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Les encoiiragemens que cette Compagniz a recus depuis , lesfecours que les Etats Generaux de la Province lui ont accordis^ «^' quelle Je fait glolre de devoir a la continuite des bonus de VoTRE Altesse Serenissime , ont augmente fon emula- tion , & tont mife dans le cas de pouvoir prendre , avec les Savans , I' engagement de publier cJiaque annee fes experiences & fes ohfirvations. II eft hien naturel, MO NS EIGNE UR , quelle ait encore lambition de faire paroitre fes nouveaux Mimoires fous les aufpices de V O T RE A L T E s s E Serenissime ; elle faifit avec cmpreffement cette occafion d'acquitter folemnellement le tribut legitime de fa reconnoiffance ^ & de faire connoitre , par t expreffon des fentimens dontvos bontes I ont penetree , Cardeur avec laquelle elle ne cejjera de travailler a sen rendre digne. Nous fommes , avec le refpecl le plus profond , ' M O N S E I G N E U R , / Do, VoTRE Altesse Serenissime^ Les tr^s- humbles & tths- obeiffans Serviteurs , Les ACADEMICIENS de Dlioii. TABLE D E s Memoires contenus dans le I^^ Semeftre de I'annee 1782. .£1 ECHERCHES pout ptrfcclionncr la prlpara- don des couleurs employees dans la Peinture, par M. DE MORVEAUa Pag. i. MemOIRE fur la conjlruciion £un Hopitaly dans lequel on determine quel ejl le meilleur moyen a employer pour entretenir dans les Infirmeries un air pur & falubre, par M. Maret. 2^, Observations fur la congtllation de taclde viiriolique concentre, parM. DE MORVEAU. 6S. Table des Arcs femi'^diurnes fous h par allele de Dijon , 47". /j>' 20" calcules de cinq mi" nines en cinq minutes de declinaifon tant borlalt qii aujlrale , depuis o jiifqua j/ degres,parM, Roger. 73. Ex AMEN des mines de cuivre , appellees verd dc montagne , bleu de montagne , & de ce qui conf- titiu leur difference , par M. DE MORVEAU. 100. ^emoire fur tair degage de la crime de chaux 6r du minium , par M, MaRET, 106. MeMOIRE fur Us eclufes des canaux de ndvl^ gaiion , par M. GaUTHEY. Ii6. Observations miniralo^iqucs & chymiques , Jur U fpat pefant & Jur la maniere. d'en retirer le barou ou tcrrc barodquc , par M. D E MORVEAU , 159. Memo I RE d'Anatomie , Jur Ics vaiffeaux om- phalo-mifentcriques , par M.. ChaUSSIER. lyj. Memoire fur les picrres b'dialres , & fur tcffi- cacitc du mllan^e. d ether vitriolique & d'ejprit de terebenthine dans Us coliques hepadques pro- duites par ces concretions , par M. DURANDE, HistOIRE meteorologique de lySz (^pour Us fix premiers mois) par M. MaRET. 235. M £ M O I R E S D E L'ACADEMIE DE DIJONi ANNEE 1782. PREMIER S i: ME S T RE. RECHERCHES Pour pctfcclionher la pfipdration dej couleurs employees dans la peinture. Par M. de MoRVEAUi lEN n'eft plus decourageantpoiir rhomme de genie, qui afpire a laiffer fur la toile Ics monuihens durables de ics. I'ublinies concep- tions , que rinllabilite des couleurs dont il eft i A t A D r. :.i i £ •bblige creir.prunter rcxpreiiion : tel eft ce- pend.mt cilcorc aitjoiirci'hui ic fort dc la Peintare , dc cct Art li ancicnnement cultive , Ix jiiilcnien* honor,:, Ik itialgrc les efforts de tant d'Artidcs jalcux dc ieiir gloire , qui li'ont coiiiie leurs pcnfecs quV.nx matieres qu'lls nvoieht cux-niCmcs preparecs (i). Cd n'e't done pas feiilenlcnt parce quele Peintre a neglige d'acqiicrir les connoi fiances ciiy^ n^laitcs cui devoient le "uider en ce travail , c'cit bien plils paree que la chymie a elle* 3i;ene ignore, iiilques dans ces derniers t^iiips, ia plus grar.cle partie de fes rcffources. M?.\s j'ai cru qu'eile pouvoit enfin puifer dans le trefor de Tei nombreulcs d-icouvertes , deS prosedes pour creer, pour rifuirer les nuances que dttiire la Pei»nure ; j'ai cntrepris de les detcminer par re:.'perieijce , je rn'emprefle d'annoncer Ic rcTultat de ces oremieres re* cherclics. On a dit bien fouvent que les Alts Je devoient rnutuellcment dcs fecours ; inals oit I'a-t-on mieux fenti que dans cette Province ? Le Chef de notre Ecolc naif- (i) 11 c'l certain que pUirieiirs Peintres ctU'bre'- ont eu;:-iricines prepare leurs couleurs ; quelques-uns ont 4>rob?.blemcnt ete aSsi heiireiix pour parvenir a les rendre puis belies & plus fixes , on a les tirer c!e nia- ti'-'r,;s laoiiis fujettes a. s'alterer, Ceux qui ont le plus compare de tableaux anciens &moderncs , m'ont afi'iirc qu'il n'etoit pas pofilble d'en d outer : mais ces precedes ont t£j tenus fecrets ; la t'adition en ell pcji-etre per- due; c'eft k la Cliyaii'2 a les retrouver ou a les rem- piacer. b E Dijon, iyS±. j iante Ti) , clont les Eleves ont deja rerrporte la palme des Concours , jurques dans cette Ville fameiife oil Ton ne marclie pour ainli dire que fur des modcles du gout ; ce digne ProfeHeur vient encore de nous prefer ion crayon elegant & fidele , pour animer les types d'un nouveau fyfteme botanique (2 . Vous ne me demandez pas , Mefiieufs , qu'eft- ce qui a produit , qui eft-ce qui entretient cette union des Sciences & des Arts : croii- fant eniemble fous les aufpices d'un Prince qui leurpartageune protediion eclairee,lbus une adminirtration paternelie qui mefure ics bienfaits a leur utilite , il ell bien naturel qu'ils aient Temulation de fe fervir en freres ^ puifqu'ils ne compolent qu'une meme fa- mille. Le blanc eft de toutes les couleurs de I^ Peinture la plus importante : ce feroit pen de dire qu'elle fert a adoucir les nuances de toutes les autres , qu'elle leur communique smfi les alterations qu'elle recoit ; le blanc eft iur la palette du Peintre, comme la matiere de la lumiere qu'il dillribue avec intelligence pour rapprocher les objets , pour leur donnej (i) M. de Vofge, Diiefteur de I'Ecole eratuite de Deflm, 6'c. ^ (2) Caru botanique drefTe e par M, Diirande, Profcfleiir de Botanique au Jardin de Plantes de I'Acadcmie ; elle a ete giavee par M. Moi:nier , fur les deilms de M. de Voi'i^e. Aij 4 A C A D E I\I I E dii relief^ & qui fait la magie de fes tableaux : a mefure que cette lumiere s'afFoiblit on s eteint ^ les ^ppavences changcnt , le preftige ceffe , & la toile ne preTente enfin que des plans charges de couleurs ternes & fans e\- preffion. C'efl fur lui que j'ai en confequence porte principalement nion attention; c'eft la* feule couleur dant je m'occuperai aujour- d'hul , refervant a un autre temps les vues que j'ai recueillies demes experiences , pour fourniraux Artiiles les autres couleurs qu'ils font dans le cas de defirer. ■§. I. Examcfi des Blancs connus. L6 premier blanc qui ait ete connu , le feul 43ont on faffe encore ufage ,. ell celui que donne la chaux de plomb; la fmple th^orie chymique auroit dii la faire profcrire, parce quec'ell:, apreslesmetauxparfaiis, la fubftance metallique qui reprend le plus aifement le feu fixe ou phlogiliique ; & la maladie terrible connue fous le nom de coHque des Peinires., ou coUquc de Po'itnu , a laquelle font expofes ceux qui manient habituellement la terre du plomb, auroit bicn dii, ce me femble , en- gager a la recherche d'une matiere moins dangertufe ^i). Mais on n'a pas feulement (i) On pent voir ce que dit a ce fujet le celebrc Auteur du Diftiunn-ire de Chvmie , article Plcir.b, & i'extrait du Pnm.i menjls de la F;;cu]tc de Medccine de D E Dijon, i-jS^.. ; j'y ajoute qiielques gonttes de vinaigre diilille ,& je couvreauffi-tot Ic bocal avec im carton decoupe , fur leqiiel j'ai dif- pofe diiFerens echantillons d'imprcflion fur toiie , Je blanc de Cnnis ^ de blanc de plomb&L de cerufe y foit a I'huile , foit en detrempe; je place un fecond difque de carton fur le premier, & paideffus le tout une veffie ficelee fur la gorge du bocal. II eft evident que je ne fais qu'emprunter ici les moyens que m'offre la C hymie , de degager fur le champ une grande quantite de phlogiftique, de produire inftantanement Teftet de plufieurs annees ; en un mot, d'appliquer a la toile d'epreuve les niemes vapeurs aux- quelles le tableau fera neceflairement expofe, feulement plus accumulees ou plus con- centrees. Je dis les memes vapeurs, & cela n'a pas befoin de preuves : tout le monde fait pre- fentement que la fumee des chandelles , les cxhalaifons animales de tout genre, la fimple refpiration , les odeurs alkalefcentes , les effluves eledriques , & meme la lumiere, fourniflfent continuellement une quantite plus ou moins confiderable de matiere , non pas feulement analogue , mais identique avec le principe neutralifant de I'acide vitriolique iflans le foufre. S'il arrive done que les Echantillons places ftirle carton decoupe de notre appareil,foient alt^res fenfiblement par la vapeur phlogifti- mic d^gaoee du foie de foufre par le vinaigre, D E Dijon, lySz, 7 on poiirra conclure avec affurance gne la tnatiere de ces coiileurs a iine grande affinite avec le phlogiilique, & pujfqii'il n'eft pa? pofHble de les preferyer entierement de fori conta(2: , qu'elles eprpuvet pnt , avec le temps, Aqs variations plus ou moins fenfibles , fui- vant les circonllances. Apres quelques minutes de fejour dans la vapeur du foie de foufre , j'ob(erve les echan- tilloiisfoumisa cette epreuve; je trouve qn'ils font tous altcres , que la cerufe a palle au noil", ainii que le blanc de plomb en detrempe; que ce meme blanc a I'huile ell plombe; que le blanc dc Crcms eft devenu d'un brunnci-' ratre. Je n'helite plus de prononcer que ces couleurs font infidelles , & doivent etre aban-? donnees. Inutilement fe flatteroit-on de les defendre par des vernis , ils ne peuvent que retarder pour quelque temps le contad de la vapeur phlogiftique : la retraite que ces vernis prennent en fechant , livrera tot ou tard une infinite depaffages a ce fluide fubtil j en un mot , ces vernis tie^nent eux-memes du phlogiilique ; ils deviennent reduetifs & alterans , amefure qu'ils perdent de leur hu* midite, §. II. EJfais dc diverfes matieres pour trouve r des B lanes plus furs> Apres avoir reconnu I'inftabilite des blan'cs enufage, j'ai fenti que ce feroit alarmer gra- tuitement les Artiftes fur le fort & la duree A iy $ Academic des tableaux oii ils les emploient , que de lent foiirnrr les moyens de s'en convaincre , fi je ne travaillois a leur donner en meme temps des nifHieres plus dignes de leur confiance. II ne fera pas inutile de rendre un compte fuccinft menie des effais qui ont ete infruc- tueux , puifqu'ils pourront epargner aux au- tres des tentatives, & qu'ils anicneront I'oc- cafioo d'^tablir a ce i'ujet quelques principes theoriques trop peu connus. n y a trois conditions eflentielles pour avoir une b.onne couleur en peinture. La premiere , qu'elle fe delaie facilement & prenne corps, tant ayec les huiles qu'avec les mucilages, on du moins avec Tune ou Tautre de ces fubftances : ceci depend d'un certain degre d'affinitd ; s'il eft trop fort , il y a diflblution , la couleur s'eteint dans la nouvelle compofition , & la maffe devient plus ou moins tranfparente , ou bien la reac- tion fubite abforbe le fluide , & ne laifTe qu'un corps aride quirefufe de fe ramoUir; fi Taifinite eft trop foible, le corps colorant a peine fuf- pendu dans le fluide , eft porte fur la toile ccmrae. un fable que rien ne fixe & ne rcunit. La feconde condition eft que la matiere de cette couleur n'ait que tres - peu d'affinit^ avec le phlogiftique , qu'elle ne foit pas fuf- ceptible de contrafl:er avec lui, du moins fans le fecours du feuV& fans intermede , une vniort qui change fa maniere de reflechir les rayons. L'epreuve a laquelle j'ai foumis les biancs de plofii.b , eft un pioyen infallible df D E D I J O xN , lySz. 9 s'aiTiirer en quclques inftans de cettc qnalite, ians attendre inexperience des annees. \Jxie troilienie condition auiJi eflentielle, eft que le corps colorant ne (bit point vola- tii , qu'il ne foit pas attache a une matiere d'un tiffu foible, fufceptible d'une degeneref- cence Ipontanee. Cette conlideration exclut la plupart des iubftances qui ont regu leur teinte de I'organifation vegetale , a moins oii'on ne parvienne a faire entrer leurs der' niers debris dans une conibinaifon plus io- lide. D'apres ces reflexions, mes reclierches ont ete dirigees en premier ordre fur les cinq (i) terres pures , enfuite fur les compofes ter- reux , en troifieme lieu fur les fcls tcrreux pen folubles, enfin fur les terres metalliques pures ou precipitees par I'alkali pruiTique. I. Les cinq terres pures jouiffent eminem- ment de la fixite , & en meme temps font pen alterables par le phlogiftique ; niais la pre- miere condition leur manque abfolument , c'eft-a-dire, qu'elles rcfufent de s'unir a I'huile ou aux mucilages , & que leur blanc s'eteint quand on les broie avec ces liqueurs. J'ai ( I ) M. Wenzel a uit connoitre une fixieme terre que j'appelle ibtirne ; i'avant preparee pour diverfes expe- riences dont ie rendrai compte dans la fuite , je cms devoir I'elTayer ai-fll pour la peintuie , mais je rcconnus bientot qu'elle auroit les memes etaufs que le calce & le barote ; & Ton rie pourroit d'allleiirs I'obtenir qii'a un prix ttop conllderable. ISote ajoutee lors de Vimprtfjlon, 10 A C A D E M I E ^iTayd la terre prdcipitee de la liqueur des cailloux, la calcedoine rendue opaque par le leu , Talumine on terre bafe de i'alun , I'ar- ^illc de Cologne, U terre calcaire, la mag- nHie, le barote ou terre du I'pat pefant, ces trois dernicres crues & calcinees ; elles n'ont toutes laiiTe fur la toile qu'une matiere , ou |;rumeleufe, ou demi-tranrparente , qui avoit perdu le beau blanc qu'elles prelentoient a.vant d'etre delay^es. La terre d'alun etoit celle fur laquelle je eomptois davantage , non -feulement parce ^ue M, Baum^ en avoit deja confeille I'ufage pour la peinture (i), parce qu'clle entre «ans la compofitloii du bleu de Prufl'e du commerce , mais encore parce qu'elle fait le Ibnd des ocres & aulres terres bolaires , ce qui fuppofe qu'elle doit s'unir a nn certain point aux liqueurs delayantes ; cependant , ^e quelque maniere que )e Taie traitee,elle Pi'a point donne de blanc , S: on fera moins furpris de ce pen de fucces , lorlqu'on fera attention que dans les bols , les ocres & le fcleu de Pruffe , Talumine n'eft reellement que J^ vehicule du corps colorant , qui elt d'un? ( I ) Ckym. expirim. &c. torn, i , pag. 337. M. le Due de Chaulnes recommande audi I'ufac^e de cette terre pour les fonds : {Journ. phyf. torn. 17 , p. 232 ). Mais il ne remplole qu'avec I'eau gommee ; & quoique j'aie fci^n reconnu que fon blanc s'etei^noit moins dans cette i^l^eur qu'avec I'huile , elle m'a para encore fort eloignee de corps colorant que Ton y aura porte , il n'aura aucun des inconveniens ^ies terres pures. II. La nature & Tart nous prefentent uft affez grand nombre de compoiitions terreufeS aufli blanches que Ton pent le deiirer , tels font entr'autrcs, le jafpe blanc , le feld-fpat blanc , le fchorl blanc , la marne , le bifcuit de porcelaine, la porcelaine de Reaumur, (S-a Mais routes ces matieres , tous les effais d>g combinaifons de terres que j'ai tentes par la fufion , ont eu le meme defaut dont je vienS de parler , & qui tient a la meme caufe ; ii manque toujours un corps colorant fixe, qui ne change pas lorfqu'on le pulverife, qui nS s'eteigne pas loricpi'on le delaie. L'outremet que Ton tire du jafpe bleu, connu fous le noiTl de lapis laiiili^ femble au premier coup d'oeil garantir la poflibilite d'approprier a la pein* ture toutes les compofitions demi-vitreufes^ opaques , de la nature du jafpe. Preoccup*^ de cette idee, je con^us Tefpdrance de pro* Uuire un vrai lapis blanc; mais je ne tardai li A C A D E M I E pas a fentir que cet cxemple confirmoit !ui- meme le principe que j'avois conclu dc mes oblervations lur Ics tcrres piires , puii'que ce n'eil pas la tubllance proprc clu jafpe qui confr titue routremer, mais la fubitance metallique qui colore accidentellement cette cfpece par- ticuliere de jafpe. Ainli Tart ne dolt avoir pour but dans cette imitation d.e la nature , que de donner une bafe fixe a une couleur toute formee, de Ty enchainer fans I'aitcrcr, en augmentant peut-erre fon <§clat & fon in- tenfite, & non de produlre une couleur. Ill, En retranchant des fels terreux & me- talliques , tons ceux dont Tacide ncd pas completement fature, qui attirent riiumidite dc {'air, ou mcme qui fe laiffent facilement diflbudre , il n'cn eft refte qu'un tres - petit nombre a examiner. Lufi/enitc natiirelle & artificielle n'a donne avec I'huile qu'une pate fans couleur & comma mielleufe ; fon blrinc s'eft un pen plus con- ferve avec la gomme , mais ce n'etoit encore qu'une bouillie demi-tranfparente. Lq Jpac pefant, natif on regenere, promet- toit d'dutant plus qu'il eft de tous les fels terreux le plus inioluble ; il etoit apros la pulverifation du plus beau blanc ; a peine a t-il ete touche par Tliuile , qu'il eft devenu grls, demi-tranfparent ; le mucilage I'a aufli altere , quoique plus foiblement , il n'a pas meme reprls fon blanc en fechant fur la toile. II en a ete de meme du horax calcaire , forme dans la difTolution de borax par I'eau de chaux ; D £ Dijon, lySx. 13 ion blanc s'eft eteint completement avec Ihuile, mollis avec la gomme, mais il fe dur- cit fur le champ avec celle-ci, de maniere qu'il n'eft plus pofiible de le redelayer & de I'etendre. Le tnrtrz calcjirc obtenu en jetant de la chaiix vive dans la diffolution bouillante de creme de tartre, fe comporte avec I'huile comme la felenite ; avec Teau mucilagineufe il donne un affez beau blanc , feulemcnt un peu mat & comme platreux ; i! s'applique fort bien fur la toile , & je ferai voir dans un inftant qu'il refifte a I'epreuve de la vapeur phlogillique concentree. J'ai encore cfTaye le faccharte calcaire ou chaux fucree ; mais quoique tres-infoluble, fon blanc s'eteint avec tous les delayans. II en eft de meme de I'oxalte calcaire.. Les vitriols de plomb ( 1 ) & de bifmuth ( I ) Suivant M. Weber , dans Ton Ouvrage intitule ; Fabriken und Kunjle , imprime a Tiibilige en 1781 , le blanc qu'on nomine en A'lemagne , Kremhfcr v-eilT, n'eft autre chofe qu'un vitriol ile plomb qui le fait en diffolvant le plomb dans Tacide nitreux , & le piecipitant par I'acide vitricHque , & que Ton rediiit enfaiie en ta- blettes folides ties - lourdes , par I'addition d'un peu d'eau gommee. 11 eft certain que cela ne reffemble nul- lement a cc qui ie dcbite en France fous ie nom de blanc d.; Crems ; da inoins n'en ai-ie trouve aucnn qui ne fsjt I'olubledans le vinaigre; mais i'a! repete I'cffai iurle vitriol de plomb prepare expreSjCiiivant le precede decvlt par M, Weber; &: le reUiltat a etc lo rncme que la premiere tois , c'efta-dire , qu'il a noirci completement. ^ote ajouiit pendant rhnprejjlon. t4 ACADEMIE s'alterent encore plus promptement que les chaux de ces metaux. Ainfi , a )a rclerve du tartre calcaire qui pourroit erre de quel- ^ue ufage pour la detrempe , les fels terreux les mieux indiques peuvcnt tout au plus, comme les terres, donner une bafe a qiielque couleur , mais non conftituer eux-memes une eouleur utile a la Peinture. IV. Des quinze lubltances metalliques Gonnues , il y en aneuf qui peuvent donner des chaux blanches ; ("avoir , Targent , le tnercure , le plomb , Terain , I'antimoine , le bifmuth, le zinc, TarCcnic & la manganefe. On concoit qu'il ne pent etre ici queftion que de terres metalliques, & non des pre- cipites falins metalliques , dont I'acide n'eft pas meme neutralife ; cependant je ferai etat des precipites par I'alkali pruflique qui fe rapprochent pour la plupart des thauxpures par leur infolubilite. De ces neuf fubftances , il faut d'abord retrancher Cargent & le merciire : a la verite ! ils donnent de beaux precipites blancs par ' I'alkali vegetal cryftallife dans leur diffolu- tion nitreufe , en obfervant , pour le mercure, de fe fervir d'une diffolution faite a froid ; mais ces nuances s'alterent tres-promptement a I'air; ce qui ne doit pas etonner, vii la grande redudibilite de ces metaux qui les conftitue metaux parfaits. Le precipite prufTique d'argent , qui eft d'abord d'un beau blanc , devient noit en fechant fur le filtre. 0 E Dijon, ij8i. t| Le precipite pruffique de mercuf€^fl d*uft jaune citron* Si aprei; I'avoir broye a I'huill; & etendu fur la toile, on Texpofe pendant dix minutes a la vapeur phlogillique , il dc- vient noir & charbonneux au point de tachCP les doigts. II eft bien connu que le plomb fournit im blanc tres^net qui fe broie & fe pofe par* faitement , foit avec Thuile , foit avec It colle> mais il s'altere avec la plus grande facilite : mon principal objet a ete de \t prouver; & I'experience que j'en ai faite,a du mettre cette verite a I'abri de toute con« tradidion. J'ajouterai feulement, que s'il y avoir une preparation qui put corriger ce defaut , ce ieroit fans doute la precipitatioa de la terre de ce metal dans fa diffolutiofl aceteufe , par I'alkali pruffique : or, le blanC qui en refulte devient fenliblement brunatre quand on I'expofe feulement quelques minutes a la vapeur phlogiftique. II feroit done d^* raifonnable de s'obftiner a conferver I'ufage de cette matiere , & a vouloir la rendre fixe par des melanges & des compofitions , puif* que les changemens qu'elle fubit tiennent audi efTentiellement a ia nature & a I'ordre indeftruftible de its affinites. La chaux cCetuin s'emploie tres-facilement & n'eprouve aucun changement par la vapcue phlogiftique concentree, commeon en pourra juger par I'experience, dans laquelle je reunirai tous lesechantillons qui |jromettent d'aiileurs un ufag§ avantageux. l6 A C A D E M I E ' Ces conlidcrations m'ont engage a varler les precedes pour obtenir cette chaux par- faitemcnt blanche : voici les reiultats de ces operations. L'etain de melac calcine fous la moufle , a donne line chaiix affez blanche; mais elle a prix un coup d'oeil gris lorlque je I'ai de- layee , quelqu attention que j'aie eue d'en- lever la furface que la violence du feu co- lore toujours plus ou moins en rbuge. L'etain calcine par le nitre en fufion , n'a laiffe qu'une chaux gro/iiere & terne , que les lavages multiplies n'ont pu depouiller d'une teintc jaunatre. Ayant precipite par Palkali vegetal cryftal- life , une dlffolution d'etain d'Angletcrrc qui avolt ete faite dans Tacide muriatique, a la ma- niere de M. Bayen, pour en departir Tarfenic, j'ai eu une chaux de la plus grande blan- cheur, & ii tenue, qu'elle s'elevoit a la iur- face de la liqueur , & que la plus grande partie a paffe par le filtre ; mais cela prouve en meme temps une forte d'adherence avec les fels , qui fait que la portion arretee par le filtre, au lieu d'etre pulverulente, efl: comme gomraeufe , demi-tranfparente, & meme un peu alteree en jaune. En cet etat elle s'eteint iorfqu'on la delaie : il feroit done ncceffaire de Tedulcorer dans I'eau bouillante , & de calciner enfuite legerement le depot qui s'y feroit form.e avec le temps. J'ai effaye la calcination par la voie hu- mide, en employant l'etain de melac le plus pur. 4 D E Dijon, tySz. ij pur, & iin acide r.itreux redifie, fuivant la rnethode de Meyer ;ils'ell forme une chaux d'un blanc eclatant, qui eft reftee fur le filtre en confillance de gelee : cependant j'ai obferve qu'elle etoit toujours un peujaunie par le melange d'une portion de ia meme terre qui prenoit , dans roperation , la cou- leur de turbith mineral. Le precipite prufTique , dansla diflblution par I'acide muriatique dent j'ai parle pre- cedemment, a ete d'abord trcs-blanc : je n'ai pas ete peu furpris de voir qu'il paffoit au bleu a mefure qu'il fechoit fur le filtre. On tire une affez belle chaux blanche de tantimoinc^ en le calcinant par le nitre en fufion;. mais la terre de ce demi-metal doit etre placee dans la claffe de celles qui fe combinent trop facilement avec le phlogifd- que. L'antimoine diaphoretique broye avec rhuile, a pris en dix minutes , dans mon appareil phlogillique, la couleur du foufre dore. La matiere perlee , autre produit de la meme calcination de Tantimoine , n'a pas mieux foutenu I'epreuve ; detrempee a la gomme , elle eft devenue d'un gris cendre ; broy^e a i'haile, ce gris a ete plus fonce & prefque noir. Tout le monde connoit la propriete ^vl bifmuth , de donner une tres-beile chaux blan- che , que Ton nomme magiftere , ou blanc de fard : elle fe prepare tres-aifement, puifqu'il fuffit de diffoucire le bifmuth dans I'acide nitreux , & de pr^cipiter la diffolution par B iS A C A D i M I E Tcaii pure ; elle fe delaie parfaitement avec riniile & les mucilages. Mais cette couleur doit etre" rejettee comme Tune des plus al- terables par la vapeur phlogiftique ; elle a noirci completement en dix minutes dans mon appareil. II 6toit facile de le prevoir , d'apres ce qui arrive aux femmes qui en font ufage , lorfqu'elles fe trouvent expofees a la vapeur du foufre ^ de Tail & des matieres putrides. Le ii/2c fournit , par tous les precedes de Calcination & de precipitation , une chaiix affez blanche , lorfqu'elle eft pure, & feparee fur -tout de la portion de fer qui trouble & jaunit ordinairement les diffolutions de vitriol de zinc qu'on laiffe expofees a I'air. J'ai preeipite ces diffolutions par Teau de chaux, par les alkalis cauftiques & effervef- c'ens; j'ai calcine ce demi-metal feul & avec le nitre; j'ai obtenu , dans toutes ces ope- I'ations , une matiere terreufe d'un blanc plus oil moins net , qui apres avoir ete edulcoree gc fechee , s'eff unie a I'huile & aux muci- lages farts perdre fa couleur , & qui n'a point ^prouve de changement fenfible quand je Tai expofee a la vapeur phlogillique. Cette propriety infiniment precieufe , & Fobjet principal de mes recherehes , m'a en- gage a multiplier les experiences pour de- terminer a la fois le precede le plus econo- mique , la preparation la plus avantageufe & la plus fure. Les eflais m'ont convaincu que la calcination de ce demi-m^tal feul, dans D £ Dijon, ly^x. . , f'^ nn creiifet pofe horizontalement dansrechah- crure pratiqiieepour les cornues au foiirneau de reverbere , comme cela fe pratique pour les fleurs (i), donnoit la chaiix la pins fine 5^ la plus blanche, la moins redudible; & que pour en former une excellente couleur , il fuiEfoit de la paffer A Teau pour en feparer les parties non bruises, & de la broyer avec un peu de terre d^'alun ou de guhr blanc , ou de craie pour lui donner du corps. C'eft ainli qu'ont et^ prepares les trochlf- ques que je metsfous les yeux de TAcademie: c'eft avec ce meme blanc qu'ont ete peints a Thuile & en detrempe , les echantillons que je lui prefente. Une portion de chacun d'eux: a ete expofee a la vapeur phlogiftique; il y en a qui ont ete enfermes , pendant huit jours entiers, fous mon appareil : le carton fur lequel ils portoient, s'eft trouve jauni & meme noircien quelques endroits. Cepen^ dant ils n'ont eprouve aucune alteration j comme on peut s'en affurer, en les rappro-=> chant du morceau dans lequel ils ont ete coupes. Le zinc preciplte par I'alkali prufllqne ,• meme dans le vinaigre diftille , a toujoursun (i) Les eflais en grand m'ayant fait reconnoitre com-" bien ce precede etcit imparfait , penible , & m^fhe dangereux pour les Ouvriers , j'ai propofe un appareil tout differentjConftruit fur de nouveaux principes, & qui a ete execute avec le plus grand fucces. J'en donneraj dans la fuite la d^fcription. Note ajoutee. B 1} 20 A C A D E M I E coup (I'oeil jaune ; il ne s'nnit plus auffi blen a rhuile, & prend une conliflance caleeufe clemi- tranrparcnte. Uarfenic blanc s'eteint beaucoup moins avec les delayans qu'on auroit lieu de le preliinier de fa nature faline ; il conferve fur-tout fa couleur avcc Tcau de gomme : il eft remar- quable qu'au lieu de ncircir a la vapeur phlo- giftique ,il prend une nuance de jaune citron tres- marquee (i-. Cette alteration fuffiroit pour en faire rejetter Tufage dans la Pein- ture , quand fes qualites del^teres n'infpire- roient pas un jufte efFroi. Le demi -metal connu fous le nom de manganefe , que Ton a nouvellement appris a retirer d\m mineral tres-repandu & tres- anciennement employe dans les Arts,donne aufli une chaux blanche. Elle m'avoit d'abord fait efperer une couleur d'autant plus par- faite, que par une propriete diflerente & meme oppofee a la nature de toutes les autres terres metalliques , celle-ci eft blanche quand elle tient affez de phlogiltique pour etre folubie dans les acides, & ne devient noire qu'en perdant ce principe ; de forte que ce qui detruit a la longue Ic blanc ordinaire , auroit fervi a renforcer celui-ci. II ne reftoit plus qu'unedtfficulte a vaincre, c'etoit de feparer de la manganefe la portion (i) Cette propiiete eft afTez fingiiliere & afTez conf- tante , pour fournir un nouvceu inoyen d'analyfc tres- capabie de le faire reconnoitre. D E Dijon, ijSx. 21 de fer qu'elle tient ordinairement , St qui auroit infailliblement un pen jaiini fa terre : j'y etois parvenu meme fans faire paffer cette chaux a Tetat de regule, ce qui auroit ete ires- dilpendieux & peu praticable en grand. Je me bornois a faire fubir une longue calcina- tion a la mine noire de manganefe , pour rendre fon fer infoluble ; je Tattaquois en- fuite par le vinaigre, a I'exemple de M. de la Peyroufe (1); & en precipitant la diffo- lution par I'alkali effervefcent , j'obtenois affez facilement un beau precipite blanc. Mais je reconnus bientot que la facillte avec laquelle un corps colorant perd fon phlogiftique , n'eft pas un moindre inconve- nient que celiii de Tattirer , & produitexac- tement les memes alterations. Le blanc de manganefe jaunit tres-promptement a Fair, & dans m.es elTais , cet effet ne pouvoit etre attribue a la terre martiale, puifque ni la noix de galle , ni Talkali pruffique n'en avoient point fait decouvrir dans la diffolu- tion. On ne reuffit pas a rendre cette couleur plus fixe , en precipitant la manganefe par la liqueur pruffique ; la fecule d'abord tres- blanche paffe au pourpre ou au gris de lin , meme en fechant fur le filtre. Ainli , cette fubftance ne pent etre d'aucune utilite en Peinture pour les blancs. (1) Journal phyf. torn, xvi , pag. 157. A iij 1% ACADEMIE Experience comparative fur les couleuri - ' non alterables, I'ai annonce que je reunirois les divers cchantillons qui ont promis plus de fixite , pour leiir faire fubir , fous les yeux de Taffem- bl^e , la meme epreuve qui lui a demontre le vice des blancs de plomb. Pourcela, je yftis placer, dans le meme appareil , des jnorgeaux de toile qui ont re^u la peinture H'impreflion du blanc de tartre calcaire a la de- irempe , des diverfes preparations de blanc dkain & de blanc de line , a I'huile & a la detjempe : je laiflerai ces morceaux expoles a la vapeur phlogiftique jufqu'a la iSn de la fiance ; s'ils ne re^oivent aucune alteration, ieur fiiperiorite fur les blancs en ufage fera fan§ doute affez bien etablie (i). Conclusion. Je puis done offrir a la Peinture ces trol^ blancs nouveaux , & particulierement celui ide zinc, dent la preparation eft fujette a irnoins de variations, dont la nuance eft plus yive & plus uniforme , qui lera propre a tous les ufages, & qui fera probablement auffi le plus economique. je yp^idrois pouvoir annoncer encore qu'il ( 1 ) La feance a laquelle prefidoit S. A. S. M onfeignenr le Prince de Conde , Protefleur , dura encore pres d'une heure j & le bocal ayantete ouvert, tous les cchantillons furcnt reconnus de la meme n uance qu'ils avoient au- paravjnt. D E D I J O N, lySl. 2? le ferg affez pour remplacer la ceriife dans tons les Arts, & jufques dans la peinture des appartemens : je le voudrois , moinspour ajoiiter iin nouveau luxe a ce genre d'or- nement , que pour le falut des Ouvriers que Ton y emploie , & peut-etre de ceux qui ha- bitent trop tot des mailbns ainfi ornees. Mais on ne doit pas s'en flatter; & quoique Jes precedes de fabrication fe limplifient com- munement a mefure que la confommation augmente, il y a tout lieu de croire que le bas prix de la cerufe la fera toujours pre- ferer dans ces fortes d'ouvrages. Pour ceux qui font un plus noble ufage des couleurs , ils n'hefiteront pas d'adopter le blanc de zinc : on m'a affure qu'ils payoient adluellement quatre francs la livre de blanc de Crems ; je crois que Ton pent leur donner v a fix francs la livre (i) de blanc de zinc , fui- \ vant la preparation que j'ai indiquee comme la plus avantageufe : comme le premier eft beau- coup plus pefant,raugmentation feraapeupres compenfee par le volume. Au refte , qu'eft-ce qu'une demi-piftole ou une piftole de plus dans le prix dela matiere premiere d'un tableau? (i) Le fiein- Courtois attache au Laboratoire de rAcademie, & qui en a entrepris la fabrication , a deja fait annoncer qu'il le donnoit au prix de 4 1. 10 f. , & meme de4 liv. pour la feconde qualite ;aufii commence- t-on a en faire ufage, meme ponr les appartemens, moins encore par rapport a fon inalterabilite , qu'a fa falubrite. Pour juger combien cette confiance eft fondee, il fuffit de rappeller que les pharmacopees donnent des B iv 24 ACADEMIE Les Peintres qui favent eftimer leur Art , ne regrettent que de ne pouvoir tirer de Tor meme des couleurs auffi fixes que ce metal (j) : on ne marchande pas rimmortalite. ^- ' < formules de remedes interieurs , dans lefqiiels il entre jufqu'a un demi-gros de fleurs de zinc. Le ileur Couitois eft parvenu depuis peu , non-feu- lement a donner plus de corps a ce blanc , ce que les Peintres avoient paru dellrer , mais encore a porter rintenfite de ia nuance , au point de foutenir la com- paraifon du blanc de plomb a I'huile &. a la detrempe. Le feul defaut qu'on lui ait irouve , eft de fecher un peu leniement lorl'qu'on I'emploie a I'huile ; ce qni n'a pas empeche nombre d'Artiftes & d'Amateurs de lui donner jufqu'a ce jour la preference. Quelques eiTais m'ont fait jugerque cedefaut feroit corrige,ou du moiniconfide- rablement diminu^ par la preparation qui lui donnera plus de corps Au rerte,j'avois precedemment indique un moyen de le rendre ficcatit a volonte , en y ajoutantun peu de vitriol de zinc ( ou couperoie ) legerement calcine. Les Peintres connoiffoient deja la propriete de ce fel;mais ce qu'ils ne favoient pas , c'eft qu'il le mele avec le blanc de zinc niieux qu'avec toute autre couleur : la raifon en eft fenfible, puifqu'i! a chymiquemcnt la ineme bafe ; il importe feulement de purger la cou- perofe blanche d"une petite portion de fer qui la jaunit toujours; & ony parvient facilement en faifant digerer, iTicme a fioid, fa diflolution fur de la limaille de zinc. Le melange de ce fel ainfi prepare , fe fait alors fur la palette, fans aucune alteration; il n'en taut qu'une tres- petite quantite pour produire un grand eftet. Note ajoutee. (i) On a annonce dans la feuille de M. de la Blan- cherie , du lo Jiiillet 1779, ^" tableau peint par M. Note , avec des couleurs que M. le Comte de Milly lui avoit fournies , & qu'il avoit tirees de la platine. Le haut prix de cette fubftance metallique n'a pas em- peche de regarder ces couleurs comme precieufes a la Peinture , fi ellts eioie/it aujjifoiides qu 'elles le paroijfoient. D E D 1 J O N , lySz, 2J M £ M O I R E S U R la conjlruBion cTun Hopital^ dans Icquel on dkermine quel efl le meilleur moyen a cm-ploy cr pour entretenir dans les injirmeries un air pur & falubre. Par M. Maret. L E nombre des malades que la charite engage a recevoir darxs les H6pitaux,porte Fair des infirmeries a un degre de corruption fouvent funefle , & toujours dangereux. Cette terrible verite a fait imaginer difFe- rens nioyens de prevenir cette alteration de I'air & de la corriger. Mais jufqu'a pr^fent le liicces n'a pas parfaitement repondu aux efperances qu'on en avoit con^ues. Les reflexions que )'ai faites fur les efFets que ces difFerens moyens etoient capables de produire , en m'eclairant fur la caufe de leur inefiicacite, m'ont fait penfer qu'il etoit poffible deconferver fair des infirmeries dans un etat de puret^t qui eloigna I'infedion & les dangers qui en font infeparables , & que tout confiftoit a conftruire les falles des in- firmeries , de maniere que la malTe de lair I ) 26 ACADEMIE qui y eft renfermee , put etre renouvellee en entier & a volonte. Comme le Gouvernement n'a point encore pris de parti fur la conftrui^ion du nouvel Hotel-Dieu de Paris , j'ai cru la circonftance favorable pour hafarder nies idees fur cet objet. EUes font appuyees fur la maniere dont Fair s'infede dans les infirmeries , fur celle dont il circule dans les endroits fermes ; & pour leur donner le developpement conve- nable , je commencerai par confiderer ce qui arrive a I'air renferme dans les infirmeries: j'examinerai enfuite comment il circule dans les endroits fermes ; & les confequencesque je tirerai de ces premices , me ferviront a etablir les principes d'c»pres lefquels on doit conftruire les infirmeries. Je finirai par re- pondre aux objedions auxquelles la nouveaut6 de mes idees pourra donner lieu. 1. L'air dans lequel nous vivons eft capa- ble de fe meler a toutes les fubftances affez divifees pour etre d'une legeret^ egale a un pa- reil volume d'air , de les foutenir , & de tenir en diffolution celles qui ont avec lui de I'affinite : ce fluide , par ces difFerentes com- binaifons , perd fon elafticite , ou acquiert des qualites relatives aux proprietes des fubf- tances avec lefquelles il eft uni ou combing. Cette qualite difl'olvante de Tair , & I'etat de divifion oil doivent etre les fubftances qu'il pent delayer ou diffoudre , dependent de la prefence & du mouvement des par- ticules ignees. D E Dijon, iyS%, 27 Ceft par raSion du feu fur les fubftances fufceptibles de divifion , que les molecules de ces fubftances font affez attenuees pour etre capables de fe meler & de s unir a Fair; & c'eft par fon union aux molecules de I'air , que ce fluide acquiert la faculte de fe combiner avec les molecules attenuees de ces fubftances. Enfin , le feu eft en meme temps Tagent de la divifion des fubftances diffolubles , & I'intermede fans lequel leur difl"olution ne pent avoir lieu ; de forte que la facilite de cette difl"olution decroit a pro- portion de la diminution du feu dans Tair, qu'elle cefl'e , & qu il fe fait une precipita- tion des fubftances diflbutes , des que I'air contient moins de molecules ignees qu'il ne feroit necefl'aire pour maintenir cette difl^o- lution(i). II. II fult de ces principes , que toutes les fois qu'un corps quelconque aura une chaleur fuffifante pour qu'ilpuifl'es'enechap- per des particules affez divifees pour etre ^quiponderantes a I'air; toutes les fois que ce fluide fera affez charge de molecules ignees, affez rarefie pourpermettre aux unes de ces particules de s'interpofer entre les parties integrantes de Fair, aux autres de fe combiner avec fes parties conftituantes, il y aura delaiement dans le premier cas , & diffolution dans le fecond : mais que moins (i) Cette precipitation n'eft jamais complette , felon robfervation de M. Achard^ dont il fera fait mention dans le Supplement. Note ajoutiu a8 A C A D E M I E I'air {"era rar^fi^ , moins le d^laiement &la diffolution leront faciles ; & quelararefadion diminuant a raifon de reloignement du foyer qui la produit, & etant d'aiitant moindre, s'^- tendant d'autant moins loin que le foyer eft moins adif, le delaiement & ladiffolution fe feront dans un volume d'air proportionn6 au degre de lararefadlion des differentes couches de cet air. III. Qu'ainfi, lorfque la chaleur du foyer qui fournit les emanations , & qui eft en meme temps Tagent de la rarefaftion , eft pen conliderable , les couches qui avoifinent ce foyer etant prefque les feules dont la rarefac- tion puifle favorifer le delaiement & la difl"o= lutiondes emanations, cette diffolution & ce delaiement n'ontprincipalement lieu que dans celles - la ; les autres delayant & difl'olvant tres-peu de ces emanations, & en quantite d'autant plus petite, qu'elles font plus eloignees du foyer : qu'ainfi, une mafle d'air expofee a des emanations quelconques, dans un en- droit ferme, en eft inegalement penetree, & en raifon inverfe de la diftance de fes cou- ches au foyer des emanations. Enfin , que ficelles-ci font capables d'infefter Tair & d'en diminuer Telafticite , I'infeftion eft plus confiderable dans les couches les plus rap- prochees du foyer , que dans toutes les au- tres , & prefque nuUe dans les dernieres , fur-tout ft leur eloignement du foyer eft tres- grand. Or, voila ce qui arrive a Tair ren- ferme dans les infirmeries. D E Dijon, lySz. 2.^ IV. Cefl dii corps des malades,de leurs excremens & de leurs alimens, que partent, dans CQS falles ,les emanations que I'air diflbut. Les malades fontaufliles foyers d'oii s'elance le feu qui y rarefie Fair, & fert d'intermede pour la dilTolution; & comme leur chaleur ell evidemment infuffifante pour produire cct efFet fur la maffe entiere de celui qui y eft renferme , fur-tout fi , par les dimenfions des falles, cette maffe d'air fe trouve etre confiderable , il eft egalement evident que la dilTolution des emanations ne pent fe faire facilement que dans les couches inferieures de cet air ; n'a que difficilement lieu dans les ' autres , & tres-peu dans les fuperieures ; qu'ainfi , Tinfedion qui en eft i'effet , doit etre tres-peu confiderable dans celles-ci, tandis qu'clle Teft beaucoup dans les pre- mieres : enfin , que cette difference doit etre d'autant plus fenfible, que le volume d'air expofe a I'infeclion eft plus confiderable; que memepios les plafonds des falles font eleves, plus cette difference doit etre frappante, parce qu'alors la condenfation des couches fupe- rieures s'oppofe encore a la diffolution des emanations infedes. V. Cette verite, dont la d^monftration me paroit fans replique , heurte de front un pre- juge d'apres lequel on s'eft conduit dans la conftruftion de plufieurs Hopitaux. On a cru que lair infed s'elevoit de meme 30 A C A D E M I E que rhiiile a travers Teau ( i); & telle eft ridee qui a fait donner beaucoup d'elevation a la pliipart des infirmeries , & qui a engage a batir a grands frais des domes fur celles de I'Hopital de Lyon. L'infe£tion conftante de Tair renferme dans ces infirmeries , auroit dii, depuis long-temps, diiTiper nilufion qu'on s'etoit faite. Elle fub- fifte cependant encore , & a engage a conf- truire fur le meme plan THopital de Macon. En partant de cette fuppofition , on a pre- tendu que les couches fuperieures de Tair renferme dans les infirmeries , s'infedoient au point qu'il feroit dangereux de le refpirer. On a affiire que les domes de I'Hotel-Dieu de Lyon font remplis d'un air fi infeft , qu'un oifeau ne pourroit y vivre un feul inftant , & que de la viande s'y corromproit en tres- peu de temps (i). E (i) Cette opinion a pour partifans des Savans dont je refpefte les lumieres , & qui ont eu la bonte de me faire a ce fnjet des obieftions qui n'ont pu me faire chan2,er d'avis. Mais me defiant de ma preoccupation , j'ai laifTe ecouler fix ans avant de tenter de I'appuyer ar la conci'iation des faits que ces Savans refpefta- les mVnt oppofes , avec la theorie que i'ai adoptee. Et comme Texecution de ce proiet m'a force d'entrer dans de i^randes diTcuffions fur lafoim^rion desvapeurs aeriennes , i'ai cru devoir en fai-e le fujet d'un fupple- ment a ce Memoire que je donne a fa fuite. Note ajoutie ( i) On trouvera cette fable rappelleepar M. Souflot, dans une lettie que ce celebre A chite^le m'ecrivit le II Avril 1780, & dont je donnerai un exuait a U D E D I y O N, lyS^. 31 Mes reflexions fur I'etat de I'air dans les infirmeries m'ayant rendu cette affertion fuf- pede , i'ai voulu verifier le fait , & Texpe- rience la plus decifive a juflifie mes foup^ons. Elle a 6te faite fur ma demande a THopital de Lyon , par M"". Mievre puine , un des Rec- teurs de cette Maifon. II a fait placer dans un des domes , plulieurs oifeaux renfermes dans des cages ; au bout de quinze jours ces oifeaux fe portoient a merveille. H y a fait mettre de la viande fraiche , & en a fait fuf- pendre en meme temps dans la falle a la hau- teur du lit des malades ; celle-ci a 6te cor- rompue en moins de vingt-quatre heures , tandis que I'autre ne I'^toit pas apres cinq jours d'expofition. Cette experience montre done evidemment que I'air n'eft point auffi infeft qu'on Tavoit cru dans les domes de cet Hopital , & qu'il I'eft infiniment plus dans ]es falles; & venant a I'appui des raifonnemens que j'ai faits fur la maniere dont I'air s'infeftoit dans les in- firmeries , elle m'autorife a donner pour cer- tain , que dans ces falles les couches les plus rapproch^es des malades font feules infeftes. fin de ce Memoire : on y verra que ce grand homme, fur les deffins duquel a ete conftruit un des domes de 'HotelDieu de Lyon, avoit goiJte mon projet; fit d'apres la notice fuccinfte que j'en avois dornee dans le Journal de Paris , du 10 Avril , avoit trace le plan d'un Hopital conformement a mes idees , & me I'avoit envoye. Un fuffrage d'un auffi grand poids ell trop flatteur pour que je ne le cite pas avec fatisfaiUon, 3i A C A DE M I E Oil tout ail moins le font infiniinent plus que I toutes les autres , quelque conliderable que * foit le volume d'air renterme dans ces falles ; qu'ainfi Ton s'eft evidemment trompe quand en a cru s'oppofer a cette infection en don- nant beaucoup de hauteur aux plafonds, en chcrchant a fuppleer a leur elevation par la conltrudion des Domes. VI. L'air condenfe des couches fuperieures fcra cependant effort fur celui des inferleures dout le reffort eft affoibli ; il tendra a le de- placer, & le forcera meme fiicceffivement a lui ceder la place qu'il occupe. Mais cetair, en s'elevant , n'entralnera pas toutes les ema- nations qu'il a difibutes ; cehii qui lui fuc- cede ^tant beaucoup plus froid , lui enlevera line partie du feu qif il contient , & les ema- nations qui n'etoient tenues en diffolution qu'a Taide de ce feu , fe precipiteront. II arrivera que ce nouvel air fera , a raifon de fa dcnfite, I'ofSce d'un filtre qui en depouillera en grande partie celui qui s'elevera. Ce de- pouillement fera d'autant plus complet , que le volume d'air a traverfer fera plus confide- rable, & les emanations , retenues & repouifees fur les premieres couches , entretiendront Tal- teration de I'air dans les infirmeries , au lieu de la corriger. L'infedion fubfiftera done malgrd les efforts de Tair fuperieur; elle au- gmentera meme fi cet air ell tres-condenfe, fur -tout fi une impulfion ajoute a la refif- tance que cet air oppofera a I'afcenfion des vapeurs D F. Dijon, iy8-x. 33 vapeiirs. Ce qui fe paffe fous nos yeux dans Fathmofphere , me paroit bien favorable a cette explication. L'air fuperieur y pefe con- tinuellement fur Tinferieur ; les vapeurs ce- pendant ne s'elevent jamais qu'a tres-peu de hauteur, eu egard a celle de Tathmofphere , & leur elevation eft toujours proportionnee a la rarefadion de Fair (, I ). VII. On doit done regatder comme indu- bitable , non-feulement que Fair s'altere in^- galement dans les infirmeries , mais encore que plus le volume d'air y eft conftderable , moins les couches fuperieures participent a la corruption. Le meilleur moyen de prevenir ou de corriger les mauvaifes qualites que Fair acquiert dans ces falles, eft d'y en introduire du dehors , en meme temps qu'on ouvre une ifl'ue a celui qui a kth. alter^ par fon fejour. Mais la maniere de produire cet efFet defira- ble , la diredion a donner aux courans d'air, n'eft point indifFerente ; on en fera aif^ment convaincu quand on fe fera rendu compte des loix fuivant lefquelles fe fait la circula- ( I ) M''. Darcet a remarque fur le pic du midi des Pyrenees , que I'alkali fixe y reftoit fee & pulverulent pendant tres-long-temps ; qu'un flacon d'efprit de fel tres- tumeux s'cvaporoit infiniment moins qu'au basde la mon- tagne , & fur-tout ne formoit point de vapeurs vifibles, mais que fon haleine approchee du flacon en avoit ren- du une fenfible. Journal de Phyfique , de M'. I'Abb^ Rozier, viii*. vol, p. 403 , annde 1776. c 34 A C A D li M I E tioii de Tair intro unit dans des cndroits fermes. VIII. Ceft confequemmcnt a requilibre oil tenclent tons ies fluides , que Fair s'intro- duit dans Ics endroits fermes , parce que celui qui y eft contenu ayant perdu une partie de fon reffort ( i ), ne pent plus refifter a fes efforts. La rapidite avec laquelle Fair exterieur fe precipite , eft proportionnee a Texces de fa denfite , fur celle de Tinterieur. On donne le nom de courant a cet air af- fluent, & la forme , la diredion qu'affeftent ces courans , meritent une attention parti- culiere. I X. Comme les parties conftituantes de I'air asiftent les unes fur les autres en tons fens , toutes celles qui fe trouvent voifines du point qui etablit la communication entre I'air exterieur & I'interieur, font effort pour s'introduire. II en refulte que le courant qui en eft forme , eft compofe de rayons con- vergens au point par oil i!s pen6trent , & que ces rayons , apres avoir franchi le. detroit qui leur livre paflage , divergent fous des angles plus ou moins aigus, proportionnellement a leur nombre & a leur rapidit6. X. La divergence de ces rayons donne aux courans , apres leur entr<^e , la forme d^ cones. L'axe de ces cones eft perpendicu- laire au point par oil les courans s'introduifent, & leur bafe eft circulaire quand I'air affluent D E Dijon, 1^82. 3^ n'^prouve qu'une foible refiftance : c^t axe devient oblique , la bafe des cones s'allonge , forme une ellipfe , lorfqiie la refiftance eil plus coniiderable; & le point oil la refiftance eft moindre , eft celui oii tend I'axe du cone. XI. II fuit de cette tendance de I'axe du cone, que la diredion des courans variere- lativement a la poiition des iffues ouvertes a Tair ; qn'elle eft horizontale & droite , quancl ces iffues font paralleles & a la meme hau- teur; horizontale & oblique , quand, fans etre paralleles, elles ont un egal degre d'6levation ; enfin , plus ou moins verticale & direde, ou oblique , lorfque ces iffues font plus ou moins elevees , & dans une fttuation ref- pe£live plus ou moins oblique. XII. Si le courant eft dirigefur un corps folide , le cone dont il eft forrne fe decom- pofe, fes rayons fe re{lechlfl"ent fous differens angles , & contribuent a la formation de quel- ques nouveaux cones ou de faifceaux plus ou moins epanouis. La diredion de ces faif- ceaux , de meme que celle des cones , varie fuivant la pofition , & encore faivant la forme des obftacles. Mais dans toutes ces circonf- tances, les cotes des courans , comme ceux des faifceaux, font tou jours des lignes droites, XIII. Pour fentir la verite de ce que j'avance fur la forme & la marche des cou- rans , on a qu'a faire attention a ce qui arrive Ci| ^6 A C A D E M I E a Teau lorfqu'elle pafTe foiis Tarcarle d'lm pont plus etroit que le lit de la riviere , ou a travers un pertuis , & lorique , dans fon. cours, clle rencontre un obftacle qu'elle ne peut furmontei. Dans le premier cas , il fe forme au defTus du pont ou du pertuis, un courant dont les rayons convergent au centre de I'arcade, & divergent au dela de ce centre fous un angle d'autant plus evafe , qu'ils trouvent moins d'obflacles a leur epanouifTement, & que I'ou- verture de Farcade ell plus petite , eu 6gard a la largeur de la maffe d'eau affluente. Dans le fecond , les colonnes d'eau qui frappent Tobllacle , fe reflechiflent fous des angles proportionnes a Tobliquite du plan contre lequel la pente de ce fiuide les porte. On peut fuppofer que les lignes, dont Tecartement forme les angles oblerves , font reunies par la fous-tendcnte de Fare qui feroit la mcfure de ces angles; & d'aprescette fup- pofition , on peut, dims Fun & Fautre cas, affimilcr les courans a des triangles. Mais Feau coule avec rapidlt^ dansFaire de ces triangles ; elle eft prefque flagnante, & n'a qu'iin mouvement infenfible dans tout Fefpace du lit qui fe trouve hors des lignes qui forment les cotes de ces triangles ; enfin, celie qui eft oppofee a leur bafe , eft la feule que le courant chafTe devant lui. La mcrne chofe s'obferve dans les rivieres tr^s- rapides ; Feau du milieu de leur Ut mar- che avec cel(Jrit^, tandisquecellequiremplit \ I. D E Dijon, lySz. 37 les petites ances formees fur leiirs bords , paroit immobile , & ell tres-lentement , & meme tres-rarement renoiivellee. XIV. II feroit impoflible de trouver une image plus reffemblante & plus fenfible de ce qui fe pafle dans la formation des courans d'air : la feule difference eft que les colonnes d'eau ayanttoutes une diredion plus ou moins horizontale , \qs courans qui font le produit de leur mouvement font <1qs triangles , tandis que celles de Fair dirigees en tout fens, prennent, en fe precipitant dans un enc'roit ferme , la forme de cones. Mais de meme que les courans d'eau n'agiffent que fur la por- tion oppofee a la bafe de leur triangle , ceux d'air ne portent leurs efforts que fur la portion d'air que rencontre celle de leurs cones. Loriqu'on introduit Fair exterieur dans les infirmeries , pour en chaffer I'air infeft qui y ell renferme , on ne doit done compter d'operer I'expulfion complette de cet air , qu'autant que la maffe totale de ce fluide fera oppofee a la bafe du courant ; & c'elt ce qui ne pent pas arriver dans toutes les infir- meries , dont la forme interieure ell celle d'un parallelograms plus ou moins allonge. Quel que foit le nombre & la direction des courans , il faudroit , pour qu'il produifit cet effet , que Touverture par laquelle on donnera entree a I'air exterieur , & I'iffue qu'on aura m^nagee a celui qui doit etre expulfe , eut toute la largeur Sc la hauteur C iij 38 A C A D £ M I E d'lin des cotes de la falle ; car dans tout autre cas , il eft impoffible que le courant d'air introduit , agiffe fur la totalite de celui qu'on a interct d'expulfer. XV. En efret, quelle que folt I'ouverture par laquelle penetrera I'air exterieur , des qu'elle n'aura pas les dimenlions de tout un cote des infirmeries , le courant formera un cone ( X & XI ) ; ce c6ne fera neceffairement , a travers les infirmeries , un trajet plus ou moins long , avant que les rayons de ies cotes puiffent frapper les murs ; & comme il ne peut agir que par fa bafe ( xii ), il ne chaffera devant lui que I'air oppofe a cette bafe : tout celui qui fe trouvera hors des limites de ce cone, ne fera point expulfe, &. fejournera dans Tinfirmerie, enconfervant toutes fes mauvaifes qualites. Le meme evenement aura lieu encore mal- gre la largeur de I'iffue ouverte a Tair a ex- pulfer,fi cette iffue n'a pas egalement pour largeur & pour hauteur , celle d'un des cotes de Pinfirmerie , &. c'eft ce qu'on peut aifement dcinontrer. XVI. II eft certain qu'au moment ou Fair afilue dans ies infirmeries , les molecules op- pofees a la bafe du courant, chcrchent a s'echapper; elles preflent celles qui les tou- chent. Le mouvement fe communique de proche en proche jufqu'aux plus eloignecs. Toutes refiftent a Timpulfion qui leur eft donnee ; mais leur reliftance n'eft pas egale* D E Dijon, lySz. 39 Si riffiie qui leiir eft ouverte n'a pas toutes les dimenfions defignees , celles qui repondent a cette iffue cedent & fuient ; les autres re- pouffees par le mar reagiffent centre Fair affluent; les rayons decelui-ci retardes dans leur marche , changent de diredion, le re- fradent ; il fe forme un nouveau cone oppofe au premier par fa bafe , & dont le fommet fe trouve place au point par oil Tair interieur s'echappe ; il fe fait un nouveau courant du dedans au dehors, & qui entraine feulement Tair raffemble fur fon paffage. Le rcfte etant hors de la route de ce courant, demeure dans Tinfirmerie , & devient en quelque forte una caufe de I'infedion de Fair qui aura remplace celui qu'on aura expulfe. Les pofitions refpedives des ouvertures par oil Fair exterieur s'introduit , & des iffues menagees a la fortie de Fair interieur, quel- les qu'elles foient , ne peiivent point rendre les courans plus efficaces; ellesferoientplutot capablesde diminuer leur faculte depurante; c'eft ce qu'il eft encore aife de prouver en raifonnant d'apres quelques verites phylimies, ou deja etablies dans ce Memoire ( ill, IV, v, VI , XI & XII ) , on reconnues de tout le monde. XVIL Ces verites font que dans les in- firmeries , les couches inferieures de Fair font les plus infedes , & les fuperieures le font le moins ( iii , iv & yi ) ; que la diredlion des courans eft toujours relative a celle des C iv f'O ACADEMIE iiliies oiivertes a Tair (xi & Xii ); que pour retabliflemcnt d'un courant, il faut qu'il y ait quelque part un air dont le reffort foit affoibli , Si que le courant eft forme parcelui qui conlerve le plus d'elafticite. Que I'air luperieur eft plus tlaftique que rinferieur. Enfin , que les vents determinent la direc- tion des courans, & augmententleur force. XVIII. II refulte des deux premieres de ces verites , que pour operer efficacement la depuration de Tair inierieur, il faut que le courant puift'e deplacer les couches infe- rieures de ce fluide , mais que tousles cou- rans ne peuvent point produire cet efFet, parce qu'a raifon de leur direftion , ils peuvent ne point porter fur ces couches d'air infeft,ou n'en frapper qu'une portion peu conftderable. On doit conclure de la troifteme , que le courant viendra de lapartie oil Fair aura plus d'elafticite ; & que s'il fe trouve deux ou- vertures par lefquelles Tair exterieur com- munique avec rinterieur , c'efta travers celle qui fera expofee a Tair le plus elaftique, que fe formera le courant , tandis que Tautre fervira d'ifliie a celui qui aura moins d'elaf- ticite , & cela arrivera , quel que foit le nom- bre de ces ouvertures. II fuit de la quatrieme , que dans tons les cas ou les ifl"ues menagees, tant a Tair exterieur qu'a rinterieur, feront , les unes fuperieures, & les autres inferieures , la dired^ion da D E Dijon, iyS2. 