<7 O •n ^ o s. y DE LA r DE MOSCOU. NATURALISTES Tome XVI I. formant îe Tome XXII de la collection. Avec 10 planches. MOSCOU. Typo-litographie de la Société I. N. Kouchnéreff & C-ie. Piménovskaïa, pr. mais. 1907—1915. * Table des matières CONTENUES DANS CE VOLUME. Fages. 1. Prof. A. P. Pavlow. Enchaînement des Aucelles et Aucellines du Crétacé Russe. (Avec 6 pl.) 1 — 84 2. Marie Pavlow. Les éléphants fossiles de la Russie. (Avec 3 pl.) . . 1 — GO 3. Marie Pavlow. Mammifères tertiaires de la Nouvelle Russie. Avec un article géologique du Prof. A. Pavlow. 1-re partie. (Avec 4 pl.) 1 — 72 4. Marie Pavlow. Mammifères tertiaires de la Nouvelle Russie. Avec un article géologique du Prof. A. P. Pavlow. 2-me partie. (Avec 3 pl.) - 1 — SI '• ' / UeHa 2 p. 50 k. B RIT ! S H MUSEUM 20 MAR 23 NATUFvAL H1ST0RY. ENCHAINEMENT DES AUCELLES ET A. P. Pavlow. Avec 6 planches. MOSCOU. lypo-litogr. de la Société J. N. Kouchnéreff et C-ie. Pimenovskaïa, propre maison. 1907, Table des matières. R n c h a î ii e m e 11 1. d e s a u c e 1 1 e s. 1. Aperçu historique et caractères du genre Aucella II. Aucelles préportlandiennes III. Aucelles portlandiennes et plus jeunes IV. Répartition géographique des aucelles . Russie d’Europe et parties limitrophes de l’Asie .... Europe occidentale Spitzberg Groenland Alaska (et des Aléoutiennes) Colombie Britannique. Queen Charlotte Islands. Vancouver Californie . Mexique . . Pages. 3 II 22 73 73 78 80 80 81 81 82 84 A u c e 1 1 i n e s du crétacé russe 85 Il y a déjà bien longtemps que j’ai commencé à réunir les matériaux nécessaires à l’étude des aucelles russes et étrangères provenant principalement des couches port- landiennes, aquiloniennes et néocomiennes. Ces matériaux m’autorisent à essayer de dé- terminer les rapports génétiques de ces aucelles avec plus de détails que cela n’a été possible au prof. I. Lahusen dans sa monographie bien connue. Pour les aucelles portlandiennes et postportlandiennes il me semble possible de suivre les modifications des formes dans plusieurs branches qui se développent plus ou moins parallèlement. Pour les aucelles préportlandiennes, je ne suis pas aussi riche. Ce n’est que provisoirement et avec beaucoup de réserve que je puis reconnaître les parties initiales de ces branches se rapprochant à la souche commune. Néanmoins les phéno- mènes que l’on peut étudier dans les limites des couches susnommées riches en aucelles, présentent un certain intérêt scientifique. Après avoir étudié le développement des formes dans ces branches interrompues, nous aurons la possibilité de déterminer plus précisément et plus facilement les formes isolées comme phases de ce développement. Nous aurons en outre un exemple d’un petit assemblage de formes intimement liées entre elles et passant Tune dans l’autre dans différentes directions, et, dans certains cas, nous aurons la possibilité de saisir le caractère de cette liaison et, de distinguer les voies par les- quelles s’est effectué le passage d’une forme à l’autre. Sans doute le groupement d’aucelles que l’on trouve dans cet ouvrage n’est que temporaire, les groupes et les branches que j’ai tracés sont destinés à être encore réarran- gés dans leur disposition et leur constitution en mesure du développement de nos con- naissances et de l’enrichissement de nos collections. Je considère ce groupement comme une des ébauches dans l’élaboration du tableau du développement des aucelles plus complet et plus durable que nous prépare la science future. 1 I. Aperçu historique et caractères du genre Âucella. En fait de matériaux pour le présent ouvrage, je me suis servi dos aucelles du Musée Géologique de l’Université de Moscou, des aucelles que j'ai recueillies moi-même dans diverses localités en Russie et à l’étranger. En outre, M. le prof. I. Lahusen m’a remis les représen- tants du genre Aucellina recueillis par M. Stuckenberg au Caucase, par M. Krasnopolski dans le gouvernement de Kalouga et par Bloede sur les bords du Dniestre près du village de Bago- vitzi. M. le prof. Kocken a bien voulu m’envoyer les échantillons types cl’ Aucella mosquensis de la collection de L. de Bucli. M. le prof. A. de Koenen à Goettingue m’a montré plusieurs au- celles provenant du néocommn allemand, M. le prof. A. Inostranzeff m’a permis d’étudier les aucelles des collections d’Eichwald et de Ilofmann, M. E. Pellat m’a permis de prendre un moulage de l’auceile qu’il a trouvée à Vimmerreux près de Boulogne, M. Weerth à Detmold m’a permis de faire quelques moulages dans sa collection et m’a donné quelques doubles. J’ai reçu encore quelques échantillons intéressants de la part des M. M. D. I. Uovaïski, B. Archinow, A. Stoïanow, D. P. Stremooukhow, B. M. Jitkow, A. P. Ivanow. J’ai pu étudier plusieurs aucelles américaines, grâce à l’amabilité de M. M. F. W. Stanton et D. N. Sokolow qui ont donné ces aucelles au cabinet Géo- logique de l’Université de Moscou. J’exprime nia chaleureuse reconnaissance à tous ces savants pour l’aimable concours qu’ils ont bien voulu prêter à mon ouvrage. On distingue trois époques dans l’histoire de nos connaissances sur les aucelles russes. La première, ouverte par M. Fischer de Waldheim ‘) est marquée par l’apparition des premières descriptions et figures de différentes espèces que l’on croyait appartenir à d’autres genres ( Inoceramus , Avicula)\ à cette même époque appartient le premier essai d’établir un nouveau genre pour ces espèces sans cependant le décrire (Rouillier* 2). Prenant en considération l’état de la Science contemporaine de cette première époque, ce qui explique quelques identi- fications erronées et quelques défauts dans les descriptions, je crois que les espèces suivantes peuvent être considérées comme établies à cette première période: Aucella concentrica Fisch., Aucella rugosa Fisch., Aucella mosquensis Bucli, Aucella Fischeri d’Orb. La seconde époque commence avec l’ouvrage de Keyserling « Wissenschaftliche Beob- achtungen auf einer Reise in das Petschora-Land.» St.-Petersbourg, 1864, et se prolonge jusqu’à l’apparition de la monographie de Lahusen «Les Aucelles qui se rencontrent en Russie. 1888 3). Le genre Aucella est alors établi par Keyserling, qui a en même temps établi deux espèces et une variété nouvelle: Aucella Pallasi , Aucella crassicollis, Aucella concentrica var. sublaevis. B a divisé en outre toutes les espèces d’aucelles en deux groupes: groupe a embrassant 6 Gotthelf Fischer. Notice des fossiles du gouvernement de Moscou. 1809. G o 1 1 h e 1 f Fischer - de-Waldheim. Oryctographie du gouvernement de Moscou. 1 830 — 1837 . L. von B ou ch. Einige Versteinerungen aus Moskau. Neues Jahrb. fur Min. Geol. und Pal. S. 536. D O r b i g n y, Murchison, Verneuil et Keyserling. Paléontologie de la Russie d'Europe etc. v. Il, 1845, p. 472. 2) Rouillier. Études progressives sur la géologie de Moscou. Bull, de la Soc. lmp. des Nat. de Moscou. T. XXI, 1848. *) Mém. du Comité Géol. St.-Péterb. Vol. VIII, JS 1. — 4 — les formes très obliques, souvent striées radialement, à valve droite déprimée dont la surface descend d'un faîte obtus longeant le bord postérieur, Aucella mosquensis et Pallasi se rap- portent à ce groupe; le second groupe b embrasse les formes à contours piriformes, à valve droite renflée régulièrement sans montrer de faîte le long du bord postérieur, à sommet distincte- ment enroulé en avant et sans stries radiales. Aucella crassicoilis, Auc. concentrica et sa va- riété sublaevis appartiennent à ce groupe. Cette époque fut marquée par la description de plusieurs espèces nouvelles russes et étrangères ainsi que par la description des espèces connues provenant des pays nouvellement étudiés géologiquement. Les auteurs, ne rencontrant pas dans la littérature de figures suffisam- ment bonnes et nombreuses pour pouvoir bien représenter les caractères des espèces anciennes, sont souvent induits en erreur en identifiant leurs aucelles avec les espèces décrites. Les espèces établies à cette époque sont énumérées dans la revue de la littérature que nous trouvons dans l'ouvrage de Lahusen, page 2. Quelques-unes de ces espèces sont maintenant rapportées au genre Aucellma (Auc. caucasica Abich, Auc. parva Stol.), quelques autres sont tombées dans la synonymie. La troisième époque du développement de notre connaissance des aucelles commence par l’ouvrage bien connu de I. Lahusen et se prolonge jusqu’à nos jours. Les descriptions dé- taillées et les belles figures des espèces russes, dont le nombre a été considérablement augmenté, ont donné la possibilité de reprendre l’étude des aucelles des autres pays et de les déterminer plus précisément; cette étude a démontré la vaste répartition géographique de certaines espèces et leur importance considérable pour les corrélations des couches dans des pays très éloignés. L’attention de plusieurs géologues a été attirée sur ces fossiles, on a commencé à les rechercher dans les collections anciennes et dans les couches correspondant aux couches russes très riches en aucelles. L’étude détaillée de la partie cardinale de la coquille amène à l’établissement d’un nouveau genre Aucellma pour certaines formes qu’on avait jusqu’alors rangées dans le genre Aucella1). Voici la liste des travaux touchant les genres Aucella et Aucellina qui ont aparu après la monographie de Lahusen. Pour les ouvrages ne donnant pas de dessins la liste est incomplète. Pour les couches russes à aucelles j’ai déjà donné dans le VII vol. de ces Mémoi- res un aperçu historique des recherches jusqu’à l’année 1900. 1888. Charles A. White. Contribution to the Paleontology of Brazil (Vol. VII of Archivos do Museu Nacional do Rio de Janeiro vol. VII), p. 56, PI. III, fîg. 11, 12, 13. Aucella brazïliensis. Forme ressemblant à 1 Aucella plicata Zitt. et comme cette dernière n’ap- partenant peut-être pas au genre Aucella, en tout cas n’appartenant à aucun des groupes décrits dans cet ouvrage. 1889. Charles A. White. Remarks on the genus Aucella, with especial reference to its oc- curence in California. Monogr. XIII U. S. Geol. Survey, March. 1889. Dans les deux planches III et IV l’auteur reproduit plusieurs aucelles décrites par Keyserling, Tullberg, Zittel. White, Stoliczka, Gabb, Meck. Outre cela il fait figurer deux échantillons d Aucella provenant de Moscou (A. Pallasi PI. III, fig. 10 et 11 et A. Pallasi var. ou Aucella mosquensis III, fig. 12 et 13), un échantillon très renflé de Knoxville (PI. IV, fig. 16, 17) et trois autres échantillons de Knoxville (IV, 18, 19, 20). 1889. S. Nikitin. Notes sur les dépôts jurassiques de l’Himalaya et de l’Asie Centrale. Bull. Comité Géol. t. VIII, JY» 3, p. 10. Aucella lïguminosa Stol. = Aucella Bronni Rouil., Aucella Blanfordiana Stol. = Monotis concentrica Blanf. 1889. A. Pavlow. Etudes sur les couches jurassiques et crétacées de la Russie I. Bull, de la Soc. des Nat. d. Moscou JY» 1, pag. 48, PI. III, fig. 4, 5. Aucella Pallasi Keys. 9 La première indication sur la nécessité de séparer certaines espèces dans le nouveau genre a été donenée dar Lahusen dans l’introduction à sa monographie. 1889. G. M. Dawson. On tlie earlier Cretaceous Rocks of the N. W. Portion of the Dora, ol Canada. Amer. Journ. of Sc. 38. 1889. W. Kilian. Etudes paléontologiques sur les terrains secondaires et tertiaires de l’An- dalousie. Mëm. prés, à l’Acad. des sciences de l’Institut de France t. XXX. Aucella carinata Parona sp. p. 679, PI. XXXIII, %, 5 a, b. (L’appartenance au genre Aucella est douteuse.) 1890. S. Nikitin. Einiges iiber den Jura in Mexico und Centralasien. N. Jahrb. f. Miner. Bd. II, p. 273 — 274 ( Aucella Pallasi et une autre forme à contour analogue et à sculpture radiale moins grossière que chez l 'Aucella Bronnï). 1891. M. Neumayr. Beitr. z. einer morphol. Eintheilung d. Bivalven. Denkschr. d. Wien. Akad. 58. p. 99, 100. Rapprochement des Aucelles aux Inocerames. 1891. F. Frech. Die devonisclien Aviculiden Deutschlands. Abb. z. geol. Spec.-Karte v. Preus- sen. IX. Heft. 3, p. 212. L’appartenance des Aucelles à la famille Aucellinae se rapprochant de Possidonia. 1891. G. F. Becker. Notes on the early cretaceous of California and Oregon. Bull, of the Geol. Soc. of America vol. 2, p. 201 — 208. Description des couches à Aucelles de Shasta-Group. 1891 — 92. A. Pavlow et Lamplugh. Argiles de Speeton et leurs équivalents. Bull. Soc. Natur. Moscou. JV° 3 et 4. 1892. V'. Uhlig. Ueber die von H. Abich im Kaukasus gesammelten Jurafossilien. Denkschr. der Mat. Naturw. Cl. der K. Akad. d. Wissensch. Wien. Bd. LIX, p. 22 (Separat), PI. III, fig. 6. Aucella Sjôgreni. (La charnière est invisible, l’appartenance au genre Aucella est douteuse.) 1893. J. F. Whiteaves. The Cretaceous System in Canada (Trans. Roy. Soc. Can. Section W). Remarque sur le synchronisme dos couches à aucelles de Jackass Mountain avec la for- mation de Queen Charlotte Island. Mention de découverte d 'Aucella mosquensis var. sur les bords de la rivière Porcupine et dans les roches crétacées in f. de la rivière Yukon. 1894. Alpheus Hyatt. Trias und Jura in the Western States. Bull, of the Geol. Soc. of Ame- rica, vol. 5, p. 395 — 434. Revue des aucelles américaines avec indications sur leur gisement et leurs rapports mutuels; description de quelques espèces ou variétés nouvel- les ou mal connues. Aucella Erringtoni var. arcuata , A. elongata, A. aviculae fournis , A. orbicularis, A. elongata aviculae fournis, A. elongata orbicularis , A. acuta. 1894. I. P. Smith. Age of the auriferous Slates of the Sierra Nevada. Bull. Geol. Soc. Amer., vol. 5. Remarque sur l’âge des couches métamorphiques de la chaîne côtière (Coast Range) renfermant les aucelles rapprochées d Auc. mosquensis et A. tuigonoides p. 257. Remarque sur VA. concentrica Wliite et VA. Erringtoni Gabb. (p. 252). Remarque sur les couches russes à aucelles. 1894. I. S. Diller and T. W. Stanton. The Shasta-Chico Sériés. Bull. Geol. Soc. America vol. 5, pp. 435 — 464. Indications sur la répartition géographique et géologique des aucelles américaines Aucella crassicollis Keys. A. Erringtoni , A. Piochi Gabb., A. Pi- oclfii var. ouata. 1894. A. P. Pavlow. Sur les dépôts mesozozoïques du Gouv. de Riasan. Bull. Scientif. de l’Univ. de Moscou, liv. 11. Description des couches à aucelles du gouv. de Riasan. 1895 — 96. W. H. Dali. Report on coal and lignite of Alaska. U. S. Geol. Survey 17 Annual Report, part I, p. 865 — 869. Revue des recherches géologiques et paléontologiques sur le Mesozoique (et les couches à aucelles) d’Alaska. 1895. I. Lahusen. I. JIary3en,L. KpaTidü Kypcn najieoiiTOJiorra, p. 351. Diagnose de la famille Aucellidae (se rapportant aux Aviculacea); figures d Auc. Bronni , A. Pallasi, A. mos- quensis. 6 — 1895. T. W. Stanton. Contribution to the cretaceous paleontology of the Pacific coast: The Fauna of the Knoxville beds. Bull. U. S. Geol. Survey vol. XIII, p. 11 — 132. Descrip- tion des couches de Knoxville avec indication du gisement des aucelles, note sur la répartition géologique et géographique du genre Aucella, description dos espèces: A. Piochii Gabb. et A. crassicollis Keyserling. Description des couches de Knoxville, leur subdivision d’après la répartition des fossiles caractéristiques, remarques générales sur les aucelles et leur distribution. 1895. N. Bogoslovski. Recherches géologiques dans la partie orientale du gouv. de Riasan. (Rapport préliminaire sur les recherches de 1892) et N. Bogoslovski. Dépôts volgiens, tithoniques supérieurs et néocomiens dans le gouvernement de Riasan. Matériaux pour la géologie de la Russie, T. XVII, p. 75 et p. 95. Description des couches à aucelles du gouvernement de Riasan. 1895. I. P. Smith. Mesozoic Changes in the Faunal Geography of California. Journ. of Geol. Vol. III, JV? 4. Quelques remarques sur les couches à Aucelles de Californie et leurs équivalents. 1895. I. G. Aguilera. Fauna Fosil de la Sierra de Catorce (Bol. de la Comision Geolôgica de México JV? 1. Indication du gisement des espèces: Aucella Bronni Rouilh, A. Bronni var. lata Traut., A. Pallasi Kays., A. Pallasi var. tenuistriata Keys., A. volgensis Lalius., A. Fischeriana d’Orb., A. terebratuloides (Traut.), A. Pallasi var. plicata Keys., A. af. piriformis Lalius., A. sp. Figures des sept premières formes. 1895. P. de Loriol. Etudes sur les Mollusques du Rauracien . supérieur du Jura Bernois. Mem. soc. Paléont. Suisse. Vol. XXII. Aucella solodurensis. Mérian (p. 38, pl. IX, fig. 3). 1896. E. Koken. Die Leitfossilien. Brève diagnose du genre (p. 185 et 784), figure d 'Aucella Pallasi Keys. (p. 184). 1896. A. P. Pavlow. The Classification of the strata between the kimeridgian and aptian. Quart. Journ. Geol. Soc. Vol. LU, p. 542 — 554. Répartition des espèces par zones, descriptions d "'Aucella volgensis , A. volgensis var. radiolata A. Keyserlingi , A. tere- bratuloides, figures d 'Aucella volgensis, A. volgensis var. radiolata, A. Keyserlingi. 1896. B. Semenow. Faune des dépôts jurassiques de Mangychlak et de Touar-Kyr. Trav. de la Soc. des Nat. de St.-Pétersb. Section de Géologie. Vol. XXIV. Aucella volgensis , A. Pallasi, A. terebratuloides , A. sp. (trois échantillons sont figurés). 1897. N. Karakasch. Dépôts crétacés du versant septentrional de la chaîne principale du Caucase. St.-Pétersbourg. (Trois figures d 'Aucella caucasien .) 1897. T. W. Stanton. A comparative st.udy of the Lower Cretaceous formations and faunas of the United States. Journ. of Geology. Vol. V, p. 579 — 624. (Quelques remarques sur les Knoxville beds et leur faune. Bibliographie des couches crétacées inférieures des Etats-Unis. 1897. N. Bogoslovsky. L’horizon de Riasan (faune, rapports stratigraphiques et âge probable de cet horizon). Matériaux pour la Géologie de la Russie, t. XVIII (en russe). Description des couches à aucelles. 1897. O. Abel. Die Tithonschichten von Niederfallabrunn in Niederôsterreich und deren Be- ziehungen zur unteren Wolgastufe. Verh. d. K. K. Geol. Reichsanst. JV? 17 et 18. Aucella Pallasi Keys. var .plicata Lalius. (4 figures). Note sur la répartition des Aucelles et sur l’âge géologique des couches à aucelles. 1899. S. Nikitin. Bemerkungen über die Jura-Ablagerungen des 'Himalaya und Mittelasiens. N. Jahrb. f. Miner., Geol. u. Pal. II, 124. Remarque sur la provenance d 'Aucella legu- minosa Stol. et Auc. Blanfordiana Stol. 1899. D. I. Anthula. Ueber die Kreidefossilien des Kaukasus. Beitr. zur Pal. u. Geol. Oster- Ungarns u.-d. Orients. Aucella Coquandi d’Orb. (sans figures), Aucella caucasien Abich. (2 figures, pl. III, fig. 5 a, 5 b). Bibliographie. 1899. I. F. Pompeckj. Marines Mesozoicum von Kônig-Karls-Land (Vorlâufiger Bericht). ÔI- versigt af Kongl. Vetenskaps-Akad. Fôrhandlingar Stockholm. JVs 5, p. 460—63. Aucella cf. terebratuloides, Auc. crassicollis, Auc. Keyserlingi (pas cle figures). 1899. E. Pellat. Quelques mots sur le Terrain jurassique supérieur du Boulonnais. Avignon. Indication de 1 existence d Aucella dans le portlandien moyen (page 5). 1899. I. Sinzow. Notizen liber die Jura-Kreide- und Neogen-A b lagerungen der Gouvernements Saratovv, Simbirsk, Samara und Orenburg. Odessa. Aucella mosquensis var. ovata La- lms. (PI. III, fig. 17). 1900. A. Wollemann. Die Bivalven und Gastropoden des deutschen und hollândischen Neocoms. Abh. d. Kongl. Preuss. Geolog. Landesanstalt. Neue Folge, Heft 31. Aucella Keyserlingi. 1900. F. v. Iluene. Ueber schwabische Aucellen und eine verwandte Form. Noues Jahrb. f. Miner., Geol., Pal. Bd. I, p. 48. PI. IV. Aucella solodurensis Merian, Aucella impres- sae Quenst 1900. F. v. Huene. Ueber schwabische Aucellen. Analyse, par O. Abel. 1900. I. F. Pompeckj. Jura-Fossilien aus Alaska. Verli. d. K. Russ. Miner. Gesellschaft. 2 série, v. XXXVIII, JN° 1. Aucella sp. indet. = TJnio liassinus Grewingk. PI. VII, fig. 5 a, 5 b. 1900. I. P1. Whiteaves. Mesozoic Fossils. Vol. I, part IV. On some additional or imperfectly understood fossils from the cret. rocks of the Queen Charlotte Islands. Geol. Survey of Canada. Indication de la trouvaille d 'Aucella crassicollis Stanton. 1901. A. P. Pavlow. Le crétacé inférieur de la Russie et sa faune. Nouv. Mém. Soc. Imp. des Natur. de Moscou t. VIL Aperçu historique des recherches sur les couches à aucelles de la Russie; distribution des mers et des terres. 1901. A. Borissiak. Sur les Aucelles du crétacé inférieur de la Crimée. Bull. Comité Géol. St. Pétersb. t. XX, p. 279, pl. IL Aucella cf. crassicollis Keys., Aucella crassicollis Keys. var. psylerachensis. 1901. I. F. Pompeckj. Ueber Aucellen und Aucellen-âhnliche Formen. N. Jahrb. für Miner., Geol. u. Pal. Beilage. Band. XIV, p. 319 — 368. Pl. XV — XVII. Structure de la ré- gion cardinale; comparaison avec le Pseudomonotis; généalogie des aucelles; répartition géographique. Description d Avicula aptiensis d’Orb., Avicula gryphaeoides Sow., Aucella caucasica Bucli., Avicula Hughendensis R. Eth., Gen.? SU Quirini n. sp., Aucella parva Stol. Les caractères du genre Aucellina. 1901. I. F. Pompeckj. Aucellen im Frankischen Jura. N. Jahrb. für Miner., Geol. u. Pal. Vol. I, p. 18 — 36. Pl. IV. Aucella impressae Quenst, Aucella Bronni F. Rouill., Aucella Pallasi Keys. var. tenuistriafa Lah. Notes sur les rapports des aucelles alle- mandes aux aucelles russes. 1901. B. Jitkow et S. Boutourlin. Dans le nord de la Russie (en russe), p. 71. Trouvaille d’un bloc renfermant X Aucella Keyserlingi . 1901. A. P. Pavlow. Branches génétiques des aucelles. Journ. du XI Congrès des Natura- listes russes, p. 298. Communication préliminaire. Les formes non décrites entrant dans les branches sont: A. Okensis, A. Gabbi , A. nuciformis, A. Lahuseni, A. Stantoni , A. tennicollis. 1901. D. N. Sokolow. Sur la Géologie des environs d’Uetzkaïa Zaschita (en russe). Bull, de la Soc. Géogr. russe, section d’Orenbourg. Indication du gisement d Aucella Pallasi; comparaison d Auc. Piochii Stant. avec 1 Auc. mosquensis ; remarque sur l’âge des couches de Knoxville. 1901. D. N. Sokolow. Id. article second. Bull. Soc. Géogr. russe, sert. d’Orenbourg, liv. 16. Indication de la répartition des espèces d’aucelles dans les zones paléontologiques du Jura d’Orenbourg. 1902. A. Wollemann. Die Fâuna der Liineburger Kreide. Abh. d. K. Preuss. Geol. Lan- desanst. Neue Folge Heft 37. Aucellina gryphaeoides Sow., p. 64, pl. III, fig. 2 a — b, 3 a— d. 1902. F. M. Anderson. Cretaceous deposits of the Pacific Coast. Proc, of the Calif. Acad, of Sciences 3 ser., vol. I, JV 1. Histoire des études et description détaillée des dépôts crétacés de la Californie; indication de la répartition des aucelles; corrélations des couches dans les différents pays. 1902. D. N. Sokolovv. Ueber einige Aucellen aus Ost-Russland. Av. 1 planche. Bull. Soc. des Natur. de Moscou, N» 3. Aucella kirghisensis n. sp. A. aff. Erringtoni Meck, A. scythica n. sp. A. Pavlovi n. sp. A. paradoxa n. sp. Quelques remarques sur les formes décrites A. Bronni , A. Pallasi, vain polita var. plicata , var. tenuistriata. 1902. A. P. Pavlovv. Sur les dépôts crétacés inférieurs de la région de la Petchora. Bull, de la Soc. des Natur. de Moscou. Indication du gisement d 'Aucella volgensis, A Aucella crassicollis, A Aucella FiscJieri et Pallasi. 1902. N. Bogoslowski. Matériaux pour l’étude de la faune crétacée inférieure d’Ammonites de la Russie centrale et septentrionale (russe et allemand). Mém. Comité Géol. N. Sér. livr. 2. Indication du gisement des aucelles sur les bords de la Mokcha; note sur la répartition des aucelles russes dans les couches à partir du Tithonique (tableau géné- ral page 106). 1903. Johnson. The Geology of the Cerrillos Hills. NeYV Mexico. Part. II. Palaeontology. School of Mines Quarterly. Vol. XXIV, p. 173, 246. Aucella Strongi. 1904. V. Madsen. On Jurassic Fossils from East, Greenland. (Dansk. Geolog. Forening. JM» 9). Aucella Pallasi Keys. (page 178, pl. VI, fig. 7 a — c). 1905. G. D. Louderback. The Mesozoic of SoutliYvestern Oregon. Journ. of Geology. Vol. XIII, «N» 6, p. 514. Description des couches de Myrtle correspondant aux couches de Knox- ville de Californie et renfermant XAuc. Piochii et A. crassicollis. 1 905. T. W. Stanton and G. C. Martin. Mesozoic section on Cook inlet and Alaska Penin- sula. Bull. U. S. Geol. Soc. of America. Vol. 16. Description de la formation Juras- sique supérieure de Naknek à Aucella ressemblant à XA. Pallasi et A. Bronni. Indi- cation des trouvailles AAuc. crassicollis et Auc. Piochii attestant l’existence des dépôts correspondant aux couches supérieures de Knoxville. 1905. IT. Woods. The Cretaceous Lamellibranchiata. Vol. II, Part. II. Palaeontogr. Society. Volume LIX, p. 69 — 74. Pl. X. Aucella volgensis Lahus., Aucella Keyserlingiana Traut., Aucellina gryphaeoides Soyv. 1905. Hermann Vetters. Die Fauna der Juraklippen zYvischen Donau und Tliaga. 1. Die Titbonldippen von Niederfellabrunn. Beitr. zur Palâont. und Geol. Oesterreich-Ungarns des Orients. Bd. XVII. Aucella Pallasi Keys. var .plicata Lah., p. 249. Pl. XXII (II), fig. 10, 11. Les caractères du genre Aucella ont été bien exposés par Keyserling et Lahusen, mais c’est surtout le prof. I. F. Pompeckj ‘) qui a fourni beaucoup de détails sur la structure de la partie cardinale de la coquille en la comparant avec la partie correspondante de la coquille de Pseudomonoiis qu’il considère comme le prédécesseur probable A Aucella. Sans entrer dans de grands détails, j’indiquerai les caractères les plus importants du genre Aucella. Coquille très inéquivalve plus ou moins obliquement allongée, subovalaire ou subtrian- gulaire, ornée de plis concentriques ou de stries radiales, quelquefois les deux types de la *) Ueber Aucellen und Aucellen-àhnliche Formen. N. Jahrb. f. Miner, etc. Beilage Band. XIV, 1901, S. 319—368, Taf. XV— XVII. Aucellen im Frânkischen Jura. N. Jahrb. f. Miner, etc. Jahrg. 1901, Bd. I, S. 18—36, Taf. IV. — 9 — sculpture se rencontrent, quelquefois la sculpture manque. Valve gauche plus renflée que la droite, à sommet saillant aigu, contourné en avant; au-dessus et en arrière du sommet la pai'tie postérieure de la valve se prolonge en oreillette postérieure qui est assez grande dans les formes plus jeunes géologiquement; bord cardinal court et droit (PL III, fig. 15 a. b); entre ce bord et le crochet se trouve une aire cardinale nettement délimitée de la surface antérieure et postérieure de la coquille et étirée dans le sens longitudinal; die se subdivise < n deux parties; la partie postérieure, se trouvant derrière le crochet et la partie antérieure en avant du crochet; la partie postérieure se prolongeant sur l’oreillette postérieure, est occupée presque entièrement par la fosse ligamentaire et ses b rds élevés, dont le postérieur se trouve sur l’oreillette postérieure et dont l’antérieur descend obliquement vers le bord inférieur de faire ligamentaire et y forme une petite saillie (que M. Trautsch ld a décrit comme dent); la fosse ligamentaire elle-même, partant du croch t, s’élargit à la base, en prenant la, foi me d’un enfoncement triangulaire oblique peu profond, canaliculé 1). La partie antérieure de faire car dinale présente une fossette en forme de demi-cuvette allongée et peu profonde ouverte à son bord inférieur et dirigée parallèlement au bord antérieur de la fosse ligamentaire; cette fossette est destinée à recevoir et à fermer l’oreillette de bissus ou le capuchon de la valve opposée. La valve droite est moins renflée que la gauche, quelquefois presque plate, à l’oreillette posté- rieure plus ou moins nettement distincte au m dns par la sculpture, le crochet est plus petit et ordinairement peu saillant. La partie cardinale de la valve droite est occupée en arrière du crochet par la fossette ligamentaire et en avant du crochet par l’oreillette antérieure (ou oreillette de bissus) on forme de capuchon ou de pli, profond et semiconiqne (PI. III fig 13 c, d) qui, s’adossant par son sommet au crochet, de son côté antérieur, s’élargit en montant obli- quement vers le bord de la coquille pour couvrir la demi-cuvette de la partie antérieure de faire de la valve opposée; au-dessous de ce pli-capuchon un sinus profond et étroit s’enfonce oblique- ment dans le sens inverse et sépare le pli-capuchon du reste de la valve (sinus de bissus); le bord de la valve forjette (PLI, fig- 4c, PL III, fig. 13b) en formant le bord inférieur de ce si- nus. Dans l’intérieur de la valve, le capuchon est séparé de la cavité de la coquille par une lame peu élevée (v. PL III, fig. 13 c) qui réunit le fond du sinus avec le côté interne de faire ligamentaire, cette lame peu élevée rétrécit l’embouchure du capuchon sans la barrer complètement. L’insertion du grand muscle (assez facile à observer) se trouve près du bord postérieur, au-dessous de la ligne horizontale tracée par le milieu de la coquille (PL III, fig. 12 b, 23 a PL IV, fig. 15 a) quelquefois elle est très basse. L’impression palléale s’abaisse en avant de cette insertion jusqu’au même niveau et quelquefois même l’embrasse en partie du côté inférieur pour se diriger ensuite en avant parallèlement au bord de la coquille; près du crochet cette ligne tourne brusquement en arrière pour donner place à l’insertion du muscle antérieur beaucoup plus petit et plus difficile à observer. (PL III, fig. 23 c). Dans la valve droite, le muscle antérieur se trouve près du bord de la coquille et non loin du sinus qui s’enfonce au-dessous de l’oreillette du bissus. La coquille de ïAucella est ordinairement très mince. Plusieurs échantillons démontrent qu’elle était flexible tout au moins près des bords; souvent une valve s’enfonce dans l’autre qui déborde et qui se casse facilement le long de la ligne de jonction des deux valves quand on dégage la coquille de la roche. On obtient ainsi la coquille en apparence entière, mais dont la valve gauche ou droite est mutilée assez régulièrement suivant le contour de la valve opposée. Cela modifie l’aspect général de la coquille et les rapports des dimensions; c’est surtout l’épaisseur de la coquille qui change considérablement avec le degré d’enfoncement des fl Comme le bord postérieur de la cavité ligamentaire est rarement conservé et que la cavité s’élargit ass»z vite, on est souvent porté à croire que chez les auceltes le ligament est extérieur et marginal; l’étude dus échan- tillons mieux conservés nous autorise plutôt à considérer ce ligament comme subevterne. — 10 — valves. On peut aussi voir les bords de la valve enfoncée dans l’autre s’infléchir et prendre une position parallèle aux bords de la valve opposée fig. 1. En prenant les mesures des formes décrites, j’ai tâché d’y introduire plus de précision, comparativement à la pratique usuelle. Il fallait tout d’abord donner le plus d’unité possible aux mesures habituelles — longueur, largeur, angle de sommet, en ayant soin de prendre pour base une mesure quelconque qui pourait être prise sur les coquilles de mode de conservation ordinaire, par ex. sans oreillette postérieure qui se conserve assez rarement dans sa forme parfaite. Dans ces cas ordinaires je mesure tout d’abord l’angle de sommet. Le côté postérieur de cet angle m’aide à déterminer la longueur et la largeur de la valve. Le procédé le plus facile, c’est de prendre ces mesures sur une photographie grandeur naturelle que l’on prend en mettant le plan des bords de la coquille (plan de contact des deux valves) parallèlement à la plaque photographique. On détermine la direction des deux côtés de l’angle de sommet de la manière suivante: Dans la partie supérieure de la coquille, le bord antéro-supérieur forme un arc de grand rayon (ab fig. 2), quelquefois de rayon égal à oo. C’est à dire qu’il forme une ligne droite {ab fig. 3), et dévie ensuite en affectant une courbure plus grande et passe peu à peu au bord inférieur; si on marque les extrémités de cet arc de grand rayon et si l’on réunit les points par une ligne droite ab ou bien si on trace la tangente au milieu de cet arc, on obtient la di- rection du côté antérieur de l’angle de sommet. On obtient le côté postérieur de cet angle en traçant dans le plan des bords la ligne ce fig. 2 et 3 qui touche le crochet et le bord posté- rieur de la coquille sans faire attention