LIBRARY OF IÔ85-IQ56 «ismm^ mm. ^ feg& NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE, APPLIQUÉE AUX ARTS, À l'Agriculture, à l'Economie rurale et domestique, à la Médecine , etc. PAR UNE SOCIÉTÉ DE NATURALISTES ET D'AGRICULTEURS. Nouvelle Edition presqu'entièrement refondue et considé- rablement augmentée ; AVEC DES FIGURES TIRÉES DES TROIS RÈGNES DE LA NATURE. TOME XVIII. DE L'IMPRIMERIE D'ABXL LANOE, RUS DE LA IIAnPE. A PARIS, Chez DETERVILLE, libraire, rue hautefeuille, n» 8. M DCCG XVII. Indication pour placer foy Planches du Tome XVIII. G 7. Plantes, pag. 101. Ledon à feuilles larges. — Limonier à trois feuilles. — Liquidambar d'Ame'rique. — Litchi ponceau. G 3. Insectes, pag. i3g. Lagrie hérisse'e. — Lampyre italique. — Le'bie cyano- ce'phale. — Le'pisme saccharine. — Lepture éperon- née. — Lethrus céphalote. — Leucospis dorsigère. — Libellule jaunâtre. — Licine casside. — Livie des joncs. — Lixe péraplectique. — Loricère pilicorne. — Lycus sanguin. — Lygée aptère. — Lymexylon naval. — Malachie bronze'. — Mante religieuse. G 11. Plantes, pag. l49- Liseron jalap. — Liseron patate. — Liseron scamonée. — Lobélie syphilitique. G g. Quadrupèdes mammifères, pag. 21 3. Loris du Bengale. — Loutre d'Ame'rique. — Lion. — Lamantin d'Ame'rique. E 33. Insectes, pag. 12.5. Goliath barbicorne. — Lucane serricorne mâle. — Cétoine à deux cornes , mâle et femelle. — Hispe bordé. — Lébie à côtes. — Hélée perforée. E a4« Oiseaux, pag. 317. Macagua. — Lagopède. — Stercoraire NOUVEAU DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE. L I G IjÏGIE, Ligia , Fab. Genre de crustacés , de l'ordre des isopodes , famille des ptérygibranches , ayant pour caractères : quatorze pattes, presque semblables, toutes onguiculées, attachées par paires aux sept premiers segmens du corps ; queue composée de six segmens , garnie en dessous de dix lames ou écailles, disposées, par imbrication, sur deux rangs longitudinaux; quatre antennes; les intermédiaires très-pe- tites, de deux articles ; les extérieures sétacées, de six arti- cles , dont le dernier composé lui-même d'un grand nombre d'articulations; deux appendices articulés, styliformes, sail- lans et fourchus , à l'extrémité postérieure du corps. L'analogie que ces crustacés ont avec les cloportes est si frappante qu'il n'est pas surprenant, ainsi que M. Bosc l'a- voit déjà observé , que Linnseus les ait réunis aux derniers , dans son genre oniscus. Fabricius avoit d'abord placé l'espèce la plus connue avec ses cymothoa; mais il en a formé, dans le Supplément de son Entomologie systématique , un genre pro- pre , sous le nom de Ligia , Ligie. Je vais en exposer les caractères naturels, ceux que Fabricius a présentés étant in- complets et inexacts. Je décrirai d'abord les organes de la manducation, que cet auteur a très-mal observés. La bouche est composée d'un labre, de deux mandibules, d'une languette, de deux paires de mâchoires, et de deux pieds -mâchoires. Le labre est presque membraneux , en demi-ovale , trans- versal , un peu voûté au milieu et fixé au bout de l'extrémité antérieure de la tête, qui représente une espèce de sur- labre ou de chaperon transversal. Les mandibules sont crus- tacées , robustes, beaucoup plus épaisses à leur base , brus- quement, arquées et comprimées ensuite; le côté interne de a T, I G leur extrémité est élargi , concave dans son milieu, avec la pointe supérieure comme écailleuse , noirâtre et divisée en quatre dentelures obtuses ; la mandibule gauche diffère de la droite , en ce que cette pointe est plus grande, que ses den- telures sont plus prononcées, et que l'on voit immédiatement au-dessous d'elle une petite pièce presque semblable, parsa forme et sa consistance, a cette pointe, s'arliculant par sa base avec le bord interne , et tridentée à son extrémité ; la mandibule droite offre à la place correspondante un petit corps membraneux, un peu transparent , cilié au bout'; l'an- gle inférieur et intérieur de la partie terminale et arquée des deux mandibules se prolonge en une sorte de grosse dent mo- laire et tronquée ; la gaucbe a aussi, au-dessous de l'appen- dice denté , une petite saillie membraneuse et ciliée ou gar- nie de petites épines au bout. La languette, située immédia- tement au-dessous et dans l'entre-deux des mandibules, se compose de deux pièces plates, membraneuses, triangulaires, avec le côté extérieur arrondi ou arqué; les deux réunies for- ment presque un demi-cercle. Les deux mâchoires supérieu- res sont presque membraneuses, dans une direction obli- que et convergente; chacune d'elle, est divisée, jusqu'à la base, en deux pièces étroites, allongées, presque linéaires, comprimées, et dont l'une supérieure et un peu plus interne ; celle-ci est plus petite et terminée par quelques longs cils , réunis en un faisceau pointu et dirigé brusquement en ma - nière de crochet, vers l'intérieur de la bouche; cette division représente, en quelque sorte, le palpe en forme de fouet des pieds-mâchoires des crustacés décapodes ; l'autre division est écailleuse et dentelée à son extrémité supérieure , avec quel- ques cils au-dessous sur le bord interne ; les deux mâchoires suivantes sont membraneuses, canaliculées en devant, ou du côté des autres mâchoires , ou en forme de valvules qui emboîtent la face postérieure des mâchoires précédentes; leur bout supérieur est obtus ou arrondi , et sans dentelures ni petites épines. Les deux pieds -mâchoires sont membra- neux, très- comprimés, pareillement concaves et pour la même fin sur leur face antérieure ou l'interne , et divisés en six articles; le premier est beaucoup plus grand, en forme de carré long, de sorte que les deux premiers articles étant contigus l'un à l'autre et par une ligne droite , au bord in- terne, imitent une sorte de lèvre ; leur extrémité supérieure et interne se prolonge en guise d'une division labiale , tron- quée ou très-obtuse , brièvement et inégalement dentelée au bord supérieur; les autres articles composent , par leur réu- nion , une pièce triangulaire ou conique , obtusément den- telée au côté interne, et muaie extérieurement de quelques L I G 3 petites épines géminées ou ternées ; cette pièce semble re- présenter un palpe, inséré près de la base extérieure delà dilatation terminale de cette fausse lèvre. Le corps des ligies a la figure de celui des cloportes ; il est ovale, déprimé, mais plus élevé le long du milieu du dos, obtus ou arrondi en devant, et rétréci insensiblement vers sa partie postérieure. Il est composé d'une tête et de treize segmens ou anneaux de consistance cruslacce , plus foible en dessous. La tête est en forme de carré transversal et emboîtée dans une écbancrure du premier segment. Les yeux sont assez grands, arrondis, avec la cornée convexe et composée d'un très-grand nombre de facettes hexagones. Les antennes sont rapprochées sur une ligne transverse à la pariie antérieure de la tête, près de la base du chaperon, et semblent partir d'une base commune et circonscrite par une ligne en- foncée ; les extérieures ou les latérales sont sétacées, de la longueur de la moitié du corps, dans l'espèce commune , de six articles, la plupart cylindriques , dont les deux premiers fort courts , et les trois derniers allongés ; le sixième ou le terminal est le plus long , composé , dans celte même espèce, de treize petits articles, et terminé insensiblement en pointe. Les antennes intermédiaires sont insérées au côté interne des précédentes, très-petites, filiformes, de deux articles com- primés, et dont le dernier est obtus. Les segmens du corps sont beaucoup plus larges que longs, avec le côté extérieur rebordé et dont l'angle postérieur , du moins aux derniers anneaux, se prolonge en arrière, en manière de pointe ; les sept premiers segmens portent chacun une paire de pattes ; ces organes sont insérés sur les côtés inférieurs du corps , armés ça et là de petites épines de la même forme, com- posés de six articles , dont le premier plus long , se dirigeant vers la poitrine, formant ensuite avec le suivant un coude ou un angle, et dont le dernier écailleux , pointu au bout , avec une petite dent au-dessous ; les dernières pattes sont un peu plus longues et vont en arrière. Les six segmens posté- rieurs forment cette partie que l'on a nommée queue dans les crustacés décapodes ; ils sont , à l'exception du dernier , plus courts que les précédens et terminés latéralement en une pointe plus aiguë ; le dernier est presque carré, avec le bord postérieur arqué et arrondi au milieu , échancré et uniden;é de chaque côté; il donne naissance à deux corps styliformes, plus ou moins longs, dirigés presque parallèlement en ar- rière , au-delà du corps , et composés chacun d'une pièce comprimée, tranchante sur ses bords , et dont l'extrémité porte deux pointes coniques , allongées et presque égales ; l'intérieure est seulement un peu plus longue, et offre à son { L I G extrémité un ires-petit article, allant en pointe. Chacun de" ces six segmens a , sur sa face inférieure , deux feuillets mem- braneux transparens, en forme de triangle curviligne, et ser- vant de nageoires et de branchies ; une petite lame fixée transversalement porte chaque feuillet; ceux de la paire su- périeure sont plus petits ; les deux suivans , du moins d^ns les mâles , sont accompagnés d'un appendice membraneux , long, linéaire, qui nail de leur base interne et inférieure; ces nageoires sont couchées, disposées sur deux rangées lon- gitudinales, et s'imbriquent graduellement. Onvoit, dans l'in- térieur de plusieurs de ces parties, un amas de petits corps gélatineux , en forme de petits grains. Les ligies sont abondantes sur nos côtes maritimes et à l'embouchure des fleuves. Elles se cachent sous les pierres, les déjections de la mer, et se roulent sur elles-mêmes, ainsi que les cloportes, auxquels elles conduisent dans un ordre naturel. Leurs mœurs sont d'ailleurs inconnues. L'espèce la plus commune sur nos cotes et que M. Bosc a aussi trouvée , en abondance , sur celles d'Espagne , est la Ligie OCÉANIQUE, ligia océanien, de Fabricius, représentée dans cet ouvrage, pi. D. i5 , fig. 10 , et par Pennant, Zoo/, brit., tom. 4? tab. 18, fig. H. Son corps est long d'environ un pouce, jaunâtre, avec les antennes moitié plus courtes que lui, et dont la dernière pièce est composée de treize petits articles ; les styles de la queue sont à peu près de sa longueur et presque égaux. La LlGIE CLOPORTîDE, ligia oniscides ; Yoniscus assimilis de Linnaeus, en diffère par ses pointes caudales qui sont très- courtes et sans saillie extérieure. On la trouve aussi dans nos mers. La Ligie italique, ligia ilalic.a de Fabricius, a les an- tennes et les styles de la longueur du corps. La Ligie des hypnes , ligia hypnovum ; Yoniscus hypnorum de M. Cuvier, Journ. dliist. nat, tom. 2 , p. 19, pi. 26, fig. 3 , 4,5, est très-petite , variée en dessus de noirâtre , de cen-> dré et de jaunâtre, avec les antennes de la longueur de la. moitié du corps , et dont la dernière pièce n'a que dix articles; celui du bout est terminé par une soie ; les pointes de la queue sont saillantes ; l'extrémité supérieure et interne de leurs pé- dicules se prolonge en une dent sétigère. Sur les côtes de l'Océan, (l.) LIGNE EQUINOXIALE, appelée simplement la ligne ou Yéquateur. Grand cercle qui divise le globe terrestre en deux parties égales , l'une septentrionale, que nous habitons, et l'au- LIG 5 tre méridionale , où il y a beaucoup plus de mer que de lerre. On nomme ce cercle ligne équinoxiale , parce qu'aux deux épo- ques de l'année où le soleil s'y trouve , le 21 de mars et le 22 ou 23 septembre , le jour est égal à la nuit dans les deux hé- misphères. A ces deux époques , les habitans des contrées qui sont sous la ligne, ont, à midi , le soleil perpendiculairement au-dessus de leur tête ; leurs corps n'ont point d'ombre, (pat.) LIGNÉE. V. Race, (virey.) LIGNETTE (Chasse). Petite ficelle qu'emploient les oi- seleurs pour la construction de quelques pièges, (v.) LIGNEUX. V. Arbre , (analyse chimique.) (tol.) LIGNIPERDE , ligniperda. Pallas , dans ses Specilegia Zoologica , a donné ce nom au Bostriche tarière, (o.) LIGNITE, BOIS BITUMINEUX, BOIS FOSSILE ( Biiumen spissaxylon) , ( Braunkohle des Allemands ). Subs- tance minérale combustible , bitumineuse , dont certaines variétés ont été souvent confondues avec la houille , d'autres avec la tourbe, et qui paroît cependant devoir constituer une espèce distincte des deux autres. Les caractères essentiels du lignite sont : i.° de brûler avec une odeur , souvent acre et fétide , quelquefois assez agréable, mais toujours différente de celle que produit la combustion de la houille et du bitume, sans couler comme les bitumes, et sans s'agglutiner comme les houilles, en laissant pour résidu une cendre pulvérulente, ferrugineuse et terreuse, qui, dit-on, renferme de la potasse; 2.0 de donner un acide à la distillation ; 3.° de présenter, le plus souvent, au moins dans quelques-unes des parties, la tex- ture ligneuse , et un ensemble de caractères qui ne per- mettent pas de douter que sa formation ne soit due à des végétaux, et particulièrement à des bois enfouis et bitu- minisés. Les caractères extérieurs des lignites sont, du reste , ex- trêmement variés; ils offrent des variétés qui paroissent en- tièrement semblables à certaines variétés de houille, et même d'anthracite ; d'autres qui semblent se rapprocher beaucoup de la tourbe ; d'autres dans lesquelles on ne voit que des arbres enfouis , dont la nature végétale est à peine altérée ; et tous les intermédiaires entre ces extrêmes. Par suite de cette grande variété , et du peu d'étude ap- profondie que l'on a fait jusqu'à présent des combustibles minéraux , les minéralogistes sont peu d'accord sur les li- mites à établir entre les différentes espèces. Nous avons in- diqué au mot liouille quelques-unes des classifications princi- G L I G pales qui ont été établies ( V. ce mot). Nous rappellerons ici les diverses variétés de lignite déterminées par M. Werner et par M. Yoigt. M. Werner divise l'espèce braunkohle ou lignite, en cinq sous-espèces; savoir : i.° le Lois bitumineux (bituminœses holz), d'un brun noirâtre, à texture entièrement ligneuse; 2.0 le lignite terreux (erdkohle) , d'un brun noirâtre passant au gris jaunâtre, à cassure terreuse , friable, à rayure un peu écla- tante ; 3.° la terre alumineuse (alaunerde) plus noire que la variété précédente , mais s'en rapprochant, du reste , beau- coup par tous ses caractères; 4° *e lignite commun ( ge- meine braunkohle'), toujours d'un brun noirâtre, à cassure transversale conchoïde et éclatante , d'un éclat gras, à cas- sure en longueur presque mate et schisteuse , qui semble conserver les traces d'une texture ligneuse , aigre et facile à casser; 5.° le lignite limoneux (moorkohle) , (houille limo- neuse de Brochant), assez semblable au précédent, mais dont la cassure en travers est plus inégale et moins conchoïde, et dont les fragmens affectent souvent des formes trapé- zoïdales ou rhomboïdales , s' approchant du cube. Cette va- riété se fendille très-promptement, quand elle est exposée a la chaleur, et prend un aspect hérissé. M. Voigt établit, dans la même espèce , huit sous-especes ; savoir : i.° le bois bitumineux (bihtminœscs holz), brun et a texture entièrement ligneuse; 2.° le jayet ou charbon pici- forme (pcchkohle), d'un noir souvent parfait , très-éclatant, d'un éclat gras , à cassure parfaitement conchoïde , à frag- mens aigus, fragile ; 3.° le charbon compacte ou de Kennel (kennelkohle), d'un noir grisâtre, peu éclatant à l'inté- rieur , à cassure conchoïde , se divisant en fragmens rhom- boïdaux , se rapprochant en général, dit M. Voigt, beaucoup du jayet: i» le lignite proprement dit, ou charbon brun ( braunkohle ou moorkohle ), d'un brun de girofle foncé, mat, a cassure terreuse, à fragmens indéterminés, tachant, un peu gras au toucher, etc. ; 5." le lignite terreux brun (braune bi- iuminœse hoherde), d'un brun clair, mat, à cassure terreuse, friable et se réduisant en terre parla pression, un peu gras au toucher; 6.° le lignite terreux gris (grave bituminœse hoherde), d'un gris cendré passant au blanc grisâtre, mat, terreux, friable et gras au toucher (ne s'est trouvé jus- qu'ici qu'à Alsdorff et Helbra en Thuringe); 7.0 le charbon bacillaire ( stangenkohle) , d'un noir grisâtre ou bleuâtre , formé de pièces séparées , scapiformes , parallèles et un peu courbes, à cassure conchoïde et brillante, d'un éclat approchant du métallique ( ne s'est trouvé encore qu au Meisncr en Hesse) ; 8.° le charbon éclatant ( glanzkohle ) , h ï Cr j d'un noir parfait, très-éclatant, d'un éclat demi-métallique, à cassure conchoïde, friable. M. Voigt ne cite, de même, cette dernière sous-espèce qu'au mont Meisner. On voitque ces deux déterminations sont loin de s'accorder entre elles. Celle de M. Werner, entièrement fondée sur les caractères extérieurs , ne comprend sous le nom de braun- kohle que des substances reconnues comme ligniles par les minéralogistes français ; mais elle ne les comprend pas toutes, et on n'y trouve, par exemple, aucune mention du jayet. Dans la classification de M. Voigt , au contraire , ce sont les caractères géologiques seuls qui séparent le lignite de la houille , et on nomme braunkohle tous les combustibles char- bonneux qui se trouvent en bancs ou en amas dans les ter- rains d'argile et de sable, il en résulte qu'une partie des an- thracites des autres minéralogistes, savoir, celles désignées sous le nom tf anlrhacites conchoïdes ( muschliche glanzkohle ) , sont réunies au lignite , et qu'il en est de même pour une par- tie des houilles picif ormes ( pechkohle ) , regardées comme des jayels par suite de leur gisement, et séparées des autres pechkohle qui restent réunies à la houille proprement dite. II sera nécessaire d'éludier avec soin les caractères chi- miques d'un grand nombre d'échantillons de ces diverses substances, avant de pouvoir déterminer jusqu'à quel point ces rapprochemens et ces séparations sont fondés ; mais , dans tous les cas , il paroît que c'est à tort que M. Voigt classe le combustible que nous avons désigné sous le nom de houille compacte ( kennelkohle ) , parmi les lignites, puis- qu'on indique son gisement dans les terrains houillers pro- prement dits des environs de Newcastle. Parmi les minéralogistes français, M. Haiiy ne classe comme espèce , soit dans son Traité de minéralogie , soit dans son Tableau comparatif ', que le jayet ; il fait seulemen mention des bois bitumineux , pour rappeler qu'on ne doit pas les confondre avec la houille. M. Lucas , dans son Tableau méthodique des espèces minérales , indique aussi seulement le jayet comme espèce , à la suite de laquelle il range les bois bitumineux dans un appendice. M. Tondi réunit tous les lig- nites de M. Werner , avec le jayet , la houille compacte , et le charbon de bois fossile ( mineralische holzkohle) sous le nom de carbone phyiogène ou de phytantrace, dans un premier appendice au genre carbone. M. Brongniart est le premier, et jusqu'à présent le seul, qui ait désigné l'espèce sous le nom de lignite, et qui ait indiqué ses caractères généraux, ainsi que les diverses variétés qu'elle présente. Nous suivrons, à cet égard, sa classification, sauf quelques additions ou changemens que nous ferons connoître. 8 L I G i.° Le lignite jayet est solide , assez dur et compacte pour recevoir un poli très-vif; opaque, d'un noir parfait, à cas- sure conchoïde et éclatante, souvent semblable à celle de la poix. Sa pesanteur spécifique est de 1,26, d'après Brisson ; M. Léonardi indique cette pesanteur de 1,74, et, d'un autre côté, on en a cité de plus léger que l'eau. Cette variété ré- pond aux variétés de pechkohle des minéralogistes allemands , qui ne se trouvent pas dans les couches de houille schisteuse des terrains houillers , mais bien dans les terrains propres aux ligniles. On reconnoît quelquefois, dans le jayet, le tissu organique du bois , et il paroît alors passer à la variélé sui- vante ; souvent, au contraire, il n'en offre aucune trace; mais M. Voigt assure qu'en distillant, dans une cornue, le jayet le plus parfait, et lui enlevant ainsi son huile bitu- mineuse , on le voit toujours reprendre le tissu ligneux. 2.0 Le lignite fibreux ou bois bitumineux ( bituminœses holz des Allemands ) est tantôt d'un brun plus ou moins noirâtre , tantôt d'un brun de gérofle clair, passant à la couleur du bois. Il a la forme et la texture parfaitement ligneuses, et l'on y reconnoît les fibres et souvent même les couches an- nuelles du bois. Ses fragmens sont esquilleux ; il est léger, facile à casser, et il prend, sous le couteau , un peu d'éclat. 3.° Le lignite jriable ( gemcine braunkohle et muorkohle des Allemands ) est d'un brun noirâtre : il montre encore, en grand, les traces d'une texture ligneuse; sa cassure principale est par conséquent schisteuse ; sa cassure transversale est inégale ou imparfaitement conchoïde ; il se fendille très-fa- cilement , et ses fragmens affectent souvent une forme tra- pézoïdale ; il est léger, tendre et friable , ainsi que l'indique son nom. Il est probable que cette variété peut offrir, plutôt que le jayet , des échantillons assez légers pour surnager à la surface- de l'eau. 4..° Le lignite terreux (erdkohle, bituminœse hoherde) sem- ble n'être que la variété précédente , dans laquelle la dé- composition du bois est plus avancée ; il est d'un brun sou- vent clair, rarement noirâtre ; et il a si peu de consistance , que ses fragmens se réduisent en poussière à la simple pres- ' sion des doigts. 11 est doux au toucher, et prend un peu d'éclat par la raclure. Il faut citer, comme appendices , à la suite de cette va- riété : a. Le lignite alumineux (alaunerde, de Werner) ; b. La terre bitumineuse grise (graue bituminœse hoherde , de M. Voigt. ) C'est aux deux dernières variétés, c'est-à-dire, aux lignite» friable et terreux, qu'il faut rapporter, soit la substance L I G g connue sous le nom de terre et ombre ou terre de Cologne , ex- ploitée en grande quantité sur les bords du Rhin , substance qu'il ne faut pas confondre avec une autre terre d'ombre («m- ber de Werner ) , qui est une argile ochreuse , soit celles dé- signées dans les départemens de l'Aisne et de l'Oise , sous les noms de terre houille , houille d'engrais, terres pyriteuses ou alumineuses , tourbes pyriteuses ou vitrioliques , cendres noires , etc. , et qui ont été classées, dans plusieurs traités de miné- ralogie, parmi les tourbes. C'est encore à l'espèce lignite , et spécialement à la seconde ou troisième variété, qu'on doit rapporter les prétendues tourbes ligneuses ou marines qu'on observe sur le bord de la mer , le long des côtes de la Manche. On voit que nous ne faisons entrer dans cette détermi- nation ni le kennelkohle des Anglais, ni le slangenkohle , ni le glanzkohle du Meisner. Le premier paroît devoir être classé parmi les houilles : les deux derniers semblent être des an- thracites. Les grandes différences qui se remarquent, dans presque tous les caractères , entre les diverses variétés de lignite , ainsi que le plus ou moins grand degré de décomposition et de bituminisalion des substances végétales qui les consti- tuent, doivent faire varier extrêmement la proportion des principes chimiques dont ils sont composés. On en a publié un très-petit nombre d'analyses qui méritent confiance. Nous citerons seulement les deux suivantes. M. Hatchett a retiré du lignite fibreux de Bovey en De- vonshire , sur ioo parties, 4-5 de charbon , 3o d'eau acide et troublée par le mélange d'un peu de bitume, io,5 de bitume brun huileux épais, et i4,5 de gaz hydrogène car- boné et gaz acide carbonique. Le charbon brûlé a laissé deux parties de cendres noirâtres , contenant de l'alumine , de la silice et du fer. M. Klaproth a retiré , de ioo grains de lignite terreux de Schraplen , 8,5 pouces cubes de gaz acide carbonique, So, pouces cubes de gaz hydrogène carboné , 12 grains d'eau chargée d'acide pyro-ligneux, 3o grains d'une huile d'un brun clair, à odeur empyreumatique , 20 grains de carbone, 2,5 de sulfate de chaux, 11, 5 de sable, 1 d'oxyde de fer, o,5 d'alumine, et 2 de chaux. M. Vauquelin a seulement constaté, dans le jayet, la pré- sence d'un acide , sans déterminer positivement si cet acide* est l'acide pyro-ligneux. On conçoit que les analyses doivent donner des résultats encore plus différens , lorsque les lignites sont mélangés, en plus ou moins grande proportion , de substances terreuses» , L I G ainsi que cela a lieu souvent. On peut citer, comme exem- ples remarquables de ces mélanges , et comme faisant une espèce de passage entre les combustibles et les minéraux argi- leux : i.° le schiste observé à Reykum en Islande, par sir Joseph Banks, composé en grande partie de feuilles sem- blables aux feuilles d'aune, interposées entre les feuillets schisteux : elles sont seulement à demi-charbonnées , et on y distingue encore l'arrangement des fibres. Ce schiste con- tient 27 à 28 pour 100 de charbon, 3,5 de bitume hui- leux , 32 d'eau et de gaz divers ; 2.0 le schiste argilo-calcaire , aussi rempli de feuilles, observé près de Roche-Sauve en Vivarais , par M. Faujas de Saint-Fond ; 3.° la substance décrite par le docteur Jordan (page 196 de ses Voyages minè- ralogiques)y sous le nom de verhœrleter blœlterthun (argile feuil- letée endurcie), et exploitée au pied du Minneberg, près Linz , sur la rive droite du Rhin. Ses caractères paroissent la rapprocher également d'une argile impure et du bois bitu- mineux -, elle brûle avec une flamme foible , et elle ne perd que 36 pour 100 à la combustion (1). Enfin , on pourroit peut-être classer, à la suite de ces subs- tances, le dusodyle de M. Cordier, nommé par M. Haiiy houille papyracce , qui brûle avec une odeur bitumineuse et fétide , en laissant un résidu du tiers de son poids, mais dans lequel on ne voit aucune trace indiquant l'origine végétale. ( Voyez Dusodyle. ) Gisement du Lignite. — Le lignite se présente disséminé, ou formant des masses considérables. Dans le premier cas, on le rencontre dans un grand nombre de terrains secondaires d'ancienneté très- différente , depuis les calcaires coquillers postérieurs au terrain houiller, jusqu'aux formations d'atté- rissement les plus modernes. Dans cette série , il faut remar- quer que se trouvent les terrains de grès qui renferment une formation particulière de houille; et, en effet, le lignile s'y trouve quelquefois disséminé dans les couches de grès, à peu de dislance des bancs de houille. On le rencontre ainsi en Saxe et dans le nord de la Suisse. M. Héricart-de-Thury a cité des lignites disséminés , soit à M état ligneux , soit à l'état terro-bitumineux , soit à l'état de charbon , dans plusieurs des formations supérieures à la craie qui constituent le sol des environs de Paris ( Jownal des Mines , n.° 207 ). Ces gîtes (i) Une substance semblable, provenant c!e différentes autres lo- calités des bords 'du Rhin, a été décrite par M. Nceggerath, sous le nom de lignite schisteux (schr'efrige firaunko/ile), dans ses Eludes mi- néralogiques. Dans un mémoire inséré dans le n.° 179 du Journal des Mines, M. Nœggerath cite deux descriptions antérieures de substan- ces analogues , laites par M. Nose et par M. Cramer. L I G de lignite présentent presque constamment tous les carac- tères qui peuvent faire rapporter évidemment leur formation à des végétaux décomposés. Les lignites en masses considérables paroissent , au con- traire, appartenir à un petit nombre de formations spéciales; et même , selon quelques personnes , à une seule formation. Comme cette formation , qui est au moins la principale, se compose de couches alternatives d'argile , de sable et de cailloux roulés, on l'a généralement rapportée aux terrains d'alluvion ; et M. Voigt dit, en propres termes , qu'il regarde tous les lignites comme appartenant aux terrains d'alluvion. Si, sous ce dernier nom, on désigne tous les terrains formés de débris de roches antérieures , remaniés par les eaux et déposés par elles , il n'est pas douteux qu'ils ne comprennent les terrains de lignite ; mais, dans ce cas, on devroit nom- mer ainsi les brèches , les psammites , les poudingues , les grès , enfin tous les terrains formés de roches agrégées ou arénacées. On ne donne, au contraire , en général, le nom de terrains d'alluvion , qu'aux formations de transport ou d'attérissement les plus modernes, ou à celles qui se for- ment encore journellement, dans les lieux où les eaux dé- posent les débris de toute espèce qu'elles ont charriés. Ainsi considérés , il est plus que douteux que les terrains d'allu- vion doivent comprendre les terrains à lignite. Dans beau- coup de pays, à la vérité, la formation du lignite se montre entièrement à la surface, et elle constitue le sol des plaines qui la renferment; et cette circonstance, jointe à la nature des couches qui la constituent, a beaucoup contribué à faire adopter généralement l'idée que nous examinons. Mais, dans d'autres contrées, le terrain à lignite est recouvert, soit par des terrains basaltiques , soit, par des grès , soit par des formations de calcaire coquillier, qu'on ne peut pas comprendre parmi les terrains d'alluvion. 11 semble donc que le lignite situé au-dessous de ces formations doit , ainsi que les couches argileuses et sableuses qui le renferment , être classé à son rang parmi les terrains secondaires les plus modernes, désignés par plusieurs minéralogistes sous le nom de terrains tertiaires , .et ne pas être considéré comme faisant partie des terrains d'alluvion , dans le sens que l'on attache ordinairement à'cetle dénomination. M. Voigt déclare cepen- dant qu'il comprend sous ce nom tous les terrains postérieurs au calcaire coquillier (muschelkalk) des Allemands, le basalte excepté; mais cette opinion, assez généralement partagée en Allemagne , provient sans doute de ce que les géognostes allemands ne connoissent point les formations les plus mo- dernes de calcaire, d'argiie , de gypse , de grès , forma- la L I G lions postérieures à celles de la craie, et qui ne se rencon- trent point dans leur pays. Le sable des terrains à lignite est de toute couleur et de toute grosseur de grains. Il renferme quelquefois des galets très-gros ; quelquefois des couches entières sont formées de galet?. L'argile est aussi de nature très-variée ; le plus sou- vent, cependant, elle est grisâtre ou bleuâtre : quelquefois elle est très-sableuse. Quelquefois elle prend un tissu feuil- leté , et plusieurs personnes l'ont confondue alors avec le schiste argileux ou argile schisteuse des terrains houillers , dont elle est cependant très-essentiellement différente. On n y remarque point, en général, d'empreintes de végétaux; et quand elle en renferme quelques-uns, ces empreintes sont très-différentes aussi de celles des schistes des terrains houil- lers. L'argile forme presque toujours le toit du lignite ; le plus souvent elle en forme aussi le mur. Aux environs de Cologne , le toit des couches de lignite est souvent une cou- che de cailloux roulés, quarzeux , dont quelques-uns sont d'un très-gros volume. L'argile de cette formation est quel- quefois assez pure pour servir à la fabrication des poteries fines et des pipes. C'est avec elle que l'on fabrique à Gros- Almerode les célèbres creusets de Hesse. Le sable et l'argile se mélangent d'ailleurs dans toutes les proportions , dans les différentes couches du terrain à li- gnite.On remarque, à l'exploitation de Zscherben, près Halle, une couche ainsi mélangée, qui présente dans sa consistance une sorte d'élasticité. On l'a nommée lebriier gebiirge, nom qui veut indiquer une espèce d'analogie de la substance qu'il désigne avec le cuir ( en allemand leber ). Le lignite constitue dans ce terrain , soit un seul banc , soit plusieurs bancs ou couches , le plus souvent horizon- tales, et d'une épaisseur qui varie depuis quelques décimètres jusqu'à 3o ou 4-o mètres. Ces couches , ainsi que celles des terrains qui les renferment , s'étendent quelquefois, d'une manière continue , sous une vaste plaine ; souvent , au con- traire , elles se terminent promptement , par suite de la forme des terrains sur lesquels elles sont déposées , et elles mériteroient quelquefois plutôt le nom» d 'amas parallèles que celui de bancs ( V. GÎTE DE MINERAJ ). A Langenhogen, près Halle, une vaste excavation à ciel ouvert, de plus de 200 mètres de longueur, fait voir une couche de lignite , épaisse de 12 à i5 mètres au milieu de la tranchée, et qui s'amincit graduellement des deux côtés, de manière à n'avoir plus que 6 à 8 mètres de puissance aux extrémités de l'excavation. Cette couche est formée de lits horizontaux, alternatifs, noirs, bru- nâtres et jaunes, et mêlés de rognons irrégulièrement disposés, L I G t3 d'un mélange très-blanc dé* sable et d'argile, auquel on donne sur les lieux le nom de tripoli. Plusieurs des variétés de lignite sont en général réunies dans les mêmes couches. Leslignitesterawj; et friable en constituent ordinairement la masseprincipale , et ils renferment une plus ou moins grande quantité de lignite fibreux , lequel présente souvent des arbres entiers encore très-reconnoissables, et dont certaines parties sont déjà changées en lignite friable ou ter- reux. Le jayel est moins commun à rencontrer uni aux au- tres variétés ; il s'y trouve cependant assez souvent en pe- tites veinules ; souvent aussi quelques parties des arbres changés en lignite fibreux , sont converties en un véritable jayet; mais on l'observe surtout, en proportion considérable, dans les gîtes de lignite qui sont recouverts par des terrains basaltiques. Le gîte du mont Meisner en Hesse , en offre un exemple remarquable. Il renferme, dans une épaisseur qui va à plus de 3o mètres , toutes les variétés de lignite , ex- cepté le L. terreux gris. Le lignite fibreux est situé à la partie inférieure de la couche ; au-dessus sont les variétés terreuse et friable ; sur celles-ci se trouve le jayet ; au-dessus du jayet on trouve une anthracite conchoïde (muschliche glanzkohle), et enfin la houille ou l'anthracite bacillaire (stangenkohle). Une couche d argile recouvre le gîte de combustible , et sur l'argile s'étend un énorme plateau de basalte. On cite , dans quelques couches de lignite , des portions disséminées de véritable charbon de bois. On y cite aussi % spécialement dans celles du Putzberg , près Friesdorf (an- cien département de Rhin-et-Moselle ), le prétendu charbon de bois fossile ( mineralische hohkohle ) , ou anthracite fibreuse de Karsten , disséminé dans le lignite terreux. On a cherché à reconnoître la nature des bois qui forment le lignite fibreux ; mais les opinions diffèrent à cet égard. M. Faujas de Saint-Fond, dans sa description des gîtes de lignite de Bruhl et de Liblar, près Cologne (Journ. des Mines., n.° a4) -, remarque qu'on n'y trouve que des troncs d'arbres, sans vestiges de branches ni de racines. Cette disposition lui fait penser que les arbres dont ces troncs proviennent , étoient , comme les palmiers , de nature à n'avoir point de branches, et il remarque, à l'appui de cette idée, qu'on trouve , dans les exploitations de Liblar , des fruits qui ont été reconnus , par les plus,habiles botanistes, pour des fruits de palmiers, ayant les plus grands rapports avec le palmier areca. M. Nœggerath , dans son mémoire sur les lignites du Putzberg, inséré dans le n.° 179 du Journ. des Mines, exprime une opinion différente. Il trouve à tous les bois bitumineux t4 L I G de ces gîtes une ressemblance frappante avec les bois de co- nifères ; il affirme que beaucoup d'entre eux indiquent , par leur texture , que des branches y ont été attenantes , et qu'on a trouvé, dans une des couches de glaise qui séparent les bancs de lignite, deux cènes (fruit des conifères) de la grosseur des cônes de mélèze , convertis en lignite terreux. M. de Hiipsch , dans son ouvrage sur l'Origine de la Terre d'ombre de Cologne , parle de tiges, de racines et de branches d'arbres, extraites des exploitations de ce pays. M. Stifft fait mention d'un cône semblable à une belle pomme de pin, qui a été trouvé dans les gîtes de lignite de la principauté de Corwey , sur les bords du Weser; et il donne au bois bitumineux de cette contrée, des caractères qui le rapporteroient en partie aux conifères, et en partie au genre des chênes. M. de Schlottheim cite, dans le banc de lignite de Glûclcs- brunn, au pied du Thiïringer-Wald, des morceaux de bou- leau et de bois de conifères, ainsi que des pommes de pin, des graines de bruyère ( erica vulgaris), et des débris recon- noissables d'insectes des genres silpha elcaraôus. Il dit aussi que ce banc renferme des parties terreuses tout-à-fait sem- blables à de la tourbe. Il fait remarquer que les débris de plantes qu'on y observe appartiennent à des espèces du pavs; mais que, cependant, les environs de Gliicksbrunn ne pro- duisent aujourd'hui que des hêtres et des chênes. M. Nœggerath cite , au Putzberg, un banc de lignite, de 5 décimètres d'épaisseur, formé en entier de tiges de plantes grosses ou minces, de petits rameaux, et de feuilles dont la forme ressemble à celle des feuilles du saule. AîKalten-Nordheim en Thuringe, on trouve, dans les bancs de lignite, de petits corps sphéroïdaux allongés et quelque- fois aplatis, semblables à une gousse à deux loges, et que M. Blumenbach croit être des capsules bivalves unilocu- laires , provenant d'une espèce végétale qui n'existe plus. A Tanne , au contraire , M. de Schlottheim a trouvé , dans les gîtes de bois bitumineux situés au-dessous du basalte, des gousses de pistache très-caraclérisées ; ce qui semble con- firmer ses idées sur la distinction à établir entre les deux formations de lignite. Dans les gîtes de lignite des bords du Rhin, on rencontre des morceaux de lignite fibreux chargés ou comme saupou- drés d'un minéral granuliforme, que M. Coquebert de Mont- bret a trouvé de nature pyriteuse , et que M. Nœggerath re- garde comme fer argileux grenu ( kœrniger thoneisenstein ). M. N>ceggerath cite aussi des masses assez' considérables de fer argileux, de forme ellipsoïdale, dans l'un des bancs di* glaise du terrain à lignite , du Pulzberg. T. T G i| La plupart des troncs d'arbres reconnoissables dans les gîtes de lignite, sont dans une position à peu près horizon- tale ; mais ils n'ont aucune direction constante , comme quelques auteurs l'ont prétendu pour étayer leurs systèmes: entassés confusément, ils se croisent dans tous les sens. Quelques-uns sont dans une situation assez inclinée ; d'au- tres, dans une situation tout -à- fait verticale, traversent ainsi plusieurs couches. M. Faujas de Saint-Fond pense que cette dernière disposition , fort rare, est entièrement acci- dentelle; d'autres personnes veulent en tirer parti, pour con- clure que les gîtes.de lignite sont d'anciennes forets enfouies en place; d'autres enfin , et c'est le plus grand nombre , croient remarquer une différence entre ces arbres verticaux et ceux couchés dans les gîtes. M. Nœggerath rapporte qu'on a trouvé à la mine dite Josephs Zufriedenheit au Pulzberg , un arbre vertical , ayant onze pieds de diamètre et garni de ses racines. Il le regarde comme un chêne, et comme étant par conséquent de nature différente de celle des bois bitumineux des couches de lignite. La coupe horizontale de cet arbre laisse voiries couches concentriques dont il étoit formé , et permet d'en compter 792. M. de Beroldingen prétend avoir observé , au Meisner , dans la couche de li- gnite , un assez grand nombre de bûches coupées à une lon- gueur uniforme , et qui portent , d'une manière reconnois- sable , l'empreinte , les unes de la hache , les autres de la scie. Aucun autre observateur n'a, je crois, parlé de ce fait, qui paroît au moins fort douteux. Le degré de pureté du lignite dans son gîte est très-varié ; c'est presque toujours l'argile qui l'altère , soit que cette substance s'y trouve mélangée , ou en couches , ou en masses informes. L'argile, le sable et les cailloux roulés des couches du toit remplissent souvent de petits filons qui pénètrent verticalement dans le banc de lignite , et se terminent en coin à quelques mètres de profondeur. Outre l'argile , on trouve avec le lignite : i.° des pyrites ferrugineuses dissé- minées soit enpelilesboules, soit en grains, soit sous forme li- gneuse; car quelquefois le bois s'est pyritisé , au lieu de se bituminiser. Ces pyrites sont, en général, très-efflores- centes , et dans plusieurs contrées, on emploie les lignites qui en sont imprégnés à la fabrication de l'alun et du sulfate de fer. Les lignites pyriteux entassés sont souvent suscep- tibles de s'enHammer spontanément ; 2.0 du mellite en pe- tits cristaux octaèdres : cette substance ne s'est trouvée en- core que dans les lignites d'Artern en Thuringe ; 3.° le succin se trouve, dans plusieurs contrées, disséminé sur des tiges de lignite fibreux; on l'exploite ainsi sur les côtes de Prusse ; on ,6 L I G le retrouve dansle même gisement au Groenland. On le trouve aussi en France, danslesdépartemens de l'Aisneetde l'Oise , et ailleurs ; 4-° M. Faujas cite une résine jaunâtre , brûlanl avec l'odeur de l'encens, comme existant aux environs de Cologne , entre l'écorce et le tronc de certains arbres des gîtes de lignite. M. Voigt cite une poix minérale scoriforme d'un blanc jaunâtre , dans des gîtes analogues ; 5.° la substance nommée par M. Hatcbelt rétinasphalte , et qu'il regarde comme la partie résineuse des bois enfouis à demi-cbangés en bitume , se trouve dans les gîtes de lignite de Bovey en Devonshire. M. Halcbett l'a trouvée composée , sur ioo parties, de 55 de résine , de 4-1 d'aspbalte, et de 3 de résidu terreux. Il croit qu'on doit réunir à cette substance celle décrite par M. Voigt sous le nom de graue biiuminœse hoh~ erde (terre bitumineuse grise). Les couches d'argile de la formation du lignite renferment assez souvent des coquilles , et il est à remarquer que ce sont, en général, des coquilles terrestres ou d'eau douce. Telles sont un grand nombre d'espèces du genre hélix (li- maçon), des lymnées, des planorbeî, etc. Il paroit donc probable que le terrain à lignite doit être compté dans le nombre des formations d'eau douce. M. Voigt prétend même que ce caractère le distingue essentiellement des ter- rains houillers , qui sont de formation marine ; mais on a vu , à l'article Houille , que la principale formation de cette substance ne contenait aucun fossile d'origine marine , et que le peu de coquilles qu'on y a rencontrées en quelques en- droits , paroissoient être des coquilles d'eau douce. La dis- tinction établie par M. Voigt ne semble donc pas fondée. M. de Schlottheim a remarqué que la plupart des coquilles des terrains de lignite situés sous le basalte dans nos con- trées , paroissoient avoir des analogues terrestres ou fluvia- liles dans les pays méridionaux. On trouve aussi, dans ces terrains, des fossiles appartenant à la classe des mammifères. On a rencontré plusieurs bois de cerf dans les exploitations de lignite des bords du Rhin. M. de Schlottheim cite des débris de grands quadrupèdes des pays méridionaux trouvés dans les gîtes de lignite de la Thuringe. Plusieurs personnes citent, comme appartenant aux mêmes terrains, des ossemens d'éléphant; mais il ne paroît pas bien certain qu'on n'ait pas confondu , dans ces citations, avec la formation que nous examinons maintenant, une formation plus nouvelle de terrains d'attérissement, qui renferme aussi des lignites, et dont nous parlerons tout à l'heure. Le terrain à lignite peut se trouyer déposé sur toute espèce L I G t? de terrains plus anciens. M. Voigt dit qu'on ne l'a point en- core rencontré placé immédiatement sur les terrains primi- tifs. Cependant celui des environs de Leipsick semble , dans plusieurs endroits, devoir être en contact avec le porphyre ; et celui du nord de la Bohème semble souvent superposé immédiatement au granité. Sur les bords du Rhin , il paroit appuyé sur les schistes et sur les psammites de transition. Au Meisner , en Hesse , il est placé sur le grès rouge. Dans le déparlement de Vaucluse , il remplit des vallées formées parle calcaire secondaire. Dans les departemens de l'Aisne et de l'Oise , il repose sur la craie, etc. Nous avons déjà dit que ce terrain se présentoit souvent à la surface du sol , recouvert seulement par. la terre végé- tale ou par quelques couches d'alluvion. C'est ainsi qu'il se montre en grande abondance aux environs de Halle, de Leipsick, dans toute la Thuringe , dans le département de Vaucluse , etc. Dans le nord de la Bohème , la formation de lignite est recouverte par un terrain de grès. Dans les déparlemens de l'Aisne et de l'Oise , elle est recouverte par un calcaire co- quillier, nommé calcaire à renies par les géognostes modernes: on assure que, quelquefois, elle y est mélangée avec ce calcaire et avec des couches calcaires renfermant beaucoup de coquilles d'huîtres. Une couche semblable, connue sous le nom dégrève dans ce pays, se rencontre quelquefois entre le second et le troisième banc de lignite ; mais ordinaire- ment on ne trouve entre ces bancs que des coquilles fluvia- tiles , et le calcaire marin leur est superposé. Au-dessus de ce calcaire , on cite quelquefois des bancs de grès coquil- lier. Le lignite paroît ainsi dans une position analogue à celle de X argile plastique du terrain des environs de Paris , c'est- à-dire , au - dessous du calcaire à cérites , et au-dessus de la craie ; et en effet , l'on trouve assez fréquemment du lignite disséminé dans toute la formation d'argile plastique du terrain parisien. Enfin , dans un grand nombre de loca- lités , le terrain à lignite se trouve en contact avec le ba- salte, et plusieurs géognostes avoient été conduits, par cette circonstance , à en admettre deux formations, qu'ils nom- moient formation d'allianon et formation trappéenne. Nous avons vu que la première détermination paroissoit inexacte; la se- conde le paroît également; et il en est de même , à plus forte raison, de Information houillère des terrains basaltiques, admise par beaucoup de minéralogistes allemands. M. voigt affirme que rien/^Tessentiel ne fait différer les lignites situés sous le basalte, de ceux situés immédiatement sous la terre végétale ; M. de Schlottheim croit cependant avoir remarqué, dans XYlll. 2 ,8 L T G ces deux circonstances, quelques espèces de coquilles diffé- rentes : mais les couches qui alternent avec le lignite sont tou- jours de l'argile et du sable. Quelquefois le basalte , comme au JYIeisner, recouvre en masses considérables le terrain à lignite. Ailleurs ce ne sont, comme à Kalten Nordheiin , à Habichtswald , dans le Westervvald, etc., que des frag- mens ou blocs roulés de basalte , qui se rencontrent dans le toit des couches de combustible. Ailleurs encore , le basalte se trouve aussi, en fragmens plus ou moins nombreux, dans les couches d'argile situées au-dessous du lignite. De toutes ces localités , le Meisner est l'endroit le plus célèbre. Les géologues neptuniens ont tiré parti du voisinage du basalte et du combustible, dans cette montagne, pour soutenir l'opinion que le premier ne pouvoit être le produit du feu. Les vulca- nisies, au contraire, ont expliqué, comme effet produit par le basalte en fusion se répandant sur le terrain à lignite , les différences très-grandes que présente , dans les divers lits qui le composent , le banc de lignite du Meisner. Les gîtes de houille cités en France dans le Velay et dans le Vivarais , comme en contact avec le basalte, sont, à ce qu'il paroît, des gîtes de lignite, dans une position analogue à celle du gîte du Meisner. La manière dont on a considéré le terrain à lignite comme terrain d'alluvion . porteroit à penser qu'il doit toujours se trouver dans des plaines très-basses ; mais il n'en est pas ainsi. Souvent il se rencontre dans des collines, à une hau- teur assez considérable. Celui du Meisner est dans ce cas. Ceux des bords du Rhin se présentent de la même manière. M. Faujas de Saint-Fond dit que les exploitations de Liblar sont situées à ioo mètres au-dessus du niveau du Rhin. Au grand plan de la Belle-Etoile en Oisans (département de l'Isère ), entre les deux lacs du Grand-Glacier du Mont- de-Lans , on observe d* anciens marais desséchés qui re- cèlent des lignites, à 2i4-5 mètres au-dessus du niveau de la mer. On y reconnoît, selon M. Héricart- de-Thury , des tronçons de bouleau, d'aune et de mélèze. 11 est remarquable qu'on ne trouve aucun arbre vivant, à cette hauteur, dans les environs, et que la limite des bois est à 58o mètres plus bas. La formation principale de lignite est répandue dans un grand nombre de pays. En France , les déparlcmens de l'Aisne , de l'Oise, de la Seine-Inférieure , de Vauclnse , en présentent les gîtes les plus abondans. En Allemagne , on cite principalement ceux de Hesse, de Thuringe , de haute et basse Saxe , de Bohème , des bords du Rhin. Les lignites de cette dernière localité sont connus sous le nom de terre de Cologne ou de terre d'ombre. Il en existe beaucoup en Italie. A L ï G lg San Lazaro, près Sarzane, un terrain à lignite recouvre en couches horizontales un terrain houiller, disposé en couches très- inclinées. En Islande , le lignite est fort abondant : il y est connu sous le nom de surturbrand. Le lignite en couches se rencontre dans plusieurs autres gisemens , les uns plus anciens , les autres plus nouveaux que la formation principale que nous venons de décrire. Nous en citerons brièvement quelques exemples. Dans le département du Gard , près du Pont- Saint- Esprit , on connoil des bancs étendus de lignite, «dans une marne bi- tumineuse qui renferme des coquilles d'eau douce , situés au-dessous d'un calcaire marin , contenant surtout des cé- rites. Le lignite et la marne bitumineuse contiennent assez abondamment du succin. La craie et les argiles qui alternent avec la craie dans le nord de la France , ainsi que le calcaire immédiatement inférieur à la craie, renferment quelquefois des couches de lignite toujours moins puissantes et moins continues que celles de la formation supérieure à la craie. On en a rencontré, au-dessous de tout le terrain de craie et immédiatement au- dessus du terrain houiller, dans la recherche de houille de Mouchy-le-Preux , près Arras, où on Ta désigné sous les noms de terre houille ou terre noire vitrioli(fue et bitumineuse. A Locle, dans la principauté de Neufchâtel, on commît des couches peu épaisses de lignite dans un calcaire marneux qui contient aussi des bancs de silex, et qui repose sur une brèche calcaire à gros fragmens, reposant elle-même sur le calcaire du Jura. Ces couches renferment une grande quan- tité de coquilles d'eau douce. Sur les côtes de la Manche et sur le bord même de la mer, on exploite en plusieurs endroits , dans les départemens du Pas-de-Calais , de la Somme , de la Seine-Inférieure , du Calvados, etc. , une couche de lignite dont i affleurement recouvert par les hautes marées , est mis à découvert à marée basse. On nomme ce combustible tourbe ligneuse ou tourbe marine. Le bois, qui le constitue principalement], y paroît mêlé de beaucoup d'autres plantes. Dans plus;eurs endroits, la couche est percée par des pholades vivantes. On ne connoit point d'une manière précise ses relations de gi- sement avec le terrain des falaises. A Frankenberg en Hesse , ou exploite , dans un terrain d'argile, de marne calcaire et de grès, une couche d'argile en partie schisteuse , en partie passant à l'argilolite , pour les débris de végétaux qu'elle reuferme, lesquels sont souvent pénétrés de minerai de cuivre. Parmi ces débris de végé- taux, se rencontrent assez abondamment des lignites fibreux, 20 Li I G qui ont quelquefois la grosseur du bras, sont toujours com- primés et aplatis, souvent courbés, et traversés par des fentes remplies de petits rhombes de chaux carbonaléc bru- nissante (braunspaih). On reconnoît , en coupant transver- salement ces lignites , les- cercles annuels des arbres dont ils sont le produit. Ces cercles, suivant le docteur Jordan, sont disposés comme ceux des sapins. M. Freiesleben rap- porte ce terrain à la formation de houille du grès blanc. Il croit que la couche métallifère doit être considérée comme tenant la place d'une couche de houille. Elle ne contient ce- pendant pas de houille , mais seulement du lignite. Le lignite se rencontre quelquefois dans les filons. Dans un grand amas transversal {stehender stock) qui coupe les fi- lons métallifères de Joachimsthal en Bohème, et qui est formé de vacke , on a trouvé , parmi beaucoup d'autres fos- siles, à 200 mètres de profondeur, un grand tronc d'arbre bituminisé ou de lignite fibreux , avec les vestiges de son écorce , de ses branches et de ses feuilles. On en a vendiï de nombreux échantillons, pour les cabinets de minéralogie, sous le nom de bois du déluge (sundfluth-Iwlz). On observe aussi des lignites , assez abondamment , dans les véritables terrains d'allusion , c'est-à-dire , dans les for- mations d'attérissement qui remplissent le fond des larges vallées baignées par de grands fleuves, et qui, situées au- dessus de tous les autres terrains , paroissent être les der- niers produits des grandes révolutions qu'a éprouvées la surface du globe ; car cette formation, désignée sous le nom de limon d'attérissement dans la géographie minéralogique des environs de Paris, est encore , ainsi que le remarquent les savans auteurs de ce bel ouvrage , très- différente du limon déposé de nos jours par les rivières ; et sop abon- dance, ainsi que l'élévation et l'éloignement de ses diverses parties, ne permettent pas de penser qu'elle puisse devoir son existence aux courans d'eau aujourd'hui existans , en- supposant même les débordemens les plus grands que l'on connoisse depuis les temps historiques. Ce limon d'attéris- sement remplit la vallée de la Seine •, il constitue en outre des plaines étendues assez élevées au-dessus du lit actuel de la rivière, et on y rencontre fréquemment du lignite fibreux for- mant des arbres à demi bituminisés. Leur tissu est parfaite- ment conservé ; on y reconnoît nos espèces indigènes ; ils sont dans un état de mollesse qui permet de les tailler faci- lement ; mais lorsqu'ils sèchent lentement , ils acquièrent une dureté considérable, et sont susceptibles de prendre un beau poli. Les jeunes branches et les feuilles sont converties en lig- nite terreux ou en tourbe compacte ; car c'est ici que les L T C, deux espèces peuvent être difficiles à distinguer , et le lignite que ce gisement nous présente , semble tenir le milieu entre le bois dans son état naturel et le lignite de la formation prin- cipale. Celui que nousconsidéronsmaintenantne constitue pas des couches régulières, et les arbres qui le forment sont dis- persés ou confusément entassés. L'île de Chatou est presque entièrement formée de ces arbres. Le lit de la Seine , près du Port-à-1' Anglais , en contient une très-grande quantité. Un cultivateur de Vitry-sur-Seine a retiré, de cette dernière localité , tous lesbois de charpente delà maison qu'il a cons- truite. Un lignite an^ogue a été observé par M. Nœggerath,dans plusieurs communes du département de la Roër , immédia- tement au-dessous de la terre végétale. Les arbres qui le for- ment sont des hêtres, des bouleaux, des chênes très-recon- noissables. L'auteur regarde ce gisement comme devant être bien distingué de celui de la grande formation de lignite : il le croit analogue à celui de la tourbe. C'est dans ce même limon d'attérissement que se trouvent souvent des débris de grands animaux, d'éléphans, de bœufs, d'antilopes, de cerfs d'Irlande, etc., décrits par M. Cuvier. C'est peut-être à un gisement semblable qu'il faut rap- porter les masses isolées de jayet exploitées dans l'argile ou dans le sable en diverses contrées. Ces exploitations sont . dit-on, abondantes dans le département de l'Aude. M.Voigt cite desgisemens analogues du jayet dans le pays d'Eisenach et dans le duché de Weimar. 11 cite aussi un arbre entier aplati , déterré près de Sulzfeld en Franconie , à une pro- fondeur de 36 mètres : une partie de cet arbre étoit trans- formée en jayet , une autre en lignite fibreux : une autre étoit réellement pétrifiée. Enfin nous devons faire mention des forêts sous-marines, ou grands amas de lignite à demi formé , qu'on a observées en plusieurs endroits sur les côtes de France et d'Angleterre. M. de la Fruglaye en a cité une près de Morlaix {Journ. des Mines, n.° 179). Sous le sable de la mer et sous les galets de la côte , est une couche entièrement composée de débris de végétaux : beaucoup de feuilles y sont très-bien conser- vées. Des arbres entiers, renversés dans tous les sens, y sont, pour la plupart , à l'état de lignite terreux; on jgreconnoît l'if, le chêne , et l'écorce argentée du bouleau. On y trouve aussi des mousses vertes comme dans leur état de végétation. Le tout repose sur un sol qui semble avoir été comprimé , et où l'on observe des roseaux , des racines de jonc , des as- perges, des fougères en place, et à tige perpendiculaire. Le sol se prolonge assez avant dans la mer, jusqu'à des pointes de 32 L I G roches qui ont sans doute préservé le tout d'être emporté par les flots. M. Corréa de Serra a observé un gisement tout-à-fait analogue sur la côte du comté de Lincoln. De nombreux îlots y sont entièrement composés de racines , de troncs , de branches , de feuilles d'arbres et d'arbrisseaux , entremêlés de feuilles de plantes aquatiques. Quelques parties tiennent encore à leur racine; le reste est entassé dans toutes les di- rections. L'écorce des arbres est très-fraîche , celle du bou- leau est particulièrement reconnoissable. Le bois est pres- que toujours décomposé et mou. Quelques pièces sont plus dures, surtout dans les nœuds, et Ion s'^i sert pour plu- sieurs usages domestiques. Le sol est une argile douce et grasse, recouverte d une couche épaisse de feuilles pourries, où l'on a pu reconnoître quelques feuilles de salix equifolia et des racines à'arundo phragmiles. Tous les débris sont très- aplatis. Les tomes 19, 22, 23 et 27 des Transactions philoso- phiques, renferment l'indication de plusieurs faits analogues. D'après tout ce qui précède , sur la nature et le gisement du lignite, il est impossible de révoquer en doute son origine végétale. On voit, dans les différens états dans lesquels il se présente, tous les passages entre le bois, d'une part, et le lignite terreux et le jayet d'autre part On voit que l'alté- ration du bois est d'autant plus avancée en général , que le terrain dans lequel se présente le lignite paroit de formation plus ancienne. 11 faut rappeler ici les expériences de M. Hat- chett , déjà citées à l'article Houille , et desquelles cet habile chimiste a conclu ; i.° que c'étoient principalement les par- ties résineuses des bois qui se convertissoient en bitume dans l'intérieur de la terre ; 2.0 que les différentes variétés de lig- nite formoient une série de nuances entre le bois et la houille, qui indiquaient les progrès de la bituminisation et la marche de la nature dans la formation de ce dernier com- bustible. Nous rappellerons aussi que M. Voigt a émis une opinion entièrement opposée , qu'il pense que la houille n'a jamais été du lignite, et que la formation de ces deux substances , dont l'origine est également végétale, est due à des phénomènes de dtux ordres entièrement différens. Nous renverrons à l'article Houille, pour les différentes consi- dérations qui peuvent appuyer ou combattre ces deux ma- nières de voir. Quant au genre de phénomènes ou de catastrophes qui a pu donner lieu à la formation des couches de lignite , nous avouerons notre complète ignorance , et nous rappellerons seulement, comme faits remarquables et singuliers, l'exis- L I G 23 lence constante des coquilles d'eau douce ou terrestres dans cette formation , qui est souvent recouverte par une for- mation marine , l'analogie de ces coquilles d'eau douce avec celles qui existent aujourd'hui dans la zone lorride , les dé- bris de quadrupèdes des pays méridionaux que ce terrain présente aussi , les bois des mêmes contrées dont on y a re- connu les débris , et la différence qu'on a cru remarquer souvent entre les bois des couches de lignite, et les bois si- tués dans une position verticale , qui traversent quelquefois ces couches. Exploitation et usage du lignite. — On exploite le lignite tantôt par des excavations à ciel ouvert, tantôt par puits et galeries. Chacun de ces deux modes est plus convenable à employer d'après les circonstances locales. Lorsque les bancs de lignite sont très-épais et recouverts par des couches ter- reuses peu épaisses , lorsqu'ils offrent assez de solidité pour ne pas exposer les exploitations à des éboulemens funestes aux ouvriers , lorsque la disposition du terrain permet de faire écouler les eaux naturellement ou à peu de frais , et de faire arriver facilement les voitures au pied de l'exca- vation , l'exploitation à ciel ouvert est préférable; elle pré- sente alors l'avantage de permettre de prendre toute la subs- tance combustible , et , sous ce rapport, elle indemnise et au- delà, des dépenses quelquefois considérables qu'a nécessitées le déblaiement de la couche. Une partie des plus grandes exploitations existantes de lignite a lieu de cette manière. Telles sont celles de Langenbogen près de Halle, d'Arlern en Thuringe, de Liblar, de Briihl , de Bachen auprès de Cologne , etc. Quand , au contraire , on craint les éboule- mens , quand les bancs de lignite sont peu puissans, et quand les couches du toit sont d'une grande épaisseur, quand l'é- puisement des eaux ou le transport du lignite extrait se- roient trop dispendieux avec des excavations à ciel ouvert , on est obligé d'exploiter par puits et galeries. On est tou- jours aussi obligé d'employer ce mode, quand le lignite est recouvert par des terrains basaltiques. Lorsqu'on exploite ainsi , par travaux souterrains , des couches puissantes de lignite, il est presque toujours impossible d'extraire la to- talité de la couche , et on est obligé d'en laisser une partie , qui est perdue. Cependant a^Zscherben , près de Halle , on exploite par galeries une couche de deux mètres et demi à trois mètres d'épaisseur, et au moyen de travaux régulière- ment disposés, et d'éboulemens sagement dirigés, on enlève toute la couche. Les éboulemens se font souvent sentir jus- qu'à la surface du terrain. Au Meisner en Hesse , la couche de lignite a de 10 à 20 ,4 LTG mètres de puissance; on n'en exploite que les lits supérieurs qui, ainsi que nous l'avons vu, sont plus bitumineux, et s'é- loignent davantage de la nature du bois, et dont quelques parties semblent être de l'anthracite. Cette exploitation a lieu au moyen de quatre grandes galeries ouvertes sur trois des faces de la montagne, et l'étendue des travaux sou- terrains est de plus de 3ooo mètres. C'est aussi par galeries que s'exploitent les autres mines de lignite, de la liesse et celles du pays de Hanovre. A Fleeken et dans plusieurs autres communes des envi- rons de Cologne , un grand nombre de petites exploitations ont chacune deux puits qui s'enfoncent de 20 à 3o mètres jusqu'à la couche de lignite. Des galeries partent du pied de ces puits et sont assez irrégulièrement disposées. A partir de ces galeries, on enfonce d'autres petits puits à travers la couche qui est très-épaisse, puis on pratique un second étage de galeries. Malgré les deux ouvertures au jour, Pair circule difficilement dans ces exploitations irrégulières. On ne peut y travailler que pendant l'hiver, et on est bientôt obligé de les abandonner. Dans les départemens de l'Aisne et de l'Oise, on exploite le lignite à ciel ouvert ou par travaux souterrains , d'après les circonstances locales. Un grand nombre d'exploitations de ces deux genres s'y trouvent à peu de distance les unes des autres. Il en est de même en Saxe et dans beaucoup de pays : des gîtes considérables de cette substance donnent lieu à des exploitations multipliées. Lorsqu'on exploite le lignite au moyen de puits ou de ga- leries, il est essentiel d'établir un bon système d'airage, et de prendre des précautions contre l'insalubrité de l'air de ces excavations souterraines, dont il se dégage beaucoup de gaz délétères. Dans les environs de Cologne, on assure, au rapport de M. Faujas , que lorsqu'on creuse un puits dans le lignite , les oiseaux qui passent au-dessus de l'ouverture , pendant les premiers jours, sont asphyxiés ; mais qu'au bout de quelque temps , il ne se produit plus d'exhalaisons nui- sibles. Dans le département de l'Aisne , en 1772, trois ou- vriers ont été asphyxiés en rentrant dans une mine de terre pyrlteuse qui avoil été fermée pendant 1 hiver. L'extraction du lignite s'opère le plus souvent sans régu- larité ; aussi une grande partie du combustible reste enfouie et perdue, et des accidens funestes aux mineurs attestent trop souvent l'incurie de ceux qui les dirigent. Quelques grandes exploitations entreprises au compte du gouvernement, telles que celles du Meisner , de Langenbogen , etc. , forment un contraste frappant avec le désordre général. En Hesse , le h I G a5 lignite est de droit régalien, comme la houille, c'est-à-dire, que le gouvernement seul peut l'exploiter ou en autoriserl'ex- ploitation , à certaines conditions, dont Tune est toujours la conduite régulière des travaux. En Prusse , la question du droit régalien du lignite est discutée depuis long-temps et encore indécise. Dans beaucoup d'autres pays, l'exploitation en est libre à tous les propriétaires du sol ; de là viennent ces nombreuses extractions irrégulières dont nous avons parlé. En France , le lignite est , selon sa disposition , se- lon le mode d'exploitation que cette disposition nécessite , selon l'usage enfin que l'on fait du combustible extrait, con- sidéré comme mine, minière ou carrière, et les formalités nécessaires à son exploitation sont différentes dans ces trois cas. L'usage le plus général du lignite est son emploi comme combustible , et toutes ses variétés sont propres à cet usage , mais non pas également. Les grandes différences qui exis- tent entre leur consistance , leur structure , leur degré de décomposition et de bituminisation , les rendent plus ou moins faciles à allumer, leur font produire une chaleur plus ou moins vive , exhaler une odeur plus ou moins désa- gréable , etc. En général, cependant , le degré de chaleur n'est pas, à beaucoup près, aussi considérable que celui que produit la bonne houille , et il ne suffit pas, par exemple , pour forger le fer. Mais on emploie très-avantageusement le lignite dans toutes les usines où il faut évaporer des li- gnites , ainsi que dans les fours à chaux , dans les usages domestiques, etc. La siline d'AUendorff, en Hesse, ne consomme, comme combustible, que le lignite du Meis- ner. Il en est de même pour toutes le salines de Saxe. Bê- cher assure que le Westerwald pourroit à peine être habité, si on n'éloit pas parvenu à y employer le lignite à tous les usages pour lesquels on regarde ailleurs le bois comme in- dispensable. Les variétés friable et terreuse, surtout la dernière, ne s'emploient pas ordinairement à l'état dans lequel on les exploite. En les sortant de la mine, on les humecte , on les pétrit et on les moule, soit dans des vases coniques, soit en forme de briques. En Saxe , on donne à ces briques 2 à 3 décimètres de longueur sur moitié de largeur et d'épaisseur. Un mètre cube de lignite terreux exploité , produit environ cinq cents briques semblables. Le moulage se fait tantôt sur la mine même , tantôt dans les maisons des particuliers. Dans ce dernier cas, on y mêle quelquefois du poussier de houille , qui augmente l'intensité de la chaleur que les bri- ques produisent. 26 L I G M. Voigt dit qu'on carbonise quelquefois le lignite , et qu'on obtient du coak semblable à celui produit par la bouille, mais que cette carbonisation ne s'opère qu'avec tant de dé- cbet , qu'elle n'est point avantageuse. Il cite , pour exemple, des lignites du Meisner qu'on a ainsi carbonisés ; mais, com- me nous l'avons déjà dit, il peut paroître douteux que ces combustibles soient vraiment des lignites , si l'on ne veut pas déterminer une espèce minéralogique par des considérations purement géognostiques , ainsi que l'a fait le célèbre auteur du Traité de la houille et du bois bitumineux. La plupart des minéralogistes reconnoissent,dans le gîte du Meisner, outre les lignites proprement dits , des variétés d'anthracite et une variété de houille. V. Houille. Les cendres produites par la combustion du lignite , et surtout des lignites terreux , sont très-employées et très- estimées comme engrais, particulièrement pour les prairies; beaucoup d'exploitations de lignite terreux ont lieu dans le seul but de produire de semblables cendres, et on brûle alors en grands tas les combustibles extraits. Dans les dé- partemens de l'Aisne et de l'Oise , on nomme les lignites exploités dans ce but , houille d'engrais , terre -houille , terre pyriteuse , cendres noires , etc. On emploie même comme en- grais , sous ce dernier nom, le lignite terreux sans être brûlé, après l'avoir desséché et broyé. Lorsqu'on le brûle, le résidu porte , au contraire , le nom de cendres rouges , à cause de sa couleur. Avant d'employer ces cendres rouges , on les tamise à travers des claies d'osier , pour séparer les vé- ritables cendres des morceaux d'argile calcaire dont elles sont mêlées. Pendant la combustion des tas, il s'y forme des che- minées remplies de soufre sublimé. A l'ouverture des che- minées, le soufre est liquide et brûlant. On répand deux à trois quintaux métriques de cendres sur un hectare de pré ou de prairie artificielle. Nous avons dit que beaucoup de lignites étoient fort py- riteux, et qu'ils s'effleurissoient facilement. On peut les em- ployer alors avec avantage , en les laissant eftleurir et les lessivant , à plusieurs reprises , 6oit crus , soit après les avoir brûlés, à la fabrication de l'alun et du sulfate de fer. A Gross- Almerode et Oberkaufungen en Hesse , il existe depuis long-temps des fabriques d'alun sur les exploitations de lig- nite. En France, de nombreuses usines où l'on fabrique duvitriol se sont établies, depuis quarante ans, dans les dé- partemens de l'Aisne , de l'Oise , de la Somme. Depuis vingt-cinq ans , les mêmes usines fabriquent aussi de l'alun en grande quantité , ainsi que du sulfate de magnésie. On a de plus commencé, depuis peu, à faire usage des eaux-mère» L I G 27 de ces fabrications pour retirer la soude du sel marin. Les terres pyriteuses ainsi dépouillées de leurs parties salines sont encore recherchées comme engrais, et même beaucoup de cultivateurs les préfèrent dans cet état. On assure que celles qui n'ont pas été lessivées affectent quelquefois la vue des personnes qui les répandent à la surface des prairies , et même celle des chevaux qui mangent les fourrages que ces prairies produisent. On nomme alors le lignite exploité terres alumineuses , terres pyriteuses , terres vitrioliques , etc. Le lignite terreux des environs de Cologne, connu sous le nom de terre de Cologne ou terre d'ombre, est employé par les fabricjns de couleur dans la composition d'une couleur brune. On l'emploie aussi beaucoup en Hollande pour la falsification du tabac, auquel il ne paroit communiquer au- cune propriété nuisible. Enfin on emploie le jayet pour fabriquer des objets d'or- nement , et surtout des bijoux de deuil. On le polit à cet effet sur une roue de grès mue horizontalement , en le trempant fréquemment dans l'eau pendant l'opération. Celui qui est mêlé de pyrite est rejeté. Beaucoup de fabriques de jayet ctoient en activité , il y a trente ans, dans les communes de Sainte- Colombe , Peyrat et la Bastide, déparlement de l'Aude. Le jayet étoit retiré soit du sol même du départe- ment , soit des Asturies, où l'on en exploite beaucoup , et où on le nomme azabache. Douze cents personnes étoient em- ployées constamment à polir et à façonner des boutons, des boucles d'oreilles et autres joyaux. On fabriquoit annuelle- ment environ mille quintaux de semblables marchandises, et on en vendoit à l'Espagne seule pour 180 mille francs. On travaille aussi le jayet en Prusse , où on le nomme ambre noir ou succin noir. (BD.) LIGNIVORES ou XYLOPHAGES. Nom donné par M. Duméril à une famille d'insectes de l'ordre des coléop- tères , qui répond à celle que j'appelle Longicorne. Voyez ce mot. (l.) LIGNONIA. Scopoli donne ce nom au genre paypayrola d'Aublet , appelé payrola par Jussieu , et wibelia par M. Persoon. (us.) LIGNUM. Nom latin du bois. Les botanistes s'en sont servis autrefois avec une épithète , pour désigner différentes espèces d'arbres dont ils ne connurent d'abord que le bois. F. les articles Bois, (lis.) LIGNUM EQUINUM de Rumphius, c'est le Bjgnonia SPATHACEA, L. (LIS.) *8 L I G LIGNUM-LACVE de Rumphius. C'est le Glabrier> Glubraria torsa , L. , grand arbre de l'Inde , dont le bois blanchâtre résiste à la pourriture et à l'attaque des vers, il sert de bois de construction. C'est le Cayphaoluoi des Cochinchinois. (ln.) LIGNUM-MOSCHATUM. Rumphius donne ce nom, qui n'est que la traduction latine du caju-casturi des Malais, à un bois blanchâtre semblable au sandal , mais veiné et plus tendre, répandant une odeur agréable de musc lorsqu'on le brûle. Ce bois se trouve auPégu. On ne connoît point l'ar- bre qui le fournit, (ln.) LIGNUM MOLUCCENSE, C. Bauhin. V. Sandal. (LN.) LIGmjM PEREGRINUM de C. Bauhin. C'est le gmiandina moringa , Linn. , qui fait partie maintenant du genre Hypéranthère. V. ce mot. (ln.) LIGNUM RHODIUM (bois de rose). C'est le Liseron A balais, Conoohidiis scoparius , appelé ainsi à Ténériffe où on le trouve, (ln.) LIGNUM SANCTUM de Césalpin. V. Gayac. (ln.) LIGNUM-SAPPAN de Rumphius. C'est le Brésillet de ce nom , Cœsalpinia sappan. (ln.) LIGNUM-SCHOLARE de Rumphius ( Amb. 2 , t. 82). C'est I'Echites scholaris, Linn. (lis.) LIGNUM VIT AE. V. Gayac. (ln.) L1GNYDION , ligrddium. Genre de plantes de la classe des anandres, ordre ou section des gastéromyces , proposé par M. Link. Ses caractères sont : d'être presque globuleuses, fixées à une membrane étalée ; d'avoir un péridie simple , membraneux, se déchirant ; des floccons dans l'inté- rieur; des sporidies entassées; des floccons séparés et distincts. (B.) LIGTU. Nom péruvien d'une espèce d' ' alstroemérir. qui a conservé ce nom , et que Feuillée a figurée sous le nom Aliemerocallis à fleurs pourpres striées. Adanson nomme ligtu le genre ahtrœmérle de Linnœus. (LN.) L1GULA. V. Languette, (desm.) LIGULAIRE, ligulaiia. Genre de plantes établi par II. Cassini, pour placer la Cinerarie de Sibérie qui a la ileur radiée. Il se rapproche infiniment du genre Gelmisie. (b.) LIGULAIRE. C'est une Euphorbe dans Rumphius. (b.) LIGULARIUS. Nom latin , selon M. Duméril, de l'a- nimal de la Lingule. (desm.) LIGULE , Ligula. Genre de vers intestins , qui a pour L I G 29 caractères : un corps aplaii, linéaire, très-allongé, inarti- culé, auquel on ne voit ni bouche ni anus, et qui est traversé , dans toute sa longueur, par un sillon apparent de chaque côté. Une des espèces de ce genre a été connue d'Aristote ; mais ce n'est que dans ces derniers temps qu'elle a été re- trouvée. C'est la Ligule perforante, liguta contortrix, Rudol phi, placée parmi les Fascioles par Gozëe. On la trouve dans la cavité abdominale des cyprins. Son histoire présente trois faits qui sont très-remarquables. Le premier , est qu'elle s'étend quelquefois de la tête à l'anus, sort même en partie hors du corps. Le second , est qu'elle ne reste dans les pois- sons qu'en automne et en hiver, qu'elle les quitte en perçant leur dos ou leur ventre dès que les ovaires de ces derniers commencent à grossir, et qu'elle périt aussitôt qu'elle est dehors. Le troisième , c'est qu'on l'a trouvée quelquefois vivante dans des poissons cuits. Ce dernier fait a besoin d'être vérifié par des expériences positives , et le premier , d'être étudié dans ses conséquences. Linngeus dit avoir vu de ces vers , dont les uns n'avoient qu'une demi-ligne , et les autres plus de trois pieds de lon- gueur. Les autres espèces , au nombre de vingt-une , vivent dans le corps des Lamproies , des Truites , des Faucons , des Mouettes , des Cigognes , etc. (h.) LIGULE. Petite membrane , tantôt entière , tantôt dé- chirée , qui se trouve quelquefois au sommet de la Gaîne de FEUILLES des GRAMINÉES. (B.) LIG URINES. Nom latin du Tarin. V. ce mot. (s.) LïGURITE. Variété du Titane silicéo-calcaire, dé- couverte par M. Yiviani, entre Rossiglione et Campo- Freddo, sur les bords de la Stura, au nord de Yollri , état de Gènes. On avoit d'abord cru y reconnoître une substance nouvelle. V. Titane, (ln.) LIGURIUS. Ce nom désigne, dans la Vuigate , l'une des douze pierres du Rational d'Aaron. On présume que ce pou- voitêtre I'Hyacinthe, ou peut-être le Succin. (ln.) LIGUSTICUM. Cette plante, mentionnée par Pline et par Dioscoride, est une ombcllifère qui doit son nom à la Ligurie (maintenant côte de Gènes), contrée où elle croît. Les indigènes lui donnoient le nom de panaces , sans doute à cause de ses vertus. Le laserpitium siler des botanistes actuels, est pris par Matthiole, C. Bauhin et autres auteurs, pour le ligusticum des anciens. Lobel et Brunsfelsius sont pour la livèche. 11 paroit que Tournefort et Adanson sont de cet avis , ainsi que Linnieus. Ce dernier donne au genre qui corn- 3p L I L prend cette plante , le nom de ligusticum , et à elle-même comme espèce , celui de levisticum , qui lui appartenoit en- core anciennement. Anguillara penche à croire que ITmpéra- TORIA ( imperat. ostruthium ) est le ligusticum. Tournefort fit un genre ligusticum , ainsi que Linneeus. Celui de Linnseus com- prend le ci, utaria de Tournefort et une partie de ses espèces de ligusticum. Mais ce genre de Linneeus est lui-même fort mal caraclérisé , puisqu'on y a placé les genres phellandrium , carum , œgopodium , sium , et encore des espèces de selinum , Y atamantha libanotis, Y auethum fœniculum , des laserpitium , etc. 11 est vrai que la plupart de ces changemens n'ont pas été adop- tés ; mais il n'en est pas moins certain qu'ils ont donné nais- sance à la grande confusion qui existe dans la synonymie de ce groupe d'ombellifères. Les genres danaa d'Allioni, et le ginjidium de Forster rentrent dans le genre laserpitium, selon Willdenow. V. LlVÈCHE. (LN.) LIGUSTROÏDES. Linneeus , dans YHortus clifforlianus , donne ce nom au wolkameria aculeaia , le douglassia d'Am- mann. {V. ce mot.) (LN.) L1GUSTRUM. On donnoit , chez les Latins , ce nom à un arbrisseau de la Ligurie, qu'on croit être le Troène , ou le Henné ( laivsonia inermis) , qui est plus particulièrement appelé cyprus , chez les anciens. Linneeus et presque tous les botanistes ont laissé au troène le nom générique de ligustrum. Quelques plantes ont été nommées ligustrum, par similitude de port ou par ressemblance de feuilles avec le troène. Les LlLAS , la WOLKAMÉRIE ÉPINEUSE , le CORNOUILLER SAN- GUIN , pris aussi pour le ligustrum de Pline , en sont des exemples, (ln.) LIGUUS. Nom latin donné par Denys-de-Montfort au genre de coquilles univalves qu'il établit aux dépens des bulimes, et qu'il appelle Ruban. V. ce mot. (desm.) LIKKA. L'un des noms américains d'un Savonnier {Sa- pindus saponaria. ). (LN.) LIïÊENÉE. Geoffroy donne ce nom à deux Noctuelles, la LiKENÉE rouge {îioctua sponsa) , et la Likenee bleue ( noc- tua maura) , remarquables par les belles couieurs de leurs ailes inférieures , qui contrastent avec les teintes sombres des supérieures. On les trouve dans les bois de haute futaie , or- dinairement appliquées contre les troncs des chênes , ou ré- fugiées dans les trous creusés dans le bois , par les Capri- cornes, (desm.) LILAËE, lilaea. Genre de plantes, établi dans la monoé- cie monandrie , et dans la famille des joncs, pour placer une plante vivace de lA.merique méridionale, figurée pi. 63 des Plantes équinoxiales de Humboldt et Bonpland. L I L 3« Il offre pour caractères : fleurs monoïques ; les mâles so- litaires et pourvues d'une balle à la base et dune seule éta- mine. Les femelles en épi ; un seul style à stigmate en tête ; un akène pour fruit. (B.) LILACEES , lilaceœ , Jussieu. Famille de plantes, qui a pour caractères : un calice entier ou divisé ; une corolle tu- buleuse , régulière , à quatre ou cinq divisions plus ou moins profondes; rarement nulle; deux étamines ; un ovaire sim- ;>le , à style unique , à stigmate bilobé ; une capsule bilocu- aire, à cloison opposée aux valves. Le périsperme cbarnu , l'embryon droit , les cotylédons foliacés , et la radicule sou- rent supérieure. Les plantes de cette famille ont une tige frutescente ou arborescente , garnie de rameaux opposés; leurs feuilles sont ordinairement simples, rarement ailées , toujours opposées; leurs fleurs , presque toujours complètes, forment communé- ment un panicule ; quelquefois elles sont disposées en grap- pes ou en corymbes. Les lilacêes forment la cinquième famille de la liuitième classe du Tableau du règne végétal, par Ventenal , et leurs ca- ractères sont figurés pi. 8 , n.° 6 du même ouvrage. Ils ren- ferment quatre genres, savoir : Nyctanthe , Lilas , Fon- tanésie et Frêne, (b.) LILAK de Matthiole; lillach de Dodonée. C'est le lilas; il est nommé Syringa par Clusius. Linnœus adopte ce nom pour le genre des lilas. Tournefort, Adanson et Jussieu préfèrent le nom de Lilac ; c'est celui que les Arabes donnent à ces plantes, (ln.) LILAS, Syringa, Linn. (Diandrie monogynie.) Genre de plantes de la famille des lilacêes , qui se rapproche beau- coup du troè'ne, et qui comprend de jolis arbrisseaux exoti- ques , dont les fleurs sont disposées en grappes droites ou lâ- ches à l'extrémité des rameaux. Chaque fleur a un calice en tube à quatre dents et persistant; une corolle monopétale en entonnoir, à tube plus long que le calice , et à limbe partagé en quatre segmens ; deux étamines , et un ovaire supérieur oblong , portant un style dont le stigmate est divise eu deux parties. Le fruit est une capsule ovale, comprimée, a pointe aiguë , et à deux loges qui s'ouvrent en deux valves opposées à la cloison ; chaque 1 >ge renferme une ou deux semences lancéolées et bordées dune membrane. On ne connoit que trois espèces de ce genre ; la plus gé- néralement répandue est le Lilas commun ou des jardins, Syringa vulgaris, Linn. C est un arbrisseau originaire du Le- vant, cultivé depuis assez long -temps en Europe, dont le feuillage est d un beau vert , qui s élève à la hauteur de dix- 32 LIL huit ou vingt pieds , et qui se couvre , au retour de la belle saison , d'une grande quantité de bouquets de fleurs d'une odeur suave et très - agréable. Ces fleurs, par leur nombre et leur disposition, forment, au haut des bran- ches , de petites pyramides charmantes , qui produisent le plus joli effet dans les grands jardins et dans les mas- sifs des bosquets printaniers. Leur durée est courte ; mais , comme elles s'épanouissent successivement, on peut en jouir pendant tout le premier mois du printemps. L'œil se repose avec plaisir sur ces fleurs d'une couleur tendre , et on aime à respirer leur doux parfum qui n'est point entêtant comme celui de beaucoup d'autres fleurs. La couleur la plus ordinaire des fleurs Aulilas est celle dont l'arbrisseau porte le nom. Mais il y a des lllas à fleurs blanches, à fleurs pour/très, à fleurs panachées en blanc ou en jaune ; ce sont des variétés de l'espèce commune. Le Lilas de Perse, Syringa persica , Linn. , qu'on cul- tive aussi dans les jardins , forme une espèce distincte de la précédente. C'est un arbrisseau beaucoup plus petit, à feuil- lage plus fin , plus joli et en quelque sorte plus élégant. Il s'é- lève rarement à plus de cinq ou six pieds. Ses feuilles res- semblent à celles du tro'ëne. Aussi l'appelle-t-on quelquefois lilas à feuilles de troëne ; les fleurs naissent en panicules larges aux extrémités des branches de l'année précédente , comme celles du lilas commun dont elles ont à peu près l'odeur. Ces fleurs , d'un pourpre pâle , paroissent à la fin de mai , et con- servent assez long -temps leur beauté. Cette espèce offre deux variétés , l'une à feuilles déeoupées, l'autre {lilas variiï) à fleurs nombreuses. Cette dernière est bien supérieure à son type ; aussi est-ce la seule qu'on multiplie aujourd'hui dans les jardins des en- virons de Paris. Le lilas ordinaire et le lilas de Perse, quoique originaires des pays chauds de l'Asie, supportent très -bien nos hivers les plus rigoureux. Le premier est presque naturalisé en Suisse et dans quelques endroits de l'Allemagne , où il croît et se propage de lui-même dans les haies et les bois. Il vient dans tous les sols et à toutes les expositions , jusque sur les vieux murs , et il pousse de sa racine un grand nombre de rejetons qui servent à le multiplier. Le bois du lilas commun est très-dur , et d'un grain aussi compacte et aussi serré que le buis , dont il a le poli et le lus- tre. Sa couleur est grise , mêlée quelquefois de veines couleur de lie de vin. Il a le défaut de se fendre et de se tourmenter. Sa pesanteur spécifique approche de celle du bois de cornouil- LIL 33 lier. Les Turcs font des tuyaux de pipes avec les branches de lilas vidées de leur moelle. La troisième espèce de lilas est celui du Japon , Syringa siispensa, Linn., petit arbrisseau rameux, à écorce tubercu- leuse , à rameaux quadrangulaires et à feuilles dentées , les unes simples, les autres composées de trois folioles. Ses fleurs ont une corolle en cloche , sans tube ; elles sont jaunes et dis- posées en grappes lâches et pendantes ; elles s'épanouissent avant le développement des feuilles. Il croit au Japon. Oa en a fait un genre sous le nom de Forsythie. (d.) LILAS DE TERRE. Espèce de Jacinthe, Hyacinlhus muscari , Linn. (B.) LILAS DES INDES. V. au mot Azédarach. (b.) LIL.VTRO. Nom italien du Filaria à feuilles étroites, (ln.) LILÉE , lilœa. Plante annuelle des marais de l'Améri- que méridionale , à feuilles toutes radicales , cylindriques , subulées , à fructification portée sur de longs pédoncules ra- dicaux, qui seule, selon Humboldt et Ronpland(P/«nto êquinoxiales) , constitue un genre dans la monoécie monan- drie et dans la famille des cypéroïdes, ou mieux des jonca-, ginées de Richard. Les caractères de ce genre sont : fleurs mâles solitaires à l'extrémité des pédoncules propres , imbriquées d'écaillés subulées et offrant une seule étamine ; fleurs femelles réunies en un épi ovale au sommet, d'un pédoncule commun et privé d'écaillés , et composées d'un seul ovaire oblong , denté , terminé par un style à stigmate en tête. Le fruit est un péricarpe strié , denté , uniloculaire , ren- fermant une seule graine, (b.) LILGE et LILIE. Noms des Lis , en allemand, (ln.) LILIACEES, liliuceœ , Juss. Famille de plantes, qui présente pour caractères : une corolle ( calice, Juss. ) de six folioles , ou divisée en six parties ordinairement égales et ré- gulières ; six étamines insérées à la base ou au milieu de la corolle; un ovaire simple, supérieur, à style unique, quelque- fois nul ; à stigmate tantôt simple, tantôt trîfide ou trilobé ; une capsule triloculaire , trivalve , polysperme ; des semences planes ou anguleuses, insérées au bord central des cloisons, presque toujours disposées sur deux rangs ; le périsperme charnu , ou cartilagineux ; l'embryon , tantôt droit , tantôt courbé. Les plantes de cette famille, intéressantes sous tant de rap- ports , ont une racine tubéreuse, bulbeuse ou fibreuse , rare H L I L ment fascioulée ; une tige tantôt nue , scapiforme , à feuilles simplement radicales et presque toujours engainantes ; tan- tôt pourvue de feuilles en général succulentes, fisluleuses ou planes , communément sessiles , rarement engainantes , le plus souvent alternes, quelquefois verticillécs; les fleurs nues ou spathacées , toujours hermaphrodites , affectant différentes dispositions. Venlenat, de qui on a emprunté ces expressions, rapporte à celte famille , qui est la sixième de la troisième classe de son Tableau du règne végétal , et dont les caractères sont fi- gurés pi. 4 du même ouvrage , vingt-quatre genres sous trois divisions ; savoir : Les asphodéloïdes . dont les feuilles sont engainantes , pres- que toutes radicales; la corolle {calice , Juss.) divisée en six parties ; les étamines insérées à la base de la corolle , ont un style unique à stigmate simple : Anthéric , Phalan- gère, Asphodèle, Basile, Phormion, Cyanelle,Albuca, Scille, Ornithogale et Ail. Les superbes, dont les feuilles caulinaires sont sessiles, les feuilles radicales rarement engainantes; la corolle ( calice, Juss.) divisée en six parties; les étamines toujours insérées à sa base; le style plus long que les étamines , et le stigmate triple : Tulipe , Vioulte, Méthonique , Uvulaire , Fri- tillaire , Impériale , Lis et Yucca. Les aluidées, dont les feuilles sont engainantes, ordinaire- ment toutes radicales; la corolle {calice, Juss.) à six divisions; le style unique et le stigmate simple ou trifule : Aloès, Alé- tris, Jacinthe, Bulbocode, Hémérocalle et Agapanthe. V. ces mots, (b.) L1L1AGO. C'est par ce nom que Césalpin désigne les deux hémérocalles ou lis-asphodèles d'Europe. Cordus et Lobel le donnent à une espèce d' Anthéric ( anthericum liliago , Linn. ) , laquelle rentre dans le genre phalangium de Tour- nefort. (ln.) LÏLIANTHOS. Cornuti nomme ainsi une plante du Ca- nada , que Adanson rapporte au genre wularia. (ln.) LILIASTRUM. Nom donné par Tournefort à une es- pèce à'anthéric dont il faisoit un genre distinct de celui qu'il nommoit phalangium , mais qu'on y a réuni. (LN.) LILIE-HUAL. Nom de la Baleine nord-caper, selon M. de Lacépède. (desm.) LILlENFRUCHT.L'un des noms allemands du Chè- vre-feuille des BOIS (Jonicera periclymenurn , Linn.). (ln.) L1L1ERO. C'est le nom donné aux Tulipiers par les Portugais, (ln.) LÏLESCHWEIDE. (Test, en Allemagne, la Cléma- tite ( démolis vita-oiba , Linn. ). (l/N.) LILITH. Les Hébreux, aussi bien que tous les autres peuples, ont leurs esprits, leurs revenons , etc. C'est un tribut que les hommes peu éclairés doivent p:iyer à la crédulité de leur siècle. Les hommes croient d'abord et examinent en- suite, et ce ne seroit pas assurément l'un des moindres cha- pitres à faire dans l'histoire de l'intelligence humaine, que celui qui traiteroit des fantômes de l'imagination. Ordinai- rement on observe que les femmes, les enfans, les caractères foibles et sensibles tombent principalement dans ces illusions que fortifie l'ignorance. Selon les Juifs, le lilith est un lutin qui vient pendant la nuit, selon l'usage de tous les esprits, faire vacarme, enlever les enfans qui ne sont pas sages, les tuer, et s'envoler en- suite dans les airs. Les plus habiles dans la connoissance des lutins , prétendent même qu'il noue l'aiguillette , empêche un mari d'approcher sa femme , et peut s'opposer à la con- ception. Il n'en faut pas tant pour épouvanter un grand nom- bre de bonnes gens. Le Père Kircker, qu'on trouve toujours lorsqu'il s'agit du merveilleux, pense , je crois, d'après le très-érudit Samuel Bochart, que le lilith est un oiseau de nuit , et il suppose» que c'est le tette-chèvre ou engoulevent (caprimulgu*). Il croit avoir pour lui le prophète Isaïe , qui parle du lilith dans son chap. 34-i vers. i4, comme d'un spectre nocturne. Je trouve dans cet endroit de la vulgate : Et occurrent dœmonio onocen- tauris , et pUosus clamabil alter ad alterum : ibi cubavit lamia et invenil sibi requiem. Les bibles luthériennes et calvinistes nom- ment le martinet (hirondelle ) et l'effraie (strix). Le mo( lilith est rendu par dœmonio , du grec p*?^»?, un esprit. So- crate avoit aussi son démon familier , son lilith ; mais celui- là, loin d'empêcher la conception, faisoit accouche; l^s esprits. Il faut peut-être aux hommes grossiers quelques-unes de ces croyances pour leur servir de frein dans certains cas ; il y a des esprits qui restent toujours en enfance , il leur faut des occupations à leur portée ; mais ceci n'est plus du ressort de l'histoire naturelle. V. aussi le mot Amulette, (virey.) LILIO ASPHODELUS. Tournefort donnecenom, avec Clusius , au Lis-asphodèle , Hemerocallis. On l'a aussi ap- pliqué à quelques espèces de crinurn. (ln.) LILIO -FRITILLAfUA de Boerhaave. V. Fritil- LAIRE. (LN.) LILIO HY\CINTHUS. Ce genre de Tournefort rentre dans le genre scilla de Linn«eus , dont une des espèces a cou- 36 h t L serve le nom de lilio-hyacinihus. Adanson, qui adopte le genre de Tournefort, le nomme helonias. (ln.) LILIO NARC1SSUS. Ce nom a été donné ancienne- ment à quelques espèces de pancratium et à des amaryllis. Tournefort désigne même le genre amaryllis sous ce nom. (ln.) LIUUM. Nom de plantes, chez les Latins, altéré de lirion ou Icirion des Grecs, désignant les mêmes végétaux, et radical de notre mot lis. Les lis, dit Théophraste, ont des fleurs pourpres et solitaires. Dioscoride en admet deux , et les dit à Heurs rouges ; Pline en indique trois , l'un blanc, l'autre rougeâlre , le troisième pourpre. Le lis blanc , le lis bulbifère et le lis de Ghalcédoine sont-ils lesplantes désignées par ces anciens auteurs ? c'est ce que Ton croit pouvoir af- firmer pour quelques-uns. Les lilium porloient différens noms chez les Grecs : ceux , par exemple , de rrinon, basilicon , cri— nanlhemon , calleirion, etc. Le lis blanc étoit consacré à Ju- non, et pour cela il se nommoit/wnoma et Junonis rosa. Un grand nombre de plantes qui appartiennent à la même classe que les lis, et ceux-ci, ont été désignés par le nom de lilium dans les ouvrages antérieurs à Linnôeus. Ces plantes rentrent dans les genres : hemerocallis , corwallaria , glo- riosa , medcola, amaryllis , frilillaria , crinum , pancratium, hœ- manthus , etc. V. Lis. (ln.) LILIUM ALEXANDRINUM ; ( lis alexandrin ), de Swartz. C'est I'Ornithogale a feuille large, (lis.) LILIUM CONVALLIUM. Ce nom, qui désigne spécia- lement le Muguet (Corwallaria maialis} chez les botanistes avant Linnœus , étoit aussi étendu à quelques autres espèces du même genre , à des lis , à ia. friiillaire de Perse , etc. (lis.) LILIUM-LAPIDEUM, liriozoum encrinus, Moll. ; En- crinus liliiformis , Linn. Fossile articulé très -curieux, qui appartient au genre Encrene. V. ce mot. Il est formé d'une tige très-longue, composée d'une suite d'articulations, à cinq angles ou subcylindrique , et terminée par un récep- tacle articulé , qui sert de point d'attache à cinq branches divisées dès leur naissance en deux rameaux composés d'ar- ticulations et garnis en dedans de palmures également for- mées d'articulations, de sorte que celle tête ouverte repré- senteroit une fleur telle que celle de la tulipe ou du lis sur le pédoncule ; mais il est fort rare d'avoir le lilium lapi- deum complet, tandis qu'il est très-commun d'en avoir les ar- ticulations éparses. Celles de la tige sont connues sous les noms & tnlroques, de colomniles et de pierres étoilées; elles sont marquées de lignes sur les faces articulaires. Le récep- tacle , lorsqu'il est entier , a été comparé à un clou de gé- rofle, quoiqu'il soit infiniment plus gros, et a reçu, lorsqu'on L i L a7 l'a trouvé isolé, les noms de Caryophylt.oÏde,Caryophyl- LlTE et Scyphoïde. Les environs de Gocttingue et de Bruns- wick ont offert jusqu'ici les individus les mieux conservés du lilîum-lapideum ; c'est de là que proviennent ceux décrits et figurés dans le catalogue deDavila; et celui figuré par Blu- menbach , qui existe maintenant dans le cabinet de M. de Drée, à Paris. Les environs deJBoll, dans le pays de Wirtem- berg , ont donné aussi de très-beaux individus d'un Lilium- lapideum qui est une espèce particulière. Ammann en pos- sédoit un très-bel exemplaire qui devint la propriété de Da- vila qui le fit figurer. Il est maintenant à Paris dans la même collection que les précédens. L'Angleterre et principale- ment le Devonsbire présentent quelquefois des lilium-lapideum bien conservés. Les localités où l'on ne trouve que des arti- culations détachées, sont fort nombreuses. Le lilium-lapideum et ses débris ne se rencontrent que dans les anciennes formations du calcaire , c'est-à-dire , dans les couches calcaires inférieures à la craie. On trouve aux Vaches Noires, sur les côtes de Normandie et sous la craie, des ar- ticulations détachées, adhérentes à destrigonites , à des os- semens de crocodiles, à des crabites , etc. Puen n'égale l'abondance de ces débris dans des calcaires beaucoup plus anciens, presque alpins et de la nature du marbre ; tels sont ceux de Goettingue , de Golhlande , du Jura , etc. Le vil- lage de l'Etoile , en Franche-Comté, doit son nom à l'ex- cessive abondance desentroques stelliformes qu'on y trouve. Le lilium-lapideum est le type d'un genre qui doit être très- nombreux en espèces ; car la variété des Entroques et des Caryophylloïdes le prouve. Mais peut - on y réunir ce qu'on a nommé encrinites rameuses ou à panaches , chez les- quelles les branches de la fleur ou ombelles se ramifient à l'infini , et dont la tige est cylindrique et les articulations très-minces? On a des figures de semblables encrinites , 1.° dans les Actes de Manheim , où l'on en voit une espèce représentée dont la tige a plus de sept pieds de longueur , 2.0 dans Knorr {diluvii lestes} , et 3° dans les mémoires de Guettard, etc. Les naturalistes ont été fort long temps dans T ignorance la plus profonde à l'égard des analogues du lilium - lapi- deum. C'est à Millius qu'on doit la première connois- sance d'une espèce de polype vivant qu'il pécha sur les côtes du Groenland, et qui se rapproche beaucoup par sa forme du fossile qui nous occupe. Ce nouveau polype marin fut décrit et figuré par Eliis , qui n'oublia pas de le comparer au lilium-lapideum. Guettard reprit cette comparaison à propos d'un individu d'une autre 38 T I M espèce encore pins rapprochée , et qu'on avoit trouvé dans les environs de la Martinique. Guettard en conclut l'analogie complète entre cette espèce et les encrinites. L'individu qu il étudia appartenoit à madame de Bois-Jourdain ; il devint en- suite la propriété de M. de Joubert, puis celle de M. de La- inarck ; maintenant cet individu fait partie de la collection du Jardin des Plantes. Ellis adonné en iy64.une description et une figure de cette seconde espèce de polypes marin», dont Esper faisoit une espèce de vorticclle , et Linnœus une espèce d'isis (isis asteria). M. de Lamarck , en la réunissant au lilium lapideum en fait une des deux espèces de son genre encrine , ou liriozoon de Moll , mais elle doit peut-être for- mer un genre distinct. L'espèce trouvée au Groenland forme son genre Ombellulaire , voisin du précédent et apparte- nant, comme lui , à l'ordre des polypes floltans , ainsi que le genre pennatule dans lequel Linnseus avoit mis TOmbel- LULAIRE ^penaalula encrinus , Linn. ). Ainsi l'on peut conclure, avec assurance, que les enlro- ques , les colomnites , les caryophyllites , les piloniles, les encrinites sont des restes de polypes , mais qui vécu- rent à de grandes profondeurs. Ces débris sont quelque- fois entassés sans presque aucun mélange d'autres fossiles. 11 est croyable alors que les polypes vécurent en ces lieux, où leurs débris sont entassés ou bien à peu de distance. V. Encrine , Entroque , Ombellulaire. (ln.) LILLE HUAL. V. Lilie hual. (desm.) LILLE-MUUS. Nom danois de la Souris. V. au mot I\at. (desm.) '' LILLOIS {Chiens'), nommés aussi Artois, Issois , Quatre-vingts. Race de chien provenant du croisement du doguiu et du roquet. (DESM.) LILLY et LILY. Noms anglais du Lis. (ln.) LIMACE, Limax. Genre de mollusques nus, qui pré- sente pour caractères : un corps oblong, rampant, ayant le dos pourvu d un écusson coriace, contenant un osselet libre; une tête munie de quatre tentacules, dont les deux plus longs portent chacun un œil à leur extrémité ; une ou- verture au côté droit du col donnant issue aux parties de la génération et aux excrémens. Il est peu de personnes qui ne connoissent des espèces de ce genre, dont plusieurs se rencontrent par-tout dans la cam- pagne, et sont même quelquefois abondantes au point de de- Tenir nuisibles aux productions agricoles. On les appelle in- différemment limaces ou limaçons; mais ce nom ejst aussi L ï M 39 quelquefois donné aux Hélices ou Escargots , dont elles ne diffèrent presque que par le défaut de coquille appa- rente. Les limaces ont le corps généralement demi - cylindrique , c'est-à-dire, arrondi en dessus et aplati en dessous. 11 est couvert dune peau coriace, tantôt unie , tantôt sillonnée , tantôt tuberculeuse , suivant les espèces. La partie anté- rieure , qu'on appelle Yécusson , est plus saillante , plus dure que le reste , et contient , dans son intérieur , un osselet libre ; ce qui , d'après l'observation de Cuvier , doit les faire regarder , ainsi que les laplysies , comme des testacés a co- quille cachée. Leur organisation est presque la même, comme on vient de le dire, que celle des hélices. Elles ont quatre cornes ou tentacules inégaux , qu'elles peuvent rentrer à vo- lonté , et dont deux portent les yeux à leur extrémité. Leur bouche est armée , en dessus , d'une dent faite en croissant , et propre à couper les feuilles des plantes dont elles se nour- rissent. Elles sont hermaphrodites, et peuvent donner et re- cevoir en même temps la fécondité. Dans l'accouplement, la partie masculine se gonfle considérablement , et sort par une large ouverture située au côté droit du col , près des cornes. Cet organe est une espèce de conduit que les deux individus, quand ils veulent s'accoupler, poussent en dehors et entrelacent réciproquement. On trouve quelquefois, dans les jours chauds et humides du printemps, les limaces, ainsi accouplées, suspendues à une branche , la tête en bas. Il ne paroît pas , au reste , que cet accouplement soit précédé des préliminaires qui ont lieu chez les bélices , c'est-à-dire , de la piqûre du dard (V. au mot Hélice). Peu de jours après l'accouplement, elles pondent à différentes reprises et à dif- férentes places , un assez grand nombre d'œufs qui sont ovales, et varient en couleur selon les espèces. Ces œufs sont toujours déposés dans la terre aux lieux ombragés et hu- mides. Ils éclosent au bout de cinq à six jours, plus ou moins , suivant la chaleur de l'atmosphère. Les limaces laissent transsuder de leur corps une matière visqueuse qui leur sert à s'attacher aux corps sur lesquels elles marchent. On peut suivre , par le moyen de cette bave , devenue friable et luisante , une limace à la piste , souvent plusieurs jours après qu'elle est passée. Le tabac, et en gé- néral tous les irritans, déterminent une si grande sortie de cette matière, que l'animal enfle, se roidit et meurt lorsqu'on lui en met une pincée sur la tête. C'est dans les bas orés , dans les bois humides , dans les souterrains , enfin dans tous les lieux où le soleil ne peut pé- io h I INI nélrer, que se plaisent les limaces. Elles aiment les saisons pluvieuses. Lorsqu'elles sont forcées de rester exposées aux rayons du soleil d'été , comme elles n'ont, pas la ressource «les hélices , c'est-à-dire , de se renfermer dans une coquille, elles commencent par faire transsuder de leur corps une plus grande quantité de matière visqueuse, et finissent par périr. Très-peu d'heures après leur mort, elles se résolvent ou se fondent en une matière visqueuse qui conserve la couleur de l'animal , et qui mérileroil d'être analysée avec plus de soin qu'elle ne l'a été jusqu'à présent. Les limaces se nourrissent de plantes, de fruits, de cham- pignons , de charogne , etc. , etc. Elles font de très-grands dégâts dans les champs , les vergers et surtout les jardins po- tagers. Elles attaquent indistinctement , comme les hélices , les fruits , les jeunes hourgeons des arhres, et surtout les plantes, lorsqu'elles sont encore tendres. C'est véritablement un fléau ; car quand elles sont dans des circonstances favo- rahles, c'est-à-dire , que le terrain est gras et humide , planté d'herbes qu'elles aiment, et exempt de la visite des animaux qui les mangent , elles multiplient avec excès. Je les ai vues dévaster dans une seule nuit un très-grand semis sur couche, dont les plantes commençoient à poindre. On doit toujours craindre ce malheur dans les jardins infestés de ces animaux. Pour l'empêcher d'arriver , il faut couvrir la terre , ou même seulement le bord des semis , de cendre , de chaux éteinte , ou même seulement de sable fin. Ces substances agissent mé- caniquement sur l'animal , l'empêchent de marcher en s'al- tachant à son corps ; mais il faut avoir soin de les tenir cons- tamment en état pulvérulent. Le moyen le plus sûr de détruire les limaces, est de les suivre à la trace que laisse sur le terrain l'humeur visqueuse et brillante qui transsude de leur corps, de les aller chercher sous les feuilles et autres lieux où elles se retirent le jour , et de les écraser. Uu jardinier vigilant visite, en conséquence , chaque soir, une lumière à la main, ses espaliers, et ramasse toutes les limaces qu'il y trouve. Il peut aussi placer, de dis- tance en distance, sur le terrain, des planches assez élevées d'un côté pour que les limaces puissent entrer dessous pour s'y mettre à l'abri des rayons du soleil. 11 sera bien sûr d y en trouver chaque jour de cachées. Les grosses volailles , telles que les dindons, en détruisent beaucoup de jeunes; mais ce moyen est rarement praticable pour un cultivateur. Les limaces et les hélices terrestres ont , il y a une ving- taine d'années, beaucoup occupé les physiologistes et même toutes les personnes qui mettent quelque intérêt aux recher- ches scientifiques. 11 s'agissoil de savoir si , comme Spallan- L T M *i zani l'avoit avancé , la tête de ces animaux pouvoit se repro- duire après avoir été coupée. On vit alors les observateurs ,' en divers endroits de l'Europe , immoler à leur curiosité des milliers de limaces , et malgré rc sacrifice, plusieurs d'entre eux nier la réalité du fait que d'autres soutenoient avoir lieu. Il est , en effet , impossible , à quiconque ne s'est pas mis à même de s'en convaincre par des expériences personnelles, de croire à la reproduction d'une partie aussi importante que la tête. Encore aujourd'hui néanmoins , quelques per- sonnes y croient, quoiqu'il semble prouvé qu'elle n'a lieu que lorsque les cornes ou la partie de la tête qui est en avant du cerveau , a été seule enlevée. L'animal meurt immanqua- blement lorsque le premier ganglion , qui constitue essen- tiellement la tête, est emporté. La marche des limaces est en général très - lente ; elle a même passé en proverbe ; elles ont un grand nombre d'en- nemis parmi les oiseaux, les quadrupèdes et les reptiles ; aussi chaque été en est-il détruit une immense quantité, que la ponte du printemps suivant récupère. On ne mange point les limaces ; mais on s'en sert en mé- decine , où elles passent pour rafraîchissantes , humectantes et pectorales. On les ordonne , en conséquence, dans la phthisie , la toux et les crachemens de sang. Ces propriétés leur sont, au reste , communes avec les hélices , qu'on em- ploie de préférence , comme plus faciles à ramasser et à con- server. Quelques limaces , outre leur os interne , en ont encore un externe placé sur le dos, près la queue. Elles forment au- jourd'hui le genre Testacelle. On connoît treize à quatorze espèces de limaces, dont neuf se trouvent en France, selon Draparnaud , Tableau des Mollusques de France. Les plus communes , sont : La Limace noire , qui est noire et rugueuse. Elle se trouve dans les bois humides. La Limace rouge , qui est rouge et rugueuse en dessus , blanchâtre en dessous. C'est dans quelques parties de la France , comme aux environs de Paris , celle qui est la plus commune. On la trouve dans les bois et les prés. V. son ana- tomie , n.