés-bel arbrisseau, qui s'élève à peu près à la hauteur d'un homme ; sa tige est grosse comme le doigt; ses feuilles sont alternes ou éparses , linéaires, pointues, et couvertes de poils; ses fleurs blanches, réunies en petits corymbes au sommet des rameaux. Cette plante est très-estimée des Hot- tentots, qui remploient à la guérison d'un grand nombre de maladies. Les habitans du Gap en tirent, parla distillation, une huile aromatique très-pénétrante , dont on se sert à l'extérieur pour fortifier les nerfs. Le DiOSM.v ÉLÉGANT, Diosma pulchella^ Linn. Arbrisseau fort bas , mais d'un joli port. Sa hauteur n'est tout au plus que d'un pied ; ses feuilles sont ovales , légèrement créne- lées et bordées de points glanduleux et transparens; ses fleurs, d'un violet bleuâtre , naissent ou seules ou deux à deux , aux aisselles des feuilles; chacune est portée par un pédoncule capillaire. Celles qui couronnent les rameaux , se trouvent réunies ensemble en plus grand nombre. Les genres Bucco (Agatosmà) , Glatîdulifeuille, Pera- PÉTALIFÈRE, EMPLÈVREet LiNCOîîiE Ont été établis aux dépens de celui-ci, (b.) Diosma , Odeur des Dieux, en grec, à cause que quelques espèces decegenreexhalentune odeur délicieuse. Le Diosma de Linnaeus, comprend , outre les genres cités, Yœstuana du même auteur ; Vhartogia, de Berger; et le melia , de ScopoH. /,8o D I 0 11 faut en séparer le diosma unkopsuiaris de Linnœus fils , quiconstitue le genre empleuvnim. (ln.) DIOSPOGON, Barbe de Jupiter, en grec. Nom donné par DIoscoride, aune plante qui est probablement celle que nous nommons Chevelure dorée (^chrysocoma linosyiis^ L. ) (LN.) DIOSPONGOLITHE, d'Aldrovande ( Metalloth. pi. 4.q3 ) , seroit , selon Luid , des vertèbres de poissons pé- trifiées. (DESM.) DIOSPORON, Dioscoride. Synonyme du Lithosper- MUM du même auteur. V. ce mot. (ln.) DIOSPYROS, Blé de Jupiter, en grec. Nom donné par Théophraste , et adopté par les Latins , pour désigner mie plante qui, d'après les commentateurs , seroit ou le phalaris cananemîs^ ou le coix lacryma , ou le plaqueminier ( diospyros lotus , L. ). Linnseus et Adanson l'ont donné au genre qui comprend cette dernière plante. V. Plaqueminier. C'est le guaiacana de Tournefort. (ln.) ^ " ^ ^^ DIOTIS, Diotis. Plante que Lînnseus avoit réunie à ses Athanases, {Athanasia nmritima)^ que Willdenow a placée parmi les Santolines , mais que Desfontaines, et ensuite plusieurs autres botanistes, en ont retirée pour en faire un genreparticulier, à T imitation de Tournefort, qui l'avoit fait connoître sous le nom de gnaphalium. Ce genre a pour caractères : un calice hémisphérique, im- briqué d'écaillés oblongues, droites et tomenteuses; un ré- ceptacle commun convexe, paléacé , soutenant un grand nombre de fleurons , tous hermaphrodites, à cinq découpu- res dilatées et comprimées inférieurement, creusées à leur base d'une échancrure dans laquelle est engagé l'ovaire; des semences nues. La DïOTi.s candide est une plante vivace, à tiges rampan- tes , à feuilles sessiles, oblongues, crénelées , très -velues, et à fleurs disposées deux par deux sur des pédoncules feuilles, qui forment un corymbe terminal par leur réunion. On la trouve sur toutes les côtes des mers de TEurope australe et de la Barbarie. Elle forme des touffes très-grosses , remar- quables par leur blancheur, et par l'odeur aromatique qu'elles exhalent dans la chaleur. Sa saveur est amère , et on em- ploie dans lOrlent, au rapport de Labillardière , son infu- sion contre les calculs de la vessie et des reins. WilMenovv a donnécenom àungenre de lamonoécie trian- drie el de la famiHe des CiiÉNOPGDÉES , qu'il a éiabli aux dépens des AxYRiS, Il offre pour caractères , un calice de quatre folioles el quatre étamines dans les fleurs mâles ; un calice raonophylle , bicorne , et \x\\ ovaire à style bifide B I P 4SI dans les fleurs femelles ; le fruit est une semence velue à sa base , et recouverte par le calice. La seule espèce que contient ce genre , la Diotis cÉra- TOÏDE {Axyris ceraioïdes^ ^ est une plante vivace, à feuilles alternes , lancéolées , velues , qui croît dans les sables des contrées orientales, (e.) DIOTOTECA. Nom donné par Vaillant au genre Mo- RINA de Tournefort et de Linnseus. (i.N.) DIP. Une coquille du genre buccin d'Adanson porte ce noiii. ,(b.) DIPCADI, Dipcadi. Genre établi par Moench , pour pla- cer les espèces du genre Jacinthe , qui ont les ctamines insé- rées à la base du tube de la corolle. 11 n'a pas été adopté, (b.) DIPHAQUE,Df/?A«cfi!. Arbrisseau à feuilles plnnées, avec impaire, à six paires de folioles ovales, petites, glabres , pres- que, sessil.es , opposées et alternes; à fleurs pâles, solitaires , portées sur des pédoncules axillaires , qui , selon Loureiro , forme un genre dans la diadelphie décandrie. Ce genre offre pour caractères : un calice bossu, persistant, à cinq divisions aiguës, dont l'inférieure est plus longue et a deux stipules lancéolées et recourbées ; ime corolle papilio- nacée , à étendard arrondi, émarginé et relevé, à ailes ovales, et à carène en demi-lune : le tout porté sur des onglets îrès- longs. ; dix étamines réunies eïi' deux paquets ; deux ovaires supérieurs, comprimés, droits, à style subulé, et à stigmate épais; deux légumes comprimés, droits, aigus, à articula- tions ovales , striées , glabres et inégales. Le diphaque croît et &s,X cultivé dans les jardins de la Chine et de la Cochincbine. Linnseus l'a rangé parmi les Sainfoins , sous le nom àliedysanmi ecastaphyllum , et Bergiusparmi les Ptérocarpes. Il ne diffère des Dahlberg^s que par ses lé- gumes géminés, (fi.) DIPHIE, Diphyes. Genre établi par Cuvier, pour placer le Biphore BIPARTI, figuré par Bory-Saint- Vincent , pi. 6 de son Voyage dans les. quatre principales îles des mers d'Afri- que. Ses caractères sont : corps gélatineux , ferme , transpa- rent , anguleux , avec deux ouvertures à une àcs extrémités ; l'une petite , ronde , entourée de cinq pointes , qui est la bouche ; l'autre , plus grande , d'où sort une longue grappe de filamens , qui sont probablement des ovaires. Deux cavi- tés distinctes et successives se remarquent dans son Intérieur ; elles aboutissent aux ouvertures ci-dessus; son extrémité pos- térieure est pointue, (b.) DIPHISÈ , Diphisa. Arbrisseau de la famille des légu- mineuses , qui paroît se rapprocher des RoBiiSîiERS , et qui , d'après Jacquin, forme un genre particulier. IX. , Si 482 D I P Les caractères de ce genre sont : un calice monophylle , campanule , un peu comprimé , et à cinq divisions , dont les deux supérieures sont arrondies , obtuses , ouvertes, et les trois autres terminées en pointe ; une corolle papilionacée , à étendard ovale , oblong, échancré, très-recourbé en arrière; à ailes oblongues , montantes , divergentes, et à carène mon- tante , plus courte que les ailes; dix étamines, dont neuf réunies par leur base; un ovaire supérieur, linéaire , pédi- cule , à style capillaire , et à stigmate aigu ; une gousse li- néaire, obtuse, uniloculaire , munie de chaque côté , dans sa longueur, d'une vessie membraneuse , renflée, fort grande, qui paroît produite de part et d'autre , par les bords opposés de chaque suture. Cette gousse renferme plusieurs semences oblongues , aplaties , obtuses , munies d'un très-petit cro- chet. Cet arbrisseau croît dans le Mexique , aux environs de Carthagène. Ses feuilles sont ailées , avec impaire ., et ses fleurs , disposées en grappes axlllaires , sont peu nombreu- ses , jaunes et odorantes ; les gousses restent long-temps sans tomber : elles ne s'ouvrent point, mais se rompent trans- versalement, (b.) DIPHYENE. Pétrification dont Pline fait mention (Hist. nat.,' lib. 37, cap. 10.), qui offriroit à la fois la représenta- tion des parties naturelles de l'homme et de la femme réu- nies, (desm.) DIPHYTES. Cesont des moules de coquilles bivalves join- tes , dont parlent quelques auteurs anciens, et qui ne sont pas bien connues. Il est présumable toutefois que ce sont des Térébratules ou des Anomies, (desm.) DIPHYLLEIE, Diphylleia. Plante vivace aquatique de l'Amérique septentrionale, à deux feuilles alternes, palmées, lobées, dentées , peltées, longuement pédonculées , à fleurs disposées en cime terminale , qui seule constitue un genre dans l'hexandrie monogynie. V. pi. 19 de la Flore de l'Amé- rique septentrionale , où elle est figurée. Les caractères de ce genre sont : calice de trois folioles ova- les , concaves , cadu^jues ; six pétales ; six étamines hypogynes; un ovaire ovale à style court et à stigmate en tête ; une baie sessile à une loge , contenant deux ou trois semences arron- dies. Ce genre se rapproche du Ca-ULOPHYLle. (b.) DIPHYLLIDE, BlphylUdîa. Genre de mollusques gasté- ropodes, inférobranches, établi par M. Cuvier (Règne animal). Les animaux qu'il renferme ont, comme les phyllidies qui appartiennent à la même famille, les blanchies placées D I P 485 comme deux longues suites de feuillets , des deux cdtés du corps et à sa partie inférieure , sous le rebord avancé du manteau. Les diphyllides ont beaucoup de rapport avec les phyliidies, mais leur manteau est plus pointu en arrière ; leur tête, en de- mi-cercle, a de chaque cc>té une tentacule pointue et un léger tubercule ; l'anus est sur le côté droit, (desm.) DIPHYLLUM. Genre établi par M. Rafinesque- Schmaltz, sur une orchidée qui croît aux Etats-Unis. Sa co- rolle est à six divisions: trois extérieures , linéaires, et deux latçrales , intérieures , verticales , sétacées et bifides ; la sixième , formant la lèvre, est divergente et entière. La cap- sule est filiforme. Cette plante n'a que deux feuilles, (ln.) DIPHYSCION, Diphyscium. Genre de mousse , établi par Weber et Mohr , pour placer la Buxbaume sans FEUILLES , espèce qui , d'après Hedwig et Schwaegrichen , doit seule constituer le genre Buxbaume. C'est le même que rHYMÉî/op/«ra, Lat. Famille dinsectes , de l'ordre des hyménoptères, section des porle-aiguillons , ayant pour caractères ; ailes supérieures doublées dans leur longueur. Cette famille est composée du genre vespa de Linnseus, et de celui que Fabricius avoit établi dans son Entomologie sys- tématique , sous le nom de musaris. Leur corps est allongé , glabre , d'un noir plus ou moins varié de jaune et de fauve , avec les antennes coudées , plus grosses vers leur extrémité , et insérées près du milieu de la face antérieure de la tête ; les yeux écbancrés, et la languette ordinairemeul divisée eii 486 D I P trois pariiVs , «lont les deux latérales plus petites et pointues , et dont celle du milieu évasée et fortement échancrée ou bi- fide au bout. Les mandibules sont fortes et dentées ; tous ont sous le labre, est une petite pièce crustacée, en forme de languette ou de seconde lèvre. Cette famille se divise en deux tribus : les Glépiaires et les Masarides. F. ces articles, (l.) DIPODES. Ordre établi par Blainville , parmi les Pois- sons ÉCAILLEUX. 11 renferme ceux qui n'ont que des nageoi- res ventrales ou des nageoires pectorales. F.Iciîtyologie. (b.) DIPODES. Blainville a donné ce nom à un ordre qu'il a proposé dans la classe des reptiles, et qui ne comprend que le genre Bimane, (b.) Il nomnle aussi dipodes les reptiles du genre bipède de M. La- cépède , qui se rapprochent beaucoup des scinques , et par conséquent des lézards proprement dits, (desm.) DIPODION, Dipodium. Genre établi par 1\, Brown,pour placer le Dendobrion ponctué de Smith. Ce genre présente pour caractères: un calice de cinq pé- tales égaux , et un sixième en forme de lèvre trifide, barbue sur son disque , en bosse à sa base ; la colonne des organes sexuels, portant une anthère terminale, caduque, à deux loges. Il est fort voisin du Cymbidie. DIPOGONIE, Dipogonia. (ienre de Graminées établi par R. Brown , sous le nom de Diplopogon. (b.) DIPPELHAFER. L'un des noms donnés, en Allemagne, à rivRAiE annuelle {Lolium iemulenlum , L. ) (iN.) DIPROSIE, Diprosia. Genre de crustacés suceurs , voisin desBoPYRES, établi par M. Rafinesque. 11 offre aussi un man- teau déprimé , oblong , fendu sans articulations ; une queue inférieure, longue et échancrée ; deux yeux lisses ; un corps étroit et articulé ; six paires de jambes à trois articles ; deux- suçoirs antérieurs en-dessous. La seule espèce que contient ce genre, la Dïprosie vi- trée, vit aux dépens du spare érythrin , dans les mers de Sicile, (b.) DIPS AGEES , Dipsaceœ. Jussieu. Famille de plantes, dont les caractères sont d'avoir un calice simple ou double ; une corolle tubuleuse, à limbe divisé , régulier ou irrégulier ; des étamines en nombre déterminé , à anthères creusées de quatre sillons , eî biloculaires ; un style unique , à stigmate simple ou divisé ; rarement pour fruit une capsule , plus sou- vent une semence recouverte ou couronnée par le calice, à périsperme charnu, à embryon droit, à cotylédons oblongs, comprimés à radicule supérieure. T) I P 487 Les plantes dipsacées , en général herbacées , annuelles ou bisannuelles, ont une racine rameuse , fibreuse , et quel- quefois tronquée ; leurs tiges sont cylindriques , ordinaire- ment creuses et garnies de rameaux opposés ; leurs feuil- les simples ou pinnalifides, opposées, ou rarement ver- ticillées , sortent de boutons coniques et dépourvus d'é- cailles ; leurs fleurs presque toujours hermaphrodites et ter- minales , sont quelquefois distinctes, plus souvent agrégées , c'est-à-dire, renfermées dans un calice commun polyphylle , et portées sur un réceptacle ordinairement garni de poils ou de paillettes. Ventenat , de qui on a emprunté l'expression ci-dessus, rapporte à cette famille , qui est la première de la onzième classe de son Tableau du Règne végétal^ et dont les caractères sont figurés pi. 7 , n.** 6 du même ouvrage , six genres sous deux divisions : Celles dont les fleurs sont agrégées, Morine , Carbaire,^ 3CAB1EUSE et K>fAUTlE. Celles dont les fleurs sont distinctes, Valériane et Mâche; DecandoUe a séparé de cette famille plusieurs genres pour former celle qu'il a appelée des Valérianées. (b.) DIPSAGUS ( ayant soif, en grec. ) C'est le nom donné par Dioscoride à une plante dont les feuilles conservaient l'eau des pluies dans leurs cavités : c'est la Cardère ( Dip- sacus fullonum'). Cette plante a pris le nom de Dipsacus , et la famille à laquelle il appartient celui de dipsacées. ( F. ce mot. (ln.) DIPSADE. Nom spécifique d'une Vipère, (b.) DIPSADE, Dipsada. Ijâurenû a donné ce nom à un genre de serpent qui ne diffère du Boa , que parce qu'il a la tête en cœur , et aplatie ; le corps beaucoup plus étroit que la tête, et également apUti. (b.) DIPSAS , Dipsas. Genre de coquilles établi par Léach entre les Atsodontes et les Mulettes. Ses caractères sont : coquille bivalve , équivalve , avec trois impressions muscu- laires ; charnière extérieurement lamelliforme dans chaque valvjB. Une seule espèce compose ce genre. Elle est fluviatile et donne naissance à des perles. On ignore le pays où elle se trouve. Sa figure se voit pi. 53 des Mélanges de zoologie de l'auteur précité. (B.) DIPSE. Nom spécifique d'une vipère. Les anciens ont donné le nom de dipsas à une vipère de 488 DTP Libye et de Syrie, qni occasionoit une soif brAIante à ceux qu'elle mordoit, Agricola ajoute que ce serpent est lui-même tourmenté d'une soif telle , que l'excès- avec lequel il se sa-' tisfait lui distend le ventre au point de le faire crever. Kolbe appelle aussi de même un serpent venimeux du Cap de Bonne-Espérance, (b.) DIPSÈRE. V. Dispère, (B.) DIPÏERA {Borkhauss). C'est le même genre que le Se- KIK\ (V. ce mot) de Médicus, adopté par Moench, et fondé sur la saxifrage stolonifère , remarquable par l'inégalité et la grandeur de ses pétales, (ln.) DIPTERE. Nom vulgaire d'un poisson du genre Cui- rassier , léoricaria plecostomus ^ Linn, (b.) DIPTERES, D/^jif^zv/. Nom donné aux insectes qui n'ont que deux ailes , tels que les mouches , les tipules, iesrousins, etc. (o.) DIPTERES, jD/)o/<îra , Linn. ; Antliata, Fàb. Douzième et dernier ordre de la classe des insectes , et qui a pour carac- tères : six pieds; deux ailes membraneuses , étendues; tm balancier sous chacune d'elles, dans la plupart; un suçoir composé d'un nombre variable de pièces écailleuses, en forme de soies , soit renfermé dans la gouttière supérieure d'une gaine eh forme de trompe , inarticulée , termméepar deux lèvres , soit recouvert par une ou deux lames , pareille- ment sans articulations et lui servant d'étui. \\ Leur corps est recouvert d'un derme membraneux , élas- tique , incapable de résister à une forte pression ; il est com- posé, à la manière de celui des autres insectes à six pieds , de trois parties principales. La tête , qui est ordinairement comprimée et qui tourne sur elle-même, comme sur un pivot, de droite à gauche, et vice versa , offre deux yeux com- posés , souvent très-grands et contigus dans les mâles , deux antennes, et une trompe ou une sorte de bec, tantôt sail- lante , tantôt plus ou moins expansible et se retirant , lors- qu'elle n'agit point , dans une cavité antérieure; le vertex présente aussi, dans la plupart, trois petits yeux lisses , dis- posés en triangle. Les antennes sont ordinairement insérées sttr le front et rapprochées à leur base ; celles de notre prem-i-ère' famille , \i:snéniorères, ont de grands rapports par leur forme sctatée , la quantité de leurs articles , et souvent parles poils ou les barbes dont elles sont garnies , avec les antennes des lépi- doptères nocturnes; mais dans les familles suivantes , et qui, réunies, composent la majeure partie des diptères, elles sont courtes, le plus ordinairement inclinées ou couchées sur Tes- pace compris entre les yeux, et formées simplement d'un à dcnr; articles, dont le dernier a souvent la figure d'un fuseau BIP m ou (Vuiic pâlotte soit lenticulaire, soit pri>ma»iqiie , Tnnnie d un petit appendice, en forme de stylet, ou bien d'une soie, tantôt simple , tantôt velue ou barbue. La bouche de ces insectes n'est propre qu à extraire et conduire des ma- tières fluides. Si elles sont renfermées dans des vaisseaux particuliers , mais dont l'enveloppe est aisément perméable, les pièces du suçoir font l'office de lancettes , percent l'en- veloppe des v.ùsseaux , et frayent un passage à la liqueur nu- tritive; elle suit le canal intérieur de la trompe, etremonte, par un effet de la pression qu'exercent sur elles les pièces du suçoir, jusqu'au pharynx, situé à sa base. La gaîne du suçoir, ou le corps extérieur de la trompe , ne sert qu'à maintenir les lancettes , et se replie souvent sur elle-même , sous un angle plus ou moins aigu , dans l'instant qu'elles agissent. }'ji\e paroît représenter la lèvre inféweure de la bouche des insectes broyeurs , comme les pièces du suçoir remplacent le labre , les mandibules et les mâchoires , ou du moins quelques-unes de ces parties , lorsque le suçoir , au lieu de quatre à cinq pièces , n'en offre que deux. A la base de la Irompe ou sur son premier coude , sont ordinairement placés deut palpes , tantôt filiformes ou en massue , relevés , d'un à deux articles , tantôt sétacés , courbés et divisés en cinq arliculati^s. Dans plusieurs, ces organes sont attachés à deux pièces du suçoir , ce qui nous prouve qu'elles corres- pondent aux mâchoires des insectes m-oyeurs. Le tronc ne paroît être formé, dans la plupart, que d'un seul segment , le premier ayant presque disparu , et le pos- térieur se confondî^it avec le mitoyen. Il a , de chaque côté, deux stigmates , mais dont on ne dislingue souvent que les deux antérieurs. ' Les ailes sont simplement veinées, étendues, et presque toujours horizontales ; leur côte est souvent ciliée à leur base. Au dessus d'elles sont deux petits corps, très-mobiles, formés dune tige linéaire , et terminés par un renflement, en manière de boulon ou de massue : ce sont les balanciers; mais on ignore leur usage. Dans beaucoup d'espèces, celles particulièrement de nos dernières familles, l'on voit au- dessus de ces balanciers, deux pièces de consistance papy- racée, ordinairement blanches ou jaunâtres, semblables à des valves de coquilles , liées ensemble par un de leurs côtés , et qu'on a nommées ailerons ou cidUeiviis. L'une d'elles est attachée à la base de l'aile et participe à ses mouvemeris ; mais alors les deux valves sont écartées et se trouvent pres- que dans le même plan. Elles cachent souvent les balanciers, et leur grandeur est en raison inverse de celle de ces dernières parties. 49© D I P L'abdomen «e lient souvent au tronc ou au corselet que par une petite portion de son diamètre transversal. Il est composé de cinq à neuf anneaux , et se termine ordinaire- ment en pointe dans les femelles. Les derniers, dans ceux où le nombre des anneaux appa— rens n'est que de quatre ou de cinq , forment souvent une espèce d'oviducte, composé d'une suite de petits tuyaux, ren- .trant les uns dans les autres , comme le corps d" une lunette d'approche. Les organes sexuels des mâlessont extérieurs, ac- compagnés de pinces ou de crochets robustes , et repliés sous le ventre , dans plusieurs espèces. 11 me paroît que les stig- mates places sur cette partie sont peu nombreux , ou même souvent très-peu distincts. Les pieds sont ordinairement longs , grêles , et se terminent par un tarse de cinq arlirf:ies , dont le dernier a deux crochets et très-souvent deux ou trois pelotes vésiculeuses ou membra- neuses , qui servent à ces insectes à se cramponner , dans une situation même verticale, aux corps les plus polis, comme , par exemple , sur les glaces de nos appartemens. Sir Evérard Home vient de publier, dans les Transactions philosophiques (1816), des observations très-curieuses sur la forme de ces parties , soit spongieuses ou membraneuses y soit charnues ou vésiculeuses , que nous offrent I^ tarses de divers insectes, se tenant ou marchant dans un sens con- traire à celui de leur gravitation. Il nous y fait connoître , avec le même détail , la nature et la disposition des glandes et des écailles dont le dessous des doigts des geckos est si abondamment revêtu. Aux observations &natomiqnes recueil- lies sur ces insectes par Svvammerdam , Réaumur et Rams- dorff , M. Dutrochet , naturaliste aussi habile qu'ingénieux „ en a ajouté de nouvelles et de très-curieuses ; il a trouvé que l'estomac de plusieurs diptères éloit accompagné d'un organe spécial, qu'il nomme la panse, et où une partie de leurs ali- mens est déposée. Svvammerdam avoil vu dans les lépidop- tères un appendice semblable. Plusieurs diptères, tels que les cousins, les taons et les stomoxes, nous incommodent par leurs piqûres, et tourmen- tent cruellement plusieurs animaux domestiques. D'autres , comme les oestres , déposent leurs œufs sur leur corps, afin que leurs larves y puisent leur nourriture ; d'autres encore, pour un motif semblable , infectent les viandes que nous con- servons et dont ils- peuvent approcher. 11 en est de plus per- nicieux encore , puisque , dans le même état , ils font périr les jeunes plantes céréales , et peuvent même , dans les loca- lités où ils se sont très-multipllés , anéantir les espérances du laboureur. Mais si ces diptères nous font du tort , il en 1 D I P 491 est qui compensent ces pertes , en détruisant des insecies nuisibles , en consumant les matières animales et végétales , dont la putridité corromproit le fluide que nous respirons. Plusieurs larves de diptères hâtent aussi la dissipation des eaux croupissantes et infectes. La durée de la vie des diptères , à prendre même du mo- ment où ils sortent de l'œuf, est , en général, très-courte. Elle est souvent bornée à quelques mois ou à quelques se- maines. Tous subissent une métamorphose complète, mais modifiée de deux manières principales. Les larves de plu- sieurs changent de peau , lorsqu'elles passent à l'étal de nymphe ; mais les autres ne muent point ; leur peau se durcit et se contracte le plus souvent; elle prend une teinte brune, ne donne aucune marque extérieure d'irritabilité, et devient une coque assez solide , qui a l'apparence d une graine ou d'un œuf. Le corps de la larve se détache d'abord de cette peau , en laissant sur ses parois intérieures les organes exté- rieurs qui lui étoient propres , tels que les crochets de sa bouche , et bientôt elle se présente sous la forme d'une masse molle ou gélatineuse , nommée houle allongée , et à l'extérieur de laquelle on ne distingue encore aucune des parties qui ca- ractérisent l'insecte parfait. Enfin, au bout d'un certain temps , ces organes se prononcent et se déterminent ; l in- secte est alors véritablement en état de nymphe. Il sort , en faisant sauter l'extrémilc antérieure et supérieure de sa coque, comme une calotte. Il la pousse avec sa tête. Les larves des diptères n'ont point de pattes ; mais on ob- serve dans quelques-unes , particulièrement à celles des tipu- laires aquatiques , divers appendices qui les simulent et qui contribuent même à leur mouvement. Plusieurs de ces larves ont une tête molle et variable, et qui ne porte même ce nom qu'à raison des organes de la manducalion qui en forment la partie la plus apparente. Ce caractère est exclu- sivement propre aux larves de diptères qui se transforment sous leur peau, et ne s'observe dans aucun des ordres pré- cédens. La bouche est ordinairement munie de deux cro- chets , qui leur servent à entamer les substances dont elles tirent leur nourriture. Les orifices principaux de la respira- tion , dans presque toutes les larves du même ordre , sont situés à l'extrémité postérieure de leur corps ; plusieurs offrent, en outre, deuxstigmatessur le premier anneau, celui qui vient immédiatement après la tête. Je partage cet ordre en cinq grandes familles , dont les caractères sont fondés sur des rapports généraux de formes , d'habitudes , et sur les différences principales que nous pré- sentent les métamorphoses de ces insectes. Dans les quatre 492 BIP premières familles , les larves ont le corps annelé, allongé , avec des stigmates très-distincts. Elles proviennent d'œufs , déposés par la mère sur les substances dont elles se nour- rissent. Les larves des diptères de la dernière famille ont la figure d'un œuf, ou plutôt d'une graine de fève, dont la peau est continue , sans stigmates sensibles, ni divisions an- nulaires , et offre seulement, aune de ses extrémités, une Îjetite plaque écailleuse. Ces larves ne sortent du ventre de a mère que pour passer à l'état de nymphe , et conservent jneme leur forme primitive. Celles des deux premières fa- milles changent de peau , lorsqu'elles doivent subir cette se- conde métamorphose; leur corps, à l'exception des dernières espèces de la seconde famille , a une tête écailleuse et de forme invariable -, mais dans les larves des deux familles sui- vantes , la tête est toujours molle et susceptible de prendre diverses sortes de figures; ces larves se transforment sous leur propre peau et nous présentent, avant de passer à l'état de nymphe , ce mode d'existence que l'on distingue sous le nom de houle allongée. La peau des nymphes des diptè|es de la quatrième famille a éprouvé une contraction qui a tellement iriodifié sa forme extérieure , qu elle ne conserve presque plus aucun de ses traits primitifs ; mais les nymphes de la troisième famille ont encore la forme qui leur étoit propre en état de larve.. Leur peau est simplement plus ferme. Telles sont , à cet égard , les considérations qui m'ont guidé dans la manière dont j'ai distribué les diptères. Ils composent les familles suivantes : Némocères, Tanystomes , Notacan- TIIES , AthÉRICÈRES et PUPIPARES. Je n'avois pas encore fixé cet arrangement, lorsque j'ai rédigé les premiers volumes de ce Dictionnaire ; ainsi le mot d' athéiicèt'es ne s'y trouve point ; mais j'expose , dans le tableau méthodique qui termine l article Entomologie, les caractères de cette famille. Ceux des autres y sont aussi pré- sentés , de même qu'à leurs articles respectifs, (l.) DlPÏEPvIX. Nom donné par Schreber , et adopté par Willdenow, à un genre nommé Baiyosma par M. Persoon^ et qui comprend le Coumarowia et le Taralea d'Aublet , et dont le premier est fondé sur la plante qui fournit la fève tonka du commerce : c'est le Helnda de Scopoli. V. Cou- MAROU. (LN.) DIPTÉKO CARPE , Dlpiewcarpus. ( Gsert. de Fruct. 3., p. 5o , t. 187 et 188 , f . 2. ) Ce genre, rapporté à la famille des Erables par Gœrtner , n'est pas suffisamment connu pour être adopté définitivement. Le calice est infère , mono- phylle , cupuliiorme , à limbe à cinq divisions inégales ^ D I P 4»3 roldes , dont deux beaucoup plus longues que les autres , m forme d'ailes. Ce calice enveloppe un ovaire à un style simple et persistant. Le fruit est une noix évalve , unilocu- laire , et qui se développe et s'accroît en même temps que le calice qui l'entoura Gsertner indique deux espèces. Dans l'une , DiPTÉROCARPE A CÔTES ( Dipt. cossalus , Gœrl. , t. 187), la noix est lisse et anguleuse; dans Tautre, Dipte- ROCARPE TURBINÉ ( Dipt. turbinatus , t. 188, f. 21 ) , elle est tomenteuse. Cette espèce est le SJiorea trincivla de l'Her- bier de Banks, (ln.) DIPTERODON , Dipterodon. Genre de poissons étal»ii par Lacépède , dans la division des Thoraciques , aux dé- pens des Spares et des Perches de Linnœus ; il lui a donné pour caraclères : lèvre supérieure peu extensible ; des dénis disposées sur un ou plusieurs rangs ; point de piquans ni de dentelures aux opercules; deux nageoires dorsales; la se- conde nageoire du dos éloignée de celle de la queue. Ce genre renferme six espèces. Le DtPTÉRODON aPRON , Perça asper , Linn. , qui a huit rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos , treize rayons à la seconde; la mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure ; la queue très-allongée ; les écailles grandes , dures et rudes. Il se trouve dans les grandes rivières de l'Eu- rope et de TvVsie septentrionale , et même dans les lacs dont l'eau est pure. Sa grandeur surpasse rarement six à huit pouces. Il a le corps allongé , la tête large , la bouche petite et garnie de dents à peine visibles. Les narines sont doubles , les intérieures rondes et fermées, et les postérieures oblon- gues et ouvertes. L'opercule des ouïes est très-petit. Le <îos çst d'un noir jaun.alre, et le ventre blanc. L'anus est plus près de la tête que de la queue , dont la nageoire est fourchue. Ce poisson fraie au premier printemps , et se prend alors ÇD grande quantité aux filets et à l'hameçon. On le prend aussi l'hiver sdus la glace. Sa chair est saine , de bon goût , et fort recherchée par conséquent des gens riches. Il vit de vers et d'insectes ; et comme, en les cherchant, dans la vase, il a pu avaler un peu de limon contenant des paillettes d'or( on sait dua le Khôue , où il est abondant , en roule ) , on en a conclu qu'il se noarrissoit de ce métal. Le DrPTÉRODONZiNGEL , Perra zingel^ Linn, , le cingle des Français, a seize rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos , dis-neuf à la seconde ; la caudale en croissant ; la ludchyire inférieure plus avaacée que la supérieure. Il se 494 .^^^ , trouve dans les mêmes rivières que le précédent : mais il est plus gros ; il parvient à un pied, par exemple ; ( V. pi. D.24, où il est figuré.) Sa chair est blanche, ferme, aisée à digérer, et par conséquent recherchée. Il fraye en mars et en avril. Il multiplie beaucoup. Ses dents sont nom- breuses et fortes ; l'ouverture de ses ouïes est large. Sa cou- leur est jaune, fasciée de brun ; sa queue est échancrée. Il sert aujourd'hui de type au sous-genre appelé Cingle par Cuvier. Le DiPTÉRODON PLUMIER a quatre rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos ; dix-huit rayons à la seconde ; les pectorales grandes et triangulaires. Il se trouve dans les mers de l'Amérique , où il a été observé par Plumier. Le DtPTÉROBON NOTÉ , Spams notatus ^ Linn. Il a cinq rayons à la première dorsale ; dix-huit à la seconde ; un rayon aiguillonné et sept rayons articulés à chaque thora- cine ; la tête comprimée , couverte de lames écailleus-es , ar- gentées , allongées. On le trouve dans les eaux du Japon. Le DiPTÉRODON HEXA.CANTHE a six rayons aiguillonnés à la première dorsale ; un rayon aiguillonné et huit rayons ar- ticulés à la seconde ; chaque mâchoire garnie d'une rangée d'incisives comprimées et triangulaires. Commerson l'a dé- couvert dans la mer du Sud. Le DiPTÉRODON QUEUE JAUNE , Perca chrysopfera , Linn. Il a onze rayons à la première dorsale; vingt-trois à la se- conde ; la caudale jaune et non échancrée ; les inférieures ponctuées de noir. Il est figuré dans Gatesby , vol. 2 , tab. 2 , n.<* I. On le trouve dans les mers de la Caroline, (b.) DtPTOTÉGE. (Desv.) Sorte de Fruit. Exemple , les Iridées , les Campanulacées , les Orcbidées , etc. (b.) DIPUS. Nom latin des mammifères du genre des Ger- boises, (desm.) DIPYRE (Hauy.). ( Leucolithe de Mauléon , Delamé- therie ; Schmehstein ^ Werner ; Dipyr, Karsten ). Substance pierreuse , encore peu connue , et qui a été observée pour la première fois , en 1786, par MM. Lelièvre et Gillet-de- Laumont, sur la rive droite du Gave de Mauléon, dans les Pyrénées. Elle est blanche ou légèrement nuancée de rougeâtre , as- sez dure pour rayer le verre , et ordinairement en petits prismes accolés ou fascicules, disséminés dans une gangue. Sa pesanteur spécifique est de 2,63o5 : ses cristaux offrent des joints parallèles, les uns aux faces latérales d'un prisme D î R 495 rectangulaire , et les autres à des faces qui soudiviseroient ce prisme diagonalement. (Hauy.