à l’oreillette postérieure qui se conserve rarement 1). On construit d’une manière analogue, mais en échangeant entre eux le côté postérieur et antérieur, l’angle de sommet de la valve droite (fig. 4). Les mesures usuelles — longueur et largeur de la coquille — peuvent être rattachées à cet angle de la manière suivante: on trace (dans le même plan) perpendiculairement au côté posté- rieur de l’angle de sommet deux tangentes au contour de la valve; cd et ef fig. 2 et 3; on mesure la distance entre ces deux tangentes et on obtient ainsi une mesure que je propose de nommer longueur de la valve; dans la plupart des cas elle correspond sensiblement à la plus P Certes, il est souvent difficile de Axer les points terminaux de l’arc servant à déterminer la direction du côté antérieur de l’angle du sommet, mais en tous cas le procédé que nous proposons laisse moins d’arbitraire que la détermination de l’angle en question que l’on pratique ordinairement. Il Fig. 5. m grande dimension de la valve (longueur des auteurs), mais elle a une direction mieux déter- minée; on obtient la largeur de la valve en traçant une corde la plus grande perpendiculaire- ment au côté postérieur de l’angle de sommet (gh fîg. 3). Outre ces mesures on se sert ordinairement de l’épaisseur (renflement) de la coquille. Pour obtenir des résultats comparables il faut comprendre sous cette dénomination la distance qu fîg. 5 entre deux plans tangents à la coquille parallèles au plan de jonction de deux valves qu fîg. 5. Pour comparer le degré de convexité de deux valves il est utile de mesurer encore la profondeur de chaque valve qv et vu fîg. 5, c. à d. la distance entre le plan de jonction de deux valves (ou le plan des bords de la valve) et le plan tangent qui lui est parallèle. Dans cartains cas, quand le bord cardinal de la coquille est bien visible, on peut prendre encore d’autres mesures pouvant être utiles dans les comparaisons des formes. Dans ces cas, il faut tout d’abord donner à la coquille une position déterminée. Nous obtiendrons cette posi- tion en plaçant verticalement le plan de jonction des deux valves et en donnant au bord car- dinal la position horizontale. Je désigne alors .par hauteur de la coquille (iïe fîg. 6) la distance entre deux tangentes inférieure et supérieure, parallèles au bord cardinal. La hauteur est d’aplomb si la coquille est placée d’après cette indication. L’extension horizontale de la coquille est la distance (lin fîg. 6) entre les deux tangentes antérieure et postérieure tracées dans le plan de jonction des deux valves perpendiculairement au bord cardinal (l’extension horizontale n’est réellement horizontale que dans la coquille placée exactement). Nous avons déjà indiqué l’épaisseur (le renflement) de la coquille c. à d. la distance entre deux plans de tangence paral- lèles au plan de jonction des deux valves. Ces trois éléments déterminent la forme du paral- lélépipède rectangle circonscrit à la coquille, posée selon l’indication donnée. Pour la détermina- tion ultérieure des caractères de la coquille on peut trouver encore beaucoup d’éléments fixes parmi lesquels les suivants me semblent les plus utiles: les trois lignes (axes) joignant les points de contact des plans opposés du parallélépipède sont: l’axe de sommet, c. à d. la ligne joignant les deux points de contact supérieur et inférieur (in fîg. 6); l’axe antéro-postérieur c. à d. la ligne joignant les deux points de contact antérienr et postérieur (om fîg. 6); l’axe latéral joignant les deux points de contact latéraux (pq fîg. 5); on peut y ajouter encore la corde ho- rizontale c. à d. la ligne horizontale passant par le point d’intersection des deux premiers axes jusqu’aux bords de la coquille (rs fîg. 6). Abstraction faite de l’axe latéral et de l’épaisseur de la coquille, toutes les autres lignes sont situées dans le plan de jonction des deux valves; elles forment entre elles des angles dont les suivants peuvent avoir une certaine importance dans la comparaison des formes: l’angle d’inclinaison (itr fîg. 6) entre l’axe de sommet et la corde horizontale; l’angle central ( ito fîg. 6) entre l’axe de sommet et l’axe antéro- postérieur. Les angles correspondants de la valve droite peuvent être tracés de la même manière. IL Âucelles préportlandiennes. Dans la Russie centrale, d’où proviennent les plus riches matériaux dont je dispose, les âucelles sont assez rares dans l’oxfordien et le séquanien; le kiméridgien, et le portlan- dien infréieur y faisant défaut, je n’ai pas eu la possibilité d’étudier les âucelles plus anciennes que les portlandiennes moyennes avec toute la précision qu’elles méritent. Mais comme 12 — en décrivant les aucelles plus jeunes, j’aurai besoin de mentionner ces formes, je trouve utile de commencer cet ouvrage par l’exposé des résultats auxquels je suis arrivé en étudiant les matériaux que j’ai eus à ma disposition. Série d’Aueella lata Traut., Aueella kirghisensis Sok., Aueella impressae Quenst. Aueella lata Trautschold. Recherches géologiques aux environs de Moscou. Couche ju- rassique de Galiowa. Bull, de la Soc. Imp. des Nat. de Moscou 1860, II, p. 344, PI. VII, fig. 8 a, h, 9 a, b, c, 1 0. Aueella kirgliisensis Sokolow. Ueber einige Aucellen aus Ost-Russland. Bull, de la Soc. des Natur. de Moscou, JV® 3, 1902, p. 374. PL XIV fig. 1 — 5. Aueella impressae Quenstedt. Handb. d. Petrefactenkunde. 1852, p. 519. PI. 42, fig. 28. Huene. Ueber schwàbische Aucellen etc. N. Jalirb. f. Miner. 1900. I. PI. IV, fig. 4 (non 3). Aueella sp. indet. (Original zu Unio liassïnus Grevv.) Pompeckj. Jura-Fossilion aus Alaska. Verh d. K. Miner. Ges. St.-Petersb. Bd. XXXVIII V? 1, p. 270. PI. VII, fig. 5 a, 5b. Les dess'ns de Trautschold ne donnent pas une idée suffisamment claire de l’espèce qu’il décrit et peuvent même provoquer quelque malentendu, surtout b; dessin du grand échantillon PI VII, fig 9a, é« hantillon dont le bord postérieur sous l’oreillette est cassé, ce qui déforme l’oreillette postérieure et exagère ses dimensions. En s’adressant au texte, nous pouvons obtenir une idée assez nette des caractères de l’espèce. Nous apprenons, que c’est une coquille arrondie et oblique s’élargissant vers le bout inférieur, que l’oreillette gauche manque et que la droite est développée (aurîcula sinistra nulla, dextra latiore), que la sculpture concentrique est à peine visible et que la sculpture radiale l’est encore moins; nous apprenons encore que la valve droite cVA. lata est dans sa forme générale presque égale à la gauche. Tous ces ca- ractères ne correspondent pas exactement à ceux d 'Aueella Bronni var. lata Lahus. PI. I, fig. 8, 9, 10 et 11 qui semblent appartenir à une autre espèce dont la forme est moins arrondie et la sculpture concentrique plus développée, probablement à V Aueella solodurensis de Lor. II faut avouer du moins que l’identification de ces deux échantillons élargit considérablement la notion primitive de l’espèce. D’un autre côté, on peut trouver dans la littérature d’autres formes qui me semblent être beaucoup plus voisines d 'Aueella lata Traut, peut être même identiques. L’une de ces formes est l’ Aueella impressae Pompeckj (non Quenst, non Huene). Voir plus bas la description d ''Aueella impressae. L’autre forme est Y Aueella kirgliisensis. L’étude des dessins et des échantillons types d’ Aueella kirgliisensis Sok. ainsi que du texte de l’ouvrage de Mr. D. Sokolow *) me porte à la conclusion que son Aueella kirghi- sensis est très rapprochée, peut être identique, à Aueella lata Traut. et s’éloigne beaucoup d 'Aueella Bronni Lahus. avec laquelle M. Sokolow compare son espèce. Certes tous les échan- tillons décrits par Trautsclî ld sous le nom d Aueella lata ne sont pas identiques, on pourrait y distinguer des variétés plus larges et plus étroites et retenir le nom Aueella lata pour l’une d’elles en désignant les autres sous d’autres noms (le nom d’ Aueella kirgliisensis peut être con- servé pour la forme moins large), mais en tout cas, il faudra reconnaître que toutes ces for- mes pi’ésentent les modifications d’un type, intimement liées entre elles et ne montrant pas avec Aueella Bronni des rapports aussi intimes que les ouvrages de M. M. Laliusen et Sokolow le laissent croire. Outre les variétés décrites et figurées chez Trautschold et Sokolow et dans le présent ouvrage PL II, fig. 16, 18, 19) je fais figurer encore une variété (PL II, fig. 28) plus étroite et plus svelte qui mériterait peut-être, plus que les autres, une dénomination spéciale, mais vu ’) D. N. Sokolow. Ueber einige Aucellen aus Ost-Russland. Bull, des Natur. de Moscou. 3, 1902.. les liens intimes de cette forme avec les autres et sa présence dans les mêmes couches, je trouve cette distinction contestable d’autant plus qu'il est bien possible que Aacella impressae Quenst. représente la même forme. En attendant je désigne cette forme comme Aacella Jdrghi- sensis var. angusta ( Aacella impressae Quenst.). En résumant tout ce qui a été dit, nous obtiendrons une série de formes intimement liées d 'Aacella lata ou Aacella kirghisensis qui commence par les formes plus larges et plus aplaties (Trautschold 1. c. PI. VII, fig. 8 a, 8 b, 9 b, présent ouvrage PI. II, fig. 16 a, b, 17), se prolonge par les formes moins larges (PI. XIV, fig 1 et 5 et présent ouvrage PI. II, 18 a, b, c, 19 a, b, c) et se termine par les formes étroites (prés. ouvr. PI. II, fig. 28 a, b, c). En attendant je n’entre pas dans les détails de la nomenclature de ces formes et je désignerai la forme large sous le nom d'Auc. kirghisensis var. lata, la forme moins large — Auc. Idrghisensis Sok. et la forme étroite — Aac. kirghisensis var. angusta (—Auc. impressae Quenst?). Dimension des échantillons figurés PI. II. Fig . 18. Fig. 19. Fig. 28. Valve gauche. Valve droite. Valve gauche. Valve droite. Valve gauche. Valve droite Angle de sommet . . . 79° no9 88° 102° 73° 101° Longueur 23,8 mm 22 mm 16,8 mm 16,5 mm 24 mm 22,6 mm Largeur . 17 55 17 „ 12 7 1 -1 ? 1 » 12 5 X 5 u 55 16 „ 15,7 „ Profondeur Epaisseur de la coquille 6 55 5 „ 5,5 „ 3,2 „ 6,2 „ 5,8 „ fermée (renflement) . — 55 11 „ 55 8,7 „ 55 12 Aueella kirghisensis Sok. Voir la description de la série précédente. Aueella solodurensis Lor. PL I, fig. 20, 21 a, b. 1888. Aacella Bronni var. lata Laliusen. Sur les aucelles, etc. p. 7 et 33, PI. I, fig. 8 — 11. 1895. Aueella Solodurensis. P. de Loriol. Etude sur 1er mollusques du Rauracien supérieur du Jura Bernois. Mem. Soc. Pal. Suisse XXII, p. 38, PI. IX, fig. 3, 3 a, 3 b. 1900. Aueella Solodurensis. F. v. Iluene. Ueber schwabische Aucellen und eino verwandte Form. N. Jahrb. f. Miner., Geol. u. Pal. Bd. I, p. 49. PI. IV, fig. 1, 2. Aacella solodurensis de Lor. se rapproche intimement de l’espèce précédente, elle en diffère par les caractères suivants: contour de la coquille moins arrondi et plus triangulaire, sculpture concentrique plus développée, faibles stries radiales se trouvant pour la plupart dans les interstices entre les plis concentriques (comme cela a lieu dans 1X1. Bronni Lah.). M. Huene exprime l’opinion que X Aacella solodurensis et XA. Bronni var. lata sont si rapprochées entre elles que si on les trouvait ensemble en Russie il n’hésiterait pas à les rap- porter à une seule espèce. M. Pompeckj identifie Auc. solodurensis avec Auc. Bronni var. lata Lah. Aueella solodurensis se rencontre dans le Jura bernois dans le Rauracien sup., zones à Peltoc. bimammatum et à Oppelia tenuilobata et en Russie dans le séquanien de l'Oural méridional. Aueella Huenei et observations sur FAueella impressae Huene, Quenst. et Pompeckj. La Dr. Huene a repris l’étude d "Aacella impressae de Quenstedt et il a démontré que dans la collection de Quenstedt à côté de l’échantillon provenant de Lichtensteiner Steige, que Quenstedt a figuré un peu incorrectement, se trouve un autre plus petit qui provient de Rôt- tingen (Quenstedt mentionne aussi cet échantillon sans en donner le dessin). Le défaut de la 14 — figure donnée par Quenstedt consiste d’après Huene en ce que Quenstedt en dessinant son grand échantillon, y a ajouté des détails d’après le petit échantillon, qu’il n’a pas fait figurer. Le Dr. Huene donne une nouvelle figure de ce grand échantillon (PI. IV, fig. 4), mais elle est tellement schématique, qu’elle ne laisse voir que le contour d’un côté de la coquille et la pré- sence des plis concentriques dans sa partie inférieure. En même temps le Dr. Huene fait figurer l’autre échantillon plus petit de la collection Quenstedt (PI. IV, fig. 3 a, b, c) en l’agrandissant, et la figure montre que cet autre échan- tillon. même par ses contours, se distingue beaucoup de l’écliatillon type de Quenstedt, de sorte que c’est à peine si l’on peut rapporter les deux échantillons à une seule espèce. Je pro- poserais de nommer cette forme décrite et figurée pour la première fois par le Dr. Huene, Aucella Huenei. Quant à la position systématique d 'Aucella Huenei , je trouve qu’on peut reconnaître en elle un descendant d 'Ane. radiata, qui a commencé à perdre les stries radiales et à développer la sculpture concentrique. La parenté de cette forme avec V Aucella radiata a été avec raison indiquée par Huene. Je décris dans le présent ouvrage une autre forme occupant une position analogue et qui doit être placée à coté d 'Aucella Huenei, c’est l’ Aucella Sin- zovi. Les rapports génétiques de ces aucelles aux formes plus jeunes seront indiqués plus tard. Pour en revenir à V Aucella impressae Quenst, il faut avouer que, sans étudier l’échan- tillon type, il est difficile de fixer ses caractères et de déterminer sa place dans le système. C’est probablement une forme très rapprochée de la variété étroite d 'Aucella kirghisensis, que j’ai mentionné dans la description de la série d'Auc. lata , kirghisensis , impressae , et qui est figurée dans le présent ouvrage, PI. II, fig. 28. Un peu plus tard Mr. le prof. Pompeckj a décrit et représenté sous le nom d' Aucella impressae Qu., encore trois échantillons d’aucelles provenant de l’oxfordien (zone à Aspid. perar- matum ) de la Franconie. Ces échantillons ne coïncident avec aucune forme figurée chez Huene, ni par la sculpture, ni par les contours, autant qu’on les voit dans la fig. 2 a. Prof. Pompeckj lui-même fait remarquer les différences de la sculpture, en indiquant que ses échantillons cor- respondent mieux quant à la sculpture à l’échantillon type d' Aucella impressae Quenst. figuré par Huene fig. 4. En étudiant les formes décrites par Pr. Pompeckj d’après les figures et la description, j’arrive à la conclusion que X Aucella impressae Pornp. doit être placée dans la série ci-dessus décrite, dans laquelle ont trouvé place Aucella lata Traut., Auc. kirghisensis S< *k . et à la- quelle je rapporterais comme une variété extrême (la plus étroite) l’ Aucella impressae de Quenst., qui a été figurée chez Huene PI. fig. 4, mais qui est jusqu’à présent restée sans description détaillée. Cependant les échantillons de Pompeckj se rapprochent peu de cette variété étroite, mais au contraire de la variété la plus large, à laquelle appartient la plupart des échantillons figurés par Trautschold. PL VII, fig. 8 a, 9 b et c (9 a aussi, si on prend en considération la partie cassée de la coquille). Aucella Bronni Lahus. 1865. Aucella Erringtoni (pars). Meck. Geol. Surv. Calif. vol. I, Appendix, PL I, fig. 5 — 5e. 1865. Aucella leguminosa. Stoliczka. Geol. Sections across the Himalayan Mountains. Mem. Geol. Survoy of India, vol. V. part. I, p. 88, PL VIII, fig. 8. 1888. Aucella Bronni. Lahusen. Sur les aucelles etc. p. 6 et 32, PL 1 — 7. 1894. Aucella elongata Hyatt. Trias and Jura in the Western States. Bull. Geol. Soc. Amer. v. 5, p. 431. Nom proposé pour les Aucelles figurées chez Meck (ci-dessus 1865). 1901. Aucella Bronni. Pompeckj Aucellen im Frânkischen Jura. PL IV, fig. 4 a, b, c. 1902. Aucella aff. Erringtoni. Sokolow. Ueber einige Aucellen aus Ost Russland. PL XIV, fig. 6. Comme les aucelles figurées par Rouillier Q et parmi elles Aucella Bronni ont une va- 0 Etudes progressives sur la géologie de Moscou. Bull, de la Soc. des Nat, de Moscou t. XXI. 1848. PI. D. — 15 leur considérable dans l’histoire de la nomenclature de ces fossiles, j’ai fait tous mes efforts pour retrouver les matériaux sur lesquels se basait ce savant en étudiant ces formes. Rouillier tra- vaillait à Moscou et étudiait exclusivement les fossiles recueillis aux environs de Moscou, ce qui portait à croire que ses types étaient conservés dans une des collections de cette ville. Parmi les aucelles appartenant au cabinet géologique de l’Université de Moscou, je n’ai pas trouvé d’aucelles qui correspondent exactement aux dessins de Rouillier et j’ai entrepris des recherches dans le musée zoologique, dont Rouillier a été jadis le directeur. Mes recherches dans l’ancienne collection des Mollusques vivants et fossiles appartenant à ce musée n’ont pas donné de ré- sultats positifs. Reprenant après cela l’étude détaillée des échantillons d’aucelles, faisant partie des anciennes collections du cabinet géologique, j’ai trouvé sur qu'dques-unes d’elles des ca- ractères qui m’ont permis de reconnaître dans ces échantillons les aucelles qui ont servi à Rouillier comme matériaux pour la reconstruction des espèces qu’il a fait figurer dans ses planches. Cette reconstruction libre des espèces basée sur l’étude de plusieurs échantillons explique le fait que même les personnes qui ont beaucoup étudié les aucelles et ont bien connu les dessins de Rouillier n’ont pas reconnu les tvpes de ce savant. Le professeur Lahusen a été exactement dans le même cas lorsqu’il écrivait son ouvrage en se servant également des maté- riaux que possédait alors le cabinet géologique de l’Université de Moscou. Ces échantillons types seront indiqués dans les descriptions des espèces correspondantes. Ici je m’en tiendrai aux for- mes qui ont été employées pour l’établissement d 'Aucella Bronni {Bucliia Bronni chez Rouillier). Je dois faire observer auparavant qu’ici la reconstruction de l’espèce, dont j’ai parlé, a été pous- sée très loin. Dans sa planche D, le prof. Rouillier donne trois figures d 'Aucella Bronni fig. 4 a, b et c. (notre fig. 7 reproduit les dessins de Rouillier). Sa fig. 4 a représente la coquille du côté de la valve droite, la fig. 4 b représente la vue latérale de la valve gauche et la fig. 4 c réunie avec la partie supérieure de la valve gauche, repré- sente la partie fortement grossie de la surface de la coquille pour montrer les détails de la sculpture. On voit dans cette figure deux bandes séparant les plis concentriques et montrant des stries radiales, qui ne correspondent pas entre elles dans les deux bandes voisines; entre ces stries radiales on observe encore des stries transversales extrêmement fines. Dans la col- lection du Cabinet géologique de l’Université de Moscou il n’y a qu’un échantillon d 'Aucella Bronni et c’est une valve droite incomplète figurée dans le présent ouvrage PI. II, fig. 1 a, b. L’échantillon est un peu écrasé et son bord postérieur est un peu Fig. 7. replié en bas, ce qui fait croire que le sommet se trouve loin derrière l’oreillette de bissus. Il est bien probable que Rouillier a pris la partie interne mieux conservée de cet échantillon pour représenter la valve droite d ''Aucella Bronni. Si l’on donne à cet échantillon la position dans laquelle la coquille est figurée chez Rouillier et si l’on se figure la partie postérieure repliée dans sa position naturelle, on en obtient une image cor- respondant à la figure de Rouillier et l’oreille de bissus sera, comme dans sa figure, dirigée en avant et en haut. L’échantillon en question porte deux étiquettes dont l’une écrite par la main de Irautschold renferme ce qui suit: Aucella Bronni Rouill. Bucliia Bronni Galiowa. Untere Stufe, et l’autre écrite de la main de Milachevitch — Aucella Bronni Rouill. Bull, de Moscou 1846, JV» 4, pl. D, f. 4. Trautsch. Bull. Mosc. 1860, N° 4, p. 343 cnc. ropcKaa, m4c. TajibeBO. Dans la même collection de l’Université de Moscou j’ai aussi trouvé un échantillon de la valve gauche qui a probablement servi au prof. Rouillier pour dessiner la valve gauche de son Aucella Bronni. Cet échantillon se trouvait avec V Aucella radiata Traut. avec l’étiquette écrite par la main de Trautschold. Par l’aspect général et par la sculpture grossière cet éclian- 16 tilloii ressemble à VA. radiata, mais il montre des plis concentriques plus serrés, et en regar- dant la sculpture à la loupe j’ai remarqué, dans la partie supérieure de la valve, une sculpture très rapprochée de celle que Rouillier a fait figurer dans son dessin 4c. C’est à peine si l’on peut douter que Rouillier connaissait la forme décrite par Trautschold sous le nom d’Aucella radiata1). Prof. Trautschold, qui a eu à sa disposition la collection du cabinet géologique de Mos- cou, fait remarquer en 1866 (Bull. Mnsc. p. 241) «que l’Aucella radiata est beaucoup plus fréquente à Galiowa que A. Bronni Rouill., dont seulement un échantillon existe dans le musée minéralogique de l’Université de Moscou». Tous ces faits nous portent à croire que ces deux formes représentaient pour Rouillier une seule espèce Aucella Bronni. Trautschold a conservé ce nom pour la valve droite, tandis quil a mis de côté les valves gauches, en y mettant une autre étiquette: Aucella radiata. A-t-il eu raison en agissant ainsi? autrement dire, avons- nous à faire à deux formes dis- tinctes ou à deux valves d’une seule forme? La valve droite d Aucella radiata n’est pas décrite jusqu’à ujourd’hui et nous ne connaissons pas dan squelle mesure elle correspond à la valve droite cV Aucella Bronni Rouill. (non Lahus.). Les valves gauches d' Aucella radiata pré- sentent quelque divergence. Parmi les échantillons du cabinet géologique, il n’y en a qu’un qui montre une sculpture analogue à celle qui vient d’être décrite; il est figuré PI. IL fig. 4a, 6, nous parlerons encore de cette sculpture en décrivant V Aucella radiata. En comparant (d’après les types) la valve droite d' Aucella Bronni Lahus. avec la firme de Rouillier, je ne trouve pas possible de les identifier. Donc nous connaissons V Aucella Bronni de Rouillier très incomplètement, elles n’est pas décrite, la figure donnée par l’auteur représente une reconstruction faite d’après plusieurs échantillons qui se rapportent selon toutes probabili- tés à différentes espèces. Me basant sur ces faits, je ne trouve pas possible de reconnaître Rou- illier comme un auteur qui ait solidement établi l’espèce Aucella Bronni , de même que nous ne reconnaissons pas Fischer comme auteur de l’espèce Aucella mosquensis , quoiqu’il soit le premier qui ait adopté ce nom pour une aucelle provenant des environs de Moscou. Au con- traire 1 Aucella Bronni de Lahusen est décrite avec assez de détails et bien figurée et il serait juste de reconnaître Lahusen comme auteur qui a établi cette espèce et de considérer les échan- tillons qu’il a figurés comme types pour Aucella Bronni sans y joindre comme synonymes la forme décrite par Rouillier. Quant aux aucelles dont Rouillier s’est servi dans ses études une partie d’entre elles (les valves gauches) ont déjà- servi pour établir l’espèce Aucella radiata Traut. La valve droite pourrait être décrite comme une forme particulière ou rester sans être nommée jusqu’à temps où des échantillons mieux conservés et montrant les deux valves de cette forme auraient été trouvés; mais nous possédons dans la littérature une aucelle à laquelle nous pouvons dès maintenant rapporter cette valve, elle a été décrite par Lundgren 2) sous le nom d’Aucella reticulata v. plus bas Aucella reticulata et fig. 9 et 10 dans le texte. Dimensions de l’échantillon figuré PI. I, fig. 31. Angle de sommet . . . . 72° Longueur 22 mm. Largeur 15 „ Profondeur 5,2 „ A présent nous passons aux formes rapprochées d Aucella Bronni. 9 Bull, de la Soc. des Nat. de Moscou 1860, Jtè IV, p. 343. 2) Lundgren. Bemerkungen liber die von der Schvvedisi hen Expédition nach Spitzbergen 1882 gesain- melten Jura-und Trias- Eossilien. Bihang till K. Svenska Vet.-Akad. Handlingar. Bd. 8, N» 12, p. 16 (Separat. Abdr), PI. 1, fig. 6, 7. 17 Aucella radiata Traut. PL I, Fig. 25. PI. Il, fig. 2 a, b, 3 a, b, 4 a, b, 15 a, b, PI. V, fig. 1 a, b. 1861. Aucella radiata. Trautscliold. Recherches géologiques aux environs de Moscou. Couche jurassi- que de Galiowa. (Bull, de la Soc. des Nat. de Moscou N? 4), p. 343, PI. VI, fig. 7 a, b, c. 1883. Aucella radiata. Lundgren. Bemerk. liber die von der schwedischen Exped. nach Spitzbergen 1882 gesammelten Jura- und Trias-Fossilien, PL I, fig. 8. 1901. Aucella radiata. Pompeckj. Ueber Aucellen... PL XV. fig. 12. Cette aucelle oxfordienne est assez variable quant à la forme de la coquille et à la sculpture. Déjà Trautscliold a fait figurer deux échantillons dont l’un est beaucoup plus large que l’autre et montre des plis concentriques plus nombreux. Dans la description de Y Aucella Bronni nous avons mentionné une forme aux plis concentriques encore plus nombreux. PI. I, fig. 25 présente une forme aux plis concentriques plus forts qui se rapproche d’ A. paradoxa. La sculpture radiale est également variable, on connaît des formes aux stries radiales grossières (PL II, fig. 2), des formes dans lesquelles elles sont moins fortes (PI. II, fig. 3) et des formes qui par le développement de la sculpture radiale se rapprochent de Y Aucella Hoffmanni et VAuc kirghisensis (PL II, fig. 15 et PL V, fig. 1). Cette espèce qui attend encore une étude plus approfondie est particulièrement intéressante par s n ancienneté (o\fordienb par les rapports qu’elle montre avec plusieurs branches d’aucelles que nous allons étudier plus tard et par les traits de p .renté qu’elle offre avec les genres voisins tels que VAvicula et le Pseudomonotis (v. J. F. Pompeckj: Ueber Aucellen und Aucellen-àhnliche Formen 1. c.). Malheureusement les matériaux que nous possédons sont encore insuffisants pour les pouvoir bien connaître t us les caractères distinctifs de cette espèce et ses rapports avec les autres formes voisines. D’après la forme générale et la sculpture on peut distinguer plusieurs va- riétés parmi les formes décrites sous ce nom, ce sont: I) variété typique assez large et aux plis concentriques assez nombreux (Trautscliold 1. c. PI. VI. fig. 7, présent ouvrage PI. II, fig. 2 et 4); 2) variété ordinairement moins large, à sculpture radiale fine et aux plis concentriques très rares (Trautscliold 1. c. fig. 7c). Lundgren I. c. PL I, fig. 8 *), que nous reproduisons fig. 8, pré- sent ouvrage PI. II, fig. 3, 15); 3) variété à sculpture radiale faible et aux ondu- Fig. 8. lations concentriques irrégulières (présent ouvrage PI. I, fig. 25. PI. V, fig. 1). Dimensions des échantillons figurés PL II, fig. 2, 15, PI, V, fig. 1. II, fig. 2. III, fig. 15. V, fig. l. Angle de sommet 105° 97° 99° Longueur 14 mm 15 mm 19 mm Largeur 11 „ 10 „ 14 „ Profondeur 3,8 „ 4,6 „ 4 „ Aucella Sînzovi n. f. PI. I, fig. 12 a, b. 1881. Aucella mosquensis. Tullberg. Ueber Versteinerungen aus den Aucellen-Schichten Novaja- Semljas (Bih. till. K. Svenska Vet. Akad. Handlingar. Band. 6, Jtè 3), p. 22, PL II, fig. 16—18. Parmi les échantillons d' Aucella Bronni provenant de Khanski, gouv. d’Orenbourg, j ai trouvé une aucelle qui diffère des autres à un tel point, que j’ai trouvé désirable de la sé- fi La variété étroite décrite par Lundgren comme forme extrême de la série mériterait peut être d’être sé- parée sous une dénomination particulière. O parer des autres. Cette aucelle se distingue par la largeur plus grande de la coquille ayant une épaisseur assez faible. Le trait le plus caractéristique de cette forme c’est que le bord antérieur forjette loin en avant. Par sa forme générale cette aucelle se rapproche le plus de VAucella scytMca. La sculp- ture consiste en plis concentriques inégalement prononcés et inégalement éloignés l’un de l’autre, * coupés de stries radiales fines et serrées, mais distinctes et un peu ondulées. Le gisement est le même que pour VAucella Bronni. Parmi les formes décrites, VAu- cella mosquensis Tullberg est la plus voisine de notre forme, de sorte que je crois possible de les identifier. La seule différence est que le bord antérieur forjette moins et que la sculp- ture concentrique est plus régulière. Certes, on ne voit pas la sculpture radiale sur le dessin de Tullberg mais dans le texte, elle est indiquée et même l’ondulation des stries est mention- née. Cela est confirmé par Laliusen qui a eu à sa disposition les échantillons d' Aucella mos- quensis Tullberg et qui a trouvé possible de les identifier avec VAucella Bronni. Il est possible que VAucella impressae Huene (non Quenst., non Pomp.) est aussi identique à VAucella Sinzovi, mais les petites dimensions de l’échantillon figuré ne donnent pas la possibilité de s’en assurer et je préfère la séparer sous une dénomination particulière — Aucella Huenei (voir la description de cette forme page 13). LAucella Sinzovi , conservant dans sa sculpture les traits propres aux aucelles ancien- nes du groupe cVAucella radiata, se rapproche par sa forme de VAucella radiata beaucoup plus que les formes typiques cVAucella Bronni Lah. D’un autre côté, cette aucelle se rapproche par sa forme de VAucella scytMca et A. lata Traut., mais s’en distingue par la sculpture, parce que la sculpture radiale tantôt manque complètement dans les deux dernières espèces, tantôt s’est conservée par endroits dans certains échantillons comme caractère atavistique *). Aucella reticulata Lundg. 1883. Aucella reticulata Lundgren. Bemerk. iib. die von der schwedischen Expédition nach Spitz- bergen 1882 gesamm. Jura- und Trias-Fossilien (Bih. till. K. Svenska Vet. Akad. Handlingar. Bd. 8, N» 12), p. 16, PI. I, fig. 6, 7. 1848. Buchia Bronni Rouil lier. Études progressives sur la géologie de Moscou. (Bull. Moscou, t. XXI) PI. D, fig. 4 (non x\uc. Bronni Lahus.). La figure est reproduite ci-dessus p. 15. D’après la description de Lundgren, c’est une aucelle plus petite comparativement à Aucella Spitzbergensis (que plusieurs auteurs rapportent à VA. Bronni Lah.) et au bord inférieur plus large. La sculpture est réticulée, consistant en rides concentriques bien prononcées et nombreuses et en rides radiales aussi bien prononcées sans nodules aux points d’intersection. La sculpture est aussi visible dans les moules. Les échantillons écrasés n’ont pas permis d’obser- ver le crochet et les oreillettes. L’auteur rapproche cette espèce de VAucella Pcdlasi (A. mosquensis Buch. du pré- sent ouvrage) et indique quelle se rencontre avec VAucella radiata et VA. Spitzbergensis. Prof. I. Laliusen a mis VAucella reticulata Lundgr. dans la synonymie de son Aucella Bronni (1. c. page 6). Je ne partage pas cette opinion et je crois qu’il faut conserver cette espèce dans la littérature en y incluant VAucella Bronni Rouillier, que je distingue B Mr D. Sokolow dit que dans les moules bien conservés (VAucella scytMca on peut voir les stries radiales et il les fait figurer dans un échantillon, mais l’autre valve du même échantillon et les autres échantillons ( VAucella scytMca ne laissent pas voir la sculpture radiale, de sorte qu’elle ne peut pas être considérée comme ca- ractère distinctif de l’espèce. 