° 38 des Annales du Muséum. La Limace cendrée est grise, dune seule couleur ou ta- chée de noir. Elle se trouve dans les bois humides et dans les jardins. La Limace agreste est blanchâtre et a les cornes noires. Elle se trouve très-abondamment dans quelques départe- 4a L I M mens, et fait plus de ravages qu'aucune des autres. Cette espèce a la faculté de filer , c'est-à-dire, de fournir à volonté une mucosité assez forte pour pouvoir descendre des arbres comme les araignées. Elle forme le sujet d'un mémoire in- séré dans le quatrième vol. des Actes de la Société Unnéenne de Londres. La seule limace étrangère qui ait été mentionnée , est la Limace carolinienne, décrite et figurée par moi dans V His- toire naturelle des Fers , faisant suite au Euffon , édition de Deterville , et pi. E 2'd de ce Dictionnaire, (b.) LIMACE A PLANTE. La Demis argo a reçu ce nom , sans doute à cause des productions ramifiées qu'elle porte sur son dos. (desm.) LIMACE DE MER. On donne ce nom à différens ani- maux des genres Téthis , Laplysie, Tritonie et Doris , qui ont quelques rapports de forme et de manière d'être avec les Limaces terrestres, (b.) LIMACE GORGE DE PIGEON. Agaric des environs de Paris , dont la surface est couverte de mucosité et le cha- Îeau roux et violet en dessus, et rouge de minium en dessous. I est figuré pi. 86 du Traité des champignons de Paulet. On »e le regarde pas comme dangereux. V. Petit Aurore et Bleu, (b.) LIMACIE, Limacia. Arbrisseau grimpant , sans vrilles, à feuilles alternes , ovales-oblongues , aiguës , très-entières et glabres , à fleurs d'un jaune verdâtre , qui forme , selon Lou- reiro , un genre dans la dioécie hexandrie. Ce genre offre pour caractères : un calice de six folioles ai- guës , alternativement grandes et petites ; une corolle de trois pétales (de six dans les femelles) triangulaires ; six écailles ar- rondies, concaves, charnues , insérées à la base interne des pétales; dans les fleurs mâles, six étamines attachées aux écailles ; dans les fleurs femelles, un ovaire supérieur à style nul et à trois stigmates polyphylles. Le fruit est un drupe charnu , presque réniforme , qui ren- ferme une noix sillonnée en forme iïhélice. Le limacie croît dans les forêts de la Cochinchine. On mange ses fruits , qui sont agréablement acides. On doit lui réunir les genres Epibat , Baumgartie et Choadrodendron. V. Ménisperme. (b.) LIMACINE, LVmacma. Genre de mollusques gastéropodes établi par Cuvier, pour placer le Cliohélicine qui à la tête et les ailes comme ses congénères , mais dont la queue est contournée en spiçale et se loge dans une coquille très-mince L T M £ dont l'animal se sert comme d'un bateau qu'il fait voguer avec ses ailes sur la surface de la mer. (b.) LIMAÇON. Les anciens conchylfologistes donnoient ce nom à un certain nombre de coquillages univalves , qui avoient pour caractère commun d'être globuleux ou presque sphériques. Dargenville les divisoit en limaçons à bourhe ronde, qui comprenoient principalement des Sabots , turbo de Lin- naeus , et quelques Hélices ; en limaçons à bouche demi- ronde , qui renfermoient presque exclusivement des Nérites ; en //— maçons à bouche aplatie, qui contenoient tout le genre des Toupies (Trochus) , et quelques Hélices. Cette division est abandonnée aujourd'hui, et on lui a substitué des genres dont les caractères sont précis. D'après cela , on appelle encore communément les coquil- les terrestres , surtout les Hélices, limaçons de terre , et ceux de rivière , limaçons d'eau douce. V. aux mots HÉLICE et Lym- HÉE. Les limaces sont aussi appelées limaçons dans quelques en- droits, (b.) LIMAÇON A CLAVICULE RETOURNÉE on lampe antique. Coquille du genre hélix de Linnaeus (H. ringens) , dont Denys de Monlfort compose son genre Tomogere. (desm.) LIMAÇONNE. Nom donné, par Goëdart, à la chenille du bombix agate, bombix fascelina , Fab. V. au mot Bombice. (L.) LIMAÇONS FOSSILES. V. Hélices fossiles, (desm.) LIMACULE , Limaculum. Sorte de dent de requin pétri- fiée. V. Gi.ossûpètre. (desm.) LIMA DOLCE et LIMETA. Nom qu'on donne à Nice, auLiMETTJER, espèce confondue avec le Citronnier, et qui en est séparée par M. Risso sous le nom de Citre- LIMETTIER , Glrus limeta. (ln.) LIMANDE. Espèce de poisson du genre des pleuroneries , qu'on pêche très-abondaminent sur toutes les côtes des mers de l'Europe , et qui est fort recherché , à raison de la bonté de sa chair. V . au mot Pleuronecte. La limande est jaunâtre en dessus et blanche en dessous; ses écailles sont grandes , dures et dentelées ; sa tête est petite ; son corps est ovale et très-aplati; ses nageoires sont brunes. Elle vit de vers , de mollusques et de crustacés. Elle parvient rarement à un pied de long. On la prend avec des hameçons dormans , auxquels on attache des morceaux de poisson. On la prend aussi au filet avec les autres poissons , et quelquefois à la foène lorsque la mer est calme et peu profonde. a L I M On sale les limandes, ou on les sèche à l'air dans quelques pays ; mais la presque totalité de celles qu'on prend sur les côtes de France , se consomment fraîches , attendu qu'elles se conservent mieux que la plupart des autres espèces du même genre, et qu'elles supportent surtout très-facilement le trans- port. C'est à la fin de l'hiver qu'elles sont les meilleures. Après le frai , c'est-à-dire au milieu du printemps, leur chair devient molle et de mauvais goût, (b.) LIMAOUC , LIMAOUCO ou LIMAZE. Noms langue- dociens de la Limace, (desm.) LIMAS. C'est tantôt la Limace , tantôt I'Hélice vigne- ron et autres voisins , tantôt les Coquillages univalves en général. V. ces mots, (b.) LIMAS et LIMONIA. Ce sont les noms des Limons, en Provence. V. Obanger. (ln.) LIMAX. Nom latin des Limaces, (desm.) LIMAZE. V. Limaouc. (desm.) LIMBARDA. Genre établi par Tournefort et qui a pour type Y mule crithmoïdes , Linn. ; il comprend les espèces di- nules dont les folioles du calice sont imbriquées, droites et menues. V. L'Inule perce-pierre ou Limbarde. (ln.) LIMBAUM et LINBAUM. Noms qui sont donnés , en Allemagne , au Sorbier des oiseleurs ( s&rèus aucupana , Linn. ). (ln.) LIMBE. Contour du sommet d'un calice ou d'une corolle. V. Fleur, (d.) LIMBILITE. Matière volcanique, découverte par Saus- sure , dans une colline de lave porphyrique , nommée col- line de Limbourg , qni est la plus septentrionale de celles à qui l'on a donné le nom de volcans éteints du Brisgaw. La limbi- lile est abondamment disséminée dans les divers porphyres de celte colline; elle est en grainsde forme irrégulière, angu- leuse, de deux lignes de diamètre ; sa couleur est le jaune de miel plus ou moins foncé ; sa cassure est compacte , un peu conchoïde , quelquefois écailleuse ; elle a un éclat foible et une scintillation qui vient de quelques points qui se trouvent disséminés dans sa substance. Elle est un peu translucide ; se casse aisément et selaisse facilement rayer ; elle se fond sans peine en un émail noir, brillant et compacte. Quelques-uns des grains se décomposent, même dans l'in- térieur de la lave, et leur cassure alors est absolument ter- reuse ; mais ils ne sont point attaquables par les acides. L I M 45 Le même porphyre contient une autre substance, que Saus- sure a nommée Chusite, du mot chusis,fusio , à cause de sa grande fusibilité. Elle est en très-petite quantité, et ne se trouve que dans les cellules de la lave ; elle est d'un jaune verdâtre et translucide; elle est en forme de mamelons, à sur- face lisse et d'un éclat un peu gras; elle se casse assez facile- ment en fragmens un peu tranchans ; elle se fond en un émail blanc jaunâtre, brillant à sa surface , et contenant quelques bulles microscopiques. ^ Elle se dissout avec effervescence dans la potasse *■ et n'est point attaquée sensiblement par les acides. (Journ de Phys., 1794., pag. 34.0. ) Dans une colline de lave porphyrique , voisine de la pré- cédente, Saussure vit une troisième substance nouvelle, qu'il appelle sidéroclepte : elle ressemble à beaucoup d'égards à la chusde -, mais elle est très-difficile à fondre au chalumeau, et ce n'est que par un coup de feu vif quelle se change en un verre d'abord noir , ensuite transparent et sans couleur dans lequel sont disséminés des atomes de fer réduit. C'est parce que cette substance cache le fer qu'elle contient que Saussure lui a donné le nom de sidéroclepte, dérivé de sideron, fer , et de klepto , je cache. (Ibid. , page 3£5 ). fPAT *) La limbilite n'est , suivant M. Brard, que du péridot al- téré ; et M. Cordier, en adoptant l'opinion de ce natura- liste, applique ce nom de limbilite au péridot des laves, lors- qu il est à cet état d'altération. M. Brard avance également que la chusite est encore une altération du péridot; mais on n'est pas certain que cela soit. La substance dite sidéroclepte pourroit bien être du pyroxène décomposé, (ln.) LIMBORGH1A de Scopoli. Ce genre est le même que lecoutoubea d Aublet , appelé picrium par Schreber , et que YVilldenow réunit à Yexacum ( gentianelle ). (ln.) ' LIME, lima. Nom d'une coquille bivalve du genre des Huîtres de Linnams, qui a servi de type à Bruguières pour établir un genre nouveau', que Lamarck a ainsi caractérisé • «Coquille inéquilatérale , auriculée , un peu bâillante d'un cote; charnière sans dents; ligament extérieur; sommets écartes. » Les coquilles qui forment ce genre avoient été placées par les conchyl.olog.stcs français au nombre des peines , avec lesquels e les ont en effet les plus grands rapports.Le carac- tère le plus sa.ilant qui les distingue, est le bâillement de leurs valves , bâillement qui sert à la sortie d'un b vssus , avec 46 L T M lequel Tanimal, qui les habite et les forme, se fixe aux rochers» ce qui n'a pas lieu dans les peignes. L'animal deslimesa été appelé Glaucus par Poli, dansson ouvrage sur les testacés des mers des Deux-Siciles, et il est figuré, avec des détails anatomiques, pi. 28 , n.os 19, 20, 21, 22,23 et 24.de cet ouvrage. Il n'a point de pied, et file son byésus par le moyen d'un corps particulier, situé à la base de son siphon. Draparnaud a observé qu'il réunit ensemble, par le moyen de ce byssus , de petites pierres, de petits fragmensde coquilles, et en entoure sa coquille de manière à la défendre contre les attaques de ses ennemis, et qu il attend patiemment sa proie dans cette espèce de logement exté- rieur. La cavité de ce logement est de la même forme que la coquille , mais un peu plus grande , de manière que cette coquille s'y meut avec une certaine liberté. L'espèce la plus commune de ce genre, qui n'en contient que cinq à six , est la Lime écailleuse , Qstrea lima, Linn. V. sa figure pi. G i4- Elle se trouve dans la Méditerranée et dans la mer des Indes. Elle a vingt-deux rayons à écailles arrondies et imbriquées sur chaque valve , et les oreilles très-courtes. On la mange, (b.) LIME. Plusieurs variétés de citronniers portent aussi ce nom. (b.). LIME. Nom vulgaire de I'Alpiste bude. V. ce mot. (b.) LIME. Espèce de Cretelle ( cynosunis lima ), ainsi nom- mée parce que son épi a été comparé à une lime (lis1.) LIME. Nom de la Chaux , en anglais. Limestône est ce- lui du Calcaire compacte, (ln.) LIME-BOIS. M. Cuvier , dans son tableau élémentaire de l'Histoire naturelle des animaux , traduit ainsi le motgrec composé, lymexylon, qui forme, dans Fabricius, le nom d'un genre d'insectes coléoptères. M. Duméril ( Zoologie anal. ) , rend le même mot par l'expression de ruine-bois. V. l'article Lymexylon. (l.) LIME-BOIS, Ligniperda. J'ai désigné ainsi dans le tome troisième du. Règne animal de M. Cuvier, une tribu d'insectes de l'ordre des coléoptères, section des pentamères , famille des serricornes, ayant pour caractères : point de saillie ster- nale ; mandibules courtes , épaisses , échancrées ou termi- nées par deux dentelures ; tête dégagée et distincte du cor- selet , par un étrnaglement ou un col ; corps linéaire. Cette tribu est composée d'insectes qui, sous la forme de larves, vivent dans le bois et le percent à la manière des plilins, des vrilletles , etc. Elle comprend les genres CuPÈs, Lymexylon, Hylecœte et Atbactocère. (l.) LIME-STONE. Nom de la Pierre calcaire , en anglais. L I M if Lime-spar est celui du Spath calsaire , c'est-à-dire , de la chaux carbonatée cristallisée. (LN.) LIME-WORT. Nom anglais de I'OEilllt proli- fère, (ln.) LIMEIRA et LIMOEIRA. Ce sont les limons en Portugal. Voyez Oranger, (ln.) LIMENITIS. Genre d'insectes de l'ordre des lépidoptères, famille des diurnes , établi par Fabricius dans son système des glossates , et qui comprend le papillon du peuplier ; le p. sibylle de Linnseus et quelques autres espèces analogues. V. Nymphale. (l.) LIMÉOLE , Limeum. Genre de plantes de l'heptandrie digynie et de la famille des portulacées , qui offre pour ca- ractères : un calice à cinq divisions membraneuses sur leurs bords et persistantes , dont deux sont extérieures ; cinq pé- tales égaux , ovales , légèrement onguiculés , plus courts que le calice ; sept étamines , rarement moins , à filets dilatés f, et connés à leur base ; un ovaire supérieur, globuleux , char- gé de deux styles plus courts que les étamines , à stigmates simples ; une capsule biloculaire ou polysperme , ou se divi- sant en deux semences , selon Gaertner. Ce genre renferme des herbes couchées , à feuilles et à fleurs disposées en corymbes terminaux. On en compte trois espèces, toutes venant de l'Afrique , et qui diffèrent peu. On les appelle en français , les Liméoles a feuilles oblongues, à feuilles ovales et à feuilles linéaires ; et en latin , li- meum africanum , capense et ctthiopicum , ce qui apprend tout ce qu'il est important de savoir sur leur compte, (b.) LIMEUM de Pline. Cette plante dont le nom altéré du grec lœmeum qui signifie jpesfc, est vénéneuse selon Pline. Sui- vant Anguillara et Daléchamp , ce seroit la renoncule thora. Guillandinus en doute; il croit plutôt que c'est une Varaire (veratrum.) Adanson pense que c'est une renoncule. Ce natu- raliste change le nom du genre limeum de Linn. ( V. Liméole ) en celui de linschottia. ISandrachne téléphioïde a été décrite par Forskaè'l, sous le double nom de limeum et à'eraclissa. (ln.) LIMICOLiE. Famille d'oiseaux, formée par Uiiger, et qui comprend les petits échassiers à bec grêle , plus long que la tête , ou droit ou arqué et à face garnie entièrement de plumes ; à pieds à quatre doigts , etc. , tels que les Cour- lis , les Bécasses , les Ereunetes , les Actitis , les Strep- silas et les Vanneaux, (desm.) LIMICULA. Nom générique des Barges. V. ce mot. (v.) LIMIE, Limia. Genre de plantes, établi par Vandeli mais qui doit être réuni aux Gatilliers. (b.) 48 L I M LIMIER ( vénerie'). C'est le chien qui sert à découvrir et à détourner le cerf et les autres grandes bêtes ; cette quête se fait en silence. Le limier est le chien favori du veneur , et celui qui assure le succès de la chasse. Voyez à l'article Vé- nerie, (s.) L1MNANTHEMUM. Gmelin ( Al. Petr. il, , t. i7, f. 2) fil le premier un genre du menyanthes nymphdide , genre ap- pelé depuis JValdschmidia par Wiggers ; IVillarsia par Gmelin, éditeur de la i3.uie édition du Syslema nalurœ ; nym- phoïdes par Ventenat, et Sclnveigrechenia par d'autres, (LN.) LIMNEE, limncta. Genre de vers mollusques , établi par Poli , dans son ouvrage sur les coquilles des mers des Deux- Siciles. Ses caractères consistent : à avoir un siphon unique, en forme de trou ; un manteau garni à son sommet dun grand nombre de cirrhes ; des branchies à demi-réunies ; le pied lancéolé. Il a pour type les animaux des genres Anodonte , Mu- lette , et de plusieurs Cardites. Il est vivipare , et porte ses petits dans ses branchies, (b.) LIM1SÉE. V. Lymnée. (b.) LIMNESIUM de Sigisbeck. C'est la Knautie , selon Adanson. Cordus nomme la Gratiole limnesium, parce qu'il suppose que ce peut être un des centaurium des an- ciens, (ln.) LIMNETIS. V. Trachynote. (b.) LIMNETIS, Limnetis. Genre de plantes. C'estleSPARTiNE de Schreber, et le Trachinote de Michaux. Voyez Dac- tyle, (b.) LIMNIE, limnia. Genre établi dansles actes de Stockholm, en 17^6 , p. i3o , t. 5 , sur la Claytone de Sibérie, (b.) LIMNIE , rimnius. Genre d'insectes coléoptères , le même que celui que je nomme Elmis. V. ce mot. (l.) LIMNITE. Pierres sur lesquelles sont desdendrites noires qui, par leur direction sinueuse, imitent les lignes d'une carte de géographie, (ln.) LIMNOBION, Limnobium. Plante virace, aquatique, de la Caroline, que j'ai le premier décrite et figurée, dans le 9. "'• volume des Annales du Muséum d'Histoire naturelle, de Paris , sous le nom de MorÈNE spongieuse (hydrot haris spongiosa), mais que Pûchard , dans les Mémoires de l'Institut , année 181 1 , a établie en titre de genre. Les caractères de ce nouveau genre sont: fleurs dioïques; les mâles sortant en petit nombre d'une spalhe pédiccllée I I M 49 tï dîphylle ; les femelles seules d'une spalhe sessile et di- phylle. Les premières composées d'une corolle à six divi- sions, dont les trois intérieures sont plus larges et pétalifor- mes; neuf élamines attachées à une colonne charnue; les se- condes une corolle peu différente de la précédente ; trois fila- mens extérieurs; un ovaire inférieur, court, surmonté de six stigmates; une capsule ovale allongée, à six loges renfermant beaucoup de semences noyées dans une pulpe gélatineuse. Je ne suis pas complètement d'accord avec M. Richard sur les parties de la fructification de cette plante, que j'ai décrite et dessinée sur le vivant. Les botanistes qui 1" étudieront par la suite, décideront entre nous, (b.) LIMNOCHARE, limnochares. Genre d'arachnides. Voy. les articles Hydrachnelles et Hydrachne. (l.) LIMNOCHAR1S, Limnocharis. Genre de plantes établi pour placer le Fluteau jaunâtre qui s'éloigne des autres. Ce genre, suivant Ronpland, a pour caractères: un calice de trois folioles; trois pétales; des étamiues très-nombreuses; une grande quantité d'ovaires; autant de capsules mono- spermes, (b.) LIMNOEUM, LIMNESIUM. Noms donnés, par les anciens, à la Petite Centaurée (gentiana ceniaurium, L.), que l'on croit être le centauris de Théophraste. (ln.) LIMNOPEUCE. Cordus donne ce nom, qui signifie Pesse de marais, à Yhippuris inilgan's, Linn. Vaillant le lui a conservé, (en.) LIMNOPHILE, limnophila. Genre de R. Brown, qui ne diffère par assez des Hottones pour être conservé, (b.) LIMNORIE, Hmnoria. Genre de crustacés, établi par M. Léach, dans le rj.mt volume de V Encyclopédie d'Edimbourg, très-voisin de celui de cymoïlwa , et dont il diffère par les caractères suivans: sa tête est de la largeur du premier seg- ment du corps, avec les yeux distinTls; sa queue est à peine plus étroite que le corps, avec le dernier anneau arrondi. La seule espèce connue est la Limnorie térébrante , Hmnoria ierebrans. Son corps est long d'une ligne ou d'une ligne et demie du pied anglais, cendré, avec les yeux d'un noir foncé, tirant un peu sur la couleur de poix. On la trouve en quelques parties des côtes d'Angleterre; elle se loge dans des trous qu elle fait. V. le n.e vol. des Transactions delà Société Linneenne, pag. 871, et l'article CymothOa de ce Dictionnaire, (l.) LIMODORE, limodorum. Genre de plantes de la gynan* drie diandrie, et de la famille des orchidées, qui présente pour caractères : une corolle de six pièces, trois d'entre elles A\m. 4 So L I M étant extérieures, lancéolées, ouvertes, et b-s trois autres inté- rieures, dont une plus large et concave: deux étamines situées sur le pistil, et dont les filets sont fort courts, et portent des anthères ovales, arrondies; un ovaire inférieur, allongé, duquel s'élève un style légèrement arqué , produisant un éperon court à sa base (c'est le nectaire de Linnseus) et un creux à son sommet, où sont placées les étamines, au- dessus desquelles est un stigmate labié ; une capsule pris- matique, tricarinée, trivalve, unilo.culaire, s'ouvrant par- les angles, et contenant des semences nombreuses et scobi- formes. Ce genrte renferme une quarantaine d'espèces, toutes plus belles les unes que les autres. Elles ont la racine tubéreuse ou au moins épaisse , les feuilles simples , presque toutes radi- cales, et les fleurs disposées sur une hampe ou épi terminal plus ou moins garni. Les plus remarquables sont: Le Limodore pourpre, qui a les fleurs imberbes; les pédoncules alternes, presque rameux, et les feuilles ner- veuses et ensiformes. Il croît dans les Antilles, et est cultivé au Jardin des Plantes de Paris. Le Limodore barbu, Umodorum luberosttm, Linn., a les fleurs barbues, sessiles, alternes, presque en épi, et une seule feuille allongée et droite. Il se trouve dans l'Amérique sep- tentrionale. J'en ai observé de grandes quantités en Caroline, dans les lieux humides et découverts. Le Limodore de la Chine , Umodorum Tankervilliœ, a les fleurs sans barbe et disposées en grappes; les pétales blancs en dehors, les feuilles ovales et lancéolées. C'est une des plus belles plantes que l'on connoisse. Elle s'élève à plus de trois pieds. Elle vient de la Chine. On la cultive depuis peu dans les serres chaudes de Paris. Swartz, dans sa Monographie des Orchidées, a ôté plusieurs espèces de ce genre, pgur les faire entrer dans ceux qu'il a appelés Cymbidion et AEride. R. Brownen a agi de même pour former celui qu'il a appelé Gastrodie. Les genres Liparis et Phaj, ont été également établis à ses dépens. Les genres Blétie et Sobrale de la Flore du Pérou, s'en rapprochent beaucoup, (b.) Ll MO DO RU M {présent de la faim en grec). Ce nom est donné à Yorobanche, par Dodonée, et par Clusius, à Yorchis aborlioa, qui rentre maintenant dans le genre Umodorum, S\v. Tournefort et Linnaîus ont chacun un genre Umodorum ; ce- lui de Tournefort répond ausatyrium d'Adanson , et celui de Linnaeus à Yepipaciis aussi d'Adanson. Le genre Umodorum de L I M 5l Swartz est celui que les botanistes ont adopté ; il diffère de celui de Linnaeus, mais il appartient toujours à la même famille, celle des orchidées. On y trouve des espèces que Linnseusavoitplacées dans sesgenres cyprcpedium , epidendrum, orchis, satyrium et scrapias. Swartz lui avoit d'abord réuni les œrides qu'il en a séparés ensuite. Les espèces du limodo- rum de Linnaeus et de quelques autres botanistes, sont dis- persées dans les genres que Swartz nomme orchis, neoltia , malaxis, cymbidium et limodorum. (LN.) LIMON. C'est le fruit d'une espèce d'oranger ou d'une variété de l'oranger citronnier; car il paroît qu'on confond sous ce nom les fruits de plusieurs arbres de ce genre. ( Voyez au mot Oranger. ) On appelle limonier , l'arbre qui fournit les limons, (b.) LIMON. Dépôt terreux formé par les eaux et composé de molécules argileuses et calcaires, mêlées à des parcelles de végétaux et de matières animales. Le limon est une excel- lente terre végétale : les riches campagnes de la Pologne ont un sol qui n'est composé que de limon et de sable. C'est au limon que dépose, chaque année, le Nil dans ses déborde- mens périodiques, que l'Egypte doit cette étonnante fertilité qui la fait regarder comme le grenier de l'empire ottoman. On donne au limon de la mer le nom de vase; il est prin- cipalement composé des débris de cette immense quantité d'animaux marins qui vivent dans l'Océan, et qui finissent par lui rendre leurs dépouilles, (pat.) L'on applique encore le nom de limon à ces grands dépôts de toute nature, généralement sablonneux ou argileux, qui sont les derniers dépôts que les fleuves, les courans et les mers, ont laissés en se retirant; c'est dans ces dépôts , très- considérables en Sibérie le long des grands fleuves, que se rencontrent les ossemens d'éléphans. Ces terrains, les plus récens de tous, renferment une trè#-grande quantité de cail- loux roulés , et ils forment la couverture dont la nature s'est servie pour nous cacher les couches inférieures de la terre. Le mot Limon dérive du latin limus, fange, boue, vase , qui semble dérivé , lui-même , du grec èimnê, marais , étang, et par conséquent désigneroit mieux cette vase molle et glis- sante , ordinairement très-fine, qui est un dépôt journalier des eaux où vivent en abondance des animaux , et que la suc- cession des temps a formé en lits dans lesquels on trouve les restes de ces corps organisés. Les berges de la Seine en offrent des exemples, et expli- quent comment ont pu se former ces couches très-étendues 52 L I M d'éléogènue (terrain d'eau douce) qui alternent si singulière- ment avec d'autres formations , soit argileuse ou calcaire , soit gypseuse. Dans quelques pays, on se sert avec avantage du limon argileux, que déposent certains fleuves, pour en faire de bonne bri.jue. On dit même que les murs de Babylone n'é- toient construits qu'avec d'immenses briques de cette espèce. Cette sorte de limon est encore très-bonne pour ce genre d'architecture rurale nommé pisé. V. Humus, (ln.) LIMON DATTÉRISSEMENT.Sousce nom, MM.Cu- vier et Brongniart désignent tous les terrains qui ont été remaniés, quelle que soit leur nature; ainsi, non-seulement les dépôts argileux , semblables à ceux de la vallée du Nil , par exemple, sont pour ces naturalistes du limon d'a/térissement; mais encore ilsconsidèrent comme tel les sables calcaires déposés par la Marne dans son longtrajet; lessables siliceux des environs de Paris, môme ceux qui dominent les hauteurs de Belleville , de Montmartre et de Meudon; les galets qui garnissent tous nos rivages de Normandie, et qui, la plupart, ne sont que les silex de la craie, lavés et roulés; l'énorme étendue de terrain uni- quement composée de blocs roulés de diverses roches , qui forme la Crau de Provence, etc. V. Terrain, (desm.) LIMON DE MER (limone dimare). Les Italiens appe- lent ainsi 1' Ascidie papiu.euse. (desm.) LIMONCELLO. Nom italien d'une variété de Limo nier qui croît en Calabre , et qu'on cultive dans les jardin d'Italie et de Nice pour l'ornement. Son fruit est petit, près que arrondi, d'une couleur jaune pâle, àécorce lisse, ferme' très-aromatique et acide, (ln.) LIMONELLIER, Umonia. Genre de plantes de la décan- drie monogynie, et de la famille des hespéridées, qui a pour caractères : un calice très-petit , monophylle , et à cinq dents ; une corolle cle cinq pétales égaux ; dix étamines ; un ovaire supérieur, arrondi , terminé par un style court, épais , à stigmate obtusément trilobé et aplati ; une baie globuleuse , triloculaire , à cloisons membraneuses, et qui »e contient qu'une semence dans chaque loge. Ce genre renferme des arbres ou arbrisseaux à feuilles simples , ou ternées ou ailées avec impaire, à (leurs axil- laires , solitaires , ou disposées en grappe. On en compte dix espèces, toutes des Indes orientales ou des îles qui en dé- pendent, dont quatre sont épineuses, et plusieurs ont le* fruits, les feuilles et même le bois aromatiques. Les plus importantes de ces espèces, sont : L I M 53 Le Limonellier à trois feuilles , dont les feuilles sont ternées, les épines géminées , et les (leurs Irifides. II croit aux Indes orientales. On fait avec ses fruits , qui sont rou- ges , de la grosseur d'une cerise et très-agréables au goût , des confitures sèches et liquides , qui s'envoient jusqu'en Eu- rope. V. pi. Ci 7 où il est figuré. Le Limonellier acide a les feuilles pinnées , les pétioles marginés, articulés , et les épines solitaires. Il croît dans les Indes orientales. On confit ses fruits au sucre , après les avoir fait à moitié cuire , et il en résulte un mets des plus agréables, dont on fait un grand usage non-seulement dans les Indes , mais en Amérique, où ce limonellier a été por- té , ainsi que le précédent. Il varie dans le nombre de ses parties , et forme le genre Triphasie de Loureiro. Le Limonellier de Madagascar est sans épines ; il a les feuilles pinnées , les folioles alternes , presque quaternées , lancéolées et dentées ; ses fleurs sont en panicule axillaire très-courte. Il croît à Madagascar, et y est appelé bois d'unis par les Français. Le Limonellier pusille de Gœrtner forme aujourd'hui le genre Scolopie. V. ce mot. (b.) LIMONELLUS MANDURENSIS. Rumphius donne ce nom à une espèce de Citronnier à fruit globuleux, lisse, qui croît à Madura , et que l'on cultive aussi en Chine et en Cochinchine , à cause de sa beauté. Il n'est pas bien connu des botanistes. Rumphius le figure pi. 3i du 2.e vol. de son Herbier d'Amboine. A la planche 32 se trouve le limonellus un- gulosus , autre espèce qui est le citrus unguluiu. (ln.) LIMONES de Burmann ( Zeyl. , tab. 65 , t. i ). C'est le limonellier monophylle , qui forme le genre atalantia de Correa. (ln.) LIMONEUX. Poisson du genre Cobite , cobitis hctero- clita , Linn. (b.) LIMONIA. Ce genre de Linnœus appartient à la famille des Orangers, et contient des arbres très-voisins des oran- gers ; on l'a divisé en quatre genres, savoir '.triphusia, Lour. qui a pour type le limonia trifoliulu , Linn. ; Xutulaniia , Correa , fondé sur le limoniu monophyllu; le glyscomis , Cor- rea , où se rangent les limoniu urborea et pentuphylla , Rox- burg ; et le scolopiu , Willd. , où se place le limoniu pu- ■sillu de Gaertner. V. Limonellier. (ln.) LIMONIA et LEIMON1A. Deux noms de la Bette sauvage , chez les Grecs, (ln.) LIMONIASTRUM. Ce genre dHeister a pour type le Statice monopétale, (ln.) 5| L I M LlMONIE, Bmonia.ha.tj Lam. Nom donnépar M. Meigen à un genre d'insecles, de l'ordre des diptères, famille des né- mocères , tribu des tipulaires , et que je caractérise ainsi : trompe fort courte , avec deux grandes lèvres ; point de pe- tits yeux lisses ; pattes longues ; dernier article des palpes guère plus long que le précédent , sans divisions articu- laires apparentes ; antennes sétacées , simplement ve- lues ; de quinze à seize articles , dont la plupart grenus et ovoïdes ; ailes couchées sur le corps; yeux ovales sans échan- crure. D'après les caractères que je viens d'énoncer , j^exclus de ce genre la tipule à quatre taches et celle des ruisseaux de Lin- nseus {V. Pédicie) , et j'y rapporte les genres Trïciiocère et d'EïUOPTERE de M. Meigen, qui ne comprennent qu'un petit nombre d'espèces. Des dffférences dans les propor- tions relatives et la forme des articles des antennes , celles que présentent les ailes dans le nombre et la disposition de leurs cellules peuvent donner le moyen d'établir dans cette famille beaucoup de coupes ; mais je n'ai pas cru qu'il lût encore nécessaire , ni même utile , de faire de toutes ces coupes autant de genres ; et tel est le motif qui m'a déter- miné à réunir ceux de M. Meigen, que j'ai indiqués plus haut ; je me bornerai à les présenter comme des divisions des limonies. I. Antennes entièrement moniliformes depuis le troisième ou le quatrième article. A. Premier article des antennes très-sensiblement plus long que le suivant ; surface des ailes glabre ; longueurs des quatre premiers pieJs peu différentes. (Les Limonies de M. Meigen. ) LlMONIE PEINTE , limonia picta , Meig. ; Tipula picta , Fab. ; Schell, Dipl. , tab. 38 , fig. i. Antennes noires, avec le troisième article fauve ; corselet cendré; abdomen jau- nâtre , avec trois lignes noirâtres; ailes cendrées avec des lignes annulaires dans leur milieu et des taches marginales noirâtres. En France et en Allemagne. LlMONIE JAUNATRE , limonia flavescens , Meig, ; Tipula fiavescens , Linn. , Fab. ; jaunâtre ; ailes sans taches. En Europe ; dans les prés. LlMONIE a TROIS points , limonia tripunctata , Meig.; Ti- pula tripunctata, Fab. ; Scheef. , Icon. insect. ; tab. 181, fig. i , jaunâtre ; ailes hyalines , avec trois points noirâtres près de leur bord extérieur. En Italie. LlMONIE A SIX POINTS , limonia sex-punctaia , Meig. , Tipula sex-punclala , Fab. ; Meig., Bipt, , tom. i , tab. 3 h I M 55 fig. i5, a les hyalines , avec trois points noirâtres près de leur bord extérieur; corselet fauve avec une ligne noire au milieu du dos. En France et en Italie. LlMONIE A AILES PLIÉES , limonia rtplicata Meig. ; Tipula replicala, Linn. , Fab.; Deg., Insecl., tom. 6, pi. 20.; brune; ailes d'un brun clair , avec le bord intérieur replié en dessus. Sa larve vit des feuilles de mousse qui se trouvent dans l'eau , et ressemble à une chenille épineuse. Son corps est, allongé , cylindrique , sans pattes, long d'environ un pouce sur une ligne et demie de diamètre, vert en dessous, d'un brun verdàtre et taché de vert en dessus , avec les épines d'un brun clair , mais dont le sommet est blanc. 11 est com- posé de onze anneaux , dont le premier plus gros que les autres , triangulaire et arrondi aux angles , et dont les suivans les plus courts de tous , avec quelques incisions transverses. La télé est très -petite, relativement au vo- lume du corps , ovale , écailleuse , et offre deux petites antennes , deux petits yeux noirs ou deux taches qui les représentent ; deux mandibules dentelées et une lèvre infé- rieure munie de petits barbillons ou palpes. Cette larve, quand on la touche ou qu'elle est en repos, retire entièrement sa tête dans le premier anneau, etparoiten être totalement privée, les bords antérieurs de l'anneau bouchant entière- ment la cavité qui la renferme. Quand on l'inquiète, elle roule aussi son corps en cercle, à la manière des chenilles. Les épines nombreuses et pointues dont elle est hérissée sont flexibles et couvertes de petits poils, mais qui ne sont visibles qu'au microscope. Ces filets sont de deux sortes , les uns simples , et les autres fourchus; ceux-ci sont for- més d'une petite tige très-courte , qui jette deux longues branches , un peu courbées en dedans ; quelques - unes de ces épines sont dirigées en avant et les autres en arrière, mais toujours placées avec ordre et régularité ; les trois pre- miers anneaux et le dernier n'en ont que de simples ; mais, les suivans jusqu'au dixième inclusivement ont chacun, outre les épines simples , deux épines fourchues. Les unes et les autres occupent le dessus et les côtés du corps; son dessous en a aussi , mais qui sont plus courtes et plus molles. Ces épines sont creuses ou tubulaires dans leur intérieur, et renferment, suivant qu'elles sont simples ou fourchues , un ou deux vaisseaux blancs , très-déliés , qui parcourent toute leur longueur et qui sont probablement des trachées. Le dernier anneau du corps a , dans une cavité, placée à son extrémité, quatre crochets écailleux, d'un brun marron, courbés en dessous , et que la larve peut fixer sur les plantes 5G L I M où elle se promène ; deux de ces crochets, les supérieurs ,1 sont plus grands, divisés lnngiludinalemcnt en deux par- lions , dont l'inférieure transparente , et la supérieure brune et terminée par deux pointes ; les deux crochets infé- rieurs, ou les plus petits, sont courts , coniques, cour- bés en pointe mousse, moitié bruns et moitié transparens. Pour changer de place , la larve allonge et raccourcit alter- nativement ses anneaux et se fixe , tantôt avec les dents, tantôt avec les crochets postérieurs. Sa marche est très- lente. La nymphe flotte sur la surface de l'eau. Elle est allon- gée , presque cylindrique , d'un brun tirant un peu sur le vert , plus pâle en dessous, parsemée de plusieurs points noirs , avec des bandes plus obscures , une sur le dos et trois plus étroites sur le dessous du corps. Au-devant dé son corselet, sont deux pièces filifor- mes , figurant des cornes, dirigées vers les côtés, avec lesquels elles forment un angle presque droit, et un peu plus menues à leur extrémité, qui est arrondie , avec une fente. Ces cornes sont un peu courbées, ont une articulation, à quelque distance de leur base, etoffrent dans leur intérieurun vaisseau brun, se rendant dans le corselet et qui doit être une trachée. La nymphe a toujours soin, afin de respirer, d'éle- ver l'extrémité de ces organes respiratoires au-dessus de la surface de l'eau, où elle se tient horizontalement ; si on la change de position , elle se courbe de diverses manières , jusqu'à ce qu'elle soit rétablie dans son état primitif et qu'elle puisse faire sortir les cornes hors de l'eau. Si on la regarde en dessous , on aperçoit les yeux, les antennes et les diffé- rentes parties de l'insecte ailé , qui sont appliquées , avec ordre, sur les côtés du corselet. L'abdomen est allongé, garni de très-petites pointes; et la nymphe , à raison de la souplesse de celte partie , peut le courber de tous côlés, et même le plier en deux. Son bout est armé de dix crochets écailleux et immobiles, placés par paires et terminés en une pointe courbée, d'un brun obscur; le dessusdu premieret des trois derniers anneaux en a deux, grands , courbés en arrière et fourchus; le troisième, sur le même côté, en présente deux autres, mais moins grands, simples et dont la courbure est opposée à celle des précédens ; les crochet? de la troi- sième paire sont placés à l'extrémité postérieure du même anneau, dirigés en arrière, légèrement arqués , dentelés et garnis de plusieurs petites pointes sur leur côté concave ; la même extrémité offre en dessous une autre paire de crochets, et qui sont les plus petits de tous ; la cinquième et dernière paire est située sous le second de ces trois derniers anneaux. t I M S7 La nymphe fait usage de ces parties pour s'accrocher aux liges des mousses et autres plantes aquatiques; elle peut même, en courbant le bout du corps en dessus, faire que les quatre crochets du dos se rapprochent, se touchent, glissent les uns contre les autres et servent alors de pinces. Elle descend quelquefois au fond de l'eau , et c'est principa- lement dans ce cas , qu'elle a besoin de ces crochets, afin de s'attacher aux plantes. Degeer a vu éclore l'insecte parfait, six jours après que la larve avoit passé à l'état de nymphe. 11 sortit par une fente qui s'étoit faite sur le devant du corselet, sur la tête et sur une petite portion de la poitrine. La Tipule arlequine, Tipula histrio, de Fabricius, à laquelle l'éditeur de l'ouvrage de Schellenberg sur les diptères, rapporte l'espèce que le dernier a représentée , pi. '6j , fig. i , me pa- roît être du genre des limonies. Sa larve vit sur la violette jaune {viola biflora , Linn. ), et ressemble aussi à une che-r nille. Son corps est blanchâtre, avec deux lignes longitudi- nales verdâtres ; il est tout chargé de petites élévations en forme de dents , et disposées par séries longitudinales. Sa nymphe est oblongue , réirécie postérieurement , parsemée de pointes, avec la tête bifide; elle a deux tuyaux respiratoires à la partie antérieure du corselet et l'extrémité postérieure de l'abdomen terminée par une couronne de pointes ou de den- telures. B. Les deux premiers articles des antennes presque de la même longueur ; surface des ailes velue ; ia seconde paire de pattes nota- blement p'us courte que les autres. (Le genre Erioptère de Meigen. ) LlMcraiE TRÈS-NOIRE , limonia atra ; Erioplera atra, Meig. , ibid., tab. 3 , fig. 8 , le mâle; fig- 9, la femelle. Corps d'un noir très-foncé, avec les balanciers d'un blanc déneige, et les ailes d'un noir-brun. Cette espèce m'a été envoyée par M. Basoches , qui l'a- voit trouvée dans les environs de Falaise , département du Calvados. La Tipule des fleurs de lotier (Tip.loti) de Degeer, que M. Meigen range avec les cécidomyes me paroît avoir de grands rapports, surtout par les yeux et les ailes velues, avec ses érioptères. Sa larve vit dans les fleurs du lotier et de la vesce, empêche leurs pétales de s'ouvrir ; ils forment alors une ves- sie pointue en avant. II. Derniers articles des antennes beaucoup plus longs et beaucoup plus grêles que les précèdens , formant , réunis , une soie capil- laire. (Le genre Trichocère de M. Meigen.) Ljmonie d'hiver, Limonia hiemalis; Tipula hiemalis, Deg., 58 L I M ibid. , pi. 21 , fig. ï-5; Trkhocera hiemalis, Meig., i&ftrf., pi. 3, fig. 3. Elle ressemble beaucoup au cousin commun , dont elle a la taille. Son corps est noirâtre , avec les ailes trans- parentes , à nervures brunes et bordées de poils très-courts; vues au microscope , elles offrent de petites mouchetures d'un noir pâle , éparses. Les antennes sont beaucoup plus longues que la tête et le corselet, très-déliées et garnies de plusieurs poils courts et serrés. L'abdomen de la femelle est un peu renflé au milieu, et finit par une double pointe écail- leuse et un peu courbée en dessous ; celui du mâle est cylin- drique et terminé par deux crochets , courbés en dedans , et qui , dans l'accouplement , lui servent de pince. LlMONlE NOTOGRAPHE, Limonia nolographa; Trichocera ma- culata, Meig. , ibid. , pi. 3 , fig. 5. Corselet jaune , avec trois taches noires. Elle se trouve en Allemagne. (L.) LIMONIER. Espèce de Citronnier ou mieux d'ORAN- ger. V. ces mots, (b.) LIMONION , limonium. Genre de Tournefort, depuis réuni aux Statices. (b.) LIMONIUM et LEIMONIUM de Pline ; Leimonion de Dioscoride. Plante qui croissoit dans les prés et les marais, comme l'indique l'étymologiedeses noms, et près des fleuves, puisqu'elle s'appelait encore potamugeton. Ses semences, sui- vant Dioscoride , sont utiles dans la dyssenterie , et la plante est astringente. Est-ce le staiice limonium, Linn., ou le me- nyanihes irifoliata , ou la py rôle à feuille ronde, ou labistorle , ou la bette sauvage ? c'est ce qu'on ne sauroit préciser. Avant Linnseus , ces statices étoient rangés sous le nom col- lectif de limonium. On trouve cependant que ce nom a été étendu à la valériane rouge, au séneçon doria , et à la sarracenie pourpre {V. Statice.). Tournefort le fixa aux espèces de sta- iice qui ont des fleurs paniculées et éparses sur les tiges, (ln.) LIMOSA. C'est, dans Brisson, le nom générique de la Barge, (v.) LIMOSELLE , limosella. Genre de plantes de la didyna- mie angiospermie , et de la famille despersonnées, qui pré- sente pour caractères : un calice à cinq divisions , persistant ; une corolle monopélale , à cinq découpures pointues et ou- vertes ; quatre étamines , dont deux plus courtes , et rappro- chées par paires ; un ovaire supérieur, oblong , obtus, chargé d'un style simple , incliné , à stigmate globuleux ; une capsule ovale, bivalve, uniloculaire , qui contient plusieurs semen- ces attachées à un placenta central. Ce genre contient cinq petites plantes herbacées , stolon i- L I M r>9 fères , annuelles , qui croissent dans les lieux où l'eau a sé- journé , et dont les feuilles sont radicales , fasciculées, et les fleurs axillaires. L'une croît en Europe , et l'autre au Cap de Bonne-Espérance, (b.) LIMOUN. Synonyme de Lïmois , en Provence, (ln.) LIMULAIRE, limidaria. V. Glossopètre. (desm.) LIMULE, limulus. Genre de crustacés, de l'ordre desbran- chiopodes, famille despœcilopes, tribu des xyphosures.Muller , dans sa Monographie des ertfomos/rare^oudenosbranchiopodes, qu'il désigne sous le nom d'enfomostracés, aformé avec les apus et un crustacé singulier, appelé communément par les amateurs crabe des Moluques , un genre propre , celui de Llmule, limu- lus. Fabricius , en l'adoptant , ne le compose , avec raison , que de cette espèce et de celles qui offrent les mêmes carac- tères essentiels d'organisation; mais il le place dans son or- dre des kleistagnathes ou nos décapodes brachyures , avec les- quels il n'a que des rapports éloignés. M. de Lamarck, Sys- tème des anim. sans vertèbres , ayant conservé le nom de limule au genre des apus , appelle le précédent polyphème , dénomi- nation déjà employée par Miiller , pour désigner une autre coupe générique dumême ordre, mais très-différente. Onauroit évité cette confusion si on eût rendu justice à Gronovius , qui le premier avoit distingué génériquement les limules de Fa- bricius , sous le nom de xiphosure. Un test corné , ferme , mince , en forme de bouclier, re- vêtu d'un derme membraneux , creusé en manière de bassin en dessous , portant dans celte concavité les organes du mou- vement et les branchies; composé de deux pièces ou écailles, dont l'antérieure beaucoup plus grande, lunulée , rebordée , bombée en dessus , et dont la seconde en forme de triangie tronqué et échancré à son extrémité, dentelée etgarnie de poin- tes mobiles sur les bords latéraux, se termine par une queue semblable à un stylet, tels' sont d'abord les caractères les plus généraux qui séparent les limules des autres crustacés. La pièce antérieure du test offre en dessous deux sillons et trois carènes longitudinales; à chacune des latérales est adossé un œilcomposé, ovale, très-petit, et à peine saillant. M. (Cu- vier a observé dans l'intervalle qui les sépare , trois petits yeux lisses rapprochés). Les angles postérieurs de cette pièce sont prolongés, aigus, avec le bord interne courbé et sou- vent dentelé ; le milieu du bord antérieur s'épaissit et se pro- longe en dessous, de manière à former un angle aigu et tourné en arrière ; la voûte inférieure se termine ainsi en avant par deux cintres accolés l'un** l'autre. Au-dessus de l'angle de réunion sont insérés sur une saillie conique , en forme de bec ou de labre , deux corps semblables à deux petites serres de crabe , mais composées seulement de deux pièces principa- les, dont la seconde courbée en dessous ou faisant un coude avec la radicale , représente la pince, et finit aussi par deux doigts coniques et pointus , dont l'extérieur nioi>ile ; en le considérant comme un article, ces corps qu'on a pris tantôt pour des palpes , tantôt pour des mandibules, sont compo- sés de trois articles. M. Savigny (Mé/n. sur les anim. sansverL, i.ere part. , i fasc.} les nomme mandibules succédanées on fausses mandibules, et les assimile à la seconde paire de pieds-inâ- eboires des crustacés , ainsi qu'aux mandibules des arachni- des. Les hanches soudées Tune à l'autre forment le support commun ; l'article qui vient ensuite répond à la cuisse , le sui- vant est la jambe; enfin le doigt mobile remplace le- tarse. Les antennes manquent , à moins qu'on ne prenne pour telles les deux pièces dont je viens de parler. Au-dessous de ces deux fausses mandibules sont insérés dix pieds , disposés par paires sur deux rangs longitudinaux et très-rapproches , dans le reste de l'étendue de cette première pièce du bouclier, et propres à la préhension. Dans quelques individus , ils se terminent tous en pince , ou par deux doigts ; on n'en voit qu'un aux deux ou quatre pieds antérieurs , dans d'autres que l'on regarde comme les mâles. Ces organes , ou du moins ceux des premiers individus, sont tous composés, ainsi que les pieds des crabes, de six articles; le radical est hérissé de petites épines, dont le nombre est très-considé- rable aux deux ou trois premières paires de pieds ; l'article suivant , ou le premier de la cuisse , en offre aussi quelques- unes^ Le précédent , à raison de ce caractère , de sa forme , de sa direction et de son usage , tient lieu des mâchoires. Les faucheurs, genre de la classe des arachnides, nous présen- tent dans leurs quatre pieds antérieurs un fait analogue, ce que j'avois observé le premier , sans en faire la même appli- cation , dans la Monographie que j'ai donnée de ces animaux , à la suite de mon Histoire naturelle des fourmis. La jambe se compose des quatrième et cinquième articles; celui-ci forme avec le sixième et dernier, le doigt mobile et inférieur , ou le tarse , la pince des huit pieds antérieurs , dans les indivi- dus où ces organes se terminent de la sorte. La dernière paire de pieds, ou la dixième, diffère des autres par plusieurs ca- ractères. Ses hanches beaucoup plus grandes que les autres, à peine épineuses ou maxillaires, se prolongent transversale- ment, en manière de rameau, elles ontà leur extrémité un ar- ticle comprimé , arqué , élargi et arrondi au bout , et l'ana- logue du premier article de la cuisse d'un pied , en partie avorté. Avec l'extrémité opposée de cette hanche, s'articule le premier article de la cuisse du pied proprement dit ; l'ex- K I M 61 trémité supérieure et Intérieure du second et dernier article de sa jambe donne naissance à quatre petites lames mobiles, droites, allongées, pointues , égales et rapprochées en un faisceau longitudinal ; sur la partie extérieure de la même ex- trémité est inséréTarticle correspondant au tarse , et au bout duquel sont deux doigts mobiles, ayant la figure d'un demi- cône , avec le côté interne plat, ce qui les distingue des pré- cédens, once bord estaigu. En arrière de l'origine de cette der- nière paire de pieds, et dans leur entre-deux , est une sorte de lèvre cornée , dentelée et bifide , que M. Savigny assimile aux hanches d'une autre paire de pieds , mais dont les autres parties avortent constamment. Le pharynx débouche au centre de l'espace compris entre les fausses mâchoires ; l'œsophage se dirige en avant , l'estomac des limules étant situé , comme dans les crustacés décapodes, vers le bord antérieur du test. Fabricius, dans son Entomologie systématique , refuse aux limules des mâchoires , et les parties que nous considérons comme telles , sont pour lui des lèvres. Il suppose qu'il y en a cinq, et toutes bifides ou doubles ; celle qu'il appelle exté- rieure, paroit être la fausse lèvre que j'ai décrite, et les pieds sont pour lui des palpes. Mais dans le supplément du même ouvrage , ces lèvres sont transformées en autant de paires de mâchoires , dont l'extérieure est toujours composée de ces deux appendices qui imitent une lèvre inférieure, fermant la bouche postérieurement. Il donne maintenant le nom de lè- vre , à la pièce qui porte les mandibules ; et comme il n'é- numère jamais que quatre paires de palpes , il paroît qu'il considère comme de véritables pieds , les deux derniers ou ceux qui sont bifides et qui paroissent être propres à la na- tation. Lesprécédens étant certainement ambulatoires, ainsi que nous le verrons plus bas , la dénomination qu'il leur donne doit être re jetée. La seconde pièce du test, ou la postérieure, a , vue en des- sus , la figure d'un trapézoïde , dont les deux côtés les plus longs sont convergens , et dont le plus étroit , ou celui qui termine celle pièce, est fortement concave. Sa base est arti- culée dans sou milieu , avec la précédente , et y adhère en- core dans le reste de sa largeur , au moyen d'une membrane cartilagineuse. Le milieu de la face supérieure est élevé lon- gitudinalement, avec une petite saillie en forme d'épine ou de, tubercule à chaque extrémité de celte élévation ; il y a un sillon de chaque côté , et qui n'est qu'une continuation du correspondant de la pièce antérieure ; les sillons convergent insensiblement, et ont chacunsix petits eufoncemens obliques el linéaires , qui indiquent les points d'attache des appen- dices intérieurs. Les côlés de cette seconde pièce ont l'angle 62 L I M latéral de la base , relevé sur ses bords , saillant et terminé fortement en pointe ; chacun de ces côtés a six échancrures disposées dans toute sa longueur, avec les intervalles en forme de dents de scie , et tournées en arrière ; les échancrures ont chacune une alvéole dans laquelle est insérée une petite pièce ou épine allongée , tranchante sur ses bords , pointue , souvent velue , et se dirigeant encore vers la queue ; il y en a six de chaque côté , et dont les dernières plus petites. Les bords latéraux ont de petites dentelures, et se terminent par un angle fort avancé. Le dessous de la pièce est creux , et forme une hoîte presque carrée , avec la marge du contour élevée , dentelée et souvent velue; c'est dans cette cavité que sont renfermées les pattes caudales et les branchies. Ces pattes ressemblent à des feuillets très-minces, coriaces, triangulai- res , arqués ou arrondis extérieurement , divisés par des lignes enfoncées ou des sutures . dont les principales répondent aux jointures des articles des pattes ordinaires; l'extrémité de ces pattes paroît représenter deux doigts , dont l'extérieur beau- coup plus étendu , en forme de lame presque triangulaire , et dont l'intérieur étroit , allongé , le plus souvent libre , est quelquefois soudé par son bord interne et longitudinal , avec le précédent. Les caliges et quelques autres branchiopodes ont des pieds-nageoires analogues , mais dont les décou- pures sont plus profondes , et. les digitations plus libres. Ces organes sont au nombre de douze , disposés par paires, sur deux rangs longitudinaux , et appliqués dans le repos , les uns sur les autres, de sorte qu'ils remplissent la cavité infé- rieure de la seconde pièce du test. Ceux de la première paire sont entièrement soudés l'un à l'autre , formant ainsi un feuil- let en demi-cercle élargi ou transversal , et qui recouvre les feuillets suivans. J'avois déjà soupçonné, dans mon Histoire naturelle et générale des crustacés et des insectes , que les dif- férences que* me présentoient ces deux premières pattes , dans les individusde la même espèce, indiquoient la diversité des sexes; M. Cuvier, en effet, a découvert que les organes sexuels sont situés à la base de la face postérieure de cette pre- mière lame. Les autres pieds nageoires sont séparés ou sim- plement réunis par leur base ; sur leur face postérieure sont appliquéespresqueconcentriquement desfibres très-fines, très- ombreuses, fort serrées les unes contre les autres, et qui consti- tuent les branchies. Au côté latéral et extérieur , le paquet qu'elles forment est plus épais ; sa hauteur diminue insensi- blement vers le bord interne , et finit en une tranche très- mince. L'anus est placé à la racine de la pointe ou du stylet qui termine le corps. Celte pointe est cornée , très-dure, droite, trigone, très-pointue, et souvent armée sur le dos, L I M 63 de petites dentelures ; elle s'insère dans une cavité du milieu del'échancrure de Y extrémité postérieure de la seconde pièce du test. Elle est articulée avec elle par le moyen d'une tête dont les côtés sont dilatés et appuyés sur deux saillies de cette pièce ; une membrane musculaire fortifie le ginglyme. Suivant M. Cuvier , le cœur , comme dans les crustacés stomapodes , est un gros vaisseau garni en dedans de colonnes charnues , régnant le long du dos , et donnant des branches de chaque côté. L'œsophage est ridé , remonte en avant , et conduit dans un gésier très-charnu , garni intérieurement d'une veloutée cartilagineuse toute hérissée de tubercules, et suivi d'un intestin large et droit. Le foie verse la bile dans l'intestin , par deux canaux de chaque côté. Une grande partie de la pièce antérieure du test , ou l'in- tervalle compris entre les deux dermes, est remplie, dans la* femelle , par l'ovaire , et par les testicules dans le mâle. On peut conclure des détails d'organisation que je viens de présenter, que ces animaux ont été formés sur un plan très-dif- férentde celui des crustacés décapodes , etqu'il est impossible de les lier avec eux par une série continue. Ils paroissent être lasouche d'une branche latérale quiparoît conduire aux arach- nides ; c'est pour cela que je les ai nommées dans mon tableau des filiations naturelles des animaux sans vertèbres ( article Entomologie) , Crustacés -arachnides. M. Savigny compare les arachnides à des crustacés privés de tête , d'antennes, de labres , de mandibules , de mâchoires , et de la première paire de mâchoires auxiliaires ou pieds-mâchoires. Les li- mules nous offriroient un type analogue et très-rapproché , surtout , du genre phalangium. Mais la formation des êtres vivans est pour nous un mystère impénétrable; et aucun crus- tacé connu , ainsi que je l'ai dit plus haut , ne nous amène , par dégradations nuancées, aux limules. Tout annonce un type originel et qui ne se rapproche bien de celui des premiers crustacés que par des rapports géné- raux d'organisation intérieure. Au lieu de supposer , pour expliquer l'origine de cette bizarre conformation , que les limules sont des crustacés dont la tête a été supprimée , qui ont conservé les quatre derniers pieds - mâchoires , dont le système nerveux a été reculé , etc. , l'on pourroit tout aussi bien imaginer que ce sont des crustacés offrant deux an- tennes de moins, où les deux autres, ainsi que les parties de la bouche sont remplacés par des pieds et pour la plupart maxillaires, et dont enfin les pieds ordinaires ou thoraciques, devenus inutiles , n'existent point, ou sont représentés par les pieds-nageoires et branchiaux. Les corophies , les stoma- podes , les dkhcdestions , etc. , nous fournissent des exemples 64 L I M de transformations aussi singulières de quelques-uns de ce* organes. On pourroit former d'autres hypothèses, mais qui 11'auroient pas plus de solidité. Clusius ou Lécluse et Bonlius sont les premiers natura- listes qui aient mentionné et figuré des limules. Ces animaux se trouvent dans les mers des Deux-Indes , depuis l'équa- leur jusques vers le quarantième degré de latitude. Ils sont communs dans le golfe du Mexique , sur les côtes de la Ca- roline , aux Moluques et dans les mers du Japon et de la Chine. On sert sur les taldes , dans celle dernière contrée , 1 espèce qui lui est propre, et j'en ai vu plusieurs dessins faits sur les lieux par des peintres chinois. Quelques espèces de ce genre atteignent avec l'âge une taille assez grande ; car il y en a qui ont deux pieds de longueur d'une extrémité du Vcorps à l'autre, la queue ou le stylet compris. Cette queue est très-redoulée en Caroline comme dans l'Inde , dans l'idée où l'on est que sa piqûre esl venimeuse. Les Sauvages s'en servent en guise de fer de (lèche, e! comme ils ont l'habitude de tremper la pointe de leurs flèches dans des sucs vénéneux , il seroit possible que cette circonstance eût donné lieu â l'opinion dont je viens de parler ; car on n'a d'ailleurs aucune raison de croire que la queue des limules soit venimeuse , il est d'ailleurs prudent, d'après les observa- lions de M. Bosc , d'éviter son action. Les mouvemens de ces animaux étant fort lents et très-circonscrits , ce naturaliste en a souvent saisi par cette partie du corps. Il nous dit que les individus de l'espèce qu'il a observée en Caroline (Cyclupe) , viennent le soir, presque toujours par couples , dans l'été , sur les plages sablonneuses ou marécageuses. La femelle , qui est plus grosse , porte sur son dos le mâle , mais sans que celui-ci y soit en état d'accouplement ni vio- lemment cramponné. Ils restent la nuit entière à moitié hors de l'eau, s'inquié- tant peu de ce qui se passe autour d'eux, et ne cherchant à se sauver que dans un danger dont ils commencent à éprouver l'action. Une très - petite portion de leur chair esl seule bonne à manger ; cependant leurs œufs , qui sont très-nom- breux et attachés aux pieds-nageoires, passent pour être dé- licats. Du reste , les Américains ne font aucun usage , comme aliment, de ces crustacés ; ils les appellent king-krab. Le test , lorsqu'on en a enlevé les parties qui y sont adhérentes , res- semble parfaitement à une casserole garu;e de son man- che ; les esclaves nègres des bords de la mer, s'en servent pour puiser de l'eau et pour quelques autres usages domes- tiques. Ce test est d'un brun verdâlre , contient beaucoup moins de phosphate de chaux que celui d.;s écrevisses , et L I M 6S Se Casse difficilement après la mort du limule. Lorsqu'il mar- che on ne voit aucune de ses pattes, et dès qu'on le touche , il les retire et les applique contre la partie inférieure de son corps, posant sur le sol les bords de son test et relevant sa queue comme pour se défendre. L'undenoscollaborateurs et l'un des premiers ornithologistes de l'rlurope, M. Vieillot, m'a fourni plusieurs observations intéressantes sur le limule (le crabe- torltie), qui confirment celles de M. Bosc , relativement à la nature des lieux que cet animal habite. On le trouve depuis New-Yorck, et peut-être un peu plus au nord, jusqu'en Caroline. Il faut que le sable oj il se tient exclusivement, soit imprégné d1eau marine, pour qu'il puisse s'en retirer. Il en sort , s'il est incommodé par le soleil , ou si le sable vient à se dessécher. Eloigné , par accident , du rivage , comme lorsque les eaux de la mer se sont fort avancées dans l'intérieur des terres et l'y ont déposé , il fait tous ses efforts pour gagner la côte. Ce trajet , dans les grandes cha- leurs , lui est quelquefois funeste. Il suffit , pour le faire mourir , de le renverser sur le dos ; car il ne peut plus se re- lever que par le moyen de l'eau. Un autre voyageur m'a ce- pendant assuré qu'il pouvoit le faire au moyen de sa queue. Ce crustacé est plus ou moins de temps à périr , ce qui dé- pend de l'intensité de la chaleur du soleil. Quand il marche, c'est en ligne droite , et aucune partie de son corps ne dé- borde le test , si ce n'est la queue qui ne rentre jamais; alors le test frise le sable. Quand on veut l'y voir rentrer, il suffit de l'y transporter, en le prenant par la queue ; il l'écarté alors de tous côtés , s'enfonce peu à peu sans changer de place , et il finit par disparoître totalement. Son test est si mince et si fragile que le moindre choc le brise. Il en sort , lorsque cela arrive , une eau glutineuse , et la mort de l'ani- mal s'en suit. On en trouve de diverses grandeurs ; les plus grands sont bruns, et les petits jaunâtres. Les aopendices follicules, qui sont près de l'extrémité de la dixième paire de pattes, s'écartent et se développent lorsque ces crustacés nagent. Rumphius dit que le limule des Moluques , qu'il nomme cancer perversus , s'appelle, en malais, balanças, et mime ou mimi dans la langue javanaise. Voilà tout ce que j'ai pu re- cueillir de positif sur ces singuliers branrhiopodes. On trouve des limules fossiles dans certaines couches cal- caires d'une antiquité moyenne. Mais je renvoie , pour ce sujet , au travail véritablement neuf et fondé sur d'exceîlens principes dont notre collaborateur , M. Desmarest , a en- richi cet ouvrage. 66 LIM Limule POLYPllÈME , Limulus potyphemus , Fab., ejus*1. limuluscyclops, jeune ; Limule cyclope ; L. BLANC; L. PO- LYPHÈME, pi. D i5, ii de la première édition de cet ou- vrage ; limulus Sowcrbii , Léaçh. , Zool. miscel. pi. 84- ; Mo- noculus polyphemus , Linn. Il varie, selon l'âge , pour la taille et la couleur ; les individus les plus vieux sont d'un brun noi- râtre , tandis que les jeunes sont d'un jaunâtre qui tire plus ou moins sur le brun ; l'arête du milieu du dos a, sur cbaquc pièce du test , trois épines ; les bords de l'échancrure pos- térieure de la seconde pièce ne sont point ou ne sont presque f»as dentés ; le stylet , formant la queue, est à peu près de la ongueur du corps , et n'offre à sa carène supérieure que de petites dentelures peu nombreuses. Le mâle a les pinces des deux pieds antérieurs renflées , et terminées par un seul doigt. Celte espèce se trouve sur les côtes maritimes et sablon- neuses d'une grande partie de l'Amérique. Limule des Molu ques , Limulus moluccanus, Latr. ; Cancer moluccanm , Clus. Exot. , lib. 6, cap. i4 , pag. 128; Schœff. Monog. , tab. 7, fig. 4-5. L'arête mitoyenne de la pièce an- térieure du test n'a pas d'épine dans son milieu, et se ter- mine , en avant , par une petite élévation fourchue ; le bord postérieur et concave de la seconde pièce est très-sen- siblement dentelé ; le stylet caudal est plus court que dans l'espèce précédente , avec la carène supérieure armée , dans une grande partie de sa longueur, de dentelures nombreuses et en scie. Cette espèce a quelquefois deux pieds de long. Aux Moluques et au Japon ; suivant Kœmpfer , les Japo- nais l'appellent kabutogani ou unkia. , Limule hétérodactyle , Limulus heterodactylus , Latr. 11 ressemble au premier, et a, sur le test, le même nombre d'épines ; mais l'angle formé au point de réunion des deux courbes du bord antérieur et inférieur de la première pièce du test est plus fort et plus aigu ; les épines latérales de sa seconde pièce sont plus grandes ; son échancrure postérieure est plus large , et ses arêtes supérieures offrent de petites aspérités; la queue est plus longue que le corps, et les quatre pieds antérieurs , du moins dans l'un des sexes, ne sont ter- minés que par un seul doigt. J'ai vu des dessins chinois de cette espèce ; elle y est peinte sous une couleur d'un vert foncé; mais l'individu que j'ai dé- crit est d'un brun marron obscur. Limule verdatre , Limulus virescens , Latr. Cette espèce est très-voisine du limule des Moluques; mais elle est d'un brun verdâlre , et ses deux pinces antérieures sont renflées, ter- minées par un seul doigt et gibbeuses en dessous. L I N 67 LlMULE queue-bonde . Limulus rolundicaiula , Latr. Son testesl, en dessus, d'un gris-verdàtre foncé , avec des points et des petites taches noirâtres ; la partie élevée et mitoyenne de sa pièce antérieure a de très-petites épines , mais sans saillie remarquable dans son milieu, ce qui rapproche cette espèce de la précédente et de celle des Moluques ; le dos de la seconde pièce n'a point d'épines; tous les pieds sont ter- minés par deux doigts , mais proportionnellement plus lon^s et plus menus que ceux des autres limules ; la queue est ar- rondie en dessus et sur les côtés , et plus courte que le corps. Il habile ies Indes orientales, (l.) LIMULËS FOSSILES. V. Limule de Walch, à l'ar- ticle Crustacés fossiles, (desm.) LIN, linum, Linn. (Pentandrie pentagynie.) Genre de plantes de la famille des caryophyllées, ou mieux, de la famille de son nom. Ses caractères sont: un calice de cinq folioles; une corolle de cinq pétales arrondis au sommet; cinq étamines; cinq styles; et une capsule à cinq valves et à dix loges. Il comprend plus de quarante espèces, parmi les- quelles il en est une extrêmement précieuse à cause de son utilité générale; c'est le Un commun, auquel nous devons une partie de nos vêtemens les plus sains, la matière du papier dépositaire de nos pensées , et une huile employée dans les arfs. Les lins sont des herbes ou des sous-arbrisseaux, la plu- part indigènes de l'Europe; ils ont des feuilles simples, nom- breuses, éparses ou alternes, et quelquefois opposées ou veriicillées. Leurs fleurs souvent assez grandes et d un aspect agréable , viennent aux cotés ou au sommet des tiges , et pré- sentent, suivant les espèces , des couleurs différentes. Le LlN COMMUN ou d'uSAGE , linum usitatissimum , Linn. , est une plante annuelle. Sa racine, presque simple , et garnie de quelques fibres latérales, pousse une lige droite, grêle , cylindrique , rameuse seulement à son sommet, et qui s'élève jusqu'à un pied et demi ou deux pieds. Cette tige a un petit nombre de feuilles , longues d environ un pouce, étroites , aiguës , sessiles et éparses. Les fleurs naissent aux sommités de la plante; elles sont d'un beau bleu clair, et solitaires sur leurs pédoncules , dont les uns terminent les rameaux, tandis que les autres sortent des aisselles des feuilles supérieures.Ces fleurs paroissent communément en juin ; elles ont un calice découpé en cinq parties aiguës, et une corolle formée de cinq pétales étroits à leur base, mais larges et légèrement crénelés à leur extrémité. Les fruits qui les remplacent sont d< capsules rondes, grosses comme un gros pois, renfer- mant, en dix cellules, dix semences aplaties , pointues I 68 LIN d'un côté, obtuses de l'autre , luisantes, et d'une couleur fauve purpurine. Ces fruits mûrissent en septembre , et bien- tôt après la plante périt. On ignore le pays natal de ce lin précieux , qui est d'une si grande ressource pour l'économie domestique; il est cultivé depuis long-temps dans toute l'Europe, principalement dans les pays septentrionaux. L'élégance et la légèreté de son port, et son agréable verdure , le font aisément remarquer dans les (Campagnes, qu'il embellit, soit lorsqu'il commence à couvrir 'la terre , soit lorsqu'il étale ses belles fleurs. Sa culture , sa récolle, sa préparation pour être converti en toile, et l'em- ploi de sa graine , sont des objets trop inléressans pour être passés sous silence. Je ne puis me dispenser d'en parler; mais comme les bornes de ce Dictionnaire me prescrivent d'être court, je ne présenterai au lecteur, sur ces quatre objets, que ce qu'il y a d'essentiel à dire. Il estclairqu'une plante cultivée;danstoutesles parties de l'Eu- rope, et même en d'autrespays , doit être soumise aux différen- tesinfluences desclimats oùellecroît; par conséquent, sa cul- ture ne peut pas être la même partout. D'ailleurs, elle a plus d'un objet. On cultive le lin ou pour sa graine, ou pour i'é- corce de sa tige. Dans ce dernier cas, les uns désirent du lin à tige élevée , et qui donne beaucoup de filasse ; les autres pré- fèrent le lin à tige moyenne et a filasse fine, c'est-à-dire qu'on vise à la quantité ou à la qualité. Dans tous ces cas , la cul- ture doit nécessairement varier: ainsi, l'objet qu'on se pro- pose dans cette culture et les localités, doivent déterminer le choix et la préparation de la terre destinée au lin. On sait avec quel soin et avec quel succès les Hollandais cultivent cette plante; elle forme chez eux une branche con- sidérable de commerce. Ce sont donc les meilleurs guides qu'on puisse prendre à ce suj t. Ne pouvant décrire , dans ce court article, les différentes cultures du lin qui ont lieu dans tous les pays, je me contente de faire connoître celle qui a été adoptée par le peuple le plus industrieux de la terre . Un homme intelligent , qui a fait un long séjour en Hollande, a rédigé un excellent Mémoire sur la manière dont le lin y est cultivé. C'est ce Mémoire, rendu public il y a quelques années, que nous suivons, en prenant dans Rozier et d'au- tres auteurs les observations qui nous paroissent s'accorder avec les bons principes. Tous le? sols neconviennent pas aulin. Cette plante demande une terre fertile, légère et un peu humide. Dans cette sorte de terre, il fournit une graine excellente et des tiges très- belies. Dans les terres légères et chaudes, il donne, il est vrai, une filasse plus belle, plus fine, et plus douce; mais la s LIN 69 récolle en est fort médiocre, et la graine dégénère dans ces terres maigres dès la première ou la seconde année. Aussi les Hollandais sèment fort peu de lin dans la province de Hollande, parce que le sol en est maigre; c'est dans la Zélande , où les terres sont extrêmement fertiles cl assez hu- mides , qu'ils recueillent celui qu,;ls emploient dans leurs manufactures. La graine du lin qu'ils retirent de cette pro- vince se vend plus cher, et est beaucoup plus estimée que celle qu'on apporte delà mer Baltique. Cependant, les Hol- landais achètent tous les ans de la graine de lin de Riga ; mais c'est pour en fournir les autres pays, et parce qu'ils n'en recueillent point assez chez eux pour satisfaire aux demandes des étrangers. Après le choix d'un sol convenable , il s'agit de le préparer. Voici laméthode qu'on suit à cet égard en Flandre el en Zé- lande : Pour engraisser la terre, les Hollandais se servent de fu- mier , de cendres , et quelquefois d'excrémens humains ; mais ils ne font usage de cette dernière sorte d'engrais que dans de petites pièces de terre bien exposées. Ils emploient, de plus, la marne, la chaux, la curure des mares, les rognures de corne; et sur les bords de la mer, on ramasse, pour le même usage, les herbes marines. Ces différens engrais dont on fait choix suivant la différence des terres, sont excellons pour le lin, et préférables au fumier. Si ce dernier n'est pas assez vieux, assez pourri, il apporte dans les champs de la graine de plusieurs mauvaises herbes, qui, dans leur croissance, quelque soin qu'on prenne pour les arracher, nuisent infîni- m nt au lin. En Zélande , où les terres sont fertiles, fortes et un peu humides , on suit deux méthodes pour les labours. Les Zé- landais en donnent trois, quatre, et même plus à leur lerre, et la laissent en jachère pendant tout un été ; ou bien ils commencent par lui faire porter du grain, et voici, dans ce cas , les façons qu'ils lui donnent : Après l'avoir bien fumée , et après l'avoir labourée deux fois, ils y jeitent du grain; l'année suivante ils y plantent de la garance , qui y reste deux ans; la quatrième année ils y sèment leur lin. Par ce moyen, ils sont sûrs d'avoir une terre bien meuble; car, outre les deux ou trois labours donnés avant T ensemencement du grain, outre la fermentation du fumier et les autres labours qu'on réitère quelquefois jusqu'au nombre de cinq pour la garance , il y a encore des façons continuelles pour recouvrir de terre les racines de cette plante , et pour l'arracher. On conçoit qu'un terrain ainsi préparé doit répondre aux soins du cultivateur ; cependant, les Zélandais eux-mêmes préfèrent la première manière lorsqu'ils veulent avoir une 7o L I N recolle de lin plus abondante. En effet, le séjour que la ga- rance fait dans une terre pendant deux ans, doit diminuer de beaucoup sa richesse. Les Zélandais ne suivent la dernière manière qu'à cause du bénéfice qu'ils font sur la garance. Ce bénéfice est tel, que le produit de leurs terres, gouvernées comme on vient de le dire pendant quatre années, étant additionné, est plus considérable que s'ils avaient pratiqué la première mélliode. En Flandre , où l'on ne fait point de commerce de ga- rance, et où les terres sont aussi extrêmement fortes, surtout dans les environs de Courtrai , les laboureurs ne sèment le lin qu'après avoir laissé leurs terres en jachère un été et un hiver , et après leur avoir donné plusieurs labours de suite. Dans les terres les plus sèches et les plus légères qui puis- sent porterie lin, comme autour d'Anvers, de Gand, de Bruges, ils pensenî qu'il ne faut pas moins de trois labours , et ils n'y sèment jamais la graine sans les avoir laissé reposer au moins un été. Quand la terre est bien ameublie , on lui donne la der- nière façon pour la préparer à recevoir la semence. En Zé- lande, eJle est disposée par planches fort unies, séparées par de petits fossés. Ces planches ont de cinquante à soixante pieds de large, et les fossés environ deux ou trois pieds de profondeur sur un pied et demi de largeur. Par ces dispo- sitions , la terre est entretenue dans un degré convenable d'humidité; la largeur et le plan uni des planches les met- tent en état de retenir assez d'eau pour être garanties de la sécheresse, et les fossés pratiqués de distance en distance dé- chargent la terre du superflu, lorsque les pluies sont trop abondantes ou trop répétées. On ne sauroil trop recommander cette méthode. En la mettant en pratique, on ne doit pas craindre d'ensemencer de graines de lin une terre grasse fort humide ; les fossés, en déchargeant le champ des eaux qui pourroient faire pourrir la graine , lui laisseront l'humidité nécessaire à la croissance de la planie. Les Flamands sont si convaincus que le lin a besoin d'une certaine humidité, que, dans leurs lerres légères et sèches, ils ne pratiquent point de fossés. Communément ils entre- tiennent la surface du champ très unie, dans le dessein d'y retenir les eaux de pluie plus long-temps. Le sol étant bien préparé , on fait choix de la graine: la plus courte, la plus rondelette, la plds ferme , la pius hui- leuse , la pius lourde et qui est d'un brun clair, est réputée la m iileure. Toutes les graines, en général, dégénèrent en peu de temps , mais particulièrement la graine de lin, quelque forte LIN 7t que soit la terre qui la produit. Par cette raison , on doit changer de semence le plus souvent qu'il est possible , et confier à une terre forte de la graine recueillie dans une terre légère, et à une terre légère delà graine recueillie dans une terre forte. Au reste, la plus petite diversité dans la nature des sols suffit pour empêcher la graine de dégénérer. La quantité de graine dont on ensemence un champ in Que beaucoup sur la récolte. Si on sème clair, on aura de belles tiges, et la graine sera fort bonne; si on sème dru, le lin donnera une filasse plus fine; la récolte sera abondante, mais la graine inférieure. Les Hollandais, qui ne craignent point de manquer de graine , pratiquent la dernière méthode. C'est au fermier àconnoitre la portée de ses terres : son intérêt et son expérience doivent le guider. Pour semer le lin , on doit attendre un temps sec et doux. On peut le jeter en terre dès la fin de février ou le commen- cement de mars, si la saison est belle. En s'y prenant ainsi de bonne heure, il sera mur dans le courant de juin. Celte méthode procure un autre avantage ; après la récolte de lin , on peut semer des navets ou d'autres plantes utiles, qui occu- peront avantageusement la terre, dont on ne tireroit rien le reste de l'année, si le lin étoit coupé plus tard. Cependant, comme celte plante craint les gelées tardives, il est prudent de ne semer sa graine que lorsqu'on n'a plus ces gelées à redouter; par cette raison, les mois de mars et d'avril paroissent l'époque la plus convenable à ce semis, du moins dans le nord de la France. Dans nos proviuces méri- dionales, on sème en septembre et en octobre. En général, on doit hâter les semailles autant qu'on le peut, et selon que le. climat et les saisons le penneltenl. Quand les grandes chaleurs viennent, le lin cesse de croître; alors tous les sucs se portent à la formation et à la nourriture de la graine. En semant le lin, il faut que le semeur suive le sillon en ligne directe et jette la graine de la main droite, et qu'en re- venant sur ses pas il sème de la main gauche. Il est nécessaire que le grain soit répandu également; on le recouvre avec la herse , et l'on y fait passer le cylindre. Communément on ne sème en lin le même champ qu'après un intervalle do cinq à six ans, excepté dans les terrains nou- vellement défrichés, et dans de très-bons fonds où Ton peut avec avantage, et sans nuire au sol, récolter du lin pendant deux ou trois années consécutives. Quand le lin a deux pouces de hauteur, on commence à le sarcler, et on continue cette opération jusqu'à ce qu'il en ait cinq. « Si on a la facilité , dit Rozier, de conduire l'eau sur la li- P L I N nière, on doit en profiter suivant le besoin, maïs jamais lorsque le lin est en Heur, supposé qu'on vise à la grai- ne. C'est le contraire quand on veut avoir du lin fin. Alors on peut l'arroser au moment où il fleurit, si cela est nécessaire ; sa tige profite de H substance qui auroil servi à la formation de la graine. LTarrosement empêche les fleurs de nouer. Pour faire la récolte du lin dans le temps convenable, il faut autant qu'on le peut , se conformer aux principes suivans , puisés dans la nature et très-bien développés par Rozier. « Danstoutes les plantes en général, dit ce célèbre cultiva- it leur, la sève est très-abondante jusqu'au moment où le « fruit noue ; à mesure qu'il mûrit, la sève a moins d'aquo- « site , elle est moins abondante et plus élaborée. Enfin , « lorsque le fruit est mûr, la plante annuelle se dessèche, « et la plante vivace se conserve jusqu'à l'hiver, ne fait plus « de progrès , et il est très-rare de la voir fleurir de nouveau , « parce que le but de la nature est rempli; c'étoit la repro- « duction de l'individu par ses semences. » D'après ces principes généraux, et qui ne peuvent être « contestés par quelques exceptions particulières , il est clair « que tant que la sève aqueuse peu élaborée montera avec « abondance dans le lin, sa fibre sera molle, et aucune de « ses parties n'aura la consistance que l'on demande ; en- « fin , que la filasse désagrégera dans la suite en passant " par le peigne , et qu'elle fournira une immense quantité « d'étoupes. » Si on attend la maturité complète de la graine , la sève « sera très-rare, très-visqueuse ou collante, et le mucilage u liera si fort l'écorce contre la partie ligneuse ou chenevotte* « que, malgré le rouissage, la filasse cassera net avec la « chenevotte. « Entre ces deux extrêmes il y a un terme moyen , celui « où il reste une certaine aquosilé dans la plante ; alors l'é- " corce tient moins au bois , et après le rouissage elle se dé- v tache sans peine d'un bouta l'autre sans se casser. Si une « assertion pouvoit être générale en agriculture, celle-ci le « seroil relativement au lin , et au moment auquel on doit « l'arracher. » Cours d agriculture. Il y a des cultivateurs qui , sans avoir égard aux principes qui viennent d'être énoncés, se hâtent d'arracher le lin avant qu'il soit mûr , prétendant que cette plante récoltée encore verte donne un fil plus beau ; ils sont dans l'erreur, et per- dent ainsi leur graine sans dédommagement ; carie lin four- nit de plus belle filasse, et en plus grandequantité, lorsqu'il est LIN 73 arraché à propos. Les Flamands, à l'expérience desquels on peut se fier , le laissent sur pied le plus long-temps qu'ils peuvent, à dessein d'en tirer un fil plus beau; et pour l'a- voir aussi mûr qu'il est possible , lorsqu'ils le destinent pour leurs manufactures de baliste ou de dentelles, ils aiment mieux courir le risque de perdre la graine , car elle s'échappe aisément. Lorsque le lin commence à jaunir , ou plutôt, à approcher de la couleur du citron, il est ordinairement temps de le cueillir. Pour s'assurer encore mieux s'il est parvenu à son point de maturité, on en arrache quelques liges qu'on égrène. Quand il est mûr , sa graine est ferme et de couleur brune- claire. Les Hollandais attendent que les capsules soient prê- les à s'ouvrir, et que quelques-unes des plus mûres soient déjà ouvertes. En Livonie, on regarde la chute des feuilles comme un signe constant de la maturité de la graine. Le meilleur conseil qu'on puisse donnera cet égard, est de différer à re- cueillir le lin aussi long-temps qu'on le pourra, sans trop ha- sarder de perdrfMa graine ; cette dernière , de même que le lin, est d'une meilleure qualité. En Hollande, après avoir arraché le lin, on le couche dou- cement à terre par grosses poignées; on observe de tourner les têtes de la plante du côté du midi. On met plusieurs poi- gnées Tune sur l'autre, jusqu'à ce que le tas soit haut d'un pied et demi. Le lin, ainsi disposé, achève de recevoir du so- leil le degré de maturité qui peut lui manquer, et dans le cas où il viendroit à tomber de la pluie, il peut en être garanti jusqu'à un certain point. On n'observe cette disposition que quand le temps n'est pas sûr; car lorsqu'il fait bien sec, on se contente d'étendre le lin poignée par poignée sur le champ, afin qu'il soit plus tôt en état dêtre enlevé. Si la saison est favorable , douze ou quatorze jours suffisent pour le sécher convenablement ; mais si le temps est humide , on est quel- quefois obligé de laisser le lin en petits tas pendant dix-huit ou vingt jours. Dans les pays où il fait de grands vents, cette méthode ne vaut rien; on en fait des bottes qu'on expose de- bout au soleil , afin qu'elles sèchent. Dans quelques pays, on serre le lin sans l'avoir égrené, et on le garde ainsi jusqu'au milieu de novembre : on risque par-là de perdre la graine. En Hollande et en Flandre, on la fait tomber aussitôt que le lin est apporté du champ. Comme dans ces pays ce n'est pas le cultivateur qui donne à la plante les façons nécessaires pour l'employer, elle est re- mise à l'ouvrier aussitôt après la récolte : celui ci se charge de la préparer. Dans le Brésil , au rapport de M. Maw, on coupe cha- 7i LIN que année trois ou quatre fois le lin , sans que la filasse pa- roisse trop courte pour la filer convenablement. Que de ri- chesses ce seul moyen pourroit procurer à un cultivateur des colonies françaises qui voudroit l'employer en grand? Le lin en herbe ou en fleurs, tel qu'il s'offre à nos regards dans les champs , ne paroît pas avoir un grand rapport avec la toile qui nous couvre , ou avec le papier qui compose nos livres. Cependant ces deux matières, l'une forte et souple, l'autre foible et molle, mais aussi durable que la première, se retirent de cette plante frêle et délicate, dont on vient de-faire connoîlre la culture , et que vraisemblablement un peuple non civilisé fouleroit aux pieds pendant plus d'un siècle , avant de soupçonner son utilité. C'est l'industrie de l'homme qui a trouvé le moyen de le convertir en fil et en toiles de toute espèce, dont il a fait ensuite du papier. Cette métamor- phose est due à diverses préparations successives, dans cha- cune desquelles l'écorcedu lin, dépouillée de plus en plus de sa gomme et de la partie ligneuse, s'assouplU par degrés, au point d'être enfin propre à la filature. La première de ces préparations est le rouissage. A l'article Chanvre, on trou- vera la définition de ce mot, et les principes sur lesquels l'opération qu'il désigue est fondée. Comme cette opération est à peu près la même pour le lin , il est inutile de répéter des choses déjà dites. Après avoir été roui , le lin exige de nouvelles prépara- tions. Il faut, au sortir du routoir, le lavera grandccau cou- rante , afin d'entraîner la portion du mucilage dissoute par l'eau de la fosse, et qui resteroit collée à l'écorce sans cette précaution. Ensuite on l'étend sur la terre, exposé à toute l'ardeur du soleil , et on le retourne de temps en temps. Son dessèchement est plus ou moins prompt, suivant le climat et la saison. Au midi de la France, il est bientôt complet; au nord , on y est souvent forcé d'avoir recours à l'art pour sécher le lin. Dars ce cas , il est mis sur des claies dispo- sées dans un lieu voûté , nommé ha/loir ; où l'on entretient un feu clair; il doit s'y trouver une issue pour la fumée , qui autrement noirciroit les lins. On retire ceux qui ont séché, pour en substituer de mouillés. Dès que le lin est bien sec, on travaille à séparer la filasse de la chenevolte. Les méthodes employées à cet effet, varient suivant les cantons. Dans quelques endroits , on se sert d'un banc de bois bien uni, sur lequel on étend le lin, qu'on frappe avec un battoir de blanchisseuse , afin de briser la partie ligneuse : lorsqu'elle l'est au point convenable, on sai- sit les extrémités de la filasse avec les deux mains, on la passe et repasse sur l'angle du banc , et on la secoue fortement LIN 75 d'une seule main , pour faire tomber les restes des chene- vottes. Dans d'autres cantons, on fait usage d'une broie; c'est un instrument beaucoup plus expéditif que le premier , et qui luP est préférable , quand l'ouvrier sait bien le con- duire. ( Voyez-en la description et la figure dans le Cours d'Ar griculture de Rozier, tom. 6, pag. 276.) Cependant notre broie ne vaut pas celle des Livoniens. Sous celle-ci , la filasse est assouplie dans toute sa longueur , sans être ex- posée à ces ruptures continuelles qu'elle éprouve parla broie ordinaire. En Livonie, on se sert aussi de moulins pour broyer les lins et les chanvres ; ainsi préparés, ils se vendent quinze à vingt pour cent plus cher que ceux qui ont été broyés ou taillés à notre manière. Ces moulins, faits en bois ou en pierre , sont mus ou par l'eau, ou par le vent, ou par un che- val. On en doit la connoissance à M. Dubois de Dolinac , et on en trouve la description dans les Mémoires de la Société d'Agriculture de Bretagne. La filasse qui en sort, étant se- couée à plusieurs reprises, n'a plus besoin après que d'être peignée pour être portée à sa perfection. Dans un moulin qu'un cheval peut mouvoir, on broie ordinairement , depuis cinq heures du matin jusqu'à minuit, de douze à quinze cents livres de lin , poids de marc. Ce travail ne demande chaque jour que deux ou trois chevaux, qui sont successivement attelés. Deux hommes suffisent pour gouverner la machine ; ils s'emploient alternativement à retourner le lin et à faire marcher le cheval. On doit sentir quelle épargne on feroit en France sur la main-d'œuvre , si l'on y substituoit ces moulins à nos broies , puisque, avec celles-ci, nos meil- leurs ouvriers ne préparent qu'environ douze livres de chan- vre ou de lin par jour. Les opérations ci-dessus décrites sont si longues et si coû- teuses, donnent lieu à tant de pertes , nuisent tant à la santé, qu'on a toujours désiré trouver un moyen pour pouvoir les éviter. Les efforts faits en Angleterre , dans ces derniers temps , ont rempli le but , mais cela avec des machines fort chères et après quatre ou cinq opérations successives. M. Christian , directeur du Conservatoire des arts et mé- tiers de Paris , en a inventé une , qui peut être construite , pour moins de 3oo francs, et n'exige qu'une seule opération qui peut être faite par une femme ou un jeune homme de douze ans. Elle est composée de deux doubles cylindres cannelés, longs de deux pieds; les deux premiers en fer d'un pouce et demi de diamètre , et les deux derniers en bois du triple de cette grosseur, rapprochés le plus possible. Les saillies des cylindres en bois sont armées de bandes de 76 T, I N fer à très-petites crénelures ; le lin s'engage par les deux cylindres de fer , dont l'un tourne au moyen d'une manivelle et fait mouvoir Les lroisaulres.Il s'y aplatit, s'y brise, passe entre les cylindres de bois, dont les dents le divisent dans sa longueur, de sorte que la chenevolle tombe des côtés de ces cylindres en fragmcns très-petits et que la filasse sort presque nette, sans aucune perte, et cinq fois plus forte qu'au sortir du routoir. On la peigne à l'ordinaire et on la blanchit en quelques heures, d'abord en la niellant dans l'eau tiède , ensuite dans de l'eau contenant seulement assez d'a- cide sulfurique pour paroître acide à la langue. Cette machine, adoptée dans les campagnes, donnera an- nuellement bien des mill ons de bénéfice aux cultivateurs , Lien des millions de bénéfice à ceux qui emploieront la toile faite avec le lin qu'elle aura préparé. Honneur en soit rendu à son inventeur! Il est à remarquer que les machines anglaises sont des secrets , et que la composition de celle-ci a été promulguée avant même qu'elle ait été exécutée complètement. Une machine semblable à cylindres ayant deux pieds de longueur, suffira pour le service de la commune dont la ré- colte de chanvre est la plus forte. Le lin roui et façonné, est vendu à la botte. Lorsqu'il a reçu tous ces apprêts , on le met en cordons, s'il est fin et destiné pour le filage et le tisserand. Le irieilleur lin est doux, liant, fort et luisant. Le lin court est celui qui fait le plus beau fil. On trouve dans les Mémoires de ï Académie de Suède , année 174.6, un procédé de M. Palmquist, pour rendre le lin aussi beau que le coton. Il consiste à lessiver le lin avec de l'eau de mer , et parties égales de chaux et de cendre bien tamisées. On le dispose dans une chaudière par couches , sur chacune desquelles on répand assez de cendre et de chaux pour qu'il en soit entièrement couvert. Quand ce mélange a bouilli pendant dix heures , on retire le lin , on le porte à la mer, et on le lave dans un panier, où on le remue avec un bâton Lien uni. Dès qu il est refroidi au point de pouvoir être tou- ché avec la main, on le savonne doucement , aUicum , Linn. Une racine me- nue , des tiges grêles , hautes de six à sept pouces ; des feuilles linéaires-lancéolées ; des pédoncules fort courts , disposés alternativeineut aux côtés ou au sommet des rameaux ; des fleurs petites et d'un jaune pâle : tels sont les caractères spé- cifiques de ce lin , qui est annuel , duel , et remarquable par ses calices aigus , ce qui le distingue particulièrement du lin maritime , auquel il ressemble beaucoup. On le trouve en Provence , en Languedoc , en Espagne , dans les bois et les lieux ombragés. Le Lin maritime, Linum marilimum, Linn. Ses fleurs sont jaunes comme dans le précédent ; mais il est plus grand , a des calices moins pointus, des tiges hautes d'un pied et demi à trois pieds, des feuilles sessiles et éparses , les supérieures lancéolées , les inférieures ovales et quelquefois presque op- posées. Il croît dans le Levant , en Italie , au midi de la France , dans les prés voisins de la mer , ou des étangs marins. Le Lin de Virginie , Linum virginianum , Linn. , a beau- coup de rapport avec le lin maritime. Sa tige est à peu près de la même hauteur. Ses rameaux sont presque droits ; ses feuilles toril alternes,, ovales inferieurcment et lancéolées par LIN 8l tout ailleurs ; ses fleurs jaunes et petites sont portées sur des pédoncules fort courts, et ont leurs fplioles calicinales poin- tues. Celte plante croit dans la Virginie , la Pensylvanie et la Caroline. Le Lin campanule , linum campamtlatum , linum flaoum , Linn. Ce lin est aisément dislingue de tous les autres par ses grandes et belles fleurs jaunes , par ses feuilles élargies en spatule à leur sommet , et par les deux points glanduleux qu'on remarque à leur base. Il offre deux variétés, dont Lin- nceus a fait deux espères distinctes , sous les noms ci-dessus, ii 'une et l'autre va-.iélé sont vivaces. On trouve la première dans les lieux secs et arides du Languedoc , de la Provence et de l'Italie; la seconde croit dans l'Autriche , et même dan? le Levant , d'où elle a été envoyée au jardin botanique de Paris , par Michaux. Les espèces de lin à feuilles opposées sont en petit nombre. Je n'en citerai que quatre: Le Lin purgatif , linum cathariieum , Linn. Il a une tige fort basse , très-grêle, dichotome ou trichotome à son som- met ; des feuilles plus courtes que les entre-nœuds , ovales- lancéolées au haut de la lige, ovales-obtuses inférieurement; et des fleurs blanches , dont les pétales sont obtus ( et non pointus, comme le dit Linnseus ), et à onglet jaunâtre. Ces fleurs viennent à l'extrémité des rameaux ; elles sont assises sur des pédoncules, et penchées avant leur épanouissement. Cette plante est annuelle , et croit en Europe , dans les prés secs , et suaiks bords des chemins. Elle fleurit pendant tout 1 été. Wf Le Lin multiflore , limon rudiola , Linn. Fort petite plante, à tige grêle, dichotome ou très rameuse ; à feuilles sessiles , pointues , d'une ligne ou une ligne et demie de lon- gueur, et à fleurs blanches ayant quatre foliotes au calici', qua- tre pétales, quatre étamines et quatre styles. Ce lin est an- nuel , et croit en Europe dans les allées des bois , les lieux sablonneux , frais et couverts. Il a constitué le genre appelé Radiole et Limnocarpe , genre qui n'a pas été adopte. Le Lin a QUATRE FEUILLES , d'Afrique , linum quadrifo- lium , Linn. Ses tiges portent des Heurs bleues assez grandes , et sont garnies de feuilles verlicillées, quatre à quatre à chaque nœud. Le Lin verticillÉ , linum verticillaium , Linn. Dons cette espèce qui est annuelle, et qu'on trouve en Italie , les ver- ticilles sont composés de plus de quatre feuilles; et les fleura qui sont bleuâtres , terminent les rameaux et les tiges, (e.) xviu. (i 82 LIN LIN D'AMÉRIQUE (V. Agave d'Amérique). Les feuil- les de cetle plante fournissent une sorte de filasse qu'on a com- parée au lin et au chanvre, et qui remplace avantageusement ce dernier, (ln.) LIN ÉTOILE. C'est une espèce de Lisimaque , Lysima- chia linum stellatum , L. (LN.) LIN FOSSILE ou LIN INCOMBUSTIBLE. Voyez Amiante, (ln.) LIN DE LIÈVRE. C'est la Cuscute, (ln.) LIN DE MARAIS. V. au mot Linaigrette. (b.) LIN MARIN. Le Varec fil {Fucus Jllum) a reçu ce nom. (desm.) LIN MARITIME. Ce sont les Conferves de mer. (b.) LIN-MAUDIT. C'est la Cuscute, (ln.) LIN DE MONTAGNE. Ce sont le linum radiola et le linum tenuifolium , deux espèces de lin. (UN.) LIN DE L\ NOUVELLE-ZÉLANDE. Vuy. à l'article Phormion. (b.) LIN DES PRES. V. Linaigrette. (ln.) LIN SAUVAGE. On donne ce nom , dans quelques con- trées , aux Muflier linéaire et pelisserien. (b.) LIN SAUVAGE PURGATIF. Voy. Lin purgatif. (b.) LINAGROSTIS.Tabernsemontanus donna le premier ce nom à la Linaigrette commune (Eriophomm polystachium , Linn. ). Depuis il a été appliqué , par Scheuchzer, Tourne- fort , Vaillant , Adanson , Scopoli , etc. , au ^^e qui ren- ferme cette plante et que Linnseus a nommé ei^Qhorum. Voy. Linaigrette. (ln.) LINAIGRETTE, Eriophomm. Genre de plantes de la triandrie monogynie et de la famille des cypéroïdes, dont les caractères sont : les fleurs glumacées , à balles calicinales uni- valves, imbriquées en tête ou en épis, chacune composée d'une balle oblongue , scarieuse en ses bords, de trois étamines et d'un ovaire supérieur, ovale, chargé d'un style filiforme, astig- mate trifide , velu et recourbé ; les semences solitaires, ova- les, acuminées, nues et environnées de poils fort longs et très- fins, qui naissent de leur base ou de leur réceptacle. Ce genre n'est réellement point distingué des Scirpes ; car le plus ou moins de longueur des poils ne peut pas être regardé comme un caractère générique ; mais il semble consacré par l'usage, et aucun botaniste n'a encore osé le supprimer. On a fait à ses dépens le genre Trichophore. Il comprend des herbes graminiformes, très-remarquables lorsqu'elles sont en fruit , par les longs poils blancs qui sortent de leurs épis. On en compte dix espèces ; les plus remarquables sont : LIN 83 La LtnAIGRE€TE COMMUNE ., Eriophorum polyslachlum , L. , dont les épillets sont pédoncules , pendans , et la tige feuiilée. On la trouve dans toute l'Europe, dans les prés humides et non marécageux. Elle est vivace, et son port est très-élégant. La Linaigrette \ gaine a les tiges garnies d'une ou deux gaines , et l'épi simple et droit. On la trouve dans les prés des montagnes. Elle est vivace et moins élégante que la précédente. La Lin ugrettecyperoïde a les tiges cylindriques feuillées, la panicule très composée , prolifère , et les épillets ordinai- rement ternes. Elle est vivace , et se trouve dans les marais de l'Amérique septentrionale , où je l'ai observée. On ne peut pas raisonnablement la séparer des scirpes. C'est une plante haute de trois à quatre pjeds, fort touffue , et dont les pani- cules, qui subsisteut d'une saison à l'autre, forment un très- agréable effet, (b.) LINAIRE, linarla. Nom spécifique d'une plante du genre des Mufliers. Tournefortavoit fait un genre de cette plante, et Desfon- taines l'a rappelé. Ce dernier lui a donné pour caractères : un calice persistant, à cinq divisions, dont les deux inférieu- res sont écartées; une corolle personnée , dont l'ouverture est fermée , le palais proéminent, la lèvre supérieure bifide, l'in- férieure trilobée , le tube renflé et terminé par un éperon in- férieur -r quatre étamines , dont deux plus courtes ; un ovaire supérieur surmonté d'un style astigmate simple ; une capsule sillonnée latéralement , percée de deux trous à son sommet, multivalve, biloculaire et polysperme. Desfontaines divise ce genre en deux sections. L'une comprend les linairesqui ont les feuilles anguleuses, telles que la Linaire élatine. L'autre, celles qui ont les feuilles inférieures opposées, telles que les Lunaires triphylle , couchée , petite, pur- purine et des champs. V. au mot Muflier. Ce même botaniste a fait connoître onze espèces nouvelles de ce genre , dans sa Flore Atlantique, (r.) LIN VRIA. Nom latin et générique des Sizeruss. V. ce mot. (v.) LlNARIA.Cette plante des Latins, mentionnée par Pline, devoit son nom à la ressemblance de ses feuilies avec celles du Un. Elle pourroil bien être notre Linaire commune (Antirrhi- num linarla , L.) , à laquelle ce nom de linarla fut d'abord appliqué par Tragus , Brunsfelsius, Dodonée, etc. Le £/-; narla de Pline et l osyrls de Dioscoride sont-ils la même plante, comme on l'a* avancé? c'est ce qui n'est pas prouvé. C. JBauhin rapporte que les Grecs donnoient, de son temps, le 84 L I N nomd'aityi'w au Belvédère (Chenopodium moporia), plante dont ils faisoient des balais, et donne à comprendre que ce peut très-bien être Vosyris de Dioscoride ; quant à Vosyris de Pline , ce seroil le Rouvet {Osyiis alba , Linn.). Le nom de linaria a été donné au thesion commun , à la chry- soc.ome de notre pays , au rouvet, au belvédère, à une variété du lin à feuilles tenues, aux épilobes à feuilles étroites , à la steltère passerine, et surtout aux espèces du genre anliirhinum , Linn. , dont les fleurs sont éperonnées, et dont Tournefortavoit fait un genre que Linnseus ne crut pas devoir adopter. F. Lin aire. (LU.) LINBAER. C'est, en Suède , le nom d'une espèce d'AR- bousier {Arhutus uva-ursï), et d'une espèce d'AlRELLE(f/r«c«- niumvilis ided) , qu'on nomme encore lingon. (ln.) LINBAUM et LÏNENBAUN. Ces noms s'appliquent, en Allemagne , à I'Ërable platanoïde et au Sorbier des oiseleurs , Sorbus aucuparia , Linn. (ln.) LIN CE. Nom italien, espagnol et portugais du Lynx. (desm.) LINCKIE, Jinckia. Micheli donne ce nom aux champi- gnons du genre Pezize. (b.) LINCONE, Linconia. Arbrisseau du Cap de Bonne-Es- pérance, à feuilles éparses presque verlicillées six par six à 1 extrémité des rameaux, linéaires, trigones, luisantes, ciliées sur leurs angles et à leur sommet, et à (leurs latérales , ses- siles, situées seulement à l'extrémité des rameaux, où elles forment un épi dense, court, sessile , rougeâtre , extrême- ment velu. Cet arbrisseau, placé parmi les Diosma par Thunberg , forme, dans la pentandrie digynie et dans la famille des pim- prênelles, un genre qui a pour caractères : un calice urcéolé, à cinq découpures scarieuses, persistantes et canaliculées, accompagné de quatre bractées opposées par paire ; point de corolle ; cinq élamines; un ovaire demi-inférieur, chargé de deux styles filiformes, astigmates simples; une capsule ren- fermée à moitié dans le calice , qui se partage en deux logea monospermes, à semences luisantes. (B.) L1NDE et LINDENBAUM. Noms du Tilleul , en Allemagne. (LN.) LINDERA. .C'est ainsi qu'Adanson nomme le genre myrrhis de Tournefort. V. Myrrhis. (ln.) UNDÈRE, lindera. Arbrisseau à tige garnie de rameaux alternes, flexueux et glabres ; à feuifles péliolées , ovales , oblongues, entières, glabres en dessus, velues en dessous, et LIN 85 ramassées au sommet des rameaux-, à fleurs petites, dispo- sées en ombelles simples et terminales, dont les pédon- cules sont velus , qui forme un genre dans l'hexandrie mo- nogynie. Ce genre a pour caractères: une corolle de six pétales ovales, obtus, jaunâtres, sans calice ; six étamines insérées sur l'ovaire ; un ovaire supérieur, ovale, glabre, chargé d'un style droit à deux stigmates réfléchis; une capsule à deux loges. Cet arbrisseau croît au Japon. Les habitans font avec son bois des pinceaux propres à nettoyer les dents , et de fort jolis meubles de toilette. Lamarck observe que si ce genre a réellement les étamines sur l'ovaire , il offre une anomalie remarquable dans la marche de la nature. Le môme nom avoit été donné à un autre genre qui ré- pond au Myrrhis de ïournefort. V. Cerfeuil, (b.) LINDERNE, lindemia. Genre de plantes de la didy- namie angiospermie, et de la famille des personnées, qui présente pour caractères : un calice partagé en cinq folioles linéaires et persistantes ; une corolle monopétale, bilabiée , à lèvre supérieure très-courte, concave, échancrée ; à lèvre inférieure droite , trifide , inégale ; quatre étamines , dont deux plus courtes, terminées par deux dents, une seule étant anthérifère ; un ovaire supérieur, ovale, à style filiforme et à stigmate échancré ; une capsule ovale , bivalve , biloculaire , et contenant un grand nombre ■de semences. Ce genre , fort voisin des Gratioles , renferme des plan- tes annuelles à feuilles opposées et à fleurs disposées dans les aisselles des feuilles. On en compte six espèces, dont la plus commune est la Litsderne pyxidaire. Ella a les feuilles ovales, sessiles , très-entières, et les (leurs solitaires. On la trouve dans l'Amérique septentrionale, et elle s'est natura- lisée dans les marais de l'Europe méridionale. R. Brown pense que la Linderise du Japon doit être réunie aux Mazus, et la Linderne dianthère aux Her- pestis. (b.) L1NDOS. Nom générique des Tangaras dans l'Histoire des oiseaux du Paraguay, par M. de Azara. (v.) LINDOTTER Ce nom allemand appartient à la Camé- L1NE {myagrum sativum). (LN.) LINDPlD JI. Nom donné , à Java, à la petite espèce d' A- requier sauvage , suivant Leschenault. (ln.) LINDSBAST. C'est I'Orme, en Allemagne, (ln.) L1NDSEE, lindsœa. Genre de plantes cryptogames de la famille des Fougères, qui a été établi par Smith. Ses 86 LIN caractères sont: la fructification en ligne continue, parallèle au bord de la feuille ; l'enveloppe linéaire , continue , «ilta- chée au disque , et extérieurement libre. 11 est formé aux dépens des Adiantes de Linnseus, et ne diffère des espèces qui restent sous ce dernier nom , que parce que la ligne de sa fructification n'est pas interrompue. Dryander, dans le troisième volume des Actes de la So- ciété Linnéenne de Londres, a décrit neuf espèces de ce nou- veau genre, et en a figuré six nouvelles; depuis, les autres bota- nistes ont doublé ce nombre. Ce sont des piaules à feuilles simples ou composées , qu'on ne trouve qu'entre les tropi- ques, en Asie et en Amérique. Il est probable qu'elles jouis- sent des mêmes propriétés que les Adiantes, dont elles diffèrent fort peu, tomme on vient de le voir, (e.) LINDSTEIN. V. Lendenstein. (ln.) LINEAIRE. Poisson du genre des Labres, Lalnis linea- ris , Linn. (b.) LINEES. On a proposé de former, sous ce nom , une famille uniquement pour le genre Lin , qui se rapporte fort imparfaitement aux Caryophyllees. (b.) LINEOLE. V. Bouvreuil bouveron. (s.) LINESTIS. L'un desnoms du centaurium majus ouGrande Centaurée , chez les Grecs, (ln.) LINETTE. Nom vulgaire du Trigle hirondelle, (v.) LINETTÈ. V. Linotte, (v.) LINGASTRO. Nom patois de la Tique, acarus redu- vius , dans le Midi, (desm.) LINGON. V. Linbaer. (LN.) LINGOUM de Rumphius (Amb. 2 , tab. 70). C'est le caju-lin-goo des. Malais , arbre dont Willdenow fait une es- pèce de Ptérocarpe (/?////<•/' Il 3 ■ 7./(r//nfir//)/><>//, ■ni'// . T I n {Monoéde polyandrie.}. Genre déplantes de la famille des amentacées , qui a des rapports ave les Platanes , et qui comprend des arbres et des arbustes odorans et résineux , dont les fleurs sont monoïques. Les fleurs mâles sont disposées sur des chatons coniques et lâches ; elles n'ont ni calice ni corolle , mais seulement une collerette non persistante et à quatre folioles , avec un grand nombre d'éta- mines ramassées en un corps , dont les anthères sont ju- melles, portées par de courts filets , et sillonnées par quatre rainures. Les fleurs femelles sont réunies en boule au-dessous des mâles , et sur la même grappe ; elles ont un récepta- cle commun , qui est grand, sphérique , creusé d'alvéoles nombreuses , et garni à sa base d'un involucre. Chacune d'elles a un calice particulier (sans corolle), auquel est fixé un germe oblong qui soutient deux styles, couronnés par des stigmates recourbés et velus. A ce germe succède une capsule simple ou double , enfoncée dans chaque alvéole , et qui a deux valves aiguës et une ou deux loges remplies de se- mences luisantes, lerminées par une membrane ailée. LlQUIDAMBAR d'AmeR[QUE v Liquidambur slyraciflua , Linn. C'est un arbre dont la tige droite et nue pousse des branches régulières qui s'élèvent jusqu'à la hauteur d'en- viron quarante pieds, et forment une tête pyramidale. Son feuillage est beau , et a l'apparence de celui de l'é- rable , mais la disposition de ses feuilles n'est pas la même -, elles sont alternes sur les jeunes pousses, et en faisceau sur le vieux bois, d'ailleurs palmées et communément à cinq lobes divergcns , entiers , aigus et finement dentés dans leur contour : elles ont leurs deux surfaces également vertes , et il sort de leurs pores une substance visqueuse d'une odeur forte et agréable , qui , dans les temps chauds , les rend gluantes au toucher. Les fleurs naissent généralement dans le commencement du printemps ; elles sont disposées sur des grappes terminales, un peu plus courtes que les feuilles. Avant d'être épanouies , elles ont une couleur de safran. Les têtes ou boules qui portent les fruits , sont hérissées de pointes molles. Cet arbre , qu'on voit figuré pi. G 7 de ce Dictionnaire, croît naturellement à la Louisiane et en Caroline , dans les lieux humides sans être marécageux ; on le trouve aussi dans la Virginie , le Maryland et la Pensylvanie ; mais ce n'est que dans les climats les plus chauds de ce pays qu'il produit l'espèce de résine connue dans le commerce sous le nom de baume de copalme ou tfambre liquide , et non copalline , comme on l'a imprimé à son article. C'est une substance li- quide , jaunâtre , d une odeur qui approche de celle du styrax , io2 LIQ et d'une saveur acre et aromatique ; ses propriétés médici- nales ne diffèrent point de celles du Baume de Copahu ; du Baume du Pérou, et de I'Opobasalmum ou Baume de la. Mecque ( Voyez ces mots.) , auxquels on peut le substituer dans tous les cas. On nous apportoit autrefois de l'Amérique une grande quantité de ce baume , qui étoit employé non- seulement comme drogue , mais aussi comme aromate , pour parfumer surtout les peaux et les gants ; mais aujourd'hui il est très-rare en France, et on ne le trouve presque plus que chez les curieux. Il se sépare quelquefois du suc du liquidam- bar nouvellement récolté , une matière balsamique , comme oléagineuse, roussâtre, très-limpide et fort fluide ; c'est ce qu'on appelle huile de liqiddambar. Elle est beaucoup plus odoriférante , et nage sur le baume. Les liquidambars , au rapport de Bosc , ne donnent pas naturellement , en Caroline , assez de baume pour qu'il soit avantageux de le récolter ; on le laisse aux hirondelles acuti- pennes de ce pays, qui lient , par son moyen , les petites bû- chettes avec lesquelles elles construisent leurs nids dans les cheminées {Voyez au mot Hirctndelle); mais on fait bouil- lir dans l'eau les jeunes rameaux de ces arbres, et on ramasse la liqueur huileuse qui surnage. Cette liqueur a la même odeur et les mêmes propriétés que le baume, quoiqu'à un degré inférieur. Quelques personnes ont cru que cet arbre fournissoit aussi le haume du Pérou; mais on est certain actuellement que cette substance provient d'un mirosperme , myroxylon peruifenim , Willdenow. Voyez au mot Mirosperme. Lécorce de cet arbre, brûlée en guise d'encens, a aussi une odeur douce et très-gracieuse. On fait, avec son bois, des planches qui sont agréablement veinées, et dont on boise souvent , en Amérique , les appartenons ; mais elles ne peu- vent être mises en œuvre qu'au bout d'un certain temps, parce qu'elles sont sujettes à se rétrécir. Du reste , il n'est pas même bon à brûler , car il se consume sans donner de flamme. Il se pourrit très-rapidement quand il est exposé à l'air; aussi les terrains où il y a beaucoup de liquidambars , et il couvre souve^p* exclusivement, au rapport de Bosc, des espaces con- sidérables, se vendent-ils moins, à raison de la dépense de leur coupe, qui n'est pas couverte en partie par leur vente, comme dans le défrichement des sois où croissent les chênes, les pins, etc. Le liquidambar peut supporter , dans nos climats , le froid des hivers ordinaires. Il est cultivé en pleine terre, à Malesherbes , et chez Cels, près de Paris. On peut le mul- tiplier par marcottes ; mais quand il est élevé de semences , L I R 103 il devient plus beau. Ses graines restent ordinairement dans la terre une année entière avant de germer. La meilleure mé- thode est de les semer dans des pots , qu'on a la facilité de placer, selon la saison, aux expositions les plus convenables. Les jeunes plantes demandent à être mises à l'abri des gelées fortes, pendant les deux ou trois premiers hivers ; après cela , on peut les confier à la pleine terre. LlQUIDAMBAR DU Levant , liquidambar orientalis. Il se distingue du précédent, principalement par ses feuilles , dont les lobes sont plus courts , plus sinués , et terminés en pointe émoussée ; ses fruits sont aussi plus petits. Cet arbre croît dans le Levant. Il est cultivé en pleine terre au Muséum : on le multiplie aisément par marcottes. Il ne se dépouille que tard de son feuillage. Quelques personnes prétendent que c'est lui qui fournit le styrax ou storax calamité qui nous vient de l'Orient, et dont on trouve plusieurs sortes dans les boutiques. C'est un des plus exquis des parfums résineux. Cette opinion paroît fon- dée, car il y a réellement beaucoup d'analogie , comme on l'a observé , entre ce styrax et celui de l'Amérique. Il y a encore le Liquidambar a feuilles de cétérach , liquidambar peregrinum , Linn. C'est un arbuste de deux ou trois pieds , de peu de durée, et qui croît dans l'Amérique septentrionale , .aux lieux frais et ombragés. On le cultive au Muséum :il est délicat, et exige l'ombre et la terre de bruyère. On en a fait un genre , sous le nom de Comptonie. V. ce mot. (d.) LIQUIRITIE, Liquiritia. Genre établi par Moench pour placer la Réglisse glabre. Il n'a pas été adopté, (b.) LIQUIRIZIA. Nom italien de la Réglisse, (ln.) LIQUORICE ou LIQUORISCH. Synonymes de la Réglisse , en anglais, (ln.) LIRELLE. Nouveau mot introduit pour désigner la fruc- tification des HypoxylÉES , qui sont étroites, allongées, sou- vent ramifiées, et qui s'ouvrent par une fente longitudinale. (B.) LIRGO. Nom languedocien commun aux Glayeuls et aux Flambes, (ln.) LIRI. C'est la pateMa perversa de Gmelin. Elle est remar- quable en ce que sa coquille est presque cartilagineuse, et qu'elle n'a guère que trois lignes de diamètre. V. au mot. Patelle, (b.) LIRIO et LIZ. Noms portugais et espagnols des Lis et des Iris ; ils dérivent du Lirion des anciens, (ln.) L I S LIRIODENDRON. Arbre qui porte des Lis, en grec. C'est le nom que Linnseus donne au genre du Tulipier. V. ce mot. Adanson préfère le nom de tulipifera , par lequel Hermann a désigné le premier ce genre, (ln.) LIMON ou LIRIUM. V. Lilium. C. Bauhin pense que Y amaryllis d'automne , qu'il nomme grand colchique jaune , est une des espèces de lirion de Théophraste. (ln.) LIRIOPE , liriope. Nom donné par Loureiro, à un genre de plantes que Thunberg a nommé Sansevière. (b.) LIRIOZOON ou L1RIOZOUM. J. P. C. de Moll pro- pose ce nom , qui signifie animal-lis , en grec, pour désigner un genre de polypes, dans lequel il place : i.° le Lis de PIERRE ou Encrine (lirioz. encrinus) ; 2.° le PALMIER MARIN de Guettard , zVs asteria, Linn. , qu'il nomme liriozoon penia- crinus ; 3.° les Entrooues {isis enlrocha, Linn.) ou liriozoon rolatorium. V. ENCRINE et LlLIUM-LAPIDEUM. (LN.) L1RIS. Nom donné par Fabricius à un genre d'insectes de Tordre des hyménoptères, correspondant à celui que j'appelle Stize , mais auquel il associe quelques espèces de Larres et de Lyrops. V. ces mots, (l.) LIR1UM. V. Lirion. (ln.) LIRON. Nom du loir en espagnol et en vieux français. Y. Loir, (s.) LIS, lilium, Linn. {Hexandrie monogynie.) C'est un des plus beaux genres déplantes de la famille des liliacées. Il a de grands rapports avec les Fritillaires et les Héméro- c. allés. Ses caractères particuliers (figurés dans Lamarck, Nouv. Encyclop. pi. 246)' , sont: un calice ou corolle en cloche, à six divisions profondes, souvent réfléchies ; six élamines plus courtes que le calice, et attachées à la base de ses divi- sions ; un style avec trois stigmates ; une capsule allongée , épaisse , triangulaire, à trois loges, et à trois valves réunies par des poils en réseau. Les lis ont une racine bulbeuse , recouverte par les bases épaisses et imbriquées des feuilles, une tige simple ainsi que les feuilles, et des fleurs grandes et belles , tantôt droites, tantôt renversées , et communément disposées en grappe ou en épi terminal. On compte une vingtaine d'espèces de ce genre, toutes agréables à cultiver comme plantes d'ornement. La plus con- nue , la plus généralement répandue , et en même temps la plus belle et la plus intéressante , est , Le Lis blanc , lilium candidum , Linn. Il est originaire de la Syrie et de la Palestine. On le possède depuis long-temps en Europe, dont il embellit tous les jardins au milieu de l'été L T S Io5 Son bulbe est jaunâtre et écailleux ; sa tige herbacée, lisse et cylindrique, s'élève à trois ou quatre pieds , et se garnit dans toute sa longueur de feuilles nombreuses , éparses, très-en- tières ; les radicales sont longues et pointues, les autres ses- siles ,plus étroites etplus petilesà mesure qu'elles approchent du sommet. Les segmens ou pétales de la fleur, sont étroits à leur base , épais à leur sommet, droits, évasés et recourbés. Le fruit est une capsule oblongue , marquée de six sillons, contenant deux rangs de semences planes qui se recouvrent les unes les autres. Qui ne connoît la belle fleur du lis dont les boutons blan- chissent et se développent dans les derniers jours de juin ? Cette fleur est d'une courte durée ; mais elle a beaucoup d'ap- parence , et un aspect imposant et majestueux. Elle efface en mérite et en beauté toutes les autres fleurs des parterres. La rose seule a le droit de briller à côté du lis , dont elle est la rivale, et la rivale toujours préférée. Ces deux fleurs sem- blent se disputer en cette saison l'empire de Flore ; toutes deux exhalent un doux parfum : toutes deux se distinguent éminemment de leurs compagnes , l'une par son éclatante blancheur , l'autre par le vif incarnat de ses pétales nom- breux. La première a plus de noblesse et de grandeur ; la seconde plus de fraîcheur et de grâces. Le lis, par sa belle forme , a été jugé digne de figurer dans l'écusson des rois ; mais la rose fut toujours la fleur favorite des belles qu'on lui compare : elle est l'image de la beauté comme le lis est le symbole de l'innocence. Si l'une et l'autre fleur fondent en- semble leurs couleurs pour composer le teint de la jeune vierge, c'est de la rose seule que celle-ci emprunte cette rou- geur aimable , dont son front se colore à la vue inattendue de son amant. Dans les jardins et dans les vases, les lis ont besoin d'être mêlés à d'autres fleurs pour présenter un tableau qui ne soit pas insipide et froid. Rien au contraire de plus riant et de plus frais , qu'une simple rose accompagnée de son feuillage , de ses nombreux boutons et de ses épines, qui semblent des- tinées à défendre sa beauté. Aussitôt que l'œuvre miracu- leuse de la fécondation s'est opérée dans la fleur du lis, non-seulement cette fleur penche sa tète , se fane et tombe , mais les feuilles et la lige même de la plante jaunissent et se dessèchent au point d'être désagréables à voir. La rose ou plutôt l'arbrisseau qui la porte, n'a point ce désavantage ; comme sa consistance est ligneuse, il survit aux fleurs qui naissent et meurent chaque jour sur ses tiges, et produit quelquefois en automne des roses nouvelles qui rappellent ou font oublier celles du printemps. jo6 L I S Ainsi la fleur du lis , quelque magnifique et belle qu'elle soit , ne peut , à mon avis , soutenir la comparaison avec la rose , qui a été appelée , à juste titre , la reine des fleurs. Nous décrirons ses beautés avec plus de détail à son article. Reve- nons aux lis , qui font le sujet de celui-ci. L'espèce dont je parle en ce moment , se plaît dans toutes sortes de terres, excepté dans celles qui sont trop fortes. Quoique d'origine étrangère , elle est tellement naturalisée en Europe, qu'elle résiste aux plus fortes gelées de notre climat. On la multiplie communément par les caïeux que pousse son ognon. Il est à propos de relever les ognons tous les trois ou quatre ans. On doit faire cette opération aussitôt que les feuilles sont desséchées , parce qu'ils ne tar- dent pas à travailler de nouveau. On les replante sur-le- champ , si l'on désire qu'ils fleurissent l'année suivante. On peut cependant les transporter plus ou moins loin , sans qu'ils soient altérés. Lorsqu'on les plante , il faut les enfoncer de six pouces , parce qu'ils ont une tendance à remonter. Ils n'exigent presque aucun arrosement. L'exposition du soleil en plein air , est celle qui leur convient. Cette espèce donne trois variétés qui ont été obtenues ac- cidentellement par la culture, savoir : le Us blanc rayé de pourpre; celui à feuilles panachées, et le lis blanc a fleurs doubles. Les racines et les fleurs du lis blanc commun, sont d'usage en médecine. L'odeur des fleurs du lis , quoique agréable , est souvent nuisible dans les appartemens clos, dont elle vicie l'air. Les autres espèces de lis peuvent se diviser en lis propre- ment dits ou à fleurs droites, comme celles du Us commun , et en lis martagons ou à fleurs réfléchies. Lis proprement dits ou à fleurs droites. — Le Lis ORANGER , Lilium purpureorcroceum majus , Linn. La plupart des auteurs, Linneeus, Miller, Lamarck , etc., confondent dans une même espèce , le lis oranger et le lis bulblfère. Ces deux lis ont, il est vrai , beaucoup de ressemblance entre eux; mais ils diffèrent pourtant l'un de l'autre par un caractère bien tranché. Le dernier porte des bulbes le long de sa tige , et l'autre n'en a point. Ainsi je les regarde comme deux espèces distinctes. Le lis oranger, dont il y a plusieurs variétés, à fleurs dou- bles , à petites fleurs, à feuilles panachées , s'élève à la hau- teur de deux pieds , avec une tige simple et droite , garnie de feuilles éparses , étroites, sillonnées, d'un vert foncé, et beaucoup moins longues que celles du Us blanc. Ses fleurs iont grandes, sans odeur, couleur de safran, et parsemées L I S 107 de taches noires et veloutées; elles paroissent en juin ou juillet. Ce lis vient spontanément en Provence , en Italie , en Suisse, en Autriche, etc. Il croît dans tous les sols et à toutes les expositions ; il ne craint point la gelée. On le mul- tiplie aisément par ses bulbes , qu'on peut laisser en terre deux ou trois ans et même plus long-temps. On les relève ordi- nairement en automne, pour en séparer lescaïeux, et on les replante aussitôt; ils donnent des fleurs la même année qu'ils ont été plantés. Le Lis bulbifère , Lilium bulbiferum , Linn. On l'appelle aussi lis de feu, lis rouge, parce que la couleur de sa fleur paroît telle dans l'éloignement. Les bulbes scssiles et blan- châtres qui naissent aux aisselles des feuilles supérieures de ce lis, distinguent particulièrement cette espèce de toutes les autres. A la fin de l'été , on ramasse ces petites bulbes , et on les plante sur le-champ. Elles portent tieur au bout de trois ans. Le Lis de Philadelphie , Lilium philadelphkum , Linn. Il croît spontanément enPensylvanie, a une racine pluspetite que celle des autres espèces, et une tige haute d'environ un pied et demi, garnie de feuilles verticillées. Ses fleurs sont rouges ou d un pourpre orange , et tachetées à leur base interne; elles ont des pétales à onglet. Cette espèce fleurit en juillet. Comme elle est basse , elle convient aux petits jardins. Le Lis de CAROLINE, Lilium carolinianum , Catesb., Lam. Sa tige légèrement striée, s'élève jusqu'à deux pieds, et ne porte qu'une fleur , qui est grande, d'une belle couleur oran- gée, avec des points d'un pourpre obscur à la base intérieure de la corolle. Les pétales sont ondulés, et à onglets longs et étroits. Ce lis croît dans les clairières humides des bois delà Caroline , où il a été observé , décrit et dessiné par Bosc. Le Lis du Kamtschatka, dont les feuilles sont verticil- lées, les fleurs terminales et solitaires , et les pétales sessiles, croît naturellement au Kamtschatka, où, sous le nom de serenna, son bulbe sert de principale nourriture végétale auxhabitans. Les femmes de ce pays le récoltent en été et le font sécher au soleil. On l'apprête, ou grillé dans les cendres chaudes , ou cuit avec la viande, ou pilé avec d'autres ingrédiens et cuit au four. Les Anglais qui accompagnoient Cook , lors de son dernier voyage autour du Monde , rapportent que cette racine est fort nourrissante, qu'on peut en manger tous les jours sans en être rassasié, et qu'elle a un petit goût aigrelet agréable. Il est très-probable que le bulbe du lis bulbifère seroit également, bon à manger. Cette espèce est figurée dans io8 t, T S le dixième volume des Transactions de la Société Linnéenne de Londres. Lis marlagons ou à fleurs réfléchies. — Le Lis SUPERBE , li- lium super bum , Linn., ouïe grand martagon jaune. Il mérite le nom qu'il porte, par la beauté de ses fleurs , dont le limbe est de couleur orange , et le fond doré, avec des points noi- râtres. Ces Heurs forment par leur disposition une. particule simple et pyramidale ; elles ont de longs pédoncules , et sont grandes, pendantes et à pétales réfléchis. Leur odeur est forte et même désagréable. Ce lis croît naturellement dans l'Amérique septentrionale , a des feuilles lancéolées , et d'un vert-brun , verticillées inférieurement , et éparses partout ailleurs. La terre de bruyère est la seule qui convienne à Tognon du lis superbe. On doit le placer au Nord , le laisser en terre trois ou quatre ans , et ne le relever que pour en séparer les caïeux. Le Lis tigré , lilium tigrinum , Curtis, a la tige laineuse , les feuilles aiguës , bulbifères à leur base, la corolle re- courbée , tachetée de brun. Il est originaire de la Chine et du Japon, où on le cultive pour sa beauté supérieure à celle de toutes les autres espèces , la précédente exceptée. On le cultive depuis quelques années dans nos jardins, sous le nom impropre du lis du Japon qui appartient à une autre es- pèce. Il se multiplie avec la plus grande facilité par le moyen de ses bulbes. Le Lis du Canada, lilium canadense , Linn., vulgaire- ment martagon du Canada. C'est parce que ce lis a d'abord été apporté en Europe du Canada, qu'on lui a donné le nom de ce pays ; car il croît dans plusieurs autres parties de l'A- mérique septentrionale. Ses feuilles sont oblongues, poin- tues et verticillées ; ses fleurs grandes , jaunes et tachetées de noir, avec des pétales réfléchis. Il fleurit au commence- ment d'août et porte un grand nombre de fleurs. Le Lis turban, lilium pomponium , Linn., ou. \e marta- gon de Pompone. Il croît naturellement dans le Levant. On le cultive en Europe pour la beauté de ses fleurs, qui sont d'un rouge vif, et pendantes; la disposition de leurspétales , tout- à-fait réfléchis ou roulés en dessus en forme de bonnet turc, a fait donner à ce lis le nom de turban. Ses feuilles sont ses- siles, éparses et pointues. Dès que ses liges sont fanées, on peut transplanter ses racines. Le Lis martagon , lilium martagon , Linn. De tous les lis à fleurs réfléchies et à pétales roulés en dessus , c'est celui quia les feuilles les plus larges; elles sont ovales, lancéolées, verticillées , et à cinq nervures, dont trois plus fortes. Cette L I S ,09 espèce croît en France, en Allemagne , en Hongrie, etc., dans les bois et les près humides des montagnes. Elle fleurit en juillet. Le Les de Calcédoine, lilmm calcedonium , Linn. Ce lis, appelé ordinairement mavtagun écarlate, est originaire du Levant 5 il a des feuilles lancéolées , éparses , et des fleurs renversées , à pétales roulés et d'un rouge vif très-éclatant. Toutes les espèces de martagon peuvent être multipliées de la même manière que le lis commun. Leurs racines se con- servent deux mois hors de terre, si on les enveloppe avec de la mousse sèche. Quand on doit les transplanter dans le même jardin , cette précaution est inutile ; il suffit alors de le tenir dans un lieu frais et sec jusqu'au commence- ment d'octobre , époque à laquelle il faut les remettre en terre. Dans un sol sec et léger , on les plante à cinq ou six pouces de profondeur. Dans un terrain humide il con- vient d'élever la plate-bande afin qu'ils ne soient pas at- teints par l'eau et en danger de se gâter. Les martagons de Pompone et du Canada étant un peu plus délicats que les autres, on doit les garantir de la gelée. Celles de ces plantes qui deviennent fort hautes , ne sont bonnes que pour les grands jardins ; on peut les entremêler avec de grandes iris ou avec les lis blancs et orange. Quel- ques-unes étant assez dures pour croître à l'ombre des ar- bres , figureront assez bien dans les labyrinthes et sur la li- sière des bosquets, pourvu qu'elles y soient placées sans or- dre , et de manière à paroître naturelles au sol. Jamais on ne doit transplanter les racines ou bulbes des martagons ou des //s, .quand leurs tiges commencent à pousser ; c'est le moyen de faire périr ces plantes. On peut les multiplier, si l'on veut, par semences; on se procure ainsi de nouvelles variétés , pourvu que la semence ait été recueillie sur les meilleures espèces. Ceci a surtout rapport aux martagons , qui sont plus sujets à changer que les autres lis. V. LlLfUM. (d.) LIS ASPHODÈLE. V. les mots Asphodèle et Hémé- ROCALLE. (D.) LIS DE CALCÉDOINE. V. au mot Hémérocalle. (b.) LIS-ÉPINEUX ( Uly-thom des Anglais). C'est la catesi bœa spinosa. (LN.) LIS D'ETANG. Nénuphar blanc. V. ce mot. (b.) LIS DES INCAS. C'est I'Alstrœmère. (b.) LIS JACINTHE. V. au mot Scille. (b.) LIS DU JAPON. Nom vulgaire de I'Uvaire de ce pays, (b.) no LIS LTS DU JAPON. C'est une espèce d' Amaryllis ( Am. sarniemis ). (LN.) LIS DE MAI. V. Muguet, (b.) LIS DE MATTHIOLE. C'est le Pancrace maritime. (B.) LIS DU MEXIQUE. C'est I'Amaryllis bella- done, (ln.) LIS NARCISSE. C'est TAmarillis d'automne, (b.) LIS NARCISSE DES INDES. C'est I'Amaryllis des Indes, (b.) LIS NARCISSE DE VIRGINIE. V. Amaryllis ata- MASCO. (B.) LIS ORANGE. V. au mot Hémérocalle. (b.) LIS SAINT-ANTOINE. C'est le Lis blanc ( lilium album ). (ln.) LIS DE SAINT BRUNO. C'est la Phalangère li- LIASTRE. (B.) LIS DE SAINT-JACQUES. C'estl' Amaryllis a fleurs EN CROIX. (B.) LIS DE L\ SAINT-JEAN. C'est le vrai Glayeul (Gfo- diulus coin m unis ) . ( LN. ) LIS DE SURATE. C'est une espèce de Ketmie (Hibis- cus suralensis ). (LN.) LIS DE SUSE. La Fritillaire de Perse porte ce nom. (b.) LIS DES TEINTURIERS. C'est la Gaude qui doit se cueillir lorsque le lis blanc fleurit. On donne aussi ce nom à la LiSLMACHIE VULGAIRE. (LN.) LIS TURC. C'est FIxle de Chine, (ln.) LIS DES VALLÉES. C'est le Muguet. V. ce mot. (b.) LIS VERT. Cest le Colchique d'automne, (ln.) LIS VERMEIL. C'est le même que le Lis* aspho- dèle, (ln.) LIS. Nom polonais et russe du renard. La femelle, dans la première langue, porte le nom de liszka , et dans la se- conde , celui de lisitza. (DESM.) LISARDE ou LEZARDE. Femelle du Lézard, (desm.) LISCA. La Lèche vésicaire ( Carex vesicaria ) porte ce nom en Italie, (ln.) LISCH. Synonyme dTRis , en hollandais, (ln.) LISCHDODDE. Nom des Massettes ( Typha ) , en Hollande, (ln.) LISCH1A et LÏSCHION. Noms sous lesquels Zanoni figure le Lichi , arbre qui croît en Chine, (ln.) L I S LISEROLE , Evohulus. Genre de plantes de la pentan- drie tétragynie , et de la famille des convolvulacées , qui a pour caractères : un calice à cinq divisions aiguës et persis- tantes ; une corolle monopétale , à tube court , à limbe presque en roue , légèrement quinqaéfide ; cinq étamines; un ovaire supérieur, presque globuleux, chargé de quatre styles capil- laires , divergens , à stigmates simples ; une capsule presque globuleuse , quadriloculaire , quadrivalve , à loges mono- spermes. Ce genre ne diffère des Liserons, que parce que la fleur des plantes qui le composent a quatre styles. Il comprend une douzaine de plantes annuelles , à feuilles simples , alternes , et à fleurs axillaires , dont aucune n'est lactescente. Les plus connues sont : La Liserole a feuilles de lin , dont les feuilles sont lancéolées , velues , sessiles ; dont la tige est droite , velu^ les pédoncules longs et souvent à plusieurs fleurs. ElleTl trouve dans les Antilles, et est cultivée au Jardin des Plantes de Paris. La Liserole alsi^oïde a les feuilles ovales , obtuses , le pétiole nu et les pédoncules à trois fleurs. Elle vient de TIndeT et est cultivée au Jardin des Plantes de Paris. On l'a consti- tuée en titre de genre , sous les noms de Camdetsie et de Vistnie. (b.) LISERON , Convofouius , Linn. ( Penlandrie monogynie.) Genre de plantes de la famille des convolvulacées, qui se rapproche beaucoup des QuAMOCHTEs,desLiSEROLES, et qui comprend près de deux cents espèces, la plupart exotiques, dont les unes sont des herbes et les autres des arbrisseaux, communément à tiges grimpantes ou sarmenteuses. Dans ce genre , le calice de la fleur est persistant , et divisé en cinq parties oblongues ; la corolle est monopétale , régulière , en cloche ou en entonnoir; son limbe est à cinq plis et légère- ment découpé en cinq lobes ; elle renferme cinq étamines inégales, plus courtes qu'elle , et dont les filets en alêne por- tent des anthères ovales et comprimées; le germe, supérieur et arrondi , est entouré d'une glande à sa base , et soutient un style mince, terminé par deux stigmates. Le fruit est une cap- sule ronde , attachée au calice ; elle a communément trois valves et trois loges, quelquefois deux ou quatre ; chaque loge contient des semences convexes à l'extérieur , et angulaires en dedans. Le genre Mouroucou d'Aublet a été réuni à celui-ci. Par contre , le genre Calystégie de R. Brown lui enlève plusieurs espèces. L I S Les espèces dé liseron les plus remarquables , sont : Le Liseron des haies, Convobulus se/rium, Linn., dont le» feuilles sont en fer «le flèche , à lobes postérieurs tronqués, et les pédoncules quadrangulaires et uniflores. Il est annuel, sarmenteux, et croît en Europe , dans les haies. Le Liseron DES champs , Convobulus arvensis , Linn. Plus petit que le précédent. On le trouve en Europe. Il a une ra- cine vivace , une tige grimpante et des feuilles sagitlées , à lobes postérieurs pointus. Le Liseron a grandes fleurs , Convobulus grandijlonis , Linn. Il est vivace et croît à la Martinique ; ses fleurs sont en entonnoir, blanches comme la neige . d'une odeur agréa- ble , et plus grandes que dans aucune autre' espèce connue. Le Liseron a gros fruit, Convobulus macrocarpus, Linn- Il croît aussi à la Martinique ; sa tige est grimpante ; ses feuilles profondément palmées et à cinq lobes , et son fruit ftjeelé et gros comme une noix. Le Liseron a feuilles étroites, Convobulus angustifolius, Linn. On le Irouve en Guinée ; il est presque le seul dont les fleurs soient jaunes. Le Liseron tricolor ou Belle-de-jour , Convobulus tri- color, Linn. Il vient spontanément en Espagne, en Portu- gal , en Sicile , et sur les côtes de Barbarie ; ses fleurs s'ou- vrent au soleil et se ferment la nuit. Leur fond est jaune , leur milieu blanc , et leur bord bleu fig. 202. Les antennes sont noires et pectinées dans les mâles. Les ailes se croisent et se moulent sur le corps; les supérieures sont jaunes et rayées de noir ; les inférieures sont d'un L I l3l jaune souci , avec une bande noîre le long du bord exté- rieur ; quelquefois même cette dernière couleur domine entièrement, et la frange seule est jaune. La chenille est noirâtre, velue, avec une raie blanche sur le dos et les pieds, ainsi que des raies latérales rouges. Elle se nourrit sur le frêne , le chêne , l'aurone et le plantain à feuilles étroites. On la trouve au mois de mai, époque de sa der- nière métamorphose. L'insecte parfait paroit au bout d'en- viron trois semaines , et se trouve dans les pâturages et les bruyères. II. Antennes simples dans les deux sexes , ou tout au plus ciliées dans les ni aies. LlTHOSIE GENTILLE , Uthosia pulchella; 1 a gentille , Engram. ibid. , pi. 221 , fig. 3ocj. Ses ailes sont blanches ; les supérieures sont ponctuées de noir et de rouge sanguin ; les points noirs forment des lignes transverses , vers l'extrémité postérieure ; les ailes infé- rieures ont le long du bord extérieur une bande noire, sou- vent interrompue ou sinuée en devant. La chenille est pâle, velue , avec une ligne blanche sur le dos , et des points dont les uns noirs et les autres fauves. Elle se trouve sur l'hélio- trope d'Europe, le myosotis des champs , et l'insecte par- fait est commun dansées départemens méridionaux de la France; mais il est très-rare aux environs de Paris (i). LlTHOSIE COLLIER ROUGE, Uthosia rubricollis ; la veuve, Engram., ibid. , pi. 222 , fig. 3i 1. Elle est noire , avec un collier rouge et l'abdomen jaune. Sa chenille est noirâtre , poilue , avec des bandes d'un noir foncé et la tête brune , marquée d'un triangle blanc. Elle vit de différentes espèces de lichens (parietinus , oliva- ceus , pulrnonarius ) et d'une espèce de»jongennanne (co/re- planata.) On trouve l'insecte parfait dans les bois. LlTHOSIE QUADRILLE, Uthosia quadra ; la jaune à quatre points, Engram. ibid. , pi. 217 , fig. 298. Elle estjaune; dans le mâle, le bord antérieur des ailes infé- rieures et les supérieures, à l'exception de leur base , sont d'un gris rougeâtre; le bord extérieur et l'extrémité de celles- ci sont plus foncés. Dans la femelle , les quatre ailes sont jaunes ; mais les supérieures ont en dessus, dans leur mi- lieu, deux points bleuâtres et opposés transversalement. Ce lépidoptère se tient ordinairement , pendant le jour , Nota. L^s espèces précédentes sont des bombyx de Fajjricius, et feiejprépies de M^ Qçjjsenlieimer. ,3a LIT sur les troncs d'arbres , ou sur quelques murailles , et se laisse tomber à terre lorsqu'on le touche. Sa chenille est velue , grise , avec des points rouges , disposés sur deux lignes longitudinales, entrecoupés de jaune, et la tête brune ; elle vit de feuilles de chêne ; de celles du hêtre , de l'orme , du pin , et même d'arbres fruitiers. Quelques individus se métamorphosent en juillet et en août, et l'insecte parfait sort de sa chrysalide au bout de trois semaines, au plus tard. Les chenilles qui en provie nnent pas- sent l'hiver. LiTHOSIE APLATIE , lithosia comphina ; le manteau a tête jaune, C.eoiï. ; Engr. ihid. , pi. 218, fig. 3oi. Les ailes supérieures sont plombées, avec le bord exté- rieur pâle ; les inférieures sont entièrement jaunes. Le mâle est plus grand ou aussi grnnd que la femelle. La chenille vit sur le chèvre-feuiiie. sur le genêt et le prunier épineux. Voyez, pour les autres espèces , la première famille du genr. 