^ On en connoît deux variétés de formes , l'une rectangu- laire ^ tt V 3in\rQ périoclogone ; VovXes deux ont leurs sommets fractures. Son nom est emprunté de la double propriété qu'il ma- nifeste dese'fondre au chalumeau, en bouillonnant, et d'être phosphorescent ,par Tinjection de sa poussière sur des char- bons ou sur une plaque de fer fortement chauffée. Cent parties contiennent , d'après l'analyse de M. Yau- quelin : silice , 60 ; alumine , 24; chaux, 10 ; eau, 2; il y a , eu 4- de perte. Le dypire de Mauléon a pour gangue un schiste argileux, tendre , d'un gris noirâtre , renfermant quelquefois du fer sulfuré. M. de Charpentier, directeur des salines de Bex, auquel les minéralogistes sont redevables de la découverte du pyroxène en roche , dans les Pyrénées , et qui a fait sur ces montagnes une foule d'autres observations importantes , dont la publication est vivement désirée et doit avancer la science, a retrouvé le dipyre dans la vallée de Suc, départe- ment de l'Arriège, où ces cristaux sont engages dansune chaux earbonatée , gris jaunâtre, (luc.) DIRASUTSCHKA. Nomrusse duNERPRUN-LYcioïDEs, (Bhamnus lycioides^ Pall.), variété du Bh. erythroxylon^^N . 11 croît dans les champs les plus élevés qui bordent le fleuve Terec. (ln.) DIRCA DES MARAIS, Bois de cuir. Bois de plomb DES Canadiens, Dirca pahisiris. Linn. {Octandiie monogyjiîe, ) Petit arbrisseau de la famille des Daphnoïdes , qui croît dans les terres humides et marécageuses de la Virginie , du Canada et de quelques autres parties de l'Amérique septentrionale , où il s'élève rarement au-dessus de cinq à six pieds. Ses feuilles sont alternes, entières, ovales, et portées par de très-courts pétioles; leur surface supérieure est verte et unie, et l'inférieure qui est d'un jaune pâle, a quel- ques poils remarquables. C'est avant leur développement que paroissent les fleurs , qui sont très-printanières , ainsi que celles du Lois-gentil ; elles sortent de chaque bourgeon , sur les côtés des branches , au nombre de deux ou trois ensem- ble , ayant un pédoncule commun ; elles sont pendantes , d'un blanc verdâtre , et dépourvues de calice. Chacune d'elles est composée d'une corolle monopétale , à bord inégal , éva- sée de la base au sommet, et ayant la forme d'une corne d'abondance ; de huit étamines débordant la fleur , quatre hautes et quatre courtes ; d'un ovaire supérieur , et dun style mince , courbé et un peu plus long que les étamines. Le 495 D I S l'rnit est une simple baie , contenant une seule semence. Cet arbrisseau, qui constitue seul un genre, se cultive dans nos jardins ; on le multiplie par marcoles , ou par graines. Son bois est léger ; l'écorce est pliante endure coniuie du cuir ; elle est employée , comme celle du tilleul , pour faire des cordes, (b.) Ce genre Dirca a été nommé Dofia par Adanson. Son nom vient peut-être directement d'un mot grec qui signifie soime^ parce que la plante à laquelle Linnœus a donné ce nom croît dans les lieux humides et marécageux, (lis.) DIRCAIA, Dioscoride. V. Circ^a. (ln.) DIRCEE, Dircœa , Fab. Genre d'insectes, de Tordre des coléoptères, section des hétéromères, famille des sténé- lytres. Il est composé , dans le système des éleuthérates de Fabricius , de onze espèces > la première , celle qu'il nomme barbata, et qu'il a eu spécialement en vue en éta- blissant le genre, forme le type de celui de Serropalpe d'Hellénius et de M. Paykull. Les autres espèces rentrent dans ceux de MÉLAT4DRYE , d'HALLOMÈNEet d'ORCHESiE. {V. ces articles. ). D'après ces motifs , le genre dircée , ou du moins sa dénomination, doit être supprime, (l.) DIRKION, Dioscoride. 11 est rapporté à la Belladone, Atropa belladona. (LN.) DIREKULAN. Nom tartare-baschkir de la Reine des PRÉS , Spirœa ulmaiia. (ln.) DIRIGANG , Cerihia leiicophea , Lath. Tel est le nom que les naturels de la Nouvelle-Cialles méridionale donnent à cette espèce. Sa longueur est de cinq pouces ; on remarque sur le front et le sommet de la tête des lignes longitudinales noires ; au-dessous des yeux une tache jaune à laquelle en succède une autre rougeâtre, et quelques-unes d'un ton plus pâle, vers le pli de l'aile ; un brun vcrdâtre domine sur les parties supérieures du corps , et le blanc sur les inférieures ; mais il prend un ton sombre sur le ventre ; le bec et les pieds sont noirs. Les Anglais qui habitent la Nouvelle-Hollande appellent cet oiseau cvoo^/jer/c^r (Pic), parce qu'il a , comme celui-ci, l'habitude de grimper sur les arbres. Latham en fait un grimpereau ; mais comme cet auteur ne fait mention ni de la forme du bec ni de celle de la queue , je le laisse isolé jusqu'à ce qu'il soit mieux connu, (v.) DIRLEINBAUM. C'est un des noms donnés au Me- risier a grappes , Pnmns padus , L. , en Allemagne, (ln) DISA, Visa. Genre de plantes de la gynandrie diandrie et de la famille des orchidées , dont les caractères sont : une fleur composée de trois pétales assez grands , ovales , ou- verts , dont deux sont latéraux , et le troiâième supérieur , DIS 4g, ♦iroit , concave, muni d'un éperon en sa partie postérieure - en outre de trois languettes intérieures , petites, pctali- formes , dont une , étroite et pointue , pend entre ies deux pétales latéraux, tandis que les deux autres sont redressées et rapprochées des parties génitales; de deux étamines formées par un filament , court, qui soutient deux anthères ovales ohlongues , connées en un corps lancéolé , qui s'ouvre et s'appuie sur le style ; un ovaire inférieur , oblong , dont le style est une languette courte , creuse à sa base , ayant en arrière , et sur les côtés , deux cornes courtes et montantes. Le fruit est une capsule oblongue , trivalve , qui contient des semences nombreuses et extrêmement petites. Ce genre comprend dix-huit espèces. Ce sont dcs'plantes à feuilles simples , engàinées à leur base , et à fleurs ter-* minales , solitaires, toutes originaires du Cap de Bonne-Es- pérance. La plus remarquable est la Dis a a grandes fleurs, dont la corne est plus courte que les pétales. Swartz a un peu modifié les caractères de ce genre dans sa Monographie des orchidées^ ef y a fait entrer quelques espèces des genres Ophrise, Satyrion et Sérapias. (^b.) DISANDRE, i)iVmc?ra. Plante vivace , à tiges grêles , couchées sur la terre; à feuilles alternes, pétiolées*, arron- dies , réniformes , crénelées , velues , et à fleurs jaunes pé- donculées , sortant deux ou trois ensemble de l'aisselle des feuilles, qui constitue un genre particulier dans l'heptandrie monogynie, et dans la famille des rhamnoïdes. Les caractères de ce genre sont : un calice monophylle , campanule , divisé, profondément en cinq ou sept découpures lancéolées , ve- lues , droites et persistantes ; une corolle monopétale , pres- que en roue, légèrement irrégulière , à tube court et à limbe ouvert ou plane , partagé en cinq ou en sept découpures ovales ; cinq ou sept étamines à anthères sagittées; un ovaire supérieur, ovale, chargé d'un style hispide à stigmate simple ; une capsule ovale , de la longueur du calice, biloculaire , et qui renferme plusieurs semences. Cette plante croit dans le Levant et dans l'île de Madère : elle se multiplie fort bien dans nos jardins, (b.) DISARRENE , Disan-enum. Plante à chaume strié , à feuilles rudes, à fleurs en panicule presque unilatéral , qui croît à la Nouvelle-Hollande , et qui , selon Labillardière , forme un genre nouveau dans la polygamie monogynie et dans la famille des graminées. Ce genre , fort voisin des HouQUES, des Torésïes et des HiÉROCHLOA , offre pour caractères : balle calicinale de deux valves, renfermant trois fleurs dont celle du centre est hermaphrodite , et les deux latérales mâles. La valve exié- JX. 3Q! 49S D I S rieure cle ces 3eux dernières est aristée , et aucune des deu* de la première ne l'est, (b.) D1SARRENU]VI,DISARRHENUM. V. Disarrèt^e. (LN.) DISCHIDIE, D«cAt<^«a. Plante parasite des arbres de la Nouvelle-Hollande , dont R. Brown a fait un genre dans la pentandrio inonogynie, et dans la famille des Apocy]SÉes. 11 offre pour caractères : calice à cinq découpures ; une corolle urcéolée à cinq divisions; un anneau intérieur à cinq folioles bifides ; les découpures subulée et recourbées ; cinq anthères surmontées d'une membrane ; les follicules lisses; les semences aigretlées. (b.) DISCîPLIjNE. Nom donné à TEuphorbia tirucalli. V. Euphorbe et Tirucalli. (ln.) DISCIPLINE DE RELIGIEUSE. Nom vulgaire de TAmaranthe a queue, (b.) DISCOBOLES Famille de poissons, qui répond à celle appelée Plécoptere par Duméril. (b.) DISCORBE. M. de Lamarck donne ce nom à de petits nautiles microscopiques , soit vivans , soit fossiles, qui mon- trent tous leurs tours à découvert. (Guv. Règne animal.) (desm.) t)ISCOELIE, Discœlius. Genre d'insectes de l'ordre des hyménoptères , famille des diploptères , tribu des guépiaires , et qui paroîl faire le passage des eumènes aux polistes. Le chaperon , ainsi que dans les zèthes de Fabricius, est beau- coup plus court que celui des eumènes, et s'étend autant ou plus en largeur qu'en longueur ; les mandibules sont pro- portionnellement plus courtes que celles des eumènes et des o lynères, et fortement sillonnées en dessus, ne forment , par leur réunion, qu'un angle très-ouvert. Leur corps est étroit et allongé, de même que celui des eumènes et des zèthes ; mais le premier anneau de l'abdomen est moins étrangle. Xi-.i lobe terminal des mâchoires est court et presque demi- circulaire ; leurs palpes sont une fois plus longs que le lobe , caractère qai distingue ce genre de celui des zèthes. Il a été établi sur la guêpe à zones {vespa zonalis ) de Panzer ( Faun. insert. Genn. ., fasc. 81 , tab. 18. ); elle vit solitaire, et fait, à ce quil m'a paru, son nid dans le tronc des arbres ou dans le vieux bois, (l.) DISCOÏDES (Coquilles). Ce sont celles dont les lours de spires sont enroulés sur un même plan, de façon àt former un disque. Les ammonites , les planorbes , les nau~ iiles , sont des coquilles discoïdes, (desw.) _ t) I s {gg DISCOLITE, Discolites. Fortîs avoit donné ce nom aux Camarines et à toutes les Coquilles qui ont quelques rapports avec elles. Denys-de-Moutfort a restreint ce nom à un genre de ce groupe , genre auquel il attribue pour ca- ractères : coquille libre, univalve, cloisonnée ou celiuléc, ett disque , aplatie, très-mince au centre, plus épaisse sur les bords ; le dos ou marge entièrement recouvert d'un dia- phragme criblé de pores ; ouverture inconnue. La coquille qui sert de type à ce genre est très - abon- dante dans les sables de Grignon et de Courtagnon. On en voit qui ont presque un pouce de diamètre sur un quart de ligne d'épaisseur à la circonférence. Leur fragilité est ex- trême. Ce sont les trous qui accompagnent son bord qu'on doit regarder comme ses ouvertures ou bouches, (b.) DISCOPORE, Biscopora. Genre de polypier établi par Lamarck, entre les Tubulipores , les Cellépores et les Flustres. Ses caractères sont : polypier subcrustacé , aplati , étendu en lame discoïde , ondée , lapidescente , à surface supérieure cellulifère ; cellules nombreuses, petites , courtes , contigues , favéolaires , régulièrement disposées par rangées subquinconciales, à ouverture non resserrée. Lamarck rapporte neuf espèces à ce genre. Une est la Cellépore verruqueuse de Linnœus ; une seconde est la MillÉPORe RÉTl^iULÉE de Gmelin ; une troisième est la Flustre coriace d'Esper ; toutes trois figurées par ce dernier. On les trouve dans la Méditerranée, (b.) DISCORBITES, Disœrbis. Lamarck a donné ce nom aux fossiles qu'il avoit d'abord appelés Planulites. (b.) DISODÉE. Synonyme de Lycodisodée. (b.) DISPARAGUE, Disparago. Genre de plantes de la syn- génésie agrégée , établi par Gœrtner avec le Stœbe Eri- cOÏDE de Linneeus. Il a pour caractères : un réceptacle com- mun chargé de paillettes, mais sans calice ; les partiels nus ; plusieurs calices partiels mêlés parmi les paillettes, et com- posés d'écaîlles imbriquées , scarieuses , inégales et biflores ; un des fleurons hermaphrodite , tubuleux et fertile ; l'autre , femelle ou neutre , lingulé et stérile. Les semences sont oblongues , et leurs aigrettes plumeuses. (b.) DISPERE, Disperis. Genre de plantes dé la gynandrie monandrie et de la famille des orchidées, établi par Swartsî pour placer cinq plantes du Cap de'Bonne-Espérance, qui avoient été confondues jusqu'à lui avec les Aréthuses. V. ce mot. Ce genre présente pour caractères : une corolle de six 5oo D I S pétales , dont les latéraux sont horizontaux et légèrement éperonnés , et dont linférieur est soudé avec la base du style. Ses anthères sont couvertes d'une meinbrane en spirale. Les Arétuuses du Cap, \elue , en capuchots , unila- térale et à FEUILLES en CŒUR , constituent ce genre. Aucune d'elles n'est cultivée dans nos jardins, (b.) DÏSPERME, Dispeima. Genre de plantes , qui ne paroît pas différer du DiODiE. (B.) • DISPHANIA. V. Dysphanie. (ln.) DISPORUS. Genre d'oiseaux du Prodromus d'Illiger , lequel se compose des Fous, (v.) DISQUE, Ce mot exprime, en botanique, la surface d'une feuille , les bords exceptés. Dans une fleur radiée , c'est toute la surface qu'occupent les fleurons. V. Fleuron, (d.) DISSARRHENUM. V. Disarrène. (ln.) DISSÉMINATION. On donne ce nom à la dispersion naturelle des Graines. V. ce mot. Elle s'opère d'une in- finité de manières différentes. Ainsi les valves de la Balsa- mine, du Sablier, du Fothergille, etc. , lancent la graine ^u loin par leur élasticité; ainsi les graines de TOrme, de I'Érable, du Gyrocarpe , etc., ont des espèces d'ailes; celles des Scorsonères, du Pissenlit, des Chardons, des Valérianes , etc. , des espèces de plumes qui se prêtent à l'action des vents pour les porter au loin ? ainsi , les fruits de rAiGRpMOiNE , de quelques Gaillets , des Lampourdes , des Bardanes, des Bidents, etc., s'attachent aux poils des animaux et sont emportés par eux ; ainsi une infinité de quadrupèdes, d'oiseaux , de poissons, mangent des fruits dont les graines traversent leur canal alimentaire sans al- tération. Je pourrois beaucoup étendre les exemples qu'on vient de lire ; mais comme j'ai fait mention à chacun des articles des plantes, des moyens particuliers de dissémination qu'elles otfr.-ijit , ce seroit un double emploi, (b.) DISsitQUEURS ou SCARABÉS DISSÉQUEURS. On donne vulg:»irement ce nom aux insectes du genre Der- meste. V'. ce mot. (^u.) • DISSIVALYES. Denys de Monifon appeMe ainsi les mollusques rnunis de plusieurs valves , mais vnon iéviT,,ies et dissidentes entre elles ; dç cçs pièces testacées , les unes re couvrent l'animal, et les autres arment seulentent quelques parties de son corps, sans être assemblées entre elles par des muscles ou par des charnières. Les Tarets , dont le corps estrienfermé dans wn tuyau , dont la lôte eat armée de D ï S Soi deux valves, et dont le corps en porte deux aulrcs , sont des mollusques dissivalves. (desm.) DISSOLÈNE, Bissolena. Petit arbre à feuilles inférieures opposées , à feuilles supérieures lernées ou quaternées , lan- céolées , très-entières , glabres, à fleurs blanches , disposées en grappes terminales , qui forme un genre dans la pcntan- drie monogynie. Ce genre , qui est peut-être le même que celui appelé OcHROSiE par Jussieu, offre pour caractères, selon Loureiro: un calice tubuleux à cinq divisions subulées ; une corolle in- fundibuliforme , à tube long , pentagone à sa base , et à limbe divisé en cinq parties ouvertes ; cinq étamines insérées à la base du tube; un ovaire supérieur, surmonté d'un style court à stigmate épais et hérissé ; une petite drupe ovale, qui con- tient une petite noix comprimée et rude au toucher. La dissolène croît auprès de Canton , en Chine, (b.) DISTHEL et THISTIL. Noms des Chardons, Car- dans^ et de plusieurs autres Cinarocéphales , dans le nord de l'Europe . (ln.) DISTHENE , Haiiy. Ce minéral, connu d'abord sous les noms Aeschoribleu, de ^>im7yêz«7/e/«?', a été décritpar de Saussure, 60US la dénomination de Sappare ; Werner et tous les mi- néralogistes étrangers l'appellent cyanite à cause de sa cou- leur, qui est ordinairement bleue. Le nom de disthène ^ c^ esl-k-à'ire ^ (^iii a deux forces, est empîTinté de la propriété dont jouissent certains cristaux de celte substance idio- électrique , d'acquérir Télcctricité rési- neuse par le frottement , même sur des faces dun beau poli , tandis que d'autres manifestent l'électricité vitrée. (Haiiy.) Ses cristaux sont rarement simples et nettement ter- minés, mais presque toujours accolés ou maclés ; leur sous- division conduit à un prisme oblique rhomboïdal , ayant deux de ses pans inclinés d'environ io3°. Ils sont aplatis et composés de lames faciles à séparer, rarement transparens et d'une belle couleur bleue célesle , mais le plus souvent translucides et bleuâtres , avec un as- pect un peu nacré. Le disthène est communément en pris- mes allongés et entrelacés, fasciolés , bleuâtres ou blancs; il V en a aussi de jaunâtre et de verdâtre. V. plus bas. Sa réfraction est simple, et sa pesanteur spécifique de 3, 5 1 j ; les fraguiens aigus rayent le verre ; mais il est entamé par une pointe d'acier sur le plat de ses lames. Il est infusible au chalumeau , ce qui le distingue de la grammaiilo. D^ Saussure plaçoit à l'exlrémité d'un filet de Soa DIS disthènfrles fragmens des minéraux, dont il vouloît éprouver la fusibilité par le chalumeau. ( V. J. de Ph. , t. ^5. ) D'après l'analyse de M. Laugier, ce minéral est composé de 55, 5o d'alumine ; 38, 5o de silice ; 2,75 d'oxyde de fer; o,5o de chaux , et 0,75 d'eau ; perte , 2. Ses formes déterminables sont peu variées ; M. Haiiy décrit les suivantes : 1. Disthène périhexaèdre ; prisme à six pans, avec bases obliques. 2. — péridécaldre ; prisme à dix pans. 3. — dloctaèdre ; prisme à huit pans , terminé par des sommets à quatre faces très-surbaissées. 4.. — /«mma/r« ; en prismes déformés, aplatis et même lamelliformes ; c'est la variété la plus commune. Le disthène , connu depuis long - temps en Ecosse sous le nom de soppare , se trouve au Saint-Gothard , où ses cristaux sont engagés dans un schiste talqueux et dans le mica, renfermant aussi des cristaux de staurotide , de l'amphibole et des grenats. L'on y rencontre assez souvent des prismes de ce mméral qui sont accolés dans le sens de leur longueur à des prismes de staurotide brune. Il a été observé en outre dans le schiste micacé, mélangé de quarz, à Buytrago , en Espagne ; dans le pays de Eareith en Russie ; dans le Main- iand , la plus grande des îles Zetland ; près de Banchory , dans l'Abcrdeenshire ; dans le voisinage de Lyon, en France; aux environs de Baltimore, à Elianiquarcz dans l'Amérique du Sud, dans l'Inde , etc. Il entre comme partie essentielle dans la composition d'une roche qui renferme en même temps de l'amphibole la- minaire , de la diallage et des grenats ; M. Haiiy l'a nommé Eclogite. (F, ce mot. ) On le taille et le polit dans l'Inde , où il est vendu comme saphir de qualité inférieure (Jameson); mais il est bien moins dur que cette gemme , et même que le saphir d'eau dont on lui a aussi donné le nom. C'est sans doute de ce pays que provenoient les petites pierres bleues , taillées en cabochon, que M. Hauy a reconnues pour être du disthène, à la facilité avec laquelle elles se divisoient en lames, à l'aide d'un couteau ; ce que ne font pas les corps dont nous venons de parler. M. Schlottheim a décrit, sous le nom de sapparite , un minéral apporté de Tlnde parmi des cristaux de spinelle , et qui nous paroît être une variété de disthène prismatique hexaèdre. (F. Jameson , Mineralogy , t. 2 , p. 35.) (LUC.) DISTICHOPORE, J)/5//cAo/?ora.Genre de polypierétabli par Lamarck au}:dépens des MtLLÉPORES, Ses caractères sont: D I S 5o5 polypier pierreux , solide , fixé , rameux , un peu comprimé ; pores inégaux, marginaux, disposés sur deux bords opposés ea séries longitudinales et en forme de sutures ; des verrues stelliformes , ramassées par places à la surface dS^ ra- meaux. C'est le MiLLÉPORE violet, originaire de la mer des Grandes -Indes, qui sert de type à ce genre. (B.) DISTOME, Distomus. Genre établi par (iaertner, aux dépens des Alcyons. Il se réunit à celui appelé Polyclitsion par Cuvier. Ses caractères sont, selon Savigny , Mémoire sur lei Animaux sans vertèbres : corps commun sessile , demi- cartilagineux, polymorphe , composé de plusieurs systèmes généralement circulaires , animaux disposés sur un ou deux rangs à des distances inégales de leur centre commun ; ori- fice branchial, s'ouvrant en six rayons réguliers et égaux; l'anal de même. Ce genre renferme deux espèces propres aux mers d'Eu- rope où elles s'attachent aux Varecs. Le Distome rouge est figuré dans Planceus et dans l'ouvrage précité. Le Dis— tome variole l'a été par Goertner. (B.) DISTOME, Disioma. Genre de vers imestins, qui n© diffère pas de celui appelé Fasciole. (b.) DISTRIBUTION DES CORPS NATURELS. On nomme ainsi l'ordre quelconque dont on fait usage dans l'ex- position des diverses productions de la nature , que les recherches et les observations des naturalistes nous ont fait connoître. Lorsqu'on expose, dans un ouvrage ou dans un cours, les productions de la nature qui ont été recueillies ou obser~ vées, on ne sauroit les présenter que successivement, et non toutes à la fois : on en forme donc nécessairement une suite quelconque, grande ou petite, selon la quantité d objets que l'on peut ou que l'on se propose d'embrasser. Linnseus, dans son Systema naturœ , entreprit ^^xposer tout ce qui avoit été observé parmi les corps nat JiBs des trois règnes ; d'autres naturalistes, après lui , se sont bornés à l'exposition, les uns, des minéraux connus; les autres, des plantes re- cueillies; les autres, enfin, des animaux observés. On doit ajouter que , parmi les naturalistes, il s'en trouve qui se res- treignent, dans leurs travaux, à l'exposition, soit d'une classe, soit d'une famille, soit même d'un genre; or, dans ces différentes expositions, ce sont toujours des suites, des lléries de corps naturels successivement présentés : on ne sauroit faire autrement. Maintenant il convient de remarquer que , relativement à ces séries, Ton se trouve forcé Rétablir, dans cbaciine 5c>4: D I S d'elles, un ordre quelconque dans le placement des objets, afin de pouvoir indiquer ou retrouver plus facilement chacuu des objets qui composent la série ; et c'est cet ordre qui cons- titue la distribxdion dont il s'agit ici. Que l'on ne confonde point la distribution des corps natu- rels avec la classification de ces corps; car ce sont des choses très-différentes : en effet, l'ordre dans le placement des ob- jets qui composent une série , constitue , comme je l'ai dit , la nature d'une distribution; tandis que des lignes de sépara- tion , tracées de distance en distance dans l'étendue d'une série , parmi les objets dont elle est formée , caractérisent ce qu'on nomme la classification de ces objets. La première , ou de poissons huileux, ont aussi une chair d'une rancidité exécrable ; leur peau en est surtout imprégnée , de sorte qu'il est impossible de manger ces animaux, (virey.) DOGLTE. Race de chiens facile à distinguer, par un gros museau court et plat, par un nez retrousié, et par des lèvres épaisses et pendantes. Le dogue a aussi la tête grosse D O I 521 et large , le front, aplati , les oreilles courtes et pendanres à restrcmité , le poil presque ras , et la queue relevée et repliée en avant par le bout; ses jambes sont courtes , son corps est gros et allongé , et son cou épais et court. Sa couleur est un fauve pâle ; il n'a que le bout du museau noir , ainsi que le» lèvres et le derrière des oreilles. Les dogues sont très-forts et courageux ; doux pour leurs maîtres et pour les personnes qu'ils ont l'habitude de voir, ils deviennent furieux et terribles dans la défense de la mai- son où on les nourrit, et dans les combats contré d'autres animaux. Les Anglais ont beaucoup perfectionné la race de leurs dogues. Pc^ur donner une idée du courage et de l'achar- nement de ces chiens, lorsqu'ils sont animés, je rapporterai un fait qui a eu lieu il y a plusieurs années à Londres. Un bou- cher voulant montrer en public l'opiniâtreté de son dogue, le conduisit dans un combat d'animaux ; et lorsque le chien se fut jeté sur l'adversaire qu'on lui présenta, son maître, ou p'utôt son bourreau , le coupa par morceaux , sans que le malheureux animal lâchât prise. Si , d'un côté , ce trait an- nonce l'excès du courage dans le chien , il montre de l'autre l'excès de la barbarie et de la cruauté dans l'homme. Il y a des dogues de très-grande taille ; on les nomme dogues de forte race. Ils ressemblent- aux vrais dogues, à la taille près , et à plus de longueur dans le museau. C'est une race métive , issue du mélange du dogue avec le mâtin , ou le grand danois, (s.) DOGUE. Nom vulgaire de la Patience, aux environs de Boulogne, (b.) DOGUET. Nom que donnent les pêcheurs aux petites Morues, (b.) DOGUIN. Race de chiens que l'on nomme aussi dogues de Bologne , dogues d' Allemagne et mopses. Ils resseiiîblent près-: que entièrement aux dogues , excepté qu'ils sont beaucoup moins gros. (F. ci-dessus le mot Dogue.) La plus petite race de doguins est fort à la mode aujourd'hui sous le nom de Carlins, (s.) DOG-WOOD {Bois-de~chiens). Nom aillais du Cor- nouiller SANGUIN , Cornus sanguinea , L. (ln.) DOIGT MARIN. C'est le Solen coutelier, (b.) DOKtTS {Ornithologie'), Les doigts des oiseaux sont au nombre de deux, ou de trois, ou de quatre; c'est une mons- truosité dans ceux qui en ont cinq. Une seule espèce, \ autru- che , n'en a que deux; plusieurs n'en ont que trois, disposés de deux manières ; ils sont tous placés en devant chez les casoarSf les outardes , les nandous, les échasses , \qs pluviers , les huîtrierSf 5.. T) O J cliez quelques gallinacés et. quelques palmipèdes ; deux onf cette même direction, et l'autre est en arrière dans trois es- pèces anomales, \mpic, un martin-pêcheur , un phyiotome et un jacamar. Latham indique encore un coucou, mais c'est une erreur. La position des doigts , chez les espèces tétradaclylcs, n'est pas la même pour toutes ; les unes, et c'est le plus grand nombre, en ont trois antérieurs et un postérieur; celui-ci est quelquefois susceptible de se porter en avant, alors il est articulé sur le côté du tarse ; tel est celui des mariineis , de la plupart des cnt^ouleoens et des rourous. Il est toujours tourné en devant chez les />e///:««5, les fous, les auliingas, les frégates , les cormorans , les paille-en-queue et les mannJiots. Enfin, les doigts sont, dansun certain nombre d'oiseaux, divisés par pai- res, deux en devant et deux enarrière.Chezpresque tous,ceux- ci , l'extérieur est versatile. Ce sont les grimpeurs de quelques auteurs , et les zygodactyles de mon Ornithologie élémentaire. Les doigts sont en dessous verruqueux ou calleux, ou unis et aplatis; ils sont rarement emplumés ou poilus, et ils ont leurs bords communément lisses , quelquefois pectines ou garnis d'une petite palme entière ou lobée. Les antérieurs sont ou engagés dans une membrane prolongée jusqu'aux ongles , ou ne dépassant pas ou de peu la deuxième phalange ; ils sont rarement tout-à-fait libres. Deux ou trois sont comme soudés à leur base chez des espèces, jusqu'à la deuxième ar- ticulation , et rarement au-delà chez d'autres. Cette confor- mation ne se voit que dans les oiseaux de Tordre des sybains. Les doigts sont signalés d'après leur position ; on appelle antérieurs ceux qui sont posés sur le devant du tarse ; externes , ceux des antérieurs et des postérieurs qui sont en dehors ; extérieurs, l'externe et Tintermédiaire ; interne, celui qui est on dedans. On qualifie un doigt de robuste , lorsqu'il est un peu plus délié que le tarse; d'allongé, s'il est un peu plus court que le tarse d'un pied médiocre ; de très-long , quand il aune longueur supérieure à celle du tarse d'un pied médiocre ; àe mutilé , celui qui manque d'ongle ; àe versatile , l'externe des antérieurs et des postérieurs, de même que le pouce, s'ils se portent tantôt en avant, tantôt en arrière, tantôt sur te côté. * Le doigt qu'on appelle ponce est solitaire chez presque tous les oiseaux , et se dirige rarement en avant. On dit qu'il est tendu lorsqu'il se couche à terre sur plusieurs articula- tions ou sur toute sa longueur: cette conformation se trouve chez tous les oiseaux des ordres accipitres et sybains , chez les cchassiers ibis , tantales^ spatules, saoncous, hérons ,'' cigognes , et seulement dans la famille des syndactyles , de l'ordre des nageurs; insistant et à demi-Jléchi ^ s'il n'y porte que sur le D O L 523 bout : tel est le pouce ries galUnarées etd'un certain noniLre à échassicrs ; enfin , on le àxUélevé (tX, fléchi quand il est per- pendiculaire et qu'il ne pos^Jj^as sur le sol; les gongos, les vanneaux, les cariamas et les réréopsis l'ont ainsi Conformé. Tous les doigts , si ce n'est l'externe de Vautmche, et le postérieur du rouloul , sont munis à' ongles,- et se composent de trois, de quatre et de cinq phalanges , si ce n'est le pouce qui en a moins. Beaucoup d'oiseaux se servent de leurs doigts , soit pour saisir , soit pour contenir leurs alimens : tels sont, entre au- tres, les accipitres , les pies giièches , des mésanges; les siielles ; quelques-uns, les perroquets , les aras , les cacatoès , s'en ser- vent pour les porter à leur bec. (v.) DOIGTIER. Synonyme de Clavaire digîtée. (b.) DOIGTIER. INom vulgaire de la Digitale pourprée. (LN.) DOK. VoyezDOVC. (desm.) DOKHAN (Fumée). Nom arabe du Tabac, Nicotiana iahacum^ L., cultivé dans les jardins du Caire. L'Herbe a la. REI^'E , Nicotiana rustica , L. , est le Dokhun akhdar; on la cul- tive en Egypte , aux environs de Belbeys. (lis.) DOKI-DAMI. Nom donné, au Japon, à THouttuyisia CORDATA, suivant Thunberg. (lis!,) DOKHN. Nom arabe du Millet, Panicum milliaceum ^ selon M. Delisle. Il est encore donné à V Hokus spicaius ^ L. ^ etaïHoIcussaccharatus, L. V. Sorgho et Pennisetum. (ln.) DOLABELLE , Dolahella. Genre de vers mollusques cé- phalés , qui a pour caractères : corps rampant , contenant intérieurement, dans son dos ou dans un écusson dorsal, une pièce tcstacée, planiuscuïe, un peu convexe en dehors, taillée en coin oblique , élargie et amincie vers sa base , à sommet épaissi , calleux et obscurément en spirale. Ce genre , qui diffère à peine des Laplisies , et que Cû- vier pense même qu'on doit leur réunir ( V. au mot Lapli- .SlE),"ne comprend qu'une espèce, qui vient de l'Inde, et qui est représentée pi. lo, fig. 6, et pi. 4o , fig. 12 du Muséum de Rumphius. Depuis , elle l'a été par Cuvier, avec des détails anatomiques très-précieux, dans les Annales du Muséum. Elle se cache dans la vase , au rapport de Pérou, de sorte qu'on n'en voit pas toujours , même dans les en^ droits où il y en a le plus, (b.) DOLBOON.Nom donné, dans les colonies hollandaises, au Mancemllier. (lw.) DOLCIMELE. Nom italien de deux Lamiers , Lamium purpureum et Lalhum. (ln.) 5^4 D O L DOLEPiE , Bolems. Genre dinsectes, de l'ordre des hyménoptères, section des térébrans, famille des porte-scies^ tribu des tenthrédines , établi||ar M. Jurinc, et ayant pour caractères : antennes simples dans les deux sexes, "filiformes ou sétacées , de neuf articles ; deux cellules radiales et trois cellules cubitales. Il divise ce genre en deux familles. Les espèces de la pre- mière ont quatre dents aux mandibules , et la seconde cel- lule cubitale, qui est très-longue , reçoit les deux nervures jrécurrentes ; la première et la seconde de ces sortes de cel- lules reçoivent une nervure récurrente, les mandibules sont simplement échancrées , ou légèrement bidentées , dans les dolères de la seconde famille. Ce naturaliste rapporte à la première, V hylotome de V églan- tier Aq Fabricius, et ses ienthrèdes : germanica , gonagra, opaca^ iristis, nigra. Il place dans la seconde les tenthrèdes : tilnalis et mfa de Panzer. Il représente une espèce de la même division, dolenis cinctus. (l.) DOLERINE. Nom proposé par M. Jurine , pour une roche primitive , composée d'une espèce de pâte feldspathi- que, non cristallisée , dans laquelle la chlorite est disséminée par petites lamelles, ou en petits grains microscopiques. {Journal des Mines , tom. ig, p. 374.)