^mMmm 4 M hmmm0mmmm Jp. '••Vf .-?;/.:": m^MMmm NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE, APPLIQUÉE AUX ARTS, A l'Agriculture, à l'Economie rurale et domestique, à la Me'decine , etc. PAR UNE SOCIÉTÉ DE NATURALISTES ET D'AGRICULTEURS. Nouvelle Édition presqu entièrement refondue et considé- rablement augmentée ; AVEC DES FIGURES TIRÉES DES TROIS RÈGNES DE LA NATURE. TOME XIV. DE L'IMPRIMERIE D'ABEL LANOE, RUE DE lA nARIT. A PARIS, Chez DETERVILLE, libraire, rue hautefeuille, h» 8. M DGCC XVII. Indication des Pages où doivent être placées les Planches du Tome XIV, avec la note de ce qu elles représentent. E 2. Insectes Pag. 8 Galéode arane'oïde. — Galéruque de la tanaisie. — Galgule oculé. — Gallerie de la cire. — Géotrupe phalangiste. — Gerris des lacs. — Graphiptère point d'exclamation. — Guêpe du Holstein; son guêpier et le gâteau. E 7. Oiseaux 35 Moucherolle à bandeau blanc. — Phytotome guifso- balito. — Guillemot. — Gypaète des Alpes. E 8. Mine'ralogie go Gypse en fer de flèche. — Gypse fibreux. — Granité graphique de Sibe'rie. — Granité de Corse. E 3. Poissons ?3i Harpe bleu dore'. — He'mipte'ronote cinq taches. — Hologymnose fascé. — Holacanthe tricolor. — Holacanthe empereur. — Holocentre sogho. — Holocentre doré. — Isliophore porte-glaive. — Kyphose deux bosses. E 21. Oiseaux 3a6 Gros-bec domino. — Dronte. —Hibou ou grand-duc. D i4- Oiseaux 4^9 Circaète jean-le-blanc. — Cassique jupuba. — Héoro taire kuyameta, E 12. Quadrupèdes mammifères 488 Hamster d'Europe. —Loir. — Lérot. —Hippopotame, NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE. GUE (jrUENUCHES. Ce mot est le diminutif de guenons, et désigne les jeunes animaux de ces espèces de singes. Les gue- nuches sont vives, légères et fort gentilles; mais elles devien- nent revêches et indociles en grandissant. On les nourrit de racines, de fruits, de pain, d'amandes, et même de chair. Elles aiment beaucoup le lait et le sucre. On peut leur ap- prendre mille tours de gentillesses ; elles sont très-souples dans leurs sauts. V. Guenons, (virey.) GUEPARD ( Felis jubala , Linn. ). Espèce de mammi- fère du genre des Chats. V. ce mot. (desm.) GUÊPE , Vespa. Genre d'insectes , de l'ordre des hymé- noptères , section des porte-aiguillons , famille des diplop- tères , tribu des guêpiaires. Linnseus et la plupart des naturalistes ont compris sous ce nom générique les hyménoptères qui ont un aiguillon , le corps glabre , les ailes supérieures doublées , les yeux échancrés, les antennes plus grosses vers le bout et coudées,' en un mot, tous les insectes qui , par des rapports généraux de formes , se rapprochent de nos guêpes communes et des frelons ; tant les espèces solitaires que celles qui vivent en société, sont réunies dans lamême coupe, mais depuis qu'une étude approfondie de leurs organes, et que la considération de la diversité de leurs habitudes , m'ont déterminé à diviser cette coupe et à la transformer en une sous-famille, le genre des guêpes ne renferme plus que celles qui ont les ca- ractères suivans: languette droite peu allongée , ayant à son extrémité quatre points glanduleux, divisée en trois parties , dont l'intermédiaire presque en cœur ; palpes maxillaires à six articles ; quatre aux labiaux ; la plupart de ces articles XIV. 1 2 GUE courts , obconiques ; mandibules guère plus longues que larges , obliquement et largement tronquées au bout ; cette portion tronquée de leur bord interne plus longue que l'autre portion du même bord ; chaperon presque carré , milieu de son bord antérieur fortement tronqué et unidenté de chaque côté ; abdomen ovoïdo-conique et tronqué en devant , à sa base. Fabricius a pareillement réduit le genre vespa de Linnseus. Mais il compose celui qu'il désigne ainsi, de mes guêpes et de mes odynères. Les guêpes, ainsi que les fourmis et les abeilles, vivent en société. Elles sont comparables à celles-ci par leur industrie, et se rapprochent àesfounnis par leurs ravages. Yl abeille, continuellement occupée de ses travaux , ne vit que de ce qu'elle récolte sur les fleurs , et l'aiguillon dont elle est ar- mée , n'est pour elle qu'une arme défensive , protectrice de ses foyers. La guêpe, au contraire, est féroce , et ne vit que de rapines et de brigandages. Son aiguillon est une arme offensive , un moyen d'opprimer les animaux plus foibles qu'elle. Cependant elle n'en est pas inoins policée , ni moins remplie de tendresse pour ses petits. Réunies dans une seulte république , les guêpes n'épargnent ni soins ni travaux ; les ouvrages qu'elles exécutent prouvent leur adresse, leur pa- tience et la finesse de leur instinct. Elles ont une architec- ture particulière qui est digne d'admiration. Parmi elles , on dislingue la Guêpe frelon et la Guêpe commune ; la première fait son nid à l'abri des vents et des grandes pluies , soit dans les greniers , soit dans les trous des vieux murs , mais le plus souvent dans de gros troncs d'arbres dont l'intérieur est pourri. Là , ces insectes par- viennent à faire une grande cavité , en détachant des frag- mens d'un bois prêt à tomber en poussière. C'est au prin- temps .que les femelles, après avoir passé l'hiver engourdies, et ranimées par la chaleur de l'atmosphère , sortent de leur retraite pour chercher un endroit convenable afin d'y établir le guêpier. Ce lieu trouvé , elles y posent les premiers fonde- mens de l'édifice , qui consistent en un pilier gros et solide, de même matière que le reste du nid , mais beaucoup plus dur et plus compacte. Cette matière dont les guêpes font usage , est l'écorce des menues branches de frêne qu'elles détachent par filamens ; ensuite elles la broient avec leurs mandibules , pour en former une pâte qui se durcit après qu'elle a été mise en œuvre ; elles récoltent en même temps une liqueur claire et sucrée qui s'écoule des endroits nou- vellement rongés de la branche qu'elles ont dépouillée. Ce pilier est toujours placé dans la partie la plus élevée de la i GUE 3 voûte, et les guêpes-frelons y attachent une espèce de calotte de même matière , qui doit servir de toit à l'édifice , et em- pêcher que les ordures qui se détacheroient de la voûte ne tombent sur les gâteaux. En dedans de cette voûte , elles posent un deuxième pilier, qui n'est en quelque sorte que la continuation du premier ; c'est celui qui doit servir de base au premier gâteau de cellules. Ces cellules sont hexagones, et leur ouverture est tournée en bas. La mère en construit quelques-unes. Comme on ne trouve au printemps que des femelles , il est probable qu'elles ont été fécondées avant l'hiver ; ce qu'il y a de certain , c'est que ces femelles com- mencent leur ponte dès qu'elles ont quelques cellules pour déposer leurs œufs. Ces œufs ne tardent pas à éclore, et la mère nourrit de sa chasse les petites larves qui en sortent. Quand celles-ci ont pris tout leur accroissement , elles ta- pissent de soie leur cellule , et la bouchent d'un couvercle de pareille matière. C'est sous cette enveloppe qu'elles su- bissent leurs métamorphoses ; elles n'en sortent que quand elles sont devenues insectes parfaits. Ces guêpes , qui naissent les premières , sont les ouvrières ; l'analogie porte à croire qu'elles sont, comme dans les abeilles, des femelles dépour- vues d'ovaires ; ce sont elles qui doivent s'occuper, de la construction du guêpier et de la nourriture des larves. La femelle continuant à pondre , la famille augmente , et le logement devient trop petit ; alors les ouvrières agrandissent l'enveloppe et le gâteau , et quand celui-ci est poussé jus- qu'au bord de cette enveloppe , elles en recommencent un , autre sur-le-champ. Ce dernier est attaché au premier , par un ou plusieurs piliers ; bientôt l'enveloppe est achevée , et de nouveaux gâteaux la remplissent; alors il ne reste plus qu'une ouverture au nid. Cette ouverture correspond à celle du trou , qui est la porte par laquelle les guêpes arrivent à leur nid ; elle n'a souvent qu'un pouce de diamètre. Ce n'est que vers le commencement de l'automne , que les jeunes femelles et les jeunes mâles sortent de leur état de nymphe. Toutes les larves qui ne pourroient devenir in- sectes parfaits qu'au mois d'octobre , sont ordinairement mises à mort avant cette époque , surtout si les froids ont commencé à se faire sentir. Les guêpes , au lieu de conti- nuer à nourrir les larves , ne s'occupent alors qu'à les ar- racher de leurs cellules et à les jeter hors du nid ; elles ne font pas plus de grâce aux nymphes. Les mâles et les ou- vrières périssent journellement; de sorte qu'à la fin de l'hiver, il ne reste que des femelles qui ont passé cette saison engour- dies au fond du nid. On rencontre , en automne , les mâles et les femelles sur 4 GUE les arbres d'où découlent des liqueurs acides et sucrées. Ils ne retournent plus au nid, et périssent misérablement au premier froid. C'est ainsi que finit cette société , dont la plus grande population n'excède guère cent à cent cinquante; individus. La guêpe commune fait son nid en terre , ordinairement à la profondeur d'un demi-pied; la porte qui y donne entrée , est un conduit d'environ un pouce de diamètre , rarement en ligne droite , et dont les bords qui sont à la surface de la terre paroissent comme labourés. La forme la plus ordinaire du guêpier est celle d'une boule; il a treize à quatorze pouces de diamètre; son enveloppe est «ne espèce de papier ou plutôt de carton , qui a quelquefois plus d'un pouce d'épaisseur ; sa couleur est d'un gris de diffé- rentes nuances, disposées par bandes. Cette enveloppe est raboteuse, et semble faite de pièces, en forme de valves de co- quillesposées les unes sur lesaulres, de façon qu'on ne voit que leur extérieur convexe; quand elle estfinie, elle a deuxportes , qui sont deux trous ronds par où les guêpes entrent et sortent. L'intérieur du nid est occupé par plusieurs gâteaux , paral- lèles et à peu près horizontaux ; ils ressemblent à ceux des abeilles par la forme , mais ils en diffèrent par la matière. Les guêpiers contiennent quelquefois quinze ou seize gâteaux d'un diamètre proportionné à celui de l'enveloppe. Tous ces gâteaux sont comme autant de planchers , disposés par étages , qui fournissent de quoi loger un grand nombre d'ha- bitans. Ils laissent entre eux des chemins libres. Dans ces intervalles sont des espèces de colonnes qui servent à soute- nir les gâteaux. Les fondemens de l'édifice sont à sa partie la plus élevée ; c'est toujours en descendant que les guêpes bâtissent. Ces piliers faits de même matière que les gâteaux et que l'enveloppe , sont massifs; leur base et leur chapiteau ont plus de diamètre que le reste. Ces guêpes, qui travaillent sous terre , ne sont pas à la portée de notre vue ; il faut donc les en tirer pour observer la manière dont elles construisent leur nid. Quand on s'en est procuré , ce qui est facile , on ne doit pas craindre qu'elles l'abandonnent; alors on peut le placer sous une ruche vitrée, pour se donner le plaisir de les voir travailler. Dès qu'elles ont été logées , elles commencent par réparer les désordres qui ont été faits au guêpier , après l'avoir soli- • dément attaché à la ruche , et à augmenter l'épaisseur de son enveloppe. Ceite enveloppe mérite une description un peu étendue. Son épaisseur , qui a souvent plus d'un pouce , n'est point massive ; elle est formée de plusieurs couches qui laissent GUE 5 des vides entre elles ; chaque couche est aussi mince qu'une feuille de papier. A mesure que les guêpes épaississent cette enveloppe , elles bâtissent une autre couche sur celles qui sont déjà formées ; leur nombre excède quelquefois quinze ou seize. Rien n'est plus amusant que de voir ces guêpes travailler à l'étendre ou l'épaissir ; plusieurs sont occupées à cet ouvrage , qu'elles font avec la plus grande célérité et sans confusion. Elles vont dans la campagne chercher les matériaux néces- saires : celle qui en a ramassé , revient chargée d'une petite boule faite d'une pâte molle ; elle la lient entre ses mâchoires. Arrivée au guêpier, elle la porte à l'endroit où elle veut tra- vailler, et l'y applique aussitôt. Elle marche à reculons ; à chaque pas qu'elle fait , elle laisse devant elle une portion de la boule , sans la détacher du reste qu'elle tient entre ses deux premières pattes. Quand elle l'a appliquée entièrement, elle l'unit en repassant plusieurs fois dessus. Les matériaux qu'elle emploie , sont des filamens de bois qu'elle enlève avec ses mandibules ; elle les humecte et les pétrit avant de les mettre en œuvre. Ces guêpiers renferment des mâles , des femelles et des ouvrières; ces dernières sont , comme parmi les abeilles et les autres insectes qui vivent en société , chargées de tous les travaux. Celles qui vont à la provision, sont continuelle- ment à la chasse ; les unes attrapent de vive force des insectes qu'elles portent quelquefois tout entiers au guêpier ; d'autres Îiillent les boutiques des bouchers ; là , chacune s'attache à a pièce de viande qu'elle préfère, et après s'en être ras- sasiée , elle en coupe un morceau quelquefois plus gros qu'elle pour le porter à son nid ; celles-ci ravagent les fruits dans les jardins ; elles les rongent, les sucent et en rappor- tent le suc. Toutes font part de ce que leurs courses leur ont produit , aux mâles , aux femelles , et même à d'autres ou- vrières , et ce partage se fait de gré à gré. Les mères ne volent dans la campagne qu'au printemps et en automne ; pendant l'été , elles sont renfermées dans l'intérieur du guêpier , occupées à pondre , et surtout à nourrir les larves. Un guêpier qui a tous ses gâteaux , contient ordinaire- ment quinze à seize mille cellules, dont chacune est remplie par un œuf ou une nymphe. Ce sont principalement les larves qui occupent les guêpes; celles-ci les nourrissent de la- même manière que les oiseaux nourrissent leurs petits , en leur donnant de temps en temps la becquée , après avoir ramolli dans leur bouche les alimens que ceux-ci ne pour- roient digérer. 6 GUE Vingt jours se sont écoulés depuis que les œufs ont été pondus , et les larves sont prêtes à se métamorphoser en nymphes ; elles s'enferment, comme les précédentes, dans leurs cellules , et deviennent insectes parfaits huit ou neuf jours après qu'elles se sont changées en nymphes; la cellule qu'une jeune guêpe a quittée , ne reste pas long-temps va- cante ; une vieille guêpe la nettoie , et la rend propre à rece- voir un nouvel œuf. Les cellules destinées aux œufs qui donnent les ouvrières , ne se trouvent jamais placées parmi celles qui renferment les œufs qui donnent les mâles et les femelles ; des gâteaux en- tiers sont composés de ces premières , qui sont plus pethes que les autres. L'édifice bâti par les guêpes, et qui les occupe pendant quelques mois , ne doit durer qu'une année. Cette habitation si peuplée pendant l'été , est presque déserte l'hiver, entiè- rement abandonnée au printemps ; le plus grand nombre de ses habitans périt en automne. Quelques femelles desti- nées à perpétuer l'espèce , passent l'hiver engourdies , et au printemps suivant , chacune d'elles devient la fondatrice d'une nouvelle république , et elle est la mère de tous les individus qui la composent. Les ouvrières , comme étant les plus utiles , sont les premières qui naissent ; les mâles et les femelles ne paroissentque vers la fin de l'été et au commen- cement de l'automne ; leur accouplement a lieu dans le guê- pier même où ils sont nés. L'occupation des mâles dans le guêpier , se borne à le nettoyer, et à enlever les corps morts. Ils sont plus petits que les femelles , et plus grands que les ouvrières , qui sont ïes plus petits des trois individus de la société. De même que Jes mâles d'abeilles, ils sont privés d'aiguillon ; il n'y a que les mères et les ouvrières qui en soient pourvues ; celui des mères est plus long que celui des ouvrières ; et la piqûre des guêpes est plus forte et cause une douleur plus vive que celles que font les abeilles ; la violente cuisson dont elle est suivie , est également produite par une liqueur vénéneuse qu'elles introduisent dans la plaie. La paix ne règne pas toujours dans les sociétés des guêpes : il y a souvent des combats entre les ouvrières ou entre celles-ci et les mâles; les derniers individus sont plus lâches ou plus foibles que les autres , mais ces combats y sont rare- ment à mort. Quand les premiers froids se font sentir , les guêpes ou- vrières arrachent de leurs cellules les larves qui ne se sont pas encore métamorphosées en nymphes ; aidées par les mâles, elles ies portent hors du guêpier. Il paroît qu'elles craignent GUE 7 que leurs petits ne puissent supporter le froid et la faim pendant cette saison , où elles trouvent à peine alors de quoi les nourrir. Elles finissent elles-mêmes par mourir les unes après les autres. Nous avons esquissé très-rapidement le tableau des mœurs et de l'industrie des guêpes. En traitant des différentes coupes que nous avons faites en ce genre , nous aurons occasion de donner d'autres connoissances sur ces insectes ; ainsi , nous parlerons à l'article Odykère des guêpes maçonnes , et à l'article de Poliste, du nid de la guêpe française de Linnœus, et de ceux des guêpes cartonnières , de Cayenne. Tout ce qui a été dit sur l'industrie des guêpes, n'empêche pas les cultivateurs de désirer de se défaire de ces insectes, qui gâtent les fruits, même avant leur maturité. On a indiqué plusieurs moyens pour détruire les espèces qui vivent en société , surtout la guêpe commune: quand on peut découvrir les lieux qu'elle habite, il est facile d'en faire périr des milliers en peu de temps. Quelques personnes ont imaginé d'enduire de glu des brins de paille , et de les placer aux environs du nid; mais cette méthode est longue et pénible. On peut se servir avec succès d'eau bouillante qu'on jette dans le trou; mais quand les nids sont éloignés des maisons, on ne peut pas en avoir une assez grande quantité pour noyer et brûler les guêpes : il vaut beaucoup mieux se servir de mèches soufrées ; on agrandira un peu l'ouverture du trou qui conduit au guêpier ; on fera entrer dans ce trou des mèches allumées ; après quoi on bouchera son entrée avec de petites pierres, afin que les guêpes ne puissent sortir sans miner, ce qu'elles ne pourront faire en peu de temps : alors elles se trouveront étouffées par la vapeur du soufre. On aura seulement attention de ne pas boucher le trou assez exactement pour qu'il ne puisse y avoir un peu d'air, afin de donner une issue à une petite partie de la fumée , et que les mèches ne s'éteignent pas trop vite. Ce genre, restreint dans ses limites naturelles, ne ren- ferme qu'une vingtaine d'espèces. Nous distinguerons parmi elles les suivantes : Guêpe frelon , Vespa crabro, Linn., Réaum.^ Insect. t. 6, tab. 18, fig. i ; etiom.h, tab. \o , fig. 9. Elle a plus d'un pouce de long ; les antennes obscures , avec la base ferrugineuse ; la tête ferrugineuse , pubescente ; la lèvre supérieure jaune ; les mandibules jaunes à la base , noires à l'extrémité ; le corselet noir, pubescent, avec sa partie antérieure , et souvent l'écusson , d'un brun ferrugi- neux ; le premier anneau de l'abdomen noir , avec la base ferrugineuse et les bords jaunâtres; les autres anneaux noirs 8 G TT E à la base , jaunes à l'extrémité , avec un petit point noir latéral sur chaque ; les pattes d'un brun ferrugineux ; les ailes ont une légère teinte roussâtre. On la trouve dans toute l'Europe ; elle fait son nid dans le creux des vieux arbres, et vit en société. V. les généralités. La Guêpe commune , Vespa vulgaris , Linn. ; Réaum. ibid. tom. 6 , /?/. i4- , fig- i , 7. La femelle a huit à neuf lignes de long ; les antennes noires ; la tête noire , avec le tour des yeux et la lèvre su- périeure d'un jaune obscur; les mandibules jaunes, noires à l'extrémité ; le corselet noir, légèrement pubescent , avec une tache au-devant des ailes, un point calleux à leur ori- gine , une tache au-dessous et quatre sur l'écusson , jaunes; l'abdomen jaune , avec la base des anneaux noire et un point noir distinct de chaque côté ; le premier anneau a une tache noire en losange au milieu ; les autres ont une tache presque triangulaire , contiguë au noir de la base ; les pattes sont d'un jaune fauve , avec la base des cuisses noire. On la trouve dans toute l'Europe ; elle vit en société , et fait son nid sous terre. Voy. les généralités et pi. 22, fig. 8, 9 et 10. Guêpe de Holstein , Vespa holsatica, Fab. ; f.os 2-8-10 de cet Ouvrage. J'ai ainsi caractérisé celte espèce dans le quatrième nu- méro des Ann. du Mus. d'Hisl. nat. : Noire ; une ligne à cha- que épaule ; deux taches à l'écusson , jaunes ; abdomen jaune, avec une bande noire, transversale à la base des anneaux; des points noirs , contigus au bord postérieur des premières bandes. Elle est un peu plus grande que la guêpe commune. Le guêpier de cette espèce forme un ovoïde dont le petit bout est tronqué. Sa longueur est de cinq centimètres, et son plus grand diamètre transversal est de quarante-six millimè- tres ; la matière dont il est composé, est très-mince , papy- racée et grisâtre. Elle est formée de petites bandes placées parallèlement les unes sur les autres. Le gâteau ou le nid proprement dit, est renfermé dans cette enveloppe. Il est composé d'une trentaine de cellules hexagonales , accolées les unes aux autres , et dont celles de la circonférence sont plus basses. La société de cette espèce n'est composée que d'un petit nombre d'individus. Ces guêpes établissent quelquefois leur nid dans l'intérieur des maisons, sur les solives, et même dans les ruches. Voyez mes Observations sur quelques guêpes, Annales du Muséum dHist. nat. Guêpe moyenne, Vespa média, Oliv. , Deg., Insect., t. 2, pi. 27 ,fig. 2-3-4. E.2. Gir/t'/'/tf/f/t' i/<" M /<'•"' Gn/a/t/f <><■„/.■'. G.i.f*rte ,/<■ fa c/re ■ Gru/'/itpfere z>or/tf V///~ /„,/„ '{'/'■' il',?// Offiytrer /,. Oafeart GUE 9 Degeer nomme cette espèce moyen frelon. Elle est un peu plus petite que la guêpe frelon ordinaire. Ses antennes sont noires en dessus , d'un jaune fauve en dessous ; sa tête est noire , avec la lèvre supérieure jaune , marquée d'une raie noire , et trois taches jaunes sur le front ; le corselet est noir , avec une raie longitudinale angulaire jaune , de chaque côté, et quatre lignes transversales sur fécusson; l'abdomen est noir, avec le bord des anneaux jaune , et un peu de noir de chaque côté qui empiète sur le jaune ; les cuisses sont noires, avec l'extrémité jaune ; les jambes sont jaunes, avec un peu de noir; les tarses sont jaunes. Elle se trouve en Europe, autour de Paris ; elle suspend son nid au-dessous des toits des maisons , ou à une branche d'arbre. Guêpe cartonnière. Voyez Poliste. Guêpe dégingandée. Geoffroy nomme ainsi un hymé- noptère du genre Chain s {minuta) de Fabricius. Guêpe dorée. Voyez Chrysis. Guêpe-ichneumon. Voyez Sphex, Pélopée. Guêpe maçonne. Voyez Odynère. (l.) GUÉPI AIRES, Vespariœ. Tribu d'insectes, de l'ordre des hyménoptères, section des porte-aiguillons, famille des di- ploptères. Ses caractères sont: ailes supérieures doublées dans leur longueur ; antennes grossissant insensiblement vers l'ex- trémité , terminées en pointe , insérées vers le milieu du front, brisées, de douze a treize articles, dont le premier long et cylindrique , le second très-petit, le troisième allongé et conique; mandibules fortes et dentées; lèvre inférieure divisée en quatre filets fort longs, ou en trois pièces , dont l'intermédiaire plus large et échancrée; un point glandu- leux à chaque lobe , de même qu'à l'extrémité des divisions latérales; palpes filiformes ou sétacés, courts, à articles pres- que coniques ou cylindracés ; les maxillaires ordinairement de six; les labiaux le plus souvent de quatre. Plusieurs guêpiaires vivent en grande société , et construi- sent des ouvrages moins utiles pour nous qiic ceux des abeilles, mais aussi remarquables parleur industrie , et également di- gnes de notre admiration. {V. les articles Guêpe et Po- liste.) Les sociétés des ces insectes sont formées de trois sortes d'individus, d'ouvrières ou femelles, dont probable- ment le sexe est avorté, de femelles propres à la génération, et de mâles ; ici tous les individus sont ailés. La tête de ces insectes est comprimée , presque triangulaire , appliquée con- tre le corselet avec le front plane , les yeux grands et échan- crés; leurcorselet estovalaire ou globuleux, ou paroît comme cubique : son premier segment est court et arqué; leurs ailes io GUE supérieures sont doublées ïongitudinalement; leur abdomen est, soit conique, soit ovalaire , avec le premier anneau ré- tréci en pédicule globuleux, ou pyriforme dans plusieurs; les mulets et les femelles sont armés d'un fort aiguillon , cacbé dans l'abdomen, lorsqu'il n'agit pas. Nous divisons ainsi celle tribu : I. Mandibules très-étroites , ou beaucoup plus longues que larges , rapprochées en devant , en forme de bec ; division intermédiaire de la languette étroite et allongée; chaperon presque en forme de cœur , dont la pointe est en devant et tronquée. (Guêpiaires solitaires.) A. Languette sans points glanduleux , divisée en quatre filets longs et plumeux. Le genre Synagre. B. Languette ayant quatre points glanduleux à son extrémité, di- visée en trois pièces , dont celle du milieu plus grande , évasée , échancrée ou bifide au bout. . Les G. Ptérochile, Odynère, Eumène, Zèthe , Dis- CŒSIE, CÉRAMIE. II. Mandibules guère plus longues que larges , en carré long , obli- quement et largement tronquées au bout; chaperon presque carré; languette ayant toujours quatre points glanduleux , courte et tri-' fide , division intermédiaire en cœur. ( Guêpiaires sociales ). Les G. Poliste , Guêpe, (l.) GUEPIER , Merops , Lalh. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvai^s et de la famille des Pelmatodes ( V. ces mots). Caractères : bec épais à la base, allongé, presque télragone, entier, un peu fléchi en arc , subulé, à pointe aiguë' ; narines rondes , petites , couvertes à leur origine de petites plumes dirigées en avant , quelquefois totalement glabres ; langue étroite, lacérée à la pointe chez la plupart ; pieds courts, talons ( vulgairement les genoux ) entièrement dénués de plumes; quatre doigts , trois devant, un derrière; les exté- rieurs réunis dans la plus grande partie de leur longueur; l'ongle intermédiaire le plus fort de tous et dilaté sur son bord interne; ailes longues, à penne bâtarde, ou très-courte ou de mpyenne étendue; la première rémige la plus longue de toutes chez les Uns , la troisième chez les autres. Tous les guêpiers appartiennent à l'ancien continent. Les oiseaux de la Nouvelle - Hollande , auxquels Latham et Shaw ont donné ce nom, ne font pas partie de ce genre {V. Polo- GUE cniON et Créadicvn"). Quant aux guêpiers indiqués par les au- teurs comme se trouvant à Cayenne et auBrésil, ils n'habitent pasdans ces contrées, si ce sont réellement des guêpiers ; car il paroît certain qu'on n'en apasencore rencontré dansl'Amé- rique.Lesguêpiersontdes rapports avec les hirondelles d ans leur genre de vie ; comme celles-ci, ils saisissent leur proie en vo- lant ; ils se rapprochent des martin-pêcheurs-çzr les belles cou- leurs de leur plumage et la conformation de leurs pieds , et, comme ceux-ci et les hirondelles de rivage , les guêpiers, dont on connoît le genre de vie, nichent au fond des trous qu'ils creusent eux-mêmes en terre ; se nourrissent d'insectes vo- lans , diptères et tétraptères, particulièrement de guêpes et d'abeilles, dont sont venus leurs noms français et latin. Un astérisque désigne ceux que je ne garantis pas être des espèces distinctes , attendu que je ne les commis que d'après les descriptions qu'en font les auteurs , et surtout Lalham qui a singulièrement embrouillé ce genre. Le Guêpier pron: ment dit , Mercps aps'asfer , Lath», pi. enl. n.° o,38 de 1 JUot. nal. de Bvffon , a l'iris A un rouge vif; le bec noir ; le front d'une belle couleur d'aigue-marine ; le dessus delà tête d'un marron teinté de vert ; le derrière de la tête et du cou d'un marron pur , mais qui s'éclaircit en s'approchant du dos ; le dessus du corps d'un fauve pâle avec des reflets verts et rougeâtres plus ou moins apparens; la gorge d'un jaune doré éclatant, terminé , dans quelques individus , par un collier noirâtre ; le devant du cou , la poitrine et le dessous du corps d'un bleu d'aigue-marine , qui s'éclaircit sur les parties postérieures ; la queue de cette même couleur, avecune légère teinte de roux, mais sans aucun mélange sur le bord extérieur de l'aile; les pennes alaires, les plus proches du dos, d'un vert mélangé de roux, presque toutes terminées de noir ; les petites couvertures supérieures d'un vert obscur , les moyennes rousses , et les grandes nuancées de vert et de roux; les pieds d'un brun rougeâtre : ces oi- seaux ont des couleurs très-variables dans leur teinte et leur distribution ; ils ont la taille du mawis, mais de forme plus al- longée; les cinq pennes latérales de la que » sont égales entre elles , et les deux intermédiaires les dépassent de 9 à 10 lignes. La femelle diffère en ce que son front est d'un vert jaune, le dessus de sa tête roux, le reste du plumage d'un vert bru- nâtre sur le dessus du corps, et en ce que les deux pennes intermédiaires de sa queue excédent les autres de très-peu. Ces oiseaux font entendre, soit posés , soit envolant , un cri, sans doute difficile à exprimer ; carBuffon dit qu'il est éclatant sans être agréable . et qu'il a quelque rapport au bruit qui se fait lorsqu'on siffle dans une noix percée. Ce cri G U E est, suivant Sonnini, simple, grave, flûte et accompagné de temps à autre par un craquement de bec; Belon le compare au son que feroit un homme en sifflant , ayant la bouche close en rondeur, quichanteroil grulgru runirul, aussi haut que pour- roit le faire un loriot; enfin , d'autres prétendent qu'il dit crou, crou,crou. Les arbres, les plantes en [leurs sont recherchés par les guêpiers, parce qu'ils sont fréquentés par les guêpes et les abeilles dont ils font leur nourriture habituelle ; ils vivent aussi de bourdons, de cousins, de mouches , de cigales, et d'autres insectes qu'ils attrapent en volant ; les cigales sont pour eux une proie très-friande, aussi les enfans de l'île de Candie s'en servent comme d'appâts pour les prendre; il leur suffit de passer une épingle recourbée au travers d'une ci- gale vivante, et ils attachent cette épingle à un long fil; comme elle n'en voltige pas moins, le guêpier l'apercevant, fond dessus, l'avale ainsi que l'hameçon, et se trouve pris. A dé- faut d'insectes , on prétend quils se nourrissent de petites graines, même de froment. Ray soupçonne qu'ils mangent aussi des petits poissons , comme le martin-pêcheur , d après les rapports qui existent entre eux. Les endroits qu'ils choisissent pour nicher, sont les co- teaux dont le terrain est le moins dur, les rives sablonneuses et escarpées des grands fleuves; ils creusent avec leurs pieds et leur bec, des trous , auxquels ils donnent six pieds et plus de profondeur ou longueur , et une direction oblique ; l'en- trée en est large, et le fond se termine en rond; c'est là que la femelle place un nid matelassé de mousse, et y dépose de quatre à sept œufs blancs, un peu plus petits que ceux du merle. Les familles ne se dispers *iit point, et toutes se réu- nissent à l'automne pour former ces grandes troupes que l'on voit dans cette saison. Les guêpiers sont très-communs dans l'île de Candie et se trouvent dans plusieurs contrées de la Grèce, en Italie, dans le midi de la France ; on en voit quelques petites troupes dans nos pays septentrionaux , mais rarement ; ils sont en- core plus rares en Suède, où ils se tiennent près de la mer; ils ne se trouvent presque jamais en Angleterre, selon Char- leton et Willughby ; mais, suivant Lalham, on y en a vu des bandes de trente , et en juin 1 795 , on en vit une troupe nom- breuse dans le Norfolk , où elle repassa en octobre , mais en plus petit nombre. Us sont communs dans plusieurs cantons de la Russie , et ils arrivent à la fin d'avril dans les contrées qu'arrosent la Samara et le Volga, où ils sont très-nom- breux ; mais ils quittent toutes les contrées septentrionales aux approches de 1 hiver. L'espèce est répandue en Barba- rie , en Arabie el en Afrique, jusqu'au Cap de Bonne-Es- GUE l3 pérance ; ils arrivent dans les îles grecques de l'Archipel , à la mi-août, s'y arrêtent peu de temps, et y repassent au printemps ; enfin on les voit en Egypte au mois de sep- tembre. Le Guêpier Adanson. V. Guêpier a longue queue du Sénégal. Le Guêpier aux ailes orangées. V. Polochion gor- ruck. Le Guêpier d'Angola. V. Petit Guêpier vert et bleu a queue étagée. Le Guêpier bicolor , Merops bicolor, Vieill. Ce joli guê- pier, dont nous devons la connoissance à Perrein, natura- liste de Bordeaux, qui Ta observé à Malimbe, sur la côte d'A- frique, a la tête, le dessus du cou et du corps, ainsi queles cou- vertures supérieures des ailes d'un cendré rougeâtre vineux ; les pennes des ailes et un trait sur l'œil d'un brun noirâtre ; les joues et les côtés de la tête d'un beau blanc ; le dessous du corps d'un rouge sanguin ; le dessous des ailes et de la queue gris -brun, et le dessus d'un brun noirâtre; les deux pennes intermédiaires plus longues que les autres d'un pouce et demi , et terminées en pointe fort aiguë ; le bec noir et blanc à la base de sa partie inférieure ; l'iris rouge , et dix pouces de long du bout du bec à celui des pennes cau- dales. Cette espèce se trouve sur la côte occidentale de l'Afri- que ; elle ne paroît à Malimbe , dans le royaume de Con- go et Cacongo, que pendant trois mois de Tannée : elle voyage en troupes , vole avec la même rapidité que V hirondelle , se perche rarement, et dès qu'elle le fait, c'est sur les arbres les moins couverts de feuilles. Lorsque ces guêpiers ont éta- bli leur croisière dans un canton , ils se réunissent tous , et voltigent pendant des journées entières, jusqu'à ce qu'ils aient détruit tous les insectes dont ils se nourrissent , spé- cialement les hyménoptères ; alors ils partent ensemble pour un autre canton , où ils continuent de chasser en commun. * Le Guêpier bleu-vert , Merops cœrulescens , Lath. Tout le plumage de ce guêpier, dont on ignore le pays natal, est d'un bleu -vert, à reflets plus foncés , presque noirs sous certains aspects ; les pieds sont de cette dernière cou- leur. Le Guêpier du Brésil. V. Guêpier rouge et bleu. Le Guêpier Bulock, Merops Bulocki, Vieill. , pi. 20 des Oiseaux de Paradis de Levaillant, se trouve au Sénégal. 11 a la gorge rouge; toutes les parties supérieures d'un vert éteint, comme mélangé de fauve ; cette dernière couleur est plus pro- il G U E noncée sur la nuque et sur la queue; une nuance bleue est répandue sur le dessus de la tête et sur les pennes alaires les plus proches du dos; les moyennes sont terminées de noir; le reste du corps est en dessous d'un teinte qui appro- che de la couleur de noyer ou de feuille morte; le bas-ventre et les couvertures inférieures de la queue sont d'un bleu d'outremer ; un large trait noir part du bec , passe à tra- vers l'œil et s'étend jusqu'aux oreilles ; les couvertures in- férieures de l'aile et le dessoys de la queue sont roussâtres ; le bec et les pieds noirs. Cet oiseau a des rapports assez pro- noncés avec le guêpier à gorgerouge, pour l'aire soupçonner que ce n'est qu une variété d'âge ou de sexe. Le Guêpier a capuchon , Merups cucullatiis , Latham, n'appartient point à ce genre. V. Polochion a capuchon. Le Guêpier caroncule. V. Creadion a pendeloques. La Guêpier cendré de Barrcre. V. Guêpier atète jaune et blanche. * vLe Guêpier chaddœjr, Merops viridis , var. B. ; Latham. Tel est le nom que les Egyptiens donnent à ce guêpier, quia le bec presque droit et noir; la langue échan- crée de chaque côté vers sa pointe qui n'est point divisée; un trait noir sur les cotés de la tête ; la gorge jaune ; le reste du plumage vert ; la queue égale à son extrémité ; les pieds cou- leur de chair. Cet oiseau paroîl sédentaire en Egypte , il y fait saponte. Cestd'après Eorskaë'l {Flora œgyptiaco-arabica^ part. 2 , p. 2, n.°2) qu on a décrit ce guêpier. Levaillant dit que c'est un jeune oiseau de l'espèce de son guêpier 5W- gny, qui est le guêpier de Perse , dont Latham fait une variété de son merops superciliosus. Le Guêpier citrinelle , Merops citrinella , Vieill., a six pouces environ de longueur totale ; tout le plumage jaune , mais sous des nuances plus ou moins chargées ; cette cou- leur est assez prononcée sur les sourcils , la gorge , le bord extérieur des pennes alaires et caudales ; elle blanchit plus ou moins sur les autres parties : cet oiseau vient de l'Inde , et est au Muséum d'Histoire naturelle; mais je ne crois pas que ce soit le merops flaokans (le guêpier à tête jaune et blanche ) , comme le porte son étiquette. Le Guêpier a collier du Bengale , Merops viridis torqua- îus, var. A, Lalh. Ce guêpier est donné par Buffon pour le même oiseau que son guêpier vert à gorge bleue , et par M. Le Vaillant, pour la femelle ; il en diffère principalement par plus de longueur, et de celui de Madagascar, par son front d'un vert titan i sur le bleu d'aigue-marine , et par des cou- leurs moins brillante*. GUE l5 Le Guêpier a collier gros bleu. V. Guêpier varié , pi. 7 des Oiseaux de Paradis de Levaillant. Le Guêpier a collier de Madagascar. V. Guêpier vert a gorge bleue. Le Guêpier a collier et a très-longue queue, Merops longicauda , Vieill. , est un peu plus grand que le guêpier bico- lor , et il en a le vol et les habitudes : il ne paroît de même à Malimbe que pendant trois mois de Tannée , et ce , à l'é- poque des pluies , qui favorisent la végétation des plantes et le développement des insectes. Un trait brun bordé de blanc et d'aigue-marine passe au-dessus de l'œil ; la gorge est un mélange de jaune et de marron tirant sur le fauve ; au-dessous est un demi-collier noir de deux lignes de large , qui em- brasse les deux tiers du cou; une tache bleuâtre est au milieu de l'aile , et les grandes pennes sont terminées de brun ; les deux pennes intermédiaires de la queue dépassent les autres de six pouces, et sont d'un brun-vert qui est la couleur do- minante du plumage ; l'irisest rouge ; le bec noir; les pieds et les ongles sont bruns. C'est à Perrein qu'on est redevable de la connoissance de ce guêpier. Levaillant, qui a publié la figure de cet oiseau pi. 6 de ses Guêpiers, assure que les deux longues plumes de la queue avoient été ajoutées par Perrein ; cependant j'ai eu de cet ornithologiste un guêpier pareil , et certainement les deux longues plumes appartenoient à l'oiseau. Au reste , à l'excep- tion de ces deux pennes caudales , la figure citée ci-dessus est exacte. Le Guêpier commun. V. Guêpier proprement dit. Le Guêpier cornu. V. Créadion cornu. Le Guêpier Cuvier. V. Guêpier a gorge blanche. Le Guêpier DàUDIN , pi. i£ des Oiseaux de Paradis , etc. , de M. Levaillant, est le Guêpier vert a queue d'azur. Le Guêpier d'Europe. V. Guêpier proprement dit. Le Guêpier dee-weed-gang. V. Polochion dee-weed- GANG. Le Guêpier flambé, pi. 3i de M. Levaillant, est un Picucule. Le Guêpier a front' blanc. Voy. Polochion a front BLANC. Le Guêpier a gorge blanche , Merops albkollis, Vieill. , pi. 9 des Oiseaux de Paradis , etc. , de Levaillant , a le front et la gorge d'un blanc pur ; le dessus de la tête noir ; un large plastron de cette couleur et frangé de bleu sur son bord inférieur , couvre le devant du cou ; les parties postérieures sont d'un vert clair, qui se dégrade presque jusqu'au blanc sur ,6 GUE le bas-ventre et sur les couvertures inférieures de la queue ; une bandelette noire part du bec, passe sur les yeux, et se ,. termine sur les oreilles; la nuque, le dessus du corps et les couvertures supérieures des ailes sont d'un vert presque roux ; le croupion , les couvertures de la queue et le dessus de ses pennes , d'un bleu pâle ; les deux longues rectrices inter- médiaires , noires dans la partie qui outre-passe les autres ; les rémiges rousses ; les pieds bruns; le bec est noir. Lon- gueur totale , dix pouces. Le Guêpier a gorge bleue, pi. 10 des Oiseaux de Paradis de Levaillant, est le guêpier de Madagascar, et le guêpier vert à gorge bleue, pi. enl. de Buffon , n.° 74.0 , dont le guêpier à col- lier du Bengale , est la femelle , selon M. Levaillant. Le Guêpier a gorge rouge, Merops gularh , Lath. C'est au docteur Shaw que nous sommes redevables de la connois- sance de cet oiseau , figuré pi. oj de ses Mélanges d'histoire naturelle. Sa taille est un peu plus petite que celle du guêpier commun; le front est d'un beau bleu qui passe en dessous de l'oeil, et s'élargit derrière; le dessus du corps noir; le crou- pion est bleu et tacheté de cette dernière couleur ; le haut de la gorge et le cou sont d'un rouge de feu ; le ventre a des taches bleues et noires ; quelques pennes des ailes et de la queue ont les bords bleus, et les primaires sont ferrugineuse» à l'origine , ce qui forme sur les ailes une grande tache de cette couleur ; les ailes , pliées, ne dépassent que de très- peu l'origine de la queue , dont les pennes sont presque d'é- gale longueur entre elles. Cette espèce se trouve à Sierra-» Leone. Le Grand Guêpier des Philippines. V. Guêpier vert A QUEUE D'AZUR. Le Guêpier gris d'Ethiopie, Merops cafer, Lath. Cet oi- seau , dont Linnseus fait mention d'après un dessin , est le Promerops brun a ventre tacheté. Le Guêpier hausse-col noir, Merops collaris, Vieill. , se trouve au Sénégal. Il a six pouces de longueur totale ; le bec long d'un pouce et noir ; un large hausse-col de cette couleur au bas de la gorge , qui est d'un beau jaune citron ; la tête , le dos et les petites couvertures des ailes d'un vert rembruni ; une tache oblongue noire se fait remarquer der- rière l'œil et à l'extrémité de la queue ; la poitrine et le ventre sont d'un brun olivâtre ; les pennes alaires et caudales rousses à leur base , et les deux intermédiaires de la queue vertes. Il a de grands rapports avec le guêpier varié; mais il est un tiers plus petit. *Le Guêpier ictérocephale , Merops congener, Lath. G TJ E lf Excepté un bandeau noir , la tête de ce guêpier est jaune , ainsi que la gorge et tout le dessous du corps ; le dos est d'un beau marron , et les autres parties supérieures du corps sont variées de jaune et de vert; une couleur bleue dominé sur les petites couvertures des ailes, et est variée de jaune sur les moyennes ; les grandes sont entièrement de celte der- nière teinte ; les pennes sont noires et terminées de rouge ; la queue est mi-partie de ces deux couleurs, jaune à sa base, et verte à son extrémité ; le bec et les pieds sont jaunes. Grosseur un peu au-dessus de celle du guêpier ordinaire , et bec plus arqué. Selon Gesner , cet oiseau se montre quel- quefois aux environs de Strasbourg. Cette espèce est très- douteuse. Le Guêpier de FIle-de-Erance. V. Guêpier marron ET BLEU. Le Guêpier Raseur. V. Polochion jaseur. Le Guêpier jaune de Brisson. V. Guêpier a tête jaune et blanche. * Le Guêpier jaune de la cote de Coromandel, Me- rops coromandus , Lalh. , pi. ig du Voyage aux Indes et à la Chine. Sonnerat , à qui nous sommes redevables de cette nou- velle espèce , l'a trouvée à la côte de Coromandel. Elle a la tête et le cou, en arrière, d'un jaune pâle; une bande longi- tudinale noire naît à l'angle supérieur du bec , se prolonge et se termine un peu au-delà de l'œil ; la gorge est verdâtre ; le cou en devant , la poitrine et le ventre sont d'un jaune, légèrement lavé de vert; lescôtés d'un jaune foncé; les petites plumes des ailes, celles du dos et du croupion d'un jaune pâle , marquées par des bandes transversales ondulées et lé- gèrement colorées de bleu verdâtre; les pennes des ailes et de laqueue d'un jaune foncé , et les moins longues termi- nées de noir; le bec et les pieds de cette couleur; l'iris est rous- sâtre ; les pennes de la queue sont égales en longueur. Le Guêpier aux joues bleues. V. Polochion aux joues bleues. Le Guêpier Kôgo. V. Polochion Kogo. Le Guêpier Leschenault, Merops LeschenauIU,y\- 18 deé Oiseaux de Paradis , etc., de Levaillant , se trouve à l'île de Java. Il a le front et le sinciput d'un vert sombre, à re- flets rougeâtres ; l'occiput et la nuque de la première cou- leur; le dos, les sc^pulaires , les couvertures et le bord extérieur des premières et secondes pennes des ailes 9 «l'un vert brillant ; toutes les pennes terminées de noir- brun , sont roussâtres du côté intérieur ; le croupion est ifuri bleu pâle ; la queue d'un bieu-vert en dessus et noirâtre MY. U 18 G U E en dessous; une plaque triangulaire d'un roux jaunâtre cou- vre la gorge , et est terminée par un collier étroit d'un gris- vert , qui prend un ton noirâtre dans l'ombre ; la poitrine est d'un vert jaunâtre ; le ventre est , en outre, nuancé d'une légère teinte bleuâtre , qui se répand sur les couvertures in- férieures de la queue ; un trait noir occupe le derrière de l'œil ; le bec est noir , et les pieds sont d'un brun jaunâtre. Le nom imposé à cet oiseau, est celui du voyageur qui l'a rapporté en France. Le Guêpier Latreille, pi. 12 des Ois. de Paradis , etc., de M. Levaillant, est le guêpier marron et bleu de JBuffon. Le Guêpier a longue queue du Sénégal, Merops casta- neus 'vnr., Lath. , pi. enl. , n.° 3i4 , est donné par Buffon pour une variété de climat du guêpier marron ci bleu; il porte réellement ces deux couleurs , mais leur distribution n'est pas tout -à- fait la même ; le marron teint les couvertures des ailes, excepté les plus voisines du dos : il couvre aussi celles de la queue ; mais la partie excédante des deux intermédiaires est noirâtre*, longueur totale, environ un pied. M. Levaillant, qui a décrit ce guêpier, l'appelle guêpier Adanson , et nous assure que c'est une espèce particulière. Le Guèpjer de Madagascar , pi. enl. 25g. V. Guêpier patiricu. Le Guêpier marron et bleu, Merops castaneus, Lath.; Me- rops badins, Linn., éd. i3. pi. enl. n.n 252 deYHisl. nat.de Buffon. Cet oiseau , de l'Ile-de France, est d'une taille un peu au- dessus de celle de Y alouette huppée, mais beaucoup plus allon- gée ; il a dix pouces dix lignes de longueur ; le bec noir; les parties antérieures du corps et le haut du dos de couleur mar- ron ; le croupion et toutes les parties inférieures d'une teinte d'aigue-marine, beaucoup plus belle sur la gorge , le devant du cou et la poitrine ; une bande brune part des coins de la Isouche , passe au-dessous des yeux, et s'étend presque jus- qu'au cou; les couvertures et les pennes des ailes sont vertes ; celles-ci fauves en dessous , et la plupart terminées de noi- râtre ; les pennes de la queue bleues en dessus, et d'un gris- brun en dessous ; les deux du milieu plus longues que les autres de deux pouces deux lignes; les pieds rougeàtres, et les ongles noirâtres. Le Guêpier marron et bleu du Sénégal. V. Guêpier a longue queue du Sénégal. Le Guêpier du Mexique. V. Guêpier a tête grise. Le GUÊPIER minule, pi. 17 des Ois. de Paradis, etc., de M. Levaillant, est d'un vert clair, à reflets jaunes et bleus , avec une légère teinte de fauve sur toutes les parties supé- rieures et sur le* deux pennes intermédiaires de la queue ; la GUE ,9 gorge est jaune et bordée par en bas d'un liseré bleu, auquel succède une plaque marron pourpré ; un long trait noir, qui part du bec , passe sur les yeux et s'étend jusqu'aux oreilles ; un vert pâle nuancé de roux couvre le dessous du corps ; toutes les pennes latérales de la queue , qui est carrée à son extré- mité, et les pennes des ailes sont d'un rouge clair, liserées de vert et terminées par une zone noire, ensuite fauve et nuancée de bleu ; les couvertures inférieures de la queue, les flancs et les jambes sont fauves. M. Levaillant prétend que c'est le même oiseau que le guêpier rouge et vert du Sénégal. Mais rien ne prouve la certitude de cette identilé , parce que celui- ci a été figuré d'après nature sur la pi. enl. n.° 3i8, et pré- sente des différences remarquables. Le Guêpier moho. V. Polochion mohc. Le Guêpier natté est la femelle du Civéadion a pende- loques. Le Guêpier noir et»jaune. V. Polochion noir et jaune. Le Guêpier de Nubie. V. Guêpier rouge a tète bleue. Le Guêpier aux oreilles noires. V. Polochion aux oreilles noires. Le Guêpier patirich, Merops superciliosus , Latb. pi. enl. n.° 25g. Patirich tirich est le nom de ce guêpier dans la langue ma- dégasse. 11 a onze pouces un tiers de longueur; le bec noir et les pieds bruns; un large bandeau noirâtre , bordé dans toute sa circonférence de blanc verdâtre , entoure le bec à sa base , et embrasse la gorge , en prenant une teinte jau- nâtre ; celle-ci est d'un blanc jaunâtre à sa naissance, et d'un brun-marron à sa partie inférieure ; le dessus de la tête d'un marron verdâtre brillant; le dessus du cou et du corps d'un, vert obscur plus clair sur le croupion ; les grandes pennes des ailes sont vertes, bordées de brun, de cendré, et terminées de noirâtre ; le dessous du corps est de couleur verte , plus pâle vers le ventre , et se dégradant toujours du côté de la queue, dont les pennes sont d'un vert obscur et frangées de brun; les deux intermédiaires sont cendrées , plus longues de deux pouces que les autres, etterminéesen pointe. Cette es- pèce habite Madagascar. Buffon fait mention d'un autre guêpier de la même île, qui a les couleurs moins tranchées, le bec moins fort, les pen- nes de la queue de longueur égale , le bandeau bordé d'aigue- marine , le croupion et la queue de cette même teinte. * Le Guêpier du pays des Marattes , Merops orientalis , Lath. Cet oiseau est de la taille du guêpier rouge et vert du Sé- négal; son plumage est généralement d'un vertlerne ; lespennes des ailes sont d'un rouge sans éclat, bordées de verdâtre et ao GUE terminées de noir ; la queue est verte ; les deux pennes inter- médiaires ont plus de longueur que les autres, et toute la par- tie excédante est presque noire. *Le Guêpier de Perse , Merops superciliosus ,*V ar. ; Merops persica, Lath. , est peut-être une variété du guêpier patirich. 11 arrive dans les premiers jours de mai sur les bords de la mer Caspienne, y reste pendant l'été , et y fait son nid. C'est , dit Pallas qui l'a fait connoître, l'oiseau de passage qui ar- rive le plus tard aux environs de Courief. Ce guêpier a les parties supérieures d'un beau vert de per- roquet; lefrontblanc; untraitbleuau-dessusdesyeux; un autre de même couleur, surmonté d'un troisième d'un vert foncé , qui s'étend de l'angle postérieur de l'œil à l'oreille ; le haut de la gorge blanc ; le devant du cou couvert d'une plaque rouge sanguin ; les ailes et la queue rougeâtres en dessous et à leur naissance ; d'un vert jaunâtre à l'intérieur , ainsi que les pennes de la queue ; les primaires des ailes ont , en outre , un peu de bleu à l'extérieur de leur pointe; le bec est noir ; la mandibule inférieure plus courte que la supé- rieure; les deux pennes intermédiaires de la queue sont du double plus longues que les autres, qui sont égales entre elles. Le Petit Guêpier des Philippines , Merops viridis , var. C, Torquaius, Lath. Cet oiseau est rapporté par Buffion à son guêpier vert à gorge bleue. Il en diffère en ce que la bande du dessous des yeux est d'un vert obscur , qu'il est privé du demi-collier sur la gorge , et qu'il a moins de longueur (six pouces six lignes). Mais Brisson observe que dans les deux individus qu'il a vus, les deux pennes intermédiaires ne paroissent pas avoir encore pris tout leur accroissement, et qu'elles seroient devenues beaucoup plus longues que les la- térales. *Le Petit Guêpier vert et rleu a queue étagée, Me- rops angolensis, Lath., n'a que cinq pouces et demi de longueur ; il se dislingue des autres par la conformation de sa queue , qui est étagée ; un vert doré est sur la tête, le cou , le dessus du corps , les couvertures supérieures des ailes et de la queue; une bande cendrée , pointillée de noir, part de l'origine du bec et passe sur les yeux; la gorge est jaune ; le devant du cou d'un beau marron ; le reste du dessous du corps d'un vert d'aigue-marine un peu doré ; les couvertures inférieures de la queue sont d'un verdâtre mé- langé de marron ; les pennes alaires et caudales vertes en dessus et cendrées en dessous; les pieds cendrés, le bec noir et l'iris rouge. On trouve cet oiseau dans le royaume d'Angola. g r E Le Guêpier a queue et ailes rousses de C ayenne. Voyez Guêpier vert a ailes et queue rousses. Le Guêpier a queue fourchue. V. Guêpier a queue d'hirondelle. Le Guêpier a queue d'hirondelle , Merops hirundinaceus, Vieill. Taa>a est le nom que porte cet oiseau chez les petits Namaquois, au midi de l'Afrique. Ce mot , qui veut aire Jîet, lui est imposé à cause de la couleur verte de son plumage ; sa gorge est jaune et terminée par un collier bleu d'outremer; sa queue est presque aussi fourchue que celle de l'hirondelle. L'individu décrit par M. Levaillant, pi. 8 des Ois. de Paradis, sous le nom de guêpier à queue fourchue ou tawa, porte sur la partie supérieure du cou un collier vert jaunâtre à reflets , et a le croupion et les couvertures supérieures de la queue bleus. C'est un mâle. La ponte de celte espèce se compose de cinq ou six œufs d'un blanc bleuâtre. Le Guêpier quinticolor , Merops quinticolor , Vieill., pi. i5 des Ois. de Paradis, etc., de Levaillant, se trouve dans l*île de Ceylan. La tête , le dessus du cou cl le manteau, sont d'un marron vif; la plaque jaune qui couvre la gorge est terminée par un collier noir ; cette couleur se trouve aussi à l'extrémité des pennes alaires ; le croupion , la queue et le bas-ventre, sont bleus; les plumes scapulaires, les couver- tures supérieures des ailes et les pennes, sur leur bord exté- rieur, sont vertes; cette couleur prend un ton jaunâtre surla poitrine et le sternum; une teinte fauve règne sur les couver- tures inférieures des ailes et sous les pennes ; la queue est grisâtre en dessous ; le bec noir et le tarse brunâtre. * Le Guêpier rougeet bleu, Merops brasiliensis, Lalh. Ce guêpier est décrit d'après Séba , qui le dit du Brésil , mais que l'on ne doit presque jamais croire sur cette matière , dit Èuffon ; il est à peu près de la taille du nôtre ; la tête , la gorge et tout le dessous du corps, sont de la couleur du rubis; elle est plus foncée sur les couvertures supérieures des ailes, dont les pennes et celles de la queue sont d'un bleu brillant, varié de noir et de blanc; celles des ailes sont doublées de jaune ; cette teinte colore le bec et les pieds. *Le Guêpier rouge a tête bleue, Merops cœndcocephalus, Lath. ; Merops nuhicus, Linn. , éd. i3. Cette espèce , que l'on trouve en Nubie, a la tête, le croupion, les couvertures supé- rieures de la queue et la gorge d'une belle couleur d'aigue- marine, mais plus foncée sur cette dernière partie ; le cou , ainsi que tout le reste du dessous du corps, d'un rouge cramoisi nuancé de roux ; le dos , la queue et les ailes 4'un. rouge de brique, rembruni sur les couvertures des ailes; GUE les trois ou qualre pennes secondaires les plus proches du corps d'un vert-brun à reflets bleuâtres ; les grandes termi- nées d'un gris bleuâtre, nuancé de rouge ; les moyennes ter- minées de brun noirâtre ; les pieds d'un cendré clair et le bec noir. Longueur, environ dix pouces; queue un peu fourchue. Le Guêpier bouge et vert du Sénégal , Merups eiyihwp- tents, Lath. , pi. enl. n.° 3i8, a le dessus de la tête et du corps , et les couvertures supérieures des ailesd'un vert-brun, plus foncé sur la tête et le dos , plus clair sur le croupion et sur les couvertures supérieures de la queue ; une tache encore plus foncée derrière l'œil; la gorge jaune ; tout le dessous du corps d'un blanc sale; les pennes alaires et caudales rouges, et terminées de noir ; le bec et les pieds de cette dernière couleur. Longueur totale, environ six pouces. On donne à cette espèce trois variétés. La première a une tache noire au bas de la gorge , qui est .séparée du jaune qui la couvre par un trait bleuâtre , trans- versal , et bordée sur les côtés et le bas du cou d'une teinte brune qui se perd sur le fond d'un verdâtre lavé dont tout le dessus du corps est couvert. Cette variété a été apportée de la côte dé Guinée. La seconde, qui se trouve au Sénégal, est un peu plus grande que la précédente ; le dessus du corps est d'un ver- dâtre pâle; le devant de la tête bleu clair ; un demi-collier d'un très-beau bleu est au bas de la gorge ; ce collier devient d'un vert clair, en se fondant avec le jaune de la gorge dans sa partie supérieure; les pennes caudales sont, dans ces oi- seaux, égales entre elles. Enfin la troisième ( 2.e Suppl. to ihe gen.) a six pouces un quart de longueur; la queue un peu fourchue ; les deux pen- nes intermédiaires vertes; toutes les autres d'un orangé rou- geàtre et terminées de noirâtre ; les plus extérieures d'un brun verdâtre en dehors ; les secondaires des ailes et les couver- tures de la couleur du dos ; un bandeau noir sur les yeux ; la gorge et les parties supérieures ducorps pareilles à celles de la deuxième variété; une tache triangulaire noire sur le haut de la poitrine; le reste du dessous du corps d'un bai roux; les pieds bruns. Ce guêpier ayant la queue fourchue , ne peut elie une variété des précédens. Le Guêpier rousse -gorge, Merops mficoïïîs, Vieill. , pi. 16 des Ois. de Paradis, etc. , de Levaillant , est à peu près de la taille du guêpier commun ; il a la gorge fauve ; une bandelette noire qui des narines s'étend jusqu'aux oreilles en pass:u:t à travers l'œil ; le iront roussâtre ; le dessus de la tête, du cou, du corps et des ailes, le bord extérieur des GUE =3 pennes alaires , les couvertures supérieures de la queue et ses pennes, d'un vert pâle , glace de gris et à reflets plus ou moins bleus; les couvertures inférieures des ailes et le des- sous des rémiges , fauves; le dessous du corps d'un vert pâle , tirant au bleu ; le bec noir et les pieds bruns. 11 se trouve en Afrique et dans l'Inde. Le Guêpier rousse-tête ouBonelli , Merops ruficapillus, Vieill.pl. igdesOis.de Paradis de Levaillant, eslde la taille du guêpier proprement dit, mais elle paroît plus allongée ; la tête et le cou sont d'un roux de rouille, les sourcils blancs ; une tache noire passe à travers l'œil, s'étend jusqu'à l'occiput et jusqu'à la naissance de la gorge, qui dans le reste est d'un jaune pâle ; les parties inférieures sont d'un vert jaunâtre , à reflets roussâtres ; les parties supérieures, depuis la couleur rousse, sont d'un vert plein lustré, un peu plus foncé sur les ailes que sur tout le reste; les moyennes pennes alaires sont noi- res; le dessous de la queue est d'une teinte qui tend au gris ; le bec noir, l'iris rougeâlre ; les pieds sont bruns. La femelle a des couleurs moins vives que le mâle , et les deux pen- nes intermédiaires de sa queue ont moins de longueur ; la couleur rousse est, chez les jeunes, mélangée de vert, et cette dernière couleur fortement nuancée de roux. On trouve cet oiseau en Afrique. Le Guêpier Savigny. V. Guêpier de Persiî. * Le Guêpier sciiœgiiagha. Nom que les Arabesdonnent à un oiseau dontForskaël fait mention dans sa Livra œgyptiaco- arabîca , et dont Gmelin et Latbam font une variété du guêpier commun, auquel on le dit très-ressemblant. Cependant ce prétendu guêpier a le bec convexe , au lieu d'être en arête , et ses doigts ne sont point joints à la première articulation. Le schœghagha est fort commun dans les forêts de lYemen , où il fait la chasse aux insectes dont il compose sa nourriture. Le Guêpier Sounini. V. Guêpier varié. Le Guêpier superbe , Merops superbus, Lalh. Le docteur Shaw , qui le premier a décrit et figuré cet oiseau dans ses Nal. mise, pi. 78 C , soupçonne qu'il est de l'espèce du me- rops rouge et bleu ; Latbam , quoiqu'il pense de même, en fait une espèce particulière dans son deuxième suppl. to the geu. Synops, sous le nom de superb bee ealer. Quoi qu'il en soit, il a près de neuf pouces anglais de longueur ; le bec noir ; le front, le tour des yeux, la gorge etle croupion bleus; le reste, du plumage rouge ; les deux pennes intermédiaires de la queue plus longues que les autres , et de couleur noire dans la partie excédante. * Le Guêpier de Surinam, Merops surinamensis, Lath. Col oiseau de Surinam, décrit par Fermin {Descript. de Surinam , ai G U E vol. 2 , p. 184 ) , ne peut être un guêpier, comme l'a pensé ce voyageur, puisqu'il n'existe aucun oiseau de ce genre dans le nouveau continent; son plumage est varié de plusieurs cou- leurs ; le derrière de la tête est rougeâtre ; le cou d'un jaune verdâtre; les pennes sont noires, bleues et vertes; taille du merle : il vit d'abeilles et d'autres insectes. Fermin fait encore mention d'un autre guêpier d'une espèce plus petite et du môme pays , mais il n'en donne pas la description ; je soup- çonne que l'autre est un martin-pêcheur. Le Guêpier a tète grise, Merops cinereus, Latb. Il est incertain que cet oiseau soit d'Amérique , puisque ce n'est que d'après le nom mexicain auaulicilni , que Séba lui a im- posé , qu'on le dit américain. Il n'est pas plus gros que l'a- louette ; sa longueur est d'environ neuf pouces trois lignes ; un joli gris couvre sa tête; ce gris est varié de rouge et de jaune sur le dessus du corps, le cou, les couvertures supé- rieures des ailes et de la queue; un jaune clair, nuancé de rouge, colore le dessous du corps, depuis le bec jusqu'aux pennes caudales, dont les latérales sont grises , ainsi que les ai}es ; les deux intermédiaires sont rouges et plus longues que les autres de deux pouces deux lignes ; le bec est d'un vert brillant. Séba ne fait pas mention de la couleur des pieds. C'est encore une espèce très-suspecte , et qui certainement n'est pas JP l'Amérique. M. Cuvier donne ce guêpier pour un souimanga a longue queue. Le Guêpier a tète jaune. V. Guêpier ictérocéphale. Le Guêpier a tête jaune et blanche , Merops flaoicans , Latb. , est encore une espèce très-suspecte , décrite d'après Aldrovande , qui en fait un munucodiala. Il a la tête blanche et variée de jaune et d'une couleur d'or ; l'iris et le dos jaunes ; les paupières rouges ; la poitrine rougeâtre : le cou , le ventre et le dessous des ailes blanchâtres; les pennes alaires et cau- dales d'un rouge très-vif; les deux pennes intermédiaires de la queue plus longues de huit pouces que les latérales ; le bec long de deux pouces et un peu arqué. Le Guêpier a tête rouge , Merops eryihrocephahis , Lath. On trouve ce guêpier dans les Indes orientales ; sa tête et le haut du cou , en dessus, sont d'un rouge très-vif; le dessus du corps et les couvertures supérieures de la queue d'un beau vert ; un bandeau noir est sur les yeux ; la gorge est jaune ; le reste du dessous du corps d'un jaunâtre nuancé , de rouge et bordé de vert sur les plumes du dessous de la queue; les pennes alaires et caudales sont d'un vert foncé en dessus et cendrées en dessous ; l'iris est rouge ; le bec noir ; et les pieds sont cendrés ; grosseur du guêpier vert à gorge bleue. Longueur totale , six pouces; queue carrée à son extrémité. G U E 25 Le Guêpier varié, Merops variegatus, VîeîlL Un vert foncé domine sur la tête, le cou, le dos, le croupion et les couver- tures du dessus de la queue ; la paupière supérieure est bor- dée de bleu ; un trait noir passe sur l'œil ; le jaune orangé de la gorge , dont les côtés sont blancs, est bordé en bars de bleu d'azur, qui se change en marron vers la poitrine; le reste du dessous du corps est d'un vert jaunâtre sale ; les pennes des ailes et de la queue sont fauves en dessus et en dessous, de- puis leur origine jusqu'aux deux tiers de leur longueur, ensuite noires et terminées de gris sale , excepté les deux du milieu de la queue qui sont entièrement vertes et de la même longueur que les autres ; l'iris est rouge , ainsi qu'une grande tache qui paroît sous l'aile de chaque côlé de la poitrine ; le bec et les pieds sont noirs. Longueur totale, six pouces. La femelle diffère du mâle en ce que ses couleurs sont moins vives sous la gorge, et qu'elle n'a point de taches rouges sous les ailes. Ces guêpiers, communs à Malimbe , se tiennent dans les bosquets qui sont proches de la mer, et se posentsur les arbres peu élevés , d'où ils s'élancent sur les insectes diptères qui volent à leur portée. Lorsqu'ils ont atteint leur proie, ils re- viennent se percher sur une branche sèche du même arbre , jusqu'à ce qu'une autre proie se présente, et ils ne quittent le canton que lorsqu'ils n'y trouvent plus les insectes dont ils se nourrissent. Leur vol est aussi rapide que celui de l'hi- rondelle. Le Guêpier vert a ailes et queue rousses , Merops çayenncnsis , Lath. , pi. enl. n° 454-. Quoiqu'on ait donné ce guêpier pour un oiseau de Cayenne, il paroit certain que ce genre ne se trouve point en Amérique : ainsi donc les guê- piers décrits dans divers auteurs, pour être de cette partie du monde , appartiennent à l'ancien continent, ou sont des oi- seaux d'un autre genre. Le dessus et le dessous du corps de celui-ci sont verts , plus foncés sur les parties supérieures , et plus clairs sur la gorge ; les pennes des ailes sont blanches à leur origine; leur côte, ainsi que celle des pennes de la queue , est noirâtre ; le bec noir ; les pieds sont d'un brun jaunâtre et un peu plus longs qu'ils ne le sont ordinairement dans les oiseaux de ce genre. Taille inférieure à celle du guêpier à tête jaune et blanche, et pennes caudales d'égale longueur. Cet oiseau n'est point un guêpier, c'est un merle, 6elon Levaillant. * Le grand Guêpier vert et bleu a gorge j alise, Merops rhrysocephalus , Lath. Cette espèce , observée par Sonnerai , a la gorge d'un beau jaune , ainsi que le devant du cou ; le dessous et le sommet de la tête sont mordorés : cette couleur 2G GUE s'étend au-dessous et au-delà des yeux, et est terminée de brun vers le bas ; une teinte d'aigue-marine est répandue sur le front , les sourcils, tout le dessus du corps et le bord des pennes des ailes , depuis le milieu de leur longueur ; dans le reste , elles sont vertes ; les petites couvertures supérieures sont d'un vert-brun et mordorées, et les plus proches du corps d'un jaune clair; le dessus du dos et le croupion sont d'un vert doré; les couvertures de la queue vertes; les deux pen- nes intermédiaires dépassent de sept a huit lignes les autres, qui sont à peu près égales entre elles. Longueur totale , dix pouces. Cet oiseau est, selon Levaillant, un jeune guêpier commun. Le Guêpier vert a gorge bleue , Merops viridis , Lath. , pi. enl. n.° 'jl^o. Grosseur du moineau ; longueur, huit pouces neuf lignes; front bleu, ainsi qu'une grande plaque sur la gorge , encadrée de noir: cette couleur forme dans le bas un croissant renversé , et dans le haut une bande qui part du bec, passe sur les yeux, descend des deux côtés du cou et se joint presque aux deux extrémités du croissant; dessus de la tête et du cou orangé ; dos, petites couvertures et dernières pennes des ailes verts ; quelques-unes ont les bords et l'ex- trémité d'un jaune doré; couvertures supérieures de la queue d'un bleu d'aigue-marine; poitrine et ventre d'un vert clair; jambes d'un brun rougeâtre ; couvertures inférieures de la queue d'un vert obscur; ailes variées de vert, d'orangé et de noir; dessus de la queue vert; dessous vert rembruni; par- tie excédante des deux pennes intermédiaires longue de plus de deux pouces, très-étroite et d'un brun foncé ; plusieurs des autres bordées près du bout et terminées de jaune doré; bec noir en dessus et blanchâtre en dessous, à la base; pieds bruns. L'oiseau décrit par Brisson , sous le nom de guêpier à collier de Madagascar , diffère en ce qu'il n'a point de bleu sur le front ; le dessus de la tête et du cou est vert doré , ainsi que ie dos; le dessous du corps est d'un vert d'aigue-marine ti- rant sur la couleur d'or ; le bandeau noir passe au-dessous des yeux; les ailes sont fauves en dessous, et quelques pen- nes de la queue blanchâtres. Longueur, huit pouces neuf lignes. Ce guêpier se trouve à Madagascar et au Bengale. Latham décrit deux variétés de cette espèce : la première ne diffère qu'en ce que son front est jaune et que la gorge est d'unbleu foncé ; la seconde offre des dissemblances plus nom- breuses et plus marquées; un vert pâle colore son plumage , et est plus clair sur les parties inférieures du corps; le front incline à l'orangé ; la gorge est noire, avec une légère teinte bleue sur les côtés et sur les joues ; les pennes de la queue GUE 27 sont d'égale longueur; peut-être que ce plumage est celui des jeunes. Ces oiseaux paroissent dans l'Inde à l'automne, où ils se rassemblent en bandes nombreuses. Le Guêpier vert a queue d'azur, Merops plnlippinus , Lath. , pi. enl. n.°57. On trouve cet oiseau aux Philippines. Sa taille est au-dessous de celle de notre guêpier, et il a huit pouces dix lignes de longueur; le dessus de la tête et du corps, les couvertures des ailes supérieures, d'un vert sombre, changeant en cuivreux; le croupion, les couvertures du dessus de la queue d'un bleu d'aigue-marine plus clair sur les inférieures ; de chaque côté de la tête une bande noirâtre qui part de la base de la mandibule supérieure , borde les yeux en dessus et s'étend presque jusque sur l'occiput ; la gorge jaunâtre, à reflets verts et fauves; le devant du cou et le reste du dessous du corps d'un vert jaunâtre, changeant en fauve ; le dessus des pennes des ailes de même couleur que le dos , et le dessous cendré ; quelques-unes ont du bleu sur leur bord extérieur et intérieur; celles de la queue d'un bleu d'aigue-marine en dessus, cendrées en dessous , d'égale lon- gueur et à tige noirâtre ; le bec noir, les pieds bruns. Le Guêpier vulgaire. V. Guêpier proprement dit. Le Guêpier wergan. V. Polochion wergan. (v.) GUEPIER. C'est le nom que l'on donne au nid que les guêpes se construisent, les unes sous terre, les autres sous les toils des maisons, les autres dans des trous de muraille , dans des cavités de vieux troncs d'arbres, et dont la consistance approche ordinairement de celle du carton ou du papier à enveloppes. V. Guêpe, (o.) GUEPIER, Favolus. Genre de champignons établi par Palisot-Reauvois, dans sa Flore d'Oware et de Bénin, et qui y est figuré pi. i. Ses caractères sont: substance subéreuse T coriace, attathée par le côté, plissée à sa surface inférieure; plis formant des cavités assez régulières, ordinairement hexa- gones. Ce genre renferme plusieurs espèces, qui toutes croissent sur les arbres morts. J'en ai rapporté une d'Amérique qui est figurée dans les Mémoires de l'Académie de Berlin, année 1812. (b.) GUEPIER A LOUPE. V. Créadion. (s.) GUÈP1NIE , Guepinia. Genre de plante que R.Browu â appelée Teesdalie. (b.) GUERACKIAO. Nom d'une Sensitive épineuse du Sénégal, (b.) GUEREBA, GOUARIBA ou GUARIBA. C'est le singe Ouari>te , qui appartient au genre Alquatte. V. ce mot. (desm.) 28 G U E GUERET. Terre labourée et non ensemencée, (d.) GUEREZA. V. Fonkes. (s.) GUERLIN GUET (grand). F.Ecureuil delà Guyane, tom. 10, p. 109. (desm.) GUERLINGUET (petit). T. Ecureuil nain, tom. 10, p. 109. (DESM.) GUERNAZA. Sorte de Raisin, en Italie, (ln.) GUERRIER. Dampier nomme ainsi l'oiseau Frégate. V. ce mot. (s.) GUERTÉE. C'est 1' Arachide , au Sénégal, (b.) GUERUCAEREMENBI. Insecte du Brésil, mentionné par Marcgrave, et rapporté par Gmelin à l'espèce de la Ci- gale tibicen. (desm.) GUERZIM. Arbrisseau du Sénégal, cité par Adanson, mais dont ce botaniste n'indique pas le genre, (b.) GUESA. Nom donné, en Laponie , à I'Epicia (pinus al/es). (ln.) GUES ISA MI. Ancien nom arabe du Macis. (ln) GUESDE. V. Guède. (s.) GUESPE. V. Guêpe, (desm.) GUESPIER. V. Guêpier, (v.) GUETTARD , GueUarda. Genre de plantes de l'hexandrie monogynie, et de la famille des rubiacées, qui a pour ca- ractères: un calice monophylle , cylindrique,, très-court , comme tronqué en son bord , avec quatre dents fort courtes; une corolle monopétale , tubuleuse , à limbe partagé en cinq à neuf découpures plus courtes que le tube ; cinqàdixétamines; un ovaire inférieur, petit, ovale , chargé d'un style filiforme à stigmate en massue ; un drupe arrondi , un peu aplati en dessus, torruleux , dont le noyau a communément six lobes, et est divisé intérieurement en six loges monospermes. Ce genre comprend neuf à dix arbres de l'Inde et de l'Amérique , à feuilles grandes, simples et opposées; à sti- pules intermédiaires; à fleurs disposées en corymbes sur de longs pédoncules axillaires. Le plus remarquable de ces arbres est le Guettard de L'Inde, GueUarda speciosa, Linn. , qui a les feuilles ovales, nues, et la corolle à huit ou neufdivisions.il croît dans l'Inde, et est cultivé à raison de la beauté et de l'odeur suave de ses fleurs, qui sont appelées parles Français fleur de Saint- T/wmé. Ces fleurs sont sujettes à avorter, et c'est ce qui a fait que Linnseus a placé cet arbre dans une classe qui ne lui appartient pas, la monoécie. V. pi. B 1 , où il est figuré. Le Guettard a fleurs rouges, aies feuilles ovales, oblongues , velues en dessous, «t les fleurs en panicules G U F 29 branchus a l'extrémité des rameaux. Il croît à Cayenne. Son bois est amer. La décoction de ses feuilles est employée par les créoles, en bain, pour guérir les enflures. Ses baies sont douces et bonnes à manger. Quelques botanistes pensent que cette espèce doit former un genre distinct. Le Guettard argenté, dont les feuilles sont ovales-ar- rondies, pointues, velues et argentées en dessous, et fine- ment ridées en dessus ; les fleurs ont cinq étamines et une corolle à cinq divisions. Elles sont portées sur de longs pé- doncules dichotomes à leur sommet. Ce bel arbre croît a la Jamaïque et dans l'île de Cayenne. C'est Yhallesia de Brovvn, Jam. t. 20 f. i. Le Guettard a petites fleurs. Il a les feuilles petites comme celles du myrte, oblongues , lisses. Les pédoncules sont tridores et les fleurs plus petites que dans les autres. Aublel a réuni à ce genre un arbre de Cayenne qu'on en a depuis séparé pour former le genre Isertie. Ventenat lui a réuni le Matthiole , et Persoon les Laugeries. (b.) GUEULE. Se dit de l'ouverture par laquelle les animaux prennent leur nourriture , mais s'applique plus particulière- ment à celle des carnivores : on dit la gueule d'un lion et la Louche d'un cheval. Le mot gueule exprime plutôt la voracité sanguinaire que le mot bouche. ( V. ce dernier. ) Les ani- maux carnivores ont la gueule plus large que les herbivores, à cause de la nature de leurs alimens; ils ont aussi des dénis aiguës et longues, tandis que celles des herbivores sont plates et courtes, (virey.) GUEULE DE FOUR. En Sologne, dénomination de la Mésange a longue queue. V. ce mot. (v.) GUEULE DE LION. C'est le Muflier des jardins (^anturhinum majus , L. ). (LN.) GUEULE DE LOUP. V. Muflier, (b.) GUEULE DE LOUP. C'est Yhelix scarabœus, Linn, V. aumotBuLiME. (b.) GUEULE DE SOURIS. C'est le mytilus murinus de Linnaeus. V. au mot Moule, (b.) GUEULE NOIRE. Ce sont les fruits du Myrtile (vac-. cinum myrtillus') , qui noircissent les lèvres quand on en mange, (ln.) GUEVEI ou GUEYEI QkJO?x(AnMopepygmœa, Linn.). Quadrupède ruminant du genre des Antilopes, placé à tort par Buffon parmi les Chevrotains. V. lom. 2 p. 102. (desm.) GUEVINA. V. Quadrie. (s.) GUFE. Le Goujon, en allemand, (desm.) 3o GUI GUGELFIRAUS et GUTMERLE. Noms allemand* du Loriot, (desm.) GUGER et GUMPEL. Le Bouvreuil , en allemand. (DESM.) GUGHAREO. Nom du Centropome rave , à Nice. (DESM.) GUGLE. Nom allemand des insectes du genre Lam- pyre. (DESM.) GUGUHUM. Selon Georgi, les Tartares-Burates nom- ment ainsi un Chardon (carduus tuberosus ). (ln.) GUIIAA. Nom que les naturels du Paraguay donnent généralement aux Aras, (v.) GUHR. Les mineurs donnent ce nom aux substances mi- nérales qui ont été charriées par les eaux et déposées dans les fentes et les cavités des filons, et qui sont dans un état pâteux ou pulvérulent. Il y a des guhrs purement terreux; d'autres qui sont plus ou moins mêlés d'oxydes métalliques, et Ton donne à ceux-ci le nom du métal qu'ils contiennent. Parmi les dépôts terreux on ne donne ordinairement le nom de guhr qu'aux matières calcaires ou gvpseuses, et leur nom même varie suivant leurs divers degrés de consistance ; ainsi le guhr calcaire se nomme agaric minéral quand il est spon- gieux; lait de lune quand il est semblable à de la bouillie ; moelle de pierre ou de montagne quand sa consistance appro- che de celle de la graisse. Le giûir gypseux ou gypse terreux, se nomme aussi farine fossile , quand il est pulvérulent , à cause de sa grande blancheur et de la ténuité de ses molé- cules ; mais on sent bien que toutes ces dénominations sont assez arbitraires ; on donne, par exemple, le nom de farine fossile à un guhr purement calcaire , tout comme au guhr gypseux, lorsqu'il a quelque ressemblance avec la farine végétale. Quand ou découvre des guhrs métalliques dans des fentes de rochers , c'est ordinairement une preuve qu'il se trouve quelque filon dans le voisinage , et sur cet indice l'on peut tenter quelques travaux pour en faire la recherche. V. Gelée minérale, (pat.) GUHROSIAN. Nom donné par Karslen à une variété compacte de Chaux carbonatée magnésifère. V. ce mot , t. 6, p. 181. (luc.) GUI , Viscum, Linn. {Bioécie lélrandrie.) Nom d'un genre très-singulier du règne végétal , appartenant à la famille des caprifoliacées ou mieux des loranlhées , et qui comprend un petit nombre de plantes parasites , la plupart ligneuses , et presque toutes étrangères. Ces plantes ont des feuilles sim- ples, épaisses, ordinairement opposées ; quelquefois elles en G U T 3î sont dépourvues et n'ont alors que des. rameaux cylindriques ou comprimés , et comme articulés. Leurs fleurs sont dioï- ques , c'est-à-dire , toutes mâles sur certains individus , et toutes femelles sur d'autres ; elles viennent en épis ou en grap- pes aux aisselles des feuilles ou des rameaux , et elles sont remplacées par de petites baies, dont la pulpe est visqueuse dans plusieurs espèces. Les fleurs mâles et les femelles ont un calice (ou corolle) à quatre divisions profondes. Dans les premières on remarque quatre anthères oblongues et sans filets , fixées chacune à une des divisions du calice ; dans les secondes on voit un ovaire inférieur qui est dépourvu de style , ou n'en a qu'un très-court, et qui est chargé d'un stigmate obtus. Cet ovaire devient une baie ronde et lisse , à une loge , dans laquelle se trouve une semence en cœur, un peu comprimée et charnue. Le genre appelé Mysodendre avoit été établi à ses dé- pens ; mais il n'a pas été adopté. On connoîlune vingtaine d'espèces de gui, parmi lesquelles je ne citerai que la suivante. Le Gui commun ou a fruits blancs , Viscum album, Linn. C'est la plus commune des deux espèces du genre qu'on trouve enEurope. Cette plante croît, non sur la terre comme les autres, mais sur les branches d'un grandnombrc d'arbres différens; on la voit communément sur le pommier, le poirier, le tilleul , l'orme, le frêne, le peuplier, le noyer, lemélèse, le chêne, etc. Elle semblegreffée surcesarbres, elle y végète en touttemps , en hiver comme en été , et s'y nourrit de leur sève , qu'elle pompe par ses racines implantées dans leur écorce. Sa racine est peu apparente ; elle pousse, en forme de buis- son , plusieurs branches ligneuses , revêtues d'une écorce jaune verdâtre ; la plus forte de ces branches est à peu près de la grosseur du doigt , les autres sont plus minces et pleines de nœuds; elles se divisent en rameaux dicholomes , très- nombreux, articulés , souvent entrelacés les uns dans les au- tres, et plus gros par les deux bouts; de chacun des nœuds sortent deux feuilles charnues , oblongues , arrondies à leur extrémité , et étroites à leur base ; elles ont environ deux pouces de longueur , et sont opposées , sessiles , d'un vert jaunâtre , et marquées de trois ou cinq nervures fines et lon- gitudinales. Les fleurs sont jaunes et rassemblées au nombre de trois ou quatre dans les bifurcations supérieure? des ra- meaux : elles paroissent au commencement du printemps. Dans les individus femelles elles donnent naissance à de pe- tites baies rondes , blanches , presque transparentes , rem- plies d'un suc visqueux, dont le centre est occupé par une semence plate et en cœur. Ces fruits mûrissent en septembre. 32 GUI La graine de cet arbuste , portée par les oiseaux ou au- trement , s'attache aisément à l'écorce de l'individu sur le- quel elle doit germer; elle le pénètre insensiblement et s'y introduit : alors la sève de l'arbre s'extravase , et forme , à l'endroit de l'insertion, une grosseur ou bourrelet, qui aug- mente à mesure que la plante parasite fait des progrès. La présence de cette plante est très-préjudiciable aux ar- bres sur lesquels elle s'établit, puisqu'elle vit à leurs dépens, et s'empare d'une partie de la nourriture qui leur étoit des- tinée ; aussi , lorsque le gui est trop multiplié sur un arbre , cet arbre en souffre-t-il beaucoup ; sa vigueur n'est plus la même , et il ne tarde pas à devenir étique et rabougri. Un cultivateur vigilant et qui entend ses intérêts, doit détruire ce parasite importun dès qu'il commence à végéter ; s'il attend plus tard , il sera forcé de couper la branche qui le nourrit , ou de lui faire une entaille ou plaie considérable, qui ne se refermera plus , à cause de la faiblesse de l'arbre. Dans le nombre des singularités qu'offre le gui commun , il y en a quelques-unes très-remarquables. Decandolle , dans un mémoire publié parmi ceux de l'Institut en i8u6 , a cons- taté de nouveau que le gui vivoit de la sève même des arbres sur lesquels il se trouvoit, et il y a consigné le fait que les feuilles et les tiges du gui ne peuvent absorber l'eau dans la- quelle on les plonge. Cet arbre , quoique implanté sur beau- coup d'espèces différentes d'arbres , ne varie pourtant point; qu'il soit nourri par la sève du pommier, du mélèse ou du chêne , il n'en éprouve aucun changement, et ses formes res- tent les mêmes. On sait le respect superstitieux que les druides avoienl pour cette plante ; ilss'assembloient sous les chênes qui en étoienf chargés pour y faire leurs prières; ils la révéroient comme sacrée , et la regardoient comme un remède excellent contre le poison , et propre à augmenter la fécondité des animaux. L'un de ces prêtres recueilloit le gui , qu'il coupoil avec une faux d'or, et, après l'avoir consacré , le distribuoil au peuple au commencement de l'année sacrée. Ce respect ridicule pour le guide chêne s'est perpétué, dit Rozier , dans quelques- unes de nos provinces , où le paysan n'oseroit le détruire , tandis qu'il coupe sans scrupule celui des autres arbres. Au reste , il est extrêmement rare de rencontrer le gui sur îc chêne. Le professeur Desfontaines est le seul, de tous ceux que je commis , qui dise en avoir vu. V. Loranthe. Les baies du gui sont acres et amères ; prises intérieure- ment, elles peuvent être dangereuses , parce qu'elles purgent avec violence , et causent souvent des douleurs d'entrailles. GUI 33 Il vaut mieux ne les employer qu'à l'extérieur. Elles sont bon- nes pour hâter, la suppuration des abcès. Autrefois on préparoit la Glu {V. ce mot et le mot Houx) avec les baies de gui, en les faisant bouillir dans l'eau, les pilant ensuite , et coulant la liqueur chaude pour en séparer les semences et la peau. Aujourd'hui on fait la glu du gui avec l'éçorce de cette plante. Pour cela, elle est renfermée pendant huit ou dix jours dans un lieu humide. Quand elle est pourrie , on la pile jusqu'à consistance de bouillie, puis on la met dans une terrine, où l'on jette de temps à autre de l'eau de fontaine bien fraîche ; on remue avec un bâton jusqu'à ce que la glu s'y attache ; on la lave ensuite dans l'eau à plusieurs reprises f pour la nettoyer , et on en forme «ne espèce de boule , qu'on conserve , pour l'usage , dans un pot avec de l'eau, (n ) GUELDRE. V. Guildille..(s.) GUIABELLA. Nom donné , en Espagne, au Plantain CORNE DE CERF. (LN.) GUIANACOÈS et GUIANAQUE. V. Guanaco et Lama, (s.) GTJIARNATT. Nom du Sorgho, en Guinée, (ln.) GUIARUBA. C'est , dans Laërt , le n a quinze pouces de longueur; la tête, le cou, le dos , la gorge et le croupion d'un brun noirâtre ; le devant du corps d'un blanc de neige , ainsi que les petites et moyennes couvertures du dessous de l'aile ; les plus grandes sont cendrées et bor- dées dé blanc; les pennes noirâtres ; quelques secondaires terminées de blanc ; celles de la queue pareilles aux pri- maires et élagées ; le bec et les pieds noirs. Cette espèce est répandue dans le Nord , depuis la pointe de l'Ecosse jusqu'aux îles de Féroè* ; on la retrouve au Spitz- berg, au Kamtschatka et sur les côtes orientales et occiden- tales de l'Amérique septentrionale. Le guillemot niche dans les rochers ; chaque couvée n'est que d'un œuf , çros Comme celui d'une oie , verdâtre et varié de taches irrégu- lières noirâtres. C'est en sautant sur la roche de pointe en pointe qu'il parvient à son nid. C'est un oiseau peu défiant : il se laisse approcher et prendre avec une grande facilité, et c'est d'après cette apparence de stupidité que les Anglais lui ont donné le nom de guillemot. Le Guillemot a ailes blanches, Uria leucoptera , "Vieil!. Cet oiseau , dont je ne connois pas le pays natal, est Jotalement d un noir profond avec une grande plaque blanche 3G GUI sur l'aile : sa taille est à peu près la même que celle du pré- cédent. Le Guillemot blanc de lait , Uria lacteola , Lath. , pa- roît être une variété accidentelle du Guillemot grylle. V. ce mot. Le Guillemot a capuchon. V. Guillemot proprement dit. Le Guillemot grylle s Uria gryllœ , Lath. ; Colymbus grylle, Gm. , a douze à treize pouces de longueur; la tête, la gorge , le cou, le corps , les scapulaires , toutes les cou- vertures de la queue, noirs ; les couvertures inférieures des ailes blanches ; les moyennes et les grandes couvertures su- périeures des ailes , les plus proches du corps , blanches ; les dix premières pennes alaires brunes et blanches dans une grande partie de leur bord interne ; les autres sont terminées de blanc; la queue noirâtre; le bec noir ; les pieds rouges. On le trouve dans les mers du Nord. Le jeune a la gorge , la poitrine, et toutes lesparties inférieures, blanches; le som- met de la tête , la nuque , le devant du cou et les côtés de la poitrine , mélangés de noirâtre , de gris et de blanc; le dos et le croupion noirs ; la couleur blanche des ailes tachetée de noirâtre. Le petit, gui'llcmot rayé de Brisson est un jeune oiseau T ainsi que l'individu, pi. 5o des Oiseaux d'Edwards. Sonnini me paroît fondé à regarder comme une variété le Guillemot blanc de lait, Colymbus lacteolus, Linn. ; Uria lacteola, Lath. , et comme un jeune qui commence à prendre les couleurs de l'adulte , le Guillemot marbré , Colymbus marmoratus , Linn. ; Uria marmorata , Lath. . Cette espèce habite le Nord, et est de passage dans nos contrées septentrionales. Elle niche dans les rochers. Sa ponte est, dit-on , de deux œufs d'un cendré clair, tacheté de noir. C' est le petit guillemot noir , appelé vulgairement colombe Je Groenland. Le Guillemot marbré , Uria marmorata , Lath. , pi. 96 du Général Synopsis of birds, et pi. 22 de l'Arct. zool. , qui a été trouvé sur les côtes occidentales de l'Amérique septen- trionale, est un ]eune guillemot grylle qui commence à prendre la livrée de l'adulte. V Guillemot grylle. Le Guillemot a miroir blanc. V. Guillemot grylle. Le Guillemot nain. V. Mergule. Le Petit Guillemot de Brisson. V. Mergule. Le Petit Guillemot noir de Buffon. V. Guillemot grylle. La pi. enl. 917 ne représente point la femelle de ce guillemot , mais celle d'un jeune Mergule. V. ce mot. G U I 37 Le Petit Guillemot rayé de Brîsson est une variété d'âge du guillemot grylle. (v.) liUILLENA. Nom de I'Ancolie, en Espagne, (ln.) ' GUILLERI ou GROS PILLERY. C'est le Moineau, en Normandie , selon M. Salerne. (s.) GUILLOT A BEC PLAT, Guillot a long bec. Noms picards du Pingouin et du Guillemot, (v.) GUILNO. Selon Feuillée , le Brome cathartique est ainsi nommé au Pérou, (ln.) GUIMAUVE, Althœa, Linn. ( Monadelphie polyandrie.') Nom d'un genre de plantes très-connu , qui appartient à la famille des malvacées , et qui se rapproche beaucoup des Lavatères, des Mauves et des Alcées. Il comprend une de- mi-douzaine d'espèces qui sont des herbes indigènes de l'Eu- rope , à feuilles alternes et à fleurs axillaires. Les guimauves ont deux calices persistans, et formés chacun d'une seule foliole; l'intérieur est découpé en cinq parties , l'extérieur en sept , huit ou neuf. Ils entourent une corolle composée de cinq pétales réguliers, qui se réunissent à leur base. Les éta- mines sont nombreuses ; leurs filets, joints par leurs bases en un tube cylindrique qui tient aux pétales , et libres dans leur partie supérieure , portent des anthères qui ont à peu près la forme de rein. Le germe est supérieur et arrondi ; il soutient un style très-divisé et à stigmates nombreux et sétacés. Le fruit est composé de plusieurs semences recouvertes d'une arille, et disposées circulairement sur un réceptacle commun. De toutes les espèces de guimauve , la plus intéressante est la Guimauve officinale , Althœa officinalis, Linn., ou la guimauve ordinaire. On en fait un usage très fréquent en. mé- decine , et ses propriétés ne sont point équivoques. C'est une plante dont la racine est vivace , fibreuse, pivotante , branchue et abondante en mucilage : elle pousse une tige droite, herbacée, grêle, cylindrique, légèrement coton- neuse et peu branchue. Les feuilles sont ovales ou en cœur, douces au toucher, et soutenues par de longs pétioles. Les fleurs blanches ou purpurines , et à pétales échancrés , nais- sent aux aisselles des feuilles supérieures. Cette plante croît ordinairement sur le bord des ruisseaux et dans les endroits humides. Elle fleurit à la fin de juin et en juillet. C'est au principe mucilagineux que renferment toutes ses parties, quil faut attribuer ses différentes vertus. On emploie les feuilles, les racines et les fleurs de gui- mauve séparément. Avec sa racine on fait des tablettes et une pâte recommandée dans les rhumes, et dont la base principale est la gomme arabique. Sa décoction prise en ti- sane eu en lavement, est très -adoucissante : c-xîéiieuremenl. 38 G V. T elle calme les hémorroïdes , les brûlures , amollit et fait mûrir les tumeurs dures. On se sert des fleurs en infusion , et des feuilles pour les fomentations et les bains. La Guimauve a feuilles de chanvre, Alihœa cannabina , Linn. , est remarquable par sa tige ligneuse, qui s'élève à cinq ou six pieds de hauteur, et par les découpures profondes de ses feuilles , d'ailleurs rudes au toucher. Elle croît natu- rellement en France , en Italie , en Hongrie , dans l'Is- trie , etc. Ses fleurs sont rouges. La Guimauve de Narbonne , Alihœa narbonensis , Lam. , est peut-être une variété de la précédente : elle lui ressemble beaucoup. Cependant elle s'élève moins , et toutes ses par- ties sont cotonneuses et blanchâtres. Ses feuilles sont aussi beaucoup moins découpées. On la trouve en Espagne et aux environs de Narbonne et de Nevers. Les tiges de ces trois plantes peuvent être , et sont en effet , dans quelques endroits, rouies pour en tirer une filasse qui se prépare et se file comme celle du chanvre , et sert à faire des toiles qui rivalisent de finesse et de blan- cheur avec celles de cette dernière. La seconde espèce doit être cultivée de préférence pour cet objet , à raison de sa plus grande hauteur et de sa belle croissance dans les plus mauvais terrains. On multiplie la guimauve officinale en semant ses graines au printemps, ou en divisant ses racines aussitôt que ses tiges sont mortes. Elle profite dans tous les sols et à toutes les ex- positions; mais elle devient plus forte dans les lieux humides. Il est peu de jardins où on n'en cultive pas quelques pieds. La guimauve à feuilles de chanvre réussit mieux , au contraire , dans un terrain sec et dans une situation abritée. (D.) GUIMAUVE A FLEUR JAUNE. Nom de plusieurs grandes espèces de Sida, (ln.) GU IMAU VE FAUSSE. C'est I'Abutilon ordinaire.(b.) GUIMAUVE POTAGÈRE. Nom donné , dans les co- lonies , a la Corette POTAGÈRE ( Corchorus olitorius. L. ). (LN.) GUIMAUVE ROYALE ou Alihœa frutex des jardiniers. C'est une Ketmie ( Hibiscus syriacus , L. ). (ln.) GUIMAUVE VELOUTÉE des Indes. C'est la Ket- mie ambrette ou musquée ( Hibiscus abelmoschus. ). (ln.) GUIMPE. C'est la Couleuvre ovivore. (b.) GUINAMBI. V. Guainumbi. (s.) GUINARIA. V. Quinaria. (ln.) GUINDILLA. Nom des Pimens ( Capsicum ) , en Espa- gne. (LN.) GUI 39 GUINDO, GUINDAL. Noms de la Cerise et du Cerisier, en Espagne, (ln.) GUINDULIER. Vieux nom français des Jujubiers, (ln.) GUINERA des Arabes. V. Néflier, (ln.) GUINETTE. L'on appeloit ainsi autrefois la Peintade , en français , parce que l'on apportoit cet oiseau de la Guinée. V. Peintade. (s.) GUINGAMBO. Nom de pays de la Ketmie escu- LENTE. (B.) GUINGAR. Terre argileuse aurifère, avec laquelle le» nègres du pays de Bambouc fabriquent les têtes de pipe qu'ils appellent Cassois. (B.) GUTNGARROUN. Nom provençal de la Mésange BLEUE. (V.) GUINIARD. Poisson du Brésil, du genre Salmone, que quelques auteurs ont cru être le même que le salmo lavaretus de Linnseus. (b.) GUINO-QUONC. Nom de la Lavandière , en Pro- vence. On le donne aussi aux Bergeronnettes, (v.) GUINPUAGUARA de Pison. C'est un serpent du Bré- sil , le Coluber ovivorus de Gmelin. (DESM.) GUIOA , Guioa. Arbrisseau à feuilles alternes , pinnées sans impaire, à folioles lancéolées, coriaces, très-entières, au nombre de trois de chaque côté , à fleurs rougeâtres , dis- posées en panicules axillaires et terminales , lequel forme un genre dans l'octandrie monogynie. Ce genre présente pour caractères : un calice de cinq fo- lioles très-petites et persistantes ; une corolle de cinq pé- tales , encore plus petits que le calice ; un anneau charnu, presque pentagone , entourant les parties de la fructification; huit étamines insérées à la base de l'ovaire ; un ovaire légère- ment pédicellé , presque carré , à style court et à stigmate subulé ; trois capsules coriaces , comprimées , obtuses à leur sommet , aiguës à leur base, et s' attachant par une aile au réceptacle ; chacune de ces capsules est bivalve , unilocu- laire , et ne contient qu'une semence lenticulaire. Cavanilles observe que cet arbrisseau, qui croît dans les îles de la mer du Sud, se rapproche beaucoup du Molïnea, du Toulicie , et encore plus du Cupane. Voyez ces mots, et le mol Gartner, (b.) GUIRA ACANGATARA. Nom brasilicn du Coulicou HUPPÉ. (V.) GUIRABERARA. V. le genre Némosie. (v.) GUIRA-CANTARA. C'est ainsi que les Brésiliens ap- 4o G U I pellent l'oiseau dont il est question sous cette dénomination , à l'article Am. La description que j'en ai donnée, est d'après M. de Azara; celle faite par Marcgràve de son Guiia-canlara, en diffère dans quelques points , mais elle présente un assez grand nombre de rapports pour s'assurer de l'identité de ces deux oiseaux. Le Guira-cantara jdu Brésil a les plumes de la tête brunes et bordées de jaunâtre ; celles du cou et du des- sus des ailes jaunâtres et frangées de brun ; le dessus et le des- sous du corps , d'un jaune pâle ; les pennes des ailes brunes , ainsi que la queue qui est terminée de blanc , et qui cbez l'un et l'autre n'est composée que de huit pennes. C'est principa- lement le petit nombre de ces pennes , nombre qu'on ne trouve que chez les anis , qui m'a déterminé à classer ces oi- seaux dans un même genre ; mais j'ai placé le guira-cantara dans une section particulière , parce qu'il a le bec lisse , tan- dis que les anis l'ont ridé. Celte explication est devenue né- cessaire pour M. Dumont , puisqu'il dit à l'article Ani du Dictionnaire des sciences, «qu'on ne devine pas quel carac- tère assez tranché m'aura porté à former une section séparée du guira-cantara et du petit ani , dont les genres de vie ont tant d'af- finité avec les siens. » Cependant, j'ai indiqué dans l'analyse de mon ornithologie élémentaire , le bec comme étant lisse ou ridé , différence qui certainement signale bien deux sections, et que tout naturaliste doit, à ce qu'il me semble , saisir fa- cilement ; de plus , on sait qu'on ne prend point pour guides le genre de vie, afin de diviser les animaux d'un même groupe. Si, au Paraguay , le guira-cantara se rapproche du petit ani par son naturel et par ses habitudes , il paroît qu'au Brésil, son genre de vie n'est pas tout-à-fait le même ; car suivant Marcgràve , il se tient dans les forêts , qu'il fait retentir de sa voix plus forte qu'agréable ; tandis qu'au Paraguay , il ha- bite dans les plantations , les enclos et les bosquets. Si d'a- près cette différence dans leur demeure, on séparoit ces deux guira-cantara, onsetromperoit fort; car dansbeaucoup d'espè- ces, la demeure des individus varie selon les localités; et nous en avons sous les yeux , des exemples frappans. Ne trouve-t-on pas des rossignols , des fauvettes à tête noire et bretonne , des pinsons, etc., dans l'intérieur des forêts, dans nos habitations rurales, et même dans nos jardins ? Si le guira-cantara est fort criard au Brésil , il ne l'est pas moins au Paraguay , car il répète son cri ordinaire , soit au vol, soit en repos. Quant à la force de sa voix, M. de Azara n'en fait pas mention ; mais il ne jette pas de petits cris , comme le dit M. Dumont, puisque'le savant naturaliste es- pagnol dit qu'il prononce les syllabes piriririri , comme s'il riait, eiguaogua , du Ion de quelqu'un qui pleure. GUI 4c Depuis l'impression de l'article Ani, j'ai eu occasion de voir un guira-cantara nouvellementapporlé du Brésil, qui, dans son plumage, diffère encore de celui dont il a été question ci-des- sus. Il a la tête , là nuque , le manteau, les couvertures su- périeures des ailes , d'une teinte blonde pâle , avec des ta- ches longitudinales noirâtres , et quelques mouchetures blan- ches ; la gorge , le devant du cou et le haut de la poitrine , ' avec des lignes brunes et très-étroites, sur le milieu de chaque plume ; la queue est blonde depuis son origine jusqu'à sa moitié , ensuite traversée par une large bande noire et ter- minée par une grande marque blanche ; le bec est jaunâtre. Malgré ces différences , je ne balance pas à présenter ces oiseaux comme des individus d'une même espèce (v.) GUIRA-COEREBA. V. Guit-guit. (v.) GUIRA-GUACEBERABA. C'est, dans Edwards , le Tangara a gorge noire, (v.) GUIRA-GUAINJNUMBI. V. Momot. (v.) GUIRA-GENOIA de Marcgrave et de Ray. Oiseau du Brésil , rapporté au Tangara bleu du Brésil de Buffon , ou à son Turquin , Tanagm brasiliensis , Gmel. (desm.) GUIRA-GUAIU-BERABA de Marcgrave. V. Guira- beraba. (desm.) GUIRAMHEEMGATA des Topinamboux. C'est le Guirnegat. (s.) GUIRAMHEMGARA. Nom du Teité au Brésil, (s.) GUIRAMHEMGERA. C'est, selon Marcgrave , le nom d'une espèce de Tangara , au "Brésil, (s.) GUIRAHU-GUAZU. Nom du Cassique noir , au Pa- ' guay. (v.) GUIRAHURO , Guirahu bannado. Noms d'un Trou- pialedu Paraguay. Le premier est un mot guarani qui veut dire Oiseau noir et fâcheux ; et le second lui est appliqué parce qu'il vit dans les lieux humides. V. l'article Troupiale. (v.) GUIRA-PANGA. V. Cotinga-Guira-panga. (desm.) GUIRA-PARIBA et Urupariba. Noms brasiliens cités par Marcgrave , et qui appartiennent au Bignonia leuco- xylon. (ln.) GUIRA - PAYÉ. Nom que les naturels du Paraguay ont imposé au Coulicou pyaye , et qui signifie oiseau sor- cier, (v.) GUIRA PEACOJA. Nom donné, par les habitans du Brésil , à un ver ( une larve d'insectes probablement ) qui ronge les racines des cannes à sucre, et leur est nuisible. Le* Portugais appellent ce ver , pao-de-galinhd. (l.) ^ GUI GUIRA PEREA. Cet oiseau a été confondu par Brisson, avec le guira beraba. Buffon les regarde comme deux oiseaux différens. Il est vrai que leurs teintes ne sont pas distribuées de même. Le plumage de celui-ci est entièrement de couleur d'or , excepté les ailes et la queue , qui sont d'un vert clair; la poitrine et le ventre sont tachetés : c'est à quoi se borne tout ce qu'on sait de cet oiseau du Brésil, (v.) GUIRAPITA. Nom qui veut dire oiseau rouge, et que des naturels du Paraguay ont imposé au Gobe-mouche-rubin et à la Spatule rose, (v.) GUIRA - PUNGA. Nom brasilien du Cotinga ave- RANO. (V.) GUIRA-QUEREA. Nom d'un Engoulevent du Bré- sil, (v.) GUIRAROU , Lanius nengeta , Lath. Une bande noire passe sur les yeux de cet oiseau , dont l'iris est couleur de sa- phir ; la tête , le cou, la poitrine et tout le dessous du corps sont gris ; les jambes et le dessus du corps cendrés ; les cou- vertures des ailes et les pennes noirâtres ; la queue et ses cou- vertures supérieures blanches ; ses pennes noires et terminées de blanc ; le bec et les pieds noirs. Longueur, neuf pou- ces et demi ; bec entouré de barbes , et queue carrée. On le trouve au Brésil. Le nom de guirarou est celui que porte cet oiseau au Brésil. Il est assez commun dans l'intérieur de la Guyane , mais rare à Cayenne. Les guirarous voyagent peu, se perchent sur les branches les plus basses de certains grands arbres, se plaisent sur le bord des rivières , et se nourrissent de graines et d'in- sectes. Leur cri est peu agréable, et ils le font entendre tous à la fois, en mettant un intervalle entre chaque cri. La place que doit occuper le guirarou dans un système mé- thodique , reste encore indéterminée. Brisson en fait un co- iinga ; Latham, une pie grïèche ; Willughby, un moi (eux ; d'autres, xm gobe-mouche ; Levaillant, un tyran; enfin Mont- beillard le place après les cotingas, d'après la forme un peu aplatie de son bec, la force de sa voix, et son séjour sur le bord des eaux ; mais il assure n'en pas faire un colinga. N'ayant pas vu cet oiseau en* nature, et les figures, publiées par Marcgrave et Jonston , n'étant rien moins qu'exactes , je le laisse isolé, (v.) GUIRARU NHEENGETA. Nom brasilien du Co- tinga gris de Brisson. (v.) GUIRA TENGEIMA. Nom que les naturels du Brésil donnent au Carouge a long bec. (v.) GUI 43 GUIRATI. Un des noms que le Spatule rose porte au Paraguay, (v.) GUIRA TINGA. Nom brasilien du Héron blanc, (v.) GUIRATIRICA. Nom brasilien d'un Oiseau rouge. GUIRAYETAPA. V. l'article Gallite. (v.^ GUIRNEGAT. Nom d'un oiseau du Brésil , dont on a fait un Bruant, (v.) GUIRZIM des Maures. Arbrisseau qui appartient au genre Nitraire , suivant L. Jussieu. (ln.) GUISANTES. Nom espagnol des Pois, (ln.) GUISANTES DES INDIENS ou POIS DES INDES. Nom des fruits de Vabrus prœcaiorius , en espagnol, (ln.) GU1SETTE. Nom vulgaire de I'Hirondelle de mer TACHETÉE. (V.) GUISSE. Synonyme de Gesse, (ln.) GUISSO. Nom d'un Bois employé pour les construc- tions civiles et navales dans les îles Philippines, mais dont l'arbre n'est pas connu des botanistes, (b.) GUITAUD. C'est la même chose que le Tacaud, espèce de poisson du genre Gade. V. ce mot. (b.) GU1T-GUIT , Coereba , Yieill. ; Certhîa , Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains et de la famille des Anto- myzes. V. ces mots. Caractères : Bec un peu épais à la base, ensuite grêle , long ou médiocre, trigone , fléchi en arc , à pointe aiguë ; mandibule supérieure très - finement entaillée vers le bout ; narines petites , couvertes d'une membrane ; langue ou divisée en deux filets , ou ciliée à la pointe ; les première et deuxième rémiges à peu près égales entre elles et les plus longues de toutes ; quatre doigts , trois devant , un derrière , les extérieurs soudés à la base. Guit-guit est un nom américain qui a été donné à un ou deux oiseaux , et que Buffon a généralisé à cette petite famille ; j'en ai agi de même en leur appliquant la dénomination de Coereba que le guit-guit noir et bleu porte au Brésil. Toutes les espèces dont j'ai composé ce genre, se trouvent dans l'Amérique méri- dionale. Elles se nourrissent d'insectes, et quelques-unes y joignent le suc doux et visqueux de la canne de sucre qu'elles récollent en enfonçant leur bec dans les gerçures de la tige par où découle la surabondance de cette liqueur sucrée. Les unes vivent en troupes avec leurs congénères , et avec divers petits oiseaux; les autres, comme les guit-guits su- criers, se tiennent par paires , mais aucun ne grimpe. Les créoles de Cayenne confondent ces oiseaux avec les colibris, parce que , comme ceux-ci , les guit-guits voltigent autour des fleurs , pour y saisir , avec leur bec , les insectes qu'elles recèlent. Il paroît qu'ils font leur nid avec beaucoup d'art, m G TT I du moins les deux espèces dont on commît le genre de rie ; ils le suspendent par la base à l'extrémité d'une branche foible et mobile , et son ouverture est tournée du côté de la terre; cette construction et cette position mettent la couvée et la couveuse à l'abri des araignées, des lézards et de tous leurs ennemis. La ponte est de quatre œufs, et répétée plu- sieurs fois dans le courant de l'année. Un astérisque indique les espèces que je regarde comme douteuses. Le Guit-GUIT proprement dit , Coereba cyanea, Vieill. ; Certhia cyanea, LSth., Oiseaux dorés, pi. 4* des grimpereaux. Ce bel oiseau se trouve au Brésil, à la Guyane et au Mexique. Il a Je dessus de la tête d'une couleur d'aigue-marine ; les côtés , le dessous du corps, les moyennes couvertures des ailes , les supérieures de la queue , la partie inférieure du dos et le croupion d'un bleu d'outremer; le dessous et les bords intérieurs des pennes alaires d'un beau jaune ; les plu- mes de la poitrine de trois couleurs , brunes à la base , vertes dans leur milieu et bleues à l'extrémité, de manière qu'é- tant bien rangées, bien couchées les unes sur les autres, le bleu seul paroît ; le reste du plumage et le bec noirs ; les pieds sont ou orangés ou jaunes, ou pareils au bec. Longueur, quatre pouces un tiers. Cet oiseau est le guil-guit noir et bleu de Buffon. La femelle a les ailes doublées de gris jaunâtre, selon quel- ques naturalistes ; mais , jusqu'à présent , il n'y a rien de cer- tain sur ce qui la distingue du mâle. Les jeunes ayant dans leurs premières années, et lorsqu'ils commencent à se parer des couleurs de l'âge , un plumage très-différent des adultes , l'on eu fait ou des variétés ou des espèces particulières Voy. Guit-guits vert, tacheté, VARIÉ et A BRACELETS. *Le Guit-GUIT A bracelets, Certhia armillala, Lath.Sparr- man {Fascic.z, tab. 36) a décrit cet Oiseau comme une espèce particulière; cependant il est facile , d'après la figure qu'il en donne, de le reconnoître pour un jeune Guit-guit proprement dit. Le dessus du corps est vert7 le dessous d'un blanc verdâtre ; le bas-ventre jaunâtre; les ailes sont noires ; les épaules d'un bleu brillant; le dessous des ailes est jaune , ainsi que le bord intérieur des pennes ; leur extérieur, leur extrémité et la queue sont noirs ; le crou- pion est tacheté de bleu ; le bas des jambes entouré de cette dernière couleur ; le bec jaune ; le tarse jaunâtre. Le Guit-guit bicolor. V. Guit-guit noir et bleu. Le Guit-guit cannelle. V. Grimpereau cinnamom. *Le Guit-guit colibri, Certhia trochilea , Ljith. Taille du GUI 45 roitelet; bec brun en dessus , jaunâtre en dessous ; dessus du corps d'un brun mélangé de vert-olive , dessous d'un blanc sombre jaunâtre ; couvertures des ailes d'un vert pâle ; pen- nes fuligineuses , les secondaires plus foncées, avec leurimrd extérieur d'un ferrugineux clair ; queue noire ; pieds d'un brun pâle. Longueur, deux pouces trois quarts. Cet oiseau habite l'Amérique ; mais Sparrman, qui l'a décrit, ignore dans quelle partie. (Fascic. 4, t. 80.) Je soupçonne que c'est jeune guit-guit noir et bleu. * Le Guit-guit fauve , Certhia fuha , Lath. Cet oiseau a cinq pouces à peu près de longueur, et la grosseur du pinson; le bec et les pieds sont de couleur de corne ; le plumage est fauve; les pennes des ailes et la queue sont noires en dessus et brunâtres en dessous ; la queue a près de deux pouces de longueur. Cet oiseau se trouve dans l'Amérique méridionale. Gmelin le donne pour un colibri (trochilus fufous) ; mais ayant douze pennes à la queue , il ne peut être placé parmi ces oiseaux. Ce guit-guit ne seroit-il pas un jeune de l'espèce du guit- guit vert à tête noire ? * Le Guit-guit a gorge bleue , Certhia gularis , Lath. ; Sparrman ; Fascic. 4, t. 79 , a la gorge , le devant du cou et le haut de la poitrine bleus ; le ventre jaune ; une ligne de cette couleur au-dessus des yeux , qui s'étend sur les côtés du cou ; les couvertures subalaires d'un jaune pâle ; les ailes fu- ligineuses ; la queue noire ; les pennes latérales blanches à l'extrémité et sur les côtés ; le dessus de la tête' , du cou , le dos , le croupion et les couvertures des ailes d'un brun cendré; le bec noir. Longueur totale, trois pouces trois quarts. Cette espèce se trouve à la Martinique , selon Sparrman. Le Guit-guit noir et bleu, Coereba cœrulea , Vieill. ; Certhia cœrulea , Lath. , Oiseaux dorés , pi 44 1 4$ et 4 6 des Grimpereaux , a été donné par Montbeillard comme une variété de son guit-guit noir et bleu; mais, depuis ce naturaliste , l'on s'est assuré que c'est une espèce très- distincte. Le mâle a le lorum , le bec , la gorge , les pennes des ailes et de la queue d'un beau noir; le reste du plumage d'un bleu nuancé de violet sur quelques individus ; les pieds jaunes ou noirs; près de quatre pouces de longueur. Latham décrit un individu qui a le bec et les pieds rou- ges. Les plumes de la poitrine sont aussi de trois couleurs , comme celles du guit-guit proprement dit iQ GUI La femelle , ou du moins l'individu que je soupçonne telle , a le bec brun en dessus, jaunâtre en dessous; un trait blanc sur les yeux ; le dessus du corps et la queue d'un brun clair ; la gorge et la poitrine d'un gris jaunâtre ; le bas-ventre et les couvertures inférieures de la queue roussâtres ; les pieds bruns. Longueur, trois pouces dix lignes. Le jeune a dans son plumage de l'analogie avec la femelle ; le dessus de la tête et du corps est d'un brun-vert, ainsi que le bord extérieur des pennes des ailes et de la queue ; la gorge , la poitrine , le ventre , sont mélangés de vert, de jaune et de blanchâtre ; ces trois couleurs s'annoncent par des lignes lon- gitudinales; longueurtotale.troispouces trois quarts.A l'époque de la mue , les jeunes mâles offrent dans leur plumage des va- riétés assez remarquables par les taches bleues et noires qui sont parsemées sur le plumage décrit ci-dessus. Le grimpe- reau à joues jaunes de Latham (yeloiv - cheekèd creeper) est un jeune qui commence à se parer des couleurs de l'âge avancé. Le guii-guit noir et bleu ne peut être confondu avec le guii-guit proprement dit, puisqu'il est plus petit, qu'il a la queue plus courte , que le dessus de la tête est du même bleu que le dos , et qu'enfin les ailes ne sont point doublées de jaune. Les jeunes , ont à la mue , leur plumage aussi varié que ceux de ce dernier. Dans les contrées cnaudes , où les petits oiseaux ont un plus grand nombre d'ennemis qu'ailleurs , la nature leur a donné plus d'adresse pour mettre leurs œufs et leurs petits à l'abri de la voracité des serpens , des singes , etc. Ce guit-guit donne à son nid la forme d'une cornue , le suspend par sa base à l'extrémité d'une branche foible et mo- bile , de manière que l'ouverture est tournée du côte de la terre ; c'est par cette ouverture que l'oiseau entre dans le col de la cornue et parvient au vrai nid , qui est au centre. L'ex- térieur est composé de grosse paille et de brins d'herbes molles : l'intérieur est matelassé de matériaux plus doux. * Le GuiT-GUIT Nom ET VIOLET, Cerlhia Brasiliana, Lath., a la partie supérieure de la. tête d'un très-beau vert doré; les côtés , le dessus du cou, le dos et lesplumes scapulaires d'un beau noir velouté; le bas du dos, le croupion, les couvertures du dessus de la queue, et les petites du dessus des ailes, d'un violet éclatant; la poitrine d'un beau marron pourpré; le ven- tre etles ailcsnoirs, ainsi que la queue, dont les pennes sont bor- dées de violet; le bec est noirâtre, et les pieds sont d'un gris- brun; grosseur du roitelet. Longueur, trois pouces cinq lignes. Le Guit-guit sucrier , Coereba flageola, Vieill. ; Certhia flaveola , Lath.; Oiseaux dorés, pi. Si des grimpereauco. On a GUI i7 donné le nom de sucrier a. cet oiseau, parce qu'il se nourrit du suc de la canne à sucre qu'il pompe en enfonçant sa lan- gue dans les gerçures de la tige. Il porte à Cayenne celui de sicouri. L'espèce est répandue dans les îles Antilles, mais son plumage ne se présente pas dans toutes sous les mêmes nuancés , ce qui me paroît indiquer plusieurs races sorties dune même souche, hesucrierde Saint-Domingue et de Porto- Rico a la tête , le dessus du cou, le dos d'un brun noirâtre; le croupion d'un jaune verdâtre; un bandeau blanc sur le front, qui de là passe au-dessus des yeux et se perd à l'origine du cou; les ailes bordées de jaune vers leur pli; la gorge et le des- sous du corps gris ; la poitrine , le ventre et les parties pos- térieures de cette même teinte; les ailes et la queue noirâtres; le milieu des pennes primaires et l'extrémité des deux plus extérieures de la queue, blancs; le bec et les pieds noirs ; lon- gueur, trois pouces deux tiers. Là femelle diffère en ce que le dessus de la tête et du corps est d'un cendré brun , et le jaune du dessous du corps plus pâle. La race qu'on trouve à Cayenne est un peu plus petite que la précédente. Celle de la Martinique a les sourcils jaunes , la gorge noirâtre , le croupion jaunâtre. Le sucrier mâle de la Jamaïque a le dessus de la tête , du cou et du dos noir , ainsi que la gorge (Edwards , pi. 122 ) ; la femelle a cette dernière partie d'un blanc jaunâtre {ibid. pi. 32i ); celui de Saint-Barthelemi a le dessus du corps d'un brun plombé; les sourcils, la gorge et le bout de la queue d'un beau jaune ( Sparrman,yasc. 3 , tab. 5); le sucrier de Bahama est pareil à celui de Saint-Domingue , car la figure qu'en a donnée Catesby n'est pas exacte , ce qui a induit en erreur les ornithologistes qui l'ont décrit d'après ce natu- raliste. Cette espèce attache son nid à l'extrémité des lianes , et choisit celles qui pendent sur le milieu d'un ruisseau; elle lui donne la forme d'un œuf d' autruche , le divise en deux pièces séparées par une cloison ; l'entrée est en dessous, sur la par- tie du nid qui fait face à l'eau. * Le GuiT - GUIT A TÊTE GRISE, Coereba griseiçapilla , Vieill. , pi. 5o des Oiseaux dorés , se trouve à Cayenne. Il a le dessus de la tête gris; le front bordé de noir ; cette couleur enveloppe les yeux et couvre les joues; un beau vert-olive colore le dessus du cou , le dos , le croupion , la queue , et borde les pennes des ailes , dont l'extré- mité est brune ; un jaune vif domine sur les parties infé- rieures ; la queue est un peu arrondie à son extrémité ; les pieds sont d'un brun clair. 43 G U I Le Guit-guit tout vert, Certhia spiza , var. Lath. C'est la femelle du Guit-guit vert a tète noire. * Le Guit-guit varié, Certhia variegatu, Lath. Cet oi- seau de Séba ( t. 2 , p. 5, tab. 3, fig. 3 ) habile , dit-on , dans l'Amérique, mais on ne désigne pas dans quelle partie; il a cinq pouces de longueur ; le sommet de la tête d'un rouge vif; l'occiput bleu ; les joues bleues et blanches; la gorge, la poitrine et tout le dessous du corps nuancés de deux teintes jaunes; le dessus varié de bleu, de blanc , de noirâtre et de jaune , ainsi que les ailes , la queue et leurs couvertures su- . périeures. 11 est à peu près de la taille du pinson. C'est une espèce très-douteuse. *Le Guit-guit vert-bleu de Surinam, Certhia surinamen- sis , Latham ; Ceithia Ochrochlora, Linn. , édition i3. Cet. oi- seau me paroît être une variété d'âge au guit-guit noir et bleu. Il , est , selon Latham , moitié plus petit que le grimpereau com- mun ; la tête , le dos , les ailes et la queue sont verts ; les joues et la gorge d'un jaune foncé; la poitrine et les côtés d'un vert jaunâtre, et tacheté de bleuâtre ; le ventre est jaune. *Le Guit-guit vert-bleu de C ayenne,6>/7///«, cyanogastra, Lalh.; Ceiihia flavîpes, \jmï\.,éà'iti3. Grosseur du roitelet; lon- gueur, quatre pouces un quart; bec noir; dessus et côtés de la tête, dessus du cou et dos verts ; gorge et poitrine d'un bleu foncé ; une marque d'un blanc jaunâtre entre le bec et le vert des côtésdu cou; pennes des ailes et de la queue noires; pieds jaunes et ongles noirs. Je regarde cet oiseau comme un jeune en mue de l'es- pèce du guit-guit noir et bleu. Le Guit-guit vert. V. Guitguit vert a tête noire. * Le Guit-guit vert et bleu a gorge blanche , Certhia spiza, var., Lath. Ce guit-guit , qui est figuré dans Edwards (pi. a5 , fig. inf. ) ne me paroît avoir aucuns rapports avec le guit-guit vert et bleu à tête noire, dont on en fait une variété; et d^près cette même figure , je le prends pour le même oiseau que le pitpitvert {jnotacilla cyanocephala). Le bec étant un peu incliné à son extrémité , le rapproche, il est vrai , des guit-guits; mais n'est-ce pas une erreur du dessinateur? car dans ses couleurs et sa taille, il aune grande analogie avec les pitpits à l'époque où leur plumage passe du vert au bleu. Au reste, cet oiseau du Brésil a le dessus de la tête et les petites couvertures des ailes bleues; la gorge blanche; le reste du corps d'un vert jaunâtre ; les pennes primaires d'un brun obscur ; les pieds jaunâtres ; le bec blanchâtre en des- sus et cendré foncé en dessous. Longueur et grosseur , moin- dres que celles du guit-guit vert. Le Guit-guit vert et eleu a têtenoiue, Certhia spiza, GUI 49 Lath. Cet oiseau, décrit et figuré dans Séba ( tom. a, pi. 3, fig.4), a été donné, d'après cette mauvaise enluminure, comme une espèce de grimpcrcau d'Amérique ; il diffère à\x guit-guit vert à tête noire, en ce que la gorge est noire : du reste , il ^ paroît lui ressembler, si ce n'est par le bleu du dessous du corps, qui est plus foncé. Mais la figure est-elle exacte? j'ai peine à le croire. * Le Guit-guit vert TACHETÉ , Certhia cayana, Latb. C'est un jeune de l'espèce du guit-guit proprement dit. x\yant ob- servé que dans l'espèce du guit-guit proprement dit , le vert, le jaunâtre, le roux, le brun et leblanc sale , étoient les cou- leurs des jeunes , et que le bleu et le noir caractérisoient l'adulte , il doit nécessairement résulter, de teintes qui offrent un tel contraste, des variétés sans nombre, aux époques où le plumage de ces oiseaux passent des unes aux autres; la li- vrée de premier âge étant si dissemblable de l'habit de l'âge avancé, on a pu aisément les regarder comme des espèces distinctes. Cependant, quand on examine cesguit-guits avec attention, et qu'on les compare les uns aux autres, l'on s'aperçoit qu'ils ont des attributs qui ne laissent aucun doute sur leur identité. En effet , tous ont les ailes doublées de jaune, et ceux qui ont quelques plumes bleues sur la poi- trine, les ont de trois couleurs: de plus, tous ont une grosseur, une taille, un air de famille, un ensemble en- fin, qui trompe rarement celui qui a l'habitude d'observer les oiseaux. Montbeillard décrit deux jeunes guit-guits proprement dits, mais dans un âge différent, pour le mâle et la femelle de cette prétendue espèce. Le premier a le dessus de la tête et du corps d'un beau vert, quoique un peu brun (varié de bleu dans quelques individus); sur la gorge une plaque d'un roux clair, encadrée des deux côtés par deux bandes bleues, fort étroites, qui accompagnent les branches de la mâchoire inférieure; les joues variées de vert et de blanchâtre; la poi- trine et le dessous du corps avec despetits traits de mois couleurs différentes, les uns bleus, les autres verts, et quelques-uns blancs; les pennes intermédiaires vertes, les latérales noi- râtres, bordées et terminées de vert; les pennes des ailes de même; le bec noir; entre le bec et l'œil, une tache d'un roux clair et les pieds gris. C'est un jeune mâle en mue. La femelle a les couleurs moins décidées, et le vert du dessus du corps plus clair : elle n'a de roussâtre ni sur la gorge, ni entre le bec et l'œil, ni une seule nuance de bleu dans tout son plumage. Tel est celui d'un jeune avant sa pre- mière mue. Latham donne avec raison comme variétés, son grimpereau XIV- 4 5o G U I à gorge Lieue {blue-throated creeper) , et deux autres individus dans son suppl. To the gen. Syn., qui sont des jeunes plus ou moins avancés en âge. Enfin , le certhia armillatade Sparrman est encore une variété de jeune âge , comme je l'ai dit ci- dessus. Le GulT-GUIT VERT A TETE NOIRE, Cœreba airicapilla , Vieil!. ; Ccrt. spiza, var.,Lath. , Oiseaux dorés, pi. 4-7 des grim- pereaux. Cet oiseau, dont les ornithologistes ont fait une va- riéîé du gull-guit vert et bleu à tête noire, seroit plutôt , selon moi, le type de l'espèce; je le crois d'autant. plus, qu'il est très-commun, et l'autre, au contraire , n'existe que dans la figurq qu'en a donnée Séba, d'après laquelle les auteurs 1 ont décrit. îl a, pour couleur dominante, un vert-pomme brillant qui pare le cou, le haut du dos, le menton et la gorge ; un vert-bleu colore le reste du dos , le croupion , la poitrine, le ventre, le bord des pennes de la queue et des ailes ; un cendré brun couvre les couvertures du dessous des ailes dont les pennes sont d'un brun foncé, ainsi que celles de la queue ; la tête est noire -, le bec fort peu courbé, noir en dessus , blanchâtre en dessous , et les pieds sont couleur de plomb foncé. Longueur, un peu plus de cinq pouces. Cette espèce se trouve au Brésil et à Cayenne. La femelle, Ois. dorés, pi. Ifi des grimpereaux , a un plu- mage généralement vert, plus tendre sur les parties supé- rieures du corps, et inclinant au jaune sur la gorge ; les pen- nes primaires bordées de vert; les intermédiaires delà queue pareilles au dos; longueur totale, cinq pouces; bec, couleur de corne; pieds bruns. Le jeune mâle (pi. 4^9 du même ouvrage), à l'époque de sa première mue , a quelques taches noires sous les yeux, un bander.u étroit de la même couleur sur le front, plusieurs taches d'un vert-pomme sur diverses parties du corps: avant la mue , la gorge, la poitrine , le ventre, sont d'un vert-jaune, plus clair sur le bas-ventre; un vert tendre couvre la tête, le cou, le dos, le croupion et. les pennes intermédiaires delà queue ; onVetrouve cette même couleur sur le bord des laté- rales et des pennes aîaires. Le bec. est couleur de corne plus foncée en dessus , et les pieds sont bruns, (v.) GU1T. C'est le Canard, dans le Médoc (v.) GUITAB.E. C'est l'un des noms marchands du Murex peroersus de Linnreus, appelé aussi, en français, Yunlquc et la trompette de dragon. Denys-de-Montfort en compose son genre Carreau , fulgur. (desm.) GUI TARIN ùitharcxylum).V. Cotelet. (ln.) GU1TY de Pison. C'est le Savomer {sapindus saponaria), au Brésil, (ln.) G V N 5l GUJANUS (Rumph. Amb. i , p. 170 , t. 65 ). C'est 1W carpus edulis, Linn. , suppl. (LN.) GUJAVES. V. Gouyavier. (ln.) GULA. Nom que les Malais donnent à la Canne a sucre, (LN;) GULAUND. V. au mot Oie. (v.) GULGAT. Nom qui veut dire cul-jaune, et que les Hol- landais ont imposé au Merle brunet, parce quil aie crou- pion jaune. V. l'article des Merles, (v.) GULGURUK. Nom turc du Vanneau, (v.) GULIN. V. Goulin. (s.) GULINAR. Nom arabe de la Fleur de Grenadier. GULL. Nom anglais du Goéland, (y.) GULL. Synonyme de Laurier , en anglais, (ln.) GULLSMIDUR. C'est, en islandais , le nom du Carabe à tète noire, de Fabricius, Carabus me/anocepJialus. (o.) GULLVARTA. C'est le nom que les Islandais donnent à Yanihrène à broderie. Voyez AnthRÈNE. (o.) GULO. Nom latin du Glouton. V. ce mot. (desm.) GUMENISKI. Oie de Kamtschatka* seulement nommée par Kracheninnikow et Steller. (s.) GUMILLEE , Gumillea. Arbrisseau du Pérou qui forme un genre dans la pentandrie digynie. Ses caractères consis- tent à avoir un calice campanule à cinq divisions; point de corolle; un germe supérieur, presque en cœur, surmonté de plusieurs styles; une capsule ovale, bifide, biloculaire , et contenant un grand nombre de semences. (B.) GUMMER. Nom particulier d'une espèce de Froment (triticum polouicum), en Allemagne, (ln.) GUMPEL. L'un des noms du Rouvreuil. (s.) GUNDELE, Gundelia. Plante de lasyngénésie polygamie séparée , et de la famille des cinarocéphales, qui a le feuil- lage d'un chardon, le port et le suc laiteux d'un scolyme, et les têtes d'une cardère ou d'un panicaut. Elle s'élève à la hauteur d'un à deux pieds; sa tige est cylindrique, glabre et rameuse ; ses feuilles radicales sont longues , incisées pro- fondément et inégalement épineuses en leurs bords; ses feuilles caulinaires sessiles et même semi-décurrentes sur les rameaux, et moins profondément divisées que les radi- cales; ses fleurs rougeâtres ou purpurines, naissent sur des têtes ovales, coniques, sessiles, solitaires, terminales et garnies, à leur base , de quelques bractées sessiles, iné- gales et involucriformes. Chaque tête de fleur a un réceptacle commun, conique , chargé de paillettes concaves, entre lesquelles sont interpo- sés des réceptacles parliculiers, quinquéflores. Ces récepta- Sa G U N clés particulierssontturbinés, obtusémenttétragoncs, abords nus et comme tronqués: on peut les prendre pour des calices, dont la base est charnue, et qui portent chacun cinq fleurons tubuleux, quinquéfides, réguliers, à cinq étamines syngéné- siques, à stigmate bifide, et à ovaire inférieur plongé en par- tie dans le réceptacle qui le soutient. Les quatre fleurons de la circonférence sont mâles ou stériles, et celui du centre est hermaphrodite. Le fruit consiste en plusieurs semences ovales , un peu en pointe à leur sommet, solitaires, à aigrette urcéolée, courte, ciliée en son limbe. Cette belle plante, qui forme seule un genre , croît dans la Syrie, l'Arménie et autres contrées voisines, aux lieux montueux et incultes. Elle est vivace. On en mange les re- jetons sous le nom de hacub , et on se purge par haut et par bas avec sa racine, (b.) GUNDI. Selon Rothmann , cité par Pallas ( Glires ) , c'est le nom arabe d'un quadrupède des monts Atlas , en Afrique , qui est de la grandeur d'un lapin , avec la queue courte. Il a tous les pieds tétradactyles ; les oreilles très- courtes , à ouverture fort grande ; le pelage d'un fauve roussâlre. Pallas pense que cet animal est fort voisin des marmottes , et Gmelin l'a placé dans le genre qui comprend ces animaux, sous le nom à]arctomys gundi. V. Marmotte. (desm.) GUNDLING, GUNDEL. Noms allemands du Ser- polet, (en.) GUNDON. Dapper nomme ainsi , dans sa Description de l'Afrique , un insecte qu'il regarde comme une fourmi. Ces animaux marchent en ordre de bataille, dévorent tout ce qu'ils trouvent, et font même à l'homme de fortes morsures. Dapper raconte qu'il y en a de plus petites qui font des pro- visions de grains , et d'autres qui prennent des ailes, (l.) GUNEL. Poisson du genre Blennje. (b.) GUNNERE, Gunnera. Genre de plantes de la diandrie digynie et de la famille des orties, qui a pour caractères : des fleurs dépourvues de calice et de corolle , mais accompa- gnées de deux petites écailles dans les mâles, et de deux dents dans les femelles; deux étamines; un ovaire ovale, inférieur, chargé de deux styles filiformes et caducs; des drupes mo- nospermes , formés par les écailles qui ont crû, et qui res- semblent à de petites graines nues. Ce genre contient trois espèces qui sont des herbes viva- ces, à feuilles radicales , réniformes ou palmées, dont les fleurs sont unisexuelles sur le même pied, et naissent au haut d'une hampe nue. G U S 53 La plus intéressante de ces espèces est la Gunnère du Chili, mentionnée par Feuillée , dans son Voyageait Pérou, sous le nom de panke. Ses feuilles sont palmées , et sa hampe courte. Cette plante est rafraîchissante. On en mange les pétioles après en avoir ôlé l'écorce. Les teinturiers se ser- vent de la décoction de sa racine pour teindre en noir; et les tanneurs pour préparer leurs peaux, c'est-à-dire qu'elle con- tient beaucoup de tannin. On l'emploie aussi contre les diar- rhées et les hémorragies. Elle croît au Chili , dans les lieux marécageux. Willdenow, d'après Molina, a placé ce genre sous le nom de Panke, dans l'ennéandrie monogynie. Vahl lui a réuni le genre Misandre de Jussieu. (R.) GUNNEY. Nom qu'on donne, dans l'Inde, àlaCROTA- laire jonc, qu'on y cultive pour tirer de la filasse de sa tige.(B.) GUNSC11A. Nom donné, en Perse, à la Luzerne, suivant Gmelin. (ln.) GUOUZHIA. Nom lapon de I'Ours lrun. (desm.) GUR. L'un des noms arabes du Laurier, (ln.) GUREN. Nom allemand de 1' Alose, (desm.) GURG. Nom persan du Rhinocéros, (s.) GURGEN KHAUT. Nom allemand de la Valériane ( V.officinalis ). (LN.) GURGULHO. En portugais , c'est le nom de la Calan- dre des blés ( curculio granarius , Linn. ). (desm.) GURH. C'est la Craie liquide, dans le Nord, (pat.) GURKE. Nom allemand des Courges, (ln.) GÏJR1S. Nom allemand de la Petite Ciguë, (ln.) GURNAOU. Nom du Trigle gurneau, à Nice, (desm.) GURNARD. V. Callionyme lyre, (desm.) GURNEAU. Poisson du genre des Trigles. (b.) GURON. Coquille du genre des Huîtres, (b.) GURTELTH1ER. Nom donné aux Tatous par les Alle- mands, (desm.) GURT-KETSCH. Les Tartares Wotiaks donnent ce nom à la Chèvre, (desm.) GURTRIEMEN. Nom que I'Esparcette (hedysanm, onobrychis) reçoit en Allemagne, (ln.) GURUNDï.L'un des noms que porte, au Brésil, le Tan- gara Téité. V. ce mot. (s.) GURWENDI. Nom du Sorgho {hokus dochne), dans le Dar-Runga, en Afrique, (ln.) GUS. Nom japonais du fruit du Citronnier a trois feuilles ( V. au mot Oranger. ). Il ne faut pas le confon- dre avec le Limonelier. (b.) GUSANO. Nom espagnol des Vers, (desm.) 54 G U T GUSCHUN. Nom donné , par les Kalmoucks , au Rai- fort ( coçUearia armoracia , L. ). (EN.) GUSIN AJA - TRAWA. Nom russe de I'Argentine (jpoientilla anseiina , L. ). (en.) GUSSENDÈ. Nom de I'Ane, dans le Dar-Runga, en Afrique, selon le voyageur W. G. Browe. (desm.) GUSTAVIE, Gustaria. Nom que Linnaeus a donné au genre de plante appelé Pirigara par Aublet. Les caractères oe ce genre sont : un calice turbiné , à quatre ou six divisions ; une corolle de quatre ousix pétales ; un grand nombre d'étamines réunies à leur base; un ovaire inférieur, surmonté d'un stigmate tétragone et sessile ; une baie sèche, roussâtre , obtusément tétragone, couronnée par le calice , quadriloculaire , et contenant six à sept semences oblongues et anguleuses dans chaque loge. La Gustavie auguste a quatre divisions à sa fleur , les feuilles oblongues et dentées. C1 est le janiparandlba de Pison. C 'est un arbre de moyenne grandeur , qui s'appelle bois puant, parce que son bois répand une odeur des plus désagréables , qui augmente lorsqu'il est coupé ou mouillé. On le trouve dans les grands bois de l'Amérique méridionale. La Gustavie fastueuse a six divisions à sa fleur; ses feuilles sont ovales , aiguës et dentées. Elle se trouve aux mêmes endroits que la précédente , et répand également une odeur félide. Ces deux arbres ont les feuilles alternes , et les fleurs pres- que solitaires et terminales. Aublet les place dans l'icosan- drie, el Linnaeus dans la monadelphie. Ilestprobable que c'est le premier qui a raison, (b.) GUTMERLE. C'est le Loriot, en Allemagne, (s.) GUTTE. V. Goûteuse, (desm.) GUÏTIFÈRES, Guttiferœ, Jussieu. Famille déplantes, dont les caractères sont : un calice d'une ou de plusieurs fo- lioles , rarement nul; une corolle formée le plus souvent de quatre pétales ; des étamines ordinairement en nombre in- déterminé, à filamens presque toujours distincts, rarement monadelphesoupolyadelphes, à anthères adnées aux filamens; un ovaire supérieur simple, à style unique, astigmate simple ou divisé ; un fruit ordinairement uniloculaire, souvent évalve, à une ou plusieurs semences insérées sur un placenta central, ou adhérentes aux parois internes des valves; un embryon droit, dépourvu de périsperme ; des lobes coriaces , planes , et une radicule inférieure. • Les plantes de celte famille sont toutes exotiques , frutes-. G Y A 55 tentes ou arborescentes , et la plupart fournissent un suc ré- sineux ou gommeux, qui ne tarde pas à s'épaissir à l'air, à devenir concret. Elles portent des feuilles opposées, ordinai- rement coriaces, entières , glabres , traversées par une ner- vure longitudinale de laquelle partent plusieurs nervures latérales et parallèles ; des (leurs ordinairement complètes et hermaphrodites, quelquefois diclines par l'avortement d'un des organes sexuels, qui naissent du sommet des rameaux ou de l'aisselle des feuilles. Ventenat , de qui on a emprunté ces expressions, rapporte à cette famille, qui est la douzième de la treizième classe de son Tableaudu règne végétal , et dont les caractères sont figurés pi. 16, n.° 2 du même ouvrage , vingt-trois genres sous deux divisions; savoir : Sans style : Mangoustan, Clusie , Grias , Marcgrave, NORANTE, ANTOLOME , MAR1LE, GODOYA , OcHROCARPE , TOVOMITE , GxiCARPE. A style: Maméi, Cyroyer, Calaba, Marialva, Stalag- MITIS , MoRONOBE , ChLOROMYRON, MaQUBÉ , MaCAHANE , SlNGANE , NAGAS, AUGIER. (B.) GUTVERGESS. Nom donné, en Allemagne, au Mar- RUBE BLANC ( marrubium vu/gare ). (LN.) GUULAU etGuuLDAUEouGuuLAUGA. Noms donnés, eu Norwége , au Chanvrin (galeopsis tetrahif). (ln.) GUULMAUR. En Norvvége; c'est un des noms du ga-? Hum verum , Gaillet jaune, (ln.) GUVEZ. V. Gavez, (ln.) GUZMANNIA, Guzmannia. Nom donné au genre appelé Pourretie. (b.) GWADD, Nom de la Taupe , dans la principauté de Galles en Angleterre, (desm.) GWAZ. Nom breton de TOie domestique, (v.) GWENNELÏ. Nom bas-breton des Hirondelles, (v.) GW1MIED. Nom anglais du Layaret {salmo lavarctus , Gmel. ). (desm,) GWIWA1R. Nom gallois de L'Ecureuil, (desm.) GWOSD1KA. Nom russe des OEillets. (ln.) GWOZD JE. Nom slave du Fer. (ln.) GWRCATH. Nom gallois du Chat mâle. Cath est ce- lui de la Chatte, (desm.) GYALECTE, Gyaleçla. Genre de Lichen établi par Achard , et qui rentre dans ceux appelés UrcÉOLAIRE, Sa- GÉdie et Thélomètre dumême botaniste, (b.) GYANTA. Nom hongrois de 1' Ambre, (ln.) 56 G Y M GYAPOTT et PAMUT. Noms hongrois du Coton, (ln.) GYARAOU. Nom que l'on donne , en Nubie, à une es- pèce de Houque , Hoîcus halepensis , Linn. (ln.) GYENB AUM. L'un des noms de I'If , en Allemagne, (ln.) GYFITZ. Nom allemand du Vanneau, (desm.) GYMEROGYKE, Gymerogynum. Genre établi par Pa- lisot-Beauvois , pour placer quelques espèces de Lycopodes qui s'écartent des autres par leurs caractères, (b.) GYMNADÈNE,Gym«aetite , en carène ; les fleurs disposées en un chaton cylindrique ; le calice à quatre divisions ; point de corolle ; qualre élamines ; un stigmate sessile ; une baie nue, monosperme. (b.) GYMNOSTOME, Gymnostomum , Hedw. Genre de plantes de la famille des mousses , première tribu ou section, les Apogones , entièrement privées de péristome. Ses carac- tères sont : urne tubulée; coiffe cuculliforme ; opercule co- nique ; point de périchèse. Ce genre est assez nombreux. Le Gymnostome tronqué, cette petite mousse qui croît en abondance sur les murailles en terre , et que quelques auteurs anciens ont donnée coram* étant 1 hyssope de Salomon , en fait partie. Le genre appelé Trichostome lui enlève quelques espèces. Le Schistostège de Weber , en diffère fort peu. (p.b.) GYMNOSTYLE, Gymnostyles. Genre de plantes établi par Jussieu, dans la syngénésie nécessaire, et dans la famille des corymbifères , qui offre pour caractères : calice sim- ple , polyphylle ; fleurons du disque peu nombreux, mâles; et la circonférence sans pétales et femelles ; semences com- primées, émarginées et terminées par le style qui persiste. Ce genre comprend trois espèces de la Nouvelle-Hollande ou de l'Amérique méridionale. Ce sontdes plantes annuelles, G Y M 6, presque sans tiges , appliquées sur la terre , à feuilles di- gitées et à Heurs sessiles et solitaires aux aisselles des ra- meaux. Toutes trois sont figurées pi. 61 des Annales du Mu- séum , et ne présentent rien de remarquable pour ceux qui ne sont pas botanistes. Le Gymnostyle a feuilles de cresson , est I'Hippie naine de Linnœus. (b.) GYMNOTE , Gymnotus. Genre de poissons de la division des Apodes, dont les caractères sont: des nageoires pecto- rales près de l'anus; point de nageoire dorsale ni caudale. Ce genre renfermoit neuf espèces dans Gmelin ; mais La- cépède en a retranché trois pour en former ceux qu'il a ap- pelés Notoptère et Aptéronote ; ainsi il ne reste plus com- posé que de six espèces, que ce dernier naturaliste divise en deux sections; savoir : les gymnotes qui ont la mâchoire in- férieure moins avancée, et les gymnotes qui l'ont plus avancée que la supérieure. Parmi les espèces de la première division, il faulremarquer : Le Gymnote électrique , qui a la tête parsemée de pe- tites ouvertures, et la nageoire de l'anus s'étendant jusqu'à l'extrémité de la queue. V. pi. D 32 , où il est figuré , se trouve dans les rivièresde l'Amérique méridionale, princi- palement à leur embouchure. Ce poisson atteint quelquefois quatre à cinq pieds de long, et se rapproche beaucoup des Anguilles par la forme allon- gée de son corps , sa viscosité, ses moeurs, etc. : aussi l'a- t-on d'abord nommé, et l'appelle-t-on encore vulgairement anguille trembleuse , anguille électrique , anguille torpille de Ciyenne ou de Surinam. Sa tête est courte, un peu plus large que le corps et aplatie ; l'ouverture de sa bouche est large ; ses lèvres sont épaisses et mobiles ; ses deux mâchoires , dont la supérieure est un peu plus longue que l'inférieure , sont garnies d'un grand nombre de petites dents aiguè's ; sa langue est large et pleine de verrues, ainsi que le palais : non loin du bord de sa mâchoire supérieure , on remarque quatre pe- tites ouvertures ; ses yeux sont très-petits , situés à la partie supérieure de la tête , et pourvus d'une membrane cligno- tante ; les ouvertures de ses ouïes sont étroites , ont une di- rection oblique , et sont placées tout près des nageoires pec- torales ; son corps est presque cylindrique, long, uni, cou- vert d'un mucilage épais qui sort de petites ouvertures très* visibles ; sa couleur est en plus grande partie noire , avec des taches plus claires, qui sont quelquefois rougeâtres; la cavité de son ventre est courte, et l'anus se trouve tout près du menton ; sa ligne latérale est double ; ses nageoires pec- torales sont petites ; celle de l'anus est très-longue ; toutes 63 G Y M sont couvertes d'une membrane épaisse qui empêche de compter leurs rayons. Ce poisson mérite d'exciter l'intérêt des scrutateurs de la nature. Les moyens qu'il emploie pour se procurer sa sub- sistance et se défendre de ses ennemis, sont très-extraor- dinaires, llfrappe réellement d'engourdissement, et quelque- fois de mort, lorsqu'il le veut, tous les animaux qui s'appro- chent de lui, même à des distances, assez considérables ; et celte étonnante faculté ne cesse qu'au bout de quelque temps après sa mort. L'histoire des effets de son attouchement et la description des organes qui concourent à les produire , ont été faites par plusieurs naturalistes ou physiciens. On va présenter ici le résultat de leurs observations. Il y a dans le gymnote électrique quatre organes torporifiques, dont on doit la connoissance a Hunter, deux grands et deux petits, placés de chaque côté du corps, depuis l'abdomen jusqu'à l'extrémité de la queue. Les grands sont recouverts par la peau, et les petits sont enfoncés dans les muscles ; ils ne diffèrent les uns des autres que par leur diamètre , leur longueur étant à peu près la même , c'est-à-dire , du tiers de celle du poisson, ils se terminent en pointe vers ti extrémité de la queue. L'intérieur de chacun de ces instrumens présente un grand nombre de séparations horizontales, parallèles, coupées presque à angles droits par d'autres séparations à peu près verticales. Les horizontales sont, au plus, distantes d'une demi-ligne les unes des autres , et se touchent même dans quelques endroits. On en a compté trente-quatre dans un des grands organes , et quatorze dans un des petits. Les ver- ticales sont encore plus rapprochées ; on en a vu deux cent quarante dans une longueur d'à peu près un pouce. Qui ne reconnoît dans ces appareils des piles galvaniques? aussi est-ce le galvanisme et non l'électricité qui donne les commotions , qui produit les étincelles et tous les phénomè- nes observés ; mais comme ces deux modes d'un effet produit par la même cause diffèrent très-peu , on ne changera pas les dénominations reçues. Lorsqu'on touche le gymnote électrique avec une seule main, on n'éprouve pas de commotion, ou du moins on n'en éprouve qu'une très-foible ; mais la secousse est très-forte lorsqu'on applique les deux mains sur le poisson , et qu'elles sont séparées l'une de l'autre par une certaine distance. Les métaux , l'eau , et toutes les matières conductrices de l'élec- tricité, transmettent sa vertu engourdissante; voilà pourquoi il agit dans l'eau sur les poissons qui passent assez loin de lui. G Y M 63 Il dépend de sa volonté de donner des secousses plus on moin» fortes: ordinairement les premières sont foibles, mais lors- qu'elles ne produisent pas les effets qu'il en attend, lorsqu'il est irrité, il en donne de terribles, capables de paralyser un homme pour toute la vie, d'après les observations de Flagg, de tuer presque tous les poissons qui sont soumis à son action, soit dans des vues de nourriture, soit dans des vues de dé- fense. Quand un gymnote a frappé à coups redoublés , il est épuisé, et il faut un intervalle plus ou moins long, pen- dant lequel il ramasse, dans ces mêmes organes, une nou- velle quantité de fluide galvanique. On profite , au dire de Humboldt, de cette circonstance pour les pêcher ; c'est-à- dire qu'on fait entrer dans les étangs , où il s'en trouve , une grande quantité de chevaux qui reçoivent leurs premières décharges; après quoi on peut les prendre au harpon et au filet. Je regrette de ne pouvoir mettre ici sous les yeux du lecteur, à raison de leur étendue, les observations du même «avant sur cet animal , observations consignées dans ses Mémoires de Zoologie , faisant suite à ses Voyages; il suffira de dire que ses expériences prouvent de plus en plus la similitude de l'action de ces poissons sur les corps vivans avec celle de la pile de Yolta. V. Poisson , Électricité et Galvanisme. Hunier a découvert que le nerf qui suit l'épine du dos est , dans ce poisson , beaucoup plus large , et fournit beau- coup plus de ramifications que dans la plupart des autres. On remarque de plus en lui une très-grande quantité de cette hu- meur graisseuse, non conductrice de l'électricité, qui existe dans une partie des poissons. Il est probable que ces deux causes contribuent à l'accumulation de la matière galvanique, et la rendent plus active dans ce poisson que dans laToRPiLLE. V. ce mot. Plusieurs nègres, plusieurs indigènes des pays où se trouve \e gymnote électrique , jouissent de la faculté de le toucher sans ressentir l'influence de son action, faculté qu'ils attribuent à des charmes ou à des qualités surnaturelles. On ignore si c'est en le pressant très-fortement et subitement parle cou , comme quelques personnes l'ont cru , ou par quelque autre moyen d'adresse; mais on sait positivement que des femmes atteintes de fièvres nerveuses , ont pu en toucher sans aucun inconvénient. Le Gymnote putaol a la tête petite, la queue courte, et des raies transversales. Il est figuré dansBloch , pi. 107. On le trouve dans les eaux du Brésil. 64 G Y M Le Gymnote blanc a deux lobes à la lèvre supérieure, et sa couleur est blanche. Il est figuré dans Séba, Mus. 3 , pi. 32, n.° 3. On le trouve avec le précédent. Les gymnotes de la seconde division, sont : Le Gymnote carape, qui a la nageoire de l'anus étendue presque jusqu'à l'extrémité de la queue. Il est figuré dans Bloch,pl. 1È7, et dans le Buffon de Deterville, vol. 1, p. 54- On le pêche dans les rivières du Brésil. Sa chair est bonne à manger. Il sert de type au sous-genre Carape de Cuvier. Le Gymnote fiera sfer , qui a une saillie sur le dos , et dont la nageoire de l'anus ne s'étend pas jusqu'à l'extrémité de la queue. Il se trouve dans la Méditerranée. Le Gymnote long museau a le museau très-allongé, et la nageoire de l'anus ne s'étendant pas jusqu'à l'extrémité de la queue. Il est figuré dans Séba , vol. 3 , pi. 3a , n.° 5. On le trouve en Amérique. Ces trois espèces diffèrent des autres en ce que leur queue se termine par un filament délié. On ignore si elles jouissent de la faculté torporifique. (b.) GYMNOTES , Gymnota. Tribu de crustacés de l'ordre des branchiopodes , famille des lophyropes , ayant pour ca- ractères : test nul ou foTt court , ne couvrant qu'une par- tie du corps. Elle se compose des genres : Cyclope , Po- lyphème et Zoé. Cette division de crustacés comprenoit dans mes ouvrages précédens un genre de plus, celui de brandi l'opode , main- nant branchipe. Il forme , avec ceux d'ARTÉMisiE et d'Eu- limène , une tribu particulière dans la famille des phyl- lopes. (l.) GYMNOTETRASPERME , Gymnotetrasperma. Nom donné, par Boerhaave , au fruit des labiées et des b orragi- nées. (P. B.) GYMNOTHORAX, Gymnothorax. Genre de poissons établi par Bloch , pour placer la murène hélène de Linnœus , qui, n'ayant point de nageoires pectorales, a mal à propos été rangée à côté de Y anguille et du congre. Voy. au mot Mu- rène. Le corps des gymnothorax , qui ont été appelés Mube- NOPHisparLacépède, est étroit, long, visqueux, sansécailles, et bigarré de couleurs assez vives; l'ouverture de leurs bran- chies est étroite, longitudinale, et n'a ni opercule, ni mem- brane; leur bouche est armée de dents fortes et pointues; leurs narines sout simples ettubiformes ; leurs nageoires du dos, de la queue et de l'anus, sont réunies. On compte douze espèces dans ce genre, savoir : G Y M 65 Le Gymnotïïorax murène, Murœna helena, Linn., iloni la nageoire dorsale commence assez loin de la tête , et dont les taches sont irrégulièrement distribuées. V. pi. D 32 , où il est figuré. On le troure dans les eaux douces et salées des pays chauds. C'est la murène des anciens , celle qui a été décrite par Aristote et Pline ; sa tête est petite , sa bouche grande , et ses mâchoires garnies de longues dents qui engrè- nent Tune dans l'autre ; ses yeux sont petits, et on voit deux barbillons dans leur voisinage ; son corps est comprimé , brun, avec des taches et des lignes blanches dirigées en tra- vers ; il parvient à quatre à cinq pieds dans la Méditerranée, et à davantage dans les mers de l'Amérique. Ce poisson est assez abondant dans la Méditerranée. On en prend beaucoup au printemps avec des nasses et des lignes de fond amorcées de petits poissons. Sa chair est de bon goût, et faisoit les délices des Romains lorsqu'ils furent par- venus au comble des richesses et du luxe. Tout le monde sait qu'ils formoient , à grands frais , des parcs dans la mer, pour nourrir et engraisser des murènes ; que Cassius les apprivoisoit au point de les faire venir à sa voix, pleuroit leur mort, leur faisoit faire des obsèques magnifiques, et que Dedius Pollion , plus barbare , nourrissoit les siennes avec la chair de ses esclaves. La murène a la vie dure, et peut rester plusieurs jours hors de l'eau sans mourir. Elle vit de poissons , de crustacés et de coquillages. Aristote a dit qu'elle s'accouple comme les ser- pens, et fait des petits en tout temps; Sonnini a confirmé ce témoignage. Il est très-probable qu'elle est vivipare comme Y anguille , avec qui elle a d'ailleurs tant de rapports de forme et de mœurs. V. au mot Anguille. Le Gymnothorax a bracelets ou chaînettes , a la na- geoire dorsale à peu près comme celle du précédent , et les taches distribuées en chaînons. Il se trouve à Surinam. Le Gymnothorax réticulaire, dont la nageoire dorsale commence à la nuque du cou , et dont les taches sont réticu- lées. On le pêche sur la côte de Tranquébar, dans les Indes orientales. Le Gymnothorax d'Afrique a la bouche extrêmement fendue ; la nageoire du dos commençant un peu au-delà de la nuque , et les taches irrégulières. Il se trouve sur les côtes de Guinée, (b.) GYMNOTPJX, Gymnotrix. Genre établi par Palisot- Beauvois , dans la famille des graminées, pour placer une 66 G Y N espèce rapportée de l'Ile-de-France par M. Dupetit-Thouars , et que Linnœus auroit rangée parmi les Panics. Les caractères de ce genre sont : des épillets entourés d'un involucre de soies inégales et glabres, dont une est beaucoup plus longue; une balle calicinale de deux valves inégales, l'inférieure tronquée , renfermant deux fleurs , la fleur infé- rieure stérile ; l'inférieure hermaphrodite, composée de deux valves aiguës. Ce genre se rapproche des Pennisètes. (b.) GYNANDRIE. C'est ainsi que Linnœus a appelé la ving- tième classe de son Système des Végétaux, celle qui renferme les plantes dont les étamines sont insérées sur le pistil. Cette classe se subdivise en neuf sections ; savoir : celles à deux , à trois , à quatre , à cinq , à six, à huit, à dix , à douze , et à un plus grand nombre d'étamines. Cette classe est fort peu na- turelle , excepté dans la première de ses sections , qui contient la belle famille appelée des Orchidées par JussieU. (b). GYNERION, Gynerium. Genre de plantes établi par Pa- lisot-Beauvois, aux dépens des Roseaux, et dont les carac- tères sont : épillets biflores , les mâles et les femelles sur des pieds différens; balle calicinale de deux valves; balle florale de deux valves, subulées, garnies de longs poils à leur base. Ce genre renferme plusieurs espèces, toutes propres à l'Amérique méridionale , dont aucune n'est cultivée dans nos jardins, (b.) GYNHATERIE , Gynhaieria. Genre de plantes établi par \fyilldenow, dans la syngénésie nécessaire, et dans le voi- sinage deslNULES. Il ne diffère pas du Tessaire de Ruiz et Pavon , et se rapproche du Monarrhène de H. Cassini (b.) GYNOCARPE. Classe de champignons établie par Per- soon. Elle contient ceux dont les semences sont renfermées dans la substance. V. Champignons, (b.) GYNOPRORE. Partie saillante du Réceptacle sur la- quelle est attaché le Pistil. Il ne diffère du Podogyne que par une moindre élévation. V- Fleur, (b.) GYNOPLEURE , Gynopleura. Genre de plantes établi parCavanilles, danslapentandrietrigynie, dont les caractères consistent en un calice oblong, strié , persistant , et à cinq dents ; une corolle de cinq pétales très-courts, garnis à leur base de deux écailles , dont une est bidentée, et l'autre tri- dentée ; des organes de la génération pédicellés ; cinq éta- mines; un ovaire ovale, obscurément trigone, à trois styles, dont le stigmate est en tête très-aplatie ; une capsule s' ou- vrant par le haut , uniloculaire , trivalve , et contenant plu- sieurs semences ovales, striées, attachées à des réceptacles linéaires. G Y P 67 Ce genre , qui est le même que celui appelé Malsherbe par Ruiz et Pavon , renferme deux espèces : Le Gynopleure tubuleux et le Gynopleure a feuilles linéaires, qui sont originaires du Pérou et du Chili, (b.) GYNOPOGON , Gynopogon. Genre de plantes à fleurs monopétales, et de la pentandrie monogynie , qui offre pour caractères : un calice monophylle, petit, persistant, à cinq découpures profondes et linéaires ; une corolle monopétale , à tube ventru sous le limbe, resserré à son orifice, à cinq divi- sions ovales; cinq étamines ; un ovaire supérieur, ovale, chargé d'un style simple à stigmate globuleux , didyme et Velu. Le fruit est une baie pédicellée, ovale , globuleuse, coriace, et remplie par un noyau cartilagineux qui paroît à deux loges. Chaque loge contient une ou deux semences qui avortent souvent. Ce genre renferme trois espèces qui ne sont connues que par la mention que Forster en a faite dans son Gênera. Elles viennent toutes des îles de la mer du Sud. Lamarck, qui a figuré, pi. 118 de ses Illustrations, les carac- tères de ce genre , observe qu'il diffère à peine des Calacs ( Carissa ). V. ce mot. (b.) GYNTEL, Fringilla argentoratensis , Lalh. V. l'article Li- notte au mot Fringille. (v.) GYORSTYAN-FA. Nom du Charme, en Hongrie, (ln.) GYPAÈTES, Gypaeli, Vieill. , deuxième famille des accipitres et de la tribu des oiseaux Diurnes , V. ces mots. Caractères : Mandibule inférieure, garnie à la base d'un fais - ceau de plumes roides et longues, disposées en forme de barbe ; narines cachées sous des plumes sétacées et dirigées en avant. Le nom Gypaète a été composé des deux mots grecs : y w^, vultur et d'«s£T«'?j aquila , et a été appliqué à un oiseau qui a paru tenir du vautour et de Y aigle. Cette fa- mille ne renferme, selon moi, qu'une seule espèce , qui se trouve en Europe et en Afrique. V. Phène, et la pi. E 7, fig. 4 de ce Dictionnaire , laquelle représente le gypaète ou la phène des Alpes. Celui-ci ayant des caractères constans et distincts , Gmelin en a fait la première division de son genre falco, et y a classé les falco magnus, harpya, Jacquini, ambus* tus , angolensis et albicilla. Daudin et Sonnini ont placé , dans un groupe particulier, le premier sous le nom de gypaète châtain, Yambuslus sous celui de gypaète basané ou des îles Falkland, et Y angolensis sous la dénomination de gypaète d'An- gola; mais, pour faire partie de cette petite famille, il fau- drait que tous ces oiseaux en eussent les caractères , et au- 63 G y P cun ne les possède. En effet, le falco magnus a la cire du bec et les narines découvertes ; de plus , il est privé de ce faisceau de plumes en forme de barbe qu'ont les gypaètes ; malgré cela, Gmelin en fait une variété de son falcu barba. - ius; Latham, une de son vultiir barbahis; Daudin et Sonnini le donnent pour un gypaète. Les falco harpya et Jacquini , que j'ai vus en nature , sont dans le même cas que le falco mag- nus , puisqu'ils n'ont point de barbe ; que leur cire et leurs narines sont découvertes, et qu'en outre ils ont les pieds nus. Tous les deux appartiennent à une même espèce , et font partie de mon genre Harpie. V. ce mot. Le falco am- buslus (le gypaète basané de Daudin et de Sonnini), décrit et figuré dans les Illust. de Brown, présenté par cet auteur et par Latham pour un vautour , n'a , de cet oiseau , aucun attribut , et pourroit , en quelque sorte, se rapprocher des vrais gypaètes , si réellement il a le menton garni d'une touffe de plumes longues , déliées et pendantes en forme de barbe , comme Brown le dit dans la description ; mais la figure n'en présente aucun vestige : du reste , il n'a pas , avec le gypaète , le plus petit rapport ; sa cire et ses narines sont à découvert , ses tarses totalement dénués de plumes , grêles et longs ; ces caractères et principalement le dernier , me paroissent indiquer un spizaète. F. ce mot. Enfin , le falco angolensis que Pennant a fait connoître , et dont il a publié la figure dans son Voyage dans le pays de Galles ( Tour in Walles ) et qu'il appelle angola vulture , n'a ni le bec , ni la cire , ni les narines , ni la barbe , ni les pieds d'un g)rpaète ; malgré cela , Gmelin l'a placé dans la première division de ses falco, et on ne devine pas sur quels motifs Daudin et Sonnini ont pu se fonder pour le nommer gypaète d'Angola. GYPAGUS. V. le genre Zopilote. (v.) GYPOGERANUS. Genre d'oiseaux du Prodromus d'Il- liger , lequel se compose du falco serpentarius ( le Secré- taire ). (v.) GYPS. Nom grec du Vautour fauve, (v.) GYPSE, Gypsum ; Gips des Allemands. C'est' la chaux sulfatée enmasse. Nous avons exposé , à larticle de la Chaux sulfatée, les caractères minéralogiques de cette substance ; nous avons indiqué ses variétés, et nous avons fait connoître en peu de mots le rôle qu'elle joue dans la nature. Mais la brièveté qui nous étoit commandée nous a empêché de don- ner les détails nécessaires pour bien faire connoître l'impor- tance géologique de la chaux sulfatée en masses , en couches, en amas , etc. , ou gypse ; nous y suppléerons par cet article. Le gypse est une de ces substances qui méritent le plus de n Y V 69 fixer l'attention du naturaliste, soit à cause des nombreuse» observations auxquelles ses gisemens variés ont donné lieu soit parce que l'homme tire de cette substance des maté- riaux précieux pour les constructions, et que c'est dans son sein qu'il trouve les sources salées et le sel gemme , dont l'exploitation est la richesse et l'existence de plus d'un pays. L'on a long-temps négligé l'histoire des formations gypseu- ses. Lamanon parla, je crois, le premier, d'une manière sensée , sur la formation des gypses reconnus maintenant pour appartenir à une formation tertiaire. Saussure exa- mina avec soin les gypses des Alpes, et cet immortel géolo- gue auroit sans doute deviné la vraie origine de ces gypses , qu'il avoit entrevue, si la science qu'il venoit de créera c'est- à-dire la géologie fondée sur l'observation, avoit été alors aussi avancée qu'elle l'est maintenant. Werner, quelques années après Saussure , ayant publié sa Classification des Ter- rains , exposa de nouvelles connoissances sur la formation des gypses; sa méthode , supérieure à toutes celles données jusqu'à lui , régularisa l'étude de la géologie. Elle pénétra lentement en France , et si elle est défectueuse en plusieurs points , nous devons cependant avouer que c'est la seule que le vrai géologue doit suivre, puisqu'elle se fonde sur l'ob- servation et sur les rapports des substances entre elles. Les minéralogistes français , dans ces derniers temps, ont donné a cette méthode une grande extension , en faisant sentir l'im- portance de la connoissance des corps organisés fossiles dans les couches de la terre , et surtout celle de la détermination de ces fossiles ; c'est ce qui paroîtra évident lorsque nous parlerons des gypses tertiaires. Si l'on résume tout ce qui a été écrit sur les gisemens du gypse en couches, masses, amas, dépôts , etc. , on verra que l'on a décrit ouque l'on a admis les formations suivantes: i. Gypses primitifs. 2. Gypses de transition ou secondaires anciens. 3. Gypses secondaires plus nouveaux. 4- Gypses tertiaires ou calcarifères avec soufre. 5. Gypses tertiaires ou calcarifères sans soufre. 6. Gypses récens. 7. Gypses d'alluvion. § I. Gypses primitifs {Urgyps}. Onalongtems cru que tous cesgypsesblancdeneîge, micacés ou talqueux, qu'on observe dans les Alpes et dans d'autres con- trées, étoienl des gypses primitifs; mais l'on n'avoit pas assez é tu- dié leur gisement pour prononcer d'une manière générale. Saus,- 7o G Y P sure en a décrit plusieurs, avec quelque soin ; il a fait remar- quer leur liaison avec les calcaires qui les accompagnent , et il a observé que le plus souvent, et malgré le bouleversement des masses gypseuses , on y reconnoît un état de stratification qui leur est propre ; il en conclut qu'ils sont des gypses ré- cens. Mais c'est principalement les géologues de ce siècle qui ont porté leur attention spéciale sur cesgypses; ils ont reconnu bientôt qu'il y en avoit qui reposoient évidemment sur des terrains secondaires très-anciens et incontestables. Cepen- dant les mêmes géologues crurent devoir admettre des gyp- ses primitifs. Celui du Val Canaria , au pied du Saint-Go- thard, et celui de Cognes, dans la vallée d'Aost, sont dans ce cas; ce n'éloit qu'en embrassant, toute l'étendue de la chaîne des Alpes et en coordonnant les observations faites dans tous les points de cette chaîne où se trouve du gypse, que l'on pouvoit parvenir à décider la question. C'est ce travail que M. Brochant a fait, et qui l'a conduit à ne voir dans les gypses alpins que des gypses de transition étroitement liés avec les formations secondaires des gypses avec lesquels ils doivent peut-être se réunir. 11 est probable que les gypses avec fer oxydulé de Saint-Beat dans les Pyrénées et du royau- me de Valence, sont dans le même cas, ainsi que plusieurs de ceux qui ont été observés en Afrique et en Sibérie. 11 y a néan- moins des géologues du premier mérite qui admettent encore des gypses primitifs. Rien n'exclut qu'il n'y en ait; au moins tout prouve que ces gypses sont dûs aux derniers dépots ou formations des couches primitives. M. Cordier cite comme incontestable un gypse primitif dans l'état de Gènes; c gypse est situé au centre des montagnes primitives de l'Apen- nin, au fond de la gorge d'Isoverde, près laBochetta. 11 est l'objet d'une exploitation , ce qui permet d'observer rigou- reusement la disposition des masses: elles sont en couches presque horizontales, s'enfonçant au sud-est et à contre-pente dans la montagne qui les renferme, et immédiatement recou- vertes par plusieurs assises parallèles de serpentine porphy- roïde, à cristaux de diallage , lesquelles sont elles-mêmes surmontées par des schistes argileux, primitifs , luisans et sati- nés , en couches également parallèles , composant un sys- tème très-puissant. M. Cordierpense que le*s gypses du mont Cénis et celui de Cognes, sont primitifs. Mais nous verrons tout à l'heure que c'est encore en question. Il paroît que Pallas a reconnu en Sibérie, des gypses primitifs; il en indique qui offrent du feld- spath. Saussure a remarqué la prompte destruction des gypses du mont Cénis, d'après un accident que présentent ces G Y P 7I gypses, et qu'on voit dans tous ceux qui se sont forme's au Çied des montagnes primitives. «Je l'ai moi-même observé, dit 'atrin, dans les collines gypseuses qui bordent la grande chaîne des monts Ourals, qui séparent la Russie européenne d'avec la Sibérie; ce sont des enfoncemens en forme d'en- tonnoirs , de quinze à vingt pieds de diamètre et même du double, qui sont formés par les eaux de neige et les eaux de pluie, qui venant à s'arrêter dans quelques parties creuses de la surface du gypse , se dissolvent peu à peu et finissent par percer la masse entière et y faire des excavations qui sont quelquefois d'une étendue prodigieuse. C'est ainsi que s'est formée l'immense caverne de Kougour, au bord de la Silva, sur la lisière occidentale des monts Ourals. Le pro- fesseur Lépéckhinn en adonné la description et le plan, qui sont insérés dans le tome 6 de Y Histoire de Russie, par Le- clerc. J'ai visité moi-même cette caverne, et j'en trouve la description fort exacte ».. (Patrin, i.re édition de ce Diction- naire. ) § II. Gypses de transition ou secondaires anciens. Il nous semble qu'on ne sauroit se refuser à admettre , avec M. Brochant, que les gypses des Alpes appartiennent aux terrains de transition , c'est-à-dire, à ces terrains inter- médiaires entre les primitifs, avec lesquels ils sont souvent difficiles à distinguer, et les terrains secondaires les plus an- ciens. L'on conçoit que ce n'est que par de nombreuses ob- servations , et par l'examen le plus scrupuleux des localités , que M. Brochant a pu arrivera cette conclusion. Ce naturaliste, après avoir prouvé que ce que Ton nomme terrain de tran- sition , est beaucoup moins circonscrit dans les Alpes , qu'on ne le croyoit , put aisément conclure une origine sem- blable pour les gypses qui reposent sur ces terrains ; et ses considérations , à ce sujet , ont donné lieu à un mémoire fort intéressant , lu à l'Académie des sciences en 1816 , et qu'il a bien voulu nous communiquer, en nous permettant d'en faire usage pour cet article. Comme ce mémoire donne une parfaite connoissance des gypses anciens, et que leurs rap- ports avec les autres formations gypseuses anciennes et d'au- tres pays étrangers aux Alpes , y sont établis, nous avons cru devoir en extraire tout ce qui va suivre. En général, dans les Alpes, les terrains de gypse sont extrêmement éboulés par une suite naturelle de la grande facilité avec laquelle cette substance se désagrège il en re- suite nécessairement une grande difficulté d'observer leur position relative par rapport aux roches environnantes. Dans la Tarentaise , ils sont situés sur les flancs des montagnes 72 G Y P ou sur leurs premiers escarpemens, souvent même dans le fond des vallées hautes , assez généralement par amas peu étendus à la surface. Les gypses anciens qui ont fait le sujet des observations de M. Brochant , sont : i.