'itho^iede M. Ochsenheimcr. (L.) LIÏHOSLEONTICE. Pierre de lion , en grec. V. LITHO- SPERMUM. (LN.) L[TrlOSiMl>ND.\ ou Fougère fossile, (desm.) LVTrïOSPER'MUJVL Cette plante des anciens, décrite par Dioscoride , doit son nom à ses graines qui sont dures comme de la pierre , rondes, blanclfcs et de la grosseur de Vers dé la petite espèce. Pline compare ses graines à de pe- tites perles de la grandeur des pois. Selon Dioscoridc, le li- thosfjermon a ses feuilles semblables à celles de l'olivier, mais pins longues , plus largL-s et plus molles ; dans leurs aisselles naissent les graines. C'est , dit Pline , une plante facile à re- connoilre dès la première vue. Il paroït cependant que les commentateurs n'ont pas été de l'avis de Pline , puisque les uns, comme C.Bauhin , soupçonnent que c'est la Larmille (coix Incrymd) , graminée dont les graines ressemblent à de grosses perles en forme de larmes. D'autres auteurs ont rap- porté, et il nous semble avec plus de raison, le lithospermum, au Gremil officinal. Les meilleurs botanistes sont de cet avis ; ils ont conservé à cette plante et à d'autres végétaux dont les graines ressemblent à des perles, le nom de litho- spermum. Ce sont : les espèces du genre lilhospermum de Tour- nefort et de Linnaeus. Le stellera passerina, le lysimachia, Yinum- stetlatum , Yanchusa tinc.toria, sont aussi des lithospermum pour C.Bauhin, Donnée, Sauvages, etc.; mais ces espèces n'ont que des rapports éloignés avec les vrais lithospermum; ceux- ci forment un genre dans la famille des borraginées, qui a de l'affinité avec les genres heliotropium , myosotis et anrhusa où plusieurs espèces de lithospermum sont rapportées. D'au- L I T ,33 très espèces s'éloignent encore par leurs caractères , et autorisent l'établissement desgenresBuGLOSSOïDES, Moencli, fondé sur \eiith. tenuifolium , L.; OsKAMPIA, Moench, ou iiAT- schia , Michaux , Persoon , qui a pour type le lilliosper orien- tale ; Tichilia, Pers. , dans lequel rentre le lilhos. dicholo- mum de Ruiz et Pavon ; enfin Onosmodium , Michaux, Per- soon , créé pour le litliosp. virginianum. V. Gremil. (LN.) LITHOSTEUM. Os pétrifié, (desm.) LITHOSTREON ou Huître pétrifiée. V. Ostracite. (desm.) tITHOSTROTION Nom employé pour désigner les Polypiers coralloïdes. (desm.) LITHOTHLASPI, Thlaspl de rocher. Columna donne ce nom à plusieurs crucifères dont Viberis saxatilis et le thlaspi saxaiile , Linn., font partie, (ln.) LITHOTOMES, Liiliotomi, Wall. Ce sont les pierres qui ont naturellement la forme de pierres travaillées, ou qui semblent avoir été taillées artificiellement. (LN.) LITHOXYLE, Phylolithus lylhoxylon , Linn. Ce sont les bois pétrifiés. Ces restes d'arbres sont , comme l'on sait , très- nombreux. On a nommé cléthrite , le bois pétrifié qui peut être rapporté à l'aune ; agallochile , celui qui rappelle le bois d'aloè's ; phegile , le bois de hêtre pétrifié ; peucite , celui de pin pétrifié , élalite , celui de sapin ; sundalite , celui de sandal ; dryite , celui de chêne , etc. Le nom de lithoxyle dérivé du grec et signifiant pierre-bois, sembleroit devoir désigner toutes les natures deboisfossiles oupétrifies, et c'est dans ce sens qu'on l'a pris quelquefois; mais plus généralement il n'indique que les bois réellement changés en pierres, parce qu'alors on reconnoît ou la structure ou la forme du végétal sans aucune trace de ses principes conslituans. Ainsi les lignites sont des bois fossiles et non pas des lithoxyles. Lesboissurlesquelssesontformées des incrustations ne doivent pas être considérés non plus comme des bois pétrifiés. On nomme bois silicifiés ceux qui sont chan- gés en diverses variétés de silex. Us sont extrêmement abon- dans dans la nature; ce sont les vrais litlioxyles. Il y en a qui sont changés; i.° en silex commun ou grossier; ce sont les plus communs. On en trouve presque partout, et ils appartien- nent à un très-grand nombre d espèces. C'est principalement dans les terrains les plus récens qu'ils se rencontrent, et il est peu de contrées qui n'en offrent. 2. ° En agaihe; c'est le holzstein des Allemands. Les variétés les plus remarquables se rencon- trent près de Kolyvvan , en Sibérie ; à Tokai , en Hongrie ; à Chemnilz , en Saxe ; à Osmannstadt , en Thuringe ; en France , à Saint-Paul-Trois-Châteaux, etc. Dans ces diver- ses localités on croit reconnoître autant d'espèces différentes. 3.° En silex rèsiniie. ou pechslein infusihle. Ces liihoxyles sont les» hohopal des Allemands. Ce sont les plus beaux de tous les bois pétrifiés, mais les plus fragiles. Il en existe dans la Haute- Hongrie de très-belles variétés, ainsi qu'à Ambierle (Saône- et -Loire). On a supposé que dans quelques circonstances, les liihoxyles rèsinoîies sont dus à des bois pétrifiés qui auroient subi l'action du feu des volcans ; mais ce n'est pas probable , t't d'ailleurs ces liihoxyles se trouvent fréquemment dans des terrains qui sont loin d'éveiller le soupçon de la moindre vol- çanéité. 4-° En jaspe. Cette substance et le silex offrent «des passages de l'unàl'autre, en sorte quel'onnesauroilfixer leurs limites. Il n'est donc pas étonnant qu'on rencontre des bois changés en jaspe; seulement ils sontmoins communs, et le plus souv«nt ils ne conservent que la forme extérieure du tronc, des racines ou des branches d'arbres dont ils sont les restes. Quelquefois aussi ils se cassent dans le sens des couches et des fibres longitudinales ; on ne peut douter alors de leur ori- gine. On trouve des liihoxyles jaspoïdes dans la montagne .Noire , en Languedoc ; en Sicile , etc. Les lithoxyles offrent toutes les couleurs propres au silex commun , à l'agathe et au pechslein ; souvent plusieurs de oes couleurs sont réunies. La conservation de quelques-uns est quelquefois tellement parfaite qu'on seroit porté à les pren- dre pour des bois véritables si Ton n'y touchoil ; d'autres fois , il n'y a plus de reconnoissable que la forme extérieure , celle du tissu ayant lout-à-fait disparu. Ce dernier état est fort com- mun. Il y a des liihoxyles dont les mailles du tissu cellulaire sont remplies d'une matière transparente. Ces liihoxyles tail- lés en tranches minces laissent très-bien apercevoir la structure du bois lorsqu'on regarde le jour à travers , ils semblent per- cés de trous. Il y a des lithoxyles dont les fibres du bois sont séparées par des tubulures irrégulières remplies de cristaux imperceptibles de quarz. C'est principalement dans les litho- xyles de palmiers qu'on observe ce phénomène. L'on peut distinguer dans les lithoxyles, ceux qui ont ap- partenu a des arbres monocotylédoiis , et ceux qui sont des restes de dicotylédons. Les observations ne sont pas encore assez multipliées à leur égard pour oser donner comme cer- tains les rapprochemens faits avec des espèces vivantes. On ne doit pas cependant nier les rapports de famille qui exis- tent. Ainsi leslithoxyles de la Saxe offrent, à n'en pas douter, des restes de fougères en arbre ; ceux de la Hongrie , des palmiers, etc. En effet , comment peut-on espérer de pou- voir reconnoître l'analogue de pétrifications qui ne sont ja- mais que des fragmens de végétaux , et qui ne sont pas ac-^ L I T ,35 compagnées d'autres fossiles qui puissent aider à leur détermi- na lion, comme des lithocarpes et deslithobiblions? Il y a des lilhoxyles qurrappellent parfaitement les bois des arbres ré- sineux (à Ambierle , Hongrie , Brésil) ; mais doit-on les re- garder comme des bois de pin ou de sapin , lorsque beau- coup d'autres plantes de la même famille présentent la même structure ? On en peut dire autant des lithoxyles qu'on a rapprochés du chêne , du châtaignier , etc. L'on trouve des lithoxyles siliceux dans les terrains d'al- terrissement ; dans les formations de terrains qui paroissent les plus modernes, c'est-à-dire , dans les terrains tertiaires; dans ceux dils d'eau douce, entre les couches marneuses qui accompagnent les gypses ; dans les terrains secondaires, dans les terrains de transition, accompagnant des mines de cuivre, de mercure, de plomb, etc. ; ainsi leur gisement est extrê- mement varié. Les arbres dont les lithoxyles sont les restes, ont-ils vécu dans les mêmes lieux où l'on trouve ceux-ci? Cette question comporte deux solutions , la négative et la positive. En effet, comment admettre que les lilhoxyles qui sont percés de trous par des tarets, et d'une manière à ne pouvoir méconnoître le travail de ces animaux marins , soient des restes de végé- taux qui auroient vécu dans les mêmes lieux où se trouvoient les tarets? On doit croire que des arbres ou des portions d'ar- bres furent jetés en ces lieux , et qu'après avoir été rongés, ils ont passé à l'état de pétrification ; les exemples de cesbois ne sontpasraresTDune autre part, sil'on réfléchit sur l'origine des lithoxyles qu'on voit dans les terrains dits d'eaudouce , à Pa- laiseau , près de Paris par exemple, avec des restes de végé- taux et des coquillages parfaitement conservés et analogues à ceux qui vivent dans nos marais , et dont la fragilité se refuse à toute idée de transport , on est porté à croire que ces li- thoxyles sont des restes d'arbres qui ont végète dans le lieu même où vivoient les animaux et les végétaux avec les restes desquels ils se trouvent. Ceci prouve combien la manière d'ê- tre des lithoxyles, dans les couches terrestres, est importante à considérer pour la détermination même de ces couches. Une autre question peut être faite sur les lilhoxyles. La ma- tière siliceuse qui les constitue s'y est-elle introduite par in- filtration , ou bien sont-ils dus à une transmutation de la sub- siance même du bois en silice? La solution de cette question est très-délicate à résoudre, et pourroit peut-être conduire à prouver l'un et l'autre cas ; mais ce n'est pas ici le lieu d'en-i trer dans le vaste champ des hypothèses. Terminons cet ar- ticle par deux mots sur les lithoxyles qui ne sont point com- plètement siliceux, ou qui ne le sont point du lout. î36 LIT On en cite de silicéo- bitumineux près de Boll , dans le pays de Wirtemberg ; de silicéo-argileux à Creuz , dans la Basse-Hongrie ; d'entièrement sablonneux prèsd'Allwasser, en Silésie ; en Bohème, à Altsaltel; àKuffhaussen, en Thu- ringc ; à Halle , près de Magdcbourg , etc.; de cuprifères à Herrengrund , dans la Basse - Hongrie ; en Sibérie et en Suède ; de silicéo-bitumineux avec mercure sulfuré , à Idria. Il y a des li'thoxyles ferrugineux ; on en trouve qui contien- nent du zinc sulfuré , du fer sulfuré , ou qui sont des moules en fer carbonate argileux et terreux , ou de sable. Il y a beau- coup de variétés à ce! égard. Les litboxyles alumineux ou bi- tumineux renferment du fer sulfaté et de l'alumine sulfatée , produits par la décomposition du fer sulfuré que contien- nent ces bois et qui entraîne leur propre décomposition. Les lignites sont des bois bitumineux d'un genre particulier. Les houillères présentent aussi des litboxyles non équivo- ques , principalement dans les couches de grès qui les ac- compagnent. ( V. Bois pétrifié et Lignites.) Les litboxyles calcaires.sont infiniment rares, (ln.) LITIERE. On appelle ainsi la paille ou les autres pro- duits végétaux que l'on destine à être mis dans les écuries, lesélables, les bergeries, etc., afin que les chevaux, les vaches, les moutons et autres animaux domestiques, puissent se cou- cher sans se blesser contre le sol, et sans se salir avec leurs excrémens. Un autre but encore plus important sans doute , surtout dans les campagnes, c'est de faire du Fumier. Voyez ce mot , et le mot Engrais. • Un cultivateur, lorsqu'aucune considération particulière ne le gêne , ne doit point épargner la litière à ses bestiaux. II leur en fournit de la nouvelle tous ies jours, et ne la laisse pas pourrir dans l'écurie , comme tant d'entre eux le font. Il y emploie non-seulement les pailles de sa récolte , mais les foins gâtés , les plantes qu'il fait arracher dans son jardin , couper dans ses taillis ; les feuilles qu'il fait ramasser dans ses bois , enfin , toutes les plantes ou parties de plantes sè- ches qu'il peut se procurer. 11 est de fait que la santé des bes- tiaux se soutient d'autant mieux , que la litière qu'on leur donne est plus abondante , et que beaucoup d'épidémies sont dues à ce qu'on la laisse trop long temps s'accumuler. V. aux mots Cheval , Vache et Mouton, (b.) LITORNE. V. Grive litorne , à l'article Merle, (v.) LITOULON. Plante qui paroît être un Hyptis. (b.) LITOURNE. V. Litorne. (desm.) LITS DE TERRE. V. Terre, (pat.) L1TTEE , littœa. Genre de plantes , établi parThaliabuc^ L ï T i?>7 pour pincer la plante que Desfontaines avoit nommée Yucca. Boscii , parce que c'est moi qui l'ai , le premier, apportée de Milan à Paris. On Tavoit appelé Éo^APARTÉE. Les caractères de ce nouveau genre sont : corolle de sir parties relevées ; étamines à filamens érigés, plus longs que la corolle , et à anthères versatiles. Ce genre diffère à peine des Agaves , avec lesquels Sen- nagata l'a réuni. On voit dans le Journal des Sciences et des Arts, qui se publie à Londres, une figure de la seule espèce qu'il contient, espèce dont les lieurssont ponées sur une hampe de huit à dix pieds de hauteur, géminées, vertes en dehors, violet- tes en dedans, avecles filets des étamines de la même couleur. On la cultive dans la plupart des écoles de botanique de l'Eu- rope. Sa multiplication a lieu par les rejetons qui sortent du collet de ses racines , et dont on détermine la production, au moyen d'un fer rouge enfoncé au centre de ce collet, (b.) LITTORAUX ( littorales ). Illiger donne ce nom à une famille d'oiseaux de Tordre des échassiers ou riverains , ca- ractérisés par leurs ailes propres au vol ; leurs jambes grêles, propres à la course ; leurs pieds tridactyles , à doigts un peu réunis à leur base , etc. ; ce sont les Pluviers, les Cai.idris, les Huîtriers , les Himantopes , les Tachydromes et les Bu reins de cet auteur. Celte famille correspond en partie à celle des échassiers- pressirostres de M. Cuvier {Règne animal.}, et àla famille des œgialiies de Vieillot. {F. ce mot.) (DESM.) LITTORELLE, litloreUa. Petite plante vivace dont les feuilles sont toutes radicales, linéaires, un peu charnues, apla- tiesduu côté et convexes de l'autre, etlesfleurscentralesnom- breuses, uni-sexuelles; les mâles pédonculées, et les femelles sessiles. Elle forme seule un genre dans la monoécie tétran- drie , et dans la famille des plantaginées. Ce genre offre pour caractères, dans les fleurs mâles : un calice de quatre folioles-; une corolle monopétale , tubulée, à limbe divisé en quatre parties; quatre étamines à filamens très-longs et à anthères cordiformes ; et dans les fleurs fe- melles , un calice conique à bord trifide , et un ovaire su- périeur , oblong , chargé d'un style filiforme très-long, à stigmate aigu. Le fruit consiste en une capsule uniloculaire , enveloppée par le calice. Cette plante, que l'on appeloit autrefois plantago monanthos% croît en Europe sur le bord des eaux dormantes. Elle fleurit au milieu de l'été. On la trouve très-abondamment autour de l'étang de Montmorency , près Paris, (b.) LITUITES , lituites Les oryetographes avoient donné ce nom à toutes les coquilles fossiles cloisonnées qui étoien i38 L I V recourbées Seulement à une de leurs pointes, et qui e'ioient pourvues d'un siphon central, coquilles qui ne diffèrent des Spirules que parce qu'elles sont moins recourbées , et que leur spire est adhérente. Denys de Montfort, en établissant ce genre dans sa conchy- liologie systématique, l'a précisé, le premier, avec la rigueur convenable. Suivant lui, ses caractères sont : coquille libre , univajve , cloisonnée , recourbée au sommet , mais droite , en se prolongeant vers la base ; ouverture ronde , horizontale ; cloisons unies , percées par un siphon central ; la spire du sommet adhérente au test. On trouve un grand nombre de lituites figurées dans les ou- vrages surlcsfossiles; cependantleurmonographicestencoreà faire : on en connoit de deux pieds de long. C'est dans les marbres, dans les argiles des montagnes primitives qu'on les rencontre. Leur consistance est ordinairement spathique. Quelques petites coquilles de l'Adriatique , figurées par Sol- dani , semblent s'y rattacher ; mais elles ont besoin d'être de nouveau étudiées. V. Hortole. Le genre Astacole se rapproche beaucoup de celui-ci. (b.) LITUOLITE , synonyme de Lituite. (b.) LIVANE. Nom vulgaire du Pélican, (v.) LIVECHE , liguslicum. Genre de plantes de la pentan- drie digynie et de la famille des ombellifères , qui offre pour caractères : une ombelle universelle , accompagnée d'une col- lerette d'environ sept folioles ; et des ombelles partielles d'une à quatre folioles ; un calice propre, à peine percepti- ble , et à cinq dents ; cinq pétales lancéolés , égaux , entiers , courbés en dedans; cinqétamines; un ovaire inférieur, chargé de deux styles à stigmates simples; deux semences appliquées l'une contre l'autre , convexes d'un côté , et munies de cinq côtes un peu épaisses et saillantes. Ce genre renferme une quinzaine d'herbes vivaces ou bis- annuelles , à feuilles alternes , composées ou surcomposées , presque toutes des parties méridionales de l'Europe , et re- marquables par leur odeur forte. Celles de ces plantes , les plus importantes à connoître , sont : La Livêche d'Autriche , qui a les feuiilcs bipinnées, les folioles ovales , lancéolées , incisées, dentées et confluentes. Elle est vivace , et se trouve dans les montagnes de l'Autri- che , de la Suisse et de l'Italie , aux lieux humides et. ombra- gés. On prétend qu'il suffit de planter cette espèce dans un canton , pour en faire fuir tous les serpens ; mais il est plus que probable que c'est un fait controuvé comme tant d'autres. La Livêche lévestique , qui a les feuilles bipinnées , G. 3 î * f -Motry il ctt fa fitT//ï/h/r<> t/af/'aae ■ /.('/>/,' et/a/iocep/ta/e /,<>/>/,'///<' il'// tr/i>/e J. en con.rr.e t/o/wù/ere J.'i /.i/n'/.'i:/i't jaunafre ■ v^ J.H',;/.'>- ,r7.i\r/,/t> ■ JO A nue i/i\r /<>//<\r . jf> 7./.II' »tirtTi>{ ■ J7 Zonco/* pidéorne ■ ' I.i/ca.e uuint/ut/i . J.W/ee apte**'. f.j////i:r///<>/i naval. "Ma/ac/ue />/•<>// \i> . Mante refigùeùte* L I V >3g les folioles incisées à leur sommet , et légèrement den- tées. Elle» est vivace , et se trouve dans les lieux couverts des montagnes des parties méridionales de la France. Son odeur est forte , mais non désagréable. Elle est incisive , vulnéraire , alexilère, sudorifique et emménagogue. Lamarck en fait une Angélique. V. ce mot. La Livèche des prés a les feuilles trois fois pinnées ; les folioles opposées, linéaires, lancéolées; l'involucre seulement de deux folioles. Elle est vivace et croît en Europe dans les prés humides. C'est le peucedanum silaus de Linnceus. Elle passe pour diurétique et anticalculeuse. LaLivÉCHE a feuilles dancholie , qui a les feuilles trois fois lernées , les folioles trifides , dentées , le style divariqué et persistant. Elle se trouve dans les Alpes. Allioni Ta figu- rée tab. 63 de sa Flore du Piémont, sous le nom générique de danaa, sur le fondement que le fruit est didyme, et n'est pas strié. V. au mot Danaa. (b.) LIVER-HEMP. C'est , en Angleterre , le nom de l'Eu- PATOIRE COMMUN , Eup. cannabinum. (LN.) LIVIDE, labrus chinensis , Linn. V. LABRE, (b.) LIVIDELLA. C'est, en Italie, le nom d'une sorte de Raisin de couleur livide, (ln.) LIVIE , Ima', Latr. Genre d'insectes , de l'ordre des hémiptères , section des homoptères , famille des hyméné- lytres , tribu des psyllides. Ce genre est très-voisin de celui des psylles , dans lequel j'avois d'abord placé l'insecte qui en est le type (psylle des joncs); mais il s'en éloigne par plusieurs caractères. Les psylles ont leurs antennes d'une même venue, la tête courte, et le premier segment du corselel tçès-petit ; les livies ont. les antennes très-grosses à leur base, la tête carrée et al- longée , et le premier segment du corselet très-distinct. Dé- taillons ces caractères par une description étendue de l'es- pèce que nous connoissons. La LlVlE DES JONCS, Itoia juncorum , pi. G 3, 10 ; Latr., lîist. nat des fourni. , pag. 322 , pi. 12 , fig. 3 ; a un peu plus dune ligne de long. Son corps est court , parfaitement ras , très-finement chagriné sur la tête et sur le corselet , vu à la loupe. Les antennes sont de la longueur des deux tiers du corps , insérées au-devant des yeux , dans une échancrure latérale , dune dizaine d'articles, dont les trois inférieurs pi us grands , d'un rouge vif; le premier est conique , le se- cond en forme de fuseau et le plus grand de tous ; le troi- sième est arrondi et un peu plus gros que les suivans ; ceux- * i sont grenus , très-serrés , difficiles à distinguer et presque égaux ; les quatre , cinq, six , sept, huit, sont blancs; le neu- i£o L I V vième et le dixième sont noirs : ce dernier est très-court , et terminé par deux soies noires , divergentes , dont l'inférieure plus courte. La tète est d'un rouge bai, très-grande, fort aplatie , carrée , ayant au milieu un enfoncement longitu- dinal profond; le bord antérieur est pâle dans son contour, échancré et arrondi ; les yeux sont placés sur les côtés , grands , d'un rouge-brun , a facettes, oblongs et légèrement saillans. On voit derrière cbacun deux un petit œil lisse , et une tache d'un rouge plus éclatant; le dessous de la tête est noirâtre , creux dans tout le milieu de sa longueur , qui est divisée par une ligne élevée , blanchâtre , se terminant infé- rieurement en un bec gros, court et conique. Le corselet est grand , peu convexe , rougeâlre ; le premier segment est court, en carré transversal; l'écusson est triangulaire et obtus. Les élytres sont un peu coriaces, légèrement trans- parentes , en toit assez aigu , marquées de deux nervures principales , d'un brun châtain , épaissies à l'angle extérieur de la base, plus foncées et dilatées au bord extérieur qui est fort arqué; les ailes sont plus courtes et d'un blanc un peu bleuâtre. L'abdomen est conique,' rougeâtre à sa naissance , d'un jaune pâle ensuite , avec un peu de rouge sur le bord de quelques anneaux ; son extrémité est munie , dans les fe- melles, d'une tarière noire, logée entre deux pointes co- niques. Les pattes sont courtes, grosses, d'un blanc jau- nâtre et rases. Les femelles déposent leurs œufs dans les parties de la flo- raison , ou du moins dans leur germe , An jonc articulé ; ce qui fait que ces parties acquièrent un développement triple ou quadruple de celui qu'elles auroient eu dans leur état na- turel. Cette monstruosité a la forme d'une balle de graminée très-grande; les divisions du calice se prolongent même en espèce de barbes. Les œufs sont peu nombreux , assez grands , ovales , jau- nâtres , luisans , marqués d'un point rouge à un des bouts : ils adhèrent aux feuilles parle moyen d'un pédicule. Les larves et les nymphes ressemblent , quant à la figure , à celles de l&psylle du figuier. Elles sont oblongues , fort ob- tuses aux deux extrémités et très- déprimées ; les antennes sont très-apparentes, coniques et annelées; les yeux sont noirs et triangulaires ; le corselet occupe une bonne partie du corps, qu'il déborde sur les côtés. Les larves ne différent des nymphes qu'en ce qu'elles sont presque entièrement d'un jaune pâle , et qu'elles n'ont pas de rudimens d'élytres et d'ailes ; la démarche des larves et des nymphes est lourde ; elles demeurent constamment renfermées dans l'intérieur de ces fausses galles du jonc , se nourrissant du suc de la plante , et rendant par l'anus une matière farineuse , très -blanche , au milieu de laquée elles semblent prendre plaisir à vivre : l'insecte parfait s'y tient aussi fort tranquillement, et, de même que les psylles, saule plus qu'il ne marche. Cet insecte se trouve dans les environs de Paris et dans plu- sieurs parties de la France ; il fréquente les lieux*raarécageux. LIVISTONE, Uvislonia. Genre de plantes établi par R. Brown dans 1 hexandrie trigynie , et dans la famille des Palmiers. Il présente pour caractères : des fleurs herma- phrodites , formées d'un calice à six divisions profond -s; de six élamines ; de trois ovaires connivens ainsi que leurs styles ; le fruit est une baie monosperme. Ce genre renferme deux espèces, originaires de la Nou- velle-Hollande, (b.) LIVON. C'est le turbo pica de Lin iœus. V. Sabot, (b.) LIVRÉ. Grosse Poire d'automne obtuse, verte, ta- chetée de roux, (ln.) LIVREE ( Vénerie). C'est le pelage des jeunes hèles , sur lequel l'on voit des raies ou barres , et que ces animaux con- servent jusqu'à six mois d'âge : les faons , les marcassins, etc. portent la livrée, (s.) LIVRÉE. Nom donné par les jardiniers à la chenille du bombyx neustria, parce que son corps est liseré, et nous re- présente les rubans des livrées de noces des gens de la cam- pagne. Cette chenille se nourrit des feuilles de poirier', de pommier et de prunier. Sa coque est entremêlée d'une pous- sière assez abondante d'un jaune citron. Réaumur l'offre aux dames , comme un nouveau moyen de coquetterie ; elles em- ployoient de son temps une poudre de couleur rose , pour donner à leurs cheveux une couleur plus agréable ; le goût venant à changer , et la couleur jaune étant en faveur , nos coques seroient tirées de l'obscurité. Les œufs d'où sortent ces chenilles sont disposés annulai- rement autour des jets des arbres précités, (l.) LIVRÉE. Espèce du genre Hélice, (b.) LIVRÉE D'ANCRE C'est le nom donné par Geoffroy à l'insecte décrit par Fabricius, sous celui de trichius fasciaius. V. Trichie. (o.) LIXE , lixus , Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des co- léoptères , section des létramères , famille des rhynchopho - res ou porte-becs , tribu des charansonites, ayant pour ca- ractères : antennes coudées , insérées près du milieu d'un avancement antérieur et en forme de trompe de la tête , de onze articles , dont les quatre derniers au moins composent une massue allongée et en fuseau ; pénultième article des tar- ,4. L I X ses bilobé ; corps ordinairement étroit , allongé et fusiforme, Fabricius , en établissant ce genre , y Mptpporté plusieurs espèces qui doivent en être exclues , et en a éloigné plu- sieurs autres, qui, sans avoir la forme étroite et allongée des fixes, n'appartiennent pas moins à ce genre par leurs carac- tères essentiels et leurs habitudes. J'ai commencé à réparer ce désordre dans mon Histoire naturelle des crustacés et des insectes. Guidé par cet ouvrage et par celui où j'ai développé les caractères génériques de ces animaux , Olivier, dans son Entomologie des coléoptères, a parfaitement déterminé celte coupe. Le travail qu'il a donné sur la tribu des charansonites est aussi exact et aussi complet qu'on pouvoit l'espérer au moment de sa rédaction. Les lixes ont , en général , la forme d'un fuseau ou d'un ovale allongé , rétréci en pointe aux deux extrémités. Leur corps est, en tout ou en partie , couvert de petites écailles ou d'un duvet grisâtre ou cendré , souvent divisé par des ta- ches, en manière de bandes, de raies, etc. ; la trompe est assez longue et ordinairement avancée ; les élytres sont très- dures et pointues au bout , et les tarses sont terminés par des onglets robustes, au moyen desquels ils s'accrochent forte- ment aux doigts lorsqu'on les saisit. La plupart se tiennent de préférence sur les plantes à fleurs composées , comme les chardons , les centaurées , les jacées , etc. ; d'autres vivent à terre, dans les pâturages et suV les bords des chemins, etc. Ils ont peu de vivacité et marchent avec lenteur. Degeer a donné l'histoire du Uxe paraplégique , que Lin - nseus a ainsi nommé spécifiquement , dans 1 opinion où il étoit que' les larves.de ces insectes , étant mangées par les chevaux avec la plante dont elles se nourrissent, leur don- noienl4a maladie appelée paraplégie dans notre langue , et en suédois stâikra , de même que la plante. Ce végétal est la phd~ landrie aquatique , sorte d'ombcllifère très-commune dans plu- sieurs marais. L'iulérieur de la partie submergée de ses gros- ses tiges sert de retraite aux larves de ce lixe, qui y vivent solitairement , et toujours placées la tête en haut. Pour les trouver, il faut, à une certaine époque, savoir au mois de juin et au commencement de juillet, fendre les tiges de haut en bas. Ces larves se nourrissent de leur moelle. Elles sont longues d'environ sept lignes , sur un peu plus d'une ligne de diamètre , entièrement blanches ou couleur de lait un peu jaunâtre , avec la tête écaillcuse et d'un brun jaunâtre. Le corps est presque de grosseur égale , dans toute son étendue , excepté vers son extrémité postérieure , où il se termine en cône -, il est divisé en douze anneaux, dont les trois premiers ont chacun en dessous, vers les côtés , deux mamelons, qui L I X ,/3 représentent les pattes, mais sans servir à la progression de l'animal. D'après les observations de ce grand naturaliste , il s'avance, en se tenant renversé ou le ventre en haut, en allongeant et raccourcissant ses anneaux qui ont des rides transverses , découp*ées assez profondément, et qui forment des eminences charnues , irrégulières ; le ventre est uni ; tout le long des côtés, dont la peau est rase , l'on voit une espèce de pli , et une rangée dé points ovales , un peu élevés , re- bordés , d'un brun clair , et qui sont les stigmates ; il y en a neuf de chaque côté ; le derrière du corps est un peu courbé et un peu fourchu au bout , avec une petite incision où se trouve l'anus ; la tète est ovale , avec une peau écailleuse , divisée en deux demi-calottes et une pièce antérieure et trian- gulaire ; une suture blanchâtre sépare ces parties les unes des autres; la bouche est garnie de très petits poils et compo- sée de deux mandibules cornées , fortes et très-pointues , de deux petites lèvres , de deux mâchoires et de quatre palpes coniques, articulés , dont les maxillaires plus grands et four- chus au bout ; la lèvre inférieure a trois petites parties coni- ques , dont celle du milieu ressemble à la filière des chenil- les ; chaque côté de la tête présente un point-noir qui sem- ble être un œil. La larve se transforme , au commencement de juillet , en nymphe , dans l'intérieur des tiges où elle a vécu. Cette nym- phe est nue ou sans coque, de la même longueur que la larve, et grosse à proportion, blanche, avec l'abdomen* tirant sur le jaune, arrondi et armé de deux crochets écailleux à son extrémité postérieure ; chacun de ses anneaux a, en dessus, une rangée transversale de pointes écailleuses , courtes et brunes; la trompe est courbée sous la poitrine ; les élytres et les pattes sont appliquées sur les côtés. La nymphe se lient droite ou la tête en haut , dans son habitation. Elle a beau- coup de vivacité , comme elle l'annonce par les mouvemens des anneaux de son corps , et en changeant de place , au moyen des crochets et des épines de son abdomen. Lors- qu'elle doit passer à l'état parfait , elle s'élève à une hauteur dont-le niveau est un peu au-dessus de la surface de l'eau, ronge avec ses dents une partie de la tige , et fait une ouver- ture grande et ovale , qui lui sert de passage. Cette dernière transformation a lieu vers la fin du même mois et de juillet. Linnreus a faussement avancé qu'elle y passoit l'hiver. Olivier a décrit et figuré soixante-dix espèces de fixes. Les uns ont une forme très-étroite et presque cylindrique ; tels sont : Le Lixe paraplectique, lixus parapleciicus , Fab. ; Oliv , Col. , tom. 5,n.°83, pi. ai, fig 299; pi, G 3,n de cet ouvrage i44 L I X Il est noirâtre , mais couvert d'un duvet court, serré , d'un jaune gris ; la trompe est mince , cylindrique , de la longueur du corselet , qui offre trois raies plus obscures ; chaque ély- tre se termine en une pointe longue et très-aiguë ; les cuisses sont simples. Le LlXE RÉTRÉCI, Uxus angustatus , Oliv. , ibid., pi. 16 , fig. 2'oo. Il est plus grand et plus épqis que le précédent , noi- râtre , un peu raboteux sur le corselet et sur hs élytres ; elles ont des points rangés en stries et se terminent obtusément. On le trouve en France, en Allemagne et en Italie, sur les char- dons. Le LlXE D'AsCANIUS , Uxus Asranii , Oliv. , ibid. . pi. 16 , fig. 83 c, et pi. 7 , fig. 83 a. b. Il est un peu plus petit et plus court que le lixe parapleclique , noir avec un duvet blan- châtre, plus distinct sur les côtés du corselet et des élytres, où il forme une ligne d'un blanc bleuâtre ; les élytres se ter- minent un peu en pointe •, le dessous du corps est blanchâ- tre , ponctué de noir. Avec le précédent , et souvent sur les murs , les pierres , etc. Le Lixe filiforme , Uxus fdiformis , Oliv. , ibid. , pi. if> , fig. 198 a. b. ; d'un gris roussâtre , avec quatre lignes longitu- dinales , cendrées sur le corselet ; élytres obtuses. Commun aux environs de Paris sur la bardane. D'autres lixes ont le corps plus épais et proportionnelle- ment moins long. Le Lixe sulcirostre , Uxus sulcirostris , Oliv. , ibid. , pi. 3, fig. 24 ; le charanson à trompe sillonnée, Geoff. Il est cendré ou grisâtre , avec trois sillons sur la trompe ; le corselet chagriné et marqué de cinq raies longitudinales plus claires ; les élytres sont un peu raboteuses, avec trois bandes obliques plus pâ- les ; les cuisses sont simples II est très commun dans toute l'Europe ; on le trouve souvent à terre. Le LlXE OPHTHALMIQUE , Uxus oplithulmicus , Oliv. , ibid. , pi. 18, fig. 220. Il est plus court et plus renflé que le précé- dent, cendré, avec trois points blanchâtres, entourés de noir, et dont celui du milieu plus grand , presque oculaire , sur cha- que élytre ; la trompe est grosse, avec les sillons couverts de cendré. Au midi de la France. Le Lixe de la jacée , Uxus jacece , Oliv. , ibid. , pi 21 , fig. 280 -, le charanson tacheté des têtes de chardons , Geoff. Il est ovoïde , noir , parsemé d'un duvet court , jaunâtre ou grisâtre , formant sur les élytres de petites taches ; la trompe est assez longue , noire et cylindrique. Sa larve ronge l'intérieur des chardons et y fait sa coque. On y trouve aussi l'insecte par- fait. LOA u§ Le LlXE ODONTALGIQUE , Lixus odontalgkus , Oiiv. , ibid. , pi. 3o , fig. £56. Il est petit, ovoïde , noirâtre , mélangé de poils jaunâtres , avec la trompe très-courte; les antennes sont à peine coudées. Il vit aussi sur les fleurs des chardons et du cirsium. On lui a attribué une vertu odontalgique , et on a même publié un mémoire à ce sujet, (l.) LIZ. Voyez Lirio. (desm.) LIZARD. Voyez, Lézard, (ln.) ' LJESNAJA-JABLON. Nom russe de I'ArbousieR COMMUN. (LN.) LJETAG etLJETAGA. Noms russes du Polatouche SAPAN. (DESM.) L.IUNG. Nom de la Bruyère , en Suède, (ln.) LLACMA. V. Lama, (desm.) LLAGUNE , Uaguona. Arbrisseau du Pérou, qui forme, dans la monoécie octandrie et dans la famille des euphor- bes , un genre , dont les caractères consistent en un calice presque en cœur, strié, à cinq divisions ovales, aiguës, l'inférieure fendue jusqu'à la base; point de corolle* huit étamines dans les mâles ; un ovaire supérieur , trigone , pu- bescent , à trois sillons , surmonté d'un style courbé , à stig- mate simple dans les femelles; une capsule renflée , à trois côtés, à trois loges, à trois valves, surmontée du style, entourée du calice qui persiste , et contenant une semence presque ronde dans chaque loge. Les genres Gaertnère , Gujoa , Molinea et Toulici se rapprochent de celui-ci. (b.) LLAM A , que l'on doit prononcer llama , parce qu'en es- pagnol les deux //se mouillent. V. Lama, (s.) LLAUPANKE. Selon Feuillée, c'est une plante du Pé- rou , employée à la teinture ; Cavanilles pense qne ce peut être une espèce de son genre francoa ; \Villdenovv la place dans le même genre que le panke tinctoria de Molina. V. Panké. (ln.) LLEDONE. Nom du Micocoulier aux environs de Per- pignan. (B.) LL1THI de Feuillée. C'est, au Chili , le nom d'un Lau- rier ( laurus caustica ) , dont le suc passe pour un poison. (LN.) LLWYNOG, le Renard, et Llwynoges sa femelle * dans la principauté de Galles, en Angleterre, (desm.) LLYG. Les habitans xlu pays de Galles appellent ainsi tous les quadupèdes qui reçoivent chez nous la dénomination générale de Rats, (desm.) LOAM. Nom que donnent les Anglais à la terre où ils i4G LOB cultivent le plus avantageusement le Froment : elle tient le milieu entre les sablonneuses et les argileuses , et paroît répondre à celle que nous appelons/mnd/e. (b.) LOASE, loaza. Genre de plantes de Ticosandrie mono- gynie selon Lamarck, etde la polyandrie selon Linnseus, et de la famille de son nom, qui a pour caractères : un calice per- sistant, divisé en cinq découpures lancéolées ; une corolle de cinq pétales ovoïdes, concaves, très-ouverts, et quelquefois, réfléchis; cinq écailles oblongues, conniventes , légèrement découpées à leur sommet, plus courtes que les pétales, et ac- compagnées ordinairement de deux filets; des étamines nom- breuses, à filamens capillaires , disposées en cinq faisceaux opposés aux pélales ; un ovaire inférieur, ovale, surmonté d'un style droit , et terminé par un stigmate simple. Le fruit consiste en une capsule inférieure, oblongue, tur- binée, uniloculaire, s'ouvrant au sommet en trois valves ; les semences sont petites, nombreuses, et s'insèrent à trois pla- centas linéaires qui naissent du fond de la capsule, et se pro- longent dans toute sa longueur. Ce genre renferme des plantes annuelles à feuilles alternes ou opposées, découpées plus ou moins profondément, et à fleurs axillaires ou terminales, toutes originaires de l'Amé- rique méridionale , et peut-être même exclusivement pro- pres au Pérou. Ces plantes sont hérissées de poils , souvent colorés, ayant à leur base un léger rendement , que La- marck soupçonne être le réservoir d'une liqueur caustique ; aussi leur piqûre est-elle plus cruelle que celles des orties. Aucune espèce de loase n'est cultivée dans les jardins d'Europe, et la plus anciennement connue est la Loase a. feuilles d'acanthe, figurée sous le nom A'ortiga, pi. 4-3 du deux^me volume du Voyage de Feuillée au Pérou ; une autre l'a été tab. 38 des Observations de Jaçquin. Jussieu a publié, dans le vingt -cinquième cahier des An- nales du Muséum d Histoire naturelle de Paris, une dissertation très-importante sur ce genre, qu'il croit devoir, avec le genre Mentzèle, constituer une nouvelle famille , voisine des Onagraires. Il en mentionne douze espèces et en figure onze. On ne peut que renvoyer à ce mémoire le lec- teur qui désireroit plus de détails, (b.) LO ASEES. Famille de plante proposée par Jussieu. Le genre Loase lui sert de type, (b.) LOBAIRE, lobaria. Genre déliantes cryptogames; de la famille des algues , établi aux dépens des Lichens de Lin- nseus. Il offre des scutelles éparses , presque sessiles , apla- ties ou concaves ; des feuilles membraneuses , coriaces , k lobes larges, arrondis, libres , lâches , et velus en dessous.. LOB 447 Les lichens pulmonaire et perlate de L!ïina?us servent dé type à ce genre , qui prend quelques espèces dans celui ap- pelé Dermatodé par Ventenat. (b.) LOBARIE, lobaria. Autre genre , d'abord réuni à celui* des Imbricaires , et qui aujourd'hui constitue celui nommé Parmélie. (b.) LOBAS de Césalpin. C'est le Sorgho, (ln.) LOBELIA. Genre de plantes consacré par Plumier à la mémoire de Mathieu de Lobel , célèbre botaniste fla- mand, qui vivoit vers lafin duseizième siècle, auteur de plu- sieurs ouvrages sur les plantes , remarquables par la fidélité des figures et par leurs descriptions diffuses. Linnseus adopta \e lobelia de Plumier, mais il y réunit ensuite lerapuniium et une partie du trachelium de Tournefort ; mais bientôt le lobelia de Plumier lui ayant été mieux connu , il le porta dans le genre scœcola , et il laissa le nom de lobelia au rapuntium. C'est ce genre que les botanistes nomment encore lobelia, et qui est de- venu le type d'une nouvelle famille, celle des lobèliacèes. Adanson partage ce genre lobelia en deux', laurenlia et dort- manna ( V. ces mots ). On a fait aussi à ses dépens les gen- res liglhfootia , Lhérit., et cyphia, Thunb., et une espèce ( la lobelia cheiranlhus ) a été placée dans le genre manulea. V. LobÉlie. (ln.) « LOBELIACEES. Famille de plantesproposeeparM.de Jussieu, qui se dislingue des CampanulacÉES dont elle fai- soit partie , i.° par une corolle irrégulière , inclinée sur le côté, fendue en dessous jusqu'à sa base ; 2.0 par une cou- ronne membraneuse, souvent bordée de poils formant à l'ex- trémité du style une espèce d'involucre ou collet autour du stigmate. R. Brown l'a appelée Goodénacée. Les genres qui se placent dans cette nouvelle famille SOnt: LOBÉLIE, GOODÉME, VeLLEIE , ScŒVOLE , DAM- PIÈRE , Calogyne , Euthale , LESCHENAULTiE , DlAPASIÊ et Brunonie. (b.) LOBELIE , lobelia. Genre de plantes de la pentandrie monogynie , et de la famille des campanulacées, ou d'une famille de son nom suivant les nouvelles observations de Jussieu, qui présente pour caractères : un calice à cinq dents un peu inégales ; une corolle monopétale, irrégulière , à tube cylindrique , plus long que le calice , à limbe divisé en cinq parties inégales et lancéolées; cinq étamines à an- thères réunies en cylindre ; un ovaire inférieur , ovale ou turbiné, duquel s'élève un style à stigmate obtus légèrement bilobé et quelquefois hispide ; une capsule ovale , cou- ronnée par le calice , partagée en deux ou trois loges qui contiennent des semences menues et nombreuses. ,48 L ° B Ce genre avoit été placé dans la syngénésie monogamie par Linnreus , à raison de la réunion de ses anthères. 11 en a été séparé quelques espèces , qui n'avoient pas compléte- «îent le caractère ci-dessus, pour en former les trois genres Scœvola , Cyphie et Raponce. Les lobéliessont des plantesvivacesou annuelles à suc lai- teux, à feuilles alternes, entières ou découpées, à fleurs dis- posées le plus souvent en grappe ou en épi terminal. On en compte plus de cent espèces , dont quatre propres à l'Europe. On les divise en trois sections. La première comprend les lobélies qui ont les feuilles en- tières, parmi lesquelles il faut citer de préférence : La Lobélie tubulaire , lobelîa dortmana , dont les feuilles sont linéaires, biloculaires, très-entières, et dont la tige est presque nue. Elle se trouve en Europe dans les ma- rais dont le fond est sablonneux. Elle est vivace. La Lobélie du Chili, lobeliatupa , a les feuilles lancéo- lées , un peu velues , décurrentes , et les (leurs en épis. Celle plante croît naturellement au Chili, et est figurée lab. 29 du deuxième volume du Voyage de Feuillée. C'est un poison dont l'effet est des plus prompts ; l'odeur seule de ses Heurs cause de cruels vomissemens. On perdroit immanquable- ment lavue«i on se frottoit les yeux après avoir louché ses feuilles. Elle est vivace. La seconde section comprend les lobélies qui ont des feuil- les dentées ou découpées; on compte parmi elles : La Lobélie a feuilles de cirse, dont la lige est droite et simple, les feuilles linéaires, dentées, les dents en alêne et écartées , et les fleurs en grappe terminale. Elle est vivace, et se trouve aux Antilles. Elle contient un suc très-acre et d'une odeur forte. La Lobélie a longues fleurs a les feuilles lancéolées et dentées , les fleurs portées sur un pédoncule latéral très- court , et le tube de la corolle filiforme et très-long. Elle croît aux Antilles , et se cultive dans les jardins de Paris. Elle est annuelle. Son suc est caustique et très-vénéneux. La Lobélie cardinale a la tige droite, les feuilles larges, lancéolées, dentées, et les fleurs d'un rouge vif, dispo- sées en grappe unilatérale et terminale. Elle se trouve dans l'Amérique septentrionale , aux lieux humides et ombragés. Je l'ai fréquemment observée en Caroline. On la cultive dans les jardins de Paris , et elle y fait ornement. Elle est bisan- nuelle. C'est la cardinale des jardiniers. La Lobélie resplendissante , lobelîa fu/gens, "WMd. , a les feuilles longues, lancéolées , dentées , repliées sur leurs G . a j, ■ /.o/n-/n- ,r >//>// ///'//y. LOB i%9 bords , pubescentes , ainsi que la tige ; ses fleurs sont d'un rouge très vif. Elle est vivace , originaire du Mexique , et cultivée depuis peu comme plante d'ornement. La Lobélie siphilitique a la tige droite ; les feuilles ovales , lancéolées , légèrement dentelées , les dents du calice recourbées; les fleurs bleues et solitaires dans l'aisselle des feuilles supérieures. Elle se trouve dans les bois humides de l'Amérique septentrionale , et on la cultive dans quelques jardins d'Europe , sous le nom de cardinale bleue. On l'em- ploie dans le pays à la guérison des maladies vénériennes. Je pense que la plante de la Caroline , que Lamarck prend pour. une variété, et que j'ai observée dans son pays natal, est une espèce distincte. Elle est vivace. V. pi. (in, où elle est figurée. La Lobélie a fruits gonflés a la tige droite, anguleuse; les feuilles ovales, dentelées, plus longues que les pédoncules, et la capsule renflée. Elle se trouve dans les marais de l'A- mérique septentrionale où je l'ai observée ; elle est cultivée dans les jardins de Paris. Elle est annuelle. La Lobélie glanduleuse, qui a la tige droite , les feuilles oblongues, les fleurs axillaires, solitaires, accompagnées de deux bractées terminées par deux glandes , et la capsule ve- lue. Elle se trouve dans les lieux marécageux, sans être aqua- tiques, de l'Amérique septentrionale. Je l'ai rapportée en grande quantité de la Caroline. Elle est annuelle. La Lobélie brûlante a la tige droite, les feuilles infé- rieures presque rondes, crénelées; les supérieures lancéo- lées, dentelées, et les fleurs en grappes. Elle se trouve en Europe , dans les bois humides : c'est la seule qu'on rencon- tre aux environs de Paris. Elle est annuelle. La Lobélie en arbre a la tige arborescente; les feuilles péliolées, ovales , oblongues , dentées; les fleurs solitaires et axillaires. Elle se trouve dans les îles de la Société. La troisième section comprend les lobélies dont la tige est couchée et les feuilles dentées. On y remarque princi- lement : La LobÉlied'Italie, lobelia laurentia, qui a les tiges rameu- ses, filiformes; les feuilles lancéolées, ovales, dentées; les pédoncules uniflores et très-longs. Elle se trouve en Italie. Elle est annuelle. La Lobélie érinoÏde a les tiges filiformes ; les feuilles pétiolées , oblongues et dentées. On la trouve au Cap de Bonne-Espérance , et on la cultive à Paris au Jardin des Plantes. Elle est annuelle. La Lobélie corne de cerf a les feuilles lancéolées, den- LOB 1ées , et les pédonculesextrêmement longs. Elle se trouve au Cap de Bonne-Espérance. Thunberg rapporte qu'on mange au Cap de Bonne-Espé- rance les racines d'une lobélie. Cavanilles, dans ses Icônes plantarum , a fait connoître un grand nombre de belles espèces de ce genre, (b.) LOBER1S. V. Leberis. (s.) LOBES DES FEUILLES, lohi. Divisions de leur disque, plus ou moins grandes, plus ou moins profondes, (n.) LOBES SÉMINAUX , Cotykdones. V. les mots Coty- lédon et Semence, (d.) LOBIA. Nom donné par Dioscoride aux fruits de son Smilax des jardins, (ln.) LOB 1ER. Champignon du genre Bolet, dont les tubes ne se séparent pas de la chair , et qui croît sur les arbres. Ses bords sont lobés; sa consistance est subéreuse ; sa couleur grise. Paulet l'a figuré le premier , pi. 3 de son Traité des Champignons, (b.) LOBIOLE. Synonyme de petit lobe.. Ce mot s'applique aux lanières qui entourent les expansions des Lichens ap- pelées Fronde ou Thalle par les botanistes modernes, (b.) LOBIPÈDES. C'est , dans le Règne animal de M. Cuvier, le nom d'une division de la famille de ses longirosires. Cette division correspond à mon genre Phalarope. (v.) LOBO. En espagnol et en portugais, nom du Loup. Loba ce/val est le nom du Lynx, (desm.) LOBORNIA. L'un des noms donnés par les Romains à TArgemone. V. Homonoie. (LN.) LOBOS et LOBON ou LYGOS , ou LUGOS. Syno- nymes àaspartium, chez les anciens. V. le mot Spartium. (LN.) LOBULAIRE , lohularia. Genre établi par Savigny aux dépens des Alcyons. Ses caractères sont : corps commun charnu , élevé sur sa base , simple ou muni de lobes , à sur face garnie de polypes entièrement rétractiles, cylindriques, ayant huit cannelures au-dehors, et huit tentacules pectines. Ce genre , que Cuvier a cru devoir réunir aux AnthÉLIES, renferme trois espèces : I'Alcyon digité , I'Alcyon C.o- noïde , et I'Alcyon main de ladre, (b.) LOBULAIRE, lohularia. Genre établi par Desvaux , pour une plante des bords de la Méditerranée qui a fait successivement partie des ClypÉoles, Clypeola maritima , Linn. , des Alysses et des Passerages. Ses caractères sont : silicule comprimée , entière , non bordée , déhis- L 0 C ,5i cente ; graines solitaires, comprimées, non bordées; cloison parallèle aux valves, (b.) LOBUS. Nom latin de la gousse ou fruit du haricot , de la fève et des légumineuses en général. Oh trouve différentes espèces de gousses décrites par Clusius, G. Bauhin, etc., sous ce nom de lobus, les arbres qui les produisent n'ayant été con- nus que long- temps après ces naturalistes. Ce sont des acacies et des bonducs. On s'en est également servi pour désigner des espèces de dolichos et de haricot, (ln.) LOGHBERG. En Hesse et en Thuringe , on donne ce nom et ceux de lochen , lochschiefer , lochwerk , à une argile calcarifère et bitumineuse , sise en couche schisteuse , sous une ctfuche de houille , et dont il faut se débarrasser pour déta- cher la houille, (ln.) LCfCHE. Nom commun, avec ou sans épithète , à plu- sieurs espèces de poissons. En général , ceux des genres Co- mte et Gobie le portent tous, mais plus particulièrement le Cobite TjEnia et le Gobie aphte, (b.) LOCHNERIAd'Heister. C'est probablement une espèce d'ARABETTE. Scopoli donne le même nom au genre malna- regam d'Adanson. Il y place deux arbrisseaux de l'Inde , figurés dans YHortus malabaricus , et qui y sont nommés pé- ri nkand e\ malnaregam. Les caractères de ce genre sont : ca- lice de quatre ou cinq feuilles ; quatre pétales ; étamines de quinze à vingt; ovaires sur un disque court; un style; baie uni- loculaire , monosperme, (ln.) LOCKA. Nom que porte le Renne dans quelques en- droits de la Laponie. V. l'histoire du Renne à l'article Cerf. (s.) LOCO. La Loche , en languedocien, (desm.) LOCOL. Très-petite Abeille des Philippines , qui fait un miel acide et une cire noire, (b.) LOCOMOTION. C'est-à-dire , changement de lieu ou de place. Cette faculté est un des attributs exclusifs des ani- maux; car aucune plante n'a, comme eux, la volonté et le pou- voir de sortir de sa place pour se fixer ailleurs. Il suit de là que la nourriture doit venir trouver le végétal, et que l'ani- mal est , au contraire , destiné à chercher ses alimens. La nature ayant créé sensibles les animaux, il eût été contraire à son but de les rendre immobiles aux chocs de douleur, sans pouvoir les fuir ou s'en défendre. La faculté de sentir néces- site donc la faculté de se mouvoir ; plus on est sensible, plus on doit être mobile. Les espèces peu sensibles se meuvent lentement par la raison contraire. Le mode de génération des animaux , dont les sexes sont séparés sur deux individus , ,5a L 0 D exigeoit aussi leur approche , et par conse'quent leur locomo- tion. V. l'article Mouvemens des animaux , où ces objets sont développés, (virey.) LOCULAPv. Variété de Yépeautre, ou peut-être d'une espèce fort voisine. V. au mot Froment et au mol Ëpeautre. (B-) LOCUST et LOCUST-TREE. Nom qu'on donne , dans les Colonies anglaises , au Courbaril. (ln.) LOCUSTA. Nom latin des Sauterelles et de quelques crustacés du genre Palœmon. (desm.) LOCUSTA. Nom donné autrefois aux espèces de MA- CHES. Elles ont été confondues en une seule par Linnœus, et placées par lui dans le genreVALÉRiANE , sous le nom de yaleriana locusta. Adanson en fit son genre pofypremum qui est le même que le valerianella de Tourneforf ; mais comme on y a joint lefedia aussi d'Adanson, ce dernier nom a prévalu. V. Valériane, (ln.) * LOCUSTAIRES , Locuslariœ. Tribu ou sous-famille d'insectes de l'ordre des orthoptères , ayant pour caractères : pattes postérieures propres pour le saut ; élytres et ailes en toit; tarses à quatre articles; antennes sétacées. Elle comprend la quatrième division , celle des tettigonies , du genre gryllus de Linnœus. Il ne faut pas la confondre avec la suivante , celle des locustes ou nos criquets. Les locustaires ne composent qu'un seul genre , celui de Sauterelle , mais que l'on partagera, sans doute , un jour, en plusieurs autres, (l.) LOCUSTE. C'est l'ensemble des Fleurs des graminées contenues dans une Glume ou Balle calicinale.Cc mot est synonyme d'EpiLLET lorsqu'il y a plus de trois fleurs op- posées et disposées alternativement, (b.) LOCUSTELLE. Petit oiseau au sujet duquel les ornitho- logistes diffèrent d'opinion. Les auteurs de la Zoologie britan- nique l'ont appelé alouette des saules; Brisson qui ne l'a pas distingué de V alouette pipe , et Guenau de Montheillard , en le rangeant aussi parmi les alouettes, lui ont conservé le nom de locustelle , que Willughby lui a donné. D'un autre côté , M. Lalham regarde cet oiseau comme une espèce de fauvette qui! distingue par la dénomination spécifique de Fauvette locustelle , Syhia locustella. ( V. ce mot. ) (v.) LODDE,. Nom vulgaire d'un poisson du genre Salmone, Salmo Groenlandicus , Linn. , qu'on pêche en abondance dans la mer du Nord. V. au mot Salmone. (b.) LOB DE, LODDIK. Noms allemands du Pas-d'âne, 7W sîfago fa îfara . (LN ,) LOD l53 LODDIGESIE, Loddigesia. Arbrisseau du Cap de Bonne- Espérance î fort voisin des Crotalaires , mais que Curtis croit, devoir servir de type à un nouveau genre dans la dia- delphie décandrie et dans la famille des légumineuses. Les caractères de ce genre sont : corolle papilionacée à étendard beaucoup plus petit que la carène et les ailes ; style oblique. La Loddigésîe a feuilles d'oxalide est figurée pi. g65 du Botanical magasine de Curtis. (B.) LODICULAIRE, lodicularia. Genre de plantes de la famiHe des Graminées, établi par Palisot-Beauvois, pour placer quelques espèces de Rottbolles qui s'écartent des autres par leurs caractères. Ceux de ce genre sont: épillets épars; balle calicinale de deux valves membraneuses, transparentes et entières, renfermant deux fleurs , l'une inférieure neutre, l'autre hermaphrodite; la première , d'une seule valve ; la seconde, de deux valves, l'inférieure coriace , la supérieure cartilagineuse et fort lon- gue ; -écailles très-grandes, opposées, trilobées; ovaire en bec émarginé. LaRoTTBOLLE FASCICULE^ de Desfontaines sert de type à ce genre, (b.) LODICULE. Nom que Palisot-Beauvois , dans son im- portant ouvrage intitulé Essai d'une nouvelle agrosiographie , a donné aux parties des fleurs des graminées qui entourent im- médiatement l'ovaire. Ces parties avoient été appelées Co- rolle , Ecaille , Nectaire et Glumelle. Il y en a ordi- nairement deux , et elles sont si petites et si minces qu'elles sont difficiles à observer sur le vivant, et le plus souvent im- possibles à reconnoîlre sur le sec. Aussi n'en a-t-on pas tiré jusqu'à présent tout le parti qu'il eût été à désirer pour la formation des genres et la détermination des espèces. (B.) LODNA. Nom piémontais de I'Alouette. (v.) LODNACORRIDOURA Un des noms piémontais de I'Alouette Cochevis. (v.) LODNIN. Un des noms piémontais de I'Alouette lulu, LODOlCE, lodoicea. Genre de plantes établi par Com- merson et Labillardière dans la famille des Palmiers. Labillardière, qui a confirmé l'existence de ce genre par des observations faites sur le vivant , lui a donné pour carac- tères: des fleurs dioïques, sortant de spathes composées de plusieurs folioles ; le spadix ou régime de fleurs mâles com- posé de chatons cylindriques , formé de larges écailles , dont ,S4 L O E chacune renferme mi faisceau de fleurs se'parées par de pe- tites écailles ; chaque tleur a un calice de trois folioles li- néaires , et une corolle de trois pétales semblables au calice ; un réceptacle central porte les étamines , qui sont au nom- bre de vingt-quatre à trente-six. Le régime des fleurs fe- melles est rameux; leur calice et leur corolle sont semblables à ceux des fleurs mâles, mais plus larges ; leur ovaire est presque sphérique , et surmonté de trois à quatre stigmates aigus. Le fruit est un drupe ovale , qui renferme trois à quatre noyaux, dont plusieurs avortent. Ces noyaux sont durs , ovales , aplatis , divisés intérieurement en deux, rarement en trois ou quatre lobes , entre lesquels est une fente garnie de soie , qui donne passage à la radicule lors de la germina- tion. L'embryon est placé vers le milieu de l'amande , entre les deux lobes; il est ovale, allongé , terminé en pointe re- courbée , tuberculeux à sa base , où on remarque aussi une fente longitudinale très-profonde. Ce genre diffère donc des rondiers par la forme et la situa- tion de l'embryon. La seule espèce qu'il contient a cepen- dant été placée parmi eux par jSonnerat ; c'est celle qui est r.onnlte sous le nom de Rondier des Séchelles , et qui four- nit le fruit si célèbre, appelé coco des Maldives. V. au mot ' Rondier où elle est mentionnée, (b.) LODOLA. Nom italien de I'Alouette. (v.) LODOLACAMPAGNOLA. Nom italien de ('Alouette LULU. (V.) LODONERO. Nom espagnol du Plàqueminier ( Dios- pyros lotus ). (ln.) LODRA , LODRIA , LOUTRA. Ce sont des noms italiens de la Loutre d'Europe, (desm.) LOEFFELKOBOLT. Gmelin a nommé ainsi en alle- mand , 1' Arsenic natif, (ln.) LOEFLINGIA. Ce genre , consacré par Linnseus à la mémoire de Pierre Loefling , botaniste suédois , disciple de Linnseus , et qui voyagea dans les Espagnes , est décrit dans ce Dictionnaire , au mot LefLingie. (ln.) LOERE. Nom savoyard du Grèbe huppé, (v.) LOERI. Séba et Klein ont donné ce nom à la perruche à manleau noir. Voyez le mot Perruche, (s.) LOERIS. C'est ainsi que les Hollandais établis aux Indes orientales , prononcent le nom du Loris. V. ce mot. (s.) LOESELÏE , loeselia. Plante à tige quadrangulaire f L O G ij5 garnie de feuilles opposées, ovales, un peu pointues et den- tées ; à fleurs portées sur de longs pédoncules axillaires, gar- nies de bractées opposées , imbriquées , ovales , arrondies , dont les deux supérieures sont membraneuses et ailées. Cette plante forme , dans la didynamie angiospermie e* dans la famille des liserons, un genre qui a pour caractères : un calice tubuleux , persistant #t à cinq dents aiguës ; une corolle monopétale , tubuleuse , divisée profondément en cinq découpures oblongues et ciliées ; cinq élamines , dont quatre inégales par paire , sont insérées au tube ; et la cin- quième , beaucoup plus courte , est adnée à une de ses dé- coupures ; un ovaire supérieur, ovale, terminé par un style filiforme et en massue ; une petite capsule à trois loges , et «'ouvrant en trois valves à son sommet; chaque loge renferme une ou deux semences mucilagineuses , oblongues et un peu anguleuses d'un côté. La loéselie croît au Mexique , et est figurée pi. 527 des Illustrations de Lamarck. Ce naturaliste pense qu'il seroit pos- sible de la réunir à l' H orrai", (b.) LOFFLER. Nom allemand de la Spatule, (v.) LOGANIE, Logania, Scopoli; Souroubœa, d'Aublet. Gen- re de plantes , qui ne diffère pas du Ruysch. R. Brown a donné ce même nom à un autre genre fort voisin des Gen- Tianelles , des Evosmes et des Stomandres, et qui ne pa- roît pasdansle cas d'être conservé. Il renferme onze espèces, toutes delà Nouvelle-Hollande, (b.) LOGE ou CELLULE. Cavité intérieure d'un fruit. Il est à plusieurs loges , quand il est partagé par des cloisons, (d.) LOGEMENT DES ANIMAUX DOMESTIQUES ( Économie rurale). Fixation habituelle de ces animaux, dans des localités convenables. Cet objet, auquel on apporte bien rarement toute l'atten- tion qu'il exige , est un de ceux qui inlflpht le plus puissam- ment sur la santé et la prospérité de ces utiles compagnons de l'homme dans ses travaux , comme de ceux qui n'ont d'au- tre utilité que de contribuer à ses amusemens. Toute insou- ciance ou négligence à cet égard devient la source de ma- ladies ou d'accidens toujours très-fâcheux, souvent rebelles aux traitemens , quelquefois même incurables , dont on est ordinairement loin de soupçonner la cau.se réelle , et qu!on attribue par conséquent à toute autre qu'à la véritable. Pour faire un choix convenable des localités sur lesquelles on veut fixer ces animaux , il faut d'abord consulter leur na- ture particulière , et les rapprocher ensuite , autant qu'il est i56 L O I possible , de leurs habitudes , de leurs mœurs et de leur ma- nière d'être dans Tétai de liberté et d'indépendance qu'ils avoient originairement. Il n'est pas moins essentiel de leur procurer, en tout temps, une suffisante quantité d'air et de lumière, la faculté de tous leurs mouvemens,et un emplace- ment commode pour pouvoir satisfaire pleinement leurs prin- cipaux besoins. Il est encore généralement fort utile , sous plusieurs rapports, d'isoler ces localités , lorsque les circons- tances le permettent. Sans ces attentions, qui sont de rigueur, et auxquelles il faut ajouter celles que chaque localité peut exiger particulièrement , on obtient rarement tout le succès qu'on a en vue dans l'entretien et l'éducation de ces animaux. Le plus souvent , on les confine et on les entasse, pour ainsi dire , dans des endroits bas, obscurs, étroits, malpro- pres , humides et malsains , qui deviennent fréquemment «le véritables étuves et des cloaques privés d'ouvertures, d'air et de lumière suffisans , et où les animaux ont peine à respi- rer et à se mouvoir. De là naissent la plupart des maladies qui désolent trop souvent nos campagnes. Par un excès con- traire, on les abandonne quelquefois en tout temps en plein air, à toutes les vicissitudes des*saisons , à toutes les intem- péries de l'atmosphère , sans le plus petit abri , sans le moin- dre couvert ; et l'on a même été jusqu'à proposer sérieuse- ment ce dernier moyen , comme le véritable correctif du premier , quoiqu'il soit encore sujet aux plus graves incon- véniens. Nous ne reviendrons pas ici sur ce que nous avons dit de ce moyen nouveau , qui a été fortement recommandé dans plusieurs écrits , et qui a malheureusement séduit quel- ques personnes entraînées par la réputation des auteurs de cette innovation dangereuse ; mais nous invitons l'économe rural, et tout propriétaire d'animaux précieux, à consulter les réflexions auxquelles nous n'avons pu nous dispenser de nous livrer à cet égard, en traitant l'article Animal domestique, qui renferme tous b^yléveloppemens nécessaires sur ce sujet important, (yvart^^ LOGHANIA,%fcanm. V. Logame. (ln.) LOGOND1UM. V. Langodium. (ln.) LOHK. Nom persan de la race des Chameaux de charge, (s.) LOHONG. Les Arabes connoissent sous ce nom une es- pèce d'outarde, Y outarde huppée dH Arabie. Voyez l'article des Outardes, (s.) LO-IM-TSAO. Nom chinois d'une espèce de Sainfoin ( hedysarum reniforme , Lour. ) , qui croît aux environs de Canton, (ln.) T, O I tty LOIR, Myoxus, Gmel., Cuv., Geoff., Schreb.; Mus, Linn., Pall. , Briss.; Glis, Briss., Sciurus , Klein, Penn. , Erxleb., Genre de mammifères de Tordre des rongeurs, très-voisins des rats. Us ont deux incisives cunéiformes à chaque mâ- choire, point de canines et quatre molaires de chaque côté ; celles-ci ont des racines distinctes , et leur couronne mar- quée de deux espèces de collines transverses, formées par une double ligne d'émail. Leur corps est couvert de poils doux ; leur queue longue, tantôt terminée par un flocon, tantôt entièrement garnie de poils plus ou moins longs ; leurs extrémités sont proportionnelles entre elles. Us ont les yeux gros et saillans et de longues moustaches , les oreilles as- sez grandes et couvertes de poils très-courts. Leurs pattes de devant ont quatre doigts et un rudiment de pouce muni d'un ongle obtus; celles de derrière sont à cinq doigts. Us ont des clavicules complètes , sont dépourvus de poches buccales ou d'abajoues et sont, de tous les rongeurs, les seuls qui manquent de cœcum et de gros intestins. Ces animaux habitent les climats tempérés. Leur nourri- ture consiste en fruits de toute espèce. Us montent sur les arbres avec la plus grande facilité pour se les procurer; aussi peut-on les considérer comme intermédiaires aux rats et aux écureuils. En hiver ils se livrent à un sommeil léthargique r après avoir fait dans leur retraite une petite provision de fruits secs, tels que des noisettes, des noix, des châtaignes, de la faine, etc. , dont ils font usage à leur réveil. Le genre des loirs se compose de cinq espèces au plus ,' dont trois seulement sont bien distinctes. Ce sont : le loir , le lérot et le muscardin. Une quatrième , le loir dryade de Schreber, est aussi bien réellement de ce genre; mais ses ca- ractères la rapprochent tellement des deux premières qu'on peut penser quelle ne diffère pas de l'une d'elles. La con- sidération du flocon de poil qui se trouve à l'extrémité de la queue du rongeur décrit par Molina, sous le nom de dégu , jointe à 1 observation que cet animal fait des provisions , ont pu seulement engager à le ranger parmi les loirs comme cinquième espèce , car ses autres habitudes l'en éloignent. Quelques autres rongeurs avoient été placés dans ce gepre, notamment : le tamaricin ( mus tamaricinus) dont les jambes postérieures sont fort longues; ce qui nous a engagé à le réunir aux gerbi 'lies ; le lérot à queue dorée , ou loir épi- neux , qui est placé maintenant dans le genre échymis ; les écureuils appelés guerlinguèts , qui ont la queue également cou- verte de poils sur toutes ses faces; et Vearlcss durmouse de Pen- nant , ou myoxusm) ricanas de Shaw. Celui-ci se trouve , dit- on, dans les montagnes de Snéeburgh, à huit cents milles en- i58 L O I viron du Cap de Bonne-Espérance , et il a été communique à Pennant par sir Joseph Banks. On ne donne aucun détail sur ses caractères déformes ; on dit seulement qu'il est d'un ferrugineux pâle en dessus et blanchâtre en dessous ; qu'au- dessus de chacun de ses yeux est une ligne blanche; que sa tête est plate , son nez oblus , sa lèvre supérieure fendue T sa queue médiocre, noire au milieu, grise sur les côtés; que ses yeux sont pleins et noirs , ses moustaches longues , ses oreilles très-courtes, etc. C'est au moins une espèce dou- teuse. Séba décrit et figure sous le nom de glis seu mus avellana- rlum americanus , albus, Th. , t. i, pag. 5o, pi. 3o, fig. 7, un quadrupède qui ne nous paroît point avoir de rapports mar- qués avec les loirs. Enfin P\afinesque Smaltz décrit trop brièvement dans le précis des Découvertes somiologiques , son Musculus frugivorus qui vit de fruits et niche sur. les arbres, et son musculus dichru- rus qui habite dans les champs et qui tombe en léthargie pen- dant l'hiver, pour qu'il soit possible de décider s'ils appar- tiennent plutôt au genre des loirs (dont ils ont quelques- unes des habitudes ) qu'à celui des Rats. V. ce mot. Première Espèce. — Le Loir proprement dit, Myoxus glis , Gmel; Sciurus glis , Erxl. ; — Glis, Briss. ( Règn. anirn.) ; — le Loir, Buff. , tom. 8 , pi. 24.; — Schreb., Saeugth. , pi. 2a5 ; — Fat. dormoure , Shavv. gen. Zool, tom. 2, part. 1, pi. i54; — ghiro, gliero, galero des Italiens; liron des Espagnols; arga- natz des Portugais. V. pi. E 12 de ce Dictionnaire. Le loir est le plus gros des quadrupèdes de ce genre ; sa taille esta peu près celle de X écureuil; ses oreilles sont pe- tites et dépourvues de poils ; ses joues sont couvertes de poils blancs; l'œil est entouré de brun foncé; ses moustaches sont fort longues ; le dessus du corps est d'un gris-brun cendré , le dessous est blanchâtre ; la queue est couverte de poils longs de la couleur du corps, presque disposée comme celle de l'écureuil. Le loir ressemble assez à ce dernier animal par ses habitudes naturelles; il habite, comme lui, les forêts; il grimpe sur les ar- bres, saute débranche en branche, moins légèrement à la vé- rité; il vit des mêmes alimens, c'est-à-dire, de faînes, de noi- settes,de châtaignes et d'autres fruits sauvages; il mange aussi, dit-on, des petits oiseaux qu'il prenddans leurs nids, ce qui est d'accord avec la conformation de son canal intestinal, dépourvu de cœcum. 11 ne fait point de bauges au-dessus des arbres, comme l'écureuil ; mais il se construit un Ht de mousse dans l'intérieur de ceux qui sont creux; il se gîte aussi dans les L O I ,^ fentes des rochers élevés, et toujours dans les lieux secs : il craint l'humidité, hoit peu, et descend rarement à terre. Les loirs s'accouplent vers la fin du printemps ; ils font leurs petits en été ; les portées sont ordinairement de quatre ou cinq ; ils croissent vite , et on assure qu'ils ne vivent que six ans. En hiver, ces petits animaux tombent dans un état de torpeur, ou dans un engourdissement presque total des membres et des sens ; cet engourdissement est produit par le refroidissement du sang. Ces animaux ont si peu de chaleur intérieure, qu'elle n'excède guère celle de la température de l'air. Cet engourdissement dure autant que la cause qui le produit, et cesse avec le froid; quelques degrés de chaleur au-dessus de dix ou onze , suffisent pour ranimer ces ani- maux ; et si on les tient, pendant l'hiver , dans un lieu bien chaud, ils ne s'engourdissent point du tout; ils vont et viennent, et mangent et dorment seulement de temps en temps, comme les autres animaux. Lorsqu'ilssentent le froid, ils se serrent et se mettent en boule , pour offrir moins de surface à l'air et se conserver un peu de chaleur : c'est ainsi qu'on les trouve en hiver dans les arbres creux , dans les trous des murs exposés au midi ; ils y gîtent en boule et sans aucun mouvement , sur de la mousse et des feuilles. On les prend, on les tient, on les roule, sans qu'ils remuent, sans qu'ils s'étendent ; rien ne peut les faire sortir de leur en- gourdissement qu'une chaleur douce et graduée; ils meurent lorsqu'on les met tout à coup près du feu : il faut , pour les dégourdir, les en approcher par degrés. Dans cet état, quoi- que dépourvus de tout mouvement, et qu'ils aient lesyeuxfer- méset qu'ils paroissent privés de tout usage des sens, ils sen- tent cependant bien la douleur, lorsqu'elle est très-vive; une blessure, une brûlure leur fait faire un mouvement de con- traction et un petit saut qu'ils répètent mèiife plusieurs fois. 11 arrive souvent que les loirs se réveillent pendant l'hi- ver ; car il y a des heures, des jours , et môme des suites de jours dans cette saison, où la liqueur du thermomètre se sou- tient de 12 à i3, 14. , etc., degrés; et pendant, ce temps doux, les loirs sortent de leurs trous pour chercher à vivre , ou plutôt ils mangent les provisions qu'ils y ont ramassées pendant l'automne , et qu ils y ont transportées. M. Mangili , de Pavie , dans son Mémoire sur Ulélhargie périodique de quelques mammifères . expose ce qu'il a observé relativement à la léthargie d'un loir depuis le mois de dé- cembre jusqu'au mois d'avril suivant. Cet animal , libre dans une bibliothèque, s'engourdit lorsque la température se trouva n'être que de quatre degrés au-dessus de zéro (le 2^. décem- bre ) , après s être couché entre les livres et les tablettes et ièà LOI au milieu des rognures de papier qui lui avoient été prépa- rées , ainsi qu'un tas de provisions pour son réveil. Le 27 décembre , son côté gauche ayant été découvert et le ther- momètre ayant été placé près de lui, marquoit trois degrés et demi ; sa respiration étoit suspendue et renouvelée à des intervalles réguliers, c'est-à-dire , qu'après quatre mi- nutes d'un parfait repos ., l'animal respiroit vingt-deux ou vingt-quatre fois de suite dans l'espace d'une minute et de- mie. Le thermomètre s'étant élevé d'un degré, les intervalles ne furent plus que de trois minutes; maisle nombre des signes successifs de respiration fut à peu près le même. Le 29 dé- cembre le thermomètre marquant seulement un degré au- dessus de la glace , les signes de respiration furent de vingt- six à vingt-huit , et l'intervalle entre les séries fut d'environ six minutes. Le 3 janvier, le froid étant devenu très-vif, le loir s'éveilla , se débarrassa de ses excrémens e* mangea un peu , et il ne s'engourdit de nouveau que lorsque la tempéra- ture fut un peu adoucie. Transporté dans un lieu où la température étoit de trois à cinq degrés, sa léthargie con- tinua d'être profonde. Les intervalles de repos devinrent plus longs et furent de seize à dix-huit minutes , et le nom- bre des signes de respiration de chaque série fut toujours de dix-huit à vingt. Il se réveilla encore le 9 janvier lorsque la température étoit à deux degrés. A sept degrés de chaleur (le 10 février) , le nombre des mouvemens de respiration étoit de treize à quinze , et les intervalles de dix-huit à vingt- quatre minutes. Placé subitement dans un récipient autour duquel on avoit produit un froid artificiel d'un degré au-des- sous de glace , le loir parut souffrir, et sa respiration devint plus forte et plus fréquente , sans interruption. Ce froid ayant été poussé à six degrés au-dessous de zéro , l'animal , après une respiration accélérée et continue , s'éveilla et chercha à s'échapper. Placé de nouveau dans une caisse à sept degrés , il ne tarda pas à rentrer en léthargie; et (le 3i février) , la température étant la même , ses mouvemens de respiration n'éloient plus que de cinq à sept , et après des intervalles de vingt-huit à trente-cinq minutes; état qui dura jusqu'au 12 mars, époque à laquelle le loir se réveilla. De ces observations on peut conclure: i.° que c'est à la tem- pérature de cinq à sept degrés au-dessus de zéro , que la léthargie du loir est la plus complète; 2-.0 que l'augmenta- tion du froid accélère lacirculation et la respiration, et même cause le réveil si elle est trop subite ; 3.° que dans cet ani- mal un trop long jeûne produit aussi le réveil. M. Mangiii cherche à expliquer les causes de cette léthar- L O I lCl gie en disant que le sang artériel, nécessaire pour entretenir et raviver 1 excitabilité des fibres de l'organe cérébral, af- flue avec moins d'abondance a cet organe, dans les ani- maux dormeurs , à raison du petit nombre d'artères qu'il a observé chez eux, relativement à celui des veines , et à cause du petit calibre de ces artères; circonstances qui, dit-il, concourent avec d'autres causes extérieures débilitantes, à diminuer l'énergie des libres du cerveau et à produire d'a- bord le sommeil , et ensuite la léthargie. Ce même physiologiste fit encore une observation curieuse au milieu de 1 été. La chaleur étant à quinze ou seize de- grés , un loir placé dans le fond d'un grand vase avec un pe- tit lit de foin et des provisions , après avoir tenté vainement de. sortir d'esclavage et avoir refusé toute nourriture , s'a- bandonna au sommeil léthargique ; mais, au lieu de se rou- ler en boule , il s'étendit sur le dos. En cet état les inter- valles de repos éloient beaucoup plus courts que dans l'hiver , et les signes de respiration moins fréquens. 11 ne se réveilla que le 17 juillet , et parvint à s'échapper. L'espèce an loir n'est pas extrêmement répandue; on ne la trouve pas dans les climats très-froids, comme ta Laponie, la Suède; du moins les naturalistes du Nord n'en font pas mention. 11 n'y a point de loirs dans les pays découverts comme l'Angleterre : on en trouve en Espagne, dans la France méridionale, en Grèce, en Allemagne , en Suisse, en Italie où ils habitent dans les forêts , sur les collines , et non pas au sommet des hautes montagnes , comme les mar- mottes. Les Romains servoienl des loirs sur leurs tables. En Ita- lie , où l'on est encore dans l'usage de les manger, on fait des fosses dans les bois, que 1 on tapisse de mousse, qu'on're- couvie de paille , et où l'on je te de la faîne : on choisit un lieu sec et à l'abri d'un rocher exposé au midi ; les loirs s'y rendent en nombre", et on les y trouve engourdis vers la fin de l'automne ; c'est le temps où ils sont les meilleurs à manger. Deuxième Espère. — Le LÉROT , Myoxus nitcla , Gmel. ; Sriunis quera'nus , Erxleb. ; Mus avellanarium major, Gesn. , Aldrov. , Jonst., Charlct., Rai., Rzacz , Linn., SysL nat., édit. 12. — Le LerOT, Buff, tom. 8, pi. 2.5. — Schreb., Saeugth, pi. 226. — Gardrndormouse , Shaw. Gen. Zool, tom. 11, part. 1, pag. 164, pi. i:55. Vulgairement loir, lérot et rat blanc. Voy. pi. E 12 de ce Dictionnaire, Le lèrot ressemble beaucoup au loir; mais il s'en distingue cependant aisément par sa table plus petite , son corps plus XMli. II i62 U O I ramassé , son museau plus pointu, et sa queue couverte de poils ras gris-roux, sur presque toute sa longueur, et termi- née par une touffe de longs poils, tous noirs, à l'exception de ceux de l'extrémité et du dessous qui sont blancs, au lieu que la queue du loir est entièrement couverte de poils longs et de couleur uniforme. Le lérot est d'un gris roussâtre en dessus et blanc en dessous; une large bande noire passe au- dessus et au-dessous de l'œil, et se termine derrière l'oreille; ses quatre pieds sont garnis de poils blancs. Les poils du dos examinés isolément sont gris près du corps sur une grande partie de leur longueur, terminés de brun roussâtre et marqués entre ces deux couleurs d'un anneau blanchâtre assez court. Les poils blancs du ventre sont gris à leur racine. A l'intérieur, le lérot diffère encore du loir, en ce que son estomac est moins gros et moins allongé , et sa vésicule du fiel plus petite. Le gland du lérot est gros et d'une ligure extraordinaire ; il se termine par une espèce de bec recourbé en en-bas et renfermant un petit os. Le lérot habite les jardins, et se trouve quelquefois dans les maisons ; il se niche dans les trous de murailles ; il court sur les arbres en espalier, il choisit les meilleurs fruits, et les entame tous dans le temps qu'ils commencent à mûrir ; il semble aimer les pêches de préférence , et si l'on veut en conserver , il faut avoir grand soin de détruire les lérols; il grimpe aussi sur les poiriers, les abricotiers , les pruniers, et si les fruits doux lui manquent , il mange des noisettes , des noix et même des pois et des haricots : il en transporte une grande quantité dans sa retraite , qu'il pratique en terre. Dans les anciens vergers on trouve souvent les lérots dans de vieux arbres creax ; ils se font un lit d'herbe , de mousse et de feuilles ; le froid les engourdit et la chaleur les ranime: on en trouve quelquefois huit ou dix dans le même lieu , tous endormis, tous resserrés en boule au milieu de leurs provi- sions de noix et de noisettes. Ils s'accouplent au printemps, produisent en été, et font cinq ou six petits qni croissent promptement , mais qui, cependant , ne produisent eux-mêmes que dans l'année sui- vante. Leur chair n'est pas mangeable comme celle du loir; ils ont même la mauvaise odeur du rat domestique. On'trouve les lérots dans tous les climats tempérés de l'Eu- rope , et même en Pologne , en Prusse ; mais il ne paroît pas qu'il y en ait en Suède ni dans les pays septentrionaux. Troisième Espère. — Le MusCARDIN , Myoxus muscardi- nus, Giael. —Sciurus avellanarius , Erxl. '—Mus avelhmarius , L O I ,63 Linn., Syst. nat éd. 12 ; Pallas, Glir. , p. 89 ; —Mus. avelta- narius minor t Rai, { Jonst. , Aldrov. — MuscARDIN, Buff. , tom. 8, pi. 26. — Common dormouse , Shaw, Gen. Zool , t. 1, pag. 167, pi. i54. Le muscardin est plus petit que le lérot. Il est un peu plus gros que la souris, et il a la tête plus large, le museau moins allongé, les yeux plus grands et les oreilles plus courtes ; le front est plus élevé que celui du loir et du lérot ; mais les oreilles ont à peu près la même forme et la même grandeur que celles duloir; elles sont garnies de poils courts en dedans et en dehors. La queue est aussi garnie de poils rangés sur les côtés comme ceux de la queue du loir, mais beaucoup plus courts. Les poils de la queue suffisent pour distinguer le muscardin du mulot et de la souris ; ils sont tous trois à peu près de la même grandeur; , t ils ont la queue de même lon- gueur; mais celle du mulot et de la souris est rase. Le mus- cardin a la tête, le museau et les oreilles moins allongés que le lérot. Tout le dessus du corps est de couleur fauve claire etblonde; le ventre et le dessous de la tête sont jaunâtres; la gorge est presque blanche; tous les poils du dos sont gris avec leur pointe rousse , à l'exception de quelques-uns plus longs que les autres et qui sont d'un brun assez uniforme ; ceux de la queue sont d'un roux terne dans toute leur longueur. Ce quadrupède n'habite jamais dans les maisons , rare- ment dans les jardins, et se trouve le plus souvent dans les bois , où il se retire dans les vieux arbres creux ; il s'engourdit par le froid , et se met en boule comme le ioir et le lérot. Il se ranime comme eux dans les temps doux , et fait aussi pro- vision de noisettes et d'autres fruits secs. Il fait son nid sur les arbres comme V écureuil ; mais il le place ordinairement plus bas entre les branches d'un noisetier, dans un buis- son , etc. Le nid est fait d'herbes entrelacées ; il a environ six pouces de diamètre , et n'est ouvert que parle haut. De» gens de la campagne ont assuré qu'ils avoient trouvé de ces nids dans les bois taillis , dans des haies ; qu'ils sont environ- nés de feuilles et de mousse, et que dans chaque nid il y avoit trois ou quatre petits. Ils abandonnent le nid dès qu'ils sont grands , et cherchent à gîler dans le creux ou sous le tronc des vieux arbres , et c'est là qu'ils reposent, qu'ils font leurs provisions et qu'ils s'engourdissent. {Buffon. ) M. Mangili a fait aussi sur la léthargie des muscardins des observations qui ont les plus grands rapports avec celles qu'il a faites sur le sommeil des loirs. Le froid les réveille , lorsque la température est à un degré au-dessous de glace ; à 4 ou 5 degrés de chaleur, un muscardin a respiré iy4 M L ° I fois , divisées en dix séries de mouvemens de respiration (ia plus considérable de 3o , et la moindre de 5 ) en 82 mi- nutes : à 10 degrés de chaleur, 4-7 fois en 34- minutes (les mouvemens étant de 7 ou 8 dans chaque période , et les in- tervalles de 4 a 8 minutes ). Quand on l'exposoit au soleil , il sentoil l'effet de la lumière et de la chaleur; sa respiration n'étoit plus suspendue , et elle s'exéculoit d'une manière uniforme et régulière , comme dans le sommeil naturel ; bientôt il s'éveilloit et mangeoit quelques morceaux de châ- taigne , puis après s'être roulé en boule , il se rendormoit. Il ivspiroit pendant une demi-heure sans interruption, 25 ou 3o fois par minute ; ensuite les intervalles de repos avoient lieu, et augmentoient progressivement. Placé subitement dans un air refroidi à. 2 degrés au-dessous de glace , la res- piration devenoit plus fréquente ; comme cela a lieu pour le loir. En général, il résulte des remarques de M. Mangili que les muscardins sont, de tous les mammifères , ceux qui sont le plus disposés pour la léthargie ; qu'une température trop élevée ou trop froide les réveille ; qu'aussitôt qu'ils sont éveillés , ils prennent quelques alimens , quoique avec beau- coup de sobriété ; qu'ils passent de la léthargie à la veille en moins dune demi -heure, tandis qu'il faut plus de temps aux marmottes; enfin que le passage à l'état de veille est d'autant plus prompt que la température est plus élevée , parce que dans cet état ils reprennent plus vite le calorique nécessaire à l'exercice de leurs fonctions vitales. M. Mangili ayant fait périr un muscardin de la léthargie mortelle en l'exposant à un froid artificiel de 10 degrés , il mourut en vingt minutes. L'ayant ouvert, il remarqua une grande abondance de sang dans les oreillettes du cœur, ainsi que dans les principaux vaisseaux qui se rendent au poumon ou qui en sortent. Les poumons , les veines du cou , de la tête, et surtout celles du cerveau, étoient considéra- blement gonflés de sang; ce qui est parfaitement en rap- port avec l'idée que se forme l'auteur de la cause de la léthar- gie des animaux dormeurs. ( V. ci avant l'article du Loir.) Quatrième Espèce. — Le LoiR DRYADE ( Myoxus dry- as ) , Gniel. — Schreber. Saeuglh , pag. 83i , tab. 225. i>. — Shaw , Gen. Zool., tome 2 , part. 1 , pag. 166, pi. i55 , IVoud-dormouse. Cette espèce qui, au sentiment de M. Cuvier (Règne animal, tom. 1 , pag. ig5 , note 1 ) , ne paroît point différer du loir , habite , dit-on , les bois en Russie et en Géorgie. Elle a beaucoup de rapport avec celle du lérot ; cependant L O I ,65 son corps est plus court , et en cela elle se rapproche davan- tage du loir. Le corps du loir dryade a quatre pouces de longueur , et sa queue, trois seulement; sa couleur, en dessus, ainsi que celle de la queue, est d'un gris ferrugineux, et en des- sous d'un blanc jaunâtre ; l'œil est placé au milieu d'une bande noire comme dans le lérot; mais cette bande ne s e- tend que jusqu'à la base des oreilles , au lieu de se porter jusqu'aux épaules , ainsi que cela se voit dans ce dernier ani- mal. La queue est poilue depuis son origine comme celle du loir, et les poils sont distiques comme ceux de la queue de l'écureuil. Cinquième Espèce. — Le Degu (Sciuriis degus~) , Ginel. — ■ Le Degu , Molina , Hist. nat. Chil. , pag. 26g. Sonnini , édit. de Buffon, tom. 32, pag. 21 3. — Qiilian oqwrrel , Shaw.j Gen. Zool. , tom. 2 , part. 1, pag. ilfi. Cet animal, dont l'existence est douteuse comme celle de la plupart des animaux dont parle Molina , est, selon ce voyageur, appelé degu parles Chiliens. Il est , dit-il, un peu plus gros que notre rat commun. Sa robe est entièrement d'un blond obscur, à l'exception des épaules, sur lesquelles on observe une ligne noirâtre , qui descend jusqu'au coude. Sa queue se termine , comme celle du lérot , par une petite touffe de poils , mais les poils sont de la même couleur que ceux du corps. Il a la lêle courte , les oreilles arrondies, le museau pointu et pourvu de moustaches; les deux dents incisives la mâchoire supérieure en forme de coin, celles du bas aplaties ; quatre doigts aux pieds de devant, et cinq à ceux de derrière. Le degu est un animal souterrain , qui vit en société près des haies ou des buissons , dans les environs des villes. Les terriers qu'il creuse se communiquent par des galeries ; il y amasse pour 1 hiver une grande provision de racines et de fruits dont il fait sa nourriture. Au reste , le degu ne s'endort pas pendant l'hiver. Les Espagnols du Chili mangeoient autrefois sa chair; à présent ils n'en font plus usage, (desm.) LOIR. Le Lérot porte ce nom dans presque toute la France , surtout dans les départemens septentrionaux, (.desm.) LOIH DE MONTAGNE. L'animal désigné sous ce nom dans le Voyage en Egypte , par Monconys , est le geruo. Voyez Gerboise, (dlsm.) LOIR EPINEUX. V. Echimys a queue douée, (desm.) LOIR VOLANT. Quelques naturalistes ont donné ce nom au Polatouche. F. ce mot. (desm.) i66 T, 0 M LOIRO , LOIREIRO et LOU REIRO. Noms du Lait- RIER , en Portugal, (ln.) LOIROï on petit loir. Voyez l'histoire du Lérot, à l'ar- ticle Loir, (s.) LOISELEURIE,/» 'seleuria. Genre établi par M. Desvaux, pour placer l' Azalée rampante , qui a les divisions du ca- lice inégales ; la corolle campanulacée ; les étamines droites, courtes et insérées à la base du pistil ; la capsule à deux loges. (B.) LOKANDI. Nom brame du Karin-njoti du Malabare, plante figurée par Rheede (JSort. Mal. 6 , t. 18 ), dont les feuilles sont alternes , et les (leurs en ombelles terminales. Adanson en fait un genre dans sa famille des cistes ; ce genre est caractérisé ainsi : calice persistant , d'une seule pièce ? à quatre ou cinq dents ; trois à cinq pétales ; trois à cinq étamines ; un style à un stigmate conique^ fruit à écorce fer- mée , à une loge , contenant une amande ovoïde, (LN.) LOLADE. Nom malais de la Colocasse. (ln.) LOLIACEA de Scheuchzer. F. Ivraie, (ln.) LOLIGO. Nom latin du Calmar, mollusque céphalo- pode , très-voisin des Seiches et des Poulpes, (desm.) LOLIUM. Chez les anciens , ce nom, d'une origine obs- cure , est celui d'une sorte de mauvais grain qui croît dans 4es moissons. Interque nitentia culta , Infelix lolium et stériles dominantur avense. Yirg. , Georg. i. La farine du lolium , mêlée avec celle du froment , donnoit un pain malfaisant qui occasionoit des vertiges. On suppose que c'est I'Ivraie des moissons ( lolium iemulentum) , dont les anciens ont voulu pirler; on a encore cité le githage. Dans ce sens , l'épithète à'infelix que Virgile donne au lolium , doit se traduire par maudite. Les Grecs nommoient le lolium aira cl aéra. On croit aussi que le phœnix, des Grecs, mentionné par Dioscoride, est l'ivraie vivace. Le nom de lolium se trouve avoir été appliqué aux diverses espèces d'ivraie , et à plusieurs espèces de graminées des genres phalaris , hordeum , bromus , poa ,festuca. Le genre lolium des botanistes actuels est décrit à l'arti- cle Ivraie ; il fut établi par Linnoeus qui le restreignit à un {..Mit nombre d'espèces. Scliranck fait du lolium Iemulentum^ un genre qu'il nomme Crapqlin. (ln.) LOMAN. C'est le cône textile. Voyez au mot Cône. (b. LOMANDRE , lomandra. Genre de plantes de l'hexan- L O M 167 drie monogynie et de la famille des joncoïdes, qui a été éta- bli et figuré par Labillardière, dans son Histoire des plantes de la Nouvelle-Hollande. Il offre pour caractères : un calice de six folioles persistantes et imbriquées d'écaillés à leur base ; point de corolle ; six étamin^J; un ovaire supérieur à style court, et à trois stigmates obtus; une capsule obtusément tri- gone , à trois valves et à trois loges contenant une seule se- mence. Il renferme deux espèces dont les feuilles sont li- néaires , engainantes par la base , et les fleurs agglomérées dan* les aisselles des bractées , et formant par leur ensem- ble , une panicule spiciforme. Poiret a appelé ce genre Vinule; etR.Brown, Xerote. Ce dernier lui rapporte vingt-quatre espèces , dont plusieurs fai- soient partie des Dragoniers de Thunherg. (B.) LQMARIE , lomaria. Genre de plantes établi aux dépens des Onoclées, et qui comprend une douzaine d'espèces. Ses caractères sont : capsules couvrantlapartiemférieure des feuil- les ; enveloppes des capsules se déchirant latéralement. Ce genre est le même que celui appelé Stéganie par R. Brown. (b.) LOMATIE , lomatia. Genre de plantes élabli par R. Rrown aux dépens des Embothrions , et renfermant huit espèces originaires du Chili et contrées voisines , ou de la Nouvelle-Hollande . Les caractères de ce genre sont : calice irrégulier, à fo- lioles tournées d'un seul côté et portant les étamines à leur extrémité ; trois glandes d'un seul côté de l'ovaire , qui est pé- dicellé , polysperme , et qui supporte un style persistant , ainsi qu'un stigmate oblique , dilaté, presque rond, aplati; follicule ovale - oblongue ; semence ailée à son extrémité. Le Lomatie a feuilles de silaus est figuré pi. 1272 du Bolanical Magasine de Curtis. Salisbury en avoit fait un genre sous le nom de Trichondyle. (b.) LOMATOPHYLLE , lomaiophyllum. Genre établi par Willdenow , pour placer I'Aloès pourpre de Lamarclc, qui est le Dragonier marginé d'Aiton. Ses caractères sont: calice nul ; corolle de six pétales , dont trois extérieurs; étamines réunies au centre; capsule charnue , à trois loges, (b.) LOMBA (Rumph. , Amb. , vol. 6 , t. 59 , f. 1 ). C'est le nom d'une espèce de Poivre (Piper subpeltatum ^N ) , qui croît à Amboine , dans les bois monlueux. (ln.) I LOJVIBO. C'est le même poisson que celui appelé Titiri. Y. ce mot. (b.) 168 ÎJ O M LOMBRIC , Lombricvs. Genre de vers libres , qui a pour caractères : un corps long , cylindrique , annulé , ayant les ar- ticulations garnies de cils courts ou d'épines très- petites \ à peine sensibles ; une bouche simple , presque terminale, non accompagnée de tentacules. # Les espèces de ce genre, vulgairement appelées vers de terre, sont connues de tout le monde ; et cependant peu de personnes ont des notions exactes sur leur organisation inté- rieure et sur leurs mœurs. Le corps des lombrics est composé d'un très-grand noujbre d'anneaux fort étroits , très-rapprochés , qui ne sont autres que des muscles circulaires propres à faire opérer le mouve- ment qui a pris d'eux le nom de vermiculaire. Les plus gros de ces anneaux sont au tiers de ta longueur du corps , à com- mencer de la tête. Ils deviennent ensuite plus petits , restent presque égaux jusque vers les extrémités, où ils décroissent rapidement. Us sont tous enduits d'une matière visqueuse , qui transsude continuellement de leurs pores, et ont, cha- cun , plusieurs épines courtes , tournées en arrière , et égale- ment distantes , une placée de chaque côté y et les autres en dessous. Ces épines aident aux mouvemens du ver, en lui fournissant des points d'appui en arrière , lorsqu'il porte sa tête en avant. Les lombrics marins , si tant est qu'ils soient vé- ritablement de ce genre , n ont point ces épines , et n'en ont pas besoin, puisqu'ils nagent plus qu'ils ne rampent. Beau- coup des lombrics terrestres montrent, au centre de leurs plus gros anneaux , un anneau encore plus gros , et remar- quable par sa coloration plus intense. C'e'st là que sont placés les organes de la génération , ainsi qu'il sera dit plus bas. Le lombric le plus commun est rougeâtre , luisant , demi- transparent , de manière qu'on voit une partie de ses organes intérieurs, et les alimens qu'ils contiennent. Sa tête est for- mée par le premier anneau , au milieu duquel est la bouche , composée de deux lèvres très-épaisses, contractiles , dont la supérieure, qui est la plus grosse, est la seule visible; il n'a pas d'yeux. L'anus est formé par un trou rond placé au milieu d'une fente ou enfoncement longitudinal du dernier anneau. La lèvre supérieure fait l'office de tarière pour percer la terre dans laquelle vivent et de laquelle se nourrissent les lombrics. L'anatomie des lombrics a été faite par "Wiliis,Rhedi, Mon- tègre et autres. Il en résulte que lorsqu'on en ouvre un, on trouve au-dessus de labouchc, le cerveau, qui a la forme d'un grain rond et blanc, et au-dessous on découvre l'œsophage avec ses mus- cles , lequel descend en ligne droite. Le cœur est placé près de la partie supérieure de l'œsophage. 11 a des battemens de systole et de diastole , de même que dans les autres animaux; L O M 169 de chaque côté du cœur et un peu plus bas , on voit des corps blanchâtres à peu près sphériques , et partagés en trois lobes distincts. Les lobes supérieurs sont moins gros et d'un blanc plus vif; le lobe inférieur de chaque côté esl deux fois plus gros et un peu oblong. Ce sont les ovaires des vaisseaux spenuatiques. Entre ces corps , et un peu plus en arrière , on voit un double rang d autres petits globules sem- blables à des caroncules jaunâtres, dont le nombre n'est pas constant. Il y a au milieu de ces globules des vaisseaux san- guins considérables. Au-dessous de ces corps est placé l'esto- mac. Il est d'un volume considérable , et sa cavité est divisée en trois parties distinctes. L'intestin nail de la dernière de ces parties. 11 se porte droit à l'anus sans aucune circonvolu- tion , et est marqué dans toute sa longueur de cannelures transversales , qui sont l'empreinte des bords des muscles an- nulaires , en sorte qu'il paroît divisé en plusieur%tronçons , comme l'intestin colon dans les. quadrupèdes. Cet intestin étant ouvert dans sa longueur, laisse voir, au fond de sa ca- vité , un tube ou conduit jaunâtre* qui parcourt toute sa lon- gueur depuis la queue jusqu'au ventricule, dont il pénètre les parois , et se prolonge ensuite jusqu'à la tête. La capacité de ce tube- est considérable , et on peut croire par analogie qu'il fait les fonctions de foie et de mésentère. On voit avec le microscope sur le corps des lombrics , une suite de petits trous dont on fait sortir une matière blanchâtre par la compression. Ce sont les vaisseaux excréteurs de l'hu- meur glaireuse, et peut-être en même temps les organes de la respiration. Voyez, la planche de l'ouvrage de Montègre. Les lombrics sont hermaphrodites. Leurs organes de la gé- nération , comme il a déjà été dit , sont près du plus gros des anneaux. Us représentent, dans l'état ordinaire, deux ma- melons percés chacun d'un trou , et sont à peine visibles à l'œil nu; mais il est probable que , «dans l'acte de la généra- tion , ils se gonllent et s'allongent considérablement. Il est aussi probable que l'un de ces mamelons est l'orifice de la partie mâle , et l'autre celui de la partie femelle. Lirmœus a remarqué, et Monîègre l'aconfirmé, que les lom- brics s'accouplent toujours hors de terre pendant la nuit, et qu'ils se tiennent si fortement unis, qu'ils se laissent écraser plutôt que de se séparer. Ils sont ovo-vipares, et, d'après l'ob- servation de M. Montègre, déposent leurs petits dans la terre. Il sembleroit que ces œufs devroienl sortir par le trou de l'or- gane femelle ; cependant il résulte des observations anato- miques, qu'ils sortent réellement par l'anus. C'est à la fin de l'hiver, plus ou moins tard, selon la cha- leur de la saison, que les lombrics sortent de terre , et se cher- i7o L O M chent pour s'accoupler. On voit alors , le lendemain d'une nuit chaude et humide , la terre toute criblée de trous dans les lieux où il y en a beaucoup. On ignore le temps de leur gestation ; mais il ne paroît pas qu'il s'étende à plus de quinze jours. Les lombrics se trouvent sous toutes les latitudes, mais plus abondamment dans les pays tempérés qu'ailleurs. Ils préfè- rent , à tous les autres , les terrains gras et humides sans être aquatiques , parce qu'ils y trouvent plus aisément l'humus dont ils se nourrissent. Pour absorber cet humus , résultat de la décomposition des végétaux , les lombrics sont obligés d'avaler la terre où il se trouve disséminé ; mais cette terre ne reste pas long-temps dans leur intestin, elle en sort plusieurs fois le jour sous la forme vermiculaire. On voit quelquefois la surface de la terre garnie de ces excrémens vermiformes , et ils servent d'indices pour connoître les lieux où il y a le plus de lombrics , lorsqu'on a besoin de les rechercher. C'est une terre très-fine , et absolument privée de toute par- tie végétaleet animale, parconséquentcomplétement infertile. On ignore la durée de la vie des lombrics ; mais il y a tout lieu de croire qu'elle n'est pas fort longue. D'ailleurs, il est rare que ces animaux parcourent leur carrière naturelle , malgré la vie isolée et cachée qu'ils mènent. La nécessité où ils sont de venir souvent à la surface , de sortir même de terre , les expose à toute l'influence des variations de l'atmosphère, dont les deux extrêmes leur sont également funestes, et aux recherches d'une quantité d'ennemis , telle que peu d'êtres en peuvent compter autant. En effet, la plupart des oiseaux, des poissons, des amphibies et d. s insectes carnivores en font leurs délices , ainsi que les taupes , les hérissons et autres pe- tits quadrupèdes. Les lombrics se tiennent profondément enfoncés pendant l'hiver et les chaleurs de l'été. Leur apparition à la surface de la terre annonce toujours la chaleur humide. Quoiqu'ils pa- roissent sans organes de sens autres que le toucher, cependant ils sont très-prompts à éviter le danger. Le moindre bruit, la moindre agitation dons l'air, produire par l'arrivée* d'un homme ou dun animal , suffit pour déterminer la rentrée de ceux qui se tiennent à l'ouverture de leurs trous. Les lombrics sont quelquefois phosphoriques pendant la nuit. On ignore la cause de cet état, qui n'est pas dû à l'a- mour , puisqu'il se voit dans toutes les saisons. Lorsqu'on coupe un lombric en plusieurs morceaux , cha- que morceau conserve un mouvement vital propre. On pré- tend même que chacun peut devenir un animal parfait. Bon- net a fait sur cela des expériences qui paçoissent concluantes; LOM ,7t mais elles n'ont pas également réussi à tout le inonde , entre autres à Valinont de Bomare et à moi ; mais il faut supposer, que des circonstances secondaires , que Bonnet a su éviter , en ont empêché le succès. J'ai observé cependant que , lors- que Je ver est coupé par la moitié , de manière que la tête et le gros anneau fussent ensemble , il se formoit , même assez rapidement , un nouvel anus. Les lombrics peuvent, dans certains cas , nuire aux récolles par leur trop grande multiplication , surtout aux semis des jardins qu'ils bouleversent ; mais en général ils font plus de bien que de mal. Ils divisent, retournent la terre, ce qui, comme on sait, est, avec les engrais, un des moyens les plus puissans de l'agriculture. Ils recouvrent au printemps les graines qui étoient restées sur la surface de la terre depuis l'automne. On les regarde dans quelques matières médicales, comme apéritifs , sudorifiques , diurétiques , lorsqu'ils ont été infusés dans le vin blanc ; comme propres à fortifier les nerfs et les jointures , lorsqu'ils ont été infusés dans l'huile ; comme très-efficaces contre le rhumatisme goutteux et la fièvre tierce , lorsqu'ils sont réduits en poudre; enfin comme amenant les panaris à suppuration , lorsqu'ils sont appliqués , en vie , au- tour du doigt ; mais aujourd'hui les médecins éclairés n'en font aucun usage. Bans certaines parties de l'Inde , les hommes les mangent , soit crus, soit cuits , et assaisonnés de diverses ma- nières. En Europe , on ne les emploie guère qu'à la pêche et à la nourriture de la jeune volaille. Afin d'en avoir en quantité pour un de ces deux objets , hors le temps où la chaleur humide de l'atmosphère les fait naturellement sortir de terre , on n'a d'autre moyen que de fouiller la terre des jardins , des cours humides, surtout des environs des fumiers, ou à déterminer leur sortie en arrosant les lieux où on sait qu'il y en a beau- coup , et en enfonçant , à de petites distances , des pieux que l'on fait tourner avec rapidité dans leurs trous. Les vers cher- chent à échapper a la compression que produit cette opéra- tion , et viennent en foule à la surface. Tous les vers de tare sont également bons pour la pêche : mais il faut proportionner leur grosseur au genre de poissons que l'on désire. Les plus gros doivent être réservés pour les lignes dormante^, que l'on tend pour prendre les carpes , les barbeaux, les anguilles, etc. Il faut toujours avoir attention de les attacher à l'hameçon de manière à ce qu'ils restent en vie le plus long-temps possible , car les mouvemens qu'ils se donnent influent beaucoup sur le succès. Les pêcheurs ont plusieurs secrets pour rendre les vers de teire plus agréables aux poissons. Un d'eux est de les mettre quelques jours à l'a- ,72 L O M vance dans de la terre où on a mélangé du pain de chènevîs, c'est-à-dire , la matière qui reste après qu'on a exprimé l'huile des graines du chanvre. Linnœus a réuni dans ce genre une douzaine d'espèces, dont plusieurs peuvent être soupçonnées appartenir à d'autres, ou former des genres particuliers , principalement ceux qui sont indiqués comme vivant dans la mer. On n'en citera ici que quatre espèces , parce que ce sont les seules dont on connoit suffisamment les caractères; encore la quatrième est-elle dou- teuse ; ce sont : Le Lombric commun , qui est rougeâtre , avec huit rangs d'épines. 11 se trouve par toute l'Europe , dans les terres qui ne sont pas trop sèches. Il se trouve également en Amérique , et probablement dans les autres parties du monde. Le Lombric vermiculaire, qui est blanc, avec deux rangs dépines. Il se trouve dans la terre des bois , sous les arbres pourris, dans le nord de l'Europe. Le Lombric varié , qui est rouge , taché de brun , avec six rangs d'épines. 11 se trouve en Europe, dans les marais et les bois humides. Le Lombric tubuleux est roussâtre , avec deux rangs d'épines. Il se trouve dans les rivières d'Europe, sur les bords desquelles il se fait des trous perpendiculaires, dans lesquels il ne fait que descendre et monter, (b.) LOMB1UC. Nom spécifique d'un Anguis. (b.) LOM-BR1 CAIRE , lumhricaria. Genre de plantes de la famille des algues, troisième tribu ou section , les fucacées. Il diffère des varecs , par les organes reproductifs , sem- blables , mais renfermés dans la substance , et occasionant un renflement fusifonne à l'extrémité des rameaux. Des ob- servations ultérieures ont appris que ce genre doit être réuni aux Varécs. (p. b.) LOME. G est le Plongeon a gorge rouge, (s.) LOM.ÉÇHUSE , lamechusa, Grav. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères, section des pentamères, famille des brachélytres , qui a pour caractères : tête s'enfonçant dans le corselet , jusqu'aux yeux ; jambes sans épines remarquables ; palpes terminés en alêne; antennes formées depuis le qua- trième article , en une massue allongée ou en fuseau et per-- foliée ; le corselet transversal. J'y rapporte quelques aléochares de M. Gravenhorst, comme celles qu il nomme : bipunctala , lanuginosa , nitida , fumata , nanti, etc.; et ses loméchuses : paradoxa, deniata , etc. Celles- ci ont les bords latéraux du corselet relevés; la première est le stophylin échancré d'Olivier; Culéopl. , tom. 3 , n.° l+i, pi. 2 , flg. 12. LON I?3 On trouve ces insectes sous les pierres , les feuilles pour- ries, (l.) LOMENTÀCÉES. Ordre de la famille des légumineu- ses, proposé par R.Brown, qui renferme tous les genres qui, avec des étamines périgynes , ont une corolle irrégulière , sans être papilionacée , et un embryon droit, (b.) LOMENTUM. Nom donné, par Willdenow, auxfruils en gousse articulée. V. Fruit, § 3, au mot Gousse , n.° 19. (b.) LOMENTUM. Les Piomainsdonnoient ce nom , suivant Pline , à une sorte de pain fait avec de la farine de fève, (ln\) LOMGIRIE. Cest le Guillemot , en Norwége* (v.) LOMMEGRjSESS. Nom suédois de la Bourse a pas- teur. ( thlaspi bursa pastoris , L. ). (LIS.) LOMONIT de Werner. V. Laumonite. (ln.) LOMONITE , Thomson. V. Laumonite. (ln.) LOMOS PRIÈTOS, c'est-à-dire , dos noirâtre. Nom que les navigateurs espagnols de la mer du Sud donnent au Grand Pétrel, (s.) LOMPE. Poisson du genre Cycloptère , C) cloplerus lum- pus , Linn. V. Lumps. (B.) LOMVIE. En Norwége, c'est le Guillemot, (v.) LOMVIFIRE. V. Langirie. (v.) " LOM WIA, LOMWIER. Noms du Guillemot, aux îles Féroé. (s.) LONAS, Lonas. Nom donné par Adanson, et ensuite par Geerlner, à un genre de plantes qu'ils ont établi aux dépens de celui des Athanases de Linnaeus , ou des Achillées du même auteur ; car la plante sur laquelle il est formé avoit été décrite par le naturaliste suédois , sous les noms d'alha- nàsia annua et iYachillea inodora. Ce genre a pour caractères : un calice presque globuleux imbriqué d'écaillés très-serrées , se changeant insensiblement en paillettes sur le réceptacle ; les fleurs toutes hermaphro- dites et fertiles ; un réceptacle allongé , chargé de paillettes; des semences à moitié couronnées ou obliquement tronquées. La Lonas est une plante annuelle, dont les feuilles sont alternes, pinnatifides et dentées, et les (leurs disposées en corymbe terminal très-serré. Elle croit naturellement en Afrique, et est cultivée dans les jardins du Muséum de Paris, (b.) LONGCHAMPIE , Longchampia. Genre de plantes , de la syngénésie égale, et de la famille des corymbifères , établi par Willdenow aux dépens des Eupatoires. Voyez le ma- gazin de Berlin, (b.) i74 L O N LONCHÈRES. Nom donné par Illiger aux rongeurs dut genre des Echimys , remarquables par les poils aplatis , fort gros et fort larges , changés en piquans , qui couvrent leur corps. V. Echimys. (desm.) LONCHITE, lonchitis. Genre de plantes cryptogames T de la famille des fougères, dont les caractères sont d'avoir la fructification disposée en petites lignes lunulées, situées dans les sinus du feuillage , et les follicules entourées d'un anneau élastique. Ce genre, aux dépens duquel ont élé établis ceux appelés Cheilanthe et Darée , comprend une demi-douzaine d'es- pèces , toutes propres aux parties les plus chaudes de l'Amé- rique ou de l'Asie, et dont les plus connues des botanistes sont : La Lcvnchite velue , qui a la racine rameuse et velue ; les feuilles deux fois ailées et à pinnules secondaires sessiles et profondément pinnatifides. Elle se trouve à. la Martinique. La Lctnchite oreillée a la racine épineuse ; ses feuilles sont pinnées, et les pinnules secondaires inférieures ont à leur base une autre pinnule moins grande , dont la pointe regarde la terre. Elle se trouve à la Martinique, (b.) LONCHITIS, d'un mot grec qui signifie lance. Diosco- ride indique deux plantes sous ce nom. La première , dont les fleurs ressemblent à des casques , et les feuilles à celles du poireau, devoit son nom à sa graine en forme de lance , et contenue dans un involucre. Suivant Césalpin , ce seroît la tulipe sylvestre; selon Aldrovande et d'autres botanistes , l'iris tubéreuse ; et d'après Daléchamps , le Sabot de Notre- Dame ( Cyprlpedium calceolus ). Le deuxième Lonchitis est le lonchitis tracheia ou rude , dont les feuilles ont la forme d'une lance , et sont semblables à celles du scolopendriuro , mais plus grandes et plus rudes, et beaucoup plus divisées. On la rapporte aux fougères soit au polypodium lonchitis , Linn. ; soit à Vosnumda spicant, Linn. ; et même à Yachrosticum marantœ , Linn. Ce nom de lonchitis est maintenant celui d'un genre de fougères exotiques. Voyez Lonchite. (ln.) LONCHURE , [lonchiurus. Genre de poissons de la di- vision des Thoraciques, établi par Bloch, et adopté par Lacépède. Il présente pour caractères : la nageoire de la queue, lancéolée ; cette nageoire et les pectorales , du quart de la longueur totale ; la nageoire dorsale longue et profon- dément échancrée ; deux barbillons à la mâchoire inférieure. Une seule espèce constitue ce genre, et elle vient de Su- rinam» Bloch l'avoit appelée lonchure barbue \ mai$ Lacépède LON I75 a changé son nom en lonchure diadème. Son museau est sail- lant ; sa tête comprimée ; ses mâchoires égales et garnies de petites dents-, ses opercules sont comme dentelés ; sa couleur générale est bnfne , mêlée de rougeâtre , et des écailles cou- vrent tout son corps. V. pi. E 3o où elle est figurée. Le Lonchure ancylodon de Schreider constitue aujour- d'hui le genre Ancylodon de Cuvier. (b.) LON-DIEO-TAU. Nom cochinchinois d'un Lis que Loureiro dit être le lilium kamschacense , L.). (ln.) LONG (fauconnerie*). Voler en long , c'est voler en li- gne droite ; un oiseau vole en long , quand il cherche à s'é- chapper, (s.) LONGAN. V. Laong-nham. (ln.) LONGE , LONGE-CUL et FILIÈRE ( fauconnerie). Lanière de cuir, avec laquelle on attache un oiseau de vol, quand il n'est pas bien assuré. Un oiseau tire à la longe , lorsqu'il revient en volant vers «on maître, (s.) LONGICAUDES. Première famille d'oiseaux Galli- nacés , selon M. de Blainville , comprenant les paons , Jes Faisans , les coqs, etc. La seconde ou celle des Brévicaudes renferme les tétras de Linnœus , etc. (desm.) LONGICAUDES ou MACROURES, Dura. Famille de crustacés décapodes, que nous désignons simplement sous le nom de Macroures. V. ce mot. (l.) LONGICORNES , longicornes. Nom que j'ai donné, dans le troisième volume du Règne animal de M. Cuvier, à une famille d'insectes coléoptères , caractérisée ainsi : quatre articles à tous les tarses ; les trois premiers garnis de brosses en dessous; le second et le troisième presque triangulaires ou en forme de cœur, ce dernier profondément bifide ; languette toujours triangulaire ou en forme de cœur, évasée et plus ou moins échancrée au bord supérieur; antennes sétacées ou fi- liformes , ordinairement longues , tantôt insérées dans une échancrure des yeux, tantôt en dehors, et corselet alors rétréci en devant, conique outrapézoïde; pieds longs et grêles, avec les tarses allongés, dans ceux de ces longicornes où les an- tennes sont insérées hors des yeux. J avois , dans mes ouvrages antérieurs , désignéflkte fa- mille sous le nom de Cérambycins , Cerambycini , jrarce que son genre principal est celui de cerambyx de Linnœus. Elle comprend aussi ses leptures et les spondyles de Fabricius. Ces coléoptères ont généralement le corps étroit, allongé, déprimé en dessus ; la tête saillante , penchée ou verticale ; les antennes, menues , souvent forl longues et sétacées, corn- ,76 L O N posées de onze articles , et quelquefois d'un plus grand nom- bre ( comme dans les mâles de quelques priunes , dans quel- ques saperdes); les yeux, soit en forme de croissant, soit glo- buleux ; le labre petit ou de grandeur moyenne ; deux man- dibules cornées, tranchantes ou incisives , pointues, quel- quefois très-grandes et semblables à celles des mâles des lu- canes, dans les individus du même sexe de plusieurs priones; quatre palpes peu allongés, filiformes ou en massue ; les mâ- choires propres à sucer les sucs mielleux des fleurs , ou les liqueurs qui suintent des arbres ; bifides , à lobes comprimés, et dont l'extérieur plus grand, rétréci à sa base ,lrouqué ou arrondi au sommet; le menton très-court, transverso-li- néaire ; la languette grande , membraneuse ou un peu co- riace , élargie supérieurement et souvent très-échancrée ou bifide , à lobes arrondis ; le corselet de forme variée , mais le plus souvent presque carré dans les uns , cylindrique ou orbiculaire dans les autres , très-inégal ou même épineux dans un grand nombre, court relativement à la longueur des ély~ très ; l'écusson petit ; les élylres allongées , terminées en pointe , et même épineuses à leur extrémité , dans plusieurs , recouvrant ordinairement des ailes ; l'abdomen terminé par mie poinle écailleuse ou une sorte d'oviducte en tarière, dans les femelles; enfin , les pattes longues , avec les cuisses souvent allongées , rétrécies à leur base , ou même en massue. Tous font entendre , lorsqu'on les saisit , un son plaintif el entrecoupé , et qui est produit par le frottement des pa- rois intérieures du corselet contre le pédicule écailleux de la base de l'abdomen. Plusieurs de cesinsectes sonlnocturnes ; les petites espèces ou celles qui sont de moyenne taille fréquentent les (leurs ; mais les autres , en général , se tiennent sur les ironcs d'ar- bres et sur le vieux bois. C'est là aussi qu'il faut chercher les larves des uns et des autres ; car elles se nourrissent ioutes de substances ligneuses. Elles sont privées de pieds ou n'en ont que de très-petits; leur corps est mou , blanchâtre , plus gros en avant, rétréci ensuite insensiblement en arrière, avec la tête écailleuse , pourvue de mandibules très-fortes et sans autres^arties saillantes. Les unes vivent dans l'intérieur mêmeBpsiarbres, les criblent de Irons souvent très-profonds , et leur^bnt beaucoup de tort, surtout lorsqu'elles sont grandes. D'aulres se logent sous'leurs écorces ; enfin il en est qui rongent les racines des plantes; et telles sont celles de quelques lamies aptères. Les nymphes de quelques espèces, particulièrement celles de quelques callidies , éclosent dans nos maisons, y ayant été LON ,77 transportées, soit dans cet état, soit sous celui de larves, avec le bois où leur mère avoit déposé ses œufs. L'action des mandibules de ces larves est si puissante , que j'ai vu une Jame de plomb creusée par elles en forme de sillon. I. Labre nul ou très-petit. Les genres : Spondyle , Prione. II. Lahre de moyenne grandeur et très-distinct. A. Antennes insérées dans une échancrure d es yeux. * Tête verticale : palpes filiformes , terminés par un article ova- laire , poinlu. Les genres : Lamie , Saperde. ** Tète avancée pu simplement penchée ; dernier article des pal- pes plus gros, soit en forme de cône renversé , soit triangu- laire ou en hache. f Elylres de la longueur de l'abdomen et sans rétrécissement brusî que et remarquable à leur extrémité ; ailes pliées. Les genres : Cai.lichrome , Capricorne , Callidie. V. encore Ci.yte. •j-J- Elytres très- courtes dans les uns ; de la longueur de l'abdomen , mais brusquement relrécies en pointe, dans les autres; ailes étendues ou légèrement pliées à leur extrémité. Les genres : Necydales et Molorchus. B- Antennes insérées dans une échancrure des yeux ; (corselet toujours plus étroit en devant, conique ou en trapèze; élytres beaucoup plus larges à leur base que vers leur extrémité pos- térieure ) Le genre Lepture. V. aussi Stencore et Rhagie. (l.) LONGIPALPES, Longopalpati. Nom que j'avois donné à une division d'insectes carnassiers , de la tribu des cara- biques. et qui comprenoit les genres Drypte, Galérite et ZUPFHE. V. C\RAE1QUES. J'applique la même dénomination à une tribu ou section de la famille des Brachélytres. V. ce mot.(L.) LONGIPENNES, Longipennes. Famille d'oiseaux palmi- pèdes, établie par Illiger, et qui comprend seulement les genres Bec-en-ciseau , Hirondelle de mer, Goéland ou Mouette, et Stercoraire (lestris). M. Cuvier ( Règne ani- mal) l'a adoptée sous le nom de Grands voiliers, et y a joint les Albatros et les Pétrels , dont Illiger compose sa fa- mille des iubinares. (desm.) LONGIROSTRES. C'est, dans le Règne animal de ,78 L O N M. Cuvîer , le nom d'une famille d'oiseaux de l'ordre des échassiers, laquelle correspond principalement à mes familles hèlunomes et falcirostres. (v.) LONG-NEZ. Nom spécifique d'un Anguis. (b.) LONG-NEZ. Poisson du genre des Squales, (b.) LONGO. Une couleuvre , en Languedoc, (desm.) LONGUE ÉPINE. Nom duDlODONHOLACANTHE. (b.) LONGUE-LANGUE. Dénomination vulgaire àutorcol, dans quelques endroits de la France. V. Torcol. (s.) LONIGENIA. Scopoli donne ce nom au genre fothergilla d'Aublet, lequel différant à peine de celui des mélastomes , y a été réuni, (en.) LONICERA, du nom d'Adam Lonicerus , botaniste alle- mand, qui publia, en i54o, un Herbarium bolanicum , ou - vrage médiocre. Plumier lui a consacré le premier un genre dont les espèces rentrent dans les genres paQettaJ.eranïhus,ixora et triosteum. Linnseus transporta le nom de lonicera à la réu- nion en un seul genre qu il fit desgenres symphoricarpos de Dil- len, diervilla , xylosleum, chamecerasus , caprifolium et pericly ■- mœnum de Tournefort. Ce lonicera est décrit au mot Chèvre- feuille. Adanson ne reconnoît pas ce genre et le partage en quatre, savoir: i.