Smithsonian Institution Libraries Purchased from the CULLMAN LIBRARY ENDOWMENT OUVRAGES EN VENTE A LA MÊME LIBRAIRIE : Manuel du Déstruéteur des Animaux suiibtés à 1re PARTIE, contenant la Chasse au moyen des piéges : aux bêtes fauves et rousses, ainsi qu'à tous les Animaux nuisibles à l'agriculture, au jardinage, ete., par M. Vé- A RARDI. À Vol. accompagné de planches. Et ON Manuel du Chasseur, ou Traité général de toutesles à chasses à courre et à tir, par MM. Boyarb et DE MERSAN. _ 1 vol. avec la musique des principales fanfares. . 8 fr. Manuel de l'Oiseleur, ou Secrets anciens et modernes de la Chasse aux Oiseaux au moyen des piéges, par MM. J. G. et Conrarp. 1 vol accompagné de planches... . 9 fr. Manuel du Pêcheur. ou Traité général de toutes les pêches d’eau douce et de mer, contenant l'histoire et la pêche des animaux fluviatiles et marins, les diverses pêches à la ligne et aux filets en eau douce et salée, la fabrication des instruments de pêche et des filets, l’em— poissonnement des étangs et des viviers, la législation relative à la pêche fluviale et maritime, par MM. PEssoN- MAISONNEUVE, MoRiCEAU et G. PauLix. 1 fort vol. avec vignettes et planches. .:, 41, . .6Nr0 Manuel des Conserves alimentaires, contenant les. procédés usités pour la conservation des Substances alimentaires, la composition de ces substances et le rôle qu’elles jouent dans l'alimentation, ainsi que les Falsifi- cations qu’elles subissent, les moyens de les LA ri par M. W. MAIGNE. À volume. . , . , Fa ET, |: ES : PRÉPARATEUR L'ART D'EMPAILLER LES ANIMAUX _DE HPSERVER LES VÉGÉTAUX ET LES MNÉRAUX, D DE PRÉPARER LES PIÈCES D’ ANATOMIE D! NORMALE ET PATHOLOGIQUE; L- SUN ve NOTIONS SUCCINCTES SUR LES EMBAUMEMENTS Rosso el par BOITARD | Chevalier de la Légion-d'Honneur, Meinbre de plusieurs Sociétés. ARE ES savantes, ie et étrangères. = NOUVELLE ÉDITION, REVUE, CORRIGÉE ET AUGMENTÉE DES PROCÉDÉS LES PLUS RÉCENTS DE TAXIDERMIE ET DE CONSERVATION DES SUBSTANCES ANIMALES, OUVRAGE ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES. PARIS 44 LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET 1 RUE HAUTEFEUILLE, 12. 1868 Droits de propriété et de traduction réservés. 4 DS pe 4 a | valu de honneurs 4 de Uaulon de re la. onu Pour ste. ce ue Fe ë * s on ni (re M vertu des lois, te à tr sun ne contrefaçons ét toutes traductions FES au nn de ses droits. F8 Le dépôt légal de ce Manuel a été fait do le. cours. du. mois de février 1868, et toutes les formalités prescrites par les traités ont été remplies dans les divers Etats avec. lesquels la France a conclu des conventions littéraires. A PRÉPARATEUR —2 por PA Pi PREMIÈRE PARTIE. - CLASSIFICATION +" DÈs OBJETS D'HISTOIRE NATURELLE, Il ne suffit pas à un amateur d'apprendre à empailler un animal, à dessécher un végétal, et à placer un échan- tillon de minéralogie dans toutes les conditions nécessai- res pour lui conserver ses caractères spécifiques, il faut encore qu'il étudie les classifications adoptées par le monde savant, et professées ou établies par les hommes célèbres qui ont fait de notre patrie le centre des lu- mières dans tout ce qui concerne les sciences naturelles, Il faut qu’il sache mettre de l’ordre dans sa collection, et placer les individus qu'il a préparés à côté de ceux avec lesquels ils ont le plus d’analogie. La collection la plus nombreuse, la mieux conservée, sans cette condi- . tion, n’a aucun mérite aux yeux de l’homme instruit, qui. ne pent plus y reconnaitre les chainons de cette immense série d'êtres qui composent la nature toute entière. Naturaliste préparateur. die 1 2 | HISTOIRE E NATURELLE Dans mon Genera des trois règnes de la nature, ints À tulé Manuel d'Histoire naiurelle , publié autrefois dans l’'Encyclopédie-Rore!, j'ai dir : « On se propose, en étu- diant les corps en particulier, de découvrir l'influence que chacun d'eux exerce sur les autres corps, son impor tance dans la nature, les conditions nécessaires de son existence ; et enfin, par.la comparaïson, les lois parlicu- lières, puis générales, qui régissent la nature entière. » Tout homme qui envisage l'histoire naturelle sous un rapport philosophique. qui ne veut pas être seulement un nomenclaieur, doit donc rapprocher les uns des au- tres les êtres qui ont le plus d’analogie entre eux, afin d'établir plus aisément des comparaisons justes, d’en ti- rer des conséquences nouvelles, et d’arracher, autant qu'il est en lui, un morceau de ce voile qui cache encore ! à nos yeux les causes premières. Sans autre préambule, je vais mettre sous les yeux du lecteur des tableaux au moyen desquels il parviendra facilement à placer dans son règne, sa classe ei sa famille, un être quelconque qui itomberaït dans ses mains. S'il de veut connaitre son genre et son espèce, il aura recours à un ouvrage spécial sur la classe à laquelle il appartient. Tous les corps composant l’univers, où au moins tous ceux que nous connaissons, se divisent en deux sections : 40 les corps organiques; 2° les corps inorganiques. Les premiers forment le règne animal et le règne vé- gétal ; ils vivent. Les seconds forment le règne minéral ; ils ne vivent pas. À. Corps organiques el vivants. Êtres doués de sensibilité, ayant le plus ordinairement la faculté locomotive. Règne animal. Êtres insensibles, mais susceptibles d'irritabilité (A), ne jouissant pas de la faculté locomotive. Règne végétal. B. Corps inorganiques ou sans vie. Molécuies obéissant toujours aux lois chimiques. Pas de sensibilité, ni d’irritabitité. Règne minéral. (1) Nous ne savons pas ce que M. Boitard entend par l” irritabi- lité des végétaux, mais nous pensons que ces êtres sont totalement privés d’une irritabilité analogue à celle de la fibre HR des animaux. RÈGNE ANIMAL. Soke animaux se divisent en deux grandes coupes : ; | 4o ceux dont lé corps est soutenu par une charpente os- “ seuse, intérieure, articulée, nommée colonne vertébrale, ce ‘sont les animauz vertébrés ; 2 ceux qui n’ont pas de co- dr | rte 4 ce sont les animaux inverté- j rés. LES ANIMAUX VERTÉBRÉS. Ts se divisent en cinq classes, savoir : 19 Animaux vivipares.. (MAMMIFÈRES.) Ils respirent par des poumons ; leur sang est chaud et à une température invariable ; leur corps est le plus sou- vent couvert de poils. Ils oni ‘des mamelles. A FOR L do Animaux toujours ovipares. (OISEAUX.) “Is respirent par des poumons; leur sang est plus chaud que celui des mammifères et à une température x À également invariable; leur corps est toujours couvert de plumes ; ils manquent de mamelles, ù L 80 Animaux ordinairement ovipares. … Leur sang est à peu près en équilibre avec la tempé- : raiure dans laquelle ils vivent. À. REPTILES. Ils respirent tous avec des poumons, mais avec inter- É mittence ; leur corps est couvert d’écailles ; un certain nombre (serpents) rampent. _40 B. BATRACIENS. Leur respiration subit des métamorphoses : elle est branchiale, comme celle des poissons, à l’état de tétards, et pulmonaire, comme celle des reptiles, après leur trans- formation complète. Leur peau est nue et peut encore servir à la respiration. Les uns, qui n’ont pas de queue (grenouilles, rainettes, crapauds), sautent ; les autres, qui ont une : queue (salamandres), marchent, "+ | Bo C. PoIssONS. Ils respirent par des branchies, nommées vulgairement | outes ; leur corps est nu ou couvert d’écailles ; ils n’ont pas de mamelles ; les pattes sont remplacées par des na- . geoires ; un très-grand nombre a une vessie natatoire. se Une particularité très-remarquable qui caractérise en- core les vertébrés, c’est que la tête des mammifères et des batraciens est rattachée à l’épine dorsale par deux condyles occipilaux, tandis que celle des oiseaux et des reptiles ne l’est que par un seul, L'organisation osseuse des poissons est encore moins parfaite. PREMIÈRE CLASSE, — LES MAMMIFÈRES. SECTION 1'e. Quatre membres, deux antérieurs et cer postérieurs. À. Pieds onguiculés. a. Un pouce cpposable aux autres doigts. Deux mains seulement, à pouces oppo= sables aux autres doigts. Ordre 1er. . .. BIMANES. Quatre mains à pouces opposables aux autres doigts, Ordre 2.257,53, 4 20 QUADRUMANES. b. Pas de pouces opposables aux autres doigts. 4° Pas de poche sur le ventre. Des machelières, des canines, des incisi- ves. Ordre ts Rs LE À 4 LCA CARNASSIERS. Pas de canines, des incisives en avant. Ordre Be. «à 2 Me 0 OR Pas d’incisives, et quelquefois pas de . dents. Ordre 66%... , 1, ue 4 Ge ERENTÉES, 20 Une poche sous le ventre. Petits naissant avant leur parfait déve- loppement. Ordre 4°... .. . ..... . . MARSUPIAUX. B. Pieds encroûtés dans une peau calleuse, ne laissant apercevoir que les ongles. Une trompe et des défenses. Ordre Ge.. ÉLÉPHANTS. ;. is ne ruminant pas. Ordre 72. . fe AQU ruminants, OFae Be Le 6 Pidén munis Lies sabots. . PACHYDERMES. RUMINANTS. SECTION 2%. Pas de pieds de derrière. . | Animaux vivant dans l’eau, Ordre %. . CÉTACÉS. DEUXIÈME CLASSE. — LES OISEAUX, is Are, —_ DoicTs N'ÉTANT NI RÉUNIS NI BORDÉS PAR UNE MEMBRANE, AILES ORDINAIREMENT PROPRES AU VOL. le même plan, ou deux en avant et deux Bec crochu, court, fort, propre à déchi- rer une proie; base de la mandibule su- périeure recouverte par une membrane nommée cire. Pieds forts, nerveux, armés d'ongles longs, crochus, acérés et rétrac- tiles. A D 0 * Bec médiocre, fort, robuste, tranchant sur ses bords, à mandibule supérieure plus ou moins échancrée à la pointe; pieds ayant quatre doigts, dont trois devant et HIT derrTiée Ordre 2e 5. 2.1, on Bec médiocre et court, droit, arrondi, faiblement tranchant, ou en alène : man- _ dibule supérieure ‘échancrée et recourbée vers la pointe, ordinairement garnie à sa base de quelques poils raides, dirigés en avant; pieds ayant trois doigts en avant et un en arrière, articulés sur le même SECTION Are. Trois doigts en avant, un en arrière, tous sur en arrier €, RAPACES. OMNIVORES. plan : l'extérieur soudé à la base, ou uni jusqu’à la première articulation au doigt Guanbeu Ordres. in. sn lui Bec court et gros, plus ou moins coni- que, à arête plus ou moins aplatie, s’a- vançant sur le front; mandibule le plus souvent sans échancrure : quatre doigts aux pieds, trois devant et un derrière, les doigts de devant divisés. Ordre 4... . . Bec de forme assez variable; pieds ayant toujours deux doigts devant et deux der- INSECTIVORES. GRANIVORES. NES HISTOIRE NATURE rière, le doigt extérieur souvent reversi- OR ble. Ordre D: ENS à, ap} ae et ExGonaervLes. Bec plus ou moins arqué, souvent droit, toujours subulé, eflilé et grêle, moins large que le front; pieds ayant trois doigts -devant et un derrière, l'extérieur soudé à sa base au doigt du milieu, le postérieur | le plus souvent long, tous pourvus d’on- gles assez longs et courbés. Ordre 6e . .. ANISODACTYLES Bec médiocre ou long, pointu, presque quadrangulaire, faiblement, arqué:ou droit; pieds à tarses très-courts, ayant devant trois doigts réunis, et un derrière. Ord. 1e. ALCYONS. Bec très-court, très-déprimé, très-large à la base, légèrement crochu à la pointe, Sans échancrure , fendu profondément ; pieds courts, dont les trois doigts de de- vant sont quelquefois unis à la base par : une courte membrane, et dont le doigt de, derrière est parfois reversible. Ordre 8e. Bec médiocre, comprimé, drpit, vouté, courbé à la pointe ; base de la mandibule supérieure couverte d’une peau molle plus ou moins renflée; narines au milieu du bec, percées dans la peau molle qui les recouvre; pieds souvent rouges; trois doigts de devant entièrement divisés, un doigt postérieur articulé sur le même plan. Ordres. ls 0 es SR A RON SECTION 2. Trois doigts devant et un one da celui-ci ar- ticulé plus haut que les autres, quelquefois nul, Bec court et convexe, quelquefois cou- vert d'une cire, à mandibule supérieure voûtée, courbée depuis la base jusqu’à la pointe ; narines recouvertes d’une mem- brane voûtée, nue ou garnie de plumes ; pieds à tarses longs ; trois doigts devant, réunis par une courte membrane, le doigt de derrière s’articulant plus haut sur les tarses, au-dessus des articulations de de- vant; quelquefois, mais rarement, ils manquent du doigt postérieur, ou il est très-petit, et leurs trois doigts de devant sont libres ou réunis, Ordre 10e. . . , . . GALLINACÉS. CRÉLIDONS. : ie _ vent crochue à la pointe; tarses longs, | d _ _ grêles; trois doigts devant et un derrière, | A Bec plus court ou dé la tr dé la MU OT PACS tête, robuste, fort, dur, à mandibule su 4 périeure courbée,” convexe, voütée, sou- F3, (0 le doigt de derrière articulé plus haut sur | le tarse que ceux de devant. Ordre 11e. . ALECTORIDES, SEGTION de. Deux ou trois doigts seulement diriges en avant. Bec médiocre ou court : pieds longs, nus au-dessus du genou ; seulement deux ou trois doigts dirigés en avant. Ordre 12e. COUREURS. SECTION 4. Trois doigts devant, ordinair ement un je derrière; pieds grêles et longs. mé de forme assez variée, ordinaire- ment droit, en cône très-allongé, com- primé, rarement déprimé ou plat; pieds longs, grêles, plus ou moins nus au-des- sus du ‘genou; trois doigts devant, et or- dinairement un derrière articulé plus haut, ou au niveau des autres. Ordre 13e. GRALLES. Division 2%. — DoiGTS BORDÉS OU RÉUNIS PAR UNE MEM- BRANE; AILES PROPRES AU VOL. | SECTION Se. Trois doigts devant et un derrière; des rudi= ments de membrane le long des doigts. Bec médioors et droit ; mandibule su pé- rieure un peu courbée à la pointe ; pieds médiocres, à tarses grêles ou comprimés; trois doigts devant et un derrière, des ru- diments de membrane le long des. doigts, et le doigt postérieur articulé intérieure- ment sur le tarse. Ordre 14°. . . .. ... PINNATIPÈDES. SECTION Ge. Doigis réunis à moitié ou en totalité par une membrane. Bec de forme variée ; pieds courts, plus ou moins retirés dans l'abdomen : ; doigts antérieurs à moitié garnis par des mem- branes découpées, ou entièrement réunis par des membranes, Ordre tete nee | NoSe nruUren Ro Division 3°. — Dorcrs LIBRES OÙ. RÉUNES PAR UNE. MEN- ea: BRANE; AILES NON PROPRES AU VOL. » Î Re Bec plus court que la tête, comprimés "Me très-gros, fort, dur, droit, sillonné obli= quement; la. mandibule supérieure cro- Chue à la pointe, à bords fléchis en de- dans; l’'inférieure couverte de plumes à la he base, tronquée ou obtuse à l'extrémité; us à / narines fendues dans un sillon vers le ed milieu du bec; pieds courts, gros, totale- Me ment retirés dans l'abdomen; quatre ro À doigts dirigés en avant, dont trois réu- | re nis ; pouce “très- -petit, ar ticulé sur le doigt intérie: Ordre 16e. 4 Ë4 D ae : SPHÉNISQUES. Bec de forme variée ; Corps trapu, cou- ni vert de duvet ou de plumes à barbes dis- tantes ; pieds retirés dans l’abdomen ; tar-. ee ses courts; trois doigts dirigés en avant, ee entièrement divisés jusqu'à la base; le doigt postérieur court, articulé intérieu- rement ; ongles gros et acérés. Ordre 17e. ÎNERTES. TROISIÈME CLASSE. — LES REPTILES. SECTION re. Deux ou quatre pieds. Corps enveloppé par deux boucliers | osseux ou écailleux. Ordre 1er. . . . . CHÉLONIENS. Deux ou quatre pieds; une queue; corps couvert d'écailles. Ordre 2e, . . SAURIENS. SECTION 2€. Pas de pieds. Corps très-allongé, approchant de la forme cylindrique. Ordre 3°. .... . .. OPHIDIENS. QUATRIÈME CLASSE. — LES BATRACIENS. SECTION {re, Une queue. Quatre pieds, une queue; corps nu. . SALAMANDRES. SECTION %. Pas de queue. à Quatre pieds; pas de queue; corps nu. GRENOUILLES. . AR th de Fr me : un te” ie Sri aie CLASSE. — LES POISSONS 0 “A, Poissons à squelette cartilagineux. a. Branchies non recouvertes par des opercules. Pas d’opercules et pas de membranes | | aux branchies. Ordre 161... .. . . TRÉMATOPNÉS. Pas d'opercules, mais branchies mu- : | . nies d’une membrane distincte. Ordre2e. CRISMOPNÉS. pe Opercules distincts, recouvrant les branchies. Pas de membranes aux opercules. | Ordre 3e.. à + + + © + + © + + 4 + + + ee ELEUTHÉROPOMES. Une membrane particulière, placée au-dessous de l'opercule. Ordre 4e... . TÉLÉOBRANCHES. | ; AS Ra h Poissons à squelette osseux. : 10 Opercules distincts, recouvrant les. branchies. Opercules munis d’une membrané. Ordre De a 2 1... 4.1. + HOLOBRANCHES. Pas de membrane aux opercules. Or- | dre Ge... . ..:............. STERNOPTYGES. 20 Branchies recouvertes par les opercules. ‘Une membrane distincte, recouvrant : les branchies. Ordre 7e... .. . . . . . . CRYPTOBRANCHES. Pas de membrane distincte aux bran- chi Crare Din raie aus ie) dons» 8 Me Li LES ANIMAUX INVERTÉBRÉS. _ Ilsse ge en plusieurs sections, savoir : _ 10 Corps non articulés. Corps non rayonnants : des vaisseaux et des organes respiratoires distincts. Classe 1re. Les MoLLuSQUES. Corps affectant souvent une forme rayonnante; pas de vaisseaux, ni d'organes respiratoires distincts. Classe 6°. : Les ZOOPHYTES. 20 Corps articulés. Sang rouge; pas de pieds articulés; corps plus ou moins allonge, divisé en anneaux ORDER pieds dans la plupart. Classe 2. Les ANNÉLIDES. Sang blanc; des pieds articulés; des antennes articu- .lées, souvent au nombre de quatre ; plusieurs mâchoires transversales ; corps souvent recouvert d'un test crus- tacé ; yeux composés ; une oreille distincte dans quelques espèces. Classe 3e, Les CRUSTACÉS. Sang blanc: des pieds articulés, aftachés au thorax; ‘pas d'antennes ;: tête et thorax réunis en une seule pièce; abdomen attaché en arrière du thorax, et s’en distinguant le plus souvent par un étranglement, yeux simples, en nombre variable; bouche armée ee CÉCRNES Classe 4. | Les ARACHNIDES. Sang blanc; animaux subissant une ou plusieurs méta- morphoses avant d'arriver à l’état parfait; des antennes; souvent des ailes; corps divisé en trois parties distinctes, Ja tête, le corselet ou thorax, l'abdomen ou bas-ventre; : ou, mais rarement, divisé en un assez grand nombre d'articles à peu près égaux. Classe 5e. Les INSECTES. ï PREMIÈRE CLASSE. — LES MOLLUSQUES. Tête distincte, couronnée de tentacu- les très-longs, servant de pieds; corps en forme de sac ouvert par devant, ren- , fermant des branchies. Ordre 1er... . . . CÉPHALOPODES. Tête distincte, à tentacules courts ou | nuls ; deux ailes ou nageoires: membra- neuses situées à côté du cou; corps non ouvert. Ordre %,.,.. 54 3.1.1, 14 PRÉROPODES, Tête ordinairement distincte, à tenta- cules courts ou nuls ; disque charnu du ventre rarement comprimé en nageoire, servant de pied sur lequel l'animal se traîne. Ordre 3%. :.. 4.4... .. . 3: GASTÉROPODES. Tête non distincte; bouche cachée | dans le fond du manteau, qui s’ouvre dans toute sa longueur, ou à ses deux - : bouts, ou à une seule extrémité. Ordre 4. ACÉPHALES. Tête non distincte; bouche en avant, entourée de deux longs bras charnus et ciliés, que l'animal peut faire sortir à volonté du manteau qui les renferme. Ordre 5. , . 44 sas ne a ne NME l dontlef pre _ mier, ou la tête, est à peine différent des autres. Des soies, où des faisceaux. de soies raides, remplaçant les 1° à Dronohies en nue dhibuseulés c ou dé _ panaches, attachées à la tête, ou à la _ partie antérieure du corps, qui, dans le plus grand nombre, est enfoncé dans De un tuyau. Ordre SR M on Lee TUBICOLES. Branchies en forme d’arbres ou de - James, placées sur la partie moyenne du corps, ou tout le long de ses côtés; corps le plus souvent libre etsans tuyau. AGEN RE ir Se « M, K ? | Vous à f x £ a À dE à D x 1 & »» fe F ae qu é $ , | à ® 1 2 A LA £ : "} y AT d'A tee “MOYENS DE SE PROCURER LES OBJETS D'HISTOIRE NATURELLE Il ne suffit pas à un préparateur naturaliste et instruit, de connaître parfaitement les moyens de monter et de | conserver les objets que le hasard ou des recherches faites sans méthode peuvent lui faire tomber entre les mains; car, dans ce cas, sa vie entière ne serait pas assez longue : pour qu'il eût le temps de compléter un seul genre de sa collection. Il doit s’armer de patience, de courage, et surtout de son amour pour la science, et aller braver dans les climats lointains les intempéries d’un ciel étran- ger, les mœurs sauvages de peuples souvent inhospita- liers, et les fatigues d’un long voyage. C’est sur le sable embrasé de l’Afrique, sur les montagnes escarpées de l'Amérique, dans les plaines dangereuses de l’Inde, dans _ les contrées nouvellement découvertes de l'Océanie, qu’il _ rencontrera des richesses inappréciables pour la science, \ et qu'il acquerra des titres à la reconnaissance de ses concitoyens et du monde savant. Cependant, si le destin le condamnait à n’étendre ses recherches que dans sa patrie, il pourrait encore faire des découvertes précieuses, et rendre des services essen- tiels à l’histoire naturelle. Par une singularité inexplica- ble, la plus grande partie des naturalistes ont toujours négligé leur propre pays pour s'occuper, de préférence, d'explorer des contrées lointaines; aussi les animaux et les plantes qui habitent les forêts, les montagnes, les eaux des lacs et des rivières de la France, sont peut-être moins connus que ceux qui peuplent l'Amérique. Nous al- lons donner, dans cette première partie, les moyens que. nous CONNaÎssONS les plus propres pour rendre fructueuses les recherches du naturaliste. CHASSE AUX OISEAUX. SH \ es } On chasse les oiseaux dé plusieurs manières, mais que Jon peut envisager, quant à la taxidermie, comme ayant à peu près les mêmes résultats. La méthode la plus sûre, la moins embarrassante, est de chasser au fusil; viennent, ensuite les filets et les piéges, puis la sarbacane, et enfin la pipée (1). f, 1 Quel que soit le genre de chasse que lon va faire, il faut, avant de partir, se munir de pinces ou presselles, plus généralement connues par les préparateurs sous le nom de brucelles que nous leur : conserverons (fig. 3); d'une bonne provision de papier, de coton, d'étoupes ha= chées, et de plâtre pulvérisé. Si la chaleur était assez forte, et le lieu où l’on va chasser assez éloigné pour faire craindre que les oiseaux que l’on aurait tués fussent at- taqués de la corruption avant le retour, on se procure- rait une boîte d’herborisation en fer-blanc (fig. 41), on la garnirait intérieurement de feuilles et de tiges herbacées d’ortie, de menthe, et autres plantes aromatiques qui crois- sent abondamment sur les bords de tous les ruisseaux; ou tout simplement d'herbes fraiches, et l'on y placerait. les oiseaux après les avoir préparés comme nous le dirons plus bas. Cette méthode a été donnée comme inutile par des auteurs qui, sans doute, n'en avaient pas fait l’essai, ou qui, peut-être, n’ont jamais chassé dans des climats chauds, tels que l'Italie et le midi de la France, où la corruption est tellement rapide qu’il ne faut que quel- ques heures pour mettre une pièce hors d'état d’être écorchée. Quoi qu’il en soit, je donne avec assurance ce- moyen comme certain, parce que j'en ai fait l’expérience pendant plus de vingt ans, ce qui vaut mieux qu'un rai- sonnement hasardé. On se procurera un moyen de conservation beaucoup plus efficace en emportant un flacon d’acide phénique ou au moins d’eau phéniquée. On y trouvera plusieurs avan- tages : d’abord on soustraira à coup sûr les pièces qu'on : aura prises à toute espèce de d’altération, et il suflira: pour cela de mettre quelques gouttes du préservatif dans (1) Voyez, pour la chasse au fusil, le Manuel du Chasseur, et pour la chasse aux pièges, le Manuel de l’Oiseleur, publiés tous deux dans V Encyclopédie-Roret. pensé de s’approvisionner de plâtre, ainsi que des végé- Fute recevoir ; en. ‘on Hrra éviter 2 la manière la co. Au sûre et la plus prompte les suites des piqûres ou des morsures des animaux venimeux ; enfin, on sera dis- » taux odorants dont nous venons de parler. Quoi qu’il en soit, nous allons supposer que notre chasseur d'oiseaux ne connaît pas l'acide phénique et qu'il pr atique exclusi- . vement les procédés anciens. il faut se hâter de le ramasser, afin d'éviter, autant que Lorsqu'un oiseau vient d'être tué d’un coup de fusil, . possible, l’épanchement du sang sur les piumes. On cher- che aussitôt la blessure, on écarte les plumes qui la cou- vrent, et on y jelte du ‘plâtre pulvérisé. Ensuite on en- . fonce un tampon de coton dans le trou fait par le plomb, si cela est nécessaire ; ; puis on sanpoudre de nouveau et. _ abondamment avec du plâtre, et, lorsque le sang est bien … étanché, on remet les plumes en place. Quelques chas- seurs ont l'habitude de lui passer de suite un fil dans les … narines (fig. 74), afin de le manier plus aisément sans » être obligés de le tenir par la tête; mais cette méthode offre un grave inconvénient, celui de toujours altérer _plus ou moins la forme des marines, et l’on sait que la fi- gure de ces organes fournit souvent un caractère impor- tant. fl est donc beaucoup mieux de passer le fil dans la mandibule inférieure en le faisant passer de dessous cette … mandibule à l’intérieur du bec. On visite alors le bec de l’oiseau, on le nettoie de toutes Le les ordures ou corps étrangers qu'il pourrait contenir, "on lé : Dire avec de la filasse ou du coton, après l’a- voir préalablement saupoudré de plâtre. Ceci est de ri- _ gueur pour les oiseaux de proie surtout, parce que sou _ventils dégorgent, pendant leur dernier instant, et même après leur mort, une partie des aliments qu ils avaient pris pendant la journée. On doit aussi leur enfoncer du coton dans les narines, à cause de l'humeur fétide qui en sort ordinairement. Cette sanie est d’une odeur excessi- vement désagréable dans les vautours, et si pénétrante, que, lorsque leur plumage en est humecté, rien ne peut en chasser l’odeur, même après la préparation. Lorsqu'on fera cette opération, il faudra bien se donner de garde d’altérer les formes des narines et des coins de la bou- che, car, ainsi que nous l’avons dit, dans beaucoup d'’es- pèces, elles offrent des caractères spécifiques et généri- ques. | de, @ ROVER HI PE de | CHASSE : AUX OISE JX. HÉPAUNE + RARES Si l’on avait à Rire cette opération sur un oiseau pé-. cheur, tel, par exemple, qu’un pélican ou un héron, # faudrait non-seulement lui visiter la gorge, mais encore. lui vider parfaitement la poche et le jabot ou œsophage, : parce que la moindre pression en ferait ressortir les ali- ments, qui tacheraient son plumage et celui des autres. oiseaux renfermés avec lui, d’une manière aussi désa-. gréable que difficile à nettoyer. Pour vider la poche d’un | pélican, il ne s’agit que de lui ouvrir le bec, et de reti=. rer avec la main les poissons et les coquillages qu’elle contient; pour un autre oiseau sans poche, l’opération, quoiqu’un peu plus longue, n’est pas beaucoup plus dif- ficile. On le suspend par les pieds, la tête en bas, on l’a- gite à plusieurs reprises, et l’on presse légèrement le cou, de distance en distance en commençant vers la poitrine, et descendant doucement jusqu’au bec, mais sans faire. glisser la main sur les plumes pour ne pas les rebrousser et les mettre dans une mauvaise position. On force ainsi les aliments à refluer vers la bouche, et à s’échapper par. le bec. On saupoudre ensuite, et l’on tamponne comme nous l’avons dit. | Quelquefois il est nécessaire aussi d'introduire du co- ton dans l’anus, pour éviter l’épanchement des excré- ments. C’est dans cet instant que le naturaliste intelligent fait! des observations indispensables, etmalheureusement tou- jours négligées jusqu’à ce jour. IL entr’ouvre la pau- pière de l’animal, et prend une note exacte de la couleur. de ses yeux ; pour les oiseaux rares, et surtout en pays étrangers, il est beaucoup mieux d’avoir un petit. mor- ceau de carton blanc et mince, et de peindre à l’aqua- relle, bien ou mal, mais d’une teinte juste, la couleur de: l'iris (4). I mesure la longueur totale de l'animal depuis le bout du bec jusqu’à l’extrémité de la queue. Si, avant (1) La couleur del’œil, outre qu'elle est un caractère spécifique tofs négligé par les descripteurs, influe, beaucoup plus qu’on ne pense, à donner à un oiseau sa véritable physionomie. Jepuis en citer un exemple que les amateurs trouveront facilement à vérifier dans beaucoup de collections. Temminck,dans son Manueldes oiseaux d'Europe, avance que leffraie (strix flammea, Lin.) a les yeux jaunes, d’où il résulte que beaucoup de préparateurs lui placent desveux de cette couleur, tan- dis qu'ils devraient les mettre noirs, comme elle les a.Il en résulte une anomalie physionomique si singulière pour les personnes qui ont vu l'oiseau vivant, qu'à peine peut-on le reconnaitre, malgré l'identité des plumages, surtout avant l’âge adulte. rai le ‘doit aussi Te ab de tu lui ehdté Fe le nontera. Ses principales remarques ont dû se diriger par-” DonnPrmen sur ces points !: 40 L'oiseau perche-t-il ou non ? | 20 A-t-il les talons découverts ou recouverts par les Dis du ventre ? Jusqu'à quelle longueur les plumes ‘les recouvrent-elles ? 3° Son corps, pendant le repos, est-il placé dans une position verticale, oblique ou horizontale ? 49 Les aïles sont-elles soutenues ou pendantes, croisées sur la queue ou non? sont-elles confondues ou recou- vertes dans les plumes du manteau et du sternum, jus- ‘qu'au tiers supérieur, à la moitié, ou aux deux tiers de leur longueur ? Leur extrémité atteint-ellé ; jusqu’au bout de la queue, ou jusqu’à la moitié, au quart, etc.? Ms Quelles sont les couleurs précises des pattes, du bec, des cires, des membranes, des caroncules ? Toutes ces observations, quoique paraissant minu= tieuses au premier abord, sont extrêmement essentielles, res et je vais en citer un exemple sur mille. Je suppose qu’ on ve ait abattu d’un coup de fusil un jeune mâle ou une : vieille femelle de cresserellette, je défie de le distinguer “dre que celle de d’une femelle de cresserelle, malgré la plus détaillée et la meilleure description, si le préparateur n’a pas conservé exactement sa 1 “heu qui est de 94 millimètres moin- autre; s’il ne fait pas atteindre aux _ailes l'extrémité de la queue, parce qu'elles n’atteignent, dans là cresserelle, que les trois quarts de sa longueur; Car tels sont Les seuls caractères bien tranchants qui dis- tinguent ces deux espèces. Lorsque toutes les précautions sont prises, on saisit J'oiseau par le bec, on l'agite légèrement pour faire tomber la surabondance de plâtre, et pour que les plu- mes reprennent bien leur position naturelle, ce que l’on _ aide encore en soufflant dessus, mais toujours dans le sens de leur direction. On prend un morceau de papier fort, de grandeur pro- portionnée à la grosseur de l'animal, et l'on en fait un cornet dans lequel on le fait glisser la tête la première, avec l'extrême attention de ne pas rebrousser les plumes, Car il serait ensuite fort difficile de leur rendre une bonne position. Les pattes doivent être étendues le long de la queue, et les ailes bien à leur place. On ferme le ‘cornet après y avoir mis la note détaillée de l'oiseau, et _onle ee dans la boîte ou dans ssière, avec l'attention, s’il y a plusieurs Giséeues us ar ne * les plus petits et les plus légers sur les plus gros. dus Lorsqu'un oiseau à été pris au filet ou au piége, il faut le tuer avec précaution, pour éviter qu'il ne se ban en se débattant. On le saisit avec deux doigts, sous. les, ailes, entre la poitrine et le ventre, et l’on presse jusqu” à: ce qu il soit étouffé. S'il est d’une grosseur qui ne per-. mette pas d'en agir ainsi, on l’étouffe en lui serrant le cou, soit avec les doigts, soit avec une ficelle. On lPar- range ensuite comme nous venons de le dire. Si un oi= : seau à été tué à la sarbacane, on le traite comme celui pris au filet, et que l’on vient de priver de la vie. Cette dernière manière de chasser est assez avantageuse pour : se procurer des petits oiseaux bien frais; mais, pour y. réussir, il faut avoir acquis une grande adresse, qui n'est jamais que le résultat d'un long exercice. Outre cela, son succès n’est assuré qu’au printemps, époque où les Oi- seaux, agités par les feux de l'amour, oublient leur ca- ractère timide et le danger qui les menace, au point de se laisser approcher de très-près. Les chasseurs à la pipée prennent quelquefois des ai- seaux fort intéressants, mais malheureusement la glu dont ils sont imprégnés les gâte souvent au point qu'il. est impossible d’en tirer parti. Cependant, si un animal’ pris de cette manière avait conservé assez de plumes pour. qu’il fût encore montable, et que sa rareté lui donnât de la valeur, on pourrait, avec beaucoup de patience et de soin, venir à bout de le préparer. Voici les moyens que l’on emploiera pour enlever là glu. On se procurera du beurre frais ou de lhuile d’o- live, et l’on en frottera les plumes tachées, jusqu’à ce que la glu et le beurre soient parfaitement mélangés, ce que l’on reconnaîtra quand cette matière. aura cessé d'être gluante. Alors, avec le tranchant d’un scalpel ou d’un couteau, on raclera les plumes une à une, de ma- nière à ne laisser sur leurs barbes que le moins de gras possible, puis on les lavera avec de l’eau contenant une forte dissolution de potasse. Quand on s’apercevra que la: graisse est bien enlevée, on les lavera une seconde fois avec de l’eau pure, et on les sèchera avec de la poussière de plâtre. S'il arrivait que l’on ne pût se procurer de la potasse, on y suppléerait en remplissant de cendres, jus- qu'à moitié de sa hauteur, un gobelet de verre, où autre vase de cette dimension; on achèverait de le remplir ec de l’eau tr s-pure, eton la 1ibtorité reposer sur re pendant vingt-quatre heures. Au bout de ce temps, on la verserait dans un autre verre, lentement et avec adresse, pour ne pas la troubler en la mélant avec les cendres déposées au fond du vase, et on s’en servi- ait comme on aurait fait de la dissolution d’eau de po- * tasse. On peut encore employer, mais avec moins d'avan- -tage, une eau de savon très-épaisse; et, dans ce cas, il faut laver plusieurs fois de suite avec une nouvelle dis. solution de savon, avant de réussir à nettoyer compléte- . ment lés plumes; on se sert encore d’alcali, qu'on lave ensuite avec de l’eau fraîche. Enfin, quelques prépara- teurs, après avoir frotté les plumes avec du beurre, versent dessus de l’éther sulfurique qui dissout le corps gras; puis ils se contentent de faire quelques frictions . avec un peu d’étoupe, pour sécher les plumes. Cette méthode est sans contredit la plus expéditive, mais elle a l'inconvénient de roussir la robe de l’oiseau, et de le priver par là de sa principale beauté, qui est toujours la fraicheur. | . Dans les jardins et les parcs, où les oiseaux ne sont pas trop effarouchés, voici un moyende les prendre que Jai vu employer par le peintre d'histoire naturelle, M: Théodore Susemihl, et qui m'a beaucoup amusé. On se procure une canne à pêche très-légère, et la plus lon- gue qu'on puisse trouver; on attache au bout une ba- guette mince et longue, qui reçoit un petit gluau à son exirémité que l’on a un peu entaillée et fendue pour cela. On s'approche doucement de l’arbre où un oiseau est perché, et, avec adresse, on pose le glnau sur le dos de l'animal ou sur une autre partie du corps. Ce qu’il y a de singulier, c’est que l’approche de la canne et du gluau ne l'inquiète nullement, et les merles mêmes, qui passent pour très-fins, se contentent de regarder appro- Cher la baguette avec une curiosité très-remarquable. Mais aussitôt que l’oiseau se sent touché par la glu, il veut s'envoler; il tombe en entrainant le gluau avec lui, et il ne reste plus qu’à le ramasser. Quand on est exercé à cette chasse, on peut remplacer le gluau par un lacet. de crin ; mais pour réussir à le passer au cou de l'oiseau, il faut beaucoup plus d'adresse qu’on ne se l’imagine. Nous donnons cette chasse, plus amusante que produc- tive dans notre pays, parce que nous pensons qu’on pourrait en faire une heureuse application dans les îles et autres contrées désertes, dans de lointains de Si Jon s’en rapporte à de Re: OY vas il para que les petits mammifères grimpeurs n’ont pas plus de défiance que les oiseaux. Du moins, il est certain que les Kamtschadales prennent avec un lacet attaché au bout . d’une longue perche, une quantité d’hermines ou de mar-. tres zibelines, et que ces petits carnassiers se laissent passer le lacet au cou sans la moindre défiance. Outre la chasse, il est encore, pour se. procurer pan animaux, un moyen qui n'est pas à négliger; c'est d'aller régulièrement aux. marchés où on vend .le gibier. C'est. surtout dans les villes avoisinant les Alpes élevées ou les: bords de la mer, que l’on trouvera parfois desobjets plus, ou moins précieux. J'ai souvent rencontré à la Vallée, à Paris, des oiseaux en très-bon état, que j'aurais vaine- ment cherchés dans les magasins des marchands d’his- toire natureile, et même dans lé plus grand nombre des cabinets d'amateurs. Mais avant d'acheter une pièce, quel- que précieuse qu'elle vous paraisse, il faut d’abord s’as-. surer qu'elle peut être montée. Le premier coup-d’œil. doit se porter sur les pattes, le bec et lesgrandes pennes des ailes et de la queue. Lorsqu'il ne manque aucune de ces parties, et qu’elles sont bien entières, il faut s'assurer si le crâne n'est pas fracassé : car beaucoup de chasseurs ont l'habitude d’écraser avec le pouce la tête des oiseaux qu'ils ont pris au filet, ou d'achever ceux qui sont blessés, en leur battant la tête contré la crosse de leur fusil, ou contre un autre corps dur. Dans ces deux cas, la boite osseuse du crâne étant brisée, il sera très-difficile de: rendre à l’animal les for mes vraies que la tête doit avoir, et lorsqu'il sera monté, il n’aura jamais une grande soli- dité. Cependant, si l’on n'avait pas le choix, ces raisons ne seraient pas suffisantes pour faire abandonner une pièce rare que l’on aurait de la difficulté à retrouver. En résumé, un oiseau peut être monté: 1° lorsque la corraplion n’a point détaché les plumes du derme et de Lépiosrae et que ces parties, surtout au ventre, près de l’anus, au contour du bec, des veux, des narines, et au- dessous de la gorge, n ‘ont souffert aucune altération ; 20 quand la tête, le bec, les jambes, les grandes pennes des ailes, en un mot toutes les parties essentielles et caracté- ristiques, sont parfaitement comoiètes et dans un état d'intégrité parfaite. | Lorsque l'oiseau convient, il faut savoir si la décompo- sition ne s’en est pas encore emparée, ou du moins s’il n’est pas trop gâté HQE que les plumes restent AE | Dr 3 ; F ET AAMAOS Cu LE: VS MER M 0 d LL a ee ! Ù / Re 22 LOUE AO A ER rs 2 PS A \? MED 4 CANON CE HA AE W PT RES à ” CHASSE AUX OISEAUX. Le Mr à la peau lorsqu’ on l’écorchera. Il ne suffit pas, pour s’en assurer, de s’en rapporter à l’odorat, car souvent la plaie que lui a faite le plomb moriel exhale une odeur infecte, que le reste du corps est encore sain. On examine avec attention les petites plumes qui garnissent les coins du bec et la joue : si elles tiennent solidement, l’oiseau peut se monter; mais si elles se détachent et restent après le doigt que l’on passe dessus, si la peau paraît humide à sa surface dans l’endroit où ces plumes ont été enlevées, ou que l’épiderme s’en détache facilement, quel que soit le prix que l’on attacherait à la possession de l'individu, il faut l’abandonner, ou l’on aura le désagrément de le voir se déplumer entièrement ou tomber en lambeaux, lorsqu'on essaiera de l’écorcher pour le monter. Le choix des oiseaux demande plus d'attention que l’on ne pourrait croire; car c’est de lui que dépendent tou- jours ce brillant coloris, cette fraicheur de plumage, qui font le charme d'une collection et en augmentent beau- coup le prix. Un animal élevé en cage, ou nourri quelque temps en servitude, a perdu toutes ses grâces, l'éclat de la parure, et même quelquefois les caractères de son es- pèce. Ce n’est que sur les rochers escarpés que l’on trou- vera les grands oiseaux de proie armés de leurs serres longues et tranchantes; les combattants ne se pareront de leurs belles cuirasses de plumes longues et déliées que sur les plages sablonneuses de la mer, ou sur les grèves des rivières ; enfin les grimpereaux et les passereaux en général né se coloreront des teintes éclatantes qu'ils doivent à la saison des amours, que lorsqu'ils habiteront le fond des forêts silencieuses et la lisière des bois. Un oiseau en cage, même quand il est assez accoutumé à sa prison pour s’y multiplier, ne reprend jamais ces bril- lantes couleurs qui, le plus ordinairement, distinguent le mâle de la femelle. Le préparateur ne choisira donc jamais ses oiseaux dans les volières des oiseleurs, ni dans les basses-cours qui peuplent les fermes des cultivateurs. C’est dans les champs qu’il ira épier la nature ; et si sa chasse n'avait pas toujours un succès très- heureux, il rapporterait au moins de ses courses laborieuses, mais amusantes, un bon nombre d'observations utiles, et plus importantes à la science que les individus mêmes qu’il aurait pu se pro- curer.- La nomenclature des oiseaux est aujourd'hui fort em- brouillée, parce que les auteurs ont souvent pris de jeunes Naturaliste préparateur. 4 LA . ni APS ÉPRrRE 38 __: CHASSE AUX MAMMIFÈRES. À individus, des femelles et de vieux mâles pour des es « pèces différentes. Des hommes du plus grand mérite, et Buffon lui-même, n’ont pu se mettre à l’abri de ces er- « reurs. C’est ainsi que ce grand naturaliste à nommé Fau- con le faico peregrinus de Gmelin, et a fait une première espèce du mâle adulte; une seconde du jeune mâle, qu’il a nommé FAucON sors; une troisième du mâle d’un an, qu’il appelle le FAUCON NoiR PASSAGER ; et enfin une qua- trième d’un très-vieux mâle, qu’il nomme LaNtER. Un ama- teur intelligent emploiera tous les moyens qui sont en son pouvoir pour réunir dans son cabinet toutes les variétés d'âge, de sexes et de mue; s’il parvient à compléter ainsi un seul genre, il aura rendu à la science un véritable service, et son cabinet sera plus précieux aux yeux d’un véritable naturaliste, que s’il avait entassé plusieurs mil- liers d'individus rares, mais isolés entre eux. Les oiseaux de proie en général, et particulièrement le genre faucon, doivent fixer son attention; viennent ensuite les oiseaux de rivage, puis les passereaux, et particulièrement le genre fauvette, etc. | CHASSE AUX MAMMIFÈRES. Tout le monde sait comment on se procure les grands mammifères, tels que les loups, ours, renards, etc. Mais l’industrie des chasseurs ne s’est jamais exercée sur les ” petits animaux, tels que les loirs, campagnols, rats, et autres petits rongeurs et carnassiers : aussi leur histoire est-elle très-embrouillée, peu connue, et capable, par con- séquent, de faire la gloire d’un naturaliste qui se dévoue- rait à son étude exclusive. Il pourrait employer les piéges décrits dans les traités généraux de la chasse, et surtout dans le Manuel du destructeur des animaux nuisibles, fai- sant partie de l’Encyclopédie-Roret; bientôt son expé- rience suppléant à ce qui manque dans les livres, il vien- drait à bout de se procurer, avec plus ou moins de faci- lité, des animaux aussi rares dans les collections qu'ils sont communs dans nos forêts. C’est surtout le soir, au crépuscule, qu’on peut aller les attendre avec un fusil sur la lisière des bois, auprès des arbres fruitiers que le hasard ou la main du cultivateur y a fait croître. On verra les lérots, les loirs et les écureuils, profiter des derniers rayons de lumière pour sortir de leurs retraites, s’élancer de branche en branche, et faire leurs provisions de faines, de noisettes et autres fruits, tandis que la be- Li. ERNST" er OS SENS Le * ù Lt 4 |" ui AU jt * a CHASSE AUX MAMMIFÈRES 39 bretts, l’herminette, la martre et le putois se glissent sans bruit à travers les halliers épineux, pour saisir l’a- louette endormie dans les guérets. On peut encore placer dans les lieux écartés, que l’on soupçonne être habités par ces animaux, des trébuchets construits comme ceux dont on se sert pour prendre les oiseaux, avec cette différence qu'ils doivent être faits entièrement en fil-de- fer, ou du moins garnis de tôle dans toutes les parties qui sont en bois. Sans cette précaution indispensable, aussitôt que l'animal se verrait pris, il attaquerait le piége avec les dents, et ne tarderait pas à y faire un trou par lequel il s ’échapperait. On amorce ces trébuchets avec des noix, des noisettes et autres espèces de fruits. Il est un moyen bien facile de prendre les mulots, les musa- raignes etautres petits animaux de cette taille : il s ’agit de placer, dans les endroits que l’on croit fréquentés par eux, une cloche à melons, en verre et de 33 centimètres ou plus de profondeur, renversée et enterrée jusqu’au bord, ayant soin de jeter 54 à 84 millimètres d’eau au fond. En se promenant pendant la nuit, ces petits ani- maux tombent dans la cloche, et comme ils ne peuvent as grimper contre les parois du verre, ils ne tardent pas a se noyer. Dans les cloches, on prend non-seulement des _ petits mammifères, mais encore, si les nuits sont chaudes, plusieurs espèces de reptiles, tels que tritons, salamandres et autres batraciens, et même des petites couleuvres, Du reste, tous les jardiniers connaissent fort bien cette mé- thode pour débarrasser leurs parcs et leurs jardins de petits animaux qu’ils regardent comme nuisibles. Lorsque l’animal est d'une grande taille, il ny a point de préparation à lui faire subir avant de l’écorcher; ainsi nous renvoyons le lecteur au chapitre de la préparation des mammifères; mais, quand il est petit, ou que son poil long et lustré semble craindre la tache, comme celui des petits-gris et de l’hermine, par exemple, on étanche le sang des blessures, on introduit dans les plaies des tampons de filasse ou de coton, ou, ce qui est infiniment préfé- rable, quelques gouttes d'acide phénique, eton saupoudre avec une bonne quantité de poussière de plâtre, que l’on renouvelle jusqu’à ce que le pelage soit sec. On lui tam- ponne également les narines, la gueule, les oreilles et y anus, pour éviter la sortie du sang qu'une blessure au- rait pu faire épancher dans l’intérieur, et l’extravasion “ee matières contenues dans l'estomac et dans les intes- ins, De 4 Il 4 | CHASSE aux RE Se Si l’on avait à le conserver longtemps entier, on D rait employer un moyen qui m'a toujours réussi. On lui ferait une ouverture au ventre, par laquelle onextrairait : les intestins et tous les autres viscères, puis on remplirait cette cavité, mais après l’avoir bien essuyée et rendue aussi sèche que possible, avec de la poussière de charbon; on mettrait an fond d’une boîte un lit épais de la même poussière, on coucherait l'animal dessus, et on y ajoute- rait de cette matière jusqu’à ce que la boîte füt bien pleine, et que le petit quadrupède, dont aucune partie ne doit toucher les parois de la boîte, y fût serré de manière àne pas pouvoir être dérangé par les cahots d’une voiture ou autre secousse. Si l’on craignait que la couleur de sa four- rure fût ternie par le charbon, on envelopperait préala- blement l'animal dans deux ou trois doubles de gros pa- pier sans colle. Une pièce de gibier ainsi arrangée peut se conserver très-fraîche pendant un, deux, ou même trois mois, se- . lon la saison, mais il ne faut pas lui laisser prendre air un seul instant pendant tout le temps qu'on voudra la conserver ainsi ; autrement, quelles que soient les pré- cautions que l'on prendra pour la replacer dans la boite avec le charbon, elle se corrompra rapidement. Le plus ordinairement, et ce qui vaut beaucoup mieux quand on ne destine pas l’animal à des études anatomi- ques, on se contente de l’écorcher et de le conserver en peau. Cependant il faut avoir grand soin de conserver les dents, les pattes, les os marsupiaux s’il y en à, et, à part, le noyau de la queue, afin que l’on puisse compter le nombre des vertèbres qui la composent. Les plus petits quadrupèdes peuvent se conserver pendant plusieurs années sans autre précaution que celle de les plonger dans une liqueur spiritueuse, et de les y tenir entière- ment submergés, comme nous le dirons à l’article de la chasse au reptiles. Dans tous les cas où l’on veut conserver l’animal entier, l'acide phénique (1) est d’une ressource inappréciable. On trouvera plus loin (Cinquième partie) de quelle manière on emploie cette substance. Nous dirons seulement ici que lorsqu'il s’agit simplement de conserver un animal en peau, il suffit d’enduire het de sa dépouille avec l'acide. Q) Voir pour la préparation de l'acide phénique, le Manuel des Couleurs d'Aniline, etc., de PEncyclopédie-Roret. “ | CHASSE AUX REPTILES. | A CHASSE AUX REPTILES. Cette classe d'animaux hideux ou dangereux renferme, pour les naturalistes, trois divisions principales, savoir : 10 les tortues ; 20 les lézards ; 3° les serpents. Chacune de ces divisions offre à nos recherches des êtres qui différent autant par leurs mœurs et leurs formes que par les lieux qu’ils habitent; aussi les manières de les chasser sont-elles absolument différentes. . Dans les pays où abondent les tortues, les habitants connaissent les localités qu’elles fréquentent le plus ha- bituellement, les moyens de les y découvrir, et la manière . de s’en emparer. C’est à eux qu’il faudra s'adresser pour connaitre le genre de chasse ou de pêche le plus avanta- geux dans la contrée où l’on se trouvera. Les tortues de mer aiment ordinairement les immenses plages que l’eau ne couvre que de quelques décimètres ; elles y viennent périodiquement paître les algues et autres plantes marines qui tapissent les sables du fond. On va les y harponner dans des canots. Quelquefois on les surprend au moment ‘où elles sortent de l’eau pour pondre dans les sables des bords exposés aux rayons du soleil; on peut alors les prendre aisément, et, s’il y en avait plusieurs, on les re- tournerait sur le dos pour les mettre dans l’impuissance de regagner les ondes pendant qu’on emporterait les pre- mières. Les tortues de terre se rencontrent toujours dans les lieux marécageux et à proximité de la mer; enfin, on - en trouve dans les eaux douces des étangs et des rivières. Les lézards habitent aussi la terre et les eaux. Quel- ques-uns, tels que les crocodiles, sont dangereux par leur grosseur et la force terrible de leurs mâchoires ar- mées de dents longues et acérées. On ne peut guère s’en emparer qu'après les avoir tués à coups de fusil ou de masse. Dans les pays très-chauds, comme, par exemple, le Mexique, les crocodiles offrent une particularité très- remarquable : au lieu de s’engourdir en hiver comme les reptiles de notre froide Europe, ils s’engourdissent en été, quand les grandes chaleurs viennent dessécher les lacs et les marais qu’ils habitent. Dans ce cas, ils s’en- terrent dans la vase, qui ne tarde pas à se dessécher sur eux, et l’on peut leur passer sur le corps sans se douter que l’on marche sur un monstre dangereux. Pour se les procurer à cette époque, on se promène dans le lit des- séché des lacs, et, avec une broche de fer longue de 1m.80 42 CHASSE AUX. one M à 1m, 60, on. sonde le terrain où l’on soupçonne qu fil peuvent être cachés. Lorsqu'on en a reconnu un, on s’as-” sure de sa position avec la sonde, puis on ouvre une tranchée au-dessus des pattes inférieures que l’on décou- vre et que l’on attache fortement le long de la queue; on découvre alors celle-ci, puis le corps en remontant vers la tête; on lie les pattes de devant le long du corps, et, après avoir bâillonné l'animal, si on le juge nécessaire, on l’enlève et on le transporte vivant où l’on veut, sans peine et sans danger. La classe de lézards la plus nombreuse en espèces est celle dont les individus habitent les troncs d'arbres, les. vieilles murailles exposées au midi, et les terrains en pente exposés aux rayons du soleil, sur la lisière des bois, dans les champs et dans les taillis assez Jeunes pour ne pas ombrager entièrement les petits buissons et : les feuilles mortes où ils aiment à se retirer. Ces lézards sont d’une vivacité si grande qu'à peine l'œil peut-il les: suivre dans leur course; outre cela, ils sont courageux et colères, ils mordent avec un acharnement qui ne per- met de leur faire lâcher prise qu’en les tuant, une fois : qu’ils ont saisi avec leurs mâchoires, souvent dépourvues | de dents. La blessure qu'ils font en ‘mordant n'est nulle- ment dangereuse ; elle n’a d'autre inconvénient que la meurtrissure occasionnée par une forte pression. Ces pe- tits êtres, dont quelques-uns portent la livrée la plus brillante, sont extrêmement difficiles à prendre. On ne peut guère s’en saisir que par surprise ou par ruse; mais la première manière a l'inconvénient de les mutiler presque toujours irréparablement, car leur queue est si délicate et si fragile, qu’il suflit du plus pou coup, du moindre choc, pour la rompre. Il faut, pour se procurer ces animaux bien entiers, les approcher sans en être aperçu, les frapper avec une "pa guette pliante, et mesurer son coup de manière à le faire tomber sur le dos, entre les deux paires de pattes; on leur brise ainsi la colonne vertébrale, et on s’en empare avec facilité. Quelques espèces ont les sens de l’odorat et de la vue si fins, qu’il est presque impossible de les surprendre : tels sont, par exemple, les lézards verts et ocellés, du midi de la France. I! faut alors leur tendre des piéges. On se procure un très-petit hameçon, et on l’attache à un fil de crin de trois ou quatre brins fortement tressés. On l’amorce avec une grosse mouche, et on le laisse pendre CHASSE AUX REPTILES. 43 ant le trou que l’animal habite; aussitôt qu’il l’aper- çoit, il le saisit, l’avale et reste pris. Le difficile, et ce à quoi on doit faire attention quand on chasse aux lézards, c'est de ne pas leur rompre la queue, qui, aïhsi qu'on l’a dit, est extrêmement fragile. Cependant, si cet accident arrivait à une espèce rare, il ne faudrait pas moins la conserver, ainsi que la queue fracturée. Avec quelque soin, on la replaceraïit en montant l'animal, de manière à ce qu A y parût peu. En Allemagne, pour prendre les lézards verts, ocellés, etc., on se sert d’un petit filet qu’on place devant le trou, et, au moyen d’un crin, on y attache un coléoptère dans le milieu. Le lézard aperçoit l’insecte, s’élance d’un bond pour saisir sa proie, et reste pris dans le filet qui se re- ferme de lui-même à la manière des bourses dont on se sert pour prendre les lapins. Enfin, les pays chauds, tels que l’Afrique, l'Inde, et même le midi de l'Espagne, pos- sèdent de grandes espèces de lézards dont les mâchoires, armées de dents nombreuses et fort pointues, peuvent faire des blessures fort douloureuses, si ce n’est dange- reuses. On les tue à coups de fusil, et l’on charge son arme, non avec du plomb de chasse, mais avec six ou sept pe- tites chevrotines, pour faire moins de trous à la peau. La chasse des serpents doit se faire avec beaucoup de précaution, parce que la morsure de quelques-uns est très-dangereuse, et que les erreurs sont aussi faciles que funestes. D’autres, d’une taille gigantesque, désolent les contrées brülantes de l'Afrique et de l'Amérique méridio- nale ; ils attaquent et domptent d'assez grands animaux par leur force prodigieuse et leur courage. C’est particu- lièrement dans les contrées chaudes que l’on rencontre les espèces les plus précieuses par la beauté de leurs couleurs et par leur rareté. Les pays froids ou tempérés n’en pos- sèdent que très-peu, et une seule espèce dangereuse, la vipère. Sa mâchoire supérieure est armée d’une, deux, trois ou quatre dents mobiles, ressemblant beaucoup aux griffes d'un chat, et percées dans toute leur longueur, d’un trou ou canal par lequel le venin coule dans la plaie qu’elle fait en mordant. La blessure est ordinairement mortelle, surtout si la personne piquée ne jouit pas d’un tempé- rament robuste et d’un sang très-pur. On doit y apporter les remèdes les plus prompts et les plus énergiques; le plus certain paraît être l’alcali volatil, à la dose de quel- ques gouttes mises dans un verre d'eau, et pris intérieu- rement. On en frictionne aussi la blessure, et on la panse LL. 44 _ CHASSE AUX REPT Ent tan COR en y appliquant un petit linge imbibé de cette liqueur. Quelques personnes recommandent de sucer aussitôt la” blessure pour en extraire le venin, qui n’a aucune action sur l'estomac, de scarifier la plaie, de faire la ligature du. membre mordu au-dessus de la blessure, etc., etc. Tous ces moyens sont bons, mais comme supplémentaires à l’al- cali. On peut encore se servir du phénol pur pour laver: et scarifier la plaie; mais il faut se garder de prendre intérieurement ce caustique. # Il serait avantageux de pouvoir donner ici les caractè- res qui distinguent les serpents venimeux de ceux quine le sont pas; mais malheureusement ils ne sont pas assez saillants pour être saisis du premier coup-d’æil sur la nature vivante; cependant on doit se défier davantage de ceux dont les mouvementssont lents, les yeux d’un rouge ardent, la tête aplatie et triangulaire, s’élargissant sur un cou étranglé. Le moyenle plus sûr est d'employer pour tous, les précautions que nous décrirons plus bas. Sou- vent ces animaux dorment étendus au soleil, sur les ro- chers échauffés par ses rayons, ou sur des feuilles sè- ches ; si on les surprend dans ce moment, on peut être assuré que leur premier mouvement sera de mordre et de chercher ensuite à s'échapper par la fuite. Il semble que la nature, en accordant aux serpents des armes terribles, ait voulu leur ôter la faculté d’en abuser; car toutes les espèces venimeuses sont d’une lenteur telle qu’elles ne peuvent guère mordre que par surprise. Dès l'instant qu’on les a découverts, il est très-facile de les éviter ou de les attraper avec avantage, leur engourdissement ne leur permettant jamais de s'élancer, et leur laissant à peine le pouvoir de fuir. Un des plus terribles de tous, le serpent à sonnettes, est même si paresseux, si en- gourdi, que si, par mégarde, on le heurte en marchant, il ne pense pas à mordre au premier choc; mais, malheur à l’imprudent qui le heurterait une seconde fois. Le bruit qu’il fait entendre, et qui ressemble beaucoup à celui d’une montre qui se détend lorsqu'on a cassé la chaîne, est toujours chez lui un signe de colère, et, quand on l'entend, il faut mettre beaucoup de prudence pour s’ap- procher et s'emparer de lanimal. DE On doit se défier des serpents, non-seulement pendant leur vie, mais encore après leur mort : on a vu des acci- dents graves résulter de la piqûre que des préparateurs imprudents s'étaient faite avec les dents d’un crotale mort et desséché depuis plusieurs années. On a des exemples a, 4 NI F as vhs x L À 4 ! è LES. . | CHASSE AUX REPTILES. tr ‘de gens très-malades pour s être laissés piquer par les dents de vipères dont la tête était séparée du corps de- puis plus de quarante-huit heures. Enfin, il faut encore employer des précautions lorsque l’on s'empare d’un de ces animaux que l’on croit mort : quand ils se voient dans l’impuissance de fuir, ils ont quelquefois la finesse de rester sans mouvement, et d'imiter très-bien un corps privé de vie : malheur alors au maladroit qui s’en rap- porterait à cette apparence trompeuse! Les serpents se plaisent de préférence sur les côtes ro- caillenses et boisées, exposées au soleil la plus grande partie du Jour et à la proximité d’un marais ou d’une rivière, où ils vont, pendant la plus grande chaleur, chasser aux grenouilles, aux musaraignes, aux petits oi- seaux, etc. Quelques-uns ne’ se contentent pas de visiter Je bord des eaux, ils les habitent et choisissent une re- traite dans les racines ou les vieilles souches de haies épaisses. D’autres se logent dans les rochers, dans les décombres des vieux bâtiments, et jusque dans les fu- miers de basses-cours peu fréquentées. Chaque pays, chaque village à sa localité particulière où chaque es- pèce se rencontre plus fréquemment ; les habitants, grâce à l’effroi qu’inspirent ces animaux, connaissent parfaite-— ment ces endroits, et les enseignent aux chasseurs. Avant de se mettre à la recherche des serpents, on doit se munir d’une paire de pinces à long manche, d’un sac de cuir, dans lequel on aura répandu une petite quantité de tabac en poudre, et d’une trouble ainsi faite: le cercle auquel tient le filet est garni dans toute sa cir- conférence, de petites dents de fer, aiguës, longues de 14 millimètres et écartées entre elles de 5 ou 7 millimè- tres au plus; il est attaché à un manche de 1 mètre ou 1m.30, mais un peu oblique, de manière à ce que son tour entier touche la terre sans qu'on ait besoin de trop abaisser le manche. Il est garni d'une poche en filet très- serré, ou en étoffe assez claire pour que l’on puisse voir au travers lorsque l'animal est dedans. Aussitôt que l'on est à portée du reptile, soit serpent , soit lézard, on le couvre avec la trouble dont les dents s’enfoncent dans la terre, l’empêchent de s “échapper s’il est entièrement des- sous, ou le retiennent s’il n’a qu’une partie du corps dans la poche. Dans les deux cas, il est très-facile de le tuer sans déchirer la peau. On le jette dans le sac de cuir, où le tabac achève de le faire périr, si on ne l'avait pas entièrement privé de vie. On met dans le même sac les srenouites, crapauds, lézards, etc. F, ta nil kg - 46 : (CHASSE AUX pur Lorsqu'on est revenu de la chasse, on ci nr aux reptiles une préparation préliminaire ‘avant de les mon- ter; elle consiste à les laver d’abord dans plusieurs eaux, et à leur extraire les objets volumineux qu'ils peuvent avoir dans les intestins, ce qu’on reconnait à un bourre- let plus ou moins gros formé par les corps étrangers qu'ils ont avalés. On sait qu’un serpent dont le corps est gros comme le doigt, et la tête de la grosseur du pouce, peut cependant engloutir dans son estomac un crapaud de la grosseur du poing, grâce à la singulière conforma- tion de ses mâchoires, dont les ligaments élastiques se distendent d'une manière prodigieuse et permettent à sa gueule une énorme dilatation. Quand on a reconnu un de ces bourrelets , on saisit l'animal par la queue, et on le tient pendu la tête en bas. Avec la main gauche on presse au-dessus de la grosseur, et on la fait doucement descendre vers la gueule, où le plus souvent elle s’ar- rête. Alors on place le serpent sur une table, et on lui distend avec force et à plusieurs reprises les attaches des mâchoires; puis on lui enfonce dans la gorge une ba- guette munie d’un tire-botte avec lequel on accroche l’objet et on le tire au dehors. Cette opération faite, on lave de nouveau l'animal, et on le sèche bien en le pas- sant plusieurs fois dans un linge. Il ne reste plus qu’à le plonger dans une liqueur conservatrice pour l'y laisser, toujours, ou au moins jusqu’au moment où on l’empail- lera. Dans tous les cas, il est bon de le laisser quelque temps dans cette liqueur ; elle lui enlève toute odeur qui pourrait inspirer quelque dégoût au préparateur, et de plus elle donne à la peau une souplesse qui la rend beaucoup plus facile à recevoir les préparations qu’on veut lui faire subir. Quelques naturalistes se bornent à dépouiller les reptiles que l’on destine à être empaillés, et à ouvrir l'abdomen de ceux qui doivent être conservés dans une liqueur spiritueuse. La liqueur la meilleure pour conserver non-seulement les reptiles, mais encore tous les objets d'histoire natu- relle, est sans contredit l’alcool ou esprit-de-vin, parce qu ‘il n’a pas l’inconvénient de geler et de briser les vases qui le contiennent. Il en a cependant plusieurs autres : le premier est d’être fort cher; le second d’attaquer les cou- leurs quand il est trop spiritueux, ce que l’on reconnait lorsqu'il marque plus de dix-huit ou vingt degrés de l’a- réomètre de Baumé; enfin, le troisième, est des s'évaporer avec la plus grande facilité lorsque le vase n’est pas her- MU Te) RAS casse AUX BATRACIENS. 43 D oonent bouché. Nous donnerons plus loin la com- position d’autres liqueurs avec lesquelles on pourra le remplacer avantageusement dans plusieurs circonstances. Tous les alcools sont également bons pour l’usage que nous indiquons dans ce chapitre, soit qu’ils proviennent du vin, de la pomme de terre, du grain ou du sucre. Si un objet quelconque doit séjourner plusieurs jours dans la liqueur, il faut d’abord le laisser s’en saturer pendant vingt-quatre ou quarante-huit heures, puis, au bout de ce temps, on l’en retire, on essuie bien toutes les mucosités qui peuvent s’y être attachées, et on renou= Yelle le spiritueux. Sans cette précaution indispensable, les fluides de l’animal, en se mélant à l'esprit, l’affaiblis- sent beaucoup; ils se combinent avec lui, et la corruption s’en empare. Nous verrons plus loin que l’eau phéniquée remplace avantageusement l'alcool (voir la cinquième DATE), Nous ne finirons pas cet article sans avertir les Jeunes naturalistes qui se vouent à collectionner des reptiles, que c'est particulièrement aux mois de mai et de juin qu'ils doivent se mettre en recherche, parce qu’alors la plus grande partie de ces animaux ont changé de peau, et que leur nouvelle parure est beaucoup plus belle, plus brillante à cette PHONE qu'elle le sera plus tard. CHASSE AUX BATRACIENS (4): Les grenouilles se plaisent dans les marais, Le les étangs, et surtout dans les fossés fargeux. On les trouve communément dans les prés frais et humides, dans les champs et sur les grands chemins après une pluie, ou quand l’atmosphère, chaude et lourde, semble annoncer un orage. On peut aussi les chercher avec avantage dans les taillis ombragés et rocailleux, sous les pierres ou dans les trous des vieux arbres ; : quelques- -unes se plaisent sur les arbres et les haies, où elles se tiennent appliquées sur des feuilles dont elles ont à peu près la couleur, ce qui est cause qu’elles échappent facilement à la vue. Malgré les contes populaires qu’on a débités sur les animaux de cette famille, et particulièrement sur les cra- pauds, aucune espèce n’est venimeuse. Ce qu’il y a même de singulier, c’est que la seule qui présente une appa- (1) Voir, pour plus de détails, le Manuel du Pécheur, de V’Encyclo- pédie-Roret. 48 ‘re CHASSE Aux NRC AN 50 rence de danger, est celle que l’on mange. La peau dé la i grenouille commune suinte continuellement une humeur : visqueuse, assez âcre pour occasionner une cuisson et. une douleur vive aux paupières, si l” on se frotte les yeux. inconsidérément avec la main dont on vient d'en saisir . une; mais tout le danger se borne là. Néanmoins, .quel- ques crapauds exhalent, quand on les prend, une odeur tellement fétide, qu’elle justifie la répugnance que l'on a pour eux. La plupart des individus de cette famille sont lourds et peuvent difficilement échapper par la fuite, lorsqu'une fois on a découvert leur retraite. Ceux-ci peuvent se prendre à la main et sans autre précaution. Cependant les personnes qui ne pourraient pas vaincre la répu- gnance qui naît d’un préjngé général contre ces animaux innocents, peuvent se servir d’un gant de peau, ou de pinces qu elles feront faire à cet usage. Quelques ‘espè- ces de grenouilles, et particulièrement celles qui se plai- sent dans les lieux humides et sur le bord des eaux, fuient avec beaucoup d’agilité; on s’en empare avec un filet que les pêcheurs nomment éruble, trouble ou trou- bleau. Avec cet instrument, on les couvre lorsqu' elles cou- rent sur le pré, et on va les chercher jusqu’au fond des eaux en remuant la vase dans laquelle la frayeur les fait. s’ensevelir. On peut encore se servir d’une ligne à long’ manche; on y attache un hameçon très-fin que l’on amorce avec une sauterelle, un autre insecte, ou tout simplement avec un morceau de drap rouge. Cette amorce se présente près de l’animal sur la surface de l'eau, ou sur la terre, mais avec la précaution de tou- jours la faire sautiller” comme un insecte vivant. Beau- coup d’espèces de grenouilles sont attirées de très-loin par la vue de cet appât ; il n’est pas rare d'en voir une douzaine à la fois s’élancer aprés , et lutter, pour ainsi dire, à celle qui l’avalera. Aussitôt qu’une d’ elles l’a saisi, on l’enlève el on la prend commodément. Quelques es- pèces sont moins voraces ou plus prudentes, les cra- pauds surtout; il faut leur présenter l’amorce, mais avec précaution, pour ne pas les effaroucher, et la leur porter jusque dans la bouche; rarement alors ils résistent à la tentation de la saisir. Les tritons et quelques espèces de salamandres se plai- sent dans les eaux des marais et des étangs; on les pêche avec la trouble, ou avec des filets dont on se sert pour prendre le poisson. D’autres espèces ne se rencontrent 1 à ©: TERR | Ur k ” rt = PO A: sr le RTE à . RECHERCHE DES POISSONS. AA Q jamais que dans les bois couverts et humides, dans les ruines des vieux souterrains et sous les pierres des lieux frais et peu fréquentés : : telles sont les salamandres ter- restres ; il estaisé de s’en saisir, parce que ces animaux, d’une extr ême lenteur, n’ont aucun moyen de fuite ni de défense. RECHERCHE DES POISSONS. Tout le monde connaît plusieurs manières de pêcher, et comme chaque pays possède de$ hommes dont la seule occupation consiste à exercer la profession de pêcheur, nous n’entrerons dans aucun détail, nous contentant de renvoyer le lecteur au Manuel du Pécheur ou Traité des Pêches d’eau douce et de mer, publié dans l'Encyclopédie Roret. Cet. excellent ouvrage, consciencieusement écrit par des praticiens d'une habileté reconnue, peut servir en mainte OCCasiOn, tant pour la pêche des poissons que pour celle des cétacés, des crustacés, des mollusques et autres animaux qui habitent les mers et les fleuves. D’ail- Jeurs le naturaliste ne peut pas se charger de tous les atti- rails nécessaires pour prendre lui-même le poisson; ilse contente de suivre les pêcheurs dans leurs travaux, de visi- ter exactement leurs filets toutes les fois qu’ils les retirent de l’eau, et de choisir. à prix d'argent ce qui peut lui con- ‘venir. On se procure très-facilement les poissons d'eau douce, mais il n’en est pas de même de ceux dont les innom- brables tribus peuplent les profonds abimes des mers. La recherche est fort difficile, et presque tout l’art que l’on peut y mettre consiste à savoir profiter des occasions offertes par le hasard. Il n’est pas un pêcheur des côtes, de l’Océan qui ne rencontre quelquefois dans ses filets des espèces qui sont absolument inconnues, surtoutaprès une violente tempête ou une tourmente de longue durée. Si vous avez su inspirer à cet homme de l'intérêt pour vos recherches, loin de jeter ou de laisser perdre ces ani- maux, dont il ignore la valeur, il vous les enverra, et bientôt vous posséderez des individus qui ne seront dans nulle autre collection que la vôtre. Si vous établissez une correspondance régulière avec ces gens-là, sur diffé- rents points de nos côtes, ‘on peut être assuré que vous recevrez souvent des espèces inconnues jusqu'à ce Jour, et cela des.pays mêmes les plus fréquentés par nos voya- geurs. Aucune branche d'histoire naturelle n’est aussi Naturaliste préparateur. d 50 ; RECHERCER DES SCOR se peu avancée que celle-ci, par la raison que l'on n'a; . mais, ou très-rarement, employé le moyen que j'indique, le seul cependant qui puisse offrir un résultat satisfai= | sant. J'en ai vu la preuve convaincante : un de mesamis fit. il y a quelques années, un voyage à Marseille, et. certes ce n’est pas sur les côtes les plus fréquentées de la France qu'il s'attendait à faire de grandes découvertes. Il eut le talent de mettre un pêcheur dans ses intérêts; celui-ci lui a fait plusieurs envois depuis cette époque, et presque à chacun il s’est trouvé des objets qui n'avaient Be encore figuré me le Muséum d'Histoire naturelle “à aris. La seule préparation préliminaire à faire subir à un poisson, lorsqu'on vient de le prendre, c'est d'essuyer parfaitement les mucosités qui recouvrent toujours ses écailles, de le frotter légèrement avec un linge jusqu’à ce qu'il soit sec, et de le plonger ensuite dans la liqueur préservatrice, comme nous venons de le dire pour les reptiles. RECHERCHE DES POISSONS AUX INDES ORIENTALES. M. le docteur Ricord ayant eu l’obligeance de me don- ner un excellent mémoire sur la manière de se procurer des poissons en Amérique, et de les préparer pour les en- voyer en Europe dans un bon état de conservation ; ayant joint à cet écrit des notes très-intéressantes sur la prépa- ration de diverses autres classes d'animaux, je vais don- ner ici textuellewent ce mémoire, et Je profiterai de cette Occasion pour remercier ce savant naturaliste-voyageur de ce qu’il a bien voulu faire pour la science et pour l'amitié. « Dans les pays où il n'y a pas de marché aux pois- sons, il faut indispensablement profiter de toutes les oc= casions pour accompagner les pêcheurs lorsqu'ils vont tendre et lever leurs filets. On a ainsi l'avantage de voir ‘ les côtes et les rivages que fréquentent de préférence les diverses espèces de poissons, et l’on prend note sur les lieux, de ce. fait si important en histoire naturelle. « Dans les endroits mêmes où il y a des marchés pu- blics, il est quelquefois nécessaire de suivre les pêcheurs dans leurs excursions, pour se procurer les espèces un peu rares du pays. Par exemple, à Haïti, le poisson est apporté dans des pirogues, et, avant qu elles aient abordé le rivage, les domestiques des riches habitants sont déjà entrés dans la mer jusqu’à la ceinture pour s'emparer de: | RECHERCHE DES POISSONS. | 51 Ja quantité et des espèces qui leur conviennent. Le peu de poissons qui arrivent jusque sur la plage est disposé par lots et vendu à prix fixe. Il résulte de ce mode de vente, qu'il est très-difficile à un naturaliste de choisir les espèces qui lui conviennent, et que souvent, pour se procurer un seul poisson de peu de valeur, il est obligé d'acheter fort cher un lot entier dont il n’a que faire. Cela étant, il faut suivre le conseil que je donne. C’est en allant à la pêche que je me suis procuré le grand nombre de poissons que j'ai envoyés au Muséum d'Histoire na- turelle de Paris, alors qu'ayant l’avantage d’être sous la protection spéciale de mon illustre maitre et ami, feu Georges Cuvier, j'étais son correspondant-voyageur. « Voici, dans mes excursions maritimes, ce que Je por- tais avec moi.. « 40 Un baril assez grand pour contenir bon nombre de poissons, et qui fermait hermétiquement au moyen d'une porte carrée remplaçant le bondon. Il contenait une quantité suffisante d’esprit-de-vin à 36° pour être entièrement rempli quand les poissons y étaient plongés ; « 20 Des bandes de parchemin, longues d’un doigt et assez larges pour pouvoir écrire dessus un numéro et un nom ; - «30 Un cahier de papier pour prendre des notes ; « 40 Une plume à écrire et de l'encre; «99 Une aiguille à coudre et du fil écru. Je n’ai pas besoin d’ajouter que je n’oubliais pas de porter sur moi une certaine somme d'argent, parce qu’il faut payer les pêcheurs avant de quitter la pirogue. « Aussitôt un poisson pris, on le plonge dans le baril d'alcool à 36 degrés, ce qui le fait mourir subitement par -asphyxie ; et l’on a soin de ne pas l’essuyer, parce que, “dans cette opération, il pourrait perdre des écailles ou avoir les nageoires déchirées. Si on veut lui conserver ‘toutes ses belles couleurs, il est indispensable, je le ré- pète, de le plonger dans le baril à l'instant même où il sort de la mer. Au moyen de l'aiguille et du fil, on lui perce la queue pour y attacher une bande de parchemin, et l’on fait un bon nœud au fil pour que, plus tard, l’éti- quette ne puisse pas se détacher. Sur ce parchemin on écrit, avec de l'encre ordinaire, qui ne se dissout pas dans l’alcool, le nom du poisson, le parage où il est pêché, et enfin un numéro d'ordre qui correspond à celui du cahier des notes. Sur ce cahier on note, à l'instant même, les diverses couleurs du poisson, celles de ses 52 | RECHERCHE DES POISSONS. yeux, tout ce que l’on peut savoir de l'histoire’ de l'es Ÿ pèce, la grandeur que l'animal peut atteindre; s’il est"! sédentaire ou s’il ne fréquente les côtes qu'à telles où telles époques de l’année, enfin tout cé que l’on peut . prendre de certain sur son compte. « Lorsque l’on ne peut avoir des poissons que quelque temps après qu’ils ont été pêchés, on peut se dispenser du dispendieux usage de Palcoo!l à 36 degrés, et l’on procède alors à leur conservation de lamanière suivante : « Conservation des poissons . — Soit que l’on sorte un poisson du baril, soit qu’on se le soit procuré au marché, on le piace dans ‘du tañia ou de l’eau-de-vie à 18 degrés. Avant cela, on lui ouvre le ventre avec des ciseaux droits, en commençant l’incision entre les nageoires ster- nales et la prolongeant jusqu’à l'anus en passant sur le côté droit de la nageoire anale. On doit éviter de léser les viscères, afin d'en permettre, pour plus tard, l'étude anatomique. | « On aura bien soin de tenir la bouche ouverte au moyen de morceaux de liége placés à l’angle des mâ- choires. Cette précaution est indispensable pour faciliter la classification par l'étude des dents. Si la bouche était fermée après la préparation, il deviendrait presque impos- sible de l’ouvrir sans altérer la mâchoire. Ces deux opé- rations faites, on fixe à la queue l'étiquette en parchemin dont il a été parlé, et on laisse le poisson dans l’eau-de- vie. Afin qu’il y plonge bien, on le fixe au fond du vase au moyen d’un poids placé’ dessus, sans cependant Jui faire prendre une mauvaise attitude. « On laisse le poisson dans l’eau-de-vie, avec la précau- tion de changer et de renouveler celle-ci tous les soirs et tous les matins pendant les trois premiers jours; pendant les huit jours suivants on la changera toutes les vingt- quatre heures. Alors seulement l’eau-de-vie, ou le tafia, … ne présentera plus de détritus, et la conservation du poisson, qui aura conservé ses couleurs naturelles, sera aussi parfaite qu'assurée. « À cette époque le poisson sera retiré de la liqueur pour être enveloppé avec des bandelettes de vieux linges, méthodiquement placées comme le serait une bande rou- lée autour d’un membre mala\e pour en maintenir le pansement ; puis il sera replacé dans l’eau-de-vie. Les bandeiettes dont on l’entoure servent à empêcher lefrot- tement de ces animaux les uns contre les autres et à protéger leurs écailles. Sat ae RECHERCHE DES POISSONS. 88, « Pour les grands poissons, ce mode de préparation serait trop coûteux ; voici comment je les ai conservés avec succès : Après avoir ouvert le ventre, comme il a été dit, j'ai, au moyen d’une pression modérée, évacué les intestins, vidé l’estomac après l’avoir ouvert pour observer les objets qu'il contient. Cette observation me permettait souvent de connaître les parages que fréquen- tent les poissons, en en jugeant par les espèces de mol- lusques que l'estomac contenait. Cette première opéra- tion faite, on étend le poisson sur une planche préalable- ment couverte de sel marin (chlorure de sodium), on en introduit dans l'abdomen et l'estomac, puis on l'en couvre en totalité et on l’expose à l’ardeur du soleil. Chaque jour il faut changer ie sel, comme je l’ai dit pour l’eau-de-vie, et mettre, le soir, le poisson à l’abri de l'humidité des nuits. Le troisième jour on le plonge dans l’eau-de-vie à 18 degrés, et on l'y laisse deux jours, après quoi on l’en- veloppe dans des vieux linges et on le remet dans de la nouvelle eau-de-vie avec partie égale de sel marin. L'eau du poisson et celle de l’eau-de-vie se combinent avec le sel pour former de la saumure ; l'alcool reste libre, et l’on à ainsi une saumure alcoolisée inaltérable par le temps. « Moyen de transport des poissons. — Si l’on accompa- gnait soi-même sa collection, on pourrait mettre les pois- sons dans le premier vase venu; on serait là, pendant le cours d’un long voyage, pour surveiller, pour voir si l’eau-de-vie ne s'évapore pas, si les poissons ne restent pas à sec. Mais il n’en est pas toujours ainsi. Il faut donc indiquer le moyen le plus sûr pour que tout arrive en bon état. On mettra les poissons de moyenne grosseur dans des boîtes de fer-blanc remplies d’eau-de-vie et bien soudées, comme le sont les boites de conserves. Quant aux gros poissons, ils ne peuvent être mis que dans des barriques, en y mettant moitié sel et moitié eau-de-vie. Il faut que les barriques soient bien cerclées. « Conservation des mollusques et animaux mous. — Ici il ne faut employer que de l’alcool à 36 degrés, et le Changer tous les jours, jusqu’à ce qu'il ne laisse plus dé- poser de détritus. L'animal est alors préparé et a acquis un degré de dureté remarquable. Comme il n'est pas possible de fixer une étiquette à ces objets, on est forcé de n’en mettre qu’un dans chaque bocal, et de coller ou . attacher l’étiquette à l'extérieur du vase. « Conservation des crustacés.— Un moyen de prépara- fe x } NE Le en He D 94 RECHERCHE DES CRUSTACÉS. tion qui m’a souvent réussi est le suivant : il y a aux « Antilles une espèce de fourmis rouges très-carnivores, dont j'ai su mettre à profit le goût pour la chaïr des ani- maux. J'ai placé des crustacés à la portée de ces insec- tes dévastateurs ; et, en peu de temps, ils en ont rongé et entièrement fait disparaitre toutes les parties molles, de manière à laisser entièrement vides toutes les parties de leur test sans les endommager ni altérer les ligaments qui les unissent. Il ne me restait plus ensuite qu’à pas- ser avec un pinceau, sur toute leur enveloppe crustacée, - un peu d'essence @e térébenthine pour assurer complé- tement leur conservation. « Conservation des insectes. — En 1837, j'ai publié, dans un journal des Voyageurs,un nouveau procédé pour tuer les insectes par asphyxie, au moyen de l’éther sulfurique. La mort est instantanée, et les insectes, surtout les lépi- doptères, n’ont pas le temps de se débattre ni de perdre . leur duvet et d’altérer leurs belles couleurs. Il suffit de placer sous une cloche de verre une capsule remplie d’é- ther, puis on y introduit la planchette de liége sur la- quelle on à fixé les insectes ; ils sont à l'instant même frappés de mort, mais il faut les laisser sous la cloche au moins deux jours, exposés à l’évaporation de l’éther, en ayant soin de remplir de temps en temps la capsule. « Tous les objets que j'ai préparés sont au Muséum d'Histoire naturelle de Paris depuis dix-sept ans ; un grand nombre, et surtout les reptiles et les poissons, ont été reproduits par l’habile pinceau de mon estimable ami, l’infatigable Werner, auquel le Muséum doit tant d'utiles travaux. La bonne conservation de tous ces ob-. jets atteste l’efficacité des moyens que je conseilie. Heu— reux si. dans cette notice, publiée dans l'intérêt de la science, j'ai pu être de quelque utilité à mes collègues les naturalistes-voyageurs. | « Alex. Ricorp, D.-M., membre Ct de l’Académie impé- riale de Médecine, chevalier de plusieurs ordres, etc. » RECHERCHE DES CRUSTACÉS. La plupart des genres de cet ordre habitent les eaux, et l’on ne trouve guère dans les terres, surtout à une certaine distance de la mer, que quelques espèces de cra- - bes. Le plus grand nombre des crustacés peuplent les | bas-fonds et les rochers couverts par les flots de la mer; quelques-uns vivent dans les rivières, les fontaines et les * TARA) Aars RE PRE EE CN VS JE D A M ERREUR es | PE AE OU ARTE RECHERCHE DES RU PS. 55 à ruisseaux ; tous sont carnassiers et se nourrissent des _ cadavres d’autres animaux. Si l’on désire se procurer les espèces terrestres, on doit aller les chercher dans les bois frais et humides, sur le penchant des montagnes, dans les vieux troncs d'ar- bres, parmi les pierres, dans les trous des rochers, et enfin dans les touffes épaisses d’herbes où ils se tiennent tapis; mais, comme nous l'avons dit, toujours à proxi- mité de la mer, parce qu'ils vont, tous les ans, y déposer leurs œufs. Comme ils marchent ordinairement en troupe, on prolongera ses recherches dans l'endroit où on en aura trouvé un, parce que l’on aura la certitude d'y en découvrir plusieurs autres. Ceux qui vivent dans l’eau douce et ceux qui habitent l’eau salée, ont à peu près les mêmes habitudes, et don- nent aussi dans les mêmes piéges. On se procure un cer- ceau de fer plus ou moins grand, selon la grosseur des espèces que l’on veut pêcher, on y attache une poche en . filet et l’on place au milieu un morceau de chair. Par le moyen d'une ficelle, on suspend le cerceau à un long bâton, et on l’enfonce dans l’eau, à l'embouchure d'un ruisseau ou d’une petite rivière, lors de la marée mon- tante, si l'on veut se procurer les espèces marines, ou près d’un groupe de racines, d’un tas de pierres, dans une rivière d’eau froide, limpide et courante, si l’on dé- sire des fluviatiles. Après quelques heures, on vient lever le filet, et l’on est assuré de le trouver couvert d'un grand ‘nombre de crustacés que leur voracité y attire. On sera plus sûr encore de faire une pêche abondante si l’on attache, à côté du morceau de chair servant d’a- morce, un petit morceau d’assa fœtida enveloppé dans un chiffon. L’odeur forte et désagréable de cette substance attire les crustacés de très-loin. Parmi ces animaux, il en est qui s’emparent d’une co- quille pour leur servir de retraite. Le bernard l’ermite, et toutes les espèces de son genre, ont la partie inférieure du corps molle et incapable de résister au moindre choc; ils savent avec adresse s'emparer d’une coquille univalve, s’y loger comme dans un fourreau, pour ne présenter au_ dehors que la tête, et leurs pinces, formidables aux pe- tits insectes dont ils se nourrissent, s’y enfoncer ordinai- rement lorsque le moindre danger les menace, la trainer sans cesse avec eux, et enfin la quitter pour en choisir une plus grande lor sque leur corps a pris trop d’accrois- sement pour sa capacité, Le mérite de ces animaux, dans 96 “TES une collection, ont presque tou he la € qui. leur sert de cuirasse; il faudra donc la prendre avec eux | et ne pas les en déloger. à Quelques crabes, trop faibles pour opposer une résis- tance victorieuse à leurs nombreux ennemis, se retirent entre les déux valves d’une huiître, plus ordinairement d’une moule, y vivent en paisible société avec l'animal auquel la couille appartient, et restent là comme dans une citadelle inexpugnable, dans laqueile, à la vérité, ils ne sont pas libres d'entrer et de sortir à volonté; car, pour cela, ils sont obligés de saisir l'instant où la moule entrebâille ses valves pour hamer l’eau qui lui est utile. Ceux-là se chercheraïent vainement dans les ondes; on ne les trouvera qu’en visitant avec attention l’intérieur des coquilles bivalves dans de certaines saisons connues par les pêcheurs. ; Les grandes espèces, telles que homards, langous- tes, etc., suivent assez ordinairement la marée montante, et, lorsque la mer baisse, restent à sec dans les parcs des pécheurs : c'est là qu’il faut aller les chercher, et le plus souvent on n'aura que l’embarras du choix. Enfin, le naturaliste ne doit pas laisser une pierre, une racine, un trou creusé en forme de boyau dans la glaise, un rocher, une cavité quelconque, sans le visiter, soit sur les bords de la mer, soit dans le lit d’une rivière en pays . étranger; il doit même fouiller dans les algues, la vase et les sabies; et presque toujours ses peines seront ré- compensées par une heureuse rencontre. Les auteurs recommandent de faire dessécher les crus- tacés au soleil, dans un four ou dans une étuve, à me- sure qu’on se les procure, et de les conserver ainsi après leur avoir passé un vernis sur toutes les parties du corps. Non-seulement nous regardons cette méthode comme mauvaise en préparation, mais même comme mauvais moyen de conservation temporaire, parce qu ’elle fait noircir la carapace, occasionne une odeur fétide, et at- tire les dermestes, qui ont bientôt mangé les attaches des articulations, et séparé toutes les pièces de manière à en rendre la réunion toujours très-difficile, quand elle ne devient pas impossible Si l’on devait conserver quelques jours seulement les crustacés destinés à être montés, il faudrait essaver de les garder vivants. Pour y parvenir, on ferait construire une caisse ou un panier assez grand pour en contenir le double de ce que l’on en aurait; on remplirait jusqu’à moitié d'algues, mousses ou autres me Ru , i MS ee CAT SA ES AQU dent (19 4 RE HO ie | ‘RECHERCHE DES CRUSTACÉS. 97 plantes marines fraîches et sortant de la mer ; l’on place- _ rait les animaux dessus, on remettrait un second lit de - plantes, puis un nouveau rang d'animaux, et ainsi de suite, jusqu’à ce que la caisse fût aux deux tiers pleine; alors on achèverait de la remplir avec un nouveau lit d'herbes humides, et l’on presserait le tout assez forte- ment pour que les crustacés, sans être blessés, ne pus- sent cependant pas quitter la place où on les aurait fixés ; on arroserait le tout avec de l’eau de mer, on fermerait Ja caisse, et, dans cet état, on pourrait les faire voyager vivants au moins pendant quinze jours. _ Sile transport devait durer plus longtemps, ou que l’on craignit qu’une trop grande chaleur hâtât le moment de leur mort, il faudrait les plonger dans une liqueur spiritueuse et les y laisser, comme nous avons dit pour les reptiles. Nous devons faire observer que l’on doit mettre une scrupuleuse attention dans le choix des crustacés : tous sont sujets à perdre leurs pattes, les pinces surtout, par divers accidents; il est vrai qu'elles repoussent assez promptement, mais jamais elles n’atteignent la même grosseur que les premières, ce qui produit un effet dés- agréable. Le naturaliste choisira donc toujours les indivi- dus qui n’auront pas cette difformité; cependant, s’il ne rencontrait pas un animal qui ait les deux pinces dans les mêmes dimensions, Ce ne serait pas une raison pour les abandonner tous, car il existe des espèces chez lesquelles on ne les a jamais trouvées égales. Une autre observation que nous devons faire aussi, c’est que toutes les saisons ne sont pas également favorables pour la recherche des crustacés ; à une certaine époque de l’année ils quittent leur vieille coquille pour se revêtir d’une nouvelle beau- coup plus brillante en couleur. Autant qu’on le pourra, On saisira ce moment pour s’en emparer, pourvu cepen- dant que leur nouvelle croûte crustacée ait acquis assez de solidité, ce qui n'arrive guère qu'après une quinzaine de jours. Nous ferons encore remarquer que, dans plu- ._Sieurs espèces, les individus ne prennént tout l'éclat de leurs couleurs que lorsqu'ils ont atteint un âge avancé ; ainsi, sous ce rapport, il sera donc toujours avantageux de se procurer les plus vieux, c’est-à-dire ceux qui au- ront atteint la plus grande taille. pe » Les entomostracés forment une tribu assez nombreuse dans la classe des crustacés ; ces petits animaux se ren- contrent dans les fontaines, dans les ruisseaux dont les ñ HP Cats LÉ tél t à ne pee Erin © 24 j 58 | CHASSE AUX INSECTES. | eaux courantes sont viveset pures, dans les maves; sous les pierres et sur le sable du fond. Ils ont des formes ie À # zarres, mais leur corps diaphane est d’une telle délica- tesse que, au bout d’une demi-heure au plus, il se des-. sèche, se raccornit, perd ses formes, ses couleurs et sa . transparence, au point de devenir méconnaissable. Lors- que l’on s'occupera de la pêche de ces petits êtres, d’au-. tant plus intéressants que leurs mœurs ont été peu étu- diées, on se munira d’un filet à pêcher les insectes, avec lequel on leS prendra très-facilement, puis aussitôt on les jettera dans une fiole d'esprit- -de-vin à quatorze de= grés, que l’on portera avec soi, sous peine de les on absolument en quelques heures. | CHASSE AUX INSECTES. Nous traiterons cet article dans tous ses détails, car la chasse est le seul moyen qu'’ait un amateur pour aug- menter sa collection d'insectes; la raison en est que peu de marchands s'occupent spécialement de cette classe d'animaux d’une conservation difficile et offrant peu d’a- vantages au commerce, outre que Îles connaissances né— cessaires pour apprécier au juste les insectes sont lon-. gues et difficiles à acquérir, et que le bénéfice qu'ils pourraient y faire ne compenserait pas les peines qu'ils seraient obligés de prendre. Avant de partir pour la chasse, on doit se munir de plusieurs choses qui, toutes, demandent une description particulière. Ces objets consistent en ce qui suit : une boîte munie d’épingles, des pinces ou brucelles (fig. 3), une chape ou filet à papillons (fig. 36), un troubleau (fig. : 34), pour pêcher les insectes aquatiques, une pince à fi- let (fig. 35 et 39) pour saisir ceux dont la piqüre est douloureuse, une fiole à large goulot {fig. 49) remplie d’esprit-de-vin ou d’eau-de-vie, une petite fiole remplie de bandes de papier étroites et frisées, et un petit flacon d'acide phénique ou d'eau phéniquée. La boite doit être en carton solide ou en planchettes de bois mince el léger; sa longueur et sa largeur sont in- différentes, mais sa hauteur doit être de 68 millimètres en dedans. Le fond sera garni d’une bonne lame de liége épaisse de à à 7 millimètres, et le couvercle en aura une semblable à la partie inférieure, plus une petite pelotte assez grande pour recevoir une cinquantaine d’épingles au moins. Si l’on n’était pas à portée de se procurer chez PES Co REU) ji Hg CHASSE AUX INSECTES. ee 59 nr marchand les lames de liége nécessaires, on pourrait _ les faire soi-même ; on prendrait une feuille de cette sub- _stance, avec le soin de la choisir compacte sans qu'elle soit trop dure, légère, et la moins poreuse possible. Pour la redresser parfaitement, on la ferait chauffer, et lorsque les doigts pourraient à peine supporter sa Ccha- leur, on la redresserait d’abord à la main, puis on la placerait entre deux planches unies que l on chargerait d’un poids assez fort pour l'empêcher de reprendre son mauvais pli; au bout de trois ou quatre jours, on la sor- tirait de presse, et par le moyen d’une scie à dents très- fines, on la refendrait en deux lames d’égale épaisseur ; avec une ràpe à bois on unirait les surfaces que l’on achèverait de polir avec la pierre-ponce. Il sera facile ensuite de les tailler dans les proportions convenables pour qu’elles s’ajustent bien dans la boîte, on ies y fixera avec de la colle-forte. On doit aussi coller un morceau de liége sur le dehors de la boîte, ordinairement sur un des côtés, pour y piguer l’insecte lorsqu'on vient de le prendre, et par ce moyen avoir les deux mains libres pour ouvrir le couvercle. Outre cette boîte, si l’on voulait rapporter des chrysa- -lides, des chenilles ou des larves vivantes, il faudrait en avoir deux autres plus petites. Une boite ordinaire en sapin peut servir pour les chrysalides ; quant à celle des- tinée aux larves et aux chenilles, elle demande une façon particulière : on la fera en bois mince ct léger, avec l'in- térieur séparé par plusieurs petites cloisons; c chaque chenille, ou au moins chaque espèce, doit avoir sa case particulière, car quelques-unes sont dangereuses pour les autres, qu’elles attaquent et mettent en pièces. Sur le couvercle, au-dessus de chaque case, on percera un trou de la grandeur d’une pièce de quarante sous, et on le bouchera avec un morceau de canevas clair et fort, de manière à laisser à l’air une suflisante circulation. Un. amateur intelligent et adroit pourrait remplacer le cane- vas, que les larves de cossus coupent quelquefois, par un petit treillage de fil-de-fer extrêmement fin, connu sous le nom de toile métallique. La première boîte, qui sert à placer les insectes morts, doit avoir dans un de ses coins un morceau de camphre enveloppé dans un linge, et attaché solidement; son odeur suffira pour chasser les insectes rongeurs qui chercheraient à s’y introduire. Quelques personnes se contentent de l’imprégner d’une forte odeur d’essence de serpolet, en en épanchant dedans quelques goutl es at moment de partir. On m'a assuré que cette précaution, moins désagréable que la première, remplissait le même » objet; mais n’en ayant jamais fait moi-même l” expérience, 4% je ne puis l’affirmer. Les deux autres boîtes, loin de renfermer quelque chose qui ait de l'odeur, doivent au contraire, être te-— nues éloignées de la première, car les chenilles sont | très-délicates, et la moindre. exhalaison les tuerait infaile liblement. Le choix des épingles dont on se sert pour piquer les insectes n’est pas non plus indifférent; leur grosseur et leur longueur doivent être en raison de la grosseur et de la force de l’animal qu’elles fixeront sur le liége. On doit. observer qu’il vaut mieux se servir, à la chasse, d’une épingle plutôt fine que grosse, parce que, lorsqu? on l’ôte pour fixer définitivement l’insecte dans la collec tion, il faut que la nouvelle épingle remplisse bien le trou de la première, et soit solidement attachée à l’ani— ma | Petite boîle à insectes.— Un ne de toutes les fois qu il se promène à la campagne, quand même son but n’est pas la chasse aux insectes, doit toujours avoir dans sa poche une petite boîte qui lui permette de recueillir ce qu'un heureux hasard peut lui faire rencontrer. Rien n’est plus commode pour cet usage que celle que nous avons représentée fig. 32. Nous l’avons figurée à moitié: ouverte pour laisser voir le trou c. Quand elle est fermée, le bord 6 du couvercle porte sur le filet du fond e, tout le tour. On la remplit à moitié de son, dans lequel On à. répandu quelques gouttes d’essence de térébenthine. Quand on veut y mettre un insecte, on fait tourner le- couvercle, sans l’ouvrir, jusqu’à ce que le trou d se ren- contre en face du trou & qui, par ce moyen, est décou-: vert. On fait entrer l’insecte par le trou qui se trouve refermé lorsqu'on a fait faire un demi-tour au couvercle. : Il meurt assez vite pour n'avoir pas le temps d'attaquer’ ceux qui y sont déjà, quand même il serait d’une espèce. très-carnassière, comme les cicindèles. La boite est en fer-blanc. On lui donne ordinairement 108 millimètres de diamètre sur 63 millimètres de hauteur. On conçoit: ques les dimensions sont tout-à-fait arbitraires. Les pinces ou brucelles (fig. 3) sont indispensables, . soit pour saisir dans les filets les insectes à Asus D 0 CHASSE AUX INSECTES. Gi soit pour les arranger sur le liége et même les y pi- uer. PAT “ns ". à La chape ou filet à papillons (fig. 36) demande à être faite avec solidité. On prendra un fil-de-fer assez gros pour soutenir les efforts de la main du chasseur; on l’ar- rondira en cercle de 244 à 271 millimètres de largeur, et l’on soudera les deux bouts à la forge, en laissant un ta- lon à vis qui s’adaptera dans une douille de fer ou de cuivre, et que l’on aura la faculté de visser ou dévisser à volonté sur un bâton de la longueur d’une canne ordi- naire; on attachera au cerceau un morceau de gaze dé- gommée dans l’eau bouillante, ou mieux de réseau à mailles très-fines et très-serrées; on lui donnera la forme d’une poche de 325 à 487 millimètres de profondeur. On se sert de ce filet non-seulement pour prendre les papil- lons, mais encore beaucoup d’autres insectes, soit qu’on les trouve posés sur les plantes, bourdonnant autour des fleurs, ou qu’on les poursuive dans leur vol. Pour saisir un papillon, il faut que le filet parte de droite à gauche et horizontalement ; aussitôt que l’insecte est dans la po- che, on tourne lestement la main, de manière à ce que, le cercle se trouvant vertical, la poche pende, et que son entrée se trouve fermée. Le troubleau (fig. 34) est fait à peu près comme la chape, et, par le moyen de la vis, s'emmanche dans le même bâton. Mais le fil-de-fer, beaucoup plus fort, au lieu d’être arrondi en cercle, est plié en triangle, et la poche, au lieu d’être en gaze, ést en canevas clair et fort. Plus ce filet est grand, plus il est avantageux : ainsi on le proportionnera selon l'intention de celui qui doit s’en servir. On pêche, avec cet instrument, dans les eaux peu profondes des mares, des fossés et des petites rivières. Cest surtout dans les eaux stagnantes et réchauffées par les rayons du soleil, que la pêche sera abondante. On le traine au fond de l’eau, dans la vase, à traversles plantes _ aquatiques, et on l'y promène de droite et de gauche, en observant que la poche soit toujours à gauche lorsqu'on conduit le filet à droite, et à droite si le filet est conduit à gauche. : La chape, ou mieux le troubleau, s'emploie d’une ma- nière très-avantageuse que l’on «ppelle faucher. Dans les prairies et autres lieux couverts d'herbe épaisse, on traine le filet sous les plantes, terre-à-terre, en lui com- muniquant un mouvement propre à faire tomber et rete- nir dedans les insectes attachés aux feuilles et aux tiges. Naturaliste préparateur. 6 We G2 ‘ cHasse aux INSECTES. | M Mais pour s en servir de cette manière, il tt. qu js soit monté sur du fil-de-fer beaucoup plus solide, et que la poche soit en toile. La pince à filet, ou à raquette (fig. 35 et 39 . est faite comme une paire de ciseaux, ou mieux comme un an cien fer à friser, dont les deux branches sont terminées chacune par une espèce de raquette en fil-de-fer garnie d’un filet. Lorsqu'un insecte dont on craint l’aiguillon est posé sur une fleur, on saisit la fleur et l'animal avec les deux raquettes, et on le pique très-facilement et sans danger. La fiole à large goulot (fig. 49) est aussi d’une grande utilité; on v met de l’esprit-de-vin ou de l’eau-de-vie, et, pendant la chasse, on y jette les coléoptères et au tres in- sectes dont les couleurs ternes ou solides ne risquent pas de se gâter. La fiole remplie de petites bandes de papier frisé sert à recevoir, à mesure qu'on les prend, toutes les petites espèces couvertes d’un duvet fugace, ou de cou- leurs tendres. Les nombreux replis du papier, dans les- quels les insectes se cachent, les préservent du frotte- ment des uns contre les autres et leur conservent ainsi toute la fraicheur de leur coloris. : Tous les pays, quelle que soit leur température, sont peuplés d’une foule d'insectes plus ou moins gros, plus ou moins précieux. Cependant, l'Amérique méridionale, l'Afrique et l’Inde possèdent les plus grandes espèces et les plus riches en couleur. Les uns se plaisent sur là cime des montagnes hérissées de rochers, les autres ha- bitent les vallées ou les plaines boisées ou cultivées. Beau- coup peuplent les ondes des rivières, etc.; mais chaque famille, au moins chaque genre, affectionne des localités qu’il ne quitte jamais, et où il faut savoir aller le trou- ver. Cette connaissance est indispensable au collection— neur, mais malheureusement il n’y a guère que l’expé- rience qui puisse la donner. Nous nous étendrons cepen- dant sur les notions générales qui peuvent y suppléer jusqu’à un certain point. Les insectes se divisent en ordres et en un assez grand nombre de familles, ayant tous des habitudes différentes, d’où il résulte qu'on ne les rencontre que dans de cer- taines localités, et souvent dans des circonstances parti culières. Nous allons, autant que le cadre de cet ouvrage nous le permet, entrer dans les détails que l’on doit con- naître si l’on veut faire une chasse fructueuse, soit. en France, soit dans les pays étrangers. RU RECHERCHE DES THYSANOURES. ss 8 1. RECHERCHE DES MILLE-PIEDS, OU MYRIAPODES. . Ces insectes composent le premier ordre. Ils n’éprou- vent que des demi-métamorphoses, et les petits sortent de l'œuf avec six pieds seulement, les autres se déve- loppant avec l’âge. Les uns (les chilognates) vivent sous la terre, dans des lieux sablonneux, quelques-uns cepen- dant habitent la mer. Quelquefois leur corps écailleux se roule en boule, ou, dans les espèces allongées, en spirale, comme celui des serpents. La plus grande partie de ces petits animaux se plaisent sur la lisière des bois, au midi, dans les gazons et les feuilles sèches. On les prend sans danger, et on les conserve dans la liqueur, ou bien on les pique sur le second ou sur le troisième anneau, près de la tête. _ Les chilopodes ont le corps plus large, comprimé, mem- braneux. On peut, si on le veut, les piquer comme les précédents; mais en se desséchant ils sont sujets à se dé- former, d’où il résulte qu’on les conserve le plus souvent dans une liqueur préparée. Ces animaux courent très- vite ; ils sont carnassiers et habitent les lieux obscurs, sous les pierres, les vieilles écorces, dans le fumier, la terre et les détritus des végétaux. Quelques espèces pas- sent pour très-dangereuses, mais je crois ce qu'on en dit fort exagéré. Cependant, même dans le midi de la France, la morsure des grandes espèces est suivie d'accidents assez graves. Il faudra donc ne les saisir qu'avec des HInCes,.:1,; "ARR 8 2. RECHERCHE DES THYSANOURES. Ces insectes n’ont pas de métamorphoses. Leur corps est, dans les lépismènes, couvert de petites écailles ana- logues à celles des papillons, mais ordinairement d’un blanc argenté très-brillant. Ils sont très-fugaces ; aussi faut-il saisir ces petits animaux avec beaucoup de pré- caution pour ne pas les décolorer. Ils se trouvent or- dinairement dans les maisons, dans les vieux châssis de croisées, dans les armoires, sous les planches humides, les pierres, etc.; ils courent très-vite, et quelques espè- ces sautent très-bien. | Les podurelles doivent se chercher sur les arbres,sous les écorces et les pierres, sur la surface des eaux dor- mantes, et souvent sur la neige. Tous ces insectes se pi- GA CHASSE AUX INSECTES. | quent au milieu du corps, près de la de et ne peuvent pas se mettre dans = liqueur: ' 8 3. RECHERCHE DES PARASITES ET DES SUCEURS.. Ces animaux vivent sur les hommes, les quadrupèdes,. et, en beaucoup plus grand nombre, sur les oiseaux. Leur petite taille les fait dédaigner dans la plupart des collections, et cependant leur étude est pleine d’in-. térêt. . Voici comment je les conserve, et je dis moi, parce que je n’en ai vu chez aucun préparateur, et que je n'ai trouvé de méthode de conservation dans aucun ouvrage. Je me procure du papier transparent connu par les gra-" veurs sous le nom de papicer-glace. Je le coupe en pe- tites bandes ; je place mon insecte sur une de ces bandes ; et je l'y fixe au moyen d’une petite goutte de gomme dé- layée, très-transparente. Je pique ensuite ma bande de. papier-glace dans ma collection (fig. 85). On prépare de la même manière tous les insectes, coléoptères et autres, trop petits pour être piqués. $ 4. RECHERCHE DES COLÉOPTÈRES. Ces insectes se reconnaissent, au premier coup d'œil, à leurs élytres embrassant la partie supérieure de leur abdomen, et recouvrant les ailes membraneuses et infé- rieures qui sont pliées en travers dessous. La facilité que l’on trouve à les conserver dans les collections, avec leurs formes et tout leur éclat, les a fait plus étudier que les autres; aussi, quoique plus nombreux, sont-ils. beaucoup mieux connus. Nous allons passer en revue les. principales familles, et indiquer tout ce que leur chasse : offre de particulier. 1. Les CICINDÉLÈTES sont des insectes extrêmement car” nassiers, très-lestes à la course et au vol, fort difficiles à prendre. On les trouve dans les terres. ‘sèches, stériles, sablonneuses, exposées à la plus forte ardeur du soleil. Quand on les place dans la boîte avant de les avoir pi qués, il faut les y assujettir solidement, car s'ils parvien- nent à se détacher, ils couperont et mettront en morceaux. tous les autres insectes, avec leurs fortes mandibules.. Ceci m'est arrivé plusieurs fois. Les plages sablonneuses de la mer sont habitées par de jolies espèces de cicindélètes, que l’on va chasser par la, © RECHERCHE DES COLÉOPTÈRES. 65 plus forte AA du soleil. Ces petits animaux, parés de robes brillantes, perdent assez ordinairement l’éclat de leurs couleurs, si on les met dans l’esprit-de-vin, ne fût- ce que pendant ia chasse. 2. Les CARABIQUES. Voici la famille la plus nombreuse et la plus difficile à étudier parmi les coléoptères. Beaucoup de ces insectes sont privés d'ailes inférieures ; ils répandent pour la plupart une odeur pénétrante et fétide. et lancent par l’anus une liqueur âcre et caustique. Néanmoins, à la mauvaise odeur près, on peut les prendre avec la main sans inconvénient. On les trouve partout : dans les bois, dans les champs, les prés, les jardins, les chemins ; sous les pierres, sous les vieilles écorces, dans la terre, et plus souvent dessus. Ils courent avec rapidité et chas- sent aux fourmis, aux lombrics, aux jeunes limaces et aux escargots, dont ils font leur nourriture principale. C'est dans les bois chauds et sablonneux qu'il faut cher- cher les plus grandes et les plus brillantes espèces, tels que les calosomes. Ces derniers se rencontrent particuliè- rement autour, ou même sur le tronc et les branches des grands arbres où abondent les chenilles procession- naires, auxquelles ils font constamment la chasse. Le plus grand nombre des espèces peuvent très-bien se jeter dans la bouteille à esprit-de-vin sans se décolorer. 3. Les HyprocANTHARESs habitent pendant le jour les eaux dormantes des mares, des fossés et des étangs ; pen- dant la nuit, ils se promènent sur la terre ou volent dans les airs. Ils sont très-voraces, et s'occupent sans ‘cesse à poursuivre les insectes aquatiques pour les dévorer. On aperçoit aisément quand une pièce d'eau est habitée par ces insectes, parce que, de temps à autre, ils sont obligés de venir respirer en présentant l’anus à la surface de l’eau,.et soulevant leurs élytres pour: faire pé- nétrer l’air sous leurs stigmates. Les dytisques sont souvent d’une assez grande taille. Les gyrins sont ordinairement petits, et courent avec agi- lité sur la surface des eaux dormantes, en décrivant tou- jours des lignes circulaires. On pêche ces insectes avec le troubleau (fig. 34) que nous avons décrit page 61; mais il est un moyen de s'en procurer un grand nombre et des plus rares. Il consiste à épier toutes les occasions où l’on vide l’eau des mar es et des étangs, soit pour la pêche ou autre chose; on n’a plus qu’à les ramasser dans la vase. Il faut aussi visiter 66 | CHASSE AUX INSECTES. MES: les herbes et autres matières que les pêcheurs sortent dei 4 l’eau en retirant leurs filets. Nous ferons remarquer qu 114 faut prendre les grands dytisques avec précaution, parce . qu’ ils sont armés de fortes mandibules, et mordent jus- qu’au sang les doigts imprudents. < 4, Les STAPHYLINS, si reconnaissables par au élytres très-courtes et comme tronquées, de beaucoup dépassées : par le corps, se trouvent principalement dans les fumiers et les charognes, quelques petites espèces sur les fleurs. Ils courent avec assez de rapidité, et lorsqu'on les touche, ils relèvent d’un air menaçant la partie posté. rieure de leur abdomen, mais sans qu’il y ait rien à craindre pour celui qui les saisit. Néanmoins, les grandes espèces mordent serré avec leurs mandibules fortes et pointues. Beaucoup de staphylins ont le corps couvert de poils, et J'ai remarqué que les couleurs de ceux-là s’altèrent un peu dans l'esprit-de-vin. Il est donc bien de les piquer, . et ici je ferai encore une observation : on sait qu’en règle. générale un coléoptère doit se piquer sur |’ élytre droite. Ceci peut se faire aux staphylins ; mais lorsqu'ils sont desséchés, leur corps long et grêle n'offre plus de résis-. tance, et insecte est vacillant sur son épingle. Cette ex- périence m’a engagé à les piquer sur le thorax, et je me trouve bien de cette méthode. Du reste, je la livre aux lecteurs pour en user comme il leur conviendra. Les impressions que l’on remarque sur le thorax des coléop- tères fournissent souvent de bons caractères spécifiques, et c’est pour ne pas altérer ces impressions qu’on a pris l'habitude de piquer ces insectes sur lélytre. I faudra donc, toutes les fois que l’on sera forcé de piquer sur le thorax, enfoncer l’épingle un peu sur le côté de cette partie ‘du corps, afin que le caractère altéré d’un côté par la piqûre reste intact au côté opposé. 5. Les BUPRESTIDES sont, pour la plupart, remarqua- bles par la richesse des couleurs métalliques dont ils sont parés; aussi ne doit-on jamais les altérer en les plongeant dans une liqueur quelconque. Ils volent très- bien, mais ils marchent très-lentement et Sent très-faciles à saisir, si ce n’est quelques petites espèces, qui s’en— volent à l'approche du chasseur. On les trouve sur les fleurs, sur les arbres, sur le bois mort; et les grandes espèces, surtout dans les pays chauds, n'habitent guère que les forêts. RH An RECHERCHE DES COLÉOPTÈRES. 67 - 6. Les ÉLATÉRINES, si singuliers par la faculté qu’ils ont de sauter pour se remettre sur leurs pattes quand ‘on les à mis sur le dos, se trouvent sur les fleurs, sur le gazon, et même sur la terre. Mais il arrive souvent que lorsqu'on veut les prendre, ils contractent leurs pieds, se laissent tomber et contrefont le mort. Il est alors fort difficile de les trouver : il faudra donc, avant de cher- cher à les saisir, glisser une chape sous la partie de la planté où ils se trouveront, et, en secouant légérement le rameau, on les fera tomber dedans. Le beau janne, dont quelques-uns sont parés, se ternit dans la li- queur. no. 7. Les CÉBRIONITES ont des habitudes absolument in- connues ; aussi n’en parlons-nous ici que pour engager les voyageurs à s’en occuper. Les lampyrides se contrac- tent et font le mort quand on veut les prendre; ils ha- bitent les feuilles et les fleurs comme les mélyrides. Il faut donc, pour les prendre, les faire tomber dans la chape en agitant les arbres ou arbrisseaux sur lesquels ils sont, ou mieux, on les fait tomber sur un linge étendu dessous. Néanmoins, nous ferons observer que cette mé- thode n’a un succès parfait que le matin et le soir, car, pendant la chaleur du jour, il arrive fréquemment que, dans leur chute, beaucoup d'insectes déploient leurs ailes et s’envolent. : ; : ) 8. Les PriNiores et les LrmE-Bois sont de petits insectes que l’on trouve dans nos maisons au printemps, et qui, ainsi que les précédents, se contractent et font le mort lorsqu'on veut les prendre. Mais c’est surtout dans les Chantiers de bois neuf et de bois de charpente qu’il faut aller chercher les espèces les plus rares. Il faut fouiller avec attention, car souvent leur extrême petitesse les dé- robe à une vue peu attentive. 9. Les CLarRoNs se cherchent à terre, sous les pierres, sous les débris des végétaux, et quelquefois sous les fleurs. Les Escarbots, pour la plupart, se trouvent dans les cadavres, les fumiers et les excréments, assez rarement sous les écorees d’arbres, et ceux-ci ont le corps com- primé. ‘ * 10. Les Boucziers présentent une tribu fort intéres- sante pour les observateurs et les collectionneurs. On ne les rencontre guère que sur des cadavres; cependant quelques espèces se tiennent sur les feuilles. Parmi eux, 68 | CHASSE AUX INSECTES. DA les nécrophores, ou porte-morts, ont des mœurs fort sine gulières : lorsqu'ils trouvent le cadavre d’un petit ani- mal, par exemple d’une taupe ou d’un rat, ils se réunis- sent ordinairement au nombre de cinq, rarement plus ou | moins, pour l’enfouir avant d'y déposer leurs œufs; ils w se glissent dessous, et pendant que les uns soulèvent | une partie du corps mort, les autres creusent la terre sous cette partie ; ils recommencent le même travail d’un autre côté, et ainsi de suite jusqu'à ce que la taupe soit enterrée de 20 à 40 centimètres de profondeur, ce qui ne dure pas plus de vingt-quatre heures, Une des plus belles espèces de cette tribu, le nécro- phore germanique, se trouve assez communément sous les chats ou les volailles crevés aux environs de Saint- Mandé, près Paris. À proximité des étangs et des rivières, on trouve les boucliers les plus rares, “dans les poissons en putréfaction. Quelques boucliers vivent de proie vi-. vante et grimpent sur les arbres et les plantes pour y chasser les chenilles et les escargots. Plusieurs nitidules et scaphidies se trouvent dans les excréments. Pour s'emparer de tous ces insectes, on se sert de pe-. tites pinces ou brucelles; on les jette. dans la liqueur avant de les piquer, ne füt-ce que pour les nettoyer, et on les en retire lorsqu'on est revenu de la chasse. 11. Les DERMESTES, soit à l’état de larve, soit à l’état parfait, se nourrissent de toutes les substances animales; ils les attaquent en grand nombre, les coupent, les ré- duisent en parcelles et les détruisent entièrement. Aussi sont-ils les plus grands destructeurs des cabinets d’his- toire naturelle. Il faut les chercher dans les vieux meu- bles, les pelleteries, etc.; quelques-uns se trouvent aussi sur les fleurs. 12. Les ByrRHEs. Ces insectes, la plupart très-petits, se rencontrent sur les fleurs, les arbres, dans le gazon, sous | les pierres, etc. Ils se contractent par la crainte du dan- . ger, et doivent par conséquent se chasser comme nous l’avons dit des élatérides (6). 13. Les Dryors fréquentent le bord des eaux, quel- ques-uns même les habitent, mais ils marchent sur le sable et la vase du fond, et ne savent pas nager. 14. Les HypropuiLes nagent très-bien pour la plupart, et habitent les mares et les étangs; ils viennent respirer à la surface de l’eau à la manière des dytisques. Ils vo- lent avec facilité, et quelques espèces, telles que des élo- RECHERCHE DES COLÉOPTÈRES. 1768 _ phores et des hydrœnes, ne se trouvent pas dans l’eau. On prend les hydrophiles comme les hydrocanthares (3). 15. Les SCARABÉIDES sont des insectes remarquables par leur grande taille, et souvent par des protubérances ou des appendices de forme singulière qu'ils portent sur la tête et sur le thorax. Les uns se nourrissent de tan, de fumier et d'autres matières corrompues ou en décom- position ; ils sont noirs ou de couleurs ternes et foncées, et se conservent très-bien dans la liqueur. Les autres se nourrissent de feuilles et du suc mielleux des fleurs ; leur corps brille du plus vif éclat, ou du moins est paré de couleurs agréablement variées. Dans les excréments on trouve les bousiers, les apho- dies, les léthrus, les géotrupes. Dans le tan, les oryctes, et principalement le nasicorne, connu vulgairement sous le nom de rhinocéros. Dans le bois pourri ou dans les racines, quelquefois sur les végétaux, les trox, les ægiales, les scarabées proprement dits êt les hexodons. Sur les feuilles des arbres et des plantes, les hannetons, les gla- phyres, les amphycones, les anisonix, les goliaths. Sur les fleurs d’ombellifères, de rosiers et autres, les cétoines, les trichies et les crématoscheiles. Tous ces insectes se prennent sans inconvénient avec la main, et se piquent sur le liége de la boite. On peut cependant déposer dans la liqueur ceux qui sont d’une couleur terne, et dépourvus de poil ou duvet fugace. Le léthrus céphalote vit dans les vignes, où souvent il cause de grands dégâts ; on le trouve fréquemment dans des trous qu'il se creuse au pied des ceps, dans la terre. Quelquefois, pour avoir des bousiers, les géotrupes et les scarabées de grosse espèce, on est obligé d'enlever l’ex- crément qui les a nourris. Alors on découvre dans la terre des trous ronds dans lesquels ils se sont cachés ; on y enfonce un morceau de fil de fer, pour ne pas perdre la trace des trous pendant que l’on creuse la terre avec une houlette ou une spatule de fer, et l’on parvient ai- sément à les trouver. Je me suis ainsi procuré souvent, par ce moyen, des bousiers lunaires, des géotrupes pha- langistes, et d’autres espèces peu communes, dans des lieux où l’on avait fouillé avant moi sans rien trouver. Le soir ,on trouve quelquefois des trox sous les haies et contre les murs des jardins. Pendant les belles jour- nées de printemps, on les voit quelquefois voltiger dans les prés, autour des fleurs de saules; on en rencontre A Wu) à > 10 CHASSE AUX INSECTES. Eee NES aussi assez souvent marchant dans la poussière des che- - mins, notamment le trox des sables. | | Les cétoines, si communes sur nos rosiers, se rencon- trent encore sur les troncs de chênes, d’ormes, de peu- pliers, dans les crevasses des vieilles écorces. etc.; elles se contractent et se laissent tomber quand on veut les LISTES ainsi que beaucoup d’autres insectes de cette amille. LE 16. Les Lucanines. Quelques insectes de cette tribu se font remarquer par le prolongement extraordinaire de leurs mandibules; tel est par exemple le cerf-volant; ils se tiennent sur les arbres, principalement sur le chêne, dont leurs larves mangent le tronc. On les trouve ‘assez souvent dans les creux d'arbres, sur les arbres abattus ou dans la terre, au pied de leur tige. Dans les belles soi- rées d'été, ils voltigent çà et là, et comme leur vol est assez lent, il n’est pas diflicile de les abattre. à Ils se conservent très-bien dans l’alcool, où il est tou- jours prudent de les faire mourir avant de les piquer dans la boîte, car ils sont d’une force prodigieuse relati- vement à leur grosseur, et ils parviennent presque tou- jours à se détacher de dessus le liége. Alors ils brisent tous les insectes qui se trouvent dans la même boite. 17. Les MÉLASOMES sont ordinairement noirs, et peuvent, sans inconvénient, se mettre dans le flacon à esprit-de- vin. Ces insectes vivent à terre, dans les lieux sombres et humides ; on les prend aisément, parce que leur mar- che est très-lente, et qu'ayant les élytres soudées, ils ne peuvent pas voler. Ils se nourrissent de matières végé- tales et animales décomposées. Les pimélies, beaux in- sectes de cette division, ne se rencontrent que dans le midi et en Afrique. Quelques blaps habitent nos caves; ils répandent une odeur fétide lorsqu'on les écrase. Les opatres se trouvent sur la terre, dans les lieux sablon- neux. À l’approche du chasseur, ils cherchent à s’enfoncer dans la terre ; rarement on en trouve un seul au même endroit. Les ténébrions se plaisent dans les celliers, et principalement chez les boulangers, où leurs larves at- taquent la farine. 18. Les TaxicoRNESs vivent pour la plupart sur la terre, sous les vieilles écorces et dans les champignons. 19. Les STÉNÉLYTRES se rencontrent le plus ordinaire- ment dans les bois ou sous les vieilles écorces. Les rhi- non | RECHERCHE DES COLÉOPTÈRES. 71 nomacères sont faciles à prendre, quoique très-vifs dans leur course. 20. Les TRACHÉLIDES vivent sur les plantes, dont ils mangent les feuilles et sucent les fleurs. Lorsqu'on veut les saisir, quelques-uns, très-agiles, cherchent à s’échap- per par la fuite, les autres se contractent et font le mort. On trouve, sur les fleurs d’une achillée, une espèce de ripiphore assez rare, ainsi que quelques cérocomes. Les mylabres sont assez communs dans les jardins, sur Îles fleurs de carottes et autres ombellifères : celui de la chi- corée, employé en Angleterre pour remplacer les can- tharides, se trouve presque partout. Les mordelles vivent constamment sur les fleurs; elles sont assez vives et s’en- volent quelquefois quand on veut les saisir. | Tous ces insectes se piquent ordinairement aussitôt qu'ils sont pris; mais il n’en est pas de même des mé- loès. Leur abdomen vésiculeux se déformerait entière- ment en se desséchant, si on ne lui faisait subir une pré- paration. Avant de placer ces insectes dans la collection, il faut donc les jeter dans la bouteille à esprit-de-vin. Les cantharides qui appartiennent aussi à cette tribu, ainsi que les malachies, etc., vivent également sur les fleurs, à l'exception de la cantharide des boutiques, qu’il faut chercher sur les feuilles de frênes et de lilas; elle voyage en essaim. 21. Les RHiNcopHoRes sont les plus darigereux des co- léoptères, parce qu'ils attaquent les récoltes des céréales, les fruits, etc., etc., et que, dans de certaines années, ils sont assez nombreux pour détruire une grande partie des récoltes. Tous se reconnaissent, au premier coup- d'œil, par le prolongement extraordinaire de la partie pure de la tête, leur formant comme une espèce de ec. Au printemps, une grande quantité de charançons, et principalement les bruches, se trouvent à la sommité des arbres ; plus tard, ils descendent sur les fruits. Quelques espèces s’envolent à l'aspect du chasseur, s’il fait chaud et que le jour soit vers son milieu ; d’autres se contrac- tent, se laissent tomber, et se perdent aisément dans les herbes si on n’a pas eu le soin d'étendre un linge des- sous. | J'ai obtenu un assez bon nombre de rhincophores très- frais en élevant leurs larves par un moyen fort aisé. J’a- vais fait, avec de la toile métallique, plusieurs petites 12: 7 ) 1 CHASSE AUX INSECTES NS cloches larges et hautes de 81 millimètres; je cherchai. tous les fruits piqués ou véreux, toutes les graines atta-" quées, et je les déposai sur une table, chaque espèce de fruits sous une cloche séparée. Mon intention était de. connaitre les insectes qui attaquaient telles ou telles és" pèces de fruits. Tous les huit jours je visitais-mes clo— ches, et dans le sable fin placé sous les fruits, je trouvai les larves de mes insectes chrysalidées : peu de temps après, les insectes se montraient dans tout l’éclat de leur parure. | On trouve piusieurs espèces de cette tribu sur laterre, sous les pierres, les vieilles écorces, sur les fleurs, les : plantes, les buissons, etc., etc.; les plus fatales habitent par milliers les greniers à grains. : | 22. Les XyLOPHAGESs et les PLATYSOMES vivent dans les bois et font assez souvent un très-grand tort aux plan- tations d'oliviers et aux forêts de pins et de sapins. C’est là qu’on doit aller les chercher ainsi que dans les chan- tiers de bois neuf. On les trouve ordinairement blottis sous les vieilles écorces. 23. Les LoncicoRNEs composent la tribu qui fournit aux collectionneurs les plus beaux coléoptères. La plupart de leurs larves vivent dans les bois, dans le tronc des arbres qu’elles percent dans tous les sens. Ces insectes doivent se chercher dans les chantiers et dans les forêts, où on les trouve contre le tronc des arbres qu’habite leur espèce. Le soir, ils se promènent et volent çà et là quelques instants avant le soleil couché. Les spondyles se rencontrent souvent sur le tronc mort des arbres abattus. Les priones doivent se chercher dans les trous pleins de vermoulures creusés dans les troncs d'arbres ; une des plus belles espèces, le prione tanneur, habite les tilleuls. Les lamies se promènent quelquefois à terre, sur la lisière des forêts ; c’est ainsi que j'ai sou-. vent trouvé la lamie triste, et d’autres espèces. Les lep- tures et les callidies se rencontrent ordinairement sur. les fleurs, surtout les petites espèces. De midi à quatre heures, il faut chercher les capricornes contre le tronc des arbres; le charcharias contre le peuplier ; le savetier. contre le chêne; le musqué contre le saule, etc., etc. ‘FA Dans les chantiers, on trouve souvent des espèces n exis-" tant pas ordinairement dans la contrée. C'est ainsi que, j'ai trouvé un molorque majeur dans un chantier de: Bercy, près Paris, où cet insecte n'avait pas encore été rencontré. ÿ FE De { BA GNT 1e PRET . À nement à l° ÉSprite de- -vin; mais ceux qui sont tachés de jaune ou de blanc s'y ternissent. Il faut donc les piquer de suite. _ 24. Les Eupoogs sont des petits insectes souvent parés des couleurs les plus brillantes; on les rencontre sur les tiges et les feuilles des plantes, dont leurs larves se nour- | rissent. Les criocères du lys et de l’asperge ne sont que trop communes dans nos jardins. 