19 — d 'Aucella Bronni Lahusen. J’ai déjà exposé mon opinion là dessus dans la description d 'Aucella Bronni (v. page 14). Pour les rapports de cette aucelle avec les formes plus jeunes voir plus bas la description d’ Aucella tenuistriata. Aucella (?) aviculoides n. f. PL I, fig. 1 a, b, c. Coquille subtriangulaire, arrondie du côté antérieur; bord antérieur forjetant loin en avant du sommet; bord postérieur étendu vers le bout inféro-postérieur. Les deux valves médio- crement convexes; valve droite à oreillette postérieure très développée dont le bord supérieur est convexe et le bord postérieur concave; l’oreillette de bissus est très petite mais bien pro- noncée; le bord antérieur de la coquille, qui y fait suite, s’avance en forme d’arc et passe graduellement au contour ovale du bord inférieur; le bord postérieur sur une étendue considé- rable présente une ligne presque droite. La valve droite n’est pas conservée entière dans sa partie supérieure; on peut reconnaître l’existence et le développement de l’oreillette postérieure d’après l’oreillette correspondante de la valve gauche; la présence ou l’absence de l’oreillette antérieure ne peut être démontrée sur l’échantillon que je possède. La sculpture consiste en plis concentriques rares et inégalement espacés, entre lesquels on voit distinctement, surtout dans la partie inférieure de la coquille, de fins plis radiaux; il faut encore remarquer que les plis d’une zone concentrique ne coïncident pas toujours avec les plis de la zone voisine. L’échantillon décrit d 'Aucella aviculoides provient de la zone à Cardioc. alternais de Khanski, gouv. d’Orenbourg, il a été donné au Cabinet géologique de l’Université de Moscou par Mr. D. Sokolow. Aucella Hoirmannl n. f. PL II, fig. 13 a, b, 14 a, b. Dans la collection d’Hoffmann appartenant au Cabinet géologique de l’Université de St.-Pétersbourg, j’ai trouvé parmi les autres échantillons déterminés comme Aucella Bronni var. lata Lahus. une forme qui mérite d’être décrite sous une dénomination particulière. Elle est figurée. PI. Il, fig. 13. D’après son contour, cette forme est voisine d 'Aucella aviculoides et A. radiata , seulement la coquille est un peu plus étroite, le bord antérieur moins forjetant, et le crochet un peu plus épais, moins saillant au dessus du bord cardinal et incliné en arrière. La principale différence consiste dans la sculpture qui est très faiblement développée; dans le test conservé, ainsi que dans le moule, on n’aperçoit que de fines stries concentriques d’acroissement et de très fines stries radiales. Je possède un autre échantillon d’aucelle à sculpture analogue ou un peu plus forte, qui provient de la rivière Ischma (PI. II, fig. 14); cet échantillon offre une sculpture radiale un peu plus marquée, ce qui le rapproche de la variété finement striée d 'Acella radiata. Dans le même endroit et la même roche se trouve encore une aucelle qui, possédant la même forme de coquille, ou un peu plus étroite, montre une sculpture radiale beaucoup plus développée (PI. II, fig. 15); elle se rapproche encore plus de l 'Aucella radiata et peut être rapportée à cette dernière espèce. La position systématique d’ Aucella Hoffmanni est entre Y Aucella radiata et Y Aucella lata et kirghisensis qui ont conservé la même sculpture, mais ont perdu la forme aviculoïde de la coquille. Di m e n s i o n s. Fig. 14. Valve gauche. Angle de sommet 99° Longueur 21 mm. Largeur 16 „ Profondeur . 6 „ — 20 - Hauteur 19 mm. Extension horizontale 21,5 „ Inclinaison 80° Angle central 75° Les aucelles qui viennent d’être décrites proviennent en partie de couches inconnues à la Russie centrale (kiméridgien), l’autre partie provient de cette région, quoiqu’elles y soient rares parce que le faciès littoral riche en aucelles y est remplacé par le faciès argileux qui en est pauvre. Pour ce qui est des couches portlandiennes et des suivantes, je suis plus riche, et je peux offrir une étude des aucelles plus détaillée comparativement à celle qui a été exposée dans les pages précédentes pour les aucelles préportlandiennes. Plusieurs des aucelles qui vont être décrites ne font pas leur première apparition dans le portlandien, elles se rencontrent aussi dans le kiméridgien et même dans le séquanien, de sorte que les aucelles décrit s ne composent pas toute la faune aucellienne des couches préportlandiennes, certaines formes, comme par ex. Aucella tenuistriata, semblent être plus fréquentes dans le kiméridgien que plus haut, mais je ne les décris pas ici parce que leur place systématique se déterminera mieux après la descrip- tion des formes génétiquement liées avec elles et très répandues dans les couches plus récentes. Les conditions dans lesquelles on est placé en étudiant une faune très riche en aucelles diffèrent beaucoup de celles dans lesquelles on se trouve en étudiant les formes isolées. L’abon- dance d’aucelles d’un côté facilite le paléontologue en lui donnant la possibilité de choisir les bons échantillons et de suivre les déviations des types prédominant dans chaque zone, d’un autre côté cette richesse lui crée des difficultés particulières. Ayant à notre disposition de riches matériaux, nous trouvons dans chaque zone plusieurs formes, dont quelques-unes diffèrent beau- coup l’une de l’autre si on les examine séparément, mais qui sont intimement liées entre elles par des formes intermédiaires se trouvant dans la même zone, formes qui font disparaître les limites définies entre les espèces. On se demande s’il faut reconnaître pour une espèce peu stable dans ses caractères un certain assemblage de formes, ou bien distinguer dans cet assem- blage plusieurs espèces, dont les limites ne sont pas définies et auxquelles il serait difficile de donner des diagnoses précis; il est même difficile de déterminer le nombre des espèces ou des variétés composant un tel assemblage. On pourrait croire que. ayant à faire avec des espèces ou des variétés tellement insaisissables dans leurs limites, il serait plus simple de ne pas les délimiter et de reconnaître tout l’assemblage comme une seule et même espèce, mais l’étude des aucelles d’une zone voisine, disons plus ancienne, nous empêche de prendre ce parti. Dans cette zone plus ancienne, nous rencontrons une série semblable de formes intimement liées entre elles et nous éprouvons les mêmes difficultés. Supposons que nous nous en sommes tirés de la même manière, c’est à dire que nous avons réuni dans une espèce toute la série des formes voisines. Passant à la zone encore plus basse nous aurons encore une série analogue. Si à présent nous comparons entre elles toutes les trois séries, nous remarquons qu’un nombre considérable des variétés qui composent l’une de ces séries, prenons la série supérieure, se retrouvent dans la zone voisine avec des formes identiques ou très rapprochées, quelques-unes descendent même dans la zone encore plus basse ou y sont remplacées par d’autres formes très rapprochées. A la lumière de ces faits nous sommes tentés aujourd’hui de remplacer les trois espèces (ou les trois séries de formes voisines et contemporaines) par des séries de formes rapprochées et se succédant l’une à l’autre dans le temps et de considérer ces séries comme espèces. Nous obtenons ainsi un groupement tout autre des formes par espèces. Les formes qui nous semblaient être de prime abord les variétés d’une seule espèce, nous apparaîtront à présent comme des branches se développant parallèlement et passant par plusieurs zones. Nous voyons que c’est à tort que nous avions pris pour espèce les coupures des différentes branches qui en se développant parallèlement passaient par la même zone. Nous serons poussés maintenant à subdiviser nos anciennes espèces en mutations successives, quoiqu’elles soient dit- 21 fîciles à distinguer des formes voisines contemporaines; nous voudrons chercher les liens de ces mutations dans la direction verticale et non pas horizontale et les ranger dans des séries génétiques, sans nous préoccuper de ce que, si nous poursuivons une telle série à travers plu- sieurs zones, nous aurons sur les bouts opposés de ces séries des formes qui diffèrent très sensiblement l'une de l’autre, peut-être plus que les mutations contemporaines appartenant à des séries génétiques différentes. Nous voyons en même temps que les branches verticales que nous étudions sont très rapprochées l’une de l’autre, par endroits elles se h tu client et pré- sentent des formes peu différentes qui se modifient parallèlement. Ce sont pour ainsi dire des fils de vie individuelle se réunissant pour former un tissu, ou bien se sont des cours différents de formes qui se développent et confluent en un courant de vie large et continue. Nous sentirons vive- ment que les subdivisions taxonomiques basées sur l’étude des formes actuelles ne sauraient nous satisfaire si nous ajoutons, à ce que nous avons étudié dans les limites d’une seule zone, les modifications qui se sont accomplies dans le passé et s’accompliront dans l’avenir. Dans mon ouvrage sur les Céphalopodes du néocomien de Simbirsk j’ai fait quelques observations sur les inconvénients du groupement systématique, généralement adopté pour les formes fossiles delà vie et j’ai signalé une voie promettant d’éliminer une partie de ces inconvénients 1). Les formes décrites dans le présent ouvrage (sauf les aucellines) se rapportent à un genre de la clas- sification morphologique. Au p« int de vue de la classification génétique, ces formes représentent plusieurs petites séries génétiques et petits rameaux génétiques qui divergent d’un petit groupe de formes très rapprochées entre elles et dont la souche commune nous est encore inconnue ce qui nous empêche en ce moment de désigner l’ensemble des formes comme branche filetique, ce qui aura lieu probablement bientôt, quand les aucelles du kiméridgien et de l’oxfordien seront mieux connues. Parmi les rameaux génétiques qui vont être décrits les uns sont ininterrompus, les autres présentent des groupes moins continus de formes, dont les rapports mutuels laissent encore quelque doute et ne sont indiqués que provisoirement. Les dernières subdivisions taxonomiques que nous désignons sous des noms distincts sont beaucoup moins larges que les espèces actuelles, qui embrassant souvent .des fragments synchroniques de séries génétiques distinctes, quoique très rapprochées; en les établissant, nous avons suivi les idées de Neumayr qui, en vue de la construction future de la classification génétique, croyait nécessaire de décrire et de distinguer sous un nom particulier chaque forme pouvant être distinguée de la voisine par quelques caractères, quoique peu importants, et qui peut entrer comme un anneau dans l’une ou dans l’autre des chaînes génétiques. Si on préfère, toutes ces petites subdivisions peuvent être con- sidérées comme variétés par rapports aux formes voisines contemporaines, auxquelles elles ont été jusqu’à présent réunies pour former une espèce ou bien elles peuvent être considérées comme mutations par rapport aux formes plus auciennes et plus récentes (voir le tableau d'en- semble à la fin de la description des aucelles). Quand on veut prendre un parti en approfon- dissant la question de la valeur des subdivisions des aucelles qu’on rencontre dans cet ouvrage, subdivisions qui, à la première impression, semblent être trop fractionnaires, il est utile d’avoir en vue encore une circonstance: en parcourant cet ouvrage le lecteur est impressionné par la diversité extrême des formes, par leur plasticité étonnante, par le manque de stabilité quelles manifestent. Cette impression ne correspand pas tout à fait à celle que reçoit celui qui étudie les aucelles dans la nature ou dans les riches collections. La différence consiste en ce que l’ouvrage ne donne que les représentants des phases de l’évolution, inégaux par leur développement et par leur valeur dans la nature. Quelques-unes de ces formes se rencontrent par milliers d’échantillons; il arrive même que des couches entières *) Les ammonites du néocomien de Simbirsk provenant des dépôts très rapprochés chronologiquement (deux zones voisines et intimement liées) n’ont pas donné la possibilité d’utiliser ces voies, ce que j’espère pouvoir faire bientôt. sont remplies presque exclusivement de ces formes; ce sont les formes qui ont prédominé à leur époque, les formes qui donnent un cachet particulier à la faune de la zone en question; les autres formes sont rares et ne se rencontrent qu'isolément de temps à autre, dans la revue générale de la faune de la dite zone ce sont presque des quantités négligeables. Cependant dans l'établissement des liens entre les phases distinctes de l’évolution paléontologique elles ont la même valeur que les autres et, dans le travail du paléontologiste, l’uniformité des grandes masses est masquée par la diversité que Ion obtient, par ce que les représentants de ces formes fortes et largement répandues et les représentants des formes faibles et rares qui les lient l’une à l'autre semblent tous être égaux aux yeux du lecteur. III. Aucelles portlandiennes et plus jeunes. Aueella mosquensis Buch (non Keys., non Lahus.). PI. Il, fig. 5 a, b, c, 6 a, b, c, 7 a, b, 8. 1837. Inoceramus rugosus (pars). Fischer von Waldheim. Oryctographie de Moscou, PI. XIX, fig. 5. 1844. Avicula mosquensis. Buch. Ueber einige neue Versteinerungen aus Moskau. Neues Jahrb. für Min., Geol. und Pal., p. 537, PI. VI, fig. 1. 1846. Aueella Pallasi Keyserling. Petschora-Land. p. 299, PL XVI, fig. 1—6. 1848. Buchia Pallasi Rouillier. Etudes progressives etc. Bull. Soc. Nat. Moscou, X 1, p. 272, PI. D, fig. 3 a, b, c, d. 1866. Aueella mosquensis. Lindstrôm. Om Trias-och Jura forst. fran Spetsbergen, PI. III, fig. 3. 1871. Aueella mosqwnsis Eichwald. Geogn.-Pal. Bemerk. über die Ilalbinsel Mangischlak und die Aleutiscben Inseln. St.-Petersb. PI. XVII, fig. 3, 4, 7, 8, 14. 1875. Aueella coneentrica Edm. Fischer. Sur quelques fossiles de l’Alaska. Voyage à la Côte nord-ouest de l’Amérique exécutés durant. les années 1870 — 72 par A. L. Pinart. PI. A, fig. 4 et 5 (non 6). 1888. Aueella Pallasi. Lahusen. Sur les aucelles etc. Mem. Com. Geol. VIII, I, PI. I, fig. 12, 13, 14, 15, 16, 17, 19, 20. 1895. Aueella Pallasi. Aguilera. Fauua fosil de la Sierra de Catorce. PL II, fig. 14. 1896. Aueella Pallasi. Koken. Leitfossilien, p. 184, fig. 152. 1904. Aueella Pallasi. Madsen. On Jurassic Fossils from East-Greenland, p. 178, PL VI, fig. 7 a— c. Ce n’est pas sans de longues hésitations que je me suis décidé à proposer une modi- fication dans la nomenclature établie des aucelles telle qu’on la voit dans la synonymie, c’est à dire à réunir V Aueella mosquensis Buch avec V Aueella Pallasi Keys. sous le nom plus ancien cV Aueella mosquensis et à exclure de cette espèce les formes qui ont reçu ce nom dans les ouvrages de Keyserling et de Lahusen. Un tel attentat à une nomenclature si bien établie et si populaire dans la littérature géologique, me semblait inadmissible et condamnée à un échec complet, cependant plusieurs raisons m’ont poussé à prendre ce parti. Voici ces raisons: Pour la première fois une des aucelles des environs de Moscou à reçu le nom spéci- fique de mosquensis (d’après les notions d’alors c’était une Gryphaea ) et a été figurée dans l’article de Fischer de Waldheim «Notice des fossiles du gouvernement de Moscou 1809». Le dessin défectueux et le manque de description empêchent de décider à quelle espèce de la classification actuelle correspond cette forme dont l’échantillon type n’est pas conservé. L’un des deux dessins donnés par Fischer (fig. 9) ressemble à la fig. 1 dans l’article de L. de Buch, inséré dans le N. Jahrb. für Minéralogie, 1844. L. de Buch a décrit sous le nom d' Aueella mosquensis et a donné plusieurs figures d’une aucelle provenant du grès vert de Moscou dans lequel elle forme une espèce de conglomérat avec Lucina lyrata. Conformément aux notions actuelles, il faut dire que cette aucelle appartient au portlandien moyen ( zones à Per. dorso- — 23 — planus et à Virgatites virgatus) parce qu’un tout pareil conglomérat composé d’aucelles et de Lucina lyrata se rencontre dans le jurassique de Moscou, dans la couche des concrétions phospliatiques caractéristiques à ces zones. Dans la description donnée par L. de Buch, ce qui est essentiel c’est l’indication de l’angle plus aigu (60°) que forment les deux côtés de la région cardinale, comparativement à l Inoceramus dubins chez lequel cet angle est droit. L’iiistoire ultérieure de la délimitation des espèces démontre que L. de Buch a entendu cet angle tout autrement que les auteurs qui l’on suivi; on peut s’en persuader si on tâche de trouver cet angle d’après les dessins de Buch. Il y a lieu de croire que Rouillier a entendu sous le nom d’Aucella mosquen- sis la même forme que L. de Buch, parce que dans son discours «Sur les animaux du gouvernement de Moscou», page 52, il mentionne Aucella mosquensis en l’appelant Buchia mosquensis, mais il ne donne pas de dessin, et renvoie aux dessins de Buch et à celui ‘V C • V * n Fig. 13. que je reproduis ici (fig. 12 et 13), deux (PI. II, fig. 5a, b, c et 6a, b, c) appartenaient à la forme que Keyserling et Lahusen ont décrite sous le nom d' Aucella Pallasi; l’un d’eux (PL II, fig. 5a, b, c) possède les plis concentriques plus espacés et correspond à la figure la et b de Buch (reproduite ici üg. 14) mieux que tous les autres, en outre il est le mieux conservé; cet échantillon a tous les droits d’être reconnu comme échantillon type de F Aucella mosquensis de Buch (fig. la et b); le troisième échantillon (PI. II, fig. 7), valve gauche incomplète, présente une variété d' Aucella mosquensis moins recourbée, formant la transition vers V Aucella mniovnikensis qui va être décrite plus bas. Il est évident que cet échantillon n’a pu servir de type à aucune figure de Buch et sa présence parmi les autres échantillons démontre seulement que Buch ne comprenait pas lVspèce très étroitement. Le quatrième échantillon se rapporte à la même variété aux plis rares, qui est mention née dans l’ouvrage de Keyserling et à laquelle Lahusen a donné le nom d 'Aucella Pallasi var. plicata; cet échantillon est figuré dans le présent ouvrage PL I, fig. 6, et est rapporté JrtoccrrLrrucj duJbuxt ■ Fig. 14. •JchZosS 7? o tv/ Jno cerctnvué PUcbiuA AxjitidasMoJquinJis Fig. 15. A /\uc-c£ Profondeur . . 10 „ 5 » Hauteur . . 25,6 „ 22,5 Extension horizontale . . . . 25 25 Inclinaison 72° 0 Angle central . . 53° 0 Epaisseur de la coquille fermée ... 15 mm. Cet échantillon provient de l’ancienne collection de l’Université de Moscou. Sa partie inférieure est cassée de la même manière que dans le dessin de Rouillier, la valve droite montre clairement l’oreillette de bissus se dirigeant en haut comme cela est figuré chez Rou- illier; la différence avec la figure de Rouillier consiste en ce que l’échantillon montre la valve droite déplacée en bas comparativement au contour du bord de la valve gauche, tandis que Rouillier a dessiné les deux valves se touchant exactement. Comme la forme en question est extrêmement voisine de YAucella mosquensis Buch, il serait inutile de décrire la forme générale de la coquille, c’est pourquoi je me borne à indiquer — 29 les différences: elles s’expriment surtout dans les dimensions— largeur moindre, épaisseur plus grande, ce qui dépend principalement de la pro- fondeur plus grande de la valve gauche; en outre la sculpture est faiblement développée, de sorte que le moule de la valve gauche ne montre pas les plis concentriques caractéristi- ques à la forme typique, le test laisse observer de fines stries d’accroissement; la direction ascendante de l’oreillette de bissus peut également être prise en considération. Cette forme mérite d’autant plus un nom particulier, qu’elle donne naissance à une pe- tite série de formes qu’on peut suivre à travers plu- sieurs zones, ce sont: PI. Il, fîg. 21a, b, c et. 22 a, b, c, PI. LU, fig. 12 a, b, 13 a, b, c, cl. Dimensions des échantillons figurés. Fig. 21. Fig. 22. Valve gauche. Valve droite. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet ....55° 52° 90° Longuer 30 mm. 25 mm. 26,5 mm. 24 mm. Largeur ........ 20 „ 21 16,5 (19) ') 19 „ Profondeur ....... 9 „ 6 „ 8 mm. 5 „ Epaisseur de la coquille fermée . . 15 mm. 13 mm. L 'Aucella siibovalis se distingue de YAucella mosquensis Buch et de YAucella Bouïllieri par sa valve gauche moins large et moins courbée, avec le crochet moins saillant et occupant sur le bord supérieur de la coquille une position presque centrale. La valve droite est plus convexe que dans l’ Aucella mosquensis et A. Bouïllieri et son bord antéro-supérieur ne forjette pas aussi loin. Le faîte de la convexité passe par le tiers postérieur de la valve, ce qui rend la pente postérieure plus rapide que l'antérieure, mais comparativement à YAucella mosquensis, les pentes sont plus symétriques et le contour de la valve présente un ovale plus régulier. L’épaisseur maximum de la coquille se trouve presque au milieu de sa longueur. La sculpture est d’ordinaire faiblement développée et consiste en plis concentriques fins et serrés accompagnés de quelques sillons plus profonds, certains échantillons sont presque lisses, d’autres laissent voir à la loupe des stries rayonnantes extrêmement fines. Tous les échantillons que je connais ont les oreillettes postérieures faiblement développées. L’ Aucella subovalis se rencontre Fig. 17. Aucella subovalis n. f. *) Le bord antérieur de la valve gauche est un peu poussé en avant et cassé régulièrement suivant le bord de la valve droite, c’est pourquoi la largeur mesurée est incorrecte. 30 — le plus souvent dans la zone à Virgatites virgatus du portlandien russe; on la trouve aussi assez souvent dans la zone suivante à Perisphinctes giganteus. Les deux échantillons, figu- rés dans le présent ouvrage PI. II, proviennent l’un de la zone à Virgatites virgatus de Mniovniki (fig. 21), l’autre des couches à Perisphinctes giganteus de la partie septentrionale du gouvernement de Simbirsk (fig. 22). Dans les couches aquiloniennes les aucelles de la série Aucella subovalis se rencontrent rarement. Il paraît que déjà dans le portlandien supé- rieur cette forme donne naissance d’un côté à une forme très rapprochée, décrite par Lahusen sous le nom d'Auc. mosquensis var. ovata, qui se prolonge dans l’aquilonien sans atteindre un grand développement *)• De l’autre côté, les caractères de Y Aucella subovalis, en partant de la zone, à Craspedites subditus, changent sensiblement dans une direction un peu différente pour aboutir à une autre forme à la description de laquelle nous passons immédiatement. Aucella surensis n. f. PL II, fig. 23 a, b, c, 24 a, b, c, 25 a, b, c. L Aucella, surensis est si intimement liée à la précédente par les formes intermé- diaires qu’il est difficile de marquer la limite entre les deux formes, quoique les représentants typiques de X Aucella surensis, provenant des couches néocomiennes, se distinguent facilement de X Aucella subovalis par leurs grandes dimensions, par la profondeur plus grande de la valve gauche, et par le sommet plus saillant et plus aigu de la valve droite. D’autre part, X Aucella surensis se rapproche tellement de X Aucella volgensis — anneau correspondant de la chaîne pré- cédente — qu’il faut beaucoup d’attention pour ne pas confondre les deux formes d’origine un peu différente. En résumant les caractères de cette forme, on peut lui donner la diagnose suivante: C’est une forme qui, comme X Aucella volgensis dont elle se rapproche beaucoup par l’aspect général, atteint de très grandes dimensions. La valve gauche est très convexe à crochet plus massif que dans X Aucella volgensis , ce qui rend le contour de la valve suboval (an lieu du contour subtriangulaire de X Aucella volgensis). La valve droite est moins convexe que la gau- che, mais plus convexe que la valve droite de X Aucella subovalis. Du côté antérieur et inférieur, la valve droite est presque demi-circulaire, tandis que du côté postérieur elle forme un arc de rayon beaucoup plus grand (dans X Aucella volgensis le côté postérieur est plus émoussé). Le sommet de la valve droite occupe une position presque centrale sur le côté supérieur, et les pentes antérieure et postérieure sont presque symétriques; (comparativement à X Aucella sub- ovalis, le sommet de la valve droite est plus saillant et le bord antéro-supérieur plus abrupt). Les plis concentriques sont ordinairement serrés et réguliers et souvent peu saillants. L Aucella surensis se rencontre le plus souvent avec X Aucella volgensis dans les mêmes zones.® Cependant elle est plus nombreuse dans la zone à Crasp. stenomphalus et comparativement rare dans la zone précédente. Les premiers représentants apparaissent dans les couches aquiloniennes (PI. II, fig. 23); ils y sont petits et comparativement rares, ils se rapprochent beaucoup de X Aucella subovalis des couches précédentes. Parmi les représentents typiques de X Aucella surensis, on rencontre quelquefois des formes montrant une tendance vers la phase crassicollis (v. page 27). Dimensions des échantillons figurés. PI. IS, fig. 23 ei 25. Fig. 23. Fig. 25. Valve gauche. Valve droite. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet .... 59° 78° 52° 82° Longueur 26,5 mm. 23 mm. 51 mm. 44 mm. l) Je n’ai pas de matériaux pour mieux définir les caractères et les rapports génétiques de cette forme, qui ne me semble pas être identique à V Aucella subovalis. Valve gauche. Valve droite. Valve gauche. Valve droite. Largeur 16 mm. 17 mm. 34 mm. 34 mm. Profondeur 7,5 „ 5 „ 16 „ 8 „ Epaisseur de la coquille fermée . . 12,5 mm. 24 mm. Aucella Tchernovi n. f. PL II, fig. 26 a, b, c et. 27 a, b, c. Coquille lisse subovale dont le bord inférieur c. à d. la ligne de jonction des deux valves présente une courbe ondulée, ce qui dépend probablement de la ténuité du bord de la coquille et de renfoncement inégal d’une valve dans l’autre (v. page 10 et fig. 1). Les deux valves sont également ou presque également convexes et les crochets des deux valves sont presque égaux et faiblement saillants; l’oreillette de bissus de la valve droite est petite; le faîte de la courbure passe par le milieu de la valve gauche. Le bord supérieur de la valve droite est abrupt. En comparant cette forme avec Y Aucella surensis on en arrive à conclure quelle a fait encore un pas dans la même direction qui s’observe dans l’évolution de toute la série - de la convexité de la valve droite et le développement de son crochet. Nous verrons plus tard qu’une pareille tendance se fait sentir dans plusieurs branches d’aucelles dans la zone à Polyptychites polyptychus. Il paraît que les deux séries que nous venons d’examiner aboutissent à de pareilles formes lisses et aux deux valves également renflées. Des deux échantillons que nous figurons dans le présent ouvrage l’un, qui est plus grand (PI. II, fig. 26, a, b), semble être lié à l’ Aucella surensis , et l’autre plus petit (PI. II, fig. 27) semble avoir plus de rapports avec Y Aucella vol- qensis , ce que montre le crochet plus étroit de la valve gauche et le bord postérieur plus émoussé de la valve droite. Je n’ai pas de matériaux suffisants pour suivre pas à pas l’évolution de ce type dans les deux séries en question, c’est pourquoi je ne sépare pas ces deux formes. Je ne veux pas démontrer par là que les deux séries un peu hétérogènes aboutissent à une seule forme mon- trant l’exemple de convergence. Ces deux séries sont tellement rapprochées entre elles que les anneaux correspondants peuvent être considérés comme espèces dans un sens un peu plus large que celui qui est adopté dans le présent ouvrage. Ici n’ayant pas à ma disposition de docu- ments suffisants pour démontrer que Y Aucella volgensis se transforme peu à peu en une forme analogue à Y Aucella Tchernovi , qui me semble plutôt descendre de Y Aucella surensis, je ne sépare pas deux formes hétérogènes dans ce type, quoiqu’on puisse prévoir la nécessité de cette séparation avec l’accroissement de nos collectious, Aucella Tchernovi se rencontre dans la zone à Polypt. polyptychus. Série d’A u c e 1 1 a gracilis-robusta. Aucella graeilis n. f. PL II, fig. 29a, b, c, 30a, b. La série de formes à laquelle nous passons maintenant renferme les aucelles dont le contour présente un ovale oblique plus étroit que chez les formes des deux séries précé- dentes. Si on laisse de côté les ancêtres supposés de ces aucelles, appartenant aux couches pré- portlandiennes on peut dire que la forme la plus ancienne de cette série se trouve dans la zone inférieure du portlandien moyen, où elle se trouve avec Y Aucella mosquensis; les échan- tillons que je possède proviennent de Mniovnild et de Tatarowo (gouv. de Moscou) et de Kinechma (gouv. de Kostroma). L 'Aucella gracilis se rapproche tellement de Y Aucella mos- quensis qu’on pourrait la considérer comme variété de cette dernière espèce, mais je préfère la désigner sous un autre nom, parce qu’au trement il faudrait changer l’étendue de l’espèce Aucella mosquensis et parce qu’elle semble donner naissance à une série particulière d’Aucelles. 32 — Aucella gracilis se distingue de Y Aucella mosquensis Buch par sa coquille plus étroite et plus svelte, par la valve droite plus convexe dont le bord antérieur forjette moins en avant et est moins plat. L’épaisseur maximum de la coquille correspond à son tiers supérieur. Dimensions. Fig. 29. Fig. 30. Valve gauche. Valve droite. Valve gauche. Angle de sommet .... 57° 115° 51° Longueur 20 mm. 17 mm. 26,5 mm. Largeur 11,5 „ 12 „ 16 „ Profondeur 6 „ 2 „ 9 „ Epaisseur de la coquille fermée . . 8 mm. Aucella Krotovi n. f. PI. Il, fig. 31 a, b, c, 32 a, b, c. Coquille allongée et étroite. Valve gauche médiocrement convexe et peu recourbée; les bons échantillons ont conservé une petite oreille postérieure. La valve droite présente dans son con- tour un ovale allongé plus étroit que dans Y Aucella ovata; le sommet occupe une position presque centrale sur le bord supérieur et le faîte de la convexité passe non loin du milieu, de sorte que les pentes antérieure et postérieure sont presque symétriques, quoique la pente postérieure soit un peu plus abrupte, surtout dans la partie supérieure de la valve; oreillette postérieure bien distincte; oreillette de bissus très petite. L’épaisseur maximum de la coquille se trouve presque au milieu de sa longueur. La coquille est ornée de stries d’accrois- sement concentriques, rarement de plis concentriques serrés, par places on observe des sillons concentriques plus larges et profonds qui rompent la régularité de la sculpture. Les princi- paux caractères de cette forme comparativement à la précédente, consistent en une courbure moindre et en une plus grande épaisseur de la coquille, ce qui dépend de la plus grande pro- fondeur de la valve droite, ainsi que de l’absence de l’aplatissement bien marqué dans moitié inférieure de la coquille. En généra], Y Aucella Krotovi rappelle Y Aucella subovalis et peut être considérée comme sa variété plus étroite, mais je préfère la décrire sous un nom particulier vu qu’elle est géné- tiquement liée dans la direction descendante et ascendante à d’autres formes avec lesquelles elle forme une série qui se développe parallèlement aux deux séries précédentes. L’espèce se rencontre, quoique rarement, dans les couches à Virgatites. L’échantillon figuré PI. II, fig. 31 provient du gouv. de Simbirsk, du bord de l’ancien lit du Volga près de l’embarcadère de Tarkhany; je le dois au professeur P. Krotow de Kazan. Dans les couches aquiloniennes, cette forme se modifie en ce que le bord antéro-supé- rieur de la valve droite descend brusquement. Cette mutation plus jeune de Y Aucella Krotovi ressemble beaucoup par sa forme à Y Aucella Lahuseni, mais elle s’en distingue par la partie supérieure de la coquille qui est plus large, plus robuste, et par l’angle de somment de la valve droite qui est plus grand; le contour de cette valve est plus régulièrement ovale. Je ne donne pas à cette mutation un nom particulier, parce qu’elle n’est pas du nom- bre des formes très répandues. Dimensions. Angle de sommet Fig. Valve gauche. 43° 31. Valve droite. 81° Longueur 34 mm. 29,5 Largeur 17 „ 17 Profondeur ....... 10 „ 4 Epaisseur de la coquille fermée . 14 mm. mm. Fig. Valve gauche. 53° 32,5 mm. 17 9 32. Vave droite. 