- (DESM.) DOLGOTSCHEIKA. Un des noms russes de la Cale- basse , Cucurùita lagenaria , L. (LN.) DOLHRUNE, DULHRUNE. Noms de la PARtÉTAiRE OFFICINALE , au comté d'Anglesey , en Angleterre, (ln.) DOLIA, Dioscorlde. Synonyme de Dardanis , du même auteur. V. ce mot. (ln.) DOLIC , Dolichos. Genre de plantes de la diadelphie dé- candrie, et de la famille des légumineuses, dont les caractères sont d'avoir: un calice monophylle, campanule, persistant, à quatre à cinq dents inégales ; une corolle papilionacée , à étendard large , arrondi , muni à sa base de deux callosités parallèles , qui compriment les ailes , à ailes ovales et ob- tuses , à carène lunulée , comprimée , dont la pointe est montante; dix étamines, dont neuf sont réunies par leur base ; un ovaire supérieur, linéaire , comprimé , chargé d'un style montant ou coudé presque à angle droit , velu dans sa vface interne , depuis sa partie moyenne jusqu'à son sommet , à stigmate calleux et barbu ; une gousse oblongue , acumi- néc , bivalve , qui renferme plusieurs semences ovoïdes ou elliptiques , ayant un ombilic sur le côté. Ce genre, fort voisin de celui appelé B«TORpar Adanson , renferme une soixantaine d'espèces connues ^ toutes exoti- D O L 525 ques, maïs dont plusieurs se cultivent dans les jardins des pays méridionaux de l'Europe, à raison de leurs semences qui sont bonnes à manger. On les confond généralement avec les Haricots , dont ils ne diffèrent que parce que leur carène n'est pas contournée en spirale comme dans ces der- niers. Les dolics sont des plantes vivaces ou annuelles , le plus souvent volubles, mais aussi quelquefois droites; à feuilles ternées, pétiolées; à stipules distinctes du pétiole ; à folioles articulées sur le pétiole commun; à doubles stipules au som- met du pétiole propre de la foliole terminale , et à stipule simple à la base de chaque pétiole des folioles latérales. Leurs fleurs sont souvent disposées en épis axillaires ; leurs calices quelquefois munis de deux bractées ; leurs légumes ordinairement glabres, rarement velus ou hérissés. Les dolics les plus remarquables parmi ceux à tiges vola- blés , sont : Le DoLic d'Egypte, DoRcîws lablab, Linn. , dont le lé- gume est ovale , en forme de sabre ; les semences ovales , aplaties , et à ombilic allongé. Il croît en Egypte , et s'y cul- tive pour ses semences , que Prosper Alpin dit être aussi agréables au goût que nos haricots ordinaires. On le cultive auisi dans quelques parties de 1 Italie ; mais , en France, il mûrit difficilement. Le DoLic DE Chine S les légum«s longs, cylindriques, tortueux et pendans. Il est cultivé en Chine , où ses semences sont très-estimées comme aliment. Le DoLic A GOUSSES RIDÉES , DuUchos mens , Linn. , a les fleurs disposées en grappes ; les légumes sillonnés transver- salement, hérissés de poils, et les semences entourées par Tombilic. Cette espèce croît à Saint-Domingue et autres îles de l'Amérique , où ses fruits sont appelés yeux de bouirù^ite. Les poils de ses légumes excitent des démangeaisons cuisan- tes lorsqu'on les touche 5ans précaution. V. pi. D. lo , où il est figuré. Le DoLic A POILS cufSANS , Dolirhos pniriens , Linn. , a les (leurs en grappes , les légumes presque carénés , hérissés de poils roides et les pédoncules ternes. On l'appelle vulgaire- ment aux Antilles, où il croît naturellement , pois à gratter, parce que ses légumes produisent, encore plus vivement que ceux du précédent , des démangeaisons à ceux qui les tou- chent. Il vient aussi dans les Indes. Le DoLic EN SABRE , DuUchos ensiformis, Linn. , dont les légumes minces d'un côté, ont trois carènes sur le dos, et dont le5 semences sont elliptiques. Cette espèce croît aux 526 D O L Antilles et dans l'Inde. Elle est toujours verte, et ses semen-^ ces sont bonnes à manger. Le DoLic QUADRANGULAIRE a la racine bulbeuse, les légumes quadrangulaires , et munis de quatre ailes mem- braneuses. Il vient dans l'Inde , où on mange ses gousses vertes. Le DoLic TUBÉREUX a la racine tubéreuse , les folioles rondes, aiguës et très-entières; les légumes allongés, en faux , et très-velus. Il vient de l'Amérique méridionale. Ou le cultive dans les Antilles , où on mange ses racines à la ma- nière des patates. On mange aussi ses semences , qui sont noires comme dujayct. Le Doue BULBEUX a les feuilles glabres , à plusieurs an- gles et dentées ; les gousses cylindriques et droites. Il se trouve dans les Indes orientales, où on mange .sa racine crue ou cuite. Elle devient un mets fort agréable lorsqu'on la fricasse avec du beurre , du sucre et de la cannelle. Le DoLic LiGTSEUX a la lige frutescente , les pédoncules en tête , et les légumes linéaires. Cette planle croît dans l'Inde , ©ù on mange ses légumes en vert. Il dure ordinairement six à sept ans. Les dolics les plus remarqua*bles parmi ceux à tiges non volubles , sont : Le DoLic DU Japon, dont la tige est droite , en zigzag, les rameaux axillaires et droits, testeurs en grappes, et les légumes bispides , à de'ax ou trois semences. Cette plante croît au Japon et dans les Indes. On prépare avec ses semen- ces une sorte de bouillie ou de liqueur qu'on sert en guise de sauce, sous le nom de 50/a, sur toutes les tables des gens ricbes , pour manger avec les viandes rôties. Cette liqueur a été pendant quelques années à la mode à Londres et à Paris ; mais probablement elle ne nous arrivoit qu'alté- rée, car je ne l'ai jamais trouvée agréable. V. pi I). 10, où il est figuré. Le DoLic A GOUSSES MENUES, Dolichos catiang ^ Linn. , a les légumes géminés, linéaires et relevés. Il croît dans les Indes , et ses semences fournissent, après le riz , l'aliment dont les Indiens font le plus d'usage. Il y en a deux varié- tés : celle dont la semence est blancbe passe pour plus déli- cate et plus saine. Le DoLiC ONCINÉ de Linnseus, donf Loureiro a formé le genre Citta, est aujourd'hui le genre Teramne. Dupetit-Thouars a établi le genre Canavali aux dépens de celui-ci. (b.) Dolichos. Ventenat , Tableau du règne végétal, pense que ce nom grec, qui signifie /c»n^ , étoit donné par Théo- D O L 527 phraste à une espèce de Haricot, dont la gousse étoit fort longue , peut-être au haricot vulgaire, Adanson en fait le nom spécial d'un genre caractérisé par la gousse cylindrique à six ou vingt graines , qui paroît devoir rentrer dans le Lotus, Linn. Linnœus le donne à une partie du genre phaseulus de Tournefort , dont il fait un genre qui , depuis, a été divisé en plusieurs. Ce sont les suivans -.labial, negretia ( mucuna ou zoophthalmiim) , soja, canavali , teramus, déjà cité, cle- mentca et hotor. Quelques espèces de dolichos , L. , sont renvoyées à d'autfes genres par Lamarck et Willdenow. Le newocarpnm de Desvaux , est extrêmement voisin du dolichos, Lmn. (LN.) DOLICHOPE , Dolichopus. Genre d'insectes, de Tordre des diptères, famille des tanystomes, tribu desdolichopodes. Ses caractères sont : trompe courte, bilabiée et charnue; su- çoir de plusieurs soies ; palpes souvent plats, saillans et cou- chés sur la trompe; antennes de trois pièces, dont la seconde et la'troisième ordinairement réunies, et paroissant n'en for- mer qu'une ; la dernière la plus grande , globuleuse , ovale ou en fuseau, comprimée ; une soie latérale ou apicale. Les dolichopes , ainsi nonmiés de la longueui de leurs pat- tes, ont le corps orné de couleurs brillantes, assez allongé , et comprimé latéralement ; leur tête est verticale, de la lar- geur du corselet , avec les yeux grands ; leur corselet est élevé ; les ailes sont grandes, horizontales, couchées l'une sur l'autre ; leur abdomen est conique, allongé , courbé en dessous dans les mâles , dont les organes du sexe sont souvent extérieurs ; leurs pattes sont longues, menues et ciliées; les tarses ont trois petites pelotes. Linuseus et Fabricius avoient confondu ces insectes avec ceux de leur genre jnusca. Degeer a placé la seule espèce de dolichope qu'il ait décrite avec ses némotèles ; mais on voit du moins qu'il a senti qu'elle s'éloignoitgénériquement des mou- ches. Harris, dans son travail sur les insectes d'Angleterre , a créé une division particulière pour les dolichopes^ d'après la différence des nervures de leurs ailes comparées avec celles des ailes des autres mouches , parmi lesquelles il les laisse, donnant au genre musca la même étendue que Lifineeus. II .décrit et figum sept dolichopes ., iab. Lf."! ^ musca ^ ord. 5, sect. 3 , pag. iSy. M. Cuvier, Joum.d'Hist. nat. ., Paris, 1792 , lom. 2 , pag, 253 , a donné la description de quati^ espèces de dolichopes ou plutôt de leurs mâles ; et sans incmjuer les caractères du genre , il a bien pressenti la nécessité de le former. Il a re- marqué, avec une grande justesse, que ces insectes étoienf très-voisins des rhagions. 528 D G L Toutes ces autorités sont donc une prauve que le genre des dulichopes est naturel. Les doUchopes sont des insectes répandus partout. Les uns {iingulaius, nohiliiaius^ se tiennent plus fréquemment près des lieux humides, courant à teire, sur les feuilles, quelquefois sur la surface des eaux ; les autres {rostraiiis, pallipes ^ etc. ) ont l'habitude de fréquenter les murs , les tiges des arbres. Elevés sur leurs grandes pattes, ils marchent avec vitesse, cherchant leur nourriture, qui consiste en petits insectes. J'ai vu une fois le doUchope muselier { roslratus), dilater singulière- ment les lèvres de sa trompe pour avaler un amnis vivant. Degeer nous a fait connoître les métamorphoses du doli- chope à crochets {^ungulatus^. La larve qu'il a trouvée dans la terre au mois de mai , est cylindrique , blanche , longue d'en- viron huit lignes , divisée en douze anneaux , et pointue ou conique en devant ; sa tête est de figure variable , ordinaire- ment enfoncée dans le premier anneau du corps, et présente, lorsqu'elle est allongée , deux tubercules bruns et raboteux , se fermant ets'ouvrant comme des mâchoires, et qui com- muniquent àdeus»tiges noires, internes. Ces tiges s'étendent jusqu'au troisième anneau, où elles s'élargissent, et suivent le mouvement des mâchoires. On remarque une pièce trian- gulaire noire au premier anneau ; on observe encore une pe- tite pointe entre les mâchoires. L'extrémité postérieure du corps est garnie de quelques plis , comme un peu renflée , et se termine par deux grandes pointes, en forme de crochets courbés en dessous. A quelque distavice de ces crochets sont deux éminences charnues, coniques, ayant au côté interne un point roux , que Degeer présume être les stigmates , puis- qu'ils ont communication avec deux vaisseaux d'un blanc ar- genté, qui s'étendent le long du dos, sous la peau, et que tout dénote être des trachées. Les anneaux ont en dessous des éminences charnues qui remplacent peut-être les pattes. Le 4- juinii "lie de ces larves, observée par Degeer, se transforma en une nymphe d'un blanc un peu jaunâtre , lon- gue de trois lignes , beaucoup plus courte et plus grosse qxie la larve. « On lui distinguoit la tête, le corselet , le ventre , les fourreaux des ailes , et les pattes qui s'étendent sous le ventre. La tête a en devant quelques petites pointes rousses, roides et écailleuses , dont deux au milieu plus longues que les autres, et représentant comme un petit bec refendu. Le . ventre est conique , divisé en neuf anneaux , et terminé en pointe mousse. Le serond anneau et les sept suivans ont en dessus une ligne transversale de cils de couleur rousse. Sur 4e devant du corselet sont deux pointes avancées, d'un jaune roussâtre , assez longues, courbées cri S , plus larges , et t) O h 52g eorrtprimées au milieu, pointues au bout. Ces organes sont probablement ceux de la respiration, et tels quon en voit dans les nymphes des cousins et de plusieurs espèces de tipides. a Cette nymphe paroissoit être d'un naturel inquiet, ayant toujours 1 abdomen en mouvement, et se roulant sans cesse. L'insecte parfait quitta sa dépouille le 27 du même mois. Les organes sexuels des uiàles sont très-compliqués, et varient pour la forme autant qu'il y a d'espèces. Les figures de Degeeret de M. Cuvier (Joi^rn. d'Hist. nalur., Paris^ ^79^ » tom. 2 , pug. 253 ) , pourront donner , à cet égard , une idée plus nette que ne le feroient nos descriptions. Nous nous bornerons à observer que les organes sexuels du mâle du dolichope à crochets^ présentent , i.° deux grandes pièces ova- les, aplaties, en forme de cuilleron, blanches, et dont la moitié de la circonférence est garnie de gros poils noirs et très-courbés ; 2.° deux crochets écailleux, accompagnés de deux autres pièces blanchâtres, placés sous l'origine des cuillerons ; 3.° deux pièces longues, rapprochées parallèle- tnent , tronquées , plus bas que les crochets précédens ; 4° au-dessous de ces pièces , sont deux pointes ou griffes inégales, couvertes d'une grande pièce écailleuse, et qui semble se prolonger en avant, en une partie déliée, cylin- drique, dont l'extrémité est évasée comme l'embouchure d'une trompette ; cette dernière partie est distinguée de la pièce dont on croiroit qu'elle fait partie, et est peut être l'organe fécondateur. Quelques espèces ont à la place des cuillerons , deux tiges longues , velues et cylindriques. La figure des antennes varie aussi, suivant les espèces , et notamment suivant les sexes. Les mâles les ont communé- ment plus longues. La dernière pièce est très-remarquable par sa forme en fuseau, dans l'individu de ce sexe , de l'es- pèce que M. Cuvier décrit sous le n.° i. On doit examiner avec beaucoup d'attention , et avec une forte loupe , les an- tennes , si l'on ne veut pas se méprendre sur le nombre de leurs articulations. On ne leur en a souvent compté que deux, tandis qu'il y en a toujours trois, la seconde étant réunie avec la dernière , et lui servant de base. L'insertion de la soie dont ces organes sont pourvus , ainsi que ceux des mouches , des syrphes ^ etc., varie encore un peu dans les espèces; elle est tantôt latérale, et tantôt apicale , comme l'a très-bien ob- servé M. Cuvier. Ces considérations nous donnent le moyen de faciliter l'étude de ce genre, en y établissant les sections suivantes : ï.° Antennes aussi longues au moins que la tête, avec le der- IX. 34 53o D O L nier article beaucoup plus long que les prëcédens, conique et terminé par une soie ; les trois premiers articles des tar- ses postérieurs dilatés ; abdomen plane. M. Meigen com- pose avec les espèces qui offrent ces caractères, le genre plalypeza; 2.° antennes comme dans la division précédente ; tarses postérieurs peu ou point dilatés ; leur premier article beaucoup plus long que les autres ; abdomen cylindrique ; Ce sont les callomyes du même ; 3.» antennes sensiblement plus courbes que la tête ; le premier article très-apparent , assez long ; le troisième presque triangulaire ; soie insérée à sa base ; 4-° antennes sensiblement plus courbes que la tête ; le premier article très-petit, peu distinct; le troisième pres- que triangulaire ; soie insérée près de son sommet. Les deux espèces que nous allons décrire appartiennent à ia troisième division ; celle que Fabricius nomme rosiratus est de la dernière. DOLICHOPE A CROCHETS, DoUcliopiis ungulaliis ; miisca iin- ^iilata, Linn., D. i. 16. Soie des antennes latérale; corps vert, ou d'un vert bronzé ; ailes sans tacbes ; pattes, en partie , d'un rouge livide; longueur de trois à quatre lignes. Cette espèce est la némotèle bronzée de Degeer. Elle est très-com- mune. DOLICHOPODES, Dolkhopoda. Tribu d'insectes, de l'ordre des diptères , famille des tanystomes , ayant pour caractères: dernier article des antennes sans divisions; trompe formant tantôt un museau court et obtus, tantôt un bec court et avancé; palpes en forme de lame aplatie, couchés sur elle ; dernier article des antennes en palette, avec une soie allongée; ailes toujours couchées sur le corps; pieds longs et grêles. Elle comprend les genres : Dolichope, Platypèze, Cal- LOMYE et Orthochile. V. ces mots, (l.) DOLICHOS. V. DoLic.(LN.) DOLICIiURE,jDo//cAun/5, Spin. Lat.,(àenre d'insecles, de l'ordre des hyménoptères, section des porte-aiguillons, fa- mille des fouisseurs , tribu des sphégimes , ayant pour carac- tères : mandibules très-dentées ; mâchoires et lèvres courbes^ droites , ne formant point de fausse trompe ; antennes insé- rées près de la bouche , à la base d'un chaperon très-court et fort large ; palpes maxillaires sétacés, beaucoup plus longs que les labiaux ; abdomen ovoïdo-conique , court et tenant au tronc par un pédicule brusque , mais très-petit. M.MaximilienSpinolaavoitd'abordplacéparmiles^ow/3i7« (^Pomp.cormcitliis) la seule espèce connue de ce genre. H l'a ensuite rapportée à un genre que IVL Jurine avoit nommé , D O L 53t dans sa collecllon , et postérieurement à ia publication de son ouvrage sur les hyménoptères, PisoK. Mais ayant re- connu depuis, par sa correspondance avec ce savant, qu'il s'étolt mépris à cet égard, une nouvelle dénomination gené- ^rique, celle àe.dolichure, a été substituée à la précédente. Le DoLiCHURETRÈs-MOiR, DoUchuiusater^ aune grande af- finité avec \espompiles^ surtout par la forme et les propor- tions des mâchoires, de la lèvre et des palpes ; mais par ses mandibules, et son abdomen pédicule, il se rapproche des sphex et des ammophiles. Les ailes supérieures présentent d'ailleurs la même disposition d'aréoles que celles de ces hy- ménoptères ; le corps est d'un noir très-intense et luisant ; on remarque entre les antennes un avancement arrondi; le métathorax est rugueux, avec trois lignes élevées, et se ter- mine par deux petites pointes; les ailes sont un peu obs- cures. Cette espèce se trouve en Italie et dans divers déparle-^ mensde la France, notamment celui du Calvados, d'où AL de Basoches me Ta envoyée plusieurs fois. J'ai trouvé la femelle sur le vieux bois , et c est là probablement qu'elle dépose ses œufs, (l.) DOLTCHUS. V. DoLic ciDolique. (l>-.) DOUCI.XSIO'^ , Dolidasium. Plante vivace de l'Ame'- rique méridionale , à feuilles alternes, profondément pinna- tifides, à fleurs grandes, solitaires, terminales, qui, selon Lagasca, constitue seule un genre dans la syngénésie égale et dans la famille des labiatiflores. Les caractères de ce genre sont : calice lâchement im- briqué de folioles lancéolées, aigiies; fleurons égaux, bilabiés, à lèvre intérieure bipartite et contournée ; aigrette pédicel- lée , à soies dentées, (b.) DOLICOLrrE, DoUcoUthus. Selon Bertrand (D/c^. oijc- iogr. unw. ) , ce nom avoit été donné par difierens orycto- graphes, tantôt à des vertèbres de poissons pétrifiés, tantôt à des articulations d'encrines, fossiles ou E^"TROQUES. V. ce mot. (desm.) DOLIOCARPE, Doiiocarpus. Genre de plantes établi par Rolander, et qui a pour caractères : un calice de cinq folioles; une corolle de trois pétales plissés ; un grand nom- bre d'étamines; un ovaire à stigmate presque bifide ; une baie globuleuse, terminée par le style qui persiste, à une seule loge et à deux semences. Ce genre renferme deux espèces qui ont été réunies de- puis aux TÉTRACÈRES. (B.) JDOLÏOLUiU Selon Bertrand (^Dkt. oryci.), les fossi*. 53a D 0 L les ainsi nommés ne seroient que des articulations cylindri- ques d'ENTROQUES. (DESM.) D CLIQUE. r.DoLic. DOLIQUE, Dolichus. Nom donné, par M. Bonelli, à un genre d'insectes coléoptères, de la tribu des carabiques , et qui a pour type le carabus fiavicomis ào. Fabricius, V. l'article FÉRONIE. (l.) DOLIUM. Nom latin des coquilles univalves du genre des Tonnes. V. ce mot, (desm.) DOLKRUÏD. V. DooDKRUiD. (ln.) DOLLEKERVEL. C'est, en Hollande, un des noms de la Gra-NDE Ciguë {Conium maculatum^ L. ). (ln.) DOLNA. C'est le nom de 1' Aubépine, en Bucharie. (ln.) DOLOGOM. Suivant Pallas , les Tartares - BurateS' nomment ainsi 1' Alisier, qu'il a appelé cratœgus sangiànea. Willdenovv pense que celte plante est la même espèce que le cratœgus glandulosa qui croît dans TAmérique septen- trionale, (ln.) DOLOMÈDE, Dolomedes, Lat., Walck. Genre d'arach- nides pulmonaires , de la famille des aranéides ou fileuses , tribu des citigrades , ayant pour caractères : yeux représen- tant , par leur ensemble , un quadrilatère un peu plus large que long , disposés sur trois lignes transverses , dont l'anté- rieure formée de quatre, etles deux autres de deux chacune ; les deux postérieurs situés chacun sur une petite élévation ; la seconde paire de pieds aussi longue ou plus longue que la première. Les espèces de ce genre ont été placées avec les araignèafi loups , dont, en effet, elles se rapprochent singulièrement par leurs formes et par leurs habitudes générales. Elles présen- tent néanmoins , sous tous les rapports , des différences très-' appréciables. Ainsi le quadrilatère formé par leurs yeux est proportionnellement plus courtet pluslarge ; les deux dernier.^ .sont situés sur une élévation, et dirigés obliquement, ou sur les côtés; la lèvre , presque carrée , comme celle des lycoses, est moins allongée ; les diamètres sont à peu près égaux. Les pieds , au contraire , paroissent être , relativement au corps , proportionnellement plus longs , et leur seconde paire , à l'é- fard de la même dimension , égale ou surpasse la première ; a quatrième paire est d'ailleurs , de part et d'autre , la plus grande. Enfin, par la manière dont les femelles veillent à la conservation de leurs œufs , les dolomedes participent des thomises et des lycoses. Je divise ce genre en deux sections. La première comprend les espèces qui ont les yeux latéraux de la ligne antérieure , D O L 533 plus gros que les deux mitoyens placés entre eux , et dont l'abdomen forme un ovale oblong , terminé en pointe , ou fi- nissant en manière de cône. Tel est le DoloMÈDE admirable , Dolomedes admirabilis , W'alck. , Hisi. des aran. ^fasc. 2 , tab. 9 (la femelle après sa ponte), Aranea obsaira , Fab. Son corps est long d'environ cinq lignes , d'un brun grisâtre , avec une tache blanche de chaque côté de la partie antérieure du corselet, et une raie longitudinale d'un jaune fauve obscur, bordée de noir, quel- quefois grisâtre , au milieu de son dos ; le dessus de l'abdo- men est d'un brun rougeâtre , bordé d'une ligne blanche et festonnée en gris, avec quelques taches brunes; les pieds sont de la couleur du corps, avec des plquans noirs. La couleur de l'abdomen varie beaucoup- Les palpes du mâle sont terminés par un bouton très-grand et ovoïde. Celte espèce paroît dès les beaux jours du printemps. La femelle se construit , aux sommités des arbres chargés de feuil- les , ou dans les buissons , un nid soyeux en forme d'enton- noir ou de cloche , y fait sa ponte , et lorsqu'elle va à la chasse, ou qu'elle est forcée d'abandonner sa retraite , elle emporte toujours avec elle son cocon , qui est fixé sur sa poitrine. Clerck dit avoir vu des individus sauter très-promptement sur des mouches qui voloient autour d'eux. Dans la seconde section de ce genre , les quatre yeux an- térieurs sont égaux, et l'abdomen est ovale, avec l'extrémité postérieure arrondie ou peu pointue. Ces espèces habitent le bord des eaux , courent sur leur surface avec une vitesse sur- prenante , et y entrent même un peu , sans se mouiller. Les femelles font entre les branches des végétaux situés dans le voisinage de leur domicile , une grosse toile irrcgulière , et dans laquelle elles placent leur cocon. Elle le gardent jus- qu'à ce que leurs œufs soient éclos.'Ici viennent les dolomedes BORDÉ, Aranea marginata , Deg. , et fraî^gé , Aranea fim- hi'uita , Linn. Lg première espèce est petite , d'un brun ve- louté , avec une bande blanche , large , bordée latéralement de noir le long 'de ses côtés ; l'abdomen offre deux rangées de très-petits points blancs. Les pieds sont d'un vert grisâtre , ponctués de noir. La seconde espèce est d'un brun plus ou înoins obscur, avec les côtés du corselet et de Tabdomen bordés d'une raie assez large , tantôt d'un blanc éclatant , tantôt jaunâtre ou d'un roussâtre clair. Degeer remarque que la femelle a des nuan- ces noirâtres sur le corps et sur les pattes , et que le dessus de l'abdomen a aussi deux rangées de points blancs , cinq de chaque côté. Cette espèce est plus forte que la précédente , et j'en ai même un individu , dont la taille égale presque celle 534 D O L d'une iarer^deàt moyenne grandeur. Voyez, pour les antres espèces , le Tableau des amiiéides de M. Walckenaer. Son genre Ctène est très-voisin de celui-ci. (l.) DOLOMIE. V. dans ce Dictionnaire, l'art. Chaux car- BOXATÉE, toin. 6, p. i8i etsuiv. , et au mot Roches, (luc.) DOLPHIN. V. Dauphin, (desm.) DOLYK et DUIZELEND. C'est r Ivraie ANNUELLE, Xo- lium temidentum , en Allemagne, (ln.) DOLZOLINI. NomduSoucHETODORANT,àVenise. (ln.) DOMALO. L'Armoise porte ce nom à Java, (b.) DOMBEY, Dombeya. Nom d'un botaniste français qui a voyagé au Pérou, et quia été donné à trois genres de plantes, savoir : par Lamarck, à un grand arbre fort voisin des PiNS , par Cavanilles , à des plantes fort rapprochées desKETMiES ; par Lhéritier, à une herbe sarmenteuse , déjà décrite par Dombey lui-même, sous le nom de Tourretie. Il paroît que le genre de Cavanilles est celui à qui le nom de dombey sera conservé, puisque Jussieu, Ventenat etWill- denovv l'ont adopté. Les caractères du dombey de Cavanilles sont : un ca- lice double , l'extérieur triphylle , et l'intérieur divisé en cinq parties ; cinq pétales très-ouverts ; vingt étamines monadel- phiques , dont cinq plus grandes et stériles ; un ovaire globu- leux , à cinq sillons , à style simple , et à cinq stigmates re- courbés; cinq capsules conniventes, bivalves, et presque tou- jours monospermes. On compte dans ce genre environ douze «spèces d'arbres de moyenne grandeur et d'arbrisseaux , la plupart des îles de France et de la Réunion , ou. de Madagascar. Ils ont les feuilles alternes, pétiolées, simples, ou digitées; les fleurs en corymbes ombelliformes, axillaires et terminaux; les pétales obliques dans quelques espèces , et marcescens dans d'autres. Aucune ne se distingue des autres par une organi- sation remarquable. Une ou deux sont cultivées depuis quel- que temps au Jardin des Plantes de Paris, mais n'y ont pas encore fleuri. Le Dombey phénicien de Cavanilles , la plus commune de toutes , a été laissé parmi les Pentapètes par W^illdenovv , et sera décrit sous ce nom. Le dombey de Lamarck est FAraucaire de Jussieu, le CoLUMBÉE de Salisbury. C'est un grand arbre du Chili , dont la cime est pyramidale , c'est-à-dire, composée de rameaux qualcrnés, qui diminuent successivement de longueur. Ces ra- meaux sont couverts de feuilles très-nombreuses , sessiles , éparses , droites , et imbriquées sur huit ranges un peu en spirale ; elles sont ovales , très-pointues ,' entières , lisses et coriaces , et ont un à deux pouces de longueur. D O M -. 535 Les fleurs sont unlsexuelles , dioïques , viennent sur des chatons strobillformes , sessiles et solitaires au sommet des rameaux. Le chaton mâle est ovale , imbriqué d'écaillés dont les pointes font le crochet, el qui recouvrent chacune, en partie, une languette de même forme, qui est entourée de dix à douze anthères linéaires , étroites , adnées à son sommet par leur extrémité supérieure. Le chaton ou cône femelle, est ovale, arrondi, et imbriqué d'un grand nombre d'écaillés serrées , dont les pointes sont droites , et quatre à cinq fois plus grandes que dans le chaton mâle. Chaque écaille est un ovaire allongé presque cu- néiforme , large , épais , et calleux à son sommet , ayant un stigmate de deux valves fort inégales , l'externe étant pres- que aussi longue que l'ovaire , et s'inclinant surlui à angle droit. Le fruit consiste en un grand nombre de semences ramas- sées autour de Taxe commun. Elles sont allongées , un peu en pointe , obtusément tétragones vers leur base , et munies à leur sommet d'une aile ou languette , ouverte , large , spa- tuléc , à bords épais ; les semences sont couvertes d'une tuni- que propre , qui ne s'ouvre point , et contient une amande tendre et blanche. Cet arbre est toujours vert , et croît avec beaucoup de len- teur. Il est très-propre à faire des mâts pour les vaisseaux. On peut espérer de le cultiver enFrance enpleine terre. Les aman- des de ses fruits se mangent comme les pignons du pin. La résine qui découle de son tronc est jaunâtre , et répand , en brûlant, une odeur des plus agréables. Molina l'a mentionné dans son Hisl. nat. du Chili , sous le nom de pînus araucaria ; et Ruiz et Pavon , dans leur Flore du Pérou , confirment qu'il ne doit pas être séparé des pins, (b.) DOMEYRY. Nom arabe d'une variété du Melon , Cucu- mis melo , L. , à écorce épaisse. Mahan naouy est celui d'une variété oblongue , et Gaoun celui du Melon a côte. F. Delisle , Egypl. (ln.) DOMINE (Pierre du). On trouve sons ce nom , dans le Diciionnuire or)'ciographique de Bertrand , la notice suivante. « C'est une pierre qui se trouve dans Tîle d'Amboine, près de la forteresse de Victoria , dans une rivière. C'est une espèce de marne qui s'est pétrifiée. La description que les voyageurs et Hubner {Dici. uni^.) en donnent, est trop incomplète pour qu'on puisse savoir ce que c'est. Cette pierre est de la gros- seur d un œuf ou un peu plus , remplie de bosses , assez facile à polir : il en sort une matière visqueuse. C'est un ministre ou pasteur, que les Hollandais appellent domine, qui a trouvé 536 DON ces pierres, d'oùonleuf a donné le nom de pierres de domine.» (desm.) DOMINICAIN, r. MOUCHEROLLE GILLIT. (v.) DOMINO. Nom que l'on a donné à plusieurs petits Gros- BECS de Java , des Moluques , de Tîle Bourbon , etc. , parce que leur plumage est varié de noir, de brun et de blanc ; ce- lui qui est figuré pi. D. i4, fig. i de ce Dictionnaire, est le Gros-bec domino. V. ce mot. (v.) DOMPFAFFEN. Nom allemand du Bouvreuil, (v.) DOMPTE-VENIN. Nom de I'Asclépiade. (b.) DOMUNCULA POLYPI. L'un des noms latins de 1' Ar- gonaute PAPYRACÉ. (desm.) DONA. Nom de I'Effraie , en Piémont- (v.) DONACE, Donax. Genre de coquilles biralves , qui a pour caractères: coquille régulière, transverse, inéquilatérale, avec trois dents cardinales et deux latérales, écartées à la charnière. Ce genre a été confondu , par les naturalistes français , avec les Cames, les Bucardes , les Vénus, et même les Moules. Adanson, qui l'a connu, l'a appelé telline. 11 est vrai de dire que, quelque bien caractérisé qu'il soit, il est purement artificiel, c'est-à-dire , qu'on ne doit le considérer que comme une coupure dans un plus grand genre, réellement naturel, et quicomprendroit tous ceux dont on vient de faire rénumération, et deux ou trois autres encore, La plupart des donares approchent de la figure d'un triangle à côtés inégaux. Elles sont solides, épaisses , aplalies à leur extrémité inférieure , et arrondies à l'extrémité oppo- sée. Leurs valves' sont exactement égales, et s'appliquent parfaitement l'une sur l'autre. Le ligament, qui, dans la plupart des bivalves à valves égales, est placé au-dessus du sommet, est, chez elles , inégalement distribué au- dessus et au-dessous de lui. En dessus, il est étroit et court; en dessous, il est épais, presque rond, et remplit exactement la cavité du coi'selet. L'animal qui habite les donaces a le manteau divisé en deux lobes, qui s'étendent un peu en dehors, sous la forme d'une membrane simple et très-mince. Les siphons sortent de l'extrémité supérieure de ce manteau. Ce sont deux tuyaux simples, courts, rapprochés, l'un plus petit que l'autre. Le pied est placé à peu près au milieu de' la coquille. Il a la forme d'un couperet recourbé ; son usage a cela de remar- quable, qu'il sert quelquefois à sauter, ce qui n'a encore élé observé, sous le même mode, dans aucun autre genre de coquillage. DON 53; Cet animal est du genre Péronée de Poil. Les donaces se mangent partout, comme les moules, avec lesquelles elles sont souvent confondues par les pê- cheurs. Lamarck a fait, sous le nom de PétricolEt un genre nou- veau, dans lequel entre la donace irusc., et peut-être quelques autres. On connoît une vingtaine de donaces , dont les plus con- nues sont : La Donace pamet, Bonax nigosa^ Linn., qui est anté- rieurement rugueuse, bossue, et dont les bords sont cré- nelés. Elle se trouve dans la Méditerranée et sur les côtes occidentales d'Afrique, V. pi. E. i5, où elle est figurée. Le Donace gafet, Bonax trunculm , Linn. , qui est anté- rieurement unie, violette au-dedans, et dont les bords sont crénelés. Elle se trouve dans toutes les mers de l'Europe australe. "^ La Donace ws\k. Dunax denti'culaia^ Linn., est antérieu- rement très-obtuse, a les lèvres transversalement rugueuses , le bord denticulé, surtout vers le corselet. Elle habite sur les côtes d'Afrique. La Donace semet, Donax scripta^ Linn., est ovale, comprimée, unie, avec des lignes pourpres, ondées, la fente aiguë, les bords crénelés. Elle se trouve sur la côte d'Afrique. La Donace IRUSE, Donax in/s^ Linn., est ovale, entou- rée dérides membraneuses, droites, et striées. Elle se trouve dans la Méditerranée. La Donace rhomboïde est rhomboïdale , un peu con- vexe , tordue , striée transversalement, rude et raccourcie anté- rieurement, élargie et très-bâillante postérieurement. Elle se trouve dans la IMédilerrance. Six espèces fossiles de ce genre sont figurées pi. 4-i tlu 12. vol. des Annales du Muséum. (B.) DOjSACIE, Donacia, Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section des tetramères, famille des eu- podes. Linnseus a réuni ces insectes aux leplures, et Geoffroy les a placés dans son genre stencore , qui n'est qu'un dé- membrement du précédent. Quoique les donacies nous offrent des caractères particuliers, il faut néanmoins con- venir que, dans Tordre naturel, elles ont de l'affinité avec les coléoptères précédens. C'est pour cela que j'ai formé avec ce genre et quelques autres une famille spéciale , celle des EupoDLs , et qui fait le passage des Capricornes, Ce- ZIO s DON rambyx, et des leptures de Linneeus, à ses hispes et ses chfysonièles. Les niégalopes, les orsodacnes et les sagres, genres de cette famille , ont la languette très-échancrée et presque en cœur, caractère qui les rapproche des premiers. Cette lan- guette est entière , ou peu échancrée dans les donacies et les criocères ; leurs mandibules sont d'ailleurs bifides ou ter- minées par deux dents; mais les donacies ont leurs antennes composées d'articles allongés et presque cylindriques ; les y-eux sans échancrure bien sensible , et les cuisses posté- rieures très-grandes , ce qui les dislingue des criocères. Les donacies ont le corselet presque cylindrique; deux ailes membraneuses, repliées sous des élytres duj'es; la tète avancée, peu inclinée, avec deux yeux arrondis et distincts ; deux antennes filiformes , guère pius longues que la moitié du corps, composées de onze articles, et insérées un peu au-devant des yeux; la bouche pourvue de deux mandi- bules bidenlées , de deux mâchoires bifides, et de quatre palpes filiformes ; les cuisses postérieures ordinairement renflées et dentées; enfin , les tarses composés de quatre ar- ticles, dont les deux premiers triangulaires et le troisième fortement bilobé. Les donacies forment un genre composé d'un petit nom- bre d'espèces, que Ton peut ranger parmi les insectes de moyenne grandeur; elles sont douéesd'une forme agréable, relevée par un éclat brillant. Elles vivent parmi les plantes aquatiques, telles que le roseau, Y iris. Nous soupçonnons que leurs larves vivent aussi dans les tiges ouïes racines de ces plantes. La nymphe de la donacie crassipède , selon Linnseus, se trouve sous la forme d'une coque brune , sur la racine de la phellandrie. DoiNfACiE CRASSIPÈDE, Bonacia cras5i/?g5,Fab,D. 6. g. C'est le stencore doré de (ieoffroy , la leplure aquatique de Degeer, Elle est tantôt d'un vert doré brillant, tantôt d'un vert cui- vreux, et tantôt d'une belle couleur bleue; les cuisses posté- rieures sont renflées et munies d'mie dent. Elle se trouve dans toute l'Europe , sur les plantes aquatiques. Donacie de la sagittaire, Bonacia sagitlariœ , Fab., Oliv. , Cul.iom. J+. n.