° Le gypse de l'Allée blanche. 2.0 Celui de Cognes, regardé comme primitif par M.Dau- buisson. 3.° Celui de Val Canaria au pied du Saint-Golhard, indi- qué également comme primitif, et observé par M. de Buch. 4..° Celui de Brigg dans le Valais. 5.° Celui de Saint-Léonard au pied de Sion. 6.° Celui de Sarrau près de Martigny. 7.0 Enfin celui de Bex. Ces gypses anciens sont généralement d'un beau blanc de neige. Leur tissu est plutôt compacte que cristallin ; mais la poussière examinée au microscope , ne montre que de petits cristaux de chaux sulfatée. Quelquefois on observe dans la masse même , d'assez grands cristaux de chaux sulfatée. Ces gypses se trouvent mélangés : i.° avec de la chaux car- bonatée compacte grisâtre en noyaux anguleux , qui les ont fait prendre pour un agglomérat ( exemples , gypse de Pesey, de BrideS en Savoie , Saint-Léonard et Bex). 2.0 Avec du mica ou plutôt du talc (au Val Canaria et à Brigg). — Au Val Canaria, ce talc est d'un jaune verdâtre et uniformément disséminé dans la roche, soit en petitespail- lcttes isolées , soit par petits groupes un peu fibreux. Ce gypse est regardé comme primitif, par plusieurs minéralogistes célèbres. A Brigg , la roche gypseuse est feuilletée , et ses feuillets sont recouverts de talc très - prononcé d'un blanc verdâtre- argentin. Ce gypse a été rapporté aux terrains de transition par les mêmes minéralogistes. 3.° Avec de lastéatite. — Elle se trouve en petites plaques ou masses d'un vert poireau ou d?un vert grisâtre , et d'un tissu quelquefois fibreux. Ces plaques sont inégalement répandues , et quoique disposées à plat , elles ne donnent point à la roche la structure feuilletée. On l'a observée dans le gypse de Cognes , regardé comme primitif , et dans les gypses de Saint-Léonard , indiqués comme de transition par les mêmes minéralogistes. 4-.0 Avec de la chaux anhydro-sulfatée. — Elle se trouve dans nu grand nombre de gypses des Alpes et dans d'autres gypses d'Allemagne (et d'Espagne) qui appartiennent à des terrains fort anciens , mais reconnus comme secondaires. ( On en G Y P 7^ trouve aussi a Cardonna et dans d'autres collines gypseuses d'Espagne. ) 5.° Avec de la soude muriatèe et des sources salées. — On re- connoîtla présence dumuriate de soude dans plusieurs des gypses des Alpes, dans le Val d'Arbonneprès S.-Maurice , en Tarentaise. Le gypse renferme souvent des nids de sel gemme ou des efflorescences de muriate de soude. La source salée de Moutiers sort du calcaire, mais au pied d'une masse considé- rable de gypse. Tous ces gypses salifères forment des amas isoles a la surface du sol, sans alternatives d'autres roebes et sans recouvrement. Beaucoup de sources salées et de dépôts de sel gemme ex- ploitées en Allemagne, sont dans des masses de gypse mélan- gées d'argile , qui existent dans des terrains décidément se- condaires : ce qui ajoute aux présomptions sur la nature se- condaire des gypses salifères alpins. 6.° Avec du soufre. — Il est en nids épars dans les gypses de Bex, de Pezey, de Gebrulaz, et même à Allevard, dans la chaux anhydro-sulfatée., qu'il colore en jaunâtre. M. Brochant s'est borné à décrire les gypses qu'il a pu ob- server dans les Alpes. Ce sont ceux indiqués plus haut. Tous les faits qu'il a pu recueillir sur les gypses , au moins pour ceux qu'on trouve depuis le Mont-Cénis jusqu'au Saint-Go- thard , peuvent les faire ranger, selon lui, dans trois classes, que nous détaillons ci-après. Nous ajouterons auparavant que les gypses des localités suivantes sont dans le même cas. Ce sont les gypses observés entre Bayonne et Saint-Jean-de-Luz au pied des Pyrénées ; ceux de Yizille près de Grenoble , de Dessflses (Côte d'Or); ceux duDerbyshire et du Cumber- land ; le gypse de Moffat en Ecosse qui, d'après l'observa- tion de Jameson , recouvre des roches de transition ; celui de Saltzbourg, quelquefois fibreux, etc. i.° Ceux qui sont à la surface du sol et qui ne paroissent renfermer aucune couche étrangère , c'est le plus grand nom- bre. C'est ce qui a souvent éveillé l'idée que ces gypses étoient les restes d'anciens dépôts dans des bassins resserrés; 2.° Ceux qui alternent avec des roches de transition bien déterminées , principalement avec des schistes argileux. 3.° Enfin ceux qui sont regardés comme primitifs , entre autres ceux de Cognes et du Saint-Gothard cités plus haut, et le gypse de Lachs dans le Haut-Valais. « D'après ce que je sais relativement au gypse de Cognes, il ne paroît pas, ajoute M. Brochant, que ce soit d'après une alternative décidée avec des roches primitives, qu'on l'a rap- porté à cette formation , mais uniquement parce qu'il ren- fermoit du mica en quantité assez notable et en veines assez 7£ G Y P continues , caractères entièrement insuffisans, comme je l'ai fait voir, puisque le mica existe aussi de la même manière dans les gypses de transition bien reconnue , et que d'ailleurs on trouve celte substance dans bien d'autres roches de transition. » Son origine n'est donc rien moins que prouvée. Je pour- rois même aller plus loin , car je présume fortement que ce gypse est de la même époque et a le même gisement que les autres gypses du Valais que j'ai décrits ci-dessus ; et en effet, il seroilbien extraordinaire que le Valais qui contient déjà au moins trois gypses de transition bien reconnus, pré- sentât aussi un gisement primitif d'un gypse d'ailleurs très- analogue aux premiers; et si cela étoit, on auroit droit de s'é- tonner de n'avoir rencontré dans les Alpes que cet exemple unique , tandis que dans cette chaîne, la nature a travaillé si fort en grand , et a répandu les mêmes roches sur une si grande étendue de terrain. » J'ajouterai encore que les Alpes sont la seule chaîne où l'on ait cru reconnoître du gypse primitif. Ce seroit donc la seule roche primitive dont on ne trouveroit pas l'analogue dans quelques autres chaînes. » Il me reste à résumer les conclusions auxquelles m'ont conduit les faits que j'ai exposés. » i.° Il ne paroît pas encore prouvé qu'il y ait , dans les Alpes ou ailleurs, des couches ou des masses de gypse distinc- tement enclavées dans un terrain primitif, et ayant avec lui des caractères d'une formation contemporaine. » J'ai démontré que les gypses cités comme primitifs, dans la vallée Canaria et dans celle de Cognes, sont d'une o^gine postérieure. » 2.0 Plusieurs gypses des Alpes forment des couches dans un terrain de transition déterminé. » Les couches auxquelles ces gypses sont associés, sont le calcaire et le schiste argileux, qui représente ici le terrain de grauwack ou d'authracite. » Les gypses de Cognes, de Brigg et celui de Saint-Léonard, appartiennent à celte classe; on peut y ajouter celui de Bex , qui paroît renfermer des couches calcaires (i). » 3.° 11 existe aussi dans les Alpes beaucoup de dépôts de gypse entièrement superficiel, le plus souvent en amas isolés; et ces gypses peu étendus reposent le plus souvent sur un terrain de schiste argileux ou d'anthracite (comme dans la Tarentaise et l'Allée blanche) ; quelquefois sur un cal- (i) Depuis la lecture de ce me'moire à l'académie des sciences, M. Charpentier, directeur des salines de Bex, a constaté l'existence de ces couches calcaires, dans le système gypseux de Be?<. G Y P 75 caire de transition (comme à Pezay , et ailleurs, dans la Ta- rentaise) ; enfin , sur un terrain primitif (comme au Val-Ca- naria). Plusieurs ont une apparence analogue à celle d'un dépôt dans les bassins Il seroit nécessaire de déterminer d'une manière plus précise les rapports géologiques de ces derniers gypses , qui se rencontrent à la surface ; mais j'avoue que nous n'avons pas de données suffisantes pour résoudre cette question complètement. D'abord ces gypses ne renfer- ment aucune roche étrangère , du moins je n'en connois pas , et ils ne sont pas recouverts. » Ils ont beaucoup; de ressemblance minéralogique avec les gypses de transition ; ils reposent souvent sur des terrains de transition. Je connois même un gisement , auprès de Bex, en se dirigeant sur les montagnes au Nord-Est , où il forme presque une continuation de gypse de transition déterminée-, et dans une étendue de plusieurs lieues, sauf quelques inter- ruptions. » On seroit donc porté à présumer que ces gypses super- ficiels sont postérieurs aux premiers, mais qu'ils appartien- nent également aux terrains de transition ; qu'il se seroit déposé du gypse à plusieurs reprises , pendant ce période de formation ; de manière que le premier dépôt seroit au sein même du terrain , et le dernier à sa surface , sans cependant se montrer, à des roches de formation postérieure; mais, d'un autre côté , ces mêmes gypses superficiels des Alpes ont aussi beaucoup de rapports avec Jes gypses secondaires an- ciens observés dans la Bavière, le Saltzbourg, la Thuringe (i) et ailleurs. Ces derniers sont aussi , pour la plupart , blancs ; ils contiennent , comme les premiers , de la chaux anhydro- sulfatée, du sel gemme des sources salées (2}; ils avoisinent fréquemment de la chaux carbonatée fétide, qui n'est pas rare dans les terrains de transition des Alpes ; en un mot , ils n'ont avec eux presque qu'une seule différence , mais qui est à la vérité importante , c'est qu'ils reposent sur des roches de formations secondaires, et font partie d'un terrain essen- tiellement postérieur à celui de transition. (Tels sont lesgyp- ses souvent salifères de Volterra et du Siennois , LN. ) » On est également embarrassé de prononcer entre ces deux rapprochemens. Il est donc infiniment plus sage de maintenir encore une distinction entre ces gypses, et de décrire le premier dans les terrains de transition ; le second (1) "Wimmelburg, près d'EisIeben. (2) De grandes cavite's, connues sous le nom de Kalkschlotten , égout du calcaire, qui proviennent vraisemblablement de la dissolu- tion du sel gemme ou du gypse. 75 G Y P à la suite de ces terrains ; et le troisième, comme on le fait ordinairement, dans les premiers terrains secondaires. « Quelque jugement qu'on porte un jour sur ces dépôtsgyp- seux , l'ordre que je viens d'indiquer n'aura amené aucune confusion. Il est néanmoins très-utile, tout en séparant ces gypses, de faire ressortir les rapports qui les lient entre eux, et qui sont si frappans , qu'on croiroit que ce sont trois mem- bres épars d'un même genre de formation, opérée dans les mêmes circonstances, mais à différentes époques d'un dépôt continu. « Qu'on se rappelle qu'il n'y a pas toujours de limites bien tranchées en ire les terrains de transition et les premiers ter- rains secondaires ; et de même entre les premières divisions , qu'on a cru reconnoitrc dans ces derniers; qu'il y a souvent àcs passages des uns aux autres; que le calcaire alpin est souvent difficile à distinguer du calcaire de transition ; que par conséquent tout porte à croire qu'il y a eu continuité dans les formations ; que certaines roches se rencontrent également dans plusieurs membres, d'ailleurs assez distincts, de cette série (le calcaire fétide, dans le terrain de transition , et ce- lui du calcaire alpin), l'oolithe dans ce dernier, et dans le calcaire du Jura ; et alors cette triple position d'un gypse , qui paroîtprésenter partout des caractères analogues, cessera de paroître si extraordinaire. « Mais toutes ces conjectures sont encore trop vagues , et je ne les ai exposées ici que pour fixer l'attention des géologues qui seront à portée d'observer ces différens gypses et de les' comparer. » (Extr. du Mém. de M. Broch. ) Tandis que M. Brochant reconnoissoit , dans les Alpes , l'existence d'unjgypse de transition, M. Cordier l'admettoit en Espagne , lorsqu'il examinoit la montagne de sel gemme de Cardonna, en Catalogne. Celte montagne de sel gemme, haute de 3oo pieds au-dessus du sol , c'est-à-dire à peu près comme Montmartre, est au milieu d'une enceinte formée par un terrain secondaire , et le fond qui l'en sépare offre des effondreméns plus ou moins étendus, des éboulis de roches secondaires , des monceaux d'argile meuble , et des vives- arêtes en gypse ou sel gemme. Son contour est bordé, en plusieurs endroits , par des escarpemens plus ou moins abrup- tes; de nombreuses saillies, des crêtes tranchantes et des pointes effilées, hérissent toute la partie supérieure; quel- ques-unes des pentes les plus escarpées de la montagne sont coupées par des fissures assez larges pour qu'on puisse y pé- nétreraquelquesmètresdeprofondeur; c estlà queseforment les concrétions salines. La montagne est composée de bancs d'argile , de sel gemme diversement coloré selon le banc , G Y P 77 et de gypse , quelquefois mêlé de gypse anhydre. Ces bancs sont verticaux et parallèles, c'est-à-dire posés sur la tranche , et forment un système très-remarquable qui seroit complète- ment recouvert par les couches secondairesd'ancienne forma- tion, et dont la superposition est transgressive ,si l'on suppo- soit que ces couches , qui recouvrent la base de la montagne dans bien des points, fussent prolongées. Ces couches sont des grès micacés rouges ou gris (grauwack), des schistes argi- leux, recouverts par une pierre calcaire, dense , sans odeur fétide , bitumineuse, et dans laquelle M. Cordier n'a pu dé- couvrir aucuns vestiges de corps organisés fossiles, quoiqu'il soit probable qu'elle en renferme. M. Cordier fait voir la liaison qui existe entre ce terrain de Cardonna et celui de la Tarentaise : il conclut qu'ils sont tous deux de transition, et qu'ils prouvent que, non-seulement on doit admettre une formation gypséuse secondaire , très-ancienne , mais encore une semblable formation de sel gemme. C'est ici le lieu de faire remarquer qu'en général les grandes masses de sel gemme sont mêlées ou reposent sur des bancs gypseux ou argileux ; que beaucoup de sources salées sourdent le plus souvent des couches argileuses qui recouvrent ou alternent avec les masses gypseuses ; que ces couches argileuses sont elles-mêmes précédées ou accompagnées de couches de sa- ble , de grès , de cailloux roulés et de chaux carbonatée compacte; que les bancs de sel gemme ont pour toit le cal- caire , et pour mur ou base , du gypse ; enfin , que c'est au pied et le long des grandes chaînes des montagnes alpines , et même à une grande élévation, que se trouvent toujours ces dépôts de gypse salifère dont le système repose sur du cal- caire, danslequel on ne trouve pas de fossiles, ou du moins que fort rarement; et, lorsque ceux-ci paroissent, on est fondé à croire que ce système de gypse secondaire ancien doit être rattaché à celui du gypse secondaire moins ancien dont nous allons parler, et dont les couches abondent en fossiles. Il existe une telle liaison entre le gypse (chaux sulfatée) et le soufre , etentre le sel gemme (soude muriatée ) et le gypse, que l'on est forcé de convenir que les gypses qui accompagnent ces substances sont de la même formation, et que ces trois substances sont aussi les résultats d'une époque contemporaine, et qu'elles se sont cristallisées dans le lieu même où on les trouve ; et on ne sauroit admettre qu'elles soient des agglomérats formés après coup. Presque toutes les mines de sel gemme d'Espagne offrent ce sel mêlé de chaux sulfatée, ou recouvert par cette subs- tance; à Mingraj&illa, le gypse renferme des cristaux de quai? 78 G Y P rouge, et ailleurs des cristaux d'arragonite ; à Voltierra (Na- varre) le sel est encaissé dans le gypse. On ne trouve point dé fossiles dans ces localités. § III. Gypses secondaires plus nouveaux. Ce gypse est rayonné, lamelleux, fibreux ou terreux, blanc- rosé ou gris , impur et peu solide ; c'est le thongips des Alle- mands, parce que le plus souvent il est par petites masses dans l'argile. On le trouve aussi en masse sur le grès , qui fait partie de ce système de grès appelé grès bigarré (grauvvacke), dont les couches recouvrent celles du gypse, lequel repose sur le calcaire coquillieralpin.il est une chose digne de remarque, c'est que ces gypses, comme les gypses de transition, n'ont offert aucun fossile , non plus que l'argile qui les enveloppe et qui forme , pour ainsi dire , leur emballage ; mais les cou- ches de grès qui les recouvrent, offrent des fossiles qui ont appartenu évidemment à des corps marins : ce qui pottrroit indiquer que ces gypses sont d'anciens dépôts marins, puis- qu'ils sont sur le calcaire alpin , aussi de formation marine. Mon intention n'est pas de décrire ici la formation du grès bigarré, mais de faire connoître le gypse qui l'accompagne. Ce gypse, surtout lorsqu'il est avec i argile , est mélangé de terre verte ; il renferme des cristaux de quarz ( Eisleben en Thuringe ) ; mais il ne paroît pas sortir de sources salées de son sein. Il ne paroît pas non plus qu'on y ait trouvé du sel gemme. Cependant , nous ne pouvons classer autre part qu'ici, cer- taines formations de s,el gemme, «dont les masses salines, accompagnées d'argile, et recouvertes de sable et de grès, sont surmontées de calcaire et reposent sur du gypse dont les cou- ches sont remplies de débris de corps organisés,d'os d'éléphant etd' autres mammifères , de bois charbonné, de coquilles fos- siles , de bitume , qui pénètre même dans Te sel ; c'est ce que l'on observe en Transylvanie et à Lampersloch (Bas-Rhin). De plus , le gypse qui sert de base à ce système salifère re- pose sur le calcaire coquillier ancien ». Brongniart, Min. § IV. Gypses tertiaires ou calcarifères avec soufre. Nous prenons pour exemple de cette formation le gypse des environs de Dax et celui de Sicile ; ils sont calcarifères, gris jaunâtres ou gris à grains grossiers v et très-fétides lorsqu'on les frotte : aucun des gypses précédens n'offre ce dernier ca- ractère, particulier aux gypses calcarifères. Mais ce qui ca- ractérise celui de Dax et de Sicile , c'est la présence de grandes et belles lames de gypse blanc avec du soufre dans la masse. Ces gisemens ne sont pas assez cennus pour qu'on G Y P 79 puisse déterminer à quelle formation connue ik appartiennent- il est très-probable que ce sera à celle du gypse tertiaire de Paris. Le gypse de Sicile est très-remarquable par la stron- tiane sulfatée en cristaux de la plus grande beauté qui se trouvent dans ses fissures. On sait que cette substance se ren- contre aussi dans nos gypses tertiaires, mais en masses impures et compactes dans les couches d'argile qui les accompagnent, ou rarement en petits cristaux aciculaires dans les fentes de ces masses. Ces cristaux n'ont plus la même forme que ceux de Sicile, et se rapportent à ceux de la strontiane de Salz- bourg en Tyrol. On sait encore que la pierre de Vulpino, qui est une chaux anhydro-sulfatée en masse lamellaire (proba- blement de transition) contient aussi de la strontiane, mais centime partie constituante ; ainsi des formations gypseuses qui paroissent très-différentes offrent la même substance dans des états et des situations très-différentes aussi. Le gypse de Dax repose sur un calcaire coquillier qui pa- roît analogue à celui sur lequel reposent les masses gypseuses de Paris. Quant à celui de Sicile, il repose également sur le calcaire , et à ce qu'il paroît sur le calcaire très-coquillier; mais les couches où il se trouve ne renferment point de co- quilles. La Sicile offre, dans le Val-di-Noto, le Val-Mazzara et à la partie ouest, beaucoup de couches coquillières, et no- tamment à Trépane où elles sont un objet d'exploitation pour les arts : on les nomme lumachelles, et elles ressemblent beaucoup à nos lumachelles de la Bourgogne, à celles qui s'observent sur les flancs de l'Apennin , dans le nord et le midi de l'Italie , et qui sont du calcaire coquillier sans am- monites, gryphites, bélemnites , etc. Il est probable que les gypses observés en Sibérie, sur les bords du Volga, et qui sont si riches en soufre , ont beaucoup d'analogie avec ceux de la Sicile, de même que celui de Saint-Boëtdans les Basses- Pyrénées. Peut-être encore qu'on doit rapporter ici le gypse qui accompagne le soufre et le calcaire à Costa et Godiasco, près Tortone en Piémont , et qui repose en bancs hori- zontaux sur des argiles coquillières et d'immenses dépôts de sables, de cailloux roulés, lesquels renferment, d'après M. Cordier , des bois fossiles et de nombreux débris d'ani- maux marins et terrestres. QV.Gypseslertîairesoucalcarifèressanssoitfre.^Gypse desplaines.) Ce gypse est celui qui mérite le plus notre attention, parce que l'élude approfondie qu'on en a faite a prouvé combien il étoit important de considérerlesfossiles comme caractères de certaines couches de la terre ; combien il étoit essentiel de déterminer les espèces de fossiles particuliers à chacune de ces 8o G Y P couches , et combien il éloit avantageux aux progrès de la géologie de donner à l'étude des terrains secondaires et ter- tiaires une attention égale à celle qu'on a mise , jusqu'ici, pour les terrains primitifs. On peut dire ici , sans crainte d'être contredit , que MM. Cuvier et Brongniart sont les premiers qui aient démon- tré d'une manière irréfragable la justesse de ces conclusions, dans leur travail sur la constitution géologique des terrains de Paris. On voit encore par leur ouvrage que ce que nous appelons un système de formation peut être composé de plu- sieurs formations très-différentes entre elles, que. la nature combine , mélange , ou intervertit à sa volonté , et par con- séquent que l'on ne sauroit être trop circonspect en émet- tant des opinions sur l'origine de ces couches ; que ce que l'on peut donner pour certain, est la subordination de cer- taines couches entre elles qui deviennent ainsi le caractère du système entier. Cette vérité paroîtra dans tout son jour dans l'exposé que nous allons donner de la constitution des ter- rains gypseux des environs de Paris, que nous prenons pour exemple de tous les autres terrains de même espèce obser- vés en France : à Aix en Provence, parPtamatuelle ; à Aigue- perse en Auvergne, par. M. Gillet-Laumont; au Luc, près de Toulon ; en Arragon, par Bosc, etquis'yrapportenttrès-blcr., ainsi que les marnes gypseuses et coquillières, avec des huî- tres fossiles du comté d'Oxford. Mais avant, nous devons rappeler que ces gypses sont remarquables par leurs couches ou bancs très-distincts , alternes ou diversement coordon- nés avec des bancs de marne ou d'argile , tantôt pure , tantôt coquillière ; qu'ils forment des buttes , des col- lines arrondies ou des chaînes de ces collines qui sont isolées dans les plaines et comme empilées sur d'autres colli- nes de nature différente (Mont Valérien ) , et qui cons- tamment éloignées des montagnes primitives , appartien- nent à un système géologique tout - à-fait différent ; et qu'on n'y a point trouvé^de sel gemme ni de sources salées; que ces gypses sfrottés répandent une odeur fétide remarquable; qu'ils sont gris jaunâtre à très-gros grains; que le calcaire entre dans leur composition ; qu'ils renferment des fossiles très-variés , quadrupèdes, oiseaux, reptiles, poissons, testacés et que ces fossiles n'y sont jamais entiers , que leurs débris sont enve- loppés d'une couche mince argileuse qui a semblé nécessaire à leur conservation, et qui paroît prouver qu'il est de la na- ture de la chaux sulfatée de ne pouvoir s'opposer à la des- truction des corps organisés qui auroient été ensevelis dans son sein. De plus, l'état des fossiles qu'on trouve dans ce gypse prouve qu ils furent le jouet, des vagues ou àes eaux, G Y P 81 ce qui est confirmé par leur position désordonnée et leur accumulation dans des points déterminés et dans la même couche ; d'où l'on peut déduire qu ils étoient rejetés par des courans , qu'ils ont pu très-bien appartenir à des êtres qui vé- curent loin des lieux où leurs débris sont ensevelis, et que si le hasard . fait que ces fossiles soient des restes d'animaux terrestres, ou d'eau douce , il n'en est pas moins dans les choses présumables que ce soit à des courans de mer que ces couches doivent leur naissance, ce qu'attestent ces nom- breux bancs de marnes marines qui les accompagnent et aux- quelles elles sont contiguës. Il n'en est pas de même des couches argileuses et marneuses ; tout prouve que les fossiles qu'elles contiennent ont appartenu à des animaux qui ont vécu dans ces lieux , et la distinction des terrains d'eau douce et des terrains marins, est une des plus brillantes découvertes géologiques du dix-neuvième siècle. Nous passons à la description du terrain gypseux de Pa-^ ris. Le sol de cette capitale a pour fond la craie : au-dessus de la craie on voit un banc d'argile plastique , quelquefois du sable; encore au-dessus se trouve un système de calcaire coquillier marin qui diffère des calcaires anciens sur les- quels repose la craie ( V. Craie) par ses fossiles , par leur stratification et par l'aspect qui leur est particulier. Les pre- mières couches de ce calcaire, c'est-à-dire, les plus supé- rieures , offrent une immense quantité de coquillages ex- trêmement remarquables par leurs variétés. Telle est, entre autres la couche qui se présente à découvert à Grignon près ^Versailles , et dans d'autres points de nos environs. Les espèces particulières aux terrains calcaires anciens, comme les ammonites, les bélemnites , les encrines , les grands coraux, etc. , ne font point partie des fossiles des couches du calcaire supérieur à la craie ; mais les fossiles de notre calcaire ont beaucoup de rapports avec ceux du terrain calcaire de la Gascogne, qui constitue le fond des Landesy et sur lequel le gypse de Dax paroît situé. Le système gyp- seux de Paris s'élève çà et là en monticules ou chaînes de col- lines sur le calcaire, et il a avec lui des liaisons très-remar- quables, comme on va le voir. Les premières couches calcaires offrent quelquefois des grès coquilliers marins. Il n'estpas constant que le système cal- caire et le système gypseux soient toujoursliésparlegrès ouïe calcaire coquillier lui-même. On est en droit de conclure que cette liaison a lieu dans bien des cas par des marnes calcaires qui contiennent des empreintes de coquilles marines analo- gues à celles du calcaire coquillier , et des noyaux ou ro- gnons de gypse cristallisés en crêtes de coq que l'on trouve Xiv. 6 82 G Y P partout où le système gypscux est sur le calcaire. Cette même marne existe en couronnement sur le terrain calcaire de Passy , tantôt pure, tantôt très-sableuse, comme nous l'a- vons vue dans les fouilles faites pour la construction de l'arc de triomphe commence à l'extrémité des Champs-Elysées. Ces rognons de gypse y sont remplacés par des rognons de quarz ayant conservé les formes lenticulaires et crêtées du gypse. Ce qui prouve encore que le quarz a filtré dans les cavités laissées par les gypses, c'est que les lentilles quar- zeuses sont très-souvent creuses. M. Desmarest père divisa le premier la formation gyp- seuse de Paris en trois masses bien connues des ouvriers mêmes , et qui ne diffèrent entre elles que par le plus Ou le moins d'épaisseur des couches de gypse qui s'y trouvent sans qu'aucune limite tranchée paroisse séparer l'une de l'autre. Jusqu'à ce jour, dit M. Desmarest fils, on ne con- iioissoit aucun fossile dans la première niasse , la troisième des ouvriers, ou la plus profonde, celle qui doit recouvrir immédiatement la formation de calcaire grossier, si l'on en excepte cependant les coquilles de visses avec leurs noyaux, indiquées par M. Desmarest père , dans son Mémoire sur la constitution physique de Montmartre ; mais celte indication avoit été négligée ( V. Mém. inst. vol. 5. et Journ. min. , n.° 147, p. 217). On observe parfaitement bien cette première masse à la carrière dite de la Hutte-au- Garde , située au pied et au nord- ouest de Montmartre. Les couches se succèdent ainsi en allant du bas vers le haut. i.° Banc de terre glaise, suivant M. Desmarest père ; il sert de base. 2.0 Dito gypse en masse avec cordon de cristaux. Les ou- vriers le nomment pierre blanche. Sa partie supérieure est mêlée de calcaire. 3.° Petit banc de marne feuilletée. 4..° Calcaire marneux tendre , blanc, avec des empreintes de coquilles univalves et bivalves , analogues à celles de Gri- gnon , et par conséquent d'origine marine (souchet des ou- vriers ). 5.° Petit banc de gypse avec des moules de cérites de même espèce que celles de la pierre calcaire coquillière et qu'on retrouve dans le banc ci-dessus. 6.° Banc épais (dit les cailloux blancs) , calcaire avec cé- rites analogues à l'une de celles qui se trouvent si commu- nément dans les couches moyennes de la formation calcaire. 7.0, 8.°, 9.% io.° Marne feuilletée ; gypse en banc irré- guKer ; marne feuilletée et marne calcaire blanches , sans G Y P 83 fossiles. Ces quatre couches forment ce que les ouvriers nom- ment marne avec foie. ii." Banc épais de gypse à grains fins, sans fossiles ; ce banc est coupé par un petit lit de marne. C'est le banc rouge des ouvriers. i2.° Au-dessus de ce banc, en est un très-puissant de marne calcaire, extrêmement intéressant , et qui offre des fentes partant du haut et du bas du banc. La partie inférieure est d'une marne blanchâtre , presque sans mélange. Dans le milieu , on trouve des cristaux lenticulaires de gypse diver- sement groupés et accompagnés de noyaux de gypse d'un beau blanc , à grain fin , terreux ou finement brillant , peu solide , et qui ressemblent beaucoup à de certains gypses de transition ou secondaires anciens. Ce qui caractérise ce banc, c'est qu'à partir de son milieu jusqu'au haut , il renferme un nombre infini d'empreintes de coquilles bien certainement marines , puisque toutes leurs analogues sont , et à Grignon, et dans nos pierres calcaires ; les ossemens de poissons , les empreintes de crustacés qu'on y a trouvés , sont aussi des débris d'animaux marins de même que les glossopètres , les our- sins, etc., qui s'y rencontrent. Cette marne a présenté pour la première fois ces singuliers retraits décrits par MM. Des - marest, fils et Prévost {Journ. min., vol. 25). Ce sont des réunions plus ou moins complètes de six pyramides quadran- gulaires , se touchant par le sommet , mais dont la base reste indéfinie dans la masse. J'ai , depuis, observé de sem- blables retraits dans les marnes qui couronnent tout le sys- tème gypseux à la butte Chaumont, près Belleville. i3.° Au-dessus de cette marne est un petit banc de gypse en masse , à grain serré , avec quelques cavités et sans co- quilles. i4-° Puis un grand banc de marne calcaire divisée en prismes par le retrait. Elle est dure , et contient çà et là les indices de coquilles et d'autres corps fossiles peu caractérisés. i5.° Enfin , au-dessus , est un gros banc gypseux , remar- quable par des cristaux de gypse qui y forment des cordons parallèles semblables à des bandes ou à des franges. Nous avons décliné les couches qui constituent la troisième masse , pour faire voir qu'on ne sauroit rapporter la forma- tion de ces couches qu'à des dépôts marins ; les nombreuses couches qui recouvrent celle-ci ne sont pas dans le même cas, et sans les indiquer toutes, il nous sera facile de le prou- ver; mais avant, nous serons obligés de revenir sur nos pas. MM. Cuvier et Brongniart font observer que la position des gypses sur le calcaire ne sauroit être contestée. Ils ad- mettent, avec M. Desinarest père, trois masses, qui sont 84 O Y P toutes trois des séries alternatives de couches argîlo-mar- neuses et de gypses. L'on a vu plus haut comment la première masse étoit composée : suivant M. Brongniart , elle ne repose pas tou- jours immédiatement sur le calcaire coquillier , mais quel- quefois sur un calcaire coquillier d'eau douce , c'est-à-dire , qui contient des coquilles fossiles évidemment analogues ou très-voisines de celles qui vivent dans nos marais , et ces jolis petits corps sphéroïdes nommés gyrogonites , que jai prouvé n'être que des moules de fruits de chara, plantes qui abon- dent dans les marais. Ce calcaire , dont on indique plusieurs gisemens, répand une odeurlégèrementhitumineuselorsqu'on le gratte, et mérite d'être distingué par un nom particulier. Nous proposons celui de èlèogênite (lapis in paludibus gigniius). Deux faits ( V . la note pag. 85.) prouvent cette superposition d'une manière irrévocable, ce qui obligeroit à regarder la forma- tion gypscuse inférieure, comme différente de celle du calcaire coquillier, bien que toutes deux offrent les mêmes fossiles. La seconde mrasse du système gypseux est en dessus de la première ; elle se distingue par ses bancs gypseux beaucoup plus épais , par les couches marneuses qui y sont moins multipliées. Elle est caractérisée par un banc de marne argileuse , compacte , gris marbré ( notre pierre a détacher ), dans la partie inférieure duquel on trouve épars des rognons de stronliane sulfatée. On rencontre aussi dans cette masse quelques empreintes de poissons; maison y trouve rarement d'autres espèces de fossiles. La troisième masse , la première des ouvriers , c'est-à- dire , la plus supérieure , est la plus considérable et la plus curieuse. Elle a jusqu'à vingt mètres d'épaisseur, et n'offre qu'un très-petit nombre de couches marneuses. « Les bancs de gypse les plus inférieurs de cette troisième masse , dite haute masse , renferment des silex qui semblent se fondre dans la matière gypseùse et en être pénétrés. Les bancs intermédiaires se divisent naturellement en gros pris- mes à plusieurs pans. M. Desmarest père les a fort bien dé- crits et figurés ; on les nomme les hauts piliers. Enfin , les bancs les plus supérieurs, appelés chiens, sont pénétrés de marne : ils sont peu puissans et alternent avec des couches de marne. Il y en a ordinairement cinq qui se continuent à de grandes distances. « C'est dans cette première masse qu'on trouve journelle- ment des squelettes et des ossemens épars de quadrupèdes et d'oiseaux inconnus. Au nord de Paris , ils sont dans la masse gypseùse même; ils y ont conservé de la solidité , et ne sont entourés que d'une couche très-mince de marne calcaire ; G Y P 85 niais dans les carrières du raidi , ils sont souvent dans la marne qui sépare les bancs gypseux ; ils ont alors une grande friabilité. ( Voyez pour la description de ces animaux fossiles les Mémoires de M. Cuvier, et les articles de ce Diction- naire , Animaux perdus, Fossiles, Anoplotherium , Pa- LEOTHERIUM , TORTUES et CrOGODILES FOSSILES. « Mais ce qui est bien plus remarquable et beaucoup plus important par les conséquences qui en résultent, c'est qu'on y trouve , quoique très-rarement , des coquilles d'eau douce. Au reste , une seule suffit pour démontrer la vérité de l'opi- nion de Lamanon et de quelques naturalistes qui pensent que les gypses de Montmartre et des autres collines du bassin de Paris se sont cristallisés dans des lacs d'eau douce. Nous allons rapporter dans l'instant de nouveaux faits confirmatifs de cette opinion. « Au-dessus du gypse , sont placés de puissans bancs de marne , tantôt calcaire , tantôt argileuse. « C'est dans les lits inférieurs et dans une marne calcaire blancbe et friable, qu'on a rencontré , à diverses reprises , des troncs de palmiers pétrifiés en silex. Ils étoient couchés et d'un volume considérable. C'est dans ce système de couche qu'on a trouvé, dans presque toutes les carrières de la butte Chaumont , et même dans les carrières à l'est de Montmartre , des coquilles des genres limnée et pla- norbe , qui diffèrent à peine des espèces qui viventdansnos mares. Ces fossiles prouvent que ces marnes sont de forma-* tion d'eau douce , comme les gypses qui sont au-dessous. « Les gypses , les bancs de marne qui les séparent , et les marnes qui les recouvrent jusqu'à la marne blanche que nous venons de décrire inclusivement , constituent la pre- mière (i) ou la plus ancienne formation d'eau douce des environs de Paris. On voit, que c'est dans la. marne eal- caire blanche ( élèogéniie marneuse, Nob.), que se trouvent principalement les coquilles d'eau douce qui caractérisent cette formation. On neconnoît , d'ailleurs , dans cette pre- mière formation d'eau douce, ni meulière, ni d'autres silex que les ménilites et que les silex cornés des dernières assises de gypse de la haute masse. (i) Nous pensons que cette formation d'eau douce est postérieure à celle sur laquelle repose, en. quelques endroits, le système gypseux; car il a été' prouvé que l'éiéogenite existoit sous. la. troisième masse en descendant (qui est marine) , au midi de Montmartre (barrière de Rochechouarl); et au midi de Ménil-Mohtant (barrièrelde la Clio- pinette). Ainsi donc ce que M. Brongniart nomme première forma- tion, de. calcaire d'eau, douce, est réellement ta deuxième. 86 G Y P « Au-dessus de ces marnes blanches se voient encore des bancs Irès-nombreux et souvent puissans de marnes argi- leuses ou calcaires. On n'y a encore découvert aucun fossile ; nous ne pouvons donc dire à quelle formation elles appar- tiennent. » ( V. Brong. , Essai géogr. , p. 32 et suiv. ) Ces marnes semblent clore le système gypseux ; mais il n'est pas aisé de le prouver, puisqu'il existe au-dessus une série d'autres couches souvent coquillières et marines, ou gypseuses et slrontianifères , qui ne se voient jamais qu'au- dessus du système gypseux, et qui par conséquent paroissent en faire partie, et dont quelques-unes sont des indices cer- tains pour reconnoître ce système. Ainsi , les marnes ci- dessus sont recouvertes « par un banc d'une marne jaunâtre feuilletée , qui renferme vers sa partie inférieure des ro- gnons de strontiane sulfatée, terreuse, et un peu au-dessous, un lit mince de petites coquilles bivalves qui sont couchées et serrées les unes contre les autres. Nous rapportons ces coquilles au genre cythérée ( lequel ne contient que des es- pèces marines). Ce lit, qui semble avoir bien peu d'impor- tance , est remarquable premièrement par sa grande étendue : nous l'avons observé sur un espace de plus de dix lieues de long sur plus de quatre de large, toujours dans la même place et de la même épaisseur. Il est si mince , qu'il faut savoir exac- tement où on doii le chercher pour le trouver; secondement, parce qu'il sert de limite à la formation d'eau douce , et qu'il indique le commencement d'une nouvelle formationmarine. « En effet , toutes les coquilles qu'on rencontre au-dessus de celles-ci sont marines. Ce banc de marne jaune feuilletée a environ un mètre d'épaisseur, et contient souvent entre ses feuillets supérieurs , des cythérées d'une autre espèce , des cérites , des spirorbeset des os de poissons. « On trouve immédiatement après, et toujours en mon- tant, un banc puissant et constant de marne argileuse ver- dâtre, qui, par son épaisseur, sa couleur et sa continuité , se fait reconnoître de loin. Il sert de guide pour arriver aux coquilles bivalves , puisque c'est au-dessous de lui qu'on les trouve. Il ne renferme d'ailleurs aucun fossile, mais seule- ment des géodes argilo-calcaires et des rognons de strontiane sulfatée. Celte marne est employée dans la fabrication de la faïence grossière. « Les quatre ou cinq bancs de marne qui couvrent les marnes vertes sont peu épais et ne paroissent pas non plus contenir de fossile ; mais ces lits sont immédiatement recou- verts d'une couche de marne argileuse jaune, qui est pétrie de débris de coquillages marins," dont les espèces appartiennent aux genres cérite, trochus, mactre, venus , cardium , etc. G Y P $ On y rencontre aussi àes fragmens de palais d'une raie , qui paroît être analogue à la raie-aigle , et des portions d'ai- guillon de la queue d'une raie voisine de la pastenague. « Les couches qui suivent celle-ci présentent presque toutes des coquilles fossiles marines , mais seulement des bivalves; et les dernières couches, celles qui sont immé- diatement au-dessous du sable argileux , renferment deux bancs d'huîtres assez distincts. Le premier et le plus in- férieur est composé de grandes huîtres très-épaisses : quel- ques-unes ont plus dun décimètre de longueur. Vient ensuite une couche de marne blanchâtre sans coquille , puis un se- cond banc d'huîtres très-puissant, mais subdivisé en plusieurs, lits. Ces huîtres sont brunes , beaucoup plus petites et beau- coup plus minces que les précédentes. Ces derniers bancs d'huîtres sont d'une grande constance , et nous ne les avons peut-être pas vu manquer deux fois dans les nombreuses collines de gypse que nous avons examinées. Il nous paroît presque sûr que ces huîtres ont vécu dans le lieu où on les trouve aujourd'hui; car elles sont collées les unes aux autres comme dans la mer. La plupart sont bien entières ; et si on les extrait avec soin , on remarque que beaucoup d'entre elles ont leurs deux valves. Enfin M. Defrance a trouvé près de Roquencourt, à la hauteur de la formation , des marnes gypseuses marines, des morceaux arrrondis de calcaire mar- neux coquilliers percés de pholades et portant encore les huîtres qui y étoient attachées. » La formation gypseuse est souvent terminée par une masse plus ou moins épaisse de sable argileux qui ne renferme aucune coquille. Des sables et des grès marins couronnent toute la forma- tion gypseuse à Montmartre et à Romainville ; et par une singulière circonstance , on voit que toutes les empreintes des coquilles qu'ils contiennent se rapportent à des espèces qui se trouvent à Grignon, et qui par conséquent appartien- nent aux premières couches de formation calcaire , et qui sont analogues à celles des marnes coquillières du gypse de la masse la plus inférieure. Au sud-est de Montmartre, au- dessus du cimetière , on ramasse , sur le penchant de la col- line , un grand nombre de silex coquilliers avec limnées et gyrogoniles, qui sont des restes de la secondeformation d'eau douce selon M. Brongniart ( la 3.me suivant nous. V. la note, pag. 85) , qui existoit au-dessus du grès coquillier marin. Cette dernière formation d'eau douce, remarquable en ce qu'elle est très-souvent siliceuse, est fort commune aux en- virons de Paris et supérieure au système gypseux. Nous ne connoissons point d'autres couches au-dessus. Ainsi donc , 8S G Y P rien de plus curieux que l'ensemble du système gypseux et des formations qui l'accompagnent aux environs de cette ville. On le voit reposer sur le calcaire marin ou sur le calcaire d'eau douce : d'abord, marin lui-même , puis d'eau douce, ensuite recouvert par des couches marines, et enfin couronné par du calcaire d'eau douce. Ces faits sont très-propres à pi- quer l'attention des géologues , ainsi que ces alternatives de formations analogues , dont l'explication , quelque juste qu'elle soit , paroît toujours forcée et hypothétique. 11 faut avouer néanmoins que jamais l'histoire d'un terrain primitif n'a excité autant d'intérêt ni répandu plus de jour en géolo- gie , que la découverte de ces formations secondaires, si né- gligées autrefois, et même inconnues. Lamanon a avancé que ces gypses étoient des dépôts qui s'étaient faits dans d'anciens lacs. La plupart des naturalistes sont d'accord avec lui: mais ces lacs dévoient donc être tan- tôtd'eau douce, tantôtd'eau marine; caria contiguïté des cou- ches marines et des couches d'eau douce n'a pu permettre aux coquillages, et surtout aux plantes qui se trouvent dans l'eau douce , de s'acclimater à l'eau salée qui devoit rempla- cer l'eau douce subitement, et réciproquement. Nous ajou- terons qu'il se forme journellement sur les bords de la Seine des atlerrissemens remplis d'un nombre prodigieux de coquil- lages qui vivent dans ce fleuve. Nous avons vu , lorsqu'on jeta les fondemens du pont d'Iéna , des portions du terrain d'atterrissement, pris à plusieurs pieds au-dessous du niveau du fond de la Seine; ces portions étoient si semblables à Té- léogénite calcaire qu'ils ne s'en distinguoient que par l'état des coquilles, elles espèces de celles-ci. Il nous semble donc que les fossiles d'eau douce ont vécu et sont morts dans les lieux où on les trouve ; mais nous ignorons par quelle cause ils ont pu être placés dans la situation où nous les voyons. Nous ne pousserons pas plus loin la discussion à cet égard , parce qu'elle ne i*ous éclaireroit pas davantage. Nous rappellerons seulement que les terrains gypseux d'Aix en Provence, ceux d'Oxford, en Angleterre, et ceux de Stras- bourg, etc., appartiennent aux mêmes systèmes que ceux de Paris , comme nous l'avons déjà dit. §§. "VI et VII. — Gypses récens et tTallwion. Outre les gypses précédcns , qui se font remarquer par leur ancienneté ou parles fossiles qui les accompagnent, et qui n'ont plus d'analogues vivans , il existe des gypses qui semblent appartenir à une formation très-récente. Tels sont ceux qui se trouvent en Egypte , dans les déserts , entre la mer Rouge et la Méditerranée. Les gypses y forment des G Y P 89 monticules arrondis, adossés au calcaire coquillier qui cons- titue le sol; ils sont aussi accompagnés de monticules de cailloux roulés et de galets ; du sel gemme et des lacs salés se font remarquer dans les mêmes lieux , et l'on rencontre au pied de ces collines des amas de coquillages aussi frais et aussi bien conservés que s'ils sortoient du sein de la mer, qui les recéloit autrefois. Cette partie de la basse Egypte est très-peu élevée au-dessus du niveau de la mer Rouge et de la mer Méditerranée. L'état presque vivant des coquillages qu'on y trouve , et la présence du sel , doivent faire croire à un récent et dernier séjour de ces mers sur ce sol, et doivent leur faire attribuer la formation des monticules gypseux et des galets qui s'y trouvent. Le calcaire qui constitue le ter- rain, est un calcaire à camerines ; ce qui n'annonce pas un calcaire secondaire très-ancien. Par conséquent , ces gypses rentreroient peut-être dans la classe des gypses secondaires et salifères, que nous avons mentionnés § 3. Le gypse d'alluvion indiqué par quelques auteurs, ne pa- roît pas exister , et on a pris pour tels des gypses secondaires récens. Au reste, il peut se faire que des dépôts de gypses pro-- venant de la destruction de bancs gypseux, existassent; mais on ne sauroit en citer un exemple incontestable. Ainsi donc, en résumant tout ce qui a été dit sur les for- mations gypseuses, on voit qu'on peut les rapporter à trois classes : la première comprendroit les gypses primitifs , ou réputés tels; la deuxième, les gypses secondaires salifères ou non salifères, de transition ou secondaires plus récens; et la troisième, les gypses des plaines ou calcarifères : ce sont- là aussi les trois classes que nous avons indiquées dans notre ar- ticle Chaux sulfatée. Nous ajouterons que les argiles ou marnes accompagnent fréquemment les gypses , de même que le calcaire, le sel géminé et les sources salées. Nous n'entendons parler ici que des gypses qui forment des cou- ches et de puissans amas, et non pas de toutes les natures de terrains où l'on trouve la chaux sulfatée en cristaux, i.°dans les filons métalliques de Pezey , de Saltzbourg , du Mexique, du Palatinat , duDerbyshire, etc.; 2. ° dans l'intérieur des couches calcaires et même dans l'intérieur des fossiles qui s'y rencontrent ; 3.° dans les solfatares el les volcans, gypse dont la. formation résulte de la combinaison actuelle de l'acide sul- furique des volcans avec le calcaire, ou est due à une subli- mation de ce sel pierreux ( comme le croit Dolomieu pour le gypse desétuves des îles Lipari). Tous ces gypses sont cris- tallisés, et ne sont que des produits accidentels dont l'his- toire n'influe en rien sur les grandes époques qui ont donné 9o G Y P naissance aux" couches qui composent la terre , et vers la connoissance desquelles doivent tendre tous les efforts des géologues. V. Terrain. V. aussi pi. E 8. (ln.) GYPSE EN FER DE FLECHE. V. Chaux sulfatée Lenticulaire , vol 6, pag. 202, représentée pi. E 8, fig. 1. GYPSE FIBREUX. V. Chaux sulfatée fibreuse , vol. 6, pag. 2o3 , représentée pi. E 8 , fig. 2 de ce Dict. GYPSE TERREUX. V. Guhr. (pat.) GYPSOPHILA (qui aime le plâtre, en grec), parce que les plantes de ce genre croissent sur les murs, les décombres et les endroits rocailleux. Ces plantes étoient des lychnis pour Tournefort, et des caryophyllus pour les botanistes qui le précédèrent. Linnœus en fit le premier un genre distinct, qu'Adanson proposa d'appeler lanaria. Moench le partage en deux, Imper \tia et Gypsophyton. F. ces mots, (ln.) GYPSOPHILE, Gypsophila. Genre de plantes de la dé- candrie digynie , et de la famille des caryophyllées , qui offre pour caractères : un calice monophvlle , campanule , anguleux, persistant , divisé en cinq découpures ovales très- profondes ; cinq pétales obtus , presque sans onglets ; dix etamines; un ovaire supérieur presque globuleux, chargé de deux styles filiformes à stigmates simples ; une capsule glo- buleuse, uniloculaire , à cinq valves , et qui contient des se- mences arrondies et nombreuses. Ce genre renferme une vingtaine d'espèces. Ce sont des plantes vivaces ou annuelles , la plupart indigènes à 1 Eu- rope, à feuilles simples, opposées et connées, et à fleurs petites, paniculées, terminales. Les plus remarquables sont : La Gvpsophile frutiqueuse, Gypsophila stmthlum , Linn., qui a les feuilles inférieures charnues , demi - cylindriques , les axillaires souvent fasciculées, et la base de la tige frutes- cente. Elle croît dans les parties méridionales de l'Europe. Ses racines et ses feuilles broyécs-««t mêlées avec de l'eau , donnent une écume semblable à celle du savon , et servent, en Espagne et en Italie , à dégraisser les laines. Les anciens s'en servoient au même usage, au rapport de Pline. La Gypsophile des murs a les feuilles linéaires , planes , très-aiguës, lespétalesémarginésetrougeâtres. Elle croît dans toute l'Europe, sur les vieux murs et dans les champs sablon- neux. Elle est petite, vivace, élégante, et fort commune, (b.) GYPSOPHYTON. Thallius donne ce nom à deux espè- ces de Gypsophiles: l'une, le gypsophyton majus, est \e gypso- phila fastigiata ; et l'autre, le gypsophyton minus, est le gypso- phyla repens. Adanson semble rapporter ces deux plantes de Thallius , dont une est peut-être le gypsophyton des Grecs , au genre qu'il nomme gypsophyton , qu'il établit dans la fa- r 7Mw*e /■ T. T. 7),„«cf ifcutp. 3. Gra/u'h' t;ra/>Aifjm> (/{' iftâerit* . /■ Gra/iffei/e Cor\re , G Y R 91 mille des Alsines ou Caryophyllées, et auquel il rapporte quelques espèces de Sabline (arenaria trinervia, serpylllfolia, saxatilis, ienuifolia et tetraquetra), et une Ceraiste {cerastlwn strictum). Ce genre diffère de celui des Sabllnes par sa fleur à trois styles et trois stigmates, et par sa capsule à six valves; son calice à cinq folioles et non tubuleux le distingue des GYPSOPHILES ( lanaria , Adans. ). (LN.) GYPSUM. Nom latin de la Chaux sulfatée et du Plâ- tre. Il est dérivé du grec, de y? terre, et 1 -\a cuire : comme qui dirait terre cuite. (LN.) GYPSYWORT. Nom anglais du Lycope. (ln.) GYPÏUS. V. Gypaète, (desm.) GYR ou GYER. V. Faucon, (v.) GYRAFFA. V. Giraffe. (desm.) GYRASOLE. V. Gïrasol. (luc.) GffRATORES. V. Giratores. (desm.) GYRFALCO. Nom latin du Gerfaut. ( V. ce mot.)- En italien, c 'est girifalco, gerifalco et zerifalco. (s.) GYR1N , Gyrinus, Linn. Genre d'insectes, de Tordre des coléoptères , section des pentamères , famille des carnas- siers , tribu des tourniquets , ayant pour caractères : antennes plus courtes que la tête , en massue presque fusiforme , com- primée , avec le second article dilaté en manière d'oreillette ; quatre yeux ; les deux pieds antérieurs longs , avancés en forme de bras ; les quatre postérieurs très-comprimés , larges et en nageoires. Les gyrins, connus vulgairement sous lesnoms de tourniquets, de puces aquatiques, ont le corps ovale et ordinairement fort luisant; les antennes, insérées dans une cavité au-devant des yeux , ont leur second article prolongé extérieurement , et les articles suivans, au nombre de sept àneuf, très-courts, serrés et réunis en une massue, presque en forme de fuseau et un peu courbe; la tête est enfoncée dans le corselet jus- qu'aux yeux qui sont grands, au nombre de quatre , et dont deux inférieurs ; le labre est arrondi et très-cilié en devant ; les palpes sont très-petits, presque filiformes , au nombre de six , mais dont les deux maxillaires internes manquent quel- quefois , et notamment dans les grandes espèces; le corselet est court et transversal ; les élytres sont obtuses ou tron- quées au bout postérieur ; les deux pieds antérieurs sont grêles, longs, plies en double et presque à angle droit avec le corps dans la contraction , et terminés par un tarse, fort court , très-comprimé , dont le dessous est garni d'une brosse fine et serrée dans les mâles; les quatre autres pieds sont larges, très-minces, comme membraneux, et les articles de leurs tarses forment de petits feuillets, disposés enfalbalas. 9* G Y R Sur la superficie des eaux stagnantes des marais, des lacs , des fossés, on voit nager et comme courir de petits insectes noirs à éluis écailleux, ordinairement assemblés par troupes, et décrivant des cercles, des pirouettes , avec une vitesse sur- prenante. Ils approchent beaucoup desJy//<7M/. i ifis- i- H a environ trois lignes de long ; les antennes sont noires ; tout le dessus du corps est d'un noir plus ou moins bronzé , luisant; le dessous est noir , et quelquefois d'un noir-brun; les pattes sont ferrugineuses ; les quatre postérieures sont courtes et comprimées , les anté- rieures sont peu allongées. Il se trouve dans toute l'Europe, sur les eaux stagnantes. Le Gyrin nain , Gyrinus minutas , F.ab. ; Gyrin bicolor , Oliv. , ihid. , pi. i ,Jig. 8, est assez peu connu , quoiqu'il se trouve aux environs de Paris. Il ressemble au précédent; mais il est une ou deux fois plus petit. Tout le dessus du corps est d'un noir un peu verdâtre ; le dessous est ferru- gineux ; les élytres sont entières , et ont des stries poin- tillées, beaucoup plus marquées que dans le gyrin nageur. Les pattes antérieures sont aussi un peu plus longues, (l.) GYRINIAS. Nom que les Béotiens, c'est-à-dire les Thébains, donnoient au Ruscus, suivant Dioscoridc. Voyez, Fragon. (ln.) GYRINOPS, Gyrinops. Genre de plantes établi par Gcertner, sur des échantillons incomplets d'un arbre de Cey- lan. Ce qu'on sait de ce genre , c'est qu'il a un calice cylin- G Y R g7 drique , sans dents, un germe supérieur, et une capsule com- primée , pédiculée , biloculaire, qui contient deux semences solitaires, (b.) GYROCARPE, Gyrocarpus. Arbre d'Amérique, à feuil- les grandes * alternes , presque en cœur , à fleurs en grappes terminales. Il constitue un genre dans la polygamie tétragynie, dortt les caractères sont : un calice à cinq divisions ovales et aiguës; une corolle monopélale à quatre divisions, dont deux, opposées, beaucoup plus grandes et spatulées ; quatre éla- mines à anthères didymes dans les fleurs mâles; un ovaire inférieur dans les fleurs femelles; des baies sèches de la gros- seur d'une noisette , chargées à leur sommet de deux grandes ailes allongées, minces, obtuses, plus étroites, rappro- chées à leur base, et ne contenant qu'une semence. Cet arbre croît dans le Mexique. Jacquin rapporte que les enfans de ce pays ont coutume de jouer avec ses fruits comme avec un volant, ce à quoi ils sont très-propres par la disposi- tion de leurs ailes et le mouvement gyratoire qu'elles prennent lorsqu'elles retombent après avoir été lancées dans l'air. R. Brown a ajouté à ce genre , deux nouvelles espèces provenant de la Nouvelle-Hollande, (b.) GYROGONITE , Gyrogunites. Fossile blanc , à peine de la grosseur d'une tête d'épingle , qu'on trouve parsemé dans la substance d'une pierre dure , siliceuse , des environs de Paris, principalement dans celle qu'on appelle Pierre meulière. Lamarck l'avoit regardé comme une coquille, mais Léman a prouvé qu'il avoit pour type la' graine d'une espèce de Charagne, fort voisine de la vulgaire, qui ne subsiste plus dans nos eaux. Cette jolie observation prouve de plus en plus l'opinion établie par Cuvier et Brongniart, que certaines pierres meu- lières ont été formées dans l'eau douce. {V. ci-après.) (b.) La Gyrogoniie médicaginule de Lamarck est connue depuis long-temps. Feu M. Dufourny de Villiers, l'avoit , notamment, assez bien observée , et la nommoit tourbillon ou vortex. Depuis lui, aucun naturaliste n'avoit bien saisi ses vé- ritables formes , ce qui nous a engagés à donner une des- cription et une figure exacte de ce fossile. ( V. Journ. des Mines , n.° 191, novembre 1812 ). La figure de ce petit corps est sphéroïdale , et l'on y distingue deux pôles, auxquels viennent aboutir cinq fuseaux presque demi-cylindriques , symétriques et d'égale dimension , tournant de droite à gauche , se touchant immédiatement par leurs côtés , et for- mant autour du sphéroïde un tour et trois cinquièmes de ré- volution. L'un de ces pôles paroît percé, et communique à l'intérieur avec une loge sphérique assez spacieuse. L'inter- xiv. 7 98 G Y B valle ou plutôt Tépaissour comprise entre la surface exté- rieure et les parois de cette cavité interne , présente cinq loges vides , formant l'intérieur des cinq fuseaux et se con- tournant comme eux. L'un des pôles se termine simplement par la réunion des cinq fuseaux ; l'autre offre une orga- nisation plus compliquée. Ici chaque fuseau, près de son ex- trémité , présente un étranglement transversal, et se con- tinue en se renflant de nouveau jusqu'auprès du point cen- tral en formant ainsi une espèce de tubercule. Chaque fuseau ayant son tubercule , il en résulte que ce second pôle est en- touré comme d'une espèce de rosette à cinq parties. Ce fos- sile a été observé non-seulement dans les pierres siliceuses , ou dans des marnes d'eau douce des environs de Paris, mais encore en Auvergne et à Orléans, où M. Bigot de Morogues a cru trouver deux espèces. Le plus souvent les gyrogonites sont accompagnés de petits fragmens allongés , striés et po- reux dans leur longueur, qui ressemblent à des fragmens de tiges d'une plante aquatique, (desm.) Nous avons fait connoître , dans une no!e lue à la Société philomathique et insérée dans son nouveau bulletin, que ces petits corps ronds n'étoient rien autre chose que les moules intérieurs des fruits d'une espèce de Charagtse. La subs- tance de ces fruits a été détruite; elle a laissé des vides en ce point, c'est ce qui fait que chaque gyrogonite est dans une cavité , et elle ne tient à la paroi de cette cavité que par la matière pierreuse qui s'infiltra entre les spires. Depuis, nous nous sommes servis de la structure de la gyrogonite elle-même pour chercher à connoître celle des fruits des charagnes. Selon nous , le sillon profond ou l'étranglement transversal qu'on remarque sur chacun des cinq fuseaux de la gyrogonite près du pôle, percé d'un trou , est le point d'attache d'un des cinq corps que l'on anommés stigmates dans les charagnes, et qui sont pour nous les divisions d'un véritable périanthe dont les prolongemens sont soudés ensemble, et ensuite repliés en spirale autour de la capsule. Le trou du milieu est la place d'un style. L'examen des fruits vioans des chara vulgaris et iomentosa nous confirme dans ce que nous avançons , et nous permet de reciifier ainsi les caractères du genre Charagne: Périanthe fortementap- pliqué sur l'ovaire et se terminant en cinq divisions , proba- Llementstaminifères; un style; capsule très-mince, enveloppée par le périanthe qui s'est accru et endurci , uniloculaire , in- déhiscente, pol) sperme; graines plongées dans une matière mucilagineuse , sortant par le trou que laisse le style après sa chute. G Y R 99 Ces caractères ramènent les Charagnes entre les fa- milles des onagraires et des lithraires , et il nous semble qu'elles doivent constituer une famille particulière, qu'on peut nommer des Eléodées , puisque les charagnes se plaisent dans les marais. La présence des GïROGOnites, dans certaines couches de la terre, est un excellent caractère pour signaler ces couches. Il en est de même pour la plupart des fossiles qui se trouvent dans les mêmes pierres; l'on appelle vulgairement celles-ci calcaires d'eau douce ; nous avons proposé de les nommer Eléogénites (enfantées par les marais), puisque tout prouve qu'elles ont été formées dans des eaux stagnantes. Cette nou- velle dénomination ne blessera pas ceux qui se refusent à re- connoître l'existence des terrains d'eau douce , puisqu'elle laisse le champ libre à leur hypothèse , et que ces pierres restent nommées sans prêter à l'équivoque. L'on connoît les gyrogonites en trois états : siliceux, calcaire terreux, et calcaire radié brun spathique. Dans ce dernier état , elles sont rares. On les a trouvées, pour la première fois , à la barrière de la Chopinette , dans I'Eléogénite de première formation , sur laquelle repose le système gypseux, à Ménil-Montant. (ln.) GYROLE. Nom du Chervis dans quelques cantons, et dans d'autres , celui des Bolets orangé et esculent. (b.) GYROME. Sorte de Cupule ou de Conceptacle dans les Lichens; c'est le trica d'Acharius. Elle forme une saillie globuleuse , striée en spirale et se fendant dans sa lon- gueur. Les Ombilic aires en offrent un exemple, (b.) GYROPHLE. Ancien nom français du Girofle. Voyez Giroflier, (ln.) GYROPHLËE. V. Giroflée, (ln.) GYROPHORE, Gyrophora. Genre de Lichen établi par Achard, mais qui rentre dans celui qu'Hoffmann a nommé Umbilicaire. Il a aussi été appelé Capnie. (b.) GYROSELLE, Bodecatheon. Très-jolie plante de Iapen- tandrie monogynie, et de la famille des orobanchoïdes. Elle pousse de sa racine, qui est vivace et jaune, plusieurs feuilles oblongues et étalées sur la terre, rétrécies vers leur base, munies de dents rares et obtuses. Il naît , du milieu de ses fleurs , une ou plusieurs hampes nues , droites, hautes de six à sept pouces, et terminées chacune par une ombelle de douze fleurs pédonculées , penchées ou pendantes, de cou- leur rougeâtre. La collerette de cette ombelle est petite, composée de plusieurs folioles oblongues et courtes. zoo ïï A B Cette plante forme seule un genre dont les caractères sont d'avoir: un calice monophylle , persistant, plus court que la corolle , semi-quinquéfide et réfléchi contre le pédoncule ; une corolle monopétale , en roue , à tube court, à limbe di- visé en cinq parties lancéolées , qui se réfléchissent comme le calice ; cinq étamines , dont les anthères se rapprochent les unes des autres ; un ovaire supérieur, ovale , conique, chargé d'un style à stigmate très-simple; "une capsule ovale, oblon- gue , uniloculaire, s'ouvrant par son sommet, et qui contient des semences , petites et nombreuses, attachées à un pla- centa central. La gyrcsclle croît naturellement dans la Virginie. On la cultive dans les jardins des curieux , à raison de la beauté de ses rieurs, (b.) GYRRENERA. Nom d'un Pygargue de la Nouvelle- Hollande. V. Pygargue. (v.) GYTT. Le Briza eragrostis , Linn. , porte ce nom en Nubie. (LN.) GYVA. Nom du Genévrier de Lycie, en Géorgie, (ln.) GYVEL et GYLYIS. Noms des Genêts dans le nord de l'Europe, (ln.) GYWITT. C'est l'un des noms du Vanneau en Alle- magne, (s.) H. HAABEERE. En Allemagne , on donne quelquefois ce nom à la Fraise et à la Framboise, (ln.) HAAGRENK. Nom du Charme en Hollande, (ln.) HAAGDORN. C'est l'aubépine chez les Hollandais. (LN.) HAAGWINDE. En Hollande, on donne ce nom au Liseron des haies , Convohulus sepium. (ln.) HAA-HIRNINGUR. Ce nom islandais paroît devoir être rapporté à l'espèce du Dauphin gladiateur, (desm.) HAAS. Nom hollandais du Lièvre, (desm.) HAAZENKOOL , Chou de lièvre. C'est le nom du Lai- TRON , Sonchus oleraceus , en Hollande, (ln.) HABA. Nom de la Fève, en Espagne, (ln.) HABA-HEDIONDA. Nom espagnol du Donc brûlant, Dolichos urens. (ln.) HABALZELIN etHABELZELIN des Arabes. Il faut lire hab el alzelin , (grmumahelin). On rapporte ces noms H A B ioi à Yhabelassis de Raïuvolfius , synonyme de Yhab-et-a'zyz des Arabes modernes. V. ce mot. (lis.) HABAQBAQ. Nom arabe de la Menthe du Nil de Lin- nseus , qui, d'après l'observation de M. Delile , n'est qu'une variété de la menthe sauvage, Mentha syhestris, Linn. C'est aussi le nom du sphœranthus indicus , L. , ou polycephalos suaveolens , Forsk. (LN.) HABARA. Nom donné à une espèce de Gouet , Arum macmrrhizum , à Ceylan. (ln.) HABASCON. Suivant Thomas Hariot, c'est le nom d'une racine de la grandeur et de la forme du panais, qu'en Amérique l'on mange cuite avec autre chose. Il est difficile de dire de quelle plante Hariot a voulu parler, (ln.) HABAZIZ de Porta , Habbaziz de C. Bauhin. V. Hab- el-a'zyz. (ln.) HABBAB-SOUDED (Grain noir), et Kammoun asouâd ( Cumin noir). Nom arabe delaNiGELLE cultivée, Nigellasa- tiva, Linn. (LN.) HABBAS. Nom arabe d'une espèce de sensitive , Mimosa habbasy Delil., AEgypt. Elle croît en Egypte, près-Koum- Oinbou et Asouân. Suivant M. Delile, c'est Yerget-el-krone de Bruce , Voyage en Abyssinie. V. 5. tab. 7. Ce seroit donc le Mimosa polyacanth a de "VVilldenow. (ln.) HABBEH-KHADRAH. Nom arabe du fruit du Téré- binthe , Pistucia terebinthus. , L. Celui-ci se nomme Bu- tin, (ln.) HABBEL-EL-GHALY. Nom arabe, donné au Kairc à la Noix de Ben, Guilandina moringa, L. (LN.) HABBEN- Nom arabe ancien de la Noix de Ben , Guilandina moringa. (LN.) HABBURES de Camerare. C'est une espèce de Plan- tain qui croît en Crète, et que P.Alpinnomme Gotne blanc. (ln.) HAB-EL-A'ZYZ, Granum dilecium. Nom arabe d'un Souchet , Cyperus esculenius , L. Une autre espèce du même genre (C. melanorhizus , Delil. ) , porte le même nom , avec l'épithèle de noir. Ces deux plantes croissent en Egypte. (LN.) HAB-EL-CHEMS. Nom arabe de la Graine du soleil, Heliantlius annuus , L. (LN.) HAB-EL-KALIMBAT. Nom arabe du Pistachier, suivant Avicenne. (ln.) cs HAB-EL-MOLOUK {Graine des Moluaues). Nom qi* 1 marchands du Kaire donnent aux graines du croton tiglium L. , que nous appelons Pignons d'Inde. C'est un violent pur gatif. (ln,) io2 H A B HAB-EL-MOSK, Granum moschi. Nom arabe d'une espèce de ketmie ( hibiscus'), d'où dérive celui d'abelmoschus , que lui ont donné les botanistes. V. Ketmie. (lis.) HAB-HAL ou HAB-BAN. Noms arabes que les mar- chands du Kaire donnent au Cardamome , Amomum carda- mormim. (l/N.) HABENAIBË , Hahenaria. Genre de plantes établi par Swartz, pour placer I'Orchis habenaire qui diffère des autres par deux cornes slaminifères , droites, à la base des anthères. Depuis , B. Brovvn , Aubert Dupetit-T houars , et Humboldt , Bonpland et Kunth. ont réuni plusieurs nou- velles plantes à celle-ci ; de sorte que le genre est aujour- d'hui composé d'une douzained'espèces, toutes exotiques, (b.) HABENORKIS, Habenorkis. Synonyme d Habenaire. (B.) HABENUS. V. Ebettos. (ln.) HABESCH DE SYRIE. V. Fringille. Tom. 12, Sec- tion C, pag. i85. (v.) HABHAB. Nom arabe, donné au Kaire au fruit du Baobab , Adansonia digilata , L. Il y est apporté de l'inté- rieur de l'Afrique, (ln.) HABHAGAR. Nom arabe du Genévrier. Il est cité par Sérapion. (LN.) HABIA , Saltalor , Vieill.; Tanagra et Coracias , Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvaitss, et de la famille des Pérlcalles. V. ces mots. Caractères : bec épais à la base T robuste , convexe en dessus, comprimé latéralement et à bords tranchans ; mandibule supérieure un peu fléchie en arc, cou- vrant lesbords de l'inférieure, entaillée et courbée vers le bout; l'inférieure droite et plus courte; narines petites, ouvertes, or- bicuiaires, situées près du front ; langue épaisse, pointue; les iere, 2.e, 3.eet 4-c rémiges à peu près égales entre elles et les plus longues de toutes ; quatre doigts , trois devant , un derrière ; les extérieurs réunis à la base; l'intérieur libre. Toutes les espèces que renferme ce genre habitent dans l'Amérique mé- ridionale. Le nom habia , que j'ai. appliqué à ce genre, est celui que quatre espèces de cette division portent au Paraguay, et que M. de Azara leur a imposé particulièrement. Ce savant a mis à leur suite quatre autres oiseaux qui, d'après son propre aveu, diffèrent assez des autres pour appartenir à d'autres fa- milles. En effet , il s'y trouve une passcrinc , si son habia des lieMx aquatiques est , comme il le pense , Vembérize à cinq* couleurs; mais son dents est certainement un phytulomc. Quant H A B io3 à son hahia ponceau et à son hahia vert , je les indique par un astérisque , aux naturalistes qui auront occasion de les voir en nature , pour déterminer le genre dans lequel ils doivent être classés ; il en est de même pour son hahia jaune dont le bec est plus large que haut , un peu courbé, pointu , gros et fort, dont la mandibule supérieure a une échancrure pro- fonde sur ses bords , et une seule arête longitudinale et sail- lante en dedans. Je rapproche de cet oiseau Vhabia ta- cheté à gorge blanche dont le bec présente aussi celle même échancrure , mais qui dans le reste est pareil à celui des vrais habias. Les espèces du Paraguay fréquentent les halliers, les broussailles épaisses et fourrées, et ne pénètrent point dans les grands bois. Les espèces de la Guyane se montrent dans les lieux découverts , et se trouvent quelquefois dans l'inté- rieur des grandes forêts. Tous ces oiseaux ont un vol ni prolon- gé, ni élevé, l'instinct sédentaire, ell habitude de vivre seuls ou par paires ; ils se perchent pour l'ordinaire jusqu'aux trois quarts de la hauteur des arbres , et ne descendent que très- rarement à terre; ils avancent par sauts et peu vite ; enfin, ils sont moins farouches , moins inquiets et moins vifs que les grives. L'Habia a becoraînGÉ , Saîtalor aurantiirostris,Viei\l., aété vu au Paraguay par M. de Azara jusqu'au 32.e degré el demi. Cet oiseau s'approche des habitations champêtres poury man- ger la viande qu'on y suspend pour la faire sécher. Il a huit pouces un tiers de longueur totale ; le bec d'une couleur vive orangée , avec quelques raies noires dans quelques individus; une bandelette blanche, qui commence au-dessus de l'œil, descend derrière les oreilles , et y prend une légère teinte fauve ; cette teinte colore aussi la gorge , au-dessous de la- quelle est une plaque d'un noir velouté qui remonte sur les côtés de la tête et sur le front ; le dessus de la tête est noi- râtre et toutes lesparties supérieures ont la couleur du plomb ; les inférieures sont d'un brun mêlé de roussâtrequi domine en approchant de la queue; les couvertures du dessous des ailes sont d'un gris de perle , et les pennes , aussi en dessous , d'un blanc argenté ; la penne extérieure de chaque côté de la queue a une grande tache blanche à son extrémité ; la sui- vante en a une un peu moins grande , et on en voit une très- peu apparente sur la troisième ; le tarse est d'un brun clair. L'Habia a cravate noire, Saîtalor melanopis , Vieiil. Tanagra melanopis , Lath. , pi. enl. 714 , sous le nom de Tan- gara à cravate noire. Cette espèce se trouve à Cayenne , et se plaît dans les lieux découverts. Le mâle a le devant et le der- rière de la tête , la gorge et !e devant du cou d'un beau noir; io4 H A B le reste du plumage , d'un cendré bleuâtre , plus clair sur le ventre , et plus foncé sur les ailes et la queue , à l'exception du bord extérieur des pennes ; le bec est couleur de plomb à la base , noir vers la pointe et en dessous ; la queue un Eeu étagée, et sept pouces de longueur totale. La femelle est rune où le maie est noir, et la couleur du corps incline un peu au jaune. Le jeune mâle ne diffère de l'adulte qu'en ce qu'il est roussâtre où celui-ci est noir. L'H abi A grivert , Saltator virescens , "V ieill. , Coracias cayen- nensîs , Latb. , pi. enl. n°. 616 , sous le nom de Grivert ou Rolle DE CayEiNNE. Il présente à peu près la grosseur du merle , et a environ neuf pouces de longueur totale ; la queue un peu étagée ; tout le dessus du corps, le croupion , les cou- vertures supérieures des ailes , leurs pennes moyennes et la queue d'un vert d'olive ; les joues, le devant du cou, la poi- trine et le baut du ventre , d'un gris cendré ; un trait blanc sur les côtés de la tête ; la gorge blanche et bordée par un trait noir longitudinal ; les grandes pennes des ailes d'un verdàtre clair -, le bec rouge ; les pieds gris. On le trouve à Cayenne , mais très-rarement. L'HABIA A ÉPAULETTEs BLEUES , Saltator cyanopterus , "Vieill. , se trouve au Brésil. Un gris bleu , qui sous certains aspects incline au vert, domine sur son plumage ; mais il est plus foncé sur les parties supérieures que sur les inférieures ; le haut de l'aile a une grande marque d'un bleu d'outremer, en forme d'épaulette : les pennes alaires et caudales ont à l'extérieur une bordure assez large , d'un vert d'aigue-marine, sur un fond noir; la queue est de la couleur du corps en des- sous , et fourchue ; le bec et les pieds sont noirâtres : taille un peu supérieure à celle du tangara bluet. La femelle est seu- lement grise où le mâle est d'un gris-bleu. Elle en diffère encore en ce qu'elle n'a point d'épaulettes , que ses ailes et sa queue sont bordées de vert sali , et que son bec et ses pieds sont bruns. L'Habia a gorge noire , Saltator atrirollis , Vieill. , se trouve au Paraguay, mais il y est rare. Toutes les parties su- périeures sont brunes ; la gorge et une partie du devant du cou , d'un noir pur sur des individus, et marbrées de brun sur d'autres; les premiers ont aussi du noir en avant de l'œil. Le reste du devant du cou et le dessous du corps sont d'une teinte blanchâtre, lavée de rouge; les couvertures inférieures des ailes couleur de perle ; le bec est en partie jaune-paille, et quelquefois orangé. Du reste , cet oiseau ressemble à Yhabia plombé, si ce n'est qu'il n'a point de trait blanc ou jaune au dessus de l'œil, Longueur totale , huit pouces. H A B io5 * L'Habia jaune a, comme je l'ai dit précédemment le bec un peu courbé , gros, fort , et non comprimé ; une échancrure profonde sur les bords et vers le milieu de sa par- tie supérieure , dont l'intérieur est muni d'une seule arête longitudinale et saillante ; l'envergure, les jambes, les pieds et les doigts plus courts que dans Jes autres; mais son ensemble présente la même forme , ce quia décidé M. de Azara à pla- cer cet oiseau au rang des habias. Il a la langue étroite et un peu grosse ; le tarse robuste ; l'iris nullement apparent ; la seconde, la troisième et la quatrième des dix-huit pennes de l'aile, de la même longueur; les douze de la queue , pres- que égales ; huit pouces un quart de longueur totale ; le bec long de sept lignes, large de cinq et épais de quatre et demi; les sourcils et les parties inférieures d'un jaune foncé ; les pennes et les grandes couvertures supérieures des ailes , brunes et bordées du même jaune ; le reste du plumage, d'un brun jaunâtre ; le bec noirâtre en dessus , bleu de ciel en des- sous , et le tarse d'un brun noirâtre. Cette espèce présente , dans son bec , de grands rapports avec les pyrangas , dont la mandibule supérieure porte la même échancrure , mais beau- coup moins prononcée : caractère que j'ai omis d'indiquer dans l'analyse de mon Ornithologie élémentaire. L'Habia noir et blanc , Saltaior melanoleucus , Vieill. Il a la têle , la gorge , le cou , le dessus du corps , les ailes et la queue , d'un noir profond ; cette couleur se prolonge sur le haut de la poitrine, ou elle est terminée parune grande échan- crure dontlesdeux extrémilésdesccndentsurlesFlancs; le reste de la poitrine et toutes les parties postérieures sont d'un beau blanc ; les plumes des jambes , les pieds , ainsi que la partie supérieure du bec, dont l'inférieure est jaunâtre , sont noirs; une tache de cette couleur se fait encore remarquer sur les bords de celte dernière partie : taille de Yhabia à cravate noire. On trouve cette espèce dans l'Amérique méridionale. L'Habia plombé, Saltaior cœrulescens , Vieill. Cette espèce est la plus commune au Paraguay , où elle se tient dans les halliers épais, voisins ou éloignés des habitations ; elle y place à la mqitié de la hauteur des buissons, un nid tissu avec de petits rameaux et des lianes sèches et flexibles, entremêlées de quel- ques grandes feuilles d'arbre ; d'autres lianes, plus déliées et moins noueuses , forment la couche sur laquelle la femelle dépose deux œufs également gros aux deux bouts,, tachés de noir sur un fond d'un beau bleu de ciel, et dont les diamè- tres ont douze lignes et demie et huit et demi. Le mâle a , dans la saison des amours, un ramage assez varié et agréa- ble. Cet habia se familiarise aisément, et mange, dit kl. de Azara , « lorsqu'il est gardé en liberté dans une maison , du io6 H A B pain sec ou tendre , du maïs pilé , des fruits, de la viande, enfin de tout ; mais non de la même manière que les autres oiseaux, qui avalent sans mâcher. Si le morceau éloit gros, l'habiane le louchoit point avec son pied , ne l'élevoitni ne le secouoit ; mais il le prenoit dans son bec, et, sans lequitter, il le mâchoit de la même manière que les quadrupèdes ». Le mâle , la femelle et les jeunes portent le même plumage. Ils ont huit pouces et demi de longueur totale ; la queue éta- gée , dont les deux pennes intermédiaires dépassent les autres de six lignes; un trait blanc , dans quelques individus, jaune- paille dans d'autres, large d'une ligne et demie, qui prend nais- sance aux narines et se termine au - delà de l'œil ; la tête et toutes les parties supérieures ont une teinte de plomb tirant sur le noirâtre et lavée de jaune; celte teinte est plus rem- brunie sur le croupion et les ailes ; les parties inférieures sont d un roux blanchâtre ; il y a une petite tache noire, très-peu apparente, entre le bec et l'angle antérieur de l'œil, et un trait de la même couleur descend depuis la partie inférieure du bec , de chaque côté du cou. M. de Azara a vu un individu ^V-1 .avo*t ^u Drun jaunâtre sur toutes les parties supérieures. Là iris est roux, et dans quelques-uns il est brun ; le bord de la paupière est noirâtre et le bec presque noir. M. de Azara croit que cet oiseau est le gricert ou rolle de Cayenne ; cependant, comme le dit Sonnini, les teintes du plumage ne sont pas exactement les mêmes dans l'un et l'au- tre, et le grwert a le bec rouge , tandis que cet habia l'a presque noir. ( V. Habia grivert. ) M. de Azara l'appelle habia à sourcils blancs. * L'Habia posceau. M. de Azara n'a vu au Paraguay que trois individus de cette espèce. Quoique leurs proportions soient les mêmes que celles des habias, ils appartiennent peut- être , dit -il, à une autre famille. Us ont le bec un peu courbé, très-pointu, assez fort et non comprimé; le tarse fort et rude; la quatrième penne de l'aile, la plus longue de toutes ; les pennes de la queue presque égales ; sept pouces deux lignes de longueur totale ; les sourcils , toutes les par- ties inférieures et le bord des pennes caudales, sont d'un très-beau rouge-ponceau , le plus pur et le plus vif que l'on puisse voir; le dessus de la tête, du cou et du corps, les pe- tites couvertures des ailes et les pennes de la queue , de cette même couleur, mais mêlée de brun obscur,; les couvertures supérieures et les pennes des ailes d'un brun sombre , entouré de rouge ponceau; le bec est d'un bleu de ciel obscur; l'iris d'un roux noirâtre , et le tarse de couleur de plomb. L'Haeia ROBUSTE, Saltator validas , Vieill. , est ainsi appelé par M. de Azara , parce qu'ayant les ailes plus courtes que H A B ,o7 les autres, il paroît plus arrondi et plus robuste. Il est assez rare au Paraguay, et s'y tient toujours par paire. Une tache d'un noir velouté commence aux narines , entoure les yeux , et va couvrir tout le dessous de la tête ; depuis cette tache , les parties inférieures , jusqu'à la queue , sont d'un blanchâ- tre légèrement lavé de roux, et un gris de perle colore les couvertures du dessous de l'aile ; toutes les parties supérieu- res sonl d'un brun pur, de même que les deux pennes inter- médiaires de la queue ; les autres sont noirâtres ; le tarse est très-robuste et d'un jaune-paille ; l'iris roux : le bec noir à la base de sapartie supérieure, et d'une jolie couleur orangée sur le reste. Cet oiseau a des rapports avec Yhabia à bec orangé ; mais il en diffère par ses ailes plus courtes, attribut qui me semble suffisant pour ne pas le présenter comme une variété d'âge ou de sexe. L'Habia rotjgeatre , Stallaior rubîcus, a sur le sommet de la tête une huppe composée de plumes soyeuses , qu'il relève à volonté , mais que , pour l'ordinaire , il tient couchée ; les pennes de la queue sont étagées, assez fournies de barbes et se terminent presque en pointe. Il a sept pouces et demi de longueur totale ; la huppe rouge de feu; le front, les côtés, le derrière de la tête , les couvertures inférieures des ailes et les pieds d'un brun rougeâtre ; la gorge, le devant du cou , le dessous du corps et la queue d'une couleur de ver- millon un peu terne, et plus foible sur le ventre; toutes les parties supérieures d'un vermillon obscur; le bec noirâtre. La femelle diffère du mâle par cinq lignes de moins en lon- gueur totale , par la couleur d'or nuancée de brun qui règne sur toutes les parties inférieures ; par le brun doré qui cou- vre les supérieures, sans en excepter les pennes des ailes. M. de Azara n'a rencontré qu'une seule fois le mâle et la fe- melle de cette espèce , qui se trouve au Paraguay. L'Habia TACHETÉ , Salialormaculatus, Yieill. M. de Azara n'a vu au Paraguay que trois individus de celte espèce, qui a six pouces trois quarts de longueur; la queue étagée ; le bec bleu de ciel en dessous, noirâtre en dessus : le tarse de cette teinte,; toutes les parties inférieures d'un roux pâle, avec des taches longues et brunes sur le devant du cou ; les couvertu- res inférieures des ailes noirâtres dans leur milieu et brunes sur leursbords;lcsplumes des côtés de la tête, de ces deux couleurs, distribuées de même ; le dos brun ; les pennes et les couver- tures supérieures des ailes noirâtres , avec des taches blan- ches sur ces dernières ; les pennes de la queue , à l'exception des deux intermédiaires , noirâtres et tachetées de blanc. L'Habia tacheté a gorge blanche, Saltator albicollis% io8 H A B Vieill., se trouve à Cayenne. Son plumage indique plutôt un jeune oiseau qu'un adulte, et , s'il n'avoit pas une échancrure profonde sur les bords et vers le milieu de sa mandibule su- périeure, je soupçonnerois qu'il est de l'espèce de Yhabia grivert; mais celui-ci n'a point au bec celte échancrure. Les sourcils et la gorge sont blancs; toutes les parties supérieures d'un gris rembruni ; les inférieures d'un gris clair, avec des taches longitudinales brunes; le bec et les pieds de cette der- nière couleur. L'Habia A TÊTE ROUSSE, Saltator riificapillus , Vieill. , habite l'Amérique méridionale. La tête , la nuque et toutes- les parties inférieures, depuis le bec jusqu'à la queue, sont rousses; le front, le lorum, le ventre, d'un noir un peu teinté de roussâtre ; le reste du corps et la queue d'un gris bleuâtre mr les pennes des ailes bordées à l'extérieur de ce même gris, et noires dans le reste; le bec d'abord jaunâtre et ensuite d un, noir bleuâtre ; les pieds noirs. Taille de Yhabia à cravate nuire. * L'Habia vert. Sonnini conjecture que cet oiseau est le même que le bruant à poitrine et à ailes jaunes ( emberiza chiy- soptera ), trouvé aux îles Malouines par le capitaine Porllok, et décrit succinctement dans ses Voyages , page 33. Si cette conjecture est fondée , cet oiseau ne seroit donc pas du genre bruant, puisque M. de Azara dit que son habia vert a la mandibule supérieure échancrée et courbée ; ce qui ne peut convenir à une espèce de ce genre. Au reste, cet habia aime les halliers épais , et se tient seul ou par paires. Spn ramage se réduit à exprimer d'un ton sonore, quatre fois de suite et sans repos , le mot toribio. 11 a le bec moins gros que les véritables habias , plus comprimé sur les côtés , et très-fort ; la langue pointue , plate et un peu grosse ; l'ouverture des narines recouverte eh partie par de petits poils noirs ; les pen- nes de la queue étroites et presque égales ; un trait rougeâtre, qui prend aux narines, passe en dessus des yeux; le dessus de la tête est brun ; ses côtés et l'occiput sont d'une couleur claire de plomb; le reste des parties supérieures et la gorge, d'un vert jaunâtre; les tiges et les grandes barbes des pen- nes alaires et la queue , brunes; toutes les parties inférieures blanches , à l'exception des couvertures et des pennes des ailes qui sont jaunes ; le bec est d*un rouge de corail , terne en dessus, bleu en dessous ; l'iris d'un jaune brillant , et le tarse d'un brun mêlé de gros bleu. L'Habia vert-olive ou des grands bois, Saltator olwaceus , Vieill.; Tanagra magna, Lath.,pl. enl., n.°2o5, sous le nomde tangara dès grands bois de Cayenne. Cette espèce fréquente indif- féremment les lieux découverts et les grands bois. Le mâle et la femelle portent à peu près le même plumage ; ils ont H A B ,o9 la tête , le derrière du cou , tout le dessus du corps, les ailes et la queue d'un vert d'olive sombre ; un trait blanc entre le hec et l'œil et un autre trait noir au-dessous ; le haut de la gorge blanchâtre , le reste nuancé de jaune , le tout bordé d'une bandelette noire; le devant du cou et le dessous du corps d'un jaune roussâtre ; les couvertures inférieures de la queue rousses; le bec et les pieds noirâtres; il est àpeu près de la grosseur du mauvis, et long de huit pouces environ. La- ■tham indique un individu qui ne diffère du précédent qu'en ce qu'il a la poitrine d'un cendré fauve. Ce savant a décrit Thabia des grands bois avec le front et les côtés de la tête bleus ; la gorge rouge et marquée de blanc dans le milieu ; le reste des parties inférieures d'un rouge pâle ; le bas-ventre et les cuisses d'un rouge plus foncé que celui de la gorge. Gmelin s'est conduit à peu près de même que l'ornithologiste an- glais. Cette description a été faite d'après la planche enlu- minée de Buffon , sur laquelle les couleurs sont trop char- gées ; celle que j'ai donnée est d'après nature, (v.) HABICHUELA. Nom donné, en Espagne, à une va- riété du Haricot commun (Phaseolus vu/garis). (ln.) HABICULCUL de Sérapion. Ce nom arabe paroît être celui des graines d'un Croton. (ln.) HABILLA de Çarthagena {Petite fèoe de CarÛiagèiie). Nom que les Espagnols donnent au Feuillea cordifolia. (ln.) HABINE. Nom vulgaire du Dolic onguiculé, (b.) HABITATION et STATION. Nous diviserons cet ar- ticle en deux portions , dont la première traitera des lieux et des climats des familles des corps organisés, et la seconde retracera des particularités très importantes qui ne pouvoient pas être exposées à l'article Géographie naturelle (V. ce mot). Nous renvoyons à l'article Migration, ce qui con- cerne les diverses habitations des oiseaux de passage et de quelques poissons voyageurs. Article premier. — On entend par habitation, i.° le cli- mat que préfère chacun des êtresvivans (plantes ouanimauv ); 2.0 le lieu particulier que chacun d'eux s'approprie dans la même contrée. Celui-ci s'appelle plus particulièrement sta- tion. Ainsi, le lion choisit son habitation dans les climats ar- dens de l'Afrique et de l'Asie , et le renne dans les régions glacées du Nord ; mais la station de la loutre est près des ri- vières , et celle du lièvre dans les campagnes et les buissons du même pays. En jetant un coup d 'œil général sur les familles animales *t végétales , on les voit rechercher certains pays , certains centres, dont elles s'écartent plus ou moins; car chacune de ces familles ne peut point habiter le même climat. Le renne H A B meurt en France, parce que la chaleur est trop forte pour cet animal des neiges du Nord. L'ananas ne peut croître chez nous en plein champ, parce que cette plante est naturelle aux pays chauds. En général , quoique les corps organisés puissent s'accli- mater jusqu'à certain point dans les contrées voisines de celles qui leur sont appropriées , elles ont pourtant des hor- nes naturelles; car jamais on ne fera croître sur les roches glacées du Nord, les tendres arbres nés sous la ligne brû- lante ; et les animaux, les plantes de la Norwége , ne pour- ront jamais s'accoutumer au terrain enflammé du Sénégal. Les modifications de température doivent être fort légères pour des êtres nés dans les extrêmes , tandis que les animaux et les plantes des pays tempérés ont l'avantage de s'acclimater plus aisément dans un pays plus froid ou plus chaud. En toutes choses, le milieu est moins éloigné des extrémités, que ceîles-ci ne le sont entre elles; d'où il suit que les êtres in- termédiaires sont les plus favorisés à cet égard. Un Français pourroil vivre àTornéa et au Sénégal ; mais un Samoïède pé- rira de chaleur en Guinée; et un Nègre Jolof expirera de froid en Sibérie. Il en est de même pour toutes les plantes et pour tous les animaux. Les minéraux n'ont, à ce qu'il pa- roît, aucune habitation fixe assignée : c'est le hasard qui dé- termine leur disposition sur la terre. Le granité se trouve en Sibérie confine dans les Alpes et en Afrique. Qu'importe le climat , au fer , au caillou , à la chaux, etc.? En sont-ils af- fectés? ont-ils une vie ? On sent bien que les températures et les stations ne changent jamais leur nature, et qu'elles n'in- fluent que sur les êtres vivans. V. Géographie naturelle. Il paroît certain que chaque famille de plantes et d'ani- maux a sa patrie originaire, son foyer primordial d'existence sur la terre , et que chacune d'elles s'est ensuite répandue plus ou moins loin autour de ce centre , suivant que sa cons- titution organique se prêtoit facilement aux changemens occasionés par les climats et les températures. Ainsi, cer- taines plantes d'une vie plus robuste, certains animaux mieux constitués , ont pu s'écarter davantage que d'autres de leur lieu originairement assigné par la nature. Par exemple , l'homme s'est acclimaté par toute la terre , bien que sa demeure primitive paroisse avoir été déterminée entre les Tropiques , de même que celle des singes. Les Nègres sont moins susceptibles que nous de vivre dans tous les climats du monde , parce qu'ils sont originaires d'une contrée très-ar- dente. Nous avons acclimaté le bœuf, le cheval, l'âne, la bre- bis, le chien, la poule , etc. , partout où nous nous sommes fixés ; mais je doute que , sans notre secours, la plupart de II A B ces animaux puissent exister par toute la terre , abandonnés à eux-mêmes. Pallasaremarqué que ces espèces domestiques, depuis un temps immémorial, se trouvoient naturellement sauvages sur ce plateau élevé de l'Asie qui est l'intermédiaire de la froide Sibérie, et delà cbaude Asie méridionale; ainsi, étant de climats plus ou moins tempérés , ces êtres ont pu se modifier plus aisément partout. La première loi qui règle l'habitation des êtres "àyans , est celle delà température atmospbérique.'Le célèbre Tournefort afait,lepremieràce sujet, une observation très-concluante. lia rencontré au sommet du mont Ararat , des plantes de Lapo- nie; un peu plus bas, celles de Suède; plus bas encore, celles de France ; en descendant toujours, il rencontra celles d'Ita- lie ; et enfin il cueillit, au pied de la montagne , des plantes d'Asie. Et remarquez que chaque zone de la montagne avoit une température correspondante à celle des pays où croissent naturellement les plantes qu'il trouvoit. On peut faire une observation semblable sur nos hautes montagnes ; et moi- même , j'en ai vu la preuve dans celles de la Suisse. Swartz a fait la même observation à la Jamaïque. L'on connoît les savantesrecherchesdeM.de Humboldt surlasituationdes vé- gétaux dans les Andes et dans les Cordiiières : voyez son Specim. geog. de stattoneplantar., Paris, 1816. Chaque hémisphère du monde ressemble ainsi à une montagne immense , dont les bases sont accolées à la ligne, et dont les sommets sont cou- verts d'éternelles glacières. Tous les êtres sont classés par zo- nes sur ces deux montagnes, d'après leurs facultés vitales et leurs habitudes naturelles. Le globe terrestre est ainsi partagé en deux portions égales, par la ligne équinoxiale , lieu de réunion des deux masses du monde. Il suit de là que les êtres vivans doivent être rangés suivant le même ordre, dans l'hé- misphère austral et dans l'hémisphère boréal: c'est aussi ce qu'on observe d'après le récit de tous les voyageurs. Mais ces zones ne peuvent êtrepartouteorrespondantes , parce que l'é- lévation diverse des terrains et des montagnes , l'exposition plus ou moins méridionale, les forêts, les mers, modifient beaucoup les températures habituelles de chaque contrée. lime semble, que l'opinion qui place l'origine de tous les êtres vivans dans les régions brûlantes des Tropiques, ne peut pas s'accorder avec l'observation; car je ne puis concevoir comment des êtres constitués par la nature pour souffrir le froid, ont pu être créés originairement pour supporter la cha- leur des Tropiques. Le paradis terrestre, d'où l'on fait sortir toutes les productions vivantes , auroit-il pu nourrir, dans les ardentes contrées de l'Asie , le^renne , la baleine, l'ours blanc, et une foule de végétaux du Nord que la chaleur fait II2 H A B périr ? On me répondra que ces corps se sont peu à peu ha-* bitués au froid , à mesure qu'ils se sont répandus vers les pôles. Mais pourquoi tous ont-ils été se fixer dans les régions glacées, et aucun n'est-il demeuré dans cette patrie originaire pour laquelle ils ont été faits? Pourquoi le lion, le tigre , la giraffe, etc., sont-ils demeurés dans les pays chauds seule- ment ? Qui a pu contraindre les uns à sortir, les autres à de- meurer ? D'où vient ce choix des uns et des autres ? S'ils pou- voienttous également s'acclimater partout, ils se trouveroient donc également dans tous les lieux de la terre. Cependant nous voyons que les uns hahilenl exclusivement un pays, les autres un autre, et il n'y a de mélange que sur les con- fins de chaque climat; encore y reconnoît-on des nuances qui indiquent l'action même du climat. Il n'y a donc aucune naturalisation dans chaque être, que suivant la flexibilité de sa constitution. L'homme , le plus flexible de tous les animaux , vit partout; les éléphans actuels, les rhinocéros, ne sortent pas des Tropiques; les zibelines, les ours blancs des pôles ne passent jamais d'une extrémité du monde à l'autre sans périr. Gomment auroient-ils pu avoir une commune patrie ? Leur nature n'est pas modifiable comme celle du bœuf ou du chien , par la raison qu'ils sont originaires des températures extrêmes, tandis que le bœuf et le chien, habitans naturels des régions tempérées , peuvent s'étendre en double largeur des précédens. En effet, suivant la remarque de Pallas [méra. acad. Pétersbourg, 1777, part. 1.) , tous nos animaux domes- tiques du Nord et du Midi se trouvent originairement sau- vages dans le milieu tempéré de l'Asie; et ce qui confirme surtout la loi des climats , c'est que quoique les deux pôles offrent des degrés correspondaus de froidure et peuvent ainsi devenir la patrie d'animaux et de végétaux très-semblables , cependant ils ne nourrissent pas les mêmes espèces absolu- ment au pôle arctique et à l'antarctique. Ainsi la chimère arctique et les autres poissons de nos mers du Nord sont bien représentés, ainsi que des oiseaux marins, au pôle Sud par des espèces fort analogues; mais ce ne sont nullement les mêmes, comme on le croyoit. La zone torride qui les sépare est une barrière qu'ils ne franchissent jamais. De même , les froides cimes des Cordilières portent des plantes des genres rosa, ra- mmculus et autres, vulgaires dans nos régions du Nord; mais ce sont des espèces toutes autres et propres à ces pays. Donc l'Amérique s'est peuplée par elle-même, comme chaque au- tre contrée du globe. Une seconde loi, qui dépend de la première, détermine encore la demeure des productions vivantes ; c'est la nourri- ture. Celte loi influe puissamment aussi sur les migrations H A B xï3 des animaux ; car ils poursuivent, dans tous les climats qui ne leur sont pas opposés, l'aliment végétal ou animal dont ils tirent leur vie. Par exemple , les oiseaux insectivores comme les gobe-mouches, les bec-fins, les guêpiers, etc., habitent presque tous dans les £ays chauds, où se trouve un nombre immense d'insectes, tandis que le froid les fait périr chez nous. Aussi la plupart de nos oiseaux insectivores s'enfuient dans les contrées chaudes aux approches de l'hiver , parce qu'ils manqueroient alors de celte pâture. Les animaux car- nivores habitent en général dans les températures extrêmes , comme sous la zone torride , où les productions animales sont excessivement abondantes, et sous les pôles où les nour- ritures végétales ne peuvent plus croître. Ainsi , la famille des lions, tigres, panthères, léopards, celle àcs hyènes, chacals, celle des ichneumons , mangoustes, etc., parmi les quadrupèdes ; les races nombreuses d'oiseaux insectivores et les vautours, lespie-grièches ; et parmi les reptiles , presque tous lesserpens, les crocodiles, les lézards; parmi les pois- sons, les phalanges de coryphènes ou dorades , les brochets, les loups marins (anarhichas ) , les chiens marins ou re- quins , etc. , habitent tous dans les zones les plus chaudes du globe terraqué. Et les coquillages qui vivent d'animaux, comme les buccins où murex; et les crustacés , tels que les nombreuses cohortes de crabes; et les insectes rongeurs ou parasites des animaux, ne sont-ils pas extrêmement multi- pliés sous la zone torride? C'est là que se font les plus nom- breuses reproductions et les plus grandes destructions, parce que la mort doit toujours être correspondante à la quantité de vie; sans cela, tout seroit bientôt encombré, et la destruction générale seroit une suite nécessaire d'une trop grande popu- lation. Les climats tempérés étant les plus favorables au dévelop- pement des végétaux, surtout des plantes graminées , il suit de là que les animaux herbivores y seront nombreux : c'est aussi ce qu'on observe ; mais comme les pays chauds pro- duisent encore beaucoup de plantes succulentes et de fruits, les animaux frugivores y habiteront en fouie : on en a la preuve en considérant que tous les singes et les makis , tous les perroquets , les troupiales , les caciques , les pigeons , et parmi les insectes, les nombreuses familles de fourmis, de termites, etc., se trouvent sous ies Tropiques pour la plus grande partie. Si nous connoissionsbien tous les insectes, et si l'on examinoit leur naturel , leur genre de vie , on devineroit aussitôt quels pays ils habitent , comme on pourroit aussi le prononcer des autres animaux. C'est eequ'a fait notre savant, ami M. Latreille, dans un Mémoire sur les climats des insectes. xiv. '6 .,4 « A B Dans le Nord , il existe peu d'animaux carnivores , parce qu'il y en a peu d'herbivores, à cause que la terre y produit un fort petit nombre de plantes. On peut même établir en règle générale , que le nombre des productions, soit végé- tales , soit animales , est proportionnel à la chaleur , les extrêmes exceptés; car un excès de sécheresse, de chaleur, de même qu'un froid violent, anéantissent tout être vivant, plus ou moins rapidement , suivant sa constitution et son climat. ( . . Voyez, au contraire, quelle excessive multiplication d a- nimaux et de plantes, sous la torride! Combien de géné- rations d'insectes , quelle pullulation infatigable de tous les êtres dans les plages équatoriales ! Il n'est pas un seul heu de cette terre qui ne fourmille de toute sorte de productions. Au Nord, dans les steppes couvertes de neige et de glace, en Si- bérie , en Laponie , on ne trouve que d'immenses solitudes., quelques rares buissons, quelques ours , quelques rennes va- gabonds ou farouches. Rien ne peuple ces immenses lacunes de la nature-, la faux éternelle de la mort s'y promène sans cesse , abattant toutes les têtes , et tranchant le fil de la vie de toutes les plantes. Les éléphans , dont on y voit de si nom- breux débris, ont-ils pu trouver les moyens de vivre sur ce sol désolé ? V. Éléphant. Outre ces différences générales dans l'habitation de tous les êtres animés, on en remarque encore d'essentielles dont il n'est point facile de rendre raison, parce que les températu- res paroissent n'influer que secondairement sur la disposition de ces êtres : il est probable que la nature des terrains con- court aussi à cette disposition , comme nous le dirons ci- après. Avant d'entrer dans quelque détail, il est bon de rappeler ici ce qu'on entend par famille en histoire naturelle. ( V. Fa- mille.) Les hommes appellent entre eux famille, l'assemblage de plusieurs individus liés par l'affinité du sang ou par la pa- renté , comme pères, fils , frères , maris , cousins , etc. Mais il n'en est pas absolument de même parmi les animaux et les plantes. Par exemple , le blé , l'avoine , l'orge, le seigle , les herbes graminées des prés forment une famille qui est com- posée de différens genres et espèces , tandis que , chez i'hom- me , la famille est toujours d'une seule espèce ; car deux frè- res , deux pères , etc. , diffèrent bien moins entre eux que le seigle ne diffère de l'orge. Il faut donc prendre le mot famille , en histoire naturelle , pour un assemblage d'espèces et de genres différens entre eux, mais pourtant fort analogues. Ainsi , le lièvre , le lapin , la marmote , les rats , l'écu- reuil, etc., sont de la même famille, qui est celle des rongeurs. H A B Il5 Le chien, le loup, le renard, forment une seule famille; car, bien que ces animaux fraient peu ensemble, néanmoins leur conformation est très-analogue. Or, toutes les familles d'animaux et de plantes ont une patrie naturelle , et chacune des espèces de ces familles a son lieu originaire, qui est subordonné à celui de la famille elle- même. Ainsi, tous les géranium a pétales inégaux habitent le Cap de Bonne-Espérance; les bignonia , les cinchona, les pas- siflora, les cactus, sont tous américains ; presque toutes les euphorbes viennent des pays chauds et de l'Afrique. La plu- part des arbres conifères, les pins , sapins, ifs , genévriers, habitent dans les régions froides. Toutes les cannes, les amo- mes, galangas, etc., viennent uniquement dans l'Asie méridio- nale. Les plantes ombellifères se trouvent depuis 1 Orient et l'Europe australe jusqu'en Sibérie; mais, au rapport du sa- vant botaniste Adanson ( Voy, et familles des plant préfac. p. 157), il ne s'en trouve pas une seule au Sénégal , non j,lus que des mousses, des orchis et des renoncules , qui foisonnent tant dans nos pays. Les palmiers habitent entre les tropi- ques des* deux continens. Les légumineuses ne se trouvent point en Perse , suivant Tavernier. Les îles Maldives n'ont pas une seule liliacée , au rapport de Bougainville. Aublet n'a rencontré aucune ombellifere à la Guyane. La plupart des iridées se trouvent au Cap de Bonne-Espérance. L'Eu- rope abonde en graminées, en crucifères, en rosacées, en papilionacées, en composées, en labiées, surtout au Midi j le nord de l'Amérique est couvert de fougères; les îles de l'Océan indien sont remplies de myrtes , melaleuca , lauriers, muscadiers, etc. Les contrées orientales sont peuplées de plantes papavéracées. Les solanées viennent principalement dans les contrées chaudeset humides de l'Amérique. Les fruits acides, les plantes mucilagineuses , telles que les mauves et autrçscolunmifères, les citronniers, les cucurbitacées ; les her- bes succulentes , appelées plantes grasses, se trouvent princi- palement dans les contrées arides et brûlantes, où elles sont extrêmement appropriées aux hommes et aux animaux. C'est peut-être un bienfait de la nature et de la Providence, surtout si l'on considère que les fruits secs, les glands, les amandes, les marrons, noix, faînes, noisettes, enfin tous les arbres amentacés , plusieurs plantes papilionacées se trouvent dans les contrées un peu froides, et ne donnent leurs amandes ou graines farineuses qu'en automne , tandis que les fruits acides et rafraîchissans de groseilles, airelles, cerises, prunes, mû- res, etc., se présentent seulement dans le temps des chaleurs de l'été. Les autres fruits moins rafraîchissans , tels que les pommes, poires, nèfles, etc., ne sont mûrs qu'en automne, et peuvent se conserver pendant l'hiver. Certainement, ce* rapports si marqués entre les fruits nourrissans et les hommes et les animaux qui en font usage , ne sont point l'effet du ha- sard ; car on les remarque dans toute la terre. Ainsi, les ci- tronniers, papayers, durions, mangostans , ananas, jam-roses, bananiers , goyaviers , manguiers, sapotiliers , grenadiers, corossols, mélastomes, etc., viennent dans les pays chauds d'Amérique et d'Asie, et y donnent des fruits acidulés si utiles aux hommes de la zone torride. L'Afrique est couverte de cu- curbitacées dont les fruits, extrêmement aqueux, servent à rafraîchir, les corps brûlés de ses habilans. 11 est probable que la nature a disposé l'habitation des plantes suivant leurs rapports avec les animaux et les climats. Voyez-en des preu- ves à l'article Géographie tsaturelle. La demeure des animaux sur la terre n'est pas moins fixée que celle des espèces végétales ( excepté les oiseaux et les pois- sons qui peuvent se transporter à diverses distances ; encore conservent-ils de certaines bornes naturelles dans leurs émi- grations, comme nous le verrons). L'homme qui est, suivant son organisation matérielle , de la famille naturelle des singes, a dû habiter originairement entre les tropiques, de même que ces animaux. Les grandes espèces de singes, les orangs , les guenons, les macaques, les babouins, les makis, les in- dris, habitent tous dans l'ancien continent, entre les tropi- ques. Les sapajous et les alouates sont, ainsi que les sagouins à queue non prenante , des singes qui ne se trouvent qu'en Amérique. En général , toutes les espèces de l'ancien conti- nent qui vivent entre les tropiques , ne se trouvent point en Amérique, et réciproquement. Ainsi l'éléphant, le rhino- céros , l'hippopotame, sont , pour ainsi dire , les patriarches de l'ancien monde seulement. Les ossemens fossiles du grand quadrupède de l'Ohio, attribués à l'espèce de l'éléphant, sont d'un autre genre, celui des mastodontes, comme l'afait#oir M. Cuvier. Au nouveau monde appartiennent le tapir, ainsi que les kinkajous , les ratons , les coatis , les mouffettes ou bêtes puantes , les jaguars, ocelots, pumas (qu'on a pris à tort pour des lions, car il n'y en a point du tout en Améri- que), les didelphes ou sarigues, les cabiais, cochons-d'Inde, agoutis, ondatras, fourmiliers , tatous, paresseux, pécaris, lamas, vigognes, etc. Quelques espèces d'animaux du Nord sont communes aux deux continens, à cause de la proximité des terres : telles sont le renne du Canada , l'élan, le bison ou l'aurochs, etc. Les quadrupèdes qui portent des membranes à leurs côtés (à l'exception des polalouches), comme les galéopilhèques, jes chauve-souris vivent la plupart sous la zone torride. Près- H A B „7 quelouslesquadrupèdesrongeursclaviculésapparliennentaux pays froids. Le genre des lions, tigres, panthères, etc., ne se trouve que dans les plus chaudes contrées lelaterre.Leskangu- roos habitent quelques îles de l'Océan indieu, ainsi que les pé- ramèles, lesdasyures, les échidnés, les phalangers et d'autres animaux singuliers dont la plupart sontmarsupiaux ou pourvus d'une bourse inguinale pour placer leurspelits dedans. Les cha- meaux et dromadaires ont pour demeures l'Afrique et l'Asie méridionale , de même que les gazelles , etc. Tous les mam- mifères amphibies et les cétacés préfèrent les zones glacées des pôles , qui leur conviennent mieux que les tropiques. Parmi les oiseaux, les vautours aiment les climats chauds : c'est le contraire pour les faucons, les aigles, les éperviers et les chouettes, qui recherchent le froid. Nous avons dit que les oiseaux insectivores, les moucherolles, tyrans, pies-grièches, pics, oiseaux de paradis , mésanges, bec-fins, hirondelles , grimpereaux , colibris, guêpiers, coucous, preféroient les contrées ardentes du Midi qui fourmillent d'insectes. Gomme il y a beaucoup de fruits dans ces mêmes pays , on y trouve des oiseaux frugivores, tels que les perroquets, toucans, barbus, caciques, troupiales, carouges , loriots, calaos, rolliers, mainates, tangaras, merles, cotingas; les grani- vores, tels que les veuves, les bouvreuils , les gros-becs , les étourneaux; et quelques gallinacés, comme les pigeons, des cailles, des faisans , des hoccos , des outardes, etc., quoique plusieurs de ces espèces viennent aussi s'établir dans nos cli- mats tempérés. L'autruche , le casoar, le touyout le «kônte , habitent ex- clusivement les pays chauds. Les oiseaux de rivage ne sem- blent avoir d'autre patrie constante que les bords des eaux dans tous les lieux de la terre. Néanmoins, les cigognes, les hérons, grues, courlis, jabirus, préfèrent les lieux tempérés aux zones plus chaudes ou plus froides; aussi, dans l'automne, les émigrations des pluviers, des vanneaux, des bécasses, sont dirigées vers le Sud. Les oiseaux palmipèdes se tiennent de préférence dans les mers et les lacs deseones polaires. On en trouve peu sous la zone torride et entre les tropiques; mais, en hiver, ils descendent de leurs retraites glacées dans nos pays, pour retourner, à l'approche des beaux jours, dans leurs froides demeures ( V. Migration ). Sauf quelques es- pèces du Nord, les oiseaux de l'ancien monde ne se trou, vent point dans le nouveau , et réciproquement. Il en est de même des reptiles, des insectes et des autres animaux. Comme tous les reptiles sont d'une complexion froide , ils recherchent les climats les plus chauds de la terre. Nousavons dit que les poissons les plus voraces habitoient sous la zone torride de préférence. Les saumons, les esturgeons , les ha- n8 ÏT A B rengs, les morues, les merluches, les merlans, se tiennent dans les mers du Nord , tandis que les bandoulières, héris- sons marins, poissons-coffres, zées ou dorées, labres, etc., préfèrent des mers plus chaudes. Au reste, ces animaux se tiennent d;:ns souvent de demeure sans sortir toutefois dune certaine latitude ; mais les poissons ne sont pas aussi soumis à l'influence des climats et des températures que les autres êtres vivans, par la raison qu'ils habitent dans un milieu dune chaleur à peu près égale partout. Ce n'est que la surface de TOcéan qui est glacée dans le Nord et chaude sous léqua- teur ; mais les profonds abîmes des mers demeurent à peu près semblables : aussi trouve-t-on des poissons d'une même espèce dans plusieurs latitudes, sans être néanmoins les mêmes aux deux pôles. Les races qui se tiennent de pré- férence à la surface des ondes, éprouvent les influences des climats , et vont chercher ailleurs une patrie convenable à leurs besoins, lorsque des excès de froid ou de chaud les repoussent, ou lorsque le besoin défrayer les appelle en des lieux plus convenables. V. Migration des poissons. Les plantes aquatiques se trouvent toutes à peu près dans des climats fort différens, parce que l'eau n'est pas aussi sujette que l'air à changer par ces impressions vives et soudaines de chaleur et de froidure, qui déterminent les climats atmo- sphériques. De même que les reptiles , tous les mollusques sont d'une température froide ; c'est pourquoi ils cherchent les pays chauds, mais humides et couverts. Si l'on connoissoit bien la température que chacun d'eux demande pour son habitation, il seroil facile de juger de l'état ancien des ter- rains sur lesquels on trouve des débris de mollusques testacés. Par exemple, noscerafeî, nos murex fossiles appartiennent à des testacés des climats chauds: il est donc probable que nos terres ont été jadis semblables à celles qu'ils habitent actuel- lement. C est ce qui nous démontre aujourd'hui que notre terre a été fort différente autrefois de ce qu'elle est à présent. Nous voyons que la mer a couvert jadis les plaines de Paris; on en rencontre une multitude de preuves dans cette foule de coquillages marins, soit éparssur la terre entière, soit formant des masses calcaires, des bancs de pierres', mais la difficulté de concevoir ces grands changemens a fait attribuer ces co- quillages auhasard, ou, comme on dit, à un jeu de la nature. L'on a des exemples que les coquillages dès eaux douces peu- vent s'habituer par fois aux eaux salées et réciproquement, comme l'a fait voir M. fieudant. Les crustacés , tels que les crabes, la plupart des monocles, des écrevisses cherchent les pays chauds. Il en est probable- ment de même de presque tous les insectes ; mais nous ne HAB „9 connoissons qu'imparfaitement ceux des contrées lointaines , et plusieurs de ceux d'Europe nous sont encore ignorés. Cependant, on sait que les scorpions, lesforbicines, les ri- cins, les termites, les guêpes, fourmis, ichneumons, cynips, plusieurs genres de coléoptères, vulgairement scarabées, fa- milles très-nombreuses , ainsi que les blattes, mantes, saute- relles, criquets, cigales, pucerons, gallinsectes ; une grande quantité de papillons, bombyx, sphinx, phalènes; la plupart des mouches , des cousins , puces et poux; enfin, la majeure partie des insectes habite dans les climats ardens de la terre. M. Latreille remarque aussi que les insectes d'Amérique ne sont point les mêmes que ceux d'Europe et d'Asie. Entre ces grandes parties du monde il y a pareillement des zones, pour les insectes; ainsi ceux d'Afrique , voisins d'Espagne, montrent un passage ; ailleurs il y a des limites, comme 1 In- dus qui sépare les espèces de l'Asie orientale de celles de sa partie occidentale. Il en est de même des vers et des zoophy- tes : ainsi le ver de Guinée ou jilaria meçlinensis , n'attaque les hommes qu'entre les tropiques. Nous ne connoissons proba- blement que la plus petite partie de tous ces êtres ; cepen- dant, nos méthodistes mettent pompeusement le titre de Système général de tous les animaux ou de toutes les plantes à la tête de leurs œuvres; comme si la nature devoit s'arrêter où ils cessent de connoître ! comme si leur intelligence étoit la mesure de son pouvoir et de son immensité ! 11 s'en faut beaucoup que nous ayons parcouru les solitudes ignorées où la nature toute vierge déploie sa magnificence , et qu'elle ait déroulé tous ses trésors à nos regards. Que de choses nous ignorerons toujours ! Dans ces antiques demeures de la terre , ces forêts silencieuses et ces retraites sombres , com- bien de merveilles ensevelies ! Combien, sous ces frais om- brages que l'homme n'a jamais dégradés, il est doux de con- templer en paix la vie et les amours des êtres qu'y déposa la nature! Qu'il est délicieux de méditer, loin du bruit, des cités , ces sublimes pensées qui remontent jusqu'à l'Etre des êtres, en interrogeant les entraillesde la terre, les arbres des forêts et la voûte azurée , en contemplant les âges qui sont écoulés, les temps à venir, les reproductions et les des- tructions continuelles dont la terre est le théâtre ! Des stations. — L'habitation des êtres organisés n'est point encore suffisammenidélerminée lorsqu'on areconnuleurpays originaire;il s'agit aussi d'examiner leur station particulière, qui a deux principales différences: i.°dansleslieuxbasethumides; 2.0 dans les lieux élevés et secs. On sait combien ces stations diverses apportent de changement aux mêmes individus : la plupart ne peuvent même pas vivre également dans l'une et H A B dans l'autre. Cette étude des stations est peut-être la plus im- portante de toutes celles de l'histoire naturelle pour l'écono- mie rurale et l'agriculture. Comment pourra-ton acclimater une plante dans un autre pays , si Ton ignore quel terrain elle demande? Si l'on sème dans une terre grasse et forte, sur un fonds humide et abrité, la plante qui croît naturellement sur la cime aride et sablonneuse d'un rocher, ne perira-t-elle pas bientôt ? Savez-vous quelle chaleur convient à un arbre ? Vous n'avez encore que la moitié des connoissances néces- saires : Non omnis fert omnia Te/hts, a dit Virgile. On peut même affirmer que l'étude de la station des végétaux et des animaux est la plus indispensable de toutes les connoissances e-n agriculture. S'il falloit ici décrire celle de toutes les plan- tes connues , on entreroit dans des détails infinis; contentons- nous des faits principaux. Remarquons, premièrement, que les plantes et les ani- maux qui ont leur station sur les lieux élevés et arides, sont analogues aux productions vivantes des pays froids, et que les espèces des endroits bas et humides se rapprochent en général de celles du Midi ; considération importante , qui nous indique qu'il est plus profitable d'acclimater les animaux et les plantes des pays chauds dans les localités basses, tandis que les espèces du Nord se naturaliseront plus facilement dans les terrains hauts et secs: il faut toujours suivre le fil de ces analogies. D'ailleurs, comme il y a, dans les régions froides ou chaudes, des lieux élevés et des vallons profonds , tous peuplés de leurs productions , il est nécessaire d'avoir égard à ces différences lorsqu'on veut acclimater chez soi divers animaux ou plantes. Il faut observer, en outre , que tout corps organisé devient plus gros, plus grand, plus mollasse dans les lieux abrités, profonds, humides et chauds , et plus grêle , plus dense , plus velu , plus sec dans les terrains élevés, arides, éventés, sablon- neux. Toutes choses égales, les substances organiques sont plus actives, plus odorantes, plus sapides, plus nourrissantes à mesure que la chaleur du climat est plus forte et sa séche- resse plus considérable. V. l'article Géant. On doit considérer aussi qu'un végétal, un animal s'accli- materont plus facilement dans les lieux qui nourrissent na- turellement un grand nombre d'espèces congénères, parce qu'il y a des qualités communes à toutes les espèces d'une même famille. Vous voulez, par exemple, introduire dans nos jardins un arbre qui peut supporter notre climat, mais yous ignorez quelle station lui convient: cherchez d'abord à quelle famille il appartient , puis donnez-lui la station qu'af- fectent particulièrement les espèces de cette famille: mais si H A B i2î cette même famille ne croît pas en Europe il vous sera difficile d'y acclimater votre arbre; car il est probable que notre terrain ne lui convient pas. Vous aurez, au contraire, toute facilité pour acclimater les espèces des mêmes classes que celles de nos pays. Au reste , plus l'espèce que vous voulez naturaliser est d'une famille voisine de celles de nos pays, plus vous aurez l'espérance de réussir; mais l'inverse vous sera contraire. Il ne suffit pas, d'ailleurs, que la température du pays dont vous tirez une production vivante, soit égale à la tem- pérature de nos pays; il faut encore que Tordre des saisons soit le plus analogue possible, parce que les plantes, les ani- maux s'accoutument a cet ordre, et en changent plus diffici- lement , à mesure qu'il y a plus de différence de l'un à l'autre : par exemple , on trouve dans l'Amérique méridionale des contrées assez semblables à celles d'Europe pour la tempé- rature ; mais leurs végétaux qu'on introduit chez nous ont quelque peine à changer l'ordre de leur floraison et de leur fructification, qui se fait naturellement chez eux dans notre temps d'hiver. Cependant , il y a des espèces d'une nature flexible qui s'accommodentpartout,commelapomme-de-terre, par ce qu'elle vit surtout par ses racines. On peut considérer les lieux les plus favorables à chaque espèce, comme le centre de leur station : ainsi les endroits qui font croître naturellement les plus beaux individus, les plus féconds et les plus nombreux, dans chaque espèce, pa- roissent être leur patrie essentielle : chaque espèce recher- che d'ailleurs le sol qui lui convient le mieux. Par exemple, les mahacées aiment en Europe les endroits échauffés du soleil, parce que cette famille a son centre d'habitation dans les cli- mats chauds de la terre; le chamois, la chèvre, restent sur les rochers , et le bœuf dans les vallons gras et plantureux. Une autre considération, c'est que les plantes des mon- tagnes qu'on cultive dans des jardins, fleurissent dès le prin- temps, parce qu'elles éprouvent à celte époque la même température que sur leurs élévations , dans les plus fortes chaleurs. Les plantes des Alpes , de la Sibérie , du Canada , de l'Angleterre, périssent à 3o degrés de chaleur; celles des climats tempérés, comme en Italie , en Provence , en Espa- gne et même en Syrie, ne supportent pas 10 degrés de froid ; et les plantes des pays chauds des Indes orientales, de TArné- rique méridionale, de l'Egypte, de l'Afrique, etc., meurent à 5 degrés de froid , et supportent sans peine 4-° degrés de chaleur (le tout au thermomètre centigrade ). Les plantes vivaces des pays chauds deviennent souvent annuelles dans les contrées froides , comme le ricin ; et plusieurs de nos 122 H A B plantes annuelles ou bisannuelles devenant plus fortes et plus ligneuses sous les climats chauds, s'y rendent vivaces. Les fucus , les naïades , les zostères et autres plantes sont pres- que toutes habitantes de la mer; les grèves sablonneuses ont des végétaux arides et d'apparence rude ou scabreuse; les sources nourrissent des conferves, quelques plantes ombelli- fères et crucifères; les ruisseaux se remplissent de sparga- nium , de potamogeton; sur leurs rives croissent les lysima- chies, eupaloires, salicaires ; les lacs nourrissent les joncs , les nénuphars, les ményanthes, les massettes et les sagit- taires; les terrains fangeux se couvrent de carex, de scirpes, dériophores, et dans les contrées chaudes, de riz, de cannes à sucre, etc. Il en sera de même pour la station des animaux. Certains poissons se tiennent toujours dans l'eau de la mer; ceux-ci dans les fonds , ceux-là près de la surface , d'autres dans les eaux douces; on en voit de littoraux, comme les soles et limandes; de pélagiens , de saxatiles, comme les labres; de vaseux, tels que les raies et anguilles, selon la dis- position de leurs nageoires , etc. Les oiseaux à longues jam- bes recherchent les marécages et la fange des terrains inon- dés; les grimpeurs se plaisent sur les arbres des forets; la fau- vette et les autres sylvains font retentir de leurs chants nos bocages, tandis que les rapaces préfèrent les lieux sauvages, les rochers , et que le triste hibou s'enfonce en ses noires ca- vernes. Combien ces aimables recherches nous présentent de charmes! Nous ne saurions faire un pas sur le globe, sans y trouver un nouvel être, une nouvelle merveille, une plante Utile , un insecte industrieux , un quadrupède bondissant , un oiseau chantant au milieu des (leurs. Et que l'on se représente le voyageur naturaliste portant ses pas sur un sol vierge et qu'aucun homme n'a jamais foulé, dans ces éternelles soli- tudes des deux Amériques , de l'intérieur de la Nouvelle- Hollande ou de l'ardente Afrique : quel ravissant spectacle s'offriroit à ses regards ! Tout ce qui l'entoure est neuf, in- connu, étranger; chaque chose est une intéressante et souvent une précieuse conquête pour la science , pour l'industrie humaine, pour la civilisation des peuples. Qu'on ne dédaigne pas même une chenille , elle peut donner de la soie ; ni une herbe vulgaire, elle peut , comme la pomme-de-îerre , nour- rir des nations. Combien le naturaliste alors devient supé- rieur aux Alexandre et aux César , espèces de brigands qui n'ont fait que dévaster l'univers , tandis que la science le peuple , l'enrichit, le rend heureux Périssent les conqué- rans et leur funeste gloire! Honneur éternel aux bienfaiteurs de l'humanité , ausimple sauvage qui découvre un remède es- sentiel comme le quinquina ; tandis que de prétendus héros H A B tt| r.e se servent du fer que pour égorger les hommes, et souvent pour asservir leur patrie et satisfaire leur féroce ambition! V- Géographie , Migration. ARTICLE DEUXIÈME. — Examen de la question si l'habitation des animaux et des plantes , les soumettant toujours aux mêmes circonstances, détermine leur mode d' organisation. — Cette opinion ayant été, denos jours, éuiise,ou plutôtrenouvelée des anciens, en histoire naturelle , il est nécessaire d'en traiter en ce lieu. Loin. d'admettre ce sentiment naturel qui nous porte à re- connoître , dans l'organisation des animaux et des plantes, la main d'une sagesse divine qui préside à leur formation, l'on a rétabli l'opinion des anciens philosophes atomistes, Démocrite et Epicure , qui ne reconnoissent que l'empire des circonstances ou des habitudes nécessaires qui en résultent, ou une sorte de fatalité, pour causes de toute la structure des êtres organisés. ' ' Pour montrer combien cette doctrine , développée de nos jours , nous paroît contraire à la vérité , qu'on nous permette d'examiner ses bases , puisqu'elle établit que la forme des animaux n'est que le produit des diverses circonstances qui les environnent. Parmi ces circonstances , les principales sont les habitations, soit dans l'air, soit dans les eaux et la terre; et de là les divers alimens que les êtres animés y puisent néces- sairement. Les expressions ont changé ; les explications sont restées les mêmes dans la nouvelle et l'ancienne philosophie. Au lieu d'atomes se mouvant d eux seuls , on admet une matière gé- latineuse , plus ou moins simple primitivement , laquelle étant pénétrée de fluides subtils , se dispose , s'organise re- lativement aux circonstances qui lentourent. Ainsi on sup- pose qu une petite masse de celte substance gélatineuse , sus- ceptible de prendre toutes les formes , comme le Protée des anciens, se trouve dans les eaux et forme un de ces animal- cules infusoires découverts par le microscope. Sa vie n'est rien que le résultat de la chaleur qui met en mouvement des fluides subtils, dans l'intérieur de cette masse gélatineuse. Par un progrès successif du temps et la permanence des circonstances , cette masse gélatineuse voulant s'accroître , ayant besoin de se nourrir , se creusera en godet , en sac sto- macal , puis étendra desfilamenâ, des tentacules, pour sai- sir les substances voisines, afin d'en faire ses alimens; et voilà l'animalcule microscopique devenue un hydre , un joli po- lype d'eau douce. Une fois que la route des fluides subtils aura été tracée dans l'intérieur de ces corps gélatineux , et que la répétition aura rendu plus faciles leurs opérations , la structure orga- ia4 H A B nique marchera dans ce sens, en se perfectionnant et se com- pliquant de plus en plus ; ces directions de fluides, devenues ainsi une habitude, si l'animalcule infusoire a pudevenir un polype , celui-ci par la suite de ses développemens formera bien ai- sément des actinies , des méduses et autres radiaires mol- lasses , enfin une longue série d'êtres plus perfectionnés suc- cessivement. Cependant les seules circonstances auront dé- cidé ces directions, sans un plan conçu d'avance , sans une prévoyance quelconque de la nature, mais par un produit né- cessaire de causes physiques enchaînées à une succession régulière , enfin par une sorte de fatalité. On voit ici com- bien cette théorie est conforme à celle du mouvement spon- tané des atomes composant les animaux , selon Epicure et Lucrèce : mais nous verrons que ces philosophes sont plus conséquens dans leurs principes; car ils établissent que si le mouvement des atomes compose des êtres bizarres ou mons- trueux , ceux-ci étant mal coordonnés , ne pourront pas sub- sister; au contraire , dans l'hypothèse moderne, il faut in- troduire forcément un principe dont on ne voit point la cause, savoir, la volonté, le besoin, qui déterminent une masse géla- tineuse , à chercher et prendre sa nourriture. Or , la volonté, le besoin qu'on est obligé de supposer , peuvent-ils naître dans une masse gélatineuse spontanément ? et si l'on nad- metni volonté, ni besoins primitifs , comment fera-t-on ac-. quérir exactement au nouvel animal, telle figure précise, la plus convenable aux circonstances qui l'environnent? Voyons donc cette matière primitive* gélatineuse, et sup- posée dans les conditions ies plus favorables pour qu'elle puisse s'organiser : admettons que des fluides subtils la pé- nètrent ; mais puisqu'il n'y a ni plan , ni prévoyance qui di- rige , excepté les circonstances environnantes , l'eau d'une mare ou d'un bocal , je soutiens qu'il est impossible qu'il s'o- père autre chose que la putréfaction , la disgrégation des mo*- lécules de celte matière abandonnée à elle seule. La raison en est manifeste. Ces fluides subtils , dans quel sens se dirigeront-ils? Par quel besoin plutôt à gauche qu'à droite? Ont-ils une volonté , un choix, une intelligence pour se tracer une route, puisqu'on rejette ces facultés, et qu'elles ne sauroient exister d'avance , dans cette hypothèse ? Donc celle matière primitive des animalcules , n'ayant aucun but qui la détermine à l'action , restera inerte , et se corrompra , se décomposera. Pour aspirer à se nourrir , il faudroit du moins encore une faculté de succion , un pouvoir d'assimilar- lion , fort différent du simple gonflement d'une éponge dans l'eau ; car il faut ici transformation de l'aliment et action di- rigée avec but, avec intérêt de prévoyance. Il faut donc vavt H A B 125 organisation prédisposée d'avance par une intelligence ; ou bien il ne se peut rien faire. Le hasard d'Epicure donnera-t-il la route, la trace habi- tuelle de ces passages de fluides subtils , pour disposer l'or- ganisation de l'animal en tel ou tel sens ; pour fabriquer des membres ou des parties convenablement à telle opération nécessaire , sans un plan? Les animaux radiaires , manquant de sexes distincts , ou étant susceptibles de se reproduire par division ; quel motif sans préméditation , quelle circonstance pouvoit jamais obli- ger les sexes à se séparer , chez d'autres animaux , en deux individus différens ? Cette division est directement opposée aux vœux naturels } aux circonstances qui établissoient l'union primitive. En supposant qu'il se forme spontanément un système ner- veux intérieur, chez les animaux sensibles , et qu'un sentiment du dedans en résulte pour leur faire opérer les divers actes de l'instinct , on soutient qu'il n'y a ni plan , ni prévoyance de la nature , mais seulement un produit de la nécessité de causes physiques , régies par des lois. Or, supposons que ces diverses circonstances aient amené quelques poissons à rece- voir la forme des raies et celle des anguilles ; néanmoins quelques espèces s'étant trouvées plus lourdes ou moins agiles pour atteindre leur proie , leur sentiment intérieur aura-t-il inventé l'artifice le plus étonnant et l'appareil le plus mer- veilleux pour frapper de loin cette proie , en organisant une machine galvanique ou électrique dans les muscles et les aponévroses de leur dos ? Voilà sans doute un talent mira- culeux dans de pauvres anguilles ( le gymnote ) , ou des raies ( la torpille ). Chez les genres des fourmis , des abeilles , des termites , qui vivent en société , les femelles ayant une prodigieuse fé- condité , d'autres fourmis ou abeilles ont consenti sans doute volontairement à rester neutres , à ne faire aucun usage de leurs organes sexuels, qui se seront oblitérés et comme anéan- tis par ce vœu de chasteté , pour se soumettre aux travaux et au bon plaisir des reines ou pondeuses. Ou bien comment les circonstances ont-elles pu favoriser celles-ci aux dépens des autres , si tout est le produit d'une nécessité et non d'un plan de la nature ? Voilà une nécessité bien savante. Certes , la disposition des muscles de la trompe d'un élé- phant , qui supplée à un cou court , lequel devoit l'être à cause de la grosseur de la tête , tout cela , direz-vous , est un produit forcé de certaines circonstances; il n'y a point de prévoyance ni de dessein dans l'organisation des êtres ? J'i- gnore s'il est nécessaire de prouver qu'une intelligence devoit i26 H A B présider à tant de merveilles répandues dans les œuvres de la création , à des gens qui ont des yeux. Et quand on attribue de tels organes spontanément nés chez les animaux , à la faveur d'un inslinct directeur qu'on leur suppose venu par hasard, capable de ces créations, j'ignore où l'on ira prendre les moyens d'expliquer la formation des fleurs, des plus étonnantes merveilles du règne végétal. Il faudra donc aussi rassembler d'énormes concours de circons- tances , pour élever vers les cieux ce noble palmier cou- ronné de verdure et de régimes des plus doux fruits. Le vice capital de tous ces systèmes qui attribuent des ins- tincts , des besoins , des facultés , des volontés , des habi- tudes à une matière quelque bien préparée qu'on la suppose ( on ne dit pas comment) , a recevoir l'organisation ; ce vice consiste à donner comme faii positif ce qui est en question: établissons le principe. Est-ce l'intelligence suprême qui approprie chaque ani- mal , chaque plante au lieu qui leur convient; oju si c'est la constitution de ce lieu qui force le corps de l'animal , de la plante , à se disposer de telle ou telle manière convenable pour y subsister i* Telle est la question. Aristole avoit dit ( de paiiib. animal. . 1. i , c. 5 ) , non enim sectio , serrœ gratiâ far. ta est , sed serra sectionis gratiâ , cùm sec— tio quœdam usio sit. Quapropter corpus etiam toium animez gratiâ conditum est , et membra ojficiorum gratiâ constant , et munemm , ad auœ singida accommodantur. En effet , soutenir que la dis- position d'un local a déterminé l'animal et la plante à s'or- ganiser de telle façon , est soutenir que les trous des murailles sont les moules du corps des rats ; et que l'eau a donné la forme aux pattes des canards. Car même en donnant un sentiment intérieur ou instinct qui se détermine, dans l'abeille, à former des râpes à ses cuisses pour recueillir le pollen des fleurs , et à lui indiquer la merveilleuse structure de ses alvéoles ; cet instinct est-il le résultat des circonstances , le produit pur de l'habitude des fluides subtils à parcourir certaines routes dans l'organisation ? Qui a dirigé cet instinct ? Le hasard ou bien une sublime intelli- gence qui connoît les fins pour lesquelles elle agit ? Ce morceau de pâte que vous allez délayer dans un peu d'eau , va devenir , sous le microscope de Nécdham , un peu- ple d'anguilles qui sauront aussitôt s'accoupler et. faire leur petit ménage. Donnez le temps et les circonstances , il en viendra des baleines et des phoques ; puis en arrangeant un peu les pattes et la tête de ces espèces d'hommes marins, Tel- liamed , Robinet, etc. , sauront bien y découvrir notre gé- néalogie , sans que Dieu s'en mêle. H A B 12j Ces auteurs n'expliquent pas la formation des plantes et leur curieuse structure ; ils trouvent que cela va de soi-mê- me , et que la terre a sans doute quelque force plastique toute particulière , pour faire fleurir leurs choux et leurs pommiers. Les pétrifications, les coquillages innombrables enfouis au sein de la terre , n'étoient-ils pas regardés comme des jeux de la nature , ou plutôt du hasard qui s'essayoit en silence à combiner des êtres? D'ailleurs, les pierres que Deucalion et Pyrrha lançoient derrière leur dos , ne se changeoient-elles pas en hommes ï Lidè dunim genus. Voilà où l'on est forcément amené quand on ne veut pas reconnoître pour cause des êtres organisés , un principe in- telligent , autre que la matière , mais qui lui donne essen- tiellement la forme , la structure interne , la direction de ses actes ou de ses mouvemens , avec une sagesse et une pré- voyance infinies. Epicure admettoit des dieux , sans doute ; mais il les laissoit dans une éternelle oisiveté, parmi ces in- termondes bienheureux , où nulle affaire mortelle ne les em- barrassoit. Les philosophes prenoient le soin d'organiser l'uni- vers avec de la matière et du mouvement. Montrons com- ment ils y réussissent. Qu'ils nous enseignent un peu de quelle façon s'y prennent, ou les atomes , ou des fluides subtils , pour composer sponta- nément , selon les circonstances, les localités, ces deux feuilles irritables de l'attrape-mouche ( dionœa muscipula, L. )ou seu- lement les cinq jolis cornets de la .fleur d'ancolie ? Nouveau Prométhée '. je ne vous demande pas de me fabriquer un homme , je me contenterai d'un seul grain de blé capable de germer. Pour moi, j'avoue ma simplicité , de considérer ces pro- duits naturels comme incompréhensibles, s'ils n'émanent pas d'une intelligence créatrice. Tout ce que nous disons n'est point un sujet de blâme pour l'histoire naturelle , la plus magnifique des sciences , à notre gré. C'est cette partie romanesque qu'on y veut intro- duire , qu'il en faut séparer , tout en rendant hommage aux travaux éminens des grands hommes qui , dès les âges les plus anciens, ont pu succomber à la tentation de faire des uto- pies en ce genre. On voit des séries de faits qui semblent se bien lier ; on s'empare de ces vues intéressantes ; le génie s'enflamme dans ces contemplations , et s'élevant dans son essor , il croit atteindre les premières causes. Sans y penser, il se fait dieu, et veut créer à sa fantaisie un immense édifice; à peine l'échafaudage est-il dressé , que ses piliers craquent ; on étançonne , on replâtre du mieux qu'on peut ; mais bien- tôt un choc survient, tout s'écroule, s'effondre jusqu'aux en- 138 H A B trailles de la terre. Que reste-t-il de bon ? Des matériaux amassés ; c'est toujours beaucoup. Voyez Nature , Créa- tion, (virey.) HABITATION DES ANIMAUX DOMESTIQUES. Voyez l'art. Logement des animaux domestiques, (yvart.) HABITUDE. Répétition soutenue ou fréquente d'ac- tions semblables , observée dans les animaux de toutes les classes , et dont la source varie dans Télendue du règne animal. A l'égard des animaux et de l'homme même , la considé- ration des habitudes qui , dans les uns , sont un effet particu- lier et d'une nécessité absolue, tandis qu'elles ne sont plus j dans les autres , que celui d'un pouvoir qui entraîne , est une des plus curieuses de l'histoire naturelle. Cette considération concourt avec toutes celles que j'ai déjà indiquées , à nous montrer comment la nature , en établissant la vie dans le corps animal le plus frêle et le plus simple , a compliqué graduellement ce corps d'organes particuliers de plus en plus nombreux , lui a donné de même des facultés progressive- ment plus nombreuses et plus éminentes, et a amené succes- sivement les différens animaux connus , les plus perfec-1- tionnés , possédant des facultés admirables. Uhabitude d'exécuter les mêmes sortes de mouvemens , le* mêmes genres d'actions, commence par n'être que l'effet d'une cause hors de l'animal, cause qui agit mécaniquement sur lui , et qui nécessite ses mouvemens quels qu'ils soient. Elle devient ensuite le produit d'une cause interne dont les moyens se compliquent, et qui entraîne encore , sinon tou^ jours les mêmes mouvemens , du moins la nécessité absolue des mêmes sortes d'actions. Enfin, elle finit par n'être plus qu'un pouvoir intérieur très-puissant , qui porte sans cessé l'individu à exécuter et répéter les mêmes sortes d'actions , sans l'empêcher, néanmoins, d'enexécuter de nouvelles. Tout ceci sera dans l'instant éclairci ; mais il convient , avant , de donner de l'attention au principe suivant : Tous les actes de la vie , tous les faits d'organisation, dans un corps , sont nécessairement le résultat de relations entre des fluides quelconques qui sont en mouvement, elles parties concrètes excitées qui contiennent ces fluides. Sans ces rela- tions , sans ces mouvemens de parties , la vie seroit nulle ou sans activité , et aucune fonction organique ne s'exécuteroif. Ce principe est fondamental , et il est indispensable de le re- connoître. Il est le seul qui fournisse les lumières propres à faire concevoir le mécanisme des fonctions des différens organes, ainsi que la cause physique de chaque sorte de faculîé animale ; H A 13 I29 le seul, en un mot, qui fasse entrevoir le mécanisme orga- nique du sentiment, et celui même des actes de Y intelligence. Tout ce qui se produit physiquement , tout mouvement qui s'exécute , soit dans des corps , soil entre des corps , et d'où résultent des effets , exige des conditions pour pouvoir s'effectuer. C'est là le caractère de tous les faits physiques ; et on sait assez que ce sont les seuls que nous puissions ob- server. Lorsqu'on a suivi attentivement les conditions qu'exige l'état de chaque organe ou de chaque système d'organes pour donner à l'animal telle ou telle faculté , on reconnoit facile- ment que les infusoires ne sauroient avoir en eux une force organique capable de leur faire exécuter d'eux -mêmes les mouvemens qu'on leur observe. Certes, on ne sauroit attri- buer au proteus diffluens une force organique capable de lui faire opérer , d'un instant à l'autre , des changemens aussi prompts dans ses lobes et sa forme générale, que ceux qu'il nous présente. Les invasions subites, dans ces petits corps gélatineux, des fluides subtils et expansifs des milieux environnans , et leurs dissipations presque aussi subites , peuvent seules rendre raison de ces mouvemens singuliers. De pareilles invasions et dissipations alternatives s'exécutent aussi dans les autres infusoires, dans les polypes , etc. ; mais partout des différences dans la forme , la consistance et le volume de ces corps , en apportent dans les effets, c'est-à-dire, dans la nature , la lenteur ou la vitesse des mouvemens que les traversées de ces fluides subtils produisent. Ces mêmes fluides subtils, selon la diversité des circonstances que je viens d'indiquer, s'ouvrent alors des routes différentes dans l'intérieur des animaux dont il s'agit ; et une fois tracées, par les répétitions des passages, ces routes deviennent les causes immédiates d'une similitude constante dans les actions et la nature des mouvemens des individus de chaque race. Ainsi , les habitudes particulières de chaque race , dans les infusoires, les polypes, les radiai/es mollasses, et dans tous les animaux apathiques, sontdues, en totalité ou en partie, d'une part , aux invasions et aux dissipations des fluides subtils du dehors, et de l'autre part, au tracé particulier, dans l'orga- nisation de chaque espèce , des routes que ces fluides subtils ont été d'abord contraints de prendre , et qu'ensuite ils sui- vent toujours nécessairement. Dans les animaux dont je viens de parler, les habitudes constantes de chaque race ne sont donc que les effets méca- niques d'une cause qui est hors d'eux ; et c'est ainsi que ces habitudes , comme je l'ai dit au commencement de cet article, XIV. Q .3o H A B ont commencé à s'établir. Or , cette cause n'a pu avoir an» cune direction dans ses actes; car les circonstances seules que j'ai citées n'ayant varié ses effets que dans des bornes fort resserrées , les actions des animaux dont il s'agit ne purent être dirigées pour satisfaire à des besoins dont ils ne pouvoient encore avoir le sentiment : il a donc fallu que ces animaux trouvassent toujours à leur portée ce qui pouvoit les nourrir: ce qui a lieu effectivement. Si, des animaux apathiques, l'on passe à la considération des animaux sensibles , on trouvera que ces derniers sont en- core assujettis à des habitudes constamment les mêmes dans chaque race ; mais on verra que leurs actions ont une source bien différente et qui provient d'un sentiment intérieur, résul- tant d'un système nerveux déjà suffisamment composé pour y pouvoir donner lieu. A la vérité , vers la fin des animaux apathiques , des nerfs furent déjà ébauchés , et se trouvèrent propres à l'excitation musculaire. Cependant le sentiment intérieur n'existant pas encore dans les individus , il est probable que ces premiers tierfs reçurent leur pouvoir d'excitation par la voie des fluides subtils du dehors qui parvenoient à les animer. Mais lorsque l'organisation eut fait'plus de progrès encore; que le système nerveux fut assez composé pour donner lieu à la faculté de sentir; alors le sentiment intérieur , se trouvant établi dans tous les individus, devint la source de toutes les actions , constitua ce pouvoir auquel nous donnons le nom ^instinct ( V. ce mot); et du dehors où la cause des actions se trouvoit auparavant, cette même cause fut transportée à l'intérieur, et offrit un ordre de choses nouveau, bien supé- rieur à celui qui avoit lieu précédemment. Effectivement , tous les animaux sensibles, ayant générale- ment le sentiment de leurs besoins , cherchent sans cesse à les satisfaire ; mais possédant, dans leur sentiment intérieur, une puissance qui, émue par chaque besoin , dirige alors les actions à exécuter, en un mot, dirige le fluide nerveux sur les muscles qui , dans chaque cas, doivent agir, les actions propres à chaque besoin s'opèrent toujours sans erreur. Il s'agit maintenant de savoir pourquoi, dans tous les ani- maux sensibles, les habitudes et les diverses sortes d'actions sont toujours les mêmes dans les individus de chaque espèce ; et pourquoi encore les actions habituelles , dans certaines espèces, sont compliquées d'une manière si admirable, qu'il semble que l'intelligence ait présidé à leur combinaison. Examinons d'abord quels sont les produits des habitudes , et pourquoi ces produits entraînent les animaux à répéter H A B ,3t toujours les mêmes sortes d'actions. Le précepte suivant me semble propre uniquement à éclairer ce sujet : Les habitudes maintenues modifient l'organisation , ouvrent et agrandissent aux fluides les routes qu'ils ont à franchir , et facilitent l'exécution des actions qui, par leurs répétitions re- nouvelées , y donnent lieu nécessairement. Lorsqu'on mettra quelque intérêt à l'étude de la nature , il sera nécessaire de prendre ce précepte en considération, car l'observation atteste qu'il est généralement fondé. \1 habitude d'exercer tel organe ou telle partie du corps pour satisfaire à des besoins qui, dans les animaux sensibles, renaissent toujours les mêmes , fait que le sentiment intérieur donne au fluide sublil qu'il déplace, lorsque sa puissance s'exerce , une grande facilité à parvenir à l'organe ou à la partie du corps qui doit agir. Ce fluide , en effet , ayant été très-souvent dirigé vers cet organe ou cette partie du corps , s'est tracé , pour y parvenir , des routes qui sont devenues très-libres , très-faciles à franchir ; et Y habitude dont je parle s'est changée, pour l'animal, en un penchant qui le domine et qui est devenu , par cette voie , inhérent à sa nature. On l'a tellement senti , qu'on a dit, sous la forme d'un proverbe , que Y habitude éloit une seconde nature. Voyez Y Histoire nat. des Animaux sans vertèbres , vol. -3 , p. 268 , et suiv. Comme tous les actes organiques sont le résultat de mou- vemens et de relations entre des fluides contenus et des par- ties concrètes contenantes; que ces mouvemenssont cons- titués, tantôt par des déplacemens et tantôt par des actions de ces fluides sur des parties concrètes , soit passives , soit réactives; on conçoit qu'à la suite de toute action quelconque très -souvent répétée , l'organisation en reçoit une modifica- tion réelle qu'elle conserve, et que le fluide nerveux étant souvent déplacé dans un même sens et dirigé vers une même partie , a dû se frayer vers elle une route qui lui devient de plus en plus facile à franchir. Cela explique pourquoi nos facultés diverses , même celles de l'intelligence , acquièrent tant d'étendue à mesure que nous les exerçons davantage ; tandis qu'elles restent très-bornées et presque nulles lorsque nous ne les exerçons pas. -Que seroient nos moyens , nos exécutions dans les arts , s'il en éloit autrement ? J'ai assurément les mêmes organes que telle autre personne que je vois : cependant, soit qu'elle prenne un violon , ou qu'elle se place devant un piano , elle exécute les morceaux de musique les plus difficiles ; ce que je ne saurois faire , même sachant aussi la musique. D'un coup d'œil , peut-être plus prompt que réclair, elle lit les notes de plusieurs mesures à la fois, et déjà son sentiment intérieur di-r 532 H A B rige le fluide nerveux sur les muscles des doigls qui doivent agir; les tensions et les relâchemens de ces différens muscles sont opérés avec une célérité extraordinaire. Cela pourroit- il être, si-la personne dont il s'agit ne s'étoit pas exercée depuis long-temps à exécuter sur rinstrumenttoules les sortes de passages que la musique peut offrir, et si le fluide nerveux, très-habitué à telle sorte de déplacement, ne s'étoit frayé des routes qui lui sont alors singulièrement faciles à franchir ? Qu'on ne dise pas que le fluide dont je viens de parler ne subit point de déplacement , et qu il n'éprouve que des agi- tations; les faits organiques bien suivis indiquent le contraire. Et d'ailleurs, on a des preuves positives de déplacemens su- bits de matières subtiles en notre corps, dans ces métas- tases si promptes, dans ces transports si rapides de fluidesdun lieu à un autre, souvent fort éloigné, que nos affections rhu- matismales ou goutteusesnous font connoître. Je reviens aux animaux sensibles , et à la considération des habitudes que leurs besoins, toujours les mêmes dans chaque race, les ont forcés de contracter. Pourquoi les besoins" sont-ils toujours les mêmes dans les individus de chaque race, à l'égard des animaux dont il s'a- git ? parce que ces animaux, ne possédant point en eux cette puissance qui donne le moyen de varier les actions ( Yintel- Ugence ) , ne sauroient accroître leurs besoins. Ceux-ci res- tent bornés à ce qui concerne la nourriture , la reproduction et le bien-être ; et., selon les circonstances où chaque espèce se trouve habituellement, les individus qui la composent y pourvoient toujours de la même manière. On sait qu'à l'égard de ces animaux, les besoins sont cons- tamment réduits pour chacun d'eux : i.° A prendre telle sorte de nourriture, selon l'habitude contractée par les individus de telle espèce , lorsqu'ils en éprouvent le besoin; 2.0 A exécuter l'acte de fécondation, lorsque leur organi- sation les y sollicite , et à préparer ou choisir ensuite les lieux de leur ponte , les moyens de nourrir et de conserver leurs petits ; 3.° A fuir la douleur ou le mal-être ; 4° A surmonter les obstacles qui les arrêtent ; 5.° Enfin, à rechercher, à la suite des émotions qui les en avertissent, ce qui leur est avantageux ou agréable. Ils contractent donc, pour satisfaire à ces besoins, di- verses sortes d'habitudes constantes , qui se transforment en eux en autant de penchans auxquels ils ne peuvent résister. . De là, l'origine de leurs actions habituelles et de leurs ma- nœuvres particulières, dont certaines , remarquables parleur H A B ,33 singularité , ont été qualifiées ft industrie ^ quoique aucun acte de pensée et de jugement n'y ait eu part. Comme les penchans qu'ont acquis les animaux, par les habitudes contractées dans chaque race , ont modifié peu à peu leur organisation intérieure , ce qui en a rendu l'exercice très-facile, ces modifications acquises dans l'organisation de chaque race > se propagent alors, par la génération , dans celle des nouveaux individus. On sait , en effet , que cette dernière transporte , dans ces nouveaux individus , l'état où se trouvoit l'organisation de ceux qui les ont produits. Il en résulte que les penchans dont il s'agit, existent déjà dans les nouveaux individus de l'espèce, avant même que ceux-ci les aient exercés : en sorte que leurs actions ne sauroient s'exé- cuter que dans ce seul sens. C'est ainsi que les mêmes habitudes et les mêmes penchans se perpétuent de générations en générations dans les indi- vidus des mêmes races d'animaux, et que cet ordre de choses, dans les animaux qui ne sont que sensibles, ne sauroit offrir de variations notables , tant qu'il ne survient pas de mutation dans les circonstances essentielles à leur manière de vivre , ' et qui soit capable de les forcer peu à peu à changer quel- ques-unes de leurs actions. Il n'y a, à cet égard, ni plan préalablement conçu, ni prévoyance de la part de la nature ; cette dernière n'étant point un être , une intelligence , mais seulement un ordre de choses , ainsi que je l'ai démontré ( V. la 6.£ partie de l'Introduction de VHist. nat. desAnim. sans vertèbres}. Tout, ici, est le produit de la nécessiié, de causes physiques régies par des lois , de conditions remplies qui per- mettent les effets observés. Examinons maintenant comment des animaux privés d'in- telligence , peuvent, par la seule voie de leur sentiment inté- rieur, exécuter les manœuvres compliquées et singulières qui ont rendu certaines espèces si célèbres , sous ce point de vue. A cet égard , je vais faire comme ci-dessus , et présenter t comme précepte , l'énoncé qui suit : Le sentiment intérieur seul suffit à l'excitation d'actions suc- cessives et dépendantes qui, par leur enchaînement^ res- semblent à des actions combinées. Ce .précepî.e> suivi et approfondi dans ses détails , me semble lever le voile qui nous cachoit ici un mystère en ap- parence impénétrable. Les animaux qui ne sont que sensibles, n'ont qu'une seule source d'actions, qui est leur sentiment intérieur; cette source doit donc suffire à la production de tous les actes qu'on leur voit exécuter. Il n'en est pas de même des animaux intel- liçens: ils ont deux sources d'actions très- distinctes : leur i34 H A B intelligence qui donne lieu à des actes de volonté, et leur sen- timent intérieur qui les fait agir sans pensée préalable. Si l'on recherche jusqu'où peuvent s'étendre les produits du sentiment intérieur, et par conséquent de l'instinct, on re~ connoîtra que cette source d'actions en peut exciter diverses de suite , pourvu que chacune d'elles soit le résultat d'un be- soin senti. L'action que le sentiment intérieur excite et dirige , n'est pas toujours un mouvement simple ; mais elle est quelquefois un mouvement composé de plusieurs autres qui se succèdent; ce qui , en d'autres termes , signifie que l'action elle-même , au lieu d'être toujours simple , se trouve quelquefois com- posée de diverses actions successives. Tout cela est relatif aux circonstances dans lesquelles certaines races se sont trouvées dans la nécessité de vivre ; circonstances qui ont rendu plus difficiles, plus compliqués, les moyens de satis- faire à leurs besoins. Or, lorsque l'action à exécuter doit être compliquée de plusieurs mouvemens ou de plusieurs actions différentes et successives , chaque action particulière étant terminée, l'animal ressent aussitôt le besoin dune autre ac- tion subséquente ; et , dans l'instant même , son sentiment in- térieur en excite l'exécution et la dirige sans erreur. Ainsi , dans certaines espèces , où les circonstances ont , amené peu à peu les individus tels que nous les voyons , les besoins à satisfaire ayant pu se compliquer d'actions succes- sives très-différentes, le sentiment intérieur, qui n'est ja- mais exposé à l'erreur , comme l'acte intellectuel qu'on nomme jugement , a pu faire exécuter parfaitement à ces in- dividus, des actions très-compliquées, qui ressemblent à des produits éininens de l'intelligence, et qui ont, sur de pareils produits, l'avantage assuré d'atteindre toujours le but. C'est, ainsi, par exemple, que quantité à' insectes exécutent, pour satisfaire à leurs besoins, des suites d'actions, et, en quelque sorte, des manœuvres compliquées et singulièrement curieuses. C'est encore ainsi que, parmi eux, ceux, en petit nombre, qui forment des sociétés (les abeilles, les bourdons, les guêpes, les fourmis, les termites, etc.), en exécutent qui nous étonnent, et qui semblent même surpasser notre propre industrie. On trouve aussi, parmi les arachnides les plus per- fectionnées, telles que les aranéidès, différentes races qui exé- cutent des espèces de manœuvres pareillement curieuses. Mais toutes ces manœuvres, quelque compliquées qu'elles soient , sont toujours les mêmes, sans variation, dans les individus de chaque race , parce qu'elles appartiennent à des habitudes qui ont modifié leur organisation et qui les forcent à n'exé- cuter que celles-là ; et parce que c'est Yinstinct seul qui , à la H A B i3S suite des besoins sentis, en excite l'exécution. Enfin, les nou- veaux individus apportent, dès qu'ils sont nés, les penchans aux habitudes de leur race, parce que le tracé des actions qui appartiennent à ces habitudes , est déjà préparé dans leur or- ganisation , et se développe successivement en eux. Depuis que j'ai exposé, dans mes Cours et mes ouvrages , ces importantes considérations, on a écrit sur ce sujet, et on a cessé d'attribuer aux animaux que je viens de citer, une industrie ou une intelligence supérieure à celle des mammi- fères les plus perfectionnés. Mais on n'a point indiqué la source de ce changement ; et, ne saisissant pas le produit de l'organisation modifiée par une nécessite partout amenée , on a supposé un plan , une prévoyance à la nature ; ce qui ne sauroit être le propre d'un ordre de choses créé, mais celui de son sublime auteur. On a même supposé un instinct plus perfectionné dans ces animaux; ce qui n'est point: l'ins- tinct n'étant pas susceptible de perfectionnement, et l'intel- ligence seule se trouvant dans ce cas. Si, des animaux sensibles, l'on passe à l'examen de ceux qui jouissent de Y intelligence , dans un degré quelconque , on trouvera qu'en ces derniers de nouvelles facultés sont ac- quises ; que deux sources très-différentes pour les actions sont , chacune de son côté , très-propres à en produire ; et que ces animaux, même les individus de chaque espèce, peuvent réellement varier leurs actions, en un mot, peuvent satisfaire à leurs besoins, à leurs penchans ; par des voies qui ne sont pas toujours les mêmes , et par des manœuvres variées selon les circonstances , ce qu'aucun de ceux des deux divisions précédentes ne sauroit faire. Cependant, le pouvoir des habitudes est encore chez ces animaux très-grand , très-remarquable , puisqu'on les voit assez rarement varier leurs actions , au moins les principales, e.t qu'ils n'emploient de nouveaux moyens , de nouvelles ma- nœuvres , que lorsque des obstacles ou de grandes difficultés les empêchent de satisfaire à leurs besoins ordinaires (i). Hors de là , les habitudes de chaque race se montrent encore assez généralement les mêmes dans tous les individus. Les ac- tions qui y appartiennent sont pour eux les plus faciles à exécuter, parce que le tracé de chacune d'elles existe dans leur organisation intérieure, et qu'il est rapporté dans tous les nouveaux individus par la génération. Dans les animaux sensibles et même dans ceux qui sont intelligens, les habitudes sont le produit de penchans cir- (i) Ce pouvoir s'étend même jusque dans l'homme, quoique la faculté de varier les actions soit en lui des plus éminentes. *36 H A B conscrits et de besoins à peu près bornés. Aussi , flans ce* animaux, les individus de chaque race ont. à peu près les mêmes habitudes , avec une intensité ou énergie presque égale. Dans l'homme., au contraire, les habitudes sont le résultat de penchans dont les développemens sont si variables, pour les individus qui vivent en société , qu'ils semblent non cir- conscrits et très-diversifiés. La raison en est que , pour l'homme civilisé , chacun de ses penchans naturels ne se dé- veloppe que lorsque les circonstances y sont favorables. V. la £.e partie de l'Introduction de YHisloire naturelle des Animaux sans vertèbres. Il s'ensuit de cette considération que, dans la civilisation , les habitudes des individus sont infiniment diversifiées, selon les circonstances où chacun d'eux se trouve. On sait assez que, relativement à chaque classe de la société, chaque état, chaque fortune, chaque situation particulière, chaque genre d'occupation ou d'entreprise, etc., les hommes con- tractent des habitudes très-diverses, et qu'alors tel ou tel de leurs penchans naturels se développe plus ou moins forte- ment; en sorte qu'ils peuvent d'autant moins s'affranchir des habitudes qu'ils ont contractées et des penchans qui se sont développés en eux , qu'ib> sont moins éclairés. L'homme ci- vilisé est donc en cela fort différent des animaux même les plus inlelligens , puisque ces derniers ont assez généralement las mêmes habitudes dans tous les individus de la même espèce. Puisque le pouvoir des habitudes provient de ce que ces dernières sont les suites d'actions souvent répétées , et que l'exécution de ces actions en a obtenu une facilité d'autant plus grande qu'elles ont. été plus renouvelées et qu'elles ont plus modifié l'organisation intérieure ; on conçoit que, dans l'homme qui a.contracté une habitude quelconque, le pouvoir de cette habitude peut devenir très-grand , quelquefois exces- sif, et même d'autant plus considérable que l'individu qui s'y trouv.e assujetti est plus borné dans ses lumières et sa raison. Qui ne connoît les difficultés qu'on éprouve, lorsqu'il s'agit d'obtenir d'un cultivateur, d'un artisan, etc., le change- ment de ses procédés habituels, pour les remplacer par de plus avantageux, constatés. par l'expérience! Qui ne connoît toutes celles qu'on rencontre pour détruire une mauvaise habitude d'un genre quelconque, lorsqu'elle est contractée depuis long-temps ! Mais si le produit des habitud.es relatives aux actions des parties extérieures du corps qui exécutent des mouvemens ou prennent des situations particulières, se borne à facilite i HAB ï37 ces actions; ce produit à l'égard de tout le système nerveux est d'une bien plus grande étendue , amène des résultats d'une bien plus grande importance, et mérite d'être pris en considération. Effectivement, toutes les parties du système nerveux qui servent à la production du sentiment > et toutes celles dont les fonctions exécutent les actes de Y intelligence , reçoivent de 1 habitude d'être exercées, non-seulement une facilité plus grande dans l'exécution de leurs actes, mais en outre des dé- velopperons qui accroissent l'étendue et le pouvoir de l'or- gane , et même une composition progressivement plus grande de ses parties. On peut dire , en effet , relativement au cer- veau, qu'à mesure que l'on prend l'habitude d'exercer son attention et ses pensées , que l'on varie les sujets de ses ob- servations et de ses méditations , il s'établit, dans cet organe singulièrement mou et extensible , des divisions diverses, des espèces de compartimens qui sont, en nombre et en éten- due de facultés , relatifs à la quantité et aux divers genres d'idées qui sont habituellement rendues présentes à l'esprit; puisqu'on a des preuves , par des faits très-connus, qtie lors- que l'organe de l'entendement est bien sain et fort exercé, les idées acquise: y sont réellement classées. Il s'ensuit, soit relativement à l'organe compliqué par lequel les actes de Y intelligence s'exécutent, soit à l'égard de celui qui donne lieu au sentiment intérieur qui est la source de nos penchans, il s'ensuit, dis-je, que l'habitude d'exercer ces organes amène deux ordres d'effets éminens, fort importans à connoître. Relativement à l'intelligence, l'habitude, prise de bonne heure, de fixer son attention, de, s'exercer à l'observation, de penser, de réfléchir, d'approfondir les sujets considérés, en- fin,de juger soi-même, ne fut-ce que provisoirement, et non d'après les autres, étend singulièrement ces facultés, etmet souvent, dans les" moyens de tout genre, une différence im- mense entre un homme et un autre. Lorsqu'on n'a point con- tracté à temps cette habitude , les facultés dont il s'agit ne s'obtiennent jamais, l'esprit ne peut embrasser qu'un petit nomhre_d'©bjets , ne peut rassembler beaucoup d'idées à la fois, enfin ne peut s'élever à aucune considération importante et générale. On est léger en tout , imprévoyant , facilement inconséquent, souvent abusé, et l'on reste dans un état d'infé- riorité dont il est inutile que je montre tous' les désavantages. De même, relativementau sentiment intérieur, lorsque lescir- constances favorisent dans un individu le développement de tel ou tel de ses penchans naturels, que, manquant de cette raison éclairée quipourroit le retenir, cet individus'y abandonne en- tièrement, l'habitude alors; de se livrer ace penchant, le change i38 H A C en passion dominante, qui prend quelquefois une énergie extraordinaire. Qui ne connoît lespassions particulières dont l'homme civilisé offre si souvent des exemples, quoique pres- que toujours il en soit la dupe ou la victime! Qui ne connoît tous les genres dé fanatisme dont il est susceptible et qui causent quelquefois tant de maux à l'humanité! Qui ne con- noît, en un mot, la presqu'impossibilité de changer, dans la masse principale des habitans d'un pays, des habitudes an- ciennes , des opinions habituelles qui reposent sur des intérêts particuliers ou qui sont suggérées et entretenues par des in- dividus qui en profitent ; quoiqu'une raison publique , plus éclairée, montre la nécessité d'en prendre de plus convenables pour le bien général! Quelque effort que fasse l'intelligence humaine, quelque grande que puisse devenir cette raison publique , éclairée par l'expérience , les peuples seront toujours assujettis à sup- porter les suites de leurs penchans développés, de leurs ha- bitudes inconsidérées cl de leurs préventions, ainsi que celles qui résultent de ces mêmes penchans dans les hommes qui tiennent le pouvoir. V. les articles Idée, Intelligence, (lam.) HABIT-UNI. Nom imposé par Montbeillard à un oiseau de la Jamaïque , dont le plumage est sans aucune tache. Les méthodistes en ont fait une fauvette , et le collaborateur de Buffon l'a rangé parmi ses demi-fins, d'après la force de son bec. V. Fauvette habit-uni. (v.) HABITCH. Nom allemand de 1' Autour, (v.) HABLITZ (Rat.) des pi. de l'Encyclopédie. V. Hamster pué. (desm.) HABLITZ, Slurnus mauritaniens , Lath. Nom que porte sur les monts Sunanisiques de la Perse la fauvette des Alpes, ou pegot, donnée mal a propos sous le nom Aliablitz , pour une espèce particulière et pour un étourneau. f! Pégot. (v.) HABR et GAWOR. Noms bohémiens du Charme, (ln.) HABUR. Nom des Blés ou Grains chez les Hébreux , suivant Mentzelius. (ln.) HABZELI. Selon Serapion , c'est le nom arabe d'une espèce de Poivre , qu'il appelle aussi poivre des Nègres. 