41 courant fera de haut en has, a moins que par un m(;chani('me particulier , on par une circonllance extraordinaire , Tair fuperieur nc foit plus rarefie qu'il ne I'eft naturelle- ment, ou que la difpofirion du lieud'oii par- tira I'air inferieur, & rirni)ul(ion qui fera donnec a cet air , n'augmentent la force. Enfin, la conlequence a dcduire do lacin- quieme , eft que la diredfion du vent influera fur celle du courant. XIX. S'il etoit neceflaire d'appuyer, par des exemples fenfibles , Ics indudions que Je tire de ces verites de fait , je pourrois faire obferver que la plupart des cheminees ne fument qu'a raifon du courant d'air , qui def- cendant le long du tuyau , repouffe la fumee dans Ics chambres, & qu'on ne remedie a cet inconvenient, qu'en ouvrant les fenetres ou les portes , ou en tirant de quelqu'cndroit frais un air plus condcnfe que le fup^rieur. Enfin , qu'il eft trcs-peu de cheminees qui ne fument pendant le regne des vents imoetueux. XX. Si maintenant on fait unc application de tous CQS principes aux infirmeries, n'eft- il pas evident que dans le cas oil I'air exte- rieur communiquera avec I'interieur par les regions fuperieures de ces falles , les courans fedirigeront de haut en bas, & augmenteront rinfedion des couches inferieures , au lieu de la diminuer(VI ),lorfqu'il n'y aura point d'ifliies, & lors meme qu il y en aura dans ks 42 A C A D E M I E regions mferieures , parce que tendant di- ridemeut a cette iffue , ils ne frapperont qi'Ametres-petite portion des couches infedes; qirainfi Ton ^toit dans I'erreur quand Ton a regarde les ouvertures placees dans les plafonds des falles , & les domes eleves a leur reunion, comme fuffif;ins pour favorifer le renouvellement de Tair infed; erreur que le fait obferve dans le dome de THopital de Lvon, a deja demontree. Mais on pent porter plus loin ces confe- quences , & aflurer que ces ouvertures con- tribuent plutot a augmcnter Talteration de I'air interieur , qu'a la faire ceffer; & cette affertion eil appuyee fur ce quia ete prouve ( I , VI & VII ) fur les caufes de Tinfedion des couches d'air les plus rapprochees des malades ; puifqu'on y a vu que lors meme que I'air fuperieur deplace I'inferieur, il con- centre les vapeurs diffoutes dans les couches de ce fluide , les plus voifines des malades. II eft encore une circonftance poflible & importante a remarquer, c'eft celle oil fair in- ferieur difFereroit pen d'elafticite avec le fuperieur; car alors il pourroit s'etablir en- tre eux un equilibre qui s'oppoferoit a I'ex- pulfion de I'air infeft , quelque multipliees que fuffentles iffues qu'on lui auroit ouvertes. XXI. La pofition de ces iffues, la plus fa- vorable a la depuration des infirmeries , par Taffluence dim nouvel air, eft done celle dans laquelle ces iffues fe trouveront a la D E Dijon, lySz. 45 meme hauteur ; parce que le mouvement (lonne a Fair de I'athmolphere , neceffitera un courant horizontal , qui reellement en- trainera une portion d'air renferme dans ces falles. Mais pour que ces courans puiiTent produire un renouvellement avantageux , il faut qu'ils foufFient dans la region la phis voi- line des malades. S'ils traverient les infirme- ries au deffus de cette region, Tair infed n'eil: point entrainc ; la deniite meme de cehii qu'ils apportent , augmente Tinfedion des couches inFerieures a ces courans , par la raifon deja expofee ( vi ) , lorfque j'ai fliit fentir les effets des plafonds eleves. XXII. Dans tout ce que je viens de dire , je n'ai confidere que les courans figures en cones. Mais il eft facile de fentir que tons les principes que j'ai etablis , que routes les conlequences que j'en ai tirees , font egale- ment applicahles aux faifceaux des rayons formes par \qs debris des cones qui fe feront brifes a la rencontre de quelques obftacles; qu'ainfi Ton doit regarder comme demontre, que les courans , dont la direftion fera ho- rizontale , & qui feront etablis dans la region inferieure des infirmeries , feront les feules qui pourront epurer Fair des falles , en ex- pulfant cehii que les emanations des malades auront altere. Mais que ces courans ne produlront cet effet qu'autant qu'ils agiront fur toute la maffe d'air infed , & que la forme quarree des '44 A C A D E M I E infirmeries s'oppofant a cette aftion des cdu- rans ( XV ) , elle eft tres - defavantngeufe. Enfin , que la multlplicite & la variete des diredions des coiirans, ne pent abiblument point compenfer ce defavantage , parce que de leur nombre & de la diverfite de leur direction , il refultera feulement que I'air de ces falles fera penetre en difFerens fens , mais ne fera jamais completement expulfe & re- nouvelle. XXIII. Voilapourquoi les infirmeries de I'Hopital de Lyon , malgre I'elevation de leurs plafonds & de leurs domes, font tou- jours remplies d'un airtres-altere ; que celles de THopital de Macon , conftruit fur les memes principes que celui deLyon , en contient un non moins impur; & que dans la principale falle de celui de notre Ville , Tair ne frappe pas moins difgracieufement Todorat. Celle-ci cependant eft dans une pofition fi favorable , on y entretient la proprete avec tant de foins , que s'il etoit poftible que la falubrite de I'air des infirmeriesput fe con- cilier avec une forme quarree, I'air devroit etre maintenu dans celle-ci au point de fa- lubrite le plus defirable. Elle a deux cent foixante & feize pieds de longueur, furpres de trente-cinqdelargeur , & plus de trente de hauteur. On a pratiqu6 dans le plancher plufieurs ifl"ues a I'air qui aftlue dans un vafte grenier ; deux grandes portes ouvertes parallelement dans les deux D E Dijon, lySz. j^^ petits cotes, & ayant lent afpeft,r.une fur line plaine confiderable , Tautre fur une place, & fur un pont , qui font prefque dans la meme diredion que la falle , donnent lieu a un courant d'air tres-volumineux , qui traverfe fouvent avec rapidite la region occupee par les malades : plufieurs portes & deux grandes arcades pratiquees dans les flancs de cette falle, etabliffent des communications avec des cours , avec de grandes pieces, & mul- tiplient les courans. Cependant I'air qu'on y refpire y a toujours de la mauvaife odeur. Quel exemple plus fort pourroit-on apporter pour prouver la n^ceflit^ de donner aux in- firmeries une autre forme , que celle qu'on leur a donnee jufqu'a prefent. Voici ceile qui, a ce qu'il me femble, repondroit mieux: aux vues que Fhumanitd fe propofe en conf- truifant des Hopitaux , parce qu'elle don- neroit la facilite d'y renouveller a volonte & entierement I'air , qui doit n6ceffairement s'alterer dans des falles on font raffemblees beaucoup de perfonnes , & fur-tout des per- fonnes malades. XXIV. Je voudrois que les infimeries euffent la forme d'une ellipfe , plus ou moins allongee , & tronquee a chacun de (es foyers ; que leur voute fat egalement elllptique , & que la partie fuperieure des murs fe r^unit A cette voiite par une courbure du meme genre , de forte que la falle eiit la forme 46 A C A D E 31 I E d'lin oeuf coupe par un plan parallele air grand axe de la principale ellipl'e. Aux deux extremites de ccs l"alles,& con- fequemment aux foyers de Tellipfe , en pra- tiqueroit deux efpeces de portes ou fenctres, qui auroient pour largeurla double ordonnee au foyer , & qui du pavement, s'eleverolent jufqu'a la naiffance de la voute : les pied- droits , la eouverte , & le feuil de ces efpcccs de portes , feroient formes de deux plans inclines, faifant , par leur reunion, un angle faillant ; de maniere que la ligne droite tiree de Tangle faillant d'un des pied-droits a ce!ui de Tautre , fut exadement la double ordonnee au foyer de Tcllipfe ; que les plans inclines interieurs , tant des pied-droits que de la eou- verte & du feuil , fuffent une continuation des courbes , & que les exterieurs fuffent tres- obliques , & prolonges autant qu'il feroit poffible au dehors fous la forme du pavilion d'un entonnoir quarre : ces ouvertures feroient fermees par deux vantaux vitres en tout ou en partie , & garnis de volets, & ces van- taux s'ouvriroient par dehors de toute leur hauteur. On pratiqueroit a deux pieds de ces fe- neires , de chaque c6t6 , deux portes , & line au milieu de chacun des flancs de I'ellipfe , pour donner entree dans ces falles , & faciliter le fervice des malades. Tout le pourtour de la falle du haut en has, & la voute, feroient abfolument nuds, fans ornemens, fans aucune faillie, ni retraite j D E Dijon, lySz. 47 & les dormans des fenetres , ainfi que des portes, neceffaires au fervice des malades, affleureroient les murs, afin que Fair , lorfqu'on voudroit renouveller celui des falles , ne rencontrat aucun obftacle a fon cours. Les lits feroient a colonnes , diftribues dans le pourtour de la falle lur des lignes ten- dantes a Taxe de rellipre,&diftans des murs de deux pieds ; tous les meubles neceffaires feroient portatifs , afin qu'au moment oil Ton voudroit renouveller Tair , le centre de I'in- firmerie fiit abfolument vuide. XXV. Tous les matins , apres que les ma- lades auroient ete rechanges , que leurs lits auroient ete faits, & les falles balayees , on plufieurs fois par jour, filedegre d'infeftion de Tair Texigeoit , on ouvriroit au meme inllant les deux grandes fenetres : on les tien- droit ouvertes plus ou moins de temps, fuivant que I'athmofphere feroit plus ou moins agitd ; & probablement il fuiiiroit le plus fouvent de les laiffer ouvertes pendant cinq a fix minutes. XXVI. Par ce moyen il s'etabliroit, fui- vant la direftion du vent, un feul courant que I'evafement exterieur de la baie auroit rendu tres-rapide. Les propri^tes de I'ellipfe etant que tous les rayons qui partent d'un foyer de cette courbe , vont fe reunir a I'autre apr^s avoir 6t6 r^flechis par les dif- ferens points de cette ligne , & le cone forme 48 A C A D E M 1 E par repnnouiflcment du courant ayant fon Icmmet an foyer cle Tcllipfe , il eft evident que tons les rayons dont il I'era compofe , jront fe reunir a I'autre foyer ; qu'il en re- fiiliera deux cones qui auront chacun kur fonimet a une des fenetres , dont la bafe i>alaiera fuccefllvement tout Tintericur de la falle , de maniere qu'il n'y aura aucun point oil Tairinterieurne foit frappe par les rayons dire6ls ou r^flecliis de ces cones , & con- fequemment que Fair infedl fera entierement expulfe & rsnouvelle. XXVII. Pour que TefFet de ces courans flit plus complet, il feroit necefTaire que pendant leur [)afi"age, les rideaux , & memo les doffiers des lits fuflent ouverts , afin que Talr trouvat le moins d'obftacle poffible a fon cours. On m'objeftera peut-etre qu'il en refulteroit que Fair froid affluent, quel- que momentanee que fiit fon impreftion , fe- roit nuifible aux malades; mais la reponfe a cette objeftion me paroit tr^s-facile. Premicremcnt , il eft rare que tons les ma- lades foient dans I'impoftibilite de fe tenir hers de leurs lits pendant quelques inftansi & le danger d'apres lequel on formeroit cette objeftion , feroit nul pour ceux qui pour- roient les quitter, puifqu'il fuffiroit de les faire paffer dans iin chauffoir, d'oii ils ne fortiroient qu'aprcs qu'on auroit ferme les fenetres qui auroient et^ ouvertes a I'air ex- terieur, Quand D E Dijon, lySn. 49 Quant aux malades retenus au lit par la nature de leiirs maladies , on les couvriroit avec precaution ; & pour empecher I'air de frapper leur tcte, ou de faire une irruption dangereufe dans leurs poumons,on bouche- roit ces malades avec un archelet du genre de ceux qu'on place fur les berceaux des enfans. XXVIII. Mais en donnant aux falles la forme d'un ellipfe , comme leur largeur de- croitra en approchant du fommet , on ne pourra pas placer des lits dans toute la lon- gueur de ces falles : les parallelogrammespa- roitront avoir a cet egard beaucoup d'avan- tages fur les ellipfes , puifqu'il en refultera qu'on n'aura pas la liberted'admettre autant de malades dans celles qui aurontcette forme, que dans les autres. Peut-etre en conclura-t-on que mon plan exigeant un plus grand nombre de falles pour la meme quantite de malades, un plus grand nombre de perfonnes pour leur fervice , fon "execution, eu egard aux depenfes , feroit impraticable dans beaucoup de Villes, fura tout fi elles font auffi coniiderables que Paris, ouqu'elles approchent un peu de fa grandeur & de fa population. II eft une reponfe a cette objection , que je pourrois me difpenfer de donner , parce ~ qu'elle eft dans le coeur de tons les amis Vdeshommes, & que tous repondront : i'^z/a^ popuU j'uprema, lex ejlo. Y a-t-il en effet auciine ft 50 ACADEMIE confideration qui doive faire preferer line lalle dont I'habitation efl dangereufe , aune oil I'onnecoure auciin danger? Mais il me pa- roit douteux que la ddpenfen^ceffit^e par le plan que je viens d'efquiffer , excedat , autant qu'on pourroit le foup^onner, celle qu'exige- roit la conftruftion d'un Hopital dans le gout de ceiix de Lyon & de Macon , ou d'apres le projet ingenieux donne par M. Petit. Le Phyficien & le Medecin ne s'occii- pent qu'a decouvrir ce qui eft utile , ne s'attachent qu'a le faire connoitre ; c'eft a I'Architefte & au Politique a calculer les iHoyens de faire, en cette occafion, lebien dont je crois avoir demontre I'importance; & Ton ne doit pas attendre de moi que , par un eftimatif detaille des depenfes , je fixe celles qu'entraineroit I'execution de mon plan , & les mette en balance avec les frais de conftruftion des falles quarrees. Mais comme quelques reflexions particulieres me I paroiffent devoir faire prefumer qu'elles ne , feront pas aufli differentes qu'on pourroit le craindre , je crois devoir entrer a ce fujet dans quelques details. X X I X. Et premi^rement, on pent fe con- vaincre , par I'infpeftion du plan que je tra- cerai a la fuite de ce Memoire , que Ton pent mettre quarante-huit malades , & plus, dans line falle elliptique de cent cinquante pieds de longueur fur trente de largeur , tandis que dans leparallelogramme qui forme D E Dijon, lySx. 51 rinfirmerie de Dijon , & qui ell long de deux cent foixante & feize pieds , & large de pres de trente-cinq , il n'y en a que foixante & douze. Secondement , rien de plus difpendieux que I'elevation des domes : il n'y en auroit point dans mon Hopital , & cette epargne dimi- nueroit neceffairement, a Tavantage de mon projet, les frais de ia conftrudion. Comme j'en bannis tout ornement ambi- tieux, ce retranchement apporteroit encore dans les depenfes ordinaires , une diminution qui pent faire un objet conliderable. D'ailleurs , toutes les falles , fuivant mon plan , n'auroient que peu de hauteur com- parati vement a celle des infirmeries ordinaires; & Ton pourroit , fans donner plus d'elevation a la carcaffe du batiment , en placer deux fous le meme toit , & meme trois , s'il etoit abfolumenr neceffaire ; difpofition qui equi- vaudroit fenftblement a la longueur d'une feule falle en quarre long , fans exiger beaucoup plus de frais de conftruftion. Ajoutez qu'en demandant que tout le cen- tre de la falle foit abfolumentvuide , je donne, non-feulement lafacilite de former un fecond rang de lits , mais encore j'exclus les Autels a demeure dont T^l^vation eft bien fouvent I'occafion de beaucoup de depenfes. Toutes cesconfiderations reunies paroiflent m'autorifer adouter que les frais, pour I'ex^- cution de mon projet , puiffent monter plus feaut que ceux qu'entraineroit I'ex^cution Dij 5.2 A C A D E M I E d'un autre, quel qu'il fut. Mais , je le repete, il me femble que le plus ou moins de de- penfes ne dolt, en aucune maniere, etre re- garde comme un motif d'exclufion a donner a mon plan , fi les idees qui m'ont conduit a le propofer , font juftes. XXX. Mais de ce que j'ai mis au rang des diminutions de depenfe , la fuppre/Tion des Autels a demeure ,1a piete s'eleverapeut- etre contre mon projet. On dira qu'il eft: confolant pour les malades de pouvoir aflifler a la celebration des faints Myfteres fans fortir du lit oil les retient la maladie. Si Ton me faifoit cette objedion , je pourrois dire : rien n'empeche qu'on ne procure tons les jours aux malades cet avantage precieux , puifqu'il fuf- fira d'elever chaque jour un Autel portatif , fur lequel on pourroit dire autantde Meffes que la piete I'exigeroit. Peut-etre ajoutera-t-on que dans les Pays Catholiques, la certitude de la prefencereelle de Jefus-Chrift dans les Hofl;ies que renferme le Tabernacle , eft un autre motif de confo- lation qu'on enleve encore aux malades par le retranchement des Autels a demeure. Pour repondre a cette nouvelle objedion, je me contenterai de demander , s'il eft decent que dans un lieu fandifie par un depot aufli facre, des malades fatisfaflfent aux befoins les plus degoutans, comme ils font les plus impe- rieux; s'il eft convenable que les voutes d'un Temple retentilTent des cris que la douieurou D E D I J o N, ijSz: 53 rimpatience arrachent fouvent aux malades, & des imprecations , des blafphemes meme , que Talienation moilientanee de leur efprit rend fouvent inevitables. Loin done que la piete dut condamner mon plan , a raifon de la fuppreflion des Autels , j'ofe croire qu'elle doit y applaudir. XXXI. Mais en admettant mon pro jet, comment diftribuera-t-on tous les logeraens neceffaires a I'adminiftration des Hopitaux aufervice des malades ? Ce feroit fans doute le cas d'entrer dans tous ces details , {\ je n'etois pas fonde a me repofer de ce foin fur les Architeftes qui 'feroient charges de tracer une de ces Maifonsd'apres mes idees; aufTi me permettra-t-on de m'en difpenfer ; je me contenterai de dire : Que dans le cas ou Ton pourra difpofer d'un vafle terrein , fans erre gene par la mo- dicite des fonds a employer, il fera apropos de conlliruire plulieurs infirmeries paralleles, d'etablir fur les cotes de petites pieces pour la defferte de ces falles , & de placer au deffus les bureaux , I'apothicairerie , les dor- toirs & les refeftoires , en un mot, tous les logemens neceffaires aux perfonnes employees au fervice des malades. Que il Ton eft force , par les circonftances , de placer plufieiirs infirmeries les unes fur les autres , on trouvera dans plufieurs petits corps de logis eleves en retour , les emplacemens convenables J & les fenetres des extremites re- Diij 54 A C A D E M I E panclant beanconp de jour , en exlgeront im moindre nombre dans lepourtour des fallesj d'oii il fuit une grande facilite pour multi- plier fur les cotes des falles , les batimens neceffaires ; que d'ailleurs celles-ci n'etant faites que pour augmenter lejour, fans de- voir jamais etre ouvertes,on peut les placer a une hauteur affez confiderable pour qu'il foit poflible d'adoffer aux falles dubas, dans toute leur longueur, des batimens dont les combles feroient peu eleves , & pourroient etre dil^ribues de maniere a fournir tons les logemens convenables. Ajoutons encore que pour faciiiter I'abord de I'air , il fera necef- faire que lesinfirmeries du bas foient elevees de deux a trois picds au deffus du rez de chauflee ; & que cette elevation rendra plus praticables les conftruftions dont je viens de parler , en permettant de donner plus de hauteur aux plafonds des appartemens voi- lins. Elle ofFrira encore Tavantage de placer fous les falles , les cuifines , les buchers , la buanderie ; enfin , d'y pratiquer une infinite de pieces neceffaires a la defferte de I'Ko- pital. XXXII. Le choix de Templacement des Hopiraux eft un point fur lequel on a donne des vues fi lumineufes , que je ne m'attacherai point a determiner celui qui me parolt con- venable : je me permettrai feulement de dire , qu'il faut , autant qu il eft poflible , placer D E Dijon, ly^x. ^5 les Hopitaux en plein air au nord des Villes , & qu'il feroit avantageux qu'ils fuffent fnr le bord dune riviere; mais que la feconde des con- ditions me paroiilant indifpenfable , je regarde comme neceffaire d'y fubordonner la der- niere ; qua Tegard de Paris , par exemple , THopital devroit etre place entre Charentoii & le Fauxbourg Saint Antoine , fi la neceffite oil font les Habitans de cette Ville de s'a- breuver d'eau de la Seine, n'etoit pas un motif fuffifant pour lui donner un autre em- placement; mais que dans ce cas la,il faut I'etablir abfolument au nord , fur la route de Saint-Denis , ou dans les environs. Je dirai encore qu'il faudra diriger les infirmeries , autant qu'il fera poflible , du nord au midi , ou tout au moins du nord- eft au fud-oueft. XXXIII. Un des avantages importans de la forme que )e regarde comme la meilleure qu'on puilte donner a ces falles , eft que leurs voiites n'etant point auili elevees que dans les conftruftions ordinaires, elles feront moins froides en hiver , & qu'il fera facile d'y en- tretenir un air frais en ete, en ouvrant la grande fenetre du nord. D'ailleurs , il fera plus facile d'echauffer ces falles que toutes les autres , vii que le volume d'air qu'elles contiendront fera pen confiderable , & que pour y maintenir une temperature agreable , il fuffirad'y faire paffer im air chaud par le raoyen d'un conduit de 56 A C A D E M I E chaleur qui traverferalc foyer de lacuifine, foit qu'elle foit plac^e au rez de chauffee , ou dans, les fouterreins , & que des tayaux de poeles allumes dans les chaufFoirs , tou- jours places a cote des falles , pourront en- core produire les memes efFets. XXXIV. Le feul inconvenient que mes idees puiffent avoir , a ce qu'il me femble , eft qu'elles ne font pas applicables a tous les Kopitaux deja conftruits ; qu'il en eft peu oil Ton foit dans le cas de reformer les in- firmeries par des tendues & des plafonds qui leurdonnentlaformeelliptique, parccquclles ne font pas fituees afl'ez avantageufement pour pouvoir y determiner le courant d'air dans la direction qu'exige cette reforme ; mais alors on peut, d'apres les principes que j'ai expofes , diriger les courans le micux poftible , & purifier celui des infirmeries par lesmoyens connus. XXXV. Dans prcfque tous, on peut re- former les plafonds fur le plan donne par M. Gennete , elevcr dans les pieces fuperieures a ces falles , d'apres les vues de cet ingenieux Phyficien , un foyer a travers lequel paffera un tuyau, dont Torifice fuperieur fortira au deffus des combles , & Tinferieur s'ouvrira dans les falles au point de reunion des plans dont le plafond fera compofe (i). (i) V. rOiivragede M. Gennete, fur la purification «3e Tair des Hopitaux , &c. D E Dijon, lySx. 57 En adoptant cette reforme,il s'^tablira "iin coarant de bas en haut, qui ne fera pas fuffi- fant , il eft vrai , pour donner iffue a tout Fair infed, parce que, comme je Tai demontre , il fe trouvera compofe d'autant de courants qu'il y aura d'iffues inferieures a Fair exter- ne , & que ces courants ne feront que tra- verler en differens points Tair de la falle fans agir fur la totalite de fa maffe , mais qui , a raifon de fa diredlon, agiifant furies cou- ches inferieures , entrainera neceffairement ime grande partie de Tair infed tant que le fourneau fera allume. Je rends avec plaifir a M. Gennete la juftice qui eft due a fon invention. On ne pouvoit faire une meilleure application de ce qui fe pratique depuis plulieurs fiecles dans les mi- nes de houille du pays de Li^ge; mais inde- pendamment des vices de fon projet qui de- pendent de la forme quarree des falles de fon Hopital , la neceftite d'entretenir un feu per- petJiel , & d'avoir un fourneau perpetuelle- ment allume dans des greniers, prefente des inconveniens auxquels Teconomie & la pru- dence ne permettent de s'expofer que dans le cas oil Ton ne pourroit faire mieux, XXXVI. Un moyen fiir & peu difpen- dieux d'epurer Fair des infirmeries, feroit celui que M. de Morveau a employe avec fucces pour corrlger Fair fetide de la Cathedrale & des Prifons de cette Ville. Mais le danger de refpirer Facide marin volatilife dans cett^ 5^ ACADEMIE operation , ne permettroit que rarement d'y avoir recours dans les Hopitaux, piiifqu'il faudroit que pendant la durce de cette ope- ration , il n'y eut perfonne dans les falles , & qu'il eft tres-rare que tons les malades puiffent quitter leurs lits : ce moyen cepen- dant pourroit vraifemblablement y ctrc em- ploye quelquefois, & le feroit toujours trcs- iitilement i . II en eft un autre d'un effet moins fenfible , mais qu'on ne doit pas negliger dans les infirmeries dont on ne peat changer la forme; c'eft la vegetation des plantes. II f'aut , autant qu'il ("era pofTible , y cntretenir , en pleine vegetation , des arbuftes , 8r mcme des plantes odorantes ou inodores. L'experience faite par M. de Morveau engagera a ne point admettre I'arum parmi ces vegetaux '.z): il en eft peut- etre d'autres qu'il faut profcrire , par les memes raifons , & que Ton ne connoit pas encore ; mais on pent fans crainte employer tous les vegetaux inodores , & tons ccux dont I'odeur eft fuave. (i) L'epreuve que M. Vicq-d'Azir a faite de ce moyen pour epurer I'air des ecuries inteftes , paioit de- voir infpirer une confiance plus etendue en ce moyen , puifque ce Savant eft refte dans I'ecurie pendant la duree de roperation , & qu'il y a relpirc fans incon- venient I'acide marin volatilife. V. I'expofe des moyens curatifs & prefervatifs a em- ployer contre les malad. peftil. du betail. (2) V. Journal de Phyfique de I'Abbc Rozier , annee 1775, torn. VI , pag. 130. D E Dijon, lySx: 59 XXXVII. Un Savant, dont les idee* ont droit aux fufFrages dii public, le ce- lebre M. Petit, s'eft occiipe a tracer le plan d'lin Hopital pour Paris. Rien n'eft plus ingenieux que les loges qu'il diftribue a pluiieurs etages , dans tout le pourtour de fes falles , & que les fenetres diftribuees dans chaque loge. Mais il ne peut refulter de ce grand nombre de fenetres , qn'un plus grand nombre de courans. Les falles & les loges, luivant le projet de ce Savant, ont la forme d'un quarre long , & de cette for- me il refulte que , malgre la multiplicit6 des courans , I'air ne pourra pas etre renou- velle en entier ( XV, xviu & xxii ) : d'ailleurs les fenetres des loges etant paral- leles , ne donneront entree qu'a des courans horizontaux, dont I'efFet fera borne a leiirs trajets. La grande pyramide evidee & placee au point de reunion des falles, ne contribueia pas mieux au renouvellement de la maffe entiere de I'air, par les raifons que j'ai deja expof^es, & fur-tout parce qu'elle donnera tres-fouvent lieu a un courant conliderable de haut en bas ( xix ). Si )e me permets ces reflexions fur le projet d'un homme , pour les talens & pour les lu- mieres duquel j'ai le plus grand reipedl , c'eft que fon autcrite eft-d'un li grand poids, qu'elle fera un prejuge tres-fort contre mes idees ; c'eft que je fuis perfuad^ qu'il aime la ve- 60 ACADEMIE rite; qu6 fon attent.'on i multiplier les coii- me prouve qiril s'eil occupe de la rans depuration complette de I'air des Hopitaux, & qu'il fera le premier a accueillir mon plan, s'il croit qu'il foit plus favorable a cette de- puration. Exp Lie ATI ON du plan d'un Hopitaly d'apres les vues de I'Autcun Figure v^. Elle reprefente le plan d'une falle qui a cent foixante pieds de long,& quarante de large. A-A font les fenetres placees aux deux ex- tremites , & qui ont fept pieds de largeur fur huit a neuf pieds de hauteur. BB les portes principales par lefquelles on entrera dans la falle. C C C C les portes de deflerte. On y voit quarante-huit lits diftribues fur des lignes inclinees an grand axe de I'ellipfe, & dont les pieds deffinent une ellipfe infcrite & parallels a celle du plan. D E Dijon, tySx. 6i L'efpace vuide D D pourroit , en cas de befoin , recevoir iin lit de chaque cote qu'on placeroit en long , mais toujours a la diftance de deux pieds du mur, d'oii il re- fulteroit que cette falle contiendroit cin- quante-deux lits. Figure 2. Cette figure eft la coupe perpendiculaire dedeuxde ces falles placeesl'unefur I'autre, & coupees dans la diredlion de leur grand axe AB. EEEE indiquent les fenetres auxquelles on pourroit donner plus de largeur, fi Ton craignoit que les falles ne fuffent pas affez eclairees. On appergolt dans cette figure la forme de la voute , qui au centre de la falle aura quinze pieds d'elevation. Ext RAIT des lettres de M. SouffLot a M. Maret, A Paris f du Zi Avril 1780. « Quel que foit , Monfieur , votre zele pour le bien de I'humanite foufFrante, ii le mien ne peut pas etre aufli efficace,/par 6l A C A D E M I E le manque de lumicres que votre fcience ii connue pour le traitcment des mala- dies, vous donne , il n'oll pas moins grand & acVif pour les etabliircmens delHn^s a la ouerilon des pauvrcs malades, & pour Icur falubrite li necelVaire pour y parve- nir. y* y> Lorlque je fus charge , il y a quarante ans , des agrandilVemens conliderables , a la conllrudion dclquels radminillrationde THo- tel-Dieu de Lvon s'etoit determinee , pour ieparer les blcilcs des hevreux , dont le voi- finage empechoit la guerilun , malgre les efforts de Tart pour la procurer ; je crus, etant encore tros-jeune , trouver des lecours dans I'examen des Hopitaux de Paris. J'y vins : quelle tut ma furprile en parcourant les lalles intedes de THotel - Dieu , en y voyant les malades multiplies dans les lits , au point de revolter toutes les ames lenlibles ! je vis bientot le peu d'utilite dont pouvoit m'etre cette vilite ; elle etoit la premiere que j'euffe faite de cet immenie etabliilement ; elle a auffi ete la derniere. Je vilitai les lalles de la Charite; je tiis edihe de la proprete qui V regnoit , &. des loins que d'ertimables Freres y prenoient des malades , comme je I'avois ete des petits Hopitaux de Province que j'avois villtes , en m'arretant dans les moyennes Sc dans les petites Villes. >» «♦ De retour a Lyon , je m'occupai de I'exa- men des plans de diiierens Hopitaux d'ltalie que j'avois deffines, pendant hx ou lept ans D E Dijon, iy2x, 65 de fejour dans cette partie de I'Europe. Je me rappellai la maniere dont les malades y etoient couches & traites ; & je chercliai , d'apres ces exemples , ce que je pourrois y ajouter pour la falubrite. » » L'Hotel-Dieu de Lyon confiftoit alors dans line croix , au centre de laquelle etoit , & eft encore , un dome quarre affez confiderable. On me fit remarquer que I'air infede s'y por- toit d'une maniere fi confiderable, que quand on en ouvroit les fenetres , par un balcon exterleur qui etoit dans la partie fuperieure a portee de ces fenetres , les oifeaux n'en approchoient pas : on m'affura que fi quel- quefois il y en etoit entre , ils tomboient morts. Je crus , Monfieur , qu'un dome au cen- tre des falles des malades, ne pouvoit etre que favorable a la falubrite. En confequence .j'en pratiquai un qui pouvoit produire le meme effet que I'autre , pour quatre falles nouvelles deftinees aux hommes & aux femmes bleffes , quoique differemment difpofees que les anciennes : j'y ajoutai des trapes dans les planchers, pour que Fair exterieur , lorfqu'on ouvroit les portes & les fenetres des falles le matin , chaffat I'air rarefie dans les greniersr comme dans le dome. D'apr^s le fucces , je penfai que j'aurois pii dire , & vidit quod erat bonum. Je ne fongeai point a donner aux falles d'autres formes que celles ufitees par- tout, qui eioient des quarr^s longs, plus ou moinsconfiderables, fuivantleur deilination. Je n'ai pas ete , Monfieur , peu furpris en ^4 A C A D fe M I E lifant le Journal de Paris , clu lO de ce mois , lorfqiie j'y ai trouv6 vctre nouveau fyTLeme fur la forme & les dimenlions que voiis de- fireriez que Ton donnat aux falles que vous penfez que Ton a dsfl'ein de conftruire dans les grandes Paroifies de Paris , d'aprcs les intentions, & meme les effais que le zcle de M. & Mad^. Neker, & de MM. les Cures ont fait connoitrc. » » Aprcsavoir bien lu votre ecrit & avoir bien reflechi fur fen contenu , j'ai voulu ine mettre foils les yeux les effets qui en refulteroient. Pour y parvenir , j'ai trace un plan tres en petit , pour mieux trouver la forme , & d'a- pres j'ai fait mettre plus en grand celui que j'ai I'honneur de vous adreffer ci-joint. J'ai mis de chaquecote de la falle des bati- mens acceffoires deftines an fervice des falles que je fuppofe deux I'une fur I'autre, poui^ hommes & pour femm.es. Entre ces logemens & les {alles j'ai pratique des corridors , au moyen defquels on pent par de petites ou- vertures tirer les pots de chambre de chaque malade , dont les chaifes percees feroient dans de petits cabinets entre chaque lit,fer- mes par des portes arrafees aux murs; c'eft "pourquoi j'ai rapproche les lits des murs , croyant que les deux pieds que vous laiffiez vuides, etoient deftines a cacher les chaifes percees , car vous ne voulez ni faillies ni ren- foncemens. De cette maniere, on n'auroit dans les falles aucune mauvaife odeur, pas mcme en vuidant les matieres infedes des malades, D E D 1 J O N , lySz. 6f fnalades, avec lefquels on les parcoiirt ordi- nairement pour les enlever. A un des bouts de ces corridors j'ai pratique des endroits pour vuider, & des lieux fepares pour les perionnes de fervice , le tout bien aere. Voila;, Monlieur , ce que j'ai pu faire d'apres vos principes , & les details que vous en avez donnes. Je me hate de vous adrefler le tout , parce que je ne veux pas faire Thifloire de la dent dor, & qu'il faut d'abord ("avoir li je fuis conforme a vos idees que je crois bonnes , mais fur lefquelles nous pourrons avoir enfuite des explications , & peut-etre de petites difcufHons. Je crains que vous ne criiez a la vue de mon plan , fur les efpeces de paravents que j'ai places aux deux ex- tremites de la falle, pour empecher la co- lonne d'air de frapper fur des malades en Hioiteur, lorfqu'on Fintroduira, & que les embrafures exterieures , pour forcer I'intro- duftion , ne vous paroiffent pas fuffifantes : mais toutcela eft fufceptible de changement, d'apres vos obfervations. A Paris le ii Juln if So. « Je fuis bien charme d'avoir rencontre a peu prcs ce que vous defiriez, d'apres ce que vous avez fait mettre dans le Journal de Paris, du lo Avril de cette annee , & d'y avoir ajoute des chofes que vous approuvez. Je penfc comme vous , Monsieur , qu'ufle chaife percee peut fuffire a deux iits ; cenendant fi 66 A C A D fe M I E Ics deux malade.'i etoient purges dans un meme jour , ils pourroient etre embarraflcs ; on pourroit remedier a cet inconvenient par quel- ques baflins diftribues en quelques endroits de la falle , & que Ton vuideroit dans la cbaile percee ; pour les netoyer , on pourroit avoir de petites cruches d'eau placees dans rintervalle d'un pied que vous defirez avec ralfon , qu'on laiffe entre les chevets des lits & les murs ; d'ailleurs , ce remede a I'incon- venient feroit peut-etre rarement neceflaire. Je trouvois la hauteur de vos falles peu confi- derables , mais vous en donnez la raifon , & elle me paroit bonne. Je crois comme vous , Monsieur, que Fair fe precipitera toujours aiftment par les baies des extremites , quand on les ouvrira ; mais fi le vent etoit neutre a regard de leurs direftions , cet air ne fe precipiteroit-t-il pas egalement par les deux extremites ; dans ce cas , I'air renferme dans la falle , fe trouveroit Egalement chaffs vers Je milieu de cette falle ; & le courant que vous defirez , n'auroit peut-etre plus lieu. On pourroit probablement remedier a cet in- convenient, enn'ouvrant d'abord que laporte qui paroitroit la plus favorable pour TefFet dciire; elle poufferoit Tair rarefie de la falle vers la porte oppofee que Ton n'ouvriroit que quelques momens apres I'autre , dont la premiere impulfion continueroit achafl'er I'air lie la falle. Au refte, il ne m'appartient pas d'indiquer des remedes de cette efp E D I J O N, lySz. ^7 ^u'un Architefte , qui ton) ours occupe de foil metier , n'a pu qu'effleurer les fciences done il eft bon qu'il ait une teinture ^= Nota. On peut juger par les details de ces Lettreip^ & fur-tout de la feconde , que M. Soufflot avoit bien faifi mes idees , & qu'il leS adoptoit. Si une mort pre- maturee n'eut pas enleve ce celebre Architefte , le Public auroit eu de lui un projet d'Hopital d'apres le nou- veait plan que j'avois cru pouvoir propofer. 11 ne fera peut-etre pas le feul qui accueillera monfyflerae. Son fuffrage peut faire impreffion fur d'autres Artiftes. Dans la reponfe que je fis a la feconde Lettre de M^ Soufflot , je m'attachai a refoudre robjedion prife de la poffibilite du double courant. Je lui fis obferver qu'if ^toit fi rare que deux vents foufflaffent en mcme temps dans des direftions oppofees , que Ion pouvoit ne pas i'en occupei" , & d'autant moiris que dans ce cas-la 3 «n des vents etoit toujours plus fort que I'autre , & le domineroit aifement , fur-tout fi en fe rendant attentif a leur force refpeftive , on commenijoit, d'apres fon idee , a ouvrir la fenctre qui donneroit iffue au vent le plus fort. Son objeilion m'avoit eclair^ fur uft autre etat de I'air, capable de diminuer I'effet que j'attends de la conftruftion des infiimeries , telle que je I'ai defignee ; c'eft le calme parfait de rathmofphere. II eft certain tju'en cette occafiori le courant d'air fera peu fort , maii il s'en fera toujours un , confequemment a I'alteration de I'air interieur , qui ne pourra en aucun cas faire equili- bre avec I'exterieur. Je fis part de cette rerrvarque a M. Soufflot J & du moyen que je croyois pouvoir confeil- ler pour augmenter la rapidite du courant ; ce moyen eft de s'aflurer par les anemometres de la dire^ion du courant d'air exterieur , & de fufpendre dans le milieu de la fenetre fituee le plus favorablemcnt , un brazier allum^ , qui , rarefiant I'air en ca point , determineroit 68 ACADEMIE neceffairement un courant affez fort pour traverfer la fa lie. La mort de ce grand Homme m'a prive de la {auC- faction de connoitre ce qu'il penfoit de ce moyen. Je fouhaite qu'sl foit trouve auffi bon qu'il me le paroit. OBSERVATION Su R la con^dladon de fAcide vitriolique concentre. Par M. de Morveau, Macquer ayant annonce dans la I'econde edition de fon Diftionnaire (i), d'apres robfervation de M. le Due d'Ayen , que Tacide vitriolique concentre fe geloit a un froid de 13 a 15 degres , on a cru de- voir repeter cette experience a la feance du cours de Chymie, du 15 Fevrier 7782, ' pour profiter du froid naturel qui etoit alors a 7 degres -O du thermometre de Reaumur. On a mis de la glace pilee dans une caffe- role de porcelaine ; on y a plonge deux coupes de verre conique , dont on avoit fait partir les pieds ; on a verfe dans Tun de ces verres de I'acide vitriolique, qu'on avoit (i) Article acide vitriolique. D E Dijon, rySi. 69 tenu auparavant fur le feu dans un petit bal- lon , pendant trois heiires , pour le concentrer ; on a mis dans Fautre coupe de verre du memo acide etendu de deux parties d'eau diilillee , & on a verfe fur la glace pilee de i'acide nitreux fumant , qui a fait deicendre le thermometre a 16 degres au deflous de zero , quoique ce fiit un thermometre a etui de verre , par confequent moins fenfible ; & on a laiffe le vaiffeau fur une fenetre. L'acidea commence a fe congeleren forme debourrelet, fur les parois du verre, un pen au deffus de la liqueur; mais I'efprit de vin n'a pas tarde a remonter dans le thermometre , le froid naturel n'etant pas aflez fort pour le foutenir a la temperature que I'acide ni- treux fumant avoit donnee avec la glace. L'operation s'etoit faite a quatre heures du foir ; le vaifTeau refta toute la nuit fur la fenetre , & le lendemain matin on trouva le hourrelet de glace tres-augmente , s'elevant de plus en plus fur les parois du verre , & cependant aucun figne de congellation dans la liqueur qui etoit au fond. L'acide delaye n'a donne en aucun temps aucun figne de congellation. La glace du premier vaiffeaii formoit une mafle blanchatre , demi-tranfparente , a pen pres comme la neige qui s'eft taffee , & qui a acquis plus de folidite par un nouveau degre de froid. On n'a pu decouvrir aucune tendance des parties folides a une forme re- guliere , quoiqu'il y eut vers le bas des efpeces E.iij ^a ACADEMIE d'aiginlles Ifolees qui s'elan9oient de la tnafle ; mais elles etoient bien moins le produit de la cryftallifation , que de la progreffion in- fenfible du degel , favorife fans doute par la liqueur deja delay^e n^ceffairement par I'eau de I'athmofphere. On a verfe dans iin autre vafe ce qui yeftoit fluide , pour obferver plus furement le progres du degel. Une goutte de la liqueur n'a paru agir rii fur le fer , ni meme fur la pierre calcaire , /ans doute a raifon de fa concentration. Une goutte mife fur un morceau de peau blanche , ne Ta pas noirci tout de fuite, mais {eulement apr^s quatre jours. Un glacon n'a noirci non plus ni la peau , ni le hois. Mais un glacon place fur la cendre chaude s'eft fondu , & a noirci fur le champ le fapin. Ayant place le vafe dans une chambre oil le thermometre n'a pas ete plus bas de deux degres , le bourrelet de glace s'eft fondu , jnais li lentement , que le J 8 il n'etoit pas encore entierement reduiten liqueur. A mefure qu'il fondoit, on decantoit la liqueur qui fe raffembloit , & on la plagoit dans un verre a cote , mais on obferva avec furprife qu'il fe reformoit de la glace tres- folide au fond du vaiffeau , oil il n'y en avoit 4'abord point eu. Enfin , les vaiffeaux 6tant toujours reft^s fur Ja meme tablette de cheminee , on remar- D F. Dijon, lyS^.. 71 qua le 20 a midi, ( le thermometre place an deffus etant a zero ) , qu'une bonne rnoitie de la liqueur qu'on avoit decantee & laiflee dans un petit gobelet a c6t6 , etoit gel<§e au fond & tres-dure;ayant verfe la liqueur liir- nageante , on vit une feule maffe de glace dont la furface etoit fenfiblement ftriee ; on brifa cette croute avec un tuyau de verre , ce qui ne fe fit pas lans peine , quoique ce ne flit qu'une croute , car il fe trouva deiTous encore un peu de liqueur , on la verfa & on fit entrer dans un petit flacon les glacons bri- f6s , pour obferver le terme du degel dans un vaifleau bouche. Le 21 a midi , le thermometre etant a 2 degres ^ au deffus de zero , il y avoit en- core de 2 lig. ~ de glace dans la pointe du verre conique. Cette glace n'a difparu entierement que le 23 a dix heures du matin, le thermometre etant a 4 degres ^o. Les morceaux de glace enfermds dans le petit flacon, n'etoient pas encore fenfible- ment degeles. Le 25 , la glace du petit flacon a commence a degeler, le thermometre etant a 5 degre tf* o. Le 26 , le degel etoit fort avance ; il reltoit pourtant encore des glacons, le thermometre ^toit un peu au dcifus de 6 degres b|s o. On n'avoit pas determine la concentration de I'acide employe a cette experience ; mais j'ai verifie que la portion qui avoit ete raife E iv ^% ACADEMIE en gla^ons dans le petit flacon , etolt a Teaii de pluie : : 129: 74. Ainfi il eft demontre que I'acide vltrioli- que fe congele a iin degre bien inferieur a. 33 degres , & men-.e a deux degres ; il eft pro- bable que notre acide etoit plus concentre que cehii de M. le Due d'Ayen. Mais ne fe- roit-ce pas aufti qu'une fois gtle: il a perdu iin principe dont la privation le rend pour im temps plus fui'ceptible de fe condenfer par le troid ? Ce feroit un autre pheiiomene J)ieji digne d'attention. D E Dijon, lyix, yj TABLE Des Arcs femi-dlurnes fous le parallele de Dijon ^ 4y^* ig' zo" calculis de cinq minutes en cinq minutes de declinaifon tant borcale quaujlrale depuis o jufques a ji degre. Par m. Roger. N. B. On a fait entrer dans les elemens dii calcul de cette Table , la refradion hori- zontale qii'on afuppofee de 33'. ^f * On donnera I'explication & I'ufage de cette Tabic dans le Cahier du Semeftre prochain. Les lettres H M S D fignifient heure , minute , fe- conde , decimale ; elles defignent la valeur de Fare fcmi-diurne exprime ea temps. 74 A C A D E M I E TABLE. DECLIN, BOREAL, QP O 5 10 20 30 35 40 45 55 I® ; . . . o 5 lO 15 20 ^5 30 35 40 45 50 55 40 , , . . o 5 10 15 20 ^RCS SEMI- •DIURNES. H M S D . 6 . . 3 • . 14 . . 8 . 6 . . 3 • . 36 . . 4 . 6 . . 3 . . 58 . . 3 . 6 . . 4 . . 19 . . 8 . 6 . . 4 • . 41 . . 5 . 6 . . 5 • . 3 ... 2 . 6 . . 5 • . 24 . . 9 . 6 . . 5 « . 46 . . 6 . 6 . . 6 . . 8 . . 3 . 6 . . 6 . . 30 . . 0 . 6 . . 6 . . 51 . . 7 . 6 . . 7 . . 13 . . 4 . 6 . . 7 . . 35 • • ' . 6 . . 7 . . 56 . . 8 .6 . . 8 . . 18 . . 6 . 6 . . 8 . . 40 . . 3 .6 . . 9 ■ . 2 . . 0 . 6 . . • 9 . . 23 . . 8 . 6 . . 9 . . 45 • • 5 . 6 . 10 . . 7 . . 2 . 6 . .10 . . 28 . . 5 . 6 . . 10 . . 50 . . 7 .6 . . 11 . . 12 . . ^ • 6 . . II . . 34 . . 2 . 6 . .11 . . 55 • • 9 . . 6 . .12 . . 17 . . 7 . . 6 . .12 . . 39 . . 5 . . 6 . .13 . . I . . 2 . . 6 . •13 . . 23 . . 0 D E Dijon, lyS^, T A B L E. 75 f>EClIS, AUSTRAL. ^ • • • t> 9 • O 5 10 '5 30 35 40 45 50 55 1* o 5 10 15 20 25 30 35 40 4? 50 55 a® . ; . . . o 5 10 15 20 ^i?C5 55MI-. DIURNES. 1 H MS D| . . 6 . . 3 . . 14 . . 8 . . 6 . . 2 . • 53 • . 0 . . 6 . . 2 . . 31 . • 3 . . 6 . . 2 . . 9 . . 6 . . 6 . . I . • 47 • • 9 . . 6 . . I . . 26 . . 2 . . 6 . . I . . 4 . . 6 . . 6 . , . 0 . . 42 . • 9 . . 6 . . 0 . . 21 . . 2 . • 59 • . 59 . • 5 . . 59 . • ^ ' . 8 . . 59 . . 16 . . I ..58. • 54 . • 5 . . 58 . . 32 . • 7 . . 58 . . II . . 0 . . 57 . . 49. • 3 . . 57 . . 27 . . 6 . . 57 • . 5 . . 9 ..56. . 44 . . 2 ..56. . 22 . • 5 ..56. . 0 . . 8 • . 55 • . 39 . . I . , 55 • . 17 . . 4 . . 54. . 55 . . 7 . . 54 . . 34 . . 0 . . 54 . . J2, . . 3 . . 53 . • ^S- . 6 . . 53 . . 28 . . 9 . . 53 • . 7. . A. ^6 Ac A. D E M I E TABLE. DECLIN. BOREAL' ^i?C^ SEMI-DIURNES. H M S D ^5 . • 0 . . 13 • • A A • . 8 30 . . 6 . . 14 . . 6 . • 6 35 . . 6 . . 14 . . 28 . • 3 40 . . 6 . . 14 . • 50 • • I 45 . . 6 . . ic . • II • • 9 50 . . 6 . . 15 . • 33 • • 7 55 . . 6 . . 15 . • ^5 • . 6 30 ..... 0 . . 6 . . 16 . . 17 . • 4 5 . . 6 . . 16 . . 39 . • I 10 . . 6 . . 17 . . 00 . • 9 15 . . 6 . . 17 . 11 ' • 6 20 . . 6 . . 17 . 44 • • 5 ij . . 6 . . 18 . 6 . • 5 30 . . 6 . . 18 . . 28 . • 4 35 . . 6 . . 18 . . 50 . • 3 40 . . 6 . . 19 . . 12 . . 2 45 . . 6 . . 19 . . 34 • . I 50 . . 6 . . 19 . . 55 • • 9 55 . . 6 . . 20 . . J7 • . 8 4° .... 0 . . 6 . . 20 . , 39 • • 7 5 . . 6 . . 21 . . I . . 6 10 . . 6 . . 21 . . 23 . . 6 M . . 6 . . 21 . . 45 • • 5 20 . . 6 . . 22 . . 7 • • 4 ^5 . . 6 . . 22 . . 29 . • 3 30 . . 6 . . 22 . . 51 . • 3 35 . . 6 . . 23 . . 13 • . 2 40 . . 6 . . 23 . . 35 . . 2 45 . . 6 . . 23 , , 57 • . I D E Dijon, lySx. Tf T A 30 35 40 45 50 55 3*> ..... o 5 10 15 20 30 35 40 45 50 55 . o 4 ♦ • 5 10 15 20 ^5 30 35 40 45 B L E. Arcs semi-diurnes. H M S D 5^ 5^ 5^ 51 5» 50 50 50 49 49 49 48 48 48 47 47 46 46 46 45 45 45 44 44 44 43 43 4i 42 45 23 2 40 18 56 34 12 51 29 7 46 ^4 2 40 19 57 35 13 5» 29 8 46 24 2 40 i^ 57 35 4 7 o 3 6 6 6 6 o 4 9 I 3 6 8 o 2 4 6 8 9 I 3 4 6 8 9 o 2 78 A C A D E M I E TABLE. DECLIN. BOREAL. 5° 60. 4L. Arcs 5^£M/-j DIURNEt H M s 50 . . 6 • . 24 . . 19 . . 55 • . 6 • . 24 . . 41 . . 0 . . 6 . . 25 . . 3 . . 5 . . 6 . . 25 . . 25 . . 10 . . 6 . . 25 . . 47 . . 15 . . 6 . . 26 . . 9 . . 20 . . 6 . . 26 . . 31 . . 25 . . 6 . . 26 . • 53 • • 30 . . 6 . . 27 . . 15 . . 35 . . 6 . . 27 . . 37 . . 40 . . 6 . . 27 . . 59 . . 45 . . 6 . . 28 . . 21 . . 50 . . 6 . . 28 . . 43 . . 55 . . 6 . . 29 . . 5 . . c . • 6 . . 29 . . 28 . . 5 . . 6 . . 29 . . 50 . . 10 . . 6 . . 30 . . 12 . . M . . 6 . . 30 . ■ 34 . . 20 . . 6 . . 30 . .56.. ^5 . . 6 . . 31 . . 19 . . 30 . . 6 . • 31 • . 4^ . . 35 . . 6 • . 32 . . 3 . . 40 . . 6 . . 32 . . 25 . . 45 . . 6 • . 32 . . 47 . . 50 . . 6 . . 33 . . 10 . . 55 . . 6 < • 33 • . 32 . . 0 . . 6 . • 33 • . 54 . . 5 . . 6 . . 34 . . 17 . . 10 . . 6 . . .34 • . 39 • . D D E Dijon, ij8x. 7^ TABLE. DECLIN. AUSTRAL. 60 . ; . Arcs semi-dwrnes, H M S D 3 4 5 6 7 8 8 8 9 9 9 o o o o o o o 9 8 8 7 6 5 3 2 9 50. . 42 . . 13 . . 55 • . 4C . . 51 . . o . . 41 . . 29 . . . 41 . . 7 . . 10 . . 40 . • 45 • • 15 • . 40 . . 23 . . 20 . . 40 . . I . . 25 • 39 • . 39 . . 30 . • 39 • . J7 . . 35 .38 . • 55 • • 40 .38 . • 33 • • 45 .38 . . 12 . . 50 • 37 • . 50 . . 55 • 37 • . 28 . . 0 • 37 . . 6 . . 5 .^6. . 44 . . 10 . 36 . . 22 . . 15 . 36 . . 0 . . 20 • 35 . . 37 . . 25 • 35 . . 15 . . 30 • 34 . • 53 . . 35 . 34 . . 31 , . 40 . 34 . • 9 . . 45 . 33 . . 47 . . 50 • 33 . . 25 . . 55 • 33 . . 3 . . 0 • 3i . , 41 . . 5 • 3i . . 18 . . 10 ' 31 ' . 5^ • ■ S'o A C A D E M I £ j TABLE. DECUN. BOREAL. Arcs semi-diurnes. H M S D 15 . . 6 . . 35 . . I . . 5 20 . . 6 . . 35 . . 24 . . I 25 . . 6 . . 35 . . 46 . . 4 30 . . 6 . . 36 . . 8 . . 8 35 . . 6 . . 36 . . 31 . . 2 40 . . 6 . . 36 . . 53 . . 6 45 . . 6 . . 37 . . 16 . . 0 50 . . 6 . . 37 • . 38 • • 4 55 . . 6 . . 38 . . 00 . . 8 8" 0 . . 6 . . 38 . , 23 . . 3 5 . . 6 . . 38 . . 45 • • 8 10 . . 6 . . 39 . . 8 . . 4 15 . . 6 . . 39 . . 31 . . 0 20 . . 6 . . 39 . . 53 . . 6 ^5 . . 6 . . 40 . . 16 . . 2 30 . . 6 . . 40 . . 38 . . 8 35 • . 6 . . 41 . . 1 . . 3 40 . . 6 . . 41 . . 23 . . 9 45 . . 6 . . 41 . . 46 . . 5 50 . . 6 . . 42 . . 9 . . 0 55 . . 6 . . 42 . . 31 . . 6 9" 0 . . 6 . . 42 . . 54 . . 2 5 . . 6 . . 43 . . 16 . . 9 10 . . 6 . . 43 . . 39 • • 5 M . . 6 . . 44 . . 2 . . 2 20 . . 6 . . 44 . . 24 . . 9 ^5 . . 6 . . 44 . . 47 • • 7 30 . . 6 . . 4<) . . 10 . . 6 35 . . 6 . . 45 . • 33 • • 4 D E Dijon, lySx. %t TABLE. DECLIN. AUSTRAL. M 20 ^5 30 35 40 45 50 55 . . . o 80 90 5 10 M 20 30 35 40 45 50. 55 . o 5 10 '5 20 ^5 30 3) ARCS SEMI-DIURNES. H M S D . . 31 . • 34 . . 7 . . 31 . . 12 . . 5 . . 30 . . 50 . . 3 . . 30 . . 28 . . 1 . . 30 . . 5 . . 8 . . 29 . . 43 . . 6 . . 29 . . 21 . . 4 . . 28 . . 59 . . I . . 28 . . 36 . . 8 . . 28 . . 14 . . 6 . . 27 . . 52 . . 3 . . 27 . . 30 . . 0 . . 27 . . 7 . . 7 . . 26 . . 45 • • 3 . 26 . . 22 . . 9 . 26 . . 0 . . 6 . 2^ . , 38 . . 2 . 25 . . 15 . . 8 . 24 . . 53 • • 4 . 24 . , 30 . . 9 . 24 . . 8 . . 4 . 23 . . 46 . . 0 . 23 . . 23 . . 5 . 23 . . I . . 0 . 22 . . 38 . . 6 . 22 . . 16 . . 0 . 21 . . 53 • • 4 . 21 . . 30 . . 9 . 21 . . 8.-3 Si A C A D E M I E TABLE. DECLIN. BOREAL. ^i?C>? SEMI-DIURNES. H M S D 40 . . 6 . . 45 * . 56. • 3 4^ . . 6 • • 4^ • . 19 . . I 50 . . 6 . . 46 . . 42 . . 0 55 . . 6 . . 47 . . 4 . . 8 10° 0 . . 6 . . 47 . . 27 . • 7 5 . . 6 . . 47 . . 50 . . 6 10 . . 6 . . 48 . • 13 • . 6 15 . . 6 . . 48 . . 36. . 6 20 . . 6 . . 48 . • 59 • • 5 25 . . 6 . . 49 . . 22 . • 5 30 . . 6 . . 49 . . 45 . • 5 ■ 35 . . 6 . . 50 . . 8 . • 5 40 . . 6 . . 50 . • 31 • . 6 45 . . 6 . . 50 . . 54 . . 6 ■ 50 . . 6 . . ^i . • 17 • . 8 55 . . 6 . . 51 . . 41 . . 0 11° .... 0 . . 6 . . 52 . . 4 . . I 5 . . 6 . . ^2 . . 27 . . 4 10 . . 6 . . 52 . . 50 . • 7 M . . 6 . . 53 . . 14 . . 0 20. . . 6 . . 53 . • 37 . . I 25. . . 6 . . 54 . - 0 . . 3 30 . . 6 . . 54 . . 23 . • 4 35 . . 6 . . 54 • .46 . . 8 40 . . 6 . . 55 . . 10 . . I 4) . . 6 . . 55 . • 33 • . 5 50 . . 6 . . 55 . . 56. • 9 55 . . 6 . . 56 . . 20 . . 3 120 0 . . 6 • • 5<5 . • 43 . • 7 D E Dijon, lyS^. 8j TABLE. Dec UN. AUSTRAL. Arcs semi-diurnes. H M S D 40 . 20 • . 45 • • 7 45 . 20 . . 23 . • 2 50 . 20 • . 00 . • 5 55 . T9 . • 37 . . 8 10° 0 '9 • . n . . 2 5 18 . . 52 . • 5 10 18 . . 29 . . 8 15 . 18 . • 7 • . I 20 17 • . 44 . • 3 ^ 25 17 . . 21 . . 6 30 . 16 . . 58 . • 9 35 16 . . 36. . I 40 16 . . 13 . • 3 45 M ■ . 50 . . 6 50 15 • . 27 . . 6 55 15 • • 4 • • 7 11° ... . 0 14 . . 4f . . 8 5 14 • . 18 . . 8 10 13 • • 55 • • 9 15 13 • • 33 . . 0 20 13 • . 10 . . 0 ^5 12 . . 47 . . 0 30 . 12 . . 24 . . 0 35 12 . . 0 . • 9 40 II . • 37 • • 9 45 II . . 14 . • 9 50 10 . • 5' • • 7 55 10 . . 1'^ . . 6 12° .... 0 10 . ' 5 • • 5 84 A C A D E M I E T A B L E. DECLIN. BOREAL. Jrcs semi-diurnes. H M S D 5 . . 6 . • 57 • . 7 • • 7 10 . . 6 . • 57 • . 30 . • 5 M . . 6 . • 57 . • 53 • • 9 20 . . 6 . . 58 . . 17 . . 3 ^5 . . 6 . . 58 . . 40 . • 7 30 . . 6 . . 59 . • 4 • . 2 35 . . 6 . • 59 ■ . 28 . . 0 40 . . 6 . • 59 • . 51 . • 7 45 . . 7 . . 0 . . 15 . • 5 50 . . 7 . . 0 . . 39 . • 3 55 . . 7 . . I . • 3 • • I 13° 0 . . 7 . . I . 26 . • 9 5 . . 7 . . I . . 50 . ' 7 10 . . 7 . . 2 . . 14 . • 6 M . . 7 . . 2 ..38. • 4 20 . . 7 . • 3 . . 2 . • 0 25 . . 7 . • 3 - . 26 . • I 30 • • 7 • • 3 . . 50 . • 0 35 . . 7 . • 4 . . 14 • • 0 40 . . 7 . . 4 . . 38 . • 0 45 . . 7 . • 5 . . 2 . • 0 50 . . 7 . • 5 . . 26 . . 0 55 . . 7 . • 5 . . 50 . • 0 14". ..... 0 . . 7 . . 6 . . 14 . • I 5 . . 7 . . 6 . .38 . • 3 10 . . 7 . . 7 . 2 . • 5 15 . . 7 . • 7 < . 16 . • 7 20 . . 7 . • 7 . 50 . • 9 i5 . . 7 . . 8 . . . 15 . . I D E Dijon, ly8^. 8? TABLE. VZCLIN. AUSTRAL. i6 20 25 30 35 40 45 50 55 130 14° . . o 5 10 15 20 ^5 30 40 45 50 55 . o 5 10 M 20 i5 Arcs semi H M -DIURNES. S « . 9 . . 42 . 9 . • '9 . 8 . • 55 . 8 . • 3^ . 8 . • 9 • 7 • .46 • 7 • . 22 . 6 . • 59 . 6 . .36 . 6 . . 12 • 5 • . 49 • 5 • . 26 • 5 • . 2 . • 4 • ■ 39 • • 4 • J5 • • 3 . ' 5» • • 3 • 28 . . 3 . . 4 • . 2 . . 41 . . 2 . . 17 • . I . . 54 . . i . . 30 . . I . . 6 . . 0 . . 42 . . 0 . . 19 . . . 4 . . 59 . . 55 • . . 4 . • 59 . . 31 • . . 4 . . 59 . . 7 • . . 4 . .58.. 43 • D 3 I 9 6 4 2 8 5 2 8 4 o 5 o 5 9 4 9 2 6 o 2 5 8 o 2 4 5 6.1 86 A C A D E M I E TABLE. DECLIN. BOREAL. 1 5' 16^. AL. Arcs s H 30 . . 7 . . 35 . . 7 . . 40 . . 7 . . 45 . . 7 . . 50 . . 7 . . 55 . . 7 . . . 0 . . 7 . . 5 . . 7 . . 10 . . 7 . . M . . 7 . . 20 . . 7 . . 25 . . 7 . . 30 .. . 7 . . 35 . . 7 . . 40 . . 7 . . 45 . . 7 . . 50 . . 7 . . 55 . . 7 . . 0 . . 7 . . 5 . . 7 . . 10 . . 7 . . M . . 7 . . 20 . . 7 . . 25 . . 7 . . 30 . . 7 . . 35 . . 7 . . 40 . . 7 . . 45 . . 7 . . 50 . . 7 . . SEMI-DIURNES., M 8 9 9 9 !0 10 ] 1 1 I 1 1 12 12 M 13 14 14 M 16 16 16 17 17 18 18 18 •9 >9 20 S 39 3 28 5^ 16 4» 5 30 54 19 44 8 33 5B 22 47 12 37 2 ^7 5^ '7 42 7 3i 57 22 48 13 D E Dijon, iy8i. 87 T A B L E. DECLIN. AUSTRAL. Arcs SEMI-DIURNES. H M S D 30 . . 4 . . 58 . . jp . . 8 35 . . 4 . • 57 • • 55 • . 8 40 . . 4 . • 57 • . 31 . . 8 45 . . 4 . • 57 • • 7 • • 9 50 . . 4 . . 56. • 43 • . 8 55 . . 4 . . 56. • 19 • • 7 150 0 . . 4 . ' 5) ■ • 55 • • 7 5 . . 4 . • 5) • • 31 • • 5 10 . . 4 • 55 . . 7 . • 3 M . . 4 . • 54 . . 43 • . 2 20 • • 4 • 54 . . 18 . • 9 25 • . 4 • 53 . . 54 . • 7 30 . . 4 • 53 . . 30 . • 5 -' 35 • . 4 • 53 . . 6 . . I 40 • . 4 . . 52 . . 41 . . 8 4i . . 4 . . 52 . . 17 . • 5 50 . . 4 ■ • 5' . . 53 . . 0 55 . . 4 ■ • 5« . . 28 . • 5 I^'' 0 . . 4 . . 51 . . 4 . . I 5 • . 4 . . 50 • . 39 . . 5 10 . . 4 . . 50 . . 15 . . 0 I') • . 4 . . 49 . . 50 . . 5 20 . . 4 . . 49 . . 25 . . 8 21 . . 4 . . 49 . . I . . 2 ^ 30 • • 4 . . 48 . . 36 . . 6 3) . . 4 . .48 . . J I . . 8 40 • . 4 . . 47 . . 47 • . 0 45 • • 4 . . 47 . . 22 . . 3 50 . . 4 ..46 • ' 57 • . 4 8ff A C A D i M I E TABLE. DECLIN. BOREAL. ^/?C5 SEMI-DIURNES. H M S D 55 . . 7 . .20 . . 38 . . 6 ly'^ 0 . . 7 . .21 . . 3 . • 9 5 . . 7 . .21 . . 29 . • 4 lO . . 7 . .21 . . 54 . • 9 15 . . 7 . .22 . . 20 . • 4 20 . . 7 . .22 . . 45 . • 9 ^ . . 7 . . 23 . . II , • 4 30 . . 7 . .23 . . 36 . • 9 35 . . 7 . . 24 . . 2 . .6 40 . . 7 . .24 . . 28 . • 4 45 . . 7 • -^4 . . 54 • . I 5^ . . 7 . .2f . . 19 . • 9 55 . . 7 . .25 . . 45 . . 6 i8" . . . . c . . 7 . .26 . . II . • 4 5 . . 7 . .26 . . 37 . • 4 10 . . 7 . -27 . . 3 • • 4 15 . . 7 . .i? • • 29 . • 5 20 . . 7 . .17 . . 55 • • 5 ^5 . . 7 . .28 . . 21 . • 5 30 . . 7 . .28 . . 47 . . 6 35 . . 7 . .29 . . 13 . • 9 40 . . 7 . .29 . . 40 . . 2 45 . . 7 . .30 . . 6 . . 5 50 . • 7 . .30 . . 32 . . 8 55 . . 7 . .30 • • 59 • • I 19° . . . .0 . . 7 . .31 . . 25 . . 3 5 . . 7 . .31 • • 51 • • 9 10 . . 7 . .32 . . 18 . . 5 M . . 7 . .32 . . 45 . . I D E Dijon lySi.. 89 T A B L E. BECLlh {.AUSTRAL ARCS SEMI-DIURNES. H M S D 55 • • 4 . .46. . 32 . . 6 ir . . . . . 0 • • 4 . . 46 . . 7 . . 8 5 • • 4 . . 45 . . 42 . . 8 10 • • 4 . . 45 . . 17 . . 8 M • • 4 . . 44 . . 52 . . 9 20 • • 4 . . 44 , . 27 . . 8 25 . . 4 • • 44 • . 2 . . 7 30 • • 4 ' ' 4^ ' • 37 . • 6 35 • • 4 . 43 . . 12 . . 4 40 • • 4 . 42 . . 47 • • 2 . . 4 . . 42 . . 22 . . 0 5^ • • 4 . 41 . . 56 . . 7 55 • • 4 . . 41 • . 31 . . 4 i£* 0 . . 4 . 41 • . 6 . . 1 5 . . 4 . 40 . . 40 . . 6 IG • • 4 . 40 . . 15 . . 2 M • • 4 • 39 • . 49 . . 8 20 • • 4 . ^g . . 24 . . 2 25 . . 4 . . 38 . . 58 . . 6 30 • • 4 . 38 . . 33 . . I 3> • • 4 .38 . . 7 . . 4 40 . . 4 , • 37 • . 41 . . 7 45 . . 4 . • 37 • . 16 . . I 5c . . 4 . . 36. . 50 . . 3 55 . . 4 . .36. . 24 . . 5 190 0 . . 4 . • 35 • . 58 . . 7 5 . . 4 . • 35 ■ . 32 . . 7 10 . . 4 . • 35 • . 6 . . 7 15 . . 4 . . 34 . . 40 . . S 90 A C A D E M I E T A B L E. DECLIN. BOREAL- Arcs SEMI-DlURNES. H M S D 20 . . 7 . • 33 • . II . • 7 25 . . 7 . • 33 • .38. • 3 30 . . 7 . . 34 . . 4 . • 9 35 . . 7 . . 34 . . 31 . . 8 40 . . 7 . . 34 . .58. . 6 45 . . 7 . • 35 • . 25 . • 5 50 . . 7 . • ^l ' . 52 . • 4 55 . . 7 • . 36 . . 19 • • 3 20° . . ; . . 0 • . 7 • . 36. . 46 . . 2 5 . . 7 . • 37 • • 13 • • 4 10 . . 7 • • 37 • . 40 . . 6 15 . . 7 . .38. • 7 • . 8 20 . . 7 . . 38 . • 35 • . 0 2y . . 7 • • 39 • • Am • . 2 30 . . 7 . , 39 . . 29 . • 5 35 . . 7 • • 39 • • 57 • . 0 40 . . 7 • . 40 . . 24 . . 6 45 • . 7 • . 40 . • 5^ • . I 50 . . 7 . . 41 • . 19 . • 7 55 . . 7 • . 41 • • 47 . . 2 21° .... 0 . . 7 . . 42. . . 14 . . 8 5 . . 7 • . 42 . - 42 . • 7 10 . • 7 • . 43 . . 10 . • 5 15 . . 7 • • 43 • .38. • 4 20 . . 7 . . 44 • . 6 . • 5 25 . . 7 • . 44 . • 34 . . 2 30 • . 7 • . 45 . . 2 . . I 35 . . 7 • . 45 • . 30 . . 4 40 . . 7 . • 45 • . 58 . . ^ D E Dijon, lyS^. 91 T A B L E. Dec LIN. AUSTRAL. Arcs semi-diurnes- H M S D 20 . . 4 . . 34 . . 14 . . 7 M . . 4 . • 33 • . 48 • 6 30 . . 4 . • 33 • . 22 ' 6 35 . . 4 . . 32 . • 56 • 3 40 . . 4 . • 3^ • • 30 I 45 . . 4 . . 32 . • 3 • 9 50 . . 4 . • 3' • • 37 ■ 5 55 . . 4 . • 3^ • . 1 1 • I 20° . .... 0 . . 4 . . 30 . • 44 . 8 5 • . 4 . . 30 . . 18 • 3 10 . . 4 . . 29 . • 51 . 8 15 . . 4 . . 29 . . 25 3 20 . . 4 . . 28 . • 58 6 25 . . 4 . . 28 . • 3r 9 30 . . 4 . . 28 . • 5 3 35 . . 4 . . 27 . . 38 . 6 40 . . 4 . . 27 . • 1 1 9 45 . . 4 ,. . 26 . . 45 . 2 50 . . 4 . . 26 . . 18 . I 55 . . 4 . • M . • 51 . 0 21° . . . . 0 . . 4 . . 25 . . 24 0 5 . . 4 . . 24 . • 59 9 lO . . 4 . . 24 . • 29 . 8 15 • • 4 . . 24 . . 2 5 20 . . 4 . • 23 . • 35 4 25 . . 4 . • ^3 . . 8 I 30 . . 4 . . 22 . . 40 8 35 . . 4 . . 22 . •i3 3 40 . . 4 . .21 . .45. 9 9^ A C A D E M I E T A B L E. DECLIN. BOREAL. Arcs semi-diurnes. H M S D 45 . . 7 . . 46 . . 26 . . 9 50 . . 7 . . 46 . . 55 . . 2 55 . . 7 . • 47 . . 23 . . 4 22°. . . . . . 0 . . 7 . ■ 47 . . 51 . . 7 5 • • 7 • . 48 . . 20 . . 3 10 . . 7 . .48 . . 48 . . 9 - 15 • • 7 • . 49 . . 17 . . 6 20 . . 7 . . 49 . . 46 . . 2 ^5 . . 7 . . 50 . . 14 . . 8 30 . . 7 . • 50 . . 43 • • 5 35 . . 7 . • 51 . . 12 . . 5 40 • • 7 • . 5i . . 41 . . 6 45 • • 7 • . 52 . . 10 . . 7 50 • • 7 • . 52 . . 39 . . 7 55 • • 7 • • 53 . . 8 . . 9 23".. . . . . 0 • • 7 • • 53 . . 37 . . 9 5 • • 7 . • 54 . . 7 . • 3 10 . . 7 . • 54 . . 36 . . 8 M • • 7 • • 55 , . 6 . . 2 20 1 . . 7 . • 55 • 35 • • 7 IS . . 7 . • 56 . 5 . . I 30 • • 7 . . 56 . 34 . . 6 35 . . 7 . • 57 . • 4 . . 5 40 . . 7 . • 57 . 34 . . 3 45 • • 7 • • ^^ . 4 . . 1 50 . . 7 . . 58 . . 34 . . I 55 . . 7 . • 59 • . 4 . . 0 240 . . . . 0 . . 7 . . 59 • • 33 • . 9 • 5 . . 8 . . 00 . . 4 . . 2 I D E Dijon, iy82. 93 TABLE. DEC LIN. AUSTRAL. 220 ^y M' AL. ^RC5 5£M/-j OIURNES. H M S D 45 i ♦ • 4 • . 2r . . 18 . • 5 0 5°i . . 4 . . 20 . . 50 . . 0 55 • • 4 • . 20 . • ^3 • . 2 o . . 4 . . 19 . • 55 • . 6 5i . . 4 . . 19 . . 27 • . 8 lOi . . 4 . . 19 . . 00 • • 0 i5i . . 4 . . 18 . • 3i • . 2 lOJ . . 4 . . 18 . . 4 . . 2 25 . . 4 . • 17 • . 36. . 2 3° . . 4 . . 17 . . 8 . • 3 35 . . 4 . . 16 . . 40 • . 0 40 . . 4 . . 16 . .11. • 9 45 . . 4 . • '5 • . 43 . . 8 50 . . 4 . . 15 . • »5 • . 4 5) . . 4 . . ,4 . • 47 • . 1 . 0 • ' 4 • . ,4 . . 18 . . 8 5 . . 4 . • i3 . . 50 . • 3 10 . . 4 . • 13 • . 21 . • 7 M . . 4 . . 12 . • 53 • . 2 20 . .' •+ . . 12 . . 24 . • 4 ^5 . . 4 . . II . • 55 • • 7 30 . . 4 . . ji . . 27 . . 0 35 . . 4 . . lO . . 58 . . 0 40 . . 4 . . 10 . . 29 . . I 45 . . 4 . . 10 . . 00 . . 2 5c . . 4 . . 9 . • 31 • . 0 55 . . 4 . • 9 • . I . . 9 0 . . 4 . . 8 . . 32 . . 8 . . 4 . . 8 . • 3 • . 4 n ACADEMIE TABLE. DECLIN. BOREAL. 25 « • « • 26° 4L. Arcs semi- DIURNES. H M S D 10 . . 8 . . 00 . • 34 • • 5 M . . 8 . . 1 . . 4 . . 8 20 . . 8 . . I . • 35 • • 3 ^5 . . 8 . . 2 . . 5.-8 30 . . 8 . . 2 . . 36 . . 3 35 . . 8 . . 3 ■ . 7 . . 0 40 . . 8 . . 3 • • 37 • • 7 45 . . 8 . . 4 . . 8 . . 5 5^' . . 8 . . 4 . . 39 . . 5 55 . . 8 . . 5 . 10 . . 5 . 0 . . 