° yS, pi. i. fig. J^. Elk est d'un vert doré ou cuivreux; les élytres sont striées , et ont leur surface un peu inégale; les cuisses postérieures sont un peu renflées et unidcntées. On la trouve sur la sagittaire et sur Viris aquatique. (O.L.) DONACIER. Animal des Donaces. Il a le devant du manteau ouvert ; un pied ; les tubes respiraloirs égaux. V. PÉaONÉE. (b.) DON 539 DONACITIS, Dioscoride, On rapporte cette plante aux échinopes. (LN.) DON ATI A. Lœfling nomme ainsi V aoicennia iomentosa y Linn. C'est le sceura de Forskaëi. Forster a donné ensuite ce nom à une petite plante de la famille des caryophyllées, ci- après décrite, (lm.) DONATIE, Donatia. Petite planté couverte de feuilles imbriquées, qui croît au détroit de Magellan , et qui forme seule un genre dans la triandrie trigynie , et dans la famille des Caryophyllées(Saxifragée, selon A. de Saint-Hilaire). Ce genre, fort voisin des Polycarpes, a pour caractères: un calice triphylle; une corolle de neuf pétales linéaires; trois étamines; un ovaire supérieur très-petit, à trois styles filiformes, dont les stigmates sont un peu obtus, (b.) DONAUDISTEL. Nom allemand du Panicaut, £/yn- gium campestre^ L. (ln.) DONAX, Bonax. Genre de plante établi par Palisot- Beauvois, aux dépens des Roseaux. Ses caractères sont: balle calicinale de deux valves membraneuses, contenant de trois à sept fleurs ; balle florale de deux valves; l'infé- rieure terminée par trois soies, dont l'intermédiaire est plus longue ; la supérieure tronquée, émarginée ou bifide. Des écailles tronquées et frangées. Le roseau des marais sert de type à ce genre , qui contient un assez grand nombre d'espèces. Voy. ci-après, (b.) ' DONAX de Pline et de Dioscoride. C'est un Roseau dont le bois servoit à faire des plumes pour écrire et des flèches , comme l'exprime le mot grec Donax {sagitta^ flèche) ; ces usages font reconnoître le roseaucuUivé {arundo donax., L.) Lom-eiro donne ce nom à un genre qui se trouve rentrer dans le maranta , étant fondé sur le ionchat d''Aublet, plante que l'un et l'autre ontreconnuepour être le tonchai-saylam de Rumphius. (j.N.) DONAX. F.DoNACE. (desm.) DONDERBOONEN. C'est I'Orpin, SedumielepJdum^ en Hollande, (ln.) DONDIA. C'est un genre auquel Adanson rapporte : I." le leràrea ^ Haller et non celui de Linnœus , qui n'ap- partient à aucune des familles établies ; 2.° le rheiiopodium maritimiun ; 3.*' les salsola fruticosa et aliissima. Ce genre ré- pond au kochia de Rothe , ou villemetia. (ln.) DONDISIA. Scopoli nomme ainsi le raphamstnan de Tournefort , qu'il rétablit en genre distinct de celui des Radis, rrt/)^a/îj«, auquel Linnaeus l'avoit réuni. Delarbre, Vlort lï Awere^ne , appelle ce même genre duranda. (ln.) 54o D 0 O DONGON. Nom d'une Grue, que Ton dît se trouver aux Pliilippines. (v.) DON I E, Don/'û. Genre de plantes établi par R. Brown, pour placer l'AsTÈRE GixTiNEiSE, dont \A illdenow a fait un DoRONiC. Il offre pour caractères : calice liéniisphérique imbriqué; aigrette sétacée , caduque; réceptacle nu. Nous possédons cette plante dans nos orangeries, (b.) DONINHA. Nom portugais de la Belette, espèce de Marte. F. ce dernier mot. (desm.) DONNAJA-TRA\\ A. Nom russe du Mé/i/oi officinal. C'est aussi celui de \Afill pendule, (ln.) DONNERBART. C'est, en Allemagne, I'Orpin , Sedum lehphium^oa la Joubarbe des rons^Sempeivirens tectomm, L., nommé également iiù/merArau/, Dunnergmn, Donner bohnen. (LN.) DONNERBARTSENCHEL. C'est le Stratiotes aidides , en Allemagne, (lk) D()NNi:OGRUN, F. Donkerbart. (ln.) DONNERKRAUT. C'estainsi que l'on nomme I'Orpin, en Allemagne, (ln.) DONNERRÈBE. Un des noms allemands du Lierre terrestre , Glerhomn tcirestn's , L. (L^^) DONNERSTRAHLet DONNERSTEINE. Noms al- lemands d<;s Bélem>;ites. (desm.) BONNERWURZ. C'est, dans quelques parties de l'Allemagne, le nom de I'Aristoloche clématite, et de Tl- kule dysentérique, r. Durrnvurz. (ln.) DONNIK, Nom russe de la Filipendule, Spirœafilipen- dula; et de la Reine des prés, Spirœu uimmia, L. (ln.) DONNOLA. En Italie, on donne ce nom aux Belettes, et quelquefois aux Furets, petits mammifères carnassiers, du genre des Martes, (desm.) DONZELLE. On appelle ainsi TOphidi* barbue, et même, selon quelques naturalistes, tous les poissons du genre Ophidie. On donne aussi ce nom au Labre girelle, Labrusju/îs,Li, (b.) DOODÏE, Doodia. Genre de plantes de^a famille des Fougères, établi par R. Brown, et qui ditTère à peine des Woodwardies et des Blègnes. Il contient seulement trois espèces, toutes de la Nouvelle-Hollande. Dans les doodies, la fructification est disposée en lignes droites ou courbes, placées entre les veines transverses et parallèles a la nervure du milieu. Le tégument est plane et s'ouvre en dedans, (b.) D O R 54i DOODKRUID.Nom hollandais des Atropa. V. Bella- done, (ln.) DOOLAI. V. Charkusck. (desm.) pOORNKERSEN. C'est le nom du Jujubier, R/,«mm« jujuba^ en Hollande, appelé Dornkirschen en Allemagne. (ln.) DOORNZAAD. Nom donné , en Hollande , aux Cau- CALIDES. (ln.) DOOUPHIN. Synonyme de Dauphin, (b.) DOPHIN. r.DoFIN. (DESM.) DOPPf:LKLAPPEN. Nom allemand de I'Argemone du Mexique, (ln.) DORA ou DOURAH. C'est la Houlque sorgho, Hokus sorghum , sur la côte d'Afrique, (b.) DORADE. On donne ce nom à plusieurs espèces de pois- sons qui ont les écailles dorées, et qui brillent d'un grand éclat, mais plus particulièrement au Spare dorade, au Cy- prin dorade, et à la Coryphène hippurus. (b.) DORADE DE BAHAMA. C'est un poisson du genre Spare , Sparus chrysops. (desm.) DORADE CHINOISE. Q'e&\.\ePoissondorédelaChine, espèce de Cyprin. V. ce mot. (desm.) DORADILLE, Asplenîum. Genre de plantes crypto- games, de la famille des Fougères , dont la fructiBcation est disposée par paquets oblongs, ou en petites lignes, presque parallèles, éparses sur le disque de la surface inférieure des feuilles, et dont les follicules sont entourées d'un anneau élastique. \jQ& doradilles sont au nombre de plus de cent espèces, dont quelques-unes sont très-employées en médecine, et sont pourvues, en conséquence, de noms vulgaires. On les divise en quatre sections, savoir: i.° JuQS doradi/les à feuilles simples ^ dont les plus connues sont: La Doradille hémionite, dont la base des feuilles est lobée ou auriculée , et leur pétiole glabre. Elle croît dan» les parties méridionales de l'Europe, et est employée en médecine, comme la suivante, dont elle se rapproche beaucoup. La Doradille scolopendre, vulgairement la langue de cerf on de bœuf^ dont les feuilles sont longues et cordifoemes à leur partie inférieure, et dont le pétiole est velu. Elle se trouve dans toute l'Europe, aux lieux montueux et couverts j le long des vieilles murailles, dans les puits, etc. , et pré- sente plusieurs variétés. Elle est astringente, vulnéraire, et \ 542 r> O R pectorale. On a coutume de la joindre aux autres capillaires dans les bouillons béchiques. Appliquée exlcriourement , elle modifie et dessèche les plaies et les ulcères. 2.° Les doradilles à feuilles pinnalifides^ dont la plus remar- quable est : La DoRADiLLE CÉTÉRACH , dont les pinnules sont alternes, contluentes à leur base , et obtuses à leur sommet. On la trouve sur les rochers, sur les vieilles murailles, en France et dans les contrées méridionales de TEurope. C'est une des cinq plantes capillaires. Elle est apéritlve, pectorale, adou- cissante, un peu astringente. On la reconunande dans les maladies de la rate. On prétend aussi qu'elle guérit de la gravelle. 3." luts doradilles à feuilles ailées ^ i^di.Tini \es(\o.c\\Q& on dis- lingue : La DoRADiLLE POLITRIC, Asplenium iricliomanes ^ Linn. , dont les pinnules sont presque rondes et concaves. On la trouve dans les lieux couverts et humides , dans les fentes des rochers et sur les vieux murs. Elle est béchique , apé- ritive et incisive. Elle convient dans les coqueluches des enfans , dans les obstructions du foie et de la rate , dans les difficultés d'uriner produites par des calculs. 4-." Les doradilles à feuilles deux ou trois fois culées^ parmi les- quelles on doit mentionner : LaDoRADILLE NOIRE, Asplenium adiantum nigrum, qui est deux fois ailée, qui a ses folioles alternes, ovales, lancéo- lées, dentées, les inférieui'es presque pinnatifides. On la trouve dans les lieux couverts et les bois humides de l'Eu- rope. Elle passe pour pectorale etapérilive; ses feuilles sont indiquées dans la toux, l'asthme humide, et dans l'extinction de voix due aux matières pituiteuses. La ï)oRADlLLE DES MURS, Aspleiiîum Tuta muraria, dont les feuilles sont alternativement décomposées, et les folioles cunéiformes et crénelées. On l'appelle vulgairement XdisauQe- vie. Elle est commune en Europe, dans les fentes des murs, sur les rocheis, etc. Elle est regardée comme très-pectorale et apéritive : c'est une des cinq capillaires. On ordonne son infusion ou son sirop dans les maladies du poumon. Les autres espèces de doradilles sont toutes exotiques, cl fort peu connues. Smith a séparé quelques espèces de ce genre , celles qui n'ont pas d'anneau élastique , pour former son genre Danée. V. aussi les genres Diplazie, Darnée , Grammite , et (.i> TÉRACH. (B.) D OR AD ON. V, au mot Corypuène. (b.) D O R S/3 DORANT ou DURANT. Nom donné, en Allemagne, ao Muflier, Anlirrhinum vuijus; à la Gentiane des champs, Gent. campestris , L.; et au Marrube blanc, Marrubium al- bum, L. (LN.) DORAS, Doras. Genre de poissons établi par Lacépède , pour placer deux espèces de Silures, qui ont des caractères suffisans pour être séparés des autres. C'est le même qnie le genre Cataphracte de Bloch. Ses caractères sont: tête déprimée et couverte de lames grandes et dures ou d'une peau visqueuse ; des barbillons aux mâchoires ; deux nageoires dorsales , la seconde adipeuse -, 4les lames larges et dures de chaque côlé du poisson. Le Doras caréné, quia six rayons à la première nageoire du dos, et les deux lames garnies de piquans , et le Doras €ÔTE, qui a sept rayons à la première nageoire du dos, et les plaques garnies d'un crochet, entrent dans ce genre. Ils se trouvent Tun et l'autre dans les rivières du Brésil. Leur chair est de mauvais goût, (b.) DORATIUM. Solander avoit donné ce nom à un genre de plantes ; c'est le curtisia de Schreb , le rdhamia et le jun- ghansia de Gmelin. V. CuRTisiE. (ln.) DORCAS d'AElien. C'est la Gazelle. Voyez Antilope- Gazelle, (s.) ; DORCAS. En grec, c'est le Chevreuil. Voyez V arûtXt Cerf, (desm.) DORCATOME, Borcaioma, Herbst, Fab. Genre din- scctes, de Tordre des coléoptères , section des pentamères, famille des serricornes, tribu des ptiniores. Quoique ce genre soit très-voisin de celui de vrillelte ( ano- bium ) , il en est néanmoins très-distinct , ainsi que de tous les autres de la même famille, par ses antennes, composées seulement de neuf articles , et dont les trois derniers, beau- coup plus grands , semblent former une massue dentée en scie , ou môme presque pectinée. Leur corps est d'ailleurs plus arrondi que celui des vrillettes. Je ne connois que trois espèces de ce genre , dont deux d'Europe,et une de l'Ile-de-France, où elle a été recueillie par M. Cattoire. Elles sont toutes très-petites. La plus commune des indigènes, celle qu'on a nommée dresdensis, a été figurée par Herbst , Coléopt. , tom. 4- , tab. 3g, fig. 8. (l.) DOFvCIDION, Dioscoride. Synonyme de Dictamnus, du même. V. ce mot. (LN.) . DORE. r. D0DRA.(LN.) ' DORÉ DE SOUFRE. Agaric d'un roux doré e« des- sa D O R sus , d'un jaune soufre en dessous , à lames inégales et âé-^ currentes , qui croît atix environs de Paris , et qui est figuré pi. 85 du Traité des champignons de Paulet. 11 n'incom- mode point les animaux à qui on le donne à manger, (b.) DORÉ DEROUERGUE. Synonyme de Rouge at. (b.) DORE A. V. DoRiA. (LN.) DOREE. Bloch a donné ce nom à un poisson du genre Cyprin , dont la couleur est dorée , et qu'il regarde comme une espèce distincte du cyprin tanche ; mais il est très-proba- ble qu'il n'en est qu'une simple variété. On appelle aussi du même nom le Zée forgeron. La dorée le coq est I'Argeirose vomer de Lacépède , Zeus y orner. (B.) DORELLA, Csesalpin. C'est la Caméline ( Myagrum satii>um ). (ln.) DORELLE. C'est la Chrysocome a feuilles de lin. (b.) DORÈNE , Dorœna. Plante frutescente à feuilles alternes, «étiolées, oblongues, pointues et légèrement dentées; à fleurs extrêmement petites, blanches et disposées en grappes axillai- res , qui seule forme un genre dans la pentandrie monogynie. Chaque fleur offre un calice monophylle , à cinq découpures ; une corolle monopétale , presque cylindrique , en roue , et dont le limbe est partagé en cinq divisions ovales , obtuses et droites; cinq étamines à filamens très-courts ; un ovaire supérieur, conique, glabre, chargé d'un style de la longueur de la corolle , à stigmate tronqué et échancré. Le fruit est une capsule ovale , pointue, glabre , unilocu- lalre , univalve, polysperme , de la grosseur d'un grain de poivre. Celte plante croît au Japon, et en a été rapportée par Thunberg. (b.) DOREYCHEHet A'CHÏB-EL-DYB. Noms arabes de la LiNAiRE d'Egypte ( Linaiia œgyptiaca , Desf. ; Delisl, , MgJ^pt., pl.32,flg.2.). (lr.) DOLGDINGULL. Les Islandais donnent ce nom à une petite araignée d'un beau noir , qu'on trouve dans les mai- sons , et qui tend sa toile irrégulièrement sous les plafonds , et plus commimément dans les endroits où on brûle de l'huile de poisson dans les lampes ; la fumée de l'huile noircit la toile de cette araignée. Cette toile , que les Islandais appel- lent hegome , est employée comme emplâtre pour les plaies et clous , qu'elle fait suppurer et dessécher. {Extrait d'un nou- veau Voyage en Islande. ) (desm.) D ORGHÈ. Nom languedocien de I'Agaric oronge.(desm) DQRGUA. En Languedoc, on donne ce nom à un célacé B O R 545 qu'on croît être I'Épaulard ou Grampus , espèce de Dau- phin, (desm.) DORIA. C'est le nom donné, par les botanistes antérieurs à Linnseus , à une espèce de Séneçon ( sencdo doria , L. ), remarquable par les propriétés qu'on lui attribue et par ses fleurs jaunes. V. Séneçon. Le doria d'Adanson.est un genre qui répond d.\xvirga aurea de Tournefort, lequel comprend \gs solidcigo ^ \^. ., quelques aslèrcs et quelques ver^e/e/fei. Le Doria de Dillcnius comprenti des séneçons, et celui de Thunberg , les espèces de cinéraires à fleurs flosculeuses. V. DOUIE. (LN.) DORIC TEKIS , Dioscorlde. V. Doms. (ln.) DORIDION, i>or/(//wm. ÎSom donné par ÀXeckel aij genre Bulle, (b.) DORIE, Doria. Genre de plante établi par Thunberg, pour placer une douzaine de plantes du Cap de Bonne-Es-^ pérance , qui diffèrent des Cinéraires , par le manque de rayons à leurs fleurs. Ces espèces dont une seule, la Dorie a FEUILLES de LAITRON, étoil connue avant lui , ont été reunies auK Cinéraires par Willdenow. V. ce mot. (b.) DORIN. Nom piémontais du Jaseur. (v.) DORlNE,CAr}'505/?/^«i«"î. Genre de plantes de la décan- drie digynie , et de la famille des sasifragées , qui offre pour caractères .• un calice monophylle, court, persistant, coloré et partagé en quatre ou cinq découpures ovales, obtuses et ouvertes ; point de corolle ; Imit ou dix étamines ; un ovaire demi- inférieur, divisé supérieurement en deux parties , cha- cune se terminant par un style à stigmate obtus; une capsule Jjicorne à une loge et à un grand nombre de semences. Ce genre n'est composé que de deux espèces, qui sont ca- ractérisées par leur nom : l'une est la Dorine a feuilles al- ternes, et l'autre , la DoRiNE a feuilles opposées. Elles se trouvent toutes les deux dans les montagnes froides et humi- des de l'Europe , et passent pour vulnéraires et apérltives. liCurs feuilles sont arrondies, crénelées, pétiolées et lui-, santés. Leurs fleurs, petites, sesslles, terminales, d'un jaune doré, entourées de feuilles florales, ordinairement quadrifides et octandres ; mais les supérieures toujours quinquéfides eS décandres. (b.) D GRIPPE , Dorippe, Fab. Genre de cnjstacés, de Tordre des décapodes , famille des brachyures , tribu des nolopo- des , ayant pour caractères: test en forme de cœur renversé, aplati , largement tronqué en devant ; yeux Insérés à son ex* trémllé antérieure et latérale , et portés chacun sur un pé- dicule presque cylindrique, courbe , et qui s'étend oblique- ment jusqu'à l'angle antérieur ; second article des piedjs- IX. 35 5^6 D 0 R mâchoires extérieurs étroit , allongé , allant en pointe ; les deux serres courtes; les quatre pieds sulvans longs , étendus, comprimés , terminés par un tarse allongé et pointu ; ceux de la troisième paire , les plus longs de tous ; les quatre der- niers , insérés sur le dos , petits , rejetés sur les côtés , et terminés par deux articles plus courts que les précédens ^ et dont le dernier crochet forme avec l'autre une sorte de griffe Ou de pince ; les antennes latérales ou les extérieures, assez longues , sétacées , insérées au-dessus des intermédiaires ; celles-ci pliées, mais ne se logeant pas entièrement dans les cavités propres à les recevoir. L'extrémité postérieure de la poitrine, au lieu de conser- ver son horizontalité , comme dans la plupart des autres dé- capodes , s'arrondit et se recourbe en dessus dans les do- rippes , ce qui entraîne un changement dans la situation res- pective des pattes postérieures ; et tel est le caractère qui distingue les notopodes , ou les dromies , les ranines , les do- jippes et les homules ; ces organes , de même que les pre- miers anneaux de la queue , sont situés à l'extrémité posté- rieure du dos et tournés vers le ciel. • Les dorippes ont tous leurs pieds terminés en pointe , ce qui les distingue des ranines , où les huit derniers finissent en nageoire. Leur test est déprimé , tandis que celui des dromies, dontlaforme est d'ailleurs différente, est très-convexe. Enfin, dans les homoles, autre genre de la même tribu, les deux pieds postérieurs naissent seuls de la partie dorsale. Le test des dorippes est denté en avant ; le dos a souvent des impressions qui représentent grossièrement la figure de la face humaine , ou une espèce de masque. Suivant M. Léach , la queue , dans les deux sexes , est com- posée de sept anneaux. J'ai cru qu'il étoit nécessaire d'entrer dans ces détails , afin qu'on ne confonde pas , comme l'a fait M. Risso, les do- rippes avec les homoles , qui diffèrent essentiellement par un grand nombre de caractères, et dont les principaux n'a- voienl pas échappé à M. Rafinesque. Les habitudes des dorippes ne sont pas connues ; mais on présume, d'après la situation de leurs pattes postérieures, que ces crustacés s'emparent avec elles de certains corps étrangers, comme des valves de coquilles bivalves, de varecs, d'épongés, etc., afin de s'en couvrir le dos, de tromper ainsi les regards de leurs ennemis, et de pouvoir surprendre plus aisé- ment , à la faveur de cette illusion , les animaux marins dont Hs se nourrissent. « Tantôt , dit M. Bosc , les, boucliers sont immédiatement appliqués sur le dos même de l'animal; tan- tôt ils ne sont qu'à une certaine distance , mais toujours ils D O R 547 sont fortement assujeltispar les pattes postérieures, au moyeu des crochets dont elles sont armées. » Ce ne sont néanmoins que des conjectures ; car aucun des naturalistes qui ont observé les crustacés dans les lieux qui leur sont propres , ou sur le vivant , n'en a fait mention. M. Risso , qui a été plus à même d'étudier leur manière de vivre, garde le silence à cet égard. Ses dorippos, awïer , épineux , dont il parle exclusive- ment dans les GénéralUés historiques^ sont des espèces d/zomofe, et toutes les deux représentées, ainsi que Xa dorippe laineuse , par Aldrovande, Son dorippe mascarone n'est certainement pas Yinachus mascaroniiis de Fabricius ; et par la description qu'il en donne , et les dimensions qu'il lui assigne , je doute que ce crustacé soit une dorippe. Dorippe laineuse , Dorippe lanaia ; D. facrhino , Riss. ; Cancer lanatus , Linn. ; Plane. Conc. , iab. 6 , Jig. i ; Capcer hirsutus alius^ Aldrov. , de Crust. , lib. 2 , pag. ig4-. Test long d'environ un pouce, jaunâtre, couvert d'un duvet obscur; une dent vers le milieu de chacun de ses bords latéraux , qu^re autres au milieu du front , et deux de plus à chacun de ses angles , dont une supérieure ; partie de la pince des serres qui précède les doigts , de leur longueur, forte et en cœur ; coté antérieur des cuisses de la seconde et de la troi- sième paires de pieds sans épines. Dans la Méditerranée et sur les côtes de la mer Adriatique. Les habitans de Rimini la novcivneuifacchino. Le crabe qu'Herbst nomme ainsi (pi. XI , fig. 68), et au- quel il rapporte la figure précitée de Plancus, me paroît dif- férent et plus voisin de la dorippe calida de Fabricius. ' Dorippe a quatre deists , Dorippe quadridens , Fab. ; Do- rippe noduleux , D. i5-2 ; Cancer frascone , Herbst, ibid, f. 70. Son test a çà et là de petites verrues, et près du milieu de chacun de ses bords une épine obtuse; ces bords offrent aussi des apparences de dentelures, formées par de petits tubercu- les ; on en voit de semblables sur une partie des serres, ainsi que sur la queue ; mais ceux-ci sont plus grands, et quelques- uns y sont disposés en séries transverses. Le corps est velu. Des Indes orientales. Fabricius cite mal à propos Plancus et le cancer lanatus de Linnseus. La dorippe représentée par Herbst, tab. XI , fig. 67 , sous ce dernier nom , est une autre espèce , distincte des précé- dentes par la série des dentelures que l'on voit à la tranche supérieure des cuisses de la seconde et delà troisième paires des pieds. L'espèce du même genre que Fabricius appelle calida^ est le cancer mascarone du dernier, ibid. fig. 69. Voyez aussi Rcb- 548 D O R mer, Gêner, insect. ^ tab. 3i, fig. i. Il y est représenté avec une des serres beaucoup plus grande que l'autre, (l.) DORIPPE FOSSILE. V, Crustacés fossiles, (desm.) DORIS, Boris. Genre de vers mollusques nus {Cydobran- cheSy Blainv.), qui a pour caractères : un corps oblong, ram- pant, aplati, bordé tout autour d'une membrane qui s'étend jusqu'au-dessus de la lêie ; la bouche en dessous, vers une extrémité; l'anus au bas du dos, découpé, frangé ou cilié sur les bords par les branchies qui l'entourent. Les doris sont en général petits. Ils nagent dans la mer, en s'élolgnant fort peu du fond ou des rochers vaseux sur les- quels ils se plaisent de préférence, et ils s'attachent aux plan- tes marines qui y croissent. Ils ne sont point communs sur les côtes de France, au rapport de Dicquemare; mais il pa- roît qu'ils le sont davantage dans la mer du Nord , où Mul- 1er a observé presque toutes les espèces connues. Les cornes ou tentacules des doris sont susceptibles de rentrer en elles-mêmes , et même de laisser un trou à leur place. Les franges de l'anus jouissent de la même propriété, se développent petit à petit, et finissent par représenter une feuille de cho*u frisé , et d'une apparence extrêmement agréa- ble. Ces dernières sont les branchies par lesquelles l'animal sépare l'air de l'eau; mais, d'après la remarque de Dicque- mare , il peut tenir ces branchies assez long-temps contrac- tées , pour qu'on doive croire qu'il lui faut peu d'air pour exister. Les doris , d'après l'observation très-positive de Dupont de Nemours, vivent de varec , ce qui les assimile aux lima- ces; du reste, leurs mœurs sont très-peu connues. On compte une douzaine d'espèces de doris décrits et fi- gurés par les naturalistes, tous des mers d'Europe. Les plus remarquables sont : Le Doris argo qui est ovale , a le corps uni, deux tenta- cules à la bouche , et l'anus accompagné de branchies frisées et ciliées. Il se trouve dans la Méditerranée. F. pi. D. 20 , où il est figuré. Le Doris brun qui est ovale , a la membrane rude et ponctuée. 11 se trouve dans la mer du Nord. Le Doris velu, qui a le corps ovale, jaune, couvert de poils roux et blancs , et les tentacules peu visibles. Il se trouve dans la mer du Nord, On voit de très-belles figures de nouvelle,<; espèces de do" ris , dans les tomes 9 et n des Transactions de la Société Lin-\ D O R 549 néènne de Londres , et trois autres dans la Pxelation du Voyage du capitaine russe Krusenstern , autour du Monde. Bruguièrcs a établi le genre Cavoline, et Cuvicr les genres Po/r^ère, Tritonie, EoLlD£clTERGiPE,aux dépens de celui-ci. La science doit à M. Cuvicr un excellent travail anato- mique sur le genre do ris , inséré dans les Annales du Muséum de Paris , travail auquel je renvoie le lecteur, (b.) DORIS, Dioscoride. L'un des noms du leonLice chiysogo- num. (ln.) DORIS ASTRON. Kom donné par les anciens Egyptiens Augùigidium, espèce du genre <^flun/s. F. Carotte, (ln.) DORITANS , des frères Bri. V. Dufiiois des Indes, (ln.) DORLEN. r.DURLIZ. (ln.) DORLING. F. DIERLIZ. (ln.) DORMEUSE. On donne ce nom à THyoséride. (b.) DORMIDEIRA (Portugal), Dormidera ( Espagne). Noms du Pavot , papm'er somnifemm , L, (LN.) DORMIGLIOUA. C'est le nom de la Torpille de Gal- VANI, sur la côte de Nice, suivant M. Risso. (desm.) DORMILLE. F. Loche, (desm.) DORMILLEOSE. F. au mot Torpille, (b.) DORMILON ou MONO -TIGRE. Au Mexique, on donne ce nom à un singe que M. de Humboldt a fait con- noître sous celui d'AoTE douroucouli , yiotus ivwirgalus. (desm.) D ORMOUSE et RELLMOUSE. Noms anglais du Loir. (desm.) DORNEN GRASà. Nom allemand du Qypsis aculeata, suivant Willdcnow. (ln.) DORNENKRONE. Nom allemand d'une espèce de Lu- zerne ( medi'cago intertexta , L. ). (ln.) •DORNHOPFEN. L'un des noms du Houblon, en Alle- magne, (ln.) DORNKIRSCHEN. Nom allemand du Jujubier, (ln.) DORNLEIN. F. Dierliz. (ln.) DORNROSE. L'un des noms allemands de I'Églantier sauvage ( rosa canina , L. ). (LN.) DORNSCHLEÎIEN. Dans quelques parties de l'Alle- magne c'est le Prunellier (^prunus spinola , L. ). (ln.) DORNSCHWEIN.Nom allemand du PoRC-ÉPic.(DESM.) DORNWICKE. L'un des noms allemands de la Vesce DES HAlî S ( vicia sepium , L. ). (LN.) DORONIC, Doronicwn, Genre de plantes de la syngéné- 55o D O R sic polygamie superflue , et de la famille des corymbifères , dont les caractères sont: un calice polyphylle, à folioles égales , et sur une simple ou sur une double rangée; un grand nombre de fleurons hermaphrodites , tubulés au cen^ tre , et des demi-fleurons tridentés, femelles, fertiles , à la çiconférence ; les semences du disque aigrettées , et celles de la circonférence nues. Les doronics ne diffèrent des Arniques que parce que les semences des demi-fleurons de ces derniers sont aigrettées comme les autres; aussi Lamarck n'a-t-il pas cru devoir les séparer ; mais son opinion n'ayant pas été généralement adoptée , on réduit ici les doronics aux espèces propres. On en compte une trentaine d'espèces, dont deux seule- ment appartiennent à l'Europe. La première est le DoROlsic A FEUILLES EN CŒUR, Doroni- cum pardaaancheSiLiimîi., quia les feuilles radicales en cœur, obtuses et pétiolées, les caulinaires ovales, aiguës, dentées, auriculécs, presque amplexicaules. On le trouve dans les lieux ombragés des montagnes. On a cru pendant long-temps que la racine de cette plante étoit un violent poison, au moins pour les animaux ; mais il paroît aujourd'hui que tout ce qu'on en a dit étoit imagi- naire. La seconde est le Doronic a feuilles de plantain , Do- ronicum plcmtagineum , qui a les feuilles ovales, aiguës, pres- que dentées, et les rameaux alternes. Il se trouve dans le? bois des montagnes sèches. Le Doronic glutineux constitue aujourd'hui le genre Do- isiiE , et le Doronic bellidiâstre le genre Bellidiastre. J'ai rapporté de la Caroline plusieurs belles espèces de ce genre , en partie inconnues aux botanistes, (b.) DORONIC DES INDES. C'est un Aspalath, .45/?a/a- thus indica. (ln.) DORONICUM de Dioscoride. Selon quelques auteurs, ce nom est formé d'un mot arabe qui signifieroit comme^e mot grec PardaLIANCIIES, poison de léopard^ et exprimeroit les qu'alités malfaisantes de la racine de la plante, appelée duronicimi anciennement , et que les botanistes croyent re- trouver dans un Séneçon {senecio doronlcuin)^ à.aiXisV urniçamon-- tana et surtout dans le doronicum pardaliunrhes^ pris quelquefois pour Vaconitum pardalianchcs des anciens. Tournefort a nom- mé duronicum un genre qui comprend presque toutes les plan- tes désignées avant lui par ce nom, et que Linnœus a partagé en àeuxdoroniciim et andque; ce qui n'empêche pas que l'on ne trouveencore desplantes nommées doronicum,dansles genres séneçon, tussilage , rudbeckie astèrç , etc. V. DoRONIC. (ln.) D O R 55i DORQUE (^Deîphinus orca^ Linn. ). Espèce de cétacé du genre Marsouin, T. l'espèce de TÉpaulard dans l'article Dauphin, (desm.) DORSCH. Nom, sur les côtes de la mer Baltique, d'un poisson du genre des Gades ; il est tacheté comme la morue; mais d'ordinaire beaucoup plus petit , et il a la mâchoire su- périeure plus longue que r inférieure, (b,) DORSIBRANCHES, Ordre établi par Cuvier parmi les annelides, et qui répond à celui appelé Branchiodéle par Duméril, (b.) DORSTÈNE , Dorsienia. Genre de plantes de la tétran- drie monogynie et de la famille des urlicées , dont les ca- ractères sont d'avoir: un réceptacle commun, concave, ou- vert , arrondi ou anguleux , couvert intérieurement de fleurs nombreuses et sessiles , devenant charnu dans la matu- rité; des fleurs hermaphrodites ou monoïques, tantôt mé- langées sur le même réceptacle , tantôt placées sur des ré- ceptacles distincts , qui naissent du même pied. Chaque fleur a un calice à quatre divisions obtuses ; les mâles quatre ëtamines; les femelles un ovaire supérieur, ovale , frangé , chargé d'un style court à stigmate simple. Le fruit consiste en plusieurs semences arrondies , acumi- nées, solitaires, piquées ou enfoncées dans la chair pulpeuse du réceptacle. Ce genre pourroit être placé dans la monoécie, et même dans la polygamie; mais on préfère de le laisser dans la té- trandrie , où il a été mis par Linneeus, Il est composé de dix espèces , toutes très-remarquables par la construction variée de leur réceptacle , et la plus grande partie propres à l'Amé- rique méridionale. La plus connue et la plus célèbre est la Oorstène a feuilles de berce, Dozs/ewa contvayerva^Umxi.^ qui a ses tiges radicales , son réceptacle quadrangulaire et ses feuilles pinnatifides ou palmées et dentelées. Elle se trouve dans plusieurs parties de l'Amérique méridionale, et se cul- tive depuis quelque temps dans les jardins de Paris, Sa ra- cine , qui est un peu tubéreuse et noueuse , a une saveur brû- lante lorsqu'elle est fraîche; et lorsqu'elle est sèche, elle a un goût aromatique un peu acre , et d'une odeur approchant de celle an figuier. Elle est éminemment sudorlfique , alexi- tère et cordiale; on la regarde comme un antidote contre les poisons qui coagulent le sang. C'est le vrai contrayeiva, qui jouit en Espagne d'une faveur telle , qu'on l'y regarde *com- me une panacée universelle. F. pi. D. 12 , où elle est figurée. (3.) DORSUAIRE, Z)o7w«r«/5. Poig^on observé par Corn- 552 D O R merson sur les côtes de Madagascar , et dont il a fait , dan» ia division des abdominaux , un genre qui a été adopté par Lacépèdc. Ce genre présente pour caractères : partie antérieui'e du ^g- 26, qui ressemble beaucoup à cette espèce, (l.) DORTMAN'NA.Nom donné , parRudbeck, hune espèce de LoBÉLiE, remarquable par ses feuilles biloculaires; elle est le type du genre Dortmanna d'Adanson, adopté parScopoli, et qui comprend les espèces de Lobélies à feuilles alternes et à capsules trilocul aires, (ln.) DORVALLIE , Doivallia. Genre de plantes qui ne diffère; pas des FusciiiES. (b.) DORYANTHE, Do7ya«//2fcs. Très-magnifique plante li- gneuse, originaire de la Nouvelle-Hollande , et aujourd'hui cultivée en Angleterre ,.qui seule constitue , selon Corea , xxxt, genre dans l'hexandrie monogynie , et dans la famille des li- liacées. " Ses caractères sont : corolle divisée en six parties caduques ; élamînes attachées à la base des découpures de la corolle et plus courtes qu'elles, à anthères droites , tétragones , renfer- mées dans une cavité. Cette plante est figurée dans le G.'^ volume des Transactions de la Société Unnéenne de Londres , et dans le Bolanical magazins de Curlis. Quelques botanistes regardent cette plante comme appar- tenant au genre Corée, (b) DORYCNION , Dotycniiim. Genre établi aux dépens des LoTiERs , qui ont des gousses renflées et ne contenant que deux ou trois semences. Il se rapproche beaucoup des Aspa- LATHS. (B.) DORYGNIUM , "Dioscoride. Nom d'une plante chez les anciens, qui, suivant Gallien, étoit un puissant narcotique, et causoit même la mort lorsqu'on en abusoit. C'étoit un ar- brisseau à feuilles semblables à celles d^rolivier , mais plus D O R 555 petites et âpres ; à fleurs blanches ; à fruits ramassés en tcte. Cette plante croissoit sur les bords de la mer, dans les lieux pierreux. Quelle est celle de nos plantes qui est l'ancien do- lycnium? Il y a une grande diversité d'opinions à cet égard. Cœ- salpin , Clusius et Imperato , etc. , croient que cette plante est un Liseron {Cowohidits doTjr.nîum, L., ou cneomm, L., ou saxatUis, Vahl). D'autres ont pris pour elle le phillyrea aiigiis- iifolia et Yalkekenge ; mais depuis , on s'est fixé sur deux plan- tes légumineuses , l'une à laquelle on a même donné spécia- lement le nom de doijcnîum^ et l'autre, le harba jnvîs de quel- ques auteurs. Ces plantes, et quelques ;;507a/^a , forment le DoRYCNlTiM de Linnaeus ( Hort. Cllff. ) , genre qu'il divisa ensuite pour porter, i.° le. barba jovis.