25. Les CY€LIQUES, tribu nombreuse, offrent également les couleurs les plus vives, ayant l'éclat des métaux. Ils sont généralement petits ‘et se trouvent également sur les feuilles de différents végétaux. Lorsqu'on cherche à les prendre, ils contractent leurs pattes et se laissent tomber, ce qui arrive aussi à plusieurs espèces de la tribu précédente. Les chrysomèles et les gribouris se contractent à la moindre apparence de danger; aussi faut-il les approcher -avec beaucoup de précaution, et les faire tomber dans une chape emmanchée d'un long bâton. Les cassides habitent sur les chardons et sur quelques autres plantes ; on les prend avec la plus grande facilité. Il n’en est pas de même des altises , qui dévorent les feuilles des plantes appartenant à la famille des crucifères ; elles santent avec beaucoup de vivacité et s ‘échappent aisé— ment des piéges qu'on leur tend. 26. Les CLavipaLpes sont des insectes généralement petits et peu remarquables. Ils sont très-faciles à prendre, et doivent se chercher sous les vieilles écorces et dans les bolets. 97. Les APHIDIPHAGES, où Coccinelles, sont de petits coléoptères ordinairement variés ou ponctués de couleurs fort vives. Ce sont les premiers insectes qui paraissent au printemps, ils établissent leurs demeures sur les fleurs _de différents arbres, et principalement sur celles du saule, et sur les plantes qui nourrissent des pucer ons. On | les rencontre aussi quelquefois dans nos maisons, où on les a désignés sous le nom de Bétes à bon Dieu. Lorsqu’ on les saisit, elles font sortir de leurs cuisses une liqueur jaunâtre, d'une odeur très-désagréable, mais sans autre inconvénient. 98. Les FuNGICOLES sont petits, peu brillants, et se ren- contrent ordinairement dans les champignons, quelque- fois sous les écorces d'arbres. Naturaliste préparateur. a 7 LU Au CR RS PA k * « , Aa VE AU] } EUR PE UNE 27 PAM 5 Dole}, chi PTE toujours à terr e. sous les pierres et date les détrit el végétaux ; ils sont tous très-petits; on peut les placer Sur du papier-glace, comme nous l'avons dit à l’article des parasites, $ 3. 30. Les MoNomÈREs, ou insectes paraissant n'avoir qu’ an article aux tarses, forment une tribu où l’on n’a encore | classé, faute d'observations sans doute, qu’un seul insecte, le dermeste armadille de De Geer; on le trouve dans Les détritus de matière animale. RS $ 5. RECHERCHE DES ORTHOPTÈRES. a Fe te a ares En sortant de l’œuf, les larves de ces insectes ressem— blent à l'insecte parfait, avec cette seule différence que leurs ailes et leurs élytres ne consistent qu’en un rudi-. ment, qui croit et se développe à chaque changement. de peau, jusqu’à ce que l’insecte soit parvenu à l'étatn parfait. Ceci embarrasse souvent les jeunes amateurs; mais, avec un peu d'attention d’abord et d'habitude en suite, ils éviteront facilement les erreurs. Tous les insectes, de cette classe vivent à terre, et la plus grande partie se nourrissent de végétaux. Les uns courent et Is autres. sautent. Les forficules se nourrissent de fruits, de fleurs, et aël plusieurs autres substances végétales. On les trouve sous. les pierres, dans les détritus de végétaux, et sous les” vieilles écorces des arbres fruitiers, où elles vivent en nombreuses familles. Les plus grandes pincent assez. fortement avec les deux grandes pièces écailleuses et. mobiles qu’elles ont à l’anus. On les pique rarement sur. l’élytre droite, mais sur le thorax comme les auires in sectes de cette classe et des suivantes. : Les blatites attaquent toutes les substances végétales, et. particulièrement les matières alimentaires ; on les trouve dans les lieux humides et sombres, les celliers, les cuisi= nes, quelquefois, mais rarement dans les bois ; elles ne sortent guère de leurs retraites que la nuit. 1 Les mantes, les phasmes, les phyllies, etc. , sont des in=. sectes fort singuliers par leurs formes bizarres, qui sou. vent les font prendre pour un petit groupe de feuilles,\ un petit rameau vert, etc. Presque toutes sont vertes et" foliacées, si je puis me servir de ce mot, ce qui les rend fort difficiles à remarquer au milieu des végétaux qu’el= . RECHERCHE DES HÉMIPTÈRES. les habitent. On ne les trouve guère que dans les contrées chaudes ou très-tempérées, au-dessous du 44° degré de latitude. Elles se plaisent dans les jeunes taillis, sur le penchant des coteaux rocailleux, à l'exposition du midi ; “ee elles perdent quelquefois leurs formes en se desséchant, ps elles se conservent très-bien dans un alcool un peu aible. Parmi les orthoptères sauteurs, sont les courtillières, les grillons et les sauterelles. Les courtillières habitent dans la terre, d’où les jardiniers les tirent souvent avec la bêche. Comme elles ont, ainsi que les genres suivants, l'abdomen très-gr os et très- -mou, on les jette dans la li- _queur. Les grillons se plaisent dans les bruyères ou les sols arides, sur le penchant des coteaux peu élevés et tour- nés au midi. Leur chant continuel fait aisément décou- vrir leur retraite consistant en un petit trou rond, pro- fond de 135 à 160 millimètres, creusé dans la terre. Quand on l’a découvert, on y introduit la tige mince d’une gra- minée; le grillon en sort aussitôt et on le saisit au pas- sage. Une espèce habite dans les cheminées de nos mai- sons, et autour des fours des boulangers. _ Les sauterelles, criquets, etc., habitent les prairies, les jardins, les bois et les champs ; ils se nourrissent de _feuillés et font quelquefois de grands dégâts. On iles prend avec la même chape que pour les papillons. On pique les criquets et autres espèces à corps dur, et l’on jette dans la liqueur celles qui sont vertes et molles. & 6. RECHERCHE DES HÉMIPTÈRES. Les larves de ces insectes naissent comme celles des aient. si ce n’est que leurs ailes ne sont pas déve- no ce qui les rend plus faciles à reconnaitre. 1. Les Géocorises, généralement connues sous le nom de punaises, sont toutes terrestres; quelques-unes su- cent le sang des animaux, mais généralement elles vivent sur des végétaux dont elles sucent la sève avec leur trompe, et chaque espèce sur la plante qu'elle affectionne. Il en est qui sont inodores, d’autres qui répandent une odeur agréäble, mais le plus grand nombre sentent très- mauvais. Il faut les piquer à mesure qu’on les prend, car la liqueur altère quelquefois leur éclat. 2. Les HYprocorises sont des punaises tout aquati- | ques ‘et carnassières. Il faut les prendre avec précaution car elles piquent fortement, et, dans quelques-unes, les pêche dans les fossés, les mares et les pièces d’eau où « ‘ elles se tiennent, avec un troubleau, et de la même ma- 4 À CHASSE Aux L SE piqûre est douloureuse comme une blessure d’ortie. On. nière que nous le disons pour les autres insectes qu tiques. . Les naucores et es nèpes se tiennent ordinairement dans la vase et nagent assez lentement. On ies pêche avec : facilité; mais il n'en est pas de même de quelques autres genres, les corises, les notonectes, etc., qui ren "4 beaucoup de rapidité. “4 3. Les CicApAIRES habitent ke buissons, les arbres et à les herbes; les cigales se dénoncent elles-mêmes, dars les » haies, en été, par un son bruyant et monotone qu'elles produisent au moyen d’un organe fort singulier, situé intérieurement à la base de l'abdomen, de chaque côté. Le fulgore porte-lanterne répand, dit-on, dans lPobs-. curité, une lueur plus forte qu'aucun autre insecte phos- phorescent, ce qui trahit sa retraite dans les contrées. chaudes qu’il habite; mais ce fait, avancé par tous les” entomologistes sur la foi de mademoiselle de Mérian qui . en a parlé la première, me paraît fort douteux. | | L'espèce d'Europe se trouve sous le large feuillage des plantes. Les membraces, cercopes, tettigones et autres, habi-. tent l'herbe des prairies, les haies, les buissons et les. arbres. | 4% » SE 4. Les APRIDIENS, pucerons, psylles, livies, etc., se î rencontrent sur les plantes. À 5. Les GALLINSECTES se tiennent ordinairement pol qués contre les végétaux dont ils sucent la sève au moyen” de leur trompe. Les cochenilles vivent sur les press de la famille des cactiers. SÉCn ne 2j pe RAS NN $ 7. RECHERCHE DES NÉVROPTÈRES. $ "e Quelques-uns de ces insectes ne subissent qu'une demi-. is métamorphose avant de parvenir à l’état parfait. Les” grandes espèces sont souvent parées de brillantes cou. leurs. ‘A 1. Les SUBULICORNES sont aquatiques pendant leur 0 nesse ; leurs larves vivent dans l’eau des fossés, des märes, des étangs et des marais. À l’état parfait, ils son RECHERCHE | DES NN HbnbuLe, Habitants des airs; mais c’est toujours au bord des eaux _ qu’ils se plaisent à voler, et qu’il faut aller les poursui- \ vre avec le filet à papillon. On les pique aussitôt qu'ils sont pris, mais il faut le faire avec précaution, car l’ab- domen vésiculeux de quelques libellules se déforme aisé- - ment à la moindre pression. Les éphémères se tiennent aussi près des eaux ; on les trouve souvent sur les buis- sons, les murs et les troncs d'arbres. 2. Les PLANIPENNES. Cette tribu renferme des insectes dent les mœurs sont extrêmement curieuses. On trouve les fourmis-lions dans les terrains sablonneux ou la pous- sière, au pied des vieux murs ou des rochers tournés au midi. Ils sont placés au fond d’un entonnoir artiste- ment creusé par eux dans le sable, et dans cette embus- cade ils attendent leur proie. Tous ces insectes, à l’état parfait, volent avec assez de rapidité et se chassent comme les papillons. Les hémérobes habitent sur les ar- bres, dans les Jardins, les bois, principalement ceux de pins et de sapins. Souvent ils viennent dans nos appar- tements, surtout au printemps et en automne. Les ascalaphes volent ordinairement dans les prairies marécageuses et sur le bord des rivières. Les panorpes se tiennent dans les buissons et dans les haies des jar- dins. Les raphidies vivent sur les fleurs, et de préfé- rence sur celles des chardons. Les termites, ou fourmis blanches, ne se trouvent que dans les pays chauds : quel- ques espèces, vivant en nombreuse société, se construi- sent des habitations extrêmement singulières, qu’il faut enlever pour les conserver quand elles ne sont pas trop ._volumineuses. On tàchera de se procurer des individus de neutres travailleurs, de neutres soldats, de mâles et de femelles ; comme il n’y a souvent qu’une de ces der- nières par chaque habitation, il faudra mettre de la per- sévérance dans les recherches. _ Tous ces insectes se prennent à la chape, comme les papillons, et se piquent de même. 3. Les PLICIPENNES, ou phryganes, ressemblent, au pre- mier coup-d’œil, à de petites phalènes ; leurs larves vi- vent dans l'eau, enveloppées dans un fourreau qu’elles trainent avec elles. À l’état parfait, il faut les chercher dans les jardins, les prés humides, les bois placés sur les bords des rivières et des étangs, sur les buissons, Le muts et les troncs d'arbres. 2 NEA + x “, CHASSE AUX INSECTES. &. 8. RECHERCHE DES HYMÉNOPTÈRES. ne Les insectes de cette famille. sont tous assez remärqua À : bles par l’étranglement de leur abdomen près du thorax, À _ plus encore par le dard aigu dont la plupart sont. armés, 4 et avec lequel ils font des piqüres très- douloureuses. ou. les chasse avec une chape à papillon ou des pinces à, filet; et, pour les saisir, on se sert de petites pinces ou. de brucelles avec lesquelles on les serre sous la poitrine, afin de les tenir fermes pour les piquer, sans risquer 1e les gâter. Quelques espèces vivent en société, d’autres se cons. truisent un nid avec beaucoup d'art Ordinairement ils! se nourrissent du pollen des fleurs, mais cependant plu- \ sieurs espèces sont carnassières. Les tendrèdes, cimhbex, mégalodontes, etc., se tiennent sur les arbres, les buissons et les fleurs. Quelques espè- | ces se trouvent sur les gazons et les herbes des prés, d'où. elles s’envolent dès qu’on en approche. Les sirex et les urocères habitent sur les NHNree et les. fleurs, souvent dans les forêts. Ils déposent leurs œufs, sur les arbres, dont leurs larves dévorent les fleurs.r Leur vol est très-rapide, aussi les prend-on fort difficile. ment. | Les ichneumons vivent sur les fleurs, les arbres, les. buissons, les plantes basses, en un mot, partout où ils. espèrent trouver des chenilles pour déposer leurs œufs dans leur corps. Quand on élève des chenilles de sphinx pour obtenir des papillons très-frais, il n’est pas rare de” voir sortir de la chrysalide, au lieu ‘du beau sphinx que. l'on attendait, cinq ou six ichneumons dont les larves sen sont nourries de la substance de la chenille. $ Les cynips habitent les arbres, particulièrement less chênes, les saules et les églantiers ; ils piquent et entail-. ï lent ces végétaux afin d’y placer leurs œufs, ce qui OCCA=. sionne des excroissances qui prennent différents noms, comme par exemple : : le bédéquar du rosier, les pommes de chéne, les noix de gulle, etc. Les larves de quelques: ‘A genres voisins détruisent les œufs des chenilles et les. pucerons. Les chalcides, Le Re" etc., habitent les os Le BCHERCHE DES A NOUTIRE, et émbortent dans des trous qu’elles creusent dans la ‘terre. Les larves de quelques autres vivent dans les chenilles. Les chrysis sont généralement parés de brillantes cou- Jeurs. On les cherché sur les fleurs, les palissades des jardins, les murs, et partout où ils peuvent être attirés par des chenilles. | Parmi les espèces qui vivent en société, il faut cher- cher dans les bois les fourmis, polyergues, ponères, myrmices, etc, appartenant presque tous aux pays chauds. Le naturaliste qui voudra se faire une collection intéressante, devra se procurer, de chaque espèce, un mâle, une femelle et un neutre. Les sphex, bembex, crabrons, mellines, pomoilles, ete., etc., portent un aiguillon très-douloureux ; ils viventsur les fleurs, et se rencontrent fréquemment dans les prai- ries sèches, sur la lisière des bois, dans les taillis d’un _an,et même dans les jardins. Les femelles creusent une petite habitation dans la terre ou dans le bois pour y dé- … poser leurs œufs; elles font constamment la chasse aux chenilles et aux araignées. … Les guêpes, les eumènes et les genres voisins, ont éga- _lement un aïiguillon redoutable. Beaucoup de ces insectes vivent en societé, dans la terre, les trous d’arbres, les vieilles murailles, onu sur les arbrissaux, aux branches desquels ils suspendent leur nid, fait d’une sorte de pa- _pier gris; ils sont très-voraces et fréquentent les ver- ..gers, les jardins, les vignes et surtout les treilles, pour en dévorer les fruits. Ils attaquent aussi les mouches et autres insectes. Il sera bon, toutes les fois qu'onle pourra, d’avoir un échantillon de leurs habitations. Les M£eLLirèREs renferment un grand nombre de genres, parmi lesquels les andrènes, les halictes, les panurges, les nomades, les mégachiles, les bourdons et les abeilles ; ils ont des mœurs assez variées, car les uns vivent soli- taires, et les autres en société. Mais comme tous vivent également de la liqueur sucrée qu'ils recueillent dans le calice des fleurs, tous fréquentent les mêmes localités. On les trouve donc sur les fleurs dans les prairies, les champs, la lisière des bois, les récoltes de sarrasin pen- dant la floraison, etc. Les espèces les plus rares se ren- contrent dans les bruyères, les pâturages et les taillis nouvellement coupés, sur la pente des montagnes regar- dant le midi. On les pren avec le filet à papillon ou les pinces àflet ei 35 et 39 on les saisit sous la ” poitrine avec des brucelles, et on les pique sur le thorax ‘4 $S 9. RECHERCHE DES | LÉPIDOPTÈRESS Les papillons sont, sans contredit, les plus beaux | in-. sectes, aussi sont-ils recherchés par tous les: jeunes À entomologistes. On les divise en trois grandes sections. À Les Diurnes volent le jour. Leurs ailes sont aussi Vie vement colorées dessous que dessus. Leurs chenilles ont. seize pattes, et leurs chrysalides sont rarement envelop-* _pées dans une coque. Le plus ordinairement celles-ci sont” nues, anguleuses, et suspendues ou l'exire mie pates rieure. à Les CRÉPUSCULAIRES ne volent, pour la plupart, que 1e ï soir et le matin pendant le crépuscule; leur vol est très- rapide et fait entendre une sorte de bourdonnement. Leurs chenilles ont toujours seize pattes, et leurs chry- salides, enveloppées däns une coque de soie, ou cachées « dans la terre, ne sont Jamais anguleuses. Parmi les cré- pusculaires sont les spainx, dont les chenilles portent, pour la plupart, une sorte de corne arquée prés de la? queue. ‘À Les NocrurNes ne volent que la nuit, ou au moins après que le soleil est couché. Plusieurs manquent de trompe, * et quelques femelles n'ont pas d’ailes. Leurs chenilles. ont de dix à seize pattes. Ordinairement elles se filent une coque de soie, et leurs chrysalides ne sont pas an-« guleuses. ne 19 Chasse aux pavillons. m" SR SEL CRE 2 RP NS TUE SNA EE L’amateur doit commencer ses excursions dès le com- mencement du printemps, et les continuer jusqu'aux . premières gelées d'automne; car, chaque mois, chaque - quinzaine de l’année, voit éclore les espèces qui lui sont, propres, et qui ne paraissent ni plus tôt, ni plus tard. Les papillons de jour se rencontrent sur les fleurs qui embellissent la lisière des bois, sur le tapis émaillé des prairies, dans les champs, surtout pendant la floraison. des récoltes légumineuses, telles que les luzernes et les trèfles; dans les jardins, et enfin sur les troncs d'arbres dont les feuilles ont nourri leurs chenilles. C’est auprès des peupliers qu’il faut aller chercher les mars chan- geants et jamais ailleurs; il en est de même de la. pie a Pé Ma ET SZ ARR EE — Fa: ) RCHE DES LÉPIDOPTÈRES. 4 81° art de espèces que l’on ne trouve jamais qu’auprès de a plante où fut placé le berceau de leur enfance. Les seuls moyens de s’en emparer lorsqu'on les a découverts, cest d'attendre qu'ils soient posés, de s’en. approcher avec précaution pour ne pas les effaroucher, et de les saisir avec le filet. Quelques personnes les poursuivent pendant leur vol capricieux, et les saisissent dans l’air avec beaucoup d’agilité et d'adresse Les papillons crépusculaires et les nocturnes ne sortant de leur retraite que la nuit, seraient très-difficiles à chasser si l'on suivait la même méthode que pour les papillons de jour. On doit les chercher dans les lieux ombragés'ou même obscurs, et on les y trouve appli- qués contre les vieilles écorces, les murailles, les ro- chers : ils sont dans un état d’immobilité parfaite, ce qui donne la plus grande facilité pour s’en saisir, et même pour les piquer sans chercher à s’en emparer avant. Mais cette petite manœuvre demande de la dexté- rité et de l’habitude, car sans cela l’insecte fait un mouve- ment, l'épingle glisse sur son thorax, et il s'envole. Si l’on craignait de-le manquer, il vaudrait beaucoup mieux le couvrir d'abord avec le filet, et le piquer ensuite. Les sphinx et quelques autres crépusculaires sortent de leur retraite à la nuit tombante, et viennent voltiger autour des fleurs’ d’onagre, des belles-de-nuit et autres. plantes d'agrément cultivées dans les jardins. Il faut aller les y attendre, s'embusquer sans faire le moindre mou- vement, et les saisir rapidement au vol avec le filet. La plus grande partie des phalènes se tiennent pen- dant le jour appliquées sous les feuilles, dans les buis- sons et les haies les plus épaisses, où l’œil ne saurait ‘aller les découvrir ; il faut les en faire sortir en battant le feuillage avec un bâton, tandis que de l’autre main on saisit avec le filet tout ce qui s’en échappe. Enfin, lorsque l’air est calme et la nuit très-noire, on place un flambeau dans les lieux bas et découverts, on en re- couvre la flamme avec un entonnoir en verre ou un verre de quinquet, et l’on voit aussitôt une grande quan- tité de papillons venir voltiger autour de la flamme jus- qu’à ce qu'ils soient pris. Depuis les premières éditions de cet ouvrage, je me suis procuré de très-beaux papillons de nuit par deux moyens fort simples. Dans le berceau de verdure d’un jardin je déposais une veilleuse allumée dans un verre, et je là reconvrais d’un entonnoir en verre pour empé- toute la nuit. Le lendemain 16 te des arbres, leu tronc, et jusqu’à la charpente du berceau étaient de ainsi dire couverts de jolies phalènes au YŸ avaient été 'aitirées pendant la nuit. Ÿ Je plaçais également une veilleuse dans un apparte- ment donnant dans la campagne, et jet laissais les: croi- 4 sées non pas ouvertes, mais entr'ouvértes, de manière à. ë ne laisser que 160 millimètres d'intervalle entre les deux | battants, afin de former comme une ouverture de nasse. Le lendemain, je trouvais beaucoup de phalènes contre la tapisserie et les corniches du plafond, et même des. sphinx, mais plus rarement. En employant ces’ deux pro-" cédés, on est bien sûr de se procurer assez prompte- ment toutes les espèces de phalènes vivant dans Rs? canton. Lorsque l’on tient un papillon dans la poche de la. chape, il faut le tuer de suite pour empêcher qu'il se. brise les ailes en se débattant, ou qu'il se décolore, car on sait qu'il ne doit son éclat qu ’à une poussière très- | | fine que le moindre attouchement imprudent enlève sans’ retour. Pour cela on prend la poche par le milieu avec. la main gauche (fig. 37 et 38), tandis qu'avec la main, droite on force tout doucement l'animal à gagner le. fond ; alors, avec le pouce et l’index on saisit sa poitrine dessous les ailes, en les rapprochant l'une de l’autre sur le dos, eton presse, avec la précaution de ne pas l'en. 4 dommager, jusqu’à ce qu’il soit mort. Lorsqu'il ne fait. plus aucun mouvement, on le fait tomber dans la main gauche en renversant le filet de là main droite, et, avec” une épingle proportionnée à son volume, on l’enfile au : travers du thorax (fig. 89), entre la tête et île cor ps, eton… le pique sur le liége de la boite. of 1 Quelques espèces ont la vie extrêmement dure, etcette. Fe précaution n’est pas suffisante pour les en priver sur-le M champ. On emploie un autre moyen qui consiste à leur passer une épingle au travers de la poitrine, au- -dessous Ge l'insertion des ailes, afin de maintenir celles-ci en po- sition, de les empêcher de se gâter en battant continuel= . lement sur le liége de la boîte. Enfin, on emploiera tous! les moyens que l’on pourra imaginer pour leur conser: ver de la fraicheur et de l'éclat, sans lesquels ils perden: toute leur valeur. Ceux qui ont le corps mince et délié se dessèchent très-promptement, et pour peu qu’on lés _conser ve trop longtemps dans la boite de nt leur 3 & dr les ent e prendre une ‘bonne ue AA € on ut la leur. donner. Il faut donc chercher à leur faire même. * « Quand nous foulons sous nos pieds, dit Shakespeare, _ün insecte sans défense, il éprouve des angoisses aussi vives, des souffrances aussi cruelles, que le géant atteint d’une blessure mortelle. » En outre, en se débattant contre la mort, il est rare qu'il ne gâte pas ses couleurs. Pour tuer rapidement les insectes et sans les endom- _mager, voici le procédé recommandé par John Coakley Lettsom. « Il faudra, dit-il, les attacher sur un bouchon de liége du côté qui "doit faire face au fond d’un bocal de verre dont il bouchera bien exactement l’orifice ; mettre dans le bocal un peu de soufre, et l’échauffer par degrés jusqu’à ce que la vapeur du soufre s’exhale. Dans ce moment l’insecte perdra la vie sans que la beauté de ses couleurs. soit endommagée. »: Mais tous ces moyens ne suffisent pas encore pour se. procurer les espèces les plus précieuses ; il faut néces- sairement élever des chenilles, et comme cette matière n’a encore été traitée dans aucun ouvrage français, nous allons lui donner le développement convenable et e: faire un article particulier. Un auteur allemand, M. Théo dore Thon, bibliothécaire de la Société minéralogique se 7 Iéna, dans a traduction de la première section de notre ouvrage, qu'il à publiée en Allemagne, a considérable- ment augmenté notre article de l'éducation des chenilles, mais malheureusement cet homme de lettres s’est aban- donné, comme il est facile de s’en apercevoir, aux élans d’une imagination ingénieuse, et sa théorie sur la plu- part des points, se trouve continuellement en contradic- tion avec l'expérience. Il en résulte que nous ne pro- ‘0 pas de son travail, au moins dans ce cha- pitre : | PA Éducation des chenilles, On se procure des chenilles en allant les chercher sur les végétaux dont elles. se nourrissent; car On Sait que ces petits animaux ne se rencontrent guère que sur la plante que chaque espèce affectionne, et jamaïs sur une autre, Nous allons, pour exemple, indiquer au lecteur quelques végétaux sur lesquels il doit fixer ses recher- ches s'il veut trouver les espèces les plus rares; mais, prendre cette attitude, autant que possible dans la boîte # “ Va 24 vf 147 ÿ | oi tout, î faut l'instruiré dés s connaîtra qu'une planté recèle dans son _ ou plusieurs chenilles. de L’attention se dirigera d’abord. sur les cbr. Ébualel et arbrisseaux isolés, c’est-à-dire éloignés d'autres indi vidus de même espèce; la raison en est que beaucoup de. papillons quittent peu les lieux quiles ont vus naître, et: que, ne trouvant dans les environs qu'un arbre de. l'es pèce dont ils se nourrissent, ils sont obligés de s’y réunit en grand nombre : on ne les cherchera jamais sur les. végétaux ombragés, ou à des expositions froides et tour-. 4 nées du côté du nord. 4 Avant de chercher dans le feuillage, on regardera sur. la terre au pied du végétal, et si l’on n’y voit aucun ex= crément de chenille ressemblant à de petites graines noi-" res, on peut porter ailleurs ses recherches. Dans le cas” où on y en trouverait, on visiterait les branches, et Fon chercherait l’insecte sur celles dont on apercevrait les feuilles rongées et comme déchirées. Le soir, un quart d'heure après le soleil couché, ou le matin avant son le-. ver, on serait sûr de le trouver, mais pendant la journée il en serait autrement, par la raison que plusieurs es-" pèces fuient les rayons du soleil, et descendent de lar-. bre le matin pour n'y remonter que le soir ; elles ‘s’en-: foncent dans la terre ou se cachent sous quelque pierre. à proximité. C’est donc là qu'il faudra les aller saisir.” Pour ne pas s’exposer à des erreurs, c'est-à-dire à élever dés larves pour des chenilles, voici les caractères aux=. quels on distinguera ces dernières : leur corps est nu ou couvert de poils, d’épines simples ou branchues, etc.;. il en est de forme allongée, presque cylindrique, et com-. posée de douze anneaux, avec neuf Stigmates de chaque côté : toutes ont seize pattes au moins, dont six écail-. leuses attachées aux trois premiers anneaux, et dix PiPR braneuses. + L’amateur doit diriger ses recherches ainsi qu'il sus pour se procurer les espèces remarquables : Le papillon flambé, sur le prunier et le pêcher ; — el machaon, sur la carotte, le fenouil et l’aneth. Les che-. nilles de ces deux espèces se reconnaissent parfaitement | aux deux cornes molles, d’un rouge orangé, ayant la forme d’un Y, placées entre leur tête et le premier ani neau du corps. — Sur l’ortie, le morio; — le mars, sur le peuplier; — sur la violette, le nymphale petite-vio- | lette ; — le polyommate strié, dans les graines de bague- | at Ÿ De tête de mort, sur a pomme de terre; — le smérinthe du tilleul, sur cet arbre et plus fre équemment sur l’orme ; — l'épiale du houblon, dans la racine de cette plante; — les cossus gâte-bois, dans le __ bois du saule; — le bombyx grand-paon, sur le poirier et sur l’orme; — le bombyx feuille-morte, sur la ronce et ‘le prunier ; — le bombyx processionnaire, sur le chêne; — la phalène en faucille, sur l’aune et le bouleau ; — la _ phalène en doloir, sur le chêne ; — l’herminie He sur les bruyères ; — la botrys pourprée, sur le chêne; la pyrale des pommes, dans la pomme ; — celle du To- sier, dans le fruit du rosier ; — la teigne fripière, sous les meubles, dans les appartements : : — la teigne des tapis- series, dans les étoffes de laine; et enfin beaucoup d’es- pèces sur les plantes dont elles portent les noms. On voit, par le peu que nous venons de dire, de quelle manière on doit diriger ses recherches pour en obtenir des résultats satisfaisants, et surtout qu'il ne faut pas explorer seulement le feuillage des végétaux. Comme les chenilles sont “extrêmement délicates, que Aa moindré pression, le moindre froissement les ferait in- failliblement périr, il faudra mettre beaucoup de précau- _ tions pour s'en emparer. Le moins que l’on pourra, on les saisira avec les doigts, nou pas qu'elles soient dange- _reuses, comme le pensent quelques personnes, mais seu- lement pour ne pas les blesser. On coupera la tige ou la feuille sur laquelie on en trouvera une, et on la mettra ‘avec elle dans une boîte faite exprès pour cet usage. Cette boîte, en carton ou en bois, sera, comme nous l’a- -vons dit, toujours entretenue très-propre et sans la moin- dre odeur : elle offrira plusieurs cases à l'intérieur afin que les, chenilles ne puissent pas communiquer les unes avec les autres ; et enfin, en les apportant, .on prendra garde à les trop “ballotter. Arrivé chez soi, on placera chaque espèce dans des boi- tes séparées, larges de 30 centimètres, et hautes de 50 centimètres, vitrées sur le devant pour donner du jour, et criblées de petits trous sur les côtés et le dessus, alin de faciliter autant que possible la circulation de l'air. Le fond de la boîte sera recouvert de trois ou quatre doigts de sable très-fin et très-sec, pour que les chenilles puis- sent s'y enfoncer facilement lorsque les espèces qui ont l'habitude de s’enterrer pour se chrysalider, voudront se métamorphoser ; dans un des coins, on placera même des petits brins de bois pourri, parce que quelques che- Naturalisie préparateur. 8 nilles $ enr SD ere A a sorte de fc C tériaux pour se chrysalider. La vitre formant le de de la boite sera ajustée de manière à s'ouvrir commode ment, et par conséquent à servir de porte. Enfin, on pla=« cera dans l'intérieur une petite bouteille à goulot étroit,. pleine d’eau, dans laquelle on enfoncera la base des ra meäux destinés à nourrir les élèves. Nous avons dit qu quelques espèces se font la guerre; l'expérience appren dra suffisamment à les reconnaitre, et on les placera dans des cellules à part, pratiquées pour cela dans les boites." On peut aussi faire construire, pour cette éducation, desw boîtes garnies en toile métallique, comme celle que NOUS. avons ligurée n° 46, ou même placer la chenille et la. plante qui la nourrit sous un petit cône de la même toile” métallique, comme dans notre fo Aer Nous avons supposé qu'en prenant des. chenilles à Ia chasse, on aura remarqué avec la plus grande attention la plante dont chacune se nourrit. Tous les quatre ou. cinq jours, au plus tard, on ira leur chercher de nou veaux rameaux de ces plantes, et on les leur donnera en. même temps qu’on Ôôtera ceux sur lesquels elles se se-” ront déjà nourries depuis le même temps. On ne tardera jamais davantage, par la raison que lorsque les tiges res- tent trop longtemps dans l’eau, elles absorbent une grande quantité d'humidité qui communique aux insec- | tes une diarrhée presque toujours mortelle. Il faudra aussi avoir le soin de mettre dans la boîte quelques petits morceaux de rameaux secs, pour leur. servir de communication lorsqu'elles voudront descendre du feuillage sur le sol, et aussi pour leur fournir des brindilles où elles puissent commodément établir leurs coques, ou suspendre leurs chrysalides. Autant qu'on le pourra, les boites seront placées , un lieu aéré, entièrement exposé aux influences atm sphériques, excepté à la pluie. Les chenilles nourries dans des appartements fermés sont très-sujettes à avor-. ter au moment de leur métamorphose, et la raison en. vient sans doute du défaut d'air et des exhalaisons de car- bone résultant de la respiration de l'homme, ou des mau- vaises odeurs auxquelles ces petits animaux sont extré- | mement sensibles. #2 Les chenilles mettent plus ou moins de temps pour. prendre leur accroissement, mais il leur faut rarement moins de quinze jours, et, plus rarement encore, plus de. trente à quarante. Deux ou trois jours av "+ leur pren ière métamorphose, elles cessent dé manger, et se pro- mènent dans tous les coins de la boîte avec une inquié- tude visible. C’est principalement alors qu'il faut les traiter avec beaucoup de ménagement et ne pas les tou- cher avec les doigts, et cela pour deux raisons : la pre- mière est que leurs organes ont acquis un tel degré de sensibilité, que, le moindre attouchement les blesserait; la seconde, c’est que leur contact devient douloureux pour les. personnes qui touchent les espèces velues. Voici : pourquoi : les poils qui couvrent la plupart des chenil- les sont raides et fort aigus ; au moment où l'animal va se. métamorphoser, ils se détachent de sa peau avec la plus grande facilité, s'introduisent dans l’épiderme de la main indiser ête qui veut saisir la chenille, y causent une rougeur douloureuse, de petits boutons, et souvent . même de l’enflure. Leur extrême finesse empêche qu’on puisse les apercevoir et les arracher ; souvent même la main les porte sans attention dans les parties du corps où là peau est plus délicate, par exemple, au cou et aux paupières, et où, par conséquent, l’incommodité devient plus désagréable. Chaque fois qu’une chenille change de peau, ce qui arrive trois ou quatre fois dans le cours de sa vie, elle peut faire éprouver le même inconvénient, et c’est là sans doute ce qui a inspiré à beaucoup de per- _sonnes un si grand éloignement pour ces animaux. Soit qu'une chenille se métamorphose à nu, soit qu'elle s'enveloppe avec une coque de soie, elle reste plus ou moins longtemps en état de chysalide. Beaucoup de pa- pillons diurnes éclosent après quinze à vingt jours. Les papillons de nuit mettent quelquefois plus de temps pour opérer leur métamorphose, et les sphinx restent or- inairement chrysalidés pendant sept ou huit mois, quel- quefois davantage. J'ai conservé des chrysalides de grand paon pendant deux ans, et ellès m'ont donné de beaux papillons aù moment où je n’y comptais plus. Toutes les chenilles qui se chrysalident en automne ne sortent guère de leur état de nymphe avant le printemps sui- vant. On conçoit que, pendant l'hiver, les boîtes où sont renfermés ces insectes doivent être mises à l'abri des See lées, mais dans un endroit sec et aéré. Cependant voici un fait qui m'est arrivé, et qui prouve que les chrysalides craignent peu l'hiver. J'avais laissé dehors une boîte dans laquelle j'avais déposé des chrysalides de sphinx ; pendant des gelées très-fortes, il me vint à l’idée de les visiter, et je trouvai mes chrysalides gelées et dures comme des petits blocs de nu e: b nn I la boîte, et je ne fus pas peu surpris de je voir toutes, printemps, se métamorphoser en papillons. Je recon mande ce fait à l'attention des physiologistes. À mesure que les papillons se dégagent des enveloppes ‘ dans lesquelles ils étaient emmaillottés, on les pique comme nous avons dit, et par ce moyen on obtient les individus les plus rares et les plus frais. Quelquefois l'o= M pération par laquelle ils se dégagent de la prison est. très-difficile pour eux, et il n’est pas mauvais de leur porter-un peu d'aide. Avec des ciseaux on élargit letrou que l'insecte, en se chrysalidant, a pratiqué à l’un des deux bouts de sa coque, mais on laisse dessus la pièce en. forme d’opercule. 4 On peut, en chassant, se procurer un assez grand nom- À bre de chrysalides que l’on placera, à mesure qu’on les trouvera, dans une boïîte remplie dé mousse très- sèche, | afin de les empêcher de balloter et de rouler les unes sur. les autres pendant le transport. IT faut les chercher sous” les chaperons des murailles tournées au midi, contre les. . troncs d'arbres, sous les vieilles écorces et les piérres, en-" fin dans les trous et les parties de rochers abrités de la. pluie. Au mois de février, on ira à la recherche des chry-" salides de sphinx, au pied des arbres sur lesquels on. sait que vivent leurs chenilles. On les y trouvera enter-. rées de 40 à 50 millimètres au plus de profondeur, et l’on. reconnaîtra parfaitement la place où il faut creuser pour: les découvrir, à la finesse et à la légèreté de la terre, formant comme une espèce de poussière noire jamais re-. couverte d'herbe. C’est principalement à travers les pe-. tites brindilles joignant le tronc et sortant des racines, que l’on sera certain de faire des recherches fructueuses." Les nymphes trouvées de cette manière se placeront dans. les boîtes, et seront traitées de la même manière que. celles des élèves. « Dans les climats chauds, dit M. Lett- som, les insectes de chaque espèce, particulièrement les, plus gros, sont sujets à être mangés des fourmis et autres. petits insectes, surtout avant qu'ils soiént parfaitement” desséchés. Pour éviter cet inconvénient, il faudra sus- pendre au plafond, par le moyen d’une ‘ficelle, le mor- _ceau de liége sur lequel on aura attaché les insectes pour s’y. dessécher, et enduire cette ficelle de glu ou autre substance visqueuse, afin que cette vermine vorace PANE ENIPERS TN ae À Ua RAA PL MO RECHERCHE DES DIPTÈRES. tre CR (5 à it particulièrement dans les pays où abondent les ter- . mites qu'il faudra prendre cette précaution indiquée par . M. Lettsom, non pas tant pour les chrysalides vivantes que pour toutes jes collections que l’on aura recueillies. Les termites, ou fourmis blanches, se glissent par un petit trou, ou bien elles en font un elles-mêmes dans les boites du. bois le plus dur, et, dans une nuit, elles peu- vent détruire entièrement une collection que l’on aura mis. plusieurs AAnées à rassembler, à _$S 10. RECHERCHE DES RHIPIPTÈRES. Cette classe ne se compose que de deux genres d’in- sectes très-petits, dont les larves vivent en parasites en- tre les rie de l’abdomen de quelques espèces de guêpes et d'andrènes. Ils ressemblent un peu à de petites cigales, et sont fort rares dans les collections, où on ne peut guèreles conserver que sur du papier-glace, comme nous IedisOns page 64. Fo: yez fig. 89. S 11. RECHERCHE DES DIPTÈRES Les insectes à deux ailes ont été moins étudiés, et ce- pendant ils offrent autant d'intérêt à l'observateur que ceux des autres classes. Ils ont aussi l'avantage de se dessécher aisément sans trop se déformer, et de se con- server très-bien dans les collections. On les pique sur le thorax et on les prend avec les pinces à filet et la chape à papillon. 4: Les NÉMOCÈRES, si reconnaissables à leur corps alt- longé, à leur thorax bossu, et à leurs pattes longues et déliées, s, se trouvent généralement dans les lieux frais, humides, à proximité de l’eau où vivent la plupart de leurs larves. Ils volent ordinairement le soir et le matin, souvent en troupes nombreuses. Les cousins, les mousti- ques et quelques autres, sont très incommodants par leurs piqüres. Ils déposent leurs œufs, assez gros com- parativement à la taille de ces insectes, à la surface des eaux stagnantes, et les collent les uns contre les autres en petits groupes, affectant les formes les plus bizarres, tantôt d’une chaloupe, d'un radeau , etc. Il est important que le naturaliste qui n'est pas seulement un prépara- . teur, joigne un de ces groupes à l’insecte qui l'a fait, où au moins qu'il en prenne une note descriptive. 2. Les TanysTomEs varient beaucoup dans leurs habi- CHASSE DES AR: tudes. Les uns se trouvent dans les bois, d les prairies, les marais, quelques-uns sur les res en est qui vivent du sang des animaux, les taons, par exemple ; d'autres de cadavres, d’excréments, été: IL ‘en® résulte qu’on les rencontre à peu près par tout. * 3. Les NoracaNTues doivent se chercher sur le bord des. étangs, des mares et des rivières, parce que leurs larves vivent dans l’eau, et que l’insecte parfait ? ne s'éloigne guère du lieu de sa naissance. ; î 4. Les ATHÉRICÈRES, tels, par exemple, que les mouches, se trouvent sur les matières animales en OR tandis que d’autres habitent sur les fleurs. 4 9. Les PUPIPARES sont parasites et se trouvent sur les. mammifères et les oiseaux; quelques espèces manquent” d'ailes et de balanciers. Souvent la volaille ee dans. nos maisons ces insectes très-incommodes. Nous ne finirons pas cet article des insectes sans don ner quelques conseils sur la manière de piquer les grosses. espèces, surtout les coléoptères, dans la boîte de chasse,“ afin qu’ils ne puissent se détacher et incommoder les“ petits. On commence par leur enfoncer une épingle dans” l'élytre droite (ou le thorax si l’insecte n'est pas un co= à léoptère (voyez les fig. 90 à 97), et on la fait ressortir entre la seconde et la troisième paire de pattes. Lorsque cette opération est faite, on retire l’épingle et on retourne l’insecte sur le dos, on enfonce l’épingle dans le trou déjà. fait de manière à la faire sortir en dessus en suivant la" même route, ct l’on fixe ainsi l’animal sur le dos. S'il. n'y a rien à sa portée après quoi il puisse s’accrocher. avec les crochets des tarses, il lui sera impossible de se, détacher, et par conséquent de causer le moindre dégèt.. CHASSE DES ARACHNIDES. Tous les animaux de cette classe sont carnassiers et sen nourrissent de proies vivantes. Les uns respirent par deal : les autres par des trachées. # Les PULMONAIRES constituent une grande famille 26 ne ton connue sous le nom d'araignées. Dans les” pays chauds, la piqûre des grandes espèces passe pour venimeuse : aussi faudra-t-il les prendre avec pr tion. fi Les araignées fileuses tendent des soies pour saisir au LU passage les mouches ou autres insectes co elles se noue) 4 “CHASSE DES ARAGENIDES, ; sent: On les trouve dans les caves et les appartements abandonnés, dans les bois, les jardins, les rochers, les ruines, et généralement partout : on s’en empare avec la pince à filet, ou même avec la Chape à papillons quand _ elles sont placées au milieu d’une toile légère comme l’é- peire porte-croix, si commune dans nos jardins au mois de septembre. J'ai fait sur cette espèce une observation fort curieuse, et qui pourrait également se faire sur plu- sieurs autres araignées, je n'en doute pas, Ses œufs, fort nombreux, sont renfermés dans un gros cocon de soie jaune et d’un tissu très-lâche. Ils éclosent au printemps, et les petits se nourrissent, pendant les deux ou trois premiers jours, de la coque même de l’œuf qui les ren-. - fermait ; ils mangent ensuite la soie du cocon, et.ce n’est que lorsqu’ ils ont dévoré cette singulière provision, qu'ils se séparent et se dispersent. Devenue grande, l’épeire se tient au milieu d'une toile tendue verticalement d’nn buisson ou d’un arbre à un autre. Si elle est inquiétée et que sa toile ait été rompue plusieurs fois, elle avale tous ses fils pour refaire sa provision de soie, qui, sans cela, serait bientôt épuisée, et elle va tendre Ge nouveau ses _rets dans un lieu plus propice. Quelques espèces habitent de petites retraites qu “elles se creusent dans la terre et qu’elles tapissent de soie : par exemple les mygales. Dans les pavs chauds, on _ trouve une espèce de ce genre dont les fils sont assez Ÿ “forts pour arrêter des colibris qui deviennent $a pâture.. Sa morsure passe pour très-venimeuse. D'autres araignées ne filent que peu ou point, et vont à la chasse de petits animaux dont elles font leur pâture. On les trouve courant dans les terres, les prés, les bruyè- res, dans les troncs d’arbres, sous les vieilles écorces, les pierres, etc. Quelques-unes de celles-là marchent en _ avant, de côté,à reculons; d’autres sautent; toutes sont fort agiles et très-difficiles à à saisir si on ne les couvre . pas d’une raquette montée en filet. Les scorpions appartiennent à cette tribu. Quoiqu' on ait beaucoup exagéré le danger de leur piqüre, il faut néanmoins se défier des grandes espèces qui habitent l’A- frique, l'Inde, et généralement les pays très-chauds. Les Scorpions se trouvent sous les pierres, dans les caves, les celliers, et tous les lieux sombres, où sans cesse iis sont occupés à faire la chasse aux petits animaux. Il faut les + prendre avec les pinces à filet pour les Saisir avec des brucelles, et les jeter dans la liqueur. cn VE ARACHNIDES TRACHÉENNES vivent sur la te dans les eaux, et en parasites sur d’autres animaux. Les faux scorpions sont terrestres. Les. galéodes trouvent dans les rochers, les ruines et les bois; leur” piqûre passe pour veniméuse. Les pinces habitent le champs, et. quelquefois les vieux livres. de nos biblio= thèques. Les pyenogonons, les proxigiles, les nymphons sont. marins. On les trouve sur quelques cétacés, et parmi les algues et autres plantes marines. # Les faucheurs se trouvent dans les champs. Leur jam- ; bes très-longues se détachent avec la plus grande facilité, : et remuent “longtemps encore aprés. être séparées du. COr ps. Les mites sont des animaux extrémement petits qui se trouvent partout. Beaucoup vivent en parasites sur la peau ou dans les chaiïrs et autres parties des animaux, auxquels elles causent parfois des maladies graves. Il est presque prouvé aujourd’ hui que la gale qui attaque les. hommes est occasionnée, ou au moins entretenue par une espèce d’acarus que l'on trouve toujours logé co les ; boutons. f Les cylais, les hydrachnes et les LymRochar ss: cn ‘ dans l’eau ou sur l’eau, et nagent avec une grande rapi- dité. On les trouve dans les mares, les fossés et les pe-. tites rivières, où on les pêche avec le troubleau (fig. 24). Les coris, les leptes, les atomes et les ocy pets: sont. des animaux très-petits qui vivent dans lherbe, et, qui souvent s'attachent à la peau des animaux et ‘des hommes, et leur causent de vives démangeaisons. La. lepte d'automne et très-incommode pour cela dans les. environs de Paris, où elle est connue sous le nom de béte rouge. Le meilleur moyen de s’en débarrasser, quand on. . en a beaucoup, c’est de se laver avec de l'ean et du vi-. paigre. On en prend surtout quand on chasse dans des. champs de haricots. Ces quatre genres diffèrent, princi=, palement des autres arachnides en, ce qu ‘ils n'ont que Ë six pattes. À Les grandes espèces d’arachnides ont ordinairement l'abdomen gros et mou, d’où il résulte qu’on ne peut les faire dessécher sans les déformer entièrement. Il faut. donc les jeter dans la liqueur aussitôt qu’on les prend. et les y laisser. Mais cependant, si pour quelque raiso particulière on se déterminait à les piquer, on Je ferait” sur le thorax, le da près possible de l'abdomen (fig. 92 | RECHERCHE DES ANNÉLIDES. 195) afin dé ne pas gâter les yeux qui sont placés sur e devant, en nombre et dans un ordre qui sert à déter- ‘aniner le genre de l'animal. Les espèces à peau dure et coriace, telles que les SCOr— pions, pinces, etc., se dessèchent assez bien et peuvent se piquer, mais avec les précautions indiquées plus haut. Enfin les cites espèces, telles que mites, leptes, acarus, ne peuvent se Conserver que sur papier-glace, où on les fixe avec une très-petite goutte d’eau gommée ou Vie, comme nous le montrons fig. 89. RECHERCHE DES ANNÉLIDES. Si on en retranche les vers de terre, tous les annélides vivent dans l’eau, Ils sont nus pour la plupart; cepen- dant quelques-uns transsudent une matière calcaire qui, en se desséchant, leur forme un fourreau tubuleux ayant beaucoup d’analogie avec la coquille des mollusques. Tels sont les serpules, les sabelles, les térébelles, les amphi- -trites, les arrosoirs, les dentales et les siliquaires. On voit les tubes desséchés de ces animaux dans quelques collec- tions, mais leur importance y est pour ainsi dire nulle, parce que leurs habitants n'y sont plus, et qu'eux seuls c<épendant offrent des caractères génériques'et spécifiques. Si on veut collectionner utilement ces singuliers animaux, il faudra donc aller les détacher de dessus les rochers qu'ils habitent dans la mer, et les jeter aussitôt dans une liqueur conservatrice. Les néréides, les arénicoles et les aphrodites sont des vers marins dont quelques-uns atteignent jusqu'à 65 cen- LA timètres de longueur. Il en est qui sont parés des plus brillantes couleurs, tels, par exemple, que l’aphrodite aiguillonné qui habite sur nos côtes. On les trouve dans | la vase et sur le sable pendant la marée basse, dans les creux de rocher, et surtout dans les herbes marines. Les pêcheurs se servent de plusieurs espèces pour amor- cer leurs lignes. Les naïades sont assez communes dans la vase de nos ruisseaux, ainsi que les sangsues et les dragonneaux. Ces derniers sont filiformes. Ils ont été peu étudiés. J'en ai trouvé plusieurs sur les bords de la Seine, autour des poissons morts. En Russie, il y en a plusieurs espèces singulières, très-communes dans les mares où vont boire es chevaux, ce qui fait croire au peuple que ce sont des crins vivants : il audi Je détente sous ce nom faire indiquer les localités où on les trouve. : di | Tous les animaux de la classe des anniélidésr ne peuvent .se conserver utilement que dans la liqueur. | RECHERCHE DES MOLLUSQUES. PA. | L tn 4% SR Ces animaux se distinguent aisément de tous les précé- dents en ce qu’ils n’ont pas de squelette osseux, qu'ils new % sont pas articulés, et dessuivants en ce qu'ils n’affectentpas… la forme rayonnante. On les trouve dans les eaux douces » et salées, ainsi que sur la terre, dans toutes les parties du monde. Les uns sont mous et charnus, au moins à l'extérieur, on les nomme mollusques nus; les autres | À sont reconverts d'une coquille plus ou moins dure, et : sont connus sous le nom de mollusques testacés. Mais. cette division, excellente pour une taxidermie, n'est pas proposable ponr la science, parce qu’elle n’est nullement. naturelle. La présence d’une coquille a si peu d'impor-. tance caractéristique, qu’on trouve, dans le même genre, des mollusques nus et d’autres testacés. | Recherche des mollusques nus. Les poulpes, les seiches … et les calmars sont généralement les plus gros animaux de cette classe. Ils sont marins, très-voraces, et se nour- rissent de crabes, d’autres mollusques, de poissons et autres animaux vivants. Souvent la marée les laisse à dé-. couvert dans les rochers et sur la plage de la mer, oùon. peut alors les prendre aisément ; mais il est plus sûr de. s'adresser aux pêcheurs qui les retirent de l'eau avec leurs filets. 5 | Les clios, les cléodores, les cymbules et les pneumo À dermes, ne se trouvent jamais fixés sur le fond de lamer, . où ils nagent constamment. On les trouve dans-les filets” des pêcheurs, surtout auprès des endroits où l'eau a de. la profondeur. Les doris, les polycères, les tritonies, les ibethys, les scillées, les glaucus, les éolides et les tergypes, vivent. tous dans la mer; la plupart nagent dans une position renversée. Leur pied, concave comme uné nacelle, vogue. à la surface, tandis 4 ’ils rament avec leur manteau et. leurs tentacules. On les prend dans les filets des pécheurs, et souvent contre les algues et autres plantes. marines À flottant dans la haute mer. Il en est de même des phyl=. lides et des diphyllides. # Les pleurobranches, les aplysies, les notarches et le Micares, it. pour te un sans etiIte Ils habitent également la mer, et ils se rapprochent davantage des ri- vages. : … Les limaces, les testacelles et les permacelles, sont des mollusques terrestres. Les deux derniers genres ne se trouvent pas en France, à une seule espèce près, la tes- tacelle haliotoïde. Celle-ci se nourrit de lombrics et vit dans la terre. Les limaces se tiennent dans les lieux hu- mides, sous les gazons épais, dans les troncs d'arbres, les” vieux murs, et partout enfin où elles sont à l'abri du bâle et des rayons du soleil. Elles sortent de leur retraite pendant la pluie, quand le ciel est couvert et pendant la nuit. On les trouve alors rampant autour de leurs habita- tions, et souvent sur les plantes, dont elles rongent les feuilles. Les onchidies vivent dans la mer, et se plaisent à l’em- bouchure des rivières. Jamais on ne doit aller les cher- cher dans les endroits où les eaux ont de la profondeur, parce que le besoin qu'elles ont de venir respirer à la surface, les oblige à n'habiter que les bas-fonds, près des bords. Les biphores ou thalies, les ascidies, les botryles, les pyrosomes et les polyclinum, soit nus, soit recouverts d'une membrane cartilagineuse, se pêchent également dans la mer, mais à une certaine distance du rivage. Tous ces mollusques se déforment tellement lorsqu'on les dessèche, qu'ils ne sont plus reconnaissables. On est donc obligé de les conserver dans la liqueur. Mais si on veut les avoir dans tout leur développement, il est néces- saire, aussitôt qu’on les a pris, de les plonger dans l’al- cool peu instants, de les en retirer aussitôt qu'ils sont morts, et d'étendre leurs tentacules, leur manteau, et autres parties pendant qu’elles sont encore molles et of- frent peu de résistance à la pince de dissection. Si l’on attend pour faire cette opération, les parties sont plus ou Aer racornies, et on se déchirent au lieu de s’é tendre. RECHERCHE DES COQUILLES OÙ MOLLUSQUES TESTACÉS. Les coquilles sont les habitations vivantes d’une grande partie des animaux formant la classe des mollusques. Le plus grand nombre se trouvent dans les eaux douces et salées ; les autres habitent la terre, d’où l’on a établi les trois grandes divisions des coquilles Auyiatiles, marines ' f, “E 13 3 À ge + ñ » " ï : ) . AA Leu Ta y { ; À # è ! DE Anis À ME D Pet A Pen à YA tr AR PRE E de Cu PA Ste “a et terrestres, divisions qui ne sont pas . quelles précédentes. + A Les premières se trouvent due les fleuves, les rivières les mares, les lacs, les étangs et les ruisseaux. Elles na : gent à la superficie ou rampent sur le sable du fond 54 plusieurs s’attachent aux roseaux, aux racines et aux pierres baignés par les ondes. Pour se les procurer, On sen munira d'un filet comme pour la pêche des insectes aqua tiques, et l’on visitera de même le filet des peshenee les. lits desséchés des marais, etc. | Les coquillages marins ne se trouvant que sur les ro chers, sur le sable ou dans la vase couverts par les eaux” de mer, sont beaucoup plus difficiles à pêcher. Pour se les procurer, on profite du moment où la marée des cend, et l’on remarque avec attention les places où le sable est ou sillonné, ou percé de petits trous: Partout. où l’on voit jaillir des gouttes d’eau ou des bulles d'air, : on est à peu près sûr d'en trouver quelques-uns silon. creuse plus ou moins profondément, avec une petite, bêche ou une houlette de jardinier. Souvent il arrive que l'animal est enfoncé à 30, 50, ou même 60 centimètres dans le sable ; ainsi on devra ne pas se décourager dans ses recherches, quand même on ne le trouverait pas pres, de la surface. Quelques tarières ou pholades se creusent des habitaæ tions dans les bois, les pierres et les corps les plus durs >» on est obligé de fendre ces objets ou de les briser pour les en extraire. On en trouve encore plusieurs espèces rampant sur le sable ou attachées aux rochers, aux algues et autres plantes marines, mais celles-ci sont les, plus communes, et par conséquent les moins précieuses, parce que la facilité de s’en emparer les a beaucoup ré pandues dans le commerce. ; Presque dans tous les pays, les côtes de la mer sont habitées par des gens dont la profession est de pêcher. des crustacés et des coquillages. On s ’adressera directe- ment à eux pour les intéresser à conserver les espèces, rares, et, s'ils y trouvent un petit bénéfice, ils le feront d'autant ‘plus volontiers que cela ne leur demandera ni soins , ni peine. Toutes les fois qu’on en trouvera l’occa= sion, on les accompagnera dans leurs travaux, et l’om. visitera scrupuleusement les herbes ét autres corps ma _rins qui se trouvent dans leurs instruments de pêche. Si. l'on habitait une plage où l'on eût l'espérance de faire des découvertes HÉrÉPeAnIeS on Sn CRM un | LE M R CHE DES COQUILLES. ‘canot et quelques hommes pendant quelques jours, et l’on aurait la certitude d’être indemnisé de ses frais. Voici _ comment on agira : . On se procurera un filet construit absolument de la . même manière que le troubleau pour pêcher les insectes aquatiques, à ces différences près qu’il sera beaucoup plus grand et en réseau. On implantera sur sa tra- verse inférieure .une rangée de bonnes dents de fer, comme on fait à un râteau, de manière à ce que, lors- qu'on le traïnera sur le fond de la mer, ces dents saisis- sent et accrochent tout ce qu’elles rencontreront et le fassent tomber dans la poche du filet. Pendant qu’un ou deux hommes traineront cet instrument, les autres ra- . meront et feront avancer le canot ou la chaloupe. Si les eaux étaient trop profondes pour qu'on püt se servir du troubleau, on emploierait la drague dont se servent or- . dinairement les pêcheurs ; la seule chose à y faire pour la rendre plus propre à cet usage, c’est de la monter sur trois tringles de fer aiguisées en biseau sur toute leur longueur, afin de mieux râäcler le fond de la mer. Il est inutile de dire qu'on la traîne au moyen d’une corde. | Le gangui (fig. 45), dont on se sert en Provence pour _ pêcher les coquillages, est un filet très-simple, et qui, pour cela même, pourra devenir fort utile en certains cas. Il consiste en un grand filet en forme de sac, dont l'entrée est maintenue ouverte au fond de la mer au moyen d’un bâton qui en tient les bords écartés “d'un côté à l’autre : ce bâton est égal au diamètre de l'ouverture du sac, et comme il est placé horizontale- ment, il partage cette ouverture en deux parties, l’une SAS inférieure, l’autre supérieure. Tout le tour de la partie inférieure est garni de petits morceaux de plomb dont ie poids tire en bas; le tour de la partie supérieure est garni au contraire de petits morceaux de liége qui l’élè- vent en haut; ainsi le sac reste toujours ouvert dans le fond de la mer. Ce sac est tiré au moyen d’une corde qui l’attache à un bateau dont il suit les mouvements. Le plomb dont la partie inférieure de louverture est chargée, le fait traîner fortement sur le fond de la mer, dont il arrache les coquilles et les plantes marines. Le râteau (fig. 44) dont se servent les pêcheurs de corail, est encore un instrument très-commode, peu coûteux et facile à fabriquer partout. Il est composé d'une traverse de fer armée de dents et attachée à un Naturaliste préparateur. Maur 07. Ci long manche, dans une ne semblab ea se servent les jardiniers pour ratisser nos allées, à la serve que des deux extrémités de la traverse, ? partent deux branches de fer qui vont s attacher au manche, ot qui forment, avec la traverse, une espèce de demi-cercl Ce demi-cercle sert d'attache et d'ouverture à un file en forme de sac. Ce râteau tient par le bout du manche. à une corde, au moyen de laquelle les pêcheurs placés dans un bateau le tirent au moyen d’un treuil. Les dents du râteau traînent sur le fond de la mer et déta- chent les corps qui y sont adhérents ; ces corps sont reçus dans le filet en forme de sac, au moyen duquel on les enlève. Ces diverses manières de pêcher les coquillages sont les plus avantageuses, parce qu ‘elles fournissent les es= pèces les plus rares, et qu’il serait difficile de se procurer par une autre méthode. Si l’on était en voyage, nous ne pourrions donner de meilleurs conseils que ceux fournis par M. Bosc, c’est-à-dire de visiter scrupuleusement les énormes bancs de plantes marines, tels que fucus, al= gues, etc. que les tempêtes ont arrachées des profonds abîimes des mers, et que les vents font naviguer à leur surface. On y {rouvera souvent des coquillages qui, n’habitant jamais que la profondeur de l'Océan, ne peu- vent s’acquérir d'aucune autre manière. Cet habile na turaliste avait aussi l’habitude d'ouvrir l'estomac des. poissons et des oiseaux que l'on prenait pendant la tra- versée, et souvent il à eu à se louer de ses minutieuses recherches. Cette opération doit se faire particulièrement sur les oiseaux qui parcourent les plages désertes des mers peu fréquentées, sur les pingoins,. goëlands, Cor - morans, macreuses, etc. Les coquilles terrestres se rencontrent le plus ordinai- rement dans les lieux frais et ombragés, sous les mousses, les plantes touffues, contre ou dessous les écorces d'ar— bres, sur le bord des eaux, et enfin sous les pierres. Le? moment le plus favorable pour aller à leur recherche est. le printemps, après une pluie douce et chaude. On porte, avec soi un petit sac de peau dans lequel on les jette à mesure qu’on les ramasse; de plus, on doit se munir d’une bouteille à large goulot, dans laquelle on enfermera! les espèces fragiles dont la coquille pet être bris par le choc des autres. , La chasse de ces dernières ne doit pas être négligi dans notre propre pays; Car il est certain su Hs F C ur, dés Los it D eeque noue été dirigées lans les contrées lointaines, il n’est peut-être pas une province de la France qui n’en possède plusieurs espèces olument inconnues à nos naturalistes. _ Dans tous les cas, on ne prendra jamais que les co- _quilles vivantes, c’est- àa-dire celles encore habitées par leurs mollusques ; celles qui seront trouvées vides, et que les marchands appellent mortes, seront toujours rejetées, parce que, quelle que soit leur fraicheur, on ne sera ja- mais sûr qu'elles aient conservé leurs véritables couleurs, outre que souvent elles ont été roulées et qu’il leur manque quelques-uns de leurs caractères, surtout à la gorge : ces coquilles n'ont aucune valeur. | Les mollusques nus ou sans coquille, ainsi que les vers, se trouvent partout où l’on rencontre les coquilles. Ils se jettent dans une fiole d’esprit-de-vin à mesure qu on les prend. On traitera de cette dernière manière tous les animaux dont le corps mou est sujet à se déformer en se dessé- prant. RECHERCHE DES ZOOPHYTES. Ces animaux, remarquables par leurs formes bizarres, ressemblant tantôt à un arbuste, à une fleur, à un cham- pignon, d’autres fois à un fruit, une étoile, une châtaigne dans son enveloppe, ett., se rencontrent pour la plupart dans la mer, très-peu dans les eaux douces. À mesure qu'on s’en emparera, on jettera les espèces molles dans une liqueur spiritueuse, et celles qui offriront assez de solidité pour conserver leur forme en séchant, pourront se mettre dans une boïîte. Quelques espèces, de forme plate, doivent s'étendre tout de suite entre deux feuilles de papier que l’on roule ensuite en cylindre pour avoir plus de commodité à les transporter; sans cette précau- tion, elles se crisperaient en séchant, et il serait très-. ‘difficile de leur rendre ensuite leurs formes naturelles, ordinairement celle d’une palme ou d’une plume. é Les zoophytes EcHINoDeRMEs vivent dans l’eau et habi- tent toutes les mers. Leur corps est revêtu d'une peau le plus souvent épineuse ou coriace, ce qui permet de les dessécher pour les conserver; mais il vaut mieux, pour l'étude, les plonger dans l'esprit-de-vin. Les pé- Cheurs les prennent souvent avec leurs filets, aussi est-ce à eux qu'il faut s'adresser si l'on veut se procurer des espèces un peu rares. Les astéries, les holothuries et les * 9 re OÙ hérissons de mer, sont assez communes sur nos côtes. oursins, vulgairement connus sous ou nom de Les HELMINTRES Ou VERS INTESTINAUX n’ont jamais été” trouvés hors du corps des animaux, à l'exception de quelques trématodes qui nagent librement dans l’eau. On les rencontre dans tous les viscères, dans les intestins, | E le foie, le cerveau, etc., etc., des hommes, des mammi-. 1 fères, des oiseaux, “des poissons et autres. Ce n’est donc qu en ouvrant ces animaux à la manière des anatomistes, qu’on parviendra à les trouver. Quel- ques-uns de ces vers sont assez gros pour être aisément vus et saisis; d’autres pourraient échapper aux recher- « ches si on n’employait pas le moyen que voici : on prend « _ dans l’animal que l’on a ouvert,les organes ou les parties d’organe que l’on veut explorer, et on les place sur une … planche un peu creusée au milieu et parfaitement vernie en noir. On jette dessus de l’eau qui entraîne les vers, et « l’on aperçoit aisément ceux-ci, parce que leur couleur n blanche tranche sur le noir du vernis. Quand l’animal : est petit, on jette ses intestins dans un verre que l’on a. préalablement peint en noir en dehors, et l’on agit de la même manière. $ Plusieurs espèces affectent une autre couleur que le blanc, par exemple les douves du foie, et habitent des ‘ tuyaux ou des cavités qu’elles se sont creusés dans di- vers organes. Il faut ouvrir ces cavités avec la pointe fine d'un scapel, ou tout simplement avec une épingle, et les en tirer avec beaucoup de précaution. Les espèces les plus difficiles à trouver sont celles qui. habitent les membranes, les tissus praisseux, sous la ra peau, les aponévroses, etc. CIC: 1 Avant de placer les helminthes dans la liqueur spiri-. tueuse où l’on doit les conserver, il est essentiel de les” laver dans de l’eau pour les débarrasser des flegmes et. à autres matières qui les entourent. Du reste, ils n’exigent” aucune autre préparation. Plusieurs espèces se cassent. aisément, par exemple le tœnia ou vers solitaire. Il fau- dra prendre garde à n’en avoir que des échantillons trés-s complets. ï % Les MALACODERMES, vulgairement connus sous le noël d'orties de mer, se trouvent dans les bas-fonds rocail- leux et herbeux. Les pêcheurs d’huîtres, de moules et. autres coquillages, les prennent souvent dans leurs en gins. Comme leur corps est charnu, il faut les conserver dans l'alcool, que l’on renouvelle peu de CR ape 1e Le 4 x 4 d j É pans À tineux ne peut 1e ement se conserver que dans l’esprit- de-vin. Lorsque la mer est calme, on voit voguer les hy Us tatiques sur la surface des ondes, à la manière des argo-. hautes; leur vessie leur sert de nacelle, et leur crête de voile. Il ne faut pas les toucher avec les mains, Car leur contact produit une douleur brûlante analogue à celle des orties. Sue Les PoLyres se trouvent dau la mer, et quelques es- pèces dans les eaux douces et dormantes. Les espèces _Charnues ne peuvent se conserver que dans la liqueur. Mais il en est d’autres, connues sous le nom général de polypes à polypiers, qui ont une croûte pierreuse ou cartilagineuse, et qui se conservent très-bien desséchés ; quelques-uns même entre deux feuilles de papier, à la manière des plantes, auxquelles plusieurs ressemblent beaucoup. Néanmoins, si on veut conserver les animaux qui ha- bitent ces sortes d’étuis, de même que leurs formes et leurs couleurs natureiles, il vaut beaucoup mieux les placer dans la liqueur. Nous allons donner la méthode qu ’employait M. Ellis pour les conserver. «Les corallines les plus variées, disait ce naturaliste, se trouvent sur les rochers ou sur les bancs d’huîtres qui ont été négligés quelque temps. Dès que les pêcheurs ont pris des huîtres, ou d’autres corps qui en sont char- gés, il faut qu'ils les mettent promptement dans un seau rempli d’eau de mer, car les animaux qui habitent les. corallines sont si tendres qu'ils ne sauraient être un mo- ment dans l’air sans se rider ; après quoi on doit les. transporter sur le rivage, et les détacher avec des pinces, de dessus les coquilles, pour les plonger doucement dans un bassin d’eau de mer bien pure. Au bout d'une heure, où peut-être même en moins de temps, une loupe d’en- viron: 54 millimètres de foyer fait voir les corallines toutes hérissées de polypes qui, revenus de la violence qu'on leur a faite, commencent à étendre leur bras ; alors on saisit brusquement, avec une petite pince ou avec les, doigts, ceux qu’on voit vivants, et on les plonge au moO-. ment même dans un vase d’ esprit- -de-vin, qu'on doit avoir à ses côtés. Comme ces animaux sont très-petits, l’esprit- RBCHERGHE DES Z00PHYTES. no ANS v avoir once, parce qu’ils lâchent beaucoup d’eau de mer qui affaiblit la liqueur. Les malacodermes libres se trouvent plus souvent dans les filets à prendre les pois- Sons, parce qu'ils flottent dans les eaux. Leur corps géla- ‘des les tue ayant qu ils aient 1e temps de se c n: ter. » teur : « Placez, dit-il, les huitres chair de corallines dans L un grand vase de terre ou de bois, avec autant d’eau “ qu ilen faut pour couvrir les corallines, et pas davan- … tage. Laissez le tout en repos pendant une heure ; alors « versez doucement sur les bords du vase autant d’eau ? : bouillante qu’il y a d’eau froide; cela fait, Ôtez prompte- $ ment les corallines de dessus les coquilles, et mettez-les dans des flacons remplis d’'esprit-de-vin. Cette méthode | est la meilleure qu’on puisse suivre pour conserver ces plantes animées, de manière qu’en les voyant, les plus D incrédules ne puissent se méprendre sur leur nature et. sur leur origine. L'auteur fait ce dernière observation, parce que de. } son temps on prenait beaucoup d'espèces de polypiers 7 pour des plantes, et pour cette raison on les nommait … lithophytes. Il ajoute qu’il faut faire ces sortes de collec- tions en été, parce que, pendant l'hiver, les polypes sont” ordinairement contractés et engourdis par le froid. Quant à ceux qui ont des coquilles pierreuses, tels que” la plupart des polypes à cellules et des polypes corti-. caux, les tubulipores, les lithophytes, les coraux, less millepores, etc., on les traite de la même manière que les \ mollusques à coquilles, et les amateurs ont eu le grand. tort de ne pas s'occuper de l’animal, mais seulement de” sa maison. Aussi est-il arrivé que plusieurs sont restés. inconnus, tels, par exemple, que des corallines, pénicil-. les, halymèdes, flabellaires, etc. Ce sera donc un vérita—. ble service à rendre à l’histoire naturelle, que d’en con-" server des échantillons à lesprit- -de-vin quand on sera. à assez heureux pour en trouver l’occasion. “À Pour pêcher les coraux et autres polypiers, on se sert. de deux machines différentes, qui sont l’engin'et le sala-" bre : la construction de l’une et l’autre de ces machines, est fondée sur le même principe, qui est que le corail sen trouve principalement sur les rochers qui sont au fond. de la mer, et tapisse ordinairement en tous sens les pass rois et les voûtes des grottes ou cavités que forment ces rochers. Ces instruments doivent donc être propres a pénétrer dans ces cavités, à en détacher les coraux et à, s’en charger pour les emporter hors de l’eau. 108 L'engin (fig. 43) est une espèce de ie formée pal V4 fai RECHERCHE DES ZOOPHYTES. j 103 deux pièces de bois de 1m.60 à 2 mètres de longueur, per- pendiculaires l’une à l’autre, et fortement arrêtées par leur milieu. On y amarre solidement un poids considé- rable, tel qu’un boulet ou un quartier de rocher, pour le faire descendre au fond de la mer. De plus, à chaque ex- trémité des bras de la croix, on attache fortement un gros paquet de filets de 1.30 ou f".60 de longueur; pour former ces paquets, on prend de vieux filets de pêche de toute grosseur, ainsi que de toute grandeur pour les mailles. | Lorsqu'on est arrivé au lieu où l’on veut faire la pé- che, on jette l’engin à la mer, et dès qu’on s'aperçoit qu’il a touché le fond, on l’agite en divers sens, on le pro- mène sur toutes les inégalités du fond de la mer, en tà- chant de le faire pénétrer dans toutes. En remuant ainsi l'engin, les filets S’étendent, les branches du corail s’ac- crochent et se prennent dans les mailies ; et lorsque les pêcheurs jugent que cette manœuvre a été suffisamment ‘continuée, ils retirent l’engin dans leur barque, et déta- _chent les coraux et autres productions maritimes qui se trouvent embarrassées dans les mailles. Le salabre (fig. 42) est une pièce de bois d’environ 6.50 de longueur, garnie à une de ses extrémités d’un demi-cercle de fer fermé par une barre de 50 centimètres de longueur, qui lui sert de diamètre, et au milieu de laquelle il y a une forte et longue douille pour l’attacher à l'extrémité de la pièce de bois. Le demi-cercle est muni “tout autour de fortes dents de fer un peu mousses, ar- rangées en forme de râteau. Ces dents, lorsque l’instru- . ment est dans la mer, doivent être tournées en haut. Les bords de ce demi-cercle servent à attacher un grand filet -en forme de bourse, très-fort et très-épais, aux côtés et à l’entour duquel pendent des paquets de vieux filets, de 15.60 à 2 mètres de longueur, comme ceux de l’engin: Cette machine tient à deux bateaux par le moyen de deux cordes, l’une attachée à l’extrémité m du manche, et l’autre, marquée c, à 12.60 ou 2 mètres de distance du demi-cercle; en sorte que la machine étant suspendue par cette corde, le manche de l'instrument fasse à peu près équilibre dans l’eau avec le démi-cercle. Je dis à peu près : 1° parce que le côté du manche doit un peu l'emporter, non-seulement lorsque l'instrument est dans: l'air, mais même lorsqu'il est dans l’eau, où le manche, qui est de bois, perd beaucoup de son poids, tandis que le demi-cercle, qui est de fer, en perd très-peu ; 2 parce F Or, on peut, en éloignant plus ou moins ce boulet di point c, rétablir l'équilibre, ou faire prépondérer le côté. qu’ on. place vers ce point de Suspension: c, un bo destiné à entraîner toute la machine au fond de la m Et du manche à volonté. Le bateau qui tient la corde atta=. chée au point de suspension c, avance le premier; celui) qui tient la corde attachée à l'extrémité du manche, suit. Quand on veut pêcher, on laisse: tomber le salabre au fond de la mer, où il descend à l’aide du poids ou boulet attaché au point de suspension ou aux environs ; et lors. qu'il est arrivé au fond, le premier bateau, celui. auquel tient la corde attachée au point de suspension du salabre}. commence à ramer, et à faire différents mouvements par. lesquels le salabre est trainé çà et là, dans le fond de la. mer. En même temps l'inclinaison de la machine change à chaque instant, parce que le mouvement du second, bateau n'étant pas toujours parfaitement égal à celui du premier, et leur distance, par conséquent, n'étant pas. toujours la même, la corde qui tient au second bateau tire tantôt plus, tantôt moins fortement en haut l'extré— mité m du manche du salabre, à laquelle elle est attachée. | La machine en allant et venant au fond de la mer, se. présente sous différentes inclinaisons à l'entrée des dif-. férentes cavités des rochers, et parvient à s'y engager. On s’en aperçoit parce que le premier bateau ne peut plus avancer : alors le second bateau, qui tient la corde. attachée au manche, rame dans un. sens opposé au pre-. mier, et tire en dehors la machine en la faisant reculer. Les dents du demi-cercle de fer qui, comme nous lavons. dit, sont tournées en hant, et que le poids du manchede. l'instrument a dû presser fortement contre les voûtes des cavités des rochers, ne peuvent en sortir sans détacher. les coraux et Jes autres productions analogues qui tom-. bent dans la bourse, ou sont retenus par es paquets de. filets qui pendent et se balancent tout autour ; par cette manœuvre plusieurs fois réitérée, on arrache, des creux | et des fentes des rochers, les productions marines qui y. sont attachées, telles que les éponges, les coraux et IS lithophytes. On retire ensuite le salabre, et on en détache à tout ce qui se trouve pris dans la bourse et dans da fist HERBORISATION. On appelle herboriser, aller à la recherche des plantes, soit pour étudier leurs caractères botaniques sur les È | A HERBORISATION. DR NRA ATOS | eux eres où elles croissent, soit pour les en arracher et en former des herbiers au moyen desquels on possède, avec tous leurs caractères, les végétaux qui ne fleuris- sent qu'à des époques déterminées et pendant un temps assez court, et que la nature a disséminés sur toute la surface du globe. Pour aller faire un voyage d’herborisation de quelques jours, il faut se procurer une boîte de fer-blanc (fig. 41), que nous ne décrirons pas, parce qu’on en trouve de toutes faites chez les ferblantiers. Les plus commodes pour contenir les plantes sont les plus longues et les plus larges ; mais, comme il n’en est pas de même pour celui qui les porte, on prendra un terme moyen, et on en choisira une de 50 centimètres de longueur sur 15 cen- timètres de largeur. Le naturaliste Hoppe a conçu l’idée d’une boite d’un autre genre; sa hauteur serait de 30 à 90 centimètres, sa largeur de 15 à 20 centimètres, et sa longueur égale, plus 55 millimètres, à la longueur du pa- pier dans lequel on dessèche les plantes. Enfin, elle au- r'ait un couvercle voûté comme celui d’un coffre ; les vé- _gétaux s’y placeraient entre du papier à mesure qu ’on les cueilleraït. Nous n'avons pas besoin de démontrer les in- convénients d’une pareille méthode, dont le moindre se- rait le mauvais pli que prendraient les organes de la : plante, ou l'obligation de la préparer complétement sur place. On se munira aussi d’une lame de houlette, que l'on pourra visser au besoin au bout d’une canne. Enfin, ‘si on a l'intention de former une collection de crypto- games, surtout de la famille des champignons, comme beaucoup sont très-fragiles, très-mous, et se dessèchent _promptement, ce qui leur fait perdre leurs couleurs et leurs formes, on se munira d’une bouteille à large goulot remplie d’une liqueur spiritueuse, dans laquelle on Îles _plongera. On mettra dans le même vase les fruits charnus et les baies molles. Lorsque l’on cueillera une plante, il faudra qu elle ait, autant que possible, tous ses caractères génériques et spécifiques; c'est-à-dire ses fleurs avec tous leurs or- ganes, étamines, pistil, ovaire, calice, pétales, etc.; ses fruits, ses feuilles, ses branches ou rameaux, sa tige ou ses racines, en tout ou en partie. Si le végétal était trop grand pour pouvoir entrer entier dans le format de lPherbier, on en prendrait quelques échantillons seule- ment, mais de toutes les parties que nous venons de nom- mer, excepté des tiges et des racines, si ces parties n'of- fraient rien de particulier et de caractéristique, RECHERCHE OPHY Toutes les saisons de l’année sont favorabl h borisations, mais c’est pendant le printemps à que l’on. trouve le plus d'espèces phanérogames. En automne ef pendant l'hiver, on récoltera les cryptogamesles plus inté-" ressantes. On ne doitcueillir une plante que lorsque le so- leil à essuyé la rosée, et qu’il ne reste pas la moin humidité ni sur la fleur ni sur sa tige. Chaque végét. sera déposé dans la boîte de fer-blanc au moment mêm où on le cueillera, avec l'extrême précaution de ne p: froisser sa fleur et de ne briser aucune de ses tiges. L racines de tous seront placées du même côté, et si lon devait rester plusieurs jours en route, on aurait la pré- : caution de les envelopper d’un peu de mousse mouillée ; par ce moyen très-simple, et en tenant la boîte le moins « souvent ouverte qu’il est possible pour que Iles plantes » soient rarement exposées au contact de l'air, on par- viendrait à conserver les. fleurs pendant huit ou quinze\… jours. ne Ar _ Celui qui se dévouera à l’étude de la botanique, ne … doit rien espérer que de lui-même pour former sa collec- « tion. Les marchands ne sont pas dans l’usage de tenir chez eux des échantillons de plantes, et si parfois il leur tombe un herbier entre les mains, ils le vendent telqu’il … est, et se donnent bien de garde de le décompléter par la soustraction du moindre échantillon. Les amateurs … font quelques échanges entre eux, il est vrai, mais cette. ressource se réduit presque à rien, parce que chacun ne possède guère qu’un ou deux échantillons au plus des plantes rares. | PRE | Cependant la capitale et les grandes villes de l'empire » offrent aux amateurs une ressource pour placer dans … leurs herbiers quelques plantes rares, et nous devons la | leur enseigner. Il existe des hommes riches qui se plai- » sent à rassembler dans leur jardin, dans des orangeries, « des serres tempérées et des serres chaudes, les végétaux de toutes les parties du monde; ils les cultivent et les w soignent de manière à en obtenir des fleurs et des fruits. La plupart d’entre eux ne refuseront jamais un échantil- Jon à l'homme qu'ils verront cultiver franchement les sciences naturelles, et moi-même j’en ai fait cent fois l’ex- périence dans les magnifiques collections de M. Noisette, « à Paris. M Dans le cas où l’on ne se trouvera pas à portée de ces riches récoltes, et lorsque l’on aura complété l’herbier des végétaux de la province que l’on habite, il faudra HE D 0 0 0 HERBORISA MONS 40 0: | N 407 donc se déterminer à cesser ses études ou à voyager : si lon prend ce dernier parti, on peut espérer de nom- breuses découvertes sans sortir de l’Europe, où même de la France. Les montagnes de l'Auvergne, les Alpes, les Pyrénées et les rivages de la mer, offrent aux natura- listes de nombreux trésors qui sont loin d’avoir été tous exploités. Il n’est pas un petit coin de terre, pas un ro- Cher, un marais, un fossé, qui ne doive être visité avec la plus scrupuleuse attention, parce qu'il peut recéler des individus remarquables, échappés jusque-là aux yeux de l’observateur. | Nous n’entrerons pas dans de plus grands détails rela- tivement aux plantes terrestres, parce que l'habitude d'herboriser apprendra mille petites pratiques à mettre en usage, quand les circonstances l’exigeront, et dont la description grossirait inutilement ce volume. Mais les plantes marines exigent dans leur récolte des soins que nous ne devons pas passer sous silence. | Les algues exigent une toute autre manipulation que les autres plantes aquatiques. Leur préparation varie suivant leur forme, leur grandeur et les eaux dans les- quelles on les trouve. Les plus grandes plantes de cette famille, les fucus par exemple, ne demandent aucun soin bien dificile à prendre : il suffit de les faire sécher au soleil pendant quelques heures sur le bord de la mer, après les avoir lavées dans de l’eau douce, si on en a à sa portée, pour pouvoir ensuite les transporter facile- ment au logis. Les plantes de cette sorte n’ont pas de racines par les- quelles, comme les autres plantes, elles tirent leur nour- riture, mais elles sont accrochées à des corps étrangers par un empâtement ou une espèce de pédicule large el plat, qu'il faut avoir soin d’enlever avec la plante, si l’on veut avoir un bel échantillon. Les plantes marines, pétites et molles, demandent des soins minutieux. Ces plantes, attendu leur délicatesse, ne peuvent, quelques soins que l’on en prenne, supporter qu'avec peine un transport un peu long. Il faut d’abord, avant de les retirer de l’eau, bien observer leur forme et leurs dispositions, afin de pouvoir les leur rendre lors de la préparation, car elles deviennent méconnaissables aussitôt qu’elles sont hors de leur élément. On les tire de l’eau avec précaution, en tâchant de n’en rompre ni dé- grader aucune partie. Pour cela, il faut chercher à dé- couvrir le point par lequel ae Lennon au if en détacher adroitement avec un couteau. PRESSE ae Toutes cependant ne peuvent pas être recueillie cette manière sans inconvénient, surtout celles qui 1 très-mollés et glissantes. Leurs ‘filaments qui se balan= cent dans l’eau, se collent aux mains et ne peuvent plus s’en détacher sans être rompus, tandis que d’ autres = sent avec l’eau entre les doigts. Pour s’en empare se sert d’un vase de verre ôu bocal à large ouvertur # On le plonge dans l’eau, on y introduit la plante que l’on, veut recueillir, et l’on retire l’un et l’autre. On bouche! ensuite la moitié de l'ouverture du vase avec la main, et l’on fait écouler l’eau jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que la plante. Après avoir réitéré cette opération, le vase se, trouve contenir suffisamment de plantes. Alors on les remplit d’eau, on le bouche, et on peut ainsi Île trans= porter aisément au logis sans craindre que les végétaux se détériorent, quelle que soit la délicatesse de leurs tissus. Nous n'avons pas besoin de dire qu'on ne doit, pas mélanger dans le même bocal les plantes d'eau douce et celles d’eau salée. Les grandes conferves, qui ont un fort tissu, peuvent être placées dans une boîte dé fer-blanc après qu'on en a fait égoutter l'eau, mais il faut qu'elles s’y trouvent seules, autrement elles gateraient les autres. Cependant, si ces "plantes portaient des graines, pour ne pas pere celles-ci et conserver des échantillons parfaits, on les met= trait chacune séparément dans un bocal, comme nous l'avons dit. | Les plantes marines sont fréquemment sujettes à se dés colorer et même à pourrir dès qu’elles sont hors de l’eau; et qu’elles éprouvent le contact de l'air pendant quel ques heures. Il faut donc, pour éviter cet inconvénient, les préparer de suite de la manière qui suit: quand on à tiré la plante de l’eau, on la laisse égoutter, puis on: la saupoudre de sable sec, et on la place dans la boîte de fer-blanc ou dans une autre apportée pour cet usagt 4 Plus le.sable est grossier, meilleur il est, car il empêche: mieux les différentes parties de la. plante de se coller entre elles. Arrivé chez soi, on tire la plante avec prés caution de la boîte pour qu il tombe le moins possible du sable qui y est attaché ; on la pose sur une planche et on la laisse sécher au grand air, mais à l’ombre. Onda conserve ainsi dans une boîte jusqu'au moment de mettre tremper pour la préparer et la passes dans la plante reprend sa forme natur relle LENS | RECHERCHE DES FOSSILES ET DES MINÉRAUX. _siles, c’est-à-dire des débris des corps organisés que l’on trouve enterrés dans des couches plus ou moins an- ciennes. Dans la seconde, je m'occuperai des minéraux. proprement dits, et de ce que les géologues nomment les roches. Mais comme la manière de les chercher et de les recueillir est à peu près la même, nous commence- “rons par les généralités qui se rapportent aux deux. Des instruments de voyage. Le minéralogiste-géologue, avant de partir pour un voyage ayant pour but des ob- servations et des recherches, doit se munir des choses qui suivent : 10 Instruments d'échantillontaye propres à casser Îles roches; ils consistent en quelques marteaux, jamais moins de deux, un ciseau et des tenailles-pinces. Les marteaux, sans lesquels un géologue ne peut rien faire, sont de plusieurs sortes ; l’essentiel est qu'ils soient propres à obtenir, de la surface des rochers les plus durs, "des échantillons à cassures nettes et propres. Les plus communément en usage sont ceux qui ont la tête carr ée d’un côté et en coin tranchant de l’autre (fig. 16 et 18). Nous ferons observer que le coin doit être toujours per- pendiculaire et parallèle au manche, comme a de la figure 18, et non horizontal, comme a de la figure 19-; cependant les Anglais font quelquefois usage de ce der- nier marteau. M. Ami Boué préfère ceux à tête ronde (fig. 24}, « parce que, dit-il, les angles des dernières {des têtes carrées) sont sujets à se casser, tandis que, dans les têtes rondes, si l’acier est assez mou, les déchirures produites par certains cor ps se bouchent d’e iles-mêmes par d'autres, et si l’acier ne s'écaille pas, ces rteaux sont les. plus durables. » Le marteau à tête cafrée des deux côtés (fig. 20) pesant quelquefois jusqu’à 4 kilo- on Les personnes qui s’ocenpent spécialement de Bouique, et qui désireraient avoir de plus amples détails snr la récolte et la con- servation des plantes, pourront consulter avec profit le Guide du bola- niste herborisant, de M. Verlot. 4 Naturaliste préparateur. ne it px LA lection. En la Éisunt be. le sable s' ’en a détache, et 1e Le Le into cette section en deux parties distinctes, see quoique les géologues et les minéralogistes les réunissent _très-souvent. Dans la première, je parlerai das vrais fos-. he. | : ? . On connaït encore ue genres de marteaux me qui sont pour ainsi dire de fantaisie ; tels sont:1 teau à tête sphéroïde aplatie, de M. Maccullock ; en delle avec un tranchant sur le bord supérieur, de M. binson,.etc., etc. : On prend ordinairement deux marteaux, l'un du poi de 312 grammes, et l’autre du double ; si on en portai davantage, il serait utile d’en avoir de petits, de grammes, et même au-dessous. Outre cela, it faut encore porter, selon M. Thon, un marteau en tout semblable au marteau à main des mineurs, pesant environ 1kil. ” et servant à briser les rocs des montagnes. : Ce qu'il y a d'essentiel, c’est que les marteaux soiel ; en fer aciéré ni trop cassant, ni trop mou, ét que le trou. du manche soit placé convenablement, c’est-à-dire ni. trop d’un côté, ni trop de l’autre. Le manche doit avo rt 39 centimètres de longueur, un peu plus ou un peu moins, selon la grosseur de la tête, il doit être en bois, de chêne ou de frêne, et solidement fixé à l’aide de pe= tits coins de bois ou de fer. Quelques géologues portent une sorte de baudrier où. de ceinture de cuir, à laquelle ils suspendent leurs Mmar= teaux pendant la marche. Cette méthode a certainement sa commodité, mais, comme le fait remarquer M. Boué, ellé : donne à celui qui en fait usage un air singulier qu il faut surtout éviter quand on parcourt un pays où l’on n’est pas connu. Il vaut donc mieux, comme le conseille ce sa vant géologué, n'avoir dans chaque excursion que deux marteaux ; on met le petit dans sa poche, et l’on porte le gros à la main en faisant passer le bois dans la manct de son habit. Par ce moyen, on peut, comme ille di traverser les villes et arriver dans les auberges sa être assujetti à des questions ou à des réceptions dés: gréables. Le marteau en pic, en houe, en coin, etc. (fig. 17: et. est utile dans les terrains crétacés des plaines, dans ll dépôts tertiaires et d’alluvions. On s’en sert aussi da: les cavernes, pour détacher les stalactites et faire da sol quelques petites tranchées pour s'assurer, s'il we n’y à pas, des ossements fossiles, et dans le cas ouo trouverait, il faut abandonner le "marteau pour se se du pic et de la pioche. Le ciseau (fig. 21) consiste en un morceau de fer carré plus ou moins long, : mais ne dé diant pas ordinairement 108 à 135 millimètres, ayant à une extré- mité une tête ronde sur laquelle on frappe, et à l’autre ‘extrémité un tranchant. On conçoit qu’on en a de diverses dimensions en raison des usages auxquels on les des- _tine. Les petits servent à séparer les cristaux ; les grands à fendre les massès tendres. ‘Les Anglais ont un ciseau muni d'un manche (fig. 23), par lequel ïls le tiennent pour ne pas risquer de se don- ner des coups de marteau sur les doigts ; cet instrument, peu solide, est assez insignifiant : cependant on peut le recommander aux maladroits. … La pince-tenaille (fig. 26) est utile pour couper ou eX- traire de grandes plaques de roches, tels que des schistes bitumineux à poissons ou à plantes fossiles, etc.; mais comme ces rencontres sont assez rares, à la rigueur on ‘34 s'en passer. 20 Compas ou boussole, pour déterminer la direction et Linclinaison des conches. Quelques géologues allemands portent un compas de poche de 54 millimètres de diamè- “tre, divisé en 360 degrés, ou en douze cercles divisés par huitièmes. Ceux qui sont en forme de montre sont plus faciles à porter; mais il faut, cependant, qu’ils aient pour support une petite tablette longue, en laiton, pour qu'on puisse les poser à plat sur lacarte quand on veut prendre “la direction d’une couche. Il ne faut pas que ces bousso- les aient un verre trop épais, et que l’aiguille soit placée ‘trop près de ce verre, car la chaleur produisant l’électri- cité, l'aiguille donnerait une fausse direction. sa Du reste, depuis que la géologie a fait tant de progrès, on à singulièrement perfectionné cet instrument. On doit lés meilleurs au génie inventif de MM. Komarzewski (nouveau Graphomètre souterrain); — Webh-Seymour (cli- nomètre) ; — Knight (Clinometre alidade) : 5 — Charles Nau- -mann (Clinomètre à rondelle); — Louis Necker (Compas Clinométrique), etc. Les principaux fabricants d’instru- ments de mathématiques, à Paris, pourront fournir et au besoin donner des renseignements sur la plupart des instruments employés en France par les géologues; on pourra, si l’on veut, s'adresser pour cela à M. Breton, avenue Victoria, n° 8. Si l’on préférait un de ceux in- ventés ou perfectionnés en Angleterre, on pourrait s’a- dresser à M. Knight, à Forster-Lane, à Londres. 3° Instruments propres à l'examen des roches. Si un géologue ne e peu pas se passer de boussole, il peut encore * moins s'abstenir de ondes le plus sible la composition des roches. D lui faut pour ce Quelques loupes de 11 à81 millimètres de foyer, p ] examiner les cristaux très-fins ou les. pétrifications m langées à la plupart des roches. Un goniometre simple, pour distinguer facilement cer tains minéraux entrant dans la composition des roche ou s’y trouvant empâtés. Cet instrument n'est indispen sable que dans les longs voyages. S'il s’agit d’un voyage” nautique dans les pays étrangers, un goniometre à te à flexion pourra devenir très-utile. je. Une petite lime triangulaire pour des essais, au moyen \ ; de la râclure, sur la dureté des minéraux. à Un briquet en acier, pour essayer la dureté des roches. Pour essayer celle des minéraux, on fera bien d'a volui des petits fragments de in di de hs de Ho “ (JS néraux se trouvent souvent sous là main du ot il pourra réduire le nombre de ceux qu'il doit porter, avec lui. | Un barreau aimanté, ou une baguette magnétique, dans : un étui à pointe d'acier, pour la placer quand on doit. estimer le magnétisme des minéraux, et surtout pour” reconnaitre quand la roche contient des particules ferru-. gineuses. Pour s'assurer de ce dernier point, il n’est pas” de meilleur moyen que d'employer le mode d'analyse” mécanique publié par le savant professeur M UTC dans le Journal de physique (août et octobre ue LA On devra, pour analyser, se muniri D'un mortier en agate; De quelques minces bandes de verre ; D'une pince à mors en platine, et de quelques réactiiel ! ou agents chimiques dont nous parlerons plus loin: 4 D'un chalumeau (selon Bergmann) garni de ses acces=, soires et de son soufflet. On fera bien, si on n’est pas f miliarisé avec cet instrument, de consulter le mémoire. de l'Emploi du chalumeau dans les analyses chimiques et, les démonstrations minéralogiques, par Berzélius, tradui par M. Fresnel. En voyage, il vaut mieux avoir un chalu meau en métal qu’en verre. Pour les opérations au chal meau, il faut avoir, selon M. Boué, les appareils suivants une lampe, une cuillère en platine, une feuille très-minc de fil de même métal, du poids d'environ 4 grammes bandelettes d'argile, douze tubes de verre fermes dé je ET DES MINÉRAUX. UT) | longueur, et de 3 à 5” de largeur, une pince pour _ couper les morceaux, un marteau, une enclume, une . lime, un petit morceau d’agate, etc.; de plus, comme flux et réactifs, du borate et du carbonate de soude, du . phosphate de soude et d’ammoniaque, du salpêtre, de l’a- cide borique fondu, du nitrate d'oxyde de cobalt, de l’é- tain laminé, des cordes de clavecin du n° 7, du plomb pur, du noir d'ivoire. * De l'acide nitrique non concentré pour distinguer les roches calcaires de celles qui ne font pas effervescence avec cet acide. M. Boué conseille de le renfermer dans de petits flacons hermétiquement fermés au moyen d’un bouchon en verre, dont la longueur soit telle que l’ex- trémité plonge dans le liquide, et qu'on puisse toujours en ramener facilement une gouttelette. L'essai se fait à l'ordinaire sur les échantillons mêmes, quoiqu’on ne doive . pas négliger, dans des cas importants, de répéter l’expé- rience à l’auberge ou chez soi, en plongeant une esquille de la roche dans de l’acide nitrique contenu dans un pe- sont verre à pied. | + 4 Instruments de physique, savoir : | - Un ou deux baromètres de voyage, munis de leurs ther- momètres, pour mesurer les hauteurs. Mais la grande ‘question agitée par les géologues, est de savoir auquel ‘de cés instruments on doit donner la préférence. Nous allons citer ceux qui sont le plus estimés pour ce genre d'opération : 1° le baromètre à siphon de Gay-Lussac; la justesse de toutes les observations faites par ce savant me ferait pencher en sa faveur; 2 le baromètre à sipron de Deluc, dans lequel on peut empêcher le mouvement du mercure pendant le transport; 3° le baromètre de Gœdeking, qui à le mérite d’être très-simple ; 4 le ba- rometre à cuvette de Fortin, en réputation à cause de la _ grande exactitude de ses résultats; 5° le même à ron- _delle en liége, perfectionné par M. Horner, etc., etc. . Un ou deux thermomètres, non-seulement pour. mesu- rer les hauteurs avec le baromètre, mais encore pour _ connaître la température des sources thermales et au- tres, des lacs, des cavernes, des mines, etc., etc.; il est bon, dans ce cas, de se servir d’un thermomètre à maximd et minimdä. On doit se servir, selon lés instructions de M: Boué, du thermomètre de Six pour prendre la tem- _pérature du fond de la mer et des puits artésiens. Saus- sure, dans ses voyages dans les Alpes, a décrit deux Lu 404 € du) ; appareils (pages 392 et t 399) pour eo on d pérature des mers dans leurs grandes: profondeurs. te . Des RE Rs et des fils de cuivre ele de met- A es mais, un a à pe : sonnes ‘préfèrent celui de Farenheït, perfectionné É G.-G. Schmidt. | Un bathomètre serait un instrument très-commode pour | mesurer la profondeur des lacs et des fleuves, mais mal- heureusement ces instruments ne sont pas encore assez parfaits pour qu'on puisse avoir une entière confiance dans leur emploi. Il sera donc plus sûr, pour faire ces. & opérations, de se munir tout simplement ‘d’un fil à piapus è ordinaire. | Un hygromètre, afin de pouvoir faire des expériences : météorologiques si l'occasion s’en présente. ‘4 Enfin, M. Boué pense qu'un cyanomètre peut devenir. utile si l’on visite de hautes chaînes de montagnes. Bo Objets nécessaires au dessinateur, afin de dessiner. 1 des profils, des coupes, des vues, ete. Ces objets consis- tent en un portefeuille à dessin, en crayons de divers | numéros en mine de plomb, avec d’autr es moins cassants en étain fondu, ou mieux en composition noire êt dure, en papier, etc. Les personnes qui ne savent pas dessiner sé. serviront | | de la chambre claire (camera lucida) perfectionnée par. M. Amici. Cet instrument consiste en un prisme en verres à base trapézoïdale, ayant un angle à 90 degrés, et l'autre à 135 degrés. On donne à ce prisme une direction telle. que l’image des objets que lon veut voir ou dessiner. vient se fixer sur un des côtés intérieurs du prisme, tan=\ dis que celui qui regarde ne croit le voir que fort au: delà de la surface réfléchissante. Si l’on place une feuil de papier blanc à ce point, les objets viennent s'y figure jusque dans leurs moindres détails, même à une faibl lumière, et, grâce au perfectionnement de M: Amici, 0 en peut aisément. suivre les contours avec un crayon Cet instrument coûte de 36 à 100 fr. Pour peu que l’on sache manier un crayon, on pour très-bien se servir du cadre qu'emploient les p pour dessiner la Verne re d’un pire de nue CET DES MINÉRAUX. e Fa ï “Les. quatre tringles a, a, 4, a; forment un cadre fées He d'une grandeur arbitraire, mais qui néanmoins ne peut pas avoir moins de 81 centimètres à 1 mètre de longueur . Sur 65 centimètres de hauteur ; on le divise très-régu- lièrement, comme on le voit, en 1, 2, 3, 4, etc., parties, Sur toute sa longueur et sa largeur, puis on tend des fils de soie des divisions d’en haut aux divisions correspon- dantes d’en bas, et d’autres fils sur les divisions des côtés. Il en résulte que ces fils forment autant de petits carrés réguliers, b, b, b, etc., par leur croisement. Le cadre est porté en c par un petit support qui se visse dans l'écrou du bâton d, qui se pique en terre pour maintenir solidement l’ instrument. … Au sommet du cadre, en f, se glisse dans un trou la petite tringle de bois e, qui peut s'avancer et se reculer. _à volonté dans le trou f. Une autre petite tringle g est assemblée à la première, en h, en manière de charnière, et à également un mouvement libre au moyen duquel on | approcher ou reculer du cadre le trou visuel 4. Pour se servir de l'instrument, on a une feuille de pa- pier sur laquelle sont lécèrement tracés des carrés sem- _blables à ceux formés par les fils sur le cadre, et en même nombre. On les fait plus ou moins grands, selon que l'on veut faire le dessin sur une échelle plus ou moins grande. Alors on regarde par le trou i, et l’on dessine dans cha- que carré du papier les objets que l’on aperçoit par cha- que carré du cadre (1). É Des tablettes à écrire, en peau d'âne, dont on puisse effacer les caractères en les lavant, ou de papier préparé pour écrire dessus avec les crayons d’étain. 60 Objets divers non classés dans les paragraphes pré- cédents : 3 . Une main de papier pour écrire le journal du voyage. Une bonne quantité de papier brouillard et de papier Joseph, pour envelopper les minéraux recueillis. ; . Un télescope achromatique de 49 à 65 centimètres de longueur, pour s ’orienter. ou examiner les HAT de JP ARARNES où l’on ne peut parvenir. Une carte du pays collée sur toile, et l’on aura soin de choisir la plus exacte et la plus détaillée que l’on puisse (1) La photographie, qui, dans ces dernières années , a fait de si Faut progrès, est appelée à rendre des services très-importants à ‘étude de F histoire qe et sb ee de la géologie. ee que le compas. | datée Un petit havresac en cuir, avec ou courroies il versent sur la poitrine. Ce sac sert à renfermer- toutes sortes de petits objets, des outils, du papier, etc., et les minéraux que l’on a recueillis, en attendant qu’ on soit arrivé sur un lieu où l’on puisse les emballer. 5 Un mètre, servant à mesurer l'épaisseur des couches » CÉC Si on visite des glaciers, il sera également nécessaires de se munir de crampons de montagne, de cordes, d'é8 chelles, de haches pour se tailler des escaliers sur les pen-! tes rapides, de pelles pour déblayer la neige, de lunettes vertes ou bleues, ou simplement un voile de crêpe noir pour se préserver la vue de la réflexion de la lumièr sur les neiges. ! Enfin, ce que nous ne regardons pas comme la chose À la moins essentielle, un bon exemplaire bien cartonné ou relié du Guide du Géologue-Voyageur, par M. Ami Boué..… On trouvera dans cet excellent ouvrage une foule de dé” tails intéressants, que le cadre du Naturaliste-Prépara leur ne me permet pas de donner ici. ï PALÉONTOLOGIE. On donne ce nom à l'étude des iQ appartenant au règne animal. Mais, à l'exemple de quel-\ ques géologues, j'étendrai l'acception de ce mot à tous. les débris des corps organisés, c’est-à-dire des es et des plantes. & 4 Certaines localités, par exemple Grignon, Montmar= tre, Maestricht, Œningen, plusieurs cantons de l’Auver gne, etc., sont célèbres par leurs fossiles, et, par cons quent, sont connues de tout le monde ; Chaque provin renferme aussi son endroit cité pour cela. C’est donc dans ces lieux, d’abord, que le naturaliste dirigera ses. recherches; mais il ne ‘renoncera pas, pour cela, à le: porter aussi dans des localités inconnues jusqu’à ce m ment aux géologues, et l'habitude lui fera bientôt recon: naître au premier coup-d’œil les terrains dans lesqu il devra fouiller pour faire de nouvelles découvertes. seule précaution à prendre, est de ne pas se charg d'objets communs, ou, pour m'expliquer plus clairemen de coquilles communes, et pour cette raison peu ou poir intéressantes. Je dis des coquilles, parce que tous les: tres fossiles, ossements d'animaux ou fragments de v gétaux, quels qu'ils soient, sont toujours précieux, doivent être recueillis avec soin. Les mines de. crai a s . ET DES MINÉRAUX. 117 du jt doit nee explorer avec attention, parce que ou 7 ucor sont riches en plantes et en animaux. EN Il ne dédaignera pas de questionner les simples ou xriers, telsquemineurs, carriers, sapeurs, terrassiers, etc. et tous ceux qui exercent des états les mettant à même de faire quelques remarques à ce sujet. De simples culti- vateurs pourront même quelquefois lui donner des ren- _seignements très-utiles, ne füt-ce que pour lui enseigner Le les grottes et les cavernes que le pays peut avoir dans ie ses montagnes. 4 La découverte d’une caverne qni n'aurait pas encore nue été explorée par les géologues pourrait devenir précieuse, ce car la plupart contiennent des dépôts plus ou moins 1 abondants d’ossements fossiles. Pour les y trouver, il ne s’agit que d’en creuser le sol à 1m.30 ou 1.60 au plus, quelquefois beaucoup moins. Il suffira donc de faire faire, de distance en distance, quelques trous étroits à cette profondeur, pour s'assurer de ce qu'on peut y trouver, et se déterminer à faire des fouilles en règle ou à aban- donner ses recherches, | Ici nous dirons que les géologues donnent le nom de fossile à des os non pas seulement pénétrés, en tout ou en partie, par une substance pierreuse, mais à tout corps organique pétrifié ou non, pourvu qu'on le trouve dans “une couche qu'ils supposent ancienne (1). Le naturaliste recueillera donc avec le plus grand soin tous les os qu’il pourra trouver, sans négliger même les plus petits, car ces derniers sont toujours très-essentiels au squelette et souvent une dent, une phalange, seront d’une plus grande utilité, pour reconnaitre la famille et le genre de l’animal, que tout le reste de sa charpente osseuse. Souvent on trouve pêle-mêle les ossements de plu- ‘ à Sieurs animaux de différentes espèces. Dans ce cas, il faut une . bien les ramasser tels qu’on les trouve, et sans ordre. À Mais aussi il peut se trouver que les os qui composaient un seul squelette soient rapprochés les uns des autres ; Aiors il faut les recueillir séparément et les serrer à l: part, en se donnant bien de garde de les mêler avec des du Le nom de. entier qu’on donne à certains HAN pro- ‘4 ient d'une erreur. Un corps organique ne peut pas se changer en Pierre ; mais, par des procédés qui, le plus souvent, nous restent in- Gonnus, la nature a fréquemment remplacé sa substance, molécule à ne par une autre substance minérale. | 4 JE EAP Ne Ve os trouvés Pine loin, etn *appa tenant prob au même individu. On enveloppera sép os que l’on croira appartenir au même sque les mettra tous ensemble dans une boîte particulière, au moins dans un sac déposé dans la boîte commune. E ce cas, il est si nécessaire que ces os nese mélent pas à d’autres, qu'il ne faut pas se contenter, pour pouvoir les réunir , "de simples étiquettes numérotées + qui pour- raient se déranger en route ou se déchirer par le. frotte- ment, . Ce que nous disons s’applique également aux os trou- | vés dans les couches d’alluvion et autres. On conçoit ai- | sément qu’au moyen de cette précaution, prise avec soin, il sera fort aisé de restituer, en tout ou en partie, le sque- | lette de l’animai, tandis que cela devient extrêmement. difficile, même au meilleur anatomiste, si les os de plu- … sieurs espèces se trouvent pêle-mêle. ee. IL est des objets que l'on ne peut se procurer qu’en les - cherchant soi-même, et les fossiles sont de ce nombre, car on ne les trouve pas, ou du moins très-rarement, … dans le commerce. Il faut donc redoubler de zèle, et em- ployer tous les moyens pour se les procurer. Il arr IVETa quelquefois que, trompé par de faux renseignements, on « fera quelques courses infructueuses; mais on ne doit pas | se décourager pour cela, car il n’en faut qu'une pour . vous indemniser et au-delà. de toutes vos peines. "400 On ne négligera jamais d'assister à toutes les fouilles Fe faites pour le creusement des caves, des puits, des ça- | naux, etc., etc., Car non-seulement on pourra y trouver - des choses précieuses, mais encore cela fournira de . bonnes occasions pour étudier les couches de terrain. « Les ossements fossiles que l’on trouve dans les roches w sont ordinairement incrustés dans la pierre. Dans ce cas, « pour se charger le moins possible, on casse la pierre . qui les contient, de manière à n’avoir à emporter que le. plus petit morceau possible ; mais il faut bien se donner de garde de briser la moindre petite portion des os, etsi cela arrivait par accident, il faudrait emporter soigneu- 4 sement le morceau cassé pour le rapprocher, ou même le. recoller, au moyen de gomme, à l? échantillon d'où il sor- tirait. 74 Quelquefois les os sont encroûtés de telle manière, qu 4 Fon comprend la possibilité de les découvrir beaucoup. . mieux qu'ils ne le sont. Dans ce cas, il faut tenter lo ration, mais seulement quand l'échantillon est arrivé FREE, que. l'on devra faire : _ Si l'échantillon est assez lourd, on le placera Ie ment sur une table ; s’il est léger, on le fixera au moyen _ d’un étau, mais entre deux épaisses plaques d'un liége très-mou, et même recouvertes, si on le juge à propos, pour éviter un accident, de coussinets faits de quatre ou cinq doubles de drap vieux et épais. On commencera par nettoyer la surface des os qui est apparente, et pour cela on se servira, selon le besoin, d’un canif, d’une lime douce, de ciseaux ‘de différentes grosseurs. que l’on pous- sera avec beaucoup de précaution, soit à la main, soit avec un petit maillet de bois, et enfin de gouges à gorge ronde, de diverses grandeurs. Jusque-là, quand l’opéra- tion est faite avec soin, elle est presque sans danger pour l’échantillon : mais, comme il n’en est pas de même . pour celle qui va suivre, on fera bien, si l’objet est précieux, d'en tirer un moule, sans attendre davantage. . Pour cela, on huile parfaitement toute la surface de . l'échantillon, et l’on coule dessus du plâtre blanc de mou- - leur, comme nous le dirons à l’article des fruits artifi- ciels et des champignons en cire, selon la méthode de Théodore Susemihl. Voyez la deuxième partie de cet ou- vrage, article Conservation des végétaux, et à la Table, _ Manière de faire des fruits en cire. Quand le moule est levé, on le laisse sécher ; s’il est en plusieurs pièces, on les rapproche et on les maintient SO-. lidement ensemble au moyen de ficelles ou de cordes, On graisse ou huile l'intérieur du moule ; on y coule du plâtre liquide, et quand l'empreinte est bien prise, on la Sort du moule pour la faire sécher. Ces empreintes, Quand elles sont bien faites, sont très-utiles à l'étude et se placent, en conséquence, dans des cabinéts de fossiles ; elles deviennent précieuses pour les naturalistes qui _ n'ont pas la possibilité de voir l'original, surtout quand un accident a brisé ce dernier. C’est ainsi que notre Mu- séum possède une tête de dinothérium, un squelette pres- Que entier de mégathérium, etc., etc. Il s’agit maintenant de dégager, dans l'échantillon, les 0S qui se trouvent enfoncés trop avant dans la pierre pour être étudiés. On se sert, pour cela, de burins sem- blables à ceux des graveurs, mais implantés dans des manches plus longs, et aiguisés en biseau de deux ma- hières, Comme on le voit fig. 27 a, a, fig. 95 c, c, et d'é- choppes comme celles des graveurs en bois, fig, 28 b, 6. estination, à cause des Fe “ voyage. voi donc ne tils > | en vint totte “ie long de og sa ni ray celui-ci. Quand il y a un petit sillon de fait, on rg avec le burin (fig. 25), et enfin on fait Sauter Ja pre en petits éclats avec le ciseau. a Il arrive quelquefois que les os sont d'une substan tellement friable, qu’un coup un peu trop brusque les fait tomber en poussière. J'ai perdu une fois une mâ-" choire parfaitement conservée de vetit anaplothérium d Montmartre, pour avoir laissé tomber l'échantillon dé 32 centimètres de haut, tout au plus, sur une table dé bois ; la mâchoire entière est tombée en esquilles si petites qu'il m'a été impossible de la rétablir en la collant. J'ai remarqué que, pour éviter de semblabies accidents, AL faut se méfier surtout des os qui ont une couleur d'un is fauve assez vif ou de terre de Sienne. 4 Quand on a des raisons pour croire qu'un bloc contient des parties qu’il serait impossible de mettre à découvert, on fe scie par le milieu, et l’on a ainsi deux parties que l'on peut ensuite plus ou moins découvrir. C’est princi- i palement pour les végétaux et les poissons, dont on n'a. . souvent que les empreintes, que cette méthode FRE es venir très-utile. & Les empreintes, quand elles sont bien franches, doivent . k également se recueillir, et souvent elles ont autant ‘de mérite que les autres fossiles. Par exemple, l'empreinte. 11 bien nette d’une feuille fera plus aisément reconnaître à à quelle espèce on doit rapporter un arbre, qu'un morceau. pétrifié de son tronc. D'ailleurs, on ne peut guère avoir. autre chose des poissons à squelette cartilagineux. À Ÿe Il est assez rare de trouver des fossiles véritablement. pétrifiés, si ce n’est dans la classe des zoophytes, ets. mais plus rarement , quelques fruits. Ce qu'il y a d k singulier, c’est qu’on trouve presque toujours ces obje les madrépores surtout, à l'état libre ou seulement e croûtés dans une pâte terreuse que l’on fait aiséme disparaître au moyen de lavages et d’une brosse. Qua aux coquilles fossiles, pour les dégager de leurs roche sans s'exposer à les briser, on est quelquefois oblig d'employer l’acide nitrique ou eau forte des graveu étendue d'eau. On en passe avec un pinceau sur k roche, en évitant, autant que possible, d'en He cher sur la coquille ; on trempe sus cidans ie f ac F. ET DES MINÉRAUX. paru Les houillères, en particulier, fournissent une grande quantité de fossiles appartenant aux végétaux. Il faut, pour ne pas risquer de les briser, se déterminer à em- porter d’ assez grosses masses de houille, car le clivage de celle-ci est très-irrégulier, et elle se rompt souvent d'une manière tout-à-fait inattendue. MiNÉRALOGIE. Les métaux se trouvent généralement dans les mines exploitées; cependant on en rencontre quelquefois, sous différentes formes et combinaisons, dans le lit des rivières, dans des masses de roches que ‘J'on brise à coups de marteau pour les en extraire, et même à la surface du sol. Les pierres ou roches se trouvent de la même manière et s'échantillonnent de même. Pour tous les minéraux, _ on choisira de préférence les morceaux encore attachés à la roche, parce que les autres sont presque toujours en- Phommasés par le frottement, ou même par le simple «contact de l'air. C'est aussi par cette raison qu'on préfér era ceux qui sont placés dans une certaine épais- Seur du banc, et non ceux qui sont à la superficie. Dans l'emballage et le transport, on ménagera principalement le côté de la cassure, afin que celle-ci restant fraiche, -puisse être étudiée plus facilement pour la classification, Un long séjour dans un pays de montagnes, qui sou- vêné sur un seu: point renferme les minéraux les plus beaux et les plus variés, est sans doute le meilleur moyen offert au naturaliste qui veut faire une collection .de minéraux. Là, il est continuellement à même d’obser- : Ver, et de profiter des occasions qui se présentent. Rien “He & oppose au regard scrutateur de celui qui observe ; partout il peut trouver des échantillons curieux. Outre ‘Cela, le minéralogiste marche à son but avec peu de dé- _ pense, s'il compare ses excursions aux voyages plus va- .… riés et plus longs des autres naturalistes, .. Mais celui qui n’est pas dans la même position, et qui veut recueillir lui-même une collection de minéraux, ne peut le faire qu’en voyageant. Il rencontrera d’abord. de nombreux obsiacles, mais bientôt son œil exercé le met- tra à même de s'épargner des recherches inutiles. Les revers de montagnes sont souvent riches en minéraux cachés sous la terre, et on les trouve souvent là où on ne s'attendait pas à les rencontrer. Naturaliste préparateur. 11 ds. FE opération jusqu’ à ce que la roche ait entièrement minent . DAYS, ant des di férenies pre lits qui les entourent, et prendre en note ce que chaqt lieu offre de particulier. La connaissance des couches” conduit très-souvent, par l’analogie et par des remar-" ques faites à la surface, à = recherche et à IR réneont ; de riches minéraux. Pour s'embarrasser le moins possible en voyage, 1. s’informe des moyens de transport dont on peut faire” usage, et on emballe avec soin les objets que l’on a collec=. tionnés. Le peu d'expérience de l'emballage cause sou-* ail des dégâts, surtout dans les objets délicats et fra=. gi 4 Nous donnerons des règles sur cette manière d’ em aller. “ A. On sépare d’abord les objets durs, ne et pes sants, les minéraux qui n’ont pas de forme bien déter-. minée, et on les place au fond des caisses, sur un premier, lit de mousse, de foin, ou autre matière molle, suivant. leur grosseur, ‘leur dureté et leur poids. Chacun doit être préalablement enveloppé de papier brouillard recouvert d’un papier plus fort. Les échantillons larges et plats se. posent Sur Champ, et non horizontalement, leur bord étroit appuyé sur le fond de la caisse, et leur face la plus large portant sur les côtés. On assujettit le tout en glissant de la mousse entre tous les échantillons, et la. pressant dans les vides avec un petit bâton. On place un nouveau lit de mousse pour poser des objets plus légers, et ainsi: de suite, jusqu’à ce que la caisse soit pleine, ayant soin! que les plus petits etles plus légers. soient, tout-à-fait cn dessus. B. Les échantillons légers et d'une snbstino tend s’enveloppent avec du papier Joseph que lon recouvre, d’étoupe ou filasse et d’un fort papier sur le tout. 34 C. Les cristaux sont quelquefois d’une Cons stiue très solide; dans ce cas on les emballe comme nous le disons à la lettre A ; mais, en les plaçant dans la caisse, on a le! soin de coucher la partie cristallisée dans la direction des! côtés de la boîte, et de bourrer avec de la filasse les inter= stices qui peuvent se trouver entre les Bee ou 4 prismes cristallisés. : D. Pour les minéraux cristallisés où La dont} a ET DES MINÉRAUX. a ser, les envelopper de la manière ci-dessus, comme le plomb carbonaté, le spath calcaire, le gypse, etc., on les enveloppe d'abord de coton, que l’on recouvre d’un pa- pier brouillard : on fait une troisième enveloppe avec de la filasse, une quatrième avec du papier fort, et on les place ainsi dans une boîte où, au besoin, on les assujettit. avec de la ficelle. Si la boîte est petite et solide, on peut sans inconvénient, la mettre dans une des grandes Caisses en | | AA PA : E. Quant aux fossiles qui offrent de la solidité, on les traite comme les minéraux, mais ceux qui sont fragiles et délicats, tels que les ossements d'oiseaux, de petits mam- mifères, trouvés dans les cavernes ou dans les couches alluviales, on les enveloppe de coton et de filasse, comme nous le disons à la lettre D; mais on doit avoir la précau- tion de placer ensemble, dans une même caisse ou boîte, tous les fragments que l’on croit appartenir au même squelette, sans les mélanger avec d’autres. | . F. Chaque échantillon doit être numéroté avec soin, soit sur un morceau de papier que l’on place sous les en- veloppes, soit, ce qui vaut mieux quand cela se peut, que l’on fasse avec de l’encre ordinaire ou de la couleur noire au vernis, son numéro sur une de ses faces mêmes. Sur un agenda fait à double, dont on dépose l’un dans la caisse et dont on garde l’autre avec soi, on porte les numéros de leur ordre numérique, et l’on ajoute après chacun d’eux : 1° le nom de la substance de l’échantillon; 29 le nom du pays et de la localité où il a été trouvé ; 3° la nature de la couche ou de la roche dans laquelle il était ; 4 l'époque à laquelle il a été recueilli; 5° les D ns auxquelles sa rencontre peut avoir donné 1: 1 TRES | . G: En emballant ces différents objets, on serre les Chantillons les uns contre les autres, pour empêcher le mouvement de la voiture de les rouler et de les briser. On bouche avec de la rognure de papier tous les interstices qui peuvent exister entre eux, et néanmoins il faut qu’il y ait entre chaque morceau un intervalle rempli de foin ou de mousse, pour éviter leur frottement. Il faut sur- : tout avoir bien soin de placer de cette mousse sous le couvercle, avant de fermer la caisse. Re Le printemps et l’automne sont les saisons les plus fa- vorables pour les voyages minéralogiques et géologiques dans lés montagnes peu élevées et les pays plats. En été, la chaleur est trop forte, on se fatigue aisément, sur- tout en juillet et août. On AE t pendant 0 ; _ voyager que depuis le lever, du soleil jt squ’à di _ et, l'après midi, depuis trois heures jusqu'au soir. 54 mois de septembre et d'octobre sont les plus convenables pour ces voyages, parce que la campagne étant dépouil- lée, on peut abréger les courses ets orienter pius facile- su ment. ÿ Néanmoins, le géologue dont le but est d'étudier le lit. des rivières et des torrents pour reconnaître les cail- loux, les alluvions, les couches des berges, etc., sera bien … forcé de braver les chaleurs de l'été et de profiter des. grandes sécheresses pour trouver les lits à sec ou décou- à verts en partie. _ Les voyages dans les hautes montagnes demandent. d’autres dispositions : ils peuvent se faire vers le milieu. du mois de juin et continuer jusqu’à la fin de septembre. On choisit les jours où les nuages et la sérénité du ciel permettent de s'élever jusqu’au sommet des plus hauts pics ; et quand il faut plusieurs jours pour Y parvenir, on fait, dans le commencement, de petites journées. Nous terminerons par un conseil excellent pour tous. les voyageurs, et particulièrement pour les géologues qui. sont constamment dans les chemins de traverse, et qui. souvent, surtout lorsque les Etats où ils se trouvent ont. des limites naturelles, telles que rivière, chaîne de mon-. tagnes, etc., sont obligés de passer plusieurs fois d’une frontière à l’autre : c’est de se munir de bons passeports. et d’avoir constamment leurs visa en règle. Cette précau- tion est moins indispensable depuis que divers Etats ont suivi l'exemple donné par la France et l'Angleterre, en. abolissant la visite des passeports. Cependant, ils feront bien de s’en munir lorsqu'ils devront voyager d’un pays dans un autre où ce mesure libérale n’a Lipat encore été. introduite. | DE L'ACHAT DES OBJETS D'HISTOIRE NATURELLE. | . Les personnes qu’un goût prononcé pour l histoire na turelle détermine à former des collections sans avoir la faculté d'y sacrifier beaucoup de temps, sont obligées de, renoncer à faire elles-mêmes des chasses et des recher- ches. Il faut donc qu’elles se procurent les êtres qu’elles. veulent réunir sous leurs yeux, chez les marchands, les” voyageurs et les brocanteurs de curiosités. RE de seils là-dessus ne peuvent que Eux être is Ditraire, comme on pourrait le croire au premier coup- d'œil. Dans un temps déterminé, une pièce vaudra une certaine somme, et ne se vendra jamais au-dessous, si le “marchand la connaît, ce qui n'arrive pas toujours, ni au-dessus s’il à de la bonne foi. Mais il est possible que cette valeur diminue tout à coup de cinq cents pour cent, et en fort peu de temps; il ne faut pour cela qu'un en- voi considérable du pays d'où vient cette pièce. Nous ‘pourrions citer des coquilles qui s’estimaient trois cents francs l’an passé, et que l’on pourrait aisément se procu- rer aujourd'hui pour cinq ou six francs. L’amateur doit ‘donc se tenir toujours au courant de ces fluctuations de prix, à moins qu'il ne s'adresse à un préparateur connu et établi, comme il en est dans la capitale. “Maisilne suffit pas de bien connaître les prix-courants, #1] faut encore parfaitement savoir ce qui fait la valeur d’un individu. Si c’est un oiseau, par exemple, il faut qu’il soit adulte ; le mâle a presque toujours une plus ‘grande valeur que la femelle. Il y a beaucoup de détails à observer, et nous allons décrire chaque article à sa ‘place. 1. Les Oiseaux. [Is s’achètent en peau, ou montés. Da Je premier cas, il faudra voir s’il ne leur manque rien. On visitera le bec, la huppe, s'ils doivent en avoir une, et principalement s'il ne leur manque pas quelques plu= mes essentielles de l’aigrette. Les pattes doivent être en- tières, point rongées, ni coloriées artificiellement, ainsi que le bec; les rémiges, ou grandes plumes des ailes, doivent être intactes, car c’est de leur longueur compa— rative que l’on tire des caractères spécifiques très-essen- tiels. La queue doit avoir conservé toutes ses pennes. Enfin, comme nous l'avons dit, l’animal doit être adulte et entier. Voilà pour l'oiseau, voyons pour Sa prépara- : tion : on s'assurera que la peau n’est pas brülée, en la tirant un peu sur ses bords; si elle se déchire facilement, Si elle a contracté une couleur brunâtre, il faut la rejeter, “ou l’on sera obligé de monter l'oiseau pièce à pièce. On S’apercevra si les plumes sont rongées par les insectes, | lorsqu'elles se détacheront au moindre effort, ou même. en soufflant dessus ou en agitant la peau ; ‘dans ce cas, la pièce est perdue, et il serait même dangereux de la pla- cer dans une collection, parce qu’elle pourrait infester les autres. On visitera exactement la robe entière de l’a- nimal, pour voir si quelques endroits ne sont pas trop RES D'HISTOIRE NATURELLE, 4 os 495 Le prix “ua objets d'histoire naturelle n est point ar que des brocanteurs de mauvaise foi montent un: oiseau: | dégar nis de nes pour: ne pouvoir. plus en être verts ; enfin, il faudra que le plumage n'ait aucune che essentielle, qu'il soit frais, coloré et brillant. (irc On visitera un oiseau monté avec la même LP Ans +4 mais, de plus, on prendra garde à ce que toutes ses par" ties lui appartiennent bien ; car il arrive assez souven: de toutes pièces, c'est-à-dire qu’ils prennent le bec a'uné es espèce, les pattes d'une autre, les pennes ou quelques plumes d’une troisième, et qu’ils réunissent le tout ri ë un individu auquel manquaient ces parties. Il faut en=" . core voir si la peau est entière, sans trous, déchirures … “ ni raccommodages, pour pouvoir se ramollir et laisser la + + faculté de remonter l'animal s’il est dans une mauvaise attitude. d. 2. Les Mammifères sont dans le même cas que les. oi=# seaux, et doivent être visités de la même manière lors- qu'ils ‘sont en peau; montés, il faudra voir de même si: toutes les parties leur appartiennent; Si, par exemple, on n'a pas fait un tigre avec une peau de Zèbre, un élé-… phant avec des cuirs de bœuf, etc. Et, qu’on ne prenne: pas ceci pour une plaisanterie, car j ai vu faire à un na- . turaliste de la capitale, mort depuis quelques années, un hippopotame avec deux cuirs de vache, un lama avec” des peaux de chèvre, et une girafe avec des vieilles peaux de tigre et de léopard! Ces faits sont connus d'un grand nombre de personnes. C’est par les dents que lon» classe la plupart des mammifères avec la plus grande. exactitude : on veillera donc à ce que la ie ait les , Y siennes, les ait toutes et bien entières. 