11 est rapporté kïanescen d'Avicenneet Axxcarpesion de Cordus, qui paroissent voisins du poivre long (piper longum ) ; c'est le piper œthiopicum de Lobel, etc. Enfin hàbtéli, abrégé de hab-el- ziïin (grains de zelin) , désigne aussi, i.°le canang aromatique , encore appelé Poivre d'Ethiopie; 2.0 le Souchet comes- tible. V. Habel-zelin. (ln.) HACH. Espèce de Sarcelle de Madagascar. Flacourt ( Voyage, page i65) dit que le hach a le plumage gris avec les ailes rayées de vert et de blanc, (s.) H A D i39 HACHARCHARHA des Arabes. V. Macharcharaha. HAQHAL-INDI. Nom brasilien de la Belle-de-nuit (Mirabilis jalapa). (LK.) HACHE'ou ACHE DE MER. C'est la Berle. (ln.) HACHE ou BATON ROYAL. C'est 1' Asphodèle ra- MEUX. ( Asphodelus ramosus , L.). (LN.) HACHES-DE-PIERRE. On trouve , dans diverses con- trées de l'Europe, des pierres dont la forme annonce qu'elles ont été façonnées par la main de l'homme , et destinées à servir d'arme ou d'outil tranchant. Les naturels du Nouveau- Monde et des îles de la mer du Sud en façonnent aujourd'hui de semblables. Ces peuples , que nous nommons sauvages , sont maintenant au même point de civilisation où furent les Européens quand ils tailloient les haches de pierre qu'on trouve dans nos contrées. Ces haches sont de différentes espèces de pierres , mais toujours de celles qui approchent le plus de la ténacité métallique , et qui sont le moins sujettes à sauter en éclats : ce sont des jades, des trapps, des cornéennes , des basaltes , des serpentines dures , et autres pierres de la même nature , qui sont ordinairement d'une couleur verte plus ou moins foncée. Elles ont pour la plupart la forme de coins très-allongés; quelques-unes ont toutes leurs arêtes tranchantes, d'autres les ont arrondies, une seule exceptée. Il y en a de blanchâtres qui sont en silex. On les a nommées aussi pierres de circoncision , cèraunites et pierres de foudre. Dorthès a trouvé dans les atterrissemens qui bordent la Méditerranée, sur les côles de Languedoc, des casse-iêies ou haches de pierre, de porphyre, de jaspe, de pierre de corne, de schorl en masse, de variolite , fabriquées proba- blement par les anciens habitans des Gaules. Chapial , Chim. , t. ii, pag. 1 19. (pat. et LUC.) HACHIC. Garcias nomme ainsi l'arbre qui fournil le Ca- chou qu'il appelle cote: on sait que cet arbre est le mimosa catechu. V. HADHAD. (LN.) HACHILLE et BACHALE. Noms donnés à la Fève par les Arabes, suivant Matthiole. (ln.) HACHOAC. L'un des noms corrompus que l'on donne à la Corneille corbine. HACHYCH-EL-FARRAS. Nom arabe d'une espèce de Sorgho ( Hokus halepensis , Linn. ). (ln.) HACHYCHET EL-RYCH (Herbe au vent). Nom arabe de la Pariétaire (Parietaiia officinalis , L.). (ln.) HACK. Nom cité à l'article Caju-api-api. Lisez Rack. (b.) HAC-LON. Nom cochinchinois d'une plante (Phaius gran- diflorus, L.) cultivée en Cochinchine et en Chine, à cause de la beauté de ses (leurs. C'est le limodorum iankeivillioe, Willd.(LN). i4o II A E KAC-MIN-SAN. Nom donné, en Chine, au Myro- BOLAN EMBLIC (Phyllanthus emblica , L.). (LN.) HACUB, ouALCARDEGdeSérapion. C'estlaGuNDÈLE de Tournefort, plante que Rauwolfe croit être le silybum de Dioscoride. (LN.) HADAGZ, HADAH ou HEDAH. Noms arabes du Milan étolien. (v.) HADAR. V. Hadas. (ln.) H AD AS Nom hébreu du Myrte , suivant Nemnicb." Les Grecs nommoient cette plante myrsine, myrtos, et myr- rhine. Selon Mentzelius , hadar et hodar désignoient le .Ci- tronnier chez les Hébreux ; arbre qui est le melea Medicœ ou pomme de Medie ou à Assyrie des Grecs, (ln.) HABBATH. C'est, en Arabie, le nom du Cachou, (ln.) HADDAYEH. Nom égyptien du Milan étolien. (v.) HADDIG. Nom de THièble (Sambucus ebidus), en Alle- magne et dans le Nord, (ln.) HADELDE. Nom d'une espèce de courlis du nord du Cap de Bonne-Espérance, (v.) HADEN et HAEDEM. Deux des noms allemands du Sarrasin (Polygonum fagopyrum). (ln.) HADES Nom arabe des Lentilles, suivant Matthiole.(LN.) HADGINN. C'est, chez les Arabes, la race des droma- daires de monture , destinée à franchir rapidement de longs espaces ; les animaux de celte race sont moins hauts et moins épais que les dromadaires de charge. Leur allure est un trot fort allongé , pendant lequel ils portent la tête au vent , et la queue roidie et relevée horizontalement. Une selle, ou plutôt un bât sur lequel on s'asseoit , de longues poches qui pendent de chaque côté , et dans lesquelles on renferme quelques provisions , une outre pleine d'eau, une lanière de cuir pour fouetter l'animal, forment tout l'attirail du voyageur; il peut ainsi franchir les déserts et faire cinquante et quelquefois quatre-vingts lieues par jour. Le hadginn est une monture extrêmement fatigante. V. l'espèce du Dromadaire à l'ar- ticle Chameau, (s.) HADHAD, HADHADH et HADBATH. Noms ara- bes, suivant Avicenne, du suc astringent, appelé communé- ment Cachou. Gardas nomme Hachic 1" arbre d'où on le rohre. On sait que cet arbre est une espèce de Mimosa ( M. catechu , W. ). (LN.) HADOCK. V. Gade églefin. (desm.) RAEDEJVL C'est le Sarrasin. V. Haden. (ln.) HAEGER. Nom suédois du Héron, (v.) TFïAEGNO. Nom américain , donné, dans le Paraguay, aux Coatis qui vivent écartés des autres animaux de leur es- pèce. Ce nom signifie aller seul. (DESM.) H DELAVA. V. Halâouah. (ln.) HAEMACx\TÉ. Il est à présumer que c'est la Vipère CORALLINE. (B.) HAEMACHATES de Pline. Sorte d'AcATE , avec des taches d'un rouge de sang, (desm.) HAEMAGOGUM. Un des noms donnés anciennement à la Pivoine, à cause de ses semences réputées emménagogues. (LN.) HAEMANTÏIUS ( fleur de sang , en grec). Nom donné par Tournefort à un genre de liliacée, dans lequel la plupart des espèces ont les fleurs d'un rouge vif. V. Hémante. (ln.) HAEMARTHPJA. V. Hémarthrie. (ln.) IUEMATITES des anciens. Ce nom signifie pierre de Sang. V. HÉMATITE. (DESM.) HiSEMATOPOTE , Ilœmaiopoia , Meig. , Fab. Genre d'insectes, de 1 ordre des diptères , famille des tanystomes, tribu des taoniens, ayant pour caractères : antennes sensi- blement plus longues que la tête , de trois pièces ; la première un peu plus courte seulement que la troisième, renflée, ovale , cylindrique ; la seconde très-courte , en coupe ; la dernière en cône allongé ou en alêne. Ce genre est un démembrement de celui de taon , tabanus, de Linnœus , et ne se compose que d'un très-petit nombre d'espèces. La plus commune est celle qu'on a désignée sous le nom de Pluviale, plwialis , et qui est le taon à ailes pi- quées de blanc, de Geoffroy. Son corps a environ quatre li- gnes de long. Il est d'un brun cendré ; le devant de la tête est gris , avec quatre points noirs sur l'élévation qui porte les antennes, et d'autres plus petits et très-nombreux sous les yeux; ces yeux sont verts, avec de longues raies rougeâtres et ondées. On n'aperçoit que trois petites taches brunes à la place des yeux lisses. Le corselet a environ sept lignes grises. L'abdomen est cendré , avec le bord postérieur des anneaux gris; les jambes sont entrecoupées de brun et de blanc ; les ailes sont transparentes , mais couvertes de petites taches , de points bruns, et ont une tache noire à la côte au-delà du milieu. On le trouve en automne, dans les prés. (L.) HAEMATOPUS. C'est, dans Linnœus, le nomgénérique de I'Huitrier. (V.) H AEMATOXYLUM ( bois de. sang, en grec ). V. Cam- PÊCHE. (LN.) i/,2 H A F marck, Varungana de^ersoon,etVharonga d'Aubert-du-Petit* Thouars. V. Haronga. (ln.) BAEMODORE, Hœmodorum. Plante de la Nouvelle- Hollande , que Smith regarde comme le type d'un genre dans la triandrie monogynie et dans la famille des iridées. Elle est figurée pi. 1610 du Eglanical Magazine de Curtis. Ce genre présente pour caractères : six pétales , dont trois intérieurs soutenant les étamines dans leur milieu; un ovaire inférieur, surmonté d'un style à stigmate obtus ; une capsule à trois loges, (b.). HjŒMODORON. Nom donné par Clusius à Yorobanche qui croît sur le Genêt à balais (spartium scoparium, L.). (ln.) HiEMOOS. Nom du Rubus (la Ronce) chez les anciens Egyptiens. V. Rubus. (ln.) HAENKE , Hœnkea. Les auteurs de la Flore du Pérou avoient d'abord donné ce nom à un genre qui rentre complè- tement dans celui des Célastres. Depuis ils l'ont appliqué à un autre dont les caractères sont : calice de deux folioles en écaille , dont une à deux lobes ; corolle urcéolée à quatre ou cinq divisions ; cinq éta- mines; un ovaire inférieur surmonté d'un corps fongueux à cinq sillons, et à dix rayons, et d'un style à stigmate trigone; un drupe monosperme, renfermant une noix à trois loges. Un seul arbrissau constitue ce dernier genre, (b.) HjSERBE et GANFUD. Noms égyptiens des Hérissons. HAERFOGEL. Nom suédois de la Huppe, (v.) HJERTLING.L'un des noms allemands de laPÈCHE. (ln.) HiERUCA. V. HjEruque. (desm.) H.ÂERUQUE , Hœruca. Genre de vers intestins établi par Goèze, niais réuni par tous les autres helminthologistes avec les Echinorhynques. Il renferme une seule espèce trouvée dans les intestins de la souris, laquelle ne présente qu'un rang de crochets à sa tête, crochets qui ne sont point rétracliles selon Goèze, ce dont on doute beaucoup, (b.) HAFDORN. Nom de I'Argousier (hippophœ rhamndides) , en Allemagne, (ln.) H AFER. Nom allemand de TAvoine. (ln.) HAFFARA. Poisson du genre Spare. (desm.) H AFFERÏ ouHAFF-HERT. Dénomination que porte aux îles Féroë le pétrel cendré. Quelques naturalistes, tels que Clusius, Nieremberg, Ruisch, etc., ont adopté cette dénomi- nation dans leurs ouvrages. V. Pétrel, (s.) HAFLE. Nom du Coryphène hippurus. (b.) HAIRANON. Nom donné à laFn.iPENDULE aquatique ( œnanihe pimpinelldides} par les Arabes, suivant Tarbernœ- montanus. (ln.) H A G i43 HAFSAGG. Nom suédois des Clios. (desm.) HAFT. Nom hollandais et allemand des insectes du genre des Éphémères, (desm.) HAFTDOLDE. Nom allemand des Caucalides, sui- vant Willdenow. (ln.) HAFTORN. Nom de I'Argousier dans le Nord, (ln.) HAGARD {Fauconnerie'). C'est l'oiseau sauvage quin'a pas été pris au nid, etque l'on a beaucoup de peine à appri- voiser, (s.) HAGDORN.L'undesnomsallemandsdei'AuBÉPiNE.(LN.) HAGEDASH. V. Ibis hagedash. (v.) HAGÉE , Hagea. Plante herbacée , à tiges nombreuses étalées sur la terre , à rameaux dichotomes , très-ouverts , noueux , à feuilles verticillées au nombre de douze , spathu- lées , munies en dessous de stipules scarieuses, à fleurs pana- chées de vert et de blanc argenté, munies de bractées sca- rieuses, disposées en panicules rameuses et plusieurs fois di- chotomes , qui forme un genre dans la pentandrie monogy- nie et dans la famille des caryophyllées. Ce genre, a été éta- bli par Lamarck sous le nom de polycarpea; mais, comme ce nom étoit trop voisin du Polycarpon , il a été changé par Ventenat en celui ci-dessus. Vhagée a pour caractères : un calice divisé en cinq parties ; une corolle de cinq pétales échancrés, plus courts que le ca- lice ; cinq étamines; un ovaire supérieur, ovale , trigone, à style simple et à stigmate obtus ; une. capsule ovale , trigone, uniloculaire , trivalve , qui renferme un petit nombre der semence, attachées au fond par de petits cordons ombilicaux. Cette plante a été trouvée parLahaye sur lePicdeTén3riffe.(B.) IIAGENIA. Genre de plantes établi par M. Moench , et qui a pour type le saponaria porrigens , L. Il diffère du sapona- ria , par son calice en tube , à cinq angles ; par ses pétale* aussi longs que le calice , et par l'absence d'écaillés à l'en- trée de la corolle. Ce genre est dédié à Hagen, professeur à Kcenisberg. Il n'a pas été adopté par les naturalistes. La- marck nomme Hagenia un genre tout-à-fait différent , dé- crit dans ce Dictionnaire à l'article Cusso et ci-après, (ln.) HAGENIE, Hagenia. Genre de plantes établi par La- marck, dans l'octandrie monogynie , sur un arbre à feuilles alternes , ailées avec impaire , et à fleurs rouges disposées en grappes penchées, qui croît en Abyssinie où il est connu sous le nom de cusso. V. ce mot. Ce genre offre pour caractères : calice de deux folioles ; corolle de cinq pétales beaucoup plus courts que les folioles du calice ; une capsule. Cet arbre ne se voit pas dans nos jardins, (b.) t& H A J HAGRI.F. Hamster hagri (mus acceduia, pall.). (desm.) HAGUÎMIT. Il est probable que c'est le Figuier de l'Ile-de-France, (b.) HAGLURESou AIGLURES (Fauconnerie). Cesontles lâches des pennes des Faucons, (s.) HAHNENKROPF. Nom allemand du Galéope, galeob- dolon. (ln.) HAI ou Aï. V. Bradype aï. (desm.) HAI-ALEM-MAOUIde Prosper Alpin. V. Hay-A'lem- El-ma. (ln.) HAI-FU-KEU. Nom donné aux Radis , en Chine. V. Cay-cu. (ln.) HAI-PU-IP. Nom donné en Chine à un petit arbre qui croît Tîatuv^iiement aux environs de Canton, et que Loureiro appelle faïlu^a nrrvosa, en l'honneur de Gabriel Fallope , célèbre professeur de botanique de Padoue ; ses feuilles sont très-nerveuses. (LN.) HAI-TUM des Chinois. C'est Y Armoise aquatique de Lou- reiro, ci;ée à l'article Cay-thuy-tung. (ln.) HAI-YU. Nom donné en Chine au Gouet comestible (arumescu!enfumy\j.). (LN.) HAIE ou HAYE, Sepes. Clôture naturelle ou artificielle des champs, des vignes, des jardins. On appelle haie vive celle qui est faite avec des arbres ou des arbustes enracinés , communément épineux , et quelquefois sans épines ; haie morte, celle qui est construite avec des planches , des pieux, des fagots ou des bois épineux morts. Tout propriétaire adroit de clore son domaine; et tout arbre ou arbuste peut servir de clôture , quand on sait diriger ses branches latérales en supprimant celles qui montent, (d.) HAIFER. Nom anglais d'une Génisse, (desm.) HAIL ( Fauconnerie). Un oiseau qui vole d'un bon hail , est celui qui chasse de bon gré. (s.) HAÏRA ou EYRA. Espèce américaine de mammifères du genre des Chats, (desm.) HAIRE ou HÈRE ( Vénerie). C'est le Cerf d'un an ; les dagues ne lui poussent pas encore, (s.) HAIR1 de Thevet. C'est le schunda-panna des Malabares, ou caryota urens des botanistes. (LN.) HAIS. Nom donné par les Arabes , suivant J. Camera- rius, à I'Epautre qu'il donne pour le zea des Grecs. C'est le triûcumspelta. V. FROMENT. (LN.) HAIVAH. Nom du Cognassier en Perse, (ln.) HAJ. Nom suédois des Squales, (desm.) HAJAM. Synonyme de GajaN dans l'Inde. V. ce mot.(LN.) H A L ,45 HAJAS. Nom donné dans les Indes occidentales , sui- vant Bauhin , à une racine mentionnée par Clusius sous le nom d'AiES. Elle ressemble à la Patate, mais elle est plus petite et d'un meilleur goût, (ln.) HAJDENA etHARITSKA. Noms du Sarrasin, en Hongrie, (ln.) HAJE. Nom spécifique d'une Vipère d'Egypte , qui enfle; sa gorge lorsqu'elle est irritée. Geoffroy croit que cette ot- père est le véritable Aspic des anciens, (b.) HAKE , Hakea. Genre de plantes établi par Cavanilles pour placer quelques espèces de BajSKSïes, qu'il a trouvées pourvues de caractères suffisans pour être, séparées des autres. Ce nouveau genre , appelé VauBier par Poiret, offre un calice commun , ovale, polyphylle ou formé d'écaillés con- caves , imbriquées et caduques; point de calice propre ; une corolle de quatre pétales linéaires, plus larges et concaves à leur sommet ; quatre étamines cacbées dans la concavité des pétales; un ovaire a deux glandes, pédicellé, oblong, terminé par un style à stigmate mucroné ; une capsule ligneuse , uni- loculaire , bivalve, à valves s'ouvrant jusqu'à la base, et con- tenant deux semences ailées. Ce genre renferme trente-huit espèces , toutes de la Nou- velle-Hollande, (b.) HA-KH1M-SU. Nom donné, à Canton en Chine, au mollugo Irîphylla , Lour. (ln.) HA-KHO-THAO. Nom donné , en Cochinchine , à une espèce dePASSE-VELOURS (çelosia margaritared). (LN.) HAKIK ou KIK. Nom hébreu du Pélican, (v.) HA-K1M-HAO. Nom donné, à Canton en Chine, à Voldenlandia repens, L., suivant Loureiro. (ln.) HAL. C'est ainsi, selon Dapper, que les Africains nom- ment le Scorpion. V. ce mot. (s.) HALACHIA. On donne ce nom à I'Alose. (b.) HALACHO. C'est l'un des noms vulgaires de I'Alose , poisson du genre Clupée. (desm.) HALADROMA, d'a^a^po^0?» in mari cursîtans. Illiger (Prodt: mamm.et avium) ayant adopté pour principe de chan- ger tous les noms d'oiseaux et de mammifères dont la termi- naison est en dides, propose le nom àlialadroma pour dési- gner les pélécandides de M. Lacépède. V. Pétrel, (desm.) HALAETUS. Nom appliqué par M. Savigny au genre Pygargue. V. ce mot. (v.) IÏALALY, (terme de chasse). V. HALLALI, (s.) HALAMEH. Une espèce de Gremil d'Egypte (lilho- î46 HAT, spermum caîlosum , Vahl ) , est ainsi nommée par les Arabes. (LN.) HALANDEL. V. Chandel. HALAOUAH. Espèce de Linaire {linaria hœlaoa, Del.) qui naît en Egypte, et qui est ainsi nommée en arabe, (ln.) HALBMAST. L'un des noms du Hêtre en Allemagne. (LN.) HALBOPAL (Demi-opale). Nom allemand de certaines variétés de Quarz rèsinite , connues vulgairement, en France, sous le nom de pechsteins , et que nous décrirons en parlant du quarz. V. Quarz-résinite. (luc.) HALBOURG. Sorte de Hareng plus gros que le com- mun, qu'on pêche isolément sur nos côtes, après le départ de ce dernier. Il n'a jamais ni œufs , ni laite. On ignore si c'est une espèce particulière ou un vieil individu de l'espèce. O) HALBRENE ou ALBRENE {fauconnerie). Oiseau de vol dont les pennes sont rompues. V. au mot Faucon, à l'ar- ticle de la Fauconnerie, (s.) HALCASA-GISE. Nom arabe attribué à I'Hyssope. (ln.) HALCION , Hakionium. V. Alcyon, (desm.) HALCON. Nom espagnol de tous les oiseaux du genre Faucon , Falco des ornithologistes, (desm.) HALCYON. Nom du Martin pêcheur, dans Jonston. (v.) HALCYON VOCAL. C'est, dans Belon , le nom de la Grive rousserolle. (v.) HALE. Poisson du Nil. C'est I'Hétérobranche bidor- SALE de Geoffroy, (b ) HALE. Etat où se trouve l'air lorsque sa présence dessè- che le pain et la viande , brunit le teint , fane les fleurs , et altère sensiblement le tissu des végétaux. Cet état de l'atmosphère a quelquefois pour cause une cha- leur excessive ; mais il est dû le plus souvent à un vent du midi , très-sec et très-brûlant, (lib.) HALEB^AND ou HALLEBRAND. Petit du canard. Ce mot, qu'Aldrovande a rendu en latin par allabrancu's, vient de l'allemand halberente , c'esl-à-dire , demi-canard. L'on nomme aussi halebrand, dans quelques cantons, la Sarcelle, (s.) HALECUS. Rumphius désigne sous ce nom des arbris- H A L li? seaux du genre Croton. L'un, Yhalecus lîtioreu {\mh. 5, 1. 126) est le Croton aromatique; l'autre, Y halccus terrestris , est le Croton laccifère. (ln.) HALEINE. C'est l'air qui sort des poumons par l'expira- tion. Il n'a plus alors les qualités de l'air atmosphérique , qui est composé d'une partie respirable et d'une autre portion qui lui sert d'excipient. La première est l'oxygène , et la seconde qui la tempère est l'azote. ( V. Air.) Bans les poumons, l'oxygène ou la portion vivifiante de l'air se combine au sang, forme du gaz acide carbonique et de l'eau qui s'évaporent avec l'haleine rejetée par les poumons. Ainsi l'haleine est donc un air particulier , composé de gaz azote , de gaz acide carbonique , d'eau en vapeur, et de quelques exhalaisons ani- males. Cet air de l'haleine n'est plus capable d'entretenir la vie; lorsqu'on l'inspire de nouveau, sans le mélanger à l'air atmosphérique, il suffoque, il asphyxie. Voilà pourquoi l'air dune voiture bien fermée , d'une chambre bien close, d'une salle de spectacle , d'une prison , et de tous les lieux dans les- quels se rassemble un grand nombre de personnes; cet air, dis- je , se vicie bientôt et devient nuisible. {V. l'article Respira- tion. ) Au physique, comme au moral, l'haleine de l'homme est mortelle à l'homme. Elle se charge aussi d'exhalaisons animales plus ou moins pernicieuses. Ceux qui ont le nez épaté et un ozène, espèce d'ulcère dans cet organe, ceux qui ont les dents gâtées ou qui digèrent mal, rendent une haleine fétide. Il paroit au contraire que l'haleine des jeunes personnes saines , de l'un et de l'autre sexe, est chargée d'une exhalaison animale vivifiante, et convenable aux vieillards, qu'elle ranime. Les haleines confondues des amans, sont un des plus puissans stimulans de l'amour. Tous les animaux carnivores ont une haleine extrêmement fétide, et chargée de gaz ammoniacal comme leur sueur et leur urine. L haleine du lion, du tigre, du loup est insupportable , ainsi que celle de l'aigle, du grand-duc, du vautour, etc. ; celle des serpens est d'une odeur si exécrable , qu'elle soulève le cœur et fait tom- ber en défaillance. On dit que le crapaud, les serpens à sonnettes fascinent les animaux par leur regard ; mais la vraie cause de cette stupéfaction qu'ils produisent, est la vapeur empestée de leur haleine, qui suffoque les petites espèces dont ils font leur pâture. V. aussi Poumons, (virey.) HALEINE DE JUPITER. Ce sont les Diosma, dont les fleurs exhalent une odeur douce et suave, (ln.) HALESIA. Deux genres déplantes portent ce nom :l'un est Yhalesia d'Ellis ( V. Halesier), et l'autre Yhalèsia de Brovvn , Jam. 7 qui rentre dans le genre gatlarda, de Will- denow. (ln.) ,48 H A L HALESIER , Halesia. Genre de plantes de la dodécandrie monogynie et de la famille des ébénacées, qui offre pour caractères: un calice persistant très-petit, à quatre divisions fort courtes ; une corolle monopétale campanulée, et dont le bord est légèrement divisé en quatre lobes courts et obtus ; douze à seize étamines ; un ovaire inférieur , oblong , chargé d'un style filiforme, un peu plus long que la corolle, et à stigmate simple; un drupe sec, oblong, rétréci vers sa base, tétragone , et muni latéralement de deux à quatre ailes mem- braneuses. Son noyau est dur, cannelé et divisé intérieure- ment en deux ou quatre loges, renfermantchacune une semence. Ce genre comprend trois arbrisseaux à feuilles alternes , ovales, aiguës, légèrement dentées, à peine velues; à fleurs blanches , pendantes , réunies par petits bouquets sur le vieux v boisousurlespartiesnonfeuillées desrameaux. Lasecondede ces espèces n'estprobablement qu'une variété de lapremière , dont elle ne diffère que parce que le fruit n'a que deux ailes. L'espèce commune, I'Halesier a quatre ailes , croît dans les bois un peu humides de l'Amérique septentrionale, où je l'ai observée. Sesfleurs sont d'un blanc de lait, de la gros- seur d'un dé à coudre , et pendantes. C'est un arbuste agréa- ble , lorsqu'au premier printemps il est couvert de fleurs. Aussi est-il très-propre à décorer les bosquets en Europe, et on l'y emploie souvent; mais combien il est plus pittoresque dans son pays natal! On le multiplie de semence et de mar- cottes faites avec le bois de l'année précédente, et qu'on ne lève que de la troisième année. Il ne craint point les hivers les plus rigoureux, (b.) HALEX. Les anciens donnoient ce nom à une sorte de sauce qu'ils composoient avec la saumure et les entrailles d'un petit poisson , sans doute Y anchois ou la sardine, (desm.) HALHAMAS. Nom que les Arabes donnent au Pois chiche, (ln.) HALL Nom de la Poule , à la Nouvelle-Calédonie, (v.) H ALLAETOS. Nom grec par lequel Aristote a désigné un oiseau de proie pêcheur , qui , dit-il , ne quitte point les rivages de la mer. L'on croit assez généralement que c'est le balbu- zard; cependant cet aigle pêcheur est plutôt un aigle d'eau douce qu'un aigle de mer , puisqu'il fréquente davantage les lacs , les étangs et les rivières que les bords de la mer. (s.) HALICACABA. C'est une espèce de Bruyère, (ln.) HAL1CACABUM. Nom donné autrefois à diverses es- pèces d'alkekenge ( physalis), ou de plante de la même fa- mille , les solanées. On a nommé aussi halicacabum la corinde, ^ cardiuspernum halicacabum ) H A L ,;9 HALICACABUS. Rumphius nomme; i.° liai, bacdfcr , une MorellE; 2.0 liai, indiens , la CoRlNDE; et 5.° hal. minor, I'Alkekenge pubescent. (ln.) HALICASTRUM. Suivant Columelle , les anciens au- roient donné ce nom à une sorte de Froment très-pure. HALICORE. Illiger (Pwdr. mamm. et a».) propose de remplacer le nom Dugong , appliqué par M. Lacépède à un genre de mammifère, par celui Alialicore , qu'il compose d'«A*) puella. V. Dugong, (desm.) HAL1CTE, Halictus, Lat. ; Hylœus, Megilla.Ysh. Nom donné anciennement à un animal qui nous est inconnu , et que j'ai appliqué à un genre d'insectes hyménoptères, de la section des porte-aiguillons, famille des mellifères, tribu des andrenettes. Ces insectes ne formoient d'abord dans ma mé- thode {dirision des abeilles, à la suile de mon Hist. nat. des fourmis, et Hisl. nat. des crust. et des insect. , tome 3 ), qu'une division des andrènes ( la première ) ; mais éclairé par les observations de M. Kirby , et m'étant livré à de nouvelles recherches , j'ai converti cette division en un genre propre (Nom?. Dict. d'Hist. nat., tome 2^). Leshalictes, en effet, diffèrent des colletés et des prosopes de Fabricius ou de mes hylées , par la forme lancéolée de leur languette ; des andrènes , en ce que la même partie ne se replie point dans le repos, sur le dessus de sa gaine ou dans son canal supé- rieur, mais qu'elle se courbe en dessous , et qu'elle est plus allongée , sa longueur, la gaîne cbmprise , étant au moins le double de celle de la tête. Les sphécodes et les nomies, genres de la même tribu, ont aussi , il est vrai, la languette courbée inférieurement,mais elle est beaucoup plus allongée et très- soyeuse dans le dernier de ces genres ; celle des sphécodes est beaucoup plus courte. Ces différences de proportion s'é- tendant aux mâchoires , il est nécessaire que leur longueur soit en harmonie avec celle de la languette. Les insectes de ces divers genres ont une physionomie particulière : ainsi , les mâles des halictes ont le corps étroit et allongé , avec les antennes longues , filiformes , sans être noueuses , ou comme grenues, caractère qui distingue celles des mâles des sphécodes. Les femelles des halictes présentent à l'extrémité dorsale du dernier anneau de l'abdomen un enfoncement longi- tudinalet linéaire, ressemblant à une fente, mais gui n'est que superficiel. Cette particularité, observée par M. Kirby , dis- tingue exclusivement ces insectes de tous les autres de la même famille. Ils ont, d'ailleurs, ainsi que les andrènes, une petite oreillette ou division de chaque côté de la base de la languette, c'est-à-dire, qu'elle est trifide ; le labre court, en- i5o II A L iier, transversal, arrondi latéralement, cilié en devant, mais épaissi en dessus , à sa base et comme caréné dans les fe- melles; les mandibules cornées, étroites, un peu arquées, terminées en une pointe , qui est simple dans les mâles et accompagnée d'une dent intérieure dans l'autre sexe ; une cellule radiale et trois cellules cubitales complètes , dont la seconde plus petite; celle-ci et la suivante reçoivent cbacune, vers leur extrémité postérieure, une nervure récurrente. Aussi M. Jurine , conformément aux principes de sa mélbode , réunit-il les genres que nous avons cités, à l'exception de celui de prosope , en un seul, celui des andrènes. Dans celle de M. Kirby (Monog. apum Angl?) , les balictes forment la divi- sion ** b des mélittes. Illiger {Magas. însecL, 1806) les •considère comme les hylées de Fabricius. 11 paroîlroit , en effet , d'après le système des piézates de cet auteur, que la plupart des espèces , dont il compose maintenant ce genre , sont des balictes, mais dont, en général, les descriptions sont uniquement faites sur des individus mâles ; car il place les femelles de quelques autres espèces du même genre , soit avec les andrènes , soit avec les mégilles. Mais si l'on consulte son Entomologie systématique , ouvrage antérieur et où il avoit établi cette coupe , l'on verra qu'il est presque impossible d'en rèconnoître le type. Elle offre un mélange bizarre d'hyménoptères mellifères , appartenant à plusieurs genres , et qui ont seulement un caractère commun , celui d'avoir le corps allongé, cylindrique , peu velu , avec les an- tennes courtes et rylindriques. La description qu'il y donne de leur languette, et qu'il a reproduite sans changement dans son système des piézates , ne peut s'appliquer aux balictes. ïl sembleroit, d'après l'étude de l'ensemble des caractères assi- gnés par lui aux hylées , qu'il avoit eu d'abord en vue des pro- sopes , ou plutôt des insectes de notre genre chélostome. Je pense que , dans celle incertitude , il seroit plus avantageux à la science de supprimer la dénomination d'hylée. Les halicles sont , en général, plus allongés et moins velus que les andrènes. Ces différences de proportions deviennent surtout très-sensibles lorsqu'on compare les mâles. Ceux des halictes ont le corps étroit et allongé , comme linéaire ou cy- lindrique. Leurs antennes, dont la longueur égale dans plu- sieurs la moitié de celle du corps , sont grêles et arquées en dehors; l'abdomen est très-oblong et courbé à son extrémité postérieure ; ces proportions des parties ne s'étendent pas jusqu'aux pattes: elles paroissent courtes, relativement au corps. Les femelles ont les antennes très-coudées , l'abdo- men , ovale et les pattes, les postérieures principalement, garnies de poils courts H A L ,5« elles ramassent le pollen des (leurs, destiné à servir, mélangé avec un peu de miel, à la nourriture de leurs petits ; les poils forment, sur le dessus des cuisses postérieures , un petit flo- con ou une sorte de boucle. J'ai dit plus haut que le der- nier anneau de l'abdomen avoit le long du milieu du dos une apparence de fente, et que ce caractère étoit exclusivement propre aux femelles de ce genre. Dans l'un et l'autre sexe , le dessus de l'abdomen présente souvent des taches ou des bandes transverses, dont la couleur contraste avecle fond, etqin sont formées par un duvet très-court , placé au bord postérieur des anneaux, ou à leur base. Les yeux sont elliptiques et en- tiers. Lestroisyeuxlissessont disposés en un triangle évasé. Leur manière de vivre est à peu près semblable à celle de* andrènes. Les femelles creusent dans la terre , et souvent sur les bords des chemins , des trous obliques qui ont quel- quefois près d'un pied de profondeur. Elles consolident et. polissent les parois de leur extrémité intérieure , y pondent un œuf, après avoir préalablement transporté les alimens de la larve qui doiten éclore , et après cela ferment sa retraite avec de la terre. Elles construisent ensuite successivement des nids semblables pour chacun de leurs petits. Ces habita- tions réunies en une masse et composées de molécules de terre agglutinée , forment autant de tuyaux très-lisses en dedans. Souvent plusieurs femelles choisissent le même locaL et travaillent chacune de son côté et de bon accord pour le même dessein, mais elles ne s'aident point, et n'ont que des. intérêts privés. Fabricius , en décrivant les habitudes de Yhylée à quatre ceintures et qui sont les mêmes , désigne mal à propos leur réunion accidentelle sous le nom de république. Les halictes ont des ennemis très-cruels dans quelques es- pèces hyménoptères du genre cerceris , qui les enlèvent sou- vent au milieu de leurs travaux, leur donnent la mort en les. perçant avec leur aiguillon sous le corselet, et font servir leurs cadavres à la nourriture de leur postérité. M. Walckenaer a suivi , avec cette attention et cette exactitude qu'il met dans toutes ses recherches , l'histoire d'une espèce de ce genre : {fuho-cinctà) je regrette beaucoup que ses observations n'aient pas encore été publiées; j'en aurois profité pour donner à cet article plus d intérêt. Le nombre des espèces d'halictes est considérable , puis- qu'IUiger, en y comprenant celles de M. Kirby, en énumère soixante-quinze. Mais leur signalement est très -difficile , et le travailmêmedu dernier, quoique bien digne d'éloges, ne nous permet pas toujours de reconnoître avec certitude les espèces qu'il a décrites. Parmi celles qui sont indigènes , les plus re- marquables sont : i52 H AL L'Halicte À quatre raies, Halictus quadristrigatus ; Hy- lœris grandis r, Illig., mas.; Schseff., Icon. insect. Ratkb., tab. 32, fig. ig, mas. La femelle a environ sept lignes de long; son corps est noir, pointillé , avec un duvet d'un gris jaunâtre, plus vif et plus abondant sur les pattes ; l'abdomen est ovale, luisant , presque glabre en dessus, à l'exception de sa base et du bord postérieur des anneaux ; les quatre premiers ont sur ce bord un duvet blanchâtre , formant en tout quatre raies transverses, mais souvent interrompues au milieu du dos. L'extrémité des ailes est un peu noirâtre. Le mâle a le corps fort allongé ; les antennes sont presque aussi longues que la tête et le corselet, noires en dessus et roussâtres en dessous ; l'extrémité antérieure et supérieure de la tête , le labre et une partie des mandibules sont d'un jaunâtre pâle ; l'abdomen , quoique ayant un anneau de plus que celui de la femelle , n'offre cependant que le même nombre de raies. Les pattes sont d'un jaune pâle, ou roussâ- tres, avec les cuisses postérieures , et souvent une partie des autres noires; les quatre jambes postérieures ont une tache de cette couleur , mais plus étendue sur les deux dernières. Halicte a six ceintures, Halia'us sex-cinctus ; Hylœus sex-cinctus , Fab.; hylœus arbustonim , Panz, Faim. , insect. Germ.fasc. 4.6, tab. i/j., le mâle. La femelle est très-analogue à la précédente , mais un peu plus petite ; le corps est noir , avec des poils d'un jaunâtre un peu roux; les bords posté- rieurs des quatre premiers anneaux de l'abdomen ont chacun au-dessus une bande transverse , formée par un duvet de Ja même couleur. On remarque à la base du second et du troi- sième anneau une raie semblable , mais dont la première se confond avec la bande postérieure du premier anneau , et dont la seconde se réunit pareillement avec la bande du se- cond anneau; les ailes supérieures ont les nervures et le stig- mate roussâtres. Uandrène à pattes fauves (rufipes) de Fabricius, n'en diffère que parce que le duvet et les poils sont d'un roux plus vif. Voyez la figure qu'en adonnée M.Antoine Coquebert, lllust. icon. insect. dec. 2, tab. i5 , fig. 10. Le mâle a six bandes roussâtres ou blanchâtres sur l'ab- domen. Les pieds sont jaunâtres ou roussâtres , avec les han- ches noires. Les antennes sont tantôt de cette dernière cou- leur, tantôt d'un roux jaunâtre, avec les deux bouts noirs : l'extrémité antérieure de la tête est jaunâtre. Le dernier demi-segment du ventre est uni , tandis que dans le mâle de l'espèce précédente , cette plaque anale présente une exca- vation , dont les côtés sont relevés. Celte espèce fait son nid sur les bords des chemins. H A L ,53 L' andrene jouisseuse , représentée par M. Coquebert, ïbid. dec. 3, tab. 22, fig. 8, et qui paroît être la mélitte xanthope de M. Kirby ; les bylées cylindrique et annelé , figurés par Panzer, ibid,fasc. 55, tab. 2 et 3; son hylée abdominal, ibid. fasc. 53 , tab. 18 , sont des halictes, et dans lesquels la pre- mière nervure récurrente se joint avec la nervure qui sépare la seconde cellule cubitale de la troisième. Les trois der- nières figures précitées de Panzer ne représentent que des mâles. L'andrène alternante de Fabricius , ses mégilles , su- baurata , seladonia et parvula, doivent aussi être rapportées au genre halicte. (L.) HALIDRE, Halidris. Genre établi par Stackhouse, Né- réide Britannique, aux dépens des Varecs de Linnseus. Ses ca- ractères sont : substance des frondes coriace ; membrane rétiforme intermédiaire; de petits utricules contenant du mucilage , épars sur toute la surface et attachés à la mem- brane centrale; rameaux à côtes; fructification terminale; les bourgeons séminiformes dans une mucosité rétiforme. Ce genre rentre dans la sixième section de celui auquel Lamouroux a conservé le nom de Varecs. llrenferme onze es- pèces dont font partie les Varecs dentés , yésiculeux , GÉRANOÏDES, MEMBRANEUX, etc. (B.) HALIEUS. Genre des oiseaux du Prodromus d'Illiger, le- quel renferme les Frégates, (v.) HALIG, HALIL1G et DELILIG. Noms arabes des Myrobolans. (i.n.) HALIME. Nom donné par Lécluse à une espèce d'AR- ROCHE. V. HALIMOS. (b.) HALIMÈDE, Halimeda. Genre de polypiers établi par Lamouroux aux dépens des Corallines. Ses caractères con- sistent : en un polypier phytoïde , articulé , à articulations aplaties , presque toujours ïlabelliformes , à axe fibreux , à écorce crétacée peu épaisse. Ce genre renferme sept espèces , toutes de la Méditer-^ ranéeou des mers intertropicales, dont la plus commune dans nos collections est I'Halimède tune, qui est composée d'ar^ ticulations planes , presque rondes , comprimées. On la trouve dans la Méditerranée. La plus belle figure qui en existe est celle de la pi. 8 de l'ouvrage de Lamouroux. (b.) HALIMOS de Dioscoride, HALtMUSet ALiMUSdes Latins, d'un mot grec qui signifie maritime ou salé. Noms d'un arbrisseau blanchâtre , sans épines, à feuilles semblables à celles de l'olivier, qui croissoit dans les haies et sur les rochers voisins de la mer. On mangeoit ses feuilles ; c'étoit même une nour- riture agréable. Sa racine, en décoction, étoit utile pour guérir les ruptures , apaiser les douleurs et rendre abondant i5£ H A L le lait aux femmes. Cette plante , qui paroît être Vhalimon de Théophraste , portoit un grand nombre de noms , sans doute à cause de ses usages. Tels sont ceux de damasonion , ërymon, elystephanos , ieroscaulos, basiloion, osiridis , diadema, etc. C'est Yanthenaros de Pythagore et Yasontin des anciens Egyptiens. On ne sauroit douter que cette plante ne soit notre Ar roche halime, ou pourpier de mer (alriplcx hali- mus, L. ), dont les usages sont encore les mêmes , et qui croît abondamment sur toutes les côtes de la Méditerranée. Ce- pendant des botanistes doutent que ce rapprochement soit exact. Le nom àlialimus est donné non-seulement à l'arroche ci-dessus, mais encore à une autre espèce très-voisine ( âtripl. porhdacoides) , employée aux mêmes usages , et qui croît dans les mêmes lieux. L'espagnol Andrée Lacuna, dans ses Com- mentaires sur Dioscoride , semble croire que le Troène {Ligustrum vidgare) est Yhalimus. Tragus , Lonicerus, appli- quant ce nom au Camerisier (Lonicera xylosîeon) , suivant Ç.-Bauhin. Pline- indique deux sortes tfalimus, l'un sauvage, et l'autre cultivé; ce qui pourroit faire croire qu'il s'agit de deux plantes différentes. • Parmi les botanistes modernes qui ont fait usage de ce nom d'halimus, les uns l'ont employé pour désigner des "arroches (afripïex); d'autres ont nommé halimus, comme Rumphe, le seswium portulacoïdes , et, comme Brovvn, le portulaca halimdides , etc. (LN.) HALINATRON. Quelques naturalistes ont donné ce nom au natron ou carbonate de soude , que l'on rapporte d'Egypte, et qui est mélangé d'une assez grande quantité de muriate de soude. On l'a aussi appliqué à certaines efflores- cences de soude carbonatée qui se rencontrent sur les murs de vieux bâtimens, et qui sont faciles à distinguer de celles de laehauxnitratéeparleurgoûtlixiviel V. Aphronatron. (luc.) HALINKEN. Nom de 1' Obier ( Vihumum opulus ), en Allemagne, (ln.) HALIOERUS. Oiseau mentionné par Pline , et qui vi- voit de poisson. On croit que c'est l'aigle de mer. V. Ha- LIŒTOS. (DESM.) HALION ou HÉLION. Nom donné, en Mauritanie , à l'AsPERGE. (LN.) HALIOTIDE, Haliotis. Genre de coquilles de la di- vision des Univalves, qui est composé de coquilles uni- formes , à spire très-basse , à ouverture très-ample , plus longues que larges, et percées de trous disposés sur une seule ligne. Ce genre , connu sous le nom d1 'oreille de mer , est voisin de celui des Patelles , tant par la coquille que par l'animai H A L i55 qui l'habite ; mais il en diffère essentiellement par la spire , qui, quoique peu apparente, existe dans toutes les espèces, et par les trous dont elle est perforée. Ces trous , qui se montrent sur une seule ligne le long de l'épaulement du bord gauche, varient en nombre, selon lage de l'animal. On suppose qu'ils servent de passage aux excrémens. L'extérieur de la coquille des haliotides est ondulé, ou tu- berculeux , ou strié et marbré de diverses couleurs , tandis que l'intérieur est toujours uni et nacré. On trouve souvent , dans cet intérieur, de petites perles d'une très-belle eau. L'animal des haliotides a une grosse tête tronquée à son extrémité, où est la bouche, et accompagnée de deux cornes inégales; la plus grande conique , plus longue que la tête ; la plus petite prismatique, trièdre , épaisse, courte, portant un œil à son sommet. Le manteau est une membrane mince, qui n'est que rarement visible à l'extérieur. Le pied est extrê- mement gros , elliptique , frangé en ses bords , et déborde de beaucoup la coquille , lorsqu'il est en action. Les haliotides sont très-communes dans certaines mers. Elles couvrent quelquefois entièrement les rochers, où elles sont attachées comme les patelles, et restent souvent expo- sées à l'air, aux basses marées. Si elles sont rares sur les côtes de France , c'es* parce qu'on les ramasse pour servir d'amorce pour la pêche à la ligne. Partout on les mange, mais nulle part on ne les regarde comme un aliment délicat. Il s'en trouve souvent de fossiles. En procédant successivement , Beudant a accoutumé des espèces de ce genre à vivre dans Teau douce. Lamarck a fait, aux dépens des haliotides de Linneeus , un genre nouveau, sous le nom de Stomate. Le genre Padolle se rapproche infiniment de celui-ci. On compte une vingtaine d'haliotides , connues dans les ouvrages des conchyliologistes, parmi lesquelles il faut dis- tinguer : L'HaLIOTIDE ORMIER , Haliolis tuberculata , Liim. , qui est presque ovale , et dont la surface extérieure est garnie de rangées transversales de tubercules rugueux. V. pL.E i5 de ce Dictionnaire , où elle est figurée. Elle se trouve dans les mers de l'Europe , de l'Asie et de l'Afrique. C'est Y oreille de mer proprement dite. L'Haliotide géante est ovale , rugueuse , variée de rouge et de blanc, et a la spire excessivement aplatie. Elle vient de la Nouvelle-Hollande. Elle a près d'un demi-pied de large. L'Haliotide rouge, originaire des mers de la Nouvelle- ,56 H A L Hollande, et I'Haliotide de Cracherode, originaire de Californie, sont figurées pi. 23 et 58 des Mélanges de Zoo- logie de Leach, (b.) Haliotide imperforée (Haliolis imperforala), Chemnitz. C'est I'Oreille de Vénus ou Stomate furoncle, (desm.) HALIOTIDIER. Animal des Haliotides. Il a quatre tentacules et des yeux à la pointe des plus courts, (b.) HALIOTITES. Nom donné, par quelques naturalistes, à Xoreille de mer fossile. V. Haliotide. (pat.) HALIPHLEOS. Nom donné autrefois à un Chêne (Quercus cerris , L. ). (ln.) HAL1PLE , Haliplus, Lat. ; Cnemidotus, Illig. ; Hoplitus, Clairv. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section des pentamères , famille des carnassiers , tribu des hydro- canthares , ayant pour caractères : antennes n'ayant que dix articles distincts; palpes terminés en alêne; corps ovoïde, bombé en dessous ; point d'écusson ; tai-ses filiformes , pres- que semblables dans les deux sexes , et dont les cinq articles, sont apparens; base des pieds postérieurs recouverte d'une grande lame en forme de bouclier. Les haliples se trouvent, comme les dytiques, dans les eaux stagnantes des marcs et des étangs; ils nagent fort bien, et volent facilement; il n'est pas rare de les trouver sur les fleurs des plantes aquatiques : ce qui est une habitude fort re- marquable dans des insectes si voisins des dytiques, et qui ont d'ailleurs la même manière de vivre et se nourrissent , comme eux, des petits animalcules si abondans dans les eaux mortes. Leurs larves n'ont point été observées. Parmi les espèces des environs de Paris , on remarque : L'Haliple ENFONCÉ, Haliplus impressus ; Dytiscus impressus, Fab. ; Panz., Faun. insecl. Germ., fasc. i^, tab. 7 et 10. Cet insecte, assez commun, a été décrit par Geoffroy, sous le nom de dytique strié à corselet jaune. Il n'a guère qu'une ligne de long; ses antennes sont d'un jaune fauve ; sa tête est d'un brun clair , plus fauve antérieurement ; son cor- selet est fauve ; ses élytres sont grisâtres , avec plusieurs rangées longitudinales de points enfoncés , noirs? ses pattes sont fauves. L'Haliple oblique, Haliplus obliquus ; Dytiscus obliquus , Fab. ; Panz. ibid.,fasc. id. , tab. 6, est un peu plus grand que le précédent, et beaucoup plus rare aux environs de Paris. Sa couleur est un jaune de rouille ; ses élytres ont chacune cinq taches obliques noirâtres, (o.) HALIVES. Nom que porte, en Afrique, une espèce de Sarcelle à pieds rouges, suivant Dapper. (s.) HALLALI ou HALALY ( Vénerie). Clameur par laquelle H A L ,57 las chasseurs annoncent qu'une bête est prête à succomber , ou qu'elle est étendue par terre : c'est le cri de la joie et de la victoire auquel hommes et chiens accourent : le son du cor l'accompagne, (s.) HALLEBARDE. Nom vulgaire de la Rostellaire pied DE Pélican (strombus pes pelecani , Linn. ). (desm.) HALLELUIA et ALLELUIA. Noms de I'Oxalis ace- TOSELLA. V. OXALIDE. (LN.) HALLER, Halleria. Genre de plantes de la didynamie angiospermie , et de la famille des personnées, qui offre pour caractères : un calice monophylle, divisé en trois lobes ob-*- tus ; une corolle monopétale , irrégulière , à tube un peu courbé, et à limbe oblique, non ouvert, divisé en quatre pe- tits lobes , dont le supérieur est plus grand et échancré ; quatre étamines, dont deux plus grandes ; un ovaire supérieur ovale , chargé d'un style filiforme , à stigmate obscurément bilobé ; une baie arrondie ou ovale, entourée par le calice , mucronée par le style , contenant plusieurs semences com- primées. Ce genre renferme deux espèces , qui ne diffèrent presque que par la forme du fruit, allongé dans le Haller luisant, et rond dans le Haller elliptique. Ce sont des arbris- seaux à feuilles opposées , entières, ovales, pointues , dentées , et à fleurs pédonculées, pendantes , d'un rouge-brun , sortant une ou deux ensemble des aisselles des feuilles ou du vieux bois. Ils croissent au Cap de Bonne-Espérance. Le premier est cultivé dans les jardins de Paris, (b.) HALLIA, de Jaume Saint-Hilaire. V. Hedysarum. (ln.) HALLIE, Hallià. Genre de plantes établi par Thunberg, entre les Sainfoins et les Glycines. Il est presque le même que le genre Lespedèze de Michaux. Il offre pour caractères : un calice divisé en cinq parties régulières ; un légume bi- valve et monosperme. Huit espèces , la plupart du Cap de Bonne-Espérance, s'y réunissent : elles ne présentent rien de remarquable. (B.) HALLIER (Chasssè). C'est un filet qu'on tend verticale- ment, posé sur des piquets, en travers des sentiers fré- quentés par le gibier, et qui les barrent, comme le pourroit faire une haie, dans les mailles duquel le gibier se prend en voulant traverser le hallier. Pour l'exciter puissamment à le traverser, on répand au-delà du filet du grain, dont la vue irrite l'appétit du gibier et l'engage à tenter le passage. On prend au hallier les faisans, les perdrix , les cailles , les râles et les poules d'eau. La hauteur, la force du tissu , la gran- deur des mailles des hal/iers, doivent être proportionnées à le£pèce du gibier pour lequel on le fabrique, (v.) • 58 H A L HALLIER , Bumelum , se dit d'un plant de buissons et d'arbrisseaux, (desm.) HALLITE. Nom donné par M. Delamétherie à Valumine sous-sulfatée native, de Hall, en Saxe. V. t. i, p. 388. (LUC.) HALLOMÈNE ou HALLOMINE, Hallomenus ou Hal- lominus. Genre d'insectes, de Tordre des coléoptères, section des hétéromères, famille des sténéiytres , tribu des hélopiens. Illiger a d'abord réuni ce genre , établi par M. Hellwig , à celui des Serropalpes. Paykull l'a adopté dans sa Faune de Suède , mais en modifiant un peu sa dénomination (hallomi- nus). Ces insectes sont des dircées sauteuses pour Fabricius (Syst. eleuth.). L'espèce qu'il nomme mirans, a été placée par Herbst avec les mégatomes ; MM. Hellwig, Paykull etDuft- scbmid, l'associent aux ballomènes ; mais la forme de ses palpes maxillaires, celle de ses antennes c( quelques autres traits particuliers , l'en éloignent ( V. Orchésie) , du moins , si l'on prend pour type du genre , ainsi que Ta fait le second de ces naturalistes, l'espèce qu'il désigne sous le nom de bi- poncluèe , ou la dircée humérale de Fabricius. Elle offre les caractères génériques suivans : antennes filiformes , courtes , insérées près d'une échancrure des yeux, insertion nue ; tous les articles des tarses entiers ; mandibules écbancrées à leur extrémité ; palpes maxillaires plus grands que les labiaux, ur» peu plus gros près de leur extrémité , amincis à leur pointe ; ceux-ci filiformes. Le corps est ovale-oblong, avec la tête plus étroite que le corselet et inclinée; le corselet presque demi- circulaire , tronqué en devant , sans rebords; l'écusson distinct ; les élytres allongés, recouvrant deux ailes; les pattes de longueur moyenne, à jambes étroites et terminées par de petites épines. HallomÈNE humérale, Hallomenus humeralis, Latr., Gêner. trust! et insect. iom. 2 , pag. i54, et iom. 1, lab. 10, fig. 11; Panz,., Faun. insect. Germ.,fasc. 16, tab. 17; hallomine biponc- tuée, i.ere édit. de cet ouvrage. Son corps est roussâtre et soyeux; le corselet a une impression de chaque côté, et deux taches noires; les étuis sont légèrement striés, jaunâtres vers leur base. On trouve cet ins'ecte en Allemagne et en Suède , dans les bolets et sous les écorces des arbres. Je citerai encore ïhallo' mène onde , de Panzer, ibid.fasc. 68, tab. 23. HALLOMENE. V. Hallomène. (o.) HALLORAGIS, Halloragis. Nom donné par Jacquin au genre de plantes mentionné sous le nom de Cercode. (h.) HALMATURUS. Illiger s'étant imposé la loi de changer ioas les noms des genres de mammifères oa d'oiseaux, dont H A h «59 l'origine n'étoit ni grecque ni latine, a donné celui A'halrna- turus aux Kanguroos ( V. ce mot. ). Il est composé de «a«,« vultus, et «VfK eauda. Nous pensons au contraire qu'il faut, autant qu'il est possible , conserver aux genres les noms qu'ils ont d'abord reçus , et s'abstenir de surcharger nos méthodes de dénominations nouvelles , qui ne font qu'y apporter la confusion, (desm.) HALMYRHAGA. Nom que donne Pline à la Soude de Médie. (desm.) HALO. On donne ce nom à des couronnes colorées des. couleurs de l'arc-en-ciel , qui paroissent quelquefois autour du soleil, et plus souvent la nuit autour de la lune , lorsque ces astres brillent à travers des vapeurs. Quelquefois il y a plusieurs de ces couronnes qui sont concentriques les unes aux autres ; l'observation de leurs couleurs et les rapports de leurs diamètres indiquent avec beaucoup de vraisemblance, que ces phénomènes sont produits par la réflexion et la ré- fraction de la lumière dans les globules de vapeurs , suivant un mode que Newton a expliqué dans son oplique , et que j'ai développé dans mon Traité de Physique. Ce mode exige seulement que tous les globules de vapeurs aient une grosseur égale, pour que le phénomène soit régulier. Les halos lunaires sont plus fréquens que les halos solaires ; c'est sans doute parce que les foibles couleurs qui les composent sont plus ai- sément observables dans l'obscurité de la nuit, (biot.) HALODENDRE , Halodendron. Genre de plante qui a été réuni à I'Avicenne. (b.) HALOPHILE , Halophilla. Petite plante aquatique de Madagascar , que Dupetit-Thouars regarde comme devant former un genre dans la dioécie monandrie et dans la famille des naïades. Le caractères de ce genre consistent :en une gaîne conique, en forme de spathe , tenant lieu de calice et de corolle; une seule étamine fort longue dans les fleurs mâles ; un ovaire surmonté d'un style long, terminé par trois stigmates étalés dans les fleurs femelles ; une capsule à une loge , à trois val- ves , contenant plusieurs semences attachées aux parois, (b.) HALOSACHNE. Les anciens naturalistes donnoient ce nom, qui signifie sel d'écume, et celui d'adarce, à des incrus- tations salines, légères, et comme spongieuses, déposées sur les rochers et sur des plantes , au bord de la mer. Ils appe- loient Pamtonium le sel qu'on obtient par lévaporalion des eaux salées ; mais il n'y a aucune différence essentielle entre ces substances. V. Soude muriatée. (luc.) HALOS-ANTHOS ou FLEURS-DE-SEL. Pline et quelques autres auteurs anciens nomment ainsi un biiumc î6o H A L pénétré de muriate de soude, qu'on voit surnager à la sur- face de quelques fontaines , comme celles qui sont au pied du mont Bergoel , en Pokutie , près des monts Krapac , de même qu'au pied du monticule appelé le Puy-de-la-Pége , près de Clermont en Auvergne. Le sel marin et les bitumes se trouvent souvent réunis: c'est une observation qui n'est pas indifférente. V. Bitumes, (pat.) HALOTECHN1E. V. Halurgie.(luc) HALOTESSERA. C'est sous ce nom que Lhuyd , dans son Litophil. britann. , a désigné la sélénite cubique , plus ou moins imprégnée de sel marin , qu'on trouve dans différentes salines, notamment dans celles de Hall en Tyrol , et de Bex, dans le canton de Berne. Cette substance est aujourd'hui nommée muriacite.(v at .) V. Chaux anhydro-sulfatée. (luc.) HALOTRICHUM, c'est-à-dire, sel capillaire. Scopoli a décrit le premier, sous cette dénomination, un minéral fi- breux de couleur blanche , ou légèrement jaunâtre , qu'il a découvert dans la mine de mercure d'Idria, en Carniole. On a cru pendant long-temps que c'étoit un alun de plume; mais l'analyse de M. Klaproth a fait voir que c'est une va- riété fibreuse de magnésie sulfatée. V. ce mot. (LUC.) HALOUK. Nom arabe des Orobanches. (ln.) HALQUE. Il est probable que c'est le Genévrier de Phénicie. (b.) HALSEDEL et HARMEL. Noms arabes de la Rue de montagne, suivant Tabernœmontanus et Avicenne. Cette plante est le ruta montana, "W. (ln.) HALSEH. Nom arabe , i.° du lagurus cylindricus , Linn. , rapporté maintenant au genre saccharum, ou bien en formant un particulier , nommé imperata ; 2.0 d un paturin (poacy- nosuroïdes, Willd. ). (ln.) HALUER. C'est, dans Barrère,- le nom de I'EngoulE- VENT A LUNETTES. (V.) HALTÈRES. Balanciers. V. ce mot. (l.) HALTÉRIPTÈRES. Clairville, dans son Entomologie helvétique, donne ce nom à tous les insectes de l'ordre des Diptères, (o.) HALTICHELLE, Haltichella. Genre d'insectes hymé- noptères, formé par M. Maximilien Spinola , dans son Essai d'une nouvelle classification des diplolèpaires. Il a pour carac— tères: antennes de douze articles , insérées au boni inférieur de la tête , près de la bouche ; abdomen attaché à l'extrémité postérieure etinférieure du métathorax, de sept anneaux dans les mâles , de six dans les femelles : tarière de ces dernières H A M 1G1 horizontale ; genou des antennes logé dans une fosse fron- tale î cuisses postérieures renflées. Quelques espèces ont l'écusson considérablement renflé, et recouvrant presque entièrement le mélathorax : ce sont les chalcis bispinosa et pusilta de Fabricius ; le Ch. arma ta de Panzer; le Ch. dargelusiï , Latr. , etc. Une autre que l'auteur nomme haltichella aterrima , a l'écusson aplati et ne dépassant pas le bord postérieur du segment scutellaire. Ce genre est de la famille des Chalcidites. (desm.) HALTICOPTÈRE , Halticopteru. Autre genre formé dans la même famille d'insectes , par le même auteur : l'abdomen est semblable à celui des hallichella pour le nombre des an- neaux , mais il est déprimé ; la fente ventrale correspond aux anneaux antérieurs; la tarrière dépasse rarement l'extrémité de l'abdomen ; le col est aussi large ou plus large que le disque du corselet ; les antennes formées de douze articles sont in- sérées au milieu du front, libres dans toute leur longueur, le genou n'étant point reçu dans une fosse frontale. Les espèces que M. Maximilien Spinola appelle halicopiera varions , lœta , bimaculata , cupreola, etc. , ont l'abdomen plus long que large , tandis que les depies minuta et coccorum , qu'il rapporte à ce genre, ainsi que les halicuptera rotundata, umlraculata et flavicornis , l'ont plus larges que longs. Ce genre , comme le précédent , appartient à la famille des Chalcidites de M. Latreille. V. ce mot. (desm.) HÀLURGIE. On désigne, par ce mot ou par celui de haîutechnie , l'art qui s'occupe de l'extraction et de la purifi- cation ou de la fabrication des sels que nous employons , soit dans nos différens travaux , soit à la préparation de nos ali- mens. C'est une partie très-intéressante de i'art des mines. V. MÉTALLURGIE. (LUC.) HÀLYS , Halys. Genre d'insectes de Fabricius , que nous réunissons à celui despentatomes. (l.) HALYSIS, Ha/ysis. Genre établi par Zeder, sur un ver trouvé dans les intestins d'un loup. 11 ne diffère dtts Tema. que parce que sa tête est beaucoup plus large que son corpi. Rudolphi ainsi que Lamarck ne l'ont pas adopté, (b.) HAMAC. C'est un lit suspendu et portatif, dont on fait usage dans les vaisseaux et aux Indes. Les hamacs des Amér- ricains , des Asiatiques et des Africains se voient quelquefois dans les cabinets des curieux et dis naturalistes. Les hamacs de la marine sont des carrés longs, d'un tissu solide, suspen- dus par leurs quatre angles. Lorsqu'on est couché dans ces lits , on est légèrement balancé par le roulis d» vaisseau. l,çs fc*Y. , i i62 H A M Américains portent en voyage ce lit , qui est fait ordinaire- ment d'une toile de coton. Pendant la nuit , on le suspend aux branches des arbres , pour se garantir de l'insulte des bêtes féroces et de l'humidité du sol. La plupart des Euro- péens établis dans l'Amérique méridionale , ont adopté cet usage dans leurs habitations. Nonchalamment étendus dans leurs hamacs pendant toute la chaleur du jour, ces hommes voluptueux se font balancer par un esclave , qui a soin de leur donner de l'air avec un éventail , et de chasser les in- sectes qui les importunent. Les femmes espagnoles de l'Amé- rique sont surtout d'une mollesse inconcevable, à cause de la chaleur du climat ; elles demeurent la plus grande partie de leur vie dans de beaux hamacs garnis des plus riches cous- sins. Aux Indes orientales , on se fait porter dans un palan- quin , espèce de hamac couvert et suspendu à un bambou que des esclaves soutiennent sur leurs épaules. Le faste et le luxe sont prodigués dans ces meubles , si commodes à la mollesse et si favorables à la volupté; car cette oscillation continuelle des hamacs et des palanquins , porte dans l'esprit un trouble et une légère ivresse qui ne contribuent pas peu à énerver les forces , et à rendre incapables de travail ceux qui s'abandon- nent à cette langueur. On sait d'ailleurs que ce balancement Î>récipitant le cours du sang à la circonférence du corps et à a tête qui est placée horizontalement, cause un état d'assou- pissement qui engourdit les facultés intellectuelles. Les or- ganes utérins du sexe sont spécialement affectés par cette os- cillation , qui y détermine des hémorragies dangereuses, et y produit des secousses très-contraires à l'état de gestation. En outre, l'ébranlement des viscères abdominaux contribue à débiliter l'estomac et à déranger les fonctions digestives, ce qui amène des engorgemens , des infiltrations et des hydro- pisies. Ces maux, très-fréquens sous la zone torride , sont d'autant plus difficiles à guérir, qu'ils sont favorisés par le relâchement des fibres et la mollesse des organes. En effet , la nonchalance , si commune dans les pays chauds , la sueur continuelle , l'usage des alimens aqueux , affoiblissent extrê- mement les corps. Potier, de sedenlariœ vitœ malis. Edimb. , i784, in-8.<> Si la volupté, la mollesse , et le luxe , qui sont de tous les pays, apportoient parmi nous l'usage du hamac, nous ver- rions arriver avec lui une foule de maladies de langueur. On ne fait pas assez attention , pour l'ordinaire , aux effets de la manière de se coucher, sur la santé , le caractère et les mœurs des hommes ; mais je suis persuadé qu'un habile ob- servateur, comme tout médecin instruit , pourroit juger en partie du physique et du moral d'un homme , en exami- H A M l63 liant seulement son lit et sa manière de se coucher, (virey.) HAMAD. V. Hundii. (ln.) HAMADRYADE, Hamadryas. Petite plante du détroit de Magellan , qui a l'aspect d'une renoncule , dont les feuilles sont radicales , lanugineuses , pétiolées , presque en cœur , divisées en trois lobes presque pinnatifides, et dont les fleurs portées sur une hampe nue , sont disposées en épis mâles sur certains pieds , et femelles sur d'autres. Cette plante forme un genre dans la dioécie polyandrie , et dans la famille des renoncules, lequel offre pour carac- tères : un calice de cinq ou six folioles ovales, pointues, con- caves et caduques ; une corolle de dix à douze pétales li- néaires , très-aigus , n'ayant point d'écaillés nectarifères à leur hase. Les mâles ont une cinquantaine d'étamines , et les femelles des ovaires nombreux , ramassés en tête, dépourvus de style et à stigmates aigus un peu courbés en dedans, (b.) HAMADRYAS ou SINGE DE M OC O. Quadrumane du genre des Babouins. V. ce mot. (desm.) HAM AMELIS , Hamamelis. Arbrisseau à feuilles alternes, slipulacées, ovales, grossièrement et irrégulièrement créne- lées , portées sur des pétioles courts et à fleurs latérales , ra- massées en paquets, jaunâtres, quelquefois unisexuelles et re- marquables par la longueur de leurs pétales. Cet arbrisseau forme un genre dans la tétrandrie digynie et dans la famille des berbéridées , qui a pour caractères : un calice propre de quatre folioles ovales , ouvertes , veloutées en dehors ; quatre pétales linéaires , étroits, fort longs, on- dulés , courbés en divers sens , et en outre quatre petites écailles situées à la base interne des pétales ; quatre étamines égales , à anthères biloculaires , adnées à un filament court , s'ouvrant de chaque côté en une valve operculiforme presque libre; un ovaire supérieur, ovale, didyme, velu, terminé par deux styles courts à stigmates simples ; une capsule ovale, didyme , à deux cornes courtes, et divisée en deux loges qui s'ouvrent par leur sommet , et qui contiennent chacune une seule semence ovale , luisante, recouverte d'une arille co- riace , qui s'ouvre avec élasticité en deux valves. Cet arbrisseau croît naturellement dans les lieux humides 'et ombragés des parties méridionales de l'Amérique septen- trionale , où il fleurit après la chute des feuilles , c'est-à-dire au commencement de l'hiver. Je l'ai fréquemment observé dans la Caroline , et j'ai remarqué que ses fleurs avortoient d'autant plus fréquemment, qu'il faisoit plus froid au mo- ment de la floroison , ou que le pied étoit dans un lieu plus ,6| H A M humide ou plus exposé aux vents; du moins je me suis assuré qu'un pied qui avoit donné des fleurs presque toutes mâle? une année , en a donné de presque toutes hermaphrodites l'année suivante. Il n'y en a donc certainement qu'une es- pèce , qui est celle que l'on cultive en Europe en pleine terre dans les jardins des amateurs, dont les pétales manquent quelquefois , et qu'on multiplie de marcottes, (b.) HAMAMELIS D'ATHÉNÉE. C'est le nom que les an- ciens donnoient à I'Amelanchier à cause de la douceur de ses fruits. Linnœus a nommé hamamelis un genre que Adan- son proposoit de désigner par trilopus. (ln.) HAMBERGERA de Scopoli. Genre nommé schonsboea par Willdenow. C'est le cacoucia d'Auhlet. V. Cacou- CJER. (LW.) HAMBOUVREUX, Loxia hamburgia, Lath. Cet oiseau est un peu plus gros que le bouvreuil , et a cinq pouces neuf lignes de longueur. Il a le dessus de la tête et du cou d'un hrun rougeâtre , mêlé d'une nuance de pourpre ; la gorge brune ; le devant du couhlanc, avec une large bande transversale brune sur le milieu; la poitrine, le dos, le croupion, les couvertures du dessus de la queue d'un brun jaunâtre varié de taches longitudinales noires; le ventre et les couvertures du dessous de la queue blancs; les moyennes des ailes d'un brun foncé, bordé de blanc à l'extérieur; les plus grandes blanches, ce qui forme sur l'aile deux bandes transversales ; les pennes des ailes d'un brun clair et jaunâtre ; celles de la queue d'un brun sombre en dessus et blanchâtres en dessous; l'iris jaune , le bec noir , et la queue un peu étagée. Ce prétendu bouvreuil ft Hambourg, qui grimpe , dit-on , le long des branches des arbres, comme la mésange, a été décrit d'après Albin , qui, de l'aveu de Brisson, en a donné une figure mal coloriée ; c'est pourquoi sa description ne- peut être exacte, puisqu'elle n'est faite que d'après cette mauvaise enluminure. Un Anglais cité par Latham , doutant de la réalité de cet oiseau , a pris des informations exactes sur cette prétendue espèce; il en est résulté qu'elle n'existe point aux environs d'Hambourg, et que l'espèce avec la- quelle elle a le plus de rapports , est celle du friquet, qui y est commune ; cet oiseau ne grimpe pas : mais Albin a-t-il été bien informé ? Combien d'erreurs en ornithologie n'auroit-on pas évitées, si on ne s'en fût pas rapporté à ces images aussi inexactes que mal coloriées ? (v.) H AMBRE. Arbre du Japon, dont les feuilles sont tou- H A M .65 jours vertes et fort recherchées par les chèvres et les mou- tons. On ignore à quel genre il appartient, (b.) HAMBUCHE. Nom du Charme, en allemand, (ln.) HAMBURGE. Nom vulgaire du Cyprin carassin. (b.) HAMDAH ( acide). Nom arabe de I'Oxalide corniculee (oxalis corniculata, L.) suivant Delile. (UN.) • H AMDAMANIAS , Hermann. C'est le nom donné, à Ceylan , au Greuvier a feuilles de tilleul (greevia liliœ- folia). (LN.) HAMEÇON. Petit fer crochu et piquant, armé d'un second crochet qui empêche l'animal pris de s'échapper. On s'en sert pour la chasse aux canards, hérons, corbeaux, etc.; ils avalent avec avidité l'amorce et l'hameçon attaché avec une lignette. Il faut que l'hameçon soit fort petit, (v.) HAMEÇON DE MER. C'est un des noms vulgaires du Leptocéphale morrisien. (desm.) HAMECHANELGA. Nom arabe des Berles. (ln.) HAMEFITHEOS. Nom donné à I'Ivette ( teucrium chamœpitys) par les Maures, suivant J. Camerare. (lk.) HAMEL, Hameîia. Genre de plantes de la pentandrie monogynie et de la famille des renonculacées , qui a pour caractères : un calice persistant à cinq dents très-courtes; une corolle monopétale , tubuleuse , à cinq angles, à limbe petit, droit, ayant cinq découpures courtes et pointues; cinqétamines; un ovaire inférieur, ovale, conique, chargé d'un style filiforme à stigmate obtus ; une baie ovale, oblon- gue , couronnée , divisée intérieurement en cinq loges par des cloisons membraneuses. Chaque loge contient des semences nombreuses, arrondies et comprimées. Ce genre renferme six espèces, toutes propres à l'Améri- que. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux à feuilles simples, opposées ou ternées , et à fleurs disposées en cimes termina- les, de couleur rouge. L'espèce la plus connue est I'Hamel a feu(LLES .velues, Hamelia païens. Linn. , dont les feuilles sont cotonneuses en dessous , et l'extrémité des rameaux colorée. Elle croît à Saint-Domingue, où on l'appelle moii aux rats, probable- ment parce que ses baies, qui contiennent un suc d'un noir pourpre, empoisonnent les rats. L'Hamel glabre qui avoit été établi en titre de genre par Aublet, est regardé par De- candole, n.° 5i des Annales du Muséum, comme devant en former effectivement un. V. au mot Amaioua. (b.) 166 H A INI HAMESTER. V. Hamster, (s.) HAMILTONIE, Hamiltonia. Nom donné par Willde- now au genre appelé Pyrulaire par Michaux, (r.) HAMITES de Parkinson. M. Sowerby , Minerai conc.ho- logy , pi. 61 et 62 , figure huit espèces de coquilles cloisonnées fossiles sous ce nom générique. Elles sont fusiformes, cour- bées, ou pliées en deux parties parallèles; leurs cloisons sont ondulées sur leur bord externe et sont percées d'un siphon du côté intérieur. C'est à tort que ce genre de fossiles est rapporté à celui des Bacuhtes. (desm.) HAMMEL. Nom allemand du Mouton, (desm.) HAMMITESou AMMITES. Petites concrétions globu- leuses, ordinairement de nature calcaire, qui forment quel- quefois des montagnes entières. On leur a donné le nom àammiles, du mot ammos (sable) , attendu que la petitesse de leur volume les fait ressembler à des grains de sable. Les ooliles, les orobiles, les pisoliles , sont aussi des concrétions ou plutôt des cristallisations globuleuses, qui ne diffèrent des ammiles que par un plus gros volume. Les méconiles , qui tirent leur nom des graines de pavot, qu'elles ne surpassent point en grosseur, peuvent être considérées comme des Ammites. V. ce mot. (pat.) HAMMOCHRYSOS de Pline. Selon Bruckmann, la pierre ainsi nommée par les anciens étoit notre Mica jaune OU DORÉ. (DESM.) HAMMONI A et HAMMONITA. Quelques naturalistes anciens nommoient ainsi les Ammonites, (desm.) HAMMONIACUM. V. Ammoniaque, (desm.) HAMMONIE, Hammonia, Lat. Genre d'insectes , de Tordre des coléoptères, section des pentamères , famille des serricornes. 11 diffère du genre de Cébrion, dont il a été dé- membré, par ses antennes fort courtes, grossissant vers le bout, et n'ayant que dix articles appareils. La seule es- pèce connue est le cébrion brévicor ne d'Olivier, et dont Rossi a fait un ténébrion (dubius). (l.) HAMMONIS CORNU. V. Ammonite. (desm.) HAMNONITES. Cornes d'ammon fossiles. V. Ammoni- tes, (pat.) HAMOS. V. Chemps. (ln.) HAMOUL. Cinq plantes portent, en Egypte, ce nom arabe. Ce sont, suivant M. Delile, i.° une CoRNlFLE (cera- tophyllum demenum, L. ) ; 2.0 la Nayade FRAGILE, Delile ( caulinia , W. ) ; 3.° Y uiriculaiia injlexu , Forsk. , qui croît II A M 167 clans les rivières : 4..0 V alternanthera sessilis , Forsk. ; et 5.» la Cuscute (cuscuta europeà). (lis.) HAMPADDU-TANAH. Nom donné par les Malais à Yophiorrhiza munghos. (ln.) HAMPE, Scapus. Tige herbacée, sans feuilles ni bran- ches , destinée uniquement à tenir les parties de la fructifi- cation élevées au-dessus de la racine, (d.) HAMRUR. Poisson du genre Lutjan. (b.) HAMSCHED. V. Lussaq. (ln.) HAMSTER, Cricetus, Duméril, Lacép., Cuv.; Mus r Linn. ; Glis , Erxleb. Genre de mammifères rongeurs , voi- sins des rats , dont les principaux caractères sont les suivans : deux incisives à chaque mâchoire ; trois molaires de chaque côté , tant en haut qu'en bas, à tubercules mousses , l'anté- rieure étant la plus grande ; queue médiocre ou courte (1) , velue ; des sacs ou abajoues sur les côtés de la bouche , ser- vant à transporter les substances dont ils se nourrissent. Les hamsters ont, en général, le corps raccourci; la tête semblable à celle des rats ; les oreilles ovales ou rondes ; leurs pieds de devant ont quatre doigts et un tubercule à la place du pouce; ceux de derrière ont cinq doigts, tous armés d'ongles assez forts. Ces animaux forment un genre composéde sept espèces prin- cipales dont une seulement habite l'Amérique septentrionale, les autres étant propres à l'ancien continent : parmi celles-ci, une seule se trouve en Europe ; c'est le hamster ordinaire. J'ai cru devoir placer à la suite de ce genre la description d'un animal très-singulier, décrit dans les Transactions de la Société Linnéenne , sous le norii de mus anomalus , et qui pré- sente en effet des rapports assez marqués avec trois genres de rongeurs à la fois ; savoir : les Rats proprement diîs , dont il a la queue longue et nue; les Echimys, dont il a les piquans aplatis mêlés dans le poil, et les Hamsters, dont il présente les abajoues. Ce dernier caractère, le plus saillant et le plus important dans les hamsters , nous a portés à placer cet animal provisoirement avec eux, jusqu'à ce qu'on ait de nouveaux détails à son sujet. C'est seulement d'après l'exposé des habitudes que M'olina attribue au chinchilla , que nous plaçons dans le genre des hamsters , cet animal de l'Amérique méridionale , que nous ne connoissons encore que par les belles pelleteries qu'il fournit au commerce. En général, les hamsters vivent assez écartés des habita- (1) A l'exception du hamster anomal qui l'a aussi longue et aussi nue que celle des. rats. ,63 H A M tions fies hommes, mais plusieurs d'entre eux ne s'éloignent pas des .champs cultivés. Ils fouissent la terre, s'y pratiquent des demeures spacieuses où ils transportent d abondantes provisions d'hiver, toutes végétales, et consistant princi- palement en grins ou en racines bulbeuses. Une espèce, no- tamment, est forl nuisible à l'agriculture , et nous forcera à entrer dans des détails assez minutieux sur ses habitudes naturelles el sur les movens mis en usage pour prévenir ou arrêter les dégâls qu'elle lait dans les champs cultivés, (desm.) Première Espèce. — Le HAMSTER, dit élus vulgaris , Dum. ; Gti.i alrehis , F;rxleb. ; Mus rriretus, Linn. — Le HaMSTER, Bïiff. , t. i3'. pi. i4 et pi. E 12 de ce Dict. — Vulgairement Marmotte de Slrnsl'oiirg," Marmotte d Allemagne f etc. Le hamster,, a peu près de la taille du rat, se fait distin- guer des.espèces du même genre, par son pelage d'un brun- roux en dessus, noir en dessous et marqué, sur chaque côté, de trois, taches d'un .blanc jaunâtre fort distinctes; sa queue est brune, peu poilue'; ses oreilles sont assez grandes, arron- dies, etc. Il en existe une variété toute noire. Les espèces d animaux les plus grandes et les plus féroces, celles dont l'existerîce a sa source dans le carnage et qui s'abreuvent de sang-,, ne sont pas les plus redoutables pour i 'homme. Ces espèces sont heureusement peu nombreuses, cl presque toutes spnt confinées dans des lieux déserts et in cultes ; si l.pjQ y pénètre, leur rencontre est prévue et la dé- fense préparée contre leurs attaques. Mais, dans la nature , comme dans la société, les plus dangereux ennemis ne sont pas ceux q.ii sont connus, dont les démarches ne sont point cachées, et qui se déclarent ouvertement en état de guerre. Ceux-là, au contraire , qui nuisent, sans avoir le courage ou la force de se montrer à découvert, que Ton ne peut atteindre parce que leur marcheest obscure ettortueuse , et dont le nombre et la furtive activité' suppléent à la puis- sance, ceux-là, dis-je ont tout ce qu'il faut pour se rendre Vraiment formidables , et ce n'est pas sans raison que l'on peut dire, au physique aussi bien qu'au moral: Il ri y a point d petits ennemis, Ln effet, de ebélives portions de matière animée, dont chacune, prise isoléiqent, n'a rien que de foible et de mé- prisable, deviennent , par leur excessive multiplication, des êtres très-pernicieux et un vrai fléau public. Si la petitesse de leur taille. el la nature de leur appétit ne leur permettent pas de dévorer. 1. homme, ils détruisent les plus chères espérances de son agriculture, et sillonnent de leurs ravages ces champs, qu'une heureuse fertilité consacre à l'abondance. Le ham- H A M 169 stcr, moins gros que le lapin, est un de ces déprédateurs si nuisibles, que dans quelques états on les a procrits, en met- tant leur tête à prix. Avant h maturité des grains, il vit, pendant l'éle , de racines, de fruits, d herbes; mais dès que les moissons commencent à jaunir, il se jette sur les blés et les seigles; il n'épargne pas davantage les fèves , les pois, les vesces, ni même les graines de lin. Ce n'est pas assez de se nourrir de ces productions de la culture tout le temps qu'elles restent à la campagne, le hamster en fait une ample provision avant qu'on ne les enlève. Pour les transporter dans le ma- gasin qu'il établit sous terre, il se sert de deux sacs ou poches membraneuses dont il est pourvu de chaque côté de l'inté- rieur de la bouche Cfefc poches, semblables à celles des sin- ges, se nomment abajoues; elles sont lisses et luisantes en de- hors, et parsemées d'un grand nombre de glandes en dedans, d'où suinte sans cesse une certaine humidité qui les entretient souples, et empêche qu'elles ne soient entamées parles poin- tes dures du grain. Chacune de ces abajoues peut contenir au moins une once et demie, en sorte qu'à chaque voyage le hamst *r emporte dans ?on terrier un approvisionnement de plus de trois onces; et il multiplie tellement ces voyages de précaution , qu'il peut amasser ainsi jusqu'à cent livres de grain. 11 Tentasse , à mesure qu'il arrive chargé , dans son caveau, en pressant les deux pieds de devant contre ses joues pour vider ses deux poches. A l'approche de 1 hiver, le hamster se retire dans son ha- bitation souterraine , dont il bouche l'entrée avec soin ; il y vit des provisions qu il a amassées , et y prend une graisse extraordinaire , jusqu à ce que le froid, augmentant d'inten- sité , il tombe dans un état d engourdissement semblable au sommeil le plus profond. Co ché alors sur un lit mollet de paille menue et très-douce, il reste immobile, les yeux fer- més, la tête entre les jambes de devant et retirée sous le ven- tre , les jambes de derrière appuyées contre le museau, les membres roidis comme ceux d un animal mort, tout le corps froid, sans respiration ni aucun signe de vie. ' Cet état de langueur compleie n'est point le même qu'é- prouvent d'autres quadrupèdes, le s que le loir et la marmotte. Les hamsters tenus à I air dans des chambres sans feu, où l'eau gèle , »e cessent pas de se mouvoir et de manger à leur ordinai^ , tandis que les loirs et les lérols s'engourdissent dans les mêmes circonstances, et même à un degré de froid beaucoup moindre. Le froid n'est donc qu'une cause secon- daire de l'engourdissement du hamster; il faut encore que l'air extérieur n'ait aucun accès dans sa retraite, et nous avons vu plus haut qu'il en bouchoit les issues avec beaucoup de i7o ÏT A M soin. Au grand air il ne s'engourdit jamais, et si on l'y expose pendant son sommeil d'hiver, il se réveille bientôt. Si l'on dissèque cet animal engourdi, on remarque que les mouve- mens de son cœur sont d'une lenteur extrême , l'on peut compter à peine quinze pulsations par minute, au lieu qu'il y en a au moins cent cinquante lorsque l'animal est éveillé ; îe sangresie fluide, mais la graisse est figée ; les intestins sont aussi froids que l'extérieur du corps ; et si l'on y verse de l'es- prit-de-vin , et même de l'esprit-de-vitriol , ils ne donnent aucun signe d'irritabilité; le coup électrique ne produit au- cun effet. Ces deux expériences ne suffisent pas pour éveiller l'animal , il ne paroit pas y être très-sensible , et tous ses mouvemens se réduisent à entr'ouvrir la bouche comme pour respirer. C'est donc mal à propos que quelques naturalistes ont donné au hamster le nom de marmotte de Strasbourg , puisque , sans parler des traits de dissemblance qui existent dans la conformation de ces deux animaux , le hamster ne dort ou ne s'engourdit pas de la même manière que la marmotte. Quant à l'autre motif qui engagea Buffon à rejeter la dénomination réellement fautive de marmotte de Strasbourg, savoir, que les hamsters ne se trouvoient pas en Alsace, il n'est pas fondé. Nous sommes assurés, au contraire, que ces animaux sont communs dans plusieurs cantons de cette partie de la France. Les habitans les commissent fort bien sous le nom de cochons de seigle, et ils s'y multiplient tellement en certaines années, particulièrement aux environs de la ville d'Oberehnheim , qu'ils deviennent un fléau pour ce pays ; les grands proprié- taires leur font faire la guerre à l'arrière-saison , et les pau- vres recherchent leurs terriers pour profiter de leurs provi- sions. Schaeptlin fait mention du hamster dans son ouvrage intitulé Alsatia illustmta, tome i, page 10, et il l'appelie porcellus fromentarius {petit cochon des blés'), dénomination éga- lement employée par d'autres écrivains. L'espèce du hamster, qui se plaît dans les pays du Nord, se trouve en Sibérie , dans la Russie méridionale, en Pologne, dansl'Ukraine, en Esclavonie, en Hongrie , en Silésie , en Bohème , dans plusieurs contrées de l'Allemagne , surtout en Thuringe. M. Sulzer rapporte que dans une seule année où cette espèce nuisible s'étoit prodigieusement multipliée , on présenta à l'hôtel-de-ville de Gotha quatre-vingt mille cent trente-neuf hamsters , pris dans les seuls environs de la ville. Si l'on se rappelle que chacun de ces animaux entasse en ma- gasin au moins douze livres, et quelquefois jusqu'à cent livres de grains, l'on pourra se former une idée des dommages im- menses que leur réunion peut causer dans les moissons. Ajou- H A M 171 tez qu'ils sont naturellement voraces : quoique le fond de leur nourriture se compose de végétaux, ils dévorent encore les souris , les oiseaux , et d'autres animaux foibles ; ils se tuent aussi entre eux , se battent à outrance toutes les fois qu'ils se rencontrent, et le vaincu devient la proie du vainqueur. La fureur des querelles et des combats est poussée , dans cette espèce, à un tel excès, que le mâle n'épargne pas quelquefois sa propre femelle , ni celle-ci son mâle, si elle est la plus forte. De deux hamsters que l'on tenoit dans la même cage , la femelle dansunenuit étrangla lemâle, et après avoir coupé les muscles qui attachent les mâchoires, elle se fit jour dans son corps, où elle dévora une partie des viscères. Cette sorte de férocité est soutenue par beaucoup d'achar- nement et de ténacité dans l'attaque et dans la défense. La colère est la passion dominante du hamster, et lui tient lieu de courage ; il se jette sur tout ce qu'il rencontre ; la supério- rité des forces ou de la taille ne l'effraie pas ; la grandeur du cheval, l'adresse des chiens , l'homme même, ne le font pas reculer, et il se laisse plutôt assommer que de céder ou de lâcher prise. Fabricius {Apud Gesner, Hist. quad.) raconte qu'il vit un hamster sauter aux naseaux d'un cheval, et s'y tenir avec ses dents jusqu'à ce qu'on l'eût tué. Avant d'assailhr son ennemi, il vide ses abajoues si elles se trouvent remplies, ensuite il les enfle , de manière que la tête et le cou surpas- sent en grosseur le reste du corps ; enfin il se dresse sur les jambes de derrière , et s'élance sur l'objet de sa fureur; s il l'attrape, il ne le quitte qu'après l'avoir tué, ou avoir lui- même perdu la vie. Nous avons vu un hamster enfermé dans une cage, auquel on présenta un fer presque rouge; il le saisit avec fureur, et malgré la douleur extrême qu'il devoit éprou- ver, il ne lâcha pas prise. Les mâchoires de ces animaux ont tant de force, qu'ils peuvent, avec leurs dents, percer en peu de temps une planche d'un pouce et demi d'épaisseur. Le hamster est lent dans sa course , maiscil creuse la terre avec beaucoup de vitesse; chaque individu se pratique, à trois ou quatre pieds de profondeur, un terrier composé, selon l'âge de l'animal, de plusieurs chambres qui commu- niquent entre elles par des galeries; deux ouvertures y con- duisent, l'une oblique et l'autre perpendiculaire. La chambre principale , bien garnie de paille , sert de logement ; les antres sont destinées à recevoir la provision de blé et d'autres graines farineuses. Dans les habitations des femelles, car elles en ont de particulières, il y a jusqu'à sept ou huit trous perpendi- culaires, par lesquels les petits sortent et rentrent librement. Les femelles produisent plusieurs fois par an, et mettent bas au bout de quatre semaines; la première portée est de iy* H A M trois ou quatre petits: les autres de six à neuf, et quelque- fois , dit-on, de seize à dix-huit. Dans une espèce d'animaux dont tout l'instinct se réduit à manger et à se battre , dont l'existence est partagée entre les soins de pourvoir aux besoins et la fureur des querelles et des combats les plus opiniâtres comme les plus souvent répétés, l'on ne doit pas s'attendre à rencontrer des affections douces : ce sont des habitudes de paix que repoussent des mœurs guerrières. Les petits hamsters ne reçoivent de leur mère aucun signe de tendresse ; elle ne les défend pas s'ils sont attaqués ; ne songeant, au contraire , qu'à sa propre conservation , elle fuit et les abandonne ; elle les chasse de son terrier dès qu ils ont environ trois semaines; à 1 âge de quinze jours, ils s'essaient déjà à fouiller la terre, et au bout de quelquesmois, les femelles deviennent fécondes. Cependant l'amour change pour quelques instans la dure insensibilité des hamsters femelles : mères, leur progéniture leur est indifférente; amantes, elles se sacrifient pour l'objet aimé, qu'elles défendent avec rage , si on cherche à le ravir. Il semblèrent même que, par ce dévouement, elles veulent en quelque sorte maintenir la sûreté de leur domicile et l'in- violabilité d'une hospitalité passagère ; car c'est le mâle qui , au temps des amours, c'est-à-dire , pour la première fois , à la fm d'avril, se rend dans l'habitation de la femelle , et y reste pendant quelques jours. Des luttes sanglantes, et qdi ne se terminent que par la mort d'un des combattans , précèd-ent souvent ces alliances souterraines et momentanées; mais pen- dant leur durée, le couple dépose sa férocité naturelle. La fécondité des hamsters en augmenteroit le nombre au point de rendre inhabitables les cantons où ils se propagent, si la nature n'avoit, pour ainsi dire, chargé plusieurs espèces d'animaux du soin de s'opposera une multiplication trop ex- cessive, qui détruiroit l'équilibre admirable que cette mère commune et prévoyante a établi parmi toutes les productions dont elle a couvert le globe. La plupart des oiseaux de proie diurnes et nocturnes, les chiens, les chats, les renards, les putois, les fouines , les belettes , sont les ennemis naturels des hamsters , et en tuent une grande quantité. L'homme qui a tant d'intérêt à la destruction de cette espèce dévastatrice , y emploie son industrie; les habitans des campagnes ouvrent Ses îerriers, qu'ils reconnoissent à un monceau déterre pla- cé près d'un conduit oblique ; et en se débarrassant d'un en- nemi dangereux, ils enlèvent de ses caveaux les provisions qu'il leur avoit dérobées. On détruit encore les hamsters avec une pâte composée d' arsenic ou de poudre d'ellébore, de fa- rine et de miel, dont on répand des boulettes sur les champs. Mais cette méthode , en usage dans plusieurs pays du INord , H A M I?3 peut entraîner de trop graves inconvéniens pour être conseil- lée ni même permise. Quelques gens mangent le hamster, c'est néanmoins un assez mauvais mets ; sa peau vaut mieux, et l'on en fait des fourrures bonnes et durables. M. Pallas dit que les maquignons russes se servent de la chair de cet animal, desséchée, mise en poudre et mêlée avec l'avoine, pour faire prendre aux chevaux un embonpoint subit, mais qui, passant aussi vite , fait place à un marasme mortel. Le mâle de cette espèce est plus grand que la femelle ; ils ont les yeux saillans, la tête un peu grosse , les oreilles assez longues, et presque sans poils, le cou court , des moustaches noires de chaque côté de la bouche , la queue demi-nue et peu longue, les jambes basses, quatre doigts aux pieds anté- rieurs, et au lieu de pouce , une verrue munie d'un ongle crochu, enfin cinq doigts aux pieds de derrière; un duvet laineux s'étend sur la peau , il est recouvert par un poil plus long ; la couleur de la tête et du dos est d'un roux mêlé de brun ; les joues sont blanches : il y a une tache de la même couleur au-dessous de chaque oreille , une autre sur chaque épaule , et une troisième près des cuisses. Tout le dessous du corps et les yeux sont noirs ; si l'on souffle sur les côtés dudos,le poil et la laine écartés laissent apercevoir une espèce de cicatrice , une petite place parsemée seulement de poils très-courts et bruns; le nombril est creux, ses bords sont unis et son fond est velu et graisseux; les parties intérieures ont beaucoup de conformité avec celles du rat d'eau; il n'y a point de vésicule de fiel. M. Pallas a observé en Russie une variété du hamster, qui est toute noire , à l'exception d'un peu de blanc autour de la bouche , au nez, sur les bords des oreilles , sous les fùeds, et à l'extrémité de la queue. Dans quelques individus, e museau est blanc et le front blanchâtre. Ces hamsters noirs vivent et s'accouplent avec les hamsters communs, (s.) Deuxième Espèce. — Le Hamster voyageur, Mus migra- tonus , Pallas ; Glir. , p. 83, n.° 22, pi. 18 A. — Mus acre- dula, Gmel. — Le Hagri, Vicq-d'Azyr , Syst. anal, des animaux. — Le Rat voyageur de la première édition de ce Dictionnaire. Pallas décrit sous le nom de rai voyageur (mus migratorius) un rongeur qui paroît appartenir au genre du hamster et a la famille des rats. Il est un peu plus grand que le campagnol , dont il diffère, non-seulement par les caractères les plus im- portans, mais encore par ses habitudes. Son museau est gros , charnu, obtus. Il a , comme le hamster, des abajoues ou grands sacs situés sur les côtés de la bouche, et qui sfe i74 H A M prolongent jusqu'aux épaules. Ses dents incisives sont très- petites, jaunâtres. Ses moustaches sont composées de soies fines et longues. Ses oreilles sont nues, ovales, arrondies à leur extrémité , et légèrement échancrées sur leur bord exté- rieur. Son corps , long de quatre pouces, est gros et trapu. On remarque quatre doigts aux pattes antérieures et le ves- tige d'un petit pouce sans ongle. Sa queue n'a que huit lignes de longueur , est cylindrique et peu fournie de poils. Le dessus du corps du mus migratorius est d'un gris cendré un peu plus foncé sur la ligne du dos que sur les flancs; le dessous est blanc; le museau, le tour des narines , ainsi que l'extrémité des pieds, sont également blancs. Ces rongeurs se trouvent dans la Sibérie, près l'Iaïk, et dans le district d'Orembourg ; ils habitent les prairies, et l'on assure que , dans certaines années, ils font des migrations très-considérables. Dans ces années, les renards sont beau- coup plus abondans, et leur chasse est plus heureuse. Ces animaux joignent, comme on le voit, à la conformation des hamsters , les habitudes de quelques campagnols. Il est probable cependant que leur manière de vivre est peu connue , et qu'ils ne font pas les voyages qu'on leur attribue ; car la pré- sence des abajoues indique qu'ils font des provisions et qu'ils sont sédentaires. Le mus accedula de Pallas , ou hagri de Vicq-d'Azyr , est rapporté à la même espèce. Le seul individu qui ait été observé , avoit été pris dans un pays montagneux, entre les petites rivières Irtck et Kindely, en Russie. Troisième Espèce. — Le Hamster sablé (Cricetus arenarius), D. — Mus arenaiius , Pallas, Nov. spec. glir., pag. 74? pi- 16 A, Gmel. , Syst. nul. — Glis arenarius , Erxleb. {Syst. mamm.") — Le Sablé, Vicq-d'Azyr ( Sysl. anal, des anim.); Rat sablé de la première édit. de ce Dict. V. pi. E 3i. Le hamster sablé est un peu plus petit que le hamster phé ; son corps est aussi un peu plus court, proportionnellement à sa grandeur; mais il a le museau plus long et plus pointu, et la queue est un peu plus longue ; ses extrémités sont min- ces et plus courtes que celles du phé. Ses oreilles sont gran- des, ovales , pubescentes ; ses dents incisives sont jaunes ; sa bouche est garnie sur ses parties latérales de deux grands sacs très-amples qui s'ouvrent dans cette cavité , et qui s'étendent sur les côtés du cou ; ses yeux sont assez grands; les doigts de ses mains sont au nombre de quatre ; le pouce est remplacé par un tubercule cartilagineux, sur lequel on remarque un petit ongle ; les doigts de ses pieds de derrière sont au nombre de cinq, dont les trois du milieu sont de longueur égale. 5* H A M I7s queue est petite, droite, atténuée, presque nue; son pelage est blanchâtre ou d'un cendré blanchâtre dans la partie su- périeure du corps, et très-blanc en dessous : cette couleur blanche s'étend sur les parties latérales jusqu'au milieu; les pieds et la queue sont aussi presque entièrement blancs ; les fioils du corps sont très-longs, ils recouvrent un duvet brun; es soies des moustaches sont blanches , très-nombreuses , et beaucoup plus longues que la tête ; il y a aussi trois longs poils au-dessus du sourcil. Ce hamster a été trouvé par Pallas, seulement dans les campagnes sablonneuses qui bordent l'Irtis. Il est plus agile et plus prompt à la course que le hamster songar. Il se repose pendant le jour, et ne se met en mouvement que pendant la nuit. Lorsqu'on l'irrite , il se renverse sur le dos et menace avec sesdents en poussant des cris redoublés assez graves, qui ressemblent beaucoup à ceux du hamster ordinaire. Ce hams- ter sablé se nourrit de graines de diverses espèces d'astragales; mais il semble préférer ïasiragalus tragacanthoïdes. Il remplit ses abajoues de ces graines, où il en ramasse une provision. La femelle met bas vers le mois de mai quatre à six petits. Quatrième Espèce. — Le Hamster PHÉ (Cricelus phœus), D. ; Mus phœus, Pallas, ÎNov. spec. glir. , p. 261 , pi. i5 A. — Mus phœus, Gmel. , Syst. nat. — Le Phé , Vicq-d'Azyr. Le phé tient le milieu entre le hamster sablé et le hamster songar; il a , comme eux , des abajoues ou grands sacs , qui s'étendent sur les côtés des joues et du cou jusqu'aux épaules ; sa queue est aussi très-courte. Ce rongeur est un peu plus grand que le campagnol ; sa forme est ramassée et son corps est très-bas sur jambes ; sou museau et son cou sont très-courts ; les doigts de la main sont au nombre de cinq , mais le pouce est très-petit ; il a la forme d'une verrue ou d'un tubercule cartilagineux ; il y a cinq doigts aux pieds de derrière; le pouce est très-court. Le pelage du phé est très-doux, et les poils en sont très- longs ; il est d'un blanc cendré dans la partie supérieure du corps , plus clair sur les côtés , et tout-à-fait blanc sous la gorge et sous le ventre , ainsi qu'au tour de la bouche et dans les extrémités des quatre membres; sur le dos, depuis la nuque jusqu'à l'origine de la queue , il se trouve un grand nombre de poils noirs, qui sont plus longs que les autres ; le front et le museau sont moins bruns ; la queue est très-velue ; elle est blanche en dessous et sur les parties latérales, et brune en dessus; le nez est nu; les oreilles sont très-larges, ovales et très-entières ; leur surface est dépourvue de poils ; les soies des moustaches sont plus longues que la tête et rangées en i76 H A M cinq séries; elles sont blanchâtres à leur sommet et noire* dans le reste de leur longueur ; celles qui se trouvent le plus près de la bouche sont blanches. Le phé habite principalement dans les contrées tempérées de la Perse , dans l'Hyrcanie et sur les Alpes ; son espèce est peu répandue dans les climats septentrionaux. Pallas ne l'a vu que dans les déserts d'Astracan , sur les bords du Volga. Il fait sa nourriture ordinaire des graines des plantes céréales. Il se retire en hiver dans les granges des cultivateurs perses , et il fait un grand dommage au riz qu'elles renferment. Il pa- roît qu'il n hiberne point, comme le loir, la marmotte, le hamster, etc. Pallas en a pris plusieurs dans des pièges, au mois de décembre , et il leur a trouvé l'estomac plein d'ali- mens. Cinquième Espèce. — Le Hamster soyc,\K(Crîcetus songarus), D. — Mus songarus , Pallas, INov. sp. glir. , p. 269 , pi. 16 B. — Mus songarus, Pall. , Reis. 1 1, p. 703, pi. B , fig. 2. — GUs eteonomicus , Erxleb. — Mus songarus , Gmel. — Le Songar, Vicq-d'Azyr, Sysl. anat. des anim. Le songar diffère peu parles formes du corps, du hamster; mais il est beaucoup plus petit, n'étant guère plus gros que le campagnol. Sa tête est courte, joufilue; ses moustaches sont très- fournies ; ses incisives sont jaunâtres ; sa bouche est garnie de deux abajoues très-vastes , et qui s'étendent sur les côtés du cou jusqu'aux épaules; ses oreilles sont ovales, nues; ses pattes de devant sont munies de quatre doigts onguiculés, et d'un rudiment de pouce sans ongle. Le corps de ce rongeur est trapu; ses membres sont courts; sa queue est très-courte, n'ayant que quatre lignes et demie de longueur: elle est cy- lindrique. Le dos et le dessus de la tête sont d'un gris cendré; le ventre et la gorge sont blancs. Sur les parties latérales du corps sont, de chaque côté , plusieurs taches blanches, situées longitudinalement les unes à la suite des autres, et bordées de brun du côté du dos, ainsique dansle.sintervr.lles qui les sé- parent : la première de ces taches s'étend depuis les oreilles jusqu'aux épaules; la seconde est située derrière les épaules; la troisième se trouve au-dessus des cuisses ou dans les flancs, et elle est triangulaire. Enfin, entre cette dernière' tache blanche et l'origine de la queue, on en observe de cha- que côté une autre petite de la même couleur, il y a une ligne noire assez large qui va de la nuque à la base de la queue. Les pieds sont blancs; la queue esl couverte de poils : elle est de couleur brune en dessus , et très-blanche en dessous. Les jeunes songars naissept sans poil. H A M %11 Le songar habite les campagnes arides qui sont situées au septentrion du fleuve Irtis. Il se nourrit principalement de graines, et surtout de celles des légumineuses, dé l'atra- phaxis, du polvgonum et de l'elymus. Il en remplit ses aba- joues , et l'on y en trouve souvent plus d'un gros pesant. 11 devient fort gras sur la fin de l'été ; il se creuse un terrier Formé par un long canal superficiel , dans lequel viennent aboutir les ouvertures de plusieurs loges ou canaux particu- liers. La femelle met bas au mois de juin, et produit environ sept petits, qui deviennent promptement adultes. Sixième Espèce. — Le Hamster orozo (Cricelus furunculus); D. — Mus barabensls, Pallas, Voyage en Sibérie.— Musfurun- cuhis, ibid. , Nov. sp. glir. , p. 273, pi. ï5 A. — Rat orozô ou BarabinskoÏ, de la première édit. de ce Dictionnaire. — Musfurunculus, Grnel. — L'OROZO,Vicq-d'Àzyr, Syst. anat. des anitn. — Rat baraba des planches de l'Encyclopédie mé- thodique. Pour la forme du corps, il est absolument semblable au hamster sablé , mais il est un peu plus grand 5 son museau est renflé; ses dents incisives sont roussâtres ; ses abajoues sont très-amples; ses oreilles sont nues, brunes, avec les bords blancs ; sa queue est plus longue proportionnellement que celle du hamster sablé ; elle est mince , obscure en dessus ; on remarque une ligne dorsale noire , qui se rend du sommet de la tête à la naissance dé la queue ; le dessous du corps est d'un blanc sale : il y a un anneau de couleur brune autour du tarse des .pattes postérieures. Ce petit animal , qui n'a que trois pouces dix lignes de lon- gueur, sans y comprendre la queue, qui elle-même a près d'un pouce , se trouve errant pendant le jour dans les sables du fleuve Oby qui traverse la contrée habitée par la nation iartare qui porte le nom de Barabenskoï. Septième Espèce. — Le Hamster nu Canada {Cricelus bur- isarlus), D. — Mus Sursarius, Llnn. Transact. , vol. 5, p. 227 pi. 8.— Shaw, General Zoology, t. 2$ parti, p. 100, pi. i38^ Canada rat. Celui-ci appartient aune espèce nouvellement découverte qui paroit beaucoup plus remarquable que toutes les autres du genre hamster, par les dimensions énormes de ses aba- joues. On l'a trouvée au Canada, et l'individu figuré dans la Zoologie générale , de Shaw, avoit été pris par des Indiens en 1798, qui le remirent à madame Prescot, femme du gouverneur du Canada. Il est à peu près de la taille du surmulot. Son pelage est XIV. 10 iy8 H A M d'un gris pâle plus clair en dessous. La longueur de son corps, mesuré depuis le bout du nez jusqu'à l'origine de la queue , est d'environ neuf pouces anglais; celle de la queue qui esta peine couverte de poil , ne dépasse pas deux pouces. Les jambes sont courtes ; les pieds de devant forts et bien dispo- sés pour fouiller la terre , étant munis de cinq ongles dont les trois du milieu sont très-larges et très-longs, l'intérieur plus petit, et l'extérieur le moindre de tous ; la paume de la main offre une éminence assez sensible. Les ongles des pieds de derrière sont beaucoup plus petits que ceux des pieds de de- vant; les deux du milieu sont plus larges que les autres, et l'intérieur seul est à peine visible. Les dents incisives sont ex- trêmement fortes, notamment celles d'en bas , qui sont aussi plus longues que les supérieures ; les oreilles sont très-petites et très-courtes. Shaw, en donnant cette description du mus bursarius , cri- tique la figure qu'on en trouve dans le 5.e volume des Tran- sactions de la Société Linnéenne ; les ongles des pieds de de- vant n'y sont représentés qu' au nombre de trois et sont un peu trop longs , trop foibles et trop arqués. Les habitudes de ce rongeur sont inconnues ; mais il est vraisemblable qu'il rassemble des provisions pour l'hiver comme les autres espèces du même genre. Les énormes abajoues de l'individu décrit par Shaw, étoient très-distendues et remplies d'une substance terreuse lorsqu'on le présenta au gouverneur Prescot. Shaw pense qu'il n'est pas improbable que les Indiens qui apportèrent cet animal n'eussent soufflé dans les abajoues pour leur don- ner plus d'étendue. Huitième Espèce. — Le Hamster chinchilla , Cricetus laniger, Geoffr.; Mus laniger , Molina , Hisl. du Chili, p. a83. Gmel. Syst. Nai. — Chinchilla, Acosla , Hist. Nat. des Indes occidentales, pag. 199. M.Geoffroy, s'en rapportant aux notions données par Mo- lina sur un animal du Chili, son mus laniger, qu'il appelle chin- chilla, d'après les habitans de ce pays, a cru pouvoir rappor- ter à son espèce le chinchilla des fourreurs de Paris, dont le nom et la patrie sont les mêmes. Ayant fait des recherches pour se procurer des peaux entières, il est parvenu à recueillir quelques renseignemens sur cet animal. Sa taille est celle d'un jeune lapin, sa longueur étant à peu près de dix pouces. Tout son pelage est extrêmement doux et soyeux, d'un gris- ardoisé , plus foncé sur le dos que sur les lianes, et varié de blanc , chaque poil étant gris-d'ardoise dans sa plus grande partie , blanc ensuite et terminé de brun ; le ventre et les H A M I7J pieds sont d'un blanc très-pur; le museau est garni de fort longues moustaches très-fines, noires ou grises; les oreilles sont assez grandes, de forme arrondie et presque nues. La queue paroît courte et foible. 11 semble qu'il n'y ait que quatre doigts à chaque pied, quoique Molina en indique cinq à ceux de derrière. Les fourrures de chinchilla sont fort estimées et assez chères. Depuis quelquesannées , les dames françaises en emploient beaucoup dans leurs ajustemens d hiver. Molina dit, que le chinchilla se trouve dans le nord du Chili; qu'il vit sous terre, se nourrit de bulbes, et principa- lement d'ognons; qu'il est propre, docile, doux et facile à apprivoiser; que la femelle fait chaque année deux portées , composées chacune de cinq à six petits. Selon le même au- teur, le chinchilla auroit six pouces seulement de longueur ; ses oreilles seroient étroites et pointues; son museau court; ses poils très-longs, et presque comparables pour leur finesse à des fils d'araignées. On voit que cette description ne s'ac- corde pas tout-à-fait avec celle que nous avons donnée; mais nous devons avertir que Molina n'ayant écrit son histoire du Chili qu'après son retour en Italie , a bien pu commettre quelque erreur. La finesse du poii du chinchilla de Molina, est un des points qui nous déterminent à adopter le rapprochement pro- posé par M. Geoffroy, entre cet animal et celui dont les fourrures ont reçu le même nom. Nous sommes portés à penser que Acosta a parlé de la même espèce, lorsqu'il dit : « Les chincilles sont petits animaux comme escurieux, qui ont un un poil merveilleusement doux et lisse et se trouvent en la Sierre ( les montagnes ) du Pérou ». Buffon a pensé que le chinchilla est le même animal que le chinche du Brésil, décrit par le père Feuillée; mais nous ne pouvons adopter cet avis ; le chinche étant, à n'en pas douter, un animal du genre des mouffettes. D'Azara dit aussi qu'on ne peut confondre ces deux animaux , et il rapporte le chinche à son y a gouré (furet), quoiqu'à tort, puisque celui-ci est le glouton grison ; mais il dit que la chinchille est bien connue par ses peaux belles et fines , et que cet animal n'existe que dans les pougnas , ou chaînes glacées des Andes. Molina rapporte que les anciens Péruviens employoient le poil des chinchillas pour en fabriquer plusieurs étoffes aux- quelles ils attachoient un grand prix. Nous ne savons si cet animal est pourvu d'abajoues, et par conséquent s'il appartient bien réellement au genre des hamsters, dans lequel M. Geoffroy ne l'a placé* que parce qu'il rassemble des provisions 5 ainsi que le font ces animaux, tfe II A M Neuvième Espèce. — Le Hamster anomal , Cricetùs anotnahis i Nob. ; Mus anomalus, J.-V. Thompson, Trans. Soc. Linn.j Mus buccis sacculiferis , couda longâ , squamosâ , subnudà , corpore spinis lanceolatis puisque tecto. En parlant du chinchilla, nous venons de dire que ses habi- tudes seulement le rapportoienl à ce genre. L'animal qui nous occupe maintenant s'y rattache par un caractère positif et important, la présence des abajoues, mais il s'en éloigne sous plusieurs rapports. Ses formes générales sont celles des rats proprement dits, et son corps est couvert de poils entre- mêlés de piquans aplatis etlancéolés, semblablesàceux qu'on remarque dans les échimys. Le nom Canonial lui a donc été bien justement appliqué. Nous ne connoissons cet animal que par la description qui est insérée dans les Transactions de la Société Linnéenne. Néanmoins nous avons lieu de soupçonner qu'un rongeur conservé dans la liqueur et qui fait partie de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, appartient, sinon à la même espèce , du moins à une espèce très-voisine. Cet animal a des abajoues dont on voit bien distinctement les ouvertures de chaque côté de la gueule ; sa queue est lon- gue et annclée en travers comme celle des rats proprement dits; ses oreilles sont médiocres, arrondies et dénuées de poil; le dos est brunâtre et le ventre d'un blanc sale. Nous ne possédons aucune notion sur son origine. Le mus anomalus de Thompson a été trouvé à l'île de la Trinité, où son espèce n'est pas très-commune, puisqu'on six ans de temps, on n'a pu se procurer que deux individus. L'un fut pris derrière les baraques Sainte-Anne , et l'autre fut trouvé mort près des baraques hautes. Il a le port et la gran- deur du rat commun, le nez plus pointu; les oreilles nues , arrondies, d'une grandeur médiocre ; les pieds ont six callo- sités ou tubercules en dessous; ils sont tous à cinq doigts, dont l'intérieur ou le pouce, est très-court et très-pelit. Tous les doigts sont armés d'ongles aigus, mais dont ceux des doigts externes et internes sont en proportion plus petits que les autres. La queue a six pouces de long, est écailleuse , et porte quelques poils soyeux épars. Les testicules du mâle sont très-développés et situés sous la base de la queue (i). (i) Ce gonflement des testicules dans les rougeurs, et notamment dans les rais, n'a lieu qu'à l'époque de la chaleur; alors ils saillent sous la queue, et forment une sorte de pot lie très -apparente. Dans les autres époques de l'année , ils sont au contraire retirés dans î'ab- ' domen et fort diminués de grosseur. Il est donc, probable que cç\\r description a été l'aile d'après un mâle en chaleur. H A M j8 Les deux incisives supérieures sont apparentes ; la bouche est fort petite et tout au plus assez ouverte pour permettre à un grain de blé d'Inde .( maïs ) d'y passer. Les abajoues sont formées par une duplicature des tégumens communs, se dirigeant en en-bas de la base des dents supérieures jusque vers le gosier, et montant sur les côtés de la tête jusqu'à la hauteur des yeux et des oreilles. Ces cavités tapissées en de-r» dans par des poils rares, de couleur blanche, sont formées, pour ainsi dire , de la même manière que la poche abdomi- nale des didelpnes ; mais elles ne ressemblent point du tout à celles que Huffon décrit dans le hamster d'Europe. Le corps est couvert d'épines lancéolées fines , plus fortes sur le dos que partout ailleurs, et n'étant que des poils soyeux, assez gros et roides sous le gosier et le ventre. Par- tout ces piquans sont entremêlés de poils plus fins. Tout le dessus du corps est pourpre ( sans doute d'un brun-marron); toutes les parties inférieures des joues et de la gorge , le de- dans des membres, le ventre et la moitié inférieure de la queue sont blancs; le dessus de la queue est d'une couleur qui approche du noir. Il est facile de voir que cette espèce diffère beaucoup des autres hamsters, et qu'il n'y a de commun entre eux que les abajoues et l'habitude de ramasser des provisions. Par la forme extérieure, c'est avec les échimys qu'elle présente le plus de rapport , et il ne me paroîtroit pas impossible que ces derniers eussent des abajoues qu'on n'auroit pas encore observées. S'il en étoit ainsi , le mus anomalus de- viendroit un échimys , et il seroit nécessaire de modifier les caractères de ce genre, en faisant mention des abajoues; mais ^i les échimys sont dépourvus de ces poches , il con- vient de former un nouveau genre du mus anomalus ; et dans ce cas nous pensons que le nom ftHéteromys pourroit lui être appliqué. Le rongeur décrit par Molina sous le nom de Guangue ( Mus cyancus , Gmel. V. ce mot ), appartient peut-être au genre des hamsters , dont il a les habitudes naturelleSj (desm.) HAMULAIRE , Hamularia. Genre de vers intestinaux , établi par Treutler , dans une dissertation imprimée à Leip- sick. Il offre pour caractères : un corps linéaire , cylindrique ;. une tête obtuse , armée en dessous de deux crochets proé- minens. Ce genre ne contient qu'une espèce , qui a été trouvée sur ta partie externe de la trachée-artère d'un homme mort de j82 II A N pulmonic. Elle y étoit nombreuse , entrelacée ou réunie eu pelotons , dont deux presque aussi gros que le pouce , placés au premier point de bifurcation , et deux plus petits sur la branche interne de la seconde bifurcation. h'hamulaire a environ un pouce de long sur un tiers de ligne de diamètre. Elle est extrêmement voisine des Probos- C.ides, et devroit même y être réunie , si elle vivoit comme eux dans les intestins ; mais le lieu où elle habile , indique une manière d'être particulière , et par conséquent une or- ganisation différente. On l'appelle Y hamulaire lymphatique. Deux autres espèces moins importantes ont été depuis réu- nies à ce genre, (b.) HAN. Nom allemand du CoQ. (v.) HAN-SAN-TSAO. C'est le nom qu'on donne, en Chine, au Thlaspi appelé Bourse a pasteur ( Thlaspi bursa pas- toris,h.). Cette plante si commune en Europe et en Afrique, se retrouve en Chine et au Japon, (ln.) HAN-TAN-IIAN. Dans la première édition de ce Dic- tionnaire , M. Sonnini dit que c'est le nom chinois de I'Elan, espèce de Cerf, (desm.) HAN-XE-LIEU. Nom donné au Grenadier, en Chine. Il y est cultivé. (LN.) HANCHE , Coxa. Les entomologistes désignent ainsi et par analogie , la pièce des pattes des crustacés , des arach- nides et des insectes , qui, d'une part, s'articule avec la poi- trine, et de l'autre avec la cuisse. Elle est composée de deux articles , la rotule et le trochanter ; celui-ci s'unit immédiate- ment avec la cuisse, et le précédent avec la poitrine. La ro- tule des pieds postérieurs est toujours en forme de lame , dans les coléoptères; celle des insectes carnassiers ou à six palpes , du même ordre , offre des caractères particuliers. Outre qu'elle est plus grande , son extrémité inférieure et in- térieure se prolonge du côté du ventre , pour recouvrir l'exca- vation ou l'espèce de gorge dans laquelle le trochanter s'arti- cule. Elle a la figure d'un bouclier, dans les haliples. V. In- sectes, (l.) • , ' t HANCHÏNOL. Plante du Mexique , qui appartient au genre Ginore. Son suc excite puissamment les sueurs , les urines et les selles. On l'emploie avec le plus grand succès pour la guérison des maladies vénériennes, (b.) HANCHOAN. Sous cette dénomination, Redifait men- tion d'un oiseau de proie du Brésil , d.ont on ne peut recon- noître* l'espèce .d'après le peu que ce naturaliste en a dit. (s.) H A N ,83 * HANDAL et HANDHAL. Noms arabes de la Colo- quinte (Cucumis colocynthis, L.), appelée HoRKl en Nubie. Handhal est aussi le nom de la coloquinte, dans le Darfour. (LN.) HANF. Le Chanvre, en allemand. Il est aussi nommé Hampf, dans le Nord, (ln.) HANFLING. Nom allemand des Linottes, (v.) HANG-TZOY. Nom chinois du Gros-bec padda. (v.) HANH-NHOM. C'est le nom qu'on donne, en Cochin- chine , à I'Amandier ( Amygdalus commuais , L. ). (ln.) HANIPON. Nom picard de la Petite-Bécassine, (desm.) HANNE et EL-H ANNE. Noms arabes, donnés par les Maures au Lawsonia inermis. V. Henné, (ln.) HANNEBANNE. Nom de la Jusquiame commune, (b.) HANNEQUIN. Nom du Choucas , en flamand, (s.) HANNETON, Melolonlha, Fab. Genre d'insectes , de l'ordre des coléoptères , famille des lamellicornes , tribu des scarabéides , ayant pour caractères : antennes terminées en massue lamellée ; mâchoires cornées , dentées à leur extré- mité intérieure ; mandibules cornées , renfermées entre le la- bre et les mâchoires ; dernier article des palpes maxillaires ovalaire; base des élytres, point dilatée extérieurement; une épine très -apparente près de l'extrémité interne des jambes antérieures; corps généralement épais et convexe, avec le corselet court et l'abdomen allongé. Fabricius a séparé , le premier, ces insectes des scarabées , avec lesquels Linnaeus , Geoffroy et quelques autres natura- listes les avoient réunis. Degeer , cependant , en avoit formé , dans ce genre , une famille particulière , celle qu'il désigne sous le nom de scarabées des arbres , et qu'il caractérise ainsi : des dents ; ventre plus long que la poitrine. Fabricius et Oli- vier avoient associé aux hannetons, des espèces qui en diffè- rent, soit par la nature et la forme des organes masticateurs, soit par le port et les habitudes. EJles ont donné lieu à l'établissement des genres nommés : Hoplie, Glaphyre, Amphicome, Anisonyx et Anoplo- GNATHE. Malgré ces réductions , le genre des hannetons est en- core fort étendu , et pourroit devenir l'objet d'une monogra- phie , d'autant plus intéressante , que plusieurs de ces coléop- . tères étant un Héau pour l'agriculture , ne sollicitent que trop l'attention du naturaliste. J'exposerai , à la fin de cet article, les élémensdes coupes les plus naturelles que l'on peut for- mer dans ce genre. Les scarabées proprement dits ou les géotrupes de Fabri- cius , les rutèles et les hexodons , sont , de tous les lamelli- i84 H A N cornes, ceux avec lesquels les hannetons ont , quant aux par- tics de la bouche , le plus d'affinité ; leurs mandibules et leurs mâchoires sont pareillement cornées ou écailleuses ; ces der- nières pièces offrent aussi des dentelures ou des pointes , dont le nombre est ordinairement de cinq à six , et pour la plu- part disposées par paires. Mais dans les insectes des trois pre- miers genres, la partie extérieure et latérale des mandibules est déprimée , souvent sinuée ou crénelée , et découverte ou débordant les côtés de la tête. Les scarabées n'ont point le labre apparent, et leur chaperon est presque triangulaire; les, rutèles et les hexodons se rapprochent des cétoines , à raison, de la forme ovale ou arrondie de leur corps , et de la gran- deur relative de leur corselet; ici, d'ailleurs, comme dans les hannetons , les mandibules ont à leur base intérieure une es- pèce de dent molaire , forte et divisée par des stries ; les mâ- choires sont un peu arquées vers le bout, fortement dentées , et leurs palpes sont insérés à peu de distance de leur som- met. Celles des scarabées sont droites , généralement moins dentées , et l'origine de leurs palpes est plus basse ; elles sont comprimées et finement dentelées dans les hoplies dont le dernier article des palpes est plus court , presque ovoïde et renflé. Le corps de ces insectes est déprimé et garni de petites écailles imbriquées et brillantes; leurs élytres se rétrécissent assez brusquement un peu au-delà de leur base , et leurs jam- bes antérieures n'ont point d'épines à leur extrémité interne. Le genre anoplagnalhe, nouvellement institué par M. Léach, est remarquable , en ce que l'extrémité antérieure du labre est épaissie en manière de triangle renversé , ou dont la pointe- est en bas , et en ce que les mâchoires , d'ailleurs semblables à celles des hannetons , n'ont point de dents ; il l'a établi sur deux espèces de la Nouvelle-Hollande , dont l'une a été fi- gurée par Donovan {JMelolontha viridi-œnea) ; mais les Indes, orientales et le Brésil nous en fournissent quelques autres (M. lanata, Fab.). V. les articles Amphicome , Anisonyx et Glaphyre. Les antennes des hannetons sont composées de neuf à dix articles, dont le premier est gros et assez long ; le second est petit et presque conique ; le troisième est un peu plus al- longé ; les autres sont un peu comprimés par les bouts ; les trois, quatre, et même les sept derniers, sont en massue ovale , allongée , feuilletée , souvent longue et arquée ; le nombre des feuillets varie quelquefois selon les sexes. Le corps de ces insectes est oblong , gîbbeux , et souvent velu ; le chaperon est arrondi ou échancré , plus ou moins re- bordé, et quelquefois très-avancé; les yeux sont arrondis, un peu saillans ; le corselet est un peu convexe et très-peu re- H A N 18S bordé ; l'écusson est ordinairement en cœur; les élytres sont, dans presque toutes les espèces, un peu plus courtes que l'ab- domen ; elles ont un léger rebord de chaque côté , et recou- vrent deux ailes membraneuses , repliées ; les pattes sont de longueur moyenne ; les cuisses sont simples ; les jambes an- térieures ont deux ou trois dents latérales , moins fortes que celles des scarabées ; les autres sont souvent armées de quel- ques petites épines. Tous les tarses sont composés de cinq ar- ticles ; le dernier est terminé par deux ongles dont la forme et les proportions varient beaucoup. De tous les insectes malfaisans , il en est bien peu qui le soient autant que les hannetons. Depuis leur naissance jusqu à leur mort , ces insectes se nourrissent de substances végétales, et leur font un tort considérable. Dans l'état de larve , ils ron- gent pendant deux , trois ou quatre années consécutives , les, racines tendres des plantes annuelles, celles des plantes vi- vaces , des arbrisseaux, et même celles des arbres les plus durs. En Europe , et dans tous les climats froids et tem- pérés , ces larves cessent leurs dégâts pendant l'hiver, s'en- foncent plus profondément dans la terre , se forment une loge dans laquelle elles passent l'hiver sans prendre de nour- riture et dans une sorte d'engourdissement. Devenus insectes, parfaits, les hannetons abandonnent la terre et ne se nour- rissent plus de racines ; mais ils attaquent alors les feuilles des arbres et des plantes. Il y a des années où les espèces qui se trouvent aux environs de Paris sont si multipliées , qu'elles dépouillent , dans peu de temps, presque tous les arbres d'une forêt. Les hannetons vulgaires rongent indistinctement toutes les racines dans leur premier état ; ils attaquent et détruisent les feuilles de presque tous les arbres dans leur état de per- fection. Une espèce commune dans les parties méridionales de la France , ronge les bourgeons et les feuilles tendres des pins. Le hanneton de la vigne , ainsi nommé parce qu'il dé- pouille la vigne de ses feuilles , attaque aussi le saule , le peu- plier et la plupart des arbres fruitiers. Ce genre est très -nombreux en espèces ; la plupart sont très-multipliées , et toutes sont plus ou moins nuisibles. Nous allons esquisser l'histoire de celle qu'il nous est le plus im- portant de connoître , le hanneton vulgaire , et nous donnerons les moyens employés jusqu'à ce jour , sinon pour exterminer cette race dévastatrice , au moins pour nuire à sa population et diminuer les dommages qu'elle nous cause. Les hannetons passent la plus grande partie de la journée immobiles et engourdis, attachés aux branches et aux feuilles des arbres -, ils prennent rarement leur essor quand le temps çst chaud et sec ; mais après le coucher du soleil, pressés par le i86 H A N besoin de se nourrir, et surtout de s'accoupler, ils volent en bourdonnant d'un arbre à l'autre , et les mâles poursuivent les femelles , qui se prêtent bientôt à leurs désirs. Ses orga- nes générateurs sont accompagnés d'une sorte de pince , dont les branches se rapprochent naturellement l'une de l'autre et ne peuvent s'ouvrir sans effort. Le vol de ces insectes est lourd , pesant , inconsidéré ; ils heurtent tous les objets qu'ils rencontrent ; on les voit souvent s'abattre tout à coup , et se relever avec assez de vitesse pour reprendre leur vol , à moins que le choc n'ait été trop rude , ou qu'ils ne se trouvent ren- versés sur le dos. La durée de la vie des hannetons est très-courte dans leur dernier état : chaque individu vit à peine une semaine , et l'espèce ne se montre guère que durant un mois. Peu de temps après leur sortie de terre , les hannetons s'accouplent: l'accouplement dure environ vingt-quatre heures; pendant ce temps , le mâle , un peu plus petit que la femelle , est placé sur le dos de celle-ci , et la tient embrassée jusqu'à ce qu'af- foibli et presque épuisé, il se renverse sur le dos , et se laisse traîner pendant quelque temps encore par la femelle. Les œufs sont d'un jaune clair et sous la forme d'un sphéroïde al- longé. L'accouplement fini, le mâle ne reprendpoint sa pre- mière vigueur ; il reste languissant , ne prend plus de nour- riture, et périt bientôt après. La femelle survit et fait sa ponte. Dès que les femelles sont fécondées, elles creusent en terre , à l'aide de leurs patles de devant, armées de dents fortes et un peu crochues , un trou d'un demi-pied de profondeur , dans lequel elles déposent leurs œufs les uns à côté des autres. Leur ponte finie , elles quittent le trou , abandonnent les œufs , et reviennent sur les arbres : elles survivent peu de temps à cette opération, ne prennent presque point d'aliment, et pé- rissent après avoir langui un ou deux jours. Les larves qui naissent de ces œufs , au bout d'environ six semaines , sont molles , allongées , d'un blanc sale , un peu jaunâtre , et ridées ; l'extrémité postérieure de leur corps est courbée en dessous , et les excrémens dont elle est remplie lui donnent une teinte violette ou cendrée. Elles ont six pat- tes courtes, écailleuscs; une tôle grosse et écailleuse ; deux antennes composées de cinq pièces , et neuf stigmates de chaque côté ; elles n'ont point encore des yeux, du moins ceux qu'elles auront un jour sont -ils cachés sous les enveloppes dont la larve doit se débarrasser peu à peu ; leur corps est composé de treize anneaux assez apparens. Ces larves , con- nues dans toute la France sous le nom de vers blancs ou de mans , vivent trois ou quatre années dans leur premier état , HAN l87 se changent ensuite en nymphe , et paroissent au commence- ment de la troisième ou quatrième année sous la forme de hanneton. Ces larves s'attachent aux racines des plantes et des arbres, et en font leur unique nourriture : elles ne mangent que pendant la belle saison; en automne, elles s'enfoncent très- profondément dans la terre, et passent l'hiver engourdies , sans prendre aucune espèce de nourriture et sans faire le moindre mouvement. Elles sortent de leur retraite, et remontent à un demi-pied de profondeur aux approches de la belle saison , pour se nourrir de nouveau des racines des végétaux. Elles muent ou changent de peau une fois chaque année , au commencement du printemps ; enfin lorsque ces larves ont pris tout leur accroissement à la fin de l'été de la troisième année, elles cessent de manger , s'enfoncent à la profondeur d'un pied et demi ou de deux pieds , se cons- truisent une loge très-unie, très-lisse en dedans et la tapissent de leurs excrémens et de quelques fils de soie ; elles se raccour- cissent, se gonflent, quittent leur peau et se changent en une nymphe , à travers la peau de laquelle on distingue bien toutes les parties de l'insecte parfait : les antennes, les pattes, les ailes, l'abdomen, toutes les parties, en un mot, se dessinent très-bien sous l'enveloppe générale qui les recouvre. Dès le mois de février , le hanneton déchire son enveloppe , perce la coque , et en sort sous sa dernière forme ; mais l'insecte est alors jaunâtre et assez mou ; il reste encore quelque temps sous terre , et s'y délivre de son humidité superflue ; il s'ap- proche peu à peu de la surface de la terre , d'où il ne sort tout-à-fart que quand il y est invité par l'influence d'une douce chaleur. Le contact de l'air achève de le fortifier, et donne à sa robe la couleur qu'elle doit conserver. Les dégâts que causent les larves des hannetons et les han- netons eux-mêmes, ont engagé plusieurs agriculteurs à cher- cher les moyens de les détruire à peu de frais , ou du moins de diminuer leur nombre , souvent si considérable que les feuilles d'une forêt entière sont complètement rongées par ces insectes en moins d'une quinzaine de jours. On lit dans les Transactions philosophiques de la Société de Dublin , que les habitans d'un certain canton de l'Irlande avoient tant souffert des hannetons, qu'ils s'étoient déterminés à mettre le feu à une forêt de plusieurs lieues d'étendue, pour en couper la communication avec d'autres cantons qui n'en étoient pas encore infectés. Parmi les méthodes proposées pour la des- truction des hannetons , les suivantes sont celles qni ont ob- tenu le plus de succès. Première méthode. On fait des flambeaux de la grosseur du »sa H A N poing, composés d'une mèche bien soufrée, entourée de poix-résine et d'une légère couche extérieure de cire jaune. Lorsque les hannetons commencent à paroitre, c'est-à-dire- dans les mois de mai et de juin, on choisit les heures où ils se tiennent en repos sur les feuilles des arbres et sur les haies (i), et ayant allumé le flambeau préparé, on le promène dessous et autour des arbres et sur les haies , le tenant dessous de manière que la fumée, mélangée des odeurs de soufre, de poix-résine et de cire jaune, les suffoque; il suffit de le tenir au plus un demi-quart d'heure en allant et venant, dessous les endroits où il y en a. Après cette opération, on se- coue les haies avec des bâtons , et les arbres huiliers avec des crochets ou avec la main, de manière que par les secousses l'on ne fasse point tomber les fleurs de ces arbres (car sans cette précaution le remède seroitpire que le mal). Les han- netons à demi-engourdis par l'ardeur du soleil, suffoqués par l'odeur mélangée du flambeau, éprouvent une espèce de lé- thargie , ce qui fait qu'ils tombent plus aisément des arbres çu des haies où ils sont. Lorsqu'ils sont tombés, on les ramasse pour les mettre en tas sur une poignée de paille , à laquelle on met le feu, afin qu'ils brûlent et n'en puissent revenir ; car cette odeur du flambeau ne les lue pas, et les engourdit à peine pour une heure. Seconde méthode. On a proposé , pour se préserver des ra- vages des vers blancs , de faire suivre la charrue par des en- fans, pour ramasser dans des paniers ceux que le soc décou- vre; mais, outre que toutes les terres ne sont pas labourées en môme temps , et qu'il en reste encore à la fin de l'automne et même pour l'hiver , les terrains plantés en bois ou en re- mise, ceux auxquels on fait porter des sainfoins, des luzernes, des trèfles, leur servent naturellement de retraite; d'ailleurs, cette foible ressource ne pourroil avoir lieu dans tout autre temps que celui du printemps et du commencement de l'au- tomne ; car sur la fin de cette saison ces larves s'enterrent pour se mettre à l'abri du froid , et se tiennent pendant l'hiver à une telle profondeur, qu'il seroit impossible à la charrue de parvenir jusqu'à elles. Troisième méthode. M. Gouffier s'étant aperçu que les ar- bres en espalier et en contre-espalier, près desquels on avoit. planté des Fraisiers , et des laitues ou romaines , étoient les •moins sujets aux vers blancs, il jugea qu'ils donnoient la pré- férence à ces plantes , qui étoient en effet presque toutes dé- coupées. Il prit le parti de garnir tous ses espaliers de salade, (i) C'est ordinairement entre neuf heures du matin et trois heures après midi. H A. N 189 'tï de.plarttcf de grosses touffes de fraisiers , qu'il enlevoit avec les mottes, au pied des arbres en vergers ; il avoit le soin de les visiter deux ou trois fois par jour, et aussitôt qu'il s'apercevoit qu'une laitue commençoit à se faner, il fouilloit au pied avec une petite houlette , et y trouvoit toujours une ou plusieurs larves de hannetons qui en rougeoient la racine. Quant aux fraisiers, il n'y apercevoil pas aussi vite le séjour des larves ; mais comme leurs racines étoient nombreuses, ils s'y établissoient une espèce de domicile, qui leur faisoit ou- blier les arbres voisins. Cette méthode , toute bonne qu'elle est pour préserver le» arbres de ces larves malfaisantes, ne peut rien contre les ra- vages qu'elles commettent dans les campagnes. Quatrième méthode. M. Gouffier et plusieurs autres culti- vateurs ont proposé de répandre de la suie autour des pieds des jeunes arbres, et d'y remuer souvent la terre; de jeter dans un champ de la tourbe , de la houille, des cendres de tourbe, de la chaux même , pour éloigner ou faire périr les vers blancs. D'après les expériences que ces cultivateurs ont faites en petit, il paroît que ces matières éloignent en effet les larves des hannetons , lorsqu'on les mêle en assez grande quantité avec la terre d'un pot ou d'une caisse ; mais ces expériences ne réussissent pas aussi bien dans un champ, parce que la tourbe ni ses cendres n'y sont mises ,ni en assez grande quaniité, ni assez profondément. Le temps le plus propre pour répandre ces matières, et les mêler avec la terre, seroit sans doute le printemps, au moment ouïes larves quittent leur retraite et remontent pour se nourrir de racines. Cinquième méthode. Tous les moyens rapportés ci - dessus sont inutiles ou insufnsans ; le meilleur sans doute seroit i comme le dit Rozier à l'article Hanneton, dans son Cours d'Agriculture, de faire plusieurs années de suite une chasse générale à ces insectes , et de les détruire sous leur dernière forme : on pourroit employer à cet effet des femmes et des enfans. Les oiseauxde basse-cour, tels que les coqs-d'Inde , les poules, etc., des oiseaux nocturnes, tels que les différentes espèces de hiboux, l'engoulevent ou crapaud volant, etc., les rats , le blaireau, la belette, la fouine, et tous les quadrupèdes congénères, en font périr un très-grand nombre. Les carabes dorés, connus du peuple sous le nom de vinaigriers, détruisent aussi une grande quantité de hannetons femelles , au moment où elles cherchent à s'enfoncer dans la terre pour déposer leurs œufs. On croit communément que la gelée et les pluies froides «9o H A N du printemps font périr les hannetons avant qu'ils soient sor- tis déterre ; on croit aussi, suivant les observations de Roë'sel, que l'on peut prédire , d'après le nombre de hannetons qu'il y a dans une année, leur disette ou leur abondance pour la quatrième année qui suivra la prédiction; mais l'observation dément ces assertions , plus fondées sur des conjectures que surrexpcrience.il arrive souvent, d'une part, qu'après un hiver rigoureux et un printemps froid et humide , les han- netons se montrent en abondance au mois de mai, et qu'ils sont quelquefois moins nombreux après un hiver doux et un printemps chaud et sec. D'une autre part, si leur nombre pour la quatrième année étoit déterminé par celui de l'année où on les observe , on pourroit , en les suivant pendant quatre ans, déterminer leur nombre à jamais, ce qui est entière- ment contraire à l'observation. 11 arrive souvent que ces in- sectes sont très-communs pendant plusieurs années de suite , et qu'ils le sont beaucoup moins pendant plusieurs autres , sans qu'il y ait pour cela aucun ordre constant. Une ponte très-abondante peut être suivie de peu de hannetons, la qua- trième année , si les causes propres au développement et à l'accroissement des larves se trouvent défavorables-, une ponte moins abondante peut être suivie d'une quantité considérable de hannetons la quatrième année , si ces causes sont au con- traire très-favorables, si les œufs éclosent bien, si les larves ne périssent pas. Chaque hanneton femelle pondant prèsd'une centaine d'ceufs , on sent qu'un moindre nombre de ces insec- tes peut néanmoins laisser une postérité nombreuse. Je divise ce genre de la manière suivante : I. Labre épaissi et échancré inférieuremenl , à sa pariie antérieure. [Mandibules entièrement cornées; leur extrémité' soit fortement tronquée, soit échancrée , et à dents obtuses ; labre épais et échan- cré inférieurement à sa partie antérieure ; corps oblong .) A. Antennes de dix articles. * Massue des antennes de sept feuillets dans les mâles, et de six dans les femelles.) Leur corps est oblong , convexe ; les crochets de leurs tarses sont égaux , unidentés en dessous. Hanneton Foulon, Meloloniha fullo , Fab. , fig. E i4, i de ce Ouvrage. Cette espèce , la plus grande des indigènes ,. a jusqu'à seize lignes de long. Le corps est brun ou noir, avec un grand nombre de mouchetures ou de taches blanches, formées par un petit duvet; le chaperon est droit en devant, et a un trait H A N blanc de chaque côté ; le corselet a trois lignes blanches, dont une au milieu et les autres latérales et coupées ; l'écusson a une tache blanche en cœur; l'abdomen est cendré. — On le trouve sur les dunes de la Hollande, et sur les bords de la mer, en France , en Angleterre, etc. ; mais très-rarement dans ce dernier pays. On le prend aussi quelquefois dans l'in- térieur des terres. Hanneton vulgaire , Meîolontha vulgaris, Fab. , Roës., Insecl., t. 2. Scar. i , tab. i. Il est noir ; les antennes, le bord antérieur du chaperon, les élytres , les pattes , excepté la majeure partie des cuisses postérieures, sont d'un bai rougeâtre; le corselet a ses bords latéraux un peu dilatés et arrondis au milieu, et une cicatrice près des bords de chacun d'eux ; il est tantôt noir et tantôt rouge; les élytres ont chacune quatre nervures longiludinales; la poitrine est d'un gris cotonneux ; les bords de l'abdomen ont une rangée de taches blanches triangulaires. — Il est com- mun dans toute l'Europe. La variété à corselet rouge domine, certaines années, dans quelques cantons. Hanneton du marronnier d'Inde, Meîolontha lùppoc.as- tani, Fab. , ne diffère du précédent qu'en ce qu'il est un peu plus velu, et que la pointe, en forme de queue, terminant l'abdomen , est proportionnellement plus courte. ** Massue des antennes de cinq feuillets dans les mâles, et de qua- tre dans les femelles. Forme du corps et des crochets comme dans la division précédente. Hanneton cotonneux, Meîolontha villosa, Oliv. , Col. , tom. i , n.° 5 , pi. i , fig. 4- Il est d'un brun plus ou moins foncé ; le chaperon est droit en devant; le corselet a trois lignes courtes , grises, formées par un duvet ; l'écusson et tout le dessous du corps sont cou- verts d'un duvet semblable et épais, qui est disposé par taches sur les côtés de l'abdomen. — Il se trouve aux environs de Paris , au midi de la France et en Italie. *** Massue des antennes de trois feuillets dans les deux sexes. Hanneton estival , Meîolontha œstwa , Oliv. , ibid. pi. 2 , fig. i. Il est d'un roux jaunâtre pâle ; le chaperon est droit en devant, arrondi sur les côtés ; le corselet a souvent un point de chaque côté , et une ligne au milieu , bruns ; la suture , et même quelquefois l'extrémité du bord extérieur des ély- tres, sont de cette couleur ; les élytres sont poinlillées , et n'ont pas de ligues élevées distinctes; la poitrine est couverte *9S H À N d'un coton gris jaunâtre ; les crochets des tarses sont égaux et unidenlés en dessous. Cette espèce est la plus printanière de notre pays. B. Antennes de neuf articles , dont les trois derniers forment la massue dans les deux sexes. Hanneton solsticial, Melolontha solstiiialis , Fab.; Ollv. ibid., pi. 2, fig. 8. Il a les antennes , la moitié antérieure de la tête , le fond du corselet et les pattes roussâtres, avec le derrière de la tête noir; le chaperon est droit en devant ; le corselet a deux ban- des ou taches longitudinales , et souvent un point de chaque côté d'un brun obscur : son milieu et surtout son Lord postérieur, ont des poils grisâtres; l'écusson est brun ; les élytres sont d'un roux jaunâtre, et ont chacune trois à quatre nervures longitudinales élevées; la suture dans quel- ques-uns est brune; la poitrine est d'un gris cotonneux, et l'abdomen d'un brun noirâtre, avec des bandes d'un gris cendré , formées par un duvet placé sur le bord postérieur des anneaux ; l'anus est d'un roux jaunâtre ; les crochets des tarses sont égaux, et avec une dent inférieure. Il est commun dans toute l'Europe. On le trouve dans les blés. II. Labre mince, plat, presque en forme de membrane. Nota. Antennes de neuf articles , dont les trois derniers formant une massue dans les deux sexes. A. Mandibules entièrement cornées , sensiblement dentelées à leur extrémité. Nota. Crochets des quatre tarses antérieurs très-inégaux; l'un d'eux plus robuste ou bifide ; ceux des tarses posté- rieurs égaux ou presque égaux et entiers ; corps plus ou moins ovoïde ou peu allongé , et ayant souvent des couleurs brillantes* Hanneton de la vigne, Melolontha vitis , Fab.; Oliv. ibid. , pi. 2 , fig. 12. Il est vert , avec les antennes et les côtés du corselet jaunes ; le chaperon est arrondi. On le trouve dans les lieux sablonneux, en Europe. Hanneton de Frisch, Melolontha Frischii, Fab.; ejusd. M. Junii, variété; Oliv. ibid. , pi. 4i %• 29- Il est très-voisin du précédent; son corps est d'un vert foncé , quelquefois cuivreux ou d'un bleu foncé , luisant ^ glabre, pointillé; les antennes sont brunes . avec la massue noirâtre ; le chaperon a le bord antérieur un peu relevé ; les élytres sont fauves , ou d'un jaune un peu bronzé , et ont quelques foibles côtes ou nervures, mais qui ne commencent qu'à une certaine distance de la suture , et dont les inté- H A N %3 rieures sont plus prononcées au bout de chaque élytre ; le sternum a un enfoncement remarquable. Il se trouve dans toute l'Europe et dans les mêmes localités que le précédent. Hanneton horticole, Meloloniha horticola, Fab. ; Oliv. ibid. , pi. 2 , fig. 1 7. Il est bronzé ou d'un vert foncé, luisant, pointillé, velu, à poil gris; la base des antennes est roussâtre; les élytres sont d'un brun rougeâtre , à stries légères, formées par des points, sans taches, avec des poils épars. L'écusson est de la couleur du corps, et quelquefois aussi la suture; le chaperon est transversal , avec le bord antérieur relevé et entier. Il se trouve dans les bois, dans toute l'Europe. B. Mandibules membraneuses uu moins solides le long de leur bord interne , sans dentelures apparentes à leur extrémité. * Corselet plus large que long, presque en forme de trapèze. f Crochets des tarses égaux , bifides; division inférieure plus courte, plus large, obtuse ou tronquée ; corps bombé ou convexe. HANNETON variable , Meloloniha variabilis, Fab. ; Oliv. ibid., pi. 4> %• ^7; le scarabée couleur de suie , Geoff. Il est ovale , arrondi , d'un brun très-foncé ou noirâtre , avec un léger duvet soyeux et cendré en dessus , d'un brun plus clair ou marron en dessous. Ses antennes sont d'un fauve clair, et leur massue est très-longue dans les mâles; ses ély- tres ont de petites côtes; le dessus du corps est pointillé; le chaperon est un peu rugueux , cchancré. Il se trouve dans toute la France. Le HANNETON RURICOLE , Meloloniha ruricola, Fab.; Oliv. ibid., pi. 3, fig. 25 , est un des plus jolis de ceux qu'on trouve aux environs de Paris. Son corps est noir, pubescent , et ses élytres sont striées, testacées, bordées de noir: pour la forme et la grosseur, il se rapproche beaucoup du hanneton humerai {velours noir, Geoff. ) ; mais celui-ci est entièrement noir. Oiï les trouve tous les deux très-abondamment au mois de mai , dans les luzernes des environs d'Issy et de Meudon. ■j-J- Crochets des quatre tarses antérieurs très-inégaux ; l*un d'eux plus fort et bifide; ceux des tarses postérieurs presque égaux, entiers ; corps plan ou peu convexe en dessus. Les uns ont le chaperon en forme de carré transversal , et telle est l'espèce que j'ai nommée Champêtre, Meloloniha campestris{Hist. nat. des cr. et des ins. , tome 10, p. 194.). Son corps est noi'r, pubescent, avec les élytres d'un jaunâtre terne ; la suture et le bord extérieur sont noirs. On voit en outre dans la femelle une tache carrée autour de l'écusson , et deux au- tres plus bas, de la même couleur; les bords latéraux d* tg{ H A N l'abdomen ont, dans les deux sexes, une petite rangée de ta- ches blanches , formées par des poils. On le trouve dans les Alpes. Les autres ont le chaperon avancé , rétréci près de sa pointe , dilaté , ensuite relevé et tronqué à son extrémité , ou en forme de museau. Ici se rangent les espèces que Fabri- cius nomme floricola , frulicola, agricola , et qu'il est très-dif- ficile de bien caractériser. Le Hanneton floricole, Melo- lonlha floricola , est bronzé ou presque glabre en dessus , avec les élytres fauves; le dessous du corps est velu, les poils de l'a- nus sont jaunes, les autres sont blancs; quelques individus ont une tache noire autour de l'écusson ; d'autres ont en outre la suture et le bord postérieur des élytres de cette couleur : on en trouve dont le corps est entièrement noir. M. Duflsfchmid rapporte à cette espèce le H. fruticola d'Olivier. Celui-ci est d'un bronzé verdâtre, et plus velu, surtout en dessus; la femelle a l'écusson couvert de poils blancs et bordé de noir. La variété C de mon hanneton graminh or e , très-com- mune dans les environs de Paris, n'en diffère pas essen- tiellement. Le Hanneton agricole, Melolontha agiicola, est un peu plus grand que les deux précédens , d'un bronzé foncé , presque glabre en dessus, garni en dessous d'un duvet blanc, avec les élytres d'un jaune livide et plus ou moins marquées de noir ; l'une ou l'autre de ces couleurs domine plus ou moins. On observe souvent au bord extérieur de ces étuis un pli ou une gibbosité. Cette espèce se trouve en Allemagne et dans les provinces méridionales de la France. ** Corselet allongé, en ovale tronqué; rétréci postérieurement; tous les crochets des tarses égaux et bifides à leur extrémité. Celte subdivision comprend le hanneton sub-épineux CM. sub- spinosa) de Fabricius, et deux autres espèces du Pérou. On pourroit en former un genre propre , d'autant plus que la bouche offre aussi d'autres caractères dislinctifs. Voyez, pour le Hanneton écailleux mentionné au même article , dans la première édition de ce Dictionnaire , le mot Hoplie. (O.L.) HANNETON FOSSILE. Bertrand (Dict. Orycl.) dît avoir vu des hannetons fossiles dans les pierres calcaires feuil- letées de Glaris semblables à celles d'OEningen en Franconie, où l'on rencontre souvent des larves ou des nymphes de libel- lules parfaitement semblables à celles des insectes vivans. On n'y voit , au contraire , aucun débris d'animaux marins ; ce qui porte à soupçonner que ces dépôts sont très-récens , et qu'ils ont été formés dans les eaux douces, (desm.) H A P I95 HANNETON DU POITOU. C'est le Hanneton fou- lon, (desm.) HANNETON DU ROSIER ou Hanneton doré. C'est la Cétoine dorée ou Emeraudine de Geoffroy , Cetonia au- rata , Fabr. (desm.) HANNONS. Coquilles du genre PÉTONCLE, (b.) HANSE. Nom suédois du Chien basset, (desm.) HANSEL. Nom arabe de la Scille maritime, suivant Matthiole. (ln.) HANTHA. Nom arabe des Fromens. (ln.) HANTOL , Sandoricum. Grand arbre à feuilles alternes, pétiolées , formées de trois folioles ovales , pointues , entières et à fleurs disposées en grappes composées et axillaires , qui forme un genre dans la décandrie monogynie , et dans la fa- mille des méliacées. Ce genre a pour caractères : un calice monophylle , petit et à cinq dents ; cinq pétales lancéolés ; dix étamines dont les filamens sont réunis en un tube cylindrique , portant en son bord de petites anthères sessiles ; un ovaire supérieur, globu- leux , chargé d'un style simple , à stigmate en tête , divisé en dessus en dix rayons ouverts ; le fruit est une baie de la gros- seur du poing , légèrement tomenteuse en dehors , pulpeuse intérieurement , contenant quatre ou cinq semences , entou- rées chacune d'une arille coriace, comprimée, inférieure- ment bivalve. Cet arbre croît dans les Indes. On mange la pulpe du fruit ; mais si elle est d'abord agréable au goût, elle laisse ensuite dans la bouche un goût d'ail fort mauvais. On en fait une gelée , un sirop , une conserve , que l'on garde pour l'usage. (B.) HAP-CHIONG-TSAO. Nom donné , à Canton , en Chine , à une espèce de Sainfoin , Hedysamm elegans , Lour. (LN.) HAPA. Nom du Peuplier tremble , en Finlande, (ln.) H AP ALANTHE , Hapalanthus. Genre établi par Jacquin , mais qui rentre daus celui appelé Callisie par Loëlling. (b.) HAPALE. Illiger, par le motif que nous avons rapporté au mot Halmaturus, a changé le nom du genre ouistiti , ( V. ce mot ) en celui tfhapate, qui vient éLttnaMs , mollis. (DESM.) HAPAP. Les Egyptiens nommoient ainsi la plante appe- lée Helxine par Dioscoride, c'est-à-dire la pariétaire, (ln.) HAPAYE. V. Harpave. (s.) HAPLA1RE , Haplaria. Genre de plantes de la classe des i96 H A P anandres, second ordre ou section, les Moisissures, proposé par M. Linck. lia pour caractères : un thalhis composé d'a- mas filamenteux , séparés , droits , simples ou dichotomes , cloisonnes ; sporidies épars et agglomérés, (p.-b.) HAPLOPHYLLON. Synonyme Valysson, dans Diosco- ride. Celle plante n'est pas la même que celle nommée (?/ji- sum par Pline, mY alyssum de Galien, ni Yalyssiim de AEtius. Il s'agit de plusieurs plantes différentes. L'alysson , suivant Dios- coride , passoit pour guérir la rage ; suspendu dans les mai- sons , il étoit salutaire anx hommes ( sans doute par son odeur ?). On lui donnoit beaucoup de noms différens , peut- être à cause de son grand emploi. On croit reconnoître cette plante dans 1 un de nos alyssum calycinum , clypeatum ou mari- timum ( V. AîiGuiLLARA , Matthiole , Clusius , etc.) , ou môme dans une véronique. Galien compare Yalyssum au marrube , et sa description convient à une labiée. Clusius, Dodonée et Lobel, pensent , ainsi que Castor - Durantes , que ce peut être la plante que les botanistes actuels nomment marrubium alysson. Fracastor penche pour la Sclarée, Césalpin pour le leonurus cardiaca ? qu'il dit être aussi Yalyssum de AEtius , lequel paroît être le même que celui de Galien; enfin d'autres auteurs , sont pour Vaspérule des champs. L' alyssum de Galien guérissoit aussi de la rage. V alyssum de Pline est, suivant tous ces commen- tateurs , ou une rubiacée , telle que Yasperula odoraia , le ga- liummolugo, le valantia cruciata , ou une labiée, telle qu'un galeopsis. Tournefort , parmi les modernes , créa un genre alyssum qui comprenoit les espèces parmi lesquelles on croit recon- noître V alyssum de Dioscoride. Linnœus le partagea en deux: une partie fut renvoyée audraba et au clypeola;Yaatre, augmen- tée de Yalyssoides et du vesicaria de Tournefort , constitue son genre alyssum. Adanson, Lamarck, Moè'nch, se sont opposés à cette réunion en rétablissant une partie des genres de Tour- nefort. Moënch va plus loin, il fait de Y alyssum clypeatum, es= pèce de draba pour Lamarck , et de lunaria pour Allioni , un genre qu'il nomme fibigia. Il adopte en outre Yadyseton de Sco- poli , qui a pour type Yalyssum calycinum ; et le moënchia de Koth , qui contient les alyssum incanum et campestre. (ln.) HAPPELOURDE. Nom d'une Gemme ou Pierre pré- cieuse contrefaite, (desm.) HAPUPHAHA. Nom donné , à Ceylan , au Champac (Michelia champac , Linn.). Il est cultivé dans les jardins de l'Inde à cause de la beauté et de la longue durée dé ses fleurs, lesquelles ont très-peu d'odeur, (ln.) H A R „J7 HARACHE. Poisson du genre Clupée. On ne sait pas positivement à quelle espèce il doit être rapporté, (b.) HARAH. Nom arabe d'un SlSYMBRE {sisymbrium hispidum, Vahl ) placé par Forskaël avec les Sénevés {sinapis harra t Forsk. ). (ln.) HARAHA. Nom arabe des Courges, suivant Matthiole. / T {*•*■) HARRATUM. Nom arabe du Peucedanum officinale. (LN.) HARCONEM. Belon dit que les Arabes donnoient ce nom à une espèce de sorgho, qui paroît être celle que Rau- wolfius et Forskaël nomment dora ou doura. (ln.) H ARDA, HARDILLA et Arda , Ardilla , Esouillc. Noms espagnols de I'Ecureuil. (desm.) HARDE , par corruption de Horde. Ce mot a deux ac- ceptions parmi les "veneurs : il signifie une Troupe de bètes rassemblées, et le lien qui attache les chiens courans quatre à quatre ou six à six. (s.) HARDE. On appelle ainsi, en Picardie, un Œuf qui n'a point de coquille; cela annonce ordinairement que la poule qui les pond est trop grasse, (s.) HARDEAU. Nom qu'on donne a la Viorne, (b.) HARDEE {vénerie}. Ce sont les rameaux que la biche casse lorsqu'elle va paître ou viander dans les taillis, (s.) HARDER ou HERDER ( berger ) , est, selon M. Cuvier ( Règne animal), un nom que les matelots hollandais donnent à divers poissons, d'après des idées semblables à celles qui ont fait donner par les nôtres ceux de conducteur, de pilote, etc. (desm.) HARDOIS {vénerie). Ce sont les brins de bois que le cerf écorche en se frottant la tête contre les arbres, pour la refaire, (s.) HARE. En anglais et en danois , c'est le nom du Lièvre. (desm.) HAREBELL. Nom donné , en Angleterre , à I'Hyacin- THE DES bois (hyacinlhus non scriptus). (LN.) HAREIS, HAREIZ, HEREIS. Noms arabes de I'Ibis noir, (v.) HARENG. Espèce de poisson du genre Clupée {V. ce mot) , qui mérite de fixer l'attention des hommes d'état autant que celle des scrutateurs de la nature ; car sa pêche peut influer sur la puissance des nations, et son histoire pré- sente des faits d'un intérêt majeur. Quelque importance dont jouissent en ce moment les ha- rengs, quelque général qu'en soit aujourd'hui l'emploi dans igFî II A R toute l'Europe , ils n'ont pas été connus des Grecs et des Romains; c'est une manne sans doute réservée par la nature pour les peuples du Nord , mais dont ils n'ont su tirer tout le parti possible que dans les temps modernes, depuis que la civilisation les a soumis à de nombreux besoins. La tête du hareng est petite et comprimée ; son œil est grand, avec l'iris argentin et la prunelle noire ; l'ouverture de sa bouche est petite ; sa mâchoire inférieure est plus lon- gue , recourbée et garnie , ainsi que la supérieure , d'une grande quantité de très-petites dents ; sa langue est courte , pointue, et hérissée de dents; les opercules de ses ouïes, dont la membrane a huit rayons , offrent une tache violette ou rouge , qui disparoit après la mort ; son corps est comprimé et couvert de grandes écailles arrondies, qui tombent fort aisément; son dos est arrondi et d'un bleu noirâtre ; sa ligne latérale est à peine visible ; son ventre est argentin , et hors du temps du frai , mince et tranchant ; ses nageoires sont pe- tites et grises , hors celle de la queue , qui est grande et four- chue. Il a dix-huit rayons aux nageoires dorsales, pectorales et caudales , et neuf aux ventrales ; sa longueur moyenne est de huit à neuf pouces , sur deux à trois de largeur. On trouve les harengs dans toutes les mers du nord de l'Europe , de l'Asie et de l'Amérique. Us passent une partie de l'année dans la profondeur des eaux , d'où une portion sort au printemps , une autre en été , et une troisième en au- tomne , pour aller frayer sur les côtes , surtout vers l' em- bouchure des fleuves. Ils vivent de petits poissons , de petits crustacés , de vers marins, de mollusques, etc., et ils servent de nourriture à tous les cétacés et à tous les poissons voraces qui habitent les mêmes mers qu'eux. Leur nombre est si considérable que , dans leur émigration , ils forment des bancs de plusieurs lieues de large, de plusieurs toise* d'épaisseur , et si serrés qu'ils se touchent tous. Voici la marche qu'on leur a assignée, d'après le témoi- gnage d'Anderson. Lorsque les harengs sortent de la mer Glaciale , ils for- ment un banc de plusieurs centaines de milles en largeur. Bientôt ils se séparent en deux bandes; la droite va sur les côtes d'Islande, où elle arrive en mars ; puis , tournant vers l'Occident, elle gagne le banc de Terre-Neuve et disparoit ensuite. La gauche prend sa route vers le Sud , et se subdi- vise en deux colonnes , dont l'une suit les côtes de la Nor- wége , entre dans la Baltique , et l'autre se dirige vers les Orcades , où elle se partage de nouveau, pour aller, d'un côté , à l'occident de l'Ecosse et de l'Irlande, et de l'autre H A R ,99 à l'orient de l'Ecosse et de l'Angleterre, se re'unir de nouveau sur les côtes de Hollande , et disparoître ensuite. Quoique ingénieuse, et généralement regardée comme prouvée , cette merveilleuse marche a été révoquée en doute parBloch. Il a établi : i.° que les harengs ne pouvoient pas faire, du printemps en automne, le long trajet qu'on leur attribue , puisque les poissons des eaux douces, d'après l'ex- périence, ne parcourent qu'un demi-mille par jour, quoi- qu'ils n'aient pas à vaincre l'obstacle d'une aussi grande densité de l'eau, celui résultant de leur grand nombre, et des millions d'ennemis qui les troublent perpétuellement ; 2.0 qu'on trouve des harengs pendant toute l'année , mais en- petit nombre, dans la plupart des mers du nord de l'Eu- rope , et que même on en pêche pendant tout l'été dans le nord de la Norwége ; 3.° qu'on ne sait ce que deviennent ces immenses bancs de harengs , et qu'on n'a jamais eu connois- sance de leur retour. Ce même naturaliste demande ensuite :i.° pourquoi la plus petite espèce de harengs tourne -t-elle du côté de la Baltique, et la plus grosse vers la mer du Nord? 2.0 pourquoi , si c'est l'effroi que leur causent les baleines qui les fait émigrer , font-ils plusieurs centaines de milles au-delà des parages où ces cétacés habitent ordinairement? pourquoi reviennent-ils ensuite dans ces mêmes parages qu'ils fuyoient quelques mois auparavant? et pourquoi sortent-'ls de la Baltique , où ils n'ont pas à craindre la présence de ces redoutables en- nemis ; 4-° pourquoi, si c'est le manque de nourriture qui les chasse de dessous les glaces du Nord, arrivent-ils tou- jours à la même époque de l'année ? Enfin , pourquoi ne voit- on presque jamais les petits harengs qui devroient accom- pagner les gros , si des causes générales agissoient sur eux ? Un fait qui a été fréquemment constaté dans différens lieux, à des époques fort éloignées les unes des autres, c'est que les harengs abandonnent des parages sur lesquels ils étoient fort abondans, et qu'après plusieurs années, ils y re- viennent en aussi grande quantité. On n'a pas encore de no- tions positives sur les causes de ces disparitions et de ces re- tours : probablement plusieurs agissent à la fois ou successi- vement. Tout ce qu'on pourroit dire à ce sujet, ne seroit que conjectural; ainsi, il vaut mieux garder le silence y que de faire un roman analogue à celui d'Anderson. Le vrai est, que les harengs vivent dans les profondeurs de la mer qui s'étend depuis le quarante-cinquième degré jus- qu'au pôle arctique , et que , comme la plupart des autres poissons , ils s'approchent des côtes à trois différentes épo- ques , pour frayer. Ces époques sont plus ou moins reculées*. juo H A R suivant la chaleur de la saison. Les plus vieux commencent à pondre, ensuite ceux d'un âge moyen, enfin, les plus jeunes. On n'a pas, il est vrai , d'observations précises qui constatent ces faits pour les harengs ; mais on en a un si grand nombre relatives aux autres poissons , et principalement à ceux d'eau douce , sur lesquels il a été plus facile de faire des expériences , qu'on ne peut se refuser à les leur appli- quer par analogie. Ce qu'il y a de certain , c'est que les harengs frayent en différens temps. Les pêcheurs hollandais leur ont même donné des noms relatifs à ce fait. Ils appellent harengs vides ou gais , ceux qui ont frayé au printemps ; harengs pleins ceux qui frayent en automne et en hiver , et harengs vierges ceux qui frayent en été. Ce sont les harengs pleins qui sont les plus gros , et par conséquent les plus vieux; et probablement les harengs vierges sont les plus jeunes , ceux qui frayent pour la première fois; car leurs lailes et leurs œufs ont bien moins de consistance que ceux des premiers, et les pêcheurs disent même qu'ils sont liquides. Ainsi, le commencement de la ponte a lieu en automne, et continue, avec des interruptions variables sous tous les rapports , pendant presque toute l'année. Voici ce qu'on a remarqué dans les mers de l'Europe. Plusieurs jours avant que les harengs arrivent en troupe , on voit quelques mâles dispersés , et lorsque toute la troupe est arrivée, on y trouve plus de mâles que de femelles. A l'instant où ces dernières veulent déposer leurs œufs, ce qui a toujours lieu dans des endroits abondamment garnis de pierres et de plantes marines , elles se frottent le ventre contre les pierres , se mettent tantôt sur un côté , tantôt sur un autre, aspirent vivement l'eau , agitent rapidement leurs nageoires* L'eau s'obscurcit, devient fétide, et l'œuvre de la génération est accompli. Le hareng du printemps fraye dans la Baltique quand la glace commence à fondre , et continue jusqu'à la fin de juin ; ensuite vient celui d'été , puis celui d'automne , qui n'a ter- miné que vers le milieu de septembre. Ces différentes bandes suivent un certain ordre dans leurs opérations , comme on l'observe dans le même cas chez plusieurs poissons de ri- vière, entre autres chez ceux des genres Salmone et Cyprin. Satier, qui a rédigé le journal de l'expédition de Billings dans les mers du nord de l'Asie , rapporte que , le 7 juin, il remarqua dans le port intérieur de Saint Pierre et Saint- Paul du Kamtschatka des harengs qui, en nageant , formoient des cercles d'environ une toise de diamètre. Voyant qu'ils conlinuoient à tourner de la même manière , il s'approcha H A R 20I Jrès-près y et vit , dans le milieu de chaque cercle , un de ces poissons qui se tenoit au fond de l'eau et paroissoit immobile ; mais il déposoit, sur les plantes qui l'enlouroient , une ma- tière d'un jaune très-brillant : c'étoit du frai. Quand le reflux laissa cet endroit à sec, Saiïer put s'assurer que toutes les plantes, les bois et les pierres qui s'y trouvoient étoient couverts de ce frai de l'épaisseur d'un demi-pouce ; mais il n'eut pas plutôt quitté la place, que les chiens, les mouettes et les corbeaux s'y précipitèrent, et en dévorèrent la plus grande partie. On n'a pas de notions précises sur le temps que le frai du hareng reste en étal d'œuf, ni sur celui qui est nécessaire aux petits qui en naissent pour parvenir à leur maximum de gros- seur. Tout ce qu'on sait , c'est que leur multiplication est extrêmemeut considérable : on a compté 68,656 œufs dans une seule femelle de moyenne grosseur. Aussi , comme on l'a déjà dit , ils couvrent dans le temps de leur migration des espaces de mer très-considérables , et ils ne semblent pas diminuer malgré la chasse perpétuelle que leur font les cé- tacés, un grand nombre de poissons voraces , d'oiseaux de mer, et enfin l'homme. En effet, on doit mettre l'homme au rang des plus grands ennemis des harengs ; car, depuis plusieurs siècles, il en fait périr au moins mille millions par an. Les Hollandais, les Anglais, les Français, les Danois, les Suédois, les Prus- siens et les Américains des Etats-Unis se disputent chaque année à qui en prendra le plus. C'est pour ces différens peuples une mine plus fructueuse et plus inépuisable que toutes celles du Pérou : mine où ils emploient chaque année , d'après les relevés les plus nouveaux, plus de trois mille vaisseaux pontés , de différentes grandeurs, montés de plus de cent mille matelots, et ce, sans compter les bateaux de la petite pêche , dont on ne peut apprécier le nombre. 