^ Tourn., d'abord avec Vaspalathus , puis dans les anthyliis {A.hermanniûè)\ 2." \t do- rycnium proprement dit , celui de Tournefort , avec le genre Lotus , d'où il a été séparé par Adanson , Yillars et la plu- part des botanistes modernes. On trouve encore des coronil- les et des psoralea sous ce nom de dorycnium, qu'on a écrit aussi : donicnion , dorich.nium et dorychnion. (ltm.) DORYLE, Doiyhis , Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des hyménoptères , section des porte-aiguillons , famille des hétérogynes, tribu des mulillaires. Les doryles, dont je ne connols encore que trois espèces , et dont deux propres à l'Afrique , et la troisième au Bengale , semblent être intermédiaires entre les fourmis et les mutil- les. Je n'ai vu jusqu'ici que des individus mâles. Ils ont la tête petite , avec trois yeux lisses; des antennes presque sétacées , courtes , insérées près de la bouche , et de treize articles , dont le premier fort long et cylindrique; deux mandibules avancées, longues , étroites , sans dentelures , pointues et crochues au bout et croisées ; les palpes maxillaires très-petits , beaucoup plus courts que les labiaux, et composés, comme eux, de deux articles ; l'abdomen long et cylindrique , avec le premier an- neau transversal, arrondi en dessus, et distingué du suivant par une division profonde ; les pieds courts , grêles , sans épines , et quatre ailes ; les supérieures ont une cellule ra- diale , atteignant l'extrémité de l'aile , et deux cellules , dont la première reçoit une nervure récurrente , et dont la se-r- conde est fermée par le bord postérieur de Taile. Le DouYLE ROUSSATRE , jDor^7M5 hebolus, Fab. , D. 6. lo. , est d'un fauve clair. Sa tête est petite , triangulaire , trans- yerse , velue , avec les yeux entiers , noirâtres , et trois yeux lisses , rougeâtres ; les antennes sont un peu plus courtes que le corselet , qui est couvert d'un petit duvet , avec l'espace ,scutellaire assez proéminent ; les ailes ont des veines ferru- gineuses; l'abdomen est pubesceni, à son extrémité; les pied§ 55G DOT sont petits , menus , avec les cuisses comprime'es et sans épines aux jambes. Il se trouve au Cap de Bonne-Espérance. Le Bengale en offie une autre espèce, très-voisine de celle-ci; une troi- sième {nigricans , Fab.) est propre à la Guinée , et se distin- gue par sa couleur noirâtre. Le Borylus mediatus de Fabri- cius est probablement du genre Labide. (l.) DORYPHORE , Doryphora , Illig. , Oliv. Genre d'insec- tes coléoptères , établi par llliger, aux dépens de celui de chrysomèle de Fabricius , et adopté par Olivier. Il comprend les espèces dont les palpes maxillaires sont terminés par un article transversal et presque en forme de fer de hache. Leur corps est ordinairement arrondi et bombé , avec le corse- let très-échancré en devant, et Tarrière sternum avancé en forme de cornes.Ejlessont propres à l'Amérique méridionale. Telles sont les chrysomèles : punciatisshna, pustuIalo,Z-maai- lata , %-maciilata , infasciata , gihbosa , etc. de Fabricius. (l.) DOS BRULE. Espèce ou variété d'oï, qui porte sur le dos une large tache de la couleur du poil brûlé. F. Bradype Aï. (S.) DOS D'ANE. Nom de la Tortue a trois carènes, (b.) DOSENBAUM. C'est le pînus miigo dans cei'tains cantons de l'Allemagne, (lis.) DOS ROUGE. On nomme ainsi , à Cayenne , le Tan- GARA .SEPTICOLCR. (S.) DOSIN. Coquille du genre VÉNUS, d^ est la venus concen- irîca de Gmelin, (b.) DOSJEN. Suivant Kœmpfer , c'est le nom donné , au Ja- pon , à une plante vivace classée avec les aralies par Thun- berg. C'est Varal. cordata. (ln.) DOSJEN. Nom donné, au Japon, à la Guernesienne, Arnuryllis sarniensis , L. , ainsi appelée parce qu'elle se mul- tiplia à l'île de Guernesey , à la suite du naufrage d'un vais- seau venant de l'Inde , et qui apportoit une certaine quantité d'ognons de cette plante , qui furent rejetés à la côte, (ln.) DOSTE, DOSTEN, DOSTENKRAUT.Noms alle- mands de I'Origatî, Origanum vidgare , L,, nommé dosta en Suède, (ln.) DO TEL. C'est le mytîbis nîger de Gmelin. V. au mot Moule, (b.) DOTTER , DOTTERKRAUT , DOTTERLEIN. Noms allemands de la Cameli^IE cul-çivÉE , Myagmm sati- çum , L. (ln.) DOTTERBLUME. L'un des noms allemands du Souci DES JAFiDiisS, du Pissenlit , Leontodon taraxacum, L. , et du D O U 55^ PaPULAGE , Caltha palusins , L. ; ccîul-ci se nomme encore sump-dotlerhluine et drathbluine. (ln.) DOTTERELLE ou Dotralle. V. Pluvier gu/gnard. DOTTERLEIN. C'est , en Allemagne , la Cameline cul- tivée, (ln.) DOTTERWEIDE. L'Osier jaune, Salix vUelllna, est ainsi appelé en Allemagne, (lis.) DOU. Nom du Blongios sur le lac d'A^illam. (v.) DOUBLE. C'est un des noms de la Panse ou Rumen , ou Herbier , le premier et le plus grand des quatre estomacs des mammifères rumiuans. (desm.) DOUBLE-BÉCASSINE, 5co/o;»a:i; nedla, YiaiU. ; Scoîo^ pax imijor, Lulh.Cet oiseau aies sourcils, le dessus de la tête et ducorpsnoirs, avec une bande longitudinale, testo^éa suivie milieu de la tête, et des taches roussâtfes et de mC'm forme «ur le:^ parties supérieures; un blanc roussâtre occupe toutes les inférieures , et est coupé par des raies et des band;is noi- res sur les flancs et sur le veutre ; le bec est rougeâtrc avec sa pointe brune; les pieds sont d'un gris verdâtre. Longueur totale, dix pouces trois à quatre lignes. Cette espèce niche dans les marais, au milieu des joncs et des herbes; sa ponte est de quatre œufs d'un verdâtre rembruni, parsemé de gran- des taches d'un brun foncé, (v.) DOUBLE BOUCHE et DOUBLE BOUCHE GRA- NULÉE. Noms vulgaires du irochiis lahio de Linnaeus , type du genre Monodonte de M. de Lamarck. (desm.) DOUBLE BOUCHE. V. à l'article Bitome soldanien. (desm.) DOUBLE-BULBE. C'est I'Iris bermudienne, Lis slsy- rînchium , L. (ln.) DOUBLE C. V. Papillon, (s.) DOUBLE-CLOCHE. Un des noms de la Primevère DES JARDINS. (B.) DOUBLES. On donne ce nom aux poissons plats du genre pleuronecte , tels que les plies , les limandes , les soles , les carrelet^, qui sont quelquefois colorés des deux côtés. Le plus souvent , c'est le côté coloré qui se répète ; mais cela arrive quelquefois aussi au côté blanc. (Cuv. Règn. anim.) (desm.) DOUBLES DENTS. Vicq-d'Azyr , dans son Sys- tème anatomique des animaux, propose ce nom pour une famille de mammifères rongeurs, remarquables par le dou- blement de leurs dçnts incisives supérieures , et qui renferme 558 D O U les genres Pika et Lièvre. Nous avions donné aux anîmaut de cette famille le nom de Léporins; lUiger leur a conservé celui de Duplicidentata. (desm.) DOUBLE-DENT, Bidymodon, Hedw. Genre de plantes de la famille des mousses , deuxième tribu ou section, les EcTOPOGONES, munies d'un seul péristome externe. Ses ca-f ractères sont : coiffe cucuUiforme ; opercule subulé; huit ou seize dents géminées à leur base, filiformes ; point de péri- chèse. (p. B.) DOUBLE-FÊUILLE. Nom donné aux Ophris. V. ce mot. (b.) DOUBLE-FLEUR. C'est une variété de Poirier a FLEURS sÉMi-DOUBLES , cultivée dans les jardins pour Tagré- ment, (ln.) DOUBLES (FLEURS). Ce sont celles dont les éta- mines se sont converties en pétales. Comme, dans ces fleurs, la fécondation ne peut avoir lieu, les botanistes les appellent des monstres. V. Fleur, (d ,) DOUBLE-LANGUE, Bislingua. Nom d'un Fragon , Ruscus hypoglossum, dont les feuilles portent chacune, sur leur milieu, une seconde feuille, (ln.) DOUBLE-MACREUSE. Ainsi nommée parce qu'elle est beaucoup plus grosse que la Macreuse commune, (s.) DOUBLES-MARCHEURS. Nom d'une tribu de rep- tiles, de l'ordre des Ophidiens, formée par M. Cuvier {Rè- gne animal). Ces animaux ne sont point venimeux ; leurs mâ- choires ne sont point dilatables, comme celles des serpens proprement dits. Us sont à peu près également gros aux deux extrémités; leur corps est marqué par des plis transversaux de la peau, et garni d'écaillés, etc. Cette tribu renferme les genres Amphisbène et Typhlops. V. ces mots, (b.) DOUBLE -MOUCHE. Poisson du genre Salmone, DOUBLE SCIE. V. Biserrula. (b) DOUBLE TACHE. C'est le nom du Labre bimaculé. (B.) DOUBLE W. V. Phalène, (s.) DOUBLET. On donne ce nom à des pierres fausses , formées de deux portions jointes par une face plane; l'in- férieure est de verre coloré, taillée à facette, et la supé- rieure , seule apparente , hors de la monture , est de cristal de roche. Lorsque ces pierres sont montées avec soin, et que sur- tout le cristal n'est pas trop saillant, il est assez difficile de D O V 55i) reconnoître qu'elles sont composées de deux pièces de cou- leurs différentes, ainsi surajoutées, (desm.) DOUC ou DOC. Singe de la Cochinchlne, du genre Guenon. F. aussi Pygathrice. (desm.) DOUCDON. Espèce de Jacquier des îles Mariannes. (b.) DOUCE AMÈRE. F. au mot Morelle. (b.) DOUCET. Espèce de poisson du genre Callionyme. (b.) DOUCETTE. Nom vulgaire de la Valériane mâche, (b.) DOUCIN. Nom jardinier d'une variété de Pommier, qu'on emploie uniquement pour servir de sujet aux greffes des autres espèces. Elle est plus foible , et vit moins long- temps que le franc; mais elle fournit plus tôt des fruits. V. au mot Arbre, Pommier et Paradis, (b.) DOUGERELLE ROMAINE. Le ^Iélampyre blé de ■VACHE se nomme ainsi dans quelques lieux, (b.) DOUGLASSIA. Nom donné par Schrèber à I'Ajovea d'Âublet, appelé Ehrhardia par Scopoli, et qui, suivant Swartz et Jussieu, ne diffère des lauriers que par le nom- bre des étamines. C^ est leLaunishexandra^ Linn. V. Ajouvé et Laurier. Le Volkameria aciileata^ L. , constitue le Douglussîa à'' \.m- man, de Houstone et d'Adanson. Chez ce dernier, ce nom désigne un genre qui comprend les Wolkameria de Linnœus, et le Knoxia de Brown (Jam), rapporté depuis à r^^7/?/?)7/a. (LN.) DOUGOUX-NIOUL. Nom du Millet ou Petit Mil, Panicum miliaceiim^ Linn, au Sénégal, (b.) DOULCIN. V. Oursin, (desm.) DOUM. Nom arabe du Palmier de la Thébaïde, Cuci- phera thebdida (Delisl. , Mgypt.^ pi. i et 2.) V. DouME. (ln.) DOUME, Hyphœne. Palmier de trente pieds de haut, dont le tronc se bifurque trois ou quatre fois, et porte, à l'extrémité de chaque bifurcation, vingt à trente feuilles palmées, divisées jusqu'aux deux tiers, longues de neuf à dix pieds, plissées , et portées sur un pétiole épineux sur ses bords. Cepalmierforme, dans la division des Palmiers dioïqites, un genre qui a pour caractères: une spathe simple; un spadix re- vêtu d'écaillés alternes, serrées, qui se recouvrent comme les tuiles d'un toit, et dans l'intervalle desquelles sont des pa- quets de fibres et de fleurs solitaires. Les fleurs mâles ont un calice à trois divisions appliquées contre un pédicule qui 56o ^ O U supporte la corolle , également à trois divisions un peu plu3 grandes et plus épaisses ; six étamines réunies à leur base. Les lleurs iemelles sont un peu diriérenlcs de celles des mâles. Elles renferment trois ovaires supères, soudés en- semble , surmontés chacun par un style à un seul stig- mate. Le fruit est une baie ovale , couverte d'une peau mince et lisse, qni entoure une pulpe jaune d'une saveur mielleuse et aromatique, entremêlée de libres, dont les intérieures sont très-serrees et forment une enveloppe ligneuse autour d'une grosse amande cornée. Le doume^ ainsi que les détails de sa fructification, sont figurés pi. 2 de la partie botanique du grand ouvrage de la Commission de l'Institut d'Egypte sur les plantes de cette contrée. 11 est très-remarquable par sa dichotomie, exemple unique que dans la famille des Palmiers. Il croît dans la Haute- Egypte. Théophraste en a parlé sous le nom de cuci; mais il éloit imparfaitement connu des modernes. C'est à JJelisle qu'on en doit la description , et à Redouté le dessin. Le tronc du doume est composé de fibres longitudinales. On le fend en planches , dont on fait des portes dans le Saïde. Ses feuilles, dont les plis sont unis par des fila- mens qui subsistent après leur épanouissement, sont em- ployées à faire des tapis, des paniers , des sacs, etc. La pulpe des fruits est bonne à manger. Les habitans de Saïde s'en nourrissent quelquefois. On apporte au Caire un grand nombre de ces fruits, qu'on y vend à bas prix. Ils ont la saveur du pain d'épice. On en fait par infusion un sorbet assez semblable à celui qu'on prépare avec le suc de réglisse ou la pulpe des gousses du caroubier. Celte boisson passe pour salutaire. L'amande se durcit en séchant, et sert à faire des grains de chapelets, (b.) DOURA. F.LïoiiA. (B.) BOURA-BARABRAS. Nom égyptien de la Houque EN ÉPI , qu'on cultive comme fourrage dans la Nubie, (b.) DOURAH et DOURx\H-KYZAN. Noms arabes du Maïs, Zea mays, L. , appelé aussi Dourah cuami (millet de Syrie ). V. BoRA. (m.) BOURl ou Bajam-Baduri. L'vVmaratsthe épineux,' Amarnnthiis spmosiis, est ainsi nommé , par les Malais, (ln.) BOURION. Synonyme de Burion. (b.) BURKIEIRO. Nom languedocien d'une variété de Figue, qui est longue, violette en dehors, et rouge en dedans, (ln.) BOURMILLOUZE. Nom provençal de la Torpille. D R A 56t DOUROU. Fruit cle Madagascar, dont on se nourrit, et dont on retire de Thuile par expression. Les feuilles de la plante qui le produit servent à couvrir les maisons, et ses tiges à en faire les murailles. On croit qu'elle est du genre des Balisiers, (b.) DOUROUCOULI. Singe de l'Amérique méridionale^ décrit par M. de Humboldt { Recueil d' Ois. zooi. ) , et qui ap- partient au genre AoTE, ^0/1/5. (desm.) DOUSEUL.Nom du Petit Duc, dans la vallée de Lanzo, en Piémont, (v.) DOUSSIN, DULIM, DOULCIN. Noms divers des Oursins, (desm.) DOUVE. Nom vulgaire de deux espèces de Renoncules qui croissent dans les marais, les Ranunculus lùigua et flam- mula de Linn. Leurs feuilles sont mortelles pour les bestiaux qui les mangent en certaine quantité, (b.) DOUVE. On appelle ainsi, dans les bergeries, la Fas- CIOLE hépatique, (b.) DOUVILLE. Nom d'une variété de Poire d'automne. Elle est pointue par les deux bouts, rouge d'un côté , et jaunâtre de l'autre, (ln.) DOVE. Nom anglais du Pigeon, (v.) DOYENNÉ. Variété de Poire, (b.) DRAAGORN et DRAGEREN. Noms allemands du GraterON {galiiim apanne ^ L. ). (LN.) DRAAKENBLOOD et DRAAKENBLOET. C'est en Hollande le nom de la Patience sanguine ( rurhex sangui- neus^ L. ). (ln.) DRABA , d'un mot grec qui signifie acre. Dioscorlde nomme ainsi une plante à cause de l'une de ses qualités. Les botanistes rapportent Cette plante, les uns à la lobélie biu~ îante ou âupasserage cultivé ou à'Alep\ les autres aucocMearia draba , L. ou à Viberis umbellaia , ou au sisymbrium strictissi- mum. Il paroît que Varabis de Dioscoride et le dryophonon de Pline, sont des sinonymes de draba. Linnseus s'est servi de ce nom pour désigner un genre particulier de crucifères décrit à l'article drai>e , et qu'Adanson reunit à celui qu'il nomme gansb/um. qui est le moenchia de Rothe. Le genre draba de Linnaeus est peu distinct des genres alyssum , lepidium , iberisy subularia ; aussi les espèces de ces divers genres ont- elles été rapportées au draba., ou celles de ce dernier dans les genres précités. Quant aux espèces èHarabette et de sisymbrium., nom- mées draba , la forme seule de leurs fruits les fait aisément reconnoître. L'on propose de séparer des draba les espèces à tigcfi feuille es. V. Dr ave. (ln.) 36 562 D R A DPiABlNDA. Le Liserondes champs {comoloulus awensis) est ainsi nommé en Scanie , province de la Suède, (ln.) DRACDRAGOWE-GAHODY. C est , en Bohème , TEpine-vinette. (lm.) DRACANOS ^Dioscoride. Adanson rapporte cette planle à la Garance , ainsi que huit à dix autres du même auteur. (LN.) DRACHEN AMPFER. Le nimex sanguineus ,L., reçoit ce nom dans quelques endroits de TAllemagne. (ln.) DRAGHENBAUN. C'est, en Allemagne , un Alisier ( cratœgus torminalis , L.) , et le Merisier À GRAPPES {pmnus padus ). (LN.) DRACHENBLUT. La Patience sanguine ( rumex san- guineus ) , et la Grande pimprenelle (sanguisorba officinalis) , portent ce nom en Allemagne, (ln.) DRACHENSTEIN. L'un des noms allemands des Am- monites, (desm.) DRACHENWURZ. C'est, en Allemagne , Vanim dra^ mnculus ou Serpentaire, et la Bistorte. (ln.) DRACHWURZ. C'est le sempervimm ieclorum. (ln.) DRACKENA. Nom donné par Clusius {^Exot. 83) à la racine du DoTsleniacontrayerva. Linnaeusl'a changé en celui de drocana , qu'il donne à l'arbre qui produit le sang-dragon et au genre qui le renferme, genre qu'il confondit d'abord avec Vasparagus , et que Lamarck a divisé en deux , dracœna et dianella. On en a encore séparé des espèces qui rentrent dans les genres cordyline^ Comm.; phyllome, Curt. ; lomandra, Juahill. (^xerotesj R. Brown.); smilacina, Curt. Crantz anoamip stoerkia et œdera le sang-dragon, décrit encore sous le nom de dragonalis et de draco-arhor. V. Dragonier. (ln.) DRACO. C'est le Dragonier officinal , arbre qui produit le sang-dragon. V. Drackena et Dragonier. DRACO. r. Dragon. (DESM.) DRACO-ARBOR. Nom donné anciennement au Dra- gonier ( dracœna draco ) , et par Lœfling à un ptérocarpe (^pterocarpus draco , L. ) F. Dragonier et Sang-dragon. ■ (LN.) DRACO -HERBA. C'est ainsi que Dodonée nomme l'EsTRAGON {artemisia dracunculus^ L. ). (LN.). DR AC OC ÉPHALE, MOhUKWC.Dracocephalum.lÀxm. (^didyuamie gymiiospemiie). Genre de plantes herbacées, quel- quefois sous-ligneuses, de la famille des labiées, qui a des rapports avec les Mélisses, et dont les caractères sont d'avoir: un calice persistant, allongé, et à cinq dents presque égales ou formant quelquefois deux lèvres; une corolle monopé- tale, renflée a son orifice, plus grande que le calice, et r> R A 563 dont la lèvre supérieure est envoûte, entière ou écliaîicrée , et l'inférieure partagée en trois lobes , les deux latéraux courts et érigés, le moyen plus grand, abaissé et denté; quatre étamines , dont deux plus courtes, insérées au tube de la corolle , avec des anthères ovales et mobiles ; un germe supérieur , divisé en quatre parties, du milieu des-: quelles s'élève un style mince à stigmate bifurqué et réflé- chi ; quatre semences nues renfermées dans Iç calice. (Lam. Illusir. des Genr. , pi. 5i3.) Dans ce genre , composé de plus de vingt-cinq espèces, on distingue les suivantes : La Dracocéphale de Moldavie, la Mélisse de Mol- davie, la Moldavique, Dracocephalum Moldavica ^ Linn. , plante annuelle qui croît dans la Moldavie , la Turquie , la Sibérie. Elle a des tiges branchues , garnies de feuilles opposées, ovales, lancéolées, dentées, pétiolées , et des fleurs bleues, purpurines ou blanches , accompagnées de bractées; ces fleurs paroissent en juillet. On sème cette plante au printemps et en place. La Dracocéphale trifoliée, Dracocephalum canariense y Linn. Cette espèce croît naturellement en Amérique, et se trouve aux îles Canaries. Elle est vivace et haute de trois pieds. Ses tiges sont persistantes , presque ligneuses , et garnies de feuilles opposées , composées ordinairement de trois folioles; quand elles sont froissées, elles ont une odeur de camphre, ou qui approche de celle de la térébenthine, et qui est assez agréable. Cette plante exposée au midi , et placée dans une plate-bande , peut supporter nos hivers doux; mais il est plus prudent de la tenir en serre dans cette saison. On la multiplie ou par boutures, qui pren- dront bientôt racine si elles sont plantées en été et à l'om- bre, ou par ses graines qu'on doit semer en automne dans des pots et sous châssis. La Dracocéphale d'Autriche, Dracocephalum ausiriacum^ Linn. On la trouve en Autriche , en Sibérie , et dans le Dauphiné. Elle a une racine vivace , des feuilles linéaires, découpées latéralement en plusieurs dents que termine une pointe épineuse ; de grandes fleurs d'un violet bleuâtre dis- posées en épi^ et qui paroissent au commencement de juin. On sème la graine de cette plante à la fin de mars, dans une terre légère et bien exposée ; elle lève au bout de six se- maines. La Dracocéphale prNNAtiFiDE, Dracocephalum pùinalum^ Linn. , de Sibérie, à feuilles en cœur, pétiolées , découpées profondément , et à découpures obtuses. Les feuilles ont wne saveur axomalique et une. odeur 4e lavaii.de. 564 D R A La Dracocéphale de Virginie ou la Cataleptique ^ Dracocephaium virginianum , Linu. On l'appelle aussi télé de dragon , fausse digitale. Elle ressemble en effet à une digitale par la forme de ses fleurs ; mais elle s'en éloigne beaucoup par le caractère de ses fruits. Elle est originaire de l'Améri- que septentrionale. Une racine fibreuse , une tige droite haute de deux pieds environ , et ordinairement simple ; des feuilles en forme de lance , et dentées en scie , et des fleurs d'une couleur de chair tirant sur le pourpre, en épi terminal : tels sont les caractères ordinaires qui distinguent cette espèce. Mais elle en a un plus remarquable , très-singulier, et qui lui est tellement propre , qu'il ne se trouve dans aucune autre plante connue. C'est la faculté qu'ont ses fleurs de rester dans la position où on les met , quand on les fait tourner ho- rizontalement sur elles-mêmes dans l'espace d'un demi-cer- cle. Cette plante est vivace , résiste en plein air, se plaît à l'ombre dans un sol humide, ne rampe pas, tient peu de place, donne des fleurs, de juillet à la fin d'août, et se multi- plie , en automne , par la division de ses racines. Le genre RuYSCHEdeBoerhaave a été réuni à celui-ci. (d.) BRACOCEPHALUM. Tête de dragon, en grec. Nom donné par Tournefort à des plantes labiées à lèvre supé- rieure de la corolle voûtée, et entière , que Linneeus com- prend dans son genre dracocephaium, qui renferme en outre le moldavica de Tournefort , le ruyschiana de Boerhaave , le zomia et le cedronella de Moench. (ln.) DRACOCEPHALUS. Morison donne ce nom au che^ lone pentstemon, dont il figure deux variétés : l'une à feuilles larges et glabres, et l'autre à feuilles étroites et velues, (ln.) DRACONIA , Ign. Plante citée par Adanson , et qiU nous est inconnue, (ln.) DRACONITE ou Pierre de dragon. Substance fabu- leuse, (pat.) DRACONITE.Dans le Dictionnaire oryctographiqueàe Ber- trand, on trouve que ce nom a été aussi donné à des madré- pores pétrifiés ^ du genre des Astroïtes. (desm.) DRACONITES. On a donné ce nom à des pierres pré- tendues trouvées dans la tête des dragons. L'animal étant , comme on a pu le voir à l'article Dragon, le produit d'une imagination délirante du charlatanisme ou de l'ignorance , on peut se dispenser de noter ici les propriétés merveil- leuses de ces pierres, (b.) DRACOISTE , Dracontium. Genre de plantes de la gy- D R A 565 nandrie polyandrie, et de la famille des typhoïdes, qui pre- servle pour caraclères : utie spathe cymbifornie qui entoure un spadix cylindrique, court, garni de fleurs dans toute son étendue; chaque fleur ayant un calice de cinq folioles ova- les, obtuses, colorées, et presque égales; sept étamines ; un ovaire supérieur ovale, chargé d'un style cylindrique, à stigmate trigone. t Le fruit est une baie arrondie qui contient quatre semen- ces ou davantage. Ce genre contient neuf à dix espèces qui ont beaucoup de rapports avec les poikos ; les plus remarquables sont: La Draconte polyphylle, dopt la tige est très-courte , et les feuilles divisées en trois découpures pirinatifides. Sa fleur a une odeur cadavéreuse au moment de son épanouis- sement , et sa racine est un puissant emménagogue. Aussi les Japonais l'emploient-ils pour faire avorter. îillç se trouve dans l'Amérique méridionale et au Japon. La Dracotste épineuse, qui a les feuilles sagrttées, et les pétioles, ainsi que les pédoncules, garnis d'épines. Elle vient dans les bois de l'île de Ceylan et des Indes. Les habitans retirent de sa racine, qui est fort grosse, une fécule qui est pour eux d'une grande ressource dans les années de disette. La D RACONTE A FEUILLES PERCÉES , qi^i a des trous irré- guliers aux feuilles , et les tiges grimpantes. Elle se trouve dans l'Amérique méridionale , et se multiplie de bouture dans nos serres. C'est cette espèce qu'on appelle aux Antilles èois de cou- leiwre , et qui passe pour un remède souverain contre les morsures des serpens. On va môm.e jmsqu'à croire que sa seule odeur les fait périr. La Draconte a cinq feuilles , dont les feuilles sont di- gite.es, et la tige grimpante. C'est la monslcre de Cayenne, où elle croît sur les troncs des vieux arbres , et s'y attache par le moyen des racines qui sortent des nœuds du côté qui tou- che à leur éçorce. La Draconte fétide de Linnœus, est le Pothos fétide de Michaux, (b.) DRACONTIUM, DracontiaonDracuncuhis. Théophraste et Pline semblent confondre cette plante avec Varum , et AEtius en parle confusément. Bioscoride admet un grand et un petit dracontium ; ce pourroit être Yarum dracunciUus , Linn. , nommé dracontium par Dodonée , et Varum arisanim^ L. ; ces deux noms ont été donnés ensuite à diverses aroi- des. Le dracontium désigne, dans Linnseus, un arum inconnu aux anciens, il en a fait encore le nom d'un genre égaUmerJ; 556 D R A CiOlique. Ce même natumllste a noirmo poihos le genre drvconiium de Plumier. Foyez Dracunculus , Draconte et CouET. DRACOPHYLLE , Bracophylleus. Genre de plantes e'fa- bli par Labillardière , dans Thexandrie monogynie et dans la famille des asperges. Ses caractères sont : calice à six folioles ovales ; corolle à six dents égales, offrant six petites écailles à sa base in- terne ; ovaire supérieur; capsule à six loges, renfermant cha- cune plusieuris semences dont quelques-unes avortent. LcDracophylle verticillé est figuré pi. 4.0 du Voyagea la recherche de Lapeyrouse^ par Labillardière. (b.) DRACOPHYLLUM , Dracophylhtm. Genre établi par Forster , et qui diffère fort peu des Epacris. (b.) DRACOWE. V. Drac. (ln.) DRACUNCULOÏDES, Boerhaave. C'est I'Hœman- THUS COCCIMEUS , L. (LN.) DRACUNCULUS , diminutif de Draco ( dragon ) ; Pline appelle ainsi une plante qui portoit également le nom de dracontium ( V. ce mot), remarquable par son acrimonie. Elle est rapportée à une aroïde ( arum dracunculus, L. ). Tournefort et Adanson nomment dracunculus un genre con- fondu avec Varum par Linnseus , et renfermant les espèces A'' arum à feuilles découpées. Dodonée l'applique au callapa- îustris , qui est le provenzalia de Petiver. On a appelé encore dracunculus-, l'estragon {aiiemisia dracunculus, Linn.), à cause de sa saveur forte , et plusieurs autres plantes du même genre , de celui des achillées et de celui des rudbeckies. (ln.) DRAGANTE. C'est un Astragale épineux qui produit la gomme adraganle. Ce nom dérive de iragacaniha, Epine i)£ BOUC , en grec, (ln;) DRAGBLAD , Dragsjuka. Noms de I'Alchimille commune, dans la province de Smoland, en Suède. {V. Linn. Amsenit. 6, 4^7 ). Acad. (ln.) DRAGÉE. Plomb de ch^asse ; il y en a de différentes grosseurs, que l'on distingue par numéros, (s.) DRAGÉES DE CHEVAL. C'est le Sarrasin, poly- gonum fagopyrum , Liun. (LN.) DRAGEES-DE-TIVOLL Concrétions pierreuses de nalure calcaire , d'une couleur blanchâtre , et de la forme d'une amande ou d'une aveline, et composées de couches concentriques , ce qui les fait assez bien ressembler à des dragées. Elles se forment dans le lit d'un petit ruisseau qui sort d'un lac sulfureux voisin de Tivoli, appelé Lago-de-Ba- gni. On a dit et répété cent fois que ces concrétions étoient B R \ 56; pioduites par le tournoiement des eaux du ruisseau ; mais il n'y a pas de raison de leur supposer une origine différente de celle des autres concrétions calcaires qui sont également composées de couches concentriques, et qui forment à elles seules desmontagnes entières. Or il seroit impossible de sup- poser que ces concrétions eussent été produites par une eau tournante, puisque les couches qu'elles forment dans les mon- tagnes, sont parfaitement planes et régulières : il est évident que tous ces globules calcaires sont forjnés par un principe oiganisateur. V. Concrétions, (pat.) DRAGEONS ou REJETS , Stolones. Branches enraci- nf^es qui tiennent au pied d'un arbre, dont on ne peut les arracher sans l'éclater, et qui prennent racine lorsqu'on les transplante, (b.) DRAGEREN. C'est le Grateron, en Allemagne, (ln.) DRAGON. Oiseau du Paraguay décrit par M. de Azara. V. Trolpiale. (v.) DRAGON. Constellation de la partie boréale du ciel : sa t«*ie, formée de quatre étoiles en losange , est entre la lyre el la petite ourse; sa queue est entre le carre de la grande curse et l'étoile polaire. Cette constellation se trouvant a issi voisine du pôle, est toujours au-dessus de notre hori- zon, (pat.) DRAGON. On donne ce nom à un Pégase et à la Tra- CHINE VIVE. (B.) DRAGON. Coquille du genre Buccin, (b.) DRAGON, Draco. « L'imagination s'enflamme , dit La- cépède , par le souvenir des grandes images que cet animal fabuleux a présentées au génie poétique. Une sorte de frayeur saisit les cœurs timides, et la curiosité s'empare de tous les esprits. Le dragon, consacré par la religion des premiers peu- ples , est devenu l'objet de leur mythologie. Ministre des volontés des Dieux, gardien de leurs trésors, servant leur amour et leur haine, soumis au pouvoir des enchanteurs, vaincu par les demi-dieux des temps antiques, entrant même dans les allégories du livre sacré des Juifs , il a été chanté par les premiers poètes, représenté avec toutes les couleurs qui pouvoient en embellir l'image. Principal ornement des fables pieuses imaginées dans les temps plus récens, dompté par les héros et même par les jeunes héroTnes qui combattoient pour une loi divine, adopté par une seconde mythologie qui plaça les fées sur le trône des anciennes enchanteresses , devenu l'emblème des actions éclatantes des vaillans chevaliers, il a vivifié la poésie moderne, ainsi qu'il avoit animé l'ancienne. Proclamé par la voix sévère de Thistoire , partout décrit , partout cflebre , partout redouté,, montré sous toutes les. 568 D R A formes, toujours revêtu de la plus grande puissance, immo- lant ses victimes par son regard , se transportant au milieu des nues avec la rapidité de l'éclair, frappant comme la fou- dre, dissipant l'obscurité des nuits par l'éclat de ses yeux étin- celans, réunissant l'agilité de l'aigle, la force du lion , la gran- deur du serpent-géant, présentant même quelquefois une figure humaine , doué d'une intelligence presque divine , et adoré de nos jours dans les grands empires de l'Orient: le dragon a été tout et s'est trouvé partout, hors dans la nature. Tl vivra cependant toujours, continue Lacépède, cet être fa- buleux, dans les heureux produits d'une imagination féconde. Il embellira long-temps les images hardies d'une poésie en- chanteresse ; le récit de sa puissance merveilleuse charmera les loisirs de ceux qui ont besoin d'être quelquefois transportés au milieu des chimères, et qui désirent de voir la vérité parée des ornemens d'une fiction agréable. « (b.) DRAGON , Braco. Genre de reptiles de la famille des Lézards , qui offre pour caractère quatre pattes à cinq doigts libres et onguiculés ; une espèce d'aile arrondie de chaque côté du corps ; une langue courte et en partie libre. V. pi. R. 36, où il est figuré. Les espèces de ce genre ont été appelées dragons, à raison de leur forme, qui a un des caractères qu'on attribuoit au dragon de la fable , c'est-à dire des ailes. Elles se rappro- chent beaucoup des iguanes , par leur langue et par la poche qu'elles ont dessous la gorge. L'espèce la plus commune, le draco volons de Linnseus , a environ huit pouces de longueur, dont la queue fait plus de la moitié. La couleur du corps est brune, parsemée de taches blanches, avec quelques teintes et quelques raies bleues sur le derrière de la tête , sur le dos et sur les pattes. La tête est petite , ovale, une fois plus large que le cou, et légèrement convexe en dessus. Les yeux sont ovales et garnis à leur ex- trémité postérieure de points saillans. Les oreilles sont recou- vertes d'une membrane mince, arrondie, et occupent les cô- tés inférieurs de la tête. La gueule est très-fendue et armée de dents, du moins à la mâchoire supérieure. Les narines sont situées près du museau; leurs ouvertures sont petites, arron- dies , saillantes. La gorge a trois poches, que l'animal peut gonfler à volonté. Celle du milieu estplus grande , plus mince que les deux autres et comprimée; celles-ci sont chargées de tubercules. Les deux ailes ressemblent , pour la figure, à un triangle ; leur surface supérieure est garnie de petites écailles en partie imbriquées. Elles sont soutenues par six rayons os- seux, inégaux en longueur, courbés en arrière, et réunis par une membrane. Elles prennent naissance auprès des pattes D R A 569 antérieures , et vont se réunir à celles de derrière. Cesrayons osseux ne sont que les prennières cotes de l'animal. Le dos a trois rangées de tubercules dont le nombre varie. La queue est longue, déliée, et couverte d'écailles relevées en arête; les pieds ont cinq doigts longs , séparés et armés d'ongles crochus. Le dragon est très-innocent. Il vit d'insectes qu'il attrape en sautant de branche en branche, et qu'il poursuit même dans les airs , mais il ne faut pas croire qu'il ail réellement la faculté de voler : ses espèces d'ailesne lui servent, comme celles des écureuils et des poissons volans, qu'à soutenir ses sauts , c'est-à-dire à les prolonger au-delà de ce que la seule force de ses muscles permettroit. Il marche difficilement, et en conséquence descend rarement à terre ; mais il nage fort bien. Il dépose ses œufs dans des trous d'arbres pourris, où la chaleur du soleil les fait éclore. On le trouve figuré dans les ouvrages de Séba , de Lacé- pède, de Latreille , de Daudin, et dans plusieurs autres. Daudin a prouvé qu'il y en avoit trois espèces confondues avec celle-ci, savoir: le Dragon vert, le Dragon rayé, et le Dragon brun. Elles sont originaires de l'Inde et de l'A- frique, (b.) DRAGON VEGETAL. C'est le Dragonier. (b.) DRAGON-VOLANT. Le vulgaire a quelquefois donné ce nom à des méicores ignés. V. Etoiles tombantes et Glo- bes DE feu. (pat.) DRAGON, DRAGUN. Noms qu'on donne, en Allema- gne et «dans le Nord, à I'Estragon ( artemisîa draciinculus) j nommé dragoncello en Italie. (i-N.) DRAGONALIS. Nom donné au Dragonier, arbre qui produit le sang-dragon., regardé comme le cinnabaris des anciens, (ln.) DRAGONCELLE. En Italie, c'est I'Estragon (ar/emma draa/nciilus), et la SERPENTAIRE {arum drar.unculus, L. ). (LN.) DRAGONE , Dragona. Genre de reptiles, de la famille des LÉZARDS , intermédiaire entre les crocodiles et les lé- zards , proprement dits , qui offre pour caractères dislinc- tifs : un corps couvert de grandes plaques arrondies , caré- nées et disposées sur des bandes transversales , séparées par de très - petites écailles semblables aux grandes ; la queue aplatie latéralement , et garnie supérieurement , d'abord de quatre , et ensuite de deux carènes dentées, puis d'écaillés rhomboïdales ; cinq doigts onguiculés à chaque pied ; les dents postérieures obtuses. Ce genre ne renferme qu'une espèce , qui n'est point t selon Daudin , le Lacetia dracœna de Linnœus figuré dan^ 570 D R A Séba , vol. 1, pi. loi , n." i, lequel n'est qu'une varielé du TuPiNAMBis ; mais c'est la dragone décrite et figurée par Lacépede, dans son Histoire naturelle des Quadrupèdes ovipares. La véritable dragone se trouve dans l'Amérique méridio nale. Il s'en voit au Muséum d'Histoire naturelle , un indi- vidu envoyé «le Cayenne, sous le nom de Lézard cdiman. Sa tête est aplatie par-dessus, et comprimée sur les côtés ; sa forme