80° 30 mm. 17 „ 4 „ 13 mm. Aueella robusta n. f. PL II, fig. 34 a, b. c. Grande et robuste aucelle, se rencontrant clans le néocomien inférieur avec 1 1 Aueella volgensis et A surensis et s’en distinguant par sa forme pins allongée et plus renflée. Sa valve gauche rappelle beaucoup par s m contour la valve gauche de Y Aueella Krotovi, mais elle est beaucoup plus convexe. La valve droite a en général une forme ovale, mais elle se termine au bord supérieur par un sommet pointu dans lequel les bords antérieur et postérieur se rencontrent sous un angle presque droit; cette valve est presque aussi convexe que la gauche; ses bords antérieur et postérieur surtout dans la partie supérieure descendent très brusquement. Cette aucelle, liée aux formes précédentes par la direction des changements, ne se rattache pas immédiatement à l 'Aueella Krotovi , mais doit en être séparée par un ou plusieurs chaînons intermédiaires qui manquent dans les matériaux que ,je possède. Parmi les autres aucelles néocomiennes, c’est Y Aueella crassicollis qui se rapproche le plus de notre forme, mais celle-ci s’en distingue par sa forme plus régulière et allongée et par la valve droite très renflée. Dimensions. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet . ...... 50 Longueur (approxim.) 69 mm. 56 mm. Largenr 37 „ 37 „ Profondeur 20 „ 15 „ Epaisseur de la coquille fermée .... 35 mm. Tâchons maintenant de rechercher dans les couches plus anciennes que la zone inférieure du portlandien moyen les aucelles, qu’on pourrait considérer comme ancêtres de Y Aueella mos- quensis, de Y Aueella BouilUeri et de Y Aueella gracilis qui donnent naissance aux trois branches génétiques venant d’être décrites. Quand ou veut parler des ancêtres les plus proches de Y Aueella mosquensis Buch et des deux autres formes qui en sont voisines, on s’arrête tout d’abord à aucelles tellement rapprochées de WA. mosquensis Buch. (A. Pallasi des auteurs) quelles ont été souvent citées sous le même nom ou bien ont été désignées comme variétés de Y A ueella mosquensis (Pallasi), qui se rencontre dans les couches plus anciennes et se distingue par la présence, en dehors de la sculpture concentrique, de fines stries rayonnantes qui ornent toute la surface de la coquille, ou seulement une partie. Je parle de Y Aueella Pallasi var. tenuistriata Lahus. et de Y Aueella Pallasi var. polita Keys. Nous avons déjà vu que les fines' stries rayonnantes se rencontrent quelquefois dans Y Aueella mosquensis et A. Rouillieri comme caractère atavistique de sorte que l'intime parenté de ces formes ne laisse aucun doute. Une autre forme qu’il faut avoir en vue en éclaircissant cette question, c’est une des formes décrites et figurées par Gabb dans la «Genlogy of California», sous le nom (VA. Erring- toni (PI. I, fig. 2 a). Déjà le prof. Lahusen a considéré cette forme comme très rapprochée de sa variété tenuistriata et de la variété de Keyserling polita. (V. la description d'A. Erringtoni). Aueella tenuistriata Lahus. var. 1846. Aueella Pallasi var. polita Keyserling. Petschora-Land; p. 299. PI. XVI, fig. 7. 1881. Aueella Pallasi var. tenuistriata Lahusen. Les Aucelles p. 9, 11. PL I, fig. 25 — 27. 1901. Aueella Pallasi Keys. var. tenuistriata. Pompeckj. Aucellen im Frànkischen Jura, p. 25. PL IV, fig. 5, 6. Comme Y Aueella Pallasi Keys. n’est autre chose que Y Aueella mosquensis Buch, il faudrait remplacer le nom donné à cette forme par Lahusen par le nom d 'Aueella mosquensis var. tenuistriata, mais, prenant en considération que Buch, lorsqu'il fondait son espèce n’y a pas inclus cette variété, il faudrait ou bien élargir l’étendue de l'espèce de Buch, ou bien sé- parer cette variété en lui conservant le nom tenuistriata donné par Lahusen. Je préfère le dernier, d’autant plus que cette aucelle se rencontre dans des couches plus anciennes. Par ses contours et sa forme, YAucella tenuistriata est très rapprochée de YAucella mosquensis Buch et encore plus de sa variété lisse et étroite figurée chez Rouillier PI. D, fig. 1 sous le nom d Auc. mosquensis et décrite ci-dessus sous le nom d Aucella Pouillieri (PI. II, fig. 20 du présent ouvrage), mais elle s’en distingue, comme l’indique Lahusen, par la- présence non seulement de fins plis concentriques d’accroissement mais de stries radiales très fines qu’on voit à la loupe (la figure donnée chez Lahusen montre des plis radiaux assez gros- siers). L 'Aucella polita (variété d’ Aucella Pallasi distinguée par Keyserling) appartient proba- blement à cette espèce. Lahusen remarque qu’elle montre des stries radiales seulement dans la partie postérieure de la coquille; la figure de Keyserling ne rend pas ce caractère bien distinc- tement; quant a la surface lisse de la coquille et à l’absence des plis concentriques bien prononcés, je ne puis attacher une grande importance à ces caractères, parce que je connais plusieurs échantillons d 'Aucella tenuistriata provenant des couches à Hoplites du gouvernement de Sim- birsk, qui possèdent dans le jeune âge une coquille lisse dépourvue de sculpture concentrique, mais qui, atteignant une grandeur de 11 — 13 mm., acquièrent des plis concentriques, fins mais distincts, comme ceux qui sont figurés dans l’échantillon de Lahusen. Quoique le nom d 'Aucella polita soit plus ancien que le nom d 'Aucella tenuistriata , je préfère le second, parce que le nom donné par Keyserling est basé sur un caractère accidentel et passager et le dessin qu’il donne dans son ouvrage ne permet pas de se faire une idée nette des caractères de cette forme, tandis que la description de l 'Aucella tenuistriata donnée par Lahusen est accompagnée d’un bon dessin et que le nom indique un des caractères les plus essentiels de l’espèce. L ‘‘Aucella tenuistriata fait son apparition dans les couches à Cardioceras alternons (ré- gion de la Petchora) et atteint le maximum de son développement dans les couches à Hoplites du kiméridgien (régions d’Orenbourg et du Volga); les derniers représentants de l’espèce se rencontrent dans le portlandien intérieur de Gorodistche (gouv. de Simbirsk) J). C’est à ce sous- étage que je trouve le plus naturel de rapporter le calcaire lithographique de Solenhofen, gi- sement westeuropéen de cette forme. Le faible développement de la sculpture concentrique dans VAuc. tenuistriata la rapproche plutôt de YAucella Rouillieri que de YAucella mosquensis possédant une sculpture concentrique plus grossière. Les échantillons plus étroits de YAucella tenuistriata peuvent être considérés comme ancêtres de YAucella gracilis. Quel est donc l’an- cêtre de la forme typique de YAucella mosquensis Buch? Je ne connais dans la littérature qu’une seule forme pouvant être considérée comme ancêtre de YAucella mosquensis Buch, c’est Y Aucella reticulata Lundgr.; malheureusement nous ne la connaissons qu’imparfaitement et encore elle ne peut pas être reconnue comme son ancêtre très proche, la littérature ne nous offre pas de dessin d’une forme intermédiaire à sculpture moins grossière qui se rencontre dans les couches kiméridgiennes et dont les échantillons imparfaits existent dans nos collections, mais qui attend encore une étude spéciale. Je ne pos- sède pas de matériaux suffisants pour entreprendre cette étude. A en juger d’après la descrip- tion de Hyatt (Bull, of the Geol. Soc. of America, 1892, JV 5, p. 406) son Aucella aviculae- formis représente cette forme intermédiaire. Elle ressemble par sa forme à YAuc. Pallasi et mosquensis telles que les représente Eichwald (Mangischlak. XVII, 3, 4, 13, 14), mais s’en distingue par la présence de stries radiales et par le développement de l’oreillette postérieure. D’autre part le prof. Hyatt rapproche son espèce de YAucella crassicollis var. solida et de YAucella volgensis en considérant cette dernière comme la forme qui représente YAucella avi- ') Dans mes premiers articles sur le Jurassique du bas Volga qui ouf- paru longtemps avant la mo- nographie de Lahusen, je désigne ces formes sous les noms alors usuels d' Aucella mosquensis et Pallasi. 35 — culaeformis en Europe. Il est donc impossible de comprendre, n’ayant pas de dessins, ce que représente l’espèce américaine Aucella aviculaeformis. Ainsi nous connaissons dans les couches plus anciennes que le portlandien moyen deux formes d’ Aucella tenuistriata: forme plus large et forme plus étroite qui s’ajoutent en dessous à nos deux branches d’Aucelles — à la branche d 'Auc. Bouillieri et à celle (VAuc. gracilis et nous permettent de suivre ces branches dans les couches beaucoup plus basses, jusqu’au sé- quanien. Pour la troisième branche — celle d 'Aucella mosquensis type, nous ne connaissons pas ou connaissons très imparfaitement le prédécesseur kiméridgien, mais nous trouvons dans la littérature une forme pouvant être reconnue comme son ancêtre plus ancien. Tâchons mainte- nant de rechercher les ancêtres encore plus éloignés des trois branches que nous avons étudiées dans les pages précédentes. L’insuffisance des matériaux ne me permet pas de suivre encore plus loin la branche d 'Aucella mosquensis. On peut supposer seulement que l 'Aucella reticulata s’est développée d’une forme à sculpture radiale très forte et possédant encore des lamelles concentriques. On peut trouver de pareilles formes parmi les échantillons d 'Aucella radiata , l’une d’elles est figu- rée PI. II, fig. 4 a, b. C’est précisément l’échantillon dont j’ai parlé en exposant l’histoire de X Aucella Bronni Rouillier. Pour les formes des deux branches -voisines à sculpture concentrique moins développée, nous pouvons espérer en retrouver les prédécesseurs dans les couches séquaniennes et oxfordiennes. En cherchant les ancêtres séquaniens et oxfordiens de ces deux branches il faut s’ar- rêter tout d’abord aux formes qui se groupent autour de X Aucella lata Traut. et kirghisensis Sok. Nous avons vu (v. la description de la série d’ Aucella lata page 12) qu’elles forment une série de variétés se distinguant par leur largeur et en partie par l’épaisseur de la coquille, en partant des formes larges, telles que X Aucella kirghisensis var. lata , passant par les formes qui occupent le milieu à ce point de vue ( Aucella kirghisensis), pour arriver aux formes étroites comme X Aucella kirghisensis var. angusta ou Aucella impressae Quenst. (non Huene non Pomp.). La comparaison de ces formes avec les variétés plus étroites et plus larges de XAu- cella tenuistriata peut faire naître l’idée que la variété étroite d 'Aucella kirghisensis ou Aucella impressae Quenst. est l’ancêtre de la variété étroite d’ Aucella tenuistriata et que la va- riété typique de l 'Aucella kirghisensis est le prédécesseur de la forme typique de la même espèce, c’est à dire l’ancêtre de la branche d 'Aucella Bouillier! '). N’ayant que peu de docu- ments à ma dispositition, il m’est assez difficile de me prononcer pour ou contre cette supposi- tion, mais prenant en considération l’absence dans les mêmes couches des formes plus rapprochées des deux variétés de YAcella tenuistriata et qui avec plus de raison pourraient être considérées comme prédécesseurs de ces variétés, nous pouvons admettre en attendant ces rapports génétiques. Nous devons alors faire observer que ces formes plus anciennes se distin- guent de leurs descendants: 1) par le développement plus égal des deux valves, 2) par la sculpture concentrique encore plus faible, ce qui donne la prépondérance à la sculpture ra- diale, quoique faible aussi. Il est intéressant de noter ici que parmi les échantillons de X Au- cella kirghisensis de la collection de D. Sokolow il y en a un qui, dans la moitié supérieure de la coquille (valve droite), possède la sculpture radiale caractéristique de l 'Aucella kirghi- sensis et dans la moitié inférieure, acquiert des plis concentriques bien développés et assez espacés, qui cependant ne supplantent pas les stries radiales. (Cet échantillon est figuré chez D. Sokolow PI. XIV, fig. 5.) On peut indiquer encore une forme pouvant être considérée comme un prédécesseur peut x) L' Aucella lata, n’ayant pas de correspondant, dans les branches en 'question, doit, en attendant être mise de côté. être encore plus ancien de la branche d 'Aucella Eoiiillieri , c’est XAucella Hoffmcinni PL II, fig. 13 et 14 qui, d'après sa forme moins arrondie et rappelant celle d 'Avicula, semble être encore plus rapprochée de la souche commune des Aucelles. Par sa sculpture très faiblement déve- loppée un échantillon de cette forme (fig. 13) correspond bien au caractère distinctif de la branche d Aucella BouiUieri; l’autre montre la sculpture radiale un peu plus développée (fig. 14), ce qui le rapproche de XAucella radiata, et notamment des variétés de cette espèce figurées PL II, fig. 15 et PL II, fig. 3. Quant aux formes plus étroites se rapportant à la branche d Aucella Krotovi , je ne pourrais pas indiquer une forme de type plus ancestrale que XAucella Jcirghisensis var. angusta ou XAucella impressae Quenst. Si l’on admet que cette branche a aussi pour origine une forme à sculpture radiale, on peut trouver une forme étroite de ce type qui pourrait nous indiquer les caractères de l’ancêtre supposé de cette branche: c’est la variété XX Aucella radiata décrite par Lunclgren; mais nous connaissons cette forme encore imparfaitement et ne pouvons pas indi- quer les liens qui rattachent les aucelles du type A. impressae Quenst. aux formes pareilles à sculpture radiale. C’est une question que les recherches futures auront à résoudre. Résumons en un tableau les rapports que nous avons pu établir entre les formes fi- gurées dans la planche II (à l'exception d 'Aucella lata Tr. qui a été laissée de côté) et les formes anciennes dont nous avons parlé. Aucella Tchernovi. Aucella volgensis phase crassicollis . i 1 Aucella volgensis. i Aucella surensis type. 1 Aucella mniovnïkensis . 1 Aucella subovalis. 1 Aucella mosquensis Buch. 1 Aucella BouiUieri. 1 Aucella reticulata. 1 Aucella tenuistriata. Aucella Jcirghisensis type Aucella radiata type à sculpture Aucella Hoffmanni. concentrique assez développée. Aucella robusta. Aucella Krotovi. Aucella gracilis. Aucella Jcirghisensis var. angusta (A. impressae Quenst). Aucella radiata variété étroite. On peut passer maintenant aux autres branches des formes voisines de celles que nous avons étudiées. Les unes de ces branches se rapprochent de la branche d 'Aucella Krotovi et embrassent les formes étroites; les autres se joignent cà la branche A Aucella mosquensis et embrassent les formes encore plus larges que celles-ci. Nous commençons par les formes larges qui sont très intimement liées aux membres de la branche d 'Aucella mosquensis et peuvent être considérées commes les formes extrêmes des mêmes types. Aucella rugosa Fisch. PI. I, fig. 6 a, b, c, 7 a, b, c. 1830 — 37. lnoceramus rugosus. Fischer von Waldheim. Oryctographie de Moscou, page 175. PL XL VI, fig. 2 non PL XIX, fig. 5, non Auc. concentrica var. rugosa Keys., non Auc. concenirica var. rugosa Toula. 1866. Aucella mosquensis Lindstrom. Om Trias-och Jura-forsteningar frân Spetsbergen. PL II, fig. 18 (K. Svenska Vet. Akad. Handl., t. VI, livr. 2). 1871. Aucella mosquensis. Eichwald. Mangischlak und Aleutische Inseln. PL XVlf, fig. li, 12. 1888. Aucella Pallasi var. plicata Lalmsen. Les Aucelles... p. 10 et 34, PL I, fig. 21—24. 37 1S97. AuceJla Pallasi var. plicata. Abel. Die Tithonschichten von Niederfellabrunn. Verh. d. K. K. Geol. Keichsanst. J\° 17 et 18, p. 355. 1905. AuceJla Pallasi var. plicata. Vetters. Die Fauna der Juraklippen zwischen Donau und Tliaya, p. 249, PL XXII (II), fig. 10, 11 (Beitr. zur Palaont. und Geol. Osterreich-Ungarns und des Orients. Bd. XVII). Le prof. Lalmsen considère cette forme comme une variété de V AuceJla Pallasi et la désigne sous le nom à’ AuceJla Pallasi var .plicata-, cependant elle diffère tellement par sa largeur et par le caractère de la sculpture des formes typiques d 'AuceJla Pallasi Lahus., qui n’est autre chose que l’ AuceJla mosquenis Buch, qu’elle mérite de recevoir un nom particulier, d’autant plus qu’elle peut être reconnue comme la tige d’une branche génétique particulière. Dans ma communication sur les aucelles au congrès des naturalistes russes en 1901, j’ai indiqué l’indépendance de cette forme en la nommant AuceJla plicata , mais comme ce nom a déjà été donné à une autre forme, il ne peut pas être adopté pour l’aucel le en question, il n’est pas même nécessaire, puisque Fischer de Waldheim, déjà en 1837, a figuré cette forme sous le nom cVIuoceramus rugosus et a indiqué les caractères de cette espèce, quoique ce ne fût pas directement, mais en renvoyant aux caractères que Sowerby avait donnés pour son Inoceramus dubius\ si on veut réunir ces caractè- res et prendre en considération les dessins de Fischer surtout la fig. 2 de la planche XLVI, (fig. 18 ci-contre) on obtient des documents suffisants pour caractériser la nouvelle espèce (conformément à l’état de la science à son époque). Il est vrai que plus tard Keyserling a incorrectement iden- tifié la forme de Fischer avec une des variétés de son AuceJla concentrica , mais sans faire attention à cette identification incorrecte, le nom d1 AuceJla concentrica var. rugosa ne s’est pas conservé dans la science, parce que d’abord Trautschold a rapporté toute l’espèce AuceJla con- centrica et plus tard Lalmsen — seulement cette variété rugosa , à l’espèce AuceJla keyserling i. Il est donc juste de restaurer l’espèce de Fischer, qui le premier a donné un dessin suffisamment bon de cette aucelle très éloignée et par sa forme et par le gisement, de celle qui plus tard a été figurée par Keyserling sous le même nom *). Caractères de I ’ AuceJla rugosa 2). Coquille large, mais faiblement convexe; valve gauche à crochet assez épais et faiblement contourné, à oreillette postérieure bien développée et à bord postérieur aplati et forj étant en arrière. La surface est ornée de lamelles concentriques, rares et minces, mais hautes, auxquelles corres- pondent sur le moule des plis concentriques obtus; des stries radiales extrêmement fines se laissent observer à la loupe dans les tests comme dans les moules. Valve droite ovale fai- blement convexe; le faite de la convexité sépare le tiers postérieur de la surface qui descend plus brusquement que la partie antérieure, qui est presque plane; derrière le sommet on voit une oreillette postérieure très développée; en avant du sommet — l’oreillette de bissus se dirigeant obliquement vers le haut, et encore plus en avant le bord antérieur de la valve, très proéminent. La surface des deux valves est ornée de lamelles concentriques rares et minces, mais hautes, auxquelles correspondent sur le moule des plis concentriques obtus; dans la valve droite la sculpture concentrique est plus serrée que dans la valve gauche; avec la loupe on peut distinguer çà et là sur le test bien conservé, ainsi ') Certes 1 i s cher a figuré sous le même nom encore une autre aucelle (Oryctographie de Moscou. PL XIX, fig. 5 et fig. 19 ci-contre) rapprochée de celle-ci, mais montrant des plis concentriques plus serrés; c’est probablement l’Aucella mosquensis Buch (non Lahus.). -) D après Fischer (page 175) J. unçinatus, depressus, transversius undulato-rugosus. 38 — que sur le moule, de très fines stries radiales entre les lamelles concentriques. Cette aucclle se rencontre le plus souvent avec VAucella mosquensis dans la zone inférieure du portlandien moyen de la Russie centrale, dans la région volgienne et dans le bassin de la Petchora. Cette espèce a été aussi trouvée dans les couches de Neppelthal près de Niederfellabrunn en Autriche, couches que M. H. Vetters rapporte avec raison au tithonique inférieur. Aucella rugosa est intimement liée à VAucella striato-rugosa qui se rencontre dans les couches plus anciennes et avec VAucella orbicularls , forme également plus ancienne, mais se rencontrant rarement dans la zone inférieure du portlandien moyen avec VAucella rugosa. Dimensions. Fig. 5. Fig. 6. Valve gauche. Valve droite. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet . . 80n 86° à peu près 70° 125° Longueur 21 mm. 18 mm. 30 mm. 26,5 mm. Largeur 14 „ 14 „ 21 „ 21 Profondeur 9 „ 5 Hauteur 19 „ 15,5 „ 28 „ 23 „ Extension horiz. . . 13 „ 14 „ 27 „ 27 „ Inclinaison 74° 72° 82° Angle central .... 57° 56° 65° Epaisseur de la coquille fermée ............. 14 mm. Aucella striato-rugosa n. f. PI. I, fig. 2, 3. 1863. Aucella mosquensis Hoffmann. Per. jur. des environs d’Iletzkaïa Zaschita. PL V, fig. 70, 72. Aucella très rapprochée de la précédente mais plus allongée, au bord antérieur moins arrondi et moins forjetant. La coquille est ornée de plis concentriques très espacés (jusqu’au 5 — 6 mm. sur une coquille longue de 37 mm.); entre ces gros plis on voit distinctement sans se servir de la loupe des stries radiales serrées. Cette aucelle se rencontre dans le portlandien inférieur de Gorodische, gouv. de Sim- birsk (z. à Per. Bleicheri ) et d’Orenbourg et peut être considérée comme ancêtre de VAucella rugosa Fisch. Nous la séparons de cette espèce sous un nom particulier, parce que ce ne sont pas deux variétés synchroniques, mais deux mutations successives montrant les mêmes rapports qu’entre V Aucella tenuistriata et VAuc. Bouillier i. Aucella orbicuîaris Hyatt. PI. I, fig. 4 a, b, c, 5. 1866. Aucella mosquensis. Lindstrom. Om Trias-och Jura-forst. fran Spetsbergen PL III, fig. 4. 1865. Pholadomya Gabb. F. B. Meek. Geol. of California vol. I, appendix. PI. 1, fig. 4. 1871. Aucella concenirica Eichwald. Manguichlak et îles Aléouticnnes XVII, fig. 1, 2 et Aucella Pal- lasi Keyserling. Ibid. fig. 5, 6. 1894. Aucella orbicuîaris Hyatt. Trias and Jura in the Western States. Bull, of the Geol. Soc. of America, vol. 5, p. 434. Quoique le prof. Hyatt n’ait pas donné de dessin de cette forme et, renvoyant au dessin de Gabb (Meek. Geol. of California, vol. II, appendix N° 1, fig. 4 Aucella Erringtoni), fait re- marquer lui-même que c’est une forme extraordinaire, probablement une variété particulière, si ce n’est une autre espèce, je crois qu’il est possible de reconnaître la forme comprise par Hyatt sous cette dénomination. Il décrit cette aucelle comme offrant une forme remarquablement circulaire à région orale très recourbée et se projetant en avant comme dans le dessin de Meek. Il indique plus loin que la partie jeune de la valve droite ressemble par l’aspect général à la valve droite d Au- cella crassicollis var. solicla, s’en distinguant par les stries radiales. 11 indique ensuite que l’un de ses échantillons offre exactement le contour de YAucella concentrica Eichw. (Manguicldak et îles Aloutiennes XVII. fig. 2), mais se distingue de la forme d’Eichwald par les stries radiales bien prononcées et enfin— ce qui est le plus persuasif — il remarque que ordinairement YAucella orbicularis se rapproche par le contour de la valve droite des figures 5 et 6 de la même planche d’Eichwald, représentant son Aucella Pallasi, que la courbure antérieure des côtés oral et dorsal ne se prolonge pas aussi loin et ne forjette pas dans la direction dorsale et que les valves sont ordinairement striées. Toutes ces indications conviennent très bien à la forme que nous reproduisons dans notre planche I, fig. 4 et 5 de sorte que la création d’un nouveau nom ne m’a pas paru nécessaire. La forme extrême dont parle le prof. Hyatt en la comparant à Auc. concentrica Eichwald (Iles Aléoutiennes XVII, fig. 2) dévie des échantillons typiques pour approcher de YAu- cella paradoxa Sok. L 'Aucella orbicularis se rencontre avec la forme précédente dans le portlandien inférieur de Gorodische, gouv. de Simbirsk (PI. I, fig. 5) et rarement dans la zone inférieure du portlan- dien moyen des environs de Moscou (PI. I, fig. 4). Elle semble occuper la place intermédiaire entre YAucella rugosa et YAucella aviculoides (PI, I, fig. 1). Dimensions de l’échantillon, fig. 4. Angle de sommet Longueur Largeur . . Profondeur Epaisseur de la coquille fermée Valve gauche. Valve droite. 85° 127° 25 mm. 22,5 mm. 26 „ 20 7 „ 5 . . . . . 12 mm. Aucella Sollasi n. f. PI. I, fig. 8 a, b, 9 a, b. 1865. Aucella Erringtoni. Gabb. (Meek. Description of fossils from the Auriferous slates of Cali- fornia. Gabb. Geology of California. Appendix. 13 t. I, fig. 2 (non 2 a). 1895. Aucella Piocliii. T. W. Stanton. The Fauna of the Knoxville beds (Bull. U. S. Geol. Surv. A? 133. PL IV, fig. 4. Cette forme peut être considérée comme descendant immédiat de YAucella rugosa dans les couches supérieures. Cette aucelle tout en conservant le même degré de convexité que YAucella ru- gosa montre une courbure moins prononcée de la valve gauche; l’oreillette postérieure de cette valve est très développée; la sculpture (du moule) consiste en gros plis concentriques assez espa- cés entre lesquels on peut observer à l'éclairage latéral de fines stries radiales. La valve droite des échantillons figurés ne s’est pas conservée, mais à en juger d’après quelques échantillons intermédiaires entre YAucella Sollasi et YAucella rugosa , elle diffère de la valve droite de YAu- cella rugosa par un plus grand degré de convexité et par la raideur plus égale des pentes antérieure et postérieure. L’échantillon PL I, fig. 8 provient des couches à Virgatites de Mniovniki, l’échantillon PI. I, fig. 9 provient du portlandien des environs d’Oxford et se trouve dans le musée de l’Uni- versité d’Oxford. Je dois à l’amabilité du Prof. Sol las d’avoir pu étudier cet échantillon. Occupant une place intermédiaire entre YAucella rugosa et YAucella okensis, cette forme se rattache dans la direction horizontale à Aucella mniovnikensis , dont elle se distingue par la coquille plus recourbée et plus large. — 40 — Dimensions. \ Fig. 8. Fig. 9. Angle de sommet ........... 71° 71° Longueur 32 mm. 31 mm Largeur .... 22 22 Profondeur 7 „ Hauteur 31,5 „ Ext. horizont. ........ 27 „ Inclinaison 82° Angle central 60° Aucella oEensis n. f. PI. I, fig. 10 a, b, c, 11 a, b, c. Dimensions de l'échantillon, fig. 10. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet 70° 97° Longueur 57 mm. 52 mm. Largeur 42 „ 41 „ Profondeur 18 „ 11 „ Epaisseur de la coquille fermée 29 mm. L’ Aucella okensis, dans sa forme générale se rapproche beaucoup de Y Aucella Sollasi, mais s’en distingue tout d’abord par ses dimensions beaucoup plus grandes; mais la principale distinction de cette forme de tous les membres précédents de la branche c’est la convexité plus grande de la valve droite; le faîte de la convexité passe chez les jeunes individus presque par le milieu; dans les formes adultes, elle recule en arrière. Le bord antérieur de la valve droite, surtout en avant du sommet, descend brusquement. L’angle du sommet de la valve droite est presque droit. Cette aucelle se rattache dans la direction horizontale à Y Aucella volgensis et à Y Au- cella surensis, s’en distinguant par sa largeur beaucoup plus grande. En Russie, elle se ren- contre dans les deux zones inférieures du crétacé inférieur; la forme américaine PL I, fig. 10, donnée au cabinet géologique par M. D. Sokolow, provient des couches de Knoxville, Californie. Aucella Pellati n. f. PI. I, fig. 13, 14 a, b, c. 1902. Aucella scytliica Sokolow (pars). Ueber einige Aucellen aus Ost-Russland. Bull, des Natur. de Moscou, JV? 3. PL XIV, fig. 10. C’est une aucelle très rapprochée de Y Aucella rugosa et de Y Aucella scytliica , mais elle se distingue de la première par une coquille moins convexe et de la seconde par le cro- chet moins allongé et plus aminci et par une sculpture concentrique plus grossière et moins serrée. La valve droite est peu convexe, sa partie antérieure est plane et se prolonge loin en avant du sommet; l’angle du sommet est moins obtus que dans Y Aucella rugosa. L’échantillon PL I, fig. 13 a été trouvé par E. Pellat dans le portlandien inférieur de Boulogne (Vimmereux) et fait partie de la collection Pellat. Je trouve possible de rapporter à la même forme un des échantillons figurés par D. Sokolow sous le nom Y Aucella scytliica no- tamment fig. 10. Il paraît que cette aucelle est moins répandue que Y Aucella rugosa; elle donne nais- sance à une petite branche d’aucelles très rapprochées des formes de la branche précédente. — 4L Quant aux ancêtres préportlandiens de YAuceUa Pellati il faut les chercher parmi les formes telles que YAuceUa Sinzovi et Y A. Huenei (pour les variétés à sculpture plus gros- sière) qui, elles- mêmes, ont pu prendre naissance dans les variétés d 'Aucella radicita à sculp- ture fine. Dimensions. Angle de sommet . . Longueur Largeur Profondeur .... Hauteur Extension horizontale Inclinaison .... Angle central . . . Fig. 13. Valve gauche. 89° 25,5 mm. 19 4 5 ^ 5 ° Y) Fig. 14. Valve droite. 96° 21 mm. 17 4,5 „ 20 20 „ 72° 60° Aucella dilatata n. f. PI. I, fig. 15 a, h, 16 a, b, c. A première vue, cette aucelle rappelle YAuceUa Fischeri et se trouve ordinairement dans les collections parmi les échantillons de cette espèce; une étude détaillée démontre cepen- dant qu’elle diffère beaucoup de Y Aucella Fischeri et des formes voisines. La coquille de cette aucelle est faiblement convexe, s’élargit vite avec l’âge et affecte une forme arrondie ou largement ovale. Le crochet de la valve gauche est peu saillant et faiblement contourné en arrière. La valve droite est faiblement convexe; le faîte de la convexité passe par le milieu et les deux pentes descendent également en avant et en arrière, l’oreillette de bissus est très faiblement développée, l’angle de sommet approche de l’angle droit. La sculpture des deux valves est assez bien prononcée par des plis concentriques, pas trop serrés (comme dans Y Au- cella Fischeri). A. dilatata se distingue de YAuc. Pellati par le crochet plus mince de la valve gauche et par le bord antéro-supérieur de la valve droite moins large. L 'Aucella dilatata se rencontre dans les schistes à Virgatites virgatus à Gorodistche (gouv. de Simbirsk PL I, fig. 14) et monte dans l’aquilonien; l’échantillon PL I, fig. 15 provient de la zone à Craspedites subdit a s des environs de Moscou. Dimensions fig. 16. Angle de sommet Longueur Largeur ... Profondeur Epaisseur de la coquille fermée Valve gauche. . 63° 34 mm. 8,5 Valve droite. 94° 30 mm. 24 „ 4,5 „ 13 mm. Aucella subokensis n. f. PI. I, fig. 17 a, b, c. D i m e n s i m s. Valve droite. 97° 44 mm. 32 „ Valve gauche. Angle de sommet 61° Longueur 47,5 mm. Largeur 32 Profondeur - ... 12 6 Valve gauche. Hauteur 42 mm. Extension horizontale 42 „ Inclinaison 71° Angle central 53° Epaisseur de la coquille fermée Valve droite. 37 mm. 42 „ 71° 62° 19 mm. Cette aucelle peut être considérée comme descendant de YAucélla dilatata, elle est très rapprochée de YAucélla okensis et présente une phase de développement parallèle à YAucélla okensis *); elle s’en distingue par les valves moins convexes, ce qui la rapproche de YAucélla trigonoides, mais cette dernière est encore plus plate, elle a le crochet beaucoup plus mince, le contour plus trigonal et l’oreillette postérieure plus petite. L Aucella volgensis et YA. su- rensis sont des formes aussi très rapprochées de YAucélla subokensis, mais elles sont plus ren- flées et moins larges. L Aucella subokensis se rencontre dans les couches à Hoplites riasanensis du gouver- nement de Riasan et dans la zone à Craspedites spasskensis du crétacé inférieur du même gouvernement. Le prolongement ultérieur de cette branche nous est inconnu. Passons maintenant à deux branches incomplètement connues, voisines entre elles, et embrassant les formes à sculpture faiblement développée; nous désignons l’une d’elles comme branche de YAucélla scythica (forme la mieux connue) et l’autre, — comme branche de YAucélla Ischmae (forme terminale de la branche). Nous poursuivrons les membres connus de ces deux branches en partant des formes préportlandiennes les plus anciennes, sans cependant s’arrêter à la souche commune supposée du type d Aucella radiata. Branche d ’A u c e 1 1 a scythica. Cette branche prend naissance dans la variété large de YAucélla Hoffmanni PI. II, fig. 13, qui a été suivie de YAucélla kirghisensis var. lata ou de YAucélla lata Traut., comprenant sous ce nom les échantillons larges décrits sous ce nom par Trautschold; un de ces échantillons est figuré PI. II, fig. 16 (la valve droite d’un autre échantillon plus petit — PI. II, fig. 17), il appartient au cabinet géologique de l’Université de Moscou et a été déterminé par Trautschold. Y? Aucella impressae Pompeckj (non Quenst, non Huene) se rapporte prabablement à la même espèce. La forme suivante et la dernière que nous connaissions est YAucélla scythica. Aucella scythica Sok. PI. I, fig. 18 a, b, c, 19 a, b. 1901. Aucella Pallasi Keys. var. tenuistriata . Pompeckj. Aucellen in Frânkischen Jura, p. 25. PI. IV, fig. 5 a— b, 6. 