° caprifolium; 2.0 symphoricarpos ; 3.° xy- losleon ; et 4-° isika. Le premier comprend les espèces à fleurs verticillées, à corolle à long tube et à baies à trois loges; le deuxième , celles à fleurs en petites têtes latérales et ver- ticillées, et à baies à quatre loges; le troisième, les espèces à fleurs axillaires et solitaires ou géminées , et à baies à trois ou quatre loges; le quatrième enfin , ou Visika a pour types, les lonicera alpigena et cœrulea , Linn. , et ses caractères sont donnés par ses fleurs , soudées deux à deux par l'ovaire , et dont chaque paire est axillaire et produit deux baies trilocu- laires également réunies. J. Burmann a décrit, dans sesDécadesde plantes d'Afrique, les halleria lucida et elliptica de Thunberg , sous le nom de lonicera. On trouve aussi que Gronovius le donne au spigelia marylandica dont les fleurs avoient été comparées par Rai à celles du chèvrefeuille. Le chiococca racemosa fut d'abord une espèce de lonicera pour Linnseus. Peut-être doit-on renvoyer au genre cephœlis de Swartz , le lonicera bubalina, Linnseus , suppl. Enfin quelques espèces àeloranthus et de viburnum ont «té placées parmi les lonicera. (ln.) LONIER. C'est le trochus griseus de Gmelin. V. Toupie. (b.) LONRITIS ou LONCHITE. Nom d'un Polypode.(b) LONTARD. Espèce de palmier du genre Roncier, (b.) L 0 P m LONTRA. L'un des noms de la Loutre , en Italie. (DESM.) LOOD. Nom hollandais duPLOMB. (lN.) LOOHE. On lit dans VHist. génér. des Voyages (tom. 18 ,' pag. 54i, Voyage de M. De-l'Isle) l'indication dune espèce d'oie que les Ostiaques nomment loohe. « Ces oies, dit M. De- l'Isle, ont les ailes et le dos d'un bleu foncé et lustré ; leur estomac estrougeâtre, et elles ont au sommet de la tête une tache bleue de forme ovale, et une tache rouge de chaque côté du cou; il règne depuis la- tête jusqu'à l'estomac une raie argentée de la largeur d'un tuyau de plume, et qui fait un très-bel effet. » J ai tout lieu de présumer que le loohe est Voie à cou roux, décrite à l'article des Oies, (s.) LOOM. Nom lapon du Plongeon lumme, et qui veut dire boiteux , parce que cet oiseau , comme tous ses congénères , a une démarche chancelante, (v.) LOPAftE. Nom suédois d'un Dauphin, dont l'espèce n'est pas bien déterminée, mais qui pourroit être le Gram- PUS. (DESM.) LOPEZE , Lopezia. Plante à tige tétragone , a rameaux alternes , chargés de quelques poils ; à feuilles alternes , ovales, lancéolées , pétiolées, dentées en scie , et ciliées sur leur pétiole ; à fleurs rouges , disposées en grappes termi- nales, et accompagnées de bractées, qui forme un genre dans la monandrie monogynie , et dans la famille des ona- gres. Ce genre , qui a été établi par Cavanilles, et qui a été" appelé Pisaure par Bonati, a pour caractères : un calice de quatre folioles linéaires et caduques ; cinq pétales irrégu- liers, onguiculés, ouverts, dont deux supérieurs, terminés par un tubercule , et un inférieur plié en deux , pendant , plus court et renfermant les organes sexuels ; une étamine à fila- ment dilaté à sa base , et à anthère didyme ; un ovaire in- férieur, turbiné, surmonté d'un style à stigmate frangé; une capsule globuleuse, d'abord bacciforme, quadriloculaire , quadrivalve , à loges polyspermes , à placenta tétragone et à semences très-petites. Cette plante est originaire du Mexique , et se cultive dans les jardins de Paris. Elle est annuelle ; ses fleurs nombreuses, nuancées de blanc et de pourpre , ses fruits longuement pé- doncules et pendans , lui donnent un aspect des plus elégaus. Elle mérite d'augmenter le nombre des espèces qui embel- lissent nos parterres ; mais elle a l'inconvénient de fleurir trop tard , et d'être par conséquent frappée de la gelée avant d'avoir fourni sa carrière. ,8o L O P Ventenat regarde les deux pétales supérieurs de la lopèze comme des étamines stériles. Quatre autres espèces du même pays sont venues depuis peu se réunir à celle-ci. (b.) LOPHANTE, Lophanthus. Nom d'un genre de plantes établi par Forster , et qui a pour caractères : un calice mo- nophylle, tubuleux, persistant, à cinq dents; cinq pétales spatules, à onglets menus; cinq étamines; un ovaire supé- rieur, ovale, conique, velu, surmonté d'un style court, cy- lindrique , à stigmate échancré; un péricarpe uniloculaire , monosperme, chargé de poils longs, et renfermé dans le ca- lice ; la semence est ovale, glabre, et munie dune tunique propre. Ce genre a été réuni aux Valt:ières par Wilidenow. (b.) LOPHANTHUS. Genre établi par Adanson mrYhyssopus lophanthus , Linn. , qui diffère des autres espèces j>ar sa co- rolle renversée. Il n'a pas été adopté, (i/n.) LOPHARIS. Genre de poissons osseux theraciques, établi par M. Rafinesque-Smallz , et qui diffère des Centropomes de Lacépède, comme le genre Symphode du même natura- liste sicilien diffère des Labres , et comme ses Lépimpius se distinguent des Corypiiènes, parle caractère tiré des deux nageoires thoraciques réunies par une membrane transver- sale. II est formé sur le Centropome lopiiar , Lac. V. cet ar- ticle , ou la perça lophar de Linnaeus. (desm.) LOPH1DIE, Lophidion. Genre établi par Richard, dans la famille des fougères, mais qui ne paroîl pas suffisamment distingué des Schizaées. (b.) LOPHIE , Lophius. Genre de poissons de la division des Bratschiostégés, dont les caractères consistent à avoir un très -grand nombre de dents aiguè's ; une seule ouverture branchiale de chaque côté du corps ; les nageoires pecto- rales attachées à des prolongations en forme de bras. Cuvier a établi les sous-genres Chironecte et Malthk aux dépens de celui-ci. Les lophies se divisent en trois sections , qui sont peut- être susceptibles de former trois genres: La première section renferme les lophies qui ont le corps aplati en dessus. 11 y faut remarquer : La Lophie baudroie, lophias piscatorius, Linn. , qui a la tête très-grosse et arrondie. Elle se trouve dans toutes les mers d'Europe, et atteint plus de six pieds de longsur un pied de large. Elle est connue en France sous les noms de bau- dreuil, pescheleau , diable de mer et grenouille de mer. Une tête démesurément grosse, et des nageoires ventrales LOP ,8i et pectorales en forme de mains, frappent d'abord ceux qui observent une lophie baudroie pour la première fois ; sa mâ- choire inférieure est plus avancée que la supérieure -, sa bouche est très-grande et continuellement ouverte; tout l'intérieur est garni de dents inégales et nombreuses , sem- blables à celles des mâchoires; deux os longs, également armés de dents, se voient dans l'œsophage ; la langue est large, courte et épaisse; les narines sont placées derrière la lèvre supérieure , et présentent une sorte de verre à patte mobile; l'organe de l'ouïe n'est séparé du cerveau que par une membrane, et présente une conformation particulière ; il y a six rayons à la membrane de l'ouïe ; cette dernière n'est composée que de trois lames ou branchies ; les yeux sont placés sur la partie supérieure de la tête, el très-rap- prochés l'un de l'autre ; entre eux s'élève un long filament , terminé par une membrane assez large, assez longue et bi- lobée, à la base postérieure de laquelle on en voit une autre petite et triangulaire. Ce filament est suivi, dans la direction du dos, de deux, de trois ou de cinq autres d'autant plus pe- tits , qu'ils s'éloignent plus de la tête, avec des membranes moins larges , simples , el des fils le long de leur tige ; des barbillons vermiformes garnissent les côtés du corps, de la queue et de la tête , au-dessus de laquelle paroissent quel- ques tubercules ou aiguillons , particulièrement entre les yeux et la première nageoire du dos ; il y a deux nageoires dorsales , dont la première a une membrane beaucoup plus courte que les rayons qui y sont attachés : la nageoire de la queue est très-arrondie , ainsi que les pectorales; celle de l'anus est au-dessous de la seconde dorsale. Les couleurs de la lophie baudroie sont obscures en dessus et blanchâtres en dessous ; sa nageoire caudale ainsi que la bordure des pectorales est noire ; sa peau est mince et flas- que , sans écailles et sans ligne latérale. » Ce poisson, dit Lacépède, n'avantni armes défensives dans ses tégumens, ni force dans ses membres, ni célérité dans sa natation, est, malgré sa grandeur, contraint d'avoir recours à la ruse pour se procurer sa subsistance, de réduire sa chasse à des embuscades, auxquelles d'ailleurs sa confor- mation le rend très-propre. 11 s'enfonce dans la vase , se couvre de plantes marines, se cache entre les pierres, et ne laisse apercevoir que l'extrémité de ses filamens qu'il agite en différens sens , auxquels il donne toutes les fluctuations qui peuvent les faire ressembler davantage à des vers ou au- tres appâts. Les autres poissons, attirés par cette apparente proie, s'approchent, et sont engloutis par un seul mouvement de la lophie baudroie , dans son énorme gueule , et y sont ,8* L O P retenus par les innombrables dents dont elle est armée, è La lophie baudroie est ovipare, et croît prompiemenf ; mais elle est cependant rare. On la rejette ordinairemeiitlorsqu'elle est prise par hasard dans les filets ou à l'hameçon , quoique sa chair soit blanche, facile à digérer, et d un goût qu on compare à celui de la grenouille, parce que sa forme hideuse inspire du dégoût, et que les pêcheurs sont persuadés qu'elle est ennemie du requin et peut le vaincre. Elle a été connue d'Aristote et de Pline. La Lophie vespertilion a le corps tuberculeux et le mu- seau pointu. On la trouve dans les mers d'Amérique, où elle parvient ordinairement à un pied et demi. L'ouverture de sa bouche est petite, inférieure, et ses mâehoires sont garnies d'une seule rangée de petites dents recourbées; on voit au- dessus de ses deux narines un barbillon qui lui sert , comme à la précédente, pour attirer le poisson; le corps est large par-devant et étroit vers la queue; son dos est garni de gros tubercules jaunes, rayonnes, et son ventre de petites épines ; les nageoires ventrales ont encore plus la forme d'une main que celles de la lophie baudroie. Ce poisson, qu'on a comparé, avec quelque raison, à une chauve-souris, et qu'on a en conséquence appelé chauve-souri de mer, est toujours fort maigre et fournit une mauvaise nour- riture. La Lophie faujas a le corps très-déprimé, aiguillonné, et en forme de disque. Elle est figurée dans Lacépède, vol. i , pi. 2. On ignore son pays natal. Cette espèce est très-remarquable par son aplatissement complet. Son corps est couvert de tubercules et d'épine» rayonnantes , et ses bords sont garnis de filamens charnus. ; sa longueur est de quatre pouces. La seconde section renferme les lophies qui ont le corps comprimé latéralement. La Lophie histrion, qui a un long filament placé au-dessus de la lèvre supérieure, et terminé par deux appendices char- nus. On la trouve dans les mers de l'Inde et de l'Amérique ; elle se tient ordinairement cachée parmi les varecs ou entre les pierres, et parvient à près d'un pied de longueur. Cette espèce diffère beaucoup de la lophie baudroie par sa forme ; sa tête est petite; sa mâchoire inférieure saillante et garnie, ainsi que la supérieure, de très-petites dents ; ses lèvres sont pourvues de barbillons; derrière son filament pa— roissentdeuxéminences charnues un peu coniques, parsemées de barbillons , et dont la postérieure est plus grosse et plus exhaussée ; vient ensuite une nageoire dorsale. On compte quatre lames aux branchies. Le corps est parsemé de petits. L 0 P tSS aiguillons crochus, et de courts filamens ; il est jaunâtre, varié de taches et de bandes brunes irrégulières , sans écailles ni lignes latérales. Les nageoires de la poitrine et du ventre de cette espèce ressemblent encore plus à des mains et à des pieds que celles des autres. On dit qu'elle s'en sert pour marcher dans la mer, et cela est possible; mais il est certain qu'elle n'en peut faire usage pour marcher hors de l'eau, comme on l'a prétendu; j'ai par-devers mai des observations positives qui le prouvent, ayant pris plusieurs de ces poissons dans ma traversée dô France en Amérique. La Lophie chironecte a un long filament placé au-dessu» de la lèvre supérieure, et terminé par une très-petite mass*' charnue ; le corps rougeâtre et présentant quelques tachesl noires. Elle est figurée dans Lacépède, vol. i , pi. i4- On la trouve dans la grande mer, où elle a été observée, décrite et dessinée par Commerson. Elle se rapproche de la précédente; mais outre son filament, qui est beaucoup plus délié, plu* long, et terminé par un petit bouton , elle en est très-dis-f tinguée par les deux bosses qui remplacent les deux éminen* ces charnues, et qui n'ont point de barbillons. La Lophie double bosse a un long filament placé au-4 dessus de la lèvre supérieure , et terminé par une très-petite masse charnue ; le corps varié de noir et de gris. Elle se trouve avec la précédente. La Lophie commerson a un long filament placé au-dessus de la lèvre supérieure, et terminé par une très-petite masse charnue ; le corps noir ; un point blanc de chaque côté. Elle est figurée vol. i, pi. i4 de l'ouvrage de Lacépède, et se trouve dans les mêmes mers que les précédentes. Deux bosses, dont la dernière est la plus grosse, se remarquent sur sa tête. Les rayons de la nageoire dorsale sont très-courts. La Lophie unie n'a point de filament au - dessus de la lèvre supérieure, mais deux cornes cartilagineuses articulées. Elle est figurée dans la planche des poissons appartenant à cette lettre. Elle habite dans la haute mer entre l'Europe et l'Amérique , où elle vît de petits poissons et de petits crus- tacés. Je l'ai plusieurs fois prise parmi les varecsfloltans {fucus nalans., Linn. ), qui la couvrent. Comme elle n'est pas en- core connue des naturalistes , je crois devoir en donner ici une description absolue. La tête est petite, obtuse ; la lèvre inférieure plus avancée et sans barbillons ; les yeux petits, ronds; l'iris jaune avec cinq rayons bruns, qui se prolongent en avant et en arrière ; les dents très-petites; la langue charnue; les branchies h peine sensibles : point de filament. i8£ K O P Le corps ovalc-aplati, plus épais en avant et dans sa par- tie supérieure, visqueux, entièrement glabre , ferrugineux, varié de brun en dessus. La partie antérieure du dos chargée de deux cornes cartilagineuses, arliculées à leur base, glabres, la première au-dessus des yeux, se relevant fréquemment , el ayant une petite dent à sa base postérieure ; l'autre plus reculée , et se relevant plus rarement ; les nageoires variées de brun foncé ; les ventrales, pectorales et anales pédor.culées; les premières elles secondes ressemblant à une main de taupe. La longueur des individus que j'ai observés surpassoit à peine un demi-pouce, leur largeur trois lignes, el leur épais- seur deux lignes. Les nageoires dorsales i, i, i^.; P 8. \7 5 A 6. C 8. La troisième division des lophies ne renferme qu'une espèce qui a le corps de forme conique ; c'est la Lcphie fergusson, qui porte deux filainens au-dessus de la lèvre supérieure, et des protubérances anguleuses sur la partie supérieure de la tête. On l'a prise sur les côtes d'Angleterre. Elle avoil près de cinq pieds de long ; sa couleur étoil d'un brun foncé, avec ans teintes noirâtres. (B.) LOPHIOLE, Lophiola. Genre de plantes , qui ne diffère pas du Cotsostyle de Pursb. (b.) LOPHIONOT.ES. Famille de poissons, établie par Duméril, parmi les osseux à branchies complètes. Ses carac- tères sont : nageoires paires sous les pectorales; corps épais , comprimé ; nageoires du dos très-longue. Les genres qui entrent dans cette famille sont: TjEISma- NOTE, CoRYPHÈîKE , CeTSTROLOPUE , CHEVALIER, MeMIPTÉ- ROTiOTE et CoRYPHÉNOÏDE. (B.) LOPHIRE, Lophira. Arbre d'Afrique, dont la fructifica- tion est incomplètement connue , mais qui n'en a pas moins servi à Gœrtner pour établir un genre auquel il donne pour caractères : calice inférieur persistant elàcinq divisions très- inégales ; une noix coriace, à une loge monosperme, (b.) LOPHIUS. Nom latin des poissons du genre Baudroie ou Lophie. V. ce dernier mot. (oesm.) LOPHOBRANCHES. Ordre de poissons, établi par Cuvier , et qui rentre dans ceux appelés Eleutéropome et Ostéoderme de Duméril. (b.) LOPHOPHORE. C'est, dans les gallinacés de M. Them- ininck, le nom générique du Motsaul. Y. ce mot. .(v.) LOPHORHYNCHUS. Nom tiré du grec et générique du Cariama. V . ce mot. (v.) LOPUORINE, Lophorina, Vieill. ; Paradisea, Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains, et de la famiile des Manu- L O P ,85 COdiates. V. ces mots. Caractères : bec garni en tlessus et jus- qu'au milieu, de plumes allongées, très-comprimé latéra- lement, grêle, droit, à dos étroit; mandibule supérieure écbancrée et flécbie vers le bout; l'inférieure droite, plus courte ; narines ovales , cacbées sous les plumes ; langue ; ailes courtes ; la i.re rémige large, en forme de sabre, les 3.ect 4-c les plus longues de toutes; trois doigts devant, un derrière. Cette division se compose d'une seule espèce dont on ne connoît que le plumage. La LoPHORlNE DITE LE SPPERBE, lophorina superba, Yieill.; Pâradiseu superoa, Lalh. Voy. pi. 7 des Gi^aux dorés, arides Oiseaux de paradis. Cette espèce se trouve, selon Forster, dans la partie de la Nouvelle Guinée appelée Serghik. Les habitans de celle contrée portent à Salawat ces oiseaux morts, dans des bambous creux, après les avoir fait sécher à la fumée autour d'un bàlon, et leur avoir ôlé les ailes et la queue; ce qui fait qu'on en voit très-rarernenl sans être mutilés. Les Papous les appellent shagawa ou autrement oi- seaux de Serghile; ils portent à Ternate et à Tidor, où il s'en vend beaucoup, le nom de suffo-o-kokoloo (oiseaux de para- dis noirs ). Le su^/vSeahuilpouceshuitlignesdelongueurtotale; le bec noir; la gorge de la même couleur, à reflets violets, et dont les plumes de sa partie inférieure s'étendent sur le devant du cou et sur la poitrine; ensuite elles s'écartent sur les côtés du ventre, dont elles laissent le milieu à découvert, et finis- sent exactement comme une queue d'hirondelle ; elles sont d'un vert bronzé, changeant en violet; le dos, le croupion , lesailes, les couvertures de la queue et des pennes, offrent la même couleur, mais à reflets violets, selon la direction de la lumière ; les longues plumes, qui naissent des épaules, se relèvent plus ou moins sur Je dos, s'inclinent en arrière, et forment à 1 oiseau une sorte de mantelet qui s'étend presque jusqu'au bout des ailes, et ont, à la vue et au toucher, l'éclat et le moelleux du velours ; celles qui s'élèvent sur le bec et qui se présentent comme deux petites huppes, sont noires, ainsi que le ventre et les pieds. Latham fait mention d'un oiseau de paradis qui est à peu près de la taille du précédent, et qui a beaucoup de rapports avec lui ; mais il me paroît être un individu imparfait de la même espèce ; quoique des auteurs français l'aient distingué spécifiquement en le nommant i1 oiseau de paradis à queue four- chue, Latham le donne , dans sonSynopsis, comme une variété dusuperbe, et il le décrit dans son Index sous la dénomination de paradisea furcata. (v.) LQPHOTE, Lophotes. Grand poisson de la Méditerranée, i86 L O P qui paroît fort rare, et qui a servi à Giorna, à rétablïssemenl d'un genre voisin des CÉPOLESetdes Régalec. Ses caractères sontxorps allonge et finissant en pointe; tête courte, surmontée d'une crête osseuse très-élevée, sur laquelle s'articule un long et fort rayon épineux bordé en arrière d'une membrane ; «ne nageoire basse, à rayons presque tous simples s'étendant tous le long du dos ; une caudale distincte ; une anale très- petite; un rayon épineux au-devant de chaque pectorale'; les ventrales très-petites ; six rayons aux branchies. Le Lophote cépédien est figuré dans le 2o.e vol. des An- nales du Muséum, (b.) LOPHYRE , lophyrus. Genre de reptiles sauriens, établi aux dépens des Agames. Ils ont des grains solides comme le chagrin en place d'écaillés ; une crête sur le dos ; la queue comprimée et point de rayons osseux, (b.) LOPHYRE , lophyrus. Genre de vers mollusques, établi et figuré par Poli, dans son ouvrage sur les testacés des Deux- Siciles , pour placer les animaux des Oscabrions , que Lin- naeus avoît mal à propos réunis avec les Doris. Ces animaux ont le corps ovale , aplati inférieurement, sans yeux ni ten- tacules ; un pied ovale, rampant ; une tête surmontée d'une crête, et munie en dessous d'une bouche rugueuse ; des bran- chies extérieures, écartées, pinnées, situées entre le manteau et le pied, (b.) LOPHYRE , lophyrus, Lat. Genre d'insectes, de l'ordre des hyménoptères , section des térébrans , famille des porte- scies, tribu des tenthrédines ou mouches-à-scie, ayant pour caractères : labre très -apparent; antennes plus grêles vers leur extrémité , de seize articles au moins , en panache ou pennacées dans les mâles, en scie dans les femelles ; man- dibules tridentées; une cellule radiale, grande ; trois celluîes cubitales , presque égales , dont la première et la seconde reçoivent chacune une nervure récurrente , et dont la troi- sième atteint le bout de l'aile. Les insectes de ce genre appartiennent à la première di- vision de celui à'hylolome de Fabricius, et à la première fa- mille des ptérones de M. Jurine. L'on voit, par la manière dont ce dernier naturaliste compose son genre ptéronc, qu'il fait abstraction des différences que présentent les antennes et les mandihules , et que le caractère distinctif ne porte ri- goureusement que sur les ailes; ces insectes sont ainsi les seuls de cette tribu, qui n'ont qu'une cellule radiale et trois cellules cubitales. Mais sans négliger cette considération , j'attache plus d'importance aux autres organes dont je viens de parler, de sorte que son plérone difforme dont les antennes sont pectinées ou en scie et n'ont que neuf articles, forme LOP i8r mon genre cladle, et que les ptérones composant sa seconde et sa troisième famille , où les antennes sont simples et n'ont Eareiliement que neuf articles, et dont la seconde cellule cu- itale reçoit les deux nervures récurrentes, entrent dans une autre coupe générique, celle que j'appelle prisiîphore. Les antennes des mâles des lophyres sont très-jolies , la plupart ^de leurs articles jetant, des deux côtés , des filets b-.rbus, et qui forment un beau panache lancéolé, ou dont la largeur diminue graduellement de la base à l'extrémité supé- rieure, et se termine en pointe. Telle est l'origine du mot lo- phyre (panache, en grec ) que j'ai donné à ce genre. On peut voir dans l'ouvrage de M. Jurine , sur les hyménoptères, (pi. i , fig. 12 ) le dessin d'une de ces singulières antennes. La Lophyre du PtN, lophyrus pîni , Hylotoma pini, Fab. , le mâle; Panz.FaMH. insect. Germ.,fasc.8j, tab. 17, lemêmesexe; Hyloloma dorsata , Fab., la femelle-, Panz. ibid., fasc. 62, tab» 9, le même sexe. Le mâle est long de quatre lignes sur deux de grosseur; son corps est noir, avec les antennes très-barbues; les jambes et les tarses d'un jaune sale, tirant sur le brun ; les femelles sont plus grandes et plus grosses, d'un gris jaunâtre avec la tête et des taches noires ; les barbes des antennes sont très-courtes. Les individus de ce sexe sont aussi très-différens de l'autre, et semblent appartenir à une autre espèce. La larve ou la fausse chenille vit en société sur les branches du pin ; elle est blanchâtre, avec la tête d'un brun jaunâtre, et quatre rangs de taches noires ; elle a vingt-deux pattes. Une des extrémités de la coque de la nymphe se détache, à la sortie de l'insecte parfait , en manière de calotte \ et y reste attachée comme le couvercle d'une tabatière à charnière. M. Jurine a donné une excellente figure d'une espèce de ce genre, et qu'il nomme pteronus laricis, pi. 6, genre 6. Le genévrier nourrit une fausse chenille qui donne une au- tre espèce, celle que Fabricius appelle hyloioma junïperi. (l,) LOPHYROPES , lophympa, Lat. Famille de crustacés, de l'ordre des branchiopodes, ayant pour caractères : tous les pieds uniquement natatoires et branchiaux, au nombre de six à douze, tantôt simples etgarnis de soies, tantôt finement divi- sés ou branchus ; corps de plusieurs renfermé dans un test en forme de coquille bivalve. Je divise cette famille en deux tribus : les Ostracodes, os- tracoda, et les Gymnotes, gymnote. La première est com- posée des lophyropes qui ont an test en forme de coquille bivalve; tels sont les genres : Cythéree, Cypris, Lyncé,, Daphnie. Dans la seconde tribu, 4e corps est nu, ou du moins le test est fort court et ne recouvre qu'une petite partie de i88 L O R l'animal. Cette tribu offre les genres : Cyclope, Poly- thème et Zoé. V. ces mots, (l.) LOPHYRUS. Nom générique du Goura. V. ce mot. (v.) LOPTA. Chez les anciens , c'étoit un des noms de Yono- Irycliis. V'. ce mot. (ln.) LOQMET EL-NA'GY, Pabulum otâépi.Nom arabe d'un Plantain , P/antago albicans , Linn. (ln.) LOQUE. C'est le nom de la Morelle douce-amère, Solarium dulcitmra , dans quelques cantons de la France. Bans d'autres, c'est celui de la Carline sans tige. Cette dernière appellation a principalement lieu dans les Céven- nes . ou on fait une grande consommation des réceptacles de cette dernière plante en guise d'artichaut, (b.) LO-QUEI. Nom donné, à la Chine, à la Rasei.le NOIRE , Baselia nt'gra , Lour. On la mange comme ici les épinards. (ln.) LORANTHE, Loranthm. Genre de plantes de l'hexan- drie monogynie , et de la famille des caprifoîiacées , ou mieux de son nom , qui offre pour caractères : deux calices presque entiers \ tronqués , l'un supérieur à l'autre : une co- rolle tuLuleuse, un peu irrégulière , très-profondément di- visée en six découpures réfléchies ; cinq ou six étamines à an- thères linéaires; un ovaire inférieur, placé entre les deux calices, et soutenant un style simple à stigmate obtus ; une baie ovale ou oblongue , uniioculairc et monosperme. Ce genre , qui diffère fort peu du Glutago de Commcr- son , renferme des arbrisseaux parasites, à feuilles épaisses, ordinairement opposées , et à fleurs disposées en corymbes ou on épis axillaires ou tenninaux. On en compte près de cinquante espèces , dont les unes ont une corolle à cinq divi- sions , même à cinq pétales, et cinq étamines, ce qui, selon Jussieu etVentenat, nécessite l'établissement d'un nouveau genre, ou mieux son rétablissement, attendu qu'il avoit été fait, par Plumier sous le nom de Lonicera. Les loranthes étant parasites , et ne se trouvant que dans les parties les plus chaudes de l'Inde et de l'Amérique , ne sont connues que dans quelques riches herbiers -, ainsi il suf- fira ici de mentionner les trois espèces qu'on peut se procu- rer le plus facilement ; ce sont : Le Loranthe d'Europe , qui est dioïque, dont les grappes de fleurs sont simples , terminales , et les feuilles opposées , ovoïdes et épaisses. 11 croît dans l'Autriche et la Sibérie, sur le chêne, il est de la grandeur du gui. Le Loranthe d'Amérique a les feuilles presque ovales, les grappes de fleurs composées, la corolle pendante et de L O R 189 couleur ccarlate. Il se trouve dans les îles de l'Amérique, au sommet des plus grands arbres, principalement du Ré- sinier. C'est une plante d'un aspect fort agréable lorsqu'elle est en fleur. Le Loranthe cucullaire, qui a les feuilles larges , lan- céolées , en faux , les bractées en cœur, cucullées à leur base et souvent triflores. Il se trouve à la Guyane, (b.) LORANTHEES. Famille déplantes proposée par Jus- sieu, entre les Rubiacées et les Caprifoliacées. Elle ren- ferme les genres Loranthe, Mangle, Gua\, Culoranthe , TrIOSTÈME , SCHŒPFTE , AUCUBA , DaZUS , HÉLIXANTHÈRE, AlDIE et SCIIRADÈRE. (R.) LORREER. Nom allemand du Laurier, (ln.) LORCHE et LORCHBAUM. Noms allemands du Mélèze, (ln.) LORÉE , Lorea. Genre de plantes établi par Stackbouse, Néréide, britannique , aux dépens des Varecs de Linnreus. Sec caractères sont : froudes coriaces, muqueuses , dicho- tbomes , égales, parsemées de chaque côlé de tubercules arrondis et contenant des bourgeons séminiformes. Ce genre renferme deux espèces : ce sont les Varecs inégal de Turner, et Dichotome de Stackouse. Ce dernier est figuré pi. 21 de son grand ouvrage, (b.) LORENTÉE, Lorenlca. Genre établi par Ortéga, mais qui ne diffère pas du Sanvitale. (b.) vLORI ou LORY. Nom tiré du cri d'un petit perroquet des fies des Papous , et donné par Buffon à une division des Perroquets. V. ce mot. (v.) LORI. V. Loris, (desm.) LORICARIA. Nom latin du genre de poissons ap- pelés Cuirassiers, (desm.) LORICÈRE, Lancera. Genre d'insectes de l'ordre des coléoptères , section des pentamères , famille des carnas- siers, tribu des carabiques. Ce genre, formé par Latreille , a, comme les pogonophores, les nébries et les omophrons, autres coupes génériques démembrées de celle des carabes de Lin- nœus, la lèvre inférieure saillante au-delà du premier article de ses palpes, allongée et à bord supérieur fortement avancé au milieu , présentant une pointe armée de trois épines ou de trois gros cils ; mais il se distingue de tous ces genres par la forme de ses antennes; elles sont courbes; les troisième, quatrième et cinquième articles sont plus courts et plus gros que les autres, et très-velus; les derniers articles des palpe* intermédiaires et postérieurs fournissent aussi mv i§ô L O R très-bon caractère : ils sent presque cylindriques*. Les nèhries les ont presque coniques et tronqués. Le corps de ces insectes est allongé et très-voisin , par la forme , de celui des harpales ; la tête est petite , ovale , et terminée postérieuremenl par un cou légèrement déprimé ; les yeux sont très-saillans; le corselet est presque orbiculaire, tronqué et rebordé. Les pattes sont assez longues-, les jambes antérieures sont échancrées ; tous les tarses sont composés de cinq articles, et terminés par deux ongles égaux. Les insectes de ce genre vivent à la manière des carabes , et se trouvent sous les pierres dans les lieux humides et sur le bord des rivières. La seule espèce que l'on trouve aux envi- rons de Paris , est la Loricère bronzée , foncera œnea ; loricère pilicorne , pi. G 3. 12. de cet ouvrage; carabus pilicor- nis , Fab. ; elle a trois lignes de longueur; son corps est d'un noir bronzé en dessous , et d'une belle couleur d'airain en dessus; ses élytres sont striées, et l'on voit sur le milieu de chacune trois points enfoncés , disposés sur une ligne lon- gitudinale, (o. L.) LORION, LOURION, LOURIOU. Noms vulgaires du Loriot. V. ce mot. (v.) LORIOT, Oriolus, Lath. Genre de l'ordre des oiseaux Sylvains et de la famille des Tisserands. V. ces mots. Caractères : bec droit, un peu déprimé à la base, conico-con- vexe, médiocre, un peu robuste, comprimé vers le bout ; mandibule supérieure échancrée et inclinée à la pointe ; l'inférieure plus courte, à pointe entaillée, aiguë' et retrous- sée; narines ovales, placées dans une membrane, ouvertes par en haut ; langue cartilagineuse , bifide et frangée à son extrémité; une place nue à 1 arrière de l'œil; ailes dont la penne bâtarde, les a.e et 3.e rémiges sont lesplus longues de toutes; quatre doigts, trois devant, un derrière , les extérieurs unis à la base, l'interne libre. Brisson a classé les loriots parmi les merles; Linnseus et Latham les ont rangés avec les trou- piales. Leur bec est plus fort, et sa partie inférieure pré- sente une autre conformation que chez les premiers; ils ne ressemblent à la plupart des derniers que par les cou- leurs, et ils s'en rapprochent par leur nid artistement fait et suspendu aux arbres. Les loriots vivent d'insectes , de fruits et de taies. Nous ne possédons qu'une seule espèce de ce genre ; les autres se trouvent en Afrique, dans l'Inde et en Australasie. Le Loriot proprement dit, Oriolus galbula ,Lath., pi. enl. n.° 26. Le mâle a tout le corps , le cou et la tête , d'un beau jaune ; un trait entre le bec et l'œil, les ailes et une partie de la queue , noirs ; la première couleur se retrouva L O R ,9, encore par taches à l'extrémité des pennes alaires , sur le milieu des primaires, sur quelques-unes des couvertures, et dans près de la moitié des pennes caudales, à l'exception des deux intermédiaires. Cet oiseau est à peu près de la grosseur du merle, et long de huit à neuf pouces; il a le bec rouge-brun, l'iris rouge ; le tarse de couleur de plomb. Le mâle, âgé de trois ans et plus, est d'un jaune éclatant en dessus et en dessous; d'un noir profond sur le lorum, sur les ailes et sur la queue, dont toutes les pennes latérales sont jaunes vers le bout. Le même, après sa première mue, a toutes les parties supérieures d'un vert -jaunâtre, les inférieures d'un vert-olive, tacheté de noirâtre ; le lorum , les ailes et la queue d'un noir- verdâtre, et toutes les pennes latérales de cette dernière par? tie terminées de jaune. La femelle diffère du mâle en ce que le vert jaunâtre tire un peu à l'olivâtre, et qu'elle est, en dessous, d'un blanc verdâtre , avec des taches d'un brun noirâtre ; du reste, elle lui ressemble. Le jeune, dans son premier âge, a le sommet de la tête et le dessus du cou d'un gris jaunâtre ; la gorge et les parties postérieures d'un blanc sale , très-tacheté de brun ; les rémiges bordées de blanc en dehors ; les rectric es latérales terminées par une tache jaune un peu arrondie. 'Us mâle est deux ans à se parer des couleurs qui le distinguent parfaitement de sa femelle. Il lui ressemble tellement pen- dant sa première année , qu'il faut un oeil exercé pour en saisir la différence , tant elle est foible. Il en est tout autrement après sa deuxième mue ; alors son plumage ne laisse plus de doute sur son sexe; cependant ses cou- leurs n'ont pas encore atteint toute la perfection dont elles sont susceptibles, et ce n'est qu'à l'âge de trois ou quatre ans qu'elles sont dans toute leur beauté. D'un autre côté, ii n'en est pas de cet oiseau comme des mâles de plusieurs es- pèces étrangères qui , lorsqu'ils sont couverts de la modeste livrée de la femelle, n'ont point L? pouvoir de se propager; car, dès son premier printemps, il transmet à une génération nouvelle ce qu'il a reçu de la génération qui l'a précédé. Les loriots arrivent dansnos contréesvers le milieudu prin- temps, etnous quittent à l'automne, pour passer l'hiver en Afri- que : dès leur arrivée , le mâle et la femelle se recherchent, se con- viennent en peu de temps,, et placent leur nid à l'extrémité des branches des arbres élevés. Ils le construisent avec beau- coup d'industrie , l'attachent à la bifurcation de deux petites branches ; enlacent autour des deux rameaux qui forment cette bifurcation, de longs brins de paille, de chanvre ou de laine, dont les uns allant droit d'un rameau à l'autre, for- ment le bord du nid par-devant, et les autres pénétrant dans LOR 192 le tissa du nid, ou passant par «Tessons et venant se rouler sur le rameau opposé, donnent la solidité à l'ouvrage : entre l'extérieur et l'intérieur il y a de la mousse, du lichen et d'au- tres matières semblables; l'intérieur est garni de laine , de toiles d'araignées, de nids soyeux des chenilles, et de plumes, le tout réuni et tissu de la manière la plus intime. La ponte est de quatre à cinq œufs, d'un blanc sale, semé de petites taches d'un brun noirâtre et plus nombreuses vers le gros bout. L'incubation dure environ vingt -un jours; la femelle a beau- coup d'attachement pour sa jeune famille, et montre beau- coup de courage pour la défendre, môme contre l'homme. « On a vu, dit Monlbeillard, le père et la mère s'élancer courageusement sur ceux qui leur enlevoient leurs petits , et, ce qui est encore plus rare, on a vu la mère, prise avec le nid, continuer de couver en cage, et mourir sur ses œufs. » Cesjeunes oiseaux sont long-temps à pouvoir se suffire à eux- mêmes, et suivent long-temps leurs père et mère avant de manger seuls, en répétanttrès-souvent les syllabes yo,yo,yo. Le s individus de la même famille se réunissent pour voyager. Le chant du loriot est assez connu, et a donné lieu aux f>'ï'férens noms qu'on lui a imposés, d'après la manière dont on a voulu l'exprimer, ou qu'on a cru l'entendre : les uns croient qu'il dit jo, yo, yo, syllabes'qu'il fait presque toujours précéder ou suivre d'une espèce de miaulement, comme celui du chat ; d'autres, qu'il prononce orlot, loriot ou compte loriot. Enfin, plusieurs lui font dire louisol bonnes merises ; et d'autres ont cru entendre, c est le compère loriot qui mange les cerises et laisse le noyau. A leur arrivée les loriots vivent d'insectes, de scarabées, de vermisseaux, de chenilles. C'est aussi avec cette nourriture qu'ils alimentent leurs petits ; ils font , à cette époque , une grande consommation de ces insectes, surtout des derniers ; ils leur en apportent autant qu'en peut contenir leur bec ; aussi ces oiseaux patiens en nettoient une multi- tude d'arbres, et retournent tous les jours sur les mêmes , jusqu'à ce qu'il n'y en reste plus , avant d'en chercher sur d'autres; cependant ils paroissent être plus avides de baies, de figues, de cerises , de merises , dont ils n'entament que la partie la plus mûre ; mais ils ne sont pas assez nombreux pour que le dégât qu'ils font dans les cerisiers , puisse ba- lancer le service qu'ils rendent aux arbres , en les débarras- sant de la quantité de chenilles qui dévorent leurs feuilles. Leur chair devient très-grasse lorsqu'ils se nourrissent de figues, elle est alors bonne à manger; aussi leur fait-on la chasse dans les îles de l'Archipel et en Egypte, à leur passage de la fin de l'été : il n'en est pas de même au passage du printemps; à celte époque, leur chair est d'une maigreur L O R I93 excessive, et ils restent dans cet état jusqu'à ce que leur nour- riture soit en plus grande abondance. Le loriot n'est point facile à élever. Cependant on en vient à bout , et même on conserve pendant quelque temps les vieux pris avec leurs petits, si on leur donne en abondance les fruits dont ils sont le plus friands. Quant aux jeunes pris dans le nid, on les nourrit d'abord avec la pâtée du rossignol, et ensuite avec des fruits. Ces oiseaux vivent rarement plus de deux ans en captivité ; presque toujours ils périssent d'une sorte dégoutte qui les attaque aux pieds. On nappror.be pas facilement le loriot, si on ne le sur- prend, car il est très-defiant ; on doit user de précaution, si on le chasse au fusil, parce qu'il se fait souvent suivre d'arbre en arbre pendant des heures entières, avant qu'on puisse être assez près pour le tirer; on l'attire en sifflant comme lui, ce qu'on peut faire sans le secours d'aucun appeau; mais il faut contrefaire son chaut parfaitement, car il s'éloigne si on donne un coup de sifflet à faux : ian Je; prend aux abreu- voirs , et dans la s;;ison des cerises ou merises on lui tend des rejets et des collets qu'on amorce avAyres fruits ; il vient aussi à la pipée , et on le chasse avec différentes sortes de filets. Le Loriot Dif Bengale. V. Loriot a tEte noire. Le Loriot de la Chine. V. Loriot a tète noire. Le LottlOT DE LA COCHINCHINE. V. LORIOT COULA VAN. I •Le Loriot coudoigan. V. Loriot a tète noire. Le Loriot coula vain , Oriolus rhinensis , Lath. , pi. enl. n.° 5o de YHist. nal. de Buffon; il est un peu plus gros que ce- lui d'Europe ; il a le bec plus fort à proportion , et , ainsi que lui , le plumage d un beau jaune. On remarque sur sa tête une tache noire , en forme de ter à cheval, dont la par- tie convexe borde l'occiput, et dont les branches passent par dessus les yeux, et aboutissent au coin de 1 ouverture du bec ; la couleur noire couvre aussi les pennes des ailes et de la queue ; mais sur les pennes caudales , le jaune termine les deux intermédiaires ; et sur les autres, il s'étend d'autant plus loin vers leur origine, qu'elles s'éloignent plus de celles-ci, de manière qu'il couvre la pfts extérieure dans presque la moitié de s;» longueur ; le bec et les ongles sont jaunâtres , et les pieds noirs. La femelle diffère du mâle en ce que sa cou- leur jaune est mélangée d olivâtre , et que le noir est moins foncé. On trouve cette espèce à la Cochinchine , et dans plusieurs autres parties de 1 Inde , où elle a été vue par Sonnerat. Le Loriot des Indes , Oriolus galbula , var. , Lath. , me xym. i3 ï94 L O 11 paroît appartenir à l'espèce précédente, et non pas à celle du Loriot d'Europe, comme Ta dit Latham. Il a sur la tête une sorte de fer à cheval qui aboutit , des deux côtés , à l'angle de l'ouverture du bec ; des taches longitudinales sur les ailes, et une bande transversale sur la queue ; le tout d'une couleur azurée; le reste du plumage , d'un beau jaune ; le bec et les pieds rouges ; taille et longueur du coulavan. Le Loriot grivelé , Oriolus maculât us , Vieill., se trouve dans l'île de Java. 11 a la taille du loriot d'Europe ; le bec brun ; les ailes et la queue d'un brun noirâtre; les pennes des ailes frangées d'un jaune foible ; celles de la queue terminées de celte couleur ; le reste du plumage , d'un jaune de paille clair , avec de petites taches longitudinales sur les plumes de la gorge et de la poitrine. Je soupçonne que cet individu est un jeune ou une femelle d'une espèce dont le mâle n'est pas connu. Le Loriot loriodor, Oriolus auratus, Vieill., pi. 260 des Ois. d Afrique de Levaillant, eslunpeuplus grand que le loriot d' Europe. Il est généralement d'un beau jaune d'or , avec une tache noire autour de l'œil , qui s'étend vers le bec et vers les tempes; les grandes couvertures des ailes sont frangées de noir à l'extérieur ; les pennes des ailes , bordées de jaune, sur un fond roux ; les intermédiaires de la*queue , de cette couleur , et terminées de jaune ; la penne extérieure de cha- que côté , totalement jaune ; les autres de cette teinte, par gradation; les yeux d'un brun-rouge foncé, et les pieds d'un brun rougeâtre. La femelle diffère du mâle en ce que le jaune est pâle , et le noir sale. Le jeune est d'un vert-olive , qui se rembrunit sur les ailes et sur la queue ; le bec et les pieds sont bruns. On les trouve en Afrique. Le Loriot orangé, Oriolus aureus, Vieill. ; Paradisea au- rea , Lath. ; Oriolus aureus , Gm. ; pi. 1 1 des Ois. dorés , art. des Ois. de paradis. Celte espèce se trouve dans l'Inde ; elle a huit pouces et demi de longueur; une petite huppe d'une belle couleur aurore , plus foncée sur les plumes du capis- trum , orne sa tête ; le cou et la poitrine sont de la même teinte ; le ventre est d'un jaune doré : les plumes du dessus du cou ont plus de longueur que les autres , et sont soyeuses , étroites et flottantes ; celles de la tête , vers le front, et de la gorge dans sa partie supérieure, sont veloutées; les premières pennes des ailes, de leur naissance aux deux tiers de leur lon- gueur , et les secondaires presque en entier , sont jaunes à l'extérieur ; un beau noir couvre l'autre tiers des primaires, la partie interne et l'extrémité des moyennes , le pli de l'aile, les plus petites couvertures , les plumes qui bordent la man- LOR ,95 dibule inférieure et la gorge sur laquelle cette couleur se ter- mine en pointe ; les pennes de la queue ont une très-petite tache jaune vers le bout, sur un fond noir; le bec , dans l'oi- seau mort , est d'une couleur de corne ; les pieds sont d'une teinle claire el sale. Un individu de la même espèce , figuré pi. 10 des Oiseaux dorés , ne diffère essentiellement du précédent que dans la teinte des pennes de l'aile et de la queue; les premières sont d'un verl foncé à l'inférieur , et les dernière- , depuis le mi- lieu jusqu'à la poinle ; le reste est jaune. La femelle , ou l'oiseau que M. Levaillant donne pour telle, diffère en ce que son plumage est généralement olivâtre ; la gorge a des gtïvelures de cette teinte, sur un fond noir-brun; le bec et les pieds sont de cette dernière couleur. • * Le Loriot rayé, Oriolus radiai us, Lath., est moins gros qu'un merle, et modelé sur des proportions plus légères ; il a le bec , la queue et les pieds plus courts, mais les doigts plus longs ; les plumes de la tête , de la gorge et du devant du cou , sont noirâtres et terminées de blanchâtre ; les pennes des ailes noirâtres aussi , et bordées de blanc; tout le corps et la queue d'un bel orangé, plus foncé sur la partie supérieure que sur l'inférieure ; le bec et les ongles sont à peu près de la même couleur , et les pieds jaunes. C'est le merula bicolor d'Aldrovande, et le loriot a tête rayée de Brisson. On ignore quel pays il habite. Le Loriot a tète noire de la Chine , Oriolus melanoce- phalus , Linn. ; Oriolus galbula , var., Lath.; pi. enl. n.° 79 de VHist. nat. de Buffon. Montbeillard et Latham en font une variété du nôtre ; cependant, notre loriot se trouve aussi à la Chine ; ne pourroit-on pas plutôt le regarder comme formant une race distincte et constante? Il est moins gros , et a huit pouces trois quarts de long ; la tête et la gorge d'un beau noir; cette couleur borde à l'extérieur les grandes couvertures les plus éloignées du corps , depuis leur origine jusque vers la moitié de leur longueur, couvre la plus grande partie des pen- nes, la moitié des deux intermédiaires de la queue, forme des taches vers le bout et à l'extérieur de la paire latérale la plus proche; le reste du plumage est d'un beau jaune; l'iris noi- sette ; le bec rouge ; les pieds sont couleur de plomb , et les ongles noirâtres. La femelle a le front et l'espace entre le bec et l'œil d'un jaune vif; la gorge et le devant du cou d'un jaunâtre clair, avec des mouchetures brunes; le dessous du corps, d'un i96 L O R jaune plus foncé ; le dessus, d'un jaune olivâtre; les ailes et la queue variées de brun et de jaune. On trouve cette espèce non-seulement à la Chine , mais encore au Bengale , et probablement dans d'autres contrées de l'Inde. Le loriot r.oudougan, pi. 261 et 262 des Ois. d Afrique , n'est pas, je crois, une espèce distincte de la précédente. Il a la tête noire , et une cravate de celte couleur sur la gorge et sur le devant du cou ; les parties inférieures et les côtés du cou, d'un jaune jonquille ; le manteau d'un jaune olivâtre , ainsi que les quatre pennes intermédiaires de la queue , dont les latérales sont noires et jaunes ; les pennes des ailes noires, et les secondaires bordées d'un blanc jaunâtre ; leurs cou- vertures terminées de blanc ; le bec d'un rouge-brun ; le tarse couleur de piomh , et la queue arrondie. La femelle qui porte des couleurs olivâtres , a un capuchon d'un noir lavé, et mêlé d'une teinte d'olive; les plumes du cou, frangées de jaune, et la poitrine marquée de noir. Le jeune est d'un gris-olive sur le capuchon, d'un jaune obscur en dessous du corps. La ponte de cette espèce se compose de quatre œufs blancs tachetés de brun. M. Levailianl soupçonne que ce lo- riot est le moloxile ou la religieuse d' Abyssinie de Buffon. Le plumage de ces loriots présente de la variation , avant d'être parvenu à son état parfait. Des individus ont la tête brune ; la gorge et le devant du cou tachetés de gris-blanc et de noir ; les couvertures supérieures des ailes, mélangées de noir , ainsi que les pennes de la queue. D'autres ont la tête et le devant du cou noirs et tachetés ; le dessus du cou et les parties inférieures du corps jaunes , avec une ligne noire le long de la tige des plumes de la poitrine ; le dos , le haut de l'aile , d'un vert-olive foncé, tirant au jaune sur le croupion; les ailes noires, les pennes primaires bordées de blanc à l'exté- rieur et les autres de jaune ; l'aile bâtarde terminée de blanc ; les quatre pennes intermédiaires de la queue , d'un vert- olive ; les autres noires avec du jaune à leur extrémité, et le bec brun. Le LoaiOT VARIÉ , Oriolus variegatus , Vieill. , se trouve à la Nouvelle-Hollande. Le bec est rougeâtre , et d'une teinte plus claire en dessous ; le lorum et les pieds sont noirs;' la tête , la gorge , le dessus du corps , les couvertures supé- rieures des ailes , le cou en entier et la poitrine, présentent un mélange de blanc et de noir , sur un fond verdâlre ; les flancs sont jaunes; le ventre et les parties postérieures blan- ches, avec des taches noires ; les pennes primaires des ailes, noirâtres et bordées de gris bleuâtre à l'extérieur ; quelques L O R ujj unes des couvertures des ailes , terminées de blanc ; les pen- nes secondaires bordées de vert en dehors ; la queue est noirâtre , bordée de gris bleuâtre , à l'extérieur avec une grande tache blanche sur le bout et en dedans de ses huit pennes latérales ; ses quatre intermédiaires sont grises dans le milieu et sans taches. Taille du loriot coulaean. Un individu est au Muséum d'Histoire naturelle. Le Loriot VERT , Oriolus vidais , Yieill. ; Graaila viridis , Lath. , a près de dix pouces de longueur totale ; le plumage assez généralement d'un vert terne pâle ; le menton bigarré de noirâtre et de bran ; le dessous du corps , depuis la poi- trine , blanchâtre , avec quelques stries noirâtres; les ailes et la queue de cette teinte , les premières bordées et la dernière terminée de blanc ; le bec couleur de corne , et les pieds noirs. Je rapproche de cet oiseau , comme variétés d'âge ou de sexe , trois individus que j'ai sous les yeux: l'un est verdâtre , avec une tache brune longitudinale sur chaque plume des parties supérieures du corps; cendré sur la gorge ; gris et ta- cheté de noir , sur le devant du cou et sur la poitrine ; pres- que blanc sur les parties postérieures; d*un cendré rembruni sur les pennes alaires et caudales, qui sont, les pre- mières, bordées , à l'extérieur, d'une couleur plus claire , et les autres tachetées de blanc en dehors. Cet oiseau m'a été communiqué par M. Bâillon. Le second a le dessus du cou et du corps , la tête et le cou verdâtres ; les côtés de la tête , la gorge , le devant du cou gris; les parues postérieures d'un verdâtre terne et comme sale , tirant au blanc sur les cou- vertures inférieures de la queue ; les ailes brunes et bordées de vert en dehors; les huit pennes latérales de la queue ter- minées de blanc; le bec rougeâlre. Le troisième diffère des précédens en ce que le dessus de la tête et du cou est ta- cheté de noirâtre ; que la gorge est blanche , avec ses côtés noirâtres ; que les joues sont d'un verdâtre très-sombre, et que toutes ses parties inférieures sont grises , avec une ligne très- étroite et noirâîre sur le milieu de quelques plumes, (v.) LORIPE , Loripes. Genre de vers mollusques testacés , établi par Poli dans son ouvrage sur les coquilles des mers des deux Siciles. Son caractère consiste à avoir : un seul siphon ; un pied cylindrique, subulé, très-long, représentant un fouet ; un manteau réuni par ses bords, mais laissant trois ouvertures , dont l'inférieure sert à la sortie du siphon, et la supérieure à celle du pied ; les branchies à demi-réunies. Il a pour type la Tet.line lactée : et il est figuré , avec des détails anatomiques, pi. i5, n.os 26, 27, 28 et 29 de i98 L O R l'ouvrage précité. Sa chair est savoureuse et se mange sur les cotes de Naples. (B.) LORIQUE. Tunique qui recouvre la Gratne. Elle n'est que la seconde quand il y a une Arille. Sa nature varie beaucoup. On y remarque un trou appelé Microfïle. Voy. Fruit, (b.) LORIS {loris), Geoff., Lacép., Dura., Cuv., Fischer; (Jemur) Gmel., Erxleb.,Schreb; (Stenops) Ulig. Genre de mammifères de l'ordre des quadrumanes et de la famille des makis ou lé- muriens , ainsi caractérisé par M. Geoffroy : Corps et mem- bres très-grêles: tête ronde; museau relevé; nez prolongé en boutoir; yeux très-grands, dirigés en avant, contigus et sé- parés par une très-mince cloison osseuse ; quatre dents inci- sives supérieures , très-petites , séparées à leur milieu ; six inférieures proclives , continues et très-petites ; deux canines moyennes à chaque mâchoire ; douze molaires en haut et dix en bas, à couronne garnie de pointes aiguës ; oreilles courtes et velues ; quatre mamelles pectorales provenant seulement de deux glandes mammaires ; point de queue; os du bras et de la jambe distincts; tibia plus long que le fémur; tarse de la longueur du métatarse ; neuf vertèbres lombaires ; os ju- gal sans trou apparent; interntaxillaires grands, inclinés et saillans au-delà du museau. Les loris ont d'ailleurs, comme tous les autres animaux de la famille des lémuriens , les pou- ces séparés aux quatre extrémités , et le premier doigt du pied de derrière seulement muni d'un ongle crochu. Cegenre, dansl'origine de sa formation (Mém. surlesmalcis, Magas. encyclopAom. 7), comprenoit deux espèces ; le lorisgrêle ou de Ceylan, et le loris paresseux ou du Bengale ; V. pi. G 9 ; mais M. Geoffroy, sur la considération de la brièveté du museau dans le dernier de ces animaux et de la forme plus épaisse de son corps et de ses membres , en a fait le type d'un nouveau genre (1), qu'il nomme NycticÈbe ( V. ce mot), et dans lequel il place encore trois autres quadrumanes , dont un , le potto de Rosman , a été rapporté au groupe de Galagos , par M. le professeur Cuvier, dans son Règne ani- mal, tom. 1, p. 119. Le loris grêle, qui reste seulement dans le genre Loris, ha- bite 1 île de Ceylan. C'est un animal mélancolique, silen- cieux, patient, fort lent dans ses mouvemens , qui dort pen- dant le jour et ne s'éveille que le soir, et qui vit de fruits , d'œufs et d'insectes qu'il saisit à l'aide de ses mains anté- rieures. On ne sauroit le confondre avec les Tarsiers et les Ga- (1) Ann. <3u Muséum d'Histoire nat., tora. ip, p. i63. l o n 199 lagos, qui ont le tarse, triple du métatarse; les oreilles nues et membraneuses, et qui d'ailleurs sont pourvus d'une queue très-longue. Espèce unique. — Le LoRIS GRÊLE, ( loris gracilis ) , Geoffr. Fisch. — {Lemur tarai gradus) Gmel., Erxl., Shaw. — Schreber, Saeuglh, tab. XXXYI11. — Tardigradus, Séba., Thés. tom. i, pi. 35. — Le Loris, Buff. tom. i3, pi. 3o. — Audebert ( Hist. nat. des singes et des makis ). — ( Loris ceylonicus) Fischer, Anat. des makis, page 28, pi. 7 , 8, 9 et 10. Ce petit quadrupède , très-remarquable par l'élégance de sa figure et la singularité de sa conformation , est peut-être de tous ceux de l'ordre auquel il appartient, celui dont le corps est le plus long relativement à sa grosseur ; sa tête est tout-à-fait ronde , et son museau est relevé et saillant , ses yeux sont excessivement gros et très-voisins l'un de l'autre ; ses oreilles larges et arrondies, sont garnies en dedans de trois oreillons en forme de petites conques; la queue est rem- placée par un léger tubercule ayant pour base les vertèbres coccygiennes. Tout le corps est couvert de poils fins d'un gris roussâtre plus foncé sur le dos qu'ailleurs ; la face est brune , surtout au-dessus des yeux ; une ligne blanchâtre étroite part de la base du nez, et se porte jusqu'au milieu du front, où elle s'élargit un peu. Les parties de la génération de la femelle présentent un caractère très-singulier; le clito- ris est très- gros, son gland est partagé en deux bran- ches et terminé par des poils. Entre ces deux branches , Daubenton a trouvé l'ouverture de l'urètre ; car en faisant entrer de l'air dans cet orifice , il a fait enfler la vessie. La femelle du loris est ainsi la seule dont l'urètre suive le corps du clitoris , et perce le gland de cette production comme dans la verge et dans le gland du mâle. Le loris est de la taille d'un écureuil. L'individu qui fait partie de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris , est mâle. M. Fischer a décrit un loris qu'il regarde comme appar- tenant à une espèce particulière, qu'il nomme loris ceyloni- cus; mais cette seconde espèce , constatée sur des caractères justement appréciés , et qui ont été vérifiés par M. Geoffroy, ne paroît cependant pas , selon ce professeur, devoir être admise ; les différences qu'elle présente avec la première , tiennent uniquement, dit-il, aux changemens d'un âge plus avancé, (desm.) LOR1TOS. C'est le nom donné aux Perroquets, par les Espagnols du Paraguay, (v.) aoo LOT LORMAN. C'est le Homard (Astacus mari nus) , sur les côtes de la Méditerranée dépendantes de la ci-devant pro- vince de Languedoc. (dksm.) LORMLSE. Un des noms vulgaires du Lézard cris, (b.) LOROGLOSSE , Lorogiossum. Genre de plantes établi par Richard aux dépens des Ophrydes et des Orchis de Linna'us. Il a pour type I'Opiiryde homme et IOrchide a odeur de bouc, et ne diffère pas de I'Aceras de R. Rrown , Hoiï. Kew. (B.) LOROS ou LORITOS. Nom appliqué anx Perroquets par les Espagnols du Paraguay, (v.) LORUM {Ornithologie'). On donne ce nom à la partie de la tête qui est entre le bec et l'œil. Il est glabre ou em- plumé. (v.) LORY. Vov. Lori. (s.) LOS et LOSS. Noms russes de FElan , espèce du genre Cerf, (desm.) LOSANGE. Nom d'une Couleuvre , Coluber aulkus. (desm.) LOSCHAD. Nom russe de toute l'espèce du Cheval. (desm.) LOSCHBLEY. Nom allemand du Graphite, et quel- quefois du Molybdène sulfuré, (lis.) LOSCHTAK. Nom arménien de la Mandragore, (ln.) LOSESCHE et LOOFSNE. Noms allemands du Tremble, (ln.) LOSET. C'est le murex fusiformis de Gmelin. V. Rocher. (B.) LOSNA. Nom portugais de I'Absintiie. (ln.) LOSS. Uélan est connu , en Pologne , sous cette dénomi- nation. V. Elan à l'article Cerf, (s.) LOSSAN ou LOSSON. C'est , dans quelques parties de la France , le nom de la Calandre des blés , appelée , plus communément , Cosson. (desm.) LOSSEY. Espèce de Bourrache. V. Horreyg. (ln.) LOTAL ALITE de Sewerguine. C'est la Diallage verte. V. Diallage. (ln.) LOTE. Voyez Lotte, (s.) LOTE FRANCHE. C'est le cobitis barbahda de Linn. V. au mot Cobite. (b.) LOTE (grande). C'est le Gade molve. (b.) LOT^ DE HONGRIE. C'est le Silure commun, (b.) LOTTE VIVIPARE. V. au mot Blennœ. (b.) LOTEA. Genre créé par Medicus et adopté par Moench, pour placer le telus ornilhopodioïdes , Linn. , qui diffère des autres espèces par ses légumes arqués , comprimés , sans LOT 2oi loges , et ses graines orbiculaires comprimées. Ce genre n'a pas été adopté, (ln.) LOTHE et LOTHGRAV. L'Ivraie et I'Orge des rats reçoivent ce nom en Allemagne, (ln.) LOTIER, Lotus. Genre de plantes de la diadelphie dé- candrie , et de la famille des légumineuses , qui offre pour caractères : un calice tubuleux à cinq découpures égales ; une corolle papilionacée composée d'un étendard arrondi , de deux ailes courtes et conniventes en dessus, d'une carène renflée inferieurement et ascendante; dix étamines, dont neuf réunies à leur base ; un ovaire supérieur, cylindrique , à style montant et à stigmate incliné ; une gousse uniiocu- laire , polysperme , cylindrique ou anguleuse , plus longue que le calice. Les genres Tétragonolobe, Dorycnion et Loïéa, établis aux dépens de celui-ci, n'ont pas été adoptés. Ce genre renferme des plantes berbacées, vivaces ou an- nuelles , à feuilles ternées , pétiolées , à folioles sessiles , à sti- pules semblables aux folioles , à pédoncules solitaires , axil- laires et terminaux , portant une ou plusieurs fleurs disposées en ombelle. On en compte plus de cinquante espèces , qu'on divise en deux sections. Dans la première , qui comprend les lotiers dont les pé- doncules sont chargés d'une ou deux fleurs , on doit princi- palement remarquer : Le Lotier siliqueux, dont les tiges sont un peu couchées , les feuilles velues , les bractées lancéolées , et les légumes soli- taires, garnis de quatre ailes membraneuses. On le trouve dans les prés humides, où il se distingue par la grosseur de ses légu- mes. Il est vivace. Le Lotier conjugué porte , sur chaque pédoncule , deux lé- gumes à ailes peu prononcées. Ses bractées sont ovales , oblon- gues et plus longues que le calice. Il se trouve aux environs de Montpellier. Le Lotier comestible , lotus edulis , a les légumes ordi- nairement solitaires, recourbés T bossus et canaliculés. Il se trouve dans l'Europe méridionale et sur la côte de Barbarie. Les gousses , quand elles sont jeunes , sont remplies d'une pulpe dont la saveur est douce et analogue à celle des petits pois. On les vend , dans quelques endroits , sur les marchés, pour l'usage des femmes et des enfans , qui aiment à les sucer. Le Lotier gébelié , qui a les légumes droits, cylindriques, mucronés ; les tiges penchées , glabres ; les pédoncules pauci- flores et les bractées triphylles. On le trouve aux environs 203 L O T d'AIep , où il sert, comme le précédent , à la nourriture du peuple. Il a été apporté par Olivier et Bruguières, et est fi- guré dans l'ouvrage de Ventenat , intitulé : Plantes du Jardin de Cels , pi. 57. Dans la seconde , qui comprend les lotîers chargés de trois ou d'un plus grand nombre de fleurs , on doit spécialement noter : Le Lotter peed d'oiseau, lotus ornithopodioïdes , qui porte ordinairement trois légumes recourbés, comprimés, et dont les tiges sont diffuses. 11 est annuel , et se trouve dans les par- ties méridionales de la France , sur le bord de la mer. Le Lotier de Saint-Jacques a 4es folioles linéaires , les fleurs d'un brun-noir, et la tige droite et rameuse. Il est vi- vace , et se trouve dans l'île de Saint-Jacques au Cap-Vert. On le cultive fréquemment dans les jardins d'agrément , à raison de la singulière couleur de ses fleurs et de leur durée qui excède quatre mois. Le Lotier hémorroïdal , lotus hirsutus , a les fleurs dis- posées en tête , les légumes ovales, les tiges droites et héris- sées. Il est bisannuel , se trouve dans les parties méridiona- les de l'Europe , et se cultive dans les jardins , à raison de la beauté de ses touffes. Son nom lui vient du préjugé qui l'a fait regarder comme propre à guérir les hémorroïdes , parce qu'on remarque sur ses semences de petites taches rouges. Le Lotier glomérulé , lotus reclus , a les fleurs très-pe- tites, disposées en tête serrée, les légumes droits et glabres. Il est vivace , se trouve dans les parties méridionales de la France , et pourroit se cultiver comme la luzerne , à raison de l'abondance , de la grandeur et de la saveur de ses tiges. Le Lotier corniculé a les fleurs en tête comprimée , les liges penchées , les légumes cylindriques et écartés. Il est vi- vace. On le trouve très -abondamment par toute l'Europe , dans les prés, les pâturages et les bois. Il varie beaucoup , selon le lieu où il croît. Les bestiaux le repoussent , et ses propriétés médicales sont peu constatées, quoiqu'on le dise apéritif, vulnéraire et détersif. Le Lotier digité , lotus dorymium , a les feuilles gémi- nées , sessiles, et les fleurs en tête. On le trouve dans les par- ties méridionales de l'Europe. 11 est bisannuel. Tournefort en avoit fait un genre particulier, «et Lamarck l'a réuni aux As- pal aths. V. ce mot. LOTIER des anciens. V. Jujubier et Lotos, (ln.) LOTIER AQUATIQUE. V. Glinole {Glinus loldïdes). (LN.) LOT aoS. LOTIER BL ANC ou A FEUILLES DE FRÊNE. V AZÉDARACH. (LN.) LOTIER D'EGYPTE. C'est un Nénuphar, (b.) LOTI ER DES LOT0PHAGES, C'est un Jujubier, (b.) LOTIER DE MAURITANIE. C'est une espèce de Bu- GRANE, Ononis mauritunica. (LN.) LOTIER ODORANT. Le Nénuphar lotus porte ce nom dans quelques voyageurs français. V. Nénuphar, (b.) LOTIER* ODORANT. Le Melilot bleu porte ce nom. C'est le Irifolium cœruhum , Linn. (ts.) LOTIER A QUATRE FEUILLES. C'est I'Anthyl- lide tétraphylle. (ln.) LOTOIRE , lotorium. Genre de Coquilles , établi par Denys de Montfort aux dépens des Rochers de Linnams. Ses caracl ères "sont : coquille libre , univalve , à spire élevée , plus ou moins triangulaire et couronnée ; ouverture très-al- longée , dentée , offrant une gouttière plus ou moins mar- quée au haut de la réunion des deux lèvres ; lèvre extérieure dentée, festonnée, ailée; base canaliculée , échancrée. Le Rocher baignoire de Linnseus , figuré par Dargen- ville , pi. 10 M , est l'espèce qui sert de type à ce genre. C'est une coquille de six pouces de long, fort remarquable par sa forme et la grosseur de ses varices. Elle vit, à une certaine profondeur , sur les côtes d'Afrique, (b.) LOTOR. Tiedmann donne ce nom latin au genre qui renferme les Ratons, et qui avoit reçu précédemment de Storr, celui de Procyon, que nous lui conserverons, (desm.) LOTORIUM. Nom latin, donné par Denys de Montfort à son genre Lotoire. V. ce mot. (desm.) LOTOS des Grecs, LOTUS des Latins. Ces noms ont désigné un grand nombre de plantes différentes , dont les unes sont des arbres et les autres des herbes. Parmi les pre^ mières se trouve le fameux lotus dont les fruits servoient de nourriture aux lotophages , peuple de la côte septentrionale d'Afrique. C'est une espèce de Jujubier. Athénée donne aux jujubes mêmes le nom de lolus ; mais le vrai lotus des Lotophages , celui dont ii est parlé dans l'Odyssée , est le Rhamnus lotus , Linn., et. non pas le jujubier , comme l'a cru Guillaruîinus , ni le micocoulier ( cellis auslralis) , ni le plaqueminier ( diospyros lotus ) , encore moins le laurier- cerise et le santal rouge. ( V. Jujubier des Lotophages ). Il est très-possible cependant, que plusieurs espèces de ju- jubier aient été confondues par les anciens , sous le nom de lotus, et que le napeca ou nabeca ( Rhamnus napeca, L. ), soit de ce nombre. ao4 L O T Les lotus herbacés sont distingués , par Dioscoride , en trois : i.° le lotus cultivé, dam les jardins; 2.0 , le lotus sauvage ; et enfin , 3.° , le lotus d'Egypte. Le trèfle odorant ( trifolium cœruleum, Linn.) , est peut-être le premier, qu'on nomnioit aussi Triphyllum ; le second seroitle méliiotou le lotier cor- niculé, qui étoit aussi nommé lybium. Le troisième, que Pline met au rang des plantes marécageuses, est le lotus des Egyp- tiens , c'est-à-dire , le nymphœa lotus , Linn. Belon , cepen- dant, penche pour la colocasse. Il y a beaucoup de confu- sion à l'égard des deux premiers , dont un est sans doute le lotus herbacé qu'Homère , suivant Pline , exaltoil en le don- nant comme digne des dieux. C'est néanmoins dans la seule famille des légumineuses qu'on a cru qu'il falloit chercher ces deux lotus. Les plantes prises pour telles ont servi de point de comparaison pour d'autres qui ont été groupées auprès ; c'est ce qui fait que le nom de lotus a été appliqué à beaucoup d'espèces de genres différens , savoir : liigone/la , trifolium , melilotus , medic.ago , lotus , psoralea , cytisus , anthyl- Us, H pari a , aspalathus , coronilla , etc. Le genre lotus de Linnœus se compose du lotus et du do- rychnium de Tournefort , réunion qui n'est pas admise; on a encordait plusieursgenressurdes espèces de lotus, maisilsn'ont pas élé adoplés non plus, ce sont: [ekrokeriaàe Moench, qui renferme le lotus edulis , le scandalida ou tetragonolobus de Sco- poli , et le lotea de Medicus. V. ces noms et Lotier. (ln.) LOTTE , Iota. Espèce du genre des Gades , qui , selon Cuvier, doit servir de type à un sous-genre qui auroit pour caractères : deux nageoires dorsales, une anale et des barbil- lons plus ou moins nombreux. On pêche la lotte dans les rivières et les lacs, où elle par- vient quelquefois à quatre pieds de long. Ce poisson s'écarte de ses congénères pour se rapprocher divsIÏLENisiES et des Anguilles, soit relativement à sa forme, soit relativement à ses habitudes. En effet, il a le corps très-al- longé et serpentiforme ; ses nageoires dorsales et anales sont très-basses et très-longues ; ses écailles sont peu visibles , et la oeau à laquelle elles sont attachées est enduite d'une hu- meur visqueuse très-abondante ; sa couleur est jaune, marbrée de brun en dessus, et blanchâtre, également marbrée en des- sous ; sa ligne latérale est droite. L'a lotte préfère les eaux claires et courantes à celles qui sont bourbeuses et stagnantes. Elle se trouve constamment, pen- dant le jour, dans les trous qu'elle se creuse ou qu'elle trouve creusés dans le rivage ou sous les pierres , et là elle saisit , au passage , les vers, les insectes et les petits poissons dont elle se LOU 2o5 nourrit; elle cherche même à y attirer ces derniers en agitant les barbillons de sa mâchoire intérieure , barbillons qu'ils pren- nent pour de petits vers. Sa bouche est grande , presque tou- jours ouverte , et garnie de sept rangées de dents aiguës à cha- que mâchoire, et par conséquent très-propres à les englober. Le temps du frai de la lotte tombe au milieu de l'hiver ; alors les individus qui sont dans la mer entrent dans les fleuves, et y déposent leurs œufs dans les endroits unis et peu profonds* Elle muitipliebeaucoup.Sacroissance estrapide. Ona compté cent vingt-huit mille œufs dans une seule femelle de grosseur moyenne. On a écrit qu'elle étoit quelquefois vivipare , mais c'est probablement une erreur. V. au mot Blennie. On pêche ce poisson, qu'on appelle quelquefois moielle , moutelle ou barbolle , avec le filet, ou à la ligne llottante , ou à la ligne de fond. J'en ai beaucoup pris dans de petites ri- vières , en les cherchant avec la main dans les trous où elles se réfugient. Elle a la vie dure. On peut la garder en vie hors de l'eau pendant plusieurs jours , pourvu qu'on la tienne dans un endroit frais ; dans ce cas, on la nourrit avec des morceaux de viande ou des petits poissons. Sa chair est blanche , agréa- ble au goût et facile à cuire. Elle est en conséquence très- eslimée des gourmets, et convient parfaitement. aux conva- lescens et aux estomacs délicats. Son foie, surtout, qui est très -volumineux , est l'egardé comme un mets délicieux, et on cite des folies faites par des Apicius modernes pour s'en procurer. Ses œufs , au contraire , sont très-difficiles à digé- rer, et causent même quelquefois des purgations comme ceux du brochet. Sa vessie natatoire est extrêmement grande , et est employée dans quelques pays pour faire de la Colle de poisson. Bloch rapporte que les pêcheurs de l'Oder en prenoicnt autrefois une si grande quantité , qu'ils ne pourvoient les ven- dre , et qu ils les faisoient sécher après les avoir coupées en lanières , pour s'en servir comme de chandelles. Leur foie se résout presque en entier en huile , qui est très-bonne pour as- saisonner les alimens , pour brûler et pour les usages médi- cinaux. J'ai été dans le cas de remarquer que les lottes prises dans la mer sont beaucoup moins savoureuses que celles qui vivent constamment dans l'eau douce , et je suis même porté à croire qu'elles forment une espèce particulière, quoique je n'aie pas pu leur trouver de caractères suffisamment distincts pour les séparer, (b.) LOTUS. Voyez Cotos. (LN.) LOU. En languedocien, le Loup; Loubatas, gros loup; Loubatou et Loubet , louveteau ou jeune loup, (desm.) ao6 L O U LOUB AS. C'est , à Nice , le nom vulgaire du Persèque LOUP ( perça lahray ), Linn. (desm.) LOUBAS NÈGRE. Nom du Centropome noirâtre , à Nice, (desm.) LOUB 1ER. Nom égyptien des Haricots, (b.) LOUB I NE. C'est le Centropome loup, (b.) LOUBO. La Louve, en languedocien, (desm.) LOUBYA et LOUBYEH. Noms arabes d'un Donc (Dolichos lubia , Forsk. ) , nommé MÀSEH en Nubie. (LIS.) LOUC-HAM TSAO. Nom donné en Chine à une es- pèce d'iNDlGOTlER ( Indigofera coccinea , Lour. ). (lis.) LOUCHE. Poisson du genre des Labres , labrus lus- cus , Linn. (b.) LOUCHYRIS. Nom vulgaire des Cloportes, (b.) LOUETTE. Dénomination vulgaire de Yalouette , en Guienne. (s.) LOUF. Nom arabe du momordka luffa , Linn. (ln.) LOUFO. Nom languedocien des champignons appelés Yesse-loups ou Lycoperdons. (desm.) LOUFOO et LEU-TZE. Le lowa porte encore ces deux noms à la Chine. Voyez Lowa , ou plutôt Cormoran de la Chine, (s.) LOUICHE , louichea. Nom donné par Lbéritier , Stirpes, pi. 65 , au Ptéranthe de Forskaël , que quelques auteurs avoient réuni à la Camphrée, (b.) LOUIRO. Nom languedocien de la Loutre d'Eu- rope, (desm.) LOÙIZO(la). Dans les départemens de l'Aude et au- tres circonvoisins , c'est la Loutre, (desm.) LOUMBARD. Nom piémontais de la Double Bécas- sine, (v.) LOUN. Nom que porte le Pygargue en Russie , aux environs de Simbirsh et dans les contrées désertes, entre le Don et le Volga, (v.) LOUP (Canis lupus). Quadrupède carnassier, du genre des Chiens. V. ce mot. (desm.) LOUP DU BRESIL. V. Loup du Mexique, (desm.) LOUP-CERVIER. C'est le lynx, quadrupède du genre des Chats. V. ce mot. (desm.) LOUP DORÉ { lupus aureus) des anciens. C'est le Chacal ou I'Adive. V. l'article Chien, (desm.) LOUP DES EAUX DOUCES. Ce nom est donné au brochet, parce quil dévore beaucoup de poissons, (b.) LOUP-GAROU. Nos ancêtres appeloient loups-garoux , L 0 U 20J c'est-à-dire, loups dont on doit se garer , ceux qui, accoutu- més a la chair humaine , se jettent sur les hommes , atta- quent le berger plutôt que le troupeau , emportent les enlans. Le peuple donne encore le nom de loup-garou , à. un homme qu'il suppose être sorcier et courir les rues et les champs , transforme en loup. « Cette erreur, dit l'abbé Ro- zier , est très-ancienne et très-accrédilée ; il n'est guère pos- sible de remonter à la fable qui y a donné lieu. Sur la fin du seizième siècle , plusieurs tribunaux ne la regardoient pas comme telle. Laroche Flavia rapporte un arrêt du Parle- ment de Franche-Comté , du 18 janvier 1574. , qui condamne au feu , Gilles Garnier , lequel ayant renoncé à Dieu , et s'étant obligé par serin», nt de ne plus servir que le diable , avoit été changé en Loup- ^arou. » ( Cours complet d ^ Agricul- ture, (s.) LOUP-MARIN. Belon a donné une mauvaise figure de Vhyène , sous le nom de loup-marin ; mais la description qui accompagne cette figure n'y convient nullement , de sorte que , selon toute apparence , il y a transposition de l'une ou de l'autre , dans l'ouvrage de cet ancien et bon natu- raliste, (s.) LOUP-MARIN. V. aux mots Anarrhique et Centro- pome. (B.) LOUP-MARIN. Dénomination que les navigateurs ont appliquée à plusieurs espèces de Phoques. V. ce mot. (s.) LOUP DU MEXIQUE (Canismexicanus), Linn., agouara- gouazou, d'Azara. Quadrupède du genre des Chiens,. et de l'Amérique méridionale, (desm.) LOUP NOIR ( Canis lycaon ). Espèce de mammifère du genre des Chiens. V. Ce mot. (desm.) LOUP ROUGE. V. Loup du Mexique, (desm.) LOUP DE RIVIÈRE. Selon de Azara, les Guaranis don- nent ce nom à la Loutre d'Amérique, ou véritable sarico- vienne. (desm.) LOUP TIGRE. L'animal dont p^arle Kolbe, sous cette dénomination , est le Guépard. V. l'histoire de cet animal , à l'article Chat, (desm.) LOUPASSOU. On appelle ainsi le Centropome LOUP. (B.) LOURADIA. Ce genre de Vandeli se rapproche , sui- vant Jussieu, de V Aglaia de Loureiro , et du Camunium de Rumphius ; mais son fruit est une capsule uniloculaire , tri- valve et polysperme. Poiret le réunit au genre ticorea d'Aublet, qui est appelé ozophyllum par Wilidenow , et qui appartient à la famille des meliacées. (ln.) 2o8 L O U LOUREE , lourea. Genre de plantes qui a aussi été ap- pelé Mcghanie et Christie. (b.) ÎOUREIRE, lonreira. Genre de plantes de la dioécie monadelphie et de la famille des euphorbes , établi par Ca- vaniiles. Ses caractères consistent: dans les fleurs mâles, en un calice divise en cinq parties profondes ; une corolle monopétale, à tube court , divisé en cinq parties recourbées; huit à treize etamines réunies à leur ba^e et accompagnées de cinq glandes : dans les fleurs femelles, en un calice plus long que ia corolle , et persistant ; une corolle comme dans le mâle; un ovaire supérieur , presque rond, comprimé, en- touré de cinq glandes, surmonté de trois styles bifides, à stigmate émarginé; une capsule presque ronde , comprimée, entourée de cinq glandes , biloculaire et bivalve , renfermant une seule semence. Ce genre se rapproche infiniment des maniocs , et a été appelé Mozitsne par Ortega. Il renferme deux espèces d'arbrisseaux. Le Loureire A feuilles CUNÉIFORMES , qui a les feuilles obtuses et sans glandes ; et le Loureire glanduleux qui a les feuilles en cœur et glanduleuses en leur bord. Ils se trou- vent au Mexique, (b.) LO URION, LOURIOU. Noms vulgairesdu Loriot. (v.) LOUSEBERRY des Anglais. C'est le Fusain, (ln.) LOUSOT. Nom vulgaire du Loriot, (v.) LOUTRE, /**//•«, Ray, Eriss. , Scopoli , Storr. , Erx- leb. , Cuv. , Shavv , Lacép. , Dum., lllig. ; Mustela , Linn., Gmel. Genre de mammifères carnassiers digitigrades qui se rapprochent particulièrement des maries, dans le genre des- quelles ils ont été placés par Linnaeus. Les loutres, comparées aux martes proprement dites, sont des animaux d'assez grande taille ; en général , elles sont moins allongées ; leur corps est plus trapu et leurs jambes sont encore plus courtes. Leur tête large et aplatie; leurs oreilles très-courtes et arrondies; leurs pieds palmés; leur queue toujours moins Longue que le corps, forte et dépri- mée, les caractérisent suffisamment , pour qu'il ne soit pas possible de les confondre non-seulement avec les martes, mais encore avec aucun des quadrupèdes admis, jusqu'à ce jour, dans les systèmes d'histoire naturelle. Les loutres ont six incisives , tant en haut qu'en bas ; la seconde de chaque côté, à la mâchoire inférieure, est plus étroite que les autres , et un peu rentrée (i ); les canines , au nombre de deux à chaque mâchoire , sont moyennes et cro- - (i) A. lvexceptidn de la loutie du Kamtsrbaika, <|iii , stlon Stcller, n'en a que quatre. ( V, ci-après l'article de la Louthe marine.) L 0 U 209 chues ; des molaires supérieures , la première est petite, mous- se et quelquefois caduque, la seconde tranchante, la troi- sième semblable pour la forme , mais plus épaisse ; la quatrième ou carnassière , est de grosseur médiocre , à deux pointes externes, et manie d'un fort talon en de dans; et la cin- quième ou dernière a trois petites pointes en dehors avec un large talon interne relevé d'un tubercule mousse ; les molaires d'en bas sont en nombre variable , de six à cinq de chaque côté, parce que la première manque souvent; du reste elles sont assez semblables aux supérieures, si ce n'est que la der- nière ala partie tuberculeuse de sa couronne moins développée que la carnassière. Les quatre extrémités sont terminées par cinq doigts armés d'ongles crochus , non rétractiles ; ces doigts sont réunis par une membrane, comme cela se remarque dans la plupart des animaux nageurs. Le corps est couvert de deux sortes de poils, savoir: un duvet très-loux et soyeux, assez court, traversé par des soies plus longues, flexibles , qui seules sont apparentes au dehors et ont un aspect lustré; les moustaches sont très-fortes; la queue courte et déprimée comme dans les animaux aquatiques, est couverte de poils courts qui ne peuvent gêner ses mou- vemens dans l'eau ; les mamelles, sont placées sous le ventre; l'anus présente de chaque côté les 1 issue d'une petite poche renfermant une substance dont l'odeur est fé- tide ; les reins sont formés de plusieurs lobes; le cœcum manque comme dans tous les carnassiers digitigrades et plan- tigrades ; la langue est papilleuse , mais moins que celle des chats, etc. Ces quadrupèdes se tiennent toujours auborddes eaux, où ilsnagentet plongent avec la plus grande facilité à l'aide de leurs quatre pieds palmés. Ils vivent solitaires, placent leurs réduits dans les anfraciuosités des berges d'un difficile ac- cès pour l'homme. C'est là qu'ils viennent dévorer leur proie qui consiste principalement en poissons , et qu'ils font leurs petits, ordinairement au nombre de trois ou quatre (1). Les uns ne quittent pas le voisinage des fleuves ou des étangs, et les autres vivent de préférence sur les bords de le mer. Leurs espèces sont encore assez indécises , mais cependant on en distingue au moins Irois. L'une appartient à 1' Europe et est particulière aux eaux douces; une seconde habite dans les fleuves des Deux vVmériques , et la troisième n'a été ren- (1) La loutre marine, seule, n'en fait qu'un ou deux^au plus. X\lil. l/j. 2io L O U conlréeque sur les rivages septentrionaux de la mer dite du Sud, c'est-à-dire , sur la côle nord-ouest de l'Amérique sep- tentrionale, dans les îles Aléoutianes, au Kamtschatka , etr. La loutre d'Europe est regardée comme un animal nuisi- ble à cause du tort qu'elle l'ail aux étangs en détruisant le poisson. Les deux autres espèces , surtout la dernière , donnent des fourrures fort estimées , et sont le principal objet d'un commerce Irès-actif des Russes et des Anglais dans le nord de 1 Océan pacifique. Première Espèce. — La Loutre d'Europe , Lutra vuïgaris , Erxleb.; — Mustela lutra, Gmel. — La Loutre, Buffon, loin. 7, pi. 2 ; — Schreb., Saeuglh, pi. 126 A.; — Commun oiler , Sbaw, Gen.zool, tom. 1 , part. 2 , pag. fô] , pi. 100. Ce quadrupède a le corps presque aussi long que le blai- reau, les jambes plus courtes; sa longueur mesurée depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queu*e est de vingt- deux pouces , sur quoi la tête en a cinq ; la queue a seize pouces environ. La hauteur du train de devant est d'en - viron neuf pouces , et celle du train de derrière d'un peu moins.de dix; les yeux sont petits ; les oreilles très- courtes et arrondies ; les poils des moustaches extrêmement rudes et longs; le dessous de la mâchoire est garni d'un faisceau de soies semblables , mais moins roides ; la tête plate ; la mâchoire inférieure moins longue et plus étroite que celle de dessus ; le cou court et gros; la queue grosse à son ori- gine et pointue à son extrémité ; le dessus du corps de cou- leur brune luisante, le dessous de couleur blanchâtre et lustrée ; les pieds sont d'un brun roussàtre. La collection du Muséum d Histoire naturelle possède une loutre tuée à 1 Ile-Adam , dont le pelage est brun en dessus, blanchâtre en dessous , principalement sous le cou , où cette teinte se change même en blanc pur ; mais ce qui rend cet individu remarquable , c'est que les parties colorées de son corps , et notamment les flancs , sont parsemés d'une infinité de petites taches blanches de forme ronde dis- tribuées assez irrégulièrement. Ces flancs sont en outre garnis de poils blanchâtres, dont le nombre augmente du côté du ventre , de telle sorte qu'ils forment à eux seuls la couleur de cette partie. La loutre a deux sortes de poils , un duvet court et soyeux , d'un brun très-clair, ou même couleur marron, et un poil plus long et plus fourni , dont le milieu est terne et les deux extrémités luisantes. Ce poil ne mue guère ; cependant il acquiert , en hiver , une couleur plus foncée , ce qui prouve qu'il se renouvelle peu à peu- L O U La loutre ne quitte jamais le bord des rivières, des lacs , des étangs, qu'elle dépeuple de poissons. Ses membres, courts et robustes , ses pieds palmés , lui donnent la faculté de nager beaucoup plus vile qu'elle ne peut marcher; aussi celle con- formation , ainsi que celle de diverses parties intérieures du corps , la rapproche-t-elle beaucoup ans phoques et des autres quadrupèdes de la famille des Amphibies. La loutre ne va point à la mer, mais elle parcourt les eaux douces, remonte ou des- cend les rivières à des distances considérables; souvent elle nage entre deux eaux et y demeure assez long- temps ; elle vient ensuite à la surface , afin de respirer; car elle ne peuft pas toujours vivre dans l'eau, et même elle se noie si elle se trouve prise dans une nasse dont elle ne puisse se dégager. Elle entre en chaleur en hiver, et met bas au mois de mars. « Les jeunes loutres , dit Buffon , sont d'un aspect encore plus hideux que les vieilles. La têle mal faite, les oreilles placées bas , des yeux trop petits et couverts , des mouvemens gau- ches, l'air obscur, toute la figure ignoble , informe , un cri qui paroît machinal et qu'elles répèlent à tout moment ; tel est le portrait de ces jeunes animaux ; il sembleroit annon- cer un animal slupide : cependant , ajoute cet auteur, la lou- tre devient industrieuse avec l 'âge , assez même pour faire la guerre avec grand avantage aux poissons; quand elle peut entrer dans un vivier, elle y fait ce que le putois fait dans un poulailler , elle lue beaucoup plus de poissons qu'elle ne peut en manger, et en emporte ensuite dans sa gueule. Elle ne sa creuse point de domicile , mais elle se gîte dans le premier trou qu'elle trouve , sous les racines des peupliers , des sau- les, dans les fentes des rochers , et même dans les piles de bois à flotter ; elle fait aussi ses petits sur un lit de bûchettes et d'herbes ; elle change souvent de lieu, emmène ou disperse ses petits au bout de six semaines ou de deux mois. » Sa re- traite est infectée de la mauvaise odeur des débris du poisson qu'elle y laisse pourrir. Cette espèce, quoique peu nombreuse, est généralement répandue en Europe , depuis la Suède jusqu'à l'Italie , et se trouve probablement dans tous les climats tempérés , dans les lieux surtout où il y a beaucoup d'eau. La peau de la loutre fait une forl bonne fourrure ; son poil sert à faire des chapeaux. Sa peau préparée et éj'arie , c'est- à-dire , dégarnie de ses longs poils , et conservant seulement son duvet soyeux et de couleur marron , est employée depuis plusieurs années pour faire des bonnets ou casquettes à l'u- sage des hommes. Sa chair, que les moines inangeoient en mai- gre , a éa effet un mauvais goût de poisson. Un académicien de Stockholm a appas , dans un Mémoire 212 L O U curieux, le moyen de dresser cet animal destructeur à une pêche qui n'est utile qu'à son maître ; on prend une jeun loutre ; on l'attache d'abord avec soin , et on la nourrit pen- dant quelques jours avec de l'eau et des poissons : ensuite on détrempe d'ans cette eau du lait , de la soupe , des choux et des herbages ; quand l'animal commence à s'habituer à ces nou- veaux alimens , on substitue le pain au poisson ; cependant de temps en temps on lui en donne les têtes , et bientôt l'ha- bitude corrige en lui la nature. On dresse la loutre , après quelques mois de prison , à rapporter, comme on dresse un jeune chien , et quand elle est assez exercée , on la mène au bord d'un ruisseau , on lui jette du poisson qu'elle rap- porte , et dont on lui donne la tête à manger pour récom- pense. Dans la suite , on lui donne plus de liberté , et on la laisse aller dans de petites rivières : cet animal commence à agiter les eaux pour faire fuir le poisson sur les rivages entre les cailloux ; c'est là où il le saisit pour l'apporter à son maître, qui lire de lui le service que le chasseur tire du faucon. C'est principalement en Suède que cette espèce de pêche est usitée. Un naturaliste rapporte qu'il s'y trouve des cuisiniers qui en- voient leurs loutres dans les viviers pour prendre le poisson. Chasse de la Loutre. — On chasse la loutre , non-seulement pour avoir sa fourrure , mais aussi pour détruire uti animal destructeur du poisson dans toutes les eaux qu'il fréquente. Les chiens la chassent assez volontiers quand elle est éloignée de son gîte ou de l'eau ; mais quand ils la saisissent , elle se défend, les mord cruellement, et quelquefois avec tant de force et d'acharnement , qu'elle leur brise les os des jambes , et qu'il faut la tuer pour la faire démordre. Pour la chasse de la loutre , on se sert ordinairement de bassets , ou de briquets , ou de chiens de plaine qui ne crai- gnent pas l'eau, et que l'on mène les premières fois avec des chiens accoutumés à cette chasse , pour les mettre dedans. Les jours que l'on veut chasser, on va , dès la pointe du jour, guetter avec ses chiens autour des étangs ou rivières où l'on s imagine trouver quelque loutre : il faut remarquer qu'on ne doit pas guetter la loutre , en suivant le cours de l'eau, mais toujours en remontant, parce que le courant de l'eau apporte aux chiens le sentiment de l'animal. Si l'on re- marqua du pied sur le rivage ou dans la boue, on met les chiens dessus, et on cherche à lancer la loutre : un homme seul peut aller à cette chasse , mais pour plus grande réus- site , il faut y aller plusieurs ; et outre les chasseurs qui por- tent des fusils, qu'il y ait encore d'autres personnes avec des bâtons ou des fourches , pour battre sous les branches , les ! s souches et les touffes de roseaux et d'herbes, Go. /. Loris 1/7/ Beitàale 2 Lovtre J'J/m:>'K7ia' 3 . Lion . / . /,(/// 1(77 177/1 L 0 U 2i3 dans lesquelles on fourre les bâtons , pour ne point laisser l'animal derrière soi. Si les chiens trouvent la voie d'une loutre , ils s'en rebattent chaudement : il faudra les échauffer encore davantage en leur faisant tlairer son êpreinte, que l'on trouve sur le bord de la rivière d'espace à autre ; et comme elle entre et sort souvent de l'eau, il faut bien remarquer de quel côté elle a la tête tournée , ce qui est aisé à reconnoître par son pied, que l'on voit imprimé dans la boue. Comme la loutre ne cherche que les endroits où elle puisse trouver du poisson , et qu'elle habite également les grandes rivières, les étangs , les ruisseaux et tous les endroits marécageux , il faut , autant qu'on le peut , chercher à la lancer où il y a moins d'eau ; et dans ces sortes d'endroils elle ne peut guère échap- per, car on partage ses chiens, moitié d'un bord, moitié de l'autre , et les chasseurs se partagent de même. 11 faut qu'il y en ait toujours un, cent pas en avant des chiens, pour voir passer la loutre et pouvoir la tirer dans les endroits les plus clairs et où il y a le moins d'eau. Un autre reste ceï:t pas au- dessous d s chiens , et un troisième avec les chiens , pour les appuyer et les chasser. S'il arrive que la loutre , pressée par les chiens, passe au poste de celui qui est au-dessus ou au- dessous, sans y être tuée , celui qui fa manquée crie layau , pour avertir celui qui mène les chiens qu'il est passé , et re- gagne à toutes jambes un autre endroit clair à cent pas plus loin pour tâcher de prendre sa revanche. On recommence l'a même cérémonie jusqu'à ce qu'on ait réussi à tuer l'animal. Lorsqu'il y a beaucoup d'eau , comme dans un étang ou dans une rivière un peu grande , la chasse est plus difficile , et le plus court est de tendre des pièges , que l'on place sur les rives ou sur une petite île , et qu'il faut bien se donner de garde d'attacher avec une corde , car la loutre, après l'avoir mangée, emporteroil le piège ; mais il faut l'attacher avec une petite chaîne , au bout de laquelle on met un petit mor- ceau de liège , car si l'on y mettoit une vessie , la loutre la déchireroit de rage , et elle ne serviroit arien. (Diciionnaiit Encyclopédique des Chasses , pag. 3i3. ) Seconde Espèce. — La LotlTRE b'ÀMÉUTOUE , Luira brasi- liensis , Rai , Geoff — (JMusiela luira ùmsiliensis) , Gmelin. — Saricovienne de la Gi y am, , Buff. suppi., tom. 6, pag.287. — LoiiTaE d'Amérique, Cuvicr, Règne animai, tom. 1, pag. i5i , et tom. 4 ■> pî-t » %• 3 , J-iJ). l'oyez pi. G 9 de ce Dic- tionnaire. Cette espèce , qui se trouve dans les eaux douces des fleuves , tant de l'Amérique méridionale que de l'Amérique septentrionale, est d'une taille double de celle d'Europe , et 2ii T, O TJ son corps est proportionnellement plus allongé et porté sur «les pattes plus courtes. Un très-bel individu, qui existe dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris , a environ trois pieds deux pouces de longueur, mesuré de-t puis le bout du nez jusqu'à l'origine de la queue. Celle-ci a un peu moins d'un pied et demi. La hauteur moyenne du corps est d'environ dix pouces ; la tête , dont la forme est arrondie , a six pouces environ de longueur, n'est pas plus large que le cou qui est fort long. Le poil est très-court, d'un brun fauve , couché sur le corps, et encore plus ras sur la queue que partout ailleurs ; sur cette partie il prend une couleur brunâtre qui est plus intense à sa pointe qu'à sa base. Les flancs et le dessous du ventre sont de la couleur brun- fauve du dos : et la mâchoire inférieure ainsi que le dessous du cou et la gorge , sont seulement d'un blanc sale , légères ment teint de jaune. Plusieurs autres individus de la même collection , dont la trûlie est beaucoup moins considérable que celle de l'animal que je viens de décrire , me paroissent être des jeunes de la même espèce ; leur pelage est semblable , à cela près que le dessous de la gorge et du cou , au lieu d'être d'une teinte jaunâtre uniforme , se trouve varié de cette couleur et de celle du reste du pelage. La dénomination de saricovienne que Buffon a donnée à cet aniin.il et qu'il a trop légèrement appliquée à la loutre du ivamtschalka, est, selon lui, celle que porte la loutre d'A- mérique aupays delaPlata. 11 la croit dérivée de lariqueibeju (bête friande). D'Azara ne partage pas l'opinion de Buffon; il croit que ce nom doit plutôt être rapporté au Quouyia, espèce d'HiDROMYS. Buffon rapporte , d'après Aublet , le botaniste , et M. Oli- vier, chirurgien , qui ont demeuré long-temps à Cayenne, qu'il y a , dans le pays , des loutres si grosses , qu'elles pèsent jusqu'à quatre-vingt-dix et cent livres, qu'elles se tiennent dans les grandes rivières qui ne sont pas fort fréquentées t et qu'on voit leur tête au-dessus de l'eau; elles font des cris que l'on entend de> très-loin ; leur poil est très-doux, mais plus court que celui du castor; leur couleur ordinaire est d'un brun minime (ce qui est d'accord avec la description que j'ai donnée ci-dessus des individus renfermés dans la col- lection du Muséum); ces loutres vivent de poisson et mangent aussi lesgi aines quitombent dans l'eau, surle bord des fleuves. Sonnini, qui a fait également un séjour assez long dans les mêmes contrées , a communiqué ses observations à Buf- fon. Il en résulte que le cri des saricoviennes est un son rauque et enroué , qui ressembleroit assez au bêlement L O TT ai5 du mouton s'il n'étoit continu et tremblant ; que ces animaux vont en troupes et fréquentent lus ileuves el les savanes noyées, mais d'eau douce , et qu'ils éditent même les lieux où l'eau salée remonte par l'effet des marées ; qu'ils sont peu craintifs, et qu'au lieu de fuir ils entourent souvent , en grand nombre , en jetant des cris effrayans , les canots qui naviguent sur les Heuves où ils sont communs, et qu'il est facile d'en tuer un grand nombre , parce qu'ils ne peuvent monter dans les canots ; qu ils sont , au dire des babitans de la Guiane , plus a crain.lre dans la saison où ils ont des petits , c'est-à-dire, au mois d'avril , qu'en tout autre temps. « Je me suis trouvé , vers cet e époque , dit le voyageur, environné d'une multitude de saricoviennes , et c'est un spectacle fort singulier et capable d'inquiéter. Leurs cris forts et soutenus ; ceux de plusieurs hommes qui les imi- tent; leur gueulé menaçante; l'eau qu'on leur jette pour les faire approcher, en les irritant ; le feu continuel des fusils ; l'agitation des assiégés et des assaillans ; la solitude du lieu de la scène , tout contribue à faire de cette lutte d'un genre particulier, une situation bizarre et pittoresque. » {Sonnini, édit. de Buff. , tom. 3.3 , pag. 298. ) Buffon ajoute que les naturels disent qu'il est assez diffi- cile de prendre une saricovienne dans l'eau, lors même qu'on l'a tuée , parce qu'elle se laisse aller dès qu'elle est blessée , et qu on perdroit son temps à attendre le moment où elle pourroitreparoître, surtout si c'est dans une eau cou- rante qui puisse l'entraîner. Après l'homme , les ennemis les plus redoutables des sa- ricoviennes , sont les jaguars, et les couguars ; mais selon d'Azara , il n'est pas vrai que ces animaux les poursuivent jusqu'au fond des eaux , ainsi que Buffon le rapporte. M. Laborde , dans les notes qu'il a communiquées à Buf- fon, dit qu'il v a à Cayenne trois espèces de loutres : i.° la noire qui peut peser quarante à cinquante livres ; i.° la jau- nâtre dont le poids est de vingt ou de vingt-cinq livres ; et 3.° une beaucoup plus petite , dont le poil est grisâtre , et qui ne pèse que trois ou quatre livres. Cette dernière, dont la dépouille est conservée dans la collection du Muséum T n'est que YYapock de M. Cuvier, ou le Chironecte d'U- liger , animal très-voisin des sarigues ou Didelphes. La se- conde paroit être celle que nous avons décrite. Quant à la première , il se pourroit qu'elle ne fût qu'une variété cons- tante delà saricovienne, ainsi qu'on trouve dans le même pays , des jaguars et des couguars dont la robe est d'un noir foncé , sans cependant constituer d'espèces particulières, li faut aussi ajouter que les loutres de la Guiane, dont Buffon 2i6 LOU parle d'après Sonnini , étoicnt ordinairement d'un gris plus ou moins foncé , et quelquefois argenté ; ce qui prouve en- core que parmi les saricoviennes , il existe réellement des variétés de couleurs fort tranchées. Troisième Espère — La LOUTRE DE MER ( Mustchi hilris ), Gmel. — Schreber, Saeugth., pi. 128 ; — la Loutre du Kamts- chatka , Geoffr. , Collect. du Muséum; — Loutre de mer, Cook , 3.e Voy. , Traduct. franc. , pi. 4-3. Ce quadrupède, fort semblable à la loutre commune et à la saricovienne , en diffère principalement par la longueur comparée de la queue , qui est, chez lui, égale au quart de celle du corps , tandis qu elle n'est pas moindre de la moitié de cetle même longueur dans la loutre, et qu'elle équivaut au tiers dans là loutre d'Amérique. De plus , ce dernier ani- mal a les plantes des pieds nues , tandis que la loutre les a poilues. La loutre marine est ordinairemenl longue de deux pieds dix pouces , mesurée depuis l'extrémité du museau jusqu'à l'origine de la queue qui a neuf à dix pouces de long. Son poids est de soixante-dix à quatre vingts livres. Sa tête est petite et arrondie ; ses oreilles sont droites, coniques et couvertes de poil; ses yeux sont assez grands ; la couleur de l'iris varie du brun au noir; il y a une membrane au grand angle de chaque œil , qui s'étend à peu près sur la moitié du g!obe. Les narines sont très-noires , ridées et sans poil. Les lèvres sont très-épaisses. L'ouverture de la gueule est assez grande. La mâchoire supérieure est armée de quatorze dents, dont quatre incisives très-aigues(i) ; une canine assez longue de chaque côté , et quatre molaires à droite et à gauche , qui sont larges et épaisses , les premières tranchantes et les der- nières garnies de tubercules mousses : il y a une molaire de plus de chaque côté à la mâchoire inférieure , qui d'ailleurs a également deux canines et quatre incisives. Quelquefois aussi, il y a cinq molaires à chaque branche de la mâchoire supé- rieure. La langue est assez longue , un peu fourchue à son extrémité, et recouverte de papilles cornées; le cou est court; le corps est généralement plus épais que celui de la lou- tre ; les hanches sont étroites ; les cuisses et les jambes courtes , et placées plus près de l'anus , que dans les autres quadrupèdes; si ce n'est dans les phoques. Les doigts, au nombre de cinq à chaque pied, sont réunis entre eux par une membrane couverte de poils, et terminés par un ongle (1) Cette anomalie rapproche particulièrement celte espèce -les phoques , avec lesquels elle a d'ailleurs des points de ressemblance très-marques. LOU ÎI7 crochu. La queue est épaisse et déprimée. Le pelage , très- fourni , varie pour les couleurs ; il est ordinairement noir, mais il tire quelquefois sur le brunâtre , comme celui de la loutre commune; il est argenté sur la tête dans quelques indi- vidus. Plusieurs loutres marines ont le menton et la gorge variés de longs poils très-blancs et très-doux ; enfin , d'autres ont la gorge jaunâtre , et portent plutôt un feutre crépu , brun et court , sur le corps , qu'un poil proprement dit. Les femelles sont plus petites que les mâles , et leur pe- lage est d'une couleur plus foncée (i). La loutre marine habite les bords de la mer de l'Amérique septentrionale , notamment sur la côte nord-ouest de ce con- tinen . On la trouve aussi sur les côtes orientales duKamts- chatka et dans les îles voisines, depuis le 3o.e degré jusqu'au 6o.e, et il ne s'en rencontre que pe« ou point dans la mer intérieure, à l'occident du Kamtschatka. « Ces loutres, dit Buffon d'après Steller, ne sont ni fé- roces ni farouches, étant même assez sédentaires dans les lieux qu'elles ont choisis pour demeures ; elles semblent crain- dre les phor/ues , ou du moins elles évitent les endroits qu'ils habitent, et n'aiment que la société de leur espèce ; on les voit en très-grand nombre dans toutes les îles inhabitées des mers orientales du Kamtschatka; il y en avoit en ij42 UQe si grande quantité à l'île Bering, que les Russes en tuèrent plus de huit cents.... Pendant 1 hiver , elles se tiennent tantôt dans la mer sur les glaces, et tantôt sur le rivage ; en été . elles entrent dans les fleuves, et vont même jusque clans les lacs d'eau douce, où elles paroissent se plaire beaucoup; dans les jours les plus chauds , elles cherchent , pour se reposer, les lieux frais et ombragés ; en sortant de l'eau, elles se secouent et se couchent en rond sur la terre , comme les chiens; mais avant que de s'endormir, elles cherchent à reconnoître, par l'odorat plutôt que par la vue , qu'elles ont foible et courte , s'il n'y a pas d'ennemis à craindre dans les environs; elles ne s'éloignent du rivage qu'à de petites distances, afin de pou- (i) Un individu de cette espèce , qui fait partie de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, sous le nom de loutre du Kaiutschnlka, a trois pieds onze pouces environ de longueur; sa queue un peu moins d'un pied, et sahauteur moyenne est de douze pouces. Son pelage est très-doux au toucher et composé d'un feutre Lien soyeux, plus long que dans les autres espèces , traverse par des soies d'un brun-foncé très-luisantes . et parsemé de quelques poils blancs ; d'où il lésulteque la couleur générale du corps est fe brun-noir piqueie de blanc, à l'exception de la tète , de la gorge, des pattes de devant et d un prolongement qui se porte jusque vers le ventre, où les poils sont en général d'un blanc sale , piqueté de brun. ?fg t o u voir regagner prompiement l'eau dans le péril ; car, quoi- qu'elles courent assez vile , un homme leste peut néanmoins les atteindre ; mais en revanche , elles nagent avec une très- grande célérité et comme il leur plaît , c'est-à-dire sur le ventre, sur le dos , sur les côtés , et dans une situation pres- que perpendiculaire Le mâle ne s'attache qu'à une seule femelle , avec laquelle il va de compagnie , et qu'il paroît aimer beaucoup, ne la quittant ni sur terre ni sur mer; il y a apparence qu'ils s'aiment en effet dans tous les temps de l'année ; car on voit des petits nouveau-nés dans toutes les saisons , et quelquefois les pères et mères sont encore suivis par des jeunes de différens âges des portées précédentes , parce que leurs petits ne les quittent que quand ils sont adul- tes et qu'ils peuvent former une nouvelle famille ; les femelles ne produisent qu'un petit à la fois , et très-rarement deux ; le temps de la gestation est d'environ huit à neuf mois; elles mettent has sur les côtes et sur les îles moins fréquentées , et le petit , dès sa naissance , a déjà toutes ses dents ; les canines sont seulement moins avancées que les autres ; la mère l'al- laite pendant près d'un an Elle l'aime passionnément , et ne cesse de lui prodiguer des soins et des caresses , jouant conlinellement avec lui , soit sur la terre , soit dans l'eau ; elle lui apprend à nager, et lorsqu'il est fatigué , elle le prend dans sa gueule pour lui donner quelques momens de repos ; si Ton vient à le lui enlever, elle jette des cris et. desgémis- semens lamentables Elle le défend avec courage, et se fait tuer sur la place plutôt que de l'abandonner.... Ces ani- maux se nourrissent de crustacés, de coquillages, de vers marins , etc., qu'ils viennent ramasser sur les grèves et sur les rivages fangeux, lorsque la marée est basse ; car ils ne peu- vent demeurer assez long-temps sous l'eau pour les prendre au fond de la mer. Ils mangent aussi des poissons à écailles , comme des anguilles de mer, etc.; des fruits rejetés sur le rivage en été , et même des fucus , faute de tout autre aliment ; mais ils peuvent se passer de nourriture pendant trois ou quatre jours de suite; leur chair est meilleure à manger que celle des phoques , surtout celle des femelles , qui est grasse et ten- dre lorsqu'elles sont pleines et prêtes à mettre bas ; celle des petits , qui est très-délicate , est assez semblable à celle de Vugneau; mais la chair des vieux est ordinairement très-dure. " On voit souvent auKamtschatka et dans les îles Kuriles, arriver les loutres marines sur des glaçons poussés par un vent d'orient, qui règne de temps en temps sur ces côtes; en hiver les glaces qui viennent du côté de l'Amérique sont en si grande quantité , qu'elles s'amoncèlent et forment une étendue de plusieurs milles de longueur sur la mer ; les chas- L 0 U 2Ig seurs s'exposent , pour avoir des peaux de loutres marines, à aller fort loin sur ces glaçons, avec des patins qui ont cinq ou six pieds de longueur sur environ huit pouces de large , et qui, par conséquent, leur donnent \i hardiesse d'aller dans des endroits où les glaces ont peu d épaisseur ; mais lorsque ces glaces sont poussées au large par un vent contraire , ils se trouvent souvent en danger de périr ou de resler quelque- fois plusieurs jours de suite errans sur la mer, avant d'être ramenés à terre avec ces mêmes glaces par un temps favo- rable. C'est dans les mois de février, de mars et d'avril qu'ils font cette .chasse périlleuse , mais très-profitable. La peaudes loutres marinesfait une très-belle fourrure; les Chinois les achètent presque toutes, et ils les payent jusqu'à soixante- dix, quatre-vingts et cent roubles la pièce ( c'est-à-dire jus- qu'à trois cent cinquante , quatre cents et cinq cents livres). La beauté de ces fourrures varie suivant la saison ; les meil- leures et les plus belles sont celles des individus tués aux mois de mars, d'avril et de mai; néanmoins ces fourrures ont l'inconvénient d'être lourdes et épaisses. » La loutre du Canada ( Musfela hudsonica , Lacepède ) est un animal peu connu , et il y a lieu de croire qu'il ne diffère pas de la loutre marine. On le trouve en effet au Canada sur les bords de la mer, et non dans les eaux douces ; sa taille est beaucoup plus considérable que celle de notre loutre d'Europe, puisque sa longueur totale, en y comprenant la queue , est de quatre pieds trois pouces ; sa fourrure est plus douce et plus noire. D'Azara pense que cette loutre appartient à l'espèce de la saricovienne ; mais les motifs qu'il en donne ne me paroissent pas assez concluans pour être admis. Il est d'ailleurs possible que cette loutre constitue une espèce particulière, (desm.) LOUTRE DE MER. V. Loutre marine, (desm.) LOUTRE D'EGYPTE. Ce nom a été donné, par quel- ques auteurs, à la Mangouste Ichneumon. ( Voy. ce mot). (DESM.) LOUTRE DU CANADA , V. Loutre marine, (desm.) LOUTRE MARINE et LOUTRE DE MER. Voyez Loutre saricovienne. (desm.) LOUTRE (petite) d'EAU douce de Cayenne. V. Chi- RONECTE YAPOCK.j ( DESM. ) LOUVE. Femelle dans l'espèce du Loup, (s.) LOUVETEAU. Jeune Loup, (s.) LOUVETTE ou PHALÈNE-LOUVETTE. C'est une espèce d'HEPiALE dont la chenille vit sur le houblon ( He- jtialus lupulinus ). (DESM.) 220 LOX LOUVETTE DES PIQUEURS. Nom donné a la Ti- que des chiens. ( Voyez Ixode. ) LOUYH1Q. Un des noms arabes de I'Autour. (v. ) LOUZ. Nom arabe , donné en Egypte à I'Amandier {Amygdalus commuais , Linn. ). La Syrie el 1 île de Chypre fournissent à l'Egypte une grande quantité d'amandes, (ln.) LOVELY. Nom d'un Fvingille qui se trouve dans l'Inde. V. l'article Fringille , tome 12 , pag. 245. (v.) LOWA. On donne ce nom aune espèce de Cormoran, que les Chinois apprivoisent , et dressent pour la pêche. V. Cormoran, (v.) LOWANDO. Singe. C'est le simia veter de Linnams , espèce de guenon des Indes orientales. V. Macaque ouan- derou. (virey.) LOXIA. Ce nom désigne tantôt le Bec-croisé , tantôt le Gros-bec et le Bouvreuil : on l'applique même au Bu- tor. C'est aussi , dans Linnœus , Latham , etc. , le nom la- tin du genre Gros-bec ; et dans ce Dictionnaire , celui du Bec-croisé, (v.) LOX.1DION , loxidion. Genre de plantes, autrement ap- pelé SWAINSONE. (B.) LOXOCARYE, loxocarya. Plante de la Nouvelle-Hol- lande, sur laquelle R. Brown a établi un genre fort voisin des Restio. Les caractères de ce genre sont : deux bractées ; un ca- lice à quatre valves ; dans les fleurs mâles , trois étamines ; dans les fleurs femelles , un ovaire monosperme surmonté d'un style entier ; une capsule s'ouvrant à son bord con- vexe, (b.) LOXOCERE , loxocera , Lath., Fab. Genre d'insectes » de l'ordre des diptères , famille des athéricères , tribu des muscides , dont les caractères sont : corps filiforme ou li- néaire ; tête presque pyramidale ; ailes couchées : antennes beaucoup plus longues que la tête ; dernière pièce plus lon- gue , cylindrique , avec une soie velue. LoxOCÈRE ICUNEUMONIDE , loxocera khneumonea ., Panz , Faim. Insecl. Germ. , fasc. j'5 , tab. 2^.. Elle esl noire , avec le dessous de l'abdomen, vers sa base, les deux tiers pos- térieurs du corselet et les pattes, d'un fauve rougeâtre , à l'exception des tarses qui sont noirs. Les nervures des ailes -ont un peu rembrunies. — On la trouve aux environs de Paris , et en Allemagne , sur les feuilles, (l.) L U B 2a, LOYC V. V. Stourne loyca. (v.) LOYETTE. C'est, en vieux français, 1'Émerillon.(s.) LUA. Nom donné, en Cochinchine, au Riz. Loureiro en indique cinq sortes ou espèces: la première est le Lua , oryza sativa, Lour. , ou le riz proprement dit , dont la chaume s'élève jusqu'à six pieds de hauteur ; la deuxième , le Lu A CHINH HUA , oryza cominwiissima , Lour. , est le Riz le plus commun; il s'élève moins : c'est le pady tcain de Rumphius (Amb. 8, c 3o); la troisième, le Lua hany tlam, ory- za prerox, Lour. , est le riz qui mûrit en quatre mois : c'est le pady d'jlji de Rumphius : la quatrième , le Lua rey (oryza moniana , Lour.) est le Riz de montagne , ou pady baggea de Rumphius, qui croit dans les lieux secs et arides , et que l'eau de la mer fait périr ainsi que la variété précédente; la cin- quième , le Lua NEP (oryza glu'inosa, Lour.) est le Riz à grains noirs ou rouges et gras. C'est le bras pulu de Kum- f>hius. Il croit indifféremment dans les lieux secs et dans les ieux humides. Les Chinois le nomment No. (ln.) LUAMBONGOS. Suivant d'anciens voyageurs , c'est le nom que les nègres de Congo donnent aux Loups de ce pays. Mais il n'y a pas de vrais loups à Congo , ni dans aucune autre contrée voisine de l'Afrique ; el il est vraisemblable que le luambongos est le chacal ou Y hyène , auxquels on a sou- vent appliqué la dénomination de loup, (s ) LU A-MI. Nom des Fromens, en Cochinchine. Voyez Mè. (ln.) LUBBA. Nom islandais du Chien, (desm.) LUBEZNA et LUBEZNBA. Noms polonais de la Bugrane , ononis arvensîs , L. (ln.) LUBIA. Nom arabe du Haricot, suivant Fuchsius. (ln.) LUBIA-BAELEDI. Nom arabe d'une espèce de Donc , dolichos lubia , Forsk. (ln.) LU B IN. Nom vulgaire du Centropome loup, (b.) LUBINIE, Lubinia. Genre de plantes de la pentandrie monogynie , et de la famille des lisimachies , établi par Ventenat , et dont les caractères consistent : en un calice di- visé en cinq parties; en une corolle tubuleuse , à tube de la longueur du calice , à limbe plane , divisé en cinq parties presque égales; en ciuqélamines insérées au milieu du tube ; en un ovaire supérieur, ovale , arrondi, surmonté d'un style subsistant, à stigmate obtus ; en une capsule de la forme de l'ovaire , à une seule loge , et à deux ou quatre valves , qui ne s'ouvrent pas naturellement; cette capsule renferme un grand nombre de semences , attachées à un placenta cen- tral , libre, ovale, comprimé et pointu. L U G Ce genre a les plusgrinls rapports avec les LfsiM.vcniES^ et la seule espèce qu'il renferme a même été placée parmi elles par Lamarck , sous le nom de lyslmachia mauritiana {Illus- tration des Genres} ; mais Commerson et Ventenat pensent que la légère irrégularité de sa corolle, l'adhérence des éta- inines et la non-ouverture naturelle de la capsule, suffisent pour l'en séparer. La Lubinie spatulée est une plante bisannuelle , à tige fisluleuse , montante , anguleuse , écailleuse ; à rameaux rares et alternes; à feuilles alternes, spatulées , très-entières , gla- bres ; à fleurs jaunes , solitaires et axillaires à l'extrémité des rameaux , qu'on trouve dans l'île de la Réunion, et qui est cultivée chez Cels. Ventenat en a donné une superbe figure, pi. 96 des plantes du jardin de ce cultivateur, (b.) LUCABOS (Boeuf de Lucanie). Selon Pline {Hist. nal. l.vni, c. i-i4), c'est un des noms de I'Eléphatst. (desm.) LUCANE, Lucanus. Genre d'insectes de l'ordre des co- léoptères , section des pentainères , famille des lamelli- cornes, tribu des lucanides, ayant pour caractères : antennes de dix articles, dont le premier fort long, et dont les der- niers forment une massue comprimée , pectinée ou dentée en scie ; mandibules cornées , avancées, ordinairement très- grandes dans les mâles ; corps oblong , déprimé , avec le corselet presque carré ; point de labre apparent ; languette terminée par deux lobes étroits , allongés et soyeux ; menton grand, large , cachant l'origine des mâchoires, qui se ter- minent en manière de pinceau. Plusieurs auteurs naturalistes avoient donné le nom de platycerus, qui signifie larges cornes, à des espèces de ce genre , et cette dénomination lui a été conservée par Geof- froy qui le distingue , par de bons caractères, de celui de scarabée, avec lequel il étoit confondu. Mais le nom de lucanus que Scopoli avoit donné au même genre dans son Entomologie delà Carniole , imprimée en 1763, un an avant que le naturaliste français mît au jour son His- toire des insectes des environs de Paris , ayant été adopté par Linnaeus , a généralement prévalu. J'ai cependant réta- bli la dénomination de Geoffroy en l'appliquant à une autre coupe générique , formée aux dépens des lucanes. Pline avoit employé le mot lucanus, en parlant du c'érf^ volant. Fabricius , Philosoph. entom., pag. 109, dit qu'il n'en connoîl pas l'origine. Cette étymologie n'est cependant pas difficile : les anciens donnoient le nom de lucas , lucana , au bœuf et à V éléphant. On prétend que Pyrrhus avoit ainsi nommé Véléphunl, la première fois qu'il en vit, parce que ce_ myt signiiioit ùœuf en sa langue i et qu'il le nomma ainsi L tJ C 223 du nom du plus gros animal qu'il eût vu. Nigîdius , selon Pline , est le premier qui ait donné le nom de lucani aux scarabées cornus. Ce nom , comme on le voit , répond au nom vulgaire de taureau-voiant , qu'on a donné, dans diffé- rentes langues , au lucanus tennis. Daléchamp pense que le nom de lucunus n'a été donné au cerf-volard , que parce que cet insecte éloit très-commun chez les Lucaniens , peuple de l'Italie. Mais il est probable, d'après ce que nous venops de dire , que les Lucaniens eux mêmes n'étoient ainsi nommés qu'à cause de la grande quantité de bœufs qu'ils élevoient dans leurs gras et abondans pâturages. Des antennes coudées, et dont les derniers articles (3-5) s'avancent au côté interne en forme de dents parallèles, ou forment réunis une massue plus ou moins pectinée ou en scie , font aisément distinguer les lucanes des scarabées de Linnœus. La longueur du premier article de ces organes , et qui, à sa jonction avec l'articulation suivante, forme un coude; le défaut de labre distinct; les mâchoires terminées en manière de pinceau ; la languette cachée derrière le men- ton et terminée par deux pièces, dont chacune imite encore un petit pinceau, empêcheront de confondre ce genre avec celui de passale. Par quelques-uns de ces caractères , ainsi que par la forme déprimée , il s'éloigne aussi de ceux de sùio- dendre et ^œsale. Les mâchoires des lucanes sont couvertes T à leur base , par la languette , ce qui les éloigne des lam- primes, qui d'ailleurs ont les antennes terminées un peu au- trement , le corps plus convexe, et quelques autres traits particuliers. Mais ils ne se distinguent rigoureusement de mes platycères qu'en ce que les bords latéraux et antérieurs de la tête se prolongent un peu sur la surface de la cornée des yeux, et semblent en couper une partie. La tête des lucanes est plus ou moins grosse ; celle du mâle l'est plus que celle de la femelle ; elle est plus large que lon- gue , anguleuse, souvent irrégulière, avec des élévations plus ou moins saillantes ; le chaperon est assez grand, avance en pointe; les mandibules sont très-grandes, forles, cornées, arquées et dentées intérieurement ; celles des femelles sont moins longues que celles des mâles. Le corselet est un peu convexe en dessus, arrondi sur les côtés , et plus ou moins rebordé ; l'écusson existe toujours , seulement il est peu visible dans quelques espèces ; les élytres sont dures, de la longueur de l'abdomen ; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées, dont l'insecte fait sou- vent usage pour voler; les pattes sont longues; les jambes des pattes antérieures sont dentées latéralement; tous les tarses sont composés de cinq articles, dont le dernier est aimé de s{ LUC deux crochets , avec un appendice intermc'diaire , terminé par deux soies divergentes. La larve est très-grosse; son corps est courbé en arc , et composé de treize anneaux; sa tête est brune, écailleuse , armée de deux fortes mâchoires , dont elle se sert pour ron- ger le bois , qu'elle réduit en une espèce de tan ; elle a six pattes écailleuses, attachées aux trois premiers anneaux. Par- venue à son dernier accroissement , elle construit, dans le bois où elle a vécu , une coque ou cellule avec la sciure du bois qu'elle a rongé; elle se change en nymphe dans cette coque , d'où elle ne sort que sous la forme d insecte parfait. Roë'sel croit qu'il faut six ans à la larve pour acquérir toute sa grosseur. Les lucanes vivent peu de temps sous leur dernière forme. Dès qu ils ont subi leur dernière métamorphose ,ilschcrchent à s'accoupler et à faire leur ponte; ils périssent ensuite peu de temps après. Ils se nourrissent, suivant l'observation de Degeer, de la liqueur mielleuse qui se treuve répandue sur les feuilles de chêne, llparoît que les mandibules servent aux fe- meliespour couper le bois à demi-pourri, afin de placerleurs œufs plus profondément. Ces insectes ne font que très-peu de tort aux arbres, sous leur dernier état; mais sous celui de larve , le mal qu'ils leur font est souvent assez considérable. Les larves rongent non-seulement le bois mort, mais elles attaquent aussi le bois vivant ; elles se tiennent plus souvent dans les racines que dans le tronc ou les branches , de sorte que si les larves des lucanes ne font pas périr promplement les chênes, elles hâtent néanmoins leur destruction; elles avancent l'époque 'de leur dépérissement, en cariant le tronc ou une partie des racines. On voit voler les lucanes principalement vers le soir, au- tour des vieux arbres. Us foi tuent un genre composé dune trentaine d'espèces, dont le plusgrand nombre est étranger à l'Europe. Lucane cerf-volant, Lucanus cervus , Oliv. , Col. , tom. i , n.° i, pi. i, fig. i. Cette espèce, commune en Europe, et surtout dans les départemens méridionaux de la France , est une <\es plus grandes el des plus connues du genre. Le mâle, appelé vulgairement cerf-volant , est noir; ses élytres sont brunes; ses mandibules sont avancées, unidentées, bifour- chues à leur extrémité. La femelle, désignée par Geoffroy sous le nom de grande liclic, est beaucoup plus petite que le mâle, dont elle diffère par les mandibules, qui sont très- courîes ; sa tête est beaucoup plus petite, et n'est point an- guleuse comme celle du mâle, et son corselet est moins aplati sur les côtés. Quelques entomologistes ont douté que F, 33. lûuotl ,.\ii/r. j. OoHatA barbicorne. 