8 . . 5 . 41 . . 6 5 . . 8 . . 6 . 12 . . 8 IC . . 8 . . 6 . . 44 . . 0 M . . 8 . . 7 . . 15 . . 2 20 . . 8 . . 7 . , 46 . . 7 i^ . . 8 . . 8 . . 18 . . 2 30 . . 8 . . 8 . . 49 . . 8 35 . . 8 . . 9 . . 21 . . 5 40 . . 8 . . 9 . • 53 • • 3 45 . . 8 . . 10 . . 25 . . I 50 j. . 8 . . 10 . . 57 . . I 55 . . 8 . . 1 1 . . 29 . . 2 . 0 1. . 8 . . 12 . . I . . 3 5 . . 8 . . 12 . . 33 . . 6 10 . . 8 . . 13 . . 5 • • 9 15 . . 8 . . •3 . . 38 . • 3 20 . . 8 . . «4 . . 10 . . 9 25 . . 8 . . H . . 43 • • 5 30 . . 8 . . 15 . . 16 . . i D E D 1 J O N , Ij8z. 9J TABLE. DECLIN. AUSTRAL. 250 260 t • • 10 '5 20 25 30 35 40 4? 50 55 . o 5 10 20 2.5 30 35 40 45 50 55 . o 5 10 15 20 25 30 ^/{C5 SEMI-DIURNES. j H M S D . 4 . . 7 • • 34 . . I . 4 . . 7 . . 4 . . 8 . 4 .. . 6.-35 • • ^ . 4 . . 6 . . 5 . . 6 • 4 • • 5 . . 36 . . 0 • 4 . . 5 . . 6 . . 2 • 4 . • 4 . . 36 . . 4 . 4 . . 4 . . 6 . . 7 . 4 . . 3 . . 36 . . 6 ♦ 4 • * 3 . . 6 . . 6 . 4 . . 2 . . 36 . . 6 . 4 . . 2 . . 6 . . 3 . 4 . . 1 . . 36 . . I . 4 . . I . . 5 . . 9 . 4 . . 00 . . 35 • • 4 . 4 . . 00 . . 4 . . 9 • 3 • 59 • • 34 • • 5 • 3 • . 50 . . 3.-7 • 3 • . 58 . . 33 . . 0 • 3 • . 58 . . 2 . . 3 • 3 • . 57 . . 31 . . 3 • 3 • . 57 . .00 . . 3 • 3 • . 56 . . 2Q . . 3 • 3 • . 55 . . 58 . . 0 . . 3 . . 55 . , 26 . . 8 . . 3 . . 54 . . 5^ , . 6 . . 3 . . 54 . . 24 . . I . . 3 . . 53 . . 5i ' • 6 1 . 53 . . 21 . . I 96 ACADEMIE TABLE. DEC LIN. BOREAL,' V]'^ 28° 35 40 45 50 55 , o 5 10 15 20 ^5 30 35 4c 45 5^ 55 . c 5 ic M 20 25 30 35 40 45 50 55 Arcs semi-diurne. H M S . . 8 . ■'5 • 49 • • . . 8 . .16 . . 22 . . . . 8 . . .16 . • 55 • • . . 8 . '7 • 28 . . . . 8 . 18 . . 1 . . . . 8 . [8 . . 34 . . . . 8 . . 19 . . 8 . . . . 8 . 19 . . 41 . . . . 8 . 20 . . 15 . . . . 8 . ,20 . 49 • • . . 8 . . 21 . . 23 . . . . 8 . 21 . 57 • • . . 8 . .22 . . 31 . . . . 8 . 23 . . 5 . . . . 8 . 23 . ■ 39 . • . . 8 . 24 . . 14 . . . . 8 . . 24 . 49 . . . . 8 . 25 . . 23 . . . . 8 . 25 . 58 . . . . 8 . 26 . ■ 33 • • . . 8 . . 27 . . 8 . . . . 8 . . 27 . . 43 . . . . 8 . 28 . 19 . . . - 8 . 28 . . 54 . . . . 8 . .29 . 30 . . . . 8 . 30 . • 5 • • . . 8 . 30 . . 41 . . . . 8 . . 31 . 17 . . . . 8 . . 31 . . 53 • . D E Dijon, ijSz. 97 TABLE. DECLIN. AUSTRAL. 35 40 45 50 55 27» ..... o 5 10 M 20 ^5 30 35 40 45 50 55 28<* ..... o 5 lo M 20 ^5 30 35 40 45 50 55 ARCS SEMI-DIURNES. H M S D . 52 . . 49 . . . 52 . . 17 . . . 51 . . 45 • . . 51 . . 13 . . . 50 . . 41 . . . 50 . . 9 . . . 49 • . 37 . . . 49 • • 5 • • . 48 . . 33 . . . 48 . . 0 • . • 47 • . 27 . . . 46 . • 54 • • . . 46. . 21 . • . . 45 . .48.. > • 45 • . 16 . . . . 44 . . 42 . . . . 44 . . 9 . . . . 43 • .36.. . . 43 . . 2 . . . . 42 . . 29 . . . . 41 • • 55 • • . . 41 • . 21 . . . . 40 . . 47 . . . . 40 . . 14 . . . . 39 . . 39 . . . . 39 . • 5 • • ..38. . 31 . . . . 37 . .56.. • • J *07 . , 22 . . H 3 5 8 7 7 7 5 3 I 3 5 8 8 9 o 7 5 3 7 2 7 8 9 o 8 6 5 9 3 9S A C A D E M I E TABLE. DECLIN. BOREAL- ^9' 30° 31^ . O 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 • o 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 • • • JRCS H . 8 . 8 . 8 . 8 . 8 . 8 . 8 . 8 . 8 . 8 . 8 . 8 . 8 . 8 . 8 . 8 . 8 . 8 . 8 . . 8 , . 8 , . 8 , . 8 . . 8 SEMI- M 3i 33 33 34 34 35 36 36 37 38 38 39 39 40 41 41 42 43 '43 44 45 45 46 47 DIuRNES. S D . . 8 . . 47 29 6 42 19 56 33 10 47 24 I 39 17 54 33 II 49 28 7 45 24 4 43 22 2 42 6 o 5 o 2 4 6 6 6 7 4 I 9 I 3 6 3 o 7 8 o 2 9 6 BE Dijon, i;;Sz, 99 TAB Declin. austral. 2po 300 3^' . O 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 . o 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 . o Arcs H 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 L E. SEMI-DIURNES' M 36 35 35 34 31 33 3^ 3^ 31 30 30 29 29 28 27 26 26 24 24 i3 22 22 47 12 37 2 27 52 J7 41 5 30 54 ^7 41 5 28 5i 15 38 I 24 47 9 3^ 54 16 D 7 7 8 9 6 3 I 4 7 I 9 9 4 9 5 6 7 9 4 o 6 o 4 8 Hi) 100 A C A D E M I E E X A M E N DES MINESDE CUIVRE, Appellees Verd de montagne , Bleu de montagne, & de ce qui conjlitue leur difference. Par M. de Morveau. D E ce que Tanalyfe ne tire de deux corps que les memes produits , ce n'eft pas tou- jours une raifon d'en conclure qu'ils font ab- folument de meme nature : lorfqu'ils pre- fentent, malgre cela , des differences dont on ne peut indiquer le principe , il eft evident que I'analyfe eft incomplette ; car il n'y a de corps femblables que ceux dont toutes les proprietes font femblables. La couleur etant une de ces proprietes , & Tune de celles qui dependent le plus im- mediatement de la compofition , lorfqu'elle n'eft pas fuperficielle , on a bien fenti que la chaux de cuivre verte ne pouvoit etre identique avec la chaux de cuivre bleue , quoique TeA'ai docimaftique , ni meme I'ana- lyfe par la voie humide , n'eufl'ent rien fait decouvrir de plus dan* Tune que dansTautre; D E Dijon, ly^i, lot cette difference eft done reftee en probleme. II eft vrai que M. Sage a tente de le re- foudre. II etoit connu que Talkali volatil fait pafl'er au bleu le cuivre & toutes les liqueurs qui le tiennent en difl'olution ; il en a concLu que les cryftaux de mine de cuivre azuree, etoient compofcs (£ alkali volatile que tout is Us efflorcfcences cuivreiifcs bleues cojitmo'unt de C alkali volatil , & fes feftateurs Font repete ; cepen- dant peribnne que je lache n'en a retire iia atome de cette fubftance : il paroiftbit d'ail- leurs peu probable que Talkali volatil fe trouvat aff"ez abondamment dans Tinterieur de la terre , pour devenir le mineralifateur de tous les cuivres bleus , qu'il y reftat aflez long-temps en etat de liberte au milieu des foufres & des vitriols ; car on ne faifoit au- cune mention de fel ammoniacal ; il paroiffoit encore peu confequent d'admettre que les cryftaux bleus foUiles , non folubles dans J'eau , fuiTent de meme nature que les cryftaux xi'alkali volatil cuivreux qui s'y difl"oIvent entierement. Aufti les Naturaliftes ne fe font- ils pas preft"es d'adopter cette hypothefe ; je vois meme que M. Demefte,en donnant la forme de lettresa la dodrine deM. Sage, fe borne a dire (pag. 380, torn. 2), que les cryftaux naturels ptuvcnt rcfidtzr de la de- compofition du cuivre natif par I'intermedfi de Talkali volatil; & qu'au lieu d'aftirmer \\n,Q reffemblance exade , il fe fert de ces termes fi commodes par leur valeur idefinie, quils font en rapport avec les cryftaux d'azur arri- Hiij 102 A C A D E M I E ficiels. Mais les experiences clont je vais ren- dre compte , me paroirtent fournir une ex- plication plus fatisfail'ante de la difference de couleur des deux foinies , & a laquelle doit ceder une analogie auffi vague ; d'autant plus que le fait fur lequel elle s'appuie , deviendra lui-meme une confequence du principe que j'aurai etabli. Les deux flacons queje mets fous les yeux de I'Academie, contiennent deux diffolutions du meme cuivre rouge par le meme acide nitreux; Tune ell bleuecomme I'azur naturel, I'autre exadement de la nuance du verd de niontagne ; il y a done entre elles la meme difference qu'entre ces mineraux ; elle n'eft due cependant qu'a la difference duprocede de di Ablution , qu'en ce que Tune a ete faite a froid & lentement, c'eil la bleue ; I'autre phis rapidement , quoique toujours fans feu, & avec vapeurs rutilantes , parce que Tacide a ete moins delaye , parce que le metal y a ete jete en parcelles qui offroient inftanta- n^ment plus de points de contad ; a cela pres , toutes les conditions ont etc les memes : c'efl: done dans cette condition, dans I'effet qu'elle a produit , qu'eft la caufe immediate de la variete de couleur ; or , cet effet etant de conferver plus ou moins de phlogiftique dans la diffolution d'un meme metal par un meme acide , il fuit qu'il n'y a ici d'autre caufe qu'une plus grande quantite de phlogiftique dans la mine bleue. Ainfi nous retrouvons line nouvelie application bien fatisfaifante de i D E Dijon, /7 ces portes , ainfi que les ailes acccfToires. D F. Dijon, lySn'. up iiti efpritde critique far les Auteurs de ces fameux ouvrages , a qui nous avons toute I'obligation d'un art fi utile aux beioins des hommes. PREMIERE P A R T I E. Quoique la premiere queftion qui fe pre- feiite , concernant les canaux de navigation avec point de partage , (bit de connoitre la quantite d'eau qu'il faudra tirer de ce point de partage, pour faire paffer chaque bateau: il y a cependant apparence que Ton ne I'ait pas encore a quoi s'en tenir fur cet objet. L'opinion commune eft que les bateaux d^penfent toujours deux eclufees dans leur traverfee ; il eft cependant certain qu'il y a beaucoup de circonftances oiiils n'en depen- fent qu'une I'eule , & d'autres oil ils en depen- fent beaucoup plus de deux. Lorfque les eclufes font affez eloignees pour qu'une eelufee prife dans les biefs qui le trou- vent entre deux eclufes , ne fafle pas baill'er I'eau aftez confiderablement pour empecher iin bateau de naviger , alors les eclufes infe- rieures fe rempliflent avec I'eau de ces biefs , & Ton n'eft oblige d'en tirer du point de par- tage , que pour remplacer la premiere eelu- fee, & la meme eau remplit enfuite fuccef- fivement toutes les autres eclufes : mais lorf- que Ton a plufieurs Eclufes qui fe fuivent de tres-pres , ou lorfqu'elles font contigues , & qu'un bateau en defcendant , les a laiff"e tou- tes vuides , il faut neceflaireraent , pour faire 1 iv 120 ACADEMIE monter im autre bateau , les remplir toutes, & tirer toute Teau neceffaire du bief qui eft au-deffus des eclufes fi elks font contigues , ou en tirer la plus grande partie , fi ces eclu- fes font tres-proches les lines des autres. L'on voit par ce feul exemple , qu'il y a des cas oii une eclufee ne fuffit pas a beau- coup pres pour faire monter un bateau. Mais avant que de determiner la quantite d'eau que depenfent moyennement les bateaux dans leur traverfee, il eft neceffaire de favoir a quelle diftance Ton doit placer les eclufes entr'elles , afin que Ton puifTe tirer une eclu- fee du bief fuperieur a chaque eclufe , fans faire baift'er Teau dans ce bief affez confidd- rablement pour gener la navigation. 5. I^''. Quelle ejl la moindre longueur a laquelle on doit fixer la dijlance entre les eclufes On donnQ ordinairement aux canaux un pied de profondeur d'eau de plus que celle que prennent les bateaux charges , ainfi Ton peut aifement en faire baiffer Teau de fix pouces , fans que la navigation foit in- terceptee ; & ft l'on veut tirer chaque eclu- fee du bief qui lui eft fuperieur , Ton doit regler la moindre diftance entre les eclufes, de telle forte que la quantite d'eau que de- penfe Tune d'elles , ne fafle baiffer celle du bief fuperieur que de ftx pouces au plus ; D E Dijon, lySi. 121 ainii cette diftance doit etre d'autant plus grande, que les fas des eclufes contiennent plus d'eau , & que les canaux foient plus etroits. L'on verra par la note ci-deffous (i), que les (as de cent pieds de longueur entre les portes , fur feize pieds de largeur & huit pieds de hauteur de chiite , doivent etre pla- ces a quatre-vingt-quinze toifcs les uns des autres , dans des canaux de quarante-cinq pieds de largeur; & comme ces dimentions font celles qui font les plus ordinaires pour les canaux & pour les eclufes , lorfque )e parlerai d'eclufes eloignees, j'entendrai tou- jours qu'il y aura environ cent toifes d'in- tervalle entre les portes d'aval de Tune, & les portes d'amont de Tautre. (1) Les fas de cent pieds de longueur entre les por- tes, fur feize pieds de largeur , tels a peu pres que ceux du canal de Briarre , contiennent quarante-cinq toifes de fuperficie , par confequent quarante-cinq toifes cube , lorfque la chute eftde fix pieds, foixante toifes lorfqu'elle eft de huit pieds, & foixante & quinze toifes lorfqu'elle eft de dix pieds. Si le canal a quarante-cinq pieds de largeur , a trois pouces au deffous du niveau ordinaire de I'eau , on trouve que la longueur des biefs doit etre de foixante & dix toifes , pour que !a depenfe des eclufes de fix pieds de chute ne fafte baiffer I'eau que de fix pouces; cette longueur doit etre de quatre-vingt-quinze toifes, lorfque les eclufes auront huit pieds de chute , & de cent dix-huit toifes pour cel'es de dix pieds. L'on a eu egard , dans le calcul , a la fuperficie de I'eau dans les parties des eclufes au dela des fas , qui contiennent vingt-neuf toifes. Jit Ac ADEMIE Si deux ^clufes de hint pieds de chute n'6toient eloignees , par exemple , que de vingt-cinq toifes, I'eau que Ton tireroit du baet' qui ell entre ces echifes pour faire mon- ter un bateau , le feroit baiffer de pres de deux pieds , & il n'y en refteroit pas affez pour tenir a flot le bateau; il faudroit done, pour le faire naviger , titer pres d'luie eclufee du bief i'uperieur , il en faudroit encore tirer une fcconde pour le faire monter, tandis qu'il n'en auroit fallu qu'une , li les eclufes euffent 6t6 eloignees. L'on voit par cet exemple feul , I'incon- venient de placer des eclufes trop proches les lines des autres ; Ton verra bientot que cet inconvenient eft encore plus grand, lorfque les eclufes font contigues. II arrive affez fouvent que pluiieurs ba- teaux fe trouvent enfemble dans un meme bief, fur-tout dans les endroits ou les Mari- niers s'arretent pour coucher ; alors , pour qu'il n'y ait point d'eau perdue inutilement, il faut que le bief oil les bateaux s'arretent, ibit tr^s-long, on s'il ne pent pas Tetre , il faut lui donner une grande largeur , afin que les eclufees que les bateaux montans lirent de ce bief, ne faffent pas baiffer I'eau affez confiderablement pour empecher qu'ils ne foient a flot , ou que les bateaux defcendans n'en faffent pas entrer affez pour qu'elle paffe pardeffus les portes. Si le bief n'a que la lar- geur ordinaire de quarante-cinq pieds , il faudroit qu'il eut mille toifes de longueur , D E Dijon, tyS^\ iij pour qu'il put s'y arreter dix bateaux mon- tans , fi dans le meme temps il n'en defcen- doit auciin : autrement Ton feroit oblige de tirer des biefs fuperieurs , une partie d'eau pour le tenir a flot. 11 eft vrai que s'il fe trou- voit dans ces biefs autant de bateaux def- cendans que de bateaux montans, il ne feroit pas neceflaire que ces biefs fuffent tres-grands; mais comme cette circonftance peut ne pas fe rencontrer frequemment, cette obfervation fait voir qu'en faifant le projet d'un canal, il faut y avoir egard pour former des ports, c'e lorf- qu'elle s'eleveroit a une certaine hauteur. §. VI. Calculdes inconv miens des Canaux de Briarre & de Languedoc , relatifs a la chute d'eau de leurs Eclufes, L'on doit voir, par toutes ces reflexions , cru'il n'eft pas indifferent, comme il paroit qu'on I'a cru juiqu'a prefent , de donner dif- ferentes chutes aux Eclufes d'un meme canal , de joindre deux ouplufieurs eclufes a la fuite les unes des autres , & de leur faire conte- nir un ou plufieurs bateaux ; & que ii Ton ne fait pas toutes les eclufes ifolees & capa- bles de contenir feulement un bateau ; fi on ne leur donne pas la meme hauteur de chute dans r^tendue , alimentee par la meme prife d'eau , non-feulement on depenfe beaucoup plus d'eau qu'on ne devroit le faire, mais l'on perdra encore beaucoup ^e temps , qui eit toujours precieux pour le commerce; le de- faut d'economie dans la diftribution des eaux pour les echifes,pouvant diminuer de plufieurs mois chaque annee, le temps de la naviga- tion. D E Dijon, lySo.. 1^5 Si Ton eiit fait toiites les eclufes ifolees au jcanal de Briarre , qu'elles n'euffent du con- tenir qu'iin feul bateau , & que toutes les chutes euflentete egales a la chiite moyenne, en fuppofant qu'il ne paffe par ce canal qu'un bateau venant de Moret, tandis qu'il eh palle fept venant de Briarre , on verra par la note ci-deffous (i),que Ton n'auroit depenfe pour ces huit bateaux que neuf cent quarante- cinq toifes cubes , tandis que Ton en depenfe aftuellement mille fept cent trente - deux , qui eft prefque le double. ( I ) Les chatnbres d'eclufes du canal de Briarre ont quarante-cinq toifes de fuperficie ; la troifieme eclufe avant le point de pa!tag,e, a treize pieds de chute, & depenfe 97 toi(es \ d eau ; la derniere des eclufes ac- colees a 11 pi. 4 p. ■^. & depenfera 85 toifes i pi, 10 p. d'eau. — Un bateau venant de Briarre , a la fuite d'au- tres bateaux, depenfera done 97 toifes \ -f- 85 toii'es \ =ri82 toifes \. Celui qui viendra a la rencontre depen- fera aux fept eclufes qui ont 71 pi 7 p. de hauteur, 537 to. 5. pi. 3 p. d'eau ; & s'il venoit alafuited'un autre, il depenferoit encore en defcendant la dixieme eclufe, 97 toifes I, & en tout fix cent trente-cinq toifes deux pieds trois pouces. S'il paflTe fur ce canal fept bateaux vennnt de Briarre , centre un venant de Moret , la depenfe des eclufes fera 182 I -+- 182 iH- 182I -+- 182 1-4- 537 -+-i97i -i-iSal H- 1S2I = 1731 1. Si toutes les eclufes euffent ete ifolees & d'une chute egale de neuf pied* , les eclufes auroient toutes con- tenu 67 toifes |- , & la depenfe des huit bateaux eut ete 945. _ Je n'ai pas egard a Teclufe a plufieurs bateaux du point de partage , qui au^mente encore fouyent cettQ quantite. 1^4 ACADEMIE Sll paffe un bateau venant de Moret, cen- tre cinq venant de Briarre ,1a depenie d'eau, fi toutes les chiites etoient egales , feroit de fix cent quatre-vingt toil'es , tandis que par la difpofition aduelle de ces eclufes , on en depenferoit mille trols cent foixante-cinq , ce qui eft exactement le double. Au canal de Languedoc , fi Ton fuppofe qu'il paffe deux bateaux venant de Touloufe, contre trois venant de la Mediterranee , on trouve (i) que dans I'etat aduel , ces cinq ( 1 ) Les chambres d'eclufes du Canal de Languedoc ont foixante-neut toifes de fuperficie; fi les bas-joye's, au lieu d'etre en ligne courbe , etoient paralieles , elles n'en auroient que quarante-deux toifes. Un bateau ve- nant de Touloufe , a la fuite d'un autre depenfera au troifieme corps d'eclufe, qui eft double & qui a quinze pieds deux pouces de chute, 174 toifes j, & au qua- trieme corps d'eclufes de I'autre cote du point de par- tage qui a neuf pieds trois pouces de chute,. 106 to. j, & en tout deux cent quatre-vingt-une toifes. Celui qui viendra a la rencontre, trouvera en mon- tant le fixieme corps d'eclufes avant le point de par- tage , qui eft quadruple & a vingt-fept pieds neuf pouces de chute , il faudra , pour le remplir , trois cent dix- neuf toifes ; & s'il venoit a la fuite d'un autre , il de- penferoit encore a la feconde eclufe en defcendant , qui a neuf pieds trois pouces de chute , cent quinre toifes ; en tout 434 to. 7. S'il pafl'e fur ce Canal deux bateaux venant du cote de Touloufe, contre trois venant de Be/'iers, la de- penfe de ces cinq bateaux fera 281 -4-319-4- 174 4 H- 319 "+- 434 = 15^8. Si toutes les eclufes euflent cte ifolees, & de fept pieds dix pouces de hauteur de chute , qui eft la chiite mo'ienne des eclufes , & que les bas-joyers eulTent ete paralieles, la depenfe de ces cinq bateaux eut ete iioH- 55 ■+" 55 »+• 55 -+- 110=385. D E Dijon, lySz, 155 bateaux depenfent quinze cent vlngt-huit toiles cubes ; au lieu qu'ilsn'en depenferoient que trois cent quatre-vingt-cinq , fi routes les eclufes etoient ifolees , qu'elles n'euffent que la chute moyenne de celles de ce canal, qui ell de fept pieds dix pouces , & que leur fas flit redangulaire ; la forme ovale qu'oa leur donne , efl , ccmme nous le verrons ci- aprcis , une des caufes principales de la grande quantite d'eau que depenfent ces eclufes. Je me fuis borne a calculer la depenfe de Teau fur les eclufes qui font proche du point de partage , quoiqu'il s'en trouve de "plus elevees dans la meme prife d'eau , telle que la neuvieme apres le point de partage du core de Touloufe , qui a ^ouze pieds de chute , & la trente-unieme du cote de Beziers, qui a douze pied^ fept pouces : mais celles-ci font un peu eloignees du point de partage , elles font placees a la fuite de biefs aflez longs ; &2: comme ces bateaux paffent des deux cotes, les eclufes contigues qui depenfent beaur- coup d'eau en pure perte , compenfent celles qu'une plus grande hauteur exigeroit. Cepeii- dant fi une grande quantite de bateaux ve- noient a la fuite les uns des autres , il fau- droit toujours , du cote de la defcente, compter la plus haute des eclufes , ce qui augmenteroit encore la quantite d'eau trouvee. L'on voit par ces exemples , que la dif- tribution des chutes des eclufes fait perdre beaucoup d'eau dans ces deux canaux,puif- & les circonftances de cette pre- cipitation ne font pas moins intereffantes. L'eau mephitifee a developpe de meme une forte odeur d'hepar , & a occafionne un precipite blanc tres-abondant; la moitie du melange a ete jetee fur le filtre, & la liqueur a paft"e claire : j'ai ajoute dans i'autre moitie de l'eau mephitifee , & tout le pre- cipite a difparu. Voila fans contrecHt i\x\ fait tres-extraordinaire dont il importe de chercher Texplication. Suivant Tetiologie commune , lorfqu'on decompofeun hepar par unacide quelconque, c'eft le foufre qui fe precipite d'abord , parce que I'acide lui enleve la bafe, a la faveur de laquelle il etoit tenu en dift'olution. Lorfque I'acide qu'on a employe forme, avec cette 171 A C A D E M I E bale , un fel infoluble , ce fel fe fepare de la liqueur en mcme temps que le i'oufre , & augmente la quantire de precipite ; c'eft ce qui arrive dans la decompohtion de I'hepar calcaire par I'acide mephitique, & ce qui a du arriver ici , parce que le barote mephi- tile n'ell pas moins infoluble dans I'eau pure que la terre calcaire. On conceit encore que dans les deux cas, I'eau mephitilee ajoutee par exchs & en quantite fuffilante, doit re- prendre ces precipites terreux : mais on de- mandera toujours ce que devient le foufre dans notre experience ; eft-il Ibluble lui- raeme dans I'eau mephitifee ? conlerve-t-il du moins aflez d'affinite avec le barote , memo mephitile , pour le tenir en diffolution avec lui? J'ai d'abord helite de le croire , d'autant plus que Ton n'a I'oupconne julqu'a prel'ent aucune affinite de I'acide mephitique avec le foufre, foit feul, foit avec intermede; mais les obfervations liiivantes ne permettent guere d'en douter. 1°. II rerte du foufre dans la liqueur, I'odeur tr^s-forte qu'eile exhale luffit pour le prouver; & je dois ajouter que I'ayant confcrv^e pendant deux mois entiers dans un grand verre lailfe a fair libre , fans etre con- vert d'aucune maniere , cette odeur n'etoit pas fenfiblement diminu^e. 2°. J'avois abandonne cette liqueur a I'alr libre , pour voir ce qu'elle donneroit Ipon- tanement; elle demeura toujours aufli lim- pide , il le forma feulement a la furlace , D E Dijon, iy§i: 175 ime pellicule bien difFerente de celle que j'avois trouvee fur la diffolution aqueufe de I'hepar; celle-ci fut attaquee par Tacide nitreux , meme avec effervefcence , comme on devoit s'y attendre ; il en reftaune petite partie infoluble qui n'etoit autre chofe que du foufre , ainfi que je le reconnus a laflamme bleue que quelques portions de la meme pellicule donnerent fur les charbons , on fur nn fer ardent. Ceil fans doute une preuve aflez forte que le gas mephiiique tenoit a la fois en diffolution la terre barotique, & uti peu de foufre , puifqu'ils fe font depofes en meme temps a la furface de la liqueur par fpn evaporation. 3°. On fe rappelle qu'apres la precipita- tion de notre hepar par I'acide muriatique, la liqueur filtree plulieurs fois conferva tou- jours un coup d'oeil laiteux; elle fut eclaircie fur le champ par Taddition de I'eau mephi- tifee. 4°. Enfin , je pris fnr le filtre une portion de la matiere blanche qui avoit ete precipit^e de notre hepar par Teau mephitifee ; cette matiere fut diffoute en partie avec effervef- cence, mais une partie demeura infoluble, malgr6 I'addition de I'acide muriatique par furabondance ; I'eau mephitifee la fit difpa- roitre entidrement. Apr^s avoir recueilli de ces experiences les obfervations qui m'ont paru dignes d'atten- tion , je revicns a laconf^quence qu'onpeut 174 A C A D E M I E en tirer pour la preparation de la terre baro- tique ; on voic qii'il iera facile de tela pro- curer en abondance par ce precede, & de Ia combiner du premier coup avec tel acide que Ton jugera a propos ; de forte qu'on epargnera tout I'alkali , une partie de Tacide , & prcfque moitie de travail. Je viens de le faire executer en grand au Laboratoire de TAcademie , avec le fpat pefant de Thote , & ila parfaitement reuili. On a employe pour la precipitation , le vinaigre dillille ordinaire, & on a forme de cette maniere de I'acete barotique, qui fert de readiftout aufli bien que le muriate barotique , qui eft mcme pre- f*frable dans bien di^s occafions oiiTacide mu- riatique pourroit rendre TefFet equivoque. Je ne me flatte pas d'avoir eu le premier I'idee de traiter diredement le fpat pefant avec le charbon ; elle n'avoit pas echappe a M. Bergman, puifque ce celebre Chymiite m'ecrivoit , il y a plus de deux ans , » que „ quelquefois I'acide vitriolique fe diffipoit » en faifant rougir le fpat pefant pendant » deux heures au feu, mele feulement avec « de la pouffiere de charbon, mais qu'il n'avoit » trouvc que rarement le fpat pefant de cette » qualit6. » Je n'ai pas befoin de remarquer que mon operation a un objet abfolument different, & pour Icquel toutes les efpeces de fpat pefant font egalement bonnes ; je n'en ai point trouve qui laiffat par ce procede la terre barotique libre, du nioins en quantite ^ D E Dijon, lySz. 175 ■fenfible , conime celle dont parle le favant Acaclemicien d'Upfal. je ne dois pas diflimuler enfin , que M, Margratf 6toit deja parvenu a rendre la pierre de Boulogne foluble par la calcination avec le charbon , au point que la lixiviation avoit reduit la maffe a — de fon poids. Mais M. Margraff ne connoiffoit point la terre baro- tique , il croyoit avoir tait tout fimplement un hepar calcaire , dont la folubilite ne pre- fentoit rien de remarquable ; &. les Chymiftes favent bien qu'on ne recherche les experiences des autres que la oil elles ont dues etre pla- cees relativement a Fobjet dont on eft occupe. MEMOIR E D'ANATOMIE, S u R les vaijjeaux Omphalo - mefcn- teriques (1). Par M. Ch AUSSIE r. L A Zootomie a fouvent eclalre TAnatomie humaine; plus d'une fois elle a conduit aux decouvertes les plus intereffantes , & toujours »■ ■ - ■■ —,■■.■.■.■■ I— ■■■—.. — ■ ' ■ ■— !.■» ,^ (1) o(X<^otAo5 , I'ombilic, |tte(r«VT£fl(Oy. lemefentere: omph.;io nieleuteriques , c^ui de I'ombilic vont au ciefentere. 176 A C A D E M I E clle fournit line fuite de comparallons utile9, propres a repandre dii jour fur la fcience de rpeconomie animale , &c a hater fes progres. L'illuftre M. de Button, dont Tautorite eft fi. rcfpcftable , dont Topinion eft fouvent iin precepte , voudroit » qu'on eiit toujoiirs mene » de front I'Anatomie de riiomme&celle des » animaiix;car dit-il a (i) ce fujet , quelle >, connoiffance reelle peut-on tirer d'un objet „ ifoR" ? Le fondement de toute fcience n'eft- » il pas dans la comparaifon que I'efprit hu- » main fait faire d'objets femblables & dif- o ferens , de leurs proprietes analogues ou »» contraires, & de toutcs leurs qualit^s re- »» latives ». D'ailieurs comme I'obterve ce grand Homme (2) , & comme le prouve I'inf- peftion anatomlque : quelque difFerente que Ibit la configuration des animaux, la confor- mation interieure & vraiment effentielle eft a peu pres la meme dans toas. Si un organe manque , il ell fupplee par un autre organe voifin ou analogue , dont la ftrufture mieux prononcee, nous decouvre fes rapports &. fes ufages : fouvent une partie qui dans Thomme n'eft qu'un lineament dont la petiteffe nous ^chappe , fe trouve plus fenfiblement deve- lopp^e dansun quadrupede , & fixedavantage notre attention ; fouvent enfinraccroiflement modifie , detruit meme certaines parties dont I'utiiite ceffe avec Fage & le developpement (i) Hifl. Natur. edit, in-ii , torn. 14 , pag 28. (a) Ii>iJ. torn. 7, pag. 16 & fuiv. 4» D F. Dijon, lySz. 177 du corps , tandis que ces memes parties (a confervent , & prennent plus de confiftance & tie folidite dans d'autres efp^ces d'animaux ; telslbnt vraifemblablement les vaiffeaux doht je vais donner la defcription, appergus depuis long-temps dans quelques quadrupedes, mais jufqu'a ce jour ignores ou m^connus dans I'homme. Le foetus enferme dans (es membranes tienC au placenta par un cordon compofe d'une veine & de deux arteres. Quelques animaux ont deux veines ombilicales, & prefquedans tous on trouve I'ouraque ; I'origine , les ramifica- tions , laftrufture ,& meme lesufages de ces vaiffeaux, fonttrop connus pour nous y arre- ter , & ne font rien a notre objet : mais il eft dans le cordon deux autres vaiffeaux fanguins beaucoup plus petits,que Ton obferve aifement fur quelques quadrupedes ; ce font les vaif- feaux omphalo-mefenteriques; on leur a donne cenom , parce qu'a I'ouverture deTabdomen, on les voit fe porter de I'ombilic au mefen- tere. Mais ils ne fe bornent pas a ce court trajet, comme paroit I'indiquer leur deno- mination ; ils fuivent toute la longueur du cor- don ombilical , & vont fe ramifier fur une membrane particuliere entierement dillin^le de I'allantoide du chorion & de Tamnios. Cette membrane decrite pour la premiere ' fois avec beaucoup d'exaditude par Gauthier Needham (i) , eft fituee a la face concave d« (i) De foimato foetw, Londini 1667. N lyS A C A D ]& M I E placenta, prcs la divifion des vaifTeauxom- billcaux , imm^diatemcnt au deffiis de Tal- lanto'ide; elk eft attachee aux parties voifines par iin tiffu cellulaire , fin & fort lache. Dans les premiers temps de la conception , elle forme line poche ou capfule plus ou moins oblongue, tranfparente , tendue , qui contient iin fluide fereux , diaphane & en plus grande quantite que la liqueur de I'amnios; mais chaque jour apporte un changement a cette partie ; a proportion que le foetus prend de Faccroiflement , le fluide fereux dont nous venons de parler, diminue peu a pen; la cnpfule s'affaifle , & dans les derniers temps de la groffeffe , le fluide eft entierement con- fomme; la capfule ne prefente plus qu'une membrane tres-fine , appuyee contre le pla- centa , & preflee par Tallanto'ide qui eft alors remplie de I'urine de la veffie. Malgr6 cet etat d'afFaifTement , malgre fa delicatefl"e, des yeuxexerces peuvent encore reconnoitre cette membrane capfulaire , parce qu'elle eft parfemee d'un grand nombre de petits vaif- feaux fanguins, difpof^s comme un plexus. SuccoomniabfiimptOy dit Needham, memhranulam choroiden in arcbro adeb accurate imitatur ut exempta incaut'is imponcre pofjit. D'ailleurs , fi par une petite incifion, & a Taide d'untube, on y introduit de Fair, on pent aifementla gonfler , & appercevoir ainii fa premiere etendue. Les vaifl'eaux omphalo-mefent^riques s'e- tendent de cette membrane au m^fentere ; D E Dijon, lySi. 179 run de ces vaiireaux ell une artere, &: Tautre une veine. L'artere eft une branche de la meient^ri- que fuperieure. Apres avoir traverfe , dans toute fa longueur , cette grofte glande ladee particuliere a la plupart des animaux, que Ton nomme , pancreas dAJeUhcs , on la voit fortir du cote droit du mefentere , s'elever entre les circonvolutions des inteftins greles , fe porter a rombilic a cote de I'ouraque ; puis elle s'engage dans I'epaiffeur du cordon om- bilical , en fuit toute la longueur , & fe ter- mine fur la capfule membraneufe , en y formant un millier de ramifications qui fe bornent uniquement a cette partie, fans com- muniquer fenfiblement aux voilines ; difpo- ^fition qui m'engage a donner a cette mem- brane , le nom de mcmbram vafculairc du pla- centa , ou membrane capfulaire. C'eft de cette membrane capfulaire que la veine prend fon origine. La formee d'un grand ncmbre de petits rameaux qui fe reii- nifl'ent en un feul tronc , elle accompagne l'artere dans toute Fetendue du cordon ; mais parvenue a Tombilic, elle s'en fepare , fe porte a gauche, s'enfonce entre les circon- volutions des inteftins greles , fous lefquels elle fait un affez long trajet, gagne la partie fuperieure du mefentere, un peu an defl'ous du pancreas & du duodenum. La on trouve line efpece de petit corps glanduleux, blan- ciiatre , grenu , de la grofl"eur d'une lentille. La veine le traverfe obliquement , s'enfonce N i) I So ACADEMIE dans Ic tiflfu ccllulaire , & finit par s'infi^rer dans la veine porte ventrale. Les deux VailTeaux omphalo-mefenteriques font fi petits , fi delicats , fe caffent li aife- ment, qu'il ne m'a pas eie poffible de me- furer exadement leur diametre. Lorfqu'ils font vuides de fang ou oblitteres , ce qui arrive peu de jours aprcs la naiffance , ils n'excedent pas la groffeur d'un fil moyen , & dans cet etat , I'artere paroit d'un volume un peu plus confiderable que la veine ; difference qui , je crois , depend uniquement de I'epaiffeur des parois de ces vaiffeaux ; car lorfqu'ils font remplis defang, ou d'injeftion, on re- connoit fenfiblement le contraire ; la veine a I'endroit de fon infertion , a a peu pres un tiers de ligne de diametre , & Tartere au plus un quart de ligne. Enfin, dans les premiers temps de la formation du foetus , lorfque la membrane capfulaire du placenta eft pleine de fuc , ces vaiffeaux paroiffent proportion- nellement plus gros. Lorfqu'on les confidere dans Tabdomen , on voit, en foulevant le cordon ombilical, qu'ils le feparent,en formantun angle aigu; la veine fe portant a gauche , Tartere a droite, ils paroiffent aller perpendiculairement an mefentere ; c'eft ainli que les ont decrits quelques Anatomiftes : mais cette defcription eft peu exafte ; car ils fe portent d'abord en bas vers la region hypogaftrique ; la ils fe courbent , s'enfoncent entre les circonvolu- tions des inteftins , puis remontent , & font D E Dijon, ly^'x. i8i tin affez long trajet avant cie s'inferer an mefentere : la veine a a pen pres le double de la longueur de I'artere. Ces vaiffeaux, en penetrant dans Tabdomen, recoivent du peritoine une guaine ou enve- loppe membraneufe qui Iss accompagne juf- qu au mefentere ; la elie forme un petit repli triangulaire qui afFermit & facilite leur trajet. Telle ell ladefcriptionexade dcs vaiffeaux omphalo- mefcnteriqucs dans les animaux. Pour terminer tout ce qui y a rapport , il nous refte a indiquer lesmoyens de lestrou- ver aifemenr , & a prefenter un tableau des recherches des Anatomilies. Une legere attention fuffit pour ne point echapper ces vaiffeaux. Apres avoir enleve les teguments, au lieu d'ouvrir I'abdomen par une incifion cruciale , il faut pratiquer i'incifion fur un des cotes , ou former un lambeau triangulaire , qui commen^ant un demi-pouce au deffus de I'ombilic , s'etende aux aines • alors en foulevant & tirant lege- rement le cordon, on appercoit les vaiffeaux omphalo-mefenteriques. On les trouve avec une egale facilite , fur un animal ne depuis quelques jours , ou meme adulte ; ils ont alors plus de confiftance ; mais ils font oblit- teres , & ils n'aboutiiTent plus a Tombilic , ils en font queiquefois eloignes de plus d'un pouce. On concevra facilement la raifon de ce changement defituation , fi Ton fait atten- tion qu'aprCs la naiffance I'abdomen change deforme, que la region hypogaftrique s'etend, Niij l82 A C A D E M I E que la vefTie perd pen a pen fa figure oblon- gue , & s'entbnce dans le baflin. Le peri- toine cede, defcend & fe prete a ce change- raent general des vifceres ; ainfi les vaiffeaux omphalo- mefenteriques font entraines , & le trouvent plus ou moins eloignes de Tom- bilic (n. Ces vaiffeaux fe caflent fi aifement, qu'il faut beaucoup d'attcntion dans leur diffedion : le meilleur moyen pour ^viter cet accident, (i) Ce changement de pofition des vifceres du bas ventre , qui arrive avec le developpement da corps , jiierite la plus grande confideration en pathologie. L.e cieplaccment d'un vifcere entraine necelTairement un autre vifcere voifin , on avec lequel il a des connexions : ainfi , dans le fcetus , le tefticule fitue au delTcus des reins , pres des vertebres lombaires , en fe portant dans le fcrotum , entraire avec lui le peritoine qui le re- couvre , les vaifleaux fpermatiques & le canal deferent : mais comme la veffie eft alors fort etendue , entiere- ment hots du baffin ; comme el!e a une connexion etroite avec le canal deferent , une portion de fes parois peut etre d'un cote plus que de rautre,.tiraiilee , allon- gee , entrainee par la force qui determine la progreflion du tefticule ; deJa une obiiquite de la vefficj & quel- quefois une hernie de cette partie. Dans les femmes , le ligament rond nous paroit , d'apres plufieurs obfer- vations , avoir fur la pofition de la matrice & des ovaires , le meme effet que le gnbern^iculum tejlis ; ce qui nous explique cette obiiquite prefque naturelle de de la veiTie & de la matrice appercues par Gun^ius & Camper. L'infpeftion reiteree des cadavres a appris au favant Anatomifte , M. Portal , que Tovaire gauche eft frequemment plus eleve que Tovaire droit, 6i que les hernies de veflie ont plus fouvent lieu a droite qua gauche. DE Dijon, tySz. 183 & prevenir la deiiccation , eft de les frotter avec un pen d'huile. Quoique tres-pctits, on pent les injeder memo dans toute Tetendiie du cordon ; Thuile de terebenthine coloree , on le merciire , peuvent egalement etre employes : pour in- jeder Tartere , on conimencera par le tronc niefenterique ; Tinjedion de la veine reufFira tres-bienpar le tronc de la veine porte , car il n'y a point de valvule. Les vaiffeaux omphalo- mefenteriques fe prefentent avec tant de facilite a I'ouverture de I'abdomen, qu'il y a lieu de croire que depuis long-temps on a du les remarquer : cependant on n'en trouve aucune mention dans les anciens Auteurs. Ja. Fabrice cTaqua pindenu{\) , paroit etre le premier qui en ait parle ; il les avoit vus dans le chat : Marc- Aurde Sevenn{l):, Adr'un Au:;oiu{t^^ les indi- quent aufli dans le chien ; Thomas Bartholin (4) les decrit dans le'chat & dans le lion. Mais les obfervations de ces Anatomiftes ^toient bien incomplettes; ils ne connoiffoient ni toute Tetendue de ces vaiffeaux , ni leur nature ; les uns les regardoient comme de petites veines , les autres comme un canal (i) En 1604, ^^ formato fmtu. ^^) En 1645 , Zootomia democritea. (3) En 165 1 , dans une lettre qui fe trouve a la fuite des Ouvraoes de Pecquet, (4) Hijlorix anatomi , 1654 6c 1657. iv N lS4 ACADEMIE nouveau dont ils n'indiquoient pas I'ufage. Gauchier Needham\\) z ajoute aux connoif- fances de fes predeceffeurs ; il a fixe toute incertitude fur la nature de cqs vaiffeaux ; il les a obferve dans le chien , le chat , le lapin , & il prefume avec beaucoup de vraifemblance, qu'ils fe trouvent auffidans d'autres animaux: non-feulement il a connu le trajet de ces vaiffeaux de rombilic au mefentere, mais encore il les a fuivis dans I'etendue du cordon ombilical , & il a vu leur terminaifon fur la membrane capfulaire du placenta ; il decrit avec exaftitude cette quatrleme ( 2 ) mem- brane; il Ta obferv^e dans fes differens etats, & pretend que le fluide qu'elle contient , eft un fuc alimentaire , qui dans les premiers temps de la conception, eft employe a Tac- croiffement du foetus. Suivant Daniel Tauvty ( 3 ) , les vaiffeaux omphalo-mefenteriques font quelquefois an nbmbre de trois , toujours ils aboutiffent a c.es corps granduleux , & paroiffent n'avoir aucune communication immediate avec les veines & les arteres mefent^riques ; il foutient que la quatrieme membrane re^oit quelques branches des arteres ombilicales, & que les (i) De formato fcetu , 1667. Suivant cet Auteur, I'artere eft une branche de la coeliaque ; je I'ai toujours vue naitre de la rndfenterique. '- (2) Ceft ainfi qu'il la nomme. (3) Traiie de la generation & de la nourriture difpofition qui les empeche d'avaler fans » laper » : & comme dans les premiers temps de la formation , leur langue ell trop foible pour executer ces mouvemens, & par con- iequent pour avaler la liqueur nourriciere de Tamnios , la nature fupplee a ce defaut par la quatrieme membrane pleine d'un fuc ali- mentaire qui leur eft tranfmis par les vaif- feaux omphalo-mefenteriques. Pour detruire ce fyfteme produit par Tima- gination , le celebre Duvemej (r ) donna une defcription exade de ces vaifTeaux; il de- montra , contre I'opinion de Tauvry, que ces vaiffeaux confiftent en une veine & une ar- tere; qu'ils n'ont aucune communication im- mediate avec les glandes, mais qu'ils les traverfent , fans y donner des branches , & vont aboutir, Tune a I'artere mefenterique, Tautre a la veine porte (2). (i) Academic des Sciences, 1700. (2) Je dois encore compter au nombre des Auteurs qui ont parle de ces vaiffeaux , Tilluftre Abbe FiUce Fontjna. Dans fa difTertation epiftolaire a Urbain Tojetti^ qui parut a Bologne en 1767 , & qui fe trouve dans le l86 A C A D E M I E Depuls ce temps, toute recherche ulte- rieure fur la nature , Tufage & Texiftence de ces parties dans les dilferentes elpeces d animaux , fiit entierement abandonnee ; & a peine en confervoit-on quelques idees , lorfque je communiquai mes obfervations a plufieurs AnatoiTiiftescelebresqui m'honorent de leur amitie. Je connoiirois depuis long-temps les vaif- ieaux omphalo-mefenteriques du chien & da chat : mais le filence des Anatomiftes a ce fujet , I'autorite des Phyfiologiftes qui fou- tiennent politivement qu'il n'exilte dans le foetus humain que la veine & les deux arteres ombilicales ; je dirai plus , des diffections reiterees & faites avec foin, confirmoient Topinion generalement admife , & ne me permettoient pas de croire que s'il exiftoit d'autres vaiffeaux, its euflent pu echapper auxrechcrches des pluscelebres Anatomilles. Cependant en 1776 , diflequant un foetus d'envlron huit mois , j'obfervai a Touverture de I'abdomen , deux filamens blancs aufii minces qu'un cheveu , qui de I'ombilic fe per- tovt. ydu Recueil d'Haller , fur les antes fenfthles , il de- ciit ces vaifTeaux dans I'abdomen du chat. « lis meri- » teroient d'etre fuivis , ajoute-t-il , a caufe de la lu- jj miere qu'ils pourroient repandre fur la circulation da » iang dans le foetus. » i/ verrions a leur place que des figures bi- » zarrement decoupees , dont les traits irr^- » guliers & informes nous laifieroient incer- (i) M. Bonnet, confiderations fur les corps orga- nifts . Ipi A C A D E M I E >» tains, fi ce que nous aurions fousles yetixj >* feroit un quadrupede ou xm oifeau; il en » feroit de ces figures comme de celles de » Toptique qu'onne parvient a connoitre qu'en 5» les redreffant avec un miroir. La feconda- » tion fait ici Toffice du miroir ; elle eft le » principe d'un developpement qui redreffe » les formes & nous les rend fenfibles. » Non-feulemcnt la forme de I'embrion difFere effcntiellemcnt de celle qu'il acquiert par la fuite ; mais encore il eft des parties qui difparoifl'ent entierement avec I'age : par exemple , la membrane pupillaire dont I'e- xiftence eft bien conftatee dans le foetus jufqu'a Tage de fix a fept mois , ne fe troiive jamais dans Tenfant naifl'ant, a moins que par line circonftance etrangere a fon organifation , elle foit confervee. Seroit-il done bien rai- fonnable de conclure que cette membrane n'exifte pas.parce que dans I'enfant naiftant on ne la trouve pas ? ou bien feroit-on au- toriie a conclure que fon exiftence eft une fingularit^ qui n'a aucun rapport avec la con- formation primitive ? Cet exemple & quelques autres femblables que nous obfervons dans I'^conomie animate , doit nous engager a de nouvelles recherches, & nous rendre fort referves , avant de pro- noncer furl'exiftence des vaifTeaux omphalo- ixi'^fenteriques dans Thomme & dans les autres animaux , ou on ne les trouve pas apres leur riaift'^nce. Je fuis tr^s-difpofe a croire que leur decouverte dans un foetus de fept a huit mois D £ Dijon, lySx. 193 mols, doit etre conlidereecomme im cas rare & extraordinaire , dependant d'une caufe ac- cidentellequi les a conferves an dela dii temps oil ils etoient neceffaires. Mais qui poiirroit nier qu'ils n'ont pas exiile dans les premiers temps de la conception , dans ce temps oil Tembryon fe developpe dans ruterus par une forte d'incubation, oiiron n'apper^oitaucune forme de placenta, oil les vaiffeaux des mem- branes paroiffent n'avoir encore aucune com- munication avec ceux de i'embryon? Du moins il eft permis d'en douter , quand on les trouve fi conftamment dans quelques animaux , quand on Xas voit d'un volume plus confi- derable dans les premiers temps de la con- ception , quand on voit la membrane cap- fuLiire pieine d'un fuc qui s'epuile a propor- tion que le foetus croit. Ceil a pen pres i'opinion du Dodeur ^V. Hunter, ainfi qu'il pa- roit par une lettre de cet illuftre Anatomifte, a qui M.Choppart, celebre Chirurgiende Paris, avoit communique mes premieres obferva- tlons. » Si ces vaiffeaux exigent dans Tefnece » humaine , icrit U Dociiur Hunter , ce ne peut » etre que dans les premiers temps de la con- » ception , & ]e n'oferois dire fi cette petite >» veine & artere qui vont a la veficule om- » bilicale, font lesvaiffeaux omphalo-mefen- » teriques y, (1). (i) Dans un fujet fi important & fi pen connu , je crois devoir rapporter les expre-flions du Dofteur Hunter; o 194 A C A D E M I E Pour bien cornprcndre ce paffage dii Dodeur Hunter, & en apprecier toute la force en faveur de notre opinion ,il faut lavoir qu'il adecou- vert, 1°. que dans les premieres femaines de la conception, il y a entre le chorion & Tamnios , iin efpace rempli d'une gelee fi tranlparente , qu'a peine peut-on la diftinguer ; 2". qu'au mi- lieu de cette gelee, on trouve une veficule plus ou moins groffe, pleine d'un fluide lereux , & attachee feulementa Tombilic par une forte de pedicule allong6 , compofe d'une artere & d'une veine fi fines, qu'elles refl'emblenta un iil(,). apres-avoir parle de mes obfervations , il ajoute : u It 7>is yet undecided Whether they exift in the human jj fpecies. Certainly not, j thinck , except perhaps in 3? the very early ftage of the conception. J dare yet j> not fay Whether , or not , the imall artery and vein , ?> which go to the veficula ombilicalis ( fee the laft )> plate of the gravid uterus ) , are omphalo mefen- j) teric. j> ( 1 ) Anatomia uteri humani grav'idi tabu lis illiiflrata : Bit' minghami(Z , 1774. Ce precieux & magnifique Ouvrage trtant fort rare, & feulement compofe de planches avec que'.ques notes explicatives , nous croyons laire plaifir a nos Lefteurs , de rapporter ici tout ce qui a trait a nos obfervations & aux remarques du Dofteur Hunter. Dans la pl.mche 7^ , figure f. a Ovum oito circiter » hebdomadarum , abortu feparatum conftans ex chorio » folo cum vafis &c contentis ejus ; quippe dscidua n vei pars fecundarum uterina , in utero remanebat. » Veficula umbiiicalis in facie externa amnii per chorion M confpeda ; filum ex albidum ( reliquis arteria? &C II vena; ) ab ea ad umbilicum embiyonis tranfit. » Dans cette figure , la veficule ombihcale a la groffeur d'un pois. Dans la figure 6. u Idem ovum apertum , veficula D E D I J O N , lySz, 19^ Ce font CCS petits vaiffeaiix que d'apres mes observations (i) , leDodeur Hunter preAime, avec beaucoup de vraifemblance, etre dans le foetus humain, les vaifleaux omphalo - mefen- teriques. Cette v(^ficule dont nousavonsparle d'aprcs lui , & qu'il nomme veficule ombi- licale , a beaucoup de rapport avec cette membrane capfulaire que nous avons obferv^e fur les animaux , & qui re^oit les vaiffeaux omphalo-mefenteriques. Ajoutons pourderniere confideratlon, que la nature, malgre la variete apparente de fa marche, fuit cependant des loix conilantes & » iimbilicalis ex qua reliquiae arterije & vens filo albo J) fimilesad umbiiicumembryonis tranfeunt. » Dans la pLmchc 34 , figure 2. « Ovunij fcilicet chorion, u cum omnibus ejus contentis , quintam , ut licet con- j))icere, circitcr hebdomndam. » Spatium inter chorion & amnion ; hoc rcfertum erat » gelatina tenera , adeo pelliKida ut vix cerni poflet. » Veficula umbilicaiis humore diftenfa ; neque amnio »> ilia , neque chorio connexa fuit ; gelatina autem tenera « circmndata ; umbilico foetus per arteriam & venam » quafi per pcdiculum, adnexa ; quibus quidem vafis tanta }j inter fe vicinitas fuit , ut vas unum fanguine rubro 3) impletum , & ramos in veficulam umbilicalem folam V emittens , viderentur. j> Dans cette figure oil les parties font grolHes , la veficule paroit mieux prononcee , & de la grofTeur ■d'une cerife ordinaire. (1) En efFet , il eft clair , par les citations que nous avons puifees dans I'Ouvrage du Dofteur Hunter, que lors de fa publication , il ne prefumoit pas que les vaifTeaux quife ramifient fur la veficule ombilicale, fuffcnt Ifis orpphalo-mefenteriques. Oij JpS ACADEMIE iiniformcs ; & les vaifleaiix omphalo-m^fen- teriques fe trouvent , non -feulement dans quelques elpcces de qiiadriipedes, mais encore on les voit conftamment dans les oiieaiix. Lorfque Toeuf fe d^veloppe par Tinciiba- tion , on voit fe former une forte de cordon ombillcal compofe de deux arteres qui naif- fent des iliaques , & d'une veine qui fe rend an foie ; mais outre ces vaiffeaux communs a tons les animaux , il ell une autre artere qui fortant de la mcfcnterique , fe porte au jaune de Tccuf, & fe ramifie d'une maniere admirable fur la membrane qui I'environne : une autre veine qui naiflant par une infinite de ramifications de la membrane du jaune , accompagnc Tartere, mais gagnant la partie fuperieure , vient s'ouvrir dans la veine cave au deffous du coeur. D'apres cette courte defcription , on ne pent meconnoitre la meme ftrudhire , la meme difpolition que nous avons remarquees dans quelques animaux d'une forme bien differente. Cette obfervation n'avoit pas echappe a la fagacite de Gauthier Needham, & I'engageoit a dire que les quadrupedes , dans lefquels on trouvoit les vaiffeaux omphalo-mefente- riques , avoient beaucoup de reffemblance avec les ovipares ( I ) ; fans doute , auroit-il (i) Gauthier Needham, aprcs avoir remarque que les vaiiTeaux (imphalo-meicnteriques fe trouvent dans les animaux carnivores comme dans les herbivores , & par confequent que I'on ne peut pas en tirerune inclusion D E D I J O N, lySz. 197 du ajouter , pour les fon-flions premieres & neceffaires a la formation des lineamens , & au developpement des organes. Qiioique j'aie regarde avec beaucoup de vrail'emhlance la veliciile ombilicale du Doc- teur Hunter, comm.e correfpondant a cette membrane capfulairc du placenta, fur la- quelle fe diftribuent les vaiffe/aux omphalo- mefenteriques , & fi bien conflatce dans quel- quesanimaux, il nous refle encore bien des obfervations a faire , avant de le prononcer affirmativement. En eifet,piils-je demander, «ette veficule ombilicale ell-eile partlculiere a I'embryon humain? ne lui eft-elle pas com- mune avec quelques quadrupedes ? ne fe trou- veroit-elle pas egalement dans les animaux, chez lefquels on ne decouvre point a ( i ) la pour un ufage particulier a une efpcce , ajoute : « Ut j» cumqiie dcmum fit dc hilcc aniinalibus , certo did po- » tell quod iunt oviparis proxima, in quibus arteria & » vena e mefenterio prodeunt, & pcculiari humeri infer- )> viunt ; hoc lamen difciimine fit , quod vitellus cujus « ifta funt vafa , ultimo in loco ablumitur; cum e contra « liquor hie caninus primus in nutritionem cedit , 6c » licet initio geilationis copiofusell: , tamen ante partum » prorfiis evanefcit , & ne guttulam in membrana re- » linquit ; adeo ut fi refte computemus , vafa vitella- » ribus refpondeant , humor verb contentus albumini }> tenuiori ; nempi primus in embryonis alimentum fa- » ceffit & tenellis ejufdem ftaminibus augendis ac ro- jj borandis infervit, donee robuftior fiat, & craffiori fucco » digerendo aptior. Piis;. 80. » (1) On trouve dans i'Ouvrage du Dofteur Hunter, quelques obfervations qui feront d'une grande utilite Oii) ipS Academic naiflance les vaifleaux omphalo- mefent^- riques ?a quel age cetteveficuledifparoit-elle? quelle eft la nature du fluide renferme dans cette v^ftcule ?ert-il deftine a la nutrition de I'embryon? Ce font desqueftions dontla folu- pour rcfoudre ces queftions. Suivant cet habile Anato- mise , outre l3 chorion &. Tarnnios connus clans tous les temps , il eft line autre membrane fuuee entre le chorion & Futerus ; cette membrane eft compofec de deux feuillets. Le plus externe eft un tiflu opaque, epais , blanchatre , cotonneux , perce de trous comme un crible, parfeme d'un grand nombre de petits vain"eaiix com- muns a I'uterus & au chorion; c'eft une ibite de duvet tomenteux , lache dans ies premiers temps , mais qui par la fuite devient plus denfe , & adhere fifortemcnt a I'uterus , qu'il eft rare que dans I'accouchement il s'en fepare entierement ; mais la furface de la matrice s'ex- folie en quelque forte , & cette membrane (c fond & s'ecoule peu a peu avec les lochies. Ce feuillet mem- braneux , dont i'ai conftate depuis long-temps I'exiftence par mes dilTeilions , eft appelle par le Dofteur Hunter , mevibrana deciduc , la membrane qui doit fe feparer;ou, pars fccundarum uterina. Le fecond feuillet adhere au chorion , le fuit ordinairement , & lui donne cette cou- ]eu: opaque que Ton y remarque : le Dofteur Hunter le Jiomme , mcmbi.ina reflexa. C'eft dans FcpailTeur de cette membrane que le pla- centa (e foane. ' 'ans les premiers temps , il paroit com- pofe de deux fubftances ; I'une qui re^oit des vaifTeaux de I'uterus , I'antre qui appartient au foetus : c'eft dans ce temps que Ton trouve la veficule ombilicale pleine de fluide , parfemee de vaiffeaux ; elle eft attachee a rombilic de i'embryon par une forte de pedicule , mais s'en eloigne peu a pea , & paroit venir fe coUer dans le tiflu tomenteux qui doit former le piacenta. Si Ton compare ces obfervaiions avec ia defcriptioii 4^ue nous avons donnde de la membrane capfulaire du D E Dijon, r'ySz. inc) tlon exige dss diffeftions miiltipliees, des occa- llonsfavorables, des experiences delicates. Je delire que les Anatomiftes daignent s'occiiper d\ine matiere encore fi neuve & iiimportante. placenta , on y trouve une forte de reffemblance bien propre a confinner notre opinion. Je n'ai pas eu occafion cle repeter les obfervations du Dofteur Hunter , fur I'etat de la veficule ombilicale dans Tembryon humain , mais j'ai fouvent fait ces re- cherches fur le chien & le chat : je n'y ai jamais ap- periju que la membrane capfulaire pleine d'un fliiide tranfparent ; ce qui eft une raifon affez forte pour pre- fumer que les animaux dans lefquels on obfervera la veficule ombilicale , n'auront pas la membrane capfulaire, & vice verfi ; & qu'ainfi la veficule ombilicale du Doc- teur Hunter , remplace dans Fembryon humain la mem- brane capfulaire , que Ton obferve dans quelques qua- drupedes. MEMOIR E SUR LES PIERRES BILIAIRES, Et fur Ceff-cacite du melange cT Ether vitriolique & cTefprit de Terebenthine , dans les coliques hepatiques produites par ces concretions. 1 t ParM. Durande. A bile eft tellement difpof^e a s'epaifUr, que les concretions bilieufes font une caufe O iv aOO A C A D E M I E tres-ordinalre des maladies dii foie , & que Fallope pretendit que ces efpeces de calculs etoient en quelque maniere plus communs que ceux de la veffie. On les obferve n^an- moins tr^s-rarement dans I'enfance & dans la jeuneffe ; car ils attaquent plus particu- liercment les perfonnes avancees en age ; Tabus des liqueurs Ipiritueules chez les hommes , le temps critique chez lesfemm.es, fernblent favorifer leur formation : il eft meme des Pays oil ces concretions paroiffent etre plus frequentes. Mais rien ne contribue davan- tage a les faire nairre , quelavie fedentaire & les longs chagrins. L'homme d'etude fur- tout , s'il aime la bonne chere , s'il travaille d'abord apres fes repas , s'il s afTied & fe courbe fur une table , de forte que tons les vifceres du has-ventre , & particulierement le foie , fe trouvent comprimes par reftomac trop rempli; Thomme mine par les chagrins , & qui refte dans I'inaftion ; font tres-expofes a cette maladie. Haller rapporte qu"il a trouve tres - fouvent des calculs dans la ve- ficule de ceux qui avoient ete long -temps retenus dans les prifons. Ces concretions fe forment dans les differens canaux biliaires , & plus communement dans la veiicule du fiel , oil la bile eft plus epaifl"e & fejourne plus long-temps, viila foibleffe des tuniques de cette poche membraneufe ; foibleffe qu'au- gmente encore la bile par fon fejour , de meme que les urines retenues augmentent telle de la veflie. D'ailleurs , la bile ne fort D E Dijon, lytj.. ioi de la velicule dii fiel que par iin conduit oblique , de forte que la preiHon de Fefto- mac n'en exprime fouvent que la partie plus tenue, tandis que la plus epaiffe reile & forme aifement des concretions. Ces pierrespeuvent refter long-temps dans la veficule du fiel, & meme dansle conduit cyftique , fans incom.moder beaucoup. Ainfi , Malpighi (i) fait obferver qu'il faut que les conduits hepatiques ou coledoques foientobf- trues, pour que la colique & la jaunifTefur- viennent. M. Petit (2) a trouve des pierres dans la veficule du fiel , & meme dans la veflie de pluiieurs cadavres , oil on ne les foupconnoit point , parce qu'elles n'avoient jamais caufe le moindre accident pendant la vie. M. Heberden 3) fait la meme remar- que. Je pourrois etayer I'opinion de ces Au- leurs de plufieurs obfervations ; mais la mul- tiplicite de celles qui ont ete publiees fur cet objet , les rendroit inutiles. La veficule du fiel paroit devoir etre peu fufceptible d'irri- tation , vii la grande dilatation & I'accroif- fement confiderable dont elle eft fufceptible; il femble egalement que la fenfibilite n'a lieu jufqu'a certain point dans les conduits , qu'au- tant qu'ils fe rapprochent du duodenum. (i) De fedibus & caufis morborum , lib. ill , epift. 37. (2) Memoires de Chirurgie , torn. 1"., tumeurs de la veficule du fiel. {3) Medical tranfaftions , torn. II, of the difeafes of the liver. 202 A C A D E M I E Boerhaave a penfe que les calculs biliaires ne pouvoient produire , tant qu'ils fejournent dans la veficule , qirun lentiment de pefan- teiir , line irritation caufee par leur maffe , oil par I'afperite de leur furface (i) ; cette pefanteur pent neanmoins devenir tres-fen- iible , lorfque le volume des pierres eft con- fiderable , & que les malades fe couchent fur le cote oppofe. C'eftce qu'obferva Fabrice de Hilden (2), fur un homme auquel il trouva , apres la mort , des pierres qui , etant fechees, pefoient virigt-deux gros & demi; mais il eft rare que les concretions prennent un tel accroiffement , & que de tels indices puiflent fervir a les faire connoitre. On ne remarque pour rordlnalre dans le debut de la maladie , & probablement lorf- que les pierres penetrent plus profondement dans le conduit cyftique , que de fimples irri- tations , que des mouvemens fpafmodiques pen confiderables : enfuite les malades fe plaignent d'opprefiions , d'une tenfion incom- mode , de pefanteur aux parties anterieures de la poitrine , de douleurs , de fatigues d'ef- tomac , de naufees habituelles , d'un fenti- ment de plenitude , de renvois acides on nidoreux , de chaleurs paffageres , de confti- pation, ou an contraire de cours de ventre, avee des dejedions abondantes , crues & (i) Proteftiones ad inftitut. 