1902. Aucella scythica Sokolovv. Ueber einige Aucellen ans Ost-Russland. Bull, des Natur. de Moscou J\» 3. PI. XIV, fig. 7, 8, 9, (non 10 et 11). Je reproduis ici la description de cette espèce donnée par D. Sokolow. «Muschel sehr flach uncl breit, mit verhâltnissmàssig kleinem Wirbel der linken Schale (beinahe wie bei A. Bronni). Die Schlosslinie macht mit dem geradlinigen Oberrande einen Win- kel von circa 130°. Beide Schalen sind fast glatt, denn die Anwachsstreifen sind linienfôrmig oder von der Forai kaum bemerkbarer Undulationen; auf gut erhaltenen Steinkernen sieht man radiale Strahlen vom Po//nsUTypus. Der Umriss der linken Schale geht vom Vorderrande am ') Aucella subokensis et. A. okensis sont si rapprochées qu’elles pourraient être réunies sous le même nom, si nous ne connaissions pas les formes plus anciennes attestant l’existance de deux branches séparées quoique très voisines. — 43 — Wirbel über den Unter- und Hinterrand zum geradlinigen Oberrande als elliptische Curve mit kleiner Excentricitàt. Das Obi- ist gut entwickelt, fliigelartig wie bei der Pallasi- Gruppe. Scheitelvvinkel 85 — 90°, g rosser als bei irgend einer anderen Art von Aucella. Die Rückenlinie besteht ans zvvei geradlinigen Tbeilen, welche vom Wirbel und Hinterrand e ausgehend, auf dem dicksten Theile der Schale mit einander einen abgerundeten mâssig stumpfen Win- kel bilden. Die redite Schale hat dieselbe Form wie die von A. plicata Pavl. !), ist nur etwas kürzer und breiter; die Rückenlinie ist geradlinig und gelit fast durcli die Mitte der Schalen- oberflâche»... «Eine Varietât oblonga ist bedeutend langer als die typische Art». Je crois que la variété oblongue doit être séparée de cette espèce et identifiée à Y Au- cella emigrata Zitt. L Aucella scythica se rencontre dans la zone inférieure du portlandien moyen (z. à Per. dorsoplanus ) au bord du ruisseau Wetlanka, gouv. d’Orenbourg et dans le portlandien infé- rieur (?) du versant oriental de l’Oural septentrional, où elle a été trouvée par D. Ilovaïski. Les anneaux plus jeunes de cette branche sont jusqu’à présent inconnus. Dimensions. Fig. Valve gauche. 18. Valve droite. Fig. 19. Angle de sommet . . . . 96° 115° 95u Longueur 27 mm. 27 mm. 23 mm. Largeur • 20 „ 20 „ 17 Profondepr ...... 6 „ 3,5 „ 5,5 » Hauteur . 21 Extension horizontale 22 n Inclinaison 72° Angle central ..... . 62° Épaisseur de la coquille fermée . . 9,5 mm. Branche d’A u c e 1 1 a I s c h m a e. Je ne connais que trois formes qui me semblent appartenir à cette branche: Aucella solodurensis , A. syrtensis , A. Ischmae, elles se rencontrent dans des couches assez éluignées l’une de l’autre, de sorte que la branche est interrompue deux fois. Aucella solodurensis de Lor. PI. T, flg. 20, 21 a, b. Aucella solodurensis que nous identifions à Y Aucella Bronni var. lata Lahus. (non Aucella Bronni Lah., non Aucella lata Traut.) a déjà été décrite ci-dessus (voir page 13). Aucella systensis n. f. PI. I, fig. 22 a, b. C’est une aucelle large au contour subtriangulaire et presque lisse. Les stries concentri- ques d’accroissement qui ornent cette aucelle deviennent un peu plus fortes, mais seulement dans un âge assez avancé. Par sa forme générale, cette aucelle est très rapprochée de V Aucella dilatata , mais son contour plus anguleux et sa sculpture les distinguent assez facilement. L Aucella syrtensis se rencontre dans la zone à Virgatites vir gains du Jurassique de x) Aucella rugosa du présent ouvrage. — 44 — Obschi-Syrte du gouvernement de Samara et rarement dans l’aquilonien des environs de Moscou; l’échantillon PI. I, fig. 21 appartient au musée géologique de l’Université de Moscou et à été trouvé par A. W. Pavlow. La forme aquilonienne se distingue un peu par la pente antérieure plus abrupte de la valve droite. La disparition de la sculpture radiale et la diminution de l’angle de sommet de la valve droite ainsi que l’affaiblissement de la sculpture concentrique distinguent cette forme de l 'Aucella solodurensis. Dimensions. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet . . 60° 90° Longueur . . 40 mm. 37 mm. Largeur . . 26 1) „ 30 „ Profondeur . .. H -, 7 „ Épaisseur de la coquille fermée . . .18 mm. Aucella lschmae n. f. PI. I, fig. 23 a, b, c, 24 a, b, c. Coquille large au contour triangulaire lisse; au bord inférieur onduleux (résultat du peu d’épaisseur et de la flexibilité des bords de la coquille); les deux valves sont également et médiocre- ment convexes, quelquefois même très faiblement. Les crochets des deux valves sont presque également développés et peu saillants; l'oreillette de bissus de la valve droite est petite; le faîte de la convexité maximum passe par le milieu jusqu’à la moitié de la coquille et ensuite dévie en arrière, en s’approchant du bord postérieur, le bord antéro-supérieur de la valve droite s’abaisse brusquement. Aucella lschmae se rencontre dans les concrétions calcaires à Polyptychytes polypty- chus dans le bassin de la Petchora (rivière Isclima). Les aucelles appartenant aux différentes branches affectent dans la zone à Polyptychites polyptychus du néocomien boréal les caractères qui les rapprochent de l’ Aucella lschmae; elles deviennent lisses et les bords de leurs valves s’amincissent. Tel était le cas dans 1 Aucella Tcher- novi, forme très rapprochée de 1 Aucella lschmae; nous retrouverons une phase analogue dans: l’ Aucella concentrica, A. piriformis, A. borealis. Dimensions. Angle de sommet Longueur Largeur Profondeur Épaisseur de la coquille fermée Fig. Valve gauche. 75° 24. Valve droite. 76° 33 mm. 33 mm. 26 „ 25 „ 9 » 9 „ .... 18 mm. Pour en finir avec les aucelles larges et obliques, il nous reste à étudier encore deux branches interrompues: branche d Aucella paradoxa et petite branche d Aucella emigrata. Branche d’A u c e 1 la p a r a d o x a. Aucella paradoxa Sokolow. PI. 1, fig. 26 a, b, 27 a, b, c. 1865. Aucella Erringtoni Gabb. Meek. Description of fossils from the auriferous slates of California. Geology of California, t, f. PI. I, fig. 3. p Largeur anormale par suite du déplacement et de la cassure du bord antérieur de la valve gauche. 1902. Aucella paradoxa. D. Sokolow. Ueber einige Aueellen ans Ost-Russland. Bull, des Natur. de Moscou, N? 3, 1902, p. 8. PI. XIV, fig. 18, 19, 20. C’est une forme très intéressante donnant naissance à une série d’aucelles affectant des formes assez étranges parmi les représentants de ce genre. Une petite correction doit être faite dans la diagnose de cette espèce donnée par D. So- kolovv que je reproduis ici: «Muschel ungleichklappig, nacli hinten flügelfôrmig verlângert, daher mehr breit als lang. Die Rückenlinie der linken Scliale gleicht der von A. scytliica, nur ist der abgerundete Winkel ein rechter; der umbonale Tlieil ist halsfôrmig aus dem Kôrper der linken Schale her- vortretend und stark, gerade (ohne Torsion) gebogen; der Vorderrand tritt busenfôrmig voraus, der Unterrand ist der lângste von allen, der Hinterrand sehr kurz, da Ober- und Unterrand sicli fast begegnen. Zum Vorder- und Oben'ande fàllt die Schale steiler, zum Unterrande be- deutend Hacher ab und bildet meistentheils dem Oberrande entlang ein mehr oder weniger (zuweilen sehr stark) ausgeprâgtes Joch. Die rechte Schale hat einen fast dreieckigen Umriss, seltener einen unregelmâssig- elliptischen; sie ist flachgewôlbt und bildet kein Joch am Oberrande; die Rückenlinie ist gerade und mündet in den letzten Drittel des Unterrandes. Die Sculptur beider Schalen gleicht der von A. Pallasi». Cette description correspond bien aux caractères de YAucella paradoxa, seulement l’auteur a été induit en erreur par le défectueux échantillon qu’il a choisi pour type. Cet échantillon est écrasé et le côté antérieur de la valve gauche est aplati (c’est pourquoi son contour ne correspond pas à celui du côté opposé). C’est seulement cet état imparfait de l’échantillon qui a poussé l’auteur à croire et à écrire que le crochet de la valve gauche se projette du corps de la coquille en forme de col. Je fais figurer deux autres échantillons d 'Aucella paradoxa , dont l’un fait partie de la collection de D. Sokolow et porte la même étiquette que son échantillon type: l’autre fait partie de la collection d’Hoffmann, appartenant à l’Université de St.-Pétersbourg. Ces deux échantillons montrent que le bord antérieur est ar- rondi et que la partie du crochet ne se détache pas si nettement du corps de la coquille que dans l’échantillon type de Sokolow. La sculpture est tantôt assez grossière, et rappelle celle d 'Aucella rugosa, tantôt elle est plus fine. Dans la littérature paléontologique je ne connais qu’une forme dont les caractères cor- respondent à ceux de YAucella paradoxa; c’est l’aucelle figurée par Gabb, avec plusieurs autres formes, dans la Geology of California, sous le nom ( YAucella Erringtoni PL I, fig. 3. Prof. Hyalt en 1894 lui a donné le nom var. elongata aviculaeformis Q, en remarquant qu’elle a une oreillette postérieure étroite et que le dessin de Gabb représente une forme extrême de cette variété. Quant aux formes plus anciennes qui pourraient être considérées comme ancêtres de YAucella paradoxa , j’attire l’attention sur une variété A Aucella radiata PI. U fig. 25 qui est plus allongée comparativement aux autres variétés et qui, avec la sculpture radiale caractéris- tique de l’espèce, montre aussi les plis concentriques espacés, atteignant leur plus grand déve- loppement dans la partie supérieure de la valve gauche. Dimensions, fig. 27. Angle de sommet Longueur Largeur Profondeur Épaisseur de la coquille fermée Valve gauche. 95° 19 mm. 13 „ 5,5 „ 9 Valve droite. 113° 19 mm. 13 „ 3,5 „ mm. 9 Bull. Geol. Soc. of America v. 5, 1893, p. 432. — 46 — Aucella elliptïca n. f. PI. I, fig. 28 a, b, c. Les chaînons intermédiaires entre V Aucella paradoxa du portlandien et Y Aucella ellip- tica de la zone inférieur du crétacé nous sont inconnus, si ce n’est X Aucella Stremouhovi de l’aqui- lonien qui me semble plutôt appartenir à une autre branche voisine. V Aucella elliptica présente une forme assez grande, au bord antérieur tronqué et au bord postérieur allongé, de sorte que le contour de la partie supérieure de la valve gauche forme un angle aux côtés presque droits. Le faîte de la convexité passe d’abord tout droit par le milieu de la coquille, ensuite dévie en arrière en formant un angle obtus avec la direction précédente. La valve droite faiblement convexe dans le jeune âge devient presque plate chez les individus adultes, le faîte de la convexité passe par le milieu de la valve; le bord antérieur de cette valve ne se prolonge pas si loin en avant de l’oreillette de bissus, comme cela s’ob- serve dans P Aucella mosquensis et rugosa, le contour de la valve droite est un ovale tronqué du côté antéro-supérieur. La coquille est ornée de fortes ondes concentriques assez éloignées l’une de l’autre, surtout dans la valve gauche. L’échantillon figuré provient de la zone à Craspedites spasskensis du gouvernement de Riasan. Dimensions. Angle de sommet ...... Longueur Largeur Profondeur Épaisseur de la coquille fermée Valve gauche. 79° 39 mm. 27 10 16 Valve droite. 91° 35,5 mm. 27 „ 6 * mm. Aucella Blanfordi Stol. PL 1, fig. 29 a, b, c. 1863. Monotis concentricus Blanford. Salter and Blanford. Palaeontology of Niti in the northern Himalaya. Descr. of the Pal. and Second. Fossils. Journ. As. Soc. Beng. p. 136. Pl. IV, fig. 6-7. 1865. Aucella Blanfordiana Stoliczka. Geological Sections across the Himalayan Mountains, from Wangtu-bridge on the River Sutlej to Sungdo on the Indus: with an account of the formations of Spiti, accompanied by a révision of ail known fossils from that district. Mem. Geol. Survey of India, v. V PL I, p. 88. Aucella Blanfordi par la forme et par le degré de convexité de la coquille est assez rapprochée de la précédente, mais s’en distingue par la valve droite qui est presque plate et lisse dans le jeune âge. La sculpture est faiblement développée, elle est exprimée par des plis concentriques peu déterminés et irréguliers outre lesquels on observe çà et là des bosses et des sillons irréguliers. Le dessin fig. 29 est fait d’après les empreintes prises dans la collection de Blandford à Londres. L’espèce a été trouvée dans les schistes de Spiti. Dimensions approximatives. Angle de sommet Longueur Largeur Profondeur Épaisseur de la coquille fermée Valve gauche. 80° 43 mm. 32 „ 14 „ Valve droite. 90° 41 mm. 32 „ 21 mm. 47 — Aucella syzranensis n. f. PI. I, fig. 30 a, b, c. C’est la dernière forme qui me semble appartenir à la branche en question. Elle es rare; je n’en connais qu’un échantillon incomplet, provenant de la zone à Polyptychytes Key- serlingi de Kachpour, gouvernement de Simbirsk. Cette aucelle, très rapprochée de la précé- dente par le contour et la sculpture de la coquille, s’en distingue en ce que les deux valves son très convexes, surtout la valve gauche. Branche d’A u c e 1 1 a emigrata. La dernière branche d’aucelles larges et obliques est très courte. Je ne connais que trois formes qui la composent. Au commencement de cette branche nous plaçons Y Aucella Bronni Lahus. du séquanien (voir la description de cette forme). L’anneau suivant que nous connais- sons est: Aucella emigrata Zitt. PI. I, fig. 32 a, b, c. 1870. Aucella emigrata Zittel. Die Fauna der aelteren Cephalopoden führenden Tithonbildungen. Palaeontographica. Suppl. IL Abth. I — II, p. 121. PL 36, fig. 15, 16. Aucella scythica var. oblonga. D. Sokolow. Ueber einige Aucellen aus Ost-Russland. Bull. 1902. des Natur. de Moscou, JÆ 3, p. 7 (du tirage à part.) PL XIV, fig. 11. La description et les dessins de Zittel (surtout la fig. 16) conviennent bien aux caractères de l’aucelle que D. Sokolow a fait figurer sous le nom d 'Aucella scythica var. oblonga; même les dimensions sont presque les mêmes. Il paraît que cette espèce s’est développée de Y Aucella Bronni Lahus. et a donné nais- sance à Y Aucella Stremouhovi de l’aquilonien. U Aucella emigrata se rencontre dans le tithonique inférieur de Rogoznik et dans la zone à Per. dorsoplanus du portlandien de l’Oural méridional. Dimensions. Angle de sommet Longueur Largeur ..... Profondeur Épaisseur de la coquille fermée Valve gauche. Valve droite. 83° 106" 27,5 mm. 26 mm. 17 17 „ 6 4 » Aucella Stremouhovi n. f. PI. I, fig. 33 a, b, c. 1888. Aucella Fischeriana (pars). Lahusen. Les Aucelles. Pl. II, fig. 17 et 18. L Aucelle aquilonienne, très rapprochée de Y Aucella emigrata par le contour de la valve et le degré de convexité, mais s’en distinguant par la position du faîte de la convexité qui passe presque par le milieu de la valve; le bord antérieur de cette valve ne for- jette pas si loin en avant, que dans Y Aucella emigrata (et plusieurs autres aucelles du port- landien inférieur) et s’abaisse plus brusquement (presque à plomb) ce qui se répète chez plu- sieurs autres aucelles aquiloniennes ( Laliuseni , Krotovi , tenuicollis, surensis). L’angle du somme de la valve droite est moins obtus que dans Y Aucella emigrata et se rapproche de l’angle droit. La coquille est ornée d’ondes concentriques du type de Y Aucella Fischeri , plus grandes et plus 48 - espacées que dans Y Aucella emigrata; la sculpture rayonnante manque; on peut aussi rencontrer des formes presque lisses ou à sculpture faiblement développée. Zone aquilonienne à Craspedites subditus à Khorochovo. Dimensions. Valve gauche. Angle de sommet 78° Longueur 35 mm. Largeur 23 „ Profondeur 8 „ Épaisseur de la coquille fermée Valve droite. 86° 32 mm. 23 „ 5 „ 13 mm. Le développement ultérieur de cette branche nous est inconnu. Il est possible que la- branche d 'Aucella Fischeri dont la provenance est encore incertaine ait pris aussi naissance dans Y Aucella emigrata ou quelque forme très voisine. Nous passons maintenant aux formes considérablement plus étroites qui se joignent plus ou moins à la branche ci-dessus décrite de Y Aucella gracilis-robusta, s’en distinguant par la forme moins ovale (se rétrécissant vers le sommet) de la valve droite. Ces formes atteignent une diversité considérable dans la zone à Virgatites virgatus, dans laquelle on peut retrouver les souches de plusieurs petites branches, se développant dif- féremment dans les couches plus jeunes. Dans la littérature actuelle on désigne ordinairement toutes ces diverses formes portlandiennes sous le nom d Aucella mosquensis, nom qui ne doit pas être employé pour aucune de ces aucelles, parce qu’il doit être réservé pour une autre forme déjà décrite. (V. page 22, Aucella mosquensis Buch.) Lahusen a décrit sous le nom d Aucella mosquensis deux formes différentes quoique liées génétiquement; l’une d’elles qui se rencontre dans l’aquilonien (Repievka) a reçu dans le pré- sent ouvrage le nom d’ Aucella Lahuseni , l'autre plus ancienne, se rencontrant dans les couches à Virgatites virgatus , a reçu le nom d Aucella russiensis. En prenant cette dernière forme pour type central, on peut grouper autour d elle plusieurs variétés qui passent insensiblement l'une dans l’autre, et se rencontrent dans la même couche; mais parmi ces formes on peut en choisir quelques-unes qui sont pour ainsi dire plus stables et plus répandues et qui donnent naissance à des branches particulières, dont on peut suivre le développement dans les couches plus jeunes. Nous désignerons toutes ces variétés sous les noms suivants: Aucella Stantoni, Aucella russiensis (forme centrale), Aucella abbreviata, Aucella Gabbi. Nous allons décrire toutes ces branches dans l’ordre qui vient d’être indiqué, en commençant par les formes les plus sveltes, qui se rapprochent le plus de la branche déjà dé- crite (Y Aucella gracilis. B r a n c h e d’A u c e 1 1 a S t a n t o n i. (Aucelles allongées au crochet mince.) Aucella Stantoni n. f. PI. III, fig. la, b, 2a. b, c, 3a, b, c. 1895. Aucella Piochii. T. W. Stanton. The Fauna of the Knoxville beds. Bull. U. S. Geol. Surv. JV? 133. PL IV, fig. 6, 7. Coquille très allongée et assez étroite. Valve gauche très convexe au crochet long, mince et contourné en avant et au bord inférieur infléchi un peu en arrière. Valve droite deux fois moins convexe au contour ovale dans sa partie inférieure, qui devient plus aigu dans la moitié supérieure pour former un angle de 60° au sommet arrondi; le faîte de convexité correspond au tiers postérieur de la valve. La coquille est ornée de plis concentriques 49 — serrés parmi lesquels se trouvent çà et là des plis et des sillons plus marqués. Cette aucelle ne se rencontre pas très souvent dans les couches à Virgatites virgatus du portlandien de Mos- cou et du gouv. de Simbirsk. Dans le jura d’Orenbourg, elle se rencontre dans la zone à Per. dorsoplanus. L’Université de Moscou possède un grand échantillon de la valve gauche de cette aucelle donné par D. Sokolow (PI. III, fig. 1), le crochet de cette valve est encore plus allongé que dans les échantillons de Moscou. L’échantillon figuré PI. III, fig. 3 provient de Knoxville beds de Californie, et appartient également à l’Université de Moscou. Di mensions. Fig. O Fig. 3. Valve gauche. Valve droite. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet . . 51° 73° 52" 68° Longueur . . . 28,5 mm. 23 mm. 26 mm. 22 mm. Largeur . 16 16 „ 14 „ 14 „ Profondeur . . . . 7 5 „ 7,5 „ 4,5 „ Épaisseur de la coquille fermée . . . ... 12 mm. 12 mm. Aucella tenuicollis n f. PL 111, fig. 4 a, b, c, 5 a, b, c, 6 a, b, c, 7 a, b, c. I Cette aucelle, présentant une mutation plus jeune de Y Aucella Stantoni, atteint un grand développement dans lefi couches aquiloniennes (Khorochowo, Kachpour). C’est une forme très allongée et oblique, mais peu large, au crochet de la valve gauche mince et assez long, quoi- que moins que dans la forme précédente. La valve droite est plus convexe, le faite de conve- xité est moins reculé en arrière que dans Y Aucella Stantoni et le bord antérieur de la valve, dans la partie supérieure, descend très brusquemeut vers le plan de contact des deux valves, quelquefois même il surplombe. Dans la moitié supérieure de la valve droite, les bords posté- rieur et antérieur sont presque droits et se rencontrent pour former un angle de 65° au sommet arrondi, cet angle aigu aux côtés presque droits distingue cette aucelle de Y Aucella Krotovi qui en est voisine. Dans les couches crétacées cette aucelle et peut-être même les représentants de cette branche ne se rencontrent plus. D i m ensi o n s. Fig. 5. Fig. 6. Fig. 7. ! Valve gauche. Valve droite. Valve gauche. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet . 45° 65° 41° 52° 65® Longueur . . . . 28 mm. 24 mm . 29 mm. 36 mm. 34 mm . Largeur 15 „ 15 15 „ 18 „ 18 Profondeur . . . . 7 „ 5,5 Il 7 „ 9 „ 7 Épaisseur de la coquille fermée . 12,5 „ 12 mm. 16 mm. Aucella Hyatti n. f. PI. III, fig. 8 a, b, 9 a, b, 10 a, b, 11 a, b. Dans les couches à Virgatites virgatus des environs de Moscou, on trouve avec YAu- cella Stantoni une autre aucelle très voisine, qui s’en distingue par sa coquille plus droite à crochet plus massif et à sculpture plus grossière. Cette forme se rencontre aussi dans le port- landien du bassin d’Ischma et dans l’Amérique du nord. Je possède une mutation plus lourde de cette forme provenant de l’aquilonien de Po- Üvna gouv. de Simbirsk. PI. III, fig. 11. — 50 B r a n c li e d’A u c e 1 1 a r u s s i e n s i s. Aucelles à crochet plus épais et médiocrement long. Aueella russiensis n. f. PI. III, tig. 14a, b, c, 15a, b. 1846. Aueella mosquensis. Keyserling. Petschora-Land. PI, XVI, fig. 8. 1888. Aueella mosquensis. Lahusen. Les Aucelles. PI. II, fig. 6, 7, 8. 1889. Aueella Pallasi (probablement). White. Remarks on the genus Aueella. PI. III, fig. 10, 11. 1889. Pallasil var. although there seems to be quite as nuch reason for referring them to A. mos- quensis. White. Remarks on the genus Aueella. Monogr. U. S. Geol. Surv. XIII, p. 232, PI. IV, fig. 20. Dimensions. Valve gauche. Valve droite Angle de sommet . . 51° 65° Longueur . . 36 mm. 31 mm. Largeur ... • . 21 „ 20 „ Profondeur . . . 9 5 „ Épaisseur de la coquille fermée . . .14 mm . Je comprends sous ce nom une partie des formes décrites par le prof. Lahusen sous le nom d ''Aueella mosquensis et notamment une forme très répandue dans la zone à Virgatites virgatus de la Russie moyenne. Il a été déjà indiqué dans la description d’ Aueella mosquensis , que Buch a décrit et figuré sous ce nom une autre forme, qui plus tard, par malentendu, a reçu le nom d ''Aueella Pallasi. L’ Aueella russiensis a été pour la première fois caractérisée et figurée sous le nom d’ Aueella mosquensis dans l’ouvrage de Keyserling PI. 16, fig. 8. (Le dessin incomplet ne permet pas de s’assurer que ce soit réellement notre forme, parce que la valve droite de la même forme peut aussi appartenir à X Aueella Fischeri.) Coquille à contour ovale allongé dans la moitié inférieure se rétrécissant vers le sommet. Valve gauche presque deux fois plus convexe que la droite, avec un crochet assez mince et infléchi en avant, tandis que la partie inférieure de la valve se recourbe en arrière; (courbure en ï) l’angle de sommet de la valve gauche est de 51° — 55°. Le contour de la valve droite est un demi-ovale oblique dans la moitié inférieure, dans la moitié supérieure il se rétrécit vers le sommet, tandis que les bords antérieur et postérieur gardent une certaine cour- bure, ce qui raproche cette forme de l’ Aueella mniovnikensis , dont elle se distingue par le crochet plus mince de la valve gauche et par la partie supérieure de la valve droite plus aiguë. Le sommet de la valve droite est presque central. Le faîte de convexité maximum passe pres- que par le milieu et les pentes antérieure et postérieure descendent presque également. L’oreil- lette postérieure dans les deux valves est petite, l’oreillette de bissus est normalement déve- loppée. La coquille est ornée de plis concentriques serrés, souvent très faibles, dans certains échantillons on peut observer à la loupe de fines stries radiales. La présence de cette aucelle dans les couches à Virgatites virgatus de la Russie cen- trale a déjà été indiquée. Dans le bassin de la Petchora cette forme se rencontre dans l’argile recouvrant la série schisteuse à Aueella mosquensis Buch. (Pallasi Keys). Dans la région d’Orenbourg, dans la zone plus basse à Aueella mosquensis Buch. se trouve une aucelle très rapprochée de 1 Aueella russiensis , et qui lui est peut-être identique; mais n’ayant à ma dis- position que la valve gauche (un peu incomplète) je ne suis pas sûr que cette forme soit la même ou présente quelque déviation peut-être permettant de la considérer comme ancêtre com- mun de plusieurs variétés de ce groupe. 51 Aueella La h use ni n. f. PL III, fig. 16 a, b, c, 17 a, b, c, ISa, b, c, 19 a, b, c, 20 a, b, c, 21a, b, c, 22 a, b, 23 a, b, c. 1888. Aueella mosquensis Lahusen. Sur les aucelles. PI. II, fig. 1 — 5. 18S9. Aueella Pallasi (probablement, ou peut-être A. mosquensis) White. Remarks on the genus Aueella. PI. III, fig. 12, 13. h' Aueella Lahuseni présente une mutation plus jeune de Y Aueella russiensis , qui occupe par rapport à cette dernière la même place que Y Aueella tenuicollis par rapport à Y Aueella Stantoni. L Aueella Lahuseni est le plus développée dans la zone à Craspedites subditus et se rencontre plus rarement dans la zone à Hoplites riasanensis et dans la zone à Craspedites spass- hensis (Kachpour). Les différences entre cette mutation et la précédente consistent en ce que dans la partie supérieure de la valve droite, les bords antérieur et postérieur deviennent plus droits, surtout dans les individus adultes, l’angle de sommet de cette valve est assez variable 61 — 70°. La pente antérieure de la valve droite descend en général plus doucement que la postérieure, mais dans le tiers supérieur de la valve, cette pente douce devient très abrupte et descend perpendiculairement au plan du bord (dans Y Aueella russiensis ce bord antérieur abrupt ne se sépare pas du reste de la surface). La coquille est ornée de plis concentriques serrés mais faibles, cependant on rencontre aussi des formes lisses ou ornées de quelques sillons concentriques de profondeur inégale. Dimensions. Fig. 16. Valve gauche. Valve droite. Fig. 17. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet . . . 53° 66° 50° 61° Longueur . . . . . . 45 mm. 41 mm. 33 mm. 30 mm. Largeur .... • • 24 „ 24 „ 15 „ 17 „ Profondeur . . . . . io „ 8 „ 8 „ 6 B Epaisseur de la coquille fermée . 18 mm. 14 mm. B r a n c h e d’A u c e 1 1 a J a s i k o v i. Coquille plus courte, courbure double peu apparente. Aueella abbreviata n. f. (Aueella russiensis var. abbreviata) . PI. 111, fig. 24 a, b, c. Parmi les échantillons d Aueella russiensis , on rencontre des formes ayant le sommet de la valve droite plus arrondi (forme typique et formes se rapprochant de Y Aueella mniovnikensis et de Y A. subovalis) et des formes avec les côtés de l’angle de sommet de la même valve plus rectilignes; parmi ces dernières on peut choisir quelques formes se distinguant du type encore par d’autres caractères qui se répètent dans la descendance. Nous désignons une de ces formes sous le nom d Aueella abbreviata. C’est une forme très rapprochée de Y Aueella russiensis, mais plus courte, beaucoup moins recourbée, à crochet de la valve gauche moins aminci, aux côtés de l’angle de sommet de la valve droite faiblement courbés. Cette forme se rencontre dans la zone à Virgatites vir- gatus de Mniovniki, près de Moscou et dans la zone à Perisp. giganteus de Polivna, gouv. de Simbirsk. 52 — Dimensions. Angle de sommet Longueur Largeur Profondeur Epaisseur de la coquille fermée Valve gauche. 54° 32,5 mm. 12,5 Valve droite. 67° 29 inm. 20 ,, 4,5 „ mm. Ancel la Jasikovi n. f. PI. IIP fig. 25 a, b, c, 26 a, b, c. Coquille à contour ovale subtriangulaire; les deux valves sont presque également, mais médiocrement convexes. Le crochet de la valve gauche est aigu, mais pas trop saillant (moins que dans la forme précédente). Les côtés antérieur et postérieur de la valve droite en se rap- prochant du sommet forment un angle de 63 — 64 tandis que le côté postérieur est un peu convexe et l’antérieur un peu concave. L Aucella Jasicovi d’un côté se joint à YAucella abbreviata , de l’autre présente un anneau qui lie ou pour mieux dire rapproche cette dernière de YAucella nuciformis. C'est une forme assez rare. L’échantillon fig. 25 provient de la zone à Per. giganteus de Polivna, gouv. de Simbirsk, l’autre échantillon (fig. 26) provient de la z. à Or. spasskensis de Staraïa Riasan, gouv. de Riasan. Dimensions de bêchant, fig. 26. Angle de sommet ...... Longueur . . . Largeur , Profondeur ......... Epaisseur do la coquille fermée Valve gauche. 57° 33 mm. Valve droite. 64° 30 mm. 21 9 55 55 22 6 15 mm. 55 55 Aucella nuciformis n. f. PI. fil, fig. 27 a, b, c, 28 a, b, c. La coquille, du côté de la valve droite comme du côté de la valve gauche, a un contour subtriangulaire et presque symétrique (le plan tracé du sommet au bord opposé, perpendiculairement au plan de contact des deux valves, divise la coquille en deux moitiés presque symétriques); les deux valves sont presque également convexes et assez renflées, les deux valves montrent une petite oreillette postérieure; les deux crochets sont aigus et le crochet de la valve gauche forjette un peu au-dessus du crochet de la valve droite; l’angle de sommet de la valve droite est d’en- viron 63°, le bord postérieur de la partie supérieure de la valve droite est faiblement convexe et le bord antérieur un peu concave. L Aucella nuciformis semble être un descendant très modifié de YAucella Jasicovi , mais la modification des caractères à eu lieu dans la même direction, dans laquelle cette dernière forme s’est modifiée comparativement à YAucella abbreviata. Gisement: zone à Craspedites stenomphalus du néocomien inférieur de la partie septen- trionale du gouv. de Simbirsk. Dimensions. Ech. fig. 28. Angle de sommet Longueur Largeur Profondeur Epaisseur de la coquille fermée Valve gauche. 55° 37 mm. 26 „ 13 „ Valve droite. 63° 36 mm. 24 mm. — 53 - La branche génétique Aucella abbreviata — Jasikovi — nuciformis offre comparativement à la branche précédente plus de mutabilité; les formes qui la composent sont allées plus loin dans la direction des modifications communes à plusieurs branches d’aucelles, qui se manifeste dans la transformation des formes comparativement plates en formes renflées. Cette direction des modifications est tellement commune à plusieurs branches, quelle donne un cachet parti- culier à la faune néocomienne d’aucelles, qui se distingue, comparativement à la faune jurassique, par la prépondérance évidente des formes renflées. Si nous cherchons dans les couches plus anciennes les ancêtres possibles des trois bran- ches d’aucelles voisines de Y Aucella russienses (branches dot. Stantoni, cl A. russiensis, d A. abbreviata), notre attention s’arrête tout d’abord aux formes américaines, qui ont déjà depuis longtemps reçu le nom d Aucella Erringtoni. Aucella Erringtoni Gabb. 1865. Aucella Erringtoni Meek. Description of Fossils from the "Aurifier. slates of California. Gabb. Geology of California p. 479. Appendix B. t. I, fig. 2 a (probablement aussi PL I, fig. 1 — 1 a distingué par Gabb. sous le nom de var. linguiformis). 1889. Aucella Pallasi var. althoug there seems to be quite as much reason for referring them to A. mosquensis. White. Remarks on the genus Aucella. Monog. U. S. Geol. S. XIII, p. 232. PL IV, fig. 18, 19. 