11 paroit généralement reconnu que ce sont les Hollandais qui, les premiers , ont fait en grand la pêche de ce poisson , et que c'est cette pêche qui les a mis à portée , par les béné- fices énormes et toujours renaissans qu'elle leur a procurés , de soutenir une guerre de quarante ans contre la maison d'Autriche, de faire reconnoître leur indépendance , et de jouer un des premiers rôles politiques dans l'Europe pendant une longue suite d'années. Aujourd'hui , que ce peuple partage cette pêche avec plu- sieurs autres , les avantages qu'il en retire sont de beaucoup diminués; mais il est encore celui qui y envoie le plus de navires , qui a la réputation de mieux préparer le poisson qui en provient , et dont les réglemens sont le plus généra- 202 H A R lcment suivis. En conséquence , on ne peut mieux faire , pour donner une idée de la pêche des harengs, que de rapporter ce qu'il fait. Les filets dont on se sert pour cette pêche , sont de diffé- rentes grandeurs ; mais ceux qui sont consacrés à la grande pêche doivent avoir, d'après l'ordonnance, cinq à six cents toises de long. Autrefois, on les faisoit en fd retors ; mais comme ils ne duroient qu'un an , on les a remplacés par des filets de soie , qui sont encore passablement bons la troisième année. Leurs mailles doivent avoir au moins un pouce de large. On les teint en les exposant à la fumée. Il est défendu de jeter les fdets avant le 25 juin et après le i5 juillet, et par-là on conserve le frai de tous les harengs qui ont déposé leurs œufs avant ou aprèaces deux époques. Les bancs de harengs sont indiqués aux pêcheurs par des volées de mouettes et autres oiseaux de mer qui les suivent perpétuellement pour se nourrir des individus qui les com- posent , ainsi que par le grand mouvement des ondes pen- dant le jour, et par une traînée de feu pendant la nuit; car les harengs sont éminemment phosphoriques , de même que leur frai. Ils sont encore annoncés par des taches d'une matière onctueuse qui flotte sur l'eau comme de l'huile, matière qu'on appelle graissin , et qui n'est autre que le sperme du mâle. Lorsque ces moyens ne sont pas suffisans , c'est-à-dire, lors- que le poisson nage dans la profondeur , on jette des lignes de fond amorcées de petits crustacés , et on ne tarde pas à les retirer garnies de harengs , lorsqu'on se trouve sur un de leurs bancs. . C'est toujours ou presque toujours le soir que l'on jette les fdets , parce que la pêche de ces poissons , comme celle de tous les autres , est plus favorable la nuit que le jour , attendu qu'alors ils montent à la surface de l'eau, et qu'ils accourent aux lumières qu'on a toujours soin d'attacher aux navires de pêche. La grandeur des fdets ne permettant pas de les manœuvrer à la main , c'est par le moyen d'un cabestan qu'on les jette à l'eau et qu'on les en retire. Cette opération est très-pénible, et n'est pas sans danger pour les matelots. On met à celui des bouts du fdet qui est jeté le premier à la mer , une bouée de forme conique , qui indique sa position. A mesure que le fdet quitte le navire , on attache des pierres à sa partie inférieure pour la faire enfoncer , et des barils vides à sa partie supérieure pour la faire surnager ; et lorsque sa tota- lité est à l'eau, le navire dérive le plus lentement possible. Alors tous ou presque tous les harengs qui rencontrent le fdet, roulant forcer l'obstacle qu'il oppose à leur marche , H A R aQ3 engagent leurs ouïes dans ses mailles , et y restent accrochés. Pour que cette opération se fasse bien , il ne faut pas que le filet soit tendu : aussi a-t-on soin de le tenir toujours plissé sur la corde supérieure. Lorsqu'on juge qu'il y a autant de poissons maillés que le filet peut en porter sans se rompre , on le retire par le même moyen qu'on l'a jeté ; seulement un matelot ou plusieurs ma- telots tendent horizontalement un filet au-dessous de l'autre , à sa sortie de la mer, pour recevoir les poissons qui ne sont pas bien maillés, et que le mouvement ou le frottement dé- tache. Les autres tombent sur le pont , ou sont démaillés à la main. Quelquefois il ne faut que quelques instans pour garnir un filet de poissons ; d'autres fois une marée entière suffit à peine. Ordinairement , on regarde la pêche comme très- bonne , lorsqu'au bout de deux heures on est obligé de le retirer. La pêche est souvent troublée par les requins et autres espèces de poissons voraces qui affluent toujours autour des bancs de harengs pour les dévorer. Elle l'est surtout par la Chimère antarctique qui les accompagne constamment, et en a pris même le nom de roi des harengs. Tous ces poissons , fort gros et fort féroces , font , pour passer au travers du filet , des efforts qui non-seulement l'exposent à être déchiré, mais qui encore déterminent la colonne de harengs à prendre une autre direction ; et il y a des années et des parages où ils sont si nombreux , qu'ils obligent d'abandonner la pêche. Il y a plus, on a été forcé de renoncer à préparer les harengs en mer, sur les côtes de France , parce que leurs intestins, qu'on jeloit hors du navire , fixoient ces poissons voraces dans les parages de la pêche bien au-delà de sa durée , et qu'ils nuisoient même à la petite pêche , c'est-à-dire , celle des Gades-merlaiss , des Pleuronectes , etc. Quelques circonstances servent d'indices aux pêcheurs pour juger que la pêche sera abondante ou non. Ainsi , ils en augurent favorablement lorsqu' après une tempête il sur- vient un calme accompagné de brouillard ou de brume , lors- que le vent souffle de la partie d'où viennent les harengs , etc. Les harengs meurent aussitôt qu'ils sont sortis de l'eau ; et lorsqu'il fait chaud , ils ne tardent pas à s'altérer. En con- séquence , il est de la plus grande importance de leur faire subir les opérations conservatrices le plus tôt possible après qu'ils sont pris. Aussi les navires qui sont à portée des côtes se hâtent -ils , dès que leurs filets, sont remplis, de revenir au port; et ceux qui vont faire la pêche sur d'autres parages, 2o4 H A R ont-ils soin de se pourvoir de sel et des ustensiles nécessaires à leur préparation , quel que soit son mode. Il est des temps et des années où le hareng est plus maigre que dans d'autres , et on en sent aisément la raison ; mais on ne devine pas aussi aisément pourquoi les harengs des côtes de la Prusse et de celles de Suède, par exemple, seroient toujours maigres et sans saveur. Certainement ce poisson , comme les autres , doit trouver plus de nourriture dans cer- tains parages; mais, comme il est voyageur à l'époque où on le pêche , il semhle qu'il ne doit pas toujours se prêter à la même observation. On peut croire que ce fait est un pré- jugé répandu par les pêcheurs accrédités de la Hollande , et qui s'est perpétué dans les livres , faute de contradicteurs. On prépare le hareng qu'on veut conserver, de deux ma- nières principales , qui se subdivisent en plusieurs autres , d'après les moyens employés. La première de ces manières est la salaison; la seconde, le dessèchement. . On attribue généralement à Guillaume Benckels ou Ben- kelings , natif de Bierulier , dans la Flandre hollandaise, la découverte à la fin du treizième siècle, du procédé que les Hollandais emploient encore aujourd'hui pour conserver les harengs par la salaison ; mais il y a tout lieu de croire que ce pêcheur n'a fait que fixer ce procédé ; car on savoit , bien des siècles avant lui , que le sel préservoit les substances ani- males de la corruption. Quoi qu'il en soit , les Hollandais le regardent comme un des principaux auteurs de lçur prospérité passée ., et vénèrent encore son tombeau, sur lequel ils aiment à dire que Charles- Quint alla manger un hareng ; et , comme son procédé pa- roît réellement le meilleur, c'est lui qu'on doit mentionner ici. Ce procédé, qu'on appelle encaguektge , se fait en Hol- lande sous les yeux du gouvernement, qui a fait de nombreux règlemens pour en assurer la bonlé , et qui nomme des ins- pecteurs pour la constater. On n'entrera pas dans le détail minutieux des moyens qui sont prescrits pour arriver au but, parce que cela allongeroit beaucoup cet article , sans utilité pour la plupart des lecteurs ; on se contentera de dire que tout y est prévu, que tous les matériaux employés sont cons- tatés être de la meilleure qualité , et qu'on peut toujours , au moyen de marques gravées sur les barils , savoir , jusqu'à entière consommation , quel est l'encaqueteur et l'inspecteur entre les mains desquels a passé tel ou tel baril qui se trouve altéré. Les deux préparations de harengs qu'on vend le plus com- munément chez les marchands , sont les harengs blancs et les harengs saurs. H A R 205 Voici les procèdes de la première : Aussitôt que le hareng est hors de la mer, un matelot qu'on appelle caqueur, Y habille , c'est-à-dire, lui coupe la gorge, lui tire les ouïes et les entrailles du corps, le lave dans l'eau salée , et le met dans une saumure assez épaisse pour qu'il puisse y surnager. Au bout de quinze ou dix-huit heures , on le retire de cette saumure , et on le stratifié dans une tonne , avec une grande quantité de sel , tonne où il reste jusqu'à ce que la pèche soit terminée , et qu'on soit arrivé au port : c'est le hareng braillé. Là , on les ôte de la tonne , et on les met dans des barils , où on les arrange ar- tistement les uns sur les autres , avec de nouveau sel entre chaque couche. Chaque fois on emploie de la saumure fraîche. Dans la manière qui doit fournir les harengs saurs , on laisse les poissons au moins vingt-quatre heures dans la saumure , et lorsqu'on les en relire, on les enfile , par les ouïes, dans de petites baguettes de bois , on les pend dans des espèces de cheminées faites exprès, qu'on appelle ruussables , sous lesquelles on fait un petit feu de bois , qui donne beaucoup de fumée. Les harengs restent ainsi disposés jusqu'à ce qu'ils soient suffisamment secs , ce qui a lieu ordinairement au bout de vingt-quatre heures. Ce sont les poissons les plus gros et les plus gras que l'on prépare ordinairement ainsi. En Suède et en Norwége, on les prépare un peu différemment. Les Is- landais et les Groënlandais les sèchent tout simplement à l'air. Aujourd'hui les Anglais font tous leurs efforts pour enle- ver aux Hollandais la pèche et le commerce du hareng ; mais ils ne sont pas encore parvenus à les préparer aussi bien qu'eux , quoiqu'ils emploient les mêmes procédés. On ignore à quoi lient cette différence qui conserve toujours la préfé- rence aux harengs de Hollande dans tous les marchés de l'Eu- rope. Le hareng fréquente aussi les côtes de l'Amérique septen- trionale , jusqu'à la hauteur de la Virginie. Les républicains de ces contrées se livrent avec ardeur à sa pèche et à sa pré- paration ; mais, comme les Anglais, ils ne sont pas encore parvenus à le conserver aussi-bien que les Hollandais. Le commerce qu'ils en faisoient pendant que je me trouvois parmi eux , devenoit très-considérable par suite de l'état de guerre de l'Europe, et il est probable qu'il ne se soutiendra pas pendant la paix, parce que les Américains ne pourroient donner cette marchandise au même taux que les pêcheurs de Hollande et d'Angleterre , à raison du haut prix où est chez eux la main-d'œuvre. Le hareng frais est un très-hon poisson , qui convient à 2o6 H A R presque tous les estomacs. On le mange ordinairement , après l'avoir vidé et lavé , cuit sur le gril , avec une sauce a l'huile et au vinaigre , ou une sauce blanche. Ce sont ceux qui arrivent au commencement de l'hiver, c'est-à-dire , ceux qui sont pourvus de leur laite et de leurs œufs, qui sont y comme on l'a déjà vu , les plus gros et les plus gras , et par conséquent ce sont ceux qui doivent être préférés sur les ta- bles délicates. Le hareng saur ou sauret , comme on dit à Paris , ainsi que le hareng salé , sont repoussés de la table des riches , à raison de leur âcreté ; mais les pauvres les recherchent beaucoup , positivement par le même motif ; car cette âcreté corrige l'in- sipidité du mauvais pain dont ils se nourrissent presque par- tout, et réveille leur appétit; aussi appelle-t-on le premier appétit dans quelques endroits , où on le mange cru , ou sim- plement chauffé sur les charbons. On l'appelle aussi rouge- salé et craquelin. Ils sont l'un et l'autre ordinairement bon marché , et il en faut peu pour faire manger beaucoup de pain {Voyez aux mots Anchois et Sardine ). C'est dans les pays catholiques , tels que l'Espagne et l'Italie , qu'on con- somme le plus de harengs salés, surtout pendant le carême , où on est extrêmement gêné dans les moyens de varier sa nourriture. On dit qu'ils sont contraires à ceux qui sont me- nacés de pulmonie et de gangrène. On a quelquefois préparé les harengs, en les mettant dans des barils remplis de vinaigre salé, poivré et aromatisé, après les avoir, au préalable , vidés, lavés et à moitié grillés sur des charbons ardens. On ignore pourquoi cette méthode , qui a des avantages précieux, n'a pas été plus généralement adoptée. On en a aussi vendu à Paris, sous le nom àefrigards, qui avoient été cuits dans un court-bouillon aromatisé avec de la sauge , du laurier, etc., et qui se conservoient très- bons pendant tout l'hiver. On emploie fréquemment les harengs frais ou salés pour amorce dans la pêche des poissons voraces. Il faut encore remarquer que le hareng salé , même celui encaqueté par les Hollandais, ne peut pas passer un été dans les parties méridionales de l'Europe , sans s'altérer au point de ne pouvoir plus être mangé , et qu'il n'a jamais été possi- ble d'en transporter dans nos colonies à sucre de l'Amérique. Il n'est peut-être pas à désirer qu'onparvienne à perfectionner les procédés actuels , au point d'en pouvoir nourrir les noirs encore esclaves ; car il est probable que cette nourriture se- roit encore plus nuisible pour eux , que celle de la Morue qu'on leur porte. Presque partout on jette les restes des harengs habillés , H A R 2o7 Soit pour être salés , soit pour être sèches. Ils infectent les ports de Dieppe , Boulogne , etc. , pendant plusieurs mois de l'année ; cependant on peut en tirer un parti utile. Dans le nord de l'Angleterre , on commence à en nourrir les cochons et à en fumer les terres. En Suède , on les réserve , depuis un grand nombre d'années , pour faire de l'huile , et on a retiré des bénéfices si considérables de cette fabrication , qu'on y consacre aujourd'hui la majeure partie des harengs qui ré- sultent de la pêche des habitans de ce pays. Les brûleries qui sont établies dans la plupart des endroits où se fait cette pêche , consistent généralement en huit chau- dières, dont quatre sont murées dans un foyer disposé de manière que le feu ne touche que la moitié de leurs côtés. Chacune de ces chaudières est assez grande pour contenir neuf à dix tonnes de harengs et autant d'eau , que l'on prend au moyen de pompes dans les chaudières qui sont hors du foyer. Pendant que le hareng cuit , on le remue continuelle- ment, et lorsqu'il est entièrement fondu, on fait entrer dans la chaudière un courant d'eau froide , qui fait surnager l'huile, et permet de l'enlever avec de larges cuillers de cuivre. Cette huile est vidée dans des tonneaux , où elle dépose les matières étrangères , pesantes , qui y sont suspendues, où elle se dé- barrasse de l'eau qu'elle contient. Ensuite elle est privée , par la filtration , des matières étrangères légères; et enfin, mise à demeure dans des barils de chêne faits exprès. C'est principalement du soin qu'on a de débarrasser cette huile des matières étrangères, que dépendent sa bonté etsa longue con- servation. Ordinairement on fait cuire le hareng pendant cinq à six heures, et on le laisse rafraîchir pendant deux ou trois, avant d'enlever l'huile qu'il a fourni. Plus le hareng est gras et frais, plus l'huile est abondante et de bonne qualité. Quand on emploie du hareng corrompu , cette huile est plus légère , en moindre quantité , et se conserve peu long-temps. Plus on laisse l'huile sur le feu, et plus elle est brune. Une brûlerie de quatre chaudières exige vingt-huit à trente- deux ouvriers. On ne commence à faire travailler à l'huile , que lorsque la pêche est abondante et que le prix des harengs baisse; car, quand il est cher, il n'y a rien à gagner. Une tonne de harengs, quand le poisson est gras, c'est-à-dire au commencement de la pêche, produit cinq à six mesures d'huile et à la fin seulement une ou une et demie. La masse qui reste au fond des chaudières est excellente pour fumer les terres, et on en emploie une partie à cet usage; mais comme on en produit plus qu'il est nécessaire aux be- soin^ de la culture , on jette le reste dans la mer. Il est re- marquable qu'il ne soit pas encore venu à l'idée des Suédois 3o8 H A R d'en nourrir les cochons , comme on le fait depuis long-temps en Angleterre. On voit sans doute combien il seroit utile d'introduire en France la fabrication de cette huile, qui est excellente pour brûler et pour beaucoup d'autres usages , mais qui ne peut , dit-on , servir à la préparation des cuirs , à raison de sa trop grande fluidité. Les objections qu'on pourroit faire contrc cette fabrication , tombent toutes devant le principe général que la production est toujours proportionnée à la consomma- tion. Sans doute le prix du hareng augmenteroit, si on vou- loit faire de l'huile en aussi grande quantité qu'en Suède , Avec la masse de poisson qu'on pêche annuellement sur nos cotes ; mais il est certain que le nombre des pêcheurs aug- menteroit bientôt, si le produit de leur pêche avoit un dé- bouché certain et assez avantageux pour leur donner un béné- fice raisonnable, attendu, comme on l'a vu dans le cours de cet article , que la matière ne manque pas ; mais peut-être les Français auront-ils de la peine à se livrer à cette nou- velle branche d'industrie , qu'on peut étendre , comme on l'a vu dans d'autres articles, sur plusieurs autres poissons , si le- gouvernement ne leur fait donner l'exemple, par l'établisse- ment d'une fabrique à ses frais., et s'ils n'ont l'assurance qu'en aucun temps ils ne seront gênés dans l'acquisition des poissons dont ils auront besoin, (b.) HARENG DE LA CHINE. C'est le Clupée de la Chine, (b) H ARENCt DU NORD. On donne ce nom ou celui de roi des harengs, au poisson appelé Chimère par Linn.ipus. (b.) HARENG DU TROP1QU E. C'est le Cluple des Tro- piques. En général, on a donné souvent le nom de hareng aux poissons du genre Clupée , à raison de leur ressemblance avec le hareng commun, qui est aussi un Clupée. (b.) HARENGADE. On donne ce nom, à Marseille, aux grosses sardines, qui ressemblent beaucoup aux harengs, puis- qu'elles sont, comme eux, du genre Clupée. On ne trouve point de véritables harengs dans la Méditerranée, ces der- niers ne dépassant pas dans leurs émigrations le quarante- cinquième degré, (b.) HARENGS. Bancs de sables et de graviers que forment les rivières rapides vers le milieu de leur lit, à chacune de leurs grandes crues. La crue suivante les emporte, et en forme d'autres ailleurs. Quand les eaux baissent, on voit ces bancs de galets qui ont la forme d'îles fort allongées. Le nom de hareng dans ce sens, n'est guère connu qu'à Genève et dans les contrées voisines: Saussure l'a quelquefois employé. V. Atterrissement et Banc de sable, (pat.) H A R 2(>9 HÀRETAC. Dapper parle du haréiac, conune d'un oi- seau d'Afrique portant une huppe rouge sur la tête et dont les pieds sont noirs. Cette espèce est sans doute connue , mais ce n'est point par la description que Dapper nous en donne, (s.) HARFANG V. le genre Chouette, (v.) HARGHILOIS. V. Argala. (s.) HARGUMP. Nom suédois des Doris. (desm.) HARHOLZ. Un des noms allemands du Merisier à grappe {prunus padus.). (LN.) HARICOT, Phaseolus, Linn. (dïade/phie decandrie). Genre de plantes de la famille de papilionacées, qui se rapproche beaucoup des Dolics , et qui comprend une trentaine d'es- pèces originaires des pays étrangers , et presque toutes her- bacées : quelques-unes sont cultivées depuis très-long-temps en Europe , dans les jardins et dans les champs , leurs gousses rertes, et leurs semences, qui sont d'un très-bon goût et fort nourrissantes, étant fort recherchées de toutes les classes de la société. Ce genre diffère du genre dolic , principalement par la ca- rène de sa fleur , qui est contournée en spirale ; ce qui n'a pas lieu dans ce dernier. Ses autres caractères sont : un ca- lice monophylle , en cloche , persistant , à deux lèvres , la su- périeure échancrée , l'inférieure à trois dents ; une corolle polypétale, à étendard réfléchi, muni à sa base dé deux cal- losités parallèles qui compriment les ailes ; à ailes ovales et obtuses ; dix étamines contournées comme la carène, et dont neuf sont réunies par leur base; un ovaire supérieur, oblong, un peu comprimé , velu , se terminant par un style tors , et à stigmate simple et un peu épais. Le fruit est une gousse oblongue , pointue à son extrémité , ayant deux valves , et contenant plusieurs semences lisses , à peu près réniformes , et marquées d'un ombilic sur le côté. Les haricots sont des plantes presque toutes annuelles, à feuilles alternes , ternées et pétiolées, à stipules distinctes du pétiole ; à folioles articulées sur le pétiole commun ; à double stipule au sommet du pétiole de la foliole terminale , et à stipule simple à la base de chaque pétiole des folioles laté- rales ; leurs fleurs sont souvent disposées en épis axillaires , leurs calices quelquefois munis de deux bractées à leur base, et leurs légumes ordinairement glabres. Quoique ces plantes soient dépourvues de vrilles, plusieurs espèces cependant grimpent, s'élèvent et s'entortillent, à la xi v. 14 H A R manière des liserons, autour des plantes ou des appuis qu'elle» trouvent; d'autres espèces, au contraire, restent Lasses, viennent en touffes, et leurs tiges plus droites ne grimpent pas sensiblement. Ainsi, les haricots sont naturellement di- visés en deux sections. Haricots grimpanf. On doit placer en tête de cette section le Haricot com- mun , Phaseolus vulgaris, Linn. , parce qu'il est le plus inté- ressant et le plus productif des espèces botaniques cultivée* pour l'usage de la table. Il n'est peut-être pas de plante qui offre dans la forme, la grandeur, et surtout dans la couleur de ses semences j autant de variétés que celle-ci ; lé nombre n'en est point déterminé , et ne peut pas l'être, puisqu'on en voit tous les jours de nou- velles produites par le mélange fortuit ou artificiel des éta- mines. Ces variétés sont toutes dues à la culture : on a donné différens noms aux mêmes, suivant les lieux ; ce qui établit un vrai chaos dans leur nomenclature. 11 n'est pas aisé, par cette raison , de les distinguer; il est difficile aussi de les bien décrire , parce que , chacune d'elles changeant avec le sol et le climat , la description la mieux faite cesse au bout de quel- que temps de lui convenir, et n'appartient rigoureusement qu'à l'individu qu'on a eu sous les yeux. Voici les caractères distinctifs de l'espèce : une racine grêle et fibreuse; une lige herbacée, cylindrique, verdâtre, qui s'entortille et monte sur tous les corps environnans, à la hauteur de trois à six pieds , plus ou moins , selon les variétés ; des folioles ovales , pointues et très-entières ; un pétiole commun anguleux , creusé en gouttière à sa surface su- périeure , et comme noueux à sa base ; des stipules petites , pointues , ouvertes ou réfléchies ; des pédoncules axillaires , souvent plus courts que les pétioles, quelquefois aussi longs et un peu plus longs , portant à leur sommet des (leurs dis- posées en grappe courte , sur des pédicelles communément réunis deux à deux; ces fleurs sont blanches , mais avant leur épanouissement complet elles offrent une teinte jaunâtre , surtout à la pointe des ailes. Elles donnent naissance à des gousses longues et pendantes, renfermant des semences qui ont le même nom que la plante, et qu'on appelle aussi petites fèves, favioles , etc. Les principales variélés de cette espèce sont : Le haricot blanc commun. On le nomme mongette dans plu- sieurs provinces. Le haricot blanc hâtif. On doit manger ce haricot en vert; H A R 2I1 îl est le plus hâtif de tous ceux à rame. On peut le semer jusqu'au 20 de juillet. Le haricot de S oissons. C'est le meilleur de tous ceux des en- virons de Paris, pour être mangé en grains, soit secs, soit encore frais et tendres. Sa fleur est blanche , sa gousse longue; elle est garnie de huit à neuf graines aplaties, d'un beau blanc le point ombilical est allongé et un peu enfoncé. Ce haricot étant tardif, on ne cueille point ses gousses tant qu'on espère que les fèves parviendront à maturité, sans être tachées ou endom- magées par les pluies et les premiers froids de l'automne. A mesure qu'elles mûrissent on les cueille, et les dernières sont mangées en vert.Dansle commerce , on vend souvent le gros haricot blanc de Picardie pour celui-ci. Sa sous-variété , appe-~ lée haricot de Liancourt, lui est préférable par la finesse de sa peau , mais elle est moins savoureuse. Le haricot sans parchemin ou prudhomme blanc. C'est l'espèce la plus hâtive après le n.° 2. Son caractère distinclif est que sa gousse demeure tendre jusqu'à ce qu'elle soit parvenue à toute sa grandeur et commence à sécher : au lieu que dans les autres la membrane intérieure est dure et coriace. Il est de très-bon rapport. On peut le semer jusqu'au 20 juillet , pour être consommé en haricots verts ou fraîchement écossés. Ses gousses on tungoût excellent; on mange même en hiver les cos- ses et les haricots, après les avoir fait sécher ensemble. Il est aussi fort bon en sec. Cette variété, très-intéressante, n'est pas assez multipliée ; on la cultive beaucoup dans le pays de Caux. Le haricot rognon de coq. Il tire son nom de sa forme , sem- blable à celle d'un rein ou d'un rognon de coq. Il est très-bon en vert, en fèves tendres et en fèves sèches. On le regarde, avec raison , comme un des meilleurs. Le haricot rond. Quoiqu'il soit le plus petit de tous les 7m- ricols grimpans , il est préférable à tous les autres; et lorsqu'on le cultive en plein champ , il produit beaucoup. Sa fève a une forme ovoïde ; si l'écorce en étoit plus blanche , on pren- droit ce haricot pour une dragée. Il demande une terre lé- gère et très-bien divisée. Le haricot rouge d'Orléans est également fort petit. Son grain est rougeâ'.re avec l'ombilic blanc. Il fut plus recherché qu'il l'est aujourd hui. Le haricot sansjîl, cultivé particulièrement aux environs de Lyon. Dans tous les haricots en général , la nervure de la gousse est garnie du fil , qu'on est obligé de supprimer lors- qu'on veut les manger en vert. Celui-ci, au contraire, en est complètement dépourvu. Il est fort tendre , très-délicat en vert : sec, il est encore très-bon. On sème cette variété dans 2I3 HAË les mois de juillet et d'août, et elle fournit des Ie'gumes fraîi pendant toute l'automne, et jusqu'aux gelées. Toutes ces variétés sont annuelles , ainsi que l'espèce. Il existe un haricot fort commun en Hollande, où il est nommé schœeiî ( qui signifie sabre ) à cause de sa forme, mais qu'on ne commît presque pas en Fi ance. Il porte des gousses de neuf à quatorze pouces de longueur, et larges en propor- tion. Sa fève est grosse et courte. On le cueille en vert pour le confire. C'est presque la seule manière dont on l'emploie. Les Hollandais en font une grande consommation , et c'est une branche assez forte de leur commerce. Je parlerai de la culture des haricots et de leurs divers emplois à la fin de cet article , après avoir fait connoître les autres espèces les plus remarquables du genre. Celles de cette section sont : Le Haricot d'Espagne, Phaseoîus multiflorus, Lam. On le distingue aisément à son élévation et à l'éclat de ses fleurs, disposées en grappes longues et pendantes ; elles sont d'un rouge écarlate qui approche de celui des fleurs du grenadier. Le liaricol d Espagne croît naturellement dans les Indes, ef, Suivant Miller, dans les contrées méridionales de l'Amérique. On lui a donné ce nom , parce qu'apparemment les premières semences nous sont venues d'Espagne. 11 est en fleurs pen- dant une grande partie de l'été et de l'automne; aussi le cul- tive-t-on dans les jardins comme plante d'ornement. C'est de tous les haricots celui qui s'élève le plus; on en garnit des murs, on en couvre des tonnelles, on le fait monter autour et jusqu'au haut des petits arbres, où ses tiges, s'enlaçant et s'enlorlillant de tous côtés, présentent dans le beau feuillage vert qui les couvre , et dans le vif incarnat des fleurs qui les ornent , un contraste agréable qui charme l'œil , même à une grande distance. Les semences, dans cette espèce, sont grandes, rougeâ- tres, ouivioletlcs, et jaspées de noir, quelquefois tout-à-faît noires. Parvenues à une certaine grosseur, elles sont très- bonnes mangées en vert ; et lorsqu'elles sont sèches , elles fournissent une bonne purée. On doit semer ce haricot à la lin de mai. 11 en existe une variété dont les graines et les fleurs sont blanches. Le Haricot farineux, Phaseoîus farinosus , Linn. Selon Linnseus, cette espèce croît dans l'Inde; suivant Miller, elle d été apportée d'Amérique. Il dit quelle est vivace. Ses fleurs sont ramassées en tête , au nombre de quatre ou cinq, à l'extrémité des pédoncules axillaires; ses gousses et ses se- mences sont cylindriques et couvertes d'un petit duvet blanc. Cette plante demande à être élevée comme les deux sui- HAR 2i3 yantes. On ne peut la conserver en hiver qu'en la tenant dans une serre chaude. Le Haricot a grand étendard, Phaseolus vexillaius, Linn. Il a les pédoncules plus épais que les pétioles , el qui portent àrleur sommet trois ou qualre fleurs réunies en tête. Les ailes de la corolle sont difformes et un peu en faucille. Cette espèce, qui croît à la Havane , est annuelle, et pro- duit des gousses étroites et serrées. On la multiplie par ses graines, qu'on sème au printemps sur une couche chaude. Le Haricot a grandes fleurs, Phaseolus caracalla , Linn. Son caractère spécifique est d'avoir tous les pétales de la co- rolle contournés en spirale. Il est vivace dans la racine et dans les tiges. Ce haricot , originaire du Brésil , a d'abord été porté en Portugal , ensuite en Italie et en Provence. On le cultive pour le parfum et la beauté de ses (leurs. 11 faut le se- mer sur couche au printemps , le transplanter après dans un pot rempli d'une terre fraîche et légère , l'accoutumer peu à peu au plein air, et l'y exposer tout-à-fait en juin et juillet. Il demande à être arrosé fréquemment en été; on le tient pendant l'hiver dans l'orangerie , où, il conservé ses tiges et une partie de sa verdure. Le Haricot a grandes ailes , Phaseolus alatus , Linn. , de la Caroline. Il est annuel. Ses fleurs naissent en épis lâches ; elles ont leurs ailes aussi grandes que l'étendard. On sème celte espèce sur une plate-bande chaude à la fin d'avril. Le H aricot lobé, Dolichos lobaius , Willd., croît au Cap de Bonne-Espérance , et se cultive pour la nourriture des bestiaux qui l'aiment, soit en vert, soit en sec. Il peut four- nir deux récoltes dans une année, au dire de Barrow. Haricots non grimpans- Le Haricot nain, Phaseolus nanus , Linn. Celte espèce, originaire de l'Inde, comme le haricot commun , forme, ainsi que lui , une race particulière , qui a pareillement donné nais- sance à beaucoup de variétés. On la cultive abondamment dans les jardins potagers ; elle est annuelle, très-productive, reste toujours basse. Sa tige ne s'élève pas au-delà d'un pied et demi ; cette tige est d'abord droite , et se courbe après sous le poids des gousses : elle porte des feuilles à folioles ovales , pointues , et des fleurs blanches ou rouges , qui ont chacune à leur base deux bractées, un peu plus longues que le calice. Les gousses, comprimées et pendantes, contiennent des semences diversement colorées, qu'on mange fraîches ou sèches. Le fruit entier se mange aussi lorsqu'il est vert. Un Sclerotion nuit souvent aux récoltes de cette espèce dans les années ou les terrains humides. Les principales variétés du haricot nain, sont : 214 H A R Le haricot blanc hâtif. On doit le semer de très-bonne heure : il est excellent pour être mangé vert. Le haricot suisse blanc. Moins hâtif que le précédent ; il est d'un grand produit, mais uniquement propre à être con- sommé en vert. Le haricot gris. C'est le plus hâtif des haricots nains ; aussi le mange-ton en vert , quoiqu'il soit très-bon en sec. Le haricot suisse gris. Le haricot suisse rouge. Les trois haricots suisses se sèment depuis la première saison jusqu'à la dernière , pour être con- sommés en vert. Le Haricot a gousses velues, Phaseolus max, Linn. C'est, avec le haricot nain, la seule espèce botanique de celte section dont on maiige les graines. Elle a ses tiges, ses feuilles, ses pétioles et son fruit velus. Les gousses sont pen- dantes et terminées chacune par une pointe courbée en cro- chet; elles contiennent neuf à dix semences noires et mar- brées. Cette plante, qui est annuelle, croît spontanément dans l'Inde , où l'on fait, ainsi que dans tout le Levant, un grand usage de ses fèves comme aliment. Culture des haricots. Il ne s'agit ici que des espèces communes , grimpante et naine , et de leurs variéiés , dont le nombre s'élève à plus de cinquante ou soixante. Voyez le Nouveau La Quintinie , par le Berriays. Les haricots sont originaires des pays chauds ou tempérés de l'Inde ; ils doivent donc être sensibles au froid. Dans leur pays natal, lorsque ces plantes sont semées et que leurs jeunes tiges commencent à s'élever, elles n'ont point à craindre , comme en Europe , les gelées tardives , rien ne les arrête dans leur croissance , et leurs fruits arrivent à une parfaite maturité dans la saison qui le,ur convient. Il n'en est pas ainsi parmi nous , où l'époque des semis pour les haricots pré- sente , à raison du climat, Jeux inconvéniens qui sont en op- position , et qu'il faut pourtant avoir l'adresse d'éviter. Si on sème ces plantes trop tôt, les froids du printemps peuvent les endommager ou les détruire ; et leurs semences, confiées à une terre encore très-humide, seront sujettes à pourrir. Si on les sème trop tard , les chaleurs qui se succéderont bien vite dessécheront les jeunes haricots ; ou bien leurs graines, for- mées dans l'arrière-saison , auront de la peine à mûrir en- tièrement. A quelle époque , dira-t-on , faut-il donc semer ? On ne peut en déterminer aucune précise , à moins qu'on n'écrive pour une seule contrée. Cette époque est relative à la température et aux saisons qui régnent habituellement dans chaque, lieu. En général , un cultivateur intelligent ne sera ja-; HAE 2I5 mais ou que très-rarement déçu , lorsqu'il sèmera ses hari- cots dans un moment où il aura la presque certitude qu'il ne gèlera plus dans son canton. Il doit alors semer le plus tôt possible. Quelques agronomes fixent l'époque des premiers semis pour tous les climats et pour tous les lieux , au temps où le seigle est en Heur. Les haricots de toute espèce aiment une terre légère , et pourtant substantielle , meuble ou bien divisée , et amendée autant qu'il est possible par des engrais consommés ; ils peu- vent être semés deux ou trois années de suite dans le même champ. On les cultive en grand, ou dans les jardins potagers. La partie du potager destinée à recevoir ou la semence ou le jeune plant de haricots, doit être labourée assez profon- dément à la bêche ; étant amendée de longue main, et par conséquent très-meuble , il est souvent inutile de la fumer. On sème ordinairement les haricots nains en bordures , et les grimpons en planches ou en carreaux entiers. Quelques jardiniers sèment, grain à grain , en sillons espacés de six pouces ou d'un pied ; après le troisième ou quatrième sillon , suivant leur largeur, ils en laissent un vide pour donner pas- sage à l'air, faciliter Tarrosement, et servir de sentier pour cueillir les haricots en vert. D'autres sèment en échiquier , dans de petites fosses éloignées en tout sens de dix-huit à vingt-quatre pouces ; ils mettent dans chacune quatre ou cinq haricots. Quelque méthode qu'on adopte, on doit recouvrir la graine d'un à deux pouces de terre. Aussitôt que les haricots grimpons dardent leurs tiges , qu'on nomme en certains endroits^/ ou filet, c'est le moment de les ramer. On n'a pas besoin de dire que ces plantes de- mandent, quand elles sont jeunes, à être serfouies souvent, et rigoureusement sarclées : on doit les chausser à chaque serfouissage, autant pour affermir leurs racines , que pour arrêter celles d'entre elles que le naturel grimpant de la plante emporteroit hors de terre. Les haricots cultivés en grand donnent un produit quelque- fois supérieur à celui du plus beau blé. Cette culture ne nuit point à celle des plantes céréales. Après les haricots , le blé réussit très-bien , surtout si la terre sur laquelle on les a récoltés , a été fumée auparavant en fé- vrier ou mars, parce qu'alors l'engrais n'a pas eu le temps d'être absorbé par la plante légumineuse. Pour fumer à cette époque le sol destiné aux haricots, il faut que le fumier soit très-consommé ; car s'il est pailleux et peu fait, il vaut mieux l'enfouir en octobre ou novembre , en préparant la terre. C'est en automne qu'elle reçoit le premier labour ; 3i6 H A R on en fait un second en février, et un troisième au moment de semer. De toutes les manières de semer en grand les haricots , la plus avantageuse et la plus simple est de semer en sillons , qu'on doit faire plats ou bombés, suivant les lieux, le climat ou la disposition du terrain. Quand les haricots ont deux pouces environ de hauteur t on sarcle s'il en est besoin; et lorsque le moment de ramer approche, pour la grande espèce, on laboure avec là pioche la terre du sillon , et on en chausse chaque plante , qui , par ce moyen , se trouve occuper le sommet on milieu de la partie bombée ou saillante du sillon. La même façon a lieu pour les haricots nains. Lorsque les uns ou les autres ont été semés sur des sillons plats., on doit également les chausser en temps convenable, Il est avantageux de don- ner un second labour, dès qu'on s'aperçoit que les premières; fleurs sont nouées. En général , plus ces petits labours seront répétés , plus la récolte sera abondante. Les haricots grimpons n'en donneront pourtant qu'une médiocre en proportion de leur produit ordinaire, si on ne prend pas soin de les ramer. Quand on manque de rames ou qu'on n'en a que de très-petites pour les haricots grimpans , il est plus avantageux de couper les filets à mesure qu'ils poussent, et d'arrêter les plantes à deux ou trois pieds de hauteur, que de les laisser monter, sans rames ou avec des rames qui n'auroient pas la moitié de la hauteur convenable. Les plus grands haricots exigent des rames de dix à douze pieds. Les haricots nains mûrissent plus également que les espèces à rame. Leur maturité s'annonce parles cosses qui se sèchent et sVntr'ouvrent ; alors on arrache les plantes , on les laisse par javelles ou par rayons pendant deux ou trois jours au so-i leil. On les arrange ensuite par bottes, et on les serre dans un lieu bien sec. On cueille les cosses des haricots à rame, a? mesure qu'elles mûrissent: si onvouloit attendre une matu- rité générale , les graines des premières cosses tomberoient et seroient perdues. Les haricots sans parchemin, tardifs, exigent plus de temps et de soins que les autres, pour être bien desséchés. Il est toujours avantageux de les laisser dans leurs cosses jusqu'à leur emploi. Propriétés et usages des haricots. — <- ■ Les haricots sont un lé- gume très-estimé , dont on fait grand usage sur toutes les tables; ils forment une des principales nourritures des habi- tans de la campagne. On les consomme en gousses encore lendres et vertes, ou en grains, soit à moitié mûrs, soit par^ faitement desséchés. Dans ces trois états, ils sont très-agréa- bles à manger. Les gousses tendres se digèrent facilement* H A R 2IJ mais nourrissent peu; les semences sont plus nourrissantes, mais pas autant qu'après leur dessiccation. On mange celles-ci entières ou en purée; préparées de celte dernière manière, elles sont saines et d'un très -bon goût; cuites avec leurs pellicules , elles causent des vents et pèsent aux estomacs foibles et délicats. On a trouvé le moyen de conserver en vert des haricots, soit en les confisant dans le vinaigre , soit en les cuisant à demi dans le beurre, soit en les faisant blanchir et sécher après: cela forme une petite provision pour l'hiver. De ces trois mé- thodes , la dernière est la meilleure. Veut-on les confire au vinaigre? Après les avoir éplu- chés, et fait bouillir un quart d'heure dans l'eau, on les jette dans de l'eau fraîche pour les refroidir : étant frais, on les égoutte ; on les met dans des pots , et on les couvre de saumure; elle se fait avec deux tiers d'eau, un tiers de vinai- gre et du sel à proportion , c'est-à-dire une livre sur trois pintes d'eau. En mêlant la farine de haricots avec celle de froment ou de seigle, on peut en faire du pain. On l'allie avec trois quarts de froment, ou avec quatre huitièmes de froment, et deux hui- tièmes de seigle. Un setier de haricots de Soissons, du poids de deux cent quarante-six livres, donne jusqu'à deux cent quinze livres de farine. La bouillie faite avec le lait et la farine de haricots est un bon remède , dit Geoffroy, dans les cours de ventre, lorsqu'il y a indication de les arrêter. On fait usage extérieurement de cette farine pour les cataplasmes émolliens et résolutifs. (D.) HARICOT D'EGYPTE. C'est le Dolic Lablab. (ln.) HARICOT EN ARBRISSEAU. V. Glycine frutes- cent, (ln.) HARICOT DU PÉROU. Fruit du Médicinier cathar- TIQUE. (B.) HARICOT DE TERRE. C'est le Glycine souter- rain {glycine subterranea) , dont Iqs fruits mûrissent dans la terre, (ln.) HARICOT MUNGOT. Espèce du genre Haricot, qui a la tige flexueuse, cylindrique, hérissée, les légumes héris- sés et disposés en tête. Il vient des Indes orientales et est annuel. On le cultive dans les parties chaudes de l'Amérique septentrionale, principalement en Géorgie, et on en tire une farine qu'on appelle sagou de Bocven , farine dont on fait une grande consommation en Angleterre, surtout dans la ma- rine, (b.) 2i8 H A R HARIN. L'un des noms arabes de la Vigne, suivant Matthiole. (ln.) HARING. Nom hollandais et allemand du Hareng. (desm.) HARISH. Si l'on s'en rapportoit à Dapper, il faudroit croire à l'existence de la licorne quadrupède. Les Arabes lui donnent le nom àliarhish ou d'arshan, selon cet auteur, qui rapporte plusieurs témoignages par lesquels il prétend éta- blir que la licorne n'est pas un animal fabuleux, (s.) Barrow, voyageur instruit, auquel nous devons de bonnes descriptions, dit avoir vu une représentation de licorne faite par des Hottentotsàcôté d'autres figures de gazelles d'espèces différentes très-faciles à reconnoître ; ce qui le porte égale- ment à ne pas nier l'existence de cet animal, (desm.) HARITSKA. C'est le Sarrasin, en Hongrie, (ln.) HARLE , Mergus, Lath. Genre de l'ordre des Oisealx nageurs , et de la famille des Dermorhynques. V. ces mots. Caractères : bec un peu déprimé à la base ; droit , subulé> cylindrique , garni sur les bords de dentelftres dirigées en ar- rière; mandibule supérieure crochue et onguiculée à la pointe; l'inférieure plus courte , droite et obtuse ; narines très-pe- tites , ovales , situées vers le milieu du bec , couvertes par une membrane ; langue épaisse , charnue , hérissée de pa- pilles dures et tournées en arrière ; pieds à l'équilibre du corps; quatre doigts , trois devant , un derrière; les extérieurs engagés dans une membrane entière ; l'externe le plus long de tous ; le postérieur pinné , portant à terre sur le bout; ongles falculaires; la première rémige la plus longue de toutes. Les harles sont de grands destructeurs de poissons , aussi les a-t-on comparés aux loutres , d'après le dégât qu'ils font dans les étangs. Leur bec garni de dentelures dirigées en ar- rière ; leur langue hérissée de papilles dures et tournées de même que les dentelures, servent à retenir le poisson glis- sant , et même à le conduire dans leur gosier. Ils sont d'une telle voracité qu'ils avalent souvent un poisson beaucoup trop gros pour entrer tout entier dans leur estomac : alors la tête se loge la première dans l'œsophage , et se digère avant que le corps puisse y descendre. Ces oiseaux nagent ayant tout le corps submergé et la tête seulement hors de l'eau ; caput internandum sublime attollit , dit Aldrovande. Ils plongent profondément , restent long-temps sous l'eau, et parcourent un grand espace avant de reparoître. Les harles voyagent à l'automne , du Nord au Midi , et re- viennent au printemps nicher, dans des contrées plus ou moins boréales. Dans des espèces , les mâles se séparent des fe- melles lorsque leurs petits sont nés ; les vieux mâles se réu- H A R 219 dissent , et les femelles avec leurs petits forment bande à f>art. Ces oiseaux nichent à terre, dans les herbes et les hal- iers qui bordent les rivières et les lacs ; Cependant on dit que le harle proprement uit fait aussi son nid dans des creux d'arbres ; la ponte est de huit à quatorze œufs. Je soupçonne que la plupart de ces oiseaux' sont polygames; mais c'est de quoi les ornithologistes ne font pas mention. Le Harle proprement dit, Mergus merganser , Lalh. pi. enl. 951-953 mâle et femelle de VHt'st. nat. de Buffon. Sa grosseur est intermédiaire entre celles de Voie et du canard; la tête et le dessus du cou sont noirs et à reflets verts; là plume qui en est fine, longue et soyeuse, est relevée en hérisson depuis la nuque jusque sur le front et grossit beaucoup le volume de la tête ; trois couleurs régnent sur le dos et les ailes ; le noir occupe le haut et les grandes pennes; le blanc est sur les moyennes et la plupart des couvertures; il présente unliseréde grissurle croupion; le devant du corps est d'un blanc jaunâtre pâle ; sur des individus, le jaune est mêlé de couleur de chair; les flancs ont, sur un fond blanchâtre, des raies cendrées, très- fines; laqueue est grise et étagée; les yeux, les pieds et une par- tie du bec sont rouges. Longueur, deux pieds deux pouces. La femelle est plus petite que le mâle ; elle a un pied dix pouces de longueur; les plumes de la tête ci d'une par- tie du cou , conformées comme celles du mâle , mais elles sont d'un rouge bai ; un cendré bordé de gris-blanc couvre le dessus du cou, le croupion, la queue et les ailes; cette cou- leur est sans bordure sur le dos, sur les couvertures supérieures de la queue , et se rembrunit sur les pennes alaires. La gorge est blanche , ainsi que le miroir de l'aile , mais sans bande transversale ; le reste du dessous du corps , d'un blanc un peu fauve ; le bec brun en dessus, rouge en dessous; les pieds sont rougeâtres ; les jeunes lui ressemblent jusqu'a- près la mue, qui n'a lieu qu'à la fin de l'hiver. Cette femelle est le hurle cendré ou \e bièvre mâle de Brisson , le mergus cas- tor de Linnseus , éd. i3 , et son rubricapillus. Le mâle ne porte les couleurs indiquées ci-dessus, qu'à l'âge de trois ans. Il a , dans sa première année , un plumage très-analogue à celui de la femelle ; et celui qu'il porte dans sa deuxième , est tacheté de noirâtre sur le haut de la gorge , et d'un roux plus foncé sur le cou ; les plumes de la tête sont mélangées de noir. Ce harle voyage du Nord au Midi , aux approches de l'hi- ver ; il n'est pas très-commun en France , et on ne l'y voit que de loin en loin ; on croit , en Suisse, que son apparition sur les lacs annonce les grands hivers ; l'espèce est répandue dans le Nord , jusqu'en Norvvége et en Islaude ; elle se trouve aussi mo H A R au Groenland , où elle porte le nom de paikpiarsuk , pararsvk ; elle est connue dans l'Amérique septentrionale , jusqu'à la Louisiane, et très-commune dans l'état de New-Yorck, à l'automne et pendant l'hiver. Le mâle et la femelle se sépa- rent lorsque les petits sont nés; alors les vieux mâles se réu- nissent, et les femelles , avec leurs petits, forment bande à Fart jusqu'à la fin de l'hiver ; comme pendant tout ce temps on ne peut distinguer les jeunes mâles des femelles , l'on a cru que c'étoit une espèce distisiincte , parce qu'on avoit trouvé des testicules dans l'intérieur de plusieurs individus. Ce harle a le vol rapide, quoique ses ailes soient courtes; ordinairement il file au-dessus de l'eau, et paroît alors pres- que tout blanc ; aussi l'appelle-t-on harle blanc en quelques endroits ; il plonge à une grande profondeur , reste long- temps sous l'eau , et en parcourt un grand espace avant de reparoître. Sa chair, comme celle du cormoran , est sèche et de mauvaisgoût; cependant, dans l'étatdeNew-Yorck, le peuple la mange; maisenFrance elle est si peu estimée, qu'elle adon- né lieu à un proverbe populaire cité par Belon : Qui voudrait régaler le diable , lui faudrait bièvre et cormoran. Ainsi que ce dernier, le harle se perche et fait son nid dans un arbre creux ou dans les rochers. Sa ponte est de quatorze œufs pointus des deux bouts et blanchâtres. Le Harle blanc. Nom que porte , dans la Brie , le Harle proprement dit. Voyez ci-dessus. Le Harle blanc et noir. Voyez Harle a manteau noir. Le proprement dit. V. ce mot. Le Harle a crête d'Edwards, est le Harle couronné. V. ci-après. Le Harle couronné , Mergus cucullatus , Lath. ; pi. enl. n.° g35 et 936, mâle et femelle, de YHist. nat. de Bu ff on. Cette belle espèce se trouve dans l'Amérique septentrionale r depuis le Mexique jusqu'à la baie d'Hudson, où les sauvages la désignent par le nom àïomiska sheep , et les Mexicains, par celui iïécatototl ou Alièalololt. Elle arrive dans le Nord au mois de mai, y construit son nid d'herbes, et en garnit l'intérieur des plumes que le père et la mère s'arrachent du ventre. La femelle y dépose de quatre à six œufs blancs; les petits, à leur naissance, sont couverls d'un duvet jaunâtre. La couronne de ce harle a près de deux pouces six lignes de hauteur, et est composée de plumes relevées en disque; celles du milieu et les plus extérieures sont noires ; les autres blanches ; le bec , la face , le cou et le dos , noirs ; les pennes & A R „t de la queue et des ailes brunes; les plus intérieures noires et liserées de blanc ; le dessous du corps est de celte dernière couleur ; les côtés du cou et de la poitrine sont ondes de noir, les flancs rayés de cette teinte sur un fond couleur de tan, et les pieds noirs. Grosseur un peu au-dessous de celle du ca~ nard; longueur d'environ seize pouces et demi. La femelle est brune sur tout son plumage , et sa huppe est plus petite que celle du mâle. Le Harle étoile. Buffon soupçonne que ce harle est une femelle de l'espèce du petit harle huppé ou piette; Latham partage son opinion , mais Mauduyt en doute, et incline à le regardercomme une espèce distincte ; il se fonde sur ce que la piette est, pendant l'hiver , le harle le plus abondant sur nos étangs, et qu'on n'y trouve que rarement le harle étoile; néan- moins dans certains hivers, on le voit assez souvent aux mar- chés de Paris. D'ailleurs, ajoute Mauduyt, on lui a donné , en Suisse , le nom de canard des glaces, qui exprime qu'il n'y arrive qu'au temps des grands froids, ce qui n'est pas d'accord avec les habitudes de la piette, aumoins dans nos contrées; M.Them- minck le regarde comme un jeune mâle, ce qui me paroît plus vraisemblable. Quoi qu'il en soit, ce harle a la grosseur de la sarcelle, et seize pouces de longueur; le dessus de la tête d'un rouge bai , de chaque côté une grande tache noire , pres- que ronde, dans laquelle est placé l'œil, et qui s'étend jusqu'au bec; au-dessous de l'œil une autre tache blanche t qui a la figure d'une étoile ; le dessus du corps brun noirâtre , le dessous blanc ; les couvertures des ailes et une partie des pennes, noires , les autres blanches ; la queue d'un brun noi- râtre et étagée; le bec et les pieds noirs. Dans quelques indi- vidus les tarses sont d'un orangé pâle. Le Harle huppé, Mergiis serralor, Lath.; pi. enl. n.° 207 de VHist. nat. de Buffon. Cette espèce a une huppe composée de plumes fines, longues et dirigées de l'occiput en arrière; la tête, le haut du cou et la gorge d un noir-violet, changeant en vert doré; le dos noir; le croupion et les flancs rayés en zigzags de brun, de gris-blanc et de cendré; on voit sur les deux côtés de la poitrine, vers les épaules, des plumes longues blanches et bordées de noir, qui recouvrent le coude de l'aile lorsqu'elle est pliée ; la poitrine est d'un roux varié de blanc ; le ventre , les couvertures du dessous de la queue et le haut des jambes sont de cette dernière couleur; les plus petites couvertures des ailes d'un cendré brun; les moyennes, blan- ches; les grandes sont, de plus, noirâtres; les pennes d'un brun -noir et varié de blanc; celles de la queue brunes, bordées de gris-blanc et étagées; le bec et l'iris rouges, et les pieds orangés. 22 2 H A R La femelle diffère du mâle en ce que la tête et une partie du cou sont d'un roux sale; que la gorge est blanche, ainsi que le miroir de l'aile., mais ii est coupé transversalement par une bandelette cendrée : aiî.ibm : rr,rpourne pas la confon- dre avec la femelle du harle proprement dit, qui, d'ailleurs , lui ressemble beaucoup ; le bas du cou en dessus , le dos , le croupion , et les couvertures supérieures de la queue, sont cendrés ; le haut de la poitrine est varié de roussâtre , de blanc et de noir; le bec et les pieds sont d'un orangé terne, et Tiris est brun. Le mâle, dans sa première année, a de grands rapports avec la femelle : on le distingue cependant à son bec, d'un rouge clair, son iris jaunâtre, sa tête d'un brun foncé et sa gorge d un blanc cendré ; son plumage est, après sa deuxième année, tacheté de noirâtre sur les parties supé- rieures et sur le cou. Grosseur du canard; longueur, vingt pouces et demi. Celte espèce, qui est très-commune sur les lagunes de Ve- nise, se trouve enDanemarck, en Norwége, en Laponie, et se voit quelquefois en France, mais plus rarement que le harle commun. On la trouve au Groenland pendant Tété; elle fréquente l'île de Terre-Neuve , et paroît à la baie d'Hudson en grand nombre; elle y arrive accouplée dans le commen- cement de juin, fait son nid dès son arrivée, et le place sur lesmottes de terre qui dans les marais, s'élèvent au-dessus de l'eau; sa ponte est de huit à treize œufs-, d'un cendré-blanc, .de la grosseur de ceux du canard. Les naturels lui donnent le nom à'ashshik; et les Groè'nlandais , celui de pajlt, nyalkcak. Le Harle a huit brins, Mergus oclosetaceus, Vieil!. Cette espèce du Brésil a une huppe composée de huit plumes, longues de deux pouces, étroites, et à barbes désunies; cette huppe est posée sur l'occiput , de même que les trois longues plumes qui sont sur la tête du bihoreau ; mais elle est fixe et verticale ; toutes les parties supérieures sont de couleur d'ar- doise; les inférieures blanches, avec des taches sur les côtés; le bec et les pieds noirâtres ; sa grosseur est celle du harte pielfc, mais sa taille est plus allongée. La femelle ne diffère du mâle qu'en ce que sa huppe est plus courte. Le Harle huppé de Virginie. V. Harle couronné. Le Harle impérial, Mergus imperialîs , Lath. Ce harle , au rapport de Cetti, est appelé canard impérial par les ha- bitans de la Sardaigne. Latham lui donne la taille de l'oie ; son corps est varié de noir, de brun et de gris; la tête n'est point huppée ; les pennes primaires des ailes sont, noires et sans miroir ; le bec elles pieds sont d'un blanc roux ; la lan- gue est ciliée. Cetti , qui a donné cet oiseau pour une espèce nouvelle- H A R 223 ment découverte lui trouve beaucoup de ressemblance avec le harle étoile; et Sonnini est fondé, je crois, à le rapportera ce harle , mais , selon moi , comme un individu dont le plu- mage n'est pas encore dans toute sa perfection. Le Harle a manteau noir, Mergus serrator , var. , Lath. Buffon réunit sous la même espèce le harle blanc et noir et le harle noir de Brisson ; Latham en fait des variétés du harle huppé, et donne le premier pour une variété du mâle , et le second pour celle de la femelle. Le harle à manteau noir est à peu près de la grosseur et de la grandeur du harle huppé ; la tête , le dessus du cou et le dos sontnoirs et les couvertures du dessus de la queue, brunes; le dessous du corps est d'un beau blanc, ainsi que les cou- vertures des ailes, excepté les plus proches du corps, qui sont noires, de même que les pennes primaires; les secondaires sont blanches ; celles de la queue , brunes ; le bec et les pieds- rouges. Le harle noir ne diffère du précédent qu'en ce qu'il a du rouge bai au cou; la queue, le bec et les pieds noirs. M. Themnainck range ce harle noir dans la synonymie du harle huppé commun , jeune mâle: et l'autre dans celle du harlé huppé commun, vieux mâle ; est-il fondé ? Le Harle noir. V. Harle a manteau noir. Le petit Harle huppé. V. Harle piette. Le Harle piette, Mergus minutus , Lath., pi. enl.n.os449> 4-5o. Ce joli petit harie s'avance, pendant l'hiver, jusqu'aux îles de l'Archipel, et se retire dans le Nord à l'époque des couvées. Le mâle a la tête coiffée de plumes longues , effilées, blanches et noires; une grande marque ovale autour de l'œil, une bande cerclée sur les côtés du cou, les scapulaires, le dos, les couvertures des ailes et les grandes pennes, noirs ; la queue cendrée; tout le reste du plumage blanc; le bec noir les pieds d'un gris bleuâtre ; plus de grosseur que la sarcelle ; longueur, quinze à seize pouces. La femelle est un peu plus petite ; elle a le bec et les pieds cendrés ; la tête privée de huppe et rousse ; le manteau gris et la couleur blanche disposée à peu près comme sur le mâle. Les jeunesressemblent a la femelle, sous leur premier vê- tement; maislesmâles^en diffèrentaprèsleursecondemue,en ce qu'ils ont quelques plumes noirâtres sur les côtés de la tête; quelques-unes de la tête et de l'occiput, de cette couleur, celles du cou et du dos , noires et cendrées , et , enfin par une foible indication du croissant sur les côtés du cou. Cette espèce, qui se trouve aussi dans l'Amérique septen- trionale, niche dans les contrées boréales des deux continens, 224 H A R sur les bords des lacs et des rivières; sa ponte est,' dît on; de Huit à douze œufs blanchâtres. Le Harle a queue fourchue, Mergus furcifer, Lath. On a décrit cet oiseau pour un harle, mais il n'est pas cer- tain qu'il soit de ce genre : sa tête n'est point huppée ; on remarque une bandelette noire qui s'étend sur les côtés du cou depuis les oreilles jusqu'à la poitrine ; le front et les joues sont d'un brun clair; l'occiput, le cou, le ventre et les pennes latérales de la queue de couleur blanche ; le reste du plumage est noir, ainsi que le bec, qui présente , dans le milieu, une couleur de brique. M. Latham, décrit d'après Pennant , un harle de l'Amé- rique septentrionale , qu'il désigne par la dénomination de harle brun ( mergus fuscus). Comme cet oiseau a de l'analogie avec l'espèce du harle couronné , c'est peut-être une variété d'âge ! Sa longueur est de seize pouces ; il a la tête brune ; une 5trie d'un brun blanchâtre , qui part de l'oeil , s'étend en ar- rière et se perd dans une grande huppe pendante , qui est brune dans sa partie supérieure, et noire dans l'inférieure ; les grandes et petites couvertures, les scapulaires et la queue sont de cette dernière couleur, ainsi que les pennes secon- daires des ailes ; mais celles - ci ont des barbes blanches ; cette couleur couvre le ventre, qui est d'un fauve jaunâtre, sur sa partie inférieure; à la jonction des cuisses avec le corps, on voit quelques plumes noires marquées de rouge ; les pieds sont d'un jaune sombre. Cette espèce , dit Latham, arrive au mois de mai à la baie d'Hudson ; elle fait son nid dans les mêmes endroits et le compose des mêmes matériaux que le harle couronné ; elle se retire lorsque les rivières sont gelées. Bans le nombre des harles décrits ci-dessus, il paroît qu'il n'y a que cinq espèces distinctes et certaines, savoir : le harle proprement dit, le harle pielte , le harle huppé, le harle couronné et le harle à huit brins , et que le reste n'est composé que de variétés d'âge ou de sexe, (v.) HAR.LOSSIER. Le Sorbier sauvage (sorbus aucuparià) porte ce nom dans les campagnes aux environs de Metz. (IN.) HARMAL, HARMEL. Noms arabes de la Rue (rate). Gesneret Dodonée ont aussi nommé haimala , le peganum harmala, L. , connu vulgairement sous les noms de rue de Syrie et de rue sauvage. Tournefort et d'autres botanistes l'ont conservé au genre de cette plante , mais Linnseus le changea en celui de peganum. Ce genre comprend quatre ou cinq es- pèces. V. Harmale. (in.) HARMALE , Peganum , Linn. (dodécandrie monogynie). H A R a2g Genre de plantes de la famille des rutâcées, qui a beau- coupde rapports avec lesRuES, et dont la fleur est composée ; d'un calice à cinq divisions profondes ou à cinq folioles, quelquefois découpées; de cinq pétales elliptiques, ouverts, et disposés en étoile; d'environ quinze étamines un peu plus courtes que les pétales, et dont les filets, dilatés à leur base, portent des anthères oblongues et droites; et d'un ovaire supé- rieur à trois côtés, surmonté d'un style ayant un stigmate à trois angles. Le fruit est une capsule obtuse, triangulaire , à trois valves et à trois loges, qui renferment chacune quelques semences ovales et pointues» Des quatre espèces connues de ce genre, il en est une, I'Harmale a feuilles découpées , Peganum harmalu, Linn., très-singulière , en ce qu'elle croît également bien dans les climats les plus opposés; quoiqu'elle soit herbacée, ou quoiqu'elle ne devienne ligneuse qu'avec l'âge, elle résiste aux plus grands froids de la Sibérie comme aux plus grandes chaleurs de l'Afrique, dont on la croit originaire. On l'élève en pleine terre en France. Ses tiges périssent en automne; il en pousse au printemps de nouvelles , qui s'élèvent à la hau- teur d'un à deux pieds , et se divisent en plusieurs petites branches garnies de feuilks oblongues, épaisses et gluantes, découpées en segmens linéaires et pointus, d'un vert foncé et d'un goût amer. Cette plante fleurit en juillet. On la multiplie par ses graines, (d.) HARMAS. Du temps de Dioscoride , les Africains nom- moient ainsi le Cynocrambe. V. ce mot. (ln.) HARMATAN. Nom que les habitans de la côte occiden- tale d'Afrique donnent à un vent qui vient de l'est, et qui souffle principalement dans les parages voisins du Cap- Vert, pendant lesmois de décembre, janvier et février. Ce vent est extrêmement sec, et si froid, relativement au climat, que la végétation en souffre; mais il est très-sain pour les hommes et les animaux; il fait même Cesser la plupart des maladies. Ces propriétés sont dues à ce que ce Vent, qui vient des ré- gions orientales, passe sur les immenses chaînes de monta- gnes d'où le Niger et le Sénégal tirent leurs sources, et qui sont couvertes de neige, surtout pendant les trois mois où règne Yharmalan ; il est pour la côte occidentale d'Afrique, ce qu'est pour nous la bise ou le vent du nord. Le docteur Dobson a donné sur ce vent un mémoire intéressant. ( Trans. philos. 1781.) V. Vents, (pat.) HARMEL. Nom que les Arabes donnent à la Rue df MONTAGNE (rula montana). (LN.) XIY. l5 326 II A R HARMOTOME. Mot grec qui donne à entendre qu'une chose est divisible sur ses jointures: c'est le nom que le savant Haiïy a donné au minéral que Romé-de-1'Isle aipipeioithyacinthe blanche cruciforme , et que M. Delamétherie a nommé depuis andi ■éolilh e; c'est Yercinile de Napione. Cette pierre étant or- dinairement conformée de manière que sa coupe transversale présente la figure d'une croix ou de deux lames qui se cou- pent à angles droits, les minéralogistes allemands l'ont appe- lée kreuzsttin {pierre cruciforme} , qu'il ne faut pas confondre avec la pierre de croix de Bretagne , ni avec la mode-, qui pré- sentent aussi la figure d'une croix, mais d'une autre ma- nière, et qui diffèrent d'ailleurs totalement de I'Andréo- LITH'E. (PAT.) .L'harmotome a une pesanteur spécifique de 2,3333 ; il raye légèrement le verre, et sa cassure transversale est rabo- teuse , presque terne. Sa poussière, jetée sur des charbons ardens, donne une lueur phosphorescente d'un jaune-verdà- tre. Il fond au feu du chalumeau en verre blanc. Ce minéral se présente presque toujours sous la forme de petits cristaux prismatiques aplatis qui se pénètrent à angles droits dans le sens de la longueur de leur prisme, et non pas tranversalément, comme ceux de la staurotide oxxpierrre de croixl Chacun des cristaux, considérés isolément, est un prisme à quatre pans, terminé par des pyramides à quatre faces, en biseaux. Les cristaux croisés eux-mêmes , suivant la remarque de M. Brongniart, peuvent être regardés comme des prismes à quatre pans , dont les arêtes longitudinales seroient remplacées par quatre rainures rectangulaires pro- fondes. La couleur des cristaux d'harmotome varie peu ; ils sont ordinairement blanchâtres ou blanc-jaunâtres ; ceux d'Ober- stein sont quelquefois légèrement teints en rouge; M. de Bourrion en cite de brun-rougeâtres , qui viennent de Suède. Cette substance est particulièrement remarquable par sa présence d'une composition , l'analyse y ayant démontré la quantité notable de baryte. Cent parties contiennent, suivant Klaproth : silice, 4-9 » baryte, 18; alumine, 16 ; eau, i5, avec 2 de perle. Le résultat obtenu par M. Tassaert est le même , à très-peu près L'harmotome a été trouvé d'abord à Andréasberg , au Hartz (d'où lui est venu son nom d'andréolilhe) , dans les veines de plomb sulfuré qui traversent le schiste argileux de transition. 11 y accompagne la chaux carbonatée, laminaire ou cristallisée, le quarz , l'argent rouge , etc. On l'a rencontré depuis à Stronthian , dans l'Argileshire , en veines dans le gneiss, avec le plomb sulfuré et la strontiane carbonatée; H A R 22; et dans les mines de Konsberg en Norwége. Les géodes d'agalhe d'Oberstein en renferment aussi de très-beaux cris- taux , ordinairement solitaires et offrant les formes que M. Haiiy a nommées dodécaèdre et partielle. Ces derniers ont été pris quelquefois pour des cristaux de ztfo&7fo,probablement à cause du voisinage; mais ils en diffèrent essentiellement, (luc.) HARMOU. Vieux nom français de la Bonne-dame , planle du genre des Arroches ( airiplex hortensis). (ln.) HARNOIS (chasse). Attirail nécessaire pour lâchasse des petits oiseaux. (S.) HAROB. Ce mot, suivant Luther , est employé, dans les écrits des Hébreux, pour désigner un mélange d'insectes qui causa ce qu'on appelle la quatrième plaie d'Egypte, (desm.) HARONDELLE. Nom vulgaire des hirondelles.Cest, dans Belon , Vhirondettc de cheminée. V. Hirondelle, (v.) HARONGAd'AubertDupetit-Thouars. V. Harongane. (LN.) HARPACTICUMet HARPACTIUM. Sorte de Gomme citée par Pline , et qui nous est inconnue, (ln.) HARPAGO de Rumphius. C'est le Ptérocère (strombus çhiragra , Linn. ). (desm.) HARPALE, Harpalus, Latr. , Bonel.; Carabus , Fabr. Genre d'insectes, de Tordre des coléoptères , section des pentamères, famille des carnassiers, tribu des carabiques, ayant pour caractères : palpes filiformes, terminés par un article ovalaire; une échancrureau côté interne des deux jam- Les antérieures ; élytres entières ou sans troncature à leur extrémité postérieure ; antennes filiformes ; la plupart des articles presque en cônes renversés ; labre échancré ; languette saillante au-delà du menton , tronquée au bout; une dent au plus dans l'échancrure supérieure du menton ç une ou deux dentelures au plus aux mandibules ; les quatre tarses antérieurs des mâles courts et dilatés ; corps ovale ; corselet presque en carré transversal; sa grande largeur éga- lant celle des étuis réunis ; des ailes. Depuis les intéressantes observations de M. Bonelli sur la famille des coléoptères carnassiers, j'ai restreint, à son exemple , le genre harpale , que j'avois établi aux dépens de celui des carabes de Fabricius. Le caractère le plus im- portant qui le distingue aujourd'hui, consiste dans la forme des quatre tarses antérieurs des mâles; leurs articles intermé- diaires sont larges, presque en cœur, et ordinairement gar- nis en dessous de petites écailles sériales; mais cette der- nière particularité n'est qu'un caractère auxiliaire; car, outre qu'il n'est pas absolu, un grand nombre d'espèces du genre féronie nous le présentent encore. a28 H A R Les harpales se tiennent, en général, à terre, sous des pierres ou dans des trous, et le plus souvent dans les lieux secs ou peu humides. Les nombreuses épines dont leurs jam- bes antérieures sont pourvues, leur donnent la facilité de se creuser des retraites dans les terrains légers et sablonneux. Ils courent assez vite, et sans craindre, comme plusieurs espèces de féronies , la lumière du soleil. Leurs larves habitent les mêmes lieux; elles ont une forme conico - cylindrique , et offrent à l'extrémité postérieure de leur corps un tube mem- braneux terminé par un prolongement de la région anale, et deux appendices charnus, articulés et assez longs; leur tête est grosse et armée de deux mandibules assez fortes et presque semblables à celles de l'insecte parfait. Dans quelques petites espèces, comme la méridienne et d'autres analogues, le menton n'a pas de dent sensible au milieu de son échancrure supérieure ; le dernier article des palpes extérieurs se termine en une pointe très-aiguë; mais je ne crois pas néanmoins devoir rapporter ces espèces au genre tréchus , ainsi que l'a fait M. Clairville. {Voyez cet ar- ticle. ) Hakpale MÉGACÉPHALE, Harpalus megacephalus ; Carabus megacephalus, Fab. ; Ross.,, Faun. etnisc. app., tab. 3 , jSg; n ; Scariles picipes , Oliv. , CW., tom. 3 , n.° 36 , pi. i,fig. J. Il est long d'environ huit lignes, allongé , convexe, d'un noir luisant en dessus, d'un noir un peu brun en dessous, avec les antennes et les tarses d'un brun fauve; la tête est grande et aussi large que le corps ; le corselet est presque carré, un peu plus large antérieurement, séparé de l'abdo- men par un intervalle assez fort, et marqué d'un sillon le long du dos; les côtés postérieurs n'offrent aucune impres- sion; les élytres sont striées ; les jambes et les tarses sont très-épineux. On le trouve , dans les lieux secs et élevés , dans la France méridionale, en Italie et en Barbarie. 11 est rare aux environs de Paris. HARPALE HIRTIPÈDE, Harpalus hirtipes, Panz., Faun. insect. Germ.yfasc. 38, lab. 5. Son corps estlarge, déprimé, d'un noir luisant, avec le corselet presque carré, un peu plus élroiten de- vant; la base des antennes est fauve et les élytres sont striées et plus obeures. Suivant M. Duftschmid, il est quelquefois bleuâtre ouverdàtre, avec les antennes et les pieds fauves. On le trouve en France et en Allemagne. L'Harpale MARQUÉ, Harpalus signalus , Panz., ibid. , fasc. 38, lab. 4 est très-voisin du précédent ; son corselet est un peu plus élroiten arrière, et l'on voit souvent sur le front deux points fauves, tantôt séparés, tantôt réunis; ses an- tennes sont noirâtres. H A R 229 L'Harpale BINOTÉ, Carahus binotolus , Fab. ; Panz. ibid. , fasc. 92, iab. 3 , ressemble aussi beaucoup au précédent par sa forme, ses couleurs, et les deux points fauves du front ; mais ses élytres sont plus profondément striées, et la base des antennes est fauve. Harpale tardif, Harpalus fardus; Ceratus tardus , Fab. ; Panz. ibid. , fasc. 3-j , iab. 2^. Il est ovale, noir, avec les antennes fauves; le corselet est presque carré, un peu plus étroit en devant, avec une petite ligne enfoncée à chaque côté postérieur; ses élytres sont striées. Il est commun aux environs de Paris. Harpale corbeau, Harpalus corous ; Harpalus serripts, Latr., Hist. nat. des crust. et desiusecU, iom. 8, p. 36 1 ; Carabus coivus, Brong. ; Duft. Cette espèce, très-commune aux environs de Paris, res- semble beaucoup à l'harpale marqué; son corps est noir, lui- sant, avec les antennes et les palpes fauves; le corselet est carré, verdâtre ou bleuâtre, pointillé et un peu rugueux vers ses angles postérieurs ; les étuis sont striés ; les jambes sont très-épineuses. Harpale bronzé , Harpalus œneus, Fab. ; ejusd, C. azureus; C. proteus, Payk. Il est long de quatre lignes, noir en dessous,, avec le dessus tantôt noir et cuivré , et tantôt noir ou bleuâ- tre; les antennes et les pattes sont fauves; le corselet est un peu rétréci à son extrémité postérieure, et on y remarque, de chaque côté, une impression ponctuée ; le dosa une ligne en partie longitudinale; les élytres sont fortement striées, et leur bout postérieur a un sinus ou une incision plus marquée que dans les autres espèces; le rebord extérieur est fauve en cette partie ; la couleur des antennes et celle des pattes varient; les cuisses sont quelquefois noires. M. Duflschmid fait de cette variété une espèce sous le nom de dislinguendus* Cet harpale est le plus commun de ceux de notre pays. Harpale RUFICORNE, Harpalus rvfir omis ; Carabus ruficor— nis , Linn. , Fab., Panz., ibid. fasc. 3o, iab. 2; fasc. 38,. tab. 1. Il est long de cinq à six lignes, d'un noir-brun en dessous, noir en dessus, avec les antennes et les pattes fauves; le cor- selet est plus étroit à sa partie postérieure et n'offre qu'une ligne enfoncée et peu profonde, située le long du milieu du dos ; les élytres sont un peu plus claires , couvertes d'un duvet très-court , striées , avec les intervalles finement et vaguement pointillés. Très-commun dans toute l'Europe. 11 faut placer dans le voisinage de cette espèce le carabe &abulicole de Panzer , ibid., fasc. 3o, lab. 4> et son carabe *3o H A R chlorophane , ibid., fasc. j3, tab. 3 ; leur forme est presque la même, et les élytres sont aussi très-pointillées etpubescentes. Le premier est long d'environ six lignes, noir ou noirâtre, avec les élytres violettes, les antennes et les pattes fauves ; le corselet est plus carré que celui de Tharpale ruficorne, et arrondi latéralement. Le second est environ moitié plus pe- tit, moins pubescent, noir en dessous, vert ou d'un bleu azuré en dessus. L'un et l'autre se trouvent aux environs de Paris. Harpale GERMAIN, Harpalus germanus ; Carabus germanus t" Linn. , Fab., Panz. , ibîd. , fasc. 16, tab. 4- Il est long d'environ quatre lignes et d'une forme assez courte ; les antennes et la tête sont fauves ; le corselet est court, plus étroit postérieurement, pointillé, d'un bleu vio- let, avec un léger sillon au milieu, et un petit trait imprimé près de chaque angle postérieur ; les élytres sont striées, poin- tillées , fauves, avec une grande tache dorsale et postérieure bleuâtre ; le dessous du corps est noir, avec les pattes fauves. Il est commun dans les départemens méridionaux de la France, mais très-rare aux environs de Paris. Le carabe héros, de Fabricius , est une espèce très-analo- gue ; elle est fauve, avec le corselet , la poitrine et la moitié des élytres noirs. M. le général Dejean l'a rapportée d'Espa- gne ; on la trouve aussi à Tanger. Harpale ÉTUVIER, Harpalus vaporariorum; Carabus vapora- riorum, Linn., Fab., Panz., ibid., fasc; 16, lab. 7. Il est long de près de trois lignes, rouge, avec la tête, l'abdomen et une grande tache d'un noir bleuâtre , située à l'extrémité pos- térieure des étuis, qui sont striés ; le corselet est plat et carré. Cette espèce et la suivante sont au nombre de celles dont le menton n'offre pas de dent au milieu de son échancrure. Harpale méridien, Harpalus meridianus ; Carabus meridia- nus, hinn., Fab.; Carabus cruciger. Fab.; Panz., ibid., fasc. 75, tab. g. Il est très-petit, noir, avec la base des élytres , leur suture et les pieds roussâtres ; les élytres sont striées, (l.) HARPAX. Nom qui , suivant Pline, est donné à 1' Ambre parce qu'il attire la paille; ce nom a pour racine le verbe latin harpago, accrocher, (ln.) HARPAYE. V. Busard harpaye.(v.) HARPAYE A TÊTE BLANCHE. Nom que quelques fauconniers donnent au Busard de marais, (v.) HARPAYE-ËPERVIER. Nom que les fauconniers don- nent à T Oiseau Saint-Martin et à laSouBUSE. V. le genre Busard, (v.) HARPAYE-ROUSSEAU. C'est ainsi que les faucon-; E. 3 mrt;>e />/<■,/-,/<>/■<> //tv////'/iVt///<>/r if/'// //,>/<>, ////////<>.>i\ fitii 4. 7/o/,„„////u .;. //„/,»■„„//,< <; y/,>/<>,:'////r y. Jf o/oe,'/,//<- dore-. S. /.,/;<>/>//<>/■<■ />,///'/■ a, A ,„■/„:.■<■ ,/,;,.,■ Awww . H A R 23,, niers désignent le Busard harpaye, dont le plumage est roux. V. ce mol. (s.) HARPE. C'est, dans Gesner, le Grand aigle de mer. (v.) HARPE. On donne ce nom au Trigle lyre, (r.) HARPE, Harpe. Genre de poissons établi par Lacépède, dans la division des Thqraciques, et qui ne renferme qu'une espèce, le Harpe rleu doré, observé par Plumier dans les mers d'Amérique. Ce genre a pour caractères : plusieurs dents très-longues , fortes et recourbées au sommet et près de l'articulation de chaque mâchoire ; des dents petites, comprimées et trian- gulaires de chaque côté de la mâchoire supérieure , entre les grandes dents voisines de l'articulation et celles du sommet ; un barbillon comprimé et triangulaire de chaque côte et au- près de la commissure des lèvres ; les nageoires thoracines , dorsale et anale , très-grandes et en forme de faux ; la cau- dale convexe dans son milieu , et étendue en forme de faux très-allongée dans le haut et dans le bas; l'anale attachée au- tour d'une prolongation charnue , écailleuse , très-grande , comprimée et triangulaire. V. pi. E 3, où il est figuré. « Ce magnifique poisson, dit Lacépède, ne montre que deux couleurs ; mais ces couleurs sont celles de t'or et du sa- phir le plus pur ; elles sont d'ailleurs d'autant plus éclatantes, que les écailles qui les réfléchissent offrent une surface large et polie. » (b.) HARPE , Harpa, Genre de coquilles établi par Lamarck, dans la division des Univalves. 11 a pour caractères : co- quille ovale ou bombée, munie de côtes longitudinales, pa- rallèles et tranchantes; ouverture échancrée inférieuremcnt et sans canal; coluinelle lisse et dont la base est terminée en pointe. Ce genre faisoit partie des buccins de Linnaeus , et avoit été indiqué par Dargenville et autres conchyliologistes français. Bruguières ne l'a pas adopté. Il a pour type le Buccin harpe. V. pi. E 35, où il est figuré, (b.) HARPENS. Belon désigne ainsi , sur un ouï-dire , un oiseau de nuit des montagnes du Dauphiné. (v.) HARPIE, Harpyia, Yieill. ; vulturetfalco, Lath. Genre de l'ordre des Accipitres , de la tribu des oiseaux Diurnes et de la famille des AcciPlTRlNS. V. ces mots. Caractères: bec très-robuste, grand, presque droit et garni d'une cire à la base ; mandibule supérieure à bords dilatés, crochue et acu- minée à la pointe ; 1 inférieure droite, plus courte et obtuse; narines ovales et transversales ;.tars.es très-épais, forts, vêtus a3* H A R en devant au-dessus du talon (vulgairement genou), plus longs que le doigt intermédiaire, y compris l'ongle; quatre doigts, trois devant, un derrière; les extérieurs unis à l'ori- gine par une membrane; ongles longs, très-robustes, très- aigus, l'interne et le postérieur plus longs que celui du milieu; ailes d'une moyenne longueur; la première rémige la plus courte des primaires ; les troisième et quatrième les plus longues de toutes; queue arrondie. Les grands oiseaux de proie de l'Amérique méridionale ont, comme les nôtres, un plumage sujet à varier, suivant l'âge, le sexe, et suivant les localités; il n'est donc pas étonnant d'y trouver une confusion encore plus grande que celle qui règne dans cette classe d'oiseaux en Europe , où ils sont mieux et plus anciennement connus, puisque dans le nouveau continent les observations y sont moins nombreuses et ont commencé plus tard. En effet, dans le nombre de ceux dont il va être question , il en est qui ont été décrits plusieurs fois et sous diverses dénominations, parce qu'ils auront été vus dans une situation différente de sexe ou d'âge et dans des contrées très-éloignées les unes des autres; tel est Yaccipitre connu pourle plus robuste et le plus puissant de tous et dont la femelle surpasse nos aigles et nos pygargues par sa taille, la grosseur de ses tarses, la force de son bec et de ses ongles. C'est à cette espèce que des ornithologistes moder- nes ont imposé le nom àliarpyia. Linnœus l'a rangée parmi les vautours, Brisson avec les aigles , Latbam au nombre des faucons. Mais elle me paroît déplacée avec les uns et les au- tres ; car elle n'a aucun des attributs du vautour; ni les lon- gues ailes, ni les pieds courts et totalement vêtus des aigles ; ce n'est pas non plus un pygargue , car ses ailes ont moins de longueur que les siennes etsesdoigtsne sontpas totalement sé- parés. On a encore essayé d'en faire un gypaète; mais elle n'en a ni le bec , ni les ailes, ni les pieds, ni cette longue barbe qui distingue particulièrement celui-ci; ce n'est pas non plus un faucon, car son bec est différent : il a fallu donc l'isoler géné- riquement. Quoique j'aie classé sous la même dénomination plusieurs autres oiseaux de proie de l'Amérique méridionale, je ne puis garantir qu'iissoient à la place qui leur convient, puis- que je ne lesconnois que par des descriptions qui ne me don- nent pas la masse de connoissances nécessaire pour ne pas me guider sur des conjonctures ; un astérisque les indique. L'on n'a point encore découvert dans cette partie du nouveau conti- nent, des aigles, qui, comme les nôtres, ont les ailes longues, les pieds courts et vêtus jusqu'aux doigts ; il paroît que ceux- ci sont fixés dans le nord de l'Amérique , qu'ils ne dépassent point la. Louisiane, et qu'au-delà ils sont remplacés par H A R a33 lesharpies et les spizaetes, dont plusieurs caractères génériques sont étrangers à nos aigles proprement dits. La Harpie proprementditeouLA grande Harpie, Harpyia maxima,\'iti\\.\ Falco destructor, cristatus , Lath. ; Vultur har- pyia , Linn. edit. 12 ; Falco harpyia, cristatus, Jacquini , Gm. , pi. M 7 , n.° 1 de ce Dictionnaire. Ce n'est pas seulement dans ces auteurs que cet oiseau est décrit plusieurs fois sous des dénominations différentes ; on le trouve aussi dans nos ornilhologies françaises sous les noms ai1 aigle destructeur, de grand aigle de la Guyane, de Caracca, et peut- être tf aigle couronnée et decalquin. Les deux premiers me sem- blent être le mâle et la femelle , et le Caracca une variété d'âge. Quant à Y aigle couronné de Buffon, j'avoue qu'il n'-est pas aisé d'y rcconnoître la grande harpie d'après ce qu'on en dit. C'est, suivant ce naturaliste, Yurutaurana de Marcgrave, Yyzquauthli de Fernandez , Y aigle huppé d'Afrique décrit et figuré dans ftes Oiseaux d'Edwards , Y aigle d'Orénoque et Y aigle du Pé- rou , nommé ainsi par Garcillaso , dans Y Histoire natur. des Incas. Sonnini a , comme Buffon , réuni Yurutaurana et Yyz- quauthli, et les rapporte à YépervierpattuAe M. de Azara ; ce rapport est juste quant au premier ; mais il n'est pas admis- sible pour le dernier, qui est d'une taille supérieure à celle de noire plus grand aigle, et qui a les pieds nus , tandis que les deux autres ont les pieds emplumés jusqu'aux doigts et sont plus petits que celui-ci. M. Cuvier présente Yurutaurana pour le même oiseau que Y autour huppé , Y aigle moyen de la Guyane et Y épervier pattu , qui tous ont une taille inférieure à celle de notre aigle commun, quoique Marcgrave donne à Yurutaurana la grandeur de cet aigle ; mais c'est, dit M. Cu- vier, un tiers au moins de trop , ce qui est vrai, dira-t-on , si c'est réellement le même que ces oiseaux; ce dont je ne doute pas. Vyzquauthli est, selon ce savant, la grande harpie d'Amérique ou Yaigle destructeur. Comme la taille d'un mou- ton , que lui donne Fernandez, paroît exagérée , je crois, avec M. Cuvier , que c'est l'individu qu'il indique ; en tout cas , la taille de cette harpie ne peut convenir à Yaigle cou- ronné de Buffon , puisqu'il le dit plus petit que Yaigle commun. Yaigle d Orénoque a la grosseur et la figure d'un aigle. L' aigle du Pérou pourroit être Yaigle couronné, car il est plus petit que les aigles d'Europe ; enfin Yaigle couronné pi. 6 de l'édition de Buffon, publiée par Sonnini, étant figuré avec les pieds totalement vêtus , ne peut représenter Yyzquauthli cité dans la synonymie , lequel les a en grande partie dénués de plu- mes ; mais c'est bien l'image d'un des oiseaux décrits sous les noms d' 'aigle moyen de la Guyane, d' autour huppé , iïépervier patin, etc. 11 résulte de ce que je viens d'exposer, que la grande- *U H A R harpie a été* confondue avec ces spizakes ainsi qu'avec Y aigle huppe d'Afrique d'Edwards , que je regarde aussi comme un spizaète à pieds vêtus. La grande harpie est , assure-t-on , si forte que d'un seul coup de bec elle fend la tête à un homme, et qu'elle peut enlever des faons ; c'est , suivant les observations que Sonnini a faites à la Guyane, un oiseau solitaire , qui vit dans renfoncement et l'obscurité des plus épaisses forêts, et qui, lorsqu'il est affecté, relève les longues plumes de sa tête en forme de huppe ou de couronne ; ce fait est confirmé par Jacquin , et il ajoute qu'on peut , malgré sa férocité naturelle , l'apprivoiser , quand il est jeune. C'est à quoi se borne la partie historique de cet oiseau t dont l'espèce est rare , quoique répandue dans une grande partie de l'Amérique méridionale ; mais il n'est pas aisé de l'observer, parce qu'il se tient fort avant dans les terres inhabitées et au milieu djs forêts. Sonnini l'a trouvé perché sur un arbre fort élevé dans le haut de l'Orapâ , grande rivière de la Guyane française , où il étoit immobile et ne poussoit aucun cri. Jacquin l'a rencontré dans la Nouvelle-Grenade , mais c'est mal à propos qu'il en fait un vautour; enfin on le trouve au Mexique , car il n'y a pas de doute que c'est Yyzquau- thli de Fernandez. Comme cette harpie ne se présente pas toujours sous le même plumage , il est nécessaire d'en donner plusieurs des- criptions, afin qu'en les comparant les unes avec les autres, on puisse saisir les différences qui caractérisent les sexes et les âges. L'Aigle destructeur. La longueur de cet aigle est de trois pieds deux pouces; sa tête porte une huppe couchée en arrière, grise, noire et terminée de gris; le cou est de cette dernière couleur qui prend une teinte noirâtre sur la tête; les joues sont grisâtres; le dos et les pennes des ailes noi- res; celles de la queue d'un noir nuancé de gris ; les parties inférieures d'un blanc sale ; le bec et les ongles de couleur de corne ; les tarses d'un jaune pâle. Le grand Aigle de la Guyane, Falco destmctor , Lath. Sa taille surpasse celle du grand aigle de notre continent; il a plus de trois pieds et demi de longueur, mesuré en ligne droite , du bout du bec à celui de sa queue ; son bec est long de trois pouces, large de quinze lignes et épais de vingt-une à sa base ; sa queue longue de seize pouces et demi dépasse les ailes pliées de quatre pouces six lignes. Il n'a point de plu- mes, mais seulement quelques poils noirs entre le bec et l'œil; lesplumes despieds descendent sur deux pouces de longueur au- devantdu tarse, dont le côté postérieur est entièrement nu. Du H A R 235 sommet de la tête , qui est fort aplati, partent de longues plu- mes couchées en arrière, dont les deux du milieu, qui sont les plus longues, ont plus de cinq pouces; elles sont d'un gris rou- geâtre , jusque près de la moitié de leur longueur ; le reste est noir et terminé de gris roussâtre. Les autres plumes de la tête sont teintes de gris cendré et terminées de blanc; du gris, du gris-roussâtre et du noir mêlés confusément, colo- rent le dessus du cou et du corps; le dessous est d'un gris sale, à l'exception d'un demi-collier noir, marbré de gris roussâtre , et des plumes du ventre qui sont blanches , en ou- tre presque décomposées et douces au toucher comme du duvet. Les ailes sont variées de noir et de plusieurs nuances de gris; la queue est grise avec de larges bandes et des taches noires ; les plumes des jambes sont blanches et rayées de noir. Le bec, sa membrane, la peau nue du forum , sont de cou- leur noire, et les pieds , comme les doigts, couverts d'écaillés jaunes. Je présume que c'est de cette espèce qu'entend par- ler le capitaine Stedman {Voyage de Surinam, t. 3, p. no, delà traduction d'Henry), sous la dénomination d? aigle huppé, animal, dit ce voyageur, très-féroce et très-fort, des forêts de Surinam. Le Caracca, Faîco cristatus, Lath. Dillon a vu et dessiné un oiseau vivant de cette espèce dans la ménagerie du roi d'Espagne à Euen-Rcliro. {Voyage en Espagne, pag. 80, et pi. 3i). Son bec est fortement courbé en dessus, et presque droit en dessous; il porte une huppe courte sur le derrière de la tête; son ventre est blanc, et sa queue est traversée par quatre bandes cendrées ; le reste de son plumage est noir. Cet oiseau est de la grandeur d'un coq d'Inde; il n'y a pas de doute que cet oiseau est un individu de l'espèce précédente ; et c'est par une méprise qu'aux mots Caracca et Aigle, le renvoi indique Spizaète. Trois harpies, dont deux sont au Muséum d'histoire natu- relle, et l'autre chez M. Dufresne, m'ont fourni les descrip- tions suivantes :desdeuxpremières, l'une est sous son plumage parfait et l'autre sous des couleurs qui indiquent un jeune âge et une femelle , étant au moins un quart plus grosse , et ayant la tête, les tarses, les doigts et les ongles beaucoup plus forts à proportion; elle est en dessus variée de brun, de gris et de blanchâtre; d'un gris clair sur les joues, l'occiput , la gorge et sur toutes les partie inférieures, avec quelques plu- mes noires sur le devant du cou, qui indiquent que cet oi- seau commence à prendre les couleurs de l'adulte ; quelques taches noires, transversales et étroites, sont parsemées sur le fond gris - blanc des plumes de la jambe ; les pennes de la queue ont en dessous, sur un fond gris clair , plusieurs 336 H A R taches noires; ces taches sont larges, irrégulières et situées sur chaque côté de la tige. L'individu, que je prends pour un mâle, a le dessus du corps et des ailes d'un noir à reflets gris ; les joues, l'occiput et la gorge de cette dernière couleur ; le devant du cou, les côtés de la poitrine, au-dessous des ailes, noirs ; le reste de la poitrine et toutes les parties postérieures d'un beau blanc ; mais les plumes des jambes ont des rayures noires et trans- versales ; quatre larges bandes noires traversent, sur un fond blanc, la queue , dont l'extrémité est de cette couleur. Enfin la harpie de M. Dufresne , qui a trois pieds de lon- gueur, me semble être, d'après sa grosseur, une femelle , mais plus avancée en âge que celle dont il vient d'être ques- tion. Le dessus de la tête est gris et noir ; les joues sont grises ; la gorge , la poitrine et le reste du dessous du corps , d'un blanc un peu roussâtre; le devant du cou est noir avec une bandelette étroite, longitudinale, et blanche sur le mi- lieu; les plumes des jambes ont des rayures d'un brun foncé et transversales sur un fond blanc-jaunâtre ; la queue a, en dessous , huit bandes en travers, dont quatre noires , un peu irrégulières, et quatre blanches. Les bandes noires du dessus de la queue sont au nombre de cinq et plus larges que celles de dessous; les bandes blanches, au nombre de quatre et fine- ment pointillées de noir; toutes les pennes sont d'un blanc roussâtre à leur extrémité. L'aigle d'Orénoque a été indiqué de cette manière par Dutertre : leshabitans de Tabago l'ont nommé ainsi, à cause qu'il est de la grosseur et de la figure d'un aigle , et qu'on tient que cet oiseau, qui n'est que passager dans cette île , se voit com- munément en cette partie de l'Amérique méridionale , qui est arrosée de la grande rivière d'Orénoque.Toul son plumage est d'un gris clair marqueté de taches noires, excepté l'extré- mité de ses ailes et de sa queue qui est bordée de jaune. Il a les yeux vifs et perçans, les ailes fort longues, le vol rapide et prompt, vu la pesanteur de son corps. Il se repaît d'autres oiseaux sur lesquels il fond avec furie, et après les avoir atter- rés, il les déchire en pièce et les avale. 11 attaque les aras et les perroquets. On a remarqué qu'il ne se jette pas sur son gi- bier tandis qu'il est à terre ou qu'il est posé sur quelque branche, mais qu'il attend qu'il ait pris l'essor pour le com- battre en l'air. Hisi. nat. des Antilles, p. i3g. J'ai peine à croire que cet oiseau soit ïyzquauthli de Fernandez , comme le dit Buffon.' L'Ouïra - Ouassou , ou Viravassu , ce qui signifie , dans la langue du Brésil, grand oiseau de proie. Celui-ci est en effet d'une grandeur considérable , puisqu'elle est double de HAR 237 celle du grand aigle. Si Ton ne savoit que le condor est un vau~ tour, l'on ne pourroit s'empêcher de le considérer, avec Buf- fon , comme le même oiseau que Vouira-ouassou. Une espèce de huppe , en forme de casque , courre la grosse tête de cet oiseau, que les Portugais du Brésil con- noissent sous la dénomination tfoiseau de proie royal. Ses pieds sont nus , écailleux et rougeâtres , et ses ongles noirs et crochus égalent en longueur le doigt index de l'homme. Ses. ailes ont tant de force et d'étendue, qu'il s'en sert pour tuer dans les airs les oiseaux qu'il poursuit, avant de les saisir avec ses griffes. Son corps se termine par une large et longue queue ; une teinte brune, variée de noirâtre et de blanc nuancé de jaune , est répandue sur les parties supérieures du plumage ; les inférieures sont blanches. Les habitudes naturelles de l'ouira-ouassou sont les mê- mes que celles du grand aigle ; et sa force est telle, qu'il met en un instant en pièces le plus gros mouton. Il fait sa pâture ordinaire des chevreuils et des autres animaux des forêts ; mais il a un appétit de préférence pour les singes. Il emploie à la construction de son aire les os des animaux qu'il a dévorés, et qu'il mêle à des branches sèches, le tout soli- dement attaché avec des lianes. La femelle pond des œufs blancs tachés de brun roussâtre. Cette espèce est nombreuse sur les bords de l'Amazone ; les naturels font des sifflets avec ses ongles, et ils prêtent à ses différentes parties des vertus merveilleuses dans plusieurs maladies. Sur des esprits simples et foibles , l'impression de ce qui est grand et terrible enfante toujours des idées chimé- riques. J'avois d'abord regardé ce grand oiseau de proie comme un pygargue; c'est pourquoi le renvoi indiqué à l'article Aigle étoit au mot Pygargue ; mais je soupçonne présentement que c'est un individu femelle dé l'espèce de la harpie proprement dite, ou une race très-voisiue : au reste, ce n'est pas d'a- près la description de cet oiseau qu'on peut le déterminer avec justesse. * La Harpie couronnée du Paraguay, Haipyiacoronata^ "Vieill. Ce grand oiseau de proie qu'a décrit JVJ. de Azara, sous la dénomination d'aigle couronné, porte , chez les Gua- ranis le nom de taqualo hobi(bu$e bleue'). Il a vingt-huit pou- ces de longueur totale ; presque au-dessus de l'occiput nais- sent' quatre grandes plumes , longues de quarante-cinq lignes , larges de six et terminées en pointe, que l'oiseau redresse à volonté , et qui sont toujours un peusoulevées; tout le plumage est d'un brun mêlé de bleu, plus clair sur les parties inférieures ; les couvertures de la queue sont terminées de blanc ; les pre- 238 H A R mières pennes des ailes et celles de la queue sont noirâtres; celle-ci a une bande blanche , large de dix-huit lignes , qui commence à deux pouces de son extrémité , avec un trait de la même couleur qui lient le milieu entre la bande et la naissance des pennes; la membrane du bec est d'un jaune vif; l'iris noisette et le tarse jaune. , La femelle a la même grandeur et la même couronne que le mâle; elle n'en diffère que par les teintes du plumage; les plumes de sa tête sont d'an roux clair avec du brun dans leur milieu ; celles de la nuque , jusqu'au milieu du cou , sont blanches à leur naissance, et brunes dans le reste, avec une bordure rousse; de là, jusqu'aux couvertures de la queue, elles sont brunes, de même que les couvertures supérieures des ailes; le devant du cou est comme marbré de brun, de blanc et de roux clair; les côtés de la tête, la gorge et tout le dessous du corps sont blancs; c'est la couleur des couver- tures supérieures de la queue qui ont , en outre, une tache brune vers leur extrémité ; la queue est bleuâtre ; une bande brune et large de deux pouces la termine, et l'on y remarque quelques petites taches et des points rares d'une nuance plus foncée ; les ailes sont variées de brun et de bleuâtre ; leurs couvertures inférieures blanches r avec quelques taches noi- rârte vers leur pointe. Cet aigle couronné pousse un sifflement aigu et lamentable ? qui se fait entendre de loin : le mâle et la femelle ne s'é- loignent guère l'un de l'autre , et ne viennent à terre que pour saisir leur proie. Us se perchent vers la cime des plus grands arbres , dans les campagnes vers la lisière des bois, pour y attendre au passage les gros rats ; ils dédaignent les petits oiseaux, quoique souvent ils en soient assaillis et qu'ils soient étourdis de leurs cris. Leur vol est étendu, mais lent. Pour chasser, ils se laissent tomber du haut des arbres; ou plus ordinairement ils s'élèvent en battant mollement des ailes , jusqu'à ce qu'ils soient parvenus à une grande hau- teur ; et ils y volent en tournoyant , jusqu'à ce qu'ils aient découvert une proie : alors ils s'abattent perpendiculaire- ment, les ailes pliées et sans bruit. 11 est rare que l'animal sur lequel ils fondent fasse aucun mouvement , la frayeur le retient ; mais s'il doit s'enfuir, soit au vol, soit à la course, les aigles le suivent et s'en emparent bientôt avec la vitesse qu'ils ont acquise, ens'élançant du haut des airs; les inambos des champs , les poules et d'autres oiseaux de grande et de moyenne taille, les apercos, les aguamis et les faons sont leurs victimes ordinaires. Si leur proie n'est pas trop grosse , ils l'emportent sur les arbres , la déchirent en grands mor- ceaux, et la dévorent avec les os et les plumes; ils s'abat- II A R a39 tent aussi sur les cadavres récens , de même que les irilm» qui leur cèdent la place , et se tiennent à quelque distance , jusqu'à ce que ces aigles soient repus.Tous ces faits s'appliquent aussi à Y aigle noirâtre et blanc , à Y aigle brun et à V aigle à queue bleue, trois oiseaux du Paraguay, que j'ai classés à la suite des spizaètes, avec lesquels ils m'ont paru avoir plus de rapport qu'avec les harpies, sans assurer cependant qu'ils soient clas- sés plus convenablement. Le Caxquin est un grand oiseau du Chili, dont l'abbé Molina donne une trop courte description, et qui lui a paru. peu différer de Yyzquaulhli du Mexique et de Yutaurana du Brésil (Hist.nui.du Chili, traduct. française , pag. 2i5.). Il a environ dix pieds et demi d'envergure ; un panacha bleu décore sa tête ; du noir bleuâtre teint les plumes de son cou et de son dos , aussi bien que ses ailes; sa poitrine est blan- che , picotée de brun ; et des raies brunes et noires traver- sent alternativement les pennes de sa queue. Sonnini {traduc- tion des Ois. du Paraguay) rapproche le calquin de l'espèce pré- cédente. Les trois individus dont il va être question, et qui ont été vus à la Terre-de-Feu et dans File des Etats , m'ont paru dans les descriptions qu'on en fait, se rapprocher des har- pies pins que de tout autre oiseau de proie. C'est aux ornitho- logues qui les verront en nature , a juger si j'ai tort ou raison ; Car, d'ailleurs , on ne peut être guidé que par des conjectures. L'Aigle des Etats de Sonnini, Falco australis, Lath. Daudin l'appelle aigle austral. Il a vingt - cinq pouces de longueur totale , et la grosseur de Y aigle plaintif, décrit ci-après ; la cire est jaune , le corps brun , la queue noire et bordée de blanc jaunâtre à l'extrémité ; son cri res- semble tellement à celui de la poule , que l'on y est aisément trompé. L'Aigle plaintif d'Amérique, Vuttur plancus, Lath. ; Falco plancus, Gmelin , a été vu à la Terre-de-Feu. Il a vingt-qua- tre pouces de longueur; le bec long de deux pouces, très -crochu et noir; la cire s'étend presque jusqu'à sa pointe , et les narines sont situées obliquement vers le haut; la peau nue, qui entoure l'œil et le dépasse, s'étend presque jusqu'au dessus de la tête, et est de couleur jaune ; le devant du cou manque presque de plumes ( ce sont ces caractères qui ont déterminé Lath. à en faire un vautour ; nous verrons ci-après qu'il en fait un aigle, en le rapportant à son plaintive eagle, n.° 9 , pag. 3£ du Synopsis ; le dessus de la tête , la partie supérieure du cou et les ailes sont bruns ; le dessus du corps est barré de brun et de blanc ; la queue est blanche , traversée par des bandes noirâtres et terminée de cette dernière teinte dans l'étendue d'un pouce ; les pre- mières peim.es 4çs ailes sont marquées à la base cQinme la *4o H A R queue; les pieds jaunes, les ongles noirs , foibîement cro*-* chus et émoussés à la pointe. Cette description est d'après un individu conservé dans l'esprit-de-vin , au Muséum britan- nique. Quoique je sois certain , dit Latham , que cet oiseau est un vautour, je ne le regarde pas moins comme un individu de l'espèce de mon plaintive eagle. Celui-ci est figuré dans le voyage de Cook,pl.32 du tome 2 , page 184, et dans les îllust. de Muïler, pi. 17. Il a vingt-cinq pouces de longueur totale; le bec noir; la cire et le tour de l'œil orangés ; le sommet de la tête noir, et couvert de plumes allongées et formant une huppe ; le cou, le dessus du corps, la poitrine et le haut du ventre, gris, avec un grand nombre de raies ondulées trans- versales et noires; le bas-ventre de cette couleur, et les cou- vertures inférieures de la queue d'un gris rembruni ; les ailes brunes et quelques-unes de ses couvertures blanches et barrées de brun; les quatre premières pennes noires, blanches à l'in- térieur et barrées d'une teinte foncée ; les pennes de la queue blanches , avec un grand nombre de raies transversales et leur extrémité , noires ; les ongles de cette couleur et les pieds jaunes. Cet oiseau se trouve à la Terre-de-Feu. * La Harpie th.\ru, Falco tharus , Lath. A en croire l'abbé Molina , qui décrit le tharu dans son Histoire naturelle du Chili, la femelle de cette espèce est plus petite que le mâle, et elle porte une crête sur la tête , tandis que celle du mâle est ornée d'une huppe; lorsque celui-ci pousse ses cris d'une voix forte et rauque , il tient sa tête recourbée sur le croupion , le bec en haut. Ce sont-là des faits extraordinaires, et il est assurément permis d'en douter. Du reste , le tharu n'est pas plus gros qu'un chapon ; le mâle a la huppe , les ailes et la queue noires ; le corps blan- châtre , taché de noir; le bec grisâtre; les pieds jaunes et écailleux : le plumage de la femelle est gris , et sa crête est noire. Ces oiseaux établissent leur aire sur de grands arbres; ils la construisent avec des rameaux secs , disposés en forme de grille carrée, revêtue d'une couche épaisse de laine, de chanvre et de plumes. La ponte est de cinq œufs blancs , pi- cotés de brun. Le tharu vit au Chili et dans la province du Para , où il est connu sous le nom defavato, qui signifie habitant, parce qu'il se plaît autour.des lieux habités. Quoique robuste et armé de serres puissantes, il n'a point de courage ; il n'attaque point à force ouverte, et ne sait que surprendre de foibles animaux; c'est le renard des oiseaux de rapine. Lorsque sa chasse , ou plutôt son embuscade, n'a pas été heureuse , il se jette sur les cadavres, (s. etv.) H A R 24i HARPIE , Harpyia. Illiger donne ce nom au genre de Chéiroptères qui a été appelé Céphalote par M. Geof- froy-Sainl-Hilaire. V. ce mot. (desm.) HARPIES. Il est vraisemblable que les anciens, en des- sinant leurs Harpies, ont pris une espèce de Roussette pour modèle, (s) IIARPONIER. On donne ce nom, dans quelques can- tons, au Rosier des haies, (b.) HARPONNIERS. Klein désigne sous cette dénomination les Hérons crabiers de F Amérique, (v.) HARP SEAL. Les Anglais appellent ainsi le phoca groen- landka de Linnseus. V. Phoque, (desm.) HARPURUS. Forskaël a donné ce nom à un genre de poissons long-temps confondus avec les Chétodoiss; ce sont des acanthures de Bloch et des Jheutis de Linnaeus. (desm.) HARRACHIE, Harrachia. Genre de plantes établi aux dépens des Carmantines: la carmantine injundibuliforme lui sert de type, (b.) HARRIER. Nom anglais du Chien braque, (desm.) HARRISONE, Harrisona. Genre établi par Adanson sur la Fontinale CREPUE de Swarlz , figurée pi. 3a , n.° 8 de l'ouvrage de Dillen. (b) HARRUNGANA. V. H^mocarpusciHarungane. (ln.) HARSHAN. V. Harish. (s.) HART. L'un des noms anglais du Cerf, (desm.) HARTEBEEST. Les HollandaisduCap deBonne-Espé- rance donnent ce nom à I'Antilope ca.vma, long -temps confondue avec le Bubale, (desm.) HARTEN. Nom allemand des Millepertuis (Hyperi- cum). (ln.) HAB.TOGE, Hmiogia. Arbrisseau du Cap de Bonne- Espérance , dont les feuilles sont oblongues, dentées, ob- tuses, glabres, les fleurs très-petites, pédonculées , axillaires , lequel forme un genre dans la télrandrie monogynie. Ce genre a pour caractères : un calice à cinq divisions ar- rondies et très- courtes ; quatre pétales ovales, obtus et ou- verts; quatre étamines égales; un ovaire supérieur, ovale, chargé d'un style à stigmate simple; un drupe sec, ovale, glabre, un peu rude au toucher, contenant une noix ou coque presque charnue et disperme. Cet arbrisseau croît au Cap de Bonne-Espérance. C'est xiv. 16 2/+2 H A II lui qui a été décrit et figuré mal à propos par Thunberg , sous le nom de schrebera, dans sa Flore du Cap , et qui a été depuis placé parmi les diosma , sous le nom de Diosma hispide. V. ce mot. (b.) HARTRIEGEL. Nom des Cornouillers, en Alle- magne , selon Willdenow. (ln.) HARUNDQ. Synonyme d'ARUNDO (Roseau), (ln.) HARUNGANE , Harungana. Arbre de Madagascar , à feuilles opposées et lancéolées , et à fleurs disposées en pa- nicules terminales, qui seul forme, dans la polyadelphie po- lyandrie , un genre qui a été appelé rougo , et qui offre pour caractères : un calice persistant , divisé en cinq parties ai- guës; une corolle de cinq pétales, ovales, allongés, ciliés en leur bord; cinq paquets de quatre étamines réunies dans les deux tiers de la longueur de leurs filamens ; un ovaire supérieur, oblong, surmonté d'un style épais, terminé par cinq stigmates ; une capsule à cinq loges , recouverte d'un brou mince , renfermant cinq semences allongées et pres- que triangulaires, (b.) HASACH et HASEK. Noms arabes de la Herse ( ÎW- bulus ierrestris , L. ). (LN.) HASANGUIA des îles Canaries. C'est la Casse des boutiques (Cassia fistula). (ln.) HASAR. Nom arabe d'une espèce d'ÏNDiGOTiER (Indi- gofera oblungifolia) , suivant Forskaël. Hall est celui d'une autre plante du même genre (Ind. spinosa). (LN.) HASRECH. V. Habesch. (s.) HASCE. Un des noms arabes du Thym et de I'Hyssope. (ln.) HiVSCHFE. Nom arabe d'une espèce d'HÉLiOTROPK (H.fruticosum), suivant Forskaël. (ln.) HASCHIL. V. Hansel. (ln.) HASCHISCH. C'est, dans le royaume de Dar-Four, en Afrique , le nom de toutes plantes herbacées ; mais on le donne spécialement au Chanvre ( Cannabis satwa , L. ) , qui y forme des cultures régulières. On s'en sert comme plante aphrodisiaque et narcotique. On mâche ou bien on fume ses graines. Brownenous apprend que cet article est d'une grande consommation en Egypte , et que le meilleur chanvre vient d'Antioche. (ln.) HASCHISSH. Préparation enivrante qui se fait dans l'Inde avec des feuilles de Chanvre, (b.) HASE. En terme de Chasse , c'est la femelle du lièvre et du lapin, (s.) HASE, RAMMLER. Noms allemands du Lièvre mâle; La femelle reçoit ceux de Setzhase et d'HASiNN. (desm.) H A T a{3 H ASELMAUS. Nom allemand du muscardin , petite es- pèce de Loir, (desm.) HASENHEIDE. Nom allemand du Genêt a balai. (LN.) HASENKOLH (Chou délire). Nom allemand du Lai- teron oléracé et de la Lampsane commune, (ln.) HASERIK. V. Hasach. (ln.) "HAS1ER. On appelle ainsi , dans les colonies françaises , les fourrés d'arbustes et de broussailles, (r.) HA-SI-KOUC. C'est, en Chine, une espèce de vergerette (erigeion hirsutum , Lour. ). (LN.) H ASINN. V. Hase, (desm.) HASPEL. V. Hansel. (ln.) HASSECH des Arabes. C'est une Santoline. (ln.) HASSELQUIST , Hasselquistia. Genre de plantes de la pentandrie digynie et de la famille des ombellifères, qui pré- sente pour caractères : des fleurs mâles au centre de l'om- belle , des semences solitaires , concaves autour de ce centre et des semences géminées, crénelées en leurs bords à la cir- conférence. Ce genre ne diffère des Tordyles , avec lesquels Lamarck Ta réuni , que parce que les fleurs du centre et une des se- mences de celles du disque avortent ordinairement.il ne con- tient que deux espèces, dont la plus commune, I'Hasselquist d'Egypte , est une plante annuelle à feuilles pinnées et à folioles pinnatifides, qui ressemble beaucoup aux Cauca- LIDES par la disposition de ses fleurs. (B.) HAST. En suédois, c'est le Cheval, (desm.) HASTIGASURCUL1. Nom brame de I'Anaschortge- nam des Malabares , plante de la famille des Urticées. (ln.) HASTINGIE, Hastingia. Genre établi par Smith, mais qui ne diffère pas de I'Holmskioldie de Retzius et du Pla- I'union de Jussieu. (b.) H ATAB-AHMAR (BoisToupe) et Tarfeh. Noms arabes du TAMARISC GALLIQUE ( Tamarix gallica), qui croît aussi dans les déserts , en Egypte, (ln.) H /VTHIMORAH.Un des noms du Dattier chez les Hé- breux, (ln.) H ATI. Nom générique que des naturels du Paraguay ont imposé aux Hirondelles de mer. (v.) HATIVEAU. Petite poire d'été , turbinée , comprimée, lisse et jaune brunâtre, (ln.) 2ii H A U HA-TU-O-NAM. Nom donné, en Cochinchine, à une espèce d Apocin (sJpocinum jwentas , Lour. ) qui croît dans les lieux agrestes. Les médecins de ce pays débitent la fable que la racine de cette plante recrée tellement les esprits, que les vieillards qui en font un long usage, reviennent à la jeu- nesse. Les Chinois font le même conte sur une plante qu'ils appellent ho-veu-u, et qu'ils disent être la même que la pré- cédente , bien que sa racine ait une forme différente, (ln.) HAU ou H AUTHI de Thevet. C'est le Brad^ïpe aÏ.(desm.) HAUBEN des Hébreux (Ezech., cap. 27), dérive d'EBEN, et- signifie pierre, suivant Gesner. C'est I'Ebène. (ln.) HAUBREAU. V. Hobreau. (v.) HAUCHECHEL. Nom allemand des Bugranes (Ono- nis). (LN.) HAUER, KAULER, etc. Noms allemands du Sanglier. (desm.) XIAUMIER. Variété de Cerisier, (b.) HAUPTBAR. L'un des noms allemands de I'Ours brun ( Ursus arc/os, Linn. ). (desm.) HAUPTSCHWEIN. C'est un des noms du Sanglier , en Allemagne, (desm.) HAUR. Nom arabe du Peuplier blanc. Haur-domi est celui que les Maures donnent au Peuplier noir, (ln.) HAUSEGI des Arabes, HAUSEIT à Tripoli. C'est le LVÇIET d'Afrique {tycium a/mm, L.). (LN.) HAUSEN de Bloch. C'est Y acci penser huso de Linnaeus ou le Grand Esturgeon, (desm.) HAUSMAUS, la Souris; HAUSRATZ, le Rat, en Allemagne. (DESxM.) , HAUSSE-COL A QUEUE FOURCHUE. V. Coli- bri, (s.) HAUSSE- COL DORE. V. l'article Colibri, (s.) HAUSSE-COL NOIR. Voyez les genres Alouette et Merle, (v.) HAUSSE-COLVERT. V. le genre Colibri, (v.) HAUSSE-PIED. Les fauconniers appellent ainsi le pre- mier oiseau de vol qui attaque le héron, (s.) HAUSSE-QUEUE. C'est un des noms marchands de la coquille appelée Casque tubercule , Cassidea echinophvra , par Bruguières , et dont Denys-de-Montfort fait son genre Heaulme. (desm.) HAUSSE-QUEUE. V. Hoche-queue, (v.) H A T HAUSTATOR.Nom latin, donné parDenys-de-Montfort au genre de coquille qu'il nomme en français Tire-fctnDS. V. ce mot. (desm.) HAUSTELLES ou SCLÉRODERMES. Famille de Diptères à suçoir saillant , allongé , sortant de la tête et souvent coudé , établie par M. Dumeril. Elle comprend les genres cousin, homhyle, hippobosquc, conops , myope, sto- moxe, rhingie , ch/jsopsyde ou chysops, taon, asile et empis. (DESM.) HAUSWURZ. Nom allemand des Joubarbes ( sempcr vwum ) suivant Willdenow. (ln.) HAUT de Niéremberg. C'est le BradyPe aï. (desm.) HAUT-FOND. Quelques auteurs donnent ce nom à ce que d'autres appellent bas-fond. Ce sont les lieux où la mer, quoique éloignée des côtes, a si peu de profondeur, que les vaisseaux y passent difficilement, oupeuvenl même y échouer. On reconnoit les hauts-fonds à la couleur blanche de l'eau qui les couvre , et ce changement de couleur de l'eau de la mer a lieu lors même que la profondeur est assez considérable pour que les vaisseaux qui tirent le plus d'eau n'y courent aucun danger. Ces hauts-fonds ne sont autre chose que des sommets de montagnes sous-marines; carie fond de 1 Océan présente les mêmes inégalités que la surface des continens.(P.) HAUTE-BONTÉ. Grosse pomme d'automne , com- primée , à côtes et d'un vert gai. (ln.) HAUTE-BRUYÈRE. C'est la Bruyère à balais (Eriea scoparia ). (LN.) H AUTE-GRIVE. Nom vulgaire de la Grive draise. (v.) HAUTEURS (Mesure des). Voyez Montagnes, (luc.) HAUTIN. Nom de l'ARGEiSTiNESPHYRÈNEetdu Tkipte- RONOTE. (B.) HAUYNE (Haiiyn, Karsten; Laiialite, Gismondi ; Saphi- rin, Nose). Ce minéral, auquel M. Brun-Neergaard a donné le nom du savant professeur de minéralogie du Muséum d'His- toire naturelle , se présente ordinairement sous la forme de grains anguleux , d'une belle couleur bleu d'azur, engagés dans diverses gangues. V. plus bas. Il est fragile, assez dur pour rayer sensiblement le verre et même le feldspath, et susceptible d'acquérir l'électricité résineuse par le frottement, étant isolé. 11 est également électrique par commmunication. Exposé seul à l'action du chalumeau, il est infusible ; mais avec le borax , il donne un verre jaunâtre. Il est soluble en 3^6 H A 11 gelée blanche et transparente dans les acides sulfurique , ni- trique et muriatique. La haiïyne offre une particularité très-remarquable dans sa composition ; c'est de renfermer plus d'un cinquième de son poids de sulfate de chaux, comme le démontrent les analyses de MM. Vauquelin et L. Gmelin, qui diffèrent entre elles sous d'autres rapports. Cent parties de haiiyne du Latium contiennent : Suivant M. Vauquelin. Suivant M. Gmelin. Silice 3o,o. Alumine i5,o. Sulfate de chaux 20,5. Chaux 5,o. Potasse 11,0. Fer oxydé 1,0. Hydrogène sulfuré. ") ) 35,4.8 18,87 21,73 2,66 i5,45 1,16 Eau et perte. 17,0. . . . ç 4,65 S • • :*• ^ La présence de l'hydrogène sulfuré dans la haiiyne , même la plus transparente , se manifeste en la dissolvant dans l'a- cide muriatique. M. l'abbé Gismondi , auquel on doit la découverte de cette substance dans les environs du lac Némi et dans ceux d'Albano et de Frascati , dans le Latium , où elle accom- pagne le mica et le pyroxène granuleux verdâtre , l'a nommée latialite, nom que M. Neergaard a changé en celui de haiiyne, comme nous l'avons dit plus haut ; les cristaux dodécaèdres d'une couleur bleue , trouvés par M. Cordier dans la lave poreuse dAndernach , et que l'on avoit regardés d'abord comme des spinelles de cette couleur (saphirin de Nose), se rapportent au minéral qui nous occupe. Il en est de même, suivant M. deDrée, d'autres cristaux verts ou bleus, du Vé- suve, que l'on a aussi nommés spinelles. Enfin on regarde également comme de la haiiyne les petits cristaux bleus trouvés par M. le docteur W'eiss, de Leipsick , et M. Grasset, de Mauriac , d'une part , dans une phonolite porphyrique (klingstein), auFalgoux, dans le Cantal; et de l'autre, par feu Héricart de Saint-Vast, jeune naturaliste d'une grande espérance , enlevé trop tôt aux sciences et à l'amitié , dans une roche semblable, à la Sanadoire, département du Puy de Dôme. Le saphirin de M: Nose est engagé dans une roche principalement composée de ce feldspath vitreux granu- liforme qu'il a nommé sanidin, et qui renferme en outre des H A Y 2i? grains de titane silicéo-calcaire (spinellîne) de Spinellane et de Dezmine. M. le docteur Léopold Gmelin a publié en 1814., à Hei- delberg , une dissertation latine très -intéressante sur la haiiyne , et dans laquelle il a rassemblé une foule d'obser- vations curieuses , tant sur cette substance elle-même que sur le terrain du Latium ; nous y renvoyons. Le mémoire de M. Brun-Neergaard, sur le même sujet, est inséré dans le 2 i.e volume du Journal des Mines. Le nom de haiiyne a été donné aussi par Thomson à une variété d'idocrase du Vésuve , d'une couleur jaune , et à la strontiane carbonatée du pays de Salzbourg. (luc) HAVASI-HORTSOK (Hawaschi-hortschok). Nom hon- grois de la Marmotte, (desm.) HAVAS1-KETSCHRE (Hacvaschi-kelschke). Nom hon- grois du Chamois, (desm.) HAVELDA. Nom islandais, employé par Vormius , du canard à longue queue de Terre-Neuve. V. l'article des Canards. (s.) HAVERON ou AVRON. Espèce d' Avoine. V. ce mot, (LN.) HAV-HEST. C'est l'un des noms norwégiens du Morse. (desm.) H AV-NODD. Les navigateurs danois donnent ce nom aux Lamantins, (desm.) HAVRE ou CUL-DE-SAC. C'est un enfoncement dans les terres , qui est occupé par la mer, et qui peut servir de port : le havre est un petit golfe , et la erique est un petit havre. On ne donne ordinairement le nom de havres qu'aux ports formés uniquement par la nature , sans le secours de l'homme, à moins que les travaux de l'art n'aient été faits long-temps après que le havre brut servoit de port; car alors l'usage lui conserve le nom de havre, ainsi que nous le voyons relativement au Havre-de -Grâce , dont les travaux ne com- mencèrent que sous Louis XII, mais dont le havre étoit fré- quenté par les marins depuis bien des siècles, (pat.) HAW. Un des noms anglais de IWlisier. (ln.) HAWA-SIRO-GOM1. Nom donné, au Japon, aune espèce de Chalef, Elœagnus umbellata, Thunb.). (LN.) HAWKSEYE. Nom du Pluvier doré à la baie d'Hud- son. (v.) H \Y. V. Bradype Aï. (s.) H AY A'LEM. Nom arabe d'une espèce d'ORPiN, Sedum confertum, Delille, .ÂEgypt. (LN.) HAY A'LEM EL-MA ( Joubarbe aquatique ). Nom arabe du Pistia stratiotes, Linn. (ln.) 2;a H e a HAY-TSING. Belle espèce de/m/rontrès-estimée, dit-on. à la Chine, pour la chasse du vol. (s.) HAY-TSING. Il y a lieu de croire que c'est une Scor- PÈNE. (B.) HAY-YU. Nom chinois dune espèce de Gouet. V. Cay- MON. (LIS.) HAYA. Nom du Hêtre , en Espagne, (en.) HAYE. V. Haie, (b.) HAYNEA. Willdenow nomme ainsi le genre Pacourina d'Aublet , dont Scopoli avoit déjà changé le nom en celui de Meisteria. (ln.) HAYNERHOLZ. L'Aubépine est ainsi nommée dans quelques parties de l'Allemagne, (ln.) HAYS. Nom que donnent les matelots aux grands Re- quins, (b.) HAZE. V. Hase, (s.) HAZE et H AZOU. Manières dont les habilansde Mada- gascar prononcent le plus souvent les mots case, aiju , qui signifient, dans la langue des Malais, comme dans celle des Madégasses, arbre , ou lehois qu'on en retire ; et ajoutés à un autre mot, ils servent à désigner un grand nombre d'arbres. V. les articles Caju. (ln.) HAZËL et HAZELNUT. Noms du Noisetier et de son fruit, en Angleterre, (ln.) HAZl-ZGELD.Nomhongrois delà Joubarbe des toits. (ln.) HEANG-LAC-PHUNG. Nom chinois d'un Câprier qui croît aux environs de Canton, Capparis canlonensis , Lour. (L*.) HEARFILUS. Nom arabe latinisé , qui désignoit la Car- DÈRE SAUVAGE , Bipsacus sylvestris. (LN.) HE ART 'S EASE. Nom anglais de la Pensée , espèce de Violette ; il signifie plaisir du cœur, (ln.) HEATH. Synonyme de Bruyère, en anglais, (ln.) HEATOTOLT. Nom mexicain du H arle couronné, (v.) HE AU LME, Mon». Genre de Coquilles établi par De- nys Montfort pour placer le Buccin éciiinophore de Linnseus, qui fait partie des Casques de Bruguières , et quelques autres espèces moins communes. Les caractères de ce genre, appelé Cassidaire par La- marck , sont : coquille libre , univalve , globuleuse , à spire déprimée , le dernier tour excédant tous les autres ; ouver- ture très-évasée; columelle étendue, tranchante et débor~ dante , masquant en partie l'ombilic ; lèvre extérieure pro- H F, B 24g jetée en dehors et rebordée ; base échancrée, canal court, tronque en arrière. L'Heaulme echinophore, connu des marchands sous les noms de casque tuberculeux , de rucher à tubercules alignés, de hausse-queue , a quelquefois trois pouces de diamètre. Sa cou- leur est fauve , rousse ou blanchâtre. 11 vient des mers de l'A- mérique et de la Méditerranée. Son animal est carnivore , car sa bouche est armée d'une trompe munie de dents. Ses tentacules sont gros , courts , et portent les yeux à leur base extérieure. II est pourvu d'un large manteau qui foi'me un tuyau au-dessus de la tête , et d'un pied fort large tronqué an- térieurement. Dargenville l'a fieuré dans sa Zoomorphose , pi. 5 H. * ë On trouve aussi cette coquille , ou du moins une espèce très-voisine , fossile , à Grignon près Versailles, (b.) HEAUMIERS. Sorte de Bigarreautiers dont les fruits sont plus fermes que les guignes , et plus mous que les Bigar- reaux. On en distingue de blancs , de blanc-rougeâtres, de rouges et de pourpres noirs. Toutes appartiennent au prunus aoîum , L. , ou mensier. (LIS.) HEBBE des Arabes. C'est le Fenu-grec , Trigonella fœ- num-grœcum. (lis.) HEBDA. Nom du Sureau, en Bohème, (ln.) IIEBÉ. Joli lépidoptère nocturne, assez rare aux envi- rons de Paris, qui appartient au genre Arctie. (desm.) HEBE, Hebe. Genre de plantes établi par Jussieu, dans la diandrie monogynie , et dans la lamille des jasminées. 11 a pour caractères : un calice divisé en quatre parties ; une corolle mo-* nopétale à tube court , et à limbe à quatre lobes ; deux élami- nes ; un germe supérieur, terminé par un style simple ; une capsule ovale , à deux loges et à deux valves. La plante sur laquelle ce genre est établi, a été rapportée par Commerson du détroit de Magellan Elle fait aujourd'hui partie des Véroniques, (b.) HEBEANDRE , Hebeandra. Genre de plantes établi par Bonplanddans la diadelphie octandrieet dans la famille des polygalées. Il ne diffère du Polygala que par son fruit qui est un drupe monosperme et peu charnu , et par ses étami- nes constamment garnies de poils. Ce genre renferme seize espèces provenant toutes de l' Amérique méridionale, (r..) HEBEL. Nom donné à la Sabine , par Avicenne. (ln.) HEBELIE, Hebelia. Genre établi pour I'Antheric caly- culé.II est par conséquent synonyme de Scheuzère, de Nar- TÈCE et de TOFIELDE. (B.) HEBEN. Nom espagnol d'une sorte de Raisin blanc, (ln. 25o TT E C HEBENASTER LOLIN , Rumph. , Amb. 3 , lab. 6. Loureiro rapporte cette plante à son diospyros decandra. Sui- vant "Willdenow, ce seroit le diospyros ebenaster de Retz, que Linnseus croyoit être l'arbre à l'ébène. V. Ebène et Plaque- minier, (ln.) HEBÈNE et HEBENUS. V. Ebène , Ebenus. (ln.) HEBENSTRÈTE , Hebcnstretia. Genre de plantes de la didynamie angiospermie , et de la famille des pyrénacées , qui offre pour caractères : un calice monophylle , membra- neux , tubuleux , échancré , fendu en dessous dans sa lon- gueur ; une corolle monopétale irrégulière , à une seule lèvre , supérieure , montante , plane et quadrifide ; quatre étamines , dont deux plus grandes , insérées à l'ouverture de la corolle cl saillantes ; un ovaire supérieur très-petit, chargé d'un style iiiiforme en zigzag et à stigmate simple ; une capsule oblongue , presque cylindrique , biloculaire , et qui renferme une seule semence dans chaque loge. Ce genre réunit huit à dix espèces. Ce sont des plantes herbacées, vivaces ou bisannuelles , à feuilles simples, linéai- res , alternes , et à fleurs disposées en épis presque verlicil- lés et munis de bractées , toutes propres au Cap de Bonne- Espérance. La seule espèce qui soit cultivée dans les jardins de bota- nique de Paris , est Î'Hebenstrète dentée , dont les feuilles sont linéaires , et l'épi glabre, (b.) HEBERDENIE , Heberdenia. Genre de plantes établi par Banks , mais qui ne diffère pas de I'Ardisie. (b.) HEBI et HEIL. Noms donnés par les Arabes au Carda- mome ; suivant Avicenne , ce seroil Vamomum cardamomum , L. HEBRAÏQUE. Espèce de poisson dugenre Labre, (desm.) HÉBRAÏQUE. Coquille du genre des Cônes, (b.) HEBULBEN. Suivant Matthiole , cité parC. Bauhin, les Turcs auroient donné ce nom , et celui de coidcoul, aux fruits du staphylea pinnata; mais d'après ce que rapporte Belon, il ne paroit pas que ce rapprochement soit exact, car hebulben est celui de graines qu'on vend dans les boutiques , et qui nous sont inconnues et la Noix de coulcoul est un fruit gros comme les deux poings , rempli de petites graines bonnes à manger , et semblables , au goût, à la noisette, (ln.) HECATE. Tortue des îles de l'Amérique, citée par Dampier, et qui paroît se rapprocher de la Terrapène de Lacépède. (b.) HECATEE, Hecatea. Arbre médiocre, à feuilles pétio- îées, plus larges à leur partie supérieure , alternes ou oppo- sées et rapprochées trois par trois , avec deux glandes à leur H E D 25t base ; à fleurs petites ; disposées en panicules terminales ou axillaires, qui, selon Aubert Dupetit-Tbouars, forme un genre dans la monoécie triandrie et dans la famille des tithy- maloïdes. Ce genre offre pour caractères : un calice persistant , ui - céolé , a cinq lobes colorés en dedans ; point de corolle ; un disque central, charnu , aplati ; dans les fleurs mâles, un fi- lament court portant trois anthères; dans les fleurs femelles , un ovaire simple à style court et à trois stigmates. Le fruit est une baie urcéolée à trois semences. L'Hécatée croît à Madagascar, et est figurée pi. 5 de l'ou- vrage de l'auteur cité plus haut , intitulé Plantes des Iles de V Afrique australe. On ne lui connoit pas de propriétés ni d'u- sages. Ses panicules de fleurs sont composés de pédoncules communs qui portent chacun deux pédoncules propres, à trois fleurs mâles , et entre eux un autre à une seule fleur femelle. (B.) HECATONIE , Heeatonia. Genre de plantes qui ne paroît pas suffisamment distingué des Adonldes. (b.) HECKBUCHE. L'un des noms allemands du Charme. (ln.) HECKDORN. C'est 1" Aubépine , en Allemagne, (ln.) HECKENISOP. On donne ce nom , en Allemagne , à la Gratiole officinale, (ln.) HECKENWINDE. C'est le Liseron des haies (Convol- vulus sepium) , en Allemagne, (ln.) HECKHOLZ. Nom allemand duTROÈNE et du Cornouil- ler sanguin, (ln.) HECKHOPFEN. Un des noms du Houblon , en Alle- magne, (ln.) HE.DEMIAS. Synonyme de Conyza chez les Grecs, (ln.) HEDEOME, Hedeoma. Genre de plantes établi par Per- soon , pour placer trois espèces de Cuniles qui n'ont pas les caractères des autres. Ceux qu'il possède sont : calice bossu à sa base et à deux lèvres ; corolle a deux lèvres ; deux étamines stériles, (b.) HEDERA. Nom latin du Lierre. On croît qu'il dérive du verbe adherere, parce que cette plante adhère fortement aux arbres et aux murs , sur lesquels elle rampe. On tire encore son origine du mol edere, manger, parce qu'elle dé- truit (au figuré , mange) les bâtimens et les maçonneries sur lesquels elle se cramponne. Chez les anciens on en dis— tinguoit plusieurs variétés. L'hélix étoit le lierre stérile qui croissoit autour des arbres, comme l'exprime le mot hélix qui signifie tourner en spirale. Théophraste nomme le Lierre ciilosj nom qui désignoit Bacchus chez les Athéniens. Dios- 25s H E D coride admet, comme Théophraste, plusieurs variétés , ou plutôt plusieurs espèces de li;;rre, qu'il nomme rissos. La va- riété a fruit noir ou jaune, éloit appelée , selon lui , Dionysias , autre surnom de Bacchus , auquel on l'avoit consacré. On croyoit que le dieu du vin 1 avoit planté en Grèce , au retour de sa conquête des Indes. On croyoit aussi que le lierre étoit propre , par sa fraîcheur , à dissiper les vapeurs du vin ; voilà pourquoi on représente Bacchu; couronné de lierre. Anligo- nus et Marc-Antoine , qui vouloient imiter Bacchus , étoient , pour cette raison , toujours environnés et couronnés de lierre. Le lierre ne perd point sa verdure en hiver ; il fut donc le symbole de l'immortalité : c'est aussi pour cela qu'on en dé- cernoit des couronnes aux poêles vainqueurs. Enfin le lierre, célébré par les médecins pour ses vertus cépbalalgiques , odontalgiques, dyssenlériques, etc., porloit un grand nom- bre de noms différens , savoir : chez les Grecs , ceux de citlos, assos, cissamn , chrysocarpos , cymos , citharon, corymhelhra, dio- nysias, ithythérion , asplenos* orlhocissos , etc.; chez les Latins, hedera, edera , syha , bçcchicha , dionysia , hélix. 11 paroît que les Hébreux nommoient le lierre kassus, et les Gaulois subites. Pline admet un lierre mâle et un lierre femelle ; le premier est notre lierre , le cissos des Grecs, que Pline semble avoir confondu avec le ristus , aussi des Grecs, dont il indique plu- sieurs sortes, ainsi que pour le lierre femelle. Lfcs botanistes, en conservant au lierre son nom àliedera , ont cru devoir en distinguer plusieurs espèces, qui n'en sont réellement que des états différens. Us ont aussi appliqué ce nom à des plantes qui, comme le lierre, ont la propriété de s'enrouler autour des corps, ou bien qui ont une feuille de forme approchante de celle du lierre, ou bien de même con- sistance et du même éclat. Ainsi : \J hedera cilicia, de Gaza, ou nirophoron , de Pline, seroit une Salsepareille {smilax aspira ) appelée , par les Etrus- ques, hedera spinosu. Uhedera terreslris, Brunsfdsius, Mattbiole, est la Terrette, {V. ce mot.) , nommée , par les Romains , hedera plwiatica. lu hedera rigens , de Pline , qui, suivant Césalpin, pourroit être le Houx. ÏShedera mollis, ou malacl/ocissos , de Démocrate, qui est rapportée , par Dodonée , à son helxiae cissampelos , ou paly- :,romim convolvulus , L. V. PERSICAIRE. Les liserons des haies et des champs ont encore été nommés ledera, de même que la grenadUle et les cyclames. Tournefort fixa le nom d1 hedera , au genre qui comprend te lierre; Linnœus l'adopta, mais, en en augmentant les espè- H E D 253 ces, il en ôta Yhedera arhorea, de Plukenet, qui est un aralia. Ces deux genres , au reste , ont beaucoup d'affinité , au point que, non seulement quelques espèces ont été portées de l'un dans l'autre, mais quilssemblentdevoir appartenir à la même famille, comme Adanson l'avoit dit et fait, et comme Linneeus l'a indiqué (Phil. bot. 33), en plaçant Yhedera avec Y aralia, le oitis et le cissus, dans sa famille des sarmentacées. Maintenant les naturalistes pensent qu'on doit mettre le genre hederaahi suite de ceux qui composent la famille des chèvre- feuilles , ou dans celle des aralies , telle que Jussieu l'a éta- blie, qui en est très-voisine, et qui comprend déjà un genre, le sciodaphyllum , autrefois confondu avec Yhedera ; en outre, on retranche à présent de Yhedera , la Vigne-vierge , que Cornutus, Linnipus et Adanson y plaçoient, pour la porter dans le genre de la vigne ; en sorte que le genre hedera de Linnœus, ne comprend plus qu'une seule espèce connue à ce botaniste, et que ses liaisons avec le cissus sont détruites, sur- tout depuis que l'on a reconnu que Yhedera indira trifoliata etc., de Raj. {suppl. 36), étoit le tsjcrivalli des Malabares, c'est- à-dire le cissus camosa, Lamk. V. Achite, Lierre, Vigne. (LN.) HEDERA TERRESTRIS (Lierre terrestre). On a donné anciennement ce nom à la Terrette, qu'on croit être le chamœcissus de Dioscoride. On a aussi appliqué la même dénomination aux diverses espèces Sl hedera citées dans l'article précédent, ainsi qu'à la vigne-vierge , à un muflier (y/n- tirrhiuum asarinà), etc. , parce que ces plantes rampent ou sont couchées sur la terre, (lis.) HEDERALIS de Ruellius. C'est le Dompte-venin, 4s- clepias vincetoxicon , L. , dont les feuilles sont brillantes et vertes comme celles du lierre. Une espèce de Millepertuis paroît aussi avoir été nommée hederulis. (ln.) HÉDÉRÉE. On donne ce nom à la gomme du Lierre, (b.) HEDERICH et HEDERIC. i.° Le Yelar officinal ; 2.° le Sénevé des champs, Sinapis aivensis ; 3°. la Parelle , rumex aculus; 4-.° la Terrette ; 5.° le Thlaspi champêtre , ihlaspi campestre; 6.° le Radis SAUVAGE, raphanusropham'strum, portent ce nom dans diverses parties de 1 Allemagne : le n.° 2 , avec l'épithète de jaune; le n.° 3 , avec celle de rouge; et le n.° 6 , avec celle de blanc, (ln.) HEDERORKÏS, Hederorkis. Genre de plantes établi par Aubert du Petit - ïhouars dans la famille des Orchi- dées. Une seule espèce le compose , et elle paroît pouvoir être réunie aux Néotties. (b.) 354 H E D HEDERULA. Deux plantes ont été ainsi nommées : lune, par ïragus, est la Terrette ; l'autre , par Tabernœ- rnuntanus, est une Canillée, lemna trisulca , ou petit Lierre AQUATIQUE , dit aussi HÉDÉRULE. (LN.) HEDGE-PARSLEY. Nom anglais de quelques Càuca- lides et Tordiles, espèces iïombeUifères dont les fruits sont hérissés de piquans. (ln.) HEDIUNDA. Lhéritieret Lamarck rapportent la plante que Feuillée dit être ainsi appelée au Pérou, au genre Ces- treau : c'est le Cestrum auriculatum , Lhérit. Les Espagnols d'Europe nomment Hediundo , Y anagy ris fétide, (ln.) HEDONE , Hedona. Nom qu'a donné Loureiro à un genre qu'il a formé avec la Lychmde grandiflore de Jac- quin , qui diffère des autres par sa capsule uniloculaire. (b.) HEDWIGIA. Genre établi par Médicus, sur la comme- line d'Afrique ; mais il n'a pas été adopté. 11 étoit consacré par lui à J. Hedwig qui s'est rendu célèbre par ses ouvrages sur les mousses. Swartz lui a consacré un autre genre ; mais comme il rentre dans le bursera, ce nom d'hedivigia s'est trouvé sans emploi. Le genre de mousses qui portoit encore le nom fthed- wigîa rentre dans d'autres genres , ce qui fait que les natura- listes n'en ont plus du nom à1 hedwig. (ln.) HEDWIGIE , Hedwigia. Genre établi par Bridel, dans la famille des mousses, aux dépens des Brys de Linnaeus. Le Bry AQUATIQUE est le plus commun des cinq espèces qu'il contient. Schreber l'a nommé Gymnostome, et Hedwig, Anictange ; c'est ce dernier nom qui prévaut, (b.) HEDWIGIE , Hedwigia. Très-grand arbre à feuilles pin- nées, qui croît sur lesmontagnes de Saint-Domingue, etqui, selon Swartz et Tussac , forme seul un genre dans l'octan- drie monogynie, et dans la famille des térébinthacées, dont les caractères sont : calice à quatre dents ; corolle tubuleuse , à quatre divisions ; capsule à trois coques et à trois loges , contenant chacune une noix. Ce genre, qui paroîl être le même que le Tetragastris de Gsertner , diffère fort peu du Gomart , et encore moins de I'Iciquier. C'est l'espèce qui le compose, qui fournit la gomme résine connue à Saint-Domingue sous le nom de Baume-de-sucrier, et non le Gomart d'Amérique, comme on l'a cru long-temps, (b.) HEDYCAIRE , Hedycaria. Arbrisseau à feuilles alter- nes , ovales , dentées , glabres , et à fleurs en grappes axil- laires et dioïques, qui forme un genre dont les caractères sont: un calice monophylle , plane, à huit ou dix découpures lancéolées ; point de corolle; des élamines nombreuses , dé- H E D ,55 pourvues de filamens, ou à anthères sessiies , barbues à leur sommet , dans les fleurs mâles ; des ovaires nombreux, pédi- cellés , globuleux, dépourvus de style, ayant des papilles stig- matiformes dans les Heurs femelles: le fruit consiste en 257 sommet ou presque nues , enveloppées dans les folioles cali- cinales ; les semences du centre libres et surmontées d'une aigrette formée de poils ou de soies , et sessiles. Ce genre renferme sept à huit espèces , dont les princi- pales sont : L'Hédypnoïde zazitnthe , dont les feuilles radicales sont en lyre, et les caulinaires hastées et amplexicaules. Elle se trouve en Italie et dans le Levant. Elle est annuelle. C'est le lampsana zazintha de Linnseus. L'Hédypnoïde rhagadiolide , dont les feuilles inférieures sont spathulécs , dentées , un peu velues , et les fleurs pen- chées. Elle se trouve dans toute l'Europe australe. Elle est annuelle. C'est Yhyoseris hedypnois de Linnseus. (B.) HEDYPNOIS. Pline donne ce nom à une plante que Fuchsius croit être le leonlodon laraxacuni ou PISSENLIT; que Dodonée,Lobel , etc. disent être le crespis teciorum, et d'au- tres botanistes, Yhyoseris hedypnois, L. Cette dernière plante faisoil partie du genre hedypnois de Tournefort , confondu avec Yhyoseris par Linnœus ; et que Adanson a rétabli sous le nom de frincialella , que Camé rare donne à l'une des es- pèces. Depuis, Jussieu et Schréber ont repris le nom à1 he- dypnois ; ils ont été suivis par les botanistes qui adoptent ce genre. Hedypnois signifie souffle doux , ou bien odeur agréable, en grec. Ce genre a beaucoup d'affinité avec les apargies , et plusieurs espèces y sont même placées par quelques botanistes, (ln.) HEDYSARUM. Suivant Dioscoride, cette plante des Grecs est un arbrisseau à feuilles petites et semblables à celles du a'cer, à siliques (légumes) recourbées , contenant des graines fauves, d'-un goût amer, et qui avoient deux tran- chans , à la manière d'une hache; d'où vient le nom de peleci- non qu'on lui donnoit encore. Pline l'appelle, pour cette rai- son, securidaca (ou plutôt securida/a). Les commentateurs de ces deux anciens botanistes rapportent, pour la plupart, I'Hedysarum, àlaplante que Linmeus a nommée depuisroro- nilla securidaca, dont les graines, carrées et tranchantes, con- tenues dans des légumes courbés en faucille , pourroient faire croire que c'est la plante en question; mais ce n'est pas un arbrisseau. Cependant Tournefort conserve à cette plante le nom de securidaca, et donne celui àhedysnrum à une autre. Mais, avant lui, ce dernier fut appliqué au coronilla varia, au c. minima, aux aslragalushamosus etste/laius , au hissenda pelé- tinus, au tvigonella monspeliaca , aux hippocrepis unisiloquosa et t.omosa, qui ont tous des légumes courbés en faucille -, enfin à Vhedysarum coronarium , dont les fruits sont des gousses arti- culées épineuses. L'ancien hedysarum paroît donc bierf être *58 H E G une plante légumineuse ; mais il est difficile de fixer laquelle? Suivant Dioscoride, elle étoit stomachique, etentroit dans les antidotes, etc. Tournefort nomma hedysanim , onobrychis et alhagi, trois genres de légumineuses , dont la plupart des espèces, décrites par les anciens botanistes, ont été appelées, par eux , onobrychis. Adanson adopte ces trois genres de Tour- nefort, malgré Linnœus, qui les avoit réunis en un seul , qui est son hedysarum. M. de Jussieu , en adoptant cette réu- nion , doute si l'on ne doit pas en détacher Y alhagi et Y onobry- chis. Linnœus décrivit (en 1^53-) trente-trois espèces de ce genre, dont cinq d'Europe, les autres des Indes ou d'Amé- rique. Dans son exposé de la synonymie des espèces , on voit aussi qu'elles ont été presque toutes nommées avant lui onobry- chis, et qu'un grand nombre de celles à feuilles simples ou ter- nées, sont ainsi que les agati, des hedysarum pour les botanis- tes qui, après Tournefort, décrivirent des espèces étrangères à l'Europe. Depuis lors le nombre des espèces s'est élevé à cent cinquante; elles sont extrêmement variées, et ont néces- sité le renvoi de quelques-unes, mal caractérisées, dans les genres pterocarpus, indigofera , slylosantlies et hallia. On a établi ensuite un très-grand nombre de genres nou- veaux, aux dépens de celui-ci; je crois que Necker commença; puis vinrent, Moë'nch, Michaux, Persoon, Jaumè-S.-Hilaire et Desvaux. Nous ne ferons que citer lesnoms des principaux genres établis par ces auteurs, leur travail devant être signalé à l'article Sainfoin, nom français du genre hedysarum {V. ce mot et les noms suivans). Alhagî (de Tournefort), alysicar- pus, Neck. {ha/lia, J.-S.-Hil. non Thunb.); christia , Moënch (Jourea, Neck , non J.-S.-Hil.) desmodium, Desv. ; ecastaphyl- lum , Lk., Pers. ;. echinolobium , Desv. (qui renferme les sainfoins d'Europe ) ; fabricia , Scop. V. alhagî , hedysarum , Desv. ; ïespcdeza, Mich. ; lourea , Neck. V. christia ; maugha- nia, J. -S-H.il. (oslrayodium, Desv.); onobrychis, Tourn.; phyl- lodium, Desv. ; pleurolobus , J.-S.-Hil.; poiretia, Vent. ; zor- nia, Mich.; uraria , Desv. (ln.) HEEDE , HEIDE et HEEN. Synonymes de Bruyère, en Allemagne, (ln.) HEELWORTEL.Nom de la grandeCoNSOUDE, en Hol- lande, (ln.) HEERS. C'est le Millet, en Allemagne, (ln.) H EGETRE, Hegeter, Latr. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section des hétéromères , famille desmela- somes, tribu des piméliaires. L'absence des ailes ; des élytres soudées, despalpes presque filiformes ou dont le dernier arti- cle est à peine un peu plus grand et presque en cône renversé, H E I 259 un menton grand , large , presque demi - orbiculaire , rap- prochent ces insectes des pimclics ; mais ils avoisinent les blaps sous d'autres rapports. Leur corps est ovale, avec la fête et le corselet un peu plus étroits que l'abdomen , mesuré aaus sa plus grande largeur; les antennes sont courtes , filiformes, avec les deux premiers articles presque égaux, le troisième allongé, et les trois derniers, savoir, le neuvième, le dixième et le onzième, presque grenus, plus courls que les précédens; le corselet est carré , rebwrdé et plat ; l'abdomen est ovale, tronqué à sa base ; les éluis sont réunis, rétréciset prolongéseri pointe à leur extrémité postérieure comme ceux des blaps ; les pattes sont allongées , avec tous les tarses simples. Ce genre n'est composé que d'un petit nombre d espèces , qui sont, pour la plupart , de l'île de Madère. L'hégèlre que je nomme Strié, Striulus, et qui est figuré dans le premier volume de mon Gênera cruslac. et insect. , tab. 9 , fig. 11 , est d'un noir foncé , peu luisant ; le labre et les extrémités des palpes maxillaires et des antennes sont noirâtres ; la tête et le corselet sont lisses et sans pointes ; les angles du corselet sont aigus ; l'écusson est très-petit et transversal ; on voit des sillons peu profonds sur les élytres, dont le côté extérieur se courbe en dessous. Cet insecte est long d'environ huit lignes. Il a été rap- porté de Madère par feu Maugé. M. Léach m'en a envoyé un individu pris dans le même lieu. Je soupçonne que le blaps bupresloïde de Fabricius est congénère. (L.) HËGLI'j. Nom donné, suivant Browne, dans le pays de Dar-Four, en Afrique, à un arbre qui est de la même grandeur que le Nebbek , Rhamnus napeca. Il a de petites feuilles; son fruit est oblong , brun ou orangé, semblable à une datte , à chaire sèche et visqueuse , très-adhérente à un gros noyau. On fait, avec ce fruit comme avec ceux du Nebbek, une pâte bonne à manger. Les Arabes pensent qu'elle est propre à guérir certaines maladies. Le bois de cet arbre est jaunâtre. (M.) HECtO. V. Ego. (desm.) HEIDASCHA. Nom du Sarrasin, en Servie, (ln.) HEIDEFENCH, HE1DEL. Noms du Sarrasin , en Allemagne, (ln.) HElDEGUENDEL.Un des noms allemands du Serpo- let, (ln.) HEIDEKORN. Nom allemand du Sarrasin, (ln.) HEIDELKR.AU T. C'est la Bruyère commune, en Al- lemagne, (ln.) HEIDENISOP des Allemands. C'est le Cistus helian- THEMUM. (LN.) a6o H E L HEÏL des Arabes. V. Hebi. (ln.) HEILIGENHOLZ. Lun des noms du Peuplier blanc, en Allemagne. (ï*N.) HEILKRAUT. La Berce, le Séneçon saracénique , laYERVEINE OFFICINALE, 1 AnAGALLIDE DES CHAMPS et l'ARIS- toloche clématite portent ce même nom en Allemagne. (LN.) HEILWURZ. Nom commun à la Tormentille droite, à la Guimauve officinale , etc., en Allemagne, (ln.) HEINZIE , Heinzia. Genre de plantes établi par Scopoli , dans Voctandrie monogynie. V. le Coumarou d'Aublet. (r.) HEIRE et HEYREGRAESS. L'Ivraie annuelle, Lo- lium temulenhim , porte ces noms en Danemarck. (LN.) IIEISTER, Ileisleria. Arbre de moyenne grandeur, à feuilles alternes, simples, oblongues , très-entières, termi- nées par une pointe arquée , à fleurs pédonculées , axillaires , petites et blanches, qui forme un genre dans la décandrie monogynie , et dans la famille des hespéridées. Les caractères de ce genre sont : un calice monophylle , campanule, quinquéfide et petit ; une corolle de cinq pétales ovales , concaves, pointus et ouverts ; dix étamines alterna- tivement grandes et petites; un ovaire supérieur, arrondi, aplati en dessus , chargé d'un style court , droit, à stigmate quadrifide , obtus ; un drupe oblong , obtus à son sommet, entouré du calice qui a considérablement grandi , et est de- venu d'un rouge très - vif. Ce drupe contient une noix ovale , obtuse, renfermant une semence de même forme. Cet arbre croit à la Martinique , et y est appelé bois per- drix , parce que les tourterelles, qui y sont connues sous ce nom , recherchent beaucoup son fruit. (B.) HEISTER. Nom allemand particulier à un Chèue a GLANDS PÉDONCULES , Quercus pedancnlaia. (LN.) HEISTER1A. Nom donné par Linnseus à un genre qu'il a réuni après au polygala. Il adopta ensuite YHesleria de Jacquin. V. Heister. (ln.) HEJLY. Nom arabe de Yheglig du Dar-Four, royaume d'Afrique. C'est une espèce de Nerprun. V. Heglig. "(ln.) HEL/VMYS. M. Frédéric Cuvier a donné ce nom à un genre de mammifères rongeurs , démembré de celui des ger- boises , mais qui avoit été établi, quelques années auparavant , par Illiger, sous le nom de Pédètes. V. ce mot. (desm.) HELAWARGA. Suivant Hermann, les habitans de Ceylan donnent ce nom à une espèce d'AsPERGE , Asparagus, falcatus. (LN.) HELB. Nom de I'Orge, en Ëpire. (ln.) HELBA et HELBE des Arabes. V. Hebbe. (ln.) KEL aGi HELBANE.Nom arabe du Cardamome, (ln.) HELBEH. Nom arabe du Fenugrec , Trigonella fœnum grœcum. En Egypte, les gens du pays trouvent cette plante assez délicate pour en manger les jeunes tiges crues avant quelles aient lieuri. On vend, dans les villes d'Egypte , de la graine de fenugrec germée , par paquets que Ton a mis tremper dans de l'eau. Le peuple mange celte graine crue avec le germe blanchâtre qu'elle a poussé , et qui est long de deux pouces. Le meilleur emploi est comme fourrage. La Syrie fournit à l'Egypte une grande quantité de semences de Fenugrec qu'elle consomme. V. Delil. , JEgypt. Mém. , p. 21. (ln.) HELCALIMBATH. Suivant Matthiole, c'est le nom arabe du Térebinthe. Rhasès, auteur arabe , écrit alimbuth , alimbach, olimbath , et Avicenne elkalimbath. (LN.) HELCION, Ilckion. Genre de Coquilles établi par Denys-de-Montfort, pour placer la Patelle pectinee et quelques autres. Il présente pour caractères : coquille libre , univalve, en bonnet phrygien ; sommet élevé , sans spire ; ouverture arrondie , entière et horizontale ; empreintes mus- culaires en fer à cheval. Ce genre se rapproche du Cabochon , mais est fort dis- tinct. L'espèce qui lui sert de type se trouve dans la Médi- terranée. Denys-de-Montfort croit que l'animal qui l'habite , a la tête placée sous le sommet. LesANCYLEsde Geoffroy sont très-voisines de ce genre , si même elles n'en font pas partie. V. leur article, (b.) HELE , HELCH. Noms arabes du Gui. (LN.) HELECHO. Synonyme de Fougère, en Espagne, (ln.) HÉLÉE , Heleus. J'ai désigné ainsi , dans les tables du vingt-quatrième volume de la première édition de ce Dic- tionnaire, un genre d'insectes coléoptères , de la section des héiéromères, famille des taxicornes, très-voisin de celui des cossyphes, mais qui en diffère par ses antennes, dont l'épais- sissement terminal est formé graduellement, et par son cor- selet qui est échancré ou percé pour recevoir la tête. Ces insectes ont d'ailleurs les autres caractères essentiels et la forme des cossyphes. Leur corps est ovale ou orbiculaire , et ressemble à un bouclier, ils ont tous une teinte noire ou brune et uniforme. On en connoît six espèces, qui sont propres aux îles des mers de l'Australasie , d'où elles ont été rappor- tées par feu Péron et M. Lesueur. Nous donnons ici, E33, 7, la figure de l'HÉLÉE perforée, i 'Je/eus perforalus , espèce des plus grandes et des plus remar- quables ; elle est représentée de grandeur naturelle. Son corps est très-noir et luisant ; le corselet offre , à sa partie anté- 262 H E L rieure , une ouverture pour laisser passer la partie supérieure de la tête ; les deux lobes de l'échancrure sont croisés ; le disque des élytres a des poils disposés en lignes longitudi- nales ; leur limbe extérieur, ainsi que celui du corselet, dé- borde fortement le corps, de même que dans les cossyphes. Cette espèce a été prise dans l'île des Kanguroos. (l.) HELENE, Murœnophis helena. V. MuRENOPHIS. (DESM.) HELENIA. Genre de plante établi par Linnœus; c'est Vhe- /nr Draparnaud, les autres. par M D(*riys-ti< :>ior, ifïrf ; depius, 1 hélice caracch'e cons- titue au jourd l'hu i i TT^*, Miéfice guallerienne , le genre Iberl; [heure imprimée, le genre CÉPOLE; Yhéli'—des mousses , le genre Physe. V. tous ces mots. 11 n'y reste donc pl<;s que les coquilles terrestres , analogues à X escargot, ou hélice vulgaire, ou hélice des vignes, ou limaçon, etc. Ainsi, ce qu on dira de celui-ci conviendra suffisamment à toutes les autres espèces qui sont nombreuses, mais pas encore fixées d'une manière absolue , malgré les efforts de plusieurs naturalistes , parce qu'elles varient beaucoup et ont généralement des caractères peu trancbés. L'animal qui vit dans Vhé'ice escargot, a une tête obtuse, à peine distincte du pied; une bouche allongée , armée supé- rieurement d'une mâchoire courbe, brune, dentée, très- propre à couper les feuilles; quatre cornes inégales, les deux plus petites antérieures et portant des yeux à leur sommet, un pied ovale , très-allongé , aplati en dessous, partout ridé et rugueux. Le corps suit la concavité de la coquille , et ne laisse voir à l'extérieur qu'une membrane circulaire, qui est le commencement du manteau. Les parties de la génération de cet animal sont situées au côté droit du cou , à l'endroit qui louche à la coquille lorsque l'animal marche. Elles sont mâle et femelle dans chaque indi- vidu, ou hermaphrodites, mais d un hermaphrodisme com- plet, c'est-à-dire que ces animaux peuvent être et qu'ils sont même toujours fécondans et fécondés en même temps. On trouvera leur anatomie à l'article Coquillage, où elle a été donnée comme type de celle de tous les gastéropodes ou animaux des coquillages univalves. Voyez aussi Annales du Muséum, n.° 38 , où elle est de nouveau exposée. Lorsque les h elles escargots veulent s'accoupler , et cela a lieu au commencement du printemps , plus tôt ou plus tard, suivant la chaleur de la saison, elles préludent en se piquant avec une espèce de dard ou d? flèche à quatre ailes, de substance cassante, assez semblable à celle de la coquille. Cette flèche sort de 1 ouverture des organes de In génération. Ce n'est que lorsqu'elles se sont piquées réciproquement, que le véritable accouplement a lieu; accouplement qui dure 266 H E L plusieurs heures et se renouvelle plusieurs fois. Chaque fois il se forme un nouvel aiguillon , car celui qui a été em- ployé reste attaché à l'individu piqué , ou tombe à terre. Quinze à vingt jours après l'accouplement , les hélices pondent, parla même ouverture du coi , en différentes fois , une grande quantité d'oeufs blancs, gros comme de petits pois , revêtus d'une coque membraneuse qui devient cassante en se desséchant. .Elles déposent ces œufs aux lieux om- bragés et humides, dans des creux qu'elles font en terre avec leur pied, et qu'elles recouvrent ensuite par le même moyen. Ces œufs ne tardent pas déclore, surtout s'il fait chaud , et il en sort des petits en tout semblables à leur mère, mais extrêmement délicats, qu'un soleil trop ardent fait fréquem- ment périr, et qu'une grande quantité d'animaux recherchent pour nourriture; de sorte que peu arrivent à l'âge d'un an, époque où ils sont déjà suffisamment défendus par la dureté de leur test. Toutes les hélices vivent d'herbes cl de feuilles d'arbres.On verra la description de leurs dents et de leurs organes de la digestion à l'article anatomique du mot Coquillage. Elles font, parleur nombre, quelquefois de grands dégâts dans les jardins. On a publié des milliers de recettes pour s'en débarrasser; mais la seule bonne est de les tuer les unes après les autres. Pour cela, un jardinier vigilant se promènera fré- quemment de bon malin dans toutes les parties de son jar- din, et les écrasera. C'est surtout après les pluies d'été que les hélices sortent le jour de leurs retraites, et c'est en con- séquence dans ce moment qu'il faut principalement leur faire la chasse. Aux approches de l'hiver, les hélices se retirent dans quelque trou, où elles se mettent à l'abri du froid. Elles fer- ment alors leur coquille avec un opercule calcaire, convexe, soudé au bord intérieur des lèvres , qui se détache au prin- temps et tombe. Il est ainsi fort différent des opercules per- manens des coquilles marines , qui sont organisés comme la coquille même. On mange communément, dans plusieurs parties de l'Eu- rope , et surtout en France , les deux plus grosses espèces d'hélices. On préfère celles qui sont ramassées en hiver en- core garnies de leurs opercules, ou au printemps, avant leur accouplement. Ce mets passe pour être d'une difficile diges- tion ; mais lorsqu'il est convenablement assaisonné, il est fort agréable au goût. Les Romains, vers la fin de la répu- blique , lorsque le luxe de la table étoit porté au plus haut degré, estimoient tant les escargots, qu'ils les engraissoient dans des enclos , et les payoient des prix excessifs. H E L 2G9 On ramasse aussi les escargots pour l'usage de là médecine, qui les recommande , en bouillon , comme pectoraux et adoucissans , et pour celui des femmes du bon ton , qui s'en frottent la peau pour la conserver lisse et brillante. Geoffroy c*ite seulement douze espèces de ce genre aux en- virons de Paris. Poiret, qui a donné après lui un prodrome des coquilles du déparlement de l'Aisne , en porte le nom- bre à vingt-une; et Draparnaud , auquel on doit un excel- lent travail sur les mollusques de France , en mentionne quarante-huit espèces , qu'il divise et subdivise en plusieurs sections. La première section renferme les hélices qui ont la co- quille conique. La plus commune des six qu'elle contient, est THÉLICE Élégante, qui est conique, très-carénée, toute blanche ou fasciée , avec des tours plans , dont le bord inférieur est saillant. On la trouve dans les champs. Son diamètre est de cinq à six lignes. Son animal est pâle et demi- transparent. La seconde section renferme les hélices qui ont la coquille globuleuse. Elle réunit douze espèces, dont les plus impor- tantes à connoitre sont : L'Hélice variable, quia la coquille ombiliquée, blanche, fasciée, le péristome d un brun rougeâtre, bordé intérieu- rement d'un bourrelet blanc. Elle se trouve dans les champs des parties méridionales de la France. Son diamètre est quelquefois d'un pouce. On la mange. L'Hélice Rx40DOSTOME , Hélix pisana , Muller, est perfo- rée , blanche, fasciée ; elle a la spire déprimée , le péris- tome rose et bordé. On la trouve avec la précédente , et on la mange comme elle. C'est elle que l'on vend en si grande quantité dans les marchés de Venise et autres villes d'Italie, assaisonnée de force sel , poivre, ail, etc. ; qu'on tire de sa coquille au moyen d'une épingle et qu'on mange vivante avec délices , en marchant dans les rues ou en se reposant sous les portiques. L'Hélice vigneronne ou l'Esc argot, Hélix pomatia, Linn., est perforée , renflée , solide , nuancée de fauve , et légère- ment fasciée; son péristome est évasé , et recouvre le trou ombilical. Elle se trouve dansloute la France , et parvient à un pouce et demi de diamètre. C'est la plus commune , celle qu'on mange le plus fréquemment, ainsi qu'on l'a déjà dit au commencement de cet article. L'Hélice chagrinée, Hélix grisea, Linn., a la coquille imperforée, globuleuse, chagrinée, jaunâtre , fasciée , à pé- 270 H E L ristome blanc et réfléchi. Elle est très-commune dans les jar- dins et les vignes , et est connue sous le nom iïaspcrgille et de jardinière. On la mange. Son diamètre est ordinairement d'un pouce et demi. Faure-Biguet a observé que les œufs de celte espèce , tenus dans un lieu frais , augmentent quatre à cinq fois de volume , avant la naissance des petits qu'ils con- tiennent. L'Hélice mÉlatsostome a une coquille imperforée , so- lide , ventrue , striée , subfasciée , à périslome simple , brun- noir , et à spire médiocre. On la trouve dans les parties mé- ridionales de la France , surtout aux er. virons de Marseille ? où on la mange sous le nom de tapada. Elle est de la grandeur de la précédente. Son animal est épais et lourd. L'Hélice némorale a la coquille imperforée , lisse , jaune , fasciée , avec un péristome brun et bordé. Elle est très-commune dans les jardins et dans les champs , et pré- sente autant de variétés que d'individus. C'est la livrée de Geoffroy. Elle a ordinairement un pouce de diamètre. On la mange dans quelques endroits. L'Hélice des jardins a la coquille imperforée , lisse, fas- ciée, à péristome blanc et bordé. Elle se trouve avec la pré- cédente , à qui elle ressemble beaucoup , mais elle est constamment plus petite. L'Hélice vermiculée a la coquille imperforée , dure , fasciée , à péristome large , réfléchi, blanc, lisse , et à bord columnaire bossu. On la trouve dans les champs et les vignes des parties méridionales de la France. On la mange à Montpellier sous le nom de mourgueta. Son diamètre est d'un pouce. La troisième division des hélices renferme celles qui ont la coquille subdéprimée , c'est-à-dire plus large que haute. Il faut principalement y remarquer : L'Hélice hispide, qui a la coquille ombiliquée, brune , hispide, convexe en dessus, à péristome simple. On la trouve dans le§ champs etles jardins. Son diamètre est de quatre àcinq lignes. C'est la veloutée de Geoffroy. Ses poils tombent après la mort de l'animal. L'Hélice grimace , Hélix personata , qui a la coquille im- perforée , brune, hispide, à péristome réfléchi , subtriangu- laire , bordé et tridenté. On la trouve dans ies bois humides. J'ai rapporté de la Caroline une espèce qui s'en rapproche in- finiment. On pourroit en faire un genre voisin de celui ap- pelé Tortmigère par Léach. L'Hélice bimarginée, qui alacoquille pâle, transparente, à péristome brun, bordé extérieurement d'un bourrelet blanc, II EL 27, et extérieurement d'une bande lactée; le trou ombilical pres- que fermé. On la trouve assez communément dans les champs et les jardins. C'est la chartreuse de Geoffroy. Son diamètre est de cinq à huit lignes. La quatrième division des hélices comprend celles dont la coquille est aplatie, telles que : L'Hélice lampe, quia la coquille ombiliquée, fortement carénée, tachetée de rougeâtre, àpéristome continu, blanc, et à bord gauche réfléchi. On la trouve dans les bois humides , principalement ceux des vallées exposées au nord , où elle vit de végétaux morts. Son diamètre est de huit à dix lignes. L'Hélice planorbe , Hélix holoserùea , Gmel. , a la co- quille ombiliquée , brune , hispide , plane et un peu concave en dessus , l'ouverture triangulaire et le péristome bordé. On la trouve dans les lieux ombragés , où elle acquiert six à huit lignes de diamètre. C'est la veloutée à Louche triangulaire de Geoffroy. Elle perd très-aisément ses poils. L'HÉLICE mignonne a la coquille ombiliquée , cendrée , marquée de côtes élevées; son ouverture est ronde, à pé- ristome presque continu, large et blanc. Elle est commune dans les haies. Son animal est blanc, avec les yeux très-noirs. Elle acquiert au plus deux lignes de diamètre. C'est la petite striée de Geoffroy. L'Hélice striée a la coquille ombiliquée, blanchâtre ou jaunâtre, striée, presque carénée et fasciée de brun. C'est le petit ruban ou ruban convexe de Geoffroy. On la trouve dans les champs. L'Hélice ruban , Hélix ericelorum , a la coquille blan- châtre ou roussâtre , fasciée de brunâtre , la bande supé- rieure plus large et continue. On la trouve souvent en im- mense quantité sur les plantes des montagnes arides et expo- sées au midi. Elle a six à huit lignes de diamètre. C'est le grand ruban ou ruban plat de Geoffroy. L'Hélice bouton a la coquille ombiliquée , presque ca- rénée , marquée de stries élevées de taches rougeâtres ; son ombilic est très-évasé. On la trouve sous les haies , parmi les feuilles mortes. Elle a ordinairement trois à quatre lignes de diamètre. C'est le bouton de Geoffroy. Son animal est pâle en dessous , noirâtre en dessus. L'Hélice PESON , Hélix algira , Linn. , a la coquille om- biliquée, carénée dans sa jeunesse ; son épiderme est jau- nâtre ou verdâtre , et son ombilic bien ouvert. Elle porte le nom àefaux œil de bouc. On la trouve communément dans les parties méridionales delà France , où elle acquiert souvent i72 TT E L deux pouces de diamètre. Son animal esl d'un gris d'ardoise , et chagriné , surtout sur le col. Il vil de feuilles mortes, de bois pourri et de champignons. On ne le mange pas, parce qu'il est trop coriace. Sa coquille , lorsqu'il marche, est dans une situation horizontale ; sa bave très-abondante , lui sert de défense contre ses ennemis. Il s'acCouple en automne. L'Hélice lucide a la coquille ombiliquée , transparente* luisante, couleur de corne en dessus, blanchâtre en dessous, à ouverture grande. On la trouve dans les jardins, sous les haies. Elle a trois ou quatre lignes de diamètre. C'est la lui- sante de Geoffroy. On n'a pas mentionné d'espèces à'hélices venant des pays étrangers, parce qu'elles ont moins d'intérêt que celles que nous avons habituellement sous les yeux. Le nombre de celles qui sont connues est d'ailleurs peu considérable. On en voit plusieurs belles , figurées dans l'ouvrage d'Olivier, inti- tulé Voyage dans f Empire ottoman. (B.) HÉLICES FOSSILES. La présence des hélices dans certaines couches de la terre , tend à indiquer que ces cou- ches ne sont point d'origine marine ; du moins on remarque que tous les autres débris qui accompagnent ces hélices ont appartenu à des espèces terrestres ou (luviatiles. M. liron- gniart, dans son mémoire sur les Terrains d'eau douce ( V. ce mot), a déterminé sept espèces d'hélices , dont deux se trouvent aux environs de Paris , et seulement dans la for- mation supérieure du terrain d'eau douce. On voit aussi des hélices dans les brèches de Gibraltar , de Cette , de Nice , de Cérigo, etc.; mais ces coquilles appartiennent à une es- pèce vivante, l'hélix algira, ainsi que la plupart des ossemens eompris dans les mêmes brèches, (desm.) HÉLICHRYSOÏDES de Vaillant. Ce genre rentre dans celui appelé stœbe par Linnaeus , qui , avec le seriphium du mê- me, forme le genre filago de Tournefort et d'Adanson. (ln.) HÉLICHRYSUM. V. Elichryse et Eltchryson. A ce dernier article, lignes 2 et 3, au lieu de Naphale et de Pay- lica , il faut lire Gnapuale et Phylica. (ln.) HELICIA. M. Persoon nomme ainsi le genre Hélixan- tuèue de Loureîro. (ln.) HÉLICIE , llelicia. Genre de plante établi par Lou- reiro, dans sa Flore de la Cochiuchine, mais qui paroît devoir être réuni aux Samares. 