790. ^2) Centur. iv, obfervat. xliv. D E D I i o N , lySz. 203 pales. lis reffentent une douleur a I'hypo- condre droit , qui fe prolonge le long des faufles cotes , jufqii'a la region epigaftrique moyenne , on autrement vers Fombllic , & qui quelquefois fe repand dans tout le ventre ; ils en font incommodes fur-tout apres le repas, & c'eft I'efFet de la predion de I'eilomac qui porte dans la plus grandc etendue fur le foie. Cette douleur que Ton prend affez ordinairement pour une fimpledifficulte dans les digeftions , commence deux a trois heures apres le temps oii Ton a pris des nourritures folides , & ne dure guere plus d'une heure : elle fe fait auffi quelquefois reflentir apres une longue abltiiience , mais alors elle eft moins aigue : quelquefois elle fe prolonge dans le bras droit, que les malades fe plaignent d'avoir engourdi & douloureux; c'efr une re- marque qu'avoit fait Baglivi (i). Souvent apres quelque temps de ces douleurs pen violentes , on obferve une legere teinte de jaune dans le grand angle de I'ceil ; les urines pales & crues , tant que le malade refte dans I'inadion , ou qu'il ne fouffre point , devien- nent plus colorees , pour peu qu'il fatigue, ■ou prenne de i'exercice ; elles font alors tres- epaifles , troubles , briquetees , jaunes , avec iin fediment tres-lourd , & qui fe precipite aifement; les felles font bileufes. Quelque- fois la douleur fe fait fentir fous le cartilage (i) Opera omnia de natura bills. 204 A C A D ^ M I E xyphoide , oii elle occiipe une trcs-petlte place que Ton pourroitcouvrir avec lepouce. "V^^epfer crut que c'etoit le figne patognomo- nique cle la prefence des pierres hiliaires ; il en etablitle liege dans le ligament Aifpenleur du foie. Mais il s'en faut beaucoup que ce phenomene foil conftant ; je ne I'ai oMerve que Tar deux malades , oil il a paru plutot caufe par rinflammation du foie que par la prefence des caiculs. Ainfi M. Petit parle d'une douleur dans toute la region epigaf- trique , mais plus particuli^rement fous le cartilage xyphoide qui fe termina par la fuppuration. Apres quelque temps, il furvient tout a coup des angoiffes inexprimables , des dou- leurs infupportables, avec tenfion vers I'orifice de Teftomac, & meme dans tout le bas-ven- tre , avec des naufees , des voniiffemens glaireux , ou plus rarement bilieux , des renvois de vents , des urines fafranees ou couleur de leffive. Le pouls eft lent & concentre , au moins le plus ordinairement ; car quelquefois la fievre fe joint a ces ac- cidens. Lorfque ces fj'^mptomes ont dure dix a douze heur^s, ils ceffent , & Ton ap- per^oit dans les yeux , ou fur le vifage & la poitrine , ou meme fur tout le corps , une jauniffe plus ou moins foncee, Les dejections des malades, qui quelquefois font d'abord bi- lieufes, devienentenfuite blanches ougrifatres & vifqueufes. D'autres fois la colique dure deuxou trois jours , & meme plus; mais alors elle a des rerailfionsi elle re vient par intervalle, D E Dijon, lySz, 205 jufqu'a ce que la jaunlffe foit entierement pafTee. Ces acces s'annoncentaffez ordinaire- ment par un friffon , dans lequel le pouls eft ferre & lent; fi la chaleiir & memelafueur fuccedent , le vomiflfement ne ceffe point avec le friffon , & les urines font jaunes , oil meme noires quelque temps apres I'acces. La douleur oecupe le plus ordinairement rhypocondre droit ; mais quelquefois elle forme comme une barre a la region epigaf- triqiie ; d'autres fois , quoique rarement , elle oecupe feulement le cote gauche , & nen eft pas moins produite par I'embarras du foie. Tons les Medecins connoiffent la correfpon- dance du foie & de la rate ; Tiftere & les concretions bilicufes ont lieu ^galement apres les douleurs de ce dernier viicere , comme Varswietcn le fait obferver. Quoique la collque & la jauniffe foient produites par la meme caufe , ou autrement par le palTage des pierres biliaires dans le ca- nal coledoqiie ( i ) , il arrive n(^annioins le plus fouvent que I'idere ne furvient qu'apr^s plufieurs acces de collque ; ce qui provient {:ms doute de ce que \cs pierres , ou plus molles , ou moins grofles , ou cnfoncees moins profondement, n'obilruent qu'incompletement le canal colt-doqiie. D'ailleurs, la duree de la jaunifl'e eft tres-lncertaine; tantot elle dif- ( I ) Blanch'. , hiftovla hepatica , pars tenia de telleae veficuhe morbis , vii. 106 ACADEMIK paroit apres deux a trois jours, d'autres fois elle en dure huit ou neuf, quelquefois clle fe prolonge jufqu'a un an, ou meme ne celfe point. Au furplus, apres les violentes dou- leurs paffees , les malades fe trouvent affez bien, ils reftent feulement avec quelques em- barras a la poitrine , a Teftomac ; mais au bout de quelques femaines , fouvent meme de quelques jours, les accidents revienncnt, & font ordinairement annonces par la blan- cheur des fellcs. La douleur de I'hypocondre droit fe pro- longe aflez fouvent jufqu'aux lombes , ce qui provient de ce que la bile paffant difficile- ment dans le foie , la veine porte refte en- gorgee , ainll que les vaifTeaux des inteftins , d'oii les douleurs fe font fentir dans diffe- rentcs parties du ventre, & particulierement aux lombes , auxquelles le mefentere s'atta- che. Morton avertit que dans une pareille circonftance il crut qu'un malade avoit une colique nephretique , quoiqu'il n'eiit qu'un embarras au foie. Baglivi parle de la douleur de la region lombaire fur un malade qui avoit line pierre groffe comme un oeuf de pigeon , dans la veficule du fiel. Stegman(i) ddcrit, dans les Ephcmerides d'Allemagne, les dou- leurs violentes que reffentit une femme que I'on crut attaquce de colique nephretique, avec fievre ardente , & qui fut guerie en ren- (a) Cbfc:t. cviii, ephemerid. anni iv. D E Dijon, lySi, 207 dant des pierres biliaires par les felles. Hy- pocrate ( i ) avoit annonce que ceux qui , lans caufe apparente , reffentent en meme temps des douleurs de cote & des lombes , font fur le point d' avoir la jauniffe. Les dou- leurs de la clavicule & de I'epaule droite font encore les fuites de I'embarras du foie. Bail- liou ( 2 ) obferve que ceux qui ont le foie tres-gonfle & tres-echauffe, reffentent le plus communement des douleurs aux clavicules & autour de I'omoplate. Les Memoires d'Edim- bourg(3 ) font mention d'une douleur fem- blable, que j'ai pareillement remarquee. En- fin , les douleurs de fondement font quel- quefois tres-incommodes. La jauniffe eft en- core quelquefois accompagnee de demangeai- fons infupportables , qui neanmoins n'ont pas toujours lieu. Comme cette maladie n'attaque, an moins dans fon principe,que les conduits biliaires, il arrive fouvent que les malades , apres la colique & la jauniffe paffees , ont toutes les apparences de la fante , quoiqu'ils confervent des pierres tres-confiderables. Cependant Ba- glivi fait obferver qu'affez ordinairement ils font pales , languiffans , incapables de toute efpece de mouvement , & tres-incommodes (i) Coacae pracnotiones , n. cccxxv. (a) Opera omnia mcdica , torn. 2, pa^. 339. (3) Medical, effays and obfervations , vol. 11, XXIX. 208 ACADEMIE par des vertiges & cles foiblefles de tete ^ mais plus communement ils lent tres-expofes a des derangemens dans les digertions , des ho- quets paffagers, a la conllipation & an cours 4e ventre , a une fenlibilite douloiireufe au cote droit , a des douleurs de la claviciile , de repaiile,de Thypocondre gauche, du fon- dement; douleurs qui iemblent fe concentrcr dans rhypocondre droit , au moment ou la colique fe fait reffentir. La duree des intervalles de ces coliques eft tres-incertaine , fouvent elle eft de quclques femaines,mais quelquefois feulement de quatre a cinq jours. M. Heberden dit que les douleurs opinia- fres de I'eftomac , les nauf^es habituelles , le fentiment de pefanteur, doivent faire foup- ^onner la prefence des pierres biliaires , car ii a vu ces accidens fuivis de jauniffe, & cette derniere maladie eft fouvent caufee par les calculs biliaires, rnais fur-tout lorfqu'elle re- vient periodiquement apres des coliques. Des que vous verrez , difoit Baglivi , I'iftere refifter opiniatrement aux rem^des, ou reci- | diver apres la guerifon , foyez certain qu ii eft caufe par le calcul de la veficule du fiel, & qu'ainfi il eft incurable. Bianchi (i) dit s'ctre afiiire de la verite de cette opinion de Ba- glivi , par I'ouverture d'un grand nombre de cadavres. Boerhaave reconnut par le meme (i) Hift. hepatica , ibiJ. pag. Jia. moyen , D E Dijon, lySz: 209 inoyen , I'erreur dans laqiielle etoit tombee Sydenham , en confondant la colique hyfte- rique avec Thepatique. Fernel, Plater, Len- tilius , Tulpius , Albert! , Haller, Linden, Verlof, &c. ont publie un grand nombre d'ob- fervations fur la guerifon de jaunifles fem- blables par la fortie de calculs biliaires. Vanl- wieten ( I ) dit n'avoir jamais vii les jau- nifles periodiques on intermittentes , gueries aiitrement que par la fortie de ces calculs. II ajoute qu'inflruit par les preceptes de Boe- rhaave & par les obl'ervations des autres Me- decins , des qu'il rencontroit de femblables maladies, il s'occupoit des calculs loges dans la veiicule du fiel. Le gonflement de la veficule du fiel eft en- core i\n indice de la bile retenue par les pier- res biliaires. Lentilius ecrivoit a Bianchi (2), qu'il avoit obferve cette tumeur de I'hypo- condre , ou plutot de la region epigalirique droite , fur un malade de jauniffe qui avoit des pierres biliaires. M. Petit rapporte qu'il a reconnu cette tumeur chez quelques ma- lades , qu'elle eft au defl'ous des fauffes cotes & fous le mufcle droit, avec une fluduation auffi fenfible dans la circonference de la tu- meur qu'a fon centre. II trouva a la mort (i) In Boerhaavium hepatitis & i£lerus multiplex, torn. 3 , apt. 914. (2) Bianchi hiftoria hepatica, pars fcciinda, cap. xi, §. lY, pag. 189. P no A C A D t M I E crime Dame , fur laqiielle il avoit obferve cette tumcur, une pierre, dans la velicule , groffe comirie une mulcade. 11 ajoute qu'on pent meme , lorfque les malades font maigres, appercevoir ces pierres an tad; car en tou- chant, dit-il, on fent un craquement & Ton cntend un bruit femblable a celui que fe- roient des noifettes renfermees dans un fac. Enfin , la prefence des calculs dans les de- jeclions , apres les coliques , fournit I'indice de tous le plus affure. Ainfi, la douleur de Thypocondre droit qui s'etend vers rombilic , les coliques periodi- ques , fuivies d'une teinte jaune dans lesyeux, d'une jaunifle partielle ou g(inerale, qui fe diflipe d'eile-mcme & revient enfuite, ou qui refifte opiniatrement aux remedes, les urines briquetees ou fafranees, ou couleur de leffi- ve , les dejections blanches apr^s les coli- ques , le gonflement de la veficule du fiel, & fur-tout la pr(^fence des pierres biliaires dans les dejections , font les fignes de cette ma- ladie. On penfe que le fpafme pent occuper le foie & produire la jaunide , que ce vifcere ne doit pas etre plus a Tabri de cet accident que les autres vifcercs du bas-ventre ; mais dans ce cas la jaunifle doit etre bientot dif- iipee. La colique ne pent etre que vague, fe portant tantot fur une partie , tantot fur une autre, elle durera neceffairement moins que celle qui reconnoitra un vice local : d'ailleurs cette idee pent provenir de ce que Sydenham confondit la colique hyfterique avec Thepa- • i? D E Dijon, lySz. 211 tique. Mais la colique hyilerique difFere ef- lentiellement , car le poiils n'eil: ni frequent, ni fort , mais mou , le ventre ordinairement tres-fenfible dans toute fon etendiie, les uri- nes pales , la langue nette , les extremit^s froides. La colique hepatique ne dift^re pas moins de I'inflammatoire, cu le pouls eft dur, frequent , la fievre violente , de la colique nephretique par la couleur des urines , & quelquefois par le vomiflement bilieux. La colique , caufee par les pierres bilial- res , pent exifter long -temps fans alterer le foie. On a vu tons les accidens fe calmer apres la fortie d'un calcul. M. Heberden rap- porte une obfervation de cette efp^ce ; il ajoute que des perfonnes fujettcs pendant vingt ans a des coliques & a des jaunifles periodiques , fe font tres-bien portees dans I'intervalle , & que dans tous les cas la fante ell: le plus fouvent retablie apres la fortie des calculs ; qu'enfin cette maiadie , la plus commune de toutes celles du foie, eft aufli celle qui a le moins de danger; mais il s'en faut beaucoup que cela arrive aufti gen^ralement que ce celebre Medecin fa prdtendu contre Fopinion de tous ceux qui ont parle de cette maiadie. Hypocrate ( i ) dit que fouvent I'idere re- vient apres avoir ete gueri , & que des-lors ( I ) De internls afTe^^lonibut. ^ 111 ACADEMIE on dolt cralndre que le malade ne tombe dans le marafme. On a vu en efFet des ma- lades , apres des coliques violentes , con- ibrvcr une I'enfibilite douloureule au foie , tomber dans une maigreur extreme , avec fievre lente , toux feche & frequente , qui faifoit foupgonner des tubercules dans les poumons. Bianchi ( I ) dit que I'obfervation de tons les Medecins indique affez que les picrres de la veficule font capables de pro- , a pretendu diffoudre ces concretions ; & veritablement ce melange a de raclion furcertaines pierres biliaires ; mais il n'opere leur diffolution que lentement & incompletement ; d'ailleurs ce diffolvant n'ell pas affez fubtil pour pouVoir penetrer dans la veficule du fiel ; & Ton peut prefumer que fi Ton a cru pouvoir etayer Tadion de ce diffolvant , celle du fimple gramen & des autres remedes dont j'ai parle fur des obferva- tions , c'eft que la bile ne tend pas toujours a former des pierres confiderables,qu'on n'en a trouve par fois que de tres -peu volurai- neufes dans la veficule : pour lors s'il en paffe quelques-unes par les felles , on croit fauf- fement que ce font des fragmens de calculs plus gros qui ont ete decompofes par Taftion ( I ) Differtatio de cholelitho , §• 5. (2) Hlftoria hepatica, pars tertia, appendix de ve- /jculo fellse morbis , ix. 220 A C A D E M I E des difToIvans, tandis que ces remedes n'ont fait que fuppleer a Tadion de la bile , que deterger les inteflins , & peut-ctre par-la mettre la nature en etat d'agir. Au liirplus , les Medecins celebies qui le font occupes de la decouverte du diffolvant des pierres biliaires , etoient convaincus des avantages que devoit procurer laconnoiffance d'un tel remede. C'efl la railon qui m'engagea des I'ann^e 1774 , a publier que les pierres bi- liaires fe diffolvoient tres-bien dans un me- lange d'ether & d'efprit de terebenthine. Ce diffolvant eft tres-lubtil , tres-penetrant ; il doit, dans le canal inteftinal , fe refoudre en vapeurs capables depenetrer dans le canal coledoque , & dela dans la veficule, & peut- etre meme de tranfuder a travers les parois de rinteftin & de la veficule. L'huile de terebenthine iixe Tether, au point que ce melange tenu plufieurs jours dans un vafe d ecouvert, conferve encore Todeur de Tether, j qui fans cette union , parviendroit a peine au duodenum. II arrive encore que ce me- lange fejourne long - temps dans Teftomac & les inteftins greles; car les malades fe plaignent d'en avoir des renvois pendant cinq, fix & meme dix a douze heures , ce qui eft affez incommode pour eux : mais ce qui prouve que ce remede pent pendant tres- long-temps fe refoudre en vapeurs fubtiles, toujours pretes a enfiler les routes etroites par lefquelles elles doivent paffer. D'ailleurs, I'huile de terebenthine n'eft pas fans a<^ion fur D E Dijon, iy'82. 221 les pierresbiliaires. Le Dodeur Pofcat vient encore de les diffoudre au moyen de la cuiion dans cette huile, qui fuivant les experiences de M. Priefteley , ablbrbe jufqiraux trois quarts d'air commun : & comme les calculs biliaires contiennent beaucoup d'air , Thuile de terebenthine eft capable d'achever la diflblution des calculs commencee par Tether. On peut aujourd'hui guerir les coliques he- patiques avec ce nouveau remede , mais on doit obferver des precautions dans fon ufage: ainfi il faut prevenir rinflammation, tacher de calmer les douleurs & i'irritation , favo- rifer la dilatation des conduits biliaires, en- treprendre la diffolution des calculs , & pre- venir leur reprodu6Hon. Le foie etant difpofe a rinflammation , & les coliques hepatiques pouvant degenerer en fuppuration , on ne doit pas etre iurpris que les hemorrhagies aient ete avantageufes en pareil cas. Auffi Hypocrate & Galien (i) ont-ils obl'erve que Themorrhagie de la narine droitc jugeoit avantageufement I'idere avec inflammation du foie. M. Hebcrden dit avoir vu un idtere de fept femaines gueri par une hemorrhagic qui fiit portee a un tel degre , qu'on craignit pour hi vie du malade .- il eft vrai que ce celcbre Mt^decin regarde tou- jours I'hemorragie comme fymptomatique , (i) Hypocrates prognoftic. com. le£l, XXXII. Ga« ienus de crijibus, lib. ill , cap 3. 222 A C A D E M I E & qu'il ne penfe point que la faignee piiifle etre utile dans les coliques hepatiques. 11 differe beaucoup fur ce point d'Hofman (i), qui croit que la faignee negligee dans I'etat de plcthore , peut contribuer a la formation des pierres biliaires, & que faite a propos, elle eit capable de les prevenir. Morgagni dit qu'il ne concoit point pourquoi on ne faigneroit pas dans la colique hepatique , vii que la violence des douleurs & rirritation extreme, procurent I'inflammation a laquelle on ne peut oppofer de meilleur remede que la faignee. Cependant , quoiqu'aucun vifcere n^ait autant de vaifleaux que le foie , & qu'il n'y en ait aucun qui contienne autant de fang, plufieurs Medecins profcriventla faignee avec M. Heberden. lis difent que comme le fang pafle avec lenteur dans ce vifcere peu pourvu de nerfs , Tinflammation doit rare- ment avoir lieu : ils penfent que la veine porte eft plus fujette a manquer de reflort, plus difpofee aux engorgemens , a la ftagna- tion qu'a rinflammation ; d'oii il arrive que le foie eft fujet a fe gonfler par des con- geftions fereufes , a s'obftruer par I'abondance des humeurs & Taffaift'ement des folides ; que d'ailleurs I'effet de la faignde qui opere en diminuant rimpetuofit(§ du fang, en re- tabliffant I'ofcillation des vaiffeaux , n'a plus ( 1 ) Tome 4, lib. i , feft. z , cap. 3, apicrifis ad obiervat, i. D E Dijon, lySz. 225 lieu ponr un fang dejaveineiix , tel que celui de la veine porte. Mais on doit obfervcrque Tartere hepatique fournit la duodcinale , les arteres cyftiques & I'artere biliaire; qu'elle entre dans la fciffure du foie , s'affocie a la veine porte , & I'accompagne par-tout; que I'obfervarion a prouve que le foie eft tres-fufceptible d'inflammation ; que de plus, la colique produite par des pierrcs biiiaires, eft plutot une maladie du canal coledoque & du duodenum, que du foie; qu'ainfi la faignee doit y etre trcs-utile : c'eft mcme Fopinion de Vanfwieten, dans tous les cas cii il y a inflammation; ce celebre Medecin la juge alors capable de diminuer la violence de la fievre , la chaleur extreme , & de ' favoriler Taction des remedes. II eft vrai que quand la maladie eft tres-inveteree, que le fangpaffe aladift^olution, que les humeursont acquis un putridite bilieufe, la faignee devient dangereufe , comme elle le feroit dans une fievre lente , ou dans une fievre vraiment bi- lieufe, s'il n'y avoit pas une plethore bien deci- dee. II eft egalement vrai que par des faignees trop multipiiees , les vaifteaux veineux du foie peuvent perdre de leur reffort : c'eft ainfi que dans les toux qui dependent de r^tat du foie , des faignees trop reiterees de- terminent quelquefois la poumonie que Xon pretendoit detourner par ce fecours ; mais ici la douleur , Tinfiammation , le melange tneme d'ether & d'efprit de terebenrhine , foutiennent Taction des vaiffeaux ; car je penfe 214 A C A D E M I E que ce dernier remede a pii contribuer aux cfFets avantageiix que j'ai obtenus des fai~ gnees multipliees , dans le traitement des coliques de pierres biliaires. La faignee eft encore capable de favorifer la dilatation des conduits biliaires , & ce moyen paroit bien preferable aux vomitifs & aux purgatifs propofes par plufieurs Au- ) teurs , entre autres M. Heberden , & rejettes par le plus grand nombre. Perfonne n'ignore que tous les conduits biliaires font fufcep- tibles d'une grande dilatation. Du Verney a vu le conduit hepatique de la grofleur du pouce depuis fa fortie du foie jufqu'a Tinteftin ; toutes ces branches au dedans du foie etoient j!i dilatees , que leur diametre furpafloit celui des branches de la veine porte. La caufe de cette enorme dilatation , etoit une pierre placee au dedans du canal coledoque, afen- droit oil il vient percer Tinteftin; le malade, apres de frequentes coliques , etoit mort de cette maladie. Heifter a vu le canal coledo- que dilate au point d'y mettre le petit doigt. Morgagni Ta vu ii confiderable , que fon - diametre etoit de deux doigts. On ne peut douter que les efforts de la nature pour la dilatation du conduit coledoque, ne puiffent etre quelquefois heureux. On a fouvent trouv6 des calculs biliaires dans les felles , apres des coliques violentes qui ont ceffe tout a coup ; le paffage de ces concretions dans les inteftins, eft ordinairement marque par une defaillance,avec ceiTation fubitede douleurs. On D E Dijon, lySi. 225 On a vu auffi des vomltifs , des piirgatifs tres-adifs , procurer la fortie 6.es pierres bi- liaires. C'eft ce qui arriva a une Dame dont parle Blanchi ( i ). Cette malade ayant pris un purgatif tres-fort » eut une violente fuper- purgation , avec des crifpations dans tous les vifceres , qui donnerent lieu a de tels efforts , qu'au milieu des tranchees & des epreintes, eile renditun calcul de la groffeur & de la figure d'une noix , ce qui opera fa guerlfon. Aufli cet Auteur parlant des dou- leurs atroces , des defaillances qui accom- pagnent I'effet des purgatifs , ajoute-t-il avec regret , que jufqu'a ce jour on n'a pas d'autre remcde (, 2 ). II ddcrit encore la methode de Lentilius , qui traitoit les jauniffes periodi- ques avec les aperitifs & les purgatifs, & qui par ce moyen, fit rendre a une malade plus de trois cents calculs , dont la fortie futfuiviede la guerifon. Mais lorfqu'on penfe aux accidens , aux douleurs affreufes dont la fortie precipitce c\qs calculs pent etre ac- compagnee ; loifqu''on fonge que par Tirri- tation des purgatifs, on pent entrainer dans le canal coledoque des pierres tropconfidera- bles pour pouvoir s'echapper par cette vole ; que la nature, par une impulfion graduee, pent (i) Hift. hepatica, pars fecunda, cap. xi , §. in, pag. 189. {^) Ibid, pars tertia , appendix de veficula felless morbis. 226 A C A D E M I E operer des effcts extraordinaires , qu'elle ne produira plus lorfqu'on portera line irritation qui , retreciffant encore le canal coledoque , s'oppofera a la fortie des calculs ; que Ton a vu dans les efforts du vomiffement, la vd- ficiile fe rompre , & cette rupture etre fuivie de la mort du malade ( i ) : qu'enfin , Ton ne peut jamais connoitre , ni fi les conduits biliaires fontaffez dilates pour pouvoirlivrer paffage au calcul , ni fi ce calcul eft d'une groffeur proportionnee a la dilatabilite des conduits ; des-lors on eft peu porte a adop- ter une methode de traitement qui peut faire perir le malade dans des angoiffes inex- primables , & dans les dculeurs les plus aftVeuCes. Apres les dilatations des canaux hepatiques & cyftiques opereesparun vomi- tif , le canal coledoque peut refifter , comme dans Tobrervation de Duverney , & dans ce cas le malade peut etre la vidime d'une at- taque d'apoplexie , vu que les calculeux ont deja trop de difpofition a la congeftion du fang dans les vaiffeaux du cerveau , & que les vomitifs augmentent encore cette difpo- fition. II peut fuccomber dans les convulfions. II peut etre enleve par Toppreffion qui fur- vient pendant de tels efforts , & qui eft Teffet de la congeftion du fang dans les vaifleaux du poumon. II peut fouffrif des douleurs (i) Bertini , Medecini methodice abfoluta, lib. xii, cap. I. D E Dijon, lySz. iiy atroces , auxqiielles fucc^dera rinflammatiori qui fcra luivie d'line Aippuration dangereufe oumortelle. Hofman(u dit avoir reconnules funeiles efFets des vomitifs , lorlqu'im calcul biliaire engage dans le conduit cyrtique, pro- curoit de vives douleurs. Le memo Anteur s'appuyant de I'aiitorite d'Rippocrate & de Ccfilius-Aiirelianus , blame les purgatifs trop aftifs. II n'en eft peut-etre pas entierement de meme des purgatifs doux que plulieurs Medecins ont confeille avec rufao;e des ape- ritifs. Cependant lorfque le foie a eteaffoibli par la longueur de la maladie, ils font encore capables d'agir avec une violence dangereufe , de procurer des fuperpurgations , des dejec- tions par le haut & parle bas qui achevent d'alFaiffer les malades; & dans tous les cas, ils renouvellent ordinairement des coliques, ?u'il eft plus prudent d'eviter en rendant , uivant le conieil d'Hippocrate , la matiere mobile avant de fonger a I'entrainer. Ainfi, apres un long ufage du dilTolvant des pierres biliaires , on purge les malades fans douleur & fans inconvenient ; tandis qu'au contraire I'ufage premature des purgatifs , pent rendre la maladie incurable, ou caufer la mort du malade, en lui faifantendurer lesfouftVances les plus cruelles. M. Marteau (2) rapporte qu'un malade fut traite avec le mars & les purgatifs. La fievre furvint, elle fut d'abord intermit- (i) Tom. 4, part. 4, cap. xii , cantelse & obferr, pratica i. (2) Journal de Med. torn. 39, pag. 44, llS A C A D E M I E tente avcc Ic pouls irregulier ; elle clevint enfuite continue. Le delire , le hoquet s'y joignirentavec des froids glacials qui duroient jufqu'a lix heures , auxquels la I'ueur I'ucce- doit. Le malade fuccomba ; on trouva dans la veficiile unc pierre noire de la groffeur d'un oeuf de pigeon , un ulcere au f'oie , dans le point de concours des trois conduits biliaires , avec trois clapiers. Non-feulement les purgat^ifs n'ont plus ces inconveniens pour ceux qui ont fait iilage du melange d'ether & d'eiprit de terebenthine , mais on trouvtra de plus dans les obfervations , qu'une Dame , apres avoir ufe de ce remede, efTuya une fievre bileufe alors epidemique dans le quartier oil elle habitoit (i) , & que (i) Ce quartier etoit devenu tres-mal fain , parce que les eaux de la Renne qui croupilToient dans le fofl'e , en avoient fait une mare dont les exhalaifons infeftoiant I'air pendant Ytti & I'autoinne. Heureufe- jnent M. Feydeau de Brou , Intendant de Bourgogne , vient d'entreprendre le deflechement de ce foile : c'eft dans ce lieu oii il a etabli un attelier de charite , dont il foutient les frais confiderables avec les fonds que fon adminiftration fage a verfe dans les coffres de la Ville , avec I'argent cju'il delHnoit aux depenfes de re- pr^fentation que fa Place exige , mais que fa bienfai- fance lui fait jugei fuperflues dans un temps de calamite. Les R.R. PP. Chartreux ont voulu contribuer a cette belle oeuvre. M. I'lntendant nourrit de cette manlere un grand nombrede malheureux , fans les laifTer croupir dans une oifivete avililTante, qui chez les anciens Remains etoit notce d'infamie, &qui eft aujourcVhui la fuite trop or- clinaire des tharites maldirigees : il conferveles jours d'un plus grand ncmbre de Citoyens deftines a devenir les vie-, times des maladies qui , depuis quelque temps , deval- toient chaque ann^e cette paitie de h Ville. I D E D I J ON , iy8x. 229 cette fievre qui fut trcs-dangereule pour beaucoup de perfonnes , & qui I'eiit ete fure- ment pour elle , s'il fdt telle quelqu'engor- gemeiit dans les conduits de la bile , n'em- pecha point fon retablifTement. Lcs purgatifs ne nuiTent pas ieulenient, parce qu'ils engagent la pierre dans les conduits hiliaires , mais- de plus parce qu'ils irritent , qu'ils echaufFent & portent rinflammation. M. Marteau parle encore d'une malade qui fut traitee avec les pillules favonneufes , la gentiane & la rhu- barbe ; elle enfla & defenfla. La region epi- gailrique refta conftamment dure & doulou- reuie. Les paroxinnes fe rapprochant, Top- preffion la plus violente furvint dans nn acces qui termina cette vie de douleur. Si les purgatifs, fi les remedes echauffans & irritans font dangcreux, les delay ans, les hu- meftans,les aperitifs doux font au contraire tres-convenables. lis temperent la chaleur du foie, ils delaient labile, ils calment I'irritation, ils facilitentla dilatation des conduits biliaires : c'eft fur-tout ce qu'on pent attendre des bains fi recommandes parHippocrate dans les jauniffes rebelles , du petit lait , des fucs de gramen ou d'herbes ratmichifTantes , des tifanes leeeres , de Teau de veau ou de poulet , foit pure , foit avec le lirop de vio- iettes. Les lavemens rempliffent les memes vues , mais de plus ils entrainent les matieres epaiffes du colon , qui par leur preffion , peuvent s'oppofer a la fortie de la bile. La diflblution des jaunes d'oeufs dansl'eau froide. 230 A C A D E M I E fiir-toutlorfqu'ony joint la liqueur minerale d'Hofman , eft tres-propre a faire couler la bile. La ti(ane du bouillon lycnite' eft ega- lement avantageufe, mais elle peut encore fervir a remplir une autre indication. Les vaif- feauxdufoie font fujets a manquer de reffort, ce qui donne lieu a dcs congeftions fereufes ( i ) qui peuvent fe cotnpliquer avec la jaunifTe , lorfqu'on inftfte trop fur Tufage des reiachans; mais on previent cet etat en joignant aux delayans les toniques & les aperitifs doux, tels que la tifane de bouillon lycnite dont je viens de parler,les exttaits defuponaire, de piffenlit & de chicoree ; les fucs expri- xncs des memes plantes , les eaux minerales , fur-tout celles de Vichi & de Vals , foit pures , foit coupees avec le petit lait; la terre foliee de tartre. On doit encore parmi les delayans 8z; les adouciflans , compter le lait, & particulierement celui d'aneffe qui reuffit a beaucoup de malades, lorfqu'ils ont le fcie difpofe a la phlogofe , a Tinflammation. Hippocrate ( 2) confeille le lait dans I'idere re- (i) On reconnoit cet etat par I'elevation de I'hy- pocondre droit fans jaunifTe. La tumeur cede fous la main , la couleur de la peau ne change point , les urines font blanches & epailTes. (z) Cum verb affueverit morbus^ optimal viStus ratione utatur ceger , lac &• ferum pro ann't tempore per dies quinque €f quadra^intahihat. Hyp. bib. de intern'is affec- tionibus. Si Ton a fi fortement condamnd le lait dans les maladies du foie , c'eft qii'on a confondu Tetat de relachement avec celui d'irritation 6c de phlogofe. D E Dijon, lySz. \%\ belle. Sydenhan qui confondit la coHque he- patique avec rhyllerlque , approuve ce meme remede. Hofman & Lientaud font do meme avis. Je connois une perfonne , qui fujette a des coliques hepatiques, s'eri eft garantie en ne foupant plus qu'avec une ecuelle de lait. Dans tous les cas oil la chaieur, Tirri- tation empechent le libre cours de la bile , Je lait devient fouventtres-avantageux ;mais les fruits bien miirs font un (avon naturel , tres-propre a diffoudre la bile , a entretenir fa fluidite : on ne difpute plus guere aujour- d'hui fur la vertu de ce dernier diflblvant. Dans la violence des douleurs , on doit s'occuper des caimans. Les fucs d'orange & de citron , I'huile d'amandes douces, le firop de violettes , Teau de fleurs d'orange , la li- queur minerale d'Hofman , I'efprit de nitre dulcifie, la faignee , les emulfions , I'extrait de coquelicot , & fur - tout celui de laitue epineufe ; les lavemens , les topiques emol- liens ; les bains ne font pas fans eiFet; mais I'opium , quoique recommande par un grand nombre d'Auteurs, m'a prefque toujours paru plus nuifible qu'avantageux. Tr^s - fouvent il ne calme point , ou s'il fait ceffer les douleurs , il porte a la tete , & jette les ma- lades dans des angoiffes prefqu'aufli defa- greables que la colique. On fait que les nar- cotiques ne r^uffiffent guere dans les mala- dies bilieufes , qu'autant que la bile eft eva- cuee. M. Grant penfe que c'eft retarder la guerifon des malades , que d'employer trop Q iv aji ACADEMIE tot & trop frequemment ces remedes qui augmentent beaucoup racrimonie de la bile, qui rendent la bonche leche , (khaufFent la peau , refferrent le ventre , & font ainfi tres- contraires aux indications que Ton doit fe propoler. M. Petit ofFre encore , dans les Memoires de Chirurgi •, un nouveau moyen de gueriibn ; c'efl Textirpation des pierres biliaires , en incifant la veficule du fiel, apres s'etre affure de fon adherence aux tegumens. Cette ope- ration femble avoir ete didee par la nature , comme on peut le voir dans TOuvrage de ce favant Medecin : d'ailleurs , Cheieldeii (l) rapporte avoir vu deux calculs biliaires d'un demi-pouce de diametre , fe faire jour i traversles tegumens du bas-vcntre , cequi tut fuivide la guerifondumalade. Cependant cette operation a befoin d'etre encore auto- rifee par de nouvelles obfervations. D'abord fi Ton fe trompe fur I'adherence , rinciiiou de la veficule devient mortelle. Mais de plus , 51 eft tres-rare qu elle gueriffe completement, De trois malades ainfi operes, ditMorgagni, un feul guerit; le Tecond conferva une fiftule , le troifi^me un ulcere. Au furplus , cette operation ne peut avoir lieu qu'autant que rinflammation a fait contrader des adhe- rens a la veficule; mais nous nous occupons des moyens de prevenir rinflammation. Apres un long ufage d'humedans & de de- Jayans , d'aperitifs doux , on donne le diflbl- (i) Anatomy , pag. 29. D E Dijon, tySi. 235 vant des pierresbiliaires, a la dofe criin gros tons les matins , en faifant prendre par deflus line ecuelle de petit lait , ou d'eau de veau avec la chicoree, ou de iirop de violettes avec dereaupure. Si ce remede agite, s'il echaiifFe trop les malades,fi la region du foiedevient douloureufe , on faigne & Ton continue les bains. On joint au contraire les aperitifs & les toniques les plus doux a ce remede , li Ton s'appergoit que le foie fe gonfle avec tres- peu de douleur, que les malades ibient plutot appefantis qu'echauffes. On infifte plus ou moins fur ce remede , fuivant ranciennete& I'opiniatrete de la maladie ; mais affez gene- ralement les malades doi vent prendre une livre du melange d'ether & d'efprit de terebenthine. Lorlqu'il n'y a plus de jaune , ni fur le vifage , ni dans les yeux ; lorfque la douleur de Thy- pocondre cefl'e de fe faire fentir, que le ma- lade n'eprouve aucune anxiete , meme apres le repas & Texercice , on concoit que la fanie fe retablit , que le cours de la bile eftiibra, & qu'il eft temps d'employer des purgatifs doux, qui pour lors agiflent utilement, fans caufer la moindre douleur a ceux meme qui , avant I'ufage du diffolvant , avoient ete le plus fatigues par I'ufage de cqs remedes. On doit enfuite s'attacher a prevenir le retour des coliques , & emp^cher la bile de fe coaguler de maniere a former de nouvelles concretions. Les moyens capables de rendre la circulation du fang plus libre dans les vaif- feaux de la veine porte , previendront Tepaif- fiffement de la bile ; fous i;e point de vua 134 A C A D E M I E les aperitifs doux ont leur utilite : mais le plus generalement la chaleur du foie , I'acri- monie & Tabondance de rhumeur bileiife , font les caufes de ces retours de maladie. Tout ce qui rend les urines jaunes & penetrantes, la bouche mauvaife , Thaleine forte , doit etre profcrit comme irritant; ainfiles graiffes, les iaiures , I'exces de nourritures animales , les boiffons fpiritueufes , les epices, les plantes ameres , acres ou echaufFantes , telles que le creffon,les afperges, les artichauts, 1 ufage trop frequent des purgatifs, les fatigues, les veilles, font tres-contraires a ces malades. Mais un regime doux & modere avec les viandes, fur-tout les volailles bouillies ou roties , les herbages , les farineux , les fruits bien miirs , les boiffons delayantes, telles que le petit lait, la limonade de citron & d'orange, la creme de tartre, les eaux minerales, les faignees faites a propos , le lait d aneffe , m'ont paru fuffifans pour prevenir le retour de cette maladie, fur -tout lorfqu'on y joint , a des intervalles tres-^loignes , de petites dofes du diffolvant des pierres biliaires, auquel on pent meme fubftituer la diffolution du jaune d'oeuf dans Tether , qu a imagine M. de Morveau , & qui paroit fuffifante pour prevenir la formation des pierres biliaires, ou meme pour les diffou- dre dans leur principe. Ce dernier remede aura I'avantage d'etre moins defagreable aux ma- lades. Lafuhe de ce Memoire contenant Us obfervations ^ fera inferec dans h prochain Cahier. D E Dijon, tySx. 23 j H I S T O I R E ME TEOROLOGKIUE D E 1782. PAR M. M A R E T. c E T T E Hiftoire , formee de vingt-quatre tableaux , prefentera fur les uns, tous les de- tails de Televation du mercure dans le ther- mometre & dans le barometre ; & donnera dans les autres , ceux qui feront relatifs aux vents , a Tetat du ciel , &. aux meteores ignes on aqueux. L'Hilloire de chaque mois fera ecrite fur deux tableaux , & a leur fuite on trouvera , dans une recapitulation, un rapprochement des principaux faits , capable de faire faifir la conftitution de chaque mois , & le rapport de cette conftitution avec les evenemens de Tannee, tels que les recoltes & les maladies. Un refume general terminera cette Hiftoire, & mettra fous les yeux tout ce qui pent ca- raderifer chacune des faifons & I'annee en- tiere, confiderees fous les difF6rens points de vue qui ont droit d'int^reffer le Phyficien , TEconomifte & le Medecin. Le thermometre de Reaumur eft celui qui Q.^6 A C A D E M I E a fervi a evaluer les degres de temperature. Les fraftions feparees par un point font des n^s, de degre. La barre phcee avant im chiffre, indique les degres an deffous de O. . L'elevation du merciire dans le harometre eft indlcuee par polices, par lignes & par 12^. de ligne. Dans les tableaux deftlnes a renonciation des vents, de Tetat du ciel & des meteores, on a ere force d'employer des fignes pour fe renfermer dans leur champ neceffairement peu vafte. Les vents font indiques par les lettres fous lefquelles on eft dans I'ufage de les defigner; mais pour donner une idee de leur force . on a ajoute apres ces lettres les fignes fuivans. y^ marque la vivacite. ■ i^ la grande vivacite. . j $ rimpetuoftte. Les varietes de I'etat du ciel font defignees par les lettres fuivantes. fe. marque la ferenite. nu. I'etat nuageux. CO. I'etat couvert. Mais comme il y a differens degres de fe- renite & d'etat nuageux , on ajoute le figne t pour d^figner la grande intenfiie de ces etats, §i le - pour en marquer le peu d'intenfite. Les meteores font indiques : Les brouillards ordinaires par , bi\ Lorfqu'ils mouillcnt par,^w. D E Dijon, tyBz, lyf La plnie par, pL La neige par , ml. Neige fondue par , nf. La grele par , Gr. Le grefil par , ^rc, Les frimats par, fr, Les orages par ,or. L'aiirore boreale par,^^^. Le tonnere par, t. La gelee a glace par,^^. La gelee a blanc par,g'^. . Le verglas par, vc, Le degel par, dL Les lignes t S: - places devant les lettres caradleriftiques des difierents meteores , in- diqueront leur intenfite ; le % voiilant dire beaucoup , & le - pen. On donnera dans les recapitulations la ,moyenne proportionnelle de I'elevation du mercure dans le barometre & dans le ther- mometre , calculee d'apres la feconde formula indiquee par le R. P. Cotte dans I'avis que la S. R. de Medecine a public. Les vents dominans y feront indiques. La quantite de pluie fera determinee par pouces, lignes & trente-lixiemes de lignes. Celle de neige par pouces & lignes. On y trouvera Tindication des principaux phenomenes botaniques , des principales ma- ladies , & du nombre des malades. On y trouvera auffi celle des inondationSj de Thumidite & d« la fechereffe. 138 A C A D E M I E •r. OBSERVATIONS UtTtOROLOGiqUES. JANVIER. THERMO METRE. du 23 ?2C 28 ?2Q MATIN, def . 3 6 4 5 5 4 5 3 4 2 2 — I ^o. .■> . 2. o. -I. I. 2. 3- 4* 3- 3- I. 4- 3- 3- Midi. S o i r. deg. 6. 6. 7- 6. 6. 6. 5- 6. 4- 4- 4- 2. I. -o. 2. I. 3- 3- 4- 5- 5- 5- 5- 5- 4- 4. ■;. deg. 4- 9 6 S s 7 5 5 3 4. 9 3 3 I o -I -I. 6 -o. 6 1. 6 3 :» I 2. 6 3. 6 3- 4. 3. (■> 3- 6 3- 6 4 » B A RO METRE. MATIN pou. lig. 27. 4 6 5- 8 6- 6 6- 3- 4 I 6 8 8 8 6. 6 26. 10. 27. 6. 4 7- 8. 6. 6 4- A- 26. II. 10 10. 3 ^7- Midi, S O I R. pou. lig.'pou. ug. 27. 6. 6 a6. 8. 5- 6. 5 4. 2 2 7 8 8. 8 6. 5 II. 2 5- 6 3- 27. 26. 27. 27- 26. i6. 27. 6 8. 6 8. C 6. 6 5- 3 4- f II 10. 3 10. 6 1. 6 6 7- 7- 5 7 2. 6 4 / • 8. 7- 7- 6 I. ii. 4 6 5 6 8. 8. 6 6 6. 3 4. 6 ^-7 27- 26. 27. 10. 6 2. 6 D E Dijon, tySi. 239 VENTS ET tTAT DU CIEL JANVIER. 10. du m. I 2 3 4 5 6 Matin. 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 26 ^7 28 29 30 131 NO, CO. S , CO. S , I nu. S, nu. S , CO. SO , -nu. S , % nu. SOj % nu S * , nu. 0$, CO N«^, N4^, N*. , N.*, SO*-, fe. CO, ^^- ss- Midi. O ^ ^ nu , -nei. NO^, -nu. SO , I nu. gg-. S , CO. -nf. SSE , CO. -pi. SO , CO. S "*' , bm. S,ir. '^ , nu. SSE;4(, CO. -pi, S *. , nei. SO ^, pL S$5 J;;/. S;^, CO. S, jnu. N, CO. SSE , CO. SO, -nu. SO , CO. S , %co. OSO, -nu. SO$, CO. SO , % nu. -^/. S * , t nu. O *. , -nu. N $ , nu. N , nu. NNE, fe. N:fi, fe. N*., fe. S Jj; , CO. -ne'i. O •*•■ , CO. -nti. O *: , J nu. SSE, CO. SSE, nu. di. SSE , br. de. OSO ^ , ^ nu. 5 !il^ , CO. S , nu. SO •*• , nu. pi. O jj{ , I nu. SO , % nu. -pi, SO ;fl^ , pi. S #■ , nu. sso *; , CO, OSO , CO. - gre. ■nei. S O I R. N, CO. S , i nu. NO , fe. S "^ , CO. S , I CO. -pi. OSO , % nu. -p/, SO JJJ , t f/. SO,fe. S$, j?^/. OlNO,fe. N0$, CO. N , fe. NNE,fe. ^j. N * , fe. ^^. N *, , ',fe. s :* , CO. gg. SSE , CO. gg. ?^o, SO * SSE, o*. CO. , CO. Oi4^ br. -nu. fe. tnu. SO 4?, , t nu SOsJe, CO. S •«? , nu. SSO;*., |nu. I OSO *. , CO. pi. 240 ACADEMIE RtCAPITULATIOM. Plus grand dcgre de chaleur , . . j 7 «^. le 3. Moindre ^2. 6 'Me 16., Temperature moyenne , |;3* ^' Barometre. , Plus grande elevation 27. P. 8 I 6"'. les 12. 21 & 23. Moindre 26. . 10. le 29. Balancement 10'. 6'^. Moyenne elevation 27. 4. 6. Les vents du S ont ete les dominans, & la duree de leur rep,ne a ete a celle du rec;ne de ceux du N dans le raonort de 732. Ceil dans le milieu du mois qu'ont fouffie ceux du N. Le ciel n'a ete ferein que dans Tefpace du 12 ail 15 inclulivement, & convert ou nuageux tout le refte du mois. Brouillards les 21. 23 & 24. Neige les 16. 17. 20 & 27. En tout 2 p. 9 1. Grelil le 30. Pluie peu abondante les 5, 6, 8 & 25. Pluie tres-forte les 7, 9, 26, 27, 28 & 29. Quantite d'eau de pluie & de neige. 2 p. 3 1. j|. Les rivieres ont toujours et6 tres-pleines. La vegetation nulle. La conftitution athmofph^rique fraiche & tr^s- humide. L'air a eu une mediocre elafticlte. La conftitution maladive a etc principalement putride. Les maladies de TAiitomne, telles que la fi^vre quarte , y font communes. II y a eu des rhumes & quelques fluxions de poitrine. Quelques apople- xies. En general, un mediocre nombre de malades. D E I> I J O N , lySi: I4f' OBSER VA TIONS Mt TlOROLOGIQUES. F 6 V R 1 E R. THERMOMETRE. )0. du m. I 2 3 4 6 7 8 Matin deg. 9 10 1 1 12 I^ M M 1 6 17 18 '9 2C 21 22 25 24 ^5 26 27 28 29 30 31 o. —2. — I. — I. — o. —I. — o. — I. ^2. -6. -7- '-7- -6. -9. -9. -7- -6. ^4. -3- — o. 3- 4- 2, 2. I. 4 M I D I.! S o I R. deg. 6 9 6 i 6 6 9 6 I o I 2 2. _o. o o —I -3 -4. -3 -6. -5. -4. -I. -1. 1 5. 7. 5. 5. 6. 5 7 deg. o —I 6 6 •• 9 I- 3 .. 6 6 3 6 6 6 6, 6 6 _o. — I. —2 — I. -4. -5- -7 -5- -6 -9 / -■> -3 -3 —0 3 5- 3 4. 3- 4 4. ^7. 6 BAROMETRE. Ma tin. 30U. Midi. 'g-P ou. 27. 4 5 3 27. •• 3 26. 10. 6 26. 9 27. 3 3 3 3 2. 61 I 3 4 2. 6 4 5 6. 9 7 7 7- 4^ 2. 4. 7' 10 8. 9 6. 3 27. 26. 27 i>g 4. 3 5 2. 6 SoiR. pou. lig. 27. 26. 27. 4 3 3- 3 3 a I. 3 4 2. 4 6 7 7 7 7. 6 3. 2 5- 9 8 10 7. 6 6. 6 5 4. I 3 9 8. I. 4 3 3- 3 I 2. 6 4 3 3 4- 6. 7 7 7- 6 3- 2. 6. 9 10 10 6. 3 7 6 6 3! 6 6 2^4^ ACADEMIE V— .-— '^^I^^^BX'm^timAMf^i^miif^x, ■isirrwam.-ts.iKrsaT'^jf^-n^-.-r, . y i^y- ^XA^^KWCtU FENTS ET tTAT DU CIEL F 6 V R I E R. 4 5 6 7 8 9 lO n 12 M i6 17 18 •9 20 21 22 23 24 ^5 16 17 18 -V Matin. NNO''4f. , nu. ^g. NO .i*i , fe. 1 1^-. Ni(^, nu. %i:g. SE , CO. -nei. gg. S , ^r. nei. gg. NO , ;7/. OSO, nil. gg. OSO, br.gg. SSE, nu. -nei. SO , CO. I gg. N, nu. iTiTi^. N*:, tfe. Ig^. NNE,*Ke. *gg. NNE , I fe. t gg, NNE*,}re.?gg. NNEJfJ,:}:fe.tgg. NNE, |fe. igg, NNO, fe. ^g-g. N. iL igg. NNE,fe. Igg. S * , -nu. gg. SE ^ , CO. -pi. OSO, %pl. SO, -nu. O , -hr. SE , CO. -ss- Midi. N % , fe. gg. N *. , fe. gg. ESE , I nu. gg. S , CO. gg. S , I nu. NO?*', CO. NNO *; , CO. gg. SSE *■ , fe. gg. O , CO. gg. NO, nu. gg. NNE ;#: , i fe. gg. N-*-, fe. I^g- NNE, ik. tgg. NNE, tfe. Igg. NNE,|fe. |gg. NNE;*., I fe. Igg. NNE, I fe. tgg. NNE, |fe. Igg. N*;, CO. gg. N, fe. gg. NNE , -nu. gg. S $ , I nu. de. SE$, CO. -/?/. S , CO. -pi. hr. SO , CO. SO , fe. dL SE , fe. NO, CO. S O I R. n;*;, CO. gg. N ■#: , CO. gg. ESE^i^^x, fe. Xgg. S , CO. -nei. gg, NO , fe. NO $ , pi. nei. E * , CO. gg. SSE , CO. gg. NO , fe. gg. N, CO. gg. N , I fe. I gg. N , I fe. I gg. NNE^;,jfe.|gg NNE , % fe. I gg. NNE, jfe. Igg. NNE$;,t fe.igs;. NNEi»(,lfe.leV. NNE, jfe. Xgg. N *■ , fe. X gg. N, fe. Igg. SSO , fe. gg. SO , CO. -pi. SE M. y CO. -/>/. S •*•. , fe. OSO , CO. OSO, fe. SE , fe. N|>fO $fi , CO. DE DiJON, /7^2. 243 RtCAPlTULATIOh, Plus grand degre de chaleur , -^ 7 ^. 6'\ le 23. Moindre -—p. 6. leiy. Temperature moyenne, .... .. 6f|. Plus grande elevation dti barometre , 27 p. lO'. 6'*. le 26. Moindre 26. 8. 9 le 5. Balancement i. i. 9. Moyenne elevation, . . * 27. 4. 4. Du I^^ au 21. les vents dominans ont ete ceiix du N. Dans le refte du mois ceiix du S. Le ciel plus fouvent ferein que couvert 6u nuageux. Temperature tres-frolde du i^'. au 21 inclufi- vement. Fraiche le refte du mois. Brouillards les 8 & 27. Neige les 4, 5 & 9, en tout 11 lig. Pluie les 6, 22 & 24. La quantite d'eau de neige & de pluie eft de 3 1- tV . Vegetation nulle. Conftitution athmofph^rique feche & tres-froide. Conftitution maladive catharrale. Beaucoup de iriiumes & d'aiTeftions catharrales. Quelques fluxions de poitrine. Peu de malades. 244 ACADEMIE OBSERVATIONS METtOROLOGIQUES, MARS. THERMOMETRE. M AT 1 N. 0 METRE. 1 i°- Matik. I 1 VI ID I. SoiR. Midi. S 0 I R. du • deg. deg. pou. lig.'pou. lig \ )ou. lig "^ 4 s 3. 6 27. 6. 627. 6 4 3- ^ 2. 6 3 1 ^7. 5 2 3 7 ^' ^ 2. 9 J 3 5 4 6. 6 9 7. 6 4 7. 6 5- 6 5 6 6. 6 ^ 5 ^ 6 4. 6 6. 6 5. 6 6. 6 6 5. 6 6. 6 5 4. 6 4 3 i ', 7. 6 6. 6 6 5. 6 2. 9 , ^- 3 2. 9 2 I- 3 1. 6 9 5. 6 10 5. 6 ^. 6 6 6 26. 11 27. 5 2 5.6 3 5.6 11 5« 6 9 8 5 ^ 4. 9 4 12 • 5. 6 •* n 2 10 5 I. 6 2. 6 4. 9 10 2. 3 6 6. 6 6 I4 0 4. 6 I. 6 5 4. 6 4. 3 r<; 0 2' 3 >-i. 6 4- 3 4 4. 6 16 —3. 6 4 0 4. 6 4. 6 4. 6 17 0 2 .. 6 4- 3 4 4 18 -0. 6 2. 6 .. 6 4- 9 5.6 6 19 —0. 6 3. 6 2. 6 5 4. 9 4 20 2 4. 6 3. 6 2. 9 3.6 4 21 2 S. 6 5. 9 3 I. 6 . . 6 22 5. 6 8 8 26. 10 26. 9 26. 6. 9 ; *3 7 7 0 6 4. 9 7. 6 24'— 2. .. 6^1 11 27. I 27. 2 2"; —2. i 3 1 =^ 27. I 2 2. 6 26 2 4. 6; 2. 6 3 5 6 27 .. ^ 6. 6; 3- 3 6. 6 7 6 28 3. < 9. 6 7 6 5 ^ 5 29 6. f ) 8. 6 7 3- 3 2. 6 2 30 6 9 6 2 2 2. 3 1 3' 6 6. 6 6 1 1 17 11'' D E D > I J 0 N, lySl. 24^ VENTS ET J^TJT DU C IE L. \ MARS. ] lo. du m. Matin. Midi. S 0 I R. 1 N, CO. SE, nu. SE, fe. 2 S , br. ~pl. S , |: nu. -pi. S , 1 nu. 3 0 , -nu. SO , -nu. SO, CO. 4 SO , CO. '■pi. N, CO. N, fe. 5 S , |nu. OSO , CO. S, fe. 6 S , CO. S , CO. S , CO. -;?/. 7 SO, nu. SSE , % nu. S ■«' , CO. -d/. 8 S , CO. -pi. S, nu. SO ■*: , fe. 9 SO, CO. -pi. OSO*:,?nu. 0 *. , fe. lO S , CO. -pi. SSO, Hu. SSO , nu. 1 1 SSO , t nu. S, }nu. S, fe. 12 S ^ , -nu. S,pl. 0 * , fe. '3 NO , fe. -gg. NO,fe. ^e. NO, fe. 14 NNO .*. , fe. ^^. NO, nu. ONO*:, -nu. ^5 NO , nu. frg. -nei. N , CO. N¥., fe. i6 N*,fe. |g^. N)*(, -nu. N*., fe. •7 0 , -nu. gg. NO , -nu. NO ± , CO. nei. i8 NO.*:,fe.^g. N, CO. NO , CO. 19 S , 1 nu, gg. SSO, CO. SSO ':*• , CO. nei- 20 S , kr. ~pl. SO , I nu. 0 , CO. 21 S ;*' , CO. -pi. S , i nu. -pi. S , CO. 22 Sm,pl. St, pi. st,pi- 23 Slit, pi. S *• , pi. NO $,/?/. 24 NO*;,fe.gg. NO * , nu. Je. N*,fe. gg. M S * , nei. gg. OSO m , nu. (/e. S"^, CO. pL 26 OSO:*:, nu. nei. 0, Jnu. ' NO, fe. 27 N , fe. -gg. E , fe. de. SE, Jnu. 28 SSEtjfe, nu. \ SSE*;, CO. SSO $ , CO. -pi. 29 SSE*, pi. SSO$, CO. /j/. s, t;"^- 30 S,pl. 0 , CO. 0, fc. 31 S , CO. s, jt^/. S , CO. 14^ A C A D E M I E RiCjpITULATION. Plus grand degre de chaleur , % lo. les 12 & 15. Moindre 3 '*. 6 '\ le 16. Temperature moyenne , ... I 4. 6 •\ Plus grande elevation du mercure dans le barometre , 27 p. 7 1. o ". le 27. Moindre 26. 4. 9. le 23. Balancement, Ip. 2I. 3 '*. Moyenne elevation, ... 27 p. 3 I. 5 Les vents du N ont regne du 13 au 1 8. Mais ceux du S & de TO ont domine dans touS les autres jours. Le ciei a prefque toujours ete convert ou nua- geux. Brouillard la matinee des 2 & 20. Gelee a glace les 13 , 14, 15 , 16, 17, 19, 24, 25 & 27. Flocons de neige inappreciables les 15 , 17 & 19. Neige abondante de i p. le 25. Pluie trss-peu abondante les 2 , 4 , 6 , 7 , 8 , 26 & 21. Pluie abondante les 10, li, 12, 22, 23 , 28 , 19, 30 & 3f. La quantite d'eau de neige & de pluie eft de I p. 2. 1 -1 '^* , / . La vegetation a commence a s'annoncer d^s le milieu du mois ; la vigne a fe debourer des le 26 ; le froid I'a retard^e , & a endommage quelques vi- gnes & beaucoup d'ajrbres fruitiers. Conftitution tres-fraiche & tres-humide. La conftitution catharrale continue a ete la do- minante. II y a quelques complications putrides & ver- inineufes. La fievre tierce commence vers le milieu du mois. L es malades font plus iiombreux. D E Dijon, lySx. i4y OBSER VA TIONS Ut TtOROLOGKl ^^^• A V R I L. THERMOMETRE. ho du m MATIN. cleg. I 5 n 5 3 3 4 4 5 2 6 4 / 4- 8 4 9 4. lO 6. II 6. 12 5 13 4. 14 5 M 3 16 5 17 5 1« 4. 19 7 20 6 21 7 22 6. 23 7 2^ 7 ^S 10 2.' 7- 27 7 2b 6 ^S 7 3^ 6 31 Midi, deg. 8. 6 7 6. 8. 7 7- 9- 9- 8. 6. 8 8 6 4- 8. 8. 9- 9 10. II II 12 12 n II. 9 10. 10 6 6 6 6 6 6 So I R. deg. 6 4 4 4 5 5 6 7 6. 5- 7 5 6 5 4 6. 6 7. 7 8 9 8. 10 12 9 8 7 8 8 4 ^ BARO METRE. MATIN, pou. llg Midi. DOU. Ig- 26. II. ( 7 II 27. .. .. ^ I 3 2 I 26. II II 27. I .. < 26. II. 10 9 6 27... 1. C .. 6 2 2, 4 a 2^ 26. II. 6 27. 2. 3 2. 6 2 I. 6 16. 10. 6 -7- .. 6 .. 6 2 3 2 I 16. 10. 6 27 .. 6 .. 6 i6. II lO 9- 9 S O I R. pou. lig. 26. 8. 6 11. 6 II 27. I I 2. 9 2. 6 1-3 .. 6 26. 1 1 27. ~7 I I. 6 . . C) 1. 6 • 2 3.6 3 .. 9 16. 10. 27. 1 2. 3 2. 6 2 2. 6 6 6 .. 6 26. II 10 10. 3 27. 2 2 2. 6 2. 6 3 27 z6. 10 27. 2 2- 3 2. 6 2 2. 9 f,«a^i,i; n'm.', ^j«> ■»^ai.-»:» ..j...... .pf-pn-, ,248 A C A D E M I E VENTS ET i.TAT DU C 1 E L. A V R I L. o. in. Matin. -nu. *» }Jf , nu. so , nu. S , bm. t> SO, tpl. 7 NNO, br.-pl. 8 NE , -nu. 9 NNO, CO. 10 NNO, inu. 11 SO , CO' SO, inu. SSO * , $nu. S,tPl. , N, nei.pl. [6 N, CO. -pL 7 SO , CO. 8 OSO,.nu. 9 SE, CO. SE, -nu. bi O, nu. ki OSO , nu. 23 SO,i Z4 £ , j^ nu. 25 S, I/;/. i<^ SO , CO. 'pl. Midi. S*,nu. SO i^., t nu. gre. S , -nu. % SSE , nu. gre. pl. S , I nu. J /;/. NO ,snu. -pl.gre. O , -nu. NNE,-nu. E , -nu. N>!^, nu. SO , CO. SO , % nu. nei. S"3f , CO. pl. S , t ;?/. NE , $ nu. SO , nu. E , nu. IE,|nu. OSO , X nu. S , nu. NNE, -nu, SO , nu. S$, CO. SO, xpl. O , CO, -pl. O CO. I pl. NE , nu. ONO , I pl, N*, CO. S O I R. S:$, Xpl. SO , fe. S, -nu. SSE, fe. SO , fe. S, fe. NO * , CO. 'pl. NNO, fe. E, fe. SO , CO. S, fe. SO , fe. OSO , CO. S, jp/. N •*., tp/. S , CO. - pl. SO,tnu. SE , Co -pl. S , fe. O *• , I ;;/. OSO*, CO. -p/ NO,* nu. SO , fe. S '*' , t nu. SO % X nn. SSE , CO. N , fe. ENE, fe. NNE,tp/. N, CO. t 6. T R 27 p. 16 II E. 3 I. 7 6" . le le 22.- 2, 8. 6 - 27. I. ir. D E D I J o N , lySi: 249 RECAPITULATION. Plus grand degre de chaleur, * 11 . . les 2f & 22* Moindre $ 3 . . le 15, Temperature moyenne , B u4 R O M Plus grande elevation, . Moindre , Balancement, Moyenne elevation , . , Les vents du N' ont rarement fouffle , ceux du S ont ete les dominants^ & fouvent avec beaucoup d'impetuofite, Le ciel a prefque toujours et^ convert ou nuageux.' Brouillards les 5 , 7 & 28. Neige fondue le 12. Neige, 6 i. le 15. Huie abondante les I^^5,6, 14, 15,20, 25; 26, 27, 29 & 30. Petite pluie les 4,7, 8, 13, 16 , 18 , 21. Grefil les 2 & 4, Quantite d'eau de pluie & de neige , 4 p. 1 1 1. 3^-. La vegetation fait des progres , les pechers etoient tons en fleurs des le 11. La plupart des arbres font converts de fenilles fur la fin du mois. La navette entre en fleurs. Les hirondelles font arrlv6es anx environs du 23. Les oifeaux, & fur-tout le roffignol , fe font entendre a la meme epoque. Inondations du 19 an 22 : tr^s-fortes du 26 an 27. Laterreeft fimouill^e, qu'on ne pent commencer a labourer que fur la fin du mois. Conftitutions , athmofph^rique , fraiche & excefli- vement humide. Maladive , catharrale , putride & vermineufe. Beaucoup de maladies differentes & de malades. La coqneluche , les fievres ^ruptives , les fievres continues & les tierces font communes, (celles-ci font opiniatres* S 2?0 ACADFMIE OBSERVATIONS A^£TE0R0L0GIQUES. [ M A I. THERMOMETRE. Mati> J A 5 6 / 8 9 II 12' M id 17' i<>, i9i ao 11 22 -3 24 26 2"7 29 3' 3'- 4 8 9- 10 6 4 5- 7 8. 9 n 9 10 12. 12 8. 10 8. 6 9 9 7- 6. 7 10 1 1. 12 14 1 1 Midi 7 8. 8 ii. 11. 7 6. 9- o. t. 4 3- 4 5- 6. 4 3 4 I. 2 2 o 1- I 3- 5- 8 5- 6- 6 3 So IR. dec 6! 6i I 6\ 6! 6( 4 8 9 10. 6 8 6. 6 5- 6 7- 6 9 10 12 10 12. 6 14 12 11. 6 1.1 11 8. 3 9- 6 10 8 10. 6 9 9- 6 II. 6 »3 I? 12. 6 14 1 1. 6 5^/J O METRE. Mat in. pou. lig, 2.7^ 2. 6 26. 27. Mi D I. pou. llg 27. 626. [27. 2. 9 2 I 9- I 3 4. 6 2 •• 3 4 2. 6 4 a. 6 2. 6 2. 9 3 2 2, 4- 9 2. 6 2. 2. 3 7 5- 5. 6 4- 4 6 9^ 2. 6 2. 9 I. 6 9 2 4 4 2 2. 2. 3 2. I 3 2 2 2. 4- 3 2. 2. 3- 7 6 4 4 4 So IR. pou. 27. 3 2. 3 I 3*26. II. 27 9M- 2. 9 4. 6 3 3 2. 6 3 2. 2. 2. 3 I 2 3- 4 3- 3- 2 5- 6 6 5 4 6 4 3- D E Dijon, i-;.?2. ^ I FENTS ET I TAT D U C 1 E L. MAI. I 2 3 4 5 6 7 o o 9 10 1 1 12 13 16 17 18 .'9 20 21 22 J -4 ^5 26 27 28 /9 '.30 15 1 Matin. S , |: nu. -pi. S , CO. -pi. N , CO. -/?/. SSE *. , % nu. -pi. S Sfj . p/. SSO, nu. NE,co. S , I nu. -pi. S , -nu. SE , nu. OSO , fe. SE *. fe. SSE , % nu. SSO , nu . -pi. S , CO -pi. S ^ , I nu. -pi. SO , -nu. SO , fe. SSO sife , I nu. -pi. S , %pL S ^ -nu. S ^ , I /?/. SO , nu. S , 5}; , J nu. -pi. SSO , CO. SE, fe. S , % nu. NO , br. ESE ;*! , t nu. -pi. Midi. NNE, fe. NE, fe. S, nu. SSE , CO. -pi, SSO , CO. -pi. SO-*;, CO. OSO*?., pi. SSE , X nu. S , pi. SO , nn. SE ^ , I nu. S, CO. SE , nu. S 4^. , fe. S JJ: , t nu. SSO , nil. -pi. •S 4( , nu. I SO ^ , J nu -pi. ISO, f nu. -pi. ISO , nu. S * , X nu. -/?/. SO , CO. SE , CO. S Sfe , J nu. SO , J nu. -pi. OSO * , nu. SO , nu. SSEj*:, nu. SO^, CO. -pi. SO , nu. S * , Xpl. S O I R. fe E-4- NE , CO. S*, CO. SE , CO. -pi. OSO*:, Xnn. -pi. SO •*: , X nu. Oifi, pi. E, nu. S, cO. OSO *Mtnu-^/. J , SE^, CO o "*: , I pi. NE , nu. S , or. T. pi ^ % ,% nu. or, -vl. OSO, fe. ' \ SO ^ , nu. I O, fe. S , X "u. S , nu. -pi. SO, -nu. SE -^ , X pi. SO#:, nu -pi. SO , nu. OSO , X nu. S , fe. SSE ;*{, |nu. S fe. N , X nu. or. r. S i*^. , CO. 252 ACADEMIE Rt CAPITULATION. Plus grand degre de chaleur, * 18. Moindre . * 2 Temperature moyenne, ... 10. Barometre. Plus grande Elevation . . 27 p. 7 Moindre 26. 9. le28. le r^ 7 >8* le 23- le 5- Balancement, 10. Moyenne elevation, ... 27 p. 2 '. 10. Les vents du N n'ont fouffle que 7 fois. Ceux de I'E . . . . 2. Ceux du S , tenant fouvent de TO , ont regne dans tout le refte du mois. Le ciel n'a ete ferein que pendant Tefpace de trois a quatre jours , & convert ou nuageux tout le refte du mois. Brouillard le 30. Gelee a glace le l^^; a blanc le 2. Petite pluie les 3 , 4, 5 , 10 , i 5 , 16 , 18 , 19, 24, 25 , 26 & 29. Pluie abondante les 7, 12, 14, 17, 22, 24 & 31. Quantite d'eau de pluie , . . 2 p. 8 1. 6 '\ Orages avec tonnerre les 14, 15 & 31. Les ri- vieres font rentrees dans leurs lits le 4 , en font refforties le 7, & y font rentrees le 9. On fe prefle beaucoup pour les femailles. La ve- getation continue a fe bien faire , mais lentement. Tons les arbres font converts de feuilles. La vigne en a le 16. La jetee eft belle. Les chatons des noyers £e montrent en abondance le 1 1 , commencent a tomber le 22. Les coignaftiers font en fleurs. Le feigle eft en epis depuis le 9. Conftitutions, athmofpherique , temperee & tres- litumide. Maladive , putride dominante. Fievres con- tinues, fievres eruptives, fievres tierces putrid es. Beaucoup de maladies & beaucoup de malades. f D E D 1 J o N , lyS^. 2?? W OBSERVATIONS METtOROLOGlQUES. J U I N. THERMOMETRE. JO. du m. Matin deg. 7 8 9 lO "l 12 .3 M i7i 18] '9 "I 22! 23 24 ^S 26 27 28 20 Midi. deg. 9. 6 lO. 10 II. 9 II. 8 12. 8 13 11 M- 10. 6 18. 11. 6 12. 6 16. 17 14. 6 19. 13 17- II. 6 19 14. 16. 12. 17. 13. 6 20 17 22 17. 9 22. 20 12. 17. 3 23 19 23. 18. 6 23. 18. 9 22. 17 21. 16. 3 23. 17 23. 19 23. 17 18. 15- 3 17- 14. 3 19. 14. 9 ^9- S O 1 R. 10 9- 9- 9- 1 1. II. II. M 16 »3- 16 12. '7 20. 20 19. ^9. 20 19 19. 18. i8. 20. 19. ^^ 16. 17- 9 6 3 6 9 3 BARO METRE. Mat i n pou. lig 27. 3. 4- ^ 6 7 6. 3 6 .Midi. pou. V- 6. 6 4- 3 3 5 5- 8 8 7- 5- 4- 9 6. 7 7- 7 8 6. 6 5 4. 4- 6 6 Jig- 3. e 5 7 7 6 6 6. 1 5- ^ 4. 6 S O 1 R. :>ou. V- 4. c 4 7 8 8 6. 6 5 5' 6, 7' 7' 8 7 6. 3 5. 6 6 6 ) 3- ' 6 7 6. 6 6 6 6 5 3- ^ 3- < 5 3- : 8 8 8 6 4. < 6 6. c 7. ^ 7. ; 8 7 6 5. r, 4. 9 4. 3 5. 6 6. 6. 3 i.,»/. S, Jfe. SO . ? fe. N*', fe. ENE*;, fe. N, -nu. O ^ , 'nu. 0,fe. NE , -nu. N,fe. N ^. , fe. N * , fe. N^. ,fe. SO , fe. SO, ipl. O , i/^/. NO, nu. OSO^, fe. Midi. S , t nu. -pi. O, CO. O , nu. N£ , nu. S, -nu. N , -nu. N, fe. ESE,-nu. SSE , nu. pi. SE '*' , -nu. SO , nu. SSE * , nu. SO , nu. ENE , I: fe. E , ? fe. ENE *: , fe. NE«., fe. E, -nu. NO*., -nu. NE , fe. NE, -nu. N ^. , -nu. N 'i^ , fe. NE * , fe. E * , fe. NE ,4- , t nu. T. N,j:/'/. r. SE , ^ nu. SO , -nu. S , nu. S O I R. nu. S , CO. ONO , CO. NO , CO. E, fe. N,fe. N, fe. Nf»-, fe. SE , fe. OSO, fe. S , i nu. -pi. SO , fe. S * O, fe. E, t fe. E , % fa. ENE *' , N, (e. O .*. , fe, N ■*. , fe. NE , fe. N, fe. NNE .*; , N ■*, fe. NE'*;, fe. SE *; , nu. NO , I nu. : ONO*, or. NO #:, fe. 0,fe. O ^ , fe. ;./. fe. fe. D E D I J O N , /7 ■- ^^^^^^ D B J » > ^ Ml M Lj. AAA.&C Grand«8 renctr« servantarenoTwefler I'air. B£>.Portes prmckpalLes iela, S^e . -^ ? f < 7 * -i^ C.C.C.CPortes 4e ieC>er(e . DDDD-71a£es proprea a-mettre encore ua,ou deux lut« • Tiga^'^^li^to- lT\di E B o I s s I E u , fur les Methodes rafraichilTantes 6c echauffantes , au prix de 4 liv. broche. TABLE Des Oiivrages inferes dans le fecond Semeftre. IVIemoire fur Us moyens dc faturer Ics eaux" mhes du nitre , fans perte dt t alkali , &C. par M. DE MORVEAU. Pag. 1"^^ Addition a u Memoire, par le meme. 16. Suite du Mimoire Jur Us pierres biUaires , par M. DURANDE. 