est assez semblable à celle d'un gros lézard ; elle est recouverte en-dessus de quelques grandes plaques, comme celles des vrais lézards. Tout son corps est couvert de plaques écailleuses,ovales ou arrondies, grandes, carénées langitudinalement,disposéespar bandes transversales, et toutes séparées par de petites écailles arrondies , rudes et nombreuses, principalement sur le dos et la moitié antérieure de la queue; les carènes sont au nombre de quatre sur le bas de la queue , ensuite elles forment seule- ment une double rangée; l'autre moitié de la queue est aplatie, et seulement recouverte de très-petites écailles rbomboïdales, rudes au toucher , et imbriquées. Le dessousdu corps est couvert de bandes de petites plaques carrées. La couleur de la dragone est d'un<>r^&-b\un , plus ou moins mêlé de verdâtre, et sa longueur est de deux pieds et demi. Ce reptile ressemble au crocodile par sa forme , mais il n a pas les mêmes habitudes; car il nage avec peine, court avec vitesse, monte fort légèrement sur les arbres. Il fré- quente les lieux marécageux, parce qu'ils sont plus abondans en animaux propres à sa nourriture ; mais il aime mieux les endroits secs. Il se terre, et mord quand on veut le prendre. On regarde sa chair comme aussi bonne que celle du pou- let. On niange également ses œufs, qui sont très-nombreux, et peu différens de ceux des crocodiles. L'iguarucu n'en diffère pas. Le lézard fouette-queue a été souvent confondu avec bii. (B.) DRAGONE , Csesalpin. V. Estragon, (ln.) DRAGONEAU. Nom marchand d'une coquille du genre PoRCELAlTSE {Cyprœu stolida'). (desm.) DRAGONEAU , Gordius. Genre de vers libres, qui offre pour unique caractère : un corps filiforme , nu , lisse , égal dans presque toute sa longueur, et se contournant de toutes manières. Un fil brun , de trois à quatre pouces de long, donne une parfaite idée de l'espèce commune. Son organisation inté- rieure est aussi peu compliquée. Elle ne consiste qu'en un canal qui s'étend d'une extrémité à l'autre. La bouche et l'anus ne sont point apparens sans microscope, et sont le»^ D R A 571 plus simples possibles , puisqu'une fente constitue la pre- mière , et un trou le second. Les dragoneaux vivent dans les eaux des fontaines stag- narites , des étangs d'eau vive , des rivières tranquilles. Us fuient les eaux troubles , putréfiées , et en conséquence on les trouve bien plus rarement dans les pays de plaine que dans les pays montagneux. On les voit , pendant les grandes chaleurs de Tété , nager à la manière des anguilles et des serpens , c'est-à-dire, en contournant leur corps alternati- vement en sens contraire. On ne peut imaginer quels sont les moyens que la nature leur a donnés pour se mouvoir avec tant de vélocité , pour se diriger vers un but avec tant d'exactitude. Pendant 1 hiver, ils se cachent dans des trous très-profonds, qu'ils se fabriquent dans l'argile, ou dans la vase. On ne sait rien sur leur mode de génération. Ces animaux sont cependant célèbres. Ils passent dans beaucoup de lieux, pour causer immanquablement la mort aux hommes ou aux animaux qui en avalent par mégarde , en buvant ; dans d'autres , on croit que leur morsure peut produire l'espèce d'abcès appelé panaris. Mais ces faits sont contestés. J'ai plusieurs fois manié des dragoneaux , et n'en ai jamais été mordu ; je ne puis même concevoir qu'il y ait possibilité que j'eusse pu l'être. On a donné au dragoneau d'Europe une faculté dont il est indispensable de parler, quoiqu'elle ne soit pas suffisamment constatée : c'est celle de revivre après plusieurs jours , plu- sieurs mois , et même plusieurs années de dessiccation. J'ai fait, à ce sujet, une suite d'expériences qui m'autorisent* à assurer que , lorsque ces dragoneaux ont été desséchés com- plètement par quelques heures d'exposition dans un air sec, ils ne sont plus susceptibles de reprendre la vie , comme les rotifères et autres vers infusoires. Il est probable que quelque observateur superficiel aura été induit en erreur par le chan- gement de situation que tout dragoneau desséché éprouve lorsqu'on le remet dans l'eau; mais c'est un effet purement mécanique , produit par le gonflement ou l'augmentation de volume qu'il reçoit. Une corde à violon se remue de même, dans pareille circonstance. Une autre espèce de dragoneau, qu'on a depuis, ainsi que toutes celles qui vivent dans l'intérieur des animaux , réunie aux FiLAiRES , avoit obtenu une grande célébrité , sous le nom de Dragoneau de Médine^ Ver de Pharaon , Ver de Gui- née^ etc. On disoit qu'il s'introduisoit dans les pieds des hommes , dans les pays chauds , et y occasionoit de vives douleurs, qu'on ne pouvoit faire cesser qu'en faisant une in- cision à la peau , pour saisir la tête de l'animal , et la fixer 573 I) R A sur nn bâlon, autour duquel on devoît contourner chaque jour le corps pour le tirer en totalité de son repaire. Larrey, qui a observé en Egypte plusieurs de ces prétendus vers , affirme qu'il n'y a reconnu rien d'organique ; que ce n'est que du tissu cellulaire frappé de mort , c'est-à-dire , le bourbillon d'un furoncle bénin, qui prend une forme cy- lindrique , par suite de l'opération qui tend à l'extirper. Les expériences directes, entreprises par ce savant chirurgien, ne laissent aucun doute sur ce fait, qui coïncide parfaitement avec celui mentionné à l'article Furie. Le Dragoneau du Poulet entre dans le genre Hamu^ LAIRE proposé par Trauler. (b.) DRAGONIER , Dracœna^ Linn. (Hexandrie monogynie.) Genre de plantes à un seul cotylédon , de la famille des asparagoïdes , qui comprend huit à dix arbres et herbes exotiques, ayant le port des palmiers , et dont les fleurs, dé- pourvues de calice, offrent une corolle monopétale découpée profondément en six parties. Les étaraines sont au nombre de six-, leurs filamens , renflés au milieu, portent des anthères oblongues et mobiles. L'ovaire est supérieur, ovale , et sur- monté d'un style et d'un stigmate simples ; il devient une Laie à trois loges, renfermant une ou plusieurs graines. Le genre Cordylitse a été établi aux dépens de celui-ci. Dans les dragoniers , les fleurs sont disposées en panicule terminale; les feuilles sont simples, persistantes, ordinaire- ment faites en lame d'épée , et placées au haut des tiges ; les rameaux et les divisions des rameaux ont, ainsi que les fleurs, deux spathes à leur base. Nous ne citerons de ce genre que trois espèces , les seules qui offrent quelque intérêt. Ces es- pèces sont : Le Dragonier officinal , ou a feuilles d'yucca , Bracœna draco, Linn. (F. la planche D. la de ce Diction- naire.) C'est un arbre, dont la tige s'élève de douze à qua- torze pieds: elle est cylindrique, égale , nue dans toute sa longueur , et marquée des cicatrices des anciennes feuilles. Les feuilles naissent vers le haut de l'arbre , formant une grosse touffe, et sortant une à une tout autour; elles sont ensifor- mes , très-longues, planes, aiguës, entières, et embrassant à demi la tige. Elles sont surmontées d'une panicule chargée d'un très-grand nombre de petites fleurs , portées chacune sur un pédicelle de même longueur qu'elles , et auxquelles succèdent des baies jaunâtres , à peu près rondes , et de la grosseur d'une petite cerise. Le dragonier officinal croît à Madère , aux îles du Cap- Vert et aux Canaries. Dans une de ces dernières îles, à Téné- riffc, il y en a un qui passe pour avoir plusieurs milli^js d'an-, D R A S:,^ bée, et ^'oli appelle le grand Dragon. Les Guanches le révéroient. En i4o2, lorsque Bétharicourt fit la conquête de cette île , il étoit aussi gros et aussi creux qu'aujourd'hui. Humboldt l'a mesuré en 1799, et lui a trouvé quarante-cinq pieds de circonférence un peu au-dessus de sa racine. On donne à cet arbre le nom de Sang-dragon, parce qu'il découle de son tronc , dans le temps de la canicule , une liqueur d'un rouge foncé comme le sang, qui se condense bientôt, et devient sèche et friable. C'est le vrai sang-dragon des boutiques. Il nous est apporté enveloppé dans de petites feuilles de roseau. Cette substance est inllammable : elle a une vertu astringente et dessiccative. h&& peintres s'en ser- vent pour composer le vernis rouge , dont ils colorent les boîtes et les coffres de la Chine. Le Dragonier de Chine , Draçœna terminalis , Linn. C'est le Colli des Chinois. ( On donne aussi ce nom à une espèce d'ALETRiS. V. ce mot.) Il s'élève à huit ou dix pieds de hauteur , sur une tige en arbre , souvent colorée de pour- pre , et garnie à son sommet de feuilles pétiolées et lancéo- lées. On cultive cette plante dans les jardins comme orne- ment, et sa racine est employée en médecine. Le Dragonier a feuilles réfléchies , Dracœna reflexa , Linn. , vulgairement le Bois de chandelles. Il croît à l'Ile-de- France et à Madagascar , a des feuilles nombreuses et rap- prochées , qui embrassent la tige de leur base , des fleurs odorantes d'un vert nué de jaunâtre , et des fruits d'un jaune orangé. R. Brown a placé plusieurs des espèces de ce genre , décrites par Thunberg, dans son genre Xerote , qui est le même que le Lomandre de Labillardière. V. Drackena. (d.) DRA(iONNEAU. Poisson du genre Callionyme. (b.) DRAGONTEA. Nom donné par Csesalpin à la Ser- pentaire , Amm dracunculus. V. GouET. (ln.) DRAGSJUKA. Nom vulgaire de I'Alchimille , en Suède, (ln.) DRAGULOB. Le Pied de chat , Gnaphalium dioicum , L. , porte ce nom en Hongrie, (ln.) DRAGUN. C'est l'estragon en Allemagne, (ln.) DRAINE. V. (iRivE draine , au mot Merle, (v.) DRAKONTION , Dioscoride. V. Dracontium. (ln.) DRANDOFILLEIA. Nom des Roses , en Epire. (ln ) DRANGOULI. C'est la Casse de Java, (b.) DRANK. Nomdonné, en Angleterre, aux Bromes et aux Ivraies qui croissent dans les blés, (ln.) DRAP DE CURÉE. C'est, en vénerie, la toile que Toa étend lorsqu'on fait la curée , et sur laquelle on donne aux 574 D R A chiens la mouée , c'est-à-dire, un mélange du sang de la bète avec du pain, (s.) DRAP D'ARGENT. Deux coquilles ont reçu ce nom vulgaire. L'une est du genre Cône , Conus stercus miiscarum , et l'autre du genre Buccin , Buccinum flammeum. (desm.) DRAP DE SOIE. C'est le Cône géographe, Conus geographus , Linn. , dont Denys-de-Montfort fait le type de son genre Rouleau , rolhis. (desm.) DRAP D'OR. Nom donné , par les marchands , à une coquille du genre Cône, qui est figurée dans Dargenville , pi. 10 , fig. F , et qui vient de la mer des Indes. Il y a plusieurs autres cônes qui portent le même nom , accompagné d'épithètescaractéristiques tirées de leur couleur ou du pays d'où elles viennent, (b.) DRAP D'OR A DENTELLE. C'est encore une co- quille du genre Cône, Conus ahbas. (DESM.) DRAP-D'OR. C'est la mirabelle double^ variété de Prune, et le Fenouillet jaune , variété de pomme ; une autre va- riété de pomme porte plus spécialement ce nom de drap-d'ov. C'est une grosse pomme d'automne , d'une belle forme et d'un rouge vif. V. Pommier, (ln.) DRAP MARIN. C'est une sorte de pellicule ou d'épi- derme qui recouvre la plupart des coquilles. Les cônes ^ les murex , ont un drap marin. Les porcelaines et les oli(^es en sont dépourvues, (desm.) DRAP MORTUAIRE. Coquille du genre Olive, (b.) DRAP MORTUAIRE ANTIQUE. Très-beau mar- bre calcaire coquiliier ; fond noir à coquilles blanches, (ln.) DRAP MORTUAIRE. Geoffroy donne ce nom à un in- secte coléoptère , du genre des Cétoines, à cause de sa cou- leur noire , un peu bleuâtre , marquée de points et de raies blanches. Il se trouve en été , sur les fleurs , et particulière- ment sur celles des plantes ombellifères. C'est la cétoine stic- tique de mon Entomologie, (o.) DRAP ORANGÉ. C'est le cunus auratus de Linnaeus. (b.) DRAP PIQUETÉ. C'est une espèce de Cône , Conus mîssatella. (desm.) DRAPARNALDIE , Drapamaldia. Genre de plantes établi par Bory-Saint-Vincent, dans la famille des con- ferves, aux dépens des Batrachospermes de Vaucher. Ses caractères sont : tiges cylindriques , à entrenœuds égaux , terminées par des prolongemens ciliformes et transparens , souvent réunis en pinceau. Ce genre renferme quatre espèces , toutes figurées pi. 55 du 12.* vol. des Annales du Muséum. La plus commune est la Draparnaldie chais'geante , B R A 575 (batrachosperme en houppe^\ aucher) qu'on trouve dans les ruis- seaux dont l'eau est pure et peu coulante. On ne connoît pas la fructification des espèces de ce genre, (b.) DRAPET, Drapetes. Plante à tiges filiformes, rameuses, feuillées supérieurement, et hautes de trois à quatre pouces; à feuilles opposées en croix, ovales, obtuses, sessiles, bar- bues en dessous et au sotnmet ; à fleurs terminales fort petites, disposées en ombelles. Cette plante forme un genre dans la tétrandrie monog}'nîe, et dans la famille des thymelées , qui offre pour caractères : des fleurs ramassées en faisceau ; point de calice ; une co- rolle infundibuliforme , à tube cylindrique, à limbe quadri- fide et barbu ; quatre étamines ; un ovaire supérieur , à style simple ; une seule semence ovale , recouverte par la base persistante de la corolle. Le drapet se trouve au Magellan. Il a des rapports avec les Dais et les Operculaires. (b.) DRAPIER ou GARDE -BOUTIQUE. L'on appelle ainsi, en quelques lieux de la France, le martin pécheur , parce que l'on croit que , mort et conservé dans les boutiques oLi les armoires , il préserve des teignes les étoffes de laine. (s.) DRASSE, Drassus^ Walck. Genre d'arachnides pulmo- naires, de la famille des aranéides , tribu des tubitèlcs ou des tapissières , ayant pour caractères : les quatre filières extérieures presque égales ; mâchoires arquées au côté exté- rieur, formant un cintre autour de la lèvre, qui est allongée et presque ovale ; huit yeux placés très-près du bord anté- rieur du corselet , disséminés quatre par quatre , sur deux lignes transverses ; la quatrième paire de pieds, ensuite la première, plus longues. Ce genre est indiqué dans le 24..* volume de la première édition de cet ouvrage , sous le nom de gnaphosa^ qui signifie en grec, obscur; mais j'ai adopté ensuite la dénomination que lui a imposée M. Walckenaer. La plupart des espèces vivent à terre, sous les pierres , ou dans les fentes des vieux murs. Le Drasse, que j'ai nommé MÉLANOGASTRE ( ventre noir) , Drassus melanogaster ^ paroît être le lucifuge de M. Walckenaer, d'après la fig. 71 , tab. ici, de Schœffer( Ico«. insect.) qu'il a citée. Son corps est long de six lignes , d'un brun marron foncé , avec les mandibules noirâtres, et l'abdomen d'un noir gris de souris; les deux lignes formées par les yeux sont presque droites ; la posté- rieure est plus longue, légèrement recourbée en arrière , sur les côtés, avec les deux yeux mitoyens rapprochés ; les quatre 5;ë D R A antérieurs sont plus gros. On le trouve sous les pierres et dans les vieux murs , en France et en Espagne. Drasse TRÈs-î^oiR , Dra55M5 û/er , Lai. Très-commun aux environs de Paris. Son corps est long de deux lignes et demie , très-noir et luisant ; les manàibules sont verticales , avec la griffe brune ; les yeux forment deux lignes courtes , presque égales , folblement arquées en arrière; les stigmates sont jaunâtres ; une partie plus ou moins grande des palpes et des pieds , dans les mâles particulièrement , est quelque- fois roussâtre. Le cocon de la femelle est orbiculaire , très- aplati, et lorsque les petits en sont sortis , il se divise en deux valves papyracéès et rougeâtres. Cette espèce a des rapports avec Varaignée nocturm de Linnceus. Le Drasse reluisant , Drassus relucens., est remarquable par sa forme très-allongée, presque cylindrique, et ses cou- leurs; son corselet est fauve, avec un duvet soyeux et pour- pré ; l'abdomen est uni , mélangé de bleu , de rouge et de vert ,. avec des reflets métalliques , et l'on y remarque deux lignes transverses d'un jaune d'or, dont l'antérieure arquée; on y voit aussi quelquefois quatre points dorés; les pattes sont longues. Cette espèce est petite et court très-vite. On voit souvent , en automne, sur la surface des feuilles de nos jardins et de la vigne une toile fine , blanche, à tissu serré , et qui sert d'habitation à une autre petite espèce de drasse, le vert , viridissimus , décrite et figurée par M. Walc- kenaer, dans son Histoire des Aranéides, /«5C. 4- , tah. 9. La femelle est entièrement d'un beau vert pré , avec l'abdomen plus foncé , et sur lequel on observe des lignes et des points d'un vert pâle, formés par des poils. Mais dans le mâle, le tronc, les palpes et les pieds sont d'un jaune de succin : le dernier article des palpes est renflé par en haut , et se ter- mine en une petite lame mince et recourbée, (l.) DRATHBLUME. V. Dotterblume. (ln.) DRATSCHMELEN. L'un des noms allemands de la CâNCHE flexueuse , Area flexuosa , L. (LN.) DRAVE , Draba. Genre de plantes de la tétradynamie siliculeuse , et de la famille des crucifères, dont les caractè- res présentent : un calice droit à folioles ovales et caduques ; quatre pétales en croix, à onglets très-petits, à lames ovales , entières ou échancrées ; six étamines , dont deux plus courtes ; un ovaire supérieur, ovale , presque dépourvu de style , à stigmate en tête aplatie ; une petite silique ovale , oblongue , comprimée , entière , divisée en deux loges polyspermes ^ par une cloison parallèle aux valves. D R E. 577 Quelques botanistes ont e'tabli aux de'pens de celui-ci les genres Moenchie, Subulaire et Pétrocalle. Celui appelé Gansblon par Gesner, n'en diffère pas. Desvaux cite trente espèces comme appartenant réelle- ment à ce genre , auquel il a réuni les Eudesmes de Hani- bol'lt et Bonpland , et la MoejVchie aizoïde de Roth. 11 les divise en draves à silicule renflée, en draves à tige nue, et en draves à tiges feuillées. Ce sont de petites plantes à fleurs en corymbe ou en épi terminal. Les plus communes sont : La Drave PR11STANIÈRE , dont la tige est nue et les feuilles spatulées , lancéolées , presque dentées. Cette plante croît dans les lieux arides et sablonneux Elle est extrêmement petite et annuelle; mais elle se fait remarquer avec plaisir, parce que , comme elle fleurit une des premières , elle an- nonce la fin de Thiver. La Drave des murs a les tiges feuiUées, les feuilles radi- cales ovales , i-patulées , et les caulinaires en cœur , ?m- plexicaules et dentées. Elle croît dans les lieux pierreux , sur les murs , et est annuelle. La Drave aizoïde a la tige nue , simple , les feuilles li- néaires, ciliées, et les pétales un peu échancrés. Elle croît sur les montagnes élevées , parmi les rochers , et est vivace. La Drave des Alpes a la tige nue et simple , les feuilles lancéolées , très-entières. Elle croît sur les montagnes du nord de TEurope. Elle est vivace, La Drave des Pyrénées a la tige nue, les feuilles cunéi- formes , palmées , et à trois lobes. Elle se trouve sur les hautes montagnes du midi de l'Europe, (b.) DRAVIK, Nom hollandais des Fétuques et du Brome SEIGLITSt , bromiis secalinus^ Li. (ln.) DRECKLlLlE. Nom donné , en Allemagne , à I'Aspho- DÈLE JAUNE. (lN.) DRECKSAECKE. Le Cormier, sorbus domesiica ^ re- çoit ce nom dans quelques endroits d'Allemagne, (ln.) DRELIGNE. C'est le poisson appelé Centhopome loup. (B.) DREMA. Nom donné , en Russie , à la Coquelourde des JARDINS , Agrostemma coronaria , L. (LN.) DREiNNE. V. Grive draine, (v.) DREPANE , Drepania.. Nom donné par Jussieu à un nou- veau genre de plantes, qu'Adanson avoit appelé Ïolpide, et qui est formé aux dépens des Crépides de Linfisèus. (b.) DREPANIS. Nom grec deTHiRONDELLE de rivage, (v.) 3/ BjS D R I DRICHE. C'est le nom des Laiches dans quelques en- droits, (LN.) DRHJAWAT. Nom indien du Riz. (ln.) DRIADE, Dryas. Plante de la famille des rosacées , dont les tiges sont couchées , rameuses , et un peu ligneuses ; les feuilles pétiolées , simples, ovales, crénelées, glabres en dessus, cotonneuses en dessous ; et les fleurs blanches, assez grandes , pédonculées et solitaires. Chaque fleur a un calice à huit divisions oblongues , lan- céolées et égales ; huit pétales ovales, oblongs , attachés à la base du calice ; des étamines nombreuses , dont les filamens sont insérés sur le calice ; des ovaires nombreux , petits , ra- massés, à styles.capillaires très-velus, et à stigmates simples. Le fruit consiste en plusieurs semences ramassées , et char- gées , chacune, d'une longue barbe plumeuse. Cette plante croît en Europe , sur le sommet des mon- tagnes. Elle est très-belle lorsqu'elle est en fleur. Le Dryas a huit pétales forme aujourd'hui le genre SiÉVERSiE. Voy. Dryade A et Dryas. (b.) DRIANDRE , D/yondra. C'est un arbre de la famille des TithymaloÏdes , dont les feuilles sont grandes , rapprochées en touffes au sommet des rameaux , et comme verticiilées aux nœuds. Elles sont pétiolées, cordifonnes,et les inférieures ont trois pointes à leur sommel;toutessont munies de deux glandes à leur partie inférieure. Les fleurs sont monoïques. Les mâles viennent en panicule terminale , dont les ramifications prin- cipales sont trichotomes. Les femelles sont portées sur des pédoncules simples, très-courts. Elles ont toutes un calice de deux folioles ovales , pointues, et une corolle de cinq pé- tales ovales , onguiculés , en parlie réfléchis. Les premières ont neuf étamines rapprochées , dont quatre plus courtes ; et les secondes un ovaire supérieur ,* court , globuleux , co- nique , chargé de trois styles fort courts , à stigmates bifides. Le fruit est une capsule ligneuse, globuleuse, à quatre ou cinq sillons , munie d'une pointe courte , à son sommet, di- visée intérieurement en trois , et plus souvent en quatre ou même en cinq loges , qui contiennent chacune une grosse amande huileuse. . Il est aussi connu sous les noms XAbrasin et de Tong-chu. L'huile de ses amandes est bonne à brûler et pour peindre. Cet arbre croît au Japon et à la Chine. A ce genre , il convient de réunir là VerniCïE de Lou-* reiro Qt la Joséphie de Knigt. (b.) T) R I 5;^ DRIEBOOM. Nom belge du Pongelion. (ln.) DRIENNE. C'est la ïerrette, aux environs de Bou- logne, (e.) DRIEWKO. Nom servien de I'AuroNE , Artemisia abro* ianimi. (i.N.) DRIFF ou PIERRE DE BUTLER. Préparation alchi- mique , dont les propriétés paroissent imaginaires ou fort exagérées. {Vanhelmont ^ pi. 466, /«-4-°. ) (pat.) DRILE , Brilus. Genre d'insectes, de l'ordre des coléop- tèx-es, section des pentamères , famille des serricornes, tri- bu des mélyrides. Les driles ont les élytres flexibles, deux ailes membra- neuses repliées ; le corselet rebordé , un peu plus étroit que les élytres ; la tête courte , presque aussi large que le corse- let; les antennes pectinées, plus longues que le corselet, composées de onze articles, dont le second petit et arrondi; les mandibules cornées, minces, unidentées; les mâchoires simples, avec quatre palpes inégaux, dont les antérieurs pres- que en massue ; les lèvres arrondies ; enfin, cinq articles aus tarses. Ce genre avoit été confondu avec celui de piilin; il ert diffère par les mandibules, les antennules et la.lèvre infé- Heure. Le drile a la forme du corps allongée , un peu déprimée. Il se trouve sur différentes fleurs et sur différens arbres ; mais plus particulièrement sur le chêne , pendant sa florai- son. 11 vole avec assez de facilité lorsque le temps est beau. La larve nous est entièrement inconnue. Ce genre ne renferme encore qu'une seble espèce , asses commune dans toute la France, surtout dans les parties méridionales : c'est le Drile jaunâtre , nommé ptilinus yicivescens par Fabrlclus. Il est noir, légèrement velu; ses élytres sont jaunâtres et flexibles, (o. l.) DRILL. Les navigateurs anglais ont désigné ainsi I'Orang- OuTANG. V. ce mot. (s.) DRIMIE , Drîinîa. Genre de plantes de Thexandrle mo- BOgynic, et de la famille des liliacées, qui a été établi par Jacquin, et qui renferme cinq plantes du Cap de Bonne- Espérance, qui ont beaucoup de rapport avec la Jacinthe. Il en comprend même une espèce de Linneeus , le Hyacin- ihus revûhitiis. Ce genre a pour caractères : une corolle à six divisions recourbées; six étamines insérées sur la corolle , un germe supérieur à stigmate capilé. (b.) DRÏMIS, Bijinis. Genre de plante de la polyandrie té- tragynie, et de la famille des Tulipifères, qui a pour ça^ £8o D R J ractères : un calice inférieur, monophylle , caduc, et qui se partage en trois lobes ; six à douze pétales ovales; des éta- mines nombreuses, beaucoup plus courtes que les pétales, et dont les filamens épaissis vers leur sommet, portent des anthères didymes ; quatre à huit ovaires ovoïdes ou en mas- sue, dépourvus de styles, chargés d'un stigmate aplati , ses- sile , ressemblant à un point coloré ; quatre à huit baies ovoïdes, presque sessiles, uniloculaires , et qui contiennent chacune quatre semences ou davantage, de forme ovale , presque trigone. Ce genre est regardé par Lamarck comme différent du (vinterana ou ivlntera àe Linnaeus ; et, en effet, il l'est, si ce wintera est le même que le canella , mais Wildenow décrit sous le nom de wintera^ les drimîs de Lamarck. Pourne pas faire une nouvelle confusion, en adoptant le nom de can- nelle^ qui est donné à quatre ou cinq écorces d'arbres de genres différens, on suivra ici la nomenclature du premier de ces botanistes. Les drimîs renferment trois espèces , qui sont des arbres de l'Amérique méridionale, à feuilles simples et à écorce d'une saveur aromatique, acre et très-piquante. Le plus commun de ces arbres est le Drimîs de Winter, dont les pédoncules sont réunis en faisceaux terminaux. C'est celui qui fournit la véritable écorce de annter, du nom d'un capitaine de vaisseau anglais , qui le premier la rap- porta du Brésil, et la mit en vogue. Cette écorce a joui d'une grande réputation, surtout parmi les gens de mer. Elle est, en effet, stomachique, alexipharmaque et sudorifique, bonne contre le scorbut, la paralysie et les catarrhe*; mais elle partage ces propriétés avec la cannelle ordinaire et beaucoup d'autres aromates. Ainsi ce n'est pas une panacée uni- verselle comme on l'a publié pendant quelques années, (b.) DRIMOPHYLLE, Djymophyllea. Plante vivace de la Nouvelle-Hollande; laquelle constitue seule un genre dans l'héxandrie monogynie , et dans la famille des Asperges. Les caractères de ce genre consistent en une corolle à six pétales , égaux et caducs ; en six étamines ; en un style tri- fide ; en une baie à trois loges polysperme ; etc. (b.) DRIST AL Toyez Drac. (ln.) DRIENKA, DRYN. Ce sont, en Bohème, les noms du Cornouiller mâle , Cornus mascula. (ln.) DRJN et MODRJN. C'est le Mélèse , en Bohême. (LN.) DRJU, DRJNOWJ. Ce sont les noms de I'Aubépine , en Bohème, (ln ) D R O 58i - DROC. L'Ivraie s'appelle ainsi dans quelques lieux. (^■^ . DROCK. Nom russe du GE^ÈT des teinturiers, {Genisia linrtoria, L. ) (ln.) DROGUE. C'est riVaoïsc, Ulex europceus , L. dans quel- ques cantons, (ln.) DROGUÏER, Les premiers amateurs de l'histoire natu- relle ont été d'abord les médecins, les pharmaciens et tous ceux qui cherchèrent dans les végétaux , les animaux , les mi- néraux, des secours contre les maladies. Naturellement, les peuples sauvages n'étudient jamais ce qui les environne que pour leur utilité immédiate; et les empiriques qui appli- quoient des llerbes pilées sqr les contusions, les plaies; qui purgeoient ces hommes grossiers, ont cherché les premiers à connoître les vertus des minéraux, des plantes et des ani- maux. Tel fut le berceau commun de la pharmacie et de l'histoire naturelle , comme nous en voyons des preuves chez les Caraïbes, les nègres et les insulaires de la mer du Sud. On a dit que le premier sentiment de l'homme fut de tour- ner ses regards vers les cieux , d'adorer le maître des mondes et de contempler l'univers ; mais on n'a pas fait attention que c'étoit donner les pensées d'un homme policé qui ne manque de rien, à de pauvres et affamés sauvages qui ont besoin de tout. Ils n'ont pas le temps de songer à tout cela; ils ne cherchent que la nourriture , une femelle et un abri : ou , s'ils sont malades , ils essayent l'emploi de différentes herbes. Ce sont, erl effet, les sauvages qui nous ont décou- vert les plus précieux remèdes, le quinquina, la salsepareille, la squine , le gayac, l'ipécacuanha, la serpentaire de \ir- ginie, le tabac; divers baumes, le quassia, le Colombo, le contrayerva, etc. Ce sont même les animaux qui ont ensei- gnéles vertusde plusieurs plantes, du dictame, deslichens, etc. Voyez nos villageois, ils ne s'occupent jamais de la nature, bien qu'elle les entoure de ses productions, et les comble de ses biens. Le premier besoin de l'homme naturel n'est pas de s'instruire , mais de satisfaire à la faim, à la soif, à toutes les nécessités qui l'assaillent. Comment voulez-vous qu'il pense à la nature , à Tunivers , quand son estomac crie la faim , quand un loup le menace de sa dent, quand la froidure le glace ? Est-ce quand on manque de tout, et même lorsqu'on est malade,* qu'on se remplit la tête de considérations abs- traites qui font l'embellissement plutôt que le besoin de la vie ? Il me paroît plus naturel de croire que les hommes cher- chèrent d'abord le nécessaire dans les plantes, les animaux et les minéraux. Ceux qui se chargèrent spécialement d'une S83 D R O médecine cinpirîque , les sorciers, les magiciens, lésion» glt'urs, qui voulurent guérir les corps el asservir les esprils de ces hommes barbares , firent les premiers attention aux remèdes qui pouvoienl leur être utiles; ainsi , quelques her- bes vulnéraires et purgatives, composèrent leurs médica- mens du corps : cerlaines^plantes étourdissantes et narcoti- ques furent employées par eux pour troubler les têtes , comme on le voit encore aujourd'hui chez les sauvages. Ces médecins ou sorciers recueillirent des plantes pour les avoir toiites prêtes au besoin: de là naquit la pharmacie. Celle-ci, accrue par les connoissances traditionnelles de plusieurs gé- nérations , offrit bientôt dans ses opérations des phénomènes curieux, qui furent le premier aiguillon d'étuctes plus pro- fondes, et qui ouvrirent enfin la porte à l'histoire naturelle dans toute son étendue, el à la chimie. Ce fut donc la médecine pharmaceutique qui allaita l'his- toire naturelle dans son enfance ; et les premières collections ne furent que de simples druguiers, des boutiques d'apothi- caires. La plus grande collection européenne d'histoire natu- relle, celle du Jardin des plantes de Paris, ne commença pas autrement, comme on sait. Enfin , les sciences s'étant perfectionnées et agrandies au point de ne pouvoir plus être embrassées par un seul homme, il fallut séparer l'histoire naturelle de la médecine ; car plus nous avançons dans les sciences et les arts , plus nous sentons la nécessité de les partager, afin de les perfectionner; ce qui seroit impossible sans ce moyen. Aussi partage-t-on les n-aturalistes , en zoo- logistes (ceux qui étudient les animaux), en botanistes et en minéralogistes : encore chacune de ces classes doit être sub- divisée , parce que , plus on s'attachera exclusivement à un objet, plus on l'approfondira; tandis que les esprits qui veu- lent savoir un peu de tout , sont tous très-superficiels et in- capables d'aller loin par cette raison. Il n'est pas dcmné à l'homme d'être universel. C'est un signe que les sciences se perfectionnent lorsqu'on \es voit se subdiviser; mais il se trouve un autre inconvénient , car il n'y a plus autant d'en- semble et d'unité dans les sciences, chacun en contournant «n peu à sa manière les diverses branches. Ainsi, l'on gagne en détail ce qu'on perd en masse. A tout prendre, de quel côté sera l'avantage ? Je ne sais; mais il semble que l'utilité particulière trouve son compte à cette division du travail et des études. C'est même à cela que paroît tenir l'état actuel de police et de perfection de l'Europe moderne. On appelle donc drnguier la réunion d'une certaine quan- tité d'échantillons des produits animaux ou végétaux qui sont employés dans la médecine et dans les arts, échantillons 1). û). ^^^^^^mmimMM!0siB /),:,■,;„' ,/,'/. J)roite/ . l'en//' / ■ /Kff/it /na/c 2 ■ ■/>.:r.->>.' ,/<■/ ÀÔT/zv/^.// 0\ul/> yJ/f////-û/hf/(/^ ûif <^4>\v/// /h>i/(i/. '2. Dnv^ço /ff/jty^e . D R O 58; Le chant que ce drongo fait entendre le matin et le soir a des rapports avec celui de notre merle. Son nid est composé de brins de bois flexibles, et si peu tissu qu'on peut , du bas de l'arbre où il est construit, voir et compter les œufs, dont quatre composent la ponte ; ils sont blancs et variés de ta- ches noires carrées. Le Drongo drongup, Dlcrums lophorinus ^ Vieill.,pl. D.a, f. 2 de ce Dictionnaire, a la taille de la grive draine , le bec très-fort, une petite huppe, haute de trois ou quatre lignes, et qui se retrousse sur les narines ; le plumage entièrement noir et à reflets d'un vert sombre ; le bec et les jpieds d'un noir mat. La femelle n'a point de huppe; sa taille est plus petite que celle du mâle , et son plumage est moins lustré. Le Drongo fitsghah , Dicrums cœmlescens , Vicill. ; Lanius cœrulescens, Lath. , pi. 172 des Oiseaux d'Afrique , se trouve au Bengale. Il a le bec, la tête , le cou, le dos et les couver- tures des ailes d'un noir brillant, avec des reflets bleus, pourpres et verts; la poitrine d'une couleur cendrée; le reste du dessous du corps blanc ; les pieds d'un brun noi- râtre. Longueur, sept pouces. Finghah est le nom que porte cet oî&eau au Bengale. Les Indiens l'appellent aussi le roi des corbeaux, parce qu'il les poursuit avec acharnement , en poussant de grands cris et les assaillant de coups de bec sur le dos , jusqu'à ce qu'il les ait: éloignés. Le Drongo gris ouïe Dongri ^ Dîcrurus leucophœus , Vieil!., ?1. 