11 ne renferme qu'une espèce , qui est un arbre à feuilles alternes, ovales, aiguës , et à fleurs jaunes, disposées en grappes presque terminales, dont le ca- H E L 7-> lîcc estmonophylle et quadridenté. V. aussi Helixanthère. HÉL1CIER. Animal des Hélices. Il a quatre tentacules et les yeux placés au sommet des plus longs, (e.) HEL1CINE , Hclicina. Genre de coquilles établi par La- marck. Denys-Montfort Ta appelé Pitqnnille. Il a pour caractères: coquille subglobuleuse, à ouverture entière, demi-ovale et operculée, et à columelle calleuse, compri- mée inférieurement. Ce genre ne contient qu'une espèce sur laquelle on n'a pas de renseignemens. (B.) HELICITE. V. Cmvierine. (b.) HELICO-LIMAX d'Audebard de Férussac. C'est le genre Vitrine de Draparnaud. (desm.) HÉLICOMYCE, Helicomyces. Genre de plantes de la classe des Anandres , deuxième ordre ou section, proposé par M. Linck, et ayant pour caractères: un thallus composé de filamens simples, tournés en spirale, articulés surtout à leur sommet, (p.b.) HEL1CONIA de Linnseus. Ce genre, très-voisin de celui des Bananiers (Musa)) puisque même ses espèces y ont été réunies , appartient à la famille des Scitaminées. C'est le bïhdi de Plumier : le genre strelitzia a été formé à ses dépens. V. BlHAÏ. (LN.) HÉLICONIEN, Helironius. Genre d'insectes, de l'ordre deslépidoplères, famille des diurnes, tribu des papillonides, et composé en majeure partie des papillons héliconiens de Linnseus. En établissant cette division (V. Héliconiens), ce célèbr'e naturaliste n'avoit eu égard qu'à la forme des ailes et à l'état de leur surface ; de sorte que plusieurs espèces, semblables sous ce rapport , mais très-différentes sous d'au- tres, telles que les papillons apollon, mnemosyne, cratcegi , fiera, etc., son t réunies dans cette coupe. Fabricius n'a d'abord presque rien changé à cet te partie de la méthode de son maître; mais on voit par l'extrait qu'Illiger a donné de son Système des Glossates, et dont l'édition avoitété confiée à ses soins, qu'il avoit formé avec les héliconiens les genres hœlera, acrœa., mechanitis eldorkis. Le dernier est celui auquel nous avons con- servé le nom de Parnassien , donné à la division dont il fai- soit partie. Nous parlerons du premier aux articles Morphe et Satyre. Les deux autres composent le genre héliconien , dont il s'agit ici. Nous remarquerons cependant qu'on pour- roit en séparer les Acrées de Fabricius. On distinguera les lépidoptères diurnes de notre genre héli- conien, qui sont tous exotiques, aux caractères suivans : les deux pieds antérieurs de la forme des autres, mais plus petits et peu XIV. 18 a74 H È L propres à la locomotion ; palpes inférieurs ou labiaux très- écartés l'un de l'autre , grêles, à secorfd article le plus long de tous , presque cylindrique ou tétraèdre ; le dernier coni- que; antennes grossissant vers le bout ou terminées en bou- ton , souvent presque aussi longues que le corps; ailes supé- rieures en triangle allongé , avec le bord interne plus ou moins concave; les inférieures presque ovales, s'avançant au bord interne sous le ventre ; abdomen long et presque cy- lindrique ou linéaire ; crochets des tarses simples. Les chenilles des héliconiens ressemblent beaucoup à celles des argynnes ou des papillons nommés nacrés et damiers : les unes sont nues et ont sur les côtés du corps des appendices charnus assez longs; d'autres ont à leur place des tubercules couverts de poils épineux : on en connoît qui ont simplement deux longues épines derrière la tête ; enfin il en est d'entièrement épineuses. Les chrysalides sont suspen- dues verticalement par l'extrémité postérieure du corps , et sans être retenues , dans leur milieu , par un cordon de soie ; leur tête est obtuse ou arrondie. Je divise les héliconiens en deux sections : les uns ont les antennes terminées assez brusquement en bouton ou en massue courte , presque ovoïde ou obconique , et guère plus longues que la tête et le tronc. Ces espèces forment le genre Acrée (acrtza) de Fabricius. Elles sont particulières à l'Amérique méridionale et aux con- trées de l'Afrique qui s'étendent des environs de la ligne au Cap de Bonne-Espérance; les Grandes-Indes sont indiquées comme la patrie de quelques autres espèces ; mais cela me paroît douteux , du moins quant aux parties les plus orien- tales de l'Asie; les Moluques et la Nouvelle -Hollande ne nous en offrent pas. Les papillons : hoiia, quirina , hypatia , resta, violœ , ter- psycïwre , serena , de Fabricius , se rangent dans cette divi- sion. Son pap. calliope, qu'il y rapporte , me paroît devoir en être exclus, à raison de ses antennes et de ses palpes. Ces héliconiens ont de grands rapports de couleur avec les argynnes de notre seconde division , ou les damiers. Les autres héliconiens ont les antennes plus longues et terminées presque insensiblement en une massue grêle et allongée; les ailes, en général, sont aussi proportionnelle^- ment plus étroites et plus longues. Ces espèces ne se trouvent que dans l'Amérique méridionale; quelques-unes ont les ailes presque entièrement nues et transparentes. Ici se placent les pap. polymnia, irener sapho , doris, ricini , sara, psidii, charitonia, melpomene , clio , thalia, du même au- teur, de même que le suivant : H E L 275 HÉLTCONIEN AOTHIOCA, Heliconius anihioca ; Papilio anthiocat Linn. ; Papillon anihioca , M. 10. i. de cet ouvrage; Cram. Pap. tab. 38, fig. E F. Ses ailes sont oblongues, très-entières et noires ; les antérieures ont deux bandes blanches, dont la pos- térieure est un peu interrompue ; leur dessous offre , outre ces deux fascies , deux petites lignes jaunes , situées vers la naissance de ces ailes ; les postérieures ont en dessous une petite ligne et deux points d'un rouge écarlale. (l.) HÉLICONIENS , Heliconii. Nom donné par Linnseus à la seconde division de son genre papilio , et qu'il caractérise ainsi : ailes étroites, très-entières, souvent nues ou sans écailles; les premières oblongues, les postérieures très- courtes. V. HÉLICONIEN. (L.) HELICTÈRE, Helicteres. Genre de plantes de la mona- delphie dodécandrie, et de la famille des malvacées , qui a pour caractères : un calice simple , tubuleux , velu et divisé en cinq découpures inégales ; cinq pétales oblongs , ongui- culés , attachés à la base du stipe de l'ovaire ; dix à quinze élamines à filamens courts, sortant du sommet d'un godet entouré de cinq écailles pétaliformes ; un ovaire supérieur, stipité , ovale , à cinq sillons , et surmonté d'un style à stig- mate quinquéfide; cinq capsules oblongues, rapprochées, droites , ou souvent torses en spirale , uniloculaires , uni- valves , contenant plusieurs semences anguleuses. Ce genre contient dix à douze espèces, qui sont toutes des arbres ou des arbrisseaux à feuilles simples , alternes , et à fleurs latérales ou terminales, qui viennent des Indes ou de l'Amérique méridionale. Deux d'entre elles sont cultivées dans les jardins de Paris, (b.) HELIDE. L'un des noms que les Grecs donnoient à Ja plante que Dioscoride appelle smilax aspera, et que les bota- nistes croient être celle que Linnseus a nommée ainsi, (ln.) HÉLIOCARPE, Heliocarpus. Petit arbre du Mexique, à écorce parsemée de callosités; à feuilles alternes, pétiolées, cordiformes , pointues , dentées , accompagnées de stipules ciliées; à fleurs petites, d'un vert blanchâtre , disposées en grappes terminales, qui forme un genre dans la dodécandrie digynie , et dans la famille des Tiliacées. Ce genre a pour caractères : un calice de quatre folioles linéaires, cotonneuses, colorées et caduques; une corolle de quatre pétales linéaires , obtus à leur sommet ; environ seize étamines attachées au réceptacle; un ovaire supérieur, pé- dicule , arrondi , hérissé , chargé de deux styles courts , écar- tés ou divergens , à stigmates simples; une petite capsule pé- dicellée , légèrement comprimée , pubescente , biloculaire , 276 Tî E L bivalve, latéralement hérissée , et rayonnée circulairement dans sa longueur par des pointes velues ou plumeuses. On cultive cet arbre dans nos serres, (b.) HELÏOCHRYSUS de Pline. V. Elichryson. Vheèio- chrysos de Tragus est le chrysocoma linosyris, L. (ln.) HÉLIOLITHE. Ce mot, qui signifie pierre du soleil, ou pierre qui a la forme d'un soleil, a été appliqué par les an- ciens naturalistes aux zoophytes fossiles, du genre des aslroïtes, à cause de leur forme radiée. V. Astrée et Caryophyllie. (PAT.) La pierre du soleil des lapidaires est une variété du Feld- spath. V. AVENTURINE et FELDSPATH. (LUC.) HELION de Dioscoride. En suivant le sentiment de plu- sieurs commentateurs , on pourroit croire que celle plante , citée aussi par Théophraste , seroit le pancratium mariti- mum , L. (ln.) HÉLION. V. Halion. (ln.) HÉLIOPHES. Synonyme de la plante Clymenon, chez les Grecs, (ln.) HELIOPHILE , Heliophila , Klug. Genre d'insectes. V. Saropode. (l.) HÉLIGPHILE , Heliophila. Genre de plantes de la tétra- dvnamie siliqueuse et de la famille des crucifères , qui offre pour caractères : un calice de quatre folioles oblongues , membraneuses sur leurs bords , caduques , dont deux exté- rieures gibbeuscs à leur base; une corolle de quatre pétales cruciformes , ovales , arrondis ; deux productions du récep- tacle ou deux nectaires recourbés dans lesgibbosités du ca- lice ; six étamines tétradynaniiques; un ovaire supérieur, cy- lindrique , terminé par un style court, à stigmate obtus ; une silique allongée, gréle, cylindrique, plus ou moins noueuse , quelquefois mucronce , biloculaire , bivalve et polysperme. Ce genre renferme une quinzaine d'espèces , toutes origi- naires du Cap de Bonne-Espérance : ce sont des herbes, la plupart annuelles, qui ont les feuilles simples ou découpées, et les fleurs disposées en grappes terminales. Une seule de ces espèces est cultivée dans les jardins de Paris; c'est I'He- Liopkile a feuilles entières , dont les feuilles sont linéaires et velues. fp..) HELIOPHYTUM. V. Hélide. (ln.) HÉLIOPSIS , Heliopsis. Genre de plantes établi par Per- soon pour placer I'Hélianthe glabre, qui est la même plante que le Buphtalme heljantoïde. Ses caractères sont: calice imbriqué d'écaillés ovales et sillonnées; rayons de la corolle longs et linéaires ; réceptacle conique couvert de XI IL 1j 277 paillettes lancéolées ; semences tétragones non aigrettées. Cette plante est originaire de l'Amérique septentrionale , et se cultive dans nos jardins, (b.) HÉLIOPUS de Dioscoride et de Pline. Voyez Helio- TROPIUM. (LN.) HÉLÏORNE, Heliornis, Vierll. ; Plotus, Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Nageurs et de la famille des Plongeurs. V. ces mots. Caractères : bec un peu incliné vers le bout , su- bulé , cylindrique , entier, à bords tranchans , aigu ; narines longitudinales , couvertes d'une membrane , situées vers le milieu du bec ; langue ; pieds à l'équilibre du corps ; tarses un peu arrondis; quatre doigts, trois devant, un der- rière ; les antérieurs bordés d'une membrane lobée ; pouce lisse , portant à terre sur le bout ; ongles comprimés , arqués, pointus; les deuxième et troisième rémiges les plus longues de toutes. « La Nature , dit l'illustre Bufl'on, trace des traits d'union presque partout où nous voudrions marquer des intervalles et faire des coupures sans quitter brusquement une ferme pour passer à une autre ; elle emprunte de toutes deux et. compose un être mi-parti qui réunit les deux extrêmes et remplit jusqu'au moindre vide de l'ensemble d'un tout où rien n'est isolé. » En effet, ces traits se rencontrent dans les deux- espèces dont il va être question. IJhéliorne d" Amérique a les doigts et le bec du grèbe, une queue comme la foulque, mais plus large , la tête petite et le cou grêle de Vanliinga. Uhé- liorne d'Afrique , que Buffou n'a pas connu , porte une tête , un cou et une queue ftanhinga, un bec de grèbe , et des pieds de foulque ; c'est-à-dire, que ses doigts antérieurs sont bordés de lobes très-distinc!s , les extérieurs unis seulement à la base, et que l'interne est totalement libre; mais il n'a pas le pouce pinné. Ces oiseaux se tiennent sur les rivières et sur les criques , se nourrissent d'insectes aquatiques et de poissons , qu 'ils saisissent souvent en volant et si adroitement qu'ils ne man- quent jamais leur coup. Leurs nid et leur ponte sont inconnus. L'Heliorne d'Afrique , Heliornis seuegaleusis , Vieill. , pi. E 32 de ce Dictionnaire. Cette espèce, nouvellement dé- couverte , se trouve au Sénégal. Sa taille est presque celle d'un anhinga; la tête , la partie supérieure du cou, le dessus du corps, les ailes et la queue , sont bruns; cette couleur prend un ton noir sur la tête et sur le dessus du cou, dont les côtés ont, ainsi que le dos et les flancs, des mouchetures noires; une raie blanche part du bec, passe au-dessus de l'œil et descend sur les côtés de la gorge et du cou, dont le devant est blanc, de même que toutes les parties postérieures; 278 H E L 1 es pennes de la queue sont étagées, roides et un peu étroites, et couleur d'orange sur la tige ; le bec et les pieds sont rouges. L'Heliorne d'Amérique , ou IcGrèbe-foulque, Heliomis surinafnensi's , Vieill.; Ploius surinamensis , Lath., pi. enl de Buffon, n.° 893, sous le nom de grèbe -foulque, est de la gros- seur de la sarcelle. Il a le bec d'une couleur pâle ; l'iris rouge ; les joues et les côtés de la gorge d'un beau roux chez le mâle , blancs chez la femelle; la gorge et le devant du cou de cette couleur; le reste des parties inférieures d'un gris-blanc , lé- gèrement argenté; le dessus de la tête noir, ainsi que l'oc- ciput et la nuque ; une ligne étroite de la même couleur sur les côtés du cou, qui descend jusqu'à la poitrine ; une raie noire sur les joues, qui s'étend de l'œil àl'occiput ; le reste des parties supérieures , les moyennes pennes des ailes et la queue d'un brun olivâtre; les grandes pennes alaires hrunâtres; la queue très-large , fort étagée et terminée de blanc ; le bec d'un blanc un peu jaunâtre ; les pieds , les doigts et les membranes rayés , savoir : les pieds en longueur, et les autres parties transver- salement, de larges bandes jaunâtres sur un fond noir; les doigts antérieurs réunis par une membrane , jusqu'à la troi- sième articulation chez des individus , seulement jusqu'à la deuxième chez les autres. Ukéliorne du Paraguay, décrit par M. de Azara sous le nom de macas à doïgtîer , appartient probablement à l'espèce du précédent; car il n'offre que de foibles différences dans son extérieur. Il a le devant du cou sur sa partie inférieure et la poitrine d'un brun blanchâtre ; les couvertures inférieures de la queue, les plumes des jambes, les flancs d'un brun ver- dâtre ; plusieurs pennes caudales noires ; le bec noirâtre en dessus, blanchâtre en dessous, et rouge le long des bords. Le grèbe foulque s'apprivoise facilement; aussi le voit-on dans des habitations de Surinam, où il est connu sous le nom de sun- berd ( oiseau du soleil ). Ce nom lui vient de ce qu'en re- muant continuellement la tête et le cou , et étendant en même temps les ailes et la queue , il paroît , dit-on , ressembler à cet astre, (v.) HELIOSACTE. L'un des noms de I'Hièble (Sambucus cbulus), chez les Grecs, (ln.) HELIOSCOPIUM de Pline. Synonyme de FHéliotro- PIUM, suivant Clusius. (ln.) HELIOSELINUM. C'est I'Eléoselinon des Grecs. Voyez ce mot. (ln.) HELIOSKOPIOS. Nom de l'une des sept espèces de Tithymallos (Euphorbes), mentionnées par Dioscoride. V. Tithymallos. (ln.) H E L 27Q HELIOSTEPHANOS. et ELYSTHEPHANOS. Sy- nonymes de I'Halimus, chez les Grecs, (ln.) IIELIOSTROS, Heliostrus. Un des noms donnés par les Grecs à la gomme ammoniaque. On l'appeloit aussi agazylon criotheos et gutia- romanis. Elle étoit extraite , dans les déserts de la Libye, d'une plante qui paroît être une férule. Olivier a fait remarquer que la gomme ammoniaque qui vient de Perse, s'extrait d'une plante de ce genre. F. Ammoniac.(ln.) HÉLIOTROPE, Heliotropium , Linn. (Pentandrie mono- gynie. ) Genre de plantes de la famille des borraginées , qui comprend des herbes et des arbustes, dont les feuilles sont simples et alternes, et dont les fleurs, très-petites et unilaté- rales, sont disposées en épis terminaux et recourbés en ma- nière de crosse. Chaque fleur offre : un calice persistant , profondément découpé en cinq segmens étroits, lancéolés et velus en dehors; une corolle monopétale en forme de sou- coupe et à cinq plis , entre chacun desquels on observe assez souvent une petite dent ; cinq étamines renfermées dans le tube de la corolle , et dont les filets très-courts portent des anthères oblongues^t droites ; un ovaire supérieur, arrondi, divisé en quatre lobes , et surmonté d'un style simple, à stig- mate échancré. Le fruit consiste en quatre semences nues et ovales, postées dans Le calice. On compte une cinquantaine d'espèces d'héliotropes, pres- que toutes exotiques. Celui d1 'Europe {lieliotropium europœumy Linn.), connu sous le nom dlierbe aux verrues, est une petite plante annuelle qui fleurit au milieu de l'été , et qu'on trouve sur le bord des chemins, dans les terrains sablonneux ou crayeux. On lui attribue mal à propos la propriété de guérir les verrues. Parmi les héliotropes exotiques,, il en est un dont la fleur exhale en tout temps un parfum très -suave; c'est celui qui fut trouvé au milieu du siècle dernier, par Jussieu , dans les vallées des Cordilières , et qui est maintenant répandu dans toute l'Europe , sous le nom dHÉuoTROPE du Pérou, Heliotropium peruvianum , Linn. C'est une plante qui ne brille ni par l'élégance de son port , ni par la beauté de ses fleurs ; mais l'odeur douce de vanille qu'elle répand , la fait recher- cher de tout le monde. Chacun s'empresse d'en garnir ses serres , ses jardins , ses apparlemens. Les femmes surtout l'aiment beaucoup ; elles la placent auprès d'elles dans de beaux vases , et son parfum leur plaît tant , qu'elles reçoivent presque avec indifférence tout bouquet qui leur est offert , s'il ne s'y trouve pas un brin d'héliotrope. Comme cette plante est originaire des pays chauds, elle exige des soins pour être 28o H E L conservée en hiver. Ils ne lui manquent pas ; c'est toujours une des premières qu'on cherche à garantir du froid , afin de prolonger ses jouissances ; car elle fleurit aussi dans cette triste saison , quand elle respire un air tiède et convenable. Il est inutile de décrire une plante aussi connue , et qu'on peut, sans même la voir et à son odeur seule , distinguer ai- sément de toutes les autres espèces du même genre. 11 vaut mieux indiquer les moyens de la multiplier et de Ta conserver. L' héliotrope du Pérou n'est point un arbuste, comme on le ré- pète dans les livres ; c'est un arbrisseau qui s'élève au moins , dans son pays natal, à la hauteur de six à sept pieds. On le multiplie de quatre manières, par semences , par marcottes, par boutures , ou en séparant les drageons de ses racines. La voie des semences est plus longue et plus casuelle , surtout dans les pays froids. On sème ses graines au printemps, sur une couche de chaleur modérée , et quand les plantes sont en état d être enlevées , on les place dans de petits pots remplis de terre légère ; on les plonge dans une couche chaude , et on les tient à l'ombre jusqu'à ce qu'elles aient produit de nouvelles racines. Après cela on les accoutume par degrés au plein air , et on les y expose tout-à-fail en été , en les pla- çant dans un lieu abrité. En automne , on les met dans une serre chaude , ou dans un appartement convenablement échauffé et exposé au midi, afin de les faire jouir du soleil en hiver , quand les jours ne sont pas trop froids. Veut-on multiplier l'héliotrope de boutures , il suffit de couper ou de casser une des tiges , de la piquer en terre , de la tenir à l'ombre, et de l'arroser souvent: elle reprend très-vite. Les branches couchées réussissent également bien; c'est dans l'été qu'il faut faire l'une et l'autre opération. Les drageons sont plus hâtifs et plus sûrs. Cette plante aime le soleil, et se plaît dans une terre plutôt légère que forte : on doit l'arroser peu en hiver, et médiocrement dans les chaleurs. Le genre Orthostachys de R. Brown, paroît devoir être réuni à celui-ci. V. Heliotropium. (d.) HELIOTROPE. Pierre silicée , qui tantôt est un jaspe et tantôt une agathe. Ses caractères sont de présenter , sur un fond vert un peu bleuâtre, des points rouges, et d'être plus ou moins translucide. C'est surtout ce dernier caractère qui distingue essentiellement l'héliolhrope du jaspe sanguin , ainsi que la très-bien observé Lamétherie , dans ses notes sur la Sciagraplùe de lïergmann ; le jaspe sanguin , au contraire, est parfaitement opaque ; le vert y est sans mélange de bleu, et le rouge y est d'une teinte foncée : dans l'héliotrope , il tire un peu sur le rose. Le nom d'héliotrope , qui signifie tournesol, lui fut donné sans doute par les anciens, parce qu'en regar- HEL ,8* dant le soleil à travers cette pierre , les irrégularités de ses parties translucides faisoient paroitre tournoyante la lumière de cet astre. Quand les parties translucides l'emportent sur les parties opaques, on donne à la pierre le nom à'agathe licliotrope ; quand c'est le contraire, elle forme le jaspe hèliotwpe. Le savant minéralogiste de Born dit expressément qu'il compte l'héliotrope parmi les agathes , à cause de sa transpa- rence qui la distingue Au jaspe. La plus belle héliotrope vient des contrées méridionales de l'Asie ; celle de Bohème est foible en couleur , et sa pâte est moins belle. On en a trouvé, dans le pays de Deux -Ponts, qui le cédoient peu à ['héliotrope orientale ; néanmoins les cou- leurs n'y sont jamais ni si vives ni si nettement tranchées. V. QUARZ- AGATHE. (PAT.) HELlOTPvOPIUM. De deux mos grecs qui signifient^* tourne avec le soleil. La fable rapporte que Clytie, l'une des nymphes de l'Océan , se laissa mourir de faim et de soif, par la jalousie qu'elle conçut de se voir abandonnée par Apol- lon, et qu'elle fut métamorphosée, par ce dieu, en la (leur nommée héliotrope ou tournesol, qui suit le soleil pendant le jour, et se ferme pendant la nuit , ou même le jour, lorsque le soleil est couvert de nuages. Dioscoride admet deux espè- ces $ heliotropium : l'une est le petit Heliotropium, outricoc- eon de Pline, soupçonné être le croton tinctorium , Linn., qui porte à présent le nom de Tournesol, ainsi que la teinture qu'il fournit ; l'autre est le grand Heliotropium : celui-ci étoit également nommé scorpioides , soit à cause de ses fleurs disposées en un épi roulé en crosse , de manière a imiter la queue du scorpion , soit parce qu'on le regardoit comme le remède contre la morsure du scorpion ; pour cela il s'ap- peloit aussi dialon , sesamon sauvage, etc. On en faisoit usage dans les maladies pituileuses , les affections goutteuses, pour guérir Jes chancres , faire disparoître les verrues, etc.; ce dernier usage lui avoit fait donner le nom de verrucaria , qui lui est long-temps resté. Cette plante est , selon l'opinion presque générale, notre Héliotrope d'Europe. Tous les bo- tanistes anciens, comme Dioscoride et Pline, Varron , Paul d'Egyne, etc., ont admis un grand et un petit heliottvpium. Les premiers botanistes modernes ont appliqué le nom d'hélio- trope principalement à des espèces de borraginées qui avoient de la ressemblance avec Yhéliotrope d'Europe. Tournefort établit le genre heliotropium. Ce genre , que Linnaeus adopta , s'étoit augmenté de très-belles plantes étrangères, qui ne pouvoient lui appartenir , et qui avoient été décrites par Pluhsnet, Mcrison, Sioane , Brown , etc. Linnaeus les plaça 282 H E L dans le genre tourneforlia , et il rapporta au genre mentha, Yheliolropium canariense de Miller, qui, depuis, est entré dans le genre bisùopogon. Scopoli fait un genre nommé schobera sur l' heliolropium angiospermum de Murray ; et Haller unit le lithospermum arvense ou GrÉMIL avec les Héliotropes, ce qui ne paroît pas exact. Enfin , Yhelio- tropium pinnatum , Linn. , très-voisin de Yhydrophyllum mage- lanicum, Lk., constitue le genre aldea de la Flore du Pérou, que quelques botanistes réunissent au phacelia de Jussieu. G».) HELIX. Nom latin des Limaçons ou Hélices. V. ce mot. (desm.) HELIX. Nom latin de la variété du Lierre qui croît en entourant les arbres. Mitchel le donne à la Vigne-vierge. (LN.) HELIXANTHERE, Helixanthera. Arbrisseau parasite à feuilles lancéolées, ondulées, glabres, recourbées à leur pointe ; à fleurs rouges, petites, portées sur de longs épis axillaires , qui forme un genre dans la pentandrie mono- gynie. Ce genre, qui a été établi par Loureiro , offre pour carac- tères : un calice cylindrique, tronqué , coloré , accompagné d'écaillés ovales et charnues ; une corolle monopétale, divisée en cinq parties recourbées, oblongues, obtuses ; un tube in- férieur à cinq ailes , à cinq divisions; cinq étamines insérées à la gorge de la corolle ; un ovaire inférieur , surmonté d'un style à stigmate épais. Le fruit est une baie rouge, ovale-oblongue, monosperme, formée par le calice qui s'est accru. L'hélixanthère, encore appelé Hélicie, croît sur les ar- bres cultivés de la Cochinchine. (B.) HELLEBORASTER. Nom sous lequel Lobel décrit Yhelleborus fœtidus et Yhelleborus viridis. Moënch l'applique au genre helleborus, Linn. (LN.) HELLEBORASTRUM, le Pied de Griffon (htfeborus fœtidus), est ainsi appelé par Tabernaemontanus.On a égale- ment donné ce nom à Yhelleborus viridis, L., et à Y adonis verna- Hs , L. (LN.) HELLEBORE ou ELLEBORE , Helleborus, Linn. {Po- lyandrie polygy nie. ) Genre de plantes de la famille des renon- culacées , qui se rapproche du Trolle , des Nigelles et des Ancholies, et dans lequel la fleur a un calice presque toujours persistant, composé de cinq ou six folioles lar- ges, arrondies, ouvertes, plus ou moins colorées ; cinq pétales ou davantage , plus courts que le calice , et faits eo entonnoir ou en cornet , avec un limbe irrégulier, oblique, HEL 283 comme labié, à lobe extérieur plus saillant; un grand nom- bre cTétamines insérées au réceptacje, de la longueur à peu près des pétales; et plusieurs germes (ordinairement trois à cinq) soutenant autant de styles en alêne un peu arqués en dehors. Ces germes, après leur fécondation , deviennent au- tant de capsules qui sont comprimées , ovales-oblongues, et offrent à leurs extrémités deux carènes, l'une courte et plus arrondie , l'autre plus allongée et terminée en pointe ; chaque capsule est une espèce de follicule , s'ouvrant d'un seul côté ; les semences sont attachées à la suture opposée qni tient lieu de placenta : elles sont rondes. Quelques auteurs appellent corolle le calice de l'hellébore , et donnent le nom de nectaire aux cornets, que nous regardons , avec Lamarck et Jussieu, comme les véritables pétales de la fleur. D'un côté , les Isopyres ont été réunies à ce genre ; d'un autre , quelques espèces en ont été soustraites pour former les genres Coptis, Eranthe et Koelle ou Robertie. On connoit une douzaine d'espèces d'hellébores , dont la plupart croissent en Europe ; les unes sont vivaces , les autres annuelles ; toutes ont leurs feuilles découpées , alternes sur les tiges ou radicales ; leurs fleurs terminales , ouvertes en rose , et remarquables par les cornets tubuleux dont nous avons parlé. Il y a I'Hellerore a fleurs roses , helleboms niger, Linn. , que les jardiniers appellent rose de Noël. C'est une plante qui fleurit en janvier ou au commencement de février. Ses feuilles sont radicales et composées de huit ou neuf digitations oblon- gues. Ses fleurs sont solitaires, ou placées deux à deux sur des hampes cylindriques, simples ou fourchues, et qui nais- sent avant les feuilles. Cet hellébore croît naturellement en Autriche, sur l'Apennin et sur les Alpes, dans les lieux pier- reux. Il est cultivé par les curieux comme plante d'ornement ; mais sa multiplication n'est pas facile ; aussi n'est-il pas aussi commun que sa beauté et l'époque de sa floraison le font désirer. L'Hellébore fétide ou Pied de griffon, Helleboms fœ- ù'diis , Linn., qu'on trouve en France, en Allemagne, en Suisse, aux lieux incultes et ombragés. Il fleurit en automne. Ses feuilles partent de la tige; elles sont divisées très-pro- fondément en sept ou neuf lobes longs et étroits, et repré- sentent à peu près une main' ouverte. Il est en si grande abondance sur quelques montagnes calcaires du centre de la France, qu'il nuit aux pâturages des bestiaux, qui non seule- ment ne le mangent pas, mais même rebutent l'herbe qui croît sous ses feuilles. Là on devroit le détruire et en fabri- quer de la potasse. Ai H É L L'Hellébore a fleurs vertes , Helleboms viridis , Linn. Il croît dans les montagnes de la Suisse et dn Dauphiné, a des tiges plus droites que le précédent, des feuilles radicales et d'autres feuilles situées sur les rameaux , les premières pétiolées et à neuf ou dix lobes, les secondes à trois ou cinq lobes et presque sessiles. Ses fleurs sont tout à fait vertes. L'Hellébore du Levatst, Helleboms Orientalis, Tourn. , a les racines vivaces , les feuilles pédiaires, pubescentes en dessous , les fleurs d'un vert pourpré et disposées en pani- cule. Il n'y a plus de doute, d'après la considération des lieux où il croît ( le mont OEta et autres de la Grèce et de l'Asie mineure 1, que ce soit le véritable hellébore noir, que les an- ciens employèrent contre la folie. L'Hellébore de Corse, Helleboms Ihldus , Ait., se cultive aujourd'hui dans beaucoup de jardins à raison de la grosseur de ses touffes toujours vertes. On cultive aussi un petit Hellébore d'hiver , Helleboms hyemalis, Linn. , qui fleurit en même temps que la perce- neige, et qu'on prendroit pour une peiile renoncule, à cause du beau jaune de sa fleur, et de la forme de sa feuille qui est orbicu- laire, profondément découpée , et à folioles membraneuses. Ces plantes s'accommodent de tout terrain et de toute expo- sition : elles demandent à être plus ou moins abritées , selon les espèces. On les multiplie en séparant leurs racines en au- tomne ou aussitôt que leurs feuilles sont flétries. On les laisse en place pendant plusieurs années. Plus la touffe est grosse , plus il y a en proportion de fleurs. Les hellébores ne craignent point la gelée. Comme la plupart fleurissent en hiver, ils produisent un bel effet dans les jardins , quand ils sont iriêlés avec les galantines et les perce-neiges. Les racines des hellébores , surtout des hellébore noir ou à fleurs roses, ont une odeur virulente et une saveur nauséa- bonde très-acre et amère. C'est un fort purgatif; donné à trop forte dose , il peut être malfaisant : on doit être circonspect dans l'administration intérieure de ce remède. Son usage est beaucoup moins fréquent aujourd'hui qu'il ne l'ctoit chez les anciens, qui ne connoissoient, pour ainsi dire, aucun autre purgatif, et qui attribuoient à celte plante des vertus admira- bles pour guérir la folie , la manie et la mélancolie. On doit, dit-on , la connoissance des propriétés de V hellébore noir à un Grec nommé Mélampus, qui étoit médecin ou berger, et qui inventa l'art de purger.il guérit, avec ce remède, les filles de Prœlus , qui éloient devenues furieuses. On ne s'en sert plus guère maintenant que pour dissoudre les humeurs épaisses , bilieuses et pituileuses, pour guérir la gale, les dartres, lu HEL 285 fièvre quarte opiniâtre , contre l'épilepsie invétérée , etc. (D.) HELLEBORE BLANC. C'est la Varaire. Quelques commentateurs pensent, avec fondement , que cette der- nière plante est le véritable hellébore des anciens , celui dont on emploie la racine contre la folie, (b.) HELLEBORE NOIR (faux). L'Adonide printanière (adonis vernalîs) et la NlGELLE cultivée {nigella saliva), ont reçu ce nom. (ln.) HELLÉBORE d'Hippocrate. C'est I'Adonlde printa- nière ( adonis vernalis). (LN.) HELLEBORIDES. L'un des noms donnés parles Grecs à la petite Centaurée, ceniaurium minus de Pline qui est la gentiana centaurium. (i.N.) HELLÉBORINE. F. au mot Elléborine. (b.) HELLÉBOROÏDES deBoerhaave. C'est Vhelleborus h'e- malis , L. , dont Adanson fait un genre qui porte aussi les noms de Koellea, de Eranthus et de Robertia. (LN.) HELLEBORUM. V. HELLEBORUS. (ln.) HELLEBORUS. Hippocrate , Théophraste , Diosco- ride , Pline, donnent ce nom à des plantes qui faisoient pé- rir lorsqu'on en mangeoit , et de cette propriété vient le nom à'helleboriis. Tous ces auteurs anciens admettent deux espèces àlielleborus , le noir et le blanc. Le noir, dit Théo- phraste, naît partout, mais le meilleur vient de l'Hélicon ; le blanc est beaucoup plus rare. Dioscoride distingue le blanc qui a la feuille du plantain ou de la belle sauvage, et le noir qui a la feuille du platane et qui est appelé melampodium , parce que l'on croit que le berger Mélampus avoit fait , le premier , usage de celle plante dans l'art de la médecine, et qu'il s'en servit pour guérir les filles de Prœtus qui étoient aliénées.Pline reconnoît, comme Dioscoride et Théophraste, un heïïeborus noir et un blanc, qui diffèrent principalement par leurs racines blanches ou noires. Chacun de ces auteurs distingue dans l'une et l'autre de ces espècesplusieurs variétés. Pline nomme aussi la blanche vcrairum , nom corrompu du verbe latin vertere , parce que Vhelleborus rétablit l'esprit des aliénés. L'on préféroit , pour l'usage, suivant Dioscoride , l'hellébore d'Anticyre. L'on croit reconnoître les hellébores noirs des anciens dans nos espèces àliMehorus, et les hellébo- res blancs dans les Varaires , veratrum. Taberneemontanus croit que l'adonide printanier est Xhellebonis d'Hippocrate. Chacun sait que les helleborus passoient anciennement 286 H E L pour de puissans remèdes contre la folie, et qu'ils étoient ex* trêmeinent célèbres. Maintenant il n'en est pas de même pour les plantes qui les représentent à cet égard. Nos pre- miers botanistes ont étendu le nom àlielleborus ou à'hellebo- rum, non-seulement aux helleborusx L. et aux veratrum, L. , mais encore aux espèces à'aslrantia d'Europe , à Yisopyrum et aux trollius, et même à des helleborines ou serapias , au ni- gella saliva, et à Y adonis vernalis et apennina. Tournefort réunit en un seul genre helleborus , les trois genres de Linnaeus , irollius , helleborus et isopyrum. Cette réunion n'a pas été adop- tée même par Adanson. V. Hellébore , Helléboraster , Helléboroïdes et Coptis. (ln.) HELLEBORUS. V. Elleborus. HELLEBUT. Nomàuflet. V. au mot Pleuronecte. (b.) HELLEFLINTA. Nom qu'on donne , en Suède , à une variété de Pétrosilex {feldspath compacte') rouge. Joum. des Mines, toin. i5,n.° 88 , pag. 267. (desm.) HELLENIE, Hellenia. Genre de plantes établi parRet- zius, sous le nom d'heriliera, et que Willdenow a adopté sous celui-ci. Il est fort voisin des Amomes, et a pour carac- tères : un calice spathiforme , campanule, bifide; une co- rolle à limbe double, l'extérieur divisé en trois parties; un nectaire de deux folioles ou d'une seule bifide; une seule éta- mine ; un ovaire surmonté d'un seul style très-court ; une capsule à trois loges, coriace, renflée, presque globuleuse. Ce genre contient quatre espèces , toutes de l'Inde ou de la Chine, et dont l'aspect diffère peu de celui des Amomes, et de celui des Alpinies. (b.) HELLINHAGRA. C'est le Serpolet, en Islande, (ln.) HELLUO , Helluo. M. Bonelli nomme ainsi ( Observ. entomol. , 2.e part. ) un genre d'insectes , de l'ordre des co- léoptères, famille des carnassiers, tribu de carabiques, formé sur une espèce que j'avois placée dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris , avec les anthies ( an- thiatruncata ). Il lui donne pour caractères essentiels : mandi- bules sans dents ; langue cornée , convexe , arrondie , trans- versale et sans paraglosses; lèvre (menton) à lobes prolongés et pointus, à écbancrure munie d'une dent courte et simple ; élytres tronqués à leur extrémité, et laissant les derniers anneaux du ventre à découvert. Parla forme de la languette, cesinsectes se rapprochent des anthies ; mais, à raison des autres parties de la bouche , de la troncature postérieure des élytres , etc. , ils avoisinent beau- H E L 28- coup les cymindes , genre que , dans le troisième volume du Règne animal, de M. Cuvier , j'ai réuni , avec quelques au- tres, formés par M. Bonelli, dans une coupe plus générale , sous la dénomination de Lébie. L'insecte , qui sert de type au genre helluo , a été représenté dans le quatrième volume du même ouvrage , pi. i4-7 %• 6, Lébie a côtes. Cette figure est reproduite ici, E , 33,6. On peut distinguer les helluos des lébies et autres genres analogues , aux caractères suivans : dernier article des palpes extérieurs plus grand , presque sécuriforme ; second article des antennes de la longueur du troisième ; languette cornée presque carrée. L'Helluo a côtes, Helluo costatus, est représenté de gran- deur naturelle : son corps est d'un noir un peu brun, ou cou- leur de poix ; la tête est ridée près des yeux, et offre posté- rieurement une espèce de cou ; le corselet est en forme de cœur tronqué , guère plus large que long , avec de petites rides transverses ; les élytres ont des stries ponctuées et des lignes élevées , dont trois plus fortes , imitent des côtes ; le corps est parsemé de poils. Cet insecte a été rapporté de la Nouvelle-Hollande par MM. Péron et Le Sueur. La gale'rile hérissée {galerita hirta ) de Fabricius , dont M. Alexandre Macleay, secrétaire de la Société Linnéenne m'a donné un individu, me paroît être congénère des helluos. HELLUS, Hellus. Fabricius désigne ainsi un genre d'in- sectes hyménoptères que j'avois établi et publié antérieure- ment sous le nom de Sapyge. V. ce mot. (l). HELM. Un des noms allemands du Roseau des Sables (arundo arenaria, L. ). (LN.) HELMIEGEN ou HELMRIGEN. Nom de la Matri- caire-chamomille , en Allemagne, (ln.) HELMINTHOLOGIE.On a donné ce nom à la science qui a les Vers intestinaux pour objet. Les vers intestinaux sont connus depuis un temps infini ; mais ce n'est que depuis un petit nombre d'années qu'ils ont été étudiés avec quelque suite et quelques succès; ce que nous ont laissé les anciens à leur sujet , se borne à quelques observations sur les Ascarides et les Ténias ou Vers solitaires , si peu positives et si accompagnées d'idées erronées, qu'elles peuvent être regardées comme de nulle valeur. V. Hippocrate , Cels , Pline , Galenus , Aure- lianus, Avicène, etc. L'anglais Tyson est , je crois , le premier des modernes qui ait décrit et figuré des vers intestinaux, des Ténias {Acta 28S H E L anglica, i683). Bcniven, Aldrovande, Neuhold, s'en occu- pèrent ensuite, puis Schanck , Spigel , Bewervv, Coulet , Sporing, Ruysch, enfin notre Andry. Mais dans cette partie de l'histoire naturelle , comme dans la plupart des autres, c'est à Linnœus qu'on doit les premières notions positives sur les vers , qu'il rendit l'objet d'une dissertation insérée dans le second volume de ses Aménités académiques, intitulée : Tœnia. Dans la dernière édition de son Systema nalurœ , ce célèbre naturaliste fait , des vers intestinaux , une division de la classe des vers , et y rapporte les genres Lombric . Sipocle , Fasciole,Gordius, Ascaride, Satsgsue etMYxiNE-, mais de ces sept genres, il n'y a que ceux des Fascioles et des As- carides dont les espèces vivent dans les corps des animaux ; par conséquent les autres ne doivent pas leur être ad- joints. Une autre erreur encore plus grave , c'est que ce grandgénie ait placé le tamia, qu'on ne peut pas nier, d'après ia dissertation ci-dessus rappelée , qu'il connût fort bien , parmi les Zoophytes, à côté des Hydres , des Pennatules , des Volvoces , etc. Après la mort de Linnseus , beaucoup d'helminthologistes concoururent, ou simultanément ou successivement, auxpro- grès de la science. Je vais faire passer les noms de la plupart d'entre eux sous les yeux du lecteur. Les premiers furent Pallas , Othon, Frédéric Muller , Blumenbach, qui firent des observations isolées , établirent des genres nouveaux , publièrent de nouvelles espèces qui leur ont acquis la reconnoissance des naturalistes. Ils furent cependant éclipsés par Bloch et Goëze , qui augmentèrent le nombre des genres et des espèces , et les distribuèrent dans un ordre plus méthodique. Leurs ouvrages en allemand parurent tous deux, en 1782 , à Berlin et à Leipsick ; le second est sans doute supérieur au premier par la méthode , par l'exactitude des descriptions, par la bonlé des figures ; mais les recherches anatomiques et médicales du premier sont très-dignes de louanges. La même année, Werner mit au jour, à Leipsick, un ouvragé sur les TENIAS , avec figures , qui fut continué , après la mort de l'auteur , par Fischer. Encore , à cette même époque , Bruguières publioit le premier volume de l'Encyclopédie méthodique , partie des vers, où ceux qui vivent dans les intestins, dévoient se trou- ver. Il en est resté au premier volume ; mais il a figuré la plu- part des espèces décrites par Pallas , Muller , Bloch et Goëze dans les planches qui accompagnent cet ouvrage , et H E L 2F9 c'est là où, en France , on peut plus facilement les trouver , les originaux étant devenus fort rares. Cuvier en 1798, et Lamarck en 1801 , le premier dans ses Tableaux élémentaires d'Histoire naturelle, et le second dans son Système des animaux sans vertèbres, ont donné des classifica- tions de vers intestinaux qu'ils ont depuis perfectionnées , et dont il sera question plus bas. Peu après, je publiai mon Histoire naturelle des vers , pour faire suite au Buffon, édition de Deterville , in-12 , ouvrage où je décrivis un genre nouveau et plusieurs espèces en- core inconnues , observées pendant mon séjour en Amé- rique. On doit aussi à Duméril une classification des vers dans sa Zoologie analytique , imprimée en 1804.. Plusieurs espèces de vers ont été décrites et dessinées dans les collections académiques, dans les Faunes de divers pays , dans les journaux scientifiques. Un assez grand nom- bre de médecins et quelques vétérinaires , les ont rendus le sujet de dissertations importantes. Je ne puis donner des notions détaillées sur tous ces ouvrages, parce que cela me meneroil trop loin , et seroit la répétition de ce qu'on peut lire aux articles particuliers de ce Dictionnaire. Actuellement il me reste à parler des trois principaux ouvrages qui ont été publiés dans ces dernières années ; savoir : de celui de Rudolphi, de celui de Lamarck et de celui de Cuvier. L'ouvrage de Rudolpbi , intitulé Entozorum sbe vermium in- testinorum hisioria naturalis , est spécial, c'est-à-dire, n'a que la science helminthologique pour objet; mais il la considère sous tous les rapports ; ainsi , non - seulement on y trouve une disposition méthodique des genres et des espèces, et la description complète de ces genres et de ces espèces, mais en- core le catalogue complet des ouvrages qui ont traité des vers dans toutes les langues , la physiologie et l'anatomie des vers, des indications sur la manière de les observer, de les décrire, les moyens employés pour les détruire , etc. Aucun belminthologiste ne peut et ne pourra , à l'avenir , se passer de cet important Ouvrage. Rudolphi divise les vers en cinq ordres auxquels il donne des noms particuliers et attribue des caractères généraux, et pour l'intelligence desquels il a fait graver plusieurs figures. Premier ordre. — Nématoïdes. Corps allongé , cylin- drique, élastique. Cet ordre comprend les genres Filaire, xiv. ig 2(ÎO 11 •'i' 1-J îïamulaire, Trichocéphale, Oxyure, Cucùllan,Ophtos- tome , Ascaride , Strongle et Liorhynque. Ordre deuxième. — Acanthocéphales. Corps cylindrique, nlriculaire , un peu élastique , à prolongement antérieur simple ou composé , et couvert de séries d'épines recourbées et rélractiles. On n'y trouve que les genres Echinorhynque et TeTRARHYNQUE. Ordre troisième. — Tremadotes. Corps aplati oulégè~ rement cylindrique , mou et pourvu de pores propres à su- cer. Les genres qui le composent sont : Monostome , Am- phistome , Distome et Polystome. Ordre quatrième. — Cestoïdées. Corps allongé , aplati, mou, d'une seule ou de plusieurs pièces. Il renferme les genres Scolex , Caryophyllée , Ligule, Tricuspidaire , EOTRYOCÉPHALE et TCENIA. Ordre cinquième — Cysticores. Corps terminé par une vésicule ou adhérent à une vésicule. Il s'y réunit les genres Cysticerque , Cénure et Ecrtnocoque. Outre ces genres , on trouve encore , dans l'ouvrage de Rudolphi , ceux Frionoderme , Schisture et Dicère, qu'il n'a pu placer dans les ordres pfecédens. Lamarck , dans son dernier ouvrage , intitulé : Histoire des Animaux sans vertèbres, a fait une classe des vers (c'est la cinquième), qu'il a divisée en trois ordres. Le premier , des Vers mollasses, se subdivisant; i .° en Vésiculaires, qui com- prennent les genres Bicorne, Hydatide, Hydatigere , Cenure, Ecrtnocoque; 2.0 en Planulaire§ oùsetrouvenlles genres T simples, et les fleurs disposées en épi. L'une, I'Helonias bullate, a été cultivée dans les jardins de Paris. J'ai ob- servé en Caroline , où elle est assez commune , qu'elle pré- féroit les bois peu touffus et humides à toute autre position. Ses fleurs sont blanches, d'un aspect agréable , et foiblement odorantes. L'Hélonias asphodéloï'de sert aujourd'hui de type au genre Xerophylle, et I'Helonias naise au genre Cha- >leliiuon. L'Antheric caliculé de Linnceus, dont on avoit fait un nouveau genre sous le nom d'HERiTHiERiA et de Nartèce, a été réuni à celui-ci par Willdenow. (b.) , HÉLONOMES ,/ïefonomr.Fainille de l'ordre des oiseaux Echassiers et de la tribu des Tétradactyles. V. ces mots. Caractères : pieds médiocres ou allongés ; jambes à demi-nues, très -rarement emplumées jusqu'au talon; tarses réticulés; qua- tre doigts, trois devant, un derrière; les antérieurs ou seule- ment les externes unis à la base par une membrane chez les uns , totalement séparés chez les autres ; le postérieur arti- culé sur le tarse plus haut que les doigts antérieurs , ou élevé de terre ou n'y portant que sur le bout; bec ou droit ou ar- qué, ou un peu retroussé , à pointe le plus souvent obtuse. Cette famille renferme les genres Vanneau , Tourne- pierre, Tringa, Chevalier, Ciiorlite , Bécassine , Bé- casse , Barge , Caurale , Courlis, (v.) HELOPIENS , Helopii. J'ai nommé ainsi, dans le 2^.c volume de la première édition de ce Dictionnaire, et dans quelques autres ouvrages, une famille d'insectes, de Tordre des coléoptères, section des hétéromères , ayant pour genre principal celui des hélops. Elle forme maintenant (dans le Règne animal de M. Cuvier, tom. 3, pag. 3o5 ) la première divi- sion de la famille des sténélytres, distinguée de la seconde , celle des œdemérites, par les tarses dont aucun article n'est bilobé. Elle est composée des genres : Hélops, Hallomène, Pythe , Cistèle, Nilion. Je fais passer dans l'autre tribu le genre serropalpe , que j'avois d'abord placé dans la précé- dente. V. ces articles, (l.) HÉLOPITHÈQUES , Helopithed. Division de singes d'Amérique, formée par M. Geoffroy, et qui correspond aux Sapajous de Buffon. Elle renferme les genres Atèle , La- goïriche, Alouatte ou Hurleur et Sajou, tous carac- térisés par le nombre des dents molaires , qui est de six de chaque côté aux deux mâchoires, et par leur queue pre- nante, (desm.) HELOPODE , Helopodium. Genre de plantes crvpto- xcfi lï E L games de la famille des algues , établi par Acliard aux dé- pens des lichens de Linnreus. Il présente pour caractères : des tubercules fungifonnes, glomérulés ou agrégés, à bords lé- gèrement rélléchis en dedans , naissant au sommet des sup- ports ; des feuilles roides, petites, presque imbriquées, droi- tes, sinuées, crénelées, verdâtres en dessus, blanchâtres en dessous ; des supports simples, presque solides , un peu di- latés vers leur sommet , et même légèrement divisés. Ce genre , qui diffère à peine du genre Cénomyce d'Acharius , qui enlève plusieurs espèces aux genres Cla- DONIE d'Hoffmann ( Thamnion Vent.), Boéomyce de Per- soon, a pour type les lichens sy m phy carpe et délicat. V. au mot Lichen et Thamnion. (b.) HELOPS, Hélops, Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section des héléromères, famille des sténély- trcs , tribu des helopiens. Les hélops , que Pallas avoit aussi distingués générique- nient sous le nom de mylaris, sont des insectes de moyenne grandeur, qui ont beaucoup de rapports avec les ténèhrions , mais qui en diffèrent par l'absence d'un petit ongle corné et arqué , à la division interne des mâchoires; par les an- tennes plus longues, filiformes, et non formées d'articles globuleux; par la petitesse du menton, et en ce qu'ils ont des ailes , etc. Les antennes des hélops sont filiformes, un peu plus lon- gues que le corselet , composées de onze articles , dont les derniers sont plus courts et plus arrondis que les autres : ceux- ci sont cylindrico-coniques; le second est le plus court, et le troisième plus allongé que les suivans. Les mandibules ont leur extrémité bifide ou terminée par deux dents. Les palpes sont au nombre de quatre ; le dernier article des maxillaires est sécuriforme ; la languette est peu échancrée ; le menton est presque carré. La tête de ces insectes est ordinairement plus étroite que la partie antérieure du corselet ; celui-ci est trapézoïdal, aussi large que l'abdomen. Les pattes sont médiocrement longues ; les cuisses comprimées; les tarses antérieurs et intermé- diaires formés de cinq articles, les postérieurs de quatre seulement plusieurs de ces articles sont dilatés et velus en dessous dans quelques espèces. Les hélops se trouvent au printemps et en été sous les écor- ces des arbres morts, ou dans les fissures des arbres vivans. On ignore absolument leur manière de vivre. La larve d'une espèce de notre pays se trouve fréquemment dans le tan for- mé par les insectes au pied des arbres. Son corps est fort H E h 297 allonge , cylindrique , composé de douze articulations, dont la dernière est terminée en deux petites pointes relevées , entre lesquelles est placé l'anus. Les trois premières articu- lations portent chacune une paire de pattes très courtes, for- mées de plusieurs pièces et terminées par un crochet fort aigu; la tête est aussi large que le corps , munie en dessus d'une pièce clypéacée qui recouvre la bouche. On voit de chaque côté une petite antenne dirigée en avant; la bouche est pour- vue de fortes mâchoires ; les yeux ne sont point appareils ; le corps de ces larves est absolument lisse , et souvent dun poli brillant. Elles servent de nourriture aux rossignols et aux fau- vettes. Ces insectes forment un genre nombreux , mais dont le port diffère beaucoup; la plupart ont le corps ovale-oblong, convexe ou arqué en dessus ; dans d'autres , il est étroit et presque cylindrique ; il en est où il est arrondi. Ces espèces sont répandues dans toutes les parties du monde ; mais le Brésil est la contrée qui nous en fournit le plus ; quelques- unes ont des couleurs très-brillantes. Les modulons de Fabricius, qu'il avoit d'abord réunis aux érolyles , et qu'il ne faut pas confondre avec mes cnoduluns , ne me paroissent pas différer essentiellement des hélops. M. Donavan a représenté plusieurs de ceux qui ont la Nou- veile-HolIande pour patrie. Je ne distingue pas non plus des hélops , le dryops œneits de M. Paykull.Les coléoptères que Fabricius désigne générique- mentde la même manière, et très-différens d»ceux qu'Oli- vier a aussi nommés dryops , appartiennent aux genres nothus et œdemère. J'ai donné , dans le second volume de mon Gêner, crusl. el insect., les caractères de plusieurs coupes qui peuvent faciliter l'étude des espèces. Us sont fondés sur la position des an- tennes , la longueur respective de leurs articles, la figure du corps et les proportions relatives de ses parties. Je me borne- rai à citer les espèces suivantes : L'HÉlops HÉmorroïdal, Hélops hœmorroïdalis , Fab. , dont le corps est très-allongé, convexe , d'un vert doré ; les antennes de la même couleur , ainsi que la tête et le corselet : ces antennes sont, insérées sous un rebord du cha- peron ; les élytres sont couvertes de stries crénelées ; elles sont d'un beau bleu métallique ; l'anus est d'un rouge pâle. Ce bel insecte se trouve aux Grandes-Indes. L'HÉlops lanipÈde, Hélops lanipes , Fab, , E i£ , 2 de cet ouvrage , dont le corps estoblong, gibbeux, assez large dans son milieu, avec le corselet presque aussi large que l'abdo- men, presque carré , ovale, transverse, pointillé; les an- 298 H E L tennes insérées sous un rebord du" chaperon ; les élytres striées, finement pointillées et terminées en pointe, et les tar- ses couverts en dessous d'un duvet roussâtre. Cet insecte , dune belle couleur de bronze , n'est pas rare autour de Paris. L'Hélops strié , Helops slriatus , Oliv., Col , tom. 3, n.° 58, pi. i , fig. 4- {Héîops ordurier), première édition de cet ou- vrage , est le plus commun : il est plus petit que le précédent , auquel il ressemble beaucoup; mais ses élytres ne sont pas terminées en pointe. L'Hélops atre, Helops nier, Fab.; Oliv., ibitl. , pi. i , fig. io. Son corps est d'un noir luisant, ovale, convexe, avec le corselet presque demi-circulaire ; les élytres sont striées et très-pointillées. Il s'éloigne de la plupart des espèces de ce genre, par sa forme arrondie et élevée. Degeer l'a placé dans le genre des pyrochres ou cardinales. Il est rare aux environs de Paris. On le trouve dans le bois pourri ou très -carié, au bas des arbres. Voyez les genres Epitrage et Cnodalon. (o. l.) HÉLORAGÉES.Famille de plantesétablie par R.Brown, et qui ne diffère pas des Hygrobiées de Richard ou des Cercodiennes de Jussieu. Elle ne contient que le genre Cer- godée. (b.) HÉLORE , Helorus, Lat. , Jur. Genre d'insectes, de l'ordre des hyménoptères , section des térébrans , famille des pupivores, tribu des oxyures, ayant pour caractères: lèvre inférieure évasée , arrondie et presque entière au bord supérieur; palpes maxillaires filiformes , longs, de cinq ar- ticles ; les labiaux de trois, dont le dernier plus gros, ovale ; antennes filiformes , droites, de quinze articles, dont le troi- sième presque conique , les autres cylindriques; mandibules allongées, pointues, avec un avancement interne bidenté. Les hélores ont la tête comprimée , de la largeur du cor- selet, avec les yeux ovales et entiers; le corselet globuleux; l'abdomen ové , et dont le premier anneau forme un pédi- cule brusque , allongé et cylindrique ; le suivant est en forme de cloche, et le plus grand de tous. Les ailes supérieures nous offrent une cellule radiale, presque triangulaire , et deux cellules cubitales, dont la seconde est très grande et va jus- qu'au bout de l'aile. Je ne connois qu'une espèce de ce genre. Helore très-noir, Helorus ater, Sphex anomalipes , Panz., Faiin. insect. Germ. fasc. 52, tab. 23, etfasc. ioo , tab. 18; Jur. hymen, pi. i4- Son corps est long d'environ deux lignes et demie , très-noir, un peu pubescenl, finement chagriné ; les ailes supérieures ont leurs nervures et le point marginal noirs ; l'abdomen est luisant , avec le pédicule très-chagriné , II E L 29a ayant quelques petites côtes longitudinales , tronqué à son extrémité antérieure , relevé en bourrelet au bout oppose ; le second anneau est lisse , ainsi que les suivans ; l'anus est en pointe un peu courbée; les pattes , surtout les antérieures, ont les articulations des cuisses et des jambes et les tarses , bruns. Cet insecte est rare autour de Paris, (l.) HELOTION, Heloiium. Nom donné par Tode à un genre de champignons, qui a pour type I'Helvelle ACICU- laire , figurée par Bulliard , pi. 476 , fig. 1. Ce genre a pour caractères : un chapeau charnu, convexe, hémisphérique , uni et portant ses semences en dessous. Gmelin cite six espèces comme appartenant à ce genre qui renferme des Léoties et des Acrospermes de Persoon. (b.) HELS1NGU ER. Anderson désigne , sous le nom d'HEX- singuer , une Oie d'Islande ; c'est, selon toute apparence , la bernache. (s.) HELVELLE, Hehella. Genre de plantes cryptogames, de la famille des Champignons , dont l'expression caracté- ristique est : substance charnue et mollasse, quelquefois trans- parente et fragile comme de la cire , toujours dans une di- rection verticale, mais tantôt sessile , tantôt pédiculée; à surface inférieure unie ou garnie de nervures; à surface supé- rieure plus souvent creusée en entonnoir, quelquefois divi- sée en plusieurs lobes. Ce genre , aux dépens duquel Persoon a fait ses genres Léotie , et Acrosperme {V. Helotion), renferme une ving- taine d'espèces naturelles à la France , et dont quelques-unes se distinguent assez difficilement des Agarics. Les unes vivent sur la terre , les autres sur la mousse et les bois morts. Tan- tôt elles sont solitaires, tantôt elles sont en touffes. Elles ont pour l'ordinaire un long pédicule central, fistuleux d'un bout à l'autre; quelques-unes l'ont latéral. La plus anciennement connue de toutes est I'Helvelle mitre, qui est fragile et transparente comme si elle étoit de cire. Son pédicule est lacuneux , son chapeau mince, et tou- jours partagé en plusieurs lobes. Elle est terrestre, solitaire, et varie beaucoup. Elle donne ses semences par jets instan- tanés. L'ïIelvelle élastique diffère peu de la précédente ; mais son pédicule est constamment grêle , cylindrique et uni. Elle se trouve sur terre. Lorsqu'on coupe son pédicule dans sa longueur, chaque moitié reprend la forme cylindrique , comme si elle étoit de gomme élastique. L'Helvelle aciculaire est extrêmement petite et blan- che; son pédicule est plein, et à peine de la grosseur d'une 3oo H E Tj épingle fine ; son chapeau est mince , bombe' et uni dessus et dessous; ses bords sont toujours régulièrement arrondis. C'est sur le vieux bois qu'on trouve cette espèce; elle y forme des touffes fort denses. L'Helvelle corne d'abondance est toujours d'une cou- leur rembrunie , plus ou moins foncée ; sa forme approebe de celle d'un entonnoir ; sa surface inférieure n'est jamais relevée de nervures, mais seulement creusée de quelques fosses larges et peu profondes ; son pédicule , qui se termine en pointe , est fistuleux jusqu'à la base. Elle se trouve sur la terre , tantôt solitaire , tantôt en grouppes plus ou moins nombreux. LHelvelle amère est stipitée, a le ebapeau presque orbiculaire, uni, rende à son sommet. Elle se trouve à la Co- chinebine, surune espèce de Melaleuque. Elle est très-amè- res niais elle perd cette amertume dans l'eau, et on en fait un grand usage comme aliment, (b.) HELVELLE. Le champignon que Cicéron nomme ainsi dans son E/jisl. ad Gullum, paroît être I'Oronge. (b.) HELWiNGlE, Hehvingia. Arbuste du Japon, à feuilles alternes, pèùolées, ovales aiguës , dentées , glabres; à Heurs disposées en ombelle au milieu de la principale nervure des feuilles, qui se rapproche desOsYRisetqui, selonWilldenow, formé seul un genre dans la dioécie triandrie , quoique les Heurs femelles et le fruit soient inconnus. Chaque fleur mâle a un calice à trois divisions et trois éla- mines insérées sur la division de calice. On mange les feuilles de cette plante, au rapport de Thun- berg, qui Ta fait connoître. (b. HELXINE de Dioscoride. Plante ainsi nommée parce que ses graines hérissées s'agrippent fortement aux habits. -Elle portoil un très-grand nombre de noms diffère ns , ce qui annonce qu'elle étoil fort commune ; Galien lui donne le nom de perdidon, parce que les perdrix l'aiment beaucoup. C'est Vhelxine et le perdidum de Pline, et son parietaria , car T suivant Cels, cette plante se plaît dans les fentes des murs. Enfin cette plante est celle que nous nommons encore Pa- riétaire. Thalius nomme helxine sybestris, le circœa lutetiana ; quelques auteurs appellent helxine çissampelos , le petit Lise- ron des champs (cowolvulus awensis) et d'autres espèces du même genre. U Helxine pliniana d'Anguillara , est le carlina acau/is. Linnseus paroît avoir cru que l'helxine étoit un poly- gonum , puisque dans son horlus diffortianus , ses helxines sont des espèces de poly gonum à feuilles en cœur, qui firent en- suite une division dans ce genre. Avant lui J. B. avoit nommé helxine semine triangulù] une espèce de polygonum. (ln.) ïï E M . 3oi HELYMUS. V. Elymon. (ta.) HEMACHATE. C'est une vipère de l'Inde, est d'un brun-roux marbré de blanc, (desm.) HEMANTHE ou FLEUR-DE-SANG, Hœmanîhus , LInn. {Reccandrie monogynie.') Genre de plantes à racine bul- beuse , de la famille des Narcissoïdes , qui a beaucoup de rapports avec les Belladones , et qui comprend une quin- zaine d'espèces toutes du Cap de Bonne - Espérance. Les bémanthes ont deux feuilles radicales, presque op- posées ; leurs fleurs sont disposées en ombelle au sommet d'une hampe , et entourées d'une spathe en cloche , for- mée de six grandes folioles oblongues , colorées, et qui ont l'apparence de pétales. Chaque fleur particulière est sou- tenue par un pédicelle , et offre une corolle (sans calice) monopétale , dont le tube est fort court , et le limbe divisé profondément en sixsegmens égaux , droits et linéaires ; elle renferme six étamines : les filets saillent en dehors, et por- tent des anthères oblongues et inclinées ; le germe est placé: sur la fleur : il soutient un style de la longueur à peu près des étamines , et à stigmate simple. Le fruit estime baie on une capsule ronde, à trois loges , dans chacune desquelles est renfermée une semence angulaire. Les espèces d'hémanthe les plus belles et les plus recher- chées des curieux, sont les deux suivantes, qu'on cultive comme plantes d'ornement. L'Hémanthe écarlate ou Tulipe du Cap , Hœmanîhus cor.dneus , Lion. Sa racine est un très-gros bulbe écailleux qui remplace la Scille d'Europe au Cap de Bonne-Es- pérance. Il pousse en automne, deux feuilles larges et plates, ayant la forme d'une langue. Ses fleurs sont rouges, disposées en ombelle , et portées sur une hampe. L'HÉMANTHE A FEUILLES DE COLCHIQUE OU L'HEMANTHE PONCEAU, Hœmanîhus puniceus, Linn. La racine de cette es- pèce est composée de plusieurs tubes épais et charnus, par- tant de la base du nouveau bulbe qui se forme au-dessus de l'ancien. Ses feuilles sont ovales , lancéolées et ondées sur leurs bords. A côté de la tige qui les porte , et près de terre, sort une hampe plus ou moins haute, qui soutient une grosse grappe de fleurs d'un rouge jaunâtre. Cesdeuxespècesd'hémanthe nepeuventêtreélevées et con- servées dans nos climats, que sous châssis ou en serre chaude. L'Hémantiie nue croît également au Cap de Bonne- Espérance. Son ognon renferme un poison actif dans le- quel les Hottentots trempent la pointe de leurs flèches de guerre et de chasse, (b.) ÏIEMARTHB.1E, Hemarfhria. Genre de plante établi 3o2 H E M par R. Brown pour placer le Rottbol comprimé de Lin- noeus , qui n'a pas les épis fragiles , et dont la valve inférieure, du calice est soudée avec le rachis. (b.) HEMATITE. Minerai ferrugineux, que les anciens ont ainsi nommé du mot grec «V« (.stmg)t soit à cause de sa couleur, ordinairement d'un rouge obscur, soit pour la propriété qu'il a , lorsqu'il est réduit en poudre, d'arrêter le sang comme toutes les matières ferrugineuses et astringentes. L'hématite proprement dite est ce que nous nommons encore aujourd'hui sanguine à brunir; mais les minéralogistes ont étendu cette dénomination à plusieurs variétés d'oxydes de fer qui ont été déposés par les eaux, qui sont presque toujours mêlés d'une quantité plus ou moins considérable de molécules terreuses, tellement masquées, qu'on ne peut les découvrir que par les moyens chimiques. Les hématites sont de diverses couleurs, depuis le jaune roussâtre jusqu'au noir ; les unes sont sous une forme solide, d'un tisseux fibreux; les autres sont en stalactites , en stalag- mites , en globules, etc.; et en général elles offrent dans leur intérieur une cristallisation rayonnante , comme la zéolithe. Quelquefois, mais rarement, l'hématite en globules agglo- mérés, est formée de couches concentriques, et dans ce cas, pour l'ordinaire , l'intérieur des globules est vide , ou ne ren- ferme qu'un oxyde pulvérulent : c'est proprement un amas de petites aètites. L 'hématite compacte , à laquelle on donne le nom de san- guine , se trouve en grandes masses solides qui ont été déposée» par les eaux : elle présente dans sa cassure un tissu fibreux , et les fibres sont, pour l'ordinaire, en rayons divergens. Sa couleur est plus ou moins rouge, et présente quelquefois un éclat presque métallique. La plus dure , dont la couleur est un mélange de rouge et de gris de plomb, sert à faire des brunissoirs pour polir les onvrages d'or et d'argent; on lui donne le nom de pierre à brunir. Les mines de Platten en Bohème , de Rothenberg en Saxe, dTanoviz, en Moravie, et de Somno - Rostro , en Biscaye , sont riches en hématite de cette espèce. Nous en avons également à Baygorry , dans les Basses-Pyrénées ; à Framont, dans les Vosges, etc. (PA.T.) Les anciens distinguoient un assez grand nombre d'espèces d'hématites, d'après leur forme; Pline, en particulier, en compte cinq, sans y comprendre Y aimant-hématite , qu'il nomme, Ethiopique , Androdarnas , Arabique, Elatile ou Milti- que et Schiste. V. le Dictionnaire oiyclologique de Bertrand. V. Fer uïdraté et Fer oliciste. (x.uc.) H E M 3o3 HEMELYTRES , Hemelytra. Nom donné aux ailes supé- rieures des insectes de l'ordre des hémiptères. V. ce dernier mot. (l.) HEMEN. L'un des noms arabes du Serpolet, (ln.) HEMERIS. Les Grecs donnoient ce nom à un chêne qui croissoit sur le mont Ida. C'étoit Melymodrys des Macédo- niens. Les botanistes croient que c'est notre Chêne a glands Pédoncules {quercus pedunculaia, Willd.), ou une espèce voisine, (ln.) HEMERN. Nom allemand des Varaires (veratrum),. (LN.) HEMERORE, Hemerobius. Genre d'insectes, de l'ordre des névroptères, famille des planipennes, tribu des hémérobins. ayant pour caractères : ailes égales, en toit ; premier segment du corselet fort court ; tarses à cinq articles ; quatre palpes; antennes sétacées; point de petits yeux lisses. Ce genre a été établi par Linnœus. Il contient un assez grand nombre d'espèces dans la dernière édition de V Entomo- logie de Fabricius ; mais j'en ai beaucoup circonscrit le nom- bre , en établissant mes genres Osmyle , Chauliode et Co- RYDALE. V. ces mots. Le nom tfhémérobe a été donné à ce genre, parce que les petits animaux qu'il renferme ne vivent que peu de jours sous la forme d'insecte parfait. Ce sont de fort jolis insectes, ordinairement de couleur verte , dont les ailes ont la finesse et la transparence de la gaze ; leur corps , qu'on aperçoit au travers, est d'un vert tendre , et paroît quelquefois avoir une teinte d'or; leur corselet est de la même couleur ; leurs yeux, d'une belle couleur de bronze rouge , ont l'éclat du métal le mieux poli. On les trouve fréquemment dans les jardins , où les femelles cherchent à déposer leurs œufs, qui sont fort re- marquables. On voit souvent, sur les feuilles de différens arbrisseaux, de petites tiges de la grosseur d'un cheveu, longues d'environ un pouce , de couleur blanche , au nombre de dix ou douze placées les unes à côté des autres, attachées en dessus ou en dessous de la feuille. Ces petites tiges sont rarement droites ; elles ont une petite courbure , et sont terminées par une es- pèce de petite boule allongée , qui est l'œuf. Ces œufs , que quelques botanistes ont pris pour des espèces de cham- pignons (ascophoms perennis) , sont enduits , à un de leurs bouts , d'une matière visqueuse propre à être filée. C'est le bout que la femelle applique sur la feuille, où une partie de la matière s'attache ; ensuite elle éloigne son derrière. Cette matière, qui s'allonge, forme un fil, en §e desséchant et 3o4 HEM se durcissant à l'air ; ce fil sert à tirer l'œuf du corps de la femelle , à le soutenir et le porter lorsqu'il en est dehors. Dès que les larves sortent des œufs, elles se répandent sur les feuilles pour y chercher des pucerons, qui sont leur nour- riture ordinaire ; elles les saisissent avec deux espèces de petites cornes qu'elles ont au-devant de la télé , et les su- cent jusqu'à ce qu'il ne leur reste que la peau. Elles font un si grand carnage de ces insectes , que Réaumur les a nommées lions des pucerons. Placée sur une feuille couverte de pucerons , la larve n'a pas de grands mouvemens à faire pour se procurer la nourriture dont elle a hesoin; aussi dé- truit-elle en peu de temps une grande quantité de ces petits animaux, qui semblent venir s'offrir à leur ennemi. Beau- coup plus agile qu'eux , elle s'empare à son gré de celui qui lui convient. Saisir les plus gros et les sucer, est pour elle l'affaire d'une demi-minute. Ces larves, si cruelles pour cette espèce d'insectes , ne le sont pas moins entre elles. Quand elles se rencontrent , elles se jettent les unes sur les autres , et ne se font pas plus de grâce qu'elles n'en font aux pucerons. D'autres larves du même genre aiment à être vêtues. Elles se font une couverture très-informe d'une épaisseur considé- rable, par rapporta leur corps, qui semble alors chargé d'une petite montagne. Ce sont les peaux, le duvet et les parties sèches des pucerons qu'elles amoncèlent les uns sur les autres. Toutes ces parties ne tiennent ensemble que par une espèce d'entrelacement grossier, et ce vêlement n'est assujetti sur le dos de la larve que parce qu'il s'engaîne dans les sillons et les rugosités de la peau qui sépare les anneaux. Sa construc- tion demande cependant quelque adresse de la part de cette larve , et surtout une grande souplesse et une grande agilité dans sa tête et dans l'espèce de corselet auquel elle lient. C'estavecses deux cornes qu'elle prendlapetite masse qu'elle veut faire passer sur son dos; elle l'appuie sur sa tête qu'elle élève ensuite brusquement. Par ce mouvement, elle lance cette masse. Si elle ne l'a pas jetée à l'endroit où elle vouloit la placer, en faisant plusieurs contorsions avec son corps, et surtout avec sa tête, elle parvient à la fixer. La partie à la- quelle tient la tête a une si grande agilité , que quand on pose une de ces larves sur son dos , elle se remet promptement sur ses jambes , en retournant sa tête jusqu'à ce qu'elle soit entre le dos et le plan sur lequel elle est posée : dans cette attitude , elle est en état de faire une culbute qui la remet dans sa situation naturelle. Réaumur distingue trois sortes ou genres de lions de pucerons. Les larves des deux premiers ont le corps oblong et aplati ; les unes ont des tubercules à aigreltesde poils sur les côtés,, HEM 3o5 elles forment le premier genre; celles du second en sont dépourvues; le corps des larves du troisième est moins dé- primé, et recouvert, depuis le col jusqu'au derrière, dune espèce de housse formée, ainsi que nous venons de le dire, de dépouilles des pucerons qu'elles ont mangées. Un indi- vidu auquel Réaumur avoit enlevé sa couverture , s'en fit une nouvelle avec delà ratissure de papier qu'il lui avoit fournie. Les métamorphoses de ces larves sont d'ailleurs semblables. Comme elles vivent dans une grande abondance, elles parviennent promptement au terme où elles doivent se métamorphoser. C'est ordinairement quinze jours après être sorties de l'œuf, qu'elles se changent en nymphes: à cette époque , elles quittent les feuilles où elles ont vécu , cherchent une feuille sèche pour se retirer et se cacher dans un de ses plis , et là elles filent une coque ronde comme une boule , d'une soie très-blanche , dans laquelle elles s'enferment. Ces coques, dont les plus grandes ont à peine la grosseur d'un pois, sont d'un tissu très-serré. Les larves emploient à leur construction la soie qu'elles ont en provision dans des filières, placées, comme celles des araignées, à l'extrémité de leur corps. En voyant ces coques, on a peine à concevoir comment le corps de la larve , recourbé comme il l'est , et réduit à occuper si peu de place , peut fournir une aussi grande quantité de fils que chaque coque en contient, et les arranger avec tant d'adresse; mais si on observe une de ces larves quand elle trace le contour de sa coque , on verra l'extrémité de son corps agir avec une vitesse surprenante , et l'adresse avec laquelle le corps entier change de place, en glissant sur l'enveloppe sphérique qui n'est qu'ébauchée, sans déranger les fils qui semblent à peine capables de se soutenir , tant ils sont déliés. Peu après avoir fini sa coque, la larve se change en nym- phe. Si c'est en été qu'elle subit cette métamorphose, elle devient insecte parfait environ quinze jours après; mais si c'est en automne, elle passe l'hiver dans sa coque sous la forme de nymphe, et n'en sort qu'au printemps suivant. Quoique la larve ne soit pas grande , on a peine à concevoir comment elle peut loger dans une coque aussi petite; mais on est bien plus surpris en voyant 1 insecte qui en sort. Les hémérobes ont le vol lourd; quelques espèces mar- chent assez vite ; mais elles sont faciles à saisir. Si ces jolis in- sectes plaisent aux yeux par leur délicatesse et la beauté de leur couleur , il s'en trouve parmi eux qui dégoûtent par l'odeur d'excrémens qu'ils répandent. Cette odeur se com- munique aux doigts qui touchent l'insecte , et s'y fait long- temps sentir. XIV. 20 3o6 HEM Ce genre est composé d'une trentainte d'espèces: la plus grande partie habite 1 Europe. HÉMÉROBE PERLE, Hemerohius perla, Linn., Geoffr. , Fab. E i4i 3 de cet ouvrage, tl a environ sept lignes de long; les antennes sétacées, jaunes; le corps d'un jaune verdâtre ; les yeux dorés, brillans dans l'insecte vivant; les ailes transpa- rentes, blanches, avec les nervures vertes; et les pattes d un jaune verdâtre. On le trouve sur les fleurs, dans les bois, les jardins; on le prend aussi quelquefois sur les vitrages des maisons. L'HÉMÉROBE CHRYSOPS, Hemerohius chrysops , Linn., est d'un vert bleuâtre, tacheté de noir, avec des nervures de cette dernière couleur et formant un réseau aux ailes; les yeux sont d'un beau vert doré ou bronzé. On ne le trouve que dans les bois. L'HÉMÉROBE phalékoïde, Hemerohius phalœndides , Linn ; Deg. Inscct., lom. 2, pi. 22, fig. 12 et i3, est remarquable par ses ailes qui sont grandes, larges, avec la base posté- rieure coupée obliquement et offrant deux angles ou deux pointes; le corps est d'un brun roussâtre. Cette espèce est rare en France. Degeer cite, à son égard, une figure (t. 3, pi. 32 , fig. 8) de Réaumur ; mais elle ne lui convient pas. . . (L.) HEMEROB1NS, Hemerohini. Tribu (auparavant famille) d'insectes de Tordre des névroptères, famille des plani- pennes, ayant pour caractères: quatre ailes égales, très- inclinées , en forme de toit; premier segment du tronc fort court; tarses à cinq articles; quatre palpes; antennes filifor- mes ou sétacées. Elle est composée des genres Hémérobe et Osmyle. (l.) HÉMÉROCALLE, LIS ASPHODÈLE, HemerocoUis Linn. {Hexandrie tnoiiogynie .) Genre de plantes de la famille desnarcissoïdes. Les espèces qui le composent, au nombre de cinq à six, ont des feuilles simples, la plupart radicales; leurs fleurs sont en entonnoir, grandes , presque régulières, et placées alternativement au haut de la tige , où elles forment un épi ou corymbe terminal. Elles ont l'apparence de celles du lis, et sont dépourvues de calice. Leur corolle est mono- pétale , et profondément découpée en six segmens ouverts, roulés en dehors à leur sommet, et réunis en tube à leur base; au fond de ce tube sont attachées six étamines, dont les filets arqués et dirigés d'un seul côté, portent des anthères «blongues, déclinées et mobiles. L'ovaire est supérieur, ar- rondi et sillonné ; il soutient un style mince , qui a à peu près la longueur des étamines , ainsi qu un stigmate obtus et à trois HEM 3o7 angles. Le fruit est une capsule ovale, ayant trois côtés, trois valves et trois loges ; chaque loge contient plusieurs semen- ces arrondies. L'Hémérocalle fauve ou rougeàtre, Hemerocallis fuha, Linn., a les feuilles radicales très-longues, un peu étroites et faites en forme de carène , et les fleurs d'un rouge cui- vreux et jaunâtre, ayant l'apparence de celles du lis rouge. Chaque fleur ne dure qu'un jour; mais elles se succèdent sur la même tige pendant quinze jours ou trois semaines. Elles paroissent au commencement de juin. Les segmens de leur corolle sont ondulés sur leurs bords. Cette plante est', dit-on , originaire de la Chine ; on la trouve en Provence et en Suis- se : elle est cultivée dans les jardins. Elle réussit dans tous les sols et à toutes les expositions ; mais elle est incommode parce que ses racines s'étendent beaucoup: on la transplante communément en automne. L' H ÉmÉroc ALLE JAUNE, Hemerocallis flava^lAuxx. , a beau- coup de rapports avec la précédente ; mais elle est plus pe- tite dans toutes ses parties: elle en diffère aussi par sa fleur, qui paroît un peu plus tôt , dont les divisions de la corolle ne sont point ondées sur les bords, et qui est d'un beau jaune : elle a une odeur agréable de jonquille. Cette espèce croît na- turellement en Hongrie, en Dalmatie et dans la Sibérie: elle est très-propre à orner les parterres et les appartemens. C'est une plante dure , qu'on multiplie aisément par les re- jetons qu'elle produit en abondance. Il y a encore à citer I'Hémérocalle a feuilles de plan- tain, et dont les fleurs sont alternes, presque sessiles blanches et odorantes, et I'Hémérocalle du Japon , Heme- rocallis japonica , Th., à feuilles entières à sept nervures et à fleurs bleues disposées en grappes au sommet d'une hampe. On les cultive aujourd'hui en pleine terre dans les jardins de Paris, (d.) HEMEROCALLIS, Beauté d'un jour, en grec. Théo- phraste place parmi les arbrisseaux d'ornement, la plante qu'il appelle hemerocallis ; elle nous est inconnue. Dioscoride dit que l'hémérocallis a la tige et les feuilles du lilium. Les fleurs sont réunies trois à quatre ensemble vers l'extrémité de la tige et très-pâles , c'est-à-dire jaunâtres ; les feuilles sont d'un vert de poireau, et la racine est un gros bulbe. Les feuilles étoient utiles pour calmer et guérir l'inflamma- tion des mamelles, les brûlures, etc. On donnoit diffé- rensnoms à cet hemerocallis, entre autres ceux à1 hem erocala- lachton, crinanlhemon et porphy ranthes \ cette dernière déno- mination fait allusion à la couleur rouge de la fleur de l'hémé- rocallis , et l'épilhète de pâle , que lui applique Dioscoride , 3o8 HEM convient assez à la fleur de notre Lis asphodèle {hemerocallis fufoa*) et encore mieux à certaine variété du Lis bulbifère ou du Lis martagon à fleurs rouges pâles ou orangées; aussi a-t-on pris ces plantes pour l'hémérocallis de Dioscoride, le même que celui de Pline. En partant de ce rapproche- ment, quelques botanistes (Malthiole, Lobel) ont été con- duits à nommer hemerocallis les plantes ci-dessus , et quel- ques autres espèces voisines. Linnceus a conservé le nom d'hémérocallis au genre qui comprend le lis asphodèle, dont les fleurs sont fugaces. Mais il ne faut pas confondre dans ce genre Y hemerocallis vàlenlina de Clusius, qui est le pancratium marilimum, L. ; ni les hemerocallis de Feuillée , qui sont les alslrœmeries ligtu , pelegrine et salsila ; enfin V hemerocallis cor— data, Thunb., qui est un Lis. V. Hémérocalle. (ln.) HEMEROCATALACHTON. Synonyme d'HEMERO- callis, chez les Grecs, (ln.") HEMERON. L'un des noms du sureau , chez les Grecs, (ln.) HEMEROS-SICYS. Dioscoride indique sous ce nom, le concombre cultivé , suivant ses commentateurs, (ln.) HÉMI ANDRE , Hemiandrum. Arbrisseau de la Nouvelle- Hollande , à feuilles opposées, qui seul , selon R. Brown , forme un genre dans la didynamie gymnospermie et dans ja famille des labiées. Ce genre présente pour caractères : un calice comprimé , à deux lèvres*? la supérieure entière ; l'inférieure à demi bi- fide ; une corolle a lèvre supérieure plane , bifide , et à lè- vre inférieure à trois divisions ; celle du milieu a deux lobes ; un des lobes des étamines est stérile, (b.) HEMICHROA , Hemichroa. Genre de plantes de la pen- tandrie monogynie , et de la famille des arroches , qui réunit deux arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande. Ce genre, établi par R. Brown, offre pour carac- tères : un calice à cinq découpures colorées en dedans , et persistant ; cinq étamines au moins , adhérentes par leur base ; un style profondément bifide ; des semences à doubles enveloppes et comprimées, (b.) HEMIDACTYLE , Hemidactyles. Sous-genre établi par Cuvier, aux dépens des Geckos de Daudin. Il renferme ceux appelés Geckos de Siam et de Java. Ses caractères sont : base des doigts garnie d'un disque ovale, formé par-dessous par un double rang d'écaillés en chevron , et portant en des- sus la seconde phalange ; écailles du dessous de la queue eu bandes larges. (B.) HEM 3oy HÉMIDESME , Hemiàesmus. Genre de plantes établi par Rob. Brown pour placer le Périploque de I'Ikde. Ses caractères , outre ceux des périploques , sont : corolle en roue ; vingt masses granuleuses du pollen ; filamens réunis avec un appendice à l'extérieur, (b.) HÉMIGÈNE , Hemigema. Arbuste de la Nouvelle-Hol- lande , qui selon R. Brown , doit servir de type à un genre dans la didynamie gymnospermie , et dans la famille des la- biées , lequel a pour caractères : un calice pentagone à cinq découpures ; une corolle en masque , le casque plus court, la découpure du milieu à deux lobes ; les étamines ascen- dantes , à anthères supérieures barbues , toutes ayant un de leurs lobes stérile, (b.) HÉMIGYRE, Desv. Sorte de Fruit. Il appartient à la famille des Protéacées. On Ta mal à propos confondu avec la Noix, (b.) HÉMIMÉRIDE , Hemimeris. Genre de plantes à fleurs monopétalées , de la didynamie angiospermie , et de la famille des personnées, quia pour caractères : un calice de cinq fo- lioles lancéolées et persistantes ; une corolle monopétale en roue, légèrement irrégulière , ayant une seule découpure plus grande , en forme de cœur ; les autres sont obtuses , et ont chacune une fossette nectarifère dans leur milieu ; deux ou quatre étamines; un ovaire supérieur, chargé d'un style fili- forme , à stigmate simple ; une capsule ovale , biloculaire , ayant une loge plus renflée que l'autre , et contenant dans chaque loge plusieurs semences presque globuleuses et dia- phanes. Ce genre renferme dix espèces , du Cap de Bonne-Espé- rance et de l'Amérique méridionale. Ce sont des herbes vivaces , à feuilles le plus souvent opposées et entières, à fleurs axillaires et pédonculées. Elles ont beaucoup de rapports avec les Celsies et avec les Pédérotes. Une seule est cultivée dans les jardins ; c'est I'Hémiméride écarlate , figurée par Jacquin sous le nom de Celsie linéaire : elle vient de l'Amérique méridionale. Lhéritier Ta appelée HÉmithome. "Ventenat pense qu'on lui doit rapporter I'àlonzoa de la Flore du Pérou, (b.) HÉMIMÉROPTÈRES, Jlemimeroptera. Classe d'insec- tes dans la méthode de Clairville , auteur de V Entomologie hel- vétique , qui répond exactement à l'ordre des Hémiptères. V. ce mot. (o.) HÉMIONITE , Hemionilis. Genre de plantes crypto- gam s , de la, famille des Fougères , qui a pour caractères : une fructification disposée en lignes qui se croisent de diffé- 3i» H E M rentes manières , et qui sont décurrentes sur les nervures du feuillage ; les follicules entourées d'un anneau élastique. Ce genre ne renferme qu'une quinzaine d'espèces , dont les deux plus communes sont : L'Hémionite lancéolée, qui a les feuilles lancéolées et entières , et qui se trouve dans l'île de Saint-Vincent. L'HémicvNITE palmée , dont les feuilles sont palmées et hérissées , et qui se trouve dans toute l'Amérique mé- ridionale. Desvaux a établi le genre Gymnograme aux dépens de celui-ci. (b.) HEMIONOUS des prophètes. C'est la Mandra- gore. (LN.) HEMIONUS , Equus hemionus. V. à l'article Cheval, l'espèce du Dziggtai. (desm.) HEMIPODIUS. C'est , dans (es gallin?cés de Them- minck , le nom générique des cailles à trois doigts. V. Orty- gode. (v.) HÉMIPTÈRES, Hcmiptera, Linn.; Rhyngota, Fab. Sep- tième ordre de notre classe des insectes , ayant pour carac- tères : deux ailes recouvertes par deux élytres; bouche propre à la succion, composée d'une gaine tubulaire, articulée (remplaçant la lèvre inférieure) et recevant, dans un canal supérieur, quatre soies écailleuses (représentant les mandi- bules et les mâchoires ) formant un suçoir , et dont les deux inférieures réunies en une un peu au-delà de leur nais- sance; une pièce (le labre) triangulaire ou conique, recou- vrant la base de ce suçoir; élytres des uns crustacées avec l'ex- trémité membraneuse ; celles des autres presque semblables aux ailes, mais plus étendues ,plus épaisses et souvent colorées. Les ailes supérieures d'un grand nombre d'insectes de cet ordre, tels que ceux que Ton désigne vulgairement sous le nom de punaises des jardins , punaises des bois , participent à la fois , à raison de leur consistance, et des élytres des coléop- tères, et des ailes proprement dites , puisqu'elles sont crus- lacées, mais terminées brusquement, et en manière d'appen- dice, par une partie membraneuse. De là l'origine du nom d'hémiptères, donné aux insectes de cet ordre ; il est formé de deux mots grecs, dont l'un signi6e moitié et l'autre aile. Linnaeus, dans l'institution primitive de cet ordre , ne le fonda que sur des caractères pris de la forme et de la direction des organes de la manducation , os (roslrum) sub thorace in- jlexum; mais, ayant ensuite pris pour base première de sa méthode, relativement aux insectes pourvus d'ailes , le nom- bre et la consistance de ces parties, il associa, mal à propos, aux hémiptères, les blattes, les sauterelles, les manies et II E M 3n autres insectes , composant aujourd'hui l'ordre des orthoptè- res, et qu'il avoit d'abord placés à la fin de l'ordre des co- léoptères. Geoffroy suivit, à cet égard , l'ancien plan de ce grand naturaliste , et Degeer , qui vint après lui, l'adopta encore ; mais il le perfectionna en établissant deux.nouveaux ordres; l'un, celui des dctmaplères (orthoptères, d'Olivier), reçut ces mêmes insectes, que Linnœus avoit déplacés; l'au- tre fut exclusivement formé du genre des cochenilles, coccus, faisant partie des hémiptères. Depuis cette époque, tous les naturalistes ont approuvé ce changement, mais sans admettre le dernier ordre institué par Degeer. L'ordre des hémiptères, ainsi modifié, répond exactement à celui des rhyngotes de Fabricius , ayant pour caractère essentiel : un bec ( rostiiim ) pour bouche ; sa gaine articulée. De tous les insectes munis d'élytres et d'ailes, les hémi- ptèressontles seuls qui n'ont ni mandibules ni mâchoires pro- prement dites; leur bouche se présente sous la forme d'une trompe cylindrique ou conique, articulée, inférieure , cour- bée en dessous, ou s'élendant le long de la poitrine ; afin de la distinguer de la trompe des diptères, on l'a désignée sous le nom de bec (rostrum); mais cette pièce n'est point simple, ainsi qu'elle le paroît d'abord ; elle n'est que le fourreau ou la gaîne de celles qui agissent directement dans la nutrition. On voit que cette gaîne a, dans toute la longueur du milieu de sa face supérieure, une gouttière ou un canal; on en fait sortir, au moyen d'un instrument délié et pointu, comme une ai- guille, par exemple, trois soies écailleuses ou cornées» roi- des, très-fines et acérées, qui naissent de la partie inférieure de la tête située immédiatement au-dessus de l'origine de la gaîne, et dont la base est recouverte par une languette, or- dinairement triangulaire ou subulée ; son extrémité se pro- longe plus ou moins au-dessus d'elles, et les maintient dans la coulisse où elles sont reçues. Deux de ces soies sont supé- rieures à la troisième, et insérées à la même hauteur; celle- ci, qu'on avoit crue simple, de même que les précédentes, est composée de deux filets, séparés à leur naissance, mais qui se rapprochent et se réunissent bientôt après. Ainsi la bouche des hémiptères est composée de six pièces , de même que celle des insectes broyeurs. La languette des premiers représente le labre des seconds ; les quatre soies formant, réunies , une espèce de suçoir, sont les analogues des mandibules et des mâchoires; enfin, la gaine articulée correspond à la lèvre inférieure. Le genre thrips est le seul hémiptère où l'on dé- couvre des vestiges de palpes. M. Savigny a démontré , par des observations aussi fines qu'exactes (Mém. sur les amant. sans wert., i part., i/asc), U. véritéde ces rapports (F. Bouchz 3I3 HEM des insectes), mais dont j'avois soupçonné avant lui l'existence (Hist. nal. descrust. et dcsinsecl. , iom. 2 , p. il^o — 1-4-3). Le bec des hémiptères , que les anciens naturalistes nom- moientaiguillon, n'estpropre qu'à extraire des inalièresfluides. Les stylets déliés, dont est formé le suçoir, percent les vaisseaux des animaux et des plantes, et la liqueur nutritive, succes- sivement comprimée , est contrainte de remonter le long du suçoir, et arrive à l'œsophage. Le fourreau du suçoir, lors- qu'il est fort allongé, comme dans plusieurs géocorises, est souvent alors plié en genou , ou fait un angle avec lui. L'in- secte ne pouvant aspirer l'air, ne se nourrit point au moyen de la succion, et celte expression qu'on a employée, faute d'une autre plus convenable, ne doit pas être prise à la rigueur, ni dans ce cas , ni dans tous ceux où nous parlons des insec- tes désignés sous le nom impropre de suceurs. Le corps des hémiptères , plus ou moins renflé , est divisé , comme celui du plus grand nombre des insectes, en tête, en tronc, où l'on distingue pareillement le corselet et la poitrine, et en abdomen. Tous ces insectes ont deux antennes , souvent très-petites, et quelquefois difficiles à apercevoir, hespsyl- Irs , les punaises , les trips et quelques autres, ont des antennes qui sont assez grandes et très-visibles ; mais les cigales ne présentent que de simples fdets très-courts ; celles des fulgores , des membrar.es , sont même plus courtes , et celles des nauco- res , des cotises, des nèpes et des ranatres sont encore moins aisées à trouver; outre leur petitesse , elles sont placées en dessous des yeux , en sorte qu'on a de la peine à les voir, à moins que de renverser l'insecte. Les antennes des hémiptères sont subulées, comme dans les fulgores , sétacées comme dans les cigales , les lygées et les miris , filiformes comme celles des penlalomes, des scutellaires et des pucerons , elles sont compo- sées de trois articles dans quelques hydrocorises ; de quatre dans les autres de celte division, ainsi que dans la plupart des géocorises; de cinq, dans les scutellaires et les pentatomes ; et de six à douze , dans quelques autres genres. Outre les grands yeux à réseau, au nombre de deux, quel- ques genres seulement présentent encore, sur la partie supérieure de la tête, les petits yeux lisses, au nombre de deux ou de trois. Le premier segment du tronc, qu'on a coutume de nom- mer corselet, tantôt ressemble , par son étendue , à celui des coléoptères, tantôt est beaucoup plus petit, et s'incorpore avec le second, qui est alors découvert. L'écusson est quel- quefois très - petit , et quelquefois même n'existe pas; mais , 4ans certains genres, tels que ceux des scutellaires el des mem- TT E M 3i3 hraces, il est si grand et si dilaté , qu'il couvre tout le corps et cache les élylres et les ailes. Les ailes et les élytres varient beaucoup dans leurs formes. Dans les punaises , une partie des élytres est dure , coriace , et ressemble aux élytres des coléoptères, tandis que l'autre partie est membraneuse et semblable à l'aile. Dans les cigales, lespucerons, elles sont membraneuses, souvent claires et trans- parentes; elles ont un peu plus de consistance dans les tetli— gones, les memhraces , \es fiâtes, etc. Celles des aleyrodes sont farineuses et de transparence laiteuse; ce qui a fait placer ces insectes, par Geoffroy, dans l'ordre des tétraplères à ailes ja- rineuses, sous le nom de phalène de V éclaire. Parmi les insectes de cet ordre, il en est qui n'ont point d'ailes; tels sont la punaise délit , quelques lygées , parmi les- quels on remarque la couturière ou punaise rouge des jardins, des pucerons et les cochenilles femelles ; les mâles de ces dernières n'ont que deux ailes membraneuses. Ces anomalies ne doi- vent cependant pas éloigner des hémiptères ces insectes, qui s'y rapportent d'ailleurs parfaitement par la conformation de la bouche , et par la manière dont ils prennent leur nourriture. L'abdomen des hémiptères n'a rien de remarquable , si ce n'est la manière dont son extrémité postérieure est conformée dans quelques-uns. Les cigales femelles portent au bout de l'abdomen une espèce de pointe ou de tarière cachée entre des écailles, qui leur sert à déposer leurs œufs. Les pucerons ont, à ce même bout, tantôt deux pointes ou cornes, tantôt deux tubercules; enfin les cochenilles ont cette partie munie de filets plus ou moins longs. Les pattes ne diffèrent pas de celles des autres insecteshexa- podes. Dans quelques genres, les tarses antérieurs ne sont composés que dune seule pièce , et se replient sur la jambe en formant avec elle une espèce de pince à genoux. Y^esnau- cores, les nociunectes et les corises ont les pattes postérieures en forme de rames, avec les tarses composés de deux articles seulement : les punaises et le plus grand nombre des hémi- ptères en ont trois. Tous ces insectes subissent les métamorphoses de ceux des autres ordres, c'est-à-dire qu'ils passent successivement par les différens étals de larve, de nymphe et d'insecte parfait ; mais la manière dont s'exécute et s'accomplit ce changement est différente de celle qu'on remarque dans les coléoptères. La larve ne ressemble pas , comme celle de la plupart de ces insectes, à un ver lourd et pesant; c'est un être presque sem- blable à celui dont il a reçu le jour, et qui n'en diffère que par l'absence des ailes et des élytres , et une taille plus petite , 3i{ H E M susceptible de croissance , ce qui dislingue éminemment cet état de celui d'insecte parfait. A ce premier état succède celui de nymphe. Les larves des hémiptères y parviennent par le simple dépouillement de leur peau, dont elles changent dans leur mue ; et parvenues à ce second état, elles reparoissent encore sous la même forme qu'elles avoient, à une petite différence près; elles ont alors sur le dos, à l'endroit précisément où les élytres et les ailes doivent prendre leur origine, deux espèces de tubercules ou boulons, qui étoient cachés sous la peau de la larve ; c'est dans ce même tubercule que sont aussi cachées les ailes et les élytres, qui ne paroîlront que sur le corps de l'insecte parfait. C est dans le développement de ces parties que consiste la dernière métamorphose des hémiptères. On doit cependant en excepter ceux qui n'ont point d'ailes; tout le changement qu'ils subissent ne consiste que dans différentes mues , et divers changemens de peau. Dans la description particulière de chaque genre que l'or- dre des hémiptères renferme , nous donnerons tous les détails que ces insectes peuvent fournir, relativement à leurs habitudes ; quelques - uns se trouvent dans les eaux , comme les naucores , les cotises, les nèpes, les ranaives , les nntonecles; d'autres se tiennentàla surface de l'eau seulement, et semblent la mesurer avec leurs longs pieds; tels sont les gerris et les hydromètres ; d'autres vivent de substances végé- tales, et se tiennent continuellement sur les arbres et sur les plantes pour en sucer la sève; ce sont principalement les«- gales , les iettigones , les pucerons, plusieurs géocorises , etc. ; d'autres enfin attaquent les animaux; ce sont toutes les espè- ces aquatiques, de plus les reduoes et d'autres géocorises, etc. Dans la méthode de M. de Lamarck, les hémiptères for- ment le troisième ordre de sa classe des insectes et de sa di- vision des suceurs. Il passe ensuite aux lépidoptères. Mais les hémiptères, considérés soit quant aux rapports de l'orga- nisation de leur bouche, soit quant à ceux de la forme générale du corps et des organes du mouvement , me paroissent , dans un ordre naturel, bien plus voisins des insectes à étuis , que des lépidoptères et des diptères. V. l'article Insectes et le tableau de la filiation des animaux sans vertèbres, article Entomologie. Je divise cet ordre en deux sections, les Hétéroptères et lesJHoMOPTÈRES. V. ces articles, (o.l.) HEMIPTERONOTE, Hemipteronotus. Genre de pois sons établi par Lacépède dans la division des Thoraciques, et dont voici les caractères : sommet de la tête très-compri- mé, et comme tranchant par le haut: une seule nageoire dor- HEM 3i5 sale , et la longueur de cette nageoire ne surpassant pas , ou surpassant peu la longueur du corps et de la queue pris ensemble. Ce genre renferme deux espèces qui faisoient partie des CoryphÈNES de Linnseus. L'une , THémiptéronote cinq taches , a vingt rayons ou environ à la nageoire du dos -, l'opercule branchial composé de deux lames ; cinq taches de chaque côté. V. pi. E 3 de ce Dict. où il est figuré. On le trouve dans les fleuves de la Chine , des Moluques et autres îles de l'Archipel indien. Sa grandeur est communément de deux ou trois pieds; sa têle grande ; ses yeux placés sur le sommet de la tête ; l'ouver- ture de sa bouche médiocre ; ses deux mâchoires garnies de dents , dont deux sont plus grandes et crochues ; l'ouverture de ses ouïes est très-grande , et couverte d'un opercule com- posé de deux lames ; son corps est aplati , brun en dessus , blanc en dessous , avec une raie bleue sur la tête ; cinq ta- ches de chaque côté , dont les deux premières sont noires , bordées de jaune, et les autres bleues. L'anus est plus près de la gorge que de la nageoire caudale. Cette dernière na- geoire est bleue , et les autres sont orangées , bordées de violet. Il est extrêmement abondant , et sa chair est très- agréable au goût ; aussi se livre-t-on à sa pêche avec ardeur. Non-seulement on le mange frais , mais on le fait sécher et saler , pour l'envoyer au loin. Il donne lieu, en Chine, aune branche de commerce analogue àcelle de lamorue en Europe. L'HÉMIPTÉRONOTE Gmelin , Coriphœna hemiptera , L. , a quatorze rayons à la nageoire du dos , et huit rayons à cha- cune des thoracines. On le pêche dans les mers d'Asie, (b.) HEMIRÂMPHUS. Nom latin donné par M. Cuvier au sous-genre Demi-bec , qu'il établit dans le genre Bro- chet, (desm.) HÉMISCH. C'est, en Allemagne, la Guimauve offi- cinale, (ln.) HEMISIE , Hemîsla , Klug. Genre d'insecte que je réunis, à celui de Centris. V. ce mot. (l.) HÉMISPHÈRE. On donne ce nom à chacune des moitiés du globe terrestre qui sont séparées l'une de l'autre par lequateur : l'un est appelé hémisphère boréal ou septentrional , c'est celui que nous habitons ; l'autre est ï hémisphère austral ou méridional, parce qu'il est situé du côté du midi, par rap- port à nous (car le midi, pour ses habitans, seroit du côté de îéqualeur). Si le mouvement annuel de la terre se faisoitsurun cercle qui fût parallèle à son équateur , l'équinoxe seroit perpétuel ; il n'y auroitnul changement de saisons, et les deux hémi- 3i6 I-I E M sphères jouiroient en même temps d'une température sem- blable , dans les contrées qui se trouveroient de part et d'autre à la même latitude, c'est-à-dire , à la même distance de l'é- quateur. Les Anglais et les Patagons , qui vivent sous la même latitude , les uns dans l'hémisphère boréal, les autres dans l'hé- misphère austral , auroient éternellement la même tempéra- ture dont on jouit à Londres aux équinoxes du printemps et de l'automne. Mais il n'en est pas ainsi , attendu que le cercle que dé- crit la terre autour du soleil, qu'on nomme édiptique , n'est point parallèle à l'équateur ; ils forment un angle de vingt- trois degrés ; ce n'est qu'au moment des équinoxes où ils se trouvent confondus ; et alors la température est la même (sauf les différences occasionées par des causes locales)dans les contrées des deux hémisphères qui sont à une égale dis- tance de l'équateur. Bans tous les autres temps de l'année , leur température change en sens inverse : à mesure qu'un hémisphère se présente davantage au soleil, l'autre se cache à proportion : à mesure que les jours grandissent pour nous , ils diminuent pour V hémisphère austral : quand nous sommes au solstice d'été, ceux qui se trouvent au-delà de l'équateur sont au solstice d'hiver ; et dans le même temps où l'Espa- gnol de Madrid est brûlé par le soleil du mois de juin , l'Es- pagnol de Baldivia au Chili , éprouve toutes les rigueurs de l'hiver, quoique l'un et l'autre se trouvent également à qua- rante degrés de l'équateur; mais six mois ensuite ce sera tout le contraire. Il existe encore entre les deux hémisphères une différence de position relativement au soleil, qui sembleroit devoir pro- duire des effets très-marqués. La courbe que décrit la terre autour du soleil , et qu'on nomme son orbite , n'est pas un cercle parfait ; c'est une ellipse , et le soleil occupe un de ses foyers ; de sorte que la terre , pendant une partie de son cours annuel , se trouve plus près de cet astre, et ensuite plus éloignée. L'époque de son aphélie ou de son plus grand éloignement du soleil , arrive à la fin de juin : sa distance est alors d'en- viron 3S,3oo,ooo lieues. , Elle se trouve à son périhélie ou à sa plus grande proximité du soleil, à la fin de décembre : sa distance n'est plus alors que d'environ 34, 100,000 lieues. Ainsi ,^ notre solstice d'été, nous sommes à 1,200,000 lieues plus loin du soleil qu'à notre solstice d hiver ; sur quoi quelques auteurs ont prétendu que c'etoit pour que nous n'eussions pas à souffrir des chaleurs excessives de l'été, ni dus rigueurs du froid pendant l'hiver, "que ces différentes II E M 3«7 distances du soleil avoient été ainsi combinées. Mais ces écri- vains ne faisoient pas attention que , pour favoriser l'un des hémisphères, c'étoit impitoyablement sacrifier l'autre; et la nature , qui n'agit point comme les hommes , ne montre ja- mais une semblable partialité. On a dit aussi que , puisque V hémisphère austral se trouvoit pendant son été, de 1,200,000 lieues plus près du soleil que nous , et de 1,200,000 lieues plus loin pendant son hiver, la chaleur et le froid y dévoient être également intolérables. Mais l'observation a prouvé qu'il n'en est absolument rien , et que dans V hémisphère austral , la température est la même que dans le nôtre , aux latitudes et dans les saisons correspon- dantes. La Terre-de-Feu , par exemple , n'est ni plus froide au mois de juin (qui est son hiver), que l'Irlande au mois de décembre , ni plus chaude au mois de décembre (qui est son été) , que l'Irlande au mois de juin. Toutes les relations des navigateurs qui ont passé le détroit de Magellan ou doublé le Cap Horn dans toutes les saisons de l'année, concourent à prouver ce fait , qui, d'ailleurs, doit paroître d'autant moins extraordinaire , que les physiciens reconnoissent que les rayons du soleil sont parallèles entre eux; et s'il est ainsi, le plus grand ou le moindre éloignement de cet astre n'a nulle intluence sur la température dont jouissent les planètes qu'il éclaire et qu'il vivifie. Herschel , à l'extrémité de notre sys- tème planétaire , ne seroit pas plus un séjour glacé , que Mercure, voisin du soleil, ne seroit un globe brûlant. La diversité des températures que nous éprouvons d'une manière très-sensible, dans l'espace de quelques jours, est encore une preuve que le froid ou le chaud ne dépendent guère de l'éloignement ou de la proximité du soleil, (pat.) HÉMISTÈME , Hcmistema. Genre de plantes de la mo- nadelphie polyandrie et de la famille des Atsotses , qui se rap- proche des Curatelles. Il a été établi par Jussieu , sur un arbrisseau de Madagascar qui a l'aspect d'un Ciste. Les caractères de ce genre sont : calice de cinq folioles con- caves ; cinq pétales égaux , bifides à leur sommet ; étamines nombreuses réunies à leur base , les extérieures stériles ; ovaire double à un seul style, de la longueur des étamines ; deux capsules ou follicules hérissées, monospermes par avor- tement. Les semences pourvues d'une arille membraneuse et d'un périsperme charnu, (b.) HEM1THOME, Hcmithomus. Genre de plantes établi f>ar Dumont-Courset dans la tétrandrie monogynie et dans a famille des Solatsées , pour placer une plante vivace du Pérou , qui est très-voisine des Celsies. C'est le même que celui appelé Hémiméride par Schreber. V. Alonzoa. (b.) 3.8 HES HÉMITROPIE. Les criâtallographes expriment parce mot la réunion de deux moitiés de cristaux accolées Tune à l'autre en sens inverse , ce qui produit toujours quelques an- gles rentrans. Cet accident est fréquent , surtout dans les cris- taux d'étain oxydé. Romé-de-l'Isle leur donnoit le nom de maries, (pat.) Le feldspath , le pyroxène , le disthène , la chaux carbo- natée , le zinc sulfuré , etc. , présentent le même accident. V. Théorie de la cristallisation, (luc.) HEMLOCK. Ciguë en anglais, (ln.) HEMLOCK SPRUCE. V. Spruce et Sapin du Canada. (LN.) HEMORRAGIE DES PLANTES. V. Arbres (ma- ladies des), (toll.) HÉMORROÏDALE. Voyez Ficaire et les articles Herbe AUX IIÉMORRHOÏDES. (LN.) HEMP. Synonyme allemand et anglais du Chanvre, (ln.) HEN. Nom anglais de la Poule, (v.) HENBANE. Ce nom anglais, qui signifie poison de poule, est celui de la Jusquiame. Il a passé dans la langue française ; mais on l'écrit de différentes manières , Hennebane et HaN- nebanne. (ln.) HENCHA. Nom arabe du Froment, (ln.) HENDEBEH. V. CHIBOURYEH. (ln.) HENDELFENlCH.Nom donné, en allemand, à Yholcus spicaius. V. Houque. (ln.) HENELDO. Nom espagnol de TAnet, Anethum graoeo- lens. (LN.) HENGBRISK. C'est 1' Azalée couchée (Azalsa procum- lens) , en Norwége. (ln.) HENIOCHUS (dWo^oî, cocher). M. Cuvier donne renom aune division du genre chétodon, qui comprend les espèces dont les premières épines dorsales sont prolongés et forment comme un loug fouet. C. macrolepidelus et cornulus. (DESM.) HENNÉ, Lausonia. Genre de plantes de l'octandrie mo- nogynie , et de la famille des calycanthèmes , qui offre pour caractères : un calice monophylle , persistant, divisé en quatre découpures ovales , pointues ; quatre pétales ovales , lancéolés ou linéaires ; huit étamines opposées par paires aux pétales ; un ovaire supérieur, arrondi , surmonté d'un style à stigmate sillonné; une baie sèche, globuleuse, dé- primée au sommet , mucronée par le style qui persiste , à quatre sillons , à quatre loges polyspermes. Ce genre contient quatre espèces. Ce sont des arbrisseaux •H E N 3i9 dont les feuilles sont simples et opposées , les fleurs dispo- sées en panicules axillaires ou terminales , et dont les ra- meaux sont quelquefois terminés par une pointe piquante. Parmi ces espèces, il en est une qui est, de toute anti- quité , célèbre en Afrique et en Asie ; c'est le Henné a FLEURS BLANCHES, lausonia inermis, Linn. , le cyprus des an- ciens , dont les feuilles sont presque sessiles , ovales, aiguës, et les pétales blancs et très-ouverts. V. sa figure pi. E 9. Des- fontaines, dans sa Flore atlantique, rapporte que les Maures d'Afrique en cueillent les feuilles au printemps, les font sé- cber à l'air libre , les réduisent en poudre , et en font un grand commerce , pour être employées à l'usage des femmes qui, dans presque toute l'Asie et une partie de l'Afrique, regardent comme une beauté d'avoir les ongles teints , par leur moyen , en jaune safran; et ce n'est que lorsqu'elles sont en deuil qu'elles se refusent cette parure. Les filles n'ont la permis- sion de la prendre que vers neuf à dix ans, époque où elles deviennent pubères. On peut également colorer en jaune, avec la même substance, les cheveux, les crins, et en général toutes les matières animales; et en effet, on l'emploie dans toute la Turquie pour teindre en cette couleur toutes les fourrures et les cuirs. Il suffit pour cela de les couvrir de la poudre mouillée des ces feuilles. Les fleurs du henné exhalent une odeur des plus agréables, et on le cultive dans les jardins d'Egypte uniquement pour cet objet. Elles servent de parure aux beautés renfermées dans les sérails, et charment leurs ennuis. Il faut cependant ajouter que lorsqu'on les flaire de trop près , elles sentent le sperme d'une manière très-décidée , ce qui prête fréquemment ma- tière à de grossières plaisanteries. Dans l'Inde, on appelle le henné , menai. Le Henné a fleurs pourpres a les feuilles presque ses- siles, lancéolées, et les pétales rouges. Il croit dans l'Inde. On prépare , avec la décoction de ses feuilles , une boisson qui a la propriété d'empêcher le sommeil , et qu'on donne , pour cette raison , aux personnes attaquées de léthargie ou de toute autre affection soporeu«e. On fait avec les mêmes feuilles des bains propres à calmer les affections spasmo- diques et l'épilepsie. (B.) HENNKH. Nom arabe des feuilles du Henné ( Lau- sonia inermis, Delile , iEgypt. ) réduites en poudre : la plante porte celui de tamra-henneh. Linnseus avoit fait deux espèces de ce henné, l'une épineuse, l'autre sans épines. Il n'en existe qu'une seule, (ln.) HENNEP. C'est le Chanvre en Allemagne, (ln.) HENNICHAUT. Nom qu'on donne, dans le Boulonnas, 3ao H E N à une espèce de houille propre pour les forges des maréchaux ( Juurn. des Mines, tome i , n.° i , page 4-5 )• (desm.) HENN1P. C'est le Chanvre, eu Allemagne et en Hol- lande, (ln.) HENNISSEMENT. Cri du cheval lorsqu'il est ému. On peut, dit Buffon , d'après Cardan (Rerum variel. , lib. 8, cap. 32), distinguer dans tes chevaux cinq sortes de hennis- semens différens, relatifs à différentes passions : le hennisse- ment d'allégresse , dans lequel la voix se fait entendre assez longuement, monte et finit à des sons plus aigus; le cheval rue en même temps, mais légèrement, et ne cherche point à frapper; le hennissement du désir, soit d'amour, soit d'al- lachement, dans lequel le cheval ne rue point, et la voix se fait entendre longuement , et finit par des sons plus graves ; le hennissement de la colère , pendant lequel le cheval rue et frappe dangereusement , est très-court et aigu ; celui de la crainte, pendant lequel il rue aussi, n'est guère plus long que celui de la colère; la voix est grave , rauque , et semble sortir en entier des naseaux; ce hennissement est assez sem- blable au rugissement d'un lion ; celui de la douleur est moins un hennissement qu'un gémissement , ou ronflement d'op-, pression qui se fait à voix grave , et qui suit les alternatives de la respiration. Les chevaux hongres hennissent moins fréquemment que les chevaux entiers, et les jumens moins fréquemment que les hongres ; ceux-ci , de même que les jumens , ont la voix moins forte. L'on a remarqué que les chevaux qui hennissent le plus souvent, surtout d'allégresse et de désir, sont les meilleurs et les plus généreux, (s.) HENOPHYLLON de Gesner. C'est une espèce de Mu- guet ( Coiwallaria bifolla ). (LN.) HÉNOPS, Henops. Genre d'insectes d'Illiger, répondant à celui que j'avois établi sous le nom d'ÛGCODE. V. ce mot. (L.) HÉNOTHRIX. Mouffet( Theatr. insert. ) donne ce nom à des insectes du genre ichneumon , dont il croit à tort la tarière composée d'une seule soie ou d'un seul filet, (desm.) HENRICIE, Henricla. Genre de plantes de la famille des synanthérées et de la tribu des astérées, établi-par H. Cas- sini. Il a pour type un arbuste de Madagascar, qui diffère de I'Ag athée par la forme de son calice propre , qui est globu- leux , par son calice commun qui est presque hémisphérique, composé d'écaillés égales, disposées en deux séries, les ex- térieures foliacées , ovales, aiguës, les intérieures membra- neuses, scarieuses, arrondies au sommet, enfin par l'ovaire non comprimé, (b.) H E O 3al HENRODORE , Hœirodorum. Genre de plantes de la triandrie monogynie, dont les caractères consistent: en une corolle de six pétales , dont trois intérieurs , portant les éta- mines dans leur milieu ; un stigmate obtus ; une capsule infé- rieure, triloculaire. Ce genre est voisin des Vachendorfs; la seule espèce qu'il contient croît dans l'Australasie ou Nouvelle-Hollande, (b.) H ENTA. C'est le Froment, en Arabie, (ln.) HÉORO-TAIRE. Nom queporle , dans l'île d'Atooï, un oiseau dont les plumes rouges sont recherchées par les ha- bitans des îles Sandwich , pour s'en faire une parure. (Voy* I'Héoro-taire proprement dit.) C'est sous cette dénomina- tion que j'ai établi un nouveau genre qui renferme tous les cêrtkfn des Terres Australes. V. ci-après, (v.) HEORO-TAIRE, Melilhrepius , Vieill.; Certhia , Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvain s et de la famille des An- thomyzes. (V. ces mots.) Caractères : bec arrondi à la base, en- tier, ou plus court , ou plus long que la tête , arqué , acuminé ; narines ovales , à demi-couvertes d'une membrane ; langue longue , divisée en deux filets, ou ciliée à la pointe ; les trois premières rémiges presque égales et les plus longues de tou- tes chez la plupart, les quatrième et cinquième chez quelques- uns; quatre doigts, trois devant, un derrière ; les extérieurs unis à la base, 1 interne libre. Tous les oiseaux, que j'ai classés dans cette division , habitent dans l'Australasie et la Po- lynésie. On assure qu'ils se nourrissent de miel et d'insectes. M. Cuvier me reproche d'avoir singulièrement mêlé les espèces de son genre Philedon avec les grimpereaux ; mai* avant la publication de son Règne animal , où se trouve ce nouveau genre , j'en avois donné les motifs dans l'introduc- tion de l'Analyse de mon Ornithologie élémentaire, et j'en avois signalé l'emploi en disant: « J'ai placé dans divers gen- res la plupart des héoro-taires que j'ai classés avec les Grim- tereaux dans Y Histoire des Oiseaux dorés; quoique alors j'en sentisse le besoin, je ne pouvois m éloigner du plan fixé pour un ouvrage dont je n'étois que le continuateur ». De plus , j'ai dit dans l'histoire de ces mêmes oiseaux, t. 2 , p. 85 , que les héoro-taires dévoient faire une nouvelle tribu distincte des véritables grimpereaux, parce qu'ils n'en avoient pas iesha- biiudes et que leur langue étoit autrement conformée que la leur; mais qu'ils s'en rapprochoient par la forme de leur bec. Ce savant ne devoitpas ignorer que le classement de presque tous mes héoro-taires^ dans le genre Grimpereau, n'étoit point mon ouvrage, mais celui de Latham, de Gmelin, de Shaw et de Brown, qui m'' avoient servi de guides; c'est doncà ces au- teurs qu'il falloit en faire le reproche. Au reste , je suis d'ac- viv. 21 3ai H E O cord avec M. Cuvier, quand il désigne plusieurs heoro-laires pour être classés avec ses dicées, ses foumicrs et ses philedons (^mes polot liions) ; ajouterai encore avec mes créadiuns , et mes piochions; mais je ne puis m'empêcher de remarquer que par- mi mes héoro-taires dont cet illustre naturaliste fait des phile- dons, il en est qui ne peuvent en faire partie, puisqu ils n'ont point le bec échancré , un des caractères principaux de son genre Philedûn , lequel constitue une des divisions de sa fa- mille des denliroslres; je citerai entre autres notes héoro-taires bleu , noir et blanc, noir, meilleure, cap-noir , etc. C'est pourquoi je ne les ai point places dans mon genre polochion, et que je les ai laissés dans celui des héoro-taires , qui ont tous le bec en tier. Je les ai divisés en deux sections, d'après la lon- gueur du bec , son épaisseur et sa courbure plus ou moins forte. Ne connoissanl que leur plumage , je ne puis assurer, quoique je les aie tous isolés , qu'il ne s'en trouve pas par- mi eux qui appartiennent à une même espèce , soit comme mâle, soit comme femelle ou jeune. Enfin , un astérisque indique les individus que je n'ai pas vus en nature , et qui cer- tainement ne sont pas plus des certhia que les autres. A. Bec épais à la basé, robuste , très-allongé et très-arqué. L'HÉORO-TAIRE PROPREMENT DIT, Mclilh replus vesliarius , "Vieill. ; Certhia vesiiaiia , Lalh. ; Certhia coccinca , Linn. , édit. i3 ; Oiseaux dorés , pi. 52 des Héoro-taires. Ce bel oiseau , que Ton trouve à l'île d'Atooï , où il est connu sous ce nom, porte celui à'eece-eve dans les îles des Amis. Sa grosseur est' à- peu-près celle du moineau franc : il a cinq pouces deuxlignes de long; lebecblanchâtre; l'occiput, lehautducou d'une couleur de buf(lc(dans les vieux ces parties sont rouges); la tête, le dos, la gorge , la poitrine et le ventre , d'un beau rouge carmin , et les plumes de la gorge blanches à leur origine ; on remarque une tache de cette couleur sur les couvertures des ailes les plus proches du corps ; les pennes et celles de la queue sont d'un noir foncé , et les pieds pareils au bec; la couleur de buffle mêlée de noirâtre , domine sur le plumage des jeunes. Les plumes rouges de cet oiseau sont recherchées des habi- tans des îles Sandwich , qui les entremêlent avec d"au!res pour s'en faire une parure. L' H É O R O-T AIRE AKAIEAROA, Meh'/h reptus ohsciirus, "Vieill. , Certhia obscura , Lath. ; Oiseaux dorés , pi. 53 des Héoro-taires. Cet oiseau est connu sous le nom à'akaiea- roa à Gwhyhée, une des îles Sandwich , dans la mer Pacifique, il a une tache brune entre lés narines et les yeux ; tout le plumage d'un vert-olive , mais plus pâîe et tendant au jaune sur les parties inférieures ; les pen- nes des ailes et de la queue noirâtres et bordées d'olivâtre ; H E O 3,3 cinq pouces huit lignes de longueur totale ; le bec et les pieds bruns; l'ongle du doigtpostérieur très-long. Les plumes de cet oiseau servent de parure aux insulaires de la mer du Sud ; ils les entremêlent à celles de divers autres oiseaux du même pays , surtout aux plumes jaunes et rouges des guêpiers, L'HÉoro-taire hoho, Melithreptus pacifiais , Vieill. ; Cer- thia pacifica , Lath. , Oiseaux dorés , pi. t)3 des Héoro-laires. La tête et le dessus du corps sont noirs ; le croupion , le ven- tre , les couvertures de la queue d'un beau jaune ; le reste du dessous du corps est d'un brun noirâtre. Il a huit pouces de lon- gueur totale ; le bec noir ; les plumes de la base de la mandi- bule inférieure effilées , et se recourbant en avant ; les pieds noirâtres et grands ; les doigts gros , couverts d'écaillés rabo- teuses et larges ; les ongles très-crochus , forts et noirs. lïoohoo est le nom de cet oiseau dans l'île d'Owyhée. B. Bec grêle , plus ou moins courbé en arc , quelquefois plus long que la tête. * L'HÉORO-TAIRE A ailes JAUNES , Melithreptus pyrrhopte- rus, Vieill.; Certhia pyrrhoptera , Lath. Une extrême mobilité est, pour cet oiseau, de la première nécessité, puisqu'il ne se nourrit guère que de mouches. Ou remarque une tache jaune sur les oreilles, et au-dessous d'elles un faisceau de plumes noires; le dessus de la tête, le cou , le dos , sont d'un cendré ardoisé , et cette teinte prend un ton jaune sur le croupion ; le dessous du corps est blanc sale , et varié sur la poitrine de lignes étroites et sombres ; les pennes primaires sont jaunes depuis leur base jusqu'aux deux tiers de leur longueur; celles delà queue jaunâtres, exceptéles deuxintermédiaires, qui sont noirâtres; iopgueur, six pouces et demi; bec noir; langue ciliée. La femelle a le dessus du corps d'un gris cendré ; le dessous d'un blanc jaunâtre , varié de taches ferrugineuses sur le bas- ventre ; les pennes primaires sont dune couleur de rouille. Ontrouve cette espèce dans la Nouvelle-Gallesméridionale. * L'ÏIÉORO-TAIRE ARDOISÉ , Melithreptus canescens , Vieill.; Certhia canescens , Lath., habite la Nouvelle-Galles du Sud ; il a sept pouces et demi de longueur; le bec et les pieds bruns; le dessus du corps de couleur d'ardoise , le dessous blanc , avec une teinte rose sur la poitrine ; quelques taches blan- ches sur les couvertures des ailes , dont les pennes sont noi- râtres , ainsi que celles de la queue. L'HÉORO-TAIRE A BEC TRÈs-GRÈLE, Melithreptus tenuirostris , Vieill.; Certhia tenuirostris , Lath., pi. 129 du Deuxième suppl. du Synopsis , a un peu plus de six pouces de longueur totale ; le bec noir , et médiocrement courbé ; la langue plus longue que le bec; le dessus de la tête noir; cette couleur 324; « ^ ° s'étend au-dessous des yeux et descend , sous la formé d'une large bande, jusque sur les côtés de la poitrine; le dos * les couvertures supérieures des ailes et le croupion sopt d'un gris terne ; les pennes alai.es et caudales noires ; le menton et le ventre d'un roux très-pâle ; un croissant noir sépare cette teinte du blanc qui couvre la gorge et le devant du cou. On le trouve à la Nouvelle- Galles du Sud. L'Héoro-taire BLEU , Melithreptus cœrulescens, Vieill. ; Cer- thia cœrulesrens , Lath. ; Oiseaux dorés , pi. 83 des Héoro-taires. Tête gris-jaunâtre ; dessus du corps brun pale ; devant du cou d'un joli bleu mélangé de gris ; dessous du corps d'un blanc nuancé de couleur de chair ; pennes des ailes noirâtres et bor- dées de gris jaunâtre ; pennes de la queue pareilles en dessus et d'un gris bleu en dessous ; pieds gris ; bec brun ; langue di- visée en deux parties, depuis sa moitié jusqu'à son bout , et chaque division terminée en pinceau -, longueur, cinq pouces ; grosseur de la fauvette gvisette. On rencontre cette espèce dans la Nouvelle-Galles méri- dionale. * L'HÉORO-TAIRE BRUN , Melithreptus fuscus , Vieill. ; Cer- tifia fusca, Lath. , a six pouces de longueur; le bec noirâtre et tacheté d'orangé; le dessus de la tête et du corps brun; les côtés de la tête et le cou rayés de blanc ; le dessous du corps rayé de brun et de blanc ; le bec et les pieds noirs. L'HÉORO-TAIRE CAP-NOIR, Melithreptus curullatus , Vieill. ; Certhia cucullata , Lath. ; pi. 60 des Oiseaux dorés , section des Héoro-taires. Cet oiseau , de la Nouvelle-Hollande , a la tête couverte d'un capuchon noir, qui descend en forme de ban- delette sur les -côtés du cou, qui est, ainsi que le menton , d'un jaune clair ; une bande transversale d'un brun roussâtre sur la gorge ; la poitrine et les parties postérieures d'une cou- leur de souci ; les couvertures des ailes , le dos et le croupion d'un gris bleuâtre ; les pennes des ailes et de la queue noires. Longueur totale , cinq pouces trois quarts. * L'HÉORO-TAIRE A COIFFE NOIRE, Melithreptus atricapillus, Vieill. ; Certhia alrkapilla , Lath. On le trouve à la Nouvelle- Hollande. Il a cinq pouces trois quarts de longueur ; le bec noir; la languc^ciliée; la tête, jusqu'au-dessous des yeux, de la couleur du bec ; le dessus du corps , le dos , le croupion , les couvertures de la queue et des ailes d'un vert terne ; les pen- nes alaires, brunes et bordées d'une teinte plus pâle ; les côtés et le devant du cou , la poitrine et le ventre d'un blanc sale ; les pieds bruns. Ne seroit-ce pas la femelle de Yhéoro-taire Cap Noir ?. L'HÉORO-TAIRE A COLLIER BLANC, Melitihreptus collaris , ^\ ieili. ; Oiseaux dorés, pi. 55 des Héoro-taires. Cet oiseau a H E O 325 été apporté des Terres Australes, mais Ton ignore de quelle partie. Une couleur blanche sépare les yeux du bec , couvre les joues , les oreilles , les couvertures inférieures des ailes , et forme un demi-collier sur le devant du cou ; la gorge et le dos sont d'une teinte carmélite , rembrunie sur cette dernière partie ; le croupion est d'un brun verdâtre ; la tête, les ailes et la queue sont noires ; la poitrine, le ventre et les couver- tures inférieures de la queue, d'un brun jaunâtre ; les deux pen- neslatéralesblanches depuis le milieu jusqu'à leur extrémité; le bec et les pieds noirs; longueur totale, quatre pouces et demi. * L'HÉORO-TAIRE A CROUPION ROUGE, Meiithreplus erythrt- pygius , Vieill. ; Ceiihia eryihropygia , Latli. On ne connaît pas la taille de cet oiseau de la Nouvelle-Galles du Sud, où il se trouve rarement. Le bec et les pieds sont noirs; le plumage est d'un brun pâle sur le dessus du corps , et d'un blanc som- bre en dessous ; le croupion est rouge ; on remarque sur cha- que côté des joues trois ou quatre traits de cette même cou- leur ; les pennes extérieures des ailes sont noirâtres , et celles de la queue ont de plus leur extrémité presque blanche. L'HÉORO-TAIRE CRAMOISI. V. PlCCIIION CRAMOISI. L'HÉORO-TAIRE A GORGE BLANCHE, Melithreptus alUcoîlis , Vieill. , a le bec court et noir ; la tête entière et la nuque de celte couleur , qui descend en forme de bandelette sur les côtés de la gorge , et s'étend jusqu'aux ailes dont elle couvre la partie antérieure ; le dessus du cou et les pennes alaires sont verts ; celles-ci bordées, en dehors , de vert-jaune ; la gorge, le devant du cou, la poitrine et le ventre blancs; les pennes de la queue grises en dessous ; les pieds bruns. Taille Au. gobe-mouche à collier. On le trouve dans la Nouvelle-Hollande : ne seroil-ce pas. la femelle de Vhcoro-iaire à tête blanche et noire? L'HÉORO-TAIRE A GORGE JAUNE , Melithreptus ftavicollis , Vieill., a le menton et le milieu de la gorge jaunes; tout es les par- ties supérieures vertes; les inférieures grises ; une tache brune terminée de jaune , sur les oreilles; le pli de l'aile, de cette couleur; le bec et les pieds noirs; longueur totale, six pouces. On trouve cet oiseau à la Nouvelle-Hollande. L'HÉORO-TAIRE GRACULÉ. V. POLOCHION GRACULE. L'HÉORO-TAIRE GRIS. V. POLOCHION GRIS. L'HÉORO-TAIRE JAUNÂTRE , Melithreptus flavicans1 Vieill.,. a toutes les parties supérieures d'un jaune verdâtre ; les in- férieures jaunes et tachetées de verdâtre ; les oreilles jaunes; un trait blanc sur les côtés de la tête , lequel part de l'angle du bec , passe sous les yeux et se termine à l'occiput ; les 32 6 H E O ailes et la queue frangées , à l'extérieur , de jaune-vert ; le menton gris ; les pieds de cette couleur , et le bec noir. Il se trouve à la Nouvelle-Hollande. L'HÉORO-TAIRE KUYAMETA, Melithrepius cardinalis, Viëill. ; Certhia cardinalis, Lath. , pi. E 21 de ce Dictionnaire. Le nom de cet oiseau est celui qu'il porte à l'île de Tanna où son es- pèce est assez commune ; on le rencontre aussi à la Nouvelle- Hollande. On dit que son genre de vie et que ses alimens sont les mêmes que ceux des oiseaux-mouches. Unbelécar- late est généralement répandu sur son plumage , à l'excep- tion des ailes et de la queue , qui sont d'un noir foncé ; un trait de cette couleur part des coins de la bouche et entoure l'œil : le bec et les ongles sont noirs; les pieds couleur de plomb : longueur totale , trois pouces et demi environ. Le certhia cardinalis de Latham diffère du précédent en ce qu'il a le ventre , les cotés du dos et le croupion noirs ; c'est pro- bablement une différence de sexe ou d'âge. L'Héoro-taire mélanops , Melithreptus melanops , Vieill.; Certhia melanops, Lath. ,pl. 86 des Ois. dorés sous le nom d' HÉORO- taire mlllivore. Cet oiseau de la Nouvelle-Gallesdu Sud, vit demieleld'insectes, etapourramage unsifflement aigu; ledes- sus de la tête est roux; deuxbandes, l'une blanche, l'autre noire, couvrent ses côtés ; la première borde le front, passe au-des- sus de l'œil , et se perd vers l'occiput ; la seconde , plus large, entoure les yeux, s'avance sur les oreilles et les dépasse un peu; ensuite elle est interrompue par une marque blanche, et reparoîl sur la gorge en demi-croissant ; cette bande , dans sa partie supérieure , sépare le roux-brun qui colore le cou , du blanc qui règne sur la gorge , la poitrine et les autres parties inférieures du corps ; le dessus du corps est roux ; un brun foncé teint les pennes des ailes et de la queue , qui sont , à l'extérieur, bordées de jaune ; le bec est noir , et le tarse brun : longueur totale , sept pouces environ. J'ai changé le nom de cet oiseau , parce qu'il a été ap- pliqué par Latham à une autre espèce. L'Héoro-taire mellivore V. Héoro-taire mélanops. L'HÉORO-TAIRE MOUCHETÉ, Melithreptus guttatus,\'\e\\\.; Cer- thia guttata , Lath. ; Oiseaux dorés, pi. 5g des héoro-taires. Cet oiseau es,t un peu plus grand que le héoro-taire kuyameta ; il a le bec noir, ainsi que la tête , dont les plumes du som- met sont assez longues pour s'élever en forme de huppe , à la volonté de l'oiseau ; une sorte de croissant noir , placé sur Je milieu du dos, a pour bordure un liseré blanc; les couver- tures des ailes , le bas du dos , le croupion , tout le dessous du Corps et le bord extérieur des pennes âlaires sont d'un gris-blanc, moucheté de noirâtre sur quelques parties; le D. 14 j Groâ fkec Dorru/w . 2i.J)rotifc 3.-3ï$ou ou arandDuc . J.cfef/ier t . H E O 327 dessus du cou et le haut du dos , d'une couleur marron clair ; Ja queue est noire et arrondie à son extrémité ; les pieds sont bruns. On trouve cette espèce à la Nouvelle-Hollande. L'Héorq-taire NÉGBOBARRA, Melithreptus sannio, Vieill. ; Certhia sannio, Lalh., Oiseaux dorés, pi. 64 des héuro-taires. Cet oiseau de la Nouvelle-Zélande varie tellement son chantque , Jorsqu on l'entend , on se croit environné de cent espèces .différentes, disent les navigateurs anglais, qui , d'après cette faculté , lui ont donné le nom de moqueur (troisième Voyage de Cook. ). Les insulaires qui habitent les environs du canal de la Reine Charlotte , où celle espèce est très-nombreuse , l'appellent néghobarra , nom que j'ai cru devoir lui conserver. Cet héoro -taire a son plumage généralement vert-olive, mais il prend une nuance jaune sur les parties inférieures du corps ; les ailes et Ja queue sont brunes, et bordées à l'ex- térieur de vert olive ; on remarque sur les joues une foible .tache de celle même couleur ( elle est blanche dans l'indi- vidu qu'a décrit Latham ) -, le vert- olive de la télé incline au violet ; mais cette nuance violette n'est que momentanée , dit cet ornithologiste , et est due à la poussière pourprée de? élatuines de certaines fleurs, qui teint les plumes du sinciput et le bec , lorsque l'oiseau les plonge dans la corolle pour y chercher sa nourriture. Cette couleur pourprée s'attache tel- lement aux pluines , qu'elle y reste adhérente dans des indi- vidus, quoique transportés en Europe. Longueur totale , sept pouces et demi ; grosseur de iagrioe proprement dite; le bec est brun; l'iris noisette; la queue fourchue; le tarse d'un bleu obscur. HÉORO-TAIRE NOIR , Melithreptus ater, Vieill. ; Oiseaux dorés , pi. 71 , section des héoro-taires. Je n'aurois pas balancé à rapporter cet oiseau à celui désigné par White pour la fe- melle de son grimpereau de la Nouvelle-Hollande , si je n'avois consulté que la couleur du plumage ; mais comme il donne à cette femelle des couleurs moins vives , un bec plus long, des pieds plus gros , et généralement des dimensions plus fortes qu'au mâle , ces détails ne peuvent convenir à cet héo- ro-taire , qui a un pouce et demi de moins , le bec plus court de trois lignes , le tarse plus mince , et les teintes plus vives ; il se rapproche , d'après ses dimensions, beaucoup plus de Yhéoro-taire noir et blanc ; peut-être appartient-il à la même race , car il habite le même pays ; mais j'ai cru qu'on devoit isoler un oiseau, dès qu'on n'en connoissoit que le physique , plutôt que de faire une alliance basée sur des conjectures souvent erronées, lorsqu'on ignore les mœurs, le genre de vie des oiseaux qu'on veut ainsi rapprocher. Quoi qu'il en soit , cet oiseau de la Nouvelle-Hollande , a la tête et le des- sus du corps d'un brun noirâtre ; le haut de la gorge noir; 328 H E O une bande , sur les côtés du cou , blanche , longitudinale , étroite à son origine , et large à son extrémité ; la gorge , la poitrine et le ventre, noirâtres, ainsi que les ailes et la queue, dont les bords extérieurs sont jaunes ; longueur totale , cinq pouces et demi ; le bec est couleur de plomb , el le tarse brun. L'HÉORO-TAIRE NOIR ETBLANC , Melilhreplus melanoleucus , Vieill. ; Oiseaux dores , pi. 55 de YJiisl. des héoro-taîres. 11 a le front d'un brun noirâtre ; une tache blanche au-dessus des yeux ; la tête , le dessus du cou et du corps , d'un gris cen- dré; le devant du cou , le milieu de la poitrine et du ventre, les couvertures des ailes , noirs , ainsi qu'une bande demi- circulaire bordée de blanc, sur les côtés de la gorge ; les flancs gris ; les pennes des ailes et de la queue noirâtres , avec leurs barbes extérieures d'un beau jaune dans une partie de leur longueur , et grises dans l'autre ; les pennes latérales de la queue terminées de blanc ;la grosseur du rossignol ; près de six pouces de longueur totale ; le bec noir. On le trouve à la Nouvelle-Hollande. L'HÉORO-TAIRE NOIR A CROISSANS BLANCS. V. POLOCHION GORRUCK. * L'HÈORO-TAIREDE LA NOUVELLE-HOLLANDE, Mclithrep^ lus Nopœ-Hollandiœ, Vieill.; Certhia Noeœ-Hottandiœ, Lalh. , a la tête et le haut de la gorge noirs et variés de blanc ; le devant du cou et du corps , de cette dernière couleur , avec des taches brunes et grises ; le dos et le croupion bruns et jaunâtres ; les pennes des ailes et de la queue , d'un brun foncé, et bordées de jaune à l'extérieur ; les pieds bruns , le hec noirâtre ; et sept pouces de longueur totale. L'HÉORO-TAIRE A OREILLES JAUNES. V. POLOCHION A OREIL- LES JAUNES. * L'HÈORO taire rouge tacheté, Melithr.dibaphus,V\ei\\.\ Certhia dibapha, Lalh. Ce petit héoro-taire a un plumage ana- logue à celui du grimpereau noir blanc et rouge , qui se trouve au Bengale ( Edwards , pi. 81 ) ; mais il en diffère principa- lement par six taches noires, sur le fond rouge de la poitrine; celte couleur est dominante sur son corps ; le noir occupe l'espace qui est entre le bec et l'œil, entoure ce dernier, teint les ailes et la queue , couvre le haut et le bas du dos, et forme des taches sur le croupion ; le ventre et le bas-ventre sont blancs ; la queue est courte ; la langue ciliée à son extré- mité. Il seroit peut-être mieux placé parmi les dicées. On le trouve à la Nouvelle-Galles méridionale. L'HÉORO-TAIRE SANGUIN, Melithrcptns sanguinolentus t Vieill. ; Certhia sanguinolcnta, Lath., pi. & iode ce Dict.; habite ja Nouvelle-Galles du Sud. Jl a la tête el le dessus du. II E O 329 corps d'un beau rouge , marque' çà et là de quelques taches noires et de forme irrégulière , excepté sur la tête ; la gorge blanche, la poitrine etle ventre d'unbrun sale pâle ; les pennes des ailes et de la queue noires , les premières bordées de blanc à l'extérieur ; cinq pouces et demi de longueur totale ; la langue ciliée à son extrémité ; le bec et les pieds noirs. LHeORO-TAIRE-SCARLATE. V. DlCÉE SCARLATE. L'HÉORO-TAIRE TACHETÉ. V. HÉORO-TAIRE NOIR. L'HÉORO-TAIRE A TETE BLANCHE ET NOIRE , MelîtlireptllS Cllbi- r.apillus , Vieill. ; Cerihia alhkapilla, Thein. Cet oiseau, dont je dois la connoissanceà M.ïhemminck, se trouve à la Nou- velle-Hollande. Il a le bec , la tête , jusqu'au bas des joues, d'un beau noir qui descend un peu sur les côtes de la gorge , et qui est traversé par une bande blanche , laquelle part du derrière de l'œil, et passe entre le vertex et l'occiput ; toutes les parties inférieures sont d'un blanc pur ; le dessus du cou et le manteau, d'un vert olive-brillant. Cette couleur sert de bordure extérieure aux pennes de la queue et aux pennes se- condaires des ailes, dont les primaires ont une frange blanche; les pieds sont jaunes : taille de l'héoro-taire noir et blanc. L'HÉORO-TAIRE A TETE GRISE , Meliihreplus gibicapillus, Vieill. La couleur grise colore non-seulement la tête , mais encore le dessus du cou et le manteau ; une petite tache jaune est au-dessous de l'œil ; cette teinte borde , à l'extérieur, les pennes alaires ; et un mélange de gris foncé et de bleuâtre règne sur le dessous du corps ; le bec et les pieds sont bruns. On le trouve à la Nouvelle-Hollande. * L'HÉORO-TAIRE VÉLOCE, Melilhrepius ag77«,Vieill.; Cerihia tt$is, Lath. , habite le même pays que les précédent. De tous ces oiseaux d'une extrême mobilité, c'est le plus agile , et celui qui vole avec le plus de vivacité ; il se nourrit de mouches et de miel. Le dessus de la tête et du cou est noir ; le manteau, le croupion , les pennes des ailes et de la queue sont bruns ; le dessous du corps est blanc ; le noir des par- ties supérieures borde irrégulièrement, sur les côtés du cou, le blanc des parties inférieures. Longueur, cinq pouces neuf lignes ; bec et pieds noirs ; langue ciliée. L'HÉORO-TAIRE VERDÀTRE, Melithreptus virescens , Vieill., habite dans la Nouvelle Hollande. Une teinte verdâtre do- mine sur les parties supérieures , et forme des taches sur le fond blanc des parties inférieures ; une tache oblongife et jaune se fait remarquer sur le bas des joues ; la gorge est d'un blanc pur ; les ailes sont bordées d'un jaune vert ; le bec et le» pieds bruns. Taille moyenne. * LTTforo-taire V t.kt-krun J\1 elithrcplus pipi/ans. Vieil'.; 33o II E P Certhia pipilans , Lalh. Le chant de cet oiseau de la Nouvelle- Hollande est un babil continuel ; il a six pouces de longueur totale ; le bec noir ; l'iris bleu ; le dessus du corps d'un vert- brun , le dessous d'un jaune pâle ; les ailes et la queue noi- râtres; les jambes, delà même teinte mélangée de blanc-, en- fin , les pieds bruns. L'HÉORO-TAIRE VERT-OLIVE, Meliihreptusvirens,\iei\\.', Cer- thia virens, Lath., pi. 67, le mâle; 68 , la femelle des Oiseaux dores , section des hc'oro-taires. 11 a cinq pouces de longueur totale ; un trait noir entre le bec et l'oeil ; le plumage géné- ralement d'un vert-olive , plus pur sous le corps , tirant au brun sur les ailes et la queue, dont le bord extérieur est jaune ; le bec et les pieds sont noirâtres. La femelle a le bec et les pieds d un brun-clair ; la tête , la gorge , le cou et le corps , d'un gris verdâtre, qui se montre sous une nuance plus fon- cée sur les ailes et sur la queue. On trouve cet oiseau à la Nouvelle-Hollande, (v.) HEO-TAU. Nom donné, en Cochinchine, à une espèce de Rotang ( Calamus scipionum , Lour. ) , dont on fait des cannes élégantes qui sont apportées , en grande quantité, en Chine et en Europe , des côtes qui bordent le détroit de Ma- laca. V. Rieu. (ln.) HEPATE, Hepatus. J'ai nommé ainsi ungenre de crustacés décapodes, de la famille des brachyures, et de la tribu des ar- qués, qui semble faire le passage des crabes aux calappes; Fabri- cius a même placé dans ce dernier genre la seule espèce qui m'est bien connue. Le lest est évasé en segment de cercle, plus large que long, et rétréci postérieurement, comme celui des crabes ; les yeux sont pareillement rapprochés à son ex- trémité antérieure, petits, et logés chacun dans une cavité presque orbiculaire; mais la longueur des pattes diminue progressivement; les deux antérieures ou les serres , qui sont les plus grandes, sont presque conformées à la manière de celles des calappes ; la tranche supérieure de leurs pinces est comprimée et dentée , en forme de crête ; les bords latéraux du test ont un grand nombre de dentelures ; les pieds-mâ- choires extérieurs diffèrent de ceux des crabes et des ca- lappes , et ressemblent beaucoup à ceux des leur.osies. Ils s'ap- pliquent exactement l'un contre l'autre , et par une suture droite, à leur partie inférieure ; le premier article est allongé; le second , par sa forme triangulaire , se rétrécit et se ter- mine en pointe ; la largeur de la cavité buccale diminue aussi vers son sommet , où elle finit en s'arrondissant ; les autres articles de ces pieds-mâchoires sont cachés ; mais la tige ou le manche des palpes flagelliformes annexés à ces parties , forme , de chaque côté , une pièce allongée , presque lan- hep m céolée , adossée contre la face extérieure du second article. Les antennes extérieures ou latérales sont insérées à la hase inférieure des pédicules oculaires, excessivement petites et coniques ; les intermédiaires sont logées obliquement dans deux fossettes au-dessous du front , qui est droit ou comme tronqué. La queue , dans tous les individus que j'ai vus , est en forme de triangle étroit et allongé , terminé en pointe, et composée, à ce qu'il m'a paru , de sept tablettes. HÉPA.TE FASCIÉ , Hepatusfasciatus; Cancer annulari$ , Oliv. ; Calappa angustata, Fab., Bosc; Cancer princeps, Bosc; Herbst , Cane, tab. 38, fig. 2 ; ejusd. Cancer pudibundus? Gronov. Zooph., Canc.n.0 $5o? Taille du crabe tourteau, de grandeur moyenne ; corps jaunâtre , avec de petits points sur le dos ? très-nombreux, formant postérieurement des lignes, et des bandes transverses sur les quatre dernières paires de pattes , aux jambes particulièrement , d'un rouge de sang ; test un peu convexe, presque uni, n'ayant que quelques petits grains çà et là, en devant, et quelques impressions; front droit, unpeuincliné et un peu fendu au milieu, graveleux au bord antérieur; bords latéraux antérieurs comprimés ou tran- chans, divisés en un grand nombre de petits lobes, très-cré- nelés ; bords latéraux postérieurs rebordés ; les deux pattes antérieures grosses , un peu ponctuées de rouge ; dessus du carpe et face antérieure des mains ayant de petits tubercules ou des grains disposés en lignes; ces mains s'élargissant de leur base à leur extrémité , offrant à leur partie inférieure deux arêtes ou lignes élevées , longitudinales, sinuées et den- telées, et à l'extrémité antérieure de leur tranche supérieure cinq dents plus fortes , les trois premières surtout ; doigts courts, mais forts, comprimés, pointus, obtusément dentés au bord interne , noirâtres à leur extrémité; dessus du pouce tubercule à sa base ; l'autre doigt un peu courbé inférieure- ment; les autres pattes unies; quelques lignes enfoncées sur le second article des jambes; tarses comprimés, striés, avec un duvet d'un brun noirâtre ; poitrine couverte d'un duvet semblable. Il se trouve dans les mers de PAmérique et à Saint- Domingue, etc. Il me paroît que Je cancer floridus de Linnaeus est une es- pèce très-analogue , ou du moins congénère, (l.) H.EPATE. Nom donné par Gronovius au genre de pois- sons appelé TEUTHispar Linnœus. (b.) HÉPATE. Poisson du genre Labre, (b.) HEPATICA. Plusieurs plantes ont été ainsi nommées , soit parce qu'on leur attribue la propriété de guérir les 33a TT E P maladies du foïe , soît à cause de leurs feuiiles qui ont la couleur de ce viscère dans leur vieillesse. V, lart. Hépatique. Linneeus avoit d'abord fait un genre de ce nom , sur une plante que depuis il a réunie aux Anémones, et qui est Y ané- mone hepatica. Moench et Decandolle rétablissent ce genre , et il me semble, avec raison. Les caractères de ce genre sont : calice de trois feuilles, caduc; huit à neuf pétales garnis cha- cun d'une écaille à sa base; plusieurs capsules comprimées, obtuses ; les feuilles sont anguleuses. V. Anémones. Des jongermanncs et d'autres plantes de la famille des HÉ- PATIQUES , ont été nommées hepatica et hepaticdides. V. HÉ- PATIQUES. Cln.) HEPATIQUE. Epithète qui exprime , soit la couleur brune des minéraux, dont la nuance approche de celle du foie des animaux, soit leur odeur de foie de soufre, c'est- à-dire, d'hydrogène sulfuré. Cette odeur se manifeste surtout dans les eaux thermales sulfureuses, et dans quelques pierres calcaires qui l'exhalent par le frottement et la collision, (pat.) HEPATlQV^Marchantia. Genre de plantes cryptogames, de la famille des Hépatiques. Il est monoïque ou dioïque. Les fledrs mâles , suivant Hedwig, et femelles , d'après Pa- lisot-de-Beauvois, sont de petits plateaux, tantôt sessiles , tantôt stipités, à limbe inégal ou sinué, quelquefois écailleux en dessous, creusé en dessus d'alvéoles, dont chacune ren- ferme un ou plusieurs petits corps arrondis, échancrés à l'une et quelquefois aux deux extrémités. Les autres fleurs sont des chapeaux ombelliformes , d'abord sessiles , et ensuite portés sur un longpédicule, tantôt étoiles et fendus en cinq ou en dix parties, tantôt coniques et sinueux en leur limbe. Sous les rayons ou les sinus de ce chapeau sont situées alternativement des loges membraneuses souvent bivalves , et renfermant d'une' à six fleurs très-petites et penchées. Chacune de ces fleurs a une gaine turbinée avec quatre ou six dents en son limbe. Au fond de cette gaine est un corps arrondi , recouvert d'une membrane arilliforme , stylifère , qui , s'ouvrant au sommet en deux ou trois parties, laisse à découvert un autre corps d'abord sessile , ensuite stipilé , urcéolé , mullivalve , contenant une substance pulvérulente , insérée à des filels élastiques. Outre ces parties de la fructification , on en trouve encore d'une troisième espèce dans quelques hépatiques. Elles ont la forme de petites coupes sessiles , dentées à leur limbe , et remplies de petits grains qui sont de véritables semences. Ce .genre contient une quinzaine d'espèces, presque toutes propres à l'Europe. Ce sont des expansions membraneuses et rampantes, qui croissent généralement dans les lieux hu^ H Ê P 333 mides et ombragés, particulièrement sur le bord des ruisseaux* des fontaines et des puits. - Les espèces les plus communes sont : L'Hépatique étoilée , Marchantia polymorpha. , Linn. , qui a ses chapeaux à «lis divisions recourbées en leurs bords, et le pédicule velu. C'est la véritable hépatique des fontaines, qui a une légère acrimonie , et un peu d astriction. On la dit vulnéraire , incisive, détersive et excellente pour les maladies du foie. Elle est très-commune par toute l'Europe , principa- lement dans les pays de montagnes. Elle est monoïque. L'Hépatique conique a les chapeaux coniques, légère-^ ment crénelés et à cinq loges. Le pédicule saille hors de la gaine. Elle se trouve sur les rochers des ruisseaux dans les pays de montagnes. Elle est dioïque. Elle est le type du genre Anthocone, autrement appelé André. On appelle vulgairement hépatique , une espèce d' Ané- mone dont les feuilles ont la forme , et, dans leur vieillesse , la couleur du foie ; une espèce d'AsPÉRULE, Asperula odorata, Linn. , la Dorine a feuilles opposées et la Parnassie des MARAIS. (R.) HÉPATIQUE BLANCHE, Hepatica alla, Cord. Hist. 53. C'est la Parnassie des marais, nommée encore hépa- tique noble. (LN.) HEPATIQUE DES BOIS. C'est I'Asperule odorante ou petit Muguet, (ln.) HEPATIQUE DORÉE , Hepatica aurea. C'est une va- riété de 1' Anémone hépatique: celle-ci s'appelle Hépa- tique a trois feuilles , sans doute à cause de son calice triphylle et Hépatique terrestre, (ln.) HÉPATIQUE ÉTOILÉE, Hepatica stellata, Tabern. 816. C'est I'Asperule odorante ou petit Muguet des bois. (LN.) HEPATIQUE DE MARAIS, Hepatica palus/ris. Ces la Dorine a feuilles opposées, Guysuspleiùum oppositifo- lium. (LN.) HEPATIQUE POUR LA RAGE. C'est \c lichen caninus de Linnseus, qui appartient maintenant au genre Peltigère. (desm.) HEPATIQUES, Hepaticœ , Jussieu. Famille de plantes dont la fructification est composée d'organes de différentes fermes , qui s ouvrent à l'époque de leur maturité pour laisser échapper ou des matières fécondantes ou des semences. Ces organes sont tantôt des sachets globuleux,, pédicules , s'ou- vrant à leur sommet en quatre parties ; tantôt des espèces de 3^4 H E P bonnets ou de calottes pareillement pédicules et chargés en- dessous de globules qui s'ouvrent en plusieurs valves ; tantôt des tubes plus ou moins simples ; tantôt enfin de longues cornes profondément bifides. Mais Gsertner ne reconnoît pas ces organes pour être ceux de la génération. Il pense que ce sont des bourgeons. Linnseus et presque tous les botanistes , jusqu'à Hedwig, avoient regardé ces organes comme l'ana- logue de l'organe fécondant. Hedwig, et les partisans de son système, pensent, au contraire, qu'ils sont des organes femel- les. Palisot -de- Bauvois défend l'opinion de Linnaeus. Cette grande et importante question n'est pas encore décidée ; mais mon célèbre collaborateur s'occupe d'un ouvrage qui , s'il ne lève pas tous les doutes , doit au moins appuyer son système de toutes sortes de probabilités. Les plantes de cette famille sont herbacées, rampantes, croissent principalement sur la terre , et sont garnies en dessous de fibres radicales. Dans les unes, les expansions sont planes, simples , entières ou lobées; dans les autres , les expansions ou les jets sont munis de folioles souvent distiques, rarement imbriquées. Quelques-uns de ces genres sont sus- ceptibles d'être divisés et d'en former de nouveaux, tous na- turels. La fleur mâle, d'après Palissot-de-Beauvois, et fe- melle, d'après Hedwig, est assez uniformément organisée -dans chaque genre en particulier ; niais l'autre organe dans les deux genres Hépatique et Jongermanne varient par leur forme, par la place qu'elles occupent et parles parties acces- soires qui lesaccompagneni. Cette famille estla seule delà cryp- togamiesur laquelle nous ne possédons point de monographie. Ventenat rapporte à cette famille , qui est la troisième de la première classe deson Tableau du Règne végétal, et dont les caractères sont figurés pi. i , n.° 6 du même ouvrage, six genres, qui sont : Blasie , Riccie , Anthocere, Targione, JONGERMANNE et HÉPATIQUE. (B.) HEPATITE. Pierre dont parlent les anciens naturalistes, et qu'ils disent être de la même nature que la pierre de Came, qui est une pierre ollaire. Suivant Boê'ce de Boot , ce nom lui avoit été donné à cause de sa couleur liépaiique ou couleur de foie ; il est bien rare que les pierres ollaires aient inté- rieurement celte couleur; c'est probablement une serpentin*; (LUC.) HEPATITIS. V. Epatitis et Eupatorium. (ln.) HEPATORIUM. T. Eupatorium. (ln.) HEPATOXYLON , Ilepatoxylon. Gepre de vers intes- tinaux, que j'ai établi dans \t Nouveau Bullttin des Sciencesde la Société philomalique , tom 2.e. Ses caractères sont : corps co- nique, composé d'anneaux, et offrant, à sa partie la plus HEP 335 grosse , quatre mamelons très-saillans , hérissés de pointes à égale distance les unes des autres, et quatre suçoirs ou bou- ches ovales , situées extérieurement un peu plus bas. L'Hépatoxylom du requin a été trouve par Lamarti- nière , mon remplaçant pour la malheureuse expédition de la Pérouse, dans le foie d'un requin. Il se rapproche des EceiNORHYNQUES,maiscn diffère par son corps articulé, par ses quatre tubercules, et surtout par ses quatre suçoirs qui ont quelque analogie avec ceux des hydalides. Il est figuré dans le Journal de Physique d'octobre 1787, et dans le Voyage de la Pérouse. (B.) HEPET1S , Hepetis. Genre de plantes que Lhéritier a décrit sous le nom de Pitcarne. (b.) HEPHOESTION. Nom donné par les Grecs à une es- pèce de Renoncule, (ln.) HEPIALE , Hepialus. Genre d'insectes , de l'ordre des lépidoptères , famille des nocturnes , tribu des bombycites , dont les caractères consistent : en des antennes fort courtes , ayant en dessous une rangée de dents triangulaires ou arron- dies; palpes très-courts; trompe nulle ou presque nulle ; ailes supérieuresétroites, allongéesentoit, ainsi queles inférieures. Ce genre a été établi par Fabricius aux dépens de ses bombix. Les héplales , comme tous les autres lépidoptères , n'offrent de particularités intéressantes que pendant leur premier âge r lorsqu'ils sont sous la forme de chenilles; devenus insectes parfaits , ils ne sont remarquables que par la variété des cou- leurs qui ornent les ailes. Il est difficile d'observer les che- nilles des hêpiales , parce qu'elles vivent sous terre. Elles ont seize pattes , le corps presque lisse , la bouche armée de fortes mâchoires , avec lesquelles elles coupent les racines dont elles se nourrissent. 11 y en a une espèce qui fait beau- coup de ravages dans les endroits où l'on cultive le houblon. Elle attaque ses racines les plus fortes , les ronge et se change en nymphe dans leur intérieur. Au commencement du prin- temps, elle file une coque de soie, à laquelle elle mêle de la terre. Cette coque est cylindrique , du douMe plus longue que la nymphe , qui se transporte de l'un de ses bouts à l'autre, en formant des ondulations comme fait la chenille eu marchant. Lorsque le temps où l'insecte parfait doit quit- ter sa coque approche , la nymphe la porte du côté où est sa tète , et elle s'élève au-dessus de la surface de la terre jus- qu'à l'endroit de son corps où finissent ses ailes; elle y reste à découvert jusqu'à ce qu'elle quitte sa dépouille de nymphe pour devenir habitante de l'air. Celle dernière métamor- phose a lieu vers la fin du printemps. 33G H Et Les hépiales forment un genre peu nombreux. On en a décrit un douzaine d'espèces , qu'on trouve presque toutes en Europe. Hépiale du houblon , Hepialus humuli, Fan. , En, 2 de cet ouvrage, la femelle; Phal. nocl. humuli , Linn.,Deg. , Ins. 1 , lab. 7, fig. 5 et 6. Elle a depuis vingt jusqu'à vingt - sept lignes de long , lorsque ses ailes sont étendues. Le mâle a le corps jaunâtre, les ailes blanches en dessus, obscures en dessous. Cette couleur s'étend quelquefois sur une partie de la surface supérieure ; les pattes postérieures sont garnies d'une touffe de poils fauves, écailleux , très-longs. La femelle a le corps jaunâtre ; les ailes supérieures jaunes , ornées de lignes rougeâtres -, les inférieures brunes > sans taches. On la trouve dans toute l'Europe. Elle est rare aux envi- rons de Paris. Sa chenille vit dans la racine du houblon. V. les Généralités, (l.) HEPIALITES. Insectes lépidoptères, formant une di- vision de la tribu des bombycites , composée des genres : Repiale, Zeizère et Cossus, (l.) HEPSEÏUS de Rondelet. C'est I'Athérine. (desm.) HEPTANDRIE. La septième classe du Système de Bota- nique de Linuteus a élé ainsi appelée par ce célèbre natura- liste, à raison du nombre des étamines qui se trouvent dans les plantes qu'elle renferme. C'est une des moins considéra- bles de toutes, et cependant elle est subdivisée en quatre sec- tions , savoir: la monogynie, la d/gynie, la tétragynie et Yhepta- gynie. V. au mot Botanique, (b.) HEPT AP H YLLON.Nom donné autrefois à I'Alchimille argentée de Lamarck et à PAlchimille alpine. Fuchsius l'avoil donné à la TormeNtille droite, Césalpin à la Po- TenTille droite, et Boccone à la Pûtentille Nitide; d'au- tre au CoMARET (comarum palustre ~). (LN.) HEPTAPLEUVRE, Heptaplemmim. Genre de plantes établi p; H K B. humides ou sèches. Quand on l'emploie dans re dernier sens , il exprime autant le lieu où croissent les herbes , que les herbes mêmes. Eu général , les herbages communiquent leurs bonnes et mauvaises qualités à la chair des différens bestiaux qui s'en nourrissent. Celle des bœufs est plus ferme et de meilleur goût , quand ils ont été engraissés dans des herbages gras cl substantiels. Les meilleurs moutons, au con- traire , sont ceux qui paissent dans des lieux secs , arides et salins. ( V. les mots Prairie, Fourrage , Foin ), (d.) IIERBAXJT (vénerie). Chien de chasse qui a le défaut de se jeter avec trop de violence sur le gibier, (s.) HERBE, Hcrba. On donne communément ce nom a. toutes les plantes annuelles ou vivaces qui perdent leurs tiges en hiver, et dont les tiges ont peu de consistance et ne sont jamais ligneuses. Il y a quelques exceptions. On peut diviser les herbes de deux manières , ou par leurs usages et leurs qualités sensibles, ou par la forme et la disposition de leurs racines. La première est la plusgéneralement adoptée. C'est ainsi qu'on appelle herbes potagères celles que l'on cultive pour la cuisine, comme le cerfeuil, le persil, le pourpier , les êpinards, Y oseille , etc. Les herbes aromatiques sont le fe- nouil, la sauge, le basilic, Y absinthe , etc. On désigne par herbes sauvages celles qu'on va cueillir dans la campagne , pour cire vendues aux herboristes, et qui pour la plupart sont médicinales. Enfin , on entend par mai/mises herbes toutes les plantes herbacées qui, n'étant point d'une utilité reconnue , croissent parmi les grains et dans les potagers, et enlèvent aux plantes une partie des sucs nourriciers que la terre leur destinoit. La distinction des herbes, par la forme de leurs racines , seroit , dit Rozier, plus utile aux cultivateurs, puisque cette forme indique et le sol qui leur convient et la manière à peu près de les cultiver. Toute herbe à racine bulbeuse se plaît dans une terre légère, substantielle, et redoute la trop grande humidité. Les herbes à racines tubéreuses et fibreuses ne la craignent pas moins ; elles demandent un sol qui ait du fond et soit bien travaillé. Celles dont les racines sont purement fibreuses n'exigent pas la même profondeur de terrain , pourvu qu'il soit bien ameubli. Il en est autrement pour les herbes à racines pivotantes, telles que la luzerne, la ca- rotte , etc. Dans celles-ci , la principale nourriture venant du pivot, s il ne peut s'enfoncer, la plante languit. Enfin, si on examine avec attention les racines de toutes les herbes, leur nombre, leur contexture, leur direction oblique, ho- rizontale ou perpendiculaire, et si l'on veut suivre de l'œil les chemins différens que ces racines se tracent dans la terre, H E R Zfr o» a' aura pas besoin d'autre instruction pour préparer celle qui convient à ces sortes de plantes, et pour les élever avec succès. Les herbes entières doivent être cueillies au moment où elles sont dans leur plus grande vigueur, c'est-à-dire , à l'époque de la pleine (leur, et un peu avant la maturité des premières graines. On les fait sécher à l'ombre , et on les tient dans un lieu aéré , à l'exception de quelques espèces, telles que les labiées et autres herbes aromatiques, qu'on doit enfermer dans des boites pour conserver leur arôme. Voyez Herbier, (d.) . HERBE ADMIRABLE. On nommoit ainsi autrefois la Belle-de-nuit. C'est, en Italie , le nom du Datura mé- TEL. (LN.) HERBE D'ADMIRATION, Ilerba admiraiionis , Rump. Amb. 6, tab. i6,f. i. Belle espèce de labiée qui croît dans les Indes orientales et qui paroît être le phiomis zeylanica, L. (ln.) HERBE DES AFFLIGÉS. Le Puyllanthe niruri et le Phyllantue urjnaire, portent ce nom à cause de leurs vertus médicinales. Rumphius les a figurées et décrites sous, tes noms, la première ft herbu mœruris alba ( Amb. 6 , t. 17 , f. 1 ), et la deuxième à- herbu mœroris mbru (Amb. 6", t. 17 , f. 2). (LN.) HERBE AIGRETTE. L'Oseille sauvage est ainsi nommée dans quelques endroits, (ln.) HERBE A L'AMBASSADEUR. C'est le Tabac, à l'époque de son introduction en Europe. V. Tabac, (ln.) HERBE AMÈRE. C'est la Tanaisie. (ln.) HERBE D'AMOUR ou Carapicos. Nom donné, par les Portugais d'Amérique, à deux plantes dont les fruits hérissés de crochets ou d'aspérités , s'accrochent aux habits ; l'une est laDENTELAiRE grimpante (phanbago scandens) , l'autre un Sainfoin. Pison leur donne le nom de Caapo-i MONGA. Les Portugais ont encore nommé les Sensitives (n\ûhoftt^ W. ) herbe d'amour, (ln.) HERBE D'AMOUR, Habaamoris, Césarp. C'est 1W- fhopus scorpidîdes , que G. Bauhin présume être le telephium de Dioscoride. L'Amourette des près (brùa mediu) est aussi nommée vulgairement herbe d'amour, (ln.) HERBE D'AMOUR. C'est, pour quelques personnes, le Réséda odorant, (b.) HERBE AUX ANES. C'est I'Onagre. (b.) HERBE AUX ANES. On nomme ainsi, aux environs de Florence , le dry pis. spinosa , L. , et ailleurs les Grands- Chardons. (ln.) 3^a H E R HERBE ANTIDYSSENTÉRIQUE. C'est Yinulaanù- dyssenierica , et la Coinise commune, (ln.) HERBE ANTIEPILEPTIQUE. C'est IAgerate co- NYZOÏDE. (B.) HERBE APOLLINAIRE. C'est la Jusquiame. (ln.) HERBE A L'ARAIGNÉE. C'est I'Antiieric rameux. (B.) HERBE D'ARBALETE. Espèce d' Aconit. C'est aussi le veratrum album. V. VarairE. (LN.) HERBE DE L'ARCHAMBOUCHER.C'estlaDoRiNE A FEUILLES OPPOSÉES. (B.) HERBE-ARGENTÉE. C'est I'Anserine (potentilla an- serina); en Espagne, on nomme ainsi la Glaciale (mesem- bryantemum crystallînum , L. ). (LN.) HERBE D'ARLOT. C'est une espèce de Canillée ( lemna trisulca , L. ). (ln.) HERBE ARTICULÉE, Herba arlicularis, Tabern. C'est le Behen BLWC ( cucubalus behen) et quelquefois I'Ivette. (LN.) HERBE AUX AULX. Espèce de Vélar. (b.) HERBE A BALAÎ. Plusieurs espèces de plantes portent ce nom à cause de l'usage qu'on en fait dans les pays où elles croissent ; ce sont surtout: le scoparia dulcis, le spartium scopa- rium, le sida rltombifolia , le maba scoparia (V. Mauve), Yerica scoparia, Yarundo phrugmiles î le chenopodium scoparia; il est donné aussi , par effet de ressemblance avec un balai, au bromus scoparius. (LN.) HERBE BARBUE. C'est la Molène commune (verbas- cum thapsus. (ln.) HERBE DE M. BEAUFORT. C'est la Vergerette ACRE ( erigeron acre ). (LN.) HERBE BELLE AVOIR. C'est le Datura fastuosa et le Datura metel, en Italie, (ln.) HERBE BÉNÉDICTE ou DE SAINT-BENOIT. V. Benoîte, (ln.) HERBE DE BENGALE. Plante du Bengale, dont on file les soies qui entourent les semences, pour en faire un tissu qu'on appelle taffetas d'herbe. On ignore le genre de cette plante, (b.) HERBE DU BERGER. C'est un Lotus {lotus hirsutus). (LN.) HERBE BLANCHE. C'est le Gnaphale maritime, e'esï- à-dire , Yaihanasia maritirqa de Linnœus, à qui Geert- H E R 3£3 ner a restitué son ancien nom. C'est encore I'Élychryse D10ÏQUE. (B.) HERBE BLANCHE. Nom donné assez généralement à plusieurs plantes, àcause du duvet cotonneux' qui lescouvre: telles sont, outre les plantes déjà citées plus haut, IEpiaire germanique (stachys germanica) , les Filages, quelques Gna- phales , des Cinéraires, etc. (ln.) HERBE A BLED. On donne ce nom, à Saint-Domin- gue, à une graminée qui nourrit très-malles bestiaux, et dont on couvre les cases des nègres. C'est la Canamelle vulnéraire de M. Tussac. (b.) HERBE AUX BLESSURES. C'est, en Italie, un Plan- tain (plantago média) et ailleurs la Jacée. (ln.) HERBE DE BOEUF ou SURELLE. C'est Yoxalis ace- iosclla. V. Oxalide. (LN.) HERBE BOHÉMIENNE ou ÉGYPTIENNE. C'est FOreille de Lièvre ( buplevrum faltalum, L. ). (ln.) HERBE AU BON DIEU. C'est le Médicinier. (b.) HERBE DE BOUC. C'est I'Agérate conyzoïde. (ln.) HERBE BRITANNIQUE. C'est une espèce de Pa- tience (rumex aquaticus ) , ou la Bistorte. V. Britannica. (ln.) HERBE AUX BRULURES. Suivant Aublet, c'est, à la Guyane , le nom vulgaire de la plante qu'il appelle Ba- cupe aquatique, (ln.) HERBE CACHÉE. V. Clandestine a fleurs droites. (b.) HERBE A CAILLER. C'est le Gaillet jaune (^o/ô/m verum). (ln.) HERBE A CANARD. C'est la Canillêe (lemna). (LN.) HERBE AU CANCER. Ce nom se trouve donné à la Dentelaire d Europe (plumbago europœa) et à la Den- taire ennéaphylle. (ln.) HERBE CANICULAIRE. V. Jusquiame. (ln.) HERBE CARDINALE. C'est la Lobélie cardinale. (LN.) HERBE DU CARDINAL. C'est le Grande Consoude. (B-) HERBE CARMINEE. C'est le pliytolacca decandra , L. (LN.) HERBE AUX CASQUES. C'est le scutellaria galericu- lala , L. (LN.) HERBE CASSIENNE , Herba cassiana. On trouve dans 3U ÏT K R les anciens auteurs, qu'en Floride, dans des cas extrêmes, les naturels boivent une ceriaine potion faite avec le suc de l'herbe casiana; ils supportent après la faim et la soif pendant vingt-quatre heures. Les botanistes ne connoissent point celte plaute , que quelques-uns cependant croient être la plante INicotiane ou Tabac. (ln.) HERBE CATALEPTIQUE. C'est le Dracocéphale de Virginie, (lis.) HERBE A CAYMAN! Nom qu'on donne, à Saint- Domingue, à une plante qui croît sur le hord des eaux, et qu'on emploie à couvrir les maisons. On ignore à quel genre elle appartient, mais il y a tout lieu de croire que c'est une Graminée , probablement le Dactyle cynosuroïde. (b.) HERBE A CENT MAUX, Cenlimorbia. C'est la Lysi- MACHlE NUMMULAIRE , à laquelle les anciens attrihuoient la vertu de guérir un très-grand nombre de maladies, (ln.) HERBE DE CERF. C'est une Athamante (alham, ceroaria , L. ). (LIS.) HERBE DU CERF, Herba cervi, Gesn. C'est le efryas ociopetala , Linn. (LN.) HERBE AUX CHANCRES. C'est L'Héliotrope d'Eu -■ ROPE. (LN.) HERBE (petite) AUX CHANCRES.C'estl'HERMAiRE GLABRE (kerniaria glabra , L.). (LN.) HERBE DES CHANOINES. C'est, en Espagne, la MÂCHE {valeriana locusia, Linn.). (LN.) * . HERBE AU CHANTRE. C'est le Vélar commun. (B.) HERBE A CHAPELET ou ROSAIRE. C'est le Ba- lisier , Canna indira , dont on emploie les graines pour faire des chapelets , en Espagne et en Amérique, (ln.) HERBE AUX CHARPENTIERS. C est IAciiillée mille-feuilles, et le Vélar commun. C'est, à la Marti- nique , la Carmantine pectorale , dont on fait le sirop connu sous le iom de charpentier. C'est, à Saint-Domingue, une espèce de Rivin, Rioinia humilis, Linn. (B.) HERBE DES CHARPENTIERS. C'est la Brunelle commune , Prnnclla vulgaris , L. (LN.) HERBE CHASTE. Nom d'un Gattilier, Vitex agitus caslus , et de la Sensitive. (ln.) HERBE AU CHAT. On appelle de ce nom, en Europe, la Cataire commune, et à Saint-Domingue, I'Eupatoire a, FEUILLES d'aRROCHE. (b.) H E R 345 HERBE DU CHAT. C'est la Germandrée maritime , Teucrium marum. (ln.) HERBE A CHÈVRE. Ce sont , en Italie, le galega office nalis, en Espagne le Gaillet a FLEUns pourpres, Gatiumpur- pureum, et le Psoralier bitumineux, (ln.) HERBE A CHIQUE. Nom de deux plantes grimpantes de Saint-Domingue , dont on ignore le genre , et dont la décoction sert de remède contre la piqûre des Chiques, (b.) HERBE A CINQ FEUILLES. C'est la Potentille RAMPANTE. (LN.) HERBE DE CITRON. C'est la Mélisse commune, (b.) HERBE A CLOQUE. Nom donné an Coqueret. (b.) HERBE DE CLYTIE, Herbu Clyliœ. C'est la Mo- relle ou Tournesol , Croton tinctorium , L. (ln.) HERBE AU COCHER. V. Millefeuille , Achïttea mille] olium. (ln.) HERBE DU COEUR. C'est la Menthe des jardins, (b.) HERBE DU COEUR. Clest encore la Pulmonaire. V. aussi Cardiaque {Leonums') , 1' Anémone hépatique, la Germandrée, et la Mélisse officinale, (ln.) HERBE COHOBBA. Le Père Martyr rapporte qu à Saint-Domingue , les chefs des Caraïbes s'assemblent , dans certaines circonstances, dans leur temple, et qu'ils aspirent par les narines, du Cohobba ou Herbe enivrante, et qu'aussitôt ils entrent en fureur. L'on a cru que ce pouvoit être le tabac, (ln.) HERBE A COLET. Nom qu'on donne , à Saint-Do mingue , à deux espèces de Poivres, qui passent pour de puis - sans diurétiques , Piper peltalnin et piper umbellatum. (B.) HERBE COLOMBINE. C'est, en Italie, la Verveine, Verv. ojficinalis; en France, V Ancholie et un géranium (ln.) HERBE DE LA CONCORDE , Herbu concordiœ. Ce nom paroît avoir été donné autrefois à une espèce d'ALKE- KENOE EXOTIQUE , Physalis ungulata ? Linn. (LN.) HERBE DU COQ. C'est la Cretelle. (b.) HERBE DU COQ. C'est encore la Tanaisiebaumière ( Tanacetum bahamila ). (LN.) HERBE A CORDES. Nom de pays d'une espèce de KETMIE {Hibiscus populneus). (LN.) HERBEDE LA CORNEILLE ou LAURIER ALEXANDRIN. Espèce de Fragon {Ruscus hippoglos- sum). (LN.) HERBE AUX CORS. V. Orpin et Joubarbe, (ln.) HERBE DE COSSE. Plante qui croît à St.