26. Ex AMEN d^unc mine de plomb trouvee a Saint- Prix-fous-B&uvray , & OBSERVATIONS mine- ralogiques , par MM. DE MORVEAU & Champy. 41. Explication & ufi^e de la Table des Arcs femi-diurnes , inferee dans U premier Semeflre, par M. R.OGER. 52. Memoire fur la lampire on ver-luifant ^ par M. GUENEAU DE MONTBEILLARD , rifldent a Scmur en Auxois, 80. Anal Ys E de teau de Premeaiix , par M. Maret. 98. Ob s ervat 10 N s iHifloire naturelU , par M. PazUMOT , refdem a Paris, III. Observation dc la giicrifon d'une cc/Iifuc caufh par des picrns biliaires , par M. MaRET. 139. Seconde partie du Memo I RE fur Les eclufesypar M. Gauthey. 145^. EXTRAIT des regljlres metiorologiques concernant la quant'itc £ cau , dc pluit & dc ncigc qui tombe. a D/yon , ^ & meme de la manipulation dans la preparation , eft un motif affez puiffant pour decider la prefe- rence que je donne a la diffolution de plomb ; elle a d'ailleurs les memes avantages; elle n'a d'autre inconvenient, fi e'en eft un,que celui qu'auroit egalement la diffolution d'ar- gent , de porter une chaux metallique dans la liqueur, & d'obliger en confequence de Jeter le peu de terre de magnefie que Ton doit feparer enfuite de la mefure d'epreuve par I'alkali ; mais cette perte d'une matiere ii peu precieufe , que Ton neglige meme le plus fouvent dans les travaux en grand , ne merite pas qu'on s'en occupe dans un effai preliminaire. Apres avoir ainfi precipite I'acide muria- tique de reau-mere,on lajettera fur un filtre pour feparer le muriate de plomb , & il ne reftera plus qu'a faturer Tacide nitreux avec I'alkali meme , dont on fera approvifionne pour le travail de I'eau-mere ; on ne rifquera rien alors d'etendre la liqueur avec une grande quantite d'eau, il fera meme necef- faire de la delayer a un certain point , pour empecher ce qu'on appelle le miracle chymi- que , c'eft-a-dire , que le melange des deux liqueurs ne produife une maffe concrete. La feule attention qu'exige cette feconde operation, eft d'attendre le point de fatu- ration, pour ne pas laiffer d'acide nitreux 12 A C A D E M I E dans reau-mere , & de ne le point pafler ; ce qui emporteroit une confommation inutile d'alkali dans le travail de la cuve , feroit per- dre par confequent I'avantage de Teflai , & reproduiroit les inconveniens que Ton cherche a eviter. On parviendra aifement a trouver ce point precis , en verfant d'abord dans la liqueur quelques gouttes de la teinture de tournefol qui la feront paffer au rouge ; les changemens de nuance que determine fuc- ceffivement I'alkali , avant que de retablir le bleu, ou d'augmenter fon intenfite, feront juger lorfqu'on devra s'arreter. Un morceau de papier colore par la meme teinture, pour- roit egalement fervir a indiquer les progres defaturation. Comme on aura tenu note de la quantlte d'alkali employee , foit en pefant ce fel en nature , foit en pefant I'eau dans laquelle on en aura fait diffoudre une dofe determi- nee ; en deduifant, dans tous les cas , ce qui en refte , on pourra etablir , fur le rapport des mefures , Teilimation de ce qui fera neceffaire a la faturation de la totalite de I'eau-mere. Mais on fent bien qu'il y auroit erreur, & meme notable dans ce calcul , li Ton ne faifoit en- core diminution de la portion de Talkali qui a ete prife par I'acide nitreux etranger a I'eau-mere , & qui y aet6 porte par la diffo- lution de plomb. Pour la retrancher il faut la connoitre ; il faut fur-tout pouvoir arriver a cette connoiffance par des moyens fimples , cxpeditifs, qui, en peu de jours, deviennent D E Dijon, /7^a. i^ line routine aveugle, mais fure dans la main des Ouvriers les moins intelligens ; c'eft-la fans doute le point epineux dii probleme , je crois cependant pouvoir en oftrir line Ib- lution fatisfaifante. J'ai d'abord penfe que Ton pourroit pre- cipiterla terre du plomb par Teau de chaux ; ce moyen eut ete tres-commode , nullement difpendieux : le precipite de plomb aiiroit bientot fait connoitre la quantite d'acide ritreux qui avoit fervi a fa diffolution; mais il a fallu I'abandonner , parce que I'eau de chaux precipite egalement la magnefie, c'eil meme un tres-bon intermede pour feparer exaftement cette terre, & I'avoir, finon ab- folument feule , du moins beaucoup plus pure que celle que Ton trouve le plus fouvent dans le commerce , & qui n'eil que de la terre calcaire. Apres avoir parcouru les divers precedes chymiques qui pouvoient conduire au meme but, & reconnu que les uns exigeoient une manipulation difficile , que les autres confu- moient des matieres trop precieufes , j ai trouve qu'il n'y auroit rien de plus avanta- geux que de prendre pour bafe de cette efli- mation, la quantite meme de muriate de plomb qui fe feroit forme pendant la preci- pitation : j'ai done cherche ce rapport , & j'ai decouvert,par une fuite d'operations fur des dofes connues , & en m'aidant de quel- ques donnees du cdlebre Bergman, dans fon Traite de I'analyfe des eaux , qu'une quantite t4 A C A D i M I E ^'acide miiriatique qui pouvoit tenir en dif- folution 126 grains ^ de cake pur, c'eft-a- dire abfolument prive d'eaii & dacide me- phitique , qui par confequent auroit diffous environ deux cent vingt-neuf grains de terre calcaire ou calce mephitife , qui auroit pro- duit avec I'alkali vegetal a peu pres deux cent quatre-vingt-trois grains de muriate de po- taffe, etoit en etat de precipiter la terre du plomb, tenue en difTolution par de Tacide nitreux en quantite fuffifante pour abforber environ^ 1 16 grains f d'alkali vegetal pur , 271 grains ^ d'alkali vegetal completement mephitife , & de former avec lui 238 grains 7- de nitre cryftallife ; en un mot, que cette meme quantite d'acide nitreux etoit en etat de diffoudre quatre cent dix-neuf grains de plomb, laquelle diffolution etant verfee dans ime liqueur contenant de I'acide muriatique au degre de concentration moyenne des eaux- meres, y occafioneroit un precipit6 d'a peu pres cinq cent vingt grains de muriate de plomb, reftant de 578, fomme totale du fel qui s'eft forme par cette union , & dont le furplus eft tenu en diffolution par la liqueur. On con^oit que ce precipite doit etre deffe- che a un degre fixe de chaleur, comme celui de Teau bouillante, avant que d'en prendre le poids pour le rendre moins variable. Connoiffant ces refultats, il eft facile de fuiyre tout ce qui fe paffe dans cette ope- ration, & meme de dreffer une table qui pre- iente; au premier coup d'oeil, les quantites D E Dijon, tySu i^ d'aikali a cl^diiire , eu egard aux difFerentes quantites de muriate de plomb que Ton aura obtenues; c'eft-la, comme je Tai ditjl'objet le plus intereflant, parce qu'une fois que Ton faura quelle eft la quantite entiere de lalin qui eft neceflaire pour faturer tout I'acide nitreux d'une eau-mere, ou plutot de tant de pouces cubes de cette eau-mere , il n'eft perfonne qui ne puiffe indiquer ce qu'il faudra pour la meme operation dans la cuve. Si Ton trouvoit qu'il fiit embarraffant de priver le muriate de plomb d'une portion d'eaii lurabondante, & d'arrivei" toujours au meme point precis de dedication , je puis encore donner le moyen de fupprimer cette petite manipulation : il fuffira , apres la precipita- tion , de verfer la liqueur dans un vafe de verre cylindrique , au dehors duquel on aura applique une lame de papier contenant des divifions. Ces divifions peuvent etre mefurees, par exemple, par deux gros d'eau diftillee a une chaleur moyenne; c'eft-a-dire, qu'ayant pef6 exadement deux gros d'eau diftillee , on les verfera dans le vafe cylindrique , & on mar- quera la ligne de furface du liquide fur la lame de papier collee. Rien n'empcchera de faire, ii Ton veut, la precipitation meme dans ce vafe; on Tagitera legerement pour meler toutes les matieres & les mettre en contad, pour empecher que le muriate de plomb n'adhere fur-tout aux pa- rois , ou meme qu'il ne prenne la forme cryf. l6 ACADEMIE talline , qui lui feroit occuper plus d'efpace.' On le laiffera enfuite repofer pendant quel- ques heures , & on n'aura plus qu'a prendre le degre fur la lame de papier; ce qui fera d'autant plus aife , que dans cette operation reau-mere fe decolore & devient plus lim- pide. La pratique fera fans doute decouvrlr en- core bien d'autres moyens de perfeitionner- cette operation ; je n'ai cherche jufqirici qu'a en etablir la poffibilite , qu'a en determiner le procede par des principes furs & des ex- periences exaftes , & je crois avoir rempli ces deux objets. ae ADDITION AU MEMOIRE PRECEDENT. O R S Q U E je communiqual a TAcademie tties vues pour le traitement economiqiie des eaux-meres du nitre , je lui annongai que je ne tarderois pas a lui rendre compte d'un effai en grand de mon procede ; il a ete fait a la nitriere Saint Medard de cette Ville, en pre- fence de M. Champy qui a bien voulu m'aider a le diriger; le fucces a ete aufli complet qu'on pouvoit le defirer pour la confirmation des principes dece Memoire & la demonftra- tion des avantages qu on peut en titer dans la pratique : D E Dijon, lySz. 17 ptatique , aiiffi M. Champy n'a-t-il pas he- fite de Tadopter dans le traitement des eaiix- meres de la rafinerie ; mais les obfervations que j'ai recueillies de cette experience , m'ayant engage a fimplifier encore la me- thode , je n'infiflerai ici que fur les details qui peuvent fervir a motiver les changemens, ou a conduire les Ouvriers dans Texecution d'une operation que )e regarde enfin comme la folution du probleme. Nous avions fait reunir quelques jours au- paravant dans une meme cuve les eaux-meres de differentes cuites , & on les avoit lailTe depofer. Une pinte de ces eaux Te trouva pefer trols livres trois onces trois gros foixante grains ; ^tendues de trois parties d'eau de puits , elles donnoient au pefe-liqueur du nitre 24 de- gres t > & ^vec cinq parties d'eau 17 de- gres t- Ayantrempli de cette eau-mefe urte phiole contenant exadement trois pouces cubiques, elle fut trouvee du poids de trois onces deux gros trois grains: elle fut verfee dans un grand verre , & on y laiffa tomber goutte a goutte de la diffolution nitreufe de plomb , jufqu'a ce qu'elle ne format plus de pr^cipite : on y empioya dix onces trois gros trente-trois grains de diffolution nitreufe de plomb bien faturee. On filtra enfuite , pour feparer le precipite de muriate de plomb , la liqueur qui avoit paffe par le filtre fut etendue de quatre parties d'eau , elle fut chargee de teinture de tourne- B l8 ACADiMIE fol , jufqu'a ce qu'elle eut pris une belle nuance bleue. On avoit fait d'avance diffoudre dans une livre d'eau quatre onces de vedafle ou falin du commerce , qui avoient ete prifes dans la tonne deftinee a la precipitation de I'eau- mere ; cette diffolution filtree pefoit dix-neuf onces trois gros. On verfa de cette diffolution alkaline dans la portion d'eau -mere ci-deffus , jufqu'a ce qu elle n'occafionat plus de precipite.La cou- leur jaune de la leffive alkaline ayant fait difparoitre des le commencement la nuance bleue de I'infufion de tournefol, ony plongea de petites lames de papier colorees par le fernambouc & par le curcuma ou terra-me- rita , pour eftimer le point precis de fatura- tion ; ces deux reaftifs furent meme juges plus avantageux , en ce qu'ils ne s'alterent que quand I'alkali commence a etre par exces dans le melange : le premier paffe, comme Ton fait , du rougeatre au violet , il eft le plus fenfible pour de petites quantites ; le fecond paffe du jaune au rouge , fes nuances font plus marquees. La faturation de cette portion d'eau-mere exigeaquatorze onces cinquante-quatre grains de diffolution de vedaffe , qui , fuivant la re- gie de proportion, contenoient deux onces fix gros foixante & dix grains de ce falin en nature. II ne reftoit plus qu'a deduire de cette quantite la portion qui avoit fervi a neutra- D E Dijon, lySi. 19 lifer Tacicle nitreiix, porte dans la liqueur, avec la diffolution de plomb ; mais aupara- vant 11 falloit la connoitre. L'eltimation par le poids ou par le volume du pr^cipite de mu- riate de plomb, nous parut trop compliquee pour la fixer a chaque fois par le calcul , &; a caufe des differens degres de concentration, trop inegale pour etre reduite en tables; nous crumes devoir prendre pour cette premiere experience une voie plus lure, & qui n'eut que rinconvenient d'augmenter la manipula- tion de I'eiTal ; on dofa exadement une por- tion de diffolution nitreufe de plomb egale a celle employee a precipiter les trois pouces cubiques d'eau-mere, on y verfa de la diffo- lution alkaline ( preparee avec le meme fa- lin) julqu'a ce que I'alteration des papiers de fernambouc & de curcuma indiquat la fa- turation complette ; & comme 11 fallut une once deux gros treize grains de cet alkali , pour faturer la diffolution nitreufe de plomb, on conchit qu'il falloit fouftraire cette quan- tite des deux onces fix gros folxante & dix grains qui avoient ete employes dans la pre- miere operation de Feffai. Etant ainfi connu que trois pouces cubi- ques , ou trois onces deux gros trois grains de notre eau-mere , exlgeoient pour la fatu- ration de Tacide nitreux feul , une once quatre gros cinquante-fept grains de notre falin(i). ( 1 ) Comme il reftoit encore neceffairement dans la 20 Academic il etoit facile de determiner , par le volume oil par le poids , la qiiantite neceffaire pour le traitement de la ciive. Nous fimes mettre en confequence dans la cbaudiere feize fceaux de cette eau-mere, pefant chacun cinquante-neuf livres huit on- ces , & faifant en totalite 973 liv. 7. On y ajoiita trois cent foixante & douze livres cinq onces de falin diffoutes dans vingt- quatre fceaux on huit cent foixante -quatre livres d'eau ; on mela le tout , on alluma un pen de feu fous la chaudiere pour favorifer la combinaifon, & on laiffa former le depot. Des le lendemain on put enlever douze fceaux de liqueur claire , le furplus fut tranf- port^ dans un cuvier deftin^ a ces fortes de precipitations , & perce de plufieurs trous a differentes hauteurs pour donner la facilite de faire couler I'eau-mere a mefure que le precipite terreux s'abaiffe. Cette feparation fe fit affez lentement, mais enfin toiites ces portions de liqueur , recueillies fucceffive- ment , ayant et^ reiinies & traitees fuivant la methode ordinaire pour I'evaporation & la liqueur un peu de muriate de plomb en difTolution , lorfqu'on y a verfe la leffive alkaline , il eft certain que ce lei a ete egalement decompofe , & qu'ainfi une por- tion d'alkali a ete prife par fon acide ; mais I'erreur oc- cafionnce par oette circonftance ne pouvoit etre bien prejudiciable , parce qu'il importe de dofer toujours Talkali plutot au deffus E la Table des Arcs femi'diurnesy donnee dans le Cahier du premier Semejlre. Par M. Roger. vJn appelle arc feml-diurne , la moitI6 du parallele a I'^quateur qu un aftre quelconquq D E D I J O N, lySt. 55 femble decrire chaque jour an deffus de Tho- rizon. La moiti^ de ce parallele eft la bafe d'lm angle que Ton nomnie horaire, & qui eft forme au pole par le concours du meridien & du cercle de declinaifon , paflant par le centre de I'aftre, au moment que ce centre paroit a Thorizon. L'angle horaire a pour mefure Fare de Tequateur, correlpondant ou intercepte par le meridien 8f le cercle de declinaiion. Et comme c'eft fur Tequateur que le temps fe mefure, il faut, pour connoitre celui-ci , re- duire les arcs de I'autre en heures , minutes &; fecondes ; ce qui fe fait en prenant quinze degr^s pour line heure , undegre pour quatre minutes , une minute pour quatre fecondes , &c. C'eft fous cette forme que j'ai donne la valeur des arcs femi-diurnes, lei'quels ne font autre chofe que des portions de I'equateur , converties en temps. L'utilite de notre Table eft de determiner le temps qu'un aftre quelconque , dont la de- clinaifon n'excede pas trente-un degres , de- meure chaque jour fur notre horizon. On s'eft borne a ce nombre de degres, parce ce que ce font les limites de la plus grande declinaifon des planetes , & que meme celles dont les orbites coupent I'ecliptique le plus obliquement, ne vont pas jufques-la. Le temps qu'un aftre demeure fur fhorlzon, eft compoie des deux arcs femi-diurnes qu'il D iij 54 ACADEMIE parconrt , Tun avant , & I'autre apres fon paflage an meridien. Ainfi, la premiere chofe a determiner, c'eft Theure & le moment de ce paffage; enfuite il faut fouftraire de cette heure. Tare femi-diurne oriental, & Ton a I'inftant du lever de Taftre. Le coucher fe troiivc , en ajoutant Tare femi-diurne occi- dental , a riicure du paffage au meridien. II n'y a aucune difHculte lorfqu'il s'agit du foleil,parce que nous comptons toujours 12 heuresou zero, loriqu'il eft au meridien. Maisil n'en eft pas de meme des planetes , lefquelles , ainfi que la terre, changeant continuellement de lieu , doivent aufti changer continuelle- ment d'afcenfton droite , & arriver chaque jour au meridien, a dcs hcures differentes. Les etoiles meme qui font fixes , & qui con- fervent conftamment entr'elles la meme dif- tance , ont une afcenfion droite variable. Ce changement , qui eft tres-lent , vient de ce que le point initial de la numeration, c'eft-a-dire, I'interfedion de I'ecliptique &r de Tequateur n'eft pas fixe. II retrograde continuellement, & parcourt un degre de Tecliptique en foi- xante & douze ans. C'eft la ce que Ton ap- pelle la preceffion des equinoxes. Or, Tafcenfion droite de tons les aftres fe compte fur Tequateur , & j'ai dit ci-devant que ce font les parties de ce cercle qui font la mefure du temps. Pour connoitre done celui du paffage d'un aftre au meridien , il faut favoir quelle eft la grandeur de Tare de Tequateur , intercepte par les cercles de D E D 1 J o N, lySi, yy decllnaifon de cet aftre & du i'oleil ; on en d'autres termes , il faut favoir quelle efl la difFerence aduelle de leiir arcenlion droite , a I'inftant meme oil le centre de I'aftre arrive au meridien. Cette difference eft riieure de fon paffage. On doit feulementetre prevenu que fi Faf- cenfion droite de I'aftre eft plus petite que celle du foleil , Ion paffage au meridien pr6- cedera celui du foleil. C'eft le contraire lorfque Tafcenfion droite de Taftre eft la plus grande. L'aftronomie fournit des methodes pour conclure du lieu qu'un aftre occupe dans le ciel , fon afcenfion droite & fa declinaifon. Mais comme tout le monde n'eft pas AftTo- nome , les Academies des principales Villes d'Europe font dans Tufage de donner chaque annee des ephemerides qui annoncent les phenomenes celeftes. L'ouvrage de ce genre , que TAcademie des Sciences de Paris publie tous les ans , s'appelle, LA CONNOISSANCE DES TEMPS. CeuX quivou- dront faire ufage de notre Table des arcs femi - diurnes , ne peuvent fe paffer de ce livre. lis y trouveront tous les elemens du calcul que cette Table exige. Avec ce fecours , il fe reduit a la pratique des regies les plus communes de I'arithmetique. Cependant il faut obferver que ces elemens ne doivent pas etre employes tels qu'ils fe trouvent dans la connoiffance des temps , parce quils font calcules pour I'inftant de midi, D iv 56 A C A D E M I E temps vrai a Paris. Or, Paris & Dijon ne font pas fous le meme meridien. On lait que Ja clifterence de longitude entre ces deux Villes, exprimee en temps , eft de dix minutes cin- quante fecondes ; c'eft-a - dire , que Ton ne compte encore qu'onze heures quarante-neuf minutes & dix fecondes a Paris, lorfqu'il eft midi a Dijon. II y a done une redudion prealable a faire dans les afcenfions droites& les declinaifons cal- culees pour Paris , & cette reduction doit etre proportionnelle a la difference des longitudes. On va voir la methode qu'il faut luivre a cet egard. Les exemples inftruiront mieux que les regies que je pourrois donner. PREMIER EXEMPLE. .Trouver a quelle heure le foleil fe levera & fe cou- chera a Dijon le zo Juillet iy8^ , & quelle fera la longueur de ce jour-la. Pour refoudre ce probleme, je n'ai befoin que de connoiire la declinaifon du foleil & fon changement pendant vingt-quatre heures. Je cherche done dans la connoiflance des temps, & je trouve, 19 Juillet, declinaif. du fo- leil a midi , temps vrai a Paris 20<>. 5l'49"bor. 20 Juillet , declin. du foleil pour le meme temps & meme lieu , . . . 20°. 40' 44" bor. D E Dijon, tySz. 57 Changement diiirne en de- clinaiion, 0°. Ii' 5". J'ai fouftrait ces deux declinaifons I'line de I'autre , parce qii'etant de meme denomina- tion , leiir difference efl le changement qui a lieu pendant vingt-quatre heures. Pour trouver maintenant quelle fera la de- clinaiion du foleil a midi a Dijon le 20 Juillet, je dis 24 heures ou 1440 minutes font a 1 T 5" ou a 665 fecondes , comme lO' 50" font a un quatrieme terme , qui efl 5". Ces cinq fe- condes font le changement en declinaifon proportionnel a lo' 50" qui font la difference des meridiens exprimee en temps. Ces cinq fecondes font additives , parce que Dijon efl a Forient de Paris , & que la declinaifon du foleil fera decroiffante du 19 au 20 Juillet. Comme il efl: midi a Dijon plu- tot qu'a Paris , & que la declinaifon diminue, elle fera plus grande a midi dans la premiere de ces Villes que dans Tautre. J'additionne done les 5" trouvees a la declinaifon du 20 Juillet, & j'ai 20°. 40' 49" de declinaifon bo- reale a Dijon pour I'inflant de midi. Enfuite je cherche dans la Table des arcs femi-diurnes & a la colonne des declinaifons boreales. Je n'y trouve pas 20°, 40' 49' mais lOP 40' dont Tare femi-diurne efl de 7 h. 40' 24", 6. Et immediatement au-defl'ous 20°. 45' dont Tare femi-diurne efl 7 b. 40' 52", I. 58 A C A D E M I E La difference eft, comme Ton volt, vingt- fept fecondes & demie de temps pour une difference de cinq minutes en declinaifon. Ainfi je dis 5 minutes ou 300 fecondes font a 27, 5, comme 49a 4,—. fecondes. Je joins ces 4", 4. a Tare femi-diurne cor- refpondant a 20". 40' de declinaifon , & j'ai fept heures quarante minutes & vingt-neuf fecondes pour Tare femi-diurne correfpon- dant a 20°. 40' 49". Mais ce premier calcul ne donne qu'une approximation, parce que j'ai employe la de- clinaifon que le folcil aura dans le meridien, au lieu de celle qu'il doit avoir a I'horizon. On doit en effet fe rappeller qu\m arc femi- diurne eft la portion du parallele comprife entre le meridien & le cercle de declinaifon pafTant par le centre de Taftre au moment que ce centre paroit a Thorizon. Ainfi , il faut avec Tare femi-diurne trouve ci-deffns , de- terminer quelle fera la declinaifon du foleil horizontal. C'eft pourquoi je dis 24 heures ou 1440' font a 665", changement diurne en declinaifon, comme 7 h. 40' 29" ou 460' 29", a 212", 7. qui font 3' 32", 7. Cela pofe , j'obferve que la declinaifon etant decroiffante , elle fera plus grande au lever du foleil qu'a fon coucher ; ainfi, pour avoir celle qui aura lieu dans ces deux inftans, j'ajoute les 3' 32', 7. trouves ci-devant a 20®. 40' 49" ( declinaifon du foleil a midi ) , & j'ai pour celle qu'il aura en fe levant , 20^. 44' 21", 7. En retranchant au contraire D E Dijon, iy82. 59 ces 3' 32.", 7. de la declinalfon du foleil a midi, j'ai 20°. 37' 16", 3. pour celle qull aura an mcment de fon coucher. Je cherche enfin dans notre Table les arcs femi-diurnes correfpondans aces deux de- clinaifons , & je trouve , en prenant les parties proportionnelles , que celui du foir eft de 7 h. 40' 9", 5. C'eft Theure a laquelle le foleil fe couchera. L'arc femi-diurne oriental ou du matin, eft de 7. 40* A^'t 5* Lefquelles fouftraites de douze heures , il me refte 4 h. 19' 1 1", 5. pour rinftant oil le foleil fe levera ; & en ajoutant les deux arcs femi- diurnes ci-defliis , j'ai , pour r la longueur exade du jour , 15 h. 20' ^%'\o. II eft inutile de pouffer Tapproximation plus loin ; car fi Ton vouloit , avec ces derniers refultats , chercher la declinaifon du foleil levant ou couchant , on ne trouveroit pour difference que des decimates de fecondes , & ces decimales de (econdes de degres , ne produiroient pas des centiemes de feconde en temps. On a fans doute remarque que les arcs femi-diurnes ci-deffus ne font pas egaux , & que celui du matin eft plus grand que celui du foir de 39 fecondes. Cela vient de ce que la declinaifon , de laquelle la duree des appa- ritions depend uniquement , fera plus grande 60 ACADEMIE avant le pafTage au meridien qu'apres. Alnfi, rinftant de midi n'ert pas rigoiireufement le milieu dii jour, & le paffage des aftres au meridien ne partage pas egalement la duree de leur apparition. Cela ne pent arriverque lorfque les declinaitbns iont conftantes, on qu'il ne s'y fait qu'un changement infenfible, ' Or , cela n'a lieu que dans deux points de la revolution perioclique de chaque atlre , & ce font ceux ou ils fe trouvent a la limite de la plus grande declinaifon de part & d'autre de I'equateur. Alors ils paroiffent pendant un & meme pendant plulieurs jours , comme ftationnaires a Tegard de ce cercle. Les points oil ils fe levent & oil ils fe couchent , en font a pen pres egalement eloignes ; ainfi , leurs arcs feml-diurnes font egaux en de^a & au dela du meridien , & lorfqu'ils arrivent au point de leur culmination, ils font exadement a la moitie de leur courfe. C'eft la ralfon pour laquelle le foleil, dans le folftice , & meme quelques jours avant & apres , fe leve & fe couche prefque a la meme heure & aux memes points de Thorizon. Tel eft le precede qu'il faut fuivre,Iorfque Ton a , pour le jour propofe & pour le jour •precedent a midi, des declinaifons de meme denomination; c'eft-a-dire , lorfqu'elles font toutes les deux boreales ou auftrales. Je vais maintenant donner un autre exemple du cal- cul a faire dans les cas oil les declinaifons fe- roient de denomination differente, ce qui ar- rive le jour des equinoxes. D E Dijon, iy^%, 6i SECOND EXEMPLE. l^rouver a quelle heure k foleil fe Icvera & fc cou- chera a Dijon le 2j Septembre //^J , 6* qiielU fera la longueur du jour. 11 Septembre , decllnaifon du foleil a midi , temps vrai a Paris , 0°. 1 6' 29" bor. 23 Septembre , declinaifon du foleil pour le meme temps, 0°. 6' 56" auft. 73"" It J'additionne ces deux declinaifons , parce qu'etant de denomination differente , ieur fomme exprime le changement qui fe fera fait en vingt-quatre heures. Enfuite je dis , 24 heuresou i440minutesfonta23'25"ou 1405" comme lo' |, difference des meridiens entre Paris & Dijon, font a 10", 5. Cesdix fecondes & demie font fouftraftives, & Ton en voit ai- fement la raifon. C'eft qu'avant midi le foleil aura paffe par le point equinoxial , puifque fa declinaifon de boreale qu'elle etoit, fera devenue auftrale ; par confequent elle fera croiffante : ainfi elle fera plus petite a Dijon a rinftant de midi , qu'a Paris , puifque cet inllant arrive plutot dans la premiere de ces Villes que dans Tautre. Je fouftrais done lo", 5. trouvees ci-devant de la declinaifon que le foleil aura a Paris a midile 23 Septembre, & ilme refte 6' 45", 5 de declinaifon auftrale pour I'inflant de midi ^ Dijon. 6l ACADEMIE L'arc femi-diurne correfpondant a cettc declinaifon eft de 6 heur. 2 min. 45 fee. 7*-. Mais on a vu , dans I'exemple precedent, que ce premier calcul ne donnoit qu'iine ap- proximation , parce que la declinaifon que je viens d'employer , eft celle que le foleil aura dans le meridien , au lieu de celle qu'il doit avoir lorfque fon centre fera a Thorizon. II faut done determiner cette declinaifon horizontale, de laquelle depend la grandeur vraie de Fare femi-diurne. A cet efFet, je dis 24 heures font a 23' 25" variation diurne , comme 6 heures 2' 45", 4 font a 5' 54". Ce dernier terme eft la quantite dont la de- clinaifon qui va en croiffant, fera plus petite au lever du foleil qu'a midi. Ainfi je la re- tranche de 6' 45", 5 , & il me refte pour celle qu'il aura en fe levant 51", 5 auftrale. Par la meme raifon , il faut ajouter les 5* J4" a la declinaifon du foleil a midi , & Ton a pour celle de fon coucher 12' 39", 5 aufti auftrale. Les deux arcs correfpondans a ces deux declinaifons,font, 1° 6h. j'll", I. Lefquelles fouftraites de douze heures , il vient pour I'inftant vrai du lever du foleil, 5 h. 56' 48", 9. 2". Pour rinftant de fon coucher, 6h. 2*19", 8. 12 h. 5' 30" 9. On eft deja prevemi que la fomme des deux D E Dijon, lyS^, 63 arcs femi-diurnes, oriental & occidentaI,clonne la longueur du jour. Ainii celui du 23 Sep- tembre fera de douze heures cinq minutes trente fecondes neuf dixiemes. Si Ton s'etonnoit que le jour meme de Te- quinoxe fiit auffi long , il faudroit fe rappeller que la refradion horizontale eft entree comme element dans le calcul de notre Table. On fait que TefFet de cette refradion ell d'accelerer le lever & de retarder le coucher de tous les aftres. Get eSzi fous le parallele de Dijon eil de 3' 14", 8. pour le matin , & autant pour le foir , lors meme que la declinaifon eft nulle. Ainfi la longueur des jours equinoxiaux feroit de 12 h. 6' 29", 6. a Dijon, fi le foleil n'avoit aucune declinaifon a fon lever & a fon cou- cher ; c'eft-a-dire , s'il reftoit ces jours-la conf- tamment dans T^quateur. Mais il n'y eft qu'un moment , & Ton a vu qu'il y fera deja paffe avant fon lever le 23 Septembre de cette an- n6e , puifqu'a cet inftant fa declinaifon fera auftrale & de 5 1", 5.; celle qu'il aura en fe cou- chant fera de meme denomination. Or, a de- clinaifons ^gales , celles qui font auftrales donnent des arcs femi-diurnes plus petits , & c'eft-la ce qui rendra le jour propofe plus court de 58" 7. que la duree qae j'ai pofee ci-deffus. On vient de voir , qu'en redulfant la de- clinaifon du foleil du meridien de Paris a celui de Dijon, je n'ai trouve que 10", 5. de degre. Cette difference eft tres -petite, quoique j'aie affede de choifir le jour oii le 64 ACADEMIE changement en declinaifon ell le plus grand. En tout autre temps , cette difference auroit ete moindre , ainli qu'on Ta reconnu dans le premier exemple , oil elle ne s'eft trouvee que de 5" , & pres des folftices elle feroit infenlxble. Elle ne peat done, dans tons les cas, influer fur la grandeur des arcs femi-diurnes , que d'une fradlion decimale de Teconde. Ainfi , je penfe que pour abreger le calcul , on pent negliger cette premiere redudlion, & employer pour le meridien de Dijon, les declinaifons du foleil telles qu'elles fe trouvent dans la connoifTance des temps. Le calcul alors fe borneraa determiner, par Tare femi- diurne correfpondant a la declinaifon du foleil a midi , celle qu'il doit avoir lorfqu'il paroit a Fhorizon le foir & le matin , & avec celle- ci , on trouvera les arcs feml-diurnes vrais & exads. On penfera peut-etre que j'aurois du ne pas parler de cette premiere redudion, puifque Ton pent s'en paffer fans confequence. Mais on verra bientot , que s'il eftpermisde la negliger a Tegard du foleil , elle eft indif- penfable lorfqu'il s'agit de la lune & de quel- ques autres planetes qui changent rapide-« ment de declinaifon. TROISIEME EXEMPLE, Trouver a quelle heure tctoiU Syr'ivs fe levcra & fe couchera a Dijon le premier Duembre ij8^» La premiere chofe a determiner, pour r^- pondre D E D I J 6 N, fyS^: 6j pondre a cette queftion , c'eft le temps aiiquel Syrius paffera a notre meridien ; & con- me le temps n'eft autre chofe que la diftance du foleil a ce m^rzdierl , mefuree fur Tequateur, jedoischercher d'abord quelle fera cette dil- tance lorfque letoile y arrivera La quellion rendue en d'autres termes , fe reduit a I'avoir quelle fera la difference des afcenfions droites du foleil & de Syrius , lorfque celui-ci fera a fon point de culmination. On y parvient en fouftrayant I'afcenlion droite du foleil de celle de I'etoile , & fi cette derniere eft la phis petite , on y ajoute trois cent foixante degres. Je prends done dans le livre de la connoif- fartce des temps , Tafcenlion droite du foleil a midi a Paris le joNovembre, 246°. 28' 40", Et cette meme afceniion pour le lendemain I^^Decembre, 247 33 36 Changement diurne en afcen- fion droite, 1°. 4' 47". Enfuite )e dis 24 heures ou 1440' : 1**. 4' 4" ou 3887" : : 10' I : 29". Ces vingt-neuf fecondes font la difference en afcenfion droite , proportionnelle a la diftance des meridiens de Paris & de Dijon; je les retranche de 247*". 33' 36", & j'ai pour I'afcenfion droite du foleil a midi, temps vrai a Dijon, 2470. 33' 7". II n'y a aucune r^dudion a faire a celle de fetoile , parce que ne changeant que d'en- yiron quarante fecondes par annee , fa va- 66 A C A D E M I E riation pendant un jour , & a plus forte raifort pendant dix minutes cinquantes fecondes, doit etre reputee zero. Je I'emploie done telle qu'on la trouve dans la connoiffance des temps. Ainfi , Afcenfion droite de Syrlus le premier Jan- Yier 1782 , . . . . 98°. 53' 34". Du premier Janvier 1782 au premier Decembre 1783, il y a vingt-un mois complets, ce qui a raifon de quarante fecondes de variation par ann^e,donne .... Afcenfion droite de Syrius le premier Decembre, . . Et comme elle eft plus pe- tite que celle du foleil, j'a- joute Somme, . . 458. 54' 44". De laquelle fommeje fouf- trais rafcenfion droite du fo- leil a Dijon .... 247. 33. 7, Et j'ai pour difference, 221°. 21' 37". Ces deux cent onze degr^s vingt-une mi- nutes & trente-fept fecondes converties en temps a raifon de quinze degr^s pour une heure, &c. font quatorze heures cinq mi- nutes vingt-fix fecondes & demie environ. Apres tout ce que Ton vient de lire, on fe doute bien que ce premier refultat n'eft pas exa^^. En e^et, la difference que je viens I* 10". 98'. 54° .44'. 3600. D E D. I J O N , iySz„ 67 d'employer eft celle qui fe tronvera entre rarcenlion droite de Syrius & celle dufoleil, lorfqu'il fera midi. Mais le temps vrai du paffage depend de raCcenfion droite quaura le foleil , ail moment meme que Syrius arri- vera au m^ridien. II faut done determiner la quantite dont elle aura augmente pendant 14 h. 5' 26" , 5. qui feront ecoulees depuis Tinf- tant du midi. Pour cela je dis 24 h. : 1°. 4' 47" : : 14 h. 5' 26", 5 : 33' 8". environ. J'ajoute ces trente-trois minutes huitfecon- des a Tafcenfion droite du foleil a midi , & il me vient pour celle qii'il aura lorfque Syrius fera au meridien, 248°. 6' 15", lef- qiiels fouftraits de 458°. 54' 44", il re^le pour la difference exade , 2 10°. 48' 29". Cette difference r6duite en temps donne 148 h. 3* 13", 9. pour lepaffagede Syrius au meridien ; ce qui re vient a 2 heures 3 minutes 13", 9. du matin le 2 Decembre. Cela pofe , je cherche dans la connoiffance des temps , la declinaifon de Syrius , &- Je trouveqiie le premier Janvier 1782 , elle eroit de 16°. 25' 3i"auftrale, avec une v?riation annuelle & additive de 3" , I. En confequence fon accroiffement pendant vingt-un mois com- plets , fera de 5", 4. Ainfi, la declinaifon vraie de Syrius fera le premier Decembre, de 16°. 25' 36", 4. aiiftrale. L'arc femi-diurne de notre Table, corref- |)ondant a cette declinaifon 9 eiil de quatre 68 A C A D E M I E heures quarante-hiiit minutes cinquante-hult fecondes 7^. En retranchant cette quantity de Theiire du paffage au meridien, il refte pour Tinftant dii lever de Tetoiie 9 h. 14' 15", 6. En Tajou- tant au contraire , on a pour celui du coucher 18 heures ou 6 h. 52' 12", 2. du matin le 2 Decembre; d'ou il fuit que Syrius demeurera fur rhorizon 9 heures 37 minutes 56 fecon- ces -%. Ce refultat eft aufH exaft qu'il puifferetre, parce que la variation annuelle en declinaifon n'etant que 3", I. la journaliere eft prefque nulle. Syrius aura done a fon lever & a fon coucher , la meme declinaifon qu'a fon paflage au meridien. Ainfi, Tare femi-diurne corref- pondant n'exige pas la corredion que j'ai pratiquee dans les exemples precedens. ; '. La fixite des etoiles offire un autre avan- tage; c'eft celui de n'etre pas oblige de re- peter chaque jour le calcul que je viens de detainer. Quand on a determine pour unjour quelconque , le lever , le coucher & le paffage au meridien d'une etoile , il fuffit de prendre autant de fois 3' 55", 9. qu'il y a de jours ecoules depuis celui oil Ton a faitle calcul. On retranche la fomme qui en refulte , des temps determines pour le cas particulier , & Ton a , fans autre travail , le lever , le coucher & le paffage au meridien de cette etoile. . Je fuppofe , par exemple , que je veuille favoir rheure a laquelle Syrius fe levera, fe couchera & paffera par le meridien, le il De* D E Dijon, lySz. €^ cembre de la meme annee 1783 ; comme le calcul eft fait pour le premier de ce mois, )e prends vlngt fois 3' 55", 9. ce qui fait I heures 18 minutes 38 fecondes,& je les re- tranche des inftans ailignes ci-devant. II me refte alorspoiirle lever de Syrius , 7 h. 55'* 37", 6. pour fon paflage au meridien , o h. 44' 35", 9. du matin, & pour fon coucher, 5 h, 33 m- 34"» ^\ Si je voulois an contraire determiner ces phenomenes pour le 10 Novembre qui pre- cede de vingt jours le premier Decembre , je ferois Toperation inverfe , c'eft-a-dire, que j'ajouterois le produit de 3' 55", 9. mul- tiplies par 20, aux inftans aftignes par le pre- mier calcul, & j'aurois pour le lever de Syrius, 10 h. 32' 53", 6. ; pour fon paflage au me- ridien , 3 h. 21' 51", 9. ; & pour fon coucher , 8 h. 10' 50", 1. du matin. Ces 3' 55", 9. font ce que Ton appelle I'ac- celeration diurne des fixes. Cette quantite n'eft que la variation moyenne qui arrive chaque jour dans I'afcenfion droite du foleil & celle des etoiles. Celle-ci eft tres-foible , comme je Tai dit; Tautre eft beaucoup plus confiderable , parce que le foleil, ou plutot la terre, par fon mouvement de tranftation , s'eloigne rapidement des etoiles , & les fait pafler plutot au meridien & par tous les autres verticaux. On vient de voir que pour trouver le pafl'age d'une etoile au meridien , j'ai fouf- trait Tafcenfion droite du foleil de celle d© . vji£i-. E iij 70 A C A D E M I E Tetoile , Tune & Tautre exprimees en degr^s , & que j'ai converti en temps leur difference , a raifon de 15°. pour une heure , &c. J'aurois pu m'epargner cette operation, qui pourtant ell la plus exafte , fi j'avois pris rafcenlion droite de Sy rius exprimee en temps, telle qu'elle fe trouve dans le livre de I'Aca- d^mie de Paris, c'eft-a-dire, 6 heures 35 minutes. On y trouve pas en temps Tafcenfion droite du foleil ; mais il y a pour chaque jnois unc colonne intitulee, diftance de I'equi- noxe au foleil , laquelle contient pour tous les jours , le complement de cette afcenlion droite. Lesnombres dela colonne deviennent, par cette raifon , toujours additifs. Or , le premier Decembre Je trouve que la diftance de I'equinoxe au foleil eft de 7 h. 29' 47", lefquelles ajoutees a 6 heures 35 minutes, donnent pour le paffage appro- ch^ de Syrius au meridien , 2 h. 4' 47" du matin le 2 Decembre. En prenant pour ce temps la partie pro- portionnelle dans la variation du i^»". au 2 de ce mois , je trouve que le complement vrai de Tafcenfion droite du foleil , eft 7 h. irf 25" , ce qui joint a 6 h. 3 5' , donne pour le paffage vrai de Syrius au meridien de Paris , 2 h. 2' 25". On s'appergoit bien qu'il y a dans ce r^fultat , une difference de plufieurs fecondcs , mais elle vient principalement de ce que , dans la converfion des degr^s de I'afcenfion droite de Syrius en temps, on a neglige les fradions de la minute. D E Dijon, lySz. 71 Les perfonnes qui n'afpirent pas a une exac- titude rigoureufe dans ces fortes de calculs , doivent preferer cette derniere methode , parce qu'elle eil plus exp^ditive que I'autre. QUATRIEME EXEMPLE. Trouver a quelle hcure la lune f& levera & Jc conchera a Dijon h z6 Ociobre lyS^ , & com- hiin die fera de temps fur thori^^on. Le paffage des planetes au meridien de Paris , fe trouve tout calcule dans la con- noiffance des temps. Celui de la lune y eil marque pour tous les jours , & celui des au- tres planetes de trois en trois jours feulement. Ainli le calcul devienta cet egard plus fim- ple & plus facile. II fe borne a reduire au meridien de Dijon, le paffage par celui de Paris , en prenant dans la difference de deux paffages conf6cutifs , la partie proportionnelle d la diftance & longitude des deux Villes. On trouve encore dans la connoiffance des temps , la declinaifon de la lune & celle des autres planetes , lorfqu'elles font au meridien de Paris. Ainfi il y aura , comme ci-devant , des redudions a faire d'un meridien a I'autre, relativement a la variation diurne. 2.4 Odobre 1783 , paffage de la lune au meridien de Paris, . . loh. 4i.-» 25 Oftobre, paffage au 5 m^itin. meridien du meme lieu, II, 27.3 Retard de la lune en yingt-quatre heures , . . o h. 46. 72 ACADEMIE La lune retardant de quarante-fix minutes; il y aura un intervalle de 24 heures 46 mi- nutes , entre deux palTages confecutifs. En confequence , je dis 24 h. 46' ou i486' : '46 : : 10' J : 20". A caufe de la pofition orientale de Dijon, je retranche ces vingt fecondes de 1 1 h. 27', temps du paffage a Paris , & j'ai pour celui qui arrivera a Dijon , 11 h. 26' 40" du ma- tin. II faut prendre garde a cette expreffion , & ne pas croire qu il ne s'ecoulera que vingt fecondes entre le paflage de la lune au me- ridien de Dijon , & fon paflage au meridien de Paris. Non certainement , car cet inter- valle fera reellement de 11' lo" qui font la fomme de la difference des longitudes & de la partie proportionnelle du retardement diurne, trouvee ci-defl'us. II ne s'agit done ici que du temps que Ton comptera dans ces deux Villes lorfque la lune fe trouvera dans leurs meridiens ref- peftifs. Ce temps auroit ete le meme a Dijon & a Paris, fi I'afcenfion droite du foleil & celle de la lune ne changeoient pas , & que Tangle horaire , forme par leurs cercles de d»6clinaifon , demeurat le meme. Mais pendant le temps que la lune paroitra parcourir la difference & longitude d'ici a Paris , Tangle horaire variera. II fera agrandi , dans le cas particulier , dune quantite qui , convertie en temps , vaudra vingt fecondes. En confe- quence, I'heure du paffage a Paris doit differer D E Dijon; lySz. 73 de rheure clu paffage a Dijon , preclfement de cette quantite. Je fais enfuite ime operation femblable fur la declinaifon de la lune. 24 Odobre , declinaifon de la lime ^ fon paffage au meridien de Paris, 5**. 56'. *\ 25 Oftobre, declinai- / fon de la lune pour le Sauftrale. memeinftantSi le meme i lieu , .12. ip'J Mouvement diurne en declinaifon , . . . . 6°. 23'. En confequence je dis 24 h. 6°. 23' : : 10' {. : 2' 54". La lune paffe plutot au meridien a Dijon qu'a Paris , & comme fa declinaifon eft croif- fante, jeretrancheces 2 minutes 54 fecondes de la declinaifon du 25 Oftobre, & j'ai pour celle a notre meridien, le meme jour, 12°. 16' 6" auftrale. Je cherche enfuite dans notre Table Tare femi- diurne correfpondant a cette declinaifon, & je trouve qu'il eft , en prenant les parties proportionnelles, de 5 heures 8 minutes 50 fecondes 7*-. Mais ceci n'eft qu'une premiere approxi- mation , parce j'ai employ^ la declinaifon de la lune a fon paffage a notre meridien, au lieu de celle qu'elle aura lorfque fon centre paroitra anotre horizon. Je cherche done cette derniere, en prenant dans la variation jour- 74 A C A D E M I E naliere qui eft de 6°. 23', la partle propor- tionnelle a Tare femi-diurne pofe ci-deffus. A cet efFet je dis 24 h. : 6°. 23' : : c h. 8' 50", 8 : 10. 22' 6". Ce quatrieme terme doit etre retranche de la d^clinaifon de la June a notre m^ridien , parce qu'elle eft croiffante , & il refte pour celle quelle aura a fon lever, 1°. 54'. En ajoutant au contraire ce quatrieme terme a la declinailon m^ridienne , il vient pour celle de la lune a fon coucher, 13°. 38' 12". Les arcs femi-diurnes correfpondans a ces deux declinaifons , font , 1°. 5 heures 15 mi- nutes 9 fecondes 7-- lefquelles fouftraites de Theure du paffage a notre m^ridien , il refte pour le lever de la lune , 6 heures onze mi- nutes 30 fecondes , 7. du matin. 2*'. 5 heures 2 minutes 26 fecondes, I. lef- quelles ajoutees a I'heure du paflage , donnent pour le coucher de la lune , 4 heures 29 mi- nutes 6 fecondes , l. du foir. Ce refultat n'eft qu'une feconde approxi- mation. Pour plus de precifion, je cherche encore, parle meme procede, le changement de la d^clinaifon de la lune, proportionnel a chacun des deux arcs femi - diurnes ci- deffus. Le premier ou Toriental donne ce chan- gement de 1°. 23' 49"; confequemment la declinaifon de la lune a fon lever fera de 10°. 52' 17". Le fecond ou I'occidental donne 1°. 20' 25", d'oii il fuit qua fon coucher, elle aura 13^. 36' 25". D E Dijon, ty2%. 75 Les arcs femi-diurnes correfpondans a ces deux declinaifons, font, 1**. 5 heiires 15 mi- nutes 17 lecondes 2., lefquelles fouftraitcs de rheure du paffage a notre meridien , il refte pour le lever de la June, 6 heures n minutes 22 fecondes 8 du matin. 2°. 5 heures 2 minutes 34 fecondes 6. , lef- quelles ajout^es a I'heure du paffage au me- ridien , donnent pour le coucher de la lune , 4 heures 29 minutes 14 fecondes 6. La fomme des deux arcs femi-diurnes eft de 10 heures 17 minutes 51 fecondes, & c'eft le temps que la lune fera fur notre horizon le jour propofe. Je m'arrete ici, parce que ce dernier re- fultat ne differe du precedent que de quelques fecondes. Si je voulols pouffer I'approxima- tion plus loin , j'arriverois a des decimales , & il s'en faut beaucoup que dans I'ufage or- dinaire , Ton ait befon d'une aufli grande pre- cifion. On ne pourroit d'ailleurs en etre affur^, parce que j'ai fuppofe uniforme le mouve- ment de la lune ou declinaifon, ce qui n'eft pas exaftement vrai. D'ailleurs je n'ai pas fait entrer dans le calcul de notre Table , la parallaxe horizon- tale des aftres, dont Teffet eft contraire acelui de la refraftion. Celle-ci les eleve, & I'autre les abaiffe. Mais la grande diftance a laquelle le foleil & les planetes principales font de nous , rend leur parallaxe trop foible pour influer fur la grandeur des arcs femi-diurnes, 11 n'en eft pas de meme de la lune , dont I4 j6 A C A D E M I E parallaxe horizontale eft de 57 minutes , lors meme qu'elle eft a (es diftances moyennes de la teire. II faudroit done une Table partlculiere des arcs feaii-diurnes hinaires, dans laquelle on emploieroit la parallaxe, moins la refradlon. Alors on auroit , avec une pr^cilion extreme , Theure du lever & du coucher de la lune. Mais romifiion de I'element dont il s'agit ne laiffe guere qu'une minute d'incertitude fur les refultats tires de notre Table. Apres ce qu'on vient de lire , ce qui regarde les autres planetes n'a plus de difficulte. Vues de la terre , elles ont peu de mouvem.ent diurne en afcenfton droite & en d^clinaifon. Les fuperieures meme, comme Jupiter & Sa- turne , peuvent etre reputees ftationnaires & fixes pendant vingt - quatre heures pour un Habitant de Dijon, dont le meridien ne dif- fere de celui de Paris que de 11' 50". Cette difference en produit a peine une d'une fe- conde fur leur paffage a notre meridien. Lors meme que leur pafl'age a celui de Paris eft accelere ou retarde de deux minutes & demie par jour. D'auffi petites quantitesne meritent pas le travail d'une redu£i:ion, & Ton peut etablir en general, quil n'y en a aucune a faire pour le paffage de toutes les planetes a notre meridien. L'heure de ce paffage eft comptee a Dijon comme a Paris, a tres-pen de chofe pres. D E Dijon, lySo.. 77, II n'y a done a confiderer que leur change- Tnent diurne en declinaifon, de laquelle \iis arcs femi-diurnes dependent principalement ; & comma ce changement ell: tres- foible, il ne faut que deux approximations pour avoir avec une exaditude fuffifante , I'heure de leur lever & de leur coucher. Je vais en donner un example fur Mercure , qui, de toutes les planetes principales , eft celle dont la marche eft la plus rapide. CINQUIEME EXEMPLE. Trouver a quelle ham Merciire fc lev era & fe coucheraa Dijon le ^ Septembre iy8^^& quelle ferafa demeiirc totale fur t horizon ce jour-la, Mercure paffera au meridien a Paris le premier Septembre ( V. la connoiflance des temps ) , a 44 minutes apres midi , & le 4 a 51'. La difference eft dey', lefquellespar- tagees en trois , donnent pour chaque jour 2 minutes 20 fecondes. C'eft le retard diurne du pafl'age de Mercure au meridien; ainfi il y pafl"era le 3 Septembre a Paris , a 48' 40". En faifant la redudion a caufe de la dif- ference des longitudes , je trouve pour le mo- ment de fon paffage au meridien de Dijon, 48' 39". On voit que la difference n'eft que dune feconde : ainli on pouvoit, comme je I'ai dit plus haut, n^gliger cette premiere reduftion. La declinaifon de Mercure fera le premier 78 ACADEMIE Septembre, de . . . 4^ H'-^ bordal^ Et le 4, 2. 32. ^ 20. 21'. La difference eft de deux degres vingt-une minutes , ce qui donne pour le changement diurne , 47'. Ainfi la declinaifon de Mercure, lorfqu'il fera au m^ridien a Paris le 3 Sep- tembre, fera de 3°. 19'. En prenant la partie du changement diurne , proportionnelle a la difference des longitudes de ces deux Villes, je trouve 21", 2. lefquelles font additives , parce que nous fommes a I'orient de Paris , & que la declinaifon eft decroiffante. Je les ajoute done a 3°. 19', & j'ai pour la decli- naifon de Mercure , lorfqu'il fera au meridien de Dijon, 3". 19' 21", 2. boreal; done Tare femi diurne correfpondant eft de 6 heures 17 minutes 41 fecondes 7. En leretranchantde 12 h. 48' 39", temps du paffage au meridien , on trouve que Mer- cure fe levera a 6 h. 30' 57", 3. avantmidi. En ajoutant au contraire Tare femi-diurne | ci-deftus a Theure du paffage au meridien , on ' a pour fon coucher 7 h. 6' 20", 7. du foir. Voila la premiere approximation. Je paffe a la feconde, en difant 24 h. : 47' : : 6 h. 17' 41", 7. 12' 39". Ces douze minutes trente-neuf fecondes qui font le changement en declinaifon , propor- tionnel a la grandeur de Tare femi-diurne, font additives a la declinaifon de Mercure D E Dijon, lySii 79 ^tant dans le m^ridien , & Ton a pour celle qu'il aura a fon lever, 3°. 32' o", 2. Cette meme quantite fouftraite de la decli- naifon meridienne , il vient pour celle du coucher, 3°. 6' 42", 2. Les arcs femi-diurnes correfpondansa ces deux declinaifons boreales , font, 1°. 6 h. 18' - 37", 2., lefquelles fouftraites du paffage au meridien , j'ai pour Tinftant du lever de Mer- cure, 6 h. 30' I "5 8. matin. 2°. 6 h. 1 6' 46", 5. lefquelles ajoutees a rheure du paffage, don- nent pour I'inftant du coucher, 7. ^.25. 5. foir. L'intervalle entre ces deux nombres efl de 12 h. 35' 23", 7. & c'efl: le temps que Mercure demeurera fur notre horizon le jour propofe, Ce dernier refultatefl fuffifamment exaft, & Ton pent s'en contenter. Cependant fi Ton vouloit une precifion rigoureufe , qui n'eft jamais neceffaire dans ces fortes d'obferva- tions, on tenteroitune troifieme approxima- tion ; mais les quantites auxquelles on arri- veroit , ne differeroient que de quelques de- cimales de feconde. Or, fi Mercure , dont la vltefTe eft fi grande, ne demandepas une troifieme approximation, on pent a plus forte raifon s'en difpenfer ^ regard des autres planetes. On peut s'en tenir a la feconde pour toutes , & meme la pre- miere fuffit pour Jupiter & Saturne, qui n'ayant qu'un mouvement propre tres-ient pendant So A C A D E M I E vingt-quatre heures, doivent etre tralt^es conime les 6toiles. Je nemultiplierai pas davantage les exem- ples ; ceux que je viens de donner font plus que fuffifans pour faife concevoir Tufage de la Table des arcs femi-diurnes. M £ M O I R E S 1/ R la Lampire ou Ver - Luifant^ Par M. Gueneau de Montbeillard. L i' I N s E c T fe,appelle ver-Iuirant, efl:, a proprement parler , la femelle d\ine efpece de lampire ,connue de tout le monde par la lumiere dont elle brille pendant les belles foirees d'^te. Elle a ete appellee ver, parce qu'elle n'a point d'ailes , & ver-luifant , a caufe de fa propriete phofphorique. Cette efpece , & le genre auquel elle ap-^ partient, ortt 6te ranges, par quelques Na- .ti^raliiles , dans la claffe des infeftes qui ont 'cleux ailes membraneufes , deux etuis durs , & deux dents ou machoires laterales. Cepen- dant la verite eft que , de Taveu meme de ces Naturaliftes, les lampires n'ont ni dents, ni machoires laterales , quoique leurs larves en aient deux; que la plupart des efp^ces de ce genre qui ont des etuis , ne les ont point durs. BE Dijon, tySi, ^t durs , mais au contraire flexibles ; enfin , que les femelles de I'efpece commune, dont il eft ici queftion, n'ont point d'ailes, comme nous venons de le dire, ni meme d'^tuis : & il eft bon de remarquer que ces femelles font beau- coup plus nombreufes que les males , beau- coup plus generalement connues , & que par confequent elles conftituent a peu pres Tef- pece , finon pour un Naturalifte , du moins pour le commun des hommes. Cette efpece qui fe trouve fi finguli^rement claffee , n'en a pas ete obfervee avec moins d'application ; el!e femble meme avoir et6 Tun des objets favoris de nos obfervateurs qui ont fuivi fon hiftoire , a quelques lacunes pres , depuis Toeuf jufqu'a I'etat adulte ; ils ont decrit & reprefente non-feulement la fe- melle ou ver-luifant commun, mais le male aile , beaucoup plus rare, plus petit & moins lumineux ; ils ont vu la larve de cette femelle lampire , lumineufe comme elle , mais moins qu'elle , plus allongee , fon corps ayant un anneau de plus ( i ) , un peu differente d'ail- leurs par fes dents, le nombre de fes barbil- Ions , la petiteffe de fes yeux , la brievete de fes antennes , enfin par fa demarche qui a quelque rapport avec celle des chenilles ar- (i) Ces larves qui ont un anneau de plus que I'infefte adulte , font bien differentes en ce point des mites & des Jules , qui dans leur jeunefle ont moins de panes & moins d'anneaux que les mites & les jules adultes. Si ACADEMIE penleufes; ^: , malgr6 toutes ces petltes dif- ferences, a pen pres de meme forme que Tin- fede adulte , au point que les jeunes larves ont ete prifes quelquefois pour des femelles plus petites : ils ont au/Ti connu la nymphe femelle encore plus lumineufe que la larve , encore plus fenlblable a ladulte , mais gon- fiee , engourdie , n'ayant d'autre mouve- jiient progrefTif que celui qui refulte des diverfes inflexions , extenfions, contractions des anneaux de fon corps ; du refle , ne faifant ufage ni de fes antennes , ni de fes pattes, quoique ces parties foient ifolees, libres , & qu'elles ne foient genees par au- cune enveloppe commune. lis ont obferve curieufement la femelle dans I'afte de la pon- te; ils ont examine de pres fes petits ceufs, leur forme globuleufe , leur couleur jaune , i leur confiftance molle & flexible, la matiere ' vifqueufe dont ils font enduits en naifl!"ant, &c. ils les ont fait defliner de grandeur natu- relle, & groflis a des loupes ou microfcopes de differens foyers ; mais la propriete la plus : remarquable de ces ceufs , celle qu'on pent ' dire, a la lettre, la plus brillante , & dont je vais rendre compte dans ce memoire, leur a echappe a tous : aucun d'eux n'a vu eclorre les petites larves de ces oeufs, aucun n'a fuivi leurs developpemens fucceflifs,& en particu- lier les changemens de peau qui precedent leur premiere transformation ; aucun meme n'a apper^u la nymphe du male. Ces obfer- yations qui n'avoient pas encore ete faites. D E Dijon, lyS^. S^ j'ai eu occafion de les faire pour la plupartj & fans m'en exagerer rimportance, j'ofe les prefenter a rAcademie, parce qu'elles m'ont paru neuves , & qu'elles doivent contribuer, ce me femble , a completer rhiiloire d'un in- fefte digne au moins par fa propriete phof- phorique & par les confequences qu'on en peut tirer , de fixer pour un moment les re- gards des Philofophes. D'ailleurs, le dernier des infeftes appartient a la claffe animale. & tout animal eft un grand probleme a refoii- dre , un probleme de mechanique vraiment tranfcendante ; & s'il eft vrai que ce foit parmi les plus petits animaux que fe trouvent ceux dont I'organifation eft la plus fimple , ne fut- ce que par la moindre quantite de matiere; il ne faut point fe laffer de les etudier , parce que c'eft dela fans doute que doit partir tot ou tard le trait de lumiere qui eclairera les philofophes fur des organifations plus com- pliquees & en meme temps plus importantes. J'ai dit, d'apres les obfervations des autres & d'apres les miennes propres, que la nymphe de la femelle etoit plus lumineufe que fa lar- ve; je puis ajouter que fa lumiere brille avec plus d'uniformite , qu'elle s'etend affez conf- tamment fur toute la furface inferieure dii corps , mais que la lumiere de la femelle adulte eft encore plus brillante que celle de fa nymphe , & fur - tout beaucoup plus que celle de fon male. Les finaliftes li hardis & fi heureux, comme on fait, a deviner ks intentions de la natii- §4 ACADEMIE re , n'ont pas manque de dire que le male ^tant aile, etant iin habitant de I'air , & la femelle un infefte terreftre, de la couleur de la terre , vivant dans la terre , & ne s'elevant a fa furface que pour ramper fous Therbe , celle-ci ne pouvoit que tres-difficilement etre apper^ue de jour par fon male , ou fe trouver fur fon chemin , & qu'en confequence la na- ture toujours attentive a la contervation des efpeces , en avoit fait , en avoit du faire un phofphore vivant, dont I'eclat, non de luxe, mais de necefllte , fiit affez brillant pour la faire remarquer au milieu du grand fpeftacle de la nuit , pour frapper de loin les yeux de ce male voltigeant , I'avertir de fon exiftence , & I'attirer dans fon humble retraite, afin d'y remplir de concert les vues de cette mere commune des etres. Mais combien d'efpeces d'infeftes fe perpetuent , dont les males font ailes, & dont les femelles ne font ni ailees , ni phofphoriques ? Ne feroit-il pas plus na- turel, plus conforme aux loix de la faine rai- fon , d'expliquer par les faits cette furabon- dance de lumiere dans la femelle ver-luifant ? Par exemple, de Fexpliquer par la propriete que j'ai decouverte dans fes oeufs , d'etre lu- mineux par eux-memes ; car ils le font en effet , & voici comment je m'en fuis affure. Ayant recueilli , aux mois de Juin & de Juillet , des femelles tres-lumineufes , je les mis dans des poudriers fur du gazon frais & bien entretenu. La plupart commencerent bien- tot a pondre, quelques-unes meme des le len- D £ D I T O N, lySz, 8 J demain , & continuerent a diverfes reprifes \es deux ou trois jours I'uivans. J'obfervai le tout dans roblcurite, & je reconnus aiiffi-tot que CQS oeufs , dont les uns etoient dirperfes , les autres reunis en petits grouppes , repan- doient tous une lumiere tres-fenlible , moins vive a la verite que celle de la femelle, parce que le foyer doit naturellement ctre pluslu- mineux que quelques-uns de fes rayons epars, mais auffi elle etoit plus conftante a raifon de rimmobilite locale de ces oeufs , & encore parce qu'ayant moins de vie , moins de fen- fibilite, ces memes oeufs doivent receler dans leur interieur moins de ces forces perturba- trices qui pourroient faire varier leurs emif- lions lumineufes. Ce phofphorifme des oeufs bien conlhte , me fembla repandre de la lumiere fur plufieurs autres phenomenes qui tres -probablement n'en font que les efFets : il m'expliqua pour- quoi les femelles ne font jamais plus bril- lantes que lorfque le temps de la ponte eft prochain ; pourquoi Ton voit alors dans la partie lumineufe de leur corps nombre de points ou petits globules plus brillans que le refte, & qui felon toute apparence font des oeufs; pourquoi les femelles, a mefure que la ponte avance , brillent toujours de moins en moins; pourquoi, la ponte achevee , ces fe- melles ceffent bientot & de vivre & de briller, comme fi le principe de la lumiere etoit en elles le meme que le principe de la vie. La folution fi naturelle de ces petits problemes F iij S6 A C A D E M I E me conduifit facilement a foiipconner que les oeufs de beaucoup d'autres anircaux qui don- rent de la lumiere, pourroient bien auffi etre lumineux comme ceux de notre infede , & par line feconde confequence , qu'ils pourroient contribuer au beau & grand phenomene du phofphorifme des mers. En efFet, on fait combien les mers les plus fujettes a ce phenomene, c'eft-a-dire, celles de la zone torride , nourriffent d'animaux & d'animalcules luifans : parmi les poiflbns,les firdes, les carangues , les bonites , les lunes de mer , &c. ; parmi les vers & infedes , les fcolopendres, les polypes, les monocles, & particulierement ceux des mers des Indes(i), les vers des huitres & tons ces animalcules ronds , globuleux & d'autres figures , qui ont ete obferves dans I'eau de mer aduellement phofphorique; parmi les cruftacees, certaines Etoiles de mer & certains Crabes; parmi les coquillages & zoophytes , les dails, les glands de mer, les pourpres, les cames, les plumes & orties de mer , &c. &c. On fait aufTi que ces divers animaux contribuent certainement (i ) Ces monocles obferves par M. le Commandeur de Godehen, de Riville , fur les cotes de Malabar, font fortir de leur corps une liqueur bleuatre & lumi- reufe , dont la trace s'etend dans I'eau a deux cu trois lignes de diftance , & forine ces points brillans & azures qui contribuent, comme autant d'etincelles, a rendre la mer lumineufe. 