170 des Oiseaux d'Afrique , se trouve à l'île de Ceylan. l a la taille , la forme et toutes les proportions du flrongo drongeav; mais sa queue est plus fourchue. Le bec, les pieds et les ongles sont couleur de plomb ; le plumage est généra- lement d'un gris argentin, La femelle ne diffère du mâle qu'en ce qu'elle est plus petite. Le Drongo gris a ventre blanc , Dicrurus leucogasier , Vieill. , pi. 171 des Oiseaux d'Afrique , a de grands rapports avec le précédent , et il n'est pas certain qu'il soit d'une es- pèce distincte. Tout le plumage supérieur est d'un joli gris, et toutes les parties inférieures sont blanches; le bec et les pieds sont couleur de plomb. Il habile dans l'île de Java. Le Drongo huppé, Dicmrus cnstatus^ Vieill. ; Lanius forfi- ralus, Lath., pi. 166 des Ois. d'Af.; et pi. D. 3 de ceDict. se trouve à Madagascar et au Cap de Bonne-Esp. Un noir chan- geant en vert couvre tout son plumage; sur le slnciput, im- médiatement au-dessus de l'origine de la mandibule supé- rieure , s'élèvent perpendiculairement de longues plumes Irès-étroiles , et dont quelques-unes ont jusqu'à un pouce huit lignes de longueur ; elles se courbent en devant et lui 588 D R O (ont une espèce de huppe. Longueur totale , dix pouces. La femelle est un peu plus petite que le mâle , et sa huppe est moitié moins élevée ; du reste , elle lui ressemble. Le jeune est d'un noir-brun sur les ailes et la queue , et dans le reste d'un noir glacé de gris , avec du blanc sur les couvertures in- férieures de la queue ; les jeunes femelles n'ont point de huppe apparente , et celle des jeunes mâles n'a que huit à dix lignes de long. Le chant de ce drongo est soutenu et fort , et il ne le fait entendre que dans la saison des amours. Ces oiseaux pour- chassent les abeilles , particulièrement le soir après le cou- cher du soleil , et le matin avant son lever; pour cet effet, ils se tiennent en petites bandes , se rangent le long des bois , ets'yperchentsurun arbre isolé et mort, d'où ils s'élancent après leur proie , comme font les tyrans et les gobe-mouches, ils font entendre alors un cri qui exprime très-bien ^m-^r/^^/j, griach; quelquefois il y en a vingt à trente sur le même arbre qui, en chassant, se croisent en tous sens. {Extrait de l'His- toire des Oiseaux d'Afrique , par M. Levaillant.) Le Drojngo a longue queue ou le Drongolon, Dicrurus macrocercus, Vieill. , pi. 74. des Oiseaux d'Afrique, a une taille svelte , le bec plus allongé et moins fort que celui de ses congénères ; la queue fort longue et très-étagée ; 'le plumage totalement noir , à reflets bleuâtres , très-vifs ; le bec et les pieds d'un noir plombé. Le Drongo moustache, Dicrurus mystaceus, Vieill., pi. 169 des Oiseaux d'Afrique. Cette espèce se dislingue des autres par un faisceau de poils roideg qui , des bords de chaque narine, se redressent en l'air, en même temps que d'autres soies semblables, qui partent des deux côtés de la mandibule inférieure , se dirigent en devant et par en bas ; ce qui forme des moustaches très-apparentes. Les petites et les grandes couvertures des ailes, les pennes primaires et celles de la queue sont d'un brun de terre d'ombre, lavé de noir ; le reste du plumage est d'un noir à reflets verdâtres ; le bec et les pieds sont d'un noir mat ; l'iris est de couleur marron vif La femelle est d'un quart plus petite que le mâle, et son plumage ne diffère qu'en ce qu'elle a le bas-ventre et les cou- vertures inférieures de la queue tachés de blanc. Leur cri exprime err-gret. On les trouve au Cap de Bonne-Espérance. Le Drongo a raquettes, Dicrums platums ^ Yieill. ; La- nius malahancus ^ Lath. , pi. lyS des Oiseaux d'Afrique, a la penne la plus extérieure de chaque côté de la queue très- longue , nue dans une étendue de sept ou huit pouces , à partir de l'extrémité des autres pennes , et garnie de barbes vers le bout; tout son plumage est d'un noir à reflets bril- I) K O ^89 lans ; longueur de dix-sept pouces depuis le bout du bec jusqu'à l'extrémité des pennes caudales les plus longues. On trouve cette espèce à Malabar, ainsi qu'à Siam ; car le Coucou VERT HUPPÉ DE SiAM , Cuculus paradîseus , est , comme l'a re- marqué M. Cuvler, un individu de la même espèce, et non un coucou ; erreur qui me paroît provenir de l'inexactitude du dessin d'après lequel Brisson en a fait la description, le- quel représente cet oiseau avec deux doigts devant. De plus , on lui donne une huppe qu'il n'a pas ; car cet auteur dit que les plumes du sommet de la tête sont seulement un peu plus longues que les autres , et forment une petite huppe ; et c'est ce qu'on voit chez les oiseaux qui ont les plumes de la tête ainsi conformées , mais qui pour cela ne sont pas des oiseaux porte-huppes. La couleur de son plumage indique ou une fe- melle ou un jeune drongo à raquelies. En effet, au lieu d'être d'un noir à reflets brillans , elle est d'un vert obscur sur la tête , le corps , les ailes et la queue. C'est le coucou à longs brins de Buffon. (v.) DRONGOLON. V. Drongo a longue queue, (v.) DRONGRI. V. le genre Drongo. (v.) DR()N(ïUP. V. Drongo-drongup. (v.) DRONTE,I>/^H5/neyo^«5, Laih., pi. D. fig. 2 de ce Dict. On dit que l'on a trouvé cet oiseau à 1 1;,le-de-France et à l'île de Bourbon, que les Hollandais le nommèrent do- daerts et (V«/g'/i-oo^«/ (oiseau de dégoût ), les Portugais dodo, les naturalistes , cygne à capuchon , autmche encapuchcfnnée , coq étranger. Son nom originel est dronte ; mais cet oiseau ne se montre plus dans les îles de France et de Bouibon , ni dans les terres voisines, et certes les hommes n'ont pas lieu d'en regretter la perte. En effet, le dronte ne présente que des formes et des qualités rebutantes. Plus gros qu'un cygne , il n'a d'un oiseau que les plumes et la conforma- tion générale ; il lui est d'ailleurs impossible d'élever sa lourde masse dans les airs, ni de la porter en avant avec quelque vitesse ; il peut à peine se traîner pesamment et d'un air gauche. Sa tête , montée sur un cou épais, court et goitreux , n'est presque en entier qu'un bec énorme à man^ dibules concave^ dans leur milieu, renflées par les deux bouts , recourbées à la pointe en sens contraires , et res - semblant à deux cuillers pointues qui s'appliquent l'une sur l'autre , la convexité en dehors. L'ouverture de ce bec se prolonge bien au-delà de deux gros yeux noirs, entourés d*un cercle blanc ; sa teinte est d'un blanc bleuâtre jusqu'à sa pointe, qui est jaunâtre en dessus et noirâtre en dessous. Un bourrelet de plumes, ou, suivant quelques personnes. Sgo DRU une membrane, forme sur cette tête, déjà bien difforme, une sorte de capuchon. La forme du corps est cubique; des plu- anes grises, molles et assez douces au toucher, le couvrent en entier ; une touffe de plumes jaunâtres , placées de cha'- que côté , tient lieu d'ailes , et cinq plumes de la même couleur, à barbes désunies et crépues, remplacent la queue. Toute cette masse bizarre est soutenue sur deux pieds ou plutôt deux piliers longs de quatre pouces, ayant presque autant de circonférence , et terminés par des doigts sans ongles. Ajoutez à cet assemblage hideux, que la chair du dronte ne peut se manger à cause de sa mauvaise odeur, et l'on aura l'idée exacte d'un véritable oiseau de dégoût , qui, par la bizarrerie de ses attributs, sembleroit ne tenir son existence qu'à la fantaisie d'une imagination déréglée. Ltalham a classé cet oiseau dans l'ordre des autruches , et en a fait un genre sous le nom didus, dans lequel il a encore placé le Solitaire et l'oiseau de Nazare. Voy. ces mots. (s.) DROOGBLOEM. Nom des Gnaphales, en Hollande. (LN.) DROP. Nom polonais de I'Outarde. (v.) DROSSEL. Nom allemand et générique des Grives et des Merles, (v.) DROSERA. Nom grec d'origine, qui signifie couvert de ro- sée. Il est employé pour désigner de petites plantes curieu- ses pajr les glandes pédicellées et transparentes qui couvrent leurs feuilles et qui brillent comme les gouttes de la rosée. V. PiossoLis et Drosophylle. (ln.) DROSÊRACÉES. Famille de plantes proposée pour placer le Rossolis , qui ne se lie à aucune de celles qui existent, (b.) DROSIUM, Nom donné anciennement à ï alchemilla vuh garis ou Pied-de-lion, et au Rossolis, (ln.) DROSOMEU. Un des noms de la Manne, (ln.) DROSOPHYLLE, Drosophyllum. Genre établi par Linck pour placer le Rossolis du Portugal, (b.) DROUE.'Nora vulgaire de la Festuque bes marais. (b.) DROUIL. Nom vulgaire du Chêne toza, aux environs d£ Périgut'ux. (B.) DROUILER. C'est un des noms de 1' Alisier, (b.) DRUE. Nom vulgaire que l'on donne, dans quelques eau- tons, au Proyer. F. Bruant, (v.) DRUE MUNKE. Nom danois des Aconits, (ln.) DRU S91 DRUIFKRUID. Nom hollandais du Botrys , teucr'mm loUys. L. (ln.) DRULIÉ. L'Alisier a feuilles blanches , Cratœgus aria, porte ce nom en Languedoc; et Va/is/^ son fruit, sem- blable à mie cerise , et bonne à mangef , s'appelle Dru- Lio. (ln.) DRUMAN. F. DROMAN. (ln.) DRUMPRLBEERE. Nom donné quelquefois, en Al- lemagne, à r Airelle veinée, vaccinium uliginosum, L. (ln.) DRUPATRE, Drupairis. Grand arbre à feuilles alternes, ovales-oblongues, aiguës, dentées, glabres, à fleurs blanches, petites, disposées en épis nombreux et terminaux, qui , se- lon Loureiro , forme un genre dans l'icosandrie monogynie et dans I?i famille des plaqueminiers. Ce genre offre pour caractères : un calice campanule à cinq divisions aiguës ; une corolle de quatre pétales presque ronds, concaves, ouverts; plus de vingt étamines insérées au calice; un ovaire inférieur, surmonté d'un style épais, à stigmate encore plus épais; une drupe ovale , unie, conte- nant une noix à trois loges. La dmpatre croît dans les forêts de la Cochinchine. (b.) DRUPE, Drupa, Linn. On donne ce nom à toutpéricarpe char/iu ou coriace, qui contient un seul osselet ou noyau, adhérent à la pulpe qui l'entoure, (d.) DRUPÉOLE. Diminutif de Drupe, (b.) DRUSE , Drusa. Genre de plantes de la pentandrie di- gynie et de la famille des ombellifères , établi par Decan- dolle sur une plante annuelle des iles Canaries. Il offre pour caractères : un calice à peine visible ; une corolle de cinq pétales, ovales, entiers; cinq étamines; un ovaire inférieur surmonté de deux styles à base épaisse ; deux semences réunies, aplaties, dentées sur leur bord, unies à leur limbe. Cette plante est remarquable par ses feuilles opposées, exemple unique dans cette famille. Les fleurs sont réunies en ombelles axillaires, sans involucres, comme dans les Hy- DROCOTYLES. (B.) DRUSE. C'est, dans le langage des mineurs allemands , une cat^ernosité dans un minéral ou dans un filon; et comme pour l'ordinaire ces creux sont tapissés de cristallisations, nous avons , par abus , transporté ce nom aux cristaux eux- mêmes. Ainsi l'on dit une druse ou dwuse de spath calcaire ou de cristal de roche, pour exprimer un groupe composé d'un grand nombre de cristaux calcaires ou quarzeux, ordinaire- ment d'un petit volume, (pat.) 592 D P^ ^ DRUTENBLUH. Un des noms du Merisier a grappes, priimis podus, Linn. , en Allemagne, (ln.) DRYADEA. Linnœus avoit d'abord nommé ainsi le genre qu il appela ensuite Dryas. Adanson pense que le dijas des Grecs est la plante de nos montagnes à laquelle Linnaeus l'a appliqué. V. Dryas. (ln.) DRYANDRE, Dryandra. Genre de plante de la tétran- drie monogynie et de la famille des Protées , établi par R. Brown aux dépens de ce dernier genre , et qui ren- ferme treize espèces, toutes originaires de la Nouvelle-Hol- lande. K. Drtandre. Ses caractères consistent : en un involucre imbriqué en- tourant un réceptacle plane et couvert de paillettes; en un calice à quatre divisions profondes, portant des étamines; en quatre glandes entourant un ovaire biloculaire, à loges monospermes ; une follicule ligneuse, (b.) DRYAS. Nom donné par Linneeus à un genre de plantes de la famille des rosacées , parce que Tespèce commune , dryas octopetala ^ a des feuilles qui rappellent celles du chêne par leur forme. Murray, Pallas et Jacquin décrivent une deuxième espèce de dryas que les botanistes regardent main- tenant comme une I^ESOITE, ge.um poientilloides ^ ainsi que le dryas pentapeta/a. Linn.; enfm Crantz y rapporte l'espèce commune dont on a fait le genre Sieversia. x\lors le genre dryas se trouveroit détruit. V. Driade. (ln.) DRYAX. C'est I'Hirondelle de rivage , selon Ges- ner. (s ) DRYAKIEW-POLNE. Nom polonais de la Sgabieuse DES CHAMPS, (ln.) DRYIN. On donne ce nom à TAmmodyte appât, (b.) DRYINAS. Nom spécifique d'un Crotale, (b.) DRYINE, Dryinus. Nom de deux genres d'insectes de l'ordre des hyménoptères, l'un de la famille des pupivores , tribu des oxyures (auparavant proctotrupiens) ; l'autre de la famille des fouisseurs , tribu des sphégimes. J'ai établi le premier, et Fabricius a institué, mais postérieurement, le second. Je traiterai de celui-ci à l'article Prônée. Les hyménoptères pupivores que j'ai nommés dryines , ont un caractère qui les distingue de tous les autres insectes , ou qui leur est exclusivement propre. Leurs pieds antérieurs sont longs, terminéfs par deux crochets fort allongés, et dont l'un , en se repliant contre le tarse , fait, avec lui, l'of- fice de pince. Les dryines ont des cellules à la base de leurs ailes supé- rieures, de même que les cinètes, lés bélytes et les omaies DRY Ky3' «le M. Jùrine.Ils ressemblent surtout aux derniers parréleii- due du segment antérieur du corselet , qui a la forme d uni trapèze ou d'un nœud. Ils ont, ainsi que les omales , lès an- tennes insérées près de la bouche ; mais elles ne sont point coudées , et ne sont composées , dans les deux sexes , que de dix articles , dont les derniers mi peu plus gros. Les mandibules offrent quatre dents. Les palpes maxillaires sont grêles , très-longs , filiformes et de cinq articles ; les la- biaux, beaucoup plus courts, n'en ont que deux ou trois , dont le dernier plus gros et presque ovoïde. La languette est entière. Le corps est allongé , avec la tête évidemment plus large que le corselet et élevée sur les côtés. Le corselet dans les individus ailés, les mâles probablement , est rétréci à sa partie antérieure; il est étranglé au milieu et connue divisé en deux nœuds dans les individus aptères , ou ceux que je présume être les femelles. L'abdomen est presque ovoïde , brièvement pédicule , et sans tarière saillante. Les pieds sont allongés , surtout les deux premiers , avec les cuisses épaisses, et plus grêles à leurs deux extrémités; le premier et le dernier article des tarses antérieurs sont beaucoup plus longs que les intermédiaires. Les ailes supérieures ont deux cellules opposées à leur base , et une cellule radiale ovale , atteignant presque le bout de l'aile, où elle se rétré- cit et s'oblilère ; la nervure inférieure qui la dessine jette en dessus un petit rameau ou une dent; deux autres nervures partant des aréoles de la base s'étendent dans la longueur de l'aile. Le point épais est grand. Ces hyménoptères sont petits et très-rares. Je n'en con- nois que trois espèces , et toutes trouvées en France. Celle que j'ai nommée F ORmic hlKE^formùxinus^ et dont j'ai donné la figure dans mon Gênera crust. et însecL ^ tom. i , lab. 12 , fig. 6 , est ailée , rougeâtre, avec l'extrémité postérieure dii corselet, l'abdomen, et deux bandes sur les ailes, noi- râtres. M. Bourgeois m'en a envoyé de Lyon une seconde (û/er) pareillement ailée ; celle-ci est un peu plus grande, noire, avec les ailes semblables à celles de la précédente. J'ai pris la troisième (^nodicoUîs') aux environs de Paris; celle-ci est plus petite. La femelle est aptère, noire, avec le corselet noueux. Le docteur Kliig m'a envoyé de Berlin le même in- secte sous le nom générique de gonafopiis. (L.) DRYITE. On a donné ce nom à des fragmens de bois pétrifié , dans lesquels on a cru reconnoître la structure du bois de chêne, (desm.) DPxYMEJA. C'est le nom d'une espèce du genre Laiche, carex s)haiica. (i.N.) IX. 38 594 I> R Y DRYMÎS, saveur acre , en grec. C'est un genre ^e plante ainsi nommé par Forster parce que l'écorce de l'arbre qu'il y rapporte est aromatique' et acre. C'est Vécorce de Winter. V, Drimis. Depuis Forster a changé ce nom en celui de win- iera qui a été adopté par les botanistes. (lN.) DRYMMIRRHIZÉES, Cannœ, Jussieu. Famille déplan- tes dont les caractères sont : un calice ou nul ou coloré, et divisé en trois parties ordinairement inégales et irréguliè- res ; une corolle de trois pétales plus grands, mais du reste semblable au calice -, une seule étamine, dont le filament est inséré à la base du style , souvent plane , pétaloïde, et dont l'anthère est linéaire, tantôt simple, tantôt géminée, adnée au filament dans toute sa longueur. Uu ovaire inférieur, à style simple , souvent filiforme ; à stigmate simple ou divi- sé ; une capsule triloculaire , ordinairement trivalve et po- lysperme; l'embryon dans la cavité d'un périsperme farineux ou corné, quelquefois engaîné par un vitellus. Les plantes de cette famille ont ordinairement une racine tubéreuse, rampante et odorante; une tige herbacée , cou- verte par les games des pétioles; des feuilles simples , al- ternes , convolutées lorsqu'elles se développent, tantôt mul- tlnerveuses , tantôt à une seule nervure; les fleurs entou- rées d'écailles spathacées et quelquefois vivement colorées, naissant plus souvent sur un spadix caulinaire ou radical. Ventenat , de qui on a emprunté cette expression carac- téristique , rapporte quatre genres à cette famille , qui est la seconde de la quatrième classe de son Tableau du règne végé- tal^ et dont les caractères sont figurés pi. 5, n.» 2 du même ouvrage ; savoir : Balisier, Amome, Costus et Zéodaire. V. ces mots. Cette famille s'appelle aussi en français BalissoÏde et Amomée. Jussieu y réunit de plus les genres Catimban , Globba, Myrosme , Alpinie , Marânte, Thalie et Cur-' CUMA. (b.) DRYMOPHILE, Drymophila. Plante vivace à racine rampante, noueuse, à feuilles distiques, sessiles , à hampe garnie de stipules engainantes , à fleur blanche , solitaire , lernûnale , qui croît à la Nouvelle-Hollande et qui , seule , constitue., selon R. Brown , dans l'hexandrie monogynie et dans la famille des asperges , un genre voisin du Muguet et du Streptope. Les caractères de ce genre sont : calice de six folioles pé- taliformes , ouvertes , égales ; six étamines hypogynes ; un ovaire surmonté d'un style à trois divisions recourbées ; une baie globuleuse à trois loges polyspennes. (b.) DRY 5.jr, DRYMOPOGON. Nom donné ancîennement par Ta- beinsemonlanus, à une Spirée ( spirœu aruucus^ L. ). (ln.) BRYOBALANOPS. Arbre de Ceylan , qui produit la véritable écorce de cannelle , suivant Gsertner fils , et qui a pour caractères : calice infère , monopbylle , arrondi ; limbe divisé en cinq ailes foliacées , écartées, roides, ner- veuses, élargies vers le haut , et obtuses. Fmît : capsule uni- loculaire , trivalve, monosperme , enfoncée dans le calice renflé et cupuliforme. Cet arbre paroît rentrer dans la fa- mille des érables. V. Gœrt. fr. 3 , p. 5o , t. i86, f. i. DryoLalanops , signiûe ^gwe du gland du c/iéne , en grec. Ce_ genre est ainsi nommé , à cause de son fruit, (ln.) DRYOPHANUM, ouDRYOPHONON. Pline donne ce nom à une plante qui est , dit-on, 1 îbejïs umbellata , ou le Piment royal ( Myrica gale. ) (ln.) DRYOPS, Diy ops , 0\{y.; Pamus , Fab. Genre d'in- sectes coléoptères, section des pentamères, famille des cla- vicornes , tribu des macrodactyles. Peu d'insectes nous offrent des caractères aussi tranchés. Leurs antennes ont la forme de celles des gyrins et se lo- gent dans une cavité au-dessous des yeux. Elles sont plus courtes que la tête , composées de neuf à dix articles, dont les six à sept derniers forment une petite massue presque cylindrique, un peu dentelée en scie et un peu courbe ; le second article est grand , presque en forme de demi-enton- noir , et fait une saillie qui présente l'aspect d'une oreil- lette; il cache, par un côté , la massue , et recouvre , même entièrement, en façon d'opercule, le surplus de l'antenne, lorsqu'elle est logée dans sa fossette. Le labre est extérieur et arrondi. Les mandibules sont assez fortes et dentelées au bout. Les palpes sont presques égaux, etterminéspar un ar- ticle un peu plus gros , presque ovalaire. lues mâchoires sont divisées au Ijout en deux lobes , dont l'intérieur plus petit , en forme de crochet. La languette est presque carrée et sans échancrure sensible. Le corps est presque ellipti- que , convexe , bordé , ordinairement soyeux ou pubescent , avec la tête enfoncée dans le corselet jusqu'aux yeux et ob- tuse ou arrondie en devant; le corselet est presque carré, un peu plus étroit en devant, rebordé, avec les angles pos- térieurs aigus ; les étuis sont allongés et de consistance assez roide. L'avant-sternum se dilate et s'avance jusque sur la bouche. Les cuisses ont un sillon en dessous pour recevoir la jambe dans la contraction. Les tarses sont filiformes, à cinq articles, tous entiers, et dont le dernier, beaucoup plus long , se termine par deux forts crochets. SyG DRY Geoffioy avoit placé avec les dermestes Tespèce la plus commune (le dermeste à oreilles), dont elle a , en effet, le port extérieur. Ces insectes sont petits, ont la démarche lourde et se trouvent, au printemps, près du bord des eaux : ils y tombent même souvent; mais ils sont garantis de Tin- lluence de Teau par le duvet soyeux de leur corps. On n'a pas encore observé leurs métamorphoses. Dryops auriculé, Dryops auriculaiusy Oliv.; Parnus proU- feiicornis , Fab. ; D. 6, 1 1 et 12. Il est noirâtre , tantôt plus foncé, tantôt plus clair et tirant sur l'olivâtre, pointillé, soyeux et hérissé de petits poils; la massue des antennes est roussâtre ; le corselet a, de chaque côté, une ligne imprimée et longitudinale ; les points des élytresforment des stries; les pieds sont plus courts que le corps , les quatre antérieurs sont presque de la même longueur. Il est commun en France. Le Dryops de Duméril , Diyops Dumerili^ a une forme plus allongée et presque cylindrique. Il est un peu chagriné, et ses élytres ont même quelques lignes élevées, mais peu dis- tinctes ; les pieds, surtout les deux premiers , sont propor- tionnellementplus longs que dans le précédent. M. Duméril, mon collègue à l'académie des sciences, a trouvé cette es- pèce en Espagne. M. Bonelli l'a aussi observée en Italie. Le Dryops pîcipède d'Olivier , et le parne acuminéàe Fabri- cius, forment un nouveau genre , celui d'HYDÈRE. V. ce mot. (l.) DRYOPS. Nom donné par Fabricius au genre d'in- sectes que j'avois nommé Œdémère, V. ce mot. (o.) DRYORKIS, Dryorkis. Genre établi par Dupetit-Thouars dans la famille des orchidées , et qui paroît se rapprocher des DisPERis de Swartz. Il n'en donne pas le caractère. Trois espèces des îles de France ou de Bourbon s'y réu- nissent. (B.) DRYPETES , Vahl , Edog. 3 , p. ^9. Genre de plante de la dioécie , qui a quelques rapports avec les Nerpruns. Ses caractères sont , d'après M. Poiteau : calice à 4-6 fo- lioles inégales ; corolle nulle : fleur mâle ., à 4, 5, 6, ou 8 éta- mines; un disque central sinueux : fleurs femelles ^ ovaire libre et entouré à sa base d'un bourrelet glanduleux , por- tant deux styles et deux stigmates capités, échancrés latéra- lement. Les fruits consistent en une drupe uniloculaire etmo- nosperme, et plus rarement à deux loges et à deux graines. M. Poiteau ( Mém. du Muséum , vol. i , p. i55 ) rapporte à ce genre trois espèces , savoir : i.° le Drypelesglauca, Valh. Poit. , pi. 6; 2.° le Dtypeies alha^ Poit. , pi. 7 ; arbre qu'il a observé dans l'île de la Tortue , où on lui donne le nom de DRY S97 Bols côtelette , à cause des côtes et des saillies longitudinales qui se développent sur son tronc , quand il a acquis un cer- tain âge ; les charpentiers estiment beaucoup son bois ; 3.° le Diypetes crocea, Poit. , pi. 8 , qui est le Schœfferla lateriflora de Swartz et de Willdenow. Le drypètes n'est, à proprement dire , qu'un démembre- ment du Schœfferia^ et ne comprend que les espèces de ce genre qui sont apétales, (ln.) DRYPÏS , Drypis. Plante à tiges tétragones , noueuses , très-branchues, à feuilles opposées, sessiles, linéaires, subu- lées, planes en dessus, terminées par une pointe légèrement épineuse , à stipules et à bractées tridentées , et à fleurs en ombelles ou en bouquets axillaires et terminaux. Chaque fleur a un calice monophylle , cylindrique , per- sistant, et divisé, presque jusqu'à moitié, en cinq découpures droites et pointues; cinq pétales à onglets et à lames profon- dément bifides; cinq étamines à filamens droits et à anthères ovales; un ovaire supérieur, ovoïde, surmonté de trois styles à stigmates simples. Le fruit est une capsule ovale, arrondie, cachée dans le calice , uniloculaire , et qui contient une semence réniforme. On trouve cette plante dans les parties méridionales de TEurope, et sur les côtes de Barbarie. Elle est bisannuelle. (B.) DPvYPIS de Théophrasle. C'étoit une plante dont les feuilles avoient des épines qui blessoient les passans, ou ceux qui vouloient les cueillir. Son nom dérive du grec drupio , je déchire. Micheli l'applique à la plante décrite ci-dessus, qui porte , en Italie, le nom d'Herbe aux ânes , parce que ces animaux s'en nourrissent. C'est, selon Adan- son , le Drypis de Théophraste et des Latins ; mais il se pour- roit également que le drypis fût le panicaut {eryngiwn)^ ou une cynarocéphale. (ln.) D I\ YPTE, D/y^^a , Latr^ , Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section des pentamères , famille des carnassiers , tribu des carabiques , deuxième division. Us forment , avec les Zuphies , les Galériies , les Agrès , et les Odacanihes , une petite sous-famille , remarquable par leur tête entièrement dégagée , leurs palpes saillans , leur corselet étroit et allongé , et leurs élytres tronquées à l'ex- trémité ; leurs jambes antérieures ont une échancrure au côté interne. Une tête triangulaire, portant des yeux globuleux ; des an- tennes filiformes, avec le premier article fort allongé ; de* mandibules très-avancées , clroites , narallèles , crocliu^'i au 5q3 bout ; quatre palpes terminés par un article plus grand , en forme de cône renversé ; des mâchoires allongées , armées d'un fort crochet; une languette linéaire, reçue , à sa hase, dans un menton lunule ; un corselet long et presque cylin- drique; des tarses ayant leur pénultième article bilobé , dis- tinguent les dryples des autres carabiques de la même sous- famille. La forme de leurs organes masticateurs annonce que ces insectes sont très-carnassiers , et qu'ils peuvent sai- sir leur proie jusque dans sa retraite. On les trouve à terre , et particulièrement dans les lieux un peu humides. Ils n'ha- bitent que les pays chauds de l'ancien continent. La Drypte écuancrée , Diypta emarginata , Fab. , B. 6, ï3, a été rangée, par Olivier, avec les cicindèles. Elle est longue d'environ quatre lignes, bleue, pointillée , pubes- cenle , avec les antennes et les pied* fauves. On la trouve rarement aux environs de Paris; mais elle est commune dans les départemens méridionaux , en Italie et en Espagne , où elle a été observée par M. le baron Dejean. La Drypte COU-CYLINDRIQUE, Drypta cylmdrîcollis^ Fab.; Carabus dlstincius ^ Ross., esl d'un fauve pâle, avec une bande noire le long de la suture. On la trouve en Italie et dans le royaume de Maroc. J'en connois deux autres espèces , et qui sont propres aux Indes orientales, (l.) DRY-SKIN. Les pêcheurs de baleines donnent ce nom, qui signifie peau sèche^ aux baleines qui allaitent leurs pe- tits depuis un an. Elles sont alors fort maigres , et , malgré leur grosseur , ne produisent guère plus de trente barils d'huile, (desm.) DRYS. Nom grec du Chêne (Quercus). (ln.) BRZEMLIK. Nom polonais de I'Emerillon. (v.) DSCHANCaUL. Nom kirguis du Tamarix pentandra , même plante que notre Tamarix gallir a. Les Nogaïs le nom- ment Dschylgun et d'autres hordes tartares, Bungu. (ln.) DSCHEIRàN. Nom que les Turcs donnent au Dseren des Mongoles , qui est I'Antilope goitreuse de P.-jllas (y^/j- iîlope guUurosa^. C'est une altération du mol Dseren^ que les Turcs changent encore en Jaîran et Jarrain. (desm.) BSCHENGU. Nom tartare-kirguis , du Robinia halo- dendrum. (ln.) DSCHIDA-AGATSCH. Nom tartare du Tremble, Populus iremida. (lN.) DSCtllCDA. C'est le Ciialef en Tartarie. (ln.) DSCHIN. Nom de I'Or à la Chine, (ln.) D V B Sgg DSEREN. Nom mongol d'une espèce d' Antilope {Anti- lope gulturosa) ^ V. Antilope, (desm.) DSHEREN. Nom tartare de 1' Antilope dseiran. V. ce mot. (s.) DSHIGGETEI, DSIGGETAI, ou DSHIKKETAEI. Espèce de mammifère du genre Cheval. V. ce mot. (desm.) DSGHIT, DSCIKTA et DJILEK. Noms donnés paf les Tartares Lamoutes, Tongtises, et autres, à I'Airelle veinée ( Vaccinium uliginosum , L. ). (ln.) DSGHJAN. Nom indien de TOrge. (ln.) DSCHOLI. Nom donné, en Géorgie, au Framboisier ( Rubus idœus , L. ). (LN.) DSCHYLYMSA. Nom tartare de la Guimauve {AUhœa officinaîis^ L. ). (ln.) DSIESENGIR. Nom donné par les Tartares Kirguis, à la NiTRAiRE A FRUITS NOIRS (Nitraria Schœberi, L.). (LN.) DSIGSJAK. Nom donné au Seigle par quelques horde» tartares. (ln.) DSHILAN-SCHIAPTAK Nom donné parles Tartares Kirguis , à Vins sibiiica. (ln.) DSJO. L'un des noms japonais du Chrysanthème. DES Indes. V. Cai-cuc. (ln.) DSUDSUDAMA. Suivant Thunberg , c'est , au Japon, l'un des noms de la Larmille ( Croix Lacryma. ). (LN.) DU A. Nom du Chameau , chez diverses hordes de Tar- tares. (desm.) DUA-CHUOT. Nom cochinchinois du Concombre (Cu- cumis satims .^ L. ); DuA-GANG est celui du MeloN {Cucumi^ melo) ces deux plantes sont très- cultivées en Cochinchine et en Chine, Dua-hau, est la drcROV ille {Cucurbiia citnillus), excellente à manger dans les pays chauds, où elle aune sa- veur beaucoup plus agréable qu'en Europe, (ln.) DUA-NHA-TLOI. C'est un arbrisseau de Cochin- chine , de la famille des cucurbitacées. Il est nommé Tri- chosanthes srabra par Loureiro. (LN.) DUB. Nom du Chêne {Quercus robur), en Servie et en Pologne. Les Russes donnent ce même nom au Chêne , et celui de Dubrow à une Chênaie, (ln.) DURAT. Nom donné , en Afrique , à la Chrysocome ( Ch. iinosyris. ) (LN.) DUBB des Arabes. C'est I'Ours. (desm.) DUBRAH ou DUBEAH. Nom de 1' Hyène , en Bar- barie. V. ce mot. (s.) DURBA-SARAIvIS. Suivant Forskacl, c'est, en Morée ^ (Boa D U G le nom de la Pastèque {Cuairbiia rî/rullus, Linn.) Le Dubbà- DiBBE est la Gourde {Cucurbita lagenana, Linn.). (ln.) DUBEÂH. V. DUBBAH. (DESM.) DUBEZ-SOLOTKOI. La Réglisse est ainsi nommée en Pvussie. (LiN\) DUBOISIE, Buhoisia. Arbrisseau de la Nouvelle-Hol- lande, qui a servi à P\. BroAvn pour établir un genre dans la pentandrie monogynie, et dans la famille des Solanées. Les caractères de ce genre consistent en un calice à deux lèvres; une corolle presque campanulée ; quatre étamines didynames, et une cinquième avortée ; un ovaire supérieur, surmonté d'un style à stigmate échancré ; une baie à deux loges polyspermes. (b.) DUBULJAH. C'est, chez quelques hordes tartares , le Spirœa crenata. (ln.) DUC. Ce nom que ^es anciens ont donné à un chat-huant^ parce qu'ils croyoient qu'il précédoit et conduisoit les railles lorsqu'elles parlent pour changer de climat, a été généralisé par des auteurs, à tous les oiseaux de nuit qui ont la tête ornée de deux aigrettes. Brisson en fait un genre particulier sous le nom de hibou^ et Latham une section des Chouettes. V. ce mot article des Hiboux. Le Duc AUX AILES iSfOlRESi , Strix allieniensis , Lalh. pi. 227 des Ois. d'Edivards, est une variété du Grand Duc. Le Duc AS10. F. Hibou asto. Le Duc blanc de Lapome , S/rix scandiaca , n'est proba- blement qu'une variété du Grand Duc. Linnœus ne l'a dé- crit que d'après une figure laissée par Rudbeck. ( Note de M. Cuvier.) C'est, selon Buffon , une variété produite par le froid du Nord. Le Duc CABURE. V. Hibou cabure. Le Duc de la Chine. V. Hibou de la Chine. Le Duc de la côte de Coromandel. V. Petit Hibou DE LA côte de Coromandel. Le Duc a courtes oreilles. V. Hibou a aigrettes courtes. Le^ Duc a front blanc. V. Hibou a front blanc. Le' Duc gentil. V. Hibou gentil. Le Grand Dec. V. Grand Hibou. Le GRA^D Duc d'Afrique , figuré dans l'ouvrage sur les Oiseaux dWfviijue ^ par Levaillant, est regardé comme une variété de celui d'Europe ; cependant son plumage est plus brunâtre et offre des nuances plus foncées sur les ailes et Éurle dos; sa taille est plus petite et plus ramassée. D U C 601 Le Grand Duc de Ceylan. V. Hibou de Geylan. Le Gratsd Duc déchaussé (Stn'x bubopedibus midis ^ Lath.) me paroît suspect comme espèce particulière ; aussi Buffon en fait une variété de notre grand-duc ; mais ce qui me pa- roît étonnant, c'est que ce hibou d'Italie n'ait point été vu depuis Aldrovande qui le premier en a parlé ; au reste, il a les tarses dénués de plumes et des couleurs plus noires , les pieds plus menus et moins forts que le grand-duc. Le GRA^'D Duc d'Italie est le même que le Duc aux ai- les NOIRES. Le Grand Duc de la Louisiane , Bubo ludoncianus , Daudin ; n'est point une espèce particulière, étant le même oiseau que le grand duc de Virginie ou le HiBoU DES PINS. Le Grand Duc magellanique. V. Hibou nâcurutu. Le Grand Duc de Virginie. V. Hibou des pins. Le Duc mexicain. V. Hibou criard. Le Moyen Duc. V. Hibou commun. Le Duc des marais, Strix palustris , Lath. , n'est point une espèce particulière ; c'est le Hibou a aigrettes cour- tes. Le Duc NAIN. V. Hibou nain. Le Petit Duc. V. Hibou scops. Le Petit Duc de la Caroline. V. Hibou asiq. Le Duc AUX pieds nus. V. le Grand Duc déchaussé. Le Duc tacheté , Stnx vaiia^ Lath. C'est un individu de l'espèce du Hibou asio. V. pour tous ces hiboux le genre Chouette, (v.) DUCHAL, Nom d'une liqueur qu'on prépare en Perse avec du moût de vin évaporé en consistance de sirop, (b.) DUC-DE-THOL. Espèce de Tulipe qui fleurit au pre- mier printemps et qui a de l'odeur, (b.) DUC-DU. Adanson appelle ainsi le Jacquier des Indes. (b.) DUCHESNEE, Durhesnea. Plante vivace des Indes, d'a- bord placée parmi les Fraisiers, et établie en titre de genre par Smith , dans le dixième volume des Transactions de la Société Linnéenne de Londres. Les caractères de ce genre sont : calice a dix découpures ; corolle de cinq pétales; baie recouverte de graines mono- spermes, (b.) DUCHESSE. On donne ce nom à l'une des espèces de CHETODON(C/2tB/ûé?0/i dux). (DESM.) DUC HOLA. Nom donné par Adanson au genre ompha- Ica^ Linn. établi par Brown (Jain.) sous le nom de ompha- l'.indiia. (LN.) 6o2 D TT D DUCHON. Adanson a donné ce non» au buccinum suhu- latum de Gmelin, C'est aujourd'hui une Volute. V. ce mot. DUCK. Nom anglais duCANARD. (v.) DU CONE. L'HiÈBLE {samhucus epulus) est ainsi nommée par Gallien. (ln.) -DUCQUÈT. Nom vulgaire du Moyen Hibou, (v.) DUCTILITE. L'on entend communément par ce mot la propriété que possèdent les principaux métaux, de s'é- tendre sans se rompre. On donnoit autrefois le noxnàe de- mi-métaux à ceux qui sont privés de cette faculté. Voyez. Métaux. Les substances métalliques ne sont pas les seules, à beau- coup près, qui soient pourvues de ductilité; car la cire , les résines , le soufre , etc. , quoique cassans dans une tempéra- ture froide , deviennent très-ductiles, au moyen d'un léger degré de chaleur. Il en est de même de toutes les matières pierreuses et salines qui sont converties en verre , et qui , dans cet état, peuvent être réduites en fils beaucoup plus fins que l'or même , et prendre toutes sortes de formes. C'est d'après ces considérations que j'ai regardé la ducti- lité des métaux comme un commencement de fusion, qui donne à leurs molécules la faculté de se mouvoir , sans que k'ur cohérence soit détruite , non plus que dans la cire , le verre, etc. D'autres substances terreuses n'ont pas même besoin du secours de la chaleur pour devenir ductiles: un peu d'eau suffit pour rendre Y argile susceptible de prendre avec facilité les mêmes formes qu'un travail pénible et recherché pour- roit donner aux métaux ; et nous devons à cette propriété de l'argile une infinité de produits également utiles et agréa- bles, (pat.) DUCU-GEZAR. V. Gezar. (m.) DUD. Nom du Mûrier en Valachie. (ln.) DUDAIM. Aphrodisiaque cité dans la Bible et dans le Cantique des cantiques , et sur lequel les commentateurs, géné- ralement peu instruits en histoire naturelle, se sont éver- tués. Yirey, dans une savante dissertation sur les aphrodisia- ques, établit par des raisonnemens fort coneluans, que c'est la racine des Okchis, qui passe encore en Orient pour avoir la vertu de rétablir les forces viriles affoiblles. (b.) DU DE. C'est I'Ivraie annuelle {lolium temul^nium')^ dans quelques cantons du Danemarck. (ln.) DUDER. Nom polonais de la Huppe, (v.) fî TT Cr 6o3 DUDI. Nom turc des Perroquets, (v.) DUESAED. Nom danois du géranium columhinum. (ln.) DUFOURÉE , Bufourea. Plante aquatique de File de France, découverte par Bory-Saint-Yincent, qui tient le milieu entre les Mousses et les Lycopodes, et qui forme un genre dont les caractères consistent en des capsules sessiles, arrondies, à une seule loge polysperme et à trois valves, (b.) DUFOURÉE, Bufourea. Genre de Lichen établi par Achard, et qui rentre dans ceux appelés Physcie,Borrère, Cétraire et Ramaline. (b.) DUFR. C'est, dans le Dar-four , royaume d'Afrique, un coquillage qu'on y apporte de la mer Fiouge, et qui, suivant Brovvn , est employé comme parfum, (ln.) DUF-STOL. Nom du Bluet {Centaurea cjaitus)^ en Scanie , province de Suède, (ln.) DUFWA. Nom suédois du Pigeon, (v.) DUGANÉOU. Nom patois des Ducs , dans quelques pro- vinces de France, (desm.) DUGGRAES. C'est, en Norwége, le nom que portent les RossoLis {drosera\ appelés Daggœrt en Smolande.