-Domingue, 346 H E ït dans les endroits humides , et que les chevaux aiment beau- coup. C'est sans doute une espèce de graminée , puisqu'on la compare au riz; mais on ignore à quel genre elle appar- tient, (b.) HERBE A COTON. C'est le nom vulgaire des Filages, (b.) HERBE. AU COTON du Cap. C'est un Gnaphale ( Gnaph. eximium , L. ). (LN.) HERBE DE LA COUAILLE. C'est la Véronique des bois ou des haies. (ln.) HERBE AUX COULEUVRES. Les Portugais duBrésil nomment ainsi, au rapport de Pison , une plante qui, d'a- près M. Dupetit-Thouars , seroit Yeuphorbia capitata, Lamk. C'est un des plus puissans remèdes contre les morsures des serpens, et tous les voyageurs en faisoient leur provision avant leur départ. Il paroît que cette plante ne jouit plus de la même réputation au Brésil, (lis.) HERBE COUPANTE. On donne ce nom, à Cayenne, à une espèce de Souchet. (b.) HERBE AUX COUPURES. C'est 1 Acrtllée mille- feuilles et la GRANDE CoNSOUDE. (B.) HERBE A LA COUR ESSE. On appelle ainsi, à la Martinique, le Poivre a feuilles transparentes, que l'on croit propre à guérir du venin des \ ipères. (b.) HERBE A COUSIN. Nom donné aux îles au triumfetta lapula. (ln.) HERBE AUX COUSINS. C'est la Conize commune ( Conyza squarrosa ). (ln.) HERBE A COUTEAU. L'ivraie annuelle porte ce nom dans les environs de Boulogne, (b.) HERBE DE CRAMANTIN. Espèce de Carmantine, dont la racine est un spécifique dans les maux d'estomac (b.) HERBE AUX CRAPAUDS. C'est une espèce de Jonc (Juncus bufonius) , et le TélÈphe d'Imperato. (ln.) HERBE DE CRU. C'est I'Hellébore fétide, (ln.) HERBE AUX CUILLERS. Nom vulgaire du Cranson officinal, ou Cochlearia. (b.) HERBE AUX CURE-DENTS. Espèce de Carotte (Daucus visnaga), dont les Orientaux emploient les rayons de l'ombelle pour se nettoyer les dents, (b.) HERBE A DARTRES. On appelle ainsi, à Saint-Do- mingue, la Casse ailée, avec les fleurs de laquelle on fait un onguent, qu'on dit merveilleux contre les dartres, (b.) HERBE DÉLICATE. Nom donné autrefois à la Sen- sitive (Mimosa sensiiiva). (ln.) TT E R 347 HERBE AUX DENIERS. C'est la Nummulaire , espèce de Lysimachie. (ln.) HERBE DENTAIRE. Nom de la Chélidoine dans quelques endroits d'Italie, (ln.) HERBE A DEUX BOUTS. On appelle ainsi le Chien- dent dans le Boulonais. (b.) HERBE AU DIABLE. Nom qu'on donne, à Saint-Do- mingue, à la Dentelaire sarmenteuse, dont on fait un on- guent fort renommé pour les plaies et les ulcères, (b.) HERBE DU DIABLE. C'est la Stramoine ( Datura stramomum , L. ). (LN.) HERBE DE DIANE. C'est 1' Armoise, (ln.) HERBE DIVINE. V. Sigesbeck oriental, (b.) HERBE D'OR. V. au mot Ciste hélianthème. (b.) HERBE DORÉE. Espèces de Doradille, de Jacobée ou de Verge d'or, (b.) HERBES DORMANTES. Ce sont les Sensitives (M- mosa, Willd.). V. Acacie et Sensitive. (ln.) HERBE DOUCETTE. Ce sont la Mâche (valcriana locusta), et un Boucage {Pimpinellu anisum}. (LN.) HERBE AU DRAGON ou HERBE -DRAGONE. Noms d'un Gouet {Arum dracunculus) , et de l'EsTRAGON (Avlemisia drar.uncidus ). (ln.) HERBE-DROGUE. Nomitaliende laNiGELLE des jar- dins (Nigella damascena). (ln.) HERBE A ÉCHAUFFURE. Plante de Cayenne, dont la décoction est estimée contre les échauffures de la peau. C'est la Bégone velue, (b.) HERBE AUX ÉCROUELLES. C'est la Scrophulaire DES BOIS {Scroph. nodosa). (LN.) HERBE A ÉCURER. A Genève, on nomme ainsi, sui- vant M. Decandolle, la Charagne commune, qu'on y em- ploie pour écurer la vaisselle, (ln.) HERBE AUX ECUS. C'est la Nummulaire. (b.) HERBE DES ÉGYPTIENS. C'est le Lycope ou Pied- de-loup, (ln.) HERBE EMPOISONNÉE. C'est IAlkekenge et la Belladone , en Italie, (ln.) HERBE ENCHANTERESSE. Voyez au mot Circée PUBESCENTE. (B.) HERBE A ENCRE. V. Co-muc. (ln.) HERBE ENDOVOISE. Synonyme d'AcmLLÉE-MiLLE- EEUILLE. (B.) HERBE D'ENFER C'est le Nénuphar, (ln.) 348 F F T* HERBE ENIVRANTE. V. Herbe coiiobba. (ln.) HERBE A ENIVRER. On donne ce nom à plusieurs plantes employées pour empoisonner les étangs , et causer ainsi la mort des poissons qui y sont et qui viennent à la sur- face de l'eau, où on les recueille en plus grande quantité et plus promptement que par la pêche, ou que par toute autre voie. Ces plantes sont la Camélée, les Phyllanthes, etc. (ln.) HERBE ENRAGEE. C'est la Dentelaire , Plumbaga europœa. (ln.) HERBE AUX EPERONS. V. Dauphinelle,Lihairej. Anciiolie. (ln.) HERBE A L'ÉPERVIER. C'est I'Épervière pulmo- naire. C'est aussi la Porcelle radiqueuse. (r.) HERBE AUX. ÉPICES ou DE TOUTE ÉPICE. C'est la Nigelle de Damas ou melanlhium ou cumin noir, dont les graines ont à la fois l'odeur et le goût du poivre , de la can- nelle, du gérofle et de la muscade. En Italie, elles sont en usage pour assaisonner les .viandes, (ln.) HERBE A ESQUINANC1E. (F. au mot Aspérule ru- béole.) Quelques-uns donnent aussi ce nom au Géranion ROBERTIN. (R.) HERBES D'ÉTANG. Ce sont IcsPotamots et lesCoN^ FERVES. (LN.) HERBE ETERNELLE. Le Sainfoin {îledysarum ono- brychis) est ainsi appelé en Italie, (ln.) HERBE AÉTERNUER. Espèce d'AcHiLLÉE. (b.) HERBE DE L'ETOILE. Nom de I'Alchimille alpine , de quelques Potentilles , et de 1 Aspérule odorante. Elles le doivent à la disposition de leurs feuilles, (ln.) HERBE A ETRANGLER. C'est V arnica rnontana. (ln.) HERBE AU EAUCON. G'estVhypochœris radicata, Hnn. (LN.) HERBE A LA FEMME BATTUE. C'est le Taminier, Thamnus commuais , L. (LN.) HERBE DU FEU. Cest I'Hellébore fétide, (ln.) HERBE A FÈVE. C'est I'Orpin , Sedum (elephium. (ln.) HERBE A L/V FIÈVRE. On donne , à Cayenne , ce nom à une petite plante dont on prend la décoction en guise d« thé , ou en bain, pour les fièvres opiniâtres. C'est le Mille- pertuis A FEUILLES SESSILES. (B.) HERBE A LA FIÈVRE. Nom vulgaire de la Gratiole officinale, d'une Scutellaire (Scutel. galericulata), delà Pe TiTE CEKT\VR±E(Gen!ianacenfaurium, L.), duTllLASPI BOURSE A pasteur , d'une Gerjiandrée , d un Millepertuis , etc. (LN.) H E R 349 HERBE DE FLAC. C'est le Sigeseeck oriental et le Rident nodiflore , à l'île de France, (b.) HERBE A LA FLÈCHE. C'est le Galanga arondi- NACÉ. (B.) HERBE FLOTTANTE. C'est le fucus natans de Lin- nœus , qui couvre quelquefois des étendues de mer considé- rables. V. au mot Yarec. (b.) HERBE FOIREUSE. Le Séneçon commun s'appelle ainsi dans quelques lieux, (b.) HERBE DES FOULEURS. C'est la Gentiane croi- sette et la Saponaire officinale, (ln.) HERBE DE FRANCE. Les Italiens nomment ainsi ie Sainfoin (fiedysarum onobrychis). (ln). HERBE FRANGÉE. C'est la Matricàire, en Italie (LN.) HERBE CONTRE LA GALE. C'est IAunée (,W« hrlrnium ). (LN.) HERBE GAELIQUE (herla gallica). Fracastor nomme ainsi la Lavanèse, espèce de Galéga. (ln.) HERBE AUX GENCIVES. C'est la Carotte visnage. (*■) RERBE A GERARD. C'est la Podagraire '(œgopodlum podagraria, L. (ln.) HERBE GLACÉE. C'est la Ficoïde cristalline, (ln.) HERBE AUX GOUTEUX. C'est , à Cayenne, le Ros- SOL1S A feuilles rondes , ou une espèce fort voisine. (B.) HERBE DE GRACE. C'est la Rue. (ln) HERBE GRASSE. C'est la Grassette. (b.) HERBES-GRASSES ou Plantes - grasses. Terme employé pour désigner toutes les plantes qui, comme I'Orpin, les Joubarbes, l'es Crassules, ont les feuilles charnues et succulentes, (ln.) HERBE DU GRAND PRIEUR. C'est le Tabac (mci- tiana taharum). (LN.) HERBE AUX GUEUX. On appelle ainsi la Cléma- tite des haies, parce que des pauvres s'en servent pour se donner des ulcères, propres à éditer la pitié. (B.) HERBE DE GUINÉE. Plante graminée , qui vient d'Afrique, et qu'on cultive à Saint-Domingue, pour la nour- riture des chevaux. Çest le milium allissimum de Linnseus. V. au moi Millet, (b.) HERBE DEH ALOT. Nom donné à la Marchane des fontaines, (b.) HERBE AUX HEBECHETS, C'est le Bihai des An- tilles, (b.) 35o HER HERBE -HÉLÈNE. C'est I'Aunée (inula helenium). HERBE HEMORROIDALE des Parisiens. C'est le serralula aroensis. (LN.) HERBE AUX HEMORROÏDES. A raison de ses propriétés, vraies ou supposées, on appelle ainsi la Re- noncule ficaire, (b). HERBE D'HERMÈS ou de Mercure (herbahermelis). C'est la Mercuriale, (en.) HERBE A L'HIRONDELLE. C'est la Stellaire PASSERINE. (B.) HERBE D'HIRONDELLE. C'est la Chélidoine com- mune , et quelquefois I'Asclépiade dompte-venin, (ln.) HERBE DE M. HOLLIER. C'est I'Hermaire. (ln.) HERBE A LA HOUETTE. Nom de I'Asclépiade db Syrie, (b.) HERBE HONGROISE. Ce nomaété donné àla Mauve ALCÉE et à la KETMIE VÉSICULEUSE {hibiscus trionum). (LN.) HERBE IMMORTELLE {herbu immortalis); c'est la Tanaisie commune, (ln.) HERBE IMPATIENTE. C'est la Balsamine, (b.) HERBE DINDE ou Nelemparenda des Malabares. C'est une espèce de violette ( viola enneasperma , L. ), qui rentre dans le genre Ionidium de Ventenat. (ln.) HERBE INGUINALE. Espèce d' Aster d'Europe, (b.) HERBE A JAUNIR. Espèce de Réséda employée pour la teinture en jaune, (b.) HERBE A JAUNIR. C'est encore le nom du Genêt DES TEINTURIERS {genista tincforia, L. ). (LN.) HERBE A JEAN RENAUD. Nom donné, dans les co- lonies, suivant Dupetit-Thouars, à diverses espèces d'Eu- PHORBES, qu'on nomme aussi Mal famées ou Mal nommées. Leur qualité astringente les fait rechercher dans plusieurs maladies, \leuphorbia capifata, de Lamarck, est une de ces euphories. (LN.) HERBE AUX JOINTURES. Cest Y ephedra distachya y espèce d'UvETTE. (ln.) HERBE JUDAÏQUE. Selon Gesner, c'est I'Epiaire DROITE {slachys recta, L.), et suivant Dodonnée , la Scutel- laria galericulata. C'est encore une espèce de Pariétaire. (LN.) HERBE DE JUDÉE et Vigne de Judée. C'est la Dou- CE-amÈRE, sorte de Morelle {solanum dulcamara) (ln.) HERBE JULIENNE. Nom de Vachilka ageratum et d'une Sarriette {satureia juliana, L. ). (ln.) HERBE AUX LADRES. C'est la Véronique offici- nale, (ln.) HERBE A LAIT. Ce sont les Euphorbes. En Italie, on donne ce nom au Chardon marie, (ln.) HERBE AU LAIT. C'est la Glauce maritime , dont on fait manger les sommite's aux nourrices, dans quelques pays, pouraugmenter leur lait. C'est aussi le Polygala vulgaire. (B.) HERBE AU LAIT DE NOTRE-DAME. C'est la Pul- monaire (pulmonaria officinalis maculata). (LN.) HERBE DE LA LAQUE. C'est le Phytolacca décan- DRE. (B.) HERBE LAURENTINE. C'est la Bugle pyramidale. (LN.) HERBE DU LEGAT DE PORTUGAL. C'est le Ta- bac. (LN.) HERBE DE LION. C'est I'Ancholie commune, (ln.) HERBE DU LION. C'est I'Orobanche {orohanche major, (ln.) HERBE A LOUP. V. Aconite. (b.) HERBE AUX LUNETTES. V. Lunaire et Biscutelle. (LN.) HERBE A MADAME. C'est I'Agerate conyzoïoe. (LN.) HERBE DES MAGICIENNES. V. Circée pubes- cente. (b.) HERBE DES MAGICIENS. C'est la Stramoine. (ln.) HERBE MAGIQUE. Nom de la Clandestine ( /a/hrœa squamaria, L. ), et de IOrpin (sedum telephium, L.). (ln.) HERBE AU MAL DE VENTRE. C'est le Médicinier a feuilles de cotonnier, dont les feuillessont purgatives et donnent des tranchées, (b.) HERBE AUX MALINGRES. C'est le Bident aquati- que, (ln.) HERBE DE MALLET. C'est la Pivoine, (ln.) HERBE AUX MAMELLES. C'est la Lampsane com- mune, (ln.) HERBE A LA MANNE. C'est la Fétuque nageante. HERBE DES TROIS MARIES. C'est I'OreillÏde LIÈVRE, espèce de BuPLÈVRE (bup/evrumfalcatum. (ln.) HERBE DE MASCLOU. C'est, à Toulouse , les HER- NIAIRES VELUE et GLABRE. (LN.) HERBE AU MASTIC. Sorte de Sarriette ( satureia capitaux, (ln.) 35 3 II E R HERBE DE MASTIC. C'est un Clinopode. (ln.) HERBE MAUR. C'est le Réséda jaune (reseda lulea). (ln.) HERBE AUX MECHES. En Espagne, c'est ïephlomls lyrhnilis. (LN.) HERBE DE MERCURE (Mercumkerèa). Du temps de Dioscoride , c'étoit l'un des noms de la plante penlaphy lion , Ou quinquefoUum. Y. ces mots. (LTsT.) HERBE MILITAIRE ou HERBE AUX MILITAI- RES. C'est la Millefeuille (achillea millefolium, L. ) re- commandée pour les blessures, (ln.) HERBE DES MILITAIRES. C'est le Millepertuis PERFORÉ {hypericum perforalum ). (LN.) HERBE Ml MEUSE. C'est I'Acacie sensitive. (r.) HERBE A MINGUET. On donne ce nom, à Saint- Domingue, à une planie qu'on y emploie pour guérir les ulcères. C'est I'Aciut sicio'ide. (b.) HER.BE AUX MIXTES. C'est la Molène blattaire , qu'on croit propre à faire mourir les larves des Teignes qui rongent les étoffes de laine, (b.) HERBE MOLUCANE. Plante de la Nouvelle-Espagne qu'on vante comme un puissant vulnéraire. On ignore à que genre elle appartient. Il ne faut pas la confondre avec la Molucelle, qui est une plante d'Orient, (b.) HERBE - MORE. C'est la Morelle {solarium nïgmm). (LN.) HERBE A MORO. C'est la Berle. V. ce mot. (ln.) HERBE AU MORT. Espèce de Réséda {reseda phy- teuma , L.). (ln.) HERBE MORTE. Nom donné aux Iles à la Bosée. (LN.) HERBE A LA MOUCHE. Ce sont les Ophrydes. (LN.) HERBE AUX MOUCHERONS ou AUX MOU- CHES. C'est la Conize. (b.) HERBE A MOUTON. C'est la Parthénie hlstéro- PHORE (B.) HERBE DE MURAILLE. V. Pariétaire, (ln.) HERBE MUSQUEE. On donne ce nom à différentes plantes, mais principalement à la Ketmie et à la Mosca- TELLINE. (B.) HERBE MUSQUÉE. C'est le géranium moscîtalum, L. ou erodium moschalum , Lhérit. V. Geranion. (ln.) HERBE AU NOMBRIL. C'est la Cynoglosseompha- H E R 353 lode. On la dit propre à guérir les hernies de nombril. (B.) HERBE DE NOTRE-DAME. Les Portugais désignent par ce nom la P areire (cissampelos pareira )*, et les Français, la Pariétaire, (ln.) HERBE DE LA NUCQUE. C'est une espèce de Cam- panule nommée aussi Gantelée et Gant de notre-dame ( campanula trachelium). (LN.) HERBE AUX OEUFS. C'est 1' Aubergine (solanum melongena , L. ). (ln.) HERBE AUX OIES. C'est la Potentille ânserine. Poientilla anserinn. (ln.) HERBE AUX OISEAUX. C'est la Morgeline, I'Ana- gallide des champs et le Plantain, dont les oiseaux aiment les graines, (ln.) HERBE AUX PANARIS. V. au mot Panarine. (b.) HERBE A PANIER.C'est, à l'Ile-de-France, IUrène A FEUILLES LINGULÉES. (B.) HERBE A PANIERS. C'est encore le trimufelta la- pula, L. (ln.) HERBE DU PARAGUAY ou Thé djj Paraguay. Plante encore peu connue des botanistes ; on l'a confondue avec le Coca du Pérou ( V. Erythroxyle ) et le Thé des Apalaches ( V. Houx). On présume que ce peut être une espèce de Houx en arbre, ou même le psuralea glandulosa , et plus probablement un Cassine ( cassine peragua ). (ln.) HERBE A LA PARALYSIE. C'est la Primevère, (b.) HERBE AUX PARALYTIQUES. C'est le Dracocé- phale de Virginie, (ln.) HERBE A PARIS. V. Parisette. (ln.) HERBE DES PATAGONS. Espèce d'HYDROcoTYLE. (LN.) HERBE DE PATURAGE. V. Génestrole. (ln.) HERBE AU PAUVÉE HOMME. C'est la Gratiole officinale, (b.) HERBE PÉDICULAÏRE. V. Pédiculaire. (ln.) HERBE AUX PERLES. C'est le Gremil officinal (b.) HERBE AUX PERLES DE SAINT-DOMINGUE C'est le toumefortia glabra, Linn. (ln.) HERBE PERPÉTUELLE. Un des noms de I'Oseille, en Italie, (ln.) HERBE PERROQUET.C'est T Amaranthe tricolor, en Italie, (ln.) 354 ^ ^ * HERBE AUX PINCEAUX. C'est, en Espagne, M CoRISE ( coris monspeliensis , L. ). (LN.) HERBE AUX PIQURES. V. Millepertuis perforé ( hyperir.um perforalum , L.). (LN.) HERBE A PISSER. C'est, au Canada, le nom vul- gaire de la Pyrole en ombelle , à cause de ses propriétés. (B.) HERBE A LA PITUITE. C'est la Dauphinellesta- PHISAIGRE. (B.) HERBE AUX PLAIES. Espèce de Sauge, la Scla- rée, nommée encore Toute-bonne, (ln.) HERBE AUX POINTS DE COTE. C'est le Char- don MARIE ( carduus marianus , Linn. ). (LN.) HERBE AUX POIREAUX. C'est le Réveil-matin ou T ITHYMALE {euphorbia helioscopia , L. ). V. EUPHORBE. (LN.) HERBE DES POTAGERS. C'est la Bette vulgaire ( beta vulgaris , L.), en Italie, (ln.) HERBE AUX POULES. C'est le Grémil. (ln.) HERBE AUX POULETS. C'est la Morgeline (alsine média ). (ln.) HERBE AUX POUMONS. "C'est la Marchant poly^ môrphe, le Lichen pulmonaire et I'Epervièke commune. (B.) HERBE AUX POUX. V. au mot Dauphinelle s taphi- SAIGRE. (B.) HERBE DES PRÉS. V. Paturin. (ln.) HERBE A PRETRE. C'est le Gouet. (ln.) HERBE DE LA PRINCESSE. C'est la Verveine odo- rante (verbena cilriodora) , en Espagne; elle fut ainsi nom- mée à cause des grandes vertus qu'on lui attribuoit. (ln.) HERBE DE PROVENCE. En Espagne , on donne ce nom à la petite Pervenche (vinca minor). (ln.) HERBE -PUANTE. Nom vulgaire de la Vulvaire, d'une CPLSSE(cassiafelida),àe I'Anagyris ou Bois puant, etc. (LN.) HERBE A LA PUCE. C'est une espèce de Sumac (rhus toxicodendum ). (LN.) HERBE AUX PUCES. Espèce de plantain dont quel- ques botanistes ont fait un genre. V. au mot Plantain pu- cier. (B.) HERBE AUX PUCES. C'est aussi le nom d'une Inule ( inula pulicaiia ). (LN.) HERBE PUCELLE. C'est la petite Pervenche tymea minor , L. ). (ln.) H E R 355 HERBE PUDIQUE. C'est la Sensitive. V. Acacie. (ln.) HERBE AUX PUNAISES. C'est la Vergerette odo- rante , dont on prétend que l'odeur chasse les punaises. On donne aussi ce nom à la Bardane. (b.) HERBE PURGATIVE. C'est, au Pérou, la racine de la Tassole tubéreuse, (b.) HERBE DE LA PUTE. C'est le Pas d'Ane {tussilago farfara). (LN.) HERBE QUARRÉE. Nom qu'on donne, à Saint-Do- mingue , à une espèce de Mélisse, (ln.) HERBE A QUATRE EPINES.Nom de la Barrelière a feuilles DE buis {barleria buxifolia) et de Yazima ietra- cantha, L. ). (LN.) HERBE DE QUATRE HEURES. On a donné ce nom au Nyctage diciiotome , dont les fîeups s'ouvrent à quatre heures du soir, (b.) HERBE A RAT. C'est le Radis sauvage (raphanus ra~ phanislruiri). (LN.) HERBE A RAYONS. C'est la Garance, en Italie, parce que, dans celle plante , les feuilles sont disposées en rayons autour du* même point , c'est-à-dire, verlicillées. (ln.) HERBE A LA REINE. C'est le Tabac, (b.) HERBE DU RENARD. C'est la doromcum pardalianches. HERBE AUX RHAGADES. C'est la RhagIdiole. (B.) HERBE A ROBERT. Espèce de Géranion. (b.) HERBE DE LA ROGNE. C'est I'Euphorbe cyprès ( euphorbia cyparissias , L. ). (LN.) HERBE ROMAINE. C'est ïa Tanaisie baumière ( tanacetum balsamita ). (ln.) HERBE A ROSAIRE. C'est le Larmier (coix lacryma) en Portugal. V. aussi Herbe au chapelet, (ln.) HERBE A LA ROSEE. V. Rossolis. (ln.) HERBE ROUGE. C'est, en Italie, Yhypericum andro- sœmum, L. V. Millepertuis, (ln.) HEtlBE ROUGE. Le Mélampyre des champs porte ce nom. (b.) HERBE ROYALE , Herba regia. C'est 1' Aurone. (ln.) HERBE DE LA RUPTURE. On donne ce nom au Sceau de Salomon {convallaria pofygonatum). (ln.) HERBE SACRÉE ou HERBE SAINTE. Suivant Dodonée/ quelques personnes donnoient ce nom, de son 356 H E R temps, à la Mélisse des bois (Meliltis tnelissophyflûm). Chei les Romains , c'étoit celui de la Verveine ; il a été aussi celui du Tabac, (ln.) HERBE DE LA SAGESSE. Espèce de Sisymbre ( Si- symbium sophia), appelée aussi sagesse des chirurgiens, (ln.) HERBE A SAMSOxN. C'est la Partuenie hystéro- PHORE. (LN.) HERBE SAINT-ALBERT. C'est le Vélar ( Eiysimum officinale, L. ). (LN.) HERBE DE SAINT-ANTOINE. Espèce d'ÉpiLoBE. On donne ce nom , dans quelques endroits , à I'Hellébore Fétide, (b.) C est aussi la Dentelaire (Plumbago europœa). (LN.) HERBE DE SAINT-BARTHELEMI. C'est le Pso- RALIER GLANDULEUX. (LN.) HERBE DE SAINT-BARTHOLOMÉE des Portugais. C'est le Cassine Paragua , que l'on croit être la même plante que I'Herbe du Paraguay. V. ce mot. (ln.) HERBE DE SAINT-BENOIT. V. Benoîte, (b.) HERBE DE SAINT-CHRISTOPHE. C'est I'Actée EN ÉPIS ( Actœa spicata ). (b.) HERBE DE SAINT-ETIENNE. V. au mc?t Circée PUBESCENTE. (B.) HERBE SAINT-FELIX. C'est la Scrophulaire des BOIS (Scrophularia nodosa). (LN.) HERBE DE SAINT -FIACRE. C'est I'Heliotrope d'Europe, (b.) HERBE SAINT-GEORGE. Plusieurs plantes portent ce nom : ce sont la Valériane grecque, la \aleriane rouge, la Gesse et la Clandestine {Lathrœa squamaria).(L?i.) HERBE SAINT-GUILLAUME. V. Aigremoine eu- PATOIRE. (LN.) HERBE SAINT-JEROME. Le Crambe de Tartarie porte ce nom, en Allemagne, (ln.) HERBE DE SAINT-INNOCENT. C'est la Renouée. HERBE DE SAINT-JACQUES. C'est la Jacobée.(b.) HERBE DE SAINT-JEAN. On appelle ainsi 1' Ar- moise et la Terrette. (b.) HERBE SAINT-JEAN. C'est particulièrement le Mil- lepertuis (Hypericum perforatum ), qui fleurit vers la Saint- Jean. (LN.) HERBE SAINT-JEAN des Italiens. C'est I'Armoise vulgaire et la Verveine officinale, (ln.) HERBE DE SAINT-JULIEN. V. aumotSARRiETTE.(B.) HER 3;7 HERBE DE SAINT LAURENT. Quelques personnes donnent ce nom à la Bugle, et d'autres à la Menthe Pouillot. (b.) C'est encore le nom vulgaire fie la Sanicle d'Europe, et de I'Asc.lépiade dompte-venin, (ln.) HERBE DE SAINT-LUCIEN. C'est I'Armque des MONTAGNES ( Arnica monta na , L.). (LN.) HERBE SAINT-PAUL. Nom vulgaire de la Prime- vère {Primulu veris). On l'appelle aussi herbe Saint-Pierre ; mais ce nom est plus particulier au Passe-pierre {Crithmum mariiimum, L.) : en Espagne , il désigne la Pariétaire, (ln.) HERBE SAINT-PHILIPPE. C'est le Pa*tel {Isatis tincforia). (LN.) HERBE DE SAINT-PIERRE. C'est la Primevère.(b) HERBE SAINT QUIRIN. Dénomination vulgaire du Pas-d'Àne ( Tussi/ago farfara). (LN.) HERBE SAINT-ROCH. C'est ITnulepulicaire. (ln.) HERBE SA1NT-ZACHARIE. C'est le Bluet. (ln.) HERBE SAINTE, HERBE BONNE. C'est, en Italie, une espèce de Crapaudine(&Y/W^s), et la Sclarée. Voyez aussi Herbe sacrée, (ln.) HERBE DE SAINTE-BARBE. C'est la Roquette rarbarée. (b.) HERBE SAINTE-CATHERINE. En Europe, c'est la Balsamine des bois (Impatiens noli tangere) ; et en Amé- rique , Yhoilzia mexicana. (ln.) HERBE DE SAINTE-CROIX. C'est le Tabac, (ln.) HERBE SAINTE ÇUNEGONDE. Nom de l'EuPAr TOIR COMMUN (Eupaiorium cannabi/nim, L.). (LN.) HERBE SAINTE-ELISABETH. C'est I'Helianthème ( Cistus helianthemum, L. ). (LN.) HERBE SAINTE-MARIE. Suivant Loësel, les Prus- siens nomment ainsi la Hououe odorante (Holcus oduratus, Linn. ) : en Italie et dans beaucoup d'autres pays , on désigne par ce nom la Tanaisie beaumière ( Tanacetum balsamita , Linn.), la Menthe cultivée, et la Patience, (ln.) HERBE DE SAINTE-OTHILIE. Le Pied d'alouette DES CHAMPS {Belphinium consolida) porte ce nom. (LN.) HERBE SAINTE-QUITER1E. C'est, en Espagne , la Mercuriale velue {Mercur. tomentosa). (ln.) HERBE SAINTE-ROSE. V. Pivoine officinale, (ln.) HERBE SALIVAIRE. C'esila Pyrèthre. (ln.) HERBE SANGUINALE ou SANGUINAIRE. Ce sont la Verveine officinale , un Panis ( Panicum sanguinale , Linn. ), et un Plantain {plantago coronopus). (ln.) HERBE SANGUINE. Espèce d'OsEiLLE ( Rumere san- guineus, L. ) (ln.) 358 C.2.T. de son genre apis proprement dit. L'espèce qu'il nomme, avec LiniiÈeus , maxillosa , est la femelle de la suivante , appe- lée par celui-ci, comme par le naturaliste anglais, florisomnis. ïabricius, nonobstant les observations que j'avois déjà pu- bliées à cel égard, dans mon Histoire naturelle des crustacés et des insedes {mé^achille grandcs-de/its, iom. i{->p. 5i), fait une 376 H E R espèce particulière du mâle, qu'il conserve toujours dans les hylées (florisomnis) et piroît même la prendre pour type de ce genre , puisqu il en développe les caractères , à la suite de la synonymie de cet insecte ; il place la femelle dans son genre antrophora , sous le nom de truncorum, et y rapporte mal à propos, comme variété, Y apis maxillosa de Linnaeus. La mégachile des campanules , de mon Histoire des insectes , mais dont il faut changer le nom spécifique , en celui de raponcule, puisqu'elle diffère , contre ma première opinion, de Y abeille des campanules de M. de Kirby, et cette dernière espèce, que j'ai reçue de M. de Basoches, avec ses rectifications sur ma synonymie , appartiennent au genre chéloslome. Lam^a- chile des troncs (apis truncorum , Linn. , Kirb. ) est une hériade ; son corps est long d'environ trois lignes et demie, cylindri- que , noir , luisant , tres-ponctué , avec un duvet blanchâtre sur quelques parties, et formant aux bords postérieur et supé- rieur des cinq premiers anneaux de l'abdomen , une raie transverse de cette couleur ; le premier de ces anneaux offre une excavation dont le bord supérieur est aigu , en manière de carène trartsverse ; le dessous de l'abdomen est couvert d'une brosse soyeuse , d'un cendré un peu roussâtre ; le dessus des mandibules présente une petite ligne élevée ; elles sont terminées par deux dents aiguës; les ailes sont obscures; l'extrémité de l'abdomen du mâle est courbée en dessous , comme dans tous les individus du même sexe des autres es- pèces et de ceux des chélostomes ; le dernier anneau a , de chaque côté, en dessus , une impression transverse. L'Hériade sinuée , de M. Spinola, n'est peut-être qu'une variété de celte espèce. Il en décrit une autre sous le nom de pusilla. (l.) HERICH. V. Hederich. (ln.) HERICIE, Hericius. Genre séparé des Urchins, par Jussieu. (b.) HERILLARD. "Vicq d'Azyr donne ce nom au Hérisson de Sibérie (desm.) HERIN VCEUS. V. Erinaceus. (desm.) HERIONE, Herione. Genre de coquilles, établi par De- nys Monfort. Il offre pour caractères : une coquille libre , univalve, cloisonnée, en disque, contournée en spirale; mamelonnée sur les deux centres; le dernier tour" de spire renferme tous les autres ; dos caréné et armé ; ouverture triangulaire, pyriforme, recouverte par un diaphragme percé à l'angle extérieur par une fissule en rimule étoilée , et recouvrant, dans son milieu, le retour de la spire ; cloisons umi H E R 377 La seule espèce que renferme ce genre , a près de six lignes de diamètre. On la trouve vivante dans la mer Adriatique t et fossile près de Sienne, (b.) HÉRISSÉ. Nom spécifique de poissons du genre Tétro- DON et du genre Baliste. (b.) HÉRISSÉE. Nom donné par Goëdaer , à une Chenille velue de l'artichaut, (l.) HÉRISSON , Erinaceus, Linn. , Briss. , Schreb. , Cuv. , Duméril , Geoffr. , etc. Genre de mammifères carnassiers insectivores , remarquables par leur corps court , trapu ; leur tête pointue ; leurs pattes courtes , terminées par cinq doigts armés d'ongles crochus ; leur peau couverte de piquans roi- des et peu longs en dessus , et de soies plus allongées en des- sous; leurs dents assez semblables à celles des musaraignes; leur queue courte ; leurs mamelles au nombre de dix, six pec- loraleset quatre ventrales ; leurs oreilles arrondies , nues, plus ou moins grandes ; leurs yeux petits , etc. Les hérissons , animaux destinés à se nourrir d'insectes, ont leurs deux incisives intermédiaires de la mâchoire supérieure fort longues, écartées l'une de l'autre , cylin- driques et dirigées en avant ; les latérales au nombre de deux, et la canine qui les suit, plus courte que les molai- res; celles-ci, au nombre de cinq en haut et de quatre en bas , ont leur couronne hérissée de pointes aiguës; les six incisi- ves inférieures sont dirigées en avant. Ce genre de dentition, ainsi que le remarque M. Cuvier (Règne animal), dont les tarsiers , parmi les quadrumanes , offrent aussi un exemple , rapproche un peu ces animaux des rongeurs. Ils n'ont point de gros intestins , ni de cœcum. Ils sont clavicules ; leur mus- cle peaussier ou panicule charnu est très-épais, déforme ovale, à fibres concentriques et disposé de manière à renfermer, par sa contraction , le corps de l'animal comme dans une bourse , lorsqu'il rapproche ensemble ses pattes et sa tête vers le ventre. Par un grand nombre de points, les hérissons ont des res- semblances avec les Tenrecs , qui même ont été long-temps placés dans le même genre ; mais ceux ci ont de fortes ca- nines qui manquent aux hérissons ; leurs incisives supérieures sont à peu près égales entre elles , et leur panicule charnu n'est point organisé de façon à les renfermer lorsqu'ils se sont roulés en boule. Les hérissons proprement dits appartiennent tous à l'ancien continent ; leurs espèces sont assez difficiles à bien caractériser. Ce sont des animaux nocturnes qui se réfugient dans des trous ou bien dans des creux d'arbres , et qui vivent principalement d'insectes, de mollusques terrestres, d'eeufs, de viande et de 378 H E R fruits. Ils deviennent excessivement gras vers l'automne ; pas- sent l'hiver engourdis dans un sommeil léthargique très-pro- fond, et se réveillent au printemps pour se livrer aux plaisirs de l'amour. A cette époque les vésicules séminales des mâles, qui sont excessivement ramifiées, ont pris un tel volume, qu'elles occupent la plus grande partie de la cavité abdominale. Les femelles font quatre ou cinq petits vers le milieu du prin- temps. Un fait très -remarquable , et qui a été observé par Pallas , c'est que les hérissons peuvent manger impunément un nombre assez considérable de cantharides sans en éprou- ver aucun accident ; tandis qu'un seul de ces insectes est un poison violent pour la plupart des mammifères carnassiers. Première Espèce. — Hérisson d'Europe {Etinuceus Êûro- pœus), Linn. , Schreb. , Geoff. , etc. Le Hérisson, Buff. , tom. 8 , pi. 6. Hérisson pourceau (Erinaceus suitlus) et Hé- risson chien {erinaceus caninus ) , Geoff. Le hérisson a un museau pointu et terminé par un carti- lage noir et arrondi ; un petit appendice charnu et dentelé comme la crête d'un coq , sur le côté externe des ouvertures .des narines; les oreilles courtes, arrondies, larges et dénuées de poil; les yeux petits et à fleur de tête ; les jambes si cour- tes, que Ton n'aperçoit que les pieds, tous divisés en cinq doigts ; les ongles allongés et peu solides; la queue très-courte; le dessus de la tête et du corps couvert de piquans durs et pointus, implantés par petits groupes. La grandeur ordinaire de l'animal est de neuf à dix pouces. A l'intérieur, la langue est épaisse, garnie de papilles et de grains ronds et blancs, le palais profondément sillonné, l'estomac très-profond, le cœur presque rond , le foie fort grand et partagé en cinq lo- bes , la vésicule du fiel grosse et ronde , la rate prismatique , mais irrégulière, etc. Il n'y a point de scrotum; les testicu- les gros et presque cylindriques, sont cachés dans l'intérieur. Les poils de la tête et du dessous du corps sont teints de cendré jaunâtre, et les piquans variés de brun et de blan- châtre; les jambes, presque nues, sontbrunes, et les yeuxnoirs. On distingue assez généralement deux races de hérissons, qui diffèrent entre elles principalement par la forme du mu- seau; les uns ont le groin d'un cochon , et les autres le nez d'un chien. Perraud ( Mémoire pour servir à f Histoire natu- relle des animaux, part. 2.c, pag. 4-9) rapporte qu'il a dissé- qué des individus de ces deux races , et que celle qu'il appelle canine, c'est-à-dire à museau plus court, plus mousse , et semblable au museau d'un chien, est moins commune que la race à museau long, pointu , et ressemblant au groin du cochon. Ray, au contraire, dit que cette race à groin de H E R 379 cochon ne se trouve point en Angleterre ( Synops. quadrup. , pag. 23i). Jîuffon et Daubenlon ne conviennent pas de la séparation de l'espèce du hérisson en deux races, et nous avons enlendu beaucoup de gens blâmer ces deux grands na- turalistes de n'avoir pas adopté une opinion consacrée par de bonnes observations et par la croyance commune. Plusieurs personnes, qui nous paroissoient à l'épreuve de la prévention, nous ont attesté la réalité de l'existence des deux races ; mais nous devons ajouter qu'il ne nous a pas été possible de nous en convaincre par notre (i) propre examen. De tous les quadrupèdes de nos climats , le hérisson est le seul qui soit protégé par des piquans sur le corps. Ce ne sont point des armes dont l'animal puisse se servir pour atta- quer; à peine en fait-il usage pour se défendre, et le courage n'a aucune part à sa défense purement passive et inerte , qui n'est que l'effet de la peur , et qui se réduit à se resserrer en boule , à rester immobile , et présenter à son ennemi un globe hérissé de pointes dures et acérées. Dans cet état , le héris- son brave les attaques des autres animaux; la plupart des chiens se contenlentde l'aboyer, et ne se soucient pas de le saisir. Ceux que l'on anime à ce genre d'attaque, se mettent le nez et la gueule en sang , et il n'en faut pas davantage pour qu'un chien perde l'odorat et ne soit plus propre à la chasse. Un cultivateur des environs de Lunéville avoit un chien qui faisoit une guerre très-vive aux hérissons ; " mais il se gardoit bien de les toucher. Dès qu'il apercevoit un de ces animaux , il aboyoit de toutes ses forces pour appeler du secours; si l'on ne venoit pas à ses cris , ce chien intelligent creusoit la terre avec ses pattes, tout près de l'endroit où le hérisson étoit resserré en boule , le faisoit rouler dans le trou, le couvroit de terre , et couroit à la maison chercher quel- qu'un qu'il amenoit à l'endroit où il avoit laissé son ennemi enterré. La peur oblige aussi le hérisson à lâcher son urine, et c'est encore un moyen de rebuter les assaillans par la mau- vaise odeur d'ambre qu'elle répand , ainsi que ses excrémens. Quand les hérissons n'ont rien qui les inquiète, leurs piquans, si hérissés lorsqu'ils se mettent en défense , sont couchés en (i) Outre la différence qu'offre la forme du nez , M. Geoffroy, qui ndople la distinction de ces deux animaux , a encore remarqué que le hérisson-chien ri1 zvo\t point les crêtes occipitales qu'il a trouvées dans le hérisson-cochon ; que dans ce dernier la partie de la peau du dos couverte de piquans , étoit moins étendue comparativement , que sa queue étoit plus mince et un peu plus longue, et que ses poils, plus grossiers et plus roides. étoient d'un roux foncé, an lieu d'être cendrés ou jaunâtres comme dans le premier, (desm.) 38o H E R arrière les uns sur les autres comme le poil des autres ani- maux; mais dans quelque position que ces pointes se trouvent, Ton sent qu'elles seroient un obstacle invincible au mode d'accouplement propre aux autres quadrupèdes; aussi les hé- rissons s'unissent face à face , debout ou couchés. C'est au printemps que cette union a lieu ; la femelle met bas au com- mencement de l'été, trois, cinq , et quelquefois sept petits, sur un lit de mousse, sous un buisson , ou au milieu des hautes herbes. A leur naissance , ces petits sont blancs et parsemés de points d'où doivent sortir les piquans ; ils font alors en- tendre un cri foible, assez semblable à un sifilement. Ces animaux ont le naturel indolent , timide et doux ; ils ne cherchent point à mordre ni à frapper de leurs pieds ; ils sont même susceptibles de quelque docilité. L'on a vu , il y a quelques années, aux Champs-Elysées , à Paris, un homme qui avoil une caisse remplie de hérissons; à sa voix, ils se dérouloient et se laissoient manier et tourmenter sans cesse. La captivité leur est néanmoins odieuse; la mère abandonne ses petits nés dans l'esclavage , dès qu'elle peut s'en tirer elle-même , et dans celte espèce, la tendresse maternelle le cède à l'amour de la liberté. L'on a même vu des femelles étroitement renfermées, dévorer leur progéniture. Les héris- sons vivent dans les bois et dans la campagne; ils se retirent sous des racines , des pierres , des rochers , ou dans des troncs d'arbres ; les crapauds, les limaçons , les gros scarabées et d'autres insectes sont leur principale nourriture ; ils mangent aussi des racines et des fruits tombés, car ils ne montent pas sur les arbres, comm? quelques personnes l'ont avancé. Ils ne font point de dégâts dans les jardins ni dans les potagers, et en plusieurs endroits on en met dans les clos, parce que l'on croit qu'ils font la chasse aux souris, aux rats et aux mulots. C'est par le même motif que 1 on en élève dans les maisons comme des chats , sur les bords du Tanaïs. Ils re- cherchent aussi les petits oiseaux, et ce qui le prouve , c'est qu'en Lorraine, où l'on tend aux bois une grande quantité de rejeUoirs ou «le sauterelles., pour prendre les oiseaux de pas- sage, on trouve quelquefois des hérissons saisis par ces pièges. Oii ne les voit pas boire ; quoiqu'ils mangent beaucoup , ils peuvent supporter une longue diète. Ils dorment presque tout le jour, cherchent leur pâture pendant la nuit, s'engraissent facilement , et passent l'hiver engourdis dans des arbres creux, de même que les marmottes, les loirs, etc. L'on dit que les hérissons nagent long-temps et avec vitesse ; mais ce qui est plus sur, c'est que, pour les faire étendre quand ils sont en boule, il suffit de les plonger dans l'eau. Dans nos pays, leur chair n'est point estimée; elle ne laisse pas de H E R 33, l'être assez en Espagne , où elle passe pour une viande de carême. Anciennement on se servoit des peaux de hérissons pour démêler ou serancer le chanvre; maintenant on em- ploie des peignes, dont l'usage est infiniment préférable. L'espèce du hérisson est généralement répandue en Eu- rope, à l'exception des pays froids. Seconde Espèce. — HÉRISSON A LONGUES OREILLES (Eiinaceus aiiritus), Pallas, Schreber, pi. i63, Gmeiin. — Hérisson d'Egypte, Geoffr. Ce hérisson est fort semblable au nôtre par l'ensemble de ses caractères ; cependant il est d une plus petite taille , et ses oreilles sont infiniment plus grandes que les siennes , puisqu'elles ont les deux tiers de la longueur de la tête. Ses piquans , non réunis par touffes ou épis à leur racine , comme ceux du hérisson d'Europe, sont séparés, et couchés en ar- rière dans le repos de l'animal ; les narines sont dentelées comme la crête d'un coq ; les jambes sont un peu plus lon- gues et plus minces que celles du hérisson commun; la queue est plus courte , conique , presque nue , et le poil plus fin ; le museau est garni de quatre rangs de moustaches ; les pi- quans ont du blanc à leur base ; une zone fort étroite de brun noirâtre sur leur milieu, et du jaunâtre à leur pointe ; l'iris de l'œil est bleuâtre , et la queue d'un blanc jaunâtre. Pallas a observé ce hérisson en Russie , dans la province d'Astracan, vers la partie inférieure du Volga etdel Oural, de même qu'à l'orient en deçà du lac Baïkal; la femelle met bas deux fois l'année , jusqu'à sept petits chaque portée. M. Geof- froy-Sainl-Hilaire a trouvé la même espèce en Egypte. Troisième Espèce. — HÉRISSON A OREILLES PENDANTES," Erinaceus malaccensis, Linn. ; Porcus aculeutus , Séba , Thés. , t. i, lab. 5i, fig. i. Malaca hedgehog, Shaw., Gêner., Zooi., t. i , part, i , pi. 121. — Le Hérisson de Malaca , Geoffr. Celui-ci , qui ne nous est connu que par la figure et la courte description qu'en donne Séba , par la longueur de ses piquans , tous disposés parallèlement et dirigés en ar- rière, semble plus approcher du porc-épic que du hérisson. Il est long de huit pouces ; il a les yeux grands et brillans ; les oreilles presque nues et pendantes ; les piquans longs de cinq à six pouces, et variés de blanc et de noir ou de roussâlre ; des soies entre les piquans, et tout le poil dont le dessous du corps est garni , de couleur rousse. On le trouve à Java , à Sumatra , et principalement à Ma- laca. C'est de celle espèce que provient le calcul biliaire , qui est en grande réputation parmi les Portugais, et qu'ils nomment pierre de porc. 3g2 H E R La collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris renferme un très-jeune individu qui paroît appartenir à cette espèce. Les piquans sont longs et peu nombreux ; plusieurs ont une couleur brune , et les autres sont blancbâtres. Les dents manquant à cet animal, il est impossible d'assurer s'il appartient bien réellement au genre des hérissons, (s. desm.) HERISSON D'AMÉRIQUE. Voyez Hérisson sans OREILLES, (s.) HÉRISSON CUIRASSÉ. Linnœus (Aman, academ.) donne le nom fterinaceus loricatus qui équivaut à celui-ci , aux tatous à trois, à sept , à neuf et à douze bandes, (desm.) HÉRISSON DE MADAGASCAR. On donne ce nom au Tendrac et au Tenrec. V. ce dernier mot. (s.) HERISSON DE MALACA. V. Hérisson a oreilles pendantes, (s.) HÉRISSON DE SIBÉRIE, Erinaceus ^*Wo«,Erxleben. Ce n'est vraisemblablement qu'une variété du hérisson com- mun, dont il diffère très-peu. Séba est le premier qui en ait donné la figure (Hist. , tom. i , iah. 4.9) ; et Klein , Rrisson , et d'autres zoologistes l'ont décrit comme une espèce dis- tincte. Cependant, cette race , qui n'est peut-être qu'une variété de description ou de dessin , n'offre de dissemblance avec notre hérisson q«e par les oreilles plates et courtes ; le défaut d'appendices frangés aux narines ; la couleur des piquans d'un roux foncé avec leur pointe jaune d'or, et celle des poils du dessous du corps qui sont d'un cendré clair et nuancé d'une teinte dorée. C'est un animal des régions mé- ridionales de la Sibérie, (s.) HÉRISSON SANS OREILLES, Ennaceus inauris , Linn. Espèce très-voisine du hérisson commun , qui n'est connue que par une figure et une courte description qu^n a donnée Séba. On l'a aussi appelée hérisson d Amérique , parce qu'elle vit dans les contrées méridionales de cette partie du inonde , si toutefois Séba n'a pas été trompé sur la patrie de cet animal ; ce qui lui est souvent arrivé pour d'autres. II n'a que le trou auditif, sans conque extérieure ; ses piquans sont d'un cendré un peu jaunâtre ; et le devant de sa tête , son ventre et ses jambes sont couverts de poils soyeux et blanchâtres ; ceux qui garnissent le dessus des yeux sont d'un brun foncé , et ceux des tempes longs et noirâtres. Cet animal se tient dans les forêts de la Guyane hollan- daise. Il se nourrit de fruits , de racines , d'herbes et de larves ou œufs de fourmis. Les naturels de ce pays en man- gent la chair , qui est blanche et appétissante. D'Azara ( Quadrup. du Paraguay ) soupçonne que le héris- H E R 383 son sans oreilles est le même quadrupède que son couïy, c'est- à-dire , le Coendou. (s.) HERISSON SANS QUEUE. Voyez l'article Tenrec. (desm.) HERISSON SOYEUX {Erinaceus setosus, Linn.) C'est le tendrac, espèce du genre Tenrec. (desm.) HERISSON. On a appelé vulgairement ainsi les poissons des genres Diodon et Tétrodon , parce qu'ils sont couverts d'épines mobiles comme les hérissons, (b.) HERISSON. Les marchands appliquent ce nom à plu- sieurs coquilles du genre des Rochers , à raison des pointes dont leur surface est couverte, (b.) HERISSON. On donne aussi ce nom au fruit du Coros- SOLIER MURIQUÉ et à l'AsTRAGALE TRAGACANTE. (B.) HERISSON. Nom vulgaire de I'Urchin érinacé de Bul- liard. (b.) /flERISSONBLANCouBARBETRLANC.Nom donné par M. Réaumur à une larve de Coccinelle , qui se nourrit de pucerons. Son corps est hérissé de touffes blanches, ar- rangées comme les piquans d'un porc-épic, sur six lignes; les pinceaux n'ont pas tous la même direction ; ceux de la tète tombent sur les yeux , ce qui fait , sous ce rapport , paroître cet insecte semblable à un barbet; les filets des bords du ventre sont tournés en dehors ; les autres se recourbent un peu en crochets , et en partie vers la queue. Ces larves se nourrissent des pucerons qui se trouvent sur les feuilles de prunier, de rosier, etc. ; lorsqu'elles en ont dé- barrassé une, elles passent à une autre. Au bout de quinze jours elles ont acquis toute leur grandeur ; elles se fixent , se changent en nymphes dans leur peau même , qui se fend et devient une espèce de coque; trois semaines après, l'insecte parfait en sort. V. Coccinelle, (l.) HERISSONDEMER. Nom vulgaire des espèces d'OuR- sins, les plus communes sur les côtes de France, (b.) HERISSONNE.Nom donné à la chenille du bombyx caja de Fabricius , placée maintenant dans le genre Urétie. V. ce mot. (l.) HÉRITIÈRE, Heriliera. Ce nom a été donné h cinq genres de plantes, dont l'un étoiteomposé de V anïliericum caly- culatum de Linnaeus : il a été placé parmi les Helonias par Willdenow ; l'autre étoit formé de quelques plantes fort voisines des Amomes , et a été appelé Helleniale par le même botaniste; le troisième a été établi par Aiton, et com- prend le Mollavi et une autre plante ; le quatrième renferme 38£ H E R la Samandure du Flora zeylanica ; enfin le cinquième , qui est dû à Gmelin , et appartient encore à une plante de la triandrie monogynie, et de la famille dos Iridées, que Walter a le premier fait connoître , pag. 67 de sa Flore de Ca- roline, que j'ai figurée dans le Bulletin des Sciences de la Société ■philomaû àque , qui a éié placée , mais à tort , parmi les Argo- lazes , et dont les caractères sont : Point de calice ; une corolle monopélale , ventrue , tubu- leuse , velue en dehors , jaunâtre en dedans , avec six divi- sions lancéolées et droites en son limbe ; trois étamines à fi- lamens droits ; un ovaire inférieur, obrond, surmonté d'un style épais , décliné , à stigmate simple ; une capsule triangu- laire, tronquée à son sommet, entourée de la corolle qui persiste , et contenant cinq à six semences rondes dans cha- que loge. La seule espèce qui compose ce genre a éié observée par moi en Caroline. C'est une plante vivace , qui , avant sa flo- raison , a beaucoup de l'aspect d'un iris ; ses feuilles sont ra- dicales, longues , ensiformes, glabres , et engaînées les unes dans les autres à leur base ; sa tige est haute d'environ un pied, velue , munie de quelques feuilles très-petites, et porte à son sommet un thyrse de (leurs unilatérales , et accompa- gnées de bractées. Elle croît dans l^s lieux humides sans être marécageux , et fleurit au milieu de l'été : ses semences avor- tent très-fréquemment. Sa racine est fibreuse , d'un rouge de sang , et donne, quand on la comprime , une liqueur de même couleur, qui paroît très-propre à la teinture , mais qui, ainsi que je m'en suis assuré, s'altère très -promptement à l'air. On ne la cultive pas en Europe, (b.) HERlTlNANDEL.lNom indien d'une Vipère de la côte de Malabar , dont la morsure est mortelle , si on ne peut boire assez à temps une décoction de I'Antidesme alexi- TÈre. (b.) HERK.TE GRAESS. Le Gratteron porte ce nom en Danemarck. (ln.) HERLAGUE. Nom fabriqué par Vicq-d'Azyr, pour désigner ïerinaceus malaccensis A Erxleben. V. Hérisson a oreilles pendantes, (desm.) HERLE. V. Harle. (v.) HERLITZEN, HERLSKENouHERSKEN des Alle- mands. V. Cornouiller mâle, (ln.) HERMANE, Hermania. Genre de plantes de la mona- delphie penlandrie, et de la famille des sterculiacées , qui offre pour caractères: un calice campanule, à cinq divisions pointues; cinq pétales onguiculés plus grands que le calice t souvent un peu tors en spirale et à lame arrondie ; ces éta- H E R 38S mines, dont les filamens sont élargis et réunis à leur base , portent des anthères sagittées et conniventes; un ovaire supé- rieur , arrondi ou ovoïde , pentagone , chargé de cinq styles rapprochés à stigmates simples; une capsule arrondie, penta- gone, à cinq loges, s'ouvrantpar son sommet en cinq valves, et contenant dans chaque loge des semences petites et nom- breuses. Les hermanes renferment plus de trente espèces, toutes du Cap de Bonne-Espérance , et toutes formant des arbustes ou de petits arbrisseaux à feuilles alternes, simples, dentées, ou incisées, et à fleurs axillaires et terminales, souvent gémi- nées et de couleur jaune, dont plusieurs se cultivent dans les jardins des curieux en Europe. Cavanilles en a fait la mono- graphie. Les espèces les plus remarquables sont: L'Hermane a feuilees de guimauve, dont les feuilles sont ovales , dentées, crénelées, velues, molles, les stipules ovales, lancéolés , et les pédoncules biflores. Elle est cultivée dans toutes les écoles de botanique. L'Hermane vésiculeuse aies feuilles cunéiformes, inci- sées , presque pinnatifides , les fleurs en corymbe terminal , et les capsules renflées. L'Hermane lisse a les feuilles lancéolées, aiguës, unies en dessus et dentées. C'est Y hermannîa denudaia de Linnaeus. On la cultive comme les précédentes, (b.) HERMANNIA, du nom de Paul Hermann, professeur à Leyde , auteur, i.° d'un catalogue des plantes de Ceylan , imprimé à Leyde , en 1726, in-8.°; 2.0 d'un ouvrage intitulé Paradisus batavus ( in-/}..0 , 1705), très-précieux et remarqua- ble par la beauté des figures et l'élégance des descriptions. Les botanistes ont consacré à Hermann un genre de plante j c'est celui décrit plus haut au mot Hermane. Il fut institué par Tournefort et adopté par Linnaeus qui y rapporta d'abord, ainsi que son fils, .les plantes du genre actuel Mahernia , dont le nom dérive aussi de celui d'Henmànn. L' hermanniu in'phyl/a de Cavanilles n'est pas Yhermannla triphylla de Lin- naeus, qui, d'après l'observation de Thunberg, appartient au genre cunnanis. (ln.) HERMAPHRODITE ou ANDROGYNE. Parmi les différens modes de génération que la nature a établis pour immortaliser en quelque sorte les corps vivans , la réunion des deux sexes dans le même individu ou l'hermaphrodisme tient une place remarquable. En effet, il y a trois différences principales dans la ma- nière dont les productions vivantes se propagent. La plus simple est celle par bourgeons , ou par un prolongement du 386 H E R corps d'un individu qui en produit un autre en se séparant du tronc originel. Nous en voyons journellement de nom- breux exemples dans le règne végétal ; ainsi une branche de saule, un rejeton de fraisier, un cayeu , une racine, une porlion d'arbre , repiqués en terre , jouissent de leur pro- pre vie et deviennent un tout complet entièrement sem- blable à l'espèce de laquelle ils émanent. Ce moyen de gé- nération n'est point borné aux seules espèces végétales , les dernières classes des animaux en sont aussi pourvues. Coupez un polype d'eau douce (hydra) en vingt morceaux, chacun deviendra bientôt un animal entier et parfait comme celui dont ils tirent leur origine. Certaines espèces d'annélides ou vers , comme les ndides , en font de même. Beaucoup d'ani- malcules infusoires sont non-seulement ovipares, mais ils se divisent naturellement en globules nombreux, emboîtés l'un dans l'autre , comme dans le vuhox , qui deviennent un tout , et qui se diviseront par la suite à leur tour. Voyez l'ar- ticle Génération. La seconde manière de se propager est celle des êtres à double sexe rapprochés sur le même individu végétal ou ani- mal , ou des hermaphrodites. La troisième est la reproduction par le concours des deux sexes , placés chacun sur un individu différent. Consultez l'article Sexe. L'hermaphrodisme, ou la réunion des deux sexes dans un seul individu , est très-commun dans le règne végétal, mais beaucoup plus rare parmi les animaux. Chez les plantes , il n'y a que la classe appelée dioécie par Linnœus , qui ne soit pas hermaphrodite ; encore les plantes dioïques deviennent-elles parfois monoïques, et même her- maphrodites ; toutes, ou presque toutes les autres plantes le sont, et les exceptions qui se rencontrent dans quelques es- pèces sont extrêmement rares. Quelques plantes , à la vérité, n'ont pas d'organes sexuels visibles, telles sont la plupart des cryptogames ; mais on n'en peut pas conclure qu'elles soient privées des deux sexes sur le même individu. Il y a quelques cas où les plantes dioïques , c'est-à-dire celles qui n'ont qu'un .sexe sur le même individu , dérogent à cette loi , et repren- nent les organes du sexe qui leur manquent, le pistil chez les fleurs mâles , les étamines dans les fleurs femelles ; car ces organes ne manquent souvent que par avortement, et l'on en trouve encore des rudimens ou des traces dans ces llcurs uni- sexuelles. Si quelques plantes dioïques sont quelquefois mo- noïques , celles - ci deviennent parfois oussi dioïques , comme Forster l'a, remarqué dans sa Flore des îles de la mer Australe,, H E R 38; En général , on peut considérer l'hermaphrodisme comme un attribut végétal , puisque les plantes y sont presque toutes assujetties. Celte considération est d'autant plus vraie, que les animaux hermaphrodites tiennent beaucoup de la nature vé- gétale ( V. l'article Animal); car une huître, une moule , un ver , un zoophyte , sont presque autant des plantes que des bêtes ; ils n'ont qu'une vie végétative , une existence fort im- parfaite et presque insensible. Dans ce genre, les polypes ou hydres , les actinies ne se reproduisent que de bourgeons, et leur génération n'est qu'une extension de la nutrition. Mais , chez les échinodermes, astéries, oursins, holothuries, il y a déjà des ovaires qui, à l'époque du frai, sont fécondés par une liqueur spermatique. Il en est de même des cirrhopodes (ba- laniles) et de tautes les coquilles bivalves , des ascidies, des salpa, etc. On trouve un hermaphrodisme moins complet, ou avec des sexes bien sépares , en plusieurs mollusques ; mais , depuis les insectes et les crustacés jusqu'aux animaux les plus parfaits, aux espèces les plus distinguées dans la grande répu- blique des productions vivantes , on ne voit jamais ^herma- phrodites; du moins les exemples qu'on cile sont fort dou- teux, ou plutôt des exceptions monstrueuses. Et les causes de ces différences ne sont pas tellement im- possibles à découvrir, qu'on n'en puisse rendre raison. Ii paroît certain qu'elles dépendent du degré de sensibilité des êtres. Par exemple , si 1 homme , le singe , le chien , le moineau, ou tout autre quadrupède et oiseau , eussent été hermaphrodi- tes complets et se suffisant à eux seules , ils se fussent bien- tôt détruits eux-mêmes par les moyens destinés à les repro- duire. Qui eût pu empêcher l'homme et les animaux de se livrer perpétuellement à la copulation , de s'énerver , de se tuer par leurs propres excès ? Avec une sensibilité aussi active, avec la continuelle stimulation qui nailroit de la proximité des sexes, surtout dans les climats ardens de la terre, quel individu auroit résisté à ce penchant? Malgré la séparation des sexes , malgré les obstacles que la nature, les conventions sociales , les loix de l'honneur, les avertissemens des religions apportent pour tempérer la fièvre de l'amour , on a bien de la peine d'empêcher les hommes de s'énerver dans les plai- sirs ; et même dans les contrées brûlantes de la terre , les loix sont insuffisantes , il faut absolument emprisonner le sexe dans des harems, pour éviter les ravages meurtriers de l'a- mour. Si la nature n'avoit pas rendu les quadrupèdes , les oi- seaux, les reptiles, les poissons et les insectes, indifférens pour la reproduction , excepté dans le temps du rut, comment n'auroient-ils pas péri, puisqu'ils sont déjà presque tout épui- sés après un seul acte de copulation , puisque les insectes 338 H E R mâles meurent après cet effort, comme s'ils léguoient leur vie toute entière à leurs descendons ? Mais dans une moule, une huître, un limaçon, un ver de terre, à peine l'amour fait sentir son aiguillon, leur chair molle et baveuse est presque sans nerfs, c'est une pâte pres- que insensible ; il n'y a donc point de danger d'y réunir les deux sexes , aussi-bien que dans les plantes qui n'ont jamais de nerfs. Une autre raison vient encore à l'appui de ces considéra- tions. Moins un animal peut se mouvoir, moins ses sens sont parfaits , et plus il a de difficulté pour trouver un individu de son espèce. L huître , fixée sur son rocher, ne peut pas cher- cher au loin une autre huître; elle ne pourroit pas en devi- ner le sexe; elle ne pourroit même pas la reoxmnoître au mi- lieu de sa coquille , sans yeux , sans bras , sans organe exté- rieur. S'il falloit le concours de deux sexes dans cette espèce, elle seroit mille fois anéantie avant que de réussir à se pro- pager. Si vous voyez un animal qui ne puisse changer de place qu'avec d'extrêmes difficultés , prononcez qu'il doit être her- maphrodite , comme les plantes toujours fixées au même lieu. Par suite de cette raison, une plante, un animal, qui ne peuvent presque jamais se soustraire aux chocs extérieurs, qui sont en butte à tous les objets circonvoisins, qui ne sa- vent ni fuir, ni se défendre , parce qu'ils sont presque insen- sibles aux biens et aux maux; ces êtres, dis— je , doivent être beaucoup exposés à la destruction. Que de milliers de ver- misseaux , de plantes , de coquillages de toute espèce , sont ainsi anéantis chaque jour? Or, la nature les a formés de telle sorte, que s il en échappe un seul., l'espèce entière est sau- vée ; ce qui n'est pas de même chez l'homme , les oiseaux , les quadrupèdes , parce que ceux-ci ont infiniment plus de facilité de s'échapper et de se rassembler, que des huîtres ou des polypes. Voilà donc une admirable combinaison de pré- voyance pour la perpétuité des espèces. Dans les véritables hermaphrodites , l'individu représente donc l'espèce entière et complète , puisqu'il se suffit pour se reproduire. L homme , la femme séparément, ne sont pas des êtres complets ; ce sont des moitiés de l'espèce qui ne peuvent rien produire seules. Une huître , un vil gramen , un frêle vermisseau, sont beaucoup plus parfaits que nous à cet égard, lis ont en eux-mêmes tous les principes de l'im- mortalité , précisément à cause qu'ils sont plus sujets à la mort, il faut deux individus de l'espèce humaine pour valoir autant qu'une seule huître , relativement à la reproduction. Cependant , en considérant l'hermaphrodisme , on eu trouve de deux sortes ; le premier, qui seul se suffit entière- H E R 389 ment; et le second, quia besoin du concours mutuel de deux individus androgynes. Expliquons ceci. Les coquillages bivalves , tels que les moules , les huîtres , les peignes , les péioncles ; et les mullivalves ou cirrhopodes, comme les glands de mer (Lrpas halanus , Linn.), etc. ; les holothuries, les ascidies, les oursins et étoiles de mer, les tt-enias , etc. , se reproduisent par des œufs ou des gemmules, sans le concours de plusieurs individus; mâles et femelles en même temps, ils se fécondent eux-mêmes au temps du frai , comme les plantes se fécondent à l'époque de la floraison , car le temps de l'amour est aussi l'âge de la floraison et de la beauté des animaux. ' Au contraire, les coquillages univalves, tels que les lima- çons, les bulimes , etc. , et même les limaces, les lièvres de mer, les doris , les téthys, les phyllidies , ont bien les deux sexes réunis dans leurs individus; mais la disposition des or- ganes mâles et femelles est telle, qu'ils ne peuvent se fécon- der seuls. Il faut le concours d'un individu semblable : alors chacun est fécondant et fécondé , donnant et recevant mutuel- lement. Quoique ces mollusques soient androgynes , on ne peut pas les considérer comme véritablement ïiertnaphrodites; ils ne représentent pas exactement l'espèce. Et ceci confirme bien ce que nous avons dit sur les causes de 1 hermaphro- disme ; car , à mesure que les animaux peuvent changer de place avec plus de facilité , à mesure que leurs sens sont plus parfaits, à mesure que leur sensibilité s'aiguise davantage, le mode de génération devient plus compliqué , et exige plus de conditions pour son accomplissement. Dans les polypes et les derniers animaux , la génération n'est qu'une simple ex- tension et une séparation du même corps ; dans les coquil- lages bivalves et plusieurs vers, c'est un hermaphrodisme complet et se suffisant à lui-même ; dans des mollusques nus et les univalves, pour la plupart, c'est un hermaphrodisme incomplet; et enfin dans les autres classes d'animaux, les sexes sont séparés. On remarque même des nuances dans l'intervalle de l'hermaphrodisme et de la séparation des sexes; car si nos limaçons, bulimes , planorbes , etc. , ont les deux sexes avec le besoin d'un accouplement réciproque , il y a d'autres univalves à sexes séparés sur chaque individu ; tels sont les buccins , les murex , les cônes et porcelaines ou ve- nus, cyprœa , qui ne peuvent se féconder deux-mêmes; les céphalopodes ou les sèches et les poulpes ont aussi les sexes séparés sur deux individus différens ; ils fraient sans accou- plement , et de la même manière que les poissons, par l'effu- ;;ron de la laite du mâle sur les grappes d'œufs de la femelle. 3lais chez les univalves à sexes rapprochés, il y a un accouple- 3go H E R ment ; des espèces sont même vivipares , comme Yhelix vid- para. On observe, parmi les insectes, des sexes toujours séparés; néanmoins, outre des individus neutres, quelques femelles n'ont pas loujours besoin du mâle pour produire. Ainsi les pucerons femelles, les puces-d'eau ou monondus pulex , fe- melles, n'ont qu'un sexe; elles peuvent pondre toutefois, dans un certain temps de l'année et sans l'intervention des mâles, plusieurs générations d'individus féconds ; de sorte que ces femelles représentent alors l'espèce entière , quoiqu'elles n'aient qu'un sexe. Cette disposition étoit d'autant plus nécessaire , qu"à cette même époque il n'y a point de puce- rons mâles. Ce singulier phénomène , aujourd'hui hors de doute, se conçoit, si l'on admet que la semence des mâles, une première fois reçue , suffise pour féconder non-seule- ment les femelles , mais pour donner encore la fécondité aux individus qui en doivent naître. Méry , qui a disséqué la moule , a fort bien décrit com- ment le frai sortant des ovaires des organes femelles , étoit arrosé de la laite des parties mâles du même animal. "Vous avez peut-être vu quelquefois des limaçons accouplés au prin- temps. A côté de leur tête sort un organe qui est en même temps verge et vagin ; lorsque ces animaux se joignent , le pénis de l'un entre dans la vulve de l'autre , et réciproque- ment. Au reste , la fécondation s'opère chez eux avec beau- coup de lenteur , parce qu'ils n'ont aucune vésicule séminale, et que leurs sensations paroissent fort obtuses. On a prétendu trouver des hermaphrodites dans quelques autres classes d'invertébrés. Poupart a cru que l'hydrophile (hydrophilus piceus), sorte d'insecte coléoptère qui vit dansl'eau, étoit de ce nombre. Schéeffer dit la même chose du monocle apus; mais M. Jurine a reconnu que les pucerons aqua- tiques se reproduisoient à la manière des pucerons aphis. On rapporte dans les Transactions philosophiques , n.° 4^3, que les crabes sont quelquefois androgynes ; et Schseffer croit en avoir trouvé quelques exemples dans les papillons. On a vu des femelles de papillons phalènes , pondre des œufs féconds, sans l'intervention du mâle. Geoffroy dit la même chose de la femelle du fourmilion. Rien n'est pourtant bien prouvé à ce sujet. Il n'est pas impossible que , par une aberration des lois ordinaires de la nature , les deux sexes puissent se trou- ver réunis dans un seul individu , chez les animaux les moins parfaits seulement , parce qu'étant voisins des races herma- phrodites par leur conformation , ils ont plus de penchant à devenir androgynes , que les espèces éloignées et parfaites. La nature marche toujours par gradation ; elle ne fait point H E R 391 de saut ; ses lois ne vont pas d'abord d'une extrémité à l'au- tre , sans passer par des points intermédiaires , et leurs oscillations se circonscrivent d'ailleurs dans de certaines limites. On a cru voir encore des exemples d'androgynisme dans quelques espèces de poissons , surtout chez les merlans ^as- ter , (Op. subces. 11 ). Je tiens un semblable témoignage d'une personne digne de foi, qui l'a vu elle-même. Duhamel assure qu'il existe aussi un pareil exemple d'androgynisme dans des carpes ( Hist. de VAcad. des Sciences , p. 25£) ; et l'illustre H aller le témoigne de même ( Comment. Gotting. t. 1 , p. 21 ). Pallas croit que les syngnathes, genre de poissons, n'ont point de mâles , et que les femelles sufiisent pour re- produire l'espèce. Everard Home, dans les Transact. philosoph. i8i5, dit pa- reillement que les myxine , L. , ou les gastrobranches et d'au- tres poissons cyclostomes , du genre des lamproies , sont her- maphrodites ; qu'ils se suffisent à eux seuls pour reproduire l'espèce. Tous ces faits ont encore besoin de vérification. Les gaslrobranches , à la vérité , semblent être des poissons fort imparfaits , dont plusieurs individus vivent dans le corps d'au- tres poissons où ils pénètrent à la manière des vers intesti- naux , parmi lesquels Linnseus les avoit placés ; aussi les vers intestinaux sont la plupart hermaphrodites; mais d'autres sont séparément mâles et femelles , comme les ascarides. Au reste , on ne trouve aucun autre exemple d'hermaphrodisme véri- table , dans tous les animaux à vertèbres et à sang rouge. Lesespèces d'animaux chez lesquels les deux ovaireset leurs oQÎduclus sont toujours séparés , sont plutôt susceptibles de montrer d'un côté un testicule mâle , et de l'autre un ovaire; mais il ne paroît pas en être ainsi chez les espèces dont les oviductus ou les canaux déférens du sperme se joignent. Pendant long-temps , cependant , on a pensé qu'il pouvoit se trouver dans l'espèce humaine, de véritables hermaphro- dites. Gaspard Bauhin a rassemblé à ce sujet , tout ce qu'en ont raconté les anciens et les modernes , jusqu'à son siècle ( De Naiurâ hermaphwd. , Franco/. 1628 , in-8.° ). On prétend encore que la nature , plus variée dans les contrées chaudes de la terre , s'y jouoit dans la formation des sexes. ( Voyez ce que j'ai dit à ce sujet dans mon Hist. mit. du Genre humain, tom. 1 , pag. 354- ) Garcilasso de la Vega l'assure pour quel- ques Sauvages de la Floride , et Thévenot en dit autant de quelques Indiens, {Voyages, tom. 5, liv. 1, ch. 12 ). On trouve, en effet , des individus dans lesquels les organes sexuels sont mal développés ou mal conformés. Une femme qui a un grand clitoris ressemblant à la verge d'un homme , passe , 392 H E R aux yeux de certaines personnes peu instruites , pour un her- maphrodite , quoiqu'elle soit réellement femme , et qu'elle ait la faculté d être fécondée. J'ai vu à l'hôpital militaire du Yal- de-Grâce , un soldat dont la verge éloit très-petite , et dont Jes testicules étoienl restés dans l'abdomen , de sorte que les bourses ne paroissoieni presque pas au dehors ; sous la verge , il y avoit comme deux grandes lèvres et un sillon creux, mais aucune ouverture , aucun vagin véritable; les hanches étoient plus larges , les mamelles un peu plus gonflées que dans les hommes; sa voix étoit grêle ; il n'avoil pas de barbe ; sa peau étoit douce et blanche. Le pubis étoit peu garni de poils. Cet individu n'avoit aucun désir d amour. Sa verge n'entroit point en érection ; elle étoit grosse comme celle d'un enfant de six ans. C'étoitun homme imparfait, un être foible , timide, que les lois avoient forcé de marcher à la guerre , mais qui ne pouvoit pas en soutenir les fatigues. Ce n'étoit pas un her- maphrodite , parce que je n'en connois point de véritables dans l'espèce humaine. On a dessiné ses parties naturelles. JEverard Home a décrit dans les Philosoph. transact. , an i 799, un cas semblable dans un soldat de la mai'ine ; et aussi "W ris- berg, Comment. Goiting. ; de singulari genitalium dtformitale in puera liermaphrodiiium mentiente , § 7. Hunter a remarqué des femmes privées d'ovaires; Obsew.onthe animal economy., p. 80, Sleglehner, de hermaphr. nat. Bamherg, 1816. in-8." fig. etc. 11 ne me paroit pas possible de trouver, dans un individu de l'espèce humaine, tous les organes intérieurs et extérieurs des deux sexes de manière qu'il puisse concevoir et féconder. Presque toujours, ces prétendus hermaphrodites sont inca- pables de lune et de l'autre fonction , et quand ils fécon- dent, ils sont seulement mâles; quand ils conçoivent, ils sont seulement femelles. De là vient que les formes des herma- phrodites sont en général agréables comme celles des femmes, ainsi que le remarque l'abbé Winkelmann, Hisi. de lait, de l'antiquité, tom. i.er , p. 364 , in-l^.0 ; car il s'extasie à son ordinaire sur la beauté dune statue représentant, à la Villa- Borghèse, un hermaphrodite couché. Les anciens recher- choient ces individus , tandis qu'en d'autres temps , ils les noyoient. Voyez aussi Mollerus, Tract, de hermaphrod. , ch. 2 , et Blancard , C'ollcct. medico-phys. , cent. 3, obs. 80 , au sujet de plusieurs exemples d'androgynes humains, examinéspardes anatomistes; outre celui de Mertrud, en 1760, celui de Ma- ret, dans les Mém. acad. de Dijon , tom. 2 , et celui de Gi- raud , dans le Journal de Médecine. Bettinelli prétend avoir trouvé un mouton parfaitement androgyne ( Nupera obs. perf. stmctur.androgyn. Pisauri, 1758, in-S.° ). Haller observe qu'il manque plusieurs parties essentielles ( Voyez sa Dissert. sur H E B 395 /'Hermaphrodisme, dans les Comm. Gotting., loin, i , pag. pre- mière. ), à tous les androgvnes décrits par les auteurs. Voyez j\mdrog\ne. Nous en avons un exemple sous les yeux. On peut donc douter de l'existence des véritables herma- phrodites dans l'espèce humaine ; mais il se voit des individus dont le sexe est mal conformé, (virey.) HERMAPHRODITE ( Fleur). C'est celle dans laquelle les deus sexes se trouvent réunis. V. le mol Fleur, (d.) HERMAS , Hermas. Genre de planies de la polygamie monoécie et delà famille des ombellifères, qui offre pour caractères: àes fleurs disposées en ombelles hémisphériques, dont la terminale aies ombellules hermaphrodites au centre, mâles à la circonférence, et les latérales ont des ombellules toutes mâles ; une collerette universelle de neuf à douze folio- les linéaires, lancéolées, et des collerettes partielles d'une ou deux foiioles ; chaque fleur a un très-petit calice à cinq dents; cinq pétales égaux et entiers; cinq étamines; et les hermaphrodites ont , de plus , un ovaire inférieur comprimé, plus grand que la corolle, chargé de deux styles plus grands que les pétales, à stigmates obtus; deux semences presque orbiculaires ou elliptiques, comprimées, bordées d'une pe - tite aiic membraneuse , et munie d'une strie élevée et lon- gitudinale. Ce genre contient quatre à cinq espèces qui ont beaucoup de rapport avec les Buplèvres , et dont les feuilles sont simples , alternes ou simplement radicales, et qui sont natu- relles au Cap de Bonne-Espérance. Aucune de ces espèces n'est cultivée en Europe, et même elles se trouvent rarement dans les herbiers. Leurs feuilles, principalement celles de I'Hermas gigan- tesque, se dédoublent, s'étendent au point de pouvoir les faire servir de mitaines. Elles se substituent, dans cet état., à I'Amadou , dont elles ont complètement l'apparence, pour allumer le feu et arrêter les hémorragies, (b.) HERMELIN. Nom allemand et suédois de I'Hermine. (desm.) HERMELINUS. Quelques auteurs désignent L'Hermine par ce nom. (desm.) HERMELLANUS. Charleton donne ce nom à I'Her- MINE. (DESM.) HERMES, Hermès. Genre de Coquilles établi par De- nys- Monlfort, pour placer une espèce jusqu'à lui confon- due avec les Cônes, excepté par les marchands, qui l'appe- loient la chenille , le petit drap piqué. Ses caractères sont : coquille libre , univalve , très-cylindrique ; spire apparente , 394. H E R conique; ouverture moins longue que le test; columelle fortement striée; point de pli a sa base; lèvre extérieure tranchante ; base échancrée. Le type de ce genre est le CÔNE nusatelle de Linnseus, qui vient des mers de l'Inde. C'est une coquille de deux ou trois pouces de long, striée, granulée, tiquetée, et maculée de jaune. L'animal qui la forme diffère peu de ceux des Cy- lindres, des Rouleaux et des Cônes, (b.) HERMESIAS ou Rosa de monte. Lœfling dit qu'on nomme ainsi , en Amérique , une plante , le brownea , Rosa de monte , Willd. , qui se trouve aux environs de Porto-Bello, et dans la Terre-Ferme, (ln.) HERMESIE, Hermesia. Arbrisseau à feuilles alternes, légèrement pétiolées, lancéolées , dentées, coriaces, gla- bres, à fleurs disposées en panicules terminales, qui forme, selon Bonpland, un genre dans la dioécie octandrie et dans la famille des tithymaloïdes. Les caractères qu'offre ce genre sont : un calice de deux, trois, quatre ou cinq folioles. Dans les pieds mâles, huit éta- mines a filamens très-courts. Dans les pieds femelles , deux ovaires inférieurs. Le fruit est une capsule biloculaire et bisperme. II est probable que cet arbrisseau est le croton castaneifolium de Linnseus. Il est originaire de l'Amérique méridionale, (b.) HERMETIE, Hermetia , Latr., Fab. ; musca , Linn. Genre d'insectes, de l'ordre des diptères, famille des nota- canthes, tribu àcs décatomes. Ces insectes paroissent avoisiner les stratiomes ou mouches- armées, et surtout les xylophages de Meigen. Leurs antennes beaucoup plus longues que la tête, sont composées de trois pièces, dont la dernière, sans stylet ni soie à son extrémité supérieure , est divisée en huit anneaux et forme une massue comprimée. Toutes les espèces connues sont de l'Amérique méridio- nale. Fabricius en mentionne quatre , Linnseus en décrit une qu'il a placée dans son genre musca, et qu'il nomme illucens. Voyez la figure qu'en a donnée Degeer, Insect. tom. 6, p. 2o5, pl. 29, fig. 9 et 10. C'est sa némoièle à anneau transparent. Elle est noire , avec l'abdomen allongé , aplati, marqué sur le second anneau d'une grande tache jaune, transparente, et divisée en deux. Les.ailes sont dan brun-violet, (l.) HERM1-JAUNE. Nom vulgaire de la Marouette, aus environs de Niort, (v.) HERMINE , Muslela erminea , Linn.; pi. E 12 de ce Dic- tionnaire. Petit quadrupède carnassier du genre des Martes, remarquable par son pelage, dont la couleur est fauye en été H E R 395 { alors i'anîmal porte le nom de Roselët), et tout blanc en hiver, à l'exception du bout de la queue qui reste d'un noir foncé dans toutes les saisons. Les peaux d'hermine fournissent une fourrure très-précieuse. V. Marte, (desm.) HERMINE. C'est le Cône capitaine, (b.) HERMIN1E, Herminia, Latr. Genre d'insectes, de l'or- dre des lépidoptères , famille des nocturnes , tribu des noc- tuélites. Plusieurs crambus de Fabricius, ci ses hyblèes, sont pour moi des herminies. Leurs ailes , dans le repos, forment un triangle allongé, presque plane; ce qui donne à ces lépidop- tères le port des phalènes pyrules de Linnœus ou des espèces de ma tribu des deltoïdes ; mais les palpes supérieurs sont cachés, et les inférieurs sont ordinairement grands, recourbés et très-comprimés ; les antennes , du moins celles des mâles, sont le plus souvent ciliées ou pectinées , et offrent même , dans quelques-uns, un petit renflement qui imite un nœud ; les chenilles n'ont que quatorze pattes , la première paire des membraneuses ventrales manquant. Il paroît qu'elles vivent retirées dans des cornets de feuilles qu'elles ont roulées. Les herminies sont des insectes peu brillans. Leurs couleurs sont généralement grises , et ne varient que par leurs nuances et les taches ou fascies plus ou moins foncées qui les recou- vrent. On en trouve en Europe plusieurs espèces , dont quel- ques-unes sont même assez abondantes. Elles ont, par la longueur de leurs palpes, toujours excité l'attention des na- turalistes; aussi Réaumurlesmentionne-t-ii dans son Septième Mémoire , pi. 18 , et Degeer, dans son premier volume, pi. 5, fig. i ; mais elles n'en sont pas pour cela plus connues. On ne sait presque rien de leurs mœurs. Les espèces les plus communes ou les plus remarquables sont : L'HERMINE BARBUE, Phalena burbalis, Linn. ; Crambus harbaius, Fab., Clerck. , Icon., tab. 5, n.° 3, dont le mâle a les antennes pectinées, et les cuisses antérieures garnies in- térieurement d'une épaisse touffe de poils : ses ailes supé- rieures sont d un cendré jaunâtre , avec trois lignes trans- verses , flexueuses , parallèles , plus foncées. On la trouve dans les prés pendant l'été. Sa chenille vil sur le trèfle. L'HERMINIE VENTILABRE, Crambus venii/abris, Fab., pi. E i4,4 ae cet ouvrage , dont le mâle a les antennes pectinées , et offre, à l'extrémité des cuisses antérieures, un gros faisceau de poils. Ses ailes supérieures sont grises , avec trois lignes transverses , parallèles , plus foncées , dont les deux pre- mières sont flexueuses , et ont un point obscur dans leur in- tervalle. Elle se trouve fréquemment dans les bruyères. 396 H E R Ces deux espèces sont principalement remarquables par les touffes de poils dont leurs cuisses sont intérieurement garnies, et qu'elles peuvent replier ou développera leur vo- lonté. Ces touffes, dans la seconde espèce surtout, prennent dans leur développement la forme d'un éventail. Il est pro- bable qu'il est de quelque utilité dans l'acte de la génération ; mais on n'a aucune observation qui le prouve On trouve une figure de la seconde espèce dans les planches de YEneyclo- pédie méthodique. M. Bosc a rapporté de Caroline une espèce de cette di- vision , qu'il a décrite et figurée n.° 3g du Bulletin de la So- ciété philomaihique, et dont la touffe de poils est située aux deux tiers de la longueur des antennes. Il l'a appelée cramhus aspergillus. Elle est brune, avec des lignes transverses en zig- zags dont les unes plus obscures et les autres plus pâles. L'HERMINIE PROPOSClDALE, Crambus prolosridalis , Fab. ; Clerck. , Icon. , tab. 5, n.°(, a les ailes d'un gris obscur, avec une ligne transverse plus claire , bordée d'une tache plus foncée au côté antérieur. On la trouve dans les bois arides et peu épais, sur les graminées. Elle est très-commune en été. Le mâle de cette espèce a une sorte de nodosité allongée au milieu de ses antennes. L'HeRMLnie muselière, Crambus rostratus , Fab.; Rœs. insect. , t. i , pliai. 4 , tab. 6 ; phalène , toupet à pointes , Geoff. , a les ailes d'un gris noirâtre, avec des taches et une ligne transverse plus claire, et trois points saillan* noirs , dont les deux supérieurs sont presque confondus. Elle se trouve dans les bois, au milieu de l'été. Sa chenille est verte, et vit sur le charme, (l.) HERMINION, Herminium. Genre de plantes établi par R. Brown, pour placer I'Ophryde monorchide. Ses carac- tères sont : nectaire sans éperon ; des glandes très-apparentes autour des masses du pollen, (b.) HERMINION, Herminium. Nom d'une division établie dans le genre Elléboruse. (b.) HERMINIUM. Linnœus, dans ses Flores de Laponie et de Suède, donne ce nom à I'Ophryde à un seul bulbe (ophrys monorchis). V. Herminion. (ln.) HERMINON. L'un des noms de I'Aloès chez les an- ciens Grecs, (liv.) HERMION. Syn. ftEryngium chez les anciens Grecs, (ln.) HERMITE. Nom d'un bel insecte coléoptère des envi- rons de Paris, le trichius eremila. V. Trichie. (desm.) HERMITE. Nom donné à un Papillon. V. Satyre, (l.) HERMITES. Nom sous lequel M. Cuvier désigne les crustacés du genre Pagure. V. ce mot. (l.) H E R Syj HERMODACTE. C'est une racine bulbeuse qu'on ap- porte d'Orient, et qui, réduite en poudre, sert à purger la pituite par le vomissement et les selles. Les Egyptiennes, dit- on , s'en servent pour se nourrir et s'engraisser. Tournefort dit que c'est une espèce de Colchique qui la fournit; mais on ne sait si c'est la commune ou une autre. On ne fait pres- que plus usage de ce remède dans les pharmacies. Il y a une autre espèce àliermodacte qu'on appelle faux , qui est la racine de I'Îris bulbeux, (b.) HERMODACTYLUS (datte de Mercure?) Racines ea usage en médecine autrefois, et qui venoient d'Orient. Voyez Hermodacte. On ignore précisément la plante qui les pro- duit ; on croit cependant que c'est une liliacée. Gesner dit que Mesué donne pour telle Y eiythronium dens canis , mais- c'est un faux herniodactyle pour Lobel. Tragus nous apprend qu'on donnoit aussi le nom àliermodactylus à un cyclamen, et Matlhiole annonce que la racine de Yiris tuherosa est le vrai hermodactylus. Dodonée prend pour tel le colchique d'au- tomne ; ce qui lui est très- contesté. Néanmoins il paroît que le véritable herniodactyle des anciens est une espèce de col- chique , ou bien appartient à plusieurs plantes ; car on dis- tinguoit un herniodactyle blanc et un herniodactyle rouge. Au reste, il y a beaucoup de confusion à ce sujet dans les auteurs, et tout commentaire devient inutile à présent. Nous rappel- lerons seulement que Tournefort fit un genre hermodalylus sur Vins tuherosa , qui ne différoit essentiellement du genre Iris que par les feuilles tétragones et la racine tubéreuse, (ln.) HERMOSILLA. Le trachelium cceruleum est désigné ainsi en Espagne, (ln.) HERiMUBASIS des Grecs. C'étoit un des noms de I'Ha- limos de Dioscoride. V. ce mot. (ln.) HERMUBOTANE, Hermubotanion , Hermupoa. Noms donnés à la Mercuriale par les Grecs, (ln.) HERNANDIER, Hemandia. Genre de plantes de la mo- noécie triandrie , et de la famille des laurinées , qui offre pour caractères : des fleurs disposées trois ensemble dans l'aisselle des feuilles , dont celle du centre est sessile et fe- melle , et les latérales mâles et pédiculées. La fleur mâle a un seul calice divisé en six parties ; six glandes cylindriques terminées en tête obtuse ; trois étamines. La fleur femelle est munie de deux calices , l'un extérieur monophylle, infé- rieur , persistant , urcéolé , entier en son bord; l'autre porté sur l'ovaire, et divisé en huit parties; quatre glandes ovoïdes aussi posées sur l'ovaire; un ovaire inférieur, ovale , oblong, tronqué, chargé d'un style épais à stigmate oblique, grand, presque infundibuiiforme ; une noix ovale , marquée de huit 398 H E R côtes longitudinales , contenant un noyau globuleux , légère- ment aplati et monosperme. Celte noix est renfermée dans le premier calice , qui grossit et s'enfle. Ce genre renferme deux espèces. Ce sont des arbres très- élcvés , dont les feuilles sont alternes , et les fruits connus sous le nom de mirobolans. L'un, I'Hernandier sonore, a les feuilles ombiliquées, ovales et pointues; l'autre , I'Her- nandier OVIgère , a les feuilles non ombiliquées et allon- gées. Tous deux viennent dans les Indes et en Amérique. Les amandes de leurs fruits sont huileuses et purgatives. L'air, en entrant dans la capacité du calice du premier, produit un sif- flement singulier et sonore qu'on entend de fort loin. Les sauvages de Cayenne se servent du bois du second comme d'amadou, (b.) HERNEH. En Nubie, on nomme ainsi le holcus spicatus, Linn. V. Houque et Pennisetum. (ln.) HERNIAIPiE, Herniaria. Genre de plantes de la pen- tandrie digynie , et de la famille des amaranlhoïdes , qui a pour caractères : un calice divisé profondément en quatre ou cinq découpures lancéolées , colorées intérieurement ; point de corolle; quatre à cinq élamines; et autant de squamules filiformes qui leur sont interposées ; un ovaire supérieur r ovale, chargé de deux à trois styles courts, à stigmates sim- ples et pointus ; une capsule très-petite, mince , qui ne s'ouvre pas , qui est renfermée dans le calice , et qui contient une semence luisante. Ce genre renferme cinq à six espèces. Ce sont de petites plantes à tiges couchées , dont les feuilles sont simples , la plupart opposées , cl les fleurs très-petites , rapprochées en paquets axillaires. Les deux plus communes sont : L'Herniaire glabre, qui a les feuilles glabres , et les glo- mérules des fleurs en épis. Elle est vulgairement connue sous le nom de turquette et à'hernîole , et se trouve dans tous les lieux arides et sablonneux. Elle passe pour astringente, anti- herniaire, anticalculaire et diurétique. C'est principalement sous ce dernier rapport qu'on l'emploie le plus aujourd'hui. Elle est annuelle. L'Herniaire velue est velue, et les glomérules de ses fleurs sont petits. Elle se trouve aux mêmes endroits que la précédente, et jouit des mêmes propriétés. Elle est annuelle. L'Herniaire payco a les feuilles dentelées. Elle croît au Chili, où elle est regardée comme stomachique et comme excellente contre la pleurésie ; elle a une odeur de citron pourri. (R.) HERNIOLE. V. Herniaire, (s.) H E II 399 HÉRO. Nom donné par Linnaeus et Fabricius à deux es- pèces de Papillons , qui sont maintenant de notre geni'e Satyre. V. ce mot. (l.) HÉRODIAS. Dénomination spécifique employée par Linnœus , pour désigner le grand héron d'Amérique. Yoy. au mot Héron, (s.) HÉRODIONS, Herodiones, Vieill. Famille de l'ordre des oiseaux Échassiers, et de la tribu des télradaclyles {V. ces mots). Caractères: Pieds longs; jambes en partie nues quel- quefois totalement empluinées; tarses réticulés; les doigts an- térieurs, ouseulement lesdeuxextérieurs, réunisparune mem- brane à la base; le pouce posé au bas du tarse, portant à terre sur ses articulations ; l'ongle intermédiaire à bord interne pectine chez les uns, entier chez les autres ; queue à douze rectrices. Cette famille est composée des genres Cigogne , Jabiru , Héron , Courliri , Anastome et Om- BRETTE. (V.) HERODIOS. Nom grec du Héron, (v.) HEROÏON. Suivant Adanson , c'est un des noms que les anciens donnoient à I'Asphodèle. (ln.) HERONDELLE. Nom ancien des hirondelles^..) HÉRON , Ardea, Lath. Genre de l'ordre des Échassiers et de la famille des Hérodions {V. ces mots). Caractères : Bec plus long que la tête , robuste , ou aussi haut que large , ou plus large que haut à la base , fendu jusqu'aux yeux , finement dentelé chez plusieurs, comprimé latéralement, acuminé , droit ou un peu courbé ; mandibule supérieure sillonnée , échancrée vers le bout chez la plupart ; narines linéaires , longitudinales, couvertes d'une membrane à l'arrière, situées dans un sillon ; langue médiocre , membraneuse , plate , pointue ; orbites et lorum dénués de plumes ; quatre doigts , trois devant, allongés , étroits , aplatis en dessous ; les exté- rieurs unis à la base par une membrane ; pouce uni avec l'in- terne à l'origine par une petite membrane , articulé au bas du tarse , portant à terre sur toute sa longueur; ongles médio- cres , courbés , pointus ; l'intermédiaire dilaté et dentelé en peigne sur le bord interne ; le postérieur le plus long de tous , très-arqué , aigu ; les trois premières rémiges a peu près éga- les entre elles et les plus longues de toutes. Les espèces que contient ce genre habitent dans les ma- rais, sur les bords des lacs, des rivières ; elles vivent de pois- sons , de reptiles et d'insectes aquatiques. La plupart nichent sur les arbres et souvent en famille. Leurs petits sont nour- ris dans le nid et ne le quittent qu'en état de voler. Toutes ou presque toutes sont demi-nocturnes. On prétend qu'il n'v a pas de différence entre le mâle et la femelle ; mais je crois 4oo H E R qu'on ne doit pas se presser de l'admettre pour toutes les es- pèces. Buffon a divisé ce genre nombreux en quatre familles , les hérons proprement dits, les butors, les bihoreaux et les cra- biers. J ai adopté celte division , pour la nomenclature , mais je les ai séparés en deux sections ; la première renferme les espèces dont le bec est droit, le cou long et grêle ; la deuxiè- me celles dont la partie supérieure du bec est un peu courbée en en bas , et dont le cou est plus court et plus épais à pro- portion. Un astérisque signale les espèces que je n'ai vues ni en nature ni figurées d'une manière correcte. A. Bec. droit ; cou très-long et grêle. Les hérons proprement dits, y compris les aigrettes , ont le cou excessivement long , très-grêle , et garni au bas de plumes pendantes et effilées ; le corps étroit. , efflanqué , et dans la plupart, élevé sur de hautes échasses. Les butors sont plus épais de corps , moins hauts sur jambes que les hérons, ont le cou plus court, et si garni de plumes, qu'il paroît très-gros en comparaison. Les bihoreaux ne sont pas si grands que les butors; leur cou est plus court ; les deux ou trois longs brins implantés dans la nuque du cou, les distinguent des oiseaux des trois autres famil- les ; la partie supérieure de leur bec est légèrement arquée. Les crabiers forment une familie subalterne , qu'on pour- roit appeler celle des petits hérons ; car elle n'est , pour ainsi dire, quelarépétition en diminutif de celle des hérons. Aucun des crabiers n'est aussi grand que le héron- aigrette , qui est de trois quarts plus petit que le héron commun; le blongios , qui n'est pas plus gros qu'un râle, termine la nombreuse suite d'espèces de ce genre , plus varié qu'aucun autre pour les proportions de la grandeur et des formes. Le HÉRON proprement DIT, Ardea major , Lalh., planches enluminées 787 et 755, Adulte et jeune. Il a trois pieds deux pouces de longueur du bout du bec à celui de la queue ; les plumes du sommet de la tête blanches ; quel- ques-unes sont d'un beau noir , très-longues et fort étroi- tes , formant une aigrette qui se balance sur le cou, dont le dessus et les côtés sont d'un gris-blanc ; un joii cendré1 est la couleur du dos , du croupion, des scapulaifés et des couvertures supérieures de la queue ; quelques plumes sca- pulaires sont très-longues et très-étroites ; les inférieures ont une certaine largeur, et des petites lignes transversales noi- râtres , mais peu apparentes ; un vert jaunâtre colore la peau nue des côtés de la tête ; les joues et la gorge sont blanches , ainsi que le devant du cou, qui a, de plus, des taches Icngi- H E R 4oi tudinales noires ; les plumes qui en garnissent la partie infé- rieure sont «l'un gris-blanc , longues , étroites , et tombent sur la poilrine dont le haut est traversé par une bande transver- sale noire; le reste Je lapoitrineet toutes lesparliespostérieu- ressontblancs et noirs; quelques plumes des couvertures supé- rieures des ailes sont de cette dernière couleur , et les autres cendrées ; les pennes primaires noires ; quelques-unes des se- condaires , d'un cendré noirâtre; la queue est pareille au dos; l'iris d un jaune roussâtre; lebec d'un brun-jaune; les pau- pières sont d'un vert jaunâtre ; les pieds verdâtres , et les on- gles noirs. Brisson fait de ce mâle une espèce distincte, sous le nom de héron huppé. Le jeune , pi. enl. y55 , a été donné mal à propos pour la femelle. Il a un peu moins de grosseur et de longueur que les adultes, des couleurs plus ternes, moins foncées et moins lustrées; il en diffère encore en ce qu'il n'a point de bande transversale noire sur la poitrine , ni d'aigrette sur la tête. Le corps de ces oiseaux est efflanqué , aplati par les côtés , et beaucoup plus couvert de plumes que de chair ; il est mince et maigre ; aussi , lorsqu'on voit ce héron à une certaine hauteur dans les airs , on n'apperçoit que deux grandes ailes sans fardeau ; sesailes , plus grandes à proportion que celles des autres oiseaux , sont fort concaves. Ce héron semble être condamné à une vie de souffrance , d'anxiété et d'indigence ; pour saisir sa proie , il ne connoît que l'embuscade : tantôt on le voit immobile à la même place pendant des heures , des jours entiers , le corps presque droit et posé sur un seul pied, le cou replié le long de la poitrine et du ventre , la tête et le bec couchés entre les épaules , qui se haussent et excèdent de beaucoup la poitrine ; tantôt on l'a- perçoit dans l'eau jusqu'au-dessus du genou , la tête entre les jambes , pour guetter au passage une grenouille , un poisson. Enfin il paroît réduit à attendre que sa proie vienne s'offrira lui : n'étant point oiseau de passage , selon Buffon , il doit périr d'inanition , ou subir de longs jeûnes lorsque l'eau est couverte de glace ; mais alors seulement il se donne plus de mouvement pour trouver des ruisseaux non gelés ou des sour- ces chaudes. Cet animal , triste et solitaire , ne cherche point l'abri des feuillages comme les autres oiseaux , ni un couvert dans les herbes comme les blongios , ni une retraite dans les roseaux, ainsi que le butor; toujours exposé aux injures de l'air, il se tient, dans les plus mauvais temps , à découvert isolé , posé sur une branche sèche , sur une pierre ou sur une butte, au bord d'un ruisseau, au milieu d'un marais ou d'une prairie inondée; enfin il s'expose tellement à la plus grande ri- gueur du froid, qu'on en a pris qui étoient à demi-gelés etlout xiv. 2(j 4oa H E II couverts de verglas. Il paroît que la grande inaction où se tiennent ces hérons pendant le jour , est pour eux une sorte de repos ou de sommeil , car ils ne dorment guère la nuit ; ils pèchent même alors, et souvent on les entend crier en l'air à toute heure et dans toutes les saisons. Naturellement crain- tifs et défians , ils s'inquiètent de tout ; l'aspect de l'homme , même très-éloigné , est pour eux un grand sujet d'alarme ; parmi les oiseaux , ils ont de cruels ennemis dans Yaigle et le faucon, et c'est en s'élevant au haut des airs , et ayant tou- jours le dessus, qu'ils évitent leur attaque. Belon prétend que, pour dernière défense , le héron passe sa tête sous son aile, et présente son bec pointu à l'oiseau ravisseur, qui , fon- dant avec impétuosité , s'y perce lui-même. Ce bec est pour lui une arme défensive d'autant plus dangereuse , qu'il s'en sert dans le moment qu'on s'y attend le moins ; c'est pourquoi les chasseurs ne doivent l'approcher qu'avec précaution, lors- qu'il n'est que blessé ; car en étendant le cou de toute sa lon- gueur, il peut atteindre au moins trois pieds à la ronde. Ce cou, effacé et perdu dans les épaules, et replié dans le repos en forme de charnière , se développe comme un ressort , lance le bec comme un javelot lorsque l'oiseau le redresse brusquement; et l'œil de son ennemi est le but où il vise. Sa voix, qu'on n'entend guère que la nuit , est un son unique, sec et aigre , plus bref et un peu plus plaintif que celle de Voie; ce cri , que les Grecs , du temps d'Homère , exprimoient par les mots cleizein (clangerè) , se répète et se prolonge sur un ton plus perçant et très-désagréable , lorsque l'oiseau ressent de la douleur. C'est un des oiseaux qui s'élèvent le plus haut dans les airs ; souvent on le perd de vue dans les nuages , et c'est lorsqu'il doit pleuvoir qu'il prend le plus souvent son vol ; dans cet état , il roidit ses jambes en arrière , renverse le cou sur le dos , le plie en trois parties , y compris la tête et le bec, de façon que d'en-bas on ne voit pas sa tête, mais seule- ment son bec qui paroît sortir de sa poitrine. Ses attitudes , ses mouvemens indiquent, selon les anciens, les change- mens de l'air et de la température ; triste sur le sable des ri- vages , il annonce l'hiver; s'élève-t-il dans les airs, et crie- t-il plus souvent qu'à l'ordinaire , il promet la pluie ; enfin le côté où son bec est tourné , indique le vent. Cette espèce change de contrée, mais sans changer de climat , et fait d'assez grandes courses ; il paroît qu'elle vit long-temps , d'après les marques que l'on a trouvées sur quelques individus; l'on en tua un, en 1775 , aux environs de Saint-Bié , dans les Vosges-Lorraines, qui porloit di- vers anneaux de cuivre , dont le plus ancien indiquoit l'an H E R 4o3 née ij3t. Ce héron avoit été pris et repris plusieurs fois » car il portoit cinq anneaux , chacun avec une époque assez éloignée , dont la dernière indiquoit l'an 1765. Ces oiseaux mangent beaucoup de grenouilles , ou plutôt les avalent en entier, et rejettent avec leurs excrémens , les os non brisés et enveloppés d'une espèce de mucilage visqueux de couleur verte , que l'on soupçonne être la peau des gre- nouilles réduite en colle. Salerne dit que dans la disette ils avalent les petites plantes , telle que la lentille d'eau ; ils font du poisson leur nourriture ordinaire , et vivent aussi de lé- zards et de coquillages ; c'est toujours dans l'eau ou au bord de l'eau que le héron cherche sa proie , soit qu'il la guette au passage et la darde de son bec pointu , où les dentelures la retiennent; soit qu'il la force de sortir de la vase, qu'il foule, et retourne en tous sens. Cette dernière manière de chasser, est celle qu'il emploie ordinairement lorsque tout est glacé , et qu'il est réduit aux fontaines chaudes. Quoiqu'il soit forcé pour vivre d'habiter les lieux aqua- tiques , il s'en éloigne quelquefois pour nicher; pour cela T il choisit dans les forêts les plus grands arbres ; plusieurs se réunissent dans un même canton, et placent souvent leurs nids sur le même arbre. Dans d'autres contrées, ces oiseaux nichent dans les rochers le's plus élevés des bords de la mer. L'on voit en Angleterre plusieurs de ces héronnièrcs. Leurs nids sont vastes , et composés de bûchettes, de beaucoup d'herbes sèches, de joncs et de plumes; la ponte est de quatre à cinq œufs d'un bleu verdâtre pâle et uniforme, de la même grosseur, ou à peu près, que ceux de la cigogne. Lorsque la femelle couve, le mâle pêche pour elle , et lui apporte une partie de ses captures: l'on voit souvent sous les arbres des poissons tombés de leurs nids , surtout lorsqu'ils ont des petits; de là, ditBelon, « plusieurs ont pris occasion dédire avoir esté en un pays où les poissons qui tombent des arbres engraissent les pourceaux. » Nous devons à Albert, témoin oculaire , la manière dont les hérons s'accouplent ; le mâle pose d'abord un pied sur le dos de la femelle , comme pour la presser doucement de céder; puis portant les deux pieds en avant, il s'abaisse sur elle, et se soutient dans cette atti- tude par de petits battemens d'ailes. Les jeunes sont, dan£ le premier âge , assez long-temps couverts d'un poil follet épais, principalement sur la tête et le cou ; lorsqu'on les f>rend à cet âge , ils s'apprivoisent et s'engraissent même ; on es nourrit d entrailles de poisson et de viande crue ; ils sont même susceptibles d'une sorte d'éducation ; on en a vu qui avoient appris à tordre le cou de diverses manières , et l'en- tortiller autour du bras de leur maître ; mais dès qu'on cesse 4o4 H E R de les agacer, ils retombent dans leur immobilité, leur si- lence et leur tristesse naturelle : pris adultes, il est très-rare qu'ils vivent en captivité ; ils refusent toute nourriture, re- jettent même celle qu'on tente de leur faire avaler, et peu- vent vivre ainsi pendant quinze jours ; ils se consument sans languir, et périssent sans se plaindre et sans apparence de regret. Comme ils sont très-craintifs et t?ès-méfians , ils ne se laissent point approcber des chasseurs ; mais la chasse à la vache artificielle est un terrible fléau pour eux; on en tue quelquefois a la chute aux canards. La chasse au vol étoit au- trefois parmi nous la plus brillante de la fauconnerie ; elle étoit un amusement réservé aux princes. La chair du héron étoit qualifiée de viande royale , et servie comme un mets de parade dans les banquets. Cette espèce est, de toutes, la moins nombreuse dans les pays habiles, et la plus isolée dans chaque contrée ; cepen- dant aucune n'est aussi répandue : on la trouve, dit-on , aux îles des Antilles , au Chili , à O-Taïti , au Japon , en Egypte , en Sibérie, sur les côtes de l'Afrique, dans l'Inde , enfin dans le nord de l'Amérique et de l'Europe. L'on a remarqué que ces oiseaux, solitaires dans nos contrées, se rassemblent en nombre assez considérable dans l'es îles désertes. Mais est-il bien certain qu'on n'ait pas confondu ce héron avec d'autres ? Le Héron AGAMI , Ardea agami , Lath. , pi. enl. n.e 85g. Quelques rapports entre les longues plumes du dos de ce héron et celles du croupion de V agami, paroissent être le motif de sa dénomination. Il a la tête et ses longues plumes, noires ; 1 occiput bleuâtre , ainsi que le bas du cou , dont le dessus est gris-bleu , et le devant roux : cette dernière teinte couvre les parties inférieures du corps , et le gris-bleu colore les ailes , la queue et le dos ; les longues plumes sont d'un bleu de ciel ; les pieds jaunes ; le bec est noirâtre. Les cou- leurs de la femelle ont moins de vivacité : elle porte quelques taches blanches sous le corps , et elle est privée des longues plumes du croupion et de bleu sur le cou. Longueur, vingt- neuf pouces. Cette belle espèce n'est pas rare à Cayenne. Le HÉRON A ailes BLANCHES, Ardea leucoptera , Vieill. , a deux longues plumes à la tête , lesquelles partent de l'oc- ciput ; les ailes blanches, et quelques pennes terminées de roux foncé ; le manteau de cette couleur ; la poitrine , les parties postérieures et la queue blanches ; la tête , le cou et la gorge tachetés en longueur de roux sur un fond blanc roussàlre ; le bec brun en dessus, jaunâtre en dessous. Des individus n'ont presque pas de taches sur les parties.indiquces ci-dessus , et la couleur rousse du fond est plus chargée. Taille du blongios, On trouve ces oiseaux dans l'Auslralasie. H E R 4o5 Le HÉR03S, dit 1' Aigrette ou la GâRZETTE, Arâea garzetta, Lath. Belon est le premier qui ait donné le nom ^aigrette à cet oiseau , à cause du beau parement de longues plumes soyeuses qu'il porte sur le dos , et qui servent à embellir et à relever la coiffure des femmes , le casque des guerriers et le turban des sultans. Ces plumes, qui sont d'un grand pris en Orient , sont celles que , dans les oiseaux, l'on nomme sca- pulaires , c'est-à-dire, qui garnissent les épaules; elles sont soutenues par une tige déliée , légère et élastique , d'où par- tent par paires , à petits intervalles , des filets très-fins , longs de deux ou trois pouces , aussi doux que la soie , et qui se sub- divisent vers les deux tiers de leur longueur en d'autres filets plus déliés encore et plus courts ; une touffe de ces plumes prend naissance à chaque épaule de l'oiseau , s'étend sur le dos , et dépasse la queue ; elles sont plus blanches que la neige , et elles ont le brillant moelleux de la soie. Cette espèce a dix -neuf pouces de longueur totale. Les touffes des plumes délicates et brillantes qui s'étendent sur le dos, ne sont pas le seul ornement de cet oiseau; il porte aussi au sommet de la tête quelques longues plumes étroites , flexibles, douces au toucher, roulées les unes dans les autres, couchées en arrière , et parmi lesquelles deux ou trois ont cinq pouces de longueur. Tout le plumage est d'un blanc pur, dont l'éclat est encore relevé dans l'oiseau adulte , par le noir du bec et des pieds ; il n'y a point de plumes entre le bec et les yeux , et cette peau nue est verdâtre. L'oiseau jeune avant sa première mue , a du gris ou du brun mêlés dans son plumage. Les œufs sont allongés et ti- rant sur le vert ; la femelle en dépose ordinairement quatre dans les lieux marécageux, et rarement sur les arbres. Le nid, fort aplati, est fait avec de petites bûchettes assez grossière- ment arrangées. Cette espèce est généralement répandue en Europe. Cepen- dant elle est devenue extrêmemeutrare en Angleterre, où etL* fut commune autrefois : on la rencontre fréquemment en Asie sur les bords du Tanaïs , autour de la mer Caspienne et de la mer d'Azof. Je ne doute pas en effet que X aigrette de ces con- trées du Nord ne soit la même que notre aigrette d'Europe , qaoique les nomenclateurs modernes, se fondant principale- ment sur la teinte jaune dont les pieds de quelques-uns de ces oiseaux sont colorés, en aient fait une espèce distincte , sous la désignation à' 'aigrette de neige (ardea nioed) ; mais la couleur des pieds des aigrettes n'est point un attribut spécifique ; il va- rie suivant l'âge , et vraisemblablement aussi suivant le sexe Dans les pays où ces oiseaux abondent, on en voit à pieds, noirs , d'autres à pieds jaunes, d'autres enfin à pieds verdâ- 4o6 H E R très. On les trouve encore dans l'Asie Mineure , en Chine ; à Siam, au Bengale, et jusque dans les îles lointaines iso- lées , en Afrique , et particulièrement en Egypte où on les voit se poser par bandes au déclin du jour sur les arbres pour passer la nuit ; ils paroissent de loin comme des bouquets de fleurs épanouies au milieu du feuillage. Les Français qui habitoient l'Egypte appeloient ces oiseaux garde-bœufs , parce qu'ils recherchent les endroits où paissent les bœufs et les buf- fles , et qu'ils se posent même sur le dos de ces animaux. L' 'Aigrette u d'heures deux hommes peuvent prendre de leurs petitspour charger un ranot. Quoiqu'ils se nourrissent de crabes et de poissons, Catesby assure que leur chair est d'un très bon goût et ne sent point le marécr.ïïc. Ce erabier a quinze pouces et demi de longueur ; le bec noir; l'iris rouge ; le lomm vert ; le dessus de la tête paré d'une huppe composée de plumes jaunes , et de trois ou quatre blanches ; le reste de la tête d'un bleu noir; une large raie blanche sur la joue ; l'iris rouge ; la paupière verte; le reste du plumage d'un bleu obscur, et les jambes jaunes. Telleest la description que l'on a faite de ce crabier d'après sa figure pi. 79 de Catesby; mais elle est très-inexacle, et comme presque toutes les descriptions dans lesquelles on n'a eu pour guide que les images publiées par cet auteur. C'est au point que souvent l'on a présente les individus en nature 4^8 HER pour des espèces distinctes de celles qui étoient figurées. Com- me j'ai observé le crabier gris-de-fer dans sonpaysnatal, caril se trouve aussi dans les Etats-Unis, je vais le décrire tel qu'il est. Ce crabier a vingt pouces de longueur totale ; le bec noir; le lorwn d'un vert pâle ; l'iris d'un rouge de feu ; une partie de la tête et du cou noires, avec une tache oblongue blanche sur les joues ; le sommet de la tête blanc , arec deux plumes d'un blanc pur et longues au moins de sept pouces ; l'occiput noirâtre ; le reste du cou cendré ; les plumes du dos d'un cendré foncé , avec des lignes noires sur le mi- lieu et les bords blancs ; les pennes des ailes d'une nuance plus sombre et finement frangées de blanc ; la queue du même cendré ; les couvertures supérieures des ailes avec une large bordure couleur de crème ; il part des épaules un grand nombre de longues plumes lâches et à barbes décomposées , et qui excèdent les ailes en repos de plus de quatre pouces ; ces plumes sont cendrées et noires dans le milieu ; les pieds sont jaunes. Le mâle et la femelle portent le même plumage. Ces oiseaux nichent en famille sur les arbres des marais de la partie déserte du Nouveau-Jersey. Le Crabier pygmée. V. Blongios a tête marron. Le Crabier gris a tète et queue vertes., Ardea vires- cens, var. , Lath. , est une variété d'âge du crabier vert. Il a la tête et la queue d'un vert sombre , ainsi qu'une partie des couvertures de l'aile ; le devant du cou blanc , avec des ta- ches ferrugineuses ; le reste du cou et du plumage est d'un gris ardoisé clair. On le trouve à Cayenne. Le Crabier guacco, Ardea comata , Lath. , se trouve en Italie , aux environs de Boulogne ; il est plus petit que le butor tacheté , etil a le bec un peu plus court; la tête, la gorge et le cou sont variés de jaunâtre , de blanc et de noir ; les plumes du sommet de la tête sont étroites , longues , et pren- nent la forme d'une huppe qui tombe sur la nuque ; unjaune roussâtre colore le reste du dessus du corps; la poitrine , le ventre et le dessous de la queue sont blanchâtres , ainsi que les petites couvertures des ailes; les autres couvertures sont jaunâtres, de même que les pennes; la queue est fort courte et blanchâtre; l'iris de couleur d'or; le bec jaune roussâtre ; les pieds sont verdâtres. lu' ardea caslanea de S. -G. Gmelin , paroît une. variété de cette espèce , peut-être de sexe , dit Latham. On trouve cet oiseau, en Russie, sur les rives du Don, où il vient de la mer Noire et de l'Arabie. Il a douze pouces de long, le bec livide à la base, et noir dans le reste de sa longueur; l'espace entre les mandibules et les yeux, vert; une huppe qui tombe sur le milieu du cou; la gorge blanche ; les côtés de la tête et le cou II Ë R tfjj jaunâtres, avec une nuance de marron qui prend une teinte! rousse sur le dos; le dessous du corps d'un blanc teint de jaune sur quelques parties ; quelques taches noires sur les barbes extérieures des pennes alaires ainsi que sur celles de la queue; les pieds et l'iris couleur de safran. * Le Crabier A HUPPE bleue > Ardea cyanocephala, Lath. TJn beau bleu est la couleur de son manteau et de son ai- grette ; une teinte verte , qui incline au jaunâtre sur le ventre , couvre les pennes de la queue ; les ailes sont noires et bor- dées de blanc ; les pieds sont jaunes et le bec est noir. * Le Crabier a huppe rouge du Chili , Ardea eryttiroce- phala , Lath. Ce qui le distingue particulièrement, c'est une aigrette d'un beau rouge , qui flotte avec élégance jusque sur son dos , et tranche agréablement sur son plumage entière- ment blanc. Le Crabier jaune. V. Crabier guacco. Le Crabier de la Louisiane. V. Crabier roux a tête ET QUEUE VERTES. Le Crabier de Mahon , ^rJ<*z rallôides, Scopoli , Meyer, Themminck ; Ardea comala, var. , Lath. , pi. enl. 348 , est un individu de l'espèce du Crabier guacco. Le Crabier de Malaca. V. Crabier blanc et brun. Le Crabier marron , Ardea erythropus, Lath., se trouve en Italie , aux environs de Bologne. Sa huppe est composée de plumes longues, fort étroites, variées de jaunâtre et de noir ; la gorge , le cou , tout le corps , les pennes des ailes et de la queue sont d'une couleur de safran , tirant sur le mar- ron ; le bec est d'un vert-bleu dans la plus grande partie de sa longueur , et noir à son extrémité ; l'iris jaune ; le tarse d'un rouge foncé ; enfin les ongles sont noirs. Cet individu est de l'espèce du crabier guacco. Le Crabier noir, Ardea Novœ-Guineœ , Lath., pi, enl. n.° 226. Nous devons à Sonnerat la connoissance de ce cra- bier de la Nouvelle-Guinée. Il a dix pouces de longueur; tout son plumage est d'un noir pur; 'e bec est brun , la peau nue qui le sépare des yeux, verdâtre, et l'iris jaune. Le Crabier des Philippines. V. Petit Crabier. Le Petit Crabier , Ardea philippmsis , Lath. L'on trouve aux Philippines un petit crabier à peine long de dix pouces , dont le dessus de la tête, le cou et le dos sont d'un roux-brun, avec de petites lignes rousses, transversales et onduleuses ; le dessus de l'aile noirâtre , et frangé de petits festons d'un blanc roussâtre ; les pennes des ailes et de la queue noires ; la gorge 7 le devant du cou et la poitrine d'un gris rou- £Jo H E R geâlre , qui devient roussâtre sur les parties postérieures; la mandibule supérieure noirâtre, l'inférieure d'un blanc jau- nâtre; les pieds et les ongles gris-bruns. C'est le crabier des Philippines de Brisson. * Le Crabier pourpré, Ardea spadir.ea, Latb. C'est, d'après Séba , qui dit que cet oiseau lui a été envoyé du Mexique , que les ornithologistes l'ont décrit. Il n'a qu'un pied de longueur ; la tête rouge-bai clair avec le sommet noir; le dessus du cou, du dos et des épaules d'un marron pourpré , plus clair sur tout le dessous du corps ; les ailes d'un rouge-brun foncé , et celles de la queue d'un marron pourpré. Le Crabier rayé delà Guyane. V. Héron rayé. Le Crabier rouillé. V. Butor rouillé. Le Crabier roux, Ardea badia, Latb. Ce crabier, connu en Sibérie sous le nom de roter-reger , y niche sur les grands arbres; sa tête fort petite et son cou très-allongé sont de couleur marron, ainsi que les autres parties supérieures; le dessous du corps est d'un blanc sale , coupé longitudinale- ment d'un beau blanc depuis le haut du cou jusqu'au ventre ; les petites couvertures des ailes inclinent au bleuâtre; les pennes sont noires; la queue est pareille à la tête; l'iris jau- nâtre ; le bec brun; le tarse rouge ; grosseur de la corneille. M. Themminck veut que cet oiseau soit un jeune âgé de deux- ans , de l'espèce de notre bikoreau, mais c'est avec le doute que M. Mever le présente; en effet, un oiseau dont la tête est fort petite ; le cou fort allongé, et qui sont de couleur marron ainsi que toutes les parties supérieures , ne peut être un jeune bihoreau qui a , suivant M. Themminck lui-même , les couleurs de la tête et du dos noirâtres et le cou tacheté. De plus, le bihoreau , à quelque âge que ce soit, n'a ni la tête fort petite , ni lé cou fort allongé. Le Crabier roux de Brisson. V. Crabier marron. Le Crabier roux a tête et queue vertes, Ardea hufo- vieianay Lath. , pi. enl. n.° 909. C'est non-seulement à la Louisiane, mais encore dans d'autres contrées de l'Améri- que septentrionale, que Ion trouve ce crabier, il passe l'été dans la Pensylvanie, fréquente le matin et le soir les bords des rivières et se retire dans les forêts où il choisit les arbres élevés pour y placer son nid. Il n'a guère que seize pouces de longueur; le dessus de la tcte et la queue sont d'un vert sombre ; cette même couleur est répandue sur une partie des couvertures des ailes qui sont frangées de fauve ; un pourpre foible teint les longues plumes minces du dos; le cou est roux, et cette teinte lire au brun sur le ventre; les pennes alaircs sont noirâtres , et quelques-unes terminées de blanc; un vei' HER noirâtre couvre la queue ; le bec est brun foncé ; les pieds sont jaunes, et les ongles noirs. Le Crabier tacheté de la Martinique. V. Crabier VERT TACHETÉ. Le Crabier vert, Ardea virescens, Lath. Ce joli crabier a dix-sept à dix-huit pouces de longueur; le dessus de la tête couvert d'une huppe d'un vert doré, ainsi que les plumes du dos qui sonllongues, étroites et flottantes. Celte riche teinte règne encore sur les couvertures des ailes, dont la plupart sont bordées de fauve ou de marron ; le cou est d'un bai fer- rugineux ; le menton et la gorge sont blancs; sur le reste du cou, cette couleur forme des raies; le dos, les pennes des ailes et de la queue sont noirâtres et teintés d'un bleu ardoisé, ainsi que la poitrine et le ventre; les pieds sont verdâtres; le bec est d'un vert brun , et jaunâtre à sa base. Cette espèce habite l'Amérique septentrionale pendant l'été , et se retire, à l'époque des grands froids, aux îles de la Jamaïque, de Saint-Domingue, et dans les autresAntilles. Elle se nourrit, ainsi que la plupart des crabiers, de gre- nouilles, de petits poissons et de crabes. Elle niche au milieu des bois les plus épais, et place son nid sur les arbres. Le Crabier vert tacheté, pi. enl. n.° 912, est la fe- melle du précédent. Elle diffère par des couleurs plus ternes et un peu moins de grosseur. HÉRONS-BLONGIOS. Le Bloingios, proprement dit, Ardea minuta, Lath., pi. enl. 3a3, se trouve sur notre continent , depuis la Sibérie jusqu'à l'Arabie. Je l'ai trouvé aux environs de Rouen, où il se tient dans les prairies marécageuses et les plantations d'o- siers. Cet oiseau, comme les crabiers, les hérons, les bihoreuu- ., se perche volontiers sur les arbres. Quoiqu'il ne soit pas très-commun eu France ; M. le comte de Puoeourt, que j'aâ déjà eu occasion de citer comme un excellent observateur , en a vu plusieurs fois en Lorraine et en Champagne. Ils arri vent, m'écrit-il, vers la fin de mai, lorsque les herbes sont assez grandes pour leur offrir un abri qui les motte à cou- vert; aussi n'est-il pas facile de les découvrir, car ils se tien- nent toujours très-cachés. Le mâle, à l'époque de l'apparie- ment , jette un cri qui ressemble à l'aboiement d'un gros chien , entendu dans l'éloignement. il attache son nid aux roseaux élevés de la même manière que la rousserolle, et le compose de brins d'herbes. La femelle y dépose quatre œufs de la grosseur de ceux de la caille, verdâtres et tachetés de brun. Ce blongios a treize à quatorze pouces de long; les dessus de la tête et du dos , noir, à reflets verdâtres , ainsi que les pennes des ailes et de la queue; les couvertures alajres, d'un &± fi E R roux marron mêlé de blanc et de jaunâtre ; le dessus du COù d'un gris fauve, tirant un peu sur le marron ; les côtés de la tête, la gorge, le devant du cou, le haut du ventre, d'un fauve clair; les plumes du bas du cou qui retombent sur la poitrine, sont longues, noirâtres et bordées de fauve clair ; le reste des parties inférieures d'un blanc roussâtre; le bec et les pieds verdâlres ; les jambes couvertes de plumes jusqu'au talon. La femelle a moins de noir dans son plumage. Le jeune , décrit et figuré dans Brisson sous le nom de blongios tacheté, a le dessus de la tête d'un noir verdâtre et les plu- mes du front bordées de marron ; le dessus du cou d'un roux rembruni; les plumes du dos et les scapulaires brunes et bor- dées de roussâtre; le bas du dos et le croupion, d'un gris- brun, frangé de gris fauve ; les côtés de la tête, la gorge, le devant du cou et les parties inférieures roussâtres et tachetés longitudinalement de brun; le bas-ventre blanc, et les couver- tures inférieures de la queue d'un blanc sale ; la queue bor- dée de fauve à l'extrémité; le bec brun en dessus, d1 un vert jaunâtre en dessous. Le Blongios de la mer Caspienne, Ardea pumila , Lath. C'est, selon M. Meycr, un jeune aubier guacco ou de Mahon. Il a dix-huit pouces de longueur; le bec noir et jaunâtre ; la tête, le dessus du corps d'un blanc roux , mélangé de marron ; la gorge, la queue et le croupion blancs; une raie longitudinale, de la même couleur , descend sur le devant du cou jusqu'au ventre qui est d'un jaunâtre clair; les scapulaires, les peti- tes couvertures des ailes sont mélangées de blanc , de jaune et de marron; les pennes sont bordées de cendré, et rousses vers l'extrémité ; les pieds noirâtres. Le Blongios nain, Ardea pusilla, Vieill. , est d'un tiers moins gros que notre blongios. Il a le dessus de la tête, les scapulaires, le pli de l'aile, les couvertures supérieures les plus proches du dos , ses pennes et celles de la queue , noirs; les autres couvertures alaires, les côtés de la tête , le dessus et les côtés du cou , le haut du dos, et les côtés de la poitrine, roux; le reste des parties inférieures et le devant du cou d'un blanc un peu lavé de roussâtre ; le bec brun et jaunâtre ; les pieds jaunes. La femelle diffère du mâle par des mouchetures noires sur le milieu de la gorge, et rousses sur les parties postérieures. Longueur totale , dix pouces environ. On le trouve à la Nouvelle-Hollande. Le Blongios tacheté de la Nouvelle-Galles méri- dionale, Ardea mandata, Lath. Il a le bec d'un vert sombre et jaune à sa base inférieure; la peau qui entoure les yeux d'un cendré verdâtre ; le plumage généralement d'un brun pâle en dessus , tacheté de noir et de blanc sur le dos et les ailes dont les pennes sont ferrugiueuses: le dessous du corps est H E R ;:>> d'un blanc sale; les pieds sont pareils au bec. Ne seroil-ce pas un jeune oiseau de l'espèce du blongios nain ? Le Blongios a tète marron , Ardea exilis , Lath., pi. 65, f. 4 de YOrniih. américaine. Cette espèce se trouve non seule- ment à la Jamaïque, mais dans les Etats-Unis, où elle passe l'été. Elle a dix pouces et demi de longueur, et la grosseur de la griot; l'iris couleur de paille , le dessus de la tête d'un roux-marron; les côiés du cou roux ; le devant avec une rangée de plumes blanches et d'un ferrugineux pâle sur chaque bord ; celles des parties inférieures sont longues, minces, et tombent sur la poitrine qui est d'un brun noirâtre; cette teinte s'étend sur les côtés de cette partie jusqu'au dos, en forme de croissant; le dos est pareil au som- met de la tête, et les plumes sont bordées d un jaune pâle; les ailes sont noires; les moyennescouverluresfcrrugineusesf avec des lignes noirâtres; quelques pennes primaires et les secondaires, tachetées de marron vers le bout; le ventre eï les parties postérieures blancs; le pennes de la queue noires,, et les pieds verts. Le mâle et la femelle se ressemblent; lé jeune en diffère principalement en ce qU il a la tête brune. B. Mandibule supérieure un peu inclinée en en bas ; cou plus court et plus épais, HÉRONS - BIIIOREAUX. Le BihoreaÙ proprement dit, Ardea nycticoràx , Lath., pl. enl. 758 et jSq. Le croassement effrayant et lugubre que cet oiseau fait entendre pendant la nuit, lui a fait donner le nom dé corbeau de nuit. Ce cri peut être exprimé par les syl- labes ka, (ta, fea, et ses sons ressemblent au bruit du vomisse- ment d un homme; c'est en le jetant quelque temps après le Coucher du soleil, qu'il annonce sa sortie du lieu où il se tient caché pendant le jour. Il quitte nos climats à l'automne, et y revient , au printemps, à la même époque que les cigognes. On le trouve au nord et au midi de l'Europe ; mais il ne borne pas ses courses à cette partie du monde. Il se trouve aussi en Amérique , depuis la baie d'Hudson jusqu'à la Loui- siane, et peut être plus au nord et au sud, dans diverses con- trées de l'Asie, en Chine, et sur les bords de la mer Cas- pienne. Enfin, on le rencontre encore en Syrie. Sans doute que cette espèce produit moins que le héron , car partout elle est plus rare. Elle niche dans les rochers, ou sur les aunes ,' près des marais. La position de son nid paroît dépendre du local qu'elle habite; elle se perche indifféremment sur les rochers ou sur les arbres aquatiques. Sa ponte n'est que de trois à quatre œufs blancs. (Selon Sepp, son nid est fait sans art, ie bûchettes sèches , et ses oeufs sont d'un blanc pâle ). Le» XIV. 2# m ><+ alimens qu1 elle cherche, tantôt dans l'eau, tantôt sur terre, sont des grillons, des limaces et d'autres insectes, des gre- nouilles et des petits poissons. Sa chair n'est pas agréahle au goût. Le bihoreau âgé de trois ans , a le tour des yeux vert, le dessus de la tête d'un noir verdâtre qui s'étend un peu sur le haut du cou, et s'y termine en pointe. Du bas de l'occiput partent trois plumes très-étroites, d'environ six pouces de lon- gueur, d'un beau blanc, mais terne vers l'extrémité ; le dessus et les côtés du cou sont cendrés ; le haut du dos est d'un noir verdâtre; le bas du dos , le croupion, les ailes et la queue sont d'un cendré pâle; le front et le reste du corps blancs ; les pieds d'un vert jaunâtre ; l'iris rouge ; le bec jaunâtre et noir; lon- gueur totale , dix-neuf à vingt pouces environ. Le mâle et la femelle se ressemblent. Le même, après sa première mue , pi. enl. 759, a été donné par Buffon, Latham et Gmelin, pour la femelle , et par Brisson pour une espèce distincte , sous le nom de héron gris. Il est vrai que ces oiseaux se propagent avant d'être revêtus de leur plumage parfait, ce qui a pu donner lieu à ces mé- prises.En effet, j'ai vu au mois de mai des bihoreaux mâles sous le vêtement de cette prétendue femelle, et des femelles sous celui qu'on n'avoit réservé qu'aux mâles seuls. L'un et l'au- tre sont privés alors des trois longues plumes de l'occiput , et ils ont le dessus de la tête d'un brun plus ou moins sombre ; le dessus du corps mélangé de gris ; le cou plus pâle et tacheté de brun; une raie blanchâtre mélangée de brun, laquelle part des narines et entoure l'œil; les joues blanches et brunes; le reste du corps d'un gris qui blanchit sur le ventre et les Earties postérieures ; les couvertures et les pennes des ailes runes , terminées de blanc ; le bec d'un brun noirâtre. Le jeune, dans sa première année, présenté comme une espèce particulière sous les noms de pouacre et d'ardea mandata , a le dessus de la tête, la nuque, d'un vert-brun, avec une tache jaunâtre sur le milieu de chaque plume ; le dos moucheté de jaune sur un fond brun, ainsi que les grandes couvertures des ailes dont le bord externe est d'un vert rembruni ; la gorge d'un blanc pur dans le milieu et rayée en longueur, sur les côtés, de noirâtre et de brun; le dessous du corps couvert de plumes moitié brunes et moitié blanches ; l'iris brun; le bec brun, et noir seulement à la pointe. Le Bihoreau brun tacheté, Ardea maculata, Vieill. Sonnini dit , dans la Traduction des Oiseaux du Paraguay , que ce héron est le même oiseau que Y ardea jamdicensis de Lath. Comme l'identité ne me paroît pas établie d'une manière cer- taine , je vais rapprocher leurs descriptions , afin que l'on puisse les juger. Le dernier que Latham a décrit pour H E R 435 la première fois dans son Synopsis, sous le nom de jâmçùca night-heron , a un pied neuf pouces de longueur totale ; le bec long de trois pouces neuf lignes , noirâtre , mais blan- châtre sur les bords de sa partie supérieure et un peu courbé à la pointe; le lorum verdâtre; la tête un peu huppée , d'un brun sombre sur le sommet, et chaque plume rayée de ferru- gineux sur le milieu ; le cou pareil, mais d'une nuance plus pâle; la gorge blanche; le haut du dos plus foncé ; le reste de cette partie et les scapulaires d'un brun jaunâtre, et les der- nières terminées de blanc ; les couvertures des ailes sembla- bles au dos et avec une tache triangulaire et allongée le long de la tige; les pennes d'un brun noir; les primaires et l'aile bâtarde terminées de blanc; la poitrine et le ventre de cette couleur et rayés d'un brun très-pâle , les couvertures infé- rieures de la queue d'un blanc-gris ; les pieds bruns. Ce plu- mage indique un jeune oiseau qui a de si grands rapports avec les bihoreaux de Cayenne et de la Louisiane , dans leur pre- mière année , que je le regarde comme un individu de la même espèce. Le bihoreau brun tacheté du Paraguay , a vingt- trois pouces de longueur totale ; les plumes du devant de la gorge blanchâtres et bordées de brun; la tête , le cou en en- tier, le dessous du corps, les jambes, les couvertures infé- rieures des ailes , les plumes scapulaires et le dos couverts de longues taches brunes et blanches; le ventre blanc; les petites couvertures supérieures des ailes brunes avec une longue tache triangulaire et blanchâtre ; une tache de la même for- me, mais plus grande et blanche, occupe en partie les grandes couvertures; les pennes ont leur côté supérieur d'un roux violet, l'inférieur d'un violet-brun et leur extrémité blanche ; il en est de même des pennes de la queue , dont les deux exté- rieures de chaque côté ont seules du blanc à leur bout; le tarse est d'un vert bleuâtre. Le bec noir en dessus, vert sur les bords et en dessous ; l'iris d'un orangé vif; le bec gros à la base, plus épais que large et foiblement courbé depuis la moitié de sa longueur; la tête est plus grosse que dans le plus grand nombre des hérons, et couverte de plumes courtes ; le cou plus long et le tarse plus court. Qoique j'aie isolé cet oiseau , je soupçonne qu'il est dans sa première année. Le BlHOREAU DE CaYENNE. V. BlHOREAU A SIX BRINS. * Le Bihoreau d'Esclavonie, Ardea obscurci, Lalh. , est une espèce très-douteuse , décrite dans un voyage fait dans le comté de Poséga, en Hongrie Citer poseganum , p. 2^, t. 2). Sa taille et ses formes sont celles du butor ; son bec est un peu courbé et d'un vert noirâtre ; il n'a qu'une seule plume longue sur la tête , dont le devant et le sommet sont , ainsi que la nuque, d'un marron terne ; cette couleur couvre aussi le dos et les couvertures supérieures des ailes, et jcUe des refiets 436 H E R d'un verl doré ; le, dessus du cou est d'un marron ferrugineux., le devant, la poitrine , le ventre et la queue, d'un marron pur, tacheté longitudinaleinent de blanc et de ferrugineux; les pennes de couleur marron , et terminées de blanc ; les pieds courts et verdâtres. Le BlHOREAU DE LA JAMAÏQUE. V. BlHOREAU BRUN TA- CHETÉ et BlHOREAU A SIX BRINS. Le BlHOREAU DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE , Ardea caledo- nica. V. Bihoreau tayazu-guira. Le BlHOREAU DELA NOUVELLE-HOLLANDE , Ardea Novœ- Hollandiœ , Yieiil. , a dans son plumage de grands rapports avec le nôtre*, cependant il est un peu plus petit; un Irait blanc surmonte les yeux; les joues, les côtés de la gorge et du cou sont d un gris foncé chez des individus, clair chez d'au- tres ; la tète est noire en dessus , et ornée sur l'occiput de trois plumes longues, étroites et blanches ; le devant du rou et les parties postérieures sont de cette couleur ; les supé- rieures d'un joli gris. Les mâles ont le bec totalement noir, les pieds jaunâtres. Le jeune a le bec noir en dessus et jaunâtre en dessous; tes pieds rougeâtres; le dessus de la télé noir, le dessus du cou et du corps brun avec des taches blanches isolées ; le devant de la poitrine et le dessous du corps blancs avec des taches lon- gitudinales noires sur le devant du cou, et brunes sur les au- tres parties. Le plumage d'un jeune moins âgé est totalement tacheté de blanc et de brun; les taches blanches des parties inférieures occupent le milieu de la plume. J'ai encore vu d'autres individus, du même pays, au Mu- séum d'Histoire naturelle, qui diffèrent des précédens pat une taille et une grosseur moindres ; leur plumage est brun en dessous avec des taches blanches, qui sont longitudinales sur la tête, sur le cou , et arrondies sur les couvertures supé- rieures des ailes; ils ont les parties inférieures blanches et par- semées de taches brunes oblongues. Quand on n'a pour se guider que des oiseaux empaillés , il faut avouer qu'il est im- possible de déterminer les sexes, et même les espèces , sans s'exposer à commettre des erreurs. Ce que je dis ici s'applique particulièrement aux oiseaux dont il vient d'être question. Le BlHOREAU A SIX BRINS, Ardea sex selacea, Vieill. ; Ar- dea cayanensis, Lath. , pi. enl. 889 , sous le nom de bihoreau de Cayenne. Cette espèce est répandue non-seulement dans fa Guyane, mais encore dans les grandes Antilles et dans- diverses parties des États-Unis. Les six longues plumes, dont la tête de ce bihoreau est décorée, Je distinguent très-bien de celui d'Europe qui n'en a que trois ; il en diffère encore par ses couleurs dont les nuances sont plus foncées , par une H E R |3; taille plus svelle et des pieds plus longs. L'adulte a le bec noir; l'iris jaune , ainsi que le lorum; la tête noire et blan^- che sur le sommet; un trait de cette dernière couleur passe sous l'œil et s étend vers l'occiput ; les six plumes de la huppe sont étroites et étagées; les plus longues se trouvent au cen- tre et ont environ trois pouces, les autres vont en décrois- sant ; les unes sont entièrement blanches, les autres noires ou mi-partie de ces deux teintes; le noir de la tête descend en pointe sur le dessus du cou, et couvre aussi les pennes alaires et caudales ; le reste du plumage est d'un cendré bleuâtre, très-foncé sur le dos, les scapulaires et les cou- vertures supérieures des ailes dont les plumesont, sur leur mi- lieu, vers la lige, une strie noirâtre; les pieds sont d'un jaune verdâtre, et les ongles noirs. Longueur totale , vingt pouces. Le mâle et la femelle se ressemblent. Je soupçonne que le pouacre de Cayenne [ardea gardent) et Yardeajamdicensis, sont des jeunes de cette espèce. Le Bihoreau TAYAZr-GUlRA, Ardea tayazu-guîra , VieilL Les naturels du Paraguay connoissent généralement cet oi- seau sous le nom de tayazu-guira , qui veut dire oiseau-co^' chon. Ils le nomment ainsi parce que son cri a quelque res- semblance au grognement du cochon. Le vulgaire croit que quand il vole au-dessus d'une maison, c'est un présage de la mort prochaine de quelqu'un de ses habitans. Ce bihoreau est très-farouche et se laisse difficilement approcher; il fuit dès qu'il aperçoit un homme , fut-ce même à un mille de dis- tance ; il se tient , et toujours en petites troupes, dans les la- gunes et dans lesterrains inondés. 11 a sur la tête trois plumes longues de qualrepouces, très-étroites, foibles et flottantes; le dessous du cou nu et recouvert par les plumes des côtés; la tête grande ; le cou gros ; le bec presque droit, plus épais que large et très-gros , caractères qui distinguent tous les bi- boreaux. Sa longueur totale est de vingt-un pouces quatre lignes; il a le bec long de trois pouces huit lignes; le front et les sourcils blancs; le dessus et le derrière de la tête d'un bleu presque noir; l'aigrette, les côtés de la tête, la gorge, le cou, la poitrine et le ventre blancs ; le haut du dos et les plumes scapulaires noirs avec des reflets verts et d'un violet foncé; le reste du dos, la queue et le dessus des ailes d'un bleuâtre fort clair ; la partie nue des jambes et les tarses d'un blanc lavé de jaune ; le bec noir, le tour de l'œil d'un jaune ver- dâtre et l'iris d'un rouge carmin. Sonnini donne cet oiseau pour le même que le bihoreau delà Nouvelle- Calêdonie , lequel à vingt pouces de longueur ; le bec terminé comme celui de notre bihoreau, et noir ; le lorum vert ; l'iris jaune ; trois longues plumes blanches sur l'occiput; le dessus de la tôle 438 RE R noir ; une bandelette blanche au-dessus de l'œil ; le plumage généralement d'un ferrugineux qui incline au brun, plus pâle sur le cou ; la poitrine , le ventre elles parties postérieures blancs; les pieds jaunes et les ongles noirâtres. Ces deux bi- horeaux et celui de la Nouvelle-Hollande ont de si grands rapports , qu'on pourroil les regarder comme faisant partie de la même espèce, et on ne peut guère les éloigner du nôtre avec lequel ils présentent une très-grande analogie , surtout ceux du Paraguay et de la Nouvelle-Hollande. HÉRONS-BUTORS. Le Butor proprement dit, Ardea stellaiis , Lath., pi. enl. de Buffon , n.° 783. Outre les attributs indiqués à la page 4-33, on distingue encore les butors des hérons par un plumage dont le roux et le roussâtre sont les couleurs dominantes; ces teintes sont en outre hachées et coupées de lignes , de mou- chetures, de traits bruns et noirâtres. Cet oiseau se tient dans les roseaux , ne se plaît que dans les marais d'une certaine étendue, et préfère les grands étangs environnés de bois ; c'est là qu'il mène un vie solitaire et paisible , en restant des jours entiers dans le même lieu. Pour en changer, il ne prend son vol que le soir , et s'élève, en décrivant une ligne spirale, à une telle hauteur, qu'on le perd de vue; dans ce moment, il fait entendre une voix re- tentissante et grave , côb côb ; mais ce cri désagréable ne l'est pas autant que la voix effrayante qui lui a fait donner le nom qu'il porte, d'après des sons ronflans qui approchent des mu- gissemens du taureau. Il répète au printemps le cri Id-rhoud cinq à six fois de suite, surtout le matin et le soir , avec une telle force, qu'on l'entend d'une demi-lieue. Il paroît que le mâle , qui est celui qui mugit, ne le fait que tant qu'il est en amour; car ce mugissement ne s'entend que depuis le mois de février jusqu'à la moisson. Les femelles accourent de loin à ce cri ; quelquefois une douzaine l'entourent, car , disent les chasseurs instruits , dans cette espèce comme dans celle des canards, il existe plus de femelles que de mâles; celui-ci piaffe devant elles , et se bat avec vigueur contre ceux de son sexe -qui surviennent. On prétend que pour jeter ce cri, il plonge le bec dans la vase. Cet oiseau , d'un abord dif- ficile , et que les roseaux rendent invisible, voit aisément son ennemi , sans être vu, en élevant sa tête, qui, d'après sa hauteur, de plus de deux pieds et demi , se trouve au ni- veau des roseaux ; c'est là que , demeurant des heures en- tières immobile , les pieds dans les eaux , il guette les petits poissons , les grenouilles et autres reptiles aquatiques dont il H E R 439 se nourrît. Pendant l'automne, on le rencontre dans les bois, où il fait la chasse aux rais et aux mulots , qu'il saisit adroite- ment et avale tout entiers. Peu d'oiseaux se défendent avec autant de sang-froid et montrent autant de courage. Le butor n'attaque jamais; mais attaqué , il ne fuit point , et se bat sans se donner beaucoup de mouvement. Il ne craint point l'oiseau de proie ; il l'at- tend debout , lui oppose le bout de son bec , qui est très-aigu, et, en le blessant, il le force de s'éloigner. Les vieux busards ne l'attaquent jamais, et le faucon ne le prend que par der- rière , et lorsqu'il vole ; le chasseur même , si le butor n'est que blessé, ne doit l'approcher qu'avec précaution; car, au lieu de fuir, il l'attend, lui lance dans les jambes des coups de bec si violens, qu'il perce même les bottines et pénètre jusque dans les chairs; de plus, ainsi que le héron, s'il lui reste assez de force , il s'élance au visage, où l'œil est toujours le but qu'il vise. Pour se défendre contre les chiens , il se ren- verse sur le dos, et se sert autant de ses ongles que de son bec. Cette espèce fait son nid dans le mois d'avril, presque sur l'eau , au milieu des roseaux , et le construit principalement de joncs. Sa ponte est de quatre à cinq œufs , d'un gris-blanc verdâtre ; le temps de l'incubation est de vingt-quatre à vingt- cinq jours. Les jeunes naissent presque nus, et ne quittent le nid que plus de vingt jours après leur naissance. Leur plu- mage ne diffère pas de celui des vieux ; mais leur bec et leurs pieds sont plus blancs. Les busards , qui dévastent les nids de tous les autres oiseauxde marais, touchent rarement àceuxdu butor; le père et la mère y veillent sans cesse, et le dé- fendent contre ces oiseaux de rapine. Leur chair passe pour être assez bonne à manger , pourvu que l'on ôte la peau remplie d'une huile acre et de mauvais goût, qui se ré- pand dans les chairs par la cuisson, et lui donne une forte odeur de marécage. Il a deux pieds trois à quatre pouces de longueur totale. Le sommet de la tête noir ; les plumes du cou et de la poi- trine longues , lâches et flottantes ; le plumage varié de raies, de mouchetures, et de lignes en zigzags, sur un fond brun, fauve , et d'une nuance plus claire en dessous du corps; le bec et les pieds verdâtres ; les ongles longs et crochus. L'on distingue la femelle par moins de grosseur, des couleurs plus ternes , et par moins de longueur dans les plumes du cou et de la poitrine. Le Butor delà baie d'Hudson. V. Butor mokoho. *Le Butor brun rave, Ardea danubialb , Lath. Le bec est brun et jaunâtre ; le dessus du corps etle ventre sont noirs* ■&f H'EIR avec des lignes brunes, et d'un roux pâle , jetées irrégulière- ment ; le dessous du cou et la poil ri ne , blanchâtres. M. Meyer regarde cet oiseau comme un jeune blongios d'Eu- rope. * Le Grand butor , Ardea botaurus , Lath. , est beaucoup plus gros que le butor ordinaire ; il a trois pieds neuf pouces lrois lignes de longueur depuis le bout du bec jusqu'à celui de la queue ; le bec long de huit pouces; le sommet de la tête noir, avec quelques plumes fort longues, qui forment une belle huppe ;le dessus du cou, du corps et les couvertures supérieu- res <î- la queue d'un cendré brun; les côtés du cou rpux, avec une large bande longiiudinale noirâtre; la gorge et le devant du cou blancs et variés de taches noires et d'un blanc rous- sâtre ; le reste des parties infér'eures et les scapulaires roux; les ailes et la queue d'un cendré brun; le lorum et 1 iris jau- nes ; le bec jaunâtre ; les pieds bruns. Cette description est d'après Brisson. M. Themminck présente cet oiseau pour un individu vieux de l'espèce du héron pourpré huppé. Est-il fondé? Comparez les descriptions de ces deux oiseaux , dont un a près d'un pied de plus de longueur , et toutes les pro- portions relatives beaucoup plus fortes. Le Butor huppé de Catesby , est le Crabier gris de fer. * Le Butor jaune , Ardea flava\ Lath. Sa longueur est de deux pieds dix pouces; les longues plumes de la tête et d'une partie du cou sont d'un jaune pâle, onde de noir; celles du bas du cou , de la poitrine et du ventre d'un blanc onde de brun et frangées de jaune àl'entour; le dos et les couvertures des ailes, d'un brun lavé de jaune; les pennes alaires et cau- dales noires, cendrées et traversées par des lignes blan- ches ; les pieds d'un gris foncé. Il habile le Brésil. Sa chair est recherchée pour sa bonté. Le Butor MOKOHO, Ardea mokoho, Vieiïï.; Ardea siellaris , var. Lath., pi. i36 des Oiseaux d'Edwards. Cette espèce passe l'été dans les parties boréales de l'Amérique , les quitte pendant l'hiver et s'avance dans le Sud jusqu'à la Louisiane. Elle paroît à la baie d'Hudson en juin , époque où elle fait son nid; elle le place dans les marais , au milieu d'une touffe de longues herbes, et le construit de plantes aquatiques; la femelle y dépose quatre œufs d un cendré verdâtre , dont les petits sortent couverts d'un duvet noir. Les sauvages distinguent ce butor des autres oiseaux parle nom de mokuho. Il n'a guère plus de deux pieds de longueur totale ; le bec noir en dessus , jaune sur les côtés et en dessous ; le lomm et les yeux de cette dernière couleur : la tête noire sur le sommet , rougeâtre sur les côtés ; le haut de la gorge blanc; le cou brun en dessus , blanc en devant , moucheté de brun H E R 44ï rougeâtre , et chaque plume est terminée de noir ; le dos , le -croupion, la queue , les couvertures supérieures des ailes sont d'une couleur de rouille et rayées transversalement de noir; les six premières pennes alaires de cette teinte; les autres rou- geâlres à l'extrémité ; les secondaires pareilles au dos ; le venlre et les parties postérieures d'une couleur blanchâtre et marqués longitudinalement de brun et de noir sur les jam- bes et sur les couvertures inférieures de la queue ; les pieds jaunes. La femelle ressemble au mâle. * Le Petit Butor, Ardea marsigli, Lath. L'on a vu cet oi- seau sur les bords du Danube. L'iris est blanchâtre, et l'es- pace entre le bec et l'oeil, jaune; la tête , le dessus du 'corps, la poitrine, le ventre, le croupion et les couvertures de la queue sont roux et rayés de brun; les raies sont , sur le dos, plus larges et plus nombreuses qu'ailleurs ; le blanc est la couleur du dessous du cou et de la gorge ; un blanc brunâtre celle du haut des cuisses ; les pennes des ailes sont d'un brun pâle et traversées de lignes rayées , d'un brun plus foncé; la queue est blanchâtre; le tarse d'un jaune pâle. Ce n'est point une espèce particulière , mais un jeune crabier guaccà. Le Petit Butor de Catesby est le Crabier vert. * Le Petit Butor de Cayenne, Ardea undulata, Lath. , a le cou si fourni de plumes , qu'il paroît presque aussi gros que le corps; le bec est brun , et la peau nue des côtés de la tête, bleue ; le fond de son plumage d'un gris-roux ta- cheté de brun-noir , et rayé de petites lignes transversales très-pressées, ondulées et en forme de zigzags; le dessus de la tête noir , et le tarse jaune. Longueur, douze pouces environ. Le Petit Butor d'Edwards, est le Blongios proprement dit. ^.ci-dessus page 4-3 1. * Le Butor rouillé , Ardea fermginea , Lath. Sur les ri- vages du Don, on rencontre , mais pendant l'été seulement, un butor qui guette entre les roseaux les insectes aquatiques et les poissons dont il fait sa nourriture : il a vingt pouces environ de longueur; le bec verdâtre; la mandibule supé- rieure un peu courbée vers son extrémité ; la partie nue qui est entre le bec et l'œil , verte ; l'iris couleur de safran ; les plumes de la tête , du cou et du dos longues , noires, et termi- nées de ferrugineux; le menton d'un jaune très-clair; les couvertures des ailes d'un brun noirâtre; quelques-unes sont ferrugineuses à leur extrémité, et les autres variées de roux et de blanc ; les pennes noires; le croupion , kl poitrine et le ventre variés de ferrugineux, de blanchâtre , de cendré et de brun, les cuisses mélangées de roux, de cendré et de blanc; les pieds sont verls. U2 H E R * Le Butor roux, Ardeasuloniensis, Lath. Son bec est blan- châtre en dessus et couleur de corne en dessous ; le dessus de la tête r noir ; le reste de la gorge et le cou sont ferru- gineux; le dos, les scapulaires et le croupion, blanchâtres; une couleur rousse pâle couvre le ventre et les parties postérieu- res; une teinte de rouille mélangée de blanc, domine sur les couvertures des ailes et sur les pennes secondaires; lesprimaires sont noirâtres ainsi que la queue ; les pieds bruns. Cette es- pèce se trouve en Italie , en Sologne, où on la nomme quoi- meau ; c'est un jeune blongios d'Europe , suivant M. Them- minck. Le Butor sacré. V. Héron sacré. Le Butor tacheté est notre Bihoreau dans son jeune âge. V. ci-dessus, (v). HERON DE MER. On donne , dans quelques endroits , ce nom à I'Espadon. On le donne encore , dans d'autres, au Chétodon cornu, (b.) HÉRONNEAU. Petit du héron, (s.) HÉRONNIER (Fauconnerie). Oiseau de proie dressé au vol du héron. Héronner se dit de l'action même de chasser cet oiseau, (s.) HEROS. C'est le nom du Grand Capricorne noir des environs de Paris, Cerambyx héros , Fabr. (desm.) HERPAILLES. Troupes de liches et de faons, (s.) HERPESTE, Herpeslis. Genre établi parR. Brown, pour placer deux Gratioles à quatre étamines qu'il a observées à la Nouvelle -Hollande. Il.répond à celui appelé Bramie par Forster, et Monnière par Jussieu. Le genre Morgânie s'en rapproche beaucoup, (b.) HERPESTES. Ce nom qui vient d'^^TÊ'-, rrplans , a été proposé par Illiger, pour remplacer celui A'îchneunwn que quelques naturalistes donnent aux Mangoustes. V. ce mot. (desm.) HERPETICA. Nom sous lequel Rumphius(^™£. 7, tab. 18) , décrit le cassia alaia, qui est le fula dulcis de Me- rian (Surin., tab. 58). V. Casse et Dartrier. C'est aussi le caulschoa des Chinois et le dauncurap des Malais, (ln.) HERPETOTHÈRES (Chasseur de reptiles). Nom appli- qué au genre Macagua. V. ce mot. (v.) HERPETTE. Nom qu'on donne , dans quelques cantons, aux diverses espèces de Lichens, (b.) HERPYLLON, HERPILLOS des Grecs. V. Serpo- let, (ln.) HERPYXE des Grecs. V. Elaphoboscon. (ln.) HER 443 HERRERA. Adanson donne ce nom au genre Erithalis de Brovvn , Jam. , adopté par Linnœus. V. Erithale. (ln.) HERRERIE , Ùeireria. Arbrisseau du Pérou , à feuilles verticillées , presque linéaires , accompagnées de quatre épi- nes , et à fleurs jaunes disposées en grappes terminales , qui forme un genre dans l'hexandrie monogynie , et dans la fa- mille des asparagoïdes. Ce genre offre pour caractères : une corolle divisée en six parties lancéolées , dont trois alternes plus étroites ; point de calice ; six étamines; un ovaire supérieur triangulaire , sur- monté par un style à stigmate trigone ; une capsule à trois lobes, triangulaire , ailée ,triloculaire ettrivalve, renfermant deux à quatre semences , membraneuses à leur bord , dans chaque loge. Feuillée dit que sa racine est très- connue par l'usage qu'on en fait dans les maladies vénériennes, (b.) HERRERO. Les Espagnols des îles Philippines appellent de ce nom une espèce de grand/wc. V. Pic palalaca. (s.) HERRIAL. Sorte de Raisin qui croît en Espagne, (ln.) HESRCHELouURANUS. r. l'article Planète.Cpat.) HERSK. Nom de la Belette en Egypte. V. ce mot. (s.) HERSE, Tribulus. Genre de plantes de la décandrie mo- nogynie , et de la famille des rutacées, dont les caractères présentent un calice divisé en cinq parties ; une corolle de cinq pétales ouverts ; dix étamines ; un ovaire supérieur, ovale, angulaire , surmonté d'un style à stigmate quinquéfide ; cinq noix ou plus, étroitement rapprochées, ordinairement armées de pointes , s'ouvrant transversalement en deux ou quatre lo- ges contenant chacune une seule semence , attachée à leur angle interne. Ce genre est composé de quatre espèces, dont une est pro- pre à l'Europe australe. Ce sont des herbes annuelles ouvi- vaces , à feuilles opposées et ailées , avec impaire, à fleurs so- litaires et axillaires , de couleur jaune. L'espèce d'Europe s'appelle I'Herse terrestre , Tribu- lus ierrestris , Linn. ; elle a six paires de folioles presque égales à chaque feuille , et le fruit à quatre cornes. Elle est annuelle, et se trouve , en France , parmi les blés des parties méridio- nales. Elle peut blesser dangereusement les pieds de ceux qui marchent sans souliers. Une des espèces étrangères , I'Herse très-grande , a le fruit formé de dix noix sans épines. Elle vient de la Jamaïque. Son aspect est très-beau, (b.) HERSE. Nom égyptien d'un poisson du Nil , observé par Sonnini , et figuré pi. 22 de son Voyage en Egypte. V. au mot Mobmvre. (b.) 4U H F. S ÏIERSELAAR et HERSLER des Hollandais. Noms de I'Orme. (ln.) HERT. Nom hollandais du Cerf, (desm.) HERVERA et HERVATO. Noms espagnols Au peucc- danum si/mis. (LN.) HERVINHA. C'est le Fenugrec , en Portugal, (ln.) HERZGRAFF. Un des noms allemands de la Ceraiste des champs, (ln.) HERZMARILLE. Le Panais (Paslinaca. saliva) porte ce nom en quelques parties de 1 Allemagne, (en.) HERZWURZ. Nom de la Fumeterre bulbeuse, en Al- lemagne, (ln.) HESE. Un de noms du Millet, en Allemagne, (lis.) HESER. Mot hébreu qui signifie Herbe. V. Herba. (ln.) HESERTAZEN des Arabes. C'est la Rryone dioïque {hryonia didica, Jacq. ). (LN.) HÉSIODIE, Hesiodia. Genre établi par Moëneh, aux dépens des Crapaudines. Il n'a pas été adopté, (b.) ttESPÉRANTRE, Hesperantha. Genre de plantes établi par Ker, aux dépens des Ixies. Ses caractères sont: spathe bivalve ; corolle tubuleuse , à limbe de six parties régulières ; trois sligmates écartés ; capsule oblongue , trigone. Le Ixies radiée, cinnamûmée, etc., servent de type à ce genre. L'Mespéranthe velue est figurée pi. 1^7$ du Botankal magazine, de Curlis. (B.) HESPÉRIDÉES, Hespcrideœ, Juss. Famille déplantes, dont la fructification est composée d'un calice monophylle, souvent divisé ; d'une corolle formée de pétales en nombre déterminé , élargis à leur base , insérés autour d'un disque hypogyne; d'étamines ayant la même insertion que la co- rolle rarement en nombre indéterminé, à filamens distincts, ou monadelphes, ou polyadelphes; d'un ovaire simple, à style unique , à stigmate simple ou rarement divisé ; d'un fruit ordinairement mou, quelquefois capsulaire , uni ou mullilo- culaire, à loges monospermes ou dispermes, à périsperme nul, à embryon droit, à cotylédons charnus, planes, con- vexes, à radicule supérieure. Les plantes de cette famille ont une tige frutescente ou ar- borescente , munie quelquefois d'épines , que la culture et la vieillesse font souvent disparoîlre. Les feuilles, qui sortent de boulons coniques nus ou dépourvus d'écaillés , sont alter- nes, souvent simples, quelquefois composées, quelquefois parsemées de points vésiculeux et transparens. Les fleurs , qui exhalent un parfum suave, sont constamment hermaphro- dites, et affectent différentes dispositions. H E S 445 Ventenat, de qui on a emprunté ces expressions , rapporte sept genres à cette famille, qui est la treizième de la treizième classe de son Tableau du Règne végétal , et dont les caractères sont figurés pi. 16, n.° i3 du même ouvrage. Ces genres ont, ou un fruit monosperme et les feuilles non ponctuées , tels que Ximenie et Heister , ou un f.uil poly- sperme, mou, et les feuillesparseméesde points Iransparens, tels que Murray, Cookie, Citronnier et Limonier; ou enfin un fruit polysperme capsulaire, et les feuilles non ponctuées, tel que le Thé. V. cesdifférens mots. Mirbel , en portant ses recherches sur cette famille, a trouvé qu'elle pouvoit être divisée en trois. Savoir: les Ola- cinées, les Aurantiacées, les Terstromiées et les Théa- CÉes. V. ces mots, (b.) HESPÉRIDES, Hespeiides. Tribu (auparavant famille) d'insectes de l'ordre des lépidoptères , famille des diurnes , composée des papillons plébéiens urbicoles de Linnaeus , et de quelques autres lépidoptères. Les hespéndes diffèrent des papillonides en ce que leurs jambes postérieures ont quatre épines ou ergots, disposées par paires, dont deux situées, comme à l'ordinaire, aux extré- mités de ces jambes, et les deux autres plus haut. Les lépidoptères crépusculaires et nocturnes offrent les mêmes caractères; les hespérides ont , en outre , leurs an- tennes terminées le plus souvent en crochet , ou en une pointe recourbée; la plupart, lorsqu'elles sont en repos, tiennent leurs ailes inférieures dans un plan horizontal. Leurs chenilles roulent les feuilles dont elles se nourrissent , et se métamor- phosent dans une coque de soie, mais d'un tissu très-clair. Leurs chrysalides ne sont pas anguleuses. Cette tribu com- prend les genres: Urame et Hespérie. (l.) HESPÈRID1E, Desv. Sorte de Fruit qui est propre au genre des Citronniers, (b.) HESPERIE, Hesperia. Genre d'insectes, de l'ordre des lépidoptères, famille des diurnes, tribu des hespérides, dis- tingué de celui à'uranie, autre et dernier genre de la même tribu, par les caractères suivans : antennes terminées en; massue; palpes inférieurs, courts, larges, et très-garnis dé- cailles à leur partie antérieure. Le genre hespérie de Fabricius éloit composé primitive- ment des papillons que Linnaeus nomme plébéiens , et qu it divise en ruraux et urbicoles; mais je l'ai réduit aux seules es- pèces de celte seconde division; les autres forment, dans la tribu des papillonides, deux genres propres, ceux de \ polyom- mate et à'erycine. Schrank, dans la Faune de Bavière, dési- 446 H E S gne le premier sous le nom de cupidon. Le second ne com- prenant que des espèces exotiques, n'entroit point dans le plan de son travail. Il a aussi séparé génériqueinent les papil- lons plébéiens ruricoles de Linnaeus ; cette coupe a reçu de lui la dénomination tferinnis. Le système des glossales de Fabriciusprésente, à cet égard, de grands cbangemens. Les hespéries rurales composent neuf genres, dont l'un conserve le nom primitif; les espèces urbi- coles en forment trois \thymele, helias, pamphila. Mais n'ayant pas encore fait une étude particulière de ces nouvelles cou- pes, je continuerai de les réunir en une, et sous le nom d'hespérie, que je lui avois laissé. Ces insectes ont, en général , le corps court et gros; la tête large; les antennes terminées en massue arquée ou cro- chue , très-écartées à leur insertion ; les palpes inférieurs ou labiaux larges, très-fournis d'écaillés, de trois articles, dont le dernier très-petit; les ailes épaisses, triangulaires, dont toutes ou quelques-unes sont souvent, et dans le repos, dans une position horizontale ou jamais bien perpendiculaire ; le» inférieures sont plissées au côté interne , et recouvrent, avec leurs plis, un abdomen court, conico-cylindrique ou presque conique. Leurs pattes, toutes propres à la locomotion , sont fortes, et leurs jambes postérieures ont deux épines de plus que les autres ; les tarses sont terminés par deux crochets petits , simples et très-arqués. Les métamorphoses des hespéries diffèrent de celles des papillonides. Leurs chenillesressemblent à celles de plusieurs lépidoptères nocturnes; elles sont presque nues, plus grêles aux deux extrémités, comme en forme de fuseau, avec la tête globuleuse et un peu fendue. Elles habitent entre des feuilles qu'elles lient avec de la soie. Les chrysalides ressem- blent encore à celles de plusieurs lépidoptères nocturnes.Elles n'offrent point d'éminences ou de saillies angulaires, et sont renfermées dans une toile légère , et souvent sur des feuilles. Je divise les hespéries en celles dont les ailes inférieures sont prolongées en queue , et en celles dont les ailes infé- rieures sont sans queue. La première division ne renferme encore que des espèces exotiques. On y remarque principalement: L'Hespérie protée , Hesperia proteus , Fab. , E i^ , 5 de cet ouvrage , qui a les ailes brunes , avec cinq ou six taches carrées demi-transparentes , et des fascies noires transverses en dessous des inférieures. Elle est figurée dans Clerck, tab. 4a, n.os 1 et 2 , et dans plusieurs autres ouvrages. On la trouve très-communément dans l'Amérique méridionale , où sa chenille vit sur un dolic H E S fâ L'HespÉRIE ÉPITE , Hesperia epilus , Fab. , qui a les ailes brunes, avec des lâches transparentes plus larges que dans la précédente espèce , et dont celles de dessous ont une large tache argentée qui se termine en fascie flexueuse au bord extérieur. Sa queue est très-courte. Elle est figurée dans Cramer, tab. 34-3, E, F, G , H. On la trouve en Amérique. Bosc l'a observée en Caroline ; sa chenille y vit sur une espèce de robinia. La seconde division, celle des hespéries à ailes inférieures sans prolongement en forme de queue, nous offre en outre un grand nombre d'espèces, dont plusieurs indigènes et dont Geoffroy a formé une division , celle des estropiés. Je citerai les suivantes: Les unes ont la massue des antennes terminée par un crochet court et obtus, ou même presque droite ; telles sont: L'HespÉïue DE LA MAUVE , Hesperia malvœ , Fab. ; le papillon grisetle , Engram. , Pap.cTEur. , pi. 4-6, fig. 78, A, B, C , pupilio alceœ, Esp., tom. ï, tab. 5i , fig. 3, var. ; ses ailes sont dentées, noirâtres avec des taches plus foncées, dont plusieurs disposées par bandes, et dont quelques-unes presque noires, avec de petits points blancs, transparens, et dont plusieurs sont carrés; le dessous des quatre ailes est plus clair, moins tacheté de noirâtre , et les points blanchâtres sont disposés sur deux ou trois lignes transverses , aux infé- rieures. On voit du blanc dans les échancrures du bord pos- térieur des ailes. On la trouve au printemps, dans toute l'Europe. Sa che- nille est grise, pubescente, avec la tête noire et quatre points jaunes sur le premier anneau. Elle vit sur différentes espèces de mauves. Sa chrysalide a une teinte d'un cendré bleuâtre ; elle est renfermée dans une légère coque de soie. L'Hespérie de la lavatère, Pupilio laoaterœ, Hiibn. , tab. 90, fig. 4-54- 1 4-55, fem.; Hesperia alceœ, Fab., est plus grande, d'un brun jaunâtre en dessus, avec des taches à peu près semblables à celles de l'espèce précédente ; mais le dessous des ailes est presque entièrement d'un cendré jaunâ- tre, et n'offre presque pas de taches. L'HESPÉRIE GRISETTE, hesperia tages, Fab.; le point d'Hon- grie, Engram. ibid. pi. i5, supp. 21, fig. 97 A B bis. Ses ailes sont entières, noirâtres, mais d'une teinte plus claire et tirant sur le brun en dessous; le dessus des supérieures offre vers son milieu, une bande cendrée , transverse, peu pro- noncée , et un peu plus bas une ligne de la même couleur- on voit quelques points blancs dans l'intervalle ; Je bord postérieur des quatre ailes a, sur les deux surfaces, deux 44«\ H E S rangées parallèles ef très-rapprochées de points ou petites taches blanchâtres; une de ces rangées est placée sur lcsf franges. Sa chenille vit sur le chardon roland.. L'HespérieplAiis-chatst, Hespcria friûllum , Fab.; îepap, plain-chant, Geoff.;pap. mahce, , Esp. , lab. 23, fig. 2'. Le dessous du bouton des antennes est roussâtre ; la surface su- périeure des ailes est d'un brun noirâtre, avec le bord posté- rieur blanc, entrecoupé de noirâtre; les supérieures ont entre ce bord et leur milieu , de petites taches blanches, en forme de points, dont les postérieures forment une ligne an- guleuse, qui se perd vers le milieu du bord interne; le des- sus des inférieures offre, près des bords postérieurs, une rangée transverse de points de la même couleur ; on en voit quelques autres, plus ou moins nombreux, vers le milieu ; lé1 fond du dessous des ailes varie, mais il est le plus souvent gris ou brun , avec une teinte verdâire et des taches blanches , correspondantes en partie aux supérieures; celles qui sont disposées dans la largeur du milieu des ailes inférieures sont beaucoup plus grandes. Sa chenille vit sur la cardère ou le chardon à foidonj dont elle plie les feuilles. Cette espèce est la souche d'un grand nombre d'autres figu- rées par divers auteurs, et principalement par Hiibner, et nommées : tesselum , aheolus , proto, sertorius , eut rate ^ sau , sidœ, etc. Cette dernière a sur le dessous des secondes ailes deux rangées de taches jaunâtres, dont la postérieure seule traverse toute la largeur. Dans celle qu'on a distinguée sous le nom de sao , les secondes ailes ont vers le milieu du disque une petite ligue blanchâtre, un peu arquée, accompagnée quelquefois d un point de la même couleur, et le dessous des mêmes ailes est rougeâtre , ."