1895. Aucella Piochii. Stanton. The Fauna of the Knoxville beds. (Bull. LL S. Geol. Surv. A? 133. PL IV, fig. 9. Reproduction de la fig. 18 de White 1889.) Cette forme qui se rencontre dans les schistes de Mariposa a attiré l’attention de plu- sieurs paléontologues. Le Prof. L Lahusen déjà en 1888 a avancé l’opinion que plusieurs formes ont été décrites sous le nom d 'Erringtoni, que la forme PL I, fig. 5 a— e est très rapprochée d’ Aucella Bronni et que les formes fig. 1—2 sont très rapprochées de deux variétés A Aucella Pallasi— y ar. tenuistriata et var . polit a (p. 8 et 10). I. P. Smith en 1894, après avoir exposé 1 histoire de l’espèce, est arrivé à la conclusion que les formes se rapportant aux deux espèces différentes, Auc. Bronni et Auc. Pallasi, ont été décrites sous le nom A Aucella Erringtoni *)• D. N. Sokolow* 2) admet, qu’une partie des formes figurées chez Gabb (fig. 5 a — c) appartient à 1 Auc. Bronni et que les autres figures représentent une autre forme pour laquelle le nom Auc. Erringtoni peut être conservé. Pour moi, je trouve très probable que les fig. 5 a — e représentent 1 Auc. Bronni La- hus.; quant aux autres, il est difficile de décider ce qu’elles représentent, sans avoir sous les yeux les échantillons types, mais il est bien possible que la fig. 2 représente Y Aucella Sollasi , la fig. 2 a une forme analogue à Y Aucella tenuistriata par le développement de la sculpture, mais s’en distinguant par son crochet plus svelte; on pourrait conserver pour cette forme le nom A Aucella Erringtoni. La fig. 1 (var. linguiformis ) représente peut- être la même forme mais rétrécie par la pression. Si cette supposition n’est pas juste nous devons reconnaître dans cet échantillon une variété plus svelte d Aucella Erringtoni. Prof. A. Hyatt indique encore 1 oreillette postérieure très développée comme caractère distinctif de deux variétés cl’Er- ringtoni 3). Il n est pas difficile de remarquer que les variétés A Aucella Erringtoni (si leurs caractères sont bien rendus par les dessins) occupent par rapport aux aucelles du groupe 9 James Perrin Smith. Age of the Auriferous Slates of the Sierra Nevada (Bull, of the Geol. Soc. of America vol. 5, p. 252). 2) D. N. Sokolow. Ueber einige Aucellen etc. p. 5, 6. 3) Trias and Jura in the Western States. Bull. Soc. Geol. Amer. 1894, v. 5, page 405. — 54 (V Aurélia russiensis la même place, qu’occupe l’ Aucélla tenuistriata par rapport à XAuceUa Bouillier i. Les deux variétés de XAuceUa Erringtoni offrent les mêmes formes que XAuceUa Stantoni et A. russiensis, mais s’en distinguent par le développement de la sculpture radiale. Cela nous autorise à reconnaître dans les représentants de XAuceUa Erringtoni les précur- seurs des aucelles que nous avons groupées autour de XAuceUa russiensis. Prof. A. Hyatt en étudiant en 1894 les rapports entre les aucelles des schistes de Mariposa et les aucelles des couches de Knoxville est arrivé à une conclusion analogue *)• Pour les ancêtres encore plus anciens nos connaissances sont très insuffisantes. Probable- ment que les prédécesseurs oxfordiens d 'Aucella Erringtoni doivent être cherchés parmi les vari- étés étroites de la série variée, que nous désignons en attendant sous le nom d Aucella radiata. Passons maintenant à la quatrième branche qui est aussi voisine de celle de 1 Aucella russiensis. Branche d ’A u c e 1 1 a G a b b i. Crochet, mince et aigu, partie inférieure de la coquille très élargie. Aucella Gabbi n. f. PI. IV, fig. 21 a, b, c, 22 a, b, c. 1864. Inoceramus Piochii Gabb. Palaeontology of California, vol. I, p. 187. PI. 25, fig. 173 (non 174 que l’auteur lui- même à rapporté plus tard à un Mytilus). 1889. Reproduction du dessin de Gabb. (fig. 173). White. Remarks on the genus Aucella. Monogr. U. S. Geol. Surv. VIII. PI. IV, fig. 1. 1895. Aucella Piochii. Stanton. The Fauna of the Knoxville beds. (Bull. U. S. Geol. Surv. AT? 133. PI. IV, fig. 2, 3, 5. Dans la première partie de Paleontology of California, nous rencontrons la figure et la description d’une aucelle portant le nom d 'Inoceramus Piochii. Il aurait fallu réserver pour cette forme le nom d’ Aucella Piochii Gabb, si l’auteur lui-même n’avait pas donné dans la seconde partie du même ouvrage ce même nom à plusieurs aucelles qui ont peu de rapport avec la forme décrite dans la première partie. Les malentendus provenant de cette conception large de l’espèce se font sentir jusqu’à nos jours, quoique les paléontologues américains aient beaucoup contribué à l’étude des aucelles. Le Dr. T. W. Stanton, en reconnaissant 1 Aucella Piochii comme espèce particulière, en a exclu les aucelles figurées par l’auteur de l’espèce dans la seconde partie de Paleontology of California, mais il y a placé dans la synonymie XAuceUa Fischeri d’Orb. et XAuceUa concentrica (Fiscli.) White 1889, fig. 18, 20— forme à stries radiales, et il a figuré encore plusieurs formes qui dif- fèrent considérablement Tune de l’autre et de la figure originale de Gabb, de sorte que 1 Aucella Piochii Stanton ne correspond pas par son étendue à XAuceUa Piochii Gabb. Pour éviter les malentendus qui pourraient survenir concernant cette espèce, si différemment comprise par les divers auteurs et par le même auteur à diverses époques, je crois plus rationnel de ne pas employer le nom spécifique A Aucella Piochii et de le remplacer par Aucella Gabbi, qui peut être caractérisée comme suit. Aucelle peu épaisse, très élargie dans la moitié inférieure et rétrécie dans la partie supérieure. Valve gauche à crochet mince infléchi en avant et à oreillette postérieure peu dé- veloppée. La valve droite a un contour presque rectiligne dans les deux tiers supérieurs du bord postérieur, son bord antérieur est arrondi, l’angle de sommet de la valve droite est de 70 — 74, le faîte de convexité sépare la partie postérieure à pente plus abrupte de la par- i) Ibid. p. 407. — 55 tie antérieure deux fois plus large et descendant plus doucement. La coquille est ornée do plis concentriques assez faibles et inégalement séparés, entre lesquels on voit par places des sillons plus larges et plus profonds. Cette aucelle, liée dans la direction horizontale avec l Aucella russiensis , peut être prise pour la variété extrême de cette dernière et se rencontre en Russie dans le même niveau (zone à Virgatites virgatus du portlandien moyen). Dimensions de l'échantillon, fig. 21. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet . . 60° 72° Longueur . . 46 mm. 41 mm Largeur . . 28 „ • 28 „ Profondeur . . 11 „ 7 „ Hauteur . . . 40,5 „ 36 „ Extension horizontale . . 37 „ 37 „ Inclinaison . . 67» 66° Angle central . . 53° 51° Epaisseur de la coquille fermée . ..... 18 mm. Aucella trig'Oiioides Lahus. PI. IV, fig. 23 a, b, c, 24 a, b, 25 a, b, c. 1888. Aucella trigonoides. Lahusen. Les Aucelles (Mômm. Comit. Geol. VIII, I), page 14 et 36, PL II, fig. 21—24. Pour compléter la description de cette espèce donnée par le prof. I. Lahusen j'ajouterai ce qui suit. Cette forme caractéristique pour Laquilonien est liée génétiquement avec la pré- cédente et peut être considérée comme sa mutation plus jeune. Certains échantillons A Aucella trigonoides ont la valve gauche presque identique par sa forme à la valve gauche de 1 Aucella Gabbi (p. ex. PL II, fig. 23), mais dans la valve droite le faîte de convexité passe pres- que par le milieu et la pente antérieure est beaucoup plus abrupte, surtout dans la partie supérieure où elle descend à plomb vers le plan de bord. On aperçoit donc entre ces deux espèces le même rapport qu’entre X Aucella russiensis et VA. Lahuseni. Les autres échantillons se distinguent aussi par la forme de la coquille qui est plus triangulaire, plus élargie dans la partie inférieure et dont le crochet est moins long. La surface de la coquille est tantôt lisse, tantôt offre des plis concentriques qui sont assez espacés et qui se suivent à distances presque égales. Cette espèce, que je sache, ne se prolonge pas dans le crétacé, et se termine dans la zone à Berriasella riasanensis de Laquilonien. Dimensions des échantillons. PI. IV. fig. 23 et 24. Fig. 23. Fig. 24. Valve gauche. Valve droite. Valve gauche. Angle de sommet . ... 56° 82° 66° Longueur 33 mm. 51 mm. Largeur ..... ... 24 .. 24 „ 35 „ Profondeur .... ... H „ 6 „ 12 „ Epaisseur de la coquille fermée . . . 17 mm. — 56 — Aucella teutoburgensis Weerth. PI. IV. flg. 26 a, b, c. 1884. Avicula (?) teutoburgensis. 0. Weerth. Die Fauna des Neocomsandsteins im Teutoburger Walde (Pal. Abhandl. Bd. II, Heft. I) PI. IX, fig. 9 a, b. Grâce à l’obligeance de Mr. Weerth à Detmold, j’ai eu la possibilité d’examiner son échan- tillon type et d’en faire un moulage en plâtre que je reproduis dans le présent ouvrage. Pour compléter la description de Weerth on peut indiquer les caractères suivants de cette aucelle: La coquille ressemble par sa forme générale et par le degré de courbure à la variété lisse d 'Aucella trigonoides, mais elle est plus convexe, ce qui a rapport surtout à la valve droite. La sculpture du moule est exprimée par des plis concentriques serrés accompa- gnés encore de faibles stries rayonnantes. L’oreillette de bissus de la valve drcfite est bien vi- sible, de sorte que l’appartenance de cette forme au genre Aucella (qui a été mise en doute) est indubitable. Je ne peux pas partager l’opinion de M. Wollemann (1900. Bivalven und Gastropoden, p. 58) et croire que l 'A. teutoburgensis Weerth soit un échantillon abimé d’ Aucella keyserlingi. Cette remarque ne se rapporte qu’à l’échantillon type de Weerth, mais non pas aux autres échantil- lons qui dans la collection de Weerth portent le même nom. L’échantillon figuré a été trouvé à Eheberg Bornberg. Dimensions. Valve gauche. Valve droite Angle de sommet . . 58° 84° Longueur 31 mm. Largeur . . 20 „ 21 „ Profondeur 11 „ 7 1 r) Epaisseur de la coquille fermée . . 18 mm . Là branche d Auc. Gabbii comme les trois branches précédentes a pu prendre naissance dans 1 ''Aucella JErringtoni; A. Gabbii montre aussi quelques traits de parenté avec l 'Aucella bononiensis, ce qui démontre que la souche qui a donné naissance au groupe d 'Aucella russiensis se rapproche de la souche inconnue de V Aucella bononiensis. Il y a encore deux branches d’aucelles voisines de celles qui viennent d’être décrites, dont >a provenance et les rapports génétiques ne sont pas clairs, ce sont la branche d 'Aucella Andersoni et celle d’ Aucella Fischeri d’Orb. Examinons d’abord les formes qui leur appartiennent avant de chercher à comprendre leur origine. Branche d’Aucella Andersoni. Aucella bononiensis n. f. PI. IV, fig. la, b, 2, 3, 4a, b, 5, 6. 1863. Aucella Pallasi Hoffmann. Période jurassique des environs d’Iletzkaï Zaschita. PI. VI, fig. 74, 75. ? 1871. Aucella mosquensis. Eichwald. Manguichlak et des Aléoutiennes. PI. XVII, fig. 9, 10, 15, 16, 17. 1889. Aucella Pallasi. Pavlow. Etudes sur les couches jurassiques et crétacées de la Russie, p. 48. PI. III, fig. 4, 5. 1902. Aucella Pavlovi. Sokolovv. Ueber einige Aucellen aus Üst-Russland. PI. XIV, fig. 17 (non fig. 12—16). Forme assez rapprochée de YAucella russiensis, nuis s'en distinguant par les caractères suivants: la partie supérieure de la valve gauche est plus épaisse, le crochet est moins courbé et la partie inférieure est étendue en arrière; sculpture en forme de plis concentriques assez prononcés et espacés. La valve droite (que nous décrivons d’après un autre échantillon) est peu convexe, son contour se rapproche d’un ovale oblique; son sommet occupe une position presque centrale sur le coté supérieur, l’oreillette postérieure est bien développée, l’oreillette de bissus est petite; à partir de cette dernière le bord antérieur forme un arc assez régulier; le faîte de conve- xité se trouve un peu en arrière de la ligne médiane. Un seul échantillon de cette aucelle (valve gauche) a été trouvé à Vimmereux, près de Boulogne, PI. IV, fîg. 1 a, b, de sorte qu'il est impossible de savoir comment était la valve droite, mais à en juger d’après le contour de la valve gauche, on peut supposer avec beaucoup de probabilité, que les deux valves droites, que j'ai fait figurer dans Fs «Etudes sur les couches jurassiques» PI. III, fig. 4 et 5, appartiennent non pas à YAucella mosquensis Buch (A. Pallasi Keys.) comme je le supposais alors, mais à X'Aucella bononiensis. Quant à l’opinion de M. D. Sokolovv *) que ces valves appartiennent à Y Aucella Pavlovi. je voudrais faire à ce propos la remarque suivante. Je suis d’accord avec M. Sokolow que les deux valves anglaises, décrites par moi, appartiennent à la même forme que celle qui est représentée dans la figure 17 de l'ouvrage ci-dessus nommé de Sokolow (PL IV, fig. 6 du présent ouvrage), mais je ne crois pas que cette valve fig. 17 ait appartenu à la forme représentée par les autres figures de la même espèce (. Aucella Pavlovi ), mais à YAucella bononiensis , qui s’en distingue par sa forme plus allongée et plus étendue en arrière; cette valve droite doit, selon moi indiquer l’existence de YAucella bononiensis dans le jura d’Orenbourg. Je fais figurer ici encore deux échantillons qui me semblent appartenir à cette espèce, l’un d’eux (PI. IV, fig. 5) fait partie de la collection de Sokolow, et l’autre (PI. IV, fig. 4) — de la collection de Hoffmann. La largeur moindre de ce dernier peut dépendre de l’état impaifait de conservation. Cet échantillon a été figuré par Hoff- mann. PL VI, fig. 74 et 75. Dimensions de léchant. PL IV, fig. 1. Angle de sommet 57 Longueur 21,5 mm. Largeur 14 Profondeur 6 „ Aucella Andersoni. PI. IV, fig. 7, 8 a, b, c, 9, 10, 11 a, b, c, 12. 1895. Aucella Piochii. T. AV. Stanton. The Fauna of the Knoxville beds (Bull. U. S. Gcol. Surv., A? 183. PL IV, fig. 8). La valve gauche est médiocrement convexe, assez large et étendue en arrière dans la moitié inférieure, elle s’amincit graduellement dans la partie supérieure et se termine par un crochet mince, peu saillant, qui ne se courbe presque pas en avant. La valve droite est beaucoup plus convexe que dans la forme précédente; le faîte de convexité passe par le milieu et les deux pentes descendent également. La sculpture des deux valves est exprimée par des plis concentri- ques assez serrés et plus ou moins également espacés. Cette forme se rencontre dans les couches aquiloniennes du gouvernement de Moscou et de la région volgienne et monte jusque dans le néocomien inférieur. En Amérique elle se rencontre dans les couches inférieures de Knoxville. L D. N. Sokolow. Ueber einige Acellen, p. 7. — 58 - Dimensions des échant. fig. 7 et 12. Fig. 7. Fig . 12. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet . . . . 57° 63° 80° Longueur 29 mm. 30 mm. 24 mm. Largeur • 17 „ 18 „ 19 „ Profondeur 7 „ 8 „ 6 „ Epaisseur de la coquille fermée . . . 14 mm. Aucella WeertJii n. f. PL IV, fig. 13 a, b, c, 14 a, b. Je possède deux échantillons de cette aucelle dont l’un provient du néocomien de Teutoburger Wald (Eheberg) et a été donné par Weerth à Detwold et l’autre provient de Knoxville beds, Tehama County, Californie. h' Aucella Weerthi très rapprochée de VA. Andersoni s’en distingue par la valve gauche plus bombée et plus droite, à crochet mince et peu saillant. La sculpture est ia même que dans V Aucella Andersoni , dans l’échantillon de Californie elle est un peu plus grossière. Dimensions de Léchant, fig. 14. Angle de sommet Longueur Largeur Profondeur Branche d’A u c e 1 1 a Fischer i. Aucella Fiseheri d’Orb. PI. IV, fig. 15 a, b, c, 16, 17 a, b, c, 18 a, b, c, 19 a, b. 1845. Avicula Fischeriana. d’Orbigny. Murchison, Verneuil et Keyserling. Paléontologie de la Russie d’Europe, vol. Il, page 472, PL XLI, fig. 8, 9, 10. 1888. Aucella Fischeriana. Lahusen. Les Aucelles, p. 15 et 37. PL II, fig. 14, 15, 16, 19, 20. 1895. Aucella mosquensis Zittel. Grundziige der Palaeontologie, p. 269, fig. 589. (1900. v. aussi l’édi- tion anglaise, p. 372, fig. 635). Coquille peu convexe, oblique, étendue vers le bord postéro-inférieur. Valve gauche à crochet mince peu saillant et très faiblement courbé en avant. Valve droite beaucoup moins convexe que la gauche; le faîte de convexité passe un peu en arrière du milieu; oreillette postérieure peu développée, oreillette de bissus très petite; angle de sommet d’environ 80°. La coquille est ordinairement ornée de plis concentriques forts et assez espacés; il est plus rare que la coquille soit lisse. Les premiers rares représentants de V Aucella Fiseheri se rencontrent dans la zone à Virgatites virgatus ; dans les couches aquiloniennes cette aucelle est très nombreuse; dans les couches crétacées je ne la connais pas. 66° 26 mm. Angle de sommet . . . Longueur Largeur Profondeur Epaisseur de la coquille Dimensions. Fig. 18. Valve gauche. Valve droite. 57° 87° 36 mm. 33 mm. 22 „ 23 „ 8,5 „ 5 „ fermée 13,5 mm. — 59 — Aucella spasskensis n. f. PI. IV, fig. 20 a, b, c. La coquille comme dans V Aucella Fischeri est oblique et étendue dans la direction postéro-inférieure; le crochet de la valve gauche est peu saillant et presque droit; la sculpture concentrique est forte et rare, mais cette aucelle se distingue par ses dimensions plus grandes et par ses valves plus renflées; l’oreillette de bissus de la valve droite est beaucoup plus dé- veloppée que dans l 'Aucella Fischeri et le bord antérieur au-dessus de cette oreillette est un peu concave, ce qui rend le sommet plus aigu. Il Aucella spasskensis se rencontre dans la zone à Crasp. spasskensis de Staraïa Riazan, vis-à-vis de la ville de Spassk, gouv. de Riasan. Dimensions. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet 66° 80° Longueur 47 mm. 46 mm. Largeur 35 „ 35 „ Profondeur 13 „ 9 „ Epaisseur de la coquille fermée 22 mm. Comme nous l’avons déjà indiqué, l’origine des deux branches dernièrement décrites est encore incertaine. Ces deux branches ont pu se développer d’une forme commune — Aucella bononiensis, se trouvant près de la base du portlandien moyen dans des directions un peu différentes; d’autre part, la seconde branche (d Aucella Fischeri ) montre une certaine affinité avec la branche d’ Aucella emigrata Zitt, Il est bien possible que toutes les trois branches aient leur souche commune dans l’ Aucella Bronni Lalius., parmi les échantillons de laquelle les uns (Lahusen, PL I. fig. 1,2, 3, 4, 5) se rapprochent par leur forme de 1 Aucella emigrata , tandis que les autres (ibid. fig. 6 et 7) par leur contour rappellent davantage V Aucella bononiensis. Aucella Pavlov! Sokolow. PL V, fig. 2, 3 a, b, c. 1895. Aucella Piochii. T. W. Stanton. The Fauna of the Knoxville beds. Bull. U. S. Geol. Survey. A? 133. PL IV, fig. 10. 1902. Aucella Pavlovi. D. N. Sokolow. Ueber einige Aucellen aus Ost-Russland. Bull, des Natur de Moscou, N° 3, 1902, p. 7. PL XIV, fig. 12, 13, 14, 15, 16 (non 17). L Aucella Pavlovi décrite par D. Sokolow provient des couches à Ammonites dorso- planus de Vetlianka, gouv. d’Orenbourg; les figures 2 et 3 de la PL V de cet ouvrage présentent des photographies des échantillons types. M. Sokolow a rapporté au même type une valve droite (fig. 170 de son ouvrage) et deux valves droites d’aucelle, que j’ai décrites dans les «Études sur les couches jurassiques» 1889, PI. III, fig. 4 et 5. Je crois que ces trois valves n’appartien- nent pas à 1 Aucella Pavlovi et je les rapporte maintenant à une autre forme — Aucella bouo- niensis, quoique je reconnaisse que les caractères de ces deux formes soient très proches les uns des autres et en comprenant l’espèce un peu plus largement, il est très naturel de les identifier ou de les considérer comme deux variétés d Aucella Pavlovi, mais ici, ayant en vue d’éclairer autant que possible les rapports génétiques des formes, il me semble plus désirable de dis- tinguer ces deux formes et de donner à chacune son propre nom. Conformément à ce chan- gement il faut omettre dans la description de l’espèce donnée par Sokolow les trois dernières lignes, oii il parle des changements qui résultent de 1 âge; d’autre part, j ajouterai quelques mots à la caractéristique de cette valve: flachgewolbt, subelliptisch, sich zur abgerundet dreieckigen nâhernd. Dans cette étendue un peu restreinte, l 'Aucella Pcivlovi peut être considérée comme la souche commune des branches d Aucella terebratuloides et AA. Keyserlingi. Encore dans cette étendue restreinte, l 'Aucella Pavlovi présente aussi quelques petites modifications, ainsi l’échantillon plus petit offre une forme plus oblique, plus étendue en arrière, l'échantillon plus grand est plus droit; il paraît que déjà ici sont marquées les deux direc- tions des changements, dont l’une mène à l’élaboration de la branche d 'Aucella terebratuloides et l’autre à celle d 'Aucella Keyserlingi. Aucella terebratuloides Lahus. PI. V, fig. 4a, b, 5a, b, 6a, b, c, 7a, b, c, 8a, b, 9a, b, c, 10a, b, c, lia, b, 12a, b, 13a, b. 1881. Aucella Keyserl. forma obliqua. Tullberg. Ueb. Verst. aus den Aucellen Schichten Novaja Semljas. PL II, fig. 13, 14, 15. 1884. Aucella concentrica var. White. On Mesozoic Fossils. Bull. U. S. Geol. Surv. JY? 4. PI. VI, fig. 2, 3, 4, 5. 1888. Aucella terebratuloides Lahus. Les Aucelles se rencontrant en Russie. Mem. Comité Geol., vol. VIII. A1? 1, p. 18 et 39 PI. IV, fig. 1 (var.) 4, 5, 6, 7, 8; (non 2, 3, non A. B. C. dans le texte). 1895. Aucella Piocldi var. ovula. T. W. Stanton. The Fauna of the Knoxville beds (Bull. U. S. Geol. Survey, JY? 133. PI. IV, fig. 11, 12, 13). Dans la description de l’espèce donnée par Lahusen, je voudrais introduire l’indication, peu développée par l’auteur, que le degré de convexité de la valve droite change dans des limites assez larges; quelquefois elle est presque aussi convexe que la gauche, quequefois sen- siblement moins, le contour subtriangulaire arrondi me semble aussi digne d’être mentionné. Quant à la comparaison avec les autres espèces et à l’âge géologique, je ferai observer que je n’ai pas remarqué les passages entre cette espèce et X Aucella mosquensis Lahus. (Au- cella russiensis et Lahuseni du présent ouvrage) et que je ne connais pas les échantillons difficiles à distinguer A Aucella mosquensis var. ovata. Au contraire cette espèce montre un rapport des plus intimes avec X Aucella Keyserlingi et il y a des échantillons dont il est difficile de dé- terminer, s’ils appartiennent à XA. terebratuloides ou à 1 A. Keyserlingi. h Aucella terebratuloides se rencontre dans plusieurs zones en partant de la zone à Per. giganteus du portlandien supérieur jusqu’à la zone à Polyptycliites Keiserlingi du néoco- mien, le maximum du développement correspond à la zone à Oraspedites stenomphalus du néo- comien inférieur. Il faut cependant remarquer que seules les valves gauches des formes portlan- diennes et aquiloniennes sont connues, et il est possible que les échantillons complets se distin- guent davantage des formes typiques du néocomien et se rapprochent de X Aucella Pavlovi avec laquelle cette espèce montre beaucoup de traits communs. Parmi les échantillons de X Aucella terebratuloides , on peut distinguer plusieurs va- riétés. 1- re variété — regularis, comparativement étroite et droite (PI. V, fig. 4, 5, 6, 7), montre plus de rapports avec la variété étroite et droite de X Aucella Pavlovi. 2- me variété — angulata, au contour plus anguleux PL V, fig. 12 et 13, s’éloigne plus que les autres du type régulier le plus répandu. 3- me variété — expansa, plus ou moins élargie dans la partie inférieure de la coquille (étendue dans la direction postéro-inférieure) PL VI, fig. 8, 9, 10, 1 1; cette variété montre plus de rapport avec la variété large et plus oblique (X Aucella Pavlovi. La première et la troisième variétés donnent naissance à plusieurs branches de formes, que nous allons étudier. Dimensions de l’échantillon. PI. V, fig. 10. Angle de sommet Longueur Largeur Profondeur Epaisseur de la coquille fermée Valve gauche. 58° 30 mm. Valve droite. 80° 27 mm. 21 22 1 0 6,5 . . 16,5 mm. B r anche d ’ A u c e 1 1 a u n c i t o i d e s. Cette petite branche semble prendre naissance dans les formes les plus étroites de la variété regularis de X Aucella terebratuloides et embrasse des formes dont l’aspect général est plus allongé et anguleux comparativement aux autres formes de ce groupe d’aucelles, liée gé- nétiquement à XAucella Pavlovi. Aucella terebratuloides var. angulata se rapproche plus de cette branche que des autres. Aucella uncitoides n. f. PI. V, fig. 14, 15 a, b. ? 1874. Aucella concentrica var. rugosa Toula. Beschr. mesozoischen Verst. v. d. Kuhn-Insel. Die zweite Deut. Nordpolarfahrt. Géologie, PL II, fig. 3. Aucella terebratuloides Lahusen. Les aucelles qui se rencontrent en Russie, figures A, B et C dans le texte page, 19. ? 1895. Aucella Piochii var. ovata. T. W. Stanton. The Fauna of the Knoxville beds (Bull. U. S. Geol. Survey, A? 133. PI. II, fig. 14. ? 1899. Aucella mosquensis var. ovata. Sinzovv. Notizen über die Jura-Kreide-und Neogen. Abl. d- gouv. Saratow, Simbirsk, Samara und Orenburg. PL III, fig. 17. Le prof. Lahusen qui ne distingue pas cette forme de l 'Aucella terebratuloides, dit à propos de l'échantillon qu’il a fait figurer dans le texte, qu’il correspond par le contour de la petite valve et par la convexité des deux valves à l 'Aucella terebrataloides , mais que par l’aspect généra] de la coquille il correspond à Y Aucella Keyserlingi. Je ferai observer encore que XAucella uncitoides est plus étroite et plus anguleuse comparativement à XAucella Keyser- lingi et LA. terebratuloides. La partie supérieure de la valve gauche est assez allongée et se termine par un crochet recourbé en avant, ce qui donne à la coquille un aspect rappelant un Uncites du devonien. La valve gauche se distingue par son sommet plus aigu, dont le bord postérieur est convexe et l’antérieur beaucoup plus concave que dans toutes les formes de ce groupe. Aucella uncitoides a été trouvée dans les couches néocomiennes à Craspedites stenompba- lus de Pekhorka et dans le sable micacé à Polvptychites du versant oriental de l'Oural septen- trional (collection de 1). I. Ilovaïski) Dimensions de l échant. PI. V. fig. 15. Valve gauche. Angle de sommet 47° Longueur 43 mm. Largeur 29 „ Profondeur 14 „ Epaisseur de la coquille fermée Valve droite. 62° 39 mm. 30 11,5 25,5 mm. Aueella crassieollis Kevs. (Lahus. pars). PL V, fig. 16 a, b, c. 1846. Aucellci crassieollis Keyserling. Petchora-Land. PL 16, fig. 9 — 12. 1869. Aueella Piochii. Gabb. Pal. of California, v. II. PI. 32, fig. 92 a. 1874. Aueella concentriea var. rugosa (pars) Toula. Beschr. mesoz. Verst. von der Kuhn-Insel. PL II, fig. 3. 188S. Aueella crassieollis. Lahusen. Les Aucelles. PL V, fig. 9, 10. Aueella crassieollis var. gracilis Lahusen. Ibid. fig. 11 — 13. 1889. Aueella Piochii (Reproduction de la fig. 32 a de Gabb.). White. Remarks on the Genus Aueella. Monog. U. S. G. Sur, v. XIII. PL IV, fig. 4. 1895. Aueella crassieollis. Stanton. The Fauna of the Knoxville beds. Bull. U. S. Geol. Surv. X 133. PL V, fig. 8, 10, PL VI, fig. 3, 4, 5. ? 1901. Aueella crassieollis Keys. var. psylerachensis . Borissiak. Sur les Aucelles du crét. inf. delà Crimée. Bull. Com. Geol. XX, p. 280. PL II, fig. 2. Les traits caractéristiques de cette aucelle sont: le crochet allongé et très recourbé, la partie supérieure de la coquille renflée, et les étranglements irréguliers de la coquille. Con- formément à la description et au dessin de Keyserling c’est une aucelle très longue, dont la longueur est égale à deux fois l’épaisseur et à deux fois la largeur prise dans le milieu de la coquille où elle n’est pas la plus grande. A cette diagnose passe l’échantillon figuré par Lahu- sen PL V, fig. 9 et 10. Si l’on augmente un peu l’étendue de l’espèce, en y incluant aussi des formes moins allongées, telles que les représentent les fig. 11 et 12, il sera en tout cas difficile d’adapter à cette diagnose les formes renflées se rapprochant de X Aueella piriformis que Lahu- sen a nommées Aueella crassieollis var. solida PL V, fig. 14, et il me semble plus naturel de séparer ces formes sous un autre nom — Aueella solida (v. plus bas la description de cette forme). Aueella Keyserlingi Lahus. PL V, fig. 17 a, b, c, 18, 19. 1846. Aueella concentriea var. rugosa Keys. Petchora-Land, p. 301. PL XVI, fig. 16. 1888. Aueella Keyserlingi. Lahusen. Les Aucelles, p. 21 et 40. PL IV, fig. 18 — 23. 1895. Aueella crassieollis, specimen that approaches A. Piochii var. ovata in form. Stanton. The Fauna of the Knoxville beds. Bull. U. S. Geol. Survey, X? 133. PL V, fig. 12, 13. 1896. Aueella terebratuloides . Semenow. Faune d. dépôts jurass. de Mangychlak et de Touar-Kyr. PL I, fig. 17. Par le degré de convexité de sa coquille et par sa sculpture l’ Aueella Keiserlingi se rap- proche beaucoup de V Aueella terebratuloides . mais s’en distingue par la coquille moins anguleuse, moins étendue en arrière, en général plus régulière. Ces deux espèces étant proches au point d’embranchement, il est naturel de rencontrer des formes aux caractères instables, qu’il est difficile de placer dans l’une ou l’autre de ces deux espèces. Les caractères de 1 Aueella Keyserlingi peuvent être désignés comme suit: Coquille à contour subtriangulaire arrondi, très peu recourbée, presque droite. Valve gauche présentant dans sa partie supérieure un angle d’environ 65° degrés aux côtés presque droits et dans sa moitié inférieure approchant du demi-cercle, valve droite un peu moins renflée que la gauche, faîte de convexité passant presque par le milieu et les bords descendant brusquemeut dans la moitié supérieure et doucement dans 1 inférieure; le bord antérieur au-dessous du sommet ne montre pas une dépression marquée; l’angle de sommet de le valve droite est de 77°, sculp- ture exprimée sur les moules par des plis concentriques bien développés et assez éloignés l’un 63 — d6 l’autre; coquille ornée de lamelles concentriques. Les taibles traces de la sculptuie îadiale se conservent quelquefois et peuvent être remarquées à 1 éclairage latéral. Le professeur Lahusen indique avec raison les rapports intimes de cette espèce avec la forme décrite par Tullberg sous le nom YY Aucella Keiserlingi var. majuscula et avec les formes qu’il a fait figurer lui-même sous le nom d 'Aucella piriformis; quant aux rapports de toutes ces formes avec YAucella crassicollis , il me paraît qu’elles sout moins rapprochées. L 'Aucella Keyserlingi est le plus répandue dans le néocomien inférieur dans les zones à Craspedites stenomphalus et Polyptychites Keyserlingi. La séparation de cette forme d "Au- cella terebratuloides semble avoir eu lieu dans l’aquilonien. En Amérique cette forme se ren- contre dans les couches supérieures de Knoxville. Dimensions de l'échantillon, fig. 17. Yalve gauche. Angle de sommet . 67° Longueur 34 mm. Largeur 25 „ Profondeur 1 2 „ Epaisseur de la coquille fermée 20 mm. Aucella pirilôrmis Lahus. PI. V, fig. 20a, b, c, 21 a, b, c, 22 a, b, c. 1874. Aucella concentrica var. rugosa. Toula. Beschr. mesozoischen Verst v. d. Kuhn Insel. PI. II, fig- 2- 1881. Aucella Keyesrlingiana, forma majuscula. Tullberg. Verst. aus den Aucellen-Schichten Novaja- Semljas. PL II, fig. 9-12 Bill, till K. Sven. Vet. Akad. Haudl. Bd. 6, .V 3. 1884. Aucella concentrica var. Wliito. On Mesozoic Fossils. Bull. U. S. Geol. Survey, A» 4. PI. VI, fig. 6, 7. 1888. Aucella suUaevis. S. Nikitin. Vestiges de la période crétacée dans la Russie Centrale (Mém. du Comité Géol. v. V, A? 2). PI. Il, fig. 13, 14. 1888. Aucella piriformis. Lahusen. Les Aucelles (Mém. Com. Geol. VIH, 1), p. 22 et 42. PL \ , fig. 3, 4, 5, 6, 7. 1900. Aucella Keyserlingi. Wollemann. Die Bivalven und Gastropoden des deutschen und hollandi- schen Neocoms, PI. II, fig. 6 a— c. Cette aucelle a été figurée par Tullberg sous le nom d Aucella Keyserlingiana forma majuscula; plus tard S. N. Nikitin a fait figurer la valve droite de cette forme sous le nom d Aucella suUaevis, nom que J. Lahusen avait eu l’intention de donner à cette aucelle dans la monographie qu’il préparait alors; enfin le prof. J. Lahusen a fait figurer deux échantillons (PI. V, fig. 3 — 7) de la même forme en les nommant Aucella piriformis. Cette dernière déno- mination indique heureusement les caractères de cette aucelle qui offre réellement la forme pi- riforme; c’est pourquoi je trouve très désirable de le conserver en diminuant cependant l’étendue de cette espèce; je voudrais en exclure deux aucelles — Aucella borealis et Aucella concen- trica— qui, par leur forme, correspondent peu à ce nom quoiqu’elles appartiennent au nombre des aucelles très rapprochées de YAucella piriformis. La diagnose de cette espèce donnée par Lahusen peut être maintenue même après cette restriction. Le prof. Lahusen indique les caractères suivants de cette espèce: La grande valve est très convexe, se rétrécit vite au bout supérieur et se prolonge en un petit crochet saillant à sommet aigu. Petite valve considérablement plus plate, à contour obliquement ovoïde et faiblement déprimée du côté antérieur, sous le petit sommet à angle obtus. Cette coquille comme la plupart des autres aucelles est tantôt lisse, tantôt ondée concentrique- Valve droite. 