11 eft tres-probable que la liqueur bleuatre que jettent ces monocles , eft leur liqueur lemitiale. D E Dijon, lySti tj ail phenomene cle la mer lumineiife : on s'en eil affure en paffant dans une toile de coton, line certaine qiiantite de cette eaii , qui par cela feui fut prlvee de toute lumiere , tandis que la toile de coton fur laqiielle etoient reftes les petits animaux phofphoriques , brilloit de Teclat le plus vif. On fait de plus, quelle e(l en general la prodigieufe fecondite des ani- maux aquatiques , dont le frai forme a la fur- face de la mer comme des banc^ d'une etendue confiderable. D'ailleurs, on doit avouer que le frai , les oeufs etant immobiles par eux- memes, & determines par leur gravite , ou , fi Ton veut, leur legerete fpecifique a fe tenir conilamment a la furface de I'eau , fatisfont mieux aux apparences du phofphorifme de la mer , fixe pareillement a fa furface , que les animaux memes , dont les uns , tels que les coquillages , ont une gravite fpecifique trop grande , & les autres , tels que les poiffons & les infedes, une trop grande mobilite. Enfin , li Ton joint a tout cela , qif un bon Obfervateur, M. Dagelet, fe trouvant dans la rade du Cap de Bonne -Efperance, a vu dans I'eau de cette mer , aduellement phof- phorique, une multitude de petits globules lumineux , & qii'il remarqua , peu de jours apres , dans la meme rade , une quantite in- nombrable de tres-petits poiffons , il fera dif- ficile de ne pas regarder ces globules comme des oeufs qui cnt produit les petits poiffons vus les jours fuivans ; & ces memes oeufs , comme Tune des foiirces de la lumiere que F iv 88 A C A D E M I E repandent an moins dans certaines circcnf- tances les eaux & meme les fables de la mer, Mais revenons a nos obfervations particu- lieres. La lueur des femelles lampires eft fujette a varier beancoup, & pour Tetendue, & pour rintenlite : qiielquefois elle occupe tout le deffous du corps, & alors elle eft moins vive; mais elle n'a jamais plus d'eclat que lorfqu'elle eft concentree dans les trois derniers anneaux ; & dans ce cas meme , fon eclat eft encore variable , & fe montre plus ou moins vif par intervalles. Souvent j'ai fait reparoitre cette lumiere eclipfee, foit dans les petites larves, foit dans les grandcs, en agitant fimplement le poudrier a moirie plein de terre & de ga- zon , oil je les tenois reniermees ; & ce n'etoit pas uniquement parce que les larves ayant ete ramenees par ces fecouffes a ia furface dp la terre , ou determinees a prendre una autre fituation , avoient pu metfre plus en vue le foyer de leur lumiere ; car ayant place & laifl"e mourir dans un poudrier ou il n'y avoit ni terre, ni gazon, des femelles tres- luifantes , & leur lumiere qui avoit ete s'af- foibliftantpardegreSjS'etant tout-a-fait eteint© pen apres leur mort, Je vins a bout de la re- produire par un frottement doux & menage, fait avec le doigt fur les derniers anneaux dii corps; mais aufti lorfque le cadavre de Tin- fede 6toit trop deffeche, le moindre frotte- ment le brifoit, fans lui redonner aucune lu- miere. D E Dijon, lySz, 89 Quant aux oeiifs de ces memes femelles, \\s confervent leur lueur apres la ponte pen- dant dix , douze,quinze jours & clavantage, mais non pas toujours au meme degre. La lueur commence a s'afFoiblir au bout de huit ou dix jours , & le nombre des petits glo- bules lumineux , diminue en meme temps , parce que les ceufs fe fletri{i'ent& s'obliterent les uns apres les autres , de telle maniere , qu'au bout d'un temps affez court, il n'en refte plus aucun veflige , foit que leurs debris fc trouvent divifes en parties trop petites , & peut-etre trop diaphanes , pour etre diftin- guees,foit que la lumiere appartienne moins a la fubflance propre de I'oeuf, qu'a I'embryon qui y eft renferme. Quoi qu'il en foit de ces conjeclures , voici les faits que j'ai vus. Deux femelles ayant ete mifes enfemble dans un poudrier, fur la fin du mois d'Aout, y pondirent du 27 de ce meme mois au 4 Septembre fuivant, environ foixante oeufs , tons bien lumineux. Leur lumiere commenca a s'affoiblir le 9, & alia toujours s'afFoibliffant de plus en plus jufqu'au I4,qu'elie s'eteignit fout-a-fait. L'obfervation fuivante eft une preuve fans replique que cette lueur n'appartient pas ex- clufivement aux oeufs fecondes. Une femelle qui avoit fubi chez moi , & fous mes yeux , toutes fes transformations, d'abord ennymphe le 26 Juin , puis en infefte adulte le 3 Juillet fuivant, ayant fait fa ponte le 19 & le 20 de ce meme mois de Juillet , ces oeufs , quoiqu'ils 90 A C A D E M't?* n'eufrent pas 6te fecondcs ni pii I'etre dans ta folitude d'lin poudrier, bnllerent neanmoins pendant fept on huit jours. J'abrege les de- tails , & )e fupprime plulieurs autres obferva- tions particulieres , qn'on poiirroit prendre pour des redites , tant leiirs refultats font fen;- blables ; toutefois a deux exceptions pres , dont je vais rendre compte. Une femelle afTez lumineufe , trouvee le 24 Juillet fous des charmilles , fut pofee fur une feuille de laitue , & renfermee dans un vafe de verre ; quelques heures apres elle etoit deja moins lumineufe ; elle pondit la nuit meme quatre oeufs fletris & fans lumiere : le lende- main matin on lui donna de la terre & dn gazon frais; elle pondit dans la journee plu- lieurs autres oeufs egalement fletris : aucun ne donna de lueur , pas meme ceux qui ref- terent attaches a fon corps au nombre de cinq ou fix. La fin de la ponte devint laborieufe ; plufieurs fois la femelle en travail fit fortir avec effort fon oviductus, de la longueur de Tun de fes anneaux , fans depofer d'oeufs ; & le fecond jour elle mourut dans Toperation. C'eft le feui exemple que j'aie rencontre d'une femelle pondant des oeufs abfolument depour- vus de lumiere. Une autre dont le gazon fe trouva moifi, & qui paroiffoit en etre incom- modee , ne pondit qu'un petit nombre d'oeufs, & ces oeufs ne furent lumineux que les trois premiers jours. 11 femble que cette lumiere depende en partie de la fante de la pondeufe, de toutes les circgnftances qui peuvent in- D E Dijon, ly^i. 91 fliier {iir fon bien-etre , & fans doiite auffi de lenergie du fentiment qui difpofe chaque in- dividu a la reproduftion de I'efpece. L'autre exception dont il me refte a rendre compte, eft en fens contraire de la prece- dente, & a pour objet des oeufs qui ont con- ferve leur lumiere beaucoup plus long-temps que ceux dont il a ete queftion jufqu'ici. Ces oeufs furent appercus le 12 Juin, au nombre de vingt-trois , dans un poudrier ou avoit ete mife une femelle le 5 du meme mois de Juin, fur une motte de gazon , & oil elle ne fe retrouva plus. Treize de ces oeufs etoient difperfes & colles fur les feuilles du gramcn^ & les dix autres immediatement fur la terre meme. Tous brillerent conftamment , & d'une lueuraffez egale , jufqu'au 21 ; enfuite la lueur s'afFoiblit & varia un peu ; quelquefois on I'appercevoit a peine , fur-tout dans les treize 02ufs que j'ai dit etre adherens au gazon, & que Ton avoit mis a part dans un fecond vafe ; il elT: vrai que ce gazon etoit fletri, n'ayant pu etre renouvelle comme celui du premier vafe oil etoient reftes les dix oeufs qui pofoient immediatement fur la terre. Le 29 Juin le nombre des points lumineux etoit fenfiblement diminue, ainli que le nombre des oeufs viliblesala clarte du jour. Cepen- dant malgre cette diminution graduelle, il en reftoit plufieurs le 20 Juillet, & meme encore deux le 24 ( un dans chaque vafe), lefquels donnoient un peu de iumierei mais ^1 A C A D E M I E ce flit pour la derniere fois, qiioiqu'lls alent continue d'etre vifibles de jour jufqu'au 28. II refulte de cette obfervation, que quel- ques-uns de ces ceufs ont donne de la lueur pendant quarante jours; que la moitie a peu pres en a donne pendant environ trois fe- maines , & que tous avoient ete lumineux pendant les dix premiers jours. II eft vrai que ces oeufs etoient en meilleur etat que tous les autres que j'ai eu occaHon d'oblerver, puifqu'ils font les feuls qui aient donne des larves. Je vis une de ces petites larves le 2 5 Juillet , en cherchant , a I'aide d'une loupe , les reftes des oeufs qui avoient difparu dans le premier vafe. J'y trouvai le 28, quatre autres larves naiffantes, & trois , le meme jour, dans le fecond vafe : toutes avoient trois paires de pattes aux trois premiers anneaux du corps , & neuf ftigmates de chaque cote ; toutes etoient lumineufes , d'abord d'une couleur jaune plus ou moins foncee , plus ou moins mel^e de rouge ou de verd , mais qui fe changeoit en noiratre au bout d'un jour ou deux ; toutes etoient longues d'environ une ligne & demie. Lorfqu'elles etoient en repos, ou qu'elles avoient peur, elles retiroient leur tetefous le corcelit; mais en marchant, elles la portoient en avant , & Ton voyoit alors , non-feulement la tete , mais le cou compof^ de deux bandes blanches, membraneufes, a demi tranfparentes , lefquelles s'avancent en recouvremcnt , la feconde fur la premiere , Sc D E Dijon, lySz: 93 celle-ci fiir la tcte , com me font les bandes d'un mailiot d'enfant. Pour marcher elles ra- iBenoient le bout du corps fous le ventre , dont elles foulevoient en arc les trois der- niers anneaux ; & du dernier de tous elles faifoient fortir a chaque pas , une touffe de petites fibres charnues divergentes , qui leur fervoit de point d'appui & comme d'une feptieme patte. En un mot, elles etoient par- faitement femblables a toutes celles de diffe- rentes tallies que j'ai rencontrees dans mes promenades, & cetto. difference de taille , pour le dire en paffant , me paroit jufqu'ici etre la feule qui diftingue les larves males des femelles; autrement il faudrolt fuppofer que parmi le grand nombre de larves obfer- vees , il ne s'en fiit pas trouve une feule male, puifque les obiervateurs s'accordent a dire que toutes les larves qu'iis ont vues etoient femblables entre elles. L'une de mes larves femelles changea de peau au mois de Novembre , & en fortit par I'ouverture qu'elle fut fe faire en forcant les plaques fuperieures des trois premiers anneaux du corps a fe feparer des trois plaques in- ferieures correfpondantes. Une autre beaucoiip plus grande , & qui n'avoit guere moins d'un pouce , troiivee le 4 Mars de I'annee fuivante , changea deux fois de peau dans la meme faifon, favoir, le 21 Juin & le 3 I Aout , mais fans fe transformer en nymphe. Une troifieme larve qui n'etoit guere plus grande, s'etoit mife en nymphe 94 ACADEMIE le 26 Juin, en quittantfa depouille de larve, & la quittant de la meme maniere que les larves la qiiittent achaque mue. Cette nym- phe prefentoit affez diilinftement les parties exterieures de Tinfefte adulte : elle avoit le corps d'un gris rougeatre , un pen recoiirbe en avant , raccourci d'un anneau , & reduit a onze, comme celui de I'adulte. Enfin , le 3 Juillet elle fortit de fa depouille , & parut ibus la forme de ver-luifant femelle. II eft a remarquer que cette depouille etoit tres-mince, d'un gris argente, a demi tranf- parente & toute chifFonnee; tandis que la depouille de la larve eft noiratre , opaque , folide , & conferve fa forme. J'ai trouve una affez grande quantite de ces larves femelles , & toujoursdans les mois d'Avril,Mai & Septembre , au lieu que je n'ai jamais rencontre de femelles adultes avant la fin de Mai , ni apres les premiers jours de Septembre. Tout ce que j'ai pu decouvrir fur la duree cle la vie des lampires dans leurs differens etats , c'eft que plufieurs larves de diverfes grandeurs ( de fix a dix lignes ) , que j'avois recueillies fur la fin de I'ete , ont vecu dans mes poudriers jufqu'au mois de Juillet de I'annee fuivante, fans fe transformer, quel- ques-unes, meme des plus grandes, fans chan- ger de peau , & la plupart fans prendre d'ac- croiflement fenfible. II eft vrai que je n'ai jamais pu parvenir a les voir manger, non plus que les femelles, & que je n'ai jamais D E Dijon, lySi. 95 vu dans les poudriers oil je les tenois, une feule feuille de gramen entamee. A regard des nymphes males , je n'en ai jamais trouv6 que deux , Tune au mois de Mai & I'autre au mois de Juin , toutes deux fur de la terre battue oil il y avoit quelques toufFes de gazon : leur tailles etoit propor- tionnee a celle des infedes qui en devoient fordr : elles n'avoient que trois lignes de longueur ; elles etoient noiratres, a I'exception des trois derniers anneaux du corps, dontla couleur etoit jaune, & qui donnoient une lumiere afTez foible , meme dans la plus pro- fonde obfcurite. Elles avoient les antennesa onze articles , comme celles de la femelle adultes, mais plus longues; les fourreauxdes ailes chagrines, termines en pointe moulTe, affez courts , & laiffant a decouvert les fix derniers anneaux du corps tout-a-fait fem- blables a ceux de la femelle. Je n'ai pu con- ferver vivantes ces deux nymphes; elles font mortes dans mes poudriers fans avoir pris leur derniere forme. II eft done prouve par les falts , que notre lampire commune ou ver - luifant , male & femelle , luit en efFet dans tous fes etats & fous toutes les formes, depuis I'etat d'embryon jufqu'a I'etat adulte; qu'elle luit, non-feule- ment pendant toute fa vie , mais quelque temps apres fa mort , & que lors meme que fa lumiere eft eteinte , pourvu qu'elle le foit recemment, il eft encore poftible de la faire revivre par un frottement doux & menage , 5)6 ACADfeMIE ce qui lui eft commim avec plufieiirs autres pholphores naturels , & notamment avec ceiix qui contribuent a rendre la mer lumineufe ; car on fait que plus il y a de mouvement a fa furface , & par confequentde frottement , plus fa lumiere eft etincelante & variee. II eft prouve , en fecond lieu, que les oeufs meme qui n'ont pas ete fecondes , luifent comme ceux qui Tont ete , & que ceux-la feuls font depourvus de toute lueur , qui naif- fent d'lin individu mal difpofe. ll fembleque le fil en entier de Texiftence de la lampire foit comme double d'un rayon de lumiere qui ne ceffe de briller que lorfque les fonc- tions animales font , ou derangees par la ma- ladie , ou abfolument detruites par la mort ; encore fe prolonge-t-il un pen au dela de la mort meme , comme nous avons vu. II eft prouve , en troifieme lieu , que les larves femelles de cette efpece changent plu- iieurs fois de peau , & vivent au moins une annee avant de fe transformer, que les femelles adultes fe mettent a pondre pen de temps apres leur derniere metamorphofe, & qu'elles meurent prefqu auftl - tot que leur ponte eft achevee. Au refte, il eft rare qu'elles four- nift"ent , dans nos poudriers , toute leur car- riere , & qu'elles y vivent affez pour fubir toutes leurs transformations , foit parce que nos poudriers font des prifons en effet , & que la liberte eft peut-etre la premiere con- dition pour qu'elles vivent long-temps; foit parce que le regime qu'on leur fait fuivre, n'eft O E D I J O N, lyEz. 97 n'eft pas toujours celui qui leur convient. Si la terre qu'on leur donne eft trop humide , elles ie hatent d'en fortir, & font tous leurs efforts pour s'echapper ; li la terre eft trop feche , elles s'y enfoncent & s'y perdent quel- quefois , ou tout au moins elles y perdent beaucoup de leur lumiere. Quatriemement enfin,il eft prouve que les nymphes males qui jufqu'ici n'avoient point ete connues , different plus des nymphes fe- melles que les larves de difFerens fexes ne ditferent entre elles , & qu'elles fe trouvent dans les memes endroits que les femelles adultes , leurs nymphes & leurs larves. Voila ce que i'on fait de Thiftoire de la lampire , & voici ce qui refte a decouvrir. l<*.Quelles font les differences carafteriftiques des larves males, & s'il en eft d'autres bien marquees au dehors , que celle de la taille ; ce que je ne crois pas. 2". Quelle eft la nourriture propre de la lampire dans i^s diff(6rens etats , ou les feuilles ou les racines de gramen y ou la terre & les parties nutricieres qu'elle contient ; & com- ment elle prend cette nourriture , foit dans Fetat de larve oii elle a des dents , foit dans letat adulte oii elle n'a ni dents , ni trompe. 3°. Quelle eft fa maniere de s'accoupler. II faut qu'elle foit fort ordinaire , puifqu'un habile obfervateur qui dit avoir et^ temoin de cet accouplement , n'en dit rien de plus, 4°. Enfin, il refte a conftater,par de nou- velies obfervations , ce qui n'eft encore q[ue G 9^ ACADEMIE probable; favoir, ii parmi le grand nombre d'autres Infedles , & mcme de vers , coquilla- ges, poiflbns, zoophytes, &c. qui donnent de la lumiere au moins dans certains temps de I'annee , il n'y en auroit pas quelques- tins dont les oeiifs, le frai , la liqueur femi- nale ou d'autres parties , foit liquides , foit folides , participeroient a leur phofphorifme ; fi les CEufs pholphoriques de ces animaux n'auroient pas ^te pris, paries Obfervateurs , pour ces animalcules ronds , globuleux , qu'ils ont dit avoir vus dans Teau de la mer aduel- lement lumineufes ; mais il faut tou jours fe fouvenir que ces obfervations doivent etre faites de prefi^rence dans les climats chauds oil le phenomene de la mer lumineufe efl plus frequent , & oil le principe de tout phof- phore nature! doit avoir plus d'energie. ANAL Y S E D E S i EAUX DE PREMEAUX. PAR M. Ma RET, JL(E village de Premeaux eft fitue a une demi-lieue au fud de Nuits , fur le penchant de la fameufe cote de Bourgogne. Le grand D E D I T O n; lySz, 99 Chemin qui conduit a Beaune le traverfe. 11 a au levant une plaine tres-vafte , & fa iitua- tion eft tres-agreable & tres-lalubre. Le fol de ce Village eft un bare de roche calcaire tres-profond , a traverslequel on ren- contre ibuvent des grouppes de fpat calcaire cryftaliiie en aiguilles tranfparentes , couleur de fucre d'orge. De ce roc fortent plufieurs fontaines, & il en jaillit une fort confiderable de deffous un angle faillant du rocher fur lequel eft batie I'Eglife. A deux a trois cents toifes du Village , eft un pr^ marecageux oii fe rendent les diiferens ruiffeaux qui defcendent de la montagne. On voit au centre de cette efpece de pre , un balfin qui paroit avoir ete revetu en pierres, & large de dix a douze pieds. Le revetifle- ment eft aduellement ruin^, & les pierres difperfees & entafl'ees , laiffent un baftin irre- gulier qui a a peine trois a quatre pieds de diametre. Lorfque les fources voifines donnent abondamment , elles melent leurs eaux a celles de ce baftin,& les alterent. L'eau de celui-ci eft claire , tres-limpide j' fans faveur , fans odeur , fans onftuofite ; fa furface ne fe couvre d'aucune pellicule ; fa temperature appr^ciee par le thermometre en hiver pendant une forte gel^e ,& en automne pendant des jours fort chauds , a toujours et^ de 16 degres , tandis que l'eau desautres fources donnoit 9 j**- 10* & jufqu'a 18 & ;zo. 100 A C A D E M- I E Le fond du baflin eft tapiffe d'lin fable cal- calre tres-blanc , & rempli de vegetaux qui s'^levent a la furface , &. font d'un tres-beau verd. On voit continuellement s'elever de difFe- rens points, de petites bulles qui crevent a la furface de Teau. Ce fluide aeriforme , re- cueilli dans une veffie vnide , a Taide d'un entonnoir , a blanchi Teau de chaux & eteint les bougies plong^es dans des cloches qu'on en avoit remplies. Cette obfervation& ces experiences prou- vent que Teau de Premeaux contient de I'acide a^rien ou mephitique , 8c quece fluide lui eft fourni par une decompofition qui fe fait du calce dans les entrailles meme de la terre. Le refultat de Tanalyfe a laquelle nous avons foumls cette eau , d^montre qu'elle s'impregne de ce principe acide & le con- ferve, quoiqu'il s'y trouve en quantite peu confiderable. On nous avoit envoye douze bouteilles de cette eau contenant vingt-cinq livres quinze onces. Nous en avons employe fix livres fept onces, en difFerentes experiences, avec les readifs , & nous avons fait ^vaporer les dix- neuf livres & demie reftantes, en partie par la diftillation , en partie en vaiffeaux ouverts, mais recouverts d'un tamis de foie pour en ecarfer les matieres voltigeantes dans le la- boratoire. Le pefe-liqueur & la comparaifon de Teaii D E Dijon, lySi. loi dlftlllee avec I'eau de Premeaux, pefee dans im flacon de meme capacity, nous ont fait voir que la pefanteur de celle-ci etoit a celle de lean diflillee comme lOOi j- : looo; qu'ainfi cette eau eft tres-legere. Un cryltal de vitriol verd , bien net , mis dans un flacon plein de cette eau & bien bouche,adonne tres-promptementunegrande quantite d'ochre , ce qui prouve qu'elle con- tient beaucoup d'air athmoi'pherique. Les readifs parlefquels nous avons eprouve cette eau , font , les papiers teints avec le bois de fernambouc , avec le terra-merita , & avecle tournefol , la teinture de bluet par trituration , celle par digeftion , & la teinture de noix de galles ; la diffolution fpiritueufe de favon , I'acide vitriolique, le faccharin , le muriate barotiqae , la potalTe mephitifee » le nitre hmaire & le nitre mercuriel. Les papiers n'ont eprouve aucun change- ment de couleur. La teinture de bluet par trituration , d'abord d'un rouge vineux, a paffe au fauve fonce. Celle par digeftion , d'abord ambre fonce , s'eft eclaircie enfuite. La teinture de noix de galles, d'abord fauve , a un peu bruni , & au bout de trente- fix heures avoit une couleur fauve tres- foncee , qui s'eft affoiblie par le depot d'une fecule blanche, furmontee d'une couche brune peu ^paifle. La liqueur s'eft couverte d'une pellicule irif^e de tres-peu d'epaiffeur. Phe- G iij 102 A C A D E M I E nomenes que Teaii diftiUee donne apeupres au' memc degre. Ces epreuves annoncent que I'eau eprouvee crt tres-pure , ne contient point d'alkali, ni d'acide a nu , point de fubftance martiale, & tres-peu de matiere extradive. La diffolution de favon a blanchireau,qui a conferve fa blancheur pendant quarante- huit heures , fans depot, ni matieres grume- lees :preuve nouvelle de la purete de Teau. Dhs I'abord de Tacide vitriolique , on a vu s'elever des bulles aeriformes qui s'elan- ^oient hors du vafe & tapiffoient la furface interne :phenomene quiconcourt, avec ceux qu'on a obferves pendant le melange d'eau de chaux & pendant la diftillation, pour de- montrer la prefence de I'acide aerien dans cette eau. L'acide faccharin a donne un depot blanc tres-prompt , d'abord fufpendu , enfuite pre- cipite , mais peu abondant. La potaffe en a produit rapidement un lourd , blanc , mais peu abondant , dont une partie s'eft rediffoute. La premiere de ces experiences montre que I'eau de Premeaux contient un peu de terre calcaire ; la feconde en indique encore la prefence , mais annonce en meme temps de la magnelie. Du muriate barotique verfe dans cette eau, n'y a caufe aucun precipite fenfible ; ce qui feroit arrive , s'il y eut eu un atome de vitriol calcaire , ou d'autre fel vitriolique. D E D I T O N, lySz, 103 La diffolutionnitreufe mercuriellen'y laiffa precipiter le merciire que Ibus line couleiir d'un jaune blanc. Le precipite eut ete jaiine fonce , s'il y eiit eu de Tacide vitriolique. Le nitre lunaire ylaifTa un pr^cepite d'une legere teinte violette , ce qui annoncoit la prefence d'un fel terreux on alkalin , mais I'ablence de toute fubftance fulphureufe. On pouvoit done deja conclure de cette anaiyfeparlesreaftifs, quel'eau de Premeaux contenoit peu de fubftances minerales; qu'il y avoit du calce & de la magn^fie, tenus en diffolution par de I'acide aerien & quel^ qu'acide mineral autre que le vitriolique ; qu'il ne s'y trouvoit ni fer , ni matiere ex- tradive, du moins en quantite appreciable, & qu'elle etoitgazeufe. I! s'agifloit des'aflurer de la quantity du gaz dont elle etoit impre- gnee , & de celle des fubflances fixes qu'elle contenoit. Pour y parvenir , relatlvement au gaz , nous en melames cinq livres fept onces avec fept livres d'eau de chaux , a la maniere de M. Gioanetti. Nous vimes fur le champ fe former un nuage blanc qui s'epaiflit & fe precipita. Ce melange expofe a Tair ne fe couvrant point decreme de chaux &denouvelleeau de chaux, nedonnant plus de precipite, nous enconclu- mes que tout Tacide aerien avoit ete precipite; nous laiflames former la petite creme que Teau de chaux ajoutee donna, puis nous filtrames le tout, & recueillimes fur le filtre le calce rege- nere quipefoit quarante-deux grains, & conte-. G iv 104 A C A D E M I E Boit 14 gr. 28. d'acide aerien , & conf^qiiem- ment 28. 56 pouces cubiques de gaz. Qu'ainfi Toperation «yant ete faite fur environ deux pintes trois quarts d'eau de Premeaux, cha- que pinte devoit contenir 10. 3856 pouces cubiques de gaz. Quoique ce refultat fut concluant , nous crumes devoir evaluer encore la quantite de ce gaz par un autre precede. Nous mimes dans une cornue de verre , deux livres de I'eau que nous deftinions a I'evaporation , & de Teau de chaux dans le recipient. Nous donnames le feu, de maniere a echauffer Teau fans la faire bouiilir. Nous retirames le recipient; des que les fremiffe- mens annoncerent une ebullition prochaine , nous decantames Teau du recipient; & apres filtration , exliccation , pefee du cake rege- nere, nous avons trouve par le meme calcul employ^ precedemment, un ii grand rappro- chement des quantites d'acide aerien libre , que nous nous fommes crus autorifes a affir- mer que Teau de Premeaux conrient par pinte au moins lO f de pouces cubiques de cet acide. II etoit queftion de connoitre enfuite fi quelques- unes des fubflances fixes ^toient tenues en diflolution par cet acide , & nous nous en affurames par le procede fuivant. La cornue , qui contenoit Teau , foumife a I'epreuve precedente , etant reftee fur le feu (cette eau etoit en ebullition), nous mimes de la nouvelle eau de chaux dans le recipient D E Dijon, lySx. loj que nous adaptames an bee de la cornue. Nous Ibutinmes lebullition ; I'eau du ballon blanchit un peu ; mals au bout de quelques heures, a I'inftant oil la pellicule commengoit a fe former, nous appergumes dans I'ean du ballon un nuage blanc qui s'epaifTiflbit. Cela nous parut fuffire pour demontrer la prefence de Tacide aerien engage. Nous delutames \qs vaiffeaux, nous verfames Teau de la cornue dans les capfules de porcelaine qui fervoient a Tevaporation a I'air libre , & nous conti- nuames a evaporer. Nous avions pris auparavant deux a trois onces de Teau concentree par cette ^vapo- ration-ci , pour I'efTayer enccre avec les re- aftifs , & a ceux dont nous nous etions deja fervis , nous ajoaitames I'alkali prulTien. Ce- lui-ci ne donnant point de bleu , nous eumes line nouvelle preuve que Teau de Premeaux ne contenoit point de fer. Tons les autres reaclifs,a I'exception de I'eau de favon , ayant produitles memes phenomenes, cette circonf- tance fortifia les indudions que nous avions tirees des premieres epreuves, & nous ne vi- mes dans Timperfedion de la diffolution du favon , que Tefret des lels moyens ou alka- lins plus concentres. Nous continuames enfuite Tevaporation jufqu'a ficcit6 , en changeant fucceffivement de capfules pour en proportionner la furface a la quantite de la liqueur a evaporer. Par ce moyen, nous obtinmes de 19 liv. 7 d'eau I06 ACADEMIE 32 gr. de refidu; ce qui donnoil pour chaque pintej3. 282 gr. de matiere fixe. Nous procedames enfuite a la feparation des differentes fubftances contenues dans ce refidu. II etoit blanc , & prefentoit quelques points brillans. Nous le fimes digerer fuccefli- vement dansde Tefprit-de-vin tres-dephlegme, dans de I'eau diftillee froide , dans de la bouil- lante , dans Tacete dillille , dans de I'acide miiriatique; enfin , nous calcinames & foiidi- mes au feu le dernier refidu avec de Talkali fixe. A chaque operation nous eiimes foin de repefer les fubftances indiffoutes, & d'eilimer la quantite de celles qui Tetoient par la di- minution du poids du refidu fur lequel nous operions. Nous mimes a part toutes les diffolutions , & les foumimes aux epreuves capables de faire connoitre, & les bafes & les acides des fels diiTous , & les bafes de ceux que nous formames. L'odeur & les vapeurs grifes qui s'eleverent du refidu de la diffolution fpiritueufe, a I'aide de rirroration de I'acide vitriolique , nous prouverent que les fels moyens etoient mu- riatiques. Le preclpite d'une partie de cette diffolu- tion par I'eau de chaux , indiqua la prefence de la magnefie. Le precipite complet par I'alkali fixe aere, rediffous par I'acide vitriolique , & la diffo- lution evaporee , nous prouverent que les D E Dijon, tySi, 107 3eiix tiers de ces fels etoient magnefiens , & I'autre tiers calcaire. L'eaii diilillee froide avoit diflbus cinq grains & demi du precipite. Une petite por- tion de la diflolution precipitee par quelques gouttes, decela I'acide muriatique par le caille blanc qui fe forma. La figure cubique des cryftaux que donna I'evaporation du refte, & leur petillement fur les charbons, annon9oient que la bafe etoit la foude ; mais , pour en completer la preuve , nous precipitames cet alkali par la potaffe , nous arrofames d'a- cide aceteux le fel jaunatre & deliquef- cent que donna I'evaporation du melange. La terre foliee non deliquefcente que nous en feparames par fa diffolution dans I'efprit- de-vin, & que nous obtinmes par I'evapora- tion de ce menftrue, acheva la demonftration de la nature de cet alkali. Quoique nous euflions fait bouillir tres- long-temps le refidu de la diflolution aqueufe dans cinq cents fois fon poids d'eau ,il n'avoit rien perdu de fenfible. Auffi la precipitation de cette eau par la potaffe aeree & par le muriate barotique , ne donna-t-il pas un atome de precipite ; ainfi , Teau de Premeaux ne contient point de vitriol calcaire. La difl'olution aceteufe evaporee , a pro- duit une terre foliee foyeufe & non deli- quefcente , confequemment purement cal- caire. La potaffe aeree a precipite , de la foude y une terre blanchatre, qui, rediffoute par Tacide yitriolique, aregenere de I'alun. I08 A C A D E M I E Une portion de la meme difTohitlon mii- riatique, avoitete effayee parralkalipruflien, & avoit donn6 des apparences de bleu. Mais ces epreuves par la noix de galles & par le meme alkali fur I'eau avant I'dvaporation com- plette , la couleur blanche du refidu total nous ayant rendu ce phenomene fufpeft , nous melames quelques gouttes de Tacide dont nous nous etions fervis , a de I'eau diftillee ; nous precipitames ce melange avec du meme alkali, & nous eumes un peu de bleu, qui, quoique moins abondant , nous a fait prefumer que le fer , qu'il indiquoit dans Teau dePre- meauXjfe trouvoitprobablement dans Tacide que nous avions employe , ou fe trouvoit en quantite inappreciable dans cette eau , & que la diffolution muriatique ne tenoit que .de I'alumine. La vitrification du dernier refidu , que la calcination avoit reduit a plus de moitie, prou- va que la portion appreciable etoit du quartz. Qu'ainfi I'eau de Premeaux etoit tres-legere, d'une temperature de 16 degres , gazeufe , & tenoit en diffolution des fels muriatiques g magnefiens & calcaires , du muriate de foude, du calce, de I'alumine & du quartz, dans les proportions defign^es fur la table fuivante. Tempera- ture. Pefan- teur. 1 00 1 y-- Acide aerien. pou. cub. 10.3856. Muriate calcaire. \6. 0^. 0. 248. D E Dijon, lyS^. 109 Si maintenant nous cherchions a nous elever a la connoiffance des proprietes de I'eau de Premeaux, par celle de {q% principes , que nous a donne cette analyfe , nous pourrions prefumer qu'elle doit etre , non feulement iin d^layant , mais encore un diffolvant effi- cace , un aperitif modere , un abforbant des acides , & qu'on pourroit en faire ufage avec fucces dans les digeftions viciees , par la vif- coiite des humeurs digeftives, par leur aci- dite , & par le fpafme qui en eft I'efFet; qu'elle pourroit faciliter \(^s fecretions des vifceres dubas-ventre , & notamment celle des reins; qu'il y auroit de Tavantage a la prefererpour boiffon ordinaire , a la plupart des eaux dont on fait un ufage habituel, mais nous ne cfoyons pas qu'on put Temployer en bains , exceptc dans le cas oil le bain frais feroit neceffaire. Cette idee que I'analyfe fera naturellement prendre de ces eaux a tous les Medecins , qui favent apprecier les vertus du fluide aqueux , les modifications qu'il eprouve des principes qu'il tient en diffolution , eft deja juftifiee par un grand nombre d'exp^riences concluantes. II eft de notre connoiffance que plufieursperfonnes, dont les digeftions etoient troublees par des rots acides , teurment^es Muriate magnl' jien. o. 495. Muriate de foudt. i Calce. Allum'me. Quart^. 0. 564. 0. 615, 0. 718. 0.205. no A C A D E M I E par des flatuofites douloureufes , fatiguees par des conftipations opiniatres , par des fpafmes , par des cardialgies frequentes , par des cephalalgies habituelles , ont retire beau- coup d'avantages de ces eaux , fur-tont hues a la fource, a la dofe d\me ou deux pintes, & employees pour boiffon journaliere. Nous ne croyons pas qu'elles euflent en bains beaucoup plus d'avantages que les eaux de riviere ordinaire. EUes auroient cependant celui de peCer un peu moins fur la furface du corps , & de porter dans nos humeurs , a travers les pores, un fluide anime d'un prin- cipe anti-1'eptique , & plus aperitif que les eaux ordinaires. Auffi regardons - nous ces eaux commetres-precieufes , & delirons-nous qu'en retabliffant leur ancien baffin, on s'oppofe au melange des eaux etrangeres , & que par la proprete de la fontaine , on infpire la con- fiance qu'elles meritent. E D 1 J o N, lySx. lU OBSERVATIONS D'HISTOIRE NATURELLE Dans la traverfee de la Province de Bourgogne , depuis lYonne jufqua la Saone ; cejl-a-dire^ depuis Auxerre jufqua Ckalon ; fuivies de quelques ob- fervations phyjiques. PAR M. PAZUMOT. i^A Ville d' Auxerre eft batie en amphitheatre, fur le penchant d'un coteau. Elle s etend juf- qu'au bord de la riviere dTonne. Le fol qui porte cette Ville eft tout calcaire. On pent y diftinguer trois efpeces de pierres. \°. Pierre dure : c'eft celle de I'interieur de la montagne de St. Simeon. On la tire en gros blocs. Elle fe taille bien , & elle fert aux fondations a caufe de fa durete. 2°. Pierre moins dure : on I'emploie en moellons , & elle ne pent foufFrir la taille a caufe de fon peu de durete. 3°. Piern plus dure : c'eft celle qui fert de bafe a \a pierre dure, & qui eft confequem.ment la plus en- foncee en terre. Cette pierre eft un vraimarbre gris lumakel. Ceft le meme que Ton trouve k Sommeville, & dont j'ai parie dans les ob- 112 ACADEMIE fervations fur le terrein des environs de Re- gennes , imprimees dans le Journal de Phyfi- que , torn. V, pag. 406 (i). Independamment de la piern moins dure qui couvre la plus 'dure, le coteau au midi & an fud-lud-eft d'Auxerre , fournit en grande abon- dance un cos gris fin, qui feroit tres-ful'ceptible du poli. On ne le trouve & on ne Temploie qu'en moellons. Celui qui le trouve a decou- vert au dehors des murs , fe laiffe attaquer par les gouttes de pluie. Sa fuperficie montre des petits fillons & des cavites qui y delTinent un vermicule , comme fi des infedes marins I'eufi'ent travaille pour s'y loger. On trouve a Auxerre , dans le lit de TYonne , beaucoup de pierres etrangeres , telles que des granits & des madrepores petrifies. La Ville eft pavee en partie de ces granits rou- 16s , parmi lefquels on doit en diftinguer beau- coup qui font des efpeces de porphyres verds. Leur bafe eft un jafpe , & leurs taches font du feld-fpat; mais leur grain n'eft point aufli ferr6 que celui du porphyre ordinaire. Le fol d'Auxerre fournit beaucoup de pe- trifications , dont les plus communes font des cornes d'ammon, des nautilles, desboucar- des, — ■ ■ — . ■ ^ ■ , ( 1 ) Quoique Ton n'ait point penetre dans I'interieur de la mcntagne St. Simeon jufques fous la pierre dure ^ on pent neanmoins etre convaincu ,par la nature de cette pierre & par les fouilles faltes pour la conftruition du grand puits de I'Hopital general , que ce marbre lumakel fait la bafe du terrein. D E D I T O N, ry82> W^ ides , des cammes , cles poulettes de diiiferentes efpeces, des ourlins, de petites huitres epi- neiifes^de groffes & tr^s-grolTes huitres, des peignes , des pelerines , &c. Je me propofe de donner un memoire particulier fur les pro- dudions d'hiftoire naturelle des environs de cette Ville , & d'y faire mention des terres , des pierres , des fables, & des petrifications. Au fortir d'Auxerre pour aller d Lyon , la grande route fuit le canal de TYonne, au fud- eft , Tefpace d'une lieue & demie jufqu'au pied de la montagne de St.-Brix. Les pierres que Ton voit tout du long de cette route font toutes des pierres marneufes peu dures , parmi lefquelles on en trouve de ce cos gris dont je viens de parler : elles contiennent quelques pyrites martiales. J'en conferve une branchue & rameufe , ce qui eil peu ordinaire. On a coupe le fommet de la montagne de Saint-Brix pour en adoucir la pente. Cette coupure montre a droite & a gauche , une difpofition fmguliere d'une pierre calcaire blanchatre , d'une pate affez fine & peu dure. On eft tout etonne de voir que cette cou- pure ofFre, du haut en bas, non pas une maffe folide de pierre en couches plus on moins ^paiffes, comme font ordinairement les car- rieres , mais des efpeces de murs qui paroif- fent avoir ete conftruits regulierement en moellons d'echantillon regulier. Les couches n'ont pas plus de huit a dix pouces d'epaif- feur. Une terre grife argilleufe les fepare. Les pierres font auffi feparees les unes des autres H 114 A C A D E M I E par des interftices perpendiculaires remplis de la meme terre; & le tout eft difpofe aufli exadement que des murs conftruits avec foin. La meme dilpofition fe montre encore dans la montagne coiipee an deffus de Cravant, & on la retrouve dans la nouvelle coupure de la montagne de Vermanton, ainfi qifau dela de cette petite Vilie , jufques vis-a-vis I'Ab- baye de Rigny , oil il faut monter une mon- tagne. On voit a Vermanton une belle fontaine fort abondante , renfermee dans un quarre de murs & dont I'eau eft tres-limpide. Cette fource nourrit de petits poiffons qui ne croif- fent jamais a plus de quatre pouces de lon- gueur, lis refl'emblent a de petites carpes qui iont d'une vivacite indicible , & qui s'elan- cent perpdtuellement I'ur les petits graviers que I'eau pouffe du fond en fourdiflant. La montagne que Ton commence a monter vis-a-vis I'Abbaye de Rigny, n'offre aucunes obfervations a faire, li ce n'eft que c'eft une mafle pierreufe calcaire; qu'a mefure que Ton monte , le terrein devient de plus en plus maigre, parfem^ de pierres plates, & tel eft le terrein que Ton ^averfe jufqua ce qu'on ait defcendu cette ^mgntagne pour arriver d Lucy-le-Bois. La pierre eft de meme efpece que celle des environs de Vermanton. Ce ter- rein maigre eft cependant en bonne culture. On eft tort etonne qu'avec la prodigieufa quantite de pierres melees avec le peu de Iterre qui recouvre la mafte pierreufe ; on eft D E Dijon; /7. J'y ai trouve audi des entroques arterites , & des fragmens de corne d 'ammon. La terre qui couvre ce canton eft tres-argiileufe ; elle contient beaucoup de mines de fer pifolite. C'eft par la partie du nord-cft , oil eft la fource de TArmangon, qu'on a debouche tout le calcaire de ce vafte terrein. Pochey eft un Village tres-elev^, diftant d'une lieue & demie de la petite Ville d'Arnay- le-Duc. Au fortir de cet endroit, on retrouve le granit. On le fuit fans interruption jufqu'a Arnay , qui eft auffi fitue fur le granit : on ( I ) II ire femLIe qu'il faut diflinguer trois efpeces de belemnites. La plus ordinaire eft conique , large a fa bafe , & terminee en pointe aigiie. Une feconde ef- pece eft moins large a la bale ; niais elle eft renflee vers Je bout , & eft terminee comme une olive. Une troi- fieme efpcce , qui paroit tenir le milieu entre les deux premieres, en differe cependant par un fillon qui regne dans toute la longueur de la belemnite jufqu'a la pointe. On pourroit peut-etre ajouter une quarrieme variete : ce font des belemnites plus groffes qu'elles ne font or- dinairement, plus courtes en meme temps , mais qui au lieu d'etre cylindro-coniques , font applaties & fe ter- minent par une pointe fort moulTe 8c ailez. arrondie. D E Dijon, lySz: iit le perd enfuite depuis Arnay iirfqu'a la Canche,ce qui comprend deux lieues. Quoi- que dans cet intervalle le terrein foit fort eleve, il ne prefente cependant que de la terre argilleufe & des pierres calcaires qui comiennent en abondance des gryphites & des comes d'ammon. On commence a en voir en montant la montagne d'Arnay. Le terrein des environs de la Canche con- tient beaucoup de mines de fer oolite , qui fe trouve a la fuperficie & dans la profondeur feulement de dix-huit pouces. On exploite cette mine a la Canche meme ou il y afour- neau & forge , & elle produit du bon fer. La cailine que Ton emploie pour la fonte de cette mine , eft une pierre calcaire du pays meme ; c'eft une efpece de cos aflez groftier. On re- trouve le granit dans le ruiffeau qui deffert la forge & !es bocards. Depuis la Canche jufqu'a Ivry, ce qui comprend encore deux lieues , c'eft un terrein calcaire convert de hois ; mais dans le fond des vallees , on retrouve le granit fous une croiite d'un gres groffier de feconde formation. Je Tai vu a Champignol , a Jours-en- Vau & aiix environs. On trouve a Jours-en-Vau du gypfe a pierres perdues , fans qu'il y ait une carriere. Ivry eft encore un canton calcaire , avec des petrifications : mais des que Ton fouille a fept ou huit pieds de profondeur , on trouve le granit tel que les vallees profondes des environs le montrent. Ill A C A D E M I E A un quart de lieue au nord d'lvry , eil fitue le Village de Cuffy-Ia-Colonne , ainfi furnomme a caiife de la colonne romaine que Ton y volt dans un prd hors dii Village. L'efpace entre Ivry & Cuffy , ell jonche de gryphites p^trifiees, de cornes d'ammon, parmi lerquelles j'en ai vu d'environ deux pieds & demi de diametre , & de quelques belemnites. Pres du chateau de Corrabeuf , litue pres & au deflbus d'lvry , au fud-eft , il y a une carriere de pierre calcaire , qui , entre autres petrifications ordinaires, contient de tr^s- gros nautiles. J'en ai vu un au chateau de Corrabeuf, que Ton reputoit etre une tete humaine petrifiee , d'apr^s la decilion de quelqu'un qui jadis a etudie en Medecine. A une lieue au nord de Cuffy , eil le Vil- lage de Grandmont , oii a ere trouve ce gros &. ("uperbe poiffon p^trifie que Ton voit au cabinet du Jardin Royal des plantes,avec la faufTe etiquette , trouve a. B:aun.e. Le nom de Grandmont derive de la haute montagne , fur la cime de laquelle ce Village eft fitue. Le terrein entre Cufly & Grandmont eft encore tout calcaire ; il contient beaucoup de petri- fications. Au fortir d'lvry, la grande route monte une montagne aflez haute , dont tout le fom- met , qui eft un plateau d'une lisue de large de I'eft a I'oueft , fur environ trois de lon- gueur du fud au nord , fe nomme Ics chanmes d'Auvenay ^kcdiuie d'une ferme de ce nom qui s'y trouve. Toute cette mafle eft calcaire. En D E Dijon, lyS^, 125 y montant depuis Ivry, on tronve que la pierre qui couvre la pente , eft une conglo- meration d'une prodigieufe quantitede debris p^trifids , des infedes marins connus fous le nom d'Etoile & de Medufe. Cette efp^ce de petrification a pourbafe une pierre jaunatre , & les Corps petrifies font du fpat blanc :elle •a acquis affez de durete & aflez de conllf- tance pour fouffrir le poli. C'eft un vrai marbre, dans lequel il n'eft pas rare de trouver 6c% afterites entieres (i). Sur le haut de la mon- tagne c'eft une pierre plate , qui fe delite en tables minces que Ton nomme laves , & qui ne contient que tres-peu de petrifications. Cette pierre couvre tout le plateau , dont la majeure partie eft iiiculte. Sur le revers de cette montagne , a Torient, on retrouve le meme marbre compofe de debris d'etoiles & d'afteries : on le retrouve dans la pente, foit a laRochepot, foit a St.- Romain , mais plus encore a la montagne nommee k clou de. la Roue, pres Meloifey, Avec ce marbre on trouve des fragmens de cornes d'ammon , des belemnites, quelques peignes , des cammes, des madrepores, des gryphites, & la terre qui couvre & qui con- tient ces petrifications , eft une eipece de marne grife tres-tenace. ( I ) La pierre a batir des environs de Langres , eft de la meme efpece ; j'ai retrouve cette meme pierre aux environs de Clianceaux, fur les hauteurs des coteaux qui forment le canal de la Seine, 124 A C A D E M I E Cette maffe montueiife eft fort elevee. Du cote d'lvry, qui efta Toueft: de cette hauteur, on voit les montagnes granitiques des environs d'Autun & d'une partie du Morvand.Du haut de la Rochepot , au fud-fud-oueft, on voit encore tout le canton de granit au dela de Nolay. Du cote de Torient, on decouvre la valle plaine arrof^e par la Saone , les pre- mieres montagnes de la Franche-Comte , & dans les jours fereins , on voit les fommets neiges des Alpes. Cette hauteur paroit ^gale a celle des terreins granitiques dont je viens de faire mention, & il ya lieu d'etre etonne que Ton n'y trouve que du calcaire. M. I'Abbe Gan- delot a dit , dans fon Hiftoire de Beaune, pag. 226 » « que Ton trouvoit du granit au Hameau d'Auvenay. » Cette affertion eft tres-faufte. On pent a la verite y avoir trouv^ quelques fragmens de granit, que quelqu'un auroit apportes ; mais lis ne doivent etre con- fideres , ni comme faiCant portion du fol , ni comme faifant chofe ftnguliere que Ton trouve. lis ne peuvent etre que tout-a-fait etrangers a ce local. Comme j'ai traverfe bien des fois ces chaumes , foit de Teft a I'oueft , foit de I'oueft au lud-oueft , je puis affurer qu'il eft impoflible d'y trouver du granit, & que M. TAbbd Gandelot s'eft trompe. Cependant ft quelque jour on venoit a faire dans ces chaumes une fouille profonde, je fuis tres-perfuade que Ton y trouveroit le granit , & que le noyau principal de cette. BE Dijon, lySz: 125 fiiaffe calcaire , eft une autre maffe granltique. II m'eft fort aife d'en donner une preuve de- monftrative. La voici. Cette groffe maffe calcaire s'^tend en long depuis le Bourg de Nolay jufqu a Echarnant, dans la longueur de trois lieues, comme je Tai dit (i). Or, en parcourant ces chaumes, afin d'en connoitre rhiftoire naturelle , j'ai vifite auffi les environs de Nolay ; & j'ai trouve qu'un camp gaulois , qui eft encore bien conferve , & qui eft a une demi-lieue de Nolay a I'oueft, couronneune petite hau- teur conique qui eft toute entiere de granit , & qui s'avance de deffous la mafie calcaire ( 1 ) A proprement parler , Echarnant n'eft que le terme des chaumes d'Auvenay , mais non pas de la maffe calcaire , qui , par differentes montagnes toutes contigues, tire au nord-ncrd-eft , & va , fans interruption, non- ieulement jufqu'au Mont-Afrique pres Dijon, oil elle paroit fe terminer , mais qui continue encore jufqu'a Langres , & meme au dela ; d'oii en s'adouciffant , elle va gagner les bafies montagnes des Vofges , vers les fources de la Saone. Cette grande & vai^e mafTe cal- caire fournit les fources de la Marne pres Langres, de la Seine pres Chanceaux, de I'i^ube entre Langres & Chanceaux , de lOfe & de la Brenne qui fe jettent dans TArman^on , de I'Ouche qui fort de I'efang de Lu- figny pres d'Echarnant , & de plufieurs autres ruiffeaux qui fe jettent dans I'Arroux. Du cote de I'orient, cette maffe fournit un aflfez grand nombre de petites rivieres, telles que la Vingeanne , la Tille, le Mufain, la Bcu- foife & Tavant-Dlieune, qui toutes vont fe jeter dans la Saone , ainfi que les eaux qui decoulent au midi de cette OiaHie montueufe. 126 A C A O ^ M I E qui eft beaiicoup plus haute. Cette hauteur granitique que Ton nomme dans le pays, la montagne de Chatiilon , fe trouve a une (Jes extremites de cette maffe calcaire; elle fournit done la preuve de ce que je viens d'avancer. Cette preuve eft encore renforcee par une feconde mafte de granit adjacente a celle-ci 4 I'eft , & qui n'en eft feparee que par un vallon tres-ferr^.Elle fort dememe de deft'ous la maft'e calcaire. Le granit que Ton trouve fous le Village d'lvry , eft encore une autre preuve. Le vallon de Vauchignon fitue au nordde Nolay , & qui fait une dechirure dans cette mafle calcaire , eft une belle curiolite natu- relle. II a environ une demi-lieue de longueur du fud au nord, fur quelques cinq cents toifes de large de I'eft a I'oueft. Trois Vil- lages peuplent ce vallon, qui eft tout en cul- ture & horde a droite, a gauche, ainfiqu'a fon extremity, par des rocs calcaires nus, coupes perpendiculairement , & qui s'elevent a plus de quinze toifes en certains endroits, en prenant pour terme de hauteur, le milieu du vallon qui eft le plus profond. C'eft une efpece de prifon qui n'eft ouverte que du cote du midi. Le ruifl'eau qui pafle a Nolay fort de ce vallon : il eft fourni par deux fources qui {ont tout a Textremite au nord , Tune dans un enfoncement a droite , & Tautre dans un autre enfoncement a gauche. Le pre- mier de ces enfoncemens s'appelle Le. bout du monde , en langage vulgaire , U cul de Menevau» D E Dijon, lySx. 127 C'eft vraiment im cul de fac forme par le refferrcment des roches. Dans Tangle ie plus recul^, il tombe dii haut & perpendiciilaire- ment, une nappe d'eau fournie parnne fon- taine fuperieiire , qui n'eft autre choie que recoulement d'une partie des eaux qui torn- bent lur le plateau des chaumes. Dans les temps lees , cette eau ne tburnit plus ; mais quand elle donne abondamment , la nappe qu'elle produit a environ fix pieds de large , & la hauteur eft d'environ foixante & dix a quatre-vingts pieds. La chute de cette eau a excave dans le bas , un baffin rend d'en- viron douze a quinze pieds au plus de dia- metre : cette cafcade fait un tres-bel effet dans cet endroit qui eft tres-folitaire. L'autre fource fituee a I'oueft , s'appelle la Toumie. Elle fort d'un roc calcaire vif , par line fente affez large, par laquelle on penetre jufqu'a fa fource dans I'interieur du I'ocher. On pent y penetrer afl'ez commodement. Je ne me fuis enfonce dans la fente qu'environ a mi-chemin ( environ cinquante toifes ) , parce que le condudeur m'en impofa , en pretextant qu'il y avoit trop d'eau a paffer pour arriver jufqu^au fond, j'ai ete informe depuis, que Ton parvient facilement a la fource dans unc caverne qui n'a rien de cu- rieux. Quelqu'un apporta une fois dans ce vallon de Vauchignon , des dues male & femelle : en logeant dans les cavites des rochers , ils muiiiplierent tellement, qua la fin ils 1 28 A C A D E M I E defoloient les Villages. On les detruKit en leur fail'ant une guere affez longue. On exploite aiix environs de Nolay , une pierre noiratre qui eft un marbre grofTier, renipli de beaucoup de noyaux fpatiqiies de gryphites. On emploie cette pierre pour des marche-pieds d'autels , meme des autcls , pour paver des Eglifes ^ & pour des tombes fepul- crales. On voit dans le collateral meridional de I'Eglife de Nolay, une de ces tombes, dans le milieu de laquelle il fe trouve une fort belle come d'ammon, dont la coupe fpirale eft mar- quee par une ligne blanche de I'pat. Cette ef- pece de marbre n'ell bon a etre employe que dans des endroits converts : il ne refifte point afl"ez a Faction de I'air qui gerce & decompofe fort vite fa fuperficie. On en avoit employe line belle table pour une infcription qui , fous Francois I , fut mife au timpan de la porte des Marbres a Autun ;rinfcription etoit devenue 3bfolument inlifible par la decom- pofition de la terre , & fur-tout des noyaux fpatiqucs. J'ai dit qu a la Rochepot on trouve , dans la pente de la raontagne, les memes petri- fications que du cote d'lvry. A Orche , a une lieue au nord de la Rochepot , le revers de la montagne a cela de particulier , que, comme dans le vallon de Vauchignon , les rocs montrent une coupure perpendiculaire , d'autant plus efFrayanie , qu'ils font places dans la plus grande hauteur & dans la plus parfaite evidence. Au D E Dijon, t^^i: 119 Au deffous d'Orche fe trouve la montagne nommee k Mar fin. Elle eft ifolee , & contient une carriere d'un tres-beau marbre breche. On y trouve de plus un Aiperbe albatre ondul^, blanc & rouge , a grandes raies , ainfi qu'a grand ramage. Les fieurs Pitrement, Marbriers a Beaune , exploitent & emploient , avec beaucoup d'intc lligence , ce matbre , ainii que I'albatre , dans les decorations des fanc- tuaires & des Chapelles des Egiifes. On peut citer hardiment a ce fujet le magn:nquc autel des PP. Minimes a Beaune. 11 eft ifole, conf- truit en forme d'un tombeau antique , iur lequel s'eleve un gradin qni porte pour ta- bernacle une petite rotonde elegante decoree de pilaftres. Les corps de cet autel font re- vetus de ce fuperbe albatre , dont les vuides font remplis par une breche riche en couleurs , qui fait des ifles au milieu des belles ondu- lations ; & les arretes de I'autel font faites d'un beau marbre gris qui joue a merveille avec I'albatre. Cet autel eft fans contredit, non-feulement un des plus beaux de la Pro- vince , mais meme du Royaume. Le Village de Saint-Romain eft fitue un peu au nord-eft d'Orche , toujours dans le revers de notre maffe calcaire. II n'y a rien de particulier a cet endroit, fi ce n'eft qu'il eft fitue au deffous de la partie elevee de la mon- tagne , & fur un roc aride prefque ifole. On y trouve les memes petrifications qu'ailleurs, & c'eft un vignoble tres-int^reffant. Je reviens a la Rochepot^parce que c'eft I 130 ACAD^MIB i cet endroit que la gra^ide route d'lvry k Chalon defcend la montagne calcaire des chaumes d'Auvenay dont je viens de m'oc- cuper. La route defcend encore de la Roche- pot a Saint-Aubin, puis a Chaffagne , & enfuite au Bourg de Chagny fitue fur la Deheune, ce qui comprend deux lieues. Cet efpace eft encore un terrein montueux & calcaire , mais fubordonn^ a la premiere maffe & d'une autre efpece : c'eft une portion du fuperbe vignoble de la cote de Beaune. La terre eft argilleufe & rougeatre. La pierre eft affez dure , compofee de grains inegaux qui font de petites petrifications att^nuees, qu'il eft difficile de fpecifier. Mais comme les pierres de ce canton font , ainfi que les terres , de la meme efpece que celles des coteaux deBeaune dont je vais parler, je ne m'y arreterai point a prefent. Aux environs de Chagny , Ton trouve un vafte terein mar^cageux arrofe par la riviere de Dheune. Au dela de Chagny jufqu'a Chalon, le terrein n'oftre que de la glaife , & rien de phis particulier. C'eft ce que Ton appelle le Pays bas^ par oppofition aux montagnes que je viens de decrire. L'hiftoire naturelle de la cel^bre & magnl- fique cote de Beaune, eft trop intereffante pour ne pas trouver ici place a la fuite de ces obfervations. Chaffagne, que je viens de nommer, eft le dernier Village au midi de cette cote , qui comprend encore du fud au nord^ dans la D E D 1 J O N, lySz. 131 longueur d'environ cinq lieues , Puligny , Murlaut , Auxey , Monthelie , Vollenay , Pomard, Beaune, Savigny & Alofle. Tout le monde fait que c'efl a Puligny que fe trouve le fameuK vin At Morachei ; que Mur° faut eft renomme pour fes bons vins blancs ; que Vollenay eft le vin le premier & le plus fin de toute la cote ; que le fecond eft celui de Pomard ; que Beaune ne tient que le troi- iieme rang, & Savigny, ainft qu'Alofle , le qua- trieme & dernier. Ordinairement les prix de ces vins different fucceflivementd'une piftole, fauf certains cantons , dont les vins equivalent a ceux du premier rang , tel que celui des Feves a Beaune (l ', Je ne vais point m'occuper de ce qui regarde le vin, mais feulement des terres & des pierres de cette cote. C'eft une feule maffe continue de montagnes , qui n'a d'autres interruptions que les ftnuofites & les enfoncemens des vallons , & dont les plateaux ne produifent qu'une herbe fort courte pour fervir de pacage. Cette mafl^e n'eft prefque couverte de terre que dans fes pentes. Cette terre eft rouge & argillcufe, fur-tout dans le fond. Celle qui n'a pas ces deux qualit^s, ne peat produire (i) Malgre cette diftinftion de rang parmi les vins , les connoiiTeurs avouent que celui de beaune eft le plus franc , celui qui a plus de corps , &. qui merite la preference. Mais en fixant ainfi les rangs , je ne pre« tends point prononcer fur le me-ite relatif des vins de Nuits , Vofnes , Vougeot , &c. &c. , & je me bo.ne a fixer I'idee qu'on a des vins de la cote beaunoife. 