2. Lucane serticorne maie. , > et / Cétoine à dew cornes, maie, et femelle. <>' ffispe borde, ù. Ubù if cotes. j.Melee ver/ôree . L U C *â| cet insecte fût la femelle du cerf-volant ; mais feu Maréchal , peintre célèbre d'histoire naturelle , et bon observateur , a vu l'accouplement de ces insectes ; ainsi il ne doit plus rester aucun doute à cet égard. On faisoit autrefois usage en médecine , des mandibules de cerfs-volans , sous le nom de cornes de scarabées : on donnoil ce remède comme absorbanl, dans les cas de douleurs ou de convulsions que l'on croyoil produites par la saburre acide des premières voies. On le suspendoit aussi , selon Pline , au cou des enfans. Ce remède n'est plus employé aujourd'hui. Cette espèce varie beaucoup pour la taille. Les individus que l'on trouve, le plus souvent, aux environs de Paris, sont, en générai, plus petits que ceux du midi. Les mandibules des mâles présentent aussi, sous ce rapport, des différences; et je crois, d'après ces motifs, que le Lucane chèvre d'O- livier, n'est qu'une variété du précédent. Lucane parallélipipède , Luramis parallelipipedus , Oliv. ibid., pi. 4- 5 fig- 9; 1^ petite biche, Geoff. Il est long d'envi- ron un pouce , tout noir et très-ponctué 5 les antennes sont plus courtes et moins pectinées à leur extrémité que celles du précédent. La longueur des mandibules ne surpasse guère celle de la tête , même dans les mâles. Dans ces individus , elles ont vers leur milieu une dent forte et élevée ; la femelle a sur la tête deux tubercules rapprochés, et les points en- foncés de cette partie du corps et ceux du corselet sont plu1» prononcés que dans l'autre sexe. Cette espèce est commune sur les troncs des vieux saules, des chênes, et sur d'autres arbres. Lucane serricorne , lucanus serricomis , pi. E 33, 2 , de cet ouvrage ; noir , luisant ; tête large ; mandibules presque une fois plus longues qu'elle , écartées entre elles, à leur base , en manière de cercle , et terminées en pince dente- lée. De Madagascar. M. Delalande fils a dernièrement rapporté du Brésil une espèce de lucane d'une forme anomale, et qui paroît faire le passage de ce genre à celui de lampiime. Voyez cet article et celui de Platycère. (o. l.) LUCANIDES, Lucanides, Latr. Tribu d'insectes, de l'or dre des coléoptères, section des pentamères, famille des lamel- licornes , ayant pour caractères : antennes terminées par des articles dont le côté interne se prolonge en manière de dent , et forment réunis une massue comprimée , pectinée ou den- tée en scie. Ces coléoptères font partie de cette famille naturelle que XVIII. 1J 226 T> TT C Ton désigne sous le nom de lamellicornes, et qui composoit le genre Scarabée des premières éditions du Sysiema Na- furœ de Linnaeus; mais ils y forment une division bien dis- tincte par la manière dont se terminent leurs antennes. Les articles de leur massue, au lieu de partir d'une sorte de point central , et de s'écarter ou de se rapprocher ensuite à l'ins- tar des feuillets d'un livre ou des rayons d'un éventail, s'a- vancent parallèlement et d'une manière fixe au côté interne, et présentent par leur ensemble la figure d'un peigne. Ces antennes , toujours composées de dix articles , sont d'ailleurs coudées ou fortement arquées. Les mandibules, dans cette tribu, sont constamment cornées et plus grandes ou plus den- tées dans les mâles que dans les femelles; les deux pieds an- térieurs sont ordinairement plus longs que les deux suivans ; ces insectes ont toujours un écusson et ne vivent générale- ment que des substances liquides qui suintent des plaies ou des gerçures des arbres, leurs mâchoires étant ordinairement terminées par un lobe droit , allongé et soyeux; la languette du plus grand nombre est cachée par le menton et offre à son extrémité deux divisions étroites , allongées et soyeuses ; les palpes, au nombre de quatre, comme dans toute la fa- mille des lamellicornes , sont toujours filiformes et avancés ; les maxillaires sont les plus longs. Les lucanides ne volent ordinairement que le soir; et leurs larves , presque sembla- bles à celles des scarabéides, vivent dans le tronc des vieux arbres. I. Antennes fortement coudées; labre soit caché nu nul, soit appa- rent , mais très-petit ; languette située , du moins en partie , der- rière le menton ; écusson avancé entre les élytres. A. Languette entière, ou sans divisions distinctes et saillantes; corps cylindrique dans les uns , court, arrondi et très-con- vexe dans les autres. Les genres: StNODENDRE, AEsale. B. Languette terminée par deux divisions très distinctes , saillantes et soyeuses : corps oblong , déprimé ou peu bombé. Les genres : Lamprime , Lucane , Platycère. II. Antennes simplement arquées ; labre toujours avancé cl grand; languette terminant dans son entier le menton; écusson placé sur le pédicule de l'abdomen , et point avancé entre les éylires. Le genre Passale. (l.) LUC 22; LUC-DAU , V. Dau-tlang-tau. (ln.) LUCERN et LUCERNGRVFF. Les Anglais nomment ainsi la Luzerne. Les Allemands désignent celte herbe par lucerne , et les Italiens par lucerna. (ln.) LUCERNAIRE, htcèriwria. Genre de vers radiaires, qui a pour caractères : un corps libre , gélatineux, allongé, cylin- drique et ridé supérieurement , ayant sa partie inférieure di- latée et partagée en bras rameux , divergens et tentaculi- fères; une bouche inférieure et centrale. Ce genre a été établi par Muller , sur une espèce qui est brune, demi transparente, tétragone , et qui porte quatre bras , un à chaque angle , lesquels se partagent et forment des faisceaux de trente à quarante tentacules, terminés par des globules à chacune de leurs extrémités; au centre de réu- nion decesbras,qui sont membraneux, se voitla bouche, qua- dridentée, striée et blanchâtre; la queue est courbée et tor- tillée; sa base est épaisse et sa pointe obtuse; elle est sucep- tible de s'allonger et de se contracter comme les tentacules. A cette espèce , qu'on appelle Lucernaire a quatre cornes, et qui est figurée pi. E, 23, O. Fabricius en a joint deux autres paroissant lui convenir , mais se fixant par la queue à volonté, ce qui les rapproche des Hydres. Ce sont la Lucernaire phrygie , dont le corps est allongé, mame- lonné ; les bras nombreux , globifères ; la queue fixée : et la Lccernaire auricule, qui a le corps cylindrique, à huit faisceaux de tentacules. Cette dernière est figurée en cou- leur pi. 7, n° 3 du neuvième volume des Transactions de la Société linnénne de Londres. On la trouve dans la mer du Nord. Lamouroux, qui a de nouveau observé cette espèce ' nous en a fait connaître cinq ou six autres. Toutes les lucernaires vivent de petitsmollusques, de fragmens de polvpes , de frai de poisson, et de petits coquillages, (b.) LUCERNULA. Traduction latine du mot grec lychnis. Il désigne les mêmes végétaux. V. Lychnis. (ln.) LUCET. Nom par lequel Bougainville désigne une plante rampante des îles Malouines , qui a lodeur de la fleur d'o- range, et qui, mise dans le lait , le rend une boisson des plus agréables. On ignore à quel genre appartient cette plante. (B ) LUCHERANT. Nom savovard du Grand-Duc. (v ) LUCHERAN. C'est , dans'Albin , I'Effraie. (v.) LUC H ES A. Nom espagnol que Buffon a appliqué à ta, chouette chevêche ; mais c'est une méprise. Ce nom est celui de Yeffrati , à ce que nous dit M. de Azara. (v.), LUCHS. Nom allemand du Lynx, (desm.) 22g t TT C LU CHS AUGE. Nom allemand d'une variété de Felo- Spath opalin, ou Labrador, qui a des reflets argentés, (ln.) LUCH-SAPHIR. ( Saphir de lynx , en allemand). La première partie de ce nom est une altération du grec lygx (lelyn-v), et non pas celle du mot également grec /euros (blanc). Le mot Saphir, qui suit , exprime assez que le luth- saphir doit participer, par sa couleur bleue, du saphir propre- ment dit. Les minéralogistes ont cru jusqu'ici que le Luch- saphiréiolt le saphir blanc-bleuâtre avec une transparence lai- teuse, ou une obsidienne globuliforme , d'une couleur grise ou noire , qu'on trouve à Tokay et à Telkobanya , en Hon- grie , et que , suivant de Born , les gens du pays nomment Saphir de Lynx. Mais il nous semble que c'est à tort, car nous ne pouvons douter ici qu Une s'agisse de cette gemme désignée dans le commerce par saphir d'eau , et qui fut employée avec profusion, dans les i5 et i6.c siècles, pour faire des colliers et pour les ornemens d'épée, de fusil, les damasquinages , etc. Nous avons été les premiers, dans le Catalogue du Musée mi- néralogique de M. de Drée, à signaler le saphir deau comme différant du saphir ( corindon bleu transparent) et du quarz. Celte pierre est bleue dans un sens et rappelle alors le sa- phir; elle estjaune-roussàtrodansun autre, elrappelle encore le lyncurius des anciens, ou pierre de lynx , pierre transparente et de couleur de feu. Ainsi le nom de luch-saphir lui convient parfaitement. Le saphir d'eau se rencontre dans les roches primitives de la Bavière et du cap de Gâte, enEspagne.il paroît en venir aussi de la Bohème ( V. leuco-saphir, L. ), et même de l'Inde. Il rentre dans l'espèce minérale nommée dichro'ile par M. Cordier , iolith par Werner , cordiéiite ( Voyez ce mot) par M. Lucas, et qui est très-voisine de la tourma- maline. (en.) LUCHSTEINE. L'un des noms allemands des Bélem- NITES. (LN.) LUC1FUGES ou Puotophyges. Noms donnés par M. Du- méril ( Zool. anal.) à une famille d'insectes coléoptères > qui embrasse les deux premières tribus de notre famille des MÉ- lasomes. ( V. cet article. ) (l.) LUCILIE, lucilia. Genre de plantes , établi par H. Cas- sini, pour placer la Sarrette a feuilles aiguës de Poiret , qui a le calice commun cylindracé , égal aux fleurs, pourvu de trois bractées à sa base , formé d'écaillés de deux sortes , Jes extérieures ovales et imbriquées , les intérieures lon- gues, étroites et linéaires; qui a le réceptacle long, cylindracé, discoïde , portant cinq fleurs hermaphrodites régulières à son centre et cinq fleurs femelles , à limbe de la corolle ré- tréci en tube et divisé à la circonférence ; qui a les aigrettes L U C 229 pluslongues que la corolle et composées de squamellules très- nombreuses, disposées sur plusieurs rangs , inégales, presque capillaires, à peine barbelluiées , fourebues au sommet, (b.) LUCINE , lucina. Genre de coquillage établi par Bru- guières , aux dépens des Yénus de Linnœus. Il contient neuf espèces , et se rapproche beaucoup des Pétricoles de La- marck. Ses caractères sont : dents latérales écartées , péné- trant entre les lames de l'autre valve , avec deux intermé- diaires peu apparentes ; impression du muscle constricteur fort longue. Les Vénus sans dents et de Pensylvanie servent de type à ce genre, (b.) LUCIN1UM. Nom sous lequel Plukenet ( Alm. 227, tab. 201 , f. 3), figure Yamyris balsamifera. V. 1*ALSAM1ER. (LIS.) LUCIODOjNTES. Ce sont des dents de poissons fossiles qu'on a cru pouvoir rapporter à celles du brochet ( esox lu- dus) , mais vraisemblablement sans beaucoup de certitude. (desm.) LUCIOLAde Gesner. C'est I'Ophioglosse commun. Cé- salpin donne ce même nom, suivant Adanson , au jimeus edmpestris , Linn., type du nouveau genre Luzule. V. ce mot. (ln.) LUC! ON DE MAR. C'est, à Nice , le nom du Corré- GONE MARENULE. (DESM.) LUCIUS. Nom latin du Brochet. M. Cuvier Ta aussi donné à un Cayman. (desm.) LUCRE. Petit oiseau du Midi de la France , très-voisin du tarin par ses formes et par son chant , qui en diffère néan- moins, selon l'auteur du Dictionnaire languedocien, par les caractères suivans : il a le dessus de la tête noir ; le front , le bout des plumes de la queue et le bas du ventre blancs ; le croupion et les tempes jonquille ; le dos vert foncé ; les jambes et le bec couleur de chair; les narines hautes et ca- chées, (desm.) LUCULLITE. Jameson donne ce nom à la Chaux car- BONATÉE B1TUMINIFÈRE et à la ChAUX CARBONATÉE FÉTIDE, qu'il réunit en une seule espèce subdivisée ainsi: 1 .° Lucullite compacte, qui comprend: le luQullite commun ou les marbres noirs, et le Stinkstein , ou la pierre puante. 2.0 Le lucullite prismatique, ou MadbéPORITE. 3.° Le lucullite feuilleté et spa- thique. V. ChAUX CARBONATÉE B1TUMINIFERE et CflAUX CAR- BONATÉE FÉTIDE , vol. 6, p. 172 et 178. M. John avoit nommé et formé cette réunion avant Jame- son , sous le nom de Lucullan. Cette dénomination et celle de lucullite dérivent de luculleum marmor , sorte de marbre noir égyptien mentionné par Pline , que le consul Lucullus 2?,o L II D fit transporter le premier à Rome. Parmi les marbres an- tiques qu'on trouve dans les débris de monumens anciens, bn en rencontre une variété d'un beau noir, fétide lorsqu'on, la frotte avec un corps dur et qui appartient à la chaux car- bonatée fétide. C'est le nero antteo cl un des paragon des Ita- liens. (lîs\) LUÇUMA, luruma. Genre de plantes établi par Mo- lina, dans l'icosandrie digynie, et dans la famille des sapo- tiliers. Il a pour caractères : un calice double, à cinq divisions coriaces et persistantes ; point de corolle ; plusieurs étamines insérées au calice; un ovaire ovale , surmonté de deux styles sétacés , à stigmates obtus ; un drupe à une ou deux se- mences. Ce genre, que quelques botanistes pensent devoir être réuni aux Sapotiliers , renferme cinq espèces , toutes propres au Chili. Ce sont de grands arbres à feuilles alternes , toujours vertes , dont les fruits sont delà grosseur du poing, ont la peau jaunâtre, et se mangent comme les pêches dont ils approchent pour le goût. Deux de ces espèces, le Lucuivïa lifère , dont les feuilles sont ovales-oblongues , et le Lu- c.uma turbiné, dont les feuilles sont lancéolées , ont leurs fruits meilleurs et se cultivent. Les autres fournissent un Lois dur , qui est recherché des ébénistes et autres ouvriers en bois, (b.) LUL»IEI\, ludia. Genre de plantes de la polyandrie mo- nogynie, et de la famille des rosacées , qui offre pour carac- tères : un calice persistant . partagé en cinq lobes ; point de corolle ; des étamines nombreuses ; un ovaire supérieur , ovale, conique, surmonté d un style trifide , à stigmates simples ; une baie globuleuse ou ovale , acuminée par le style qui persiste, uniloculaire , polysperme , et à semences anguleuses. Ce genre renferme trois arbrisseaux à feuilles alternes , simples, el à fleurs latérales, presque sessiles, qui croissent exclusivement dans les îles de France et de la Réunion. Leurs noms seuls les distinguent les uns des autres. L'un s'appelle le LUDIER HÉTÉROPIIYLLE, l'autre le LUDIER A FEUILLES DE myrte , et k troisième , le Ludier a fleurs sessiles ; leur écorce est un très-bon émétique. Aucun n'est cuilivéen Ku- r<>x*e. (B.) LU D LABU FIT. Nom de la Podagraire ( œgopodium podugraria ) , en Hongrie, (ln.) LUDOLFIA. C'est ainsi qu'Adanson nomme le genre ie- iragonia de Linnœus. (LN.) LUDGLFIE, ludolfta'. Genre établi par Willdenow , L TT D 23* mais qui ne diffère pas de I'Arondinarie de Michaux et du Miégie de Persoon.(B.) LUDOVIE, ludooia. Genre de plantes établi par Ruiz et Pavon sous le nom de caidulovique. Il est de la monoécie polyandrie et de la famille des aroïdes. Ses caractères con- sistent : dans les fleurs mâles , en un réceptacle cubique à quatre fleurs, et un calice à quatre dents ; dans les fleurs femelles, en un rebord pour calice; quatre styles très- longs à stigmate globuleux ; une baie cubique et polysperme. Ce genre comprend cinq espèces , toutes propres au Pé- rou, (b.) LUDUS-HELMONTÏI. V. Concrétion, (ln.) LUDUS PARACELSI. V. Concrétion, (ln.) LTJDYIC. Nom de la petite Alouette huppée , à-Tu- rin, (v.) LUDWIGIA. Genre consacré par Linnseus à la mé- moire de C. G. Ludwig , médecin allemand , professeur à Leipzig, auteur de plusieurs ouvrages de botanique, dont un, qui a pour titre Definilioncs generutn plantannn , est un recueil précieux de tous les noms génériques donnés jusqu'en 1760. Ce genre de Linnœus comprenoit des espèces de jus- sie , d' 'animante , et Yisnarde qu'il en retira ensuite. V. Lud- WIGIE. (LN.) LUDWIGIE, ludivîgia. Genre de plantes de la tétran- drie monogynie, et de la famille des épilobiennes , qui pré- sente pour caractères : un calice persistant, divisé en qua- tre parties lancéolées et très-ouvertes; une corolle de quatre pétales arrondis et évasés; quatre étamines à stigmates qua- drangulaires ; un ovaire inférieur , tétragone , surmonté d'un style cylindrique , à stigmate en tête , un peu quadraugu- laire ; une capsule tétragone, obtuse, couronnée , quadrilo- culaire , polysperme , et se déchirant sur les angles au sommet. Ce genre, fort voisin des Isnardes , renferme des plantes vivacesou annuelles, à racines quelquefois charnues ; à feuil- les simples, alternes ou opposées, et à fleurs ordinairement solitaires, disposées dans les aisselles des feuilles. J'ai observé , sur le vivant, que les capsules des ludwigies n'avoient point de véritables valves; mais que les semences, en se gonflant, les forçoient de se déchirer , soit aux angles , soit au sommet au dedans de la couronne formée par le calice. Aussi ces capsules restent-elles jusqu'en automne desséchées sur la plante , et ce n'est qu'après les premières pluies que les. grains se gonflent, commencent à germer ci *3t L U F tombent. De là la presque impossibilité de semer utile- ment des graines des ludwigies hors de leur pays natal, et par suite leur rareté dans les jardins d'Europe. J'ai fait la même remarque sur plusieurs autres plantes de la Caroline, surtout sur les espèces aquatiques; j'en ai vu, comme I'Oronco, où le germe avoit déjà une ligne de long lorsque la graine se séparoit de sa follicule par l'effet de son déchirement. Les seules ludwigies qui soient dans le cas d'être mention- nées , parmi les quinze connues , sont : La Ludvigie A feuilles alternes, dont les feuilles sont alternes , lancéolées et presque glabres ; les pédoncules uniflores et axillaires; la tige droite et anguleuse. Elle est annuelle , et se trouve en Caroline , dans les endroits sa- blonneux. La Ludwigie velue, qui a les feuilles alternes, lancéolées, très-velues; les fleurs axillaires , solitaires , presque sessiles, et la tige cylindrique. Elle est annuelle , et se trouve en Ca- roline, dans les lieux aquatiques. Le genre Cercodée a été réuni à celui-ci. (b.) LUEN. On nomme ainsi 1' Argus dans la Tartarie chi- noise. V. ce mot. (S.) LUFFA. Selon Prosper Alpin et Vesling , c'est le nom arabe d'une plante cucurbitacée. Linneeus l'a classée dans son genre momordica en lui donnant ce même nom de luffa. Tourneforl, Adanson, Miller, Scopoli, en font un genre distinct, sur la considération que le fruit s'ouvre par le som- met , qu'il est lisse et 'qu'il contient une pulpe spongieuse, réticulée , et des graines sans arille. Le genre luffa de Ca- vanilles , adopté par Willdenow et Persoon, quoique de la même famille , est différent. V. Luffe. Ce nom de luffa a été donné , par les Arabes, à diverses espèces de pla*ntes de l'Inde. L'une d'elles, le luffa radja de Java , est un arbrisseau que Loureiro a pris pour son gonus umarissimus. Il soupçonne que cet arbrisseau fournit la ra- cine que les Portugais nomment racine de Sulor, parce qu'on la recueille dans l'Île de Solor , et qui est d'un grand usage dans l'Inde, (ln.) LUFFE, luffa. Genre de plantes de la monoécie pen- tandrie , et de la famille des cucurbitacées , qui a été établi par Cavanilles. Il offre pour caractères : un calice à cinq découpures lancéolées ; une corolle presque polypétalée , à divisions plus larges au sommet ; dans les (leurs mâles , cinq élamines libres, insérées sur un tubercule tomenteux; dans les fleurs femelles, cinq filamcns stériles, un ovaire infé- rieur , oblong , surmonté d'un style court à trois ou quatre T, 17 I, 23J Stigmates en massue; une baie jaunâtre, oblongue, turbinée, creusée de dix sillons, relevée d'angles aigus, triloculaire; s'ouvrant au sommet , et renfermant des semences nom- breuses , ovales , comprimées et arillées. Ce genre renferme deux espèces, dont celle, citée plus haut, est seule bien connue. C'est une plante grimpante , à tige anguleuse ou sillonnée; à feuilles alternes, eu cœur, à sept angles aigus et dentés ; à cirrhes latérales , solitaires , multiûdes ; à Fleurs jaunes , disposées en grappes axillaires , à la base desquelles est une fleur femelle solitaire. On l'ap- fielle la Luffe fétide , parce que ses feuilles froissées exha- ent une odeur désagréable. Elle est annuelle , et se trouve dans les Indes, où on mange ses fruits en guise de corni- cbons. (b.) LUGARINO. L'un des noms italiens du Tarin, (s.) LUGIBI. Liqueur qu'on fabrique sur le fleuve Niger, avec le fruit du Dattier, (b.) LUGLIOLA. Nom italien de la variété de Raisin dite morillon noir hâtif. (LN.) LUG-LUC. C'est le Héron violet, dans l'Indos- tan. (v.) LÙ-HA-SIN. Nom donné , en Chine , au daphne indica , L. , suivant Loureiro. (ln.) LUHÉ , luhca. Arbre de l'Amérique méridionale , à feuilles alternes, qui , selon ^Villdenow, constitue seul un genre dans la polyadelphie polyandrie et dans la famille des tiliacées. Ses caractères sont : calice double , l'extérieur de neuf folioles, l'intérieur à cinq divisions ; corolle de cinq pé- tales ; cinq nectaires en pinceau. Le fruit n'est pas connu. Cet arbre est figuré pi. 5 du troisième volume des nou- veaux Mémoires des Curieux de la nature de Berlin, (b.) LU-HOE1. Nom donné , en Chine , à I'Aloès vulgaire {Aloe vulgaris , Lamk.). En Cochinchine il est appelé Lu-HOl et Cay-nha-dam. (ln.) LU1GNAN. Espèce de Liane de Madagascar qui contient un suc très-noir, que mâchent les naturels. On ignore à quel genre elle appartient, (b.) LUISANTE. C'est Yhelix nitens de Lirmaeus. V. au mot Hélice, (b.) LUITENBOOM. Nom hoIUndais de IErable faux- platane, (ln.) LUJULA de Fracastor et d'Elisabeth Blackwel. C'est Voxalis acetoselba, Lins. , plus connue sous le nom iï alléluia y corrompu de juliola que les Calabrois lui donnent, (ln.) LULAT. Coquille du genre des Moules , Mytilus modio- 234 L U M lus , Linn. , qui a servi de type à Lamarck' pour établir son genre Modiole. (b.) LULU. V. Alouette lulu. (v.) LU-LU-CAI. Nom donné, en Cochinchine , à une espèce de Coqueret, Physalis angulata , L. (lin.) LUMAC H ELLE ou LUMAQU ELLE. Nom dérivé d'un mot italien qui signifie colimaçon ou coquille. On désigne en- core par-là, en Italie, des marbres qui contiennent une grande quantité de débris de coquilles et de coraux fossiles qui sem- blent comme entassés. Ce nom est même resté à ces mar- bres , et encore aux pierres coquillières d'une autre nature; mais on ne le donne spécialement qu'aux premiers. Ce sont des.pierres calcaires à pâte compacte et susceptible d'un beau poli. A l'exception de quelques-unes qui sont des objets de cu- riosité et qu'on ne trouve qu'en petits volumes , les luma- chellessont employées aux mêmes usages que les marbres. On recberche les lumachellés dont le fond est d'une couleur fon- cée 7 et les débris de coquilles d'une couleur claire tranchée sur celle du fond. La plupart des lumachelles appartiennent aux terrains secondaires anciens. Parmi les nombreuses va- riétés qui sont employées dans les arts et pour l'ornement de nos meubles, il faut d'abord remarquer les quatre suivantes, qui sont les plus distinguées. LaLuMACHELLEDE CaRITNTHIE OuLuMACHELLEOrALISAlSTE. Elle est d'un gris brunâtre et remplie de menus débris de coquilles noirâtres ou ayant encore conservé tout l'éclat de la nacre et les feux brillans de l'iris ou de la queue de paon. Elle prend un très-beau poli ; ses reflets rouges, jaunes, verts, etc. , sont alors aussi vifs que ceux de l'opale. Malheureuse- mentl'onnepeutpasseprocurerdegrosmorceauxde cette belle iumachelle, parce qu'il est rare d'en rencontrer dans la mine des parties bien irisées qui soient étendues et exemples de pyrite, substance métallique qui altère souvent ce marbre. Il forme le toit d'un filon de plomb sulfuré dans la mine de Bleyberg en Carinthie. On le recherche pour la bijouterie ; on en fait des boîtes, des médaillons, etc. Une boîte de luma- chelle parfaitese vend, non montée, jusqu'à i5o francs, à Paris. La Lumachelle d'Astracan ou Castracani des Italiens. Elle est d un fond brun , et les débris des petiies coquilles qu'elle contient à profusion sont d'un beau jaune doré. Cette lumachelle," plus rare que la précédente, prend un très-beau poli. On n'en connoît que des morceaux peu volumineux. On ignore de quelle contrée elle nous vient; car le nom d'As- tracan n'est qu'une corruption de celui de Castracani, ville de Syrie , aux environs de laquelle M. Pinkerton assure que se rencontre cette lujnachelle, M. Patrin dit qu'elle n'est point L U M 235 connue aux environs d'Astracan, et que les informations qu'il a prises en Russie , relativement à cette pierre , ont été com- plètement infructueuses. On a voulu qu'elle nous vint du Ja- pon , et quelle fût connue dans ce pays sous le nom de Cas- trarani ; mais cela n'est pas probable , parce qu'on en trouve quelques fragmens dans les ruines de l'ancienne Rome. Cette précieuse lumachelle ne s'emploie qu'en plaques très-min- ces qui ont rarement un grand diamètre. On peut citer comme deux pièces extraordinaires les deux plateaux octogones , cha- cun de dix pouces environ de diamètre, qu'on voyoit dans le sée minéralogique de M. de Drée , et qui ornent maintenant la cabinet de M. Denon. Il a une variété de cette lumachelle qui est toute grise. La Lumachelle de Chine est d'un fond vert-grisâtre , et les coquilles éparses d'un jaune pâle. Cette lumachelle est fort rare et d'un petit volume. Rien ne prouve qu'elle vient de Chine. Elle prend un beau poli , mais elle est moins dis- tinguée que les précédentes. La Lumachelle de Timor est d'un jaune-brun avec des ta- ches blanches produites par des enlroques. Elle a été décou- verte dans l'île de Timor, par les naturalistes de l'expédi- tion du capitaine Raudin. C'est une jolie variété qui prend un beau poli. Parmi les lumachelles qu'on emploie en grand , c'est-à- dire , pour faire des tables et d'autres objets , on doit remar- quer : Le Drap mortuaire atstique. Ce beau marbre est noir avec des coquilles turriculées d'un beau blanc. Ces coquilles également espacées sont toutes des cérilhes de la même es- pèce. Ce marbre dont la localité est inconnue , vient peut- être de la Belgique. Il paroît avoir été employé par les an- ciens. Lumachelle de Suisse. On donne ce nom à un marbre •brun grisâtre, qui renferme des ammonites qui soWtenpartie de spath calcaire blanc , et qui ont deux pouces et demi de diamètre. C'est une belle variété. Lumachell,e chaos. Elle est gris de cendre, avec une mul- titude de petits et grands débris de coquilles d'huîtres, d un gris bleuâtre sur un fond sablé. On la trouve en Italie et aux environs de Vérone. Lumachelle grise de Sicile. Cette lumachelle gris de rendre, est un composé de menus débris de coquilles qui forment autant de petites taches grisâtres, blanchâtres ou noi- râtres. Elle s'exploite aux environs de Trépano, en Sicile ? et 236 L U M s'emploie beaucoup en Italie ; on en fait des tables, des vases, des tronçons de colonnes. Elle est assez rare à Paris. Lumachelle grise. Sur un fond gris cendré ou jaunâtre , se relèvent une multitude de petites lignes courbes noirâtres qui sont les coupes des nombreux débris de coquilles que contient cette lumachelle. On la trouve près de Troyes en Champagne, et en Bourgogne. On en fait usage à Paris. La Brocatelle d'Espagne. Ce magnifique marbre, décrit au mot Brocatelle, est une vraie lumachelle, dans laquelle les débris de coquilles sont extrêmement nombreux, et quel- quefois difficiles à reconnoître pour tels. La Brocatelle de moulins. Elle est d'un gris bleuâtre, veiné de brun , de jaune , et contient une multitude de débris de corps organisés. On l'emploie quelquefois à Paris. Lumachelle rouge de Givet ( Ardennes). Elle est d'un rouge foncé, avec des veines plus claires, et de nombreuses taches blanches produites par des entroques. A Charle- mont, dans le même département, il y a une lumachelle rouge avec des taches blanches dues à des madrépores. Ces lumachelles sont confondues, à Paris, sous le nom de marbre de Flandre. Lumachelle de Narbonne. Elle est noire avec des bé- lemnites blanches. Cette lumachelle distinguée se trouve aux environs de Narbonne. Lumachelle de Caen. Elle est d'un rouge sale, et. veinée de gris ou de blanc ; c'est un composé de madrépores. On l'exploite aux environs de Caen. Son emploi est répandu jus- qu'à Paris. On en voit des tables dans la plupart des cafés. On en fait aussi des chambranles de cheminées , des dessus de commodes. Elle est nommée vulgairement marbre de Caen. Lumachelle de Montbard , ou petite lumachelle jaune de Bourgogne. Elle est tachetée de rouge , de jaune et de blanchâtre. Cette dernière couleur est due à une multitude de très-ftetits grains spathiques , qui sont des débris d'en- troques. On l'emploie dans le pays, et quelquefois à Paris. Lumachelle de Saint-Amour, dans le Jura. C'est un composé d'une multitude de petits grains blancs spathiques , débris d'entroques, dans une pâte qui varie du rose au jaune. Cette belle lumachelle, qui offre beaucoup de variétés, est un objet d'exploitation. Le Marbre griotte est d'un brun foncé , avec des taches d'un rouge de sang et oblon^ues, dues à des coquilles dont les contours et le dessin de ba spire sont marqués par des lignes noires ; quelquefois le centre des taches est blanc et L ÎT M 237 spnthique. Il présente accidentellement de grandes veines blanches et obliques. Le marbre griotte est donc une véri- ritable lumachelle : on l'exploite dans le département de l'Hérault. On en fit un très-grand usage à Paris autrefois ; maintenant cet usage est peu commun, et le marbre grblte se trouve au rang des marbres chers et de luxe. On lui donne, mais à tort, le nom de griotte d Italie. Le petit Granité ou la Lumachelle de Mons. Ce marbre, dont la mode est maintenant très -répandue à Paris, es! une lumachelle à fond noir ou gris-noir, remplie de débris très- menus d'un grand nom^fe de coraux et d'enlroques blan- châtres ou gris-blancs, qui ont fait comparer ce marbre à un granité à petits grains par les marbriers ; on y rencontre aussi de grands madrépores ayant depuis deux pouces jusqu'à deux pieds. On obtient alors des tables agréablement bigarrées d'é- toiles ou de taches vermiculaires, ou d'un réseau à mailles , selon l'espèce de madrépores et la direction de la coupe. Ce marbre s'exploite aux Ecaussines, près de Mons. Il répand une odeur fétide quand on le frotte. Il a contre lui , sa cou- leur et son peu de dureté , se laissant rayer très-facilement. 11 se tache aisément et perd également son poli. Marbre de Nonette. Cette lumachelle d'un beau blanc, renferme des coquilles turriculées à la manière des polamides et changées en silex. On l'exploite au bourg de Nonelte, en Auvergne, et il est très-employé dans toute l'Auvergne. Marbre de Sainte- Anne. Ce marbre , dont on voit des tables dans presque tous les cafés de Paris, et qui est très- usité pour les dessus de commodes, psur les cheminées, etc. , s'exploite dans le département de Sambre-et-Meuse. Il est gris et blanc par petites taches très-irrégulières ; les blan- ches sont dues , la plupart , à des portions de madrépores , et quelquefois à du spath calcaire. Lumachelle de Santa-Maria del giudice. C'est ainsi qu'on nomme, en Toscane, une lumachelle rouge de brique, avec des cornes d'ammon blanches, qui a servi à' la décora- tion des églises de Florence, de Pise,^e Luques , etc. L'on voit, par cette courte indication, la variété des luma- çhelles. Nous aurions pu aisément.en citer un beaucoup plus grand nombre, et principalement des lumachelles étrangères à la France, et qui sont employées dans les contrées où sont situées leurs carrières. L'Italie abonde en lumachelles, no- tamment dans le nord et en Sicile. L'Espagne, le Portugal, l'Angleterre, offrent aussi des variétés intéressantes de luma- chelles ; enfin , il est peu de pays calcaires qui ne soient sus- ceptibles d'offrir cette sorte de marbre, (ln.) LUMB. Martens a décrit sous ce nom un oiseau du Spitz 238 L U M berg, qui ressembleroit entièrement au lumme, s'il n'avôit , suivant sa description , le bec crochu. En attendant des in- formations plus exactes, le lumb peut être réuni au Lumme. V. l'jriicle Plongeon, (s.) LUMBE. L'un des noms du GutLLEMOT, en Norwége.(v.) LUMBRICITE ou plutôt Lombricite. Quelques natura- listes ont donné ce nom à des pétrifications dont la forme a quelque ressemblance avec celle des vers connus sous le nom de lombrics. Plusieurs espèces de mollusques et i1 annelîdes pré- sentent cette forme, (pat.) LUMBRICUS. JNom latin du mr de terre , ou Lombric. V. ce mot (hesm.) LUMIACHONE. Les.Italiens donnent ce nom aux Aga- rics à surface onctueuse ou glaireuse, (b.) LUMIE. Variété d'ORANGER. (b.) LUMIERE. Ce mot désigne le principe qui produit dans nos yeux la sensation de la vision. Beaucoup de phénomènes tendent à faire penser que la lumière est composée de parti- cules matérielles, extrêmement petites, qui se meuvent avec une extrême vitesse. Des physiciens très-habiles ont mieux aimé as- similer la lumière auson, et supposer qu'elle n'est qu'un ébran- lement propagé dans un fluide invisible, extrêmement élas- tique, de même que le son se propage dans l'air. L'une et l'au- tre de ces manières de voir est sujette à des difficultés, parce que, pour qu'il en fût autrement, il faudroit que l'on connût toutes les propriétés et toutes les modifications de la lumière, ce dont on est encore bien éloigné. On a toutefois découvert déjà un grand nombre de ces propriétés que l'on a constatées par des expériences irrécusables, indépendantes de toute hy- pothèse. On a trouvé ainsi que la lumière se transmet du soleil à la terre en 8' i3" de temps sexagésimal , ce qui fait envi- ron soixante-dix mille lieues parseconde. Cela résulte des ob- servations que l'on a faites sur les époques des éclipses des sa- tellites de Jupiter , qui sont vues par nous plus tôt ou plus- lard, selon que la terre est du même côté du soleil que Jupiter ou du côté opposé, par conséquent plus près ou plus loin de cette planète. Cette belle découverte est due à Roé'mer, astronome de l'Académie des Sciences. Newton a trou- vé que la lumière blanche est composée d'une infinité de rayons diversement réfrangibles et doués de facultés calo- rifiques différentes , propriétés qu'ils conservent sans al- tération, dans toutes les épreuves qu'on peut leur faire subir. Ce grand homme a découvert aussi dans les rayons lumineux, des propriétés intermittentes qui tantôt les disposent à se trans- mettre et tantôt à se réfléchir, ce qu'il a nommé leurs accès. Enfin , Malus a découvert dans ces mêmes rayons, uue autre L U N 239 classe de propriétés, qui consiste en ce qu'ils sont différem- ment modifiables par leurs différentes faces latérales, quand ils ont été convenablement modifiés par la réflexion ou la réfraction. C'est ce que Malus a nommé la polarisation de la lumière, (biot.) LUMIÈRE ZODIACALE. On a donné ce nom à une lumière foible qui a ordinairement la forme d'un cône dont la base est tournée vers le soleil , et le sommet vers le zo- diaque. Cette lumière se montre principalement vers la fin de l'hi- ver ou au commencement du printemps , presque jamais pen- dant l'automne. On l'aperçoit quelquefois avant le lever du soleil , quelquefois après son coucher. Enfin , elle est plus vi- sible pour les peuples situés entre les tropiques , que pour ceux qui sont situés au voisinage des pôles, (lib.) LU MME. Nom norwégien et islandais d'un Plongeon. V. ce mot. (v.) LUMMICK. Les habitans de la Laponie suédoise don- nent ce nom au Campagnol lemming, qui est appelé goddesa- pun par ceux de la Laponie danoise, (desm.) LUM-NAO-HIAM. Nom du Camphrier (laurus cam- phora , L.) en Chine. En Cochinçhine on l'appelle laong-nao. C'est un grand arbre aussi commun à la Chine qu'au Japon. On en retire le camphre par sublimation. Son bois sert à faire des coffrets et des boites qui préservent les objets qu'on y ren- ferme de l'attaque des fourmis blanches; elles fuient l'odeur du camphre que ce bois exhale, (ln.) LUMPENERZ (Mine de chiffon) , ou ZUNDERERZ (Mine semblable à l'amadou). C'est, dit M. Beurard , une sorte d'asbeste tressée, d'un brun rougeâtre, entremêlée d'ar- gent jusqu'à environ quinze centièmes , et qui ne s'est encore trouvée qu'à Clausthal au Hartz, dans les mines dites de Do- rothée et de Caroline. Il paroît , ajoute ce savant , que l'on a aussi donné ce nom à une mine de fer oxydé rouge , mé- langée d'argent et de manganèse. Ce sont précisément des échantillons de cette dernière mine du Hartz , qu'on voit dans les collections de Paris, sous le nom de zundererz. (ln.) LUMPS , lumps. Sous-genre établi parmi*les Cyclopte- res, par Cuvier, pour placer 1 espèce de ce nom et deux ou trois autres. Ses caractères sont : deux nageoires dorsales , la première peu visible et à rayons simples , la seconde vis-à-vis de l'anale et à rayons branchus. (b.) LUM-YEN. Nom chinois du longan , espèce de Litchi. V. Cay-nhon et Euphoria. (LN.) - LUNAIRE, lunaria. Genre de plantes de la tétradyna- mie siliculeuse et de la famille des crucifères, qui a pour ca- 2^o L U N raclères : un calice de quatre folioles ovales-oblongues , ob- tuses, concaves, caduques, dont deux, opposées , ont la base gibbeuse ; une corolle de quatre pétales entiers , obtus et on- guiculés ; six élamines, dont deux plus grandes dépassent le calice; un ovaire supérieur, pédicellé , lancéolé, surmonté d'un style court, à stigmate obtus; une silique très-grande, pédiculée , plane , ordinairement elliptique , entière , droite , biloculaire , bivalve , polysperme , terminée par le style qui persiste. Les semences sont peu nombreuses , réniformes , comprimées et disposées sur des réceptacles filiformes qui partent des sutures. Ce genre , auquel celui appelé Ricotie est réuni par quel- ques auteurs , renferme deux plantes à feuilles simples, alter- nes ou opposées , et à Heurs disposées en panicules. L'une , la Lunaire vivace , a toutes ses feuilles pétiolées , les siliques elliptiques et lancéolées. Elle est vivace. Elle vient naturellement dans les contrées méridionales de l'Europe. Ou la cultive dans les jardins des curieux, moins à cause de ses fleurs , quoique odorantes , qu'à raison des panicules brillan- tes, argentées et comme satinées , que forment les cloisons de ses silicules lorsque les valves s'en sont séparées. La Lunaire annuelle a les feuilles supérieures sessiles , et les silicules presque rondes. Elle est annuelle , et se trouve dans les mêmes contrées que la précédente. On la cultive éga- lement et même plus communément dans les jardins d'agré- ment, où elle est connue sous les noms de satiné, satin blanc, passe-salin , médaille et bulbonach. On a attribué à ses semences des vertus incisives , détersives , apéritives , vulnéraires , diu- rétiques , antiépileptiques et anlihydrophobiques ; mais elles ne sont actuellement d'aucun usage. Ses feuilles sont acres , ainèreset échauffantes. On mange sa racine en salade comme celle de la Campanule raiponce, (b.) LUNAIRE. Espèce d'OsMONDE, Osmunda lunaria. (pESM.) LUNARIA de Pline. Plante qui paroît avoir dû ce nom à ses siliques, ou fruits ayant la forme orbiculaire de la lune. Notre lunaire des jardins est probablement le lunaria de Pline ; c'est ce qui lui a fait donner ce même nom par les botanistes. On a encore nommé lunaria les espèces de fougères à grap- pes qui croissent en Europe et qui appartiennent au genre Os- monde de Linnseus ou Rotrychie de Willdenow, parce que les segmens des frondes de ces plantes sont en forme de crois- sans. On Ta donné aussi : i.° aux espèces àlu'ppocrépide, parce que les gousses de ces plantes offrent des échancrures en forme de croissant ; a.0 à la luzerne radiée , parce que ses légumes imi- tent aussi le croissant de la lune ; 3.° à lapélécine (bisserula pe- lecinus) dont les légumes très-minces et plats sont bordés de L U N a4i dentelures arquées ; 4° à la soldanelle alpine à cause de se» feuilles qui sont orbiculaires ; 5.° aux biscuielles, parce que leurs silicules ressemblent à deux petites lunes accolées, et à plusieurs autres plantes, principalement de la famille des cru- cifères. On présume que l'espèce dite lunaria magorum par Lobel, est le rûmcjc lunaria de Linnseus. Le genre lunaria de Tournefort n'est pas le même que celui de Linnœus; il comprend, outre le lunaria, Lino. (Voyez LU- NAIRE) , qui ne renferme que deux espèces , quelques plan- tes que les botanistes rapportent soit au cheiranthus , soit au draba avec Lamarck, soit à Yalyssum avec Linnseus. Miller y réunissoit Je genre ricotia. Les espèces de lunaires de Linnœus sont nommées viola, lunariœ par C. Bauhin, à cause de la res- semblance de leurs fleurs avec celles de la julienne et des gi- roflées , et à cause de leurs siliques. (ln.) LUND, LUNDA. Noms du Macareux, aux îles Féroë; Lund-toelier est celui du jeune, (v.) LUNDFULY. C est, dans le "Voyage en Norwége et'en Laponie par de Buch , le nom que le macareux proprement dil porte en Norwége. (v.) LUNE. Voyez Planètes, (biot.) LUNE. Les anciens chimistes donnoient ce nom à 1' Ar- gent. Ils appeloienl lune cornée , le muriale d'argent ; cristaux de lune , le nitrate d'argent cristallisé dont on fait la pierre in- fernale , etc. V. Argent, (pat.) LUNE, Cephalus. Genre de poisson* établi aux dépens des Tétraodons. 11 a pour caractères : corps extrêmement com- primé , à queue comme tronquée; bouche petite, à os des mâchoires , unis , sans dents , réunis ou divisés en deux pièces. Le Tétraodon lune sert de type à ce genre, (b.) LUNE DE MFJR. V. l'article précédent, (b.) LUNE D'EAU. Ce nom éloit anciennement donné au Né- nuphar blanc, (ln.) LUNETiEKE, Biscutella. Genre de plantes de la télra- dynamie siliculeuse et de la famille des crucifères , qui pré- sente pour caractères : un calice de quatre foiioles ovales , lancéolées, colorées, caduques et gibbeuses à leur base ; une corolle de quatre pétales onguiculés , oblongs et obtus; quatre étamines, dont deux plus courtes ; un ovaire supé- rieur , comprimé , orbicolaire , cchancré , surmonté d'un style à stigmate obtus; une srticule droite, plane, très-com- primée , echancrée , biloculaire, bivalve : a loges mono- spermes , adnées latéralement à la base du style , qui fait l'office de cloison. Les semences sont orbiculaires , et oc- cupent le centre de chaque loge. XY1II. ?G 2£2 L U N Les lunciières auxquels Gaertner a réuni la Ricotie, sont des plantes à feuilles simples , alternes , el à fleurs dispo- sées en grappes terminales, remarquables par leurs silicules qui ressemblent à une paire de lunettes. On en compte près de trente espèces, presque toutes annuelles et presque toutes indigènes à l'Europe. Les principales de ces espèces sont : La Lunetière auriculée , dont le calice est bossu des deux côtés, et les lobes de la silicule se rapproebant du style dans leur partie supérieure. Elle est annuelle, et se trouve dans les parties méridionales de l'Europe. La Lunetière de la Pouille a les feuilles ovales, cunéi- formes, dentelées, les silicules granulées sur leurs bords , et la tige rude au toueber. Elle est annuelle , et se trouve dans les parties méridionales de l'Europe. La Lunetière lisse, quia les feuilles oblongues, sinuées, dentées, les pétales auriculés à leur base , les silicules unies, et bordées d'une membrane. Elle est annuelle , et se trouve dans les parties méridionales de l'Europe. La Lunetière toujours verte a les feuilles linéaires , lancéolées, veiues, presque entières, les silicules hérissées. Elle est vivace, et se trouve en Espagne et dans le Levant. (B.) LUNETTE (la) , Vespeiiilio perspicittalus , Linn. Espèce de Chéiroptère de l'Amérique méridionale qui appartient au genre Phyllostome. V. ce mot. (desm.) LUNGENSTE1N ou TRASS. Nom allemand d'un Tuf volcanique commun sur les bords du Rhin , du côté d'An- dernach. (ln.) LUNOT. Coquille, probablement du genre des iellines , qui est figurée pi. 17 de V Histoire des Coquilles du Sénégal, par Adanson. Elle fait partie de son genre Cap , qui ren- ferme des espèces appartenant à plusieurs genres dans Lin- nçeus. V. au mot Telline. (b.) LUNOTTE. Ancien nom de la Linotte , en France. OO LUNULE. On nomme ainsi une impression ordinaire- ment profonde , qui est placée au-delà de la face postérieure de quelques coquilles bivalves, et dont chaque valve présente la moitié. V. au mot Coquille, (b.) LUNULE. C'est le Diodon mole, (b.) LUNULE. Poisson du genre Pleuronecte. (b.) LUNULITE, lunuli/es. Genre établi par Lamarck parmi les polypiers. foraminés. Ses caractères sont : polypier pier- reux, libre, orbiculaire , aplati, convexe d'un côté , con- L U P É& cave de l'autre; la surface convexe , rayônnée , avec des po- res entre les rayons ; la surface concave , ridée ou sil- lonnée, Lamarck indique deux espèces de ce genre, toutes deux se trouvant fossiles aux environs de Paris. Je les ai possé- dées. L'une d'elles est figurée pi. 2 du Mémoire de Cuvier et Brongniart sur la Géographie minéralogique des environs de Paris. Il est observé à l'énumération des objets figurés sur cette planche , que ce fossile est toujours terminé par un grain de quarz qui a servi de point d'appui à ses comraencemens. (B.) LUOREES, luorea. Genre de plantes établi par Necker aux dépens des Sainfoins. Ses caractères sont : légume mo- nosperme ou disperme , accompagnée de bractées strobili- formes. Les Sainfoins strobilifère et agréable servent de type à ce genre, qui a aussi été appelé Flemmengie. (b.) LUPARIA de Fragus. C'est 1' Aconit tue-loup ( aconi- fjum lycoctonum , L.). (LN.) LUPASSOU. On nomme ainsi le Centropome loup. (B.) LUPE,/u/j«, Léach. Genre de crustacés. V. Portune, (l.) LUPEGO. Nom languedocien de la Huppe ( upupa epops ). (DESM.) LUPÉRE, lupenis. Genre d'insectes de l'ordre des co- léoptères, section des tétramères , famille des cycliques, tri- bu des galérucites. Les lupères, placés parLinnœus avec les chrysomèles et avec les criocères par Fabricius, ont été distingués par Geoffroy, et ensuite par Olivier , comme un genre propre. Par leurs antennes insérées entre les yeux et très-rapprochées à leur origine , ils s'éloignent des chrysomèles , et se rapprochent des adories, des galéruques et des altises ; mais ils ne diffèrent des galéruques que par leurs antennes aussi longues ou plus longues que le corps , et dont les articles sont allongés et presque cylindriques. Les lupères sont de petits insectes dontle corps est mou, et qui se trouvent sur les feuilles des ormes et des autres ar- bfes. Quoique leur démarche soit lente , ils volent assez bien. La larve est assez grosse; courte et un peu ovale ; elle a sept pattes et une tête éçailleuse. Le reçte de son corps atf L U P est mou et d'un Idanc sale ; elle se nourrit des feuilles de l'orme et de quelques autres arbres. Le LupÈRE FLAVIPÈDE , Luperus flavipes , Oliv. , Col. , t. £ , n.° 75 bis , pi. 1 , fig. 1, se trouve aux environs de Paris; il n'a guère que deux lignes de long ; le corps est noir ; les antennes sont noires, beaucoup plus longues que le corps , dans le mâle : guère plus longues que le corps et fauves à là base, dans la femelle ; le corselet est noir dans le mâle, rou- geâtre dans la femelle ; dans les deux sexes les élytres sont noires et les pattes sont fauves , avec la base des cuisses noire, (o. L.) LUPHA.En grec moderne , c'est le Foulque, (v.) LUPIN, Lupinus, Linn. (diade/phie décandrie). On donne ce nom à un genre de plantes de la famille des légumineuses, qui comprend environ dix-sept espèces annuelles ou vivaces, la plupart étrangères à l'Europe. Le caractère distinctif de ce genre , est d'avoir : des feuilles ou folioles disposées cir- culairement sur un pétiole commun ; un calice à deux seg- mens entiers ou dentés; une corolle papilionacéeà étendard rond en cœur, à ailes presque ovales , plus larges que la ca- rène, à carène faite en faux et divisée à sa base ; dix étami- nes diadelphes , à anthères dont cinq sont oblongucs et cinq arrondies; une gousse coriace, comprimée, allongée, renfer- mant plusieurs semences. Les folioles des lupins sont entières; elles se plient ordi- nairement en deux au coucher du soleil, de manière à rap- procher leurs bords l'un de l'autre, et s'inclinent en même temps vers la terre , penchées sur leur pétiole; leurs fleurs, communément grandes , belles , sont disposées en épis ter- minaux. Parmi les vingt-quatre espèces de ce genre , nous n'en ci- terons que six , une vivace et cinq annuelles. Celles dont nous ne faisons point mention sont peu connues. Le Lupin vivace , Lupinus perennîs , Linn., si bien décrit par Miller, croît en Virginie et dans d'autres parties septen- trionales de l'Amérique. Il a une racine traçante, des feuilles alternes , composées de huit à dix folioles ovoïdes allongées, et des Heurs disposées en épis longs et clairs aux extrémités des tiges , d'un bleu pâle , médiocrement grandes avec un ca- lice court et velu , dénué d'appendices , et divisé profon- dément en deux lèvres, l'une échancrée, l'autre entière. On multiplie ce lupin de graines ; on doit les semer en place. Quand il se trouve dans un sol léger et sec, ses racines subsis- tent plusieurs années. Le Lupin velu , ou le grand Lupin bleu, Lupinus pilo- L Tî P a*5 sus, Lînn. Ce n'est point le lupin velu de Lamarck , mais son lupin pileux , n.° 6. On confond souvent ces deux es- pèces. Celle dont il s'agit ici , est une superbe plante d'or- nement , remarquable par l'élégance de son port et de son feuillage , et par ses belles fleurs. Ette s'élève à deux ou trois pieds ; a une tige forte , cannelée , couverte d'un duvet mou et brunâtre , et qui se divise en plusieurs petites bran- ches garnies de feuilles alternes, composées de sept à dix ou onze folioles faites en spatule. Les fleurs naissent au som- met des tiges et des rameaux, sur de courts épis ; lorsqu'elles s'épanouissent, le milieu de la surface extérieure de l'éten- dard est blanc , mais il se colore bientôt aprèsifu pourpre. Les calices sont munis de deux petits appendices, et parta- gés en deux lèvres, dont la supérieure est échancrée et l'in- férieure entière. Les semences sont grosses, comprimées sur les côtés, fort rudes , et d'un brun rougeâtre. On croit ce lupin originaire des Indes. Il est cultivé dans les jardins. On le sème en mars et avril ; il aimeJÉfte exposi- tion chaude et une terre substantielle point trop^ramide. Il fleurit communément en juin et juillet. 11 y a une variété de cette espèce à fleurs couleur de chair , qu'on appelle lupin rose. Le Lupin varié , ou le Lupin semi -verticillé , ou le Lupin SAUVAGE, Lupinus varius , Linn.; seme '- verticillatus , Lam. On l'appelle vulgairement le petit iupin bleu. On le trouve dans le midi de la France, en Italie , en Sicile. Il a plusieurs rapports avec le précédent. Il en diffère par ses feuilles composées d'un nombre de folioles moins considéra- ble ; par ses calices, dont la lèvre inférieure , au lieu d'être entière , est ordinairement divisée en trois petites dents , avec deux appendices aussi de chaque côté; enfin par ses fleurs , qui ne forment qu'un demi-verticille. D'ailleurs il fleurit dans le même temps que le lupin velu , se sème et se cultive de la même manière , et quoique très-inférieur à lui en beauté, il peut encore figurer agréablement dans un jardin. Le Lupin a feuilles étroites,Zw/k'/«/s angustifolius,Linn., originaire de l'Espagne et de l'Italie méridionale. Il est re- marquable par ses folioles linéaires. Ses fleurs bleues , à peine pédicellées , ont deux appendices à leur calice , dont la lèvre inférieure est entière et la supérieur** profondément échancrée. Le Lupin jaune , Lupinus luteus , Linn. C'est , de toutes les espèces , la plus agréable à cultiver , à cause de la bonne odeur de ses fleurs, qui approche beaucoup de celle de la girotiee de muraille. Ce lupin croît naturellement en Sicile , E;6 L U P nn Italie, dans le midi de la France ^ il s'élève à la hauteur d'environ un pied , avec une tige branchue, garnie de feuilles alternes , coipposées de sept à neuf folioles étroites et ve- lues. Ses fleurs sont petites , jaunes , et disposées en épis courts ; leur corolle est médiocrement grande, et leur calice accompagné d'appendices avec une lèvre supérieure échan- crée , et une inférieure partagée en trois petites dents à son extrémité. La gousse plate et velue renferme quatre à cinq semences d'un blanc jaunâtre , et panachées de taches noires. Cette plante fleurit en même temps que la précédente, mais ses fleurs se succèdent pendant long-temps. Le Lupjp BLANC ou le LuPIN CULTIVÉ, Lupinus albus , Linn. Cette espèce, qui étoit connue des anciens, est la plus intéressante de toutes , parce qu'elle peut être employée comme aliment, comme fourrage, comme engrais , et même comme plante d'ornement. Elle a une racine ligneuse et fibreuse, une tige droite, divisée en petits rameaux velus , garnis de feuilles alternes , composées de cinq à sept folioles droites et oblongues; les fleurs sont blanches et assezgrandes; leur calice , dénué d'appendices, se .partage en deux lèvres T dont l'inférieure est à trois dents et l'autre entière. A ces fleurs succèdent des gousses coriaces , contenant chacune cinq à six semences rondes , plates, blanchâtres en dehors t jaunâtres en dedans , et très-amères. Elles doivent cette amertume à leur»écorce. Ce lupin, selon Miller, est originaire du Levant; il croît, dit-on , spontanément en Italie et en Espagne. Il fleurit en juillet , et ses semences mûrissent en automne. On le cultive dans les parties australes de l'Europe; il a l'avantage de réus- sir dans des sols pauvres, maigres, caillouteux et sablon- neux. Au rapport de Sauver, on mange, à Ounalaska, la racine dune espèce de lupin dont la fleur est très-belle, (d.) LUPINASTER. Ce genre , établi par Buxbaum , réuni par Linnœus axxtrifuliuin , rétabli par Adanson et Moench, sous le même nom , est adopté par M. Persoon sous celui de pentaphyllon. ( V . ce mot. ) Ce nom lui vient de ce que l'espèce qui le compose a les feuilles formées de cinq folioles disposées comme celles des feuilles des lupins, (ln.) D'après Moench, ses caractères sont : calice campanule à cinq dents sétacées , dont une placée sous la carène; stig- mate en crochet ; gousse cylindrique sans nœud, à plusieurs semences, (b.) LUPINELLA. L'un des noms italiens du Sainfoin. (LN.) L U P 2/7 LUPINELLE. Nom vulgaire du Trèfle incarnat, (b.) LUP1NUS. Diminutif de lupus. Nom lalin du loup. Les Latins donnoient ce nom au lupin qui est le thermos des Grecs, parce que le lupin dévore la terre où il est cultivé, ainsi que le loup dévore les animaux qu'il rencontre. Pline , Dioscoride et Galien distinguent le lupin cultivé du lupin sau- vage ; le premier , est le Lupin blanc fV. à l'article Lupin); c'est celui que Virgile met au rang des végétaux qu'on doit éviter de cultiver tous les ans dans les mêmes champs, parce qu'ils les épuisent bientôt. Le lupin sauvage est moins connu,; peut-être est-ce le même que le précédent , ou même le Lupin varié ; mais il n'est nullement probable que ce soit TEsparcette (Hedvsarum onobrychis, L, ), ou IOrobe noir, comme on l'a avarire. Le lupin termis de l'Egypte est sans doute l'un des lu- pinus de Théophraste ou de Dioscoride. La culture du lupin est ancienne en Egypte. Les habitans de cette contrée font usage du charbon obtenu en brûlant les liges du lupin ; comme du meilleur charbon qu'on puisse employer à la fabrication de la poudre à canon. Les espèces de lupînus d'Europe etd' Afrique portent ce même nom dans les anciens ouvrages de botanique- Ce genre créé par Tournefort, fut d'abord peu nombreux en espèces. Peut-être que celles à feuilles simples ne lui appartiennent pas , elles demandent à être examinées. V. Lupin. (ln.) LUPON. Petite coquille du genre des porcelaines , qui se trouve sur la côte du Sénégal , et qui est figurée pi. 5 de ï His- toire des Coquilles de ce pays , par- Adanson. Voy. au mot Por- celaine, (b.) LUPOGE. Un des noms de la Huppe , dans Belon. (v.) LUPUL1NA. Nom donné par Linnœus à la section de son genre irifolium , qui renferme les espèces dont l'éten- dard de la corolle est réfléchi, ce qui donne aux petites têtes de fleurs quelque ressemblance avec les grappes de fruits du Houblon, lupulus en lalin. Quelques-uns de ces trifolium ont été simplement appelés lupulinum par Ruppius, Rivin, etc. (LN.) LUPULINE. Espèce du genre Luzerne, (b,) LUPULO. Nom du Houblon, en Italie, en Espagne et en Portugal, (ln.) LUPULUS et LUPUS SALICTARIUS de Pline. Ces deux noms désignent le Houblon , chez les anciens ; ils signifient petit loup et loup des saules. En effet, le houblon croît naturellement dans les lieux humides plantés de jeunes saules , qu'il étouffe en s'entortillant autour de leurs branches. Les botanistes ont appliqué au houblon, le nom de 248 T TT T lupulus , jusqu'à Linnseus qui lui donna celui de humulus , en en faisant, avec Tournefori, un genre distinct de celui du chanvre , cannabis , avec lequel Adanson le réunit. Le nom de lupulus a été étendu au guuanla domingensis par Plukenet , et au dalecliampia a larges feuilles par Plumier. Le trèfle des champs ( Triflol. agrarium ) est le lupulus sauvage de Thalius. (LN.) LUPUS. Le Loup , en latin. C'est aussi le Choucas, (s.) LLTS. Nom hébreu de 1' Amandier. Selon Forskaël, cet arbre porte, au Caire , le nom de lauz. (ln.) LUSCAMRRO. V. Luzato. (desm.) LUSCÏNÏA. Nom latin du Rossign^. (s.) LU3CÏNIOLA. Dans les ouvrages de quelques natura- listes qui ont écrit en latin , c'est la Fauvette des bois. V. au mot. Fauvette, (s.) LUSCIOLA. C'est ainsi que Varron a appelé le Rossi- gnol, (s.) LUSSÈQ et HAMSCHED Noms arabes delà Forska- LÉE tenace , Forskalea tenacissima , L., le caidbeja adhèrent de Forskaël. (ln.) LUSSÏ. On donne , à Nice, le nom de lussi à I'Ammo- dyte appât et à la Sphyrène spet. (desm.) LUSTRE D'EAU. Nom vulgaire de THottone des MARAIS. On donne aussi le même nom à la Charagne. (b.) LUSTRO. En languedocien, c'est le nom de 1' Huître. (desm.) LUTAIRE, Lutaria. Genre de plantes de la famille des algues, première tribu ou section, les Iliudées , substance grenue ou filamenteuse enveloppée dans une matière gé- latineuse. Ses caractères sont : de porter sur son enveloppe géla- tineuse des filamens articulés , entremêlés de corpuscules ovales. Les espèces de ce genre , confondues avec les Conferves par quelques auteurs , se trouvent au bas des vieux murs om- bragés ou au fond des mares , des dépôts d'eau , lorsque le liquide en est presque entièrement absorbé, (p. B.) LUTEA , LUTEUS , LUTEOLA. Noms latins du Loriot. Quelques auteurs modernes ont aussi applique le nom de lutea au Verdier. (s.) LUTEA pour Lutea-herba (Herf)* à jaunir). Ce nom a été L U T 2^9 donné à plusiews espè ces de réséda , employées dans la tein ture en jaune, (ln.) LUTEOLA. Tournefort sépare du réséda les espèces qui ont les feuilles entières et les capsules profondément di- visées et presque à trois cornes. Ce genre n a pas élé adopté. Il a pour type le reseda luteola, Linn. ", ou G AUDE. V. Lutum. (ln.) LUTEUS. V. Lutea. (s.) LUTH. Nom spécifique d'une Tortue marine, (b.) LUTHEUX ou Lutheur. L'un des noms vulgaires du Cujelier ou Alouette lulu. (s.) LUTIK. Nom que les Tartares Irkulz donnent à l' ACO- NIT TUE-LOUP. (LN.) LUTJAN , Lufjanus. Genre de poissons établi par Bloch T et adopté par Lacépède dans la division des Thoraciques. 11 offre pour caractères : une dentelure a une ou plusieurs pièces de chaque opercule ; point de piquant à ces pièces ; une seule nageoire dorsale ; un seul barbillon ou point de barbil- lons aux mâchoires. Ce genre est principalement formé aux dépens des Per- cnES, des Labres, des Spares deLinngeus,etdesANTHiAS,des Hymnocéphales de Bloch. Il se coordonne avec eux et con- court à éclaircir la grande famille dont il fait partie. Les es- pèces qu'il comprend se montent à soixante -treize. Ce sont en général des poissons d'une médiocre grandeur, munis d'ar- mes plus propres à la défense qu'à T'attaque , parés de cou- leurs brillantes , et fournissant une nourriture aussi agréable au goût que saine pour les estomacs délicats ; mais ils sont en général trop peu abondans pour donner lieu à une pêche im- portante pour le commerce. Cuvier a séparé de ce genre toutes les espèces qui ont des dentelures au préopercule , et point de piquant à l'opercule , pour en former le genre Diacope. Il a également établi à ses dépens le genre Pristipome. Le sous -genre Crénilabre , établi par Cuvier parmi les Labres, prend quelques espèces dans celui-ci, telles que le chrysops , Verytroptère , le verddtre , le cinq taches , etc. Lacépède divise les luljans en trois sections : i.° Ceux qui ont la nageoire de la queue fourchue ou en croissant. a.0 Ceux qui ont la nageoire de la queue arrondie ou tron- quée net. 3.° Ceux qui ont la nageoire de la queue divisée en trois lobes. 2 5o L U T L'espèce la plus importante à connoître dtns la première division est ; Le Lutjan VIRGINIEN, Sparus virginicus, Linn., qui a onze rayons aiguillonnés et seize rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et dix articulés à la nageoire de l'anus ; des raies longitudinales bleues ; deux bandes trans- versales brunes, l'une sur la tête , et l'autre sur la poitrine. Il habite la mer qui baigne les côtes de l'Amérique septen- trionale. Le Lutjan anthias , labrus anthias , Linn., a dix rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et six rayons articulés à l'anale ; le se- cond aiguillon de la dorsale très-long ; la couleur générale rouge. Voyez pi. E 3o où il est figuré. Il est connu sous le nom de barbier, sur nos côtes. On le trouve sur les côte* de la Méditerranée et sur celles d'Amérique. 11 a été connu des Grecs anciens , qui l'appeloient poisson sacré ', beau poisson , et qui , à ce qu'il paroît . faisoient grand cas de sa chair. Sa tête est courte , comprimée et écailleuse ; sa mâchoire infé- rieure est un peu plus longue que la supérieure , et tout « deux sont garnies de dents écartées, entre lesquelles il y en a de plus petites ; sa langue est lisse ; ses narines n'ont qu'une ou- verture; son opercule antérieur est dentelé; le corps est étroit» rouge pâle, et couvert d'écaillés dures ; ses nageoires sont gé- néralement longues et terminées en pointe. Ce lutjan , qui parvient quelquefois à plus de deux pieds de long , vit de petits poissons , de crustacés , etc. , et se prend à la ligne entre les rochers des îles de l'Archipel. Oppien et Pline ont décrit la manière dont on le pêchoit de leur temps, et ont , comme ils le font souvent , mêlé des particularités ex- traordinaires à leurs récits. Le Lutjan de l'Ascension, Perça Ascensionis , Linn. , a onze rayons aiguillonnés et seize rayons articulés à la nageoire du dos ; quatorze rayons à l'anale ; huit rayons à chaque tho- racine ; les écailles dentelées ; deux dents plus grandes que les autres ; la partie supérieure rougeâtre , l'inférieure blanchâ- tre. Il se trouve dans les mers voisines de l'île de l'Ascension. Le Lutjan stigmate , Perça stigma , Linn. , a dix -huit rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale ; neuf rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire de l'anus ; une empreinte sur chaque opercule ; des filamens aux rayons de la dorsale. Il habite dans la mer des Indes. Le Lutjan strié , Perça striala, Linn. , a treize rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et huit articulés à celle de l'anus ; le LUT aSi second rayon de L'anale très-fort. On le pêche sur les cotes de l'Amérique septentrionale. Le Lutjan PENTAGRAMME, Perça lineata, Linn. , a dix-sept rayons aiguillonnés et seize rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à la nageoire de l'anus ; des filamens aux rayons de la nageoire du dos ; cinq raies longitudinales alternativement blanches et brunes. On ne connoîl pas sa patrie. Le Lutjan argenté , Perça argenlea , Linn. , a douze rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la nageoire de l'anus; les orifices des narines tubuleux: les dents très-effi- lées ; la couleur générale d'une blancheur éclatante ; une ta- che noire sur la partie antérieure de la nageoire du dos. On le trouve sur les côtes d'Amérique. Le Lutjan SERRAN , Perça cabrilla , Linn. , a dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à l'anale ; les dents du milieu des mâchoires aiguës et plus petites que les autres ; les côtés de la tête rouges ; des raies longitudinales, rouges ou jaunes et violettes. On le pêche dans la Méditerranée. Le Lutjan écureuil , Perça formosa , Linn. , a douze rayons aiguillonnés et dix -sept rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et neuf articules à celle de l'anus ; la dor- sale échancrée ; des raies bleues sur la tète. Il est figuré dans llloch , pi. 3a3 , et dans le Buffon de Deterville , vol. 4- j pag. i5y. 11 l'est aussi , mais mal , dans Catesby , vol. 2 , pi. 6. On le trouve dans toutes les mers des pays chauds. C'est un très-beau poisson. Le Lutjan jaune a huit rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à l'anale ; les deux mâchoires également avancées : les dents granuleuses ; le corps élevé ; la couleur générale ar- gentée; desraieslongitudinalesdorees.il est figuré dansBloch, pi. 24.7 , et dans le Buffon de Deterville , vol. 5 , pag. 238. On le pêche dans la mer des Antilles. Le Lutjan œil d'or a onze rayons aiguillonnés et qua- torze rayons articules à la nageoire du dos , trois rayons ai- guillonnés et treize rayons articulés à celle de l'anus ; les deux mâchoires également avancées ; les dents petites, aiguës , et séparées les unes des autres ; l'iris large et doré; la couleur générale argentée , le dos violet. Il est figuré dans Bloch, pi. 248 , et dans le Buffon de Deterville , vol. 3 , pag. 246. On ignore sa patrie. Le Lutjan a nageoires rouges a onze rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillon- a52 LUT nés %t neuf rayons articulés à l'anale ; les deux dents de de- vant de la mâchoire supérieure plus longues et plus grosses que les autres ; la partie antérieure du palais hérissée de très- petites dents ; un seul orifice à chaque narine ; la couleur gé- nérale argentée , le dos brun; les nageoires rouges. Il est fi- guré dans Bloch , pi. 24.9, et dans le Buffon de ûeterville , vol. 3 , pag. 24.6. Il vit dans les mers du Japon. .Le Lutjan hamrur a dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguil- lonnés et seize rayons articulés à l'anale ; la caudale en crois- sant ; la lèvre supérieure extensible , une rangée de dents auprès du gosier ; le bord des écailles membraneux; la cou- leur générale d'un rouge de cuivre. On le pêche dans la mer Rouge. Le Lutjan diagramme , Verra dlagramma, Linn., a neuf rayons aiguillonnés et dix-neuf rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale en croissant; les écailles dures et dentelées ; la dorsale échancrée ; la couleur générale blan- che ; des raies longitudinales brunes ; deux raies obliques et brunes sur la nageoire de la queue. Il est figuré dans Bloch , pi. 32o , dans le Buffon de Delerville , vol. 4- > pag- *5o , sous le nom iïantlnas diagramme, et dans plusieurs autres ouvrages. Il habite la mer des Indes , et parvient à plus d'un pied de long. Sa chair est grasse, ferme et fort estimée. Le Lutjan bloch a neuf rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale en crois- sant ; le devant de la letc dénué de petites écailles ; les dents des deux mâchoires courtes et recourbées , celles de la mâ- choire d'en haut répondant aux intervalles de celles d'en bas ; le dos arrondi ; le ventre caréné ; la couleur générale blan- che ; le dos jaunâtre ; des bandes étroites, transversales et bleues placées au-dessus de la ligne latérale ; des raies jaunes et longitudinales situées au-dessous de cette même ligne. Il est figuré dans Bloch , pi. 24.5 , et dans le Buffon de Deter- ville , vol. 3 , pag. 238 , sous le nom de lutjan lutjan. On le trouve au Japon. Le Lutjan verrat a douze rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillon- nés et dix rayons articulés à celle de l'anus ; la caudale en croissant; le museau proéminent; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; quatre grandes dents pointues et recourbées, placées sur le devant de chaque mâchoire; la partie supérieure de l'animal d'une couleur pourpre ou vio- lette ; l'inférieure argentée. Il est figuré dans Bloch , pi. 255 , L TT T a53 et dans le Buffon de Deterville , vol. 3, pag. 270. Il vient du Japon. Le Lutjan macrophthalme a dix rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons ai- guillonnés et seize articulés à celle de l'anus ; la caudale en croissant ; les yeux très-grands ; toute la tête revêtue de petites écailles ; un seul orifice à chaque narine ; l'anus beaucoup plus près de la tête que de la caudale ; le dos jaunâtre ; le ven- tre blanc. Il est figuré dans Bloch , pi. 3*9 , et dans le Buffon de Deterville, vol. 4i Pag- I44 ■> sous le nom iïanthias. On le pêche dans les mers du Japon , où il parvient à plus d'un pied de long. Le Lutjan vosmaer. a dix rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale en crois- sant ; les deux mâchoires également avancées ; deux orifices à cbaque narine ; la couleur générale rouge; le ventre d'un jaune violet ; une raie jaune , longitudinale, et parallèle à la ligne latérale. 11 est figuré dans Bloch, pi. 3a 1 , et dans le Buffon de Deterville, vol. 4- , pag. i5o, sous le nom tfanthias. Il habite le Japon. Le Lutjan elliptique a dix rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguil- lonnés et sept rayons articulés à la nageoire de l'anus; la caudale en croissant ; toute la tête couverte de petites écail- les ; une ellipse grande et violette sur le dos. Il est figuré dans Bloch, pi. 325, et dans le Buffon de Deterville, vol. 4iP- 161, sous le nom à'anthias rayé (anlhias strialus). On le pêche dans la mer des Antilles. Sa chair est de bon goût et très-di- geslible. Le Lutjan japonais a dix rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguil- lonnés et sept rayons articulés à celle de l'anus; la caudale en croissant; les deux mâchoires également avancées ; toute la tête couverte de petites écailles ; un seul orifice à chaque narine ; !e dos jaune ; le ventre et les nageoires rouges. Il est figure dans Bloch, pi. 325 , et dans le Buffon de Deter- ville, voi. 3, pag. 161 , sous le nom A'anthias. Son nom in- dique sa patrie. Le Lutj an-hexagone a onze rayons aiguillonnés et qua- torze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons ai- guillonnés et treize rayons articulés à celle de l'anus ; la dor-? sale échancrée ; les pièces des opercules dentelées ; des lames crénelées autour des yeux ; plusieurs rangs de dents mousses à chaque mâchoire ; la forme générale présentant de profil •un hexagone allongé. On ignore sa patrie. &5i LUT Le Lutj\n croissant a dix rayons aiguillonnés et qua- torze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons ai- guillonnés et neuf rayons articulés à celle de l'anus ; sept rayons à chaque thoracine ; les deux mâchoires égales ; des dents crochues et fortes à la mâchoire supérieure ; le sommet de la tête dénué de petites écailles; les opercules revêtus d'écaillés semblables à celles du dos ; une tache noire en forme de croissant sur la caudale. Il se trouve dans la mer des Indes , où il a été observé par Mungo-Parck. Le Lutjan galon-d'or a dix rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à l'anale ; un aiguillon tourné vers le mu- seau au-dessous de chaque œil ; une raie longitudinale d'un jaune doré ; la couleur générale blanchâtre. Il se trouve avec le précédent , et a été décrit par le même auteur. Le Lutjan gymnocéphale a huit rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire du dos ; deux ou trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à l'anale ; la tête et les opercules dénués de petites écailles ; la mâchoire in iérieure plus avancée que la supérieure ; la dorsale échancrée; la portion antérieure de cette nageoire très-haute et triangu- laire; le second aiguillon de cette portion antérieure plus long que les autres rayons de cette nageoire du dos. Il se trouve dans la grande Mer entre les tropiques , et est figuré dans Lacépède , vol. 3 , pi. 23. Le Lutjan triangle a trente-six rayons à la dorsale , un ou deux rayons aiguillonnés et dix articulés à l'anale ; la dor- sale un peu échancrée ; la tête et les opercules couverts d'é- cailles semblables à celles du dos ; la mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure; la lèvre supérieure double; une tache foncée , bordée d'une couleur très-claire et trian- gulaire à la base de la nageoire de la queue. Il vit dans les mêmes mers que le précédent , et est figuré dans le même ouvrage , vol. 3 , pi. 24.. Le Lutjan mjcrostome a neuf rayons aiguillonnés et seize rayons articulés à la dorsale ; l'anale en forme de faux ; la tête conique et allongée , l'ouverture de la bouche petite ; une dentelure auprès de la nuque ; les pectorales étroites; un grand nombre de taches foncées, irrégulières et très- petites sur le corps et sur la queue. Il se trouve avec les pré- cédens , et est figuré, comme eux, vol. 2 , pi. 34 de l'ouvrage de Lacépède. Ces trois poissons ont été observés, décrits et dessinés par Commerson pendant son voyage autour du monde. Le Lutjan argenté violet a neuf rayons aiguillonne- et dix rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons ai- LUT ,55 guilionnés et huit rayons articulés à la nageoire de l'anus ; un seul orifice à chaque narine ; lalête et les opercules dénués de petites écailles ; 1.9 caudale en croissant -, le dos violet; les côtés argentés; la '>ste et les nageoires jaunes. Il est figuré dans Bloch, pi. 332, et dans le Bujfonàt Dcterville , vol. 5, pag. i4, sous le nom de gymnocéphale argenté. On -le pêche dans la mer des Indes. Parmi les lutjans de la seconde division , il faut distinguer: Le Lutjan DÉCACANTHE, Labriis strialus , Linn. , qui a dix rayons aiguillonnés et onze articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la nageoire de l'anus; des filamens à la dorsale ; de petites écailles sur la membrane de cette même nageoire du dos ; des raies longitudinales alternativement blanches et brunes. On le pêche dans les mers d'Amérique. Le Lutjan scina , Labrus srina , Linn. , a dix-huit rayons aiguillonnés etdouze rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à l'anale ; les dents an- térieures très-grandes ; un enfoncement entre les yeux ; la ligne latérale interrompue; le corps varié de verdàtre , de blanc et de jaune. 11 se pêche dans les mers d'Arabie. Le Lutjan LAPINE, Labrus lapina, Linn., a quinze rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et douze articulés à l'anale ; une petite bosse au-devant des narines ; la dernière pièce de chaque opercule échancrée ; le dos brun ; le ventre blanchâtre ; les côtés d'un vert jaunâtre ; trois raies longitudinales composées chacune d'une double rangée de petites taches rouges. Il ha- bite la mer Rouge. Le Lutjan rameux , Labrus rarnentosus , Linn. , a neuf rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à celle de l'anus ; les mâchoires également avancées ; la lèvre supérieure extensible ; quatre dents quatre fois plus grandes que les autres , au milieu de chaque mâchoire ; la ligne laté- rale élevée et rameuse vers le haut ; les filamens des premiers aiguillons de la nageoire du dos deux fois plus longs que le rayon; les écailles grandes , arrondies, non dentelées. Il ha- bite avec les précédens. Le Lutjan œii.lé , labrus ocellatus , Linn. , a quatorze rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et douze articulés à l'anale ; le dos d'un brun "jaunâtre ; des raies bleues sur la tête ; une tache bleue allongée , bordée de rouge , au-dessus et au-des- sous de laquelle aboutit un trait écarlate , et placée derrière et auprès de chaque oeil. 11 se trouve avec les précédens. 256 L U T Le Lutjan bossu, Labrus gi'bbus , Linn., a seize rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et onze articulés à l'anale : la caudale arrondie ; les écailles grandes; la nuque et le dos trés-élevés-, la couleur générale variée d'or et d'azur; un croissant d'une couleur fon- cée au-dessus des yeux; les nageoires du dos et de l'anus d'un vert de mer tacheté de noir. On le pêche sur les côtes d'An- gleterre. Le Lutjan olivâtre , Labrus olwaceus, Linn. , a quinze rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à l'anale ; trois rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la dorsale ; les dents de devant aiguës ; les deux du milieu éloignées l'Une de l'autre ; la couleur générale d'un vert d'olive ; une tache bleue et bordée de rouge à l'extrémité de chaque opercule ; une tache noire presque au bout de la queue. Il habite la Mé- diterranée. Le Lutjan brunnich. Labrus fusais, Linn., a seize rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la nageoire de l'anus; la tête pointue; l'ouverture de la bouche petite; la couleur générale brune ; des raies bleues et tortueuses sur la tête; des raies et des taches bleues sur le corps et sur la queue. On le trouve dans la Méditerranée. Le Lutjan marseillais , Labrus unimarulalus, Linn. , a quatorze rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la na- geoire du dos; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons arti- culés à celle de l'anus; une seule rangée de dents ;les dents antérieures plus grandes que les autres ; la couleur générale olivâtre , avec neuf ou dix raies bleues et longitudinales de chaque côté, ou présentant une sorte de réseau composé de rouge foncé et d'argenté verdàtre ; les pectorales bleues. Il se trouve avec le précédent. Le Lutjan Adriatique, Labrus adriaticus , Linn.; a dix rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la nageoire du dos , trois rayons aiguillonnés et sept articulés à l'anale; les dents très-menues ; des raies jaunes et obliques sur la tête ; une tache noire vers l'extrémité de la dorsale ; quatre bandes transversales larges et brunes : les thoracines noires. Il habile avec les précédens, et principalement dans l'Adriatique. Le Lutjan magmfique, Ferra nobilis, Linn., a douze rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la dorsale, trois rayons aiguillonnés et dix-sept articulés à la nageoire de l'anus ; la couleur générale argentée; huit b.indes transversales brunes; les rayons aiguillonnés de la dorsale, argentés sur les côtés. Il habile les mers d' Amérique. Le Lutjan polïmne, Perça polymna, Linn., a onze rayons L IT T a5? aiguillonnés et quinze articulés à la nageoire du êos ; deux ou trois rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la na- geoire de l.'anus ; les deux mâchoires également avancées et garnies d'un grand nombre de petites dents; un seul orifice à chaque narine; la tête couverte d écailles petites et dentelées ; la dernière pièce de chaque opercule plus dentelée que la première; la ligne latérale interrompue ; la couleur générale d'un brun clair , avec trois bandes transversales larges, blan- ches et bordées de noir. Il est figuré dans Bloch , pi. 3i6; dans le Buffon de Deterville , vol. 4 , pag. i3i ; et dans quel- ques autres ouvrages. Il habite la mer des Indes. Le Lutjan paupière, Perça palpebrosa , Linn. , a douze rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale ; deux ou trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire anale ; la ligne latérale très-courbe; une tache brune sur l'oeil. Il se trouve dans les mers d'Amérique. Le LutjAN NOIR , Perça atraria , Linn. , a huit rayons ai- guillonnés et trente-trois rayons articulés à la dorsale ; vingt- six rayons à lanale ; la dernière pièce de chaque opercule garnie d'une membrane qui se déchire toujours ; la ligne la- térale droite ; la couleur générale noire ; les nageoires rayées et tachetées de blanc. 11 habite les mers de la Caroline , où. je l'ai observé , décrit et dessiné. C'est le hlack Jisch des habi- tans. Sa chair est médiocre, et cependant se sert une par- tie de lété sur toutes les tables de Charleston On le prend au filet et à l'hameçon amorcé avec des crevettes. Sa lon- gueur est ordinairement d'un pied. Le Lutjan CHRYSOPTÈre, Perça chrysoptera, Linn., a douze rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos ; la dernière pièce de chaque opercule festonnée ; l'ou- verture de la bouche petite ; la mâchoire d'en haut un peu plus avancée que celle d'en bas; l'une et l'autre garnies dune seule rangée de dents pointues et recourbées ; le dos arrondi et très-élevé ; la ligne latérale droite ; les thoracines dorées et tachetées de brun. 11 est figuré dans Catesby , vol. i , pi. 2. On le trouve dans les mêmes mers que le précédent. Le Lutjan méditerranéen a seize rayons aiguillonnes et onze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à lanale ; l'ouverture de la bouche petite ; la tête dénuée de petites écailles ; les rayons de la nageoire du dos garnis de filamens ; cette nageoire plus haute du côté de la caudale ; la couleur générale verte; des bandes transversales, étroites, tortueuses, et bleues sur la tête ; des raies longitudinales et d'une nuance obscure sur ia partie su- périeure de l'animal ; des raies longitudinales et bleues sur xvm. 17 358 L U T l'inférieure ; une tache noire sur chaque pectorale. On le trouve dans la Méditerranée Le LuïjaN RAYÉ , Pcrca viilata , Linn. , a douze rayons ai- guillonnés et six rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle de Tanus ; les dents grandes ; des raies longitudinales ou des bandes transversales blanches ou brunes, placées à une égale dis- tance l'une de l'autre. On le pêche dans les mers d'Amé- rique. Le Lutjan ÉcaiTURE , Perça scriba , Linn. , a dix rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à la nageoire de l'anus ; les yeux saillans ; des filamens aux rayons aiguillon- nés delà nageoire du dos; des traits semblables à des lettres, sur la tète ; le dosroussâtre ; des bandes transversales brunes; les pectorales et les caudales jaunes. On ignore sa patrie. Le Lutjan chinois , Perça sinensis , Linn. , a dix rayons aiguillonnés et vingt-six rayons articulés , à la nageoire du dos; deux ou trois rayons aiguillonnés, et huit rayons arti- culés , à l'anale ; la caudale lancéolée ; la dorsale étendue depuis la nuque jusques auprès de la caudale ; la mâchoire inférieure plus courte que la supérieure ; la langue , les na- geoires et une grande partie du corps et de la queue , d'un jaune plus ou moins foncé. II habite les mers de la Chine. Le Lutjan pique a douze rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la nuque éle- vée ; les deux mâchoires également avancées ; les dents an- térieures plus grandes que celles au-devant desquelles elles sont placées, et qui sont très-nombreuses; une dentelure à la partie du corps la plus voisine des opercules ; le second aiguillon de l'anale long et fort; la partie supérieure jaUne, l'inférieure argentée ; des taches ou raies cendrées. Il est fi- guré dans Bloch , pi. 24.6 , et dans le Buffon de Deterville , vol. 3, pag. a38 , sous le nom de lutjan broche. On le pêche dans les mers du Japon. Le Lutjan selle a dix rayons aiguillonnés et seize rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguillonnés et quatorze articulés à celle de l'anus ; la caudale arrondie ; la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure ; les dents courtes , larges et pointues; un seul orifice à chaque narine; toutesles pièces_dechaque opercule et une partie de l'orbite de l'œil très-dentelées ; les bases de la dorsale , de l'anale et de la caudale, garnies d'écaillés dentelées comme celles du dos; la couleur générale rougeâtre ; une grande tache noire placée £ur le dos et sur l'origine de la queue , et s'étendant assez LUT 259 bas de chaque côté. Il est figuré dans Bloch , pi. 25o; dans le Buffon de Deterville , vol. 3 , pag. 246 , et dans quelques autres ouvrages. On le trouve dans la mer des Indes. Le Lutjan DEUX dents a neuf rayons aiguillonnés et Seize rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons ai- guillonnés et dix rayons articulés , à la nageoire de l'anus; la caudale arrondie ; les deux mâchoires aussi longues Tune que l'autre ; la mâchoire supérieure armée seulement de deux dents , l'inférieure garnie d'une rangée de dents courtes et arrondies; les écailles unies ; la ligne latérale interrompue ; le dos rouge ; le ventre argentin ; le menton et les nageoires verts. On le pèche dans les mers du Nord. C'est un très-beau poisson. Le Lutjan marqué a quatorze rayons aiguillonnés et huit rayons articulés- à la nageoire du dos ; trois rayons aiguil- lonnés et dix rayons articulés à celle de l'anus ; la caudale arrondie; une rangée de pores au-dessous de chaque œil ; les écailles molles et lisses ; la couleur générale jaunâtre ; plu- sieurs taches brunes et irrégulières ; une tache noire sur chaque côté de l'extrémité de la queue. Il est figuré dans Bloch, pi. 25i , et dans le Buffon de Deterville , vol. 3, page 260. On le trouve dans la mer des Indes. Le Lutjan linke a quinze rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et onze ravons articulés à l'anale ; la caudale arrondie ; les mâchoires aussi avancées l'une que l'au re , et garnies cha- cune d'un rang de dents fortes , pointues et recourbées ; le palais et la langue lisses ; un seul orifice à chaque narine; la couleur générale d'un blanc violer-, la tête grise; le museau violet. Il est figuré dans Bloch , pi. 252 , et dans le Buffon de Deterville, vol. 3, pag. 260. On ignore sa patrie. Le Lutjan de Surinam a quatorze rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois ravons aiguillonnés et sept rayons articulés à l'anale ; la caudale arrondie ; point de dents à la mâchoire d'en haut ; la mâ- choire inférieure plus longue que la supérieure , et hérissée d'un grand nombre de petites dents pointues et serrées ; deux orifices à chique narine; les écailles dures et dentelées; de petites écailles sur une partie de la dorsale , de l'anale et de la caudale ; la couleur générale , rougeâtre ; des taches et des bandes transversales brunes. 11 est figuré dans Bloch, pi. a53, et dans le Buffon de Deterville , vol. 3, pi. 26. On le pêche dans les mers d Amérique. Le Lutjan verdàtre a seize rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à l'anale ; la caudale arrondie ; les le* 26o h U T vres épaisses ; les mâchoires aussi avancées l'une que l'autre,1 et garnies toutes les deux d'une rangée de dents pointues et serrées; le palais et la langue lisses; des dents arrondies, au- près du gosier ; un seul or.fice à chaque nar ne ; les écailles lisses et minces ; la ligne latérale interrompue ; la couleur générale, jaunâtre ; les nageoires vertes. Il est figuré dans Bloch , pi. 254. , et dans le Buffon de Deterville , vol. 3, p. 270 On ne connoît pas son pays natal. Le Lutjan groin a quinze rayons aiguillonnés et dix rayons articules , à la nageoire du dos ; trois rayons aiguil- lonnés et neuf rayons articulés à celle de l'anus; le mu- seau allongé; la mâchoire inférieure plus allongée que la su- périeure : les deux mâchoires armées de dents menues , poin- tues et très-serrées ; un seul orifice à chaque narine ; le dos violet , les cotés jaunâtres. Il est figuré dans Bloch , pi. 254» et dans le Buffon de Deterville , vol. 3 , p. 270. On ne connoît pas son pays natal. Le Lutjan norwégien a seize rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire de l'anus; ia caudale arrondie ; les deux mâchoires égales en longueur, et garnies chacune d'un rang de petites dents très-serrées ; des dents arrondies au gosier; les lèvres grosses; un seul orifice à chaque narine ; plusieurs pores»aulour des yeux ;,la dernière pièce de I opercule terminée par un prolongement arrondi ; les écailles dures, dentelées et fortement attachées à la peau ; la nuque et le dos violets ; le reste du corps jaune, taché de violet U liahite dans.les mers du nord de l'Europe. Le Lutjats jourdiin a onze rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la dorsale ; deux rayons aiguillonnés e quatorze rayons articulés à l'anale ; la caudale arrondie ; la tête comprimée et toute garnie de petites écailles ; la nuque élevée ; les deux mâchoires également avancées et hérissées d'un grand nomhre de petites dents ; un seul orifice à chaque narine ; les écailles dures et dentelées; le dos caréné; le ven- tre arrondi ; la couleur générale , d'un brun mêlé de reflets dorés ; deux bandes transversales blanches. Il est figuré dans Bloch, pi. 3i6, et dans le Buffon de Deterville, vol. 4* pag. i3i , sous le nom ftanthias blfasciatus. U habite les mers de l'Inde. Le Lutjan argus a neuf rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillon- nés et neuf rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale arrondie ; la tête, le corps et la queue couverts d'é- caiiles dures , très-petites et dentelées ; la mâchoire infé- rieure plus longue que celle d'en haut \ deux orifices à chaque L U T a6, narine ; la couleur générale, bleue; des taches petites , bru- nes , el en forme de cercle. II est figuré dans Bloch , pi. S17 , et dans le Buffon de Deterville , vol. 4- ? p- i44 ■> sous Ie nom à'uiit/iius argus. On ignore sa patrie. Le Lutjvn JOHN a dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguil- lonnés et huit rayons articulés à l'anale ; la caudale arron- die ; toute la tête revêlue de petites écailles ; la mâchoire in- férieure un peu plus avancée que la supérieure ; les dente- lures de la pièce antérieure de I opercule , très-profondes ; la couleur générale, argentée ; des taches noires sur le dos. Il est figuré dans Bloch , pi. 018 , et dans le Buffon de De- terville , vol. 4' p'- I4I 1 sous le nom d unthias johru'i. Il se trouve dans la mer des Indes. Sa chair est blanche el de bon goût. Le Lutjan TORTUE a dix-huit rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale ; dix rayons aiguillonnes et huit rayons articulés à l'anale : la caudale arrondie ; la tête couverte en entier de petites écailles; un seul orifice à chaque narine; les deux mâchoires presque également avancées; plusieuw rangées de dents serrées ; une dentelure auprès de chaque œil ; la pièce postérieure de chaque opercule , dente- lée ; la couleur générale , brune. Il est figuré dans Bloch , pi. 822 , et dans le Buffon de Deterville , vol. 4 1 P- i^° ■> sous le nom ftanihias testudineus. Il habile les mers de l'Inde et du Japon. Le Lutjan plumier a dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et treize rayons articulés à l'anale ; la caudale arrondie ; toute la têle garnie de petites écailles ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; deux orifices à chaque narine ; la couleur générale , jaune ; huit ou neuf bandes transversales brunes ; une grande tache noire , entre la dorsale et la cau- dale. Il est figuré dans Bloch, pi. 32^ , et dans le Buffon de Deterville , vol. 4- 1 pi- 1^7 , sous le nom à'anthias striatus. Il se trouve dans la mer des Antilles. Sa chair est de bon goûtr et facile à digérer. Le Lutjan oriental a onze rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguil- lonnés et huit rayons articulés à l'anale; la eau laie ar- rondie ; de petites écailles sur la têle ; la nuque élevée ; la mâchoire inférieure un peu plus longue que la supérieure ; une seule ouverture à chaque narine ; les yeux rapprochés ; la couleur générale , blanche ; le dos el la tète jaunâtres; quatre raies longitudinales et brunes ,' de chaque côté. Il est figuré dans Bloch > pi. 826, et dans le Buffon dé Deterville ,. 36a LUT vol. 4, pag. 161 , sous le nom iïanthias lineaius. On le pê- che dans la mer des Indes. Le Lutjan tacheté a dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale arrondie; toute la tête couverte de petites écailles; la nuque et le dos très-élevés ; les deux mâchoires presque également avancées; les dents pointues et très-courtes; un seul orifice à chaque narine: lesyeux rapprochés; destaches très-grandes, irrégulières et noires ; presque toutes les nageoires rougeâ- tres. Il est figuré dans Bloch , pi. 326 , et dans le Eujfon de Deterville , vol. 4-, p. 161 , sous le nom de barbier tacheté, anthins manilutus. On le trouve dans la mer des Indes. Le Lutjan orange a douze rayons aiguillonnés et quinze rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à la nageoire de l'anus; la caudale arrondie; la partie antérieure de la tête presque verticale; toute la tête garnie de petites écailles; l'ouverture de la bou- che très -petite ; les dents très - courtes; un seul orifice à chaque narine ; les écailles petiies, dures et dentelées ; l'anus à une distance à peu près égale entre la tête et la ca«dale ; la couleurgénérale, orange; des taches très-grandes et noirâtres. Il est figuré dans Bloch, pi. 326, et dans le Buffon de De- terville , vol. 4 -, pag- 161, sous le nom de mulat et anthias orien'alis. Il habite le Japon. Le Lutjan BLANCOR a dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à la dorsale ; sept rayons à chaque thoracine ; plusieurs rangs de dents, les dents extérieures plus grandes et recourbées , les deux dents antérieures de la mâchoire supé- rieure plus longues que les autres; les écailles des opercules du corps et de la queue très-rapprochées les unes des autres et un peu dentelées. Il est figuré dans Lacépède, vol. 4, pi- 7- On le pêche dans la mer des Indes. Sa longueur surpasse un pied, et sa chair est bonne, au rapport de Commerson. Le Lutjan perchot a dix rayons aiguillonnés el quatorze rayons articulés à la dorsale ; deux rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la nageoire de l'anus; la caudale très-grande et arrondie; un rayon aiguillonné et quatre rayons articulés à chaque thoracine; les opercules ciliés, et leur dernière pièce dentelée; les écailles dentelées et très- rapprochées les unes des autres ; les dents à peine sensibles; la couleur générale, orange; trois bandes transversales bleuâtres et bordées de noir. Il habile entre les tropiques , et ne parvient pas, au rapport de Commerson, à plus d'un demi-pied de long. Le Lutjan jaune ellipse a dix rayons aiguillonnés et LUT ^63 douze rayons articulés et rameux à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et six rayons articulés à la nageoire de l'anus; toute la tête couverte d'écaillés un peu dentelées, comme celles du corps et de la queue ; la lèvre supérieure extensible ; la mâchoire d'en bas plus allongée que celle d'en haut ; les dents petites et rapprochées les unes des autres ; la caudale arrondie ; la couleur généralement rougeâtre ; une raie longitudinale plus claire de chaque côté ; un trait ellip- tique rouge en dehors et jaune en dedans, auprès de chaque oeil. 11 a été observé par Commerson dans la mer des Indes. Le Lutjan GRIMPEUR a dix-sept rayons aiguillonnés et huit rayons articulés à la nageoire du dos ; dix rayons aiguil- lonnés et huit articulés à celle de l'anus -, la caudale arrondie ; trois pièces à chaque opercule ; les opercules garnis de petites écailles, le plus souvent dentelées comme celles du corps et de la queue ; les petits piquans des opercules très-nombreux ; la partie supérieure de l'animal d'un vert obscur, l'inférieure dorée. Il se trouve dans les eaux douces de l'Inde. On l'a ap- pelé grimpeur, parce qu'au moyen des piquans de ses nageoires et des opercules de ses ouïes, il peut grimper dans les arbres creux ou fendus , ou dont l'écorce s'écarte ; il peut égale- ment, par le même moyen, se traîner sur le sable. On est persuadé, dans le pays, que les piquans de ses opercules sont venimeux ; mais, comme l'observe Lacépède, ils ne peuvent l'être qu'en facilitant, par la blessure qu'ils font, l'introduc- tion de la matière visqueuse qui enduit le corps, et surtout la tête ; car ils ne portent en eux - mêmes aucun caractère dangereux. Le Lutjan CHÉTODCmoïDE a quinze rayons aiguillonnés et dix-neuf rayons articulés à la nageoire du dos; quatre rayons aiguillonnés, et six rayons articulés à la nageoire de l'anus ; un rayon aiguillonné et six rayons articulés à chaque thora- cine; la caudale arrondie; six pores assez grands à la mâ- choire inférieure ; l'intérieur des lèvres granulé ; le dessus de la tête relevé , de manière qu'elle est terminée , dans sa partie antérieure, par une ligne droite. On ignore sa patrie. Le Lutjan djacanthe a onze rayons aiguillonnés et vingt-deux rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à celle de l'anus; chaque mâchoire garnie d'un rang de dénis crochues, un peu grandes, éloignées les unes des autres et hérissées de plusieurs rangées de petites dents ; la ligne latérale courbée vers le dos , et ensuite vers la nageoire de l'anus ; de petites taches très fon- cées sur les côtés de l'animal et sur les nageoires. On ignore quelle est sa patrie. Le Lutjan de Cayenne a onze rayons aiguillonnés et s6Ï LUT dix-neuf articulés à la dorsale ; deux rayons aiguillonnés et sept rayons articulés à l'anale ; la caudale arrondie ; la mâ- choire d'en bas un peu plus avancée que celle d'en haut ; les dents égales et serrées; la langue un peu libre dans ses mou- vemens. II habite les eaux de Cayenne. Le Lutjan arauna , Chetodon araunus , Linn., a douze rayons aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale ; deux rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à l'anale; la caudale arrondie ; de petites écailles sur la tête , les oper- cules, et la base de la dorsale, de l'anale et de la nageoire de la queue; trois bandes noires, larges et transversales, si- tuées l'une au-dessous du museau, la seconde au-dessus de la dorsale , de la pectorale et des thoracines, et la troisième auprès de la caudale. Il est figuré dans Bloch, pi. 198; dans le Buffon de Deterville, vol. 2, pag. 162 ; et dans quelques autres ouvrages, sous le nom de bandoulière à trois bandes. Il se trouve dans la mer des Indes : sa chair est peu agréable au goût. La troisième division des lutjans ne contient que deux espèces. Le Lutjan trident Perça tn'furca, Linn., qui a onze rayons aiguillonnés et onze articulés à la nageoire dorsale; trois rayons aiguillonnés et huit articulés à l'anale ; les troi- sième et quatrième rayons aiguillonnés de la nageoire du dos, garnis d'un long filament; sept bandes transversales bleues. On le pêche sur les côtes de la Caroline. Le Lutjan trilobé a six rayons aiguillonnés, et seize articulés à la nageoire du dos ; un ou deux rayons ai- guillonnés et neuf articulés à la nageoire de l'anus, la mâ- choire inférieure plus avancée que la supérieure; deux ori- fices à chaque narine ; toute la tête couverte d'écaillés sem- blables à celles du dos ; la seconde pièce de chaque oper- cule non dentelée, et très-prolongée vers la queue: la nuque très-élevée et arrondie; le ventre gros. On ne connoit pas sa patrie. Les Lutjans Geoffroy, palloni , rougeatre , m\ssa , VERT TENDRE, ROISSAL , ALBERTl, LAMARCK , COÏT A , QUEUE noire , sont des espèces nouvelles observées par Risso dans la mer de Nice. (B.) LTJTKI. Espèce de Canard du Kamschatka , nommée., mais non décrite , par Krachenninikovv, Hisl. duKandschatka. (s.) LUTRA , LYTRA, LUTRIX , LYTRIX. Noms de la loutre en latin, (s.) LUTRAIRE, Lutraria. Genre de coquilles établi par La- L U V 265 imrck aux dépens des madrés de Linnœus. Il comprend cel- les des mactres qui sont transverses , inéquilatérales , bâillan- tes aux extrémités , qui ont deux dents cardinales, obliques et divergentes, accompagnant une large fossette pour le li- gament , et point de dents latérales. Ce genre a pour type la M \ctre lutraire. Depuis, le même naturaliste a pensé que ce genre n'étoit pas fondé sur des caractères assez saillans. (b.) LUTRIX. Couleuvre des Indes, (b.) LUTRONE. Nom picard de la Grive draine, (v.) LUTUM de Virgile ; Lutea , Luteola de Pline ; Luteum et Lutea-herba de Vilruve, etc. Ces noms, qui dérivent d'un mot latin qui signifie jaune , sont ceux que les anciens don- noient à une plante ou à plusieurs végétaux qui servoient à teindre la laine en jaune. La Gaude , espèce de réséda , la Cannabine ou chanvre de Crète (Dallsca cannabina), et le GenÈT des teinturiers qui servent encore aux mêmes usages et qui sont des plantes d'Europe, ont été très-probablement connues des anciens et désignées par eux sous les noms ci-dessus , et principalement la Gaude. On croit que le réséda et le caiunance de Pline sont la même plante. (LN.) LUYARUS. Genre de poissons formé par Rafmesque- Scbmalizet très-voisin des Stromatées (K. ce mot), ainsi ca- ractérisé : corps inégal en largeur, comprimé; les nageoires dor- sale el anale opposées et égales; l'anus situé sous les nageoires pectorales, ayant antérieurement un appendice en forme d o- percule. 11 ne diffère des stromatées que par la position de 1 anus et des nageoires dorsale et anale , lesquelles sont courtes , situées -tn arrière du corps , à une distance remar- quable de la tête et de l'anus. Le poisson appelé luvamsim- periulis par l'auteur, est nommé vulgairement luvaru implriuli en Sicile , à cause de ses couleurs qui le rapprochent du vé- ritable luvoro qui est le spare pagel. Il est très-rare , et sa chair exquise. Le seul individu vu , décrit et dessiné par Rafines- que , fut pris le i5 juin 1808 , près de Solante , sur la plage où il éloit échoué; il avoit cinq pieds de longueur et pesoit cent dix rotolis de Sicile (deux cent soixante-quinze livres). La couleur générale étoit argentée avec des teintes de fauve presque roux et plus obscur sur le dos qu'ailleurs 3 la bou- che étoit petiH , sans dents ; la membrane branchiale avoit quatre rayons; les nageoires pectorales en avoienl douze, et les dorsale et anale, chacune quatorze, presque épineuses; l'ap- pendice ou plutôt l'opercule de l'anus eloit plat, obtus et mo- bile; la queue étoit grande, presque cartilagineuse, peu échan- 266 L TT Z crée ou bilobée, avec les deux lobes allongés, distincts, obtus, soutenus pai trois ou quatre rayons peu apparens, etc. (desm.) LUZ. Nom hébreu de la Noisette, (lis.) LUZACH. Nom arabe de I'CKrme. (tw.) LUZE.RNE , Medirago , Linn. (diadelphie décandrie.} Genre de plantes appartenant à la famille des légumineuses, auquel Linnaeus a réuni le genre medica de Tournefort. Il a degrandsrapportsaveclesTiUGONELLES,etcomprend environ cinquante espèces , presque toutes herbacées, et la plupart indigènes de 1 Europe. Voici les caractères les plus essen- tiels de ce genre. Un calice persistant, presque cylindrique, à cinq divisions aiguës et égales; une corolle papilionacée à étendard ovale et droit, avec des bords réfléchis; à ailes oblongues, fixées à la carène par un appendice ; à carène obtuse, divisée en deux parties et un peu écartée de l'étendard ; dix étamines , dont les filets, réunis en deux paquets, portent de petites anthères ; un ovaire oblong , surmonté d'un» court style à stigmate simple ; une gousse comprimée , courbe et poly- sperme, portée sur un pivot, tantôt ayant la forme d'un croissant , tantôt faisant sur elle-même une ou plusieurs cir- convolutions en spirale : enfin des semences réniformes et des feuilles ternées. On pourroit diviser les espèces de ce genre en deux ou même en plusieurs sections , suivant les diverses formes de leurs fruits; les luzernes qui appartenoient au genre medica de Tournefort, ont communément leurs gousses en crois- sant ; les autres les ont contournées en forme de limaçon. Celte division me paroîl la plus simple ; elle établit deux sections qui sont assez naturelles. Dans la première se trouve la luzerne arborescente , et dans la seconde , la luzerne cultivée. Comme ces deux espèces sont les seules du genre qui pré- sentent un grand intérêt, je ne cite qu'elles dans cet ar- ticle , laissant aux botanistes le soin de décrire les autres. La Luzerne arborescente, Medicago arborea , Linn. , est un arbrisseau de huit à dix pieds de hauteur, originaire des îles de la Méditerranée et des parties chaudes de l'Italie. La beauté de son feuillage , qui dure toute l'année , et la suc- cession presque continuelle de ses fleurs, doivent lui mériter une place dans les beaux jardins. Une tige droite et cylin- drique, que recouvre urievécorce grise ; un duvet blanchâtre tapissant les jeunes rameaux ; des nœuds qui portent chacun deux ou trois feuilles ternées , placées sur des pétiofes d'un pouce environ de longueur ; des folioles petites , lancéolées LUZ 267 et cotonneuses en dessous; clés pédoncules latéraux; des fleurs d'un jaune brillant , groupées au nombre de trois ou quatre, sur chaque pédoncule; desgousses comprimées, faites en croissant, et contenant trois ou qualre semences réni- formes : tels sont les caractères spécifiques de la luzerne arbo- rescente qu'Amoreux , dans un savant Mémoire , a prouvé être le cytise de Virgile. V. Cytise et Cytisus. Cet arbrisseau croît en abondance dans le royaume de Naples , où les chèvres s'en nourrissent et donnent un lait avec lequel les habitans préparent une grande quantité de fromages. Les Turcs font des poignées de sabre avec son bois. On en construit aussi des lits et d autres meubles. La Luzerne cultivée, Medicago saliva , Linn. , est une des plantes économiques les plus propres à former des prai- ries artificielles , à cause de sa durée, de l'abondante nourri- ture qu'elle fournit aux bestiaux , et parce qu'une fois venue , elle n'exige chaque année, de la part du cultivateur, d'autre soin que d'être fauchée. Ses racines sont pivotantes , très-vi- vaces, et s'enfoncent profondément enterre, quelquefois jus- qu'à quatre pieds. Elles poussent des tiges herbacées, droites, lisses, rameuses , hautes d'un pied et demi à trois pieds, et garnies de*feuilles disposées alternativement. Le pétiole des feuilles est muni à sa base de deux stipules , et porte à son sommet trois folioles qui ont chacune leur pétiole particu- lier, mais fort court. Ces folioles sont de forme ovale-lancéo- lée, et longues d'environ un pouce sur quatre à cinq lignes de largeur; elles ont des dents à leur partie supérieure, et quel- quefois des poils rares sur leurs surfaces, qui , 1 une et 1 au- tre, sont également vertes. Les fleurs, assises surun pedicelle terminé par un filet , forment , par leur réunion , des grap- pes axillaires plus longues que les feuilles.. Elles varient de couleur, communément violettes ou purpurines ; elles sont quelquefois jaunâtres ou d'un bleu pâle, ou panachées. Elles paroissent dans le mois de juin , et donnent naissance à une gousse qui est aplatie, à bords entiers, longue et roulée deux à trois fois sur elle-même, comme la coquille d'un limaçon. Cette gousse renferme plusieurs semences réniformes qui mûrissent en septembre. Le premier soin à prendre lorsqu'on veut cultiver les lu- zernes, doit être de bien choisir la graine. On la cueille communément sur de vieilles luzernes qu'on veut détruire. Au midi de la France, après avoir fait la première coupe en avril ou en mai , on laisse monter la plante en graine , et cette graine est mûre en octobre ou novembre. Au nord , on ne doit point couper du tout la luzerne pendant la der- 2G8 LUZ mère année, si on veut que la semence acquière une parfaite maturité. Cette maturité est bien essentielle. La bonne graine est luisante , brune et pesante. Quand elle n'a pas acquis la couleur brune, elle ne lève pas ou lève trop clair, et ne garnit pas assez le ebamp. Quelques auteurs ont avancé que celle quiétoit récoltée depuis plus d'un an ne levoit pas ; cela n'est pas constaté. Rozier en a semé de quatre ans, qui a très-bien réussi. L époque à laquelle on doit semer la luzerne dépend du climat et de la saison. Dans nos provinces méridionales on la sème, ou en septembre, ou après 1 hiver, depuis la fin de février jusqu'au milieu d'avril. Les semailles failes en sep- tembre gagnent une année : dans la suivante on coupe cette luzerne comme les autres; cependant elle fleurit plus tard, et donne ordinairement une coupe de moins. Dans nos provinces du Nord , on doit la semer dès qu'on ne craint plus l'effet des gelées ; car, lorsqu'elles sont un peu fortes et quelles frappent la terre au moment où la luzerne en sort , cette plante, encore trop jeune pour les supporter, sèche et périt. A quelque époque que l'on sème , la terre doit être ex- trêmement divisée. On ne prescrira pas le nombre de la- bours nécessaires, il est subordonné à la qualité du sol. Mais la forme de la racine de la luzerne indique la nécessité de donner les labours les plus profonds, et l on ne doit , pour cela , épargner ni temps, ni avances , ni peine ; car la durée et la bonté d une luzernière dépendent, en grande partie, de ses succès dans la première année. ' Si on sème après l'hiver, on a le temps de préparer le sol. Quand il est prêta recevoir la semence, il est bon de l'éga- liser avec la herse, et de semer ensuite. On ne doit pas trop enfouir la graine , et cependant il faut la bien recouvrir, soit avec le plat et les dents de la herse, passés tour à tour sur le champ, soit avec des fagots d'épines attachés derrière cet ins- trument. On emploie communément quinze à seize livres de graine par arpent. On la sème comme les raves , et avec les mêmes précautions. La luzerne semée au printemps, ac- quiert ass«z de force pour résister aux gelé 's de l'hiver, et même pour donner une première coupe en automne. Cepen- dant on fera très-bien de la couvrir en hiver avec du fumier long qui la garantira plus sûrement du grand froid, et qui , en se décomposant , ajoutera beaucoup aux principes de fertilité. La Bergerie, pour encourager la culture de la luzerne dans son canton (à Bléneau, près de Saint-Fargeau),la semée avec le chanvre. Elle a très -bien réussi -, et, après l'extraction L TT Z 2Gg du chanvre, elle a poussé avec une vigueur surprenante. Lorsque le fonds de terre convient à la luzerne, lorsqu'elle a été bien semée, enfin lorsqu'elle a bien germé, elle n'exige plus aucun soin ; et les sarclages, si recommandés par quel- ques auteurs , sont à peu près inutiles, parce que cette plante tue les mauvaises herbes. Celles qui s'y mêlent ne végètent que dans les places où les pieds de luzerne sont déjà morts. Mais tant que les pieds conservent de la vigueur, ils se dé- fendent seuls contre les herbes étrangères , surtout s'ils sont encore assez rapprochés les uns des autres. Un champignon parasite, découvert par Decandolle, fait souvent périr de grands espaces semés en luzerne dans le midi delaFrance. Il est du même genre que la mort du sa- fran, c est-à-dire , qu'il fait partie des Truffes de Bul- liard, des Sclérotes de Persoon, et des Rhizoctctnes de Decandolle. En faisant mourir un pied de celte plante, il porte ses filets sur tous les pieds voisins qu'il fait également périr . ce qui a fait donner le nom de luzerne couronnée aux champs qui en sont infestés. On ne peut l'empêcher de s'é- tendre qu'en creusant Un fossé de deux à trois pieds de pro- fondeur à deux pieds des bords du cercle privé de végétation , et en en rejetant la terre sur ce cercle. Sans doute il faut , comme pour le safran, ne mettre de nouveau de la luzerne dans ce champ que douze ou quinze ans après. Récolte de la luzerne. — Dès la seconde année, on fauche la luzerne deux ou trois fois; à la troisième , elle est dans toute sa force. On ne doit la couper que lorsqu'elle est en pleine fleur. Avant cette époque, la plante est trop aqueuse, et ses sncssonl mal élaborés. Ce te époque passée, elle devient trop sèche et .trop ligneuse ; il en est de la fauchaison des luzernes à peu près comme de celle des Fonss. V. ce mot. Il ne faut pas souffrir que la luzerne soit coupée trop haut, et que les ouvriers laissent des chicots qui nuisent essentiel- lement au collet de la racine par où doivent sortir les nou- velles liges. Voilà pourquoi il est essentiel d'égaliser le terrain avant de semer; car s'il s'y. trouve des rigoles ou de petites fosses, comment, lors de la récolte, y aller cher- cher le collet des tiges ? il restera nécessairement beaucoup de chicots , et la luzernière en souffrira. Pour cette récolte on choisit, autant qu'on le peut, un temps assuré, et on se hâte de couper pour en profiter. La luzerne, coupée et mouillée par la pluie, perd, en grande partie ou totalement , sa couleur verte , surtout s'il y a eu des alternatives de pluie et de soleil ; elle perd alors réelle- ment *fen qualité intrinsèque , et plus encore en valeur aux yeux de l'acheteur. En supposant qu'elle ait été fauchée dans 270 JJ ^' '-* un temps favorable, et qu'elle soit bien sèche , on ne doit l'enlever qu'après que le soleil aura dissipé la rosée ; et si la chaleur est trop vive , il faut se garder de la manier et de la bolteler dans le milieu du jour , parce qu'on s'exposeroit à n'emporter que des tiges , et à laisser sur le champ une grande partie de ses feuilles , auxquelles , pourtant , tient la bonté de ce fourrage. Il est aussi très-essentiel de ne jamais enfermer dans le feni! la luzerne qui n'est pas bien sèche. Elle fer- mente , séchimffe et prend feu. Celle qui a fermenté , qui est échauffée , devient une très-mauvaise nourriture. Quand elle est altérée jusqu'à un certain point, il est prudent, si on ne veut pas perdre son bétail , de ne l'employer que pour la litière. Pour mettre la luzerne à l'abri des accidens qui peuvent survenir après qu'elle a été fauchée , et pour la sécher très- promplement, Detrolly , cultivateur éclairé , a imaginé de faire construire une espèce de halle de trente-huit pieds de long sur vingt huit de large , divisée en quatre étages formés de claies , à l'exception du premier, qui est en planches et destiné à recevoir les feuilles de luzerne. Ce bâtiment est dis- posé de manière que deux hommes arrangent deux étages ou trois cents bottes en un jour; il faut donc quatre hommes pour garnir les quatre étages. La luzerne arrangée ainsi, est non-seulement a 1 abri , mais promptement séchée par l'air que procurent à chaque étage seize petites fenêtres , et en état d'être bottelée quatre, huit ou quinze jours après avoir été serrée. L'opération des botteleurs détache beaucoup de feuilles qui , tombant sur le plancher du premier étage , ne sont pas perdues. Ce dessèchement de la luzerne fait à l'om- bre , comme celui des herbes des apothicaires , conserve à cette plante une belle couleur verte , et un suc tel que les chevaux, dit Detrolly, la préfèrent souvent à l'avoine. On doit observer que la première coupe de la luzerne est la moins bonne de toutes, parce qu'elle est mêlée avec quel- ques autres plantes qui ont végété avec elle. La seconde coupe est. la meilleure; la troisième encore très -bonne; mais, dans la quatrième , les sucs de la plante sont appauvris , et la luzerne commence à se ressentir de ses végétations pré- cédentes. Qualités alimentaires de la Luzerne. — A mesure qu'elle s'é- loigne de son pays natal , la luzerne perd de sa qualité , c'est- à-dire , qu'elle est moins nourrissante , parce que ses sucs sont moins élaborés. Malgré cela , aucun fourrage ne peut lui être compare ; il n'en est point qui entretienne les ani- maux dans une aussi bonne graisse , et qui leur plaise n'avan- tage. Ils en sont si friands ? que si on le leur abandonne à L U Z 27I discrétion , ils en mangent à outrance. Cet excès peut leur être funeste. Les tiges de la luzerne contiennent beaucoup d'air et d'humidité ; la chaleur intérieure les fait dégager pré- cipitamment. La capacité des intestins ne peut suffire à ce dégagement; l'animal enfle , cesse de ruminer, baisse la tête , a les yeux fixes ; il éprouve la maladie de la tympanite et des coliques venteuses. La surabondance de luzerne donnée aux animaux , le» échauffe aussi beaucoup , surtout dans les grandes chaleurs. Leurs excrémens deviennent serrés, compactes ; et par suite d'une irritation générale , ils pissent quelquefois le sang. • On prévient ces accidens en distribuant chaque jour la quantité de luzerne proportionnée auxbesoins du bétail et des chevaux qu'on a à nourrir. Rozier conseille de mélanger par parties égales, ce fourrage avec la paille de froment ou d'a- voine , non par lit ou par couche , mais par confusion. La paille contracte l'odeur de la luzerne ; l'animal la mange avec plus déplaisir, et n'est plus incommodé. Quand on s'aperçoit que les animaux sont échauffés pour avoir mangé trop de luzerne , on retranchef aussitôt une par- tie de leur ration ; on les met à l'eau blanche légèrement ni- trée ; on leur donne des lavemens avec 1 eau et le vinaigre, et on mène les bœufs et les vaches paître l'herbe verte. La luzerne ne produit pas les effets dont on vient de par- ler à l'exception de toute autre plante. La même chose ar- rive , un peu moins vite il est vrai, .lorsque l'animal se gorge de raves , de blé noir en fleur , ou de grain en lait. Ainsi, ce n'est point la qualité de cette plante , mais l'excès de ses bonnes qualités , qui est quelquefois nuisible au bétail: on évite ces accidens en la laissant faner cinq à six heures avant de l'employer ; en fauchant le malin la provision du soir, et le soir, celle du matin ; en ne donnant enfin cette herbe fraîche , que vingt-quatre heures après qu'elle a été coupée , et très-peu à la fois. Quelquefois les animaux sont incommodés de coliques , pour avoir mangé de la luzerne couverte de rosée. Sutières propose alors un remède très-souvent éprouvé , dit-il , et dont il garantit l'efficacité. On fait calciner au feu un mor- ceau de vieux cuir de soulier ; on le pulvérise ; on en met la valeur de deux dés à coudre , dans un gobelet presque plein d'huile d'olive ; on remue le tout. Au moment où Ion fait avaler ce mélange à l'animal , on le couvre d'une couverture ou deux de laine , et on le fait promener , même trotter, dans les champs. Il est bientôt soulagé. Sutières assure avoir fait souvent usage de cette recette, qui lui a presque toujours réussi. 27a Ê Y c La luzerne entièrement sèche et convertie- en foin, est mise au nombre des meilleurs fourrages produits par les prairies artificielles, (n.) LUZETO. L'un des noms languedociens du Lampyre VERT LUISANT ÇLampyris splendidulii) , qu'on appelle aussi lus- r.nmbro , luzerno , pouiido , etc. (nESM.) LUZIOLA de Césalpin. C'est le Jonc DES champs (Jun- cus campeslris) , qui rentre dans le nouveau genre Llzule. (en.) LUZIOLE , Luziola. Genre de plantes établi par Jussieu, dans la monoécie octandrie , et dans la famille des grami- nées. Il a pour caractères : un calice de deux valves ; point de corolle ; huit à dix et aminés dans les (leurs mâles ; un ovaire à deux styles dans les fleurs femelles; une semence ovale et nue. Ce genre ne contient qu'une espèce , qui vient du Pérou. Ses fleurs mâles forment un seul epi au sommet , autour de la base duquel sont plusieurs petites panicules de fleurs femelles. Le genre Diapiiore de Loureiro s'en rapproche beaucoup. (B.) LUZULE, Luzula. Genre établi pour placer les Jowcsdont les feuilles sont planes. Ses caractères consistent : en un ca- lice de six folioles ; en six élamines ; en un style à trois stig- mates ; en une capsule unilocuiaire renfermant trois semen- ces attachées à son fond. Ce genre , qui a aussi été appelé Cyperelle et Juncoïde , renferme près de trente espèces, (r.) LUZURIAGUE , Luztiriuga. Genre de plantes établi par Ruiz et Pavon, et auquel Poiret a réuni les E' strophes de R. Brown. Ce genre , qui est de i'bexandrie monogjnîe et de la fa- mille des asperges , a beaucoup de rapports avec les Ca- lixènes. Il offre pour caractères : corolle à six d( coupures profondes ; élamines insérées à la base des pétales ; stigmate triangulaire; baie à trois loges contenant une ou Jeux se- mences. Cinq espèces se rangent sous ce genre , les unes du Pérou et les autres de la Nouvelle-Hollande, (b.) LY et TU. Noms du Poirier , en Chine, (en.) LYBIESTASON.