77° 31 mm. 64 — ment avec toutes les transitions entre ces types. Tous les échantillons qui y appartiennent présentent un aspect piriforme nettement prononcé. J’ajouterai à cette description que clans les formes russes que je connais, la sculpture radiale (sur les moules) est très faiblement développée comparativement à ce qu’on observe dans VAucella Keyserlingi, néanmoins on remarque quelquefois des traces de sculpture rayonnante. L’enfoncement du bord antérieur au-dessous du sommet, presque imperceptible dans l 'Aucella Keyserlingi, augmente dans VAucella piriformis, et avec cela le côté postérieur du sommet devient plus convexe, de sorte que le résultat général des changements dans la partie supérieure de la valve droite se mani- feste dans le penchement en avant de son sommet. Très souvent les bords par lesquels les deux valves se touchent dans la partie inférieure de la coquille ne se trouvent pas dans le même plan, mais forment une ligne onduleuse; cela dépend probablement du peu d’épaisseur de la valve droite et de sa flexibilité, qui ont permis à la valve droite, au moment de la fermeture, de s’enfoncer un peu dans la valve gauche par son bord antéro-inférieur de sorte que le bord de la valve gauche s’avançait à cet endroit un peu au-delà de la valve droite (v. fig. 1 page 10); un petit infléchissement du bord de la valve droite démontre que ce procédé a eu lieu. V Aucella piriformis est très répandue dans la zone à Polyptycliytes polyptychus dans la région de la Petchora. On la trouve aussi dans le néocomien de Rybkino, gouv. de Tambow. Dans mon article publié dans le Quart. Journ. 1896 j’ai déterminé un échantillon allemand de cette forme appartenant à l’Université de Gôttingen comme Aucella Keyserlingi. Certains échantillons de VAucella piriformis perdent la régularité de leur aspect et se transforment en une phase, qu’on est porté généralement à déterminer comme Aucella crassicollis. (PI. V, fig. 22 a, b, c.) Dimensions de l'échantillon fig. 20. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet . . 68° 87° Longueur ............ 35 Largeur . . 31 32 Profondeur • • 16 „ 10 Epaisseur de la coquille fermée . . De VAucella Keyserlingi se détache ancore une petite branche latérale menant à VAu- cella solida. Aucella solida Lahus. var. PI. V, fig. 24a, b, c, (23a, b, c, mut.), 25, 26. 0 1884. Aucella concentrica var. White. On Mesozoic fossils (Bull. U. S. Geol. Surv. A? 4). PI. VI, fig. 8. La même figure a été reproduite en 1889 dans l’article de White. Remarks on the genus Aucella. 1884. Représentative of the form A. crassicollis. White. Remarks on the genus Aucella (Monog. U. S. G. Surv. XIII). PI. IV, fig. 21. 1888. Aucella crassicollis var. solida. Lahusen. Les Aucelles. PL V, fig. 14 et 15. Comme nous l’avons démontré dans la" description de VAucella crassicollis Keys. (ci-dessus p. 62), la variété solida rangée par Lahusen dans cette espèce se distingue trop de la forme décrite par Keyserling sous le nom de crassicollis pour pouvoir rester dans cette espèce comme une de ses variétés; c’est pourquoi nous séparons cette forme plus nettement sous le nom Au- cella solida. Caractères de VAucella solida: coquille renflée presque droite, valve gauche très con- vexe, renflée dans la partie supérieure (à crochet épais) ce qui la distingue facilement de VAu- cella piriformis. Valve droite aussi convexe, quoique moins que la gauche à contour arrondi; >) Le Prof. Lahusen lait, figurer la valve droite presque plate fig. 16, comme appartenant à sa variété — 65 — enfoncement du bord antérieur sous le sommet peu prononcé; faîte de convexité passant presque par le milieu. La surface du moule est ordinairement lisse ou porte un ou plusieurs larges sillons concentriques avec des lignes d’accroissement, cependant dans la zone à Craspedites stenomphalus du gouv. de Simbirsk et en Amérique on rencontre des formes à sculpture con- centrique bien développée. En Russie ces formes présentent une mutation plus ancienne, com- parativement aux formes lisses. L 'Aucella solida montre souvent une tendance vers la phase crassicolis. h' Ancella solida est très répandue dans la zone à Polyptychites polyptychus du bassin de la Petchora (mutation lisse), elle est moins nombreuse dans la zone à Craspedites stenom- phalus de la région de la Soura, gouv. de Simbirsk, et semble être commune dans les couches de Knoxville en Californie. B r a n c h e s d’A u c e 1 1 a concentrica et A u c e 1 1 a conforta. Ces deux petites branches prennent naissance dans la variété élargie de Y Ancella tere- bratuloides. Parmi les échantillons de cette variété étendue vers le bord inféro-postérieur, on en trouve qui se rapprochent davantage de Y Ancella Lamplughi, anneau de la première branche par ex. PI. V, fîg. 8 et 9 et d’autres qui commencent à affecter quelques caractères propres à Y Ancella conforta, (fig. 11) de sorte que déjà dans Y Ancella terebrotuloides les deux directions des modifications sont marquées. Aucella Lamplug’hi n. f. 1874. Aucélla concentrica var. rugosissima Toula. Beschr. mesozoischen Verst. v. d. Kuhn. Insel. PI. Il, fig. 4. 1896. Aucella Keyserlingi Pavlow, On the classification of the strata. Quart. Journ. Geol. Soc. vol. L1I. PI. XXVII, fig. 3 a, b, c. 1896. Aucella terebratuloides Pavl. Ibid. p. 550 (échant, figuré par Woods PL X, fig. 4). 1900. Aucella Keyserlingi. Wolleinann. Bivalven und Gastropoden des deutschen und hollândischen Neocoms. p. 56, PL II, fig. 8, 9 a — b. 1905. Aucella Keyserlingiana Woods. The Cretaceous Lamellibranchiata, vol. IL Part. II, p. 70. PL X, fig. 3 a— d, 4 a, b, 5. L Aucella Lamplughi présentant par son aspect général une grande ressemblance avec Y Aucella Keyserlingi, après une étude plus approfondie s’est trouvée appartenir à une autre branche quoique très voisine, c’est pourquoi je préféré lui donner un autre nom. Elle se distin- gue de Y Aucella Keyserlingi par sa forme moins allongée, ce qui dépend du développement plus grand du bord antérieur de la coquille et par son contour un peu irrégulier, plus angu- leux, ce qui la rapproche aussi de la variété anguleuse d'A. terebratuloides (Aucella angulata), mais cette dernière a une coquille plus allongée, à sommet plus allongé. La valve droite de Y Aucella Lamplughi est faiblement convexe, très développée au bord antérieur qui, vers l’angle antéro-inférieur, offre parfois un léger enfoncement. La sculpture des deux valves est presque la même et consiste en plis concentriques lamellaires entre lesquels on remarque par places de fines stries radiales. Comme variété synchronique, Y Aucella Lamplughi se place entre Y Aucella Keyserlingi et Y A. conforta; comme mutation dans la branche génétique, elle relie la variété large de Y Aucella terebratuloides à Y Aucella concentrica Fisch. sofida fig. 14 et 15, en faisant, observer en même temps que la valve droite peut devenir convexe, quoique moins convexe que la gauche. L’examen des figures 14, 15 et 16 me porte à croire que la valve droite fig. 16 n'appar- tient pas au même échantillon que représentent les figures 14 et 15 et je doute beaucoup qu'elle appartienne à V Ancella solida. 9 66 — Je ne donne pas la figure de cette forme, parce quelle a été déjà figurée trois fois sous un autre nom. Aueella eoncentrica Fisch. (non Keys., non Eichw.). Pl. V, fig. 27 a, b, c, 28 a, b, c. 1830—37. Inoceramus concentrions Fisch. Oryctographio, p. 177. PI. XX, fig. 1, 2, 3. 1888. Aueella piriformis (pars) Lahusen. Les Aucelles. Pl. Y, fig. 1, 2. Cette aucelle a été décrite dans l’Oryctograpliie de Fischer, qui lui a donné la diagnose suivante: «Testa ovato-oblonga, apice acuminata, laevigata, concentrée undulato-plicata; cardine brevi, tenue sulcato». Cette diagnose, si l'on entend par le mot cardine bord cardinal, et sur- tout l’excellent dessin que nous reproduisons dans le texte, permettent pleinement de reconnaître cette aucelle et de la distinguer de X Aueella piriformis et des autres formes voisines avec lesquelles les auteurs plus anciens l’identifiaient. L’échantillon que nous figurons Pl. V, fig. 28 correspond bien au dessin de Fischer, p?. Fig. 18, sauf que le test conservé par places permet de mieux caractériser la sculpture propre à cette forme. Les moules sont ornés de faibles ondes concentriques, rares et inégalement espacées dans la moitié supérieure, plus serrées et plus également espacées dans la partie inférieure. Le test est lisse dans la partie supérieure, seulement avec de rares sillons concentriques, peu profonds; dans la moitié inférieure, il est couvert de lamelles concentriques serrées, plus ser- rées dans la valve droite. A la description de la forme de la coquille, on peut ajouter que la valve droite est deux fois moins convexe que la gauche, son contour présente un ovale oblique; le sommet est infléchi en avant, et le bord antérieur immédiatement au-dessous, dans la région de l’oreillette de bissus, présente d’abord un petit enfoncement, puis forme une saillie arrondie, dont le contour passe graduellement au contour arrondi du bord inférieur; le côté postéro-supérieur est aussi convexe, de sorte que tout le contour de la valve droite présente un ovale court, compliqué par le sommet saillant et infléchi en avant. Dans les jeunes indivi- dus, les bords antérieur et postérieur sont moins convexes, ce qui rend la valve droite plus triangulaire. Derrière le sommet de la valve droite, on voit une oreillette dont le contour extérieur est aussi arrondi, elle correspond à une oreillette pareille de la valve gauche; si le test est conservé, l’oreillette est ornée de rides longitudinales. Les bords de la coquille ne se trouvent pas sur le même plan, mais forment une ligne onduleuse. Dimensions de l échant, fig. 28. Angle de sommet Longueur Largeur Profondeur Epaisseur de la coquille fermée Valve gauche. 75° 43 mm. Valve droite 102° 41 mm. 35 „ 27 18 „ 9 . . 27 mm. Aucella eontorta n. f. PI. V, fig. 29 a, b, c, 30 a, b, c. ? 1868. Aucella concentrica Eichwald. Lethaea Rossica. PI. XXII, fig. 3. Comme la forme précédente, l1 Aucella eontorta est intimement liée avec la variété large de l’ Aucella terebratuloides, mais elle s’en distingue par une coquille beaucoup plus oblique, élargie dans la partie inférieure et étendue dans la direction postérieure. La partie supérieure de la valve gauche (ocupant environ % de sa hauteur) est allongée et se termine par un crochet infléchi en avant; la valve s’élargit ensuite brusquement et s’étend en arrière, grâce à cela le faîte de convexité va directement jusqu’au milieu de la valve, d’où il dévie en arrière en formant un angle obtus avec la direction précédente. La valve droite a dans la partie infé- rieure un contour semi-elliptique et dans la partie supérieure présente un angle dont les côtés sont presque droits et forment un angle de 95°. Dans la partie supérieure de la valve, les bords antérieur et postérieur descendent brusquement vers le plan des bords. La sculpture sur le moule présente des ondes concentriques serrées et plus développées que dans l 'Aucella con- centrica. U Aucella eontorta se rencontre rarement; on la trouve parfois dans la zone à Cra- spedites stenomphalus de Pekhorka, gouv. de Simbirsk. Dimensions de bêchant. fig. 30. Angle de sommet Longueur Largeur Profondeur Epaisseur de la coquille fermée Valve gauche. 69° 42 mm. 31 „ Valve droite 95° 35 mm. 30 „ 14 25 mm B r a n c h e d’A u c e 1 1 a i n f 1 a t a. Cette branche renferme des formes assez voisines de celles des branches précédentes, mais encore plus raccourcies et plus renflées, à valves droites très convexes. Je connais insuf- fisamment les représentants jurassiques de cette branche et ils semblent être rares. Aucella sutoinllata n. f. Pl. VI, fig. 1 a, b, c, 2 a, b, 3 a, b, c, 4 a, b, c. 1888. Aucella terebratuloides Lahusen. Les aucelles qui se rencontrent en Russie. Pl. IV fig. 2 et 3 (non cet.). U Aucella subin flata occupe par ses caractères une position intermédiaire entre YAu- cella inflata et Y Aucella terabratuloides var. angulata. Elle se distingue de la première par sa co- quille moins renflée et par le développement plus faible du crochet de la valve droite; elle se distingue — 68 — de la seconde par sa coquille un peu plus renflée et par sa valve gauche plus arrondie du côté antérieur et à crochet plus épais. Le contour de la valve est plus ou moins anguleux, subtriangulaire; la forme générale massive, lourde; l’oreillette postérieure est assez grande. La coquille est ornée de stries concentriques peu développées dans les formes plus anciennes et devenant plus prononcées et plus régulières dans les formes plus récentes. Les premiers représentants de 1 Aucella subinflata se rencontrent dans la zone à Perisph. giganteus du portlandien, vers la fin de l’aquilonien elle se transforme en Aucella in fiat a et devient rare. Aucella inflata Toula. PI. VI, fig. 5 a, b, c. 1884. Aucella concentrica var. AVhite. On Mesozoic Fossils (Bull. U. S. Geol. Surv. N? 4). PI. VI, fig- IL 1888. Aucella inflata Laliusen. Les Aucelles, p. 20 et 40. PI. IV, fig. 12 — 17. Je peux ajouter à la description de cette espèce donnée par Toula et Laliusen, que X Aucella inflata se distingue de X Aucella terebratuloides non seulement par le degré de renfle- ment plus grand et par la convexité plus grande de la valve droite, mais encore par la forme plus trapue de la coquille et par son bord postérieur plus convexe, plus forjetant en arrière, tandis que dans X Aucella terebratuloides il est presque droit ou même un peu concave. Les plis concentriques de X Aucella inflata sont ordinairement forts et espacés, plus rarement la coquille ne montre que de fines stries d’accroissement et des sillons concentriques larges et peu profonds. L’oreillette postérieure est petite et se conserve rarement. L Aucella inflata se rencontre dans le néocomien inférieur de la Russie (gouv. de Mos- cou. de Riasan, de Kostroma) et dans le néocomien moyen de l’Allemagne (z. PLopl. regalis , collection Denkmann). Dimensions. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet 64° 73° Longueur 35 mm. 33 mm. Largeur 30 „ 27 „ Profondeur 14 „ 12 „ Epaisseur de la coquille fermée . 26 mm. Aucella borealis n. f. PI. VI, fig. 6 a, b, c. Aucella concentrica var. sublaevis Keyserling. Petschoraland. PL XVI, fig. 13—15. Coquille très renflée, oblique, étendue en arrière, ce qui la rapproche de X Aucella con- torta dont elle se distingue par sa forme plus arrondie et son contour moins anguleux. La valve gauche est deux fois plus convexe que la droite, le crochet est assez épais, mais son sommet est allongé et infléchi en avant; les bords de la valve descendent brusquement vers le plan de contact des deux valves, surtout le bord antérieur. La valve droite est régulièrement convexe, sa moitié inférieure offre un contour semi-elliptique et la supérieure présente un angle obtus de 99°, dont le côté postérieur plus long est convexe et l’antérieur — plus court, un peu concave; conformément à cela, le sommet de la valve droite est sensiblement incliné en avant, et le côté antérieur de la valve sous le sommet est un peu enfoncé et descend vers le plan des bords, mais pas trop brusquement, et moins que dans X Aucella contorta. Le faîte de convexité passe presque par le milieu. La sculpture est très faiblement prononcée, en forme de faibles ondulations concentriques dans les moules; dans le test, des lamelles concentriques fines et obliques vers la surface, correspondent à ces ondulations. — 69 — Keyserling a décrit cette forme comme variété de XAucella concentrica et en a donné un bon dessin. Lalmsen l’a rapportée à XAuceUa piriformis , qu’il a décrite en y incluant aussi XAuceUa concentrica Fisch., XAuceUa sublaevis qu’il a établie avant (v. Nikitin, Les vestiges de la période crétacée PI. II, fig. 13, 14) et encore une forme provenant de la Nouvelle Terre (Novaïa-Zemlia) décrite par Tullberg sous le nom d Aucella Keyserlinyi var. majuscula. Il a en même temps fait figurer trois échantillons d’aucelles, qui se distinguent assez de la variété sublaevis Keys. En étudiant toutes ces formes, j’en suis arrivé à conclure que M-r le prof. Laliusen a donné à l’espèce Aucella piriformis une étendue trop grande et y a inclus trois formes différentes, c’est pourquoi je trouve utile de restreindre l’étendue de cette espèce et d’y laisser seulement les formes qui correspondent réellement à cette dénomination heureusement choisie, et de donner d’autres noms à deux autres formes; l’une d’elles est précisément la forme que nous étudions ici; pour l’autre, le nom d Aucella concentrica donné déjà par Fischer (Inoce- ramns concentricus Fischer) pourrait être conservé. \U Aucella borealis se rencontre dans la zone à Polyptychites polyptychus du néocomien de la région de la Petchora. Dimensions. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet 77° 999 Longueur 43 mm. 37 mm. Largeur 33 „ 34 ,, Profondeur 18 „ 12 „ Epaisseur de la coquille fermée 30 mm. Aucella erassa n. f. PI. VI, fig. 7, 8, 9. 1869. Aucella Piochii. Gabb. Geol. Survey of California. Palaeont.ology vol. IL PL 32, fig. 92, 92 b (non 92 a et 92 c). 1884. Auculla concentrica var. White. On Mesozoic Fossils. (Bull. U. S. Geol. Surv. N? 4). PI. VI, fig. 9, 10. ? 1888. Aucella crassicollis var. solida. Lahusen. Les Aucelles. Figure dans le texte page 24. 1889. Remarkably ventricose left valve from the Knoxville divis. of the Shasta groupe. White. Remarks on the genus Aucella. Monog. U. S. Geol. Surv. NUL PL IV, fig. 16, 17. 1895. Aucella crassicollis. Stanton. The fauna of the Knoxville beds. BulL U. S. Geol. Surv. «V 133. PL VI, fig. 1 (Reproduction du dessin d A. Piochii Gabb. Pal. Calif. IL PL 32, fig. 92). Aucella crassicollis. Stanton. Ibid. fig. 2 (Reproduction du dessin de White. Remarks on the genus Aucella). PL IV, fig. 16. Aucella crassicollis. Stanton. Ibid. PL V, fig. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 9. L Aucella erassa est très rapprochée de XAuceUa inflata et prend naissance de cette forme ou bien d’une souche commune très rapprochée. Ayant le même degré de renflement, peut-être même plus grand, cette aucelle possède un contour plus arrondi, moins anguleux et en général une forme plus régulière; son bord postérieur s’étend moins en arrière; le sommet de la valve droite est moins recourbé en avant et l’enfoncement qui est au-dessous tantôt man- que complètement, tantôt est peu perceptible. La coquille est ornée d’ondes concentriques très pro- noncées, pour la plupart assez espacées et régulières. Aucella erassa se rencontre dans la zone à Craspedites stenomphalus (rarement) et dans la zone à Polyptychites polyptychus du néocomien de la Russie centrale et de la région de la Petchora. En Amérique elle a été trouvée aux environs de Knoxville en Californie. 70 Dimensions. Fig. 7. Fig. 8. Valve gauche. Valve droite. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet . . 58° 68° Gl° 90° Longueur 44 mm. 40 mm. 24 mm. 19 mm. Largeur 38 „ 37 „ 19 „ 18 „ Profondeur 20 „ 18 „ 11 „ B „ Epaisseur de la coquille fermée 38 mm 19 mm. Outre les branches d’aucelles plus ou moins liées entre elles qui viennent d’être décrites, il existe encore des formes isolées ou des fragments de branches dont le rapport avec les autres branches est difficile à déterminer pour le moment. Telle est l Aucella bulloides, forme isolée ou ap- partenant à une branche dont un seul représentant est connu dans les couches plus anciennes — ■ Aucella subbulloides. Une autre forme aux rapports génétiques incertains est X Aucella un- schensis. Elle offre des caractères qui la rapprochent de X Aucella bulloides et d’autres carac- tères qui rappellent quelques membres de la branche d’ Aucella inflaia. Cependant pour X Au- cella unschensis il est plus probable de supposer qu’elle appartient à une petite branche d’au- celles qui est représentée dans l’aquilonien par X Aucella curta et dont l’ancêtre le plus ancien est peut-être X Aucella timanica de la zone à Per. dorsoplanus II est possible que X Aucella timanica ou une forme très rapprochée, mais moins recourbée, ait aussi donné naissance à la branche qui a abouti à X Aucella bulloides. Nous commençons ce groupe de formes par la plus ancienne d’entre elles, 1 Aucella timanica. Aucella timanica n. f. PI. VI, fig. 10 a, b. 1875. Aucella concentrica Edm. Fischer. Sur quelques fossiles de l’Alaska. PI. A, fig. 6. Voyages à la côte nord-ouest de l’Amérique exécutés durant les années 1870 — 72 par A. L. Pinart. Coquille (valve gauche) renflée et raccourcie dans un degré plus grand que cela ne s’observe dans les aucelles de la première moitié du portlandien. Le crochet est assez épais et faiblement courbé, l’oreillette postérieure est bien développée; les plis concentriques sont espacés et assez réguliers; à l’éclairage latéral, on peut voir de faibles stries radiales. Par ana- logie avec d’autres aucelles du même âge géologique, on peut croire que la valve droite est peu convexe et a le sommet rejeté en arrière, il est probable cependant que la valve droite était moins plate que dans X Aucella mosquensis. LAucella concentrica Edm. Fischer Pl. A, fig. 6, figurée du côté de la valve droite, appartient probablement à X Aucella timanica ; ce des- sin nous montre alors les caractères de la valve droite. LAucella timanica a été trouvée dans le portlandien inférieur de la région de Timan (rivière Kedva, près de Mamkokos - schelie) dans une concrétion de phosphorite qui a été prise dans l’argile affleurant près du niveau de la rivière. D i m e ri s i o n $. Angle de sommet . 77° Longueur 24 mm. Largeur 18 „ Profondeur 10 „ Aucella curta n. f. Pl. VI, fig. lia, b, c. Je désigne sous ce nom une petite aucelle trapue et peu oblique, à contour arrondi subtrigonal, à deux valves presque également convexes. Valve gauche à crochet épais et peu 71 courbé, au faîte de convexité presque central et aux bords latéraux descendant brusquement. Le contour de la valve droite est un ovale oblique tronqué du côté antérieur; le bord antérieur s’abaisse brusquement vers le plan des bords; il ne forjette pas en avant de l’oreillette de bissus, mais descend en ligne presque droite faiblement convexe, ce qui donne à la coquille une forme tronquée en avant; le bord supéro-postérieur est aussi faiblement con- vexe; l’oreillette postérieure ne s’est pas conservée; le sinus de bissus est très développé. La sculpture présente des ondulations concentriques espacées. L’échantillon figuré montre un large sillon le long du bord inférieur. Cette aucelle provient du grès glauconieux de la zone à Crasp. subditus du jurassique de Khorochovo, près de Moscou. Aueella unschensis n. f. PI. VI, fig. 12 a, b, c, 13, 14. ? 1901. Aueella cf. crcissicollis . Borissiak. Sur les Aucelles du Crét. inf. de la Crimée. PI. Il, fig. 1 a— d, (probablement une variété allongée d'A. unschensis). Coquille assez renflée et courte, dont la hauteur est presque égale à l'extension hori- zontale (cependant il y a assez de variations sous ce rapport). La valve gauche est arrondie, subtriangulaire, s’élargissant régulièrement en bas et faiblement oblique; son sommet n’est pas infléchi en avant et forjette faiblement. L’oreillette postérieure est très développée. La valve droite est un peu moins convexe que la gauche; son contour est un ovale court, altéré par le sommet rejeté un peu en avant et faiblement incliné dans la même direction. Le faite de convexité passe par le milieu de la valve et la surface s’abaisse régulièrement de chaque côté vers les bords antérieur et supérieur, ce dernier se prolonge en une oreillette très développée. La coquille est ornée de fortes ondes concentriques entre lesquelles on peut remarquer de fines stries radiales. Certains échantillons de cette espèce ont la coquille plus haute ce qui les rapproche de Y Aueella bulloides ; cependant ils se distinguent de Y Aueella bulloides en ce qu’ils sont plus obliques, par leur sculpture concentrique plus espacée et par la présence des stries ra- diales. Tous ces caractères les lient intimement aux formes typiques, de sorte qu’il me semble impossible de les séparer ou de les rapprocher de quelque autre espèce. L 'Aueella unschensis est très répandue sur les bords de l’Ounscha, gouv. de Kostroma dans les couches que l’on rapporte ordinairement à la zone à Craspedites nodiger, mais dont l’âge est plus jeune et demande encore une définition plus précise. La même espèce se rencontre à Kachpour, gouv. de Simbirsk, dans la zone à Polgpt. Keyserlingi du néocomien et dans le bassin de la Petchora sur la rivière Ischma. Dimensions do Péchant. PI. VI, fig. 12. Valve gauche. Valve droite. Angle de sommet . 77" 00 oo o Longueur 26 min Largeur . 23 ., 23 „ Profondeur 8 Hauteur 25 „ Extension horizontale . . 26 „ 26 „ Inclinaison . . 77° 72° Angle central . . 71» 67° Epaisseur de la coquille fermée . . 19 mm. Dans les couches néocomiennes de Rybkino ,gouv. de Tambov, on rencontre une forme très rapprochée à coquille aussi basse et renflée, mais dont la valve gauche montre un sommet plus lourd et s’abaisse plus brusquement vers le bord inférieur, ce que lui donne un contour plus arrondi et une forme plus semi-globuleuse. La valve droite ne se distingue pas de celle de la forme typique. La sculpture est moins prononcée. L’échantillon est trop impaifait pour pouvoir être étudié plus en détail, le côté antérieur du sommet de la valve gauche ne s’étant pas conservé. Aueella subbulloides n. f. PL VI, fig. 15 a, b, c. C’est une petite aucelle à deux valves presque également et médiocrement convexes, presque symétriques et très peu obliques, ce qui donne à cette forme l’aspect d’une Terebra- tule beaucoup plus que cela ne peut être dit de Y Aueella terebratuloides. La partie supérieure de la coquille est presque lisse et la partie inférieure est couverte de faibles ondes concentri- ques. L’oreillette de bissus de la valve droite est faiblement développée; l’oreillette postérieure, qui ne s’est pas conservée entière, semble avoir été bien développée. La coquille provient de la zone à Virg. virgatus de Polivna gouvernement de Simbirsk et a été trouvée par le prof. P. Krotow. Cette aucelle incomplètement conservée me semblait mériter d’être décrite, parce qu’elle donne quelque indication sur l’origine de X Aueella Indloides, espèce isolée, mais montrant quel- ques traits de parenté avec cette aucelle qui peut être considérée comme son ancêtre. Aueella bulloides Lahns. PL VI, fig. 16 a, b, 17 a, b, 18, 19 a, b, 20. 1888. Aueella bulloides. Lahusen. Les Aucelles, p. 25. PL V, fig. 17—19. Je ne possède pas de bons échantillons de cette espèce et je ne puis rien ajouter à la description donnée par Lahusen, sauf l’indication de son origine probable d’une forme moins renflée et à sculpture plus simple, dont nous avons vu l’exemple dans XÂucella subbulloides. Nous avons déjà dit que certaines variétés de XÂucella unschensis se rapprochent de XAucella bulloides , et il est possible que la première de ces formes appartienne à une branche rapprochée de celle de XAucella bulloides et sortie d’une souche commune. Je possède les échantillons d 'Àucella bulloides provenant des localités suivantes: Ryb- kino, gouv. de Tambov, Skhodnia, gouv. de Moscou trouvé par D. Stremooukhow, environs de Piatigorsk, Caucase (trouvé par A. Stoïanow). Nous avons décrit dans les pages précédentes un nombre assez grand de branches d’au- celles qui se sont développées plus ou moins indépendamment. Ce nombre pourrait être encore augmenté, parce qu’on trouve des formes réunissant différentes branches dans la direction ho- rizontale. Ce sont pour ainsi dire des hybrides, moins constants et moins forts; presque chacune de ces formes appartient à une petite branche, plus ou moins individualisée pour un certain temps. Bien souvent il nous manque l’un ou l’outre des anneaux d’une branche plus considérable et nous mettons à sa place un anneau contemporain d’une branche très voisine, reconnaissant cependant que ce n’est pas strictement la forme que nous cherchons, mais une forme qui en est très rapprochée et qui peut, dans une certaine mesure, nous remplacer ce qui nous man- que. En un mot. la diversité réelle des formes est beaucoup plus considérable que ce que nous pouvons exposer dans nos études, et si nous pouvions restituer toutes les branches génétiques qui se sont développées simultanément pendant le jurassique supérieur et le crétacé inférieur, nous aurions devant nos yeux un torrent majestueux de l’évolution de la vie dans lequel tous — 73 les cours individuels se seraient conflues en un tout complexe et en même temps uni, nous aurions reconnu la diversité extrême des formes et des directions locales de l’évolution, mais nous n’au- rions pas su distinguer chaque cours particulier et le suivre assez longtemps. IV. Répartition géographique des auceiies. Le prof. J. F. Pompeckj donne un aperçu assez approfondi sur la distribution géogra- phique des auceiies accompagné d’une carte. Le tableau général de la distribution des espèces connues jusqu'alors y est esquissé très exactement et il n’entre pas dans mon plan de refondre ce tableau général. J’indiquerai seulement la distribution des espèces d’aucelles telles qu’elles sont délimitées dans cet ouvrage. R u s s i e d’E urope et parties limitrophes de l’A s i e. Dans la Russie centrale et la région du Volga, ce sont les couches portlandiennes, aquiloniennes et néocomiennes inférieures qui nous donnent la faune la plus riche et la plus variée en auceiies. Dans les couches plus anciennes, les auceiies sont comparativement rares, quoiqu’elles soient connues jusqu’à la zone oxfordienne à Cardioceras cordatum. Quelles sont les causes de cette différence? Ces causes peuvent être nombreuses. Aux environs de Moscou, le portlandien inférieur à Perisphinctes Blncheri et à Stephanoceras gigas et le kiméridgien font défaut. Quelques fossi- les remaniés, trouvés dans la Russie centrale prouvent que les couches kiméridgiennes y exis- taient autrefois, mais quelles ont été détruites avant le portlandien moyen. Quelle était la faune des auceiies dans ces couches détruites, nous l’ignorons. Le séquanien et l’oxfordien de cette ré- gion sont représentés par des roches argileuses dans lesquelles il est beaucoup plus difficile de ramasser les fossiles que dans le portlandien et l’aquilonien sablonneux et riches en nodules phosphatiques. L’université de Moscou possède déjà depuis longtemps une petite série d’aucelles provenant de ces couches; ce sont: XAucella radiata. Tr. (probablement de foxfordien) et XAu- cella reticulata Lundgr (= Aucella Bronni Rouillier non Lah.) et XAucella lata Tr. probable- ment du séquanien. Dans le gouvernement de Simbirsk le portlandien inférieur et le kiméridgien sont représentés par des argiles marneuses de même que le séquanien et l’oxfordien. Tous ces dépôts renferment des auceiies, même elles n’y sont pas rares, mais elles sont rares dans les collections, parce quelles sont assez difficiles à obtenir. Il faut, fouiller systématiquement les couches et ramasser les fossiles avec beaucoup de précautions, parce qu’ils sont tendres et fragiles; cela ne se fait pas souvent, et c’est 1a, cause principale de l’exiguité de nos connaissances des faunes d’aucelles: oxfordienne, séquanienne, kiméridgienne et portlandienne inférieure. Voici ce que nous con- naissons sur les auceiies de ces couches argileuses. L’argile marneuse de Dolinovka, à la limite des gouvernements de Kazan et de Simbirsk, nous a fourni quelques échantillons d Aucella radiata Traut. Quelques-unes d’entre elles sont, une transition vers XAucella Bronni Lalius. (voir Lahusen p. 44 et Pompeckj II, 342). Nous n avons que très peu de documents concernant les auceiies du séquanien du bas Volga,, mais XAucella Bronni y a été trouvée depuis longtemps; on rencontre de même dans les mêmes couches les premiers représentants d Aucella tenuistriata. Dans les couches kiméridgiennes à Aulacoste- plianus pseadomuiabilis et Exogyra Virgula , X Aucella tenuistriata semble atteindre le maximum de son développement; dans le portlandien, elle se rencontre aussi, mais elle y est, remplacée peu à peu par XAucella mosquensis Bucli. (non Lalius.). A côté de cette dernière, on trouve 10 — 74 — assez souvent \' Aucella Stremonhovi. Dans le portlandien moyen (zone à Perisph. dorsoplanus et Panel eri et zone à Virg. virgatus ) les aucelles ne sont pas plus abondantes dans les ouches argileuses, mais on y trouve par places des concrétions phosphatiques très riches en aucelles. Le véritable faciès à aucelles commence avec le portlandien supérieur (zone à Perisph. gigan- teus) et s’accentue encore plus dans l’aquilonien (zone à Craspedites subditus); ce sont des dé- pôts sablonneux riches en glauconie. Dans Faquilonien supérieur (zone à Craspedites nodiger) et zone à Berriasella riasanensis) les aucelles sont assez rares dans la Russie centrale, surtout dans la zone à Craspedites nodiger. Dans la partie méridionale du gouv. de Simbirsk, cela n’a pas été constaté pour la zone à Crasp. nodiger. Les zones inférieures du crétacé à Craspedites spasskensis et à Craspedites stenomphalus (grès glauconieux et ferrugineux) sont extrêmement ri- ches en aucelles. Les sables et les concrétions du grès phosphatique à Olcostephanus hoplitoides du gouvernement de Riasan n’ont pas fourni d’aucelles, tandis que les couches synchroniques, peut-être un peu plus récentes à Olcostephanus syzranicus du gouv. de Simbirsk, en sont assez riches. Cela démontre que les couches littorales sablonneuses abondent souvent en aucelles, mais cette richesse n’est, pas constante; il y a eu certaines causes qui ont diminué la population des aucelles et parfois ont suspendu leur existence. En partant du portlandien moyen, les dépôts sablonneux commencent à prédominer et les bancs à aucelles apparaissent dans les différentes zones jusqu’au néocomien moyen. Donc ce sont les formes prospérant dans les dépôts littoraux. Pour pouvoir juger si les aucelles étaient aussi nombreuses dans les mers antérieures à celles du portlandien moyen, il faut chercher les dépôts littoraux de ces mers, et nous les trouvons vers la limite orientale de la Russie d’Europe, dans le Jurassique de l’Oural et dans le bassin de la Petchora. Malheureusement je ne suis pas riche en fossiles recueillis dans ces régions. Nous attendons de M. D. Sokolow, qui est en train d’étudier cette faune, des détails sur son évo- lution. Quelques blocs que j’ai ramassés sur les bords de la rivière Ischma, affluent de la Pe- tchora, démontrent que les aucelles rapprochées de l 'Aucella radiata et de 1 Aucella hirghi- sensis y sont très nombreuses. L’abondance de ces formes et des autres représentants de la famille Aviculidae dans le bassin de la Petchora permet de supposer que la naissance et la première évolution du genre Aucella a eu lieu dans la mer qui couvrait cette région ou dans quelque partie rapprochée de la mer boréale; sur ce point nous sommes parfaitement d’accord avec M. J. Pompeckj). Je dois à M. D. Ilovaïski un intéressant supplément concernant cette faune boréale. Il a trouvé plusieurs échantillons d Aucella scythica près de l’embouchure de la rivière Jatria, versant oriental de l’Oural septentrional. Ces aucelles y sont accompagnées d’un Peri- sph Indes dans lequel je crois pouvoir reconnaître une forme portlandienne inférieure voisine de Perisphinctes Bleicheri. Voici la liste des Aucelles préportlandiennes et portlandiennes inférieures provenant du bassin de la Petchora et du versant oriental de l’Oural septentrional: Aucella Jcirghisensis Sok. Aucella rugosa Fisch. Aucella Bronni Lahus. Aucella mosquensis Buch. Aucella radiata Traut. plusieurs variétés. Aucella tenuistriata Lahus. Aucella Scythica Soc. Aucella subovalis. Aucella timanica. Aucella Stantoni. Quant à la faune des aucelles du gouvernement d’Orenbourg, je dispose de quelques espèces qui ont été données au Cabinet géologique de l’Université de Moscou par M. D. Soko- low, en outre, grâce à l’obligeance du prof. A. A. Inostranzev, j’ai pu examiner les échantil- lons appartenant au Cabinet géologique de l’Université de St.