-vec des taches blanchâtres. Les environs de Paris donnent deux variétés de l'hespérie plaiu- chant; l'une plus grande et plus tachetée; c'est celle que la plupart des naturalistes allemands nomment aheolus ; la plus petite , et qui a un peu moins de points , est le frelillum. L'rÏESPÉRIE BANDE-NOIRE , Hesperia linea , Fab.; Hiibn., tab. 96, fig. 4^5-4-^7 , la massue des antennes est presque droite ; les ailes supérieures et le dessus des inférieures sont d'un jaunâtre fauve , avec une ligne noirâtre le long du bord! postérieur ; le dessous des inférieures et l'extrémité de celui des supérieures est d un cendré jaunâtre ; le mâle a une ligne noire , oblique , près du milieu du dessus des dernières. Les unes et les autres sont entières. Sa chenille vit sur les graminées; elle est rougeâtre , avec* H E S 449 îa tête noire et un collier blanc. Quelques auteurs ont nommé cette espèce ihaumas. Le papillon lineola de Scriba n'en est probablement qu'une variété. L'HespÉRIE échiquier, Hesperia paniscus, Fab.; Pap. bronlee , Hiibn., tab. 94 , fig. 4.75 et £76 ; Pap. syloius , ibid. , fig. 4.77 et 4-7$ ; ^a massue des antennes est presque droite ; les ailes sont entières, noirâtres en dessus, avec des taches d'un jaune fauve ; plusieurs de celles des ailes supé- rieures sont plus grandes et réunies ou contiguës ; leur dessous est jaunâtre , avec des taches noires ; la même face des infé- rieures est d'un brun jaunâtre, avec des taches jaunâtres. Il vit dans les bois; il est rare aux environs de Paris. L'HespÉRIE MIROIR, Hesperia aran'nthus, Fab. ; Engram. Pap. d'Eur. pi. 64 et 74, fig- g4- Ses ailes sont entières, d'un brun foncé; les supérieures ont en-dessus près de l'extrémité trois petites taches jaunes, inégales , dentelées en dessous; les mêmes ailes ont une bordure jaune. Les inférieures ont une pareille bordure et dix ou douze grandes taches blan- châtres , entourées de brun. On le trouve en Europe , dans les bois marécageux. Il n'est pas rare dans la forêt de Bondi , aux environs de Paris , au solstice d'été. D'autres hespéries de la même division ont le bout de la massue des antennes en crochet très-aigu , comme la suivante. L'HespÉRIE Sylvain , Hesperia syhanus , Fab. ; la Bande- noire, Geoff. var. ; Hiibn., tab. g5 , fig. 482-484- Elle res- semble beaucoup à la bande-noire ; mais , outre que ses an- tennes sont plus crochues à leur extrémité , et qu'elle est plus grande , la teinte jaune-fauve du dessus des ailes supé- rieures a moins d'étendue , et est divisée en manière de taches , par du brun noirâtre. Le dessous des ailes inférieures est, dans les deux sexes, d'un jaune-verdâtre , avec quelques petites taches d'un jaune plus pur. Le mâle a aussi, au milieu du disque des supérieures, une petite bande noire, maisplus large. Elle est commune dans les bois des environs de Paris. L'HespÉRIE COMMA, Hesperia tomma, Fab., me paroît n'être qu'une variété de cette espèce, plus tachetée. Le papillon arièon de Schneider et d'Hiibner tient le milieu entre le précédent et Xliespérie bande-noire; il ressemble à cette dernière espèce pour la taille et les couleurs du dessous des ailes; il se rapproche de l'autre quant aux nuances de leur face supérieure. Les lépidoptères qui dans la première édition de cet-ou- vrage, composoient notre première section des hespéries , forment maintenant le genre Castnie. (l.) xiv. 20 45o H E T HESPERINA. C'est la Julienne , en Portugal. (ln.) HESPERIS, d'un mot grec qui signifie soir. Nom donné par ïhéophraste à un végétal qui nous est demeurée incon- nue , et par Pline à une plante dont les fleurs exhaloient une douce odeur le soir et pendant la nuit , et que les dames culti- voient pour celte raison. Il lui donne aussi le nom dovio/a matronalis. Les naturalistes pensent que c'est notre Julienne des jardins , plante qui a élé nommée à cause de cela hes- peris , ainsi que le genre qui la contient, par les botanistes modernes , qui ont néanmoins appliqué ce même nom à plusieurs autres plantes crucifères des genres cheinanthus ( Giroflée), erysîmum (Vélar), sisymbrium et arabis (Ara- bette). V. Julienne, (ln.) HESSE. Nom allemand du Tremble ( populus tremula). (LN.) HEST. Nom de toute l'espèce du Cheval , en danois. (desm.) HESTEB AER. L'Arbousier alpin {arbutus alpinà) porte ce nom en Danemarck. (ln.) HESTEBLOMME. \2 arnica monlana et le chrysanihemum kuranthemum sont ainsi nommés en Norwége. (ln.) HESTELYNG. C'est la Bruyère commune, en Nor- vège; on la nomme Hedelyng en Danemarck. (ln.) HESTE MAKRE. Le Trèfle des prés porte ce nom en Norwége. (ln.) HESTE MYNTE. C'est la Menthe aquatique , en Da- nemarck. (IA.) HE-TAU. V. Phi-te. (ln.) HÉTÉRANDRE, Hetevandra. Genre de plantes établi par Palisot-Beauvois, dans le 4e vol. des Transactions de la Société philosophique améiicaine. Il est très-voisin du Ponté - dère. Ses caractères sont : une spathe ; une corolle à six divisions et à deux lèvres , la supérieure a trois divisions , dont l'intermédiaire est plus grande, colorée à sa base ; l'in- férieure a trois divisions, dont f intermédiaire est plus étroite et recourbée ; trois élamines ; un ovaire supérieur à un seul style; une capsule obiongue, trigone , triloculaire , s' ouvrant latéralement. Une seule espèce, originaire de l'Amérique septentrionale, constitue ce genre. C'est une plante aquatique , rampante , à feuilles en cœur, longuement péliolées, et à fleurs en grap- hes axillaires peu fournies. Elle est figurée dans l'ouvrage précité, (b.) HÉTÊRANTHÈRE , Heieranthera. Plante aquatique du Pérou, à tiges rampantes, stolonifères , articulées, cylin- driques, striées , garnies de spathes membraneuses à ses ai- H ET m ticulations , renfermant les feuilles et les fleurs avant leur développement, à feuilles alternes , réniformes , très -en- tières , glabres, portées sur de très-longs pétioles à demi-am- plexicaules ; à fleurs alternes, légèrement pétiolées , d un blanc verdâtre , placées au nombre de trois ou quatre dans des spathes oblongues , qui se recourbent après la floraison. Cette plante , fort voisine des Pontedères, et qui ne dif- fère pas des Leptanthes de Michaux et de la Bartonie de Pursh , forme, dans la triandrie monogynie et dans la famille des pontedères, un genre qui offre pour caractères : une spa- the univalve ; une corolle tubuleuse , renflée à sa base , di- visée en six parties légèrement inégales à son limbe ; trois étamines , dont deux plus courtes , à anthères arrondies, et l'autre à anthère sagitlée ; un ovaire supérieur à style courbé, velu en dessus , et à stigmate simple ; une capsule ovale , triangulaire , presque pyramidale , triloculaire , triva^ve , et contenant plusieurs petites semences sillonnées. Vahl rapporte six espèces à ce genre, (b.) HÉTÉROBRANCHE, Heterobranchus. Genre de pois- ison établi par Geoffroy-Saint-Hilaire dans le grand ouvrage de la Commission d'Egypte sur l'histoire naturelle de cette contrée , aux dépens des Silures de Linnseus. Ses caractères sont : tête garnie d'un bouclier âpre , plat et fort large ; oper- cule très-petit ; branchies surnuméraires ramifiées ; mem- brane branchiale de huit à quatorze rayons ; épine forte et dentelée; point d'épine dorsale ; corps allongé : les Macropté- ronotes de Lacépède, et les Clarias de Gronovius, rentrent dans ce genre Les HÉTÉROBRANCHES MAMOUT (angaillaris) , HALLE ( bidorsalis) , ainsi que les détails relatifs à leur anatomie , sont figurés pi. 16 et 17 de cet ouvrage, (b.) HÉTÉROBRANCHES. Ce nom, que M. de Blainville substitue à celui de Syphonobranches, qu'il avoit d'abord adopté , est donné à une famille de mollusques acéphales et nus , qui se compose des ascidies , des pyrosomes , des bo- trylles, des biphores, etc., ainsi que de quelques autres ani- maux décrits par M. Savigny, comme étant des alcyons à deux ouvertures. La classe des tuniciers de M. Lamarck correspond exactement à cette famille. Parmi les mollusques hétérobranches , les uns sotlX fixés, et les autres libres; et parmi les uns et les autres, on en ob- serve de simples et iïagrégés. (desm.) HËTEROCÉOP1EN. Nom donné par M. Desvaux à une sorte de fruit. V. Fruit, §. IV. (b.) HÉTÊROCÈRE, Heterocerus, Bosc, Fab. Genre d'in- 45a H E T sectes , de Tordre des coléoptères , section des penlamères, famille des clavicornes, tribu des macrodactyles. Ces insectes, très- voisins des dryops d'Olivier ou des phrnes de Fabricius , sont distincts de tous les autres clavi- cornes par leurs tarses , qui ne paroissent composés que de quatre articles , et par leurs antennes à peine plus longues que la tête , et dont les sept derniers forment une massue dentée en scie et arquée. Leur corps est ovale , déprimé et pubescent ; la tête s'enfonce postérieurement dans le cor- selet, jusqu'aux yeux, se rétrécit et se prolonge un peu an- térieurement , en manière de' museau arrondi ; le labre est extérieur, grand, et presque demi-circulaire ; les mandibules sont fortes , cornées , allongées , un peu arquées , dilatées à leur base, ciliées sur le dos , et bidentées sous leur pointe ; les palpes sont courts et filiformes; le dernier article des maxillaires est un peu plus long que les précédens , et pres- que ovoïde; les deux derniers des labiaux sont presque égaux et cylindracés ; les mâchoires ont deux lobes , dont le ter- minal plus grand, cilié , et dont l'interne pointu, en forme de dent ; la languette s'élargit vers son bord supérieur qui est largement éebancré ; le menton est grand et offre aussi une grande éebancrure , qui le fait paroître comme fourchu ; le corselet est court, transversal, sans rebords, avec les côtés arrondis; l'avant -sternum se dilate fortement près de la bouche ; les pieds sont courts et propres à fouir la terre ; les quatre jambes antérieures sont plus larges , avec une rangée d'épines parallèles à leur côté extérieur ; les tarses sont courts et se replient sur les jambes. Les pieds dont ils font partie, ne présentent que quatre articles, dont le radical et le dernier plus grands , cylindriques , et dont les intermé- diaires courts, presque coniques ; le dernier est armé de deux ongles grêles et arqués. Ces insectes fréquentent les bords des mares et s'y creu- sent, avec leurs pieds, des trous, afin de s'y cacher; mais ils en sortent bientôt, si on foule la terre. L'HÉTÉROCÈRE bordé , Ileteroc.erus marginatus , Fab. ; E ii. 3 de cet ouvrage, est la seule espèce que l'on ait en- core trouvée autour de Paris. Elle a une ligne de longueur sur une demi-ligne de largeur; son corps est velu, obscur; ses élytres sont de la même couleur, mais leurs bords sont ferrugineux, ainsi que quelques points, qui sont disséminés à leur surface. Cet insecte n'est pas rare sur les bords des mares de la forêt de Bondi. V. les articles Dryops et Hydère. (o.l.) HÉTÉROCLITE, ^Hétéroclites, Vieill. -, Tetrao , Lath. Genre de l'ordre des Gallinacés , et de la famille des Plu- H E T 453 MlPÈDES. V. ces mots. Caractères : bec court, couvert de plu- mes à la base, un peu grêle , comprimé latéralement, pointu; mandibule supérieure un peu courbée, avec une rainure sur chaque côté de son arête , fléchie à la pointe ; narines cachées sous les plumes du capistrum ; langue ; tarses courts , velus ; trois doigts , couverts de duvet , diriges en avant, distincts seulement vers leur extrémité, et rabo- teux en dessous; pouce nul ; ongles aplatis ; 1 intermédiaire sillonné; ailes allongées ; la première rémige, la plus longue de toutes, effilée vers le bout, ainsi que la deuxième ; queue étagée; ses deux rectrices du milieu les plus longues et subu- lées. Ce genre n'est composé que d'une seule espèce , que le savant voyageur Pallas a fait connoîire et a trouvée dans les déserts de la Tartarie , vers le lac Baïkal. L'HÉTÉROCLITE DeTartarie, Hclewclitus tar(ariais,\ieil\.; Telrao paradoxus , Lath. , Syrrhaples Pa/lasii, Them. pi. 3q de T Appendix du voyage de Pallas. Les Russes l'appellent Ws/:Aâr. II a huit pouces dix lignes de longueur totale jusqu'à l'extrémité des pennes latérales de la queue, et douze pouces jusqu'aubout des deux pennes intermédiaires; le bec long de cinq lignes, et le doigt du milieu avec l'ongle, dehuil. Un cendré clair couvre le dessus de la tête; et un orangé foncé domine sur la gorge, le haut du cou et la nuque ; le bas du cou et la poitrine sont cendrés, et quelques plumes pectorales ont un croissant noir à leur extrémité, ce qui donne lieu à une bandelette trans- versale qui s'étend d'une aile à l'autre ; le ventre est d'un cendré jaunâtre, avec une large bande noire vers le bas , la- quelle prend une forme demi-circulaire en remontant jus- que sous les ailes ; le reste des parties inférieures , le duvet des tarses et des doigts sont d'un blanchâtre teint de fauve ; les parties supérieures d'un cendré jaunâtre , avec une lunule noire sur le bout des plumes du dos, et des lâches de la même couleursurlespetitescouverturesdes ailes; une teinte pourprée borde et termine les moyennes; les pennes secondaires ont leur milieu noirâtre et leur bord extérieur d'un brun jau- nâtre ; les autres pennes sont d'un cendré très-sombre et terminées de blanc ; les deux plus longues noires dans la par- tie qui excède les autres; la queue est très-étagée , d'un cendré foncé et terminée de blanc , avec quelques taches rousses sur le côté intérieur des pennes; les deux pennes laté- rales bordées de blanc, et les deux intermédiaires terminées de noir; les ongles de cette couleur, et très-aplatis; celui du milieu le plus fort de tous. HËTÉROCOME , Hctemroma. Genre de plantes de la syngénésie égale , et de la famille des cinarocéphales, établi par iJecandolle , vol. 16, des Annales du Muséum. Ses ea~ 454 H E T raclères sont : calice imbriqué de folioles aiguës, non épU neuses , presque égales ; fleurons, tous hermaphrodites ; ré- ceptacles garnis de paillettes entières, lancéolées; aigrettes presque caliculées ; les externes courtes, les internes longues. Deux espèces originaires du Brésil composent ce genre. L'une est la Sarrette bifrons de Persoon. Toutes deux sont figurées à la suite du Mémoire précité. (B.) HETÉRODACTYLES. Famille d'oiseaux grimpeurs , formée par M. de Blainville (Prodr. d'une nouo. distr. syst. ), et qui comprend ceux dont le doigt externe est versatile , comme les Coucous, les Barbus, les Anis, etc. (desm.) HÉTÉRODERME. Famille de reptiles ophidiens, établie par Duméril. Elle renferme les serpens qui ont la peau cou- verte de petites écailles en dessus et de plaques en dessous , et dont les mâchoires sont dilatables. Les genres qui entrent dans cette famille sont : Crotale, Scytale, Boa, Erpeton , Erix, Vipère, Couleuvre, Plature. (b.) HÉTÉRODON. Nom donné par Palisot-Beauvois à un, genre de serpent qu'il a séparé des couleuvres, sous la seule considération que la tête de l'espèce qui a servi à l'établir est triangulaire, et a sa mâchoire supérieure armée de deux dents plus longues que les autres. Latreille , en meniionnant ce genre dans son Histoire natu- relle des Reptiles , faisant, suite au Buffon , édition de Deterville , observe que ces caractères ne sont pas d'une importance suffisante pour rendre l'adoption de ce genre obligatoire. Lliélérodnn de Beauvoisa été trouvé près de Philadelphie, et est figuré dans l'édition précitée de Buffon. On y a égale- ment figuré à la suite de la Couleuvre molure , sous le nom de Couleuvre cannelée , un serpent que j'ai rapporté de la Caroline , et qui est certainement le même que celui de Beauvois (b.) HÉTÉRODON. Dans notre article Dauphin, nous, avons suivi les divisions proposées pour ce genre de cétacés par M. de Blainville Le sixième sous-genre porte le nom Aliélèrodon , parce qu'il comprend des espèces qui diffèrent entre elles par leurs dents. En général elles les ont peu nombreuses ( le plus souvent deux seulement à l'une des deux mâchoires), et quelquefois il n'y en a point du tout. V. Dauphin , tom. 9 , pag. 175. (desm.) HÉTÉRODONTE, Heterodonius. Sous-genre, introduit par BLànville para» les Squales. Une espèce peu connue, le Squale de Philippe , lui sert de type, (b.^ H E T , 455 HÉTÉROGYNES , Heierogyna , Lath. Famille d'in- sectes , de Tordre des hyménoptères , section des porte- aiguillons , distincte des autres familles de la même division, en ce que les femelles , dans les espèces qui vivent solitaires, et les neutres , dans celles qui sont réunies en société , sont aptères ou sans ailes, et que les individus n'ont point d'yeux lisses ou n'en offrent que rarement Elle se divise en deux tribus : les Foïimicaires et les Mu- tillaires. (i) V. ces articles, (l.) HETEROLOMA. Nom donné par Desvaux à une sec- tion de son genre hedysarwn^ qui renferme le genre pleura- lobus de Jaumes-Saint-Hilaire. (ln.) HÉÏÉROMÉRÉS, Heteromcra Nom donné par M. Du- méril , à une section d'insectes, de Tordre des coléoptères , qui ont cinq articles aux quatre tarses antérieurs et un de moins aux postérieurs; c'est une sorte d'anomalie ; car dans les autres animaux de cette classe, tous les tarses offrent le même nombre de pièces, (l.) HÉTÉROMORPHE, Hcteromorpha. Genre déplantes, établi dans la famille des synanlhérées, tribu des arctolidées , par H. Cassini. Il a pour type TArnique lnuloÏde de Vahl. Ses caractères sont : calice commun composé d'écaillés dis- semblables; les extérieures lancéolées; les intérieures larges, scarieuses , frangées ; réceptacle alvéolé; fleurs marginales femelles par avortement , à corolle radiée , pseudo-labiée à lèvre intérieure cirrhiforme ; graine hérissée de poils bi- cuspides ; aigrette longue, formée de squamules nombreuses, bisériées, inégales, épaisses, cornées, barbulées. (b.) HÉTÉROMQRPHES. Sous-règne , selon Riainville. Il comprend les Éponges., les Infusoires , les Corallikes et genres voisins, (b.) HETEROMYS. Je propose ce nom générique pour dé- signer le hamster anomal ( V. ce nom) , si tous les caractères qu'on lui attribue sont exacts , et si les échymis n'en pré- sentent pas de semblables, (desm.) HÉTÉROPODE. Sous ce nom, Gesner (y/«. , p. 207) donne la figure d'un oiseau qu'il n'a pas vu, et que , par con- jecture, il range parmi les aigles. L'on peut prendre une idée de l'exactitude de ce dessin, par la différence des couleurs qu'on y remarque sur les deux jambes de l'oiseau ., dont Tune (1) Il s'est glisse une faute à l'égard de cette famille, tome X. page 287, ligne 6.e II faut lire ou, au lieu de et. Dans le même tableau , page 282 , ligne 26, lisez : antennes plus grosses fers le bout , souvent perfoliées, 456 H E T est bleue , et l'autre d'un brun blanchâtre. Aussi Buffon est- il d'avis de rayer cet aigle Hétéropode de la liste des oi- seaux; Brisson l'a rapporté mal à propos au vautour brun, (s.) HÉTÉROPODES , Heteropoda. J'ai désigné ainsi , dans les Tableaux méthodiques du a/J..0 volume de la première édition de cet ouvrage, un genre d'aranéides , composé des araignées crabes dont les quatre dernières pattes sont pres- que de la même grosseur qne les autres, et dont les yeux forment deux lignes transverses presque parallèles. C'est ma première coupe du genre Thomise. V. ce mot. (l.) HÉTÉROPODES. M. de*Blainville donne provisoire- ment ce nom à une classe artificielle d'insectes qui comprend les Branchiopodes et les Squillaires dont les pieds varient en nombre, (desm.) HETÉROPOGON, Heteropogon. Genre de graminées, établi par Persoon aux dépens des Barbons. Ses carac- tères sont: épillets de deux Heurs; l'inférieure mâle elmutique; la supérieure femelle et aVistée. Fleur mâle; balle calicinale herbacée à valve supérieure plus grande ; balle florale de deux valves cartilagineuses , transparentes. Fleur femelle ; balle calicinale de deux valves cartilagineuses; balle tiorale de deux valves, dont l'inférieure est très-courte , et terminée par une arête tortillée , très-longue. Les Barbons glabre , hérissé , contourné , etc. , res- tent dans ce genre, (b.) HÉTÉROPTÈRE (Heteropterus).M. Duméril {Zoologie analytique} propose ce nom pour les papillons appelés vul- gairement estropiés, parce que , dans l'état de repos, leurs ai- les inférieures dépassent les supérieures, (desm.) HÉTÉROPTÈRES, Heleroptera. Lapremière section de l'ordre des hémiptères , classe des insectes , et que je carac- térise ainsi : bec naissant du front; étuis membraneux à leur extrémité postérieure; premier segment du tronc beaucoup plus grand que les autres et formant le corselet; les élytres et les ailes toujours horizontales ou légèrement inclinées. Cette section , ainsi nommée , de ce que les étuis sont divi - ses en deux parties, de consistance différente , l'une crus- tacée , l'autre membraneuse , est composée de deux familles : les Géocorises ou punaises terrestres, et les Hydrocorises ou punaises d'eau ( V. ces articles). Beaucoup d'espèces de cette section sucent le sang de divers insectes ou de leurs larves ; quelques-unes même , comme les punaises proprement dites ( acanthia , Fab.), se nourrissent de celui de l'homme et de quelques oiseaux; les autres vivent du suc des végétaux ; il en H E T 457 est même qui leur sont quelquefois très-nuisibles. V. TlNGIS. (I,.) HÉTÉROSOMES. Famille de poissons établie par Du- méril, parmi les osseux tboraciques. Ses caractères sont : corps très-mince, irrégulier ou non symétrique , avec les deux yeux d'un même côté. Les genres qui y entrent sont AcaiRE et Pleuronecte. . , (»•) HETEROSPERME, Hetcrosperma. Plantes annuelles de la Nouvelle-Espagne et du Pérou, àtiges sillonnées, hautes de trois pieds; à feuilles opposées , connées , très-glabres, pinnées avec impaire; à folioles linéaires, aiguës; à (leurs jaunes terminales , lesquelles forment un genre dans la syn- génésie polygamie superflue , et dans la famille des corym- bifères. Ce genre offre pour caractères : un calice commun très- simple, divisé profondément en trois ou quatre parties li- néaires ; un réceptacle garni de paillettes ovales , et portant dans son disque des fleurons tubuleux , quadrifides , et à sa circonférence des demi-fleurons trifides , courts, femelles, fertiles. Les semences de la circonférence sont ovales et entourées à leur sommet d'une membrane. Celles du centre, au nom- bre de trois ou quatre, sont très-longues, linéaires, et ter- minées par une pointe à deux arêtes recourbées, (b.) HÈTÉROSTÉGE , Heleroslega. Genre de plantes , éta- bli par Desvaux, Journal de Botanique, aux dépens des ArïS- TIDES deLinnœus, et desDllNÈEES, de Palisot-Beauvois. Ses caractères sont : épilletsunilatéraux, triflores; une des fleurs hermaphrodite et sessile , l'autre mâle etpédiculée, la troi- sième stérile et pourvue de trois arêtes ; balle (lorale de deux valves, dont l'inférieure se termine par cinq dents dont les extérieures etTintermédiairesont aristées. Ce genre ne contient qu'une espèce : c'est une plante vi- vace de l'Amérique méridionale , que nous ne cultivons pas dans les jardins d'Europe, (b.) HEÏEROZOAIRES. M. de Blainville propose ce nom pour désigner les animaux de la classe des Reptiles , à cause des différences nombreuses et essentielles qu'ils présentent entre eux , et des rapports variés qu'ils ont avec ceux des autres classes, (desm?) HETERYTA. Ce genre, établipar Rafinesque-Schmaltz, et dont les caractères ne sont pas connus , contient le polemo- nium dubium, L. (LN.) HE-TEU. Nom donné, en Chine, à une variété du Ca- 4.58 H E T tiang (dolichos caiiang ,L.) dont la fleur est violette et la graine noire. Celle-ci remplace nos H aricgts dans toute l Inde ; on en indique beaucoup de variétés, (ln.) HET-GINÉ, C'est un Sophore, au Sénégal, d'après Adanson. (ln.) HETICH, Suivant Thevet, les naturels de l'Amérique donnoientee nom à deux sortes de racines comestibles, qu'ils propageoient en les coupant. On peut croire que ce sont des Ignames ou des Patates, (ln.) HÊTRE ou FAYAPiD, Fagus syhatka, Linn. (Monoécîe polyandrie. ). Arbre très-élevé , formant des forêts d'une grande étendue , et qui, par la beauté de son port et par son utilité, rivalise avec le chêne. Sa tige droite et élancée, son écorce lisse et fraîche , et son feuillage épais et brillant, le font aisément remarquer parmi tous les autres arbres fores-, tiers. Il a l'avantage de croître promptement , et de venir presque partout, même dans les sols sablonneux et pierreux. Il est inférieur au chêne pour la bonté de son bois ; mais les usages auxquels ce bois est employé, n'en sont pas moins nombreux et très-variés. Ce bel arbre appartient à la famille des Amentacées. Il est monoïque; joint à deux autres , l'un de l'Amérique sep- tentrionale, et l'autre de la Terre-de-Feu , il constitue un genre Cependant Linnœus le place parmi les Châtaigniers. Sa fructification a , il est vrai, beaucoup de ressemblance avec celle de ce dernier: mais elle présente en même temps des caractères distinctifs très-remarquables. Dans le chàtaU gnier, les fleurs mâles viennent sur des chatons linéaires, grêles, fort allongés; dans le hêtre y elles sont disposées sur des chatons entièrement sphériques, pendans et à longs pé- doncules. D'ailleurs , les semences du hêtre n'ont point la forme de celles du châtaignier, puisqu'elles sont triangulaires. Ces différences sont plus que suffisantes pour faire un genre particulier de l'arbre dont il s'agit ici. Je suis en cela l'exem- ple de Miller, de Tournefort et de Ventenat. Le hêtre s'élève à quatre-vingt-dix pieds de hauteur. Il pré- sente une ample cime, qui couronne un tronc droit, revêtu d'une écorre fine , de couleur cendrée ou grisâtre ; ses ra- meaux, divisés, menus et un peu pendans, sont garnis de feuilles ovales , alternativement placées et soutenues par de courts pétioles; ces feuilles, assez fermes, et d'un vert glacé, ont à peu près la grandeur de celles du charme; elles sont accompagnées de stipules; elles offrent des dentelures ou des ondes à leurs bords, et de légers poils qu'on observe aussi sur le pétiole. Leur surface est marquée de nervures latérales, obliques, bien parallèles. H E T ^59 Les fleurs du hêtre sont unisexuelles, "et naissent vers les extrémités des jeunes rameaux. Le même arbre porte des fleurs mâles et des fleurs femelles; celles-ci sont placées un peu au-dessus des premières. Les mâles ont un calice en. cloche, découpé en cinq ou sixsegmens, et depuis huit jus-' qu'à douze étamines, dont les filets très-menus, sont plus larges que le calice, et portent des anthères droites et oblon- gués. Les femelles sont composées de trois pistils placés dans un calice monophylle et velu , divisé en quatre parties droi-. tes et aiguës. L'ovaire est supérieur; après sa fécondation^ il devient une capsule ovale, coriace, hérissée de pointes molles, à une seule loge, ets' ouvrant en quatre valves. Cette capsule , qui a été le calice de la fleur , contient deux ou trois semences triangulaires, appelées faînes, que recouvre une peau lisse , et d'un brun rougeâtre , sous laquelle se trouve une amande blanche , huileuse et bonne à manger. Le hêtre croît naturellement dans les forêts de l'Europe, Quoiqu' il soit assez commun dans les pays plats et tempérés, ilse plaît aussi beaucoup sur le penchant des montagnes. Celles de la Suisse, des Pyrénées etdes Alpes en sont couvertes. On l'y trouve à la même élévation que le sapin, avec cette différence que le sapin est placé du côté du nord , et le hêtre du côté du midi. Cet arbre, ainsi que le charme, conserve tout l'hiver ses feuilles sèches ; elles ne tombent qu'au moment où les nouvelles se montrent; et après être tombées, elles durent long-temps sur la terre; les moutons s'en nourrissent; dans quelques pays , le peuple en garnit les lits en place de paille. Le hêtre a une croissance rapide. Dans les bons fonds il ne dure pas cent ans; on ne doit pas attendre ce terme pour le couper. Son bois peut être employé non-seulement à la charpente, mais même à la construction des vaisseaux pour les borda— ges, et les ponts qui demandent un bois droit et uni. Les charpentiers s'en servent pour les parois des granges, des chambres, des aires à battre le blé, pour les parquets, et principalement pour les moulins et autres ouvrages dans l'eau. Les menuisiers, les ébénistes le consomment pour les tables, ais, planches, meubles, etc. Divers ouvriers en font des vis, des rouleaux, des calandres, des treuils, des pilons, des vases, des saloirs, des pelles, des soufflets, des presses, des guéridons, des bâts, des jougs, des colliers pour les bê- tes de somme, des hottes, des jantes de roue, des affûts de canon, des instrumens de labourage, des bois de lits, des baquets , etc. La consommation des sabots faits avec le seul bois de hêtre est prodigieuse. Dans les vallées de Saint- Jean- 46o Tï E T Pied-de-Port, les habitans oui l'industrie 3'eii faire des ra- mes, qu'ils transportent à Bayonne , d'où ils en fournissent tous les ports de l'Océan ; comme ce bois est pliant et a du ressort, tant qu'il conserve un peu de sève , il est très-propre à cet usage, ainsi. qu'aux brancards de voiture ou de chaises de poste. Les layetiers , les boisseliers emploient une grande truantilé de planches minces de hêtre, ainsi que les gaîniers et les fournisseurs. Enfin les copeaux mêmes de ce bois sont utiles, et servent à clarifier le vin. L'écorce du hêtre remplace le liège pour les filets des pê- cheurs. Son fruit est très-recherché des porcs, des daims et de presque tous les quadrupèdes qu'on mène ou qui vivent dans les forêts. L'amande a une saveur agréable , mais mêlée d'astriction. Etant grillée, elle peut suppléer au café. On en retire , par expression , une huile douce , abondante , qui s'améliore en vieillissant, et qu'on mange; c'est l'huile de faîne. Quoique le bois de hêtre dure peu au feu, il donne beau- coup de cendres; c'est le meilleur pour faire du charbon , et il est le plus agréable de tous à brûler. Ainsi cet arbre superbe, après avoir fait pendant un siècle l'ornement des forêts, et après avoir si souvent rafraîchi de son ombre le voyageur accablé par la chaleur du jour, sert, après sa mort, à réchauffer les membres glacés du vieillard nonagé- naire qui prit soin de sa jeunesse. Quelques personnes pensent qu'il y a deux espèces de hêtre, savoir : le hêtre sauvage ou des montagnes, dont le bois est blanc, et le hêtre de plaine ou hêtre rouge. Cette différence dans la couleur du bois n'est occasionée que par la diver- sité des sols où ces arbres croissent , puisqu'ils s'accordent du reste parfaitement par leurs caractères spécifiques. Le hêtre se multiplie facilement par ses graines , qu'on peut semer depuis le mois d'octobre jusqu'en février; la meilleure méthode est de les mettre en terre aussitôt que les fruits tombent, et lorsque leur enveloppe s'ouvre. Alors on doit les garantir , autant qu'il est possible , de la voracité des mulots qui en sont très-friands. Pour cet effet , on peut , en les préparant , les tremper dans les eaux de fumier, qui, leur communiquant un goût désagréable , les empêchent d'être mangées par ces animaux. Si, pour semer, on attend la fin de l'hiver, afin deconserver la graine pendant cette triste saison, il faut la mettre dans le sable. On peut semer le hêtre en pépinière ou en place , après avoir labouré et disposé le terrain. La culture et la conduite des plants sont à peu près les mêmes que pour le Châtai- gnier. {Voyez ce mot.) On observe cependant que le hêtre H E T 46l souffre difficilement la transplantation, et que, par cette rai- son , il vaut mieux le semer à demeure. Afin d'éviter que l'ar- bre buissonne , et pour l'obliger à donner une belle quille, ou sème épais, et on éclaircit à mesure qu'il s'élève et se fortifie. Si Ton veut semer le hêlre pour former des pépinières , une petite pièce de terre suffira d'abord pour élever un grand nombre de sujets. Cet arbre aime l'ombrage dans sa jeunesse; il exige un terrain propre et net de mauvaises herbes. Aussi- tôt que les jeunes plantes se trouveront trop serrées , on ne doit pas manquer d'arracher les plus fortes dès l'automne sui- vant, afin de donner aux autres assez de place pour se déve- lopper. Les plants arrachés seront transplantés ailleurs. Une couche de semences cultivée avec soin, produira, au bout de trois années, de très-beaux sujets, qu'on pourra met- tre alors en pépinière , en laissant entre eux dix-huit pouces de distance s'ils sont destinés à donner du bois de charpente, et trois pieds entre chaque rang. Si l'on destine ces arbres à être mis en haies, pour les- quelles ils sont très-propres, il suffira de leur donner un pied d'intervalle entre eux, et deux pieds entre chaque rang. Ils resteront deux ou trois ans dans la pépinière. Chaque an- née , on labourera la terre entre les rangs , en ayant l'atten- tion de ne point couper ni même froisser les racines des jeu- nes arbres , parce que la moindre blessure qu'elles reçoivent leur est très-nuisible. Afin que ces racines ne soient pas non plus desséchées en été par les rayons du soleil , on doit éviter de labourer dans cette saison. En Normandie , et principalement dans le pays de Caux, on borde et l'on entoure avec des hêtres les fermes, les châ- teaux et les masures (i). Ces arbres , placés sur la même ligne, à côté les uns des autres , et exposés à un air libre , croissent aussi plus vile , s'élèvent beaucoup , et prennent une superbe tige. Ils sont plantés ordinairement dans le voisinage d'une terrasse ou d'un large fossé ; et ils forment , dans les campa- . gnes, des rideaux verts majestueux, qui annoncent et en- ferment toujours un lieu habité. On peut établir un bois de hêtres , en allant chercher de jeunes plants dans les forêts, qui doivent être regardées comme les pépinières naturelles de ces arbres. Le HÊTRE POURPRE est une variété remarquable , et même très-curieuse par la couleur singulière de son feuillage. 11 a l'é-^ corce brune, de petits rameaux longs et pendans, et des (i) Dans le pays de Caux, on donne le nom de masures aux ferme? et aux petites habitations champêtres.' 463 H F, T feuilles plus molles et un peu plus larges que celles de l'espèce. On le cultive dans les jardins de botanique et des amateurs. Lorsqu'il est convenablement placé , il produit beaucoup d'effet dans les jardins paysagers, par le contraste de sa couleur avec celle des autres arbres. Il y a encore le Hêtre hétérophylle , dont la plupart des feuilles sont linéaires , quelques-unes digitées et d'autres entières ; et le Hêtre crête de coq, dont les feuilles sont sessiles , ramassées en paquet et crépues : ce sont deux monstruosités fort singulières. Ces trois variétés se mulliplient par marcottes qui pren- nent difficilement racine , et par greffe en écusson ou en approche. La réussite de la greffe en écusson à œil poussant, est plus assurée que celle à œil dormant, (d.) HETURRERA. Espèce de Canard de la Nouvelle-Zé- lande. V. Canard, (desm.) Il \L\5. Mot allemand qui répond au mot Foin. Heusame c'est une Luzerne ( Medîcago falcala.) ; heuschel, c'est I'Ar- rÊte-bœuf ( ononis aivensis , etc. ). (lN.) HEUCH. Poisson du genre Salmone , Salmo heucho t Linn. (b.) HEU CHÈRE , Heuchera. Genre de plantes de la pentan- drie digynie , et de la famille des saxifragées , qui présente pour caractères : un calice monophylle , campanule , divisé en cinq parties obtuses; cinq pétales lancéolés, un peuétroits, attachés aux bords du calice, et alternes avec ses découpures; un ovaire demi-supérieur un peu conique, bifide à son som- met , se terminant en deux styles droits à stigmates obtus ; une capsule ovale , pointue , bifide supérieurement , termi^ née par deux pointes ou comesréfléchies, et divisée intérieu- rement en deux loges polyspermes. Ce genre renferme deux espèces , dont la seule bonne » connoîlre est I'Heuchère d'Amérique, qui a les feuilles ra- dicales à cinq ou sept lobes ;• les fleurs en grappes à l'extré- mité de tiges grêles : elle croît dans les lieux ombragés de l'A- mérique septentrionale, où je 1 ai observée, et se cultive dans quelques jardins d'ornement. Sa racine en poudre est employée avec succès contre les cancers , dans son pays natal, (b.) HEUFERICON. Ancien nom arabe du Milleper- tuis. (LN.) HEUÏ-HEUT. C'est, en Egypte , le Houhou. V. Tou- LOU. (s.) HEU-XI-HEM et LIEN HOA. Noms chinois duNE- . lu mbo ( Nymphœa nelumbo , L. ) , appelé , en Cochinchine , Caysen. V. ce mot. (LN.) H Ë V £63 HÉVÉ ou CAOUTCHOUC , Heoea guianensis, Aubl. S/'phonia cahulhu [monoède monadelphie). Nom d'un arbre de l'Amérique méridionale, qui produit une substance résineuse dont les propriétés sont très-singulières, et diffèrent entière- ment des propriétés communes à toutes les autres résines. Cet arbre appartient à la famille des Tithym.vloïdes , et forme seul un genre, qui a de grands rapports avec les Mèdi- CINIERS, et surtout avec les Crotons. Quelques naturalistes, entre autres Aublet , avoient parlé de son fruit et du suc lai- teux et résineux qui découle de son tronc; mais c'est Richard, botaniste français, qui, le premier, nous a fait connoitre ses fleurs, que personne, avant lui, n'avoit observées. Elles sont unisexuelles , monoïques , et naissent en panicules com- posées, à l'extrémité des rameaux. Chaque panicule porte un grand nombre de fleurs mâles , et une seule fleur femelle placée à son sommet. Les unes et les autres sont dépourvues de corolle , et ont un calice en cloche ou en godet et à cinq dents. Dans chaque fleur mâle on trouve cinq étamines, dont les filets réunis en une petite colonne cylindrique plus courte que le calice , portent des anthères ovales, attachées un peu au-dessous du sommet de la colonne. Les fleurs femelles n'ont point de style, mais seulement un ovaire supérieur, globu- leux et conique , sur lequel on aperçoit trois stigmates aplatis et à deux lobes. Le fruit est une capsule formée de trois coques ligneuses , qui renferment chacune une ou deux se- mences blanches et bonnes à manger, qu enveloppe une tu- nique mince et cassante. Il ne faut pis confondre ce genre avec celui appelé Evée par Lamarck. V. pi. D 122, où il est figuré sous le nom de Siphonie que lui a donné Schreber. Cet arbre est très-droit et fort haut. Il s'élève, selon Au- blet, jus, pi à cinquante ou soixante pieds. Son tronc , qui a deux piedset demi de diamètre par le bas, est ccailleux comme une pomme de pin. Il ne porte point de branches d ans sa longueur, mais il en pousse plusieurs à son sommet, qui sont les unes droites, les autres inclinées, et qui s'étendent en tous sens. Les feuilles garnissent principalement les extré- mités des rameaux ; elles sont éparses , assez rapprochées , et composées de trois folioles ovales arrondies , dont le pé- tiole commun est légèrement creusé en gouttière ; ces folioles coriace es et épaisses, offrent deux surfaces également lisses, mais de teinte différente : la surface supérieure est verte , l'in- férieure de couleur cendrée et un peu glauque. L'Am? croît naturellement dans les forêts de la Guyane et au Brésil. On mange sa graine dans ces contrées après en avoir séparé l'embryon qui est un violent purgatif. C'est de. ce pays que nous vient desséchée et toute préparée l'espèce 464 H E X de résine qu'il fournit. On l'obtient parles incisions faites à l'arbre. Elle en découle sous la forme d'une liqueur blanche comme du lait , qui brunit et se durcit peu à peu à l'air. Cette résine est très -singulière par sa nature. Les autres ré- sines ne jouissent d1 aucun ressort , celle-ci , au contraire, a l'extensibilité du cuir et une très-forte élasticité. C'est à raison de ces propriétés qu'on l'emploie à des usages très- singuliers. Les Indiens des pays qui la fournissent en font des chaussures , des bouteilles , des vases , des balles de paume , des figures grossières de fruits, d'alimens et d'ob- jets de toute espèce. Dans la province Gento-Menduit , on enduit les toiles de cette résine , et on s'en sert aux mêmes ouvrages pour lesquels nous employons ici la toile cirée. Si le lecteur veut connoître la manière dont cette résine est recueillie, et les préparations qu'elle reçoit avant d'être livrée au commerce , il peut consulter un mémoire de M. de la Condamine sur ce sujet, inséré dans le Recueil de V Académie des Sciences, année ijr5i. L'Urcéole élastique , le Jaquier a feuilles entières et le Figuier d'Inde , fournissent aussi une sorte de gomme élastique. Tout le monde sait qu'on peut se servir du caonl - chouc , au lieu de mie de pain , pour effacer les traces de crayon sur le papier, (d.) HEVY. Voyez au mot Momrin. (e.) HE-WEGO. C'est , à la Nouvelle-Zélande, le nom du Canard gris-blanc, (v.) HEXACADIQUE, Hexacadica. Arbre de la Cochinchine, fort voisin de I'Heptague, à feuilles alternes, ovales-oblon- gues , très-entières, glabres , à (leurs blanches, petites, dis- posées en corymbe terminal , qui , selon Loureiro , forme un genre dans la monoécie pentandrie. Ce genre offre pour caractères dans les fleurs mâles : un calice de cinq folioles obtuses ; point de corolle ; cinq éta- inines : dans les Heurs femelles , un calice de six folioles ob- tuses et persistantes; point de corolle ; un ovaire supérieur, surmonté de six stigmates sessiles , concaves et connivens ; une capsule globuleuse , à six valves et à six loges mono- spermes, (b.) HEXANCHUS. Nom d'un nouveau genre de poissons , établi par M. Rafinesque-Schmaltz. Il ne comprend qu'une espèce seulement ; c'est le squalus gnseus, Lacép. Ses carac- tères sont les suivans: deux évenls; six ouvertures branchiales de chaque côté ; une nageoire dorsale ; une anale ; queue iné- gale , oblique. H E X 46! Le nombre plus petit c,rct>e {/(•/. 3 /It'orohu/r fari/a/nr/a . H I B 469 HIBISCUS. Thé^ophraste , Dioscoride , Pline , donnent ce nom à la plante qu'ils nomment aussi althaea , laquelle paroît être notre Guimauve. Adanson semble croire que c'est le nom d'un Sida. Linnaeus s'en est servi pour désigner un genre de Malvacées , que Tournefort nommoit Ketmia. V. Ketmie. Ce genre, très-riche en espèces, a donné lieu à l'établissement de genres qui en sont très-voisins ; ce sont les suivans : i.° , Bombix Medik. Moencb., fondé surl'A.'^ biscm phœnkeus ; a.0, Abelmoschus , Medikus, Moench , qui a pour type Yhibiscus abelmoschus; 3.° , TRIONUM Medik., Moench, fondé sur Yhibiscus liionum', 4-°, le TllESPlS; de Correa S.0, le Parita de Scopoli , qui a pour type les hibiscus tilia- ceus , populneus , zeylanicus , L. et Pandurœformis , Burm. ; 6.° , le Ketmia Tourn. Moench. ; 7.0 , le Malvaviscus de Dillen et de Cavanilles , ou achania, Willd; 8.°, le Pavonia, Cavanilles ; et 9.0, le Solandra, Murray {lagunœa, W. to- guera , Cav. ) qui éloit un hibiscus pour Lhéritier. Tous ces genres , à l'exception des trois derniers , se con- fondant l'un dans l'autre, n'ont pas été adoptés par les bo- tanistes. V. Ketmie. (ln.) HIBOLITE , Hibolilhes. Genre de Coquilles , établi par Denys-Montfort , pour placer la bélemnite en fer de lance, de Roissy. Ses caractères sont : coquille libre , univalve , cloi- sonnée , droite , renflée , en fer de lance; ouverture ronde, horizontale ; siphon central ; cloisons coniques , unies , d'a- bord aplaties, ensuite rondes; une gouttière sur le test exté- rieur , qui est lisse. L'Hibolite lame se trouve aux environs de Gap. Sa na- ture est spathique , ce qui annonce une origine moins an- cienne que lesbélemnites, avec lesquelles elle a d'ailleurs les plus grands rapports. Elle atteint à trois ou quatre pouces de long. Denys-Montfort annonce que deux autres espèces qu'il con- noît, se rapportent à ce genre. (B.) HIBOU. INom généralisé par des auteurs, notamment par Brisson , à plusieurs chouettes à aigrettes , et que d'autres ont donné indistinctement à des chouettesel àdeso«tx( V. l'ar- ticle Chouette, (v.) . Le Grand Hibou , figuré pi. D. i4^ de ce Dict. , a vingt- deux pouces de longueur , les aigrettes , la tête , le dessus des ailes variés de fauve , de roussâtre et de noirâtres ; les plumes des narines blanchâtres , celles de la face mélangées de roux, de noir et de gris ; la gorge blanchâtre ; le devant du cou , la poitrine et le ventre noirâtres. Voyez la description détaillée de cet oiseau , tome VU , page 41- (v) i7o H I~E HIDM. Nom égyptien du Busard des marais, (v.) HIÈBLE ou YÈBLE. V. l'article Sureau, (b.) HIERA BOTANE des Grecs. V. Hiérobotane. (ln.) HIERACIASTRUM d'Heister. V. Krenamon. (ln.) HIERACIOÏDES, de Vaillant. Ce genre rentre dans le crépis de Linnseus. Il n'en est pas de même de 1 Hiéracioïdes de Moench , qui rentre dans Y hieracium {V. Epervière) t dont il ne diffère que par les folioles ou écailles du calice , qui sont imbriquées et recourbées en debors. L'Epervière des Savoyards et celle à ombelle , sont des espèces de ce genre, (ln.) H1ERACIOS. Du temps de Dioscoride , les Grecs don- noient ce nom au Dracontia de cet auteur. Voyez Dracon- TIUM. (LN.) HIERACIUM , du grec \if*% , épervier. Les anciens Grecs donnoient ce nom à certaine plante que les Latins appeloient Accipitrina. On croyoit que les éperviers fai- soient usage de son suc pour s'éclaircir la vue , ou bien parce que les aigrettes de cette plante excitoient le vomissement dans les éperviers qui en mangeoient. Pline rapproche Yûeci- pitrina de la Laitue sauvage, et même, la confond avec elle. Dioscoride décrit un grand et un petit hieracium. Le premier se nommoit aussi lampsana et sibilias ; le second entimos agrios (inlybus sykesiris, endive sauvage), et l'un et l'autre sonchytis chez les Grecs, lampuca chez les Romains , et sithilesade chez les Africains. Les commentateurs de ces anciens botanistes sont fort embarrassés pour reconnoître ces plantes ; cepen- dant , suivant la plus commune opinion , le grand hieracium seroit le Laiteron des champs (sonchus arvensis). On a dit aussi l'arnopogon Dalechampii , et le Pissenlit ( leontodon iaraxacum ) ; mais , suivant Gesner, celui-ci pouvoit être le λelit hieracium. Taberncemontanus prend pour ce dernier e cmpis virens, L. , et pour le premier, le crépis Dioscoridis des autres botanistes. Il n'y a pas de nom , du reste, qui ait été plus prodigué que celui à1 hieracium; il seroit difficile de citer des genres de la famille des chicoracèes qui ne continssent point quelques espèces qui n'aient été classées sous le nom àliierarium : hors même de cette famille , on trouve des Sé- neçons , des Pectis , qui ont été encore nommés ainsi. Lorsque Tournefort introduisit sa réforme en botanique, il fonda un genre hieracium, qui depuis a servi d'élémens aux genres hieracium , Linn. , crépis , L. , hypochœiis , L. , an- diyula , Linn., calonia, Moench, et hiéracioïdes, Moench. Tous ces genres offrent beaucoup de liaison. Ils sont reconnus par la plupart des botanistes ; les deux derniers seuls ne parois- sent pas dans ce cas : l'un d'eux, le catonid, fondé sur Vhicra- H I E 471 viurn amplexicaule et Yhieracium pyrendkum, L. , diffère de Yhieracium, L., par son calice formé d'écaillés très-làches, et par son réceptacle qui n'est point scrobiculé. Le genre liiera- rium de Linnœus est mentionné dans ce Dictionnaire à l'article Epervière. (ln.) H1ERACIUM à silique, en faux. Ce nom a été donné autrefois à deux espèces de Lampsanes, à cause de la forme de leurs graines; elles constituent le genre Rhagadiolus. (LN.) HIERAKI\, Dioscoride. V. Hieracium. (ln.) HIERAKOPODION ou HYERACO PODIUM. Les Grecs semblent avoir désigné par ces noms une espèce de caryophyllée ; Dioscoride la met au nombre de ses Lycunis. V. ce mot. (ln.) HIERAX. C'étoit, chez les Grecs, le nom générique des Eperviers. Hîerax œgyplius, dans Hérodote, est une espèce de Vautour. V. ce mot. (s.) HIERBA- CARMEL. Nom espagnol du Plantain à feuilles lancéolées, (ln.) HIERBA CENTELLA. C'est, en Espagne, le nom du Populace ( Culiha palustris , L. ). (ln.) HIERBA DEL CABRON. C'est, en Espagne, le Gaillet pourpre {Gai. purpureum ). (ln.) H1ÈRES. Nom du Lierre, dans quelques campagnes* HIERES, IRES. V. Gnaphalion. (ln.) HIERICONTIS. Camérare nomme ainsi la Rose de JÉRICHO ( Anastatica hierocunlica , L.). (LN.) HIERKISCH. Nom servien de la Grande gigue (jConium maculaium , L. ). (ln.) HIEROBOTÀNE(farie sacrée, en grec). Herbe célèbre chez les anciens. On lui donnoit, chez les Grecs , les noms de chamœlucon , dioslacte, dichromos , callesin, etc. ; c'est Vero- sisr.eptron de Pythagore , Yarisiereona de Pausanias , et le peris- tereona d'autres auteurs , suivant Galiien. Dioscoride nous apprend qu'on la nommoit herbe sacrée, à cause de 1 usage qu'on en faisoit dans les enchantemens et dans les cérémo- nies expiatoires. Pline dit qu'il n'y avoit point d'herbe plus noble (plus fameuse) chez les Romains. Elle servoit dans les temples pour nettoyer la table de Jupiter; on l'employoifc pour purifier les maisons. Dans les temps de guerre, des en- voyés romains présentoient à l'ennemi l'herbe sacrée. Pline ajoute qu'on lui donnoit le nom de Verbenaca. V. ce mot. Mais Dioscoride parle du verbenaca et de Y hiéroboiane comme de deux plantes différentes. Pline en distingue de deux sortes . fr* H I L l'une mâle r peu feuillée, et l'autre femelle , et très-feuillée: Le Hiéroeotane mâle est, suivant Brunsfelsius, notre Ver- veine officinale. On a indiqué aussi pour telle une Véro- nique ( veronica teucrium'). Le HlÉROBOTANE femelle , d'a- près le même Brunsfelsius, pourroit être le Vélar officinal (E/ysimum officinale); et, suivant d'autres botanistes, la Véronique ciienette ( Veronica chamœdiys); enfin plusieurs autres croient que les deux hiérobotanes sont deux variétés de la Verveine. V. Verrena et Verbenaca. (ln.) H1EROCHLOÉ, Hiemchloa. Genre de Graminées établi par Gmelin aux dépens des Houques. 11 ne diffère pas du Savastène de Schrank. Ses caractères sont : balle calicinale de deux valves allongées et membraneuses, renfermant trois fleurs; les latérales mâles, triandres, toutes à deux valves , dont l'inférieure est mucronée et la supérieure bifide ; l'in- termédiaire hermaphrodite, diandre ; écailles arrondies. Les Houques odorante, rampante, etc., entrent dans ce genre, (b.) HIEROFALCO. C'est, dans le Règne animal de M. Cu- vier, le nom latin du Gerfaut, (v.) HIEROMYRT ON. Synon. du Mvrsine chez les Grecs: nom qui paroît appartenir à un Fragon. V. Ruscus. (ln.) HIERON de Théophraste. Il est rapporté aux Narcisses par Adanson. (ln.) HIEROS ICHTHYS ( Poisson sacré ). Nom donné au Dauphin vulgaire par les Grecs, (desm.) HÎERPE. Nom suédois de la Gelinotte ordinaire, (v.) HIGGINSIE, Higginsia. Genre de plantes de la tétran- drie monogynie , qui présente pour caractères : un calice à quatre dents ; une corolle infundibuliforme , à limbe divisé en quatre parties ; quatre étamines ; un ovaire supérieur à style terminé par un stigmate à deux lèvres ; une baie bilo- culaire, à deux sillons, et polysperme. Ce genre renferme trois espèces originaires du Pérou, et qui se rapprochent des Bertières et des Gonzales. (b.) HIGTJÉRA. Nom espagnol du Figuier, (ln.) HIGUERON. On donne ce nom, auPérou, aux Figuiers GLABRE et VELOUTÉ. (B.) HILARIE, Hilaria. Genre de plantes établi par Kunth, dans le superbe ouvrage sur les plantes de l'Amérique méri- dionale publié par Ilumboldt etBonpland. Il offre pour ca- ractères : un involucre monophylle , irrégulier , à six divi- sions , renfermant trois épillets , les latéraux de six fleurs mâles, l'intermédiaire d'une seule fleur femelle. Les valves ca-* licinales de la fleur mâle oblongues , obtuses , égales , mu- H I L 473 tiques; celles de la fleur femelle inégales," ovales, rétrécies à leur sommet , qui est aigu dans l'une et obtus dans l'autre. La seule espèce qui entre dans ce singulier genre, est une graminée vivace, rampante, stolonifère, originaire du Mexi- que , qui ne s'élève que de quelques pouces, (b.) H ILE. Synonyme d 'Ombilic. C'est le point ouïe Cor- don ombilical , nouvellement appelé Funicule , qui s'attache à la Graine. V. Fruit, (b.) HILLE , Hillia. Arbrisseau rampant, à tiges cylindriques, couchées inférieurement , poussant de tous côtés des racines fibreuses ; à feuilles opposées , ovales , entières , glabres et pétiolées; à fleurs terminales , solitaires, sessiles, d'un blanc jaunâtre, et accompagnées de quelques bractées. Chaque fleur a un calice composé de six folioles droites, oblongues , planes et pointues ; une corolle monopétale , ayant un tube très -long , cylindrique , muni de six sillons, et un limbe partagé en six découpures oblongues , ouvertes , trois fois plus courtes que le tube ; six étamines à filamens extrêmement courts ; un ovaire inférieur , oblong, obscuré- ment hexagone , chargé d'un style à stigmate en tête ; un péricarpe oblong, légèrement comprimé , biloculaire , con- tenant dans chaque loge des semences très-petites et nom- breuses. Cet arbrisseau croît dans les bois humides, à la Martini- que : il pourroit être pris pour une espèce de Gardène, at- tendu qu'il ne diffère de ce genre que parce qu'il a un sixième de plus dans toutes ses parties, (b.) HILLSKO. Nom suédois de I'Androsace septentrionale, et en Danemarck, de la Morgeline.(ln.) HîLOSPERMES, Sapotœ, Jussieu. Famille de plantes dont la fructification est composée d'un calice divisé et per- sistant ; d'une corolle régulière , à divisions du limbe en nom- bre égal avec les divisions du calice , et dépourvues d'appen- dices ; d'étamines opposées aux divisions de la corolle , en nombre égal avec elles ou en nombre double ; d'un ovaire simple , à style unique , à stigmate presque toujours simple ; d'un fruit, baie ou drupe, à une ou plusieurs loges mono- spermes ; de semences osseuses , luisantes , marquées d'un ombilic latéral qui est très-grand, avec un périsperme char- nu , un embryon droit , des cotylédons foliacés , et une ra- dicule inférieure. Les plantes de cette famille ont une tige frutescente ou ar- borescente , des feuilles toujours alternes, ordinairement en- tières , et quelquefois remarquables par le duvet doré ou ar- genté qui les recouvre. Les fleurs petites et pédoncuîées , disposées par petits faisceaux , naissent dans les aisselles des X74 H T M feuilles, ou sont quelquefois situées au-dessous de la partie feuillée des rameaux. Ventenat , de qui on a emprunté ces expressions, rapporte sept genres à celte famille , qui est la dix-huitième de la hui- tième classe de son Tableau du Règne végétal, et dont les ca- ractères sont figurés pi. n, n.° 2 du même ouvrage. Ces genres sont : Jacquinie, Argan, Illipé, Bardotier, Caï- mitier , Sapotillier, Myrsine , Mimusops, Natier , Lu- cumier et Mangille. Ceux qui s'en rapprochent davantage «ont : les Myrsines , les Inocarpes , les Olax et les Lées. (b.) HIMANTIE , Himantia. Genre établi par Persoon pour placer quelques espèces de Byssus , dont la fructification n'est pas connue. On en compte quatre espèces dont la plus remarquable estl'HiMATHiE des maisons, quicroîtsur les bois de construction qu'elle détruit. Elle s'y montre sous la forme d'une membrane brune-violàtre , souvent de plusieurs pieds de long, (b.) HIMANTOPE, Himantopus. Genre de vers infusoires ou de polypes amorphes, qui a pour caractère d'être transparent, et muni de filamens sur quelque partie de sa superficie. Les espèces de ce genre diffèrent des vorlicelles , parce qu'elles n'ont pas les organes rotaloires placés aux côtés de la bouche : elles produisent , avec tout leur corps , le même effet que ces organes , c'est-à-dire , qu'elles déterminent un courant d'eau qui amène à leur bouche les animalcules plus petites dont elles se nourrissent; en conséquence, elles se meuvent circulairement avec une très-grande vélocité. Les himantopes sont extrêmement voisins des kérones, et on pourroit les réunir sans inconvénient à ce genre, attendu qu'ils sont peu nombreux. Ils ne se trouvent point cependant dans les infusions végétales , ce qui annonce une organisation plus parfaite ; c'est dans l'eau des marais ou dans celle de la mer qu'il faut les chercher. Voyez au mot Animalcule infu- soire. Millier a fait connoître sept espèces de ce genre , dont les plus communes sont : L'Himantope puceron , qui est ventru . pointu en avant, muni de filamens en arrière. Il se trouve dans les eaux où croît la lenticule. V. pi. D. 20 , où il est figuré, L'Himantope bouffon est arqué , muni de filamens en avant ; 1 extrémité postérieure tronquée et velue. Il se trouve dans les eaux stagnantes. L'Himantope sillonné est en forme de nacelle ; a le dos sillonné ; le ventre enfoncé et muni de filamens sur la moitié H I N 475 postérieure. Il se trouve dans l'eau de la mer. Lamarck réu- nit ce ejenre aux Kerones. (b.) HIMANTOPUS. C'est, dans Pline, la dénomination d'un oiseau que Brisson a appliquée ., comme générique , à l'EcHASSF fv ^ HIMBEERE, HIMMELBEERE. Noms allemands de la FRAMBO[SE. (LN.) HIMBEERKRAUT. C'est , en Allemagne, le Réséda , ( Reseda odomta, L.). (LN.) HIM-HO-GIN. Nom donné , en Chine , à l'amandier , Amygdalus rommuuis , Linn. , qui y est cultivé. (LN.) HINA. Nom chinois dune espèce de Canard. V. Canard hina. (desm.) HINA-PARITI. Nom malahare de la Ketmie chan- geante , Hibiscus mutabilis , Linn. (LN.) HIN-BERRY. Nom anglais des Framboises, (ln.) H TNDBEERE. V. Himbeere. (ln.) HINDE et HINDINN. Noms hollandais et allemands de la Bïcfie. (desm.) HINEN PAO. C'est , à la Chine , le nom de I'Ane, sui- vant Thévenot (Re/af. de la Chine). Les Chinois font grand cas de cet animal. V. Ane. (s.) HING. Les Perses nomment ainsi la gomme-résine que nous connoissons sous la dénomination à'assa-fœtida. Les Européens trouvent l'odeur et la saveur de cette gomme très- repoussantes, et n'imitent point les Asiatiques qui mangent Tassa avec un tel plaisir, qu'ils le regardent comme un mets des dieux. L'on sait que Vassa fœtida est produite par une espèce de Férule qui croît en Perse. V. Assa fœtida et. Férule, (ln.) HINGHEDA. Nom donné , à Ceylan, à un arbre qui paroît voisin du hella - modagam des Malabares, qui, lui- même , est peu connu , et semble être une espèce du genre lobe'ia de Plumier, ou scœvola de Linnœus. (ln.) HINGST. Nom danois du Cheval ; celui de la jument est hoppe. (desm.) ' HIjSGSTONIA. Genre établi par Rafinesque-Schmaltz, pour placer le sigesbeckia occidentalis. Les caractères que ce naturaliste donne à ce genre ne nous sont pas connus. Il nomme l'espèce unique qu'il décrit -, hingsionia exaltata. (ln.) HININDI. Nom donné , à Ceylan , à I'Indel, espèce de Palmier, (ln.) HINNOS , HINNUS et HINNULUS. Noms grecs et latins des mulets provenant de l'accouplement du cheval et de l'ànesse. Ce sont les petits mulets de Buffon. (desm.) 476 H I P HINOJO. Nom du Fenouil , en Espagne, (ln.) HINSCHKRAUT. La Docce-amère est ainsi nom- mée en Allemagne, (ln.) HINT. Nom suédois de la Biche, (desm.) HIOL. L'un des noms danois du Panais, Pastinaca sa- iwa. (ln.) HION et JON des Grecs. Noms de la Violette. Vay. Viola, (ln.) HIORT et KRONHIORT. Noms danois du Cerf. (desm.) HIOSCYAMUS, Pline. V. Hyoscyamus. (ln.) HIOSIRIS , Pline. V. Hyoseris. (ln.) HIPECU DU BRÉSIL. V. Ouantou. (s.) HIPNALE. Serpent du genre Boa. (b.) HIPOCISTE , Cytinus. Petite plante parasite, de la gy- nandrie dodécandrie , et de la famille des asaroïdes , dont la tige est. jaunâtre, épaisse , succulente, couverte de petites feuilles ou écailles charnues , droites , imbriquées , colorées , presque glabres, et irrégulièrement dentelées sur leurs bords, dont les fleurs sont mâles au sommet de la tige , femelles latéralement entre les écailles , et accompagnées de deux bractées. Chaque fleur a un calice monophylle , tubuleux , campa- nule , persistant, coloré , et dontle limbe est partagé en quatre lobes ; point de corolle; seize étamines constituées par des anthères oblongues, sessiles , attachées au sommet de l'ovaire, qui avorte dans les mâles; un ovaire inférieur, surmonté d'un style épais , cylindrique , en tête obtuse , partagé en huit rayons en forme d'étoile , dans les femelles. Le fruit est une baie ovoïde , couronnée , coriace , divisée intérieurement en huit loges , remplies de semences nom- breuses et fort petites. Cette plante se trouve dans les parties méridionales de l'Europe , les îles de la Méditerranée et les côtes de Barbarie , sur les racines des grands cistes ligneux. Son suc épaissi , est acide et fort astringent : on s'en sert pour arrêter les diar- rhées et les hémorragies ; on l'emploie aussi à l'extérieur comme astringent. C'est à Desfontaines qu'on doit la con- noissance de sa monoécie , qui a été confirmée depuis par Cavanilles. (b.) HIPPA. Suivant Pline, c'est le nom d'une espèce de Can- cre OU d'ÉcREVISSE. V. Hippe. (ln.) HIPPACE. Sorte de Fromage de lait de jument. Il est cité par Pline, (ln.) HIPPAPxCHIE, Wpparchia. Genre d'insectes de l'ordre H I P in des lépidoptères , famille dis diurnes , établi par Fabricius , dans son système des glossates. V. Satyre, (l.) HIPPARISON. L'un des noms donnés chez les Grecs à l'herbe sacrée. V. Hiérobotane. (ln.) H1PPE, Hippa. Genre de crustacés, de l'oVdre des déca- podes , famille des macroures, tribu des anomaux. Fabricius , dans son Entomologie systématique , donne pour caractères essentiels à ce genre : deux antennes pédon- culées , sétacées, ciliées de poils épais. Il le compose de sept espèces, dontune seule Yhippadentwa (F. CoRisTE)est de nos mers. Plus tard (Suppl. entom. syst. ) , il a détaché cette es- pèce et quatre autres, pour former le genre Albumée , qu'il a placé dans son ordre des exochnates, ou nos décapodes macroures. Une autre espèce, variolosa , a servi de type au genre Syihéthts, et l'autre, celle qu'il avoit nommée hadac- tyla , est restée avec les hippes. Ces deux genres sont rangés avec seskleistagnathes ou nos décapodes brachyures. J'ai dit , à l'article Emérite , que les hippes adactyle et émétile de Fabricius , dévoient être réunis. Cette espèce con- serve la dernière dénomination , parce qu'elle est celle de Linnseus , et qu'elle nous rappelle un genre de Gronovius correspondant à celui des hippes de Fabricius. Les albunées , les rémipèdes et les hippes composent, dans la famille des décapodes macroures , une division très- naturelle. Ils ont tous un test crustacé , plus ou moins ovale et tronqué aux deux bouts ; les antennes avancées , ciliées ou plumeuses ; les yeux situés au bord antérieur , rapprochés ou peu écartés , avancés , portés sur des pédicules menus ou en forme d'écaillés ; les pieds de la seconde paire et des deux suivantes terminés par une lame ou nageoire en forme de faux ou de croissant, les deux derniers très-menus , filiformes et repliés ; la queue brusquement rétrécie , un peu au-delà de sa base, avec la dernière tablette, grande, en triangle al- longé , et ayant, de chaque côté , près de sa naissance , une nageoire en feuillets, ciliée, petite comparativement à celle des autres macroures , et coudée ou arquée. Les hippes ont , comme les rémipèdes, les antennes intermédiaires terminées par deux tiges articulées , avancées et un peu recourbées ; les yeux portés sur un pédicule cylindrique , et situés entre les antennes intérieures et les extérieures ; mais celles-ci , dans les hippes , sont beaucoup plus longues que les intewné- diaires, plumeuses au côté extérieur, et contournées sur elles-mêmes en manière de cercle , avec une écaille grande et dentée , recouvrant leur base ; les pédicules oculaires sont longs et très-grêles ; les serres n'ont point de doigts a leur extrémité, de même que celles des rémipèdes; mais leur der- 478 H I P nière pièce forme une palette très-comprimée et ovale. Le second article de leurs pieds-mâchoires extérieurs est très- grand, en forme de lame ou de bouclier couvrant la bou- che ; les trois derniers composent une lige longue , linéaire , comprimée , repliée intérieurement , et simplement rétrécie en pointe a son extrémité ; les mêmes pieds - mâchoires des rémipèdes ressemblent à de petits bras terminés en griffe ; enfin, le test des hippes n'est point rebordé, et a une forme plus ovoïde qu'ovale , sa moitié antérieure se rétrécissant brusquement sur les côtés. On ne connoît point les habitudes de ces crustacés. HlPPE ÉMÉRITE, Hippa emeritus , Fab. ; ejusd. Hippa adactyla; cancer emeritus, Linn. ; Gronov. , Gazoph., tab. 17, fig. 8. g; Herbst. cane. , tab. 22 , fig. 3. Le corps, dans les individus desséchés , est jaunâtre, long d'environ deux pouces et demi; la queue étendue ; le test offre un grand nombre de rides très-fines . et quatre lignes enfoncées et transverses, sinuées , à sa partie antérieure; les bords latéraux ont quelques petites dentelures ; le milieu de l'antérieur est sinué avec trois saillies ou angles, en manière de dents ; les pattes et les bords de la queue sont garnis de poils. On trouve cette espèce dans cette partie de l'océan qui baigne les côtes de l'Amérique méridionale. M. Delalande fils , employé au Muséum , l'a rapportée du Brésil, (l.) HIPPELAPHE d'Arislote ; c'est plutôt le nylgaut que le gnou , selon M. Cuvier. V. Antilope. Buffon a cru recon- noître I'Hippelaphe des anciens dans le Cerf des Ardennes , qui est une variété de l'espèce du Cerf commun, (desm.) HIPPIA. Ce nom a été donné à deux espèces de cario- phylées; l'une est la Morgeline, Alsine média : c'est l'HlP- PIA minor de Cordus. L'autre est la Ceraiste aquatique ; Lobel la nomme Hippia major. Linnœus a depuis appliqué ce nom à un autre genre. V. Hippie, (ln.) HIPPICE. Suivant Pline , c'est le nom d'une plante qui possédoit la propriété d'ôter la faim et la soif aux chevaux. Cette plante merveilleuse nous est inconnue. (LN.) HIPPIE , Hippia. Genre de plantes de la syngénésie po- lygamie nécessaire et de la famille des corymbifères , qui offre pour caractères : un calice commun , hémisphérique , presque imbriqué , formé par des écailles ovales ; un récep- tacle nu , qui porte dans son centre des fleurons mâles , tu- buleux et quinquéfides , et dans sa circonférence , plusieurs fleurons femelles , tubuleux , trifides , et à ovaire large ; se- mences ovales , à rebord fort large , dépourvues d'aigrettes , et produites par les fleurons femelles. H I P 479 Ce genre renferme quatre espèces. L'Hippie frutescente vient du Cap de Bonne-Espérance, et se rapproche des Tanaisies. Elle a les feuilles alternes , pinnatiiïdes, et les fleurs disposées en corymbes. On la cul- tive au Muséum de Paris. L'Hippie naine est herbacée , articulée , rampante ; a les feuilles alternes , pinnées , et les fleurs solitaires aux ais- selles des feuilles. Elle vient de l'Amérique méridionale, et fait aujourd'hui partie du genre Gymnostyi.e. (b.) HIPPION de Dioscoride. V. Hippophae. Cordus et Ges» ner donnent ce nom, qui signifie Violette de cheval, en grec, à la Gentiane printanière ( gentiana venta, L. ). M. Schmidt en fait celui d'un genre qu'il fonde sur quelques espèces de gentianes qui diffèrent des autres par leur corolle dont l'entrée est barbue, (ln.) HIPPOBOSQUE , Hippobosra , Lînn. Genre d'insectes, de l'ordre des diptères, famille des pupipares , tribu des co-i riaces. Les espèces de ce genre, établi par Linnseus, sont toutes Sarasites. Les unes ont des ailes, et les autres en sont privées, 'aiformé, avec les dernières, le genre Mélophage. Les autres nous présentent aussi des différences dans quelques parties et dans leurs habitudes , ainsi qu'on le remarque dans le genre des poux, pediculus de Linnaeus. Celles-ci vivent exclusivement sur les oiseaux ; ce sont mes Ornithomyes ; celles-là , sur les quadrupèdes, tels sont mes hippobosques proprement dits. On les distinguera des autres diptères pupipares, aux caractères suivans : des ailes ; des balanciers ; antennes en forme de tubercule globuleux, logées dans des fossettes, près de l'extrémité antérieure de la tête. Ces diptères ont le corps ovale, aplati, revêtu, en grande partie , d une peau coriace , élastique, résistant à la pression; et de là vient la dénomination de coriaces, que j'ai donnée à la tribu qui les comprend. Leur tête tient au corselet par un petit cou; elle est petite, arrondie, déprimée etpresque horizontale ; la partie appelée le verlex occupe, à raison de cette forme, une grande portion de sa longueur,, de sorte que ce qu'on nomme face, et qui, dans les diptères, est membraneux, ordinai- rement blanc ou jaunâtre, se trouve reculé vers le devant de la tête, et entraîne aussi un changement dans la position des antennes. Ces organes, sont insérés très-près de h bouche, et logés, chacun, dans une petite cavité ; ils ne sont presque susceptibles d'aucun mouvement propre. Les yeuxsontgrands, ovales, peu proéminens, et occupent les côtés de latête. On n'y 48o H I P découvre point d'yeux lisses, tandis que la plupart des orni- thomyies nous en offrent, mais qui sont, à la vérité, très- petits. Les organes extérieurs de la manducation ressemblent à un petit bec avancé; il est formé de deux petites lames, ou val- vules , coriaces, plates, en carré long, un peu plus étroites et arrondies au bout ; elles partent d'une espèce de cbaperon (la face) écbancré à son bord antérieur , se divisent paral- lèlement l'une à l'autre, et forment, par leur rapprochement et leur inclinaison, un demi-tube qui recouvre le suçoir; ces deux lames paroissent représenter deux palpes. Le suçoir consiste en une pièce filiforme ou en une soie longue , cylin- drique, avancée, arquée, et naissant d'une sorte de bulbe de la cavité buccale ; elle est simple , en apparence , mais elle est réellement composée de deux soies , l'une supérieure et l'autre inférieure; la première a un canal en dessous, pour emboîter la seconde ; une membrane ferme la partie de la tête située au dessus du suçoir. Le corselet est grand , ar- rondi , et présente quelques lignes imprimées, dont une, plus grande , le traverse, dans sa largeur, avant l'écusson ; il a quatre stigmates très-distincts et latéraux, deux en avant et deux en arrière ; ce sont les seuls que j'aie pu apercevoir. L'écusson est transversal et terminé par quelques poils roides, en forme de crins. Les ailes sont grandes, horizontales, se croisent par leur bords internes , et ont , près de la côte , de fortes nervures ; l'autre portion de ces ailes n'en a que de trèsfoibles, et qui se dirigent, presque parallèlement, vers le bord interne. On distingue , comme dans les autres diptè- res, deux balanciers et deux ailerons. L'abdomen est la seule partie du corps qui soit, à l'exception de sa base supérieure, dune consistance molle et membraneuse ; il offre aussi un caractère particulier, c'est celui de n'être pas distinctement annelé ; il forme une sorte de sac , et peut , à raison de son enveloppe membraneuse, se distendre beaucoup ; sa surface est garnie de petits poils et, vue à la loupe, paroît, du moins en dessous, parsemée de petits grains qui la rendent un peu chagrinée. On voit , à 1 extrémité de l'abdomen de la femelle, deux petites languettes, placées Tune sur l'autre, et deux mamelonslatéraux; ces parties sont hérisséesde poils. L'anus se prolonge en forme de petit tuyau ; au-dessous de cet anus l'on observe , dans le mâle, en pressant son ventre , un ma- melon ayant , de chaque côté, une lame écailleuse, et sur le corps principal intermédiaire, deux pointes ou dents, pareil- lement écailleuses, qui servent probablement à retenir la fe- melle, dans l'accouplement ; car ce mamelon est, sans aucun doute, 1 organe sexuel. Les pattes sont courtes, mais fortes; les deux antérieures sont insérées très-près de la tête , et très- rapprochées à leur base , tandis que les quatre autres nais- sent des côtés de la poitrine , et sont écartées entre elles. Les cuisses sont assez grosses , et les deux antérieures peuvent s'appliquer sur les côtés du corselet, qui ont un enfoncement destiné à recevoir leur partie supérieure; les jambes sont pres- que cylindriques; les tarses sont courts, avec de petites épi- nes en dessous ; le cinquième et dernier article est le plus grand; et sur une partie membraneuse, qui le termina et dont le milieu se prolonge en pelote, sont implantés deux ongles ro- bustes, fortement courbés en dessous, ou comme doublés , et terminés en une pointe très-aiguë ; leur base est un peu saillante, de sorte que l'on seroit tenté de croire, au pre- mier coup d'œiï , que ées crochets sont doubles. Les hippobosques méritent d être connus par l'état où ils paroissent au moment de leur naissance. On leur a donné des noms différens. Réaumurles a appelés mouches araignées • en Normandie , on les désigne par le nom de mouches bre- tonnes, et, assez communément ailleurs , par celui dé mouches d Espagne. Ils se fixent sur le cou, sur les épaules et sur d'autres endroits du corps du cheval. C'est à ces parties les moins défendues par les poils qu'ils s'attachent vo- lontiers : ils se tiennent souvent sous leur ventre , entre leurs cuisses, et passent même quelquefois sous leur queue ; c'est alors qu'ils les inquiètent davantage. Les chevaux ne sont pas les seuls animaux auxquels ils en veulent; on en trouve assez souvent sur les bêtes à cornes , et à la campâ°ne ils se tiennent quelquefois sur les chiens , ce qui leur a fait donner le nom de mouches de chiens; mais la forme aplatie de leur corps, qui touche presque la surface sur laquelle ils sont posés, les fait distinguer des mouches. Ils portent leurs pattes assez écartées du corps.-Ils s'en servent plutôt que de leurs ailes pour s'éloigner; et, lorsqu'on veut les saisir, on les voit fuir avec vitesse. C'est à Réaumur qu'on est redevable de la plus grande par- tie de ce qu'on sait sur la génération de l'hippobosque. C'est lui qui a découvert qu'il pond un œuf singulier , presque aussi gros que son ventre, duquel sort un ins'ecte qui , en appa- rence , ne passe point par l'état de larve , mais qui a toute la grandeur et toutes les parties qui lui sont propres sous sa der- nière forme, lorsqu'il en sort. Cet œuf, en soi tant du corps de la femelle , est d'un' blanc de lait; à l'un de ses bouts est une grande plaque noire, luisante comme de Tébéne. 11 est de forme#ronde , plat comme une lentille, échancré au bout oùse trouve la plaque, et forme, dans cette partie, comme deux cornes oudeux éminences arrondies. Cette plaque est dure, au Heu que la coque est molle, et cède un peu à la pression. 48, H 1 P L'œuf nouvellement pondu est parfaitement blanc , à l'excep- tion delà plaque et des éminences, quisont noires ; mais cette dernière couleur devient bientôt générale; la peau est luisante et résiste à une pression des doigts assez forte. Aussi cette enve- loppe est-elle une espèce de cartilage ou d'écaillé d'une épais- seursensible, et que de bons ciseauxne coupent pas aisément. Le diamètre de la plus grande largeur de ces œufs a plus d'une ligne et demie , et celui de la plus grande épaisseur une ligne un quart. Les dimensions du corps de la femelle qui a fait sa ponte , ou qui n'est pas prête à la faire , égalent à peine celle d'un de ces œufs; d'où il suit que la cavité intérieure du corps, dans l'état ordinaire , n'est pas, à beaucoup près , capable d'en contenir un : mais il en est du corps de cet insecte comme d'une vessie ou d'une bourse , qui s'étendent à mesure qu'on les remplit. Ce seroit une grande opération pour un insecte , que de faire sortir de son corps un œuf dont le volume sur- passeroit celui du corps même ; aussi l'hippobosque ne les pond-il que proportionnés à sa taille. Ce n'est qu'après leur sortie du corps que ces œufs acquièrent cette grosseur mons- trueuse ; mais leur croissance est si instantanée, que la plupart des observateurs ont cru qu'ils sorloient faits de l'hippobosque. La nature, en produisant ces insectes, semble s'écarter des voies qu'elle a prises pour conduire les autres à leur perfection. C'est sous sa coque que l'insecte croît. Renfermé sous cette coque , il y subit toutes ses métamorphoses ; aussi cette enveloppe n'est nullement analogue à celle des œufs ordinaires : elle a été la peau même de 1 insecte avant qu'il se métamorphose en nymphe. Réaumuf en a eu la preuve eq ouvrant un de ces œufs que l'insecte parfait venoit de quitter; il a trouvé dans son intérieur la dépouille de la nymphe , comme on trouve dans une coque de mouche, celle de sa nymphe sous la peau de la larve qu'elle a quittée , et qui , en se durcissant , lui a servi de coque. La dureté et la solidité de la coque de chaque œuf le ren-* dent bien propre à défendre l'insecte qu'il renferme ; cet avantage devroit tourner contre l'hippobosque, lorsque, avec des parties aussi foibles, qui n'ont pas pris toute la consistance que l'air doit leur donner, il doit forcer les murs de sa prison. Mait l'art qui a été employé dans la construction des coques de mouches, l'a été aussi dans celles des hippobosques. Avec la pointe d'un canif, l'on peut parvenir aisément à faire sauter, nu gros bout de chacune d'elles , celui où est la tête , une ca- lotte qui , étant pressée , se divise en deux pièces égales. Si on observe une coque entière , avec une loupe , on peut y apercevoir un foible trait qui montre l'endroit où cette calotte HIP 483 se réunit avec le reste de la coque. Quand le temps est venu où l'insecte doit s'en séparer , il a sans doute le pouvoir de gonfler sa tête comme les u< ouches 1 ont en pareil cas. Une expérience a'fait voir que l'hippobosque aime autant à percer la peau des feommes que celle du cheval ou du bœuf; mais sa piqûre n'est pas pli s sensible que ne l'est celle d'une puce. Elle excite une forte démangeaison pendant la succion, et n'estsuivie d'aucune enflure; elle laisse seulement une petite tache rouge qui disparoit après le départ de Tin- secte ; d'où il suit que les hippobosques ne sont pas aussi re- doutables que les cousins, qui ne manquent pas d'envenimer les blessures qu'ils font. On ignore combien la femelle de l'hippobosque produit d'œufs, le temps qui s'écoule entre l'accouplement et la ponte , et 1 intervalle qui se passe entre la ponte de chaque œuf. En employant ce mot, pour indiquer la forme' de ces in- sectes , au moment de leur sortie du ventre de leur mère, je me suis prêté au langage habituel, celui même dont Réaumur et Degeer ont fait usage ; mais des faits que j'ai rapportés T comparés avec ceux qu'on a recueillis sur les métamorphoses des autres animaux de la même classe > il est aisé de con- clure que cette expression est inexacte. L'œuf de l'hippobos- que éclôt dans le ventre delà mère; la larve y reste, s'y nourrit et n'en est expulsée qu'à l'époque où elle passe à l'état de nymphe. Cet œuf n'est donc qu'une nymphe oviforme , ayant pour enveloppe une petite coque, et formée comme celles de plusieurs autres diptères, de l'ancien derme ; mais elle ne présente aucune apparence d'anneaux, et ce caractère la distingue des précédentes. On pourroit la comparer à une fève , et cette dénomination lui conviendroit mieux qu'à la chrysalide du ver à soie, à laquelle on l'a appliquée. La seule espèce de ce genre qui soit dans le cas d'être men - tionnée ici, est : L'Hippobosque des chevaux , Hippobosca equina, Linn. j Geoff., Fab., E i4 , 7- H a près de cinq lignes de long depuis la tête jusqu'à l'extrémité des ailes; les yeux noirâtres; la tête jaunâtre, aplatie; le corselet mélangé de brun et de jaune; 1 abdomen large , court, jaune , avec des taches bru- nes; le dessous du corps d'un jaune pâle ; les ailes blanches , transparentes, presque une fois plus longues que le corps, ar- rondies à l'extrémité; les pattes d'un jaune pâle, avec quel- ques bandes brunes ; tout le corps est légèrement couvert de poils. On le trouve, pendant Tété, sur les chevaux, les bœufs et les chiens. 484 H J P Vàyez , pour les autres insectes qui ont porté le nom d'hip- pobosquc , tels que Xhippobosque des oiseaux , Yhippobosque des brebis, les articles Ormthomyie et Mélophage.(l.) HIPPOBUS et IliPPOTAURUS. Noms que Ton a imaginés pour désigner le produit de l'accouplement des es- pèces du bœuf et du cheval. V. Jumar. (desm.) HIPPOCAMPE. Poisson du genre Syngnathe, (b.) HIPPOCAMPUS. Rafmesque-Schmaltz forme un genre particulier^ des Syngnathes, hippocampe et tétragone , dans son ouvrage sur les animaux et les plantes nouvellement découverts en Sicile , qu'il publia en 1810 àPalerme. — vSon genre Hippocampe est caractérisé par une nageoire dor- sale , une anale , et point de caudale. Le même auteur démembre du même genre Syngnathe , plusieurs espèces dont il forme les genres Tiphle et Siphos- toma ( V. ces mots. ). (desm.) HIPPOCASTANUM. ( Châtaigne de cheval, en grec. ) Le marronnier dinde a d'abord été connu sous le nom de châ- taigne de cheval , à cause de l'usage qu'on faisoit à Cons- tantinople, des fruits de cette plante , pour guérir les che- vaux tourmentés de toux violentes ou de coliques. Ce nom grécisé, puis latinisé, est devenu celui du genre qui contient le marronnier d'Inde, auquel le fixaTournefort. Linnseus lv réunit au Pavia de Boerhaave, sous le nom iïœsculus ; mais les botanistes actuels les séparent de nouveau ; seulement ils ont substitué le nom à'œsculus à celui Aliippocastanum. (ln.) HIPPOCEPAHLOÏDE. On a donné ce nom à des co- quilles bivalves, striées et pétrifiées, qui paroissent apparte- nir au genre Cardium. (desm.) HIPPOCHAERIS. V. HYPPOCHAERIDE. (ln.) HIPPOCHATEA. Linnseus a consacré sous ce nom un' genre de plantes à Hippocrate, père de la médecine. V. Bé- JUCO. Ce genre , d'après Jussieu , Annales du Muséum , pour- roit former une nouvelle famille ( les Hippocraticées ) qui comprendroit les genres Hippocratea, Tontelea, Aubl. ; Antho- dun, RuizetPavon; etleSalasia, Lamarck, auquelonréuniroit le calypso d'Aubcrt du Petit-Thouars. Les caractères de celte nouvelle famille sont : calice à cinq divisions profondes ; cinq pétales hypogynes; trois étamines à, filamens libres aux som- mets , dilatés à la base et réunis en un tube renflé en forme de disque ; ovaire situé dans le disque ; un style à un ou trois stigmates; fruits, ou formés par trois capsules uniloculaires, ou baceiformes et triloeulaires ; chaque loge contenant un petit nombre de graines. — Arbrisseaux à feuilles opposé»*.* et à fleurs en corymbes ou en faisceaux axillaires. V. Juss. Annal, du Mus. , vol. 18 , p. 487. (ln.) H I P 4S5 HIPPOCRÈNE , Hippocrenes. Genre de coquilles, éta- bli par Denys-Montfort , pour la Rostellaire a grandes ailes de Lamarck. Ses caractères sont : coquille libre , uni- valve , à spire en fuseau aigu ; ouverture dilatée ; columelle calleuse, remontant en gouttière conjointement avec la lèvre extérieure, jusqu'à ia pointe; lèvre extérieure en aile, recour- bée vers le bas; base canaliculée et en pointe. Cette coquille se trouve fossile à Avignon et autres lieux. Sa longueur est de deux à trois pouces , et sa largeur un peu moindre, (b.) HIPPOCRÈPE , Hippocrepis. Genre de plantes de la dia- delphie décandrie et de la famille des légumineuses, qui pré- sente pour caractères : un calice à cinq dents inégales ; une corolle papilionacée , à étendard porté sur un onglet saillant , à ailes rapprochées , ovales -oblongues, et à carène lunulée; dix étamines , dont neuf réunies à leur base ; un ovaire su- périeur , oblong , à style en alêne montante , et à stigmate épais et velouté ; une gousse oblonguc , comprimée , cour- bée en faucille ou en fer à cheval, obscurément articulée , et ayant, en l'un de ses bords, des sinuosités ou des échancrures profondes , arrondies et très-remarquables. Elle contient , dans chacune de ses articulations , une semence oblongue et courbée. Ce genre est propre à l'Europe. Il contient cinq à six es- pèces , qui sont des herbes à feuilles ailées , avec impaire, stipulées , et à fleurs axillaires. Les deux plus communes sont : L'Hippocrèpe unisiliqueuse, qui a les gousses sessiles , souvent solitaires , glabres , et les échancrures des articula- tions velues. Elle est annuelle , et se trouve dans les lieux arides des parties méridionales de la France. L'espèce de res- semblance qu'ont ses gousses , avec un fer à cheval, a fait supposer , dans les temps d'ignorance , que cette plante avoit la merveilleuse propriété de briser les fers des chevaux qui marchoient dessus. L'Hippocrèpe vivace , Hippocrepis çomosa , Linn. Elle a les gousses pédonculées , rudes au toucher , et le bord inférieur lobé. Elle est vivace et se trouve dans les sols crétacés et sablonneux. Elle n'est pas rare , même dans le nord de la France, (b.) HIPPOGLOSSON {Langue de cheval, en grec). Diosco- ride donne ce nom à une plante que de son temps on appeloit antirrhinum , anarhinum, hyppoglossa, hypelata, hip- poghtu'on. L'on croyoit que les couronnes faites avec cette plante calmoient les maux de tête. Pline l'appelle Jaunis uicxandfina. On croit que c'est cette espèce de Fragon qui 486 H I P en a retenu le nom (Ruscus hippoglossum') , ou bien une es^ pèce de la même famille , connue aussi sous le nom de lau- rier alexandrin des Alpes, uvularia amplexicaulis, L. Clusius a étendu le nom à? hippoglossum à la globulaire iurhith. (LN.) HIPPOGLOTTION. Dioscoride. Voy. Hippoglossum. (LN.) HIPPOGROSTIDE. Plante figurée par Rumphius , et qui paroît être le Panic ouvert de Linnœus. (b.) HIPPOKREPIS (Chaussure ou fer de cheval , en grec). Ce genre de la famille des légumineuses , a été ainsi nommé par Linnœus, à cause de. la forme des échancrures unilate-. raies du légume. Son nom est la traduction de celui âeferrum equinum , que les botanistes antérieurs à Linnseus ont donné aux espèces du même genre et à quelques CoronilLés. V. HlPPOCRÈPE. (LN.) HIPPQLAÏS. Dénomination que les auteurs ont appliquée à plusieurs fauoettes et pouillois. V. Fauvette HrPPOLAÏs. (v.) HIPPQLAP/VTHUM (Patience de cheval). Au nombre des cinq espèces de lapathon mentionnées par Dioscoride et par Pline, il s en trouve une de ce nom. L'on croit cjue la patience sauvage est cette plante, nommée aussi rhubarbe des moines. Les botanistes, jusqu'à Linnœus, ont appliqué ce nom à diverses plantes du même genre que la patience , genre que Linnœus appelle rumex. (ln.) HIPPOLITHE , c'est-à-dire, pierre de cheval. Concrétion pierreuse qui se forme dans quelques parties internes du che- val. V. les mots Bezoard et Calcul. Les anciens attribuoient quelques vertus médicinales à I'Hippolithe. (s.) HIPPOLYTE D'ESPER. V. le mot Papillon, (s.) HIPPOMANÈS (Fureur de cheval, en grec ). Nom donné anciennement à des plantes remarquables par leurs, qualités vénéneuses. L'Hippomanes de Cratava , ciié par Hippocrate, paroît être une espèce de Stramoine ( Daiiaa metel). L'Hippomanès de Théophraste est considéré comme une espèce d euphorbe. Linnœus a donné , au genre du mancenillier , le nom à'hippomane qui lui convient parrai- tement. Ce genre se trouve maintenant divisé en deux: l'un est le sapium de Brown (Ja/w.), de Jacquin, etc.; et f autre le mançanilla de Plumier, qui conserve le nom à'hippomane t et qui renferme le Mancenillier. V. ce mot. (ln.) HIPPOMANÈS ou HIPPOMANE. Ce nom s âppli- quoit, chez les anciens , d'abord à la liqueur gluante et blan- châtre que les jumens jettent au-dehors lorsqu'elles sont ec chaleur , et qui étoit un des filtres les plus recommandés ; ensuite à un morceau solide que le poulain fait tomber er H I P 487 naissant ; ce morceau est formé par le sédiment de la liqueur épaissie de l'allanloïde ; la jument ne le dévore pas , comme les anciens l'ont dit. V. Cheval, (s.) H1PPOMANIQUE , Hippomanica. Genre de plantes établi par Molina. Il a pour caractères : un calice divisé en quatre parties ; cinq pétales ovales; dixétamines; un germe surmonté d'un seul style ; une capsule à quatre loges et à plu- sieurs semences. Ce genre , qui paroît avoir quelques rapports avec les Fa- BAGELLES , ne contient qu'une espèce , qui a la tige angu- leuse , branchue , haute d'un pied et demi ; les feuilles op- posées , lancéolées, entières et charnues ; la fleur, qui est couleur de rose , vient au sommet des branches. Cette plante est commune dans les pâturages du Chili. Elle contient un suc visqueux , jaunâtre , qui est un poison pour les chevaux. Elle les rend enragés , et on ne parvient â les guérir qu'en les faisant suer abondamment, (b.) HIPPOMANUCODIATA. C'est, dans quelques au- teurs , l'OtSEAU DE PARADIS. (S.) HIPPOMARATHRON (Fenouil de cheval). Dioscoride donne ce nom au marathron sauvage y et en distingue deux ; l'un à grande semence et semblable au cachrys , l'autre à graine semblable à celle de la coriandre. Le eachiys skula et le seseli liippomaraihrum , peuvent être les deux plantes de Dioscoride. (LN.) HIPPOMELIS et HYPOMÉLIDES PALLADII. Noms de plantes chez les anciens. Les botanistes du seizième siècle les rapportent à une espèce d'AusiER, Cmtœgus tormi- nalis. (LN.) H1PPOPE , Hippopus. Genre de coquilles établi parLa- marck, dans la division des Bivalves. Son expression carac- téristique est : coquille inéquilatérale , subtransverse , à lu- nule pleine , à charnière à deux dents comprimées et en- trantes. Ce genre n'est composé que d'une espèce , I'ÇUppope CHOU , qui étoit le charria hippopus de Linnaeus , et qui vient de la mer des Indes. Il ne diffère du Tridacne que parce que sa lunule n'est pas bâillante ; aussi sont- ils réunis dans Bruguière. V. pi. E i5 où il est figuré (b.) HIPPOPHAE.Nomlatindel'ARGOUsiER. F. ci-après- (b.) HIPPOPHAES. Nom sous lequel Dioscoride fait con- noître un arbrisseau épineux; sa racine laissoit fluer une li- queur laiteuse ; il avoit les feuilles -assez semblables à celles de l'olivier, et les fleurs en bouquet comme celles du lierre. On extrayoit de sa racine une liqueur employée dans les maladies bilieuses , pituiteuses, etc. Suivant Pline , les fruits- 488 H I P sont de petits grains rouges. Ventenat pense qu'on le nom- rhoit hippophaë {splendeur du cheval , en grec), parce que la gomme que fournissoit cet arbrisseau étoit employée dans l'art vétérinaire. On l'appeloit encore hippophyes, hippophanes., hippiou. L'on pourroit croire que cette plante est notre argou- der , bien que la description donnée par les anciens ne lui convienne point parfaitement ; aussi a-t-on cru reconnoître Vhippophaë dans d autres plantes qui} comme les euphorbes et les apocinées , ont un suc laiteux. Linnseus et Adanson ont laissé ce nom au genre Ahgousier. V. ce mot. (lN.) HIPPOPHAESTUM. Plante citée par Dioscoride , et qui nous est inconnue. On soupçonne néanmoins que ce peut être la ChaUSSE-TRAPE , Cenlaurea calcitrapa , L. , ou bien une espèce de Soude. Elle est différente de Yhippophaës de Dioscoride. (en.) HIPPOPOTAME, Hlppopoiamus, Linn. , Briss. , Erxl. , Bodd. , Cuv. , Geoff. , Iilig. Genre de mammifères ongulés, pachydermes, à doigts pairs, et qui ne renferme qu'une seule espèce vivante. Ses caractères consistent particulièrement dans la forme et le nombre des dents , dont les antérieures sont surtout fort grosses et implantées dans des os maxillaires très-épais ; elles sont au nombre de trente-six, savoir ; quatre incisives supérieures, courtes, coniques, écartées, et dirigées en en bas ; quatre incisives inférieures , cylindriques, dirigées obli- quement en avant , et dont les intermédiaires sont les plus fortes ; une canine , ou plutôt une défense de chaque côté à Tune et l'autre mâchoire , très-forte, arquée et tronquée obli- quement ; six molaires de chaque côté (i) , dont les trois pre- mières sont à peu près coniques , et les autres d'une forme telle que leur coupe représente une figure de double trèfle dessinée par la substance émailleuse. La peau est épaisse , le Corps énorme et bas sur jambes ; celles-ci sont terminées par des pieds courts, à quatre doigts; la queue est courte; les maiflelles sont ventrales, et au nombre de deux seulement. Une seule espèce compose ce genre. Elle habite sur les bords des fleuves de l'Afrique , vit de végétaux , est d'un na- turel stupide et grossier, et se rapproche, par beaucoup de ca- ractères des animaux du genre des cochons. V. pi. E 12. (desm.) Espèce unique. — L'HiPPOPOTAME, Hippopoiamus amphibiusy Linn., Erxl.; l'hippopotame ,J$u£(. , tom. XXX, pi. 5.-r- Hip- popotamo de Frédéric Zerenghi , Vera descrizzione , etc. , i6o3, in-4-.0 Neapoli.^— C/ieval de rivière des anciens. — Behe- moth , Job. , chap. 4-0. — Chéropoiame de Prosper Alpin , etc. (1) 1! y en a quelquefois sept; mais l'antérieure eslsiijctte à tomber. E .12. 2. L 3. Lervt . 4 Hippopotame H I P tf9 Après l'éléphant et le rhinocéros, on doit placer immé- diatement l'hippopotame dans Tordre de la grandeur et de la force. Ces trois quadrupèdes ont été, dans tous les siècles , des objets d'admiration pour l'homme , à cause de leur taille imposante , qui n'en reconnoît aucune autre aujourd'hui ( les baleines exceptées) supérieure à elle sur la surface de la terre. L'éléphant marche le premier, soit par sa grandeur, soit parla prééminencede sort intelligence, etpar les avantages qu'il reçoit de la société de l'homme. Le rhinocéros et l'hip- popotame, égaux à peu près pour la taille , les habitudes , la force et les armes , se disputent le second rang dans l'empire des animaux terrestres. Si le sceptre de la terre étoit la conquête de la violence ou du courage, il appartiendroit aux animaux; et le lion avec l'éléphant , le tigre avec le rhinocéros , l'hippopotame avec le crocodile , l'aigle elle condor, la baleine et le re- quin combattroient tour à tour pour l'empire du monde. Mais l'homme a paru sur le globe , et les plus fiers animaux lui en ont cédé la domination ; ils ont fui devant ses armes meurtrières ; ils ont courbé devant lui leurs fronts dans la poussière. L'éléphant est venu en esclave s'agenouiller hum- blement aux pieds de ce maître impérieux ; le lion , le tigre , confinés dans les déserts de la Libye, ont appris, pour la première fois, leur foiblesse. La baleine , harponnée sous les dômes des glaces septentrionales , est venue expirer aux regards de l'intrépide pêcheur: tous ont reconnu la supério- rité de l'homme ; et s'il étoit quelque animal qui pût encore la méconnoîlre , la mort seroit bientôt le fruit de ses impru- dentes attaques. L'homme ne reconnoît d'autre maître que l'être créateur; toute sa force lui vient de son intelligence , et sa puissance est aussi bien fondée sur son génie que sur ses armes. Parmi les animaux, au contraire, la violence physique est la seule loi qui soit connue , loi de despotisme et de terreur, qui , se compensant toutefois par elle-même , rend tous les in- dividus égaux entre eux, parce qu'ils sont indépendans. Sé- parées , dispersées , libres dans les campagnes , les bêtes ne peuvent pas, comme l'homme, quand elles en auroient l'in- telligence , former un plan raisonné d'asservissement sur leurs semblables , le suivre avec constance , l'exécuter avec vigueur, habileté et persévérance. Le plus foible peut donc se soustraire au plus fort , et échapper à sa tyrannie et à sa vengeance. D'ailleurs , l'animal n'attaque jamais un autre animal que par le besoin de la nourriture quand il est Carnivore , ou par quelque motif de haine ou de jalousie. Mais les races lier- 4go H I P bivorcs n'ayant aucun rapport avec les autres espèces d'ani- maux, sont ordinairement douces et pacifiques ; elles ne sont point armées pour les combats , mais organisées pour paître en repos la verdure de la terre ; elles n'ont ni la vigueur de corps, ni l'agilité des membres, ni le caractère inquiet et impétueux des races sanguinaires. Tel est l'hippopotame. Cet antique patriarche des fleuves africains fut autrefois révéré comme une divinité tutélaire par les Egyptiens ; on gravoit sa figure sur les obélisques de ce peuple fameux et sur les médailles des empereurs romains. Autrefois on en rencontroil dans le Nil, et on en tua encore deux près de Damiette, l'an 1600. Mais ils paroissent avoir abandonné ce fleuve aujourd'hui , parce que les explosions fréquentes des armes à feu les ont épouvantés. Ils sont ailes gti confiner dans les parties désertes de la Haute-Egypte que parcourt le Nil , dans l'Ethiopie , dans les fleuves de l'A- frique , comme la Cambra, le Sénégal ou Niger, le Zaïre , les rivages de la mer , et dans les lacs de l'intérieur , à Mo- zambique , à la côte d'Angole , jusqu'au Cap de Bonne-Es- pérance. 11 ne paroît pas qu'on en ait rencontré dans l'Asie, car ce qui est rapporté dans le livre de Mirabilihus , supposé être d'Aristole , d'après une lettre d'Alexandre le-Grand , et le témoignage d'Onésicrite, ne paroîl pas plus concluant à cet égard que les assertions du Père Michel Boym, dans sa Flore chinoise. 11 ne faut pas confondre encore, comme font fait quelques anciens naturalistes , les vaches marines ou morses avec V hippopotame ; car elles habitent dans les mers et les fleuves de la Zone glaciale. Ce sont des animaux bien différens, V. Morse, On ne connoît aujourd'hui qu'une espèce d'hippopotame ; mais il paroît qu'il en exista jadis plusieurs autres. Ainsi r parmi les ossemens fossiles, observés en France et décrits par M. Cuvier , Anim. foss. , tom. 2 {F. ci-après), se trouve- une très-petite espèce d'hippopotame maintenant inconnue. Au reste , la famille des mammifères pachydermes étoit jadis fort nombreuse, si l'on en juge d'après les ossemens trouvés ; il y avoit de même plusieurs éléphans , plusieurs tapirs , rhi- nocéros , mégatherium , etc. L'hippopotame est un quadrupède vivipare , aquatique , faussement dit amphibie. En effet , il ne respire jamais que l'air , et s.'il se plonge sous les eaux , il est forcé de remonter à leur surface pour prendre l'air. Comme le trou ovale de Botal, entre les deux cavités de son cœur, est fermé, la cir- culation du sang ne peut pas s'opérer indépendamment de la respiration. Le mot d'amphibie est donc inexact , car il dé- signe un être qui peut également respirer de l'air et de l'eau a H I P 4j 2 ) prétend que les hippopotames du nome Papremite 4^ H I P en Egypte, étoient sacrés , tandis que dans les autres pro- vinces de cet empire , on n'avoit pas pour eux les mêmes égards. A ce sujet , je ne puis pas me persuader qu'un peuple qui adore des ognons , des chats, des crocodiles et des hip- popotames , qui ne sait ni dessiner, ni écrire par lettres alphabétiques, qui n'a jamais su faire une voûte, ait pu être une nation bien policée et bien florissante. Un pays peuplé de crocodiles, d hippopotames , ne me paroît point un pays bien couvert d'hommes. Des savans à qui Thaïes de Milet apprend à mesurer la hauteur dés pyramides par leur ombre , ne me paroissent pas de grands savans. Enfin les anciens Egyptiens , si vantés , ont toujours été bien inférieurs aux Grecs. Ceux-ci alloient y chercher, dit-on , la sagesse lors- qu'ils étoient encore barbares; mais les Egyptiens sont tou- jours demeurés à demi-barbares , et les Grecs ont été aussi policés et plus ingénieux que les Européens modernes. Aujourd hui les hippopotames ne descendent pas même au-dessous des cataractes du Nil , loin de venir jusque près du vieux Caire ( Sonnini , Voy,. en Egypte, tom. 3, p. 199) ; les Egyptiens modernes ne commissent pas même le nom de ces animaux; Zerenghi assure cependant qu'on l'y nommoit , en 1600, foras l'bar, c'est-à-dire, cheval de mer. Les der- niers hippopotames de l'Egypte furent vus à Girgé en 1648, où l'on en tua un. Le cri de douleur de l'hippopotame est une espèce de mu- gissement qui ressemble à celui d'un buffle, et qui approche du hennissement du cheval. Son cri ordinaire est un grogne- ment qui tient aussi de la voix de l'éléphant , et de celles d'un buffle et d'un cheval. Il paroît que les hippopotames sont plus longs et au moins aussi gros que les rhinocéros; mais leurs jambes plus courtes les font paroît/e plus petits. Adanson assure qu ils hennissent d'une manière peu différente de celle du cheval , et avec une si grande force , qu'on les entend dis- tinctement à plus d'un bon quart de lieue. ( Voy. au Sénégal, pag. 75.) _ Les anciens, pour rendre leur cheval de rivière plus mer- veilleux, racontoient qu'il jetoit du feu par la gueule ; ceci est peut-être fondé sur ce que ses dents sont si dures qu'elles font feu avec l'acier; elles sont aussi fort grosses, et quelques- unes pèsent jusqu'à douze livres. Le volume du corps de cet animal, sacomplexion graisseuse , le rendentlégerdansl'eau, où il se plaît beaucoup et où il nage avec vitesse ; il plonge aussi au fond de l'eau, et y demeure même plus d'une demi- heure sans revenir à la surface. C'est la nuit qu'il sort pour aller à la pâture et faire de grands ravages dans les champs de riz : car une si grosse bête brise et renverse bien autant de H I P 495 plantes qu'elle en consomme. Dans les fleuves, il soulève les chaloupes sur son dos, les perce à coups de dents, les re-* tourne et les submerge. Les hippopotames, à leur naissance 7 sont déjà fort gros ; ils aiment beaucoup se baigner. Prosper Alpin les nomme des chéropotames , c'est-à-dire , cochons de rivière , et ce nom leur est plus convenable que celui &liip~ popotames ou cheviux de rivière , car ils ont bien plus d'ana- logie avec les cochons qu'avec les chevaux. Ils sont de la même nature que les sangliers, ont des mœurs très-sembla- bles, et des habitudes presque pareilles. On a trouvé des figures d'hippopotame parmi les petites figures de fonte tirées des an. :cns tombeaux de la Sibérie , d'où l'on pourroit conclure que ces animaux n'y furent pas inconnus autrefois , quoiqu'il n'y en ait aucun aujourd'hui. Les anciens Egyptiens, selon Diodore de Sicile, alta- quoient l'hippopotame à coups de dagues et de harpons, et après l'avoir couvert de blessures , on le laissoit débattre jus- qu'à ce qu'il perdît tout son sang. (Diod., Sic, BibL, liv. i, pag. 42 , édit. de Wesseling. ) Cet animal est timide , et par conséquent défiant; il écoute avec attention , flaire , et con- sidère avant de sortir des eaux ; il ne s'avance sur terre que lorsque la nuit commence à tomber. Sur terre, les mâles se livrent des combats pour leurs femelles; ces batailles sont ter- ribles par la force des combaltans , par les mugissemens épou- vantables qui font trembler Jes rives des fleuves, et par les horribles coups de dents dont ils s'entre-déchirent; le terrain tout labouré, est couvert de leur sang et des lambeaux de leur chair. Le crocodile craint l'hippopotame , et n'ose pas l'attaquer , non plus que le requin ; quoique l'hippopotame soit pacifique , cependant il ne se rend jamais dans ces com- bats , il se défend à toute outrance et vend cher sa vie. Quand on le voit élever du fond des eaux, entre les roseaux , sa tête antique et limoneuse aux derniers regards du soleil , et que poussant un mugissement terrible , il agite les eaux, il n'est pas étonnant que des nègres tremblans 1 aient pris pour le dieu des fleuves , et lui aient adressé leurs offrandes. C'est la peur qui créa les premiers dieux ; c'est elle qui maintient la superstition des peuplades sauvages; et l'homme est d'autant plus religieux, qu'il est plus craintif, (virey.) HIPPOPOTAMES FOSSILES. Nous devons à M. Cuvier ( Rech. sur les oss. foss. , t. 2 ) , la connoissance de deux animaux du genre des hippopotames , dont les débris fossiles ont été trouvés dans diverses contrées de l'Europe ; Tune, dit-il, se rapproche tellement de l'espèce vivante, qu'il ne lui a pas été possible de l'en distinguer ; l'autre est à peu 496 H I P prés de la taille du sanglier, mais d'ailleurs, presque en tout f semblable à la grande espèce. Des recherches auxquelles ce savant naturaliste se livre pour recueillir ce que les auteurs qui l'ont précédé ont écrit sur ieshippopotames fossiles, il résulte : i.°que M. ï aujas assure , dans ses Essais de géologie , qu'il n'a rien vu dans les cabinets ni dans les ouvrages qu'il a consultés, d'où l'on puisse conclure que l'hippopotamese soit trouvé, jusqu'à présent, dans l'état fossile avec les éléphans et les rhinocéros, etc. ; tandis qu'en parcourant ces mêmes ouvrages , M. Cuvier n'y a pas trouvé la même disette absolue de renseignemens , mais y a remar- qué de fausses applications du nom d'hippopotame à des fos- siles quine le méritent pas du lout ; 2.0 qu'ainsi , Daubenton a qualifié de molaires fossiles d hippopotame , des dents de l'ani- mal de l'Ohio ou Mastodonte d'Amérique , et de l'ani- mal de Simorre , en Languedoc , qui est aussi un masto- donte , mais qu'il a bien appliqué le nom d'hippopotame à1 d'autres débris delà collection du Muséum; 3.° que Pierre Camper {Actanov. petrop. 1788) , paroît être tombé dans la même erreur que Daubenton , en regardant comme ayant appartenu à 1 hippopotame , une dent molaire quatre fois" plus grande que celle dé cet animal , et qui pourroit se rap- porter au mastodonte de Simorre ; 4-° que Merck a regardé comme molaire d'hippopotame, Une dent découverte aux envi- rons de Francfort-sur-le-Mein , tout en la trouvant exacte- ment ressemblante à celle du mastodonte de l'Ohio figurée dans Buffon ; 5.° qu'il paroît certain qu'Antoine de Jussied ( Mém. àcad. 1724.) a réellement observé, avec M. Chirac, des débris d'hippopotames provenant du territoire de Mont- pellier, au Heu qu'on appelle la Mosson; 6.° que les dents , données par Langius (Hist. lap.,jig. Helv) pour celles d'un hippopotame, appartiennent au cheval; 7-0que la mâchoire pétrifiée et enclavée daus la pierre à plâtre des environs de Paris, dont il est faitmention dans le catalogue de D a vil a (//r/. 296, /. 2), appartenoit vraisemblablement au palœo/lierium magnum de M. Cuvier; 8.° qu'il en est sans doute de même des os d'hippopotames , selon de Lamétherie , trouvés à Mary, près de Meaux : et g.0 qu'enfin, M. Faujas lui-même, avoif autrefois décrit une prétendue dent d'hippopotame , tirée de la carrière de Montabuzard , près Orléans , mais qui doit être rappprtée à l'animal de Simorre. D'un autre côté , Aldrovande avoit figuré , sous le nom dé dents d'éléphants, de véritables dents d'hippopotame. M. Cuvier a depuis été à même d'observer une quaniité considérable de débris de véritables hippopotames , et a re- connu, ainsi que nous l'avons dit plus haut, qu'ils apparie- H I P 497 noient à deux espèces distinctes différentes entre elles par la taille, mais non par les caractères. Le grand, Hippopotame fossile a été trouvé en France, à la Mosson , près de Montpellier , et en Toscane , à Figline , dans le Val-d'Arno. Depuis peu de temps , et postérieure- ment à la publication du Mémoire de M. Cuvier , le Muséum d'Histoire naturelle de Paris a été enrichi de plusieurs osse- mensde cet animal qui proviennent de ce dernier lieu, et qui consistent principalement en mâchoires entières , en fémur, en os du pied , en dénis , etc. , dans un état parfait de con- servation ; mais ces débris ne sont pas encore assez nom- breux pour qu'on puisse décider s'ils viennent de l'espèce vivante ou de quelque espèce perdue. Quelques ossemens dont l'origine est inconnue, sont pénétrés d'une substance ferru- gineuse ; ceux que l'on a trouvés dans le Val-d'Arno supé- rieur, sont d'une teinte très-rembrunie. Ils sont épais ça et là , et consistent principalement en dents de différentes sortes. Le petit Hippopotame fossile a été découvert par M. Cuvier, dans un bloc qui étoit, depuis long-temps, dans un des magasins du Muséum d'Histoire naturelle, et dont on ne connoissoit point l'origine. 11 ressembloit assez aux brèches osseuses de Gibraltar, de Dalmatie et de Cette, excepté que la pâte , au lieu d'être calcaire et stalactitique , étoit un grès homogène , pétri de fragmens d'os et de dents, lesquels formoient une portion incomparablement plus con- sidérable de la masse que dans les brèches. A force de travail et de soin , on vint à bout de dégager, de ce grès, les débris d'un animal sur lequel personne n'avoit eu jusqu'alors la moindre notion. Un bloc de même nature , et qui fut mis à la disposition de M. Cuvier, par le sénateur Journu-Aubert, contribua à donner de nouveaux renseignemens sur cette espèce fossile ; mais il n'y avoit pas non plus d'indications sur le lieu d'où ce bloc avoit été tiré. Ces deux blocs fournirent à M. Cuvier presque toutes les dents qui se trouvèrent en tout semblables à celles de l'hip- popotame, à cela près qu'elles étoient de moitié plus petites dans toutes leurs dimensions ; des fragmens de mâchoires of- frirent l'indice du crochet si caractéristique dans la mâchoire inférieure de l'hippopotame ; un astragale , un scaphoïde , une portion d'humérus , une autre de fémur , une partie du bassin , présentèrent aussi des formes analogues , mais tou- jours des dimensions plus petites et proportionnelles à celles des dents. L'état de la dentition et de l'ossification ont démontré xi Y. 3> 49a H I P suffisamment que ce petit hippopotame étoit adulte, et ap- partenoit conséquemment à une espèce distincte de celle qui n'habite plus maintenant que sur les bords des fleuves de l'Afrique méridionale, (desm.) HIPPOPOTAMUS. Nom latin de 1' Hippopotame, (s.) HIPPOPOTAMOS. Nom grec de I'Hippopotame. (s.) HIPPORKIS ,Hipporkis. Nom donné par AubertDupelit- Thouars au genre appelé Satyrion parSwartz, qui diffère un peu de celui de Linnseus. Il renferme les Orchis a deux Éperons de ce dernier, (b.) HIPPOSELINON (Selin ou persilde cheval). Théophraste et Dioscoride mentionnent l'un et l'autre, sous ce nom, une plante qu'on rapporte à notre Maceron , Smyrnium olusalrum , et à la LivÈche , Liguslicum, levisticum. (LN.) HIPPOSETA. Synonyme d'EouisETUM et de Prêle, (LN.) HIPPOSPARTIUM , Lobel. C'est I'Orobanche qui croît sur le Genêt, (ln.) HIPPOTAURUS. V. Hippobus et Jumar. (desm.) HIPPOTIS , Hippolis. Arbrisseau du Pérou , à rameaux articulés , velus ; à feuilles opposées , pétiolées , ovales- oblongues, aiguës , très - entières , accompagnées de deux stipules ovales et caduques; à fleurs rouges, portées, trois par trois , sur des pédoncules axillaires, qui forme un genre dans la pentandrie monogynie , et dans la famille des ru- biacées. Ce genre offre pour caractères: un calice en forme despathe aigu , très -entier et persistant ; une corolle infundibuliforme à tube courbe , à limbe divisé en cinq lobes obtus ; un tube court à cinq dents entourant le germe ; cinq étamines cour- bées et velues à leur base, insérées au milieu du tube ; un ovaire supérieur à style courbé et à stigmate bifide ; une baie ovale, biloculaire , couronnée par le calice, et contenant plusieurs petites semences cunéiformes. (B.) HIPPRO. Nom vulgaire d'une espèce de Peuplier, (b.) HIPPURINE , Hippurina. Genre de plantes établi par Stackhouse , Néréide Britannique , aux dépens des Varecs de Linnseus. Ses caractères sont : frondes roides , cartilagi- neuses, très-glabres; rameaux aplatis, garnis de soies re- courbées ; fructification inconnue. Ce genre rentre dans celui appelé Desmarestie par La- mouroux. Il renferme deux espèces, dont Tune, le Varec ai- guillonné, est figurée pi. i5 du grand ouvrage de Stackhouse. (B.) HIPPURIS(<2«dans les cavernes ; à leur retour dans nos climats, chaque ménage reprend le nid qu'il a construit ou occupé l'année précédente ; il n'y a que les nids qui se trouvent vacans dont les jeunes couples puissent prendre possession. Si les édifices n'ont éprouvé que quelques dégradations, les propriétaires les réparent ; mais s'ils sont détruits, ou s'il faut en construire de nouveaux pour la peuplade augmentée , ceux qui n'ont plus ou qui n'ont point d'habitation en propre , sont assistés par les autres qui concourent tous avec zèle à la nouvelle cons- truction. Elles composent le nid de terre à l'extérieur, sur- tout de celle qui a été rendue par les vers, et que Ton voit le matin ça et là dans les lieux nouvellement labourés ; elles emploient aussi une sorte de boue qu'elles ramassent avec le bec et leurs pieds dans les chemins et sur le bord des eaux stagnantes que fréquentent les bestiaux ; elles la gâchent et la posent avec leur bec seul ; ,1e milieu du nid est fortifié par des brins de paille , et doublé en dedans d'une grande quantité de plumes qu'elles saisissent adroitement dans l'air, lorsqu'en se détachant de quelque oiseau elles deviennent le jouet du vent. La forme de ce nid présente le quart d'un demi- sphéroïde creux , allongé par ses pôles d'environ quatre pouces et demi de rayon , adhérent par ses deux faces latérales au jambage et au châssis de la croisée , et par son équateur , à la plate- bande supérieure ; son entrée est près de cette plate-bande , située verticalement , demi-circulaire et fort étroite ; tel étoit le nid observé par Montbeillard. Le fond de ce nid fourmil- loit de petits vers très-grêles , hérissés de longs poils, se tor- tillant en tous sens , s'agitant avec vivacité , et s'aidant de leur bouche pour ramper ; ils abondoient surtout aux endroits 5.8 H I R où les plumes étoient implantées dans les parois intérieures ; on y trouva aussi des puces plus grosses , plus allongées , moins brunes que les puces ordinaires , mais conformées de même, et sept ou huit punaises : ces deux dernières espèces se trou- vèrent indifféremment , et dans la poussière du nid, et dans les plumes des oiseaux qui l'habitoient. Presque tous ces nids contiennent des punaises ; Spallanzani en a compté jusqu'à quarante-sept dans un seul , toutes regorgeant du sang qu'elles sucent aux hirondelles , particulièrement aux petils . qui n'en restent pas moins gros et gras : on y trouve aussi fréquem- ment, et même sur les père et mère , la mouche-araignée. V. Ornithomye. Les mêmes nids servent plusieurs années de suite , soit au même couple, soit à d1 autres ; mais Montbeillard prétend qu'il n'en est pas de même de ceux qu'elles appliquent contre les rochers , qu'ils ne servent jamais qu'une seule saison, et qu'ils en font chaque année un nouveau ; quelquefois cinq à six jours suffisent pour le construire , quelquefois plus , et sou- vent on en voit plusieurs travailler au même nid, prenant plai- sir à s'entr'aider les unes les autres. La ponte est de quatre à cinq œufs blancs ; ces oiseaux en font ordinairement deux et trois. Le mâle ne s'éloigne guère de la femelle pendant l'in- cubation , veille sans cesse à sa sûreté et à celle de sa famille. Lorsque les petits sont éclos , tous deux leur portent fréquem- ment à manger et en prennent beaucoup de soin ; ils les tien- nent très - propres , ayant soin de couler hors du nid leurs excrémens , enveloppés d'une espèce de pellicule ; ceux des autres oiseaux en ont une pareille dans le même âge , que les pères et mères enlèvent avec leur bec et portent à une cer- taine distance du nid. Cette espèce d'hirondelle arrive huit ou dix jours après cel- les de cheminée, et se porte immédiatement à son nid, lorsque le froid ne la force pas de s'en éloigner pour chercher des lieux plus à l'abri , et par conséquent plus abondans en insectes. Après les dernières couvées , elles s'assemblent en grand nom- bre , soit sur les cordons d'un édifice, soit sur le toit d'une mai- son élevée ; alors elles semblent se préparer au voyage qu'elles vont entreprendre , en s'exerçant au vol et s'élevant jusqu'aux nues ; elles ont aussi , à cette époque, un cri particulier, qui Daroît être celui d'assemblée ; toutes disparoissent dans le même jour , ce qui est ordinairement au commencement d'oc- tobre. Cette espèce est répandue dans l'ancien continent , et se trouve en Italie , suivant Spallanzani , qui a fait , sur les hirondelles, des expériences très-intéressantes. Elle habite- roit aussi le nord de l'Amérique septentrionale , si l'on s'en rapportoit aux ornithologistes anglais; mais ils sont dans Ter- H T H 5*9 reur , et ils l'ont confondue avec une autre , qui diffère essen- tiellement par la conformation des pieds et la couleur du crou- pion. V. Hirondelle bicolore. On connoît plusieurs variélés accidentelles ; les unes sont totalement blanches, d'autres sont noires et ont le ventre fauve. On regarde comme des variétés de climat Yhirondelle brune, a^poitrine blanchâtre delà Jamaïque , dont parle Brown , et une aulre décrite par Latham, qui se trouve dans l'Amérique sep- tentrionale ; elle est noirâtre en dessus , blanchâtre en des- sous , et a la pointe des ailes et de la queue blanche. Je soup- çonne que cet individu est une variété accidentelle de l'es- pèce américaine dont j'ai parlé ci-dessus. * L'Hirondelle a croupion blanc du Paraguay , Hî- rundu leucorrhoa , Vieill., n'est point farouche ; elle vole très- près de terre dans les campagnes , et n'entre pas ordinaire- ment dans les lieux habités. Elle se plaît à accompagner les voyageurs en se plaçant sous le vent, et elle saisit les mouches et les papillons qu'ils font enlever. Elle niche dans les trous des poteaux et des palmiers ; mais à la rivière de la Plata , où il n'y apoint d'arbres; elle fait sa ponte dans des trous en terre. Le nid n'est construit qu'avec des feuilles et beaucoup de crins ; l'entrée de ce nid est si étroite qu'il est impossible d'en retirer les petits. Cette hirondelle est sédentaire au Para- guay , assez commune , et gazouille beaucoup au printemps. Un trait blanc qui part des narines , s'étend au-dessus de l'œil jusqu'à sa moitié ; toutes les parties inférieures et le crou- pion sont de la même couleur ; le dessus et les côtés de la tête , le dessus du cou et le dos sont d'un bleu turquin chan- geant en violet ; les pennes des ailes et de la queue , ainsi que leurs couvertures supérieures sont noires ; longueur totale , cinq pouces un quart. L'Hirondelle a croupion noir. F. Hirondelle bicolore. * L'Hirondelle a croupion roux , Hirundo pyrrhonota , Vieill. ; Hirundo americana, var. I>. , Lath. , a le front d'un brun roussâtre qui s'étend au-dessus de l'œil ; le dessus de ia têie et une tache au-devant du cou d'un bleu turquin ; les côtés de la tête et la gorge d'un rouge vineux ; l'occiput et les couvertures inférieures des ailes d'un brun clair, mêlé de roussâtre ; le dessus du cou et le haut du dos couverts de plu- mes bordées de brun blanchâtre sur un fond bleu turquin ; le bas du dos et le croupion d'un roux vif; les couvertures su- périeures de la queue brunes , avec un liseré blanchâtre ; les ailes et la queue d'un brun noirâtre ; ies plumes de la poi- irine et du ventre d'un blanc sale et bordées de blanc pur ; le bas-ventre noir ; et cinq pouces un quart de longueur totale, On trouve cette espèce au Paraguay , mais très-rarement, 52o H I R Il paroît que c'est la même hirondelle que celles qu'a vues Commerson sur les bords de la Plata, et que Monlbeillard, Gmelin et Latham présentent comme une variété de l'hirondelle à croupion roux et à queue carrée ; mais , comme l'observe tort bien Sonnini , dans la traduction de l'ouvrage de M. de Azara , la queue fourchue de la première n'est-elle pas un attribut suffisant pour ne pas la confondre avec la seconde dont la queue est carrée ? * L' Hirondelle a croupion roux et queue carrée, Hi~ rundo americana , Lalh. M. Commerson a vu cette hirondelle sur les bords de la Plata ; un brun noirâtre , à reflets d'un vert-brun et d un bleu foncé , règne sur les parties supérieu- res du corps , excepté sur le croupion , dont les plumes sont rousses et bordées de blanchâtre ; les pennes de la queue et des ailes ont des reflets verdâtres ; les primaires sont bordées intérieurement de blanchâtre ; et sur les secondaires celte couleur s'aperçoit aussi au côté extérieur ; un blanc sale cou- vre le dessous du corps ; et une teinte roussâtre colore les couvertures inférieures de la queue qui est presque carrée à son extrémité. Longueur totale , six pouces et demi. L'Hirondelle domestique. V. Hirondelle de cheminée. * L'Hirondelle domestique du Paraguay, Himndo do- mestica , Vieill. Les Guaranis l'appellent Mbiyui ; ce nom exprime son cri , qui consiste à répéter plusieurs fois les syllabes de ce mot; de là vient qu'ils ont fait l'application de ce même nom à toutes les espèces. Elle habile le Paraguay et la rivière de la Plata , et niche sur les cabanes et les maisons des champs; mais dans les villes et les bourgs, elle choisit de préférence les églises et les grands édifices, où elle établit son nid sur les poutres, les murailles, mais toujours de manière à ce qu'il soit peu apparent; quelquefois ce nid est sous les tuiles ; on le dit composé de terre en dehors et d'un peu de paille en dedans ; la ponte est de trois ou quatre œufs. Elle se pose fréquemment sur les croix des girouettes, sur le faîte des toits et les barrières des enclos. Pendant 1 été, ces hirondelles dorment dans l'intérieur des orangers et des arbres touffus; mais, pour peu que le froid se fasse sentir, elles passent la nuit dans des trous, ou sous les tuiles. Ce sont des oiseaux de passage ; leur absence et leur retour ne sont pas aussi réglés qu'en Europe ; c'est le plus ou le moins de durée 'du froid, qui en fixe l'époque ; de sorte que si l'hiver est doux, à peine sont-ils deux mois hors du Paraguay ; dans le cas contraire , ils s'absentent pendant quatre mois. On sait qu'ils passent l'hiver au 20.c degré de latitude australe. Le mâle, la femelle et les jeunes ne diffèrent point entre eux ; ils ont ordinairement sept pouces trois quarts de Ion- H I R 5a i gueur totale; car il y a des individus plus petits; les pennes latérales de la queue plus longues de neuf lignes , quelquefois de six seulement, que les intermédiaires ; le tarse avec un peu de duvet sur sa partie antérieure; le dessus de la tête , du cou et du corps, d'un bleu turquin, brillant et à reflets, mais qui paroît noir , lorsqu'on le regarde à quelque distance ; les grandes couvertures des ailes , leurs pennes et celles de la queue , presque noires ; les côtés de la tête noirâtres ; le lorum d'un noir velouté; les ailes, en dessous, d'un brun foncé, avec du blanc sur le bord extérieur de quelques pennes et une tache de la même couleur à l'extrémité des autres ; la gorge T le devant du cou et les côtés du corps, d'un blanchâtre mêlé de brun ; la poitrine et le ventre blancs ; les tarses d'un brun rougeâtre derrière , et d'un noir violet en devant; le bec noir, ainsi que l'iris et les bords des paupières. Les hirondelles rapportées de l'Amérique méridionale par Commerson, dont la gorge est d'un gris-brun et le dessous du corps blanc , que j'ai rapprochées de V hirondelle a ventre blanc, dans mon Hist. des Oiseaux de l'Amérique sepient. , n'appartiendroient-elles pas plutôt à celte espèce ? mais je crois que Yhirondelle de Cayenne constitue une race particulière , dont les dimensions et les proportions sont plus petites , mais dont le bec est plus long de quatre lignes. L'Hirondelle d'eau. V. Hirondelle de rivage. L'Hirondelle fauve, Hirundo fuha, Vieill., pi. 3o des Ois. de l'Amériq. sept, a le front et le croupion d'un brun rou- geâtre ; le reste de la tête et du dos d'un noir changeant en bleu; le dessus du cou roux; les pennes des ailes et de la queue d'un brun foncé et bordées de gris-blanc en dehors (des indi- vidus ont toutes les parties inférieures de cette couleur);lapoi- trine d'un gris-brun; les flancs roux; le milieu du ventre et les couvertures inférieures de la queue d'un blanc sale ; les pieds et le bec noirs. Cette espèce se trouve au printemps dans les Grandes-Antilles , et, pendant l'été, dans les parties boréa- les de l'Amérique septentrionale. L'Hirondelle de fenêtre. V. Hirondelle a croupion blanc. L'Hirondelle a front roux d'Afrique, Hirundo rufi- frons , Vieill., pi. 24-5, f. 2 des Ois. d'Afrique, a les mêmes formes et dimensions que Yhirondelle à capuchon rouge. Un bandeau roux couvre le front ; un blanc pur règne sur les par- ties inférieures , depuis la poitrine ; tout le reste du plumage est d'un noir-bleu glacé ; le bec et les pieds sont d'un noir mat. La grande Hirondelle. V. Martinet noir. La grande Hirondelle brune a ventre tacheté. Hirunda 522 H I R borbonica, Lath., a la taille du martinet; le dessus du corps brun noirâtre; le dessous gris, avec de longues taches brunes; la queue carrée ; le bec et les pieds noirs. Cette espèce est désignée à l'Ile - de - France par le nom à? hirondelle des blés, parce qu'elle fréquente les lieux ense- mencés de froment; elle se plaît aussi dans les clairières des bois, préfère les endroits élevés, et se pose souvent sur les arbres et les pierres. On trouve son nid dans les cavernes et les trous de rochers ; il est composé de paille et de quelques plumes. La ponte , qui a lieu dans les mois de septembre et d'octobre , n'est ordinairement que de deux œufs , pointillés de brun sur un fond gris. La grande Hirondelle d'Espagne. V. Martinet a ven- tre blanc. La grande Hirondelle du Pérou. V. Hirondelle noire ET BLANCHE A CEINTURE GRISE. La grande Hirondelle a ventre roux du Sénégal, Hirundo senegalensis , Lath., pi. enl. n.° 3io. Cette hirondelle n'est guère plus grosse que celle de cheminée ; mais elle a, du bout du bec à celui de la queue , huit pouces et demi de long; le dessus de la tête et du cou , le dos et les couvertures du des- sus des ailes, sont d'un noir brillant , à reflets de couleur d'acier poli; les pennes des ailes et de la queue noires; le croupion et les couvertures supérieures de la queue d'une teinte rousse, qui s'étend sur toutes les parties inférieures du corps ; mais cette teinte est beaucoup plus foible et blanchit même sur la gorge et les couvertures subalaires ; la queue est très-fourchue, et les deux pennes latérales ont deux pouces deux lignes de plus de longueur que les intermédiaires ; le bec et les pieds sont noirs. L'Hirondelle crise des rochers, Hirundo montana, Lath. Cette espèce semble faire la nuance entre ï hirondelle à crou~ pion blanc, dont elle a à peu près le cri, le genre de vie, et ^hirondelle de rivage, dont elle a les couleurs. Toutes les plumes du dessus de la tête et du corps , les pennes et les couvertures des ailes et de la queue sont d'un gris-brun bordé de roux , moins foncé sur les deux pennes intermédiaires de la queue : les autres, excepté la première de chaque côté, ont sur leur bord intérieur une tache blanche qui ne paroît que lorsque la queue est épanouie ; le dessous du corps est roux, et cette couleur prend une teinte brune sur les flancs; les pieds sont revêtus d'un duvet gris, varie de brun ; le bec et les ongles noirs ; longueur totale , cinq pouces dix lignes ; la queue est un peu fourchue. Ces hirondelles, dont le vol est plus lent que celui des autres, nichent dans les Alpes, et ne descendent dans les plaines que H I R 523 pour chasser. Elles le font de compagnie avec celles de fenê- tre. Elles arrivent en Savoie vers le milieu d'avril, et s'en vont dès le i5 d'août : cependant on voit encore des traîneuses jusqu'au 10 octobre. Je crois qu'on ne peut séparer de cette espèce Y hirondelle de rocher {hirundo rupeslris, Lath. ) , quoique son plumage pré- sente quelques dissemblances; mais elle habite dans les mê- mes endroits que l'autre, et en a toutes les habitudes. Elle n'en diffère qu'en ce que le dessus du corps est d'un gris de souris, et le dessous blanchâtre. L'Hirondelle a gorge rayée, Hirundo nigricans, Vieill., se trouve à la Nouvelle - Hollande. Elle a le front roux; le plumage supérieur d'un brun noirâtre, l'inférieur d'un blanc terne , rayé de brun sur la gorge et sur le devant du cou; les raies occupent le milieu de la plume; le bec et les pieds sont noirs ; la queue est un peu fourchue. Taille de Yhirondelle fauve. L'Hirondelle a gorge rousse, Hinmdo nificollis, Vieill., est d'un gris-brun en dessous, sur la poitrine et sur les flancs ; grise sur le devant du cou ; rousse sur le haut de la gorge ; d'un blanc jaunâtre sur le milieu du ventre; noire sur le bec et les pieds; sa queue est égale. Grosseur etlongueur de Y hiron- delle de rivage. On trouve cette espèce au Brésil. L'Hirondelle huppée, Hinmdo rristafa , Vieill., pi. 24.7, f. 1 des Ois. d'Afrique, porte une huppe composée de cinq à six plumes étroites , redressées en devant comme celles de la mésange huppée ; la queue est pareille à celle de notre hirondelle de cheminée, et ses ailes sont fort longues. Elle a toutes les par- ties supérieures d'un gris clair argenté, plus foncé sur les ai- les et la queue; la gorge et le devant du cou pareils au dos ; les parties postérieures d'un blanc teinté de gris ; le bec et les pieds plombés. L'Hirondelle de l'île de Bourbon. V. petite Hiron- delle BRUNE A VENTRE TACHETÉ. L'Hirondelle de Java, Hirundo javanica, Lath., Mus. Caris. 4, lab. 100. Cette espèce fait son nid enterre. Sataille est à peu près celle de Yhirondelle de -cheminée; le bec est noir; le dessus du corps d'un noir bleuâtre brillant; le front, la gorge et le devant du cou sont ferrugineux; la poitrine, le ventre , le croupion et le dessus des ailes d'un cendré clair } les pennes alaires noires; celles de la queue égales entre elles; les deux du milieu d'un noir plein ; les autres de la même cou- leur, avec une tache blanche sur chaque côté : les pieds sont noirs. L'Hirondelle noire. V. Martinet noir. L'Hirondelle noire d'Afrique, Hirundo alra, Vieil, , 524 H I R pl.24.4» £ 1 «fes Ow. d'Afr., sous le nom de martinet à croupion blanc. Comme, dans son image , le doigt postérieur est articulé der- rière le tarse et qu'on ne parle point d'une autre position dans le texte, je range cet oiseau parmi les hirondelles. Celle-ci a la taille du martinet noir; les côtés du croupion et le côté interne des dernières pennes alaires , de couleur blanche ; le reste de son plumage , le bec et les pieds noirs. Elle niche dans les ro- chers et les trous des murailles. Sa ponte est de quatre œufs blancs. * L'Hirondelle noire et blanche a ceinture grise , Hirundo peruviana, Lath. Cet oiseau, indiqué par Feuille , est peu connu. C'est la grande hirondelle du Pérou , décrite par Brisson. Son plumage est de trois couleurs: le noir est en dessus, de- puis le dos jusqu'aux pennes delà queue; un blanc de neige sur le dessous du corps ; un cendré clair sur la tête , la gorge , le cou, les couvertures supérieures des ailes ; cette couleur tra- verse le ventre en forme de ceinture; les pennes des ai- les et de la queue sont pareilles à la gorge et bordées de gris jaunâtre; la queue est fourchue. L'Hirondelle noire et fauve. V. Hirondelle fauve. L'Hirondelle noire a ventre blanc. V. Martinet a VENTRE BLANC. * L'Hirondelle d'Otaïti , Hirundo iahitica, Lath. , a près de cinq pouces de longueur; le bec noir ; l'iris brun ; le dessus du corps d'un brun-noir , avec des reflets bleuâtres et brillans; la gorge et le haut de la poitrine d'un fauve pourpré sur des individus, et sur d'autres sans mélange de pourpre; le reste du corps d'une couleur de suie , plus claire sur le bas-ventre; la queue noire en dessus et un peu fourchue ; les pieds pareils au bec. On voit cette espèce sur les montagnes d'Otaïti. * L'Hirondelle d'Ounalaska, Hirundo aoonalaskensis , Lath. , se trouve dans une île du grand Océan boréal. Elle a près de quatre pouces et demi de longueur; le bec Irès- courl et noirâtre ; le plumage en dessus du corps d'un noir terne et sans aucun reflet ; le dessous et les côtés de la tête d'un cendré noirâtre; le croupion blanchâtre; la queue four- chue, et chaque penne arrondie à son extrémité: les pieds noirâtres. L'Hirondelle du Pérou. V. petite Hirondelle noire a ventre cendré. L'Hirondelle a plastron blanc, Hirundo albicollis, Yie\[\.> habite dans le Brésil. Elle a unegrande tache blanche en forme de demi-collier sur le dessus du cou, et un plastron de cette couleur en dessous; le reste du plumage , le bec et les pieds sont noirs. La femelle diffère du mâl$ en ce que le collier et H I R 525 le plastron sont moins apparens. Les deux pennes intermé- diaires de la queue , qui est égale à son extrémilé , sont poin- tues et dépassent un peu toutes les autres. Grosseur de la grive mauvis. La petite Hirondelle. Voy. Hirondelle a croupion blanc. La petite Hirondelle brune a ventre tacheté, Hirundo virescens ,Yieill. , pi. enl. n.° 54-4- ■» %• 2. Elle est regardée , par Montbeillard , comme une variété de grandeur , dans l'es- pèce de la grande hirondelle à ventre tacheté, qui se trouve aussi à l'île de Bourbon. Cette opinion a été adoptée par les mé- thodistes modernes : quant à moi , je la donne pour une es- pèce distincte; car, outre qu'elle a beaucoup moins de lon- gueur et de grosseur , puisque l'autre a la taille du mar- tinet noir, elle en diffère encore par une partie de ses couleurs, qui sont autrement nuancées. Elle a le dessus de la tête , les ailes et la queue d'un brun noirâtre ; les trois dernières pen- nes des ailes terminées de blanc sale , et bordées de brun ver- dâtre , qui est la couleur des autres parties supérieures ; tout le dessous du corps et les couvertures inférieures de la queue sont tachetés longitudinalement de brun , sur un fond gris; les pennes caudales égales. Longueur totale , quatre pouces cinq lignes. La Petite Hirondelle noire, Hirundo nigra, Lath. Elle se perche souvent sur les arbres morts et se plaît dansles endroits secs et arides ; on la voit souvent voler sur la rade du Cap Français ; son vol a du rapport avec celui de la chauve-souris , et , comme notre hirondelle de rivage , elle niche dans des trous en terre. Elle a moins de six pouces de longueur ; tout son plumage est noir, et sa queue, fourchue, est dépassée par les ailes , de quatorze lignes et même plus , dans des individus. Celle qui est figurée dans la pi. enlum. n.° 725 , fig. 1 . dif- fère par un petit bandeau blanc fort étroit ; et une autre va- riété venue de la Louisiane , est d'un gris noirâtre , sans aucun reflet. Ces oiseaux sont sédentaires à la Guyane, aux Antilles , et de passage à la Louisiane. * La Petite Hirondelle noire a croupion gris, Hirundo francisr.a , Lath. , se trouve à l'Ile-de-France , où, elle est peu nombreuse. Elle se plaît indifféremment à la ville et à la campagne , et préfère toujours le voisinage des eaux douces. Sa longueur est de quatre pouces deux lignes ; tout le dessus du corps est d'unnoirâtre uniforme, excepté le crou- pion , qui est blanchâtre ou gris , ainsi que toutes les parties inférieures. Un individu, qui paroît faire la nuance entre 526 H I R ' celle-ci et la petite hirondelle hmne à ventre tacheté , de Vile de Bourbon, a été rapporté des Indes par Sonnerai : il avoit le dessous du corps tacheté comme celle-ci; les dimensions et la couleur du dessus du corps de l'autre , mais les ailes plus longues , et les ongles grêles et crochus. * La petite Hirondelle noire a ventre cendré , Hi- rvndo çœrulea, Lath.,est beaucoup plus petite que Yhirondelle de cheminée , et a le bec très-court ; les yeux sont noirs , et entourés d'un cercle brun; le dessus du corps, la tête , les couvertures des ailes et de fa queue sont d'un noir brillant; tout le dessous est cendré : cette teinte est plus foncée sur les pennes des ailes et de la queue, qui sont bordées d'un gris jaunâlre. Cette espèce, qui se trouve au Pérou, se mon- tre aussi dans 1 île d'Otaïti. L'Hirondelle a queue carrée. Nom vulgaire donné à Y engoulevent , d'après plusieurs traits de ressemblance , soit dans sa conformation extérieure , soit dans ses habitudes avec les hirondelles. V. Engoulevent. Les Hirondelles a queue pointue, de Cavenne et de la Louisiane. Voyez Hirondelles acutipennes , 2.e Section. L'Hirondelle de rivage, Hirundo cinerea, Lath., pi. enl. n.°543, fig. 2. C'est une des plus petites hirondelles d'Europe : elle n'a que quatre pouces neuf lignes de longueur; toutes les parties supérieures sont d'un gris de souris , ainsi qu'une es- pèce de collier au bas du cou ; les pennes des ailes et de la queue sont brunes , et les couvertures inférieures grises ; le reste du plumage est d'un blanc terne ; le bec noirâtre ; le tarse brun, et garni par derrière d un duvet de même cou- leur; la queue fourchue. Le mâle , selon Schwenckfeld , est d'un gris plus sombre , et a la naissance de la gorge d'une teinte jaunâtre. Ils n'ont pas tous ce caractère dislinclif , car je n'ai remarqué aucune différence entre les mâles et les fe- melles que j'ai eu occasion de voir. On trouve quelquefois, mais très-rarement, des hirondel- les de rivage totalement blanches. Celle qui est désignée dans le Journal de physique , avoit les pieds et les ongles couleur de chair; le bec d'unblaûc sale; l'iris des yeux d'un blanc bleuâ- tre , et la prunelle rouge. Ces hirondelles arrivent un peu plus tard que les autres, et partent un peu plus tôt. Elles sont, à Malte , sédentaires toute l'année. Hébert, cité par Buffon , en a vu voltiger, dans les montagnes du Bugey, en différens mois d'hiver, jus- qu'à quinze et seize à la fois , mais surtout dans une gorge où: l'hiver ressemble à nos printemps. Des naturalistes prétendent que lorsque le froid est trop H I R 527 rigoureux, elles se réfugient dans leurs trous, et que là elles s'engourdissent. D'autres, qui n'adoptent pas cette opinion, disent qu'elles y trouvent assez d'insectes terrestres et de chry- salides pour s'y soutenir pendant les intempéries de la saison. Quoique ces faits soient attestés par des naturalistes instruits, ils sont combattus par d'autres , qui assurent qu'il en est de cet engourdissement général dans des trous , comme de ce- lui des autres hirondelles , au fond des lacs , et cela d'après des observations et des expériences répétées. Spallanzani prétend , et je le crois fondé , que la supposition que les hi- rondelles de rivage trouvent en tout temps des insectes dans la terre pour se nourrir , est dénuée de fondement. Cet ha- bile observateur prouve , d'après des expériences variées et faites avec beaucoup d'attention , que le froid n'agit point sur les hirondelles comme sur les animaux qui passent l'hiver dans un état d'engourdissement , et qu'à un certain degré il devient mortel pour elles. Cependant, d'autres naturalistes Pallas, Girardin , un grand juge de Virginie , dont j'ai parlé précédemment, et Achard, dans les Transact. phil., assurent en avoir vu et touché dans cet état , et leur avoir rendu la vie en leur procurant la chaleur nécessaire. Les expériences de Spallanzani seroient , selon moi , sans réplique , si l'on étoit certain que les hirondelles qui se cachent dans des trous y éprouvent le degré de froid qui a fait périr celles sur les- quelles il expérimentoit. Parmi ces hirondelles , les unes font leur nid dans des trous en terre ; les endroits qu'elles préfèrent, sont les terrain? sablonneux, surtout ceux qui sont coupés à pic , à quelque distance de l'eau ; d'autres nichent dans les carrières , dans les berges et les falaises escarpées; ceux qui indiquent ces en- droits, ne confondroient-ils pas cette espèce avec l'hirondelle qui niche dans les rochers ? Au reste , elles creusent elles- mêmes le trou avec leurs ongles plus longs que courts , et par- faitement appropriés à ce genre d'ouvrage ; ils leur servent aussi à s'accrocher aux rochers les plus escarpés, qui sont, dit Spallanzani , les seuls endroits où ces oiseaux se posent, ne s'arrêtsmt ni sur les arbres , ni sur les toits des maisons , ni sur la terre ; Pendroit où est placé le nid , est souvent à une profondeur de dix-huit à vingt-quatre pouces , et le boyau qui y conduit, est ou tortueux ou en droite ligne; elles s'y in- troduisent d'emblée , sans s'accrocher aux bords. Le nid est composé de paille , d'herbes entassées sans art , et l'intérieur est garni de plumes , sur lesquelles la femelle dépose immé- diatement cinq à six œufs blancs , demi-transparens et sans ta- ches. Cette espèce fait ordinairement deux pontes ; durant l'incubation, les père et mère s'éloignent peu, ils se tiennent 5a3 H I R dans les environs. Ceshirondelles rasenl l'eau d'un vol rapide; on les voit entrer fréquemment dans leurs trous, et sortir de même , venant et allant sans cesse sur les mêmes traces , à la recherche des insectes dont elles font leur nourriture j elles reviennent tous les ans aux mêmes endroits, mais elles les abandonnent si elles sont inquiétées. On a remarqué que leurs petits prennent beaucoup de graisse ,et une graisse très-fine , comparable à celle des ortolans ; qu'ils sont sujets aux poux de bois , mais qu'ils n'ont jamais de punaises. L'espèce répandue en Europe , est très-nombreuse en Si- bérie, et ne l'est pas moins dans l'Amérique septentrionale; cependant, celle du nouveau continent diffère en ce que ses pieds ne sont point couverts de duvet , et ont plus de lon- gueur ; aussi se pose-t-elle souvent à terre. L'Hirondelle de rivage de la Cochinchine. V. Hiron- delle SALANGANE. L'Hirondelle de rocher. V. Hirondelle grise de rocher. L'Hirondelle rousse, Hirundomfa, Lath. pi. 3o des Ois. de V Amérique sept. Cette hirondelle suspend son nid aux pou- tres d'un grenier ou au toit d'une maison , le compose de mousse , d'herbes et de petites branches mortes , liées ensem- ble , avec une sorte de gomme , et en garnit l'intérieur de plumes. Ce nid dont l'entrée est près du fond , sur le côté , a quelquefois plus d'un pied de longueur. Le mâle asixpouces de longueur totale ; le bec noir ; les pieds et le front bruns ; une tache noirâtre entre le bec. et l'œil ; le dessus de la tête, du cou et du corps , les couvertures supérieures des ailes et de la queue noirs et à reflets bleus ; les pennes alaires et cau- dales , de la même couleur, mais mate ; la gorge et le de- vantdu cou d'une teinte rousse, coupée au haut de la poitrine, par un demi-collier noir; les parties postérieures d'un blanc roussâtre ; les pennes de la queue, à l'exception des deux in- termédiaires, marquées de blanc vers la pointe , sur le côté interne ; les deux latérales presque aussi longues que celles de notre hirondelle de cheminée , et de la même forme. La fe- melle diffère du mâle par sa taille moins forte f^par son front blanchâtre et par sa couleur rousse moins vive. Les jeunes ont des couleurs plus ternes. Cette espèce se trouve pendant tout l'été dans l'Amérique septentrionale : c'est le Barn-swallow des Américains. Latharn la rapporte à V hirondelle à ventre roux de Cayenne. L'Hirondelle rousse et noirâtre, Hirundo mtila , Vieill. Elle a le front , les joues, la gorge, le dessus , le devant du cou et le haut de la poitrine , d'un roux ardent tirant au rouge ; le sommet de la tête brun et un peu mélangé de gris-clair ; H I R 5?,, le reste du plumage noirâtre ; le bec et les pieds noirs ; les ailes très-longues ; la queue carrée ; les deux pennes inter- médiaires terminées en pointe ; les autres arrondies à leur extrémité. Jene connoispasle pays de celle hirondelle, qui est au Muséum d'Histoire Naturelle. L'Hirondelle rousseline. V. Hirondelle a capuchon roux. L'Hirondelle de Saint - Domingue. V. Hirondelle a ventre blanc de Cayenne. L'Hirondelle salangane , Hirundo esculenta , Lath. Tel est le nom par lequel l'on désigne aux îles Philippines une petite hirondelle de rivage , célèbre par les nids singuliers qu'elle sait construire. Ces nids ont été comparés à ceux que les anciens nommoient nids d'ahyons , comparaison fausse, puisque les productions maritimes que les anciens appeloient ainsi, ne sont point des nids d'oiseaux, mais des polypiers ou des loges de polypes , qu'on connoit aujourd'hui sous le nom à'akyonium. Les auteurs s'accordent sur le cas que les Chinois et d'au- tres peuples de l'Asie font des nids de la salangane, comme assaisonnement délicat dans les mets , sur le grand prix et la valeur qu'ils leur donnent; mais ils ont un senliment diffé- rent sur leur nature, sur leur forme et sur les endroits où on les trouve. Suivant les uns, la matière de ces nids est une écume de mer ou du frai de poisson, qui est fortement aromatique , et qui, suivant d autres, n'a aucungoùt; il en estquiprétendent que c'est un suc recueilli par les salanganes sur l'arbre appelé ca— lambouc; d' autres, une humeur visqueuse qu'elles rendent par le bec au lemps des amours ; plusieurs attestent que ces hiron- delles les composent de débris d'holothuries ou poissons-plantes. Quant à leur forme , les uns disent qu'elle est hémisphé- rique ; les autres la représentent comme celle d'une valve de coquille avec ses stries ou rugosités. A l'égard des endroits où les salanganes construisent leur nid, lesunsdisentqu'elles l'attachent aux rochers, fort près du niveau de lamer; les autres , dans des creux de ces mêmes rochers; d'autres, qu'elles les cachent dans des trous en terre. Enfin, suivant Kœmpfer , ces nids , tels que nous les con- noissons , ne seroient autre chose qu'une préparation faite avec la chair des polypes. Il résulteront de ces contrariétés , que ces nids ou n'existeroient pas , ou ne seroient pas connus- tels qu'ils sont , si , pour fixer toutes ces inquiétudes, Mont- beillard ne se fût adressé à un observateur très - éclairé , M. Poivre. Ce voyageur philosophe , ramassant des coquilles et des coraux dans un petit îlot , nommé le Petit- Torque , situé près de Java , entra dans une caverne assez profonde , S3o H I R creusée dans les rochers qui bordent la mer , et en trouva les parois tapissées de petits nids en forme de bénitiers très-1 adhérens au rocher. Ces nids transportés à bord , furent re- connus par les personnes qui avoient fait plusieurs voyages à la Chine , pour être de ces nids si recherchés des Chinois. Les oiseaux qui les avoient construits , furent reconnus par cet observateur pour de vraies hirondelles, dont la taille est à peu près celle des colibri». Il ajoute que dans les mois de mars et d'avril , les mers qui s'étendent depuis Java jusqu'en Cochinchine au nord, et depuis la pointe de Sumatra à l'ouest jusqu'à la Nouvelle-Guinée à l'est, sont couvertes de rogue ou frai de poisson, qui forme sur l'eau comme une colle-forte à demi-délayée , et qu'il apprit des Malais, des Cochinchi- nois , des Indiens bassagos des îles Philippines, et des Mo- luquois, que là salangane fait son nid avec ce frai de poisson; et tous s'accordent sur ce point. Elle le ramasse, soit en ra- sant la surface de la mer , soit en se posant sur les rochers oîi ce frai vient se déposer et se coaguler. Comme, à l'époque de la construction du nid , on a vu des lils de cette matière vis- queuse pendans au bec de ces oiseaux , on a cru qu'ils la ti- roient de leur estomac au temps de l'amour. Enfin notre ob- servateur ayant ramassé de ce frai et l'ayant fait sécher , l'a trouvé semblable à la matière du nid des salanganes. C'est à la fin de juillet et au commencement d'août que les Coohin- chinois font la récolte de ces nids ; et comme ces hirondelles multiplient en mars et en avril , l'espèce n'en souffre pas. Ces nids, observés par Montbeillard , et que j'ai eu occa- sion d'examiner depuis peu , représentent, parleur forme, la moitié d'un ellipsoïde , creux , allongé et coupé à angles droits par le milieu de son grand axe ; ils sont composés à l'exté- rieur de lames très-minces , à peu près concentriques , et couchées en recouvrement les unes sur les autres ; 1 intérieur présente plusieurs couches de réseauxirréguliers, à mailles fort inégales, superposées lesunes aux autres, formées par une mul- titude de fils de la môme matière que les lames extérieures , et qui se croisent et recroisent en tous sens. Leur com- position, qui a un petit goût de sel , est d'un blanc jaunâtre à demi-transparent ; elle se ramollit dans l'eau chaude sans se dissoudre , et se renfle en se ramollissant. C'est une nourri- ture substantielle qui fournit beaucoup de sucs prolifiques , et dont on pourroit essayer l'effet , dit Mauduyt , pour les personnes épuisées et dont l'estomac fatigué fait mal ses fonc- tions. Au reste, M. Poivre nous assure n'avoir jamais rien mangé de plus nourrissant et de plus restaurant, qu'un po- tage de ces nids fait avec de la bonne viande. Ces nids des salanganes sont de deux sortes, les blancs et H I R 53, les noirs; quelques habitans de Sumatra croient qu'ils sont l'ouvrage d'hirondelles de deux espèces; mais celui qui rap- porte cette opinion (Marsden ) , présume que les nids blancs sont ceux de l'année même, et que les noirs sont les an- ciens ; il appuie son sentiment d'un fait qui ne laisse aucun doute: c'est que les Sumatrais qui font la récolte de ces nids, détruisent les vieux en plus grande quantité qu'ils ne peuvent en emporter , afin d'en avoir de blancs à leur place la saison prochaine. Ces oiseaux emploient près de deux mois à préparer leurs nids , pondent deux œufs dans chacun , et les couvent en- viron quinze jours. C'est lorsque les petits ont des plumes que l'on juge qu'il est temps d'enlever les nids , ce qu'on fait régulièrement trois fois chaque année; d'après cela, il paroît certain que les salanganes font trois couvées par an. Elles ne paroissent , selon Kirker, sur les côtes, que dans le temps de la ponte ; mais l'observateur français nous apprend qu'elles vivent constamment toute l'année dans les îlots et sur les rochers où elles ont pris naissance. Dérouleurs teignent le plumage ; la partie supérieure est noirâtre ; l'inférieure est blanchâtre , ainsi que les pennes de la queue ; les ailes sont plus courtes , à proportion , que celles de notre hirondelle ; l'iris est jaune: le bec noir; la queue fourchue; les pieds sont bruns. Longueur totale trois pouces trois lignes. Tel est l'individu figuré dans Y Ornithologie de Bnsson, pi. 4-6 , fig. 2, A, tom. 2, d'après un dessin fait par Poivre, sur l'animai vivant; mais Marsden (History of Sumatra, p. i£i ) lui donne la taille de l' hirondelle de fenêtre ce qu'on pourroit présumer, si les œufs étoient proportionnés à la grandeur de l'oiseau car ils sont aussi gros que ceux de cette hirondelle. Enfin, Latham a publié , dans le a.c Simpl. io Ihe Gêner. Synops., la figure d'une salangane avec son nid * bien différente de celle de Brisson. Elle a la taille de Vhi- rondelle de rivage , près de quatre pouces et demi de longueur ; le bec noir; loutes les parties supérieures de cette couleur ' mais à reflets brillans ; toutes les inférieures cendrées ; les ailes noirâtres , la queue pareille et fourchue ; les pieds sont noirâtres et dénués de plumes. (Dans la figure, ils sont cou- verts d'un duvet blanc. ) Il paroît, d'après l'opinion de Georges Stounton ÇËmb io China 1, pag. 290 ) et de Latham, qu'il y a plus d'une espèce d'hirondelle qui fait de ces nids si célèbres dans l'Inde • mais, comme les voyageurs et les auteurs ne sont pas d'ac- cord , ces oiseaux demandent de nouvelles observations pour être mieux connus. Cette dernière hirondelle a été envoyée 5j2 H I R de Sumatra , avec son nid et ses petits, à M. Joseph Banks ; qui en a fait présent à M. Latham. * L'Hirondelle de Sibékie, liinindo daurica, Lath. On en doit la connoissance à Pallas, qui l'a trouvée en Sibérie , sur les monts Allais. Elle niche dans les cavernes ouïes bâ- timens abandonnés, mais rarement-, elle donne à son nid, qui est fort grand, une forme hémisphérique , le construit, avec élégance et propreté, de boue détrempée, et sans mé- lange d aucune autre matière ; elle n'y entre que par un canal cylindrique long de plusieurs pouces. Ce nid ressemble beau- coup, pour la forme, à celui de la mésange remit z. Cette espèce est d'une taille un peu plus grande que celle de notre hirondelle de cheminée ; son bec est aussi plus large , et ses pieds ont plus de longueur. Un gris-bleu à reflets cuivrés couvre les parties supérieures du corps, excepté le bas du dos et le croupion, qui sont mélangés de roux et de rougeâtre ; cette même teinte se voit encore sur les tempes , se prolonge sur les côtés de la tête et forme un bandeau qui passe à la nuque ; le des- sous du corps est d'un blanc sale rayé de noir ; celle dernière couleur termine les couvertures inférieures de la queue, qui sont d'un gris cendré ; ses quatre pennes du milieu ont une longueur égale, et la plus extérieure de chaque côté est du double plus longue que les autres, avec une tache blanche oblongue sur le bord interne; toutes sont d'un noir luisant, et les plus grandes des ailes, noirâtres, avec unejgrande barre brune vers leur extrémité ; les pieds sont bruns. L'Hirondelle tapère , HîrUndo tapera, Lath., se trouve au Brésil , à Cayenne et a la Jamaïque ; mais elle ne reste que six mois dans cette île. Les savanes et les plaines sont les lieux qu'elle fréquente plus volontiers; la tapère, eomiiie la plupart des hirondelles américaines , se repose de temps à autre à la cime des arbrisseaux. Elle a cinq pouces trois quarts de long; la queue four- chue ; le bec noir; le plumage, en dessus, brun ; eelte cou- leur prend une nuance grise sur la gorge, le devant du cou et la poitrine , une teinte noirâtre sur les ailes et la queue , dont les couvertures inférieures sont blanches, ainsi que les par- ties postérieures à la poitrine ; les pieds sont bruns. L'Hirondelle tachetée de Cayenne des pi. enl. n.° 5^6, est regardée par Montbeillard comme une variélé de Yhiron~ délie à ventre blanc ; Sonnini soupçonne quelle ne peut être de la même espèce , d'après la différence des couleurs et de la taille ; celle-ci est plus grande. Un brun uniforme , sans reflets et sans mélange de blanc , couvre le dessus du corps , les pennes des ailes et la queue ; le dessous est blanc et par- semé de taches brunes, ovales , plus serrées sur le devant du II I R 533 cou et sur la poitrine ; le bec et les pieds sont de la cou- leur de ceux de Yhirondelle à ventre hlanc. On la trouve dans les mêmes endroits. * L'Hirondelle a tète rouge , Hinmdo erylhrocephala , Lath. Cette hirondelle , qui est de la taille d'un petit oi- seau mouche, se trouve dans l'Inde ; sa tête est rouge, son bec noirâtre, ainsi que son dos, dont chaque plume est bordée de blanc; le dessous du corps est de cette même couleur ; les couvertures de la queue sont d'un brun pâle ; celle-ci est un peu fourchue et noirâtre ainsi que les ailes. * L'Hirondelle a tête rousse, Hinmdo indica, Lath. Quatre pouces font à peine la longueur de cette hirondelle, que Ion trouve aussi dans l'Inde ; un roux brunâtre couvre le dessus de la tête; le dessus du cou et du corps, les ailes, la queue et le bec sont bruns; le dessous du corps est d'un blanc sombre ; quelques-unes des couvertures des ailes ont leur bord blanc, et les pennes dépassent un peu la queue, qui est fourchue ; les pieds sont noirâtres. L'Hirondelle a tète rousse du Cap de Bonne-Espé- rance. V. Hirondelle au capuchon roux. L'Hirondelle velocifère, Hinmdo velox, Vieil!., pi. 2^4, f. a, des Oiseaux d'Afriq. , sous le nom de martinet velocifère, La remarque que j'ai faite sur la position du pouce de Yhi- rondelle noire , s'applique encore à celle-ci, qui est de la taille de Y hirondelle à cul blanc. La tête , les ailes et la queue sont d'un noir foncé, à reflets violets; le croupion est blanc , et le reste du plumage d'un noir pur, ainsi que le bec et les pieds. Cette espèce vit dans les forêts, et passe la nuit dans des trous d'arbres. L' Hirondelle a ventre rlanc, Hinmdo albiventris, Vieill .; Hinmdo dominicensis, Lath., pi. 28 et 29 des Ois. de VAjnêriq. septenl. , a été donnée pour un martinet , sous le nom de grand- martinet noir à ventre noir ; mais c'est une hirondelle. Elle a la tête , le dessus du cou et du corps , la gorge , le devant du cou, les ailes et la queue d'un noir changeant en bleu: le des- sous des ailes et de la queue gris; le reste du plumage d'un beau blanc; le bec noir, et les pieds bruns. Longueur, un peu plus de sept pouces ; queue fourchue. La femelle a le dessous du corps d'un noir plus terne , avec des reflets moins apparens; la gorge et le front d'un brun roux, ainsi que les flancs; les ailes noirâtres, bordées de gris- blanc ; la queue pareille au dos ; le reste du dessous du corps blanchâtre; le bec et les pieds noirs. L Hirondelle a ventre blanc decayenne, Hinmdo leu~ copiera, Lath., pi. enl. n.° 546, fig. 2. Tout le dessous du corps est d un blanc argenté, ainsi que le croupion et le 534 H ï R bord des grandes couvertures des ailes; une teinte cendrée avec des reflets verts et bleus, plus ou moins apparens , rè- gne sur le reste du plumage; les pennes des ailes et de la queue sontbrunes avec des reflets plus foncés ; le bec est noir et la queue fourchue. Longueur totale , de quatre pouces un quart à cinq pouces. Cette hirondelle voltige dans les savanes noyées de la Guyane , et se perche sur lesbranches les plusbasses des arbres dénués de verdure. * L'Hirondelle a ventre jaunâtre, Hirundoflavigastra, Vieill., est fort rare au Paraguay. Elle a les mêmes formes et les mêmes dimensions que Y hirondelle a croupion blanc du Pa- raguay. La gorge est d'un roux pâle ; le devant du cou , les côtés du corps et les couvertures inférieures des ailes sont d'un brun clair ; la poitrine et le ventre, d'un blanc lavé de jaune ; le bas-ventre est d'un blanc pur ; les côtés et le dessus de la tête, le derrière du cou , le dos et les couvertures supé- rieures des ailes sont d'un brun plus clair sur le croupion ; les pennes des ailes et de la queue, d'un brun noirâtre. M. de Azara , à qui l'on doit la connoissance de cette hi- rondelle , en décrit une autre qui en diffère , en ce qu'elle a la gorge et le devant du cou d'une couleur rousse , qui re- monte sur les côtés de la tête , par derrière les yeux ; la poi- trine et le vent re blancs , très-foiblement lavés d'une couleur de paille ; les côtés du corps d'un brun roussâtre ; le dessus et les côtés de la tête d'un brun noirâtre , ainsi que le derrière du cou, le dos , les couvertures supérieures et les dernières pen- nes des ailes , mais avec des bordures rousses sur chaque plume ; celles du croupion sont d'un brun pur et terminées de roux clair; les pennes des ailes et de la queue noirâtres. L'Hirondelle a ventre rougeàtre. V. Hirondelle BLEUE ET ROUSSE. L'Hirondelle a ventre roux de Cayenne, Hirundo ru/a, Lath., me paroît être la même que Yhirondelle rousse de l'Amérique septentrionale. L'Hirondelle a ventre roux du Sénégal. V. Grande Hirondelle a ventre roux. L'Hirondelle de ville. V. Hirondelle de cheminée. B. Queue composée de dix pennes très-aiguës. Les Hirondelles acutipennes ont le tarse court, robuste et arrondi, les griffes fortes, le pouce grêle, allongé, articulé plus haut sur le tarse que celui des précédentes; le croupion musculeux, les tiges des pennes caudales épaisses, et se terminant en pointe aiguë et garnie de barbes , d'où leur est H 1 R 535 renu le nom à'acutipennes; ces pennes sont presque égales et dépassent peu leurs couvertures supérieures : on remarque au-dessus et au-dessous de la partie externe de l'aile une place nue et noire; les tarses sont sans écailles, les ailes très-longues , fermes, étroites et pointues ; leurs pennes , surtout les extérieures, ontdelargesbarbes etdestigestrès-ro- bustes ; dans l'état de repos, elles se croisent sur l'extrémité de la queue. Ces hirondelles remplacent les martinets en Amérique où l'on n'en rencontre point; caries oiseaux de ce continent, auxquels on a imposé ce nom, sont de vraies hiron- delles. Les aculipennes s'élèvent très-haut dans les airs , et sont d'un naturel rusé qui les fait tenir toujours hors la por- tée du fusil ; elles ont le vol incertain et rapide , et elles exécutent tous les mouvemens qui leur plaisent , tantôt en battant leurs ailes avec précipitation , tantôt en les éten- dant toul-à-fait , tantôt en suivant toutes les directions qui leur conviennent , soit en ligne droite , soit en ligne oblique; ellcspassent avec beaucoup d'adresse entre les bran- ches sèches, et elles sont si essentiellement destinées au vol qu'elles ne s'arrêtent ni se reposent un instant dans la jour- née; fes espèces de l'Amérique méridionale nichent dans les trous d'arbres où elles se réunissent en familles ; celles de l'Amérique septentrionale établissent ordinairement leur do- micile dans les cheminées, où elles construisent un nid artis- tement fait. Toutes présentent dans leur plumage , leurs mœurs et leur genre dévie, une si grande analogie, qu'elles semblent ne composer que des races dune môme espèce qu'on ne trouve que sur le nouveau Continent. L'Hirondelle acutipenne de Cayenne ( Hinmdo pelas- gia, var., Lath. , est donnée comme une vai'iété de l'hirondelle acutipenne de la Louisiane : cependant elle en diffère par une taille plus grande , et par des couleurs plus brillantes ; d'a- près ces dissemblances, je soupçonne que c'est une race dis- tincte ; quoi qu'il en soit, elle aie dessus du corps d'un brun foncé, et tirant au bleu ; le croupion gris ; la gorge et le devant du cou d'un gris teinte de roussâtre ; le dessous du corps grisâtre et nuancé de brun ; les pieds et les doigts cou- leur de chair ; l'iris brun. Longueur totale , quatre pouces sept lignes. L'Hirondelle acutipenne de la Nouvelle-Galles , Hirundo caudacuta , Lath. Sa taille surpasse du double celle de Y hirondelle acutipenne de la Louisiane ; une teinte noirâtre colore son plumage qui est mélangé de blanc sur les couver- tures des ailes , et varié de reflets verts sur leurs pennes et sur celles de la queue; le front est blanc, et des pointes aiguës 536 II I II terminent les pennes caudales. On la trouve à la Nouvelle- Hollande , au mois de février. Parmi les insectes dont elle se nourrit, elle préfère une grande sauterelle , très-commune dans ce mois. * L'Hirondelle bibombi , Hirundo oxyura, Vicill. M. de Azara a décrit cette hirondelle sous le nom de petit martinet, parce qu'il trouve qu'elle se rapproche du martinet d' Europe ; en effet , comme celui-ci , elle ne peut se tenir à terre; mais ses ongles crochus , très-forls et très-aigus lui donnent la fa- cilité de grimper. Quelques-uns, dit-il, la nomment mhiyu- imhopi ( hirondelle chauve-souris ), parce qu'elle a quelque res- semblance avec la chauve-souris, par sa couleur et par son vol incertain et plus rapide qu'en toute autre espèce. C'est par abréviation que je l'appelle hibompi. Elle est Irès-com- mune dans les bois du Paraguay; elle y vole toujours au-dessus desplus grands arbres , et si dans les campagnes elle s'appro- che quelquefois jusqu' à 3o ou ^opieds au-dessus delà terre, elle remonte bientôt à son élévation accoutumée. C'est un oi- seau sédentaire et très-farouche ; comme les autres hiron- delles , il boit en volant , et il attrape quelquefois en pas- sant les araignées qui filent sous les branches , et passe la nuit dans des trous d'arbres. Ces hirondelles y arrivent au coucher du soleil par petites troupes; avant d'y pénétrer, elles volent trois ou quatre fois autour, et aune grandre dis- tance de l'arbre. Le cri quelles font entendre envolant est semblable au bruit répété d'une très-petite castagnelte. Il n'y a point de différence entre le mâle et la femelle, entre le jeune et l'adulte. Tout le plumage est d'une teinte noi- râtre , plus foncée sur la tète et mêlée d'un rouge-brun sur les couvertures inférieures de la queue ; le menton est blanc; le tarse violet ; le bec , noir , ainsi que l'œil. Longueur to- tale , quatre pouces et demi environ. L'Hirondelle brune acutipenne de la Louisiane, Hi- rundo pelasgia , Lath , pi. 82 des Oiseaux de V Amérique sep- tentrionale. Comme les hirondelles à queue pointue de la Loui- siane et de la Caroline varient par les couleurs qui sont plus ou moins pures, plus ou moins foncées, j'attribue ces dis- semblances au sexe et à l'âge ; je les regarde donc comme étant de ia même espèce : quant aux ailes que l'on donne plus courtes à celles de la Caroline, ce caractère distinctif doiL être attribué à l'inexactitude de la figure qu'en a publiéeCatesby, Cette espèce se trouve non-seulement à la Louisiane, mais éHe s'avance encore dans le Nord jusqu'en Pensylvanie et au-delà. Partout elle place son nid au haut des cheminées , ou dans les crevasses des rochers , si elle n'a pas d'autre choix: elle le construit avec une industrie qui lui est particulière; Il I R 537 elle établit d'abord une sorte de plate-forme composée débran- ches sèches et de broussailles, liées ensemble avec la gomme ou le styrax du liquidambar , liquidamhar sîyraciflua , Linn. Ces matériaux sont en si grande abondance qu'ils obstruent quelquefois l'ouverture de la cheminée. On prétend que l'oi- seau se soutient dans son travail en appliquant les pointes de sa queue contre le mur. C'est sur cet échafaudage qu il place le berceau de ses petits, qui n'est composé que de bûchettes collées ensemble avec la même gomme et disposées à peu près comme les osiers du panier qu'on donne aux pigeons pour couver. Le nid que j'ai sous les yeux a la forme d'un tiers de cercle, et est beaucoup plus petit que celui de Yhi- rondelle de fenêtre ; il étoit attaché par les deux extrémités aux parois d'une cheminée. La ponte est de cinq œufs allongés, très-gros à proportion de l'oiseau , tachetés et rayés de noir et de gris-brun vers le gros bout, sur un fond blanc. Un brun noirâtre, plus foncé sur les pennes alaireset cau- dales, couvre les parties supérieures; un gris-brun le remplace sur les inférieures ; des individus ont le devant du cou et de la gorge d'un blanc sale tacheté de brun ; d'autres ont ces parties blanchâtres et sans taches ; les pieds sont bruns ; le bec estnoir. Longueur totale, quatre pouces trois lignes. Cette espèce arrive dans le nord desEtats-Unis au mois d'avril et dis- paraît à l'automne. Elle se tient en volant à une telle hauteur, qu'elle se trouve presque toujours hors la portée du fusil. L'Hirondelle noire acutipenne de la Martinique (Hi- runduacuta, Lath. Cette hirondelle est la plus petite de toutes les acutipennes , et les pointes qui terminent les pennes de la queue sont très -fines. Elle n'est pas plus grosse qu'un roitelet, et n'a que troispouceshuit lignes de longeur totale; le dessus de la tête et du corps estnoir; la gorge d'un brun-gris, et le reste du dessous du corps d'un brun obscur; le bec est noir, et les pieds sont bruns; les ailes pliées dépassent la queue de huit lignes. L'individu représenté sur la pi. enl. n.