#Un des noms du Glycyrrhiza (T. ce moO , chez les Grecs, (ln.) LYC AON. Les anciens ont appelé ainsi I'Hyène. Les na- turalistes modernes ont appliqué ce nom au loup noir, espèce du genre Chien, (desm.) . LYCAETHEMON ou LYCAITHEMON ou LYCAN- THEMUM {Fleur de loup). Synonyme du Smilax aiguil- lonné {Smilax aspera) , chez les Grecs V, Smilax. (en.) , LY-CHL Nom chinois dun arbre fruitier célèbre, cultivé L Y C ^ en Chine et en Cochinchine. V. Cay-bai , Litchi etDiMo- CARPE. (LN.) LYC UN ANTHE , lychnanlhus. Genre établi par Gmeliu pour placer la Cucubale baccifère , qui diffère par la na- ture de son fruit. On Ta aussi appelé Scribale. Decandolle ayant réduit les Cucubales à celte seule es- pèce, ce genre devient superflu, (b.) LYCHN1DE, Lychnis , Linn. ( décandrie penlagynie. ) Genre de plantes de la famille des caryophyHées , fort voisin des Agrostèmes , des Cucubales, des Githages, des Saponaires et des Œillets, qui comprend des herbes , la plupart indigènes de l'Europe , dont les feuilles sont simples et opposées, et les fleurs ordinairement disposées en bouquets au sommet des tiges. Chaque fleur a un calice en tube et à cinq dents ; une corolle de cinq pétales , ter- minée par un onglet; dis éiamines attachées alternativement aux onglets des pétales, et dans les intervalles qui les sépa- rent ; un ovaire supérieur et ovale , portant cinq styles minces, de la longueur à peu près des étamines, et à stigmates simples. Le fruit est une capsule oblongue et co- nique , entourée par le calice, et s'ouvrant au sommet en cinq valves : cette capsule a ordinairement une loge , quel- quefois cinq ; elle contient un grand nombre de semences arrondies , chagrinées, fixées autour d'un placenta centrai* On compte une quinzaine d'espèces de ly ch aides ; savoirs La Lychnide de Calcédoine , vulgairement croix de Jé- rusalem ou de Malle, on fleur de Consiantinople , lychnis calce- donica, Linn. Ses tiges, fermes et droites, sont garnies de feuilles sessiles , ovales , lancéolées et pointues ; ses fleurs rapprochées en grand nombre les unes des autres , au sommet des tiges , forment une espèce d'ombelle ; elles sont simples ou doubles, ordinairement d'un rouge très- vif, quelquefois .blanches , roses , safranées , ou de couleur ponceau : les lames des pétales ont une échancrure pro - fonde à leur sommet, et deux appendices à leur base ; la corolle a servi de type à la croix de Malte. On trouve cette lychnide dans la Turquie asiatique et le midi de la Russie; on la cultive en Europe comme plante d'ornement. La variété simple se multiplie de graines: on ne peut multiplier la double- que par ses racines qu'on sépare au printemps : toutes les deux fleurissent en juillet; mais la dernière conserve sa beauté plus long-temps que l'autre. La Lychnide laciniée, Lychnis flos cuculi. C'est la fleur du coucou , Yantourelle des prés ; on la trouve en effet dans les 274 L Y C prés humides de l'Europe , et on la reconnoît aux déchirures des pétales de ses fleurs divisées en quatre lanières inégales; elles doublent dans les jardins. La racine est vivace. La Lychnide visqueuse ou attrape-mouche , Lyr.hnis yiscaria , Linn. Cette espèce a ses feuilles linéaires lancéo- lées et teintes de rouge à l'extrémité ; les inférieures sortent sans ordre de la racine, qui est vivace : les supérieures , plus étroites , sont sessiles et opposées ; au dessous de celles-ci et au haut de chaque entre-nœud de la tige , il exsude une matière visqueuse qui retient les insectes et les mouches. Les fleurs sont belles , assez grandes et de couleur pourpre. On trouve cette lychnide dans les lieux secs et pierreux. Il en existe une variété , à fleurs doubles , qui est cultivée dans les jardins; on la multiplie en divisant ses racines en au- tomne ; elle se plaît dans un sol léger et humide , et dans une situation abritée. La Lychnide dioïque ou sauvage , ou Passe - fleur sauvage , ou le Compagnon blanc , Lychnis dioica , Linn. Dans cette espèce on trouve des fleurs mâles et des fleurs femelles sur des pieds différens. Elle croit en Europe , dans presque tous les sols. Elle s'élève à deux ou trois pieds , avec une tige articulée et cylindrique. Ses rameaux sont bifurques; ses feuilles sessiles , très-entières et ovales; ses fleurs com- munément blanches , quelquefois rouges , tantôl simples , tantôt doubles, ha lychnide à fleurs blanches est annuelle et bis- annuelle ; celle à fleurs rouges est vivace , et ces deux variétés se reproduisent constamment de graines , sans altération de couleur. On cultive dans les jardins , comme plante d'orne- ment, la lychnide à fleurs rouges et doubles , vulgairement ap- pelée la bourbonnaise. On la multiplie par boutures , qu'on plante en août, à l'ombre , et dans une terre douce et légère. La Lychnide des blés ou la Nielle des blés, Agrostemma gilhago , Linn. Une tige de deux pieds , velue, articulée, et creuse ; des feuilles sessiles, linéaires, aiguës, et hérissées de poils; des fleurs rouges, quelquefois blanches, plus grandes que dans la plupart des autres espèces ; une corolle .--ans cou- ronne à son orifice , et à pétales entiers, et un calice dont les divisions se prolongent au-delà des pétales : tels sont les principaux caractères de cette lychnide ; ils suffisent pour la reconnoître. Elle est annuelle et croît dans les blés ; les chèvres , les moutons , les vaches et les chevaux la mangent. Sa semence fournit une substance farineuse et nutritive ; mais l'écorce, qui est noire, donne au pain une teinte brune , et le rend amer. Voy. Githage. La Lychnide des jardins, ou la Coquelourde des jar- L Y C 2;5 DINIERS , Agrostemma cqronaria, Linn. Celle-ci croît sponta- nément en Italie et dans la Suisse. Elle est remarquable par le duvet cotonneux et blanc qui couvre abondamment toutes ses parties. On en connoît deux variétés , lune simple et l'autre double. Elles sont toutes deux vivaces. La première se multiplie de graine , et la seconde de pieds éclatés. L'hu- midité fait périr cette plante ; il lui faut une bonne terre lé- gère , un terrain en pente et exposé au soleil. Pour la con- server, on doit la déplanter tous les ans, bien nettoyer les racines , et séparer les œilletons ; un seul filet de racine suffit souvent pour les faire reprendre. La Lychnide ombellifère, Agrostemma flos Joins, Linn. Elle croît en Suisse et dans le midi de la France , et a , dans son port et dans son feuillage , beaucoup de ressemblance avec la précédente. Elle en diffère par ses calices moins coriaces, et à angles moins saillans , et par l'échancrure pro- noncée de ses pétales. On la cultive dans les jardins. Elle â une racine vivace. La Lychnide caryophyllée, Agrostemma cœlirosa , Linn. Elle ressemble un peu à un œillet. Elle est annuelle , lisse dans toutes ses parties, a ses feuilles linéaires-lancéolées, et ses fleurs disposées en panicules lâches , avec des calices à dix cannelures , marquées de rides transversales , et des pé- tales couronnés et fortement échancrés. Cette lychuide croît naturellement en Sicile , dans le Levant , et sur les côtes d'Afrique qui bordent la Méditerranée. Il y en a une variété de la Barbarie , qui est plus grande dans toutes ses parties. La Lychnide a grandes fleurs , Lychnis coronata , Linn. De toutes les espèces connues, c'est celle qui produit le; plus grandes et les plus belles fleurs : elles sont de couleur écarlate , tirant un peu sur le jaune. On dit que celte lychnide est originaire de la Chine et du Japon , et qu'elle est le type du genre Hédone de Loureiro. Elle est vivace. Ses tiges droites, articulées et lisses, s'élèvent à deux ou trois pieds. Ses rameaux sont anguleux , et ses feuilles sont sessiles, entières , d'une forme ovale allongée , et bordées de poils courts et blanchâtres. Il y a encore : La Lychnide des Alpes , Lychnis alpina , Linn. , la moins élevée de toutes; la Lychnide a petites corolles , lychnis apelala, Linn. , qui croît en Laponie et en Sibérie, et dont les pétales sont renfermés dans un grand calice ; la Lychnidk MAGELLAN1QUE , lychnis mageUanica , Lam. , rapportée du détroit de Magellan par Commerson. (d.) LYCHÎSlï>EA. C'est ainsi que Plukenet, Martini et Bi! 276 L Y C len désignent le genre appelé depuis phlox par Linnœus y fonna par Adanson , lychndîdes par Rai. Le genre lycJmidea de Moench est différent; il a pour type le manulea iomenlosa , Linn. , qu'il prend pour le lychnidea , re- présenté pi. 4g ■> %• 4 i des Plantes d' Afrique de J. Burmann , et qui , ainsi que plusieurs plantes nommées aussi lychnidea par le même auteur, sont des espèces d'm'nwset de buchnère , de même que le lychnidea de Feuillée. Ce genre de Moench n'est pas adopté, (i/n.) LYC HNI SC ABIOSA de Boerhaave. C'est le genre knau- iia de Linnœus. (ln.) LYCHNIS. Pierre ainsi nommée , dit Pline, parce qu'elle ressemble à la lumière d'une lampe (lychnos en grec) ; elle se rencontre dans les environs d'Orthosia et dans toute la Ca- rie , ainsi que dans les endroits voisins ; mais le lychnis le plus estimé est celui des Indes , qui a été appelé par quelques-uns escarboucle terne. Selon Pline , il y avoit encore une seconde espèce de lychnis ressemblante à la première , et qui prenoit le nom àionia de celui d'une belle fleur (ion , violette , en grec). Ailleurs , il ajoute qu'on fait avec le lychnis des gobelets à boire , et que toutes les pierres de cette nature résistent opi- niâtrement à la gravure , et retiennent une partie de la cire , lorsque l'on s'en sert comme cachets. Pline range ces lychnis au rang de ses gemmes ardentes. Je pense qu'on peut les prendre pour des quarz enfumés ou d'un brun-violâtre. (ln.) LYCHNIS , d'un mot grec qui signifie petite lampe. C'est, chez les Grecs , au rapport de Dioscoride , le nom de deux plantes : l'une est le lychnis stephanomatire ( ou coronaria des modernes), qu'on cultive dans les jardins; l'autre est le lychnis agria , ou sauvage. La première espèce est probablement notre Coquelourde {Agrostemma coronaria, L), et la seconde le Githage {Agros- tem ma githago , L.). Le lychnis de Théophraste est vraisembla- blement la coquelourde , ainsi que le lychnis et le rosa grœca de Pline. Le lychnis sauvage de Pline paroit être une espèce de linaire. Les fleurs des agrostemma nommés ci-dessus se font aisé- ment remarquer de loin par leur couleur pourpre, et justifie- roient l'emploi du nom de lychnis à leur égard chez les anciens. Ce nom a été jusqu'à Linnœus, donné abeaucoup d'espèces de caryophyllées , aux agrostemma , au silène , au saponaria , aux lychnis, aux gypsophiles.T ouvncïovl réunit même toutes cesplan- tes dans un seul et même genre , qu'il nomma lychnis ; mais Linnseus le restreignit à un petit nombre d'espèces ( Voyez Lychnide). On compte encore parmi les plantes nommées au- trefois lychnis , les genres clicrlcria , velczia , frankenia ; une es-: L \ G 277 pèce de Gnaphale et une Dentellaire , Plumbago zeyla- nica , L. (ln.) LYC UNITES. Nom que les Grecs donnoient au marbre de Paros , parce qu'on l'exploitoit à la lueur des lampes, (ln.) LYCHNITISde Dioscoride. Nom d'une plante tomen- teuse dont on faisoit des mèches de lampe. On la rapporte aux Molènes (Verbasr.um) et aux Phlomides. Le nom de lychnilis est affecté à deux espèces de ces genres, (lis.) LYCHNOÏDES de Rai. Ce genre répond au Phlox de Linnœus. Vaillant, dans le Botanicon parisiense , a donné ce nom à plusieurs espèces de Sablines , Arenaria. (ln.) LYCIOÏD ES de Linnseus (Hort. clijfort.). C'est le sideroxy- lon lycidides du même auteur, (ln.) LYCION. C est la même chose que le Liciet. (b.) LYCIUM. Arbre épineux mentionné parDioscoride et par Pline. Il croissoit en abondance dans les lieux arides de la Ly- cie, d'où il tire son nom , et en Cappadoce. Ses feuilles sont nombreuses, épaisses, fortes et semblables à celles du buis, ce qui lui avoit fait donner le nom de pyxacantha , Buis ÉPI- NEUX. Ses fruits noirs, amfrs et luisans, ont été comparés à ceux du poivre. On préparoit avec les racines et les bran- ches , ou avec les graines , une liqueur épaisse comme du miel, et qu'on rendoit concrète par l'exposition au soleil. On s'en servoit dans les ophthalmies, pour guérir les ulcères, la rage, la dyssenterie, et pour teindre les cheveux en blond. Il paroît que cette liqueur épaissie , qu'on nommoit spécia- lement lycium , étoit fournie par plusieurs arbres différens ; il est possible que celle de Lycie fût retirée d'une espèce de Nerprun , et peut-être du rhamnus iufectorius , lequel produit la graine d'Avignon employée en médecine et en teinture. Adanson pense que le lycium des anciens est une espèce du genre lycium de Linnseus ; mais ce n'étoit pas l'avis de ses pré - décesseurs, car ils nommèrent ce genre jasmindides. Le nom de lycium désigne , dans les auteurs , des arbris- seaux épineux à feuilles dures et coriaces, ou dont la forme approche de celle des feuilles du buis. Ces arbrisseaux font partie des genres flacourtia , gmelina , pisonia , carissa , celas- trus , gardénia , azima ou monetia , berberis, serissa, rhamnus et agihalid. V. LlClET. (ln.) LYCOCTONUM (Tue-loup). Dioscoride donne ce nom à l'une de ses deux espèces dUaconilon. Il la nomme aussi cy- noctonum (lue-chien). L'autre espèce est son cammarum et son myoclonum (tue-rai). Ces deux plantes sont regardées comme deux espèces d' Aconit (V. ce mot). On a même désigné au- trefois toutes les espèces de ce genre par le nom tfaconitum. à7S L Y C Jycoctonurn * et quelquefois plus simplement, par lycoctonum. (LN.) ^ LYCODONTES ou dents de loup. On a donné ce nom à des dents de requins fossiles. V. Glossopètres et Poissons BOSSILES. (DESM.) LYCOGALE , Lycogala. Genre de plantes établi par Per- -oon , aux dépens des Reticulaires de Bulliard et des Ves- se-loups de Linnœus. Ses caractères sont : masse arrondie , membraneuse , remplie , dans sa jeunesse , dune pulpe li- quide, et clans sa vieillesse dune poudre noire attachée à * if jusqu'à la première mue ou jusqu'à ce qu'ils soient assez forts pour se former eux-mê- mes une habitation , et pourvoir à leurs besoins. « La taren- « tule , dit Olivier , que nous avons toujours suivi , meurt « à la fin de 1 été , ou elle passe i hiver dans un état d'en- « gourdissement, enfermée dans son nid , après l'avoir exac- te tement bouché , pour se garantir du froid et de 1 eau. Elle « n'en sort que lorsque les chaleurs du printemps ont été « assez fortes pour la ranimer. » Nous ne disons point, comme l'avance M. Chabrier, que la mère meurt en hiver, mais à la fin de 1 été ; et on voit par la suite de notre discours , que nous attribuons cette mort à des cas fortuits qui détruisent plusieurs autres ara- néi les dont la vie seroit naturellement plus longue. Il ne dit pas avoir cherché la tarentule dans les mois qui composent rigoureusement 1 hiver ; et de ce qu'il Ta trouvée , ainsi que (1) Rossi dit que le cocon est une fois plus gros qu'âne noisette, et qu'il contient 627 œufs. On a même compté jusqu'à 827 petits dans le même sac Les œufs sont jaunâtres. XVIil. JQ les petits , vers la fin de février , dans un état alerte , il ne s'ensuit pas qu'ils ne fussent pas engourdis quelque temps auparavant, ou lorsque la température éloit froide. Quoiqu'il en soit , suivant M. Chabrier , la tarentule passe 1 hiver avec sa famille sous le même toit, et ce n'est qu'au retour de la belle saison que la dispersion a lieu. Alors les intempéries ou variations du printemps font périr un très-grand nombre de ces jeunes individus. On les voit, dans les premiers beaux jours de la fin de mars, sortir de leur demeure , pour jouir de la douce chaleur du so- leil , faire des excursions , mais de courte durée ; le plus lé- ger zéphyr suffit pour faire rentrer la famille. A la fin du se- cond hiveV , la tarentule a acquis environ le tiers de sa gran- deur ; et ce n'est qu'à la troisième année , que son accrois- sement est terminé La durée de leur existence pourroit être très-longue ; mais les fortes averses d'automne , une grande espèce de scolopendre , propre aux mêmes contrées , mais qui n'est pas la morsitans , ainsi que le dit M. Chabrier, sont des ennemis auxquels peu d'individus échappert. Cette sco- lopendre attaque les plus grosses tarentules , et après un combat opiniâtre , les tue et s'empare de leur habitation. Les deux sexes vivent séparément , et hors du temps des amours , ils se font une guerre à mort. M. Chabrier , faute d'expériences qui lui soient propres, ne dit rien des effets de la piqûre de la tarentule ; mais suivant lui , elle est suscep- tible de se courroucer, surtout lorsqu'on veut la forcer à quit- ter sa retraite , et elle ne le fait qu'à la rigueur et avec peine. Mais si après en avoir été chassée , elle parvient à recouvrer sa possession , tous les tourmens et la mort même ne peu- vent l'obliger à en ressortir. Une espèce de lycose , très-voisine de la tarentule et plus encore de la lycose ouvrière , que je nomme rayonnée, m'a sou- vent donné l'exemple de la même opiniâtreté à défendre son domicile. Elle habitoit, comme elle , les lieux secs , arides, et exposés au soleil ; elle y vivoit également dans des trous, mais, à ce qu'il m'a paru , plus horizontaux que perpen- diculaires. Elle saisissoit avec ses mandibules une grosse épingle que je lui présentais, et se laissoit enlever plutôt que de lâcher prise. I. Ligne antérieure des yeux pas plus large que V intermédiaire. A. Yeux de la seconde ligne très-sensibJement p!us gros que le* deux de la ligne postérieure. Nota. Yeux latéraux de la ligne antérieure , distinctement pédicules ; le cocon rond , dans le plus grand nombre. L 1 l 2gi LYCOSE TARENTULE , îycosa tarantula Latr. , Clerck ; ara- nea tarantula, Linn. , Fab. ; Albin, Natur. Hist. of. spid., pi. 3g. Longueur du corps, environ trois centimètres ; palpes sa- franés , avec l'extrémité noire ; mandibules noires , avec la base supérieure safranée ; bord antérieur du tronc et contour des yeux de la seconde ligne, de celte couleur ; yeux rougeâ- tres ; dessus du tronc noirâtre , avec une bande longitudinale dans le milieu de sa longueur, une autre tout autour des bords, et des lignes en rayon , partant de la bande du milieu , d'un gris cendré ; une ligne noirâtre , longitudinale , de chaque côté , sur la bande de la circonférence ; dessus de L'abdomen noirâtre, ponctué de gris cendré ; une suite de taches presque noires , plus foncées au bord postérieur , dans le milieu de sa longueur ; les deux supérieures , la première surtout , allon- gées en fer de flèche , bordées tout autour de gris-roussâtre ; les suivantes transverses, en forme de cœur élargi, bordées postérieurement de gris cendré , ou séparées par des lignes chevronnées de cette couleur; ventre safrané, avec une bande très-noire , transverse au milieu ; poitrine et origine des pattes très noires; pattes d'un gris cendré en dessus, grises en dessous , avec deux taches aux cuisses et aux jambes , et les tarses noirs; dessous des cuisses et des jambes antérieures ayant une teinte roussâtre. Dans l'Italie méridionale. Lycose mÉlanogastre, Lycosa melanogaster;lycosa tarantula narbonensis, Walck.; Aranea tarantula, Oliv. ; Dorthes , Tran- sacl. vf the Linn. soc. , tom. i , pag. 86 ; Amoreux , Hist. des "insect. venim. de la France ; Chab. , séance publ. de la soc. d'à- nat. des sciences et arts , de Lille, 4-c cah., pag. 02. Un peu plus petite que la précédente , et n'en différant que parce que le ventre ou le dessous de l'abdomen est presque entièrement occupé par une grande tache très-noire et arrondie , et que son extrémité postérieure est d'une couleur safranée pâle. Dans les départemens de la France situés sur la Médi- terranée. La même lycose se trouve en Espagne , mais elle forme une variété. Le fond de sa couleur est plus clair , soit d'un gris un peu roussâtre-pâle, soit presque gris ; les deux bandes brunes du tronc , ou les espaces compris entre la bande grise du dos et celle de la circonférence, sont plus étroites, paroissent moins , et ne sont pas coupées sensiblement par des rayons; le fond même de ces bandes est recouvert, du moins dans plusieurs individus , de duvet; les taches noires-, du dos de l'abdomen, sont beaucoup plus petites , et entre- coupées par des traits gris ; le dessous du corps ressemble d'ailleurs à celui de la lycose mélanogastre. Elle m'a été en- 2Q2 L I *J voyée par mon ami M. Léon Dufour, qui publiera les obser- vations qu'il a recueillies sur ses habitudes. LYCOSE TIGREE , Lycosa tigrina , L. taranlula Russiœ , La- treille , Gêner, crust. et insert. , lom. i , pag. 119. Voisine de la précédente , et presque de sa taille ; yeux noirs ; dessus des pattes gris, fortement tachelé et ponctué de noir: tronc noirâtre , avec les bords et une tache allongée , centrale , jet- tant un grand nombre de lignes fines , en forme d étoiles, grises ; point de lignes noires sur la bordure du limbe; des- sus de l'abdomen offrant trois séries longitudinales de pe- tites taches noirâtres, avec le bord postérieur blanc; ventre noir , dans les individus adultes ; dessous des cuisses très- velouté , blanchâtre , sans taches ; dessous des jambes de la même couleur, avec deux bondes noires; dessous des tarses noir , comme dans la précédente; tronc un peu plus large et plus déprimé postérieurement. Dans la Crimée. On trouve , à Astrakan , dans les cavités des vieux murs , une aranéide qui, au témoignage de M. Rousseau, chirurgien, fds du préparateur d'anatomie du Muséum d'Histoire natu- relle de Paris , paroît être une espèce de tarentule : se- roit-ce la lycose que je viens de décrire ? Lycose rayonnÉE, Lycosa radiata; Lycosa tarantulœ affinis, Lat. , Gen. trust, et insect. , tom. 1 , pag. 120; ejusd. , HisK nat. des aiist. et des insect. , tom. 7 , page 292. Cette espèce n'est peut-être que la lycose melanogastre dégénérée ou mo- difiée par l'influence du climat. Elle est d'un tiers plus pe- tite, et n'en diffère que parles caractères suivans : ies cuisses ne sont pas tachetées ; le dessous du second article des qua- tre jambes antérieures n'a qu'une seule bande noire , placée près de sa base; on en voit deux au même article des quatre jambespostérieurescommeà toutes celles delà précédente; le dessous des tarses est un peu plus obscur que les autres par- ties , sans être noir. Le dessous de l'abdomen est de cette couleur , avec une teinte rougeâtre à son extrémité posté- rieure , dans quelques individus. Nous ajouterons que la ligne noire qui coupe la bande grise des bords du tronc , est ici divisée en petites taches. Au midi de la France. Lycose ouvrière, Lycosa fabrîlis; Lycosa fabrilis, "Walck.; aranea fabrilis , Oliv. ; aranea f abri lis , Clerck, /Iran, suec , pi. 4 , tab. 2. Cette espèce offre encore plusieurs rapports avec la lycose tarentule , et semble n'en être qu'une variété plus dégénérée L Y C 293 et plus propre aux pays du Nord. Les plus grands individus sont longs d'environ quatorze millimètres. La couleur safra- née de la base des mandibules est beaucoup plus foible , et même mêlée de gris ; celle dernière couleur domine sur les palpes; le tronc est gris, ou d'un gris cendré , avec une grande tache noire et oblongue de chaque côté , divisée par quelques raies ou taches parlant, du milieu du dos et de sa couleur ; quelquefois ces raies disparoissent. La bande grise du milieu du dos, ou celle qui esl le long de la carène , est quelquefois coupée par une raie longitudinale plus claire , et bordée de brun. Le dessus de l'abdomen est noirâtre ; sa base offre une tache en forme d'arc ou de V renversé , grise, et recouvrant une autre tache noire , arquée dans le même sens, dont le vide est gris , et occupé par un faisceau de poils de cette couleur, entremêlés de quelques poils noirs; en des- sous est une tache noirâtre , angulaire , dont les bords sont grisâtres , et vont se réunir postérieurement , pour former le long du milieu du dos une petite bande divisée transver- salement en petites taches ; à chacun de ses côtés est une li- gne ou bande longitudinale , noirâtre , divisée encore en pe- tites taches , et sur laquelle est une ligne de points gris ; le dessous de l'abdomen et la poitrine sont noirs ; les pattes sont d'un brun clair , mais avec un duvet gris et rayé longitu- dinalement et extérieurement de brun ; leur dessous esl sans taches , et les hanches sont d'un brun très-foncé , et non pas noires , comme dans les espèces précédentes. L'organe sexuel du mâle est terminé par une petite pièce saillante , transverse, largement échancrée et bidentée. J'ai trouvé celte espèce aux environs de Paris , dans le bois de Boulogne. M. de Brébisson l'a observée dans le dé- partement du Calvados. Elle habite aussi le midi de la France, l'Italie et la Suède. Lycose RURICOLE , Lycosa ruricola , Latr. ; Lycosa agrestica, Walck. ; Aranea ruricola , Deg. , Oliv. Degeer a très-bien dé- crit et observé les mœurs de cette espèce. 11 y rapporte Va- raneus cuneatus de Clerck , pi. 4- , tab. n , mais cependant avec quelques doutes ; je suis persuadé que c'est une autre es- pèce , puisqu'ici l'abdomen a sur le dos une tache noire , en forme de coin , bordée de blanc , et que dans la lycose ruri- cole , cette partie offre une ligne d'un gris jaunâtre, bordée de noir. M. Walckenaer cite une autre figure de Clerck (pi. 4 , tab. 4) î mais elle y convient encore moins , et le cocon de cette espèce (Jignarius) diffère par la couleur et par la forme de celui de la L. ruricole. Elle se rapprocheroit davantage de la lycose habile. Ce n'est pas , pour la même raison , l'arai- gnée , titre 26 de Lister. Il dit d'ailleurs que son abdomen est 294 L Y G rayé obliquement; Geoffroy rapporte celle-ci à son araignée loup. La lycose ruricole femelle a de quinze à dix-sept millimè- tres de longueur. Les mandibules sont noires ; le tronc est d'un brun obscur, peu garni de duvet, avec une ligne le long du milieu du dos, et deux autres presque marginales , une de cha- que côté, d'un gris jaunâtre, ou tirant sur la feuille morte; les yeux sont noirâtres et très - luisans ; l'abdomen est d'un brun-olive foncé , et offre au milieu du dos , depuis sa base jusqu'au milieu de sa longueur , une ligne droite , de la cou- leur de celle du tronc, bordée de noir, de chaque côté, et finissant en pointe; les côtés supérieurs ont de petits points d'un gris jaunâtre foncé ; on en voit encore d'autres de la même couleur, très-petits et disposés sur deux lignes longi- tudinales , très-écarlées , de cinq à six par chaque , à l'extré- mité postérieure du dos ; les palpes et les pattes sont d'un brun livide, peu velus; mais les pattes ont des piquans noirs, et on en distingue deux plus longs sur le côté supérieur de chaque cuisse, comme dans Va. aiguillonnée (aculealus) de Clerck. Le mâle estbeaucoupplus petit; les lignes du tronc et celles de l'abdomen sont grisâtres; l'organe sexuel présente un corps en ovoïde court, qui m'a paru divisé par deux scissions trans- verses , en trois parties , dont la supérieure , qu'on jugeroit plus molle , à raison de sa demi-transparence , est arrondie à son extrémité , et sans crochet apparent. Cette lycose est très-commune dans les lieux un peu hu- mides des environs de Paris , et on la trouve dès les premiers jours de mars. Degeer dit que son sac à œufs est parfaitement rond , de la grandeur d'un pois ordinaire , et formé d'une soie blanche. Ayant mis une femelle avec son sac dans un pou- drier, elle y fila contre les parois , une couche de soie blan- che , et y attacha sa coque. Elle s'en éloignoit et s'en rappro- chait alternativement, et se plaçoit même dessus. Cet obser- vateur l'a nourrie , pendant quelque temps , avec des mou- ches. Ill'avoit trouvée au mois de mai, sousune pierre, et char- gée de son cocon. Ainsi l'accouplement a lieu dès les pre- miers jours du printemps. J'ai trouvé, à la même époque, aux environs de Paris , une ly 1 eose qui a une grande affinité avec la précédente, mais unpeu plus petite et que je caractérise ainsi: Palpes d'un brun jaunâtre obs- cur , plus foncés vers l'extrémité; mandibules noirâtres ; yeux noirs; tronc ayant ses bords et une bande longitudinale le long de la carène, d'un brun jaunâtre ou olivâtre obscur, etune bande noirâtre de chaque côté, entre celle du dos et les bords; ahdo- L Y C 2 g men d'un brun jaunâtre foncé , avec la base supérieure plus claire ou un peu grisâtre ; près du milieu de cette base sont deux petites taches noires réunies en devant et en accent cir- conflexe ; entre elles est un faisceau de poils jaunâtres ; les pattes sont d'un brun jaunâtre , avec les cuisses plus clai- res ou olivâtres , et marquées de quelques nuances brunes ; les tarses sont noirâtres. Je nomme cette espèce lycose ace tuée (lycosa accentuald). Elle se rapproche de ïaranea trabalùi de Clerck , pi. 4 ■> tab- 5- Lycose entrecoupée, Lycosa inlerserta; Clerck, Aran. Suec. , pi. 4- , tab. 6, fig. t. La femelle est longue d'environ un centimètre , cendrée ; le dernier article des palpes, les mandibules , les yeux et la poitrine sont noirs ; le tronc a , de chaque côté, une bande longitudinale plus obscure ou noirâtre , de sorte que le milieu du dos ou la carène et les bords paroissent plus clairs ; la couleur de ces bords forme même une ligne grisâtre , et sur le bord interne de sa partie antérieure , est appuyée une petite tache triangulaire , noire ; l'extrémité postérieure de la ca- rène est aussi plus pâle, en forme de tache bifide en devant, et bordée postérieurement de brun ; l'abdomen est ovalaire, plus foncé ou d'un cendré noirâtre sur le dos ; sa base a , de chaque côté , une tache grisâtre , formée par des poils ; le milieu du dos offre , dès son origine , deux petites lignes de cette couleur , se réunissant postérieurement pour former un ovale , et se prolongeant ensuite jusqu'à l'anus en une petite bande , divisée transversalement, ou maculaire ; l'intérieur de l'ovale présente une petite bande oblongue , presque noi- râlr , unidenlée de chaque côté , près du milieu de sa lon- gueur, et terminée aussi par deux dents -, les angles sont plus foncés ; de chaque côté du milieu du dos, est une série lon- gitudinale de points grisàires , placés chacun sur un point noirâtre -, les pattes sont entrecoupées de taches noirâtres et garnies de petites épines noires. Cette espèce est commune aux environs de Paris , et pour- roit bien être l'araignée, titre 26 de Lister, dont nous avons parlé à l'article précédent. On la trouve de bonne heure. M. Walckenaer ripporte la figure de Clerck que je cite, à une variété de sa lycose andrénivure ; peut-être, ainsi que je l'avois d'abord soupçonné, cette dernière espèce est-elle la même que la précédente. Voici un extrait de la description qu'il vient de donner de la lycose andrénwore , à la fin de ses Mémoires pour servir à T Histoire naturelle des abeilles solitaires , qui composent le genre Halicte. Couleurs du corps variant du fauve pâle aubrun foncé; dos de l'abdomen ayant en devant une tache plus foncée , en *>l a96 T V C forme de fer de flèche ; une ligne longitudinale plus claire sur la partie postérieure du dos, traversée par des chevrons peu arqués , Lianes , avec h'ur milieu et leurs deux exlrémilés plus fonces , et. formant ainsi trois rangées de points noirs ; mandibules rougeàtres. Cette espèce se tient immobile, les pattes étalées, dans es lieux où les halictes perceurs font leurs trous , et s'élance sur eux lorsque ces insectes sont à sa proximité. Je rangerai dans la même division les espèces suivantes de M. Walckenaer, et toutes indigènes: i.°la lycose vorace, Lie. vorax , dont , suivant lui , Clerck a représenté le mâle , pi. 4- > tab. 6, fig. 2 et 3. Le tronc a trois lignes blanchâtres , dont une dorsale , et les autres marginales , séptrées par deux lignes brunes; le dessus de l'abdomen a , au milieu, une tache oblongue brune , entourée de deux lignes jau- nes (i). 2.° La lycose lugubre , lugubris , ou la dursa/is de Fabricius. Elle est petite , très-noire , avec une ligne blan- che , formée par des poils le long du milieu du dos. 3.° La lycose enfumée , Lie jumigaia ; Yaraneafumigata de Linnseus, et de Clerck, pi. 5 , tab. 6; son abdomen est noirâtre , avec deux points blancs , formés par des faisceaux de poils à sa base. Linnseus dit qu'elle vil dans les champs, et qu elle se place au-devant du nid de certaines larves , probablement des chenilles , pour les saisir et les sucer les unes après les autres, à fur et mesure qu'elles en sortent, et en rejetant successivement celles qui lui ont servi de pâture. £. Les quatre yeux pi stérieurs presque de même grandeur. Nota. Cocon souvent aplati et lenticulaire. Lycose allodrome , Lycosa allodroma , Latr. ; Walck , Hist. des aran. ,fasc. i, tab \, la femelle; Clerck , Aran. suer. , pi. 5 , tab 2. Cette espèce , une des plus grand-es de nos en- virons , a le corps d'un roussâtre brun, tout mélangé de gris et de noir ; les mandibules sont d'un brun foncé ; les yeux sont rougeâtres ou d'un jaune clair ; entre les quatre posté- rieurs est une tache noire , échancrée sur les côtes ; le dos de l'abdomen offre deux rangées longitudinales de petites taches alternativement brunes et grises, venant à la suite de quatre taches plus grandes, allongées, d'un gris pâle, situées près de la base , et entre lesquelles il y en a quatre autres petites et (i) J'ai trouve, dans les environs de Parii, une lycose voisine de cette espèce , mais oui me paroif, inédite. Elle est petite, noirâtre, avec les mandibules, les palpes, trois lignes sur le tronc , dont deux marginales el l'autre au milieu et plus large , deux autres sur le, dos de Fabdi men. se réunissant poste'rieurement en ovale, et les pattes d'un jaune de cire ; le ventre est aussi rayé de cette coulem-. Je la nom- merai flavolineata , à raies jaunes. L Y Li 297 disposées en carré; le ventre est d'un gris uniforme ; les pâlies son! d'un roussâtre clair et annelées de noirâtre. J'ai trouvé fréquemment cette espèce sur les bords de la Seine, au bas de Passi. J'ai parlé de ses habitudes dans l'historique du genre. Lycose habile , Lycosa perita , Latr.; Aranca perita ejusd. Bullel. de la Sor. philom. , n.° 22. Elle ressemble beaucoup à la précédente , mais elle est de moitié au moins plus petite , n'ayant que six ou sept millimètres de longueur ; les mandi- bules sont d un brun rougeâlre et allongées ; le tronc est mé- langé de noir, de gris et de roussàtre ; les yeux sont d'un rougeàtre clair; le ventre et l'anus sont d un gris cendré uniforme ; le dessus de l'abdomen offre à sa base une grande tache roussàtre, avec le centre gris et figuré en forme de hache ; le milieu du dos est noir , avec deux points de chaque côté, et une tache ntermédiaire gris ; les pattes sont rous- sâlres , avec un grand nombre d'anneaux noirs. Très-commune, particulièrement en automne. V. les géné- ralités de cet article. Cette espèce me paroît avoir beau- coup d'affinité avec la lycose à sac de M. Walckenaer. La lycoq£ littorale ou l'araignée des rivages, aran. lil/oralis, de Degeer et d'Olivier, et que M. Walckenaer prend pour Y araignée à sac (aran. saccata) de Linnœus et de Fabricius, est probablement de cette division. Cette espèce , que Degeer dit très-commune dans les lieux humides et marécageux, sur les bords des fossés, etc. , est toute noire, avec des taches et nuances grises , et quelques petits points blancs , formés par des poils, sur le tronc et sur l'abdomen. Le tronc a trois raies grises et longitudinales , l'une au milieu , et les deux autres latérales ; les pattes , d'après sa figure , sont tachetées. Cet auteur-cite pour synonyme l'araignée paludicole de Clerck, pi. 4; tab. , tandis que M. Walckenaery rapporte son araneus amentalus, pi. 4, tab- 8, fig 2. Mais celle-ci paroît former une espèce différente de celle de Degeer, plus tardive, et vivant parmi les gramens , dans les lieux arides. Le cocon de l'araignée paludicole de Clerck a, en dessus , une bordure plus blanche que le fond de cette surface , et ce caractère se retrouve dans le cocon de l'araignée littorale de Degeer; d'après ce motif et quelques autres, je présume que c'est la même espèce , ainsi que le pense ce dernier. J'ai ana- lysé ses observations , dans les généralités. Clerck dit que \c cocon est blanchâtre en dessus et noirâtre en dessous. L'araignée noire de Lister, fig. 25 ; l'araignée loup de Geoff , n.° i4; l'araignée à sac, aran. saccata, de Linnseus et de Fabri- cius ; V araneus aznentatus de Clerck, pi. 4? tab. 8, ont été décrites d'une manière si imparfaite , qu'il est bien difficile ?.98 L Y C de les reconïjoitre et de ne pas les confondre avec d'autres espèces très-analogues , mais différentes. La lycose à sac, Lie saccata, de M. Walckenaer, a, suivant lui , le corselet brun , avec une bande longitudinale fauve dans son«milieu ; l'abdomen brun , marqué de points noirs , et de points fauves , obscurs à la partie postérieure , et for- mant deux rangées ; les pattes sont annelées de noir et de, fauve. Elle fait un cocon verdâlre et aplati. L'espèce à laquelle j'ai appliqué , dans mon Gênera crust. et insect. ( tom. i , pag. 120) , la même dénomination spéci- fique , est en dessus d'un noirâtre fuligineux ou brun de suie , avec des nébulosités formées par un duvet cendré. La carène du tronc est d'un roussâtre obscur, et marquée d'une ligne cendrée ; la base supérieure de l'abdomen a un petit faisceau de poils gris ; tès pattes sont d'un roux livide , entrecoupées de taches noirâtres; les palpes, les mandibules et le bord an- térieur du tronc , sont d'un roux livide dans la femelle, et noirs dans le mâle. Le sac des œufs est aplati et verdâtre. J'ai observé cette année-ci sur le vivant, deux lycoses , qui paroissent n'êlre que des variétés de la précédente. La pre- mière est longue de cinq millimètres, d'un centré foncé, mais plus clair et sans mélange , sous le corps ; les mandi- bules sont noirâtres; les yeux sont noirs ; le milieu de la par- tie supérieure du tronc offre, dans toute sa longueur, une bande d'un cendré plus clair , plus large dans sa moitié anté- rieure , échancrée ensuite, puis resserrée; de chaque côté de l'échancrure est un trait noir, formant une bordure; les bords latéraux du tronc sont aussi un peu plus clairs: l'abdomen est ovoïde ; le milieu de son dos a , près de sa base , un petit faisceau de poils élevés , en forme décailles , et grisâtres ; de ce faisceau parlent deux rangées longitudinales de petits points noirs ou noirâtres, qui se terminent en convergeant vers le milieu du dos ; de chaque côté , mais plus en arrière , est une autre ligne de points noirs , plus forts et entrecoupés alter- nativement de points grisâtres ; les côtés inférieurs de l'ab- domen sont vaguement ponctués de noir ; les palpes et les pattes sont d'un grisâtre pâle ou livide, entrecoupé de ta- ches noirâtres , nombreuses, et hérissés de poils ou de pi- quans noirs, élevés. L'organe sexuel du mâle ne forme qu'une simple protubérance arrondie , du moins hors de la copula- tion. La seconde variété , qui n'est peut-être qu'un jeune indi- vidu , est d'un noirâtre mate avec quelques ondes d'un cendré obscur ; la ligne dorsale du tronc n'est pas apparente ; l'ab- domen n'offre pas en dessus de taches sensihles ; mais on re- marque , à sa base , Le faisceau dont j'ai parlé ; le ventre a L Y C 2g9 un duvet soyeux et cendré ; les palpes et les pattes comme dans la précédente. Il paroîtroit , d'après sa taille et ses cou- leurs, que c'est Y araignée-loup de Geoffroy. Toutes ces vacillations synonymiques ne disparoîtront que lorsque Ton observera avec soin les aranéides dans leurs divers âges, et qu'on les décrira complètement et d'une ma- nière comparative. II. Ligne antérieure, des yeux plus large que V intermédiaire. Lyco.se pirate, Lycosa piratica, Walck. ; Glerck, Aran. suer. , pi. 5, tab. 4 (Ie mâle) ; ejusd. pi. 5, tab. 5 (la fe- melle , pleine ). M. Walckenaer lui donne pour caractères d'avoir le corselet verdâlre, bordé d'un blanc très-vif; l'ab- domen ovale , noirâtre , entouré , de chaque côté , d'une ligne blanche avec six points blancs sur le dos. Cette espèce paroît ainsi avoir des rapports de couleurs avec les dolomèdes aquatiques. Elle court sur la surface de l'eau, sans se mouiller. Son cocon est d'un beau blanc , et parfaitement rond. Il est beaucoup plus petit que celui de la lycose à sac. M. Walckenaer forme , avec une espèce inédite , qu'il nomme albimane, lyc. albimana, une petite famille particulière. La ligne antérieure des yeux n'est pas plus large que l'inter- médiaire ; les filières supérieures sont apparentes et beaucoup plus longues que les inférieures. Cette lycose court à terre et se cache sous des pierres, (l.) LYCOSEMPiiYLLON. L'un des noms du leimonion ou limonium {V. ce mot) , chez les Grecs. (LN.) LYCOSTAPHYLLON ou Raisin de loup. Cordus nom- me ainsi I'Obier, Vibumum opulus. V. Viorne, (ln.) LYCTE , Lyrtus. , Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères , section des tétramères , famille des xylophages , tribu des trogossitaires , et dont les caractères sont : tous les articles des tarses entiers ; antennes de la longueur de la tête et du corselet, de onze articles distincts, dont les deux der- niers formant une massue ; corps étroit et allongé ; mandi- bules saillantes. Herbsl et Fabricius , par les démembremens qu'ils ont faits dans le genre ips d'Olivier, en ont facilité l'élude. J'expose- rai ces travaux à l'article de la famille , qui comprend la pin- part de ces nouveaux genres (F. Xylophages). Je me suis vu néanmoins obligé d'en modifier plusieurs et d'en introduire de nouveaux. Celui auquel je conserve le nom de lycte a pour type Le Lycte camaliculÉ (lyclus canalimlatus ) de Fabricius , ou Y ips obJong d'Olivier , Col. toin. 2 , n.° 18, pi. 1 , fig. 5. Il est d'un brun roussâtre , pubescent , avec les yeux noirs; le 3oo L Y G corselet presque aussi long que large , dentelé' sur ses bords latéraux , marqué au milieu d'une fossette allongée ; et neuf à dix lignes élevées sur chaque élytre. On le trouve en Europe sur le bois. Le dermesie lévrier à stries, de Geoffroy, est une autre espèce de lycte. (L.) LYCURE, lynims. Genre de plantes de la monoécietrian- drie et de la famille des graminées , établi par Kunlh , dans le bel ouvrage de Humboldt et Bonpland sur les plantes de l'A- mérique méridionale. Ses caractères consistent : en deux fleurs géminées , l'une hermaphrodite et pédicellée , l'autre mâle , presque sessile et plus petite ; en deux balles calicinales dont la supérieure est pourvue d une seule et l'inférieure de deux ou trois arê- tes ; en deux balles florales dont l'inférieure seule est aristée. Deux espèces seulement entrent dans ce genre. (B.) LYCUS ou LYQUE, lycus, Fab. Genre d'insectes, de l'ordre des coléoptères , section des pentamères, famille des serricornes, tribu des lampyrides , ayant pour caractères : corps étroit et allongé , mou ; corselet plat , presque carré ou en trapèze, plus large postérieurement ; tête inclinée, rétré- cie et avancée antérieurement en forme de museau; mandi- bules étroites, très-pointues et entières; palpes maxillaires plus grands, terminés par un article presque triangulaire; an- tennes très-rapprochées à leur base, filiformes , comprimées, souvent en scie ou pectinées ; pénultième article des tarses bilobé ; élytres plus larges ou même très-dilatées vers leur extrémité , du moins dans l'un des sexes. Le mot lycus a été appliqué , par quelques auteurs grecs, à plusieurs êtres différens. Il a été employé par Hésychius pour désigner une espèce ai araignée. Il signifie, dans Athé- née , une espèce de poisson ; dans Aristote , une espèce dV- seau ; mais Homère et les Grecs en général, ont désigné par ce mot le loup. Les insectes qui composent ce genre ont été confondus , par tous les entomologistes , avec les lampyres et avec les téléphores (cantfiaris),, Lin. Fabricius les en a sé- parés et leur assigné le nom de lycus. Les lycus ont beaucoup de rapports avec les lampyres; mais ils en sont suffisamment distingués par la partie antérieure de la tête en forme de trompe plus ou moins avancée, et par les mâchoires simples. La forme des antennes et leur rappro- chement, ne permettent pas de confondre les lycus avec les télé- phores. En général, ces insectes ont le corps oblong, déprimé; la tête inclinée ; le corselet aplati ; les élytres flexibles , quel- quefois réticulées, souvent dilatées postérieurement; les cou- L Y G 3oi leurs dont ils sont ornés sont renfermées dans le noir-violet , le fauve ou le rouge sanguin. On rencontre les lycus sur les fleurs ; ils enfoncent leur tête au fond des corolles, et en retirent les sucs. On trouve peu de ces insectes en Europe. Ils forment un genre composé de quarante et quelques espèces. La plus com- mune en France est le Lycus sanguin ( lycus sanguineus) , pi. G 3, i3 de cet ouvrage. Il est noir; les bords latéraux du cor- selet et les élytres sont d'un rouge sanguin. Sa larve se trouve sous les écorces du chêne ; elle est très-noire , linéaire , très- aplalie, avec le dernier anneau rouge, en forme de plaque, ayant à son extrémité deux espèces de cornes cylindriques , comme articulées et arquées en dehors. Elle a six pattes. Parmi les espèces étrangères , nous remarquerons le Ly- cus large ( lycus lalissimus ) Il est beaucoup plus grand que le lycus sanguin. Sa couleur en dessus est le j.iune fauve ; ses élytres sont fortement dilatées postérieurement dans l'un des sexes , avec une tache marginale et l'extrémité noires. Cette belle espèce habite l'Afrique équinoxiale. (p. L.) LYDE , lyda, Fab. Genre d'insectes hyménoptères. V. Pamphiue. (l.) LYDIENNE ou PIERRE LYDIENNE. V. Jaspe SCHISTEUX. (LN.) LYDISGHERSTEIN de Werner. V. Jaspe schisteux. (LN.) LYF. Voyez Nakhleh. (ln.) LYGAION. Voyez Lygos. (ln.) LYiiÉE, Lygœus. Genre d'insectes, de l'ordre des hé- miptères, section des héléroptères, famille des géocorises. Ses caractères sout : élytres de consistance inégale ; tarses à trois articles distincts; gaîne du suçoir à quatre articles dis- tincts et découverts ; labre long , subulé et strié en dessus ; les deux petits yeux lisses point apparens ou très-rapprochés des yeux ordinaires; antennes de quatre articles, filiformes , droites , insérées dans la ligne qui va des yeux à la base du bec ou au-dessous. Les lygées ont le corps ovale , allongé ; la tête reçue posté- rieurement dans la concavité du bord antérieur du corselet, sans cou, petite, triangulaire, avec deux petitsyeux lisses, dans la plupart ; le corselet en trapèze , les bords antérieur et pos- térieur étant presque parallèles, et les côtés convergent insen* siblement,enallantdela base à l'extrémité ; l'écusson grand , triangulaire ; les élytres de la longueur de l'abdomen , mem- braneuses à l'extrémité ; les pattes assez longues, unique- 3o2 L Y G ment propres à marcher , dont les postérieures ne diffèrent pas beaucoup des autres pour la forme et la grandeur, et dont les antérieures ont dans plusieurs les cuisses renflées. Nous devons l'établissement de ce genre à Fabricius , qui l'a nommé lygée , c'est-à-dire obscur, à raison des couleurs sombres de plusieurs de ses espèces. Ces insectes se rappro- chent tellement des corés de ce naturaliste , qu'il a placé avec eux un assez grand nombre d'espèces qui , par la manière dont sont posées leurs antennes , par la forme de leur cor- selet , me semblent appartenir à ce dernier genre. Plusieurs lygées ont leurs antennes figurées de même que celles des corés. Ce n'est donc pas sur la forme de ces organes que doi- vent porter les caractères distinclifs des deux genres; j'ai cru en avoir trouvé de meilleurs dans la position des antennes , par rapport aux yeux et à la naissance du bec , et dans la forme du corselet. Les corés ont les antennes insérées au- dessus de la ligne qui va des organes de la vue à la base de ce bec. Dans les lygées, l'insertion est plus basse que la ligne , ou du moins n'est point au-dessus. Les premiers ont le cor- selet très-étroit en devant ; sa coupe est presque celle d'un triangle , dont l'angle du sommet, et qui répond au bord an- térieur, est tronqué. Les seconds ont , comme nous avons dit , le corselet presque en trapèze, ou presque carré, avec sa partie antérieure un peu plus étroite. Les corés, d'ailleurs, ont souvent le corselet beaucoup plus élevé postérieurement qu'en devant, avec les côtés ou les angles dilatés. Ils ont, ainsi que les alydesles deux yeux lisses rapprochés sur le vertex. Les lygées se trouvent sur les plantes, et y vivent moins du suc de leurs feuilles que d'autres petits insectes. Le lygée aptère et quelques autres espèces se rassemblent en grande quantité sous l'écorce des arbres et dans les crevasses des murs. LvoÉE aptère, lygœusapterus,Y ab. ; Cimex apterus , Linn. , Geoff.;pl. G 3,i 4 de cet ouv. Cette espèce est très-commune, et se tient de préférence sur la mauve. Elle n'a point ordi- nairement d'ailes ni d'appendices membraneux au bout des élytres ; son corps est rouge, mélangé de noir , long de près de quatre lignes; les antennes, la tête, l'écusson etlespattessont noirs; le corselet a dans son milieu une grande tache noire , coupée en deux par un trait rouge ; les étuis ont chacun une tache ronde dans leur milieu et un point vers le haut, noirs. On en trouve , mais rarement , d'ailés : les ailes sont noires. Celte espèce n'a pas d'odeur désagréable. Lygée équestre , lygœus equestris , Fab. ; Cimex equestris , Linn. 11 est long d'environ cinq lignes ; ses antennes sont noires; la tête est noire , avec le dessus rouge ; le corselet est rouge , avec une tache au bord antérieur , transverse et échan- L Y G 3o3 crée postérieurement, et presque tout le bord postérieur, noirs; lécusson est noir; les élytres sont rouges, avec une bande transverse et une partie du bord interne à côté de l'écusson , noires; les appendices membraneux sont noirs , avec deux petites taches allongées à leur jonction avec la portion crus- tacée de l'élytre , et un point rond au milieu, blancs; la poitrine est d'un noir cendré, avec des points plus foncés ; l'abdomen est rouge , avec deux petites taches noires de chaque côté sur les anneaux ; les pattes sont noires. LygÉe de la JUSQUiAME , lygœus hyosriami , Fab. ; Clmex hyosciami , Linn. Il est d'un tiers plus petit que le précédent. Son corps est rouge, mélangé de noir; le corselet est rouge, avecle bord antérieur et deux taches carrées aubord postérieur, noirs ; l'écusson est noir à la base , rouge à l'extrémité ; les élytres ontleur côté interne, le long de l'écusson, etùne bande transverse au milieu , noirs ; les appendices sont d'un brun noirâtre, sans taches ; la poitrine est rouge, avec une raie noire transverse, de chaque côté; l'abdomen a trois rangs de taches noires ; les pattes sont noires. Elle se trouve sur la jusquiame. On peut encore citer : le LygÉE damier , lygœus saxatilis. Son corselet est noir , avec les côtés et une ligne au milieu, rouges; les élytres sont noires, avec trois taches rouges; les appendices membraneux sont entièrement noirs. Cette es- pèce est très-rare aux environs de Paris ; mais elle est assez commune dans le Midi. — Le Lygée du pin, lygœus pini. Il est noir , avec les élytres brunes , marquées d'une tache rhomboïdale noire. — Le Lygée de Rolander, lygœus Ko- landri. Il est très-noir, avec une tache rhomboïdale jaune sur les ailes. Plusieurs autres espèces de lygées de Fabricius appartien- nent au genre Miris. V. ce mot. (L.) LYGEUJYI. Nom latin, imposé par Lœfling au genre Sparte. ( V. ce mot). Il a été adopté par Linnœus. (ln.) LYGINIE , lyginia. Genre de plantes établi par R. Brown , et que Poiret croit devoir réunir au ScHjENO- DE de Labillardière, plante qu'il a appelée Viragine en français. Le genre Anartirie , du même botaniste, se rapproche infiniment de celui-ci. (b.) LYGISTE , lygistum. Genre de plantes fort voisin des Fernelies, des Pétésies, des Manélies, des Barrelières et des Garmantines , dont font partie les deux espèces qui le composent. Il offre pour caractères : un calice à quatre dents ; une corolle tubulée à limbe , à quatre lobes presque réguliers ; une baie biloculaire , à quatre semences. 3o4 L Y M Le Lygiste axillaire croît à la Jamaïque , et le Ly- giste en f.pi aux Aniilles. (b.) LY ÎODION , lygodium. Genre de fougère établi aux dépens dcsOPHiOGLOssES II est synonyme d Hydroglosse , aiiisiquede Ramondie. (b.) LY'jODISODEE, lygodisodea. Arbrisseau grimpant , à tiges très-longues ; à feuilles opposées, pétiolées , en cœur, aiguës, très-entières, accompagnées de stipules ovales , ai- guës , à fleurs d un blanc pourpre , disposées en corymbes axillaires , qui forme un genre dans la pentandrie monogy- nie , et dans la famille des rubiacées. Ce genre , autrement appelé Disodée, offre pour carac- tères : un calice persistant, à cinq divisions lancéolées ; une corolle in lundi buliformc , à gorge velue et à limbe divisé en cinq lobes ovales, plissés et réfléchis; cinq étamines, dont deux saillantes hors du tube ; un ovaire inférieur , à style fi- liforme, bifide, et à deux stigmates écartés; une capsule ovale, comprimée , membraneuse , fragile , uniloculaire , couron- née par le calice , bivalve à sa base , et renfermant deux se- mences orbiculaires, comprimées , membraneuses en leurs bords , et altacbées à un réceptacle filiforme. Le lygodkodée se trouve au Pérou. Ses tiges servent à faire des liens , et à d'autres usages domestiques, (b.) LYGOPHILES ou TÉNÉBRICOLES, Duméril Fa- mille d'insectes coléoptères , qui répond à la troisième divi- sion de notre famille des mélasomes, ou à la tribu des TÉ- nébriomtes. (l.) LYGOS et LYGAION. Ces noms grecs étoient, chez les anciens , synonymes de celui de sparlion qui désignoit une espèce de légumineuse. (ln.) LYMEde Dioscoride. Synonyme d1 Elaphoboscum , chez les Grecs. Cette plante est probablement un Panais, (ln.) LYMEXYLON , lymexylon , Fab. Genre d'insectes de l'ordre des coléoptères, section des pentamères, famille des serricornes, tribu des lime-bois , ayant pour caractères : tous les articles des tarses entiers ; corps cylindrique , long, avec la tête presque globuleuse , distinguée du corselet par un étranglement ou une espèce de cou, inclinée; mandibules cour- tes , épaisses ; palpes maxillaires beaucoup plus grands que les labiaux, pendans , plus gros à leur extrémité , laciniés ou en forme de houppe, dans les mâles ; antennes simples , fi- liformes , ou en fuseau , les articles du milieu étant un peu plus grands. Les larves des lymexylons vivent dans l'intérieur du bois, le percent ou le sillonnent. Aidées des capricornes, des leptures L Y M 3o5 et des lucanes , les lymexylons parviennent souvent à carier un arbre, au point qu'il périt après avoir langui pendant quelque temps. C'est sur le tronc des mêmes arbres qu'on rencon- tre l'insecte parfait , soit au moment où il vient de parvenir à cet état en sortant de celui de nymphe , soit lorsque la femelle y retourne pour déposer ses œufs. Parmi les espèces les plus connues , nous citerons le Ly- mexylon nav al, lymexy Ion navale, pi. G 3, 8, de cet ouvrage, la femelle ; lymexylon navale , Fab. , la femelle ; ejusd. , ly- mejoylon flaoipes , le mâle. Il est d'un fauve pâle, avec la tète , le bord extérieur et l'extrémité des étuis noirs ; cette dernière couleur domine dans le mâle , bien distingué d'ail- leurs de l'autre sexe par la forme de ses palpes maxillaires. Dans les bois de chêne ; dans toute l'Europe. Le lymexylon dermestdide , mentionné au même article, dans la première édition de cet ouvrage , forme le genre Hy- LÉCŒTE. Voyez ce mot. (l.) LYMNANTHEMUM. '(fleur de marais , en grec). Ce genre de G. Gmelin répond au waldschmidia de Wiggers, et Auvillarsia de F. Gmelin; mais il avoit été établi par Tourne? fort, sous celui de nymphoides, nom adopté par Ventenat. lia pour type le menyanlhes nymphoides. (LN.) LYMNE. Poisson du genre des Raies, (b.) LYMNEE , lymnœa. Genre de testacés de la classe des Univalves , qui a pour caractères : une coquille oblongue subturriculée , dont l'ouverture est entière , plus longue que large ; la partie inférieure du bord droit , remontant en ren- trant dans l'ouverture , et formant sur la columelle , un pli très-oblique. Ce genre, établi par Lamarck aux dépens des Hélices de Linrueus, etdesBuLiMES de Bruguières, a été adopté parDra- parnaud , dans son Tableau des mollusques de France. Il ren- ferme les buccins de Geoffroy , c'est-à-dire , presque toutes les coquilles fluviatiles à spire allongée. Il a pour type Yhélice ou le bulime stagnai. L'animal de la lymnée a la tête munie de deux cornes ou tentacules larges , aplaties , à la base intérieure desquelles sont placés les yeux. Son pied est mince , triangulaire et échancré sur le devant. Il est hermaphrodite ; mais son accouplement ne s'exécute pas comme celui des hélices. Geoffroy a observé que la position des organes de la géné- ration ne permet pas un coït double , mais qu'un individu fait l'office de mâle avec un autre qui fait le même office avec un troisième ; de sorte qu'ils sont tous fécondans et fé- condés, excepté les deux derniers qui agissent le premier seu- lement comme mâle et le dernier seulement comme femelle. XVIII. 20 3oG ï, Y M On trouve quelquefois, dit Geoffroy , de longues séries de ces coquillages , ainsi accouplés en niai, époque de leurs amours. Les lymnéesne sont point operculées, et on ignore si elles sont vivipares. Ce genre renferme plusieurs espèces qui ne présentent pas de caractères saillans, et qui , en conséquence, ont été beau- coup négligées par lesconchyliologisles. Cellesquiviventdans les eaux des marais , des étangs , des rivières , des ruisseaux, sont différentes. J'en ai rapporté d'Amérique, qui diffè- rent évidemment, quand on les compare, de celles d'Europe, et qui ne peuvent cependant pas en être distinguées par une phrase descriptive. V. les mots Hélice, Bulime et Buccin. Parmi les espèces d'Europe , que Draparnaud divise en deux sections; savoir, à spire plus longue que la largeur de V ou- verture , et à spire pas plus courte que la largeur de V ouverture , les plus communes et les mieux caractérisées , sont : La LyMiSÉE STAGNALE , Hélix stagnalis , Linn. ; Bulimus stagnalis , Brug. , qui est oblongue , ventrue , transparente , dont la spire est longue , étroite , effilée , et le bord de la lèvre droite, onduleux. Elle est très-commune dans les eaux stagnantes , et se montre à la surface ou sur les bords , dans les chaleurs de l'été. Pendant l'hiver , elle s'enterre dans la boue. Elle est si abondante dans quelques marais, qu'on la pê- che pour fumer les terres, ce à quoi elle est très-propre sous les deux rapports de diviseur de la terre , par sa coquille , et de fournisseur de mucilage, par son animal. Elle sert de nour- riture à une grande quantité d'animaux aquatiques , mais l'homme ne la mange point. C'est le type de la seconde di- vision de Draparnaud. La Lymnée des marais est oblongue , brune , striée ; a les tours de la spire convexes , et l'ouverture ovale. Elle ressemble beaucoup à la précédente ; mais elle est constam- ment plus petite , et a un tour de spire de moins , c'est-à- dire , seulement cinq. Elle est très-commune dans les étangs *et les marais. La LymnÉE RADIS, Hélix auricularia , Linn. ; Bulimus auri- cularius, Brug. , est ovale , obtuse , cornée ; a la spire très- courte , pointue , et l'ouverture grande. Elle se trouve dans les eaux stagnantes, et même dans les rivières. Elle est très- commune dans la Seine , et se remarque par l'excessive am- pleur de son ouverture. C'est le type de la première division de Draparnaud. Beudant est parvenu , en procédant graduellement, à faire vivre les espèces les plus communes de ce genre , dans l'eau salée, (b.) LYMNORÉE , lymnorea. Genre établi par Péron , aux L Y M 3o7 dépens des Méduses, mais réuni aux DiaNées, autre genre du même auteur , par Lamarck. (b.) LYMNUS. Dcnys de Montfort donne ce nom latin aux Lymnees , appelées lymnœa par M. de Lamarck. (desm.) LYMPHE des vaisseauxlymphatiques. C'est, comme son nom 1 indique, un liquide plus ou moins limpide, qui parcourt un système de vaisseaux absorbans, destinés à reporter dans; le sang ces humeurs recueillies ou pompées, soit de toute la surface externe ou interne de nos organes, soit surtout du tube intestinal qui fournit le chyle nourricier. Nous devons donc donner ici une .idée du Système lymphatique ou ab- sorbant qui remplit un si grand rôle dans la nutrition de tous les animaux. V. Nutrition. La tunique interne des intestins , grêles surtout , est par- semée de villosités innombrables qui sont les orifices d'autant de vaisseaux absorbans très-déliés ou de radicules qui pom- pent de toutes parts le chyle: et leurs méandres se réunissent, dans le mésentère, en troncs plus considérables , parsemés de diverses glandes qui semblent être destinées à filtrer , éla- borer de plus en plus le chyle et la lymphe charriée dans les lacis et les replis des vaisseaux lymphatiques, qui sont aussi entremêlés de vaisseaux sanguins. Le chyle et l'humeur lymphatique viennent ensuite dans le réservoir de Pecquet et dans le conduit thorachique, en re- montant, avecla veine cave et l'aorte, le long de l'abdomen et de la poitrine , puis se détournent à gauche , derrière l'œso- phage , pour aboutir à la veine sous-clavière gauche , la- quelle porte cette lymphe et le sang à la veine cave pour le transmettre au cœur. Mais quelquefois ce conduit thora- chique se subdivise en quelques branches qui se versent dans la sous-clavière droite, ou la jugulaire et d'autres veines. Ce conduit , au reste , possède des valvules qui empêchent la lymphe ascendante de rétrograder ; il reçoit dans son tra- jet les lymphatiques de la poitrine et ceux delà tête et des extrémités supérieures. En outre , toutes les parties du corps étant enveloppées d'un tissu cellulaire ou lamelleuxplus ou moins dense et sou- vent graisseux , sont parsemées par des vaisseaux innombra- bles de lymphatiques, diversement repliés , entremêlés dans leurs méandres, leurs anastomoses , leurs retours , leurs di- visions , leurs dilatations et leurs rélrécissemens , de glan- des particulières. Celles-ci sont surtout abondantes aux aînés, à l'intérieur des cuisses et des bras, au pli des jarrets et des bras, au cou, etc. Elles sont fort gonflées et volumineuses dans l'enfance ou l'époque de l'accroissement, et s'affaissent dans la vieillesse. Elles sont destinées à filtrer, élaborer , 3o8 L Y M animaliserde plus en plus le fluide lymphatique qui les tra- verse ( V. Ganglion ) ; elles peuvent s'engorger dans les maladies , dites de la lymphe , telles que les scrophules , la syphilis , ou devenir squirrheuses et cancéreuses , surtout aux mamelles , à l'utérus , aux testicules. Les radicules des vaisseaux lymphatiques ne sont pas seule- ment plongées dans l'intérieur du réseau cellulaire ou du tissu de cenom;maiselles s'épanouissent vers la surface delà peau, et jusque dans l'épaisseur , la profondeur de tous les tissus musculaires, membraneux, etc. Ces orifices très-déliés et presque inapercevahles résorbent sans cesse toute la séro- sité , tous les débris des matériaux qui s'usent, se détruisent; et en repompant ces matériaux , ils les travaillent, les élabo- rent avec lenteur dans leurs tortuosités, leurs filières , leurs glandes, pour les rendre propres à rentrer dans le système cir- culatoire, avec le sang veineux qui doit se régénérer en sang artériel aux poumons. Ainsi , lorsque l'on frotte la peau de quelque matière , comme d'un onguent mercuriel, d'une composition opiatique , ou de scille, etc. , ces médicamenssont absorbés par les lym- phatiques et transmis bientôt à toute l'économie animale intérieure ; comme aussi un virus quelconque : si l'on in- jecte dans la cavité péritonéale de l'abdomen , de l'eau ou d'aulres liquides , ils seront également repompés facilement par les lymphatiques. Ainsi, un ou deux lavemens pris et non rendus , sont absorbés et bientôt transmis à la vessie uri- naire. Tout le corps est donc ainsi perméable et formé d'un amas énorme de vaisseaux; ce qu'on démontre par des injec- tions. Ainsi s'opèrent les transports des humeurs. Mais si cette absorption des lymphatiques languit ouest arrêtée par quelque obstruction de canaux , il en résulte des. amas de lymphe et des hydropisies , ou des infiltrations , comme dans l'anasarque , la leucophlegmatie. Le système lymphatique forme donc, avec le système vei- neux , les deux arbres ou racines qui ramassent les liquides du corps vivant , pour les combiner avec le chyle réparateur et fournir les élémens de la nutrition et du renouvellement de l'être animé. En effet , le sang veineux combiné à la lymphe et au chyle qui s'y joignent, vient, dans le poumon T passer à l'état de sang artériel ou vivifiant, lequel distri- bue à toute l'économie une nouvelle vigueur et la nourri- ture. Tout ce qui blesse le système lymphatique empêche donc la nutrition , l'élaboration animale. Le système lymphatique se ressemble, à peu de chose près, dans tous les animaux vertébrés et à sang rouge. Mais chez L Y N 3o9 les mollusques , les insectes qui n'ont, au lieu de sang, qu'une sérosité blanchâtre , il paroît que c'est en effet le seulsystème lymphatique qui tient lieu chez eux du système san- guin. En effet, si dans l'homme et les animaux vertébrés , le système lymphatique ou absorbant est un élaborateur , ou un préparateur pour la nutrition et la formation d'un sang artériel, les animaux qui n'avoient besoin que d'un moindre état d'élaboration vitale, pouvoient être suffisamment nour- ris par ce système lymphatique , le premier, le plus actif dans tous les êtres simples et les jeunes animaux qui s'ac- croissent rapidement. La lymphe paroît composée d'eau , d'albumine , de gela-1 tine et d'un peu de quelques sels ; mais elle n'a point été analysée, (virey.') LYMPHE ou SÈVE. V. ce dernier mot et Arbre, (d.) LYNGE , lynceus. Genre de crustacés de l'ordre des bran- chiopodes , famille de lophyropes , qui offre pour carac- tères : un test bivalve et échancré près du bout antérieur , qui ressemble à un bec ; des antennes en pinceau; huit pattes et deux yeux. Ce genre est intermédiaire entre les cypris et les daphnies ; car il la tête des premières, et la queue des secondes. Cette tête a la figure d'un bec et est garnie de deux yeux , non pas à côté l'un de l'autre , mais l'un devant l'autre : le dernier tou- jours plus grand. 11 y a quatre antennes insérées au-dessous de la tête , toutes inégales , et garnies de longs poils sur leur côté inférieur, qui servent encore plus directement à l'action natatoire que dans les cypris. Les pattes sont au moins au nombre de huit ; mais il est souvent difficile de les compter. Elles sont insérées sur la poitrine , et vont en décroissant. Toutes servent à l'action natatoire, et sont fort bien con- formées pour cela , attendu qu'elles ont , au côté intérieur , quatre appendices linéaires garnis de longs poils, et du côté extérieur une large branchie composée de trois à quatre pièces , toutes également garnies de longs poils. Entre les antennes et les pattes, on remarque un organe double et rapproché , dont un des côtés est armé d'un ongle épais et courbé , et l'autre est tronqué et terminé par des poils. On ne connoît pas l'usage de cet organe, que Muller croit qu'on peut regarder comme le cœur , parce qu'il est pourvu d'un mouvement de systole et de diastole. On voit , au printemps , à la partie supérieure et posté- rieure du ventre des lyncés , un assemblage d'œufs ordinai- rement verdâtres, quelquefois noirâtres; mais on n'a pas encore observé leur copulation ni leur accouchement 3io' L Y N Il y a lieu de croire que Yarguîe caron de Muller n'est qu'un jeune de ce genre. Les lyncés se trouvent, avec les autres animaux de celte classe, dans les eaux dormantes où croissent des plantes aqua- tiques. Elles ne sont point rares aux environs de Paris ; mais cependant on ne les y rencontre pas en aussi grande abon- dance que les cypris et les daphnies. On en compte huit es- pèces , dont les principales sont : Le Lyncé spherique, qui a la queue courbée en dedans et le test globuleux. 11 est figuré dans les Entomostracès de Muller, tab. 9 , n.os 7 — 9. 11 se trouve dans les eaux stag- nantes. Le Lyncé quadrangulaire a la queue courbée en dedans et le test quadrangulaire. 11 est représenté à la figure i.re B delà même planche, et se trouve dans les mêmes endroits. Le Lynce tronqué dont la queue est courbée en dedans , «dentelée , et le test denté à sa base. 11 est figuré tab. 11', U.os 4- et 8 du même ouvrage , et se trouve dans les mêmes ïieux. (B. L.) LYNCURIUS. Pline rapporte qu'on donnoit ce nom à une pierre semblable à l'escarboucle et qui brilloit comme du feu. On croyoit qu'elle étoit due à l'urine congelée du Lynx. Une origine pareille étoit attribuée au succin. Pline semble douter de l'existence delà pierre lyncurius , et il n'en parle que d'après des auteurs plus anciens, et principalement d'après Théophraste. Suivant ce disciple d'Aristote , le lyncurius ou la pierre de lygz , selon l'interprétation des com- mentateurs, étoit transparente, de couleur de feu, so- lide et difficile à polir; elle jouissoit, comme le succin, de la propriété d'attirer des brins de paille , de petites lames de cuivre ou de fer. On y gravoit des cachets. La pierre de lynx, de la couleur la plus pâle , se nommoit pierre de lynx femelle ; celle foncée en couleur, étoit la pierre de lynx mâle. Ces données ne conviennent nullement à la Bélemnite que quelques auteurs prennent pour la pierre de lynx ou lyncurius et à laquelle ces noms sont restés. On peut croire, avec Hill, qu'on ne doit voir ici que l'hyacinthe ou plutôt un zircon ; car, parmi les pierres gravées antiques , on en rencontre de celte nature ; la couleur mordorée ou celle du feu est com- mune dans ces pierres. Le nom de lyncurius pourroit être , suivant Beckmann , une corruption de liguria , contrée où l'on rencontroit , sans doute, le lyncurius. Ce n'est pas pro- bable, et il est aisé de voir que la première syllabe de lyncu- rius n'est que le lygx des Grecs, latinisé ; mais c'est dans le premier sens étymologique que dans la Vulgate on metligurius en place Awlyncorion de la version des Seplantes, qui désignoit- L Y R 3n l'une des pierres du rational du grand - prêtre Aaron. On trouve aussi écrit ligyrion etlitcorion. (ln.) LYNE et LYNEN. Noms allemands de la Clématite commune ( Clematis vita alba , Linn.). (ln.) LYNKUR et LYNKURIER. Nom allemand de L'hya- cinthe des anciens , du quarz agathe , calcédoine grise , et du succin rouge d'hyacinthe et diaphane, (ln.) LYNNETTE. C'est , en Savoie , le nom de la Linotte. (s.) LYNX ( Fells lynx ) , Linn. Quadrupède carnassier du genre des Chats. V. ce mot. (desm.) LYNX BOTTÉ. Autre animal du même genre, mais d'espèce différente, (desm.) LYONIA. Nom proposé par Rafinesque-Schmaltz, pour remplacer celui de Polygonllla , donné par Michaux à un genre de plantes de l'Amérique septentrionale, (en.) LYONSIE, Lyonst'a. Arbrisseau de la Nouvelle-Hol-* lande , qui seul , selon R. Brown , constitue un genre danf la pentandrie monogynie , et dans la famille des apocinées, fort voisin du Parsonsie. Les caractères de ce genre sont : calice persistant , à cinq divisions ; corolle à cinq découpures recourbées ; cinq éta- mines à anthères sagitlées et rapprochées ; un ovaire à style filiforme dilaté à son sommet ainsi qu'à sa base, et entouré d'écaillés conniventes*, une capsule cylindrique à deux loges , contenant plusieurs semences attachées à une cloison libre. (B.) LYPERANTHE, Lyperanthus. Genre de plante de la gy- nandrie diandrie ctdela famille des orchidées, qui réunit trois plantes pareilles de la Nouvelle-Hollande , fort voisines des Caladenies. Ce genre , établi par R. Brown, offre pour caractères : une corolle presque en masque, à découpures de la lèvre supérieure planes, presque égales , à découpures de la lèvre plus courte , presque en capuchon , a bords ascendans , ré- trécis , disque glanduleux, à colonne linéaire supportant une anthère à deux loges, contenant chacune deux masses de pollen, (b.) LYQUE. Nom donné au lycus par MM. Cuvier et Du- méril. V. Lycus. (o.) LYRE. Nom que M. Cuvier (Règne animal) do nne au Mé- nure. V. Porte-lyre et Ménure. (v.) LYRE. Nom spécifique d'un poisson du genre Çallyo- NYME. (B.) LYRE DE DAVID. On donne quelquefois ce nom aux 6 ©quilles appelées Harpes. V. ce mot. (b.) 3ia L Y S LYRON. Adanson place ce nom au nombre de ceux que Dioscoride donne à Yalisma des Grecs , qu'on croit être le plantain aquatique , Alisma plantago , Linn. (LN.) LYROPE , lysops , Illig. ; Tachyles, Panz. Genre d'insec- tes , de l'ordre des hyménoptères, très-voisin du genre des Jarres , et dont il ne diffère qu'en ce que les mandibules ont au côté interne une saillie en forme de dent , que l'abdomen est proportionnellement plus court , et que la languette a , de chaque côté , une petite division , ou qu'elle est distincte- ment trifide. Ce genre se compose du larra etrusca , représenté par M. Ju- rine , dans son ouvrage sur les hyménoptères, pi. g , genre 9 , du tachytes tricolor de Panzer, figuré dans sa Faune d'Al- lemagne ,fasc. 84., tab. 19, du liris aurala de Fabricius , etc. V. Larre. (l.) LYS. V. les articles Lis. (ln.) LYS MIG. C'est le Cousin , en danois, (b.) LYS DE PIERRE. V. Lieium lapideum. (ln.) LYSANTHE, Lysanthus. Genre établi par Salisbury dans la tétrandrie monogynie , mais depuis réuni aux Grevillées de R. Brovvn. (b.) LYSARDE. Altération du mot Lézard, qu'on applique, dans quelques cantons, au Lézard gris. V. ce mot. (b.) LYSIAÎS THUS. Genre de plantes établi par Brown Çjam.') et adopté par les botanistes. V. Lisianthe. (ln.) LYSIMACH1A. Ce nom fut , chez les Grecs, celui d'une plante que l'on nommoit également lythrum. Le premier dé- rive du nom du roi Lysimaque, filsd'Agathocles, qui découvrit cette plante ; le second , qui signifie sang , lui éloit donné parce qu'on lui attribuoit la vertu d'arrêter les hémorragies. Selon Dioscoride , le lysimachia poussoit des tiges frutiqueuses d'une coudée de haut. Ses feuilles ressembloient à celles du saule , et les fleurs étoient jaunes et dorées. Il croissoit dans les ma- rais. Cette description a été regardée comme celle de notre lysimachie commune. Pline prétend que le lysimachia à les fleurs pourpres ; du reste , il s'accorde avec Dioscoride. On pense qu'il a voulu parler de notre Salicaire commune {lythrum salicaria') ou peut-être d'une espèce d'EpiLOBE. Ces deux opi- nions ont fait donner le nom de lysimachia : i.° aux espèces de Lysimachie à fleurs jaunes en épis , ou en grappes, ou en pa- nicule ; ce sont les lysimachia lulea , C.B.; 2.0 à tous les Epi- LOBES (V. EpiloBIUm); ce sont les lysimachia siliauosa ; 3.° aux Salicaires, à la Toque et à IEpire des marais, dont les fleurs sont pourpres ; et 4-° au Genêt des teinturiers. La plante supposée être celle de Dioscoride est le type du L Y T 3,3 genre lysimachîa de Tournefort et de Linnseus. Ce genre com- prend ceux-ci , palladia , Moench ; naumburgia, Moench; lu- binia, Lam. , et lerouxia , Mer. V. les mots Lisimachie et Jl- RASEKIA. Hermann, Plukenet, Rai, Barrelier, Gronove, J. Bur- mann, ont désigné, par ce nom de lysimachia, quelques espè- ces d'OïSAGRES, de LUDVIG1ES, d'OLDENLENDES , de COR- retes , de Chirones, de Jussjes, de Dracocéphales, de Gaura , de Mimules et de Rhexies. (ln.) LYSINÈME, lysinema. Genre de plantes de la pentan- drie monogynie , et de la famille des bicornes, qui renferme cinq espèces originaires de la Nouvelle-Hollande. Ce genre, fort voisin des Epacris , et qu'on doit à R. Rrovvn, présente pour caractères : un calice coloré , accom- pagné de bractées ; une corolle à cinq divisions réfléchies ; cinq écailles insérées sur le réceptacle ; une capsule poly— sperme, (r.) LYSKA. Nom polonais de la Foulque, (v.) LYSMATE,Risso. Genre de crustacés. V. Palémose. (l.) LYSTER. Nom hollandais du Merle, (v.) LYSTRE , lystra. Fabricius nomme ainsi un genre d'in- sectes de l'ordre des hémiptères , section des homoptères , famille des cicadaires, tribu des fulgorelles. Ces insectes res- semblent, au premier coup d'œil , à de petites cigales ; et quelques-uns d'eux , en effet , ont été appelés cigales-mouches ; mais ils sont bien plus rapprochés desfulgures, et n'en dif- fèrent que parce que leur tête est transverse et ne se pro- longe pas antérieurement en forme de museau. Leur corps est allongé ; les élytres ne s'élargissent point en arrière , comme celles àesflales , et ne se terminent point par un ré- trécissement, ainsi que celles des isses , genre que Fabricius a séparé de celui des fulgores. Les femelles des lyslres ont , à l'extrémité postérieure de leur abdomen , des paquets de filets cotonneux , très-blancs , dont il paroît qu'elles enve- loppent leurs œufs. Ces insectes se trouvent aux Indes- Orientales, à la Chine, et dans l'Amérique Méridionale. La LYSTRE laineuse , Lystra lanata, Fab. ; Cicada lanata, Linn. , a les côtés du front rouges , l'extrémité des élytres noire , avec des points bleus. Elle habite les Antilles, Cayenne , etc. (l.) LYSURE. Nom donné, en Sibérie , à une espèce d'AiL gallium nutans). (ln.) LYTHRUM. Chez Dioscoride et les anciens, ce nom es* synonyme de celui de lysimachia. V. ce mot. Liaaseus le donne au genre saiicaire. V. ce mot. 3*4 M A B Ce genre peu nombreux en espèces est formé par la réu- nion de huit genres différens , savoir : le salicaria de Tour- nefort, qui a pour type la Salicaire commune; le decudon de Gmelin, Syst. , fondé sur le lyth. verticUlatum ; le ntsœa de Counnerson, où rentre le lylh. Irlflorum ; le pmtaglossum de Forskaè'l ou lytli. thymifolium ; le pempkis de Forster , qui renferme un lythrum de ce nom; et les genres melanium, par- sonsia et cuphea de Brown , Jam., contenant chacune un es- pèce de lythrum de leur nom. Le dernier est le balsamona de VandelJi. Quelques botanistes se sont contentés d'adopter les deux derniers genres seulement. Le lythrum fruticosum, Linn., est une espèce de grislea , selon Willdenow et Roxburg. (ln.) LYTRODES. Nom donné, par Karslen , à la variété rouge de la Pierre grasse ou Fettstein. Voyez ce dernier mot. (ln.) LYTRA et LYTRIX. V. Lutra. (desm.) LYTTE , lytta. V. Cantharide. (o.) LYZAN. C'est le nom d'un poisson du genre Centro- kote. (desm.; LYZARDE. V. Lézard, (b.) M. MAAGONL V. Mahogoni. (ln.) MAxVR. Nom danois de la Marte, (desm.) MAAS3EERE. C'est le Sorbier des oiseleurs , en Alle- magne, (lis.) MAASWELLER. L'un des noms allemands de FEra- BLE CHAMPETRE. (LN.) MABA , Maha. Genre de plantes de la dioécie triandrie et de la famille des ébénacées, fort voisin des Ferréoles, des Pisones et des Ehreties , qui renferme huit ou dix arbustes de la Nouvelle -Hollande et autres îles australes, à feuilles alternes et à fleurs disposées en paquets dans les ais- selles des feuilles, dont aucun n'est cultivé dans nos jardins. Les caractères de ce genre sont : calice à trois divisions oblongues ; corolle tubuleuse, velue, trifide ; trois étamines dans les fleurs mâles; un ovaire supérieur à un seul style dans les fleurs femelles ; un drupe ovaie , biloculaire , renfer- mant, dans chaque loge, deux noyaux oblongs, aplatis sur les côtés et convexes en dehors. On croit que I'Ebénoxyle de Loureiro doit être réuni à vce genre, (b.) MARI. Nom caraïbe du Liseron batate. (b.) MARIER, Maèea. Genre de plantes de la monoéciedodé- M A B 3i5 tandrie, qui a pour caractères : un calice monophylle urcéolé, à cinq dénis ; point de corolle; neuf ou dix élamines dans les fleurs mâles ; un ovaire supérieur, ovale, terminé par un style à trois stigmates filiformes, roulés en spirale dans les femelles; une capsule trigone , triloculaire , dont l'écorce est épaisse , et dont les loges contiennent chacune une se- mence arrondie et tachetée. Ce genre renferme deux espèces qui ont été découvertes par Aublel dans les forêts de la Guiane. Ce sont des arbris- seaux laclescens, à feuilles simples, alternes, accompagnées de stipules, et a fleurs assez petites, disposées en grappes terminales. . Le Mabier calumet , dont les feuilles sont ovales , ob- longues, et dont les jeunes branches, qui sont creuses, ser- vent à faire des tuvaux de pipe, d'où vient le nom de bois calumet qu'il porte dans le pays. Le Mabier taquari , dont les feuilles sont ovales, obtuses, veinées de rouge en dessous, (b.) MABOLO, Cavanillea. Arbre médiocre, à rameaux velus, à feuilles grandes, alternes, ovales, allongées, coriaces, dont la surface supérieure est glabre , et la surface inférieure argentée par des poils roides et couchés , à fleurs blanchâtres, argentées en dehors , rassemblées par petits faisceaux vers les extrémités des rameaux, et accompagnées de bractées. Il forme , dans la polyandrie monogynie et dans la famille des plaqueminiers, un genre qui a été établi par Lamarck. Ce genre a pour caractères : un calice monophylle, turbiné, coriace, beaucoup plus large que la corolle, et partagé en quatre découpures ovales, pointues, dont deux opposées sont plus extérieures; une corolle monopétale, coriace , infundi- buliforme , à tube droit , et à limbe partagé en quatre décou- pures ovales, allongées; environ vingt-quatre étamines, dont leshlamens, extrêmement courts, portent des anthères li- néaires ; un ovaire supérieur, tomenteux , qui paroît dé- pourvu de style; une baie grosse, charnue, globuleuse ou presque globuleuse , veloutée, contenant quatre à six se- mences un peu comprimées, dures comme de la corne. Le mabolo , figuré pi. G. 12 de ce Dictionnaire , est un fort bel arbre qui croît aux Philippines, dans les lieux humi- des, et qu'on cultive actuellement à l'Ile-de-France. Son bois est noir, très-dur, et peut remplacer l'ébène. Son fruit res- semble à un gros coing. Sa peau couleur de rose est chargée d'un duvet épais qui recouvre une pulpe ferme et fort blanche, d'une saveur agréable et d'une odeur sauvage. Elle est fort acide , nuis fort saine , et on en fait une grande consomma- tion, 3i6 MAC Aubcrt Dupelit-Thouars s'est assure à l'Ile - de -France que ce genre est le même que I'Embryoptère de Gsertner. Willdenow Ta réuni avec celui des Plaqueminiers. (b.) MABOUIA DES BANANIERS. C'est, à la Martini- que , le Gecko fascicule de Daudin. (b.) MABOUIER , Moiisonia. Arbre de moyenne grandeur, à feuilles grandes, alternes , pétiolées , entières, coriaces, et peu nombreuses, à fleurs disposées en corymbes peu nom- breux sur des pédoncules communs épars autour des ancien- nes branches ou des jeunes rameaux. Ces [leurs sont d'un blanc sale et peu odorantes ; elles ont un calice monophylle, ovoïde , obtus , qui se déchire en deux; une corolle de quatre pétales ovales , allongés , obtus , très-ouverts , recourbés en dehors; une vingtaine d'étamines, dont les filamens sont réunis à leur base; un ovaire supérieur, pédicule, surmonté d'un stigmate sessile, élargi en plateau, et ombiliqué par un point ; une baie sphérique , portée sur un pédicule plus ou moins long, uniloculaire , delà grosseur d'une pomme , cou- verte de points calleux couleur de rouille. Sa pulpe est blan — che , et contient plusieurs semences réniformes , blanchâtres et éparses. On voit par cette description que cet arbre forme un genre dans la monadelphie polyandrie , et dans la famille des cap- paridées. Il croît sur les montagnes de l'Amérique méridio- nale. Ses racines sont noires , longues , noueuses , dures y pesantes , et servent aux sauvages pour faire des massues , qu'on appelle mabouya , c'est-à dire le diable. Ses semences «ont aussi connues sous le nom de pois mabouya. (B.) MABOUJA. V. Mabouya. (s.) MABOUYA. Nom spécifique d'un Scinque. (b.) MABOUYA. C'est la racine du Mabouier. (b.) MABURNIE , Mabumia. Petite plante de Madagascar que Dupetit-Thouars croit être le type d'un genre , mais que Poi- rel regarde comme appartenant auxTJuRMANNiES. (b.) MABY. Nom du Liseron patate, (b.) MAC A. Nom générique que les Guaranis , nation du Pa - raguay, ont imposé aux Grèbes et aux Castagneux. (v.) MACABEO. C'est , en Espagne , le nom d'une variété de Raisin blanc muscat, (ln.) MÀCAC A. M. Lacépède a donné ce nom au genre des sin- ges appelés Macaques en français, (desm.) MACACA. C'est, à la Guyane, le nom de pays d'une es- pèce de Savonier , Sapindus arborescens , Aubl. MACACO. V. Maki-mococo. (desm.) MACACCO. V. Macaque, (desm.) MAC AD AP AL A. Nom brame du Cada-pilava des Ma- j . Jl(tc Pa§- 99 > SP- 7- Cette espèce doit réunir deux singes , l' Aigrette et le Ma- caque proprement dit , que Buffon et Daubenton regardoient comme de simples variétés l'un de l'autre ; mais que les na- turalistes qui ont écrit depuis ces naturalistes , ont constam- ment séparés. M. Cuvier (Règne animal} dit de l'aigrette, que son pelage est d'un gris olivâtre en dessus, plus pâle ou jaunâtre en dessous ; et du macaque , que sa robe est verdâ- tre sur le dos, jaunâtre ou blanchâtre sous le ventre. M. Geof- froy, de son côté , donne pour caractère au premier de ces singes, d'être d'un brun olivâtre en dessus et gris en dessous, tandis que le second n'est indiqué par lui que comme ayant les parties supérieures du corps d'un brun verdâtre. Or ces couleurs dont on ne sauroit bien faire sentir les différences , varient encore dans les divers individus , et cela à 1el point qu'il faut abandonner tout-à-fait le caractère distinctif qu'on voudroit en tirer. M. Cuvier parle bien de l'épi de poils relevés qui fait don- ner à l'aigrette le nom qu'elle porte ; mais il ne fait pas mention de la touffe analogue que l'on trouve dans le maca- que. M. Geoffroy, en attribuant cet épi à l'une et l'autre de ces espèces , observe , avec Daubenton , que celui de l'ai- grette est au milieu du front , et celui du macaque sur le som- met de la tête. De plus, le même naturaliste fait remarquer que le bord supérieur de l'orbite du macaque est très-saillant en devant, et forme une forte crête surc.ilière , .tandis que, dans l'aigrette , le même, bord de l'orbite est très-élevé. Ces deux derniers caractères, s'ils étoient ^snstans, pour- roient seuls servir à faire séparer ces deux animaux, qui d'ail- leurs ont les plus grands rapports par leur taille (1) , les pro- (1) Bulïon dit cependant que l'aigrette est d'un tiers plus petite que le macaque, dans toutes les dimensions. fc,4 M A C portions de leur corps et les couleurs de leur pelage ; mais nous devons le dire , ils ne sont pas appréciables. La ménagerie du Muséum renferme plusieurs macaques en assez bon état, qui nous ont fourni la description suivante : la longueur moyenne du corps et de la tête , pris ensemble , est d'un pied et demi ; la tête du mâle surtout est forte ; ses crêtes surcilières sont très-marquées ; son pelage est brun olivâtre et mêlé de gris dans certaines parties , et surtout sous le ventre , à i extrémité des quatre membres et à la face externe des postérieures. Les poils du sommet de la tête sont longs , convergens , bruns, et forment une houppe pointue ; le dessous du ventre est blanchâtre ; le bord extérieur des bras et le postérieur des jambes sont garnis de poils gris longs; la queue est d'un brun foncé en dessus , et d'un brun très-pâle en dessous. La femelle a la tête beaucoup moins forte , les poils de la face et du cou plus longs, et, en général, une teinte plus grise que le mâle. Selon Buffon, l'espèce du macaque est originaire de Congo et des autres parties de l'Afrique méridionale , où elle reçoit des habitans le nom qui lui est attribué. 11 paroît qu'on l'ap- porte en Egypte, car Hasselquist la décrit. Ses mœurs sont douces. Ces singes vont par troupes et se rassemblent pour voler des fruits et des légumes. Buffon rapporte, d'après Bos- man (Voy. en Guinée), qu'ils sont très-friands de mil ;qu'ilsse rendent dans les jardins où les nègres cultivent celte plante ; qu'ils en arrachent beaucoup plus de tiges qu'ils n'en trans- portent, parce qu'ils en dédaignent un grand nombre après les avoir toutes examinées avec la dernière exactitude , et qu'ils se servent de leur bouche et de leurs mains pour les en- lever, en sautant continuellement sur leurs pieds de derrière. Trois individus de cette espèce , un mâle adulte , une fe- melle et un jeune mâle sont actuellement vivans dans la mé- nagerie du Muséum. La femelle a produit , il y a quelque temps, un seul petit qui est mort peu après sa naissance. Le mâle porte sa queue , arquée en dessous , à la manière d>-s babouins ; sa verge est ordinairement rentrée jusqu'au giand dans le scrotum. ï ous ces singes sont doux et dociles. Cette espèce habite l'Afrique méridionale. Troisième Espèce. — Le Macaque Bonnet- Chinois (piilie- cus sinicus) , Simia sinica , Gmel. — Schreb., Saeugth , fig. 23. — Bonni^-chinois , Buff. , tom. i4 ? pi- 3o. — Aude- bert, Histoire des singes, Faun. 4-, sect. 2 , fig. n. — Cerco- cèhe bonnet chinois , Geoff. , Ann. du Mus. , tom.. 19 , pag. 98, Sp. 5. V. pi. A 25 de ce Dictionnaire. Le bonnet-chinois est aussi grand que le macaque propre- M A C 325 ment dit. Son pelage est d'un brun-roux sur toutes les parties supérieures du corps ; les doigts des pieds et des mains sont bruns ; la queue est à peu près de la longueur du corps ; le sommet de la tête est garni d'une calotte de poils d'un roux plus obscur que ceux du dos , très-fournis et disposés en rayons divergens; la face est presque nue , avec quelques poils rares et grisâtres sur les joues , et des poils noirs sur les sourcils ; la poitrine , le ventre , la face interne des quatre membres, sont couverts de poils d'un gris clair, celte couleur tranchant avec celle du dos et de l'extérieur desbras Ce singe, que nous avons décrit d'après un individu de la collection du Muséum , habile le Bengale ; c'est fort gra- tuitement qu'on a voulu lui rapporter ce que les voyageurs disent du respect des brames pour les singes. Il partage cet honneur, ainsi que le remarque Audebert , non-seulement avec tous ses congénères , mais même avec tous les êtres vivans : on sait que les brames s'abstiennent de manger de tout ce qui a eu vie. Le bonnet-chinois est , de tous les singes de ce genre , ce- lui qui a le plus de rapports de formes avec les guenons. 11 est vraisemblable que ses mœurs ne diffèrent pas, ou diffè- rent peu de celles de ces animaux. Quatrième Espèce. — Le Macaque TOQUE (pithecus radia- tus) , (Cercocebus radiutus). Geoffr. , Ann. du Mus. d'Hisl. na(.t tom. 19 , p. 98 , sp. 5. Cette espèce est nouvelle. Nous n'avons pas la certitude qu'elle appartienne au genre des macaques , et il se peut qu'elle doive rentrer dans le genre des guenons , avec les cercocèbes que nous y avons reportés. Nous ne nous som- mes déterminés à la placer provisoirement ici , que parce que M. Geoffroy s'attache à la comparer à celle du bonnet- chinois , ce qui nous fait supposer qu'elle doit se ranger dans le même genre. Quoi qu'il en soit , la toque a le pelage brun verdâtre ; le dessus des jambes cendré ; le ventre cendré clair ; les poils du sommet de la tête divergens et disposés en forme de calotte. Les crânes des adultes ayant été observés , il se trouve que ce singe a la tête assez écrasée , les yeux plus larges que hauts; que les orbites ont leur plan à angle droit sur le plan des os maxillaires , et que conséquemment le rayon visuel est fort abaissé, dans une direction presque pa- rallèle à la ligne des mâchoires ; tandis que le bonnet-chi- nois a la tête plus bombée, et ses yeux moins d'à-plomb sur le museau. Ce singe habite l'Inde. Cinquième Espèce. — Le Macaque maimon (pitftecus nemestrt- nus~) , (Simia hemestriiui), Linn. , Gmel. — Schreb. Saeuglh. , 326 M A G fig. 9. Ejusd. Simia piaf ipygos, fig. 5. B. — Audebert, il.- fam., sect. i.e,e , planche 2. — Magot muimon, Geoffr., Ann. Mus., tome 19 , page 101 , sp. 3. — Singe à queue de cochon , Edwards, Glanures, p. 214. — Babouina longues jambes? Pcnn. et Buff. , suppl., tom. 7, pi. 6. — Simia fusca, Shaw. , Gen.Zool. , i.c,c part. Il est d'un tiers plus grand que le macaque proprement dit. Son pelage est d'un brun roussâtre , tirant sur tout au brun noir sur la ligne moyenne du dos , et particulièrement sur les lombes ; ses crêtes surcilières sont moins saillantes que dans les autres espèces ; les poils du dessus de sa tête sont bruns , et disposés pour former une aigrette en divergeant vers le sommet ; sa face , ses oreilles et ses mains sont pres- que nues ; le dessous de son cou , sa gorge et ses parties internes sont couverts de poils d'un gris fauve , très-pâle ; sa queue , longue d'un pouce et demi , est brune en-dessus. Telle est la description d'un maimonde la collection du Muséum. Cet individu est femelle. Il mit bas en 1807 , un petit , qui causa sa mort en naissant. Le petit que l'on a aussi conservé , peut avoir huit pouces de longueur ; sa tête est ronde. Tout le dessus du corps est d'un brun assez foncé , et le dessous gris-brun clair. Mais ce qui est fort surprenant, sa queue est longue de deux pouces , c'est-à-dire , qu'elle dépasse de six lignes celle de sa mère. Buffon, qui a observé un maimon mâle , dit qu'il avoit la verge et les testicules cachés sous la peau. Un grand individu qui a vécu au Muséum , avoit deux pieds et demi de longueur. Il avoit le dos d'un brun noirâtre , les épaules olivâtres , la face externe des pieds gris-jaunâtre , le dessous de la gorge gris-blanc ; le ventre un peu plus jaunâtre ; les oreilles peti- tes , avec des poils blancs derrière chacune -, la queue longue de quatre pouces et demi , etc. Nous pensons que c'est à cette espèce que l'on doit rapporter la figure d'wn macaque inédit , et publiée récemment dans le 5.e cahier des planches du Dict. des Sciences naturelles. Cet animal paroît être une femelle , dons les fesses sont tuméfiées à l'époque des rè- gles ; mais ce qui est remarquable, c'est que le dessous de la queue est aussi prodigieusemeut renflé. Le mamon se trouve à Java et à Sumatra. Cinquième Espèce.— ^ Le Macaque BlîESUS ( t ithecus rlicsus), Simia rhésus, Audebert ; Hist. nat. des Singes , Fam. 4, Sect. 1, pi. 1. — Patas a queue c.ouute, Buffon, Suppl. , tom. xiv, fig. i4, et Audebert, ibid, pi. 4- — Maimon, Buffon, tom. XIV, pl.^19. Cette espèce de singe, décrite et figurée par Audebert dans son Histoire des Singes , sous le nom de simia rhésus , doit'Se MAC 327 rapporter au patas à queue courte de Buffon , et non au maca-^ que à queue courte du même auteur , qui n'est , ainsi que le remarque M.Cuvier, qu'un vrai macaque (P. cynomolgos) dont la queue est coupée. Cet animal , qui a beaucoup de rap- port avec le maimon , paroît néanmoins former une espèce distincte. 11 a deux pieds de haut, et son poil , qui est d'un cendré verdâtre sur la tête , le cou, le haut du dos , devient orangé en descendant sur les cuisses et les lombes ; son ventre est blanchâtre , et la partie antérieure des quatre membres est grise ; les quatre mains ont des doigts noirs. Cet animal a des fesses calleuses, nues , et d'un beau rouge yif, ainsi que le dedans des cuisses, le pubis, la vulve, le pénis et l'anus ; le bas du corps est couvert de rides grandes et de bourrelets considérables, surtout à la base de la queue , qui est arquée et fort grosse à son origine , et qui a tout au plus six pouces de longueur. Sa face est nue et livide. Lorsque ce singe a bien mangé , sa figure prend une couleur plus vive , et la rougeur de ses callosités , de ses parties sexuelles, est d'autant plus intense , que cet ani- mal a plus de santé et de vigueur. L'iris de ses yeux est jau- nâtre , et ses oreilles sont de couleur de chair. Le rhésus est un singe fort doux ; le mâle accueille les femmes, et la femelle cherche les caresses des hommes; mais elle est jalouse des femmes , et se jette après elles pour les mordre. Second sous-genre, MAGOT, lnuus. Geoff. Caractères: queue remplacée par un petit tubercule. Sixième Espèce. — Le Macaque Magot ( Pithecus inuus); Simia Sybanus, Pithecus et lnuus, Linn., Gmel. ; — Schreb., Saeugth , fig. 4 i 4- B. et 5 ; — Magot, Audebert, Hist. nat. des Singes, Fam. i , sect. 3, fig. i.- — Pithèque , Buff. , Suppl., t. 7 , fig. 2 , 3 , 4 ? 5. — Cynocéphale sans queue de Prosper Alpin. Le magot est particulièrement distingué des espèces de ce genre par le manque de queue , et ce caractère ne permet- troit de le confondre qu'avec les Orangs ou avec le Pongû de Bornéo. Mais la forme de la tête suffiroit seule pour le faire distinguer de ces singes , le pongo l'ayant pyra- midale avec l'angle facial de 3o° seulement, et les orangs l'ayant sphéroïdale avec un angle facial de 5o° au moins, s il n'y avoit encore de nombreux caractères pour les séparer. Les orangs manquent d'abajoues, et quatre d'entre eux n'ont point de callosités aux fesses (i).Le pongo, dont la taille sur- (i) Le Wouwou seul en présente. C'est un singe des Moluques» remarquable par la longueur de ses bras qui le rapproche des gibbons. 328 MAC passe celle des plus grands singes connus , a des bras ex- cessivement allonges ; ce qui ne s'observe en aucune ma- nière dans le magot. Camper avoit cru reconnoître l'orang-outang dans le singe sans etit œuf de poule. Lorsque la couveuse s'aperçoit qu'on veut e lui ravir, elle se met devant, le pousse derrière elle avec ses pieds jusqu'au fond du trou , et reste toujours en avant pour le défendre , sans cependant se servir de son bec , tant qu'elle est terrée ; mais elle s'en sert lorsqu'elle sort de son trou , et pince très-fort. 11 y a apparence que Je mâle la nourrit pendant l'incubation ; car cet observateur l'a vu sou- vent, à cette époque , voler autour du terrier avec un poisson dans le bec. Une des sept îles bretonnes , la plus éloignée de terre et qui n'est nullement habitée , est préférée par les macareux ; aussi y en voit-on des bandes innombrables; c'est au point qu'on peut , dans une matinée , en tuer plusieurs centaines. Le bruit du fusil ne les effraie nulle- ment , et ils ont un tel attachement pour l'endroit qui recèle leur génilure , qu'ils viennent s'y poser presque aux pieds du chasseur. Ces oiseaux ne restent à terre que jusqu'au i5 juil- let , époque où leurs petits sont en état de les suivre : ils se tiennent ensuite dans les environs , mais toujours sur la mer, y restent jusqu'aux mois d'octobre et de novembre, et dis- paroissent ensuite. Leur cri est fort et grave ; leur vol aisé et même assez élevé, quoiqu'ils aient les ailes petites. Ils s'ac- couplent sur l'eau comme les canards ; il n'y a point de dif- férence entre le mâle et la femelle ; l'un et l'autre ont, avant la saison des amours, la face d'un blanc pur et les orbites de couleur bleue. On a dit qu'on les appeloil gode ou guod sur les côtes de la Bretagne ; mais cette dénomination appartient plus particulièrement aux pingouins et aux guillemoU. Ceux-ci ne nichent point dans des, trous ; ils déposent leurs œuf* sur les rochers ou dans des terriers sous les pierres : leur ponte est de deux ou trois œufs , très-gros et à écaille très-dure : quoiqu'ils aient, ainsi que les macareux, les ailes petites ; leur vol est cependant assez élevé , et il se soutiennent très- bien à une grande élévation. Latham indique deux variétés de cette espèce : l'une a le sommet de la tête et la nuque cendrés ; les joues , la poitrine et les parties postérieures blanches ; le reste du plumage noir. L'autre en diffère parlebec, qui est plus petit; il a le dessus de la tête d'un noir-brun; les côtés d'une couleur blanche qui s'é- tend en arrière presque jusqu'à la nuque, et les jambes qui sont cendrées. Ces macareux ont été trouvés dans l'île des Oiseaux, entre l'Asie et l'Amérique. On les appelle à l'île de M A G 333 Féroë, lunde ; dans d'autres endroits, coulier-neb , d'après la forme du bec ; enfin les Kamtschadales leur donnent le nom d'y pat ka. Lovuune, en Norwége, est le lieu de réunion d'une foule innombrable de macareux que l'on poursuit pour avoir leurs plumes. On les prend sans beaucoup de peine ; ils se ras- semblent dans des crevasses où le chasseur saisit avec un cro- chet le premier qui se présente. Si le trou est très-profond, il envoie des chiens dressés qui reviennent avec un oiseau dans la gueule. Le macareux qui se trouve le plus près de celui qu'on enlève , lui saisit la queue avec son bec ; un autre en fait de même , et ainsi de suite jusqu'au dernier. Le chas- seur les tire de cette manière tous à la fois de leur trou , et fait une bonne capture en peu de temps. Ces oiseaux ne vivent pas sur les îles basses , ni sur celles où il y a des ro- chers ; ils fuient le voisinage de l'homme , se tiennent tou- jours sur les écueils les plus hauts et les plus éloignés au large, et ne fréquentent pas les golfes ni les îles qui sont à leur entrée. ( Extrait de la traduction des Voyages en Norwége et en Laponie, par M. Léopold de Buch). Le Macareux a aigrettes. Voy. Macareux kallitnigak. Le Macareux kallingak des Groënlandais paroît être, dit Buffon , le même oiseau que le macareux mitchagalchi ; seulement sa taille est un peu moins forte que celle de ce dernier. Le Macareux du Kamtschatka. Voyez Macareux Mitchagatchi. Le Macareux du Labrador , Afca labradorîca. Latham donne cet oiseau pour une espèce distincte; cependant il me semble que c'est un individu de celle du macareux propre- ment dit ; en effet , sa taille et sa longueur sont les mêmes ; le bec est rouge en dessus , blarfchâtre en dessous , et mar- qué d'une tache blanche à son angle ; le plumage en dessus est noir ; les côtés de la tête sont d'un blanc sombre ; la gorge est noirâtre ; le dessous du corps blanc ; les ailes et la queue sont pareilles à la gorge. Le Macareux mitchagatchi, Fratercula rirrata , Vieill.; Alca cirraia , Lath. , pi. enl, de Buffon, n.° 761 , a près de dix-neuf pouces de long. On remarque au-dessus des yeux une sorte de parure composée de plumes effilées , longues de plus de quatre pouces, et qui tombent sur chaque côté du cou. Elles son^blanches à leur origine, et d'un beau jaune dans la plus grande partie de leur longueur; le front, les côtés de la tête et le haut de la gorge sont blancs ; l'iris est d'un brun jaunâtre; le reste du plumage noir, tendant au cen- dré sur les parties inférieures ; les tiges des pennes alaires sont 334 M A G blanches; les pieds d'un orangé brunâtre , les "membranes rouges et les ongles noirs. L'individu que l'on donne pour la femelle, diffère du mâle en ce qu'il est plus petit, que son bec n'a que deux sillons , et que ses aigrettes ont moins de hau- teur. Ne seroit-ce pas plutôt un jeune ? Ce macareux porte au Kamlschalka le nom de mitchagaichi ou monichagatka ; les Koriaques l'appellent kutschuguigalli. Il a les mêmes habitudes que le macareux proprement dit , et se trouve dans les contrées du nord de l'Asie et de l'Amé- rique. Les naturels se font un ornement des becs de ces oi- seaux; les portent même comme amulettes , et se couvrent de leurs peaux cousues ensemble. Ces macareux ne s'éloignent jamais de terre déplus de cinq àsix lieues; les navigateurs qui les rencontrent pendant la brume , doivent être à peu près certains qu'ils n'en sont qu'à cette distance, (v.) MACARIBO ou CARIBOU. C'est le Renne habitant de l'Amérique. V. Cerf, (desm.) MACARISIÉ , Macarisia. Arbrisseau de Madagascar t que Dupetit-Thouars regarde comme devant former un genre dans la monadelphie décandrie. Ce genre présente pouf caractères : un calice turbiné à cinq divisions ; une corolle de cinq pétales insérés à la base du calice ; un ovaire supérieur surmonté d'un style simple ; une capsule à cinq loges monospermes ; les semen- ces pourvues d'une aile latérale, (b.) MACARON DES PRÉS. Synonyme de Mousseron d'Armas. (b.) MACATLCHICHILTIC ou TEMAMACAME C'est le Mazame au Brésil et à la Nouvelle Esp. V. Cerf, (desm.) MACAVACAHOU.C'est le singe aussi appelé viduita ou veuve, et qui appartient au genre des Sagouins, (desm.) MACCAMA. C'est, dans Nieremberg, les Mazames. V. l'art. Cerf, (s.) MAC CAO. Nom anglais de I'Ara. (v.) MACCAW-TREE. Nom donné, dans les colonies an- glaises d'Amérique , au Cocotier du Brésil {cocos butyra- cea). (ln.) MACE. Nom anglais des Massettes (typha ). (ln.) MACEIRA. Nom portugais du Pommier, (ln.) MACELLA. Nom par lequel les Portugais désignent les Anthémides ou Camomilles, les Achillées, plusieurs autres plantes voisines et les Millepertuis, (ln.) MACER, ou MACIR , ou MACRE. On donne ce nom à une sorte d'écorce jaunâtre , apportée de l'Orient , dont AT A G 33S ies anciens ont parle , qui est à peu près semblable à celle du simarouha , et qu'on soupçonne être la même que celle de l'arbre qui porte ce dernier nom ( V. SlM arouba ). Il ne faut pas confondre le macer avec le maris, qui est. l'enveloppe moyenne du fruit du Muscadier. V. ce mot. (d.) MACERET. On donne ce nom à f Airelle anguleuse, dans quelques endroits, (ln.) MACEUON, Smyrnium. Genre déplantes de la pentan- drie digynie et de la famille des ombellifères , qui offre pour caractères: des ombelles peu garnies, dépourvues de colle- rette; des ombellules à fleurs jaunes également dépourvues de collerette, composées d'un calice à peine apparent; de cinq pétales presque égaux , lancéolés ,. carinés , un peu ré- fléchis; de cinq étamines et d'un ovaire inférieur, surmonté de deux styles fort courts, à stigmates obtus et sujets à avorter dans celles du centre ; fruit ovale , ou ovale-oblong , gib- beux, ayant un peu la forme d'un croissant , et composé de deux semences appliquées l'une contre l'autre. Ce genre, fort voisin des Livèches, renferme des plantes vivaces ou bisannuelles , à feuilles caulinaires simples ou ternées, et à feuilles radicales composées. On en compte dix espèces, les unes de l'Europe méridionale, les autres de l'Afrique ou de l'Amérique. Les principales de ces espèces sont : Le Maceron commun , Smyrnium olusalrum , dont les feuilles supérieures sont ternées, opposées, et leur gaine la- nugineuse sur ses bords. Il croît dans les parties méridio- nalesde l'Europe, aux lieux sombres et marécageux. Il est bisannuel. Toutes ses parties ont une odeur forte, aroma- tique. C'étoit autrefois un légume dont on faisoit assez d'u- sage. On mangeoit en salade les jeunes pousses, après avoir fait blanchir les racines , comme on mange encore celles de céleri, et les feuilles en guise de persil. Aujourd'hui on ne s'en sert qu'en médecine ; savoir , des racines dans les apozèmes et les bouillons apéritifs , et des semences , qui abondent en huile essentielle , comme carminatives. Le Macéron perfolié a les feuilles supérieures simples et amplexicaules. Il croît dans les parties méridionales de l'Europe et est bisannuel, (b.) MA-CHAC-LAN. C'est le nom que porte , en Chine , une très-belle espèce d'ORCHlS {orchis Susannœ). (LN.) MACHAIROLOBOS des Grecs. Adanson rapporte cette plante à son genre Kanavali qui comprend des es- pèces de dolichos de Li nnseus. (ln.) 336 M A C MACHAIRONION. L'un des noms du Glayeul , chez les anciens, (ln.) MAC H AN. Quelques anciens voyageurs ont désigné sous ce nom la Panthère. V. à l'art. Chat, (s.) MACHANDEL, MACHHOLDER. Deux noms alle- mands du Genévrier, (ln.) MACHANE, Machanea. Arbrisseau de Cayenne à bran- ches sarmenteuses, à feuilles opposées, petiolées, ovales, pointues, dentées, et à fleurs encore inconnues, qu'Aublet a figuré. Il a de gros fruits rassemblés par paquets, qui, sous une écorce lisse , brune et coriace, marquée de petites taches rondes , contiennent quatre ou six amandes. Cet arbrisseau forme, selon Jussieu, un genre dans la famille des gutlifères. (b.) MACH.4ÈR1NE, Machœrina. Genre de plantes établi par Vahl pour placer le Choin restioïde. Ses caractères sont : épillets composés d'écaillés lâchement imbriquées; ca- lice à deux valves ; point de corolle ; des soiesà la base des semences, (b.) MACHAONIE , Machaonia. Petit arbre de l'Amérique méridionale qui, selon Eonpland , forme seul un genre dans la pentandrie monogynie et dans la famille des rubiacées. 11 offre pour caractères : un calice à cinq dents persistant ; une corolle monopétale à cinq 'divisions et à gorge velue ; cinq étamines ; un ovaire inférieur surmonlé d'un slyle à stigmate bifide ; une capsule à deux sillons, bivalve , bilo- culaire et monosperme. Cet arbre, qui croît dans l'Amérique méridionale, a les feuilles opposées, petiolées, ovales, aiguës, velues en dessous , et les (leurs sessiles disposées en panicules termi- nales et trichotomes. Il se rapproche du Chimarrhis et du Quinquina, (b.) MACHJSERÏUM. V. Machère. (ln.) MACHE. Plante du genre des valérianes, qui se trouve abondamment dans presque toute la France, et qu'on cul- tive dans les*jardins, aux environs des grandes villes, pour la manger en salade. Adanson l'a séparée des valérianes pour en former le genre Fédie. (b.) MACHEFER. Espèce de laitier que forme le résidu ter- reux du charbon de terre en se vitrifiant à demi dans le feu des forges. On lui a donné ce nom parce qu'on a supposé qu'il y entroil une portion de fer qui avoit été dévorée par les parties sulfureuses de la houille ; mais la houille , ou le charbon de terre seul, brûlé dans les poêles et recouvert de ses cendres humectées , produit également du Mâchefer. (pat.) M A C 337 MACHERIE ou MACHiSERION, Macllœrium. Genre de plantes établi pour placer quelques espèces de Nissoles , principalement le NlSSOLE FERRUGINEUX, qui différent des autres. Ses caractères sont : calice campanule à cinq dents et accompagné de deux bractées ; carène de la corolle bifide ; légume comprimé en sabre , sans valve, et contenant une seule semence réniforme. (B.) MAC H ETES. C'est, dans le Règne animal de M. Cuvier, le nom générique du Combattant, (v.) MACHETTE. Nom vulgaire du Duc a courtes oreilles. V. l'arlicle Chouette, (v.) MACHI ou MATCHI. Les habitans des colonies espa- gnoles, dans l'Amérique méridionale , donnent ce nom aux singes du genre des Sapajous. Les Créoles l'élendent à plu- sieurs autres quadrumanes, (desm.) MA-CHI. Nom chinois du Sésame d'Orient (sesamum orien- tale). V. Cay me. (ln.) MA-CHI-HIEN. Nom donné , en Chine , au Pourpier , porlulaca oleracea. (LN.) MAC H I LE, MachiUs. Genre d'insectes de l'ordre des Thy- sanoures, famille des Lépismènes. Les entomologistes ont confondu ces insectes avec les lé- ■pismes; mais ils s'en éloignent en plusieurs points : les an- tennes de ces dernières sont insérées entre les yeux ; leurs palpes maxillaires ne font pas de saillie remarquable ; leur corps est déprimé et ne saute point; leurs yeux sont petits, et formés de petits grains; leur corselet est composé de seg- tnens presque égaux; les filets de leur queue sont de la même grandeur; leurs hanches et leurs cuisses sont comprimées; au- tant de caractères que l'on n'observe pas dans les machiles. Ici le corps est dune forme qui approche de celle d'un cône ; ses côtés sont comprimés; son dosest voûté au milieu; les antennes et les palpes maxillaires paroissent naître dans une même ligne transversale ; la tête est petite , enfoncée en partie dans le premier segment du corselet ; les yeux sont grands T à réseau , et réunis postérieurement ; le premier segment du corselet esl beaucoup plus court et plus étroit que le second , se replie sur les côtes , devient presque cylindrique , et avance de part et d'autre antérieurement ; le second segment est fort grand et élevé; le reste du corps esl ensuite formé de plu- sieurs anneaux qui diminuent insensiblement de grandeur jus- qu'à l'extrémité postérieure. Cette partie offre : i.° trois filets sétacés, longs, dont celui du milieu plus grand ; 2.0 une pièce demi transparente , d'un blanc jaunâtre , cylindrique , coiu- XV Ui. U.U 338 M A C primée, canaliculée, située immédiatement au-dessous, et qui peut bien être un oviducte; 3.° au-dessous de celle-ci un appendice cylindrique, biarticulé au bout; on voit aussi tout le long des côtés du corps de petits appendices cylin- driques , simples en majeure partie , et dont on ignore l'u- sage. Les pattes sont assez courtes , avec les tarses coniques , de deux pièces, dont la dernière est munie de deux petits cro- chets. Le corps de l'insecte est tout couvert de petites écailles, mais qui n'ont pas d'éclat argenlin cpmme celles des lépismes. Les machiles sautent très-bien par le moyen de leur queue. On les trouve surtout dans les bois , au pied des arbres. La seule espèce connue est la Machile polypode, Machilis poly- poda, Lepisma polypoda , Linn. On la trouve en Europe. J'avois d'abord nommé ce genre forbicine; mais, pour éviter la confusion qui auroit pu en résulter , j'ai changé cette déno- mination, (l.) MACHILE , Machilus. Rumphius désigne sous ce nom quatre arbres qui paroissent fort différens les uns des autres, mais dont il ne fait connoîîre les caractères que d'une ma- nière incomplète. Ils sont figurés pi. 4o, 4* et 42 de Y Herbier d'Amboine. Le premier paroît être voisin des lauriers. Son bois est léger, de couleur cilrine , et esj; de longue durée dans les constructions. Le second a le bois moins coloré et moins durable. Le troisième a un bois jaunâtre , noueux et de longue durée. Enfin , le quatrième a le bois propre à la construction des édifices. Ces quatre arbres ont les feuilles alternes, et se trou- vent dans les Moluques. (b.) MACHLÏS. C'est ainsi que Y élan est désigné dans Y His- toire naturelle de Pline. V. Élan à l'article Cerf, (s.) MAC-MON-NAM. Nom cochinchinois d'une plante que Loureiro place dans le genre Zannichellia de Linnœus, et qui paroît devoir en constituer un particulier. Sa racine, formée de plusieurs tubérosités, donne naissance à des feuilles ensi- formes et à des épis simples , garnis de fleurs mâles et de fleurs femelles ; les premières ne présentent qu'une seule étamine ; les secondes ont quatre ovaires, logés dans un pé- rianthe d'une seule pièce, découpés en six lobes. Les fruits sont des baies monospermes. Il suffit de comparer cette des- cription avec celle du Zannichellia pour s'assurer de la diffé - rence entre ce dernier genre et celui qu'on pourroit former avec la plante de Loureiro. (ln.) MACft-NHA. Nom de l'orge , en Cochinchine. V. Mi. (LK.) MAC 339 MACHO. Nom espagnol du Mulet, (desm.) MACHOAC AN NOIR. 11 paroit que le Jalap vrai ( con- volvulus jalapa) a été ainsi désigné autrefois. V. Jalapium- GELAPIO. (LN.) MACHOIRAN, Machoiranus. Sous-genre établi par Cu-> vier pour placer quelques espèces de Silures qui font partie des genres Pimelode et Doras de Lacépède. Il se distin- gue de ce dernier par les nageoires dorsales, dont la première est rayonnée et la seconde adipeuse, hes espèces qui y en- trent se trouvent aux Antilles. Ce genre avoit jadis été établi par Linnceus et Artedî sous le nom de Myste. (b.) MACHOIRES , Maxillœ. Ce mot indique , dans la plu- part des animaux , les instrumens propres à la mastication , et on les divise en supérieure et inférieure. Elles sont au con- traire latérales dans les insectes, et ne peuvent être désignées que par leur position à droite ou à gauche. Liesmâchoires, qu'il faut bien distinguer des mandibules, sont placées au-dessous d'elles , et se meuvent comme elles; mais elles sont ordinairement moins fortes, plus aplaties, plutôt membraneuses que cornées , surtout à leur partie interne ; elles portent sur leur dos et dans le point de réunion de leur partie cornée avec leur partie membraneuse , un ou deux petits appendices ordinairement filiformes, cornés, articu- lés , assez semblables aux antennes : on les a nommés palpes ou antennules. L'usage des mâchoires n'est pas de couper et de diviser les alimens ; elles ne sont pas mues par des muscles assez forts pour cette opération ; mais elles servent à les diriger , à les contenir, à déterminer la mastication, et à favoriser peut- être la déglutition. Au mot Rouche, nous avons parlé avec plus de détails de la conformation des mâchoires, dans les différons ordres d'in- sectes qui en sont pourvus. V. Rouche. (o. l.) ' MACHOMOR. Espèce de Champignon du Kamtschaf- ka , dont une légère infusion produit la gaîté et l'ivresse ; et une forte infusion, le sommeil et la mort, (b.) MACHOQUET. Ce nom, qui , dans quelques îles des Indes , signifie forgeron , a été donné à un insecte de l'or- dre des Orthoptères , un grillon ou un criquet probablement , parce que le bruit qu'il fait entendre est semblable à celui que produisent de loin trois coups de marteau frappés l'un après l'autre , et avec mesure , sur une enclume. Ce son n'est ni discordant ni désagréable. L'animal se tient dans les trous ou dans les creux d'arbres, et ne pénètre que rarement dans les maisons. Ses élytres ont différons enfoncemens. (l,) 3£o MAC MACHOTTE. Un des noms provençaux de la Chouette, (v.) MACIA et MACIATOIN. Ges deux noms étoient , chez les Romains , ceux du Mouron rouge ( anagallis arven- sis). (ln.)^ MACIGNO. Pierre marneuse et micacée, tantôt com- pacte , tantôt schisteuse , qui forme les collines stratifiées d'une partie de la Toscane , surtout aux environs de Florence, où Ion en fait un grand usage pour la construction des édifices. Il y a du macigfio de deux couleurs : l'un , qu'on nomme pielra bigia , est d'un jaune grisâtre ; l'autre , appelé pietra serena , est d'un gris-bleu ; c'est celui dont la plupart des maisons de Florence sont bâties. Il a 1 inconvénient de noir- cir à l'air, et de se décomposer à la longue. La pielra bigia, qui contient de l'oxyde de fer , a plus de solidité, et résiste mieux à l'action de l'atmosphère : elle est meilleure pour les constructions extérieures , et la pielra serena pour les parties intérieures des bâtimens. Les couches supérieures des carrières de macigno sont plus argileuses que les autres ; elles résistent fort bien à l'ac- tion du feu , et l'on en construit les fours et les foyers. Les mêmes collines ont des couches dont les unes sont d'une consistance moins solide que le macigno ; ce n'est quel- quefois même qu'une argile durcie ; on nomme ces couches bardellonne : les autres sont au contraire beaucoup plus dures que le macigno, et portent le nom de pielra furie ; c'est celte pierre qui sert à paver les rues de Florence. Elle est blan- châtre , et c'est à cette couleur que l'on attribue l'affoiblissc- ment de la vue , qu'on éprouve à Florence plutôt qu'ailleurs. Mais Ferber observe qu'à Naples où les rues sont pavées dune lave noire , on voit une infinité de gens ne marcher qu'avec des lunettes. On remarque aussi la même chose dans d'autres pays, surtout depuis quelques années, quoique la couleur du pavé des rues n'ait pas changé ; ainsi l'on doit chercher ailleurs la cause de cette infirmité. Le savant observateur Ferber dit , avec raison , que les deux sortes de macigno , de même que le bardellonne et la pietra forte , ne sont que des variétés de la même matière , dans laquelle dominent tour à tour l'argile , la terre calcaire et le mica. La pielra forte varie pour la couleur, comme le macigno: elle est assez souvent d'un jaune-gris ou bleuâtre ; quelque- fois même ces deux couleurs se trouvent réunies dans une même couche. Dans la carrière de Campora , qui est à deux milles de Florence , et d où l'on tire tout le pavé de celte ville , la pic- M A C 34ï tra forte est disposée par couches horizontales , qui n'ont que quelques pouces d épaisseur , el qui sont quelquefois sé- parées les unes des autres par des couches semblables de- bardellonne ; et l'on remarque assez souvent entre celui-ci et la pietra forte , une légère croûte de spath calcaire d'en- viron une ligne d'épaisseur. Ferber pense que c'est eett.e ma- tière calcaire qui, en pénétrant dans une couche de bardel- lonne , la convertit en pietra forte. Cette pierre offre une particularité remarquable dans sa structure intérieure : elle est toute divisée en rhomboïdes , qui sont séparés les uns des autres par des cloisons de spalh calcaire ; ce qui semble prouver que la matière calcaire et l'argile o:;t été déposées en même temps, et que le triage s'en est fait par le jeu des affinités, et par l'effet de cette ten- dance qu'ont presque toujours les molécules calcaires à s'ar- ranger sous une forme rhomboïdale , qu'elles ont communi- . quée à l'argile de la pieira forte , comme elles la commu- niquent au sable quarzeux du grès de Fontainebleau. Les collines formées de ces diverses sortes de couches se trouvent dans une contrée qui fut. anciennement toute vol- canisée ; elles reposent même quelquefois sur des basaltes. Ferber nous npprend , pige 3g3 , 4-°3, 4°7 •> etc- > , fig. i-5.; maja selicorne? première édition de cet ouvrage. Elle est bien différente de la précédente par son museau effilé , presque aussi long que les antennes latérales ; les bords latéraux du test et l'interne des serres, sont plus épi- neux. Sur les côtes d'Angleterre. IL Museau {très-long') entier ou sans fissure. MàCROPODIE SAGITTAIRE. Macropodia sagitlaria ; inachus sa- gittarius, Fab.; leptopodia, sagittaria, Léach., Zool. miscell., tab. G7. La pointe du museau est longue et garnie d'épines , ainsi que les pieds; lesserressont longues etétroites. Aux Antilles, (l.) MACROPTERONOTE, Macmpteronotus. Genre de poissons établi par Lacépède pour placer quelques espèces du genre Silure de Linnaeus. Il offre pour caractères : tête large , déprimée et couverte de lames grandes et dures , ou d'une peau visqueuse ; la bouche à l'extrémité du museau; des barbillons aux mâchoires; la peau enduite d'une muco- sité abondante; une seule nageoire dorsale très-longue. Lie genre, qui rentre dans celui appelé Hétérobratsche par Geoffroy Saint-Hilaire , renferme quatre espèces dont font partie : le MACROPTÉROXOTECHARMUTH,5iV«rw5a«^«7/«m, Linn. , qui a huit barbillons à la bouche et dix rayons à la membrane des branchies. H est figuré dans le voyage en Egypte de Sonnini. On le trouve abondamment dans le Nil, dont il est un des plus mauvais poissons. Geoffroy a fait sur lui des observations du plus grand intérêt, dont le résultat a été consigné dans le Bulletin de la Société philomathique, n.