(LN.) DUGIL. Nom du Tremble, {Populus iren2ula), chez les Tonguses. (ln.) DUGLASSIA. r. Douglassia. (ln.) DUGONG, Lacép.; Tnrhecus., Storr; Bugungus., Tied. ; Halicovey Illiger. Genre de mammifère placé d'abord par les naturalistes dans l'ordre des amphibies, à côté des phoques et des morses, mais dont Illiger a formé la première famille du quatorzième ordre de sa méthode, celui des naiantia , où il l'associe avec celui du lamantin {manatus') ^ et celui qu'il nomme ryiina , et qui comprend le lamantin de Steller ou manaius borealis de Gmelin. Il donne à cette famille le nom de sirénia , et conserve celui de cetœ à la seconde , celle qui comprend les cétacés proprement dits. M. Cuvier {Règne animal^ adopte ces divisions formées par Illiger; son huitième ordre, celui des cétacés, corres- pond en entier aux naianûa d'Illiger. Sa première famille, ou celle des cétacés herbivores , se rapporte également à celle des sirenia du naturaliste prussien, puisqu'elle comprend les mêmes genres ; avec celte différence que le dugong reprend le nom générique que lui avolt donné M. de Lacépède, et que le rytina reçoit celui de StellÈre. M. de Blainville (dans son Prodrome) paroît devoir pla- cer ces animaux dans la division des mammifères monodcl- phes ongalogrades , «inomaux pour nager. j5o4 r> TT a Les d?jgongs som principalement caractérisés par les pe^ tites défenses dirigées en en bas et coniques, toujours cachées parles lèvres, implantées dans les os incisifs de la mâ- choire supérieure , qui est très-grande et comme arquée ; par l'absence d'incisives inférieures , du moins dans les inr dividus adultes qu'on a observés jusqu'à ce jour ,• mais qui ne persistent pas; par l'absence totale de canines; par les molaires au nombre de quatre de chaque côté à la mâchoire supérieure et de trois à l'inférieure , formées chacune de deux cônes réunis par leur côté, mais dont la séparation est d'aulant plus marquée que la dent>st plus postérieure; par la délrition de ces molaires qui offre sur leur couronne une face lisse , plane ou légèrement concave. Ce sont des animaux dont la forme est à peu près sem- blable à celle des morses, et qui n'ont que des extrémités antérieures en forme de nageoires pentadactyles dont quatre doigts seulement sont munis d'ongles. Leur queue est terminée par une nageoire en croissant. Leur tête est moyenne ; leur museau obtus. Ils n'ont point d'oreilles ex- ternes, ni d'évents ; mais leurs narines sont percées dans la peau vers le bout du museau, quoique cependant leur ou- verture osseuse soit située presque en dessus de la tête. Kspèce unique. — Dugong ( Trichrais dugong , Gmel.); Sirène et Vache maiiiie de quelques voyageurs, ( Renard , Poissons dés Indes., pi. 34-, fig. 180). Les animaux de celte espèce , souvent confondus avec les lamantins, sont assez communs aux îles Philippines, et on les trouve aussi sur plusieurs rivages de la mer d'Afrique et des. Indes Orientales. Ils sont sans doute herbivores, ainsi que l'indique la forme de leurs molaires. Les mâles, dont les par- ties génitales ressemblent à celles de l'homme , sont plus gros que les femelles; celles-ci ont deux mamelles; leur chair tronc solide et une écorce grisâtre, des feuilles enlières , alternes, rétrécies et aiguës à leur extrémité. Les (leurs d'un blanc jaunâtre , naissent en faisceaux au-dessous des feuilles , sur les branches et sur le tronc même. Chacune d'elles a un calice en godet divisé en cinq lobes arrondis ; une corolle à cinq pétales en cuiller ; des étamines nom- breuses à anthères torses ; un ovaire supérieur surmonté d'un style. Le fruit est une baie solide, hérissée de forle* pointes pyramidales, et grosse comme un melon, dont elle a presque la forme. Il est très-eslimé dans l'Inde. Sa chair blanche comme du lait , a une odeur excellente ; elle est aussi délicate que la meilleure crème. On trouve une nouvelle desciiplion et de très-belles figures des parties de la fructification de cet arbre , dans le 7.^ vo- lume des Actes de la Société Linnéenne de Londres, (d.) DURIONES, d'Acosta. Ce sont les fruits du Duriot* DES Indes , sur lesquels on a débité des fables ancienne- tnent. L'on prétendoit qu'il suffisoit de mettre quelques feuilles de bétel dans le même endroit où l'on avoit dépose les fruits ci-dessus, pour les corrompre. On ajouloit encore que les indigestions produites par l'usage immodéré de ces fruits, se guérissoient par l'application de feuilles de bélel sur l'estomac. Les premiers botanistes connoissolent très- mal l'arbre durion; car ils ont figuré sous ce nom plusieurs plantes différentes, qui ne sont pas reconnoissables. Les meil- leures figures que nous en ayons , sont celles de Rumphius, Ainb. I, tab. 29 ; de Lamarck, IllusL,t. 6, p. 4-i ; et celles du- vol. 7 des Actes de la Société Linnéenne. (ln.) DURÏSSUS. Nom spécifique d'un Crotale, (b.) DURNAPHEAU. V. Dournapheau. (ln.) DURNA^EAU. Synonyme d'ARGALOU , en Provence. V. Paliurus. (ln.) DUROIA, Duroia. Arbre à rameaux velus, à feulik* D U S 6,3 opposées , rapprochées en touffes terminales, pétiolées , ovales , obtuses , très-entières , velues en-dessus , à fleurs Llanches., sessiles , ramassées au sommet des rameaux, qui forme un genre dans Thexandrie monogynie , et dans la fa- lïill'.e des RuBiACÉES. Ce genre offre pour caractères : un calice cylindrique , tronqué: une corolle monopétale à tube cylindrique, et à limbe partagé en six découpures ovales ; six étamines à anthères sessiles ; un ovaire inférieur , à style filiforme , terminé par deux stigmates; une baie globuleuse, ombili- quée, hérissée de poils, et contenant plusieurs semences ovales, aplaties, disposées sur deux rangs. Le iluroia croît à Cayenne. Ses fruits sont de la grosseur du poing, très-agréables au goût , et se servent dsns le pays sur les meilleures tables, (b.) DURREICHE. Une variété du Chêne porte ce nom en Allemagne, (ln.) DURRKRAUT. Nom de la Persicaire, Polygonum per- slairia, en Allemagne, (ln.) DURRLIZRN. V. Dierliz. (ln.) DURRWURZ etDONNERWURZ. Noms donnés, en Aile^magne, à la CoisiSE vulgaire , Conyui sqiiarrosa, L., et à li A EROERETTE commune , Engeron canadense , L. V. DoN- NERWURZ. (ln.) BURT. r. DiPPELHAFER. (LN.) DURTOA. Linschol rapporte que dans l'Inde, à Goa , on donne ce nom à une herbe qui , infusée dans les bois- son s , ou mêlée avec les alimens , occasione le sommeil et des assoupissemens qui conduisent à la mort , ou font perdre la raison et la mémoire, suivant la dose. C'est un poison dont les femmes et les maris se servent , les premières pour éviter une surveillance dangereuse pour elles , et les maris pour punir les infidélités et les pulrages qu'ils ont éprouvés. Celte plante est un daiiira. V. Stramoine. (ln.) DUS. Nom turc du sel. V. Soude muriatée. (ln.) DUSCKîZA. Nom russe d'une plante très-conmmnedans toute l'Europe. C'est I'Origan , Ongumim vulgure. L. (ln.) DUSODYLE ouDYSODYLE. Ce nom, qui signifie fétide^ a été donné par M. Cordier, à une substance com- bustible, à tissu feuilletée de Mellili en Sicile, qui répand, en brûlant, une odeur insupportable. Ce savant Tavoit décrite comme une espèce particulière ; mais M. Haiiy la ceu.sidère comme une variété de houille , qu'il désigne par l'épithète de fxipyracée. Le dusodyle étoit connu anciennement sous la dénomination de terre hitumiiieuse feuilletée {V . Romare). qu il porte dans le pi*ys, el sous celle de merda didiavi^lo. 64 I> U V li est en masses feuilletées d'un gris verdâtre, tendres, exhalant l'odeur argileuse par l'insuftlalion de l'haleine , et pesant 1,14.6. Macéré dans l'eau, il y devient translucide, et les feuillets acquièrent de la flexibilité ; le résidu qu'il laisse en brû- lant forme plus du tiers de son poids. On le trouve à Mellili , près de Syracuse en Sicile , où il forme une couche peu épaisse entre des bancs de pierre cal- caire secondaire. M. de Drée en possède un échantillon qui renferme des empreintes de poissons. On trouve une substance absolument semblable à Châ- teauneuf, département du Rhône, en face de Viviers, en cou- ches dans un schiste calcareo-bitumineux (^Faujas). (LUC.) DUSOU. Nom du Moycî^ Duc sur les Alpes, (v.) DUT. Nom donné par les Tartares à un Mûrier , Morus iatarira, qui croit spécialement chez eux. (ln.) DUTPiOA. Nom que l'on donne dans l'Inde aux plantes du genre Stramoine. (b.) DUTZBLUME. C'est ainsi que la Joubarbe des toits, Sempenmmm tectorum , est nommée dans plusieurs endroits de l'Allemagne, (ln.) DIJYE. V. Douve , Fasciola hepotica. (desm.) DUVET. Lorsque les oiseaux sont dans leur première jeunesse, leur peau se couvre d'une espèce de laine fine et cotonneuse qu'on appelle dmyct. Ce sont les premières plumes. Elles sont composées, comme les grandes plumes, d'une tige et de barbes, mais bien phis minces, plus légères et plus mollettes. C'est un vêtement chaud et douillet, qui sous- trait le corps du jeune oiseau à la froidure et aux impre-ssions trop fortes. Les barbes de ces petites plumes sont rameuses, flexibles et floconneuses. Les plus grosses pennes des oiseaux ont même du duvet à la naissance des barbes , de même que toutes les autres plumes du corps. Ce duvet est plus abondant chez plusieurs espèces d'oiseaux, tels que ceux de haut vol et ceux qui se tiennent dans les eaux. Les premiers s'élevant à des hauteurs immenses dans l'atmosphère , y doivent éprou- ver un très-grand froid , en sortant d'une zone chaude ou tem- pérée; la nature leur a donné, par une admirable prévoyance, un vêtement chaud et épais , capable d'écarter la froidure. Aussi, pour empêcher les faucons et les autres oiseaux do proie , de s'emporter trop haut dans les airs, on leur arrache de leur duvet, afin que, sentant un froid trop vif, ils soient obligés de chercher une zone plus basse et plus adoucie. Les oiseaux aquatiques étant toujours plongés dans les eaux, dé- voient être enveloppés d'une fourrure épaisse, chaude et hui- D W O Gi5 léc , qui les garantît du froid, et ne laissât point pénétrer rhumidité jusqu'à leur chair. C'est pour cela qu'ils ont été pourvus d'un plumage serré , huileux et rembourré en dessous d'un épais duvet. C'est surtout ce qu'on observe dans les oiseaux aquatiques des pays froids. ISédredon, ou vulgaire- ment aigledon , est le duvet très-épais et Irès-moUel du ca- nard eider , anas mollissima de Linnœus , qui est de la grosseur d'une oie. Sa poitrine et son ventre sont couverts de duvet douillet, appelé par les Septentrionaux et les Islandais eider- dunen, d'où vient notre mot corrompu o/g'/^t/on. Le meilleur est le duvet vif , c'est-à-dire , le plus élastique et le plus serré ; c'est celui que ce canard s'arrache lui-même pour garnir le dedans de son nid , et couvrir ses œufs, lorsqu'il est obligé de sortir pendant sa couvée. ( V. le mot de Caîsard eider. ) Le duvet arraché en d'autres temps de cet oiseau , est moins recherché et moins bon. Le GcHsluI , Jalco candicans ., Linn. , fournit aussi un édredon. Les plumes à'autruche donnent une espècç de duvet fin, apipelé poil d'autruche , et une autre sorte qui est tirée des petites plumes de cet oiseau , frisées avec un couteau par les plumassiers. Les jeunes quadrupèdes ont aussi une sorte de duvet en naissant ; les plantes qui croissent dans les lieux élevés et secs sont couvertes d'une espèce de coton qui est analogue au duvet , de même que les oiseaux et les quadrupèdes sont fourrés d'une robe plus chaude et plus épaisse au nord et en hiver. Les cochons et les chevaux, en Sibérie, se couvrent de laine aux approches de l'hiver , ainsi que nos chiens bar- bets ; au contraire, ces animaux prennent un poil ras et peu abondant en Afrique ou en d'autres climats chauds ; il en est de même des végétaux des lieux humides et bas qui ont des tiges et des feuilles lisses, (virey.) DUVET. Espèce de coton qui vient sur certains fruits , -et qui recouvre aussi quelquefois les jeunes tiges ou les feuilles de certaines plantes, (d.) DUWOCKEN. Nom de la Nielle des champs , en Saxe, (ln.) DUXENSTANDE. Nom allemand du Genévrier, (ln.) DWALISTNICH. Nom donné en Russie à I'Ophrys OVATA , L. (ln.) DWARGBIORK. L'un des noms par lesquels le Bou- leau NAIN est désigné en Suède, (ln.) DWELK. Nom donné en Allemagne au Brome stérile. (ln.) D WO JE-HSTNIK. Nom russe du Pas d'âne , Tussilage farfara, (LN.) 6i6 T> T N DYANÏLLA. C'est, à Ceylan , suivant Burmann (ZeyL 14.6) , te nom d'une plante aquatique à fleurs jaunes et à fruit angJileux, allongé en forme de silique, et dont il fait un /ysi- machia; niaisil paroît que c'est ua oenothera , et non pas Vepi- lobium ietragonum , comme le dit Loureiro. (ln.) DYCTIAIRE. Hill donne ce nom aux champignons ap- pelés CLATHREpar Linnœus, et Morille par les Français. (B.) DYHUT. Nom du Bouleau , BeUda alla , chez quelques hordes de Tartares. (ln.) DYMYEH et LEBEN EL-KOMARAH {lait dVmesse). Noms arabes de la pergulaire iomenteuse de Linnseus. (ln.) DYNALL. Nom gallois des Orties, (ln.) DYNAMENE , Dynamme , Léach. Genre de crustacés. V. Sphérome. (l.) DYNAMENE , Dynamena. Genre de polypier établi par Lamouroux aux dépens des Sertulaires, Ses caractères sont : polypier phytoïde , cartilagineux , peu rameux, garni dans toute son étendue de cellules distiques et opposées. Ce genre, composé de treize espèces , dans l'important ouvrage de l'auteur précité , sur les polypiers coralligènes flexibles , se distingue bien des sertulaires par l'opposition de SCS cellules ; du resté , ce que j'ai dit à l'occasion de ces dernières lui convient généralement, en ayant observé plu- sieurs espèces sur le vivant. La Dynamène operculée a les cellules ovoïdes , fermées par un opercule terminé en pointe aiguë. Ellis l'a figurée pi. 3, n.° 6, B. On la trouve dans les mers d'Europe. La Dynamène rosacée a les cellules tubulées à bords obliques ; les ovaires en forme de fîeur à six divisions , poin- tues , inégales et recourbées. On voit sa figure dans Ellis, Coral. tab. 4^, A. B. G. C'est encore dans les mers d'Europe qu'on la rencontre. La Dynamène distique a la tige droite , simple , articu- lée ; les cellules à peine visibles, presque triangulaires , avec l'extrémité recourbée ; elle se fixe sur le Varec flottaiNT. Je l'ai observée , décrite et dessinée sur le vivant, dans ma tra- versée d Europe en Amérique , et l'ai fait graver dans mon Traité des vers , faisant suite au Buffvn de Deterville, tab. 2g. Voy. aussi sa figure , sous le nom de Sertulaire, pi. P. i5 de ce Dictionnaire. La DynamÈiSE pélasgienme, qui a la tige composée , flexueuse ; les rameaux alternes ; les cellules tubulées, à Lord horizontal. Je l'ai observée avec la précédente, et fait graver sur les mômes planches. ( D Y s 617 Lamouroux a également fait graver , pi. 5 de l'ouvrage précité , deux espèces nouvelles de ce genre. (B.) DYJNE. Nom du Melom , en Bohème, (ln.) DYNESKRAPPOR. Nom donné, en Scanîe , province de Suède , à la Bardake, Ardium lappa. (ln.) DYRKOLLE. Nom de la Biche, en Norwége. (pesm.) DYSGIilRlE, Dyschmus. Nom donné par M. Bonelli, dans la première partie de ses oljservations entomologiques , à' un genre dlnsecles coléoptères , de la famille des carnas- siers et de la tribu des caraijiques. Il comprend les srarUes de Fabricius , dont les jambes antérieures n'ont point de dénis au côté extérieur , mais qui se terminent par deux pointes fort longues, en manière d'épines ou de doigts. De ce nombre est le scariie bossu {scariiss gihhus) de Fabricius et d'Olivier. Ces insectes forment la seconde division de mon genre di- vine. M. Bonelii est revenu depuis à mon opinion, \oyez la seconde partie de Touvrage précité. Cette division des divines renferme maintenant six espèce^^ presque tout^^s d'Europe, (l.) DYSDÈRE, Dysdera. Lat. , Walck. (ienre d'arachnides pulmonaires, de la famille des aranéides, tribu des tubilè- les ou tapissières, ayant pour caractères: yeux au nom- bre de six, très-rapprodiés; deux en avant et écartés, les quatre autres postérieurs et formant avec les précédens une ligne arquée en arrière ; la première paire de pieds et ensuite la quatrième plus longue ; la troisième la plus courte de tou- tes. Les ségcstries et les dysdères sont les seules aranéides tu- bitèles qui n'aient que six yeux ; mais ils forment dans le pre- mier genre, une ligne transverse , dont les extrémités se re- courbent en arrière , tandis que dans le second , ils compo- sent une espèce d'ovale ouvert en devant, ouune sorte de fer à cheval. Le corps dességestries et des dysdères est d'ailleurs oblong, se rapprochant de la forme cylindrique,_ avec l'abdomen mou, et dont les quatre filières extérieures sont presque égales ; leurs mandibules sont longues et avancées ; les mâchoires sont droites, avec leur base extérieure dilatée, etlalèvre est en carré long ; les pieds sont allongés, mais dans les ségestries, les quatre anlé rieurs sont plus longs que les deux derniers. Nous neconnoissons encorequ une espèce, le Dysdère erythRIînE, Dysdera enihrina ( Aranea rujipes , Fab.). Elle a environ six lignes de longueur; son corps est d'un rouge de sang, luisant, avec les pieds plus pâles ; Tabdomen d'un gris de souris, ti- rant sur ie jaunâtre , très-mou et soyeux. Elle n'est pas rare en France et eu Espagne. Oa la trouve 6i8 D Y T dans les décombres et sous les pierres. Elle se renferme dans un tuyau, en forme de sac oblong, d'un tissu blanc, très- serré , et s'y tient souvent renversée sur le dos. L'organe sexuel du mâle se présente sous la forme d'un corps ovoïde, porté à sa base sur un très-court pédicule, comme tronqué ou un peu anguleux à son extrémité et sur- monté d'une pièce plus étroite , comprimée , en manière de marteau irrégulier, (l.) DYSODE, Dysodium. Petite plante de l'Amérique méri- dionale, qui seule, selon Persoon , constitue un genre dans la syngénésie superflue et dans la famille des corymbifères. Les caractères de ce genre sont : calice simple à cinq di- visions; fleurs radiées; demi-fleurons à languette très-courte; semences nues, difformes, tronquées obliquement. Cavanilles avoit donné le même nom à un genre établi sur le Taget pappeux, genre aujourd'hui appelé 15œbère ; et Loureiro à un troisième genre qui n'est autre que le Périsse de Jussieu. (b.) DYSODILE. V. DusoDYLE. (luc.) DYSOPES. llliger propose de changer le nom de Mo- losse, molossus ^ donné par M. Geoffroy à un groupe très- naturel de chauve-souris , en celui de dysopcs. Fidèles à la règle que nous nous sommes imposée de conserver avec soin les premiers noms donnés aux divers genres d'animaux, nous rejetons la proposition d'Illiger, et nous renvoyons à l'article Molosse, (desm.) DYSOSMON,Dioscoride, C'est une GERMANDRÉE(re«- crium scordium^ L.). (LN.) DYSPHANIE , Dysphama. Plante de la Nouvelle-Hol- lande, qui seule, selon R. Brown, constitue un genre dans la polygamie diandrie et dans la famille des arroches. Les caractères de ce genre sont : calice coloré à trois fo- lioles roulées en spirale ; deux étamines insérées au fond du calice ; un ovaire à style et stigmate simple. Dans les fleurs femelles de plus , un péricarpe turbiné , faisant corps avec la semence et entouré par le calice qui s'est agrandi, (b.) DYSPORUS. Nom générique des fous dans le Prodromus d'Illiger. (v.) DYSTART. Nom suédois d'une espèce de Laiche , careja rimosa. (ln.) DYTICONde Dioscoride. Synonyme de clymenum. (ln.) DYTIQUE, Dytiscus. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères , section des pentamères , famille des carnas- siers , tribu des hydrocanthares. Linnseus, en établissant ce genre , y fit deux sections , d'après la forme en massue et perfoiiée ou sétacée des antennes. Geoffroy en a séparé, sous. D Y T 619 le nom A^ hydrophile, cenx où ces organes présentent le pre- mier de ces caractères. Les autres espèces, ou celles dont les antennes sont sétacées , ont conservé , pendant quelque temps , le nom générique de dytique. Mais , par divers tra- vaux dont je rendrai compte à l'article Hydrocamthares , cette coupe est aujourd'hui beaucoup plus restreinte qu'elle ne l'étoit primordialenient ; de sorte qu'en suivant la mé- thode de M. Clalrville , celui qui y a opéré le plus de ré- duction, le genre dytique ue comprend plus que les espèces ayant les caractères suivans : cinq articles à tous les tarses ; six palpes ; les quatre derniers pieds propres à la natation ; deux yeux ; antennes filiformes ou sétacées , de onze arti- cles distincts ; palpes extérieurs filiformes ou un peu plus gros au bout , et dont le dernier article n'a point d'échan- crure ; tous les tarses à cinq articles distincts ; les deux an- térieurs des mâles très-dilatés , en forme de palette ovale et tranverse , ou orbiculaire et composée des trois premiers arti- cles. Ce dernier caractère détache des dytiques les r.olym- bètes , genre établi par M. Clairville , et mes hygrobies ou les hydrachnes de Fabricius. Les insectes de ce dernier genre , par leurs antennes plus courtes que la tête et le corselet , leurs yeux saillans , et leur corps ovoïde et très-épais dans son milieu , sont plus distincts des dytiques que les colym- bètes; car les insectes de ces deux derniers genres ne diffè- rent sensiblement que par la forme des tarses antérieurs des mâles : et c'est pour ce motif , qu'à l'article colymbète , nous avons renvoyé à celui de dytique , ces genres pouvant être réunis. Les dytiques ont le corps ovale , plus ou moins oblong ; les élytres dures, ordinairement lisses dans les mâles et can- nelées dans les femelles, avec deux ailes membraneuses ; le corselet plus large que long et très - échancré antérieure- ment ; la tête assez grosse et un peu enfoncée dans le corse- let ; les antennes filiformes, presque sétacées, un peu plus longues que le corselet, composées de onze articles ; les man- dibules grosses , arquées, terminées par deux ou trois dents inégales ; les mâchoires cornées, pointues, fortement ciliées; six palpes inégauxfiliformes; enfin, cinq articles à tous les tarses. Les Dytiques semblent être des insectes amphibies: quoique l'eau paroisse être leur élément principal, quoiqu'ils y vivent presque continuellement, ils ont aussi la faculté de se rendre sur terre et de voler dans l'air. L'échelle de ces insectes a une grande latitude ; il y en a qui sont longs de plus d'un pouce et demi , tandis que d'autres ne sont guère plus grands que des puces : on en trouve encore de toutes les grandeurs moyeiijoe^ entre ces deux extrêmes. Les dytiques 620. BYT sont carnassiers et très-voraces; ils ne vivent que d'aulres In- sectes aquatiques el terrestres qu'ils peuvent attraper , et auxquels ils font une chasse continuelle ; ils s'en saisissent avec les pattes antérieures , comme avec des mains, et les portent ensuite à la bouche pour les dévorer. Quoiqu'ils puissent vivre très-long-temps sous l'eau , ils ont pourtant be- soin de respirer l'air , et c'est ce qu'ils font ordinairement de temps en temps. Ils se portent à la surface , et pour y par- v^'^nir , ils n'ont qu'à tenir les pattes en repos et se laisser flotter ; plus légers que l'eau, ils surnagent d'abord. C'est le derrière qui se .trouve alors appliqué à la surface , et même presque au-dessus de l'eau. Ils élèvent ensuite un peu les éîylres , ou baissent le bout du ventre. Quand 1 insecte veut retourner au fond de l'eau , il rapproche promptement le ventre des élylres , et bouche le vide qu'il y avoit entre eux, de sorte que l'eau ne peut jamais y pénétrer. Les dytiques vivent dans toutes les eaux douces, dans les ri'. 1ères , dans les lacs-, mais surtout dans les marais et les étangs. Ils nagent avec beaucoup de célérité. C'est ordinaire- ment à l'approche de la nuit qu'ils sortent de l'eau pour voler et se transporter d'un -marais ou d'un étang à un autre. Aussi Irouve-t-on ces insectes et plusieurs autres qui sont am- phibies comme eux , dans les moindres assemblages d'eau, même dans ceux qui sont uniquement formés par la pluie ; ils font un bourdonnement , en volant , comme les scarahés. Dans l'accouplement, le mâle se sert des deux palettes remar- quables que présentent les tarses antérieurs , pour se tenir fixé sur le corps de la femelle. La surface inférieure de ces palettes offre , dans les grandes espèces , un grand nombre de petites pièces concaves , en forme de calice de fleurs ou de godets, et dont quelques-unes , particulièrement les plus grandes, ont, dans leur fond, une petite élévation. On peut considérer encore ces calices comme des sortes de ventouses oadc su(^oirs. ÎSous ne connoissons point la manière dont les femelles font leur ponte , et ce qu'on avoit dit, à cet égard , r.l av^c la ligne du dessous du corps tantôt un angle droit, tantôt un angle plus ou moins ouvert; car elles sont mobiles à leur base. Elles sont toutes simples , et on n'y voit point de poils sensibles. C'est au moyen de ces deux parties que la larve se suspend à la sur- face de l'eau et qu'elle y tient à sec le bout de sa queue, ter- miné par deux petits corps cylindriques, qui ont chacun une ouverture ou une espèce de stigmate , ce qui procure à l'in- secte la liberté de respirer , ainsi qu'on l'observe dans plu- sieurs autres espèces de larves aquatiques, comme celles des cousins et autres. Chaque ouverture communique à un vais- seau , qu'on voit à travers la transparence de la peau , et qui parcourt l'intérieur de chaque côté du corps. Ces vaisseaux sont sans doute des trachées dans lesquelles l'air extérieur entre par les deux ouvertures du bout de la queue sur chacun des six anneaux qui suivent immédiate- ment le troisième, ou celui auquel les deux pattes postérieu- res sont attachées; on voit en outre , de chaque côté de la pla- que écailleuse qui le couvre , un point élevé , qui paroît être un stigmate ; chacun de ces stigmates communique à un petit vaisseau brun, qu'on aperçoit au travers de la peau. Ces larves sontgirnies de six pattes longues, déliées, écail- leuses, toutes à peu près de longueur égale. Les antérieures sont attachées ai bout du premier anneau, les intermédiaires au second, et les postérieures au troisième. La cuisse est plus grosse que la jambe, et le tarse est divisé en deux parties et terminé par deux ongles très-peu courbes; enfin le côté pos- térieur ou inférieur de la jambe et du tarse est bordé d'une frange de longs poils , qui aident dans la natation. Il n'est pas rare de trouver de ces larves dans toutes les eaux dormantes des marais et des lacs. Roësel nous apprend que quand le temps de la transformation est venu , la larve D Y T C2,^ quitte l'eau et va s'enfoncer dans la terre qui borde les ma- rais et les ruisseaux ; là , elle se ménage une cavité en forme de coque ovale , dans laquelle elle se change en nymphe , et ensuite en un insecte parfait. SAvammerdam dit aussi que, ces larves se transforment dans la terre ; il avoue cepen- dant qu'il ne parle que par conjecture. On peut bien le pré- sumer ainsi, et dire dès lors que les dytiques sont purement aquatiques dans l'état de larves , qu'ils deviennent terres- tres sous la forme de nymphes, et enfin que dans leur état de perfection, ils sont, en quelque sorte, amphibies, ou vivent également dans Teau et sur la terre. I. Les trois premiers' articles des deux tarses antérieurs des mâles très-dilatés , forvmnt une palette , soit ovale et transverse ^ soit orbi-' culaire ( les Dytiques de M. Clairville ). Dytique très-large, Dytisais latissimus, Fab.; Oliv. Col., tom. 3 , n.° 4o, pi. 2 , fig. 8. Long d'environ un pouce et de- mi, d'un brun noirâtre en dessus, d'un brun marron en des- sous ; corselet entièrement bordé de jaune ; élytres dilatées au bord extérieur, en forme de marge tranchante, avec une raie jaune le long de ce bord; celles de la femelle sillonnées. Dans les eaux douces , en Allemagne et au nord de l'Eu- rope. Dytique MARGINAL, Dy lisais marginalis,¥ ah.; Oliv. ibid. pi. I , fig. I , et fig. 6; A, pi. D , 6 , i4^, de cet ouvrage ( la femelle). Long d'environ quinze lignes , d'un noir ver— dâtre en dessus , d un jaune brun , mélangé de noirâtre , en dessous; le pourtour du corselet et le bord des élytres jaunes; celles-ci sillonnées dans la femelle. Dans toute l'Europe. Dytique de Roesel , Bytiscus Rœselii , Fab. ; Oliv. ibid. pi. 3, fig. 21. Plus déprimé que les précédens , d'un noir verdâtre en dessus , d'un jaune obscure en dessous ; front , bords latéraux du corselet et des élytres jaunes ; élytres du mâle ayant chacune deux lignes , des points enfoncés , et celles de la femelle finement guillochées. En Allemagne et en France. Dytique sillomisé , Bytiscus sulcatus , Fab. ; Oliv. ibid. , pi. 4. fig. 3i. De grandeur moyenne ; tête jaune en devant, noire à sa base; corselet noir, avec les bords et une bande au milieu jaunes ; élytres obscures, bordées de jaune , poin- tillées dans le mâle , sillonnées et velues dans la femelle ; dessous du corps noirâtre , avec des taches jaunâtres sur les côtés. Dans toute l'Europe. IL Les trois premiers articles des quatre tarses antérieurs des mâles presque également dilatés et ne jormant qu'une palette en carre long ( les Colymbètes de M. Clairville ). 6.4 T^'^1^ Dytique strié , Dytiscus striatus , Fab.* Oliv. ibiâ. pi. 2^ fie. 20. De grandeur moyenne, avec le devant de la têtç , les bords latéraux du corselet et une partie de son extrémité anté- rieure bruns; élytres d'un noir verdàlre, avec deux rangées de petits points enfoncés, et des stries transversales , très- fines et très-serrées, jaunes; pieds d'un brun noir. En Europe. Dytique bipusïulé , Dyiiscus lipusiulaUis^ Fab. ; Oliv. ib. pi. 3, fig. 26. Long de quatre à cinq lignés; très-noir, lisse , avec les antennes d'un fauve obscur ; deux pointes rouges sur la tête , et les pieds d'un brun noirâtre. Co«nimu en Europe. Dytique transversal , Dyiiscus iransversalis , Fab. ; Oliv. ibid. pi. 3 , fig. 22. Noir ; antennes , pieds , devant de la tête et du corselet fauves; élytres ayant une raie transverse à leur base, et le bord extérieur, jaunes. En Europe. Toutes ces espèces ont un écusson distinct. LeD. serricorncy espèce propre à la Suède , est remarquable en ce qui; les an- tennes du mâle se terminent en une petite massue dentée en scie. F. là Faune suédoise, de M. Paykull, tom. 3, pag. 4-43. (o. L.) DYTISCUS. Nom latin des insectes du genre Dytique. (desm.) DZAVONKI-PLOTO\^E. C'est, en Pologne , le nom du Liseron dfs 11 mes ( Comohulus sepium , L. ). (ln.) DZENTELLi^T. Nom patois du Bois gentil {Daphne mezereum , L. ). (ln.) DZIECIOL ouDZIEZIOL. Noms polonais des Grim- PEREAUX. (V.) DZIEGIEL et DZIEGIELNIKA. Noms polonais des angéliques archangélique et sauvage, (ln.) DZlERLALivA. Nom polonais de I'Alouette cochevis. D'ZIERZBA. Nom polonais de la PietGrièche grise. DZIEWANNA. C'est, en Pologne , le nom du Petit muguet ( Aspcrula odornta , L. ) (ln.) DZIEWANNA- ZiELE. Nom polonais du Bouillon BLANC ( Verbascum thapsus , L. ). (lN.) DZIGGETAI ou CZIGGETAI. Espèce de mammifère du genre Cheval. V. ce mot. (desm.) DZIURAWIEC etDZWRNKL Noms du Milleper- tuis (H/^mcMm/j^T/bra^a/M), en Pologne, (ln.) TIN DU NEUVIÈME VOLUMS,