° 54-4 > %• * de YHist. nal.de Bujfon, a le dessous du corps d'un brun rou- geâtre. HIRONDELLE DE MER. V. Sterne pour tous les oiseaux auxquels on a imposé cette dénomination. (V.) HIRONDELLE DE MER. On donne aussi ce nom à un poisson du genre des Trigles (irigla hinindo , Linn.). On appc'ie encore de ce nom le Dactyloptère. (b.) HIRONDELLE DE TERNATE. On a quelquefois ap- pelé ainsi l'oiseau de Paradis éméraude. (v.) HIRS, HIRSCHE. Noms allemands des Millets, (ln.) 538 HIR HIRSCHOLDER. Nom allemand de I'Obier, Vibur- num opulus. (ln.) H1RSCHFIELDIA. Genre de la famille des Cruci- fères, fonde' par Moè'nch, sur le sinapis incana, L. ; il diffère des autres espèces par sa silique qui ne se termine pas en bec. Ce genre n'a pas été adopté, (lis.) HIRSCHKLÉE. C'est, en Allemagne, un nom de l'Eu- PATOIRE commun , Eupalorîum cannabinum , L. (LIS.) MRS C H KO H L. C'est la Pulmonaire officinale , en Allemagne, (ln.) HIRSMELDE. La Balsamine des bois , Impatiens noti iangere , est ainsi nommée en Allemagne, (ln.) HIRTEE , Hirlea. Fabricius donne ce nom à des insectes que nous appelons, avec Geoffroy, Bibions. V. ce mot. (l.) HIRTELLE , Hirtella. Genre de plantes de la pentandrie monogynie, qui offre pour caractères : un calice monopbylle divisé en cinq parties ovales , velues en dehors et réfléchies ; cinq pétales ovales, arrondis, droits, colorés, et attachés au calice au-dessous de ses divisions ; trois à six étamines , dont les filamens très-longs , persistans , se contournant en spirale après la fécondation, portent des anthères arrondies et à deux loges; un ovaire supérieur, arrondi, comprimé d'un côté où il manque une étamine , et hérissé de poils ; un style filiforme presque de la longueur des étamines, velu et hispide intérieurement , sortant de la base et du côté aplati de l'o- vaire , et se terminant par un stigmate simple et globuleux ; une capsule coriace , ovale-oblongue , ou une baie sèche uniloculaire. Ce genre comprend six à huit arbres d'Amérique, à feuilles simples et alternes , et à fleurs disposées en grappes axil- iaires ou terminales , dont le plus connu est I'Hirtelle a grappes, qui a les grappes axillaires simples et les fleurs souvent hexandres. Il croît à Cayenne, où on le connoît sous le nom de buis de gauletie , et s'élève seulement à deux ou trois toises. Le genre Cosmibuène , de la Flore du Pérou, se réunit à celui-ci. (b.) HIRTENASCHE. L'un des noms allemands du Thalspi bourse a pasteur, (ln.) HIRTENNADEL. C'est, en Allemagne, le nom d'un Cerfeuil , Scandix peclen veneris. (ln.) H1RTJDO. Nom latin des Sangsues, (desm.) HIRUNDINARIA de Lobel. C'est la Chélidoine. Tra- gus donne ce nom à I'Asclépiade dompte-vfnin , et Tabet- juemontanus à la Lysimachie nummulaire. (ln.) H I S 53g HIRUNDO. Nom latin de I'Hirondelle. V. ce mot. (s.) HIRUNDO de Rondelet. C'est le Trigle. (desm.) HISINGÈRE , Hisingera. Arbre de Saint-Domingue , à feuilles alternes, oblongues , dentées, coriaces, glabres, à fleurs agrégées , qui seul , selon Hellenius , forme un genre dans la dioécie polyandrie. Les caractères de ce genre consistent, dans les pieds mâles: en un calice de quatre folioles , et en quinze ou vingt éta- mincs ; dans les fleurs femelles : en un calice de six folioles , un ovaire surmonté de deux styles. Le fruit est une baie didyme , biloculaire et bisperme. (b.) HISOPE. V. Hyssope et Hvssopus. (ln.) HISOPILLO. Nom espagnol de la Sarriette , Satureia montana. \JHisopillo griego est l'EsTRAGON. (EN.) HISPE, Hispa, Linn., Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section des lélrarnères , famille des cyclides, tribu des cassidaires , et distingué des autres genres de la même famille par les caractères suivans : antennes insérées à la partie supérieure de la tête , très-rapprochées à leur base, courtes , filiformes ou cylindriques, avancées; tête décou- verte ; corps ovale-oblong. Lînnseus a établi ce genre ; et des quatre espèces dont il le compose, la dernière seule ( V. Orthocère) doit en être retranchée. Geoffroy en a placé une, la seule qu'il ait décrite, avec les criocères. Fabricius , dans ses premiers ouvrages , avoit réuni aux hispes, plusieurs coléoptères de genres diffé- rens , tels que des melasis , des ptilins et des diapères ; mais, dans son système des éleuthérates, le genre hispe est rendu à sa destination primitive. Il continue cependant d'en séparer, sous le nom générique d'a/urne, des coléoptères , qui s'éloignent peu des précédens , et auxquels il donne , mal à propos, pour caractère, d'avoir six palpes. Olivier, qui avoit d'abord nommé alurnes les coléoptères formant au-, jourd'hui le genre sagre, réunit les alurnes de Fabricius avec les hispes. La bouche de ces insectes ne présente pas, en effet, de différences importantes. Les alurnes ont seulement le men- ton plus solide et la languette un peu échancrée au bout ; leurs mandibules ont aussi une échancrure et se terminent par une dent très-forte , en forme de crochet. Celles des hispes sont plus courtes et à peine rétrécies vers leur extré- mité, qui offre deux dents presque égales: mais le nombre des dentelures varie, et l'emploi de ces caractères, d'ailleurs minutieux , devient inutile , si en joignant les alurnes aux his- pes on n'établit, dans ce genre, des divisions d'un si- gnalement plus facile , comme la présence ou l'absence des 54o H T S épines du corps; les alurnes rentreront dans la série des espè- ces 556 H I S versel dans le règne minéral. Les sels et quelques autres combinaisons prennent toutefois des quantités proportion nelles plus constantes. S'il y a des matières de différente nature qui se trouvent souvent ensemble , c'est qu'elles tirent probablement leur source les unes des autres; quoique nous n'apercevions pas toujours bien la manière dont s'opèrent ces changemens, parce qu'ils se font loin de la vue des hommes et pendant une longue période de siècles. , En général, le plus sûr moyen de reconnoître la nature des minéraux , est de recourir à la cbimie. Les caractères exté- rieurs sont souvent trompeurs, et demandent en outre une grande habitude d'observations pour les reconnoître. Les formes des cristaux offrent des considérations importantes, car il est reconnu que chaque substance cristaliisable con- serve ordinairement la même figure de cristaux, tant que sa nature n'est point changée; de plus, chaque cristal est com- posé d'une multitude de petits cristaux primitifs, rassemblés suivant certaines règles géométriques, et selon la disposition de leurs faces; ainsi le cube se compose de petits cubes, l'oc- taèdre de petits tétraèdres, etc.; les cristaux de formes com- pliquées sont composés de cristaux moins compliqués ; par exemple , un dodécaèdre ne sera pas formé de petits dodé- caèdres, mais de cristaux beaucoup plus simples, comme on peut s'en assurer en séparant les lames cristallines, et en arri- vant au noyau même du cristal. V. Théorie des cristaux. Laissant donc les matières inorganiques à part, nous cher- cherons à établir les divisions générales des corps organisés et vivans ; car tout ce qui est organisé est doué d'un principe de vie ; l'un ne va point sans l'autre : à la mort , tout se désor- ganise ; et sans vie, point d'organisation, ou réciproque- ment. Nous disons corps organisés , parce que nous croyons de- voir plutôt appliquer le mot de matière aux substances brutes , et parce que le mot corps semble supposer l'organisation et l'individualité. Reprenons l'homme dans toute la primitive simplicité de son jugement. Après avoir déterminé les premières lignes de démarcation entre les deux règnes de la nature , il recon- noîtra le besoin d'établir d'autres divisions subséquentes ; car, à mesure qu'on pénètre dans la multiplicité des êtres, il est impossible de se retrouver sans se former un. plan de méthode et comme un fil conducteur dans cet immense la- byrinthe. Les corps organisés se présentent à lui, mais comment les divisera-t-il ? S'il est facile au premier coup d'œil de distin- guer un arbre d'un quadrupède, il existe unç multitude d'êtres H I S 55; ambigus qui exigent de plus profondes m'éditations. La sen- sitive , Yhedysarum gyrans , la mimosa sensùû'a, la dionœamus- cipula , etc. , ont des mouvemens aussi bien que les ani- maux, et n'en sont pourtant pas. Les coraux, les antipathes, les gorgones, les isjs, prennent la forme des plantes, sans en être. Le polype est-il plante ou animal? Il faut donc s'élever à des principes plus généraux que ces attributs extérieurs et ces formes particulières. Observant qu'il y a des êtres organisés qui perçoivent des sensations de douleur, de plaisir, qui se déterminent par la volonté , et d'autres êtres qui sont privés de ces qualités , il en fera une division générale. Considérant ensuite qu'il est* naturel que des êtres sensi-^ blés au plaisir et à la douleur puissent chercher le premier et éviter la seconde (sans quoi ils seroient malheureux et sujets à périr), il verra qu'en effet la nature a dû leur donner la faculté de se mouvoir à volonté. Mais s'ils peuvent se mouvoir, la nature n'a donc pas eu besoin de leur apporter leurs alimens; c'est à eux à les trou- ver ; il faut donc qu'ils aient le sens du goût pour les recon- noître et une bouche pour les avaler. Au contraire, les autres êtres n'étant pas sensibles , n'ont aucun besoin de se mouvoir; et étant immobiles , il est nécessaire que la nature leur four- nisse elle - même la nourriture qu'ils ne pourroient se pro- curer. Les premiers, doués de sensibilité, de volonté, pouvant se mouvoir d'eux-mêmes, allant chercher leur aliment, étant fourvus du goût pour le reconnoître et d'une bouché pour engloutir, sont les Animaux. Les seconds, insensibles , sans volonté , sans locomobi- lilé , trouvant leur nourriture à leur portée, n'ayant que des racines ou des pores pour l'absorber , sont les Végé- taux. Une autre différence fort remarquable qui vient à l'appui de cette division , c'est que les animaux ont leurs organes de nutrition placés au milieu de leur corps et dans l'intérieur tandis que les plantes ne se nourrissent que par des pores ex- térieurs, parles racir es etpa 'es feuilles. En outre, les or- ganes de la reproduction ton be.-rt chaque année dans les vé- gétaux , tandis que les animaux conservent les leurs pendant toute la durée de leur vie. Jusqu'ici nous n'avons rien accordé à l'arbitraire ; nous nous sommes tenus dans les limites de l'observation. Nous avons vu les plantes jouir d'une vie obscure et végétative, les animaux, d'une vie d'abord végétative, puis d'une vie animale, 558 H T S c'est-à-dire , quî établît des liens de relation avec l'univers par le moyen des sens et de la sensibilité. Mais en pénétrant plus avant dans le système des créatures, nous nous verrons bientôt forcés de recourir à des mé- thodes moins sévères, comme à des instrumens purement humains et arbitraires , pour faciliter la connoissance de tous ies êtres par une classification exacte. Premièrement il faut convenir d'abord , avec l'observa- tion, que tous les corps organisés sont liés ensemble par une grande chaîne de rapports et de ressemblances, d'après un plan régulier et diversifie par des nuances successives. Depuis l'homme jusqu'à la mousse et au lichen , on aperçoit une foule de degrés de décomposition qui ramènent l'être le plus compliqué au terme le plus simple ; et s'il étoit permis d'a- vance quelques conjectures sur la formation des corps or- ganisés, nous penserions que, constante dans sa marche du simple au composé , la nature a dû commencer à créer les plantes les plus imparfaites et les animaux les plus simples, pour s'élever ensuite, par desnuances uniformes, aux espèces les plus parfaites; caria nature travaille toujours sur un plan invariable, sans s'écarter de ses principes généraux. Les or- ganes les plus simples que puisse comporter la vie, le tissu le plus uniforme , compose 1 être vital originaire , le noyau de tout corps organisé, le germe, la source de son existence. Les êtres vivans les plus simples sont , pour ainsi dire , les embryons d'espèces plus composées , la tige ascendante d'êtres plus parfaits et plus développés. Par exemple, l'homme adulte semble représenter l'espèce humaine, 1 enfant sem- ble descendre vers les animaux voisins, comme les singes et les quadrupèdes , le fœtus avoir des analogies avec les pois- sons par la manière dont il vit dans l'amnios, l'embryon se rapprocher des vers , et enfin les premiers linéamens delà conception , imiter les polypes et les plus simples des ani- maux. Si la nature donnoit des développemens subséquens au polype , elle en feroil bientôt un insecte, ensuite un mol- lusque , puis un poisson , après cela un reptile , de là un oi- seau, enfin un quadrupède, et en dernier effort, un homme : il n'y auroit qu'à surajouter successivement des organes plus compliqués, plus parfaits. Il en seroit de même , depuis la mousse jusqu'au cèdre parmi les végétaux. Mais celte marche que nous pourrions croire régulière et uniforme , présente divers embranchemens , ou de grandes nuances et variétés ; ainsi l'on ne passe pas évidemment des mollusques ou des crustacés aux poissons, ni des oiseaux aux mammifères; bien que la gradation de l'organisation soit évidente , la nature suit donc plusieurs routes ou diversifie ses plans. H I 5 55q Non-seulement la nature ajoute ainsi des organes à des organes pour perfectionner successivement les êtres, mais elle proportionne encore la vie à l'organisation, ou celle-ci à celle-là. Un être simple n'a qu'une vie unique et simple ; telle est la plante qui ne jouit que dune existence végétative. L'animal étant plus compliqué, a de plus qu'elle une vie de relation avec les corps qui l'environnent ; et la sensibilité est cette seconde vie. Mais certaines espèces d'animaux plus parfaites ont encore une troisième sorte de fonction qui est celle de la pensée et de la réflexion. L'homme et les animaux les plus intelligens ont trois manières d'exister , la première par l'organisation primitive, la seconde par la sensibilité, la troi- sième par l'entendement, c'est-à-dire, qu'ils sont plantes dans l'intérieur , animaux à l'extérieur, et intelligens dans le cer- veau. V. Instinct, Ames des bêtes, Cerveau, et Sens. Il est une espèce de vie , plus essentielle , par rapport à la nature , qui se développe dans tous les êtres organisés , à une époque déterminée de leur existence ; c'est la fonction par laquelle n'étant plus de simples individus, ils tiennent à l'espèce entière , et font un moment partie de l'éternité : c'est la vie générative. Alors la plante et l'animal semblent oublier leur individu pour se répandre dans leur espèce par la multiplication. Cette vie n'est point spécialement affectée à l'individu , c'est un esprit général dans la substance orga- nisée qui ne cherche que production et renouvellement. C'est un levain qui tend à tout organiser aux dépens même de ce qui existe, qui se sert de la destruction pour concou- rir à la régénération. V. Génération , Sexes , Fleur et Fruit. Il semble que tous les êtres vivans n'existent que pour en- gendrer , et que, dès la sortie du sein maternel, nous nous développions pour ce but ; car aussitôt que nous l'avons at- teint , nous déclinons et nous retombons dans l'empire de la mort. La force, la beauté, les agrémens de l'existence, le plaisir, tout accompagne, dans les animaux et les plantes , cet heureux période, et le reste de la vie n'est que douleur, foiblesse ou destruction; comme si la nature n'avoit eu d'au- tre but que celui d'engendrer. On diroit que l'amour, dans le règne organisé , soit pour ainsi dire le germe de la vie ; c'est lui qui la fait éclore , c'est lui qui l'embellit, c'est lors- qu'il nous abandonne que nous mourons , comme si nous n'étions uniquement nés que pour aimer et engendrer. La vie n'est ainsi rien autre chose que l'amour physique ; l'un est inséparable de l'autre , car les animaux ou les plantes qui sont privés par la mutilation de leurs organes de génération , ne font plus que traîner une existence languissante et automa- 56o H I S tique , sî toutefois ils ne périssent pas d'abord. A peine leu? reste-t-il quelque germe de vie et d'amour , de cette flamme dévorante, source de force , de vigueur , et âme de toutes les existences. Toutescesespècesde fonctions ne sont pas séparées dans le même être, mais elles s'unissent par des liens multipliés, quoi- qu'elles soient spécialement affectées au genre d'organe qui leur est propre. Il ne faut pas penser aussi que les produc^ tions animées que nous appelons imparfaites, le soient en ef- fet ; ce n'est que par comparaison avec nous ; et comme notre amour-propré nous porte à croire que la perfection des créatures est en raison directe de leur voisinage avec nous, il nous semble que tout ce qui s'éloigne de nous soit impar- fait. Mais c'est une erreur de notre esprit; car tous les êtres sont parfaits relativement à leur nature. Le chien n'est-il pas parfait dans son essence ? Et n'eût-il pas été plutôt impar- fait s'il eût reçu les attributs de l'homme confondus avec sa na^ ture primitive ? Chaque chose est bien comme elle est dans son espèce , et la souveraine Sagesse qui a réglé le monde est assez justifiée par la magnificence et la perfection de ses œuvres» Nous avons dit ci-devant que la nature avoit tracé sur un principal modèle toutes les productions vivantes ; elles doi- vent donc avoir des ressemblances entre elles. Mais ces res- semblances suivent un ordre gradué , de manière que dans la comparaison de trois corps , soit végétai» , soit animaux , l'un aura plus de rapports que l'autre avec le troisième. Plus la somme des différences l'emportera sur la somme des ressem- blances, plus les corps seront éloignés entre eux. On peut donc déterminer la place de tous les corps organisés en les rangeant successivement sur une ou plusieurs lignes selon les classes de ces êtres. De plus, il y a des analogies entre les différentes classes d'êtres du même règne , soit végétal , soit animal. Ainsi les quadrupèdes ruminans trouvent leurs ana- logues dans la classe des oiseaux , parmi les gallinacés ; de même que les singes y sont représentés par les perroquets» et les quadrupèdes carnivores par les oiseaux de proie. Ce sont des réminiscences de la nature qui se plaît à revenir sur ses idées. Parmi les végétaux, combien d'espèces n'emprun- tent-elles pas les feuilles et les formes d'une autre espèce f 11 y a cependant des formes constantes d'organisation, des- quelles la nature ne s'écarte qu'avec une sorte de regret , ou qu'elle semble n'enfreindre que par une sorte de libertinage ( si cette expression est permise ) , dont elle paroît se repen- tir en revenant dans la route qu'elle s'est tracée. V. Familles naturelles, Dégénération, Espèce, Genre, etc. H I S 56, Mais toutes les productions naturelles se rangent sur des lignes qui sont plutôt doubles que simples , car les plantes ne sont pas immédiatement placées après les animaux ; au contraire , elles leur sont parallèles. Les derniers végétaux représentent les plus simples des animaux comme les arbres sont analogues à nos plus grandes espèces animales. La na- ture n'a voulu accorder aucune prérogative à l un , qu elle n'en ait dédommagé l'autre de ces deux règnes ; elle les a plutôt accouplés et en quelque sorte mariés ensemble, comme nous le montrons à 1 article Atsimal. Cependant l'esprit humain a besoin dune méthode quel- conque pour arriver à la connoissance de chaque espèce, et pour soulager sa mémoire en établissant des groupes ou des classes d'être* similaires. Mais pour faire des divisions dans ua système où tout se tient , s'engrène et se touche , il faut sou- vent user de violence etopérer des divorces dans la nature. Sur quels fondemens raisonnables appuierons-nous donc ces di- visions ? seront-elles arbitraires , ou suivront-elles 1 ordre de l'organisation? Si nous prenons des caractères uniques, nous ne verrons les productions naturelles que par une seule fenê- tre, pour ainsi dire, sans pouvoir les considérer sous tous leurs points de vue. A force de méthodes qui prendroient toutes un chemin différent, on parviendroit à obtenir une description com- plète de chaque être , quoique cette route soit extrêmement longue. Diverses classifications conservent d'ailleurs une partie de l'ordre naturel des productions vivantes , et celles- là sont les meilleures , quelque difficiles qu'elles puissent être d'abord pour les étudians. Les méthodes purement ar- tificielles peuvent être commodes, mais elles ne donnent que défausses idées sur le système des êtres, dont elles dénaturent les rapports. Rassembler un arbre avec une herbe , un co- quillage avec un poisson; confondre un quadrupède vivipare avec un lézard, etc., c'est tout brouiller, tout dénaturer. Un papillon vole, est-ce une raison pour le mettre au rang de l'aigle ? Le dattier et le cerisier produisent des fruits à noyau, doit-on pour cela les confondre? Cest cependant sur des fondemens aussi frivoles, ou même aussi absurdes , que sont appuyées la plupart des classifications artificielles. V. MÉTHODE. Au surplus, la nature montre d'elle-même plusieurs fa- milles ou des classes séparées par des distinctions assea tran- chées. Les oiseaux forment une classe bien isolée , de même que les poissons à nageoires et les insectes. Dans le règne végétal, on distingue sans peine les graminées, les ombel- hfères , les crucifères, les labiées , les papdionacées, etc., xiv. 36 562 H î S au premier coup d'oeil. La nature a formé ces groupes elle- même. Mais il est des espèces, pour ainsi dire, vagabondes, dont l'ambiguïté est telle, qu'on ne sait où l'on doit les rap- porter , car elles semblent appartenir à plusieurs classes à la fois , et presque également. D'ailleurs, plus les espèces sont petites, plus elles sont nombreuses, et plus les embranche- ;mcns de leurs rapports se ramifient. Il semble alors que cha- que espèce se lie à ebaque espèce, que le tout s'unisse au tout, et multiplie ses liaisons en raison directe du nombre des variétés. Comment se tirer d'un tel labyrinthe , sans méthode? Il en faut une à quelque prix que ce soit; sans cela tout retombe dans un vrai chaos. Mais sur quels principes former cette méthode? seront-ils clairs, sensibles, évidens? S'il me faut disséquer une mouche au microscope, pour savoir à quel genre je dois la rapporter, me voilà jeté dans un océan sans bornes. Nous contenterons- nous des seuls caractères extérieurs, ou faudra-t-il, le scalpel à la main, dépecer les animaux, fouiller dans leurs entrailles palpitantes , et s'entourer de sanglans cadavres ? formes odieuses, mais pourtant quelquefois nécessaires ! La nature cache ses trésors à l'homme ; elle aime le secret et la solitude; elle couvre d'un voile sombre ses plus étonnantes merveilles, comme dans un sanctuaire où elle les dérobe aux regards les moins faits pour ce spectacle. Quel jeu admirable dans l'in- térieur des corps ! quelles fibres , quels vaisseaux et quels nerfs! quelle perfection dans les moyens, quel étonnant mé- canisme! Le monde invisible et intérieur est encore plus su- blime , plus divin que le monde extérieur et visible. La nu- trition , la génération, la circulation , la sensibilité, toutes les actions internes des êtres vivans sont autant de sources de beautés ineffables : je dis plus , je les regarde comme indis- pensables pour classer naturellement les productions ani- mées. Cependant ces méthodes savantes sont, moins que les autres, à la portée de tous les hommes , et voilà un défaut inévitable. Sans recourir toutefois à ces recherches longues et diffi- ciles , on peut se servir souvent des caractères extérieurs , du port, de la forme, des habitudes qui sont presque toujours l'indice et la manifestation de l'organisation interne. 11 y a d'ailleurs des types généraux qui servent à donner quelq \c idée dune multitude d'êtres voisins. Huit ou dix oiseaux vous représenteront presque leur classe entière. Quand vous 10- conuoitrez les principales familles naturelles des plantes d a- près leurs caractères botaniques, vous serez déjà fort avancé. Depuis que l'on a mieux observé les rapports intimes enire les êtres , on a découvert des caractères généraux qui les H I S 563 unissent et tes groupent en familles naturelles. Il ne se- roit plus reçu aujourd hui de rapprocher lel ordre de végé- taux d'un autre, d'après des motifs aussi légers que ceux du nombre seul des et aminés et des pistils, ni de séparer une classe d'insectes de telle autre à cause de quelque diversité dans les parties de la bouche. On consulte "Maintenant un plus grand nombre de relations dans les formes organiques ; on recherche les vraies affinités des familles naturelles: bien que les p.Jmiers, par exemple, soient les uns dioïques , d'autres hermaphrodites et hexandriques , etc. , on les ras- semble sous un même ordre. Pareillement, quoique les crustacés aient diverses formes d'orga nés de manducalion, Ton n'en fait qu'une grande classe naturelle. 11 y a plus de dif- ficulté pour classer les minéraux, à cause du grand nombre des mélanges souvent fortuits qu'ils présentent. Telle mine contient plusieurs métaux et substances minéralisantes dans sa composition ; telle pierre est formée de proportions plus ou moins variables de principes constiluans. Doit-on la ranger d'après l'élément qui y prédomine par sa quantité? Se décide- ra-l-on plutôt d après le prix que l'on attribue à quelques uns de ses principes , comme dans les mines de plomb ou d anti- moine tenant de l'argent ? Préférera-l-on les formes cristalli- nes? mais quelquefois une petite portion de sulfate de fer (-4r) suffit pour entraîner en sa forme cristalline quatre-vingt- dix-sept parties de sulfate de cuivre ; ainsi ce ne sont pas les quantités plus abondantes d'un minéral qui déterminent sa structure cristalline, comme l'a fait voir M. Beudant. Il nous paroît donc que la composition chimique seule décide évidemment de la nature des minéraux, et doit servir de base à leur vraie classification. L'exacte description intérieure et extérieure des objets physiques et 1 observation de leurs mœurs , de leurs actions, ou de leurs propriétés , de leurs habitudes naturelles ou ac- quises , enfin de toutes leurs facultés , comprennent tout ce qu'il est important de connoître. 11 s'agit surtout de bien voir , de commencer par le doute sur toutes les choses , d'examiner avec attention, de comparer et réfléchir beaucoup, de ne pas trop se presser de tirer des con- séquences, de ne voir ni trop ni trop peu d objets à la fois, de s'attacher moins aux formes extérieures qu'aux principes in- ternes, de remonter toujours aux causes universelles, de pren- dre plutôt le milieu que les extrêmes dans les opinions dou- teuses, de ne pas admettre plusieurs principes si un seul suffit, de chercherl'ulile plutôt que l'agréable, et laisser le reste ; de se diriger enfin plutôt par le général que par le particulier, et 564 H I S de porter ses vues aussi loin qu'elles peuvent s'étendre, sans blesser la raison. Comme ii est impossible d'entrer en toutes les particula- rités, dans ce seul article, on pourra lire ceux que nous allons indiquer selon l'ordre dans lequel je les dispose, afin de trouver la régularité d'un ouvrage dans un dictionnaire , et de se former des idées fixes et complètes sur Y histoire natu- relle. Ceci est la véritable science ; le reste n'en est que les matériaux. On commencera par les mots Nature , Naturaliste , Règnes; on prendra ensuite les articles Minéraux, Terre, Eau, Air et Météores, Corps organisés, Vie, Généra- tion et ses diverses branches , comme Sexes , Semence , OEuf, Vivipare, Hermaphrodite, Monstre, etc. Il est aussi nécessaire de voir les articles Facultés, Fonction , Sensibi- lité, Instinct, qui conduiront à d'autres. Les motsNuTRiTioN et Alimens, Bouche, Estomac, Excrémens et Récrémens viendront ensuite ; puis Animal, Végétal, Espèce, Genre, Famille , etc. ; et enfin les détails de chaque classe d'êtres. Parmi les animaux, on lira les articles Quadrupèdes ei Cé- tacés , Oiseaux, Reptiles, Poissons, Mollusques, In- sectes , Vers , Zoophytes. La disposition des êtres créés sur le globe sera utile à consulter aux mots Géographie na- turelle, Habitation et leurs Migrations, etc. A la suite des mots Végétal et Minéral , on trouvera les renvois né- cessaires. Enfin on descendra aux ordres , genres , es- ftèces, en commençant car Y homme , et en s' abaissant dans a progression graduelle des êtres. Mais l'objet indispen- sable est de bien se pénétrer des principes généraux. Ils épar- gneront beaucoup de peine et seront d'une application continuelle dans toutes les branches de l'histoire de la na- ture, (vire Y.) HISTOIRE NATURELLE (De l utilité de V). Rien des personnes s'imaginent que l'étude de Yhistoire naturelle est de pur agrément, et qu'elle sert tout au plus à contenter la cu- riosité , ou même a satisfaire la vanité qu'ont certaines gens de faire parade de leurs connoissances. On l'a regardée quel- quefois comme une de ces brillantes inutilités qui servent à empêcher les hommes fatigués de leur oisiveté, d'être excé- dés d'ennui , ou qui les aident à tuer un temps dont ils ne sa- vent que faire. Bel emploi sans doute pour la science , j'ose le dire, la plus importante aux hommes, par tous les avan- tages qu'elle leur procure! Cependant on ne s'avise pas de penser qu'elle est le fondement même de l'agriculture, du jardinage , de la métallurgie , et que la plupart de ses pro- ductions sont les sources ou plutôt les mamelles nourricières H I S 565 du commerce et de la vie sociale; que nous tirons d'elle nos alimens, nos boissons, nos habillemens, nos teintures , nos bestiaux, nos métaux, nos bois, nos remèdes , et même tous les agrémens de notre existence. Pour manifester plus évidemment cette vérilé capitale, que Y Histoire naturelle est lu source de la vie du genre humain sur la terre , entrons dans lesfaits inléressans qui en fournissent la preuve. On ne contestera point à la Minéralogie d'être l'origine de tous les secours que nous tirons des métaux et des fossiles en général. C'est donc par son étude qu'on a su exploiter les mines et créer tous les arts qui se rattachent à la métal- lurgie. De là les procédés des mineurs, des fondeurs, des essayeurs; de là tant de forges et d'usines pour extraire, bocarder les mines, les réduire dans des fourneaux de fusion au moyen de flux divers. Voyez ce qu'est le sauvage, sans le fer ! Les métaux précieux ont donné naissance aux arts de l'orfèvrerie, du doreur; les autres métaux, à la serrurerie , quincaillerie , taillanderie ; on a su modeler le bronze; l'horlogerie et d'autres arts ont inventé les ma- chines les plus industrieuses; les fabricans de produits miné- aux ont préparé des oxydes métalliques, d?s couleurs pour les verres, les émaux, etc. D'autres parties du règne minéral ont donné naissance aux arts de la poterie, de la vitrification; on a préparé le plâtre, des stucs et cimens pour nos édifices ; le lapidaire et le joaillier ont su cliver le diamant et faire briller les pierres précieuses; tandis que l'art statuaire donnoit la vie au marbre, au porphyre et aux albâtres, le salpêtrier, le saunier et d'autres préparoient des sels , des acides , etc* Si nous entrons dans le Règne végétal , nous n'aurons pas moins de richesses à présenter. Toute l'agriculture, l'a-- ménagement des forêts , les plantations et cultures diverses suivant les terrains, les expositions et localités , les travaux du jardinage, du potager maraîcher, du verger, les greffes et tailles des arbres à fruits ; l'observation des temps et des circonstances propres aux semailles, aux récoltes ; les appro- priations de chaque espèce de plante aux terrains; ici des. prairies , là des moissons , sur ces coteaux, des vignes et des pêchers ; dans ces vallons, du riz oula canne à sucre; ailleurs , des végétaux à graines huileuses, ou des légumineuses, oa des ombellifères ; toutes ces connoissances résultent abso- lument de la véritable science botanique. Ce n'est pas tout ; veut-on des fleurs variées , panachées dans les parterres, ou cultiver dans l'orangerie et les serres des plantes d'agrément ou des fruits étrangers; à qui s'adresser, sinon à l'histoire naturelle , sans laquelle rien ne réussit? Mais combien d'au- tres arts naissent des végétaux? Depuis le fil délicat de cotoa 56G H ï S qui forme ce tissu aérien de mousseline pour couvrir les charmes d'une jeune beauté , jusqu'à ces hauts sapins du nord qui descendent dans les ondes pour naviguer aux mers de TOrient et en rapporter le thé , l'indigo, lesépices; de- puis ces bois variés , qui soutiennent nos édifices , com- posent nos meubles , les couvrent en ébène , en acajou, en marqueterie , jusqu'à ces tiges, ccorces , racines , sucs pro- pres à des teintures , à ces fibres ligneuses susceptibles de faire des cordages, des tapis , des pagnes, jusqu'aux fils de lin et de chanvre servant à fabriquer nos toiles, quelle im- mense variété de produits! quelle source abondante de biens! Joignons-y aussi et la vannerie et la sparterie , et les gros tricots et les toiles qui vêtissent le laborieux villageois, qui forment la tente des peuples pasteurs , ou la voile du navi- gateur pour le faire voler sur 1 Océan ; n'oublions pas la pa- peterie, élément aujourd'hui nécessaire à la typographie, c'est-à-dire, à l'instruction de l'univers. Mais ce n'est encore qu'une partie des bienfaits des végé- taux; la boulangerie et la pâtisserie, les fruits et grains, ob- jets premiers de toute subsistance ; mille arts industriels qui se rattachent à ces nourritures, l'amidonniër, le confiseur, le droguiste , l'épicier, 1 art pharmaceutique et chimique qui sait éclairer tous ces arts voisins ; le savonnier, le vernisseur, le parfumeur, 1 huilier, le raffineur de sucre, le tanneur, le teinturier, etc. , tous se rattachent par mille points de contact à 1 bistoire naturelle , puisqu ils opèrent sur les substances végétales; il en sera de même du vigneron et du préparateur des vins, vinaigre, bière, cidre, eaux-de-vie, dos planteurs de sucre, de café , d'indigo , de coton., etc.; enfin jusque dans des objets vulgaires, comme les champignons où le poi- son est à coté de 1 aliment , combien l'histoire naturelle de- vient indispensable! Passons au Règne animal , et nous y trouverons de nouveaux bienfaits. Le genre humain pourroit-il subsister sans la nourriture qu'il tire des animaux r* L'agriculture , base de toute civilisation, exisleroil-elle sans le secours des bestiaux qui trament la charrue ? Çue deviendrions- nous sans le cheval , le bœuf et la vache , la brebis , la chè- vre , l'âne, etc. ; que deviendraient le Maure et l'Arabe dans leurs déserts sans le chameau et le dromadaire? Le chien n'esi-i' pas nécessaire,puisqu'il nous ajda jadis à soumettre et réduire en domesticité ces quadrupèdes , puisque! nous sert dans nos chasses n combattre les espèces féroces, ou pour s'emparer dé vive force <• une proie agile e! vagabonde ? Ceci ne suffisoit pas à nos besoin?, ou ne saiisfaisolt pas la curiosité de nos appétits. L'Histoire naturelle a présenté H I S 56; les oiseaux galhnace's à notre porte'e ; elle a donné à nos basses-cours la poule , le paon , la peintade , le dindon , et bientôt peut-être le hocco et les linamous ; elle y a joint'les pigeons , les canards et les oies , etc. Dans nos viviers se sont multipliés la carpe , la tanche , la lote , l'anguille , le bro- chet , etc. Les lacs et les mers nous ont présenté les innom- brables habitans de leurs ondes, et jusqu'aux huîtres, aux crabes et crustacés de leurs rivages, comme une proie inta nssable. De là naquirent les arts culinaires pour les chairs de boucherie et de venaison , et la poissonnerie , et les salai- sons , Tinfumation pour conserver des subsistances trop abon- dantes. De là sont sorties d'autres branches d'industrie, la préparation des huiles de poisson pour la corroyerie, l'éclai- rage, les savonneries; les graisses des animaux ont donné naissance à la chandelierie ; on a fabriqué des colles fortes ; les peaux des quadrupèdes ont surtout offert un immense objet de commerce , soit pour les opulentes fourrures des animaux du Nord , soit pour la fabrication des cuirs et autres pelleteries ; ainsi l'on a vu s'élever la tannerie, la corroyerie, la ganterie , la marroquinerie , la chamoiserie , la parchemi- nerie, etc. Les poils ont donné des matériaux à la chapellerie, à divers feutrages ; les laines sont devenues la base de la fa- brication des étoffes et de divers tissus plus ou moins précieux, depuis le schall de Cachemire formé du poil soyeux des chè- vres du Kerman et de Caboul, jusqu'à la bure grossière de la modeste villageoise; depuis le mérinos d'une élégante pari- sienne, jusqu'au droguet de nos campagnards. Joignons à ces tissus , les plus riches vêtemens que nous offre la chenille du mûrier, qui jadis étoient réservés aux princes de la terre , et maintenant se trouvent jusque dans la cabane du pauvre. Si nous voulons encore examiner les produits des oiseaux , tels que la plumasserie, l'édredon, l'autruche, et des aigrettes élégantes ; si nous observons tout ce que l'industrie sait tirer des cornes, des écailles, des os, de l'ivoire et de la nacre, des coraux , des perles vraies ou imitées , pour une infinité d'objets usuels, boîtes, tablettes, peignes, manches, cou- vercles ; si nous ne voulons oublier ni les teintures les plus riches de cochenille, ni la cire et le miel , doux présens des abeilles, ni les laques, ni la boyauderie, etc. , nous verrons que la nature ne pouvoit rien nous prodiguer de plus, puis- qu'elle nous accorde jusqu'au superflu même. Que de motifs de l'étudier , de puiser sans cesse dans cette source intarissable d'opulence et de civilisation ! C'est par 1 histoire naturelle seule que les nations commerç/otes el industrieuses parviennent à ce faîte de grandeur, d'éclat et 568 H I S de pouvoir qui commande l'admiration à la terre et qui nour- rit, dans le sein d'un utile travail, une multitude de peuples , depuis qu'ils sont sortis de la nuit de la barbarie. Trop heu- reux si bientôt, abjurant leurs antiques querelles, ils profi- tent de la paix et d'une amitié universelle pour s'élancer en commun dans cette noble carrière de gloire et de félicité ! Chaque production de la nature est pourvue de quelque propriété nécessaire, soità l'homme soit aux créatures dont il se sert. Les venins eux-mêmes sont utiles, et ne sont pas poisons pour tous les animaux. La ciguë* est dangereuse pour l'homme ; cependant les chèvres la recherchent avec plaisir, et n'en sont point incommodées. D'ailleurs on peut se servir avec un grand avantage de quelques poisons , soit comme remède actif, pris à petite dose , soit pour se défaire des ani- maux nuisibles. Par exemple, qu'y a-t-il de meilleur que l'a- ionit pour empoisonner les loups , qui craignent peu les au- tres poisons, et qui ne meurent pas même de l'arsenic? Ce- pendant les chevaux mangent l'aconit sans danger. Les mulots se détruisent aisément, en leur offrant à ronger des pois in- fusés dans une décoction àH ellébore blanc {veratrum album'). lj'agaric attire les belettes et les putois dans les pièges. Si vous voulez allécher les loups cerviers dans vos lacets, vous emploierez Y herbe au chat (nepeta eaiaria), ou le inarum (teu- crium ). On empêche les cochons de labourer les terres en- semencées et les prés, en leur fendant le groin; et l'on fait périr, parle moyen du poivre, les sangliers qui dévastent les; champs. Voulez-vous connoître ce qui convient le mieux à vos bes- tiaux ? il vous faut consulter sans cesse Y histoire naturelle. Par exemple , il est avantageux de savoir que les chevaux se plai^ sent à vivre dans le voisinage des ombreuses forêts ; que ceux élevés dans les lieux secs , pierreux et hauts, sont petits et grêles ; que tous ne peuvent supporter dans leur nourriture le feuillage du merisier {prunus pa dus); que le petit charanson (curculïo paraplectkus) , qui vit sur le phellandiium , les fait, dit-on , mourir de la paraplégie lorsqu'ils l'avalent ; que Yoëslre nasal, sorte de mouche , dépose souvent ses œufs dans leur nez, pendant l'été , et les fait périr si 1 on n'a pas eu le soin de les en débarrasser. Vous apprendrez que les chèvres ne peuvent souffrir les terrains bas et humides , où elles pé- rissent de maladies ; tandis qu'elles trouvent , sur les lieux élevés, les lichens, les muguets, l'arnica et autres plantes dont elles sont très-avides. Voy. Habitation. Les collines sèches , découvertes et exposées au vent, con- viennent très-bien aux brebis, ainsi que lafesluca owna qui y croît ; tandis que les vallées profondes et humides les rendent H I S 56g ïiydVopiques, leur donnent des vers ou douves (distoma hepa- tirum de Rudolphi) dans le foie , et des hydatides {cysticercus, Rud. ); mais avec le sel on fait périr ces vers. Les lieux ma- récageux n'offrent, en outre, que des plantes vénéneuses aux moutons, comme l'anthéric ossifrage, la renoncule^amm?//a, la myosotis aquatica , la prêle , etc. D'ailleurs , leur laine y de- vient extrêmement rude et grossière ; et nous sommes per- suades qu'on obliendroit dans nos climats des moutons à laine presque aussi fine que ceux d'Espagne , si l'on savoit ce qui convient le mieux à nos troupeaux. Les bestiaux savent choisir les plantes qui leur sont utiles , il est vrai ; mais lorsqu'on les conduit dans les lieux où elles ne croissent pas, la faim oblige ces animaux à man- ger ce qui leur répugne et ce qui les rend malades. Voilà souvent la cause de ces épizooties qui désolent les campagnes et ruinent tout un pays; ce qu'on éviteroit aisément par les connoissances à1 histoire naturelle. Les bœufs se plaisent dans les lieux bas et les prairies grasses et fertiles , où ils deviennent prodigieusement gros , et ou les vaches donnent une grande quantité de lait, comme en Hollande; mais l'aconit, la ciguë, l'anémone des bois, sont mortels pour ces animaux. Les bords de la mer, où ils trouvent le gramen triglochin qu*ils aiment beaucoup et qui les engraisse , leur sont très-avantageux. Les veaux rejettent la reine des prés , spirœa uimaria, dont les chèvres s'engrais- sent et font leurs délices. Il en est de même pour les oiseaux: les poules, par exem- ple , sont couvertes en hiver de poux qui les rongent ; mais on les fait mourir avec du poivre. Si l'on veut élever des paons , il faut se garder de leur laisser avaler des fleurs de sureau, qui les feroient périr, comme les baies de cet arbrisseau font périr les poules. Les jeunes dindons ont besoin qu'on mêle des or- ties et des ognons hachés dans leur pâtée. Quiconque con- noît les temps du passage des oiseaux voyageurs, sait en pro- fiter pour en faire de grandes captures. C'est ainsi que dans le Brabant on prend des milliers de pinsons à leur émigration d'automne dans les pays chauds. Les harles et les plongeons qui passent en grandes caravanes sur les lacs qu'ils dépeu- plent, deviennent la proie de ceux qui commissent leur temps d'arrivée. Voyez Migration. ^eut-on faire fuir les serpens d'un canton? il suffit d'y planter de la livêche {ligusticum levisticum , Linn.); et on peut même manier impunément ces animaux quand on s'est frotté les mains de cette plante odorante , qui semble les faire tom- ber en léthargie. Quiconque étudie Y histoire naturelle, sait quand les poissons 5;° 'f I I S arrivent sur les côles de la mer ; quand les harengs , les sau- mons paroissent, et les lieux qu'ils fréquentent de préférence. Ainsi, le saumon cherche les embouchures des fleuves dont le fond est de craie ; la brème préfère les rivages couverts de gramens ; la perche , les rochers et les cailloux. 11 faut con- noitre le temps , la saison , les jours , les heures : sans ces ob- servations, on aura beau jeter ses filets , on ne prendra rien. Il faut savoir comment les anguilles s'enfoncent sous la vase , comment elles passent d'un lac dans un autre en sortant de l'eau dans les ténèbres. Si l'on ignore que la flamme éblouit les brochets pendant la nuit , de manière qu'on peut alors les percer d'un fer; si Ion ne commit pas les principes sur les- quels on doit construire un vivier, et que l'eau de fontaine ne convient pas aux poissons , parce qu'elle n'est pas assez aérée ni chargée de débris des végétaux, on perdra son argent, son temps et ses peines. Pour les insectes, n'est-il pas utile de savoir que la ca- rotte récente et l'écorce de peuplier font fuir les grillons ; que la fumée du poivre de Guinée ( cupsicum annuum) , l'in- fusion de la dentelaire (plumbago europœà), le ledum , l'aco- rus, le chêne vis et les fourmis tuent les punaises; enfin, que la rimicifuga fœikla leur est très-contraire:' On ne saura ja- mais bien élever lus abeilles , les vers à soie , sans étudier leur histoire. Les puces, les poux, les charansons, les gribou- ris de la vigne et mille autres insectes nuisibles, ne peuvent èlre détruits que lorsqu'on aura bien connu leur nature et les choses qui leur sont contraires. Dans le règne végétal , on laisse périr une foule de plantes faute d'en connoîlre tous les avantages. Combien d'autres qu'on pourroit acclimater avec le plus grand profit! Si l'on négligeoit moins l'économie domestique, combiena#. Lath. Genre d'oiseauxde Tordre des Galli- nacés et de la famille des Nudipèdes. V. ces mots. Caractères: bec entouré à la base d'une peau nue, quelquefois gibbeuse , épais , robuste , comprimé par les côtés; mandibule supé- rieure voûtée, courbée à la pointe, plus longue que l'infé- rieure, dont elle couvre les bords; narines ovales, latérales, en grande partie cachées sous une membrane, ouvertes dans le bas ou par-devant, situées à la base ou vers le milieu du bec et quelquefois bombées ; langue épaisse , charnue , en- tière ; iorum glabre ; tarses allongés et sans éperon ; quatre doigts , trois devant , un derrière ; les antérieurs unis à la base par une membrane ; le postérieur articulé sur le tarse , moins haut que chez les autres gallinacés, moins bas que chez les maraîls, et appuyant à terre sur une partie de sa lon- gueur ; ongles robustes, comprimés latéralement, courbés et pointus; ailes courtes, concaves, arrondies; les trois premières rémiges graduelles ; les suivantes , jusqu'à la sep- tième, les plus longues de toutes; queue composée de pennes larges, planes , un peu étagées , pendantes , et au nombre de douze ; c'est par une faute typographique qu'on en a indiqué quatorze dans l'analyse de mon Ornithologie élémentaire. Tous les gallinacés de ce genre sont étrangers à l'Europe, à l'Afrique et à l'Asie. On les trouve en Amérique , depuis le Mexique jusqu'au Paraguay inclusivement. Là, ils rem- placent les dindons qui en habitent la partie septentrionale f depuis le Canada jusqu'au nord de la Nouvelle-Espagne , mais qu'on ne rencontre pas au-delà, et que l'on a confon- dus avec les Hoccos , en disant qu'on les trouve au Brésil. Leshoccos, oiseaux paisibles , sociables et confians , vi- vent en troupes nombreuses dans les vastes forêts de l'Amé- rique méridionale , et ne deviennent inquiets et farouches près des lieux habités que parce qu'ils sont, comme au Para- guay , continuellement exposés aux armes des chasseurs. Ils se tiennent ordinairement sur les montagnes , mais toujours dans les grands bois , d'où leur est venu le nom mexicain tépetotolt (oiseau de montagne). Ils cherchent à terre les fruits âont ils se nourrissent, et se perchent sur les arbres les plus élevés où ils doivent garder mieux leur équilibre que les dindons, d'après la position et l'étendue de leur doigt pos- térieur. Les uns nichent sur les fortes branches des arbres, les autres sur le sol , ce quiparoît dépendre des localités. Leur nid est composé de rameaux secs et de brins d'herbes en de- hors, defeuilles en dedans. Leur ponte est peu nombreuse ; on la dit de deux à huit œufs. Les espèces sont-elles en aussi grande HOC 5bï quantité dans la nature que dans nos ornithologies, carladiffé- rence de plumage du jeune et de l'adulte, les variétés produites par le mélange de ces oiseaux en domesticité, et de plus, les divers noms que les différentes tribus de sauvages leur ont donnés , chacune dans son langage, ont peut-être contribué à la multiplicité des espèces purement nominales ? Au reste , Sonnini , le seul naturaliste qui ait bien observé les hoccos de la Guyane, n'indique qu'un hocco noir , et donne pour des variétés de sa race les hoccos du Brésil et moucheté de blanc , et pour deux espèces distinctes, outre le pauxi à pierre , les hoccos de Curassow et du Pérou, celui-ci ayant été signalé mal à propos pour la femelle du hocco noir. M. Themminck décrit six espèces , dans son Histoire des Gallinacés ; savoir : deux pauxis et quatre hoccos , dont un étoit inconnu jus- qu'alors , et un autre présenté pour une variété du hocco noir. Comme je ne connois, ainsi que beaucoup d'autres, que la dépouille des hoccos , ce sera donc , d'après Sonnini et Themminck qui a été à portée de prendre des renseigner mens positifs sur ces oiseaux dans les ménageries d'Hollande , où ils se sont autrefois beaucoup multipliés , et où l'on a croisé les races de diverses manières; ce sera , dis-je , d'après ces savans , que je décrirai ces gallinacés. L'ornithologiste hollandais en a fait deux genres sous les noms de pauxi et de hocco ; je les ai réunis dans un seul , mais divisé en deux sec- tions ; la première , se compose des hoccos pauxi et mitu t dont le bec est très-court , très-comprimé par les côtés et caroncule à la base, dont les narines sont situées près du front et ouvertes par en bas ; la deuxième contient les hoccos noir, coxolitli, à barbillons et de Curassow, qui ont le bec plus allongé et courbé dès la base ; les narines posées vers le mi- lieu du bec , et ouvertes en devant. Le Hocco A barbillons, Crax carunculata, Themm. Nous devons la connoissance de ce hocco àM.Themminck qui n'a vu qu'un seul individu apporté du Brésil à Lisbonne. Il a le bec plus court et plus fort que le hocco noir ou le mitu poranga; la mandibule supérieure plus élevée , avec une membrane rouge ; cette membrane s'étend de chaque côté sur la man- dibule inférieure où elle prend la forme d'un petit barbillon arrondi ; le tour de l'œil est couvert de plumes ; la tête , la huppe , toutes les parties supérieures , le cou et la poitrine sont noirs et à reflets verdâtres comme chez le hocco noir. Le Hocco du Brésil n'est point , suivant M. Them- minck , une variété du hocco noir, ainsi qu'on Ta cru jusqu'à ce jour , mais une espèce particulière décrite ci-après sous le nom d'Hocco mitu. 58* HOC Le Hocco brun du Mexique; c'est Vhoazin décrit sous cetle dénomination dans l'Ornithologie de Brisson. Voyez Hoazin, page 5 78. Le Hocco coxoLiTLi , Crax rubra, Themm. , est , selon cet ornithologiste, une espèce particulière, la même que le coxolilli de Fernandez, et que la poule rouge d'Albin; de plus , ce savant nous assure que la variété figurée pi. 63 du Synopsis de Latham, est la femelle dans son jeune âge; et que le hocco de la pi. enl. de Buffon , la variété du hocco noir, dont parle Sonnini , et le hocco du Pérou de Bris- son , sont des métis provenant des huccos noir et coxoliili. Celui-ci a la taille du dindon, deux pieds dix à onze pouces de longueur totale ; le bec et les pieds robustes ; une huppe très-grande et très-touffue , qui se dirige sur l'occiput et sur le dessus du cou, et qui est composée de plumes larges à leur extrémité , contournées, frisées et blanches, mais noires à leur origine et à leur pointe ; les tempes garnies de peti- tes plumes qui s'étendent jusqu'à la base du bec ; le front, les côtés de la tête et le haut du cou, couverts de plumes d'un blanc pur , et terminées par une lunule noire ; la poitrine, toutes les parties supérieures et la queue d'un roux rou- geâtre , et d'un brun noirâtre sur la tige ; les parties infé- rieures d'un roux clair ; les deux mandibules de couleur de corne à la base , et d'un blanc jaunâtre à la pointe ; les pieds couleur de corne ; l'iris d'un brun foncé. Le mâle et la femelle adultes se ressemblent. Les jeunes n'ont point , dans leur première année , les plumes de la huppe contournées ni frisées , mais droites ; elles sont variées de roussâtre , de blanc et de noir ; les deux dernières couleurs sont aussi répandues sur les côtés de la tête et sur le haut du cou, mais le noir domine ; de larges bandes transversales d'un blanc rous- sâtre et bordées de noir , se font remarquer sur les parties supérieures et sur les pennes caudales ; celles-ci sont blan- ches à l'extrémité. Ce n'est qu'après la première mue que les plumes de la huppe commencent à prendre les formes de celles des adultes ; les raies transversales sont alors moins nombreuses, et il n'en reste que très-peu de vestiges après la deuxième. Le Hocco DE CuRASSOW , Crax globicera , Lalh. , pi. enl. 86 , sous le nom de hocco de la Guyane. C'est le teunchoii des naturels de Curassow, et le hocco theucholi de Them- rninck. On le trouve dans la Guyane espagnole. La mem- brane charnue de son bec forme , entre» les ouvertures des narines , une protubérance jaune , aussi grosse qu'une ce- rise; les plumes de la tête sont longues, contournées, frisées, plus larges en haut qu'en bas ; le tour de l'oeil est nu. et tout H O C 533 le plumage est d'un noir à reflets verdâlrcs; à l'exception du bas-ventre, des couvertures inférieures et de l'extrémité des' pennes de la queue qui sont d'un beau blanc , le bec et les pieds sont noirâtres. Longueur totale , trois pieds. La fe- melle ressemble au mâle ; le jeune est d'un noir mat, rayé transversalement de blanc, et n'a qu'un très - petit tuber- cule. Ce n'est qu'après sa seconde mue que son vêtement est sans raies blanches. Le hocco , figuré dans Albin, pi. 3a , paroît être , suivant M. Theinminck , un individu métis pro- duit par un mâle de cette espèce, et une femelle du hocco r.oxolitli. Il est d'un noir rembruni , avec une huppe rayée de noir et de blanc; roussâtre sur le bas-ventre ; blanc à l'ex- trémité de la queue ; finement rayé en travers de blanc sur le reste du plumage ; sans tubercule à la base du bec, et em- plumé s,ur les tempes. Le Hocco de la Guyane. C'est, dansBHsson, le Hocco NOIR. Le Hocco de la Guyane de la pi. enl. de Buffon , n.° 86, est le Hocco de Curassow. V. ce mol. Le Hocco mitu , Craxmitu, Vieilli; Pauximilu, Themm. C'est, selon M. Themminck , une espèce distincte qu'ont fait connoître Marcgrave et Jonston sous le nom de mitu, et que l'on a confondue avec le hocco noir , enladonnantpour une variété accidentelle dumâle. Le mitu porte sur l'origine du bec un tubercule corné qui en fait partie ; les narines sont situées derrière ce tubercule, et en partie recouvertes par une mem- brane garnie de petites plumes. Il a deux pieds cinq pouces de longueur totale ; la crête de la mandibule supérieure s'é- lève au-dessus du crâne , se présente en devant sous la forme d'une arête tranchante et s'élargit à sa base ; une touffe de plumes droites est implantée sur le front à l'insertion du tu- bercule ; la tête et le dessus du cou sont garnis de plumes très-courtes, veloutées et d'un noir mat ; le reste du plumage est de cette couleur, mais avec des refiels violets et pourpres, à l'exception cependant des pennes caudales, dont l'extré- mité est blanche ; du bas-ventre , et des couvertures infé- rieures de la queue qui sont d'un roux-marron ; le bec est rouge; l'iris noirâtre, et le tarse d'un rouge brun.1 Celte es- pèce, qui se trouve au Brésil, est rare dans les collections. L'individu qui est au Muséum, diffère seulement du précé- dent , en ce qu'il a l'extrémité des pennes de la queue d'un roux>marron : c'est, selon M. Themminck , un jeune dont la mandibule supérieure n'offre pas toute sa perfection. Le Hocco mitu poranga. V. Hocco noir. Le Hocco moucheté de blanc a été pris mal à propos," S84 HOC par des ornithologistes , pour la femelle dans l'espèce du Hocco noir. V. ce mot. (s.) Le Hocco noir , Crax alector, Lath. , pi. enl. f. 4- C'est le hocco mitu poranga de Marcgrave et de Themm. , le poès de Frisch , le hocco de la Guyane de Brisson , le iepetoioli des Mexi- cains, le mitu du Paraguay , et le pabos de monte des Espagnols du Mexique. Il approche de la grosseur du dindon; sa tête est ornée dune huppe , composée de plumes étroites , un peu inclinées en arrière, mais dont la pointe revient et se courbe en avant ; cette huppe élégante occupe toute la longueur de la tête , et l'oiseau la reLève ou l'abaisse , selon qu'il est di- versement affecté ; elle est d'un beau noir velouté , de même que les plumes de la tête et du cou; le ventre , les couver- tures inférieures de la queue, et une partie de celles des jam- bes, sont d'un blanc mat ; le reste du plumage et.le bec , d'un noir foncé , mais sans éclat. Le tour des yeux est d'un beau jaune , aussi bien que la membrane du bec ; l'iris noir ; le tarse d'un cendré bleuâtre. Longueur totale , deux pieds huit pouces. La planche enluminée de YHistoire des Oiseaux par Buffon, n.° 5 , indique un hocco moucheté de blanc pour la femelle du hocco noir; des ornithologistesont adopté cette distinction, mais elle n'est pas fondée ; ce hocco moucheté de blanc est une race constante qui vit principalement sur les bords du fleuve des Amazones. La vraie femelle du hocco noir est plus petite que le mâle , a la huppe moins belle , moins élevée , et d'un noir moins luisant ; la queue moins longue , et les plumes de la poitrine terminées par une ligne grise et étroite. Le jeune, avant sa première mue, a deux pieds de lon- gueur totale ; les plumes de la huppe droites , nullement frisées , rayées de noir et de blanc ; le cou noir ; toutes les parties supérieures, les pennes alaires et caudales rayées en travers de blanc roussâtre ; la poitrine , le ventre et les jam- bes roux, avec des bandes noires; les autres parties infé- rieures d'un roux clair ; les pieds d'un gris-roux. A mesure que les jeunes avancent en âge , les bandes transversales dis- paroissent ; la teinte rousse des parties inférieures est rem- placée par un blanc pur sur le ventre et sur les couvertures de la queue, puis il finit par n'être plus varié de blanc. C'est un hocco de cet âge que M. de Azara a indiqué pour la femelle. Dans le grand nombre de hoccos noirs que Sonnini a vus à la Guyane, il n'en a trouvé qu'un seul sur les bords du Sinamari , qui différoit des autres par deux petites bandes transversales blanches sur chaque plume de la huppe, par quelques plumes grises sur ses jambes, par son bec bleuâtre , par son iris d'un beau bleu. HOC 585 Cette espèce est une des plus nombreuses de celles qui peuplent les immenses forêts de la Guyane. On la trouve aussi au Brésil et dans d'autres contrées chaudes de l'Amé- rique. Fernandez et Nieremberg ont raconté des choses extraor- dinaires de la familiarité des hoccos , et on est tenté d'y ajouter foi, lorsqu'on a vu, comme Sonnini, quelques individus de cette espèce se promener librement dans les rues de la ville de Cayenne , ne point paroître effrayés à l'ap- proche des hommes ni des animaux, reconnoître la maison où ils sont nourris , et y donner tous les signes d'une fami- liarité complète et d'une intelligence étonnante. Cependant, si l'on ne fait attention qu'au peu de soin que ces oiseaux semblent prendre de leur propre conservation , ils paroissent stupides dans l'état de liberté ; mais cette sorte d'insouciance est , d'un côté , l'effet de la sécurité dont ils jouissent au milieu de vastes solitudes, où n'ayant rien à re- douter, ils doivent être naturellement sans défiance; et de l'autre , l'indice de la facilité que l'on auroit de les rendre domestiques. C'est aussi le gibier le plus aisé à tuer, et la res- source la plus assurée , comme une des meilleures pour le voyageur qui s'égare vers le centre du continent de l'Amé- Tique. La démarche du paisible hocco est lente et grave ; son vol lourd et bruyant; son cri aigu et en deux temps , po-hic. Outre ce cri , lorsque le hocco marche sans inquiétude , il fait en- tendre un bourdonnement sourd et concentré , qui se forme dans la capacité de l'abdomen , et se répand au-dehors par les chairs et les tégumens , à peu près comme dans 1' Agami. V. ce mot. La conformation de la trachée artère du hocco contribue sans doute à cette émission de sons particuliers ; sa substance est ferme , ses anneaux ont de la solidité ; après s'être enfoncée en droite ligne jusqu'au bas du cou, elle perd sa forme cylindrique et devient un peu large et aplatie ; elle fait ensuite une circonvolution sur elle-même , se replie de nouveau avant d'entrer dans les poumons. Les hoccos se nourrissent de fruits sauvages , parmi les- quels le botaniste Aublet a remarqué ceux du thoa piquant (ihoa urens'). Leur ponte a lieu dans la saison des pluies , et consiste en œufs blancs , au nombre de deux jusqu'à six, sui- vant l'âge des femelles , et semblables à ceux de la poule d'Inde. Ils n'emploient que fort peu d'industrie à la construc- tion de leur nid ; ce sont des bûchettes négligemment entre- lacées de brins d'herbe. Le Hocco PAUXI , Crax pauxl , Lath.; pauxi gaïeata , Themm. , pi. M 22, n.° 2 de ce Dictionnaire. Ce hocco se 58G HOC distingue des autres par un tubercule de couleur Lieue , fait en forme de poire, adhe'rant à la hase du bec par sa pointe et s'inclinant fort peu en arrière. Ce tubercule a des rainures en dehors , de petites cellules en dedans, et a la dureté de la pierre; ce qui fait soupçonner que c'est de là qu'est venu à cet oiseau le nom d'oiseau à pierre , et ensuite celui de pierre; mais son vrai nom, le nom sous lequel on le connoît au Mexique , sa patrie , est pauxi. Il est de la grosseur du dindon femelle , et il a deux pieds dix pouces de longueur totale ; le plumage d'un noir lustré de bleuâtre. La femelle ne se distingue qu'en ce que le tubercule est moins grand que chez le mâle ; le tubercule des jeunes est arrondi, leur livrée est brune et rousse; mais, dans le premier âge , le tubercule n'est point apparent , et ils sont couverts alors d'un duvet brun ; il faut cependant en excepter les plumes qui entourent l'anus, les couvertures du dessous de la queue et l'extrémité des pennes, qui sont blanches ; la couleur rouge qui couvre le bec, est plus pâle que les pieds , qui ont une teinte bleuâtre sur la face postérieure ; les ongles sont noirs. C'est improprement que l'on a appelé cet oiseau le piètre de Cayenne , puisqu'il ne s'y trouve pas , ni à la Guyane fran- çaise. Le botaniste Aublet se trompoit certainement lorsqu'il assuroit Monlbeillard qu'on le rencontre dans les lieux inha- bités de la Guyane, puisque Sonnini, qui a pénétré très-loin dans l'intérieur et a parcouru ces régions solitaires et inha- bitées , nous assure ne l'avoir jamais rencontré; de plus , il a interrogé les naturels de la Guyane et a consulté les chas- seurs; tous lui ont dit qu'il leur étoit absolument inconnu. Ceux qu'on a vus en domesticité dans ces contrées , y ont probablement été apportés du Mexique , car il paroît qu'on ne les trouve pas au Pérou ni au Brésil, puisque les au- teurs qui ont visité ces pays n'en font aucune mention. Le pauxi , dit Fernandez, se perche sur les arbres , pond à terre comme le faisan, mène ses petits et les rappelle de même. Sa nourriture , dans son premier âge , consiste en insectes , et dans un âge plus avancé , il y joint les fruits , les graines, et tout ce qui convient à la volaille. Son naturel est celui des hoccos ; il est peu farouche et pesant, mais il ne se laisse ni prendre ni toucher. Aucun voyageur ne parle de la voix du pauxi; elle doit néanmoins avoir quelque chose de particu- lier, puisque le conduit où elle se forme a aussi une confor- mation toute particulière , ainsi que le célèbre Daubenton l'a observe. La trachée artère du pauxi paroît être la plus lon- gue, proportion gardée, de toutes celles qui ont été examinées jusqu'à présent dans les oiseaux. Elle s'étend à l'extérieur de la poitrine , sous la peau , et passe d'abord par le bas , sur le Il O C 58; muscle pectoral droit, allant directement jusqu'au bout du sternum, où elle fait une circonvolution vers la gauche, d'en- viron trois pouces de longueur et à peu près dans la forme d'un anneau ; elle revient encore par-dessus le muscle pec- toral droit , et tourne dessus la clavicule , pour se prolonger enfin dans la poitrine. Voyez les Mémoires de t Académie des sciences de Paris, année 1761, page 076, et les Transactions linnéennes de Londres , tome 4- 1 Page 90. Nota. M. Themminck s'est mépris , en attribuant au pauxi le cri po-foc et un bourdonnement sourd et concentré. Ce cri elce bourdonnement appartiennent au Hocco noir. V. son article. Le Hocco du Pérou, Crax alectorfœmina, Lath., fig. pi. enl. de Buffon , n.° 128. Ce hocco a la tête et lo haut du cou bleuâ- tres ; les plumes de la huppe, noires à la pointe et blanches dans le reste ; une teinte de brun rougeâtre répandue sur tout le corps. L'on connoît trois variétés dans cette espèce : l'une, dont le ventre est blanc et le cou entouré de bandes alternative- ment blanches et noires ; la seconde , dont tout le corps est rayé de brun rougeâtre et de jaunâtre ; la troisième , qui a 7 comme la première , des espèces de colliers blancs et noirs 7 la queue traversée par neuf bandes jaunes et bordées de noir. Ce hocco et ses variétés sont, suivant M. Themminck, des métis provenant du hocco coxolitli et du hocco noir. Tous ces oiseaux vivent au Pérou, (s. etv.) Economie rurale. — Les hoccos , dit Sonnini , loin d'être farouches , montrent les plus grandes dispositions à s'appri- voiser, et l'on ne peut trop s'étonner que nos colons de l'A- mérique n'aient pas encore cherché à se les approprier, en les élevant dans leurs basses-cours. Ils ne sont pas délicats sur le choix de leur nourriture ; tout leur convient. Ils man- gent également le maïs , le riz , le pain , la cassave , les ba- nanes , les patates et toutes sortes de fruits. Leur chair, qui est blanche , abondante et d'un excellent goût , acquer- roit encore de ia saveur par les soins de la domesticité. Il est très-vraisemblable que l'on réussiroit facilement dans nos colonies, puisque la température n'opposeroit aucun obstacle à leur propagation ; mais il faudroit des essais plus multipliés, des moyens plus lents pour transporter avec avantage les hoccos en France. « Mauduyt ( Encyclopédie méthodique) pro- pose deux choses à faire pour nous les procurer : i.° accou- tumer tellement les espèces à la domesticité , dans leur pays natal, qu'elles fussent fécondes dans cet état; 2.° les trans- porter de leur terre natale en Europe , dans des provinces où la différence de chaleur ne fût pas trop considérable , et où ils pussent se former au climat par degrés. » Quoique les 588 HOC Hollandais n'aient pas rempli ces deux conditions , ils ne sont pas moins parvenus à en tirer plusieurs générations. On cite, entre autres, M. Ameshoff, qui faisoit servir sur sa table des pauxis , des hoccos et différentes espèces de faisans exotiques, qui tous étoient nés dans sa magnifique ménagerie. Le naturel des hoccos nés et élevés en domesticité peut , dit M. Themminck, se comparer aux mœurs douces et paisibles de nos coqs. Ils se plaisent dans le voisinage de l'homme , recherchent sa société , et ne paroissent nullement regretter leur demeure solitaire : en effet, ces oiseaux, élevés jeunes, deviennent très-familiers , et sont susceptibles de reconnois- sance ; car ils s'attachent à leur maître , et sont jaloux de ses caresses. On en a vu dans les rues de Cayenne entrer dans les maisons et sauter sur les tables pour y prendre à manger, et ils savent parfaitement reconnoître la maison où on les nourrit, Ils font usage des gîtes qu'on leur prépare , et les préfèrent pour pondre et couver. Comme ces oiseaux sont polygames , plusieurs femelles peuvent être servies par un seul mâle , quoique d'une race différente , à ce que nous assure M. Themminck ; et les petits qui sortent de ce mélange ne sont point des métis inféconds. Si l'on veut les ac- climater en Europe , il faut préférer ceux qu'on auroit élevés en domesticité dans leur pays natal , et les placer dans un lieu sec , abrité , et exposé au levant , afin qu'ils puissent jouir, à leur réveil , des premiers rayons du soleil. On doit les tenir, pendant le premier hiver qu'ils passent en Europe , dans un local échauffé , et leur logement doit être construit de manière qu'ils puissent se percher haut , par suite de leur goût naturel pour les lieux élevés , et qu'il soit toujours très- sec ; car l'humidité leur occasione un mal aux pieds , qui a paru à Mauduyt être une gangrène sèche., chez les individus qu'il a vus vivans à Paris. Il résulte de cette maladie mor- telle , qu'ils perdent d'abord une phalange de quelques-uns des doigts, puis une autre, enfin tous les doigts, et même le tarse. Une fois acclimatés , on ne doit point s'inquiéter de leur nourriture ; car, comme je l'ai déjà dit, toutes nos graines céréales leur conviennent ; cependant il est à propos de mélanger du chènevis parmi leurs alimens; cette graine les échauffe et les tient en embonpoint ; il faudra aussi leur donner des orties, car ils en sont très-friands. Comme ces oi- seaux sont d'un naturel paisible et très-doux, ils vivent en très- bonne intelligence avec tous nos gallinacés domestiques, (v.) HOCHEPIED {fauconnerie). V. Hausse-PIED. (s.) HOCHEQUEUE, Motacilla, Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains et de la famille des Chanteurs (V. ces mots). Caractères : bec grêle , cylindrique , subulé , droit ; HOC 583 herbages isolés; les premières préfèrent les eaux stagnantes, et les dernières se plaisent plus volontiers sur les bords des eaux vives et courantes ; les unes et les autres se mêlent avec les bestiaux , voltigent autour du laboureur , l'accompagnent dans ses travaux champêtres, suivent la charrue pour saisir les vermisseaux , les larves dont les sillons nouvellement ren- versés leur offrent une abondante pâture. Ces insectivores, aussi bienfaisans que les gobe-mouches et les hirondelles , sai- sissent quelquefois au vol , mais le plus souvent à terre , dans les herbes , les mouches et moucherons échappés dans l'air au bec meurtrier des autres ; tous les insectes qui peuplent les rives des étangs et des mares , sont la nourriture de ces volatiles. Leur taille svelte , leur petite tête, leurs pieds menus , leur longue queue sans cesse balancée , les font distinguer, au premier coup d'oeil, des autres oiseaux à bec fin. On a donc eu raison d'en faire une petite famille par- ticulière. La lavandière a sur le front un bandeau blanc qui enve* loppe l'œil et tombe sur les côtés du cou ; une calotte noire couvre le dessus de la tête et descend sur la nuque ; un large plastron de cette couleur s'arrondit sur la poitrine et remonte sur la gorge ; le dos est gris ardoisé , ainsi que le croupion et les couvertures des ailes -, les plus grandes et les pennes secondaires sont d'un gris noirâtre , bordé d'une teinte claire , et les primaires noires ; le reste du dessous du corps est blanc ; cette couleur domine presquetotalementsurles quatre pennes les plus extérieures de la queue ; les autres sont bordées de gris sur un fond noir; le bec et les pieds de cette couleur; l'iris est noisette; longueur totale , près de sept pouces. La femelle diffère en ce que le noir de la tête incline au brun , et en ce qu'elle est un peu moins grosse. Les jeunes ont le bec brun ; la tête , le dessus du cou et du corps d'un gris cendré, le dessous blanc; une tache brune sur la poitrine, mais peu apparente dans le premier âge. La bergeronnette grise(motacillacinerea), fig. i de la pi. enl., n.°674» donnée comme une espèce particulière , n'est qu'une jeune lavandière , avant sa première mue. J'ai observé que les oi- seaux de cette espèce , qui proviennent de couvées tardives , ne subissent leur première mue qu'au printemps ; ce n'est qu'alors qu'ils prennent le plumage de l'adulte; au contraire, les autres s'en revêtent à l'automne. On remarque plusieurs variétés accidentelles ; l'une ( pi. enl. n.°. 632 , fig. 2 ) n'a pour plastron sur la poitrine , qu'un demi-cercle noir ; sa gorge est blanche et le dos gris-brun ; on rencontre quelquefois cette variété qui se mêle et se con- fond avec l'espèce ; une autre beaucoup plus rare a tout son xiv. ^3 594 HOC plumage d'un beau blanc; d'autres ont une nuance jaunâtre sur les parties supérieures. Parmi les variétés de race \ l'on distingue une lavandière apportée du Cap de Bonne-Espé- rance , qui ne diffère de la première variété accidentelle , qu'en ce que le blanc de la gorge ne remonte pas au-dessus de la tête , ni si haut sur les côtés du cou , et en ce que les couvertures sont moins variées. Cette espèce est répandue dans toute l'Europe ; on la voit encore en Sibérie, au Kamtschatka , en Islande, aux îles Féroë ; elle habite aussi l'Afrique et l'Inde. Les lavandières forment à l'automne des troupes nom- breuses qui se répandent dans les champs, et se retirent vers le soir dans les oseraies et sur les saules qui bordent les ca- naux et les rivières; là, elles font un chamaillis bruyant , jus- qu'à la nuit tombante. Elles partent en octobre , et souvent, à cette époque , on les entend passer en l'air , quelquefois fort haut , se réclamant et s'appelant sans cesse. Cependant toutes ne nous quittent pas pendant l'hiver , car on en rencontre quelquefois dans cette saison , mais c'est en très-petit nom- bre. Elles abondent alors en Egypte , où le peuple , dit de Maillet, les fait sécher dans le sable, pour les conserver et les manger ensuite. On les voit aussi au Sénégal dans le même temps; mais , ainsi que les hirondelles et les cailles, elles dis— paroissent au printemps pour revenir dans nos climats , où elles arrivent à la fin de mars. Ces oiseaux , d'une gaîté et d'une légèreté étonnantes, semblent s'appuyer, envolant, sur leur longue queue épanouie , comme sur une large rame , qui leur sert pour se balancer , pour pirouetter , s'élancer , rebrousser , et se jouer dans le vague de l'air ; c'est pendant ces jeux qu'ils font entendre fréquemment un petit cri vif et redoublé , d'un timbre net et clair , guit guit , guit guil guit. Ils ont aussi un petit ramage doux et léger, qui, à l'automne , n'est presque qu'un murmure. « Encore , dit Belon , savent rossignoller du gosier mélodieusement , chose qu'on peut souventefois ouïr sur le commencement de l'hiver. » Le mou- vement de leur queue , lorsqu'ils volent , est horizontal , et à terre il se fait perpendiculairement. Comme ils se plaisent sur le bord de l'eau, s'approchent même des laveu- ses, et semblent imiter du battement de leur queue , celui qu'elles font pour battre leur linge ; cette habitude leur a fait donner le nom de lavandières. Ils courent légèrement à petits pas très-prestes sur la grève ; leurs longues jambes leur facilitent même le moyen d'entrer dans l'eau, de quel- ques lignes, mais le plus souvent ils se posent sur les pierres et autres petites élévations qui sont dans les environs. La lavan- dière place son nid à terre , sous quelques racines ou sou* HOC 595 le gazon dans les terres en repos, plus souvent au bord des eaux , sous une rive creuse , dans les piles de bois élevées le long des rivières, et quelquefois dans les tas de pierres, même dans ceux qui sont sur les hauteurs; elle le compose d'herbes sèches , de petites racines , de mousse , liées assez négli- gemment , et le garnit en dedans de crin et de plumes , en abondance. La ponte est de quatre à six œufs , d'un blanc bleuâtre , tacheté de brun; elle en fait ordinairement deux par an ; le mâle délivre sa femelle , pendant quelques heures du jour , de la monotonie de l'incubation. Les petits naissent couverts de duvet. Le père et la mère les défendent avec beaucoup de courage lorsqu'on veut en approcher ; ils vont au-devant de l'ennemi , plongent, voltigent de manière à l'é- loigner, et le trompent souvent par leurs allures; si l'on em- porte leur jeune famille , ils volent au-dessus de la tête du ravisseur , tournent sans cesse , et ne cessent de jeter des cris douloureux. On a remarqué qu'ils les soignent aussi avec beaucoup d'attention , qu'ils tiennent le nid très-propre , et qu'ils le nettoient de toutes ordures; ils les jettent au dehors, et même les emportent à une certaine distance : cette der- nière précaution doit être le résultat d'un autre instinct que celui de tenir leurs petits dans la propreté ; ne seroit-ce pas plutôt pour éloigner tout indice qui puisse faire découvrir leur nid ? Au reste , il est certain que beaucoup d'autres oi- seaux prennent la même précaution, surtout pendant les dix à douze premiers jours qui suivent la naissance de leurs pe- tits ; ils enlèvent même les écailles d'œufs aussitôt que ceux- ci sont éclos , et les portent à une très-grande distance. Cette habitude est tellement innée dans les oiseaux , que les serins mêmes, à qui l'esclavage d'un grand laps de temps auroit dii la faire perdre , s'emparent de la coque aussitôt la naissance de leur petit , la transportent et la cachent souvent dans les ordures qui sont dans l'endroit de la cage le plus éloigné du nid, ou la broyent et l'avalent. Lorsque la nouvelle famille est en état de voler , le pèr£ et la mère la conduisent et la nourrissent encore pendant trois semaines ou un mois. C'est alors qu'ils font une guerre conti- nuelle aux insectes , qu'ils saisissent et mangent avec une vitesse singulière , sans paroîlre se donner le temps de les avaler ; ils ramassent les vermisseaux à terre , se gor^ent d'œufs de fourmis, et font souvent des pirouettes en l'air pour attraper les mouches et les cousins. Les lavandières sont peu méfiantes , craignent moins l'homme que les oiseaux de proie : elles semblent connoître leur utilité; le bruit du fusil ne pa- roît point être pour elles un motif d'épouvante , car si on les tire elles ne fuient pas loin , et reviennent se poser à peu 5«j6 HOC »le distance du chasseur. Elles donnent facilement dans le3 différons pièges qu'on leur tend; mais prises adultes , elles ne peuvent être conservées en cage , elles meurent dans les vingt- quatre heures; il faut donc, si on veut les élever, les pren- dre dans le nid , et les nourrir comme les rossignols. Chasses. — On prend les lavandières et les bergeronnettes au filet , au miroir des Alouettes , et à l'abreuvoir 7 avec des gluaux ; on' en détruit beaucoup dans les chasses que l'on fait aux Etourneaux et aux Hirondelles. ( Voyez ces mots. ). Enfin , celle de V abreuvoir n'est guère moins destruc- tive ; elle se fait avec des gluaux , des collets , des regels et des raquettes. Les abreuvoirs les plus avantageux sont ceux qui sont tranquilles , éloignés des endroits passagers ou peu fré- quentés par les bestiaux. Un abreuvoir proche des vignes ou des champs, enfoncé de cent pas dans un bois et voisin d'un taillis, est une situation très-favorable pour prendre beau- coup d'espèces d'oiseaux, parce qu'ils la préfèrent, soit pour se désaltérer, soit pour se baigner ; les lavandières , au con- traire , se plaisent davantage au bord de ceux qui sont près des habitations; si l'abreuvoir est formé par une fontaine qui prend sa source dans un lieu ombragé , on doit tendre des gluaux sur tout le courant, ou en couvrir une partie avec des herbes ou des branchages , en rétrécir le lit en le creusant , et n'en réserver que les meilleurs endroits : quand c'est une eau dormante , soit dans un fossé , soit ailleurs , il faut ne rien couvrir, et l'environner de pièges , de quelque espèce qu'ils soient. C'est cet abreuvoir qu'on appelle mar-marchat ou marchelte. Les gluaux sont les mêmes que ceux qui servent à la pipée. (F. Rouge-gorge, article Fauvette.); aussi un bon pipeur devient bientôt habile dans ces sortes de tendues. Pour disposer son abreuvoir de manière qu'il s'échappe peu d'oiteaux , il faut, s'il est environné de bois de fort près , pratiquer quelques avenues larges de trois pieds , de façon que l'abreuvoir en soit le centre ; avoir des perches pour faire des plians dont les plus hauts n'aient pas plus de cinq pieds , et garnir de fori près tout le tour de l'eau avec des vergeites ou volans : ce sont les noms qu'on donne à des baguettes, grosses comme le pouce , droites , entaillées de façon à pou- voir y planter quatre ou cinq gluaux , et pointues au grosbout , pour les ficher en terre obliquement et en tous sens ; c'est sur ces vergettes qu'on prend tous les petits oiseaux , les gros se prennent sur les plians. On construit une loge en feuillages, bien couverte et close, d'où l'on doit voir la plus grande par- tie de sa tendue , afin qu'il ne s'échappe aucun oiseau ; ce qui seroit , si on se contenloit des plians et des volans : on gar- HOC 597 nit le bord de l'eau de gluaux qu'on plante en terre ; cette manière de tendre s'appelle garniture. Si c'est une mare qui sert d'abreuvoir , on l'entoure de garnitures. Une autre ma- nière qui demande plus de soins , mais qui réussit beaucoup mieux , est d'avoir pour cela deux à trois cents aiguillées de fil de Bretagne , le plus gros et le plus fort ; deux onces de bonne glu suffisent pour tout garnir. On place de deux en deux pieds , un petit piquet de la hauteur de trois doigts , au- quel on attache les aiguillées de fil qui restent suspendues à deux doigts de terre , et rarement il échappe un seul oiseau. On ne fait point d'avenues quand les taillis n'environnent pas les abreuvoirs de fort près. On peut en tout temps tendre aux lavandières; mais le plus favorable pour faire la chasse aux autres oiseaux , c'est celui des grandes chaleurs et de la rareté de l'eau. Cette chasse ne doit avoir lieu qu'après les dernières nichées ; car la faire pendant l'été , c'est détruire des couvées entières que d'en prendre une seule. L'époque du passage , qui est ordinairement au mois d'août , est celle qu'on doit préférer ; alors cet amusement n'est nullement préjudiciable , et réunit l'utile à l'agrément. On prendroit pendant tout le jour des oiseaux à l'abreuvoir, si Ton ne crai- gnoit que les gluaux trop long-temps exposes au soleil ou à un air chaud , venant à se dessécher , ne pussent servir au soleil couchant, moment le plus favorable pour cela ; il faut changer trois fois les gluaux pendant la journée ; mais on ne tend guère les abreuvoirs que le malin au soleil levant , et le soir avant le soleil couchant. * Le Hochequeue mélanope, Motarilla melanopa , Lath. , habite dans la Daourie. 11 a la gorge et le lorum noirs; les sourcils blancs ; le dessus du corps d'un cendré bleuâtre ; le dessous jaune ; les trois pennes les plus extérieures de chaque côlé de la queue, blanches, avec leur bord extérieur noir. Ce hochequeue a de grands rapports avec la bergeronnette jaune maie sous son plumage d'hiver , il en a aussi les habitudes ; mais Pallas , qui le premier l'a fait connoître , lui donne une taille moins grande et des pieds plus petits. Le Hochequeue dit ^Bergeronnette de printemps, Mo- tuciïïa flava ,Lath. C'est, de nos oiseaux voyageurs, un de ceux qui reparoissent les premiers au printemps , et un des der- niers qui nous quittent à l'automne \ cependant il en reste quelques-uns pendant l'hiver , et beaucoup plus dans nos provinces méridionales" En automne , ces bergeronnettes se réunissent en bandes nombreuses ; elles fréquentent- alors plus volontiers les terrains élevés et les terres labourées , où elles viennent chercher une pâture plus abondante, et qu'elles \rouvent plus facilement à la suite de nos troupeaux avec les- 598 HOC quels elles se plaisent. C'est dans celte saison que sa chair acquiert une délicatesse qui la fait rechercher, mais elle est bien inférieure à celle du bec-figue. Cet oiseau , qui ne fuit point l'homme , qui semble aimer sa société, ne peut supporter l'esclavage ; il meurt sitôt qu'on le tient renfermé : cependant si on iuï donne un grand local, il se familiarise , et procure quelque amusement par sa lé- gèreté et sa dextérité à saisir les mouches et autres insectes. Si on veut l'élever en cage, il faut le prendre dans le nid et le nourrir comme le Rossignol. Il ne vit guère en captivité plus de trois à quatre ans. Cette espèce est répandue dans toute l'Europe ; elle pose son nid dans les prairies et quelquefois au bord de l'eau sous une racine d'arbre; elle le compose d'herbes sèches et de mousse en dehors , de plumes en abondance, de crins et de laine à l'intérieur. Sa ponte est de six à huit œufs arrondis , d'un blanc sale , nuancé d'un vert-olive , d'un brun clair et de couleur de chair. Le mâle partage avec sa femelle les travaux qu'exigent la construction du nid et l'incubation ; il a la tête cendrée, mêlée d'olivâtre sur le sommet ; un trait jaune au-dessous des yeux ; le dessus du cou et du corps , les petites couvertures des ailes d'un vert d'olive ; celte couleur est plus claire sur le croupion et passe au gris sur la nuque ; les moyennes couvertures sont brunes et terminées de jaune , ce qui forme une raie transversale sur les ailes , dont les pennes sont aussi brunes , et bordées à l'extérieur de blanchâtre; tout le dessous du corps est d'un beau jaune , avec quelques mouchetures noires , en forme de croissant , sous la gorge ; les huit pennes intermédiaires de la queue sont noirâtres et bordées extérieurement d'olivâtre ; les quatre autres blanches, avec leur côté externe noir, si ce n'est vers le bout; le bec et les pieds noirâtres ; l'ongle postérieur est presque droit , subulé et plus long que le doigt. La femelle a le dessus de la tête , du cou et du corps d'un olivâtre sombre ; les sourcils et la gorge blanchâtres; le de- vant du cou et la poitrine d'un blanc un peu lavé de jaune ; les parties postérieures , les ailes et la queue comme le mâle. Les jeunes , avant leur première mue , présentent un mé- lange de jaunâtre et de gris sur la tête et sur les autres parties supérieures ; une bande brune est ati-dcssus des sourcils qui sont jaunâtres chez les mâles , et blancs chez les femelles ; un trait brun longitudinal se fait remarquer sur les côtés de la gorge, et des mouchetures de la même teinte sont répandues sur le fond jaunâtre de la poitrine ; le reste du dessous du corps est d'un blanc, foiblemerit coloré do jaunâtre chez les HOC 5u9 mâles seuls; des taches brunes sont sur les plumes des jambes. C'est un individu jeune de celte espèce que tous les ornitho- logistes présentent pour une fauvette tachetée, lequel est le boa« rina d'Aldrovande. V. Boarina et Fauvette tachetée. * LeHocHEQUEUE dit la Bergeronnette de Madras, Mo- tacilla maderaspalensis , Lath. , a la tête , le dessus du corps , la gorge , le cou , les deux pennes intermédiaires de la queue et les ailes noirs; le reste du plumage est. blanc. Tout ce qui est noir dans le mâle est gris dans la femelle. * Le Hochequeue sheltobriuschka , Motacilla citreola , Lath. , habite la Bussie , et plus particulièrement la Sibérie. Il a la taille de la bergeronnette de printemps ;le manteau cendré bleuâtre ; un croissant noir vers la nuque ; la tête et le cou de couleur citron ; les parties inférieures du corps , jaunes ; les pennes latérales de la queue , blanches dans la moitié de leur longueur. * Le petit Hochequeue du Cap de Bonne- Espérance , Motacilla ajra , Lath. , a environ cinq pouces de longueur ; une bande noire sur les yeux ; le manteau dun brun jaunâtre ; le ventre jaune ; les couvertures inférieures de la queue blanches. * Le Hochequeue a tête noire, Motacilla atricapilla, Lath. Celte espèce habite la Nouvelle-Galles du Sud; elle a le dos et les ailes d'un rouge-brun ; le dessous du corps blanc , inclinant à la couleur orangée sur la poitrine ; les ailes noires; la queue cunéiforme et mélangée de brun et de jaune. * Le Hochequeue des tschutschis, Motacilla tschutschen- sis , Latham. Cette espèce, qui habite le pays des Tschutschis, a le dos d'un brun olivâtre ; le dessous du corps blanc, avec une teinte de roux châtain sur la poitrine et le ventre ; une double bande blanche entre le bec et l'œil ; les pennes laté- rales de la queue blanches. Le hochequeue, décrit par Sackalin> et qui se trouve en Bussie , appartient peut-être à une variété d'âge ou de sexe de l'espèce précédente. Il a le tour du bec et des yeux , les côtés du cou , le ventre , le bord extérieur des pennes alaires et caudales d'un beau blanc , et le reste du plumage d'une teinte olivâtre noirâtre. Le Hochequeue varié, Motacilla variegata , Yieill. , pi. 179 des Oiseaux d'Afrique, se trouve au Cap de Bonne-Es- pérance et au Bengale. Il a le bec brun ; les pieds gris ; le dessus de la tête et du corps d'un gris rembruni ; la gorge et toutes les parties postérieures blanches , avec deux colliers noirs , 1 un au bas du cou , et l'autre sur le milieu de la poi- trine ; les ailes variées de noir et de blanc ; la queue pareille à la tête , carrée à son extrémité , et blanche sur ses pennse 6oo H OE N latérales. Taille du hochequeue lavandière. Je soupçonne que cet individu n'est pas encore sous son plumage parfait , ce que me paroissent indiquer quelques plumes noires qui sont sur le devant du cou. * Le Hochequeue verdâtre , Motacilla inornata , Vieill. : Syfoia inornata , Lath. Un jaune verdâtre tirant au brun est la couleur générale de cet oiseau ; les ailes sont noires ; une teinte cendrée termine les pennes de la queue ; le bec et les pieds sont noirs. Cette espèce , assez commune à la Nouvelle-Hollande , dans les environs du port Jackson , a le vol court , et les ha- bitudes du hochequeue lavandière : aussi la voit-on plus souvent à terre que sur les arbres. Le Hochequeue vert , Motacilla viridis , Lath. , IUust. de Brown , pi. 33 r se trouve dans l'île de Ceylan. Il a quatre pouces de longueur; la tête, les ailes et la queue grises ; le ventre blanc , et le reste du plumage d'un vert sombre, (v.) HOCHEUR. C'est le nom d'un singe du genre des Gue- nons, le simia nictilans de Linnaeus ou la Guenon a ne? proéminent de Buffon. V. Guenon, (desm.) HOCHICAT. V. le genre Toucan, (v.) HOCHMUTH. Une espèce de Mignardise (dianthus superbus), le Pied d'alouette et le Lychnide fleur de cou- cou, portent ce même nom en Allemagne, (ln.) HOCITZANATL. Nom mexicain de la Corneille ho- cizana. V. ce mot à l'article Corbeau, (v.) HOCIZANA. V. Corneille hocizana, à l'article Cor- beau, (v.) HOCOS. Nom par lequel les naturels du Paraguay désU gnent tous les Hérons, (v.) HOCTLÏ. Nom d'un Héron d'Amérique, (v.) HOD (hood). Nom hongrois du Castor, (desm.) HOEDUS. Nom latin du Chevreau, (s.) HOEI-HIAM. C'est le nom qu'on donne, en Chine, au Fenouil (anelhum fœniculum, L.), plante cultivée aussi au Japon, (ln.) HOEMAGATE. Serpent rouge, rayé de vermeil, qui se trouve en Perse , et qu'on dit fort dangereux. On ignore si c'est au genre Vipère ou au genre Scytale qu'il appar- tient, (b.) HOEMODORACËES. Famille de plantes établie par R. Brown. (b.) HOENS. Nom suédois du Coq , et Hœna celui de 1$ Poule, (v.) H O H 601 HQERNER KLÉE des Allemands. C'est la Luzerne, (LN.) HOFERIA. Nom donné par Scopoli à un genre qu'il a établi sur le mokokf de Kaempfer. Mais cet arbre du Japon , qui avoît été regardé d'abord comme un genre distinct , par Thunberg qui le nommoit Cleyera, n'est qu'une espèce de Ternslroemiu. (LN.) HOFMANNIA d'Heister. Ce genre rentre dans celui des Origans; il n'a pas été adopté, (ln.) HOFFMANNIE, Hoffmannia. Genre déplantes établi par Swartz dans la létrandrie monogynie. Il a pour caracr tères: un calice à quatre divisions; une corolle hypocratéri- forme , à quatre divisions ; quatre étamines sessiles ; un germe inférieur , surmonté d'un style simple ; une baie biloçulaire et polysperme. Ce genre est formé sur une plante herbacée, vivace, dont les feuilles sont opposées et les pédoncules axillaires. On la trouve à la Jamaïque. Ce genre est très-voisin du Fernelie. (b.) HOFFMANSEGGIE, Hoffmanseggia. Genre de plantes deladécandrie monogynie et de la famille des légumineuses, dont les caractères consistent: en un calice à cinq divisions li- néaires, lancéolées et persistantes; en une corolle de cinq pé- tales onguiculés, couverts de poils glanduleux , le supérieur plus large , en dix étamines, dont cinq entourent le germe, et cinq sont extérieures et ornées de poils glanduleux; en un ovaire supérieur , sessile, linéaire, comprimé , surmonté d'un style à stigmate en tête ; enfin en un légume linéaire , comprimé, bi- valve et polysperme. Ce genre, qui avoit été réuni aux Larrees et qui se rap- proche des Poincillades et des Parkinsonies, renferme deux espèces : L'une, I'Hoffmanseggie en faux, a la tige couchée , les feuilles bipinnées, les folioles ovales et glauques. Elle est annuelle et se cultive dans nos Ecoles de botanique. L'autre, I'Hoffmanseggie trifoliée, est presque sans tige, a les feuilles radicales, et les fleurs en grappe. Toutes deux sont originaires du Chili, (b.) HOFRUNG. M. Lacépède rapporte ce nom islandais au Dauphin vulgaire, (desm.) HOG. Nom anglais de toute l'espèce du Cocbon. (desm.) HOHLHEIDfik C'est le Genêt des teinturiers (genistu tincloria, Linn.), en Allemagne, (ln.) HOHLER, HOHLUNDER, HOLDERetHOLLER Noms du Sureau , en Allemagne, (ln.) 6o2 H O I HOHO. V. Heoro-taire. (s.) HO HOU. V. le genre Héron, (v.) HOILOTL. C'est, dans Fernandez, le nom d'un Pigeon SAUVAGE DU MEXIQUE. (V.) HOIRIRI. Ce nom, donné par Thevet à une espèce d' Ananas, a été employé par Adanson, pour désigner un genre qui comprend la plante ci-dessus, et qui n'est qu'un démembrement du genre Bromelia, L., genre qu'il partage en cinq, savoir: pinguin, karatas , bromelia, ananas et hoiriri. Celui-ci a les (leurs en épi terminal ; la corolle a trois péta- les ou plutôt à trois divisions , très- profondes; trois étamines épigynes; et pour fruit une baie à osselets cylindriques, (ln.) HOLTIER. Nom qu'on donne, à l'Ile-de-France, au Fromager a cinq étamines. (b.) HOIÏLALLOTL , c'est-à-dire Oiseau long. Fernandez dit que cet oiseau, des plus chaudes contrées du Mexique, a la queue longue , les ailes courtes, et le vol pesant; que, dans sa course , il devance les chevaux les plus vîtes ; qu'il est moins grand que le hocco; que sa couleur est le blanc tirant sur le fauve; qu'il y a près de la queue du noir taché de fauve; qu'enfin les pennes de la queue brillent de reflets aussi vifs que ceux de la queue du paon , sur un fond d'un vert chan- geant. (Hist. noi>. Hisp. , cap. 52, pag. a4) Gueneau de Montbeillard a rapproché Yhoillallotl du parra- koua; mais cet oiseau , tel que le décrit Fernandez , ne peut être rapporté, avec justesse, à aucune espèce connue, (s.) HOLTZILAZTALT. C'est le nom mexicain d'un Héron. V. HÉRON ZILATAT. (s.) HOITZ1LLIN. C'est, dansSéba, I'Oiseau rouge a bec de grimpereau. V. l'article de cet oiseau, (s.) HOITZ1LOXITL. Hernandez donne, sous ce nom mexi- cain, une assez bonne figure du myroxylon peruiferum , L., grand arbre qui est très-voisin du myrospevmum de Jacquin. On les a réunis dans le même genre, (ln.) HOITZIT, Hoifzia. Plante du Mexique qui forme un genre fort voisin du Cantu. Elle est légèrement ligneuse, velue, garnie de feuilles alternes , ovales , pointues, pres- que sessiles, dentées en leurs bords, et munie de fleurs axillaires, solitaires , d'un beau rouge , placées dans bipartie supérieure des rameaux. Chaque fleur offre un calice double, dont l'extérieur est composé de six folioles lancéolées, droites, terminées par une pointe spinuliforme , bordée de quelques dents égale- ment épineuses , et l'intérieur est monophylle , tubuleux, à HOL 6o3 cinq découpures droites et aiguës; une corolle monopétale, infundibuliforme , à tube légèrement courbé, et à limbe par- tagé en cinq lobes un peu inégaux; cinq étamines à filamens plus longs que la corolle; un ovaire supérieur, petit, ovale, conique, trigone , cbargé d'un style terminé par trois stig- mates. Le fruit est une capsule ovale, obtusément trigone , trilo- culaire , trivalve , s'ouvrant par le sommet, renfermant un grand nombre de semences membraneuses en leurs bords, et attachées à un réceptacle central. Cette plante pilée , passe au Mexique pour être bonne contre les fluxions de la tête, (b.) KOITZITXILXOCHITL ORIGANINA. Nom mexi- cain d'une plante mentionnée dans Hernandez et qui paroît être Vhoitzia mexicana , L. V. ci-dessus HoiTZIT (LN.) HOITZITZIL ou HUITZITZIL. Nom mexicain d'un oiseau- mou die. (s.) HOITZ1TZILLIN. Sous ce nom mexicain ; Hernandez indique plusieurs espèces d1 Oiseaux-mouches et de Coli- bris, (s*) HOITZÏTZILTOTOTL. V. Colibri zitzil. (s.) HOITZTLACUATZ1N ou HOITZLAQUATZNI. Nom (l';nné au Coendou couiy dans quelques parties de l'Amérique. Ce nom signifie, en langage mexicain, Sari- gue ÉPINEUX. (DESM.) HOIXOTOEL. Oiseau du Mexique , que Klein rapporte à la corneille , quoiqu'il ne soit pas plus gros qu'un moineau ; il aime à voltiger sur les saules ; il a le chant du chardonneret ; plumage jaune; ailes et queue cendrées, (v.) HOJARANZO. Nom espagnol du Charme, (ln.) HOKI-HAO. Nom chinois de la Colle de peau d'ane. .'".<-."• . (s-) HOLACANTHE, Holaranthus. Genre de poissons établi par Lacépède, dans la division des Thoraciques, aux dé- pens des genres Sciène et Chétodon de Linnseus. Ce nouveau genre a pour caractères : l'ouverture de la bou- che étroite ; le museau plus ou moins avancé ; des dents peti- tes , flexibles et mobiles ; le corps et la queue très-com.primés ; de petites écailles sur la dorsale ou sur d'autres nageoire ; une dentelure, et un ou plusieurs longs piquans à chaque opercule; une seule nageoire dorsale. Il renferme treize es- pèces, que Lacépède a rangées sous deux divisions. La première division comprend lesholacanthes qui ont la 6o4 H O L nageoire de la queue fourchue ou échancrée en croissant ; tels que : L'HOLACANTHE TRICOLOR , Chœtodon tricolor, Bloch , qui a quatorze rayons aiguillonnés et dix-neuf articulés à la na- geoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et dix-huit rayons articulés à la nageoire de l'anus; les écailles dures, dente- lées , et bordées de rouge , ainsi que les nageoires et les pic- ces des opercules ; la couleur générale dorée; la partie pos- térieure de l'animal, d'un noir foncé. Il se trouve dans les mers d'Amérique ; c'est un superbe poisson. V. pi. E 3 , où il est figuré. L'Holacanthe ataja, Sciœna rubra, Linn., a huit rayons aiguillonnés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la nageoire de l'anus; le dessus de la tête et chaque écaille hérissés de petites épines; la première et la troisième pièce de chaque opercule dentelées; la seconde armée de trois piquans ; la couleur générale d'un rouge obs- cur; huit raies longitudinales, et d'un rouge plus ou moins foncé de chaque côté de l'animal. Forskaël l'a observé dans le mer Rouge. L'Holacanthe Lamarck a quinze rayons aiguillonnés et seize rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et vingt rayons articulés à l'anale ; le piquant de la première pièce de chaque opercule très-long , renfermé en partie dansune sorte de demi-gaîne ; les écailles arrondies, striées et dentelées ; la caudale en croissant ; la couleur géné- rale d'un jaune doré ; trois raies longitudinales de chaque côté du poisson. On ignore son pays natal. La seconde division renferme les holacanthes dont la nageoire caudale est arrondie ou droite. Ce sont : L'Holacanthe anneau , Chœtodon annulons, Linn. , qui a quatorze rayons aiguillonnés et vingt-sept articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et vingt-cinq arlU culés à celle de l'anus ; la caudale presque rectiligne ; la cou- leur générale brunâtre; six raies longitudinales courbes, et d'un bleu clair; un anneau de même couleur au-dessus de chaque opercule. On le pêche dans la mer des Indes. Sa chair est tendre et de bon goût. L'Holacanthe cilier, Chœtodon ciliarh, Linn., qu'on appelle aussi le peigne, a quatorze rayons aiguillonnés et vingt-un rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillon- nés et dix-neuf rayons articulés à l'anale; la caudale arron- die; chaque écaille chargée de stries longitudinales, qui se terminent par des filamens semblables à des cils ; la couleur générale grise ; un anneau noir au-devant de la nageoire du. H O L 6o5 dos. Il est figuré dans Bloch, pi. 2i4, et dans plusieurs au- tres ouvrages. On le croit naturel aux parages de l'Amérique. 11 vit de crustacés. L'Holacanthe empereur, Chœtodon imperator, Linn., a quatorze rayons aiguillonnés et vingt rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et vingt rayons articulés à l'anale ; la caudale arrondie ; la couleur générale jaune ; vingt- quatre ou vingt- cinq raies longitudinales, un peu obliques et bleues. V. pi. E 3 , où il est figuré. On le trouve dans les mers du Japon. C'est un des plus beaux et des meilleurs poissons des Indes. On le compare au saumon pour le goût ; mais il est rare, et se vend par conséquent toujours fort cher. L'Hol acanthe duc, Chœtodon dux , Linn., a quatorze rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale; sept rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à l'anale; la caudale arrondie ; deux orifices à chaque narine ; la cou- leur générale blanchâtre; huit ou neuf bandes transversales, bleues et bordées de brun. Il est figuré dans Bloch , pi. io5 , et dans le Buffon de Deterville , vol. 2, pag. 25o, sous le nom de bandoulière rayée. On le trouve dans la mer des Indes. L'Hol acanthe bicolor a quinze rayons aiguillonnés et vingt articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et quinze articulés à l'anale ; la caudale arrondie ; la partie antérieure du corps , l'extrémité de la queue et la caudale blanches ; presque tout le reste de sa surface d'un violet mêlé de rouge et de brun. 11 est figuré dans Bloch , pi. 206 , et dans le Buffon de Deterville , sous le nom dUacaruana et de griselle ; on l'appelle aussi veuve coquette. On le trouve dans la mer des Indes et dans celle d'Amérique. L'Hol acanthe mulat, Chœtodon mesomelas, Linn., a douze rayons aiguillonnés et dix-sept articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et dix-huit articulés à la nageoire de l'anus; la caudale arrondie; la couleur générale d'un brun noirâtre ; la tête, la poitrine et la caudale blan- ches; une bande transversale noirâtre au-dessus de chaque œil. Il est figuré dans Bloch, pi. 216, et dans le Buffon de Deterville, vol. 2, pag. 287. Il habite les mers du Japon. L'Holacanthe aruset, Chœtodon maculatus, Linn., a douze rayons aiguillonnés et vingt-deux rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et vingt -un rayons articulés à l'anale; la caudale arrondie ; la couleur générale grise; des bandes bleues et transversales; une bande transversale et dorée vers le milieu de la longueur totale de l'animal. Il habite la mer Rouge, où il a été observé par Forskaël. L'Holacanthe deux piquais a dix rayons aiguillonnés 606 H O L et dix-sept rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la nageoire de l'anus; la caudale arrondie; deux piquans auprès de chaque œil; la couleur générale bleue; trois bandes transversales rouges, très-étroites et très-éloignées l'une de l'autre. Il est figuré dansBIoch, pi. 219, et dansle Buffon, édit. de Deterville, vol. 2, pag. 34i. Sa patrie est la mer des Indes orientales. L'Holacanthe géométrique a quatorze rayons aiguil- lonnés et vingt-un rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et vingt-un rayons articulés a la nageoire de l'anus; trois rayons à la membrane branchiale ; la caudale arrondie; plusieurs cercles concentriques et blancs auprès de l'extrémité de la queue ; d'autres cercles également blancs sur les nageoires de l'anus et du dos. Il est figuré dans Re- nard , pi. 5. On ignore sa patrie. L'Hol acanthe jaune ET noir a douze rayons aiguillon- né* et vingt-deux rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et dix-neuf rayons articulés à l'anale ; trois rayons à la membrane branchiale, la caudale arrondie; la couleur générale jaunâtre ; sept bandes noires et très-courbes de chaque côté de l'animal. On ignore sa patrie, (b.) HOLACONITIS. Hippocrale paroît avoir mentionné, sous ce nom, la même plante que Théophraste nomme Ma- linathalla , et Pline Antlialium. Elle est rapportée au Sou- CHET COMESTIBLE. V. HABEL ÀZIS. (LN.) HOLARRHENA. Genre de plantes , établi par Robert Brown , dans la famille des apociuées, pour placer le Carissa milis de Vahl et d'autres espèces d'apocinées.Lescaractères de ce genre sont les suivans : corolle hypocratériforme , à cinq découpures égales , à gorge nue et sans écailles ; étamines insérées à la base du tube , courtes ; anthères libres , lan- céolées, entières, lançant le pollen par une fente longitudi- nale ; ovaire double , sans écailles à sa base; un style court , surmonté d'un stigmate cylindrique ; fruit folliculaire , grêle ; graine chevelue du côté de l'ombilic , à embryon plane. Les deux espèces de ce genre sont des arbrisseaux qui crois- sent à Ceylan et dans les Indes orientales; leurs feuilles sont membraneuses ; et leurs fleurs, en corymbes terminaux ou latéraux, (ln.) HOLBAUM. Le Caroubier et le Charme reçoivent ce nom , en Allemagne, (ln.) HOLCUS. Graminée mentionnée par Pline, et que An- guillara croyoit reconnoître dans notre Hordeum mun'mim, L. Ce nom àlwlcus a pour racine un verbe grec qui signifie tirer, parce que la plante holcus avoit la propriété de faire sortir les petits corps étrangers qui s'étoient introduits sous la peau. H O L 607 Linnseus a transporté ce nom à un genre de graminées (* V. Houque) , qui a été divisé en plusieurs genres , ou dont quelques espèces sont renvoyées dans d'autres genres ; ainsi les holcus mollis, lanatus, etc., réunis aux a/ra , par quelques botanistes, forment le genre holcus de Moenchet de Persoonet de Beauvois qui affirme que ces espèces sont essentielle- ment à fleurs hermaphrodites. Le Sorghum de Moench , de Persoon et de Beauvois, très-voisin de Y andropogon , com- prend les holcus sorghum et saccharalus de Linn., ainsi que plu- sieurs autres espèces. \j holcus odoratus sert de type au genre hierochloa; et Yholcus spicatus , L., au pènhicillaria de Swartz , de Willdeno\v,etc. Enfin , différentes espèces de graminées rapportées au genre holcus, paroissent devoir rentrer dans les genres torresia ou disharrhenum, arrhenaterum, P. B. et apluda. V. Houque. (ln.) HOLDERNATTELN. Un des noms de la M ancienne ( Viburnum lantana , L. ) , en Allemagne ; HoLDEROSE est celui de I'ObiER , Viburnum opulus. (ln.) HOLESTIGN de Dioscoride. V. Holosteum. (ln.) HOLÈTRES , Holetra. Nom donné par Hermann fils, à une famille d'insectes aptères de Linnseus , qui ont pour ca- ractères : huit pieds ; tête , corselet et abdomen ( très-grand ) unis. Il la compose des genres Pycnogone,Trombidie, Hy- DRACHNE, ClRON, CYNORILESTE , BEC-EN-SCIE , NfJTASPE, Mite et Faucheur. En adoptant cette famille ( Règne animal, par M. Cuvier, iom. 3 , pag. n3 ) , j'en ai retranché le premier de ces gen- res , pour en former, avec d'autres analogues , une famille particulière , celle des Pycnogonides. Les holètres sont des arachnides trachéennes , dont le tronc et l'abdomen sont réunis en une masse , sous un épi- derme commun :1e tronc est tout au plus divisé en deux, par un étranglement; et l'abdomen présente seulement dans quel- ques espèces, des apparences d'anneaux, formés par des plis de l'épiderme. L'extrémité antérieure de leur corps est sou- vent avancée en forme de museau ou de bec ; la plupart ont huit pieds , et les autres six. Cette famille se divise en deux tribus , les Phalangiens et les Acarides. (l.) HOLLBEÈRE. Un des noms allemands du Framboi- sier, (ln.) HOLLI. Les naturels du Mexique donnent ce nom à une liqueur résineuse qui découle d'un arbre appelé Chilli , liqueur qu'ils emploient dans la composition de leur cho- colat. Elle passe pour cordiale et stomachique. On ignore à quel genre appartient cet arbre» (b.) 6o8 H O L HOLLIN. Nom de la Rouille des blés , en Espa- gne. (LN.) HOLLUR. Nom donné au Peuplier blanc, par les Tar- tares Tunguses. (ln.) HOLLY. Le Houx et le Panicaut ( Eryngium ) portent ce nom en Angleterre, (en.) HOLLY HOCK. Nom anglais des Alcées. (ln.) HOLLY-TREE. Nom anglais duHoux.(LN.) HOLM. Synonyme anglais de Holly-tb.ee. (ln.) HOLMSKIOLDIE,/fo/m^oMa. Grand arbre de l'Inde, à feuilles opposées et à fleurs axillaires , qui seul constitue un genre dans la didynamie angiospermie , et dans la famille des personnées. Les caractères de ce genre sont : calice à cinq dents grandes et ouvertes ; corolle en masque ; capsule à une loge poly- sperme. Jussieu a appelé ce genre Platunion ; et Smith , Hastingie. (b.) HO-LO. V. Hu-qua. (ln.) HOLOBRANCHES. Ordre de poissons, établi par Du- méril , et qui renferme des poissons osseux, à branchies com- plètes. 11 se subdivise en poissons Apodes , Abdominaux, Thoraciques et Jugulaibes. (b.) HOLOCENTRE , Holocentms. C'est le nom que Eloch a imposé à un genre qu'il a formé dans la division des poissons Thoraciques, pourréunir plusieurs espèces desgenres Sciène et Perche de Linnseus , qui se conviennent par des caractères communs. Lacépède , en adoptant ce genre , l'a considérablement étendu, en lui réunissant les genres Gymnocéphale et Epi- Néphèle ou Taye , également établis par Bloch , et en y fai- sant entrer un grand nombre d'espèces inconnues au natu- raliste de Berlin. Il lui a donné pour expression caractéris- tique : un ou plusieurs aiguillons , et une dentelure aux oper- cules ; un barbillon ou point de barbillon aux mâchoires ; une seule nageoire dorsale. Les espèces de ce genre qui ont à la fois des dentelures au préopercule et des piquants à leur opercule , constituent au- jourd'hui le genre Serran , qui se rapproche plus du genre Bodian que de celui-ci. On contfoît soixante-six espèces àliolocenlres , dont les unes ont la nageoire de la queue fourchue , et les autres l'ont en- tière. Celles de la première division sbnt : L'Holocentre sogo, qui a onze rayons aiguillonnés, et six rayons articulés à la nageoire du dos ; quatre rayons aiguil- Il O L 609 lonnés , et dix rayons articulés à celle de l'anus ; un rayon aiguillonné , et sept rayons articulés à chaque thoracine ; la caudale très-fourchue ; un aiguillon à la première pièce de chaque opercule ; deux aiguillons à la seconde ; la portion postérieure de la queue très- distincte de l'antérieure par son peu de hauteur et de largeur. Il se trouve dans toutes les mers des pays chauds , même dans celles d'Europe. On le connoît aux Antilles sous le nom de morignan. Ce poisson réunit à la magnificence de ses couleurs, une chair très-hlanche et d'un goût exquis. Sa tête est aplatie sur les côtés, pointue et sillonnée en dessus ; l'ouverture de sa bouche est de grandeur moyenne , et garnie intérieurement de petites dents pointues ; sa langue est large et lisse ; ses yeux grands ; ses narines oblongues et simples ; l'ouverture de ses ouïes est large ; ses opercules sont grands ; son corps est comprimé , couvert d'écaillés grandes , dures et à bord dentelé , dont celles du dos forment une rai- nure propre à cacher la nageoire de cette partie ; sa ligne la- térale est courbée et voisine du dos ; sa couleur est rouge , mêlée d'argent, et interrompue par des bandes d'un beau jaune ; ses nageoires sont grandes , d'un rouge clair ; l'anale est couverte d écailles; sa queue est fort mince , et la nageoire qui la termine très-fourchue. Ce poisson présente quelques variétés. L'Holocentre chani a dix rayons aiguillonnés, et quinze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés , et sep(t rayons articulés à l'anale ; la mâchoire inférieure plus avan- cée que la supérieure ; trois aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule; deux sillons divergens entre les yeux; la cou- leur générale brune. Il habite la Méditerranée , où Forskaèl l'a observé. Sa tête a trois petites raies et une tache bleue de chaque côté ; une partie des nageoires est jaune, et l'autre ta- chée de rouge. L'Holocentre SCHRAITSER , Perça srfiraiiser, Linn. , a dix- huit rayons aiguillonnés , et douze rayons articulés à la na- geoire du dos; deux rayons. aiguillonnés et sept rayons ar- ticulés à l'anale ; le corps et la queue allongés ; un enfonce- ment sur la tête ; la mâchoire supérieure un peu plus avancée que l'inférieure ; deux orifices à chaque narine ; les écailles grandes , dures et dentelées ; la couleur générale jaunâtre ; trois raies longitudinales et noires de chaque côté de l'animal. On le pêche dans le Danube et rivières y affluentes. Rare- ment il parvient à plus d'un pied de long. Sa nourriture con- siste en petits poissons, insectes et vers. 11 fraye au commen- cement du printemps. Sa chair est blanche, saine, d'un xiY. 39 6io H O L goût agréable , mais un peu dure. Il fait partie du genre gym- nocéphale de Bloch. L'Holocentre crénelé, Perça rcidula , Linn. , a onze rayons aiguillonnés , et neuf rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés , et dix rayons articulés à l'anale ; la nageoire du dos très-longue ; les écailles crénelées ; des rangées de points blancs. Il se trouve dans la mer des Indes. L'Holocentre GHANAM , Sciœna ghanam , Forskaël , a la couleur générale blanchâtre ; deux raies longitudinales blan- ches et situées de chaque côté de l'animal , au-dessus d'une troisième composée de taches arrondies , obscures, et dispo- sées en quinconce, fi vit dans la mer Rouge , où il a été ob- servé par Forskaël. L'Holocentre g\t:erin, Sciœna gaierina, Forskaël, a treize rayons aiguillonnés , et vingt rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés, et huit rayons articulés à l'anale; les lèvres épaisses et grosses ; la couleur générale brune ou d'un jaune bleuâtre ; la langue blanche ; le palais rouge. Il habite avec le précédent. L'Holocentre jarbua, Sciœna jarbua, Forskaël, a douze rayons aiguillonnés , et neuf rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés , et huit rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale en croissant; un long aiguillon à la dernière pièce de chaque opercule ; deux orifices à chaque narine ; trois raies noires , courbes , presque parallèles au bord inférieur du poisson, et situées de chaque côté. Il habite aussi avec les précédons. L'Holocentre verdàtre a dix rayons aiguillonnés , et quatorze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillon- nés , et sept rayons articulés à l'anale ; la caudale en crois- sant ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; deux orifices à chaque narine ; les yeux grands et rapprochés ; deux ou trois aiguillons à la dernière pièce de chaque oper- cule ; les écailles dures et dentelées , la couleur générale ver- dàtre. Il est figuré dans Bloch, pi. 233, et dansle Buffon, édit. de Deterville , vol. 5 , pag. 181. Il habite les mers d'Amérique. L'Holocentre tigré a dix rayons aiguillonnés , et onze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillon- nés , et sept rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la cau- dale en croissant ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; deux orifices à chaque narine ; trois aiguillons aplatis à la dernière pièce de chaque opercule ; les écailles fines et dentelées ; sept ou huit bandes transversales , jaunâ- tres, inégales et très-irrégulières. Il est figuré dans Bloch, pi. û37, et dans le Buffon, édit. de Deterville, vol. 5, pag. 201. Il vit dans les mers de l'Inde. Sa chair est très-délicaie. IIOL 6n L'Holocentre a cinq raies a dix rayons aiguillonnés , et quatorze articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés , et sept articulés à l'anale ; la caudale en croissant ; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supérieure ; deux ori- fices à chaque narine; un grand et deux petits aiguillons apla- tis à la dernière pièce de chaque opercule ; cinq raies longi- tudinales , étroites , égales , et bleues de chaque côté de l'ani- mal. Il est figuré dans Bloch, pi. 23cj, et dans le Buffon, édit. de Deterville , vol. 5, pag. 207. Il habite les mers du Japon. L'Holocentre bengah a onze rayons aiguillonnés, et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés , et sept rayons articulés à l'anale ; la caudale en croissant ; les deux mâchoires également avancées ; deux ori- fices à chaque narine; deux aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule ; la couleur générale rougeâtre ; quatre raies longitudinales, étroites, bleues, et bordées de brun de cha- que côté de l'animal. Il est figuré dans Bloch , pi. 246. Il ha- bite la mer des Indes. L'Holocentre épinéphèle a douze rayons aiguillonnés,1 et douze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés , et sept rayons articulés à la nageoire de 1 anus ; la caudale en croissant ; toute la tête couverte de petites écailles ; la mâchoire inférieure un peu plus avancée; un seul orifice à chaque narine ; une membrane transparente sur chaque œil ; deux aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule ; sept bandes transversales, larges , régulières , brunes et étendues de chaque côté sur la base de la dorsale et sur le corps ou la queue. 11 fait partie du genre Epineplielus de Bloch. On le pêche dans les mers de l'Amérique. L'Holocentre post , Perça cernua, Linn., a quinze rayons aiguillonnés , et douze rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguillonnés , et six rayons articulés à la nageoire de l'anus ; les deux mâchoires également avancées ; de petits enfoncemens creusés sur quelques parties de la tête; la cou- leur générale d un jaune verdâtre ou doré; un grand nombre de petites taches noires. Il est figuré dans Bloch, pi. 53, et dans plusieurs autres ouvrages. On le pêche dans la plupart des grandes rivières et des lacs du nord de l'Europe , dont le fond est sablonneux. 11 n'est pas rare dans la Seine , où il parvient quelquefois à un pied de long, mais où il n'a ordi- nairement que quatre à cinq pouces. On le c.onnoît en France, sous les noms de perche çoujonière , de petite perche, de gremille et de gremillet. 11 se nourrit de petits poissons , de vers et d'in- sectes. Il fraye au commencement du printemps. On a trouvé soixante-quinze mille six cents œufs dans lovaire d'une seule femelle. Il dépose ses œufs sur les pierres et autres corps G.» H O L durs qui sont à une certaine profondeur. îl croît lentement- On le prend à l'hameçon et au filet, principalement pendant l'hiver, et même sous la glace. Sa chair est tendre, de bon goût, facile à digérer; aussi la recherche-t-on beaucoup. 11 est quelques lacs en Allemagne, tels que ceux de Golis et de Wandelilz, où ce poisson est réputé exquis , et d'où on le transporte fort loin, pendant l'hiver, pour la table des riches gourmets. On peut , avec utilité , introduire ce poisson dans les étangs dont l'eau est limpide et le fond sablonneux. Lacépède observe qu'il fait le passage entre les Holocen- Tres et les Lutjans, et qu'on pourroil , à la rigueur, le placer parmi ces derniers. Il constitue aujourd'hui le genre Grémille. L'HoLOCENTRE NOIR, Pcrca nigra , a le corps et la queue étroits : les dénis et les écailles très-petites ; des enfoncemens sur quelques parties de la tête ; les deux mâchoires égale- ment avancées ; la couleur noire. Il est figuré dans Borlase , Cornwald. , tab. 25. On le trouve en Angleterre. L'Holocetsïre acérine , Perça acerina, a dix-huit rayons aiguillonnés , et quatorze rayons articulés à la dorsale; deux rayons aiguillonnés, et sept rayons aiticulés à l'anale ; des enfoncemens sur quelques parties de la tête , qui est allongée ; les deux mâchoires également avancées. On le pêche dans la mer Noire, et pendant l'hiver, dans les grands fleuves qui s'y jettent. L'Holocentre boutton a dix rayons aiguillonnés, et qua- torze articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés , et neuf articulés à la nageoire de l'anus ; un aiguillon tourné vers le museau à la dernière pièce de chaque opercule ; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supérieure , qui est extensible ; deux orifices à chaque narine ; la tête et les opercules garnis de petites écailles non dentelées comme les autres ; la tête et le ventre rouges; le dos, les côtés et la caudale d'un brun doré. Il se trouve dans la mer des Indes, au détroit de Boutton , où il a été observé par Commerson. L'Holocetsïre jaune et bleu a onze rayons aiguillonnés, et seize rayons articulés à la dorsale , trois rayons aiguil- lonnés , et huit rayons articulés à l'anale ; la caudale en crois- sant ; trois aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule ; la tête et les deux opercules couverts de petites écailles ; deux orifices à chaque narine ; une membrane transparente au- dessus de chaque œil ; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supérieure , qui est extensible ; la couleur générale bleuâtre ; les nageoires jaunes. Il se trouve dans les IJ O L 6; 3 mers qui entourent l'Ile-de-France , où il a été observé par Commerson. L'Holocentre queue rayée a dix rayons aiguillonnés , et treize rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés , et quatorze articulés à celle de l'anus ; deux ai- guillons à la dernière pièce de chaque opercule ; deux orifices à chaque narine ; les thoracines composées chacune de cinq rayons, et attachées au ventre par une membrane; l'anus situé plus près de la tête que de la caudale ; la couleur géné- rale bleuâtre ; la queue rayée longiludinalement et alterna- tivement de blanc et de noir. 11 habite les mêmes mers que le précédent. L'Holocentre négrillon a douze rayons aiguillonnés, et dix-sept articulés â la dorsale ; deux rayons aiguillonnés , el quatorze rayons articulés à la nageoire de l'anus ; un ou deux aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule ; une petite pièce dentelée auprès de chaque œil ; deux orifices à chaque narine ; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supérieure, qui est un peu extensible; une lame écaii- leuse à la base de chaque thoracine ; toute la surface du corps d'un noir bleuâtre. On le trouve , au rapport de Commerson , dans la mer des Indes. L'Holocentre léopard a huit rayons aiguillonnés , et douze rayons articulés à la nageoire du dos; un rayon aiguil- lonné , et huit rayons articulés à l'anale ; un rayon aiguillonné , et sept rayons articulés â chaque thoracine ; la caudale en croissant; quatre grands aiguillons à la première pièce, et un aiguillon à la seconde pièce de chaque opercule ; un. grand nombre de petites taches sur toute la surface de l'ani- mal. Il se trouve avec le précédent. L'Holocentre cilié a dix rayons aiguillonnés , et neuf rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à la nageoire de l'anus ; plusieurs rangs de dents très-petites et presque sétacées; un petit aiguillon à la dernière pièce de chaque opercule ; les écailles ciliées. On le pêche dans les mêmes mers que le précédent, où il a en- core été observé par Commerson. L'Holocentre thunberg , Sciœna loricata, Tbunberg, a onze rayons aiguillonnés , et treize rayons articulés à la na- geoire du dos ; trois rayons aiguillonnés , et dix rayons arti- culés à la nageoire de l'anus ; sept rayons articulés à chaque thoracine ; un aiguillon à la dernière pièce de chaque oper- cule ; la partie postérieure de la queue beaucoup plus basse que l'antérieure ; les écailles striées et dentelées; la couleur générale argentée et sans tache. Il se trouve dans les mers du Japon., 6i4 H O L L'Holocentre blanc-rouge a douze rayons aiguillonnés à la dorsale ; plusieurs assemblages d'aiguillons entre les yeux, qui sont très-grands ; la couleur générale rouge ; huit ou neuf raies longitudinales et blanches de chaque côté du poisson. Il habite les mers de la Chine. L'Holocentre bande blanche a onze rayons aiguillonnés à la dorsale ; des aiguillons devant et derrière les yeux qui sont très-grands, et ont l'iris noir; la couleur générale rouge, une bande transversale courbe et blanche près de l'extré- mité de la queue. Il se trouve avec le précédent. L'Holocentre diacanthe a treize rayons aiguillonnés et treize articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguillonnés et douze articulés à celle de l'anus ; les écailles très-larges et bordées de blanc; des gouttes blanches et très petites sur la tête, le corps et la queue , avec une tache noire sur la seconde pièce de chaque opercule. On ignore son pays natal. L'Holocentre tripétalon a onze rayons aiguillonnés et huit articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et sept articulés à l'anale ; un aiguillon à la troisième pièce de chaque opercule ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supé- rieure ; la lèvre d'en haut double ; les écailles ovales et den- telées. On ignore sa patrie. L'Holocentre tétracanthe a douze rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos ; quatre rayons aiguillonnés et huit articulés à chaque thoracine ; une pièce dentelée au-dessus de chaque pectorale et auprès de chaque œil ; un grand et deux petits aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule ; des taches sur la dorsale et sur la nageoire de la queue. On ignore dans quel pays il se trouve. L'Holocentre acanthops a treize rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguil- lonnés et sept rayons articulés à l'anale ; une plaque festonnée et garnie de piquans le long de la demi-circonférence infé- rieure de l'œil ; un ou deux aiguillons à la seconde pièce de chaque opercule ; un aiguillon tourné obliquement vers le haut, et situé au-dessus de la base de chaque pectorale ; de petites taches sur la dorsale et la caudale. On ignore sa pa- trie. Ces quatre dernières espèces font partie de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. L'Holocentre r adjab an a dix rayons aiguillonnés et vingt- deux articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et six rayons articulés à l'anale ; le devant de la tête presque per- pendiculaire au plus long diamètre du corps ; la nageoire du dos s'étendant presque depuis la nuque jusqu'à la caudale; la mâchoire supérieure un peu plus avancée que l'inférieure ; H 0 L 6i3 deux ou trois aiguillons à la seconde pièce de chaque oper- cule ; des lâches sur la dorsale et sur la nageoire de la queue. Il se trouve dans la mer des Indes. L'Holocentre diadème a onze rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguil- lonnés et sept articulés à celle de l'anus ; la mâchoire supé- rieure plus avancée que l'inférieure ; les opercules couverts de petites écailles ; un aiguillon à la première et un second aiguillon à la seconde pièce de chaque opercule ; la partie antérieure de la dorsale arrondie, plus basse que l'autre partie , soutenue par des aiguillons plus hauts que la mem- brane ; le corps noir et présentant une raie longitudinale blanche. Il a été observé par Commerson , dans la mer du Sud. L'Holocentre gymnose a treize rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil- lonnés et huit rayons articulés à la nageoire de l'anus; la mâchoire inférieure un peu plus avancée ; un aiguillon à chaque opercule ; la tête , le corps et la queue dénués d'écaillés faci- lement visibles. Il se trouve avec le précédent. L'Holocentre rabaji , Chœlodon bifasciatus, Forskaè'l , a onze rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la na- geoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et onze rayons arti- culés à la nageoire de l'anus ; la mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure ; deux bandes noires et transversales de chaque côté de la tête. Il habite la mer Rouge. Les holocentres qui forment la seconde division , ont la na- geoire de la queue entière. Ce sont : L'Holocentre marin, Perça marina , Linn. , qui a quinze rayons aiguillonnés et quatorze articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et huit articulés à celle de l'anus ; la mâchoire d'en-bas plus avancée que celle d'en-haut ; deux aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule; la couleur générale rouge ; des bandelettes bleues et d'autres bandelettes rouges , sur la tête et sur la partie antérieure du ventre. On le pêche dans la Méditerranée et dans l'Océan atlantique ; son museau est allongé et pointu ; sa longueur totale est de plus d'un pied. Il a été connu d'Aristote , de Pline et autres auteurs anciens ; sa chair est fort estimée. L'Holocentre têtard , Perça colloïdes , Linn., a quatorze rayons aiguillonnés et six rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à l'a- nale ; deux aiguillons recourbés auprès de chaque œil ; la nageoire dorsale étendue depuis l'entre-deux des yeux jusqu'à une petite distance de la caudale; la ligne latérale droite ; 6i6 H O L deux séries de petits points sur chaque nageoire. Il habile les mers de l'Inde. L'Holocentre PHILADELPHIE?* , Perça philadelphia , a dix rayons aiguillonnés et onze articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et sept articulés à l'anale ; les écailles ciliées ; une tache noire au milieu de la nageoire du dos ; des taches et des bandes transversales noires de chaque côté ; la partie inférieure rouge. 11 habite les mers de l'Amérique septen- trionale. L'Holocentre MÉROU, Perça gïgas , Linn. , a onze rayons aiguillonnés et quinze articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et neuf articulés à la nageoire de l'anus ; le corps et la queue comprimés ; trois aiguillons à chaque opercule ; les deux mâchoires également avancées ; la cou- leur générale rougeâtre , avec des taches brunes ou nébu- leuses. 11 habite la Méditerranée, et parvient à trois à quatre pieds de long. L'Holocentre Forskael , Perça fasciata , Linn. , a onze rayons aiguillonnés et dix-sept rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire de l'anus ; deux sillons longitudinaux entre les yeux ; chaque pectorale attachée à une petite prolongation charnue ; les écailles petites ; la couleur générale rouge , avec trois ou quatre bandes transversales blanches. On le trouve dans la mer Rouge. L'Holocentre triacanthe a dix rayons aiguillonnés et douze articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillon- nés et sept articulés à la nageoire de l'anus; les deux mâchoires également avancées ; deux orifices à chaque narine ; un ai- guillon aplati à la dernière pièce de chaque opercule ; les écailles petites et dentelées ; la couleur générale blanchâtre ; cinq ou six bandes transversales brunes. Il est figuré dans Bloch , pi. 235, et dans le Bitfon, édit. de Deterville, vol. 3, pag. ig3. On ignore sa patrie. L'Holocentre argenté a dix rayons aiguillonnés et quinze articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et huit articulés à l'anale ; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supérieure ; trois aiguillons à lavant - dernière pièce de chaque opercule ; la couleur générale jaune ; une raie lon- gitudinale un peu large et argentée de chaque coté du corps. Il est figuré dans Bloch, pi. 235, et dans le Buffon , édit. de Deterville , vol. 3, pag. ig3. On ignore son pays natal. L'Holocentre tau vin, Perça tauvina, Forskael , a onze rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à l'anale ; la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la II O L 6i7 supérieure, et présentant, ainsi que cette dernière , deux dents plus grandes que les autres, fortes et coniques. On le trouve dans la mer Rouge. Sa chair est peu agréable au goût. L'Holocentre ongo a dix rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et huit articulés à l'anale; la caudale arrondie ; deux aiguillons à cha- que opercule , qui se termine en pointe ; les écailles petites et non dentelées ; leur couleur générale d'un brun mêlé de verdâtre; des taches ou des bandes transversales aux nageoi- res du dos, de l'anus et de la queue. Il est figuré dansBloch, pi. 234, etdans le Bujfon, édit. de Deterville, roi. 3, p. 181. On le trouve dans les mers du Japon. L'Holocentre DORÉ a neuf rayons aiguillonnés et quinze articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et neuf articulés à celle de l'anus ; la caudale arrondie; la mâ- choire inférieure plus avancée que la supérieure ; deux ori- fices à chaque narine ; la langue lisse , longue et très-mobile ; trois aiguillons aplatis à chaque opercule , qui se termine en pointe membraneuse; un filament à chaque rayon aiguillonné de la dorsale ; la couleur générale dorée ; une bordure noire à la partie antérieure de la dorsale ; une grande quantité de petits points bruns ou rougeâtres. ( Voyez pi. E , 3 , où il est figuré. ) On le pêche dans les mers de l'Inde. C'est un très- beau poisson. L'Holocentre quatreraies a douze rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et dix articulés à l'anale ; la caudale arrondie; l'ouverture de la bouche petite ; les deux mâchoires également avancées ; deux orifices à chaque narine , un aiguillon à chaque oper- cule qui est arrondi du côté de la queue ; les écailles très- tendues ; la couleur générale d'un gris mêlé de rouge; une tache noire sur la partie antérieure de la nageoire du dos ; quatre raies noires et longitudinales, et une tache de la même couleur de chaque côté de l'animal. Il est figuré dans Bloch, pi. 238, etdans le Bujfon, édit. de Deterville, vol. 3,pag. 207. Il habite les mêmes mers que le précédent. Cette espèce et celle qui a été appelée Esclave (holocen- Irus servus), constituent aujourd'hui le sous-genre de ce nom. L'Holocentre a bandes a dix rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale arrondie ; l'ouverture de la bouche assez grande ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; la tête, le corps et la queue allongés; deux orifices à chaque narine ; deux aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule, qui se termine par une prolongation arrondie ; les écailles dures 6i8 H O L et dentelées* la couleur générale d'un jaune verdâtre; des bandes brunes , transversales et fourchues. Il est figuré dans Bloch, pi. 24.0, et dans leBuffo?i, édit. deDeterville, vol. 3, p. 21. On ne connoîtpas le lieu de son habitation. L'Holocentre pirapixanga a onze rayons aiguillonnés et douze articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et six articulés à f anale ; la caudale arrondie ; les deux mâchoi- res également avancées ; deux orifices à chaque narine ; un aiguillon aplati à la dernière pièce de chaque opercule , qui se termine en pointe , la couleur générale jaune ; un grand nombre de taches petites et arrondies, les unes rouges et les autres noires. Il est figuré dans Bloch, pi. 24.1 , et dans le Bujfon, édit. de Deterville, vol. 3, pag. 2oy,souslenom à'holo- cenire pointé. On le pêche sur les côtes du Brésil. Sa chair est ferme, blanche et de bon goût. Il parvient à une grandeur médiocre. L'Holocentre lancéolé a onze rayons aiguillonnés et quinze articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillon- nés et huit articulés à celle de l'anus ; la caudale arrondie ; les autres nageoires terminées en pointe ; les deux mâchoires également avancées ; deux orifices à chaque narine ; les écailles petites, molles et non dentelées; trois aiguillons à chaque opercule ; la couleur générale argentée ; des taches et des bandes transversales brunes. Il est figuré dans Bloch , pi. 24.2, et dans le Bujfon, édit. deDeterville, vol. 3, pag. 221. Il habite la mer des Indes. L'Holocentre points bleus a onze rayons aiguillonnés çt quinze articulés à la dorsale; trois aiguillonnés et huit arti- culés à l'anale; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; un aiguillon à la seconde pièce de chaque oper- cule ; la couleur générale bleue ; des taches jaunes et grandes sur le corps et sur la queue; des taches bleues très-petites et rondes sur les nageoires. Il est figuré dans Bloch , pi. 24.2 , et dans le Bujfon, édit. de Deterville, vol. 3, pag. 207. On ignore son pays natal. L'Holocentre blanc et brun a onze rayons aiguillon- nés et quinze articulés à la nageoire du dos; trois rayons ai- guillonnés et huit articulés à celle de l'anus ; la caudale arron- die; le dos caréné ; le ventre rond; les deux mâchoires égale- ment avancées ; deux aiguillons déliés à chaque opercule qui se termine en pointe; les écailles très-petites ; la couleur gé- nérale brune ; des taches irrégulières et blanches. Il est figuré dans Bloch, pi. 242, et dans le Buffon , édit. de Deterville, vol. 3 , pag. 221. On le pêche dans la mer des Indes. L'Holocentre Surinam a douze rayons aiguillonnés et seize rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et IT O L 619 douze articulés à l'anale ; la caudale arroudie ; l'ouverture de la bouche étroite ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; un seul orifice à chaque narine ; un aiguillon à la seconde pièce de chaque opercule ; les écailles dentées et très- adhérentes à la peau; la tête couleur de sang ; le corps mar- bré de brun, de violet et de jaune. Il est figuré dans Bloch, pi. 24.3, et dans le Buffon, édit. de Deterville, vol. 3, pag. 221. On le pêche sur la côte de Surinam. Sa grandeur ne surpasse pas celle de notre perche commune. C'est un des meilleurs poissons de ce pays. Sa chair est douce et grasse. L Holocentre éperon a huit rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillon- nés et huit articulés à l'anale; la caudale arrondie; deux ori- fices à chaque narine; quatre aiguillons très-longs et dirigés, un en arrière , et trois vers le bas, à la première pièce de cha- que opercule; un aiguillon très-long à la seconde pièce, la- quelle s'élève et s'abaisse au-dessus d'une lame dentelée; les écailles argentées et bordées de jaune ; le dos varié de brun et de violet. 11 est figuré dans Bloch , pi. 24.4 1 et dans le Buffon , édit. de Deterville, vol. 2 , pag. 221. On le trouve dans les mers du Japon. L'Holocentre africain a onze rayons aiguillonnés et dix- huit rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et neuf articulés à l'anale lacaudale arrondie; une membrane transparente sur chaque œil ; la tête et les opercules couverts de petites écailles ; le corps et la queue revêtus d'écaillés den- telées et plus petites que celles de la seconde pièce de chaque opercule ; un aiguillon à cette seconde pièce , qui se termine en ppinte; deux orifices à chaque narine; la couleur générale, brune. Il est figuré dans Bloch, pi. 327, et dans le Buffon, édit. de Deterville, vol. 5, pag. 2 , sous Xenomà1 èpinéphèleou&etaye. On le pêche sur la côte de Guinée , où il parvient à une gros- seur considérable , et où il se nourrit de vers et de crustacés. Sa chair est blanche et saine. L'Holocentre bordé a onze rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillon- nés à celle de l'anus ; la caudale arrondie ; une membrane transparente sur chaque œil ; la tête et les opercules couverts, ainsi que le corps et la queue , d'écaillés dures et petites ; trois aiguillons à la seconde pièce de chaque opercule qui se termine en pointe ; un seul orifice à chaque narine ; la mâ- choire inférieure plus avancée ; les nageoires rouges ; une bordure rouge à la partie antérieure de la nageoire du dos. Il est figuré dans Bloch , pi. 328 , sous le nom de taye bordée. On ignore sa patrie. L' Holocentre brun a dix rayons aiguillonnés et quinze 62o H O L rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et neuf articulés à l'anale; la caudale arrondie ; une membrane trans- parente sur chaque œil; la tête et les opercules couverts de petites écailles ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure : une seule ouverture à chaque narine ; trois aiguil- lons à la seconde pièce de chaque opercule ; les écailles den- telées; la couleur générale, jaunâtre; des tâches et des bandes transversales brunes; les nageoires variées de jaune et de noi- râtre. 11 est figuré dans Bloch , pi. 3a8 , sous le nom de taye ou épinpphèle. Il se trouve en Norwége. L'Holocentre merra a onze rayons aiguillonnés et seize articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et huit articulés à l'anale ; la caudale arrondie -, la tête et et les oper- cules garnis de petites écailles ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; un seul orifice à chaque narine ; une membrane transparente au-dessus de chaque œil ; trois aiguillons à la seconde pièce de chaque opercule; les écailles dures , dentelées et très-petites ; des taches rondes ou hexa- gones brunes , très-rapprochées , répandues sur tout le corps.. Il est figuré dans Bloch , pi. 32g , et dans le Buffon, édit. de Deterville , vol. 5, pag. 2, sous le nom di'épinéphèle ou de taye. On le pêche dans les mers du Japon. L'Holocentre rouge a onze rayons aiguillonnés et seize rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et neuf articulés à l'anale ; la caudale arrondie ; une membrane trans- parente sur chaque œil ; les écailles petites , dures et dente- lées sur tout le corps; la mâchoire inférieure plus longue; deux ouvertures à chaque narine ; deux aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule , qui finit en pointe; la couleur gé- nérale d'un rouge vif ; la base des nageoires , jaune. Il est figuré dans Bloch, pi. 33 1, et dans le Buffon, édit. de Deter- ville , vol. 5 , pag. i4» sous le nom àVpiuèphèle ou de taye. Il habile avec. le précédent. L'Holocentre rouge-brun a neuf rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire de l'anus; sept rayons à chaque thoracine ; la caudale arrondie ; la mâ- choire supérieure extensible ; trois aiguillons aplatis à la der- nière pièce de chaque opercule , qui se termine en pointe ; le dos brun ; des taches rouges sur les côtés ; deux bandes rouges ou rougeâtres sur la caudale ; une tache noire au-delà de la nageoire du dos. Il a été observé par Commerson, sur les côtes de llle-de -France. Il atteint rarement un pied. Sa chair est de bon goût, et facile à digérer. L'Holocentre soldado a onze rayons aiguillonnés et vingt-neuf rayons articulés à la dorsale ; deux rayons aiguil- H OL 62I ionnés et huit articulés à l'anale ; le second rayon aiguillonné de la nageoire de l'anus, long, fort et aplati ; deux aiguillons à chaque opercule. 11 hahite les mers voisines de Cayenne. L'Holocetstre bossu a quatorze rayons aiguillonnés et seize articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguil- lonnés et sept articulés à celle de l'anus ; un aiguillon à la seconde p^èce de chaque opercule ; une lame dentelée au- dessus de cette seconde pièce ; la ligne qui s'étend depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la dorsale , formant un angle de plus de quarante-cinq degrés , avec Taxe du corps et de la queue ; l'extrémité postérieure de l'anale et celle de la dorsale arrondie , ainsi que les thoracines. On ignore le pays qu'il habite. L'Holocentre sonnerat a dix rayons aiguillonnés et dix- sept rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons ai- guillonnés et treize rayons articulés à celle de l'anus ; la pre- mière pièce de chaque opercule crénelée ; deux aiguillons très-inégaux en longueur au-dessous de chaque œil ; la dor*- sale très-longue , et s'arrondissant du côté de la caudale , ainsi que la nageoire de l'anus; trois bandes transversales , bordées dune couleur foncée. Il se trouve dans les mers de l'Ile-de-France. L'Holoceîstre heptadactyi.e a huit rayons aiguillonnés et onze articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillon- nés et huit articulés à l'anale ; sept rayons à chaque thora- cine ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; la lèvre d'en-haut double ; trois aiguillons tournés vers le mu- seau , et un aiguillon tourné vers la queue , à la première pièce de chaque opercule ; un aiguillon à la seconde pièce ; une lame profondément dentelée au-dessus de cette seconde pièce; une seconde lame au-dessus de chaque pectorale. On ignore son pays natal. Lacépède a remarqué que les dents des opercules augmentent en nombre avec l'âge , ce qui peut , ainsi qu'il l'observe , donner lieu à des conséquences impor- tantes pour la base d'une méthode ichthyologique. L'Holocentre rosmare a onze rayons aiguillonnés et douze articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et huit articulés à l'anale ; la caudale arrondie ; deux aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule qui finit en pointe ; la mâ- choire inférieure un peu plus avancée que la supérieure ; une dent longue , forte et conique , paroissant seule de chaque côté de la mâchoire d'en haut ; les écailles petites. 11 est figuré dans Lacépède, vol. 4i ph 7- Il se trouve dans la mer des Indes , où il a été observé par Commerson. L'Holocetsttre pantherin a dix rayons aiguillonnés à la dorsale ; deux rayons aiguillonnés et douze articulés à 1 anale; la caudale arrondie ; les dents séparées l'une de l'autre , près- &2* II O L que égales et placées sur un seul rang ; trois aiguillons à la seconde pièce de chaque opercule qui se termine en pointe; la mâchoire inférieure plus avancée ; des taches petites, pres- que égales et rondes sur tout !e corps. Il a été observé par Commerson , dans la mer du Sud. L'Holoceîstre océanique a onze rayons aiguillonnés, et dix-sept rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et huit articulés à la nageoire de l'anus ; la cau- dale arrondie ; la mâchoire inférieure plus avancée ; chaque mâchoire garnie d'un rang de dents égales ; la lèvre supé- rieure épaisse et double ; trois aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule , qui se termine en pointe; cinq bandes transversales courtes et noirâtres. Il est figuré dansLacépède, vol. 4-, pi- 7- Commerson l'a observé dans le grand Océan. L'Holocentre salmoï'de a onze rayons aiguillonnés à la dorsale ; la caudale arrondie ; le museau aplati et comprimé; la mâchoire d'en haut plus avancée que celle d'en bas ; plu- sieurs rangées de dénis ; trois aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule , qui se termine en pointe ; un grand nombre de taches très-petites, rondes et presque égales. On le trouve dans le grand Océan. L'Holocentre NORWEGIEN a quinze rayons aiguillonnés ; et quatorze articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés , et neuf articulés à la nageoire de l'anus ; la mâchoire infé- rieure plus avancée ; un très-grand nombre de petites dents; des piquans au-dessus et au-dessous des yeux ; la nageoire du dos très-longue ; la couleur rouge. 11 habite la mer du Nord. Les Holocentres hépate et jaune sont deux espèces nou- velles observées par Risso dans la me de Nice, (b.) HOLOCHRYS1S de Pline, HOLOCHRYSON de Dioscoride. On donne ces deux noms, comme ceux appliqués par les anciens à une Joubarbe , et peut-être à la Joubarbe arborescente, (ln.) HOLOGYMNOSE, Hologymnosus. Genre établi par La- cépède sur de fausses observations. Les espèces qui y en- troient ont été restituées aux Labres, ou mieux, aux (ai- relles, sous-genre établi aux dépens de ces derniers, par M. Cuvier. V. pi. E 3 , où une de ces espèces est figurée, (b.) HOLOLEP1S, Hololepis. Genre de plantes établi par Decandolle , aux dépens des Serratules ; ses caractères sont : calice imbriqué décailles cartilagineuses ; les inté- rieures plus longues, avec quatre bractées à la base; fleurons tous hermaphrodites ; réceptacle couvert de paillettes en- tières, lancéolées; aigrettes persistantes , formées de poils roides , presque égaux. H 0 L 62$ La Serratule pédonculée est figurée pi. 6 , vol. 16 des Annales du Muséum. Elle est originaire du Brésil, (b.) HOLOLEPTE, Hololepta. Genre d'insectes établi par M. Paykull, aux dépens de celui d'EsCARBOT. V. ce mot. (L.) HOLOPHYTON. Synonyme de Capparis chez les Grecs. V. Câprier, (ln.) HOLOSCHOENUS des Latins. Plante mentionnée par Pline. Daléchamp nomme ainsi une espèce de SciRVE(Scirpus holoschœnus , L. ). (LN.) HOLOSTÉ, Holosteum. Genre de plantes de latriandrie trigynie, et de la famille des caryophyllées, qui présente pour caractères : un calice divisé en cinq parties; une co- rolle de cinq pétales onguiculés et bifides ; trois étamines ; un ovaire supérieur, ovale, oblong, terminé par un ou trois styles à stigmates simples; une capsule aune loge , s'ouvrant au sommet en six valves, et contenant un grand nombre de semences. Ce genre, qui est extrêmement voisin desMoRGELiNES, par ses rapports, renferme cinq à six espèces, dont une seule est propre à l'Europe; c'est I'Holosté en ombelle, dont les feuilles sont opposées , oblongues, glabres, et les (leurs disposées en ombelle terminale , qui se réfléchit après la fructification. Elle est extrêmement commune dans les jar- dins , sur le bord des champs , dans toute la France, et fleurit une des premières au printemps. Elle est annuelle, (b.) HOLOSTE MM A. Ce genre de plante appartient à la famille des Asclépiadées : il a été fondé par Robert Brown. Ses caractères sont : corolle presque en roue , à cinq divi- sions ; tube de la corolle muni au-dessous du point d'inser- tion des étamines, d'une couronne simple , annulaire et en- tière ; anthères terminées par une membrane, à pollen for- mant de petites masses comprimées et pendantes ; stigmate obtus; follicules ventrus, lisses, contenant des graines che- velues. Une seule espèce rentre dans ce genre; c'est un arbrisseau voluble, à feuilles opposées , larges, et à fleurs disposées en ombelles presque sessiles et interpétiolaires. Il croît dans les Indes orientales. R. Brown le rapporte à Vada-kodien de Rheede (Malab. g, tab. 7); mais bien que Rheede lui at- tribue des feuilles opposées , dans la description qu'il en donne il le représente avec les feuilles alternes, (ln.) HOLOSTEUM, de deux mots grecs qui signifient tout- os. Plante citée par Dioscoride et par Pline ; elle étoit re- marquable par sa mollesse, qui lui avoit fait donner par anti- 6*4 H O L phrase , le nom à'holosteon ou holoslion. Les botanistes sont fort embarrassés pour reconnoîlre celte plante ; quelques- uns ont avancé qu'il falloit lire holestium, qui signifieroit man- geable en entier. Cependant aucune des plantes prises pour Yholosteum ne justifie l'emploi de ce dernier nom. L'an- cienne école de Montpellier croyoit que ce pouvoit être une sorte de plantain à feuilles velues et molles ; c'est ce qui fit nommer par la suite holosleum plusieurs espèces de plantain. A cette même époque , les botanistes parisiens regardoient Yholosteum comme une Stellaire , et l'espèce principale du genre en a reçu le nom spécifique àholostea. Enfin plusieurs Stellairfs, dî-s Céraistes, le juncus bufonius , la Pilo- SELLE {Hieracium pilosella, L.), et l'Ac.ROSTlCHE septentrio- nale, ont reçu ce nom, de même que Yholosteum umbellatum de Linnseus , qui est le tvpe de son genre holosteum. (V. Ho- loste), genre auquel Thunberg réunissoit le polycarpon , L. , et Swarlz la MfjRGELlNE , Alsine média, (ln.) HOLOSTEUS , HOLOSTEOS. Voyez Ostéocolle. (desm.) HOLOTHURIE, Holoihuria. Genre de vers radiaires, qui a pour caractères : un corps libre , cylindrique , épais, très- contractile, à peau coriace , et ayant , à l'une de ses extré- mités , une bouche armée de cinq dents calcaires , et en- tourée de tentacules rameux ou pinnés, disposés en rayons. Ce genre ne comprend ici qu'une partie des espèces de Linnœus (une vingtaine), Lamarck en ayant séparé quelques- unes pour former ses genres Physale , Vellelle et Thalie. Forskaë'l a aussi formé deux autres genres à ses dépens , savoir : Priapule et Fistulaire ; Péron avoit encore de plus proposé le genre Cuviérie ; mais il n'a pas paru suffi- samment caractérisé. Les genres Molpadie et Miniade s'en rapprochent beau- coup. Les holothuries varient considérablement dans leurs for- mes. Toutes n'ont pas été décrites par des hommes également instruits , de sorte que plusieurs sont imparfaitement con- nues; car, dans ce genre, plus que dans bien d'autres, il faut avoir l'habitude d'observer pour bien voir. Elles sont ordinai- rement, épaisses, cylindriques, ont la peau coriace, très- dure et souvent fortifiée par des tubercules ou des écailles ; leur bouche est toujours antérieure , et entourée de tenta- cules rameux, souvent très-élégans ; leur anus est un simple trou postérieur. Elles nagent librement,mais lentement, dans la mer, tant par le moyen du mouvement vermiculaire, que par celui de leurs tentacules, et la faculté dont elles> sont pourvues de se gonfler à volonté. H 0 L 625 La conformation des holothuries a beaucoup de rapports avec celle des Actinies. Ainsi que ces dernières, elles absor- bent l'eau et la rejettent, se contractent au point d'avoir l'ap- parence d'une masse informe , prennent leur proie au moyen de leurs tentacules , etc. Les holothuries sont plus rares et plus difficiles à observer que les actinies ; aussi n'a-t-on pas pu faire sur elles les expériences auxquelles les autres se sont prêtées. On ignore si, coupées en plusieurs morceaux, elles peuvent se régénérer ; mais on sait que leurs tentacules re- poussent comme ceux des Polypes. Il en est quelques-unes , telles que les holothuries iubuhuse et très- grande , qui paroissent pouvoir marcher et se fixer, comme les Astéries, par le moyen d'épines et de tentacules rétractiles ; mais on manque d'observations suffisantes pour en constater le mode d'une manière précise. Les holothuries sont vivipares, si on en juge par la plus com- mune , dans laquelle on a reconnu positivement ce mode de génération. Elles vivent de petits poissons , de petits coquil- lages et d'autres animaux marins , qu'elles tuent et brisent avec leurs dents. Elles sont souvent jetées par les flots sur le rivage, où, malgré l'épaisseur de leur peau, elles ne tardent pas à être écrasées contre les pierres . La couleur des holothuries est quelquefois fort belle., soit par son intensité, soit par sa variété -, mais par contre , leur odeur est souvent insupportable. C'est principalement celte odeur qui, aux rapports d'Aristole et de Pline, les avoit fait remarquer des anciens : elles n'en sont pas moins mangées par tous les gros poissons. On connoît une vingtaine d'espèces d' holothuries , parmi lesquelles les plus remarquables ou les plus communes sont : L'Holothurie élégante , qui porte vingt tentacules ra- meux , a le corps chargé de mamelons , est rougeâlre en dessus et blanche en dessous. Elle se trouve dans la mer du Nord. L'Holothurie pentacte a dix tentacules, et le corps garni de cinq rangs de tubercules. Elle se trouve dans les mers d'Europe. Voyez pi. D 20, où elle est figurée. L'Holothurie tremblante , Holothuria iremula , Gmel. , a le dos hérissé de pointes coniques et molles ; la bouche gar- nie de vingt tentacules branchues. Sa couleur est brune et sa longueur d'un pied. Elles sont si abondantes dans la Médi- terranée , que le flot les accumule sur le rivage , au point d'en rendre l'abord dangereux par les émanations cadavé- reuses qu'elles exhalent. L'Holothurie priape a la bouche entourée de mamelons. Xiv, 4° 62 FOL charnus ; le corps avec des stries annulaires , et des glandes disposées en séries longitudinales. Elle se trouve dans toutes les mers. L'Holothurie pinceau a huit tentacules rameux, le corps osseux et pentagone. Elle se trouve dans la mer du Nord. L'Holothurie zonaire est oblongue, aplatie, a le corps rouge , avec cinq bandes variées de jaune. Elle se trouve sur les côles d'Amérique. L'Holothurie très-grande a le corps presque tétragone, convexe en dessus , blanc sur les bords , et les tentacules filiformes, terminés par des disques découpés. Elle se trouve dans la mer rouge. L'Holothurie tubuleuse a servi de type à la belle ana- tornie de ce genre , publiée par M. Frédéric Tieldemann , professeur de zoologie en l'université d'Heidelberg, et qui a remporté le prix proposé par la première classe de l'Ins- titut de France sur l'anatomie des mollusques. L'Holothurie digitée est figurée pi. 4- du n.c vol. des Transactions de la Soc. linnêenne de Londres, et l'HoLOTHURIE de Cuvier , pi. i5 de l'ouvrage de Cuvier, intitulé le Règne animal, distribué d'après son organisation, (b.) HOLTAROT. C'est le Gazon d'Olympe, ou Statice armeria. (LN.) , HOLTEMJELLA. C'est, en Suède, le Mélampyre des PRÉS. (LN.) HOLZOPALE ou OPALE LIGNIFORME. C'est le nom sous lequel les minéralogistes allemands désignent le bois converti en pechstein ou quarz-résiniie. V. ce mot. (LUC.) HOLZSTEIN. Nom allemand du quarz-agathe xyloïde ou ligniforme , vulgairement bois pétrifié. V. ce mot et Quarz- agathe. (luc.) HOLZWURZ. Nom que I'Aristoloche clématite re- çoit en Allemagne, (ln.) HOLZZWANG. C'est I'Orpin (Sedum telephium ) , en Allemagne, (ln.) HOMALIUM de Jacquin. Ce genre s'est augmenté du Racoubea d'Aublet, nommé lagunezia par Scopoli. M. Per- soon y rapporte, comme sous-genre, le pineda de la Flore du Pérou, par Ruiz et Pavon. V. Acomat et Pinède, (ln.) HOMALLOPHYLLES, Homallophyllœ. Famille de plan- tes établie par ^tyilldenow entre celle des Hépatiques et celle des Algues : la mort l'a empêché d'indiquer les genres qui s'y réunissent, (b.) IIOMALOCÉRATITE de Hupsch. C'est laBACULiTE, coquille fossile cloisonnée et droite, (desm.) H O M 627 HOMALOCENCHRE, Homalocenchms. Genre de plan- tes , autrementappelé Léersie et Asprklle. (b.) HOMAOKA. Nom suédois des Goélands et des Mouet- tes. On l'applique particulièrement à la Mouette cendrée. (v.) HOMARD. Espèce de crustacé. V. Ecrevisse. (l.) HOMBAC , Sodada. Arbrisseau épineux, à rameaux al- ternes , à feuilles oblongues et sessiles , si caduques, qu'on les voit rarement, et à pédoncules latéraux, naissant trois en- semble entre les épines , et portant chacun une fleur rouge très-irrégulière. Cet arbrisseau forme, dans l'octandrie monogynie et dans la famille des câpriers , un genre dont les caractères sont : ca- lice velouté , coloré , caduc , composé de quatre folioles iné- gales , dont une supérieure très-grande , voûtée en forme de casque , et les trois autres inférieures, plus petites, linéaires, ouvertes , velues , ciliées sur les bords, et celle du milieu un peu creusée en carène ; quatre pétales inégaux, plus longs que le calice , dont deux supérieurs et en partie cachés sous le casque du calice , présentent en dehors deux espèces de cornes ; et deux inférieurs , oblongs , pointus , alternes avec les folioles du même calice ; huit étamines à filamens inclinés, inégaux , plus longs que les pétales, et à anthères lancéolées ; un ovaire supérieur , globuleux , ayant quatre sillons , porté sur un pédicule long , incliné , naissant du réceptacle , et sur- monté d'un style à stigmate pointu ; une baie sèche , ou une capsule sphérique , rouge , contenant huit à neuf graines. Le hombac croît en Arabie et en Egypte , où l'on mange ses fruits avant leur maturité , après les avoir fait cuire. (B.) HOMBAK. V. Hombac. (ln.) HOMBEERE. V. HOLLBEERE. (ln.) HOMBREC1LLO des Espagnols. C'est le Houblon. (LN.) HOMBU. C'est , en Espagne , le Phytolacca. (ln.) HOMLE, HUMLE. Noms du Houblon, en Dane- marck. (ln.) HOMMAD. Nom arabe d'une variété de Citron, Citrus medica, très-acide , et conique à l'un de ses bouts, (ln.) FIN DU QUATORZIEME VOLUME. tn m ï w Jt*~*- •* » ? »w' ■>> :-^f> 1*8 ■M âmmsm