3. Les Reptiles, ayant la peau lisse, prêtent moins à la ; fraude ; cependant il arrive parfois que, ayant séjourné | dans une liqueur spiritueuse au-dessus de vingt degrés, à ils ont perdu leurs couleurs naturelles qu’on a cherché à leur rendre en les peignant après les avoir montés. Pour: peu qu'on les examine de près, on s’apercevra facilement : de la ruse. Nous avons vu quelquefois de grands ser- & pents auxquels la tête manquait; des préparateurs, en. taillant et repliant la peau avec beaucoup d’art, avaient = su leur en former une factice, tellement bien faite que, sans une scrupuleuse attention, on aurait fort bien pu: s'y méprendre. Il est possible aussi de trouver des tor-. tues dont la tête, les membres et la queue appartiendronte. à une espèce, tandis que la carapace et le Poruc au ront été fournis par une autre. : és LD NS D'HISTOIRE NATURELLE. AS LEE 4. Les Poissons, ayant à peu près la même peau que les serpents, sont dans le même cas ; cependant, il serait possible d’être trompé, si l’on ne suivait avec exactitude toutes les coutures, afin de s’assurer, dans les grandes espèces, qu'on n'en à pas fait un gros avec deux petits. Cuvier, quelques années avant sa mort, fut nommé ex- pert par les tribunaux pour constater un fait semblable, et, ce qu'il y a de singulier, c’est qu’il eut beaucoup de peine à reconnaître la fraude, et qu’il hésita longtemps 0 avant de se prononcer. Ce qui embarrassait notre grand. naturaliste, c’est que le préparateur de cette pièce, homme instruit en histoire naturelle, avait eu l’idée de créer une espèce nouvelle, et, dans sa composition fan- tastique, il avait assez bien conservé les analogies dans les caractères et leur subordination. Il est fort rare de trouver les poissons empaillés ayant conservé leurs cou- leurs, aussi ne devra-t-on pas être trop rigoureux sur ce point | 5. Les Crustacés sont rarement entés de pièces étran- gères, parce que, toutes les articulations de leur test sengrenant les unes dans les autres par un mécanisme assez compliqué, il serait fort difficile, peut-être impos- sible, de rencontrer des pièces qui s’ajustassent assez bien pour ne pas laisser apercevoir la fraude. La seule. chose à observer, lorsque l’on achètera de ces animaux montés, c'est de voir s'ils ont conservé leurs couleurs, et de s'assurer que le dedans a été parfaitement vidé; car, sans cela, les dermestes s’y logeraient, et, après avoir dévoré les muscles, ils attaqueraient les ligaments des articulations, et la pièce finirait, en peu de temps, par tomber en morceaux, qu'il serait long et difficile de ra- juster. | 6: Les Insectes prêtent à la fraude plus qu'aucune au- tre classe d'animaux, et la fraude est, dans ce cas, très- préjudiciable, parce que les parties qui sont rapportées sont les plus essentielles pour le classément des genres, : et pour reconnaitre les espèces et les sexes. On voit assez que nous voulons parler des antennes et des pattes. Lorsque les insectes sont très-secs, ces parties se déta- chent et tombent avec la plus grande facilité et au moin- dre choc. Si les brocanteurs ne les retrouvent pas dans la boîte, ou qu’ils ne sachent pas reconnaître celles qui appartiennent à chaque individu, ils en prennent au ha- sard sur d’autres espèces plus communes, et les collent avec adresse au moyen d’un peu de gomme dissoute dans 128 ACHAT DES OBJETS D de l’eau ; il en résulte que, jar veut. | à espèces, on est fort étonné de leur trouver des ca res tout à fait différents, non-seulément de ceux qu'i devraient avoir, mais encore du genre ou même de la famille et de l’ordre auxquels ils appartiennent. On a vu. des gens porter la mauvaise foi jusqu” à créer de nouvel les espèces, en réunissant les Lu de de plusieurs insec=. -tes pour en former un seul. À Le naturaliste dont l'œil est exercé à reconnaître de suite Ie facies de ces petits animaux, ne se laisse jamais F surprendre à de semblables supercheries : il reconnaît | à la première vue si un insecte raccommodé l’a été avec : ses propres membres; mais les jeunes débutants dans” l’attrayante carrière de l’entomologie feront très-bien de rejeter les individus qui leur feraient naître le moindre” doute. Et ils feront mieux encore, quand ils voudront, faire un achat, de s'adresser à des marchands honnêtes. et offrant une garantie scientifique. 7. Les Coquilles sont encore des objets sur lesquels il est très-facile de se laisser tromper. Si on ne les connait, pas parfaitement, l'œil le plus subtil ne s ’apercevra pas. de leur altération. Les caractères des coquillages unival= ves sont à la bouche, et le moindre changement dans. cette partie peut faire tout d’un coup sauter une coquille d'un genre dans un autre. Lorsqu'une espèce précieuse. par sa rareté tombe entre les mains d’un marchand, si la bouche est un peu endommagée par une fracture, il ne. manque jamais de la refaire à sa fantaisie au moyen: de’ la lime et de la meule, d’où il résulte qu’il fait disparaitre ses caractères, ou qu’au moins il les rend méconnaissa= bles au point d’induire en erreur celui qui les étudie sans défiance. D’autres fois, une coquille a été roulée ou pi= quée peu profondément, mais assez pour lui faire perdre son brillant et ses couleurs ; il l’usera sur une meule, et Fi avec l'huile et l’émeri, il viendra à bout de lui rendre. + très-beau poli, mais Jamais ses formes et ses cou eurs. 4 Enfin, l’on trouve rarement des coquilles. multivalye L. complètes, c'est-à-dire munies de toutes leurs parties, si l’on n’en connaît pas exactement le nombre, on risq d'acheter pour entières des coquilles dont on n aura ré lement que quelques fragments. in Si l’on achète des bivalves, on choisira celles don le charnières sont intactes, et l’on prendra garde à ce que” la pièce supérieure et l’inférieure Ro ne: EX emboîtement des deux parties de la charnière. | Les ruses de quelques marchands colporteurs d'objets d'histoire naturelle vont encore bien plus loin que cela, €t toutes ne sauraient être prévues; mais celles que nous venons de dévoiler sont les plus communes et les plus dangereuses. Ce que nous en avons dit suffit pour mettre l'amateur sur ses gardes, et lui en faire découvrir d’au- tres dans l’occasion. Les zoophytes, les plantes et les mi- néraux ne constituant qu'une très- -mince branche du . commerce en histoire naturelle, on n’a pas trop eSSAYÉ jusqu’à ce jour se frauder sur les articles qu'ils four- nissent. Nous devons aussi prévenir les amateurs qui désirent apprendre à empailler, ou qui veulent se faire une col- Jection, qu'il est très-important pour eux de savoir bien Ronn le préparateur auquel ils accorderont leur con- ance. PREMIÈRE PRÉPARATION ET EMBALLAGE DES OBJETS D'HISTOIRE #: 3 NATURELLE, POUR FACILITER LEUR TRANSPORT. Dans cette nouvelle édition, nous conserverons ce que “nous avons dit dans les précédentes relativement aux soins que doit prendre le naturaliste voyageur ; nous conserverons également les extraits d’un mémoire pu- _blié par MM. les professeurs du Jardin des Plantes, con- tenant une Instruction sur les recherches qui pourraient - étre faites dans les coionies, sur les objets qu'il serait pos- sible d'y recueillir, et sur ‘la manière de les conserver et de les transporter. Chacune de ces citations sera marquée par des guillemets, et nos lecteurs se souviendront qu'elles s'adressent plus particulièrement aux voyageurs qui voudraient faire des envois utiles à la science, soit au - Muséum d'Histoire naturelle, soit à des naturalistes ha- bitant Paris, la France, ou autres parties de l’Europe. - Nous ajouterons, à cet article, dans cette nouvelle édi- tion, quelques notes que l’é tat actuel de la science rend nécessaires. Quant aux procédés nouveaux de prépara- tion et d'emballage au moyen de l’acide phénique, on les trouvera décrits, soit dans les divers articles qui précè- dent celui-ci, soit dans ceux qui les suivent (voy. sur- tout la cinquième partie). Nous Supposons qu’un naturaliste, voyageant dans des contrées éloignées, veuille faire des envois d'objets qu'il est à poriée de recueillir, De la préparation qu’il leur ce qui se nt | DATA us ni ur au moment où ils. ‘ et de la manière dont il les emballera pour le l'abri des accidents d’une longue route, résultera” Je cès de son entreprise. dou 1. Les Oiseaux. La première chose dont on s orne sera de les mettre en peau, c'est-à-dire de les écorcher et « de les préserver absolument comme nous le disons à l’article Taxidermie. Cela fait, on leur remplira le corps avec des étoupes, du coton, de la mousse, ou même du * foin, s’ils appartiennent à de grandes espèces ; enfin, on … pourra employer à cet usage toutes les matières molles à que l’on pourra se procurer avec facilité, pourvu, néan- moins, qu'elles n’appartiennent pas au règne animal car la ‘Jaine, le poil et la soie même, sont sujets à attirer des insectes destructeurs. SE malgré ces précautions, on craignait encore l'attaque des insectes, rien ne serait plus. facile que d'en préserver ces matières : il ne s'agirait que de les immerger pendant quelques heur es dans une solution extrêmement légère de sublimé corrosif, et de les laisser parfaitement sécher à l'ombre avant de les employer. Non-seulement elles ne seraient plus attaqua- bles, mais elles écarteraient même les insectes de la boîte: où les peaux seraient renfermées; avec 1 ou 2 grammes de sublimé, on pourrait se faire 10 ou 12 litres de sols } tion, et, comme on le voit, la dépense se bornerait à fort peu ‘de chose. Avant de les bourrer, on aura la précau- tion de placer les ailes dans une bonne attitude, en les … liant comme nous le disons dans le chapitre de la taxi= dermie des oiseaux. Toute la difficulté, pour préparer . bien une peau, consiste à ne pas trop alionger lé cou:en.. le bourrant, car alors il est diflicile de lui faire repren- dre son étendue ordinaire, et la tête a toujours mauvaise grâce. On mettra dans la” peau la note dont nous avons parlé. En bourrant le corps, on cherchera à lui donner la grosseur et la longueur qu’ ’il doit avoir. Si l’oiseau est: gros, on coudra l’incision qu'on lui aura faite pour Pé- corcher; dans le cas contraire, on se bornera à Tappro— cher le mieux possible les deux bords de la peau. it Si on avait à opérer sur un oiseau de la plus grande taille, tel qu'autruche,casoar, cygne, pélican,vautour,etc., : on pourrait, pour prendre moins de place, . lui mettre : dans le corps, des peaux de petits oiseaux enveloppées comme nous allons dire, mais entremélées de filasse où M de toute autre matière propre à MENT pour 1e ra # tenir en position. FRE TS ne AS % >. ptdr es oiseaux. de taille: moyenne où petite, c'est-à-dire ' dans des cornets de papier où on les enfonce la tête pre- mière, en faisant bien attention que le bec n'accroche pas en route, ce qui ferait prendre à la tête une mauvaise - position fort difficile à réparer par la suite. Pour les pla- cer dans ces cornets, on les saisit par les pattes. et on les fait glisser comme nous l’avons déjà dit au chapitre de la chasse. Cela fait, on ferme l'ouverture du cornet, mais de ma- nière à ne pas fatiguer les pennes de la queue lorsqu’el- les sont longues et "dépassent cette ouverture. | On à une caisse en bois léger, mais solide; on fait au - fond un lit des matières qui ont servi à bourrer les peaux, et on étend dessus les plus grandes espèces d'oiseaux. On remplit les intervalles qu’elles laissent entre elles avec des espèces plus petites, et l’on fait un nouveau lit de matière par-dessus. Le foin de mer est le meilleur que l'on puisse employer à cet usage. Sur le second lit on . place les oiseaux moyens; on les recouvre d’un troisième lit, sur lequel on pose de nouveaux oiseaux plus petits, et ainsi de suite, jusqu’à ce que la boîte soit pleine. Alors on met un dernier lit de foin de mer de la même épais- seur que celui du fond, ou plus épais, s'il est nécessaire, pour assujettir les peaux de manière à ce qu’elles ne puissent ni balloter ni se déranger dans le voyage, sans néanmoins être assez serrées pour prendre de mauvais lis. : Si la caisse dans laquelle elles sont renfermées doit faire un voyage de longue durée et d'outre-mer, on la calfatera dans tous ses joints avec de la corde défilée, à depuis la grosseur de la pie et au-dessous, se placent la manière des canots et chaloupes; et l’on passera une .. ou deux bonnes couches de goudron sur toute sa surface extérieure. Cette méthode est excellente pour empêcher la poussière, les insectes ou l'humidité de pénétrer à l'intérieur. Une caisse ainsi traitée peut rester deux ou _ trois ans en route, éprouver plusieurs avaries, Sans que le dedans en souffre, si l’on n° y a laissé aucun jour. _ + Si l’on n'avait rien de ce qu’il faut pour mettre un oi- . seau en peau, qu’on n’eût pas le temps de l’écorcher, ou enfin qu'on voulût l'envoyer en chair afin de servir à des études anatomiques, on pourrait, s’il était très- petit, le plonger dans une liqueur spiritueuse, et le traiter comme nous le disons à l’article : Préparation des quadrupèdes pvipares. S’il était très-gros, on le mettrait dans une bar- ; rique, et on le ferait baigner. dans la saumure. 4 avons vu des individus ‘qui avaient séjourné assez temps dans cette matière, reprendre, sous la main préparateur intelligent, une partie ee la fraicheur. qu avaient avant leur mort. Quant aux oiseaux montés, il est fort rare qu on ait ü long voyage à leur faire faire. Cependant, si cela était, - il faudrait les enlever de dessus leurs socles, les envelop À per avec précaution d’une ou plusieurs feuilles de. pa ï pier roulées en forme de cornet autour de leur Corps, et. _ les placer dans une boîte, comme nous avons dit pour | les peaux. Si le trajet n était pas trop long et qu’il y eût peu d'économie à en entasser un grand nombre dans un petit espace, on mettrait plusieurs traverses carrées dans « une boîte et l’on tortillerait autour les fils-de-fer des | pattes, de manière à ce que les oiseaux placés vers le. fond de la boite fussent droits, et ceux près du couver-. cle, renversés. Du reste, le goût et intelligence peuvent. | seuls diriger ce genre d'emballage. M. Simon, si connu par les progrès qu’il à fait faire à la taxidermie, a une manière d’emballer les oiseaux montés, qui permet ‘de. leur faire faire de très-longs voyages sans avoir à redou-. ter les accidents ordinaires à ces sortes d’envois. En outre, comme ces oiseaux restent sur leurs socles ou. juchoirs, il en résulte que leurs jambes (ce qui est très. essentiel pour la pose) ne se trouvent nullement déran= gées ; que l’on ne risque pas, en replaçant l'animal sur. un nouveau support, de casser les fils-de-fer, de poser en avant une patte qui était en arrière, de redresser une: jambe qui devait être fléchie, de changer l'attitude Ca. ractéristique des doigts, de trop couvrir où trop dé couvrir les talons, de détruire le degré d’écartement ou le parallélisme des tarses, etc., etc. Voici donc la méthode: de M. Simon. i Parmi les oiseaux qui doivent être ambatiés, il choi= sit le plus grand, et c'est sur ses dimensions que la gran=. deur de la caisse est calculée; elle doit être aussi longue que l’animal, à mesurer du bout du bec au bout de la. queue, d’une largeur égale à la sienne, et d’une profon- deur calculée sur l'épaisseur de son corps. On couche! l'oiseau dedans, au lieu de le placer debout, et: on le fixe solidement; voicicomment : Le socle étant appuyé contre. une des parois de la boîte, on fait un trou de vrille à. cette paroi, on y passe une vis à tête, on l’enfonce danse le dessous du socle et on la serre de manière à ce que le’. - = FRE AA solidement. Ladhd.e à %e céisee On passe | averser la paroi de la caisse au moyen d’un petit trou dans lequel on enfonce ensuite une petite cheville de bois pour maintenir solidement le fil et par conséquent l’oi- seau. Le corps de l'animal, partout où il est nécessaire, ‘est maintenu au moyen de larges rubans de fil qui l’en- tourent et vont se fixer aux parois de la boîte de la même manière que le fil du bec. Par cette méthode ingénieuse, la caisse, pendant le voyage, peut être mise dans toutes les positions sans que l’oiseau,soit ébranlé et endommagé. Tous les autres oiseaux de l'envoi se nichent fort aisément dans les vides que laisse le gros. On les visse par leur socle contre les parois intérieures de la caisse, et, s’il y a d’assez grands vides, on attache leurs socles à des traverses que l’on visse de chaque côté. La manière de les attacher solidement sur les traverses : mérite une explication. … La traverse (pl: 5. fig. 127) est une petite planchette de _la largeur des socles des juchoirs 4, 6, b; elle est vissée contre les parois intérieures de la boite en (a 3'une ficelle ou un lacet est attaché en c, avec un petit clou, dans le milieu de sa longueur, de manière à former deux bouts d,d. On croise chaque bout, mais en sens inverse, sur la base des juchoïrs en e, e, e, puis on revient croiser la ficelle dessous la traverse en fe f; on revient la recroi- ser dessus un autre juchoir, et ainsi de suite jusqu’à ce qu'on soit arrivé au bout de la traverse, où on la fixe avec un petit clou. Par cè moyen facile, les oiseaux res- tent solidement fixés dans la caisse, qui peut en tenir un très-grand nombre; et comme l'on n’a pas besoin de bourrer les intervalles pour les maintenir, ils n'éprouvent aucun frottement capable de déranger leurs plumes, et. ils arrivent à leur destination avec toute la fraicheur 4 ls avaient en sortant de l’atelier de M. Simon. .« Les oiseaux doivent être écorchés plus promptement que les quadrupèdes, parce que, dès que la putréfaction commence, les plumes se détacheñt. Si l'oiseau avait une crête charnue, il faudrait en conserver la tête dans l’eau- de-vie, Lorsqu’ on aura plusieurs individus de la même espèce, il sera toujours utile d'en envoyer un dans cette liqueur. « Il est à désirer qu'on puisse se procurer en même temps le mâle et la femelle, et des individus de la même espèce, les uns plus jeunes, les autres plus âgés. Les oi- Naturaliste préparateur. 12 dans la mandibule inférieure du bec, on lui fait se seaux différent beaucoup selon l'âge ilen beaucoup qui ont été pris pour des espèces Il sera très-utile aussi d’avoir les œufs etles nid conserver les œufs, on fait un petit trou aux deux extr mités, on les vide, et on les remplit ensuite de cire. « On enverra, quand cela sera possible, le squelette des. oiseaux trop grands pour être mis dans la liqueur. * « Il est inutile d'empailler les oiseaux ; ils occuperaient trop de place, et cette opération, qui ne peut être bien. | faite que par des personnes exercées, le sera mieux lors- qu'ils seront arrivés au lieu de leur ‘destination ; il suffit a que L peaux, les pattes et la tête soient bien ‘conser= vées. ) | D. Mammifères. — Les petites ua se in | tent fort bien dans la liqueur spiritueuse, comme les oi= seaux ; mais les grands individus s’écorchent (voy. Pré. parotion des mammifères) et s’envoient en peau. On les. emballe dans des caisses goudronnées comme nous Vars vons dit plus haut. S'il arrivait que, pour préparer la peau d'un grand mammifère, on n’eût pas à sa disposition les matières ou les préservatifs propres à cela, on pourrait les remplacer par de l’alun en poudre, ou simplement par un mélange de cendres et de sel commun ; mais, dans ce cas,.il faut. employer le sel en petite quantité, parce qu’ jf attire l'humidité de l'air, s'en imprègne, et se résout trop. fa- cilement en une saumure qui fait beaucoup de mal à la. peau en la corrodant, et détruisant la fraicheur de son pelage. Enfin, on se contenterait de la faire parfaitement. sécher si l'on n'avait pas d’autres moyens. Il est rare. que les habitants d’un pays n'aient pas des procédés par- ticuliers pour hâter la dessiccation et assurer ia conser- vation des peaux d'animaux qu'ils écorchent : on s’en informera, et, si leur méthode ne présente aucun incon- vénient lorsqu’ il s'agira de monter l'animal, on l'em= ploiera sans balancer. « Considérés sous le rapport de la science, il es peu d'animaux étrangers à l'Europe qu’il ne nous fût très- utile d'étudier. Si l’on excepte l'éléphant d’Asie, le tigre royal et le lion d’ Afrique, l'histoire de tous les autres est. plus ou moins incomplète, celle même du lion n’est bien connue que depuis que la lionne de la ménagerie à fait. des petits : c’est aussi depuis que deux éléphants SO moris à la ménagerie du Muséum, qu on a épis” t « One ne Sara donc ju ci en der aux voyageurs Fu se trouveront à portée de se procurer des animaux vivants, de ne rien négliger pour les faire arriver chez nous (au Muséum d'Histoire naturelle). « Les petits quadrupèdes, principalement ceux qui fouissent et se cachent dans les terriers, sont les moins connus. -« On se procurera facilement des animaux en s’adres- sant aux naturels du pays, qui savent aussi où ils se trouvent, et qui, dans leurs courses, ont souvent occa- sion d’en rencontrer : ; ils pourront les prendre au piége et les amener vivants. CII ne leur sera pas difficile non plus de prendre dans leur première jeunesse quelques-uns des quadrupèdes dont ils connaïssent la retraite, et des oiseaux dont ils ont vu les nids. | «Plus les animaux seront jeunes, plus il sera facile de les accoutumer à vivre renfermés dans des cages. Ils exigeront d'abord des soins particuliers : il faudra tou- jours les nourrir quelques semaines à terre avant de les embarquer, et l’on ne saurait se donner trop de peine pour les apprivoiser. Un animal qui n’est point effrayé à la vue de ceux qui le soignent, se porte toujours beau- coup mieux, et résiste davantage aux fatigues d’un voyage de mer, que celui qui est resté sauvage; et il n'est presque aucun animal qu'on ne parvienne à ‘adou- cir par les bons traitements. ; « Un excès de nourriture, lorsqu'ils sont renfermés et Ms d'état de faire de l'exercice, leur serait extrême- ment nuisible. Le plus sûr moyen de les conserver est de ne leur donner que strictement ce qu’il leur faut. « Après une nourriture convenable, ce qui leur est le plus nécessaire c'est la propreté ; on ‘trouvera toujours Sur le vaisseau quelqu'un qui se chargera de les soigner, | soit pour une faible récompense, soit parce que c’est un Objet d’'amusement : il sera très- essentiel de prendre des précautions pour que ces animaux ne soient jamais aga- cés et irrités par les passagers. . « On se procurera des quadrupèdes, soit en envoyant des chasseurs dans l’intérieur des terres, soit en s’a- dressant aux naturels du pays. «Ils se contenteront d'apporter la peau, la tête et les se des grands animaux qu’ils auront tués dans un lieu fe op éloigné pour qu il le soit possible € EL ver et de les transporter entiers. « Les mammifères d’une assez petite ie En 6 renfermés dans un bocal ou dans un baril, doivent êtr mis dans une liqueur spiritueuse. « Les mammifères trop grands pour qu’ on puisse le mettre dans l’eau-de-vie seront écorchés, et l’on aura « L soin d'envoyer avec la peau, les pieds et la tête dont on. aura Ôté la cervelle; ou, si cela ne se peut, On enverra . du moinsles mâchoires. “4 « Lorsque l’on pourra joindre le squelette de l'animal à à la peau, on rendra un grand service à la science. w MM. les officiers pourront charger de ce soin les chirur-w giens des bâtiments, pour qui cette opération sera très- # facile. # « Il n'est pas nécessaire que les squelettes soient mon- : tés ; après avoir fait bouillir les os et les avoir bien dé-. charnés et bien fait sécher, on mettra tous ceux du même animal dans un sac ; on mettra dans ce sac de la mousse, de l’algue, des rognures de papier, ou toute autre ma- tière molle et sèche, pour qu'ils ne se froissent pas les uns contre les autres. On enveloppera de papier ceux qui. sont très-fragiles, et l'on aura soin de n’en perdre au- cun. » 4 3. Les Reptiles, les Batraciens et les Poissons. La plus | | : grande partie de ces animaux se transportent dans l’es- tr méthode pour es y placer que celle enseignée par M. Du-. prit-de-vin, et nous ne saurions indiquer une meilleure fresne. On enveloppe chaque poisson dans un petit sac de toile claire, qu’on taille et coud sur son corps, On se” procure un baril que l’on remplit aux deux tiers avec. un alcool quelconque, de l’eau-de-vie, du taña, du. rhum, etc., avec la précaution de choisir parmi ces li. queurs celle qui sera la moins colorée, et dont la force. sera calculée sur 14 ou 15 degrés de l’'aréomètre de Baumé. On placera au fond du baril les plus grosses es= pèces, les moyennes sur celles-ci, et les plus petites tout. à fait dessus. Lorsque le vase sera rempli, on y fixera, solidement le couvercle, on l’entourera de quatre bons. cercles de fer, et on le goudronnera partout. (Voir le Mé: | moire de M. Ricord, page 50). . Les grandes espèces se préparent en peau, comme le mammifères, et sont traitées de même pour la RrArOEES tion et l'emballage. AS re « Quoique, parmi les Pan de net il x en ait F 4 cf : FMPALLAGE DES RARE. | sieurs qui se trouvent dans divers parages, le plus grand nombre appartiennent à des rivages, à des golfes parti- culiers. Il sera donc utile d'envoyer ceux qu’on trouve dans les contrées qui n'ont pas été visitées par les natu- ralistes, ceux même qui se vendent dans les marchés. «Quant aux poissons d’eau douce, les espèces diffè- rent non-seulement selon le pays, mais encore selon les rivières et les lacs où ils vivent. Il est donc essentiel d'envoyer tous ceux qu’on pourra se procurer. « On les mettra dans l’eau-de-vie, ou, s’ils sont trop gros, on enverra simplement la peau bien desséchée, en ayant soin de conserver la tête et les nageoires. « Il en est de même des reptiles. En écorchant les ser- penis pour avoir la peau, il faut bien prendre garde de ne pas endommager les écailles ; il faut aussi beaucoup de soin pour ne pas casser la queue dés lézards... "0 « Il serait à désirer qu’on püt envoyer le squelette des poissons et des reptiles trop grands pour être mis dans la liqueur. «Ces squelettes n’ont pas besoin d’être terminés, il suffit d'enlever grossièrement les chairs, et de faire en- suite sécher parfaitement l’ensemble des os sans les dé- monter. Le squelette entier sera placé dans une boite ‘avec du coton, ou avec du sable bien sec et bien fin. S'il est trop long, on pourra le séparer en 2 ou 3 parties. Æ, Les Crustacés se plongent dans la liqueur spiri- tueuse ; mais, comme leurs couleurs s’y altèrent facile- ment, et que les grandes espèces demanderaient beau- coup d'alcool, ce qui occasionnerait de la dépense, on pourrait avantageusement les préparer selon l'indication de Bosc. On les plongerait dans un alcool faible, dans lequel on aurait fait dissoudre une bonne quantité de Savon; on les y laisserait macérer pendant le plus long- temps "possible, et jamais moins de quinze jours, puis on les en tirerait, on les étendrait sur une planche, avec la précaution de donner une bonne attitude à toutes leurs parties, et on les laisserait ainsi se dessécher. Pour emballer ces animaux extrêmement fragiles, on fera faire des caisses carrées, peu larges, mais aussi lon- gues que le plus long d’entre eux; on fera un lit de mousse, de filasse ou autre matière “très-molle, que l’on tassera “beaucoup dans le fond; on étendra dessus un premier rang des plus gros crustacés, avec la précaution d'insérer de la mousse entre lestests de chacun, afin qu'ils ne è puissent se choquer pendant le voyage; on couvrira LE aucun interstice Re et de serrer de tout assez pour que rien ne puisse se déranger en route. EE 30 « Quant aux crustacés ou crabes et écrevisses, on re cueillera plus particulièrement ceux qu’on. mange , en. ayant soin de noter les dénominations sous lesquelles ïs sont connus ; ceux qui habitent les rivages, ceux > eaux douces, ceux qui vivent sur des poissons. . «On se contentera d'envoyer l'enveloppe de ceux qui sont d’un très-gros volume, et l’on aura soin de bien la=" ver cette enveloppe dans l’eau douce avant de la faire sécher. # «Les crustacés d’un moindre volume seront mis dans: l’eau-de-vie ; mais avant de les mettre dans la liqueur, il « est extrêmement essentiel de les faire dégorger dans l’eau : douce pour les débarrasser entièrement du sel marin dont ils sont imprégnés ; sans cela, la plupart se gâtent dans l’esprit-de-vin. PE c'est ce qui est arrivé à plusieurs ‘ de ceux de la riche collection de Péron. » ‘ 9. Les Znsectes, plus fragiles encore que les précédents, sont aussi beaucoup plus difficiles à transporter sans ac- cident. Ceux dont les couleurs sont très-solides peuvent se mettre dans des flacons remplis d’une liqueur spiri- tueuse, et ceux-là sont les plus sûrs d'arriver à bon port; mais, pour les autres, il faut prendre les attentions mi- nutieuses et indispensables que nous allons décrire. On fera construire en bois mince et léger, une ou plu- sieurs caisses dont les dimensions ne devront pas dépas= ser 48 centimètres de largeur et 65 centimètres de lon-, gueur ; la profondeur est plus arbitraire, elle pourra être, de 27 à 48 centimètres. On établira dans la boite des es-. pêces de tiroirs qui se placeront les uns sur les autfes, à, la manière des boîtes des colporteurs ; ces tiroirs seront | en bois de 3 ou 5 millimètres d'épaisseur, et s ’enchâsse= _ront juste, de manière à se trouver solidement fixés les uns sur les autres; ils auront de chaque côté un rebord en planchette de AN à 34 millimètres de hauteur, plus ou. moins, selon la grosseur des insectes qui devront y êt renfermés. Sur le fond, on fixera solidement, au moyen des colle-forte, des lames de liége fin, épaisses de 7 à à 11 m limètres, et larges de 54 millimètres. On laissera entre. chaque lame un intervalle libre de 4 millimètres ; il ser vira à maintenir les insectes qui se détacheraient pe dant la route et tomberaient dedans : tte ce More: DES INSECTES. ne cette De pue . Cela fait, on pique solidement les insectes sur le éabi | et l'on place les tiroirs dans la boîte, à mesure qu’on les garnit. Si l'on s’apercevait que quelques tiroirs fussent un peu étroits, ce qui les ferait nécessairement balloter, . on les fixerait au moyen de petites cales de bois tendre. On ferme la boîte, après avoir mis dans deux ou trois ti- roirs un peu de camphre enveloppé dans des chiffons et attaché dans les coins ; on colle sur toutes les jointures extérieures plusieurs bandes de papier, et l’on applique sur le tout une bonne couche de goudron. Les papillons arrangés de cette manière arrivent assez ordinairement à bon port, mais ils offrent l'inconvénient de tenir beaucoup de place, ce qui rend les envois fort dispendieux. Voici comment on peut parvenir à un but satisfaisant par un autre procédé qui m’a été enseigné par M. Dupont : on se procure du papier fin que l’on coupe en morceaux plus ou moins grands, selon le besoin; on étend un papillon sur un de ces morceaux, et on le plie dedans, absolument comme une papillotte. On conçoit qu'il faut y mettre le plus grand soin pour ne pas briser les antennes ni décolorer les ailes. On fait préparer une boîte comme nous l’avons dit plus haut, mais on ne colle pas de liége sur le fond des ti- roirs : on se contente d'y étendre une feuille de papier fort, que l’on y maintient au moyen de quelques pains à cacheter : avec un pinceau et de la gomme on fixe lé- gèrement sur ce papier les papillottes contenant les pa- pillons, et, lorsque cette première feuille est bien garnie, ‘on passe à une autre opération. À 7 ou 9 millimètres au- dessus du fond du tiroir, plus ou moins, selon l’épais- seur des papillottes déjà placées. on fixe trois ou quatre petites traverses fort légères pour supporter un nouveau ond en carton solide et mince, que l’on maintient soli- dement sur les traverses avec de la colle-forte ; on place dessus une nouvelle feuille de papier fort, et de nouvelles papillottes; au-dessus on monte un troisième fond de la même manière, et ainsi de suite jusqu’à ce que le tiroir soit plein. Si toute une boîte était consacrée à renfermer des papillons, les tiroirs deviendraient beaucoup plus profonds, de manière à pouvoir contenir Chacun cinq à six rangs de cartons, ou même, à la rigueur, on pourrait se passer de tiroirs. Du reste, la boîte se ferme et se gou- donne comme nous l'avons dit. nt pas sur les autres, qu'ils briseraient sans ion la LUE du sol. fl ne Fin pas se. (e] à 1 les plus grands et les plus riches en couleur, 0 ( ramasser tous indistinctement. {Een A | « On prend avec des filets de gaze ceux qui ht Fe à vus d'ailes et qui voltigent sur les plantes; avec des. filets d’une toile très-claire, ceux qui nagent dans les. eaux. On saisit avec des pinces ceux qui vivent sur des. matières putrides et dégoûtantes, et on les jette d’abord. dans l’eau-de-vie camphrée pour les bien nettoyer. Une. multitude d'insectes se nourrissent sur les arbres. On. s'en procure la plus grande partie en les cherchant avec. attention sous les vieilles écorces du tronc, et en secouant. les branches au-dessus d’un drap ou d'un parasol ren. versé. « Lorsqu'on a pris un insecte, on le saisit par le cor selet, et on le pique dans une boîte sur du liége ou de la cire, avec une longue épingle. Il faut avoir soin que, les ailes des papillons, qui s’agitent jusqu'à ce qu ils. soient morts, ne puissent toucher à rien. | « Lorsque les insectes sont desséchés, on les met dans. des boîtes de carton à fond de liége ou de cire, en les piquant assez solidement pour qu'ils ne puissent se dé-— tacher. É « Les larves des insectes doivent être envoyées “dans, l'eau-de-vie. Il sera très-utile, lorsqu'on aura un papil-. lon, d'avoir en même temps la chenille qui le produit. « Si l’on trouve une belle chenille, il sera à propos de. la mettre dans une boîte avec des feuilles de la plante sur laquelle on l’a trouvée, pour qu’elle puisse se trans. former. On fera un petit trou à la boîte pour donner. pas— sage à l'air. ; « Tous les insectes, excepté les papillons, peuvent être. mis dans l’eau-de-vie. C’est la meilleure manière d'en- voyer ceux qui sont un peu gros; elle à, de plus, Ta-. vantage de conserver les organes intérieurs, qui pour. ront être examinés au besoin. » k, Sans vouloir faire la critique de messieurs les Profes seurs qui ont rédigé ce Mémoire, je partage “Horn l'opinion qu’énonce M. Dupont dans cette note, 0e: un assez bon moyen, dit cet entomologiste, DOME mourir les grosses espèces d'insectes, que de les plonge dans de l’eau-de-vie, mais il ne faut pas les y lais: longtemps, car sans ‘cela elles resteraient toujours CO vertes, d'une sérosité désagréable. IL faut donc, apr AGE DES INSECTES. aa soin pour les placer ensuite, par rangs de taille, liqueur que les individus dont on voudrait étudier les organes intérieurs.» . «Les boîtes d'insectes à fond de liège ou de cire occu- pant trop de place, les insectes qui y sont renfermés pouvant se détacher lorsqu'ils sont un peu lourds, et un seul qui se détache pouvant briser tous les autres, il | est un moyen plus simple de conserver les coléoptères, c’est de les placer, après qu’ils sont desséchés, dans une boîte avec du sable bien fin. On range les insectes sur une couche de sable; on mêt sur cette première rangée un lit de sable de S4 millimètres d'épaisseur, puis une seconde rangée d'insectes, et ainsi de suite. I suffit que la boite soit bien pleine et le sable bien tassé pour que rien ne se dérange dans le transport. Ce moyen est en- core très-bon pour les crustacés. IL est clair qu’on ne peut l’employer ni pour les papillons, ni pour les ani- maux d’une consistance molle. Les premiers doivent être placés dans des boîtes, les autres dans l’eau-de-vie. «On demande (le Muséum d'Histoire naturelle) à ceux qui voudront bien s'occuper des collections d'insectes , d'envoyer particulièrement : «1° Les araignées et les insectes réputés venimeux; ceux qui sont le plus nuisibles, tels que les termites ou fourmis blanches, et d'y joindre leurs nids lorsqu'ils se- ront assez solides pour pouvoir être transportés. «20 Les insectes auxquels on attribue des propriétés Micaiés : ceux qu’ on emploie pour la teinture, comme les différentes espèces de cochenille; l'animal qui produit la gomme-laque; celui dont les excrétions mélées avec une huile forment une espèce de cire avec laquelle on fait des bougies ; les différentes espèces de vers-à-soie, leurs cocons, les papillons auxquels ces chenilles donnent nais- sance, et des échantillons des toiles fabriquées avec ces sortes de soie. Madagascar, le nord des Indes, la Chine, offrent plusieurs vers-à-soie différents des nôtres. On se procurera les diverses espèces d'abeilles domestiques, et l’on prendra des renseignements sur la manière dont on les élève, sur leur histoire, etc. «90 On ne négligera pas les productions des insectes qui peuvent intéresser par leur singularité, et qui sont propres à nous donner de nouvelles idées sur V’instinct de ces ARDaRE. urs, les retirer de la liqueur, et les essuyer av dans les boites de transport. On ne doit laisser dans la Ve Ale ils se hot 2 ‘et on enverra € herbier avec un numéro cor respondant à celui que port % l’insecte. » re " «6. Les Coquilles ne demandent, pour. être transpor- tées, aucune autre préparation que celle d’en ôter l’ani- mal, comme nous le disons à l’article: Préparation des co=. quiiles. Leur emballage exige des soins, parce que beaucoup … sont extrêmement fragiles et se briseraient au moindre - choc. On faitfaire des boîtes solides , d'une grandeurmoyen- + ne; on enveloppe chaque coquille avec du coton, de lafi-. lasse, de la mousse, ou autres corps semblables, et on maintient cetle enveloppe avec du fil ou de la ficelle : 1 pour plus grande sûreté, on remplira, autant qué pos- sible, l’intérieur de chaque coquillage avec de la filasse, . et cette opération leur donnera beaucoup de solidité. « Au fond de la boîte on placera les plus grosses co- quilles, et l’on réunira celles qui ont de l’analogie dans leurs formes. Ce premier lit posé, on remplira les in=. terstices avec de la mousse, de la sciure de bois où mieux du sable fin que l’on tassera le mieux possible en. agitant la boîte; on posera immédiatement sur ces pre- mières coquilles un autre rang d'individus plus petits, et l'on remettra du sable, puis un troisième rang, UN qua. trième, et ainsi de suite, Jusqu'à ce que la caisse soit. pleine; alors on tassera de nouveau si l’on a rempli avec. du sable, ou bien on serrera le tout le plus possible, sans rien ‘briser, si l’on s’est servi de mousse ‘ou autre matière molle. » ; J'ai vu un voyageur qui, pour rapporter de l'Inde une collection de coquilles très-fragiles, à employé avec le plus grand succès un moyen fort extraordinaire. Il fit. une forte solution de gomme, dans laquelle il plongea toutes les coquilles, puis il les en retira et les saupoudra de son qui s’y attacha. Il les laissa sécher, les replongea . dans l’eau gommée, et les saupoudra de nouveau. IL. réitéra cette opération jusqu'à ce que chaque coquille, Fa qui avait été probablement remplie de filasse gomm fût couverte d’une robe de son fort épaisse, fort du et qui mettait, même les plus délicates, à l'abri des ch assez forts. Arrivé à Paris, il nettoya sa collection en | laissant plongée quelques heures dans l’eau pure, ur ne se trouva pas une seule coquille endommagée, : « On ne mettra pas moins de soin à ramasser les co vi AGE DES ZOOPHYTES. quilles ter estres que les coquilles aquatiques. Les Lo quilles fossiles sont aussi du plus grand intérêt, surtout si l’on rapporte avec elles un échantillon des roches ou * des terrains où elles ont été trouvées. Cependant un mi- néralogiste-géologue peut très-bien remplacer ces échan- tillons de roches par une note. « Les coquilles très-fragiles, les oursins, les étoiles de mer, etc., seront enveloppés avec beaucoup de soin dans du coton, et placés chacun à part dans une boîte. Les madrépores d’un certain volume seront fixés par du fil P P: de-fer au fond de la caisse dans laquelle ils seront placés. » 7. Les Zoophytes, selon qu'ils sont d’une substance molle ou dure, se déposent dans de l’esprit-de-vin, ou s’emballent comme nous avons dit des autres animaux. La seule préparation à leur faire subir avant le transport, c’est de les nettoyer, et de faire dessécher à l’étuve ceux, qui en ont besoin. « La mer est peuplée d’une infinilé d'animaux mous ou gélatineux nommés zoophytes, dont les uns vivent iso- lés, les autres en société. La plupart de ces animaux sont inconnus, et leur étude est d'autant plus importante _ qu’elle nous donne des notions générales sur l’organisa- tion des êtres et sur la diversité des formes sous les- queiles se montre la nature vivante. ..« Les chirurgiens et les amateurs d'histoire naturelle qui se trouvent à bord des vaisseaux, peuvent nous pro- Curer un grand nombre de ces animaux curieux. Il sufit de les prendre avec un filet, de les bien laver dans l’eau douce, de les mettre dans l’eau-de-vie avec les précau- tions que nous indiquerons, et de rédiger, à l'instant même, une note qui indique ia latitude du lieu où on les a pris, s'ils vivent isolés ou en société, s'ils sont phos- phoriques : s'ils sont à une certaine profondeur ou à Ja surface des eaux. Les couleurs des animaux gélatineux ne se conservant pas toujours dans la liqueur, il est à pro- pos d’en faire mention. .« Il existe, à de très-grandes profondeurs dans la mer, une multitude d'animaux qui ne paraissent Jamais à la surface, et qui sont entièrement inconnus. On poura s’en procurer beaucoup en joignant à la sonde un instrument qui puisse les saisir, ou même en examinant ce que la sonde ramène. On les mettra dans l’eau-de-vie après les avoir bien lavés dans l’eau douce. 6 Les vers qu'on pourra se procurer, ceux surtout Lt . dans l'eau-de-vie. Je qu’c on aura routes dans le corps d _Jes préparant, seront, comme les « Il est à désirer que chacun des animaux ( l’on v bien nous envoyer en peau, en squelette, ou dans l’ea de-vie, soit ascompaens d’une noie see rem ne av G. précision : : | | mn Fou « Le pays où l'animal se rates : -« La saison dans laquelle il a été pris; « La manière dont ïl se nourrit ; « SES habitudes, si on les connait ; « Le nom qu’il porte dans le PAYS ; « S'il est utile ou nuisible ; | HUE _ « Les usages que l’on fait de sa peau, de sa chair, de : sa graisse, etc.; « Les opinions populaires ou superstitieuses dont il est le sujet parmi les naturels du pays. « Ces notes écrites sur un cahier auront chacune un numéro correspondant à un numéro attaché à l'objet au- quel elles seront relatives. « Afin qu’à l'endroit où l’objet et les notes seront d'a bord déposés il n’y ait pas de confusion, il sera bon que la personne qui se chargera de l'envoi vérifie tous les numéros, et les arrange de manière qu’ils forment une série, pour qu’on soit sûr, par exemple, que tel. papil= lon appartient à telle chenille, tel mollusque à telle co quille. « Il est essentiel que ces numéros ne soient point écrits sur un papier blanc ou sur du parchemin, mais peints: à l'huile sur une plaque de bois ou de métal, qu’on atta- chera avec un fil d’archal soit aux peaux renfermées dans des caisses, soit aux bocaux et aux barils qui.contiens dront des animaux. Il serait aisé d’avoir des numéros formés avec un emporte-pièce sur des plaques de fer- blanc; on serait alors assuré qu'il n° y. aurait jam d'in- certitude sur les chiffres. « On peut se servir aussi de lames d’ étain assez minces, sur lesquelles on grave les numéros avec une pointe d’a- cier, et ces lames d'étain gravées peuvent être attachées aux animaux qu’on mettra dans la liqueur. (Ceci doit: s'entendre d’une liqueur qui ne contiendrait aucune dis: solution de sublimé, ni autres sels métalliques.) 2" « On peut encore attacher aux objets conservés dans la liqueur et à ceux qui sont dans les caisses et bien secs,. une potite ficelle avec des nœuds. Ces nude | EMBALLAGE DES GRANDS ANIMAUX. A4 4 séries séparées par un intervalle : la première mar- _que les dizaines, la seconde les unités, et par ce moyen on peut indiquer tel numéro que l’on veut. « Après avoir indiqué d’une manière générale ce qui peut enrichir nos collections, nous croyons devoir dési- gner spécialement les animaux dont l'existence nous est connue, qui manquent au Muséum ou n’y sont pas en bon état, et que nous désirerions nous procurer. « Sénégal. — Le squelette de l’hippopotame. « Le squelette du sanglier d’Ethiopie. « La peau et le squelette de différentes espèces de ga- zelles, et notamment de celles qui ont les cornes recour- bées en avant. « Le pangolin ou fourmilier écailleux, conservé dans Teau-de-vie. «De petites autruches nouvellement écloses, dans l’eau-de-vie. « Le lamantin on bœuf marin. « La grande panthère à larges yeux. « Les gerboises. « Cap de Bonne-Espérance. — Toutes les espèces de gazelles et antilopes qu’on pourra se procurer en peau et en squelette. Le squelette de l’hippopotame, celui du rhinocéros à deux cornes, celui du fourmilier du Cap, appelé cochon de terre; celui du sanglier à masque qui a de gros tubercules de chaque côté du groin, et qui est représenté par Daniel, pl 21 : la peau du même sanglier propre à être empaillée ; le daman du Cap, vulgairement ‘klipdase ou blaireau de ‘roche, dans de l’eau-de-vie, en aussi grand nombre qu’on pourra. - «Le ratelou petit ours mangeur de miel. « Toutes les gerboises ou lièvres sauteurs. ‘« Le grand oiseau serpentaire ou messager, en peau et en squelette. L'oiseau appelé coucou indicateur ; l'oiseau “appelé républicain ; ces deux derniers en peau et en € aussi grand nombre qu'on le pourra, et, si on le peut, aussi dans l’eau-de-vie. « op — Les hérissons. . «Les maki. tie L'aye-aye, décrit par Sonnerat. « Au reste, Madagascar est si peu connu, que presque tout ce qu’ on pourra se procurer de l'intérieur de cette ile, sera probablement nouveau pour les naturalistes. Pondichéry et toute l'Inde. — Les singes à longs bras, appelés gibbons, en peau, en squelette “et dans l'eau-de- Naluraliste préparateur. 13 CA LS TO CL rte SPORE CORP ERREUR ED PLAT ER CE ASE PR Hs UN NS LT OT PTE TROT OP El go y : d: j DAT OM AL ER 46 EMBALLAGE DES GRANDS ANIMAUX. vie, s’il est possible. Un orang-outang adulte, en peau et en squelette. Le crocodile du Gange, à museau grêle et … allongé. à. | ne « Les pangolins, dont il y a plusieurs espèces ; on les connaît aussi sous le nom de lézards écailleux. = _ & Il serait à désirer qu’on püût se procurer du Thibet : « La vache grognante à queue de cheval (yack) ; 4 « Les chèvres à poil donnant la laine de cachemire; « Le cerf du musc; | THEN « Les gazelles. | | « Archipel de l'Inde, et principalement les Moluques. — Ce que l’on désire le plus ardemment, c’est l’espèce de poisson (probablement les professeurs ont voulu dire cétacé) appelé douiong, dugong ou vache marine, en peau et en squelette, et, s’il est possible, ses viscères ou du moins son estomac et son larynx, dans l’eau-de-vie. Des phalangers ou coèscoës, ou couscous, dans l’eau-de- vie. « Le tarsier ou le petit maky, ou singe à jambes de derrière triples en longueur de celles de devant. me « Ceux qui pourraient aborder à Sumatra sont priés de prendre des informations sur un grand animal qui a été décrit par Newhoff sous le nom de succotiro. « Antilles. — On demande principalement le rat mus-. us des Antilles, ou pilory, en nombre, dans l’eau-. e-vie. RATE « Cayenne. — Toutes les espèces de fourmilier en squelette et dans l’eau-de-vie, les paresseux, et particu- Hièrement le grand paresseux à deux doigts, en squelette et dans l’eau-de-vie. Toutes les espèces de cerf et de chevreuil en peau et en squelette; l’allouatte ou grand singe hurleur, en squelette et dans l’eau-de-vie; plu- sieurs langues et larynx du même animal dans l’eau- de-vie. à « Terre-Ferme et Bouches de l’Orénoque. — Comme la Martinique et Cayenne ont des communications fré- quentes avec les côtes de la Terre-Ferme et les Bouches de l’Orénoque, il est important de connaître le nom de | quelques animaux qui abondent dans ces régions, et” qu’on se procurera en les demandant sous le nom qu'on . leur donne dans le pays. 4 « Il serait facile de se procurer à Cumana, l'oiseau nommé guacharo, qui habite les cavernes de Caripé, et dontie Indiens retirent une graisse fluide comme de "huile. in CIRE 74 RL ONE PA OA ST PE PET LT ENS ET AN EE TAN y FT ÉD ETES AÉRIENNE: ANNEE ET | 4 PE TR MATE PIRE LS RE TES ) M GA OC AAUQS RONA Da \ PDT LU (ue ENT ‘ , | k Cr Lo ‘ Ÿ n EMBALLAGE DES GRANDS ANIMAUX. 147 . « On peut demander à Porto-Cabello les poissons du lac Valencia, et à Nueva-Barcelona le bava, espèce dé petit crocodile de 65 centimètres à 1 mètre de long, in- connu en Europe, et différent du monitor; les ratons et les rats épineux. « Parmi les animaux qui arrivent vivants à la capitale de la Guyane espagnole, on désirerait surtout avoir les singes caparo, le capucin de l’Orénoque, la vindita, le cacajao ou mono-rabon, l’ouavapavi, le manaviri, et sur- tout le douroucouli ou singe dormeur, connu aussi sous les noms de cousi-cousi, cara-rayada ou mono-tigré. On se procurera facilement la peau et les squelettes de ces singes, et l’on pourra en amener plusieurs de vivants. « Il serait encore à désirer qu’on eût la peau du tigre noir de l’Esméralda, comme aussi les peaux de différentes espèces de chevreuils (venados), des Ilanos de Cumana et de Barcelone. « Nouvelle-Hollande et Port-Jakson. — Des ornithorin- ques de différentes espèces, en nombre, s’il se peut, dans l’eau-de-vie; des phalangers volants, des dasyuüres et autres didelphes de ce pays, aussi dans l’eau-de-vie. « Outre les objets que nous avons désignés particuliè- rement pour les pays que nous venons de nommer, nous désirons qu’on nous envoie de chacun d'eux : « Toutes les petites espèces de singes et d'animaux vVoi- sins des singes, les belettes, fouines, taupes, écureuils, chauves-souris, et en général tous les petits quadrupè- des, sans distinction; | « Les phoques, dont les espèces sont très-variées et sé trouvent sur les côtes de toutes les mers ; _« Toute espèce de reptiles et de poissons, principale- ment les poissons mangeables; _« Les mollusques, les vers marins quelconques. » (Quoique cette Instruction ait été insérée il y a plu- sieurs années dans les mémoires du Muséum d'Histoire natureile, et que, depuis, le Jardin des Plantes se soit procuré beaucoup des objets qui y sont mentionnés, nous avons cru devoir en donner la liste complète, parce qu’ils sont encore ce qu’il y a de plus rare ou de plus précieux à se procurer dans les cabinets particuliers des amateurs et des savants.) J'ajouterai au mémoire de MM. les professeurs, que les animaux les moins connus, et cependant des plus com muns au Brésil et dans toute la partie chaude de l’Amé- rique méridionale, sont les mouffettes, IL serait surtout lon MATRA ET Te TD AL NU TRR Y réellement il n’y en a que deux espèces, comme le pen- à sait Cuvier, ou s’il y en a vingt-cinq, c’est-à-dire autant | que de descriptions et de noms différents. 8. Les plantes herbacées ne peuvent se transporter que dans un herbier ; mais celles qui sont d’une substance. charnue, telles que la plupart des champignons, se met- tent dans une liqueur spiritueuse comme nous l’avons dit. Nous avons déjà donné, à l’article Herborisation (p. 104), la manière de recueillir les végétaux, mais, pour com-? pléter cette partie autant que nous le pouvons, nous n’en. continuerons pas moins la citation de l’Instruction aux voyageurs, par MM.les professeurs du Jardin des Plantes. « Les plantes destinées pour les herbiers doivent être, autant que possible, cueillies en fleur et en fruit. Lors- que la plante est petite, on la prend entièrement, même avec la racine; lorsqu'elle est grande, on en coupe des rameaux de 40 centimètres. On met ces plantes bien éta- lées entre des feuilles de papier, sous une planche, en employant une pression qui les empêche de se crisper, . et qui n’aille point jusqu’à leur faire perdre leur forme en les aplatissant. Pour que la dessiccation se fasse très- bien, il suffit ordinairement de séparer les échantillons. par plusieurs feuilles de papier gris. Dans les pays et dans les saisons humides, il convient d'accélérer la des- siccation par une chaleur artificielle. Pour cela, on met entre deux planches des cahiers d’une centaine de plan- tes, séparées les unes des autres chacune par deux ou trois feuilles de papier, et l’on place ce paquet dans une étuve, ou dans un four duquel on a retiré le pain. Ge moyen très-prompt n’altère pas même les couleurs des plantes. Quand elles sont sèches, on les change de papier. «Il est des plantes très-aqueuses, comme sont les plan- | tes bulbeuses, les orchis, etc., qui continuent de végéter dans les herbiers plusieurs mois après qu'on les y a pla- cées. Lorsque ces plantes seront recueillies dans l'état où on veut les conserver, il est à propos de les plonger pen= dant une minute dans l’eau bouillante ; on retire ensuite la plante, on l’essuie entre deux feuilles de papier gris, et on la fait sécher avec facilité, parce que l’action de l’eau bouillante à détruit la vie de la plante. « Lorsque les fruits d’une plante sont trop gros pour. être placés dans l’herbier, il faut les envoyer à part, en > 4 DANS" à « Ye COS" 15" DSC] RARES ‘1:00 RUE A TU Se NOTES OL V EE NTI LATE | T-'FVANCT R p: HUE F É ! d ÜM ‘ L HS 1 PIRE * k L2 $ Lx il EMBALLAGE DÉS MINÉRAUX. _ 449 | ayant soin d'indiquer par un numéro qué tel fruit ap- partient à tel rameau de plante. | «Sur chaque paquet de plantes d’une même espèce on mettra une note indiquant le nom que la plante porte dans le pays, la hauteur au-dessus du niveau de la mer du lieu où elle se trouve, etc. Ces instructions sont ex- trêèmement importantes pour la géographie des plantes, à laquelle M. de Humboldt a fait faire de si grands pro- rÉBi s «Il sera de plus utile d'indiquer la grandeur de la plante, la couleur des fleurs et l’odeur qu’elles exhalent, parce que, le plus souvent, on ne peut en être instruit | par les échantillons d’herbier. « Les fruits secs seront envoyés dans des caisses, avec une étiquette qui indique le rameau de la plante à la- quelle ils appartiennent. On fera la même chose des gom- mes et des résines. « Les fruits pulpeux seront envoyés dans l’eau-de-vie, chaque espèce dans un bocal séparé. « Les herbiers et les fruits, lorsqu'ils sont parfaite- ment secs, doivent être emballés dans des caisses bien goudronnées, placées à l’abri de l'atteinte des souris et de celle des insectes. «]1 sera fort prudent de mettre dans les caisses un peu de coton imbibé d'huile de pétrole ou d'essence de téré- benthine. « Il est à désirer aussi qu’on puisse nous envoyer des échantillons des bois propres à l’ébénisterie. Ces échan- tillons doivent avoir environ 27 centimètres de longueur, et s’il se peut, la largeur de l'arbre. Il sera utile d’avoir une coupe longitudinale et une coupe transversale. Mais, ce qui est surtout essentiel, c’est de mettre sur le mor- ceau de bois un numéro correspondant à un rameau de l'arbre placé dans l’herbier, car les botanistes ignorent encore à quels arbres appartiennent plusieurs des bois qui Sont dans le commerce. » — Nous ne citerons pas ici la partie de l'Instruction qui traite des plantes vivantes, parce qu’elle ne peut guère intéresser le naturaliste, mais seulement le jardi- nier et l’agriculteur. 9. Les Minéraux.— « Les seules précautions à prendre pour les transporter, sont deles embâaller solidement avec du foin, de la mousse, etc., de manière à ce qu’ils ne puissent se heurter pendant le voyage. Chaque échantil- Jon sera étiqueté et placé dans la caisse de manière à ne A D 0 métiquement fermés dans des vases à part, et tous doi- 4 150 LT in EMBALLAGE DES S MINÉRAUX. f pas se confondre au milieu des autres : cependant, cet qui renferment des acides et des sels devront être her= *% vent être garantis de l’eau et même de Phumidité. 4 « Les minéraux peuvent se rencontrer, soit sous-des è formes régulières et géométriques, auquel cas on leur donne le nom de cristaux, soit en masses plus ou moins irrégulières. « Parmi les cristaux, il en est qui sont tellement sUÉs qu’on peut, sans les endommager, les séparer de leur | support ou de la matière qui les enveloppe. D’autres composent des groupes saillants au-dessus du support; d’autres enfin sont comme enchatonnés dans son inté- rieur. «On se procurera, autant qu’il sera possible, des . échantillons relatifs à ces trois états; et à l'égard des … cristaux engagés dans l’intérieur de la matière environ- nante, on détachera des parties de cette matière qui . aient au moins 8 à 10 centimètres dans tous les sens, de manière que l’on puisse y conserver les divers minéraux qui accompagnent les cristaux. « On détachera également des portions de masses com- posées d’aiguilles, de fibres, ou granuleuses ou compac- tes, en observant de les choisir dans un état de fraicheur et exemptes des altérations qui ont lieu surtout dans celles qui sont situées à la surface. | « Les mines métalliques doivent appeler l’attention des voyageurs. [ls observeront si elles sont en couches pa- rallèles à celles de la matière environnante, ou situées dans des fentes appelées flons qui coupent ces couches. En détachant des échantillons de ces mines, on aura soin : de laisser à l’entour du métal principal des portions soit des autres métaux qui lui sont associés, soit des subs- tances pierreuses qui souvent l'accompagnent, surtout de celles qui sont cristallisées. « Si on trouve des terrains qui renferment des restes d'êtres organisés, tels que des ossements d'animaux, des coquilles, des impressions, des poissons ou des végétaux, on recueillera avec soin des échantillons de ces différents | corps, en les laissant enveloppés d’une portion de la terre ou de la pier re dans laquelle ils étaient engagés. « Dans le cas où le terrain que l’on visitera offrirait des | traces d'une origine volcanique, on prendra des mor- ceaux relatifs aux diverses manières d’être des substan- ces rejetées par les explosions, dont les unes sont à l’état \ FA UN à: EMBALLAGE DES MINÉRAUX. 151 pierreux, comme les basaltes, d’autres sont semblables au verre, comme les obsidiennes, d’autres à l’état de sco- ries, etc. Pour celles qui sont en prismes, on aura soin de noter la forme de ces prismes, et l'étendue qu’ils oc- cupent sur le terrain. « À chaque morceau doit être jointe une étiquette qui indiquera le nom du pays où il aura été trouvé, celui. de lPendroit particulier dont il aura été retiré, la distance de cet endroit et sa situation à l’égard de quelque ville connue dont il sera voisin, la nature et l’aspect général du sol, autant que cela se pourra; enfin, son élévation au-dessus du niveau de la mer. | « Partout où l’on trouvera des eaux thermales ou: mi- nérales, on aura soin d'en remplir un îilacon qui sera bien bouché et bien luté. ; « Depuis qu’on a abandonné les systèmes pour se bor- _ner à observer les faits et à comparer les observations, depuis qu’on à renoncé à deviner l'origine des choses pour bien connaître leur état actuel, la géologie, qui ap- partenait autrefois au domaine de l'imagination, a pris la marche des sciences exactes, et c’est surtout en France qu’elle à fait d'immenses progrès. Cette marche régulière et comparative a non-seulement étendu nos connaissan- ces sur la constitution du globe, elle a même produit des résultats utiles pour les arts. Cependant nous sommes encore bien loin de connaître les diverses contrées de la terre comme nous connaissons l’Europe, et les faits né- cessaires pour fixer nos idées ne peuvent être recueillis que par des voyageurs instruits et livrés à ce genre d’é- tude. | « Mais il est facile à ceux qui visitent les contrées éloi- gnées, surtout au-delà des tropiques, de nous procurer des notions importantes, et de nous envoyer des pro-. ductions dont l'examen seul pourra nous éclairer, et fournir des renseignements sur’ la nature du sol des di- vers pays, et, par suite, sur la disposition générale des minéraux qui couvrent la surface du globe. | « Sur toutes les côtes, dans toutes les îles où aborde un vaisseau..…., on peut d’abord recueillir sur le bord des torrents des cailloux qui indiquent la nature des roches desquelles ils proviennent. On choisira les plus gros, on notera quel est leur volume, et l’on en cassera des frag- ments. On en prendra aussi quelques-uns des plus petits, en ayant soin de choisir ceux qui ont un aspect différent. 152 EMBALLAGE : DES MNÉRATE, Les cailloux sont d’autant plus petits qu'ils % viennent de plus loin. c. « Partout où l’on vérra une roche s’éléver, soit au mi-" _lieu des eaux, soit dans l’intérieur des terres, on obser-. vera si cette roche est toute d’une même substance, soit” homogène, soit composée, ou si elle est formée de di-" verses couches. Dans le premier cas, on en détachera un fragment, dans le second, on observera la position rela- tive des couches, leur inclinaison et leur épaisseur, et l'on prendra un échantillon de chacune de ces couches, en mettant la même marque sur tous les morceaux qui proviennent d’une même montagne, et un numéro parti- culier sur chacun d’eux pour indiquer l’ordre de leur, superposition, ou de leur situation réciproque. Si la per- sonne qui voudra bien recueillir les échantillons peut y joindre un croquis au simple trait qui indique la forme de la montagne, l'épaisseur et l'inclinaison des couches, ce sera rendre un service essentiel. « Dans le cas où la roche qu'on observe est un pic isolé, il est utile de l'examiner et de le dessiner sur deux faces, pour mieux s'assurer de l’inclinaison des couches. « Il ne sera pas inutile de recueillir du sable des ri- vières, surtout de celles qui charrient des paillettes mé— talliques ; mais il faut que ce sable soit pris aussi loin de l'embouchure que cela est possible. « On trouve dans quelques pays des masses isolées aux- quelles le peuple attribue une origine singulière ; il faut en prendre des fragments. Peut-être s’en trouve-t-il qui sont des aérolithes; d’autres peuvent avoir été transpor- tées par des révolutions du globe. « En recueillant des fragments dé roches, de mines, de produits volcaniques, de corps organisés fossiles, la chose la plus essentielle, c'est de bien noter leur gise- ment, c'est-à-dire, la nature du sol où on les a trouvés, et leur position relativement aux minéraux qui les envi- ronnent. « Les couches de basalte méritent une attention parti- culière, soit en elles-mêmes, soit sous le rapport des ter- rains qui les supportent ou qui les recouvrent. On re- marquera si elles sont divisées en masses irrégulières, en tables, en prismes, et quelle est leur disposition. On obser vera si elles renferment des débris de corps orga= nisés, et l’on aura soin d’en recueillir des échantillons. dans les divers états, ainsi que des matières sur les ve É, " Me QU à "Ars ARS quelles le basalte repose. On s’assurera surtout s’il n’y à pas interposition de matières scorifiées, ou de ces lits d'un aspect terreux auxquels les Allemands donnent le nom de wacke, et que l’on suppose n’être pas volcaniques. « Les porphyres trappéens ou trachytes de M. Haüy méritent le même intérêt. Ils se distinguent surtout des - porphyres primitifs et de transition, par l'absence du quartz et la présence du pyroxène. « Il ne faut point s’embarrasser de morceaux d’un vo- lume considérable ; les échantillons de 6 à 8 centimètres sur 3 Où 4 centimètres d'épaisseur sont suffisants. Il ne faudrait prendre de grandes masses qu’autant qu’elles renfermeraient le squelette d’un animal fossile. « Pour emballer les échantillons, on les recouvrira d’a- bord immédiatement d’un papier fin. Au-dessus de ce papier, on mettra celui sur lequel est écrite l'étiquette ou la note du gisement, puis un second papier fin que l’on entourera de filasse, et l’on enveloppera le tout d’un papier gris. On arrangera ensuite tous ces échantillons dans une caisse, en les serrant les uns contre les autres, et en garnissant les interstices de papier haché ou de filasse, de manière que leur ensemble forme une seule masse dans laquelle-rien ne puisse se déranger. La caisse sera goudronnée pour la garantir de l'humidité. » Dans les sciences naturelles et dans toutes celles qui ont pour objet de faire connaître les formes, les caractè- res, les qualités et les propriétés des corps matériels, les descriptions sont presque toujours insuflisantes; les planches, qui augmentent beaucoup le prix de l’ouvrage, sont souvent inexactes, et laissent toujours beaucoup à désirer. Les objets eux-mêmes en nature seraient bien préférables ; mais l'embarras des armoires, des cadres, le prix des objets eux-mêmes sont autant d'obstacles aux collections toujours si utiles. | . Des ouvrages accompagnés d'échantillons au lieu de planches seraient donc bien précieux, surtout si on pou- Vait les placer dans une bibliothèque en leur donnant la forme de livres, et en les procurant au même prix que les ouvrages avec planches coloriées. M. Boubée, naturaliste distingué de Paris, a donc ima- giné des boîtes-livres qui, sous la forme de volumes reliés, renfermeraient le texte imprimé et les objets en na- ture, fixés dans les boîtes, de manière cependant à lais- ser aux lecteurs la faculté de les détacher pour les exa- miner en détail. BOÎTES-LIVRES. ne ee in AE ne © BOÎTES-LIVRES, | | 4 | L'invention consiste donc à tirer les éditions d'ouvrages! j scientifiques à un grand nombré d'exemplaires et à des prix modérés, renfermant dans le même volume le textes et les objets en nature, et à fixer ces objets de telle sorte. qu'ils ne puissent s'échapper, ni se mêler ou se nuire. les uns aux autres, en laissant au lecteur la faculté de détacher lui-même ces objets pour en examiner toutes les. faces, enfin à assurer la conservation de ces objets contre» l’action de l’air, l'attaque des insectes et autres moyens. de destruction. Les boîites-livres répondent à toutes ces conditions ; elles ont exactement la forme d’un volume relié, et l'ex térieur ne présenterien de particulier, Quant à la dispo=. sition intérieure, elle devra nécessairement varier selon la nature des objets qui devront y être contenus, et qui nécessiteront des moyens d'attache différents. vante : Cependant la disposition la plus générale sera la sui- La boîte sera munie d’un fond en liége plus ou moins épais, sur lequel les objets seront fixés soit par des épin- gles droites ordinaires pour les objets mous, tels que les insectes, les peaux d'oiseaux, etc., soit par plusieurs épin- gles à tête, crochues et pointues, lancéolées et pourvues de bras élargis, si ce sont des corps durs, tels que roches, coquilles, ossements, etc. Les objets minces et larges. comme les peaux de poissons, etc., seront attachés par des épingles sur des feuilles de papier qui formeront un cahier cousu à la suite du livre et enfermé avec lui dans la boîte-livre, pour y être garanti des corps extérieurs. : Les objets qui redoutent le contact de l'air, comme divers produits chimiques, ceux qui exigent la présence d’un liquide conservateur, comme les animaux que l'on tient. immergés dans l’esprit-de-vin, enfin les matières pulvé- rulentes, comme les terres, les poudres, etc., seront en- | fermées dans des flacons à bouchons ficelés, et ces flacons seront fixés sur des plaques mobiles, percées de trous, pour être elles-mêmes fixées, au moyen d’épingles con- . venables, au siége des boîtes-livres. Le lecteur détachera à volonté cette plaque mobile et pourra ouvrir le flacon sans qu’il ait à le détacher de la plaque à laquelle il est, adhérent : tous les autres objets pourront ainsi être dé-. tachés et examinés par le lecteur. Enfin, des comparti-" ments pourront être établis dans ces boîtes pour les 05 Q jets les plus pesants et les plus fragiles. Quant aux moyens de conservation, on emploiera ceux | {1 dhAus. à qui “varient selon les objets; cependant, dans les boîtes-livres, les objets y sont moins exposés que dans les collections ordinaires, parce qu'ils sont plus isolés. Ainsi, parmi les objets les plus attaquables, tels que les papillons, si un individu vient à être attaqué dans une des boîtes-livres, il n’y aura que les papillons de la même boîte qui seront exposés, tandis que, dans les grandes collections enfermées, le mal, une fois déclaré, gagne rapidement toute la collection, pour peu que l’on néglige d'y porter remède. Les grosses pièces pourront être représentées dans les boites-livres par des modèles en plâtre ou en cire moulés, sur des proportions moindres, aussi bien que les mé dailles, et tous les objets que l'on voudrait multiplier à peu dé frais. Enfin, quelques fils tendus en réseau sur un cadre pi- votant, "préserveraient les objets du contact des feuillets imprimés, POREMEPE TROISIÈME PARTI INSTRUMENTS ET PRÉSERVATIFS, CHAPITRE I. Des instruments nécessaires au naturaliste préparateur. | LU 4. Des scalpels (fig. 11, 12, 13). Ce sont des instru ments tranchants, à lame courte et à manche aplati à son extrémité. On s’en procurera de deux sortes : des. scalpels ordinaires, c’est-à-dire tranchants d’un seul côté (fig. 11, 12), et des scalpels à feuille de laurier, ou tranchants des deux côtés (fig. 13). Ces derniers se rem- placent avantageusement par d’autres dont le tranchant, ayant la même courbure, n’existerait que d’un seul côté (fig. 42). : 2. Des presselles, vulgairement connues par les prépa- rateurs sous le nom de brucelles. Il en faut de différentes. forces et grandeurs (fig. 3). a 3. Des pinces de dissection, espèces de brucelles dont les deux extrémités sont aplaties et crénelées à l'inté- rieur, de manière à saisir facilement et solidement Îles plus petits fragments de peau, muscle, nerf, etc.; on re- connait qu’elles sont bonnes lorsque, en les appuyant lé- gèrement sur la paume de la main ouverte, et serrant leurs branches, on pince aisément une très-petite portion de la peau (fig. 6 et 10). de 4, Une pince de pansement en forme de ciseaux, et à, branches très-allongées (fig. 8). 1e 5. Des ciseaux ordinaires à lames pointues, et des ME de chirurgien, c’est-à-dire à lames recourbées HS. 1) 6. Des pinces plates de différentes grandeurs, et une paire de pinces coupantes, assez fortes pour pouvoir cou: per un fil-de-fer d’une assez bonne grosseur (fig. 4 et 5): 7. Des tenailles, pour remplacer les pinces lorsque l’on: montera les grands animaux (fig. 26}. \ NP, AT INSTRUMENTS DU NA | 8. Des râpes à bois plus ou moins fines. 9. Des limes de grandeur et de finesse différentes. _ 40. Des alènes, des carrelets et des broches de fer ap- _ pointies au bout, pour percer les trous où l’on devra in- troduire des fils-de-fer, soit dans les pattes, soit dans les os du crâne, etc. (fig. 9, 14 et 15). #E va DDR ET. 1 PES { UM 11. Des vrilles de différentes grosseurs, calculées sur les numéros des fils-de-fer que l’on sera dans le cas d’em- ployer. ? nt | | 19. Une scie à main à lame forte, bien trempée, et à dents très-fines; ces conditions sont indispensables, parce qu’on ne l’emploiera guère qu’à couper des os. 13.. Une petite scie ordinaire pour couper les socles, etc. ._ 44. Un marteau léger, et des pointes de diverses forces et longueurs. 15. Des pinceaux en crin, nommés brosses par les pein- tres, pour étendre le préservatif dans l'intérieur des. - peaux, et les en enduire exactement partout (fig. 30). 16. Un pinceau en poil de blaireau pour arranger et lisser les plumes et.les poils, et un autre un peu plus rude pour en enlever la poussière et le plâtre (fig. 31). 17. Une plaque en plomb, pour appuyer la queue lors- qu’on bourre le cou, et lorsqu'on a perché l’oiseau, pour appuyer le juchoir. 18. Un télégraphe (fig. 4) pour placer les oiseaux, afin de les réparer plus aisément, Cet instrument consiste en une espèce de chandelier en bois, haut de 19 à 22 centi- _ mètres, et dont le pied, large de 16 centimètres, est plombé en dessous. Sur ce chandelier est une boule de 50 milli- mètres de diamètre, percée transversalement par un trou de 23 millimètres de largeur. Dans ce trou glisse à vo- Jlonté un bâton de la même épaisseur, long de 81 milli- mètres, et terminé par une boule de 34 millimètres de diamètre. Ce bâton se tire et se pousse à volonté dans la grande boule, et se fixe où l’on veut au moyen d’une vis en bois et à tête de cheville de violon, qui le comprime dans la grande boule où elle est placée. La boule du bâton est de même percée d’un trou trans- versal dans lequel glisse un bâtonnet servant de juchoir. Par le moyen de cette machine fort simple, on peut éloi- gner et rapprocher l'oiseau de soi, le pencher, le renver- ser, enfin lui faire prendre toutes les attitudes nécessai- ‘res, sans être obligé de le déranger de dessus le juchoir, et par conséquent sans courir la chance de le gâter. 19. Un cure-crâne (fig. 2 et 2 À). Naturaliste préparateur, 14 TURALISTE PRÉPARATEUR. 197 de NE y j : CARNET AN 27 d 4. M Are ) PA MU à f $ 1 UN : TT RE NO AP ERP TER ARR OT IPN UP ED CARE STRESS nr MT Ô A ONE COM TR CREME (RUN SNL UMR RDA Sd _ … jes mainteniren équilibre; il les faut plus ou moins gros; 20. Enfin, des nié deter pour monter les animaux selon le plus où moins de grosseur de l’animal, afin de. lui donner toute la solidité nécessaire, sans pour cela. employer des fils-de-fer trop forts, ce qui gâterait les … aie des oiseaux. Voici à peu près comment on fera son choix. Pour les oiseaux-mouches, colibris, sucriers, le fl-des ; fer à-carcasse est celui qui conviendra le mieux ; mais comme il y en a de différentes grosseurs, depuis le n° 8. jusqu’au n° 32, on le choisira dans une proportion rela-" tive à la grosseur des tarses de l’oiseau que l’on mon-— tera, sans s'inquiéter du numéro. Il suffit qu’il ne soit pas assez fort pour déchirer les pattes si frêles et si dé- licates de ces jolies petites miniatures. On se sert de ce même fil-de-fer pour maintenir, comme nous l'ensei-. gnons ailleurs, la queue et les ailes de ces oiseaux. Le numéro passe-perle convient aux oiseaux- mouches et colibris. Le n° 1 sera employé pour le roitelet couronné, le tro. glodyte, le pouillot, le grimpereau indigène. Le n° 2, pour le chardonneret, le friquet, les linottes, les mésanges bleues, à longue queue, petite charbon- nière, et le serin. Le no 3, pour le verdier, le bruant, le pinson des Ar dennes, le rouge-gorge, le rossignol, le bouvreuil, le moi- neau franc, l’hirondelle, la bergeronnette de printemps, plusieurs fauvettes, la mésange grosse charbonnière, la mésange à moustache, le torchepot. Le n° 4, pour les alouettes, le pinson, la pie-grièche à. tête grise. Le n° 5, pour la pie-grièche à tête rousse, le martin pêcheur, le proyer, le torcol, le martinet, le gros-bec, royal. Le n° 6, pour le martinet à ventre blanc, la pie- griè= che argenieur, le jaseur de Bohême, le guêpier d'Europe, le râle Baillou, le merle rose, le chevalier aux pieds. rouges. Le n° 7, pour le sansonnet, le loriot, les merles noir. et à plastron blanc, le mauvis, la huppe, la caille, l'en= goulevent, la bécassine sourde, ‘le pic-épeiche. . Le n° 8, pour les grives, les bécassines, ie coucou, la. perruche à collier, le petit duc ou scops, "Ja marouette,s le râle d’eau, le râle de genêt. Le n° 9, pour les tourterelles, le pic-vert;le petit épers | EE DU NATURALISTE PRÉPARATEUR. 159 vier mâle, le hobereau, la grèbe castagneux, la chevè- chette. Le n° 10, pour le vanneau, la pie, le geai, le pluvier. doré, la petite chevèche, l’épervier femelle, les combat- tants, la barbe rousse, l’hirondelle de mer. Le no 11, pour l’émerillon, le choucas, la barge ordi- naire, l’avocette, l’échasse, les sarcelles d’été et d'hiver. . Le n° 12, pour plusieurs perroquets, pigeons de petites races et de colombier, mouette à capuchon. Le n° 13, pour la pie de mer, la poule d’eau, la per- drix grise, la perdrix rouge, le lagopède, le tétras, la gélinotte, le buzard-saint-martin , le buzard-montagu, l’effraie, la grande chouette ou chevêche. ; Le n° 14, pour la bartavelle, le faucon pèlerin, le moyen duc, la hulotte, le ramier, le faisan doré, le courlieu, l’œdicnème criard, le freux, la frayonne, la corbine, la corneille mantelée, la mouette grise, plusieurs perro- quets; pour les canards de petite espèce, tels que celui à iris blanc, le macareux commun, l’huîtrier. Le n° 15, pour la poule et le coq de moyenne grosseur, le faisan argenté, la foulque, le gros corbeau. Le n° 16, pour le faisan ordinaire, la pintade, l’autour, le courlis cendré, le plongeon, le catmarin, la buse. Le n° 17, pour le canard sauvage, le tadorne, le cra- vant, la bernache, l’oie de neige, les goélands à manteau noir et gris, le butor, le héron pourpré, la grande ai- grette, le grand courlis, la buse, les ailes étendues (dans les ailes lé ne 15), Le n° 18, pour l’eider, le canard à tête grise, le grand goéland gris, le plongeon inbrim. Le n° 19, pour le héron cendré, le grand tétras, le coq de grande race, le grand duc, le cormoran. Le n° 20, pour l’oie sauvage, la cigogne, le dindon. Le n°21, pour l’aigle commun, le dindon, le grand coq de bruyère. Le n° 22, pour le cygne, le pélican. Le n° 93, pour l’outarde, la grue. Le no 24, et même plus fort, pour les casoars, l’au- truche et le dronte. On suivra les mêmes proportions à peu près pour les autres classes d'animaux. Dans tous les cas, ces fils-de-fer doivent être recuits, c’est-à-dire rougis au feu, et jaugés d'après la filière de Parod, qui est, sans contredit, la plus exacte de celles dont on se sert dans le commerce. 160 les proportions suivantes : TRS i % Ste AE SANS ENT À NEA #4: à LT Quand il s’ agira de MONEE “he mammifères, on sui Ya Le n° 1, pour les souris et musaraignes. 2 Le n° 2, pour les mulois, loirs et petits campagnols. p. Le n° 4, pour les rats et lérots. | Le n° 5, pour le surmulot, le rat d’eau. Le n° 6, pour la belette et l’hermine. L. Le n° 7, pour les pattes de devant et la queue d’un écureuil, le n° 8 pour les pattes de no et le n° 9, pour la traverse du Corps. £ Le n° 9, pour le furet et le putois. Le no 14, pour là fouine ét le lapin. Le n° 16, pour le chat. Le n° 17, pour le blaireau. Le n° 20, pour le renard. Le n° 2, pour un loup de forte taille, et le no 23 pour sa tête. Le n° 93, pour l'ours et le lion ; le n° 24, pour la tête. Le n° 24 pour le cerf : comme son bois rend sa tête extrêmement pesante , pour la soutenir on emploiera deux branches du n° 2%, l’une passant par le crâne, l’au- tre passant dans la bouche. La queue ne contribuant en rien à la solidité de la charpente d’un animal, on pourra ÿ passer des fils-de- fer beaucoup moins gros. ‘ M. Simon, naturaliste-préparateur habile, a eu l'in génieuse idée de faire des trousses assorties dans les- quelles sont renfermés tous les outils nécessaires au pré- parateur en Yoprec Une boîte de 32 centimètres de longueur, de 22 centimètres de largeur et 45 millimè- tres d'épaisseur, par conséquent très-portative et peu embarrassante, renferme : 40 Une boite de fer-blanc con- tenant 250 grammes de préservatif (fig. 33); 20 un cure= crâne pour les grands et petits oiseaux (fig. à) ; : 0 un étui en fer-blanc renfermant un second cure-crâne pour les petits oiseaux, des aiguilles à coudre les peaux, des poin= çous à tête d’ "émail { (fig. 1) pour piquer, soulever et ar- ranger les peaux bourrées ; 40 une paire de ciseaux ordinaires; 95° une paire de ciseaux courbes; 6° deux scalpels, un à faire des incisions et à tranchant droit (fig. 11), l’autre à râcler les peaux et à tranchant courbe (Hg. 12 ; 7° une pince à couper eur le côté ; 8° une pince à couper sur le bout ; 9 une pince à mors arrondis ou à bec de corbin ; 100 deux pinces plates pour tordre le fil= de-fer (fig. 4) : : 110 de paies brucelles ; 120 de grandes de Me pres 0 (Fr Eté fs 0 dre : ANA EN a ee Ven 9 35 QAR ART ANT CR Co APE T ET LME 4 NON NA Res 7. MATIÈRES PROPRES À BOURRER LES PEAUX. 161 brucelles ou pinces à dissection; 13° une pince à anneau (g.10) pour bourrer et débourrer les peaux ; 149 un mar- teau ; 15° une lime ; 16° quatre vrilles de différentes gros- seurs ; 17° deux pinceaux pour étendre le préservatifs, 18° deux pinceaux en blaireau, un très-doux pour lisser les plumes, un autre plus dur pour nettoyer le plâtre qui peut s'y être attaché ; 190 une filière de Parod : ceile- ci est fort utile pour choisir les fils-de-fer que l’on dé- sire chez les marchands sans être exposé à prendre un numéro pour un autre, M. Simon vend ces trousses )0 francs, sans la filière, et 56 avec celle-ci. Nous avons donné l’énumération des outils contenus dans cette trousse, parce qu'elle offre la collection la mieux calculée .pour le naturaliste voyageur, qui ne doit se charger que de ce qui lui est rigoureusement nécessaire. Avec ce choix d'outils, on n'aura rien de trop, mais tout ce qu'il faut, car le reste se trouve partout. Des matières propres à bourrer les peaux. Cet article est un des plus intéressants de l'ouvrage, _ parce que c'est du choix de ces matières que dépend la bonne conservalion des objets d'histoire naturelle; aussi entrerons-nous dans quelques détails qui nous parais- - sént essentiels. Les matières propres à bourrer les peaux sont : … 1. Le coton, pour les très-petits oiseaux, et même pour ceux de grosseur moyenne, si l'économie ne s’y opposait. On l’emploie sans aucune préparation prélimi- naire; cependant s’il était fort long, et que l’objet à bourrer fût extrêmement petit, on pourrait le couper, et comme le hacher, avec des ciseaux. - 2. La filasse de lin ou de chanvre, hachée plus ou moins menue, selon le besoin. On l’emploie pour les oiseaux depuis la taille de la petite mésange jusqu’à celle du pigeon et au-dessus, comme le coton ; en la ha- chant très-fin, on peut s’en servir pour les plus petits individus, et, telle qu’elle est, on peut en bourrer les plus grands oiseaux, si l’on ne craint pas la dépense. | 3. La mousse. Avant de s’en servir, elle doit être par- faitement triée de toutes les ordures et corps étrangers qui peuvent y être mêlés; on la passe au four ou à l’é- tuve à un degré de chaleur suflisant pour faire périr tous les insectes qui peuvent y être cachés : elle peu _ grandeur d’une poule et au-dessus. 162 MATIÈRES PROPRES À BOURRER À LRS PEAUX. Fe être avantageusement employée pour les oiseaux à la 4. Le foin de mer. Il est excellent, parce que les in sectes S'Y mettent rarement; mais malheureusement il ne peut être mis en usage qué par les préparateurs qui sont à proximité de la mer, et peuvent par conséquent, se. le procurer au besoin. On s’en sert pour les mêmes ani-. maux pour lesquels on n’emploie que la mousse. Cepen- dant, on ne doit jamais l’employer seul, parce que, renfermant toujours une grande quantité ‘de sel marin, il attire l'humidité de l’air, la condense sur la peau de. l'animal, et quelquefois l expose à pourrir. On aura donc la précaution de le mélanger et de le hacher avec des. étoupes. Cette matière préparée est excellente surtout. pour bourrer le cou, parce qu'il n’en est que plus léger, et que les fils-de- fer Y passent beaucoup plus aisément. 5. Le foin ordinaire, passé au four, s'emploie pour la préparation des grands animaux, tels que chiens, loups, ours, pélicans, cygnes, autruches, etc. 0. Fa paille ne sert guère que pour les très-grands mam- mifères, tels que cerfs, bufiles, chevaux, rhinocéros,.etc. On n’est pas dans l'usage de la passer à l'étuve, no cette précaution püt avoir son utilité. | 7. Enfin, au besoin, et faute des matières que nous venons de citer, on pourra en employer d’analogues, mais toujours choisies dans le règne végétal. La bourre, le poil et toutes les autres substances animales seront ri- goureusement exclues, par la raison qu’elles attirent les insectes, et que les dermestes surtout, les plus dan- gereux de tous, les recherchent avec beaucoup d’avidité. Les matières que nous venons d'indiquer ne s’em-. ploient pas spécialement pour un seul individu; on peut se servir de coton, de filasse, de mousse, de foin # pour le même animal, en employant chacune de ces substances selon la plus ou moins grande capacité de la. cavité à remplir. Si l’on avait à empailler un animal précieux, et que ; l’on ne fût pas trop pressé par le temps, un moyen que l’on pourrait employer pour s'assurer davantage de sa | conservation, serait de faire tremper ces substances, : pendant vinet- -quatre heures, dans une forte dissolution d’alun ; mais il ne faudrait s'en servir que lorsqu'elles w seraient parfaitement sèches. Pour les individus très précieux et de petite taille, il vaudrait encore mieux les . LA DES PRÉSERVATIFS. is 163 faire tremper dans une dissolution de sublimé, parce ‘que celui-ci réagit sur la peau de l’animal et contribue. - à Sa Conservation. | CHAPITRE IL. Des préservatifs, nn PRÉSERVATIFS EN PATE ET EN POUDRE. Un grand nombre de préparateurs se sont occupés, à différentes époques, de chercher quelles sont les composi- tions les plus propres à préserver les animaux empaillés des ravages destructeurs des insectes, et tous ont donné des recettes plus ou moins bonnes; mais cellé fournie par le savant Bécœur, pharmacien et chimiste à Metz, a prévalu sur toutes: son savon arsénical est employé avec succès au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, et chez tous les préparateurs, marchands où amateurs de cette capitale. C’est donc ce préservatif que nous devons recommander comme le plus éprouvé par l'expérience : VU MA ESC PUIVErISÉ, 5. 4.0. «2... 4 kilog. PDU Mme»... ..,,.../.1918 gram. rm Camphre.. RD nm ad eu: 100 D 00 dant na, 4... . 1 kilos hd eh pondre. à. . 4.44 - . : 250 gram. Dans l’origine, on indiquait 125 grammes de chaux, et nous avons conseillé cette dose dans notre première édi- tion ; mais on à reconnu depuis qu’en la doublant, le préservatif était moins pâteux et moins diflicile à em- ployer, plus abondant, et tout aussi bon. M. Simon compose ainsi le préservatif, mais il y ajoute une certaine quantité de sublimé corrosif et de camphre dissous dans de l'esprit-de-vin. Le camphre ainsi incor- poré au préservatif ne se volatilise pas aussi aisément que lorsqu'on l’y met en poudre. On coupe le savon en très-petits morceaux, on le met dans une terrine de grès sur un feu doux, et on y mêlé une petite quantité d’eau pour faire fondre à mesure que l'on remue avec une spatule en bois : lorsque le savon est bien fondu, qu’il ne reste aucun grumeau, on le retire du feu, et l’on ajoute le sel de tartre pulvérisé; on remue MEET HAN TIUA TES ge: Jr MAN ; t 164. DES. PRÉSERVATIFS. mélange par parties, et successivement, la chaux et Var 4 14 "| } Je | ? à jusqu’à ce qu’il soit bien fondu et HR noise on ; senic; îe mélange prend de la consistance, et on triture » jusqu’à ce qu’il soit parfait, C ’est-à-dire jusqu'à ce que . les parties soient entièrement incorporées et fondues les « unes avec les autres. 1 Lorsque le tout sera bien refroidi, on pensera à Y. ajouter le camphre, mais pas avant, car si la composition avait encore la moindre chaleur, celui-ci s ’évaporerait en tout ou en partie. Pour cela, on le pulvérisera dans un | mortier, en y mêlant un peu d’esprit-de-vin pour le. rendre friable, ou bien on le fera dissoudre dans une quantité suffisante d'esprit ; on remuera avec la spatule. jusqu’à ce que le mélange soit parfait. Dès ce moment, le préservatif est bon à être employé au besoin. Pour le conserver, on le,met dans un pot de grès vernissé à. l'intérieur, ou dans un vase de faïence, avec la précau-. tion de le boucher le mieux possible, et de le tenir dans un lieu frais pour qu’il ne se dessèche pas. Lorsqu'on veut s'en servir, on en met la quantité suffisante dans un vase, et, à l’aide d’un pinceau de crin, on le délaie dans l’eau; puis, avec le même pinceau, on l’étend sur la peau ou sur la partie quelconque à préserver. Lorsqu'il s’agit de préparer un très-grand animal, qui exigerait par conséquent une qua antité considérable de préservatif, les préparateurs sont assez dans l'usage de: l’allonger, en y ajoutant de la chaux pulverisée, en raison du quart, du tiers, ou même de la moitié de son poids. Toutes les fois que nous parlerons de préservatif dans le cours de cet ouvrage, et que nous ne le spécifierons pas, le lecteur saura que c'est de ce savon arsénical que nous entendrons parler. | C’est ici la place de faire une observation. Lorsque l on commence à faire usage ‘du préservatif, c'est-à-dire pen— dant les premiers jours de travail, on éprouve sous les» ongles des douleurs occasionnées par cette composition: qui peut y avoir séjourné ; ceci arrive surtout lorsqu'on: se sert des ongles pour détacher les pennes des ailes des. oiseaux, et fréquemment aux préparateurs qui repren— nent leurs travaux après les avoir quittés quelque temps ; il ne faut pas s’en effrayer, car cela ne peut ja mais être suivi d'accidents graves. On coupe l'ongle les plus près possible du mal; avec la pointe d’une lancette,h d’un canif, où simplement d’une aiguille, on ouvre Îla petite tache douloureuse, et l’on en fait sortir un peu 4 REA RAT NT 4 BEN) EUX LIU WA) + ne { Nr y ga D ; SE ' SA SOA LR D: CRM De RÉSERVATIFS EN PATE ET EN POUDRE. 165 pus ; puis on la lave avec de l’eau fraîche, et tout le trai- tement se borne là. Un moyen certain de prévenir ce lé- ger inconvénient, c’est de se nettoyer parfaitement le dessous des ongles, en se lavant les mains chaque fois que l’on quitte son travail. Quelques naturalistes, effrayés du danger que présente l'usage journalier de l’arsenic, ont essayé de remplacer ce préservatif par une autre composition, mais ils n’ont jamais pu réussir à en obtenir un résultat aussi avan- tageux ; cependant, nous donnerons ici la recette d’une pâte savonneuse, sans arsenic, dont M. Simon, natura-, liste, fait usage depuis plusieurs années, et qui, selon ce préparateur, remplace le savon arsénical de Bécœur et le préservatif des autres préparateurs, sans présenter aucun danger. M. Simon, du reste, garantit la durée des objets préparés avec cette pâte savonneuse, en voici la composition: Savon blanc au suif, parfumé. . . . 625 gr. (1) sulfate d’alumine et de potasse.. . , 250 Sous-carbonate de potasse pulvérisé. 125 ture de Spin... is 295 Ce en poudre. ri. . 1001 2580 CASDEre CR poudre. ie... us. 4 60 Hal Commune... +190 He de pelrple. ii. 0700 Faites fondre dans un vase de grès ou de porcelaine, à une douce chaleur, dans environ 500 grammes d’eau, le savon râpé, le sous-carbonate de potasse, le sulfate d’a- lumine et de potasse, et le chlorure de sodium. D'autre part, avec l’eau qui reste, faites un lait de chaux que vous passerez et ajouterez au mélange. Enfin, faites dis- -soudre le camphre dans l’huile de pétrole et versez dans la composition, quand elle sera bien refroidie, ayant soin de bien mêler jusqu’à ce que vous ayez obtenu une masse homogène. Au moment de s’en servir, on peut, si l’on veut, l’aromatiser avec quelques gouttes d'essence de thym, ou de toute autre essence que l’on jugera plus convenable et plus agréable, * Pour faciliter de nouvelles recherches, nous croyons devoir indiquer ici les différents procédés que les au- teurs ont imaginés tour à tour. (1) Le savon au suif parfumé, qui, par sa nature, est plus onctueux que celui du commerce, sèche aussi moins vite, et peut permettre au préparateur de retoucher pendant quelques jours à un oiseau. PU: 7e 166 TA DES en | Dans un premier ouvrage, j'ai indiqué, & sous tie de pommade savonneuse, la composition suivante : Savon ‘blanc... 40 POSER PotaSse. . . 1. 4 is SSSR Alun en poudre: 22: 1 M PRES | Eau commune. : .'. 00e URI Ine Huile de pétrole..." SR en Gamphre. . ::,.1. 4,2 On place le savon coupé en petits morceaux dans une terrine mise sur un feu doux, on verse l’eau dessus, on y ajoute la potasse; quand le tout est réduit en pâte, on. y jette l’alun et l'huile de pétrole; on laisse refroidir, _puis on ajoute le camphre, réduit aussi en pâte par le moyen de l'alcool, et l’on triture le tout jusqu’à parfait mélange. Cette composition s'emploie au pinceau comme la précédente; elle peut devenir utile aux personnes qui trouveraient de la difficulté à se procurer de l’arsenic. . M. Mouton de Fontenille propose une liqueur'tannante - composée ainsi qu'il suit : Quibquina.. 40. 00 ces Ecorce de grenade... : : 00e Ecorée-de chêne... Racine dé centiane. . . 210 ADSIRERELES 108, 6 RAM NS Ta Dans CIRE Se ne Alun:en pondre. 5 2h ee Fau-COMMUNE.. : 4... 00 SN IS: On fait bouillir le tout, excepté l’alun, que l’on ne met. dans la liqueur que lorsqu'on la retire de dessus le feu; on la met dans une bouteille que l’on bouche bien, et l’on s’en sert au besoin. Voici la manière dont M. Mouton se sert de sa liqueur : lorsqu'un animal est dépouillé, on’ dégraisse sa peau le mieux possible; puis, avec un pinceau, on l'humecte à l’intérieur avec la liqueur tannante, jusqu’à ce qu'elle. en soit parfaitement imbibée; si c'est une peau sèche, on l'humecte de la même manière jusqu’à ce qu'elle soit. ramollie. Un auteur a recommandé, sous le nom de poudre anti- septique, une poudre composée comme il suit : Arsenic. . . 4. 4 ie alele ie et Me RSS Alan calciné. : rat 0 NES Sel marin purifié. .......... 290 ; ATIFS EN PATE ET EN POUDRE. " A0R 1 tout réduit 6 en poudre fine et bien mélangé. Nous ne conseillons j jamais de se servir d’arsenic en poudre, parce qu’en se volatilisant il peut pénétrer dans les poumons, ‘et y causer des ravages mortels ; puis, le sel marin, en très-grande quantité comme il est ici, doit nécessaire- ment attirer une humidité nuisible à la conservation, ainsi qu’il est dit plus haut. Le célèbre capitaine Davis composait une poudre anti- septique de cette manière : M M din. ns, 250 gram. MAMDNNG. es + Le . . . 20Ù Cannelle... : .,. :.. 1... ... 200 Je tout bien pulvérisé et mêlé. Il recommande surtout de ne pas y mettre de sel marin, parce que celui-ci attire : l'humidité. (Transactions philosophiques.) Je tire des mêmes Transactions, la composition d’une autre poudre antiseptique dont Kuckhan faisait usage : DUDIMÉ COLLOSIT. 2 1. » Se neue ee TOO LAINS Salpêtre préparé ou brülé. . . . . . «250 ARR M EMIO ee Nes ss 0 429 Hem de suuires 2 22 2:24, 400, 0 950 INT Ag CR RSR ER ER ERA D LS POMeADOTIe ul Li set" S00 HAababien poudre. + . 14.42 500 Le célèbre Linné prescrit une coode tion d’aloès, de myrrhe et de coloquinte. Le même naturaliste, pour remplacer la solution de camphre dans l'esprit-de-vin, dont on faisait usage, se servait d’un vernis liquide composé de : Térébenthine crue ou commune. . . 1 kilog. Voie eu St 7... : D00'gram. Essence de térébenthine.. ... . . . . 500 Le camphre doit être broyé, et le tout mis dans un Vaisseau de verre, ouvert par le haut, qu'on placera au bain de sable jusqu’à ce que les ingrédients soient tout- à-fait dissous. Cramer recommande l’arsenic et l’alun calciné, en mé- lange par égales portions, employé soit en poudre, soit en lavage ou bain. Le préparateur Nicolas recommande, dans de certains Cas, une Composition que nous croyons devoir mention- _ner, non pas pour conseiller d’en faire usage, mais, AU contraire, pour la signaler comme devant étre rejetée, PL RE APN Ron DA VTT CR é L : : V4 QU 168 Des PRÉSERVATIR sin par ns raison que, loin d'é Aloienee les insectes, cle les attirer ; ; il la nomme pâte GORE | vi Coloquinte. 2040 PS 60 te | Gomme arabique.: 0. TPS TUE "4 Amidon: ie sit SRE Coton haché menu’. 1,100 22.008 L'auteur ajoute : « On fait bouillir la coloquinte décou- $ FA « pée en petits morceaux dans 500 grammes d'eau ; on « passe la liqueur à travers un linge, et puis on y délaie « l’amidon ainsi que la gomme arabique en poudre; on « fait cuire le fout sur un feu modéré, en le remuant. « continuellement, et, lorsque le mélange forme une « bouillie assez épaisse, on y jette le coton haché, et on. « agite bien le tout. Pour bien conserver cette pâte, on « y ajoute sur la fin un peu d’eau-de-vie. » D’autres préparateurs, sans passer aucun préservatif. liquide sur la pean,se sont contentés de la sanpoudrer avec une poudre ainsi préparée : Alun calciné.. . ea ee ra Serie Fleur de soufre. 44104 CERN Poivre noir 60 MR NP EAU Tabac -en/poudre. "st 4 2 Een re eo Aa eu 15 Camphré en poudre... .:, . fers le tout pulvérisé très-fin, et parfaitement mélangé. Quelques amateurs se sont bornés à passer, sur l’inté- rieur des peaux qu’ils voulaient conserver, une bonne couche de suif fondu et mélangé à une petite quantité de sublimé corrosif; il paraît qu'ils en ont obtenu des résultats assez avantageux, qui devraient déterminer à faire quelques nouvelles expériences. On a sans doute re- marqué que le suif n’est jamais attaqué par les insectes; peut-être que, si on le combinait avec quelque matière minérale moins dangereuse que le sublimé, on en obtien— drait un résultat aussi satisfaisant qne du savon arsénicak de M. Bécœur. Tels sont les préservatifs. qui ont été employés en France, mais qui n’ont pas, à beaucoup près, l'efficacité du savon arsénical de Bécœur. Il parait que les Alle- mands en emploient d’autres auxquels ils attribuent les mêmes qualités, ce qui nous paraît fort douteux. Dans tous les cas, nous allons les mentionner. Naumann, d’abord, donne une méthode qui nous parait vicieuse, quoiqu'il invoque en sa faveur sa Propre cxpés A pus RAA OM qi Ari Ne jen tin wub ts à tee | : 4 D be PRÉSERVATIFS. EN PATE ET EN POUDRE. 469 rience. Arès avoir dit que le meilleur moyen do con- servation est de renfermer hermétiquement les animaux empaillés dans des boîtes, il ajoute : « Je ne fais, pour toutes les peaux qui doivent voyager dans des caisses, autre chose que de les saupoudrer avec la composition suivante : Chaux décomposée à l’air et tamisée NCA RE TS 2 parties. Tabac de Saxe, aussi tamisé.. . . . 1 « Quand on a bien mêlé ces deux poudres, on en étend régulièrement sur l’intérieur de la peau, et on en met un lit plus épais sur les parties couvertes de graisse. Par ce moyen, l'humidité et la graisse sont absorbées et ne peu- vent s'attacher aux plumes pour les gâter; il ne serait d’ailleurs pas mauvais de joindre à ces deux ingrédients un peu d’alun en poudre. Si on veut encore mieux faire, avant de répandre cette composition sur les endroits qu’il faut traiter les premiers, comme le croupion, les ailes, la tête, il faut les humecter d'abord d'huile de pin (essence de térébenthine), et la poudre s’y fixe plus faci- lement. Ce que je dis là est basé sur une expérience de plusieurs années, et je n’ai jamais employé d’autres moyens pour les peaux de bêtes, d'oiseaux, etc. : pour les préserver avant leur arrangement dans a caisse, l’huile de pin seule suflirait même. « Pour les grands animaux, oiseaux et poissons, la première recette que nous avons donnée serait trop coùû- teuse, bien qu’elle soit la meilleure. Ainsi il faut em- ployer la dernière. » I] conseille plus loin de garantir les peaux des gros poissons et des quadrupèdes ovipares, en les couvrant d’une couche de vernis, composée de moitié essence de térébenthine et de moitié colophane, fondues ensemble. _. Hoffmann approuve et conseille la poudre suivante : Pal AMMOMIAG A ie. Ni, 014 ee SO cran, D'un PIC li ui di un bac dOmAane ne Le, SUR 010 em nt 0 aid NS at Le bibliothécaire d'Iéna, M. Théodore Thon, propose la poudre suivante comme meilleure pour préserver les animaux exposés à l’air : ne Sa is pie ARE A0: oran A A Lun ot dou por er er GA _ Naturaliste préparateur. 15 LOST CODES PRÉSERY | ï _ On pulvérise ces deux matières et on | les mêle bi \ Avant d'employer cette poudre, on. donne une couchg d'essence de térébenthine, afin qu’elle prenne miéux sur l’intérieur des peaux. Si ces dernières sont très-grasses, ‘ on ajoute à la poudre 45 grammes de chaux décom posées au grand air et tamisée. Parmi les préservatifs que ce naturaliste. a cherchés, il s’en trouve un fort simple et qu’il dit très-bon pour. les. mammifères. En voici la composition : 4 Cobalt en poudre très-fine. . . . 495 gram, AlUN a, ee UNS 125 : On fait cuire ces deux matières dans un pot d’eau : avéc cette eau on ne mouille pas seulement l’intérieur des peaux, mais quand l’animal est empaillé, au moyen d’une , brosse on en mouille les poils. Quand ils sont secs, on les replace dans la position qu’il doivent avoir, avec ’une autre brosse, et les animaux empaillés se conservent très-bien à l'air. | Le même naturaliste enseigne une autre Composition qu'il donne aussi pour fort bonne, et dont je crois qu’il serait utile de faire l’essai pour les grands animaux qui. exigent beaucoup de dépenses en savon arsénical. On fait fondre du bitume, le plus gras possible, dans une forte: solution d’eau et de savon, jusqu’à ce que le tout forme une sorte de bouillie claire. On enduit l’intérieur des peaux de ce mélange, qui coûte très-peu. M. Quelle, fils, indique le moyen suivant pour protéger les fourrures, les plumes et les objets RUES contre l'attaque des vers. Après avoir bien battu et nettoyé les objets qu’on se propose de conserver, on les saupoudre légèrement avec une poudre composée les Alun en poudre tamisé: : "her 0 parties. Feuilles de patchouli en poudre.. . . 140 Cette poudre empêche toute altération. Je vais indiquer encore ici quelques A qui paraissent être employées avec succès par quelques per- sonnes. 19 Savon arsénical remplaçant le savon de Bécœur. … Prenez : Acide arsénieux. . . . « « « « . « . + 300 gram.. Carbonate de potasse. . . . . . . . . 120 D — PRÉSERVATIFS EN LIQUEUR © 471. D Pau détiliée. . . . . , . . .: .. . . 360 6ram: PANOMRNOMIRR | ie ee. . O0D> A MAUR UN Ale ex 2, O0 Camnhre 1... De dia oue due 2 Pssence de’ tavandé, : : :. . . . . 8 . On fait bouillir l’eau dans laquelle on fait dissoudre la potasse et l’acide arsénieux, puis on ajoute le savon. Après le refroidissement, on incorpore la chaux vive en poudre fine, ainsi que l’essence et le camphre qu’on a dissous dans l'alcool. 90 Autre savon arsénical. Acide arsénieux pulvérisé.. . . . . . 320 gram. Carbonate de potasse desséché. . . , 120 Pau etAlGe RS MN 0 920 Savon marbré de Marseille. . . . . . 320 Chaux vive en poudre fine. . .:. .. : 40 * PéMITee he eu due se A0 Mettez dans une capsule de porcelaine, d’une capacité triple, l’eau, l’acide arsénieux et le carbonate de potasse _ sec; faites chauffer en agitant souvent pour faciliter le dégagement de l’acide carbonique. Continuez de chauf- fer, et faites bouillir légèrement jusqu’à dissolution com- plète de l’acide arsénieux; ajoutez alors le savon très- divisé, et retirez du feu. Lorsque la dissolution du savon est opérée, ajoutez la chaux pulvérisée et le camphre réduit en poudre au moyen de l’alcool. Achevez sa préparation en broyant le mélange sur un porphyre ; renfermez-le dans un pot fermé ou dans un flacon à large ouverture et bouché. _ DES PRÉSERVATIFS EN LIQUEUR. Les liqueurs s’emploient en bain, en lavage, en fric- tion, en injection, et enfin en bain permanent dans le- quel certains objets doivent toujours rester. Nous allons traiter de ces quatre méthodes de conservation. Du Bain. Dans beaucoup d'animaux, et particulièrement dans les mammifères, la peau a une telle épaisseur, un tel de- gré d'intensité, que le savon arsénical ne pourrait la pé- nétrer assez pour la préserver parfaitement ; c’est alors que le bain devient une opération indispensable. En pé- ATOS coins PRÉSERVATIRS. nétrant là peau qu’on y laisse macérer Diag où mo | longtemps, il introduit dans tous ses pores les molécules } de préservatif dont il est saturé, et la garantit pour tou jours de l’attaque des insectes. FA Voici la composition du bain employé par. les naturas listes-préparateurs de Paris : Eau commune. . . . .. LEA US 5 Htrég l AlOn. 0 Ce UN Sel.marñin;s 5, SI 7 On fait bouillir ce mélange jusqu’à ce que tout. soit en- tièrement dissous, et, lorsque la liqueur est refroidie, on: y plonge les peaux. Celles de la grandeur d’un lièvre, ou à peu près, n'ont besoin d’y séjourner que vingt= quatre heures; celles des grands animaux y macéreront plus ou moins longtemps, selon leur grosseur ; huit ou quinze jours ne seraient pas trop pour un bufle ou un zèbre. Au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, on se sert très-rarement de cette composition ; on se contente de faire macérer les peaux dans l'esprit-de-vin que l’on conserve dans des tonneaux faits exprès. Sans chercher à critiquer cette méthode qui peut avoir ses avantages, nous pensons que l’on pourrait peut-être, sous ce rap- port, imiter les préparateurs anglais, et ajouter, comme eux, une petite quantité de sublimé corrosif en dissolu- tion dans l’esprit-de-vin. Cependant, comme nous devons faire preuve d'impar- tialité, nous croyons devoir montrer ici le danger qu ‘offre l'emploi de cette terrible substance tant vantée par sir Smith, président de la Société linnéenne de Londres. Lorsque l’on veui remonter une pièce préparée au su- blimé, soit qu’il ait été employé en poudre ou en disso- lution, en débourrant l’animal, il s'élève une poussière qui pénètre dans les narines et peut causer des accidents graves. L'arsenic, quoique beaucoup moins énergique, n’est pas même à Vabri de cet inconvénient. Aussi, n’est- ce Jamais qu'avec beaucoup de précaution que les pré- parateurs doivent débourrer les objets en peau qu'ils reçoivent des pays étrangers, et dont ils ignorent la pré- | paration. Si une peau à été préparée en pays étranger, quelle que soit sa conservation, on doit la soumettre à l’opéra- tion du bain; il en est de même des peaux sèches que: l'on aurait préparées soi-même; mais celles des petits PAU PRÉSERVATIFS EN LIQUEUR. ne 173 quadrupèdes qui auront séjourné longtemps dans une liqueur spiritueuse, peuvent en être exemptées sans un grand inconvénient, parce que l'alcool se sera emparé de toutes les parties graisseuses pour en former de nou- welles combinaisons que les insectes attaquent rarement. Lorsqu'une peau mal desséchée commence à se cor- rompre, on s’en aperçoit non-seulement à l'odeur dés- agréable quelle répand, mais encore à son poil qui se détache et tombe au moindre attouchement. Les cor- royeurs emploient, dans cette circonstance, une méthode dont les naturalistes-préparateurs feront leur profit toutes les fois que le cas l’exigera : ils mettent tremper la peau échauffée, dans un bain froid, pendant quarante- ‘huit heures (ce bain sera composé comme nous l’avons dit) ; ils l’en retirent ensuite et font chauffer le bain, dans lequel ils la remettent le temps suffisant pour lui faire contracter un degré de chaleur qui ne doit jamais être assez fort pour la détériorer; ensuite ils la prennent et Ja plongent subitement dans de l’eau la plus froide pos- sible. Cette transition subite du chaud au froid déter- mine une crispation générale des pores de la peau : ils se contractent spontanément, et le poil se trouve fixé aussi solidement qu'il l'était avant la putréfaction. Quand le bain n'offrirait pas aux préparateurs le. moyen le plus certain de conserver les animaux compo- sant leurs précieuses collections, ils devraient encore n’en pas négliger l’usage, ne füt-ce que par économie. Une peau ainsi préparée demande moitié moins de préserva- tif que lorsqu'elle n’a pas macéré. Passons maintenant aux autres préservatifs en liqueur, moins généralement employés aujourd’hui, quoique ce- pendant quelques-uns puissent être fort utiles. Voici la liqueur tannante que j'ai proposée dans un précédent ouvrage : Han ou écorce de chêne. . . . . ... .. 9500 gram. DEN poudre. . 1. . 4.029 Pau COmMmMUne, . .. . .. . à à . .., \ POSRHOS. On fait infuser le tout à froid, pendant trois jours, en remuant de temps en temps, puis on passe la liqueur et on la met dans un vase où l’on a étendu les peaux; il faut qu’elles en soient recouvertes de 27 millimètres au moins de hauteur. Quatre ou cinq jours suffiront pour la macération des petits quadrupèdes ; mais il est nécessaire d'y laisser les autres au moins dix ou quinze jours, Je ne Live dr PRÉSERVATIFS. $ pense que cette liqueur vaudrait mieux que sites pli généralement employées, si on augmentait beaucoup là quantité de l’alun; le tan, par sa propriété astringentes" maintiendrait parfaitement la solidité des poils. : Je | Un ancien auteur, l'abbé Manesse, composaitle bain del cette manière : 1 AUD or a ptenes si ab ae SCOR 500 gram. Sel MAFINX ren à te 8 Se : Crème de Harires …. 40. Re L. Fau Commune. se 0 MERE 2 kilog. On fait bouillir le tout, on laisse refroidir jusqu’à ce que la liqueur devienne tiède; alors on y plonge les! peaux et on les broie dans les mains jusqu'à ce que le: poil et les tissus en soient parfaitement imprégnés. Lors= qu'ill’employait pour lesanimaux à peau nue, il faisait la préparation à froid, avec la précaution de faire dissou= dre la crème de tartre à part, dans de l’eau bouillante, et de ne la mêler à la liqueur que lorsque sa dissolution était froide ; il laissait macérer les fourrures pendant huit jours, en les broyant souvent dans ses mains. Des liqueurs employées en lavage à l'extérieur. Lorsqu'un animal quelconque est monté, si l’on crai=. gnait que les insectes ne l’attaquassent, on l'en préser- verait en imbibant ses plumes, ses poils ou sa peau nue, avec une des liqueurs que nous allons indiquer. Les ani- maux exposés à l’air libre ont surtout besoin d’être ainsi traités, et cependant, par une négligence que nous ne pouvons concevoir, beaucoup d'amateurs laissent dévo= rer de beaux échantillons de leurs collections faute d’em- ployer ce moyer aussi simple que facile. 1° L’essence de serpolet est depuis peu très-avantageus sement employée. Pour s’en servir, on soulève de dis: tance en distance les poils ou les plumes d’un animal, au moyen d’une longue aiguille; avec un pinceau, on dé- pose tout à fait à leur naissance, c’est-à-dire sur la peau, une ou deux gouttes d’essence, et, lorsqu'elle est bien imbibée , on laisse retomber les poils ou les plumes ; leur extrémité, ne se trouvant jamais en contact avec la lie queur, ne peut être ternie. 20 L’essence de téréhenthine a été préconisée par pres- que tous les auteurs, et cependant, lorsqu'on veut s ‘en servir, On s'aperçoit avec grand étonnement que de son usage résultent de grands inconvénients; elle ne Le " >. Tan JL f a d me % # AP j + AN A CE Le ER ER L'ONU LR ET PEN 7 NL HR LCR LCR ENS 1 OA AN 4 Want RS | n Lane? CNT j 4 RNA VAT HA ARE 1 1 Al 7H (4 { Fire PRÉSERVATIFS EN LIQUEUR. UE NL jamais bien sur les plumes, qu’elle graisse et salit malgré toutes les précautions, en s’imbibant et élargissant ses ta- ches à la manière de l'huile : outre cela, elle forme une ‘espèce de glu qui arrête et fixe la poussière de mani ère à ne plus pouvoir l’enlever par la suite. 30 La liqueur de Smith. Cet habile naturaliste anglais, président de la Société linnéenne de Londres, ayant tourné ses vues du côté de la conservation des objets préparés et déjà classés dans les collections, a pensé qu’on ne pouvait employer un moyen plus efficace que la liqueur suivante : SDS ÉUrTOSIE L 4 ... : Seram, PAT... , Lean. Le HARRIS ss, 2, , 4. 4: 1 litre. Sur les grands animaux, on l’emploie au moyen d’une éponge qui en est imbibée, et que l'on passe à différentes reprises sur toutes les parties extérieures de l’animal, jusqu’à ce qu’elles en soient parfaitement imprégnées et que la liqueur ait pénétré jusque sur la peau. Pour les petits animaux, on se sert d’un pinceau plus ou moins gros, et l’on agit de la même manière. Soit que l'individu soumis à cette pratique sorte à l'instant d’être préparé et monté, soit qu’il ait déjà séjourné depuis longtemps dans une collection, on le laisse bien sécher avant de le placer dans une armoire. En France, on remplace cettecomposition dangereuse par du préservatif délayé en très-petite quantité dans del’eau. _ 49 La liqueur spiritueuse amère, recommandée par d’au- tres auteurs, se compose ainsi qu'il suit : | CO DANGER à à . +)... . +1.) O0 ÉTAIT: ÉMDMIE aan Li , «OÙ ONDES du. 0 4, Li … OÙ MAMPIETIEE VOL 4 J 0 2. à... CARITO. Le tout se fait infuser à froid et pendant quelques jours dans un vase hermétiquement bouché; on remue souvent la liqueur pendant cet intervalle, et on la passe dans un papier gris sans colle; quand on pense que l’in- fusion est faite, on la met dans des bouteilles bouchées de même, et on l’emploie de la même manière que la pré- cédente. | 90 Le vernis ne s'emploie que sur la peau nue des rep- tiles et des poissons , à laquelle il restitue une partie de son éclat; il faut qu'il soit absolument sans couleur et d’une transparence parfaite. Pour l'obtenir ainsi, on le 176 Hu pe FSs RER prépare en faisant dissoudre dans de 'osprit- deviné de la térébenthine fine et nouvelle, qui ait elle-même les. qualités que nous venons d’ indiquer. On l’applique avec. un pinceau de poils d’écureuil ou de martre, et on laisse. l'objet exposé à l'air, mais à l’abri de la poussière, À l’on veut hâter sa dessiccation. | E P Des Liqueurs employees en injections. Le plus grand emploi des injections se fait pour la pré- paration des œufs d'oiseaux auxquels on veut assurer une longue conservation ; cependant, par une très-mau- vaise méthode, on s’en est aussi servi pour dessécher de très-petits animaux. Pour décomposer les chairs d’un fœtus qui se trouve- rait déjà formé dans un œuf, on emploiera une forte dis= solution de potasse ou de soude, ou bien de l’éther sul furique. Quand on veut dessécher un petit animal, un oiseau, par exemple, on arrache par l’anus les viscères contenus dans le bas-ventre, on bouche parfaitement avec de pe- tits tampons de coton les trous que peuvent avoir faits. les plombs du coup de fusil, puis on vide la tête en per- çant le crâne dans l'orbite d'un œil, et en tirant la cer-= velle avec un cure-oreille; on y introduit de l’éther, et on remplit ensuite le crâne, les orbites et le bec avec du coton. Cela fait, on se procure une petite seringue à in- jections, et, par l'anus, on injecte une bonne quantité d’éther. Le jour suivant, on recommence cette opération, mais par le bec, après avoir tamponné l’anus, et l’on con- tinue ainsi jusqu'à ce que le corps, entièrement desséché et endurci par le racornissement des muscles, n’ait plus! rien à craindre de la putréfaction. Cette préparation est assez insignifiante, parce qu'il n’est pas possible de mon ter l'oiseau. Si on parvenait à le mèêttre en attitude au. moven de fils- de-fer passés dans les pattes, les ailes, le cou et la tête, il n’en resterait pas moins maigre, fluet et de mauvaise grâce. Outre cela, les animaux ainsi préser“ vés coûtent beaucoup d'argent, s'ils sont un peu gros, et ils sont d’une conservation difficile. Des liqueurs dans lesquelles on conserve les objets qui ne. peuvent se dessécher. j° Les qualités que doit avoir une liqueur dans laquellé on plonge les objets d'histoire naturelle sont, indépen= | PRÉSERVATIFS EN LIQUEUR. à “run LT damment de celle de les préserver de la décomposition : A0 d’être sans couleur, afin de n’en pas communiquer à l’objet qu'elle baigne; 2° de ne pas attaquer par son mordant les propres couleurs de l’objet; 3° d’être parfai- tement transparente, afin de le laisser apercevoir à tra- vers le vase qui le renferme ; 40 de pouvoir résister à la gelée, afin de ne pas briser les bocaux dans lesquels on la mettra. 10 L’esprit-de-vin de 14 à 18 degrés de l’aréomètre de Baumé, paraît être la liqueur qui remplit le mieux toutes ces conditions ; les autres alcools, tels que ceux de pom- mes de terre, de grains, de sucre, etc., ont les mêmes qualités, mais un inconvénient grave, c’est que tous sont d'un prix assez élevé, et cette raison seule a pu déter- miner à chercher d’autres liqueurs composées, capables de les remplacer avec plus ou moins d'avantage. 20 Nicolas recommande la composition suivante : Dan to nune sn. ds 2 litres. ADD D die ein, 1 “Hate HolDmiNe, 4. 199 gram. _ 30 Le naturaliste anglais Georges Graves, dans un ou- vrage publié à Londres il y a quelques années, indique une liqueur qui à beaucoup d’analogie avec la précé- dente : 0 5 onporan BAU COMMARE S Le se LU ue ee 1 litre. DR Pan Pi, 1,7 4/8 d6 litre: Voici comment on prépare ce mélange : on pulvérise l’alun et on le met dans un vase capable de résister à la Chaleur ; on fait chauffer l’eau, et lorsqu'elle est en ébul- lition , on la verse sur l’alun, on laisse refroidir, et on passe ‘dans un filtre de papier gris, après quoi on mêle l'alcool. Le même auteur recommande encore une autre li- queur composée ainsi qu’il suit, mais dont le mélange se fait à froid : ICONE 252 0005 US  litre. PSE OR ARE RDA AA Re PR RE AE an A url eu dde OND BTAM, 49 L'abbé Manesse, après plusieurs tentatives plus ou moins heureuses, à publié le résultat de ses expériences; il indique comme la meilleure liqueur celle qui ést ainsi composée : $ 4178 PRÉSERV Aline e MR y CT T2 e. + + eo < . Nitre. e SE e + = + + + + + + + $ # ke “ Sel marin. S + + © + + + + + o He he. + Eau commune. > + + + + + + + e-e + "Alcool. His he ee PER ES L'eau dont on se servira doit être distillée, afin de ne contenir aucune matière étrangère. L’alun sera le plus transparent que l’on pourra trouver, et on purifiera le sel avant de l’'employer. Le mélange peut se faire à froid, mais il vaudra toujours mieux le faire bouillir, avec la précaution de n’y mettre d'esprit-de-vin que lorsque le tout sera refroidi. ‘à . Toutes ces liqueurs sont inférieures à l’esprit-de-vin, par la facilité plus ou moins grande qu’elles ont à geler. Gannal, que nous aurons occasion de citer souvent dans la suite de cet ouvrage, propose trois liqueurs qui, selon lui, doivent remplacer l’esprit-de-vin avec, des avantages incontestables. Nous allons d’abord indiquer ces liqueurs, qu’employait le capitaine d’Urville dans ses voyages scientifiques; ensuite nous en discuterons les avantages et les inconvénients. 10 Une solution de sulfate simple d’alumine à six de- grés. Sulfate simple date. A 1 kilog. Eau. 5, . ie , . . 5 RO 20 Dissolution de sulfate simple d’alumine dans de l’eau saturée d'acide arsénieux : — 500 grammes d’ar- senic pour 40 litres d’eau; — 6 litres de cette dissolu- tion pour 1 kilogramme de sulfate simple. 30 De l’acétate d’alumine à 5 degrés, saturé d'acide ar= sénieux. Pour se servir de ces liqueurs, il faut d’abord plonger la pièce que l’on veut conserver ‘dans le premier liquide, et l’y laisser dégorger quinze jours. On la prend ensuite, pour la plonger dans le second liquide, où on peut la laisser de trois à cinq mois. Enfin, on l'en retire encore pour la placer dans le troisième liquide, où on la laisse indéfiniment. L'auteur dit avoir ainsi conservé depuis trois ou qua- tre ans des pièces parmi lesquelles il cite : la cuisse et les viscères abdominaux d’un enfant venu à terme; une tête entière ; des insectes ; des annélides, etc., etc. Sa li- queur aurait entre autres avantages, sur l’esprit-de-vin, celui de conserver les couleurs d’une manière ne et (+ De AE IS D D RTE POP F TH NS IERIE dre à ra TERRE 1 O0 LATE 1 de ne pas racornir les parties molles, d’ow il résulterait qu'une pièce, après plus ou moins de temps, serait bonne à des études anatomiques comme une pièce fraiche. Mais ce qui importe le plus à l'histoire naturelle, c’est une conservation indéfinie et non pas limitée. Si nous nous en rapportons à l’auteur, il parait avoir lui-même quelque doute sur ce point. Voici ce qu'il dit en note, après avoir recommandé l'usage de ses liqueurs conser- vatrices : « Ces liquides qu’on peut employer pour la conservation limitée des poissons destinés aux dissec- tions, ne suffisent pas pour leur conservation indéfinie. » Supposons, ici, qu’en saturant beaucoup plus l’eau avec ces sels, on obtienne la conservation pendant un temps indéfini, les bocaux seront toujours exposés à éclater par l'effet de la gelée, et ceci est un inconvénient majeur que n’a pas l'alcool. Il faudra faire du feu dans un cabinet d'histoire naturelle, ce feu protégera les in- sectes destructeurs des collections, il occasionnera des variations de températures propres à favoriser les com- binaisons chimiques, et par conséquent la corruption. En outre, son entretien deviendra une dépense considé- rable, sans proportions avec son utilité dans les petites collections. de Néanmoins, je crois que l’on pourra tirer un bon parti de la découverte de Gannal, en combinant ses liqueurs avec un spiritueux. L'emploi de l'alcool pour la conservation des animaux devenant très-dispendieux lorsque ceux-ci sont nom- breux, je m'étais proposé, il y a déjà assez longtemps, de chercher un procédé plus économique et tout aussi ellicace. Après un assez grand nombre de tentatives in- fructueuses, j'en ai trouvé un qui, mis en pratique de- puis quelques années, me parait réussir complétement et que, par conséquent, je crois pouvoir recommander aux amateurs qui désirent éviter une trop grande dépense. Je commence par plonger les objets dans l’esprit-de- vin ordinaire dans lequel je les laisse séjourner environ trois mois ; au bout de ce temps, je les en retire pour les introduire dans une dissolution aqueuse d’alun et de sulfate de zinc à moitié saturée des deux sels à la tem- pérature ordinaire. Dans un bocal plein de cette liqueur, j'ai mis des ser- pents, des poissons, des batraciens et des crustacés ; j'ai déposé ce bocal dans une pièce exposée à toutes les va- riations de température, car elle est exposée au midi et PRÉSERVATIFS EN LIQUEUR. 179 | ne 44 Das être chauffée, ét depuis hate ans que dure l'expérience, je n’ai pas remarqué la moindre Rn dans aucun des animaux. Le même alcool pouvant servir successivement arun 4 : grand nombre d'animaux et la dissolution saline étant + d'un prix minime, on voit que ce procédé ape une gr 0e économie. | Du coaltar et de l’acide phénique. Aux préservatifs qui précèdent, les chimistes contem- porains en ont ajouté deux nouveaux : le coaltar et l’a- cide phénique, qui, l’un et l’autre, possèdent des pro- priétés désinfectantes et antiputrides excessivement dé- veloppées (1). Le coaltar est la substance vulgairement appelée gou- dron de houille, et qui forme, dans les usines à gaz, un des plus importants résidus de la fabrication. L’expé- rience ayant appris qu’il conserve admirablement les chairs dans toute leur fraîcheur, qu’il empêche la chute des poils et des plumes et facilite le desséchement des ma- tières animales, on a eu l’idée de l’introduire dans la - pratique de la taxidermie, où il a, dès les premiers essais, donné les résultats les plus satisfaisants. On l'emploie ra- rement pur, presque toujours associé à la saponine et a l'alcool, qui facilitent et complètent son action. Cette as- _sociation produit le composé désigné sous le nom de coal= tar saponiné où saponifié, qui, après avoir été plus où moins additionné d’eau, sert à faire des injections, des bains conservateurs, des lotions, etc. Pour le préparer, on prend parties égales de coaltar, desavon et d'alcool, et on chauffe au bain-marie jusqu’ à solution complète. ‘On obtient ainsi un véritable savon, qui est soluble dans l’eau froide aussi bien que dans l eau chaude. L'action du coaltar est due à plusieurs hydrocarbures, tels que la benzine, la naphtaline, l’aniline et l'acide . phénique, plus particulièrement à ce dernier ; mais elle est excessivement variable suivant la nature des houilles, toutes les houilles ne contenant pas les mêmes Propre À (1) Voyez, pour la préparation et les applications diverses de. ces deux substances, le Manuel du fabricant de couleurs d'Aniline, par M. Château, 2 vol. in-18, 7 fr.; le Manuel de l’Eclarrage au gaz, pa M. Magnier, 2 vol. in- 18, 7 Érs ; ét le Manuel, de la fabrication des Huiles minérales, par le même, 1 vol. in-18, 3 fr. 50, ce font u AS partie de l'Encyclopédie-Roret ji CID L PHÉNIQUE. ” tions de ces hYdrocérbures: Cette Ceci dant. presque impossible le titrage exact de la force du cale | a fait naître l’idée de remplacer ce produit, pour la con- servationetla préparation des objets detaxidermie et des pièces d'anatomie, par celui de ses principes qui agit avec le plus d'efficacité, et qui, en même temps, est d’un usage plus facile et plus agréable, c'est-à-dire par l'acide phé- ‘HIque.: ue - … L’acide phén ique (À) se trouve tout formé dans plu- sieurs substances, notamment dans l'urine de l’homme, de la vache et du cheval, dans le castoréum, dans la créosote du commerce (2), etc.; mais c’est de l'huile de . goudron de houille qu'on le retire le plus économique- . mentetenplus grande abondance. Il est beaucoup plusactif que le coaltar, et sa volatilité permet d'en obtenir des effets que ce dernier .ne saurait fournir. Enfin, et c’est là un très-grand avantage, il peut être obtenu à l état solide, c'est-à-dire cristallisé, ce qui lui assure une composition invariable. ; L'acide phénique pur est toujours à l'état solide. L'a- ï cide obtenu à l’état liquide renferme constamment d’au- tres principes du goudron, qui diminuent son énergie; C'est donc du premier qu'il faut se servir de préférence, Cet acide est un violent poison pour les végétaux et les animaux inférieurs. De plus, il arrête et prévient les fer- mentat: ons spontanées, et, par suite, l’infection. Enfin, + 1l n’est pas nécessaire qu ‘il soit en cristaux pour pro- … duire ces résultats. On l’emploie aussi, et avec le même succès, en dissolution dans l'eau eau phéniquée), dans Téther (éter phéniqué) ou dans l'alcool (alcoo! phénigué). Toutefois, l’eau phéniquée est celle de ces dissolutions dont l’ usage s’est jusqu’à présent le plus répandu. On la Doors à des degrés qui peuvent varier depuis 1/1000 “ + (4). Il a été appelé par divers auteurs acide carbolique, hydrate de s. hényle, phénol, oxyde de phène, salicone, spyrol, acide phanolique, acide pheneux, alcool phénique ou p; hénylique, oxyde phénique. Le: nom d'acide phénique, qui a prévalu, est dû à Laurent. . (2) « La substance que l’on vend dans le commerce sous le nom de créosole n'est souvent que de l’acide phénique plus où mions pur. Mais la véritable eréosote, extraite du goudron de bois par Reichen- bach,est un corps parfaitement distinct. C'est à cette dernière créosote ue le vinaigre.de bois, l'ean de goudron, la suie et la fumée de bois ai leurs propriétés antiseptiques. D’après MM. Fairlie et Scru- ham, cette créosote serait une combinaison d'acide phénique et d'hy- drate de crésyle. » (Lemaire.) Naturaliste préparateur. ee 16 | jusqu à 5 pour 100 d'a ide. L'eau qui renfern nier dosage est dite saturée. Pour l’obte mêler à froid 950 grammes d’eau commune. mes d’acide phénique en cristaux. se | Une chose qu'on ne doit pas oublier quand on Fra l’acide phénique, sous quelque forme que ce soit, c’est grande facilité avec laquelle il se volatilise, et par su de laquelle la préservation cesse aussitôt que l'agent pré- 4 servateur a disparu. De là l’obligation de placer les ob- jets dans des vases fermés hermétiquement. Quand la fermeture à été faite avec tout le soin convenable, la con- | servation n’a pour ainsi dire pas de limites. On obtient toute satisfaction sous ce rapport, en se servant de bo= . caux de verre dont le couvercle, également de verre, à été luté avec de la gutta- percha. On peut aussi, comme en a eu l’idée M. Gratiolet, faire usage de cloches ds verre reposant sur un socle de bois muni d’une rainure,. dans laquelle le bord de chacune d'elles entre comme font les cylindres de pendule, et qui est remplie de mer”. cure pour empêcher le renouvellement de l’air intérieur. et la sortie de l’acide. Quant aux pièces que leurs trop. grandes dimensions ne permettent pas d'emprisonner | dans des récipients à clôture hermétique, il sufiit, pouf : les préserver de toute altération, de les tenir dans des | chambres où se trouvent un ou plusieurs flacons. débou è chés contenant une provision d'acide phénique que log renouvelle toutes les fois qu’elle est épuisée : on peu. aussi les mettre de temps en temps en contact ns le préparations phéniquées. On fait rarement des in} d'acide phénique, parce que, pour la raison : qui d’être exposée, elles ne procureraient qu'une CONSErVa= tion temporaire. Cependant, on y a recours dans cer | taines circonstances dont nous parlerons plus loin, Mais, en général, il vaut mieux, surtout quand il s’agitk de ù l’embaumement d’un cadavre, se servir de coaltar par: © ou bien, comme le conseille le docteur Lemaire, d’un : mélange d’une partie de coaltar et de trois parties d’ huile à lourde de houille (1). (1) Voyez J. Lemaire, De l'acide phénique, Paris, 2e éd., 1865, # in-18 : c’est l'ouvrage le plus complet et le plns remarquable qu'on * ait publié en France sur la matière, et nons y avons nue presqne au tous nos renseignements. HA ne TAXIDERMIE. . «On appelle proptement laxidermie, l’art de bourrer les peaux des animaux, et, par extension, celui de les mon- ter, de les préserver, et de leur rendre l’apparence de la . Nous joignons à la taxidermie l’art de dessécher et … Conserver les plantes, ainsi que celui de préparer les mi- . mnéraux pour les rendre propres à figurer dans une col- > Jection. re LES OISEAUX. 