° 62. Les organes de sa respiration présentent une anomalie ex- traordinaire; en effet, outre les quatre feuillets des branchies, on trouve encore, en arrière, un autre système de vaisseaux sanguins , qui semble le rapprocher de mammifères. Le Macropteronote grenouillier a huit barbillons à la bouche et sept rayons à la membrane des branchies. On le pêche dans les rivières d'Asie et d'Afrique. Les deux autres espèces sont de la Chine, (b.) 356 M A C MACROPUS. Shavv ( General Zoology ) donne ce nom au genre Kanguroo , appelé Halmaturus par llliger. (desm.) MACRORAMPHOSE , Macroramphosus. Genre de pois- sons , établi par Lacépède, pour placer le Silure cornu de Linnseus , qui diffère assez des autres pour en être séparé. Il offre pour caractères : tête déprimée et couverte de lames grandes et dures ; le museau très-avancé ; point de barbil- lons ; deux nageoires dorsales; le premier rayon de la pre- mière fort , long et dentelé. Le macroramphose cornu habite la Méditeranée, où il a été observé par Forskaël. (b.) MACRORHYNQUE, Macrorhyneus. Genre de poissons de la division desBRANCHiosTÈGES , dont les caractères con- sistent : en un museau allongé ; des dents aux mâchoires ; de petites écailles sur le corps. Ce genre ne contient qu'une espèce , qui , selon Lacé- pède , lie fort bien les Syngnathes avec les Pégases. ( Voy. ces mots.) Elle n'a qu'un seul rayon aux nageoires ventrales; la nageoire du dos s'étend depuis la tête jusqu à la queue. Elle a des dents aux deux mâchoires, et ses écailles sont argentées. De là le nom de Macrorhynque argenté quelle porte. On la trouve dans les mers de la Chine, (b.) MACROSTÈME. Synonyme de Calboa. (b.) MACROTARSIENS, Macrotarsi. llliger (Prodromus mam- malium ) donne ce nom à une famille qu'il compose du genre Tarsier et du genre Otolicnus , qui n'est autre que celui des Galagos. V. ce mot. Ce sont les animaux quadrumanes les plus voisins des makis , et qui s'en éloignent principale- ment par l'allongement de leurs métatarses, (desm.) • MACROTARSUS. Nom latin imposé par M. Lacépède an genre Tarsier. V. ce mot. (desm.) MACROTARSUS. C'est, selon M. Lacépède , le nom générique de TEchasse. (v.) MACROTRIS. Nom que Rafinesque-Schmaltz donne à un genre qu'il établit sur I'Actée à fleurs en grappe ( actœa racemosa ) ; mais il n'en a pas encore fait connoïtre les ca- ractères, (ln.) MACROULE. V. Grande Foulque, (v.) MACROURE , Macrourus. Genre de poissons de la di- vision des Thoraciques , établi par Lacépède , pour placer une des espèces du genre des CoryphÈnes de Linnaeus, qui diffère des autres. V. ce mot. Ce genre présente pour caractères : deux nageoires sur le dos ; la queue deux fois plus longue que le corps. Le Macropode berglax, Coryphœna rupestrisj Linn. , M A C 357 dont le premier rayon de la nageoire dorsale est dentelé par- devant , et les écailles aiguillonnées et relevées en carène, est un poisson des mers du nord de l'Europe, plus connu sous le nom de poisson à longue queue. V. pi. G i , où il est figuré. Sa longueur est de trois à quatre pieds, et sa couleur argentée , avec les nageoires jaunes. Sa tête est grande et large ; ses yeux ronds et saiilans ; son museau avancé , quoique ses mâchoires , qui sont armées de plusieurs rangées de dents, soient à peu près égales ; son menton a un barbillon ; sa lan- gue est courte et épaisse. Il sert de nourriture habituelle aux habilans du Groenland et de l'Islande. On le pêche avec des lignes de fond. Lorsqu'il se sent pris , il se débat violem- ment , agile avec force sa longue queue , anime ses yeux et gonile son corps, (b.) MACROURES , Macroura (ordre des exochnates de Fa- bricius), famille des crustacés décapodes, composée d'une grande partie des crabes macroures , ou à longue queue, de Linnœus. Dans le premier volume de mon Gênera, je désignois sous le nom de Macroures , la seconde tribu de mon ordre des crustacés décapodes , et je la divisois en trois familles, dans l'ouvrage sur le Règne animal, par M. Cuvier , que je suis ici. Cette même tribu ne forme plus qu'une famille , mais que je partage en quatre sous-familles, qui m'ont paru naturelles. La queue des macroures est aussi longue au moins que le test ou le tronc, étendue ou découverte, simplement courbée vers son extrémité postérieure, et se termine par des ap- pendices, formant , le plus souvent , de chaque côté , une nageoire ; le genre des nèbalies est le seul où la queue ait , simplement à son extrémité , deux filets allongés en forme de soies; dans tous les autres, 1 avant-dernier segment de la queue a , de chaque côté , un appendice composé de trois pièces, dont une s'articule avec ce segment , et porte les deux autres. Ces pièces sont ordinairement lamellées ou foliacées , et forment , avec le dernier segment , une grande nageoire en éventail. Le dessous de la queue des macroures offre dans les femelles, et souvent même dans les deux sexes, cinq paires de fausses pattes ou des sortes de pieds-nageoires , terminés par deux lames ou deux filets. Les pieds-màchoires extérieurs, ceux de la troisième paire :, et les plus voisins des serres sont généralement étroits, allongés, ne recou- vrent point la totalité des autres parties de la bouche, et ressemblent à de grands palpes ou à de petits pieds : des au» 358 MAC teurs les ont désignés sous le nom de bras. Les branchies sont formées de pyramides imitant des brosses ou des barbes de plumes, et séparées entre elles par des lanières tendi- neuses qui prennent naissance de la base extérieure des pieds. Les antennes sont proportionnellement plus grandes que celles des brachyures ; les mitoyennes, au lieu d'être re- pliées et logées dans des fossettes , sont presque toujours saillantes de même que les latérales ; elles se terminent , dans un grand nombre, par deux ou trois filets très -arti- culés , semblables aux antennes latérales. Les organes sexuels des mâles consistent, du moins pour quelques es- pèces , celles qu'on a étudiées sous ce rapport, en un ma- melon charnu, renfermé dans l'article radical des deux pieds postérieurs; les femelles ont, au même article de ceux de la troisième paire, l'ouverture génitale. Cette famille répond au genre astacus ou éereoisse de Gro- novius , de Degeer et de quelques autres naturalistes. Je la divise ainsi : I. Pieds simples ou non divises dans leur longueur. A. Les quatre antennes inse'rées presejue à la même hauteur; pé- doncule des latérales point recouvert par une graude e'caille aunexée à sa base. * Les deux ou quatre pieds postérieurs beaucoup plus petits que les autres Les Anomaux , Anomalia. ** Lps dernières paires de pieds en proportion avec les précé- dentes. Les Homards, Asiacina. B. Antennes latérales ou extérieures situées au-dessous des mi- toyennes; leur pédoncule entièrement recouvert par une grande écaille annexée à sa base. Les Salicoques , Carides. II. Pieds divisés jusquà leur base ou jusque près du milieu de leur longueur, en deux branches. Les Schizopodes , Schizopoda. Voyez ces articles, (l.) MACTRE , Mactra. Genre de coquillages de la classe des Bivalves , qui offre pour caractères : une coquille régu- lière , transverse , inéquilatérale , un peu bâillante , à dent cardinale ayant une fossette pour le ligament , et à dents latérales comprimées et intrantes , ou nulles. Les conchyliologistes français , antérieurs à Bruguières , M A G 359 n'ont point connu ce genre , qui ne présente point de co- quilles remarquables par la singularité de leurs formes , ou la beauté de leurs couleurs. 11 paroît , d'après Adan- son , que les animaux de ces coquilles diffèrent extrême- ment peu de ceux des Vénus; et, en effet, Poli qui, dans son ouvrage sur lesteslacés des mers des Deux-Siciles, a fait, sous le nom de Caliste , un genre des mollusques des mac- ires , y rapporte ceux de plusieurs Vénus. Ces animaux sont ovipares. On mange les mactres sur toutes les côtes où elles se trou- vent ; mais elles sont rarement abondantes. Lamarck a révisé le genre des madrés , et a formé à leurs dépens les genres Paphie el Crassatelle. Il avoil fait aussi le genre Lutraire; mais des observations postérieures le lui ont fait rejeter. Voy. Annales du Muséum , n.° 36. Cuvier a établi le sous-genre Lavjgnon aux dépens de celui-ci , et lui a rapporté les Mactres aplatie et papy- racée de Chemnitz, et les M\es d'EsPAGNE et de Nicobar du même conchyliologisle. Les madrés les plus connues des vingt-six espèces qui sont figurées pi. 25 1 et suivantes de Y Encyclopédie , sont : La Mactre de Spengler , qui est unie , a le corselet plat et la fente ouverte en croissant. Elle se trouve au Cap de Bonne-Espérance. La Mactre Striatule, qui est unie, demi-transparente, dont le renflement est un peu strié , le corselet uni , enfoncé , et entouré d'une carène. Elle se trouve dans la Méditer- ranée. La Mactre lisor , Mactra stultorum , Linn. , qui est demi- transparente, unie, légèrement radiée; dont le dedans est rougeâtre, ctle corselet bossu. V. pi. G i4 où elle est figurée. Elle se trouve dans la Méditerranée. On la mange crue et cuite. La Mactre lutraire , qui est ovale-oblongue , unie , et qui n'a pas de dents latérales. Elle se trouve à l'embouchure des fleuves d'Europe. Elle sert de type au genre Lutraire de Lamarck. La Mactre poivrée, qui est ovale, comprimée, et striée ransversalement; qui aies dents très-petites, la fossette très-grande et oblique. Elle se trouve dans la Méditerranée. La chair de son animal a un si mauvais goût , qu'il semble qu'on met du poivre dans sa bouche lorsqu'on veut la ma«ger. La Mactre napolitaine a la coquille ovale , trigone , grande, diaphane, transversalement striée et zonée de blanc 9 avec des rayons blanchâtres, et le bord antérieur bâillant. On la trouve assez abondamment aux environs de Naples. 36o M A f) La Mactre lactée est trigone , ventrue , brillante , avec des stries transverses , le bord antérieur plus saillant. On la trouve dans la Méditerranée, (b.) MACUCA. Nom que les Espagnols d'Amérique donnent au Topinambour , plante à racines tubérifères du genre Hé- lianthe, (ln.) MACUCAGUA. Nom brésilien de l' Agami, (v.) M ACUERE , Moments. Plante herbacée , à tiges presque qiadrangulaires , articulées; à feuilles opposées, pétiolées , ovales-obiongues et dentées; à fleurs petites, d'un blanc sale , et réunies plusieurs ensemble aux aisselles des feuilles. On ne connoit pas encore les parties de sa fructifica- tion. Cette plante croît naturellement à Amboine, où on la mange , mais sans l'estimer beaucoup, (b.) MACUMA. C'est, dans Marcgrave , le Dolic brûlant. (B.) MACUSSON. Nom vulgaire de la Gesse tubéreuse (Jathyrus luherosus, L.). (LN.) MACZYNA. Nom du Chenopode sagitté (chenopodium bonus henricus*), en Pologne. (LN.) MADABLOTA. Sonnerat ( Voy. aux Indes ) mentionne sous ce nom I'Hiptage, arbre de moyenne grandeur, célèbre par la beauté et l'odeur suave de ses fleurs : il a aussi été dé- crit par les botanistes sous les différens noms de BanistÈre, de Gtertnère et de Molina. V. Certnère. (d.) MADAPPLE. Nom anglais de I'Aubergine. (ln.) MADAR-KOLE. L'un des noms du grémil des champs, en Hongrie, (ln.) MADASON. Nom arabe d'une Renoncule, (ln.) MADBEERE et MADEBEERE. Deux noms de la Framboise en Allemagne, (ln.) MADDER. L'un des noms anglais de la Garance, (ln.) MADE. Espèce de Citrouille dont on mange fréquem- ment au Sénégal, (b.) MA - DE et Xa-tien. Nom du grand plantain (plantago mojor)en Cochinchine , selon Loureiro. (ln.) , MADELAINE. On donne ce nom a une variété de la Pêche et à une variété de Poire, (ln.) MADENKRAUT. Noms de la Saponaire officinale, en AJlemagne. (ln.) MADERA. Nom du Bois, en espagnol; Madeira, en portugais. (LN.) MADERAM-PULLÏ. Nom malabare du Tamarin ( tamarindus indica, L. ). (LN.) M A 1) 36i MADET. Vieux Bœuf, (b.) MADEHENKRAUT. Nom allemand de la petite Per- venche, (lk) MADHUQUE , Madhuca. Genre de plantes établi par Hamilton , mais qui rentre dans celui appelé ïllipé (b.) MADI, Madîa. Plante de la syngénésie polygamie super- flue , et de la famille des corymbifères , qui a une tige ra- meuse, élevée, des feuilles alternes, linéaires, entières, velues, des (leurs jaunes, aggloméréesaù sommet desramêaux, et sessiles. Chaque fleura un calice commun velu, simple, ou composé de huit folioles linéaires ; un réceptacle nu qui porte, dans son disque, des fleurs hermaphrodites , à cinq dents , et à sa circonférence des demi-fleurons femelles ligu- les, tridentés et fertiles. Les semences sont aplaties d un côté , convexes de l'autre , et dépourvues d'aigrettes. Cette plante croît au Chili ; on L'y cultive en grand , parce qu'on extrait de ses semences, soit par expression , soit par coction , une huile qui est, selon Feuiilée , plus douce et d'un goût plus agréable que la plupart de nos huiles d'olive. Les naturels du pays s'en servent pour aliment , pour brûler, et pour apaiser leurs douleurs rhumatismales. Cette plante est figurée pi. 26 du Voyage de Feuiilée. Cavanilles a réuni à ce genre une plante du même pays, sous le nom de maài visqueux ; mais elle a un calice double, dont l'extérieur enveloppe les semences^es rayons , et l'in- térieur celles du disque. 11 est permis de croire, d'après cette organisation , qu'elle est dans le cas de former un genre par- ticulier, (b.) MADI. Nom brame de I'Arec ; mado est celui du fruit dune espèce de Cocotier (cocus nurifera, L. ). Ce dernier est le teuga du Malabar, et le premier le r.aunga. (LN.) M4D1AN et MAIN. Noms d'un fruit de l'Inde, que, selon Linschott , 1 on mange pour aiguiser l'appétit, et qui enivre aisément. On 1 apporte de la ville de Dachen. Ce fruit nous est inconnu, (ln.) MADNEP. Nom de la Berce, en Angleterre, (ln.) MADOKA. Les Abyssins donnent re nom à une espèce de gazelle ou d antilope que M. de Blainville a, le premier, fait connoitre sous le nom d Antiloi'E de Salt ( antilope saltiana ). (desm.) MADONIA. L'un des noms donnés au nymphœa ou nénu- phar par Théophraste, suivant Adanson. (ln.) MADONNINA. Les Italiens nomment ainsi le Githage des blcs. (ln.) 36a M A D MADRA. Nom islandais du Caille-lait ou Gaillet a FLEURS JAUNES. (LN.) MADRA-FU. Nom de la Matricaire officinale, en Hongrie (ln.) MADRÉPORE, Madreporà. Genre de polypiers, qui ont pour caractères d'être pierreux , fixés , simples ou branchus , avec une ou plusieurs cavités de formes variables, mais tou- jours garnies de lames radiées. Les madrépores ont été connus de tout temps. On les trouve mentionnés dans Dioscoride , sous les noms de Uthophyton, Ihhodmdron ; dans Pline, sous ceux de gorgone ou de méduse ; dans les auteurs du moyen âge , sous ceux àefungùe , astrdite, pore, madrépore , millépore , porpite , rélirulutre , coralloïde , an- thophylle , ar.rophore , arubarium . etc. Plusieurs de ces noms ont été consacrés par Linnœus , Lamarck et autres, pour désigner des genres voisins. V. les mots î ongite , Mille- pore et Porpite. Les naturalistes modernes , depuis Césalpin jusqu'à Tour- nefort, ont regardé les madrépores comme des plantes ; mais leur organisation s'éloignant beaucoup de celle des autres végétaux, ils les appelèrent des plantes-pierres, et les placèrent à l'extrémité de la chaîne, comme faisant réellement le pas- sage des végétaux aux minéraux. C'est à Peyssonnel , médecin de Marseille, qu'on doit les premières observâtes qui ont constaté que le corail, les madrépores et autrèWproductions m.irines, éloienl de fabri- cation animale. Dans un mémoire qu'il envoya en 1727 , à l'Académie des Sciences de Paris, il prouva, par des expé- riences nombreuses et bien suivies, que ce que Marsigli avoit pris pour des fleurs ( V. au mot Corail ) , étoit de véritables animaux; que ces animaux formoient et augmentoient jour- nellement leur habitation, etc. L'Académie qui, comme tous les corps , ne jugeoit vrai que ce qu'elle enseignoit , ne fit d'abord aucune attention à ce mémoire, qui bientôt devoit faire changer de face aune partie de l'Histoire naturelle. Ce ne fut que quelques années après , lorsque Tivmbley eut publié ses découvertes sur les polypes d'eau douce , depuis appelés Hydres, que quelques membres de l'Académie se rappelèrent le mémoire de Peyssonnel , firent voir sa con- cordance avec les observations de Trembley , et enfin que trois d'entre eux, Réaumur , Bernard de Jussieu et Guet- tard , se rendirent sur les bords de la mer pour ventiei ses expériences. Les résultats de ce voyage furent complètement en faveur de l'opinion de Peyssonnel, à qui personne u a depuis disputé la gloire de cette mémorable correction eu histoire naturelle. M A D 363 La nature des madrépores est positivement la même que celle des coquilles. C'est une matière calcaire unie à une portion plus ou moins grande de substance animale ou de gélatine. ( V. au mot Coquille. ) Leur contexture varie beaucoup. Certaines espèces sont considérablement solides et dures, d'autres très-cellulaires et friables. Leur forme est dans le même cas. On en voit qui sont sphériques. d'autres demi-globuleuses, d'autres plates. Plusieurs sont branchues, et leurs branches sont tantôt unies, tantôt hérissées, sillon- nées , striées, etc. Leur-couleur varie moins, le blanc jaunâtre y domine ; cependant on en trouve de rouges., de brunes et de jaunes. Mais quelles que soient la contexture, la forme et la cou- leur des madrépores , ils possèdent tous le caractère principal du genre , c'est-à-dire une ou plusieurs étoiles, enfoncées et formées par des rayons en lames minces, perpendiculaires, et souvent inégales. Ces étoiles sont tantôt solitaires, et ron- des, ohlongues, prolifères, sur des polypiers libres ; tantôt solitaires ou plus ou moins nombreuses, et rondes , oblon- gues , prolifères, etc. , sur des polypiers fixés ; ces derniers sont de beaucoup plus abondans que les autres. Parmi eux on en voit d'arborescens, où les étoiles sont fixées à l'extrémité des branches seulement; d'autres où elles garnissent toute la superficie. Il en est aussi de foliacés , qui ont des étoiles sur les deux superficies ou sur une seule. Ces diverses circonstances ont fourni à Linnœus des sec- tions pour faciliter la recherche des espèces , qni sont très- nombreuses, comme on Ta déjà dit, et à Lamarck des moyens pour établir dîx-huit genres nouveaux, savoir : Sty- LINE , SaRCICULE, TuRBINOLIE , MONTICULAIRE , EcHINO- PORE, EXPLANAIRE, PoRITE, POCILLIPORE , SÉRIATOPORE , OCULINE , CYCLOL1TE , FoNGIE , CaRYOPHYLLYE , ASTRÉE , Méandrine , Pavone, Agarice, et enfin Madrépore. Ainsi donc le caractère des madrépores se trouve aujourd'hui ainsi rédigé : polypier pierreux, fixé , divisé en lobes ou ramifica- tions dendroïdes , éminemment poreux à sa superficie , et garni partout d'étoiles concaves et lamelleuses. Il se divise en deux sections, savoir : à étoiles tubuleuses , toutes saillantes comme dans le Madrépore muriqué ; et à étoiles saillantes ou excaoées, comme dans le Madrépore porite. On ne peut disconvenir que le travail de Lamarck ne soit très-bon ; mais les madrépores ont un air de famille si natu- rel , qu'on sera sans doute long -temps avant de l'adopter dans l'usage habituel. L'inspection des étoiles des différentes espèces de madré- pores démontre , à tout observateur exercé , que les animaux 3C4 M A D qui les habitent doivent être fort différens ; l'animal du ma- drépore labyrinthe , par exemple , ne peut pas être semblable à celui du madrépore marqué , ni celui du madrépore porile à celui du madrépore chapeau. Malheureusement on ne connoît encore que celui du madrépore ramé, encore est-ce très- imparfaitement. Voyez sa figure dans ¥ Essai sur l'Histoire naturelle de la mer Adriatique , par Donati , pi. 7 ; et dans V Histoire naturelle des Vers, faisant suite au Buffon, édition de Delerville , pi. 28 , fig. £ et 5. Le madrépore ramé n'a d'étoiles qu'à l'extrémité de ses rameaux ; ces étoiles sont placées dans un enfoncement cir- culaire , et composées d environ dix-sept rayons ou lames, qui parlent d'un axe central percé de deux ou trois trous dans sa longueur , et se rendent à la circonférence ; d'autres lames transverses coupent les premières : ces intersections , qui sont nombreuses , forment, dans l'intérieur des branches et de la tige, un grand nombre de cellules. L'animal qui habite ces étoiles ne peut être comparé à au- cun autre ; sa tête est au centre , et garnie d'environ huit tentacules plumeux , avec lesquels il arrête sa proie. Elle oscille de droite à gauche et de gauche à droite sans inter- ruption , et avec, une extrême vitesse. On ne voit pas toujours cette tête ; l'animal la cache quelquefois dans sa coquille , qu'il ferme ; cette coquille a en dehors huit cannelures et au- tant d'élévations. Les pieds sont en très-grand nombre , ran- gés encercle, et attachés aux lames de l'étoile; ils se réu- nissent tous contre les parois de la coquille auxquelles ils sont joints. Chaque pied tire son origine de deux appendices coniques qui , réunis, constituent une partie ronde , et en quelque manière semblable au ventre d'un muscle : cette partie sert à allonger et à raccourcir le pieS. Elle est transpa- rente , très-agréablement variée tn couleur et fort délicate , comme tout le reste. Depuis que ceci est écrit, Vincent R.osa , conservateur du Musée de Pavie , m'a communiqué la description et le dessin du Madrépore Rayon d'abeille , qu'il a observé à Bone , pendant son voyage sur les côtes d'Afrique. » De «< chaque alvéole , dit ce naturaliste , sort un animal cylin- « drique , de forme intestinale , ridé transversalement , d'un « demi-pouce de long , sur deux lignes de diamètre , et dont « l'extrémité supérieure ou la bouche est entourée d'environ « vingt-deux tentacules très - courts. Ces animaux, qui sont « pendans , parce que le madrépore rayon d'abeille est tou- « jours appliqué sous les saillies des rochers et vibre augré des « eaux, sont d'une vive couleur orangée, se contractentdès « qu'on les touche, et meurent dès qu'ils sont sortis de l'eau.» M A D 365 Qui ne reconnoît là un vrai polype ? Aussi l'observation de Vincent Rosa est-elle très - précieuse , en ce qu'elle prouve qu'il n'y a pas de discordance entre les habitans, ou au moins l'un des habitans des madrépores , et les au- tres polypes coralligènes, et rend très -douteuse l'existence de l'animal compliqué et inintelligible de Donati. Il est à croire , cependant , ainsi que l'ont pensé Savigny et Cuvier, que les animaux de quelques Madrépores, sont par conséquent plus composés que les Polypes , et se rap- prochent des Ascidies par leur organisation. Des observations rapportées par Lamarck , constatent que d'autres madrépores sont formés par un seul animal , c'est-à-dire , par des polypes réunis par leur base , et recou- vrant entièrement la surface de la partie pierreuse qu'ils forment. 11 est l)ien à désirer que quelques - unes de ces espèces soient décrites et figurées par un naturaliste instruit, avec l'exactitude convenable. Les madrépores , comme on l'a déjà dit , sont communs dans la nature ; mais c'est principalement dans les pays chauds , qu'ils sont abondans ; ils le sont surtout autour des îles de la mer des Indes et de la mer du Sud. il est constant même, par le récit de tous les voyageurs , qu ils sont un des grands moyens que la nature emploie pour composer les montagnes sous-marines, agrandir lesîles volcaniques, former enfin les continens. On peut en croire le capitaine Gook , qui a été plus à portée que personne de faire des observa- tions en ce genre ; souvent ce célèbre navigateur parle de bancs ou de récifs de corail , qui l'empêchaient d'approcher des terres de plusieurs lieues ; il indique des iles basses uniquement formées de coraux; il remarque que l'entrée des havres , dans lesquels il avoit mouillé à ses précédens voya- ges , avoit été fermée dans l'intervalle parla croissance des coraux. Lui et les autres navigateurs qui ont parcouru la mer du Sud et l'archipel de l'Inde , citent les fréquens dangers que les bancs de coraux , existant dans les détroits et môme en pleine mer , leur ont fait craindre ; de sorte que c'est un fait bien constaté, que les madrépores augmentent la grandeur des îles, et en forment de nouvelles dans la mer de l'Inde et la mer du Sud. Il ne paroît pas qu ils produisent des effets aussi remarquables dans les mers d'Afrique et d'Amérique; cependant toutes les relations s'accordent à dire que la mer autour des Antilles est pavée de madrépores ; qu'ils sont également très-abondans dans la nier Rouge , et entre les îles qui bordent la côte orientale d'Afrique. Il est possible , et même probable : que plusieurs espèces de 366 M AD madrépores concourent à la formation des récifs de la mer du Sud et de celle des Indes ; mais il paroit que c'est le madré- pore mun'qué qui y coopère le plus. Sa croissance en hauteur ne s'arrête qu'à la ligne des basses marées , et celle en largeur ne doit pas avoir de bornes. Au reste , on n'en peut parler encore que d'après les rapports des marins ; aucun natura- liste instruit dans cette partie n'a publié d'observations à cet égard. On doit regretter que la mort ait arrêté , au milieu de sa carrière , le voyageur Peron , qui avoit répondu à l'appel des naturalistes à cet égard. Les madrépores ne sont pas ab on dans dans les mers d'Eu- rope ; cependant il s'en trouve plusieurs espèces , surtout dans la Méditerranée, propres à servir aux recherches des savans ; mais à peine ont-elles été remarquées. Ce n'est pas seulement dans la mer que l'on trouve des madrépores inédits, mais encore dans les montagnes. En ef- fet, ils sont très-communs parmi les fossiles , soit pélagiens, soit littoraux, et presque tous appartiennent à des espèces dont l'analogue vivant est inconnu. Les oryetographes en ont publié beaucoup d'espèces; mais comme ils les ont dé- crites sans principes, la plus grande partie de leurs travaux est perdue pour la science. Les madrépores sont employés à faire de la chaux pour la bâtisse et l'engrais des terres, et il paroît que cette chaux est supérieure à celle faite avec les pierres calcaires. On les em- ploie aussi en médecine, sous le nom de corail blanc , comme absorbant ; mais cette propriété leur est commune avec toutes les substances calcaires. On connoît plus de cent espèces de madrépores, que Lin- nœus a rangés sous cinq divisions , savoir : Les madrépores à étoile unique. Les madrépores à plusieurs étoiles disjointes. Les madrépores à plusieurs étoiles conjointes. hes madrépores en masse, à étoiles distinctes et à intervalle tu- berculeux ou poruleux. Les madrépores rarneux à étoiles distinctes. Parmi les madrépores à étoile unique , on distingue : Le Madrépore porpite, qui est libre, sans tige , dont l'étoile est convexe, le centre aplati, orbiculaire , le des- sous aplati, marginé et uni. V. pi. G 10 où il est figuré. Il se trouve dans la mer des Indes, et fréquemment fossile en Europe. 11 sert de type au genre Cyclolite de Lamarck. Le Madrépore fungite , qui est libre, sans tige , orbi- culé , dont l'étoile est convexe, les lames simples, longitu- M A D 367 dinales, et le dessous concave. Il se trouve dans la mer Rouge et dans celle des Indes. Il sert de type au genre Fun- gie de Lamarck. V. pi. G 10. Le Madrépore gobelet, qui est fixé en forme détour plus étroit à la base, dont l'étoile est presque conique, le cen- tre saillant et déchiqueté. Il se trouve dans la Méditerranée. 11 sert de type à la première division du genre Caryophyl- LYEde Lamarck. V. pi. G 10. Parmi les madrépores à plusieurs étoiles disjointes , on doit noter principalement: Le Madrépore chapeau , qui est sessile , allongé , dont les étoiles sont convexes, conglomérées, à lames courtes, et le dessous concave. Il se trouve dans l'Océan Indien. Le Madrépore laitue est sessile et foliacé ; il a les étoiles grandes , rapprochées ; les feuilles crépues et découpées. V. pi. G 10. Il se trouve dans les mers d'Amérique. Le Madrépore agaricite est sans tige , sillonné , les sillons carénés, les étoiles liées entre elles. Il se trouve sur la côte ouest de l'Amérique, et fossile en Europe. Il sert de type au genre Pavone de Lamarck. Parmi les madrépores à plusieurs étoiles conjointes , on dis- tingue : Le Madrépore labyrinthe, qui est sessile, dont les étoiles sont labyrinthiformes et leur intervalle obtus. Il se trouve dans la mer des Indes. Le Madrépore méandrite, qui est sessile, dont les étoi- les sont labyrinthiformes et l'intervalle tranchant. V. pi. G 10. On le trouve dans les mers d'Amérique et fossile en France. II sert de type au genre Méandrine de Lamarck. Le Madrépore aréole est sessile ; ses intervalles sont pinnatifides , et ses lames crénelées. Il est figuré dans So- lander. II se trouve dans les mers de l'Amérique et de l'Inde, et fossile en France. Le Madrépore porygie a les étoiles très-longues, aiguës, les intervalles simples , perpendiculaires, et les lames écar- tées. Il se trouve dans la mer du Sud. Parmi les madrépores en masse , à étoiles distinctes et à inter- valles tuberculeux ou poruleux , il faut principalement remar- quer : Le Madrépore rayon d'abeille , dont les étoiles sont anguleuses, concaves, jointes les unes aux autres. Il se trouve dans la mer des Indes et dans la Méditerranée. Son animal a été décrit et figuré par moi dans le Journal de Phy- sique, année 1806, tab. 27, d'après Vincent Rosa. Le Madréf-jul ananas, dont les étoiles sont anguleuses, 368 M A D convexes , le centre concave. Il est figuré dans Solander. Il se trouve dans la Méditerranée et les mers d'Amérique. Le Madrépore galaxé , dont les éloiles sont très-rap- prochées , enfoncées , les intervalles épais , aplatis, à peine distincts , et les lames très -minces. On ignore sa patrie. Il sert de type à la seconde division du genre Astree de La- marck. • Le Madrépore astroïte a les éloiles très-rapprochées, enfoncées et cylindriques. Il se trouve dans les mers d'Amé- rique , et fossile en France. Le Madrépore caverneux a les étoiles très- profondes , évasées à leur ouverture, abords striés, à intervalles avec un sillon élevé. 11 se trouve dans les mers d'Europe et d'A- mérique , et souvent fossile. Le Madrépore rotuleux a les étoiles cylindriques, à ravons peu nombreux, à lames saillantes, pointues, avec une épine droite à leur base. On ignore sa patrie. Il sert de type à la première division du genre Astrée de Lamarck. Le Madrépore cispiteux est composé d'un grand nombre de cylindres réunis, dont les étoiles sont concaves et réticu- lées. Voy. pi. G 10. Il se trouve dans la Méditerranée , et se- roit dans le cas de faire un genre. Le Madrépore capuchon est aussi figuré sur la même plan- che. Le Madrépore pétaloïde est uni ; ses étoiles sont larges , saillantes , ont beaucoup de rayons , et leur centre est très- petit. Il se trouve fossile en France et ailleurs. Parmi les madrépores rameuse à étoiles distinctes , on peut citer particulièrement : Le Madrépore porite qui est peu rameux, hérissé, et dont les pores sont très-rapprochés. Il se trouve dans les mers des Indes et d'Amérique. Il sert de type a la seconde division du genre Madrépore de Lamarck. Le Madrépore muriqué, qui est très -rameux, presque imbriqué, et dont les étoiles sont saillantes, montantes et tronquées. Il se trouve dans toutes les mers entre les tropi- ques , et souvent fossile. 11 sert de type à la première division du genre Madrépore de Lamarck. Le Madrépore rame est presque pinné , strié onduleuse- ment, et ses étoiles sont terminales. Voy. pi. G io où il est figuré avec l'animal qui le forme. Il se trouve dans la Médi- terranée et dans la mer du Nord. 11 sert de type à la seconde division du genre Caryophyllye de Lamarck. Le Madrépore virginal est presque dichotome , droit et solide. Ses éloiles sont alternes et saillantes. Il se trouve dans la Méditerranée , et fossile en France. van ou Le Madrépore sériate est cylindrique i et ses étoiles sont disposées en séries longitudinales. Il se trouve dans les mers orientales. Le Madrépore frangé est figuré dans le vol. de l'année 1799 des Actes de l'Académie de Copenhague, (b.) MADREPORITE. C'est ainsi que le baron de Moll nom- ma une variété de chaux carbonatée fétide, nui, par sa struc- ture bacillaire a le taux aspect d'un madrépore pétrifié , et qu'il découvrit dans la vallée de Reissbach , pays de Salz- bourg. Il proposa ensuite de lui donner le nom iïanlhra- comte, parce que cette pierre contient, d'après Klaproth, une petite quantité de carbone. Le nom de madréporite a prévalu; celui d'anthraconite fut ensuite plus particuliè- rement appliqué à la chaux carbonatée fétide lamellaire, qu'on trouve à Saint-Andreasberg au Hartz. Les principaux synonymes du madréporite sont les sui- ^-.madrepors/ein, Karsl.; chaux carbonatée bacillaire fasciculée eh. carb. fétide bacillaire conjointe , Haiiy ; chaux carbonatée spcUhiaue bacillaire, Broug. ; ;,risn,atic luculliie , James.; elstan- genlicher-lucullan , John. V. dans ce Dictionnaire, à l'ar- ticle chaux carbonatée fétide , vol. 6 , pag. 170 , et le mot Lu- CULLITE. V Le madréporite se rencontre en masses arrondies , qui pè- sent depuis quelques onces jusqu'à vingt ou trente livres. Sa « couleur , dit M. Charles Coquebert, est celle de la poix « dont elle a aussi le brillant mat, tirant sur celui des subs- « tances métalliques , particulièrement du fer de l'île « d'Elbe. Elle paroît formée par la réunion de plusieurs ba- « guettes Reliées, à peu près cylindriques, d'une ligne et de- ce mie à sept ou huit iignes d'épaisseur; et c'est ce qui lui « donne de la ressemblance avec certains lithophytes ; mais « en observant ces petits cylindres dans leur structure , on « n'y remarque ni tuyaux ni toiles , comme dans les pro- « ductions mannes de cet ordfk.. Quelquefois ces cylindres « sont parallèles entre eux, et forment un faisceau : quelque- « fois aussi , ils partent en divergeant d'un ou de plusieurs « centres communs. Dans ce dernier cas , les interstices sont « occupés par une marne durcie , d'un blanc grisâtre. Ce « fossile est entièrement opaque , peu dur, cassant, et sou- « vent parsemé de très-petits points de sulfure (ou pyrite) « de cuivre. Sa pesanteur spécifique est moindre que celle « du calcaire compacte. » Journal des Mines , n.° lj , page Le madréporite se dissout avec effervescence dans l'acide nitrique et dans l'acide muriatique , en donnant un lé^er ré- sidu noir ou brun. XVill. a/ 37o M A D D'après les analyses qui en ont été faites par Schroïl , conseiller des raines à Salzbourg, par Klaproth, et à l'Ecole des mines à Paris, il en résulte que les principes du madré- porite sont les suivans : Schroll. Klaproth. Ec. Min. Chaux carbonatée . . 63,25o $3 63. Alumine io,i25 o 10. Silice i2,5oo £,5o . . . . »3. Fer io,85o. Carbon., i,25 . ... il. Magnésie carbonatée o,5o Manganèse trace. Carbone o,5o . . Perte 3,275 o,25 .... 3 100,000 100,00 100 L'analyse de Klaproth est tellement différente de celle «de Schroll , qu'on pourroit douter que .ce soit le madréporite qu'il ait essayé , ou que Schroll ait négligé , avant d'opérer l'analyse de cette pierre , de la débarrasser de la terre argi- leuse qui se trouve souvent entre ses prismes. La vallée où ce minéral se trouve épars ç> et là , est en- vironnée de montagnes à couches calcaires coquillières, ce qui avoit contribué , ainsi que la forme tubuleuse , à le faire d'abord considérer comme une production marine pétrifiée , ou un madrépore. Il appartient à' une de ces roches an- ciennes qu'on regarde comme de transition , et par consé- quent, ce seroitun calcaire secondaire des plus anciens. On. trouve dans le même endroit et liée au madréporite, de la chaux carbonatée fétide lamellaire à grandes lames noires, au mi- lieu de laquelle le madrépa-gfc est engagé. John et Jameson , d'apresiui, rapportent au madréporite trois autres variétés de chaux carbonatée fétide. Le premier de ces minéralogistes a donné à cette réunion le nom de Lucullan \ baguette (stangenlicher lucullan), parce qu'il désigne par lucullan , la chaux carbonatée fétide et la cbaux carbonatée bituminifère dont il fait une seule espèce, qui est la lucullite de Jameson. V. Lucullite. Les trois variétés dont parle John et dont il donne les analyses, viennent, i.° de Stavern , en Norvvége; celle-ci paroît appartenir a"u terrain de transition; 2.0 de Garphytta, enNéricie (Suède), dans le" schiste alumineux; 3.° du Groen- land. MAE Mp \ oici leurs analyses : Stavern. Groenland. Garphytla. Chaux carbonatée. 94,87 94.53 95,75. Alumine i,25 0,75 Silice i,25 trace Manganèse oxydé. . 0,75 1, .... o,5o. Fer oxydé i,25 0,75 0,75. Soufre o,25 o,5o trace. Carbone i,25 1,00 0,75. Muriate et Sulfate x alcalin / Eau >3,i3 1,47 2,25. Magnésie et Zir- V cone > J io3. 100,00. 100,00. Ces analyses sont assez en accord avec l'analyse donnée par Klaproth ; la première est très-remarquable en ce quelle indi- que de la terre zirconienne , qui très -probablement n'y est qu'accidentelle, (ln.) MADRÉPORITE ( fausse ). Les marchands ont donné ce nom à des ossemens pétrifiés qui se trouvent aux Vaches Noires sur les côtes de Normandie, et qui ont appartenu à des espèces de crocodiles ou de cétacés. Ces ossemens, lors- qu'on les casse, sont {jris, avec une multitude de petites lignes brunes en zigzag ou en forme dç fils embrouillés, qui sont dues au tissu spongieux des os. Ceux-ci sont très-com- pactes, et fétides lorsqu'on les frotte. Us n'ont aucun des ca- ractères du véritable MADRÉPORlTEdes minéralogistes. Lors- qu'ils sont polis et en plaque, il est difficile de les reconnoître et leur structure à petits yeux oblongs peut les faire prendre pour des madrépores, (ln.) MADREPORS TEIN , de Karsten et des Allemands. V. Madréporite. (ln.) MADRES ELV A ou MADRESYLVA. C'est le Chèvre- feuille, en Espagne, en Portugal et en Italie, (ln.) MADRO N A. Nom de la Clandestine , en Espagne, (ln.) MAELSTROM ou MALESTROM. Espèce de gouffre qui se trouve dans la mer, près des côtes de Norwége , parle 68° de latitude. L'eau de la mer y éprouve un mouvement de rotation très-rapide ; ce qui faisoit supposer autrefois qu'il existoil là quelque abîme où l'eau se perdoil. Mais aujour- d'hui l'on a reconnu que c'est l'effet d'un courant qui , pas- %2 M A G sant avec violence entre deux îles qu'il frappe inégalement, éprouve un remous qui le fait tournoyer sur lui-même. Il en est de même du phénomène qu'on observe dans le détroit de Messine , entre les fameux écueils de Carybdc et de Scyila. (PAT.) MAENCHIE,]I7i«m, et je suis bien certain que ce sel amer est un vrai suifale de magnésie. » 3S6 M A G L'on trouve la magnésie sulfatée en efflorescence , dans un grand nombre d'endroits de la Savoie , et principalement dans des schistes qui , après la calcination , en donnent ji.squ'à vingtpourcent; elle existe dans les gypses et les argiles qui les accompagnent, en Piémont, en Espagne, à Aix en Provence, en Picardie et à Ménil-Montant, prèsde Paris; dansles argiles des houillères , à Litry déparlement du Calvados ; dans les schistes bitumineux d'ïdria ; dans les argiles et les schistes de la Bohème , à Witschiz ; sur du calcaire compacte et de l'argile sablonneuse, à Gran en Hongrie; sur la terre et sur presque tous les murs de plâtre, en Espagne , selon Proust, et dans beaucoup d'autres lieux. Mais elle est encore plus abondante dans les eaux de certaines sources et des lacs. Les lacs d'Afrique et ceux de l'Asie septentrionale en tiennent souvent en dissolution. En Europe, L'on connoît depuis long- temps les eaux d'Epsom dans la province de Surrey en Angle- terre , et celles de Sedlitz près de Leutmœritz etdEgra enBo- hèine, qui contiennent une grande quantité de ce sel , désigné autrefois et encore à présent, par les noms de sel de Sedlitz et de sel d'Epsom , parce que dans ces pays , il y est objet d'exploitation. Les eaux de presque toutes les salines pré- sentent ce sel. La magnésie^ sulfatée est très-employée en médecine, comme remède purgatif. Décomposée à l'aide d'un alkali , on obtient la magnésie très-pure qu'on administre comme un excellent absorbant , dans les indigestions et les aigreurs. On doit citer ici en appendice de la magnésie sulfatée les trois variétés suivantes : i.° Magnésie sulfatée sodifère. Elle a été découverte récemment à Calatayud , en Aragon. Elle s'y trouve en grande quantité et en masses, qui ressemblent à de la chaux sulfatée soyeuse. Elle est composée de fibres parallèles extrêmement fines et nacrées , qui sont des prismes quadran- gulaires très déliés. D'après MM. Theran etGonsalez, qui se proposent de publier un travail spécial sur tous les sulfates de magnésie d'Espagne , où ils sont très- abondans , le sel de Cafatayud seroit un simple sulfate de magnésie ; mais le docteur Thomson y a reconnu la présence de la soude. 11 indique pour la composition de ce sel : Magnésie sulfatée 4-8, 60 Soude sulfatée i^JS Eau 5o,oo Total, 99,95 M A G 387 La saveur de ce sel est douceâtre. Il se fond lentement lorsqu'on le laisse dans la bouche. M. Karsten donne le nom de Reissite à un sel composé de. deux tiers de sulfate de soude et d'un tiers de sulfate de magnésie; ce sel se rapproche roit doue decelui de Calalayud, mais il renferme en outre un peu de magnésie muriatée. 2.0 Magnésie sulfatée ferrîfère ; Hàarsalz, Weru. Le sel ha- lotric de Scopoii , qu on âvoil d'abord pris pour de l'alumine sulfatée , mêlée de chaux sulfatée et de fer , est , suivant Klaproth , un mélange de fer et de magnésie sulfatée On le trouve dans la mine de mercure d Idrta, en Carniole; : il y est en prismes filiformes , capillaires ou parallèles , et d'un blanc soyeux. Ces prismes ont plusieurs pouces de longueur ; ils sont fragiles ; leur saveur est acre à cause du sulfate de fer qui y est mélangé. Ce sel se rencontre aussi dans les mines d'alun de Hurlet, près l'aisscy , et près de Glascow, en Ecosse. Il s'y présente en aiguilles d'un pied de long; et à Pakerstollen, près de Schemnilz , en Hongrie. On ne doit pas confondre ce sel avec l'alun déplume, ou l'alumine sulfatée alcaline fibreuse. 3.° Magnésie sulfatée cobaltifère. Elle forme des concrétions d'un blanc roussàtre et demi-transparentes, dans les mines de cuivre d'Herrengrund , près de Neusphl, en ilongrie. Elle est accompagnée de chaux sulfatée et de quarz. (LN.) MAGNÉSIE DES PEINTRES. V. Manganèse oxydé LÉGER. (LN.) MAGNESIE DES VITRIERS. V. Manganèse, (ln.) MAGN ESI E YITRÎ O LE E V. Magnésie sulfatee.(ln.) MAGNETISME.* Ce nom désigne 1 ensemble des phé- nomènes que produit V aimantation , soit naturelle , soit ar- tificielle, de certains métaux V. Aimant. (fcioT.) MAGNETfvIES de Werner. Voy. Fer sulfuré ferri- FÈRE. (LN.) MAGNESITE. Mitchell de Blefast , anglais, ayant re- connu que la substance que Ion trouve à hrubschitz, près de Rosena,en Moravie, et que les minéralogistes classent maintenant dans la magnésie carbonatçe , n'éloit pas un talc ni une stéalite, en ht une espèce minérale qu il nomma magnésite et que quelques minéralogistes appellent magnésie notifie. Cette même espèce ayant été découverte dans d'autres lieux, les mêmes noms furent donnés aux variétés de ces nouvelles localités. M. Brougniart reunit toutes ces variétés sous le nom commun de magnésite , et y joint l1 écume de mer. Cette réunion est précisément celle décrite dans ce Diction- naire à l'article Magnésie carbonates, (ln.) 388 M A (* MAGNÉSITE PLASTIQUE. M. Brongniart donne ce nom à la magnésie carbonalée silicifèrc et à la magnésie car- bonatée spongieuse ou écume de mer , employées , comme il est dit à ces articles, pour fabriquer de la porcelaine , des pipes, etc. (ln.) MAGNÉSITE DE SALINELLE. V. Magnésie hy- dratée, (ln.) MAGNESITE DE MONTMARTRE. V. Magnésie CARBONATÉE ALUMINIFÈRE. (LN.) MAGNIAU. V. Magnan. (desm.) MAGNIFIQUE. V. Samalie magnifique, (v.) MAGNOC. V. au mot Médicinier. (b.) MAGNOLIA, du nom de Pierre Magnol , célèbre bo- taniste de Montpellier , qui vivoit à la fin du dix-septième siècle ; on a de lui plusieurs ouvrages Irès-estimés. Le Père Plumier lui dédia l'un des plus beaux genres déplantes; c'est celui du Magnolier. V. ce mot. (ln.) MAGNOLIEES. Famille déplantes qui a pour type le genre Magnolier. R. Brownest d'avis qu'elle ne diffère pas de celle des Dilleniacées. (b.) MAGNOLIER, Magnolia, Linn. (Polyandrie polygy nie.) Nom d'un très-beau genre de plantes de la famille de son nom ou des dilleniacées , qui a de grands rapports avec le Tulipier, et qui comprend des arbres étrangers dont les feuilles sont simples et alternes, et dont les fleurs très-gran- des naissent au sommet des rameaux. Chaque (leur a un ca- lice composé de trois folioles concaves , elliptiques et qui tombent ; une corolle de neuf à douze pétales grands, larges, concaves , obtus au sommet , et rétrécis à la base ; des éla- mines nombreuses , avec des anthères attachées à chaque côté des filets; et plusieurs germes ovales, oblongs, fixés à un réceptacle allongé, et soutenant chacun un style court, tors et recourbé , terminé par un long stigmate velu. Le fruit est composé de plusieurs capsules triangulaires et comprimées, qui, se serrant et se recouvrant les unes les au- tres, forment une espèce de cône ; elles ont chacune deux valves et une loge, et contiennent une ou deux seMiences qu'on voit, à l'époque de leur maturité , suspendues au-de- hors à l'extrémité d'un filet. Les espèces que renferme ce genre sont au nombre de quinze à seize, (b.) Le Magnolier a grandes fleurs , Magnolia grandiflora , Linn. C'est un des plus beaux arbres de l'Amérique septen- trionale. Il croît dans les forêts de la Floride et des i)eux- Carolines. Son élévation considérable, la forme de son tronc droit et couronné par une cime régulière , ses feuilles tou- M A G 389 jours vertes , assez semblables à celles du laurier cerise , mais beaucoup plus larges , ses fleurs blanches et odorantes qui surpassent en grandeur toutes celles des autres arbres con- nus , la structure singulière de ses fruits qui sont des cônes purpurins d'où pendent des semences d'un rouge très^vif , tout concourt à rendre cet arbre très - intéressant. Il peut d'ailleurs, avec quelques soins, et comme nous le dirons tout à l'heure , être naturalisé dans le midi de la France- Dans son pays natal, il s'élève environ à quatre-vingts pieds, et sa tige a de deux à deux pieds et demi de diamè- tre. Ses feuilles sont ovales , lancéolées , et portées par de courts pétioles : la surface supérieure est lisse , et d'un vert luisant; l'inférieure quelquefois brune, comme teinte de rouille. Les fleurs sont solitaires. Elles ont un calice rougeâ- tre, et neuf pétales oblongs, légèrement ondes à leur sommet. Files paroissent en Amérique au mois de mai , et se succè- dent pendant long -temps; mais dans notre climat elles se montrent plus tard , ordinairement à la fin de juin : elles pas- sent vite , et les fruits dont elles y sont suivies parviennent difficilement à leur maturité. Cet arbre est un peu sensible au froid, surtout quand il est jeune : mais lorsqu'il a atteint la hauteur de deux ou trois pieds, il y résiste beaucoup plus facilement. La disposition des bourgeons placés dans les magnoliers , comme ceux des Figuiers à l'extrémité des rameaux, rend vraisemblablement ces arbres plus susceptibles d'être attaqués par la gelée , qu ils ne le seroient sans cela. Le Magnolier parasol, Magnolia tripeiala, Linn.Les fleurs de ce magnolier sont de la même couleur et à peu près de la même grandeur que celles du précédent : elles ont au moins dix pouces de diamètre. Mais cette espèce-ci ne forme qu'un petit arbre de seize à vingt pieds , dont la tige est mince , et le bois spongieux et mou. Ses feuilles ont quinze à dix-huit pouces de longueur sur environ six pouces de largeur : elles sont étroites et pointues à leurs deux extrémités , et naissent au bout des branches, en cercle horizontal. Cet arbre croît naturellement dans la Caroline : on le trouve quelquefois en Virginie. Il perd ses feuilles au commencement de l'hiver, mais pendant toute la belle saison il offre un ombrage épais et très-agréable. On le cultive en pleine terre dans la plupart des jardins des amateurs des environs de Paris, où il donne des fruits tous les ans. Le Magnolier acuminé , Magnolia acuminala , Linn. Cette espèce est un arbre qui parvient à une très-grande hauteur. Jean Bartram, cité par Catesby , en a vu plusieurs , dans la Pensylvanie , qui avoient cent pieds d'élévation. Ses feuilles 39o M \ G sont longues de huit pouces, larges de cinq, ovales, très- pointues et pétiolées : elles tombent tons les ans. On le voit moins souvent dans nos jardins, parce que, quoiqu'il fleurisse abojMlamment , il ne donne jamais de graines. Ce magnolier supporte mieux le froid que les deux derniers. Son bois est d'un excellent usage pour beaucoup d'ouvrages : il est dur, d'un beau grain et de couleur orange. Le Magnolier glauque ou Magnolier bleu, Magno- lier dks marais , Arcre de castor, Magnolia glaùha , Linn. Il croît naturellement dans plusieurs parlies de l'Amérique septentrionale : on le trouve dans les terrains bas et humides. Sa hanteur est de quinze à vingt pieds. Son bois es! spongieux et blanc ; sa tige mince , cylindrique , rameuse et grisai re. Il se dépouille tous les ans de ses feuiiles , qui sont entières , de forme ovale , et portées par d'assez longs pétioles. Les fleurs sont blanches et exhalent une odeur suave ; elles ont trois pouces de diamètre. Ce magnolier est cultivé en pleine terre en Europe depuis longtemps , et donne des graines en abondance; il demande à être garanti du froid dans son enfance; en été, on doit le pa- rer de la forte chaleur du jour, et l'arroser souvent, mais peu à la fois. A Tâge de cinq ou six ans , il peut être placé à de- meure dans un terrain frais et abrité , par des arbres , du midi et du couchant. On l'appelle, en Amérique, arbre du castor , parce que les castors en aiment l'écorce. Le Magnolier auriculé, Magnolia awiculata , Linn. Il croît à la Géorgie et dans la Caroline ; on le distingue aisé- ment des autres, à ses feuilles rétrécies à leur base et forte- ment échancrées : les échancrures sont arrondies en forme d'oreillettes. Le Magnolier a grandes feuilles, Magnolia macmphylla, a les feuilles légèrement auriculées , glauques en dessous , et d'un à deux pieds de long, sur huit à dix pouces de large. C'est une superbe espèce qui a été découverte par Michaux , et qui est encore rare dans nos jardins. Depuis quelques années , il a été apporté de la Chine plusieurs Magnoliers de petite stature , qu'on cultive dans nos orangeries. Les plus connus sont le Discolor , le Nain et le Yulan. Tous ces magnoliers se multiplient principalement de graines qu'on sème , aussitôt qu'elles sont récoltées , dans des terrines remplies de terre de bruyère , terrines qu'on rentre dans l'orangerie, aux approches des gelées. Au bout de deux am , on repique ces plants seul à seul , dans des pots , qu'on traite de même. Ce n'est qu'à leur quatrième ou cinquième M A G 39i année , qu'dh peut planter en pleine terre les espèces qui , comme le parasol , Xacuminé X aurir.ulé , le glauque, ne crai- gnent pas les gelées du climat de Paris. Une terre légère et fraîche est celle dans laquelle ils prospèrent le mieux. L'expo- sition du nord leur est fort avantageuse. On ne doit leur faire sentir que le moins possible le tranchant de la serpette. On multiplie aussi ces arbres par marcottes et par section de racines. Les premières réussissent assez bien , lorsqu'on opère sur des pousses de Tannée précédente ; mais Xacu- miné se refuse le plus souvent à ce genre de multiplication ; c'est ce qui oblige de- le greffer par approche sur le parasol. Les secondes s'emploient principalement pour les espèces de la Chine , qui forment plutôt des buissons que des ar- bres, (b.) MAGOSTAN. V. Mangoustan, (ln.) MAGOT, Si/nia inuus, Liim. Espèce de singe sans queue, qui se trouve en Barbarie. Il appartient au genre des Ma- caques. V. ce mot. (desm.) MAGOUA. V. l'article Tinamou. (v.) MAGOUDEN. Nom vulgaire du Mimusope a feuilles pointues. V. ce mot. (b.) MAGPYE. Nom anglais de la Pie. (v.) MAGU. Schreber, et, avant lui, Petiver ont donné ce nom à un quadrupède qui paroît être le simia syrietha de Linn. , lequel appartient au genre des Sapajous , selon M. Cuvier ; mais aujourd'hui il n'est plus employé dans les no- menclatures par les naturalistes, (desm.) MAGU. Selon Molina , ce seroit une espèce de Seigle propre aux montagnes du Chili ; mais cela mérite confirma- tion, (b.) MAGUARI. Nom brasilien dune Cigogne. V. ce mot. MAGUEY. On appelle ainsi , au Mexique , la boisson qu'on y fabrique avec la sève de I'Agavé du Mexique , et qu'on y substitue au vin. Elle a une odeur de viande pourrie , désagréable , mais à laquelle on s'accoutume fort facilement. Cette boisson fournit , par la distillation , un alkool appelé Menical , et dont on fait également une grande consomma- tion. (B.) MAGUMMENAUCK. Sorte de gland de chêne, qui servoit de nourriture aux naturels de la Virginie, (ln.) MAGUY. Nom espagnol de I'Agavé d'Amérique, (ln.) MAGYDARIS. Selon Pline , les Grecs donnent ce nom la tige du laserpltium. Dioscoride l'applique à la racine, et Galien aux graines. Il est question du magydaris dans Théo- phraste. (ln.) 3

fig. 86; mais je présume qu'elle appartient à cette division ; son test est ovale , granuleux , avec neuf épines inégales de chaque côté, et deux autres obtuses au front ; tout le corps , les pinces seules exceptées , est couvert de poils. Elle habile les mers de l'Europe méridionale, et me MAI . 39g paroît avoir de grands rapports avec la Maïa Duméril de M. Risso. b. Antennes extérieures inse're'es au dehors des fossettes oculaires ; carpe court -j- Serres guère plus épaisses que les autres pieds. La partie antérieure du test ou le museau forme une es- pèce de lobe ou de chaperon dentelé el incliné. Ici se placent: i.° le cancer crislatus de Linnseus , repré- senté par Rumphius , tab. 8, n.° i ; 2.0 le cancer phylira d'Herbst, tab. 58, fig. 4 1 rapporté , par M. Catoire , de Tlle- de-France. Ces deux espèces sont dans la Collection du Jardin du Roi. -}-{- Serres sensiblement plus grosses que les autres pieds. * Crochets des tarses simples, ou n'ayant pas en dessous une ou d«ux rangées de dentelures. Les deux espèces qui composent cette division se rappro- chent des dernières ; leur museau forme aussi une sorte de chaperon déprimé , assez large et tronqué. L'une d'elles, étiquetée dans la Collection du Jardin du Roi , Maia relusa , a les pédicules oculaires allongés et courbes. L'autre , la Maïa goutteuse , Mdia chiragra , lnachus chiragra , Fab. , a les pédicules oculaires plus courts et Îresque droits ; elle forme le genre Lissa de M. Léach. I l'a représentée dans ses Mélanges de Zoologie , pi. 83 ; Herbst en avoit aussi donné une figure , tab. 17 , n.° 96 ; son test est très-inégal et chargé , ainsi que les pattes, d'élé- vations arrondies , en forme de nœuds ; son museau s'é- largit et se réfléchit un peu aux angles -latéraux de son extré- mité antérieure ; les antennes extérieures sont garnies de poils terminés en massue comme dans les espèces du genre pisa de cet au'eur. Elle se trouve dans la Méditerranée. ** Crochets des tarses ayant en dessous une ou deux rangées de dentelures. Les unes ont les jambes et les tarses de la même longueur, et deux rangées de dents au crochet qui termine cette der- nière partie; telle estl'espèce nommée aurita, et rapportée des côtes de la Nouvelle-Hollande par feu Péron et M. Lesueur. Dans les autres espèces , les jambes sont plus courtes que les tarses, et les crochets de ces tarses n'offrent qu'une série de dents ; leur test est en forme de triangle allongé, couvert 4oo M A ï de duvet ou rie poils épais , et se termine antérieurement par des épines ou des pointes coniques , avancées ; les an- tennes extérieures ont le plus souvent des poils en massue. Cette subdivision répond an genre PtSA de M. Léacb. Maïa Tr:ra\ODON, Maiz telraochn ; Pisa telraodtm , Léach, Malac. Pudopht. Brii. , tab. 20; Maia corallina , Riss., liist. nai. des Crust. de Nice, pi. 1 , lig. 6. Six pointes en forme d épines , de chaque côté du test, dont deux plus petites , et dont la première , ou celle qui est au-devant des yeux, plus longue et avancée; deux autres pointes , plus grandes , avancées , contiguës et parallèles in- térieurement, et divergentes au bout, à son extrémité anté- rieure. Dans l'Océan et la Méditerranée. La maia hirticume de M. Fusso est une espèce très-voisine. MaïA ARMÉE, Maiaarmafa, Latr.; Maja cora«,Bosc; Herbst, duc, tab. 16, fîg. 92. Celte espèce , qui a de grands rapports avec la pise de Gibbs (pisa Gibbsii)àc M. Léach, Malac. Pudopht. Bril., tab ÏQ, est en l'orme de triangle allongé , très-velue , avec plusieurs élévations , en manière de bosses , sur le dos ; trois dents ou épines vers son exlrémilé postérieure , et deux ^pointes longues et avancées au bout antérieur; les serres sont al- longées. M. Bosc dit. que les pécheurs désignent plus parti- culièrement cette espèce sous le nom d'araignée de mer. Elle est commune dans la Méditerranée. C'est sur un individu de cette, maïa , portant à son mu- seau deux corps étrangers parfaitement semblables a des an- tennes, que M. de Lamarck avoil établi son genre arctopsis. II. Longueur de la seconde paire de pieds ( souvent même celle des suivantes ) surpassant d'une manière notable celle du corps, du moins dans le nulle. Nota. Les différences de longueurs queprésentent les pattes de ces crustacés fournissent , de même que dans les arach- nides, de bons caractères génériques; mais il n'en est pas ainsi de ces longueurs comparées avec celle ducorps , comme on le voit par les aranéides , les faucheurs , les coléoptères tan- gicomes, etc. Ce caractère n'est souvent que spécifique. Si on l'applique au signalement des genres , il faut l'employer avec beaucoup de réserve. 1 . Corps presque ovoïde ; pieds de grosseur moyenne ; longueur de ceux de la seconde paire 11 étant pas le double de celle du corps. A. Premier article des antWines latérales grand, comprime et di- late' extérieurement. Ces maïas composent le genre Hyade, Hyas, de M. Léacb» « A I & La parue du bord latéral du test formant l'angle postérieur de la fossette oculaire est saillante en forme de dent. Maïa araignée, Maia aranea; Cancer araneus, Linn. - Hyas araneus , Léach, Malac. Podopht. Brit. , tab. 21 A. Test tubercule ; museau bifide et avancé en pointe. Dans les mers du nord de l'Europe. M Via resserrée , Maia coarclala; Hyas coarclata, Léaoh ibid, tab. 21 B. Petite , tuberculée ; bords latéraux du test resserrés vers leur milieu et très-dilatés derrière les yeux. Sur les côtes d'Angleterre. B. Premier article des antennes latérales de grandeur moyenne et sans dilatation extérieure. Je placerai ici la» Maja pipa , mentionnée par M. Bosc , dans la première édjjjon de ce Dictionnaire , et figurée par Herbst , Cane. , tab. 17, fig. 97. Son test est inégal , nodu- leux , avec le front obtus , les serres et les pattes couvertes de très-fines épines. Elle porte ses œufs sur son dos, comme le Crapaud pipa. On la trouve dans la mer des Indes. 2. Corps presque globuleux ou arrondi, avec l'extrémité antérieure rétrecie en pointe* pieds très- grêles ; longueur de ceux de la se- conde paire double au moins de celle du corps. Ici viennent les Doclées, doclea de M. Léacb , et dont il a représenté une espèce dans ses Mélanges de Zoologie ( Doclea Rissojuï, tab. ji ). Les pieds sont proportionnelFe- ment moins longs que dans la suivante. A. Serres des mâles plus menues que les pieds suivans. Le genre .AEgeria de M. Léach. B. Serres des mâles aussi grosses ou plus grosses que les pieds sui- vans. Maïa longs-pieds, Maia longipes. Herbst, Cane. , tab. 16, fig. 93 ; Inachus lar. ? Fab. Test tubercule; museau avancé en forme de bec bifide «t dont les deux pointes divergentes ; seconde paire de pattes près de quatre fois plus longue que le corps. M. Léach ci\. G 3. 16. Il est MAL i&7 d'un vert bronzé : ses élytres sont rougeâtres, avec la base et une partie de la suture d'un vert bronzé. LeMALACHIEBIPUSTULÉ, Malachius bipustulalus, Oliv., Col. tom. 2, n.°27, pi. i,fig- i. Il est d'un vert bronzé; l'extrémité de ses élytres est d'un assez beau rouge. Le Malachie fasciÉ, Malachius fasciatus, Oliv., ibîd., pi. -i, fig. 2. Il est petit; sa couleur générale est le noir bronzé; ses élytres sont noires avec deux bandes transversales d'un beau rouge, (o. L.) MALACHITE. Oxyde de cuivre combiné avec l'acide carbonique , qu'on trouve en masses solides et d'une très- belle couleur verte. La malachite est susceptible de poli , et souvent on l'emploie en bijouterie. Ce carbonate de cuivre forme des stalactites ou croûtes mamelonnées dans les fissu- res des filons, comme la matière calcaircdans les cavités des montagnes ordinaires, ou comme l'hématite dans les mines de fer. Quand elle est sciée et polie , elle présente des cercles concentriques de différentes teintes de vert qui font le plus joli effet. La plus belle malachite se trouve dans la mine de Gouméchefski en Sibérie , à dix lienes au sud d'Ekaterin- bourg , dans les monts Oural. C'est la seule mine connue où l'on trouve des morceaux d'un certain volume qui soient so- lides et propres à être taillés et polis. Partout ailleurs la ma- lachite est remplie de cavernosités ou mêlée d'oxyde bleu de cuivre et d'autres matières étrangères. J'ai vu à Pétersbourg, dans le cabinet du docteur Guthrie , un échantillon de ma- lachite qui avoit été scié et poli; il avoit trente-deux pouces de long, dix-sept de large et deux d'épaisseur; c'est, je crois, le plus beau morceau que l'on connoisse ; le docteur Guthrie l' avoit reçu à la mort du favori de l'impératrice , M. de Lans- koï, dont il étoit médecin: on l'estimoit plus de vingt mille francs. Il y a long-temps qu'on ne trouve plus rien de sem- Outre la malachite mamelonnée , et formée de couches de diverses teintes , il y en a une variété dont la couleur est uni- forme et d'un beau vert d'émeraude velouté; elle est com- posée de stries qui partent de divers centres , et qui viennent aboutir à sa surface que cette structure rend chatoyante. Elle est susceptible d'un beau poli, et ce travail ne lui fait rien perdre de son chatoiement, surtout quand on lui donne une surface un peu convexe. Cette belle variété , qui est un cuivre carbonate soyeux compacte, est extrêmement rare. (De Born en cite un échantillon , Calai, n , pag. 338. ) Les mines de cuivre de la Touria , qui sont aussi dans les monts Oural , mais à cent lieues au nord d'Ekaterinbourg , produisent également de la malachite ; mais en général elle £48 M A L n'est nî si solide , ni d'une aussi belle couleur que celle de Gouméchefski; elle est souvent caverneuse, et ses teintes sont foibles et tirent sur le bleuâtre. Il s'en trouve néan- moins une variété fort jolie , et qui , je crois , ne se rencontre pas ailleurs; quand elle est sciée perpendiculairement à sa surface , l'intérieur présente des dessins qui ont en minia- ture la forme des panaches de plumes d'autruche , à peu près comme le mica en végétation qu'on trouve dans quel- ques granités des Pyrénées. Ces panaches sont dune teinte blanche verdâlre , sur un fond vert d'œillet. On trouve de la malachite plus ou moins belle dans les mines de cuivre de quelques autres contrées, notamment à Moldava et à Saska dans le Bannat; à Schmœinitz en Hongrie ; à Kamsdorf et à Freyberg en Saxe ; à Falkcnstein près Schwartz en Tyrol, etc. V. Cuivre carbonate vert, vol. 8, pag. 565. (pat.) MALACHODENDRON , ou Malva arborea. Pline donne ces noms aune espèce de Malvacée en arbre qu'on croit être notre Lavatère en arbre (L. arborea, L.). (ln.) MALACIiRE, Malachra. Genre de plantes de la mona- delphie polyandrie et de la famille des malvacées, qui offre pour caractères : une collerette universelle composée de trois ou de six folioles plus grandes que le paquet de fleurs qu'elle renferme , et à chaque fleur un calice monophylle, persistant, petit, campanule, à cinq découpures, à la base duquel se montrent huit ou douze bractées linéaires qui tiennent lieu de calice extérieur; une corolle de cinq pétales ovoïdes, réunis par leurs onglets et adbérens au tube staminifère ; des étamines nombreuses, réunies à leur base en un tube qui soutient des anthères réniformes; un ovaire supérieur, orbiculaire , surmonté d'un style cylindrique, qui se partage au sommet en dix parties dont chacune se termine par un stigmate obtus ; en cinq capsules monospermes, disposées circulairement autour d'un réceptacle central. Ce genre renferme des plantes exotiques à feuilles simples et alternes accompagnées de stipules ; à fleurs ramassées en tête à l'extrémité des rameaux et à l'aisselle des feuilles. On en compte neuf à dix espèces, toutes d'Amérique et toutes annuelles. La plus connue de ces espèces, la seule qu'on cultive dans les jardins de botanique de Paris, est la Malachre capitee , qui a les feuilles rudes au toucher , en cœur, anguleuses , dentées., le calice commun de trois folioles, et renfermant sept fleurs. Elle vient des Antilles, où elle croit dans les lieux marécageux, (b.) MALACOCISSUS, Plante flasque , en grec. C'est un des M A h ti0 noms anciens d'une plante que plusieurs botanistes croyent être une espèce grimpante ou voiuble à feuilles semblables à celles du Lierre , et dont la tige est trop foible pour se sou- tenir d'elle-même comme celle dulierre. LaTERRÈTE, le LlSE- ItONdes haies , et le Taminier , sont cités pour tels. D'autres botanistesont cru que les feuilles du malaco» issus ne différoient de celles du lierre que parleur mollesse ; et ils indiquent le Populage et la Ficaire, qu'ils nomment, le premier, mala- cocissus major , et le second, mal. minor. Ce nom est écrit tan- tôt malacocissus, malacocissurn , et tantôt malacocissos. (ln.) MALACODERMES. Quelques auteurs ont donné ce nom à une division des mollusques, qui comprend les espèces à corps mou et gélatineux, c'est-à-dire, les Méduses et les Actinies. V. Radiaire. (b.) MALACODERMES, Malacodermi. Insectes de l'ordre des coléoptères, section des pentamères, dont j'avois fait une famille , et qui comprennent les cinq dernières tribus de notre famille des Serricornes. V. ce mot et l'article Ento- mologie, (l.) MALACODENDRE, Malachodendrum. Arbrisseau à feuilles alternes, grandes, pétiolées , ovales, acuminées , bor- dées de dents et velues dans leur jeunesse; à fleurs grandes, jaunes, solitaires et presque ses^iles dans les aisselles des feuil- les, qui forme , selon Gavanilles, un genre dans la monadel- pbie polyandrie. Ce genre a pour caractères : un calice persistant , raono- phylle , divisé en cinq parties , velu à l'extérieur; une corolle de cinq pétales obtus , légèrement frangés sur leurs bords et velus en dehors ; des étamines nombreuses réunies à leur base ; et portant des anthères réniformes; un ovaire supérieur, velu ou lanugineux, marqué longitudinalement de cinq sillons et surmonté de cinq styles à stigmates globuleux ; cinq capsules ovales, acuminées, uniloculaires , bivalves, monospermes, rapprochées et renfermant chacune une semence trifide. Le malacodre avoit été confondu par Linnœus avec le ste- wartia malachodendron ; mais il est fort différent comme es- pèce, quoique d'après l'observation de Jussieu , vérifiée par V entenat , il doive être réuni à ce dernier genre , si son em- bryon est plane et son périsperme charnu. Il est probable qu'il vient de l'Amérique méridionale. On le cultive dans quelques jardins de Paris , où la grandeur de ses fleurs et leur bonne odeur font désirer sa multiplication. Lhéritier en a donné une superbe figure, pi. 7 4 de ses Slirpes , sous le nom de siewariia pentag)na. Il est également figuré pi. i58 des Vïs- XVI u. 20 43o M A T. sertations de Cayanilles, et pi. 5g5 des Illustr. de Lamarck . (B.) MALACOÏDES de Tourneforl. C'est le intime genre que le M a love de Linnaeus. Le Malacoïdes de Plumier ré- pond au genre Malachra, aussi de Linnaeus. (ln.) MALACOLIT HE ( Pierre tendre, en grec ). Abildgaard donne ce nom à une substance minérale que M. D'Andrade a fait connoîlre le premier avec quelques détails, sous le nom de SaHLITE , parce qu'elle lut d'abord trouvée en Suède , dans les mines d'argent de Sabla, en Weslemannie , puis en Norvvége. M. Haiiy la rapporte aiipyroxène dont elle est une variété ; mais M. de Bournon, qui a publié un travail inté- ressant sur la sahiïle, la croit distincte du pyroxène. V. ce mot et Sahlite. (ln.) MALACOP TERYGIENS ABDOMINAUX. Ordre de poissons établi par Guvier, et qui répond aux familles des Gymnopomes et des Dermoptères de Duméril. (b.) MALACOS. Oiseau de mer et de rivière, que l'on trouve au Cap de Bonne-Espérance, et dontles jambes sont enfon- cées dans l'abdomen ; il a le bec dentelé, la grosseur de Voie. Kolbe dit qu'il passe la nuit, juché sur une pointe de rocher, ou perché sur un arbre. Son plumage est varié de noir , deblanc et de gris, (v.) MALACOSTRACÉS, Malacoslraca. Je désignois ainsi, dans mes ouvrages antérieurs sur l'entomologie , un ordre de crustacés , correspondant au genre cancer de Linnœus. Cette coupe forme aujourd'hui , avec son genre oniscus , quatre or- dres : les Décapodes , les Stomapodës , les Ampcipodes et les Isopodes. Tous ces crustacés ont pour caractère commun : bouche composée de mandibules , de plusieurs mâchoires et recouverte par des pieds-mâchoires , tenant lieu de lèvre in- férieure , ou la représentant. Les uns ont un palpe sur chaque mandibule. La plupart ont un test, et le plus souvent les yeux pédicules. Us com- posent les trois premiers ordres et embrassent le genre cancer du même naturaliste. Les autres n'ont point de palpe distinct aux mandibules , ni de test proprement dit; leur corps est annelé ; leurs yeux sont toujours sessiles. C'est le quatrième ordre. Dans les hran- chiopodes qui composent notre cinquième et dernier ordre , la bouche est tantôt formée d'un suçoir, tantôt de mâchoi- res , mais jamais fermée par des pieds-mâchoires. Leurs lé- gumens sont plutôt cornés que calcaires ; la plupart n'ont que des pattes branchiales. Ils sont tous aquatiques, (l.) MALACOXYLE , Malacojcylum. iNom donné par Jac- quin, qui l'a figuré, à un grand arbre des îles de France, qui est appelé Mapou. (b.) MAL 45i -MALACOZOAIRES. Mot substitué, par Blainville, à celui de Mollusques , si anciennement connu , et si doux à prononcer. (B.) MALADIES DES ANIMAUX DOMESTIQUES. Voy. 1 article Médecine vétérinaire, (desm.) MALADIES DES OISEAUX DE CAGE. V. les mots Serin et Oiseau, (v.) M\LAD1ES DES VÉGÉTAUX. V. les articles Arbre, Grains, Végétaux, etc. (d.) MALADOA. Coquille du Sénégal, rangée parmi les pé- toncles , et dont on a fait une Arche , arca senilîs (b.) MALAGH. En Languedoc, on nomme ainsi le Cerisier SAUVAGE. (LN.) MALAGO-CODI. Nom malabare du Poivre noir {piper nigrum , L. ). (LN.) MALAGO-MARAM. Nom malabare d'un arbrisseau figuré par Rheede ( 5, tab. 25), et qui paroit voisin de lorra- trophe cobhe ; il en diffère par ses fleurs en grappes rameu- ses. J. Burmann croit qu'il est le même |ue le rhus cominia , c'est-à-dire Yornitrophe cominia; mais celui-ci est un arbre de la Jamaïque, (ln.) MALAGÛ ETA. Les Espagnols donnent ce nom au Myr- THE PIMENT. (LN.) MALAGUETTE. V. au mot Maniguette. (b.) MALAGUETTE DU BRESIL C est le Piment an- NUEL {capsirum anmium, L. ). (LN.) MALAGUETTE DE GUINÉE. C'est I'Amome GRAINE DE PARADIS. (LN.) MALA-INSCllI KUA. Selon Willdenow , la plante que les habitans du Malabar nomment ainsi , et qui est fi- gurée pi. i£du volume n de 1 Horlus Malaba.icus , est Yhel- lenia allughas (LN.) MALA1ROSOS (rose mâle). En Languedoc, on nomme ainsi la Rose de Provins, parce qu'elle est d'une couleur beaucoup plus foncée et plus vigoureuse que les autres roses. (LN.) MALAKAIA. Barrère donne ce nom au Margay. ( Voy. ce mot. ) Mais M. d'Azara prétend que ce nom altéré est celui de Yocelot , appelé par les Guaranis mbaracuya. l'oyez , à l'article Chat, l'histoire de I'Ocelot. (s.) MALAkENTOMOZAIRES. Nom donné par Blain- ville à une classe d'animaux marins, intermédiaire entre le» Mollusques et les Crustacés. Elle ne renferme que les genres Oscabrion et Anatif. (b.) MALAKOKRANEYS. Nom grec du Geai. V. ce mot. 452 MAL MALAMIRIS. Nom indien d'une espèce de Poivre ( piper malamiris , Linn. ) appelée au Malabar Amalago , et qu'on ne doit pas confondre pour cela avec le piper amalago , lequel croît à la Jamaïque et à Saint-Domingue, (ln.) MALANCIER. C'est, en Savoie, I'Amelanchier , ar- brisseau du genre des Néfliers ( mespilus), suivant Linnaeus , et des Poiriers (pyrus) , selon Willdenow. (ln.) MA-LAN-HOA. C'est, en Chine, le nom de I'Aster des Indes {aster indicus , L. ) , cultivé dans les jardins comme ornement. Loureiro nous apprend qu'il n'a pas vu en Chine l'aster que Linnseus nomme chinensis , et qui est notre reine margiierile. (LN.) M AL AN I , Antirrhea. Genre de plantes de la tétrandrie monogynie et de la famille des rubiacées, qui présente pour caractères : un calice persistant , très-petit et à quatre dents ; une corolle monopétale, hypocralériforme, à tube court et à limbe divisé profondément en quatre lobes; quatre éta- mines à anthères oblongues, presque sessiles; un ovaire in- férieur, arrondi , chargé d'un style filiforme, terminé par deux stigmates ; un drupe ovale , très-petit , couronné , et couvrant un noyau biloculaire qui contient une seule se- mence dans chaque loge. Ce genre , établi par Aublet , porte , dans Jussieu , le nom à'aniirrhea , et dans Willdenow , celui de cuninghamia. 11 renferme des arbres ou des arbrisseaux à feuilles simples , opposées ou verticillées, accompagnées de stipules intermé- diaires, et à fleurs disposées, aux aisselles des feuilles, sur des pédoncules rameux, ou en grappes terminales. On en compte quatre espèces , dont les plus importantes à connoître sont : Le Malatsi sarmentetjx , qui a les feuilles opposées , ovales, rugueuses et velues en dessous. Il croît à Cayenne. Ses rameaux, très-longs et flexibles, en s'élendant sur les arbres voisins, grimpent jusqu'au sommet des plus grands, et couvrent quelquefois des espaces considérables en largeur. Le Malawi verticillé a des feuilles ovales, aiguës , ver- ticillées trois par trois. C'est un grand arbre qui croît aux îles de France et de la Réunion , où on l'emploie à la charpente , sous le nom de lois de lousteau , et où l'infusion de ses feuilles ou de son écorce passe pour spécifique contre les hémor- rhagies. (b.) MALANKUA. Nom malabare d'une espèce de ZÉ- DOAIRE ( kœmpferia rotunda , Linn. ). (ln.) MALAPiffiiNNA. Arbre du Malabar, à feuilles alternes et à .fleurs en corymbes sur les branches , composées d'un M A L $& calice a quatre ou cinq folioles persistantes; d'un à quatre ou cinq pétales; de huit ou dix étamines épigynes ; d'un ovaire surmonté d'un style à un stigmate , et dune baie unilocu- laire contenant un noyau. Adanson en fait un genre qu'il place dans la troisième section de sa famille des Cistes. (LN.) MALAPARI, Malaparius. Arbre à feuilles alternes, pé- tiolées , pinnées avec impaire , et à fleurs jaunes , en grap- pes, auxquelles succèdent des gousses qui contiennent une à trois semences. Son bois est mou et citrin. Il croît dans les Moluques , où on attribue à son écorce et à sa racine la fa- culté de corriger les effets des poisons. Lamarck soupçonne qu'il appartient à la famille des légu- mineuses, et le rapproche des Ptérocarpes, (b.) MALAPERTURE, Malaperlurus. Lacépède a ainsi ap- pelé un genre qu'il a établi dans la division des poissons Ab- dominaux, pour placer le Silure électrique qui n'a pas les caractères des autres. Ceux de ce nouveau genre sont : tête déprimée et couverte de lames grandes et dures ; bouche à l'extrémité du museau et barbillons aux mâchoires ; peau enduite d'une mucosité abondante ; une seule nageoire dorsale qui est adipeuse et placée près de la caudale. Le malaperture électrique se trouve dans les rivières d'A- frique , et atteint deux pieds de long. Son corps est cendré et taché de noir, comme le gymnote, la torpille, le tétraodon cl le trichiure du même nom spécifique ; il jouit de la propriété électrique ou mieux galvanique , c'est-à-dire, que dès qu'on le touche, on éprouve une commotion violente aux articu- lations (V. au mot Electricité); mais ici l'organe électrique entoure complètement le poisson , d'après l'observation de Geoffroy, qui a fait un excellent travail comparatif sur ce silure. Cette propriété lui a été donnée pour engourdir les autres poissons, même les tuer et en faire plus facilement sa proie, (b.) MALARD ou MALART. Dans le midi de la France on appelle Canard malard les métis du canard de Barbarie et de la cane ordinaire. En Normandie, c'est le nom du canard domestique mâle; la femelle s'appelle bourre, et le petit bourref. V. Canard, (s.) MALARMAT. Nom vulgaire d'un poisson, du tripla cataphracta , Linn. , dont Lacépède a formé un genre sous le nom de Péristédion. (b.) MAL AVEN. Bois incorruptible des Philippines. On ignore de quel arbre il provient, (b.) 4Si MAL MALAXIS, Malaxis. Genre de plantes établi par Swartz dans lagynandrie diandrie, et dans la famille des orchidées. Il a pour caractères : un nectaire monophylle , articulé , concave, en cœur , postérieurement en pointe , antérieure- ment bifide , et sur la base supérieure duquel est un enfon- cement où sont placés deux étamines sessiles et un germe allongé. lia six pétales , dont deux plus grands, presque triangulaires, renferment le nectaire, deux moyens arrondis et deux plus petits subulés , recourbés en arrière ; «ne cap- sule oblongue , à six côtes arrondies et à une seule loge. Ce genre , fort voisin du Calypso de Salisbury , renferme treize espèces dont font partie les ophrydes des marais , de Loësel, etc. (V. au mot Ophryde.) J'ai observé en Caroline le Malaxis en épi : son bulbe est gros comme une noi- sette, sa tige est quadrangulaire et ne s'élève que de six pouces. Une seule feuille sort de la racine , embrasse la tige dans la moitié de sa longueur, et se développe sous une forme ovale. Les fleurs sont disposées en grappes termi- nales, petites, vertes et légèrement odorantes. Elles avor- tent souvent. Elle se trouve dans les bois dont le terrain est très-bon. Les genres Cryptostyle et Liparis ont été établis aux dépens de celui-ci. (b.) MALBROUCK, Shnia faumis. Quadrupède de l'ordre des quadrumanes et du genre Guenon. ( V. ce mot. ) Ce singe esl figuré pi. G 6 de ce Dictionnaire, (desm.) MALCOME, Malcomia. Genre de plantes établi par Aiton pour placer les Giroflées maritime, d' Afrique et quelques autres. Ses caractères sont : calice fermé ; stigmate aigu; silique cylindrique, bivalve, (b.) MALCOT.' Nom vulgaire du Gade Tacaud. (b.) MALE, Mas ou Masculus. Quoique nous traitions en par- ticulier, à l'article Sexe, des organes mâles et femelles, nous avons observé d'autres caractères particuliers qui distinguent les femelles chez la plupart des animaux dioïques ; il faut donc exposer aussi ceux qui caractérisent les mâles. Ce sujet n'est pas sans importance , puisqu'il arrive trop soivent d'établir plusieurs espèces distinctes, faute de savoir quelles différences séparent les individus de différens sexes , quand leurs organes d'accouplement sont cachés. Dans les végétaux dioïques, les pieds mâles ne sont jamais aussi forts , ni aussi nombreux que les pieds femelles ; c'est une observation facile à constater dans le chanvre , les ^pinards, les mercuriales , ou des arbres, tels que les saules et peupliers , etc. De même les palmiers mâles , les musca- diers mâles ne portant pas de fruits , sont plus petits , plus MAL 455 maigres ou plus secs : ils périssent aussi plus lot que les fe- melles qui, destinées à porter les fruits jusqu'à la maturité , dévoient survivre à l'acte de la génération. lien est de même parmi les insectes et toutes les espèces à vie couple , annuelle ou bisannuelle , de végétaux ou d'animaux ; les mâles ne survivent guère à l'acte de la reproduction qui semble les épuiser entièrement. ( V. aussi Femelle et Plante. ) Si le caractère de toutes les femelles , indépendamment des organes sexuels , consiste dans une plus grande propor- tion d'humidité , de puissance nutritive et réparatrice ; si la femme , par exemple , a les organes du bassin et de l'ab- domen larges et développés, une surabondance d'humeurs manifestée par la saillie des mamelles, par plus d'embon- point et de tissu cellulaire , par une chair plus molle , plus spongieuse , par des fluides prédominans , tels que le flux menstruel , le lait, 1 urine , etc. ; si, au contraire, elle a les organes du mouvement plus foibles , des bras , des jambes moins robustes , une tête , des épaules moins larges , les mâles se distingueront par des qualités tout opposées. En effet, chez tous les animaux à sexes séparés, les mâles ont les organes antérieurs du corps , notamment la tête , le cou, les épaules, les bras et les jambes, l'épine dorsale dans les vertébrés, beaucoup plus vigoureux, plus soli- dement construits que chez les femelles. Aussi la femme forme une sorte de pyramide ; son bassin ou ses hanches sont plus larges que ses épaules. L'homme , au contraire , présente une pyramide renversée , puisque ses épaules sont bien plus larges que son bassin. Il doit , en effet , agir par la tête , les bras , la poitrine , organes de l'énergie animale ; la femme , au contraire , par l'utérus ou les mamelles , organes d'éducation ou de reproduction. ( V. Nature , et Matrice, Mamelles, Menstrues.) Chez le mâle , c'est donc toujours à la vigueur , à l'acti- vité, à l'ardeur , que tendent les fonctions. i.° Tous les mâles sont plus secs, plus fibreux; ils pa- roissent plus bruns dans toutes leurs nuances de couleurs , ou ils ont des marques, destaches, etc., beaucoup plus tran- chées et plus vives que les femelles , soit poils , plumes , écailles , coquilles , etc. Ce caractère est d'autant plus vi- goureusement prononcé, parmi les oiseaux surtout, que l'in- dividu est plus mâle , plus amoureux , plus capable d'engen- drer. En effet, il ne revêt ses brillantes parures qu'à l'épo- que de sa puberté , et dans les saisons du rut , chez les es- pèces qui muent complètement , comme plusieurs oiseaux. ( V. Métamorphose. ) Pendant sa jeunesse impubère ou sa 45<î M A L vieillesse , souvent il n'a pas une livrée Lien différente de sa femelle. Il en est de même chez les insectes à l'état de larve. 2.° Tous les mâles ont plus de productions extérieures que les femelles , sur la peau ou sur diverses parties. 11 semble que la froideur , la timidité , naturelles aux femelles , renfer- ment à l'intérieur toutes leurs fonctions, comme leur utérus et les organes sexuels , ouïes rendent non-seulement cachées , dissimulées , diminuent leur voix , leur fassent chercher des détours et des défaites , la ruse et la tromperie. Au con- traire , chez le mâle, la chaleur et la force interne poussent davantage au dehors les organes sexuels , développent plus fortement les poils, les plumes, les écailles , les crêtes , les cornes , les crinières , et mille autres attributs propres à son sexe, surtout vers la tête ou les épaules. Ainsi , la barbe à l'homme et les villosités de sa poitrine , les crinières de l'ouanderou et d'autres singes , celle du lion ; les crêtes des vautours , du coq ; la queue en roue , les aigrettes brillantes, les belles plumes coccygiennes du paon , celles de la lyre ( mœnura ) ; la collerette du combattant de mer ( tringa ) ; le pinceau de poils à la gorge des griffons ou gypaètes , et du dindon ; les caroncules de la gorge , du tour des yeux , de plusieurs gallinacés ; les huppes des durs et chouettes ; les plumes hypocondriacales et humérales des différens oiseaux de paradis ; les crêtes , les goitres de plusieurs lézards tupi- nambis , les verrues des pouces de devant aux batraciens ; les appendices particuliers aux squales ou chiens de mer , et aux raies ; plusieurs sortes de tentacules sur la tête de quelques poissons, baudroies, blennies ; ou des crochets, des piquans divers sur les irachinus , uranoscopes , trigles , etc. : tels sont, en général , les attributs masculins. On en ren- contrera encore des exemples chez les insectes ; ainsi, des mâlesde vers à soie et autres bombyx; desnoctuelles„des vers luisans ou lampyres, des blattes , des kermès et coccus mâles portent seuls des ailes bien déployées ; tandis que celles-ci n'existent qu'en rudiment , ou manquent tout-à-fait aux fe- melles , surtout dans les pays froids. Ainsi, les cigales, les grillons , les criquets mâles possèdent seuls ces bruyantes timbales , ou ces instrumens avec lesquels ils appellent leurs femelles au temps de leurs amours. Il y a des pointes , des cornes, et autres attributs aux corselets de plusieurs scarabées , de bousiers , de géotrupes. 3.° Parmi toutes les classes d'animaux vertébrés et à pou- mons , les mâles ont une voix plus forte et plus grave que les femelles ; car, même les femelles d'oiseaux chanteurs sont muettes , ou ne jettent que de petits cris. Mais chez les mâles , les organes vocaux se développent et grossissent M A L m {V. Glotte); et même la trachée artère, chez plusieurs palmipèdes , chez des échassiers et des gallinacés , se recourbe , s'allonge au-dessus du sternum , dans les mâles seulement, pour donner plus d'extensio» à leur voix, comme dans les circonvolutions du cor. C'est aussi vers l'époque du rut que les rubans et les cartilages du larynx se tendent davantage chez les mâles , pour rendre leurs cris plus rau- ques. ( V. Voix. ) 4-° Non-seulement , tous les mâles ont les organes de la locomotion plus agiles et plus robustes , en général, que les femelles ; mais la nature les ayant destinés à la supériorité , dans leur race , elle leur attribua le courage , l'audace du caractère , et surtout des armes pour les combats. Aussi les mâles de ruminans à cornes ne manquent jamais de ces défenses , ce qui arrive à plusieurs de leurs femelles plus pacifiques, dans le genre des cerfs , par exemple , et chez les brebis ; quand les deux sexes en portent également , le mâle en a de plus fortes et de plus grandes. De même les mâles d'éléphans , de babyroussas , ont des défenses ou des dents plus prolongées que celles des femelles. En général , les dents sont plus développées chez tous les mâles , et les dernières molaires ( dents de sagesse ) manquent plus sou- vent aux femmes qu'à l'homme. Chez les oiseaux , ce sont seulement les gallinacés qui portent ces ergots ou ces éperons piquans aux pattes , et dont ils se servent dans leurs combats. 11 en est de même des aiguillons du pli de l'aile , chez les pluviers ( charadrius spinosus , cayanus , crîslatus, etc. ), les jacanas {pana ) , nom- més chirurgiens , comme portant une lancette , une lame perçante à leurs ailes ; les kamichis en ont deux à chaque. D'ailleurs , plusieurs oiseaux mâles portent aussi sur la tête un casque, comme le casoar, la peintade ; ou une corne mo- bile, comme le kamichi, etc. En effet , soit parmi les mammifères ruminans , et plu- sieurs autres, tels que les phoques, divers carnassiers , etc. , soit parmi les oiseaux gallinacés , échassiers et palmi- pèdes , les mâles sont toujours moins nombreux que les fe- melles, communément, puisque la nature les a créés polyga- mes. Aussi, un taureau, un étalon , un chien , ou un coq, un canard mâle , peuvent féconder plusieurs femelles ; car , jusque dans 1 état sauvage , ces animaux ont des sérails, des troupes de femelles à leur suite. A l'époque de leur repro- duction , ils les rassemblent , les contraignent à demeurer sous leur protection ; mais en même temps ils ne souffrent point que des étrangers viennent jouir de ces femelles. Plus jaloux que les sultans de l'Orient dans leur harem, ils détestent £58 M A L également ces êtres immoraux qui dîment sur les plaisirs du vulgaire , qui ne ne se font nul scrupule de l'adultère. Les voilà donc en guerre contre tous leurs rivaux ; sans doute ils se montrent héros en amour , et la libérale nature les a dotés d une vigueur assez peu commune , pour suffire à l'imprégnation de leurs femelles ; mais qui ne sait combien la chair est fragile aux tentations , et qu'une génisse tendre se lassant des caresses de son vieil époux , peut enfin préférer un voisin plus aimable ? 5.° Ainsi , la nature qui vouloit la perfection des espèces, a donc établi que le mâle le plus robuste , le plus agile , le plus courageux, seroit préféré par les femelles. Et qu'on nous dise pourquoi les militaires, ou l'air mutin et martial des hommes , sont toujours mieux venus près des femmes que les sages et les philosophes (i) ? Il est naturel que le foible as- pire à être protégé par le plus fort, et qu'il cède avec moins de honte au vainqueur. Donc la guerre est le partage du mâle; c'est parla qu'il brille aux yeux de ses rivaux et à ceux d'un autre sexe. L'amour est un combat dans lequel on n acquiert le droit de donner la vie qu'en sachant braver la mort. Le nom du dieu Mars vient du mot mâle; ainsi Homère avoit une poésie mâle : Mares animos in martia èella Versibus cxacuit. C"est donc le sperme masculin qui donne la supériorité d'action et d'énergie vitale chez tous les animaux; le mâle recèle plus de feu que la femelle , lors même qu'il a le moins de corpulence, comme parmi une foule d'insectes, les termites, les fourmis , les coccus et kermès, etc. ; car les femelles de ces espèces, portant souvent un grand nombre d'œufs, ont l'ab- domen exlraordinairement renflé et distendu. Il en est de même chez les poissons, les reptiles et même chez des oi- seaux de proie ; mais il existe une raison particulière de la force et de l'énergie attribuée à la plupart de ces femelles de carnivores , soit mammifères , soit oiseaux. Comme les mères dévoient nourrir leur progéniture, il falloit qu'elles reçussent de la nature assez de vigueur musculaire pour vaincre une proie suffisante et l'apporter à leurs petits. Aussi les lionnes et les tigresses , comme toutes les femelles des oiseaux de proie, sont ou plus grosses et plus fortes , ou du moins plus féroces que leurs mâles à l'époque de leur gésine ; de là vient le nom de tiercelet chez plusieurs faucons, dont la femelle est d'un tiers plus grande que le mâle. (i) Voltaire rapporte que le cardinal de Richelieu se de'guisoit en colonel , avec un énorme plumet, pour aller en bonne fortune. M A L 459 6.° Indépendamment de ces caractères , les mâles de plu- sieurs animaux possèdent des organes d'appréhension pour retenir et forcer les femelles dans ! accouplement. Ainsi di- vers quadrupèdes et quelques serpen? ont ou une verge fourchue et double, ouun os, ou des épines, de.-, erorhels augland deleur verge, comme les chats, les gerboises, les agoutis (rûi>/a), les crotales et vipères. ( V. Verge.) Les verrues du pouce des mâles de grenouilles et crapauds , servent à retenir les deux mains de ces batraciens fortement étreintes sous le ventre des femelles dans l'accouplement. On présume que les appendices anales des raies et des squales, contenant des lames de corne très-coupantes, sont également destinées à saisir les femelles qui manquent seules de ces organes. Dans les insectes, les libellules mâlesportent des pinces à l'extrémité de l'abdomen pour saisir leurs femelles ; les coléoptères ont des lames à côté de leur verge pour ouvrir les parois du va- gin ; plusieurs guêpes (vespa clypeata et cribraria , etc.) ont aussi de petits boucliers à leurs cuisses, pour le même but. Des scarabées, des lucanes mâles, ont tantôt les mandibules très-prolongées (le cerf-volant , lucanus cervus), ou des cornes, des proéminences du corselet, comme quelques slaphylins ou oxytèles, des géolrupes ; ou des formes différentes d antennes en massue ou en feuilles, comme chez les hannetons ; ou une pointe sur la tête, comme des sinodendres , etc. Remarquez à cet égard que les parties proéminentes qui distinguent les mâles sont placéesordinairement, soit à la tête, soit au haut du corps; tandis que chez les femelles, c'est sur- tout à l'extrémité de l'abdomen , comme les tarières des cynips , des ichneumonides , les sabres ou tuyaux servant doviductus aux femelles des taupe-grillons et sauterelles, ou les aiguillons perçans des abeilles, des guêpes ou autres hyménoptères. Les femelles des crustacés ont aussi la queue plus large, avec des appendices pour soutenir leurs œufs. Ces faits indiquent donc que généralement dans tout le règne ani- mal, les caractères masculins sont plutôt situés vers le haut du corps, et les féminins, vers le bas. On sait même que les organes fécondateurs des mâles des araignées sont placés à des palpes sur leur tête, tandis que la vulve de la femelle ne peut jamais être qu'à l'abdomen. Pareillement, chez des co- quillages , tels que 1 hélix vioipara , L. , la verge du mâle est dans le tentacule droit, etc. Enfin, quoique les mâles parviennent plus tard, d'ordi- naire, que les femelles, à l'époque de leur puberté , parce qu'il faut plus de substance pour les composer , et qu'ils ont une texture plus solide , néanmoins ils achèvent plus rapidement leur carrière, pour l'ordinaire, parce qu'ils vivent avec beau- 46o MAL coup plus d'intensité que les femelles. Plusieurs, surtout chez les insectes annuels, ou à métamorphose, ne survivent point à l'acte de la génération. Chez les espèces polygames, le mâle s'use aussi plus rapidement que les femelles, parce qu'il est plus ardent. Voyez Femelle , Sexe , Verge , Généra- tion , Nature , etc. (virey.) MALE-FOU. Nom vulgaire d'une espèce d'ORCHlDE , Orchis mascula , L. (LN.) MALEITAS ou MALEITEIRA. En Portugal, c'est le nom de quelques Euphorbes qui y croissent, (ln.) MALEROUDA. Tout ce que disent quelques anciens voyageurs , c'est que le malerouda est un oiseau noir de l'île de Ceylan ; autant auroit-il valu n'en rien dire, (s.) MALESHERRE , Malesherbia. Plante du Pérou , qui forme dans la pentandrie trigynie un genre qui offre pour caractères: un calice tuhuleux, coloré, à dix stries, à cinq divisions ovales et ciliées; une corolle de cinq pétales ; six écailles tridenlées , attachées à l'ouverture du calice ; cinq étamines ; un ovaire supérieur , pédicellé , triangulaire , velu , terminé par trois styles insérés à sa base ; une capsule al- longée , triangulaire, uniloculaire , trivalve, et contenant un grand nombre de petites semences. Ce genre est le même que celui appelé Gymnopleure par Cavanilles. (b.) MALESTAN. On donne ce nom aux Sardines qu'on a mises en saumure avant de les placer dans des barils, (b.) MALESTROMS. V. Maelstrom. (pat.) MALETTA, MALAR, MARAVARA. C'est, dans Rheede, I'Acrostique hétéroshylle. (b.) MALETTE A BERGER. V. Thlaspi bourse a pas- teur, (b.) MALFAISANTE. Nom donné à la Scolopendre mor- sitante. (l.) MAL FAMÉES ou MAL NOMMÉES. Noms donnés, dans les colonies , à quelques .espèces d'EuPHORBES qui ne sont point malfaisantes , comme sont en général les espèces de ce genre, (ln.) MAL FINI. V. l'article Faucon, (v.) MAL FINI (petit). V. les mots Épervier et Faucon. (s.) MALHERBE. Nom qu'on donne, dans les parties méri- dionales de la France, à la Dentelaire commune , Mé- zéréon , et à une plante des mêmes contrées qu'on emploie à la teinture. Cette dernière est peut-être le Sumac fustet. (B.) MAL 46i MALICORIUM. Le peuple, dit Pline, appelle malko- rium les fruits non mûrs du malus-punica (le GRENADIER) ,. parce qu'il s'en sert pour préparer les cuirs. L'écorce de grenade est encore employée au môme usage. V. au mot Gre- nadier , vol. i3 , p. 45a. (ln.) MALI-MALI. Nom caraïbe de la Casse ailée, (b.) MALIMBE. J'ai remplacé ce nom par celui de Tisse- rin , pour le genre auquel je l'avois appliqué dans l'analyse de mon Ornithologie élémentaire, après m'être assuré qu'il ne pouvoit convenir à toutes les espèces qu'il renferme. V. tant pour ce mot que pour les oiseauxnommés malimbes, l'art. Tisserin, (v.) MALINA et MALINY. Noms du Framboisier, en Rus- sie, en Pologne et en Bohème, (ln.) MALINATHALLA. Théophraste donne ce nom , sui- vant Daléchamp, au Souchet comestible, Cyperus cscu- lentus , L. (LN.) MALINEN. Un des noms allemands de la Viorne obier. (LN.) MALINGA - TENGA. Nom malabare des fruits de l'espèce de Cocotier appelé tenga , c'est-à-dire , du cocos nucifera , Linn. (ln.) MALION ou MALIUM. La Camomille romaine , Anthémis nobilis , paroît avoir reçu ces noms chez les anciens. (LN.) MALKOHA , Phœnicophaus , Vieill. Genre de l'ordre des oiseaux syîvains, de la tribu des Zygodactyles , et de la famille des Barbus. V. ces mots. Caractères : Bec plus long que la tête, épais, garni de soies divergentes à la base , entier , arrondi , lisse , aminci brusquement et arqué vers le bout; narines orbiculaires , latérales , situées à la base du bec ; langue ; orbites mamelonnés ; ailes à penne bâtarde courte ; les troisième et quatrième rémiges les plus longues de toutes ; dix Vectrices , étagées ; quatre doigts , deux devant , deux derrière. Cette division est composée de deux espèces qui se trouvent dans les Indes; elles se nour-r rissent de fruits. C'est à quoi se borne ce que l'on sait du genre de vie de ces oiseaux. Le Malkoha proprement dit, Phœnicophaus pyrrhocepha- lus , Vieill. ; cuculus pyrrhocephalus , Lath., Lnd. zool. , tab. 6; a quinze pouces de long; le bec d'un jaune verdâlre; le som - met de la tête et une partie des joues d'un rouge éclatant , entouré dune bande blanche ; le derrière de la tête et le des- sos du cou, d'un vert noirâtre et tachetés de blanc ; le de- 462 MAT, vant du cou , le dos , les ailes et la queue , d'un noir nuancé d'un peu de vert , celle-ci terminée de blanc; la poitrine et le ventre , de celte couleur; les pieds d'un bleu pale. Cet oiseau se trouve à Ceylan , où il porte le nom de malkuha. Le Malkoha rouverdin , Phœnicophaus viridis , Vieill. , pi. 225 des Oiseaux d sljrique de Levaillant , est un peu plus grand que le précédent; le bec est vert en dessus et noir en dessous; la tête et les plumesdcs joues sont d'un gris bleuâtre; les parties supérieures du cou et du corps, d'un vert sombre , glacé ; les pennes alaires, delà même couleur en dehors; les parties inférieures d un beau marron, plus foncé sur le ventre et le bas-ventre (i). Des individus ont les joues d'un rouge incarnat; la tête d'un gris foncé ; le devant du cou et la poi- trine couleur de rouille ; la nuque , le dos , les ailes et la queue d'un vert sombre , à reflets métalliques ; les pennes caudales terminées de roux foncé, (v.) MALLA. Nom qu'on donne, au Pérou, à une espèce de Capucine (tropœolum ueregiinum) t selon Feuillée. (ln.) MALLA-HOLLA. Nom^ donné, à Ceylan, à l'arbre que les botanistes nomment olax zeylanica. (ln.) MALLAM TODDAL1 des Malabares. On présume que c'est le même arbre que le Calablre soyeux , ou bois de soie (jnuntingiu calabura , L. ) ; mais il est plus probable que c'est le micocoulier d'Orient {celtis orienlalis, L. ). 11 est figuré par Rheede , Malab. 4. t. 40. (ln.) MALLAM - TSJUTTI. Nom malabare d'un Sainfoin ( hedysarum diphyllum, L. ), suivant J. Burin ami. (LN.) MALLEAMOTHE. Nom du Pavette de l'Inde, (b.) MALLEMUCKE. C'est, dans divers auteurs, le nom du Goéland varié, (v.) MALLEUS. Nom latin des coquilles bivalves du genre Marteau, (desm.) MALLINGTONE, Mallinglonia. Grand arbre de l'Inde à feuilles bipinnées, et à fleurs odorantes, disposées en pani- cules terminales, qui seul constitue un genre dans la didy- namie angiospermie. Les caractères de ce genre sont : calice à bords recourbés, garnis de cinq dents ; corolle à tube très-long et à limbe à quatre divisions; anthères à deux lobes, dont l'un semble sortir de 1 autre, (b.) (1) T,es narines sont , sur la figure de cet oiseau , étroites et $ur î«s bords du bec. M A L 463 MALLOCOQUE,Ma//ococa. Genre de plantes établi par Forster , mais qui ne diffère pas du Greuvier. (b.) MALLOTE, Mallolus. Arbre médiocre, à feuilles al- ternes, presque rondes, tricuspides, dentées et velues; à fleurs en forme de grappes à l'extrémité des rameaux, qui, selon Loureiro, forme un genre dans la dioécie po- lyandrie. Ce genre offre pour caractères: un calice de trois folioles velues; point de corolle; dans les fleurs mâles, un grand nombre d'étamines attachées au réceptacle ; dans les Heurs femelles, un ovaire supérieur, bilobé, à trois stigmates sessiles , oblongs, hérissés et colorés; une capsule presque ronde, à trois lobes, à six valves et à trois loges mono- spermes, entièrement couvertes de longs poils. Il est le même que celui appelé Trewie par Willdenow, et Tetragastrib par Gaertner. Le mallole se trouve à la Cochinchine; il se rapproche un peu du genre Adelie. (b.) MALMADURILLO et MARRIONERA. Noms du Laurier-tin, en Espagne, (ln.) MALMAISON. Nom de Vastragale des champs, (b.) MALMEQUER. Quelques espèces de Chrysanthème ( chrys. coronarium , leucanlhemum , segelum ) , et le Populage, portent ce nom en Portugal, (ln.) M\L-NAREGAM. Ce genre d'Adanson a été appelé lochneria par Scopoli, et atalantia par Correa. Il est fondé sur un arbre du Malabar qui y porte le même nom de mal- naregam. C'est le Nain des Brames, et le Limonellier MONOPHYLLE ( limonia monophylla, L. ) des botanistes. (LN.) MAL-NOMMÉE. C'est ainsi que les Créoles de Saint- Domingue appellent les Euphorbes hérissée, Pilulifère, a petites fleurs , etc. (b.) MALOION. L'un des noms que les Grecs donnoient au lychnis stephanomatice. V. au mot LYCHNIS. (LN.) M ALO M EGER. L'un des noms hongrois du Rat. (desm.) MALOPE , Malope. Genre de plantes de la monadelphie polyandrie , et de la famille des malvacécs, qui offre pour caractères : un calice double et persistant, l'intérieur de cinq parties, et l'extérieur de trois folioles cordiformes; une corolle de cinq pétales, élargis, presque tronqués au som- met, réunis par la base, et adhérens au tube des étamines ; des étamines nombreuses, inégales, réunies en tube à leur base et à anthères réniformes ; un ovaire supérieur, com- posé de plusieurs globules , duquel s'élève un style simple , à stigmates nombreux et sétacés ; beaucoup de capsules arrondies, monospennes, glomérulées et évalves. 464 MAI, Ce genre renferme des herbes de grandeur moyenne , s feuilles simples, alternes, accompagnées de stipules, et à fleurs assez grandes , disposées dans les aisselles des feuilles. On en compte trois espèces , toutes annuelles et toutes propres aux parties méridionales de l'Europe , dont la plus commune est la Malope malacoïde, qui a les feuilles ovales, presque en cœur, crénelées, et les (leurs axillaires longuement pédonculées. Cette plante, que Ton cultive dans les jardins de Paris, produit un assez bel effet lorsqu'elle est en fleur. (B.) MALOPE de Pline. V. l'article Malva. (ln.) MALORA. Palmier des îles de Nicobar , dont le fruit se mange. Cossigny assure que c'est une espèce de Raquois. (b.) MALORT et MALURT. Noms de 1' Absinthe , en Suède et en Danemarck. (ln.) MALOT. L'un des noms vulgaires des Taons, (desm.) MALOUASSE. Nom qu'on donne , en Sologne , au Gros-bec. (\\) MALPALXOCHI. C'est , dans Hernandez , l'HÉnc- TÈRE SANS PÉTALES. (B.) MALPIGHIA. Genre de plantes , consacré par, Plumier à la mémoire du célèbre Malpighi , italien , professeur à Rologne , créateur de la physiologie végétale , qu'il a dé- veloppée d'une manière aussi étonnante que savante , dans son Traité de ï 'anafomie des plantes , ouvrage indispensable à quiconque s'occupe de cette même science. Cet ouvrage se fait remarquer par l'exactitude des figures , lesquelles furent les premières qui donnèrent une juste idée de la structure des végétaux. Malpighi étoit contemporain de Tournefort. Le genre malpighia est décrit , dans ce Dictionnaire , à l'article Mourlier. Suivant M. Persoon , le genre galphimia de Cavanilles doit lui être réuni, (ln.) MALPIGHIACËES, Malpighiaceœ , Jussieu. Famille de plantes, qui a pour caractères : un calice monophylle , or- dinairement quinquépartite et persistant; une corolle insérée sur un disque hypogvne , formée le plus souvent de cinq pé- tales onguiculés et alternes avec les divisions du calice ; des étamines en nombre déterminé , insérées sur le disque qui porte la corolle, à filamens libres ou réunis à leUrbase, et à anthères arrondies ; un ovaire simple ou trilobé , à un , deux ou trois styles , et à stigmates de même nombre , rare- ment six. Un fruit simple , triloculaire ou mulliple , et com- posé de deux ou trois capsules ailées , jointes ensemble , et ne conîenant ordinairement qu'une semence dans chaque loge ou dans chaque capsule; l'embryon dépourvu de péris- perme ; la radicule courbée sur les lobes , lorsqu'ils sont droits; ou droite , lorsqu'ils sont recourbés. MAL 465 Les plantes de cette famille , qui comprend celle des éra- bles de Jussieu, sont des arbres ou des arbrisseaux, la plu- part exotiques, très-rameux, qui s'élèvent quelquefois à une grande hauteur ; les feuilles , qui sortent de boutons couverts d'écaillés et quelquefois gluans , sont constamment opposées, presque toujours simples, et quelquefois munies de stipules ; leurs fleurs sont axilîaires ou terminales , remarquables en général par leurs pétales onguiculés, quelquefois néanmoins dépourvues de corolle , presque toujours hermaphrodites , portées sur des pédicules souvent articulés dans leur milieu, et munis de deux petites écailles. Yentenat, de qui on a emprunté ces expressions, rapporte à cette famille , qui est la dixième de la treizième classe de son Tableau du règne végétal , et dont les caractères sont figu- rés pi. i5 , n.° 5 du même ouvrage , huit genres sous deux divisions , savoir : Les genres où les étamines sont distinctes, et où il y a un ou deux stigmates: Marronnier d'Inde , Pavie , Érable. Cette division forme la famille des érables , dans Jussieu. V. au mot Érable. Les genres où les étamines sont monadelphes ; et où il y a trois stigmates : Banistère , Hiptage, Trioptère, Mou- relier et Eryïhroxyle. V. ces différens mots, (b.) MYLPOLE. Nom d'un serpent d'Asie, Coluber sibilans , Linn. V. Couleuvre, (b.) MALT. On donne ce nom à I'Orge qu'on a fait germer pour fabriquer la bière. V. au mot Orge, (b.) M\LTflA. Poisson du genre Squale , le squale mi~ landre. (B.) MALT ri V ouMALTHE. V. Bitume glutineux, vol. 3, p. 4-53. (ln.) M\LTHÉE , Malthe. Sous-genre de poissons , établi par Cuvier aux dépens des Lophies. Il a pour type : les Lophies vespertilion , étoilée, faujas , etc. Ses caractères sont : tête extrêmemenl aplatie et élargie; yeux fort en avant; bouche sous le museau , médiocre et protactile ; ouïes soute- nues par six ou sept rayons , et ouvertes à la face dorsale, au dessous de chaque pectorale ; une seule petite dorsale molle ; le corps hérissé de tubercules et de barbillons, mais point de ravons libres sur la tête. V. Chironecte. (b.) MALT HI NE, Mallhinus. Genre d'insectes, que j'ai formé avec les téléphores dont les palpes sont termines par un ar- ticle ovoïde, et non en forme de hache, comme ils le sont dans la plupart. Ce sont de petites espèces dont la tête est amin- cie en arrière , et dont quelques-unes ont les étuis plus courts XYiix. 3o 466 « A L que l'abdomen. Tels sont les téléphoresi&g-Mfta/us et minimus d Olivier. F. Téléphore. (l.) MALUM. V. à l'article Malus, (ln.) MALURT. Nom de 1' Absinthe , en Danemarck et en Norwége (lis.) MALURUS. Nom générique des Mérions. V. ce mot. (v.) MALUS , MALUM. ÇJÇdea , me/on, me/a des Grecs ). Chez les Latins ces noms désignoient , comme chez les Grecs, ceux mis entre parenthèses , des fruits ronds , le plus souvent charnus , et les arbres qui les portent. On distin- guoit l'espèce en ajoutant une épilhète à ces noms , dont on donne plusieurs étymologies. Suivant l'une , on sup- pose que malus tire son origine ou de mahl, ancien mot teu- ton , qui signifie régal ou festin , ou du latin malitia , malice, et que malus devint ainsi le nom de la pomme , parce que ce fut un régal pour Adam et Eve de manger malicieuse- ment du fruit défendu. Mais cette élymologie est insoutena- ble. L'étymologie suivante est plus que probable ; elle tire les noms latins de leurs correspondans en grec , et ceux-ci du mot de la même langue qui signifie miel. En effet, les divers fruits appelés ainsi par les anciens , se distinguent par leur saveur douce. Chez les Latins , malus désignoit généralement l'arbre, et malum le fruit ; chez les Grecs, melea est le pre- mier, etmelum le second. On trouvera ci-après l'indication des diverses sortes de malus ou melea des anciens, et celle des planles que les botanistes , avant Linnseus , ont décrites sous ces noms. Disons ici que Pline traite spécialement des pom- mes (pomus etpoma) dans un chapitre intitulé, Malorum gênera, et qu'ilditque de sonlemps on enconnoissoit vingt-neuf variétés, en partie dues aux soins de Martius, de Cestius, deManlius et d'un Appius de la famille Claudia. Celui-ci obtint par la greffe une sorte de pomme qui reçut son nom , malus appiana , mais qui n'est pas notre pomme d'api ; celle-ci est le meli- mela ou melappia des Latins. Dioscoride et Théophrasle dis- tinguent les pommes (melon), en sauvages et cultivées ; mais ils indiquent fort peu de variétés. Les pommiers font partie du genre Pyrus de Linnseus ; mais la plupart des botanistes ne sont pas de cet avis. Dans lePinaxde C. Bauhin, on voit que, sous le nom de malus, il comprend plusieurs fruits exotiques ; par exemple , le caram- bolier, le fruit du baobab , celui de l'ahouay de Thcvet , le durion , le brindonnier, etc. (ln.) Malum ^ethiopicum ( pomme d'Ethiopie ). Dodonée nomme ainsi laMoRELLE d'Ethiopie (solanum œlhiopicum, L.). (LN.) M A L 467 Malus americana. Commelin ( Hort. i , tab. 67 et 70.) donne ce nom à un Tapier {cralœva tapia) à un Cactier {cactus pereskîa) el au Mancenillier. (ln.) Malus armeniaca , Mala armeniaca , Malum arme- nium. Noms de I'Abricotier et de l' Abricot. L'abricotier est originaire d'Arménie. Pline et Dioscoride en décrivent plusieurs variétés. Ce dernier nomme l'arbre, meleè armeniacèy et le fruit mêla armenicè , pomme d'Arménie. V. Prunier. (ln.) Malus ARANTIA ; et aussi Malum aurantium , mala au- rantia ou aurea , et malum aureum. Divers noms de I'Oranger et de I'Orange, inconnus aux Grecs et aux Latins. C. Bau- hin suppose que l'oranger doit son nom d'auranlia à la cou- leur dorée de son fruit , ou bien à celui d'une certaine ville Aranlia. V. Oranger, (ln.) Malum aureum et Mala aubea. Dodonée et Gesner donnent ces noms à l'espèce de Morelle ( solanum lycoper- sicon, L. ), dont les fruits sont connus sous les noms de pommes d'or et de tomates. V. aussi Malus arantia. (ln.) Malus assyria ou malum assyrium. V. Malus medica. (LN.) Malus citria et malum cilnum. Voyez Malus medica. (ln.) Malum cotoneum. V. Malus cydonia. (ln.) MALUS CYDONIA, PI. {pommier de Cydon). C'est le COGNAS- SIER, qui a pris ce nom de la ville de Crète, d'où il a été ap- porté en Grèce et en Italie, au dire de Pline, qui le nomme encore, avec Caton, malum cotoneum , d'où sont venues lesdé- nominatipns suivantes: malum cydonium et malumcotoneum ou citonium. Le cognassier porte encore en Italie le nom de mêla cotogna. C'est le melea ou melon cydonium de Théophrasle, de Dioscoride , etc. Quelques auteurs assurent que le coing est la fameuse pomme des Hespérides des anciens. On a décrit sous le nom de mala cotonea, le fruit du cra~ iœva marmelos. (ln.) Malus ou Malum indicum (pomme d'Inde). Rumpbius ( Amb. 2, t. 36 ) figure sous ce nom le Jujubier (Zizyphus jujuba,W.) , qui est le périmtoddal des Malabares , dont Sonnerat a fait un genre particulier qu'il appelle mansana. V. ce mot. (ln.) Malum insanum et Mala insana, qui signifient, en latin, pomme malsaine, ont produit, par leur altération, les noms suivans, melansana, melanzana, melangena, des Italiens; beden- gian , des Arabes ; verengena , des Espagnols ; berenjane, ou merinjane, des Français, qui appartiennent tous à l'aubergine 468 M A L {solarium melongena L.). Le mala insana de Ce'salpin est le tomate, qu'on mange en quantité dans toute l'Italie méridio- nale , et qu'on y apelle pomme d'or, (ln .) Malus limoma. Les botanistes ont désigné sous ce nom, avant Linnseus, les Limons. Plukenet le donne à un arbre qui paroît être le limoma pusîlla de Gserlner , c'est-à-dire , le scolopia pusilla de Willdenow. (ln.) Malum granatum. V. Malus punica. (lis.) Malus medica, Malus assyria, Pomme de Médie et pom- me d'Assyrie. C'est sous ces noms que l'on connoissoit les Citronniers (citrus medica, Linn.), chez les Grecs et les Latins , qui leur avoient donné les noms des pays où ces arbres furent d'abord cultivés. Palladius en fil cultiver en Italie-, de là ils passèrent en Espagne, où ils formèrent des forêts et couvrirent les champs. Théophraste , Dioscoride et Pline décrivent le citronnier ; mais cet arbre étoit inconnu en Italie à l'époque de Virgile. Le malus cilra des Latins , dont le fruit est Leur citra mêla, citria ou citrca, est aussi le ci- tronnier. Ces noms tirent leur origine du nom cedromela , que les Grecs donnoient à la même plante. Selon Diosco- ride , les citronniers n'étoient pas un objet de culture ; leurs fruits servoient seulement en médecine, (ln.) Malus persica et Malum persicum ou Persicus des Latins , melea persicè des Grecs. Ces noms sont ceux du Pécher et de la Pêche, encore appelés, en Italie , persico et persicheiYoù dérivent les noms français et européens de cet ar- bre. Le pêcher est originaire de Perse; c'est ce que ses noms apprennent. Il fut transporté , fort anciennement, de Perse en Egypie , mais il n'y étoit point fertile ; de là il vint en Grèce, et principalement dans l'île deRhodes, oùil fieurissoit sans donner de bon fruit; de la Grèce il vint en Italie, et de là dans la Gaule , et sa culture dans ces contrées lui fut très- favorable , car dès le temps de Pline les pêches de France avoient du renom. Théophraste, Dioscoride et autres auteurs grecs nomment le pêcher, melea persicè, elle distinguent très- bien dupersea, espèce de laurier d'Egypte qui ne^produisoit pas de fruit en-deçà de ce pays, et que les Perses d'alors ne confondoient pas non plus avec la pêche, qui , comme à pré- sent , passoit pour un poison. C'est à la culture prolongée qu'on doit nos pêches peu connues en Orient. Sloane a nommé malus persica un sapotilier, et le fruit du mammea. V. Mamei, Amandier et Pécher, (ln.) Malus PUNICA, c'est-à-dire, pommier carthaginois. C étoit , chez les Latins, le Grenadier, arbre origi- naire d'Afriqiu- , le roia ou roa des Grecs. Pline dit qu'on lui donnoit communément le nom de granalum et de malum M A L 469 granatum , selon les uns , à cause de la multitude de grains que contient le fruit; et selon d'autres, parce que cet arbre croît en abondance dans le royaume de Grenade en Espagne. C'est par comparaison avec les graines de ce fruit que l'on a donné le nom de granatils à la pierre que nous appelons grenat. Le malicoribn des Grecs , ou le mali- corium des Latins, est le fruit non mûr, ou l'écorce de ee fruit ; le balausîion ou baïaustia est la fleur desséebée. V. au mot Grenadier, (ln.) MALVA. Pline donne ce nom à la Mauve. Cette plante est le maladie de Dioscoride et des Grecs. Ses noms expri- ment sa vertu émolliente et sa propriété d'être relâchante; c'est pour cela aussi que Martial appelle la mauve mollis, et "Varron moka. Thcophraste indique deux sortes de maladie ou mauve: l'une qui s'élève en arbre et qui paroit être la Rose tré- mière ; l'autre qu'on mange cuite, et qui est probablement une mauve commune ( malva rotundifolia ou sylvestris). Dioscoride et Pline indiquent deux sortes de mawes, l'une sauvage et l'autre cultivée. Ce dernier place au rang des mauves sauvages Yalthœa, plante dont il rapporte au long les vertus , et qui est la Guimauve officinale ; il dislingue dans les mauves cultivées : le malope des Grecs , sans doute notre Rose trémière (allhœa rosea , Linn. ) , qui se faisoit remarquer par la grandeur de ses feuilles ; et le Malachè (notre mauve commune), ainsi nommée par les Grecs, dit- il, parce que cette plante relâche le ventre. Isidore rapporte des vers de Cinna , ancien poëte , qui dit que dans l'antiquité on «'est servi pendant long-temps des feuilles de mauve pour écrire dessus. iSElien en conclut que c'est probablement le malachè de Pylhagore, autrement dit jeuille sainte. Les modernes ont laissé le nom de malva à la mauve com- mune ; mais les botanistes contemporains de Bauhin l'ont étendu à diverses plantes des genres malva, althœa , alcea , lavai 'erà , hibiscus. Après eux jusqu'à Linnseus, on voit qu'il a été donné à des plantes exotiques, soit des mêmes genres, soit de ceux appelés dillenia , walthevia , sida , malachra , ma- lope , urena. Le genre malva de Tournefort ne fut pas adopté par Lin- naîus, qui en répartit les espèces dans ses genres malva, al- thœa et lavatera. Moench à formé de son côté le genre modioca aux dépens du Malva de Linnseus , lequel est mentionné à l'article Mauve, (ln.) MALVACÉES, Mahaceot , Juss. Famille de plantes qui 47o , M A L offre pour caractères : un calice à cinq divisions ou à cinq découpures , souvent double, c'est-à-dire entouré d)un calice extérieur d'une ou plusieurs folioles ; une corolle^égulière, formée de cinq pétales distincts , hypogynes, ou connés in- férieurement et adhérens à la base d'une corolle tubuleuse ; de,s étamines hypogynes , en nombre déterminé et indéter- miné, à filamens tantôt réunis dans presque toute leur éten- due en un tube cylindrique , pressé contre le style et corol- iifère dans sa partie inférieure , tantôt réunis simplement à leur base en un anneau ou godet, et alors ou tous anthérifè- res , ou quelques-uns stériles , mêlés parmi ceux qui sont fertiles; à anthères situées au sommet ou à la surface du tube, cylindracées , libres, arrondies ou réniformes, creusées de quatre sillons longitudinaux ; un ovaire simple , quelquefois stipité , à style ordinairement unique et à stigmate rarement simple ; un fruit , ou multiloculaire et s'ouvrant en plusieurs valves septifères sur le milieu, ou formé de plusieurs capsules presque toujours verlicillées autour de la base du style , quel- quefois ramassées en tête et portées sur un réceptacle" com- mun, s'ouvrant ordinairement par leur côté intérieur, et ra- rement évalve ; des semences solitaires ou nombreuses dans chaque loge ou dans chaque capsule, insérées , soit à l'angle intérieur, soit sur le réceptacle central du fruit qui unit les loges et les capsules ; l'embryon dépourvu de périsperme ; les lobes froncés ou recoquevillés, courbés sur la radicule. Les plantes de cette famille ont été appelées colonnifères par plusieurs botanistes, à cause de la réunion des filamei s des étamines de la plupart des genres en un faisceau tubu- leux, cylindrique ou colonniforme. Leur tige herbacée , fru- tescente ou arborescente , est ordinairement cylindrique , rarement anguleuse, le plus souvent droite, quelquefois cou- chée, presque toujours rameuse et couverte de poils nom- breux de formes différentes. Leurs feuilles, qui sortent de bou- tons coniques nus , terminaux ou axillaires , sont alternes , simples, palmées ou digitées , toujours garnies de stipules, quelquefois munies en dessous, près de leurs nervures, d'une ou de plusieurs glandes. Leurs fleurs sont terminales ou axil- laires , presque toujours hermaphrodites', très-rarement di- clines par l'avorlcinent d'un des organes sexuels, et en géné- ral assez grandes et d'un aspect agréable. Venlenaf, de qui on a emprunté ces expressions, rap- porte à cette famille, qui est la dix-septième de la treizième classe de son Tableau, du Règne végétal , trente-cinq genres , sous sept divisions ; savoir : i.° Les genres dont les étamines sont en nombre indéter~ MAL 47i miné , contenues dans un tube corollifère , et dont le fruit est multicapsulaire : Palava, Malope. 2.0 Les genres dont les étamines sont en nombre indéter- miné , connées où en tube corollifère, dont le fruit est mul- ticapsulaire , les capsules verticillées, disposées orbiculaire^ ment ou eonniventes en une seule: Mauve, Guimauve, Lavatère , Malachre , Pavone, Urène , Napée et Abu- TILON. 3.° Les genres dont les étamines sont en nombre indéter- miné , connées en un tube corollifère , et le fruit simple et multiloculaire : Anoda , Solandre , Ketmie , Mauvisque et Cotonnier. 4° Les genres dont les étamines sont en nombre déter- miné , connées en un tube corrollifère , et le fruit multi- loculaire : Fugosie ou Cienfugosie. 5.° Les genres dont les étamines sont en nombre déter- miné ou indéterminé , toutes fertiles et connées à leur base en un godet sessile : Mélochte, Ruizie , Malacodetsdre , GORDONIE, HUGONIE, FROMAGER , BAOBAB. 6.° Les genres dont les étamines sont presque toujours en nombre déterminé, connées à leur base en un godet sessile , quelques-unes stériles , mêlées parmi les fertiles : Penta- pètes , Cacaoyer, àbrome, Guazuma , Dombey, Vela- GUE, ÂSSONIE et BUTTNÈRE. j.