132 A e A D E M I E du bon vin. II eft afTez commun de trouver , dans certaines cavites , des filons, ou plutot des depots de cctte terre rouge , qui eft d'une finefle infinie , tres-ondueufe , & aflez exaltee en couleur pour fervir de crayon qwand elle eft deflechee. C'eft une vraie terre bolaire argillo-calcaire qui a penetre dans les cavites des roches avec les eaux pluviales qui Font depofee. Les fommets, ainfi que les flancs de ces montagnes , montrent par-tout le roc tout a nu , & font voir que cette cote eft par-tout line mafl'e fecondaire encore calcaire, depo- fee contre une mafl'e plus haute & plus re- culee a I'oueft , dont le granit eft le noyau le plus intime. La pierre n'eft pas par-tout d'une meme efpece : en general elle eft afl'ez dure , d'un grain afl'ez ferre , contenant des cavites & des veines occupees par du fpath tr^s-blanc. Elle eft fufceptible d'un affez bel appareil dans la taille. On I'exploite , dans les car- rieres , felon les couches , tantot en grofl'es mafl'es , & tantot en tables peu epaifl'es. En I'examinant depuis le pied de la cote jufqu'a fon plus haut fommet , on reconnoit aif^ment qu'elle eft compofee d'une pate qui contlent toutes les efpeces poffibles de debris d'in- fedes marins. Aufli trouve-t-on frequem- ment des petrifications , telles que cornes d'ammon , huitres , cammes , peignes , pou- lettes, echinites ou ourfins, entroques, afte- ries , pointes d'ourftn , petites etoiles , & 4 D E Dijon, ly^x. 133 quelques belemnites. On troiive encore quel- qiies madrepores. C'eft fur-tout fur le fommet dizs montagnes que ces petrifications abon- dent davantage. Iln'eft prefque aucune pierre qui n'en contienne a fes deux furfaces , quoi- que fon interieur paroiffe etre d'une pate homogene. La pierre que je viens de decrlre eft connue dans le pays fous le nom de boufard. Plus elle efl dure, meilleure elle eft; & on I'emploie alors dans la conftrudion des fours , des forges, & dans les campagnes , pour les contre- coeurs des cheminees , parce qu'elle refifte long-temps a I'adlon du feu fans en etre atta- quee. II eft affez ordinaire de trouver,vers la fuperficie de ces roches , des couches de {path en mafle , en filets , ou en cryftaux queiconques : il y en a du tres-blanc, ainfi que du jaunatre rouge. Le cos eft tres-commun vers le pied des coteaux dans certains endroits. C'eft un depot pofterieur : on I'appelle dans le pays , Patljj'e. II eft fort blanc , & affez frequemment rempli de dendrites qui I'ont penetre , ou qui ne font quelquefois que fuperficielles. On n'en fait pas grand ufage , parce qu'on ne peut I'extraire qu'en fragmens irreguliers. La fuperficie de la principale maffe pierreufe fe delite aifement en feuillets peu epais que Ton nomme laves , & que Ton emploie pour couvrir des maifons. II y a certains cantons oil Ton ne pourroit point avoir une maffe de pierres un peu groffe , parce qu'elle fc I iij 134. ACADEMIE delite toute , ainfi que )e viens dele dire; mais auffi dans les bonnes carrieres les lits font fort epais ; & en general lorfque la car- riere eft fulnfamment profonde, la pierre eft de bonne qualite , tandis qii a rexterieur elle fe delite toute en laves. II eft aife de voir que cela provient d'une defticcation qui a ^te plus prompte & plus confiderable a Tex- terleur qu a I'interieur, oil la pate de la pierre a pris beaucoup plus de confiftance. Dans les endroits couverts de terre , & en culture depuis long-temps, les premiers lits de ces pierres fe reduifent en une terre blanchatre ou jaunatre , tres-friable , & avide de rhumidit^ : on la nomme dans le pays, urn dc marne. On a raifon, c'eft une' vraie marne. Elle eft tellement tapee & conglom^ree, que les racincs des vegetaux ne peuvent y penetrer. Les Vigneronsrappellentf^rre/roiJe, & n'en font point de cas. Cependant on remploie avec fucces pour faire fond dans des endroits oil il y auroit trop peu d'autre terre. Elle entretient alors la racine des ve- getaux dans une fraicheur qui empecheque la chaleur bridante des rochers ne les def- feche. Une obfervation finguliere , au fujet des couches exterieures de ces maff'es pierreufes, c'eft qu elies font prefque par-tout inclinees du fud au nord. On peut examiner cette in- clinaifon a la carriere des Feves pres Beaune> aux cantons des Grcves & de Couchereauy pres la ferme de LuUum , dans d'autres endroits D E D 1 J O N, ly^z, 135 encore , & fur le bord de la grande route d'Autun entre Vollenay & Monthelie. D'apres tout^s ces obfervations, il efl aif^ de prefumer que le quartz ne peat etre que tres-rare dans tout ce calcaire. Cependant il s'en trouve fur un des plus hauts fommets (^entre Monderonde & Pierre- Blanche) II eft cryf- tallife irregulierement, en fort petits cryftaux, & tres-embarraffe dans quelques-unes de ces pierres calcalres. En le voyant , je le pris pour un fpath : mais quand il eut donne dcs etincelles au briquet, je fus convaincu que cette efpece de pierre peut exifter au milieu d'une maiTe toute calcaire. Pour du filex on n'en voit aucunement. La VHle de Beaune eft fttuee au pied de la cote , a I'afpeft du levant. Elle a pour fol un gros gravier calcaire , compof6 de pierres in^gales, parmi lefquelles il y en a beaucoup qui font fort plates. Ce gravier, nomme le cret^ occupe toute la longueur du pied de la cote, & s'etend jufqu'a pres d'une demi - lieue en large au dela de la Ville. II eft aife de re- connoitre qu'il n'a ete ainfi depofe au pied de la cote, que par les eaux de la Saone, qui I'y ont amen^ dans des temps tres-recules. Quoique prefque toutes les pierres qui com- pofent ce gravier, foient calcaires , cepen- dant j'y ai trouve quelques petites pierres etrangeres au fol & de nature granitique; j'y ai trouve , entr'autres , un affez gros fragment de roche talqueufe verte , qui contient du fchorl , & que j'ai depofee a Beaune dans la 136 A C A D E M I E colle£lion d'hiftoire naturelle de fou M. le Dodieur Ganiare , poffedee aujourd'hiu par M^ Ganiare de Beffey (on neveii. J'ai commence a troiivcr ce gravier depuis Dijon, fur le bord de TOuche. Je Tai vu , fans interruption , jufqirau dela de Beaune , fuivant tons les contours du giffement du pied des coteaux , & s'enfongant dans les valions jufqu'a une certaine profondeur. A une iieue au midi de Beaune, il fe trouve enfonce fous de la terre argilleufe qui le couvre; il en eft de meme a Torient de la Ville, en tirant a la Saone; & depuis les points oii il difparoit, ce n'eft plus qu'un terrein tr^s-argilleux jufqu'a cette riviere , dont le dernier depot eft cette argille qui recouvre le gravier. On ne trouve point de pierres a batir dans tout ce terrein argilleux , nomme le pays bas, comme je Tai deja dit ci-deiTus. Beaune a des eaux luperbes & abondantes, qui prennent leursfources au pied du coteau, au deffus du Cret, & qui viennent arrofer la Ville ; Tune par la riviere qui la traverfe , & I'autre en fourniffant un ruiffeau qui fe dif- tribue dans differentes rues, & qui contribue beaucoup a la proprete de la Ville & a la fa- lubrite de I'air. La riviere fe nomme la Bcufeoifc ou Boitr- geoife. Les eaux abondantes de fa fource font contenues dans un baflin profond , qui a ete autrefois aflez vafte pour avoir eu I'air d'un petit lac fort profond. Les joncs & les autres plantes ou arbriffeaux qui ont cru fur (es bords, fe font tellement propages,en s'avanr D E Dijon, ly^t. 137 ^ant vers le milieu , qu'il eft refulte de Ten- trelacement de leurs racines & de leur dei- trudion , un terrein limonneux comme ceiui des tonrbieres de Picardie & de Flandres. Ce terrein s'accroit encore chaque jour, de forte que le bafTm que Ton ne nettoie point , fe reffcrre de plus en plus , en fe comblant d'une vafe qui provient de la deftruftion du creffon, du becabunga , & des autres plantes a r<^ IN t/-^ N N^ -i> = r; ~"" r-^ r O Cum v^> V^N NK ■^ f<^ « ^ Tf «^ f^ H H o = a> • " -o o - lU L. U — rl o \o OO «^ m rm NO 00 o NO VO OS 1-^ VrN IV. »— Q g-a ^^ H «s H r*N poui tier eclu- v^ 00 H M OO H §■> = • r<-» *r> »*-^ o i: 2 . ON !=« t- V^ oo H H 00 H • r<^ «^% v^» « C 3 6 o H t" - > VO 00 On l-H X o ■*-! o 00 o l-l -c -c J=: -a u -a 0) -a o o v^ H o c; — r*-\ rl ^■^ NH N^ D E Dijon, lyS^. 155 Ponr calculer cette table , on a fuppofe » 1°. que Ton faifoit entrer I'eau du bief fii- perieur dans recliii'e , & de I'eclufe dans le bief interieur , comme on I'expliquera ci- apres , en la faifant fortir du fond du radier. 2°. Qu'outre le temps neceffaire pour remplir & defemplir les fas. Ton employoit encore trois minutes de plus , foit pour faire entrer & fortir ces bateaux, foit pour ouvrir & fermer les portes. L'on voit par cette table, que les quan- tites d'eau que depenfent les eclufes , iont exadement en proportion direfte avec la hauteur de la chiite : Ton voit aufli que les temps employes a traverfer ces eclufes , & les depenfes des conftruftions , font a pea pres entre eux dans la meme proportion , & font d'autant plus conliderables , que les eclufes font moins eievees , parce qu'elles font en plus grand nombre ; mais Taugmen- tation n'eft pas dans la meme proportion de ce nombre. Si Ton compare les eclufes de quatre pieds avec celles de douze , on voit que les pre- mieres coiitent a peu pres le double, & exigent deux fois plus de temps que les fecondes pour les traverfer , mais elles ne depenfent que le tiers de la quantite d'eau. Si on les compare avec celles de huit pieds , les premieres couteront environ 7- de plus , & ne depenferont que la moiti^ de la quan- tite d'eau. L'on doit conclure de cette comparaifon^ I$6 A C A D E M I E que lorfque Ton aura beaucoup d'eau dans un canal , Ton pourra employer des eclufes elevees, parce que Tepargne que Ton fait lur la depenfe des conftrudions , ne laiffe pas que de faire un afTez gros objet; qu'il taut moinsde temps pour traverlerles eclufes, & que la depenie des eclufiers eft moins conliderable. Cependant il faut obferver, que dans ce cas meme oil Ton ne feroit pas oblige de menager la quantite d'eau, I'entretien de ces fortes d'ecliifes, & les rifques que Ton court , font beaucoup plus grands que pour des eclufes de moyenne hauteur. L'on avoit d'a- bord fait au Canal de Languedoc , des eclufei d'une grande hauteur; maisavant meme que la navigation ne fiit ouverte , on les demolit toutes pour les faire plus bafles , parce que la force de I'eau detruifoit tous les ouvrages. Lorfque Ton confidere enfuite que les eclufes hautes depenfent deux a trois fois plus d'eau que des eclufes moyennes, & de plus, que les iiltrations font encore dans une plus grande proportion , parce qu'il eft tres-poflible de les rendre prefque nulles lorfque la hauteur n'eft pas bien grande, & qu'il eft prefque impra- ticable de les eviter lorfque la charge eft grande , on verra aifement qu'il vaut mieux adopter les chutes moyennes , meme lorfque Ton a beaucoup d'eau , a plus forte raifon lorfque Ton eft dans le cas de la menager , comme cela arrive prefque toujours aux ca- naux a point de partage. D E Dijon, lySz, 157 Les plus hautes ^clufes que Ton ait fakes n'excedent guere douze pieds de chiite , & les plus baffes quatre pieds : il paroit que la meilleure proportion eft la moyenne entre ces deux extremes, c'eft-a-dire, huit pieds ;& en comparant les eclul'es des difFerens canaux executes , cette hauteur de huit pieds ap- proche beaucoup de la chute moyenne de leurs eclufes. Lipaijfeur des miirs des bas-joyers doit etre proportionnee a la hauteur de I'eau qu'ils ont a i'outenir, & elle doit etre egale a la moitie de cette hauteur, comme on I'a deja explique. M. Belidor , quia traite de la phi- part des dimenlions a donner aux eclufes , leur en donne beaucoup davantage : mais il faut faire attention que dans les eclufes qu'il decrit, il eft queftion de celles qui fe conf- truifent fur les bords de la mer , qui , etant fujettes aux chocs violeris des vagues,doivent avoir une folidite a toute epreuve ; car pour les eclufes des canaux de navigation qu'il rapporte , il s'en faut de beaucoup qu'elles aient les dimenfions qu'il a fix^es pour les autres. Au lieu de faire les murs a plomb, 11 eft beaucoup mieux fans doute de leur donner dii talus ^ fur-tout par le derriere; ils reliftent par-la, non-feulement mieux a la pouffee de I'eau, mais, comme un des principaux objets que Ton doit avoir en vue dans leur conf- trudion , eft d'arrcter les filtrations , il eft intereftant , par cette raifon feule , de faire 158 A C A D t M I E ces murs plus epais dans le bas que dans le haut, afin que Tepaifleur de la magor.nerie foit proportionnee a i'aftion de I'eau , qui eft d'autant plus grande , qu'elle a plus de hau- teur : ces murs doivent neanmoins etre a plomb dans I'interieur de recluTe , du moins dans la partie ou les bateaux montent & defcendent. La partie baffe peut avoir du talus , & on peut leur donner le meme que celui que les bateaux ont ordinairement , ou leur donner un pouce ou un pouce & demi par pied. La moindre epaifleur que doivent avoir les murs de bas-joyers au niveau de Teau , doit etre de quatre pieds , afin de pouvoir placer dans le milieu , une magonnerie de beton en ciment, pour arreter les filtrations. On verra ( dans la note I ) que le talus des eclufes de 4 pi. de chute , & qui ont 6 pi. d'eau dans le bief fuperieur, doit etre d'un pied, & qu'il doit augmenter de huit pouces ( I ) Pour connoitre le talus que Ton doit donner aiix murs des bas-joyers des eclufes , afin qu'ils aient la meme refiftance que les murs qui feroient a plomb des deux cotes, en leur donnani 4 pieds d'epaifleur au niveau do I'eau. Soit h •= h hauteur du raur , & f = la bafe de fon talus. L'energle ou le momentum de la refiftance du mur droit eft — X r —- "g" > cells du mur en talus qui auroit 4 D E Dijon, lySz, 159 par pled de hautenr, qui excede ces qiiatre pieds; de forte qu'aiix eclufes de 6 pieds de chute , le talus doit etre de 2 pi. 4 p. ; aux eclufes de 8 pieds , de 3 pieds 8 pouces ; a celles de 10 pieds , de 5 pieds; & a celles de 12 pieds, de 6 pieds 4 pouces. L'on ne comprend pas dans ce talus, ni Tepaiffeur du radier, ni I'exhauffement des murs des eclufes au deffus de I'eau. Au moyen de ces talus, on augmente la refiftance des murs, leur faculty d'etre impe- netrables a Teau , & Ton diminue le cube de la ma9onnerie. Dans une eclufe de 10 pi. de fuite , la refiftance eft augmentee de plus de ^, & le cube de la maconnerie des bas-joyers eil diminuee d'environ |. §. II. Dlmenjions des autres parties des eclufes, Les fas des eclufes font accompagnes des pi. d'epaifleur au fommet, fera 4h x i-t-'-i- — Par confequem Ton aura I'equation g = 8/^ -4- 4 '^ H —' d'oii Ton tire ^^ 24 — af = rf, & f = 3 ^ * VfAA -4- 12 - 6. Si A z= TO,alors fr= i ; fi A = 11 , alors t= i pi-8- fi A == 12, alors r = 2 -t- 4; d'oii Ton tire line maniere commode de regler ce talus , puifque Ton voir qii'au dela de 10 pieds, il augmente de 8 pouces par pied. l60 A C A D E M I E murs d'cpaukm.ent en amont , que Ton nomme epaulemens de defenie , des murs d'epaule- mens d'aval , ou Epaulemens de fliite , des murs en ailes d'amont & d'aval , & des murs en retour des ailes. L'epaiffeur des epaulemens d'amont doit etre moindre que celle des murs des bas- joyers; elle feroit fuffifante a trois pieds, qui eft la moitie de la hauteur de I'eau; mais a caufe des fondations , & furrtout a caufe dii beton a mettre dans le milieu, on fait bien de leur donner quatre pieds , ainli qu'aux murs en ailes d'amont. La longueur des epaulemens d'amont doit etre au moins egaleala largeur desportes; un pied & demi de plus fuffira pour former une faillie neceffaire a Tencaftrement oil elles doi- vent fe placer Icrfqu'elles font ouvertes. Les murs en retour des ailes font neceffaires pour arreter les filtrations, & empecher que elles ne paffent derriere le corps de I'eclufe; mais comme on garnit le derriere de ces murs en bon conroi , qu'il convient de fonder fort bas, il fuffira de donner deux pieds d'epaiffeur a ces murs en retour, & de faire leur longueur proportionnee a la qualite du terrein, relati- vement au plus ou moins de facilite qu'a ce terrein de fe laiffer p^n^trer a I'eau : Ton pent au furplus continuer le conroi plus loin que la longueur des murs ; cette partie ne pent etre trop garantie devant & derriere , ainfi que les ailes, les murs d'epaulement & le der- riere du mur de chute. L'epaiffeur D E D 1 J O K, lySi. l6l L'epajffeur des epaiilemens de fuite on d'aval , ne dolt pas (e regkr par la hauteui* de Teaii qui monte rarement a la moirie de celle de ces murs ; mais Ton pent fe regler pour ceux-ci , Tur la pouiTee des terres, & en confequence faire cette epaiffeur egale au tiers de la hauteur totale de ces murs ^ li on les fait a plomb des deux cotes : mais il vaut mieux faire une retraite d'un pi<=-d {at le deiriere au niveau de i'eau , & doir.er a la partie inferieure une epaiffeur plus grande cju'a la fuperieure. II n'eft pas neceffaire de mettre dans ces murs une magonnerie de beton; cependant, dans la partie qui ell dans Teaii , elle n'y feroit pas inutile. La longueur que doivent avoir ces ^pau- lemens de fuite , doit etre relative a la hau-^ teur de Teau dans le fas de Teclufe ,, puifq e les portes d'aval foutiennent toute la charge de I'eau, & que cette charge eft entierement fenvoyee centre les chardonets qui ne font foutenus que par ces murs d'epaulement de fuite ; ainli , la longueur de ces epaulemens depend de la refiftance qu'ils doivent avoir pour foutenir cette pouffee. Pour connoitre cette refiftance , il faut con" fiddrer , i°. que fi au lieu de portes on met- toit a leur place un mur , il dev: oit avoir la meme Epaiffeur que les bas-joyeis , c'eft- a-dire , le tiers de la hauteur totale des por- tes ; car quoique I'eau du bief inferieur rei^fte a la pouffee de celle du bief fuperieur, on ne doit pas la mettre en confideration , parcf l6i ACADEMIE que cette redftance eil: fort petite, en egard a cette pouflee , non-leulement parce que le poicis de Teau eft beaucoup plus petit, mais encore parce que le centre d'impreffion etant fort pres du point d'appui , n'a que peu d'adion pour refifter au centre d'impreffion de I'eau du fas qui eft beaucoup plus eleve. 2°. Que Ton peut conftderer les deux por- tes bufquees comme une feule vanne droite inflexible , appuyee centre le bufq & centre les chardonets. 3°. Comme cette poufTee eft conftderable , il eft a prefumer que fi les maffifs conftruits derriere les chardonets , n'etoient pas afl"ez forts pour faire equilibre avec elle , il fe feroit une disjonction dans la magonnerie , dont la tenacite feule n'eft pas capable d'une refiftance bien grande, fur-tout lorfque cette magonnerie n'eft pas bien ancienne. 4°. Cette disjonftion fe fera fuivant im angle plus ou moins ouvert , fuivant que les pjerres auront plus ou moins de longueur dans le fens des boutifl"es. Si elles avoient moyennement deux fois plus de longueur que de largeur, alors Tangle feroit de quarante- cinq degres ; la bafe de cet angle feroit moitie plus petite , fi la longueur des pierres etoit egale a leur largeur : cet angle pourroit meme etre encore moindre , parce que les Masons mettent le plus fouvent la lon- gueur des pierres dans le fens du parement; le rempliffage eft mcme prefque toujours compofe de petites pierres ; de forte qu il "7 1 D E Dijon, tySz. 163 pourroit fe faire qu'il ny eut que le pare- ment qui reliftat. 50, Enfin , pour mettre la reiiftance au deffus de Tequilibre , je ferai abftradion de la tenacite des mortiers , & je i'uppoferai Tangle de rupture, a fa bafe, egal a la moitie de la hauteur. L'on verra ci-deffous (i) ^^ calcul pour 'reglerla longueur de ces epaulemens, d'apres lequel j'ai dreffe la table ci-jointe , oil j'ai (i) Si le poids de I'eau , an lieu d'agir contre les portes, agiffoit contre un miir. Ton fait que Tepai/Teur de ce mur devroit etre egale a la moitie de la hauteur de I'eau. Oa nommera / la largeur entre les chardonnets, h la hauteur Ihh de I'eau ; le cube de ce mur fera — j fon bras de le- vler feroit -! ainfi fon enerele ou momentum feroit -s-« Soit le mur d'epaulement AHDC; tires AE de telle A B forte, que EB foit =: — • nommant BE = : -4- 2 a =: 1/ —r "^ ^' m y 2 hh aa - — V a 3 Si I'epaifleur du mur a eft egale au tiers de fa hau- , , , /~r; ~h . h teur = \h, on aura xH-yAzzJ/ th — Z7 ^3' ou x~^\h = \/ 6h-'-^ -^\, Si Ton faifoit TepaiHeur du mur egale a la moitie de fa hauteur. Ton auroit a = - , & I'equation devien- droit jc -+- /z = y ^h — — -4- -J ou « H- /^ = / 4^ - 76 -+- I- D E Dijon, iy82. 165 <4j ^ Ji JS _aj 1 , r-. 0 «^v u (/> c 0 0" ^M '^ C\ n ^O s "J C 0 rJ U J3 -w 00 00 Jt 1 0 v-ii 0 »^ r^ -4- NO *»4 C TO -a « Cl. 4-* 00 00 o >« o . -Q c j-' a» 1- r- ^ '!1> := E u js C 2 C >, \0 O »^ •'^ O O H -I" "^ V-s «^ VO t^ CO cs .0 CO ^ G o J-. C ?? « >s o i — " "" ■^ i — ^ — O '^ o o O ^ o .\^ -^ Vy-s h: WD a ^ 1 W r OJ tn ^ "^ a, rt 1- re ^3 ■'-• hil O O,. O ^ VO 00 1,§ <3 -a -4- ^O 00 0 H -a -T3 <1> T5 C/5 05 ou la moyenne entre le tiers & le quart. On fait quelquefois ces bufqs en bois , & fouvent on les fait en pierre ; il arrive tres- fouvent que les aretes de ces derniers s'ecla- tent, que les joints des pierres fe degradent, & que leau paft'e a travers ; ce qui eft d'au- tant plus difficile a eviter, qu'il n'y a qu'une tres-petite diftance entre I'endroit oil I'eaii peut entrer & celui oil elle pent fortir. L'on eviteroit prefque en entier ces incon- veniens , en plngant devant les bufqs en pierre deux pieces de bois pour recevoir le batte- ment des portes , il feroit beaucoup plus aife de tailler ce bois que la pierre, de fagon que ( 1 ) Quanthc dc fois donf la faillie c^u hufq ejl conunui dans la longueur de feclufe. Cherbourg , 4 •;• Calals,3::f,2^, 3, 3^,3 i. Gravel i lies , 3 , 3 4- Mardick , 3 T » 1 i . 3 ^• Lafere, 4 « 3 tt- Languedoc, 5, 5 ^,3l- Bouringue , 3. Oflende , 3. Muinden, 5 7 , 6, 7, 7. Brlarre , 3. aixi,2^xi,3X 5'3TX3»3ix^.3fx»' 3ix2,4X3i4^X2>5 XI, 5^x2, 6x1, 7x2. D E Dijon, /7-?2. ly^ les portes puffent joindre exadement, & ta houlonnant ces pieces de bois avec ies pierres qui font deffous , & les encaftrant dans les miirs, il feroit aife d'empecher les fikrations entre le bois & la pierre , en garniffant le joint avec de la moiiffe. Dans les ecliifes des rivieres qui charient des pierres & des cailloux , ou mcrne des graviers , il arrive un inconvenient confid^- rable par rapport a ces bufqs, en ce qu'ii fe lege affez fouvent quelques pierres entre Jes portes & le bufq , ce qui les empeche de fe fermer exadement , & fait perdre beaucoup d'eau ; il eft meme affez difficile d'y remedier promptement. Pour eviter en partie cet inconvenient, on laiffe un vuide de quelques pouces entre la porte & le fond du radier : on pourroit auffi tailler le bufq & I'entre-toife inferieure en champfrein, afin que la porte, en fe fer- mant , put chaffer devant elle les cailloux, Je donnerai dans la fuite un moyen d'eviter totalement cet inconvenient , qui , au refte , n'eft pas fort a craindre dans les canaux de navigation ou I'eau n'eft point courante. On penfe bien que la partie du radier cu fe meuvent les portes, ne doit pas etreea arc ; mais il eft convenable de la faire avec la plus grande folidite , & fur-tout de facon que Teau ne puiffe point filtrer a travers pour reffortir par le radier qui eft entre les epaule- mens de fuite :celui-ci doit encore etre fait avec plus de foin que les autres; on peut le faire 17^ A C A D t M 1 E en arc ; mr.is il faut Ic raccorder avec le bufq p:ir des fiirt'pccs gauches , parcc que ce bulq doit toujours etre de niveau. §. III. Des fortes cTEclufes. Les venteaux des partes d'eclufes font com- pofes de deux poteanx places verticalement , & de pUffieurs entre-toifes horizontales, Les premiers etant appuyes fur toute leur hau- teur, ne fatiguent pas beaucoup ; cependant on les fait plus gros que les entre-toifes de remplifiage, parce qu'ils portent tons les affeinblages, & qu'ils forment un chafiis qui doit maintenir toutes les pieces. Ce font Jes entre'toifes ie\\\es qui portent toute la charge ; & comme cette charge eft d'autant olus grande , que ces entre-toifes font placees plus basau defl'ous du niveau de Teau , il oaroitroit naturelque leurs dimeniions fuflent differentes & proportionnees a la charge qu'elles fup- porrenr. Pour determiner ces dimenfions , il faut fe rappeller que la poulTee de I'eau contre les furfaces verticales , eft egale au poids du prifnie d'eau qui auroit pour bafe ces furfa- ces , &: pour hauteur la moitie de celle de I'cau. L'on confiderera enfuite qii'il eft d'ufage de placer les entre-toifes des portesadeux pieds de diftance les unes des autres , au moins de milieu D E D 1 J O N, lyS^: 177 milieu en milieu, & a trois pieds au plus; de forte que par rapport aux plateaux qui les recouvrent , chaque pied courant foutient , dans le premier cas , deux pieds d'eau , & que dans le fecond cas , il en foutient trois pieds. L'on aura la charge que foutient chaque entre-toife, en miiltipliant leur longueur par rintervalle de Tune a I'autre, par la hauteur de Teau qui eft au deffus du milieu de I'entre- toiife, & le tout par Ibixante & dix livres , qui eft le poids d'un pied cube d'eau. Le produit de toutes ces mefures fera le nom- bre de livres que rentre-toife doit foutenir fur toute fa longueur. J'ai calcule , d'apres les experiences de M. de BufFon , une table pour connoitre la charge que peuvent portet les pieces de charpente, lorfque le poids eft diftrlbue fur toute leur longueur, pour toutes fortes de longueurs & toutes fortes d'equarriffages ; & comme les experiences deM.de BufFon n'ont pas ete faites fur des pieces plus fortes que celles de neuf pouces degroffeur, & que d'ailleurs tons les refultats ne fuivent pas toujours une marche uniforme & relative a la theorle , j'ai cherche , d'nne part , a redifier , par com- paraifon , celles de ces experiences qui etoient irregulieres , & d'autre part, a en deduire la charge que peuvent pefer les pieces fut lefquelles les experiences n'ont pas ete faites ; cf qui Fait le fujetd\in Memoire particulier , d'ou j'ai tire les elemcns pour calculer I^ M 178 A C A D E M I E table cl-jointe,c[ui marque requarrlffage que doit avoir la traverfe inferieure des portes d'eclufes , pour toutes fortes de hauteur & de largeur d'ufage , pour qu'elle ne plie pas par la charge de Teau, quand meme elle ne feroit pas appuyee contre le bufq. Comme les autres entre-toifes n'ont pas a fupporter une aufli grande charge que celle-ci , on voit que Ton nerifque rien de leurdonnera toutes I'epaifCeur marquee pour la traverfe infe- rieure. L'on voit, par cette table, que les grof- feurs que Ton donne ordinairement aux bois des portes d eclufes , font plus confiderables que celles qui y font marquees ; mais on leur donne par-la plus de duree & plus de folidite dans les affemblages. Ainfi, on pent, dans Tufage , augmenter les dimenfions marquees dans la table; de moitie pour les petites portes , d'un quart pour les moyennes , & d'un fixieme feulement pour les plus grandes. En donnant aux bois des groffeurs trop for- tes , on les rend lourdes , ce qui peut ebranlei les colliers & la ma^onnerie oil ils font atta- ches , & occafionner des reparations qui n'au- roient pas lieu fi les portes etoient plus legeres. L'on donne aux chajjls des porus an moins deux pouces d'epaiffeur de plus qu'aux entre- toifes , & Ton y fait une feuillure pour re- cevoir I'about des plateaux qui font foutenus dans leur longueur par les entre-toifes, & qui arrafent ces chafTis; ces plateaux augmentent r^DK' ^ones (Ceclufes. Hauteur des pones. 4 p. 6 & 7 8 10 12 14 i6 i8 20 ^^^' Valt I2p. I I4p. I i6p. ^ > 10 o 12 O 14 O 4&5^ 4 5 5 5 6 6 7 7 7 8 7 10 8 10 9 10 8 II 10 10 5&7 5 6 6 6 6 7. 6 9 8 9 8 iJ 9 II 9 12 9 12 9 13 5&7 6 6 6 7 8 9 f 9 10 II II 9 13 10 13 i II 13 \ II 14 >7^-«S Table pour rigler requarrijffage des emre-tolfcs des pones d'klufes. Hauteur des nor us. 4 p. 6 h 7 10 12 f 14 i6 i8 20 S Nom- bre £cn- tn- toifis I I 1 2 2 3 4 5 6 7 8 Inter' valle d'une cntre-toifc a C autre. I p. 8 2 2 I 2 2 2 2 2 2 2 2 9 I 5 5 3 2 2 2 2 5P- 3 P-6 =^C5^= 2p.&2 2 2 3 3 3^ 4i 6 p. 4 6 7P- 5 4 8 p. =-^ 9p. lop. I i2p. I i4p. I i6p. ^ Largeur 6 2 des partes 7 o Longueur 2.&3i ^ 3i 3 3 4 4 4 4 4 5 5 3 5 5 5 6 3&4 3 3 3 4 4 4 ^ei e/z/r«- 5 5^ 6 5 6^ 5 7 5 7i 6 7 3&4 3 4 4 4 4 5t 5 5 5 5t 5 7t 6 7 6 77 7 7 6 8t toifes. 10 O 12 0 14 0 3t&4 3i 4 4 4 5 5 6 6 6 6 6 4 5 5 6 7 7 8 8 9 4&4 4 4 4 4i 5 5 5 6 5 7 6 8 6 9 8 8 7 9 8 9 4&57 5&^7 4 5 5 5 6 6 7 7 7 8 7 10 8 10 9 10 8 II 5 6 6 6 6 7i 6 9 8 9 8 II 9 II 9 12 9 12 10 10 9 13 5&7 6 6 6 7 8 9 9 10 II II 9 13 10 13 11 13 II 14 »^^-«fi D E Dijon, iy.$2, 179 aflfez conliderablement la force des entre-toi- fes, ainli que le font encore les bois des chalfis par rapport a leur plus grande epaiffeur. L'on affemble auffi entre les entre-toifes des pieces inclinees que Ton nomme bracons ; celles-ci fervent peu a refiller a la pouffee de Feau , & a foulager les entre-toifes ; mais elles fervent a les entretenir les unes avec les au- tres, & fur-tout par la pofition inclinee qu'on leur donne ; elles font utiles pour foutenir les traverfes fuperieures , & en tranfporter le poids contre le poteau du chardonnet. II faut avoir attention , dans les grandes portes fur-tout, de placer diagonalement une . fuite de bracons , ou plutot une guette en- taillee dans les entre-toifes , & qui prendroit de Tangle de la traverfe fuperieure joignant le poteau delarde , & viendroit s'appuyer au has du poteau du chardonnet joignant la tra- verfe inferieure ; tous les bracons qui font au deffus de cette diagonale , ont le meme ufage & doivent avoir la meme inclinaifon; mais ceux qui font au deffous s'appuyant fur la traverfe inferieure, tendent k la faire baiffer; & quand ils fcroient bien chevilles avec les entre-toifes , Tinclinaifon qu'ils ont du cote du chardonnet , n'eft nuUement propre a fou- tenir la traverfe inferieure ; mais on pent les rendre propres a cet ufage , en les inclinant en fens contraire, & les affemblant a chevilles aux entre-toifes : ceci feroit d'ailleurs I'efFet des croix de St. Andre , fans lefquelles il n'y M ij l80 ACADEMIE a efFedlvement guere d'affemblage de chaflis de charpente qui ioit bien folide. All lieu d'incliner les bracons qui font au deffous de la diagonale, du cote dii poteau delarde , on a queiquefois place une bande de fcr en diagonale depuis le collier juiqu'au bas du poteau delarde , & cette pratique eft bonne; mais Ton evite cette bande de fer, en placant les plateaux diagonalement, & les inclinant du cote du poteau delarde, en crof- fant folidement, fur -tout celui de la diago- nale , au deffus du poteau du chardonnet & a Textremite de la traverfe inferieure. On pourroit mettre a cet endroit, a la place d'un plateau, une piece entaillee vis-a-vis les tra- verfes qu'il ne faudroit pas entailler elles- memes , ou au plus les entailler d'un pouce, afin de ne pas les afFoiblir : cette piece , af- femblee folidement a la traverfe inferieure, la lieroit avec le poteau, & donneroit beau- coup de folidite aux affemblages ; la pofition des plateaux en diagonale leur donne encore de la force pour relifter a la pouflee, il y a iin peu de perte de bois ; mais , d'un autre cote , on peut fe fervir de differentes gran- deurs de plateaux , ce qui eft d'un aft"ez grand avantage pour n'employer que du bon bois, parce qu'en le coupant on rejette les parties vicieufes. L'on ouvre les portes par le moyen de grandes pieces de bois fixees fur le deffus des poteaux ; ces filches ont encore I'avantage de faire contre-poids a la porte , & de I'empe- D E Dijon, lyS^. i8i clier de fatiguer les colliers , & fur-tout I'af- femblage des portes : pour cet effet il faudroit laiffer la queue de la fleche fort groffe , & meme fe fervir d'arbres arraches , auxquels il feroit aife de laiffer a Textremite line maffe affez lourde ; on pourroit encore charger cette extremite d'un bloc de pierre ; au relle cette fleche doit etre affcmblee avec la traverfe fuperieure par une croix de St. Andre , qui fervira encore a maintenir tous les aflemblages du chaflis. Les poteaux du chardonnet laiffent fouvent echapper beaucoup d'eau. Ton eft oblige, pour faciliter le mouvement , de leur donner du jeu, & c'eft ce jeuqui donne lieu a cette perte; on ne pourroit meme Tempecher que tres- difficilement , fi la crapaudine n'avoit pas wn. petit mouvement , & fi le collier joignoit a jufte , mais le poids de I'eau fait joindre la porte en la preflant fortement contre le char- donnet; cependant a caufe que ce poteau eft taille circulairement, il n'appuie que fur une petite etendue, & Teau pafle aifement malgre cette preftion. On remediera a cet inconvenient en taillant ces poteaux en partie en portion circulaire & en partie en bifeau ; cette partie en bifeau s'appuiera du haut en bas contre le chardon- net , qui fera taille de meme , & interceptera toute communication d\in cote a Tautre; de cette maniere , la partie circulaire ne tou- chera pas la magonnerie, & lui laiffant tout M ii) iSl A C A D E M I E le jeii neceffaire , elle n'oppofera aucune re- lillance an mouvement. II paroit qu'il y aiiroit auffi de Tavantage a placer des pieces de bois pour former ces chardonnets , qui feroient boulonnes avec la. ma^onnerie, ou cramponnes ; il feroit aife , en chaffant de la mouffe dans les joints, d'em- pecher Teau de pafler entre cette piece de bois & le mur ; mais il feroit fur -tout bien plus facile de tailler jufte le bois pour faire joindre la porte , que de tailler jufte la pierre. Les poteaux dclardes en champfrein laiffent aufli (ouvent perdre beaucoup d'eau , parce (^WQ. s'ils ne font pas tailles tres-exadement , lis ne portent que fur une de Icur arete , & aiors il n'eft guere poffible que fe touchant fur une tres-petite iiirface , Teau ne trouve quelque jour pour fe faire paffage. Pour les faire toucher fur toute leur largeur, il fuffira de les tailler en portions de cercle, Tune con- cave & I'autre convexe; par ce moyen , quand me me les portes feroient un mouvement de quelques pouces , elles fe toucheroient tou- jours fort exaftement , la courbure de cqs parties doit faire partie d'un grand cercle de huit a dix pieds de rayon. L'on fait toutes les portes des eclufes des canaux de navigation en ligne droite , cepen- dant dans les grandes eclufes de la Marine on en fait de courbes , M. Belidor a cherche a demontrer que ces portes n'etoient pas plus folides que des portes droites; mais cela ne doit s'entendre que lorfque les pieces de bois D E Dijon, lySz. 183 coiirbes ont ete prifes clans des pieces de bois droit que I'on a diminiiees; car il eft certain que ft les bois font courbcs naturellement , ils font beaucoup plus forts , pour refifter a la pouffee , que des bois droits , fur-tout lorf- qu'ils font appuyes par les deux extremites. Mais je ne traiterai pas ici cette queftion, parce que les portes des canaux de naviga- tion n'ayant pas une grande largeur, & les bois ne devant pas etre extremement gros , il eft beaucoup plus commode de les faire droites que courbes. Les colliers embrafl"ent ordinairement tout le montant du chardonnet, qui ayant environ un pied de diametre, produit un frottement conftderable , fur-tout lorfque la fleche de la porte ne fait pas contre-poids. On pourroit placer un gros boulon dans I'axe du poteau ,. & fubftituer alors un petit collier qui enve- lopperoit cet axe ; mais on ne pourroit guere employer ce moyen qu'avec les poteaux a champfrein,telsque je les ai decrits ci-defl"us, parce qu'il faut neceflairement que les po- teaux ronds aient un mouvement dans leur collier, pour pouvoir s'appuyer centre le chardonnet, ce qui ne feroit pas aife avec un axe : du refte , il faut que ces colliers foient fixes a des ancres de fer, encaftres fort avant dans la magonnerie , & c'eft pour cQt objet que Ton doit faire de bons maftifs pour les recevoir. Les crapaudines fe derangent tres-fouvent , parce qu'avec les poteaux, tels qu'on les fait, M iv 184 A C A D E M 1 E il faut neceffairemcnt qu'elles aient un mou- vement; en fe fervant de poteaux delardc^s, on pourroit les rendre fixes, & pour cet efFet les placer dans de grandes pierres; il feroit meme a propos de les cramponner avec les pierres voifines , ou d'y mettre des ancres , pour les lier avec le maffif de la ma^onnerie. On faifoit aiitrefois toutes ces crapaudines en cuivre , niais elles font auffi bonnes en fer coule. Celles du Canal de Givord font fim- plement en fer, & les crapaudines males tien- nent aux equerres des portes. Les crapaudines en fer coule doivent etre auili grofles que le diametre du poteau, & fermees pardeffous en calotte fpherique. Les autres ferrures des portes confident en equerre, qu'il faut faire tres-folides & dou- bles. II eft bon aufTi de mettre a chaque ven- teau une ou deux bandes de fer fur les entre- toifes, afin d'entretenir les poteaux Tun avec i'autre par le moyen de bons boulons. §. I V. Moyens de faire entrer & Jortir teaa des [as d'eclufes, L'un des plus grands Inconveniens des eclu- (es^ & ce qui caufe prefque toutes les degra- dations qui leur arrivent , provient de la vi- teffe avec laquelle I'eau fort du bief fuperieur pour entrer dans le fas , ou fort du fas pour entrer dans le bief inferieur. La grande diffe- D E Dijon, lyBi. i8j rence des niveaux de I'eau , & la grandeur que Ton efl oblige de donner aux ventelles , afin de ne pas employer un temps trop long a remplir ou a vuiJer Teclufe, fait fortir une mafle d'eau considerable & avec une erande rapidite; cette eau en tombant du bief fupe- rieur fur le radier de Teclufe prefqu'a-plomb , le degrade & le fatigue beaucoup. Le volume des eaux qui fort par les portes d'aval, oc- cafionne encore plus de degat , quoiqu'a celles-ci I'efFort de I'eau foit prefque hori- zontal, & par confequent moins efficace que lorfqu'elle tombe de haut; comme la charge eft beaucoup plus grande qu'a celles d'amont, & prefque toujours de plus du double, la ra- pidite de I'eau eft bien plus coniiderable, & fon efFet beaucoup plus grand; auffi eft -on contraint de conftruire des faux-radiers fort longs, an deffous des eclufes, de revetir les bords du canal dans cette partie , & malgre toutes ces precautions , Ton eft oblige d'y faire des reparations frequentes. La fituation des portes qui font inclin^es Tune a Tautre , fait que les courans qui s'e- tabliflent par les ventelles, ne font point pa- rallel's au canal, & vont choquer les bords a une certaine diftance , d'oii ils font renvoyes centre la berge oppofee , & fouvent plufteurs fois de I'un a I'autre cote, ce qui detruit les bords dans une grande etendue. Si les deux ventelles s'ouvroient a la fois & egalement vite , les deux courans fe ren- contrant avec une force egale, il en reful- lS6 A C A D E M I E teroit un courant moyen , qui luivrolt la di- reftion de reclufe ; mais il arrive fouvent qu'il n'y a qu'un eclufier pour ouvrir les ventelles, ou que s'il y en a deux, ils ne commencent pas en meme temps, ou ne vont pas egale- ment vite, alors le courant fe porte prefque toujours d'un feul cote, fur-tout lorfque I'on commence a ouvrir les ventelles ; ce qui fait d'autant plus de dommage , que c'eft alors que la rapidite de I'eau eft plus grande. Au Canal de Briarre on fait paffer I'eau par des aqueducs conftruits en ligne courbe dans les bas-joyers. Quoique cette methode ait quelques avantages fur la premiere , cepen- tiant elle a encore beaucoup d'inconveniens. Ueau qui entre dans I'eclufe , y entre de cote, & va frapper les bas-joyers oppofes, d'oii elle eft renvoyee d'un cote a I'autre , ce qui fa- tigue les murs & les bateaux; elle tombe de lueme fur le fond de Taqueduc , & Fa bientot degrade. L'eau d'aval qui ne fort que d'un feul cote , fatigue auffi beaucoup plus un cote du canal que I'autre, & Ton eft oblige, pour donner quelque folidite a fes bords , de les revetir en paves fur une aflez grande lon- gueur , & d'y faire de bons faux-radiers. Les jetdes de moellons, qui font les ouvrages qui refiftent ordinairement le mieux , ne r^uflif- fent guere ici ; le courant les derange & les enleve; il en forme des tas 61ev6s, qui nui- roient beaucoup a la navigation du canal , fi Ton n'avoit pas le foin de les d^trulre. Au Canal de Languedoc , oii Ton s'eft D E Dijon, lySz. 187 bientot appcr^u qu'il fe formoit a la fortie des ecluies des affouillemens en ligne courbe , on a pris le parti de faire a la I'uite de chaque eclufe deux grandes a'lles en ma^onnerie , fui- vant ces lignes courbes que Ton continue afl'ez loin : mais quelques foins que Ton ait pris centre cet inconvenient dans les canaux conf- truits jufqu'aprefent, on n'eft pas venu a bout de s'en garantir entierement. D'ailleurs, les vannes ordinaires perdent beaucoup d'eau, il eft difficile qu'elles foicnt exaftement dreffees comme les montans des ouvertures contre lef- quels elles s'appuient; on les eleve, ou avec des cries , ou avec des vis , & Tune & Tautre maniere eft toujours longue; par confequent les fas ne fe remplifl"ent ni ne fe vuident pas aufti vite qu'on le pourroit ; enfin , I'ouver- ture que Ton eft oblige de laiffer dans les grandes portes, en interrompant la correfpon- dance des bois & des afl"emblages, les afFoi- blit neceffairement. Comme le plus grand inconvenient de ces pertuis ne provient que de la rapidite de I'eau, il ne s'agit que de la rendre nulla en la fai- fant jaillir en bouillon du fond du radier ; lorfque cette eau eft retombee , il eft clair qu'elle n'a plus de force & qu'elle devient dormante , puifque retombant perpendiculai- rement, il n'y a aucune raifon pour qu'elle fe meuve d'un cote plutot que d'un autre. A cet effet, du cote d'amont, on pent faire fous le bufq fuperieur & dans Fepaiffeur du mur de chiite , une voute dont le radier lera l8S A C A D E M I E percd de deux trous d'environ deux pleds de diametre;ron fera auffi dans les epaulemens fuperieurs & derriere les portes , deux renfon- cemens de tiois pieds de toute face pour for- mer une entree a I'eau ; le fond de ces ren- foncemens fera garni d'une grande pierre per- cee d'un trou de deux pieds de diametre, mais ceux-ci doivent etre fairs en s'evafant par le deffus, & formant un cone tronque renverfei les ouvertures d'entree & de fortie fe com- muniqueront par des tuyaux coudes , places dans 1 epaiffeur de la magonnerie ; ces tuyaux peuvent etre en fer coule , ou en pierre de taille. En prenant ce dernier parti , on tail- leroit dcs gargouilles en demi-cercle,que Ton joindroit i'une contre i'autre , en crampon- nant toutes les pierres enfembie,& bouchant les joints avec de la mouiTe battue & du maf- tic ; on pent meme faire ces tuyaux de plu- lieurs dalles , formant un tuyau quarre , bien cramponne , & Iqs joints garnis de maftic , le tout maintenu dans le mafiif de la magonnerie qui doit etre fait tout a I'entour avec foin. Les ouvertures fe fermeront comrae les bondes d'etangs , par des efpeces de pilons ou morceaux de bois tailles en forme de cone tronque, comme les trous faits dans la pierre; ces morceaux de bois feront garnis d'un man- che que Ton foulevera par le moyen d'un le- vier , depuis la plate-forme de I'eclufe , pour donner paffage a Teau du bief fuperieur dans le fas; pour le fermer, il fuffira cle laiffer re- tomber le pilon , & de donnur un coup de D E Dijon, tySi, 189 malllet fur le manche : cette maniere eil fans contredit beaucoup plus expeditivc que ies arcs & Ies vis , & il n'y en a point par le moyen de laquelle on puiffe mieux fertner une ouverture. On fera paffer Teau de la chambre de I'eclufe dans le bief inferieur, a pen pres de la meme maniere; Ton formera a cet efFet au niveau dii radier derriere Ies portes des entries comme . dans le haut , & pour Ies ouvertures de for- tie , on formera , dans le milieu de la lon- gueur des epaulemens de fuite , de pareils ren- foncemens, mais un peu plus grands que ceux d'entree ; ils feront paves au niveau du ra- dier d'une grande pierre percee d'un trou de deux pieds au moins de diametre , qui com- muniquera al'ouverture d'entr^e par un tuyau en fer ou en pierre, pratique dans Tepaiffeur de la magonnerie des fondations des bas- joyers ; Ton fermera de meme ces ouvertures par une efpece de pilon , dont le manche paffera dans un trou pratique du haut en has dans I'epaiffeur des bas-joyers : on en ufera de meme pour Ies pilons fuperieurs. L'on fait que dans des tuyaux par oii I'eau fort a gueule be, elle forme un bouillon, mais ne jaillit pas bien haut, parce que la dcpenfe de I'eau a fa fortie feroit plus confidifrable que celle qui pent entrer en meme temps ; mais Ton rendra encore ce bouillonnement moins confiderable, en faifant le tuyau, en . I'elargiffant depuis fon entree a fa fortie. Les renfoncemcns de fuite feront plus larges IpO A C A D E IVi I E que ceux cl'cntree, & feront faits avec f'oirt avcc de groffes pierres toutes cramponnees enfemble pour qu'elles ne fe derangent pas , le radier joignant fera auffi cramponne, ainfi que les pierres de la voule foiis le mur de chiite , & le mur que Ton fera dans le fond de ce renfoncement , qui fera lie avec le mur de garde-radier d'amont. II eft certain qu il ne pent s'etablir aucun courant dans le fas; & quand il s'en etabliroit en aval en fortant des murs d'epaulement , comme ces deux courans font oppofes , ils fe detruiroient Tun & Tautre , & il n'y en aura aucun au dela de Teclufe : il y a done la plus grande apparence que Ton pourra eviter tons les faux-radiers , & les paves que Ton eft oblige de faire le plus fouvent a la fuite de ces eclufes, ce qui forme une depenfe aflez con- fid^rable. Quoiqu'il ne foit pas douteux qu'il n'y ait un tres-grand avantage , dans les cas ordinai- res , d'empecher I'eau de fortir avec rapidite du bief fuperieur pour entrer dans le biefin- ferieur;cependant il eft des circonftances oii Ton pent employer avec fucces cette me- thode. Mais il feroit beaucoup plus avanta- geux de faire fortir I'eau de deffous les portes lur toute leur largeur & fur pen de hauteur, que par un pertuis quarre de deux pieds de hauteur; alors il ne pafl'eroit fous ces portes qu'une lame d'eau , qui , agiflant horizonta- Iement,degraderoit beaucoup moins le radier que lorfque I'eau , outre fa vitefTe, a encore une diredion inclinee a I'horizon. Pro£l de TEclufe fur la Li^ne CD- V 1 I I b t Profil if ITiclufe fuj- la lono^ieur A.I) Proiil Ae I'EclalV lur ia la^nc C T 1) 1 ' 1 ¥.8. U^ 'i i i /'v 1 ; /■ ■ Profil ^meral de* Eclulefi de dilleraites F4 Lone-eurs, Aes Muri d' epaul era entd' Aval dw Ednlcs de Aiiierentoa cnittes . T.S- D E Dijon, lySi. 191 Pour cet efFet , il faiit que la traverfe in- ferieure foit placee a un pied environ au clelTus du has des poteaux; la ventelle ne doit etre qu'un fimple plateau, auffi long que la porte eft large, attache par fes extremites a deux potelets que Ton eleveroit par le moyen de leviers ; le bufq contre lequel doivent sap- puyer ces plateaux, auroit peu de hauteur, & en taillant le has de ces ventelles en bx- feaux , elles chafferoient les pierres & gra- viers qui pourroient fe rencontrer devant le bufq qu'il fuffiroit de tenir plus eleve au mi- lieu feulement, afin de foutenir les poteaux delardes. Cette conftruftion a I'avantage d'etabllr «n courant fous les portes , pour chaffer tout ce qui pourroit s'y arreter, & feroit I'ur-tout propre aux eclufes des rivieres qui entrainent beaucoup de fable , & a celles des Canaux qui font placees a leur embouchure dans ies rivieres oil ils aboutiffent, afin d'empecher les enfablemens qui lendent fouvent difficile Tentree des bateaux dans les Canaux. ipi A C A D E M 1 £ E X T R A I T Des Regijlres Meteorologiqiies tenus par M, Manu Qiiantiu d'cau , de mige & dc plu'ie , tomblc chaqiic anneCy dc tyS^ a lySx inclujivement. MOIS. 27^J- ^7^4' I i7<^^- I '7^<5'. ; Tii v-o. 11. ^ -sO\ I pp. ihz- "'" ■ O'-j- lig. 36''. 'P^. lig- 30 ■ Janv. Fcvr. Mars. AvriL Mai. JlLTl, Ju'Ul. Aoiu. Sept. Oclo. Nov. Dec. 0.. 0.. 0- 4.. 6..I8. I.. 7..I8. 0.. 11. .12. I.. 2.. 0. 4.. 5.. 0. 4.. 3..I2. 3- 4.-24 2.. ir..i2. I.. 8..24. 0.. 8.. 0. 4.. II..T2. JO.. 7..24. 3.- 0.. 0. I.. 5.. 12. 0.. 7.. 1 2. 4.. 8. .24. 2.. 2. .24. I.. 0..24. I.. 2.. 0. 2.. 0..24. 0.. 8.. 12. 2.. 4..24. 3- 7.. 12. 2.. 0..12. 3- 3- 3- 3- 25.. 9. I.. 5. .12. o.. 5. .12. . 9.. 12. . 7.. 12. . 4.-24. .10.. 24. 2.. O.. 0. I.. 8.. o. 0..1 1. .12. 4.. o.. o. 2. .11. .12. I..10..24- 30. O.. O.. o. I.. 4.. 12. I.. 5.. 12. I.. 9.. 12. 2.. 6.. 24. I.. 6.. I 2. 5.. 4..24. o.. 4.. 24. I.. 2. .24. O..IO .24. I.. I. .24. I.. I. .12. 18.. 9. .24. D E Dijon, iy8i> m lyGy. lyGS, 176-^. iyy^* \ MOIS. \ 1 r- F- lig. ■\b'. po. lig. 36^ po. lig. 36=.! po. hen. lb*-'. 1 Janv. o.. 6. .24. I.. 8.. 0. 2.. O..24. 2.. 2..I2. Fevr. I.. 2.. 4. 0.. 5"J^* 2..IO.. 0. 1.. 4., 0' Mars, I.. 9.. 12. 0.. 7..12. 1.. 0.. 0. I..II..12. Avril. I.. I.. 12. I.. 5.. 12. 2.. 5. .12. 4.. 7.. 12. Mau 2.. 7.. 12. 2.. 2.. 0. I.. 10.^24. 2.. 9.. 18. Juin, 5..11..24. 2.. 6.. 0. 4,. I. .12. 3.. 0.. Or Juill. 2.. 5. .12. 2.. 2. .24. 3.. 0.. 0. 5.. 8,. 6. Aout. I. .11. .12. 2.. 7.. 12. 3.. I. .12. I.. 9..I2r Sept. 2.. 4.. 24. 6.. 7.. 12. 3- 9-1^' I.. 9.. 0. oao. 3.. 4.. 0. 5.. 0.. 0. 2.. 2.. 0. 0..1 1..24. Nov, 2.. 0..24. 3. 0.. 0, 2.. 10.. 24. 4.. 1 1.. 0. Dec. 0.. 2. .24. o,.io.. 0. 3.. 4.. 24. 2., ■J.-r?.. 12.. 8i. 0. 29.. Ii.I2. 32.. 8.. 0. 33.. 3.. 0. MOIS. 2772- - 2772- ?77J. DO. Ijg. 36'. po. lig. 36''. i po. he- \j Avril, Mai, Juin, Juill, AoiUi Sept, oao, Nov. jDec. ^774- p^ ). In 23.. 5..29. J29..10..21. a 194 ACADEMIE MOIS. J any. F-Jvr. Mars. Avril. Mui. Juln. Juill. Aoiit. Sept. Ocio. Nov. Dec. 2773. pp. iig. 36° '77^. I '777- I '77^. po. lig. 30* i po. lig. 36^-lpo. he. 36*' I.. 3.. 4. I.. 5. 0.. 2.. 10.. 5. 2.. 7. .18. 3.. 3..27. 3- 3. 0.. 0.. 8.. 0. 0.. 6. .18. I. .11.. 5. 2.. 5..18. I.. 2. .12. ^•» 2>**^y* 0..11.. 9. 0.. 8.. 0. 2.. 4.. 4. I. .10.. 9. 0.. 5.. 6. I.. 5..T6. 3.. 1..12. I.. 5. .24. 3.. 4.. 9. 2.. 5.-24. 2.. I. .18. 3.. I. .27. I. .11. .12. 2.. 9..27. 4«' 7"J^' 2.. 1..18. 2.. 4.. 1 2. I.. 9..27. I.. 6.. 16. 0.. I. .18. 0.. 9.. 4. I.. 9.. 0. 0.. 0..24. I.. 2.. 9. I.. 5.. 9. 0.. 4.. 18. 5.. 5..16. 3.. 10.. 6. I.. 4..12. I.. 3.. 12. 2.. 4.. 0. 2.. 6.. 1 2. I.. 2. .24. I.. 7.. 12. I.. 7.. 9. 2.. 0..12. 20.. 3. .25. 21.. 4.. 10. 127.. 10.. 26. 23.. 0..10. I t> E Dijon; i;;Sz; 195 TAB L E I^c la quantite (Teaic qui tombc a Dijon , foit en neige , foit en pluic , aunU commune , par mats & par faifoji. Cette table eft calculee fur le prodiiit des Vingt anaees , dont les details fe trouvent dans les tables pr^cedentes. On a fomme Teaii tombee dans chaque mois pendant cet eipace de temps , & Ton a divife la fomme par 20 pour avoir Yaunde commune de Teau de cha- cun d'eux. A legard des faifons , on a reiini trois mois pour les former; & comme on a cru devoir compofer Fhiver de ceux de D^^ cembre , Janvier & Fevrier, on a reuni celui de 1762 aux deux premiers de 1763. Les ob- fervations commencees en (761 en ont donn6 la facilite. Mois. (Quantite | Sai/ons. Mois. Quantite d'eati. 1 ^ d'eau. Janvier C decern.-^ po. I. 36^ I. ..9... I. po. 1. 36^i i fevrier. 1...9... 2 Hiver. \janvier% 5. 3. 9. mars. I...6... 3. C fevrier^ avril. 2..,4... 6. C mars. ^ printems^l avril > c • C ^ mac. J» mat. juin. 2... I... 8. 2. ,.6.. .29. 5.11.17. juillet 2...8... 4. C juin. ^ aoiit. I. ..9. ..10. Ete. ^ juillet. > 7. 0. 7. feptem. 2...5...13. C aout. J oBobre 2...3...32. CJeptem. ) novem. decern. 2...3...26. T...9...TO automne€ o&obre\ ^ novem. 3 7. 0. 33. 25. 4.. ,4.1 25. 3.30., Nii 1^6 ACADEMIE On voit park refiiltat de cette table, que, relativement a la qiiantite d'eau tombee en differens mois de Tannee , on doit les ranger dans Tordre fiiivant. Juillet. Juln. Septembre. Avril. Odobre. Novembre. Mai. Decembre. Aout. Janvier. Fevrier. Mars. Que la faifon oii il tombe le plus d'eau eft Tautomne ; que I'ete difFere a cet egard tres- peu de Tautomne ; que le printemps vient en troifieme ordre ; & que I'hiver eft la faifon pendant laquelle il tombe le moins d'eau. II ne faut pas en conclure cependant que rhumidite de ces faifons fuive les memes rap- ports , Thiver & Tautomne font generalement les faifons les plus humides ; & {i 1 ete eft une de celles qui donnent le plus d'eau , c'eft que la chaleur en rarefiant I'air , favorife la dif- folution de I'eau dans ce fluide , & fon ele- vation a une plus grande hauteur , & que les pluies fe faifant prefque toutes avec orage , font infiniment plus abondantes. J'ai vu , en pareille circonftance , tomber fept lignes & demie d'eau en moins d'une heure. D E Dijon, /7c?;?. 197 En hiver au contraire, I'air diflblvant moins d'eau , celle-ci s'eleve moins , & ie trouvant en raoinclre quantity dans l^athmofphere , ne peut pas former des pluies aiiffi abondantes. D'ailleurs , les couches les plus baffes , char- gees d'eau, la depoCent fur les corps qu'elles enveloppent , & caufent Thumidite. On fe tromperoit done fi Ton eftimoit celle des fai- fons par la plus grande quantite d'eau , raf- femblee dans les udiometres. M £ M O I R E Pour fervir a HHifloire naturdU & botanique de la Ccvadille, Par M. WillEMET , AjfocU rejidmt a Nancy, N- I COLAS Monard, Medecin celebre dii xvi'^. fiecle , ne A Seville , eft fans contredit un des premiers ecrivains , qui ait parle de la cevadiile. II a confacre a ce vegetal , le chapitre 36*^. de fon Hijioire des Midicamms Junplcs de CAmiriquc : c'eft ainfi qu'il en parle, « On m'a apporte de la nouvelle Efpagne, M parmi d'autres plantes, certaines femences » d'tine plante appellee cevadllia , c'eft-a-dire, » petit orge, a caufe de fa reffemblance avec M notre orge. Son epi & fes petites gouffes, >> dans lefquelles font contenus les grains ^^ N iij 19^ A e A D E M I E »> qui font moins gros que Torge, pulfqu'ils » ne le font pas plus que la femence de lin ; » mais ces grains ont des qualites bien difFe- » rentes. Car on n'a jamais entendu dire qu'il V y ait une plante aufli brulante & auffi cauf- ^ tique que la cevadille, enforte que cette „ caiirticite efl neceffaire aux ulceres putri- » des & a la gangrene ; elle fait le meme effet » que le fublin^e & le feu; car elle tue les » vers qui s'enj. endrent dans les ulceres, & »i les mondifient ; il fufft pour cela d'en fau- » poudrer la partie ulceree , & de panfer le » tout fuivant Tufage. Lorfqu'on voudra re- „ primer les forces de ce medicament , il >, lufEra de le faire mac^rer dans de I'eau » rofe ou de plantain; pour lors on trcmpe >, une compreffe de linge ou de coton dans n cette infufion , que Ton applique fur la par- » tie gangrenee; enfuite on fe fert des in- » carnans , felon I'avis d'un dode & expert « Chirurgien. On pent s'en fervir de meme » contre les ulceres malins qui attaquent les » animaux. Cette femence efl froide au qua- » trieme degre , & excede ce degre , fi ce »> n'cft pas le dernier. « Monard a ajoute a ce r^cit, la figure dela plante gravee en bois. C'efl d'apres ce chapitre que Lemery a compofe Tarticle delacedaville dans fonDic- tionnaire des drogues fimples , oii il ajoute que nous nen voyons point en France, : aujour- d'hui elle efl commune dans le commerce, M, Valmont de Eomare , dans fon Didipn- D E Dijon, lySz. 199 naire d'Hiftoire naturelle, dlt que cette plante eft du genre des pediculaires , par rapport a izs proprietes; mais elle appartient, fuivant le Baron de Haller, a la claffe botanique du pied d'aloiiette & de Taconit. En efFet , j'ai fouvent compare la cevadille avec des epis & des grappes d'aconit en parfaite maturite; je leiir ai trouve une affez exade reffem- blance. Un Herborifte de Lorraine m'a plu- fieurs fois apporte des pieds d'aconit jaune, pour cultiver dans un jardin botanique , en m'aflurant que c'etoit la veritable cevadille du Mexique. J'ai plufieurs fois eniemence la cevadille, fur couches, dans du terreau, j'en ai meme fait macerer dans I'eau pour en fa- ciliter revolution vegetative; tous ces moiens ont ete infuffifans. ie me propofe de faire d'ulterieures tentatives pour faire germer la femence de cette plante, & cela dans le Jar- din royal des plantes du College Royal de Medecine de cette Ville; fi elles reuffiffent, je me ferai un devoir de les rendre publi- ques, en faveur des Botaniftes & des Cu- rieux. La cevadille, dit M. Valmont de Bomare, nous vient du Senegal. Celle qu'on nousen- voie de la nouvelle Efpagne dans le com- merce, eft en epis; fa femence eft noire, affez femblable a celle du cerfeuil. Reduite en pou- dre , elle eft la bafe de la poudre des Capucins ; elle eft bonne pour faire mourir les poux & les punaifes. J'ai vu employer avec fucces, pour d^truire iOO ACADEMIE la punaire , line lotion qui fe prepare avec ime chopine de vinaigre fort, dans lequel on fait infufer au bain-marie , pendant quarante-huit heiires, deux onces de femence de cevadille en poudre. On filtre enfuite ce vinaigre , & on lave avec cette liqueur les bois de lits & les murs oil fe refugient ces horribles infeftes. La Pharmacopee de Virtemberg 8f le Dif- penfaire univerfel de Triller , s'accordent par- faitement fur la defcription & les proprietes de cette femence , qui eft d'une grande ref- fource pour les Soldats, les Religieux & les Marins , pour chafier la vermine. Le favant M. Goulin rapporte , dans fon Didionnaire raifonne univerfel de matiere medicale, torn. 7, pag. i*'^. , ce que M. Vogel, Medecin Allemand, dit de la cevadille. « La „ plante d'oii elle vient , eft encore incon- »> nue; mais elle croit dans le Mexique. Les » Habitans de cette contree font iin affez grand » ufage de fa femence. Par fa forme & par »> fa couleur noire , elle reflemble aux crottes „ de fouris ; elle eft d'une faveur acre & ame- » re , qui approche beaucoup de celle de la » coloqiiinte. Les Habitans du Brefil la ma- » chent en guife de tabac ; elle fait prompte- » ment fentir au gofier Timpreftion de fon » acrimonie cauftique , & laifl'e pendant plu- » fieurs heures une irritation naufeabonde. » Broyee avec de Taxonge , on en frotte la » tete , pour fe d^livrer des poux , qu'elle tue »> en fort pen de temps : elle opere cet effet w bien plus fiirement que la poudre de fta- D E Dijon, ^yS^. 