1 _ = Nous commencerons cette partie de notre livre par la | préparation des oiseaux, parce que ces brillants habitants . de l’air, quoique plus faciles à empailler que les mammi- ères, demandent cependant des soins plus minutieux et e plus grandes précautions pour remplir le but qu'on h attend, celui de plaire par l'éclat de leurs couleurs et par la grâce de leur attitude. Nous avons dit, page 30 et suivantes, comment on de- ttraiter un oiseau lorsqu'on le prenait soi-même à la sse; aussi nous allons supposer actuellement que le réparateur est dans son cabinet, qu'il lui reste à tirer parti dés individus qu'il s’est procurés d’une manière où _ d’une autre, et nous allons tâcher de prévoir tous les cas _ embarrassants dans lesquels il peut se trouver. Was _ Si les plumes d’un oiseau sont ensanglantées, voici. comment on s’y prendra pour leur rendre leur fraîcheur . €t leur éclatant coloris : On prendra d’abord de l’eau dans laquelle on fera dissoudre un peu de savon, puis, avec une pelite éponge douce, on lavera les taches le mieux possible, sans cependant trop imbiber les plumes, au moins autour de la tache ; à ce premier lavage, on en fera succéder un second avec de l’eau pure, et, lorsque la dernière trace de sang sera disparue, on essuiera avec un linge très-sec et usé, puis on saupoudrera avec du .. piâtre pulvérisé. Ce plâtre attirera peu à peu l'humidité, 7. et, 6 en en jetant. à. | plusieurs repris sécher entièrement les. plumes. 1 P en jeter une seconde, puis une troisième, un _ et ainsi de suite, jusqu'à ce que l'oiseau ait repris t son éclat. Il est peut-être utile d’avertir que le plâtr di a Servi De di . PAUSE ou un. aut toY er les ue il se pourrait qu'il ju PATES À la seconde couche de plâtre que l’on donnera, ( 1 @ soulèvera un peu les plumes avec les brucelles, pour que le plâtre pénètre entre elles et les sépare. A n : que l’on saupoudrera, on les agitera un peu afin de les aider à reprendre leur première fraicheur ; 5 1e opéra à tion se continuera même après que l'on au cessé de saupoudrer de plâtre, jusqu’à ce qu elles Le at. nues aussi fraiches que les autres. A CL Si l'oiseau avait été pris à la glu, et qu te fût en) sur sa robe, pour l’enlever, on emploierait le moyen que nous avons donné à l'article de la Chasse aux oiseaux, page 30; mais, si c’est la graisse qui a transsudé par une blessure, l'opération devient plus délicate. Les auteurs. ont indiqué plusieurs moyens pour l'enlever : tous peu- : vent réussir jusqu’à un certain point, mais.le. meilleur nous a toujours paru celui-ci : avec un pinceau, on passe une légère couche de térébenthine, puis on lave celle- Ci avec une dissolution de potasse, ensuite avec de l'esprit- de-vin ; enfin, avec de l’eau pure. I suffit quelquefois de laver avec de l’essence de savon et ensuite avec. de l'alcool. Si la tache était extrémement teñace, on la trai- terait comme nous l'avons dit pour enlevgr le beurre. He à l’on emploie pour la glu. 2. Il arrive parfois, surtout dans les animaux mis en peau À depuis quelque temps, que les taches de graisse se sont : tellement imprégnées dans les plumes, que celles-ci ré sistent à tous les moyens connus pour leur rendre de la fraicheur, et qu’elles restent constamment jaunâtres, | Dans ce cas, lorsque l’on monte l'oiseau; on arrache tou- ! tes ses plumes détériorées, et on les remplace par d’au— ires prises sur un individu de même âge, de ême sexe et de même espèce. On les récolte comme nous: l'ensei- gnons dans un autre chapitre, lorsque l'animal est, monté | 4 et parfaitement sec. Fu à ainsi neltoyé, il reste à le préparer, et, pour | F. : ir LES. OISEAUX. Rss 48 . ela, on fait fus opérations dont nous allons faire aussi ‘deux articles, par la raison qu'elles peuvent se faire à _ des intervalles différents. La première consisté à mettre en Li la seconde à monter. Mettre en peau. ‘4 : Foi fait Subir cette opération à un animal pour le mon- _ ter de suite, ou pour ne le monter qu’à une époque éloi- _gnée. Dans les deux cas, on agit de la même manière L'pour l’écorcher. Mais avant d'aller plus loin, il est bon de savoir si on doit monter l'oiseau tout de suite, ou si l’on doit le conserver plus ou moins longtemps en peau, avant le montage. Dans le premier cas, on pourra prendre des mesures A le corps même extrait de la peau; dans le second, il est bon de prendre exactement les mesures de F animal, avant de l’écorcher, afin de pouvoir lui rendre ses dimensions avec. exactitude, quand on le montera. ‘On mesurera donc : do Ja longueur du corps depuis la ‘naissance du cou jusqu'au croupion; 2° depuis le haut des ailes jusqu'au haut des cuisses ; 73e Ja longueur des cuisses; 4° la distance du bout des ailes au bout de la : ‘queue. ‘On conçoit qu’il est inutile de mesurer la lon- _gueur du cou, parce que, pendant la vie, l'animal rap- proche plus ou moins la tête de ses épaules, par la cour- Pure des vertèbres du cou. On écrit toutes ces dimen- sions sur un morceau de papier, avec d’autres notes dont _ nous parlerons plus loin. ui La première chose dont on s’occupera avant d’écorcher ie in oiseau, ce sera de vider son estomac s’il est trop plein ; _Car, dans ce cas, les aliments pourraient refluer vers la ‘gorge pendant l'opération, s'échapper par le bec et gâter Son plumage. Pour éviter cet inconvénient, on le saisira par Îles pattes, et on le tiendra renversé, la tête en bas, penda: tqu'avec l’autre main on lui pressera l’æsophage, ‘ | fera glisser doucement les aliments vers le bec, ar où ils sortiront aisément si on y met un peu d'a PHRASE. Cela fait, on lui saupoudrera du plâtre dans le bec ét dans les narines, pour sécher les parties par où les matières se sont écoulées, et l'on tamponnera avec du coton pour empêcher qu’ il ne s’en échappe de nouvelles. En enfonçant le coton dans ces parties, il faudra bien prendre garde à les déformer, car les naturalistes ont établi des divisions caractéristiques sur les formes des ae bad et da coin de la DOHSRE Pour maintenir le bec Res Le . passer À un at sous É ue fixer sur la supérieure en le nouant. au-dess rines.. é | EAST BUT 7 SA Si le bec de l'oiseau. était. ES AE et tee pointu, que l’on craignit de ne pas pouvoir aisémentile retirer de la peau du cou quand elle sera retournée sur la tête, comme nous le dirons plus loin, on! pourrait, comme font quelques préparateurs, passer un: fil dans les narines avec une aiguille ou un carrelet, et on ferait un nœud avec deux bouts pour empêcher qu'il s'échap- \ pât. Mais il est encore mieux, ainsi que nous lPavons dit. dans la deuxième partie, d’ introduire ce fil au point de jonction des deux branches de la mandibulé. inférieure, en le faisant sortir par l'intérieur du bec. Au moyen de 14 ce fil, on pourrait facilement retirer le bee, et le placer de manière à ce qu’il ne se butât pas par sa pOjne con— ‘e tre la peau, ce qui la déchirerait. 4 Il s’agit maintenant de dépouiller l'animal, et, pour cela, de ui faire une incision. La place de cette incision a varié selon les temps et les préparateurs ; on à recom= mandé d’abord de la faire sous l’aile en longeant le côté, sans doute pour que la couture füt plus facilement re-. ni couverte ; mais cette méthode a de grands inconvénients: les plumes de l’aile se dérangent et sont très-dificilesà replacer, l'oiseau est extrêmement difficile à bourrer, le dos est rarement bien placé, parce que la. couture le tire toujours un peu de son côté ; enfin, MU dl reste gauche, parce qu'il est impossible de ret À SU “1 ment l'aile en position, faute de pouvoir l* liacher é à l'au- : ï tre, comme nous le. dirons plus bas. g. Nes D' autres naturalistes recommandent d’ ouvrir l'oiseau * depuis le sternum jusqu'à l'anus; mais, si l’on n’a pas: la main exercée, il est à peu près sûr que: le tranchant du scalpel pénétrera plus profond que la peau ; les mus- cles de l'abdomen et les intestins seront attaqués, les excréments se répandront au dehors, et le PRRRe sera gâté. Quelques préparateurs anciens onéra te Icurs ob seaux sur le dos, et cette méthode offrait moins d'mcon- vénients, surtout dans les espèces qui ont cette partie. du corps bien garnie de plumes ; mais comme une couture parait toujours plus ou moins, quelle que soit: l'adresse de celui qui la fait, il en résultait que leurs pièces étaient défectueuses positivement dans. l'endroit le ve ‘ nr (LES OISEAUX. L bles Cepadant, ñ est quelques circonstances où l’on _ est encore obligé d'’inciser sur le dos : c’est particulière- ment lorsque l’animal doit être monté dans une attitude de corps presque verticale, et présenter au spectateur un estomac garni d'un duv et. épais, lisse et argenté. Les plongeons, les manchots, les grèbes et les har les, sont souvent dans ce cas. Aujourd'hui, les deux premières méthodes sont entiè- rement rejetées, et l’on emploie très-rarement la troi- sième. Voici comment on agit : - On place l'oiseau sur le dos, la tête tournée vers la main gauche du préparateur, et la queue vers la main droite; avec l’index et le pouce de la main gauche, on écarte les plumes de chaque côté, de manière à décou- vrir la peau sur une ligne partant de l’œsophage et lon- geant la crête de l’os de l'estomac (ou sternum) jusque vers la pointe (Pappendice xiphoïde) qui finit vers Îles premiers muscles de l'abdomen; alors, avec un scalpel que l'on tient de la main droite, on commence une inci- sion vers la fourchette de cet os, et on la prolonge, en suivant la ligne découverte, jusque vers le ventre, de a en c (fig. 74). La légère pression des deux doigts de la main gauche fait écarter les lèvres de l'incision; on saisitun des bords de là peau avec des brucelles où des pinces à dissec- tion, et, avec l’autre main et le manche aplati du scal- pel, on détache la peau de dessus les muscles à mesure - qu'on la soulève avec les pinces. Lorsqu'on l'a détachée . Jeplus loir ossible dessous l'aile, on saupoudre avec du plâtre pour empêcher qu'elle ne se rattache aux chaïirs, . ét aussi pour absorber le sang et la graisse qui pour- raient s’épancher, ét, pendant toute l’opération, on ne ménage pas le plâtre à la moindre appar ence de besoin ; puis on retourne l'oiseau la tête à droite et la queueà gauche, et l’on opère de même sur son autre côté. ‘'e Dans les canards et autres oiseaux aquatiques dont la graisse est huileuse, on peut avantageusement em ployer la méthode des préparateurs allemands. Dès que les bords: de la peau sont soulevés, on les borde, à 14 milli- mètres de largeur en dessus et en des sSOUS, avec une bande de toile que l’on place à cheval sur ces bords, et que l’on faufile de manière à ce que la graisse et le sang ne puissent pas s'attacher aux plumes, celles-ci se trou- vant rejetées en dehors par la bande. Souvent le dessous du corps de ces oiseaux est revêtu œun plumage soyeux _ très-claire. Le procédé d'ouverture par la Lai Fr D À ments serré, a le plus souven convénient de laisser des traces qu'il est. neo te ï faire disparaitre; il est donc préférable d'ouvrir les | _ oiseaux de cette classe, sur le dos, partie qui. se trouve … entièrement cachée par les ailes. | Ni Pour ces oiseaux, si on les avait ouverts sur l'abdomen ainsi que pour les pies et autres qui ont à la gorge un plastron d’uneautre couleur que le ventre, il Sera bien ae passer, avec une aiguille, un morceau de fil dans la peau à l'endroit même où commence la suture, et on en. laissera pendre les deux bouts (fig. 74, b). Quand ja montera l'oiseau, si la peau s’est distendue ou déchirée, en prenant les deux bouts du fil et les tirant un peu sur le milieu du ventre à la place qu’occupait le sternum, la suture reprendra sa véritable position, la couture, sera | régulière, et le plastron bien placé; on ne le verra pas | plus haut d’un côté que de l’autre, comme cela n'arrive que trop souvent quand on ne prend pas cette PEER tion. j Lorsque l’on sera parvenu à découvrir le co mmence- ment de l’aile, on la coupera avec des ciseaux pour la. détacher du corps, toujours en ménageant bien la peau : pour ne pas la trouer, ce qui n'est que trop. facile, dans les petites espèces surtout. L’ humérus, ou os de l’avant- bras, étant coupé, on sépare les chairs et les tendons qui tiennent encore au corps; on découvre la peau, et l'on en fait autant à l’autre aile. On détache la peau au- tour de la base du cou, et on coupe celui- -CÈ le plus près possible du corps. ; Alors on renverse là peau du tronc pour la faire des- cendre vers la queue; on découvre le dos, les cuisses, et, lorsqu'une partie de l'abdomen est découverte, ainsi que l'articulation du fémur ou du tibia, on coupe cette articulation, en agissant comme on a fait pour les ailes. | Ceci demande une explication, parce que peu de per-. sonnes donnent aux parties qui forment la totalité de la : patte d’un oiseau, les noms qu elles doivent porter. Les doigts servent à saisir une branche; le tarse est cette partie allongée, mais écailleuse, que lon prend vulgai- rement pour la jambe; au-dessus est le talon, puis l’ar- ticulation du tibia qui se prolonge en avant, tandis que. le tarse se prolonge en arrière ; au-dessus du tibia estle fémur, qui vient s’articuler avec lui: c’est cette articula= tion que l’on coupe. tachés, ne tient plus qu’au dos et aux parties inférieures du COrPS ; on la renverse et on la fait descendre douce- : ment, mais Sans la tirer beaucoup; on la sépare des À muscles avec les ongles. Parvenu an croupion (coccyx), on écorche jusque près de son extrémité, mais pas assez cependant pour découvrir l'insertion des pennes de là queue; on coupe en en laissant une partie dans la peau, ét surtout sans attaquer avec les ciseaux les racines. des pennes de la queue; le corps se trove entièrement _ dégagé. Toute cette opération doit se faire avec beaucoup 5 précaution, pour ne pas déchirer la peau, surtout dans les oiseaux qui ont beaucoup de graisse, et par conséquent la peau très-délicate. Il faut s'occuper alors d'enlever de la peau les Dur qu’on y à laissées et de la nettoyer ; on commence par les pattes, que l’on refoule en dedans pour découvrir en- tièrement le tibia jusqu'au talon, avec les ciseaux et la pointe du scalpel, on râcle l'os, et on enlève scrupuleu- sement jusqu’à la plus petite partie des muscles et des tendons. Cela fait, on applique sur l'os et sur la peau, une bonne couche de préservatif. Avec du coton, si l'oi- ‘seau est petit, ou de là filasse, s’il est gros, on garnit le tibia, et on l' entoure de ces matières, de manière à rem- ‘placer les chairs enlevées, et à rendre à la jambe sa forme naturelle ; puis on tire la patte en dehors, et on . fait rentrer l'os dans sa position ordinaire. J'ai souvent | remarqué que les commençants dans l’art d’empailler, font la jambe plus grosse que dans la nature, et c’est une _ Chose à laquelle ils devront faire attention. _ On passe au coccyx, que l’on râcle avec le tranchant ; ‘du scalpel jusqu’à ce qu'on en ait enlevé toute la graisse ef les muscles. Il est surtout essentiel d'extraire complé- tement les glandes du croupion, parce que les insectes destructeurs les attaquent de préférence, probablement à cause de l'humeur graisseuse qu’elles contiennent. Lorsque les petits os qui Torment le coccyx sont mis à nu, on applique avec le pinceau une bonne couche de pré servatif, on y introduit un peu de filasse hachée, et l’on retire la queue, que l’on avait refoulée en dedans pour mettre le croupion à découvert. La peau étant ainsi entièrement débarrassée du corps, on passe aux ailes, qui sont beaucoup plus difficiles à nettoyer. Pour. nous fäire comprendre mieux de nos lec- teurs, nous allons leur apprendre les noms de quelques- “Le peau, lorsque les s ailes, ic cou et les ae but dé à ds corps et forme is est l himétliss viennen n _ deux os presque appliqués l’un contre l'autre dans toute leur longueur, ce sont le radius et le cubitus ; les autres . parties qui prolongent l’aile et la finissent, sont : le mé- tacarpe et le carpe. | Revenons à la manière de nettoyer les ailes. Si l'oiseau _est d’une petite espèce, c'est-à-dire s’il ne dépasse pas la grosseur d’une alouette, on enlève exactement toutes les chairs, muscles et tendons de l’ humérus, on découvre une par tie seulement du radius et du cubitus, on les net- toie de leurs muscles; on applique par tout une bonne * couche de préservatif, et, en tirant l’aile en dehors, on remet les os dans leur position. On remarquera quenous ne recommandons pas ici de remplacer les chairs par du. ! coton, comme nous l'avons dit pour les pattes ; la raison. en est que les ailes n ‘ayant plus de fosses pectorales pour se placer, parce qu’on ne peut guère les ménager en bourrant {a peau, moins elles auront de grosseur, plusil sera facile de leur donner une position naturelle et cn cieuse. Si l'oiseau était d’une grosseur au-dessus de celle que nous venons de mentionner, il faudrait découvrir les os des ailes le plus loin possible, mais au-dessus seulement, pour ne pas en détacher les pennes qui v sont implan— tées ; le radius et le cubitus seraient parfaitement net. toyés dans toute leur longueur, et même une partie du * métacarpe; on leur donnerait une bonne couche de pré: servatif, et on les remettrait à leur place, comme nous avons dit. Dans ma précédente édition, J'ai dit que, lors— que l'oiseau égalait et surpassait la grosseur d’une pie ou d’un geai, il était bon de détacher les pennes du Fran et de mettre cet os à découvert jusqu’au métacarpe. Un très-habile préparateur m'a démontré jusqu’à l'évidence que cette opér ation, toujours très-difficile, était au moins inutile. On s’en dispensera donc. On doit préserver les ailes avec soin, ainsi que la tête, car la peau, une fois re- mise à sa place, l’est pour toujours, et ne peut plus se re- tourner lorsque l’on veut monter l'oiseau, soit qu ’on Jui : fasse subir tout de suite cette opération, soit qu’on 1e conserve plus ou moins longtemps en peau. Dans les oiseaux de la grosseur d’un canard, d’une à oie ou au-dessus, le métacarpe se prépare à l'extérieur : re on soulève les plumes avec le scalpel, on fait une incision à la peau, et on en extrait les aps et tendons qui se résentent : on iroduit à la place du Dre ti, puis on rapproche les bords de la peau que l’on coud quelque- fois si on le juge nécessaire; mais on se borne le plus souvent à reboucher l’ouverture avec du coton haché. On recouvre cette partie avec des plumes. | __ Il s’agit ensuite de dépouiller la tête : avec la main _ gauche on saisit l’extrémité du cou, et avec la main droite on renverse et retourne la peau en la faisant glis- ser par de légères secousses, et la détachant avec les ongles jusque vers Îles os du crâne, que l'on découvre avec beaucoup de précaution. Parvenu à la conque de “l'oreille, on se donne bien de garde de la couper, mais on détache, en la soulevant par-dessous, l'espèce de pe- tit sac formé par sa membrane, et on arrache son extré- _ mité de la cavité des os où elle est implantée ; pour cela on se sert de la pointe des brucelles. On continue de renverser la peau jusqu’à ce qu'on soit parvenu aux yeux; alors on coupe la membrane qui unit la paupière aux bords des cavités des os formant les orbites; mais il faut bien faire attention de ne pas couper + les paupières, ce qui défigurerait l'oiseau, ou de crever le globe de l'œil, parce qu'il s’en épancherait. aussitôt une assez. grande quantité de liqueur qui coulerait sur les plumes de la tête et du cou, ce qui les gâterait abso- _ lument. . Lorsque la peau est renversée jusque sur la base du | bec, on arrache les yeux de leur orbite, que l’on nettoie parfaitement; on enlève les muscles et les membranes qui recouvrent le crâne; on ôte exactement toutes les À parties charnues des mandibules, et enfin on met partout es os à nu. Avec le scalpel, on coupe la partie inférieure … de la tête, comme on le voit en a, fig. 75, afin d'avoir plus de facilité pour en extraire la cervelle avec un cure- ï oreille ou un instrument fait sur ce modèle. Mais, si l’oi- seau est gros, on se contente d'agrandir le trou occipi- tal, suffisamment pour nettoyer aisément l’intérieur du crâne. Quelquefois même, quand l'oiseau est de la grosseur d'un perroquet et au-dessus, on coupe la partie posté— rieure du crâne avec une petite scie à main. Arrivé là, le dépouillement de l'oiseau est complet, il . ne s’agit plus que de le préserver, de remplir les cavités formées par les os, et de retourner la peau. Avec le pin- ceau, on enduit de préservatif le dedans du crâne, les orbites des yeux, les mandibules, et, enfin, toutes les tre sur Le paupières, parce qu ft F passerait par louver- a ture des yeux et tacherait les plumes. On remplit le crâne avec de la filasse hachée, les orbites avec du co- ton ; et c’est alors qu'on s apprête à retourner la Dé Toutes les opérations que nous venons de détailler pour la préparation de la tête doivent se faire avec beau- … coup de promptitude, car la peau du crâne est très- ‘ mince, elle sèche promptement, et une fois desséchée, il. est fort difiicile de la retourner sans la déchirer. Jusqu'à. ce qu’on ait acquis assez d'habitude pour opérer avec vitesse, on ferait bien de tenir la peau du crâne humide, en l’ humectant de temps en temps avec une des liqueurs que nous avons recommandées pour le bain, ou même avec de l’eau; on aura aussi le soin de tenir tout pee le | préservatif, la filasse et le coton hachés. ce Nous avons dit que, pendant ces opérations, il ne. faut pas ménager le plâtre. Nous remarquerons que pour les | espèces qui ont la peau huileuse, comme les oiseaux d'eau, par exemple, quelques préparateurs ajoutent une petite quantité d’amidon au plâtre, et en obtiennent d’heureux résultats. Pour retourner la peau, on prend la tête avec la main gauche, et, avec la main droite, on renverse la peau; on la fait remonter sur le crâne peu à peu jusqu’à Ce qu’on ait dégagé le bout du bec. Si celui-ci ne paraissait pas : vouloir sortir aisément, soit parce que sa pointe entre | rait dans la peau, ou pour toute autre cause, on saisi rait le fil passé à la mandibule inférieure, et non pas aux : narines, comme nous l'avons dit, et par son moyen on dirigerait le bec beaucoup plus facilement ; aussitôt qu'il : peut être saisi avec les doigts de la main droite, on le tire en avant, tandis qu'avec la main gauche on tire légè- rement la peau en sens opposé. Avec un peu d'habitude, on vient facilement à bout d'achever de retourner la peau. Ici nous devors faire une observation, c'est que rabais À on ne doit assez tirer la peau du cou pour la distendre en longueur, soit en écorchant, soit en retournant ou en bourrant. Il vaut beaucoup mieux la faisser un peu ra-. massée sur le crâne, et la faire descendre ensuite avec e. pointe d’une aiguille. Si une fois elle s’est allongée, de : quelque manière qu'on fasse, le cou de l'oiseau restera mince et “ue és les pars seront CEE mal placées Lan PA En : LACS 4e EE At 4 CSV EN TE LEE. 1 OL RIT RE CA A « ot impossibles à ia Ceci ne paraît pas du haute importance, et cependant c’est un écueil où échouent la plupart des commençants. Aussitôt que la peau a repris sa position naturelle, il ; faut réparer le; dérangement que son renversement a opéré dans les plumes de la tête et du cou, car si l’on at- tendait que la peau fût desséchée, il ne serait plus possi- _ ble de remettre les plumes à leur place. En conséquence, on saisit l’oiseau par le bec, on le secoue doucement, et . _ l'on souffle fortement dessus de haut en bas; ensuite, avec les brucelles, on prend, on tourne et on arrange, L.: les unes après les ‘autres, toutes les plumes récalcitran- tes qui n’ont pas repris leur place. Avec les mêmes pin- ces, on ouvre les paupières, on les arrondit convenable- ment, et, pour les maintenir en position, on écarte et on fait gonfler le coton que l’on a précédemment placé dans les orbites, et on en fait glisser dans les joues. On intro- duit du préservatif dans le bec, et, si on le juge néces- saire, on y place un peu de coton pour remplacer les organes que l’on a enlevés, tels que la langue, le la- ANR: etc. Parvenus là, le plus grand nombre des préparateurs se bornent à terminer l'opération en bourrant, attachant les ailes, etc., comme no le disons plus bas : mais _d autres, élèves de M. Simon, emploient la méthode de Jeur maître, et la voici telle que cet habile préparateur . la modifiée depuis la dernière édition de cet ouvrage. Nous la prendrons du moment où l’on doit dépouiller … l'animal, et nous laisserons parler M. Simon lui-même : m4 On place l’oiseau sur le dos, la tête tournée vers la. main gauche du préparateur, et la queue vers la droite : … avec le pouce et l'index de la main gauche, ou, mieux . encore, avec la pointe du scalpel, on écarte les plumes de chaque côté, de manière à découvrir la peau sur une ligne partant de la moilié du sternum jusqu’à l’anus in- clusivement, et on arrache tout le duvet, s’il y en a. Alors, avec 1e scalpel, que l’on tient de la main droite, ‘on fait une incision dans toute la longueur, on saisit un des bords de la peau avec des brucelles ou des pinces à : disséquer, et, avec la pointe du scalpei, on la détache de dessus les. muscles. Lorsqu'on l'a soulevée le plus loin possible, toujours vers le croupion, on saupoudre avec au plâtre pour empêcher qu'elle ne se rattache aux chairs, et aussi pour absorber le sang et les excréments qui pourraient tacher les plumes en se répandant au Naturaliste préparateur. 47 5 Rte surtout si, par le peu bitude de _ thode, on venait, en pénétrant plus pr dément: _ peau, à couper les muscles de ao nebs Ensuite; 0 OR . retourne l'oiseau, la tête à droite, et la queue à gauche, À et l’on opère de la même manière sur son autre Côté. | « Lorsqu’ on à découvert le croupion, on renverse l'oi-. seau, c'est-à-dire qu'on pose la poitrine sur la table et le croupion en l'air, tourné vers le prépar ateur, on coupe les dernières vertèbres de la colonne dorsale, en passant par-dessous la pointe d'une paire de ciseaux ‘courbes. On fait descendre la peau jusqu'aux genoux, quise. présen-. tent tout seuls ; on les coupe et l'on continue l'opération j jusqu'aux ailes” qu’on désarticule afin de les avoir entiè=. res. On détache ensuite la peau eo de la bise dm cou, et on coupe celui-ci par la moitié. Le reste de l’ opération du dép er se fait comme il a été dit précédemment. M. Simon ajoute : « On voit : que les avantages de cette méthode sont palpables. Par exemile, si l'oiseau était en état de putréfaction, lou=. verture que l’on faisait depuis le commencement du ster-. num jusqu à son extrémité, pouvait se réunir à la partie gaiée de l'abdomen, et on mettait quelquefois, grâce à une ouverture si démesurément grande, l’oiseau hors d'état d’être monté. Si, d’une autre part, l'oiseau était en bon état, et que l'ouverture fût faite comme tous les préparateurs la font, il en résultait souvent un déchire- ment de la peau, soit à droite, soit à gauche de la poi- trine. Lorsque l’on sortait le corps par l’ouverture, om risquait aussi de faire des trous à la peau avec la pointe des ciseaux en cherchant à couper, par-dessous, les aiïles . et le cou pour les détacher du corps. Mais le plus grand. inconvénient encore, était qu’en dépouillant l'oiseau par ce procédé, malgré toutes les précautions que l’on pou= vait prendre, il était impossible de ne pas salir plus ou. moins les plames de la poitrine, partie la plus appa- rente d’un oiseau empaillé, puisque c’est toujours par— devant qu'il est vu et posé dans toutes les collections. » Revenons-en maintenant à la manière dont les élèves de M. Simon disposent la peau quand l'oiseau est dé- pouillé. Ils choisissent un fil-de-fer d’un numéro au-des- sous de celui qui servira plus tard à monter l'oiseau, et ils l’aiguisent en pointe d'un côté. Ils passent ce fil-de- fer dans le crâne, le font longer dans le cou, puis dans le. 1 corps, et le font ressortir par le croupion au-dessous: de la queue. Ils choisissent ce AFTER RT peu “Mince, le crâne soit assez petit pour que le nouveau fil-de-fer qu'on y passera quand on montera l'animal ne puisse | jouer, et que, par ce moyen, l'oiseau monté ait la même solidité que si le crâne n "eût pas été percé à l'avance. fs À l'extrémité du lil-de-fer qui fait saillie hors de la tête, et qui à au moins 54 millimètres de longueur ét plus dans les grands oiseaux, ils font un crochet qui sert à saisir la peau et à la tourner et retourner dans tous les sens, sans crainte de tacher on de déranger les plumes, et à pendre la peau à un clou, à une ficelle, ou à toute autre chose, selon le besoin. ‘Cette méthode offre un avantage réel, celui de pouvoir |emballer et déballer les peaux,-de les faire voyager, etc., . quemment, que le cou se casse et se déchire. Le fil-de-fer, l'abri de tous les accidents ordinaires. Ils ne s’en tiennent pas là. Après que la peau est bois | rée, pour empêcher les pattes de se déjeter à droite ou à _ gauche, et la peau des cuisses de se déchirer, ils les rap- prochent par les talons; ils passent un fil derriere les jointures des tarses, et les attachent de manière à ce que les pattes proprement dites se trouvent assez écartées _ pour que la queue puisse, pour ainsi dire, se loger entre elles, tandis que les talons se touchent. On doit s'occuper à bourrer, et l'on commence cette re mme nl nous 'avois: dit, afin que lé trou qu ’il fait dans sans crainte qu'elles se déforment, ou, ce qui arrive fré- . “qui se rouille un peu au crâne et à la queue, suffit POUR maintenir la peau et lui donner une solidité qui la met à + ï opération par le cou. Pour le faire commoäément, on os place l'oiseau sur le dos, dans la même position qu'il avait lorsqu'on a fait la première incision ; pour le main- tenir, ‘on place sur $és parties inférieures, c’est-à-dire . vers les jambes et la queue, une plaque de plomb ronde, _ en forme de plateau de chandelier, et plus plate encore : cela facilite beaucoup pour la préparation du cou; puis on écarte les plumes, et, avec un pinceau, on passe du préservatif dans toute la peau du cou. Avec une pince à pansement, on prend un morceau de filasse (ou autre matière que l'on aura déterminée sur les considérations établies précédemment, mais très-rarement du coton, . parce qu'ayant plus de liant et étant plus entremêlé, il _ ne laisse passer le fil-de-fer qu'avec beaucoup de diffi- culté), et on l’enfonce jusque contre le crâne en mainte- . nant l'ouverture bâillante. On lâche le morceau de fi- lasse, mais on ne dans lé milieu la pince fermée, one puis, en or on écarte Ja bourre de côté lusqu'à ce qu’elle garnisse bien partout où elle doit. faire, c'est-à-dire sur le pourtour du crâne, ce que l’on … ‘reconnaît aisément en tâtant avec les. doigts. On en in- À troduit un second morceau que l’on étend et, écarte de même ; ; puis un troisième, un quatrième, et ainsi de suite, - . jusqu’ à ce que le cou tout entier se trouve suffisamment ‘ : bourré. Nous n’avons pas besoin de dire qu'à mesure que le diamètre de l'ouverture augmente en se rappro= Chant du corps, la grosseur des bourres doit aussi aug menter ; mais, ce qu'il y a d’essentiel à observer, c’est que le cou soit bourré uniformément et légèrement : sur- tout, nous le répétons, il faut prendre garde de trop Lal- longer, pour les raisons que nous avons données précé- demment. La remarque que nous avons faite pour les Jambes, s'applique également au cou, qu’il est important de ne pas trop bourrer. Quand l'oiseau est de très-petite taille, on peut avec avantage, préparer le cou avec 4n9 seule bourre allongée de filasse non hachée. On passe ensuite à une opération indispensable, parce que d’elle seule viendra la facilité de placer les ailes de l'oiseau dans une bonne attitude lorsqu'on le montera. Avec les doigts, si l'oiseau est gros, ou avec des pinces s’il est d’une taille moyenne ou petite, on saisit les deux os des ailes que nous avons nommés les humérus, on les tire vers le milieu du dos; puis, avec une aiguille ou un carrelet, on passe un fil solide entre les radius et les cubitus des ailes (en a de la figure 76); on rapproche les deux bouts de fil et on les noue de manière à tenir. les deux ailes à 2 ou 5 millimètres l’une de l’autre dans les très-petits oiseaux, à 5 ou 7 millimètres dans ceux de la grosseur de l’alouette et un peu plus; enfin, à une distance progressivement plus grande, lorsque l’on opère sur des espèces de plus en plus grosses. Expliquons bien, car ceci est extrêmement essentiel : on doit compter les distances que nous venons d’énoncer depuis la tête des deux os articulés avec l'humérus, ou plutôt depuis cette articulation jusqu’à la même articulation de Paile QBr osée. À Cela fait, on donne une nouvelle couche de préservatif à tous les os des ailes que le pinceau peut atteindre, puis on place, entre les humérus de chaque aile, une bonne bourre de filasse pour les empêcher de se rapprocher. ou Ale. que la position qu’on leur a donnée en attaghant | es bras. | fi "18e … seconde en le faisant sortir de la peau par le refoulement rvatif, sans oublier le coccyx, auquel on en donne une de là queue, que l’on remet ensuite en place en la ti- ranten dehors par les pennes. Dans cette hs on … met la plus grande attention à ce que les plumes ne se trouvent en contact sur aucun point avec le pà éservatif, car il leur ferait des taches toujours tres-difliciles à en- lever. Il ne s'agit plus que de bourrer le corps, ce que l’on féra avec la-plus grande attention de ne pas distendre la péau, surtout en longueur, afin de ne pas donner à l’ani- mal plus de grosseur qu il ne doit en avoir. On. prend, avec les pinces à pansement, une bonne bourre de filasse, . et on la place dans la partie de la peau qui doit former le devant de la poitrine. Lorsqu'elle touche parfaitement à la filasse du cou, on la lâche, puis on enfonce les pin- ces fermées dans le milieu de son épaisseur, et, en les : ouvrant et tournant dans tous les sens, on la divise le plus qu'il est possible en cherchant à lui faire garnir contre la peau plutôt qu’au centre du corps. La première bourre bien placée, on en introduit une seconde que l'on _ arrange de même, puis une troisième, une quatrième, et ainsi de suite jusqu’à ce que l'oiseau SOI suffisamment . bourré. Une chose que l’on ne doit jamais perdre de vue, c'est qu'aucun repli de la peau ne doit rester vide, ‘que l'oiseau doit avoir repris sa grosseur naturelle, qu il doit être légèrement bourré, c’est-à-dire que la filasse ne doit pas être assez serrée pour présenter plus de résis- . tance qu'une éponge aux doigts qui presseraient le Corps. ue de Panimal. _* Dans cet état, l'oiseau est en peau, et on peut le con- ‘server et le faire voyager avant de le monter. Pour cela, on rapproche l'un de l’autre les deux bords de la peau formant l'ouverture du corps, et on les maintient rap- prochés au moyen d’une épingle; du moins tel est l'usage + Dr OISEAUX. NA ME OR À Den sur toute la peau une bonne den de pré- PA le plus généralement reçu, et même quelques prépara- teurs ne mettent rien pour les maintenir. Pour nous, nous pensons qu'il vaut toujours mieux faire quelques points de couture à la peau ; les bords se rapprochent mieux, et l'oiseau en est par la suite plus facile à monter. On lisse les plumes qui peuvent sêtre dérangées, on » place les ailes dans leur position naturelle, puis on saisit _Joiseau par les pattes, et on le fait glisser dans un cornet de papier, la A la première, s’il n’est pas trop gros; Hs - dans Amen de feuilles de papier! qu Ta est. nécessair tout se borne là. On conserve ces peaux dans un lieuà Pabri de l'humidité, de la poussière et des ‘insectes. Le naturaliste intelligent placera dans le cornet renfer- mant chaque individu, une petite note dans laquelle à? aura écrit le nom de l'espèce, le sexe de l'oiseau, son âge, c'est-à-dire s’il est adulte ou non, jeune ou vieux, Ja couleur de ses yeux, de ses caronculés s'il en a; ce qu'il peut offrir de particulier dans sa pose, et enfin les obser- À vations que nous avons déjà recommandées. UE 0. Monter un oiseau. On appelle monter une peau ou un animal, lui Seudre l'attitude, la grâce et l’air animé qu’il avait avant sa mort. On monte un oiseau en chair où en peau, c’est-à- dire que, dans le premier cas, on fait l'opération aussi- tôt qu'on vient de l'écorcher, comme nous l'avons dit. dans l’article précédent ; dans le second cas, avant de le monter, il faut, en ramollissant la peau, la mettre en état de recevoir toutes les formes que le préparateur voudra lui donner. La première chose à faire est de la débourrer. Pour cela, on écarte un peu les bords de l'ouverture; avec des brucelles on retire toute la filasse ou autre matière con- tenue dans le corps, et, avec les pinces de pansement, celle -qui est dans le cou et la tête. Cependant, si on avait mis soi-même l'animal en peau, et que l'on. fût sûr que le crâne et même le cou eussent été parfaitement en- duits de préservatif, on pourrait, à la rigueur, se dis- penser de le débourrer; mais on ne doit” ‘avoir cette négligence volontaire que lorsqu'on est tr RL per le temps. On mouille de la filasse que l’on introduit dans le corps à la place de celle qu’on à enlevée, avec l'extrême pré- : caution de ne pas mouiller les plumes: M. Simon rem- place la filasse par de petites éponges humides , et: y. trouve de l'avantage. Lorsque toute la peau en est bien . garnie, on passe aux paites que l’on enveloppe de plu sieurs tours de filasse humide. Il est à remarquer que, äans les grandes espèces, il faut plusieurs Jours pour ramollir les pattes, et qu’en conséquence on doit les” ‘garnir quelque temps avant la peau. On place l'oiseau dans un Et ou une terrine, on le couvre. de flasse à en pour émpêcher le contact desséchant de l'air, puis onle porte dans une cave ou tout autre lieu humide. où on le laisse jusqu’à ce que la peau ramollie ait repris toute sa souplesse. Vingt-quatre heures suffisent pour les petits individus; les plus grands sont en état d'être montés en trois où quatre Jours au plus. Un procédé que lon emploie aujourd'hui, et qui me parait préférable, … surtout pour les petites "espèces, consiste à placer l'oi- ” seau entier dans du sable humide. Voici comment on _ agit: après avoir débourré l'animal, avoir rempli sa * peau de filasse imbibée d’eau, et avoir enveloppé ses … jambes de linges également mouillés, on enveloppe la _ peau entière dans un linge sec, fin et d’un tissu très- _ serré. On a du sable de rivière fin, surtout extrêmement propre, et humide sans être trop mouillé : on met le sa- ble dans une boîte plus ou moins grande, selon le be- soin, mais n'ayant jamais moins de 4 décimètres de lon- gueur et de largeur, sur 2 décimètres de profondeur, .quelque petits que soient les oiseaux à ramollir, car il faut que la masse de sable soit assez considérable pour conserver son humidité pendant plusieurs jours. On place les peaux au milieu de ce sable, avec l'extrême précaution que toutes les plumes soient dans leur posi- “ion naturelle, car si elles. prenaient une mauvaise atti- tude, plus tard il serait fort dificile de leur en faire reprendre une bonne. On ferme la boîte et on laisse le tout ainsi jusqu'à ce que la peau soit parfaitement ra- mollie, c’est-à-dire deux à trois jours. On les retirera “ensuite, et on les débarrassera des linges dont on les she enveloppées pour AADEGRr leur contact avec le sable. ‘Au Muséum d’ Histoire naturelle de Berlin, on ramollit “es peaux par des procédés analogues aux premiers que nous avons enseignés, mais plus perfectionnés. Après les avoir débourrées, on introduit de l’eau tiède à l’intérieur au moyen d'un petit tampon d’étoupes ou d'un pinceau, et l’on ‘eh humecte toutes les parties de la peau que l’on peut atteindre. On.a un grand vase de verre ou de terre dont le fond contient de l’eau : au-dessus de la surface de cette eau est fixée une petite grille en fil-de-fer ou un (D AUSSI LES OISEAUX. | di 199 tamis de erin, sur lequel on étend les peaux. On bou-. che le vase, et on les laisse exposées à la vapeur de l’eau : froide pendant seize, vingt ou vingt-quatre heures ; quand on a une très- grande quantité de peaux, ‘au lieu de Fast on emploie à à cet usage un tonneau dedans : on pourrait donc la remplacer. par del la filasse | mouillée, comme je l'ai vu faire à M. Dupont. L'eau deut quelquefois gâter les peau qu On rapporte alors la peau de la cave, on la tâte et: Vie site partout pour voir si elle à acquis: la souplesse con= venable; on enlève toute la filasse humide du corps, du . cou et des pattes, et l’on passe dans tout l’intérieur dela | peau une bonne couche de préservatif; on ôte exacle= ment les matières qui ont servi à faire la jambe factice, on passe sur les os une couche de préservatif, puis on bourre la peau absolument comme nous l’avons dit. S'il s’agit de monter un oiseau les ailes étendues, ni faut lui fre subir préalablement une opération prati- quée par M. Simon, et négligée par les autres natura- listes sans que nous puissions en deviner la cause. Nous avons dit plus haut que lorsqu'on met un oiseau en. peau, on lui attache les ailes rapprochées dans le dosau moyen d’ un fil passé entre l’'huméruset le radiusde chaque aile. Pour empailler un oiseau dans l'attitude du repos, cette méthode est excellente, indispensable même, par la raison que les ailes se trouvent enfoncées dans le corps comme elles le sont pendant sa vie dans les cavités pec— torales. Mais, quand il s’agit de ies étendre, c'est autre chose ; il est clair que l'animal, dans ce CAS, F05\ sort dé ses cavités pectorales et étend Thumérus où bras. Sice bras est lié dans le corps, le préparateur ne peut étendre que le radius, le carpe et le, métacarpe, d'où ib résulte que l'oiseau ‘étend les ailes, positivement comme un homme, auquel on aurait attaché les coudes contre les. flancs, étendrait les bras: ct cependant voilà Le ae la plus grande partie des préparateurs. SPEARS | Voici comment on agit pour nc pas les imiter : : on. prend un morceau de fil-de-fer que l’on courbe en demi cercle, on fait entrer une . ses pointes dans les os de l'avant-bras | (fig. 71en a, a), et, pour plus de solidité, on les fait un peu ressortir à l articulation de l’humérus et du cubitus où on les courbe un peu en crochet, c, c. On prend de la filasse longue et l’on garnit parfaitement | les os de l’avant-bras et le fil-de-fer dans toute leur longueur, en tournant la filasse autour, et en en met-. tant une bonne quantité que l’on serre fortement. Nous n'avons pas besoin de dire qu’il faut détacher les cubi- tus s'ils ont été attachés en meltant en peau. Par cette méthode, on étend les ailes autant qu’il est nécessaire 7 “%,, en ouvrant plus ou moins le demi-cercle de. dl-de-fer, A | LES: OISEAUX, 0 OP dont les deux côtés remplacent la portion de l’'humérus qui a été enlevée. Quand l'oiseau est placé sur le dos, la _ traverse dela tête doit passer sur le fil-de-fer des ailes . et s'y appuyer, c'est-à-dire que cette traverse ne passera _ pas entre la peau du dos et ce fil-de-fer, mais entre celui- ci et la peau du ventre. ele | .… Les hérons, flamants, tantales, jabirus, grues, cigognes, et enfin toutes les espèces qui, comme celles-ci, ont un Cou très-long et très-grêle, doivent être bourrés avec quelques modifications, par la raison qu'il serait impos- Sible de le faire comme nous l'avons enseigné. L'oiseau . étant ramolli et prêt à être monté , on prépare.le fil-de- . fer qu'on doit lui passer dans le cou : on le choisit de la grosseur voulue, et on le coupe d’une longueur conve- nable. On choisit de la filasse longue, on en couvre le fil-de-fer en la tortillant autour, et l’on a soin de donner à cette espèce de mannequin une grosseur et une lon- gueur exactement calculées sur celles du cou. On assu- jettit solidement la filasse autour du fil-de-fer en la liant . avec du fil; on passe dessus une bonne couche de pré- . servatif, et on introduit le tout dans le cou, qui doit, par ce moyen, se trouver bourré d’un seul coup. - Il faut préparer les fils-de-fer qui doivent servir de charpente à l'oiseau. On les choisit, quant à la grosseur, selon l'indication que nous avons donnée, et nous ferons remarquer ici que nos grosseurs pourraient, Sans un _ grand inconvénient, être diminuées d’un ou même deux muméros, mais non augmentées, dans le plus grand ._ mombre des cas, sans courir la chance de déchirer la peau écailleuse des tarses. On en coupe un d’une longueur … convenable pour faire la traverse à d (fig. 76), c’est-à- … dire un quart plus long que l'oiseau, en le mesurant du . bout du bec jusqu'au croupion ; on le redressé le mieux possible, et on l’aiguise en pointe à ses deux extrémi- : ‘tés: On coupe deux autres fils-de-fer de même grosseur pour servir aux Jambes, l’un et l’autre de même Ilon- gueur, ee, et on les aiguise d’un côté seulement. La longueur de ces fils-de-fer doit être calculée de manière à, dépasser celle des jambes, à chaque bout, afin que, du côté du corps, on puisse trouver une longueur suffisante pour tordre, et que, du côté des doigts, on en trouve aussi suffisamment pour fixer l’animal sur son ju- ghoirs tue | Li | : _ Cela fait, on saisit la patte de l'oiseau, on y fait en dessous un trou avec une broche de fer ou une alène cd à _æ À ja 1 k] À . droles ‘de. là grosseur à peu près ET … doit passer. On introduit dans ce trou un des fils-de-{ des jambes, et on l'y enfonce en le faisant glisser derr : Je tarse jusqu’au talon. Parvenu là, on redresse l’articu: lation, et l'on continue à enfoncer le fil-de-fer en lui fai-. sant longer le tibia, que l’on préserve de nouveau en lenveloppant de filasse, pour rendre à la jambe sa gros— seur naturelle. On passe à l’autre patte que l'on traite de Ÿ la même manière. KE Si l’on n'a pas placé le fil- de-fer de la traverse Rte de préparer les jambes, on s’en occupe alors; on ploie Le fil-de-fer vers les deux tiers de sa longueur, de manière à former un anneau c (fig. 76), par un tour de spirale. On ù Æ le saisit par le bout le plus court, et on l’enfoncedansle cou en le faisant tourner dans les doigts. La pointe pé- nètre dans le crâne, et lorsqu'elle est parvenue jusqu'à l'os, on appuie sur la tête avec la main gauche en conti- nuant de tourner le fil-de-fer jusqu’à ce que la pointe aït percé le crâne, en b, et soit sortie en dehors un peu au- dessus du front {au milieu du coronal). Cette traverse doit être proportionnée de manière à ce que le boutsu- périeur dépasse la tête de quelques millimètres, que l’anneau se trouve placé vers le haut du sternum, êt que le bout inférieur, après avoir percé le croupion, vienne sortir en dehors au milieu des pennes de la queue, en d, et qu'il les égale en longueur. Avant de passer le bout fnférieur à travers le croupion, on prend les extrémités libres des fils-de-fer des jambes, on les passe dans l'anneau c de la traverse, et, avec des pinces, on saisit ces deux bouts et l'anneau, on les tord ensemble en spirale serrée, de manière à les fixer soli- dement. Ensuite on prend l'extrémité inférieure de la tra verse, que l’on recourbe plus ou moins vers la poitrine pour ramener sa pointe dans le croupion, la lui faire tra verser et la faire sortir, comme nous l'avons dit, en 14 redressant. Si l’on voulait monter l'oiseat Ja quete écartée, ‘fl faudrait, pour que l’extrémité du fil-de-fer. pût lui ser- vir de support, la plier en un large anneau, ou mieux la rendre fourchue, en y ajoutant un autre fil-de-fer que l’on tortillerait autour de la traverse près du croupion, et qui formerait, avec le bout de la traverse, deux bran- ches que l’on écarterait plus ou moins suivant Le 7 soin. ie pour donner à la traverse Ia. position bre le doit con- ir ire, Je fil- Asie des Rs afin de lé Dar du ie corps. Par ce moyen, on donne à son ouvrage toute la ” solidité désirable, Comme, dans toutes les espèces, le croupion doit être parfaitement bourré, c'est-à-dire moi-. tié plus que tout le reste du corps, la traverse étant _ fixée et bien appuyée, on trouve encore à loger beau- coup de bourre dans tout l abdomen. On écarte les deux. ) jambes du milieu du corps en les remployant sur les : _ côtés, on achève de bourrer, et l’on fait la couture. Cette dernière opération est fort délicate, car il faut la | pratiquer de manière à ne laisser aucune trace. Aussi allons-nous entrer, à ce sujet, dans tous les détaiis nécessaires. On aura une aiguille enfilée avec du fil d’une force proportionnée à l'épaisseur et à la dureté de la peau - de l'animal. Soit que l'on commence la couture en haut ou en bas de l’incision, on saisira le bord d’un des côtés de la peau, on en écartera les plumes, et l’on implantera l'aiguille en dessous de la peau pour la faire sortir en dessus. On tirera.le fil dont le bout sera fixé à cause du nœud qu’on y aura fait d'avance. On saisira l’autre bord de l’incision, on la piquera de dessous en dessus, et. en tirant le fil, 6n réunira le mieux possible, et sans rien _ déchirer, les deux bords de la peau. Les plumes qui se. _{rouveraient prises sous le fil seront retirées avec la | pointe de aiguille où une petite pince, redressées et re- mises à mesure dans une bonne position. On reviendra au premier bord, puis à l’autre, et ainsi de suite, tou- : jours en piquant de dessous en dessus, en sorte que la _ couture soit disposée dela même manière que le lacet d'un corset. Arrivé à l’autre. bout de l’incision, on fera ün bon nœud au ül pour empêcher la couture de se dé- nœud. ed _ faire, et on le coupera avec des ciseaux au-dessus de. ce . ‘H arrive toujours que, pendant cette opération, l'oi- os seau se déforme plus ou moins par l'effet de la pression que lon fait éprouver aux matières dont il est bourré. n remédie à cet inconvénient en lui enfonçant dans la peau, et à différentes places, un carrelet fin ou une grosse. aiguille, dont on se sert pour remuer et relever toutes les parties affaissées. Cela fait, on place. l'oiseau. sur le ventre et on donne une bonne position à ses ailes, en plaçant les humérus et les avant-bras comme s'ils ‘étaient dans leurs cayités pectoralés. On retourne l'ani- FAR et on s'occupe des jambes, auxquelles on donne ù . ris mous qu Aétiée soul trop: co U À longues ; il est très-essentiel de les rapprocher Pons l’autre, pour leur donner absolument la même longueur, | __ ce qui se reconnaît le plus ordinairement lorsque les cs talons sont en face de la naissance de la queue. On donne ensuite la courbure aux talons, en ployant les : fils-de-fer, et en observant que leur saillie doit toujours regarder le dessous de la queue; ils doivent aussi être . beaucoup plus rapprochés l’un de l autre ee l'extrémité # inférieure des pattes. C’est alors qu'il faut donner l'attitude, et qu’il fab sa. voir si l’oiseau perche ou ne perche pas, c'est-à-dire s'il doit être fixé sur une branche ou sur une planche repré sentant la terre. L'étude de l’histoire naturelle peut seule faire acqué- rir des connaissances précises sur cet objet important; cependant nous allons donner au lecteur quelques no! tions générales qui lui éviteront les erreurs tr ce He sières. Les oiseaux de proie perchent en général, si l'on en. excepte les vautours, qui peuvent pércher où ne pas percher, à volonté. Dans un tableau, on peut placer, sur un morceau de rocher, les aigles, les vautours, et # plu 7 part des oiseaux de proie nocturnes, | Parmi les passereaux, ceux qui anpartienen à l’an- cienne classe des pies et corbeaux de Linné, perchent. tous. Quelques-uns, tels que les pies, corneilles, peuvent ne pas percher. Les grimpereaux peuvent se placer dans une position verticale contre un support perpendicu= laire, auquel ils sont comme accrochés par les pattes, . tand is qu'ils se soutiennent en s'appuyant sur la queue. Les pics, sittelles, etc., peuvent se placer de même: . Li Les passereaux des autres sections perchent tous, à l'exception de quelques alouettes et des pigeons do. tiques. Les étourneaux, merles, etc., peuvent n'être pas: | perchés dans de certaines circonstances. Les oies et les canards, et généralement tous les oié seaux qui ont les pieds palmés, c'est-à-dire les doigts réu-- nis par une membrane, ne perchent pas, à l'exception du e | cormoran. E Les oiseaux de rivage ou échassiers, et généralement M tous les oiseaux qui ont les tarses longs et la jan ve couverte, ne perchent pas. f Les pubs ou oiseaux veA ont de l'analogie avec la | es faisans, tétras, paons et pintades. _ Dans tous les cas, soit que l'oiseau perche ou qu'ilne . perche pas, il faudra lui choisir un support proportionné î : ê sa taille. Ce support sera un petit cylindre posé en travers sur "> un pied ou une planchette servant de socle. On place l’a- … nimal sur son support pour prendre exactement la dis- … tance qui doit exister entre ses deux pattes, et, avec une … vrille, on fait deux trous aux places déterminées : on y introduit les fils-de-fer qui dépassent sous les pattes, Gn en tire l'extrémité par-dessous jusqu’à ce que la patte _ pose d’une manière naturelle sur le support, et que les doigts saisissent bien le cylindre, si c'en est un; puis, pour fixer l'oiseau, on roule le fil-de-fer autour du ju- _choir. Si l'oiseau ne doit pas être juché, on creuse deux petites rainures sous la planchette, on y couche les ex- trémités excédantes des fils-de-fer, puis, au moyen d’un crochet que l’on fait sur les bouts, et que l’on implante . dans la Pieache avec le marteau , on les fixe solide- ment. Une chose extrêmement essentielle et à laquelle trop | peu de préparateurs donnent une attention suffisante, _ c'est de placer l’oiseau parfaitement d’aplomb, afin qu'il . n'ait pas l'air, comme cela arrive souvent, d’être prêt à + tomber sur le bec ou sur le derrière : le goût seul devrait … suflire pour faire éviter ce défaut. Dans le repos, le corps est toujours en équilibre sur les deux pieds ; dans la marche, il Pest toujours sur un. Il faut donc qu'une patte au moins soit placée sous le corps, de manière qu’une . ligne verticale, le coupant en deux parties égales, tombe . juste à la naissance des doigts. _Gette règle est de rigueur, quelle que soit d’ailleurs “ l'attitude plus ou moins inclinée que le corps puisse avoir. de croyais, après avoir dit cela dans mes premières éditions, n'avoir pas besoin de recommander que roi- seau tint l'équilibre de manière à ne pas tomber sur le Côté; la vue de quelques collections m'a prouvé que je. me rompais, et, pour beaucoup d'oiseaux, les prépara- teurs ne s étaient pas donné la peine de placer les pieds de telle manière que l'animal parût ne pas risquer de tomber sur le flanc, à droite ou à gauche. — Voici donc … la ràgle que l’on doit suivre à ce sujet : _ Quand un oiseau est placé dans l'attitude du repos, | . Naturaliste préparateur. | 18 $ esp C 3 no. se te a par sn a nt ni ii en arrière l'a ee ns Dans ce l'une et de l’autre. Il est entendu que, pour cela, l'oiseau doit encore avoir le bec dirigé en avant et regarder de vant lui. S'il a la tête tournée à droite ou à gauche, la vue du dos, de la poitrine et d’une partie du ventre, sufiira pour faire trouver la ligne médiane. Mais si l'oiseau marche, il en est autrement. Les espè= son Corps est d'aplomb et porte également sur les ‘deux jambes, qui doivent, en conséquence, ne pas s'éloigner - - plus l’une que l’autre de la ligne médiane du corps. Pour s'assurer qu'on les a bien placées, on se met devant Poi- seau, et on suppose une ligne verticale qui, tombant du. milieu du front de l’animal, coupe sa tête, Son cou etsa. poitrine en deux portions parfaitement égales, et: va pas-. ser juste entre ses deux pattes et à une distance égale de ces qui ont les jambes longues, comme tous les échas= siers et quelques gallinacés, croisent les jambes, plus ou moins en marchant, c'est-à-dire qu'en rapportant devant, la jambe qui est derrière, elle décrit un demi-cer- cle autour de l’autre jambe, et la patte vient se poser directement devant l’antre,sur le milieu de la ligne mé- diane du corps, d’où il résulte que celui-ci se trouve tou- jours en équilibre sur les deux pattes à la fois. L'oiseau, pour faire plus aisément ce mouvement, a le soin de fer= mer à demi les doigts en levant la patte : ainsi donc, on les lui ploiera si on le met dans cette attitude. Cette règle n’est pas générale, car des ordres entiers, par exemple celui des oiseaux nageurs ou à pieds palmés, y échap- pent absolument. Les canards posent constamment les pieds à droite ou à gauche de la ligne médiane, puis, pour conserver l'équilibre, par un mouvement combiné, | ils reportent le corps sur le pied qu'ils posent en avant. C’est à cela qu'ils doivent ce balancement lourd et conti nuel qui rend leur marche si désagréable. Il en résulte que le naturaliste préparateur qui tiendrait à rendre mi-. nutieusement la nature, en posant un oiseau marchant et avec une patte levée portée en avant ou en arrière, de- vrait toujours lui placer le corps d’aplomb sur la patte qui le porte, quand il s’agit d’un échassier, et dévier un, peu de cet aplomb quand il s’agit d’un palmipéde: fe Dans tous les cas, lorsqu’ un oiseau est au repos, et. . posé sur une seule patte, la ligne médiane doit tomb juste sur sa jambe, au talon, et suivre le long du tar et de la patte jusqu'à l'ongle du deigé du milieu. Pot LES. OISEAUX. M il fant quê th cuisse et la jambe soient GS on. peu en dedans, vers le milieu du corps. ‘: _ Lorsque l’oiseau est placé bien d’aplomb, on donne l'attitude à la tête : pour cela on saisit le bout du fil-de- fer qui dépasse le front, et, pendant qu’on le tire d’une _ main, on refoule la tête "de l’autre, ou bien, si le cou est trop court, on agit en sens contraire. Jamais. la tête ne. doit être dirigée en avant si l’on veut quel animal ait un air animé et de la grâce. On doit toujours la tourner un peu à droite ou à gauche, et même quelquefois on peut . lui lever légèrement le bec. Du reste, c’est le goût du préparateur qui détermine plus positivement l'attitude qu'il doit donner à chaque individu. S'il veut faire un tableau, il consultera, pour l'expression que les oiseaux sont susceptibles de recevoir des passions, ce que nous en disons à l’article : des groupes, dans la quatrième par- tie de cet ouvrage. Le fil-de-fer qui dépassé le front ne sera coupé que lorsque les yeux seront placés et tout le travail fini, parce que jusque là il est d’une assez grande utilité. Par exemple, Pour ne pas déranger l'attitude de la tête pen- * dant qu’ôn place les yeux et qu'on arrange les paupières, _ lorsque l'oiseau est desséché, on recourbe ce fil-de-fer en devant, et on l’appuie contre le côté du bec qui, par ce moyen, se trouve ME en position sans HN être re Si l'individu At un peu gros, on est obligé de soutenir es ailes avec un morceau de fil-de-fer, auquel on fait _ traverser le corps de l'animal, ainsi que les deux ailes auxquelles il sert de principal support: puis on prend un . Second fil-de-fer très-fin, on lui fait un crochet que l’on _ fixe aux grandes pennes de l’aile; on l'arrondit en le courbant de manière à lui faire embrasser le corps de _Panimal, et on va fixer l’autre bout aux grandes pennes de l’autre aile par le moyen d’un crochet semblable. La queue s'arrange sur le support fourni par l’extré- mité inférieure de la traverse du corps, et, pour la main- tenir, on la serre entre les deux branches d' un fil- de-fer plié en deux (fig. 80, à). Mais la position des ailes et de la queue peut varier dans de certaines attitudes, alors on les maintient de différentes manières. Lorsqu’ un oiseau quitte l'attitude du repos, il ouvre plus ou moins les ailes pour s’appré- _ ter à prendre son vol; on les maintient alors au moyen dun fil-de-fer qui traverse le corps, et dont les extrémi- serv de support dans toute leur longueur. Dans le repos a solu, l’animal a les ailes recouvertes plus où moins par les plumes de la poitrine et du mantean ; dans ce cas, 6n peut les soutenir par un fil-de-fer mince, qui, lui passant | à travers le corps, viendra se nouer par ses deux bouts. sur son dos, et elles se trouveront convenablement appli- quées contre le corps. Il en sera de même de la queue, : qui peut être plane, voûtée, élevée, abaïissée, écartée; c’est à l'intelligence du préparateur à trouver des moyens : pour la fixer dans ces attitudes. ee On regarde si les paupières ne sont pas relâchées et fermées ; dans ce cas, on les ouvre et on les arrondit, comme nous l’avons dit, avec les brucelles, et l’on bourre l’œil avec du coton pour les maintenir pendant leur des-. siccation, et empêcher qu'elles se retirent et se défor- ment. R Po Avec un gros pinceau de poil d’écureuil ou de martre, on lisse et unit le plumage sur toutes les parties. Quand une plume fait résistance, on la retourne avec les pinces, et on la met en place. S’il arrivait qu’elle fût récalci- : trante, on l’arracherait et on la collerait comme nous le dirons à l’article : Réparation des Oiseaux. On tourne et. retourne l'oiseau de tous les côtés pour voir $’il n'a pas. de défauts ; on comprime avec les doigts les parties qui sont trop saillantes. Âu moyen d’une longue aiguille ou d’un carrelet, on pique et soulève la péau dans les en- droits trop enfoncés, ayant soin de relever en même temps la filasse qui est dessous, etc., etc. C’est alors que quelques préparateurs placent les yeux; mais nous croyons, avec ceux qui sont les plus habiles, qu’il vaut mieux attendre que l’animal soit sec, parce que, si un re- trait de la peau du crâne déplace un peu la paupière, on réparera ce petit accident en plaçant les yeux. On linge l'oiseau (fig. 81}, c’est-à-dire qu’on l'enveloppe de bande- lettes de toile fine, ou de mousseline, pour le laisser se dessécher, sans que les plumes soient éxposées à se dé- . ranger, et même pour leur faire prendre un bon pli. Pour. cela, on choisit trois bandelettes d’une longueur et d’une . largeur calculées sur le volume de l'individu; avec la. première on enveloppe la partie inférieure du cou, et on vient croiser les deux extrémités sur le dos, où on les. maintient en y implantant une Ou plusieurs épingles, se lon la largeur de la bande; la seconde se place vers le milieu du corps, et enveloppe la poitrine, ainsi qu'une” ne Mat AND A ST MIEL, ANTON TE EN ne LP 0e us OISEAUX. Ur sm bonne. partie des ailes; la troisième enveloppe labdé : en, et se fixe au-dessus du croupion. Il faut que ces bandes soient suffisamment serrées pour maintenir le plumage sans l’affaisser. Le lendemain on les enlève; on _Jisse et on retouche le plumage selon le besoin qu’il en à, et, si on le Juge nécessaire, on replace les bandelettes. Ce nombre des bandelettes n’est pas tellement invariable qu'on ne puisse l’angmenter ou le diminuer, comme on le voit dans la figure 81, où on en a placé quatre. On laisse ainsi sécher l'individu plus ou moins long- temps, selon sa grosseur, et, lorsque la dessiccation est Re on Ôte les bandelettes, et on place les yeux fac- tices. Céux- -ci doivent être en émail, et de la même cou- leur qu'étaient les yeux de l'animal : des points noirs _sufisent pour les petits oiseaux de la taille du moineau etau-dessous; pour ceux de taille moyenne, on choisit les yeux colorés et pleins; maïs les grandes espèces, telles que Jesautruches et les grands-ducs, exigent des yeux soufflés, : et ces derniers sont fort chers. Ils ‘agit d’abord de ramollir _les paupières, ce qui est facile en enlevant avec des pin- « ces une partie du coton des orbites, et le remplaçant par une bourre de filassé humide. Au bout d'une heure à peu près, on retire cette filasse, et, avec des brucelles, on élargit ouverture des paupières; avec un pinceau on y : introduit de la gomme dissoute dans une très-petite . quantité d'eau. ou, ce qui vaut beaucoup mieux, de la. . gomme arabique el du sucre candi fondus ensemble ; on . place œil et on l’arrange avec la pointe d'une aiguille _ pour tourner la prunelle de manière à ne pas la faire … Toucher, si l'oiseau est dans une attitude de repos. Expli- Donne: il est d'observation que, dans la colère, ces animaux rapprochent leurs prunelles l’une de l’autre, à - c'est-à-dire du côté du bec; dans le repos, elles sont at +) 44 * milieu du cercle de l'œil ; et, dans l’amour, elles s’éloi- _ gnent l’une de l’autre, c "est- à-dir e qu’elles se rapprochent de l'angle externe de l’œil. Avec la même aiguille, ou de -très-petites brucelles, on arrange les paupières. Ensuite on enlève les fils-de-fer qui soutiennent les ailes et la queue; avec des pinces à mors tranchant, on coupe, Tas la peau, l'extrémité de la traverse qui passe sur la tête ; on coupe celle de la queue un peu moins près; on unit ét on lisse le plumage de nouveau. Il arrive quelquefois que le fil-de-fer coupé à ras le crâne, sur la tête, s'échappe de l’os sur lequel il est im- planté, et où la rouille seule pourrait le retenir. Alors la : PU as PE SU RO AE NOR A NE ANR CO UMIEN Ie: 08 À FA ACTE A RANGS ta HR Le 4 tête a D toute sa solidité et ient 1 moindre choc. Voici comment on pare à cet inconvénient. . Avant de couper le fil-de-fer, on le courbe net et à angle aigu, ras le crâne, en le couchant dessus. Alors, avec la « pince, on le coupe de manière à laisser la moitié de son épaisseur former un petit crochet pointu qui se trouve : retenu en dehors par l’os du crâne. On peut encore aug. menter la solidité de la tête en enfonçant dans le crâne un. fil-de-fer, pour les grandes espèces, ou une longue épin-.. ple pour les petites, et lui faisant parcourir le milieu du. cou pour aller s'implanter dans le corps. Ainsi préparé, l'animal peut être mis dans la collection. Néanmoins, avant de l’y placer, il sera prudent de. prendre encore quelques précautions. Par exemple, on passe une couche de préservatif sous les membranes for- mant la palmure des doigts, dans la classe des oiseaux. nageurs. On se sert, en outre, d’un mélange d'essence de térébenthine et de vernis, qu’ on applique sur les pattes et autour du bec, avec un pinceau, pour les préserver: des dermestes. On peut également employer, avec utilité, = pour ce dernier usage, de l’essence pure de {érébenthine, ë mais il faut mettre le plus grand soin à ne pas la laisser couler sur les plumes. Quelques préparateurs recomman: dent de vernir les pattes et le bec, mais cette méthodes. LQ qui en change l’aspect, est tout-à-fait vicieuse. Aussi. … doit-on, dans la composition qu’on emploiera, mettre as- sez peu de vernis pour que ces PAT ties ne deviennent pas luisantes. Telle est la meilleure manière de monter les oiseaux, y celle qui a été reconnue, par l'expérience, offrir le plus. d'avantages et le moins d'inconvénients. El néanmoins, M. Théodore Thon, en traduisant en allemand là pre- … mière édition de cet ouvrage, a cru devoir rejeter cétte. méthode pour ressusciter celle du mannequin, abandon- + née par tous les meilleurs préparateurs français et an- glais depuis plus de trente ans. J’ai vu, dans la collection très- soignée d’un amateur, des | 6 oiseaux dont les yeux avaient tout le brillant et toute l’ex- pression de la vie. Pour obtenir ce résultat, il employait | un moyen bien simple : lorsque l'œil était placé dans la paupière et que celle-ci était bien sèche, il passait: sur... t l'émail, sur tout le tour de l’œil, et avéc un pinceau très-. fin, une étroite ligne d’un vernis épais et très-transpa- rent. En séchant, ce vernis, qui collait le bord intérieur … de la paupière à l'émail, simulait très-bien cos humidité. 4 Ÿ: \ D eh Oeaux, | ou lacrymale qu'offrent les yeux de tous les animaux, et qui leur donne une partie de ce brillant qui caractérise la vieil dans le plus grand nombre de circonstances pour prépa- De quelques difficultés accidentelles. Nous venons de détailler la manière dont on doit agir rér et conserver un oiseau; mais il se présente parfois ._ des occasions où l'on est obligé de faire quelques chan- . gements à cette méthode pour se prêter aux divers acci- dents de la nature. Nous allons diriger le préparateur pour lui faire aisément surmonter toutes les difficultés . qu'il pourrait rencontrer. 4. Il arrive souvent que la tête d'un oiseau est munie. d’une aigrette, d’une crête qui demandent à être ména- gées, ou qu'elle est trop grosse pour passer dans la peau. du cou, comme dans les canards et quelques corbeaux q 9 les calaos, etc. Dans ces différentes occasions, il ne faut . pas essayer de retourner la peau sur la tête. On fait sur . le crâne une incision qui commence près de la huppe ou de la crête, s'il y en a, et qui se prolonge jusque sur les _ premières vertèbres du cou, ou plus loin, s’il est néces- saire. On dépouille et prépare la tête, comme à l’ordi- _naire, par cette ouverture, et lorsqu'elle est préservée et "bourrée, on la fait rentrer dans la peau, et on fait une - couture comme nous l’avons dit pour le corps. On agit ensuite de la même manière que pour les autres oiseaux. 2. Si un oiseau avait sur la tête une crête charnue, ou … quelques autres caroncules, on aurait deux méthodes à employer. Dans la première, on ferait dessécher ces par- ties'en les maintenant étendues le mieux possible avec . des épingles et des fils-de-fer ; puis on leur rendrait leurs couleurs en les peignant à l'huile, ou mieux à la couleur au vernis, quelquefois même avec de la cire, et en passant ensuite un vernis par-dessus. Cette première méthode, peut-être la meilleure lorsque l’on monte des oiseaux pour l'étude, est la moins agréable, parce que les mem- branes se retirent, se déforment par la dessiccation, et Ôtent à l'animal cet air de vie qui en fait le charme. La seconde méthode consiste à enlever entièrement les _appendices, caroncules, etc., et à les remplacer par-d’au- tres artificielles que l’on modèle en mastic, en cherchant à imiter servilement la nature. Voici comment on com- pose le mastic dont on peut se servir le plus avantageu- . sement : on prendra deux tiers de blanc d’Espagne très- cuivre, et l'on: vérsera un peu d ile de noix ae pr selon. la méthode des peintres. Si on‘n’en avait: pas de prépa rée ainsi, On pourrait la remplacer par de l'huile de noix. ordinaire, mais très-vieille. On triture le tout jusqu’à ce. que la composition ait acquis de la consistance et un.cer-. tain degré de finesse. On la laisse ainsi fermenter pen= dant vingt-quatre heures au moins, après quoi on re: commence à la triturer en y remettant de l'huile; lors- qu elle a sous la maïn la mollesseet laductilité convenables, c'est-à-dire lorsqu'elle ne s'attache plus aux doigts, on 1a retire et on possède un très-bon mastic, d’un assez beau « blanc. Si on le désire d’une autre couleur, il faut, en le triturant, y mêler du noir de fumée pour l'avoir. gris Où noir ; du minium pour l’avoir d’une très-belle couleur de chair : du vermiilon et du cinabre pour imiter les diffé- rents rouges des appendices de certains animaux; un peu d’indigo mêlé au rouge précédent pour obtenir le violet des membranes d'un coq { d'Inde : de l’ocre pour le jaune, etc. On conserve ce mastic dans un vase ou dans un sac de peau, et plus il est vieux, meilleur il est, pourvu qu'on ne l’ait pas laissé dessécher. Lorsqu'on veut s’en servir, il ne s’agit que de le pétrir de nouveau avec de Fe pour lui rendre sa première mollesse. | Ilest un moyen de remplacer les crêtes et les caron- cules par d’autres factices très-ressemblantes : il ne s'agit pour cela que d’en prendre des moules en plâtre, et, ‘de couler de la cire colorée dans ces moules: On pourrait. aussi y employer des moulages en caoutchouc ou en. gutta-percha colorés. Plus loin, nous reviendrons sur. cette méthode. Lu L’énormité du bec des toucans empêche de les écorcher selon la méthode ordinaire; il faut donc employer les. moyens que nous avons indiqués au & 4er de cet article, pour mettre les os du crâne à nu. Mais leur bec, lors— qu'on à Ces animaux en chair dans le pays qu'ils habi- tent, demande, pour conserver ses véritables couleurs, une préparation particulière qu'enseigne le voyageur, Waterton; sans cela, il se fane à la mort de l'oiseau, et trois ou quatre jours après, il a totalement per 4 couleurs. On ouvre le bec; avec un scalpel et une palais : à la mandibule supérieure : puis, par ne ture, on enlève toute la substance iATIEUREE du. LES. OISEAUX. À inière: Fe ne js que la légère couche transparente - de corne extérieure. En y arrivant, on trouve, appliquée contre cette partie, une membrane ayant des parties jau- nés, d’autres bleues, et d’autres noires vers le bout et . aux bords des mandibules; quant à la corne elle-même, elle est rouge et jaune. Sa transparence permet de voir la . membrane colorée qui est dessous, et c’est à cela que le . bec doit la variété de ses teintes. Bientôt après la mort, . Ja membrane se dessèche et passe au noir, d’où il résulte que le bec se trouve décoloré. On enlève donc cette mem- brane, et on la remplace par une couche des mêmes cou- . leurs, que l’on applique, chacune à leur place, dans l’in- térieur du bec. Je crois qu’une couleur à l'huile, ou au moins à l'essence de térébenthine, serait plus convenable que celle indiquée par Waterton. Du reste, voici ce que. dit ce voyageur : « Broyez de la craie bien pure, et trem- pez-la d’eau jusqu’à consistance de goudron; ajoutez-y une proportion de gomme arabique, pour lui donner de Padhérence; prenez ensuite un pinceau et donnez une couche à l’intérieur des deux mandibules ; appliquez-en une seconde quand la première est sèche, puis une troi- ‘Sième, et enfin une quatrième pour terminer. La mandi- ‘bule avait un petit espace bleu dans l’origine ; peignez. cet espace en bleu intérieurement. Quand tout sera en- tièrement terminé, ce bec offrira toutes ses couleurs pri- D'ou » -3. La plupart des oiseaux d’eau ont les doigts réunis Spar une membrane. Lorsqu'ils seront placés sur leur so- ddie, on leur écartera les doigts pour étendre les mem- "branes, et, jusqu’à la dessiccation, on les maintiendra au moyen d’épingles implantées dans la planche. On passe … sur toutes les parties écailleuses des pattes une bonne couche d’essence de térébenthine pour les préserver et leur conserver tout leur brillant. 4, Si l’on doit préparer de très-grands oiseaux, tels que | ‘des casoars , autruches, aigles, pélicans, vautours , fla- _ mants | Cygnes, etc., on rencontre une autre difficulté : c'est que le fil-de-fer formant leur charpente étant très- . gros, il devient impossible de tordre les bouts les uns sur { les: autres pour donner de la solidité à l'ouvrage. Il faut donc PHONE une autre méthode, et voici comment on ‘opère : ; Après avoir passé les fils-de-fer dans les jambes et 5 avoir préservé et bourré vers le tibia, on fait, à chaque extrémité de ces fils-de-fer, un anpeau semblable à ROUE dans le crâne, le cou et la partie supérieure du corps, de manière à former une demi-traverse antérieure; blable en grandeur aux deux précédents, et on les pee les uns aux dre avec une ii Mie Que ciel 1484 petite corde. Dans les grands oiseaux, les ailes sont lour- @6s, et pour ne pas. être entraînées par leur propre. poids % lorsque l’on monte les ailes ÉLERAMEE, il leur faut un sou- tien solide. On leur passe donc un fil de-fer comme aux jambes, mais on l’enfonce de dedans en dehors pour avoir plus de commodité. On le fait entrer en longeant l’hu=. mérus et les autres os, et on ne le fait percer: au de- hors que tout: à-fait au bout de Paileron; on contourne son extrémité inférieure en anneau, on. en fait autant à. l’autre aile, et l'on unit fortement ces deux anneaux à celui de la traverse (fig. 69), de la même manière qu'on. a fait pour ceux des jambes. Il ne s’agit plus que de courber les fils-de-fer pour donner aux ailes res R l'attitude qu'on veut leur imposer. Pour ces grands oiseaux, on emploie encore une autre méthode. On prend un morceau de bois carré, long à peu près comme le tiers de la longueur de l'animal. À une extrémité on fait un trou pour fixer le fil-de-fer du cou, on l'y attache, puis on le recourbe le long du morceau de bois en l’y fixant avec des pointes, de manière que le fil= de-fer se prolonge toujours du côté opposé à celui où il : a été attaché, ce qui lui donne une grande solidité. En. descendant vers l’autre extrémité, on fait deux nouveaux trous dans lesquels or passe les fils-de-fer des jambes, et que l’on fixe de la même manière; entin on perce un qua= trième trou pour le fil-de-fer de la queue;et, sion le : Juge nécessaire, deux autres trous pour les ailes. Une fois cette espèce de squelette monté, on bourre et on: fait toutes les autres opérations comme nous l’avons dit. 0 Enfin, une troisième méthode est employée par M. Si= mon, et elle me parait avoir de l'avantage sur les deux | autres. On prépare pour les pattes deux fils-de-fer que l’on fait passer par les jambes ; après avoir préservé | bourré vers le tibia, on fait, à chaque extrémité inté= rieure de ces fils-de-fer, un anneau aussi grand qu’il est possible de le cacher dans le corps sans nuire au reste … de l'opération de l’empaillement. Ces deux anneaux se placent l’un sur l’autre. On passe un troisième fil-de-fer W fait, à l'extrémité qui est dans le corps, un anneause a MORE PAIE dd les Hot les uns sur les autres. On pr end, but à | _ demi-traverse inférieure du corps, un fil-de- fer” que l’on ._ double et que l’on tord en tire-bouchon dans une partie de sa longueur ; après l'avoir passé dans le croupion, on _ forme, avec Pextrémité qui est dans le corps, un anneau semblable aux trois précédents, on les applique tous les quatre les uns sur les autres, et on les lie fortement au moyen d'une ficelle que l’on tourne tout autour de ma- nière à couvrir entièrement lé fer. Cela fait, on écarte les deux branches du fil-de-fer qui est sous "la queue, de _ manière à en faire un porte-queue fourchu très-commode . pour la maintenir dans une position invariable Poe 0 dessiccation. Voy. fig. 69. | Cette méthode me paraît offrir à la fois plusieurs avan- tages réels : 1° elle donne à un oiseau, quelle que soit sa grandeur, toute la solidité convenable , sans pour cela lui donner de là raideur ; 2° on peut donner à l’animal, . dans diverses attitudes, ces légères courbures de corps, nuances presque imperceptibles pour beaucoup de gens, . mais que le véritable préparateur sent et comprend assez . pour les rendre, et donner ainsi à l’animal la souplesse et la grâce de la vie:le fil-de-fer, par sa flexibilité, peut seul se prêter à cette perfection de l'art; 39 le squelette est plus léger, et la méthode beaucoup plus expédi- tive que Si l’on donne à la charpente un noyau en bois. ‘Quand il s’agit d’empailler l’oiseau les ailes étendues, 0 la méthode est à peu près la même, à quelques modifica- - tions près, que nous allons enseigner. Après avoir pré- . paré les fils-de-fer des pattes et la queue, comme nous … Pavons dit, on fait à la demi-traverse supérieure un pre-. Wimier anneau, puis un second immédiatement au-dessus du premier, et de la même grandeur. On passe les fils-de- … fer des ailes selon la méthode ordinaire, et l’on fait, à Chaque extrémité placée dans le corps, un ‘pareil anneau. . On les applique tous deux sur le second anneau de la . traverse supérieure, et on les lié solidement tous les trois ensemble de lamême manière que nous l'avons dit pour les anneaux des jambes. On a par ce moyen des supports très-solides pour les ailes, ce qui permet de les maintenir for. aisément dans la position qu’on veut leur donner. … 5. Il arrive encore qu’un oiseau précieux se trouve ous dans quelques endroits par la perte d’un plus Qu moins grand nombre de plumes. Si le mal n'est pas : trop grand, on peut le réparer. On choisit, sur une partie . correspondante, des plumes semblables à celles qui man- pas dia assez ; POUr que WE e Fe croit en avoir une quantité suflisante, on les place RE soi, dans une feuille de papier, dont les quatre bords sont - relevés ; on se munit d'un petit pot de. gomme, fondue dans lequel on a mêlé de la farine et un peu de préser-. _vatif, afin d'éviter qu’elle s ’écaille, ou, ce qui vaut-mieux, d’une colle composée de gomme ar abique, de préservatif, ; de sucre candi et d’amidon, celle-ci n'étant Jamais. ni CaAs- sante ni coulante; on se "munit encore d’un pinceau, d'une longue aiguille et d'une paire de ciseaux fins, et l’on s'apprête à opérer sur l'oiseau monté et placé sur son juchoir ou sur le télégraphe dont nous avons préai demment donné la description, On prend une plumeavecles br ucelles et on. coupe un coup de ciseau son petit tuyau au ras de la naissance des barbes. On plonge sa base, c’est-à-dire l'endroit où.est.la coupure, dans la gomme, ou, si on le trouve. plus facile, on en met avec le pinceau. Cela fait, on prend les bru- celles de la main droite, et avec la main gauche et une aiguille, on soulève les plumes qui bordent la place nue dans sa "partie supérieure, on y ajoute la plume, et on: l'y fixe en appuyant légèrement sur sa portion gommée. Il faut qu'elle soit placée de manière à ce que les plumes que l’on a soulevées la cachent aux deux tiers lorsqu'on. les laisse rétomber. Ceci fait, on prend une autre plume, que l’on ajuste de la même manière à côté de celle-ci,.et la recouvrant un peu sur le côté; on en place, une troi- sième, une quatrième, ainsi de suite, Lorsque ce premier rang est placé, on soulève le bout des deux premières plumes collées, et par dessous on en colle une nouvelle qui doit être recouverte aux trois quarts de sa longueur; par les deux côtés des autres; on en ajuste une seconde, une troisième, et ainsi de suite, puis on recommence Un. second, un troisième, un quatrième rang, jusqu’ à £e: que la place nue soit entièrement regarnie. On peut, si on.le. veut, commencer par en bas, et au lieu d'ajuster les plus. mes les unes sous les autres, les placer les unes dessus les autres. Dans les deux cas, on doit les faire recouvrir. absolument comme les tuiles d’un toit, et ménager. avec adresse celles qui pourraient être restées sur [a pen Co ji de l’accident qui a fait tomber les autres. | À _ Sila place où l’on veut recoller des plumes se | couverte de duvet, on le coucherait sur la peau en,p. san plusieurs fois dessus. le ? GR à RAF SE d: Ÿ= ir - SC MERE PRE ‘| LANCE se) que, 4 FAN jo - TR A TE 4 te Pa à foot 17 é 000 VERS OIBEAUX. Un "17. ” S'il arrivait que l’on ne püt trouver assez de plumes sur Vindividu même pour regarnir, on tâcherait d’en prendre sur nn mauvais oiseau de la même espèce, ou au moins de là même Couleur et de la même nature de plumage. . C’est pour cette raison qu’un préparateur ne doit jamais : laisser perdre aucun débris d’oiseau, parce qu’il sera Souvent très-content de le retrouver, afin de faire des OÙ LINE a RS Es ANT CE RS AS Cl ee PS OT CES 2 26 PE Le TP EU ANT + 4 PR LT TA LS OPEN OUT RMS /YICRAUE # RON TRT SPRL ESS AUS PATES MUR EE PEN EE ee ga) 4 LA = ‘réparations nécessaires à des individus de prix. Nous n’en exceptons pas les becs, les pattes, les ailes et les “queues, qui peuvent fort bien se recoller, comme nous allons le dire plus bas. 6. On reçoit quelquefois des oiseaux dont les peaux mal préparées ont été brülées dans les étuves, ou aux rayons du soleil où on les a exposées pour les dessécher plus vite, ou enfin par un commencement de putréfaction _ arrêtée dans ses progrès par une subite dessiccation. Celles - qui nous arrivent des Grandes-indes sont plus souvent dans ce cas que les autres. On les reconnait à leur cou- leur d’un roux foncé, et surtout à la malheureuse facilité . qu’elles ont à se déchirer au moindre attouchement, ce ‘qui les rend impossibles à monter selon la manière ordi- naire. … On les débourre avec précaution, et comme ordinaire- ment il en tombe quelques lambeaux dans cette première _ Opération, on les ramasse exactement et on les place, les plumes en dehors, sur un gros tampon de filasse humide, mais non assez mouillé pour imbiber d’eau les plumes qui se trouvent nécessairement en contact avec lui. On ._ remplit, le mieux que l'on peut, le corps de filasse hu- -mide, on en entoure les paltes, et, après avoir couvert le . tout de filasse sèche, on le porte à ramollir dans un lieu humide. | Lorsque la peau a regagné quelque souplesse, on se prépare à la monter, et, dans la supposition qu'elle est en plusieurs lambeaux, voici comment on agit : on pré- pare d’abord les trois fils-de-fer qui doivent former la _ Charpente de l'oiseau, et on les fixe les uns aux autres de la même manière que nous l’avons dit, en tortillant les deux extrémités de ceux des jambes avec l’anneau de la traverse. Autour de cette charpente on tourne de la filasse et on fait un mannequin, ou corps factice, de la même grosseur que l’on suppose avoir été celle de l'oiseau. Quand ce corps est fait, on prend une patte de l'oiseau, “et an la détache de la peau à l'endroit de son insertion au corps ou à la cuisse ; on la passe dans le fil-de-fer qui Naturaliste préparateur. : 49 Jui ét préparé, et après avoir 6 bia, et avoir enveloppé celui-ci de coton pour remplace les chairs de la jambe, on fait glisser la patte le long du fil-de-fer jusqu’à la place qu’elle doit occuper près. du corps. On traite de même l’autre patte, puis on les fixe. sur le juchoir comme si loiseau était monté. Alors on place la tête, en l’implantant à la manière ordinaire sur. son fil-de-fer, et l’on tâche de la mettre de suite en po= sition et à distance du corps, parce qu'il ne sera plus guère possible de la faire changer de place ou d’attitude. On entoure le fil-de-fer, entré le crâne et le mannequin, ; avec de la filasse pour former le cou. Nous n'avons pas besoin de dire que chaque partie doit être passée au pré- servatif à mesure qu’on la pose. Lorsque les pattes et la tête sont placées, on ajuste la queue en faisant traverser le. croupion par l'extrémité inférieure du fil-de-fer de la tra verse, et déjà l’on peut se former une idée assez exacte des proportions de l’animal pour mettre LOUE ses par ties aux distances nécessaires. | On s’occupera alors des lambeaux. re un péû d'ha- bitude, on reconnaîtra facilement au premier coup-d’œil, où chacun d'eux doit s ‘adapter ; on passera d’abord du côté intérieur de la peau une couche de préservatif sur chaque morceau à mesure qu’on le saisira avec les pinces. pour le mettre en place, puis, avec un pinceau, on éten- dra un peu de gomme par-dessus le préservatif, et on ajustera la pièce à la place qu’elle doit occuper, en la collant sur le mannequin. Nous devons faire observer qu'il faut toujours coller en commençant par la queue et remontant vers la tête. Toutes les petites plumes qui se détacheront pendant cette opération se mettront à part; . et serviront ensuite à réparer les places qui se trouve= raient en manquer. On doit commencer à coller lesipar- ties qui doivent recouvrir la queue, puis on remonte: en recouyrant le dos, les côtés et le ventre ; on détacheïles. ailes si elles tiennent à un lambeau, pour. les placer seu- les à la fin de l'opération: enfin on couvre tout le ‘corps! et le cou. Il s’agit ensuite de placer les ailes. Pour plus grande facilité, si le manteau (onu couverture des ailes) est bien entier sur les deux côtés du dos, on peut retrancher at ailes toute la partie formant: l’avant-bras, c’ést-à-d qu'on coupe avec des ciseaux à l'articulation de l'hum rus avec le radius et le cubitus : cette partie manquan ne fera Dé paraître RE mi a la EL MCE UR ne A TN NET ++ Te ND n mettra une bonne on de gomme dans l'endroit . Coupé ét un peu à la base et au côté intérieur de l'aile, puis on soulèvera le manteau et l’on ajustera aile des- . Sous, de manière à ce qu’elle soit bien à sa place et dans : une position naturelle. On maintiendra îes ailes au moyen d'un fil-de-fer passé dans l'épaisseur du corps et caché par les plumes dans les endroits où elles y seront accro- chées. te …. . Cela fait, il reste. à réparer toutes les places défec- Vs | tueuses en y collant les plumes qui se sont détachées - pendant l'opération, et les ajustant comme nous l’avons . dit,au n° 5 de cet article. On linge, on fait sécher et on place les yeux comme pour un oiseau monté à la manière ordinaire. | Au premier coup-d’œil, il paraît que cétte méthode de _ monter ou réparer les oiseaux est extrêmement difficile ; mais il ne faut pas que cela décourage le préparateur, Car, avec un peu d’ "habitude, les difficultés disparaîtront, et il n'aura pas préparé de cette manière trois ou quatre . peaux, qu'il sera étonné lui-même de sa réussite et De Son habileté. Naumann, pour coller les différentes pièces d’un oiseau, les ailes, les plumes, etc., recommande de se servir d’une autre composition que la gomme pure. Il la faisait ainsi : Coloqumies hist a oui JÙ SEM. Vs Gomme arabique. . . .... 4... 1 de … Amidon ou poudre à poudrer. , . . . 92 “On fait cuire dans un demi-litre d’eau la coloquinte coupée par petits morceaux; on passe cette eau dans un filtre; on ajoute la gomme “pulvérisée, et on expose le - | mélange à à un feu doux jusqu’ à ce qu'il ait suffisamment _épaisst. Si, au moment de s’en servir, on le trouve trop. Dppaiss on y met un peu d’eau ou d'eau-de-vie. Ce naturaliste propose encore le mélange suivant comme plus solide : à 185 grammes de coloquinte on ajoute 30 grammes de colle-forte que l’on fait fondre dans une sufisante quantité d’eau. On y ajoute peu à peu 90 à 100 grammes de poudre à poudrer, jusqu’à ce que le mé- lange-soit suffisamment épais. S'il le devenait trop, on y ajouterait de l’eau chaude de coloquinte. Si cette pâte s’est trop desséchée dans le vase, on la rend liquide en la délayant avec de l’eau et de l’eau-de-vie. Sèche, elle se conserve plusieurs années. Nous ne donnons ici ces compositions de Naumann que pour outre nos au: à mê d'apprécier 1 de l’art en Allemagne comme en France, car no s pe sons que la gomme employée seule en dissolution est pré. férable, en ce qu’elle n'’attire pas les insectes. Sa solidité. est peut-être un peu moindre, mais, puisqu “elle est suffi- : ÉdS pe 1 NUP CUX AUS ARNINE SIENS CON - 7. Si l’on avait deux peaux d’une même espece : mais que toutes les deux fussent endommagées dans de cer= taines parties, il faudrait voir si des deux on ne pourrait en faire un bon oiseau, en prenant à l’une ce qui man- querait à l’autre, et l'ajustant de la même manière que nous venons de dire; mais, pour cela, il faut que les deux individus soient de même sexe et à peu près de même âge, c'est-à-dire ou jeunes, ou adultes, ou vieux: on s’en assurera en les comparant. 8. Souvent le bec et les pattes d’un oïseau, surtout dans la classe des échassiers, sont parés d’assez brillantes cou- leurs, mais qui se ternissent où disparaissent tout à fait par suite d'une mauvaise préparation et d'une dessicca- tion trop lente lorsqu'on a mis en peau Il ne reste qu'un seul moyen de réparer ce défaut, c’est de les peindre ; mais, pour cela, il faut employer une couleur très-fine et préparée au vernis ou à la cire, avec autant de soin qu'en mettent les peintres de tableaux ; on passe ensuite sur la couleur un vernis transparent. 9. Un oiseau en peau, préparé depuis très- lonbténs, a quelquefois perdu quelques parties de l’épiderme écaïl- leux qui lui recouvrait les pattes ou les tarses ; il est fort difficile de faire disparaitre cette défectuosité : ‘cependant on y parvient jusqu’à un certain point, en taillant de pe: tits morceaux de baudruche que l’on colle les uns sur Îles autres avec de la gomme, et, autant qu'on le peut, ‘dans la même disposition qu’avaient les écailles; on peint en- suite, et l’on applique une couche de vernis. C'est ce que font souvent les préparateurs lorsque le fil-de-fer a déchiré la peau des tarses. Si, comme il arrive quelquefois, il ÿ à un trou à boucher le long de la partie écailleuse de la patte, on se sert de carton mâché, réduit en pâte et mêlé avec de l’eau ÉDHNEONE ou d'une cire ainsi composée : Ciré à modeler ee 7 50 gra Poix de BOUrTSOBDe ER Ce Térébenthine de Venise. - AE | Saindoux, ..,,.14+0,6.440,0/78 ANNE AL Te à USE AN | LES OISEAUX. Si re à compostGon collait aux doigts, pour lui donner de la solidité, on y mélerait de l’os de sèche pulvérisé. fe 40. Lorsque l’on possède une peau dont les ailes se trou- _ vent avoir été mal placées lors de la première prépara- tion, soit parce qu'on à négligé de lier les os dans le … corps comme nous avons dit, soit qu’on ne les ait pas as- sez. rapprochés en liant, il devient extrêmement difficile … de les remettre dans une bonne attitude, surtout lors- … «quelles sont trop basses ou trop hautes, ce qui, malheu- | |‘reusement, est le plus ordinaire. Dans ce Cas, Après avoir _ «essayé de les lier dans lintérieur, lorsque la peau à été . ramollie, si on n’a pas réussi parfaitement à les remettre en bonne position, on lés coupe ras le corps; on en re- -tranche le bras dans toute la longueur de l'humérus, et on les remplace comme nous l'avons dit pour un oiseau | emOnIe par lambeaux. | Duekle SiVon reçoit un oiseau mal monté, et surtout SJ :l'on craint qu’il ait été mal préservé, on le découd, on -le débourre, et on le remonte comme une peau ordinaire : ; “mais, avant d'opérer,il faut s'assurer sila chose est possi= - ble, et voir : do si l'oiseau est fait de toutes pièces, comme nous avons dit dans notre n° 6; % s’il y a plusieurs «coutures à la peau; 30 s’il y avait des. places nues qui raieni..été recouvertes de plumes collées et rajustées; _ dans ces trois cas, l'opération n’est pas praticable; 40 enfin, s’il est mannequiné, et alors on peut essayer de ‘le remonter ; mais la. difficulté d'enlever le corps factice Sans nuire à la peau rend la réussite douteuse et pres- ci dique toujours incomplète. | | + 42. Lorsque l’on n’a pas encore beaucoup d'habitude, | il arrive fréquemment qu’en écorchant l'oiseau on fait à - la peau quelques déchirures ; si elles sont petites,etque | 4% filasse. hachée dont on bourrera ne puisse pas passer | au travers, on négligera de les boucher, mais sielles 6 ‘étaient grandes, la première chose à faire, après avoir entièrement détaché la peau du corps, serait de fermer les trous au moyen d’une couture que l’on ferait aisé- : ment en dedans de la peau, selon la méthode enseignée . : page 203 ; à chaque point de suture on regarderait en dehors pour voir si le passage du fil ne dérange pas _ quelques plumes de leur direction naturelle, auquel cas ‘on les replacerait tout de suite avec les pinces, PRÉPARATION DES JEUNES. OISEAUX a ste ue : : ET Il peut quelquefois devenir utile. de Ling AS une collection des jeunes oiseaux pris sous: la: mère avant qu'ils aient des plumes; mais c’est surtout pour former des groupes et des tableaux qu'il faut que le préparateur. sache tirer parti de ces jeunes individus. Nous’ allons puiser dans le naturaliste allemand, Naumann: quelques . détails de manutention qui nous paraissent utilesà con» naître, ne füt-ce que pour mettre le Er sur. 1e voie. Nous allons le laisser parler. : « « « « « Avant tout, je dois dire que j'entends par jeune oiseau celui qui est encorenu, sans plumes, ou couvert. d’un duvet ressemblant à du poil ou à de la laine, ou enfin à celui dont les plumes ne "son: paR encore totale- ment développées. « La préparation de tels oiseaux n’est pas. d'une bien grande utilité; mais il ne laisse pas que d’être fort agréable de les voir dans une collection, placés dans un nid sur lequel veillent le père et la mère. Cela est d’ailleurs instructif, car les jeunes passereaux ont une: toute autre livrée que les jeunes oiseaux de proie du. même âge; les jeunes pigeons diffèrent de même des. jeunes gallinacés, des palmipèdes, etc. Dans ce premier âge, aucun ne ressemble à ses parents pour le plus mage ; leur becet leurs pattes méritent d être observés avant leur développement. « Cette différence est encore plus. TR dans: les. oiseaux aquatiques. Quelle singulière. figure ont'les jeunes cygognes, poules d'eau, bécasses;: ete plongeons, râles, canards, etc., etc. ! ps AREA à « On dépouille ces petits oiseaux comme les gros, et 4 comme ils ont les os du crâne mous et flexibles,‘on parviendra toujours assez aisément, à, faire passer leur tête par le cou, quoiqu'il arrive quelqmétois: js ‘is | l’ont très-grosse. HS y « On les empaille comme les autres ; ie comme ils. ont toujours le ventre fort gros, on le bourre en consé- quence. Chez les sujets qui ont du duvet, on peu aisément cacher la couture de. la poitrine, et comme ceux qui sont encore nus ne quittent pas le nid, elles trouve naturellement cachée par la position qu'ils y. oc cupent. Pour bourrer ces petits animaux,ilne fautis servir que de coton ques lon teiné. en: DEAN se e «que la peau ‘des jeunes oiseaux est molle et transpa- .« rente, et que de cette manière on leur rend la couleur «et l'apparence de la vie. Au reste, on donne aisément «une couleur de chair au coton en le roulant dans du .@ cinabre commun. On peut encore peindre les veines «les plus grosses et les plus apparentes, après que la «peau est sèche, avec une couleur liquide. Il en est de 4 ri même de |’ intérieur du bec et de ses coins. «Pour placer ces oiseaux dans le nid, on se sert d’un fil-de-fer qui traverse la tête et le” cou; celui des «pattes est inutile. Ceux de ces oiseaux qui ” doivent se «tenir on se montent, quant au reste, comme les «vieux. : Nous ajouterons à ces observations de Naumann, que, _ même lorsqu'un jeune oiseau, tel que caille, perdrix, etc _ est entièrement couvert d’ un duvet léger, il faut encore le bourrer avec du coton coloré en rouge, si on veut conserver à ce duvet son vrai ton de couleur, et à l’ani- _ mal l'apparence de la vie. Ceci résulte d’un reflet de la peau qui est très-sensible pour les yeux d’un peintre, mais que les autres personnes voient sans le com- Prondre. «Le même naturaliste donne une méthode fort curieuse pour. réparer un oiseau dont les plumes, le bec et les . pattes ont été mangés par les insectes. il dit fort lon- guément qu'on refait un bec en cire, qu’on rajuste les doigts d’une autre espèce, et qu’on rétablit les mem- branes, quand il y en a, avec de la vessie ou du boyau de mouton, probablement de la baudruche. Enfin, il ra- conte que, pour rétablir un anas histrionica mâle, il a pris les plumes qui recouvrent la queue sur un anas . fuligula, des pennes du podiceps cristatus, les plumes de la poitrine d’un vanellus cristatus et d’un corvus frugi- degus, celles de la tête d’un anes clangula, etc., etc. . Ceci nous ferait croire que la taxidermie est encore dans l’énfance-en Allemagne, mais que l’art du plumassier y est assez avancé. Un naturaliste de Paris qui vendrait à un amateur une pièce semblable comme objet d’his- _ toire naturelle, serait déshonoré sous le APP de son XL | 1,9 : Procédé de M. SIMON. M. Sion avant invité à voir sa collection, je fus rendent frappé des progrès étonnants que cet ha- bile naturaliste à fait faire à l’art de rendre aux oiseaux toit à grâce et tan vérité tr tt vie. M. eee a com: _ plaisance de rédiger én ma faveur un mémoire renfe mant les divers procédés qu'il emploie dans sa pratique journalière, et c'est de cé mémoire que je vais extraire les détaïls intéressants qui vont'suivref101100b 61" 6600 Peut-être m'objectera-t-on que ces procédés : nouveaux occasionnent une petite perte de temps, mais Je puis ré. pondre que j'ai vu opérer ce naturaliste, et'que l’hab&. tude de sa méthode le rénd presque aussi prompt qu'on peut l'être par les autres procédés. Ensuite il faut Se‘pé- nétrer d’une vérité générale : c’est que vite et bien se rencontrent rarement ensemble. | Voici donc les changements de méthode pratiqués | par M. Simon, et c’est lui- même qui va nous les en- Û seigner. | « Quand il s’agit de mettre un oiseau en peau au tou | de l'ouvrir depuis l’æœsophage jusqu’au ventre le long du sternum, on l’ouvre depuis l'anus jusqu'à lamoitié du sternum : ; ensuite, quand il s’agit de recoudre la peau après |” avoir bourrée, on Commence la couture ‘par'en bas en remontant le long du ventre. On y trouve l’avan- tage de pouvoir beaucoup plus aisément bourrer le bas- ventre, et de donner à l’extrémité postérieure de l’oi-. seau cette forme ovale d'œuf, qui permet de placer Île- bout des ailes, et princi ipalement la queue, dans l'attitude gracieuse qu "elles ont pendant la vie. Il en résulte encore que le bas des jambes et les talons de l’oiseau, principa- lement quand la peau se trouve un peu infiltrée et que les plumes s’en détachent aisément, ne sont pas. exposés à un frottement aussi répété par la main du prépara- teur, et se dépouillent moins frécéen et de sr plumes. LEONA SEC « Lorsqu'on écorche les pattes, on laisse le été, où os de la jambe, attaché au talon et au tarse,'et le fémur, ou os de la cuisse, attäché au corps, c'est-à-dire que l'on coupe la jambe au genou. On dissèque ‘parfaitement le tibia, on bourre la jambe de manière à lui réndre sa grosseur naturelle, puis on la retire et on la met à sa place. S’il ne s’agit que de mettre en eq on 1 bourre la peau comme à l'ordinaire. Lo «Cependant il faut arranger Les ailes par: un pr C particulier. On prend avec un compas, sur le corps pouillé de l'oiseau, la largeur exacte du dos'entre deux ailes, puis on attache les ailes dans la peau, comme nous le montrons (fig. 78). Pour. cela on ee un à 4 VE 0, ATTE: 000000" 7LES OISFAUX. ntre le radius et le a cubitus de chaque bras, en a, a, puis on attache, en laissant entre les deux ailes une dis- _ tance égale à celle qu'on à mesurée sur le dos; ensuite, - pour les contraindre à conserver une bonne attitude, on attache de même les deux humérus ou os du bras, comme . nous le montrons en b de la même figure. Cela fait, on _ place un léger tampon d’étoupe entre ies os des deux . ailes, sur les ligatures, avec le soin de le faire plat sufli- . Samment pour ne pas rendre bossu le dos de l’oiseau. … On tire ensuite les deux ailes en dehors. de manière à ce . que les humérus soient moitié en dehors et moitié en . dedans. Il résultera de ceci, que lorsque l’oiseau sera . monté, les ailes se trouveront à leur place naturelle et _ que les coudes de l'oiseau seront en dehors du corps comme ils le sont dans la nature vivante ; les ailes n’au- ront pas l'air de moignons sortant gauchement du corps où ils sont implantés, comme elles en avaient trop sou-. vent l'apparence dans l’ancienne méthode. Elles ne re- _ montent pas vers le cou, que, par conséquent, on n’est pas obligé de tirailler pour l’allonger et lui rendre ses dimensions ordinaires, et elles tombent assez bas sur les . côtés pour couvrir entièrement les parties nues ou déco- _lorées, de manière qu’on n’est pas obligé de relever et déplacer les plumes du ventre souvent parées de taches _dont-on détruisait ainsi l’ordre et la symétrie naturelle. . Outre cela, l’oiseau a un dos proportionné, et non formé par les scapulaires rapprochés et hors de leurs places -ordinaires. ne | = «En bourrant la peau, il faut surtout ne pas négliger _ la tête, car c’est principalement à cette partie que les yeux de l'observateur s’attachent pour retrouver les ap- .parences de la vie. Avec du coton haché que l’on intro- - duira par les yeux, on bourrera surtout les joues, de .« manière à ce qu’elles restent pleines après la dessiccation, sans cependant paraitre gonflées. Il faut cependant un “ierme moyen, car sans cela l’animal joufflu aurait un “air fort désagréable, ou bien un enfoncement le ferait pa- . raitre décharné et laisserait soupçonner les formes de * Ja boite osseuse du crâne, comme dans une momie . desséchée au soleil, ce qui n’est pas moins désagréable. « Après avoir bourré et cousu l'oiseau, pour le conser- + ver en peau, on saisit la jambe vers le talon, on la re- « pousse vers la poitrine de manière à replacer la cuisse dans sa position naturelle, c’est-à-dire se rapprochant de la pointe du sternum par son extrémité, ou, si vous vou- lez, par le genou, 6 nant en ue hor ; Avec un morceau de fil et une aigui on l’attache : cette attitude à la peau du corps, par un point de suture ! « Quand il s'agit de monter l'oiseau, il nous reste à dire comment on doit faire la carcasse du fil- de-fer, qui doit lui rendre ses attitudes naturelles en mettant à leur véritable place toutes les parties de l'animal. (Ici, pour. faire parfaitement comprendre la méthode de M. Simon, j'ai été obligé de multiplier les figures, que le lecteur ? A avoir constamment sous les yeux en lisant cet arti= cle «On prend d’abord un fil-de-fer beaucoup plus long que selon la méthode ordinaire (fig. 60), on le divise idéalement en trois parties d’une longueur égale, a,b,c,. et on recourbe le tiers inférieur b, c, comme on voit. dans la figure 60 et ensuite dans la "figure 61; avec une pince on Saisit le fil-de-fer en d, puis avec unê pince en. e ; alors on donne quatre ou cinq tours de torsion de ma- nière à former en e une sorte de boucle. On rabat ensuite. les deux bouts de fil-de-fer (fig. 62} comme en f, g, de manière à les placer en ligne droite perpendiculaire à la boucle e. «Avec un compas, on mesure exactement la largeur du dos entre les deux cuisses, sur le corps dépouillé de l’oi= seau, puis on divise cette largeur en deux parties éga- les, et l’on ouvre le compas sur une de ces parties. On porte une de ses pointes en K, figure 62, puis l’autre en i et en k, et l’on courbe le fil-de-fer à ces points à, h,. comme on le voit à la figure 63 ; ; il en résulte que ‘14 distance totale d’h en à est égale à la largeur du dos de l'animal, vers le sacrum, entre les deux articulations des. fémurs. Cependant, il faut donner à cette largeur 5 ou ri millimètres de moins que dans la nature, afin d’avoir. 2e peu de marge pour bourrer sans faire l'oiseau plus large qu'il doit être. [ci, nous ferons une observation. « Quand il s’agit de monter un oiseau en peau dont on. : x pas le corps en chair pour prendre ses mesures, 1b4 faut bien s’en passer et faire à peu prés : mais quand on. aura un peu l'habitude de Ia nouvelle He là gro dra, mettront bien vite sur la voie des proportions, préparateur les trouvera approximativement, à très- de chose près. Mais, quand il mettra un oiseau en pea: il aura soin, avant de jeter le corps, de prendre les d ie mesures du dos entre les ailes et enire Je ba il Ï on. marquera avec Ja pointe de. son compas sur un Morceau de papier qu'il conservera pour retrouver ces dimensions : plus tard lorsqu'il montera l’animal. Revenons-en à la carcasse de fil-de-fer. _ «Lorsque les deux branches du fil-de-fer seront re- _courbées aux points k, 4, comme dans la figure 63, il passera les deux fils l’un sur l’autre de manière à former . un triangle à peu près équilatéral, puis, avec les pinces _ plates, il fera faire aux fils-de-fer deux ou trois tours de torsion comme on le voit en #, fig. 64. Alors 1l saisira l'extrémité o du fil-de-fer le plus court, puis, en le re- courbant, il le fera passer dans le triangle, comme en Tr. de la figure 65, de manière à former un petit anneau. Avec les pinces il saisira à la fois les deux fils tu, et. 1e tordra solidement ensemble (fig. 66), en a, au-dessus de lanneau s. « Nous avons obtenu le triangle remplaçant le sacrum dans la charpente de l'animal ; en coupant la boucle e, en b, et en étendant le fil- de-fer qui formait le triangle, nous obtiendrons le porte-queue, comme en #2 de la fi- gure 67. CI s’agit maintenant de placer les fils-de-fer des pat- tes, on en prend un morceau d'une longueur convenable | (ig. ‘67-B), et on le recourbe à son extrémité, en a ; il faut que la longueur du crochet d’a en c soit égale à la _ Jongueur du côté du triangle d, e, de la figure 67-A. On fait passer ce crochet dans l'anneau b, et on le place comme on le voit placé en e, d, f. On prépare de la même L manière un second fil-de- fer que l’on fait passer dans l'anneau du côté opposé, et que l’on place de nié de _ manière que l'on a les supports des deux pattes, /, g. Apr . Alors on a de Ja ficelle bien cirée avec de la cire jaune, Pet On attache fortement la charpente aux quatre points : PAGE ESS ne Voilà une charpente faite pour un oiseau dans latti- tude du repos. Il ne s’agit plus que de relever les fils- de- fer des cuisses, comme nous le montrons en a, a, de la _ figure 68, que nous avons dessinée un peu de profil. _ Ensuite on donne une seconde courbure en 6, b, à la _ place du genou, après avoir donné au fil-de-fer, d'a en b, "juste la longueur du fémur ou de Ia cuisse. La courbure . du talon ne se donne que lorsque l’on pose l'oiseau sur sa planchette ou sur son juchoir. » Depuis la publication de la dernière édition de cet ou- | Vra80, M. Simon à apporté quelques modifications à ses 298 roses nous allons les mett e sou lecteurs, en laissant Lo. lui-même cet ab teur. ARE . «Avant de one? un oiseau, ilest bon db que : ja l’on doit garnir les humérus, en leur donnant la forme de. fuseaux, avec du coton, si l'oiseau est petit, avéc. des . étoupes, s s’il est gros. Par ce moyen, on remplace. les chairs enlevées aux humérus, et ils se soutiennent plus. aisément sur le dos, qui doit être rond. Il ne faut donc plus lier les ailes en passant un fil entre le cubitus et le. radius, méthode qui empêche ces deux os de rentrer dans leurs fourreaux; ceux-ci, restant dans le corps, forcent les ailes à remonter vers le cou, tandis que, dans la nature vivante, ils sont tout à fait dehors du COrDS: Le faut donc attacher aux extrémités de chacun de ces os un bout de fil ou de ficelle; on lie ces deux bouts ensemble, avec le soin de laisser entre les deux un intervalle me- suré au compas, égal à la largeur que Île dos avait en cet endroit, puis on rentre les ailes entièrement dans. leurs fourreaux, le plus en dehors possible ; on garnit en dedans, entre les deux humérus, avec un petit tampon de coton ou d’étoupe, pour les empêcher de se rappro- cher, et l’on passe toutes ces parties au préservatif. En— suite on tourne l'oiseau la tête en avant; on renverse la peau de manière à ce que les pattes et la queue viennent. couvrir l’ouverture par laquelle on avait sorti le corps. de l'oiseau. Par ce moyen on laisse à découvert, en dehors, les deux articulations du cubitus et du radius : “ alors on passe une aiguillée de fil dans la filasse tournée. au bas de l’humérus, et on laisse le mème espace que dans l'opération faite ’au-dedans du corps, à la tête de ces mêmes os. On fait un nœud, on coupe le fil, et on. remet la queue et les pattes en placé. En opérant ainsi, les humérus dépassent de toute leur longueur en dehors. de l'oiseau, et il n’y a plus en dedans que la tête de ces. os, dont l'écartement est le même que s'ils étaient en- core implantés dans le corps; les ailes se frouvent. tout naturellement placées, sans difficulté, avec Mine Cas ! ces de la vie, sans qu'il soit besoin de les barder d'épi gles ou de fil-de-fer pour les tenir en place. nu c _ «Je mettrai sous les yeux des amateurs une so A tion toute rationnelle que j'ai fait subir à la charpen A intérieure d’un oiseau quand je le monte; je suis 1 venu à donner à mes oiseaux une position plus gracieuse, plus naturelle, . avec plus de faciie. La QUAD char Les A LPNAPX HE EE AR ARE EE EE a | LES OJSEA | pente que j'emploie offre au moins autant de solidité que l’ancienne, et elle se trouve plus en harmonie avec l’ana- tomie de l'oiseau, outre que les pattes sont placées tout de suite où elles doivent être, c’est-à-dire à leur centre de gravité. Avec mon ancienne méthode on risquait, en re- poussant les pattes vers la poitrine, de faire remonter le trianglé de la charpente, et, dans ce cas, la pointe se trouvant arrivée à la naissance du cou, on était gêné pour relever celui-ci et lui donner la courbure nécessaire. On rencontrait encore un autre inconvénient que voici : _les deux angles opposés à la pointe du triangle de fil-de- fer se faisaient sentir des deux côtés de l'extrémité du corps de l'oiseau vers le croupion, tandis que, par ma nouvelle méthode, le triangle se trouvant renversé, c’est- à-dire la pointe vers le croupion, selon la forme natu- relle de l'oiseau, le corps conserve parfaitement la forme d'un œuf. | « Je vais donner maintenant la forme de ma nouvelle charpente, et la manière de préparer les fils-de-fer. Le premier fil-de-fer (pl. V, fig. 118) indique comment on doit commencer à le plier, sans avoir besoin d'autre ex- plication. Avec des pinces on le tord en a, comme on le voit dans la figure 119, et avec l'extrémité b on forme Janneau c, destiné à recevoir les fils-de-fer des jambes. On tord ensuite cette extrémité b, avec la traverse, comme on le voiten &, fig. 120, puis on coupe le fil-de-fer en €, fig. 120, on étend les deux parties coupées f, g, comme on le voit dans la figure 121 ; f servira à former une par- tie du triangle, et fournira en outre le porte-queue. Pour cela, on croise l’un sur l’autre les fils-de-fer f et a, fi- gure 122, en leur faisant faire un triangle dont le côté h, à, est égal à la partie du corps de l'oiseau. Entre les deux cuisses, et avec des pinces, on tord les deux fils-de- fer au point Æ, comme dans la figure 193, et l’on étend le porte-quete L. | ; + _ « La travérse ou charpente principale ainsi disposée, il ne s’agit plus que de poser les fils-de-fer des jambes, ce qui est très-facile. On en prend un, fig. 124, d’une longueur convenable, et on le plie comme on le voit dans - notre dessin. On le passe, par le bout m, dans l’anneau _de la figure 1923, de manière à ce que l'extrémité m vienne s'attacher en n, avec un morceau de fil ;.on atta- “che de même l'angle o à l'anneau c, et l’on fait un troi- _sième lien qui maintient l’angle p à l’angle q. La distance entre p et r représente la longueur du fémur que l’on a Naturaliste préparateur. | 17.20 230. Fr : TAXIDERMI j PAPE mesurée au à COM PAL et la does FE p représente. tié de la largeur du dos entre les deux cuisses. No vons pas besoin de dire qu’un autre fil-de-fer est ajusté. de la même manière pour servir à l’autre jambe. On voit aisément qu’en suivant cette méthode pour, monter la. charpente d’un oiseau, les jambes se trouvent naturél- lement placées comme elles le sont dans la naturé vi- vante, pourvu qu’on ait rigoureusement mesuré sur l’a- -nimal la largeur du dos que représente h, 4, du triangle fig. 122, et la longueur du fémur représentée par p, F de la figure 124. » & : … Ici je ferai remarquer combien la méthode de M. Simon a de supériorité sur les autres, du moins à mon avis. Pour juger tout-à-fait bien la pose d'un oiseau, il faut avoir. eu la patience d'étudier ces animaux dans la cam-— pagne, sans les effaroucher, pendant des heures, des journées entières, ou bien être très-bon dessinateur êt un peu anatomiste, et très-peu d'amateurs possèdent ces conditions ; on juge en général très- -Superficiellement, et l’on trouve bien, des préparations qui souvent révoltent _ l'œil de l'homme qui a étudié sérieusement la nature. Il en résulte encore que nos collections d'histoire naturélle les plus riches ne peuvent pas fournir (en objets em- paillés) un seul modèle qui puisse être utile à un peintre ou à un dessinateur, ni pour les formes, ni, souvent, pour les couleurs, Que l’on montre à un artiste un animal des- siné exactempnt d’après l'empaillé, et c'est à peine s’il reconnaîtra dans ce dessin l’animal qui cependant, vivant, aura cent fois frappé sa vue dans la campagne. C’ est en grande partie à cela qu'il faut attribuer linextricable confusion qui règne en histoire naturelle, dans la syno- nymie des espèces. Les parties les plus généralement estropiées dans les oiseaux, par certains préparateurs, sont les ailes et les pattes, qui n'ont jamais ni avant-bras ni cuisses. La jambe sort directement du corps où elle. est fichée comme un bâton, de manière que lorsque -Voiseau est représenté marchant, l’inflexion du genou n’existant pas,le préparateur, pour pouvoir poser à terre . les deux pieds de l'animal, est obligé de lui faire une jambe très-longue et l autre très-courte. Pour s’'assurér de. _ cela, que l’on prenne un oiseau monté selon la méthode ordinaire, qu’on l’ôte de dessus sa planchette, et: ‘qu'on rapproche ses pattes lune de l’autre, on verra qu'il a une jambe, celle hors de la ligne d'aplomb du corps, beaucoup plus longue que l’autre,et d'anes plus onu qu’ elle en ue éloignée. Cela vient de ce que l’ oiseau vivant. baisse et avance ou recule la cuisse plus ou moins ‘en étendant le genou pour faire toucher terre au pied qui s'éloigne de l’axe vertical de son corps, tandis que, . par un mouvement contraire, il déploie en même re Je genou. de la patte qui le soutient. : Or, dans un oiseau empaillé qui manque de cuisse, et par. conséquent de genou, ces mouvements sont tout ‘aussi impossibles qu'ils le seraient à un homme cul-de- jatte dont les genoux seraient immédiatement articulés à la hanche. «On ne peut guère employer cette carcasse faite en ‘{riangle, que pour les oiseaux de la grosseur d’une cor- ‘neille, et pour tous ceux au-dessous de cette grandeur. Pour ceux qui dépassent la taille d’une corneille, on fera la carcasse selon l’ancienne méthode, mais ainsi modifiée : l’anneau a (fig. 71) sera d’un diamètre égal à la distance qui existe, mesurée sur le corps dépouillé de l'oiseau, entre les articulations des cuisses ; les deux fils-de-fer des pattes, b,b, Se trouveront par ce moyen comme fixés aux deux pointes c, d du triangle fictif, que . nous avons représenté par des points en c,d,e. On cour- _ bera les fils-de-fer en ii et en 00, selon là grandeur de la cuisse, et tout le reste de l'opération pourra se faire comme par la méthode de la carcasse triangulaire. .… « S'il s’agit de monter un oiseau les ailes étendues, il faut bien se donner de garde, quand on l’écorche, de dé- ‘pouiller les ailes jusqu'aux grandes plumes. Celles-ci . sont enchâssées solidement dans les os, presque comme . les dents dans leurs alvéoles ; et, si on les en retirait, il serait extrêmement difficile de leur rendre ensuite leur . véritable attitude. Dans ce cas, on renverse l’aile sur la À Lil on fend la main de l oiseau, ou l’aileron dans toute - SA: longueur en dessous, on le dissèque parfaitement, et on prépare la peau au préservatif. Quand il s’agit de a monter lanimal, Gn passe un fil-de-fer dans l'aile, ét l’on . fait ressortir son extrémité par le bout de l’aileron : on la courbe ensuite comme nous le montrons en m,m "(ig. 74) ; on la fait passer sous l'aile dont elle est destinée à soutenir les plumes, et l’on enfonce dans le Corps de - l'oiseau, pAnE- donner de la solidité, le bout apointi x my » | 7 | 14 Le DA SR tue GE NTI AT Ne a PO RUE EMEA ANNE M | (LES OISEAUX. TR 2 4 Les Heads que nous venons "Rae FN FR meilleures, comme les plus généralement employées pour. monter un oiseau de groupe et de collection, mais ïl en. existe d’autres que nous ne devons pas passer SOUS Si- lence, parce que, dans de certaines circonstances, elles peuvent recevoir leur application. Nous en ferons des. articles courts, et cependant suffisamment détaillés, pour que l’on puisse procéder sans être embarrassé dans l'exé- cution. Embaumement des oiseaux. On peut, si l’on veut, préparer l'animal comme nous l'avons dit à l’article : des liqueurs employées en injection (voyez page 176), en l’injectant avec de l’éther; mais la. méthode suivante vaut beaucoup mieux, parce | qu’en conservant de même le squelette pour l'étude, on peut monter l'oiseau et lui donner quelque grâce. On le place sur le dos, et avec le scalpel, après avoir écarté les plumes, on lui fait une incision depuis le cou jusqu’à l’anus; on saisit les bords de la peau avec des. brucelles, et on écorche le plus possible sur les côtés, sans couper ni désarticuler les ailes et les pattes. Lorsque la peau est bien renversée sur les côtés, on enlève les entrailles, les muscles, et généralement toutes les parties molles, en ménageant Îles ligaments des articulations: On arrache les yeux avec beaucoup de précaution, pour ne pas les crever et épancher l'humeur vitrée sur les plu- mes; puis, par un des orbites, on vide la cervelle:au moyen d’un cure-oreilles ; on nettoie l'intérieur du bec de toutes ses parties molles; Ja langue, le larynx, et enfin on met l'oiseau dans un état presque entier de squelette. Lorsqu'il est ainsi préparé, on enduit la peau et les os d’une bonne quantité de préservatif, et on s’occupede placer les fils-de-fer qui doivent le maintenir en attitude; . On en aiguise un premier par les deux bouts; et on: le - fait glisser le long du cou, pénétrer dans la cavité : du crane, percer l'os ‘et ressortir sur le fr ont; on plie l’autre | ‘extrémité en crochet, que l’on implante dans le sternum ou os de:la poitrine. On prépare deux autres fils-de-fer É pour les jambes, en les aiguisant par un bout seulément; on les enfonce dans les pattes en leur faisant longèr le derrière du tarse, le BR le fémur, et on vient les fixer Fa LES OISEAUX. nm ou au _sacrum par le moyen d’un crochet implanté de la même manière que le fil-de-fer l’est au sternum. Cela fait, on saupoudre toutes les parties de l'oiseau, .et l’on fait. pénétr er partout la poudre préparée, comme nous l’avons dit page 163 et suivantes. Il faut que toutes les parties en soient absolument cou- . : vertes. On remplit le cerveau de coton haché, on bourre le corps avec de ia filasse, on coud la peau, on donne _ lattitude, on place les yeux et on lisse les plumes à la manière ordinaire. _.. Le seul avantage qu'offre l’'embaumement des oiseaux, c’est de conserver le squelette, qui peut servir à l° étude de l’anatomie lorsque l’animal est gâté par les insectes ou le temps; mais ce mince mérite ne balance guère les in- convénients attachés à cette mauvaise préparation. Du reste, les personnes qui désireraient en savoir davantage sur ce sujet, peuvent consulter le Journal physique de la Société royale de Londres, le Mémoire de M. Kuchkan, et le Voyageur nuturaliste, par John Coakley Lelisom. | Préparation des oiseaux en Saint-Esprit. Si l'on ne tient à une collection que pour l'étude, on «peut réunir un grand nombre d'individus dans un très- + petit espace, en les préparant en Saint-Esprit. Voici com- ‘ment on agit : on écorche l'oiseau, comme nous l’avons dit, par la méthode ordinaire, mais on n° y laisse aucune - partie osseuse; on coupe le crâne le plus près possible de la base des mandibules, en laissant celles-ci intactes. - Si l'oiseau est petit, on peut laisser les os des tarses ; . mais, dans les grandes ou il faut absolument les en lever. …. On dégraisse Dantaitetiess la peau en la raclant à l'in- _térieur avec le côté tranchant du scalpel, et on l’enduit d’une couche légère, et étendue bien également, de pré- servatif. Lorsqu' elle est aux trois quarts sèche, on la place sur une feuille de papier gris sans colle, et on l’arrange ab- “solument dans la même attitude que les peintres don- * nent à la colombe par laquelle ils représentent le Saint- Esprit, c'est-à-dire que l’on étend les ailes à droite et à gauche, ainsi que les pieds, que l’on rejette un peu sur : les côtés. On place du coton dans la tête pour lui donner la même |: épaisseur qu’au L bec, et l’on met des yeux d’émail, que id ” Ds ds pe Bb de l'on choisit un peu plats, s Al estr nécessaire. die avoir. lissé les plumes avec le pinceau et les brucelles, ont étend sur:le tout quelques feuilles de papier semblables. à la première ; on en ajoute aussi quelques-unes dessous, ‘a et l’on met en presse entre deux planches que l’on Charge légèrement. Chaque jour, on changera le papier s'ilest. humide, on replacera convenablement les plumes qui se à seraient dérangées, et l’on remettra en presse jusqu’à ss. que la dessiccation soit parfaite, L'oiseau étant sec, on le pose sur une feuille de carton, à à et on l’y fixe au moyen de très-minces fils-de-fer qui le: saisissent par le cou, les pattes et les ailes, et vont sen nouer par-dessous le carton. On pose sur son plumage une feuille de papier mince, et une autre plus épaisse». par-dessus celle-ci. Lorsque l’on possède un bon nombre : d'oiseaux préparés de cette manière, on peut les réunir en espèces de cahiers fort intéressants. De temps à autre, on les visitera avec grand soin pour voir si.les insectes | ne s’y mettent pas, et, si cela arrivait, on passerait, sur toutes les plumes de l'individu attaqué, une bonne quan- tité de la liqueur n° 3, page 175. On ferait sécher et on fs replacerait dans le cahier. 