° Les genres dont les étamines sont ordinairement en nombre déterminé, etsessiles, connées à leur base eu un go- det qui fait presque corps avec l'ovaire : Ayenie, Kleinhove , HÉL1CTÈRE et TûNGCHU. Ventenat a proposé (Jardin de la Malmaison) de former, avec les genres de cetle dernière division et ceux de la pre- . mière division des liliacées, une nouvelle famille sous le nom de Sterculiacées. Dnpelit-Thouars a établi une nouvelle famille très-voisine de celle-ci ; famille qu'il a appelée ChlenacÉe , mais qui ne paroit pas suffisamment fondée, (b.) MALVAISCO. Nom portugais de la GuiMAifVE. (ln.) MALVA ROSE A , ou Marne rose. Ce nom a été donné par Lobel, par C. Bauhin et par d'autres anciens bota- nistes , aux Roses tïiém: ères (a/lhœa). (en.) MALVASIA. Nom espagnol dune variété de raisin qui donne le vin connu sous le nom de Malvoisie, (en.) MALVAVISCUS, pour Maka-viscosa, Mauve vis- queuse. Anguillara donne ce nom à la Guimauve. Depuis, Dillen s'en est servi pour une espèce de makacée que Lin- nseus rapporta aux hibiscus , et quAdanson , Cavanilles et Jussieu en ont ôté de nouveau, en lui laissant son ancien 472 M A M nom, changé en celui à'achania par Aiton , Swarlz et Will- denow. V. Mauvisque. (ln.) MALVEOLA d'Heistei. C'est I'Abutilon. (ln.) MALV1NDA. Genre de Dillen , adopte par Medîcus et par Moenen, mais que Linneeus et presque tous les botanistes ont réuni au genre Sida. 11 a pour type les sida rhombifolia, spi- nosa et carpinifolia , qui se distinguent par leur capsule à cinq ou huit valves bifides et à loges monospermes. On trouve sous ce même nom, la ivallheria indica etVurena simiata. {Voy. Burin., Zeyl , tab. 68 et 6g , fig. 2.) (ln.) MALV1ZZO. Nom italien du Mauvis. (v.) MALVOISIE. C'est une espèce de Vin. ( V. au mot Vin et au mot Vigne. ) Il y a la malvoisie de Candie, la malvoisie de Madère, etc. (B.) MALVONE des Italiens. C'est la Rose-tremière. (ln.) MA MA jN IRA , Mamanira. Arbrisseau à feuilles oppo- sées , pétiolées , ovales , dentées , blanchâtres en dessus ; à fleurs purpurines, disposées en petites grappes axillaires , auxquelles succèdent des baies monospermes , violettes , grosses comme un grain de chènevis. 11 se trouve dans les Moluques. Son bois n'est bon qu'à brûler. Un autre arbrisseau, fort peu différent, croît dans les mê- mes îles. Rumphius a négligé de donner les caractères de la fructi- fication de ces deux arbrisseaux , qu'on pourroit, à l'inspec- tion des figures , rapporter au micocoulier., si leurs feuilles n'étoient pas opposées, (b.) MAMANT ou MAMONT. V. Mammout ou Mammouth. (desm.) JVIAMAT. V. Passerine jacobine, (v.) MAMAY de Rauhin ; Mammei de Plumier. V. Mamei. (LN.) MAMBI. Substance d'un gris blanchâtre , et de nature sa- vonneuse, que les Péruvien* mêlent avec les feuilles du coca. (Erythroxylon coca), et qu'ils mâchent avec délices. Laharpe dit que c'est une terre. Raynal lui donne le nom de tocera. Mais elle ne paroît être que la cendre de la plante ouinoa. (ln.) MAMBRINE. Variété de l'espèce de la Chèvre. V. ce mot. (desm.) MAMBU. Altération du nom du Bambou, (b.) MAMEI, Mammea. Très-bel arbre de la polyandrie mi >gyniè , et de la famille des guttifères , qui est connu à Saiiii- JDomingue, et dans les îles françaises voisines, sous le M A M 473 nom d'abricotier, à raison de la ressemblance qu'on a cru voir entre son fruit et les abricots -d'Europe. Cet arbre, figuré pi. G 12 de ce Dictionnaire, aune racine pivotante et profonde , qui rend sa transplantation difficile. Son tronc s'élève jusqu'à soixante-dix pieds , et se termine par un grand nombre de rameaux qui forment une vaste cime pyramidale. Son écorce est grisâtre et crevassée. Ses jeunes rameaux sont tétragones, et garnis de feuilles opposées , ovales , obtuses , très-entières , glabres, coriaces , luisantes, toujours vertes , veinées, larges comme la main , et portées sur des pétioles fort courts. Leur superficie est parsemée d'un grand nombre de petits points élevés, qu'on distingue à l'œil nu, et qui correspondent à autant de vési- cules transparentes, quand on les regarde à l'opposile de la lumière. Ses (leurs sont portées sur des pédoncules courts , épars sur les anciens rameaux : elles sont blanches , grandes comme un œillet, et exhalent une odeur agréable. Chacune de ces fleurs offre un calice monophylle , caduc , à deux divisions coriaces et colorées ; une corolle de quatre pétales, arrondis, creusés en cuiller, et un peu épais: des étamines nombreuses à anthères oblongues ; un ovaire supérieur , arrondi , surmonté d'un style épais , à stigmate capilé. Le fruit consiste en une baie uniloculaire, très-grosse , ar- rondie , obscurément télragone , un peu acuminée par la base du style. 11 a l'écorce épaisse et renferme , dans une pulpe charnue , quatre coques monospermes , de forme à peu près ovale, aplatie d'un côté , de la grosseur d'un petit œuf de poule, fibreuses, coriaces, inégales à leur superficie , qui contiennent chacune une amande. Ces fruits , dont la couleur est jaunâtre, se vendent sur les marchés à Saint-Domingue , et sont regardés comme les meilleurs du pays. On en voit qui sont presque de la grosseur de la tête. Leur saveur est douce , aromatique, fort agréable ; mais il faut avoir soin d'enlever complètement les deux pre- mières écorces , la seconde , ainsi que la pulpe qui avoisine les noyaux étant d'une amertume qui se conserve plusieurs jours dans la bouche. On les sert ordinairement sur les tables , coupés par tranches qu'on fait macérer dans du vin sucré. On en prépare , avec du sirop et des aromates , d'ex- cellentes marmelades , qu'on transforme facilement en con- fiture sèche , pour les envoyer en Europe. L'esprit-de-vin distillé sur les fleurs de marne/', se change en une liqueur aromatique , qu'on vante beaucoup dans les îles sous le nom d'eau créole. Le mamei croît naturellement dans toutes les Antilles et à 474 M A M la Guiane. On ne le cultive pas positivement : mais lorsqu'on défriche un terrain , on conserve les plus beaux pieds , et les moins éloignés de l'habitation , pour l'usage journalier de la table. Son bois est excellent pour la charpente et la menui- serie. Il transsude de son écorce , lorsqu'elle est entamée , une gomme qui tue les Chiques , qui s'insinuent souvent dans la chair des pieds des colons. Cet arbre présente quelques variétés. Ses fleurs avortent souvent ; mais il ne peut être regardé comme polygame. Vahl, dans ses Eglogucs, a mentionné une seconde espèce de mamei , sous le nom de mammea humilis , qu'il soupçonne être la même plante que le rhedia lateiiflora de Linnseus. Le mamei asiatique de Linnseus est le BuTONlC. Voyez ce mot. La fleur de cet arbre entre dansla coction des liqueurs de la Martinique, (b.) MAMEKA. C'est , au Cap de Bonne-Espérance , le nom des Ficoïdes, qu'il est possible de mâcher pour apaiser la soif, (b.) MAMELEN, d'Amboine. Arbre mentionné par Rum- phius ( Amb. 3, t. 54.) , et dont la description qu'il donne çst trop incomplète pour savoir à quel genre il peut ap- partenir. Les Malais le nomment caju-aming, c'est-à-dire, arbre de nuit, parce que son feuillage, qui est fort épais, produit au-dessous une profonde obscurité. Ses feuillessont opposées, entières; ses fleurs en tête ; et ses fruits, de la grosseur d'un œuf de canard et jaunâtres , contiennent des graines me- nues dans une chair blanche et molle, (lis.) MAMELLES , Mammœ. Ce mot vient, comme celui de maman, des premiers mots que prononce l'enfant. C'est ainsi qu'on appelle les organes destinés à l'allaitement des enfans et des jeunes animaux de la classe des Quàdbupèdes viyi- pabes. Chaque mamelle est une glande conglomérée unique, couverte d'un tissu cellulaire feuilleté et tenace. Cette glande est formée de grains arrondis, séparés par de la graisse et en- tourés de tissu spongieux et cellulaire. Au milieu de cette glande rampent et s'entre-croisent une foule de conduits lac- tifères, demi-transparens, dilatables, qui se réunissent en plu- sierrs troncs pour se rendre au mamelon. Telle est la conforma- tiongénérale delamamelle. En outre, il s'y rendplusieurs artè- res thorachiques et épigastriques dans la femme , et hypogas- triques chez les quadrupèdes qui ont les mamelles placées à la région inguinale , indépendamment des nombreux vais- seaux lymphatiques qui s'y ramifient. Les mamelles ont des nerfs assez nombreux , car leur sen- M. A M 475 siblité est très-vive. La papille , qui n'est couverte que d'un réseau muqueux , d'une peau et d'un épidcrme très-fins , est sensible au moindre loucher. Elle est formée d'un tissu vas- culaire particulier qui jouit de la propriété d'entrer en une véritable érection analogue à celle de la verge et du clitoris; car nous verrons que ces o1*ganes ont beaucoup de sympathie entre eux. Elle reçoit du sang et devient rouge et très-sensible alors. Ses conduits s'ouvrent et sont prêts à faire jaillir le lait de même que le sperme est éjaculé par les canaux excréteurs des vésicules séminales. En effet, il y a une grande ressem- blance entre l'action de la glande mammaire et celle des or- ganes de la génération. L'allaitement peut être considéré en quelque sorte comme une suite de l'accouplement sexuel , car il est destiné à en nourrir le produit ; ce qui se remarque plus évidemment encore chez les animaux marsupiaux ou portant leurs petits dans une bourse inguinale qui contient leurs mamelles. Ruysch a vu les papilles nerveuses qui rendent le toucher du mamelon si exquis et si délicat ; elles sont bien visibles dans la baleine, qui est un animal mammifère. (Ruysch, Thés. anal, i, t. IV, fig. 7, 8 et 9. ) Autour du mamelon règne une aréole formée d'une peau qui contient des glandules. Celles- ci sécrètent une humeur sébacée analogue à celle qui se sé- pare autour du gland de l'homme et les plis des nymphes du vagin de la femme ; c'est encore une autre ressemblance des mamelles avec les organes sexuels. L'aréole de la mamelle est de couleur rose aux blondes et plus coloré chez les brunes: il est noir comme du charbon chez les négresses, et même chez les femmes samoïèdes. Ces femmes ont aussi les ma- melles fort longues et pendantes comme des espèces de sacs- La structure anatomique des mamelles a surtout été bien ex- posée par Alex. B. Kœlpin , Disseii. inaugurai, anaiomica de structura mammarum se jlus sequioris , an 1765, in 4° Griphisw; voyez aussi les notes de Cuboli et de Girardi sur les tables de Santorini; et sur les relations de la matrice avec les mamelles, Jac. Anemael, de mirahiU quœ mammas intérêt ulenim iniercedil sympathie. Lug. Bat. 1784, in 4«°- La sympathie des mamelles des animaux avec leur matrice est reconnue depuis long-temps; et même elle est très-mar- quée aux diverses époques de la vie. Ainsi , en même temps que les organes de la génération se développent, à l'âge de la puberté , les mamelles reçoivent un grand accroissement ; de sorte qu'il paroît évident que la même cause suffit dans ces deux cas. A l'époque des menstrues des femmes, leurs ma- melles se gontlent et se durcissent sensiblement ; elles dimi- nuent après l'écoulement menstruel. Dans la conception et 476 M A M Ja grossesse, elles commencent à sécréter le lait et à le préparer pour le nourrisson futur; mais s'il périt dans le sein maternel, aussitôt les mamelles s'affaissent , et cessent de former du lait dans leur intérieur. Dans les môles de la matrice et les autres excroissances morbifiques de cet organe , on voit les mamelles se gonfler comme pendant une véritable grossesse, quoiqu'elles ne sécrètent pas de lait. Lorsque l'écoulement menstruel est supprimé tout à coup , les mamelles se gonflent et même se remplissent quelquefois de lait, ce qui avoit déjà été observé par Hippocrate. De même , les nourrices ont ra- rement leurs menstrues et engendrent moinsfacilement, parce que l'afflux des humeurs se porte aux mamelles. Ainsi , pour diminuer l'excès des règles, on a appliqué des ventouses aux mamelles. Il y a donc une sorte de commerce de sang et d hu- meurs entre la matrice et les mamelles: joignez a cela les commotions sympathiques qui se propagent de lune à l'autre, dans les affections qui tiennent à l'union sexuelle; ainsi lex- citation de l'organe mammaire s'étend aux parties de la gé- nération, et l'érection de 1 une sollicite l'érection de l'autre ; car la sensibilité du mamelon correspond beaucoup à celle du clitoris ; c'est même un de ces secrets de l'amour qu'on sent plus facilement qu'on ne les explique. Les mamelles participent aussi à la volupté de l'union sexuelle; leur état de spasme ou d'odaxime est nécessaire pour la sécrétion abon- dante du lait. Ainsi, l'enfant ne reçoit pas seulement la li- queur nourricière des mamelles par une simple succion ou pres- sion de l'organe , mais au moyen d'une véritable éjaculation qui s'opère par l'exciteinent dumamelon. Cela est si vrai que les mères sécrètent plus de lait pour leur fils , que pour un étran- ger qui ne fait pas la même impression sur leur système ner- veux. 11 y a même des enfans qui savent beaucoup plus exciter le mamelon les uns que les autres , et qui tirent par consé- quent une plus grande abondance de lait. 11 suffit quelquefois de faire approcher l'enfant de la mamelle pour en voir jaillir le lait par le seul jeu des organes. Les caresses du père ou d'une personne chérie augmentent même tout à coup la sé- crétion du lait chez les nourrices ; mais le coït détériore sa qualité, comme il a été dit au mot Lait. La frayeur suspend tout à coup la production du lait de même que les règles. Kolbe et ensuite Levaillant {Voyage premier au Cap de Bon.ie- Espérance, ^zrl. 2,pag. 22$, édit.iu-4-0) assurent que pour faire produire plus de lait à chaque vache , les Hotlenlots soufflent avec force dans sa vulve; aussitôt le lait coule abondamment. Suivant Hérodote, les Scythes, peuple galactophage, enion- çoient un bâton poli dans la vulve des cavales, pour exciter leurs mamelles à la sécrétion du lait. Le chimiste iiayen rap- M A M 477 porte aussi que les habitans des Pyrénées enfoncent leur bras «lins la vulve des vaches pour produire le môme effet. \oilà donc l'influence de l'utérus sur la formation du lait , bien prouvée parune foule d'exemples dont il est facile de s'assurer. Les femmes qui allaitent n'ont presque jamais à craindre le cancer au sein , qui attaque assez souvent celles qui ont né- gligé ce devoir maternel. Non-seulement la mamelle sécrète naturellement du lait, à la suite de l'accouchement , dans la femme et les femelles des quadrupèdes vivipares; mais encore elle peut en produire indépendamment de cette cause. C'est ainsi qu'on a vu des filles chastes donner du lait parce qu'elles avoient plusieurs fois présenté leur sein à sucer à des enfans. (Slahl, requisit. bonœ nulricis; Alberti , Cohstil. Carol., p. 124.. ) Cette irrita- tion de la mamelle suffit pour cet effet, sans qu'on doive en conclure que la fille est accouchée. Ce qui est même assez étrange , et pourtant avéré , c'est l'observation que des femmes âgées qui avoient perdu leur évacuation menstruelle, et'dont le sein étoil entièrement flétri , ont cependant repro- duit du lait , lorsqu'elles ont fait sucer, à plusieurs reprises, leurs mamelles desséchées à des nourrissons. Les Transactions philosophiques, n.° 4-53 , citent une femme de soixante-huit ans, qui, ayant un petit-fils privé de sa mère, fut émue de compassion, et lui offrit sa mamelle pour le distraire de ses douleurs : mais après avoir plusieurs fois répété ce moyen , elle fut surprise de voir son lait revenir et couler. Cet exem- ple a été aussi remarqué dans une femme octogénaire ( Act. litter. suecic. 1 733 , p. 86 ) , et dans une brebis stérile ( Russel , de tabe glandulari, p. 64.) Quelques philosophes qui combat- tent les causes finales , reprochent à la nature d'avoir fait un ouvrage inutile en donnant des mamelons à l'homme et aux autres mâles des mammifères (1). Il y a pourtant des exem- ples d'hommes qui ont été capables de fournir du lait de leurs seins à des enfans ; nous en avons cité plusieurs à l'article de l'homme. Ces faits ont été observés chez différens peuples naturellement gras et humides, qui habitent des terrains bas, et sont d'une comolexion lymphatique. La succion de leurs mamelons, par des enfans , y attire du lait. De même les en- (1) Les mâles de plusieurs animaux adultes n'ont pas toujours montre que leurs mamelles fussent inutiles , et en les offrant à leurs petits, ceux-ci en ont pu quelquefois obtenir du lait. Cela est non-seu- lement remarquable chez des hommes, en Russie, par exemple {Com- ment, acad, Se. petropol. , tom. 3, pag. 278 et seq), mais même dans d'autres mâles de quadrupèdes, selon Blumenbach , Hannose- risch. Magazin. 1787, pag. 753 et suiv. 478 M A M fans nouveau-nés sont encore si remplis d'humeurs lympha- tiques , que leurs petites mamelles pressées donnent un^sorte de lait. La colère, la terreur, tarissent sur-le-champ la mamelle, ou communiquent au lait des qualités nuisibles. On sait que les vaches ne donnent pas également leur lait à toutes les personnes qui les traient ; il y a des mains plus douces et plus caressantes pour leur pis, et celles-ci en tirent une plus grande quantité. L'apparition d'un inconnu , un mouvement de trouble ou de surprise, influent beaucoup sur la sécrétion de leur lait , de même que chez la femme ; car il en est qui ne peuvent pas donner de lait en la présence de ceux qui ne leur sont pas familiers , tandis qu'elles en sécrètent abondamment à la seule vue d'une personne aimée ; tant le système nerveux a de pouvoir sur cette fonction L'allaitement paroît être en quelque manière une copula- tion de la mère avec son enfant; en effet , on remarque beau- coup d'analogie entre le coït et la lactation. Les mamelles semblent être une matrice extérieure qui continue à nour- rir le fœtus jusqu'à ce qu il puisse s'alimenter de soi-même. Cette idée se confirme lorsqu'on observe la conformation des didelphes et des kanguroos. Le nom de didelphe , qui a été imposé aux premiers, signifie même double matrice , parce qu'en effet , indépendamment de leur matrice intérieure qui a deux cavilés, la plupart des femelles de ces animaux ont encore à l'extérieur une poche inguinale , marsupium , ou une duplicature de la peau soutenue par deux osselets particu- liers , dans laquelle se trouvent renfermées les mamelles. Les fœtus sortent de la matrice intérieure avant leur entière for- mation, et lors même qu'on ne peut guère distinguer aucun de leurs membres. En cet état, ils s'attachent fortement aux mamelons de la mère, qu'ils sucent ; ils y demeurent pres- que immobiles de même que des fœtus , jusqu'à ce qu'ils soient parvenus à un terme d'accroissement suffisant pour se passer du sein maternel. Ainsi chez ces quadrupèdes, il y a une double matrice , puisque les mamelles en remplissent entièrement la fonction. Ceci nous éclaire même sur l'état du fœtus dans la matrice de la femme et des autres animaux ; car si nous jugeons par analogie, nous admettrons que l'em- bryon peut sucer la liqueur de l'amnios, ainsi que plusieurs physiologistes l'ont soupçonné. Il nous reste à examiner dans quels animaux se trouvent les mamelles. Il est facile de voir d'abord que c'est dans les espèces vivipares uniquement, puisque leurs petits n'étant pas encore capables de se nourrir d'eux mêmes en sortant du sein maternel , ils ont évidemment besoin d'un aliment tout M À M 479 préparé. Aussi les oiseaux , étant privés de mamelles , ont soin, pour la plupart, de digérer à demi des alimens , pour les dégorger à leurs petits. Certaines glandes du jabot des pigeons et d'au res oiseaux, sécrètent même , à cette époque , une humeur lactée qui se mâle à ces alimens , et qui en forme une pâte nutritive pour l'usage des, petits. Les rep- tiles , qui sont ovipares , de même que les poissons , n'ont aucune mamelle , et ne nourrissent jamais leurs petits. Les espèces qu'on regarde comme vivipares, telles que la vipère, plusieurs autres serpens venimeux , et le seps, la salamandre y etc., le perce-pierre vivipare ( blennius v'nnparus ) et quelques autres poissons ne sont pas essentiellement vivipares ; car leurs œufs éclosent dans l'oviductus , avant d'en sortir. En outre, les petits qu'ils mettent au jour sont assez forts pour se passer de leur mère. Chez tous ces animaux, le jaune de l'œuf contient une assez abondante quantité de matière nu- tritive pour la subsistance du jeune animal , de sorte qu'il peut se passer des soin» de sa mère. Il en est de même de tous les autres animaux , crustacés , mollusques , vers et in- sectes. Dans les plantes , les feuilles séminales ou cotylédons , au nombre d'un ou deux pour l'ordinaire , sont les mamelles de la jeune plante. V. Œuf. Il n'y a donc que 1 homme, les quadrupèdes vivipares et les cétacés qui aient des mamelles. Ils en portent tous sans exception , les mâles comme les femelles. On a long-temps cru que le cheval n'en avoit point ; mais le célèbre Dauben- ton les a trouvées placées sur le prépuce; au reste , elles sont fort petites. L'homme, les singes et autres quadrumanes, les chauve - souris, n'ont que deux mamelles situées à la région de la poitrine , ainsi que l'éléphant, parce que ces espèces produi- sent seulement un ou deux petits à chaque portée. Les carni- vores et les rongeurs, qui mettent bas de nombreuses lignées , ont, pour l'ordinaire, six et même huit mamelles abdomi- nales, afin que les mamelons soient proportionnés au nom- br des petits. Lcsruminans ont des mamelles inguinales, pour- sde deux ou quatre mamelons. Dans les cétacés, les deux mamelles sont placées près de l'anus, à l'origine de la queue; il paroîtque celles des lanmitim sont placées vers la poitrine, au nombre de deux; enfin dans tous les animaux elles sont en nombre pair. Comme c'est une loi générale que tous les anîmiux vivi- pares à sang rouge et chaud sont pourvus de m tmelles , on a saisi ce caractère pour les désigner sous une dénomination commune , plus exacte que celle de quadrupèdes, qui ne con- vient ni aux singes , ni aux chauve-souris , ni aux cétacés. Le £6o M A M mot mammifère est donc une expression qui désigne avec pré- cision tous les êtres pourvus de mamelles, c'est-à-dire , tous ceux qui sont de véritables vivipares, comme nous l'expli- quons à l'article qui en traite. C'est ainsi que la nature a dis- posé avec sagesse les organes de chaque ordre d'êtres, pour la plus grande utilité de chacun d'eux. Néanmoins l'on n'a pas encore pu découvrir de mamelles dans les orhythorhin- ques et les échidnés, ces quadrupèdes singuliers de la Nouvelle- Hollande ; de sorte qu'on ignore s'ils sont véritablement vivi- pares comme les autres quadrupèdes auxquels ils ressemblent. Ces animaux privés aussi de dent s, ayant, les uns, un bec aplati comme le canard, toujours une ouverture commune pour les excrémens et pour le sperme, comme le cloaque des oiseaux ( ce qui leur a valu le nom de momdrèmes imposé par M. Geof- froy) , présentent d'autres analogies encore avec les ovipares. {Voyez Matrice et Lait, (virey.) MAMELLE DE CHAIR. Champignon du genre Aga- ric de LinnaRus, qui a la forme d'iène mamelle et qui croît dans les bois aux environs de Paris ; il ne paroît pas dan- gereux. On le reconnoît à son défaut de peau , à sa consis- tance analogue à celle de la couenne de lard et cassante, à sa couleur de chair et au mamelon central de son chapeau. Pau- lel l'a figuré pi. 118 de son Traité des champignons. (B.) MAMELLE A L'ENCRE. C'est encore une espèce du genre Agark: , dont la forme se rapproche de celle d'une mamelle pourvue de son mamelon, qui croît en touffe dans les bois aux environs de Paris. Elle est d'abord gris de lin , ensuite rougit au centre et noircit en dessous , sans perdre la poussièreblanche qui recouvre toutes ses parties, puis se rc- souten une liqueur noire. Son usage, comme aliment, est dan- gereux. Paulet l'a figurée pi. ia5 de son Traité des Champi- gnons. (B.) MAMELLE PELUCHÉE. On a donné ce nom à I'Agaric granulé de Schseffer. (b.) MAMELLE RAYÉE ET DORÉE. Agaric de quatre à cinq pouces de haut sur moitié de diamètre, qui se fait re- connoître à son chapeau roux doré, mamelonné à son centre et fendillé en ses bords. 11 se trouve dans les bois des envi- rons de Paris, et est dangereux. On en voit la figure pi. 117 du Traité des Champignons de Paulet. (b.) MAMELON. Nom commun, donné à quelques coquilles univalves dont l'extrémité de la spire est terminée en bou- ton. Ainsi la nérite , représentée pi. 7, fig. 10 de la Conchy- liologie de Dargenville , est le mamelon blanc ; ainsi celle figu- rée tab. 67 , lettre D de l'ouvrage de Gualtieri , est le ma- M A M 43 € melon à cohime.Uc noire. C'est le nerita melastoma de Linnteus. V. au mol Nerite. (b.) MAMELON (petit) AILE. Agaric tout blanc qui croît en petites touffes au pied des bouleaux aux environs de Paris. Il a un petit mamelon au centre de son chapeau qui se relève sur ses bords en forme de petites ailes. Il a une odeur nauséeuse ; cependant il n'a pas rendu malade uni chien à qui on en a fait manger. Paulet l'a figure pi. n3 de son Traité des champignons. (B.) MAMELON A L AIL. Espèce d'AGARic qui croit dans les départemens de l'Est de la France, où on le mange. Il se fait remarquer par son odeur d'ail, qui disparoît par la cuis- son. Son chapeau a un mamelon au centre et est de couleur chamois Paulet l'a figuré pi. 112 de son Traité des champi- gnons, (b.) MAMELON ARDOISE. Agaric qui croît danslesbois des environs de Paris, et qui n'esi point malfaisant, quoiqu il en ait l'apparence. Il se fait reconnoître à son chapeau violet fonce et mamelonné , à son centre et à ses lames couleur de chair. Paulet l'a figuré pi. u.5 de son Traité des champi' gnons. (B.) MAMELON AURORE. Petit Agaric qui croît sur les gazons aux environs de Paris, et qui se fait remarquer , ea naissant , par sa belle couleur rouge qui s'é'eint successive- ment ; son chapeau est pourvu d'un petit mamelon central- Le médecin Paulet l'a figuré pi. 120 de son Traité des cham- pignons, (b.) MAMELON D'OURSIN. On appelle ainsi les saillies du test des Oursins, sur lesquelles s'articulent les piquans. (b.) MAMELON SOURIS. Nom d'un Agaric qui croît dans les bois des environs de Paris, qui a la couleur de la souris et qui paroît velu comme elle. Son chapeau est mamelonné à son centre ; il a une saveur piquante et désagréable, mais n'est rependant pas malfaisant. Paulet l'a figuré pi. 116 de son Traité des champignons. (B.) MAMELONNÉ. Poisson du genre Baliste (balisies pa~ pillosus. (B.) MAxMELONNÉ BISTRE. Paulet a figuré sous ce nom, pi. n5de son Traité des champignons , un agaric des envi- rons de Paris, qui est de couleur bistre, et qui offre un1 mamelon à son centre. Il ne paroît pas dangereux. (BA MAMELONNÉ, se dit des rameaux qui présentent à leur surface des tubercules hémisphériques. On le dit aussi d«s agates appelées orienta/es, qui offrent dans 1 intérieur de leur pâle des formes arrondies comme des bulles d'écume de sa- von. On voit que cette pâte , avant d avoir delà solidité, se *82 M A M trouvent dans un état gélatineux. On les nomme aussi agates pommelées. V. Agate, (pat.) MAMELONNE ( grand). Espèce d' Agaric tout blanc, de cinq pouces de hauteur et de diamètre , qui se fait remar- quer par un mamelon central. On la trouve au printemps , dans les bois aux environs de Paris. Il y a lieu de croire qu'elle n'est pas dangereuse. Paulet l'a figurée pi. n3 de son Traité des champignons, (b.) MAMELONNÉS. Famille de champignons, établie par Paulet, et qui offre pour caractère un bouton au centre du chapeau. Il y a les Mamelonnés blancs , qui comprennent le CiRAND Mamelonné blanc et le Petit Mamelonné ailé ; les Mamelonnés pâles, où se trouvent le Crotin de cheval , le Satin pâle, le Petit bouton lilas, le Petit bouton blanc et roux; les Mamelonnés foncés , qui réunissent le Mamelonné bistre, le Mamelon ardoise-, les Mamelonnés gris , sous les- quels se rangent le Mamelon souris, la Mamelle rayée et dorée, 1 Eteignoir doré et le Nyctalopique. (b.) MAMELONS ( botanique), Papillœ. Nom qu'on donne à certaines excroissances qui se trouvent sur quelques feuilles ou fruits, (ln.) MAMELONS CARNÉS, de Vaillant. Paulet donne ce nom à deux Agarics qui croissent dans les bois des environs de Paris, et dont Vaillant a fait mention. Ils se reconnoissent à leur couleur de chair et au mamelon central de leur cha- peau ; le grand s'élève à trois ou quatre pouces , et a ses la- mes dentées ; le petit a deux ou trois pouces d'élévation et le une famille de champignons établie dans le genre Agaric de Linnœus, et qui renferme ceux qui ont le chapeau plat en dessus avec un mamelon au centre, et les lames plus larges à leur base. Il ne rapporte que deux espèces à cette famille, le Mame- lon a l'ail et le Bouton plateau, (b.) MAMINA. On trouve figuré sous ce nom, pag. 2^.9, vol. 2 de Y Herbier d'Amboine , par Puimphius , un arbre de taille médiocre, dont les feuilles sont éparses, pétiolées, ovales, allongées, pointues, crénelées, glabres, coriaces et luisants, et dont les fleurs viennent en petits paquets laté- raux au-dessous des feuilles , sur la partie nue des branches et des rameaux. Il succède à ces fleurs des drupes oblongs, ombiliqués, rougeâlres lorsqu'ils sont mûrs, et renfermant, sous une pulpe de peu d épaisseur , une noix rude et ridée qui contient une amande visqueuse. M A M m Cet arbre croît naturellement dans les Moluques. Ses jeu- nes feuilles servent à purger les enfans, et son écorce donne , lorsqu'on l'entame, une liqueur visqueuse, blanchâtre, qui jaunit en se desséchant , et qui a une saveur astringente désa- gréable. Son bois est de nul usage, (b.) MAMITHSA. Plante dont parlent les auteurs arabes. On croit que c'est le Pavot cornu, (b.) MAMMAIRE, Mammaria. Genre de vers mollusques nus, qui a pour caractère : un corps libre , globuleux ou ovale , terminé en dessus par une seule ouverture. Voy. pi. E 23 , Où il est figuré. Ce genre a élé établi par TVIuller. Il est composé d'animaux gélatineux très-petits, qui, quoique non fixés, ne se trouvent que contre les tigesdesYARECs et autres plantes marines, dans les mers du nord de l'Europe. Leur organisation est encore plus simple que celle des Ascidies, et ne présente rien de par- ticulier à développer. Le Bipapillaire de Péron s'en rap- proche un peu. Il y a trois espèces de mammaires connues ; savoir : la Mammaire mamelon, qui est conique , ventrue et blanche ; la Mammaire variée, qui est ovale, blanche, variée de pourpre , et la Mammaire Globule , qui est ronde et cen- drée, (b.) MAMMALOGIE. On nomme ainsi , ou mieux on doit nommer ainsi, car ce mot n'est pas encore généralement reçu, la science qui a pour objet l'étude des animaux à ma- melles ou mammifères, c'est-à-dire des quadrupèdes propre- ment dits (i). V. aux mots Animal , Mammifère , etc. Celte science est sans doute aussi ancienne que le monde * puisque l'homme n'a pas pu exister un seul jour sans appren- dre à connoître quelques-uns des animaux qui se font remar- quer par leur grandeur ou leur nombre ; cependant c'est réel- lement une des dernières qui aient été organisées, puisqu'il y a à peine un siècle que ses bases ont été fixées. Ce fait, très-remarquable, s'explique naturellement, lors- que l'on considère que les mammifères étant en nombre assez limité , et en général faciles à distinguer à la première vue , ont tous eu des noms spécifiques qui les rappeloient facile- ment à la mémoire , et que par conséquent il a été inoins né- cessaire de leur appliquer les méthodes , sans lesquelles on (i) M. de Blainville (prodrome d'une nouvelle distribution métho- dique des animaux), propose, pour remplacer le nom de Mamma/o - gie , dont la composition est vicieuse, celui de maslozoologie , dont les racines sont toutes tirées dn la langue grecque. x\vant lui on avait df'jà fait usage du mot masiologie. (desm.) 48; M A M se perd lorsqu'on embrasse l'ensemble des autres parties de l'Histoire naturelle. On trouve plusieurs espèces de mammifères mentionnées dam les écrits qui nous ont élé transmis par des peuples bien antérieurs aux Grecs et aux Romains; mais c'est seulement dans les ouvrages d'Arislole et de Pline qu'on commence à prendre quelques notions régulières sur ce qui les concerne. Ces pères de Thisloire naturelle nous apprennent tout ce qu'on savoit de leur temps sur leurs mœurs et leurs usages relativement à l'homme ; ils indiquent même le rapport ou les différences qui les caractérisent, mais ils n'en donnent pas de description complète , de manière qu'on est souvent obligé de déterminer les espèces dont ils ont voulu parler d'après des bases qui ne sont pas toujourssûres. Malgré cela, leurs ouvrages doivent être médités par les naturalistes les plus instruits, parce qu'ils sont abondans en faits , et qu'au- jourd hui surtout on peut facilement suppléer par la critique à la méthode qui leur manque. Ceux qui , après ces célèbres mammalogistes, ont le plus mérité parmi les anciens aux yeux de la science , se rédui- sent à .ÀElian et à Oppian. Le premier a fait un ouvrage sur la nature des animaux en général, et le second un Traité de la chasse, où il traite des animaux sauvages. Cependant plusieurs autres, tels que Columelle , Caton, Sénèquc , Vairon , Athénée, Hippocrate,etc, même des historiens et des poé'les parlent par occasion des animaux , soit à raison de leur uti- lité pour l'homme , soit à cause de leur férocité , etc. ; mais ce qui nous reste d'eux ne permet pas de croire qu'ils aient eu la plus légère idée d'une marche méthodique. Lorsqu'au renouvellement des lettres en Europe on com- mença a s'occuper de l'étude de l'histoire naturelle , c'est dans les ouvrages cités plus haut, et non dans l'observation Ae la nature, qu'on chercha des faits concernant les mammi- fères. Aussi se traîna-t-on pendant long-temps sur les traces d'Aristote , sans faire faire aucun progrès à la science. Conrad Gesner, qui , en i55i , publia une Histoire des quadrupèdes , peut être regardé comme les plus ancien des mammalogistes méthodistes. Il traita de ces animaux suivant l'ordre alpha- bétique de leurs noms , mais il réunit à la suite les uns des autres ceux qui forment des groupes ou des genres naturels, tels que l^s singes, les chevaux, les cerfs, les bœufs , etc. Du reste , il fait une division de quadrupèdes ovipares , pour les tortues, les lézards, les grenouilles , et ne parle pas des cétacés. Aldrovande , Jonston et autres , marchèrent sur les traces de Conrad Gesner pendant le siècle suivant, et présentèrent quelques faits nouveaux, sans avancer beaucoup les progrès M A M iSS de la science : mais Ray lui fit faire un grand pas , en pu- bliant, en i6g3, son Synopsis methodica cmimatium. Dans cet ouvrage, spécialement consacre à présenter une méthode de mammalogie , il divise les mammifères en deux grandes classes , savoir : ceux qui ont les pieds ongulés, et ceux qui les ont onguiculés. La première classe se subdivise en mammifères solipcdes, tels que le cheval ; en mammifères à pieds fourchus , tels que la brebis ; et en mammifères qui ont les pieds divisés en plus de deux parties , comme Véléphant. Les mammifères à pied fourchu se subdivisent encore en deux sections , ceux qui ne ruminent pas, tels que le cochon, et ceux qui ruminent ; ces derniers forment quatre genres , les brebis, les chèvres, les cerfs et les bcrufs. Parmi les mammifères qui sont armés d'ongles , Ray dis- tingue d'abord ceux qui les ont larges , et ressemblant aux ongles de l'homme , tels que les singes, et ensuite ceux qui les ont étroits et aigus. Parmi ces derniers , il sépare ceux qui ont le pied fourchu , tels que les chameaux, de tous Izs autres qu'il appelé fissipèdes. Ces fissipèdes se subdivisent encore en : i.° analogues qui ont plus de deux incisives à chaque mâchoire, comme les lions, les chiens , etc. , ou qui ont seulement deux incisives, comme le castor, les lièvres , les cochons dinde , les écureuils , les rats, les marmottes ,\ etc. ; 2.0 anomaux , qui nfont point de dents du tout, comme le iamandua, ou qui ont des dents dif- férentes, en nombre , en orme et en position, de celles de tous les autres mammifères, tels que les hérissons, les tatous, les taupes, les paresseux , etc. Après Ray , plusieurs auteurs , entre autres Séba , princi- palement recommandable par ses figures , entrèrent dans l'a- rène ; mais ils cédèrent tous au génie transcendant de Lin- nœus, qui , en 1735 , donna un aperçu de la grande réforme qu'il projetoit dans l'histoire naturelle en général, et qui , en 1737, époque de la seconde édition de son Systemanuturœ, développa le plan qu'il n'a que légèrement modifié depuis en le perfectionnant. L'influence que les ouvrages de ce célèbre naturaliste ont eue sur les progrès de l'histoire naturelle en général, et de celle des animaux à mamelles en particulier, est immense. 11 a fixé toutes les bases de cette science, la débarrassée de toutes les difficultés dont elle étoit hérissée , et lui a créé une langue appropriée à ses besoins. Ses travaux n'ont pas été d'abord appréciés en France à leur valeur ; mais aujourd'hui on leur rend dans toute l'Europe , même , on peut le dire , dans le monde entier, la justice qu'ils méritent. 18Q M A M Il convient donc d'exposer son système avec tous les détails nécessaires pour le faire comprendre à ceux mêmes qui n'ont aucune idée d'histoire naturelle. Les ordres des mammifères se forment principalement sur la considération des dents, parce que ce sont elles qui fixent leur naturel , qu'elles sont peu sujettes à varier, et que leurs différences fournissent des combinaisons propres à baser les genres , sans laisser la faculté de les multiplier arbitrairement. V. les mots Mammifère et dents. Ces ordres sont au nombre de sept , savoir : Les Bruta , qui ont les dents incisives nulles. Les Glires , qui ont deux incisives à chaque mâchoire , et point de dents canines. Les Primates , qui ont quatre incisives à une seule ou aux deux mâchoires, et des canines. Les Fer.£: , qui ont des incisives coniques aux deux mâ- choires, et des canines. Tous les quadrupèdes qui entrent dans ces ordres ont les pieds onguiculés. Les Bellu^ ou Grands quadrupèdes , qui ont des incisives obtuses aux mâchoires. Les Pecora ou Bestiaux , qui n'ont point d'incisives à la mâchoire supérieure. Tous les quadrupèdes qui entrent dans ces ordres ont les pieds onguiés. Enfin les Cet^e, Cétacés, qui ont des nageoires aulieu d'on- gles. Les primates renferment quatre genres , qui sont : Homo, Homme. Connois-toi toi-même (Noscc te ipsumi) ! Simia , Singe, les dents canines solitaires plus longues et écartées. m Lemur , Maki, six dents incisives à la mâchoire inférieure. Yespertilio, Chauve- Souris, les doigts allongés et garnis de membranes propres au vol. Les bruta comprennent six genres , savoir: Elephas , Eléphant, qui a des dents canines, des dénis molaires , et le nez allongé en trompe. Trichechus , Morse , qui a des dents canines à la mâchoire supérieure , un os ridé en place de dents molaires, et les pieds postérieurs réunis. Brad\PUS , Paresseux , qui a des dents molaires dont les deux antérieures sont plus longues ; point de dents incisives ni de canines ; le corps couvert de poils. Myrmecophaga , Fourmilier, point de dents; le corps cou- vert de poils. M A M 487 Manis , Pholidote ou Pangolin ; point de dents , le corps écailleux. Dasypus , Tatou ; des dents molaires , point de dents in- cisives ni de canines ; le corps encuirassé. On compte dix genres dans les feras. Ce sont: Piioca , Phoque ; six dents incisives supérieures et quatre inférieures. Canis, Chien ; six dents incisives à chaque mâchoire , et les intermédiaires de la supérieure lobées. Felis , Chat ; six dents incisives à chaque mâchoire ; les inférieures égales ; la langue hérissée de papilles aiguës. Viverra , Mangouste ; six dents incisives à chaque mâchoi- re; les intermédiaires de la mâchoire inférieure plus courtes. Mustela, Belette; six dents incisives à chaque mâchoire; les inférieures rapprochées , dont deux alternativement plus internes. Ursus, Ours; six dents incisives à chaque mâchoire ; les supérieures creusées ; pénis avec un os flexueux. Didelphis, Sarigue; dix dents incisives supérieures ; huit inférieures. Talpa , Taupe; six dents incisives supérieures; huit infé- rieures. Sorex , Musaraigne ; deux dents incisives supérieures ; quatre inférieures. Krinaceus , Hérisson; deux dents incisives supérieures , et deux inférieures. Six genres sont réunis dans les glires. Ce sont : Hystrix , Porc-èpic , dont le corps est couvert de piquans. •Castor, Castor, qui a les dents incisives supérieures en forme de coin ; quatre dents molaires de chaque côté. Mus , Rat , qui a les dents incisives supérieures subulées. Sciurus, Ecureuil, qui a les dénis incisives supérieures en forme de coin , et les inférieures comprimées. Noctilio, Noctilion, qui a deux dents incisives inférieures bilobées , et les membres antérieurs conformés comme les chauve-souris. Les pecora renferment six genres , qui sont : Camelus, Chameau. Point de cornes ; plusieurs dents ca- nines à chaque coté des mâchoires. Moschus , Chevroiain , ou Musc. Point de cornes ; des dents canines solitaires ; les supérieures saillantes. Cervus , Cerf. Des cofties solides , rameuses , tombant chaque année ; point de dents canines. £88 M À M Capra , Chèvre. Des cornes creuses , redressées , persis- tantes; point de dents canines. Ovis, MoiitonAies cornes creuses, dirigées en arrière, et tournées en dedans ; point de dents canines. Bos, Bœuf. Des cornes creuses, dirigées en avant , et point de dents canines. Parmi les belluœ , on trouve quatre genres : Equus, Cheval , qui a six dents incisives à chaque mâ- choire. Hippopotamus , Hippopotame , qui a quatre dents incisives à chaque mâchoire. Sus, Cochon, qui a quatre dents incisives supérieures et six inférieures. Rhinocéros , Rhinocéros , qui a deux dents incisives à chaque mâchoire. Enfin les cetœ ouceïacées comprennent quatre genres : Monodom, Narval, quia deux dents longues , avancées en forme de cornes , à la mâchoire supérieure. Baljena , Baleine , qui a des dents à la mâchoire supé- rieure d'une suhstance analogue à la corne. Physeter, Cachalot, qui a des dents osseuses , mais seu- lement à la mâchoire inférieure. Delphinus , Dauphin , qui a des dents osseuses à chaque mâchoire. Actuellement il convient de parler des autres naturalistes qui ont, écrit dans l'intervalle de la première à la douzième et dernière édition du Syslema Naturœ, puhliée par Linnœus en 1766. Parmi les méthodistes , on trouve d'ahord Klein , qui , rival déclaré de Linnœus , entroit toujours en lice contre lui. 11 publia , en 1761 , son Quadrupedum disposilio brevisgue historia naturalis. Dans cet ouvrage , les mammifères sont di- visés en deux ordres : les ongulés , qui ont le pied terminé par un ou plusieurs sabots ; et les onguiculés, qui ont des doigts. Les premiers renferment cinq familles : Monochiles , qui n'ont qu'un sabot, cheval. Dichiles, qui ont deux sabots , taureau , bélier, loue , cerf , porc. Trichiles , qui ont trois sabots , rhinocéros. TétracMles , qui ont quatre sabots , hippopotame. Penlachiles , qui ont cinq sabots , éléphant. Les seconds renferment également cinq familles : Didactyles, qui ont deux doigts à chaque pied, chameau et aï. M \ M 489 Tiidactyles , qui ont trois doigts aux pieds de devant , pa- resseux et iamandua. Téirudactyles , qui ont quatre doigts aux pieds de devant, tatou e( agouti. Pentadactyles , qui ont cinq doigts aux pieds de devant , lièvre, rat , belette , hérisson , chien , loup , renard , coati , chat , ours , glouton , singe. Arromalopèdes , qui ont cinq doigts réunis par une mem- brane , loutre , castor, vache marine, phoque , lamantin. Immédiatement après Klein, vint Brisson , qui, en 1756, publia un ouvrage intitulé le Régne animal divisé en onze classes , dans lequel les mammifères sont distribués en dix-huit ordres, et renferment quarante-deux genres. i.° Les quadrupèdes qui n'ont point de dents, le fourmilier et le pholidole ou pangolin. 2.0 Ceux qui n ont que des dents molaires , le paresseux et Yarmadille ou tatou. 3.° Ceux qui n ont que des dents canines et molaires, Y élé- phant et la vache marine. 4- ° Ceux qui n'ont point de dents incisives à la mâchoire supérieure , et qui en ont six à l'inférieure, chameau. 5.° Ceux qui n'ont point de dents incisives à la mâchoire supérieure , qui en ont huit à l'inférieure , et dont le pied est fourchu, giraffe, bouc , bélier, bœuf, cerf, chevrotain. 6°. Ceux qui ont des dents incisives aux deux mâchoires , et dont le pied est un sabot , cheval. Ceux qui ont des dents incisives aux deux mâchoires , )ied fourchu , cochon. 8.° Ceux qui ont des dents incisives aux deux mâchoires , et trois doigts onguiculés à chaque pied , rhinocéros. g.0 Ceux qui ont deux dents incisives à chaque mâchoire, quatre doigts onguiculés aux pieds de devant , et trois à ceux de derrière, cabiai. 10. ° Ceux qui ont dix dents incisives (1) à chaque mâchoire, quatre doigts onguiculés aux pieds de devant, et trois à ceux de derrière , tapir. ii.° Ceux qui ont des dents incisives aux deux mâchoires , et quatre doigts onguiculés à chaque pied , hippopotame. 12.0. Ceux qui ont deux dents incisives à chaque mâchoire , et les doigts onguiculés, porc-épic, castor, lièvre , lapin , écu- reuil , loir , rat , musaraigne et hérisson. (1) Caractère faux, puisque les tapirs ont seulement s'rx incisives* à chaque mûchoire. et le pu 4go M A M i3.° Ceux qui ont quatre dents incisives à chaque mâchoire, et les doigts onguiculés , singe , ivussette. i4~° Ceux qui ont quatre dents incisives à la mâchoire su- périeure , six à l'inférieure , et les doigts onguiculés , maki , chauve- souris. i5.° Ceux qui ont six dents incisives à la mâchoire supé- rieure , quatre à l'inférieure , et les doigts onguiculés , phoaue. i6.° Ceux qui ont six dents incisives à chaque mâchoire , et les doigts onguiculés, hyène , chien , belette , blaireau , ours , chat et loutre. 17. ° Ceux qui ont six dents incisives à la mâchoire supé- rieure , huit à l'inférieure , et les doigts onguiculés , taupe. 18. ° Ceux qui ont dix dents incisives â la mâchoire supé- rieure , huit à l'inférieure , et les doigts onguiculés , philandre. Aucun ouvrage d'une certaine importance sur les mam- mifères, ne parut pendant les années qui suivirent la publica- tion de ceux de Klein et de Brisson ; mais on trouve une grande quantité d'espèces décrites dans les voyageurs ou dans les recueils des sociétés savantes. Plusieurs naturalistes, phy- siciens , anatomistes ou médecins , méditèrent sur leur orga- nisation , et firent imprimer des dissertations physiologiques d'un grand mérite. Tous ces travaux, qu'il seroit»trop long de rapporter ici, seront mentionnes aux articles particuliers des espèces qui en ont été l'ohjet. Un an avant la mort de Linmeus , c'est-à-dire en 1777, Erxlehen publia un ouvrage intitulé : Systema regni animalis , qui peut être considéré comme la première partie d'une nou~ velle édition du Systema Naturœ. Cette édition très-perfection- née , soit relativement à l'établissement des genres , augmen-*- tés de dix ; soit relativement à la synonymie , qui est com- plète depuis Aristote ; soit enfin relativement à la cril que des espèces , qui est très-soignée , peut être mise entre les mains de tous ceux qui se disposent à l'étude de la Mamma- logie , et ne doit pas quitter celles du naturaliste le plus ins- truit , parce que cet ouvrage est celui qui renferme le plus de choses en un moins grand nombre de mots. Les genres nouveaux que Erxleben a introduits dans la science , sont : Papio , Cercopithecus, Cebus, Callitrix, faits aux dépens des singes; Lutra, séparé des fouines ; Ca- VI a , Glis (loirs); Spalax et DlPUS( gerboises ) , établis avec des rats ; Antilope , dédoublé des chèvres; et il rétablit le genre Hydrocuœrus, déjà fondé par Linuaeus dans la 6.me édi- tion du Systema Naturœ, mais abandonné par lui dans la i2m*. L'édition du Systema Naturœ, que Gmelin mit au jour en 1788, n'est qu'une informe compilation, où se trouvent réunis, sans critique, tous les objets nouveaux en histoire M A M 49, naturelle qui avoienl paru depuis la douzième. On peut la consulter pour se mettre sur la voie des recherches ; mais on ne doit eu faire usage qu'avec beaucoup de réserve, lorsqu'il est nécessaire de fixer son opinion, (b.) Mais,dès 1780, Gottl., Conrad., Christ., Storr, professeur, avoient publié, à Tubinge,une thèse sous le titre de Prodromus meihodi animalium , remarquable par l'esprit de méthode qui y règne, et surtout par le choix des bases de la classifica- tion. Nous devons la faire coimoitre , puisqu'elle a donné la direction que l'on suit encore daus la distribution méthodique des mammifères. Ces animaux sont d'abord partagés en trois phalanges: i.° les mammifères pourvus de pieds propres à la marche; 2.0 les mammifères dont les pieds sont en forme de nageoires; mais à doigts distincts , et 3.° les mammifères qui ont de vraies nageoires sans doigts apparens. La première Phalange se divise en deux cohortes : les * 'onguiculés et les ongulés. Les onguiculés se partagent en trois ordres, savoir: les primates , les rosores (rongeurs) , et les mutici. Les primates sont subdivisés en deux tribus : les ma- nuati ( qui ont des mains ), et les emanuati ( sans mains). Parmi les manuafi, on trouve trois seclions , savoir : i.° les palmaires, ceux qui n'ont de mains qu'aux membres an- térieurs, V homme', 2.0 les palmoplantaires , ceux qui en ont aux quatre extrémités , les singes , les makis ( qu'il appelle prosimia') , les procebus {lemur c.aiia, Linn ), les tarsius ou tarsiers, et les lemur (galéopitbèques de Geoffroy); 3.° les plantaires , ceux dont les pieds postérieurs sont seulement munis d'un pouce opposable , les didelphes et les phalangers. Parmi les emanuali , Storr distingue ceux de la première section qui appuient la plante du pied en entier sur la terre (plantigrades), savoir: les genres vesperlïlia , sorex ou musa- raigne, talpa, erinaceus , mêles ou blaireau, gulo ou glouton , meïlwora (blaireau d'Afrique), wrsws et nasua ou coati. Ceux delà seconde section qui marchenl sur l'extrémité des doigts ( digiti- grades) ont, lesuns,les ongles non rétractiles, ce sontlesgenres pwcyon ou raton , canis et hyœna ; les autres au contraire les ont rétractiles, ce sont les j élis ou chats. Ceux de la troi- sième section marchent aussi sur l'extrémité des doigts, mais sont remarquables par la forme très-allongée de leur corps qui leur a fait donner le nom d'animaux vermiformes; ce sont les vif erra ou mangoustes , les mustela ou martes , et les luira ou loutres. Les rosores ou rongeurs sont caractérisés par leurs deux incisives tranchantes supérieures et inférieures; et le maa- 4«)2 M A M que de canines ; ils sont divisés en neuf genres , savoir : hyslrix ou porc- épie , castor, mus , glis , sciurus, lagomys , caria , -prucaria ( daman ) , et lepus. Les mutiques (mutici) sont les mammifères onguiculés auxquels il manque une ou plusieurs sortes de dents (tou- jours les incisives ) , même qui n'en ont point du tout ; et dont les ongles sont robustes : ce sont les bradypus ou paresseux , les caiuphracius ou tatou , les pholiduius ou pangolins, et les myrmecophaga ou fourmiliers. Ici se termine rénuméralion des mammifères propres à la marche , dont les doigts sont armés d'ongles proprement dits. Ceux qui ont les doigts garnis de sabots ou les ongulés sont partagés en trois ordres : i.° les jumenta qui n'ont qu'un seul sabot, tels que les animaux du genre equus ; 2.0 les PECOra qui en ont deux , tels que les genres camelus, giraffa, aries, antilope, laurus , ce/vus et moschus ; 3.° les BELLUjE qui ont plus de deux sabots à chaque pied ; ce sont les genres sus, hydrochœrus ( le cabiai ), rhinocéros , elephas , et hippopotarnus . La seconde Phalange, ou celle qui renferme les mam- mifères à pieds modifiés en nageoires, comprend les genres phoca, rosmarus ou morse , trichecus ou dugong , et manulus ou lamantin. Enfin la troisième Phalange, celle des mammifères à vraies nageoires , comprend seulement les genres delphinus^ diodon(monodon) de Linnœus , physeter et balœna. Boddaert , médecin et sénateur à Flessingue, publia , en 178S , le premier volume de son Elenchus animalium qui renferme un Gênera et un Spe des matnmalium. Le nombre des mammifères indiqués dans celle méthode est assez considé- rable , mais la synonymie des espèces est loin d'être épurée. Nous nous contenterons de donner ici un simple tableau de la classification suivie dans cet ouvrage. I. MAMMIFÈRES TERRESTRES a. Maki (Prosimiù), Lemur, ( Terrestria). Mammifères onguiculés. Linn. 3. Loris ( Tardigradus). B. Onguiculés; ongles longs. A. Quadrumanes {r/uadrumanià). 4 Bradype {Brac!:fus) 5. Chauve-souris {l'espertiHo). l. Singes prop. dits 6 Tatoa rj)asypusy (Simia) n_ Pangoli,, (Munis) ; P/w/iu'o- t. Papions (Papio). îus y Brlss. î. Singes. < c> Gue,,ons {Cerco- g. Fourmilier {JiTynnecopltaga). piihecus) . D. Sapajous {Ccbus). I*. Mammif. carnassiers (Fcrœ)- E. Sagouin ( CalU- ç# Didelphe {Didelphis). iïri*> 10. Ours (Ursus). M A M 433 il. Mêles {Ursus , Linn.) 3o. Antilope {Antilope). 12. Mangouste (Vh-crra). 3i. Chèvre {Hircus), Capra , Lj i3. M-nrtr (Hta'sfela). 3a. Mouton (0r/r). M- Chat (M»//.). 33. Bœuf (ZÎVf). i5. Hyène {Hyœna) 3 j. Chameau {Camclus). l6. Chien {Canis). \ . Ungulés non ruminons. III. Mammif. rongeurs (Glires), r.. 35. Cochon (Jaj). i3. CabîaH [Cwe). 3 T ir ,n drochants)% IQ. liât ( //v.r). 2'Q -r,,'. »* ,z,». ' x /> i • /r^. . 30. lihmoceros {Rhinocéros} ao. Gerboise Vi), 3 E!é hant (^U 2i. Ecureuil {Sciurus). y r ,... ■ 22. Ltvîr {Myoxus). H. MAMMIFÈRES AQUATIQUES 23 )J?usar^Sn? ^Wx)- CAquafflo). 24. Taup: {Ta pu). v ' ' 25. Porc-upic {Hyslrix). 40. Hippopotame {Hippopota- 26. Hérisson {Erinaceus). mus) IV. Mammif. ruminons (Rumi- 4i. Castor {Cas/or). 4a- Loutre {Lutra). naDt,a) 43. Morse (Rosmarus). 27. Chcvrotain {Tnigulus), Trios- 44. Phoque et Dugong {Phoca). chus, Linn. 4~>. Lamanùu{Marjafi)Tricoecust 28. Giraffe {Cnmelopardalis). Linn. 29. Cerf {Cerf us). "V icq-dAzyr, dans son Système anatomique des animaux, pu- blié en 1792, donna aussi une classification des mammifères; mr.is ce travail n'a généralement pas été suivi. Les quadrupèdes sont divisés en quinze classes et en 38 genres. i.re 6/asse PÉDIMANES (pedimani); genres : singes (subdivisé en pithécicns, c.ercopithéciens , sagouins et sapajous') , makis, loricans , tarsiens. 3.c 67. Rotsgeurs {rodenies); genres : sciuriens, écureuils vo- lans,g/i riens, murins ou rats, surmurins ou agoutis, essonllés ou rat-taupes, planiqueues ou castors, sau- teurs ou gerboises , double-dents ou lièvres , épineux renfermant les porc-épics et les hérissons. 3.e 67. Alie-pieds (pie/opodii) ; genre : chaude-souris. 4-e 67. Taupins (talpii); genre : taupes. 5.e 6/. Soriciens ( soricii ) ; genre : musaraignes. 6.e 6/. EdentÉs (edenlati) ; genres : paresseux (pigri), cuirassés ou ta/ows ( loricati) , fourmiliers ( myrmeco- phagij, écailleux ou pangolins (squammei). p* Cl. Carnivores; genres : oursiniens , mustéh'ns, ichneu- mons ou mangoustes, /e//as ou chats, hyœnins, ca- nins ou chiens, et loutiins. 494 M A M 8.e Cl. Empêtrés ( iwoluW); genres : phocins ou phoques (divisé en phoques sans conques aux oreilles , et phoques avec une conque); manatins ou lamantins, rosmariens Ou morses (comprenant aussi le dugong). g.e Cl. Chevaux d'eau {hippopotamii) ; genre : hippopotame. io.e Cl. ElÉPHANTINS ( elephantini) ; genre : éléphant. ii.e Cl. Tapiriens (iapirii); genre : tapir. i2.e Cl. Rhinocéros (rhinoccroii ) ; genre : rhinocéros. i3.e Cl. Porcins (porcini); genre : cochon. i4-' Cl. RuMlNANS {ruminantes); genres : branchus (les cerfs) ; cornus (ce genre se subdivise en ossicornes ou gi- raffes, unicornes, cavicornes, spiricornes, lyricornes, tous appartenant au genre des antilopes , hirca- niens ou chèvres, aumailles ou bœufs, coupeurs ou chevrotains , et camélins ou chameaux ). î5.' Cl. SolipÈdes (solipedes); genre -.cheval. Une foule d'espèces établies sans critique, sont rapportées à ces genres avec des noms plus ou moins bizarres , presque tous imaginés par Vicq-d'Azyr. Quelques années plus tard parut, en allemand, le Manuel d'Histoire naturelle de Blumenbach, professeur à Gottingue, dont on doit une traduction française à M. Soulange-Artaud. Les mammifères y sont ainsi distribués : Ord. I.er Bimanes, Bimanes. L'homme avec deux mains. IL» Quadrumanes, Qua- Animaux qui ont quatre mains; dtumana. les singes, les babouins, les cer- copithèques et les makis. III. « Chiroptères, Chirop- Les mammifères doni les pieds fera. de devant sont recouverts de membranes qui servent au vol; les chauve-souris. — — IV.« FissiPÈDES ou DlGlTÉS, Mammifères à doigts libres aux Digitata. quatre pieds. Crt ordre se divise d'après la différence des dents, dans les trois familles suivantes. A. Fissipèdes rongeurs , Gli- Les dents semblables à relies des res. souris et des rats; les écureuils, les loirs, les marmottes, les ta- biais, les gerboises, les lièvres, les porc-épics. B, Fissip. carnassiers, Fera. Les animaux carnassiers pro- prement dits, et quelques autres genres dont les dents sont sem- blables; les hérissons, les musa— M A M 495 C. Fisàj|p. édentés, Bruta. - V.« SolipÉdes , Solidungula- - VI. « Bisulces , Bisulca. - VII. e Onguiculés, Multun- gula. -—— VIII. « Palmipèdes. A. Palmipèdes rongeurs, Glires. B. Palmipèdes carnassiers , Fera. C. Palmipèdes édentés, 2?/-a- ta. — IX.e Cétacés. raignes , les taupes , les didelphes, les civcltes, les belettes, les ours, les chiens , les lions. Sans dents ou au moins sans in- cisives ; les paresseux , les four- miliers, les pangolins , les tatous. Les chevaux, etc. Les animaux ruminans ou à pied fourchu. Animaux le plus souvent très- grands, informes, dont le corps est couvert de soies ou de quelques poils rares, et qui ont ordinaire- ment plus de deux sabots à cha- que pied; les cochons, le tapir, les éléphans, les rhinocéros et les hippopotames. Mammifères à pieds nageurs , divisés encore en trois familles , d'api es la différence deleuri dents. Le castor. Les phoques, les loutres. Les ornithorhynques, les mor- ses, le lamantin. (Ce dernier forme la transition aux mammifères du dernier ordre.) Baleines, etc. M . Cuvier ne publia qu'en l'an 6 de la république fran- çaise (1798), son Tableau élémentaire des Animaux. Cet ou- vrage renferme les bases de la classification qu'il a depuis développée dans son Anaiomie comparée et dans son Règne animal, et ces bases ont les plus grands rapports, ainsi que le dit lui-même le savant professeur, avec celles que Storravoit posées dans son Prodromus methodi animalium. Les chan- gemens et les subdivisions des genres sont le résultat d'un travail qui lui est commun avec M. Geoffroy. L'histoire de V homme , dans celte méthode, forme un chapitre isolé. La plupart des grands genres de mammifères se rapportent à ceux de Linnseus. Us sont ainsi distribués. Quadrumanes (ou mammifères à quatre mains). Genres: SINGE subdivisé en orangs, sapajous , guenons, macaques., babouin et alouatte; maki, subdivisé en makis propre- ment dits, indris , loris , galagos et tarsiers. £96 M A M Carnas- A. Chéiroptères. Genres : chauve-souris, subdi- SIERS. visé en roussettes, chauve-souris proprement diles , rhinoloplies, phyllostomes, noctilions; GALÉopituèque (Lemur volaris , Linn. ) B. Plantigrades. Genres : hérisson, divises en hé- rissons proprement dils , et tenrecs , Musaraigne, TAUPE, ours, partagé en ours proprement dits, blaireaux, coatis , râlons , kinkajoux , mangoustes. C. Carnivores ou digitigrades. Genres : marte partagé en loutres, martes , moufettes , chat , CHIEN , divisé en chiens proprement dits , et hyènes , CIVETTE. D. Pédimanes, qui ont le pouce du pied de derrière écarté et opposable, et dont les petits naissent avant terme, Genres : didelphe partagé en sari- gues, dasy ures, phalangers et kanguroos. Rongeurs. Genres: porc-épic, lièvre, divisé en lièvres pro- prement dits, et pikas ou lagomys , daman, cabiu divisé en cahiais proprement dits , et agoutis, castor , Ecureuil partagé en polatouches ; écureuil propre - ment dits , et aye-aye ; Rat subdivisé en Marmottes', campagnols, rats proprement dits, hamsters, rats-taupes , gerboises , loirs et ondatras. Edentés ou qui n'ont point de dents incisives. Genres : four- milier, divisé en fourmi Hier s proprement dits , fourmi- liers épineux {echidnd); fourmiliers écailleux oapangotins, ORYCTÉROPE, TATOU , PARESSEUX. Kléphans. Genre : éléphant. Pachydermes ou mammifères à sabots , qui en ont plus de deux à chaque pied, et qui ne ruminent pas. Genres : cochon , tapir , rhinocéros, hippopotame. Ruminans ou mammifères à deux sabots. Genres .* chameau divisé en chameaux proprement dits, et lamas, CHÈvro- TAIN,CERF, GIRAFFE, ANTILOPE, CHÈVRE, BREBIS, BŒUF. Solipèbes ou mammifères à un seul sabot. Genre : cheval. Amphibies à doigls réunis par une membrane commune. Genres: phoques, morse (renfermant le morse et le dugong), LAMANTIN. » Cétacés. Genres: dauphin, cachalot, baleine et nar- whal. Deux ans après , parurent les deux premiers volumes de VAnaiomie comparée , auxquels étoient joints des tableaux synoptiques de toutes les classes d'animaux. Celui des înam- M A M ig7 mifères reproduisent la classification que nous v-enons de dé- tailler, à quelques modifications près, dont voici les prin- cipales. L'homme y forme Tordre des Bimanes, Les Ga- léopituÈques composent une famille à part, intermédiaire aux chauve-souris et aux hérissons. Le genre des Musarai- gnes est subdivisé en quatre , savoir : les musaraignes pro- prement dites, les desmans, les chrysochlores (i) , elles scalopes. Les Civettes prennent place entre les martes et les chais. Les Kanguroos passent des pédimanes dans les rongeurs. Les On- datras sont rapprochés des campagnols. Les Paresseux ou bradypes, forment sous le nom de tardigrades un ordre particu- lier intermédiaire entre les édentés et les pachydermes. Les Eléphans rentrent dans ce dernier ordre , ainsi que le Daman. Les Lamantins sont classés en tête des cétacés. En l'an 12 (1804.), je publiai dans le 24. e volume du Dic- tionnaire d'Histoire naturelle , un tableau méthodique des mammifères, principalement basé sur les classifications de MM. Storr et Cuvier , et dans lequel je distinguai des fa- milles naturelles, qui, à bien considérer, n'étoient, comme la plupart des familles qu'on a établies en zoologie, que les genres mômes de Linnseus. Voici un tableau de cette méthode. Section I.re — Mammifères onguiculés, première Division. — Les trois sortes de dents. Ordre i.er Bimanes. Genre : homme , homo. — 2.e Quadrumanes. — Fam. 1. Singes. Genres : Orang, pithecus , Cuv. ; sapajou, callitrix , Cuv.; * (2) saki pithecia, Nob. (genre nouveau.); * sagouin, sa goin7 Lacép.; guenon, cereppithecas, Erxl. ; magot, cynoce- ^//a/i/5,Cuv.;*pongo,/)on^o,Lacép.; babouin, papio, Cuv. ; alouatte , cebus , Erxl. — Fam. 2. Lémuriens oumakis. Genres : maki, lemur, Linn. ; indri, indri , Geof. ; loris", foras , Geoff.; galago , galago, Geoff. ; tarsier, tarsius, Storr. — 3.e Carnassiers. — 1 .er Sous-ordre. Chéiroptères. — Fam. i.re Galéopithéciens. Genre : galéopithèque, ga- leopithecus, Geof. — Fam. 2. «Chauve-souris; genres: ptérope, pieropus, Erxl.; vespertilion , vesperiilio , Linn.; nyetère, nyeterus, Geof.; rhinolophe, rhinolo- phus, Geoff.; phyllostome, phyllostoma, Geoff.; noc- (1) Ce genre a été formé par M. Lacépède. (2) Tous les genres doutle nom est marqué d'un astérisque n'étoient point établis lors de la publication du Tableau élémentaire et de f Ana- >nu'e comparée de M. Cuvier. XY11I. 32 498 M A TNT tilion, noctillo, Geoff. — 2. e Sous-ordre. Plantigrades. — Fam. ire Echinéens. Genres : hérisson, erina- ceus, L.; tenrec, lenrec, Cuv. — Fam. 2.e Soriciens. Genres : musaraigne, sorex, L. ; desman, mygale, Cuv.; scalops, scalops, Cuv.; chrysochlore , chtyso- chloris, Lac. — Fam. 3.e Talpiens. Genre : taupe, talpa, Linn. — Fam. 4e Oursiniens. Genres :ours, ursus, Linn. ; blaireau, taxus , Cuv. (mêles , Storr) ; raton, procyon, Storr; kinkajou, Cuv.; coati, nasua, Storr. — 3.c Sous-ordre. Carnivores ou digitirades. — Fam. i.re Mustélins , G.*; suricate , suricata, Nob. (genre nouveau); mangouste, ichneumon, Geoff. ; marte, muslela , Linn. ; moufette , mephitis, Cuv. ; loutre, luira, Erxl. — Fam. 2.e Félins. Gen- res : chat,yê/« , L. ; civette, vwerra, L. — Fam. 3.e Cynosiens. Genres: hyène, hyena, Cuv; * fennec, fennecus, Nob. (genre nouveau); chien, canis , L. — ^Sous-ordre. Pédimanes. Genres: sarigue ou di- delphe , didelphis, L. ; dasyure, dasyurus, Geoff.; * péramèle , perameles, Geoff. ; wombat , wombatus , Geoff. ( genre douteux ) ; phalanger , phalangista , Geoff. ; coescoes , coesçoes , Lac. n.e DIVISION. — Absence d'une sorte de dent au moins. — 4~e Rongeurs. [Genres anomaux ; kanguroo , kangurus , Cuv.; *potoroo, potorous, Nob. (genre nouveau); * phascolome, phascolomys, Geoff.; âye-âye, cheyromys , Geoff.] — Fam. i.reSciURiENS. Genres :polatouche, pteromys, Cuv.; écureuil, sciurus, Linn. — Fam. 2.e Gliriens. Genres :gerboise, dipus, Gm. ; * gerbille gerbillus, Nob. (genre nouveau); loir, myoxus, Gm. — Fam. 3.e Cricetins. Genres : marmotte , arctomys, Gm. ; hamster, cricetus , Cuv. campagnol, aivicola, Cuv. — Fam. 4-.e Essorillés. Genres : talpoïde, tal- poïdes, Lac. ; * aspalax, aspalax , Nob. ( genre nou- veau).— Fam. 5.e Murins. Genres : rat, mus, Linn. — Fam.S.& Planiqueues. Gen. : ondatra, ondatra, Cuv.; castor, rester, L. Fam. j.e AclÉIDIENS. Gen.: cabiai, hydrochœrus , Erxl.; agouti, cav/a,Linn. — Fam.S.6 Léporins. Genres : lièvre, lepus, L.; pika, lagomys , Cuv. — Fam. 9e Hystrfciens. Genres : porc-épic, hystrix, et coè'ndou, coendus, Lac. — 5.e Monotrèmes, Geoff. Point de dents implantées ; un cloaque, des os marsupiaux , etc. Genres : * orni- thorhynque , ornithorliynchus , Home ; cchidné , echidna, Home. M A M 499 — 6e. Edentés. — Fam. i.reMYRMÉC0PHAGES. Genres : pan- golin, Canis, Linn. ; fourmilier, myrmecophaga , L. — Fam. 2.c OryctÉriens ; oryclérope , oryeteropus , Geoff ; tatou, dasypus, Linn. — Fam. 3* Tardigrades. Genres : bradype, irudypus , Linn.; *mégathère, megaterium, Cuv. Section II.e — Mammifères a sabots. — j* Pachydermes. Plus de deux doigts et de deux sabots à chaque pied ; animaux non ruminans. Genres : élé- phant, elephas, Linn.; tapir, tapirus, Gm ; * palœo~ therium , Cuv. ; rhinocéros , rhinocéros , L. ; daman, hyrax, L. ; hippopotame, hippopotamus, Linn. ; co- chon, sus, Linn. ; * anoploiherium, Cuv. — 8.e Ruminans. Pieds à deux doigts et deux sabots. Ani- maux ruminans. — i.re Section. Point de cornes ni de bois, les trois sortes de dents. Genres : chameau , ca— melus, Linn.; lama , lama, Cuv. ; chevrotain , mos- chus , Linn. — 2.e Section. Des cornes ou des bois. Genres : cerf, ce/vus , Linn. ; giraffe, camelopardalis, Linn. ; antilope , antilope, Erxl. ; chèvre, capra, L. ; brebis, ovis , L. ; bœuf, bos, L. — g.e Solipèdes. Un seul doigt à chaque pied. Animaux non ruminans. Genre : cheval , eauus, Linn. Section III. e — Mammifères a nageoires. — io.e Amphibies. Point d'éoents. Genres : phoque, phoca , Linn. ; morse , trichecus , Linn. ; dugong , dugong Lac. ; lamantin, manatus , Lac. — i i.e Cétacés. Des èoenis. Genres : dauphin , de/phinus, L. ; , cachalot, phvseler, Linn. ; narwhal, monodon, Linn.; baleine , balœna , Linn. Entre cette époque de i8o4 et l'année 1811, on découvrit beaucoup d'espèces de mammifères, dont plusieurs, très-. remarquables, servirent à établir des genres nouveaux. La plupart provenoient des collections formées dans le voyage aux Terres Australes, par MM. Péron, Lesueur et Lesche- nault; d'autres avoient été recueillies en Egypte, par M. le professeur Geoffroy. Ce savant avoit suivi nos armées à Lis- bonne, et recueilli de précieux objets, qui, sans cet événe- ment, seroient toujours restés inconnus. D'Azara , dans le même intervalle de temps, avoit publié son excellent ouvrage intitulé : Essai sur V Histoire naturelle des Quadrupèdes du Para- guay. Les membres de la Société linnéenne de Londres 5oo M A M avoient fait connoître plusieurs espèces nouvelles ; les Annales du Muséum étoient remplies de monographies intéres- santes dues aux travaux assidus des professeurs de cet éta- blissement national ; et entre autres , M. Cuvier avoil mis au jour les plus grandes parties de ses recherches sur les quadrupèdes fossiles , et M. Geoffroy sa nomenclature des chéiroptères. M. de Humboldt avoit publié son recueil d'Ob- servations zoologiques, etc. Dans cet état de choses il falloil placer, dans un système complet, le résultat de toutes ces nouvelles recherches ; c'est ce qu'entreprit llliger, jeune na- turaliste prussien, mort récemment. Ce zoologiste publia en 1811, une classification des mammifères et des oiseaux, sous le litre de Prodromus systemalis mammalium et avlum, qui se fait remarquer surtout par la netteté et la précision des carac- tères génériques , et particulièrement par l'ordre qui règne dans l'énumération de ces caractères. Il s'en faut néanmoins que l'on puisse louer également les motifs qui ont guidé ce naturaliste dans la formation des familles et des ordres. En les fondant le plus souvent sur des remarques de peu d'importance, il ne paroît pas avoir été pénétré du principe si heureusement découvert et si habi- lement mis en pratique par M. Cuvier, la subordination des caractères. Quant à sa nomenclature , nous nous croyons aussi fondés à lui faire le reproche d'avoir trop souvent changé des noms reçus depuis fort long-temps , pour leur en substi- tuer d'autres, tirés du grec , qui ne font que surcharger la mé- moire , en portant de la confusion dans la synonymie, sans faire avancer la science d'un seul pas. Il divise la classe des mammifères en quatorze ordres , trente- neuf familles et cent-vingt-cinq genres , de la manière suivante. Ordre I.er — Erecta (Droits). Cet ordre correspond à celui des bimanes de nos méthodes. Fam. i.ere Erecta. Genre : homo (homme). Ord. II. — Pollic,\ta (porte-pouces). Cet ordre correspond à ceux des quadrumanes et des pédimanes. v Fam. 2. Quadrumana (les singes). Genres : simia (orang) ; * hylobates (1) (gibbon ) ; * lasiopyga (doue ou py- gatrix de Geoffr.) ; cercopithecus (guenon) ; cyno- cephalus (babouins et mandrills) ; * colobus (sim. po- lycomos, Schr. et ferruginea , Shaw.) ; atèles (aleles , Geoff); * mycetes (alouattes ou hurleurs ) ; pithecia (sah\ Desm.) ; aolus (aote de Humboldt); callithrix (sapajous) ; hapale (sagouin , Lacép. ; ouistiti , Cuv. ) (1) Les nouveaux genres d'illiger sont indiqués par un aste'ris que V A M soi Fam. 3. Pmsimii (les makis). Genres : lichanotus (indris, Geoff.) ; lemur (makis) ; * stenops (loris paresseux, nycticèbe , Geoff.). Fam. 4-- Macroiarsi (les tarsiens, Vicq d'Az.). Gen. : tar- sïus (tarsier) ; otolicnus (galago). Fam, 5. ZqoWaf/v/tf (doigis-longs). Gen. : cheïromys (aye- aye, Geoff.). Fam. 6. Marsupialia (marsupiaux). Gen. : didelpbys (di- delphe ou sarigue) ; * chironectes ( dideîphe oyapock ) ; thylacis (péramèle , Geoff.); dasyurus (dasyure , Geoff.); amblolis (cvombal); balantia (coescoes. Lac. ; phalanger , Cuv.) ; phalangista (phalangers vo- luns) ; phascolomys (phascolome , Geoff.) Ord. III. — Salientia (sauteurs). jFW. 7; salientia. Gen. : hypsiprymnus (potoruo , l)esm.) ; halmaturus (kan- guroo) ; Ord. IV. — Prensiculantia ( mammifères rongeurs ), Fam. 8 , marropoda , ( macropodes ). Genres: dipus (gerboises) ; pedetes (gerboises du Cap ou helamys de M. Fréd. Cuv.); meriones (gerbillc, Desm.). Fam. g. Agilia (agiles). Gen. : myoxus (loir); * lamias (sa'urus strialus , Linn.) ; sciurus (écureuil) ; pteromys ( écureuil volant ou polatouche ). Fam. 10. Murina (murins). Gen. : arctomys (marmotte); cricetus (hamster) ; mus (rat) ; spalax (talpoïde , La- cép. ; aspalax , Nàb.) ; * balhyergus ( taupe du Cap , de Buff.) Fam. 11. Cunicularia (fouisseurs). Genres : georycbus (lemming) ; hypudœus (campagnol , Cuv.) ; fiber (on- datra). Fam. 12. Palmipeda (palmipèdes). Gen. : bydromys (by- dromys , Geoff.) ; castor (castor). Fam. i3. Aculeata (épineux). Gen. : byslrix (porc-èpic etcoendou): lonchères (ecbimys , Geoff.). Fam. i4> Duplicidentata (doubles dénis). Gen.:lepus (liè- vre) ; lagomys (pikà). Fam. i5. Subungidata ( subungulcs ). Gen. : c œlogenus (paca , Fr. Cuv.);, dasyprocla (agouti) ; cavia (co- chon dinde ou cobaye, Cuv.) ; bydrochœrus (cabiui) Ord. V. — Mûltungula (mammifères à plusieurs sabols ou pacJi) dermes). 5o2 M A M Fam. 16. Lamnunguia(h sabots minces). Gen. : lipura (hy- rax hudsonius , Schreb.) ; hyrax (daman). Fam. 17. Proboscidea (proboscidiens). Gen. : elephas (èlé- phanf). Fajn. 18. Nasicornia (nasicornes). Gen. : rhinocéros (rhi- nocéros). Fam. ig. Obesa (informes). Gen. : hippopotamus (hippo- potame). Fam. 20. Nasuta (nasiques). Gen. : tapirus (tapir). Fam. 21. Seligera (porte-soies). Gen. : sus (cochon). Ord. VI. — Solidungula (mammifères à un seul sabot ou solipèdes). Fam. 22. Solidungida. Gen. : equus (cheval). Ord. VII. — BlSULCA (bisulccs ou ruminans). Fam. a3. Tylopoda ( tylopodes ). Gen. : camelus (cha- meau) ; auchenia (lama). Fam. 24.- Devexa (penchés). Gen. : camelopardalis ( girafe ). Fam. 25. Capreoli (les cerfs). Gen. : cervus (cerf) ; mos- chus (chevrotait!). Fam. 26. Cavicornia (cavicornes). Gen. : antilope (an- tilope ); capra ( les chèvres et les moutons); bos (bœuf). Ord. VIII. — Tardigrada ( mammifères tardigrades de M. Cuvier). Fam. 27. Tardigrada (tardigrades). Gen.: bradypus (bra- dypetridacty le ou aï); * cho\oe\>us (bradype didaclyle ou unau) ; prochilus (bradypus ursinus de Fermant , qui, suivant de nouvelles observations, doit être rapporté au genre des ours). Ord. IX. — Effodientia ( Ce sont les èdentés proprement dits , qui déchirent , avec leurs griffes, les habita- tions des termes , dont ils se nourrissent). Fam. 28. Cingulata (cuirassés). Gen. : * tolypeutes (les tatous à trois et à quatre bandes) ; dasypus (tatous à une, six , huit et neuf bandes). Fam. 29. Vermilinguia ( vermilangues ). Gen. : oryete- ropus (oryetérope ) ; myrmccopbaga (fourmilier) ; manis (pholidoie ou pangolins). M A M 5o3 Ord. X. — Reptaxtia (rampans ; monoirèmes de M. Geof- froy). Fam. 3o. Repiantia. Gen. : tachyglossus (échidné) ; orni- thorhynchus (ornithorhynque ou plalypus de Shavv) ; pamphractus (testudo squamata de Bontius. Cet ani- mal est une vraie tortue). Ord. XI. — Volitantia ( voltigeurs. Ce sont les chéirop- tères et les galéopithèques). Fam. 3i. Dermoplera (dermoptères). Gen. : galeopilhe- cus (galéopilhèque). Fam. 32. Chiroptera (chéiroptères. Gen. : pteropus ( rous- sette); * harpyia (céphalotes de M. Geoffroy) ; ves- pertilio ( chauve - souris proprement dites); nycte- ris. ( nyclere , Geoffr. ) ; rhinolophus ( rhinolophe , ejusd.) ; phyllostomus (phyllostome , ejusd.) ; noc- tilio (noctilion , ejusd.) ; * saccopteryx (vesperlilio Irp- turus , Gm.) ; dysopes (molosse , Geoffr.). Ord. XII. — Falculata (Ce sont les plantigrades et les car- nivores ou digitigrades de M. Cuvier). Fam. 33. Sabterranea (souterrains). Gen. : erinaceus {hé- risson) ; centetes ( tenrec); sorex ( musaraigne ) ; my- gale (desman) ; * condylura {sorex cristatus , Linn.) ; chrysochloris (chrysochlore) ; scalops (scalops) ; talpa (taupe). Fam. 34- Planligrada (plantigrades). Gen. : cercoleptes (kinkajou); nasua (coati) ; procyon (raton); gulo (glouton) ; mêles (blaireau) ; ursus (ours). Fam. 35. Sanguinaria ( sanguinaires ). Gen. : mégalotis (fennec); canis (chien) ; hyama (hyène): felis (chat) ; viverra (civeUe) ; ryzsena (suricate, Desm.). Fam. 36. Gracilia (grêles). Gen. : herpestes (mangouste) ; mephitis (moufette) ; mustela (marte) ; lutra (loutre). Ord. XIIL— Pinnipedia (pinnipèdes ou amphibies de M.Cu- vier). Fam. 37. Pinnipedia. Gen. : phoca (phoque ) : trichecus (morse). Ord. XIV. — Natantia (nageurs. Les cétacés). Fam. 38. Sirenia (sirènes). Gen. : manaias (lamantin) ; ha- licore (dugong) ; * rytina (lamantin de Steller). Fam. 3g. Cete (cétacés proprement dits). Gen. : balœna (baleine) ; ceratodon (nanvhal) ; ancylodon (anar- 5o4 V A M nak) : physcter (rarhalut) ; delphinus (dauphin) ; ura- nodoii (Jiypcroodon , Lac). Cinq années après la publication de l'ouvrage d'Illiger , c'est-à-dire, en 1816, M. Blainville publia , dans le Nou — veau Bulletin de la Société philomalhique, un Prudrome d'une nouvelle distribution systématique du règne animal , dans lequel les mammifères sont classés de la manière suivante. Singes du continent I.-r Degré \? ) d'organisation / /D **.*»■ q» Ordre: < (. P' découles. Quadrumanes? ancien , Pitheci , \ (Singes.) ^nouveau , Pitheci^. (Sapajous.) ^ Makis. Loris. LAye-Aye. ':ipon \ \ Pou pour le vol i\ l /* ÎV'O^SUCT II.- Degré : \ Carnassiers? ) ) S Çpour voler... / o j pour fouir ... \ < v pour nager.. . '- Degré: S I*0b«a^ ENTES? C AN.MHixp.riiaS< Galéopitheques. grimper. Tardigrades. Plantigrades. ( Omnivores. ) Digitigrades. (Carnivores. ) Insectivores. m.- En IV. "Degré: P.ONGEURS ?. Y.e Degré: Gravigbades i rVimpairs I Vl.° Degré: ^') \Ongui-ocradls ' i pairs. Asom/ • .Chéiroptères. • . Taupes. • .Phoques. Édentfs. r Cétacés. Grimpeurs. Fouisseurs. (Coureurs. ' Marcheurs. . EtÉrnAN*. f Pachydermes. (SoLirÈDES. non I\UM!NANS on Blutes. Ruminans. Sons-Classe II DlDEL?HEÇ. Lamantins, (i) 'Carnassieps. I Rongeurs. * ' 1 (pour fouir. . / c (pour nager.. .^echidnés. , < Ornithorynques. (i) Depuis la publication de ce tableau, M. de Blainville a reconnu m A M So5 Quoiqu'il ne soit joint à ce tableau aucune note explica- tive , il est facile de suivre la marche de son auteur. On voit que les organes de la génération lui fournissent ses premières divisions ; qu'ensuite il établit plusieurs groupes naturels d'animaux , fondés sur les caractères généraux que fournit l'ensemble de l'organisation ; et que dans chacun de ces groupes il distingue encore ( mais comme anomalies ) les modifications que le genre de vie, la nature des alimens, etc., ont pu apporter au type principal. M. de Blainville ajoute qu'il se pourroit que les refaces dussent former un degré d'organisation séparé , et qu'on devra peut-être faire des échidnés et des ornithorhynques , une sous-classe à part. C'est à la suite de ce même tableau que ce naturaliste fait connoître , pour la première fois, sous le nom de phascolarcios , un quadrupède de la Nouvelle-Hollande , très- singulier par ses formes , et que les sauvages de ce pays appellent colak ou Koai.a ( V. ce dernier mol. ) Enfin , la dernière classification des mammifères qui ait été publiée, est celle de M. Cuvier, dans son important ouvrage , intitulé ( le Règne animal distribué suivant son organi- sation ). Elle ne diffère qu'en peu de points de celle qui fait partie des tables jointes au second volume de Y Anaiomie comparée. Les principaux eban^emens sont les suivans : Les carnassiers , au lieu d'être divisés en chéiroptères , plantigra- des , digitigrades et pédimanes , le sont en chéiroptères , insecti- vores et carnivores. Ces derniers sont subdivisés en plantigrades, digitigrades et amphibies. On voit que Tordre des pédimanes est supprimé , et que les phoques ( qui appartenoier.t à l'or- dre des ampbibies) ont changé do place. Un ordre nouveau est créé , c'est celui des marsupiaux , il se compose de tous les animaux à bourse de l'Amérique et de la Nouvelle-Hol- lande , c'est-à-dire, qu'il comprend tous les pédimanes, plus les genres kanguroo , potoroous et phasrolome. Les rongeurs sont divisés en rongeurs à clavicules , et rongeurs sans clavicules. Les èdentés comprennent les tardi-rades , les èdeniés propre- ment dits , ethsmonotrèmes de Geoffroy malgré les rapports de ces derniers avec les marsupiaux. L'ordre des solipèdes est supprimé, et fondu avec celai des pachydermes. Les cléphans ne sont plus séparés de ces derniers animaux. Les ruminans sont partagés en deux sections ; ceux qui sont sans cornes , et ceux qui en sont pourvus. Les cétacés renferment défini- tivement, sous la dénomination Alierbivores , les lamantins, que les lamantins appai ienoieut au groupe des gravigrades , et dé- voient être couside're's dans ce groupe comme anomaux pour nager. Voyez Lamantin. 5o6 M A M les dugons et les ryiina ou lamantins de Steller , qni , jusqu'à Illiger avoient été réunis aux morses et aux phoques pour former l'ordre des amphibies, intermédiaire à ceux des solipèdes et des cétacés. Comme cette méthode est celle que nous suivons dans ce Dictionnaire , nous devons la faire connoître avec plus de détails que les précédentes que nous avons exposées rapi- dement, afin de donner les moyens de suivre pas à pas la marche et les progrès de la science. Nous choisirons un seul caractère (le plus saillant) pour chaaue ordre et pour chaque genre, afin de mettre à même de déterminer un quadrupède quelconque qui seroit présenté. Distribution méthodique des mammifères selon la méthode de M. Cuvier. A. MAMMIFÈRES ONGUICULÉS ou pourvus Jongles formés dune seule lame cornée qui ne couvre quune des faces du bout du doigt. Ordre I.er Bimanes. Corps disposé pour la station verticale. Animal vraiment bipède et bimane. Les trois sortes de dents. Genre : homme. Ordre II. Quadrumanes. Des mains aux quatre extrémi- mités , les trois sortes de dents. Fam. i. (i) Singes. Quatre dents incisives à chaque mâ- choire. -j- Singes de l'ancien continent ou Cafarrhins , Geoff. ; cinq mâchc- lières de chaque cote'; narines rapprochées. — Orang. Angle facial 65° ; point de queue. — Guenon. Angle facial 60 ° ; des abajoues, une longue queue. — Babouin. Museau plus allongé que celui des guenons , queue plus ou moins courte (2). (i)Dans ccDictionnaire nous appelons Familles les genres de M. Cu- vier, et Genres la plupart des subdivisions qu'il admet, et qui ont été crées comme tels par les auteurs. (2) M. C'jvier divise ses babouins ; i.° enmagols, point de queue; 2.0 en macaques , une queue plus ou moins longue, narines obliques à la face supérieure du museau ; 3.° en cynocéphales à museau allongé et comme tronqué au bout, semblable au museau des chiens; 40 en mindrills à museau de trente degrés et à queue très-courte ; et 5.° en pongos à longs bras et sans queue. Nous conservons le genre macaque des auteurs, et nous y réunissons les macaques proprement dits, et les magots de M. Cuvier. Nous gardons aussi, comme genres, les babouins (cynocéphales de M. Cuvier), les mandrills et les porrgos. M A M 5o7 -J-f Singes d'Amérique ou sapajous, plaiyrrhinicns , Geoff. ; six mà- chelieres (i) ; narines percées sur les côte's du nez. * Sapajous proprement dits; hèlopithequcs, Geoff.; queue prenante. — Alouaile ou Hurleur. Tête pyramidale , branches montantes de la mâchoire intérieure très-hautes. — Sapajou. Tête très-plate ; des pouces aux mains. — Alèle. Tête id. ; pouces de devant cachés sous la peau. — Callitrix. Tête id. ; des pouces aux mains ; queue poilue , très-peu prenante (2.) ** Sakis; geopilheques, Geoff. ; queue touffue, non prenante. — Sa ki. Tête ronde. *** Ouistitis ; arclopith'eqnes , Geoff. ; cinq dents molaires; ongles crochus, à l'exception de ceux des pouces. — Ouistiti (3). Fam. 2. Makis. Incisives en nombre différent de quatre à à l'une ou à l'autre mâchoire , ou du moins autre- ment dirigées que dans les singes. — Makis proprement dits. Six incisives inférieures pro- clives ; une longue queue. — Indri. Quatre incisives inférieures proclives ; point de queue. — Loris. Six incisives inférieures proclives ; point de queue (/J.). — Gaïago. Six incisives inférieures proclives ; tarses al- longés ; une queue. — Tarsier. Deuxpelites inc. inf.non proclives ; une queue. Ordre III. Carnassiers. Les trois sortes de dents ; jamais de main aux extrémités antérieures. Fam. 1. Chéiroptères. Un repli de la peau étendu entre les quatre pieds et les doigts. (1) A l'exception des ouisiitis qui n'eu ont que cinq comme les singes de l'ancien continent. (2) Nous joignons à cetle division les genres lagolriches de M. Geoffroy , à tête ronde , a angle facial de cinquante degrés . et à poils minces et frisés ; et ao/e de M. de Humboldt, caractérisé par des yeux Irès-grands presque cqntigus, et par des oreilles très-petites. (3) Nous n'adoptons pas le genre tamarin de ML Geoffroy. (4) M. Cuvïer comprend dans ce genre le loris grêle et le loris du Bengale. .M, Geoffroy les sépare, et (orme du second le lype d'un nouveau genre qu'il nomme nycticèbc. Nous adoptons ce genre. 5o8 M A M f Chauve-souris : bras , avant-bras et doigtsexcessivement longs, et formant de véritables ailes. * Mdchclicres à couronne plaie. — Roussette. Quatre incisives à chaque mâchoire ; un petit ongle à l'index. — Cephalote. Deux incisives; point d'ongle à l'index. ** Mticheliéres à couronne garnie de pointes aiguës. — Molosse. Museau simple ; deux incisives à chaque mâ- choire ; queue longue dépassant la membrane. — Nyclinome. Lèvre supérieure haute et échancrée ; quatre incisives en bas , deux en haut; queue libre en dessus de la membrane. — Slenodermes. Museau simple ; point de queue ; deux incisives enbaut, quatre en bas. — Nociition. Museau court et renflé , fendu , garni de verrues ; quatre incisives en haut , deux en bas ; queue courte et libre en dessus de la membrane. — Phyïïoslome. Une membrane en forme de feuille re- levée sur le nez; quatre incisives à ebaque mâ- choire , dont une partie de celles d'en bas sont re- jetées par l'accroissement des canines (i). — Mégaderme. Feuille du nez plus compliquée que dans les phyllostomes ; quatre incisives en bas , point en haut. — Rhinolophe. Nez garni d'une membrane et de crêtes en forme de fer à cheval ; quatre incisives en bas et deux très-petites en haut. — Nyctère. Chanfrein creusé d'une fossette longitudinale, quatre incisives supérieures se touchant, six en bas, oreilles non réunies. — Rhinopome. Une fossette moins marquée que dans les nyetères; narines au bout du museau avec une petite lame dessus; oreilles réunies ; queue dépas- sant la membrane. — Taphien. Une fossette au chanfrein; point de lame aux narines; deux incisives en haut; quatre en bas; queue libre au-dessus de la membrane. — Chauve- souris proprement dites. Museau simple ; oreilles séparées; quatre incisives en haut, six en bas. (i) M. Geoffroy a séparé rcccmmrnt des phyllostomes , une es- p< n> , cesp saricinus , Gin. , dont il forme son genre glossophage. V. PllYM-OSTOME. M A M 509 — Oreillard. Oreilles plus grandes que la tête, réunies comme dans les mégadermes et les rhinopomes ; dents des chauve-souris (1). ff Galeopithéques : doigts des mains tous garnis d'ongles tran- chons , et pas plus longs que ceux des pieds. — Galéopithèque . Fam. 2. Insectivores. Mâchelières hérissées de pointes; pieds courts non propres au vol ; plante de ceux de derrière appuyée en entier sur le sol. f Deux longues incisives en avant , suivies d'autres incisives et de petites canines plus courtes que les mâchelières. — Hérisson. Corps couvert de piquans au lieu de poils. — Musaraigne. Corps couvert de poils; point de trompe ; pieds propres à la marche. — Desman. Deux très-petites dents entre les deux grandes incisives d'en bas ; nez allongé en forme de trompe très-flexible. — Scalops. Dents des desmans ; nez des musaraignes ; mains des taupes. — Chrysorhlore. Dents des desmans; museau court; pieds de devant à trois ongles propres à fouiller la terre. j\ Quatre grandes canines e'carte'es, entre lesquelles sont de petites incisives. — Tenrec. Corps couvert de piquans ; pattes propres a la marche. — Taupe. Pattes antérieures courtes et larges, à doigls réunis, et armés d'ongles tranchans propres à fouir. F\um. 3. Carnivores. Six incisives à chaque mâchoire; molaires tranchantes (2) , jamais hérissées de pointes coniques. I.re Tribu. Plantigrades : marchant sur la plante entière du pied. — Ours. Trois grosses molaires entièrement tuberculeuses de chaque côté ; queue très-courte. (1) M. Geoffroy ajoute à ces genres celui qu'il appelle myoptère , et qu'il forme sur le rat-volant de Daubenton. Ses caractères sont : deux incisives à chaque mâchoire , nez simple , oreilles isolées , queue longue dépassant la membrane interfémorale. Illiger dislingue en- core le genre qu'il nomme saccopteryx , et Rafinesque celui qu'il ap- pelle alalapha. Voyez ces mots. (2) Entièrement tuberculeuse dans les ours seulement, et l'étan plus ou moins dans les gei^res voisins. 5io MA M — Raton. Six molaires , les trois postérieures tubercu- leuses , les antérieures pointues ; queue longue. — Coati. Queue et dents des ratons ; nez très-allongé et mobile. — Kinkajou. Cinq molaires , deux antérieures pointues , trois postérieures tuberculeuses; queue prenante. — Blaireau. Corps bas sur jambes; queue courte; une poche sous la queue, remplie d'une humeur fétide. — Glouton. Semblable au blaireau par le port; point de poche , mais un pli sous la queue ; dents assez semblables à celles des martes. II.e Tribu. Digitigrades : marchant sur le bout des doigts. — Marte. Pieds courts ; corps très-long , vermiforme , une seule molaire tuberculeuse au fond de la mâ- choire supérieure (i). — Chien. Deux molaires tuberculeuses, plates au fond de la mâchoire supérieure ; langue douce ; pieds de de- vant à cinq doigts , et ceux de derrière à quatre. — Civette. Deux molaires, idem ; langue garnie de pa- pilles cornées; une poche ou un enfoncement, sou- vent rempli d'une matière très-odorante , entre l'a- nus et l'organe de la génération (2). — Hyène. Màchelières très-grosses et coniques ; langue ► rude ; quatre doigts à tous les pieds ; une poche sous l'anus. — Chat. Mâchoires courtes; une petite molaire tubercu- leuse supérieure seulement ; ongles rétractiles; lan- gue rude. 111. e Tribu. Amphibies : pieds courts enveloppes par la peau ; en forme de nageoires; les postérieures dans la direction du corps. — Phoque. Quatre ou six incisives en haut, quatre en bas ; des canines pointues , moyennes. (1) M. Cuvier réunit les moufettes et les loutres aux martes. Nous continuons à se'parer ces deux genres. Les premiers de ces animaux se font remarquer par la longueur de leurs ongles de devant et leur queue touffue ; et les seconds, par leurs pieds palmés et leur corps très-bas sur jambes, moins effilé que celui des martes et des moufettes. (2) M. Cuvier laisse les mangoustes avec les civettes. Nous les séparerons. Le caractère distinct! f le plus saillant consiste en ce que l'anus est percé au fond de la poche dans les mangoustes , tandis qu'il est plus en arrière dans les civettes. C'est ici que nous plaçons notre genre suricate , qui ne diffère des mangoustes .qu'en ce qu'il n'y a que quatre doigts à chaque pied au lieu de cinq. M A M 5n — Morse. Deux énormes canines ou défenses supérieures; point d'incisives ni de canines inférieures. Fam. 4- Marsupiaux ou animaux à bourse. Naissance des petits , prématurée ; souvent une poche formée par un repli de la peau de l'abdomen dans les femelles; des os marsupiaux dans les deux sexes. * De longues canines et de petites incisives aux deux mâchoires ; poche des femelles manquant quelquefois. — Sarigues ou Didelphe. Dix incisives en haut, huit en bas ; pouce séparé aux pieds de derrière ; queue prenante (i). — Dasyure. Huit incisives supérieures ; six inférieures ; pouces postérieurs rudimentaires ; queue lâche. — Péram'ele. Dix incisives supérieures ; six inférieures; pouces postérieurs rudimentaires ; les deux pre- miers doigts réunis par la peau jusqu'aux ongles (2). * Deux longues incisives inférieures proclives, tranchantes yar leur hord externe; six incisives supérieures; canines supérieures lon- gues; inférieures très-courtes ; pouce des pieds de derrière très- séparé ; les deux premiers doigts réunis jusqu'aux ongles. Une poche dans les femelles — Phalanger. (3) *** Mêmes caractères; point de pouce postérieur ni de canines in- férieures ; pieds de derrière allongés ; queue forte , non pre- nante. — Potoroo (Potorous , Nob. ; hypsiprymnus, Illig. ) *■*** Mêmes caractères ; point de canines du tout; pieds postérieurs et queue très-robustes. — Kanguroo (Kangurus , Geoffr. ). ■**** Deux longues incisives sans canines à la mâchoire inférieure; deux longues incisives au milieu de quelques petites sur les (1) Nous séparons, avec Illigcr, du genre didelphe, Poyapock ou petite loutre de la Guiane de Buffon , dont les quatre pieds sont palmés. 11 constitue le genre Chironectes. (2) Nous plaçons ici le genre lsoodoa établi par M. Geoffroy dans son cours de l'année dernière , et qui est ainsi caractérisé : dix inci- sives supérieures , huit inférieures ; quatre doigts aux pieds de der- rière, dont les deux antérieurs réunis comme dans les péramèles. (3) Nous séparons les phalangers-volans des phalangers ordinaires, à cause des membranes étendues que forme la peau de leurs flancs, et de leur queue non prenants. Nous les nommons Pétauristes (petaurus, Shaw ). 512 M A M côtes à la supérieure; cinq doigts à chaque pied, les antérieurs divise's en deux groupes, le pouce et l'index d'une part, les trois autres du côté opposé. — Pouce postérieur très- grand ; les deux premiers doigts réunis comme dans les phalaiigers ; queue très-courte. — Koala. (Phascolarclos , Blainv.) ****** £)eux incisives supérieures; deux incisives inférieures, comme dans les rongeurs ; une poche dans les femelles ; cinq doigts aimés d'ongles crochus aux pieds de devant, et quatre, sé- parés, avec un tubercule à la place du pouce sans ongle, aux pieds de derrière; point de queue. — Phascolome ( phascolomys) (i). Ordre IV. Rongeurs. Deux grandes incisives à chaque mâ- choire; point de canines; point de poche sous le ventre des femelles, ni d'os marsupiaux dans les deux sexes. * Des clavicules. — Castor. Queue aplatie horizontalement de forme pres- que ovale et couverte d'écaillés ; pieds postérieurs palmés. — Rat. f Molaires sans racines proprement dites, à couronne plate, traversées dans toute leur hauteur par des lignes d'émail. — Ondatra. Pieds palmés ; queue longue , comprimée et écail— leuse. — Campagnol . Queue velue à peu près de la longueur du corps. — Lemming. Queue et oreilles très-courtes; doigts dedevant pro- pres à fouiller la terre. ■H- Molaires divisées dès leur base en racines , mais dont la couronne plate offre encore des lignes transverses , sail- lantes et creuses. — Echimys. Queuelongue, écailleuse; poils en forme de piquan* plats , comme des lames d'épées. — Loir. Queue longue, velue ou touffue ; poil doux. \\\ Molaires divisées en racines à leur base, et à couronne plus ou moins tuberculeuse. — Hydromys. Pieds de derrière palmés aux deux tiers ; molaires creusées en cuiller dans leur milieu. — Rat (proprement dit). Queue longue et écailleuse; molaires à tubercules mousses. — Hamster. Queue courte et velue; dents des rats ; des abajoue». (i) Cet animal est appelé wombat par les habitans de la non-' Il Hollande. Il paroît que le wombat de Bass ( amblotis , Illig. ) même animal , mais dont les dents ont été mal observées. M A M 5i3 «— Gerboise. Queue longue, touffue au bout; dents des rats; mem- bres postérieurs tres-Iongs (i). — Rat-taupe. Incisives inférieures en coin comme les su- périeures , trois molaires à tubercules mousses ; point de queue; yeux très-petits, entièrement cachés sous la peau. — Rat-taupe du Cap (Bathyergus , Hlig. ). Incisives comme dans les rats-taupes; quatre molaires ; queue courte ; yeux petits, mais découverts. — Hèlamys ( Pedeies , Illig. ). Train de derrière dispropor- tionné comme dans les gerboises ; incisives comme dans les rats-taupes ; molaires à deux lames tant en haut qu'en bas; cinq doigts antérieurs , quatre pos- térieurs, armés d'ongles crochus; queue touffue. — Marmotte. Incisives inférieures pointues ; cinq molaires tuberculeuses; jambes courtes; queue velue. — Ecureuil. Incisives inférieures très-comprimées; queue longue, garnie de poils distiques. — Ecureuils proprement dits. Quatre doigts devant ; cinq der- rière; point d'abajoues. — Tamias. Mêmes caractères; des abajoues. — Polatouckes. Peau étendue le long des flancs, entre les pattes de devant et celles de derrière. — Aje-aye. Tous les pieds à cinq doigts, dont le dernier de devant excessivement allongé (2). ** Point de clavicules' — Porc - épie. Corps couvert de piquans roides et ai- gus (3). — Lièvres. Incisives supérieures doubles; cinq doigts de- vant , quatre derrière. — Lierres proprement liit». Une queue ; oreilles longues ; jam- bes postérieures très-longues. — Lagomys (pika). Point de queue ; oreilles médiocres; jambes peu différentes de longueur entre elles (4). (1) Nous avons séparé des gerboises le genre ge/èilie, dont les pieds postérieurs oui un nombre de doigts constant, et dont les pommettes sont moins saillantes que celles des gerboises. (2) Des observations de M. àr Blainville tendent à établir que cet animal est fort rapproebé des quadrumanes, et notamment de ceux de la famille des makis. - (3) Nous séparons des porc-épics les coëndous dont la queue est prenante, pour en former un genre distinct. (4) Les/w'Atfjeu Icgomys forment pour nous un genre distinct de celui des lièvres. xvin. 33 5i£ M A M — Cahîaî. Quatre doigts devant , trois derrière , armés d'ongles larges et réunis par des membranes, point de queue ; molaires composées de lames émailleuses transverses. — Cofazft. Doigts en même nombre que dans les cabiais, niais séparés ; molaires n'ayant chacune qu'une lame simple et une fourchue ; point de queue. — Agouti. Doigts en même nombre, et séparés; molaires à couronne plate, irrégulièrement sillonnée; une pe- tite queue, ou un tubercule en place. — Paca* Cinq doigts à chaque pied , l'interne à ceux de devant et les latéraux à ceux de derrière , très-petits- Oaaas V. Edentés. Point d'incisives; de gros ongles, se rapprochant plus ou moins de la nature des sabots- I.T* Tribu. Tard/grades : Face courte. — Paresseux ou Bradype. Des molaires cylindriques et des canines aiguës, plus longues que les molaires; bras et avant-îîras beaucoup plus longs que les cuisses et ies jambes. — Megaiksrmm. Point de canines; doigts très-inégaux et ar- més de grands ongles. ll.« Tribu. Edentés ordinaires : Museau pointu. — Talon. Des mâchelières seulement; test écailleux et dur, composé de compartiments semblables à de pe- tits pavés, qui recouvrent la tête, le corps et souvent la queue. — O/yclèrme. Des mâchelières seulement ; corps couvert de poils ras; ongles plats, propres à fouir et non tranchans ; langue extensible. — Fourmiller. Point de dents du tout; corps couvert de poils; ongles de devant forts et tranchans; langue très-extensïbi e . — Punzoîins. Point de dents du tout ; corps et queue re- couverts de grosses écailles tranchantes , disposées comme des tuiles. ItL" Trika. Manolremes : Un cloaque et un os de la fourchette, comme dans les oiseaux; des os marsupiaux ; mamelles ju*- »pî'à présent inconnu es; point de dents enchâssées; ciwj doigts à |£US les 3pî*:d:;. M A M Si5 — ■ Echidné. Museau allongé, terminé par une petite bou- che ; langue extensible ; corps couvert de piquans très-forts ; pieds courts, armés d'ongles robustes , 1 propres à creuser la terre. — Ornithorhynque. Museau allongé , en forme de bec de canard; pieds de devant pourvus d'une membrane qui dépasse beaucoup les ongles; corps couvert de poils; queue courte, fort large , aplatie et poilue. B. MAMMIFÈRES ONGULÉS. Des sabots entourant en entier les dernières phalanges. Ordre VI. Pachydermes. Animaux quadrupèdes à sabots et ne ruminant pas. Fam. i. Proboscidietss ou Pachydermes à trompe et à dé- fenses. Cinq doigts à tous les pieds ; point de ca- nines ; deux défenses implantées dans les os in- cisifs, prenant souvent un accroissement énorme. — Eléphant. Molaires à couronne plate composées d'un certain nombre de lames verticales, formées chacune de substance osseuse enveloppée d'émail, et liées ensemble par la substance corticale. — Mastodonte. Pieds , défenses et trompe comme dans les éléphans ; molaires à couronne hérissée de grosses pointes coniques. Fam. 2. Pachydermes proprement dits. Quatre, trois ou deux doigts aux pieds. * Doigts en nombre pair. — Hippopotame. Quatre doigts à tous les pieds , terminés par de petits sabots ; quatre incisives à chaque mâ- choire ; de très-fortes canines, dont les inférieures courbes; six molaires partout, dont l'émail figure des trèfles dans la dent usée. — Cochon. Quatre doigts ; deux mitoyens grands et armés de forts sabots ; et deux extérieurs beaucoup plus courts et ne touchant pas la terre ; des incisives en nombre variable ; des canines recourbées vers le haut; museau tronqué, terminé par un boutoir. — Cochons proprement dits. Vingt-quatre ou vingt -huit mâ- chelières dont les postérieures à couronne tuberculeuse, et les antérieures plus ou moins comprimées ; six incisives à chaijue mâchoire. — Phascochœrcs. ftîàchelières composées de cylindres joints en- semble par un cortical ; défenses arrondies très-grandes. 5*6 M A M dirigées de côte' et en haut; de très-grosses verrues sur le» joues; deux incisives supérieures, six inférieures. — Pécaris. Mâchelières et incisives des cochons proprement dits; canines semblables à celles des carnassiers , ne sortant pas de la bouche ; point de doigt externe au pied de der- rière ; une ouverture glanduleuse sur les lombes, d'où sort une humeur fétide; point de queue; les deux grands os du métacarpe et du métatarse soudés entre eux (i). — Anoplotherium. Six incisives à chaque mâchoire; quatre canines, presque semblables aux incisives; vingt-huit molaires dont les seize postérieures sont, les supé- rieures carrées et les inférieures en double ou tri- ple croissant, comme celles des rhinocéros ; point d intervalle entre les canines et les molaires ; les quatre pieds terminés par deux grands doigts comme dans les ruminans ; os du métacarpe et du méta- tarse séparés. ** Doigts toujours en nombre impair aux pieds de derrière, et souvent à ceux de devant. — Rhinocéros. Sept dents mâchelières supérieures de cha- que côté, à couronne carrée avec divers linéamens saillans, et sept inférieures à couronne en double croissant (la postérieure en croissant triple); trois doigts à chaque pied; peau très-épaisse, nue et ru- gueuse ; une ou deux cornes de nature fibreuse sur la voûte formée par les os propres du nez. — Daman. Dents molaires des rhinocéros; deux fortes incisives recourbées à la mâchoire supérieure ; qua- tre incisives inférieures ; corps couvert de poil; qua- tre doigts aux pieds de devant et trois à ceux de der- rière ; un tubercule au lieu de queue. — Palœolherium. Mâchelières des précédens ; six incisives et deux canines à chaque mâchoire ; trois doigts vi- sibles à chaque pied; une trompe. — Tapir. Les vingt-huit molaires présentant toutes, avant d'être usées, deux collines transverses et rectilignes ; six incisives et deux canines à chaque mâchoire ; ces canines séparées des molaires par un espace vide; nez en forme de trompe ; quatre doigts aux pieds de devant, trois à ceux de derrière. Fam. 3. Solipèdes. Un seul doigt apparent et un seul sa- bot à chaque pied. (1) Dans ce Dictionnaire nous établissons , sous le titre de genres , ces trois divisions, V. les articles Cochon , Phascochœre , Pécari. M A M Si; — Cheval. Ordre VII. Ruminans. Des incisives seulement à la mâ- choire inférieure , presque toujours au nombre de huit , remplacée? en haut par un bourrelet calleux ; molai- res presque toujours au nombre de six partout, ayant len. cvronne marquée de deux doubles croissans; les quatre pieds terminés par deux doigts et deux sabots ; quatre estomacs. + Point de cornes. — Chameau. Des canines aux deux mâchoires ; des dents pointues implantées dans Tos incisif; six incisives in- férieures ; un petit sabot à chaque doigt; col très-long. — Chameaux proprement dit;. Lej deux doigts réunis en des- sous, jusque près de la pointe , par une semelle commune ; dos chargé de loupes de graisse. — Lamas. Doigts plus sépares; point de loupes graisseuses (i). — Cheoroiain. Une longue canine de chaque côté de la mâ- choire supérieure , qui sort de la bouche dans les mâ- les ; un péroné grêle. ff Des cornes , au moins dans le sexe mâle. * Des cornes osseuses , branchues , caduques , repoussant chaque année plus grandes que les précédentes , le plus souvent dans les mâles seulement; corps svelte; des lar- miers. — Cerf. ** Des cornes ou proe'minences du frontal enveloppées d'une peau velue qui se continue avec celle de la tète , et qui. ne se détruit point. — Giraffe. *** Proéminences du frontal revêtues d'un élui de substance élastique, composée de poils agglutinés, qui croit par couches et pendant toute la vie. — Antilope. Substance des cornes osseuses, solide et sans po- res ni sinus, comme dans le bois des cerfs ; cornes con- tournées de diverses manières , selon les espèces , se trouvant, souvent dans les deux sexes ; taille légère et svelte ; des larmiers. — Chfore. Noyau osseux des cornes , occupé en grande par- tie par des cellules qui communiquent avec les sinus frontaux ; cornes dirigées en haut et en arrière ; men- (i) Nous séparons les deux genres lama et chameau. 5i8 M A M ton généralement garni d'une longue barbe ; chan- frein concave. — Mouton. Noyau osseux semblable à celui des chèvres; cor- nes dirigées en arrière et revenant plus ou moins en avant, en spirale ; chanfrein généralement convexe ; point de barbe. — Bœuf. Noyau osseux semblable à celui des chèvres et des moutons ; cornes dirigées de côté et revenant vers le haut ou en avant , en forme de croissant ; animaux grands , à taille trapue , à jambes robustes , à mufle large (i). Ordre VIII. Cétacés. Mammifères sans pieds de derrière, dont le tronc se continue en une queue épaisse termi- née par une nageoire cartilagineuse horizontale ; ex- trémités antérieures ayant leurs os raccourcis , apla- tis*«t enveloppés dans une membrane tendineuse qui les réduit à de véritables nageoires. Fam. i. Cétacés herbivores. Dents à couronne plate; deux mamelles pectorales ; des moustaches ; na- rines percées dans la peau au bout du museau, ne faisant pas l'office d'éverits. . — Lamantin. Corps oblong, terminé par une nageoire ovale , allongée ; huit molaires marquées de deux collines transverses à leur couronne ; point d'inci- sives ni de canines dans l'âge adulte ; des vestiges d'ongles sur le bord des nageoires. — Dugong. Corps allongé; queue terminée par une na- geoire en forme de croissant ; molaires composées chacune de deux cônes réunis par le côté ; de petites défenses pointues insérées dans les os incisifs. — Stellère (rytina , IUig). Une seule mâchelière compo- sée, de chaque côté, à couronne plate et hérissée de lames d'émail ; nageoires sans ongles. Fam. 2. Cétacés ordinaires. Des évents; mamelles près de l'anus ; estomac à cinq , et quelquefois jusqu'à sept poches distinctes ; dents coniques lorsqu'elles existent ; deux petits os suspendus dans les chairs près de l'anus (seul vestige d'extrémités postérieu- res). (i) D'après M. de Blainvii'e , nous séparons des bœufs , le bison musqué du Canada, pour eu former uu genre distinct sous le nom à'orïàos. M A M 5i9 f Cétacés à petîle fêle, — Dauphin. Des dents aux deux mâchoires T toutes sim- ples et presque toujours coniques , variant en nom- bre selon les espèces ; point de cœawt* — Dauphins proprement dits. Gueule formant, err avant de la tête , une espèce de bec plus mince qne le reste ; «ne na- geoire dorsale. — Marsouins. Point de bec; museau court et uniformément bombé ; une nageoire dorsale. — Delplinaptères. Semblables aux marsouins ; point «If nageoire sur le dos» — Hyperoodon. Corps et museau comme dans fes dauphins pro- prement dits ; deux petites dents en avant de la mâchoire inférieure, qui ne paroissent pas toujours- en dehors ; pa- lais hérisse de petits tubercules (i). — Nanvhaï. Point de dents proprement dites ; de longues défenses droites et pointues , implantées dans Vos intermaxillaire, et dirigées dans le sens de l'axe du corps. j-f Cétacés à grosse lèle , faisant à elle seule le tiers ou la moitié de (a longueur du corps. — Cachalot. Tête très-volumineuse , excessivement ren- flée , surtout en avant ; mâchoire supérieure, ne por- tant pas de fanons et manquant de dents ou n'en ayant que de petites et peu saillantes ;. mâchoire in- férieure étroite , allongée , armée de chaque côté d'une rangée de dents cylindriques ou coniques. — Cachalots proprement dits. Point de nageoire dorsale. — Physélens. Une nageoire dorsale. — Baleines. Tête moins renflée en avant que celle des ca- chalots ; mâchoire supérieure en forme de carène ou de toit renversé , ayant ses deux côtés garnis de lames transverses minces {les fanons) , formées d'une espèce de corne fibreuse , effilées à leur bord ; mâchoire inférieure sans aucune armure. — Baleines proprement dites. Point de nageoire sur le dos. — Balcinoptcre. Une nageoire sur le dos. (i) A l'article Dauphin , nous avons présenté une distribution méthodique de ces cétacés en six sous-genres d'après, M. de Blain- ville. Le genre hyperoodon de M. Lacépède se rapporte au sixième» 5,o M A M Ici se termine rénumération des diverses méthodes em- ployées parles naturalistes, pour classer les mammifères. ÎSfous avons cru devoir donner les tableaux synoptiques des principales de ces méthodes, afin de faire connoîlre la marche progressive de la branche de la zoologie, à laquelle elles ont rapport, et de faire voir qu'elles se sont progressivement com- pliquées depuis celle de Gesner, qui n'est autre chose que l'ordre alphabétique, jusqu'à celle de l\I. Cuvier qui distribue les mammifères A après tous les points de leur organisation, rangés eux-mêmes selon leur degré d'importance. Il est fa- cile de saisir que, dans l'origine, les caractères extérieurs les plus frappans étoient les seules bases sur lesquelles on cons- iruisoit ces sortes d'édifices ; et qu'ensuite I étude des carac- lères intérieurs est venue rectifier les erreurs qu'un examen trop superficiel avoit fait commettre. Enfin , on reconnoît que les divisions et subdivisions des mammifères en familles, en ordres et en genres, ont été multipliées en raison du nom- bre toujours croissant des espèces observées de ces animaux. Beaucoup d'auteurs se sont occupés de classer les mammi- fèresen apparence; éludes très-arides, maisdontle résultat dé- uitif doit néanmoins servir de fondemenl à lhist. naturelle de ces animaux. Linnœus s'est montré supérieur à tous les au- tres, dans ce genre detravail. Son Systema Naturœ est depuis un demi-siècle, le code de la zoologie dans toute 1 Europe sa- vante; et encore, il estjustedereconnoîlre que les bases de la plupart des autres méthodes en usage lui sont dues. Ayant seulement un nombre plus considérable d'êtres à classer, on a été obligé de subdiviser les groupes qu'il avoit formés, mais le plus souvent , ses genres correspondent exactement aux familles dont on admet l'existence. Mais il faut revenir sur nos pas, et parler des naturalistes qui ont considéré la mammalogie sous un autre point de vue. Pendant que Linnseus décrivoit les mammifères d'une manière précise , mais sèche , Buffon les peignoit sous des couleurs peu exactes, mais brillantes. L'un ne cherchoit qu'à instruire, et l'autre vouloit principalement plaire. Tous deux se sont fait un grand nom, et ont puissamment influé sur leur siècle par des voies opposées. C'est en 17^9 (lue parurent les premiers volumes de Y His- toire naturelle de Buffon. Cet ouvrage , qui fut lu avec la plus grande avidité, et traduit dans toutes les langues de l'Eu- rope , a répandu le goût de l'histoire naturelle dans toutes les classes de la société. Ces brillans succès furent dus prin- cipalement à la manière dont il est rédigé. En effet , il est difficile de décrire avec plus d'élégance et en même temps M A M fei de chaleur, les mœurs des animaux; mais ce style enchanteur, qui frappe 1 imagination la pins froide , qui séduit tous ceux qui n'ont pas étudié la nature sur la nature même, ne paroît au sévère naturaliste qu'un ornement étranger au vrai but de la science , et propre à entraîner dans des erreurs. Aussi ceux qui ont fait une élude particulière des mœurs des ani- maux, reconnoissent que Buffon, entraîné par son talent, comme écrivain, a exagéré dans un grand nombre de cir- constances leurs qualités bonnes ou mauvaises, a transporté parmi eux les passions des hommes, et a, en réalité , plutôt fail le roman que l'histoire de la nature. Malgré cela, le nom de cel illustre éci irain traversera les siècles; son ouvrage fera toujours la gloire de la France. Buffon , d'après ses vues , n'a pas dû s'astreindre et ne sVsl pas en effet astreint à une marche systématique : il parle d abord des animaux domestiques, ensuite de ceux qui sont les plus connus ou les plus remarquables : il les décrit à grands traits sans distinguer leurs caractères génériques des spécifiques. Celle manière, qui réussit vis-à-vis de tous ceux qui veulent lire pour s'amuser, n'a point dinconvéniens pour la science, tant qu'il n'est question que des quadrupèdes connus de tout le monde , ou de ceux qui intéressent géné- ralement ; mais lorsqu'il s'agit d'entrer dans le détail des es- pèces qui ont été peu remarquées, ce puissant génie est obligé de se rapprocher des naturalistes méthodistes, qu'il appelle nomendateurs ; par exemple , de mettre les rats avec les rais, les chauve-souris avec les chauve-souris, etc. L'impulsion donnée dans deux directions différentes par Linnœus et par Buffon , a produit une prodigieuse quantité d'ouvrages sur 1 histoire naturelle des mammifères, écrits dans toutes les langues , et rédigés sous tous les points de vue. Les principaux sont ceux de Pallas,de Pennant, d'Alla- mand, de Schreber, de Shaw,etc. Un grand nombre de voya- geurs fournirent également des matériaux à la science à tou- tes les époques , tels que Anson , Marcgrave , Catesby , Brown , Kalm , Kolb , Keempfer , Sloane , Hernandez , Feuillée, Forskaël , Sonnerai, Steller , Pallas, Russel , Bruce, Philipp , Ulloa, d'Azara, Barrow, Humboldt, Pé- ron et Lesueur , etc. , etc. Nous croyons devoir joindre à ce que nous venons de dire sur la marche et les progrès de la mammalogie , la liste des ouvrages principaux qui ont été publiés sur les animaux dont elle a l'étude pour objet. Nous suivrons, autant qu'il sera pos- sible, dans celte énumération, la division des auteurs, propo- sée par Brunnich pour les entomologistes. 522 TU A M Naturalistes anciens; historiens. — Aristotelès, Historla de animalibus. — JEU anus , de naturâ animalium. — OppianT de Venalione. — Plinius , naluralis historiée. Historiens modernes. — Buffon, Histoire générale et par- ticulière , avec la Description du Cabinet du roi , édition in-4-°, 174-9-1789. -- Edit. de Somma :, renfermant des ar- ticles additionnels, propres à ce dernier. — Edit. hollandaise de AUamand. — Laeépède, Hist. nat. des cétacés, an 12 . etc. Commentateurs des anciens et Compilateurs. — Aldrovande, de Quadrupedibus solipedibus, 1616; Ejusd., Quadrupedum omnium bisuleorum historia, 1621. — Ejusd., de Quadrupedi- bus digitatis viviparis, 1637. — Gesner , de Quadrupedibus, i55i. — Jonston, Historiée naluralis de quadrupedibus, 1657. — Nieremberg , Historia naturalis maxime peregrina ,libris xvi distincta , i633. elc. Méthodistes et nomenclatcurs anciens et modernes. — BIu- menbach, Manuel d'Histoire naturelle, trad. franc., i8o3. ■ — Boddaeiï, Elcnchus animalium, 1785. — Brisson , Règne «mimai divisé en neuf classes , quadrupèdes , 1756. — Cu- »'/>/• , Tableau élémentaire de l'Histoire naturelle des ani- maux, 1798. — Ejusd., Tableaux joints aux leçons d'anato- mie comparée , 1800. — Ejusd., Règne animal, 1817. — Dûment ', Zoologie analytique, 1806. — Erxleben, Sys ténia regni animalis , cîassis 1 , mammalia, 1777- — Gmelin, édit. t3 , Syst. naturce , 1790. — IlUger, Prodromus systematis mammalium et avium, 181 1. — Klein, Quadrupedum dis- positiobrevisque historia naluralis, 1751. — Lacépède, Clas- sification des mammifères , IX. — Linnœus, Systema naturse, édit. 1 a 12 , 1766. — Pennant , History of quadrupeds. Bris- tish zoology — arctic zoology — indian zoology. — Ejusd. Sy- nopsis of quadrupeds. — ïlay , Synopsis methodica ani- malium quadrupedum et serpentum, 1693. — Shaw , Ge- neral zoology, 1800- 1804.. — Storr, Prodromus methodï mammalium, 1780. — Vieq-dAzyr, Système anatomique des animaux , 1792, etc. Voyageurs. Adanson , Voyage au Sénégal , 1757. — An- derson , Histoire naturelle de l'Islande , du Groenland, etc. , 17(7. — Azara , Essai sur l'Histoire nat. des quadrupèdes du Paraguay , trad. fr. 1801 — Ejusd. , Voyage dans l'Amé- rique méridionale , de 1761 à 1801 , traduct. franc., 180g. — Bajun , Mémoire pour servira l'histoire de Cayenne , 1777. — Barrère , Essai sur l'Hist. nat. de la France équi- noxiale, 1741- — Bariram, Voyage dans les parties sud de l'A- mérique septentrionale , 1779. — Beiun , Observations faites dans un voyage en Orient , i553. — Bontius , Historiée natu- < M A M 523 ralis et medicse Indiœ orientalis. — Bosman, i658. Voy. en Gui- née 1708. — Brown, The civil andnatural History ofJamaïca. — Bruce , Voyage en Abyssinie et aux sources du Nil, 1790- — Catesby , The natural history of Carolina , Florida and the Bahama Islands , 1781 et 174-3. — Commerson , Manus- crits. — Cook, ses Trois Voyages. — Dampier , Voyages au- tour du monde , 1697 et 1099. — Daniels ( Samuel ), Afri- can Scenerys. — Des Marchais , Voyage en Guinée, 1781 . — Z)û/^/,Umstandlihceund eigentliche Beschreibung vonafri- ca , etc. 1670. — Dutertre, histoire générale des Antilles ha- bitées par les Français, 1666-1671. — Ege'de , Description du Groenland, 1763. — Fauricius (OÛion), Fauna Groen- landica, 1790. — Flacourt, Voyage à Madagascar, i658. — Her- nandez , Nova planlarum animalium et inineralium historia, i65i. — Fcuillée, Journal d Observations faites sur les côtes orientales de l'Amérique, 1714- — Ejusd. , Journal , etc. , dans la Nouvelle-Espagne et aux îles de l'Amérique , 1725. — Forskaël , Icônes rerum naluralium quas in itinere orien- tali depingi curavit , 1776, et descriptio animalium, etc., 1775. — Giddenslaedl , Voyage en Russie , 1787-170,1. — Hasselquist , Voyage en Orient , traduct. franc. , 1709. — Humbuldt, Observations de zoologie et d'anatomie comparée, 181 1. — Kœmpfer, Amœnitatum exoticarum, 1712. — Knox, An historical relation of the island Ceylon. — Kolbe, Vollstandige reschreibungdes africanischenvorgebirgesdergutenhoffnung, etc., 1709. — Leoaillant, Voyage dansl'inlérieur de l'Afrique par le Cap de Bonne-Espérance, 1790. — Ejusd., Second voyage dansTintérieurdeTAfrique, 179S. — Léguât, Voyages et aven- tures, 1720. — Marcgrave, Historiée rerum nat. Brasilise, 1648. — Marlens, Voyage au Spilzberg , 1675. — Molina , Essai sur l'histoire naturelle du Chili , traduct. franÇ. , 178g. — Olafsen (Eggert) ou Erard Olavius, Voyage en Islande, 1772, traduct. franc., 1802. — Olivier, Voyage dans l'Empire otho- man, etc., 1807. — Osbcck, Voyage à la Chine, en 1750, impr. en 1757. — Pallas , Voyage dans plusieurs provinces de Russie. — Pernetty , Voyage aux îles Malouines , I/70. — Pérun et Lesueur, Voyage de découvertes aux Terres Aus- trales , 1801 et 1804, publié en 1807 et 1817. — Philipp, The voyage of governor Philipp to Botany-Bay, 1789. — Pliipps, Voyage au Pôle boréal, en 1773, traduction fran- çaise, 1775. — Sloane, Voyage lo the Islands Madera , Bar- bados , Nieves, S.-Christophers and Jamaïca, 1707 - 1727, — Sonnerai, Voyage à la Nouvelle-Guinée, 177b. — Ejusd.y Voyage aux Indes orientales et à la Chine, 1782. — Sonnini , Voyage dans la Haute et Basse-Egypte , 1799. — Sparmann , Voyage au C3p de Bonne-Espérance, 1787. 5o£ M A M — Sledmann , Voyage à Cayenne et à la Guiane. — Tile- sius , Voyage autour du monde , par le capitaine Kru- senstern. — U.lloa, Voyage historique de l'Amérique méridio- nale, 1752, Amsterd — .Valenlyn.Ylnàe orientale ancienne et nouvelle, 1724.-1726. — Whiie, Journal of a voyage tonew south walës, 1790, traduct. franc. , 1795, etc. Anatomistes. — Perault et Duoerney , Mémoires pour servir à l'Histoire naturelle des animaux, for mant le tome 3 des Mé- moires de l'Académie royale des sciences , i666-i6q9. — BJasius , Anatome animalium terrestrium variorum , vohn- tium, aquaticorum, serpentum, etc., 1681. — Daubenlm, Des- cription du Cabinet du roi , dans l'Hist. nat. de Bnffon. — Vicq-d'Azyr, Système anatomiquedes animaux. — €utfiér, Ana- lomie comparée, 1800; — et une fotde de disserlations oude Mémoires plus ou moins étendus , de Tyson , Camper^ Tenon, Vicq-d'Azyr, MM. Cwier , Pinel, Dumëril, Home, De Blainùlle, Home , Fischer , etc. , etc. Descripteurs de collections et de ménageries. — MM. Cwier , Lacépède et Geoffroy , Ménagerie du Muséum , in-folio et in -12 , 1804.. — Hermann , Observationes zoologicse. — Linnœus , Muséum Adolphi-Frederici régis , 1754.; — Ejusd.y Mus. Ludovicue Ulricœ regiee, 1764. — Seha, locupletissimi rerum naturalium thesauri accu rai a descrip- tio , 1734. — 1765; — Wormius, Muséum Wormianum , i655, etc. Monographes. — Audebert, Histoire naturelle des singes et des makis. — Fischer, Anatomie des makis, i8o£. — Pallas , JNovœ species quadrupedum e glirium ordine , 1778. — Sieller , de Bestiis marinis , 1753. — Parsons , Dissertation upon the elars of the phocee marinse. — Vosmaër , Mono- graphies et figures enluminées d'animaux, 1799, etc. Iconographes. — Bonaterre, Planches des quadrupèdes de l'Encyclopédie. — Edawrd