201 « phifaigre & les compofitions mercurielles.» Voici ce qiren dit M. le Profeffcur Spielmann de Strasbourg, dansfes Inftitutionsde matiere medicale , pag. 486. » La femence de ceva- » dille eft compofee de feuillets oblongs , jaii- » natres, A trois loges, dans lefquels font ad- » herentes des femences noires, pointues, qui » mifes fur la langue , ont une acrete bru- >» lante. Nous ignorons oii Ton prend cette » plante, on I'apporte du Mexique. »> Vanderbeck, en 1727, fit mention de ce Si medicament. Sa fubftance eft tr^s-acre; juf- » qu'a prefent a peine la cevadille a-t-elle » ete employee a d'autres ufages qu'a faire » perir la vermine ; pour cet effet on s'en fert » en pommade ou en forme de poudre. M. » Plenck'rapporte qu'elle eft ft forte , que fon » ufage fit tomber quelqu'un dans la manie. » Ranfon dit s'en etre fervi avec fucces , prife » interieurement a la dofe d'un gros, dans »> les affedions nephretiques. » L'on en fait prendre en Lorraine , centre I'epizootie des<:hiens , a la dofe de demi-gros, ieule, ou avec autant de ftaphifaigre en pou- dre , delayee dans du bouillon. La force de ce remede excite des vomiffemens , & quel- quefois des convulfions. J'ai fait avaler une pincee de cevadille en poudre a des chats , ce qui leur a excite de violens fauts fpafmo- diques. Des remarques fur les vertus de cette fe- mence , que j'ai adreflees a M. Lottinger , Dodeur en Medecine a Sarrebourg, inferees 20Z A C A D E M I E dans le Journal de Medecine, 1759, torn, n, pag. 466, prouvent qu'il faut bien envelop- per la cevadille en poiidre, crainte quelle ne s^evente , car dans ce cas elle ne produit aucun efFet. J'ai vu, maintefois, cet inconve- nient arriver; pour y parer, il conviendroit de ne la mettre en poudre , qu'a mefure que Von voudroit s'en fervir ; alors elle detruit infailliblement la vermine. Le Chevalier de Linne n'ayant pas fuffi- famment connu la cevadille, n'a pu la claffer dans fon fyfteme fexuel. II en parle neanmoins dans fa matiere medicale : voici fes propres expreflions. « La cevadille reffemble au vera- » trum. Elle nait au Mexique; fa femence eft >> officinale ; elle eft acre , cauftique ; fes pro- » prietes font d'etre draftique , vomitive , ve- » neiieu(e ,]phthiriaque ; fon ufage, contre les » poux. » Une lettre de M^ Dantoine, Apothicaire i Manolque , qui fe trouve dans le Journal de Medecine , 1766 , torn. 25 , pag. 23 1 , oftre fur la cevadille des details intereffans. Ce Pharmacien confeille , quand on fe fert de fa poudre pour la tete , d'oindre auparavant les cheveux avec un peu d'huile , pour qu'elle tienne plus facilement. Ce remede anii-pedi- culaire eft bien plus fur, plus propre que les onguens mercuriels , & Ton ne court pas les inemes rifques qu'avec ces preparations.Quand cependant on veut detruire la vermine des en- fans,qui ont des ac hares a la tete,il faut preferer ronguentgris,attendu la grande caufticite de la cevadille , qui Igur caule trop de douleurs. D E Dijon, lySz. toy Voici ce que M. Dantoine a pii decoiivrir dans la cevaclille feche , telle qii'on nous Tenvoie. « Je n'ai, dit-il, point vu la racine, les » tiges ni les feuilles;fes fleurs font en epis , » accompagnees chacune d'une ecaille. Le y> calyce de chaque fleur e(i compole de fix » feuilles perfiftantes,dont trois exterieures: » il ny a point de corolle : les etamines , v> plus larges par le bas , font en meme nom- » bre, & oppofees aux feuilles du calyce, a » la bafe defquelles elles font inferees : elles » font perfiftantes comme le calyce. Je n'ai » point vu les antheres, attendu qu'elles fe » font feparees des filamens dans le tranfport. » Le piftil ell: compofe de trois ovaires an » fond du calyce qu'ils touchenr : ces ovaires » ont chacun un ftyle court, & un ftigmate » limple , peu different du ftyle : chaque » ovaire devient une capfule ovoide univalve, » qui s'ouvre en dedans, & renferme deux » ou trois graines noires , oblongues , tron- » quees obliquement par les bouts oil elles » s'ajuftent. » On voit par cette defcription , que la ») cevadille ne peut venir dans aucune des » families de M. Adanfon , & qu'elle doit par » confequent faire un fujet d'une nouvelle » famille ; ce qu'il y a de remarquable, c'eft » que fes gouffes font tout-a-fait femblables >» a celles du delphinium. La famille,de laquelle » elle approche le plus, eft celle des liliacees ; »> mais elle en differe par le piftil & le fruit. » 204 ACADEMIE C'efi: done a tort que M^ Adanfon reut ranger la cevadille avec les pediculaires. Ludwig affiire qu'ayant icrupuleufement examine les capfules & les femences de ce vegetal; il jugea d'apr^s cela , qu'elle etoit line efpece de veratrum ou d'aconit. Je ne connois rien de mieiix fait , ni de plus certain , fur Thiftoire naturelle de la ceva- dille , que Tarticle fuivant , tire des obferva- tions de botanique , par M. Retzius, ecrites en latin , imprimees a Leipfick, cbez Crufuis, itt-foL 1779, premier Cahier , pag. 31. Efpece 107. Veratrum fabadilia. « J'ai fait la defcription fuivante d'apres » une grappe feche , trouvee parmi des fe- ,» mences , que M. Ziervagel , Apothicaire, » confervoit dans fon mujeum. » La grappe en 6pi paroit etre fimple, les » fleurs rangees fur une meme ligne , atta- » chees a un peduncule , d'un noir tiraiit fuf » le purpurin. « FLEURS H ERM APH RODIT ES. » C a lice nul. « » Corole a fix petales , trois exterieurs , tous ^ ovales, « « Six etamines , dent I'infertion eft a la bafe ^ de la corolle y les filamens font plus larges j„ par en bas , perfiftans. » H Trois pijiils ; les germes oblongs, glabreSv; » les ftyles tres-courts; \qs Jiigmaus fimples. » » Trois capfules ovales , oblongues , poia-» » tues , intus dehifcentes. » » Deux ou trois Jcmences oblongues , dont »♦ une extremite tronquee. » t) E D I J O K, lySz, 20$ F L E U R MALE. » Semblable en tout a rhermaphrodite,ex- i> cepte qu'il n'y a que le rudiment du piftil.« Si Ton confere cette defcriptiofi avec ceile de M. Dantoine , il eft facile de voir que ce- lui-ci a pris le calice pour la corolle. Quant au refte, il s'accorde affez avec M. Retziusi. D'apres ces renfeignemens , on doit regarder comme tres-d^feftueux , & defapprouver le chapitre & la figure qua donne Nicolas Mo- nard de cette piante. La capfule & les femences de la cevadille fe trouvent depuis long-temps dans le com- merce de la droguerie. Elles fe vendent trois a quatre francs la livre. La pharmacopee de Paris indique la cevadille depuis bien des an- nees , dans fa Nomenclature des medicamens fimples. II ne me refte plus qu'a donner fa fynonymie. Noms frangois : Cevadille. Sibadille. Petit orge<, Noms latins : Ccvadilla. Cevadilla mexicanak, Sabadilla. Hordeolum. Veratrum fababllla* En allemand : Mexica nifcher-laus. SUITE DE L'HISTOIRE METEOR O'NOS O-LOGIQUE D E 1782. ie AK M. Ma RET, 106 A C A D E M I E Till I iMWTWgWWl—r ^MHiH liPw III 11111 !■ ■ mmw mi !!■ ■iBiiMi .■ wi ■■iiu.ii ■—.jtx- i"""^ ■ — ]J OBSERVATIONS MET£0R0L0GJQ17£S. J U I L L E T. T HERMO METRE. VIatin. 7 8 9 lO 1 1 ;; 1 4 '5 i6 i8 i< i( ^4 T2. 15 l^ 12. II 12 12. 14. 14 13 ^3- 13- 14 16 16. 18. 18. 20 15 n- 14 16. 17 16 19 18 20 16 ^5 14 Mid 21. 20. 16. 18. 17 17 15- 16 16 16. 17 19 20 21 22. 23 22 20. 19- 19. 21 42. 22, ■il. 23. 23. 23. 20 i8 17 17. S O I R. Jeg. I 2. I 9 6 6 3 9 9 I 18 16. n- 14 15 I) 14. '3- 14. 13- 14. 16. 18. 19. 19. 20. 17 14. 17 '9 19. 19. 22 21 21. 18. 16 14. 6 6 BARO METRE. Mat in. po. 1. 12 M 00, L7. 5. 6 4. 6 6 5 4- j 4- 3 3- 3 4- 4- 5 4- 5 5 5- 5 4 6. 6 7 ,6.9 6. 3 S 5- 3 5 5- 3 4- 4- 5- 4 4- I D I. 1. 12 17. 5. 4- 3 6 4. 9 4- 9 4 3- 3 3- 3 S O I R. po. 1. 12. ^7- 4- 4- 4. 4- 5 5 6 4. 4. 9 7 7. 6.9 6 4. 9 5. 6 5 5 4- 9 5 4. 4 4- 4. 6 5- 4 6 4- 4. 4 2. 9 4 9 6 9 3 4. 5- 4 5 5- 3 5- 3- 6 7. 7- 6. 9 9 6 6 9 6 5- 3 4. 9 5- 5- 4- 4- 5 4 4- 4- 4. 1 D E Dijon, lySz. 207 VENTS EI ' ilTJT D U C lEL, J U I L L E T. jo.j du m. Matin. Midi. S 0 I R. I SOi*- , -nu. so ^*! , -nu. 0*:, fe. 2 SO , fe. SSO )K , nu. 0, nu. 3 SO, -nu. 0, -nu. 0 , fe. 4 NO, nu. SE, *nu. SE , CO. 5 SO , nu. ESE, |:nu. SE, -nu. 6 SSE , fe. S , CO. SSO, CO. %pl. 7 SSO , CO. -pL SSO, CO. SSE , CO. -pL 8 SO, |nu. 0 , 1 nu. -pi. NO, CO. 9 NO , } nu. 0, inu. S , CO. 10 S, CO. tpl. 0, nu. 0, fe. II so , nu. S, -nu. S, fe. 12 SO , -nu. S, |nu. S , inu. »3 0 , nu. SSE , -nu. SSE, fe. 14 SO, CO. -pi. S , -nu. SO , -nu. 15 SO , fe. E, fe. E , fe. 16 SSE, fe. S, fe. SO *: , fe. 17 SO.*., -nu. SO ;«( , -nu. S, fe. i8 OSO , fe. ONO , fe. N , fe. 19 N,fe. NNE , fe. N, tie. 20 N, fe. NNE , fe. N, ?fe. 21 NNE , tfe. E, % fe. E , 1 fe. 22 S-^,fe. SSE, fe. SSE, -nu. 23 S Wy , nu. SE*, fe. s :*; , le. ^4 SE, -nu. SE, nu. ^0 , -nu. M 0,fe. SE , fe. SSE , fe. 26 S!f^, fe. ESE*, fe. SSE )fr. , fe. i7 SSE,fe. ONO , nu. ONo:J;nu.or.T.p. 28 0:fl^, fe. 0 ,4( , nu. SO*., \mi.pl. 29 OSO ■«• , nu. 0 *. , nu. 0 ■* > J nu. -^A 30 0, CO. SSO , CO. SSO, nil. 31 Oj#.;, nu. 0 #; , CO. 0, fe. mwrntiwiOTr'^-r"'-'-"*'''™''**'"""*'''— * 2C8 A C A D E iM I E RECAPITULATION. L'air a toujours eu beaiicoup de pefanteuir & d'elal^icite. Le merciire dans le barometre n'eft defcendu qu'une feule fois a 27 po. 2 L 9 '*^. , terme de la moyenne elevation, & a prefque toujours et^ eleve an deffus de 27 p. 4 1^' La moyenne elevation du mois a ete de . . . . 27 p. 5 li. La plus grande de . . 27 p. 7 li. 3 le 9. La moindre . . . . 27 p. i 1. 9 le 7. Ce qui donne pour balancement 4 6 Les vents du S & de TO ont domine pen- dant les ~ du mois. Ceux du N & de I'E ont regne du 18 au 25,mais fans continuite. En general , tous ont ete peu vifs & jamais vio- lents. II n'y a eu qu'un feul jour d'orage,un feul de forte pluie, trois de pluie mediocre, deux de pluie legere. II efi tombe i p. y^ d'eau. Le ciel a ete fouvent ferein , quelquefois ombrage par des nuages, rarement couvert. La chaleur a ete vive ^ fur-tout du 1 5 au 28. Le terme moyen de tout le mois a ete de 16. 9, & la temperature prife collective- ment a ete a la temperature moyenne , conime 16. 9 : 10. Les deux jours les plus chauds ont ete les 26 & 27 ; la temperature du premier a ete comme 21. II : 10, & celle du fecond comme 21 : 10. u D E Dijon, lyO^. 209 Le plus grand degre de chaleur a ete de * 23 ^. 9 les 26 & 27, Le moindre de . . . j 12 ''. le 4. La difference . , . . %\\ ^. C). La conft'tution athmorpheriqne a ete tres- chaude & feche, mais temperee les premiers & les derniers jours. Un peu huniide du lO ail 15. La fauchaiCon a commence les premiers jours du mois; la moiffon le 22; Tune & Tau- tre de ces recoltes ont donne des denrees de bonne qualite, mais tres-peu abondantes. La quantite des fourrages a ete d'un quart au deffous d^ I'annee commune. Les fruits d'ete font tres-rares. La conftitution maladive a continue a etre bilieufe, mais la putridite a confiderabiement augmente, & la catarrale s'y eil jointe dans les derniers jours du mois. II y a eu beaucoup de maladies de diife- rens genres & beaucoup de malades. La maladie dominante a ete la fievre tierce; elle a ete opiniatre , a exige beaucoup d'eva- cuans, &le quinquina a haute dofe , continue tres-long-temps. II y a eu quelques fievres ardentes , des fi6vres ^ruptives , rouges & urticaires , des anglnes putrides , quelques cholera-morbus , & quelques flux de ventre bilieux. Q 210 Acad E M I E OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES. A O U S T. THERMOMETRE. JO di m 1 2 3 i 7 < 8 ^ 9 lO II 12 »3 15 16 17 18 19 20 21 21 ^5 2^ 2t 2; 2' A'fATlN. Midi. S 0 I R. deg. 12, •leg. 12 deg. 12. 13 18 M- 6 14 17 n- 6 12. 9 17 14. 6 12 19. 9 15 13 15 n- 6 14. 3 17- 6 15 13 14. 3 12 II 14. 6 12 II n- 6 12 11. 6 14 II. 6 II 14. 6 II 9 "5- 6 14. 12. 9 n 13- 6 12 18. 3 1 6. 9 16 20 17 M- 6 21. 6 16. 9 14 '9 16. 3 M i^. 3 15- 3 12. 6 16 14. 6 n- 6 17- 6 15- 6 M- 6 19. 9 17- 3 16 19. 6 18 17- 3 19. 6 15. 6 n 18. 6 16. 9 M- 6 19. 6 16. 9 14 18. 6 14 II. 9 17 14. 6 10. 6 16. 3 i2 1 1 13- 9 II. 9 10. 9 12. 6 II 10 I 13 10 B ARO METRE. MATIN. M I D I. S 0 I R. po. 1. 12. po. 1. 12. po. 1. 12 27. 3. 6 27. 3- 27. 3. 2. 9 2. 3 2 2. 3 3 3- 9 3. 9 3 4 5 5.6 5 4. 6 4 2 I- 3 I 2 I I. 9 2. f 3 3- 9 2 2. 3 3 3- S 4. 3 4. 6 4- ^ 4. 3 3 I. t 2. 3 3 3 2. 3 I I. f 2. 6 3- 3 4 2. 9 3 4- S 4. 9 4. 9 4. ^ 4- 9 4. 3 4. ( 4 4 4 4- 3 5 5- : 5 4. 6 4 5 4 3 4 5. 6 6 5.6 5. 6 4. < 4. 3 4- 3 6 7 7 7 6 5. 6 4- i 3 3 3- S 3 3 3 3- 3 4. 3 5 6 6. 6.9 D E Dijon, ly^i: 211 FENTS ET tTAT DU CIEL. A O U S T. 10. au m. 3 4 5 6 7 8 9 lO 1 1 12 M 16 17 18 '9 20 E21 r Matin. so , nu. SO , cou. -pL S, nu. SO , nu. SO , fe. S , nu. SO.*l, CO. or. T.pl. SO^fe , CO. or. T.pl. SO "0: , CO. pi. SO yk , CO. pi. SO , t nu. O , ie. SSOJfJ, CO S'-¥^ , i nu. ' 23 24 ^5 26 ^7 28 29 30 31 sso >; , CO. N*:, fe. SO 'M. , -nu. S , CO. SO , CO. ~pl SSO , nu. O , nu. S , CO. or. T. ONO, nu. O, fe. S, fe. O, fe. O , t fe. S ^ , CO. -pi. SO, CO. tpl. S , CO. OSO, $nu. pi. -pi. pi. -pi. Midi. pi. pi. S , nu. S , CO. -pi. SO , -nu. SO , nu. O, fe. S , CO. SOS^., CO. SO*, CO, SO*, CO. O W,, i nu SO '0.. , nu. S 35ft, CO- SO *. , nu. SO*, tnu. OSO M , -nu SO'*:, inu. OSO;*:, CO. OSO , ^ nu. so, |nu. SSO , nu. S, |nu. S, -nu. OSO, nu. SE , le. O , CO. -pi. E , ^ fe. SO , -nu. SS-. , CO. OSO , CO. OSO , CO. O jnu. S O I R. S , inu. %pl. S , J nu. pi. SO, fe. SO,fe. O, fe. S*?, fe. SO *', % nu. ~pL SO* , CO. pi. S * , CO. pi. o ■*: , CO. pi. O'M., fe. s j*: , CO. SO "*' , % nu. SO % , CO. oso:*:,fe. o :*; , fe. OSO * , CO. OSO ^, CO. so , % nu. t pi. O , nu. -pi. eel. NE, % nu. or, T.pl E, -nu. O, fe. S , fe. S, fe. E , % fe. SO, nu. O , nu. OSO, nu. O , nu. NO, fe. 1 212 ACADEMIE RECAPITULATION. L'air n'a eii dans ce mois que pen de pe- fanfeur & d'elafticite. Le merciire dans le ba- romerre s'eft pen eleve an deffiis du terme moyen , & fouvent , du 6 au 14, eft defcendu au dellous. Sa pefanteur & fon elafticitc ont ete plus grandes dans la feconde moitie du mois. Le point moyen oii il s'eft 61eve dans le cours clu mois , a ete de . . 27 p. 3 1. 10 "'^. La plus grande elevation de 27 p. 7 1. le 26. La moindre de 27 p. i 1. le 7. Ce qui donne pour balancement 6. Les vents du S & de TO ont prefque tou- jours regn^ & avec beaucoup de vivacite , iouvent meme avec violence, du 11 au 17. Le ciel a prefque toujours ete convert ou nuageux ; il n'y a eu de ferein que la valeur de fept jours, & trois feulement ont ete exac- temcnt beaux. 11 a plu treize fois & en tres-grande abon- dance; avec tonnerre, les 7, 8 & 22. La quantite d'eau de pluie a ete de 2 p. La chaleur a ete en general tres-confide- rable. Le milieu & la fin du mois ont et6 frais,& il y a eu de frequentes alternatives de chaleur & de fraicheur. La temperature moyenne de tout le mois a ^te a la temperature ordinaire comme i 14. 6 : 1 10. D E Dijon, lySz, 213 Le degre le plus baut du thermometre a ^te *2i^- 6"'. le 16. Le plus has t 19. Iei2. La difference % \^. 6. La conftitution athmofpherique a ete tern- peree & humide. Les moiffons fe font ache- vees difficilement & ont ete mauvaifes. Les avoines & les orges ont manque prefque en entier. Les fruits d'ete ont ete extremement rares. Les hirondelles font parties fur la fin du mois. La conflitution maladive a continue a etre bilieufe & tres-putride, la catarrale s'y eft compliquee. Les fievres tierces & doubles tierces ont ete extremement communes. 11 y a eu encore beaucoup de maladies eruptives & catarrales, beaucoup de flux bilieux. On a commence a obferver, fur la fin, des fievres quartes , & le nombre des malades a ete ex- tremement grand. Les evacuans , les anti-feptiques amers, & les aperitifs favonneux , ont du etre tr^s- multiplies dans le traitement. ¥ 2J4 A C A D E M I E OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES, SEPTEMBRE. T HERMOMETRE. JO du m 5 6 I Matin. 12, 8 lO lO II II lO 1 1. 1% 9} II "I 12' 13 1 61 1 17 i8, t 19. 2o 21! 22' 24! 25 26 27 2^ I lO. II II II. II. 9- 14 II. 12. II 6 9 12. 13 10. 8 9- 12. 10. 8. 10. Mid deg. I : »3- 14. M 14. 16 17 16 17 16 M- 14 14. 14. M- M- 15 12 II. II 16 14. 14 '7i 14. 14. 13- ! 2. . 10. S O I R. deg. 12. 3 3' ;1 II. II. 12 13 13- 14. 14 '5- 13 14. 12. 14 14. 12 6' 12. 6l 13 6J II 12 9- 9- 12 14. 12. 10. 1 1. '3- '3 10. . o. 9- D E Dijon, lySz. 215 VENTS ET tTAT DU C I E L. SEPTEMBRE. JO. du m. I 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 ^5 26 27 28 29 30 31 Matin. Midi. 0 , fe. gb. NE , CO. 0, fe. N , nu. N, fe. NE, fe. N , fe. E:»;, fe. N, fe. SSE, fe. N , t fe. NO«, ^fe. N*:, jfe. NE ;-^ , 1 fe. N-*:, tfe. NE -j!^ , t fe. N , % fe. NNE , |fe. N •*: , :j fe. NNE-^,fe. SO , -nu. 5. S, |nu. OSO, fe. -.ff. E,fe. NO , nu. -B. 0 , I nu. -pi. OSO , nu. -B. N, nu. SO, nu. -5. SSE , nu. S$ , nu. %pl. S , CO. S, nu. SSE, nu. SE , CO. or. gr. SE ;*; , 1 nu. SO * , $ nu. -pi. SO * , 1 nu. -pi. SO , fe. gb. SO, 1 nu. S, tnu. I/7/. SSE J CO. -pL S , CO. J pL S )K , CO. SO , CO- /)/. SSO, nu. SSO , X nu. 0, Inu. OSO , % fe. SE,|fe. OSO , fe. -i?. SSE , fe. S , nu. OSO, CO. -pi. OSO , fe. ONO , -nu. 0 , fe. B. SO, -nu. S, CO. -;>/. S, CO. -pi. S O I R. N, nu., N, fe. NE , fe. ESE, fe, E, fe. n;*:, t fe. E ;is( , ♦ fe. N)^, I fe. NNE, ife. NNE , fe. O, fe. E "^ , I nu. NO, CO. NNO*-, ?nu. S , CO. S, fe. S , CO. -;-/. SE 5fe , I nu. O Jfc , fe. S , nu. S if: , CO. 'pl. Si*-, CO. or. T. pl. SSO , nu. -pl. N:*-, fe. E, Jfe. SSE, nu. SO , CO. -pl. ONO , fe. O , CO. O, fe. 2l6 A C A D E M I E RltCAPITULATION. Quoique le mercnre dans le barometre fe foit rarement fort eleve , & foit quelquefois defcendu fort bas, comme, a Texception des l6 & 18 , il a toujours et^ au deffiis de T^le- vation moyenne en ce pays-ci, & que fon Elevation moyenne dans le cours du mois a ete de 27 p. 4 1. 10 "'^. , on voit que I'air a toujours eu beaucoup d'elaflicite & de pe- fanteur. Le plus grand degre d'dlevation du mer- cure a ete les 2 & 28 , de . . 27 p. 8 1. 3 "^. Le moindre de 27. Balancement 8 1. 3. Les vents du N ont domine dans la pre- miere moitie du mois , & ceux du S dans la feconde. Le ciel prefque toujours ferein dans la pre- miere , a ete prefque toujours couvert ou nuageux dans la feconde. II y a eu fept jours de brouillards , huit jours de pluie , deux orages , dont un avec grele. II efl tombe i p. 7 1. 34'*®. d'eau. La chaleur pendant le mois a et6 pen an deffus du tempere , & quelquefois meme an deflbus & en general : : t 1 1. 10 : | 10. Le degre le plus haut oil foit monte le mer- cure dans le thermometre,a ete * 17". 5 le 2^^ Le moins haut * 6. le 20, Latitude de dilatation .... %ii. 6 La D E Dijon, lySi. i\j La conftitution athmofpherique cle la pre- miere moitie a ete froide & feche ; celle de la feconde , humide & un pen chaude. La re- colte en menus grains a ete tres-mauvaife; celle des haricots a ete tres-abondante, mais les mauvais temps Tont rendue difficile. La maturite des raifins a ete tres-lente. La conftitution maladive a continu6 a ctre putride & compliquee de la catarrale. Les maladies ont ete les memes que dans le mois precedent, & funeftes a beaucoup de mala- des , dont ie nombre a ete tres-confiderable. *^7^ t 2l8 A c I OBSERVATIONS METtOROLOGlQUES. T O B R E. 1 A D E M I E O C I T HERMOMETRE. i cll 5; 6; 7- 8 9 lO 1 1 12 '3 :i6 20 ?2I. 22 -3' ^4 2<;- 8 '3 ! 7 5 8. 8 4- 5- 7 4- 7- 7 8. / • 6 5 3. 3 3- 4. 6 3. 6. 8 7 3. 4 4' 3 :>. 5 -i 9 6 9 3 9 6 6 6 9 9 I 1 D I.' S O I R. ei^. I2.jdcc;. 12. 9- 8. lO. 8. 7- 10. 8 9- 9 9 lO. 8 8. 8. 8 7- 7. 8 8. 5 6 7- 10 8. 6. 6. 7- 6.' 6. 5- 5- 9, 9' 6! 9 6 7- 7- 8 5- 6. 5- 7- 8 7. 8 9 8 6. 6. 6. S- 5 ■;■ 8 4 5- 9 9- 5- 4. 5- 5- 3- 5- 4- BARO METRE. M DO. V. 76. 27. AT 1 N 1. 12 26. 27. M I D I. O. 1. 12, 5- 4. 9 II 2. 6 4. 3 3- 9 I 2. 3 2. 6 o. 9 8. 6 I. 6 4 4- 6. 6. 8 6. a. 5 5 3' 6 7' 6 6 3 4 4 26. 27, 27. 6 3 10. 9 3- 9 4 2. ' I 2. ' 2 10. 7 10. 2. 4. I 6. 7 8 3 4' 3' 4 4' 3 6 7' r. 6. 6 2 5- 3 :> 6 6 9 9 9 So I R. PO. I. 12. 26. 27. 6. i I- 3 o. 9 4 i 3. 6 2 2 3 I 9- 6 6 3 4. 9 6 6. 3 7- 9 7. 3 3- 3 5 5- 3 4 4 7 7 6. 6 6.3^ 4. 6 2. 6 6 I D E Dijon, lySx, 219 VENTS ET tTAT DU C I E L. O C T O B R E. 10, n. I 2 3 4 5 6 7 8 9 10 II 12 14 H 15 16 M7 I18 J 10 21 22 ^3 M ^5 26 ^7 i8 ^9 30 31 Matin. OSO , % nu. S #! , I nu. -B. S * , CO. pi. NO*., Jnu. ;;/. O , nu, OSO , fe. gb. O , nu. SO, nu. N , CO. ONO , CO. -pi. S , CO. pi. SO , CO. pi. NNE, CO. -;?/. N , CO. SO , -nu. N , fe. ^Z>. N *;, fe. ^i. ONO , -nu. gh. SO, fe. O '^. , CO. I />/. S A- , CO. S , CO. bm. SSO, CO. ONO, nu. O ,*. , CO. + pi. S , CO, X pi. N , fe. N, -nu. S , CO. pi. nf. NO * , nu. pi. S, CO. -/?/. . Midi. O '*' , J nu. -pi. S Sff , CO. nf. OSO * , CO. %pl O*, >.nu. O, CO. S, fe. O , t nu. SSO, CO. NE , nu. NO, CO. ESE, nu, pi. O , CO. -pi. NNE, CO. -pL N *; , nu. O , -nu. NNE , -nu. N':)!^^, fe. O *^ , -nu. SO,fe. O ,r*. , nu. gre. ne. S *; , CO. -pi. S , nu. S, % nu. -/?/, N ,*: , fe. NNO > , nu. S , CO. N ■*: , fe. N, I nu. S "ft^ , nu. -pi. O #; , nu. S jk , CO. |1 S O I R. [^ nu. O «• , nu. S ^i, CO, -pi. OSO$, Inu. NO, le, O *; , CO. S-*:, le. O , CO. pi. SSO , CO. SSE , CO. pi, N , CO. pl\ ■*>*, CO. *pl. O, CO. t pL N, fe. N-4-, fe. NNO , : N *: , fe. N :*, fe. 0*,{b. so , nu. S ^, CO, S , t nu, S, CO. pi. N .•*■ , NNO ■■4. , N , nu, N *. , fe, E , -nu. SO t , CO O^, nu. S $j CO. ■ nu. -pi. ■ 1 ■ i ■pl. 220 A C A D E M I E RECAPITULATION. L'elafticite & la pefantenr de Fair ont ete tres-folbles clans la premiere moitie dii mois, & fouvent au deffous du degre moyen, mais affez fortes dans la feconde ; elles ont eprouve beaucoup de varietes & fouvent dans le meme jour. L'elevation moyenne du mercure dans le barometre pendant le cours du mois , a ete de 27 p. 4 li. -V". La plus grande de . . 27 p. 8 li. le 18. La moindre . . . 26 p. 6 li. leii. Ce qui donne pour balancement I p. 2. Les vents d'O & de S ont ete les dominans, & fouvent ont fouffle avec violence. Ceux du N & de TE n'ont regne que pendant fix jours. Le ciel a prcfque toujours ete convert ou charge de nuages. II y a eu fix jours de fe- reins, 15 dc pluvieux, deux fois du brouil- lard, deux fois de la neige , une fondante & Tautre pelotonnee. La pluie & la neige ont donne 3 p. 3 L jV^« d'eau. La chaleur a prefque toujours ete au defTous du tempere ; en general : : ^ 6. lO : X 10. II y a fouvent eu des fraicheurs fenfibles le ma- tin , trois fois des gelees a blanc , & une gelee a glace en quelques endroits bas le 6. Le plus haut degre de chaleur indique par le therraometre, a et6 de . . . . i 10. 6 ^, Le moindre a ete de *3. La difference de ^ 7« 6j D E Dijon, lySi. iii La conftltutlon athmofpherique a ete froide & humide. La vendange qui s'efl faite dans les premiers jours du mois a ete tres-abon- dante dans les bons climats , tres- mediocre dans les autres. Les cuves fe font lentement echauffees. La recoite des noix a ete tres- bonne. Celle des pommes & des poires pref- que nulle ; celles du mays & des chanvres tres-mauvaifes. Les haricots, qui avoient ete moiiilles fur terre apres avoir ete coupes , fe font tres-rapidement taches par pourriture. Les corbeaux ont paru le 24. Les femaiiles fe font faites tres-facilement. La vigne a perdu fes feuilles des le milieu du mois ; la plupart des arbres les leurs fur la fin. La conftitution maladive a ete catarrale , mais compliquee de putridite. Les affedions catarrales & la fievre quarte ont ete les ma- ladies dominantes. Le nombre des nouveaux malades a ete trcs-peu confiderable. Mais beaucoup de ceux des mois precedens font inorts des fuites de leurs maladies. 222 A C A D E M I E ■FWflrsrsqBv OBSER FA TIONS METtOROLOGlQUES. N O V E M B R E. D E Dijon,/- '?-. 22 \ VENTS ET ETaT DU C I E L N O V E M B R E. jo. m. Matin. Midi. S 0 I R. I 0^0%, tnu. pi. 0 *• , nu. -ne. N •*• , CO, «/I 2, S 4^ , nu. 1 /i/T SSE , ^ nu. SSE, |nu. 3 S $ , CO. S JjS , CO. 'pl. s ■*; , CO. -pl. 4 SSO* ,Jnu. -/'/. 0 #; , CO. O'^., fe. 5 E , CO. £, /2fi. ^i". SE , CO. S , CO. J pl. 6 S, CO. -p/. N, CO. NO$, CO. 7 NNO:ff,co./2e.n/. NNO , % nu. N * , fe. 8 NO,*:, fe. ^^. N*:, CO. -,.<:. dc. NO , -nu. gg. 9 N *: , fe. ^^. N;*., nu. n;*:, fe.^^. lO 0 nu. gg. S, CO. ^^. S , fe. gg- II ^0,k.gg. N , CO. de. N , CO. pl. 12 ENE , CO. NE , CO. NE, CO. b/I 13 0 , -nu. -gg;. NNE, -nu. N >; , nu. 14 N*:, (e.Sgg. N.»;, re. N:-4(, l"e. M NO .*' , nu. -gg. NO 'M. , nu. 0>:,-nu. 16 S , CO. pi. SO , nu. -pl. 0 , CO. pl. 17 0, CO. ONO , nu. ONO, CO. 18 0 , nu. -gg. 0 , nu. de. 0 * , CO. -gg. 19 0 , nu. gg. N "*! , nu. c'?'. N:*., nu. gg. 20 NNO, CO. g^. N"*:, CO. nei. N-*:, fe. -. 21 N, fe. 1^-. N ■;*;. , CO. gg. N .« , CO. gg. 22 N.*:,tft. I^g'. N ;#; , fe. ^^^ N :*: , nu. gg. ^3 N, fe. xgg. E , nu. gg. NE , fe. ^.. M S , fe. 1 g^^. S , -nu. go-. S , CO. gg. ^5 S , CO. s. ve. nei. S , CO. S , CO. If/. 26 0 , CO. bm. NNO ;*",co.-«e' iJ. N ;•*• , CO. ve ^7 0 , CO. gg. NNO , CO. gg. N,-nu. tgg. 28 NO,fe. t^g. N, fe. ^-. N*\ |fe. I^g-. 29 S , CO. s. fr. % gg. S J CO. J?, nf. psi S , fe. fs. 30 31 S , CO. B. gg. S , CO. bm. dc. S, CO. bm. de. r { f.4Kb>AlIfl 224 A C A D E M I E RtCAPITULATION, L'elaftice & la pefantenr de I'air, quclque-' fois tres-foibles , ont prefque toujours ete dans le degr6 moyen. Lelevation moyenne dii mercure pendant le mois, a ete de 27 p. 3 li. 3. La plus grande de 27 p. 10 1. La moindre de 26. 9. 6. Le balancement de i. 6. Les vents du N ont ete les dominans , & fouvent ont fouffle avec vivacite. Ceux de rO & du S ont regne, fouvent avec violence dans les quatre premiers jours , dans les deux derniers, & les 10, 16, 18 , 24 & 25. Le ciel n'a prefque jamais ete ferein , & prefque toujours couvert ou nuageux. II eft ton'ibe en difFerentes fois environ deux lignes de neige. II y a eu treize jours pluvieux , cinq de brouillards; & dans deux,ce meteore a dure toute la journee. La neige & la pluie n'ont donne que 9 li. ||^. d'eau. II y a eu vingt jours de gelee a glace, qui, du 19 an 2} inclufivement, & les 27 & 28 , a et^ tres- forte. La temperature a ete tres-froide , & en ge- neral comme i. 7 : TO. Le plus haut degre indique par le thermo- jnetre , a 6te *6. Le moindre — 3* ^» « La dilatation n'a furpaffe la con- denfation que de .....«,..,.. ^ 2. 6\ I D E Dijon, lySz, ii^ La conftitution a ete froicle & humide. Les femailles ont ete acbev^es fort tard , & les grains femes les derniers n'ont que difficlle- ment germe.Tous les arbres ont ete depouilles de feuilles des les premiers jours du mois. La conftitution maladive a ete catarrale , & quoique putride affez generalement , elle a ete tres-fouvent inflammatoire. Les maladies les plus frequentes ont et6 les rhumes, les fluxions de poitrine , les flu- xions externes ereiipellateufes ou plegmo- neufes , les rhumatifmes goutteux. II y a eu des eruptions dartreufes,quelques fievres quar- tes,quelques rechutes de fievre tierce, quel- ques fievres malignes avec eruption de pa- rotides, quelques fievres puerperales. Le nombre des malades a ete confiderable, il en eft mort tr^s-peu. Mk ii6 A C A D E M I E OBSERVATIONS M^T^OROLOGIQUES. D^CEMBRE. THERMOMETRE. i'- ,IAT1N :eg. 12 — 0. — I. —I o o — 1 —2. 9 lo —4 12, —2. 13: —2. 14 —I 2 I. — O. M 16 17 18 19 20 21 22 a, IS 26 2- I' • * I. • • I. 2. — O. — I. I. 2. 3 * • o It. 3 Midi. ;u-g. 12 o — o. o o I- 3 .. 6 3 6 9 6 6 6' 6 6 9 6 6 9 6 I. I. I. 2. 3 2. 3- I. I 3 4 5 S O I R. -leg. 12. — 1. — 2. 6-2. 3 3 -I • 9 9 6U 2 o o 1 I. I 2 I I 3 2. I. — o. 2. I. o -o. -I. -o. o I. 3 -o. -I. -2. -2. X. 2. O. 6 6 3 9 3! 31 B ARO METRE. M AT I N. jO. 1. 12. Midi. :)0. 1. 12. o. 9 2 3 4- 3 2. 9 2. 6 4 4 I a 3 4 2. 6 I 2. 9 4- 3 II 10 8. 6 8 6. ( 6 9 9 8 7- ' 6. 3 27. S O I R. pO. 1. 12. I. 2 3- 4 2. 6 2. 9 2. 3 4 3.6 I 2 3.6 4- 3 I. 6 1. 6 4 5 7- 10. c 9- < 6. 3 5 9.6 9 7 6. 9 6. 3 6. 3 27. I. 2. 4 3- 2. 3 2. 4 3 I. 2. 3. 4. 2. I. 4. 6. 8 10. lO. 9 8. 7 6 8 9. 8. 7 7 6 6. 6 6 9; 9 9' 3 9 9 3 9 9 9 T> E D I T O N, /-rf; 227 — r.ifi,ijjuLini.iuj^,tut.'gfLtf,-ajnL-T-i.-.'.'';vAtJ!:.-L^;.aj-i.."». uniij-^tjiiiw I ''VENTS ET ETAT DU C I E L. i DfiCEMBRE. ijo. du im. I 2 3 4 6 7 8 9 10 1 1 ' 2 3 M t6 •7 19 ?.o 21 - 2 ^3 '4 26 ^7 28 29 30 31 M A T I N. N, fe. SS- N.* , CO. ro'. «e. NNE, c^- ^5'- N, CO. -^- ?^- ^, CO. ■»• /''• /?ir- S* ,co bm.f.v.gg. N, CO. ^•f'-.gg. N, CO. -^•A- g?- N, CO. ^•A S'^- N, CO. ^- /'■• ss- N, CO. /'•^- S'?- 0, CO. «^- ss- N, CO. ""'■ ss- N, CO. s^- s. CO. de. 0, CO gg' 0, nu • ss- NE , CO. B. -g^. SO , CO .-%.% di. N, fe. ?s- ONO, CO. -gg. 0, CO. di. . N, fe. -SK- SO . CO. gg. s. CO. -B. NC • , CO. di. N. t nu. -^^. N, CO. bm. -gg. N, CO. *• ?S- s, CO. -gg- 0:*, CO. -gg. Midi. N ;* , CO. gi N * , CO. gg. NNE , CO. gg. N, CO. gg.~ S , CO. E. di. S , CO. de. NE, CO. ^e, N , CO. bm. N, i/«./r. N , fe. ^^. N,co.^o-. CO. N , CO. gg. N , co.'^i". SE , CO. fde. O , nu. di. O, fe. di. S, CO. s. 0 1=! P will mil ■ MM. RESUME des Oblervations meteoro-nofb-Iogiques de 1782. CeuK du S do- minenti & font prelque toujour* .TAT DU CI EL. Serein du ii au 15 inclufivement ; couvert ou niia- geux tout Ic refte du mo is. Du i". au Ji . les verts du N domirent. Ceux duS dans le refte du moil. Souvcnt tris-vifi. Dli N , & vils du 1 au iS , du S & de 1 0 , & fouveni ires-vio- lens dans le reAe du mois. Trcs-raremcnt couvert , & prel" que toujours fe- re in. M iT io RES. BrouiUards les 21 , 23 flr Neige 4 jours, 2 po. 9 1. Grelil. Pluies fr^quentes& lories. Prefque toujours couvert ou nua- geux» & trtis-rare- ment ferein. BrouiUards les 8 & 27. Phiieles6, 22Sf 24. Neige les 4 , ^ & 9. En tout i i 1. Gelee a glace du I'^ au 22. Degel le 22 dans Taprcs - di. II i*e foutient. Brouillard les 2 & 20. Seize jours pluvieux , & la pluie louvent forte. 4 jours de neige, en tout 9 jours de gel^e a glace, UuSdominan:; foavent impi!- tueuv.Ceux du N ont fouffle rare- mpnt. Les vents duS ont domine , au point que IcNn'a fouffle que 7 fo'i. 6i IE deux. Lei vents domi- n^ins ont toujours i\i vifs , & Cou- ,eat impi^iueux. Prefque toujours couvert ou nun- geux. 11 n"a et^ fe- rein que dans 12 foir^es. BrouiUards les 5 , 7 & 28. Neige les 12& 15; au plus de 6 1. 12 jours de grande pluie. 7 de petite. Deux jours de greiil. Jrouillard le 30. Le ciel n'a M Gelie i glace le .".; i fereinquependant.W.inclel. l-efpacede 3 i 4 . i (ou.s de peme plme , joufs , & convert & 7 de pl"'= trcs-forte. ou nuageux toutle telle du mois. 3 orages avec tonnerre& forie pluie. premieti JOUTi, Pl"s fojvcni au N dans lei der- nien, Mais ceux du K om domine fur ceux du^dans le rappon de j a 1. Souvent trej- v>fi. Tres-fouvcnt fe- rein ou peu chargi^ de nuages. Rarement cou- vert ou Ires -nua- geux. En general , tris-beau temps. 1. 36^ 3- 7- CosstitVtioh \ at h mo s p h e.r i q_u e,' Fraiche & trt-s-humide. L'air a eu unc elafliciti & une pefanteur un peu au delTus de I'^tat moyen. Trtfs-froide du i"^'. au 21 inclufivement, &: comme —3. 9:^10. Fraiche dans les fept autres jours , & comme ■{'4.3:^10. Tr^s- feche, exccptii les derniers jours oil elle eft un peu Inimide. L'air a eu une 61afticil6 & une pefanteur un peu au deifus de I'erat moyen. O B S E R V A PHYSXIIV ES ET (S C O X O M t QU E S- Les rivieres ont toujours ete pleines. La v^s^tation engowdie. T I U N b. A O 2 U-i O c / G f £ 5^- I. 2. 15. Tr^s -fraiche & tr^s-hu- ilde. La temperature eft comme f 4. 6 : 10. L'air a eu peu d'^lafticit^ & de pefanteur. Fraiche & extremement humide. La temperature eft comme f 6. 1 1 ; t I o. L'air a eu extremement peu de pefanteur & d'elaf- ticii^. La v^gdtation nulle pendant la phis grande partic du mois ; recommence fut la fin. La v^g^tarion devient fr^s-fenfible d^s le miheu du mois. Les froids la retardent , & ont endommage quelqies vignes & heaucoup darbres triiincrs. La vigne a commenciJ A fe dt^bourrer des le 16. La conftitution a ^tt catarrale putnde Les maladies auiomnales, telles que b fi^vre quarte, ont iti communes. 11 y ^ eudesrhiimes,quelqiies fluxions de poi^ trine, quclques apoplexies, & un ni6 dlocre nombre de malades. II en eft niort 68, dont 36 males. L,i conititution tat,irralc domine & eft infl.inimatoire. Heaucoup de rhumes , quelques fluxions dc poittlne. Pen de malades. 11 eft mort 79 perfonnes , dont 43 males. La v^g^tation fait des progris. Les pechers i^toient en fleurs des le II. Les nnvettes fur la fin du mois. La phipart des arbres commencent a fe couvrir de feuilles a la mtme epoque. Inondations,mcdiocres du I9au22,tr^s- fortes du 26 an 27. La terre eft fi mouill^e qu'on ne peut com- mencer les fcmailles qu'a la fin du mois. Les hirondelles (ont arriv^es aux environs du 23. Les oifeaux fe font entendre a la mcme epoque. La conftitution catarrale domine; elle fe complique avec la putride & la ver- minenfe. La Hevre tierce fe fait obferver vers Ic milieu du mois. Le nombre des mulades augmente. II eft mort 58 pcrlonnes , dont 38 ma- les. 3 jours de petite pluie, ^ )ours de forte, 3 orages avec tonnerre, 5: beaucoup de pluie. Froide les premiers jours, & comme 4- ^. 7 : f 10. j Tempereelereftedumois, & comme f 10. 7 ; * lo. Mais avec de fr^quentes al- ternatives de fraicheur. Trt's-humide pendanitout le mois. L'air a eu peu de pefan- teur & d'6Iafticite. La conftiintion catarrale compliqu^e dc la putride Sn. de la vermineufe do- mine. Beaucoup de maladies difF»Jrentes, des fiiivrcs continues putridcs , des ^ruptives des coqueluches , des fi^vres tierces, Ces dernleres font triis-opiniatres. Le nombre des malades eft tres-grand. 11 eft mort 63 perfonnes,dont 43 males. ' Temperee dans les fix I '\ 12. jours , & comme f I r. 7 : .f 10. Trcs-chaiide le refte 'du mois -. :+ 17. 8 :* 10, & en general chaiide com- me ■* i6. 1 : f 10. La ft^che- refle a it^ confid^rable. L'air a eu une pefanteur & une elafticit^ au deffus de I'^tat moyen. La vic/.'cation continue, mais fe fair len- tement. Tcus les arbres font converts de feuilles. La vigne en a le 16. U jet^e eft belle. Les noyers ont beaucoup de chaitons des le 1 1 , qui commencent a tomber le 22. Le fcigle eft en ^pis depnis le 9. Les femailles s'achevent , maisdifficilement & Icntement. Les rivieres, toujours groft"es,avoicnt paft'6 Icurs bords dans les premiers jours i y font rentri^es le 4 ; en font refforties le 7 ; & y font rcntri^es le 9. La vegetation fe fait toujour'. Icntement. Les petits pois , les frajfcs & les cerifes n'ont commenctJ a etre mis en vcnie que le 12. La vigne n'eft entree en fleurs que le 20. Elle I'a paftee rapidement Siegalcment avant le 28. Les mars ont mal getme. Les fromcns font en ^pis le II. La conftitution putride domine. II y beaucoup de fievres coniinues,defi^vres 6ruptivcs, de fievres titrces putrides. Le nombre des malades eft trcs-grand- II eft mort 45 perfonnes,dont i j males- La conftitution billeide domine. La fitJvre tierce eft la mal.i.die dominante. 1! y a quelques fievres ardentes, & peu d'autres maladies. Le nombre des malades eft peu confi- d^rable. U eft mort 49 perfonnes,dont 3 1 males ^^sss^s Ic ; V A J T 2U E s. s. La mall de 30 nt ete fiif- ).i mois , a [ ^ * mr la fin. till plih des mor E moi Suite DU R t S U M E des Obfervations meteoro-nofo-logiques de 1782. :^s^nii.-=Tifff&.'^»wtf-im,iihit--,j MO IS. JUIl-l-''''. •[ J«^»^ '"^ 1^ -■iJ
    .s Les bleds les derniers fem^s n'ontgcrme que fouvent inflammatoire, quoique genera- fur la fin du mois. I lement putride. Tous les arbres ont etedepouillesde feuilles Les rhumes,les fluxions de poitnne de Fair ont varie du plus | dis les premiers jours du mois. ! les ftuxions externes de toute efpece,les haut au plus bas;& en ge- rhumatifmes goutteux ont ete trb-com- neral ont ete tris-foibles & peu au defliis de letat moyen. Prefque toujours I Brouillards pendant 12 couvert ou charge ,. matinees & cinq journees de nuages. i entieres. 11 ny a eu que ! H ert tombe fept fois de 4 matinees, autant la neige, mais en petite de foirees , & deirx quanthe , & faifant 3 p. 6. jours entiersdefe-: EUc atenufurterre 5 jours, reins. 6 jou. de frimats,z de pluie. Geiee a glace prefque tous les jours. Degcl Imparfait dans les apr^s midi, d^s le 6. U avoir ete completlei5,&lefut encore le 2Z jmais la gelee reprjt. Aurore boreale le 23. Froide & humide pendant tout le mois, tnis -froide les quatorze premiers jours. Temperature moyenne comme -2. 6 : f 10. L'eiarticite & la pefanteur de Fair ont ete trcs-foibles dans la premiere moitie du mois, confiderables dans la feconde. La germination des bleds qui avolt ete fuf- pcnduc dans la premiere moitie du mois, a recommence & a fait des progris fur la fin. U y a eu des eniptions dartreufes.l Quelques rechutcs deficvie tieice,quel-l qucs fievrcs quartes, quelc^ues ftcvresl mali^nes avec (fniptioti deparoudcs. quelques fiuvres pucrperales. Le nombre des malades a 6t^ confi- derable. 11 n'cn eft nort que 6? , doni 30 males. La conrtitution catarrale a domine & a occafionne les mahdies quelle a cou- tume de produirc. Plr.f;curs vieillards & plufieurs malades cachei}iques a la Ante des maladies de Fete & de Fautonme font moris. , En general peu de malades , & il n eft mort que 55 perfonnes, dont 30 males.] D I Dijon, tySx, 229 de pluie tres-peu abondante. La nelge & la pluie n^ont donne que 5 1. 9"'^. d'eau. On a obferve une aurore boreale fans ban- ies blanches , le 23 , fur les neuf heures du oir. II a gele tous les jours a glace , mais la ;elee a le plus fouvent ete tres-peu confidd- able. Le degel imparfait a eu lieu des le 6. ' avoit ete complet le 15, & le fut encore ". 22 ; mais la gelee reprit toujours tres- romptement. Le mercure dans le thermometre a toujours *te fort bas , & la temperature tres - froide , comme —2. 6 : % 10. La plus grande elevation a ete de f 3 ^. 6. les 22 & 31. La moindre ^4. le 10. Difference de latitude 7. 6. La conftitution athmofpherlqu£ a ete froide % humide pendant tout le mois , mais tres- froide dans les quatorze premiers jours. La germination des bleds , qui avoit ete fufpendue dans la premiere moitie du mois , a recommence & a fait des progres fur la fin. La conflitution catarrale a domine , & a donne lieu aux maladies qu'elle a coutume de produire. Plufieurs vieillards & plufieurs malades que les maladies de la fin de Tete & le I'automne avoient rendu cachediques, font aorts. II y a eu quelques fievres rouges. Mais n general il y a eu pen de malades , & il ft mort peu de perfonnes. 230 A C A D E M I E R t s u M t general: II ell pen d'annees dont I'hiftoire phyfique ofFre plus d'evenemens intereffans a confi- d^rer. A ceiix , que la nature des faifons & leur retour fucceflif & periodique amenent cha- que annee , s'en font joint d'extraordinaires , dont le rapport a leur caufe , facile afaifir, eft fait pour eclairer fur rinfluence de la conftitution arhmofpherique , tant fur les ve- getaux que fur rhomme. On y voit le caradere des faifons altere par des modifications qui ne leur font pas or- djnaires , par des variations qui les denaturent. Pour I'intelligence de ce que je me propofe de dire de ces faifons , je dois avertir que je leur donne a chacune trois mois entiers , & que pour Thiver, je joins le mois de De- cembre' de I'annee precedente , a ceux de Janvier & Fevrier de cette annee; de forte qu'il ne fera fait mention qu'en 1783, de la conftitution phylique du mois de Decembre 1782. L'hiver d'abord frais & humlde , devient tres-froid & tres-fec fur la fin. L'air n'y a qu'une pefanteur & une elafticit^ peu au defl"us de I'etat moyen de ces qualites. Le printemps tres-frais dans fon principe , tempere dans fon milieu , eft froid fur la fin ; toujours luimide ; & meme jufqu'^a I'exccs , I'air y a tres-peu de pefanteur & d'elafticite , DE Dijon, ^y^^. 231 & eft fouvent violemment agite ; les vents de 5 & de 10 font lei dominans. L'et^ , chaud & itz au commencement, tres chaud & un pen humide dans Ton mi- lieu, eft fort humide, plus froid que chaud fur fa fin , & fa conftitntion eft alteree par de frequentes alternatives de fraicheur & de chaleur. La pefanteur & I'elafticit^ de I'air eprouvent les memes variations, grandesles premier & fecond mois , foibles dans le troi- lieme , & diminuant ou augmentant frequem- ment d'intenfit^. Les vents tres - variables foufflant plus fouvent du N que des autres points de i'horizon , font toujours vifs, fou- vent imp6tueux. L'automne temper^e & humide dans fou debut , conferve fon humidit^ dans tout fon cours ; mais fraiche dans fon milieu, devient tres-froide fur la fin. L'^lafticite & la pefanteur de Tair , au deffus de letat moyen dans les deux premiers tiers de la faifon, pafl"ent dun extreme a Tautre dans le dernier , & font en general fort foibles. Les vents du S dominent dans les deux premiers mois , ceux du N dans le troifieme , 6 tous , le plus fouvent , avec vivacite. En reflechiifant aux differentes conftitu- tions de ces faifons , on voit pourquoi la Vegetation, d'abord acceleree , a etc en ge- neral fort lente , & la maturite & les recoltes tres-retardees. On voit que les gelees tardives , le froid & i'extrerae humidite du printemps , fe font Qiv ijJ A C A D E M I E oppt)fes aux femailles de Mars , ont fait p^rir la plupart des fleurs des arbres a fruits pre- coces ; que rexceffive humidite dumois d'Avril a empeche la fecondation de la plupart de celles qui avoient r^fifte aux froids , ou ^toient ^clofes dans une temperature plus douce , & que la fecheraffe de Juin, en favorifant la floraifon de la vigne & desnoyers, la fecon- dation des raifxns & desnoix, a nuit a la ger- mination des menues graines femees fort tard , a leur d^veloppement , a leur fecondation, & a raccroiflement des herbes des prairies, naturelles ou artificielles. Que les memes caufes & lachaleur exceflive de Juillet ont contribue au peu d'abondance du bled. Que la froideur&l'humidite du mois d'Aoiit ont retarde la maturite des raifins , & que Ton doit celle qu'ils ont acquife , a la chaleur de la fin de Septembre. Mais que fi la vendange a ete lente a s'echaufFer dans les cuves , il faut en accufer la froideur & I'humidite des premiers jours d'Oilobre , epoque de la cueil- . lette des raifins. Enfin, Thumidite de la fin d'0£lobre, & celle de Novembre, ont favorife la femaille - & la germination des grains , & donnent lieu d'efperer pour Tannee prochaine, d'abondan- tes recoltes en bleds. On pent encore, en reflechifTant fur tousles evenemens expofes dans cettehiftoire, fe ren- dre raifon de la chert^ des vivres en I'annee - 1783 , &; meme de celle du bois. L'humidite D E Dijon, lySz. 23 J d'une grande partie de I'annee, a rendu la traite de celui-ci tres-difficile , &la rarete des four- rages & des menus grains s'^tant oppofee a ce qu'on ait nourri beaucoup de chevaux & de betail , les charrois & la viande ont du neceffairement devenir tres-chers. Les hiftoires meteorologiques confider^es fous ce point de vue , ne paroitront done pas I'aliment d'une curiofit^ ilerile : elles peuvent ofFrir une infinite de donnees im- portantes a la fohition de difFerens problemes phyfiques , economiques & politiques ; elles peuvent aider la prevoyance des adminiftra- teurs de la chofe publique , etendre lafphere des connoiffances du Phviicien, & favorifer les Ipeculations des commer^ans. Mais il ell iin autre avantage qu'elles peuvent procurer, qui augmente beaucoup I'interet qu'elles doi- vent infpirer , & qui m'a engage , depuis vingt-un ans , a faire les obfervations meteo- rologiques, c'eft celuifous lequel ces hifioires peuvent eclairer le Medecin fur le veritable caraciere des maladies , les lui faire prevoir d'avance, & lui indiquer la methode a fuivre dans leur traitement. La plupart des faits , que lui prefente I'ob- fervation , ne font que le mettre dans le cas de reconnoitre la juileffe des affertions dllipocrate, & des Medecins qui, depuis lui & comme lui , fe font rendus attentifs a etudier la nature agiffante. Mais Tenfemble , le rapprochement , la fucceffion des faits , ouvrent encore un vafie champ a fes re- 254 A C A D E M I E flexions. L'hiftoire de cette ann^e en fourmt une preuve frappante. Le nombre des maladies n'a pent-etre ja- mais ete aufli confiderable dans certe Ville, qu'il I'a ^te cette ann^e ,& celui des morts, fansetre monte aufii haut que dans les annees les plus funeftes , a furpafle de beaucoup I'annee moyenne. Un releve des regiftres mortuaires compre- nant quinze annees , a commencer par 1763 , & finiflant en 1779* ni'a donne pour nombre des morts , annee commune, 695 ; celui de cette annee ^tantde846, a excede le terme moyen de 151 ; mais il eft moindre de 104 que le nombre des morts de 1779 , qui a ete de 950. En revenant fur I'hiftoire nofo-meteoro- logique de cette annee funefte, je vois qu'on ne pent pas en attribuerles evenemens abfo- lument aux memes caufes qui ont produit ceux de cette annee. Les faifons y ont eu des conftitutions athmofpheriques difFerentes, quoique fe rap- prochant en certains points , mais a d'autres dates : I'hiver a et6 plus froid , le printemps plus tempore , I'^te moins chaud & I'automne moins froide en 1779 qu'en cette annee 1782; & en general I'air a ete beaucoup plus fee dans la premiere que dans la feconde. La conftitution maladive a etd plusputride en 1782 qu'en 1779. L'efpece catarrale plus inflammatoire dans la feconde que dans la premiere ; la fievre tierce a egalcment regne D E Dijon, lySz. 255 dans ces deux annees, penri-.nt line partie du printemps , pendant I'ete & pendint Tau- tomne; mais la piitii Jite bilieufe, plus exa'tee en 1782 qu'en 1770, Its a rsndues plu^ fa- cheufes dans cclle-la que dans ceile-ci. S'll eft mort en 1779 un tris- grand nor.brc de perfonnes , fi ce nombre a excede de 245 celui de Tannee moyenne , c'eft que la va- riole y a regne dans les neuf premiers flno^s ; 1 tandis qu'on n'a point obferve cette maladie ! en 1782 ( I ). i Les caufes qui oiit rendu les maladies fi fr^quentes en cette annee-ci, font I'humidite conibin6e avec des alternatives de froid & de chaleur tres-frequentes , la rres-forte cha- leur du mois de Juillet & d'une partie du mois d'Aoiit, la prodigieufe rarete des fruits & la cherte des denrees. La reunion de ces caufes a fuffi pour alterer la maffe humorale , en rendant la tranfpiration tres-difficile , en s'op- ( I ) Un parallele du nombre des perfonnes mortes a I'Hopital dans ces deux annees , donne bien de la folidite a cette confequence. On ne regoic point de varioles dans cet Hofpice ; tSc s'il s'y en trouve cuelqiies- uns dont la maladie a ete meconnue lors de lei^r entree, ils font en tres-petit nombre. Ainfi , la variose n'a pu y augmenter fenfiblement celui des morts : auffi leur .JJombre n'a excede que de i6;ce!i,i des aiinees ccm- jmunes n'a ete que de 167 en 1779, tandis qu'en 1782 il a ete de 301 , excedant de i<;o le nombre C'linaire; ce qui ne peut etre attribiie a d'autres caul'es qua celles qui ont rendu cette annee-ci funefte. v 2^6 A C A D E M I E pofant a ce que des fucs veg^taux fournlfTent un chyle capable d'empecher le developpe- ment de I'acre bilieux St putride, & de faci- liter les {ecr('\cns. Les miafmes putrides , eleves des marais fitiies a rO dan:? le fofle de la Viile, & de I'^tang des Chartreux , ont encore fenfible- ment influ^ fur la nature des maladies & fur le nombre des malades. J'en peux donner pour preuve , que le quartier qui en eft le plus voi- iin, eft celui oii il y a eu le plus de malades: j'en ai compte, dans le meme temps,jufqua quarante dans les environs de I'Abbaye de St. Benigne , au S & au S O. La Paroiffe St. Philibertjdont le territoire occupe cettepartie de la Ville, eft celle oii il eft mort le plus de perfonnes. Le nombre des morts , annee moyenne, eft de 93 ; il a ete cette annee-ci de 156, & feroit beaucoup plus confidera- ble, ft une grande partie des malades, reduits par leur mifere a recourir a I'Hopital, nes'y fuflent pas fait conduire. On ne peut pas r6- voquer en doiite rinfliience de cette caule, quand on reflechit a la nature des vapeurs qui s'elevent des endroits oil des fubftances animales & vegetales font en putrefaftion. Une autre preuve de I'adion des caufes g^- nerales de la mortalite obfervee cette annee, eft que les maladies ont principalement regn6 dans le peuple des dernieres clafles, & que la charite de MM. les Adminiftrateurs de THopital les a engages a doubler le nombre des lits de cette Maifon ; celui des malades nee. ^37 vue ombre des malades. Nombre dus marts. Mediocre. 68 Petit. 79 4ugmente. 58 res-grand. (>} res-grand. 45 •dediocre. 49 ■es-grand. cejjivemeiu ■}mbreux. 60 89 ifiderahle. III r eu grand. J 04 Grand. Petit. 55 "84? II =T?Q Tab LE Au precis des evenemens dc tannU. 5 M O I S. I Tempera- I Etat de I'air. . Quantite l_ ture. I I d'eau. deg. 12 t 3-r- ^37 t^ Janvier. Fevrier. Mars, ^vril. Mai. Juin. JuilUt, j4out. Septembre. Ociobre. Novembre. Dicembre. p. 1. 12 = 27. 4. 6. Tris-agite, 1. t 4.6. 27. 4. 4. A'fite. 27.3.7: Trti-.if^'ii', p. 1. 36* 2. 3. 12. Con[}uution. . JS/ombre des 1 Nombre naiades. ! des morts. o. 3. 7. Fraiche. Tr'es-liumtde. Froide. Tres-jeche. Mediocre. I. 2. 15 t 6. ir. 27. I. 1 1.) ^ , T . • ' 4. ! I. fio. 7. f 16. I. f i6.cf. 1 14.6. tii. iO. 27. 2 10- Tris-di^iie. 2. 8. 6. T'cs-fraichc Tr'is-humide. j Fraiche & \extjlmmide. Temperee. Ires-lmmide. 27. 4. 9. Ae'iti. 2. O. 12. Chaude & fecke. 27.5. Calme. , _ Tr'es-chaude t 6. IO. t 1-7. 2.6. '7:^".',°-i2. 7. o. 27.4. 10.' /A« ^^ei'--'. I ^- 7- 34- Fariable. Humide. Variable, Humide. 27. 4. 9. Tres-ap;e ^7.3. 3-" T-es-azne. 3. 3. I. Froide & humide. Petit. 68 79 Augmente. Tres-vrand. Tres-erand, J_8 45 Mediocre, 49 Tres-grand. 60 Excejjivement ncmbreux. conjlderahle Peu grand. J 04 o. 9. 3, 27. 5. 5, Calme. iS^Zm-' o. 5. 9. ^T^Si;!^^ Froide & humide. Grand. Tres-froide „ ■ .. , -^ ■ , Petit. &• humide. 55 846 =T?Q^Sg D E D 1 J O N, tySi. 137 qui y font entres , a ete de 1017; & tandis qu'annee commune , le nombre des morts n'y monte qu'a 151 , il eft alle cette annee a 301. L'influence des caufes enoncees eft encore rendue bien fenfible par I'^poque oil les ma- lades ont ete les plus nombreux , & par celle oil le nombre des morts a ^t6 le plus grand. La table ci-contre , en rapprochant les falts, mettra dans le cas de faifir le rapport des efFets aux caufes ; elle fervira auffi a pre- fenter im pr(^cis de tous les tableaux pre- cedens. La plus grande elevation du mercure dans le barometre , pendant toute I'annee , a ete de 27 p. II 1. La moindre ...... 26 49. Le balancement de . . , i 63. Mais il faut obferver que ces degres d'ele- vations & de defcentes font tres-extraordi- naires, que le mercure s'eleve tres-rarement a 27 p. 10 1. & qu'il defcend tres-rarement ail deffous de 26 p. 81.; enfin , que le balan- cement le plus grand eft, annee commune, de I p. 2 1. La plus grande 616vatlon du mercure dans le thermometre pendant lecours de Tannee, SI ete de . ^ 23 9. La moindre de ~c^ 6. La difference 33 3- Latitude de dilatation, . . . :f 14 3. 238 A C A D ^ M I E Les vents du S & de TO ont ete les do- minans pendant lapiiisgrandepartiedel'annce; ceux du N n'ont pris le deflus que Tur la fin de Thiver & de rautomne. Jevais terminer riiiftoirephyfiquede 1782, par le releve des regiftres baptiftaires,& j'en ferai de meme un article de celle des ann^es fuivantes ; la publication fucceffive de ces releves pourra fervir a eclairer fur la popu- lation de notre Patrie , & determiner a re- chercher les moyens de I'accroitre. Le r^fultat de ce travail, pour cette annee , n'eft pas fatisfaifant. Le nombre des naiffances eft inferieure a celui des annees communes , il Teft encore a celui des morts; & la caufe n'en eft pas facile a appercevoir. L'ann^e commune des naiffances , prife fur le releve de dix annees , en commengant par 1770, eft de 744 ; elle excede de 5 5 celle des morts dans le meme efpace de temps. Le nombre des naiffances n'a ete en 1782 que de 686 , & confequemment inferieur de 58 a celui de I'annee commune des naiffances, & de 160 a celui de Tannee commune des morts. Une autre remarque intereffante a faire , eft qu'en cette annee il eft ne proportionnelle- ment plus de males que defemelles; le nom- bre de celles-ci eft , annee commune , a celui des males comme 12 : 13 : il a ete cette ann^e un peu moins que 9 : 13. II eft n^ 390 males, & feulement 296 femelles. F I N. ? RIV ILtGE DU ROL LOUIS, PAR LA GRACE DE DlEU,Roi DE FraNCE ET DE Navarre : A nos ames & feaux Confeiilers les Gens tenant nos Cours de Farlement , Maitres des Requetes ordinaires de notre Hotel, Grand - Confei] , Prevot de Paris , Baillis , Senechaux , leurs Lieutenans civils, &autres nosJufticiers qu'il appartiendra, SALUT, Nos bien ames les Membres de I'Academie Royale des Sciences & Arts de Dijon , nous ont fait expofer qu'ils auroient befoin de nos Lettres de privilege pour I'im- preflion des Ouvrages concernant la partie des Sciences & Arts. A CES CAUSES, voulant favorablement trailer les Expofans , & les engager a continuer leurs recher- ches , nous leur avons permis & permettons, par ces prefentes , de faire imprimer, par tel Imprimeur qu'ils voudront choifir, routes les recherches & obfervations fur la partie des Sciences & Arts emanes de lad. Aca- demic, apres avoir fait examiner lefdits Ouvrages, & juge qu'ils font dignes de Fimpreffion, en tels volumes, forme , marge , carafteres , conjointement ou feparement, & autant de fois que bon leur femblera, & de les faire vendre & debiter par-tout notre Royaume, pendant le temps de vingt annees confecutives, a compter du jour de la date des prefentes ; fans toutefois qu'a I'Dccafioa des Ouvrages ci-deffus fpecifies , il en puiffe etre ira- prime d'autres , qui ne foient pas de ladite Academie. Faifons defenfes a toutes perfonnes , de quelque qualite & condition qu'elles foient, d'en introduire d'impreffioa ctrangere dans aucun lieu de notre ob^ilTance , comme aufli a tous Libraires, Imprimeurs , d'impnmer ou faire imprimer , vendre , faire vendre & debiter lefdits Ou- vrages en tout ou en partie , & d'en faire aucune tra- du£lion ou extrait , fous quelque pretexte que ce puiffe etre , fans la permilTion exprefTe & par ecrit defd. Ex- pofans , ou de ceux qui auront droit d'e !x , a peine de confifcaiion defdits exemplaires contrefaits, de 6oco liv. d'amende qui ne pourra etre moderee pour la pre- miere fois ; de parellle amende & de decheance d'etat en cas de iccidive centre chacun des contrevenans , & de tous depens , dommages & interets , contormement a I'Arret du Confeil du 30 Aout 1777 , concernant les contrefa^ons : a la charge que ces prefentes feront en- regiltr^es tout au long lur le regiftre de la Communaute des Imprimeurs Si. Libraires de Paris, dans les trois mois de la date d'lcelles; que I'impreffion defd. Ouvrages fera faite dans notre Royaume & non ailleurs , en bon papier & beaux carafteres, conformement aux Reglemens de la Librairie ; qu'avant de les expofer en vente , les manuf- crits ou imprimes qui auront fervi de copie a I'impreirion defdits Ouvrages, feront remis es mains de notre tres- cher & teal Chevalier, Garde des Sceaux de France, le fieur Hue de Miromenil , Commandeur de nos Ordres ; qu'il en fera enfuite remis deux exemplaires dans notre bibliotheque publique , un dans celle de notre chateau du Louvre, un dans celle de notre tres-cher & feal Chevalier , Charrceiier de France, le fieur de Mau- peou, & un dans celle dudit fieur Hue de Miromenil ; ie tout a peine de nuUite des prefentes , du contenu def- quelles vous mandons & enjoignons de faire jouir lefd. Expofans & leurs ayants caufe pleinement & paifible- ment , fans foufFrir qu'il leur foit fait aucun trouble oil empechement. Voulons que la copie des prefentes, qui fera imprimee tout au long au commencement ou a la fin defdits Ouvrages, foit tenue pour duement fignifiee , & qu'aux copies cbllationnees par I'un de nos ames & feaux Confeillers-Secretaires , foi foit ajoutee comme a I'original. Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent fur ce requis, de faire, pour I'execution d'icelles, tous a£tes requis & neceflaires , fans demander autre per- mifTion , & nonobftant clameur de Haro , charte nor- mande, & Lettres a ce contraires : Car tel eft notre plaifir. Donne a Paris le douzieme jour de Fevrier , I'an de grace 1783, & de notre regne le neuvieme. Par le Roi en fon Confeil. Signs , Lebegu£^ TABLE Des Matieres contenues dans ks deux Semeftres de 1782, Vetoik placie avant Us chiffrcs indlquc hs pages du fecond Simejlre. jf\« A CID£ MEPHiTij Table Arcs SEMI-diurkes. Tables de ces arcs , Cal- culees pour le meridien de Dijon , 73. Ufagt de ces tables, * 52. Athmosphere. Son etat pendant Tannee ^ 1782, * 231. AzUR. Procede pour en faire un, 1 06. B. H AROM ETRE. Ses differens degres d'el6- vation en 1782, * 237. £ A ROTE : eft la bafe terreufe du fpath pe- fant. Precedes pour ten retirer, I 59. De M\ Bergman, 1 67. De M^ de Morveau, 168. Bas-Joyers. Hauteur que doivent avoir ces murs , * 152. Epai^eur & talus a leur don- ner, * 157. Blancs ( couleurs). Leurs avantages , 3. Examen de ceux qui font connus,4. Leun diferentes efpeces , 5. D'alumine , lO. D'an- timoine , 17. D'arfenic , 20. Debifmuth, 14-17. De borax calcaire, 12. D'etain, 15. Demanganefe, 20. Deplomb, f-6-13-15, De faccharte calcaire, 13. De felenite, 12. De fpath pefant, ibid. Detartre calcaire, 13. De zinc , 1 8. Raijons dc la preference k donner a celui-ci, 24. Bleu de montagnb. Sa couleur n'eft point due a Talkali volatil , mais a la proportion du phlogiftique , lOI. Experiences qui le dcr montrent, 103. Procede ipowx I'imiter, loj. Bouseoise ou bourgeoise : riviere qui paffe * Beaune, * }y6. D E S M A T I E R E S. W] Bracons : leur ufage clans la compofition des portes des eclufes, * 179, c c. ALCULs BiLt AIRES. Leur nature , lent fiege , leurs caufes eloignees , 200. Exijlmt quelquefois long -temps fans donner de preuves de leur exiftence, 20 1. Signes qui autorifent a la foupconner, 207. Gonfument de la vcjicule du fiel c[\\i\s occalionnent quel- quefois , 209. Signes patkognomoniqucs de leur exiftence, 21 1. Jccidens qu'ils occafionnent fucceiTivement, 202. lb caufcnt des coUques loriqu''ils s'engagent dans le canal choledo- que , 204. Signes qui fervent a diftinguer ces coliques de toutes les autres, 210. Ltun fuites ordinaires ,211 a 2 16. Effct frequent de la fortie de ces calculs ,211. Leur rigaie- ration^ 2 1 7. Tentatives faites pour leur dif' folution & leur expulfwn^ 218. Dargcrs deS Vomitifs , 226. Des purgatifs , 227. Avan-^; tages des delayans , 229. Lair vtai dijfolvanty 220. Son ufage, 232. Precautions a prendre apres la diffolution des calculs biliaires , 233. Circonjiances dans lefquelles on peut les extraire par une incijion de la veficule du. fiel, 232. Obfervations qui conftatent I'ejffica- cite de ce diffolvant, * 16 a 41. * 139 a 14^, Camp gaulois prh Nolay , * 125- Canaux de navigation y 116. De Briars & de Languedoc, 133-142-152. De Bour" gogne, 123. Rij iv Table Cascade du bout du monde : dans le valion de Vauchignon , * 116. Cevadille : ce que c'eft fuivant Monard, * 198. Vogel , * 200. D'Antoine , * 203. Dc quelle claffe eft cette plante , * 199. Sa ve- ritable defcription , * 204. Sr fynonimie, * 205. Ou ellecroity* 199. Scs proprieus^ ibid, a 202. Chaumes dauvenay. Nature de leur fol . * 122. Chassis des fortes d'ecluses. Leur epaif- feur,* 178. Chute d'eau dans les ecluses. Quelle haiueur elle doit avoir, * 153. Collection d'histoire naturelle : a la Chartreufe de Beaune, * 139. ^DHISTOIRE naturelle & D' ANTIQUES', au chateau de M. le Marquis D£ MiGlEUX, a Savigny pres Beaune , * 138. Colliers dans lefquels doivent rouler les poteaux des portes des eclufes; leurs di- menfions ; leur nature y * 183. CONSTRU CT ION des has-joyers des eclufes , * 157. Des radiers , * I70. Cou LEU Rs. Moyens de perfeftionner celles qu'on emploie en peinture , i. Ccnditions qu'elles doivent avoir , 8. Conclufion du Me- moire fur leur perfeftionnement, 22. CoULEUR du verd & du bleu de montagne. Le phlogijlique en eft la caufe, lOO. Expe- riences qui le demontrent, 103. CrapauDines : employees pour faire jouer les portes Aes eclufes ; il y a de Tavantage a les rendre fixes &. a les faire enfer couU , * 184. DES MATIERES. V Creme de chaux. II s'en degage de Tacide mephitique , 109. Cret , fiirnom d'un gravier qn'on trouve pres Beaune. Son orlginc & {d. Jituation^ * '35* D D. / MENS ION DES PARTI ES COMPOSANTES Dts ECLUSEs. Deleury^i & de ieiirs murs, * 145 a 159. Desmurscfepaulement^d'ailesSL de chute , des radUrs , des garde-radiers , des Bu/qs 8f des chardonncts ^ * 159