6 _ Cette méthode n'offre certainement pas l'agrément de. la première que nous avons enseignée, mais elle a, SUT : toutes, les avantages d’être moins dispendieuse, et de for- ! mer des collections que l’on transporte facilement et a occupent peu de place. æ Préparation des Oiseaux en dose hote Sur un carton épais, ou même une petite planche Fa 2 millimètres d'épaisseur, on colle un mannequin de lége : dans les proportions justes du corps d’un oiseau dont on aurait enlevé la moitié sur un des côtés. Après avoir dé- 5 pouillé un oiseau selon la méthode ordinaire, on coupe sa peau en deux parties égales avec des ciseaux très- fins. On commence à couper à côté de la queue, qui doit rester entière dans la portion de la peau à employer; on … suit le long du dos, du cou; on se détourne un peu der côté pour arriver au bec, et celui-ci doit aussi rester en. | tier après la peau. On fait la même opération en dessous, en suivant exactement la ligne. du milieu du corps, e À l'on vient finir au même point 6ù on a commencé. Ave une petite scie, faite avec un ressort de montre, on par- tage le crâne en deux, en commençant vers le plie: du LES OISEAUX. Re UE trou océipital, et sciant un peu de travers pour finir vers le côté du péc = on conçoit que c'est la partie la plus Étant qui doit rester attachée à la peau. “Lorsque tout est ainsi préparé, on donne à la peau une . couche de préservatif, et l’on remplit le crâne avec la pâte gommeuse dont nous avons donné la composition à l'article des Préservatifs, page 168. On bourre la cuisse : selon là manière ordinaire, et l’on applique sur toute la peau une couche épaisse dé pâte gommeuse, recouvrant entièrement celle du préservatif; on colle le plus pro- . prement possible sur le mannequin. On remplit le cou de coton haché, puis on pose la tête dans une bonne atti- tude. Elle se trouvera naturellement un peu tournée du | côté du spectateur, ce qui donnera de la grâce à l'animal. On s’occupera alors de placer la queue et la patte, qui, toutes deux, seront restées pendantes, et on lesfixera, l’une le long du fond, au moyen de deux ou quatre épingles, l’autre sur un petit juchoir implanté ou collé sur le fond | comme une cheville. Si l'oiseau appartenait à une espèce … qui ne perchât pas, on collerait contre le fond, au lieu d’uf juchoir, un petit morceau de liége gommé et sau- _ poudré de sable fin, pour. représenter un terrain. On prend la patte qui reste attachée au morceau de peau inutile, on la coupe et on la colle contre le fond, derrière l’autre, qui doit en être plus ou moins écartée. On fixe l’aile avec des épingles, on lisse et arrange les plumes, on place l'œil de la manière ordinaire, et l'opération est finie. Il ne reste plus qu’à placer l'oiseau dans l'armoire, ou à lui faire faire un cadre vitré, si on veut le conserver. isolé. Cette méthode de préparation ne doit se pratiquer que . dans un seul cas, c’est lorsqu'un oiseau précieux, et très- ts . difficile à se procurer, se trouve tellement gâté d'un côté pou on ne peut le monter à la manière ordinaire. pr ot des te en Tableaux. On se procure un carton très-blanc, très-mince et très- _fin; on dessine dessus, au crayon de mine de plomb, le profil d’un oiseau, et l’on passe sur toute la surface du dessin une bonne couche de gomme. On applique d’a- “bord, une à une, les plumes de la queue, puis successi- vement celles des couvertures, du corps et des ailes. Ici : : l'on a deux manières d'opérer : on peul ne coller que les ve _pennes des ailes, où, si l’on veut, l'aile entière, dépouil- | | le carton, contre AE cu on ADN aussi les pattes dont on n'a conservé que la peau écailleuse et les ongles. La. plupart des personnes qui s'adonnent à ce genre de ta- bleaux se contentent même de peindre le bec, les pattes, les. yeux, ainsi que la terre ou la branche: sur laquelle Poi- seau est censé posé. Il ne reste plus qu’à faire encadrer ces compositions insignifiantes, dont tout le mérite con-. siste à faire valoir la patience et l'adresse de celui Hoe les a faites. à Préparation des Oiseaux selon la méthode de WATERTON. Le chevalier Waterton, dans la relation qu jt nous a donnée de ses voyages en Amérique (Excursions dans l'Amérique méridionule, etc., Paris, 1833), enseigne une nouvelle méthode pour monter les oiseaux et la croit bien supérieure à la nôtre, que, du reste, il connaît par- faitement. « J’ai enseigné cet art, dit-il, aux naturalistes du Brésil, de Cayenne, de Démérary, de l Orénoque ; à ceux de Rome, et dans les cabinets royaux de Turin’ et de Florence. Un accident grave m'a empêché de le com- muniquer, suivant ma promesse, au cabinet de Paris.» J'ignore l'accident qui a pu empêcher M. Waterton de te- nir sa promesse, mais il est certain que, S il eût été dans le cas de la tenir, l’accident qu ‘il eût éprouvé eût été un refus très-rationnel. Malgré l’empirisme de cette annonce, voyons le procédé de ce voyageur, ne fût-ce que Ps le comparer aux nôtres. 19 M. Waterton empioie pour tout préservatif une. Forte dissolution de sublimé dans l'alcoo!, 2 Il monte les oi= seaux sans employer de fils-de-fer. « Le fil-de-fer, dit-il, est tout à fait inutile et même très-nuisible, car, lors- qu'on l'emploie, il dérange la symétrie et cause une rai- deur désagréable » 3° Il n’emploie le plâtre dans aucune circonstance, mais du coton pour nettoyer, bourrer, etc. 4 Enfin, il emploie fort peu d'instruments et de maté riaux pour faire ses préparations. « Pour empailler, à il, il faut du coton, une aiguille et du fil, un petit bât de la grosseur d’une aiguille ordinaire: à tricoter , yeux de verre, une solution de sublimé corrosif, et-un! boîte quelconque POUR Manutiee momentanément VPoi- seau. » Des N 608 tee HO NE : Van ee LA PNEU ET NBA 1 LE LES OISEAUX. dt re on à oi commencerons par. ! un extrait de ce. que M. Wa- |terton a dit demieux. . | :10€ Si vous voulez être en ornithologie ce que Michel- | Ange était en sculpture, il faut que vous ayez une con- naissance parfaite de l'anatomie des oiseaux; que vous . fassiez une attention minutieuse à leurs formes et à leurs attitudes, et que vous connaissiez exactement la propor- “tion des -courbes, de l’extension, de la contraction et de _J'expansion de chaque partie à l'égard du corps; en un mot, il faut que vous ayez la hardiesse de Prométhée, _ pour introduire le feu céleste de la vie, pour ainsi dire, dans vos individus conservés. Rendez-vous dans les lieux habités par les oiseaux, dans les plaines et les montagnes, les forêts, les marais et les lacs, et consacrez votre temps à examiner les habitudes des différentes sortes d'oiseaux. “Alors vous placerez votre aigle dans une attitude impo- «sante; votre pie paraitra rusée et prête à prendre son evol, comme si elle craignaïit d’être surprise dans un ma- licieux . larcin; votre moineau conservera sa pétulance _ordinaire, si Vous placez sa queue un peu élevée, en scourbant, Jégèrement son cou; votre vautour montrera de ses. habitudes nonchalantes, en ayant le Corps presque parallèle à la terre, les ailes un peu tombantes et leurs extrémités sous la queue, au lieu d’être dessus, expres- «Sion d’une ignoble indolence. Votre colombe, d’un air .d’innocence, simple et calme, vous regardera avec dou- -ceur, le cou ni trop allongé, comme si elle était dans ‘une: "position génée, ni trop rentré dans les épaules, comme pour éviter d'être vue, maïs d’une longueur mo- :dérée, perpendiculaire, soutenant horizontalement la tête, ce qui placera avec plus d'avantage la poitrine qui écoit être large.» -:, Pour mettre l'oiseau en peau, M. Waterton agit à peu il iprès comme nous, à cette différence près qu'il ouvre l’oi- -seau depuis 1 anus jusqu’au commencement du sternum. «Une: très-petite partie du crâne, c'est-à-dire depuis le devant.des yeux jusqu'au bec, doit rester, quoique ce .ne soit pas même absolument nécessaire; une partie des os des ailes, les mâchoires et la moitié des os des cuisses (la jambe) restentaussi; il faut enlever tout le reste, chair, ngraisse, Yeux, Os, cervelle et tendons. » Pendant cette opération, il a soin d’humecter la peau et les'os qui y “restent, avec-la solution de sublimé, et pour cela, il se -isert du petit bâton au bout duquel il à attaché un mor- ‘ceau de chiffon. « Enlevez toute la char de |’ A RNAEeR es & c J DO tres à son extrémité: ‘touchez ati avec | pires pa remettez los de l'aile à sa place. Ensuite dépouillez la cuisse jusqu'au genou, enlevez toute la chair et les ten- dons, et laissez los. Formez autour ‘une cuisse artificielle avec du coton, appliquez la solution, et ramenez la peau sur la cuisse artificielle : faites-en autant à l’autre. (El est évident que M. Waterton, qui recommande si emphati- quement d'apprendre l'anatomie des oiseaux, fait lui- même une grossière erreur d'anatomie en ‘prenant la jambe pour la cuisse, comme il prend ailleurs le talon pour le genou.): 3i « Emplissez modérément le corps avec du coton. Vous devez vous rappeler que la moitié de la cuisse, ou, en d’autres termes, une jointure de l'os de la cuisse (l’articu- lation du genou), a été coupée : or, comme cet os (la cuisse) n’était jamais placé perpendiculairement au Corps, mais, au contraire, dans une position oblique, il est na- turel qu’aussitôt qu’il est enlevé, la partie restante de la cuisse et la jambe n'ayant plus rien pour les soutenir obliquement, tombent perpendiculairement; voilà pour= quoi les jambes paraissent beaucoup trop longues. Pour corriger ce défaut, prenez une aiguille et du fil, atta- chez-en le bout autour de l'os intérieurement, et pOuSSez l'aiguille à travers la peau vis-à-vis. Regardez à l’exté- rieur, et, après avoir trouvé Paiguille au milieu des plu- mes, cousez la cuisse sous l'aile par plusieurs points so= lides, cela raccourcira la cuisse, et la rendra capable de soutenir le poids du corps sans l’aide du fil-de-fer. Cela fait, retirez tout le coton, excepté celui des cuisses arti- ficielles, et ajustez les os des ailes qui sont joints par le fil, de la manière la plus égale possible, en sorte qu’une. articulation ne paraisse pas plus basse que l’autre. 859 à « Il est temps maintenant d'introduire le coton, pour. faire le corps artificiel, au moyen d'un petit bâton. (L'au- teur recommande de donner à l'oiseau un peu plus de. grosseur que dans la nature, pour réparer ce qu'il per-. dra en séchant.) Sans autres aides: et matériaux que ce. petit bâton et du coton, vos connaissances doivent pro- duire ces gonflements et ces cavités, cette Juste propor- tion, cette élégance et cette harmonie de l’ensemble, tant, admirés dans la nature animée, et si peu observés ‘dans! les individus conservés. Après avoir introduit lé coton, cousez l'ouverture que vous avez faite d’abord au ventr en CORAN du côté de la queue, LS de en Lee cs OISEAUX. | temps, jusqu’à ce que vous. arriviez au dérnier point ; ajoutez-un peu de coton, afin qu’il n'y ait pas de vide. -:: «Lorsque la tête et. le cou sont remplis de coton, fer- _mez le bec, et un petit morceau de cire à la pointe tien- dra les mandibules à leur place. Il faut enfoncer perpen- _ diculairement une aiguille dans la mandibule inférieure : _ on en verra bientôt l'usage. Réunissez aussi les pieds par une épingle, et passez un fil au travers des genoux (des talons); par ce moyen, vous pourrez les rapprocher au- tant que vous le jugerez convenable. Il ne reste à ajouter que les yeux. Avec le petit bâton, faites un creux dans le coton à la place de l'orbite, et introduisez les yeux de “verre par l'ouverture ; ajustez l'orbite (la paupière) au- _ tour des yeux; il n "est pas nécessaire de les fixer autre- ment; pour que l'œil ne soit pas trop gros, resserrez l’or-. bite. (la. paupière) au moyen d'une aiguille très-fine en- filée dans la partie qui est le plus loin du bec. » I s'agit maintenant-de donner l'attitude. | ST rOBE ocurez-vous une boite quelconque ; M Lt -en “un côté, jusqu'aux trois quarts de sa hauteur, avec du -coton, formant un plan incliné; faites-y un creux peu profond pour recevoir l'oiseau; prenez alors l'oiseau dans vos mains, et, après avoir arrangé les ailes, posez- de dans le coton, les jambes placées comme s’il reposait. ÆEa;tête: tombera : ne vous en inquiétez pas. Prenez un | bouchon, et enfoncez trois épingles dans le bout comme -un trépied ; placez-le sous le bec de l'oiseau, et enfoncez … _d'aiguïille que vous y aviez fixée dans la tête ‘du bouchon; cela soutiendra admirablement la tête de l'oiseau. Si OA Ne NERO AA E UNS Castel ARU RARES AU ” ve } ; vous voulez allonger le cou, élevez le bouchon en met- tant plus de ceton dessous. Si vous voulez faire avancer da tête, approchez le bouchon du bout de la boîte; si elle doit être reportée sur les épaules, reculez le bou- chon. En séchant, le derrière du cou se resserrera plus que le devant, et portera ainsi le bec plus haut que vous me le voulez; prévenez ce défaut en attachant un fil au bec et en le fixant au bout de la boîte avec une épingle.» Enfin, M: Waterton dit qu'en plaçant du coton sous les. -ailes, en les attachant au haut de la boîte avec un fil, on peut les élever, les étendre, etc. On fait sécher l'oiseau +danssa boîte, loindel’influence du soleil, de l'air et du feu, Je plus lentement possible. On en retire l'animal une fois .chaque jour pour le retoucher, le corriger, etc. Au bout «de trois ou quatre jours, lorsque les pieds commencent à se : raidir, « ilest. HIS TRE de donner aux L:jsmbes Pangle que vous Vous et d'arrangee les doigts po q seau soit posé, ou même de les courber sur votrt - Si vous voulez poser l’oiseau sur une branche, percez un petit trou sous chaque pied, de manière à pénétrer un. peu dans la jambe (le tarse), et, ayant fixé deux. pointes proportionnées sur la branche, vous pouvez en un mOo- ment y transporter l’oiseau de votre doigt, ou le repren- dre à volonté. Lorsque l'oiseau est tout à fait sec, retirez le fil des genoux, ôtez l'aiguille qui est sous le bec, et tout est fini. » Telle est la méthode du chevalier Waterton, méthode qui a trouvé des admirateurs en Angleterre et en Améri- que, quoique mauvaise. Nous ne retracerons pas ici ses nombreux inconvénients, puisqu’un seul suffit pour la faire rejeter : c’est le manque absolu de solidité dans les individus ainsi préparés. Conservation des Œufs et des Nids d'oiseaux. On néglige assez généralement les collections d'œufs, et plus encore celles des nids ; cependant elles sont ex- trêmement intéressantes, et peuvent jeter un grand jour sur l’histoire des mœurs des espèces. Nous conseillons donc à l’amateur de ne jamais négliger de se procurer. lun et l’autre, toutes les fois que la chose sera en son pouvoir. Il fera surtout ses efforts, quand lui-même aura trouvé un nid, pour surprendre la mère sur les œufs, afin de s’assur er Dé Yemen à quelle espèce il AppAre | tiendra. | Il ne faut, que le moins possible, enlever un nid sans SSeS supports : s'il est sur une branche, on coupera cette … branche et on la placera avec lui dans Ta collection, après en avoir retranché le dessous et le dessus à quelques centimètres du nid. Ceux que l’on rencontre sur la terre, dans les trous d'arbres, des rochers, etc., s’enlèvent le plus complétement possible, c’est-à -dire sans en laisser la moindre partie, etse posent à nu sur des tablettes. Les hirondelles appliquent assez ordinairement les. leurs contre un mur; on les en détachera avec beaucoup de précaution pour ne pas les détériorer, et on les recol-! lera sur une planchette imitant un rocher ou une mu— raille, dans la même position qu’ils avaient lorsqu'on. les a trouvés. Toute la préparation à faire subir à un nid avant de. le placer dans la collection, est de le nettoyer de toutes? NE aodish LRU à PT EST AU y re TI ES 2 pa” RP LR VE AN Ru ie OA S LAS OISEAUX, 0 7 DAT 0 les ordures et des corps étrangers qui pourraient sy trouver, de le placer quelque temps dans une étuve assez chaude pour faire périr les insectes qui s’y trouvent cachés, sans l’altérer lui-même; et enfin, s’il renferme ‘des matières animales, telles que plumes, laine, .etc., de l’imbiber parfaitement de la liqueur n° 3, page 175. _ Pour donner à une collecti@ de nids tout l'intérêt qu'elle peut avoir, il faut mettre dedans des œufs de . l'espèce, en nombre ordinaire, ou les petits, et placer à côté le père et la mère. Dans ce cas, on tâche de poser les nids dans une position analogue à celle qu’ils avaient dans la campagne. Les plus intéressants à recueillir sont ceux des oriolus, lanius, loxia, fringilla, turdus, sylvia motacilla, saticola, muscicapa, etc., etc. Les oiseaux étran gers en construisent quelquefois qui sont extrêmement singuliers pour la forme ou la matière. Dans une collec tion de simple amateur, on rejette ordinairement les nids qui sont construits sans art et qui tiennent beaucoup de place, tels que ceux des pies, des corbeaux, des oiseaux de proie, des canards, de la plupart des échassiers, etc., etc. Mais, dans une collection rassemblée dans un | . scientifique, il est nécessaire de leur donner une place. _ Préparation des Œufs. _ La préparation des œufs est beaucoup plus diffcile. Avec une aiguille fine, on fait un petit trou à chaque extrémité de l'œuf; puis, avec une aiguille à bas ou du fil-de-fer, on crève le jaune et on le remue dans tous les sens pour bien le mêler avec le blanc; alors on porte un des trous à la bouche et, en soufflant, on fait sortir les matières par l’autre trou. Si tout ne sortait pas la pre- mière fois, on remettrait le fil-de-fer dans l’œuf, on tour- neraîit encore, puis on soufflerait de nouveau. . Quand l'œuf est vide, avec une petite seringue on in- jecte de l’eau fraîche à plusieurs reprises, et l’on finit par le rendre très-propre, ce qui se reconnait à Ja lim- _ pidité de l’eau qui en sort. Mais il arrive fort souvent que l’œuf que l’on veut vider a été couvé, et que le petit étant formé dedans ne peut en être Ôté sans user d’un procédé particulier. Après . avoir percé l'œuf, comme nous l’avons dit, on introduit . dedans une aiguille dont l'extrémité a été aiguisée en pointe très-aiguë, et on perce l'embryon d’une grande - quantité de trous. On fait une forte dissolution d’alcali Naluraliste préparateur. 21 1 942" ) fixe de soude ou de rue et on. are de" seringue. On bouche les trous avec les deux igts, agite vivement l'œuf dans tous les sens, après quoi.on Je laisse reposer jusqu’au lendemain. Alors on recom= mence à l’agiter, et on souffle dedans. Une portion. du petit est déjà décomposée par l’alcali et s'échappe par le trou. On injecte de nuveau; on agite, et, au bout de quelques heures, on souffle. Enfin, on recommence. cette opération jusqu’à ce que l’œuf soit parfaitement vide, ce qui arrive au bout de trente-six ou quarante-huit heures au plus. Alors on y passe de l’eau fraiche, et on peut, de placer dans la collection. | Quelques amateurs se contentent, lorsqu'un œuf ren ferme un embryon un peu avancé, de faire sortir le plus de liquide possible, en le perçant comme nous avons dit, et d’y injecter ensuite de l’éther pour dessécher le petit. Cette méthode expéditive est vicieuse en ce que les chairs racornies par l’éther attirent humidité, se décomposent à la longue, et font infailliblement noircir les points de la coquille où elles se trouvent en contact avec elle... … Une collection d'œufs n’a de valeur que lorsqu'elle est arrivée à un certain point de complet, et lorsque les espèces sont rigoureusement étiquetées sans erreur, ce qui n’est pas commun. Les œufs, avant d'être vidés, doi- vent être parfaitement lavés avec de l’eau tiède. et une brosse douce, car dans quelques-uns la crasse adhère fortement. D’autres en sont tellement recouverts, Ceux des podiceps par exemple, qu’à peine peut-on reconnaitre leur véritable couleur, et qu'ils paraissent d'un. brun marbré. | Il est à remarquer que dans beancoup d'œufs qui. ont été vidés d’un petit qu’ils contenaient, les couleurs, per= dent beaucoup de leur beauté et de leur brillant, Soit que cela résulte de l'incubation ou de l’action de. ja po- tasse. Le joli rose et couleur de chair des œufs du yunx {or- quilla, la couleur céladon, et en général toutes les nuances tendres, se changent en petites taches vertes qui dispa- raissent plus ou moins de temps après. Les taches rares, de couleur foncée, sont aussi sujettes à éprouver. des. changements quand les œufs sont, couvés, et, bien. plus encore lorsque les os, 1h ils contiennent commen cent à se CORFOMAPERE cr brun marbré; ee “ sont cCouvÉs ‘où qu LS. comm cent à se gâter, cette couleur se fhgies en vert herbac | | Beaucoup d’autres sont dans le cas de ceux que nous ve- -nons de citer pour exemple. Un amateur devra donc, Atbné ht il le pourra, S'as- surer de la vraie couleur des œufs, toutes les fois qu’il en trouvera l’occasion. Il n’accordera pas légèrement sa confiance aux marchands, et, quand il s'agira de se pro- _curer des espèces qui lui sont inconnues, avant de les acquérir, il fera fort bien de les comparer aux mêmes espèces d’une collection authentique, afin de s’assurer si _ce ne sont pas des œufs décolorés. Il y aurait un moyen unique de parer à cet inconvé- nient : ce serait d’avoir un ouvrage dans lequel toutes les espèces connues seraient dessinées et coloriées avec soin; mais cet ouvrage n'existe que par fragments très-incom- plets. Quelques marchands se permettent de faire des espèces nouvelles avec un pinceau et des couleurs qu'ils dispo- sent à leur fantaisie. Quelquefois, les yeux les plus expé- rimentés ont peine à reconnaitre cette fraude. Si on a le moindre soupçon, avant d’acheter on fait subir un la- vage à l’œuf, et les couleurs, en disparaissant, mettent la fourberie à découvert. Dans les cabinets d'histoire naturelle, on ne se borne pas à une collection d'œufs d’oiseaux. On recueille aussi ceux de serpents, de lézards, de tortues et autres qua- drupèdées ovipares. Le plus ordinairement ils manquent de coquille, et ne sont recouverts que d’une membrane plus ou moins épaisse, plus ou moins coriace. La seule préparation qu’on leur fasse ordinairement éprouver, est de les plonger dans la liqueur spiritueuse où on les con- serve. Cependant, j'ai vu chez un amateur des œufs de ‘lézards et de serpents, qu’il avait préparés et placés dans Sa collection à côté des animaux auxquels ils apparte- naient. Voici comment il les avait préparés : Avec des Ciseaux à pointes très-fines et très-aiguës, il leur avait fait une ouverture, non pas sur l’un des bouts, mais vers le milieu de leur longueur, et il les avait vidés par là. Il avait haché très-menu du coton préalablement imprégné d’une très-petite quantité de préservatif, puis il en avait bourré les œufs, mais avec précaution, afin de leur lais- ser sous les doigts une certaine mollesse qui les caracté- rise. Cela fait, il avait collé sur l'ouverture, pour la fer- mer, un très-petit morceau de papier blanc sur lequel ‘était écrit le numéro d'ordre de sa collection. Il avait ensuite passé sur le tout une légère couche d'essence de él LES OISEAUX. |, AE ANT aa na Ebenthines Les œufs de reptiles n ’affe même couleur, et dans la même espèce, Ju _ en raisoIl d’une incubation plus où moins av. ncée;T comme leur pellicule est transparente, en colorant à ‘ton dont il les bourrait, il leur rendait RARE leur k *; teinté naturelles? 251% se < et (TA L: CONSERVATION DES ŒUFS ET NIDS D’ OISEAUX. “La nombre des amateurs de collections d'œufs ct se nids va toujours en augmentant, et déjà il est aujour- d'hui très-considérable. Les naturalistes commencent à s’apercevoir de la corrélation qui existe entre l'espèce de l’oiseau et son œuf, et le parti que Ia science peut ti rer de ces analogies. M. Lefèvre, frappé de voir ainsi ses prévisions se réa- liser, a fait de nouveaux efforts en faveur de’ Vovologie. Nous citerons ici les résultats RES E qu’il en a obte- nus : | Lo Les œufs, après les avoir vidés et bien néttoyés. Sn passés au préservatif liquide et incolore dont M. Lefèvre a gardé le secret ; en en étendant quelques gouttes à lPin- térieur, de façon à ce qu’ils en soient enduits partout en dedans, on pourra sans danger les placer à côté des oï= seaux. Ce préservatif est également fort bon pour la con- servation des nids; 29 On peut, sans inconvénient, percer les œufs _par les deux bouts, ce qui les rend beaucoup plus faciles à vider, sans se servir de chalumeau. On doit faire ces trous aussi petits que possible, mais ce qui est plus essentiel encore, c'est que ces trous aient leur bord parfaitement net et régulier, sans déchirure ni étoilure. 30 On fait dissoudre le petit qui peut se trouver dans l'œuf que l’on veut préparer, avec la soude et la potasse, ainsi que nous le disons dans notre Manuel, page 241% mais ces sels peuvent décolorer la coquille lorsqu'ils sè répandent dessus. Il faut, lorsqu'on veut faire cette Opé— ration, tenir l’œuf presque supmérgé dans de l’eau pute, de sorte que la liqueur saline qui tomberait sur l'œuf soit à l’instant lavéeet dissoute dans la masse d'eau. Ne: 4 Certains œufs d'oiseaux étant fort rares, se vendent Souvent un prix si élevé, que beaucoup d'amateurs. peuvent pas Y atteindre : en outre, lors même qu’on. déterminerait à mettre deux ou trois cents francs ou d us-d à un œuf, il serait, HAT RRO PAR au moins, RÉ qui, au premier coup- -d’ œil, are nono Nan: a trouvé un moyen fort ingénieux. Au moyen d’une ma- tière préparée de diverses manières, selon les circons- tances, il moule sur nature des œufs artificiels, tellement semblables à. la nature pour la forme, la couleur, les ta- ches, et même l'épaisseur et le poids, que l’amateur le plus expérimenté s'y laisserait prendre facilement. Un marchand de Londres a réussi à en vendre plusieurs à un très-grand prix, pour des œufs naturels. C'est seule- ment sur le souvenir d’une annonce que M. Lefèvre en avait faite plus d’un an avant, et sur une inspection mi- de nutieuse et très-attentive, qu’on a reconnu la fraude. Du reste, cette fourberie sera impossible à l'avenir, car M. Lefèvre, pour y mettre un terme, écrit sur le "petit bout de l’œuf fac sümnile, en caractères très-fins, mais qu'on ne peut enlever sans gâter l'œuf. C’est ici la place de recommander aux amateurs d’ovo- _logie le magnifique Atlas que cet habile naturaliste a pu- blié sur les œufs des oiseaux d'Europe. Cet ouvrage à été exécuté avec un fini et une vérité admirables, en taille douce, colorié par les plus habiles artistes de Paris. ATTITUDE À DONNER AUX OISEAUX. Déjà, dans plusieurs parties de cet ouvrage, nous avons ons quelques avis sur la manière de placer un oiseau dans l'attitude qui convient à son espèce; mais nous l’a- vons fait d’une manière trop concise pour être d’une grande utilité aux commençants préparateurs, et surtout _ à ceux qui, habitant des villes, n’ont pas eu l’occasion d'étudier la nature vivante. Nous allons donc revenir sur ce chapitre du plus haut Lnitérét, en tâchant de généraliser, autant que possible, les règles que nous allons donner, règles qui, ainsi qu’on _le conçoit aisément, offrent quelques exceptions que l’ex- périence seule peut faire connaitre. C’est surtout dans la longueur à donner anx jambes _ dés oiseaux que beaucoup de préparateurs sont dans un : «grand embarras; aussi est-ce la chose que nous traiterons avec le plus d’exactitude. Pour arriver à la plus grande .. précision possible en pareille mat ère, Res avons. i- qué quatre principales positions des “jambes, ainsi qu i suit : 49 bas sur Jambes, quand les plumes du ventre cachent la jambe jusqu’au dessus du talon seulement ; 20 très-bas sur jambes, lorsque les plumes du ventre re- ke couvrent le tarse jusqu'aux phalanges ; 30 haut sur jam- bes, lorsque les plumes du ventrene cachent que les deux _tiers supérieurs du tibia; 40 très-hault sur jambes, lors- que les plumes du ventre ne cachent que.le tiers _Supé- | rieur du tibia. Il est entendu que nous ne parlons” FCI que des plumes du ventre, et non de celles qui peuvent … se trouver sur le tibia, le tarse et les phalanges. fe Quant aux ailes, elles peuvent être : 10 couvertes, ca= chées dans les plumes de la poitrine, et dans celles des côtés du corps, qui se relèvent de bas en haut et de de- vant en arrière; 2° découvertes, quand les plumes de la poitrine et celles du côté du corps ne conservent pas les contours de leurs bords inférieurs; 3° rapprochées du corps, ou reçues dans des cavités pectorales ; 40 RAA non logées dans ces cavités. | Ceci connu, on devra monter : } Les OISEAUX DE PROIE DIURNES. — 19 Bas ou hauts : sur jambes ; perchés ou non perchés ; 20 Les talons découverts et écartés ; g° Les ie légèrement fléchies et les tarsès paral- èles ; % Les ailes découvertes et légèrement. écartées du corps, ou rapprochées du corps et couvertes au. tiers. Elles sont croisées à leurs extrémités dans quelques espèces au vol léger; : ROME OR | 5o Corps allongé, oblique ; Le 60 Dos aplati ou arrondi; HE k 70 Queue un peu abaissée, écartée en voûte plis ou mOINS ; 80 Poitrine arrondie ; : | 90 Cou raccourci, légèrement fédtiis en arrière; 10° Yeux grands et saillants. “4 OISEAUX DE PROIE NOCTURNES.— 40 Talons couverts 0 ou dé- couverts, écartés ; sk jh 20 Jambes droites ou fléchies, à à tarses pari feres ‘ 3° Ailes couvertes au tiers ou aux deux tiers, rap _ prochées du corps, quelquefois croisées ; x 40 RAF raccourci, CRUE ou: à M 4h) HU Mt LES OISEAUX. : La Dos none | 6e Queue abaissée ou SE Da un peu écartée “sx ven voûte; 7° Poitrine légèrement arrondie ; 80 Cou raccourci, 16° men fléchi en arrière, Où . droit; ‘90 Tête arrondie : ; 119 Yeux très- -grands et très-saillants. PIES-GRIÈCHES. — 1° Basses sur jambes et DéPCHEEU ; +20 Talons découverts et légèrement rapprochés ; 30 Jambes fléchies, rapprochées aux talons et écartées … vers les doigts; 4 Ailes couvertes au tiers et rapprochées du COTPS ; non croisées ; 5o Corps allongé, “oblique ; < 69 Dos légèrement arrondi ; 1° Queue légèrement abaissée, écartée en voûte ; 8° Poitrine arrondie; 9° Cou raccourci, lécèrement fléchi en arrière ; 10° Tête arrondie ; | 119 Yeux assez grands, saillants. PERROQUETS. — 1° Bas ou très-bas sur jambes, perchés ou cramponnés ; 90 Talons couverts ou découverts, écartés ; 3° Jambes fléchies ou très-fléchies, à tarses paral- lèles ; . 49 Ailes couvertes au tiers et rapprochées du COTPS ; -5o Corps allongé, oblique ou vertical ; 6o Dos arrondi; 70 Queue abaissée, légèrement écartée en voûte; 8° Poitrine effacée; | 90 Cou raccourci, fléchi en arrière ; 400 Tête aplatie sur les côtés ; 410 Yeux petits et saillants. Toucans. — 1° Bas sur jambes et perchés : 20 Talons découverts et légèrement rapprochés ; 30 Jambes fléchies, à talons rapprochés, écartés vers. les doigts; 40 Ailes découvertes et légèrement écartées du COTPS ; bo Corps allongé, oblique; 6° Dos arrondi; 70 Queue abaissée, écartée en voûte ; go RoBne D M. TR 90 Cou raccourci, fléchi en arrière; D CAN AE 100 Tête arrondie, portée en avants hé 110 _ petits, peu saillants ; NUS TON HO axe Cazaos. — 10 Hauts sur jambes et pérchés : ES je er ep 20 Talons découverts, un peu rapprochés; .. À 30 Jambes fléchies, rapprochées aux talons, (écartée vers les doigts: 40 Ailes découvertes et écartées du Corps, ou couvertes | et rapprochées ; 90 Corps allongé, oblique ; 6° Dos arrondi; 3 1° Queue un peu abaissée, en voûte; | 8° Poitrine arrondie; RENAN el 9° Cou allongé, fléchi en arrière ; Fi due US 2 100 Tête arrondie; re ei GRAVE QE 11° Yeux petits et peu saillants. os hi To ns CorBEAUx. — 1° Bas sur jambes, perchés. ou non per- chés ; 2 Talons découverts et écartés : 3° Jambes légèrement fléchies, à tarses Hatdiges : 4° Ailes découvertes et écartées du corps, ou cou- vertes au tiers et rapprochées du FORD: 5 Corps allongé, oblique ; pes 6° Dos légèrement aplati; d nt 7° Queue un peu abaissée, écartée en voûte; 8° Poitrine arrondie; 90 Cou allongé, fléchi en arrière ; 10° Tête arrondie ; 11° Yeux assez grands et saillants. Pies. — 1° Basses ou hautes sur jambes, perchées on, non perchées ; h 20 Talons ecoute et rapprochés ; 6 : 3° Jambes légèrement fléchies, rapproohées aux ta. lons, écartées vers les doigts : : ï 4 Ailes découvertes et écartées du corps, où cou- vertes au tiers ou aux deux tiers, et Tappr chées ; Do Corps raccourci, oblique : 6° Dos arrondi; re Fi AR 70 Queue abaissée, écartée en voûte, ou très relevé ) quand l'animal saute ; Pr Ones k +: ï L ER EE LES OISEAUX. : 89 Poitrine monts - Ne ta 90 Cou raccourci, fléchi en arrière ; « 100 Tête arrondie : ue 119 Yeux assez grands et saillants. GEAIS, ROLLIERS, Casse-Noix. — 10 Bas sur Us et perchés; 9e Talons découverts et rapprochés ; 30 Jambes légèrement fléchies, rapprochées aux talons et écartées vers les doigts : 4o Ailes couvertes au tiers on aux deux tiers, rappro- chées du corps; 9° Corps raccourci, oblique : | 6° Dos arrondi; 7° Queue un peu relevée, écariée en voûte; 8 Poitrine arrondie; 9o Cou raccourci, fléchi en arrière ; 100 Tête arrondie : 419 Yeux grands et saillants. LorrorTs. — 1° Bas sur jambes et perchés; 20 Talons découverts et rapprochés ; 3° Jambes fléchies, rapprochées. aux talons, écartées vers les doigts; o Ailes découvertes et écartées du corps, ou cou- : vertes aux deux tiers et FÉRDEMENRES à : d0 Corps allongé, oblique; 6° Dos aplati; | | 7° Queue un peu abaissée, écartée en voûte; 8° Poitrine arrondie ; 90 Cou un peu allongé et fléchi en arrière ; 100 Tête arrondie; D Déni 110 Yeux arrondis et saillants. BARBUS. — lo Bas sur jambes et perchés Det 20 Talons découverts et légèrement écartés ; 9? Jambes un peu fléchies, à tarses parallèles ; 4° Aïles couvertes au tiers et rapprochées du ls 9° Corps raccourci, oblique. 6° Dos arrondi; 7° Queue un peu abaissée, en voûte ; 8° Poitrine arrondie ; 90 Cou raccourci, fléchi en arrière ; 5 100 Tête arrondie : 110 Yeux assez grands et saillants; Ge Jambes éehre où très- NE d, | talons, éloignées vers les doigts; "4 49 Ailes couvertes au tiers ou aux deux Gad rappro= | chées du corps; | 9 Corps allongé, horizontal ou oblique; RP 6o Dos aplatis APE 10 Queue abaissée, écartée en voûte; ME Etre 8 Poitrine arrondie; QE ONARR EE 9e Cou raccourci, fléchi en arrières A ur à 10° Tête arrondie, portée en avants 11° Yeux assez grands et peu saillants : $ TORCOLS. — 1° Bas sur jambes, perchés ou non perchés ; : 20 Talons découverts et un peu écartés ; 30 Jambes fléchies, à tarses parallèles : 40 Ailes couvertes au tiers et rapprochées du ee 90 Corps allongé, horizontal ou PRIS 3 | 6° Dos arrondi; 7° Queue abaissée en voûtes 8° Poitrine arrondie; 90 Cou raccourci ou allongé, très-fléchi en avant ou en arrière, ou sur les côtés 10° Tête arrondie, portée en avant ou en arrière >. 11o Yeux petits et peu saillants. e Pics, EPEICHES. — 19 Bas ou très-bas sur jambes, et cramponnés ; 90 Talons couverts, ou découverts et écartés. 21374400) 3° Jambes très-fléchies, également écartées "latérale _ ment aux talons et à la naissance des FREE 40 Ailes découvertes et écartées du COFRS > as 5° Corps allongé, vertical ; re pe 6° Dos aplati; | 70 Queue très-abaissée, écartée et appuyée contre F1 tronc d’arbre ou fa branche ; 1 8° Poitrine arrondie; 9 Cou allongé, fléchi en arrière; 10° Tête arrondie, portée en avant;, 11° Yeux assez grands et peu saillants. % * SITTELLES — 1° Basses ou très-basses sur jambes, pe chées ou cramponnées, 20 Talons couverts ou découverts, écartés ; . | LES OISEAUX. | z SON fléchies. quand elles perchent, ou ere _ * chies quand elles sont cramponnées ; également éloignées aux talons et à la naissance ‘des doigts ; 4 Ailes couvertes au tiers et rapprochées quand l’oi- seau perche, ou découvertes et: écartées quand il est cramponné ; tin fai Bo Corps raccourci, oblique ou vertical ; 6° Dos aplati; 70 Queue abaissée ou très-abaissée, en voûte ; 8° Poitrine arrondie; _9o Cou raccourci, fléchi en arrière; 10° Tête arrondie, portée en avant; 11° Yeux petits et peu saillants. TODIERS et MARTINS-PÈCHEURS. — 10 Très-bas sur jambes et perchés; 20 Talons couverts et écartés; 3° Jambes très-fléchies, à tarses parallèles ; | 40 Ailes découvertes et écartées du corps, où couver- tes au tiers et rapprochées du corps; HR 99 Corps raccourci, oblique ; 60 Dos arrondi, relevé à la partie postérieure ; 7° Queue abaissée, légèrement écartée ; -_ 82 Poitrine arrondie ; 5, UC 90 Cou raccourci, légèrement fléchi en arrière ; . 40 Tête effilée sur les côtés, portée en avant; * Afo Yeux petits et peu saillants. GuËPiErs. — 1° Bas sur jambes et perchés; 20 Talons découverts et écartés ; 3° Jambes fléchies, à tarses parallèles ; 40 Ailes découvertes et écartées du corps, ou couver- tes au tiers et rapprochées ; . bo Corps allongé, oblique ; 6° Dos arrondi ; 0 Queue un peu abaissée, en voûte ; 8° Poitrine arrondie; 90 Cou un peu allongé, fléchi en arrière ; 10° Tête arrondie ; 119 Yeux petits et” peu saillants. Huppes. — do Basses sur jambes et perchées ; 20 Talons découverts et écartés ;.… 30 Jambes un peu fléchies, à tarses parallèles ; : au tiers 4 aporadir ei Do Corps allongé, horizontal € ou obiques PME ae 6° Dos arrondi; Ro HS 1° Queue un peu abaissée, en | voie ; 1 SAC SAR 8° Poitrine arrondie; : CPR DRE ERA 9e Cou raccourci, un peu. fléchi en arrières” 10° Tête arrondie; 119 Huppe abaissée et légèrement entr’ ouverte; | 12° Yeux assez grands et saillants. GRIMPEREAUX. — {0 Bas ou très-bas sur jambes, et cram- ponnés ; 20 Talons couverts ou découverts, ét écar ES ; 30 Jambes très-fléchies ; 40 Ailes découvertes et écartées du Corps; 9° Corps raccourci, vertical ; 6o Dos arrondi ; | 70 Queue très-écartée et abaïissée ; 8° Poitrine arrondie ; 9° Cou raccourci, fléchi en arrière ; ; \. 400 Tête arrondie ; 119 Yeux petits et peu saillants. COLIBRIS, OISEAUX-MOUCHES. — 10 Bas ou très-bas sur jam bes et perchés ; 20 Talons découverts ou couverts, écartés; du 3° Jambes fléchies ou très-fléchies, à tarses parallèles; 40 Ailes couvertes au tiers, rapprochées du corps, où découvertes et écartées : o° Corps allongé, horizontal ou oblique ; 6° Dos arrondi; 70 Queue un peu relevée, en voûte ; 8 Poitrine arrondie ; 99 Cou raccourci, fléchi en arrière ; a 10° Tête effilée sur les côtés, portée en avant; * {lo Yeux petits et peu saillants. CYGNES, OIES, CANARDS, SARCELLES, HARLES. — Lo Bass S jambes et non perchés ; | 20 Talons découverts ou très-écartés ; É 30 Jambes légèrement fléchies, à tarses parallèles : 49 Ailes couverte S au tiers ou. aux deux Mt 188 chées du corps; 9° Corps raccourci ou allongé, horizontal où à oblige Go Dos légèrement ne bndE OU LIT _ 7o Queue légèrement abaissée et écartés: ; _ 80 Poitrine arrondie; CRU 9 Cou allongé, fléchi en avant au Sommet età sa nais- sance, en arrière à son milieu ; 10° Tête aplatie sur les côtés ; ; 110 Yeux assez petits et peu. saillants. PÉLICANS, CoRMoRans, Fous, ANHINGAS. — 40 Bas sur jam- bes, perchés ou non pérchés ; 20 Talons découverts et très-écartés ; HT ::39 Jambes légèrement fléchies, à tarses parallèles ; rt 49 Aïles découvertes et écartées du corps, ou couver-— ne _tes au tiers et rapprochées ; | LES D0 Corps allongé, UHQUes | 6° Dos arrondi; 1° Queue un pen abaissée, en voûte; 8° Poitrine arrondie ; 9° Cou allongé, fléc hi en avant à sa base et à son som- | met, en arrière au milieu; 10° Tête aplatie sur les côtés (dans les pélicans), cylin- drique (dans les anhingas), effilée, portée en avant ; 110 Yeux assez gr nds et saillants (petits dans les péli- Cans). Pre Sn RES ET RE MacarEux, PiINGouINs, MancHoTs. — 1° Bas ire et non perchés ; ; 2 Talons découverts et écartés ; 3° Jambes droites ou légérement fléchies, à tarses pa- rallèles ; 4o Ailes découv ertes, péndantes et ébartées du corps; 9° Corps allongé, vertical ; Go Dos légèrement arrondi : : 7° Queue un peu.écartée, abaissée ou relevée ; 8° Poitrine arrondie; 9o Cou allongé, droit : 105 Tête aplatie sur les côtés, portée en avant; . 41° Yeux petits et peu saillants. } non GRÈBES, CASTAGNEUX. — 1° Bas sur jambes et non pérchés ; : 2 Talons découverts et écartés; 3v Jambes droites ou légèrement fléchies, anses pa- rallèles ; Naturaliste noue | | 22 _ do Aïles couvertes au tiers et rapp 5 Corps allongé, vertical, 6° Dos légèrement arrondi : D AS PNR _ T° Queue très-courte (nulle ‘dans quelques-uns), abais- F T sée ou relevée ; 8° Poitrine arrondie : : me 90 Cou allongé, droit; Le à EVA 10° Tête eflilée, portée en avant; 110 Yeux petits et saillants. GoELans, MouETtEs, PÉTRELS, HIRONDELLES DE MER. — 10 Bas sur jambes et non PERS Û 20 Talons découverts et écartés; 3° Jambes légèrement fléchies, à tarses parallèles :. 4 Ailes couvertes au tiers, FapprOe du CAtRE: croisées à leur extrémité : : 90 Corps allongé, oblique; 6° Dos arrondi; 7° Queue un peu abaissée, en Voile 8 Poitrine arrondie ; 90 Cou raccourci, fléchi en arrière; 102 Fété arrondie 119 Yeux assez grands et but, FLAmanT. — 1° Très-haut sur jambes et non perché; ou 20 Talons très-découverts, un peu rapprochés; | 3° Jambes un peu fléchies, rapprochées aux re cb éloignées vers les doigts: 40 Ailes découvertes et écartées du corps, ou couver- | tes au tiers et rapprochées; 5o Corps allongé, oblique; 6° pee aplati vers la partie antérieure et arrondi ail : eurs; % 70 Queue abaissée, fermée, en partie cachée par les à extrémités des ailes; ! 8° Poitrine arrondie; d 9° Cou allongé, fléchi en avant au sommet et à la base, en arrière dans son milieu; . 10° Tête arrondie, portée en avant ; l 11° Yeux assez grands et saillants. ( s We GRUES, CIGOGNES. — 10 Très-hautes sur jambes, perché ou non perchées ; LAS 20 Talons très-découverts, un peu rapprochés 5 LES ( OISEAUX. doigts; 4o Ailes découvertes, un peu éloignées du corps, ou +115, couvertes au tiérs et rapprochées ; 50 Corps raccourci et horizontal dans les grues, al longé et oblique dans les cigognes; 6° Dos arrondi à la partie postérieure, aplati en de- vant; 7° Queue un peu abaissée, fermée et en partie cachée # par l’extrémité des ailes ; 8 Plumes de dessous l'aile et du croupion très-rele- vées, et tombant en panache dans les grues ; 90 Poitrine arrondie ; 100 Cou allongé, fléchi en avant au sommet et à sa base, en arrière au milieu ; 119 Tête arrondie , portée en avant; 120 Yeux grands et saillants. HÉRONS, AIGRETTES, CRABIERS, BUTORS, BIHOREAUX, — 10 Hauts ou trés-hauts sur jambes, perchés ou non perchés ; 20 Talons très-découverts, un peu rapprochés ; ; 3° Jambes légèrement fléchies, à tarses rapprochés au talon et éloignés vers les doigts; 49 Ailes découvertes et écartées du corps dans les hé- rons et les aigrettes, ou couvertes au tiers et rapprochées dans les crabiers, butors, bihoreaux; 90 Corps légèrement allongé, oblique ; ; 60 Dos aplati en devant, arrondi au milieu et en ar- | rièrés 7° Queue un peu abaissée, fermée; 8° Poitrine arrondie; 9 Cou allongé, fléchi en avant à son sommet ef à sa _ naissance, en arrière vers son milieu; 100 Tête eflilée, portée en avant; 119 Yeux grands et saillants. Courzis. — 10 Très-haut sur jambes et non perché; 20 Talons très-découverts et un peu rapprochés; 3° Jambes légèrement fléchies, à tarses éloignés vers l’origine des doigts; do Ailes découvertes et écartées du corps; 90 Corps un peu allongé, oblique; 6° Dos arrondi; 7° Queue un peu abaissée, fermée; a. ae légèrement fléchies, éloignées vers les AA “ge Poitrine ne se NS 9o Cou allongé, fléchi en avant à son somme e De. base, en arrière au milieu; aid 10° Tête arrondie, portée en avant; 110 Yeux assez grands et saillants. UE" Fans 2978 BÉCASSES , BÉCASSINES. — 10 Hautes sur jambes et non perchées: 2 Talons découverts et légèrement rapprochés: 3° Jambes un peu fléchies, à tarses éloignés; 40 Ailes découvertes et écartées du corps, ou couvertes au tiers et rapprochées; 9° Corps un peu allongé, horizontal ou oblique: 6° Dos légèrement arrondi; 79 Queue un peu abaissée, fermée ; 8 Poitrine arrondie; RE DER 9° Cou allongé, légèrement fléchi en arrière; 10° Tête arrondie, portée en avant; 119 Yeux assez grands, saillants, haut pla BARGES, CHEVALIERS. — 10 Très-hauts su jambes et non perchés ; | 2 Talons très-découverts et légèrement rapprochés ; “ 3° Jambes un peu fléchies, à tarses FIOIEREES à Ja nais- sance des doigts; 4o Ailes découvertes et écartées du corps, ou couver- tes au tiers et rapprochées; | Do Corps allongé, oblique; 6° Dos arrondi; 7° Queue légèrement abaissée, fermée ; 8° Poitrine arrondie; 90 Cou allongé, fléchi en avant à la base et au sommet, en arrière vers le miiieu; 10° Tête arrondie, portée en avant: | is je RE 119 Yeux grands et peu saillants. m'en COMBATTANTS, MAUBÈCHES. — 40 Très-hauts sur jambes et non perchés ; \ 20 Talons très-découverts et un peu rapprochés: ‘4 3° Jambes légèrement fléchies, à tarses éloignés à Li 0 rigine des doigts; Li 4e Ailes découvertes, un peu écartées du Corps, couvertes au tiers et rapprochées; À »° Corps horizontal ou oblique, raccourci dans î maubêches, allongé dans les combattants; - RC A lis d | OT US Go ne. bd | To Queue légèrement abaissée, fermée; 80 Poitrine arrondie; 90 Cou allongé, légèrement fléchi en avant; 10° Tête arrondie, portée en avant; 119 Yeux petits et assez saillants. VANNEAUX. — 10 Hauts sur jambes et non perchés; 20 Talons découverts et un peu rapprochés; 30 Jambes un peu fléchies, à tarses éloignés vers lo : rigine des doigts; 4° Ailes découvertes, un peu écartées du COr ps, Croi- sées à leur extrémité : 9° Corps légèrement allongé, oblique ; 6° Dos aplati en devant, arr ondi postérieurement : 7° Queue un peu relevée, en voûte ; 8° Poitrine arrondie ; 90 Cou allongé, un peu fléchi en arrière ; : 10° Tête arrondie, portée en avant, 11° Aigrette légèrement relevée, à brins courbes à leur extrémité de derrière en avant; | _ 129 Yeux grands et saillants. PLuviERs. — 10 Hauts sur ans et non perchés; 20 Talons découverts et un peu rapprochés; 30 Jambes légèrement fléchies, à tarses éloignés vers l'origine des doigts; 40 Ailes découvertes et légèrement écartées du corps; D° Corps raccourci, horizontal ou oblique; 6° Dos arrondi; 7° Queue un peu abaissée et fermée ; 8° Poitrine très-arrondie ; | no 9o Cou raccourci, fléchi en arrière ; : 10° Tête arrondie, "portée en avant; 419 Yeux très-grands et saillants. CHASSE, AVOCETTE. — 1° Très-hautes sur Jamo ‘et non perchées ; 20 Talons audGe ouverts et un peu rapprochés; 30 Jambes un peu fléchies, àtarses éloignés à la nais- sance des doigts; 4 Ailes découvertes, écartées du Corps, un peu croi- sées à leur extrémité ; 9e Corps raccourci, horizontal ou oblique; 6° Dos arrondi; To Doi un | peu bérseies rm 80 Poitrine arrondie; | % 9e Cou allongé, fléchi en avant en n haut et en b arrière au milieu; | os 400 Tête arrondie, portée en mou É; HUS Fa k 119 Yeux a. et saillants. | | nus _—_ 4o Hautes sur be et non | perchées à 20 Talons découverts et un peu rapprochés; 3° Jambes légèrement fléchies, à tarses éloignés vers . l'origine des doigts ; | a 49 Ailes découvertes et écartées du corps, croisées à | leur extrémité; 9° Corps raccourci, oblique ; 6° Dos arrondi; : ÿ 7° Queue un peu abaissée, en voûte; | 8° Poitrine très-arrondie ; | 90 Cou raccourci, un peu fléchi en avant: 100 Tête arrondie, portée en avant; 119 Yeux assez grands et saillants.” POULES D'EAU, FOULQUES. - — 10 Hautes sur jambes de non perchées: 20 Talons découverts et légèrement, rapprochés: 3° Jambes un peu fléchies, à tarses éloignés vers Los rigine des doigts; 4 Âiles couvertes au tiers ou aux deux tiers, et rap- prochées du corps; | 90 Corps allongé dans %es poules d'eau raccourci dans les foulques, oblique ou vertical; : 6° Dos arrondi; at 7° Queue un peu abaissée, fermée et non ‘cachée par les ailess : À 8° Poitrine arrondie ; 90 Cou allongé, fléchi en arrière; gt à 40e Têté arrondie, Porléc'en aantsi) MARNE 119 Yeux assez grands et peu saillants. DR RaLes. — 1° Hauts sur jambes et non perchés; 20 Talons découverts et un peu. rapprochés; 3° Jambes légèrement fléchies, à tarses: éloignés à \rigine des doigts; : 4 Ailes couvertes au tiers, et rapprochées. du 50 Corps aliongé, oblique ; Ki 6° Dos arrondi; Négoce à Rires LES OISEAUX. 7o ue ntlemient abaissée , fermée ; 8° Poitrine arrondie; … 9e Cou allongé, légèr ement fléchi en arrieres mu 1 10° Tête eflilée, portée en avant; / 110 Yeux assez grands et saillants. AUTRUCHES, Nanou. — 1° Très-hauts sur jambes et non perchés ; 90 Talons très-découverts et écartés ; 3° Jambes légèrement fléchies, à tarses parallèles : 4 Ailes couvertes au tiers et rapprochées du corps, | ou découvertes, abaissées et écartées ; 90 Corps raccourci, horizontal ; Es 6° Dos aplati en devant, arrondi en arrière; A à -70 Queue relevée, écartée, les plumes en partie re : courbées à leur extrémité; 8° Poitrine arrondie ; 9 Cou allongé, fléchi en avant à la base et au sommet, en arrière au milieu; 10° Tête arrondie, portée en avant ; 11° Yeux grands et saillants. Ourannes. — lo Hautes sur jambes et non Fée 90 Talons découverts et écartés ; 30 Jambes un peu fléchies, à tarses parallèles ; 4° Ailes couvertes aux deux tiers et rapprochées du 2COCDS: o° Corps raccourci, horizontal ; 6° Dos un peu aplati en devant, arrondi postérieure- ment; 1° Queue légèrement abaissée, en voûte; 8° Poitrine très-arrondie ; 99 Cou allongé, légèrement fléchi en arrière; 100 Tête arrondie; 1109 Barbes, dans les mâles, écartées et portées de de- | dans en dehors, et de devant en arrière; à 120 Yeux grands et saillants. | Paons. — 40 Hauts sur jambes, perchés ou non perchés ; 20 Talons découverts et rapprochés ; 3° Jambes un peu fléchies, à tarses éloignés vers l’o- rigine des doigts; 4o Ailes couvertes aux deux tiers, rapprochées du Ê COTPS ; ” 50 Corps allongé, oblique; 70 es abdise Ge. ne 8° Poitrine arrondie : PER LA A 9e Cou allongé, fléchi en avant au 1 sommet Let base, . enarrière au milieu; Ms RL 10° Tête arrondie : Rue de 119 Aigrette relevée et légèrement écartée; | 12° Yeux grands et saillants. DiNDONS. — 10 Hauts sur jambes, peroés où non à per= ChÉS = 4 2 Talons découverte et écartés ; $ LU 3° Jambes un peu fléchies, à tarses A ne 4 Ailes couvertes au tiers ou aux deux tiers, rap prochées du corps; 9° Corps raccourci, horizontal ou a oblique ; 7 69 Dos aplati en devant, arrondi postérieurement ; " 19 Queue un peu abaissée, er voûtes 44 | 8 Poitrine très-arrondie; crins de la poitrine légère ment écartés ; à 90 Cou fléchi en avant à la base et au sommet, ‘en ar- rière au milieu; 100 Tête arrondie; " | | 4109 Caroncules charnues, placées de droite & à gauche, pendantes; 12 Peau du dessous de la gorge un peu RUSSES, a 139 Yeux grands et peu saillants. ce Hoccos. — 4° Hauts sur jambes, perchés ou non porchés; 20 Talons découverts et écartés ; 3° Jambes un peu fléchies, à tarses Nate :3 : 4 Ailes couvertes aux deux tiers et rapprochées du | corps veu A 5o Na peu allongé, horizontal ou oblique; Tu 6° Dos arrondi; ; A ee GE 70 Queue légèrement abaissée, en voûte; | 8° Poitrine arrondie ; sn 90 Cou allongé, fléchi en avant ; % 10° Tête arrondie, HU SPA er TE 119 Huppe légèrement Lol r és Hi FA (a LS 120 Yeux assez ae et peu saillants. nur al non perchés ; 20 Talons découverts et écartés; 30 be un peu chi. à à tarses Ni à 4 Ailes couvertes au tiers ou aux deux tiers, etrap- Ai prochées du corps ; . de Corps raccourci, oblique dans les mâles, horizontal : dans les femelles : 6° Dos un peu aplati en avant, arrondi en arrière ; 7° Queue très-relevée, comprimée sur les côtés ; les deux plumes intermédiaires recourbées en arcde bas en haut, de dedans en dehors, et pendantes à leur extrémité (dans le coq); 8° Poitrine très-arrondie ; Jo Coù un peu raccourci, fléchi en arrière; 10° Tête arrondie ; 419 Crêtes relevées à 120 Caroncules ou barbes pendantes et concaves exté- rieurement ; 13° Yeux assez grands et saillants. FAISANS. — Âo Hauts sur jambes, perchés ou non per- chés ; 20 Talons découverts et écartés ; 30 Jambes un peu fléchies, à tarses parallèles : : 40 Ailes couvertes aux deux tiers et rapprochées du 24, COPDS; 90 Corps légèrement. allongé, horizontal ou oblique : 60 Dos aplati en devant, arrondi postérieurement; 7° Queue légèrement abaissée, en voûte ; . 8° Poitrine arrondie ; -. 9o Cou raccourci, un peu fléchi en arrière; 100 Tête arrondie; 11° Huppe légèrement relevée et entr'ouverte ; 12° Manteau du cou un peu étendu et relevé, développé (dans le faisan doré) ; | 130 Yeux assez grands et saillants. PiNTADES. — 10 Hautes sur jambes, perchées ou non per- chées; 2% Talons découverts et écartés; 3° Jambes légèrement fléchies, à tarses parallèles ; 4° Ailes couvertes aux deux tiers et TARRHAQnCes du CODS: 5° Corps raccourci, horizontal ; | Go Dos arrondi en devant et au milieu, très-arrondi postérieurement ; 7° Queue très-abaissée, un peu écartée; HAS ATEN RUES 80 Poitrine très-arrondie : 9o Cou raccourci, fléchi en arrière ; 5 40° Poils du cou relevés ; ; 110 Tête aplatie sur les côtés ; : Lo ARE EPA 12% Tubercule de la tête relevé et dort en mirent * 13° Caroncules du bec pendantes et CONCAVEE s SAN 14 Yeux assez grands et peu saillants. è L'ART Ténnas, — 10 Hauts sur jambes, perchés ou non à perchés; 90 Talons découverts et écartés ; ni 3° Jambes un peu fléchies, à tarses Dr aleie st 40 Ailes couvertes aux deux tiers et rapprochées du COT PS ; 9° Corps raccourci, horizontal ; : 6° Dos aplati en devant, arrondi postérieurement ; 7° Queue un peu relevée, en ons 8° Poitrine arrondie ; 9° Cou raccourci, fléchi en arrière ; c 10° Tête arrondie ; Hot 119 Yeux grands et saillants. GÉLINOTTES. — 1° Basses sur jambes, porchées ou non perchées; 20 Talons découverts et écartés ; ; RN 3° Jambes un peu fléchies, à tarses parallèles : 4 Aïles couvertes au tiers ou aux deux tiers, rappro- chées du corps; )0 Corps légèrement allongé, horizontal ou ee 7 6° Dos aplati en devant, arrondi en arrière ; 7° Queue un peu abaissée, en voûte; 8° Poitrine arrondie ; 9 Cou raccourci, droit où nn peu fléchi en arrière; : 10° Tête arrondie : 11° Yeux assez grands et peu saillants. | LE ANR À PERDRIxX, CAILLES. — 10 Basses sur Je et non per À chées : Do Talons découverts a écartés ; ; 3° Jambes un peu fléchies, à tarses paraliiies. 40 Ailes couvertes aux deux tiers et Dr no d | COrPS ; 9° Corps raccourci, horizontal ou oblique; AT 60 Dos arrondi en devant et au milieu, très-anr postérieurement ; 14 pe rs M RATS LES OISEAUX. se 1 NES D dodue Us abat. un peu écartée ; : 8° Poitrine très-arrondie; 90 Cou raccourci, droit ou un peu fléchi en avant ; 100 Tête arrondie ; . 110 Yeux assez grands et peu saillants. PicEoNs, TOURTERELLES. — 1° Bas sur jambes, perchés ou non perchés; 20 Talons découverts et nent rapprochés ; 80 Jambes fléchies, éloignées à l’origine des doigts; 4° Aïles découvertes, ou couvertes au tiers et rappro- . chées du corps; - bo Corps raccourci ou allongé, horizontal ou oblique; 6° Dos légèrement arrondi; 7° Queue un peu abaissée, en voûte ; : 8° Poitrine très-arrondie ; 9° Cou raccourci, un peu fléchi en arrière ; 10° Tête arrondie ; 119 Yeux petits et peu saillants. ALOUETTES. — 10 Basses sur jambes, perchées où non _perchées; 20 Talons découverts et écartés ; 30 Jambes fléchies, à tarses parallèles; 4 Ailes couvertes au tiers et rapprochées du corps, ou découvertes et écartées ; 90 Corps raccourci ou allongé, oblique : 6° Dos arrondi; | 7° Queue légèrement abaissée, en voüle ; 8° Poitrine arrondie; 9° Cou raccourci, fléchi en arrière : 10° Tête arrondie ; 11° Yeux petits et peu HT ÉTOURNEAUX, GRIVES, MERLES. — 4e Bas sur jambes et perchés ; 2 Talons découverts et rapprochés ; 39 Aer fléchies, à tarses éloignés à l’origine des oigts ; 40 Aïles couvertes au tiers ou aux deux tiers, rappro- chées du Corps; o0 Corps allongé (grives et étourneaux), ou raccourci (merles), oblique ; 6° Dos arrondi ; 7° Queue légèrement abaissée, en Ve . “ge Poitrine ne 9e Cou raccourci, fléchi en arrière ; 10° Tête arrondie : ral RER 11° Yeux assez grands ct saillants. + ÿ Gros-BECS, BOUVREUILS. — 40 Bas sur jambes € et à perchés; 29 Talons découverts et écartés ; FE 3° Jambes fléchies, à tarses parallèles : | 5 4 Ailes couvertes aux deux tiers et rapproghées ; ; 9? Corps raccourci, oblique; | 6° Dos arrondi ; | Ru 7 Queue légèrement abaissée, en votes ant 8° Poitrine arrondie; ; 90 Cou raccourci, un peu fléchi en arrière; 109 Tête arrondie : 11° Yeux petits et peu saillants. ORTOLANS, BRUANTS, VEUVES, PiNSoNs, CHARDONNERETS, | SERINS, LINOTTES, BENGALIS, SÉNÉGALIS, HoneArS 1° Bas sur jambes et perchés; us 20 Talons découverts et un peu RO DER es 30 Jambes fléchies, rapprochées de la queue, à tarses éloignés vers l’origine des doigts; 4 Ailes couvertes au tiers ou aux deux HèRe et rap prochées du corps; 90 Corps oblique, raccourci dans les uns, allongé dans les autres ; | | : 6° Dos arrondi ; 1° Queue un peu abaïssée, en voute; 8° Poitrine arrondie; : 9 Cou raccourci, un peu fléchi en arrière; ï Fe 109 Tête arrondie ; j 11° Yeux petits et peu saillants. GoBe-Moucres, TRAQUETS, MorrEux. — 40 Hauts sur jam bes, perchés ou non perchés : 20 Talons découverts et un peu rapprochés ; 4 3° Jambes fléchies, à tarses éloignés vers 1 origine des doigts ; 40 Ailes découvertes, pendantes et Fe du corp ou couvertes au tiers et rapprochées ; 9° Corps raccourci, oblique; | 6° Dos arrondi; | ; 7° Queue légèrement relevée, en voûte; AUDE 8° Poitrine arrondie ; Pre 9o Cou raccourci, un nel fléchi en avant ; AK EN fa % és OISEAUX. ‘Al Tête arrondie, portée en avant : ” lo Yeux petits et peu saillants. |Lavaxpibnes, BERGERONNETTES, ROSSIGNOLS, FAUVETTES. — . Ao Hauts sur jambes, perchés ou non perchés ; 20 Talons découverts, un peu rapprochés ; 30 Jambes fléchies, à tarses éloignés vers l’origine des OBS PE 4 40 Ailes découvertes et écartées du corps, Ou Couver- tes au tiers et rapprochées du corps, ou pen- dantes et plus basses que la Lee ; 9° Corps allongé, chlique ; 6° Dos arrondi; _7° Queue relevée, en voûte; 8° Poitrine très- arrondie : ; 90 Cou allongé, fléchi en avant : 10° Tête eflilée, portée en avant ; 119 Yeux petits et peu saillants. MÉsanGEs. — 19 Basses ou très-basses sur jambes, per- chées ou cramponnées ; 20 Talons couverts ou découverts, écartés ; 30 Jambes fléchies ou très-fléchies, à à tarses parallèles ; 40 Ailes couvertes au tiers et rapprochées du COrps, ou découvertes et écartées; 9° Corps raccourci, oblique ou vertical, ou même ren- É versé; 6° Dos arrondi: 7° Queue abaissée ou très-abaissée, écartée ; 8° Poitrine arrondie; 9o Cou raccourci, droit ou fléchi en avant ou en ar- | rière 100 Tête arrondie, portée en avant; 119 Yeux petits et peu saillants. HIRONDELLES, MarrineTs. — 40 Très-bas sur jambes, per- -chés ou non perchés, ou cramponnés ; 90 Talons couverts et écartés ; 80 Jambes très-fléchies, à tarses phratieitee 4 Ailes couvertes au tiers et rapprochées du corps, ou découvertes et écartées, croisées à leur ex- trémité; bo Corps allongé ou raccourci, oblique ou vertical; 6° Dos aplati; 7° Queue abaïssée ou très- abaissée, en voûte; Naturaliste préparateur. 23 80 Poitrine Tone are nl 90 Cou raccourci, un peu féchi € en arriè M 10° Tête aplatie au sommet ; par 11° Yeux petits et peu saill ants. ka: ENGOULEVENTS. — 1° Très-bas sur jambes, porchés 0 non perchés ; 29 Talons couverts et écartés ; A Dre à 9° Jambes très-fléchies, à tarses parallèles :. 2 FuREe 40 Ailes couvertes au tiers et rapprochées. ‘du | corps, croisées à leur extrémité ; 9° Corps allongé, horizontal ou Se NE ne 6° Dos aplati; An te e 1° Queue légèr ement abaissée, en voûte: : 8° Poitrine arrondie ; LS Un arte 99 Cou raccourci, fléchi en avant ; Mec à 10° Tête aplatie au sommet, portée en avant ; is 119 Yeux grands et très- saillants, Nous avons extrait ce tableau, dont, nous ne donnait qu’ une analyse succincte, mais qui cependant nous pa= raît suffisante, de l ouvrage de M. Mouton-Fontenille, sur Part d’empailler les oiseaux. Cet auteur, qui considérait la taxidermie sous un pointde vue tout à fait philosophi= que, était parvenu, malgré les procédés vicieux employés. de Son temps pour la préparation et le montage, à don- ner à ses oiseaux, grâce aux principes de pose dont nous. venons de faire un extrait, une attitude vraie et un air de vie que je n’ai jamais retrouvés dans d’autres collec— tions que la sienne. Je sais fort bien que ce tableau est loin d’être complet, mais il servira du moins, à ceux qui le consulteront, à faire éviter les fautes grossières que font trop souvent les préparateurs marchands et ama— teurs. LE Du montage dés oiseaux, méthode RÉVIL. HER xd M. Révil nous a soumis un nouveau procédé pour mon- ter les oiseaux, et nous avons étudié dans l'établissement: de cet habile artiste, successeur de M. Simon, plusieurs sujets montés d'après cette méthode qui, selon nous, ue être préférée à toutes celles employées jusqu'à cejour. w Voici quelques-uns des axaniages que nous, NOR re CONNUS : ÿ 1° Les ailes n ’étant pas attachées dans l'intérieur L corps, ainsi qu’on le faisait autrefois, avec des morceau: de fil, mais sim plemens soutenues per un di de-fer fl ci RAT AS LES OISEAUX. te 267 Do on | peut donner à l'oiseau, même longtemps après qu'il a été monté, toutes les attitudes que l’on désire. 29 On peut, par ‘exemple, lui ouvrir et étendre les ailes à sa fantaisie, lors même que. la première fois il a été monté les ailes fermées, et vice versa. 30 Sa carcasse de fil-de-fer, représentant exactement le squelette de l'oiseau, laisse à l'animal tous les mouve-, ments libres comme dans la nature, et, SOUS ce rapport, nous ñe pouvons mieux le comparer qu’à ces mannequins dont les peintres se servent, et dont toutes les articula- tions sont mobiles. 4o Les ailes se placent naturellement dans leurs cavités : pectorales, sans qu on ait besoin de couper aucun os du bras ou de l’avant-bras, ni de lier ensemble les bras des . deux ailes, ce qui donne toujours à l’oiseau une attitude - guindée. 50 Les plumes du manteau, si difficiles à bien placer par l’ancienne méthode, viennent elles-mêmes reprendre leur place naturelle. Il en est de même pour les .SCapur Jaires, les couvertures de la queue, etc. 6° On hausse ou baisse l’animal sur ses pattes sans le moindre inconvénient. 7° Le cou, étant bourré avant le corps, et toujours éga- lement, conserve en même temps sa forme gracieuse et toute sa flexibilité, de manière qu’on peut toujours chan- ger | attitude de la tête de l’oiseau, la lever ou la baisser, la tourner à droite ou à gauche, sans Her une mau- _vaise attitude à ses plumes. 8° Mais l’avantage le plus grand à mes yeux, que cette méthode fournira aux amateurs de goût, c'est de pouvoir constamment réparer les défauts ou les mauvaises poses . Que pourrait avoir un oiseau mal monté, sans le dé- | bourrer pour recommencer un nouveau montage. Il ne s'agira, quand il aura été préparé selon la méthode Ré- vil, que de le faire légèrement ramollir à l'humidité, et Von réparéra ses défauts, ou on lui donnera une nou velle pose, avec la plus grande facilité et sans le moindre inconvénient. ; J’attache une si grande importance à ce dernier fait, que le procédé Révil n'eût-il que cet avantage, me pa- raitrait l'emporter sur tous les autres. J’engage donc MM. les amateurs éclairés, à unir leurs efforts aux miens, pour propager, autant que possible, une excel- lente méthode qui, j'en suis certain, fera progresser ra- pidement, non-seulement l'art agréable du naturaliste D nrmeur mais encore la science tout entière, Ko: LL 1400 | RAP ne de one MEN _ Il nous reste maintenant à dé re ce cédé 6 ses détails. AT LISA AU SR AERNSEERRS Vous dépouillez l'oiseau cent Ja méthode ordinaire (V. page 159), si ce n’est que l’on s’abstiendra'de couper aucune fraction ni partie des os des ailes, ainsi que l’ob- serve M. Simon. On passe ensuite la peau au préservatif, se on bourre le cou, etc., etc. Passons à la partie essentielle, qui est Ja charpente en : fil-de-fer, ou squelette artificiel. On prend un premier fil-de-fer (pl. 5, fig. 118), que l’on commence à plier comme on le voit dans la figure. Avec des pinces on le tord en @, et avec l'extrémité b,on forme lanneau c de la fig. 419, destiné à recevoir les fils-de-fer des jambes. On ford ensuite cette extrémité 6 avec la traverse, comme on le voit en d, fig. 120. Ensuite on coupe le til- de-fer en e, fig. 120. On étend les deux parties coupées, f, g, comme dans la fig. 121; f servira à former une partie du triangle, et fournira en outre le porte-queue. Pour cela, on croise l’un sur l’autre les fils- de-fer, fig. 122, en leur faisant faire un triangle dont le côté h, 1, est égal à l'épaisseur du corps de l’oiseau, entre les deux cuisses; et, avec les pinces, on tord les deux fils-de-fer, au point ke, comme dans là fig. 125, et l'on étend le porte-queue 3 | La traverse ou charpente principale ainsi disposée, il ne s’agit plus que d'y faire un anneau, fig. 198, a. Cet anneau doit être à la hauteur, sur la traverse, des deux avant-bras de l'oiseau. Cette hauteur est égale à la lon- gueur de l’avant-bras, à partir du triangle. | Il s’agit maintendnt de préparer la charpente des ailes) On prend deux fils-de-fer de la longueur des ailes de l'oi- seau, plus quatre ou cinq centimètres qui doivent les dépasser, fig. 124 et 199. On passe l'extrémité pointue. d’un des fils-de-fer le long du bras; on la fait glisser le. long de l’humérus et du radius, et on la fait sortir par l'extrémité du métacarpe. On en fait autant à lautre aile, | avec l’autre morceau de fer. On attache d’abord avec du fil à coudre le fil de-fer à l’os de l’avant-bras, comme en. a, à, fig. 199. Ë On introduit alors la traverse dans Ja tête de Van n Eu on la fait sortir par le crâne ; : puis on rev ; ailes. +p On passe le crochet b, fig. 199, ins Paneit traverse, et on en fait autant du crochet de 12 Alors, avec une pince ronde, on saisit la deux crochets ; avec une autre di plate, On : AN (LES OISEAUX. | "008 : l'extrémité des deux crochets, on les tord ensemble, on les couche le long de la traverse, et on vient les attacher sur la traverse, plus ou moins près de l’anneau du wrian- gle, comme dans la figure 130. C’est alors que l’on met une bonne bourre de filasse dans le corps, avec Île soin de bien garnir sous la tra- verse avant de placer le porte-queue que l’on passe ensuite. Il s’agit maintenant de poser les fils-de-fer des jambes, ce qui est très-facile, fig. 130, pl. V. On prend un fil-de- _ fer égal à la longueur de l’oiscau mesuré du bout du bec au bout de la queue, et on le plie, comme on le voit, dans la gravure, fig. 129 bis et 124. On le passe par le bout m, dans l’anneau c de la fig. 193, de manière à ce que l’ extrémité m vienness'ailacher en ”, avec un mor- ceau de fil. On attache de même l’angle o à l'anneau c,et lon fait un troisième lien qui maintient l'angle D'or -(fig. 124) avec l'angle g (fig 123). La distance entre petr représente la longueur du fémur que l’on a mesuré au compas, et la distance 0, p, représente la moitié de la largeur du dos entre les deux cuisses. On agit de même pour l’autre jambe, et l'opération se termine selon la méthode de M. Simon. | 0e préparateur, toujours zélé pour avancer les progrès de son art, a bien voulu me communiquer le tableau suivant, qui cer tainement sera d’un grand secours aux amateur s, et, surtout, leur évitera de la perte de temps. Nous l’imprimons tel qu’il nous a été donné, sans y rien changer, en regrettant néanmoins qu’il y ait quelques : “articles incomplets que cet habile taxiderme n’a pas en- core eu le temps de finir. | .. Après la colonne des noms, viennent deux autres Co- lonnes ; la première indique les dimensions, en millimè- tres, des socles plats qui conviennent à chaque espèce d'oiseaux non perchants ; et la seconde colonne, le nu- méro des juchoirs. La {roisième colonne donne la couleur de Viris, et sert de guide dans le choix des yeux d'émail qui € conviennent à chaque oiseau. La quatrième colonne, qui devient extrémement utile quand on ne possède pas Panimal en chair, indique, en millimètres, la longueur du fémur, et, par conséquent, de la cuisse; enfin, la cin- quième colonne indique le numéro du fil-de- fer qui con- . vient à chaque oiseau. On remarquera que ce tableau . contient le plus grand nombre des oiseaux de la France, et, parmi les espèces étrangères, celles qui peuvent le . plus communément tomber entre les mains des amateurs Lau commencent une collection. she. ED Le SE + El, |. 89 06 |. ct 06 | C6 OU CV Cr _ GG | GO} SF | FL -_K -89 16 89 'SAIFOUTTTEU : : É 2 rp-0p-1u *INU9Y NP se : au _ ASOUAXAN| YATNINOT = 2 GAFFOO LU ULAUT ee LS mm $ à à ee *SATou ee + + € + « Le ° ‘*SIIOU ‘ “queyrriq aunel| PC er ere -“SUNAC ]° “ouvqoue(t ounel Po ie + QUIL * *oxeuouriq aunel + + + + * *sounvl De Er BD. 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JUe]IMQ JIOU) SG RCE °° * ‘9310$-98N01 U-994 se CZ 0 FQ 19 | * * * * ourrq-[no nvessv99g | : eZ A oo Fe F9 |” ° * * * * :‘opanos auISSe294 IF £ ®. + ee » *99U0] unJq « YL SOI . ee ee + + + + + Le ° * *9SS2994 2 | . à 5:55 # +» *‘SutJIq «£ à YL ‘ STE PAR ee MR EE Vo *‘assnoi Layres s 14 "Fr "Son. à = | 19 as Gi |: 2: + Fonou ononb vo710e) rat RS 9 ® 0-0 °AATINT FA C7 s : És PRES Ü F és TABLEAU POUR LE MONTAGE DES OISEAUX 016 Donnant, pour chaque espèce, la grandeur du socle plat ou du juchoir qui lui est nécessaire, la couleur des yeur, la longueur du fémur,etla grosseur du'fil=de-fer qui doit étre employé, par AI. SIMON. GRANDEUR NUMÉROS LONGUEUR |N ëj \ E NUMÉR NOMS DES OISEAUX. ie des COULEUR DES YEUX. à du Ni des soclesplats.| juchoirs. du fémur. | fil-de-fer ÿ millimètres, Aigle moyen, ou de Bonnelli: » à tête blanche û : millimètres. d'unblancjaunâtre. AUD blancjaunâtre. .. ’unjaune d’or. . pygargues ss. M A Ï : Jean-le-blanc. nee mL à jaun ee RES ee Ne one DÉRNoeS bruns: crane see an : @ ni re es Jaune blanchätre. "AINUAGIXVL ORNE > ©] LE NA TE RE 12 Bécasse. . ss... Papier) te 42: Bécassine sourde.. . + - . . . 6 Re els %l Bécasseau cul-blanc. : . . . . j » UNS. +. % Bec-fin rouge-gorge.. . : .« - 5 noir brillant. - : - 5 — pouillot. +: « . . +: « .- » 5 |noir foncé. : . . . - 5 — fauvette tête noire. » At M INDITS... À 3 Bécasseau cocorlis. . - » BL ON ue 6 Bouvreuil commun. : HE » 5 brun foncé. :. . . 4 Bergeronnette lavandière. » 5 brun foncé... ... 3 = Poe Le que ME » 5 |brun très-foncé. . . 3 En SACS » 5 brun très-foncé. . . 3 a Béricsine vasiébie MA Ve Se RE PE » 6 Ces MOT AINEITE ne 2e » « 88 AT RE 27 9 2 Buzard Saint-Martin. . . . . . jaune... . : . . .: 68 13 É j à ë 68 5 … brun noisette. ï » brun clair. - - . . - PET » blancs. . . - . nee — sauvage. . +. » brun rougeâtre. ao —garrot. «+ + cha 149 95 » |jaune brillant. . . . — Siflleur.. « . +. . | 442 95 » brunsireit Len GY vas *SATJQUIL II ” “INU9F Up | "107-0D-15 fn) LP SOUANAN| ADANINOT e_v + PSE ‘queritip ounel| e S e © L] ‘sxou *OJPIIOU n9]Q * “ounel neoq + esrtou CCC *‘Sunaq e L] L 2 L] ‘SAIOU ee. + + *‘sSuniq * * * ‘S28uUVA0 ‘MIA DS NO ‘oxjeunef unaq L] L] e L2 "Sour]q * * ‘JIR[0 uniq +" suniq ‘Juer|iiq ouurl ter 2SUMAI "saunef FR SAC "XAHX SG UNHTAON CA OT « 6} 97 97 6F « « « CF « « « « « « « « « « *sroqouf |*sje1d soyoos sap sop SOYANAN PA ( | OBINS GLE HS F?, Le . ë To « LY T8 79 80r LY ins IS « ; CGY 697 GC} 69F CCI 697 CO 69F C6 STI C6 ST C6 GFT GrE 9LF C6 GC CO NS 927 *S01}QUIIT FEU YNAAGNYUI ; - ; e “aJJOUDQAOUD = ‘JOAIU,P 9[[9918S : "XAVASIO S44 SHON ‘!? 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Hirondelle de cheminée. . . : — «de,fenêtre. : =... , -. de rocher. de rivage, = de mer, pierre-garin. . (petite). ù ponnie Rs Tarn OS Ne ty 19 » 203 sur 102 203 102 brun très-foncé. . . brun térioncé : re DOUGÉS. - =» =. jaune brillant. . . . jaune brillant. . . . jaunes. .. ...... beau jaune. : - . : AT brun foncé. : 16 brun foncé. . . . : 46 aurOTE.s. .".. ; at NOISette. ., .. 4 al UN LT OC ORDe TE ET) 93 noisette. 23 cramoisis Bal bruns 93 brubs 65 blancs. :%020" + 65 NUMÉROS du fil-de-fer. SES « OL OT I En I © 19 C9 Co Co = TLC ASE "AINUAGIXVE F | XNVASIO SAT “10j-OP-[H *INUI9T NP HD *XAAX SH UNAHTINON LA UAHAINOT GS Cent | gg . re e ds ‘Sun DR po es ventes) pt. 0 : *QOUOJ-S01 unaq | TR nNé D * * * *OlRITOU SUS É # II NERO = 0 OT e e e Se e à, - +SITOU Fin. re Ve se eunef-unaq Do | "ec * * "a]J9SIOU SIIS TR A RS LR 3 JoSIOu s118 Ni - Tr + + *:9)0SIOU SIIS eo L LB |: ‘eyesiou s18 £ 14 LG e e e e e ° e e *SITOU SES Ge * * + *°9]]9SIOU SUIS g Je |:+-+: sou .G O7 * * ‘90UOJ-S91} UNI @ eI ce se “mastou _e SI + + + ++ -9000J un1q Q LG ‘QUO 9S1199 9804 L TI °° 7}0SI0U Uni 5 "SOXJQUTIfTUT | Avr ES tr. fe : OT 88 JS 687 ex À OORRROHHMHMMMMORZRA A *SOXJQUITTTEU SxTOUon *SJPTA S2190$ Sp Sop SOUAKAN | . HAHANVAHY ee _e1poeprur non -moyeus no OUT | — e «+ **onoI{ 9191 — “+ *In9u9od- SU ren . °° *anonboy. 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Il a eu la 6 sance de me,communiquer, sur la manière de les prép: rer, de les conserver et d’en former une magnifique CONS lection, telle que la sienne, un excellent mémoire. ju je | donne ici textuellement. Des OŒufs et des Nids, par M. A. LEFÈVRE. Malgré la multitude des systèmes ornithologiques qui, depuis quelques années, sont venus se heurter les.uns les autres, le naturaliste a bien de la peine à trouver un guide qui puisse le conduire à travers le chaos de la sy- nonymie et le dédale des méthodes plus ou moins arbi- traires ; aussi la véritable science, celle des faits, n’a que très- -peu avancé. Enfin, on paraît commencer à comprendre que Ja clas- sification méthodique, n’étant qu’un moyen de faciliter l'étude, ne doit pas devenir le but absolu des investiga- tions de la science, et que c’est dans les actes mêmes des - oiseaux qu'il faut les étudier. D'abord, se présente le ber- ceau de leur enfance, le nid; puis l'espoir de la famille, les œufs! Il est donc tout naturel qu’on se soit occupé de rassembler en collection ces deux premiers éléments de l'ornithologie. J’essaierai ici de donner les meilleurs moyens de les conserver; ceux de se les procurer ayant été indiqués dans un autre chapitre de ce Manuel, je n’en dirai ici. que quelques mots.Lorsqu'on trouvera un nid, on devra s'assurer s’il contient des œufs. S’il n’y en a pas, on at-. tendra qu'il s’en trouve garni, et il sera du plus grand intérêt de constater l'intervalle de temps qui s’écoulera entre la ponte de chaque œuf. En général, les oiseaux de même espèce choisissent ou les mêmes plantes, ou des lieux semblables, pour asseoir leur nid; et, dans. la même contrée, ils sont fort souvent construits des mé- mes matériaux. Cependant, assez souvent, ces nids diffé-. rent entre eux, soit par les matériaux que fournissent les diverses localités, soit par leur complication et leur volume, toujours en rapport avec le nombre des couyées | qu’ils ont déjà contenues, soit par leur position ou 1 choix de la plante qui les porte, soit enfin par beauc d’autres causes. Vie Il faudra, dans tous les cas, s assurer de l'espèce < Le À De ae seau à Net) le nid appartient, et cela n’est pas tou- jours facile. On fera des observations attentives pour Ssur- prendre le père et la mère à leur entrée et à leur sortie du nid, pour les voir sur leurs, œufs, ct si l’on n’y réus- sit pas, on tentera les moyens que nous allons indiquer. Pour les petits oiseaux, on peut fixer des gluaux autour et au-dessus du nid, mais très-près. Probablement, on . verra s’y prendre les propriétaires du nid, et on acCourra | pour empêcher qu’ils ne gâtent rien en se débattant, &i toutefois les gluaux étaient assez près pour cela. Pour les grosses espèces d'oiseaux, on peut emplover les lacets et autres piéges. Les auteurs de la couvée reconnus, on enlève le nid avec ses supports naturels, chaque fois que la chose est possible. On ne conserve néanmoins aue les branches indispensables, et on élague les autres. On fixe la base dans une planchette qui devra tenir la branche debout et porter l'étiquette annonçant l'espèce d'oiseau à la- quelle le nid appartient. En dessous on Ha une note indiquant, s'il se peut, l'époque à laquelle le nid a été commencé, la durée de sa construction, le lieu où il se trouvait, l'époque à laquelle a commencé la ponte, le temps qu'elle à duré, le nombre d'œufs qu'elle à four- _nis, etc., etc. Pour les nids placés à terre, on les posera diréctement sur la planchette. Une soucoupe en verre, Le _Collée sur cette planchette, serait bien préférable : elle devrait avoir à peu près la forme de l'extérieur du nid, qu’ ‘elle soutiendrait alors très-bien. Les nids sont fort difficiles à conserver, à cause des matières animales qui les composent souvent. Je conseil- lerais de les imbiber avec la liqueur de Smith, ou avec une solution d'acide arsénieux, ou enfin avec une décoc- tion de noix vomique. Pour ceux qui sont composés d’une matière blanche, on pourrait se servir d’une solu- tion de strychnine. On apportera beaucoup d'attention . pour préserver les nids cimentés de terre, afin de ne pas délayer celle-ci. On les laissera bien sécher, eton les pla- _Cera dans la collection, avec le soin de mettre dans cha- que nid un des œufs qu’il contenait; les autres seront dans la collection d'œufs. Après avoir noté tout ce qui est indiqué tue haut, on ‘ observe l état plus ou moins avancé de l’incubation, eton passe à la préparation de l'œuf, ainsi qu'il suit. A lun des bouts, où sur le flanc, suivant le mode d’arrange- _ ment adopté dans la collection, on perce, avec un petit | en ayant soin de ne pas rencontrer les parois de la co- rreiet que Von. roule entre ses dieu trou, dans lequel on introduit une aiguille arrond À l'aiguille, on perce le jaune et on le mêle avec le: blanc quille, ce qui la raierait. On bouche ensuite le trou avec le doigt, et l’on secoue fortement l’œuf pour bien mÉler son contenu. Alors on pose dans le trou, la fine pointe. d’un chalumeau en verre, eflilé à là lampe d’émailleur assez finement pour qu il ne bouche que la moitié du trou. On souffle fort avec la bouche et le liquide reflue… et sort par la partie de l'ouverture restée libre. Lorsque | plus rien ne vient, on prend un chalumeau à réservoir, : c’est-à-dire ayant ‘dans son milieu un renflement comme une grosse perle ; on aspire de l'eau jusqu'à ce que le : réservoir soit plein, et on l’insufile ensuite fortement dans l’œuf. L’eau en ressort, entraïnant avec elle les res- | tes du jaune et du blanc. À Quand l’œuf a été couvé, au lieu d’eau pure, on inbras d duit dedans une forte dissolution d’alcali fixe de soude ou de potasse ; on laisse agir l’alcali quelques heures, on vide ce qui peut sortir, et on recommence jusqu’ à ce que le fœtus soit entièrement décomposé ; on rince ensuite à. l’eau pure. ie Lorsque les œufs offrent quelque solidité, cette opéra- : tion étant très-longue, on peut s’y prendre autrement. : Avec la pointe bien aiguë d’un canif, on trace un cercle ou un ovale sur un flanc de l’œuf; on y revient long- : temps en le creusant, jusqu’à ce que la coquille, entiè- rement coupée, laisse partir une espèce de couvercle ou | opercule. Par ce trou, qui, d’ailleurs, peut être assez grand, on extrait facilement le fœtus, que l’on peut con- server dans l'alcool. On rince, et lorsque l'œuf est com- plétement sec, on prend de la gomme dissoute mêlée d’un’. peu de farine, on en met un peu sur les bords de l’ou- verture, et l’on replace le morceau qui s’y attache très bien. On peut, si cela paraît nécessaire, peindre ce rac= | cord à l’aquarelle, en préparant la gomme qui sert à Su coller l’opercule avec un peu de couleur. : “2 Les œufs sont blancs ou colorés, ou plus ou moins tas chés, ou enfin recouverts d’une couche calcaire plus où moins épaisse et solide; leur coquille est ou rude, où mate et à pores très-lâches, ou lustrée et à pores très: serrés. Dans tous les cas, avec de l’eau froide et une pe tite brosse, on lavera les œufs en ayant soin de frotte moins fort ceux qui sont tachés a ‘viennent doses ug A rrsousEaux, ‘2890 ame arc que leurs taches sont quelquefois r moins | solides que celles des oiseaux aquatiques. On ne devra jamais enlever les couches calcaires dont sont enduits les _œufs de flamants, grèbres, cormorans, fous, etc. : elles sont caractéristiques , et d’ailleurs naturelles. Jamais, non plus, on ne devra vernir les œuls, le plus ou moins de luisant étant souvent le seul caractère distinctif, sur- tout dans les œufs blancs. Reste l’arrangement des œufs en collection, et plusieurs méthodes sont employées pour cela. / 410 On les place sur du coton, dans des petites cases en carton, qui, chez quelques personnes, sont vitrées. : 20 On les colle sur le flanc percé, sur une petite plan- chette de carton blane, soit en long, soit en travers, en laissant en bas une place pour l'étiquette. 30 Voici ma méthode particulière : après avoir vidé l'œuf par le bout, je perce l’autre bout d’un très-petit trou ; je prends une épingle à insecte (il y en a qui ont jusqu’à 8 et 11 centimètres de longueur); j'enfile d’abord dans Ja longueur de l’épingle un petit billot de moelle _de sureau, puis l’œuf de part en part par les deux petits _ trous, et enfin un second billot de moelle de sureau. Je pique l’épingle sur une planchette, je mets un peu de gomme entre chaque billot et l’œuf, et je serre celui-ci entre ses deux supports de moelle de sureau, après l’a- _ voir fait tourner jusqu’à ce qu’il soit bien fixé "d’ aplomb ; je laisse sécher, et tout est fait. On peut mettre sur la même planchette plusieurs variétés de la même espèce. C'est une erreur de croire que les œufs ont des caractè- res spécifiques aux bouts. ) … Ilarrive quelquefois qu’un œuf qui mérite d’être con- servé se trouve cassé. Dans ce cas, et lorsque cela sera. . possible, on gommera les bords de la fracture et on les … rapprochera, en tenant avec précaution l’œuf serré entre. deux billots de liége, au moyen d’une épingle qui tra- versera la coquille. S'il y manque des morceaux, ou qu’on ne puisse rapprocher les bords de la cassure, on prend de la baudruche très-fine et très- -transparente, on en colle une bande sur les morceaux rapprochés; on laisse sé- Cher, puis, avec un scalpel très-tranchant, on coupe de cette bande tout ce qui est inutile, en suivant la fracture et laissant seulement un petit liséré de la bande de cha- que côté. La colle que l’on emploie se fait avec de la fa- rine, et on y ajoute très-peu de gomme. Si l’on a em- Y ployé de la baudruche très-fine, elle se distingue à peine . ee nr eur la couille dé l'œuf; mais, à la rigueur, on. ut | peindre. ST Il reste maintenant à enseigner la. manière de nr voyager une collection d'œufs. Au fond d’une boîte lé- gère, on pose un lit épais de coton cardé, sur. lequel on place les plus gros œufs, avec la précaution qu'ils ne se touchent pas, et on garnit de coton les vides quise trou- ton, et, sur celui-ci, d’autres œufs plus petits; on regar- nit de coton, et l’on continue ainsi lits par lits, jusqu’à ce que la boîte soit pleine. Quelques personnes emballent dans la sciure de bois ou de son. Cette méthode est très- mauvaise. Ces matières, formant une poudre plus ou moins fine, pénètrent toujours dans les œufs, ce qui oc- KE" _ vent entre eux. On place dessus un nouveau lit de. ço- casionne des vides dans la boite; elles sont lourdes et appuient fâcheusement sur les coquilles, qui se brisent. Outre cela, il devient à peu près impossible de vider les. œufs entièrement de ces matières, et toujours la collec- à tion se trouve poudreuse et salie. Comme toutes les autres collections zoologiques, les œufs doivent être abrités dans une armoire vitrée, mais il est encore plus essentiel pour eux que pour toute autre collection, de tenir les armoires couvertes d’un rideau. de couleur sombre, parce que la lumière les décolore très- -promptement. Je ne conseillerai jamais de mettre. dans les mêmes armoires les collections de nids, d'œufs et d'oiseaux, parce que cela est dangereux pour. "Ja. con— servation, et ne se classe j jamais bien. Ces trois collections doivent donc être séparées. On ne saurait trop, non plus, se défier des marchands, car la fraude est facile, surtout pour les œufs blancs et pour ceux de la famille des Ca- . nards. Du reste, ceux mêmes qui sont les plus aulhenti- ques diffèrent souvent beaucoup éntre eux dans Ja. sRAue es pèce, Je n'ai rien à ajouter à cette notice, sice n est que + ai. vu la magnifique collection d'œufs de ce naturaliste, et que j'ai été surpris du bel effet produit par sa méthode de préparation, de conservation et d’arrangement. M. Le- ! fèvre a publié un Atlas des œu/s des oiseaux d'Europe, où se trouvent figurées non-seulement toutes les espèces, | mais encore leurs variétés. « Nous appellerons de toutes nos forces l'attention des naturalistes sur l’oologie, dit. M. Lefèvre, elle sera souvent d’un bon secours pour law détermination des oiseaux; et, en fait de classificatio elle renferme peut-être tout un du nouveau. À TRE ENS TES MALÈNES, nn sh moins sera-t-on frappé des vues qui pourront en surgir, et que l’on trouvera toujours en rapport avec les bonnes observations ornithologiques. Ces vues sont encore dans leur enfance ; il leur faut plus d’une épreuve pour se présenter solidement, et c est cela qui nous détermine à ne pas donner de texte Jusqu'à présent. » Si tous les col- lectionneurs avaient en la même pensée, et surtout la même modestie que M. Lefèvre, nous aurions aujour- d'hui de nombreux et utiles atlas de bonnes figures, et beaucoup moins de fatras de classifications informes, nées de là vanité, toujours nuisibles à la vraie science, et baie ne souvent au ridicule. LES MAMMIFÈRES “ Cette classe, renfermant tous les animaux qui ont des mamelles, et qui, par conséquent, allaitent leurs petits, devrait se trouver avant les oiseaux, si nous avions adopté l’ordre naturel établi par les naturalistes. Mais, comme on en fait moins souvent des collections, et que, sur vingt amateurs , it en est dix-neuf qui ne s’en occupent que très-peu, ils ont moins d'importance dans l’art du prépa- rateur que les oiseaux. Dépouillement des Mammifères. Lorsque l’on se propose de monter un quadrupède de petite taille, il faut, avant de penser à l’écorcher, prendre ses mesures pour n'avoir pas besoin de faire macérer sa peau dans un bain composé; car les espèces n'offrant pas de plus grandes dimensions que les souris, rats et écu- reuils, se conservent très-bien sans ces précautions. AUS- sitôt que l’on s’est procuré un de ces petits quadrupèdes, il faut donc visiter exactement sa robe, afin d’en enlever - toutes les taches, et de la nettoyer parfaitement , jusqu'à ce qu'elle ait repris tout son lustre. Pour y parvenir, il Suflira de laver les taches de sang ou autres avec l’eau pure, et de les dessécher avec du "plâtre en poudre. On aura le soin de remuer constamment le poil jusqu’à ce que le plâtre s’en soit parfaitement séparé, car, sans cela, il s’attacherait aux poils, se durcirait, et devien- drait fort difficile à enlever sans endommager la four- pure, | : Pour de plus grands animaux, tels que renards, chiens, etc., eic., que, lo on monte en se dispensant de les mettre au bain, on peu ut, pour dégraisse ". la même méthode que les fourr eurs, On bare “f de l’amidon et du grès bien pulvérisé, et, pour sécher. les poils, on les frotte continuellement avec ce mélange jusqu’à ce qu'il ne s’y attache plus. On répète plusieurs fois cette opération, s'il est nécessaire, et l’on. parvient aisément à rendre à une fourrure tout le brillant qu’ Ris, avait pendant la vie de l'animal. Quant aux grands animaux, ce procédé devient de toute inutilité ; car, pour assurer leur conservation, il faut in- dispensablement plonger la peau dans le bain amer, et Hat laisser macérer quelques jours; et, si son pelage se trouve sali ou taché, ce bain sert dé lavage et suffit pour lui rendre tout son lustre lorsqu'on l’aura peigné convena- blement après l'avoir monté. Lors donc qu'on se sera procuré un animal, quelle que soit sa grosseur, on commencera par lui rendre sa SOL plesse en faisant mouvoir et tirailiant les membres daf tous les sens, en mettant en mouvement toutes les arti- culations. Il est entendu qu’on ne doit pas l’écorcher aussitôt qu’il est mort, car le sang n'ayant pas eu le temps de se coaguler, se répandrait sur son pelage et. nécessiterait un “lavage qu'on doit éviter quand on le peut. On commence, quand l'animal ne doit pas aller au bain, par lui tamponner les narines, la gueule et l’anus, afin d'éviter les écoulements de matière. On pose V’ani- mal sur lie dos, la tête placée du côté du pré sparateur ; | s’il est de petite taille, on lui écarte les jambes, puis on fait une incision tout le long du ventre, en commençant vers le haut du sternum et la prolongeant le long de la poitrine et de l’abdomen, jusqu’à 27 ou 54 millimètres de l’anus, plus ou moins, . "selon que l'animal est plus ou moins gros. Pendant que la main droite incise la peau, la main gauche écarte le poil sur la route que doit suivre le scalpel. On aura la plus grande attention de ne couper quela peau, afin d'éviter tout épanchement de liqueurs ou de matières, et l’on saupoudrera avec du plâtre, pour : dessécher promptement les liquides qui se portent vers * les bords de la peau. k Avec le manche du scalpel et les ongles, on détache la. peau de dessus le corps, en gagnant, autant que. possible de chaque côté, vers le dos de l’animal et vers ses par=« ties inférieures. Lorsque la peau est détachée, que Von. est parvenu vers le dos et que les cuissés sont dégagé 4 on les coupe à leur articulation Det C se F | parfaitement découvrir la peau, et l’on continue à écor- | cher en se rapprochant de la queue. Il arrive très-souvent qu’en parvenant près del aîne, on coupe l'artère fémorale, et qu’il sort une grande quantité de sang: cet accident n’est que d’une très-petile importance, car on réussit aisément à l’étancher au moyen d'une certaine quantité de plâtre. On parvient à l'anus, que l’on détache du rectum, et, si l’on craint un épanchement de matière, on introduit dans ce dernier un tampon d’étoupes saupoudré de plâtre. Arrivé à la queue, on dégage les deux ou trois pre- mières vertèbres de leur fourreau, et on la coupe entre la première vertèbre et le sacr um. La queue étant séparée du corps, on achève d’écor- cher le dos, et l’on renverse la peau vers la tête de l’ani- mal, ce que l’on doit faire jusqu à ce que le corps en soit entièrement dégagé. On arrive ainsi au train de devant; on découvre les épaules, on les dégage et on les sépare du tronc en coupant l'articulation de l’humérus avec l’o- moplate. On renverse la peau sur la tête pour écorcher le cou, puis, lorsqu'on est parvenu à la base du crâne, on coupe la tête entre le trou occipital et la première vertèbre, et la peau se trouve alors entièrement séparée du corps, ce qui donne beaucoup de facilité pour le dé- pouillement des membres. . Avant de renverser la peau de la tête, on arrache les yeux en dehors, au moyen d’une pince que l'on introduit _ entre l'orbite et le globe de l’œil, pour aller saisir le _ nerf optique qui l’attache au fond ; on nettoie parfaite- _ ment l'orbite, on le saupoudre de plâtre pour empêcher : tout épanchement. Dans cette opération, il faut avoir grand soin de ne pas endommager les paupières, car cette . partie est très-délicate, et l’on aurait de la peine à ca- _ cher un semblable défaut. On revient à dépouiller la tête, en renversant toujours la peau, la tirant à soi, et la détachant avec les ongles. Nous remarquerons ici qu ‘il faut employer le moins pos- sible le tranchant du scalpel lorsqu’on écorche un ani- mal, parce qu'il est, dans ce cas, très-difficile de ne pas attaquer la membrane enveloppant les muscles, ce qui laisse à la peau des lambeaux de chair fort peu aisés à détacher ensuite. Arrivé aux oreilles, il faut arracher le sac membraneux qui en tapisse la conque, ou au moins le couper le plus pret les 08 du D. avec a précaution de. sn caution pour ne pas le rompre ni le déchirer. profondément oo Dans le prem S sur les petits animaux, on le saisit très-près d'attache, dans le trou du crâne, et en tirant av On continue à écorcher, toujours en enter peau, | jusqu’à ce qu'on soit parvenu à la région des yeux. La, - on redouble de soin pour ne pas gâter les paupières; on tire un peu la peau, et, lorsqu'on voit les ligaments qui attachent les paupières aux orbites bien tendus, on les. coupe avec de légers coups de scalpel. On continue à. écorcher jusqu'aux mâchoires, et là, on a deux manières d'opérer, selon que l’animal est grand DU DORE 4777 S'il est grand, afin de mieux nettoyer l’intérieur de Ja tête, on détachela mâchoire inférieure de la supérieure, en tranchant les ligaments de leurs articulations. On ar-. rache les muscles, la chair, et l’on nettoie le mieux pos sible les os de toutes les parties molles qui peuvent S'y trouver. On donne un coup de marteau sur la partie du crâne qui répond au palais, afin d'en enfoncer la table, ce qui donne un passage. plus grand pour enlever la cer _velle, et donne plus de facilité pour passer le fil-de-fer qui doit soutenir la tête. Si l'animal est très-petit, on peut se dispenser de sé— parer les mâchoires, et c’est en cela seulement que lo- pération est différente. Dans tous les cas, on agrandit beaucoup le trou OCCi- pital, soit avec une scie à main, si l'animal est gros, soit avec le scalpel, s’il est petit. On extrait la cervelle, on nettoie par faitement le crâne, et l’on introduit dedans du. plâtre, que l’on renouvelle, afin d'en sécher les parois autant que lon peut. Quand tous les os sont bien dieu. parfaitement nettoyés, il faut rattacher la mâchoire inférieure à la su-. périeure, à leur articulation. Pour cette opération, on. perce les os avec une alène, on les ajuste à leurs places respectives, et on les y maintient au moyen de fils-de- fer. On perce ensuite un trou au crâne, sur le front, pour livrer passage au fil-de-fer qui supportéra la tête quand on montera l'animal. Nous n’avons pas besoin de dire que la peau ne doit tenir aux os de la tête que par le bout des mâchoires. On ramène la peau sur le-crâne et. les oreilles à leur place; pour rendre à ces dernières une position naturelle, on les recoud à une petite por- tion de cartilage que l’on à eu soin de laisser attachée à ï l'entrée du canal m0 HAN WA Lez TRS PAUL) QE LA NIET Tia e Ent, À PAPA PE DO PR A MORE DR AE PEN EN CE . AT PS RTS 0 OP AT LR 4" # EP } de ET ST MMA TRE 13 7 one Ê ñ 'SUPREANEL È ATOS À is LES MAMMIFÈRES. 289 Re peau doit aller dans le bain, on en reste 1 pour la tête, et, après avoir fait rentrer les os dans la peau, on passe aux autres parties. On commence par les jambes de devant que, l’on refoule en dehors en en détachant la peau avec le scalpel, et on écorche jusqu’à la plante des pieds. On examine attenti- vement la forme de la jambe, sa grosseur; on prend des mesures, et enfin on emploie toutes les précautions que l’on peut s'imaginer pour pouvoir la rendre avec les formes naturelles quand on montera. Ensuite, on nettoie, autant qu’on le peut, les os de tous leurs muscles, leurs nerfs et leurs tendons; mais on ménage les ligaments qui les tienneñt réunis, afin de ne pas les désarticuler. Si la plante des pieds est épaisse et charnue, on y fait une in- cision par laquelle on extrait les chairs et la graisse qui s’y trouvent. Chez presque tous les quadrupèdes, ex- cepté chez les singes, il est fort difficile de dépouiller jusqu'aux doigts : dans ce cas, lorsque la peau ne doit pas aller au bain, on introduit au préservatif dans l’ou- verture, on le fait glisser le mieux possible jusqu'aux doigts, puis on remplit la cavité avec de la filasse hachée, et l’on recoud l’ouverture à point de suture. J'ai cepen- dant vu des préparateurs, M. Simon entre autres, qui écorchent même les doigts dans les animaux de la gros- seur d’un petit chien et au-dessus, et qui remplacent le peu de chair qu'ils enlèvent par une bande de mousse- line fine, dont ils font deux ou trois tours autour des phalanges mises à nu. Il en résulte que l’animal une fois monté n'offre pas à l'œil cette patte maigre et desséchée qui contraste si désagréablement avec le reste du corps. Si, au contraire, la peau doit être mise en macération, on ne fait cette opération qu'au moment où on la retire du bain. Après avoir frotté les os de la jambe avec du plâtre, on les fait rentrer dans la peau, puis on traite de même l’autre jambe, et l’on passe à celles de derrière. On les dépouille et nettoie comme celles de devant, mais en conservant le tendon d'Achille, que l’on débarrasse RAS les parties charnues qui peuvent y être atta- chées. Il faut ensuite dépouiller la queue : on dégage le com- mencement en retournant la peau et écorchant le plus loin possible, tant qu'on ne court point la chance de la rompre où de déchirer la peau; mais, lorsque les difi- cultés augmentent, ce qui arrive toujours quand on ap- Naturaliste préparateur. 25 ire 0 OO PAXIDERMIE | CRETE TE w F RAT y, x proche de son extrémité, voici comment on agit : On. prend un morceau de bâton long de 25 à 40 centimètres, et on le fend dans une partie de sa longueur; on fait en-. trer dans cette fente la partie écorchée ou noix de la queue, et on la pince assez fortement; on saisit le bâton à de la main droite, et on fait tenir la noix par quelqu'un, ou bien on la pince dans un étau fixé à l’établi, puis on tire fortement à soi, en faisant glisser le bâton le long des vertèbres jusqu'à l'extrémité. Si l’on agit avec adresse, sans donner de secousses, l’on parvient assez aisément à l’extraire en entier de son fourreau. LA TOTE Dans quelques animaux, surtout dans ceux qui ont beaucoup de graisse, la queue tient fortement à son four- reau. Si elle offrait trop de résistance, à cause de son in- time adhérence avec la peau, il vaudrait mieux changer de méthode que de s’exposer à la casser. Dans ce cas, on la fendrait par-dessous dans toute sa longueur, et on l’é- corcherait, de la même manière que le reste du corps. On. en serait quitte pour la recoudre tout de suite, ou même seulement quand on monterait l'animal. Dans tous les cas, il est indispensable qu’il ne reste ja- : mais dans le fourreau aucune partie de la moix, tant pe- tite soit-elle, sous peine de voir la portion.dé la queue où elle serait perdre ses poils peu de temps après-que: l'animal serait monté. Si, en agissantavec le bâton fendu, Ja noix venait à casser, il faudrait donc fendre la cassure jusqu’à l'extrémité, et l’écorcher comme nous venons de le dire. Va | is Lorsque la peau est ainsi dépouillée de toutes les prin- cipales parties du corps, que larté NS OCR CUP Le: — rtête et les membres sont disséqués proprement, il reste*encore à lui faire subir une opération consistant à la dégraisser,soit qu’elle doive macérer dans un bain, soit qu'on doivé la monter tout de suite. Si l'animal est gras, le tissu graisseux a bean- coup d'épaisseur ; mais s’il est maigre, il a beaucoup plus d’adhérence avec la peau; du reste, presque tous les ani- maux en sont pourvus. Voici comment on agit pour en débarrasser la peau : LR S’il est léger et qu’il n'existe que dans quelques par- ties de la peau, on coupe la graisse et les membranes. charnues avec des ciseaux, le plus près possible, mais ; avec la plus grande attention, afin de ne pas entamer le tissu cutané. Si le tissu graisseux a de l'épaisseur et qu'il” recouvre une grande partie de la peau, il faut avoir re- cours à d’autres moyens. On passe sous la peau, du coté EURE AC "+ {LES MAMMIFÈRES. 29 | des poils, un morceau de bois arrondi, sur lequel on la fait tendre; puis, avec un couteau à lame mince, large et fort tranchante, on racle et on enlève le tissu graisseux. Il faut de l’adresse pour faire cette opération, car on est fort exposé, en rasant la peau, à y faire des trous. Si cet accident arrivait, on les recoudrait à points de suture. Lorsque l’on dégraisse la peau, quelle que soit la ma- nière dont on agisse, il ne faut pas ménager le plâtre, car Si la graisse qui découle pendant l'opération péné- trait sur le poil, elle y laisserait des taches très-difliciles à enlever, et que le bain même ne ferait pas disparaître. Lorsque tout le tissu graisseux est enlevé, on frotte en- core la peau avec du plâtre, et l’on parvient ainsi à ab- sorber la plus grande partie des liqueurs graisseuses qu’elle contient. | Il s’agit maintenant de préserver cette peau de la vo- . racité des insectes rongeurs, soit qu’on veuille la monter tout de suite, soit qu'on veuille la conserver plus ou moins de temps en cet état : pour cela, on emploie plu- sieurs procédés que-nous allons enseigner. Le plus généralement employé est le bain dont nous avons donné la composition page 171, et on l’y traitera comme nous l'avons dit au même article. La peau d’un animal de la grandeur d’un renard peut n’y rester que deux jours; celle de la grandeur d’un loup, d’un grand mâtin on d’un ours, quatre ou cinq jours, etc. L’essen- ‘tiel est de remuer les peaux dans le bain, et de les re- tourner au moins une ou deux fois par jour. * Quelquefois, pour les petits animaux, tels que singes, renards, etc., on se contente de composer le bain à froid. On jette une petite poignée de sel marin dans un vase, on réduit 1 kilogramme d’alun en poudre, et on en sau- poudre l’intérieur de la peau, que l’on étend sur le sel, dans le vase, puis on jette sur le tout une certaine quan- tité d’eau. Lorsqu'on retire la peau du bain, il est essentiel de la presser fortement dans les mains pour en extraire l’hu- midité: mais on se donne bien de garde de la tordre, _ parce qu'on ia distendrait dans quelques parties, ce qui déformerait l’animal quand il serait monté. Les préparateurs de Paris font rarement macérer les peaux ; ils se contentent d’agir comme voici : Ils frottent toute la peau avec de l’alun pulvérisé, ils en introduisent dans les membres, et principalement dans les parties où le préservatif ne pourrait que difficilement pénétrer ; puis RAA ORNE US 202 AU TAXIDERMIE, GA ils étendent une couche de poudre d'alun sur un linge, placent la peau dessus, la roulent quelquefois avec le linge, et la laissent ainsi un jour ou deux, selon la gros- seur de l’animal; ils préfèrent cette méthode, parce qu’elle est plus simple, plus expéditive, et que a peau ne court aucune chance. Enfin, quand l'animal est très-petit, comme par exem- pie, un mulot, un loir, un écureuil, on se contente assez ordinairement, après avoir dégraissé la peau, de passer à l’intérieur une bonne couche de préservatif. Quand une peau sort du bain, ou d’être préparée comme nous venons de dire, on doit agir en conséquence de ce qu’on veut en faire. Quand on veut conserver l’a- nimal en peau, on remplit la plante des pieds avec de la filasse hachée ou du coton, après en avoir enduit l’inté- rieur avec du préservatif, puis on recoud l'ouverture. Nous n'avons pas besoin de dire que cela ne se fait que lorsqu'on a été forcé de l'ouvrir. Si la queue à été ten- due, on la préserve de même, on la recoud, mais on ne la bourre pas. On passe sur tout l’intérieur de la peau. une bonne couche de préservatif, sans en excepter le plus mince repli, et on en fait autant aux os de la tête, tant à l’intérieur qu’à l'extérieur; on remplit les cavités de cette dernière avec de la filasse hachée, et on en gar- nit partout où on est obligé de remplacer les chaiïirs en- levées. Quelques préparateurs enlèvent les cartilages du nez et la chair des lèvres des animaux, puis ils remplacent ces parties par du mastic de vitrier. Il en résulte qu’en se desséchant, ces organes conservent leur forme, ce qui est toujours mieux que lorsqu'on s’est contenté de les bourrer avec du coton, car ce de procédé n’em- pêche jamais complétement qu’ils ne se dessèchent. Les opérations peuvent se borner là, à moins que l’a- nimal soit petit; dans ce cas, on le remplit de filasse, puis on le fait sécher à l'ombre, dans un lieu aéré. Du montage. Le corps des oiseaux affecte toujours plus ou moins la forme régulière d’un œuf, et les plumes dont il est cou- vert cachent à l'œil les impressions et les reliefs des muscles, d’où il résulte qu'il est assez facile, pour peu | qu’on ait de goût, de leur rendre leurs formes natu= relles, en les montant. Mais il n’en est pas de même des LES MAMMIFÈRES. du." 808 mammifères, qu’il faut pour ainsi dire modeler à la ma- nière des sculpteurs, et, plus leur pelage est ras ou leur peau dénuée de poils, plus les difficultés augmentent. Aussi, sur cinquante préparateurs, en est-il à peine un ou deux qui sachent monter un mammifère, et je ne pour- rais pas en citer plus de deux ou trois à Paris. Si l'animal à monter est en peau, il faut nécessaire- ment le ramollir, et, pour cela, on agit comme nous l’a- vons dit à l’article des oiseaux. Quand on veut le monter, voici comment on agit : Lorsqu'on a préparé la tête comme nous venons de le dire, quand toutes ses parties ont été parfaitement en- duites de préservatif, que l’on a remplacé partout les chairs enlevées par de la filasse hachée ; enfin, quand on a rempli légèrement la cavité du crâne, on retourne la peau sur la tête dans sa position naturelle, et on bourre le cou en y introduisant de la filasse avec une baguette ou un bourroir en fer. Si l’animal est d’une grande taille on peut employer de la mousse ou même du foin. Pour peu que l’on ait observé la nature, on a remarqué que la peau du cou des animaux est plus longue que le cou lui-même, et forme en travers des replis plus ou moins prononcés. Il fallait qu’il en fût ainsi pour laisser l’en- tière faculté de baisser ou de relever la tête et de la tour- ner à droite et à gauche sans trop tendre la peau. Le préparateur aura le fait présent à la mémoire, afin de ne pas faire le cou trop long en bourrant la peau dans toute sa longueur. On s'occupe alors de préparer les fils-de-fer qui doi- vent faire la carcasse de l’animal. On les choisit d’un numéro convenable à la grosseur de l’individu, et onles coupe à la longueur déterminée sur le même principe. Il en faut cinq d’égale grosseur : quatre pour les jambes et un pour la traverse du corps; plus un sixième un peu plus mince, pour la queue (fig. 70). On en choisit un pour une des jambes de devant, et on lui donne la longueur convenable. 11 faut qu’il dépasse la jambe de quelques millimètres vers les doigts, afin de pouvoir le fixer sur un socle, et qu’il dépasse l’os de l’avant-bras au moins du quart de sa longueur, afin de compenser l’omoplate qui est enlevée, et pour qu’on puisse le fixer solidement à la traverse, comme nous le dirons. On l’aiguise en pointe par un bout, on l’introduit dans la plante du pied, et on le fait glisser le long des 05 jusqu’à ce qu'il dépasse l'os de la cuisse. Alors on 294 de TAXIDERMIE. ‘s'occupe de bourrer la jambe et la cuisse, en leur rendant le mieux possible toutes les formes qu’elles recevaient des muscles. Pour rendre l’animal plus solide, on prend de la filasse ayant toute sa longueur, et l’on en entoure l'os de la jambe et le fil- de-fer, en commençant par en bas et remontant jusqu’à la cuisse et serrant passablement. Quand on montera un petit animal en chair et n'ayant pas besoin du bain, on fera bien debourrer les jambes à mesure qu’on l’'écorchera, parce que, pendant qu’on en préparera une, on aura l’autre non encore dépouillée de ses chairs, et qui servira de modèle. Quand une jambe est ainsi préparée, on passe à une autre, puis à la troi- sième, et enfin à la quatrième. On achève de les bourrer avec de la filasse hachée, et c'est alors que le préparateur montre sil a véritablement du talent, en leur rendant tre formes naturelles. Dans les animaux à poil ras, il faut observer la forme des tendons et l’imiter autant que possible. Par le moyen d’une aiguille et d’une ficelle que l’on passe de part en part, on serre dans les endroits convenables, de manière à dessiner parfaitement les fosses et les creux formés par les muscles et les tendons (voyez fig. 83). Il est surtout indispensable de parfaitement indiquer le tendon d’Achille. que l’on a laissé après les os des jambes de derrière. On l’attache à une ficelle longue, dont l’ex- trémité vient passer par un trou que l'on à fait à la peau, à 27 ou 54 millimètres de l’anus. Ce bout de ficelle, qui reste pendant, servira, quand l’animal sera posé sur ses . quatre pieds, à tirer et tendre cette partie autant quil sera nécessaire pour donner de la grâce et de la légèreté à la jambe. On prend le fil-de-fer destiné à la queue, on le dresse parfaitement ; on l'entoure de filasse en le roulant dans les doigts, et on maintient cette filasse avec du fil, puis on l'introduit dans le fourreau de la queue, après avoir couvert d’une bonne couche de préservatif. On coupe le fil-de-fer de la traverse de manière à lui conserver un quart de longueur de plus que la longueur totale de l'animal; on l'aieuise en pointe à une de ses extrémités, et on y fait deux anneaux (fig. 70) de la même manière que celui de la traverse d’un oiseau, voyez page 200. Le premier anneau doit être placé à peu près M à la hauteur des épaules, et le second près de son exiré- mité inférieure; comme ils doivent servir à fixer les ils- RE GE. 5 Le: 1x (E ENPATER L'cies GO M" \ Ÿ 1 Del NUUt. ) LES MAMMIFÈRES. . 995 de-fer des pattes, c’est aussi la distance des pattes qui doit décider de la leur. | On enfonce dans le cou l’extrémité aiguisée de la tra- verse d, et on vient la faire sortir au milieu du crâne, que l’on a percé d'avance; si l’animal est fort gros, on croise dans le premier anneau les deux extrémités des fils-de-fer €, c, des pattes antérieures, et, au moyen d’une pince, on les tord avec l'anneau pour les fixer solidement. Ce n’est qu’alors que quelques préparateurs commen- cent à bourrer le cou, et peut-être ont-ils raison, parce que sa longueur étant dès-lors déterminée, on ne craint plus de distendre la peau. On en fait autant aux fils-de- fer d, b, des pattes de derrière, mais on y joint et on tord avec eux celui de la queue a. Si l’animal était fort gros, les fils-de-fer se trouvant proportionnés, il en résulterait qu’ils offriraient une grande résistance et qu’on ne pourrait pas les tordre facilement ; on agirait alors comme nous l'avons dit pour les grands oiseaux (voyez page 213), et comme nousle montrons dans la figure 70. La carcasse solidement établie, on achève de bourrer la peau, toujours en cherchant à lui rendre ses formes pri- mitives. On étend l'animal sur le dos, on l’enduit d'une bonne couche de préservatif, on place les étoupes, le foin si c’est une très-grande espèce, et on bourre surtout les épaules, parce que c’est de là que dépend toute sa soli- dité; on fait la même chose à l'endroit où se trouve la jonction des fils-de-fer. Au moyen d’un fil-de-fer dont on a contourné une extrémité en forme d’anneau, afin de lui faire une poignée, on introduit de la filasse toujours en pénétrant vers le dos, et lorsque celui-ci est bien formé, on fait la couture en commençant vers le haut, c'est-à-dire vers le sternum, et on continue à bourrer à mesure que l’on avance vers l’anus. Si on opère sur un mâle, avant de terminer la couture, on a soin de for- mer les parties de la génération en introduisant de la filasse dans le fourreau et le scrotum : on fait ensuite un point de traverse pour séparer cette partie du ventre. Pour recoudre l'ouverture, on se sert d’un fil fin, mais fort et ciré. On rapproche les bords de la peau en en écartant les poils, afin de ne pas en saisir avec le fil; on serre les points et, lorsqu'on a fini, on ramène les poils sur la couture, et on les peigne pour la cacher et leur donner une bonne position. Cette opération étant terminée, on couche l’animal sur le côte, et on l’aplatit en le frappant avec la main, ou 296 TAXIBERMIE. même à coups de maillet, s’il est très-gros. On le retourne. de l’autre côté et l’on fait de même. On ne doit pas crain- dre de trop l’aplatir, car le bourrage, quelles que soient les précautions que l'on ait prises, rend toujours le corps trop gros et trop rond. On s’occupe ensuite d'ajuster les jambes à la même hauteur, et à les placer convenable- ment. Quand on à mis l’animal dans cet état, on prend un carrelet très-pointu, plus ou moins long, on l’enfonce dans la peau dans différents endroits, et on s’en sert comme d’un levier, afin d'étendre, de relever et de faire gonfler les matières dont on s’est servi pour bourrer. On choisit une planchette proprement préparée pour faire un socle, on y fait quatre trous avec une vrille, à des. distances mesurées, et on y enfonce les fils-de-fer des paltes, à, a, a, a (fig. 83), puis on les fixe par-dessous comme nous l'avons dit, p. 205, pour les oiseaux qui ne perchent pas. | Il s’agit de lui donner une bonne attitude, et c’est alors que le préparateur déploiera toutes les ressources qui lui sont inspirées par le goût et une observation appro- fondie de la nature vivante. Il faut que la grâce particu- lière à son espèce soit caractérisée, et que sa tournure animée lui rende toutes les apparences de la vieOn re- lève la tête, on rapproche les oreilles l’une de l’autre, et on les dirige en avant; on regarde si les paupières ne se sont pas dérangées, et, dans ce cas, on les remet dans une bonne position, en remplissant les orbites avec du coton, et en les étendant dessus avec les brucelles. On maintient les oreilles droites, si elles doivent avoir cette position, au moyen de deux morceaux de carte ou de carton mince, entre lesquels on les tient pressées. Le préparateur prendra garde à leur dessèchement, car.sou- vent elles sont sujettes à se chiffonner et à se racornir. Il parera à cet inconvénient en taillant un morceau de liége de la forme de l'oreille et le fixant dedans avec des épingles. On passe les mains sur le dos pour unir les endroits où la filasse aurait fait bosse, et on lui donne une courbure naturelle en l’abaissant vers la région des reins. On voit si la croupea été bourrée, et, s’il y manque quelque chose, on peut introduire encore de la filasse par l'anus. On comprime les flancs avec les mains; enfin l’on indiquera toutes les parties saillantes en tirant. la peau et la distendant avec les doigts ou avec des pinces : ou tenailles, et toutes les parties enfoncées, au moyen de PE RME ET 5 DEN AE ALL CAN NA RE RS A A D LES MAMMIFÈRES. on 297 ficelles que l’on passera..et repassera au travers du corps, ‘avec une longue aiguille si l’on opère sur un très-petit animal, avec un long poinçon si l’on en prépare un grand. C'est surtout pendant la dessiccation que l’on doit veiller à ce que toutes ces ligatures produisent l'effet qu’on en attend en ne se dérangeant pas. | Il s'agit maintenant de passer à la bouche de l'animal. On lui ouvre la gueule, et avec le scalpel on détache les lèvres des mâchoires ; on détache de même le nez de son cartilage, et l’on coupe la chair placée sous ses mu- queuses, de manière à les laisser le plus minces possible. On met du préservatif partout, et l’on remplace les parties enlevées, avec de la cire à modeler ou du mastic dont nous avons donné la composition à l’article des caron- cules qui ornent la tête de certains oiseaux. Si la bouche doit rester fermée, on allonge un peu la lèvre inférieure, et on la fixe sous la lèvre supérieure, à la mâchoire, au moyen d’une pointe ou d’une épingle. Si la bouche doit rester ouverte, on la nettoie parfaitement, et l’on modèle des gencives et nne langue avec de la cire à modeler ou du mastic. On retouche les jambes et l’on marque les enfoncements des muscles, en passant au travers de leur épaisseur des ficelles que l’on noue des deux côtés. On tend les tendons d'Achille en nouant ensemble les deux bouts de ficelle que l’on a laissés pendants vers l’anus. Il faut, quand toutes ces opérations sont terminées, s’occuper des yeux. On retire, avec des brucelles, le coton ou la filasse que l’on a introduit dans les orbites des yeux ; si les paupières se sont desséchées, on les ramollit en introduisant dans les orbites de la filasse mouillée qu'on y laisse jusqu’au lendemain. Quand on l’en sort, on arrondit bien les paupières, on enduit l’intérieur avec de la colle de gomme, et on place les yeux d’émail. Lorsque l'animal est en partie terminé, on le peigne et l'on unit bien le poil. On passe une bonne couche de térébenthine sur le museau, les pattes, les oreilles, et généralement sur toutes les parties où l’on aurait été forcé de laisser quelques ligaments ou cartilages. Par ce moyen, on assure leur dessiccation. On laisse ainsi dessécher complétement l’animal, mais avec le soin de le visiter souvent, afin de parer sur-le- Champ à tous les inconvénients qui pourraient survenir. Quand'la dessiccation est parfaitement opérée, on passe une légère couche de vernis autour des yeux, sur le mu- \ 298 À TARIDERMIE. x a + d v seau, les ongles; on enlève les ce le. CATEUR: oule - liége des oreilles; on coupe le fil-de-fer du front, les _ ficelles des tendons : on place l’animal sur un autre soclé, s’il à été monté sur un socle provisoire, et il est alors capable de figurer et de se conserver dans la collection où on le place. Nous ne terminerons pas cet article sans quelques avis qui peuvent être utiles. Par exemple, si l’on montait un animal accoutumé à marcher ou plutôt à sauter sur ses pattes de derrière, comme, par exemple, les sarigues, kangouroos, gerhoises, etc., il faudrait choisir, pour les deux jambes de derrière, un fil-de-fer beaucoup plus gros, atin qu'il fût capable de supporter le poids du corps. Si l'on devait représenter ces animaux, un ours, ou tout autre plantigrade, posé sur son derrière, au lieu de faire passer un fil-de-fer par la plante des pieds, il YEN le faire sortir par le talon. ne les figures 111 à 11 Difficultés qu'offrent quelques mammifères. Ce que nous venons d’enseigner dans l’article précédent suffit pour monter la plus grande partie des mammifères, surtout dans les tailles moyennes et petites; mais on rencontre très-souvent des animaux qui embarrasseraient le préparateur, si nous ne tâchions de prévoir les circon- stances les plus difficiles, et d'apprendre à modifier la méthode de préparation selon l'urgence des cas. | Lorsque lon opérera sur de grands quadrupèdes de la taille de l’âne, du cheval et au-dessus, on ne pourra pas faire sortir le corps de la peau par une ouverture aussi petite que nous avons dit, et cela à cause de la difficulté que des masses aussi pesantes opposent lorsqu” on veut les remuer. Voici comment on agira : Après avoir fait une première incision à la peau, depuis la naissance du sternum jusqu'aux organes de la génération, on en fera deux autres en travers, une qui commencera à larticu- , lation de l’'humérus avec le radius et le cubitus, et se prolongera en suivant la partie interne de la jambe et: croisant sur le sternum la première incision, jusqu’à la même articulation de l’autre jambe. La troisième incision commencera à l'articulation du fémur avec le tibia, se ; prolongera le long du côté interne de la cuisse, traver- sera la première un peu au-dessous des organes de la génération, et viendra finir vers la même articulation | LES MAMMIFÈRES. 299 de l’autre cuisse; on écorchera avec beaucoup plus de facilité, et toutes les autres opérations se feront comme nous avons dit. Ces grands quadrupèdes offrent encore une difficulté : c'est qu'il n’est pas possible de leur faire une charpente solide en fil-de-fer, ou, si on le choisissait assez gros. pour cela, il deviendrait extrêmement diflicile de le plier en anneau, de le tordre, etc., ce qui rendrait l'opération presque impraticable. Dans ce cas, on prend un morceau de bois d’une certaine force, ayant presque la même longueur que le corps de l’animal, et on y fixe solide- ment les tringles de fer qui doivent soutenir la tête, les jambes, etc. | Quelques animaux ont sur l’abdomen des membranes fort singulières et qui sont caractéristiques ; les sarigues et les kangouroos, et généralement tous les marsupiaux sont dans ce cas : les espèces de poches dans lesquelles ils cachent leurs petits doivent rester intactes, ce qui ne pourrait être si on incisait la peau comme nous l’a- vons dit; on les ouvrira donc sur le dos en commençant l'incision entre les deux épaules et la prolongeant jusque vers la naissance de la queue. Le reste de l’opération se fait comme pour les autres animaux, à cette légère différence près, qu’on maintient les membranes étendues avec des épingles et de légères lames de carton, s’il est nécessaire, ou en remplissant leur cavité avec de la filasse que l’on enlève lorsqu'elles sont parfaitement sèches. Souvent un animal a la tête fort grosse, ce qui empêche qu'on puisse la faire passer par la peau du cou lorsqu'il s’agit de l’écorcher. Dans ce cas, on regarde quelle est Ja partie la mieux garnie de poils, du dessus ou du des- sous de la tête, et l’on fait une incision à une de ces parties. Si c’est le dessus, on commence l’incision sur J'occiput, enire les oreilles, et on la prolonge assez loin sur le cou pour que la tête puisse facilement passer et être nettoyée par ce trou; si c'est le dessous qui est le mieux fourni de poils, on incise depuis le milieu de Pespèce de fosse creusée sous le menton, et on la pro- longe en conséquence de la même raison. L’une et l’autre de ces incisions se recousent avant de bourrer le cou. Les cornes sont encore une chose qui pourrait embar- rasser un élève. On agit alors de la même manière que nous venons de dire pour les têles qui ne peuvent passer par la peau du cou, c’est-à-dire qu’on fait une seconde re £+ A} 4e Ge) es L r) A ‘LE AL - gen “aDO | ; TAXIDERMIE. "+ incision sur la tête; mais on ne se borne pas là. Si les cornes sont recouvertes de peau et de poils, comme celles d’une girafe, on les scie sur les os du crâne et on les - Jaisse après la peau; quand on monte l’animal, on les replace et on les colle dans le même trait de scie : mais, si elles sont d’une substance écailleuse comme celles d’un bœuf, on cerne la peau tout le tour, et on les laisse : attachées au crâne. Quelquefois il est nécessaire de faire une incision cruciale qui traverse d’une corne à lPautre. Certains animaux féroces produisent plus d'effet dans Ja collection si on les représente la gueule ouverte; dans ce cas, on se sert de la cire à modeler, ou du mas- tic dont nous avons donné la composition, pour rempla- cer les gencives et modeler la langue et autres parties de la gueule. Lorsque la cire est parfaitement sèche, on passe dessus un vernis transparent à lesprit-de-vin, ce qui achève de leur donner une ressemblance parfaite avec la nature. Les animaux à poil ras offrent une difficulté insurmon- table pour beaucoup d'amateurs, lorsque ceux-ci ne connaissent pas les moyens de dessiner les formes que les muscles et quelques tendons font prendre à la peau, et particulièrement à celle des jambes. On remarque que presque tous les quadrupèdes ont le tendon d’Achille : très-proéminent, et comme dégagé de la jambe, ce qui. lui donne beaucoup de grâce et de légèreté. Si on bour- rait cette dernière sans prendre cette forme en considé- ration, elle ressemblerait à un pilier massif, et l’animal serait entièrement défiguré. On parvient à rendre ce ten- don saillant en passant une ficelle autour, ce qu'on fait en enfilant cette ficelle dans un carrelet qui sert à percer. la peau; on fait de bons nœuds partout où il en est be= soin, et en le ficelant ainsi, on l’arrondit à volonté. Si cette opération ne suffit pas pour le rendre saillant, on prend le même carrelet enfilé d’une autre ficelle, et on perce la jambe de part en part vers le commencement des deux fosses ou enfoncements qui doivent se trouver entre le tendon et le devant de la jambe ; on y fixe le bout de la ficelle et l’on fait une couture en remontant le long de la fosse et rapprochant plus ou moins la peau des deux côtés du membre, selon que la fosse doit être plus ou moins profonde ; lorsque celle-ci est parvenue au point où elle finit, on cesse la couture et l’on fait ‘un nœud. Lorsque l'animal est parfaitement desséché, on Ôte la ficelle, et la peau conserve ses formes. Mais, nous | É | LES MAMMIFÈRES. 301 4 ot le dire, cette opération ne réussit parfaitement que lorsqu'on a préparé d'avance les choses en bourrant. Les enfoncements de la peau qui doivent figurer les muscles du corps sont plus faciles à rendre. On prend une aiguille à matelas et on la passe de part en part à travers le corps en laissant un morceau de la ficelle en dehors ; on la repasse ensuite plus haut et plus bas, selon la longueur. et la direction que l’enfoncement doit avoir, puis on réunit les deux bouts de la ficelle et on les noue, -en serrant, selon que l’on veut comprimer plus ou moins fortement la peau. On réitère cette opération partout où il en est besoin (fig. 83, c, c). Plusieurs mammifères, par exemple, les chauves-sou- ris, roussettes, rhinolophes, galéopithèques, etc., ont des membranes nues ou velues qui leur réunissent les mem- bres et leur servent à voler. Ces animaux ne peuvent être dispensés du bain si on ne veut voir les insectes dé- truire leurs membranes en fort peu de temps. On les monte et on les applique, les ailes étendues et maïinte- nues par des épingles, sur une planchette ou un carton. Lorsqu'ils sont secs, on passe sur les membranes une bonne couche d’essence de térébenthine. (Voyez fig. 113.) Si le hasard faisait qu’on eût à monter un très-grand animal, tel qu'un éléphant, tous les conseils que nous venons de donner seraient ou insuffisants ou impratica- bles. Nous alions décrire ici la méthode qu’a employée M. Dufresne, au Jardin des Plantes à Paris, pour empail- ler l'éléphant qui mourut à la ménagerie en 1803. Par cet exemple, le préparateur se fera une idée très-claire de la méthode qu'il aurait à employer si le hasard le mettait dans le cas d’en avoir besoin pour un très-gros animal, éléphant ou autre. La position de l’animal mort et étendu par terre faci- -lita les moyens de le mesurer dans toutes ses parties. Ses différentes proportions furent prises avec une espèce d’aune de la façon du sieur Lassaigne, mécanicien du Muséum; cet instrument ressemblait assez au compas d’un cordonnier. Les courbes du dos, du ventre, etc., fu- rent prises avec des petites barres carrées de plomb de 20 millimètres d'épaisseur. Ce métal, qui n’a nulle élasti- cité, se plia et conserva toutes les formes de l’animal. M. Desmoulins, d’après ces mesures, dessina l'éléphant de grandeur naturelle sur le mur de la salle où il devait être placé. Cela fini, M. Dufresne fit procéder à son dé- pouillement. On ne pouvait faire autrement que de l’ou- Naturaliste Préparateur. 26 d'os LE A EN ERRE HORS CEE EN Re LACS HATRUES Ne - RIDER vrir par le dos, en le soulevant au moyen d'u une bnlie | attachée à la charpente du toit. C’est dans cette position qu'on lui fit une incision cruciale depuis la bouche jus- qu'à l'anus, et deux en travers d’une jambe à l’autre, la trompe et la queuc furent incisées en dessous dans leur longueur, et l’on coupa la plante des pieds de manière à couserver les ongles attachés à la peau. Après quatre jours de travail et l'emploi de Hisieure personnes, on vint à bout de dépouiller l'animal. La peau pesait 288 kilogrammes. On l'étendit par terre pour la nettoyer des muscles qui y étaient restés, principale- ment à la tête. La peau, telle qu’elle était, fut placée dans un très- grand cuvier, et on la recouvrit, jusque dans ses plus petits replis, d’une forte quantité d’alun pulvérisé. On fit ensuite bouillir de l’eau et de l’alun en telle quantité, qu'en la versant sur la peau, cette dernière fut submer— gée dans le fond du cuvier. Après un certain temps de macération, on retirait cette eau d’alun du cuvier pour la faire bouillir, puis on la versait de nouveau sur la pean jusqu'à ce qu’elle en fût couverte de 162 millimé- tres. Pour plus de précision dans l'exécution de la carcasse artificielle en bois, sur laquelle on devait monter l’anti- mal, on prit, au moyen du plâtre, l'empreinte de la moi- tié de la tête dépouillée et des jambes de devant et de derrière. Quand toutes ces mesures furent bien prises, M. Las- saigne construisit en bois de châtaignier et de tilleul un corps artificiel de la grosseur de l'éléphant, avec un art tel qu ’il pouvait se démonter à vis, pièce par pièce, et que, étant creux, on pouvait monter dans son intérieur, Tout ceci est excellent au Muséum d'Histoire naturelle de Paris; mais dans une collection particulière, on pour-- rait fort bien retrancher ces vis et ces écrous. L'essentiel: est que cette charpente joigne à la fois la légèreté à la: solidité. : Après une assez longue macération, on retira l’eax d’alun du cuvier, on la fit bouillir de nouveau, et on la jeta bouillante sur la peau, sur laquelle on la laissa une heure et demie. Au bout de ce temps, on retira la peau pour l'appliquer toute chaude sur le dos de l'éléphant de bois. Ce travail fut d'autant moins facile, que le sque- lette se trouva être un peu trop gros, el la peau ne put le recouvrir entièrement. Il ne restait qu’un moyen à em (! à.‘ Non LES MAMMIFÈRES. ' 303 ployer. On ne pouvait diminuer la charpente, on enleva Ja peau et on l’étendit sur un grand chevalet ; puis, avec de grands couteaux, on diminua son épaisseur en dedans, autant qu'on le put sans nuire à sa solidité. Pendant quatre jours entiers, cet ouvrage occupa cinq personnes, et les lambeaux de tissu enlevés pesaient 91 kilogram- mes. Pendant ce travail, la peau s'était desséchée de manière à n'être plus maniable ; M. Dufresne la tit mettre dans le cuvier avec de l’eau froide. Le jour suivant on l’étendit sur la carcasse, sur laquelle on la fixa avec des clous. Ceux qui bordaient les incisions furent fixés solidement, les autres, qui ne devaient servir qu’à faire suivre à la peau les enfoncements de l'éléphant de bois, furent moins enfoncés, et retirés quand la peau fut sèche. Il yavait deux avantages réels à diminuer la peau d’é- paisseur. Le premier était de moins charger la charpente _€et de provoquer une dessiccation plus prompte , et le second consistait en ce que la peau s’appliquait plus exac- tement, ce qui permettait de rendre aisément les formes de l’animal. On avait eu la précaution de donner à la carcasse une bonne couche de peinture à l'huile; malgré cela on craignait que l'humidité n’occasionnât quelques dégâts à la peau à l’intérieur : il n’en fut rien; seulement l’alun dont on l'avait saturée se cristallisa bientôt à l’ex- térieur, et lui donna une couleur grise désagréable à l'œil. Mais on la fit disparaître en passant sur la peau une couche d'essence de térébenthine, et ensuite une couche d'huile d'olive. Les yeux de cet éléphant sont en porcelaine et fort bien imités. L’attitude de ce grand mammifère est si par- faite, qu’on le croirait vivant, et c'est le plus gros ani- mal que l’on ait vu dans un cabinet. Les couaggas, gi- rafes, chevaux, chameaux, mulets, etc., que l’on voit au Muséum d'Histoire naturelle, à Paris, ont tous été mon- tés de la même manière. : Tous ces renseignements paraitront peut-être minu- . tieux, et cependant nous croyons qu'ils sont nécessaires pour faire éviter aux amateurs des tâtonnements qui oc- casionnent toujours une grande perte de temps. Du reste, nous sommes persuadé que nous avons été trop court pour l’homme qui manque de ce génie inventif qui fait surmonter les difficultés imprévues, et que nous avons dit tout ce qu’il faut pour l'amateur guidé par le bon goût et l'envie de parvenir. DUR Ÿ L'ANTE DENC” TELE? .. 8304 a © TAXIDERMIE. : Méthode allemande pour empailler les mammifères. Nous ne donnons pas cette méthode pour la recomman- der, tant s’en faut, mais il est bon de connaître l’état de l’art chez nos voisins, ne fût-ce que pour faire juger de sa perfection chez nous. Ensuite, on peut toujours saisir au passage quelques détails, quelques vues utiles, qui, dans de certaines circonstances, peuvent recevoir une application plus ou moins heureuse. Nous allons laisser parler Naumann lui-même. « Pour dépouiller une bête, on la pose devant soi, la tête vis-à-vis la main droite et la queue vis-à-vis la gau- che; comme les peaux diffèrent beaucoup entre elles, il Y a aussi différentes manières de les préparer. La plu- part sont recouvertes de poils, quelques-unes portent des cornes, et exigent une manipulation différente. On les ouvre par le dos , mais celles qui, au contraire, ont des aiguillons, un dos dur ou recouvert d'écailles , s'ou- vrent par le ventre. « Avant de dépouiller une bête, on fait une pâte claire de papier brouillard que l’on met tremper dans l’eau. On place cette pâte près de soi, et on s’en sert en travail- lant, pour empêcher la saleté de tomber sur les poils et le côté intérieur de la peau, pour empêcher que les poils ne s’y collent. « Quand c’est un animal recouvert de poils, on le pose devant, comme nous l’avons indiqué, et on lui fait une incision qui, partant d’entre les deux épaules, se pro- longe tout le long de la colonne dorsale jusqu’à la naïis- sance de la queue. Quand la peau est ainsi ouverte, on. cherche à la détacher avec le scalpel et la main, sur un de ses côtés, en la séparant des chaïrs qui y adhèrent; on retourne l’animal pour faire la même chose de l’autre côté. Il ne faut pas oublier de se servir de la pâte de pa- pier ci-dessus indiquée, pour empêcher la peau de se dessécher, chose qui arrive promptement, et pour empé- cher les poils de se coller sur lés bords de l’incision. Alors on essaie de séparer la queue de son fourreau, en la retirant peu à peu en arrière jusqu’à son extrémité : cette opération est très-difficile dans tous les animaux, principalement dans ceux qui ont la queue mince : on la rend plus facile en tournant la queue comme on fait une barre jusqu’à ce que l’on entende un peu craquer. Quand il s’agit de souris, dont la queue est sans poil, cela de- LES MAMMIFÈRES. 305 vient de la plus grande difficulté, car la peau de ces ani- maux n’a presque pas de consistance. « Quand la queue est dépouillée, on sépare la peau vers l’anus, avec des ciseaux, et de même pour les parties génitales. On dépouille les cuisses l’une après l’autre, et les jambes jusqu'aux ongles ou la corne, et on nettoie les os des chairs et des graisses, en conservant les ligaments des articulations; on sépare l’articulation du genou, et l’on peut aussi laisser une partie de l’os supérieur de la , cuisse, ce qui aide beaucoup à donner la forme naturelle à cette partie quand on l’empaille; mais il ne faut pas en conserver plus de la moitié. « Quand le train de derrière est ainsi préparé, on dépouille la poitrine jusqu'aux omoplates; on procède comme pour les pattes de derrière, et on sépare égale- ment les os de l'articulation qui réunissent l’omoplate à l'os supérieur de la patle. Quand les os de cette partie sont nettoyés, on continue à dépouiller le reste de la bête. Le cou se dépouille fort aisément, mais la tête offre des difficultés. « Le dépouillement de la tête des mammifères diffère selon qu’ils ont des cornes, ou qu’ils n’en ont pas, ou . qu'ils ont une peau lisse. «Il y æ deux manières de dépouiller les têtes sans cornes. La plus certaine, surtout pour les commençants, est de retirer la peau jusqu'aux oreilles, dont on sépare la peau des enfoncements en se ser vant du scalpel; en- suite on fait la même chose pour la pean qui entoure les yeux que l’on enlève de leur orbite, en ayant soin de ne pas attaquer les paupières. On continue ainsi jusqu'au nez, aussi loin qu'on le peut, sans gâter les lèvres. Alors on coupe la partie postérieure du crâne et de la mâchoire inférieure, de la même manière qu’on le fait pour les oiseaux. De cette façon, il reste dans la peau de là tête, la partié antérieure du crâne et de ia mâchoire inférieure, cette dernière étant coupée après la dernière molaire. On nettoie ces parties de la chair, de la graisse, et on enlève la cervelle. « D’après l’autre manière, qui est la plus difficile, on : coupe les os de la tête à partir du creux des yeux, de sorte qu il ne reste dans la peau de la tête que la partie du crâne qui va des yeux à la mâchoire inférieure. « Pour les animaux à cornes, on les dépouille jusqu’à l’endroit le plus près de ces cornes, que l’on enlève en- suite, avec un morceau de crâne, avec un instrument NE a ENT PT NS RSR FO APADENE Lun SR A PC NT MP 417 306 . | :, TAXIDERMIE. En NRA ne tranchant. On opère alors pour le reste comme dons les | animaux sans cornes. Seulement on à soin de replacer dans le creux du crâne le morceau qui en provient et qui sert de racine aux cornes. « Il y a des bêtes dont la tête est si grosse, qu il est impossible de la passer par là peau du cou:ilne: reste donc d'autre moyen que de prolonger l’incision jusqu’à Ja nuque. Quand toutes ces opérations sont bien soignéuses- ment faites, on ne s'aperçoit pas des incisions. « Dans toutes les bêtes dont la peau ne permet pas de faire l’incision sur le dos, on la fait sous le ventre, en la commençant entre les deux jambes de devant et en Ta pro- longeant jusqu'entre celles de derrière. Tout le reste de l'opération du dépouillement ressemble aux autres ma- nières déjà indiquées. « Quand on a employé sur tout l’intérieur de la peau et des autres parties qui y sont adhérentes, le préservatif déjà connu, on pose devant soi le corps de l'animal pour en imiter un semblable avec de l’étoupe, et on le place ensuite dans la peau après l’avoir consolidé avec des fils d’archal placés dans son intérieur. On remplit d’étoupe le creux des yeux et de la tête, enfin on tire la peau surle cou artificiel, de manière à ce qu'elle y soit bien étendue. . « On recouvre d’étoupes les os des pattes, en tâchant de leur donner la forme qu’elles avaient naturellement; on laisse ces étoupes un peu longues pour pouvoir, en la pressant avec les doigts, donner à l’omoplate sa forme naturelle. Quand les jambes sont ainsi bien uniformément empaillées, on retire la peau sur tout l'ouvrage, que l’on met le plus possible en bonne position. On opère de même pour les cuisses, en se servant de l’os supérieur que l’on a conservé pour l’envelopper adroitement d’é- toupes et lui donner l’apparence d'une cuisse naturelle, ce que l’on vient facilement à bout de faire en modelant son ouvrage sur la cuisse de l’animal qui est devant soi. « L’os de la queue est remplacé par un fil d’archal en- touré d’étoupes et que l’on fait entrer dans le fourreau de la queue, d’un côté, et dans le noyau du corps de l’a- nimal par l’autre bout que l'on a rendu pointu. Il est entendu que ce fil doit être d’un calibre proportionné à la queue. Cette opération, pour les petits animaux, comme pour les souris, par exemple, est fort délicate, et la moin- dre négligence amène un malheur. « Maintenant il faut mettre le noyau et le cou dans la peau après leur avoir donné la forme convenable et les LES MAMMIFÈRES. | 907 avoir entourés de ficelle pour les rendre plus solides, et recoudre proprement la peau. . « Pour les plus gros animaux, on remplace l’étoupe par du foin et de là mousse : cette dernière doit être de l'espèce de celle que l’on trouve fréquemment dans les marais et que ies connaisseurs nomment sphagnum et fontinaiis. Dans tout cela, il faut avoir le soin de faire le corps et les membres artificiels de la bête un peu plus minces que le vrai corps, afin de ne pas être obligé de tirer la peau, ce qui a de mauvais résultats. Il ne faut cependant pas non plus les faire trop minces; enfin, il faut en cela un juste milieu et l’habitude de ces sortes d'ouvrages. L’empaillage des quadrupèdes offre en gé- néral plus de difficultés que celui des autres animaux, et chacun n'y réussit pas. « La bête ainsi empaillée, on la pose devant soi, et l'on choisit un fil d’archal d’un numéro proportionné à sa grosseur ; par exemple, pour un putois, on en prend un de la grosseur d’une forte aiguille à tricoter. Il faut cinq de ces fils dont on mesure la longueur sur les par- ties dans lesquelles ils doivent entrer. Le fil du cou doit traverser la tête, le cou, et aller jusqu’au milieu du noyau. Le fil des pattes doit également atteindre ce noyau et dépasser le pied de quelques centimètres pour pou- voir fixer l’animal sur son socle. Tous ces fils doivent être apointis par un bout et être enfoncés de manière qu’on ne les aperçoive pas à l’extérieur de lanimal. On étend les pieds de la bête, en commençant par ceux de derrière. On fait passer le fil dans la jambe à travers l'os, et son bout doit pénétrer dans le noyau. La même chose a lieu pour les jambes de devant. « On donne à la tête, au cou, au corps, à la queue et aux jambes, la position naturelle que ces. parties doi- vent avoir; on perce des trous dans la planche ou la branche qui doit porter l’animal, que l’on y fixe au moyen des bouts de fil d’archal qui ressortent des pattes. Il serait bon, pour ce travail, d’avoir un modèle. vivant sous les yeux; mais cela est rare à se procurer, il faut que le goût et la connaissance des habitudes de l’animal y suppléent. Là, les gravures et les dessins peuvent aider le commençant, ‘car, sans tout cela, il est impossible de donner à un animal la position naturelle, position d’où dépend absolument la beauté de l'ouvrage ; et si bien que fasse l’empailleur, sans modèle pour se guider, il laisse toujours quelqu’imperfection dans son ouvrage. { { 308 : TAXIDERMIE. « Quand l’animal est en place et qu’on a disposé ses. jambes, sa queue, etc., on examine S'il ne manque pas encore quelque chose à la tête, et si la chose est néces- saire, on y ajoute de l’étoupe par la gueule et par les Veux. On pose les yeux artificiels, on place de létoupe ou du papier dans les narines, pour qu’en séchant, ces diverses parties conservent une bonne forme.Quand É ani- mal ne doit pas éire posé la bouche ouverte, on fermela bouche et les lèvres avec des épingles. On lui dresse les oreilles que l’on soutient par des fils d’archal ou des morceaux de cartes attachés avec des épingles, qu’on laisse jusqu’à ce que ces parties soient sèches. « Le tout ainsi soigné est placé près d’un poêle chaud où on le laisse sécher lentement, et l’ouvrage est ter- miné. » LES REPTILES, Comme cette classe offre des animaux d’une conforma- tion tout-à-fait différente et qui exige par conséquent di- verses préparations, nous allons en traiter dans plusieurs articles, divisés selon les classifications établies par les naturalistes. Les Tortues. On soit que ces animaux ont le corps enveloppé dans une cuirasse écailleuse dont le dessus porte le nom de carapace, et le dessous celui de plastron. Aussitôt qu’une tortue est morte, on retire les membres de dedans la coquille où elle les a enfoncés; on opère avec une pince et tout de suite, car, si l’on attendait que le corps füt froid, ces parties offriraient une grande résistance, et l’on risquerait de les déchirer. On s'assure si la carapace est intimement unie au plasitron et ne forme qu'un seul corps avec lui, ou si elle y est seulement réunie par un carti- lage. Dans le premier cas, on les sépare au moyen d’une scie très-fine, et dans le second, on peut le faire avec le scalpel. Lorsque le plastron est enlevé, on renverse la tortue sur le dos et l’on ôte facilement tous les viscères de la : poitrine et de l’abdomen. On détache les pattes, le cou et la tête, en coupant leurs articulations près de la cara- pace, mais on prend le plus grand soin pour ne pas couper la peau. Cela fait, on s'occupe du dépouillement des jambes de derrière, que l'on refoule de dehors en dedans pour en détacher facilement la peau. Ici, il n’est " CS CAR ni LS LES RRPTILES. M NA | 309 pas nécessaire de laisser une partie des os, comme dans lés oïseaux et les mammifères ; on enlève tout ce que l’on peut sans léser la peau en aucune manière, car on n’au- rait pas la faculté de cacher une déchirure comme dans les autres. On passe ensuite à la queue, dont on retire la noix avec beaucoup de précaution. Si l’on craignait de la casser, on la fendrait par-dessous, on l’écorcherait en rejetant la peau sur les côtés, puis on la passerait au préservatif; on la recoudrait et bourrerait tout de suite. On passe ensuite aux jambes de devant, que l’on écor- che de la même manière que les autres; on dépouille le cou et l’on arrive à la tête. Nous observons que l’on doit vider le crâne par le trou occipital, sans l’agrandir, parce. que la peau s'appliquant positivement sur les os et en dessinant les formes, le derrière de la tête se trouverait déformé si l’on enlevait une partie de la boite osseuse, comme on fait aux oiseaux et aux quadrupèdes. La tête ayant été dépouillée et nettovée de toutes ses chairs, on passe sur tous les os, sur la carapace et sur toute la peau, une couche épaisse de préservatif; on bourre toutes les parties avec de la filasse, et, si on le veut, on passe les fils-de-fer. On peut se dispenser de faire une carcasse entière, parce que l'animal étant toujours porté sur son plastron, et jamais sur ses pattes, il suffit de faire dessécher celles-ci dans une bonne attitude pour qu'elles la conservent toujours; mais il n’en est pas de même de la tête. On y passe toujours un fil-de-fer pour pouvoir la maintenir dans une direction quelconque. Il ne reste plus qu’à replacer le plastron, que l’on colle à la carapace avec de la colle-forte, ou que l’on y attache au moyen de quelques morceaux de fil-de-fer très-fin que l’on passe dans des trous faits sur les deux bords des écailles, et que l’on tord en dessous avec des pinces. On nettoie parfaitement les écailles avec une brosse rude ét un peu humide, on place les yeux d'émail, on donne l'attitude, et on laisse sécher. Avant de mettre l’animal dans la collection, on passe sur toutes ses parties une couche de vernis. Nous observerons que le cou des tor- tues, lorsqu'il n’est pas très-tendu, offre des plis de la peau qui doivent être conservés. Si le préparateur ne se sentait pas assez habile pour cela, il représenterait l’ani- mal le cou tendu, mais cette attitude est toujours disgra- cieuse. | Les œufs de tortues et les individus très-jeunes ou pe- tits peuvent se conserver très-bien dans une liqueur spi- DO on TASOIDERMIE. RER ; ritueuse, en les iraïtant comme nous le nn plus bas pour d'autres reptiles. È Les Lézards. Ils se préparent comme les grenouilles, à quelques dif- férences près, que nous allons mentionner ici. La peau demande beaucoup de précaution quand on la retourne, pour ne pas faire tomber ses écailles, qui se détachent très-facilement, surtout quand l'animal à été tué peu de temps avant de changer de peau. La queue est aussi une chose sur laquelle l'attention doit particulièrement se porter, car, le plus ordinairement, elle se rompt avec la plus grande facilité, surtout dans les espèces à peau très- écailleuse. Si on croit pouvoir l’écorcher sans la fendre, à mesure gu on avancera dans cette opération, on cou- pera, avec un scalpel très-tranchant, les fibres tendi- neuses qui partent de chaque apophyse et vont se perdre dans la peau ; on est presque toujours obligé de laisser intact le morceau du noyau formant l'extrémité. Il est toujours plus sûr de prolonger l’incision de l'abdomen jusqu ‘au bout de la queue, et de relever la peau sur les côtés pour écorcher. On ajoutera à la carcasse artificielle faite comme pour les grenouilles, mais que l’on place dans le corps des lé- zards, un sixième fil-de-fer, pour soutenir la queue (fig. 12); mais, du reste, on l'arrangera et la fixera de ae même manière. On donnera l'attitude après lavoir bourré, cousu, et avoir posé les yeux ; puis, s’il a une crête membraneuse sur le dos, on la redresse et on la maintient entre deux petites lames de liége, ou deux plaques de carton qui la compriment un peu, sans la serrer assez pour la défor- mer. Avec des épingles on maintient étendus les doigts et les membranes qui, quelquefois, les réunissent. Enfin, lorsque le reptile est desséché, on lui passe uné couche de vernis transparent sur le corps, ce qui lui rend tout son éclat. Les Serpents. Ils s’écorchent par la gueule, comme nous l'avons dit, mais il faut user de grandes précautions lorsqu'on opère sur des espèces venimeuses, car il est reconnu que, ‘si l’on se piquait à une de leurs dents, même longtemps rateur, des accidents assez graves. : Pour éviter tout danger, on commence par arracher les crochets, et on les met à part. Avec une pince de dis- section, on saisit les vésicules qui renferment le poison, et on les coupe le plus près possible de la mâchoire,avec des ciseaux. Lorsque l'animal est préparé et desséché, on figure les vésicules avec de la cire, et on y implante les crochets, après les avoir plongés quelques instants dans de l’alcali volatil. Lorsqu'il ne sera pas possible de donner à la gueule une dilatation assez grande pour en extraire le corps, on fera une incision longitudinale sur la peau du ventre, à quelque distance du cou et d’autant plus loin de cette partie que l’on voudra redresser la tête de l’animal, en lui donnant l'attitude. Cette ouverture n’aura que la lon- gueur suffisante pour laisser un passage au corps, c'est- à-dire que, si le corps a 27 millimètres de diamètre, l’in- cision aura 81 millimètres de longueur. On enlèvera d’a- bord tous les viscères contenus dans l'abdomen; puis, avec la pointe du scalpel, on coupera !e corps et les muscles qui sont attachés à la peau ; alors on fera sortir par l'ouverture le tronçon correspondant à la queue, on le saisira avec des pinces, et on l’attachera à un mor- ceau de ficelle fixé au plancher. On aura la plus grande facilité à l’écorcher, en renversant la peau par-dessus, et la faïsant doucement descendre vers le bas. Lorsqu'on sera parvenu à l’anus, on coupera le rectum, et dès-lors on prendra beaucoup plus de précautions pour ne pas rompre la queue. Elle est généralement plus solide dans les serpents que dans les lézards, cependant elle demande à être traitée avec les mêmes soins, et quelquefois à être fendue dans toute sa longueur. La partie inférieure du corps ayant été dépouillée, on passera au tronc correspondant à la tête, et on le suspen- dra à une ficelle attachée au plancher pour avoir plus de facilité. À mesure qu'on le détachera de la peau, on renversera celle-ci sur la tête, et, lorsqu'on y sera par- venu, on séparera le cou d'avec la base du crâne. Rare- ment on essaiera de renverser la peau de la tête jusqu’au bout du museau, comme le recommandent quelques au- teurs, parce que cette partie est recouverte de plusieurs larges plaques écailleuses qui se détérioreraient si on es- sayait de les plier comme il faudrait le faire pour ren- verser la peau, surtout si l’on préparait une petite es- aa An LES REPTILES. ARR Me RON au he: É ‘après Taie mort, il pourrait en résulter, pour le prépa petit instrument, de la détacher du crâne par cette opé- _ ration facile, et d'introduire entre eux deux une cer- laine quantité de préservatif. Le reste de la tête et la cervelle se nettoient aisément par les autres parties que l’on met à découvert, et principalement par la gueule. La peau ainsi préparée, on lui passe à l’intérieur une bonne couche de préservatif, et on la retourne. S'il s’agit de la faire voyager ou de la conserver longtemps-avant de la monter, on la bourre, on la fait sécher, et tout se borne là. Mais, si on veut la monter de suite, voici com- ment on doit s'y prendre : On coupe un fil-de-fer un peu plus long que l'animal, on l’enveloppe d’une petite quantité de filasse, afin que le fer ne puisse se trouver en aucun contact avec la peau ; car, partout où il la tou- cherait, la rouille la rongerait et finirait par y faire un trou. Puis on fait pénétrer le fil-de-fer par la gueule, et on l’enfonce dans le corps, jusqu’à ce qu’il soit parvenu au bout de la queue, qu’il ne doit pas dépasser. On bourre le serpent avec de la filasse hachée que l’on in- troduit d’abord par l’incision, puis par la gueule lors- qu'on a cousu la peau. Si l’on a de la sciure de bois, on peut s’en servir au lieu de filasse ; mais l’économie n’est pas grande, et l’ouvrage est moins solide. Il reste à donner l'attitude, et cette opération n'est pas aussi facile qu'elle le paraît au premier coup-d’æil. Le corps de l’a- nimal doit ondoyer avec grâce, et former des replis tou- jours arrondis et jamais brusques. Les parties avoisi- nant l’extrémité de la queue seront cylindriques; mais, au-dessus de l’anus, elles doivent être aplaties du côté du ventre, et le dos s'élever en dos d'âne; ces disposi- tions sont plus prononcées à mesure que l’on remonte vers le milieu de la longueur du ventre, et là, sion tron- quait l’animal, l’aire de la coupe devrait former à peu près la figure d’un triangle posé sur un de ses Côtés, et dont les angles auraient été arrondis. | Lorsqu'il est en position, on le lave avec de l’eau, ou avec de l’esprit-de-vin s’il a séjourné dans cette liqueur avant d’être dépouillé. On enlève l'humidité en passant à plusieurs reprises un linge sec sur ses écailles, et, soit . pour hâter sa dessiccation, soit pour raviver ses couleurs, on lui passe sur tout le corps une bonne couche d'essence de térébenthine. On lui place des yeux d’émail, on lui garnit la gueule de manière à la maintenir en position, et on le laisse sécher. Avant de le placer dans la collec- . Û L ARLE À PRET EUX RAS 4; ! 54 rs AUL ISA pèce. On se contentera donc de soulever la peau aveeuñ { Ce ANT: S ENT 6 at . f dun 1 DES HATRACIENSS , 0 NL 313 - tion, on lui donne une couche de vernis. Les yeux des. serpents sont recouverts, comme tout le reste du corps, d’un épiderme écailleux qui tombe et se renouvelle chaque année. C’est cette écaille qui, en ternissant un peu l’œil de ces animaux, leur donne un regard terne et sinistre si effrayant. On peut remplacer cette écaille avec une goutte de vieux vernis un peu épais et mêlé à une parcelle de vermillon. C’est surtout dans les serpents à crochets que cette méthode produit un effet qu’on ne soupçonnerait pas avant de l’avoir employée. Nous ferons observer que lorsqu'on veut empailler un serpent, ou tout autre animal conservé dans de l’esprit- de-vin, il est nécessaire de le faire tremper dans de l’eau pure quelque temps à l’avance, si on veut avoir une grande facilité à le dépouiller. Autrement les muscles et la peau sont tellement racornis par la liqueur spiri- tueuse, qu'il n’est pas facile de les détacher sans acci- dent Ici, nous devons faire une observation indispensable, c'est que, pour conserver les belles couleurs dont est parée la peau du plus grand nombre des reptiles, il faut que la dessiccation se fasse avec beaucoup de rapidité ; autrement, elles se ternissent et dispardissent même quel- quefois entièrement. Il faudra donc, si on opère dans la belle saison, les placer dans un lieu très-sec, à un cou- rant d'air, mais à l'ombre; et, si c’est en hiver, les expo- ser à une chaleur artificielle. LES BATRACIENS. Les grenouilles et les crapauds se dépouilleront de la même manière que nous avons dit pour les mammifères, à cette différence près, qu'on ne laissera pas les os des pattes dans la peau, mais seulement la colonne verté- brale. On bourre les membres avec des étoupes hachées menu. On place dans le corps une carcasse de fil-de-fer fixée au moyen d’un anneau placé vers le milieu du corps, et l'on recoud, avec cette seule différence que l’on mettra beaucoup pius de précautions pour faire par- faitement rejoindre les deux bords de la peau, qu’on se servira de fil très-fin, et que la couture sera fine et à points rapprochés. On fait sécher, et l’on passe Je vernis. Des préparateurs ont souvent employé, pour les gre- nouilles et les crapauds, comme pour quelques espèces de Naturaliste préparateur. 27 14 à TAXIDERMIE. Fr à lézards et de serpents, une méthode très-facile, beaucoup plus expéditive, mais vicieuse sous plus d’un point. Elle. consiste à dépouiller l’animal sans faire d'incision à la peau. Voici comment on agit: Si l’animal à la gueule assez grande, ou, pour nous exprimer mieux, susceptible d’une assez grande dilata- tion, on ouvre fortement ses deux mâchoires, et l’on fait, en dedans de la gueule, une incision circulaire au moyen de laquelle on détache le cou et toutes les chairs qui le composent, de manière à ce que la tête ne tienne plus au corps que par la peau qui doit rester intacte. On conçoit que, pour distendre la gueule au point nécessaire, il faut couper les ligaments internes qui réunissent les mâ- choires, et c'est par là qu’on doit commencer. Lorsque le tronc est bien détaché de la tête, on ren- verse la mâchoire inférieure d’un côté et le crâne de Pautre, et l’on saisit avec des pinces le tronçon qui se présente à l'ouverture; on le tire à soi, et l’on écorche en renversant la peau. Lorsqu'on est parvenu aux pattes, on les coupe à leur articulation avec le corps, on les écorche et l’on dépouille leurs os de la chair qui les re- couvre. Lorsque le corps est extrait de la peau dans son entier, on revient à la tête, que l’on débarrasse de la cervelle et des muscles, et que l’on passe ensuite au pré- servatif. On la remplit de coton, on enduit la peau de préservatif, et on fait repasser le tout par la gueule pour retourner la peau. (Voyez fig. 82.) Il reste à remplir le corps de l’animal: pour cela, on l’accroche par sa mâchoire inférieure à un petit crochet de fil-de-fer qui est suspendu au plancher par une ficelle ; on lui ouvre la gueule, et on y fait couler du sable très- fin et très-sec jusqu’à ce que la peau soit pleine. Alors on détache l’animal, on le place sur une petite planchette, et on lui donne la forme et l'attitude nécessaires, après lui avoir fermé la gueule avec une épingle ou un mor- ceau de linge. Lorsqu'il est parfaitement sec, on en- tr'ouvre légerement les mâchoires, et l’on fait tomber, par cette ouverture, le sable qu’on y à introduit. On lui passe sur la peau une couche de vernis et tout se borne là. Un animal ainsi préparé offre le grave inconvénient de n'avoir jamais de formes bien dessinées, de s’affaisser au moindre choc, et de ne pouvoir se transporter sans être très-facilement gaté. Cependant, en modifiant cette méthode avec la précé. MATE ON 4 MON MERE R a a an 7 AD ci él CONSERVATION DES REPTILES ET DES BATRACIENS. 919 dente, c’est-à-dire en le dépouillant par la gueule, et le __bourrant, comme nous l'avons dit plus haut, avec de la filasse hachée, les inconvénients que nous venons de si- gualer disparaitraient, et il aurait cet avantage de ne pas offrir aux yeux une couture d'autant plus désagréable qu’il est impossible de la cacher. Conservation des Reptiles et des Batraciens dans une liqueur préservatrice. La véritable manière de conserver ces animaux avec leurs couieurs et leurs formes, c’est de les plonger en- tiers dans une liqueur préservatrice, capable d'empêcher leur décomposition, sans altérer leur brillant. coloris. Nous avons indiqué et donné la composition de toutes les liqueurs ‘qui ont été employées à cet usage (voyez page 174); ainsi, nous ne reviendrons pas sur cette ma- tière. Nous nous bornerons à recommander un alcool quelconque, toutes les fois qu’on ne regardera pas de trop près à la dépense. | Mais avant d'y plonger l’animal, il faut lui faire subir quelques petites préparations. Avec une brosse plus ou moins rude, selon que sa peau sera délicate, on le net- toiera de toutes les ordures qui peuvent être sur son Corps ; on le lave même s’il est nécessaire, puis, lorsqu'il est bien sec, on le met dans un vase rempli de liqueur, et toujours de manière à ce qu'il y baigne entièrement. S'il est dans de l’esprit-de-vin, on le laisse ainsi quatre OU Cinq jours ; mais si c’est une liqueur composée, il faut le visiter après vingt-quatre ou quarante-huit heures. On l’enlève de la liqueur, et on lui passe à la mâchoire inférieure un morceau de fil, que l’on y fixe solidement au moyen d’un nœud. L'autre bout du fil est assez long pour servir à retirer l’animal quand il sera dans un vase à goulot étroit. ‘il a baigné dans de l’esprit-de-vin, on pourra de suite le mettre à demeure dans une autre liqueur ; mais s’il a été plongé dans une liqueur composée, il faudra le chan- ger, et l'y mettre baigner provisoirement pendant plu- sieurs jours, en la renouvelant de temps en temps. Le reptile ainsi préparé, on choisit un vase de verre blanc, bien net et bien transparent, ayant un goulot d’une largeur suffisante pour laisser passer l'animal, mais pas davantage. On l'y fait entrer, à l'exception du bout du fil que l’on retient hors du vase, puis l’on remplit d’es- 316 OU CTAXIDERMIE. 1 ARR MANN RS a. prit-de-vin ou de liqueur composée. Il faut que l'animal di y flotte, autant que possible, sans toucher les parois du vase. Comme on ne peut arranger ainsi les animaux qui . ont le corps long, il sera prudent de les mettre dans une liqueur plus forte, ou mieux, de la renouveler. quinze jours après qu’ils y seront plongés. On choisit un bou- chon de bon liége, ‘et on y aitache le morceau de fil, qui sert à retirer l’animal toutes les fois qu’on à besoin de l’étudier. (Voyez fig. 49.) Le point essentiel, c’est que le vase soit hermétique- ment bouché, pour empêcher l’évaporation. Nous ne sau- rions mieux faire que de rapporter, comme les auteurs qui ont écrit avant nous sur cette matière, le procédé inventé par M. Péron. « Les bouchons de liége, dit l’auteur, sont préférables à tous les autres, parce que les couvercles de verre se cassent souvent par l’évaporation de l’esprit-de-vin. « Le flacon ou bocal étant bien bouché, voici la com- position du lut, auquel M. Péron a donné le nom de li- thocolle : « Résine ordinaire (braïi sec des marins); & © Ocre rouge bien pulvérisée; « Ocre jaune; « Essence de térébenthine. « On met plus ou moins de résine et d'oxyde de fer (ocre rouge), ou d’essence de térébenthine et de cire, se- lon qu'on veut rendre le lut plus ou moins cassant, plus ou moins gras. Dès le premier essai, on pourra détermi- ner les proportions convenables. « Faites fondre la cire et la résine, ajoutez ensuite l'o- cre par petites portions, et, à chaque fois, tournez for- tement avec une spatule : lorsque ce mélange aura bouilli pendant sept ou huit minutes, versez l’essence de téré- benthine, mêlez, et laissez continuer l’ébullition. « On prendra les précautions convenables pour préve- nir l’inflammation de ces substances, etc. « Pour déterminer à son gré la qualité du lut, il suffit d'en mettre de temps en temps un peu sur une assiette froide, et l’on voit à l'instant quel est son degré de té- nacité. « Quant à l’emploi du lithocolle, après avoir ajusté sur les flacons les bouchons de liége, et les avoir essuyés avec * un linge sec, pour enlever toute l'humidité, on fait chauf- fer le ciment jusqu ’au dernier degré d’ébullition ; on re- mue bien le fond,'on en prend avec un morceau de bois, D 0 it AE POISSONS. | nt au bout duquel est attaché un morceau de vieux linge, et puis, avec ce pinceau grossier, on applique une cou- * che de ce lithocolle sur toute la surface du bouchon. Quelquefois la matière, en pénétrant le liége, fait éva- ._ porer un peu d’esprit-de-vin, qui vient crever à sa sur- _ face; cela forme de petites ouvertures qu’on bouche par- faitement en passant une seconde couche de lithocolle après que la première est refroidie. « Lorsque les flacons sont petits, on se contente de les renverser et d'en plonger le col dans le vase ; en répé- tant deux ou trois fois cette immersion, la couche acquiert l'épaisseur qu'on désire. » On voit au cabinet d'Histoire naturelle, et dans les col- lections de quelques amateurs, des serpents et des lé- zards qui, au lieu d’être placés dans des vases à cou étroit, le sont dans des tubes de verre aussi longs que leur corps, et dont le diamètre est à peu près d’un tiers plus grand. Après. les y avoir fait glisser, on remplit le tube de liqueur, et on fait souder son ouverture à la lampe d’émailleur : On doit se contenter de le luter avec le lithocolle, et cette méthode est préférable quand une collection est spécialement destinée à l'étude. LES POISSONS. . Ces animaux affectent deux formes générales : ils sont cylindriques, ou à peu près, ou plats; de ces deux figu- res résultent deux manières de les dépouiller. Les pois- sons que nous appelons cylindriques sont ceux qui ont à peu près la forme d’un brochet ou d’une carpe ; ceux à corps plat seront les brêmes, les soles, les plies, les li- mandes, etc. La plus grande partie des poissons sont parés d’une peau écailleuse, reflétant les plus belles couleurs, et les teintes métalliques les plus vives; mais malheureuse- ment, on n’a pas encore trouvé l’art de les leur conser- ver avec tout leur éclat. Quels que soient le talent et les soins du préparateur, il ne réussira jamais qu’à leur faire garder une partie de leur beauté. Nous allons donner d’abord la manière la plus ordi- naire de les préparer, puis nous passerons à d’autres procédés indiqués par les auteurs, en invitant les ama- teurs à faire de nouveaux efforts pour trouver une bonne méthode. Aussitôt que l’on s’est procuré un poisson cylindrique, Men 44170 318 TAXIDERMIES: 071. DAPMENENNRES on le lave dans plusieurs eaux, afin d’enlever entière ment la matière gluante qui le recouvre ; on lui fait en- - suite sur le ventre une incision longitudinale, que l’on. prolonge jusqu’à la naissance de la queue; on écorche, et on coupe les nageoires à leur articulation avec le corps ; puis on découvre le dos, et enfin, le tronçon de la queue que l’on coupe et détache de son extrémité, c’est-à-dire de la nageoire qui lé termine. d'E | On revient au tronçon du côté de la tête, et on l'écor- che de même, c’est-à-dire sans renverser ni retourner la. peau, mais simplement en la faisant tomber sur les côtés. Si on agissait autrement, on détacherait les écailles sans aucun doute; lorsqu'on est parvenu à la tête, on la coupe entre la boite du crâne et la première vertèbre du corps. On ne l’écorche pas, par la raison que la chose serait extrêmement difficile, et peut-être même impossi-: ble; mais on la vide par le trou occipital et par les oper- cules des branchies ; on en arrache les yeux, et on lui donne, ainsi qu’à la peau, une bonne couche de préser- vatif. : On prépare deux fils-de-fer d’une longueur égale au poisson ; l’un sera recourbé vers son tiers inférieur, et sera destiné à traverser la tête et la partie antérieure du corps, tandis que le tiers recourbé viendra sortir par le ventre, et servira de support au poisson en l’implan- tant dans une planchette. Le second, recourbé à son tiers supérieur pour s'attacher au premier, traversera la par- tie postérieure du corps, et s’implantera dans la nageoire de la queue ; mais, pour la tenir parfaitement écartée, on y ajoutera un autre morceau de fil-de-fer qui fera la fourche avec lui : ce morceau se fixe à sa partie infé- rieure en le tortillant autour de lui, Cette carcasse ayant été préparée, on introduit la four- che dans la queue d {tig. 79), puis la partie opposée dans la portion antérieure du corps, et on la fait ressor- tir par la guetle en f; les deux bouts recourbés doivent se rencontrer en dehors de l’ouverture de la peau, vers la partie moyenne du corps en i; on les saisit ensemble avec une pince, et on les tord l’un sur l’autre pour les fixer solidement. Il faut ensuite bourrer le poisson, ce que l'on fait avec . de la filasse hachée très-menu ; puis, lorsqu'on luia rendu ses formes, on recoud l’incision avec de grandes précau- tions, parce que, la peau étant très-mince, se déchire avec beaucoup de facilité. Cette opération étant terminée, : À £ 2 1 LES POISSONS. eu ‘on Le ré écailles qui se sont salies pendant le dépouil- lement, on les essuie avec un linge sec; on place lani- mal sur son socle, et on lui donne plusieurs couches : d'essence de térébenthine jusqu'à ce qu’il en soit bien imbibé. Cette liqueur offre le double avantage de hâter beaucoup'sa dessiccation et de lui conserver la Reel partie de ses couleurs. On s "occupe alors à donner au poisson une bonne atti- tude, et à placer ses yeux artificiels, ce que l’on fait de la manière ordinaire. On étend ses nageoires, et on les maintient en attitude en les comprimant entre deux la- mes de liége ou de carton a, b, c; puis on le met sécher dans un lieu aéré, mais peu éclairé, pour que la lumière ne lui enlève pas ses couleurs. Pendant tout le temps que durera sa dessiccation, on lui passera chaque jour une nouvelle couche d’essence de térébenthine; et enfin, quand elle sera parfaite, on le vernira, comme les rep- tiles, après lui avoir enlevé ses plaques de liége ou de carton. Pr S'il avait perdu une grande partie de ses couleurs, on pourrait essayer de les lui rendre en le peignant avec des couleurs transparentes, dissoutes dans de l’eau gom- mée ou de l’essence de térébenthine; on ne passerait le vernis qu'après cette opération. Lorsque le poisson que l’on aura à préparer appar- æiendra à la famille des anguilles ou à un genre voisin, on l’écorchera et montera comme un serpent. Enfin, lorsqu'il sera plat, on fera l’incision sous le ven- tre, sur le milieu même de la colonne vertébrale; du reste, on le traitera comme les autres. La préparation des grandes espèces de poissons exige quelques soins particuliers. On fend l'animal depuis la queue jusque sous la mâchoire inférieure, en faisant pas- ser l’incision près des mâchoires quand elles se trouvent sur la même ligne. On écorche au moyen d’un scalpel, et l’on se sert, pour tenir la peau, d’abord d’une petite pince, et ensuite des doigts. On agit commenous avons dit; puis on nettoie la peau de la chair et de la graisse qui peuvent y être attachées. On retire la langue, la cer- velle et les yeux par l'ouverture de la bouche; on ôte les ouies, et ensuite toutes les parties charnues de la tête que l’on nettoie le mieux possible. Si le poisson est très- grand et que l’on veuille faire une économie de savon arsénical, on se contente de le saupoudrer à l’intérieur 320 sit |TAXIDERNIE. de la peau et de la tête, avec un mélange de cendre et de 1 chaux pulvérisée. Après avoir passé les fils- de-fer, comme nous l'avons. dit, on bourre le corps selon les mêmes principes, mais en employant pour cela du foin, de la mousse, où même de la paille, selon la grosseur de l'animal. Ainsi préparé, on le pose sur une planche, et on étend les nageoires. S'il en à au ventre, il faut alors faire à la planche une ouver- ture à travers laquelle on les fait passer pour les éten- dre, et, dans ce cas, la planche est supportée par deux traverses, une à chacun de ses bouts. On étend les na- geoires entre deux petits bâtons qui les retiennent dans la position qu'on veut leur äonner, et que l’on fixe à la planche. On agit de même pour la queue; si les ouïes doivent être fermées, on colle dessus, avec un peu de gomme arabique, des bandes de papier; si, au contraire, elles doivent être ouvertes, on en fait alors d’artiticielles que l’on colle et que l’on assujettit avec des bandes de papier pour les maintenir dans une position naturelle. Si la bouche doit rester ouverte, on la maintient dans cette position au moyen d’étoupes, et, si elle est garnie de barbillons, on tixe ces derniers en place avecdes épingles. Une chose essentielle pour conserver, autant que pos- sible, les couleurs à ces animaux, est d'opérer leur des- siccation le plus promptement possible; aussi fera-t-on bien de les placer dans une étuve si on peut le faire, ou même dans un four à boulanger, une heure après qu’on en a retiré le pain, mais pas plus tôt. Lorsqu'ils sont secs, on les dégage des bandes de papier, des petits bâtons et des épingles qui servaient à maintenir différentes parties en position, et on leur passe sur tout le corps une légère couche de vernis. On ne pourrait, sans des frais énormes, placer de gros poissons dans les armoires vitrées; aussi est-on dans l’u- sage de les suspendre au plafond, ou de les mettre sur le haut des armoires contenant d’autres objets. Tous les soins se bornent à les épousseter de temps à autre pour Ôter la poussière qui peut s’ jé être attachée. Nous ferons remarquer qu'il n'est pas nécessaire d’em-. pailler un poisson aussitôt qu’il est mort, car l'expérience a prouvé que ses écailles tiennent plus fortement à sa peau un jour ou deux après que pendant qu'il est frais. Cependant il ne faut pas attendre qu’un premier degré de corruption se soit emparé de lui au por de se trahir par une mauvaise odeur. rai A Fa ee HÉRE MET UN A CA EME CAEN RE l TN 2 à # G à ji EE LES POISSONS. 0 391 En raclant l'intérieur de la peau d’un poisson, il faut avoir l’attention de ne pas enlever cette pellicule d’une couleur argentée qui y est attachée, car, sans cela, l'ani- mal perdrait beaucoup de sa beauté. Cette peau argen- tine, ou quelquefois dorée, est tellement délicate que, la plupart du temps, elle s’en va en lambeaux. Il faut, pour donner un air de vie à ces animaux, la remplacer par des feuilles d'argent ou d’or; du moins telle est la méthode employée au musée de Berlin. L'éclat du métai perce peu à travers la peau des poissons, mais suffisamment, ce- pendant, pour leur restituer une partie de leur éclat na- turel. On applique le mieux possible ces lames métalli- ques, et on les maintient en position par la seule méthode de bourrer derrière elles avec du coton. Naumann dit avoir conservé à l’air, au milieu des in- sectes dévastateurs des collections, pendant un grand nombre d’années, un Acipenser sturio qui n'avait reçu aucun autre préservatif interne que de la cendre et de la chaux, et qui avait été garanti à l'extérieur par une seule couche de vernis composé de colophane fondue en mélange avec de l’essence de térébenthine. Méthode de différents auteurs pour prépar er el conserver les poissons. L'auteur anglais Georges Graves, que nous avons déjà cé, conseille de läisser corrompre, jusqu’à un certain point, le poisson que l’on veut préparer, parce que ce commencement de décomposition donne beaucoup plus de facilité pour détacher la peau. On agit comme nous l'avons dit, et l’on bourre avec de la filasse hachée, mêlée à une bonne quantité de poudre composée d’un tiers d’ar- senic et de deux tiers d’alun. Cette méthode est rebutante à cause de l’odeur infecte que répand le poisson Duréhié : outre cela, elle détruit entièrement les couleurs ; ainsi donc, on ne doit pas l’em- ployer, à moins que ce ne soit sur des espèces dont les teintes sombres et lernes n’ont rien à perdre. Linné décrit une méthode facile de conserver les pois- sons : c'est de les exposer à l’air, et lorsqu'ils ont acquis un degré de putréfaction tel que a peau se détache d’elle- même, de dépouiller le poisson, de faire dessécher sa peau étendue entre deux papiers, comme une plante dans un herbier; puis on remplit un des côtés de la peau avec du plâtre de Paris, afin de rendre au sujet sa convexité naturelle, OU la RE un PAR Ft 329 TAXIDERNIE, RAA La méthode de Nicolas se rapproche héauconp Ge de F) celle usitée aujourd’hui par la plupart des préparateurs de Paris. On fait sous le ventre du poisson une incision longitudinale qui commence à l'anus et se prolonge jus- qu'à la mâchoire inférieure, puis on écorche, à peu de chose près, comme nous avons dit. On met macérer la peau, pendant quelques jours, dans une liqueur tannante, page 173, et on l'en retire ensuite pour lui rendre sa forme naturelle, ce à quoi l’on parvient de la manière suivante : « On étend cette peau sur une table, dit Pau- teur, et, après avoir bien arrangé la tête dans sa posi- tion, on remplit un des côtés de la peau de terre argileuse molle, mêlée à beaucoup de sable fin; on lui fait pren- dre, en la pétrissant avec les doigts, la forme du corps de l’animal ; on recouvre ensuite cette espèce de mannequin de l’autre partie de la peau, on rapproche les bords des incisions les uns des autres le plus près possible, et après avoir assujetti le tout avec de petites bandes de linge, on laisse sécher : la peau prend de la consistance par la dessiccation, et conserve parfaitement sa forme; mais l'animal, en cet état, n’est point à l’abri des insectes ron- geurs, il faut encore, à cet égard, prendre d’autres pré- cautions. On retire d’abord, avec de petites pinces, par l’incision longitudinale, en soulevant un peu la peau, toute la terre argileuse renfermée dans le corps, ce qu'il, est facile de faire en rompant cette terre en petits frag- ments avec la lame d’un couteau. « Cela fait, on enduit tout l’intérieur de la peau de la tête, au moyen d'un petit pinceau, de pommade savon- neuse camphrée {voyez page 166); et, après avoir entiè- rement rempli le corps de filasse hachée, on recoud pro- prement et à points serrés l’incision longitudinale, pour : que la couture soit le moins visible possible. » Il recommande ensuite de placer les yeux, puis de pas- ser sur le corps une dissolution de gomme arabique, ou un vernis blanc dont il donne ainsi la composition : Térébenthine claire. . . ....... 125 gram. Sandâraque.i.: #00 es ennRIe | Mastic en larmes st es SR SUN Essence ou huile de térébenthine.. . 250 Alcool ou esprit-de-vin. . . ..... 125 Il faut que l’esprit-de-vin ait trente ou trente-deux de- grés. On met le tout en digestion dans une bouteille, au. bain-marie, c’est-à-dire dans l’eau bouillante. : CUT oies LU te po LES POISSONS. | 323 “Le même: auteur donne la composition d’une liqueur élarres de chlore, dans laquelle on fait macérer quelque temps les poissons en peau, afin de leur conserver leurs couleurs. « La liqueur propre à blanchir les peaux des poissons, dit-il, se prépare en chauffant de l’acide chlor- hydrique ordinaire sur du bioxyde de manganèse, dans une cornue de verre ayant un tube recourbé, luté à son bec. On place la cornue dans un bain de sable, et après avoir fait plonger l'extrémité recourbée du tube de verre dans une certaine quantité d’eau, on allume le fourneau et on procède ensuite à la distillation. 250 grammes d’a- cide et 125 grammes d'oxyde de manganèse du us suffisent pour oxygéner environ 20 litres d’eau. Le naturaliste Mauduit enseigne deux eéL des dE pré- _ paration que nous alions rapporter. « La meilleure ma- nière d’écorcher les poissons, est de le faire sans fendre la peau ; ce à quoi l’on parvient avec adresse et patience, en soulevant une des ouïes, en enlevant avec des pinces, et détachant avec le scalpel et des ciseaux, les premiers objets qui se présentent; avec des ciseaux, on sépare la colonne épinière à sa jonction avec la tête; ensuite on introduit, d’abord d’un côté, puis de l’autre, en retour- nant le poisson, entre la peau et les chairs, un morceau de bois aplati, tranchant et arrondi eu forme de spatule à son extrémité; on pousse le morceau de bois, qu'on taille d’une longueur proportionnée à celle du poisson, jusqu'à l’origine de la queue. Quand, ayant agi sur l’un et l’autre côté, la peau est partout séparée d'avec le corps, on coupe en dedans, avec des ciseaux, aussi loin qu’on le peut, de l’un à l’autre côté, les nageoires qui les bordent, dont les franges sont en dehors de la peau, et dont l'insertion est en dedans; puis, avec des pinces, avec un crochet, on arrache les chairs, ou bien l'épine dorsale, les arêtes, à mesure qu’on avance. Quand les parties qui répondaient à la longueur de ce qu'on avait coupé de droite et de gauche de l’origine ou de l’inser- tion des nageoires sont enlevées, on passe la main par le vide qu'ont laissé les parties qu'on à Ôôtées ; on continue de couper à droite et à gauche, avec des ciseaux, l'ori- gine des nageoires; on brise l'épine, les arêtes, on dé- pèce les chairs, et on parvient ainsi jusqu'à la queue. Après avoir ainsi écorché les poissons, il faut rapprocher les peaux, les recoudre le plus promptement qu'il est possible ; ensuite il faut entourer les membranes des ouïes avec un ruban qui les tienne fermées. 324 ; R TAXIDERMIE, 19: EN « Les choses étant ainsi disposées, on suspend les pois- sons par le moyen de crochets obtus, attachés à des fils ou à des cordes, suivant le poids des poissons. Ces cro= chets doivent suspendre l’animal en le soutenant par la gueule, et la tenant ouverte autant qu'elle peut l'être; alors on tire la peau en bas, on l’étend avec les mains, #4 puis, par la gueule ouverte, on verse du sable bien sec et bien fin, qui, par son poids, distend la peau, s’intro- duit et se répand également partout. La peau des pois- sons à une telle ténacité, que le poids du sable ne l'é- tend qu’autant qu’elle l'était pendant la vie de lPanimal. « La peau étant remplie et la gueule étant contenue, ainsi que les ouïes, par des cordons ou des bandelettes, il n’y a point d’issue par où le sable puisse s’écouler. On transporte donc l’animal où on le veut, on le pose sur une planche, on étend ses nageoires, on les fixe, on les contient par des crochets de fil-de-fer, on expose la peau à l’air et au soleil; elle se dessèche bientôt, et, quand on s'aperçoit qu’elle est sèche, on défait les bandelettes qui contraignaient la gueule, on l’ouvre de force si elle com- mence à raidir par la dessiccation, et on penche l’animal la tête en bas; le sable s’écoule par son poids, il en de- meure très-peu collé à la peau, qui, par sa propre force, se soutient très-bien, et offre à la fois un corps volumi- neux et léger. Il n’y à plus rien à faire que de l’animer par une légère couche de vernis dessiccatif qui sert à sa conservation, et à lui rendre son lustre, qu’elle perd en séchant. Mais en vain espèrerait-on d'y voir briller les vives couleurs qui l’embellissaient ; les causes qui les produisaient n'existent plus, et les couleurs ont disparu avec elles. » La seconde méthode de Mauduit ne diffère guère de celle-ci que dans la manière d’écorcher. On soulève un des opercules des ouïes, et on fait passer le corps par cette ouverture en renversant la peau de la même ma- nière que nous l'avons dit pour quelques reptiles. Si l’onverture ne se trouve pas assez grande, on coupe la petite portion de peau qui sépare les deux ouïes en des-— sous, et l’on obtient, par ce moyen, une largeur plus que suffisante. Enfin, si l’animal a la gueule assez grande, c’est par elle que l’on fait sortir le tronçon du COT PS. Nous ne ferons pas ici la critique de ces deux manières : d'opérer ; si le lecteur nous a compris dans les parties de l’ouvrage qui précèdent, il en sentira très-bien les in= LA RM DCE : “sites Due DUR LES CRUSTACÉS. nt 325 renints lui-même. D’ ailleurs, il est à peu près im- possible de retourner la peau d’un poisson éçaiileux sans enléver ses écailles, qui sont le plus bel ornement - de sa brillante robe. Nous finirons cet article en recommandant aux vérita- bles naturalistes la seule manière de conserver les pois- sons pour les rendre propres à fournir tous les matériaux nécessaires aux études d'histoire naturelle, et cette mé- thode c'est de les pionger dans une liqueur spiritueuse, comme nous l'avons dit pour les reptiles. Dans ce, cas, on choisira toujours les individus les plus petits, dans ceux dont la grosseur ordinaire leur ferait tenir trop de place. Ce choix ne peut nuire en rien à la collection, car les poissons sont adultes, c’est-à-dire possèdent tous leurs organes dans un parfait développement avant d’a- voir acquis, dans un grand nombre d'espèces, la ving- tième etmême la cinquantième partie de leur plus grande taille. La seule précaution à prendre avant de mettre un poisson dans la liqueur, c'est de le laver plusieurs fois dans de l’eau très-fraiche, et de le frotter avec une brosse douce, jusqu à ce qu’on ait enlevé toutes ses mucosités. C’est particulièrement pour les espèces d’eau salée que lon doit faire cette opération avec grand soin. On se don- -nera bien de garde d’arracher les intestins par les ouïes, comme ie recommandent quelques ouvrages, car ces par- ties peuvent être extrêmement utiles à l'étude. On se con- tentera de les bien essuyer avec des linges secs, afin * d’absorber la plus grande partie de leur humidité. LES CRUSTACÉS. Le lecteur a vu, à l'article de la recherche des crusta- cés, page 54, comment de mauvais préparateurs conser- vaient ces animaux ; ainsi nous ne reviendrons pas sur leur méthode vicieuse. | Les moyens employés par les amateurs ne sont pas parfaits, il s’en faut de beaucoup; mais, comme ils sont les mêmes que ceux des préparateurs marchands, nous allons d’abord les enseigner, puis nous passerons à d’au- tres meilleurs, mais qui occasionnent ‘une plus grande perte de temps, et pour lesquels il faut user d'adresse et de patience. Lorsqu'on opère sur les grands crustacés, tels que lan- goustes, homards, etc., on commence par enlever ee têt Naturaliste préparateur. | 28 diese ni" E a ‘ue A 326 . © TAXIDERMIE. re qui leur couvre la partie supérieure des re pour “ cela, on coupe, avec la pointe d'un scalpel, toutes les. membranes qui le réunissent aux autres parties de l’a- : nimal par ses bords. On le nettoie et on l’enduit de RTE , servatif. © On extrait les chairs, les œufs, et. généralement toutes | les parties molles qui se trouvent à découvert, et, sans désarticuler la queue ni la détacher de. la partie infé- rieure du Corps, on la vide au moyen d’un scalpel à manche long, de pinces, et de petits crochets en fil-de-fer. On donne à la queue et au CDs une abondante couche de préservatif. Quelques crustacés ont les pattes de devant eihées par des pinces d’un assez grand volume ; on enlève la pièce la plus petite de cette pince, c'est-à-dire celle qui ‘ représente le pouce d’une main, et, par cette ouver “ure, on extrait les chairs de l’intérieur. Cela fait, on enduit de préservatif toutes les parties que l’on aurait pu oublier, on replace le têt et la portion | de pince, on les ajuste avec de l’eau gommée, on fait sé- cher, on passe au vernis, et tout se borne là. Un animal ainsi préparé, se place sur une planchette ou sur le fond d’une boîte, et se fixe ax moyen de fils- de-fer passés en ceinture sur toutes ses parties, «et tor- tillés à leurs extrémités derrière le fond de la boîte. Quant aux crustacés d’une taille moyenne, par exem-, ple de celle d’une grosse écrevisse, on n’est pas dans l'usage de Les vider : on se contente de les bien laver et brosser, et de les plonger pendant deux heures dans de l’eau de chaux. On les fait sécher ; on les fixe sur un car- ton, puis on les passe au vernis. Les plus petits sé pré- parent de même, mais on se contente de les piquer avec. une épingle sur le fond où on veut les fixer. Passons à présent au mode de préparation de Nicolas. « Les crabes, les homards, les étoiles et les oursins, sont les crustacés que l’on conserve le plus ordinair ement. Les crabes se préparent en détachant le têt qui les couvre, el -en faisant sortir par cette ample ouverture les viscères et les chairs de l’animal ; et après avoir, à l’aide d’un pin-. ceau, étendu une couche de pommade savonneuse Cam—. phrée (Voyez page 166) sur toutes les parties intérieures, on remet le têt en place et on laisse sécher. Panimal, après avoir donné à ses pieds l'attitude qui leur co 1 vient. | « On sépare les homards en deux parties, en déta- -perte.de temps. Voici ce quej'ai dit: «Aussitôt que je m’é- ip 7 HE : RTL QE NNUE TUN S 7 ES OMS 0) 327 Le . chant ce que l’on nomme la queue à son insertion avec le corps : on vide ensuite ces deux parties à l’aide d’un crochet de fil-de-fer et d’un long cure-oreille ; on intro- duit ensuite dans l’intérieur de la pommade savonneuse camphrée, et puis, après les avoir remplies de coton, on rejoint, au moyen d’un peu de colle forte, les deux par- ties séparées ; on remet les jambes en place, et on laisse sécher l’animal. » | ’ J’ai, dans un autre ouvrage, enseigné une méthode qui me paraitrait meilleure, si elle n’occasionnait une grande tais procuré un crustacé, je le renfermais dans un panier que je plaçais dans un endroit frais et humide; là, je le laissais mourir; il fallait quelquefois plusieurs jours, et, pendant ce temps-là, l'animal maigrissait au point que les chaïrs diminuaient de plus de moitié de leur volume, et étaient beaucoup plus faciles à extraire de la coquille, dont elles se détachaient presque seules, pour se contrac- ter en faisceaux fibreux. Lorsqu'il était mort, je le plon- geais pendant quelques jours dans la liqueur savonneuse de Bosc (cette liqueur est un esprit-de-vin faible dans lequel on a fait dissoudre une bonne quantité de savon), à laquelle j’ajoutais une assez grande quantité de pou- ‘dre d’alun calciné; je le laissais macérer pendant plu- sieurs jours en cet état, puis je l’en sortais pour lui faire subir une autre préparation. « Je commençais par détacher la queue et les bras por- tant les pinces, puis je soulevais le têt et l’enlevais du corps, que je nettoyais de ses muscles, des viscères et des œufs qui pouvaient y être contenus; avec un pin- ceau, je passais sur cette partie une bonne couche de pommade savonneuse camphrée, et je le laissais sécher en cet état, avec la précaution cependant de rapprocher les branchies du milieu du corps, pour pouvoir les rem- boîter parfaitement dans la carapace, que je nettoyais aussi avec le plus grand soin. Je m'occupais ensuite de la queue, que je vidais par le moyen de pinces de dis- section, de plusieurs petits crochets de fil-de-fer, et d’un cure-oreille ; je lui donnais, ainsi qu’à la carapace, une bonne couche de pommade savonneuse, et je passais à la préparation des bras et des pinces. Ici l'opération devient, plus difficile, ou du moins plus minutieuse : il faut sé- parer toutes les articulations les unes après les autres, et les vider parfaitement de leurs muscles; puis, avec un pinceau, on introduit la pommade, et on laisse toutes ; L 328 Nu TAXIDERMIE. Fu les parties démontées sécher lentement et à robe exe | posées, autant qu’il sera possible, à un courant d'air. Dans les petites espèces, il n’est pas nécessaire de dé- monter toutes les parties, mais dans les grandes, c’est- à-dire dans celles qui dépasseront en grosseur lécre- visse moyenne de nos rivières, cela devient indispen- sable. « Lorsque la dessiccation était parfaite, je passais un fil-de-fer recuit et vernissé dans la main ou pince; je l'y assujettissais par le moyen d’un crochet, et, en remplis sant avec du coton ou de la filasse, j'enfilais les pièces les unes après les autres, je les collais à leur articulation avec de la colle forte, dans laquelle j’ajoutais une forte dissolution de sublimé corrosif; je passais le fil-de-fer dans l’autre patte, je le plaçais comme le premier, et j'en ajoutais un second destiné à soutenir le corps et la queue; enfin Je rassemblais et recollais toutes les pièces; je remplissais l’animal en entier, je donnais l’attitude, et : je passais sur tout le corps un vernis transparent, ou seulement une couche d'essence de térébenthine ; je pla- çais l'individu ainsi préparé dans un cadre, et l opération était terminée. » Les crustacés qui ont quelques parties du corps molles peuvent, comme les autres, se conserver dans une li- queur préservatrice. Il n'y à pas même d’autres moyens de préparation pour la nombreuse famille des entomos- tracés. Les bernard-l’ermite s'emparent de la coquille d'une hélice pour loger la partie postérieure de leur corps, qui est très-molle, et ils trainent cette habitation d'emprunt partout avec eux. Quand leur maison devient trop petite, ils en changent, et souvent une belle coquille devient, pour deux de ces animaux qui se la disputent, le sujet d’une guerre à mort. Il faut les placer dans la collection E avec la coquille leur servant d’abri, et ne montrer au. dehors que les parties qu'ils montrent étant vivants, c'est-à-dire la tête, les pinces et les pattes. : LES INSECTES. Ces petits animaux affectant un grand nombre de Ltor: mes extrêmement variées, demandent aussi différents modes de préparation, quoique toute l'opération se borne , pour ainsi dire à les dessécher, les préserver, les mettre, en attitude. Un premier soin que l’on doit avoir pour. us. est à tuer s sur-le-champ ceux qui peuvent se trou- ver encore vivants quand on revient de la chasse : pour cela, on les approche d’un feu ardent, assez près pour les faire mourir sans détériorer leurs couleurs. S'ils n’ont aucune partie délicate que l'essence de térébenthine puisse gater, comme, par exemple, des poils, des écailles. une poussière colorée, on leur en passe une légère cou che qui suflit pour les ‘faire périr. On peut employer l’im- mersion dans l'alcool, ou dans de l’eau chaude ; mais il ne faut les plonger dans. cette dernière, que si elle n’a pas un degré de chaleur capable d’altérer leurs couleurs où ramollir leurs ligaments. Une méthode meilleure con- siste à placer l’insecte dans un vase en verre et à l'y pi- quer sur un morceau de liége disposé pour le recevoir. On verse au fond du vase un peu d’éther sulfurique, et on bouche hermétiquement l’ouverture du vase. Au bout de peu de minutes, les vapeurs de l’éther tuent l’insecte sans le détériorer en rien. On peut encore se servir avan- tageusement, pour cela, du nécrentome de M. Boisduval (fig. 100, 101 et 102). Si un insecte est mort depuis quelque temps, il se des- sèche dans une mauvaise attitude, et la fragilité qu’il ac- quiert dans la dessiccation le mettrait hors d’état d’être remis dans une bonne position si on ne le ramollissait ; pour cela, on a dans un vase de la filasse ou du sabie mouillés, on le pique dessus, sans cependant qu’il y tou- che, et l’on recouvre le tout d' un autre vase pour empé- cher la circulation de l’air. Au bout de 24 heures, il est suffisamment ramolli pour pouvoir prendre l'attitude qu'on voudra lui donner (fig. 50). Les papillons, comme les plus intéressants par leur brillant coloris, se présentent les premiers : nous les con= sidérerons sous leur état d'insectes parfaits et sous celui de chenilles. : On a une planchette de liége fin (fig. 99) dans laquelle on a creusé une rainure assez large et profonde pour re- cevoir le corps d'un papillon; on pique le papillon dans cette rainure, avec le soin dy enfoncer son Corps jus- qu’à la hauteur des ailes (fig. 87, 88 et 89) ; on abaisse celles-ci horizontalement jusque sur la surface du liége, et on les y maintient au moyen d’une petite bande de carte à jouer qu’on applique dessus, et qu’on fixe à ses deux extrémités avec des épingles (fig. 88), ou avec des petits carrés de verre de vitre (fig. 87). À défaut de liége, On peut se servir de planchettes de bois tendre, tel que LES INSECTES. 329 à 0 | RAXIDERMIES 4 0 | saule ou peuplier. Maïs il serait utile & port Hétu de la rainure avec une petite lame de liége. Dans ce cas, au lieu de se servir d'épingles pour fixer les bandes de carte ou de papier qui maintiennent les ailes et les an- ‘tennes, il serait plus commode d'employer des aiguilles à têtes rondes d'émail. Les antennes seront aussi mainte- nues dans une bonne position, au moyen d’une petite | bande de papier fixée dessus, en travers, avec deux épin- gles. Lorsque l’animal est parfaitement desséché, on en- lève les cartes, on le sort de dessus le liége, et, apr ès lui avoir placé un pen de préservatif entre les” pattes, et même dessous l'abdomen, s’il l’a gros, on le pique dans la collection. Les antennes demandent à être traitées avec beaucoup de soin pour ne pas se rompre, surtout quañd l’insecte est sec. Si l'on voulait préparer l'animal avec la trompe étendue, on la déroulerait et la maintiendrait aussi avec des épingles. Enfin, lorsque l’on possédera deux individus de la même espèce, il sera très-bien d'en placer un sur le ventre pour montrer le dessus des ai- les, l’autre sur le dos pour en montrer le dessous. Les papillons se piquent tous sur le thorax (fig. 89). Quelques femelles de papillons, surtout dans la classe des crépusculaires et des nocturnes, ont le ventre très- gros, plein d'œufs ou de liqueur. Ces espèces ont l'air de se dessécher comme les autres, mais, peu de temps après: les avoir placées dans la collection, le ventre fermente, tourne au gras, pour me servir du terme employé par. les amateurs, et bientôt tombe en pourriture. On pré- vient cet accident en fendant l’abdomen par-dessous avec : la pointe fine d’un scalpel, en enlevant les œufs, et en faisant couler dans la fente, avec la pointe d’un pinceau, une ou deux gouttes d'essence de térébenthine; mais il faut avoir soin que cette essence ne se répande pas Sur. les parties extérieures, car elle tacherait les écailles ou. les poils. Quelquefois on peut recevoir, des pays étrangers, des papillons qui ont été desséchés dans une mauvaise atti- iude. Pour leur en donner une bonne, il faut les ramollir, et rien n’est plus aisé : il ne s’agit pour cela que de les : piquer sur du sable mouillé, dans un vase fermé, ou sim= plement recouvert d’une cloche où d’un entonnoir de verre. Au bout de vingt-quatre à trente heures, le papil- » lon est assez ramolli pour pouvoir être étendu gonvena- | blement. re Nous ne pouvons passer sous silence une e méthot LEUR dois . LES INSECTES. HR 0 SO ancienne et très-ingénieuse de préparer les papillons en cahiers. Plusieurs naturalistes s’en étant attribué l’inven- tion, nous nous boruerons à la décrire sans en donner la _ gloire à aucun. Cependant, le préparateur allemand Nau- mann est celui qui l’a portée au plus haut degré de per- fection. | es Les papillons que l’on destine à ce genre de prépara- tion doivent être parfaitement colorés, sans qu’il y ait le moindre défaut à leurs ailes, car la plus petite place qui manquerait de poussière colorée laisserait une tache blanche et ferait manquer l'opération, comme on le verra . plus bas. Il est indispensable aussi que les papillons soient desséchés depuis'quinze jours au moins, afin que leurs ailes ne contiennent plus aucune liqueur capable de se répandre par la pression et de tacher le papier sur lequel . on les imprimera. Au moment d'opérer, on les ramollit comme nous l’avons dit, en les piquant sur des étoupes mouillées, dans un vase hermétiquement fermé. : | On fait dissoudre de la gomme arabique, la plus pure et la plus blanche possible, dans de l’eau distillée à la- quelle on a mêlé une très-petite quantité de sel marin purifié, ou mieux encore, on prépare la composition sui- vante : ) Res | Cote DOISSON 4 Le dau, ... 4 19 Sram Coine Aanrasanie... 0 de GORE APAIMIQUE. Ne +: 4... seuil OÙ Nous n’avons pas besoin de dire que ces matières doi- vent être parfaitement pures pour qu’elles ne tachent pas le papier. Quelquefois, malgré les proportions que nous enseignons, la composition n’est pas parfaite, ce qui vient de la différence qui peut exister dans la qualité de cha- que drogue; on y remédie en faisant quelques essais : par exemple, si elle colle le papier trop promptement et trop , fortement, c’est qu’il y a trop de colle de poisson; dans ce cas, on y ajoute de la gomme adragante; si elle brille sur le papier après s'être séchée, il y a trop de gomme arabique, et une petite quantité de. gomme adragante qu'on y ajoute corrige ce défaut. Enfin, si elle ne colle pas suffisamment, c’est qu’il y manque un peu de colle. de poisson. L'expérience apprendra bien vite à remédier à ces divers inconvénients. Revenons à la manière de préparer la composition. On coupe la colle de poisson en petits morceaux que l'on met dans un vase de faïence ou de porcelaine ; et on OR 0 NU FAXIDERMIE. y jette une quantité suffisante d’eau distilée ou. rs Ev- de-vie incolore. On place le vase sur un feu de charbon et l’on remue constamment avec une spatule. On ajoute. la gomme adragante, puis, quand celle-ci est presque fondue, la gomme arabique. On laisse sur le feu en re- muant toujours, jusqu’à ce que le tout soit fondu, par- faitement mélangé, et ait la consistance d’une bouillie claire. Si, pendant la cuisson, il est nécessaire d'ajouter de l’eau- de-vie, il faut ne le faire que par petites quan- tités à la fois. Quand le tout est bien fondu, on le passe dans un linge fort propre, car, dans cette opération, les- sentiel est la propreté. Comme une cuisson trop longue pourrait faire brunir la mixtion, il est prudent de mettre les drogues tremper dans l'eau-de-vie quelque temps à l'avance. On se procure du papier vélin le plus uni qu'il est possible, mais ayant néanmoins une certaine épaisseur, et l’on fera très-bien de le faire satiner si on a une presse de relieur à proximité. Après avoir déterminé la place que doit occuper le papillon sur ce papier, on enduit cette place avec la composition, et l’on se sert pour cela soit d’un pinceau, soit d’un petit chiffon blanc très-pro- pre, et ce dernier est même préférable. Il faut que toute ia place que doivent occuper les ailes soit parfaitement enduite de colle, et, pour plus de sûreté, on doit même lenduire un peu plus grande. On prend le papillon : avec des ciseaux très-fins, on lui détache les ailes tout à fait contre le corps; puis, avec des pinces légères, on les place sur le papier gommé, avec l'attention de laisser exactement entre les deux pai= res une place suffisante pour peindre le corps. Si on veut que le papillon soit vu en dessus, on aura l'attention de placer les ailes supérieures les premières et les ailes. inférieures sur celles-ci. Dans le cas où l’on veut au contraire le faire voir en dessous, on place les aïles infé- rieures les premières et les supérieures en dessous. La manière de placer les ailes convenablement n’est pas tou- jours aisée pour ceux des commençants qui n’ont aucune, connaissance du dessin; ceux-ci feront donc bien de se servir d’un compas et de prendre exactement les mesures sur un papillon de la même espèce, jusqu’à ce qu'ils. soient assez exercés pour se passer de ce moyen, Cela fait, on recouvre le tout d’une feuille de papier fin, puis de deux ou trois plus épaisses, et l’on serre sous : une presse. Si l’on n’avait pas cet instrument à sa pre 4 NT LES INSBCTES. Se Rene CL on se servirait d’un rouleau bien uni, qué l’on ferait pas- ser dessus à plusieurs reprises, en appuyant fortement. . Pour les petits papillons, on peut se passer de presse et de rouleaux, on se contente de frotter avec l’ongle, ou ‘un brunissoir, ou une dent de polisseur. On enlève les feuilles de papier, puis on soulève le réseau des ailes avec la pointe d’une aiguille ; on le sai- sit ensuite avec une petite pince et on le détache avec précaution. Si l'opération a été bien faite, les écailles co lorées des ailes resteront attachées au papier, et forme- ront une peinture naturelle offrant le même éclat que aile du papillon vivant. S'il s’y trouve quelques légers défauts, il sera aisé de les faire disparaître avec un peu de couleur fine. La moitié de l'opération est terminée, mais il reste à peindre le corps, opération aisée pour les personnes qui savent un peu dessiner, plus difficile pour les autres, mais à laquelle on parvient cependant avec un peu d’a- dresse et beaucoup de patience. Nous ferons ici une ob- servation, Plusieurs papillons portent leur première paire de pattes en palatine, c'est-à-dire recourbées sous la poi- trine. Elles sont immobiles et ne servent point à la mar- che. Il faudra donc éviter de faire comme beaucoup de peintres qui ont placé des jambes antérieures à des ma- chaons, des flambés, et autres insectes de ce genre, dont le caractère essentiel est de n’en pas avoir. Les Allemands sont, beaucoup plus que nous, amateurs de papillons en Cahiers. Ils emploient la méthode que je viens d'enseigner, mais avec quelque modification. Par ‘ exemple, pour ne pas trop multiplier les individus, sou- vent ils représentent un papillon avec les ailes vues en dessus, d’un côté du corps, et vues en dessous, de l’au- tre. : | On réunit en cahiers les insectes ainsi préparés, et ces peintures se conservent parfaitement, brochées ou reliées, si on a le soin de mettre un morceau de papier serpente entre chaque feuille, à la manière des dessins ordinaires. _ Rien n'est agréable comme celte méthode, mais cepen- dant elle a aussi des inconvénients que nous devons si- gnaler. Par exemple, il est impossible d’avoir ainsi lés espèces dont les ailes sont roulées autour du corps. Puis, dans tous les papillons, les petites écailles qui constituent la poussière colorée ne sont pas de la même teinte en dessous qu’en dessus : tels sont plusieurs papillons de jour et quelques phalènes. Or, comme le résultat de cette 1 ;: “ 2 Ga v t} 334. Fe © TAXIDERNIE. Fe athée est de présenter les pee es il ar- rive souvent que les teintes sont plus 'mates ou plus pà- les, ou même les couleurs absolument changées. D'autre. part, les caractères génériques des papillons étant pres- que tous dans les palpes et les antennes, et ces parties n’existant dans cette préparation que peintes tant bien que mal par le préparateur, il en résulte que. les cahiers ne peuvent nullement servir à l'étude. Les chenilles se préparent de plusieurs manières, mais la plus usitée est de les souffler. Voici comment M. Du- . pont enseigne la manière d’opérer : « On prend un vase de tôle en forme d’entonnoir ; on place ce vase dans de la cendre bien chaude, de manière à ce que le sommet de cette espèce de cône se trouve en bas, et Son ouver- ture en haut. Lorsqu’ il est suffisamment échauffé, on prend la chenille qu’on veut préparer, et, après avoir pratiqué une petite ouverture à l'extrémité inférieure de l’abdomen, on presse le corps dans toute sa longueur, ét on fait aisément sortir les viscères et Les intestins. Lors- que la chenille est vidée, on introduit dans l’ouverture qu’on a faite le bout d’un tube de verre ou d’un chalu- meau de très-petit diamètre, on maintient le tube dans. la peau en faisant un nœud avec un fil; ensuite on souf- Île par l’autre ouverture du tube, jusqu’ à ce que la peau soit remplie d’air ; en même temps, on introduit la che- nille dans l’intérieur du vase de tôle, et on l’y tient plon- gée en roulant le tube entre les doigts, et en continuant de souffler. La chaleur dégagée par les bords du vase enlève bientôt toute l’humidité de la peau. Lorsqu'on s'aperçoit que la chenille est assez desséchée pour que la peau conserve la forme qu’on lui a donnée en la souflant, on retire le tube du corps, et la chenille est préparée. On la place dans une boite ou un carton; au moyen ee peu de gomme, on la colle sur un morceau de liége. » +» Il s’en faut beaucoup que cette méthode soit excellente; mais, si elle est très-employée, surtout en Allemagne, c’est parce qu'elle est la plus facile et la plus expéditive. C'est la seule recommandée par Naumann. Les couleurs tendres disparaissent presque entièrement, à l'exception du vert, mais les bruns tiennent assez bien. Quant aux formes, il n’en faut pas parler, car elles sont entièrement perdues. Les insectes ainsi préparés sont boursoufilés, comme enflés, et ne peuvent guère figurer dans une col lection bien soignée. Avant de se mettre en devoir de ross une e chenille, NU ne ses poils tiennent solidement : : ce qui n'arrive que peu de temps après qu’elle a changé de peau. S'il en était autrement, la préparation achèverait de la détériorer entièrement. Il reste donc à choisir dans les méthodes recommandées, que je vais énumérer : 10 On pourra vider l'animal comme il est dit plus haut ; puis, à l’aide d’une très-petite seringue, on lui injectera dans le corps un mélange de cire colorée, fondue avec de la térébenthine. % Au lieu d’injecter, on peut, par une seconde nés : thode, remplir le corps de la chenille avec du coton ha- ché très-menu, dans lequel on met un peu d’arsenic et d'alun calciné réduit en poudre. Dans les deux cas, on passera sur les chenilles à peau lisse une couche d’es- sence de térébenthine, et sur celles qui sont velues, une couche de la liqueur de Smith. On conserve parfaitement les chenilles dans une li= queur ainsi préparée :. edit Lil: je 973 srdm. AIDE CS LRMBR D a RE 0 500 RME COPEODSIT CU ne 8 eue, 1... 90 On les y fait macérer d'abord pendant vingt- -quatre heures, puis on les en retire pour les-placer dans des tubes de verre d’un diamètre ayant un tiers plus large que l” épaisseur du corps des insectes. On rem plit le ‘tube de la même liqueur, mais à laquelle on a ajouté un tiers d’eau, et l’on fait souder l'ouverture des tubes à la lampe d'émailleur, ou, ce qui vaut mieux pour l'étude, on la bouche hermétiquement avec un bouchon de liége, et on la plonge dans le lithocolle, ou tout simplement dans du goudron préparé pour cacheter les bouteilles de vin. Les araignées ont un ventre gros et mou, qui se flétril en séchant, et perd entièrement ses formes et ses cou- leurs. Il faut, pour éviter ce grave inconvénient, ou les conserver dans une liqueur spiritueuse, ou les préparer comme l’a enseigné. le célèbre entomologiste Latreille. Voici comment : On se procure un tube de verre de 162 millimètres de longueur sur 18 ou 20 millimètres de lar- _ geur, et on ajoute deux bons bouchons à ses deux ou- vertyres. On saisit ensuite l’araignée avec des pinces, mais sans la déformer, et l’on coupe avec des ciseaux fins le mince pédicule qui attache son abdomen au thorax. Lu LES INSECTES. Ru nt 335 il faut. voir si elle a toute sa parure, ses Rod et si Rire + + ASUS ; RO On TAXIDERNIE. EN HORITS On prend un petit morceau de bois très-mince, et on + + taille en pointe à ses deux extrémités. On enfonce une des pointes du morceau de bois dans l'abdomen, et l'au- tre dans le bouchon du tube, puis on introduit êe ventrè : dans le tube, et on le maintient au milieu du verre en plaçant le bouchon. On allume un flambeau et l’on fait tourner le tube sur la flamme jusqu’à ce que l'abdomen. soit entièrement desséché : on laisse refroidir, on débou- che avec précaution, et on coupe le ventre de dessus le morceau de bois pour le recoller avec un peu de gomme à l’abdomen. La préparation se termine là, et l'insecte est. propre à mettre en collection. Voyez fig. 86. Les araignées ont les yeux sur le thorax; leur nombre et leur arrangement sont un des caractères génériques les plus précieux; or, comme dans beaucoup d'espèces ils s’'avancent assez loin sur le thorax, en piquant l’épin- gle sur cette partie, on prendra bien garde de ne pas les gâter, fig. 92 et 95. Quelques préparateurs dessèchent les araignées d’ une autre manière. Deux heures après les avoir piquées, afin que la plaie ait le temps de se dessécher et que les li- quides ne puissent plus s'échapper de leur corps pendant l'opération, on place une plaque de fer-blanc sur des charbons ardents, et on la fait chauffer jusqu’à ce qu’elle soit presque rouge. Alors on saisit l’épingle de laraignée avec des pinces, on approche l'animal de la plaque assez: près pour le dessécher rapidement, mais pas assez pour faire éclater son abdomen. On le tourne et retourne, après lui avoir mis les pattes en position, jusqu’à ce qu il soit entièrement sec; la préparation se borne là. | Pour l’étude, l unique moyen de conserver avantageu- sement les araignées, est de les placer dans de petites fioles d’esprit-de-vin affaibli, ou de toute autre liqueur conservatrice. Si les couleurs s’y altèrent un peu, du moins elles restent reconnaissables, ce qui n'arrive pas par les autres méthodes de préparation. Les coléoptères forment un des ordres les plus nom- breux de la famille des insectes, et sont aussi de tous les plus faciles à conserver. Soit qu’ on les ait fait ramollir, ou qu’on les rapporte de la chasse, on les pique sur l'élvtre droite, fig. 94, si déjà ils ne l’ont été, et on les place sur une petite plañche de liége. Avec des pinces, on leur étend les pattes, et on les fixe avec de petites épingles. On étend et maintient les antennes par les mêmes moyens, puis on laisse sécher. Avant de les pistes | dans is Foot on leur met entre les jambes un peu de préservatif ou d'essence de serpolet. Quelques gros insectes, ditisques, cérambix, Scara- LES INSECTES. ANRT 337 # bées, etc., ont le ventre très-gros et susceptible de se. corrompré. Pour éviter un inconvénient qui détruirait l'animal sans ressource, on est obligé de lui faire subir une préparation particulière. On soulève les élytres et les ailés membraneuses qui sont dessous, et, avec des: ciseaux à pointes fines, on lui fend le dessus de l’abdo- men depuis l’anus jusqu’à la naissance des ailés. On. élargit l'ouverture avec beaucoup de précaution, on ôte les viscères contenus dans le ventre, et on les remplace par du coton haché très-fin et lésèrement imprégné de préservatif. On rejoint les bords de l’incision, et l’on re- couvre avec les ailes et les élytres. Du reste, on les traite comme les autres. Les méloès sont des coléoptères dont les ailes, exces- sivement courtes, ne recouvrent pas leur abdomen très - gros, très-mou, ét paraissant comme vésiculeux. Si on ne les bourre pas, leur ventre se dessèche, se retire beau- coup, et reste entièrement déformé. Peut-être pourrait-on les traiter comme nous avons dit pour les araignées ; mais on est dans l’usage d'agir autrement, et voici com- ment on opère : On coupe l’abdomen à son attache avec le thorax, et, par cette ouverture, on fait sortir les vis- cères, soit en les arrachant avec de petites pinces, soit en pressant le ventre pour les faire sortir d'eux-mêmes. ‘On le remplit, comme nous avons dit des autres, avec du coton haché, et on le remet en place au moyen d'un peu de gomme. Les habitations des insectes offrent assez souvent des aux extrêmement curieux, et qui étonneraient même l'imagination de l’homme. On les verra toujours figurer avec plaisir dans une collection, où même il est indispen- sable de les avoir, si l'on veut faire des études utiles aux progrès de la science. Les coques dans lesquelles s’enveloppent les larves et les chenilles pour se méta- morphoser, se conservent parfaitement au moyen d’une couché de la liqueur de Smith, qu’on passera Sur toutes les parties avant de les déposer dans la collection. Mais, préalablement, il faudra faire périr la chrysalide qu’elles renferment, en les mettant dans une étnve et les y lais- sant non-seulement le temps nécessaire pour la tuer, mais encore pour la dessécher. Quelques insectes se construisent de petites habitations Naturaliste préparateur. 29 “4e f dns TPE CD SN ANS 338 Du - À TAXIDERMIE, RE PT OS VER ec on enlèvera leur ouvrage avec son Shbbrt, e celui-ci n'est pas trop volumineux; ou, dans le cas con" traire, on lé détachera au moyen d'instruments tran- chants,ou mieux d’une petite scie, si la chose est possible. L'essentiel est d’avoir l'habitation intacte. Après lavoir fait dessécher et lui avoir donné une couche de la liqueur indiquée plus haut, on tâchera de lui rendre dans la col- lection la même position qu'elle avait dans les champs, c'est-à-dire qu'on la collera contre le fond d'un cadre, avec de la colle forte ou de la gomme. Si le plus curieux du travail se trouvait à l intérieur, on donnerait un trait de scie dans le milieu, de manière à pouvoir séparer ch réunir à volonté les deux moiliés. L'entonnoir au fond duquel le fourmi-lion se met en embuscade pour saisir sa proie, se creusera sur une lame de liége que l’on enduira d'eau gommée pour fixer le sable fin dont on la saupoudrera. Enfin, on conservera très-bien l'ouvrage admirable des. guêpes et des abeilles, après lui avoir fait éprouver une forte immersion dans la liqueur de Smith. Les expansions foliacées que l’on trouve communément sur les végétaux sont, le plus ordinairement, produites{ par des insectes, et servent de berceaux à leurs larves. On viendra facilement à bout de les conserver avec leurs formes et leurs couleurs, en les desséchant dans du sable, comme nous le dirons à l’article de la Conservation des plantes. Il est un genre d'insectes fort singuliers, les cochenilles, vulgairement connues sous les noms de gallinsectes, pu- naises, etc., qui ne vivent que sur les végétaux et s'y appliquent de manière à ressembler plutôt à une petite plaque saillante en forme de bouclier, qu’à un animal : telle est par exemple la cochenille, vulgairement connue sous le nom de punaise, qui s'attache à nos orangers, à nos lauriers et à plusieurs autres arbustes ou SHARE de nos serres. Il faut, pour les conserver avec tout leur intérêt scientifique, s’en emparer avec la feuille, l'écorce, ou toute autre partie du végétal à laquelle ils se ‘trouvent attachés. Pour cela, on enlève cette partie, on la fait tremper quelques heures dans l'esprit-de-vin avec l'in- secte, et on les fait dessécher tous deux ensemble, en prenant bien garde de ne pas les séparer. Autant qu'on le pourra, on choisira des échantillons Portes des raies et des femelles avec leur coque. CREER M UN pS) PA à He RAT. { "S RTS J'TE Re A NUE MU ; / (4 MAP AA RTE LENS CE EUEIE WA où f : » \ 4 vs. LES MOLLUSQUES, LES COQUILLES, ETC. 339 _ LES MOLLUSQUES, LES COQUILLES ET IÆS VERS. Sous ce titre, nous comprendrons l'art de conserver les vers et les mollusques, parce que ces deux classes four- nissent au collectionneur les enveloppes colorées que l’on connaît sous le nom de coquilles. Ces animaux sont nus, les limaces, par exemple, ou recouverts d’une coquille, les moules, les huîtres, et, dans ce cas, on conçoit que la préparation est différente. 2 Ceux à corps nu se conservent dans une liqueur pré- servatrice, dans laquelle on les plonge après les avoir Javés dans de l’eau douce, pour les priver d’un mucilage qui les recouvre. Ceux qui sont munis d’une coquille doivent se con- server de la même manière, si l'on tient à posséder l’ani- mal entier, mais plus ordinairement on se contente de la coquille seulement, et l’on jette le corps charnu de l'animal. Quand on possède un coquillage vivant, la première. } chose à faire est de sortir son corps de la coquille. Pour cela, on le plonge dans l’esprit-de-vin et on l’y laisse quelques instants ; alors, avec la pointe d’une aiguille, ou une petite pince, on saisit l’animal et on l’arrache de- son enveloppe. S'il paraissait faire résistance et vouloir se casser, il faudrait prendre un autre moyen, qui con- siste à le plonger une minute ou deux dans de l’eau bouillante ; le corps sortirait ensuite avec la plus grande facilité. Ces précautions sont essentielles, car, s’il restait la moindre partie du corps dans la coquille, en se cor- rompant, elle y ferait une tache ineffaçable. Ce que nous venons de dire s'applique aux coquilles univalves, c'est-à-dire dont l'enveloppe calcaire est d’une seule pièce, par exemple les hélices, vulgairement con- nues sous les noms de colimaçons, d’escargots. Les co- quilles bivalves, dont l'enveloppe consiste en deux pièces, lhuître, la moule, sont beaucoup plus faciles à vider: il ne s’agit que de les exposer quelques instants au soleil, et, lorsqu’ellés se sont ouvertes, d'enlever tous les mus- cles, toutes les chairs avec la pointe d’un couteau. Il faudra surtout éviter de les plonger dans de l’eau chaude, parce que le muscle qui leur sert de charnière se dessè- Cheraiït et pourrait se briser, ce qui séparerait les deux valves et ôterait du prix à la coquille. Les coquilles multivalves, ou de plus de deux pièces, CRE 340 co es “TAXIDERNIE. | Ke Mn présentent crues de grandes difficultés Dour en. extraire l’animal. Comme elles ne peuvent être plongées . dans l’eau chaude, on est quelquefois forcé d'y laisser leur corps; mais alors on fait parfaitement dessécher ce corps, et on l'imprègne d’une forte dissolution dé la li- queur de Smith, ou de toute autre capable d'empêcher : le ravage des insectes, non pas qu'ils attaquent jamais la coquille, mais parce qu ‘ils peuvent couper les ligaments, de ses articulations. Quelques multivalves, telles que-les solens, les térébratules, les pholades, etc. se préparent comme les bivalves. La nature ne nous offre pas toujours le coquillage dans cet état brillant qui nous frappe et nous séduit quand nous le voyons dans les collections. Assez souvent, il est encroûté de matières pierreuses, que d’autres mollus- ques ou des vers y ont attachées; d’autres fois, il, est. entièrement envelcppé d’un épiderme mousseux et velu, lamellé ou rugueux, auquel on donne le nom de drap marin. Il faut enlever ces corps étrangers, et lui KÉFEPE ensuite son poli. Voici comment on s’y prend : On se procure une eau de lessive chaude à 20 ou 30 degrés, et on y tient les coquilles plongées quelque temps; puis, avec une brosse : rude, on les frotte jusqu’à ce qu’on ait enlevé tout ce que la brosse peut détacher. Quelquefois cette opération suffit; mais, le plus souvent, il faut avoir recours à d’au- tres moyens. On taille une spatule avec un morceau de bois de saule, de peuplier ou autre bois tendre ; on la trempe dans de l'huile d’ olive, et on la saupoudre d’é- meri, puis on frotte jusqu’à ce qu’on ait enlevé toutes les taches; alors on prend un nouveau morceau de bois et de l’ émeri extrémement fin, et l’on recommence à fratter, jusqu’à ce qu’on ait rendu aux coquilles tout leur éclat et leur poli. | Il arrive parfois qu’une coquille est tellement encroû- tée, qu’il serait fort difficile d’en venir à bout par cette opération. Dans ce cas, on peut agir de deux manières : 1° On se procure de l'acide nitrique, que l’on adoucit en y mélangeant une égale quantité d’eau, et, avec un mor- ceau de coton placé au bout d’un petit bâton en formée de pinceau, on en mouille la coquille partout où cela est nécessaire. Après quelqués secondes, on la plonge tout entière dans de l’eau pure, et on la frotte avec une brosse. Cette manœuvre se réitère jusqu’à ce qu’elle soit parfaitement nettoyée de tout COrEs étranger. On achève : _ | LES MOLLUSQUES, LES COQUILLES, ETC. . 941 _ de lui donner le poli comme nous avons dit plus haut, ou, tout simplement, avec de la poussière de pierré ponce et de l’eau, puis avec de l’émeri fin et de l’huile d'olive. 20 Pour nettoyer une coquille, on ne doit jamais em- _ ployer, comme font plusieurs marchands, la roue à polir ni la lime ; car, les caractères des genres sont quélque- fois si fugaces, qu'on peut les faire disparaitre par le moindre coup de lime. Quand une coquille est cassée, si elle a quelque valeur, on peut la raccommoder et rajuster toutes les pièces avec une colle préparée avec du blanc de plomb fondu dans de l'huile grasse, ou de la chaux mélangée avec du blanc d'œuf, ou, tout simplement, avec de la gomme. 4 Les détails que nous venons de donner sont suffisants pour les amateurs à coquilliers, c’est-à-dire pour les personnes qui collectionnent des coquilles, sans trop s'occuper des animaux qui les ont produites. Mais, pour le naturaliste, la chose est tout-à-fait différente: pour celui-ci l'animal est l’objet le plus intéressant ; aussi, dans ses voyages, ou par la voie de ses correspondants, s’il se procure des coquilles exotiques renfermant leurs mollus- ques ou leurs vers, il se donnera bien de garde de les dé- truire.: ! Il serait même fort heureux que celui qui vient de pê- Cher une coquille sût dessiner, pour rendre sur le papier la figure de l'animal pendant qu'il est vivant. Pour y réussir, il faut mettre le coquillage dans un vase trans- parent rempli d’eau douce ou d’eau de mer, suivant qu’il vit dans les rivières où dans la mer; alors l'animal sort de sa coquille pour chercher sa nourriture, étend et dé-: veloppe toutes ses parties dans leur attitude naturelle, et c’est ce moment qu'il faut saisir pour le dessiner tant par- dessus que par-dessous. Mais ceci regarde plus'le natu- raliste que le préparateur, et nous allons revenir à notre principal sujet. Aussitôt qu’on a l’animal, on commence par le laver à l’eau fraiche pour le nettoyer parfaitement des ordures et des flegmes dont il peut être couvert. On le débarrasse également avec un couteau ou un canif des corps étran- gers qui peuvent y être attachés. Cependant, si l’animal est naturellement attaché à une base solide. bois ou ro- cher, par sa coquille ou un byssus soyeux, il peut deve- nir fort intéressant de conserver de cette base la portion à laquelle il tenait. On le jette alors dans de l’alcool, où on le laisse plongé L 849 Run ns TAXIDERNIE.. an jusqu’à ce qu'il soit mort. Aussitôt | après on Leb motes _ puis, avec des brucelles plus ou moins fines, selon les. circonstances, on développe les tentacules qu'il à con- _tractées, et on les allonge de manière à leur donner leur. longueur ordinaire pendant la vie de l'animal. S’il n’a pas de tentacules, on développe, on étend ses mem branes, et même on les maintient ainsi développées pen- dant un certain temps, afin qu'elles ne se retirent pas dans la suite. S'il s’agit d’une coquille bivaive, on sou= lève la valve supérieure et on la maintient ouverte ainsi. au moyen d’un petit morceau de fil-de-fer dont les deux . bouts recourhbés passent dans la coquille contre les deux côtés de la charnière, de manière à former une bride qui. force les deux valves à rester écartées. Comme nous l'avons dit plus haut, quelques coquil- lages sont recouverts d’un drap marin plus ou moins laineux ou soyeux ; mais ce drap n'est pas également bien conservé partout, par la raison que le frottement l’use à mesure que l’animal vieillit ou éprouve des acci- dents. On sait que les mollusques agrandissent leur co quille chaque année en ajoutant une partie nouvelle à l'ancienne, sans que cette dernière éprouve le moindre changement, ce qui est le contraire dans le squeleîfte os- seux “des autres animaux. C’est donc sur ces parties nou- velles, c’est-à-dire à la gorge des coquilles univalves et” autour du limbe de chaque pièce des coquilles bivalves et multivalves, que le drap marin doit sé trouver le plus intact et par conséquent le plus propre à l'étude. Si on a. le choix, on préférera en conséquence les individus dont cette singulière production n’aura reçu aucune altération sur les parties que nous venons d'indiquer, quand même elle serait plus FRnAere sur les autres portions de la coquille. Enfin, si l’on tenait également à faire figurer dans un coquillier l'habitation d’un mollusque, et à conserver en même temps l’animal, dans le cas où l’on ne pourrait pas se procurer deux. individus, il faudrait bien se dé- terminer à séparer ces deux parties si essentielles. On le ferait en employant les mêmes procédés que nous avons donnés plus haut, mais avec beaucoup plus de soins et de précautions, afin d’ endommager le moins possible l'ani- l mal. Pour les bivalves, on couperait, avec un scalpel ex- trêmement tranchant, "et le plus près possible de la co-. quille, les muscles puissants par. Ro le BORNE Ye esi op attaché. : | LES ZOOPHYTES. Fe | Nous n'avons pas besoin d'ajouter que. l'on conserve ces animaux dans une liqueur conservatrice, soit qu'on les ait arrachés de Eu HU soit qu’ on les y ait _ Jaissés. | LES ZOOPHYTES. Ceux à corps mou ne peuvent se dessécher sans perdre. entièrement leurs formes ; on est donc obligé de les con- server dans des liqueurs préservatrices. | Les oursins, les madrépores, les plumes, les étoiles, et enfin tous ceux qui offrent quelque solidité dans leurs tissus, se dessèchent soit au soleil, soit dans une étuve. Les matières gélatineuses qui les recouvrent pour la plu- part, disparaissent assez ordinairement par la simple dessiccation. Avant de les placer dans la collection, la seule préparation à leur faire subir est de les imprégner de la liqueur de Smith. Du reste, les insectes les atta- quent peu. Voici la manière de préparer les étoiles pour Les con- server : Aussitôt qu’elles sont apportées de la mer, il faut les poser Sur une planche, du côté du ventre et de la bouche (c’est le côté qui, dans la situation ordinaire de ces animaux, regarde le fond de la mer). Les étoiles s’é- tendent d’elles-mêmes sur cette planche, et y déploient toutes leurs branches. Celles pour lesquelles on n’a pas pris cétte précaution, ont souvent leurs branches rap- prochées par un mouvément de contraction qui les dé- forme entièrement. On laisse les étoiles sur cette planche jusqu’à ce qu'elles soient mortes, c’est-à-dire trois ou quatre jours ; alors on les détache pour les faire sécher ; mais il y à quelques précautions à prendre pour qu ‘elles puissent se dessécher parfaitement. Lorsqu’elles sont petites et n’ont surtout qu'une épais- seur médiocre, ces précautions se réduisent à les jeter, pour. quelques moments, soit dans une liqueur Spiri- tueuse, soit dans l’eau bouillante. L'un et l’autre de ces procédés a, Sur la substance mucilagineuse dont le corps de l'étoile est pénétré, le même effet que sur le blanc d'œuf; c’est-à-dire de lui donner une certaine consis- tance en le coagulant, ce qui facilite la dessiccation. -Lorsqu'’elles ont une épaisseur plus considérable, il est à propos, avant de les faire sécher, de les ouvrir pour ôter l’espèce de. chair ou Île parenchyme qui en remplit l'intérieur; mais il faut auparavant les avoir mises pour _ quelques moments dans une liqueur spiritueuse ou dans ( L 2 J44 | | TAXIDERMIE. : l'eau bouillante : le parenchyme y acquiert une COST | tance sans laquelle on ne pourrait pas aussi facilement _ le saisir et le détacher de la peau. À cet égard, il ya une observation à faire, c’est que l’action de l’esprit-de-vin et celle de l'eau bouillante rendent ce parenchyme trop cassant pour qu'on puisse ouvrir les étoiles dans le pre- mier moment; il faut nécessairement les laisser ramollir un peu pendant trois ou quatre Jours avant de penser à les vider. Voici les différents procédés dont on peut se servir pour vider les diverses espèces : quelques-unes ont, du côté de la bouche ou du ventre, une rainure ou fente qui part du centre et qui sépare chacune des branches de l'étoile en deux. Il sera facile de îes vider de leurs chairs au moyen d'une incision qui sera pratiquée en suivant la fente même, dans toute la longueur de chaque branche. Dans d’autres, cette rainure, ou n’est pas marquée, ou se trouve fermée par une substance cartilagineuse et dure, trop difficile à ouvrir; mais la partie supérieure, ou le dos de l’animal, et la partie inférieure, ou le ven- tre, sont nettement distinguées l’une de l’autre, en sorte que la jonction de la peau inférieure avec la supérieure est marquée par une ligne sensible qui fait le tour des bords de l'étoile, en suivant le contour de chaque branche. On peut faire une incision du côté du ventre, un peu en deçà des bords, et en suivant à peu près cette ligne telle qu’elle est marquée. Au moyen de cette inCi- sion on pourra séparer entièrement la partie inférieure et la partie supérieure de la peau et enlever la totalité de la chair. Comme il est impossible de rejoindre exactement les côtés de la peau l’un à l’autre, pour représenter l'animal dans sa totalité, quelques personnes préfèrent vider les. étoiles de ce genre en se contentant de faire au centre, c'est-à-dire à la réunion des pointes du côté du dos, une incision circulaire. Il sera aisé, au moyen de cette inci- sion, de vider toutes les chairs à l’aide d’un fil-de-fer courbé qu'on introduira dans l’intérieur des branches. Cette méthode a l’inconvénient de défigurer un peu l’é- toile du côté du dos, parce que la partie de la peau com- prise dans l’incision circulaire demeure détachée du reste. On pourrait remédier à cet inconvénient, en n'a- chevant pas entièrement le cercle, et en laissant toujours cette portion de la peau attachée par un so à queues unes des branches. # l EE ss LATE RAP US nl £ 6 HR US LES ZOOPHYTES. An) 345 1 De dudlgne façon qu’on s'y prenne pour préparer les étoiles ou leurs peaux, il est essentiel de les faire bien sécher. La manière la plus prompte est de les suspendre avec un fil, au moyen de Jeurs branches, de façon qu’elles soient isolées , êt de les. exposer, en cet état, au soleil et au vent. Quand elles sont bien sèches, il ne reste plus qu’à les enduire d’un bon vernis transparent. Mais, nous devons le dire, malgré tout ce que lon : peut faire, il Y a des espèces précieuses qui se. conser- vent très-mal, même dans la liqueur spiritueuse, où plu- . sieurs deviennent méconnaissables. L’espèce la plus dif- . ficile à préparer est l’astérie tête de méduse. Le célèbre naturaliste Thunberg est, de tous les auteurs que je connais, celui qui a le mieux écrit sur cette matière. Aussi allons-nous le laisser parler lui-même. Le prépa- rateur intelligent saura faire l° application de sa méthode à d’autres éspèces, quand loccasion s’en rencontrera. « L’astérie tête de méduse se rencontre dans la mer des Indes, près de Java et de plusieurs autres îles, dans la mer d’ Ethiopie, et particulièrement au cap de Bonne- Espérance : c’est ordinairement de ce lieu que l’on envoie les espèces qui se trouvent dans les cabinets d'Europe. On la recueille assez souvent sur les câbles des vaisseaux; mais quand on veut l’avoir belle et bien entière, il faut aller la pêcher assez loin en pleine mer, et la prendre avec beaucoup de précaution, dans la crainte de lui briser quelques parties ou de lui gâter les branches. Au Cap, un semblable animal vaut de six à dix rixdalers (24 à 40 francs). « Quand la méduse est vivante. ou qu'elle vient de mourir, elle est rougeâtre ou d’une couleur de chair foncée, En séchant elle devient pâle, et quand elle est desséchée au soleil, elle est de couleur de craie. Les deux premières difficultés que l’on rencontre dans sa prépara- tion, c'est d'empêcher qu’elle ne se corrompe, et ses branches de s se rompre. « Aussitôt qu’elle est morte, il faut étendre ses’ bran- ches dans un tonneau proportionné à sa grandeur, et l'exposer dans un lieu chaud, sec, aéré, mais cependant à l'abri des rayons du soleil. Îl faut plusieurs jours pour compléter son entière dessiccation, et quelquefois une se- maine entière. Pendant ce temps- -jà il faut la garantir du moindre choc, carses branches extérieures, qui Sont les plus minces, sèchent plus vite que les intérieures et se cas— sent aussi avec beaucoup plus de facilité. Pour la même [4 346 CO TAXDERME. FE 7 raison, il ne faut pas la toucher, ni surtout essayer Ne tn | changer de position, car elle n” a pas alors plus de consis- tance qu'une gelée, et se briserait sans ressource et sans espérance de pouvoir être raccommodée. En ne la tou- chant pas, elle reprend bientôt sa consistance et la. posi- tion dans laquelle on l'avait d’abord placée. « Quand l’animal est parfaitement sec en dedans et en dehors, il devient moins fragile et peut être assez aisé- ment placé dans une boîte préparée pour le recevoir, et : où on |’ assujettit avec du coton. « Si l’on avait la facilité de plonger ce singulier et bel animal dans de l’alcool pendant quelque temps avant sa préparation, on le dessècherait probablement avec beau- coup plus de facilité. « Ce que je viens de dire de cette méduse s'applique également aux étoiles et aux hérissons de mer, avec les légères modifications qu’exigent leur plus ou moins de. grosseur et le plus ou moins de consistance de la matière qui les compose. » Les oursins, hérissons ou châtaignes de mer, sont des animaux mous, couverts d’une coquille solide, hérissée de pointes dures, les unes très-fines, les autres grosses, longues ou courtes, suivant Îles espèces. Pour jes con- server, lorsqu'ils sont petits, il suffit de les mettre trem- per quelques jours dans une liqueur spiritueuse, et de les faire ensuite sécher promptement. Mais il est néces- saire, quand les oursins sont un peu gros, et il est beau- coup mieux dans tous les cas, de vider entièrement la chair renfermée dans la coquille : c’est ce qui est facile, au moyen d'une ouverture naturelle qui se trouve à la partie inférieure de l’oursin ou du côté qui regarde le fond de la mer. La bouche de l’animal est attachée à cette ouverture; elle ne tient au reste du têt que par une membrane mince, et il est aisé de l’enfoncer en dedans : alors on vide, avéc un fil-de-fer ou un petit bâton, toute la chair contenue à l’intérieur. On y introduit ensuite de l’eau ou de l’eau-de-vie pour achever de nettoyer la co-. quille en dedans. Cela fait, il ne reste plus que faire bien sécher l’oursin. Le préparateur ne perdra pas de vue que la prépara- tion la plus essentielle à faire subir, non-seulement aux oursins, mais encore à toutes les espèces d'animaux qui habitent la mer, est de les laver parfaitement à l’eau douce, pour les nettoyer absolument des sels hygromé- triques dont l’eau de mer les a chargés. Sans cela, ils at- | | hp . mi CONSERVATION DES | VÉGÉTAUX. | À “7 “tireraient l'humidité et se corrompraient un peu plus tôt - ou un peu plus tard. . Ce que nous avons dit des coquilles s'applique écale- ment aux zoophytes qui habitent des tuyaux calcaires ou d’autres enveloppes solides et pierreuses ; nous WY Le viendrons donc plus. Quant aux vers intestinaux, l'alcool pur les conserve bien, mais il a le défaut de trop les racornir, cé qui rend leur étude très-difficile. On évite cet inconvénient en coupant le spiritueux avec de l’eau distillée, jusqu’à ce qu'on lait réduit à vingt degrés de l'aréomètre de Baumé. L'essentiel est que les vases qui les contiennent soient exactement pleins, et bouchés hermétiquement, Fc Al CONSERVATION DES VÉGÉTAUX. L'art de conserver les plantes consiste presque entiè- rement dans celui de faire un herbier. Cependant, il est certains végétaux d’une substance pulpeuse et charnue, qui ne peuvent se dessécher, et pour ceux-là, on est obligé d'employer divers procédés, Nous allons traiter de ces différentes méthodes. Un herbier parait, au premier coup-d'œil, une chose très-facile à faire, et cependant il est rare d’en trouver un bien conservé et en bon état. La raison en est simple: lorsqu'un amateur a entassé entre des feuilles de papier gris un grand nombre de plantes desséchées tant bien que mal, il s’en tient là, néglige de les visiter souvent, de les mettre à l’abri des insectes, et même de l’humi- dité; puis, lorsqu'il fait une recherche pour étudier les caractères botaniques d’une plante qu'il possède, il est fort étonné de la trouver tellément détériorée, qu’elle ne peut plus servir à l'étude. Nous allons tâcher ‘de lui faire éviter cetinconvénient en lui enseignant.les vrais moyens de s'assurer la longue conservation des végétaux qui sou- vent ont coûté beaucoup de temps, de soins et de tra- vaux pour les réunir. On se procurera d’abord un bon nombre de feuilles de papier gris sans colle, d'une bonne épaisseur, et à grain aussi fin qu’on pourra en trouver. On placera cinq ou six de ces feuilles les unes sur les autres, on y étendra une plante à l'instant même où on la sortira de la boîte d’her- borisation. La seule chose à observer, c’est qu’elle soit parfaitement sèche, c’est-à-dire sans aucune humidité | 348 CONSERVATION DES VÉGÉTAUX. à. e étrangère; car, s’il en était autrement, elle noircirait et perdrait entièrement ses couleurs. Pour lui donner une. bonne position, à mesure qu’on étendra chacune de ses parties, on l’assujettira, en plaçant dessus une petite plaque de plomb, ou une pièce de monnaie de cuivre. Quand la plante en sera entièrement couverte, on la laissera dans cet état, jusqu'à ce que toutes ses parties soient assez fanées pour conserver elles-mêmes leur at- titude. Alors, ox enlèvera avec précaution les plaques de plomb, on recouvrira la plante de cinq ou six feuilles de papier gris, et on la mettra légèrement en presse, soit. sous une petite presse mécanique (fig. 58), soit sous une planche unie, que l’on chargera plus ou moins. Vingt-quatre heures après, on la visitera et l’on re- mettra en bonne position les feuilles qui pourraient avoir pris un faux pli; on changera le papier gris qui aura . absorbé l'humidité de la plante, et on la remettra sous presse, enaugmentant un peu-la pression. Chaque jour on changera le papier, et on serrera davantage, jusqu’à parfaite dessiccation. PEU C’est ici qu’un point essentiel à la conservation de la plante est généralement négligé. Il consiste à passer sur toutes ses parties une couche de la liqueur préservatrice de Smith, et à la laisser sécher à l'air. des On la place ensuite sur une feuille de papier blanc (fig. 110), on l'y fixe au moyen de petites bandelettes descarte que l’on colle avec de la gomme ou de l’empois. On écrit. sur la feuille de papier, ou sur une de ces bandelettes, le nom de la plante, le pays ou le lieu où on l’a trouvée, l’époque de sa floraison, et tout se borne là:Æorsqu’on en a un nombre suffisant pour former un Cahier, cn les réunit, et on peut: les faire relier si on veut. Les mousses marines, les algues, les fucus, qui se trou- vent dans la mer, se crispent et se dessèchent presque aussitôt qu'ils sont hors de l’eau. Avant de les étendre sur le papier gris, il faut les faire tremper quelque temps dans de l’eau douce, pour leur faire recouvrer leurs formes, et pouvoir les développer avec facilité. : Quelques plantes, et particulièrement les plantes gras- ses à tiges et feuilles succulentes, sont tellement vivaces, qu’elles se dessèchent difficilement, et sont même su- jettes à végéter dans l’herbier. J'ai eu dans mon herbier un sedum reflexum, qui, après y être resté deux ans, poussait encore dé petites tiges étiolées. On évite cet in=s convénient en les plongeant une minute dans l’eau bouil=s FABRBDRSS 0 349 as on at fait périr sur-le-champ par ce moyen, et “eur dessiccation devient aussi sûre que rapide. Si l’on avait à placer dans l’herbier un échantillon de . végétal ligneux, avec un canif on fendraïit l’écorce dans toute sa longueur, et on en extrairait le bois. Lorsque l'on étend des plantes dans un herbier, il ne faut pas perdre de vue qu’elles sont placées là pour l’é- tude, et que, par conséquent, elles doivent y être arran- gées de manière à présenter aux yeux leurs caractères botaniques. Il faut donc les étaler avec assez d’art pour que l’on puisse :. 1. Voir et compter la forme et le nombre des pistils et des étamines. Pour cela, on posera quelques fleurs sur le: côté, et l’on renversera sur le pédoncule les pétales et les folioles calicinales qui masquent ces parties. 2. Conserver la forme des corolles. Si on dessèche une . fleur rosacée, crucifère, ou autre analogue pour la forme, on la posera sur son calice , et on étendra ses pétales comme des rayons autour d’un axe. Quelques-unes se- ront vues en dessus pour laisser apercevoir les organes de la fructification, quelques autres en dessous pour fa- _ ciliter l'étude du calice. Ceci s'applique au plus grand nombre des corolles régulières. Quant à celles qui ont un tube plus ou moins allongé, il est nécessaire de re- courber sur ce tube les divisions de la corolle qui en marqueraient l'entrée ou la gorge ; il faudra encore, dans ce cas, placer à côté de la plante un échantillon composé d’une fleur dont le tube sera fendu et ouvert dans toute sa longueur, afin de montrer les organes qu'il renfermait, et ceux que sa gorge pouvait porter, comme écailles, couronnes, filaments, etc. Si l’on opère sur une fleur composée, on fera également bien de placer en échan- tillon un fleuron et un demi-fleuron avec leur graine. 3. Conserver, dans des corolles irrégulières, les formes quelquefois bizarres et toujours singulières que la na- ture leur a données. Par exemple, on étendra sur le côté les fleurs en gueules, telles que celles des linaires, des mufliers, etc., afin que l’on puisse voir également la lèvre,supérieure, la lèvre inférieure et l’éperon, s’il y en à un. 1] en sera de même pour les labiées, les orchi- dées, les papillonnacées, etc., etc. Lorsque la corolle aura deux ailes relevées, comme dans les orchis et les polygala, on étalera ces deux ailes l’une à côté de l’autre. On étalera de même celles des papillonnacées, celle de devant en bas, celle de derrière en haut; l’étendard Naturaliste préparateur. 30 NA à À NS ET j CARE RUN Ex MR RDA MN AIR NT MERE + CNT ER 350 Re CONSERVATION DES Vibieite, | sera placé de manière à à montrer son imbe tout entier, MIE. et6. 4 Quand les Lattes d’une fleur sercnt roulés , ou plissés, ou courbés d’une manière particulière, mais gé- nérale et constante, il faudra bien se garder de les étendre et de donner une position qui, par conséquent, serait contre nature. Les cyclames, les lys martagons, etc., offrent des exemples de ces fleurs. La même opération Se. fera pour les épis de quelques plantes : par exemple, ceux du myosotis, de la vipérine, etc., qui sont roulés en volutes : ce serait les défigurer contre nature que de les redresser. 5. Quelques plantes n’ouvrent leurs fleurs que la nuit. ou à de certaines heures du jour; quelques autres fer- ment les leurs quand le ciel se couvre et menace d’un orage. Ces plantes ont l'habitude de se fermer lorsqu'on les a cueillies, et alors il devient très-difficile de les étaler convenablement, dans l’herbier. On pare à cet inconvé- nient en entourant leur corolle ouverte d’un morceau de papier ferme dont on les enveloppe, de manière à ce que les pétales ou les demi-fleurons ne puissent pas changer de position, étant serrés comme dans une sorte de pa- illote. ï 6. Dans les fleurs composées d'un grand nombre de pétales, et que les jardiniers nomment doubles , comme par exemple celles du nénuphar blanc, des camélias eul- tivés, etc., etc., les couleurs passent entièrement, si l’on dessèche la fleur avec les pétales appliqués les uns sur. les autres. Si l’on tient à conserver leurs nuances, autant qu'il est possible, il faut avoir le soin un peu minutieux d'étendre un petit morceau de papier brouillard entre chaque pétale, et de ne le retirer que lorsque la plante br entièrement desséchée. . Les bractées, petites feuilles souvent colorées, qui ct placées auprès des fleurs, quelquefois entre elles dans les inflorescences composées, offrent dans leurs for- mes des caractères spécifiques ordinairement fort utiés. On les étendraavec le soin de développer exactement leur limbe. 8. Les stipules sont d’autres petites feuilles placées à la naissance des grandes. Elles ont autant et plus d’impor- tance que les bractées, aussi les traitera-t- -on pis les} mêmes soins. 9. Les feuilles doivent être placées, comme toute à plante, autant que possible dans leur position naturelle. RE TN feu je 6 + À A à ; N : }: an : À és { 1 pare 4 HÉRBIERS. : | (4 SDL Quelques-unes seront vues en dessous, afin qu on 1 puisse étudier leurs deux surfaces, dont les caractères sont tou- jours différents. 10. Non-seulement on conserve les tiges ligneuses en enlevant le bois avec un canif, comme nous l’avons dit, mais encore il faut leur conserver avec grand soin leur duvet, leurs poils, leurs aiguillons et leurs épines, quand elles en ont. Lorsqu'un végétal est trop grand pour pouvoir être conservé entier dans un herbier, on est obligé de n’y placer que des fragments ou échantillons pris dans toutes les parties qui offrent des caractères un peu essentiels. Voici à peu près l’ordre de leur importance : la fleur et tous ses accessoires, la fructification, la feuille, l'écorce d’un rameau avec sa pubescence ou son armure. Viennent ensuite toutes les parties qui offriraient quelque chose de particulier, telles que vrilles, stipules, aiguillons, ra- cines, etc., GG: Certainement nous n'avons pas tout dit sur cette ma- tière, car il est peu de plantes qui ne présentent quel- ques “circonstances particulières, que nous ne pourrions toutes prévoir ; mais nous en avons dit assez pour mettre : sur la voie le préparateur intelligent qui aura les pre- mières notions de botanique. La plupart des plantes liliacées ont des hampes gros- ses et charnues qu’il serait fort difficile de dessécher complétement par les méthodes ordinaires. D’autres ont . les feuilles épaisses, succulentes, offrant les mêmes diffi- cultés. Dans ce cas, voici comment on peut agir : On place ces végétaux entre deux feuilles de papier fin non collé, et celles-ci entre plusieurs doubles de papier gris également sans colle. On fait chauffer un fer à repasser le linge, et on le passe et repasse pendant un certain temps sur la plante, en appuyant d’abord légèrement, puis da- vantage, et enfin très-fort quand elle est presque dessé- chée. La chaleur qui pénètre la plante en fait sortir l’hu- midité, qui s'attache au papier : aussi faut-il avoir soin de le changer plusieurs fois pendant l’opération. Il n'y a que l'expérience qui puisse apprendre le degré de cha- leur qu'il faut donner au fer pour dessécher compléte- ment le végétal sans s’exposer à le cuire. Quand une hampe est trop grosse pour pouvoir être _desséchée, même en employant ce procédé, comme par exemple celle de quelques amaryllis, de la fritillaire cou- ronne impériale, il n’est pas d'autre moyen que d’en cou- D CONSERVATION DES VÉGÉTAU) per et enlever la moitié dans toute sa longueur et de la je. placer dans lherbier en. l'appliquant sur. de. «papier, au côté de la plaie. k Dans le glechome lierre terrestre, la linnée boréale, etc. ; la tige est couchée et rampante à a base, tandis que son extrémité se redresse verticalement. Cette position, ainsi que toutes les autres que les plantes peuvent affecter, doit se prendre en considération et se reproduire exac- : tement dans l’herbier. Toutes les fois qu’on pourra met- tre dans l’herbier un végétal avec ses racines, il ne fau- . dra pas non plus manquer de le faire, surtout si les racines offrent quelque chose de particulier. Si un tu- bercule ou une bulbe offrait trop d'épaisseur, il faudrait en enlever la moitié, et le dessécher avec le fer chaud, comme nous l'avons dit plus haut. : Les plantes aquatiques contenant une grande quantité d’eau dans leur contexture, sont un peu plus longtemps que les autres à se dessécher, et noircissent beaucoup plus aisément. Voici comment j'ai agi plusieurs fois pour éviter cet inconvénient, et les plantes que j'ai ainsi trai- tées, même les espèces terrestres, se sont toujours moins . décolorées que les, autres : après les avoir étendues, comme je l’ai dit, entre des feuilles de papier gris, je: les plaçais entre deux planches légères de sapin où autre bois léger, et je déposais le tout dans un four après que le pain en avait été tiré. D’heure en heure je visitais mes plantes pour veiller à ce qu’il n’arrivât pas d'accidents, et je les desséchais ainsi avec beaucoup de promptitude. Je puis, par ma propre expérience, garantir cette mé- thode comme la meilleure pour conserver aux fleurs leurs teintes naturelles; maisil est vrai aussi que cette dessic- cation, si elle est trop rapide, rend les plantes très-fra- giles dans l’herbier. Les plantes de la classe des cryptogames, en raison de la différence de leur contexture, exigent aussi différen- tes préparations. Les unes ne demandent pas d’autres soins que ceux que nous avons enseignés pour les 'pha- nérogames, aussi ne nous en occuperons-nous plus: Les mousses et les lichens s'étendent dans l’herbier aussitôt qu'ils ont été cueillis. Cependant on peut les laisser sécher sans inconvénient avant de les étendre. Si quelques circonstances ne permettaient pas de faire cette opération tout de suite, il ne s'agirait que de les ra- mollir en les plongeant quelque temps dans de l'eau avant HERBIERS.. | 993 de les mettre dans l’herbier, car, sans cela, ils pourraient se briser quand on voudrait les développer. Pour les algues marines et d’eau douce, il en sera de _ même. Seulement on aura le soin, pour les ramollir, de n’employer que de l'eau de pluie ou de rivière, car les eaux de source, de fontaine ou de puits, contiennent » souvent en dissolution des matières minérales qui altè- reraient leurs couleurs ou même les changeraient. Il faut encore avoir là précaution de jeter un peu de sel dans l'eau où baigneront les espèces marines, si on veut qu’el- les s'y ramollissent plus promptement et sans altération. Quand elles sont suffisamment ramollies, on les lave dans de l’eau douce afin d’en enlever le sel qui attirerait l’hu- midité. À de certaines espèces il ne faut un bain que de quelques minutes pour les rendre propres à être éten- dues dans l’herbier ; à d’autres il faut plusieurs heures et même plusieurs jours. C’est à quoi il faut prendre garde, car un trop long séjour dans l’eau altèrerait promptement leurs couleurs et même leurs tissus; il faut les en retirer aussitôt qu’elles ont repris leur fi- gure naturelle. Soit qu'on tire les plantes marines de la mer ou d’un bain d’eau salée, il ne faut les disposer dans l’herbier qu'après les avoir passées à l’eau douce. Sans cela les parties salines qu’elles contiendraient attireraient lhu- midité de l'air, et elles se corrompraient ou du moins noirciraient. Procédé pour coller des plantes sur du papier. Pour coller des plantes marines, des fougères, etc., sur du papier, M. Crawford place la plante sur le papier, et à l’aide d’un pinceau en poil de chameau, il passe sur la tige une couche de collodion, ce qui suffit pour RS im- médiatement le végétal. Ce qui fait préférer le collodion à la gomme, moyen employé jusqu'ici, c'est que le collodion n’est pas affecté par l'humidité, et qu ‘il dessèche presque instantanément. Il faut éviter l’ emploi d’un excès de collodion, sinon le papier se couvre de rides. De certaines algues filamenteuses, molles ou gélatineu- ses, sont tellement délicates, qu ‘elles s’'agglomèrent en une seule masse informe aussitôt qu’on les a sorties de l’eau, et qu’il serait impossible de les étendre sur le pa- pier par la méthode ordinaire. Voici donc comment il 354 CONSERVATION DES VÉGÉTAUX. 42 faut agir : On prend un vase très-large que l'on Motte d’eau ; cela fait, on pose l’algue sur un morceau de pa- pier blanc fort et bien. collé, ‘et l’on plongé l’un et l'autre dans l’eau du vase. L’algue s'étend aussitôt, et, avéc une grande aiguille, on arrange et développe les” ramifica- tions. Quand elle est dans une bonne position, on soulève doucement le papier, et on le sort de l’eau, de manière à ce que la plante ne se dérange pas et reste ainsi étendue sur le papier. S’il était arrivé quelques petits dérange- ments, on pourrait les réparer pendant que l’un et lPau- tre sont encore très-mouillés, en faisant glisser les par- ties à leur place avec une petite pointe, une aiguille ou des pinces très-fines. On les laisse ‘ainsi. sécher, et la plante adhère alors tellement au papier, qu’il serait im- possible de l’en détacher. Quelques algues sont d’une substance transparente qui permet d'étudier l’intérieur de leur organisation au tra- vers de la pellicule qui les enveloppe. Si on veut leur conserver cette propriété utile à l'étude, il ne faut pas les appliquer sur un morceau de papier, parce que son opacité ne permettrait plus de voir à travers la plante en l’op- posant au jour. Dans ce cas, on le remplace par un mor- ceau de. verre, ét l’Ony place la plante en les enfonçant l’un êt l’autre dans l’eau, comme nous l’avons dit. Pour faire cette opération avec plus de facilité dans de certains cas, soit qu'on se serve de papier ou de verre, on peut, au lieu de les retirer de l’eau, les laisser au fond du vase et en sortir l’eau au moyen d’un chalu- meau, d’une petite éponge ou d’une seringue. Par cette méthode, la plante est moins sujette à se déranger, et, si cela arrive, on peut l’arranger plus aisément avec une pointe. J'ai essayé d'étendre ces plantes transparentes sur, un papier-glace dont se servent les graveurs, et si Je m’ai pas obtenu tout le succès que j'attendais de cette mé- thode, c’est que sur les bords de l'Océan, je n'avais pas tous les petits instruments qui m'eussent facilité cette opération. Néanmoins j'ai obtenu quelques échantillons : fort jolis, et j'invite les botanistes à tenter de nouveaux essais. La tremelle, le linkia pruiniformis, et d’autres plantes cryptogames, ‘sont gélatineuses au point de se corrompre avant de se dessécher, si on les traite par la méthode. ordinaire. On fera donc bien, avant de les placer sur . papier, de les faire macérer pendant deux ou trois jours . j HÉeS A | HERBIERS. | 300 _ dans de l’esprit-de-vin, qui les racornira. Ensuite on les étendra, on les rhettra en presse entre deux petites plan- . ches, ect on les dessèchera le plus rapidement possible dans une étuve on dans un four. Les champignons, sous le rapport de leur conserva tion, peuvent se diviser en deux classes : f° ceux d’une | substance sèche, subéreuse, tels que plusieurs bolets ; 20 ceux d’une substance charnue , comme l’agaric oron- ge, etc. Les premiers peuvent fort bien se dessécher, soit en les exposant à un courant d'air sec et chaud, soit /en les plaçant dans une étuve, ou tout simplement en les dé- ‘posant sur des tablettes dans un appartement sec et aéré. On ne peut jamais les placer dans un herbier, mais | on les conserve dans des boîtes vitrées ou non, comme les autres objets d'histoire naturelle. | Les champignons charnus ne peuvent se conserver que plongés dans de l’esprit-de-vin ou une autre des liqueurs . préservatrices, dont nous avons donné la composition p. 177. Or, comme ce genre de préparation est extrême- . ment coûteux, il en résulte que cette intéressante branche d'histoire naturelle fait une lacune dans nos collections. Gleditsch, dans son Physica Botanica, 17e partie, pa- ges 56 à 68, a donné une méthode pour faire, avec de la cire coulée dans des moules de métal, des champignons artificiels fort bien imités. Trattinich, à Vienne, a même livré au commerce quelques commencements de collec- tions de ce genre; Mais, je ne crois pas que les choses aient été poussées plus loin. Comme il serait d’un im mense intérêt pour la science d’en posséder de com- plètes, nous recommandons cette méthode aux amateurs zélés de la botañique, et nous leur en enseignerons les principes un peu plus loin. | … Les champignons sont, pour la plupart, d’une sub- stance succulente ou spongieuse, qui ne permet pas de les dessécher, soit parce qu’ils se déforment entièrement, soit parce qu'ils se corrompent et tombent en une eau noirâtre et infecte. On les conserve dans une liqueur, comme nous l'avons dit pour certains animaux. Enfin, l’abbé Manesse indique le procédé suivant, pour préparer les plantes et les conserver avec leur forme et leur éclat. « En m "occupant des moyens de conserver les animaux, dit-il, j'ai fait également plusieurs expérien- ces sur les fleurs et sur les plantes, et, quoique je susse que les unes et les autres pouvaient se conserver un cer- 356 Lx CONSERVATION DES VÉGÉTAUX. Da Er à _ tain temps par la voie de la dessiccation, ; j'ai cru cepen- dant que la dissolution d’alun et de nitre, dont le pre- mier fixe les couleurs, et l’autre hâte la végétation, ne. pouvait que leur être avantageuse. En conséquence, ayant mis dans cette liqueur l'extrémité inférieure des rameaux de plusieurs plantes, et la queue de différentes fleurs, je m ’aperçus que les couleurs en étaient plus vi- ves avant et après la dessiccation, et qu’elles duraient aussi plus longtemps, sans altération, que celles qui avaient été desséchées sans cette pr éparation. On les laisse pomper de la liqueur pendant deux ou trois jours, après quoi on met les plantes entre deux feuilles de pa- pier ou dans un livre, où on les presse légèrement, si c'est un herbier que lon veut faire, et on enfonce la queue des fleurs jusqu'aux premiers pétales dans du sa- ble blanc très-fin et bien sec, après quoi on couvre le reste de la fleur d'environ 27 millimètres de sable, qu’on distribue dessus en le faisant passer par un tamis; puis. on les expose au four à une chaleur très-douce, pendant vingt-quatre heures; on les retire alors du sable avec précaution, et elles se trouvent parfaitement desséchées. « J’ai conservé, par ce procédé, des œillets, des renon- cules, des tulipes, des pieds d’alouettes, et beaucoup d’autres fleurs, mais je n’ai jamais pu conserver la rose. « Si on laisse trop longtemps les fleurs dans la. liqueur avant de les dessécher, les couleurs tendres sont sujettes à changer : le rouge tendre devient violet, le violet se change en bleu, et le jaune prend une teinte. verdâtre, ce qui est l'effet de l'acide qui les pénètre. Il faut avoir attention, après qu’on les a retirées du sable, de les tenir sous verre, pour les garantir de la poussière et de l’hu- midité de l'air. | « La dose des sels, pour cette liqueur, est de 31 gram- mes Fa et de 4 grammes de nitre, sur 186 grammes d’eau. Les cotlettibue de graines se conservent à sec dans dé petites fioles; et celles qui sont enveloppées d'un péri- carpe charnu se plongent dans une liqueur préserva- trice, après les avoir préalablement mises, pendant quel- ques minutes, dans de l’eau bouillante, pour fixer da- vantage leur couleur. Les fruits secs où pulpeux ne doivent jamais se cueillir que lorsqu'ils sont parfaite- ment mûrs, ce qui se reconnait à la facilité qu'ils ont de se détacher de la plante qui les donne. Quant aux fruits qui sont recouverts d’une écorce Aie | GÉROPLASTIQUE. FU Dneuse < où 1 flamenteuse et sèche, on se tte à ue con- server tels quels, après les avoir fait parfaitement dessé- cher, et avoir passé dessus, ainsi Ne aux bolets, une for te . solution de sublimé. Les fruits charnus, tels que ceux que l’on sert sur nos fables, poires, prunes, raisins, etc., elc., se conservent fort bien dans une liqueur préservatrice, mais ordinai- rement ils s’y décolorent entièrement, de manière à de- venir méconnaissables. Nous ferons cependant remarquer - que l’eau phéniquée renfermant un millième d'acide, conserve les racines, les tiges, les feuilles, les fruits et. les graines sans qu’on puisse apercevoir sur ces objets une altération soit chimique, soit anatomique, mais il est indispensable qu'ils soient enfermés dans des vases bou- chés aussi hermétiquement que Dose Fabrication des fruits en cire. Quand on veut former. une collection de. fruits, on à généralement recours à la céroplastique. Nous allons en- seigner les principes généraux de cet art, en avertissant toutefois nos lecteurs qu’ils doivent suppléer aux OmiIs- sions qu'ils trouveront ici par le secours de leur intelli- gence, car cet art est encore dans son enfance. On se procure d’abord : 40 de la cire vierge très-blan- che, préparée de la même manière que pour faire de la bougie la plus fine; % du plâtre dont on se sert pour couler les bustes ; 30 des couleurs fines en poudre ; 4 des ébauchoirs en bois et en fer, des pinceaux, et plusieurs autres objets dont nous parlerons’ en leur lieu. | Nous allons supposer que l’on ait à faire une poire. On commence par enduire toute la surface du fruit avec un peu de graisse de cochon, afin que le plâtre ne puisse pas s’y attacher. On délaie ensuite du plâtre dans une terrine, et on l’applique sur le fruit, mais de manière à ne prendre cette fois que la moitié du moule. Quand le plâtre est bien pris, on en retire le fruit, et, avec un couteau ou un scalpel, on unit parfaitement lés bords du demi-moule, et on y fait deux entailles de 2 millimètres de largeur et de profondeur , sur chacun des côtés. On enduit ces bords de la même graisse, afin que le plâtre de . la seconde moitié du moule ne s’y attache pas. Cela fait, on replace le fruit dedans, absolument de la même manière et dans le même sens que la première fois. On délaie du nouveau plâtre, on l’applique de manière à % ey L \, NV) EVE HF a | CONSERVATION DES VÉGÉTAUX. recouvrir tout le reste du fruit, et on le laisse prendre. Alors le moule est fait. On sépare les deux parties, on les | nettoie avec le couteau. On regarde si les crans de l’une: s’ajustent parfaitement dans les crans de l’autre, s’il n°y a point d'imperfection en dedans; enfin, s’il n’y aaucun défaut. Dans ce cas,on le laisse sécher au moins un jour : ou deux avant de s’en servir. pee Les fruits anguleux ou ayant des formes irrégulières ne peuvent se couler dans un moule de deux pièces. IL faut donc faire de ces pièces autant que la circonstance l’exigera, mais toujours de la même manière que nous avons dit. Il ne faut pas oublier surtout de faire au moins un ou deux crans d’engrenage sur les bords de chaque pièce, afin qu’elles puissent toutes s’adapter soli- dement les unes contre les autres, et reprendre invaria- blement la même place chaque fois qu’on les ajuste en- semble. Pour parvenir à cet ajustage, il est bon ausside numéroter chaque pièce dans un ordre symétrique. . Le moule de la poire étant fait, on fait fondre la cire dans une petite casserole de cuivre, sur un feu très-doux, pour ne pas la brüler. Quand elle est parfaitement li- quide, on jette la couleur en poudre, afin de donner à la cire la teinte générale du fruit. Les couleurs métalliques et terreuses, telles que le minium, le cinabre, l’ocre, la térre brûlée, etc., etc., sont les meilleures et celles qui chan- gent le moins; mais il n’y a que l’expérience qui puisse apprendre quelles sont celles d’entre elles dont l'emploi deviendra le plus avantageux. Avant de couler, on es- saie sa couleur sur le bout d’une spatule en laissant re- froidir la cire et l’approchant d’un fruit pour s'assurer qu’il en a le véritable ton. | On prend un morceau de corde à boyau, on fait un nœud à une extrémité, et l’on place cette extrémité dans le moule, tandis que l’autre est couchée dans la rainure formée dans le moule par la queue du fruit que cette corde à boyau représentera plus tard. On mouille l’in- térieur du moule avec une éponge ou un chiffon, pour 0 RTE RTS POS ORNE Er ME ER TRES CARRIERE PA J RU EE GP A Re tree ER RCE FAN 6 ; Pan que la cire ne s’y attache pas, et on la verse dans une des | moitiés pendant qu’elle est aussi chaude que possible. On ajuste promptement l’autre moitié, et, en tenant le moule fortement serré avec la main, on le tourne et retourne dans tous les sens, afin de faire couler la cire sur toute la surface de la paroi interne. L’habitude apprendra à tourner le moule et à l’agiter de manière à ce que la couche de cire soit à peu près d’égale épaisseur partout. an ‘ | GÉROPLASTIQUE. A AR AE and à on juge que la cire est bien prise, on cesse de tourner le moule et on le laisse refroidir. On le démonte avec précaution, et l'on a un fruit nibuté absolument semblable à la nature, quant aux for- mes, à l'exception de quelques petites imperfections que l’on fait disparaitre avec l’ébauchoir, à la manière des modeleurs. Il reste à faire l’œil et la queue. L’œil se fait avec des morceaux de parchemin que l’on découpe abso- lument comme ils sont dans le fruit, et que l’on implante . dans la cire comme ils le sont dans le modèle qu'a fourni la nature. Pour les consolider, on passe la pointe chaude d’une petite spatule autour de leur base de manière à faire fondre un peu la cire, qui alors s'y attache. Pour donner à la queue la grandeur convenable, on mesure avec un compas celle du fruit, et on coupe la corde à boyau exactement dans les mêmes proportions. On lui donne l’épaisseur convenable en la trempant plu- sieurs fois dans la cire fondue, ou en en étalant dessus avec un pinceau. On achève ensuite de la modeler avec l’ébauchoir. Nous n’avons pas besoin de dire que toutes ces opérations doivent être faites avec une extrême pro- preté pour ne pas salir la cire, qui se tache avec la plus grande facilité. Aussi, toutes les fois qu’on sera obligé de prendre le fruit, il faudra avoir les doigts très-pro- pie ou même se servir d’un petit chiffon doux et très- anc. Il ne reste plus qu’à peindre le fruit. Pour cela, on se sert dés mêmes couleurs que pour la peinture à l'huile, en donnant la préférence à celles qui sont le plus trans- parentes; on les broie sur une petite table de marbre ou de verre, et on les délaie à l'essence de térébenthine; on place un fruit naturel devant soi, et on copie servile- ment, et Sans y rien changer, les teintes, les panachures, les petites taches, les points, les plus petits accidents, et jusqu'aux traces des piqûres de vers. On peint de même les fragments de calices formant l’œil, et faits avec du par- chemin, ainsi que la queue et la cicatrice de son attache. Les fruits qui sont à demi-transparents, tels que les prunes, les cerises et autres, se font avec une cire dans laquelle on mélange une grande quantité de blanc de ba- eine Quant à ceux qui sont tout à fait transparents, comme les raisins blancs, les groseilles, etc.,on agit autrement. On se procure des petites boules de verre préparées pour faire de fausses perles. On introduit dedans un peu d'’es- 360 ane je sence de rébenihue res en raison du. fruit que l'on W imite, et on l’agite de manière à teindre tout l’intérieur du ton général que l’on désire, mais avec une couche lé- gère pour ne pas détruire la transparence. Cela fait, on pose les pieds de chaque baie, et on les réunit à une rafle pour former la grappe. Tout ceci doit se faire avéc un fil- de-fer très-fin, entièrement recouvert d’un fil contourné autour. Avec de la cire colorée en vert, on donne la gros- seur et la forme à la rafle et aux petits pédoncules, on les modèle avec l’ébauchoir, et on les peint comme nous l'avons dit de la poire. Cela fait, on passe aux baies, que l’on peint également en dehors comme nous l'avons dit, en copiant Lattes ment la nature jusque Gans ses défauts. Plusieurs fruits, par exemple les raisins noirs, les prunes, etc., sont couverts d’une poussière glauque quel- quefois plus ou moins bleuâtre. On imite très-bien cette production avec de la sandaraque réduite en pous- sière impalpable, et FRéIanere avec un peu de bleu dé ciel. Si l’on avait à rendre des parties tout-à-fait transpa- rentes, comme la pulpe d’un raisin, d’une grenade, etc., on ne ‘pourrait plus se servir de cire, mais d’une’ bouil- lie épaisse composée de gomme et de sucre candi fondus ensemble et colorés avec une couleur transparente. Si l’on voulait faire des champignons artificiels, on agi- rait absolument comme nous venons de le dire, à Ces : différences près : pour chaque champignon, on ferait deux moules, l’un pour le chapeau, l’autre pour le pied ; . puis, lorsqu'il ne resterait qu’à peindre, on souderait ces deux parties. Mais il se présente dans les agarics un inconvénient assez difficile à surmonter, c’est celui des feuillets, surtout lorsqu'ils sont anastomosés les uns avec les autres. Voici comment on opère : On prépare de la cire colorée comme nous l'avons dit plus haut, puis on la fait passer dans un laminoir, jusqu’à ce qu'elle soit réduite à des lames de l'épaisseur des feuillets. Alors on étend ces lames sur un marbre, et, avec la pointe d’un scalpel très-tranchant, on les coupe dans la forme et :les dimensions des feuillets. On les réunit en les ajJustant et les soudant les.uns après les autres dans le chapeau, et en suivant rigoureusement l’ordre, les distances, les in- flexions et les anastomoses de ceux du modèle. Ceci. fait, il ne reste plus qu’à peindre le champignon. Pour un homme intelligent, nous en ayons dit” assez He > 0 4e One : : #0 à t sur cette matière. C’est à son génie inventif à s ne pour trouver les moyens de surmonter les difiicultés qu'il pourrait rencontrer sur son chemin. Le célèbre modeleur de pièces en cire, M. Dupont, n’en savait pas davantage quand il est entré pour la première fois dans cette carrière, dans laquelle il a poussé l’art, en fort peu ‘de temps, à un degré de perfection inconnu jusqu’à lui. Nous terminerons cet article en disant que les pièces en cire doivent être conservées sous verre, Comme les oiseaux empaillés, et parfaitement défendues de la pous- sière; quant aux insectes, ils ne les attaquent pas. Il faut aussi les placer dans un lieu qui ne soit pas exposé à une vive lumière, car, sans cela, leurs couleurs se ter- niraient à la longue et finiraient par pâlir. Le meilleur serait donc de mettre des rideaux, et même de légers volets en bois, devant les armoires vitrées, et de ne les ouvrir que lorsqu'’ il serait nécessaire. Voici encore un excellent moyen de couvrir de cris- tallisations d’alun et de conserver toutes sortes d'objets, et principalement de végétaux : On fait dissoudre à chaud 562 grammes d’alun dans environ un litre d'eau, on verse cette dissolution presque froide sur les objets qui doivent se charger de cristaux (plus cette dissolution est chaude, plus on obtient de cristaux petits. La meilleure chaleur est celle de vingt- huit degrés Réaumur). Ces objets sont placés dans un vase dans lequel ils sont suspendus. LES MINÉRAUX. _ Les minéraux ont des formes régulières ou irrégu- lières. Dans le premier cas, on les nomme cristaux, et ceux-ci doivent être ménagés de manière à conserver dans la collection la figure géométrique qu'ils ont reçue de la nature. Les autres se brisent en morceaux ou échantillons que l’on choisit avec goût. Ils ne demandent les uns et les autres que d’être nettoyés des corps étran- gers qui peuvent y être attachés. Les fossiles, lorsqu'ils se montrent à nu, peuvent être placés tels quels dans la collection; mais ceux qui sont encroûtés dans la pierre, doivent en être extraits. Pour cela, on à un marteau et des petits ciseaux comme ceux des tailleurs de pierre, des gouges fines de menuisier, etc. On commence par faire sauter la roche par petits éc lats, et toujours en frappant avec une extrême précaution, : Naturaliste préparateur. 31 LES MINÉRAUX, FT te L'ASCE: 070 1962 à co “TAXIDERMIE. 14 or pour ne à pas endommager le corps pétrifié que l'on veut t mettre en évidence. On le découvre d’un côté seulement, dans le plus grand nombre des cas; quelquefois on l'ex trait entièrement. C’est le goût et l'intelligence qui doi-. vent seuls diriger le naturaliste. Avec un ciseau plat on. unit les parties de roche conservées, et avec des gouges on enlève tous les petits morceaux qui pourraient être restés attachés sur le corps fossile. Nous conseillons au lecteur de se reporter à ce que nous avons dit, page 109, à l’article : Recherche des fossiles et des minéraux. Du reste, la préparation des divers minéraux qui doi- vent figurer dans une collection, appartient en grande partie à la science même, et un chapitre complet sur cette matière devrait renfermer un traité de minéralogie et de chimie. CINQUIÈME PARTIE. . CONSERVATION Ç | DES | COLLECTIONS D'HISTOIRE NATURELLE. La ion des objets formant les brillantes col- lections des amateurs dépend, en grande partie, de leur bonne préparation; mais, cependant, elle exige encore d’autres soins sans lesquels on risquerait de perdre, en plus ou moins de temps, des êtres précieux rassemblés. avec autant de peine que de dépenses. Les animaux couverts de plumes ou de poils sont ceux qui exigent le plus de précautions pour être conservés dans tout. leur éclat, parce que, plus que les autres, ils ont la malheureuse faculté d'attirer un grand nombre d'insectes destructeurs, tels que le dermeste du lard, le : dermeste à deux points blancs, l'anthrène à broderie, les teignes, les bruches, etc. Les plus petits insectes sont les plus dangereux, parce qu'ils se glissent par les ouvertures es plus fines, par les fentes les moins visibles ; ils se lo- gent dans les plumes, dans le poil, et dans tous les tissus qui ne sont pas bien pénétrés de préservatif; ils rongent, coupent et détruisent toutes les matières animales, ou même végétales, y déposent leurs œufs, d’où sortent bientôt une multitude de larves qui achèvent en très- -Reu de temps de rendre le mal irréparable. Les reptiles et les poissons deviendraient aussi promp- tement la proie des animaux dévastateurs, si leur peau nue ne laissait apercevoir leurs dégâts aussitôt qu'ils ont attaqué une pièce, et n invitait le préparateur à y porter un prompt remède. Les crustacés sont moins attaqués. lorsqu'ils ont été bien préparés, parce qu'ils n’offrent rien en prise à la dent meurtrière de ces avides insectes. Cependant, on voit encore quelquefois des teignes attaquer les membranes coriaces qui tiennent les articulations, et si l’on n’y fai- + n 2 Ar? fi rie pi RU 364 - CONSERVATION DES COLLECTIONS. : sait attention, l'animal tomberait en pièces au moment ‘où l’on s’y attendrait le moins. | Peu d'objets d'histoire naturelle sont aussi exposés aux ravages des insectes destructeurs que les insectes eux= . mêmes. La raison en vient de ce que les préparateurs n'étant pas dans l’usage de les vider, leurs muscles et les viscères desséchés offrent à ceux-ci une nourriture qui leur plait et les attire de fort loin. Non-seulement on ne vide pas les insectes pour les placer dans la collec- tion, mais même le plus grand nombre des amateurs ne se donne pas la peine de les préserver comme nous avons dit. Aussi, malgré toutes les autres précautions que l’on peut prendre, il est rare de voir une collection de cette intéressante classe d'animaux durer plus de sept ou-huit ans sans être attaquée, souvent même ordinairement dé- truite. Les coquilles et la plupart des zoophytes n’ont rien à craindre des insectes; mais il n’en est pas de même des plantes. Les herbiers mal tenus recèlent bientôt des tei- gnes et des bruches, qui attaquent non-seulement les plantes, mais encore les feuilles de papier entre les- quelles elles sont placées. Lorsqu'on est resté trop long- temps sans visiter un herbier, on trouve souvent qu'un seul de ces insectes s’y est creusé de longs boyaux, pé- nétrant quelquefois quinze ou vingt feuilles à la fois, et a entièrement gâté un pareil nombre de plantes. Qu'on juge des dégâts que peuvent y faire plusienss de ces petits animaux. Les minéraux sont entièrement à l’abri des insectes. Après ces dangereux animaux, c’est l'humidité qui est le plus grand fléau des collections. Lorsque les oiseaux et les mammifères en sont la proie, la peau se ramollit et se corrompt en fort peu de temps, ses fibres se relâchent et laissent échapper les plumes ou les poils flétris ou décolorés; la moisissure s'empare des pattes et du. bec, en ronge l'épiderme coloré, et finit par laisser les os à nu, outre que les fils- de-fer se rouillent, s’oxydent et décomposent les parties qu’ils touchent et qu'ils devaient soutenir. Une collection d’oiseaux ou de mammifères, exposée pendant un an à |’ humidité , est une collection perdue sans ressource. | L'humidité agit sur les reptiles et les poissons d’une manière plus désolante encore, parce que ses dégâts sont plus rapides. On voit d'abord paraître, sur les ani- maux qui y sont exposés, de petites taches rondes et { ADN he LA UE Eure : | CONSERVATION DES, COLLECTIONS. 369 d’ une Coulénr brunâtre; bientôt ces taches s'étendent, perdent leur forme cir culaire , se couvrent d’une moi- sissure ressemblant à de petits poils blancs, se réunis— sent, et l’animal est entièrement gâté ; quels que soient les soins et les procédés que l’on essaiera pour raviver. ses couleurs, jamais on n° F parviendra, il est perdu sans retour. Chez les poissons à écailles et sur les serpents, le mal est encore plus dangereux, parce qu'on ne peut pas s’en apercevoir d’abord. La partie mince de la peau sur laquelle les écailles sont attachées, ou, si l’on aime mieux, l’épiderme, se détache d’une manière impercep- tible, et lorsqu'on reconnait l'humidité par d’autres si- gnes, et que l’on veut y porter remède, il n’est plus temps; cette pellicule légère tombe et reste dans les doigts, sans qu’on puisse lui rendre son adhérence par aucun moyen. Sur ces animaux, l'humidité agit quelquefois d’une autre manière; ils se ternissent peu à peu, perdent leurs brillantes couleurs, et finissent par passer des couleurs claires et vives à d’autres nuances sombres, foncées et sales. Nous avons souvent remarqué que le vert et le jaune, deux des nuances les plus ordinaires aux quadru- pèdes ovipares et aux serpents, passaient d’abord au bleu, puis au brun. On peut arrêter la décoloration d’un animal en le faisant sécher aussitôt qu’on s'en aperçoit, et le portant dans un lieu à l’abri de l’humidité, mais jamais on ne lui rendra la teinte qu’il a perdue. Les crustacés annoncent qu'ils sont la proie de l’hu- midité par de petites houppes de moisissures qui se placent autour des yeux et aux articulations. Si l’on remarque des taches sur le têt pierreux dont ces animaux sont couverts, c’est que le mal ést à son dernier période ; dans ce cas, il répand, une odeur fétide, et, dès qu’on le touche, il tombe en poussière. Les insectes sont presque aussitôt détruits qu attaqués par l'humidité; la moisissure s'empare de la naissance des antennes et couvre bientôt toute la tête; elle paraît autour des élytres, sur les cuisses et à toutes les articula- tions des pattes; il se forme, sur les élytres et le thorax, des taches petites, rapprochées et grisâtres, et l’animal perd tout son éclat en deux ou trois jours. Si l’on veut Y porter remède, on trouve que les ligaments des articula- tions sont décomposés et anéantis; l'abdomen exhale une odeur fétide et tout tombe en morceaux au plus léger iouciement, Les papillons craignent peu l'humidité . 366 CONSERVATION DES COLLECTIONS. sur les ailes ; mais il n’en est pas de même pour le corps, : surtout dans les espèces qui l’ont très-gros, telles que les papillons de nuit, ies sphynx : l'abdomen devientmou, … brunit et tourne au gras, pour me servir de l'expression des amateurs. Lorsqu'il en est là, le mal est-sans remède, car, si l'on parvient à le dessécher de nouveau, aussitôt que l’atmosphère deviendra humide, il attirera comme ‘une éponge les vapeurs aqueuses contenues dans Pair, et retombera dans son premier état de putridité. Cepen- dant les auteurs allemands recommandent, dans ce cas, de couper l’abdomen à son insertion. au thorax, de le mettre tremper quarante-huit heures dans l’alcool, et de le recoller au corselet. Nous n'avons pas essayé cette méthode. A par Les coquilles sont moins sensibles à l'humidité, quoi- que une seule goutte d’eau qu’on laisserait tomber sur quelques espèces, et qui y sécherait sans être essuyée, * fût capable d'y faire une tache ineffaçable. Sides coquilles y étaient cependant exposées trop longtemps, elles s'y terniraient, et leurs charnières sedisjoindraïent. * Un herbier exposé pendant un mois seulement dans un lieu humide est perdu sans ressource; les feuilles et les fleurs deviennent de couleur de tabac longtemps avant qu'on y aperçoive de la moisissure. Enfin les minéraux doivent être garantis avec le plus grand soin de l'humidité, car beaucoup d’entre eux ont une grande tendance à se combiner avecelle, eten même temps, quelquefois du moins, avec l'oxygène de l'air, d’où il résulte que quelques-uns sont déliquescents et que certains autres se changent en oxydes et même en sels, comme cela arrive à une espèce de sulfure de fer qui passe à l’état de sulfate. La poussière agit de la même manière sur tous les ob- jets entrant dans la formation d’un cabinet d'histoire naturelle : elle les ternit et les gâte à la longue, en s'identifiant avec eux. L'air, lorsqu'il est en contact libre avec eux, peut leur être utile de temps à autre lorsqu'il s'agira d'en essuyer l'humidité ; mais, dans toute autre circonstance, 11 leur est nuisible, parce qu'il ne peut circuler librement dans les armoires sans que les insectes et la poussière n’y en- trent avec lui, et parce que, aussi, étant un des princi- paux agents de la combinaison et de la décomposition des corps, il a bientôt détérioré les surfaces des objets qui sont exposés à son action. | CABINET D° HISTOIRE NATURELLE. SET * La lumière, à laquelle tous les corps vivants doivent Le brillantes couleurs dont ils séduisent notre imagina- tion ou éblouissent nos yeux, semble vouloir leur retirer ses bienfaits dès que ces corps, privés de vie, ont été soumis à nos préparations. Si l’on veut que, dans une collection quelconque, ils conservent longtemps l'éclat de leurs coloris, il faut les soustraire à son action, ou l'on verra bientôt pälir, d’une manière désolante, les Corps qui Y seraient exposés. Plus la lumière sera vive, plus la décoloration sera rapide, et c’est surtout sur les poissons que l’on s’en apercevra d’abord. Elle agit aussi avec une certaine énergie sur le pelage des mammifères, et, pour s’en convaincre, il ne fautque A DREE la cou- leur des animaux conservés dans les galeries du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, avec les teintes brillantes des mêmes animaux vivants. Il résulte de tout ce que nous venons de dire, qu'on a été obligé d'inventer plusieurs procédés pour soustraire les objets d'histoire naturelle aux nombreux accidents qui abrégeraient considérablement leur durée. Nous allons indiquer d’abord les moyens de les en préserver, puis nous enseignerons les meilleures jaeQie pour les SÉDAEE, s’ils ont été altérés. Disposition d’un Huet d'histoire naturelle. _ La forme d'appartement la plus convenable pour réunir ‘une nombreuse collection de toutes les classes d'êtres, est le carré long, et cela par la raison qu'il y à peu de place perdue. Le sens de la longueur doit être du nord au midi, de manière à ce que la façade se trouve toujours regar- der le levant ou le couchant. Si on ne pouvait lui don- ner cette disposition, il vaudrait beaucoup mieux que ses ouvertures ou fenêtres fussent au nord qu'au midi. On le placera au premier étage, autant qu’on le pourra, et, si l’on était forcé de le construire à un rez-de-chaus- sée, on l’élèverait sur un faux plancher pour éviter l’hu- midité. Du reste, quant à sa disposition intérieure résul- tant de l’ arrangement des objets que l’on y placera, il en sera parlé à l’ar rticle particulier de chaque classe. Si l’on n’était pas dans l'intention de faire construire un bâti- ment spécialement destiné à former un cabinet, on pour- rait l'établir dans un appartement quelconque, pourvu qu'il fût sec, et que ses jours ne fussent pas tournés au midi. Dans les pays où l'hiver est pluvieux, on fera très- … 368 | CONSERVATION DES | COLLECTIONS. bien d'y placer un poêle, non. pas pour donner de hr chaleur, mais seulement pour en chasser l'humidité. Cependant, si lon conservait des animaux dans une liqueur préparée, autre que l’esprit-de- vin, il faudrait empêcher qu’il y gelât fortement, ce qui ferait éclater les vases. Les fenêtres d’un cabinet d'histoire naturelle doi- vent toujours être munies d’épais rideaux à l’intérieur, et de persiennes ou volets à l’extérieur. Les uns et les autres ne s’ouvriront que lorsque l'étude ou la curiosité amènera quelqu'un dans le cabinet, où jamais un rayon de soleil ne doit pénéirer. Enfin, il sera souvent balayé, et on le tiendra le plus propre possible, afin de ne lais- ser aucune retraite aux plus petits insectes. Conservation des Oiseaux. Les nombreux individus qui composent cette classe sont soumis à la préparation pour deux buts: le pre- mier, de les rassembler en collection pour l'étude; le second, pour former, avec quelques-uns seulement, mais choisis parmi les plus brillants, des groupes char mants dont on orne les cheminées et les consoles des apparte- ments. Dans les deux cas, on emploie des meubles diffé- | rents pour les renfermer. Les oiseaux de collection se placent dans des armoires en bois solide et bien joint, dont le devant vitré s’ouvre à deux battants. On donne à ces meubles plus ou moins de largeur et de hauteur, et une profondeur calculée sur le volume des oiseaux qu’ils doivent renfermer. L’essen- tiel est de coller plusieurs bandes de papier sur tous les joints, tant à l’intérieur qu’à l'extérieur, afin de ne laisser aucune issue aux insectes et à la poussière; ils doivent aussi fermer hermétiquement. On les peindra en dedans et en dehors avec deux ou trois bonnes couches de cou- leur à l'huile. À chaque coin, dans l’intérieur, on placera un montant taillé en crans, de 97 millimètres en 27 millimètres. Ces crans serviront à placer des rayons à la hauteur que l’on désirera. Les planches formant les rayons ne seront pas posées directement dessus, mais bien sur de petites tra- verses, de manière à laisser la faculté de les rapprocher des vitres ou du fond, selon le besoin. Les traverses seules s’ajusteront sur les crans. k Si l’on faisait construire plusieurs de ces armoires, le bon goût indiquerait assez de les faire toutes sur Hi at a UMR L iAr À pe _ DES GROUPES. , _ 369 ‘même modèle et dans les mêmes dimensions. Quelques personnes sont dans l’usage de faire pratiquer, dans le dessous, un tiroir de 135 à 162 millimètres de hauteur, ce qui devient très-commode pour serrer les peaux non montées, les collections de minéralogie, decoquilles, etc. Ces armoires, une fois garnies d'oiseaux, doivent s’ou- vrir le moins souvent possible, afin de ne pas favoriser l’entrée des insectes et de la poussière. On fera bien de placer des rouleaux de coton entre la porteet ses bat- _tants, pour les faire joindre parfaitement. Cette précau- tion, en usage au Muséum d'Histoire naturelle, est un peu minutieuse, parce qu’il faut replacer les rouleaux chaque fois qu’on ouvre et qu'on ferme, mais elle n’en est pas moins excellente. On peut, si on le veut, placer de temps-à autre, dans ces armoires, des morceaux de cam- phre, ou y jeter quelques gouttes d'essence de serpolet. Enfin, il ne faut négliger aucun moyen pour s'assurer de la conservation des individus qu’elles contiennent. Deux fois par an, les oiseaux doivent être visités scru- puleusement. On passe la main sur le plumage, pour voir si les plumes ne se détachent dans aucune partie du corps; S'il en tombe quelques-unes, et qu’elles aient les tuyaux coupés ou rongés, c’est une preuve incontestable que l'oiseau est attaqué par les insectes. On fera partir toutes les plumes qui ne tiendront plus, on lèvera les autres, et l’on passera à leur base et sur la peau, à la place attaquée et aux environs, un pinceau imbibé de préservatif un peu clair. Les oiseaux destinés à orner un appartement, ou à for- mer des groupes, se placent sur des socles, sous des cy- lindres de verre. Comme on est assez dans l’usage d’en- joliver ces petites compositions, nous allons entrer, à ce ‘sujet, dans quelques détails. Des Groupes. he On appelle ainsi des espèces de tableaux représentant quelquefois une action, mais n’ayant le plus souvent que l'intérêt que peut inspirer le brillant plumage des oi- seaux qui les composent. Un faucon déchirant dans ses cruelles serres une tourterelle ou un écureuil ; deux co- lombes se becquetant sur un buisson de roses; une per- drix couvrant de ses ailes sa nombreuse couvée, pour la dérober à la dent cruelle d’une belette, ou à l’œil perçant d’un oiseau de proie; un rossignol opposant sa colère impuissante à un serpent qui glisse sa tête dans son nid DE D AU en. A CONSERVATION DES COLLECTIONS, Ca pour saisir et dévorer un de ses petits, voilà ce que nous appelons des tableaux représentant une action. Ces sor- tes de compositions sont extrêmement agréables lors- qu'elles sont faites avec goût, et que le préparateür a eu assez de talent pour donner à chaque individu l'attitude et l'expression les plus capables de peindre l'émotion qu’on lui suppose, la ee la frayeur, la férocité, l'a- mour, etc. _ Les animauxont des passions comme les hommes ; elles sont en moindre nombre, mais aussi elles ont beaucoup plus d'énergie. Dans un précédent ouvrage, je donne l’es- quisse des effets que la crainte et la colère impriment à l'attitude des oiseaux. Je cite pour exemple trois espè- ces très-connues, la pie, le merle et le troglodyte. Le peu. que j'en dis est suffisant pour mettre l'amateur sur la voie des observations. : « La pie, dans l’état de repos, a les plumes de la par- tie supérieure du corps presque lissées sur la peau, et celles de l'abdomen légèrement hérissées, comme pen-. dantes ; son cou est retiré; sa queue est parallèle à son corps, ou même légèrement inclinée, ses ailes sont pla- cées dans leurs cavités pectorales. Dans cet état, elle est toujours perchée. «Le merle, dans le repos, a les plumes légèrement ébouriffées, le cou entièrement retiré dans la poitrine, la queue légèrement relevée, et les ailes un peu pendan- tes. Il‘est perché. « Le troglodyte a les plumes lissées, la queue est pa- rallèle. Il perche dans tous les cas. « Dans l’action, le corps de la pie se place horizonta- lement ; son cou s’allonge, sa tête est tournée de côté, ses plumes sont entièrement lisses et sa queue très relevée; à ses pattes sont placées vers le milieu de son corps; ses” ailes sont pendantes, et elle peut n'être pas perchée. « Le merle a les plumes ébouriffées, le cou un peu al- longé, la tête droite et même un peu relevée, le bec di- rigé en avant, la queue très-relevée et les pattes ployées comme si ellés ne pouvaient pas supporter le poids de son Corps; ses ailes sont très-pendantes,. On peut ne pas le percher. « Le troglodyte a les plumes lissées, la queue est rele- : vée verticalement, son cou est médiocrement allongé : sa tête est inclinée, c'est-à-dire que son bec est dirigé en bas. Sés ailes sont tr ès-pendantes, ses paites étendues, et son corps est placé parallèlement à Phorizon. I WMoe DES GROUPES. "SJ « Duand les’ oiseaux éprouvent lé sentiment de la crainte, leur cou est très-allongé, leurs plumes sont ex- trémement lissées, le bec, le corps et la queue sur la même ligne, et lécèrement penchés en avant. Les ailes sont écartées du corps vers la naissance du bras, et le bout est appliqué exactement près de la queue. « Si de la crainte ils passent à la colère, tout le corps s'incline davantage en avant, le bec s ouvre, les prunel- les des yeux se rapprochent l’une de l'autre, ce qui donne à l’oiseau un regard louche. Les plumes du cou se héris- sent, célles de dessous le corps s’y appliquent exacte- ment ; la queue s'élève et s’écarte en voûte; les jambes se ploient, et les ailes s’écartent du corps, ou s'ouvrent à demi en se relevant sur le dos. « Si l'amateur ne sait pas saisir toutes ces nuances, et mille autres plus fugitives encore ; s’il est réduit, pour empailler, à copier servilement des gravures souvent fautives, sés oiseaux n'auront jamais cet air gracieux et sue cette apparence de vie qui plait et surprend à la OÏS L'intelligence du préparateur doit seule le guider lors- qu’il choisira les matériaux dont ilcomposera un groupe ; cependant, il est des choses que l’on emploie générale ment, et que nous allons énumérer. Les buissons sur lesquels on pose ordinairement les oiseaux se vont cher- cher sur la lisière des bois. Ce sont ordinairement des branches de prunelliers, que la dent des bestiaux à em- pêchées de se développer, qui ont pris des formes plus ou moins pittoresques, et qui se sont couvertes de mous- ses et de lichens blancs et jaunes. La branche choisie est placée sur un socle, en l’enfon- çant par la base dans un trou qu'on y a fait, et l’assu- jettissant avec de la colle pour la maintenir dans la po- -sition qu'on veut lui donner. Avec de petits fils-de-fer très-minces, on y attache des feuilles et des fleurs artifi- cielles que l’on se procure chez les fabricants de ces sortes d'ouvrages. On va chercher chez des tourneurs ces petits copeaux qu'ils détachent de leurs ouvrages de corne : on les teint en vert ou en jaune, et l’on s’en sert avec beaucoup d'a- vantage pour imiter les monsses et les lichens, si on les a-un peu hachés; en morceaux plus longs, ils imitent assez bien l'herbe menue des prés. Pour les fixer sur les branches et sur le socle, on les enduit de colle forte, de gomme, ou même de colle de farine, et l’on saupoudre L'ATSR 312 CONSERVATION DES A avec du sable, du marc de café et de la laine tontisse à couleur brune ou Verdaire. #2 Pour imiter une pierre, un rocher, on emploie ordi nairement du carton gris, détrempé ‘dans de l'eau avec un peu de colle de farine, et qu’on laisse sécher après lui avoir donné la forme pittoresque inspirée par le. goût; on l'enduit de colle et on le saupoudre de sable tamisé très-fin, et d’une couleur appropriée au tableau. Enfin, on emploie du sable, et même du marc desséché de café, pour imiter la terre, Nous ne nous étendrons pas davantage sur ce sujet, par la raison que nous en avons dit assez pour l’homme de goût. Lorsqu' un groupe est terminé, que tout.est bien sec, on n'a pas d’autres moyens, pour assurer sà Conser- vation, que de le couvrir d’une cage ou d’un cylindre de verre. Si l’on s’apercevait qu'un oiseau de collection ou de groupe fût attaqué par les insectes, il faudrait aussitôt le retirer, afin que la contagion ne s’étendit pas Jus- qu'aux autres. On le placerait dans uneétuve assez chaude pour tuer les insectes, leurs larves et leurs œufs, sans détériorer les plumes, et on l'y laisserait plusieurs heu- res. Un four, par exemple, d'où l’on viendrait de sortir le pain, serait excellent pour cet usage, et se trouverait à peu près au degré de chaleur convenable. Pour éempê- cher qu'il ne se refroidit trop vite, on pourrait placer quelques charbons ardents à l'entrée. Mais, dans tous les cas, nous recommandons, pour désinfecter tous les gen- res de collection attaqués par des HSSUIees le nécrentome de M. Boisduval, fig. 100, 101 et 102. Quand un animal est très- grand, soit oiseau, soit mam- mifère, il faut renoncer à le faire entrer dans une étnve, et alors on l’expose à une fumigation de soufre. On se procure une caisse assez grande pour le couvrir entière- ment : on y pratique une fenêtre vitrée pour observer ce qui doit se passer en dedans, et l’on opère dans une cour ou un jardin, pour ne pas s'exposer à la suffoca-” tion. On place dans la caisse une terrine dans laquelle. on a mis plus ou moins de fleur de soufre, selon qu’on juge la quantité nécessaire, et on y met le feu avec un morceau de papier ou un charbon ardent. Si la boite est hermétiquement fermée, la fumée remplira toute sa ca- pacité, pénètrera le sujet dans toutes ses parties, et dé- truira entièrement les insectes, leurs œufs et leurs larves. Quelques heures après, on ouvrira pour laisser échapper -‘a vapeur suffocante; on nettoiera les poils qui peuvent être couverts d’une poussière blanchâtre et légère, et, pour cela, on se servira d’une brosse douce pour les mammifères, d’une éponge ou d’une plume pour les oi- ’seaux. On peut ensuite le replacer sans crainte dans la collection. Nous devons avertir les amateurs que, pour faire cette opération, il faut choisir. un temps très-sec, car, s’il y avait la moindre humidité dans l'air, la va- peur du soufre s'attacherait aux plumes, et les couvri- rait d’une humidité qui détruirait bientôt leurs couleurs. On recommande un moyen qui nous paraît meilleur dans ses résultats. Il consiste à faire faire une boîte en ‘ fer-blanc dans laquelle on renferme l'individu attaqué, et on la ferme assez bien pour que de l’eau bouillante, dans laquelle on la plonge pendant deux ou trois heures, ne puisse pas y pénétrer. La chaleur agit, dans ce cas, avec autant d'énergie que dans l’étuve, et tue les insec- tes et leurs œufs. On peut encore porter cette boîte dans un four de boulanger, assez chaud pour tuer les insectes sans nuire aux animaux empaillés. (Voyez fig. 51.) Si l'oiseau n’est attaqué que jusqu’à un certain point, on peut se contenter de lui passer sur toutes les parties du corps une bonne quantité de la liqueur de Smith; quand il est bien imbibé, on le met sécher, et on peut ensuite le mettre sans inconvénient avec les autres. Conservation des Mammiferes. _ Cette classe d'animaux est sujette à se détériorer de la même manière et par les mêmes causes que les oiseaux; aussi la traitera-t-on de même dans tous les cas. Il est beaucoup de quadrupèdes que l’on ne peut guère mettre sous verre à cause de leur grande taille. On se contente donc de les placer sur leur socle au milieu de l'appartement. Tous les mois et surtout au printemps, on les visite exactement, on les bat avec une baguette, si on les soupçonne attaqués, et on leur passe une forte couche de la liqueur de Smith. L’essentiel est de les ga- rantir de la poussière au moyen de tentures. Conservation des Reptiles et des Batraciens. Ils sont beaucoup moins sujets à s'attaquer que les pré- cédents, et il suflit, pour les préserver entièrement, de les tenir dans des armoires vitrées, à l'abri de la pous- sière. Si l’on apercevait la moindre trace d'insectes, on Naturalisle préparateur. 32 WA: © CONSERVATION DES REPTILES. 373 1874 CONSERVATION DES COLLECTIONS. leur passerait une couche épaisse d'essence de térében- thine et on les en saturerait sans ménagement. Quant à ceux conservés dans la liqueur conservatrice, il nes’a- git que de remplir exactement les vases toutes les fois que l’évaporation aura diminué la quantité d’esprit-de- vin nécessaire pour les y faire flotter. Les uns et les , autres doivent se tenir à l’abri d'une grande lumière, qui détériorerait leurs couleurs. - | Conservalion des Poissons. _ Ces animaux ont cela de particulier que la lumière agit . sur eux avec beaucoup plus d'énergie qué:sur tous les autres objets entrant dans la formation d’un cabinet d'histoire naturelle : ainsi donc, il faudra les placer dans les endroits les plus sombres, et même, s'il était néces- saire, couvrir les cadres ou les rayons où ils seront ren-— fermés, avec des rideaux assez. épais. Du reste, leurs modes de conservation sont les mêmes que ceux des rep- tiles. : | Conservation des Crustacés. Ceux-ci ne seront plus posés dans les armoires. Comme. leurs formes leur donnent quelque analogie avec: les in- sectes, ils en ont aussi dans la manière de les placer dans des espèces de boites, profondes de 27 à 135 millimètres, _ plus ou moins, selon la grosseur des individus, et recou- vertes par des verres de vitres. On les fixe sur le fond au moyen de fils-de-fer, s'ils appartiennent à de grandes espèces, ou tout simplement avec des épingles, s’ils sont d’une très-petite taille. Les soins à leur donner consistent à les visiter souvent pour les nettoyer de la poussière, et à passer de temps à autre, avec un pinceau, un peu d'essence de térébenthine sur les ligaments de leurs ar- ticulations. Les boîtes se suspendent contre les murail- les comme des cadres ordinaires. : SUR | Conservation des Insectes. On a trois manières de les placer dans la collection, et, si l’ontient à jouir à la fois de l’agréable et de l’utile, on doit employer les deux procédés. Le premier consiste à faire faire des cadres de 34 millimètres de profondeur, s’ouvrant par devant au moyen du verre que l’on sou- lève à volonté, parce qu'il est enchässé dans quatre pe- tites baguettes attachées en manière de porte sur un | CONSERVATION DES INSECTES. 181% des côtés de la boîte ; sur le fond de ces cadres, on fixe avec de la colle forte de petits billots de moëlle de su- reau, sur le bout desquels on enfonce la pointe de l’épin- gle passée au travers du corps de l’insecte. Ces cadres s’attachent contre les murailles. La seconde méthode consiste à faire faire un rüeuble composé de plusieurs tiroirs, dont chacun aura 27 milli- mètres de profondeur : le fond de ces tiroirs sera recon- vert d’une lame de liége sur laquelle on piquera les in- sectes. Pour rendre ces fonds plus propres, on peut coller par-dessus une feuille de papier blanc. En Allemagne, on n’emploie que rarement le liége pour garnir le fond des boîtes. On le remplace par une compo- | sition résineuse ainsi faite : D M HO UE nriu ui te » kilog. Cire jaune. 3 AIDER ASIE. 26 ane. ol Este 1 DÉCEMBRE. 24. te 00 "crane e e e L e e e L2 e e L1 LL L] e On fait fondre toutes ces matières dans une casserole, en les mêlant bien entre elles, et en ayant soin que là “matière, qui s’y gonfle beaucoup, ne sorte pas du vase. On prend ensuite huit feuilles de papier huilé, et on leur fait un rebord de la hauteur de deux doigts, que l’on , soutient avec un morceau de bois, et l’on fixe les coins avec des épingles. On verse alors dans ces formes de pa- pier le mélange bien fondu. Si on s'aperçoit qu’il contient. du marc, avant de le jeter dans les formes, on le passe à travers un canevas très-clair, et on le fait chauffer de nouveau avant de le couler. Pour s'assurer que les formes sont parfaitement de ni- veau, et que, par conséquent, les tablettes auront une épaisseur égale de 7 millimètres, on plante dans cha- que coin une épingle qui fait saillie de 7 millimètres, et quand on coule la matière, on voit que les formes sont de niveau si elle arrive juste à ‘la hauteur de toutes les quatre. On attend que la composition soit froide; alors on la lève, on la débarrasse du papier des formes, et on la colle au fond des boîtes, en faisant simplement chauffer le dessous et les côtés. Je ne pense pas qu'en France on donne jamais la préférence à ces tablettes résineuses tant que lon aura du liége, et cependant elles ont l'avantage d’écarter les insectes, tandis que le liége leur fournit souvent des logements dans lesquels ils se cachent. ALES, k ps 7 ot bis Fes D CONSERVATION DES COLLECTIONS. F Eu L'auteur duquel j’ extrais ceci, indique un moyen. ren curieux de garantir les collections des mites et autres petits insectes dévastateurs. « C’est, dit-il, d’y introduire quelques scorpions de livres (la pince des bibliothèques, appartenant à la classe des arachnides trachéennes), pour donner la chasse aux petits animaux qui Sy trouvent. On laisse ces ardents chasseurs jusqu’à ce qu'ils aient dé- truit les insectes, et on ne doit même pas les en retirer, car ils s’en vont d'eux-mêmes lorsqu'ils ne trouvent plus leur nourriture.» Il est fâcheux que M. Thon n'ait pas terminé ce petit conte en nous apprenant comment les objets de la collection se trouvent de la présence de ces chasseurs qui, sans doute, ne manquent pas de briser les : antennes et les tarses des papillons et autres sepéces dé- . licates. Enfin, la troisième manière de placer les insectes en collection me paraît la meilleure, et la voici : On fait faire. un meuble absolument dans la forme d’un casier de bu- reau, dont les cases sont disposées de manière à recevoir des cartons. Ce meuble, pour être très-commode, ne doit avoir que 3 à 4 décimètres au plus de profondeur, sur une largeur et une hauteur indéterminées. Chaque, case, et toutes doivent être séparées par une mince tra- verse sur les côtés et par un fond en planchettes de bois mince, en dessus et en dessous; chaque case, dis-je, doit être dans des dimensions telles qu'un carton s’y en- châsse juste, sans laisser de vide en dessus et sur les cô—. tés. Les cartons auront chacun 2 décimètres 1/2 de lar- geur, 4 décimètres de longueur, 6 à 7 centimètres de profondeur. Ils s’ouvriront au moyen d’un couvercle dont, un petit rebord enchâssera le devant et les côtés de la, boîte, comme le couvercle à de la figure 56. Sur le de- vant sera placée une petite manette ou un bâton en cuivre, afin de pouvoir saisir le carton par là pour le re- tirer aisément de sa case. Le fond de la boîte sera garni d’une lame de liége sur laquelle, pour plus de propreté, on collera une feuille de papier blanc. Les insectes seront piqués sur le fond par ordre d'espèces, de genres, et, de familles. Chaque boîte portera, en déhors, sur le de- vant, une étiquette collée, sur laquelle sera écrit le nom de la famille et du genre auxquels appartiennent les in-— sectes renfermés dans les cartons ; le nom et la syno- nymie de chaque espèce seront écrits sur une petite étiquette piquée sur le liége avec l’insecte. On a de ces étiquettes de are couleurs différentes, dont chacune SR SAMU ea ANAL? PA Re 1”, PR DU OR POP CA NOR LR AS" CU 4 ie UT fra" Te EAU HER fe (L: À ET NS ER ON GP IP 7 Eau RE PRE OR )e à EN > | HT } d CONSERVATION DES INSECTES. 371 indique une des cinq parties du monde où l’insecte à été trouvé : le blanc indique l’Europe; le jaune, l'Afrique ; le bleu, VAste: le vert, l'Amérique ; le lilas, l’Ogéanie ; enfin, chacun peut modifier tous ces détails selon sa fan- taisie, ainsi que les proportions que nous avons données pour les cartons, s’il le juge convenable. Cependant, comme toutes les boîtes doivent être de la même dimen- sion, il serait bon de chercher un terme moyen, pour leur grandeur, de manière à ce que le plus grand nom- bre pussent contenir un genre complet. Ab On visitera souvent les boîtes d'insectes, et aussitôt qu'on apércevra une poussière jaunâtre sous un individu, on pourra être sûr qu'il est attaqué. Si c’est un coléop- tère, on le détachera de dessus le fond et on le plongera pendant quelques heures dans la liqueur de Smith, ou tout simplement dans de l’esprit-de-vin, après quoi -on le fera sécher : on lui passera sur tout le corps une bonne couche d’essence de serpolet, et on le replacera dans son tiroir ou son cadre. On aura soin de tenir ceux- Ci fermés hermétiquement, et de temps en temps on y jettera un peu d'essence de serpolet, dont l’odeur écarte les dermestes. Un morceau de camphre, enveloppé dans un chiffon et placé dans un coin, produit le même effet, mais il faut le renouveler au moins deux fois par an, parce qu’il s’'évapore très-vite. Les papillons et beaucoup d’autres insectes ne peuvent pas se traiter par une liqueur; lorsqu'ils sont attaqués, il ne reste qu’un moyen de les conserver, c’est de les placer dans une étuve, ou mieux dans le nécrentome, dont la chaleur sera assez forte pour faire périr les ani- maux rongeurs, leurs larves et leurs œufs, sans endom- mager les couleurs des insectes de la collection. Lors- qu'on les sortira du nécrentome, on étendra du préser- vatif un peu délayé dans de l’eau, entre leurs pattes et sur toutes les parties du corps cachées à la vue. Soignés de cette manière, ils pourront encore durer fort long- temps. Les anthrènes, les dermestes et les ptines sont les insectes dévastateurs les plus dangereux pour les col- lections de cette classe d'animaux. Nous avons figuré cette étuve, ou nécrentome (fig. 51 et 52), et une autre plus simple et de beaucoup préférable (fig. 100 à 102). Mais le moyen le plus simple et le plus sûr pour dé- truire les ennemis des collections d'insectes, que ces ennemis soient des végétations parasites ou des animaux, consiste à enduire d’acide phénique pur l’intérieur des HQE CONSERVATION DES COLLECTIONS. boîtes, ou même seulement les plaques de liége | sur les— quelles les préparations sont fixées. On peut aussi se servir d'éther phéniqué ou de benzine phéniquée, mais l'acide parfaitement pur est bien préférable. Dans toùs les cas, le mal déjà fait Sera arrêté, et son retour n ‘aura pas lieu. - Conservation des Coquilles.* ï Elles se traiteront à peu près comme les insectes, quant à la place qu’elles doivent occuper dans le cabinet d’his- toire naturelle, c’est-à-dire qu’on pourra les placer dans un coquillier, ou meuble composé de tiroirs d’une pro- fondeur calculée Sur la grosseur des coquillages. On les y posera sur du coton, ou sur de petits carrés de carton blanc et mince, sur lesquels on écrira le nom de chaque espèce avant de les y coller avec de la gomme. On les place aussi, et de la même manière, sur le fond de boîtes vitrées que l'on pose à plat sur des tables, ou, si l’on veut, on fait rayonner des boites ou cadres avec de petites règles de bois léger, et on les pose dessus, de manière à pouvoir pendre les cadres contre la muraille. Du reste on n’a pas d’autres soins à prendre des CO-. quilles, que de les préserver de la poussière, de l’hu- midité, et d’une trop grande lumière qui les décolore. Application de l'hydrogène sulfuré à la destruction des insectes nuisibles aux collections, aux pelleteries # aux étoffes, par M. de CHAVANNES. Ë, Voici comment M. de Chavannes résume les expé- riences qu’il a faites sur ce sujet: La collection des coléoptères de notre musée, doit les individus étaient très-attaqués lors de leur placement, se trouve placée dans les cadres garnis de liége. Les larves de dermestes et d’anthrènes se glissent facilement au- dessous de ce liége, et rendent illusoire tout nettoyage ordinaire. J’ai dû chercher un moyen de les détruire, qui fût à la fois facile, certain et peu coûteux ; je crois l'avoir trouvé dans l’emploi de l'hydrogène sulfuré. Avant de rapporter les expériences auxquelles je me suis livré, j'énumérerai les moyens employés pour pré- venir ou arrêter les ravages des insectes en général. Les: soins assidus, le nettoyage, le battage, l'exposition au soleil, sont certainement très-efficaces ; mais, malgré ces CAR A LU As A Jar TL CES es LOFT TO US”) DEN LOR ARMES Er DES PR ÉÉnRYAUrÉ. | 279 soins, on. peut constater dans toutes les collections un peu vastes, des dégâts plus ou moins considérables lors- que les cadres et les armoires ne ferment pas parfaite- ment bien. Le mercure vif conseillé d’abord par M. Fa- raday, et lecalomel déposé dans les cadres, qui devraient produire une atmosphère mercurielle, n Ont aucune ac- tion. Ils n'éloignent pas les insectes, encore moins les tuënt-ils. J'ai va des larves de dermestes vivre pendant longtemps entourées de poudre de calomel, On enduit quelquefois de savon arsénical ou de sublimé corrosif le. corps des insectes ; ce moyen ne préserve que la partie. enduite, il détériore plus ou moins les insectes et les épingles, et demande en outre un temps considérable. Les huiles essentielles de térébenthine, de pétrole, de cajeput et la plupart des essences analogues sont ineffi- caces. Le camphre, le tabac en poudre (ou son huile essentielle) et l’huile de cumin sont d'assez bons moyens; il faut les employer à grandes doses et les renouveler fréquemment. Ils contribuent à tenir éloignés les insectes destructeurs, mais ils ne tuent pas ceux qui existent dans une collection. Le camphre a l’inconvénient de gêner le glissement des tiroirs après qu'il s’est condensé sur leurs bords. L’em- ploi de la chaleur dans le nécrentome, quoique d’un ré- sultat certain, est long et dispendieux. L'usage d’un four est d'une direction difficile; on risque de brülér les cadres ou de les chauffer trop peu; cette grande chaleur rend du reste les insectes trop cassants, les déforme s'ils sont délicats, et déjette les cadres qu’on y expose. Les fumigations de gaz carbonique sont réputées in- certaines ; ce gaz n’est pas proprement délétère, et ne tue pas les insectes lorsqu'il est mélangé à l’air atmo- sphérique. Les fumigations mercurielles ou suifureuses, conseillées par Mauduit, sont quelque peu dangereuses ; elles ternissent les couleurs et altèrent les épingles. L’ac- tion éminemment délétère du gaz hydrogène sulfuré, la facilité et le bon marché de sa préparation, m'ont déter- miné à essayer son emploi. On sait que tous les animaux plongés dans ce gaz périssent en quelques instants. Son action est d'autant plus énergique, que la respiration de l'animal est plus active, et non pas, comme l'ont écrit quelques auteurs, - d'autant plus que l'animal est plus petit, car c’est par les voies respiratoires qu'il pénètre dans le sang, dont il détruit les proportions vivifiantes, et qu'il devient ainsi un poison re pour le système 380, : CONSERVATION DES COLLECTIONS, HAT ne nerveux, dont il anéantit les fonctions. Mis en contact avec les téguments ou les muqueuses du canal digestif, ce gaz détruit également la vie, mais d’une manière moins foudroyante, Thénard et Dupuytren ont constaté que 1/1500. mêlé à l'air suffit pour tuer un oiseau, 1/800 un chien, 1/23 un cheval. | Parent-Duchâtelet dit avoir respiré un air qui en con- tenait 1/300. Pour obtenir l'hydrogène sulfuré, j'aiem-. ployé 1 partie de sulfure de fer et 2 d'acide sulfurique | très-étendu. J’ai soumis diverses espèces d'animaux à son influence, en faisant pénétrer une portion de gaz dans les bouteilles en verre blanc qui les contenaient. Je ne puis rien préciser, quant aux proportions du mélange d’'hy- drogène sulfuré et d'air atmosphérique contenu dans Les flacons. Reptiles et Batraciens. — Un lacerta agilis est mort en cinq minutes; des larves de triton, dans une petite quan- tité d’eau, ont résisté quinze minutes. La petitesse des . vaisseaux pulmonaires, le peu de développement de la respiration chez les reptiles, expliquent pourquoi ces animaux résistent comparativement plus longtemps. Pour les larves de la salamandre, le gaz n'a pu agir que lorsqu'une partie s'était dissoute dans la petite quantité d’eau qui les entourait. \ | Insectes diptères de diverses espèces, morts en quel- ques secondes; hémiptères notonectes, en quelques mi- nutes. Lépidoptères et chenilles de diverses espèces, en quel- ques secondes ; orthoptères, un criquet, une minute et demie. Coléoptères, diverses espèces, avec des larves de der-. mestes, deux à trois minutes ; annélides, sangsues ess à quatre minutes. | Afin d’expérimenter si des insectes protégés par un tissu de soie épais, et de plus engourdis par le froid, succomberaient facilement, j'ai introduit dansun mélange d'air atmosphérique et de _Saz des nids de B. chrysor- rhœa; six minutes après, J'en ai tiré quelques-uns: les petites chenilles étaient encore vivantes ; après un quart- d'heure elles étaient asphyxiées, mais elles sont revenues à la vie après quelques heures. Celles qui sont restées plongées pendant une heure, sont bien mortes. D’ après le résultat de ces expériences, qu'il était facile de prévoir, je dois croire que l’action prolongée pendant quelque. temps d’un mélange d'hydrogène sulfuré et d’air atmo- | CONSERVATION DES VÉGÉTAUX. | 38! rique. sera suffisante pour anéantir tous les insectes destructeurs qui pourraient se trouver dans les insectes d’une collection, ou dans quelque recoin des cadres ; je. crois même que leurs œufs seraient également tués. Je me suis assuré que le gaz ne nuisait pas aux couleurs des insectes, ni trop aux épingles ; j'en ai introduit une bonne quantité dans des cadres contenant des lépidop- tères de diverses couleurs et d’autres insectes délicats, et, après plusieurs jours, je n’ai aperçu aucune détérior a tion. Je dois rappeler cependant l’action bien connue de l'hydrogène sulfuré sur tous les vernis en couleur, con- tenant des sels de plomb. La manière de procéder à la désinfection est bien simple : On place dans une caisse de grandeur suffisante, et-qui ferme bien, les objets à désinfecter, cadres d’in- sectes, mammifères , GISCAUX , pelleteries , tissus de laine, etc.; on fait arriver le gaz dans la caisse par un tube partant de la bouteille où se trouve le mélange de sulfure de fer et d'acide sulfurique étendu. Au bout d’un ou de deux jours, on ouvre la caisse, dont on laisse échapper le gaz avant d'en retirer les objets, afin de ne past être incommodé soi-même. Conservation des Zoophytes. Les animaux de cette classe, dont la consistance appro- che de celle des coquilles, se traitent etse conservent de même. Ceux qui ont de l’analogie avec les insectes seront aussi traités de la même manière. Les espèces à corps mou se conservent dans l'alcool ou toute autre liqueur préservatrice. , Conservation des Végétaux: Le véritable amateur de botanique doit visiter ses herbiers au moins deux fois par an, et, surtout, il doit les conserver dans un lieu très-sec, à l'abri de la pous- sière et des souris. Toutes les fois qu’il trouvera dans ses cahiers une plante mal desséchée, noircissant ou se couvrant de moisissure, il l’ôtera sur-le-Champ, la fera de nouveau sécher à un courant d'air, et ne la remettra dans l’herbier que lorsqu'il se sera assuré qu’elle n’a conservé aucune humidité. Celles qui se trouveraient attaquécs par des insectes seraient passées à la liqueur de Smith, même avec la feuille de papier, s’il était nécessaire, et on ne les remet- 382 CONSERVATION DES | COLLEOTIONS. er AE trait dans le cahier que lorsqu'elles seraient bien AS ? Il ne s'agit plus que de déposer les cahiers dans des armoires fermant hermétiquement, ou, ce qui vaut encore mieux, dans des boïtes en bois léger, faites absolument. comme les boites de bureau, et s’ouvrant en dessus et sur le côté (fig. 56). On met sur chacune une étiquette indiquant : la classe, l’ordre et la famille des plantes qu’elle contient, et toutes se placent dans une armoire. On fait aussi d’intéressantes- collections de bois ; on se procure des échantillons ayant, autant que possible, une largeur égale à la moitié du diamètre de la tige qui les a . fournis, afin d’avoir le cœur du bois, le bois fait, l’au- bier et même l'écorce sur le même morceau. Cette plan- chette sera d'une longueur indéterminée, mais un peu plus grande que large, si on veut que la collection ait quelque grâce. Son épaisseur sera de 27 millimètres au plus et de 13 millimètres au moins. Un des côtés sera poli avec grand soin, l’autre pourra ne pas l'être. Mais ces. échantillons de bois de fil ne suffisent pas pour une col- lection complète, il faut en avoir en bois debout, c’est-à- dire que les planchettes, au lieu d’être sciées dans le sens de la longueur dela tige, le seront transversalement. Ces échantillons sont très-difficiles à polir, surtout quand ils appartiennent à des bois tendres, tels que saules, peupliers, etc. Cependant un ébéniste habile en vient assez aisément à bout avec des râpes, des limes, de l’a- dresse et surtout de la patience. D'ailleurs, cette Opéra- tion ne demande pas à être finie dans la perfection ; il suffit que l’on puisse parfaitement reconnaitre les cou- ches concentriques du bois. Les meilleurs échantillons de bois sont ceux que l’on recueille du tronc des arbres mûrs, pour me servir de l'expression des forestiers, c'est-à-dire ayant atteint leur plus grand développement. Cependant, pour les espèces exotiques, on se contente d'échantillons pris sur de. jeunes sujets, fante de pouvoir s’en procurer d’autres. Du: reste, 1l suffit que l’arbre soit assez avancé en âge pour que le bois ait une certaine épaisseur nonobstant l’aubier, et qu’il ait pris sa teinte naturelle. Ces collections se placent simplement dans une ar- moire ordinaire, et ne demandent pour tous soins de Me que d'êtreabrités de la poussière et de l’hu- midité. LINE 5 \ _ Conservalion des Minéraux. V Elle est (à plus facile de toutes. Il ne faut que les Le cer dans des armoires vitrées et rayonnées, pour les abriter de la poussière et de l'humidité. Tous les soins à leur donner par la suite, consistent à les frotter avec une brosse très-douce, quand on s’aperçoit que la pous- sière les a gagnés, malgré les précautions prises pour l'en empécher. ( mn Une petite brochure publiée en Allemagne, sous le titre : « Dus Zoologiches Museum zu Berlin» (Muséum zoologique de Ber ln), donnent des détails sur la manière de conserver les animaux dans cette capitale de la Prusse. On y trouve quelques faits utiles à connaître, Ce qui nous détermine à en donner ici un extrait. Dans un cabinet d'histoire naturelle, dit l’auteur, toutes les armoires doivent avoir 2.97 de hau- teur, afin que l'œil puisse reconnaitre, sur les rayons les plus élevés, les plus petits objets qui s'y trouvent placés; les vitres doivent en être de la plus grande di- mension possible et du verre le plus beau et le plus transparent. Autant que cela se peut, il faut que les ob- jets placés dans ces armoires soient exposés à un beau jour, afin de rendre leur étude plus facile; quant à leur arrangement, il doit être ordonné d'après un système de classement méthodique, selon un des systèmes reçus, d’après leur volume et quelquefois leur valeur. Il faut que chaque animal y soit placé avec son nom vulgaire et les noms qui lui ont été donnés par tous les naturalistes qui l’ont décrit, afin que les étudiants puissent facile- ment le trouver et le reconnaître dans la collection, quel que soit le système qu'ils suivent. Cette synonymie, pour être bien faite, n’est pas un ouvrage aisé. Par une lettre initiale, on indique les espèces non décrites ; : chaque nom savant de l'animal doit être suivi des initiales du nom du naturaliste qui le lui a donné. « Le célèbre Hoffmann a eu l’heureuse pensée de dési- gnér la partie de la terre où se trouve chaque animal, par la couleur du papier de l'étiquette. Ceux d'Europe portent une étiquette en papier blanc ; ceux d'Afrique en papier jaune; ceux d’Asie en papier bleu : :ceux d’Amé- rique en papier vert; ceux de l'Australie en papier lilas. GONSERVATION DES MINÉRAUX.. 383 ES > LE TR pet | 204. CONSERVATION DES COLLRGTIONS. | LE Au bas de l'étiquette, dans le coin à gauche, : se nav p le nom du royaume ou de la province qui est la patrie . de l’animal ; à droite, le nom du naturaliste qui l’ale pres mier découvert ou apporté de ses voyages. « I faut classer les animaux dans les armoires, quel que soit le nombre que peut renfermer une famille, en com-—. mençant par le rayon d’en haut où l’on place les indivi- dus du premier genre ; puis, en allant de gauche à droite et descendant de rayon en rayon, on place les genres à la suite les uns des autres, de manière à ce que l’ordre soit le même dans le cabinet que dans un livre. Si toute la famille, ou l’ordre, ou la classe, ne peut tenir dans une armoire, on en porte le reste dans nne autre ar- moire à droite de la première, et l’on recommence à les placer sur Je rayon le plus élevé, pour continuer à suivre le même ordre. « Pour que l'œil puisse saisir tout de suite l’ordre du système établi, on écrit le nom des classes en majuscules. Les lettres des étiquettes doivent aussi varier dans leurs formes, pour que l’on puisse, sans consulter les dénomi- nations latines, distinguer tout de suite les espèces de leurs variétés. » Les étiquettes, an Muséum de Paris, sont toutes de grandeurs uniformes, proportionnées à la grandeur des animaux. Les plus petites ont à peu près 34 millimètres de longueur sur 16 à 18 millimètres de hauteur, et les plus grandes, 68 millimètres de longueur sur 34 milli- mètres de hauteur. Elles sont entourées sur leurs bords d’un double filet noir. Pour obtenir ces étiquettes fort propres, on fait graver ces filets sur une planche de cuivre qui contient un plus ou moins grand nombre d'étiquettes, et on les fait tirer par un imprimeur en taille-douce sur du papier-carte. MANIÈRE DE FAIRE LES YEUX ARTIFICIELS. Nous terminerons cette partie par un extrait de l’ou- vrage de l’abbé Manesse, enseignant l’art ingénieux de faire avec de l’émail des yeux ‘imitant parfaitement la nature. / « Les yeux, dans presque tous les animaux, étant les organes qui peignent le mieux leur caractère et donnent le plus d'expression à leurs qualités physiques. et mo- rales, sont aussi la partie qu'il faut le moins négliger; mais, ayant que de l’entreprendre, il faut être muni des ie CMAMÈRE DE FAIRE LES YEUX ARTIRICIELS. . 885 instruments et des matériaux nécessaires peur cette opération. de « Les instruments sont : une table d'émailleur, avec le soufflet, la lampe, une pince ronde d'environ 162 milli- mètres de long, qui serre par le moyen d’un anneau, et avec laquelle on tient le fil-de-fer qui doit faire le point d'appui et la base de certains Yeux qu'il serait impos- sible de souffler; une autre pince plate, de la même longueur, qui sert à manier l'émail, quand cela est né- cessaire, en même temps qu’à attiser la lampe : je ne m'arréterai pas à donner la description de toutes les choses qu’on peut voir dans l'Encyclopédie, et qu'on peut trouver toutes faites à Paris. « Les matériaux sont: un. assortiment de petits Cy- lindres d'émail de toutes couleurs, qu'on peut trouver ‘à Paris, et encore mieux :à Nevers, où ils sont à meilleur marché que partout ailleurs, ei les rognures Ou frag- ments de nos glaces à miroir, qu'on fond à la lampe, et “qu'on met en espèces de petits cylindres comme l'émail, avant de les employer pour les yeux. On à soin, en fon dant les morceaux de glaces, d’en enlever toutes les taches et les globules d'air qui peuvent s’y rencontrer. On sera exempt de fabriquer soi-même ces petits cylindres, si on est à portée de pouvoir s'en procurer dans quelque manufacture de glaces, comme je l'ai toujours été. « Quand une fois on est muni de toutes ces choses, il est facile, en peu de temps, de faire des yeux de couleur naturelle, de la grandeur qu'on juge à propos, et aussi beaux que ceux des animaux vivants. Voici la manière d'y procéder : « On place sa table d'émailleur dans un endroit obs- cur, afin que la clarté qui pourrait venir d’ailleurs ne : nuise pas à celle de la lampe, qui seule est nécessaire pour pouvoir opérer avec sûreté; la lampe étant bien allumée, on dirige la pointe du chalumeau qui conduit Vair du soufflet sur le milieu de la mèche qu’on écarte légèrement dans le centre,et on tâche d’avoir une flamme claire et bleuâtre, àlaquelle on expose le verre ou l'émail qu'on veut fondre. Si cette flamme n’est pas claire et vive, les couleurs de l'émail sont sujettes à changer, et alors l'opération manque; l’usage seul peut apprendre le degré convenable de la flamme : mais, en général, il vaut toujours mieux exposer l'émail qu’ on veut fondre à l'extrémité du jet de la flamme, où jamais il ne brüle, et fond souvent beaucoup plus facilement qu’au centre. Naturaliste préparateur. 39 ; # 7: { Ra ee | : "Vi ÿ ws 2 bar 386 | CONSERVATION DES COLLECTIONS. «Les petits yeux étant les moins aificiles à faire, c'est toujours par eux qu'il faut commencer, lorsqu'on veut apprendre à en faire : pour cela on prend un petit fil-de-fer d'environ 41 millimètres de long, dont uné des extrémités se tient dans la pince ronde, tandis qu’on approche l'autre du feu, en même temps qu’ on y expose le bout du petit cylindre d’émail, de la couleur dont on veut faire l’œil, en le tournant dans les doigts jusqu’à ce qu’il commence à fondre; alors, on en attache à la pointe . du fil-de-fer la quantité nécessaire pour la grosseur de l'œil qu’on veut faire. On en forme un petit globe en le tournant à la flamme, et quand il est bien arrondi, on pose à son centre un petit point d’émail noir qui doit former la prunelle. On l’expose au feu de nouveau, pour que cette prunelle fasse corps avec la masse, et quand elle est bien incrustée, on applique par-dessus un peu de glace, qui doit s'étendre sur les trois quarts au moins. de l'hémisphère de l’œil; c’est cette glace qui, en repré- sentant l'humeur vitrée de cet organe, lui donne tout son éclat. « On continue d’exposer l’œil au feu jusqu’à ce que la glace soit étendue également sur toute la partie qui doit former l'iris; cela fait, on le laisse refroidir lente- ment. On peut, pour faire ce genre d’yeux, joindre plu- sieurs fils-de-fer ensemble, alors on a plus de facilité à: les faire tous de la même grandeur, parce que les pre- miers, étant toujours sous la vue, guident pour les suivants. «Il y à une seconde manière de faire les yeux, en em— ployant le fil-de-fer; voici la façon d’y procéder : on prépare des fils-de- fer bien recuits, de 8 où 10 centimètres de long, et dont la force doit être proportionnée à la. grandeur des yeux que l’on veut faire; on les courbe dans leur milieu en leur faisant embrasser un tube de verre, d'émail, ou tout autre corps cylindrique et poli. On unit les extrémités de chaque fil-de-fer en les tordant l’un sur l’autre, et on serre exactement le corps qu'il embrasse ; c’est le cercle que forme le fil-de-fer qui doit faire le diamètre de l œil, et ce fil-de-fer ainsi préparé a beaucoup de ressemblance avec une raquette ; on assu- jettit le manche de cette espèce de raquette dans la pince ronde, et l’on en recourbe la. tête en la rendant parallèle à celle de la pince; alors on remplit ce cercle d'émail commun et de la couleur qu’on juge à propos, en l’éten- dant de la circonférence au centre; et lorsqu'il y en a MANIÈRE DE FAIRE LES YEUX ARTIFICIELS. 387 une quantité suffisante, c’est-à-dire de l’épaisseur à peu près du fil-de-fer, on le presse tandis qu’il est encore. presque en fusion, avec la pince plate, afin qu’il s'étende également dans toute la circonférence. On le repasse au feu pour le consolider, après quoi on applique l'iris, c’est-à-dire une goutte d'émail de la couleur dont on veut que soit le fond de l'œil; on fait chauffer celui-ci comme le précédent, et on le presse également avec la pince plate, lorsqu'il est encore en fusion; et quand il a fait corps avec le premier émail, on applique la prunelle qui est une petite goutte d’émail noir qu’on pose au centre. Celle-ci fondue et incrustée dans l'iris, on les couvre de glace l’uneet l’autre, et on fait chauffer jusqu’à ce que toutes ces parties soient bien liées et que la glace soit également répandue sur tout l'iris. Alors on pose l'œil sur des cendres chaudes, afin de laisser refroidir lentement, sans quoi il courrait risque de se casser; on le retire ensuite du fil-de-fer en desserrant celui-ci. Cette dernière méthode ne peut être employée que pour les yeux de moyenne grandeur. _« Une troisième manière de faire les yeux, qui est pré- férable à toutes les autres, est de les souffler, quand cela est possible, c'est-à-dire, quand les yeux qu’on veut faire ne sont pas trop petits : pour cela on se sert d’un chalumeau de terre cuite ou d’un tuyau de pipe de 10 à 20 centimètres de long, au bout duquel on applique un eu d’émail blanc, qu’on présente au feu, pour pouvoir ; P le souffler dès qu’on y a introduit un peu d’air.Cet émail forme un globe plus ou moins gros, selon qu'il a été di- laté par l'air qu’on y a fait pénétrer. Ce globe étant de la grosseur qu’on à jugé à propos, on applique dans son milieu, et perpendiculairement à la pointe du chalu- meau, la quantité d’émail nécessaire pour faire l'iris; on incorpore le second émail avec le premier, en le présen- tant au feu, et ayant l'attention de toujours tourner le Chalumeau dans les doigts, afin que cet émail s’étende également et forme un iris exactement rond. Si cet iris doit être de plusieurs couleurs, comme, par exemple, celui de l’homme, on y distribue, en rayons divergents, plusieurs petits filets de l’émail qui convient, on pré- sente l'œil au feu, jusqu’à ce qu'il aït fait corps avec le fond de l'iris ; après quoi, on place la prunelle, qu’on fait chauffer de même. Ensuite on applique la glace. «Comme il est presque impossible que, dans le cours de cette opération, l’œil ne s’affaisse pas, et que l’air qu’ on avait introduit pour "Ére ce su set s'échappe 1 pas, tant par la chaleur que par la pression ‘qu’ on exerce dessus, en appliquant les différentes matières, il faut avoir soin, de temps en temps, d’y.en introduire de nou- veau, afin qu'il ne perde pas sa forme. Cela, est néces- saire, surtout quand on a appliqué la glacé, et qu “elle s’est étendue sur toute la surface de l'iris. « Alors, après avoir donné à Fœil sa grosseur et sa forme, on le détache du chalumeau : pour cela, après que l’air y a été introduit, on bouche l'entrée du chalumeau | avec le doigt, et on’ expose la partie postérieure de l’œil au feu ; alors l'air, retenu dans le globe et raréfié par la chaleur, se fait jour à l'endroit où le feu porte son ac- tion. On prolonge cette ouverture en tournant tout au- tour du chalumeau la pointe. de la pince plate ou un fil- de-fer, et on ne laisse qu’un point par lequel l’œil reste attaché ; on le fait chauffer également partout, après quoi on expose à une chaleur douce, et, quand il est absolument refroidi, on le sépare du chalumeau (1: MOYENS POUR CONSERVER LES COLLECTIONS DE ES 2h: NE À BORD D'UN VAISSEAU. Nous conservons cette notice pour les personnes qui ne, _pourraient se procurer de l'acide phénique, car, ainsi qu'on le verra bientôt (voir la sixième partie), on fait aujourd'hui avec cet acide un emballage qui laisse bien. loin en arrière les procédés réputés les meilleurs. 10 Mammifères et Oiseaux. Après avoir mis les oiseaux ou les mammifères en. peau, on les laisse parfaitement dessécher au soleil pen- dant plusieurs jours, mais avec la précaution de les cou-. vrir d’un linge.. Cependant, si lon soupçonnait que les peaux fussent attaquées- par les insectes, il n’y aurait pas (1) Voyez pour plus de détails sur la fabrication des yeux artifi- R ciels, le Manuel du Souffleur à la lampe et le Manuel du Fabricant de Verre, Glaces et Cristaux, de l'Encyclopédie-Roret, qui contiennent en détail cette fabrication. Ceux de nos lecteurs qui ne voudront pas prendre la peine de fabriquer eux-mêmes lés yeux de lenrs prépara- tions, pourront s'adresser en toute confiance à M. Boissonneau père, Tue de Monceau, 11, ou à M. A.-P. Boissonneau, rue de la Ferme-des-. Mathurins, 28, à Paris, chez qui ils trouveront un très-nonbreux et très-bel assortiment d’ veux de toute espèce. La TOR AN Ag AQU OR AN NA \ ne F à Re) pr CS AU | CONSERVATION DES COLLECTIONS DE ZOOLOGIE. 389 de meilleur moyen, avant de les passer à la liqueur de Smith, que de les laisser exposées pendant deux heures à la plus grande ardeur du soleil. Sous les tropiques, aucun insecte destructeur ne résiste à ses rayons : il fuit ou meurt. Il serait utile de faire cette expérience à Paris pendant les grandes chaleurs de l'été; peut-être réussi- rait-elle, car alors nous avons souvent la chaleur des tro- piques. Quand, par l'effet de l'humidité, les peaux ont à craindre la moisissure et la pourriture,on les enveloppe de linge, on les place dans une boîte de fer-blanc, et on les expose à la douce chaleur du four. Entre les tropi- ques, lorsque le temps est à la pluie, il faut prompte- ment préparer les grands animaux et avec beaucoup d’at- tention, si l'on ne veut pas voir le poil se séparer de la peau. On place les animaux en peau dans des caisses en bois dont tous les joints sont enduits de brai et recouverts de bandes de toile goudronnée. Ces caisses, placées dans l'endroit le plus sec du navire, peuvent rester d’un an à quinze mois sans être visitées; ce qui, toutefois, est su- bordonné au temps qu’il aura fait. Les mammifères am- phibies ou complétement aquatiques,comme les phoques, les dauphins, dont la peau est épaisse et huileuse, doi- vent être enfermés séparément, ou mieux, plongés dans une forte saumure. Le meilleur moyen de conserver les petits mammifères rares, est de leur ouvrir le ventre et de les mettre dans de l'alcool pur. Les étiquettes écrites Sur un parchemin avec de l’encre ordinaire se conservent bien dans l’esprit-de-vin, mais celles écrites avec de l’en- cre de la Chine s’effacent. : gi 20 Reptiles, Batraciens et Poissons. Ils se conservent dans l’esprit-de-vin renouvelé de temps en temps. Les reptiles terrestres et. les serpents d'eau y conservent en général leurs couleurs, mais il n'en est pas de même de ceux qu’on appelle amphibies. Il faut pratiquer plusieurs ouvertures au ventre des ser- penis, entre les grandes écailles, autrement les gaz qui se développeraient dans les intestins, les feraient surna- ger avant que la liqueur les ait pénétrés, et ils se gâte- raient. Il faut souvent visiter les peaux desséchées des grands reptiles, car elles s’altèrent facilement. Quant aux poissons, on les lave dans de l’eau douce, on les coud dans des petits sacs de toile si l’on en a le 7 390 CONSERVATION DES COLLECTIONS. US MA D CAE RTE AL 4; 4 > ' temps, puis on les dépose dans des vases remplis d’es- prit-de-vin pur. Il est utile de leur ouvrir le ventre, mais sans Ôter les intestins. Quinze à vingt jours après, on les change de liqueur et on les place dans les bocaux dont ils ne doivent plus sortir, et où il ne faut pas trop les entasser. On bouche les bocaux avec des bouchons de liége qu’on lute avec du brai séc, et on,les place dans des caisses qui ne doivent pas avoir plus de 650 millimètres en carré. On les visite de temps à autre, et après huit mois ou un an, selon la chaleur des latitudes que l'on. parcourt, il faut changer la liqueur et enlever les indi- vidus altérés. vu Si on se procurait un poisson très-rare, mais déjà un peu altéré, on le fendrait dans toute sa longueur, on en enlèverait le plus de chair possible sans touchér à la peau, et on le plongerait dans l’esprit-de-vin le plus fort. En général, c’est pour les poissons qu'il faut garder l’a: cool le plus fort. Si l’on était obligé de le remplacer par du rhum ou de l’arak, dont la force ne passe pas dix- huit à dix-neuf degrés, il faudrait changer plus souvent la liqueur. | | 30 Mollusques. Ils se conservent très-bien dans l’esprit-de-vin, que l’on peut cependant remplacer, quoique imparfaitement, par le deuto-chlorure de mercure (sublimé corrosif) ou le vinaigre. Il faut que l’esprit-de-vin n'ait pas plus de vingt degrés pour ne pas racornir ces animaux. On les change de liqueur quelques jours après y avoir été mis, et pour la faire parfaitement pénétrer dans toutes les parties de ceux qui ont une coquille, on en casse un pé- tit morceau ; l’extrémité de la spire dans les univalves, le bord d’une valve dans les bivalves. (IL ‘est bien en- tendu que ceci ne doit se faire que lorsqu'on ne tient qu'à la conservation de l’animal, pour les études anato- miques, et non à la coquille). 40 Zoophytes. Ceux dont le corps est assez ferme pour pouvoir être conservé dans la liqueur, doivent être plongés dans de l'esprit-de-vin pur s'ils sont peu fermes ; de 16 à 20 de-. grés s’ils le sont beaucoup. Plus les bocaux sont petits, plus il faut les visiter et les remplir souvent,et tous les six mois au moins. Quand les objets qu’ils contiennent 1 Le + Ph CONSERVATION DES COLLECTIONS DE ZOOLOGIE. 391 sont petits et délicats, on les sépare avec de petites pla- ques de liége, ou bien on les enveloppe en POS avec | des D en de* Cire. 90 Coquilles, etc. Les coquilles, que l’on conserve sans l’animal, se met- tent dans des boîtes et enveloppées de coton ou d’étou- pes pour n’y plus toucher jusqu’à l’arrivée. On emballe de même, mais avec plus de précaution, les crustacés, les oursins, les astéries, les madrépores, les polypiers flexibles, les cponges, etc., après les avoir desséchés,. . Go Crustacés et Insectes. Les crustacés se conservent bien dans l’esprit-de-vin pur, mais la plupart, et particulièrement ceux d’eau douce, y perdent leur couleur et y deviennent uniformé-. ment rouges. Parmi les insectes, il n’y a pr oprement que les arai- gnées, les orthoptères et quelques coléoptères qui puis- sent être conservés par ce moyen. Cette notice est terminée par l’énumération suivante des objets indispensables à embarquer pour faire une campagne de trois ans sur un vaisseau de quaire à Cinq cents tonneaux. Savoir : . Esprit-de-vin incolore, à 32 degrés. . 600 litres. _ Estagnons ou vases en cuivre pour contenir l’esprit-de-vin . . . . : ) Petite pompe à main pour soutirer. î 1 Dee -HAUOUES ii Le, à en die 3 Bocaux de 20 litres... D este CHAN OU M0réss .. . ‘12,94 et de cu diIes 2 A 90 st COIN MMEES it, 2 à à 0 0400 = CO ATOS 8 is) A00 DOM IRURE nie des 20210) ue D DT Le à L ; an 200 deb litre... six 300 — d’au-dessous 1/4 de litre jus- | qu’à 930 grammes de li- quidé. . 1.0; 400 Flacons à large goulot, bouchant à l’é- meri, de 1 litre 1/2. PR PT NS 4 on. 392 CONSERVATION DES COLLECTIONS. a Flacons plus petits pour. mettre dans . la poche. 40060; LR EE : Bouchons de liége préparés, ( et adape tés aux bocaux. 5.06 NS ENS Couteaux à Léges 5" 22 en A Rapes à bois. ee Lt Une série de neuf numéros en poin- CONS. 24 à denis RS Emporte-pièce ‘de 16 millimètres de cHametre. ati." ER RnE Plomb laminé de À millimètre 1/2 d — paisseur, pour étiquettes... . . . . . Brai SC. D ere de. 100 0e EU D NES dre Ts ATEN de. MN SNS et RO RP E Vieux papier fo, A M Vieux linge. ess ai Coton pressé pour empailler.. . . . . Etoupes pour emballer les bocaux. . Savon Ut dans un baril enve-. IOpRÉ 4 2e RSA ER Boîte Lee de fer-blanc de 162 milli- mêtres de hauteur. … . 44, see Boîtes complètes de scalpels. . . .. À Couteaux en forme de scalpel. . Se Picere à TaSObel. . ss ne sut Aiguilles à coudre de diverses gran D PEL OAAUENS 0 ea ee SEA te Fil blanc À coudre . dE SAUTER Eoupes simples..." . .. so Eoupes doubles”... 4.0, 0 Chalumeaux en verre, droits et re- | COUTDÉS, : RIRES 2 SPA RE sn Parchemin, femles.. |) Le Boîtes carrées en fer-blanc, rentrant les unes dans les autres, la plus grande large de 49 centimètres et longue de 33 centimètres. . . . . . Boîtes à insectes, garnies de liége, de 271 millimètres carrés, fermant bien. Epingles assortiésie vas ronge, Caibphire..: "Su ee Res ne Fusils de chasse, doublés, avec leurs fournimentses: 207,260 rIUrere"S 54 mill. 15 kilog. 100 250 gram. 3 3 12 6 6 20 12000 | 2 kilog. CONSERVATION DES COLLECTIONS DE ZO0LOGIE. 393 . Fusil simple très-long, ou canardière. Wie Plomb de chasse de diverses gros- RAR PU TN Tu. after 00 Plomb de a D nn re — du n° 4. “: 10 — MB. to 90 — 133 7908 s LOS RAS At d TE — (5 VA ES ESPN AN DAT 75 Der Cendréer sen NT. 89 Une quantité proportionnée de pou- LU ENE ONS ME EE ACTES RE 3 . Marteaux pour la minéralogie. . fe 3 _ Etamine blanche pour les filets à à mol- Mlusques el à insectes. :°. cie 39 mèêt. Arceaux en cuivre montés sur un man- che en bois Dour la chasse aux in- At Ua racer ot 4 Arceaux avec des ‘manches flexibles . | de 3m,25 à 4 mètres de longueur pour prendre les mollusques. . . . 4. Fil à voile retors pour le filet que LRO UC DAME is Le Ce 10 kilog. Papier vélin.. . : , ., no site SU TU. Boïtes de couleurs complètes | Le 2 | CEAVOMS ON OMS... Le hs 6 paq. Gomme élastique, colle à bouche, etc. Il est aisé de s ‘apercevoir qu’une grande quantité de petits outils très-nécessaires au préparateur ont été omis dans cette utile note qui nous à été communiquée, tels que bourroirs, pinces de diverses façons, vrille, cure- crane, ciseaux, brucelles, petits étaux à main, etc, etc. Nous ‘conseillerons donc d’emporter en outre, pour un tel voyage, deux trousses complètes de l'invention du système de M. Simon (V: p. 160). SIXIÈME PARTIE. CHAPITRE L®. Conservation des pièces d'anatomie normale, L'étude de l'anatomie et la dissection sont devenues, grâce aux rapides progrès de l’histoire naturelle, des occupations indispensables à celui qui veut devenir un véritable naturaliste. Cependant, jusqu’à ce jour, la dissection lui présen- tait de grandes difficultés. Voici pourquoi :le corps d’un grand animal, tel que le loup, le chevreuil, le cerf, dans nos pays; le lion, la panthère, etc., dans les pays chauds, ne tombent que rarement et difficilement entre les mains d'un naturaliste, et toujours à-un prix élevé. Comme ce corps ne peut se conserver que quelques heures en été, ou seulement quelques jours en hiver, il en résultait tout naturellement qu’en été on renonçaïit à sa dissec- tion, et, en hiver, on se bornaït à étudier quelques-uns des principaux organes, selon que les progrès de la pu- tréfaction en laissaient le temps. S'il s'agissait d'étudier le corps humain, comme type. de comparaison, cette occupation devenait fort dange- reuse et même impraticable en été, à cause des miasmes putrides qui s'exhalaientides cadavres, et qui occasion- naient fort souvent des fièvres typhoïdes mortelles. IL n’est personne qui ne sache. les suites toujours dange- reuses et souvent funestes qu’a une simple égratignure faite avec l'instrument dont on se sert pour disséquer, = pour peu que la cadavre soit infiltré. Il était un moyen. de parer à cela, celui de se procurer, tous les deux ou trois jours, un cadavre nouveau. Mais ce changement de sujet offrait, outre une dépense très-forte, au-dessus des moyens ordinaires de beaucoup d'élèves, d’autres incon- vénients : par exemple, celui de recommencer plusieurs fois des préparations quelquefois très-longues pour met-. tre l’organe d'étude à découvert et en état, etc. 4 CONSERVATION DES PIÈCES D "ANATOMIE. 395 Aujourd’hui, grâce aux découvertes de Gannal, le na- turaliste pourra conserver le corps d’un animal rare autant de temps qu'il en faudra pour l’étudier, et le jeune étudiant en anatomie, avec un seul cadavre, pourra disséquer sans aucun inconvénient, pendant un ou plu- sieurs mois. Ce chimiste a publié un fort bon ouvrage (Histoire des embaumements, etc.), dans lequel il a décrit ses nouveaux procédés avec tous leurs détails; nous nous bornerons à donner ici tout ce qu’il est nécessaire au naturaliste de savoir, et, pour cela, nous transcrirons littéralement un rapport de l’Académie de médecine. Rapport définitif dela Commission nommée dans le sein de l'Académie de médecine, pour examiner le procédé de conservation des cadavres, présenté par J.-N. Gan- ral. Messieurs, L'Académie avait formé une Commission composée de MM. Samson, Guéneau de Mussy, Breschet, Roux et Dizé, pour lui faire connaître les résultats d’un procédé pré- senté par M. Gannal, ayant pour but la conservation des cadavres destinés à la dissection. Notre honorable collègue, M. Breschet, présenta, dans un rapport provisoire, les expériences qui furent faites et les succès obtenus par M. Gannal. Mais la Commission ayant exprimé le désir de donner . plus de suite à des essais qui, d’après les résultats im- portants déjà obtenus, méritaient de fixer l'attention de l’Académie, elle lui proposa de multiplier, de varier les expériences, de les prolonger plus longtemps sur un pis grand nombre de sujets. Mais les essais dirigés dans cet esprit exigeaient des dépenses : la Commission n'avait pas cru devoir les im- poser à l’auteur du procedé, qui, déjà, avait fait des frais multipliés. En conséquence, elle pria l’Académie de de- mander au gouvernement une indemnité pour les dépen- ses déjà faites, et pour continuer, les expériences, sans porter préjudice à la récompense à laquelle M. Gannal pourrait avoir droit. L'Académie seconda les vœux de la Commission : elle ‘fitobtenir du ministre de l'instruction publique la somme nécessaire pour couvrir tous les frais faits et (ete à faire pour continuer les expériences. 306 CONSERVATION DES PIÈCES D'ANATOMIE. RATE M. Gannal a fait une série d’expériences préiniha se | qui lui ont servi comme autant de jalons pour arriver à. la conservation des substances animales ; ces travaux l'ont ensuite dirigé à la recherche d’un ’anti-septique assez puissant, qui réunit à sa propriété conservatrice. des cadavres celle de ne pas en altérer les tissus organi- ques, de ne pas trop affaiblir leur couleur naturelle, Si importante à la démonstration anatomique. . ; Nous citerons les expériences les plus importantes, afin que vous puissiez apprécier le procédé qui est proposé. Premièrement, les acides, en général, modifient Ia consistance des matières animales : ils les désorganisent ‘ en raison de leur degré de concentration ; quelques aci- des faibles, l'acide nitrique à 5 degrés, par exemple, peut; servir quand on veut étudier le système nerveux; alors les os perdent leur substance saline, et sont réduits à leur trame organique, les muscles sont décolorés, ilas- ques, ainsi que les viscères ; les nerfs seuls restent d’un blanc mat nacré fort remarquable. L’acide arsénieux conserve bien les cadavres, mais c'est de l’arsenic! Il en faut 1 kilogramme par sujet ! Cepen- dant les journaux de médecine ayant parlé d'un procédé découvert par le docteur Tranchina, de Naples, la com- mission jugea convenabie d'inviter M. Gannal à répéter cette expérience ; un sujet fut injecté avec 1 kilogramme d'acide arsénieux et 10 litres d’eau ; ce sujet, examiné par votre Commission, présentait tous les caractères d’une bonne conservation : mais, d’une part, ce procédé était connu depuis longtemps, et, sous un autre rapport, il présente tant de danger dans l'emploi, que, dans le cas où il fût jugé bon, votre Commission se verrait for- cée d’en proscrire l'usage : en effet, lorsqu'il y aurait vingt cadavres en dissection, 20 kilogrammes de cette substance vénéneuse seraient à la disposition du public. L’acide acétique concentré conserve les viandes, mais en les desséchant; ce même acide affaibli, retarde la pu- tréfaction, ramollit les os, ainsi que les muscles, qui sont décolorés par son action. Les sels alcalins ne conservent les vhades que Jors- qu’ils sont employés à sec, ou en dissolution très-concen- trée : il faut, dans ce cas, que les sels conservent de l’af- finité pour l’eau de composition, en sorte qu’on peut dire que les sels conservent les viandes parce qu'ils les des- sèchent; aussi, d'après ces principes, les sels plus solu- bles à chaud qu’ à froid peuvent, injectés à chaud en qe 7 DES PIÈGES D'ANATOMIE. 307 solution concentrée, être considérés comme moyen de Conservation; le nitrate de potasse est surtout dans ce Cas, 0 | On a signalé la créosote, substance végétale nouvelle- ment découverte, comme pouvant servir à la conserva tion des chaïirs, ce qui était à vérifier : un cadavre que nous avons fait injecter, le 18 octobre, avec 100 gram- mes de créosote et 7 litres d’eau, était décomposé le 30 du même mois. Mais pour répondre à l’objection qui fut faite, qu'il eût fallu le plonger dans un bain saturé de créosote, il suffit de dire que ce bain aurait coûté 200 IP d'ailleurs, on aurait eu à combattre encore l'odeur de la créosote, qui pouvait devenir un obstacle dans les tra- vaux anatomiques, | Une dissolution d’alun à huit degrés a mieux réussi, mais la chair s’est racornie, elle est devenue blafarde et très-cassante. Un mélangé d’alun (sulfate acide d’alumine et de po- tasse), 2 parties, de chlorure de sodium, 2 parties, et de nitrate de potasse, À partie, dissous dans l’eau, employé comme baïn, a donné les premiers bons résultats. Le phosphate acide de chaux est la première substance qui ait été employée en injection pour les cadavres: ce sel ne s'oppose pas au mouvement de la putréfaction. Des reins, injectés avec ce sel et plongés dans un lait de chaux, se sont durcis à la surface et putréfiés à l’in- térieur. | D'après cette première partie des expériences de M. Gannal, il résulte que les sels alumineux sont les seuls qui conservent bien les matières animales, et qui offrent un usage avantageux. L’alun, employé seul, conserve bien, mais pour peu de . temps ; ce sel, peu soluble à froid (15 degrés), ne suffit pas comme injection pour la conservation d’un cadavre; il est indispensable de plonger le sujet dans un bain con- tenant le même sel. Le mélange d'alun, de sel et de nitre, qui a été indi- qué dans le rapport provisoire, n'a pas le même incon- vénient ; un sujet injecté avec ce liquide, à dix ou douze degrés de densité, peut se conserver pendant plus d’un mois ; mais il est indispensable de le plonger au moins de temps à autre, quand on veut prolonger sa conserva tion, c’est-à-dire pendant l'hiver entier; mais, à une tem | pérature au-dessus de quinze degrés, il est nécessaire d’injecter le liquide à la densité de vingt-cinq à trente Naluraliste préparateur. 34 # POS cn | CONSERVATION degrés, et, pour l'obtenir, on est forcé de chanter ; jus qu'à quarante degrés au Moins. ob Plusieurs cadavres injectés avec le liquide à dix de- grés, le 2 décembre 1834, ont été bien conservés jusqu’à la fin d'avril ; d’autres sujets, injectés le 7 août, mais avec le liquide à vingt-cinq degrés de densité et dix degrés thermométriques, étaient encore le 10 décembre en bon état, tandis que ceux qui furent injectés avec un liquide. d’une densité inférieure n’ont pu résister à une tempéra- ture de vingt à vingt-cinq degrés, quoiqu’ils fussent plongés dans un bain marquant quinze degrés. Le bain liquide salé a, indépendamment de l'inconvé- nient de la dépense des sels nécessaires et de l'embarras des cuves, qui exigent un grand emplacement, le défaut de mégir la peau, et, par conséquent, de la durcir consi- dérablement. C'est pour ces motifs que de nouvelles tentatives ont été faites qui ont conduit aux résultats suivants : à dé- montrer que tous les sels à base alumineuse soluble sont décomposés ; que ceux qui sont très-solubles offrent tous les avantages de l’alun employé en solution très-concen- trée, et n’en ont pas les inconvénients. Par exemple, une solution d’acétate d'alumine à vingt degrés, injectée le 16 août 1835, a parfaitement bien con- servé, jusqu'à ce Jour, un sujet abandonné sur une ta- ble, sans aucune autre préparation ; seulement, au bout d’un mois, on remarqua qu'il commençait à se dessécher. Alors on en couvrit une partie d’une couche de vernis, ce qui l’a préservée de l’évaporation. Aujourd’hui, 25 janvier 1836, la partie vernissée se dissèque encore faci- lement et comme un sujet frais, tandis que l’autre DAUe offre de la résistance à la dissection. Dans les premiers jours de septembre, un autre sujet fut injectéavec l’acétate d’alumine à quinze degrés ; quoi- que ce füt le cadavre d’une femme morte de suites de couches, il se conserva très-bien. Le 12 ‘septembre, un sujet fut injecté avec le chlorure d'aluminium à vingt degrés. Cette injection ne réussit pas bien, et on ne put en introduire que trois litres. Ce- pendant le cadavre se conserva parfaitement. Cet insuc- cès dans l'introduction du liquide conduisit à l'observa- tion suivante : que le chlorure d'aluminium à vingt de- grés agit si puissamment sur les tubes artériels, qu’il les oblitère tellement, que le liquide ne passe plus: mais, pour remédier à cet inconvénient, il suffit d’ injecter un DES PIÈCES D ANATOMIE. ÿ 399 premier. litre de liquide à dix degrés, et le reste à vingt. Le chlorure d'aluminium a tous les avantages de l’acétate d’alumine, et a, de plus, celui de conserver la couleur des muscles d’un rouge plus prononcé. Un mélange d’acétate d’alumine à dix degrés, et de chlorure d'aluminium à vingt degrés, injecté, est un bon conservateur. L'emploi de l’un de ces sels, ou le mélange que nous venons d'indiquer, offre l'avantage de conserver les ca- davres, sans qu'il soit nécessaire de leur faire subir d’au- tres préparations. La densité des solutions d’acétate et de chlorure d’a- Jluminium doit être graduée suivant l’état atmosphérique. Quand on veut prolonger indéfiniment la conservation du sujet, il est essentiel de l’emploÿer à vingt degrés; il est également nécessaire, dans ce cas, de recouvrir le sujet d'une couche de vernis, dont la seule propriété est de s'opposer à une dessiccation trop prompte, qui de- viendrait nuisible à la dissection. Les premières injections furent faites par l'aorte. Plus tard, pour éviter le déchirement des parties pectorales, on les fit par l’artère carotide, ce qui réussit toujours très-bien quand on pousse le liquide de haut en bas. Après l'injection saline, on peut, au bout de quarante- huit heures, injecter de la graisse colorée ; on peut même injecter, après deux mois, avec le même succès. De la série des expériences que nous venons d'exposer, i] résulte : 1° Qu’une solution d’alun, de sel et de nitrate de po- tasse, injectée à dix degrés, suffit pour conserver les ca- davres à une température au-dessous de dix degrés ther- mométriqués ; que, pour une température plus “élevée, il faut porter la densité à vingt-cinq ou trente degrés, et immerger les sujets dans un liquide à dix ou douze de- grés ; 20 Qu’ il est préférable d'employer l’acétate d’alumine, parce qu'il conserve mieux, que le derme n’éprouve pas d’altération, et que les centres des organes restent comme nature, sauf! la couleur des muscles, qui devientblanchâtre ; 30 Que le chlorure d'aluminium offre les mêmes avan- ages ; 40 Que, pour la conservation des parties de cadavres qui n’ont pas été injectées, il est nécessaire de les im- merger dans un mélange d’eau et d’acétate, ou de chlo- rure marquant cinq à six degrés, 400 | CONSERVATION. Mais cette partie du travail est renvoyée aux Abe riences qui vont être entreprises sur la conservation des pièces d'anatomie pathologique. Messieurs, telle est la suite des expériences faites par M. Gannal, depuis le premier rapport provisoire qui vous fut présenté. La Commission a suivi avec attention les nouvelles expériences ; les résultats obtenus lui ont dé- montré qu'on peut, au moyen des procédés indiqués par M. Gannal, conserver les cadavres destinés à la dissection, et prolonger leur conservation bien au-delà du terme que pourrait exiger le travail le plus minutieux. Comme nous l'avons indiqué, les sels solubles à base d’alumine offrent ce moyen conservateur, sans. aucun danger dans leur emploi; on peut aussi se les procurer: à bas prix. ‘Leur propriété anti-septique est fondée sur leur action chimique, qui modifie les substances anima- les, soit en leur enlevant l’eau de composition qui en détermine la putréfaction, soit en s ‘OpROSant à son action immédiate. C’est donc une justice à save à M. Gannal, que de considérer son travail comme un service important rendu à la science, à l'humanité, et qui pourra être d’une grande utilité pour les explorations anatomiques de la médecine légale. En conséquence, etc., etc. | Ont signé : MM. Guéneau de Mussy, Samson, Bréschet, Roux, Dizé, rapporteur. Certifié conforme : Pariset, se— crétaire perpétuel. A la suite de ce rapport, Gannal s’est occupé de cher- cher une substance qui, produisant les effets mentionnés dans ce rapport, fût à un plus bas prix, et il l’a trouvée dans le sulfate simple d'alumine. Un kilogramme de ce sel ne coûte que 1 franc, et, dissous dans 2 litres d’eau, suffit en hiver, dit l'auteur, pour conserver un cadavre frais pendant trois mois. Voici la table qu’il donne de sa densité proportionnel: sr à la quantité d’eau dans laquelle on le fait dis-- soudre : Aréomètre de Bauné, 1 kil. dans 500 gram. d’eau, donne 32 4 kil. dans 1 litre d’eau, — 200 4 kil. dans 2 d'eau, — SEPT d'il. : dans "5 d’eau, — 110. 1 kil. dans 4 d’eau, — 80 4 kil, dans 5 d'eau, — 6o (DES PIÈCES D'ANATOMIE. | 401 Quand on veut conserver un cadavre pendant un temps assez long, il faut enlever l’acide sulfurique par une ad- dition d’acétate de plomb; 250 grammes de ce sel pour 1 kKilogramme de sulfate sec produisent cet effet. Mais, à la longue, l’acétate de plomb noircit l’'épiderme. Avant de terminer ce chapitre, nous croyons devoir dire un mot sur les procédés de conservation de M. le docteur Sucquet, qui emploie pour cet objet une solution de chlorure de zinc, et dont les succès paraissent aujour- d'hui bien constatés. Nous extrayons ce qui suit d'une notice sur ce sujet par M. F. Roques. Pendant une longue série de siècles, la chirurgie pra- tiqua les embaumements et la conservation des matières animales par une méthode informe. On connaissait pour- tant le moyen de faire pénétrer un liquide dans toutes les parties du corps par l'injection d’un seul point du système artériel. Déjà Tranchina avait indiqué les pro- priétés conservatrices de l’arsenic; déjà, depuis long- temps, les sels d’alumine étaient employés tous les jours pour la conservation des peaux. Ces faits restaient cepen- dant isolés, lorsque Gannal eut la pensée de faire un tout de ces éléments épars, et le procédé Gannal fut institué. C'était un remarquable progrès. Quoique cette méthode ne soit pas à l’abri de toute objection, au point de vue de l’embaumement, des témoignages nombreux, et qu’il est difficile de croire absolument erronés, nous portent à penser que ce procédé à une certaine valeur conserva- trice ; mais il portait en lui-même les causes de sa répro- bation future : l’arsenic devenait encore ici un danger pour la société. Après un empoisonnement par cette subs- tance, si l'assassin eût fait embaumer sa victime par ce liquide arsenical, il eût échappé aux recherches de la justice et à l’action de la loi. Les réclamations des tribu- naux et de la science s’élevèrent contre la méthode arse- nicale, et aujourd’hui la loi du 10 octobre 1846 en inter- dit formellement l’emploi ; une circulaire du préfet de police prescrit de rechercher son application dans l’ana- lyse des liquides employés dans chaque opération à Pa- ris, et le Ministre de la Justice vient de faire la même in- jonction à tous les procureurs généraux du royaume. La première méthode Gannal avait fait son temps. L’embaumement par injection était remis en question ; il fallait rechercher un nouveau liquide conservateur sans arsenic. Des travaux nombreux furent dirigés dans ce sens, et M. Gannal lui-même crut avoir trouvé, une 402 ‘ CONSERVATION © LE seconde fois, la solution de cette nouvelle question. L’ex- périence s’est décidée contre Luis: à: L'Académie royale de médecine nomma une Commission pour examiner les travaux. Cette Commission fut com- posée de MM. Blandin, professeur à l'Ecole de médecine; Caventou, professeur à l’Ecole de pharmacie ; Londe, mem- bre de l’Académie de médecine et du Conseil de santé, doyen de la Faculté de médecine, président; Poiseuille, membre de l’Académie de médecine et du Conseil de santé, rapporteur. Les travaux à examiner étaient dus à M. le docteur Dupré, à M. Gannal et à M: le docteur Sucquet. Les concurrents furent invités à pratiquer chacun, sous les yeux de la Commission, une opération d’embaume- ment par leurs méthodes respectives. Le 21 et le 23 mai 1845, cette opération eut lieu à l'Ecole pratique de la Fa- culté de médecine. Les sujets embaumés furent placés dans une simple bière de sapin et inhumés à 70 centimè- tres de profondeur seulement. La Commission voulut ainsi accroître les difficultés. Elle pensa que la méthode qui conserverait dans une simple bière de bois, conser- verait encore mieux dans une bière de plomb, et avec les précautions employées dans la pratique civile. Les trois sujets furent d’ailleurs déposés, côte à côte, dans le même sol et à la même profondeur. Quatorze mois après, le 14 juillet 1846, sous les yeux de la même Commission et en préserice de M. Gannal, qui reconnut l'intégrité des scellés apposés lors de l’inhuma- tion, les cercueils furent exhumés, et les résultats sui- vants furent constatés : Le sujet embaumé par M. le docteur Dupré était dans un état de désorganisation complète, etle concurrent, éclairé par l’expérience, se retira loyalement du concours. Le sujet embaumé par M Gannal était en pleine pu- tréfaction ; il exhalait une odeur suffocante. Ce sujet, dont, il était impossible de distinguer le sexe, était entièrement méconnaissable, etc., etc. " Le sujet embaumé par M. le docteur Sucquet,au moyen d’une solution de chlorure de zinc, était parfaitement conservé. La figure avait conservé sa physionomie ; la peau offrait dans toute son étendue, toute sa souplesse et toute son élasticité. Le cœur, le cerveau, le foie per- mettaient encore d'étudier non-seulement leurs rapports, mais encore leurs textures, les fibres et les places char- nues dont ils se composaient. ns M. le docteur Sucquet continua les expériences, et le. at dy Ma L Lo DES OBJETS D'HISTOIRE NATURELLE, “408 27 novembre 1846, il fit pratiquer, sous les yeux de la Commission,au cimetière Montmartre, l’exhumation d'un corps embaumé par lui depuis dix-huit mois. Ce corps offrait encore un état de conservation parfaite ; la peau avait toute sa souplesse et toute son élasticité, on croyait enfin qu'il venait d’être mis dans le cercueil. (Extrait textuellement des termes du Rapport. ) Le but de la Commission était atteint : un nouveau mode d’embaumement sans arsenic, une nouvelle mé- thode remplissant le but des familles et de la loi, venait d’être acquise sans retour. Après deux années d'examen comparatif, la Commission rendit compte de ces résultats à l’Académie royale de mé- ‘ decine. Un rapport fut fait à cette société savante le 16 mars 1847, et ia méthode du docteur Sucquet fut haute- ment approuvée par l’Académie. Je donnerai ici l'extrait d’un mémoire de Gannal sur une nouvelle méthode de conserver les animaux. Je ne pense pas qu'il faille se hâter d'abandonner l’ancien pré- servatif pour adopter sans épreuves préparatoires les opinions de Gannal; mais je crois fermement que les nouvelles vues proposées par ce chimiste peuvent con- duire à de nouveaux procédés très-utiles. Conservation des objets d'histoire naturelle, par GANNAL, Je vais faire connaitre mes recherches nouvelles rela- tives à la nature et au degré d’eflicacité de la conserva- tion par l’acide arsénieux, et surtout à la préservation, par la noix vomique et la strychnine, des objets d'histoire ei et des collections si précieuses que nous possé- On. J’ai injecté des cadavres avec 5 litres d’eau saturée à chaud d’acide arsénieux pour chacun. | Peu de jours après l’injection, au moment où la dessic- cation du cadavre a commencé, il s’est dégagé des divers corps, ainsi préparés, une Si grande quantité d’hydro- gène arsenié, qu’il fut impossible de continuer la dissec- tion. J'ai été à même de faire une autre remarque fort importante : c'est que ces corps se couvrent prompte- mént de moisissures, et cela si complétement et si pro- LECTURE RE 0 PO DA D 7 me PO, ct RES ou 4 a AU ‘ 404 CONSERVATION DES OBJETS D° HISTOIRE NATURELLE. 0 fondément,. qu’en peu de temps, ils s’en: trouvent décom- osés. “ Toutes les préparatiôns taxidermiques qui. contiennent de l’arsenic dégagent de l'hydrogène arsenié, et ce gaz, mêlé à celui de l'esprit-de-vin et du camphre, forme cette odeur particulière qui domine dans tous les cabi- nets d’histoire naturelle. De mes observations, il résulte done que Mae ne , conserve pas les matières animales, quoiqu'il les pré- serve momentanément de la fermentation putride. Après ces recherches, que j'ai faites pour étudier Îles : causes de la destruction de nos collections d'histoire na- turelle, j'ai cherché le remède. Ailleurs, j'ai dit comment les sels alumineux agissent sur la gélatine, et j'ai expliqué comment la matière ani- male est préservée de la fermentation putride par suite de la combinaison qui résulte du contact de ces deux sub- stances ; mais, de ce que la gélatine est rendue impu- trescible par cette combinaison, il n’en résulte aucune- ment l’autre effet tout aussi important, celui d'empéoher les insectes de détruire l’animal. C’est dans le but de parer à ce second inconvénient, qui m'avait frappé, que, dans l’origine, j'avais moi-même indiqué l'acide arsénieux comme moyen efficace ; mais, par les motifs que je viens d'exposer, j'ai dû abandonner cette substance et chercher une composition d’une effica- cité plus réelle. Le liquide d'injection dont je me sers aujourd’hui est composé de la manière suivante : Jefais bouillir ensemble 1 kilogramme de sulfate simple d’alumine, 100 grammes de noix vomique en poudre, et 3 litres d’eau ; je maïntiens l’ébullition jusqu’à ce que le liquide soit réduit à 2. li- tres 1/2; je retire le feu, et laisse refroidir; je tire 4: clair, et je réserve séparément le résidu päteux. Le liquide sert aux injections ; le résidu s'emploie de la manière suivante : dans quatre cuillerées de ce ré- sidu, on délaie un jaune d'œuf; cette pâte ne doit être préparée qu’au moment où on désire l’employer. Elle sert à enduire la partie interne des peaux, et surtout les ‘parties charnues qui ont été laissées quand on à dépouillé l'animal. On comprend que le jaune d'œuf conserve la souplesse de la peau mégie par les sels d’alumine. Mais on conçoit que, quelle que soit l'efficacité du pré- servatif employé dans l’intérieur du corps de l'animal, son action ne peut s'étendre aux plumes, qui sont quel- | | PRÉPARATIONS ANATOMIQUES SEC _ 405 quefois à une {rès- grande distance du corps de l'animal. | C'était donc là un nouvel obstacle, et aussi un nouveau sujet d'étude. Pour cette conservation, je procède de trois manières différentes. J'emploie de la noix vomique en poudre, ou je me sers d’une teinture alcoolique préparée avec 100 gram- mes de noix vomique en poudre, macérés dans un litre d'alcool. Enfin, je fais dissoudre 2 grammes de SLA nine dans un litre d'alcool. Quel que soit le mode de préparation employé pour la conservation d’un animal, on peut, à l'instant, arrêter les ravages des insectes, en enduisant avec une brosse de blaireau l’ensemble de la peau, avec la teinture ou la dis- solution indiquée, et cela, suivant la robe de l'animal. Si ‘les plumes sont de couleur tendre et blanche, il faut em- ployer la dissolution de strychnine. Enfin, pour les oiseaux fort délicats, pour ceux où une imbibition alcoolique ne serait pas possible, on doit sau- poudrer de noix vomique, en ayant soin d’en faire entrer le plus possible dans l’intérieur des masses des plumes sur l’épiderme. Dans tous les cas, on peut plâtrer les peaux, comme pour les procédés ordinaires. En résumé, je démontre par des expériences, qu'aucune préparation arsénicale ne peut assurer la conservation des matières animales; que celles qui restent exposées à l'air pendant un temps qui dépasserait trois ans, sont détruites; que celles qui sont renfermées dans des caisses hermétiquement bouchées, se détruisent au bout d’une année ; que les sels solubles d’alumine sont tous efficaces pour assurer la suspension de la fermentation putride ; que l'emploi de la préparation de noix vomique, comme je l'ai indiqué, préserve de l'action des in- sectes. CHAPITRE IT. Préparations anatomiques sèches. Aujourd'hui que l'étude de l’histoire naturelle a pour base l’anatomie comparée, il serait tout à fait oisif d’en- trer dans une discussion pour prouver toute l’impor- tance que l'on doit mettre à la bonne préparation des pièces d'anatomie. Pour éviter des longueurs inutiles, nous entrerons donc de suite en matière. A 406 PRÉPARATIONS ANATOMIQUES SÈCHES. LA N hr PRE Nr pus En commençant l’histoire des préparations. par celle des os, nous trouvons l'avantage de présenter à la fois les: opérations les plus faciles, et celles dont les résultats sont les plus utiles aux naturalistes. Nous enseignerons ici la méthode publiée par M. JS. Cloquet, parce qu’elle nous à paru la plus simple et la meilleure. Quelquefois même nous citerons textuellement cet habile anato- miste. Les deux opérations à faire pour la conservation des os, sont la macération ou l’ébullition, et le blanchi- ment. Pour obtenir des os bien blancs, il faut disséquer un cadavre maigre, provenant d’un homme de trente à quarante ans, mort d’une maladie chronique qui n’a point attaqué ‘les os. Si l'on a l'intention d'en faire un squelette entier, on aura soin d’en choisir un qui ait toutes ses dents. Les cadavres des phthisiques sont les pius propres à ce genre de préparation. Quand il s'agira d’un animal assez commun pour qu’on puisse avoir le choix, on le choisira adulte, et, surtout, si c’est un mam- mifère, avec toutes ses dents au moment de leur entier développement et avant qu’elles soient usées ; dans un chien, par exemple, trois ans est l’âge le plus favo- rable, parce que les dents incisives ont encore ces pe- tites cannelures nommées fieurs de lys par les chas- seurs. Le sujet étant choisie on enlève les care le mieux pos- sible avec des pinces et le scalpel, en prenant bien garde de ne pas enlever le périoste ou membrane qui recouvre les os. On détache le sternum en coupant les cartilages des côtes à leur insertion, et on sépare les membres du tronc. Nous n'avons pas besoin de dire que ces sections ne doivent se faire que lorsque l’on veut préparer les os isolément, ou monter un squelette artificiel; si l’on veut avoir ce qu’on appelle un squelette naturel, c’est-à-dire les os conservant pour attaches leurs ligaments, ilest clair qu’il ne faut pas couper les cartilages qui unissent les côtes au sternum, ni séparer les membres. | On prépare un gr and baquet rempli d’eau de fontaine, et on le dépose dans un lieu aéré et écarté, afin que les miasmes putrides qui s’en exhaleront n aient aucun in- convénient. On y plonge les os, avec la précaution de L'rPAVATE L à PUR Tr NV Be À PRÉPARATIONS ANATOMIQUES SÈCHES. 407 les y tenir constamment immergés. Tous les quatre ou cinq jours, on change l’eau dans le commencement, eton la renouvelle moins souvent à mesure qu’on la voit se corrompre moins vite. | Il est important de saisir le moment favorable dela . macération pour retirer les os du bain. On reconnait qu’il en est temps lorsque les parties fibreuses se sé- parent facilement des os, que les fibro-cartilages inter- vertébraux et les ligaments jaunes se détachent aisément des vertèbres. Alors on retire les os du baquet, on les met dans de l’eau propre, on les nettoie en enlevant avec un fort scalpel les parties fibreuses qui peuvent encore y adhérer, et en les frottant sous l’eau avec une brosse très-rude. On les place ensuite, après les avoir tous réunis avec attention pour ne pas en perdre, sur une grosse toile où on les fait sécher. | Tel est le procédé de la macération; il nous reste à parler de celui de l’ébullition. ; | Après avoir, comme nous l'avons dit, grossièrement dépouillé les os de leur chair, on les place dans une chau- dière remplie d’eau et on les fait bouillir pendant six ou dix heures, selon les sujets. « On active l’action de l’eau, dit M. Jules Cloquet, et on dépouille plus exactement les "os de leurs parties fibreuses et de leur graisse, en mettant dans la chaudière, une heure avant la fin de l’opération, de la potasse ou de la soude du commerce (sous- -carbo= nate de potasse ou de soude), 1/2 kilog. pour 80 à 100 li- tres de liquide. Après avoir enlevé avec soin la graisse qui nage à la surface de l’eau, on retire les os, on les plonge dans une nouvelle lessive alcaline, tiède et très- légère ; on les nettoie avec soin, comme dans le cas pré- cédent ; on sépare exactement des surfaces articulaires les cartilages gonflés et ramollis qui leur restent assez adhé- rents. Les os étant propres, on les lave à plusieurs eaux avant de les faire sécher. « En employant l’ébullition, on a l'avantage de pré- parer plus promptement les os, et d’une manière moins insalubre que par la macération. Cependant, ce mode de préparation a des inconvénients : 4e les os qui ont bouilli deviennent en général moins blancs que ceux qui ont macéré; le sang coagulé dans leurs pores leur laisse une teinte brune qu’il est souvent impossible de faire dispa- raître ; 20 ils retiennent ordinairement une plus grande quantité de suc médullaire, qui ne tarde pas à leur don- ner, en rancissant, une couleur jaune et une odeur fort. ON (y) Br Re, 11 MER + ‘A Q FR AR PAC 8 RP at ROME désagréable; 3° l’ébullition n’est point applicable aux. os des jeunes sujets, dont les épiphyses ne sont point encore soudées; elle agit sur leur tissu gélatineux, et dépouille en partie les os courts et les extrémités des os longs de la lame compacte qui les enveloppe. Ce der- nier inconvénient se manifeste même sur les os des adultes. » | Ra Re Il faut ensuite blanchir les os, opération à laquelle les anatomistes donnent le nom de déaibation. C’est encore M. Jules Cloquet que nous laisserons parler : « Pour ob- tenir parfaitement blancs des os qu’on a fait macérer, on peut employer plusieurs procédés : 4° le meilleur con- siste à les soumettre sur un pré à l’action réunie de l’air, du soleil et de la rosée, comme cela se pratique pour la déalbation de la cire, etc.; on a soin de les retourner tous les quinze jours, afin qu’ils blanchissent d’une ma- nière égale; deux ou trois mois d’une semblable expo- sition suffisent, surtout au printemps, pour leur donner une blancheur éclatante; 2 on expose les os à l’action du chlore, soit liquide, soit gazeux. Dans le premier cas, on les plonge deux ou trois fois par jour dans une les- sive qui tient du chlore en dissolution, et on répète ces manœuvres pendant dix ou douze jours; dans le second, il faut les tremper dans l’eau, les placer sur une claie, et les couvrir avec une toile cirée ou du taffetas gommé ; on les expose alors au-dessus d’une terrine dans laquelle on a mis, en proportions convenables, du chlorure de sodium, de l’oxyde de manganèse et de l’acide sulfuri- que : on chauffe légèrement ce mélange de temps à autre; 3c au lieu du chlore gazeux, on peut employer avec avantage l'acide sulfureux en vapeur, comme on le fait dans les arts pour le blanchiment de la laine, de la soie, etc. On fait brûler lentement du soufre au-dessous de la claie, sur laquelle on a placé Les os humectés; 49 les lessives alcalines peuvent encore être mises en usage : pour la déalbation des os; cependant elles ne m'ont pas paru aussi avantageuses que les moyens précédents. » Dans la préparation ordinaire des os, on dissèque la tête entière d’une seule pièce, à l'exception de la mâ- choire inférieure. Si l’on veut désarticuler les os du crâne par une méthode mécanique manuelle, on risque de frac- turer quelques parties. Voici un moyen fort simple par lequel on y parvient aisément sans courir aucune chance de fracture. Par le trou occipital, on remplit le crâne de pois secs, et on les y tasse le plus possible; puis on 408 PRÉPARATIONS ANATOMIQUES SÈCHES. fi (ai ‘ 144 20 te PRÉPARATIONS ANATOMIQUES SÈCHES. 409 “bouche le trou avec un tampon de liége ou autre. On ‘plonge la tête dans un vase rempli d’eau que l’on met bouillir sur lé feu. Les pois se gonflent et chassent au dehors les os du crâne qui se désarticulent aisément. J'ai obtenu ke même résultat en plaçant la tête remplie de pois secs dans un lieu chaud et humide, après les avoir préalablement arrosés. Le gonflement résultant de ‘la germination produisait le même effet, quoique plus lentement. | Du Squelette. Comme je l’ai dit, on distingue le squelette naturel et le squelette artificiel, et tous deux ont leur genre d’im- portance. Le premier fournit à l’étude des ligaments qui réunissent et maintiennent toute la charpente osseuse ; le second permet l'étude de l’os dans toutes ses parties, puisque toutes les parties de l’os sont à découvert. Pour la plus grande quantité des animaux, mammi- fères, oiseaux, reptiles et poissons, on ne prépare guère: que des squelettes naturels, à moins que ces animaux soient d’une grande taille. D'ailleurs, dans ceux qui sont petits, et c’est de beaucoup le plus grand nombre, le montage artificiel deviendrait extrêmement difficile, comme par exemple dans la souris, le roitelet, etc.; et même impossible, comme dans le goujon, l’éperlan, le lézard gris de nos murailies, etc. L'important pour le naturaliste préparateur est donc le squelette naturel, et c'est par lui que je vais commencer. Pour ne pas trop allonger mon livre, je ne citerai pas ici les divers modes de préparation des auteurs, par la raison fort simple que le mien est facile, peu embarrassant, et m'a tou- jours parfaitement réussi. 10 Squelettes de très-petits animaux. — Je suppose que nous ayons à disséquer une grenouille, ou un moineau,ou un animal quelconque dont la grosseur se trouve com- prise entre celle d’une souris et celle d’un écureuil. On devra se procurer une planchette de peuplier, ou autre bois blanc très-tendre, large de 325 millimètres et longue de 487 millimètres. Il faut que le bois soit assez mou pour pouvoir y ficher facilement de grosses épingles, dont on aura une douzaine, avec autant de fils de grosse soie. Ce petit appareil sert à maintenir le corps sur’ la table de peuplier, chose nécessaire vu la légèreté du corps, qui se déplacerait sans cesse sous la main du prépara- $eur. On attache, toutes les fois qu’il est besoin, avec un Naturaliste préparateur. NN 100 ré LINE 27 jruë sl HE M0 PRÉPARATIONS ANATOMIQUES suce morceau de bois, la partie que l'on veut tenir tendue: on passe une épingle à l’autre extrémité du fil de soie qui est double, et l’on implante cette épingle dans la table ou planchette. Pour fixer le fil à la partie que l’on veut tenir tendue, on l’accroche au moyen d’une toute petite épingle courbée en crochet, ou hameçon, et atta- chée au bout de la soie. Ces pr éparatifs, qui semblent mi- nutieux au premier abord, font cependant gagner bean- coup de temps. On aura de plus une très-petite seringue à injection, une forte loupe de 54 millimètres de foyer au moins, des pinces de dissection, trois ou quatre scalpels très-fins et très- -coupants ,. des ciseaux courbes et des ciseaux droits. On préparera, quel que soit le volume de l’animal, un bain composé d’une forte SERRES de sublimé dans lesprit-de-vin. Cela prêt : On place le corps sur la table et on commence par en- lever la peau par lambeaux, mais avec l’extrême atten- tion de ne pas tirer dessus assez fort pour rompre les li gaments d’une ou plusieurs articulations. Chaque fois . qu'il en est besoin, on maintient le corps dans l'attitude que l’on trouve convenable, au moyen des crochets et des fils de soie que l’on fixe temporairement où l’on veut. On enlève d'abord grossièrement toutes les parties molles, en ménageant partout les ligaments | des articula- tions. On revient ensuite aux os les uns après les autres, et l’on achève de les nettoyer entièrement. Pour cela, on saisit les parties fibreuses avec les pinces, et on les coupe à leur insertion, soit avec les ciseaux courbes ou droits, soit avec le scalpel. Avec le tranchant de ce der- nier on râcle parfaitement les os dans le sens de leur longueur, afin de les dépouiller de leur périoste qui, dans les très-petits animaux, est à peine visible. Onse servira de la loupe pour nettoyer les très-petits os des tarses et. des carpes, et, par son moyen, on verra les ligaments que lon s’abstiendra de couper. Pour faciliter ce tra- vail, il est bon de se procurer une très-large loupe dont le foyer soit assez long, et de la monter sur un porte- loupe dans le genre du télégraphe que nous avous figuré sous le n° 54; au lieu du porte-juchoir 4, on ajuste un porte-loupe que l’on peut hausser, baisser, tourner dans tous les sens de la même manière. Par ce moyen on peut voir l’objet à disséquer tout en à conservant la liberté des deux mains. On videra le crâne le mieux possible par un des or- bites de l’œil, au moyen d'au cure-oreille ou d'un mor» À LH RÉ RAIN ANATOMIQUES PR n ‘1 dd ceau de fil-de-fer. On y introduira, mais très-délicate- ment pour ne pas trop endommager les os du fond de l'orbite, du coton fin et sec, à plusieurs reprises, pour entrainer après lui les fragments de cervelle; puis on injectera de l'eau à plusieurs fois, jusqu’à ce qu elle en sorte irés-claire. * Il m'est arrivé durent quand je voulais ménager les orbites, de séparer la tête du cou, et de la nettoyer par le trou occipital. Je profitais de cette circonstance pour enfoncer un fil-de-fer dans le trajet de la moelle épinière, ce qui facilitait la saturation de cette moelle quand le squelette était mis en macération. Je rajustais la tête sur sa vertèbre au moyen d’un fil-de-fer quand je montais “le squelette. - Toutes ces opérations sont très-minutienses: elles exi- gent beaucoup d'attention et de Soin, mais elles ne sont _ni longues ni difficiles. Autant qu’on le peut, il faut faire le squelette d’une seule séance, ‘afin de ne pas donner le temps aux fragments des parties molles de se dessécher sur les os. Mais si l’on était forcé de s’interrompre jus- qu’ au lendemain, on en serait quitte pour conserver la pièce commencée dans de l’eau ; si on renvoyait la fin de l'opération à plusieurs jours, il faudrait faire macérer la pièce dans le bain d’alun dont nous allons parler plus loin. Quand le squelette est net et propre, on le plonge dans une dissolution de sublimé, et on l’y laisse plus ou moins longtemps en raison de sa grandeur. Celui d'une souris, par exemple, est suffisamment saturé en vingt-quatre heures; il faudra trois ou quatre jours pour celui d’un écureuil. Ce bain a pour but de préserver les ligaments de la dent meurtrière des insectes rongeurs de collections; il est indispensabie, si l’on veut assurer au squelette une longue conservation, et ne peut se remplacer par aucune autre solution. On retire la pièce du bain, et on la monte, c’est-à-dire qu'on lui donne l’attitude que l’on désire, pendant que les ligaments ont encore de la souplesse. Pour cela, on a un petit carré de carton ferme et blanc, ou une petite planchette de bois d’une grandeur proportionnée à la pièce, que l’on place dessus, et que l'on maintient au moyen d’un fil-de-fer. (Voy. fig. 109.) Dans une pièce rationnellement préparée, le fil- de-fer ne doit entamer aucun os, mais leur servir d’appuienles entourant, s’il est nécessaire, par une sorte d’anneau qui. A1 PRÉPARATIONS ANATONIQUES | SÈCHES, les maintient, ou par le moyen de la fourche qu ”ÿ] forme, à son extrémité, et entre laquelle l'os (ordinairement la colonne vertébrale) vient se poser. La fig. 106 nous. fera parfaitement comprendre. Le til-de-fer a formela fourche à son extrémité b, et soutient la colonne vertébrale c. Son extrémité inférieure d traverse la planchette e. Quand la pièce est un peu grosse, le fil-de-fer est taraudé à son extrémité inférieure, de manière qu’on peut le fixer soli- dement à la planchette au moyen de deux pete écrous en fer ?, 0, qui la serrent à volonté. Mais, ‘quand l'animal est très-petit, on ne peut agir ainsi, et voici comment on opère : on prend un fil-de-fer d’une grosseur et d'une longueur convenables, fig. 105, et l’on forme à son extrémité supérieure une boucle que l’on rend très-solide au moyen de cinq ou six tours de torsion, comme on le voit en a. On coupe ensuite la bou- cle au milieu, on écarte ses deux côtés cc, et l'on obtient ainsi la fourche de la grandeur qu’on juge convenable ; on appointit l’extrémité inférieure du fil-de-fer, que l’on fait passer à travers la planchette b; enfin, on re- courbe la pointe obliquement en c, et on la ‘fait entrer de force dans le dessous de la planchette en o. La pointe doit s’y enfoncer obliquement, comme nous l'avons re- présentée par des points, en b, pour ne pas ressortir en dessus, ce qui produirait un mauvais effet. J'ai dit qu’on pouvait se servir d’un morceau de carton blanc, au lieu de planchette; voici dans quelle circons- tance : les reptiles batraciens en général, et beaucoup d'autres petits animaux, ont une charpente si légère et si mince, que sil'on à l'attention de les faire dessécher, après la macération, dans une bonne attitude, elle se soutient fort bien, et l'animal n’a pas besoin de ‘support en fil-de-fer. Il suffit de poser le squelette sur le mor- ceau de carton, et de l‘y fixer par les extrémités avec un petit morceau de cire blanche. Lorsque le squelette placé sur sa planchette est par- faitement desséché, il ne reste plus, pour le soustraire à l’action de l’airet de la poussière, qu’à lui donner une couche générale de vernis. J'ai employé pour cela, avec beaucoup d'avantage, du vernis à tableau que je rendais un peu plus fluide en y ajoutant une légère quantité d’ esprit- -de-vin. Ce vernis est préférable aux autres en ce qu'il ne jaunit pas en vieillissant, et qu'il est d’une transparence parfaite. RE _20 Squelcttes d'animaux de Dear moyenne, C 'est-à- | PRÉPARATIONS ANATOMIQUES SÈCHES. LT dire depuis la grosseur d’un lapin jusqu’à celle d’un grand @hièn. ie Commele corps de ces animaux a une pesanteur suffi- sante pour ne pas glisser sous le scalpel du préparateur, toutes les petites précautions que nous avons recom- mandées dans l’article précédent deviennent superflues. La loupe devient aussi inutile. On commence par écorcher l’animal avec quelque pré- caution, parce qu'il est rare que la peau n'ait pas une utilité quelconque, ensuite on le dissèque gr ossièrement, et on le plonge dans un bain d’eau de rivière dans la- quelle on fait dissoudre un demi-kilogramme d’alun cal- ciné à raison de six litres d’eau. On peut laisser macérer le squelette dans cette composition pendant un certain temps, sans inconvénient pour les ligaments : si l’eau se corrompait, il faudrait avoir le soin de renouveler le bain. Au moyen de cette macération prolongée pendant un certain temps, les os blanchissent assez bien, se dépouil- lent de leur gélatine, et ne répandent plus d'odeur après leur dessiccation. On achève de nettoyer parfaitement les os, toujours en ménageant les articulations, puis on fait sécher le squelette. On le plonge ensuite dans unesolution de su- blimé dans laquelle on le laisse de quatre à huit jours, selon la grandeur de l’animai ; puis on le monte d’après les principes que nous avons enseignés plus haut pour les petits squelettes; seulement on met, pourle soutenir, des iringles de fer plus grosses, et l'on en place deux, ou même trois, si cela est nécessaire. (Voy. fig. 108.) On peut aussi mettre des branches aux tringles, pour soute- nir quelques parties, comme on le voit dans la figure. Quelquefois il est nécessaire de passer un fil-de-fer dans le trajet de la moelle épinière pour soutenir la co- lonne vertébrale et le cou : dans ce cas, on la désarticule vers la tête ou vers le sacrum, selon qu'on le juge néces- saire, puis, après avoir passé la tringle, on rapproche les parties. Il arrive quelquefois aux squelettes naturels de se couvrir d'une graisse fétide, quelque temps après leur préparation. Il faut, dans ce cas, faire tremper la pièce dans une liqueur alcaline, par exemple dans une légère dissolution de soude ou de potasse, mais il faut bien sur- veiller cette macération, afin que ces sels n’attaquent pas les os. Quelquefois on peut se contenter, surtout pour des os détachés, de tremper la pièce dans une pâte d’alu- M4 PRÉPARATIONS ANATOMIQUES sons. CARTES mine marneuse, que l’on humecte et fait sécher au soleil à alternativement, jusqu'à ce que FRÈRE ait absorké les huiles fétides. | On passe le SAUSIONE entier au vernis, comme. nous | l'avons. dit. 41 30 Squeleiles artif ciels de grands animaus. . Après à avoir préparé et fait blanchir les os, comme nous le disonsau commencement de l’article des préparations ostéologi- ques, on les réunit chacun à leur place, et on les y fixe au moyen d’articulations - artificielles qui remplacent les ligaments. Ces articulations, en fil-de-fer ou en cuivre, sont plus ou moins ingénieuses, selon les idées des différents pré- parateurs. L'essentiel est qu’elles soient solides, qu’elles puissent se monter et se démonter aisément et à volonté; enfin, qu'elles laissent à chaque os son mouvement na- turel, c’est-à-dire celui qu'il avait pendant la vie de l'animal. Nous ne donnerons, de toutes ces méthodes, que celle qui est la plus généralement employée en An- gleterre, parce qu'elle nous a toujours paru la plus sim- ple et la plus facile de celles qui remplissent les condi- tions voulues. On aura : 1° un taraud pour faire des vis de toutes les grosseurs nécessaires; 2° de petites plaques de cuivre assez minces et dans diverses proportions, semblables à : celle que nous avons figurée en a, fig.107; plus des bas d'épingle en cuivre, dont les uns avec une tête, seront en forme de vis à la pointe, fig. 103, et les autres; sans tête, seront en forme de vis aux deux bouts, fig. 104, Pour réunir deux os, on leur fera, près de l’articula- tion, en b, c, fig. 107, à chacun un petit trou, avec une mèche conduite à l’archet. Il sera nécessaire, pour cela, d’avoir des mèches de plusieurs grosseurs, et un petit étau pour tenir les os pendant qu’on les perce. La lar- geur et la profondeur des trous seront calculées en rai- son de la grosseur et de la longueur des clous d’épingles qui doivent y entrer, mais avec un peu de peine, et de manière à ce que la vis morde dans l'os et y fixe le clou avec solidité. On applique sur les deux os la plaque de cuivre a, de manière à ce que les deux trous dont elle est percée à ses extrémités correspondent aux trous des os. Dans l'un, en ©, on enfonce un clou d’épingle à tête et on le” vissé solidement dans l’os, de manière à tenir la plaque sans l'empêcher de tourner aisément autour de La : 50 | PRÉPARATIONS ANATOMIQUES a uba | 415 du clou. Dans l’autre trou, en b, on enfonce un clou d’é- pingle sans tête, on le fixe dans l’ 0S, puis on place à son extrémité saillante un petit écrou en boulon, d, que l’on serre assez pour maintenir le tout, sans empêcher la pla- que de cuivre de tourner. Cette articulation artificielle se place toujours sur le côté intérieur ou extérieur des os, parce que, la plaque glissant sur les os et tournant dans ses deux axes, per- met le mouvement articulaire en avant et en arrière. Mais pour cela il ne faut pas que les deux os se touchent tout à fait, surtout quand les têtes d’os ne sont pas exac- tement arrondies. Quelques préparateurs emploient, par économie, des clous d’épingle en fer au lieu de cuivre. Toutes les fois que le squelette n’a pas macéré dans la solution de su- blimé, ceci est sans inconvénient; mais quand il a été préparé avec se sel mercuriel, il en est tout autrement. Le sublimé a une action très-prompte et très-puissante sur le fer, qu'il oxyde et détruit en quelques instants ; aussi les graveurs en taille-douce l’emploient-ils pour faire mordre leurs planches d'acier. IL résulte de cette action, qu il doit être rejeté de toute préparation anato- mique, pendant tout le temps qui nécessite l'emploi des instruments tranchants. C’est aussi pour cette raison que lon ne doit jamais employer le fer quand on monte une préparation anatomique dans laquelle entre le deuto- chlorure de mercure. Nous nous en tiendrons là sur les préparations ostéo- logiques, car, quand même nous ferions un livre entier sur cette matière, pour prévoir tous les cas qui peuvent se présenter, nous n'en dirions pas assez pour certai- nes personnes. Les autres trouveront toujours dans leur. industrie les moyens de surmonter les paie diflicultés qu’elles pourront rencontrer. - Préparation des viscères. Après la préparation des os, celle qu’il importe le plus de savoir, pour le natur aliste, est celle des viscères. La meilleure préparation qu’on puis se leur donner, consiste à les plonger dans une liqueur conservatrice. ‘On don- nera la préférence à l'alcool de vin, de grains, ou de pommes de terre, à 25 ou 30 degrés.'Le tafia et le rhum contiennent un principe résineux qui teint en jaune les objets que l’on y tient plongés. _ 46 PRÉPARATIONS ANATOMIQUES sècHEs. | | Préparation de DR à Du rs se Il peut être très- utile de conserver des en et , des fœtus aux divers temps de la gestation. Nous emprun- tons à M. Breschet ce que nous allons en dire. « L'œuf, considéré aux diverses époques de la gros—. sesse, ne peut être conservé que dans l'alcool peu con- : | centré, afin qu’il ne racornisse pas les membranes. Un kirsch-wasser, dans lequel on fait dissoudre du nitrate d’alumine, forme une liqueur limpide dans laquelle l'œuf se conserve sans altération. On peut, pour démontrer le développement des organes, injecter plusieurs parties; ainsi, dans les premiers temps, le pédicule de la vésicule ombilicale admet le mercure qu'on y porte avec une pe- tite seringue de verre, dont le tube est filé à la lampe; cette injection doit être faite du côté de la vésicule, et quelquefois on voit le métal passer jusque dans l’intes- tin. « Les vaisseaux omphalo-mésentériques doivent aussi être injectés. L’ouraque sera ouvert, et l’on démontrera: sa communication avec la vessie, d’une part, avec l’al- lantoïde de l’autre. Touies ces parties seront tenues écar- tées les unes des autres, et attachées avec cle petites épin- gles sur un plateau de cire. « Dans le fœtus près du terme de la gestation, on in- jecte les vaisseaux par lesquels il s'établit une communi- cation entre lui et la mère. « Les os de l'embryon, après avoir été injectés, seront plongés dans de l'huile de térébenthine, sans qu'il soit ns ce de les mettre auparavant dans un acide affai- Fe « Quant aux enveloppes du fœtus et au placenta qu'on veut conserver après un accouchement à terme, on pousse d’abord une injection colorée différemment dans les ar- tères ombilicales et dans les veines du même nom. Cette injection ne doit pas être trop délicate ou poussée avec beaucoup de force, car alors elle passe d’un des vaisseaux dans l’autre, On laisse tremper pendant quelque temps. ces deux parties dans une eau alumineuse, ou mieux dans une solution alcoolique de sublimé, puis on place une vessie de cochon dans la cavité des membranes ; on insuffle la vessie, et les parties ainsi disposées sont ex po- sées à l’air pour obtenir la dessiccation : alors la vessie est retirée. On peut conserver de la sorte des rhempranes Fo : ue & Me, Le À | PRÉPARATIONS ANATONIQUES SÈCHES. 5 nu 417 avec le placenta, en plaçant la face utérine de celui-ci tantôt en dedans, tantôt en dehors de la cavité des mem- branes. Ces mêmes HARReS peuvent être conservées dans des PAnenrs. | | Préparation dé pièces nes d'anatomie. Si nous voulions enseigner à nos lecteurs toutes les manières recommandées pour ces préparations, nous tomberions dans un chaos de méthodes et de recettes dont ni eux ni moi ne pourrions nous tirer. Nous nous bornerons donc à la méthode de l’anatomiste anglais Swan, parce qu’elle est basée sur la découverte que Chaussier a faite relativement aux propriétés du sublimé corrosif. Nous laisserons parler M. Swan lui-même. Pour décrire la manière de faire ces préparations, dit- il, je prendrai seulement le bras pour exemple. Le membre devra être choisi autant débarrassé de graisse que possible. Une solution de 60 grammes de bi- chlorure de mercure dans un demi-litre d’esprit-de-vin rectifié sera injectée dans les artères, et, le lendemain, on fera une autre injection avec une pareille quantité d'esprit de vernis blanc, dans lequel on ajoutera un cin- quième de vernis de térébenthine et un peu de vermil- lon. Le membre doit ensuite être placé dans de l’eau chaude, et y rester jusqu’à ce qu’il soit convenablement échaufté pour faire la grosse injection dans les artères, etles veines même, s’il est nécessaire. Si l’on doit i injec= ter les veines, il vaut mieux en faire sortir le sang qu'el- les contiennent, avec de l’eau, avant de pousser dans les artères la solution de bichlorure de mercure, parce qu’il revient toujours par les veines quelques portions de cétte injection qui coagule tout le sang qu'elles contien- nent, et empêche la grosse injection de | parvenir dans les . plus "petites branches. Après que le membre a été injecté, on le dissèque. Cha- que fois que l’on quitte ce travail, il est bon de couvrir les parties qui ont été mises à découvert avec un linge imbibé d’eau ; et lorsqu'on reprend la dissection, on re- marque un grand avantage, c’est que les parties injectées avec la solution de sublimé souffrent très-peu d’altéra- tion en plusieurs jours, et sont retrouvées dans le même état où on les a laissées, tandis, que, par la méthode or- dinaire, en un ou deux jours tout est si changé, qu’il y a peu de profit à a revoir ce qui a été fait, et si la dissection est longue, on le reconnaît à peine lorsque tout est fini. à Fe Un MAMA Eure Dee ._ 418 PRÉPARATIONS ANATOMIQUES SÈuES. pe Un autre avantage, c’est que l’on peut disséquer en k. tout lieu, puisque la préparation est sans odeur. | Lorsque toutes les parties sont à découvert, et que l'on | a Ôté toute la graisse et le tissu cellulaire, il faut mettre : le membre ainsi préparé dans une solution de 60 gram- mes de bichlorure de mercure dans un litre d'esprit-de- vin rectifié, et l'y laisser plongé entièrement pendant une quinzaine de jours au moins, car il ne peut y rester trop longtemps. Une boîte de ‘chêne, peinte.en blanc et vernie, est ce qu'il y a de mieux pour contenir le mem- bre dans la solution ; le couvercle ferme hermétiquement pour empêcher l'évaporation de l’esprit-de-vin, On retire le membre tous les deux ou trois jours, et on Ôte tout ce qui peut rester du tissu cellulaire. puis on le remet, en plaçant la partie qui touchait le fond de la boîte en dessus. La meilleure chose pour placer la pré- paration, lorsqu'on la retire de la solution, est une auge de boucher qu’on a d’abord bien huilée, sans quoi le vase. s’imbibe, et il en résulte une grande perte de la solu- tion. Quand le membre est resté assez longtemps dans la solution, on l'en retire pour le vernir et le peindre. Avant de procéder à ces préparations, le membre, tenu dans l’extension, est suspendu et essuyé, puis verni de blanc. Le même jour, les nerfs, les tendons et les expan- sions tendineuses doivent aussi être vernis ; ce que l’on répète, tous les jours, une fois, pendant trois jours de suite. Le cinquième jour, les tendons doivent être re- couverts d’une couche de vernis jaune et de peinture blanche mêlés par parties égales ; on recommence cétte opération le septième, le huitième et le neuvième jours. On enduit les nerfs aussi souvent qu’il paraît nécessaire avec un mélange par parties égales de peinture blanche et de vernis blanc. Aussitôt que les muscles sont devenus raides, ils peu vent être peints, en faisant attention que les nerfs et les : tendons ne soient pas touchés par la peinture. Envi- ron un mois après que le membre a été retiré de la so- lution, ceux des nerfs et des tendons qui ne sont pas suffisamment peints doivent être recouverts de peinture et de vernis autant de fois que cela est jugé nécessaire. Mais on laissera toujours un jour d'intervalle entre chaque application de peinture ou de vernis. Cette opération étant terminée, on lave les ten- dons et les nerfs avec de l'huile de lin bouillie en un seul à r} 4 % 2 FA QAR PIRANE" 2 NALLL UV ORALE -2 MONA DT RE ro02] sf MEN HET RTE VÉe DURE ; Fa RARE Ms ÿ | PRÉPARATION ANATOMIQUES SÈCHES. AN AO | trait, et, Cette biche séchée, on en donne une seconde. sur fout le membre ; enfin plusieurs couches de vernis copal terminent l'opération. La première couche de ver- nis copal s’applique sur les artères, avec une légère ad- dition de vermillon et de bleu de Prusse pour les veines. Pour conserver le foie, il faut injecter d’abord la véinésporte et les conduits excréteurs avec de l'esprit de vernis de térébenthine et quelque matière colorante, telle que le rouge de plomb, puis on fait la grosse injection, après laquelle le foie est mis dans la solution pendant quinze jours au moins; il n’est pas nécessaire de le chauffer avant de l’injecter. Les ligaments se préparent de la même manière que les tendons. Voici la composition des peintures et vernis qui sont employés dans les préparations précédentes : * Ào Vernis blanc. Done Do danAade 4. 90 gram. Essence de térébenthine. SE MR NE 90 NOrHIS, Mas, 272, .,, DNA Eee 90 Mettez le tout dans une bouteille, et agitez jusqu "à mé-. lan ge port Do Vernis maslic. “Mastic en poudre, . .. + Dre at DOUTE, Essence de térébenthine. . .. ... 1 litre. Letout mis dans une bouteille, agitez jusqu'à ce que le mastic soit fondu. 30 Vernis jaune. Faites infuser 30 grammes de gomme-gutte en Tres dans 250 grammes d'essence de térébenthine, pendant quinze jours; puis, avec parties égales de cette liqueur tirée à clair, de baume de Canada et de vernis _pore on pd le vernis jaune, 4o Peinture blanche. 90 grammes de peinture blanche et 50 grammes d’es- sence de térébenthine servent à la former. Do Peinture pour les muscles. Elle se fait de laque, de bleu de Prusse et de vernis 40 blanc, auxquels on ‘ajoute un à quart de vernis se dre : benthine.. à : ne ‘Injection ronge. Se da. ni AO IPB 5 4 TR DUR sat : Nernis” COpAL, RE ES PO Plomb rouge. li ss nr EAN A PR VermilOon, "10 NS RER EN * Faites fondre ensemble. 7° Injection verte. Ce et A Cendres bleues. . . De ER TIRER Vernis «COPA. 2 4 UE NES 19 Faites fondre ensemble. 80 {Injection bleue. Pour la composer, il suffit d'ajouter à l'injection verte 2 grammes de bleu de Prusse en poudre. Tels sont les procédés de M. Swan. Les grands incon-— vénients qu’ils offrent, ainsi que tous les autres procédés analogues, sont : 40 de faire retirer considérablement les muscles par le racornissement qui s'opère pendant lades-. siccation, ce qui leur fait perdre leur forme et leur gros- seur naturelles ; 20 de rendre la dissection, pendant les opérations, funeste aux instruments tranchants, parce que le sublimé les attaque et les détruit rapidement. Si l’on remplaçait le sublimé par le sulfate et l’acétate d’alumine en forte dissolution, il parait, selon les expé- riences de Gannal, que l’on obtiendrait des résultats meil- leurs sans ces inconvénients. Des Injections. Une foule de pièces anatomiques ont D d’être in- jectées pour leur conservation, et il n'y a pas d’autres moyens de préparer les vaisseaux. Nous devons donc: traiter ce sujet, mais d’une manière générale, afin qu’on ne soit pas embarrassé dans les cas nombreux et variés qui peuvent se présenter. Nous extrairons ce que nous allons en dire de l’Essai sur les moyens de perfectionner et d'étendre l’art de l'anatomiste, par M. Duméril. Les injections peuvent être évacuatives, réplétives, 0 an fiseptiques et conservatrices. 42 AREA id) k D: 4 _ PRÉPARATIONS ANATOMIQUES SÈCHES. 491 Les évacualives servent à chasser des vaisseaux, ou autres organes creux, les matières solides ou fluides qui les remplissaient. On les fait avec de l’eau, de l'alcool étendu d’eau, ou des acides très-affaiblis. Elles sont in- dispensables pour préparer les vaisseaux à recevoir d’autres injections. : Les injections réplétives se divisent en définitives et temporaires. On a employé diverses substances pour les faire, mais toutes ont leurs avantages et leurs inconvé- nients. Nous allons les passer en revue. Quelquefois on a employé des liqueurs qui restent toujours fluides ; mais cette méthode imparfaite ne per- met pas la dissection, et, en outre, le liquide dépose à la longue les matières colorantes qu’on y avait mêlées pour donner à l’organe sa couleur naturelle. On s’est ensuite servi de liquides chargés de colle ou de gélatine, pour faire les injections ordinaires, mais elles ne se solidifient pas également aux divers degrés de température, et, par le refroidissement, elles se coagu- lent trop rapidement. On les prépare avec de la colle de Flandre, ou de la colle à bouche, ou, ce qui vaut mieux, avec la colle de poisson connue sous le nom d’ichthyo- colle. Elle a l'avantage de se coaguler à une température _de %5 ou 26 degrés de Réaumur (point le plus fort où s’é- lève notre température), et cependant de fondre à la chaleur de la main. Pour s’en servir, on fait fondre :80 grammes d’eau, et ensuite on y mêle 60 grammes d’al- cool que l’on a préalablement fait tiédir. : Pour colorer ces injections gélatineuses, on se sert de toutes les couleurs broyées à la gomme pour peindre au lavis et à l’aquarelle, en rejetant néanmoins toutes celles à base métallique, car on à remarqué que ces oxydes sont sujets à changer dans la matière animale. On n’em-— ploiera donc que le carmin, la laque. le bleu de Prusse, le blanc d’écailles d’huîtres porphyrisé, etc. Les couleurs métalliques ont encore le grave inconvénient de se pré- cipiter par le repos avant que la liqueur soit refroidie, et d’obstruer ainsi les plus petits vaisseaux. Il est quelquefois avantageux d'employer quelque réac- tif pour solidifier les injections gélatineuses. On pourra donc, afin d'obtenir cet effet, les faire tremper un jour ou deux dans une dissolution de noix de galle ou de tan- nin; par ce moyen on pourra les conserver desséchées. Pour les injections partielles des vaisseaux lymphati- ques et chilifères, on s’est quelquefois servi de lait de Naturaliste préparateur. | 36 AD ERÉBARATIORS ANATOMIQUES sècues. TR vache ou de chèvre. « Lorsqu’ après. avoir lié le ct 1 thoracique, on a fait pénétrer le laït par tous les _Vais- seaux dans lesquels on à pu introduire le bec d’üne se-" ringue de verre ou de celle qui sert à l’injection des points. lacrymaux, on verse sur la surface de la partie injectée ‘du vinaigre fort ou un acide affaibli, qui fait Concréter la partie caséeuse du lait, de manière qu’alors les vaisseaux chilifères se trouvent remplis par un solide blanc, mais flexible. » Le cabinet d'anatomie comparée, au Jardin- des-Plantes, possède quelques pièces ainsi préparées. Mais le procédé généralement préféré, parce que les préparations en sont plus solides et plus commodes, est celui d’injecter avec des matières grasses et résineuses, telles que les huiles volatiles ou fixes, les baumes, les résines dissoutes dans l’alcool, les graisses, la cire. On les mélange et combine en raison du parti que l’on veut en tirer, surtout pour la conservation des pièces. Toutes les huiles volatiles sont à peu près aussi péné- trantes les unes que les autres. Aussi emploie-t-on géné- ralement celle qui coûte le moins, c’est-à-dire, l'essence de térébenthine. Mais comme elle a une odeur désagréa- ble, on donne quelquefois la préférence, pour les petites pièces, à celle de citron ou de lavande (huile d’aspic.) Pour se servir d’une de ces huiles ‘volatiles, on fait dis- soudre dedans une couleur convenable, préalablement broyée à l’huile fixe (les couleurs en vessie sont très- bonnes pour cela}, et l’on fait chauffer légèrement le mé- lange. C'est principalement pour rendre visibles les pe- tits vaisseaux des membranes qu’on doit conserver dans la dissection, que l’on emploie ce genre d’injections. Si l'on voulait injecter le gros tronc vasculaire qui fournit à ces membranes, on pousserait, sur la fin de l’opéra- tion, un peu de vernis à l’essence, qu’on aurait chargé de beaucoup de résine, et, avant de faire sécher la pièce, on la mettrait tremper un jour ou deux dans une dissolution aqueuse de bichlorure de mercure (sublimé), d'après le procédé de Chaussier. Nous observerons que si l’on emploie, pour colorér ces injections, des couleurs en vessie bien broyées, il y a moins d'inconvénients à se servir de celles qui. ont pour base un oxyde métallique, parce que les plus pesants, même ceux de plomb et de mercure, ne sont pas sujets à se déposer lorsqu'ils ont été bien amalgamés. Dans plusieurs préparations on peut avantageusement se servir de‘certains vernis que l’on trouve tout its à PRÉPARATIONS ANATOMIQUES RS CRre: Re 423 ‘dans le commerce. Tels sont ceux connus sous les noms de vernis gras, roux-à-bois, au copal, etc. Ils convien- nent aux. pièces que. Von veut conserver desséchées, mais ils sont dificiles à colorer. Pour y parvenir, il faut, pour le vernis gras, broyer la couleur à l’essence : pour les autres on la proie avec de l’alcool ; dans les deux cas, on l’incorpore tout de suite aux vernis après les avoir fait légèrement chauffer. Si l’on emploie les laques carminées en suspension dans le vernis gras pour injecter les ar- tères, elles communiquent à ces vaisseaux une couleur absolument semblable au sang artériel, d’où il résulte qu’on n’a pas besoin de les peindre après leur dessicca- tion. Les injections les plus ordinaires, même celles que l’on destine à la corrosion dont nous parlerons plus loin, se font avec un mélange de graisse de mouton ou de suif, de cire blanche ou jaune, et d'huile d'olive, de noix ou de lin. On leur donne le degré de solidité que l’on dé- sire, en mélangeant ces substances dans des proportions divérses et arbitraires, et en tenant compte, des matières colorantes qu'on y introduit. Pour réussir complétement et aisément dans ce genre d'injections, on introduit au— paravyant une petite quantité d'huile volatile étendue dans la matière grasse dont on doit remplir les vais- Seaux. On conçoit que les proportions des matières composant ces. injections doivent varier par plusieurs raisons , et notamment à cause des différences de température atmo- sphérique. Cependant nous allons en donner une formule Re servir d'exemple et de premier renseignement. renez : Suif en Ur HE LT 4eme Ho Ge Bourne, Lei. OÙ Huile d'olive ou de noix. . .. . .. 60 Térébenthine liquide chargée de ma- HF COPIE A à. . 4. à O0 Comme les matières colorantes sont dissoutes dans une huile volatile qui s’évapore aisément à la chaleur, on ne doit mêler la dernière partie de cette composition que lorsque le suif, la poix et l'huile sont bien fondus .et prêts à être mis dans la seringue. Les injections anti-sepliques n'ont pour but la conser- vation d’une pièce que pour le temps momentané de la dissection. On les fait très-avantageusement avec une Ad . ANATONIQUES stCREs. Dés dissolution d’acétate d’alumine selon le onde FA gi Voyez ce que nous avons dit à l’article de la conserva- tion des pièces d'anatomie, pages 398 et suiv. Tout ce qu’on en attend est de préserver la pièce d'une cOrrup- {tion trop prompte. _ Quant aux injections conservatrices, elles se > font avec les matières grasses et résineuses mentionnées plus haut, sur lesquelles les acides n’ont aucune prise, si on doit soumeitre la pièce à la corrosion. Dans le cas contraire, on les fait par le procédé Gannal, dont le principe est de : substituer les sels alumineux à tous les autres préser- vatifs, ou bien avec des solutions salines mercurielles, arsénicales, etc., et différentes liqueurs Spiritueuses et aromatiques. Lorsque les injections sont faites, il s’agit de faire la ligature des vaisseaux, pendant la dissection ou immé- diatement après, pour empêcher la matière injectée d’en sortir. Pour cela on emploie une soie plate où peu tordue. La corrosion a pour but de nettoyer les pièces injec- tées dont on veut enlever le parenchyme, et dont on ne désire conserver, pour ainsi dire, que la matrice formée par le canevas intérieur du tissu vasculaire. Voici com- ment elle se fait. Nous laisserons parler M. Daméril. « La partie injectée est abandonnée pendant deux ou : trois jours dans un vase rempli d’eau pure, qu’on a l’at- tention de renouveler, afin de la faire mieux dégorger du sang qu’elle peutcontenir. On la place ensuite solidement sur un morceau de cire fixé au fond d’un vase de porce- laine, percé latéralement à son fond, afin de pouvoir décanter la liqueur qu’on doit y verser sans déranger les pièces de leur position. Cette liqueur corrosive est de l’acide hydrochlorique ou esprit de sel; on peut aussi employer pour le même usage, l’eau-forte des RNCS ou acide nitrique affaibli. «La première fois on laisse la pièce deux ou trois. heures dans cet acide, on décante ensuite et on fait pas- . ser à sa place une même quantité d’eau qu’on laisse cou-. ler en filet. On laisse cette eau cinq à huit Jours, selon la saison, jusqu’au moment où l'eau est couverte d'écume et que la pièce commence à devenir cotonneuse à sa sur- face; on décante une seconde fois et on place le pot sous Je robinet d’une fontaine, dont on laisse échapper un petit filet d’eau qui emporte lentement et sans se— cousse les parties qui se sont détachées. Lorsque l'on remarque que le lavage n’emporte plus de matiere « ani- _ ? | CONSERVATION DES ANIMAUX. 495 male, on verse de l’acide dans le pot, dont on a rebou- ché la cannelle avec un bouchon de verre ou de porce- laine chauffé et enduit de cire. On répète ce procédé tous les quatre à huit jours, jusqu’à ce que les tuniques des vaisseaux soient tout-à-fait détruites, et que la matière de l'injection se montre à nu de toutes parts. » Empruntons encore une citation à l'ouvrage de Gan- nal : « Je donnerai ici, dit-il, un exemple d'injection. Un cadavre est injecté par la car otide avec cinq à sept litres d’acétate d’alumine à 20 degrés, et contenant en disso- lution 50 grammes d'acide arsénique. Quatre jours après cette injection, si l’on veut préparer l’angéiologie fine et grosse, on injecte par l’aorte un demi-litre d’un mélange à parties égales d’éssence de térébenthine et de vernis à l’essence. Enfin, on pratique d’un seul jet une injection. chaude d’un mélange de suif et de galipot, à parties égales, coloré par le cinabre pour les artères, par une couleur noire ou bleue pour les veines. Alors le cadavre ou la partie du cadavre que l'on veut conserver, est préparé et disséqué à loisir, selon le vœu de l’opéra- teur. « Lorsque le cadavre a été injecté comme nous venons de le dire, la préparation qui en est faite se dessèche fa- | cilement à l’air libre depuis le mois de mai jusqu ’au mois d'octobre; pendant l'hiver, il faut qu'elle soit dé- posée dans une étuve ou dans une chambre chaude. Lorsque la dessiccation est lente, que l'humidité est grande, il peut se développer des byssus sur la surface de la pièce ; mais un lavage l’en débarrasse et une cou- che de vernis la préserve de nouvelles végétations. Cette pièce sera certainement supérieure à toutes celles que renferme le cabinet d'anatomie. » DES EMBAUMEMENTS ET DE LA CONSERVATION DES PIÈCES D'ANATOMIE. De la Lnser ou Bot des animaux ou de leurs parties : UE d'œil sur les divers procédés d'embaumement. La conservation des substances animales intéresse à un assez haut degré le praticien, et comme les moyens employés à à cet effet lui sont généralement peu connus, nous avons cru utile de les lui présenter à peu près tous condensés dans un même article. ere 426 CONSERVATION DES ANIMAUX. MOYENS GÉNÉRAUX. Te La dessiccation pourrait indistR CRE s ‘appliquer à la conservation de toutes les matières animales _Suscep- tibles d’éprouver la décomposition putride; maisil en est un assez grand nombre d’entre elles que. l’on conserve sans les dessécher, et par des procédés très-différents : Fe Soit en les soumettant à la congélation: w | Soit enles soustrayant à l’action de l'air : : Feet et Soit en les entourant de substances capables, sans toutefois s'y combiner, de prévenir leur. putréfaction ; | Soit en les mettant en contact avec des substances ca- pables, en se combinant avec elles, de donner naissance à des composés imputrescibles (£).. Disons d’abord un mot de la dessiccation. & Dessiccation. — Elle s'opère en plein air, à l'étuve ou. au four. Dans ces deux derniers cas, latempérature doit être suffisante pour déterminer l'évaporation de toute Phumidité, sans brûler aucunement les substances et sans OCCasionner la sortie des sucs propres. Le charqué ou tasajo et la carne seca ou dulce, de l’Amé- rique du Sud,se préparent par ce procédé, mais au moyen de la chaleur solaire. Congélotion. — Elle est appliquée chez quelques. peuples du Nord à la conservation des viandes et des poissons. Comme exemple de la puissance conservatrice du froid, on cite le fait d’un mastodonte, animal gigantesque des | premiers âges, qui, surpris vivant sans doute au milieu des glaces, y est resté emprisonné, selon le calcul des géologues, des milliers d'années; lorsqu'il fut mis à nu, il y a quelques années, en Sibérie, les chairs devinrent, de la part des habitants, l’objet d’une véritable curée. Conservation à l'abri de l'air. — Elle s'exécute de deux manières. Suivant l’une, on enveloppe la matière animale de substances qui la défendent du contact de l'air ; sui vant l’autre, on l’introduit dans des vases dont l'air, JET à: laissant son oxygène se combiner avec l’un des principes dela substance à conserver, Der la propriété de déve- lopper la fermentation. Au premier mode se rattache la conservation, dans les (1) Voyez, ponr la desert, de tous ces procédés, appliqués à | la | conservation des aliments, le Manuel des Conserves alimentaires, qui fait partie de l'EZne yclopédie-Roret. | | CONSERVATION DES ANIMAUX. om 497 | cabinéts d'histoire naturelle, des pièces anatomiques que l’on plate au milieu d’une huile fine ou volatile, d’un corps gras solide. L'huile d'olive, en particulier, sert à là conservation d’un grand nombre de poissons destinés à l'usage culinaire. On remplit à cet cflet des jarres des pièces à conserver, et l’on verse dessus de | huile en assez grande quantité pour recouvrir complétement le tout. Les vases sont ensuite hermétiquement bouchés, et les bouchons ou couvercles sont lutés avec du mastic ou du plâtre. Le vernissage des pièces à conserver, à l’aide de dissolutions alcooliques de résine, de dissolutions de caoutchouc où de gutta-percha, dans le chloroforme, le sulfure de carbone, etc., qui laissent, en se desséchant, une couche imperméable à la surface de ces objets ; le vernissage, disons-nous, appartient au mode qui nous occupe maintenant. Il en est de même du procédé qui consiste à recouvrir les objets d’une couche de cire ou de résine fondue, de gélatine dissoute, etc. : Au second mode se rattache la conservation des ma- tières animales par le procédé d’Appert. On introduit les matières animales dans des vases en verre ou en terre à large ouverture, que l’on remplace, lorsque les subs- tances à conserver ont un volume considérable, par exemple, les viandes destinées aux voyages de long cours, par des boîtes en fer-blanc que l’on soude après l’intro- duction. On place ces vaisseaux dans l’eau, de manière qu'ils soient bien enveloppés; on porte celle-ci à l’ébulli- tion, que l’on entretient pendant environ une demi-heure ; on laisse refroidir et on goudronne les bouchons. On juge, pour les matières conservées dans les caisses en fer-blanc, que l’opération est bien faite, que labsorption de l’oxygène est complète, à la légère dépression que su- bissent les parois des caisses, et, plus tard, sans qu’il soit besoin de les ouvrir, de l’entière conservation des ma- tières qu’elles renferment, à la persistance de la dépres- _ sion. Pour peu qu’il y ait d’altération, il se développe du gaz, et à la dépression succède une boursoufflure. Conservation par des agents anti-sepliques non susCep- tibles de se combiner avec les pièces. — Cette méthode consiste surtout dans l’emploi que l’on fait, de temps immémorial, de la saumure ou dissolution de sel marin dans l’éau. On dissout une partie de sel dans deux par- ties d’eau, et on immerge dans ce liquide la viande ou les matières animales que l’on veut conserver. On place à la surface une planche que l’on Charge de sel. Les X È _ 498 CONSERVATION DES ANIMAUX. A a matières animales, en dégorgeant les liquides aqueux qu’elles contiennent, affaiblissent la saumure; mais le. sel placé sur la planche qui baigne dans la saumure pare à l’affaiblissement de celle-ci, qui, par conséquent, se maintient toujours ainsi au même degré de force. Lors- que la matière animale est restée immergée dans la sau- mure pendant deux ou trois jours, elle en est retirée et. séchée en la frottant avec du son ou du sel bien sec. Dans cet état, elle peut être entassée dans des barils alternativement avec des couches de sel en grains. L’ad- dition d’un peu de salpêtre au sel ordinaire présente l'avantage de conserver aux chairs leur couleur rouge naturelle et même de l’aviver. L’addition du sucre brun améliore leur saveur et leur arome. La saumure suivante, dont la composition. est basée sur ces données, paraît être très-usitée en Angleterre. Sucré Drut naturel," 47 ue Ses kilog. DEL ETIBS SU een nes Goute Salpétre sn à ve 0e e RON ENINEAnE EQu,. 4ie oies 20e OU RS PERS Ce soluté nous paraîtrait propre à la conservation des pièces de myologie; car, comme pour les viandes, le ni- trate de potasse relève la couleur rouge des muscles. Quelquefois on simplifie l'opération en se contentant de saupoudrer de sel sec les matières animales; mais les salaisons obtenues sont très-imparfaites. Conservation par des antiseptiques pouvant former avec les matières animales des composés imputrescibles. — Cette méthode consiste dans l'emploi de substances ca- pables de former avec les matières animales des com- binaisons imputrescibles. La créosote, l'alcool, le tannin,. le bichlorure de mercure, les sels de fer, le pr Gtochloruré d’étain, l’arsenic, les sels d’alumine, de zinc, sont au nombre des plus fréquemment employés. La créosote est un des meilleurs moyens de conserva- tion des matières animales ; il est peut-être aussi le plus ancien. Le cédrium, dont quelques peuples de l'antiquité se servaient dans leurs embaumements, était un liquide pyrogéné, analogue à l’huile de cade, qui, comme on sait, contient de la créosote. C’est donc à cette substance bien plus qu’aux autres produits du cédrium, qu ALL faut rapporter l’action conservatrice. L'infumation des viandes est aussi fort ancienne; © est aussi par la créosote qu’elle agit, Elle -se pratique en # FA” RP - “| ue be FETE A re? CA 4 «2 SEC PONS LAURE Rd HT CRE Hs UT GRANT, | ATX | CONSERVATION DES ANIMAUX. 499 | plongeant. La matières animales à l’état frais dans. la sau- mure, puis en les suspendant à l’intérieur de vastes che- minées dans lesquelles la combustion du bois donne beaucoup de fumée et entretient un courant d'air chaud ".# Le boucanage des viandes est un oo grossier d'in- fumation, pratiqué surtout par les chasseurs dans les forêts du Nouveau-Monde. Des branches d’arbres four- chues sont fixées en terre; d’autres branches, mais droites, s'appuient horizontalement sur les premières, de manière à former un gril, sur lequel on place des pièces à boucaner; au-dessous on brüle du bois. L’infu- mation comporte donc en elle-même deux moyens de conservation : la dessiccation partielle des matières ani- males, et leur imprégnation par les produits pyrogénés de la fumée. La créosote elle-même, c’est-à-dire dépouillée des autres produits pyrogénés, possède au plus haut degré les propriétés antiputrides. Un mélange de 1 partie de créosote et de 50 parties d’eau distillée à été proposé comme un moyen avantageux de conservation des pièces anatomiques. L'eau chloroformisée paraît avoir donné | de bons résultats dans les mêmes cas. L'alcool est le moyen le plus fréquemment ÉPIORE dans les muséums pour la conservation des pièces ana- tomiques d'animaux entiers, etc. Une dissolution de sucre dans lPeau-de-vie est vantée comme conservant parfaite-. ment là matière encéphalique et lui donnant une densité remarquable. Mais l’eau phéniquée, en raison de son bas prix et de ses propriétés si remarquables, peut rempla- cer avantageusement toutes les dissolutions employées jusqu’à présent pour la conservation par immersion, et il ne faut pas oublier quesi la créosoteest un antiseptique énergique, elle le doit uniquement comme on P a déjà We à l’acide phénique qu’elle contient. | Le tannin, en raison de ce qu’il produit avec la peau une combinaison à peu près imputrescible, sert dans les arts à la transformation des peaux d'animaux en cuir. Le tannage consiste, en effet, à superposer, dans des fosses pratiquées en terre, des couches alternatives de tan et de peaux fraiches, préalablement dépilées en les faisant ma- cérer dans de l’eau chargée de chaux vive, puis dépouil- lées de leur graisse. L'embaumement des cadavres, tel qu'il était pratiqué il y a quelques ännées et l’est encore “ee est principalement fondé sur cette propriété 430 | CONSERVATION DES ANIMAUX ; qu'a le tannin de former avec les matières nue composés insolubles, Ar. Voici comment il s'exécute : Enlever tous les viscèreé, au moyen d'incisions con venablement pratiquées, tant dans la région thoracique que dans la région abdominale ; enlever le cerveau, après avoir incisé le tégument et scié circulairement les ‘ os du crâne. Inciser profondément toutes les parties charnues et les surfaces internes des grandes cavités. Laver l'extérieur et l’intérieur du corps, à l'aide fes ponges, d’abord avec de l’eau, puis avec du vinaigre camphré, et en dernier lieu avec de l'alcool camphré. Appliquer suries surfaces internes et externes, à l’aide de pinceaux, une première couche de dissolution alcoo- : lique saturée de bichlorure de mercure, et après l'éva- poration complète de l’alcool, une seconde couche d’un vernis préparé avec le baume du Pérou, diverses unes essentielles, lé styrax liquide, etc. Saupoudrer ces mêmes surfaces d’une poudre aroma- tique que le vernis y fait adhérer, et que l’on compose : d’une demi-partie de tan, destiné à tanner la matière animale ; une demi-partie de sel marin décrépité, destiné à agir comme siccatif et comme antiputride; un quart de partie d’un mélange de quinquina, de cannelle, de benjoin, destinés à agir, les uns comme astringents, les autres comme aromatiques ; le tout d’ailleurs arrosé d’es-. | sences. : D’autre part, ouvrir les intestins dans toute x éten- due, afin de les débarrasser des matières fécales, le cœur et les poumons, les tremper tour à tour ainsi que le cer- veau, dans l’eau, le vinaigre et l’alcool:camphrés, les: rouler dans la poudre aromatique; cela fait, replacer les: viscères dans les cavités, remplir celles-ci de poudre aromatique, refermer les ouvertures en rapprochant et creusant les téguments. Apposer sur tout le corps, sans en excepter le visage, plusieurs couches de bandes de sparadrap, que l’on vernit les unes après les autres et que l’on recouvre de poudre aromatique ; et l’'enfermer dans un cercueil de plomb qu’on achève -de remplir de poudre, et que l’on recouvre d’un autre cercueil en bois de chêne. Le Codex, adoptant ce mode d’embaumement, pe pour préparer la poudre es 3 4 Noix de DOS One 10,000 gram. A NC A US ADO she el : marin décrépité A 1, 4,800 MATIN potasse, ... 70, 2 500 Sommités deromarin., : : 22: ss 2000 Lo — dé lavande. : ei 9,500 — HoSd Be ie et se 2,500 a A Éle URPM. , ute 1e 2.000 —— de menthe poivrée . . . 2,500 Aloès CHOCO DIR 2 LM le due var 2,500 One A el. Leu «+. 2,500 Dia 60 CIN SENS et eV eue 2,500 MR De ni de di, . 2,500 ACROSS Lo nr. A as 9,500 Musées. AN es (11) LAON LAS MNLI DA R en 2,500 Le vernis avec : PG Qu PÉTOUROIr: . : {7% +. … 1,500 gram. 0 AG CODE : SUyrax liquide. ,. 4... ea ver 000 Huile de noix muscade. . . . : .. 900 — volatile de lavande. . . . .. 195 ni el: de PRYIN 2% sr. 32 Mais les observations de Chaussier et celles non moins importantes de Gannal, doivent faire abandonner ce mode d’embaumement. Suivant le procédé de Chaussier, très-habilement mo- difié par M. Boudet, après avoir rapidement enlevé tous les viscères et le cerveau, que l'on abandonneraït ou que l’on conserverait à part, on remplirait immédiatement les cavités d’étoupes sèches et assez fortement tassées pour qu'elles pussent empêcher les paroïs de s’affaisser ; on fermerait les incisions par des sutures, En ayant soin, pendant la durée des opérations, de plonger de temps à autre le corps dans un bain d’alcool pur, puis dans un bain d'alcool chargé de sublimé. Cela fait, on le pla- cerait dans une baignoire en bois assez remplie d'eau distillée, saturée de bichlorure, pour qu’il en fût com- . plétement recouvert, en y tenant plongés des sachets de chlorure en poudre, afin d’ entretenir la saturation du li- quide; on l’y laisserait séjourner pendant environ trois mois, et au bout de ce temps on le suspendrait sur deux bandes en toile, jusqu’à dessiccation complète, dans un lieu aéré. Au besoin, on reléverait les parois des. CANAIES | CONSERVATION DES ANTHAUX. He CASE CTANTE SAR PA HG V4 432 GONSERYATION DES ANDAUX ‘ de 8e Pt au moyen de nouvelle étoupe, de manière à éviter toute . déformation. Ce procédé a sur le précédent, entre Suite avahtages, ceux d'assurer mieux la conservation du corps, et de le débarrasser de toutes les matières qui le cacheraient à à la vue. Mais il offre l'inconvénient d'exiger l'emploi d'une sub- stance d’un prix élevé et dangereuse à manier; d’être d’une exécution longue et difficile; surtout, en rendant inévitable encore la mutilation, de blesser profondément le sentiment religieux, qui porte: à conserver intacts les restes de ceux qui furent l’objet de notre admiration ou de notre amour. Le procédé de Gannal repose sur la propriété que pos- sède l’alumine de former une combinaison imputrescible avec la matière préexistante dans tous les tissus. ani- maux, et que ce chimiste nomme géline, parce que c’est elle qui sous l'influence prolongée de l’eau bouillante, se convertit en gélatine. Non-seulement il s'exécute au moyen d'une substance sans danger pour lopérateur, d’un prix très-modique, dans un espace de temps très- court, en substituant aux incisions profondes, à l’enlève- ment des viscères, une simple injection, une simple ma- cération ; mais encore il conserve presque indéfiniment la couleur et la souplesse propres à chaque tissu. Pour l’exécuter, on injecte par l’une des carotides, au moyen d'une seringue à injection, un soluté aqueux d’acétate d'alumine, préparé en décomposant le soluté de 1,000 grammes de sulfate d'alumine par celui de 250 gram- mes d’acétate de plomb cristallisé ; puis à cette injection on fait succéder, pendant deux à trois jours, une macé- ration dans un soluté salin analogue. Des ouvrages donnent une autre composition au li- quide de Gannal. La voici : ; S6L COMIAUT: Mn dou ce ne CRE 1 kilog. AÏUN. 4 di due de «+ ON SR Nitro NS Ua Sc NN Eau... SR SR VAR Dans les expériences comparatives qui furent faites en 1845 (v. pages 401-403), sous les yeux d’une commission, Gannal semble avoir employé une autre liqueur. conser- vatrice, puisqu’en effet, d’après les publications faites à ce sujet, le Hquide employé par lui était un soluté à par- ties égales de sulfate d’alumine et de chlorure d’alumi- # x AA | CONSERVATION DES TS nie 433 _nium, marquant 340 B. Les compétiteurs de Gannal avaient employé : 10 M. Dupré, l'introduction dans le sys- tème sanguin, d'acides carbonique et sulfureux, prove- . nant de l’action à chaud de l’acide sulfurique sur le - charbon ; 2 M. Sucquet, un soluté de chlorure de zinc, marquant 40° B., et injecté de la même manière que le liquide Gannal. On se rappelle que ce fut M. Sucquet qui obtint la palme. Pour la simple conservation des pièces anatomiques, M. Sucquet injecte dans les vaisseaux une dissolution concentrée d'hyposulfite de soude. Ce moyen facilite beau- coup les dissections. Dans les cas où l’on tient à les con- server pour collection, les pièces ainsi injectées sont im- mergées dans le soluté de chlorure de zinc dont nous avons parlé plus haut, pour la conservation des cadavres “CHHiBEs. On avait avancé que les liquides de Gannal con- tenaiént originairement de l’arsenic, et que c'était par la présence de ce corps que ce chimiste avait obtenu ses plus beaux succès. On sait qu'aujourd'hui, en France, il est défendu de faire entrer l’arsenic dans l’embaume- ment des cadavres. Mais on peut s’en servir pour la con- servation des animaux. On se rappelle que c'est à l’aide du savon arsénical de Bécæœur que les naturalistes con- servent les dépouilles d'animaux. Le procédé d’embau- mement du docteur Tranchina, de Naples, consiste à in- jecter un soluté de 1 kilog. d’arsenic blanc dans 10 kilog. d’éau de fontaine, ou mieux d’eau-de-vie. Sans doute il faut injecter une partie de l’arsenic en simple suspension dans le liquide ; car, dans les propor- tions ci-dessus, il ne peut s'y dissoudre entièrement. Par ce procédé, les cadavres se conservent parfaitement ; mais, selon Gannal, ils se dessécheraient assez prompte- 147 ment. Il y a quelques années, le docteur Gorini, professeur ; de physique et d'histoire natureile au lycée de Lodi (Italie), fit à Paris devant quelques médecins, et même, nous croyons, devant les membres de l’Institut, l’exhibi- tion de pièces anatomiques dans un état de conservation qu’on n'avait encore jamais vu aussi parfait. Parmi ces échantillons, il y avait plusieurs corps entiers d'enfants de cinq à six semaines, des têtes, des bras, des pieds, une poitrine de femme, un cuir chevelu, des péais, des portions de muscles, une langue, des reins. des testi- cules, des. morceaux de foie, etc. Les corps entiers, Naturaliste préparateur. | 97 UE Et es Se 3 PAT Po VUE NP RE IE RE y Ni. 434 | CONSERVATION | DES ANIMAUX, RU Fire ainsi que tous les organes détachés, présentaient au plus ù haut degré leurs couleurs et leurs formes naturelles. Tout y était conservé, jusqu’au réseau veineux et aux callosités de la peau. La dureté de quelques-unes des Didies de M. Gorini, a sembié leur promettre une durée indéfinie. Selon l’au- teur, elles ne seraient point hygrométriques, et celles même qui sont souples seraient inaltérables par l’action de l'air, de la pluie et du soleil. M. Gorini, en outre, assure qu’il Gbtéènt, ces résultats en trois Jours, que les pièces se consolident en se séchant, “et que, pour préparer un cadavre entier, il ne retire aucun organe intérieur, ne fait aucune injection, et n’a conséquemment nullement besoin d'entamer la peau. Quel peut donc être un procédé si admirable ? Jusqu'à : présent l’auteur l'a tenu secret. Espérons qu'il le dévoi- Jera un jour; c’est seulement alors qu'on saura réelle- ment s’il tient tout ce qu'il fait espérer. à, i M. Brunetti, professeur à Padoue, s’est proba blement inspiré des travaux du docteur Gorini pour conserver les matières animales par la dessiccation et au moyen. du tannin. Voici en quoi son procédé consiste : La matière animale que l’on veut conserver ES tua tant que possible, privée de toute l'humidité qu elle peut contenir, soit au moyen de courants d'air vifs, soit à. l’aide de pompes pneumatiques. Dans cet état, elle est plongée dans de l'alcool à un degré élevé de concentra- tion, qui lui enlève les dernières traces d'humidité et qui donne déjà aux fibres une certaine fermeté. De l'alcool, la matière passe aussitôt, et avant qu'elle ait absorbé la. moindre humidité hygrométrique, dans une’ solution concentrée d'acide tannique, qui en pénètre toutes les parties et leur donne une très-grande fermeté en même temps qu’elle les met à l'abri de toute décomposition ul- térieure. Ce procédé consiste donc dans une sorte de tannage opéré sur une matière qu’on a privée de toute son eau, laquelle eau est, d’après l'opinion des chimistes, la sub- stance qui permet aux matières organiques d'entrer en putréfaction. M. Brunetti avait exposé, à la section italienne de l'Exposition universelle de 1867, le cadavre d’un jeune garçon, mort il y a déjà huit mois, et qui jusqu'alors n'avait éprouvé aucun changement ni aucune altération. Ce succès fait augurer favorablement de son procédé, { tee PET: LP DNA PRE ANRT ET ET LT ERA Gate ER : CONSERVATION DES ANIMAUX 1 Ad que nous n'avons pas été à même de mettre en pratique. Nous n’affirmons donc pas que M. Brunetti réussirait sur toutes les substances animales. On conçoit, en effet, que le succès est à peu près certain sur les matières qui, comme la peau, ont une composition gélatineuse, mais que ce procédé pourrait échouer sur des substances pa- renchymateuses, le cerveau, par exemple, et que son action n’est peut-être pas susceptible d’une application générale. Un chimiste anglais, M. Goodhy, semble avoir voulu, dans la composition. du liquide conservateur qui porte son nom, réunir les avantages des différents agents de conservation employés j jusqu'alors séparément. Voici ses formules : No 1. Sel gris RNA Ua LR iQ tar 1925 gram. RAM RE ere A RTC ER 00 Sublimé SE, en TL ne M décre! PA a if 104 OP AN ENNEMI Ree taper A KHOR, Faites dissoudre. ae _. No 2, Sel gris. AD pin du Le Lie deb dur ebte at 1 LAB OTADL, NL es dns 000 | SUD CONTOSE.. el ont 12 déCiR Po MRMIeb Et eu SU, 2 kilog, Faites dissoudre. | No a nel. ie à 0. 080 grank Sublimé corrosif . . .. .... ... ss déeite ee Send 1 kilog: Faites dissoudre. als | NT SA de ie , de à 230 gram. Do SPnouxX des... Eau distillée . ... ......... she 1 kilog. Faites bouillir jusqu’à dissolution. ARE No lee 00 CN RAR ... 320 gram. Poe tiemieuts ee D DHBIMIÉ COFTOST. - : . : o . à . . ut TEE re 2. ie À kilog. Faites bouillir jusqu’à dissolution. Le soluté ne 1 est celui que M. Goodby emploie le plus ordinairement. Il se sert du n° 2 dans les cas de tissus dé- licats qui pourraient être altérés par un soluté concen- LT _ . DORE CAT REENT / te nn": #2 AEna Le NE L) ÿ Er L'EREN AUS Matt f Fe 436 CONSERVATION DES ANIMAUX PE tré. Le n° 3 est destiné dans les cas où les matières ani- males contiennent du carbonate de chaux (os), que l’alun décompose. Le n° 4% est convenable pour les vieilles préparations anatomiques, ou celles qui ont une grande tendance au ramollissement ou à la moisissure. Le pro- : fesseur Owen a trouvé ces solutés beaucoup plus avanta- geux que l'alcool pour la conservation des matières ner- veuses, et les a employés presque exclusivement pour la conservation des pièces du musée dechirurgie deLondres. : Les naturalistes de Paris et les hongroyeurs, pour la préparation des peaux d'animaux et notamment de celles - des mammifères, se servent du bain suivant : 1 Hau Communes si) on ARR 10 kilog. Alühs in nie, ie ee RTE Sél.marin, 2 {41 0 LOGE On y laisse séjourner les peaux de un à quinze jours, selon leur épaisseur. Ce procédé diffère, comme on le verra bientôt, de celui qu’emploient les naturalistes an- glais sous le nom de tawing. Le sulfate de zinc paraît être employé par les natura- listes anglais à la conservation des muscles, des tégu- ments, et de la substance cérébrale des vertébrés. Il possède la singulière propriété de détruire les larves d'insectes. Nous venons de parler de l’emploi du chlorure de zinc dans l’embaumement des cadavres. Un industriel anglais, William Burnett, a pris une patente, en 1840, pour une dissolution de 500 grammes de chlorure de zinc dans 4,000 grammes d’eau, destinée à la conservation des matières animales et végétales. Ces substances sont immergées pendant trois ou quatre jours dans la solution, puis séchées à l’air. Les sels de fer, notamment le per- sulfate, ont été reconnus comme des antiputrides efficaces. Le docteur Dusourd, de Saintes, est parvenu à conserver parfaitement les viandes en les pénétrant avec le sirop ferreux, dont il est l'inventeur, et qu’il a même proposé comme‘moyen certain d'embaumement des corps. Le so- luté de chlorure d’ammonium a été reconnu comme pré- servant efficacement la substance musculaire des ma- melles. é Les acides sont quelquéfois employés à la conservation des matières animales chargées de graisse. On sait que l'acide acétique faible ou vinaigre est un moyen de con- servation des matières animales alimentaires, A an , M AU or SRE GBA TAN Sp Orne QG 4 e LRO SN #, EN TE) r1 + NU SEX | : #; } ; HE JON UE HE Ne ss i { sy ; PE | CONSERVATION DES ANIMAUX. Fe ” cienriement et fort communément employé. Les alcalis servent, dans certains cas spéciaux, à convertir la graisse des matières animales en savon, et à permettre ainsi leur dessiccation. Ils servent aussi au nettoyage de ces ma- tières. L'emploi du natron, préalable à celui de l’as- phalte dans les embaumements chez les Guanches et les anciens Egyptiens, ne devait pas avoir d'autre bnt. La préparation des peaux d'animaux, que les Anglais nomment fawing (hongroyage), consiste à tremper d’a- bord les peaux dans un lait de Chaux pendant plusieurs semaines, en changeant le lait de chaux deux ou trois fois dans ce laps de temps. Alors les peaux sont retirées et rincées à l’eau simple, puis avec de l’eau de son. On prépare ensuite une pâte comme il suit : On dissout 4 ki- , logr. d’alun et 1 kilogr. 900 grammes de sel gris dans de l’eau chaude; on y ajoute 10 kilogr. de farine de froment, les jaunes de 100 œufs et quantité suffisante d’eau pour former une pâte claire :| une partie de cette pâte est en- core étendue d’eau. On y plongeles peaux que l’on retire et replonge alternativement, et que finalement on fait sécher. Voici un moyen que nous trouvons dans les ouvrages mea, pour blanchir les os d animaux. Solution fable. Carbonate de soude . . .... ee gram. MICHAMDRIMEV ENT ss à MRDNUAE at FaubouIlante 2... 1. 2:Kkik: 50) Faites dissoudre le carbonate dans l’eau, ajoutez la chaux, agitez et décantez le liquide surnageant clair. Solution forte. Carbondte de soude... . 195 gram. NUE UE UDE M PRSRRRERRRPERT RERS RE 30: aubodlante.: 4... .., 1 kil, 250 Procédez comme ci-dessus. one Les os, débarrassés autant que possible de la.graisse et de la moelle, sont mis à macérer dans cette liqueur pen- dant une semaine ou deux. Lorsqu'ils commencent à blanchir, on les met à bouillir pendant un quart-d’heure dans la même liqueur, puis on les lave bien et on les fait sécher, Les os ne doivent pas rester is HPRpS Le cd : 4 CONSERYATION DES ANIMAUX. AE ER drone, dans la liqueur, qui finirait par AAA Ja partie géla= tineuse. . Les différents procédés que nous venons de passer brièvement en revue sont tous propres à prévenir la dé- composition putride des matières animales; mais, ainsi que le fait remarquer M. Lecanu, outre qu ils sont. plus ou moins dispendieux, d’une exécution plus ou moins longue, etc., ils ne sont pas applicables avec un sai sue cès à la conservation de toutes. Le tannin conserve admirablement la peau, et très- mal la chair musculaire. L'alcool concentré contracte les matières essentielle- ment cartilagineuses, d'où la nécessité d'employer en premier lieu l'alcool faible et de le remplacer par de Palcool concentré quand on tient à prévenir leur racor- nissement, et par suite leur déformation. L’addition d’un peu d’ammoniaque à l'alcool combat, à ce qu il parait, ce fâcheux effet. Mais, d'un autre côté, quoi qu'on fasse, il jaunit les substances qu’on y laisse longtemps plongées, et détruit leurs couleurs naturelles. Si l'addition de quelques gouttes d'acide hydrochlorique empêche sou— vent cet effet, d'un autre côté, elle change quelquefois l'aspect des pièces. Le deutochlorure de mercure les racornit, les rend dures et brunes, à l'exception des muscles qu il blanchit. Excellent moyen de conservation pour les substances dont on ne tient pas à conserver l'aspect naturel : il ne convient donc que médiocrement dans le cas contraire. L’alun conserve bien les parties membraneuses; mais il les décolore et laisse déposer, à la longue, un sédi- ment blanc à la surface des pièces et sur les parois des. vases. Le persulfate de fer+les recouvre, à la longue, d’une couche ocracée de sulfate. D’après les auteurs anglais, | ce sel attaquerait les os. Le protochlorure d’étain, qui décompose les sels cal- caires des os, ne convient bien que pe les matières fibreuses et cartilagineuses. Les acides ne conservent bien que les matières. char- gées de graisse; ils altèrent la couleur des tissus et les corrodent. [ls détruisent la partie calcaire des os. L’acide sulfureux convertit les parties tendineuses et le tissu cellulaire en une sorte de bouillie transparente ; il n'al= tère en rien les parties fibreuses. L’acide acétique ramol-. dit les muscles et les décolore Les alcalis ne som, | CONSERVATION DES ANIMAUX. M 439 proprement parler, que des moyens préparatoires là conservation, et non des agents de conservation même, _ Les huiles essentielles sont de bons préservatifs: mais comme elles dissolvent les parties grasses que l'on peut. avoir intérêt à conserver, il ne faut les employer que pour les pièces où cet effet n’est pas à craindre. Avec le temps, elles déposent et se troublent, il est vrai; mais rien n'empêche, lorsqu'on s "aperçoit de cet effet, de les renouveler, ou, plus économiquement, de les filtrer. Si. l’on fait sécher les substances qui y ont séjourné, celles- ci deviennent quelquefois transparentes. Nous terminerons ce que nous avons à dire de la con- servation des matières animales par quelques mots sur l'acide phénique. Cet acide, on l’a vu plus haut, ne peut être employé en: injections, à cause de sa volatilité. Cependant, quand il s’agit simplement d’une conservation temporaire, comme celle des pièces d'étude dans les amphithéâtres, rien n'empêche qu'on n’y ait recours. Il a même, dans ce - cas particulier, sur les substances ordinairement usi- tées, "telles que le chlorure de zinc et l'hyposulfite de soude, des avantages qui devraient lui faire donner la préférence. Ainsi, dit le docteur Lemaire, «il n'a aucune action sur les instruments, il empêche le développe- ment des moisissures, il favorise le desséchement, et lorsque les tissus se sont desséchés sous son influence, ils réprennent leur souplesse et leur aspect normal en les faisant macérer dans l’eau. » Pour la conservation des: cadavres par injection pour. l'étude, continue le même auteur, je conseille l'emploi de l’eau phéniquée au centième. Les membranes séreuses et fibreuses pren- nent une légère teinte blanche, les tissus conservent pen- dant longtemps leur souplesse. Si la température ne dé- passe pas 20 degrés centigrades, le cadavre peut se con- server pendant deux mois. La conservation serait moins longue par les grandes chaleurs, qui font volatiliser l’acide. En arrosant chaque jour le cadavre avec de l’eau ne saturée, on peut prévenir cette décomposi- tion. Due le système de conservation par immersion, l’eau phéniquée est beaucoup plus économique et au moins aussi efficace que l'alcool, qui est le préservatif généra- lement usité. Elle doit contenir un centième d'acide. Si elle en renfermait davantage, l’acide se combinerait ee. + PANAAQ TT, | CONSERVATION DES ANIMAUX. Rap avec les tissus et les rendrait durs. Enfin, il ne faut ss. oublier que les pièces doivent être. déposées dans des vases hermétiquement fermés. L'acide phénique peut encore jouer un rôle important dans là conservation au moyen de Ja dessiccation. On’ sait combien est longue la préparation des pièces par ce procédé, surtout quand on veut en conserver toutes les parties solides. Il arrive très- -souvent, pendant le cours des opérations, que les tissus éprouvent un commence- ment de putréfaction, que des moisissures S'y dévelop- pent, et, lorsque toutes les difficultés ont été surmontées, les dermestes attaquent et réduisent en poussière les ob jets dans les armoires ou sur les étagères où on les a placés. « L’acide phénique permet de remédier à tous ces inconvénients. Avec lui, plus de fermentation pu- tride, plus de moisissures, ni de dermestes. En outre, comme le coaltar, il possède la propriété de favoriser. le desséchement.«Voici, dit à ce propos le docteur Lemaire, comment je conseille d'employer cet acide pour ces con- servations : injectez préalablement l'animal ou la pièce par les artères avec de l’eau phéniquée au centième. Dans les cas où les vaisseaux doivent être injectés avec des matières grasses ou résineuses, l’acide serait incorporé avec ces matières, qui le retiendront plus longtemps que l’eau (1). On ne l’ajouterait à ces matières qu’au moment de faire l'injection ; sans cette précaution, la chaleur en ferait volatiliser une partie. Les injections ainsi faites et la pièce étant disséquée et placée dans les conditions les plus convenables pour le desséchement, on place au-des- ‘sous d'elle un petit vase plat contenant de l’acide phé- nique. Ses émanations se répandent sur la pièce, la pro- tégent contre les destructions dont il a été question plus haut, et favorisent son desséchement. Lorsque la dessiccation est complète, on enduit les tissus, à l’aide d’un pinceau, d’une solution faite avec parties égales d'alcool et d'acide phénique ; enfin, on les vernit. Pré- parées de cette manière, les pièces se conservent sans al- tération et sont à l'abri des mucédinées et des dermestes, tant qu’elles contiennent de l’acide phénique. Comme après un temps plus ou moins long, suivant la tempéra- ture, l’acide phénique finit par se volatiliser, il est in- dispensable de surveiller et d'appliquer de dx 4 en Lé (1) nl faudrait de plus forcer la dose de l'acide, parce que les ma“ . tières grasses détruisent, en partie son action antiputride. +) f 1 lU0 + CONSERVATION DES ANIMAUX, AM temps sur les pièces une nouvelle couche de la solution alcoolique. Quand les pièces sont placées dans des vi-. trines, on peut prévenir les attaques des dermestes et des moisissures en y plaçant un vase débouché conte- nant de l’acide phénique. » Enfin, l’acide phénique donne le moyen de conserver des animaux entiers à l’état frais, ce qui permet de faire arriver des pays lointains les espèces les plus déli- cates Sans que leurs plumes, leurs poils ou leurs tissus aient éprouvé la moindre altération, et de soustraire à la destruction les pièces anatomiques rares destinées à l’é- tude. Le procédé est, du reste, des plus simples. Au fond d’un vase quelconque, que l’on puisse boucher herméti- quement, on met une couche de filasse ou de chiffons im- bibés d’acide phénique. On passe par dessus d'autre filasse ou d’autres chiffons, mais non préparés et parfaitement secs, afin d'éviter le contact de l’acide sur les plumes ou sur les poils, et c’est sur cette deuxième couche que l’on étend l’animal ou la pièce anatomique que l’on veut con- server, COMME nous l'avons dit en parlant des propriétés généraies de l’acide phénique. Si le vase est fermé her- _métiquement, les objets peuvent se conserver indéfini- ment à l’état frais, tandis que leur conservation n'est que temporaire s'ils présentent la moindre fissure. Sui- vant les circonstances, on doit employer de préférence des boîtes de fer-blanc, parce qu'il est facile d’en obtenir, au moyen de la soudure, une fermeture parfaite, ou des bocaux de verre ayant leur couvercle luté avec 7. Ja gutta-percha. Comme appendice à la question donbarraactt nous ajouterons quelques formules d’injections anatomiques. 4: Poe UT Nine nus rs A US, 45 HUNE MOVE, NET. de 4 090 Faites fondre ensemble. | D .... ou Férébenthine-commune. . .. .....,..180) Suif. Re hop dut 4 ni Essence de térébenthine. D au A RE Faites fondre. | | 21 Dino de baleines. 5... Hit 60 gran: M Le Ne tO D AE" fe | Térébenthine commune. . . . . . .. 30 Faites fondre. — Injection très-pénétrante, ÿ « { 442 CONSERVATION DES ANIMAUX. Mas 4. Gélatine. RS RE RAM Re gram. BAUER A Me à litres. Faites fondre. a | jt En hiver, coulenete 220 gram. 5. Baume du Canada, er q. S. Faites fondre. Ces deux derniérési in] ections sont plus particulièrement destinées aux vaisseaux Capillaires. j A A dé ne à 930 eram. BEBE un 2 esta de dE RS Térébenthine commune. ss. O1 Faites fondre. de Jaget 8 0 JOUET à eut SR Térébenthine fine. dE ne Ne LS AC ROIR Yermillon. 2 0 RS 0 D Faites fondre. (Knox.) 8. BISMUIN . 4 ce ce 0 0 UP en DID node es ee 000 0 NN M AUS D ue date dut se CO D ER Faites fondre. (D’Arcet.) Compositions pour injections capillaires de M. Maurice Ludovic HirsSCHFELD, auteur des préparations anatomi- _ ques du Musée de l'Ecole de Médecine de Paris. Nous avons donné dans l’article précédent diverses for- mules d’injections anatomiques. Nous croyons devoir compléter cet article par l'extrait suivant que nous pui- sons dans la thèse de M. Maurice-Ludovic Hirschfeld, anatomiste distingué, qui, seul à peu près, a fait toutes les préparations pour le grand ouvrage de Bourgery, et qui est l’auteur de belles préparations qui ornent le Musée d'anatomie de la Faculté de Médecine de Paris. « Pendant un certain laps de temps, les différents pro- cédés d'injection sont tombés dans l’oubli, ou sont restés le secret de la plupart de leurs inventeurs. Depuis envi- ron une vingtaine d’années, les recherches microscopi- ques sur la texture intime des organes, sont devenues une étudespéciale pour les anatomistes ; ils ont eu recours à | CONSERVATION DES ANIMAUX. | 445 one, les moyens AT eSHEnon pour s ponte dans leurs entreprises. : « Cesrecherches ont été reprises dans la voie de Ruysch d’abord, puis dans celle de Malpighi. Il était tout naturel | d'essayer de pénétrer dans la structure intime des orga- nes, par linjection des vaisseaux capillaires de toute sorte. Des essais nombreux ont été faits de tous côtés, en Allemagne, pour retrouver des moyens pour remplir les réseaux capillaires dans l” infiniment petit. Les musées de l’Europe possèdent aujourd’hui des pièces injectées par les micrographes allemands : MM. Berses, Daltinger, Wagner, Retzius, Hyrts, Gruby, Burgrave, etc. « En France, on n’est pas resté étranger à ce mouve- ment scientifique. On trouve, dans le Musée de Paris, des pièces préparées par MM. Natalis Guillot, Robin, Giraldès, Mandl, Gruby, etc., qui égalent en finesse tout ce qui à été fait en pays étranger. Sur l'invitation de M. Orfda, M. Bourgery et moi, par des procédés qui nous sont par- ticuliers, nous avons obtenu des injections qui sur pas- sent en finesse tout ce qui a été fait jusqu’à présent, et qui, de plus, ont l'avantage, par leur netteté, de ne pas masquer les autres éléments detexture. C’est donc aujour- d’'hui un art retrouvé. Loin d’imiter l’égoïsme de cer- tains anatomistes qui faisaient, à leur profit, un secret de leurs procédés d'injection, dont, pour la plupart, ils ne sont pas même les inventeurs, je suivrai l'exemple de MM. Berses, Hyrts, etc., qui non-seulement ont pu- blié leurs procédés, mais ce dernier surtout a eu la géné- reuse complaisance de nous enseigner lui-même son procédé. Aussi je me fais un phisir de publier la for- mule de la meilleure pâte à injection donnée par M. Ber- ses, dans son ouvrage, dont il assure que se servait son préparateur, le docteur are 40 Excipients ou masses à injection. « 19 Vernis de copal, à quoi on ajoute dans la propor- tion d’un sixième de son poids: : « 20 Mastic (résine de lentisque) fondu au bain-marie, avec un peu d'esprit de térébenthine. « Le tout, ajoute l’auteur, est mélangé jusqu'à à ce que la masse entière ait pris la consistance néceSsaire à l’in- jection. On se rend compte de cette dernière consistance en laissant tomber une goutte de la masse sur une pierre plate, puis on observe le refroidissement et la ma- OX l AA CONSERVATION DES ANDEAUX. DFA nière dont elle se coagule et s’épaissit. si elle se FA sente à la fin comme une goutte de miel, filant entre les doigts, c’est le point convenable pour injecter. À la com- position de la masse à injection indiquée par M. Berses, ajoutons celle dont nous devons la connaissance à M. Hyrts lui-même, qui l’a préparée devant nous (juillet 1843). Cette pâte, dont la formule est simple et facile, se com- pose des deux substances suivantes : « Cire vierge, la plus pure et la plus blanche; « Térébenthine molle du Canada, ou térébenthine de Venise très-pure. « Faites dissoudre ces deux SUPER eO en quantité à peu près égale, dans un vase de porcelaine, au bain de sable, ou mieux, au bain-marie, pour éviter une trop forte chaleur. Quand la masse est fondue et bien mélan- gée, on s’assure, comme l'indique M. Berses, si la pâte est d’une consistance convenable, et l’on ajoute soit un peu de cire, soit un peu de térébenthine, suivant qu’elle = trop molle ou trop épaisse pour bien filer entre les oigts. 20 Couleurs à injection. «Le cinabre chinois est, de toutes les couleurs, celle qui pénètre le mieux et le plus loin dans les réseaux ca- pillaires microscopiques. On le broie, dit M. Berses, avec le plus grand soin dans l'essence de ‘térébenthine, ‘et on le mêie à la masse résineuse, en assez grande quantité pour que celle-ci soit bien saturée de couleur. Quand les deux portions sont bien mélangées, on filtre le tout dans un vase bien propre et chauffé. Cela fait, il faut encore chauffer la masse dans un bain de sable, de manière à ne pas produire de bulle à sa surface. Après, on met le tout dans une seringue à injection chauffée; on pousse avec force et méthode jusqu’à ce qu’une résistance plus grande vous indique la plénitude des vaisseaux; si l’on veut injecter les veines et les artères, commencer par les veines. L’injection finie, tremper de suite la pièce dans l'eau froide, pour coaguler la matière injectée. C'est de cette manière qu’avaient été injectées d’abord les pièces de M. Berses et de la plupart des micrographes alle- mands, où tout était uniformément rouge. Depuis, pour des vaisseaux différents, or a eu recours à des, couleurs variées. Celles qui ont le mieux réussi à M. Hyrts, sont : le blanc de céruse (carbonate de plomb), le jaune de chrome (chromaie de plomb), Er qu’il soit très-pur ii Le eds ta PTE Ua RER" £ L Mare re 0 0 HAT UE ST EE) Su. CONSERVATION DES ANIMAUX, AE. AA eti non falsifié, ce qui est rare; enfin, le noir d'ivoire. Dans les derniers temps, M. N. Guillot, qui à fait aussi des injections microscopiques fort belles, a employé. la téré- benthine molle et la couleur en vessie. Ce même anato- miste a aussi employé une solution épaisse de belle gélatine et de couleurs broyées à l’eau. J’ai noté les in- convénients des injections à la colle. ‘ « Les belles injections de M. Lignerolles étaient faites au moyen d’une solution alcoolique de gomme-laque bien chargée de couleur. «M. Bourgery a perfectionné le procédé de M. Ligne- rolles ; dans le but de remplir les gros vaisseaux capil- laires, “1) pousse, derrière l'injection trop liquide, de la cire à cacheter dela même couleur, dont la gomme- laque est aussi la base. «Outre les matières grasses et résineuses, on a aussi employé les injections aqueuses, C est aux injections aqueuses colorées, et à l'encre en particulier, que Mal- pighi doit presque toutes ses découvertes. Ces injections pénètrent, il est vrai, assez loin dans les capillaires, mais les très-petits capillaires ne sont pas assez colorés pour bien les distinguer. En outre, elles colorent trop les tissus environnants alors qu’un petit vaisseau vient à se déchirer, ou si, par faute de précaution, On laisse tom- ber une petite quantité de matière à injection. « M. Berses mélange la gomme arabique avec l’injec- tion résineuse ci-dessus, pour l'injection de certains vaisseaux réfractaires à l’introduction de celles-ci. « Voici ce qu’il en dit : J'ai coutume de verser d’abord dans la seringue la matière résineuse, puis la solution. de la gomme arabique, pour finir tout d’un coup. De cette manière, l'injection de gomme est poussée en avant de la première, et suivie immédiatement par la prépara- tion résineuse qui semble s'introduire alors beaucoup mieux dans les dernières ramifications capillaires. : « Certains vaisseaux de l’économie offrent un plus beau résultat avec des injections ainsi mélangées : tels sont les vaisseaux de diverses membranes de l'œil, des mem- branes de la vésicule biliaire, des membranes muqueuses et des tuniques des intestins, et enfin Îles vaisseaux qui parcourent le derme. « Au contraire, avec une matière résineuse pure (Pin jection indiquée ci-dessus), on obtient de plus beaux ré- sultats avec les organes parenchymateux, les tissus cel- Julaires et fibreux, les muscles, les glandes et les nerfs. Naturaliste préparateur. 38 . 446 CONSERVATION pes ANIMAUX, NS CR «M. Lambrou a obtenu de très-belles injections Avec la solution de gomme arabique, pesant, à l’aréomètre de Baumé, 10 degrés pour l’ injection du foie, etoà 6 degrés pour injecter des mollusques. « La solution de gomme est colorée en bleu par lin- digo, en rouge par le carmin ou le vermillon, en jaune par le chromate de plomb, en blanc par la céruse. L’in- jJection est faite à froid, mais ne se coagule pas. Toutefois, le dépôt dela matière colorante suffit presque à remplir les capillaires. Pour une injection complète, injecter d’abord à froid les capillaires avec l’injection de gomme colorée, laisser couler le liquide pour vider les gros vaisseaux, puis injecter avec la gélatine colorée. « Je ne puis terminer sans rappeler le procédé de M. Doyère, qui peut se faire à chaud et à froid. Il est fondé sur la loi chimique de double décomposition, loi dite de Bertholet, qui veut que deux dissolutions sa- lines étant mélangées, il y ait échange de bases entre les acides, s’il doit en résulter un précipité. insoluble. Ce précipité dans le dépôt, dans les capillaires, sert à les faire voir. J'ai moi-même employé ce procédé pour des injections partielles; les matériaux que j'ai employés sont les suivants : pour les artères, j’ai poussé d’abord une dissolution d’acétate de plomb, puis une aütre de: chromate neutre de potasse; j'ai obtenu une injection jaune de chromate de plomb. « Pour les veines, j'ai poussé une dissolution de cyan- hydrate de potasse ferrugineux et de proto-sulfate de fer. Les réseaux capillaires veineux se trouvaient injectés par le bleu de Prusse. La couleur peut varier suivant le à employé. Ce procédé donne de bons résultats. . «40 Mais il peut arriver que le premier liquide rent- plisse les vaisseaux, et que le second ne puisse y péné- trer. Ici la réaction est impossible. « 20 La réaction se fait quelquefois dans le tube à in- jection ou dans le premier réseau, et forme bouchori. Aussi, il m'est arrivé assez souvent d’ être obligé d’em- ployer cinq ou six tubes pour faire l’injection partielle d’un seul organe, comme lä langue. Pour remédiér à ces. inconvénients, M. Bourgery propose d’injecter le sel qui doit fournir la base, et d’atténdre quelques heures pour le second sel, pour donner aux vaisseaux le temps de se désemplir un Peu 2 « Je viens de donner un résumé succinct de divers procédés sur les matières à injection. Entre les mains de | CHOIX Du SUJET. dur leurs inventeurs, ces procédés ont tous donné Fe bons résultats : 19 ces résultats sont inconstants ; 2 tous ne sont pas exempts d’inconvénients; ainsi, j ai été témoin oculaire de plusieurs injections faites par M. Hyrts, à Paris, sans avoir obtenu de succès ; cependant je suis loin de douter du talent de cet habile anatomiste. J'ai moi-même répété presque tous les procédés et avec per- sévérance. Les résultats obtenus. ont été tantôt bons, tantôt mauvais, alors même que je me plaçais dans les conditions les plus favorables; j'ai dü chercher la cause de l'inconstance du succès. À force de persévérance, je suis arrivé à un procédé qui m'a donné des résultats si supérieurs aux autres, que j'ai dù lui accorder la pré- férence. La réussite de ce procédé dépend non-seule- ment des malières à injection, mais du concours de tant de circonstances, que je ne suis pas surpris que le résul- tat ne soit pas le même entre des mains différentes. « Je dirai d’abord que la première Cause de mon suc cès constant dépend de la préférence que j'ai accordée aux injections générales plutôt qu'aux injections par- tielles. Les autres causes de succès dépendent non-seule- ment du soin que J'apporte dans ces travaux, mais aussi du choix du sujet, de la masse à injection, des instru- ments et appareils, de la manière de pousser les injec- tions. En thèse générale, pour faire de bonnes injections, il faut réunir les conditions suivantes : 0 lo Choix du sujet. « Les jeunes sujets et les fœtus chez lesquels les vais- seaux capillaires sont plus abondants et plus perméables sont ceux qui donnent le meilleur résultat. En été, on réussit mieux qu’en hiver. Toutefois, l'extérieur dn su- jet doit être examiné avec soin; que les organes soient sains; que les dents ne soient point arrachées, que la péau soit exempte de solution de continuité. | «20 Faire tremper et amollir le sujet pendant six à. huit heures dans l’eau chauffée graduellement de 40 à D0 degrés centigrades, de manière que le sujet à injecter soit peu à peu pénétré uniformément de ce degré de ca- lorique dans toute son épaisseur. Pour l'injection par- tielle, il faut malaxer légèrement l'organe pour en faire sortir les liquides contenus, l'observation ayant dé- montré que l’étai exsangue des organes des animaux morts d’hémorrhagie en rend l'injection beaucoup plus RU SAUT 0 0 IS POUR RON LR ART TS à à À , V1 : 4» Li Pa J NO. (| 4 7 CSA à ‘RL #: Û D'OUS DE LA MASSE A INJECTION. SRE | facile, et, comme en sens contraire, l'engorgement des tissus malades est la première cause ile fait que Finjec- tion y réussit bien plusrarement. | « Voici la description de Pappareil servant au bain du sujet et à le chauffer. « IL faut se procufer une baignoire en bois où en mé- tal, de 2 mètres de longueur sur 50 centimètres de lar- geur. Je préfère la baignoire en bois, vu que la chaleur’ se conserve plus longtemps. On place dans cette baignoire une toile, de manière que le milieu repose sur le fond, les extrémités hors de la baignoire, et pouvant être fixées sur Sa paroi externe par des moyens quelconques. Gette toile a pour usage de ramener facilement le sujet du fond de la baignoire jusqu'au niveau de l’eau. Cela étant ainsi disposé, on met le sujet sur la toile et on remplit la bai- gnoire avec de l’eau froide; on élève graduellement la température de l’eau en plaçant entre les cuisses du su- jet l'appareil suivant : «C’est un cylindre creux, en fer battu, renflé à sa par- tie moyenne, hermétiquement fermé inférieurement, ou- vert supérieurement et muni d’un couvercle. Vers les 9/6 inférieurs, pourvu d’une grille, sur laquelle on place le charbon allumé et au-dessous de laquelle aboutit de chaque côté un ventilateur destiné à établir un courant d’air au-dessous de la grille. Ces tubes ou ventilateurs ont,ainsi que le cylindre, leurs extrémités supérieures au- dessus du niveau de l eau,etils sont munis d'un couvercle destiné à modérer l’activité de la matière combustible. L'extrémité inférieure du cylindre repose sur le fond de la cuve. L'appareil étant ainsi disposé, on élève la tem- pérature de l’eau au degré indiqué; on la maintient à ce degré, comme il a été dit, huit à dix heures, afin que le sujet soit bien uniformément pénétré de ce degré de température ; on introduit le tube dans l’artère carotide qu’on se propose d’injecter, suivant l’axe de ce vaisseau, en ayant soin de lier contre le tube le bout inférieur et le bout supérieur de l'artère; on évite avec soin les tirail- : lements produits par le poids du tube. Pendant que. le bain chauffe, on s "occupe de la mässe à EE Fi 90 De la masse &injection. « La couleur de l’ injection varie suivant qu on injecte les veines ou les artères ; elle doit être rouge pour les artères, bleue pour les veines. Il est nécessaire d’avoir. une masse à injection fine et une masse grossière. DE LA MASSE A INJECTION. + 449 « Dans toute masse à injecter, il faut distinguer deux sortes de substances et la couleur destinée à les faire voir dans les tissus ; mais, quelles que soient les sub- stances que l’on emploie, la première condition pour des injections microscopiques, est de ne se servir que de matière bien pure, que l’on fait chauffer au bain-marie dans des vases très-propres. .. ‘«Voici la formule de la première masse à nice que J'ai employée pour les artères : De MN dan 0 er nneetr 1 kilog. Vernis blanc. ............. 750 gram. « On se sert d’un mortier en verre ou en porcelaine ; : on met d’abord le vermillon par petitss quantités, puis on opère le mélange au fur et à mesure qu'on verse l'huile, de manière qu’il n’y ait pas de grumeaux. Ce mélange étant parfait, on le fera chauffer au bain-marie. Pour l'injection veineuse : Huile de Mn. : ; . . : Bis D EE AE et US NOR td Blanc de céruse broyé à l'huile (car- bomate de plomb)... ... :..: 500 gram. Indigo ou bleu de Berlin broyé à l'huile, quantité suffisante pour avoir une belle couleur bleu Clair. _ «On mêle le blanc de céruse avec l'huile, en suivant les conseils ci-dessus; d’un autre côté, on mêle aussi lindigo et l'huile de la même manière. Lorsque ces sub- stances sont bien mélangées séparément, le tout est mis dans le même vase et agité de nouveau avec le pilon, pour obtenir une belle couleur bleu clair. Il est néces- saire que la couleur bleue soit un peu claire et non foncée. « Telle est la masse que jai employée pour mes pre- mières injections ; j'ai obtenu, il est vrai, des injections d’une finesse extrême, ! mais elles avaient l'inconvénient de se vider par les villosités, Ce non-succès m° ‘a montré un fait anatomique très-important; il prouve qu'une des terminaisons des veines se fait à la surface des mu- queuses par les villosités; cela est si vrai que, vingt- quatre heures après, une partie de l’injection était sortie par les villosités, et que les vaisseaux capillaires des or- ganes creux se trouvaient presque vides. « J'ai donc dû chercher un moyen de fixer l’injection 450 AE Sp LA MASSE A INJECTION. ce Act LR à dans les vaisseaux capillaires et empêcher sa orUge à # cet effet, j'ai ajouté à la masse une solution de gomme arabique, pensant que, cette dernière substance suffirait par sa viscosité à fixer la matière dans les vaisseaux Ca- pillaires. Cet essai n’a pas répondu au but que je. me proposais, soit parce que l’huile ne se mêle pas bien à la : solution aqueuse de gomme arabique, soit par uné autre cause. J'ai substitué à cette dernière substance la téré- benthine de Venise qui, étant molle, visqueuse à une température ordinaire, liquéfiable à une chaleur conve- nable à linjection, et se mêlant bien avec l'huile em- ployée, réaliserait mon but. L'expérience a parfaitement répondu à mon attente; aussi, depuis, je mesuis arrêté aux formules suivantes : Pour les artères. HRbede HU" diet D kilogramme. Vermuion . .:...: 4. O0 grammes. Térébenthine molle de Ve- nise . «. . « . « .... 9 cuillerées’à bouche. Pour les veines. Huile-de fin 2: .:... "2 klosrabmes Blanc de céruse broyé à l'huile (carbonate de plomb}. . ... ..... 500 grammes. Indigo ou bleu de Prusse broyé à l'huile, quantité suffisante pour avoir . une belle couleur. Térébenthine molle de Ve- R ; nise' . .., . , (aan + +. 2 CHIDerÉeS 4 Douce, « Sa préparation est la même que pour la Four formule. » : EXPLICATION DES FIGURES. “Figure 1. Aiguille à téle d’émail servant à arranger les plumes, les paupières, etc.; au moyen de la petite boule d’émail a, qui forme sa tête, on la tient beaucoup plus aisément et on la ramasse sur la table avec facilité : on en a de toutes les grandeurs. 2. Cure-crâne. La petite lame a doit être un peu tran- chante sur ses contours, et absolument plate, c’est-à-dire non creusée en cure-oreille. Le manche 4 est un peu courbé, comme je le fais voir dans le profil 2-A. Il a 16 centimètres de longueur, mais on en fait de diverses dimensions. | 3. Brucelles. On s’en sert pour bourrer et débourrer les petits animaux, et pour différents autres usages. Les moyennes ont 16 centimètres de longueur, mais il y en a de plus grandes et de plus petites. 4. Pince à mors plais, servant à courber le fil-de-fer. o. Pince à courber sur le bout. On s’en sert pour cour- ber le fil- de-fer dans les cavités où sa pointe a, a, peut atteindre, et où les pinces coupantes ordinaires ne pour- raient pas pénétrer. si 6. Pince de dissection, servant à saisir les bords de la peau et à les soulever pour dépouiller quand on a fait l’'incision. Il y en a de grandes et de petites. Celle que nous avons dessinée a 22 centimètres de longueur. 7. Ciseaux courbes, indispensables pour atteindre dans des parties intérieures et difficiles. 8. Pince de pansement, à branches très-allongées, pour bourrer et débourrer les peaux d’une certaine. grandeur. On en fait de plusieurs dimensions. 9. Poinçon d'acier adapté à un manche pour percer les pieds des oiseaux et frayer le passage du fil-de-fer dans les tarses, lorsque cela est nécessaire. Il faut en avoir de différentes longueurs et grosseurs, c’est-à-dire propor- tionnés à la grosseur des fils-de-fer à introduire. 10. Pince de dissection à anneau. Elle sert aux mêmes usages que la précédente, mais elle est pourvue d’un an- AS (| EXPLICATION DES FIGURES. meau glissant a, au moyen duquel on serre la. peau. pin- | cée, sans crainte que la pince la laisse échapper lorsque la main est obligée d'abandonner un instant l’instrument. 11. Scalpel à tranchant droit. Il sert pour les opéra tions qui exigent de la force. 12. Scalpel à tranchant arrondi. Il sert à faire ieision aux animaux d’une moyenne grosseur. | 13. Scalpel à feuille de laurier. Il doit être très-tran- chant des deux côtés, vers la pointe, et pas du tout depuis le milieu de la courbure jusqu’au manche. Il sert à in- ciser les très-petits oiseaux, et à se toutes les opéra- tions délicates. 14. Carrelet courbe. Grande pute en acier, carrée ou triangulaire, servant à passer une ficelle à ‘travers le corps entier d’un animal empaillé pour dessiner les en- foncements de ses formes. On en à depuis la grandeur ordinaire d’une aiguille à matelas Je à 48 et 65 cen- timètres. 15. Carrelet droit, servant aux mêmes a que le précédent. 16. Murteau à téte carrée d’un côté, et en coin tran- chant de l’autre, pour les géologues. 17. Marteau en pic et en coin, pour les géologues. 18. Marteau à tête carrée et en coin, profil de la fig. 16. 19. Marteau en coin horizontal des géologues anglais. 20. Marteau à téte carrée des deux côtes, des géologues | anglais. 91. Ciseau de géologue. 22. Marleau en houlette et en how e, des géologues an- glais. 23. Ciseau à manche, des géologues anglais: 24. Marteau à tête roude, indispensable aux cons | DE a 25. Burin de géologue, pour nettoyer les ossements fos- siles. 26. Pince-tenaille des géologues. 27. Burin à pointe, pour mettoyer les ossements fos- siles. 28. Echoppe de géologue, pour le même usage. 29. Cadre de per spective, pour dessiner le paysage. 30. Brosse de peintre, Servant à délayer le préservatif et à l'étendre sur la peau. On en a de diverses gran- deurs, en raison de la. ne de l'animal à empailler. 31. Blaireau de peintre, à poils très: -doux, ST à lisser Les plumes des oiseaux. 3 & M een + EXPLICATION DES FIGURES. 453 32. Boîte pour la chasse aux insectes. Nous l'avons re- présentée à moitié ouverte pour laisser voir le trou a. 33. Boîte de fer-blanc, servant à porter du préservatif en voyage. Celle que nous avons dessinée avait 41 milli- mètres de hauteur, 68 millimètres de largeur, et conte- nait 250 grammes de préservatif. 34. Troubleau pour pécher les insectes. La largeur la plus convenable serait de 43 centim ètres en a a ; mais l’em- barras de le porter fait qu'on la réduit à 39 et même à 271 centimètres. Comme on se sert quelquefois de ce filet pour chasser les insectes dans les prés en fauchant, alors on donne à l'ouverture une forme triangulaire. Il est nos en gros fil-de-fer, et en filet très-serré ou canevas ‘Glate 35. Pince à raquettes pour prendre, sur les fleurs, les insectes armés d’aiguillons poignants. 36. Filet ou chape à papillon. On lui donne de 24 à 32 centimètres de diamètre, et il se monte en fil-de-fer et en gaze très-fine. M. Prévost sé sert, au lieu de fil-de-fer, d’un jonc à bagueter les habits. Il s’en sert comme de canne, tandis qu’il ne chasse pas, puis il le plie en cercle après avoir passé la gaze autour, au moyen d’une cou- lisse faite à l’étoffe, et il fixe les "deux bouts dans une douille disposée pour les recevoir. 91 et 38. Manière de saisir le papillon dans le filet, pour ne pas endommager ses ailes. 39. Pince à filet en poche, pour la même chasse que la précédente. Elle a cet avantage qu’on peut S'en servir pour prendre les insectes au vol, comme avec la chape, et qu'ils ne peuvent plus en sortir, 40. Boîte d'herborisation, nommée loquette, de l’inven- tion de Bory de Saint-Vincent. 41. Boîte d’herborisation en fer-blanc. Elle a 487 milli- mètres de longueur, 162 millimètres dans son plus grand diamètre, et 95 millimètres dans le plus petit. De chaque côté, sur ‘les deux bouts, est un anneau en cuivre @, a, a, a, servant à passer la corde par laquelle on la suspend, soit pour la porter, soit à la maison. 42. Salabre, dont on se sert en Provence pour pêcher les coraux ou autres polypiers. 45. Engin, pour le même usage. s 44. Rateau à pêcher les coquillages et les COraux. 45. Gangui, employé en Provence, concurremment avec la salabre, pour pêcher des coraux, et, de plus, des coquillages. 454 | EXPLICATION DES FIQURES Te ee Cage en toile men propre à à Su les che- nilles. ÿ : 47. Conti instrument de buis, propre à ie | l'introduction des liquides préser vateurs, dans les corps destinés à l’embaumement. | 48. Vase recouvert de toile eu servant à élever des chenilles. 49. Bocal de chasse, et manière dé le fermer avec un bouchon de liége. Petit, il sert pour la chasse aux in- sectes; grand, pour celle aux reptiles. Il ne diffère en rien de celui dans lequel on suspend ces derniers dans | les collections. 50. Vase à ramollir. C’est un vase en verre semblable à ceux dans lesquels on sert les confitures sur nos tables. La grandeur est arbitraire; cependant elle ne peut être moindre de 162 millimètres de diamètre sur 108 milli- mètres de hauteur. On dépose au fond du sable pur et mouillé, sur lequel on place les insectes et les peaux d’oi- seaux. On peut, faute d’un vase de verre, se servir d’un pot de terre ou de faïence. L’essentiel est qu'il ferme hermétiquement. ; 91. Etuve portative, ou nécrentome. Ce précieux instru ment se compose des pièces suivantes : &, 4, chaudière en fer-blanc, destinée à recevoir de l’eau que l’on met en ébullition, soit au moyen du feu que l’on allume des- sous, soit en a plaçant dans un poêle dont le dessus est disposé pour la recevoir. Nous n’avons pas besoin de dire que, dans ce cas, elle ne doit pas avoir de pieds. Les bords de cette chaudière sont repliés en dedans cc, de ma- nière à ce que l'étuve plongée dedans laisse au moins 27 millimètres d'intervalle entre elle et les parois de la chaudière, comme nous l’avons figuré par des points, pour laisser une libre circulation, tout le tour, à l'eau bouillante. d est un petit tuyau donnant passage à. la vapeur pour éviter les accidents ; et b, l’étuve. Elle est représentée un peu soulevée, afin de faire parfaitement. concevoir comment le rebord e, e, placé vers le milieu de sa hauteur, vient s appliquer sur le rebord cc, et la sou- tient, de manière à ce qu’il se trouve entre son fond et celui de la chaudière, en f, au moins 81 ou 108 milli- mètres de vide pour ‘contenir l’eau bouillante. a est le couvercle de l’étuve, qui doit fermer hermétiquement, afin que la chaleur reste parfaitement concentrée. On place dans l’étuve les oiseaux ou autres animaux sn EXPLICATION DES FIGURES. 455 _ attaqués par les insectes; on met de Peau dans la chau- _ dière, on place l’étuve dedans, et on fait chauffer. Comme on le sait, l’eau bouillante est à 80 degrés du thermo- mètre de Réaumur; ce degré de chaleur se communique . à l’étuve, et les insectes, ainsi que leurs œufs et leurs larves, sont tués, sans que la chaleur puisse monter assez haut pour altérer les couleurs ou brüler les peaux soumises à cette opération. L’étuve est donc un excellent moyen de désinfecter les animaux en peau ; mais en est-il de même pour ceux qui sont montés ? M. Florent Prévost pense, d’après ses propres observations, que la chaleur ne pénètre pas suffisamment dans l’intérieur du corps d’un animal monté, et que souvent on le sort de l’étuve avec des germes de destruction qui ne tardent pas à se développer. Quoi qu’il en soit, on donne à l’étuve les di- mensions convenables aux objets qu’ellé doit contenir. On ne la fait pas cylindrique, mais ovale, parce que cette forme permet d'y placer des objets plus. nombreux. Celle qui m'a servi de modèle avait 650 millimètres dans son plus grand diamètre, et 406 millimètres dans son plus petit. Souvent on dispose l’intérieur de diverses manières, comme je le montre dans les deux figures sui- . vantes. : rs | 52. Etuve dans laquelle M. Prévost place en a une sou- coupe ou un autre vase dans lequel il jette un peu de camphre ou de soufre. Ces matières, en se volatilisant par la chaleur , pénètrent les peaux jusque dans l’intérieur, et tuent les insectes qui pourraient résister à l’étuve. Le soufre, néanmoins, doit s’employer avec précaution, parce que l’acide qui s’en dégage attaque certaines cou- leurs. Au-dessus de la soucoupe, en b, est une petite grille en fil-de-fer, soutenue par trois pieds également en ftil- de-fer, sur laquelle on dépose les peaux. Re | 53. Etuve autrement disposée, pour placer des insec- tes. Trois planchettes de liége a, a, a, ovales et taillées de manière à s’ajuster dans l’étuve avec beaucoup de précision, s@ placent les unes sur les autres au moyen des petits pieds de fil-de-fer qui les soutiennent. On pique les insectes attaqués sur ce liége, et on les expose ainsi à la chaleur. Nous n’avons pas besoin de dire qu’une étuve à insectes doit être beaucoup plus petite qué celle qui sert pour les oiseaux et autres animaux. Aussi, n’avons-nous liguré que trois planchettes de liége, quoiqu’elles ne soient qu’à 54 ou 81 millimètres les unesau-dessus dés autres, ce qui ne donne à l’étuve que 217 et 325 millimè- MUR CAE A es AN? CE ce #2 vire TT TON OUT 4 180 * FÉYNETE SE DUT TT SPENCER ai TI Un 4 Cr \? CN Te M, x S FT 456 EXPLICATION DES FIGURES. tres de hauteur. On lui donnera une largeur proportion | née, et si l’on veut, une forme cylindrique. Cette étuve à insectes est bonne, non-seulement pour désinfecter les insectes attaqués, mais encore pour faire mourir ceux que l’on apporte de la chasse, et pour: dessécher rapidement ceux que l’on a préparés, et. dont le corps mou est sujet à tourner. au.gras ou à ,se corrompre. | D4. Télégraphe servant à placer les oiseaux avec leur juchoir, pour achever de les monter et leur donner l’atti- tude. Le modèle perfectionné que nous avons dessiné nous a été communiqué par M. Simon. — 4, porte-juchoir en buis, fendu dans une partie de sa longueur , afin de faire passer le juchoir de l'oiseau, en écartant les deux branches jusque dans le trou 6, disposé pour le recevoir. On l'y fixe solidement en rapprochant l'anneau €, qui force les branches à se rapprocher, et par conséquent à serrer fortement le juchoir de l'oiseau. Ce porte-juchoir a deux mouvements dans la noix d; on le tire et on le pousse en le saisissant par le bouton e, puis on le fait tourner comme sur son axe, de manière à placer l’oiseau incliné ou renversé, selon le besoin. Quand l'oiseau est placé convenabiement pour le travail, on le maintient soli- dement en attitude au moyen de la vis de pression f, que l’on serre avec force. — g est une branche qui a égale- ment deux mouvements. On la fait tourner sur son axe pour élever ou baisser l’oiseau , et on la tire ou on la pousse pour le rapprocher de soi ou le reculer. On fixe solidement cette branche au moyen de la vis de pression h.— i, montant qui se hausse et se baisse à volonté en glissant dans le pied. On le maintient en position au moyen de la vis de pression k. — l, plateau formantle pied. IL doit être large et lourd, afin que l'instrument soit solide- ment assis, et ne puisse vaciller en aucune manière, surtout quand un oiseau un peu lourd se trouve placé très-loin du point d'équilibre sur le juchoir. Pour cela, on place dessous une épaisse lame de plomb fixée avec des vis, et incrustée dans le bois. Le même télégraphe peut également devenir très-com- mode pour dépouiller les petits oiseaux, en lui faisant. subir la modification suivante : On ne conserve que le pied} avec sa vis k et on enlève tout l’appareil du juchoir i, g, f, etc.; on le remplace par un autre appareil que nous avons fait représenter, pl. V, fig. 125. best la tige destinée à être enfoncée dans le pied l, de la fig. 54, en p: Ü ME: ne A M | EXPLICATION DES FIGURES. FAT i AE moyen de la vis de pression k, cette tige peut. ‘également se hausser et se baisser à volonté : elle porte une tête c (fig. 125), percée à son sommet d’un trou d; dans ce trou, on enfonce à volonté un très-gros fil-de- fer e, terminé en potence à son sommet f. L’anneau g porte un “cordon en lacet hk, au bout duquel est suspendu Le crochet #, qui doit porter l'oiseau. Celui-ci s’y accroche par la partie inférieure du corps ou extrémité du sacrum lorsque cette partie est dépouillée, et, par ce moyen, le préparateur, ayant les deux mains libres, a beaucoup plus de facilité. pour dépouiller le dos, la gorge, le cou et la. tête. | 53. Juchoir tourné pour placer les oiseaux; la traverse a doit être en bois blanc pour que le préparateur puisse aisément la percer avec un poinçon ou une vrille. 6. Boîte à serrer les herbiers. Elle est en bois ou en carton, un peu plus grande que le format de l’herbier, et s'ouvre par devant a, et en dessus 6, à la manière des cartons de bureaux. Nous remar quons qu’en y plaçant les cahiers d’un herbier, on doit toujours les y mettre la tranche du côté du fond de la boite, et le dos du côté de l'ouverture : c’est le seul moyen de ne pas gâter les plan- tes quand on retire un cahier placé sous les autres. 97. Cuvier pour faire macérer les peaux. a, a, bords de la peau soutenus au-dessus du liquide au moyen de six petits crochets en fer tenant à des ficelles, auxquelles sont attachés des poids en plomb. On soutient ainsi les bords de la peau pour qu'elle ne s'enfonce pas entièrement dans le bain, et quon puisse la retirer aisément sans être obligé de la repêcher. Par cette méthode, la peau se trouvant un peu développée, s’imprègne plus unifor- mément de la liqueur préservatrice. 98. Presse à dessécher les plantes. Elle est d’une grande simplicité et d’un usage presque indispensable. Elle. se compose de deux planches de chêne, a, a, un peu plus grandes que le papier gris dans lequel les plantes sont étendues. L'inférieure est soutenue par quatre petits pieds, et porte deux vis en fer ou en bois qui y sont très-solidement agrafées. La planche de dessus est percée de deux trous ronds correspondant aux vis. On place les cahiers sur la planche inférieure, on pose dessus la plan- che supérieure , puis, au moyen de deux écrous c, €, et d’une clef de fer, on appuie sur les cahiers en leur don nant, entre les deux planches , le degré de pression que l’on juge convenable. Naturaliste préparateur. 39 L 1% 458 | EXPLICATION DES FIGURES. 59. Manière d'arranger la carcasse ‘artificiel e d'un oiseau d’une taille assez forte. 60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67 et 68. Manière de préparer et ployer les fils-dé-fer pour monter. un oiseau selon la méthode de M. Simon (voyez page 2926). | 69. Manière d'arranger la carcasse artificielle dan oiseau de forte taille, empaillé avec les ailes étendues. a, a, fils-de-fer des ailes : b, b, fils-de-fer des pattes ; c, tra- verse inférieure , composée de deux fils-de-fer tordus ensemble, et se séparant en fourche à l'extrémité d, d, pour servir de porte - queue si l’animal à cette partie grande et étalée, comme dans quelques gallinacés,. pAoN; | dinde, tétras, etc. 70. Charpente artificielle d’un animal de la grosséur de la chèvre et au-dessous. a, traverse de la tête ; d, b, tra verses des pattes de devant; c, c, traverses des pattes de derrière; d, traverse de la queue. 71. Carcasse en fil-de-fer d’un oiseau Fi les ailes étendues, selon la méthode de M. Simon (voyez D. at 72. Charpente artificielle des quadrupèdes ovipares, lézards, crocodiles, etc. a, traverse de la tête; à, 6, tra- verses des pattes antérieures ; c, c, traversés des pattes. postérieures ; d, traverse de la queue. — Pour les ani- maux de cette classe qui ont le corps raccourci, tels que crapauds , grenouilles, etc. , il ne s’agit que de faire moins longue la traverse du corps c. Du TPSRS la char- pente se fait de la même manière. 73. Traverse inférieure de la charpente d’un oiseau avec un porte-queue pour les espèces qui ont cette partie du corps très-longue et néanmoins très-étroite. 74. Oiseau en chair, que le préparateur à incisé pour le dépouiller. L’incision commence en a, vers le sommet du sternum, et se termine en €, vers le commencement de l'abdomen. b est le fil placé au commencement de la suture, pour retrouver le milieu du plastron si l'oiseau en à un, Comme la pie, par exemple. d est le qu’ on lui a passé dans les narines. 75. Squelette de la tête d'un gros-bec, pour montrer comment il faut enlever, en a, une portion de la base du crâne. 76. Oiseau destiné à étre monté les ailes étendues. a, à, arcade defer passée dans les humérus et formant le crochet c, ce, pour plus de solidité. Nous avons dit que cette, mé- thode donnait la facilité de sortir les humérus des Cavi- io | EXPLICATION DES FIGURES. 459 “tés : tels que les à un oiseau vivant qui étend | les ailes. 78. Manière d’attacher les ailes dans le corps d’un oi- seau que l’on monte selon la méthode de M. Simon. 79. Poisson préparé, dessiné pendant la dessiccation. Les nageoires de la queue a, du dos 6, et pectorales c, sont étendues entre deux petites lames de liége ou de carton mince, afin d'être maintenues en position. Nous n'avons représenté, pour chacune, qu'une de ces lames, afin de laisser voir l'attitude. Elles sont appliquées de chaque côté des nageoires et fixées avec des épingles ou du fil-de-fer. d, e, f, est la carcasse composée de trois fils-de-fer, dont une extrémité tordue s ’implante près de la queue en d, une autre extrémité également tordue sort par la gueule en f, et la troisième, qui sort par le ventre, en 3, .est implantée dans la planchette servant de socle à l'animal. Nous avons laissé voir en dessous, en 0, les deux bouts avant qu'ils soient ajustés dans le socle. 80. Oiseau posé sur son juchoir. Les yeux sont placés; il ne reste plus qu’à enlever le fil-de-fer a, qui maintient encore la queue, pour pouvoir ensuite placer l’animal dans la collection. 81. Manière de linger un oiseau. La seule inspection de cette figure fera suffisamment comprendre comment se fait l'opération. On met des bandelettes plus ou moins larges, plus ou moins nombreuses, selon les circonstances et le besoin. Dans la même figure, nous montrons com- ment un oiseau qui ne perche pas, se place sur la plan- chette lui servant de socle; il ne reste plus qu’à recour- ber et implanter dans le dessous de la planche les poin- tes a, a, qui dépassent par-dessous. 82. Manière de dépouiller les serpents et autres reptiles, par la gueule. a, partie du tronc détachée du crâne et des mâchoires ; b, la tête renversée sur le dessus du. COTpPS ; c, la mâchoire inférieure renversée sur le dessous du Corps. 83. Mammifère monté sur son socle. Les fils-de-fer des quatre pieds paraissent encore en 4, &, &, 4, ainsi que celui de la tête, en 6. Nous montrons, en c, ë les cordes qui lui traversent le corps, et qui viennent s'attacher sur les côtés, en appuyant fortement sur la peau, pour indi- quer les cavités et les maintenir sur la peau pendant la dessiccation. Sa charpente artificielle en fil-de-fer est au-dessous. EN 460. EXPLICATION DES FIGURES. ÉD ln UN. 84. Papillon étendu sur. Sa planchette dont Jaï rainure. R est élargie au fond. 85. Très-petit insecte, à, collé avec de la gomme ‘sur un triangle de papier glace b, maintenu sur un billot de Hége ou de moelle de sureau 6, au moyen de lépingle d, qui sert en même temps à le Dre dans le liége de la boite où on le conserve. 86. Tube de verre dans lequel on dessèche l'abdomen des araignées a, placé au bout d’un petit morceau de bois 8, qui traverse le bouchon c. On l’expose sur. la flamme d’une bougie d, jusqu’à ce qu’il soit complétement desséché. 87. Méthode d'étendre les papillons sur la planchette. €, w, extrémités des ailes du papillon ; b, b, petites plaques ‘de plomb laminé ou de verre, posées sur les ailes pour les maintenir pendant la dessiccation. a, Yainure élargie dans le fond, afin de pouvoir étendre les pattes de l’ani- mal, comme nous le montrons dans la figure 84. 88. Papillon étendu sur ia planchette de liége. Avec deux épingles extrêmement fines, #, t, on commence par placer les ailes à la hauteur convenable en les piquant dessous la grosse nervure, le plus près possible du corps. On les maintient a din soit avec des bandes de cartes à jouer, comme en &, a, a, à, et l’on en met plus ou moins selon le besoin, soit er un petit carré de carte, comme en b. Chacune de ces méthodes est employée de sie rence à l’autre par certains entomologistes. 89. Papillon piqué sur le thorax. 90. Diptère piqué sur le thorax, vu en dessus. 91. Coléoptère piqué sur l’élytre droite, vu de profil. 92. Araignée piquée sur le thorax, vu en dessus. 93. Diptère piqué, vu de profil. 94. Coléoptère piqué, vu en dessus. 95. Araignée piquée, vue de profil. 96. Punaise piquée, vue en-dessus. 97. Punaise piquée, vue de profil. Quelques entomolo- gistes piquent ces insectes sur la partie crustacée de l’aile droite; mais j'ai remarqué que, dans ce cas, l'insecte ne manque presque jamais d'étendre l’autre aile, qui devient ensuite difficile à placer. Enfin, quelques autres les pi- quent sur l’écusson, qui est très- grand. Toutes ces mé- thodes sont à peu près indifférentes, pourvu que l’épin- gle n’altère aucun caractère générique ou spécifique. 98. Papillon étendu sur sa planchette. | 99. Plancheite à étendre les papillons. La figure que EXPLICATION DES FIGURES. : A61 nous en donnons fera suffisamment comprendre sa forme. On voit que ses deux côtés a, a, s’inclinent un peu vers Ja rainure, afin que le. papillon ait les ailes légerement relevées, ce qui lui donne plus de grâce dans la collec- tion. Ils sont recouverts d’une planchette de liége, ainsi que le fond de la rainure, afin de pouvoir y implanter aisément les épingles. 100, 101. et 102, Nécrentome de M. Boisduval. Il sert à désinfecter les collections d'insectes des mites qui les ra- vageént. C’est un instrument en fer-blanc, de grandeur variable, mais que l'on doit faire assez grand pour con- tenir plusieurs boîtes d'insectes à la fois, et ne pas être obligé de piquer les insectes qui sont attaqués des mites. — Cet- instrument est fort simple, et peut être comparé au bain-marie d’un alambic. À, fig. 100, est le corps de l'instrument; il se compose de deux vases en fer-blanc exactement de même forme, de manière à ce que l’un puisse entrer dans l’autre en ‘laissant 27 millimètres de distance tout autour et 54 millimètres dans le fond. Ces deux vases doivent être soudés très-exactement et à de- meure; aux points &, a, est le couvercle de l'instrument; il doit être ovale pour fermer le plus exactement possi- ble; f est une poignée qui sert à l’énlever pour l’ouvrir ou le fermer. e, e sont les deux poignées qui servent à saisir le nécrentome. c est un trou en forme d’entonnoir, par lequel ôn introduit l’eau, et que l’on ferme avec un bouchon de liége lorsque l'appareil est en activité. d est un tuyau coudé, par lequel la vapeur s'échappe pendant l'opération. Lorsque l’on veut faire usage de cet instru- ment, on introduit de l'eau par le point c, de manière à ce que l'intervalle entre les deux fonds soit à peu près rempli. On bouche le trou et on place l'appareil sur un fourneau pour que l’eau soit constamment en ébullition. On enlève le couvercle b pour placer les objets que l’on veut désinfecter : on referme l’appareil, et au bout d’un quart-d’heure on les retire. Ce temps est suffisant pour détruire tous les insectes, ainsi que leurs œufs. La cha- leur qu'éprouvent les objets soumis au nécrentome est environ de 100 degrés centigr., température de l’eau bouillante. Si l’on voulait, on pourrait encore donner un plus haut degré de températur e, en augmentant la den- sité de l’eau par addition de sel commun, mais cela me paraît inutile. Il faut avoir soin de remettre de temps en temps un peu d’eau, pour que }l appareil ne soit jamais à sec; sans cette précaution, on s’exposerait à le dessou- g Hat is US _ 462 Na EXPLICATION DES. FIGURES. der. — Ce nécrentome n’est pas seulement spatsie " pour conserver les collections d'insectes, il sert encote à désinfecter les herbiers, les collections de EAU les oiseaux et les autres animaux ARE par les “vers, les pelleteries, etc. 103. Clou à téte et à vis, pour monter né squelettes artificiels. | 104. Clou tar audé pour le même usage. 105. Tringle pour soutenir le squelette des Doté mam- mifères. 106. Tringle pour soutenir le squelette des cTuES mammifères. 107. Articulation artificielle d’un squelette de mammi- fère. 108. Squelette naturel de mammifère. : 109. Squelette naturel d'oiseau. 110. Une plante desséchée, placée sur sa feuille dans l’herbier. (On conçoit que nous n’avons dû représenter que la demi-feuille sur laquelle ie végétal est appliqué.) : 111. Le raton de Buffon. Nous avons choisi cet animal pour montrer comment les carnassiers plantigrades po- sent la plante entière du pied sur le socle, tandis que les mammifères digitigrades ne posent que sur les doigts. Cependant celui-ci offre une singularité : c’est qu'il est plantigrade dans le repos, et presque digitigrade guest ; il He . Chauve-souris fer de lance. Nous la représentons d cat ou marchant, pour montrer comment le pré- parateur doit placer ses ailes et ses pattes. 113. Autre chauve-souris (le vespertillon émarginé), représentée les ailes étendues. Nous montrons comment on soutient les ailes à chaque doigt et à la queue, pen- dant la dessiccation. 114. Quadrumane (l’ouarine de Buffon) monté dans l’une des attitudes les plus ordinaires à tous les animaux de cet ordre. 115. Le gerbo de Buffon, dans l'attitude ordinaire des rongeurs à longues extrémités postérieures. Cette attitude convient également à la plupart des autres rongeurs à jambes courtes, tels que : écureuils, souris, etc., ainsi qu’à la plus grande partie des mMarsSUpPIAUX, comme kan- guroo, sarigue, etc. À 116. Le læmmer-geier, représenté dans la colère et di ailes étendues. 117. Le faisan doré, dans l'attitude du repos. Cet oiseau 21 SAP ERNST CARPE, ON IQ Der nr RDS LS IE Lie à 1 VC RTE RE PA AC ART Du Lt Fun d8 EE © L EXPLICATION DES FIGURES. 0 463 | set d exemple pour montrer au préparateur l'importance qu’il doit mettre à rendre à chaque partie, huppe, plas- tron, queue, aile, etc., la position exacte qu’elle ayant pendant la vie. 118 jusqu’à 124. Manière de monter la charpente de fil-de-fer d’un oiseau, selon la méthode de M. Simon (Voyez page 229.) : 125. Potence pour aider au dépouillement des petits “oiseaux. Voyez-en la description et l’usage à l'explication du télégraphe (fig. 54), page 456. 126. Pince d’entomologie. Les entomologistes se servent avec avantage de cette pince pour piquer dans la boîte d’une collection, les papillons et les autres insectes, ainsi que pour les en retirer, sans courir la chance de dété- -riorer ces petits animaux, ni de tordre les épingles. 127. Manière d’attacher, sur les traverses, les juchoirs des oiseaux montés quand on fait un emballage. (Voyez page 133.) 128, 129, 129 bis, 130. Charpente en fil-de-fer, pour le montage des oiseaux, selon la méthode Révil. (Voyez page 266.) FIN. ia DL CR hs à Faut “Sa % PE ne M AT I NCE « She he à TABLE DES MATIÈRES. PREMIERE PARTIE. CLASSIFICATION DES OBJETS D'HISTOIRE NATURELLE. Pages. RÈGNE ANIMAL. — ANIMAUX VERTÉBRÉS. à TU Classe 1re-Mammiférest 577 SO eee — 2e-Los 6iseauxs-s TR . 836 :Les TeDUIBSS à 5 PE — 4e Les batraciens. . a+ dors. SH EE De Les poissons. e » e e. D AAUEE | 7 © D D'OR Co 2 ANIMAUX INVERTÉBRÉS. . de sans Classe 1re Les moHusquess: "er 27e Rte —…— 9%e’Les annélidess. 2750 SOC 41 — 3e Les crustacés. . ; DT AA — 46 Les arachnides 4° 2 PO EMRETANS Nr +=, DES InSOCIOS ee 0 00 TE PREONER LES — 6e Les zoophytes. . ER 14 RÈGNE VÉGÉTAL. 60 1 OO a TO NE Système de Einné. 61. 46 46 Re Ste RÉGNE MINÉRAL. {6 4 oo Een Ss Classe dre Les métanx": . 252 Memento — 96 Les métalloxÿles, 1,2 0m 2 — 3° Les combustibles non métalliques, . . 25 — ‘4e Les acides 00" 009 RS Se te — 5e Les substances salines, . TR ET. Ge Les météorites. e ° e e e e e e 926 ia 7e Les roches, e e e e 0 e e © 27 DEUXIÈME PARTIE. DES MOYENS DE SE PROCURER LES OBJETS D'HISTOIRE NATURELLE. Chasse aux oise se DURS EN — _ AUX mammiféres, . 7." 00," ONE TABLE DES MATIÈRES. ie 465 Casse | aux reptiles. DU merde PU ne dl OR DARAMIONS 6 al or ne, 5 | 40 Recherche des poissons. . 49 Recherche des poissons aux ‘Indes ‘Occidentales: leur conservation ; moyen de les transporter. Conservation des mollusques et animaux mous ; id. des crustacés ; id. des insectes, par M. Alex. Hicord, à a Po a De Recherche des crustacés. AT D A HPRRSSCIEUX IHSBCIOS. 5 RE I Us "es Recherche des myriapodes. . , } . 4. . .. 6 des thysanoures. . . Line tie na 63 des parasites et des suceurs. out VÉSCAEDDIErESS "SP SR Ga à \ Gear OpiÈres RER Een LUS, deitemipières., . 47. , sl re — des névroptères. . , 76 — des hyménoptères.. . 1 78 — des lépidoptères. . +. . HA ESS 80 — des rhipiptères, . ,. . sous 89 — des dipières. +. . sa CN CONS 08 — des arachnides., , . à VOD de ameldes. s . 3 0°, 0. 93 — des mollusques. . ; do — des coquilles ou mollusques testacés. . 09 DES ADANIES. . . is : 109 Herborisation. . . L04 Recherches géologiques et minéralogiques. 109 Des instruments de voyage... . . on 7 400 — Compas ou boussole. . . Se de A — propres à l'examen des rophos M — de physique. MS dede . Objets nécessaires aux dessinateurs. ds de a MIS Daléomioiggié . 4... . : . 16 Minéralogie.. . A al De l’achat des objets d'histoire naturelle. . 124 ME DVEANE.S A 4 oO 12 D AM MBEEES de SU. .U, $ 126 DÉS TORUIeS. eu, se OR. 206 De DOS de Si OS. 127 Les es OS RS ES DORE Ne RO T Les insectes. à . . Si Re «OA . Les coquilles. na ; ‘ 128 Première préparation et emballage des objets d'histoire naturelle pour faciliter leur transport. 129 L NL SON ER pe ar TE FA à Lee AT MEN F 1.7 466 TABLE DES arènes, d 7 de Ÿ TROISIÈME PARTIE. INSTRUMENTS ET | PRÉSERVATIFS. DES INSTRUMENTS NÉCESSAIRES AU NATURALISTE-PRÉ— PARATEUR. Û e CE e e e e e e e °! 156 Matières propres à bourrer les DEUX rie here POI Préservatifs en pâte et en an à fe . 163 Préservatifs en liqueur. . a, TE Liqueurs employées en lavage à l'extérieur . RARE LC 4 Liqueurs employées en injections . sa 116 Liqueurs dans lesquelles on conserve les objets qui ne peuvent se dessécher . . 442,9 + 176 QUATRIÈME PARTIE. | TAXIDERMIE. : LES OISEAUX, . .. . , à. 195 Metire en peau. . . . . . #0 é }. 185 Monter un oiseau . . ds 0e." 108 De quelques difficultés accidentelles. BA 20 Préparation des jeunes oiseaux , ... . 222 Procédé de M. Simon . . . Fe 2 Procédés divers pour conserver les oiseaux . . 232 Préparation des oiseaux en Saint-Esprit . . . 9233 — — en demi-bosse, . , . 934 — == en tableaux "T2 235 — — selon la méthode de Wa terton, 2. 286 Conservation des œufs et des nids d'oiseaux. +. 240 Attitude à donner aux oïfseaux . .” 2 4 128 Méthode de Révil . . SU ae CR Des œufs et des nids, par M. À. Lefèvre «+ 244,280 Tableau pour le montage des oiseaux . . . . 270 LES MAMMIFÈRES,. 2 à 224002 OM AS Dépouillement des mammifères Es R 0 OR EN AN ES Du montage. . AE 2 Difficultés qu ‘offrent quelques send Lure CES Méthode allemande pour empailler les mammifè- bi res e e e [2 » e e e e e L e e L] TABLE DES MATIÈRES. LES REPTILES e e e e e é e : e e e ° e aa ru es le ; Les lézards PA e CE e e e e s e e. Les serpents. RONA e . e e e e e e e IP |. : 44h RS Re Conservation des reptiles et des batraciens dans une Mur préservairice 4, +, . AE nt NE NAN RER RENE DUR EURE Méthode de différents auteurs pour préparer et _ conserver les DISSOUS . . ee + + 0 LES OR 0. 0 ue ee LES NS RD a en de. . dl Les papillons. + — en cahiers, . Les chemitlés., . . Les araignées. . . Les coléoptères. . Les méloës. . . . Les habitations des insectes nee UE LES MOLLUSQUES, LES COQUILLES ET LES VERS. + « LES 200 D oo 0e LPS NT ES SU eo da Procédé pour coller des plantes sur du papier . Manière de faire les fruits FRAIS RARE Le Lg e e e ® e e e e e e e e e ° e e e e [2] e e LES MINÉRAUX TS à nie Pa | à 0 CINQUIÈME PARTIE. CONSERVATION DES COLLECTIONS D'HISTOIRE NATURELLE. Observations préliminaires. . . Disposition d’un cabinet d’ histoire naturelle . “he Conservation des oiseaux, . . . . Des meanimMeres, à... « . 4 des reptiles et batraciens : ::'. 141, dés DISONS. . , , COR CDS. 1 0". lee DEC. Do NE a DPOMINIES": 0 EUR MS ue déanOpartes “L. ALAREENNR SN RE AeBaes 467 308 308 310 310 918 319 917 921 929 328 929 991 334 399 930 397 991 399 343 947 999 991 9061 363 367 368 373 373 974 314 314 378 381 D 0268 TABLE DES er | RARES à Conservation des végétaux. . . . . re “Es — des minéraux. . “ 5: 983 | Zoologie du Muséum d'histoire fatdrall de her VE lin e . e . à 1 CR e 383 Manière de faire les yeux artificiels He 884 Moyens pour conserver les collections d'histoire naturelle à bord d’un vaisseau. «. de a 000. Mammifères et oiseaux. ‘." % 0" AU) 506 Reptiles, batraciens et poissons . . . . . . 389 Mollusques . RU Zoophytes. . 4, + RS DR En Coquilles.” 7. 4 2 1 Crustacés et inséctes ., 2. 0 0 ol SIXIÈME PARTIE. A » ®. k Ÿ 1 - CONSERVATION DES PIÈCES D ANATOMIE NORMALE. Observations préliminaires . . «+ Procédé Gannal, : : .- 41400 PRÉPARATIONS ANATOMIQUES SÈCHES, . » M, «+. 405 Préparations ostéologiques . . . .. . . 406 Du squelettes 0. 2 2 SO Préparation des viscères : #4, 0010 PAM D — de l'embryon. . . AG — des pièces sèches d'anatomie. SN MNMOETT Composition des vernisiis 45 29 44 0 ARS rO Composition des injections 4%: 44,2 .208420 : Des mections à 25 à . 420 Des embaumements et de la conservation des piè- ces d'anatomie. à à , ù À 425 Compositions pour injections capillaires de M. Maurice Ludovic Hirschfeld, . , :,. % ,. 442 Excipients ou masses à injection. . . . . . 443 Couleurs à injection. 24 57 CU NON Choix du sujet . 4 "8 0 NET De la masse à injections 82417, 20 MMNENNAS EXPLICATION DES FIBURES a) eat te Rte DONNE BAR=-SUR-SEINE.— IMP. SAILLARD. LATE i& LÉ EES ñ Ÿ x. RER à SRE BY au Sa» % \x L KX €, Ce IPN KT re D PPNAN ii 1h q 4" OMAN RS SES Da, . RE 5 a 7 Te a Li} De 6 ‘He F- 7 TN NE ; ‘ y” à $ ETS — En eme ET oh cd deske - préparateur. alitru, RENÉE, LEE T0) “Hbret,r. Hautefeuille 12 . mL - | DA beraliste - Pr araleur’. PIS IS IIIL. 22772602 = réte CELL ELITE PE ju maire = ‘ ma re _ roc Naduraliste - préparateur. PL2. à \ | . F1.5, : Vaturaliste- préparateur’. s : ZI | = 22 RARES em Ÿ # à | | | | \ _PLEN Vaturaliste-préparuteur:. 3 Ge atur aliste -préparaleur. PL. # | 1 Mrturalirte - Lrp paraleur. ll et * ,