-Pétersbourg, dont quelques-uns ont été décrits et figurés par Lahusen (Aucella Bronni Lali. PI. I, fig. 8 — 11). A en juger d’après tous ces matériaux, la faune d’aucelles préportlandiennes d’Oren- bourg es t très analogue à la faune boréale (bassin de la Petchora et Oural septentrional), ce qui 75 — s’explique par l’existence d’une communication libre entre ces régions et par le même faciès sa- blonneux des dépôts. Voici la liste des formes: Aucella Icirghiscnsis Sok. „ Bronni Lahus. „ aviculoides . „ Hoffmanni. „ Sinzovi. Dans le portlandien de la région d’Orenbourg nous avons: Portl. inf. Aucella mosquensis Buch. „ striatorugosa. „ Pavlovi. „ Stantoni. „ par ado xa. „ bononiensis. I' Aucella scythica. „ Pellati. Portl. moyen, t „ emigrata. russiensis. Fischer i. Les études ultérieures des aucelles portlandiennes d’Orenbourg permettront de compléter considérablement cette liste et nous montreront que le portlandien inférieur littoral de cette région possède une faune plus variée d’aucelles qne le portlandien inférieur argileux du bas Volga. La pauvreté relative de la faune portlandienne inférieure du bas Volga, ainsi que de la faune des couches préportlandiennes de cette région et de la Russie centrale ne donne pas de raisons pour supposer que les régions marginales peu profondes de la mer jurassique russe n’aient pas eu de communication libre avec la mer de la Russie centrale et du bas Volga. II est aussi possible d’expliquer cette pauvreté relative en aucelles par le changement de faciès et des conditions de propagation, et de considérer les mers oxfordienne, séquani- enne, kiméridgienne et portlandienne inférieure comme appartenant à un seul bassin dans lequel la faune aurait évolué graduellement. Cependant toutes les phases de cette évolution nous sont encore inconnues, par suite de causes accidentelles et temporaires. Seulement après le kiméridgien, ce bassin a diminué considérablement du côté occidental et les dépôts kiméridgiens de cette région ont été détruits. Pour les deux zones du portlandien moyen (mal étudié dans le bassin de la Petchora), des régions du Nord, d’Orenbourg et de la Russie Centrale, nous trouvons des formes identiques: plusieurs ammonites, Aucella nigosa , Auc. russiensis , mais on observe des différences assez marquées dans la faune de ces régions, se manifestant dans la présence de formes particulières, ou dans une distribution chronologique différente des formes communes. Ainsi l’ Aucella scytlüca n’étant pas rare dans la zone à Perisph. dorsoplanus du jurassique d’Orenbourg et de l’Oural septentrional, ne se trouve pas dans la Russie Centrale; au contraire, l’ Aucella mosquensis Buch., très commune dans la même zone à Moscou n’existe plus dans le gouv. d’Orenbourg. L’ Aucella Pellati, forme rare partout, n’est commune que dans le gouv. d’Orenbourg. L Auc. timanica n’a pas été trouvée dans la région orientale et centrale. L Auc. Stantoni qui, aux environs de Moscou, n’est connue que dans la zone à Virgat. virgatus, dans le jurassique d’Orenbourg existe déjà dans le portlandien inférieur. Plusieures espèces existant dans la zone à Virgatites virgatus de Moscou ne sont pas connues dans la même zone d’Orenbourg; telles sont: Aucella Sollasi, Auc. mniovnikensis , Auc. Bouillier i, Auc. ■ subovalis, Auc. Ciabbi et autres (v. pi. gé- nérale à la fin de ce chapitre). Cependant je n’attache pas d’importance à cette observation, vu quavec l’élargissement de nos connaissances du jurassique de l’Oural, le tableau changera considérablement. Quant à la région de la Petchora, la zone à Virgat. virgatus y est très mal connue, son existence même n’est pas prouvée positivement, quoique l’abondance de X Aucella subovalis, forme caractéristique de cette zone à Moscou, permette d’espérer que cette zone y existe. Les couches à Aucella subovatis y sont argileuses ou argilosablonneuses. Ces comparaisons nous autorisent à croire que la communication entre les différentes parties de la mer jurassique russe est devenue moins libre à cette époque; ce qui dépendait peut-être des mouvements géocratiques qui y ont commencé et qui se sont manifestés par ex. dans la formation du conglomérat à Virgatites virgatus dans la région du bas Volga. Aux époques portlandienne supérieure et aquilonienne, nous voyons les conditions géographiques de la mer russe modifiées considérablement: la mer n’existe plus dans la région d’Orenbourg et dans le bassin de la Petchora v). Dans la région centrale et dans le bassin du Volga, la mer peu profonde présente des conditions favorables pour le développement des aucelles qui y sont très nombreuses et variées. Nous y voyons des formes portlandiennes moyennes avec leurs descendants, comme Aucella Krotori , Auc. tenuicollis, Auc. Hyatti , Auc. dilatata, Auc. trigonoides , Ane. Lahuseni, Auc. Iasikovi, Auc. Fischeri , premiers représentants d’ Aucella volgensis , et (Y Auc. terebratu- loides qui se développeront dans le crétacé inférieur et quelques formes dont la provenance est moins nettement fixée, mais qui sont destinées à donner une descendance nombreuse et caractéristique dans la faune néocomienne. Ces précurseurs de la partie intégrante de la faune néocomienne sont: Auc. subinflata , Auc. curia, Auc. subbulloides (v. ci-dessous le tableau gé- néral). La zone aquilonienne à Crasped. nodiger ne renferme pas d’Aucelles aux environs de Moscou. La dernière zone d’aquilonien, celle de Berriasella riasanensis par sa faune d’aucelles se relie intimement aux zones précédentes. Les aucelles jurassiques, telles que: Auc. Fischeri , trigo- noides, tenuicollis, Lahuseni y prédominent; les prédécesseurs des formes renflées caractéristiques pour le néocomien inférieur, comme: Auc. Keyserlingi, inflata, terebrahdoides, crassa sont compa- rativement rares et ils n’ont pas encore acquis l’aspect caractéristique de leurs descendants crétacés. Il est intéressant de remarquer qu’aux environs de Moscou cette zone, quoique déve- loppée dans le faciès sablonneux, est très pauvre en aucelles. Les premières couches du crétacé à Olcost. spasskensis et pressulus du gouv. de Riasan et près de Syzran, présentent une richesse remarquable d 'Auc. volgensis, Auc. okensis , Auc. sub okensis, Auc. spasskensis. Auc. Jasikovi et Auc. Andersoni y sont beaucoup plus rares. Les formes les plus caractéristiques du jurassique, comme Auc. trigonoides Lahuseni et Fischeri disparaissent ou sont extrêmement rares. Dans la région de la Petchora les nombreuses Auc. unschensis se rencontrent avec Craspedites pressulus. Il paraît que la même zone est bien développée sur la rive droite de l’Ouncha, gouv. de Kostroma, vill. Kos- lovo, Ivanovskoie; dans la littérature elle a été rapportée à la zone à Olcost. nodiger. Elle est assez riche en aucelles, parmi lesquelles nous rencontrons: Auc. unschensis, Auc. Keyserlingi, Ane. inflata. Dans la zone suivante à Crasped. stenomphalus intimement liée avec la précédente les mêmes espèces Auc. volgensis, Auc. sur e-nsis, Auc. okensis se trouvent en abondance et à côté d’elles on trouve de nombreux représentants d Auc. Keyserlingi , Auc. terebratuloides , Auc. uncitoides. Aucella robusta, Auc. inflata, Auc. crassa, Auc. nuciformis , Auc. conforta sont beaucoup plus rares; Auc. unschensis ne se montre presque pas. Dans la zone suivante à Olcost. hoplitoides et Ole. sy iraniens cette faune est en voie de disparition. Aucella uncitoides, Auc. l) Pendant 1 impression de cet ouvrage M. D. Sokolow m’a annoncé qu’il avait trouvé le portlandien supérieur dans la région d’Orenbourg. Les indications de la présence de la faune aquilonienne dans le bassin de la Petchora restent très vagues et il est plus probable que les Ammonites que l’on a citées sont des formes néocomiennes infé- rieures présentant une ressemblance extérieure avec les formes aquiloniennes. La même observation peut être faite pour la région d’Orenbourg. 77 — Keyserlingi et Auc. unschensis se sont conservées encore, Ane. bull aides et une forme très rare Auc. syzratnca s’y rattache. A cette époque le développement d’aucelles caractéristiques des zones néocomiennes inférieures s’abaisse, et dans la zone suivante à Polypthychites polypty- chus, nous voyons le développement d’une autre faune d’aucelles, caractérisée pas la prépondé- rance: 1) des formes lisses ou ornées de plis lamelleux espacés, formes pour la plaupart ren- flées (Aucella borealis , Auc. concentriez Auc. piriformis), 2) des formes à courbure inégale (phase Ü Aucella crassicollis ), 3) des formes lisses à valves presque également et faiblement renflées (Auc. Ischmae ), ressemblant à certaines formes jurassiques comme 1 Auc. lata. Les dépôts de cette zone sont moins répandus que ceux des zones précédentes. Ils se déposèrent probablement à l’époque des mouvements géocratiques à laquelle a suivi l’époque de l’érosion continentale qui a précédé le mouvement bydrocratique de l’époque à Simbirskites. Le néo- comien moyen du type occidental à Neocomites regalis et Astieria Astieri n’a pas été dé- couvert en Russie à l’exception de la Crimée et du Caucase. Dans les couches à faune bo- réale que l’on peut parai léliser à cette subdivision et qui se sont bien conservées sur les bords de rischma, affluent de la Petchora je n’ai pas eu la chance de trouver les aucelles, mais cela a pu dépendre de la très petite étendue de la coupe que j’y ai étudiée. Pour compléter le tableau de la distribution des aucelles dans la Russie d’Europe et dans la partie limitrophe de l’Asie, je mentionnerai quelques localités qui ont fourni les aucel- les néocomiennes. Mr. Bogoïavlenski a rapporté de l’île de Kolgouef un bloc rempli de fossiles. Il y avait quelques Olcostephanus à région syphonale lisse, rapprochés d 'Olcost. hoplitoides , et deux espèces d’aucelles: Auc. Keyserlingi et Auc. uncitoides. Mr. Ilovaïski a rapporté plusieurs échantillons d Auc. uncitoides et Auc. Volgensis du versant oriental de l’Oural septentrional, qu’il a trouvés sur les bords de Jani-Mania dans un grès micacé friable. Je possède une série intéressante d’aucelles recueillies pas Mr. Archinow dans un grès gris-verdâtre, près du village de Kamary aux environs de Balaklava en Crimée. Ce sont: Auc. terebratuloides var. angulata , Aucella terebratuloides et Auc. uncitoides. En 1901, Mr. A. Borissiak a décrit de la même région deux aucelles dont l’une a été rapportée à 1 Auc. crassi- colis, comme une variété psylerachensis (se rapprochant de notre Auc. uncitoides , l’autre, assez mal conservée, a été déterminée comme Auc. crassicollis. Quant à moi, je ne trouve pas quelle ressemble à l 'Auc. crassicollis; elle me rappelle plutôt la variété allongée d Auc. un- schensis. Ces derniers temps, j’ai reçu de la part de Mr. Stoïanow un petit échantillon d’ Aucella bulloides , provenant du néocomien des environs de Kislovodsk (chaîne des montagnes Djipolski). Si cette forme est bien déterminée, elle modifiera considérablement nos connaissances sur l’étendue de la mer néocomienne de la Russie d’Europe, que j’ai tenté de représenter sur la carte dans mon ouvrage sur la faune néocomienne. Nous apprenons maintenant que la mer néocomienne inférieure se prolongeait jusqu’au versant septentrional du Caucase et avait un golfe, qui se di- rigeait vers l’ouest pour atteindre la Crimée. Cette carte prendrait alors un aspect rappelant la carte du néocomien supérieur à l’époque des simbirskites barremiennes. Seulement il faudrait modifier encore la limite orientale, car une petite collection de fossiles, que je dois à l’obligeance de Mr. N. N. Tikhonovitch indique la présence de la zone supérieure du néocomien inférieur (peut-être aussi du néocomien moyen) dans la région d’Orenbourg. La mer néocomienne inférieure couvrait aussi la presqu’île de Manguichlak ce que nous apprenons par I ouvrage de Semenovv (1896) qui fait figurer PI. I, fig. 16 et 17 1 Aucella vol- gensis et 1 Aucella Keyserlingi (A. terebratuloides d’après la détermination de M. Semenow). Cependant il ne faut pas croire que cette mer néocomienne inférieure ait conservé ces limites dans le néocomien moyen et ait passé dans la mer néocomienne supérieure; ce serait une grande erreur. A la grande transgression du néocomien supérieur a précédé une époque d émersion, pendant laquelle les dépôts des époques précédentes ont été plus ou moins détruits. — 78 Les zones supérieures du néocomien inférieur ont subi cette destruction dans une plus grande mesure que les zones inférieures; c'est pourquoi nous ne rencontrons que de petits lambeaux de ces zones à des endroits très éloignés les uns des autres. Europe occidentale. Dans l'Europe occidentale, les aucelles sont beaucoup plus rares, quoique ces derniers temps on les découvre assez souvent dans différents niveaux du jurassique et du néocomien. M. M. De Loriol, Huene et Pompeskj, nous ont fait connaître les aucelles oxfordiennes et kiméridgiennes de l’Allemagne et de la Suisse. J. Pompecky l) a décrit une forme provenant du calcaire lithographique de Solenhofen. A. Wollcmann a étudié les aucelles néocomiennes de l’Alle- magne. O. Abel et H. Vetters ont décrit et fait figurer les aucelles des couches tithoniques de l’Autriche. J’ai déjà indiqué dans la description des aucelles oxfordiennes et kiméridgiennes quelques divergences entre mes vues et celles de mes estimés collègues. J’ai indiqué aussi mon opinion sur l’âge du calcaire de Solenhofen (description d 'Aucella tenuistriata ) et sur la nature des -couches à Aucella rugosa d’Autriche (voir la description de cette forme). Les aucelles françaises et autres ont été décrites dans cet ouvrage, page 450 et 56. Tout ce que j’ai dit sur les aucelles jurassiques peut être résumé dans le tableau suivant: Aucella impressae Pompeckj (non Buch.) forme très rapprochée d' Auc. lata Traut. (peut-être synonyme). Oxfordien Aucella impressae Quenst. (seulement la forme figurée chez Quenstedt et non pas l’autre qui n’y est que mentionnée). Aucella Huenei — A. impressae Quenst. (forme non figurée, mais seulement mentionnée). Séquanien — Aucella Solodurensis. Lor. Kiméridgien — Auc. Bronni. Pomp. I. PI. IV. 4. Auc. tennuistriata Solenhofen. Auc. rugosa (Pallasi var. plicata Neppelthal). Auc. Sollasi (Musée d’Oxford). Auc. mosquensis Buch. (Musée d’Oxford). Auc. Pcllati (Collection Pellat). Auc. bononiensis (Musée de Cambridge, Musée de Moscou). Auc. emigrata Zitt. Nous voyons que la quantité d’espèces, c’est à dire la diversité des formes, augmente en partant de l’oxfordien vers le portlandien (tithonique inférieur). Dans le portlandien supé- rieur et le purbeckien ainsi que dans le tithonique supérieur les aucelles sont inconnues jusqu’à présent. Les aucelles néocomiennes de l’Europe occidentale sont assez nombreuses en Angleterre et surtout en Allemagne. Les aucelles néocomiennes anglaises sont: Aucella terebratuloides. Argile de Speeton (Présent ouvr., PI. V, fig. 2). Aucella volgensis Low. greensand. Donnington (Q. J., 1896 Août., Monographie de H. Woods, 1905). Aucella Lamplughi Tealby sériés, Claxsby ( Aucella Keyserlingi Pavl. 1896. Keyserlingiana Woods, 1905). Portlandien et Tithonique • inférieur. 0 1901. Aucellen iin brankischen Jura. N. Jahrb. Bd. I. — 79 — Les aucelles néocomiennes allemandes sont: Aucella Lamplughi (A. Keyserlingi pars. Wollemann 1900. PI. Il, fig. 8 et 9). Aucella piriformis Lahus. (A. Keyserlingi pars Wollemann 1900. PI. Il, fig. 6. Musée de Goettingen. Collection Weerth). Aucella Teutoburgensis Weerth. Collection Weerth à Detmold. Aucella Weerthi. (PI. IV, fig. 14 du prés, ouvr.) Musée de Moscou. Aucella concentrica. Fisch. Eheberg bei Oerlinghausen, près de l’église juive. Musée Géol. de l’Cniv. de Moscou, don de M-r Weerth. En comparant la faune néocomienne anglaise avec celle de l’Allemagne et prenant en considération la succession chronologique des aucelles russes, nous voyons que la première est géologiquement plus jeune. Il est intéressant de noter que les aucelles allemandes sont accom- pagnées par les ammonites du type du néocomien moyen, ce qui fait croire que les aucelles (qui ont disparu en Russie avec la zone supérieure du néocomien inférieur, à Polyptychites Polyptychus) se sont conservées en Allemagne jusque dans le néocomien moyen. Nouvelle Terre (N o v a ï a Z e m 1 i a). La large répartition des aucelles dans la région circumpolaire est un fait bien établi depuis longtemps. Récemment, grâce à plusieurs expéditions des géologues russes, les documents que nous avons sur les aucelles et sur leur répartition se sont accrus considérablement. En ce moment je ne peux pas utiliser tous ces documents et je passe à la revue des données que l’on peut trouver dans la littérature sur les aucelles de la Nouvelle Terre, du Spitzberg, du Groenland, d’Alaska et des îles Aléoutiennes; après cela je passerai aux faunes d’aucelles des parties plus méridionales du continent américain. Tullberg 1), en 1881, a décrit et fait figurer sons le nom (Y Aucella Keyserlingiana forma majuscula (PI. II, fig. 9 — 12) une aucelle que nous avons rapportée à l’ Aucella piriformis Lahus (pars). Une autre forme: Aucella Keyserlingiana forma obliqua (PI. II, fig. 13 — 15) peut être rapportée à ï Aucella terebratuloides Lahus. La troisième forme: Aucella mosquensis (PI. IL fig. 16—18) est très rapprochée de X Aucella scythica Sok., mais ayant conservé les caractères ancestraux dans la sculpture, peut être considérée comme prédécesseur (Y A. Pellati , forme très rapprochée de scythica ; nous la désignons sous le nom d’ Aucella Simovi. Donc nous con- naissons trois formes provenant de la Novaïa Zemlia: Aucella piriformis Lahus. Aucella terebratuloides Lahus. Aucella Simovi n. f. Les deux premières proviennent de Skodde Bay (baie de Scodde) et permettent d’y supposer l’existence des zones supérieures du néocomien inférieur; la troisième provient de la baie Besimennaja et y indique la présence du séquanien. S p i t z b e r g. G. Lindstrôm 2) a décrit trois échantillons d’aucelles provenant de Ryss-Stugan, Sassen Bay, ses dessins permettent de reconnaître trois espèces différentes: Auc. mosquensis , Auc. rugosa et Auc. orbicularis. Lundgren3) décrit trois aucelles provenant des couches à Amaltheus Nathorsti. Comme cette ammonite semble être identique au Cardioceras alternans Buch, on peut dire que nous avons à faire ici avec le séquanien. 1) Ueber Versteinerungen aus tien Aucellen-Schichten Novaja-Semljas. Bihang till K. Svenska Vet. Akad. Handlingar. Band. 6. As 3. 1881 i 2) Kong. Svenska Vet. Akad. Handl. B. 6, J'ê 6. 1866. 3) Bid. Svenska Vet. Akad. Handl. Bd. 8, JC? 12. — 80 — La première aucelle Auc. spitzbergensis , très rapprochée d'Aucella Bronni , présente quel- ques particularités dans sa forme et sa sculpture suffisant pour la distinguer de cette dernière. La seconde Aucella reticulata nous semble être identique à VAucella que Rouillier a fait figu- rer sous le nom d'Aucella Bronni sans la décrire. J’ai déjà expliqué les raisons qui me poussent à retenir pour cette forme le nom d 'Aucella reticulata (v. la description d'Aucella Bronni et d'Aucella reticulata). La forme décrite par Lundgren sous le nom d'Aucella radia- ta Traut. est beaucoup plus étroite que la forme de Trautschold et mérite peut-être une dénomination particulière ( Aucella radiata variété étroite). Donc nous avons au Spitzberg: Aucella mosquensis Buch. Aucella rugosa Fiscli. Aucella orbicularis IJyatt. Aucella spitzbergensis Lundgr. (très rapprochée d’Auc. Bronni Lahus ). Aucella reticidata ( = Aucella Bronni Rouill.). Aucella radiata variété étroite. Ces aucelles indiquent le présence des couches portlandiennes (portl. in f. ou base du portl. moyen) et séquaniennes. Elles sont tantôt identiques aux formes connues dans les cou- ches correspondantes de Moscou et de l’Oural, tantôt en sont très rapprochées. G r o e n 1 an d. Nous voyons dans l’ouvrage de F. Toula *) les figures de trois aucelles provenant de la côte orientale de J’ile de Kuhn, Groenland oriental: Aucella concentrica var. rugosa , PL II, fig. 2a, b, c, d, Aucella concentrica var. rugosa, même ph, fig. 3, et Aucella concentrica var . rugosis- sima , même pl , fig. 4. En étudiant ces figures, j’en suis arrivé à conclure que la fig. 2 représente 1 ' Auc. piriformis Lahus., la fig. 4 représente probablement la forme qui se rencontre dans le néoco- mien de l’Angleterre et de l’Allemagne et que nous avons nommée Aucella Lamplughi ; la fig. 3 semble représenter VAucella crassicollis Keys. très répandue dans le bassin de la Petchora. Cette petite faune indique la zone supérieure du néocomien inférieur (et peut être le néocomien moyen). Dans l’ouvrage de Madsen 2) nous trouvons la figure et la description de VAucella mosquensis Buch sous le nom d'Aucella Pallasi qu’on a coutume de donner à cette forme. Cette aucelle portlandienne provient du grès clair qui affleure sur la rivière d’Aucella dans la partie sud-ouest du pays de Jameson. Alaska (et îles Aloutiennes). N’ayant pas eu la possibilité d’étudier les échantillons des aucelles d’Alaska figurées par Eichwald, je profite de ses dessins et je crois que parmi les aucelles qu’il a fait figurer, on peut reconnaître les formes suivantes: Aucella orbicularis Hyatt. ( Aucella concentrica Eichw. Pl. XVI, fig. 1, 2, Aucella Pallasi Eichw. ibid., fig. 5, 6). Aucella rugosa Fisch. (Auc. mosquensis Eichw. PI. XVII, fig. 11, 12). Aucella mosquensis Buch. (Auc. Pallasi Eichw. Pl. XVII, fig. 3, 4, Auc. mosquensis Eichw. ibid. fig. 7, 8, 14). ') Beschreibung mesozoischer Versteinerungen von der Kuhn-Insel. 1874. 2) On Jurassic Fossils from East Greenland. — 81 — Àucella bononiensis n. f. ( Auc . mosquensis Eichw. ibid. 15, 16, 17). Aucella Favlovi Sok. (Auc. mosquensis Eichw. ibid. fig. 9, 10). En somme, c’est le portlandien inférieur qui est indiqué par ces formes. Me basant également sur les figures de White *) je suppose l’existence des formes sui- vantes parmi les aucelles qu’il a décrites sous le nom commun d 'Aucella concentrica Fisch. (variety). Aucella terebratuloides (White. Pl. VI, fig- 2, 3, 4 Aucella piriformis ( )> n V 6, 7). Aucella solida ( i> n n „ S). Aucella crassa ( „ » » 9, 10). Aucella inflata ( „ n: I. Ces figures ne sont pas suffisantes pour pouvoir être certain de la justesse de ces identifi- cations. Toutes les formes nommées se rencontrent dans les couches néocomiennes, à l’exception possible de XAucella ierebratuloides dont la variété ressemblant à la fig. 2 se rencontre dans les couches aquiloniennes et portlandiennes supérieures. M. le prof. Pompeckj * 2) a décrit sous le nom d 'Aucella sp. une aucelle qui doit être déterminée comme Aucella lata Traut. (non Auc. Pallasi var. lata Lahus.). Cette aucelle a été décrite par Grewingk sous le nom d'Unio liasinus. Elle provient des rives de la Baie de Katmai (Golf von Katmai) dans la partie S. E. d’Alaska et doit indiquer le séquanien ou l’oxfordien. Les trois aucelles recueillies en Alaska par Pinart3) et figurées par Fischer correspon- dent le mieux aux caractères d Aucella mosquensis (fig. 4 et 5) et d Aucella timanica (fig. 6); il est cependant difficile de l’affirmer d’une manière positive parce que les échantillons ne sont pas complets et chacun d’eux n’est figuré que d’un seul côté. Si ma supposition est juste nous avons encore une indication de l’existence du portlandien inférieur ou moyen en Alaska. En somme nous avons reçu jusqu’à présent de l’Alaska: une aucelle séquanienne, plu- sieurs aucelles portlandiennes et plusieurs aucelles néocomiennes. Colombie Britannique. Que en Charlotte I si and s. Vancouver. M. Whiteaves 4 * 6) décrit sous le nom Aucella mosquensis une Iamellibranche qui n’appartient pas à cette espèce et même, à en juger d’après la fig. 3 a, n’appartient pas au genre Aucella parce qu’elle n’offre pas les caractères distinctifs du bord cardinal de ce genre. M. Stanton a déjà noté cette différence u) et formulé l’opinion que cette forme appartient aux Astartidae. Les aucelles recueillies sur les bords de Skagit River dans la Colombie Britannique en 1875 G) ont été rapportées par Stanton à son Aucella Piochi var. ovata , et celles qui proviennent d’autres localités de la Colombie Britannique et qui ont été étudiées par Stanton appartiennent à X Aucella crassicolis (ibid. p. 44). Autant que je sache aucune de ces formes n’a été figurée dans la littérature. ■) Bull. U. S. Geol. Surv. 4. 1884, p. 13. Pl. VI, fig. 1—12. q Verbandl. d. Minerai. Gesellsch. St.-Petersb. T. 38, p. 270. Pl. VII, fig. 5. 3) Voyages à la côte nord-ouest de PAmérique exécutés durant les années 1870—72. Paris, 1875. Sur quelques fossiles de l’Alaska, par M. P. Fischer. Pl. A, fig. 4, 5, 6. 4) Mesozoic Fossils I, part. I. Pl. X, fig. 3. s) Contributions to the cretaceous paleontology of the Pacific coast: The Fauna of the Knoxville beds. 1895. Page 44. 6) Meek. Description of Fossils from the Auriferous Slates of California, t. I. 1865. 11 — 82 Californie. Une littérature assez grande est consacrée aux aucelles de la Californie et aux couches qui les renferment Cette littérature traite en partie des espèces qui composent la faune d’aucelles de ce pays, en partie de la distribution des différentes formes, en partie de lage géologique des couches à aucelles. En donnant ici une liste des aucelles de la Californie je dois me borner à y mettre seu- lement les formes qui ont été décrites et figurées dans la littérature et les formes que j ai eu la possibilité d’étudier moi-même grâce à l’obligeance de M. Stanton qui a envoyé une série d’aucelles au cabinet géologique de l’Université de Moscou et grâce à la bonté de M. Sokolow qui a offert au même institut quelques échantillons d’aucelles qu’il a reçus de l’Amérique. Dans la «Geology of Colifornia» v) Meek a fait figurer (PI. I) plusieurs aucelles provenant des couches de Mariposa sous le nom d 'Aucella Erringtoni. Plusieurs savants ont dit leur opinion sur ces aucelles, et la majorité d’entre eux sont d’accord qu’une partie au moins de ces aucelles doit appartenir à VAucella Bronni. Je partage cette opinion pour la fig. 5 (probablement que 5a, 5c et 5d y appartiennent aussi). Quant aux autres formes — sans avoir examiné les échantillons types, il est difficile de s’exprimer sur l’appartenance de chacune des variétés figurées par Meek à l’une ou à l’autre des formes décrites dans cet ouvrage; ce n’est que provisoirement que j’ai rapporté les aucelles de Meek aux différentes formes décrites dans les pages précédentes et l’avis que j’expose ci-dessous n’est autre chose que mon opinion. VAucella Erringtoni var. linguiformis (fig. 1, la), si ce n’est pas un échantillon écrasé de la même forme qui est représentée par la fig. 2a, me paraît être très rapprochée de VAucella tenuicollis. Peut-être est-ce une forme qui a précédé VAucella tenuicollis dans le séquanien. Dans ce cas, il serait juste de considérer cette aucelle comme forme particulière sous le nom A Aucella linguiformis. L’aucelle figurée PI. I, fig. 2 a me paraît être prédécesseur VAucella russiensis et il serait désirable de lui réserver le nom VAucella Erringtoni. La fig. 2 représente probable- ment VAucella So/lasi. La figure 3 me rappelle le plus VAucella paradoxa Sok.; Meek fait remarquer à propos de cette forme, quelle est altérée par la pression, dans ce cas la certitude de mon rapproche- ment s’affaiblit de beaucoup. La fig. 4 a été rapportée par Hyatt à son Ancella orbicularis comme forme un peu aberrante de cette espèce. Si tous ces rapprochements sont corrects, les aucelles figurées dans cette planche de Meek indiqueraient le séquanien (Ane. Bronni) et en partie le kiméridgien et le portlandien. Les meilleurs dessins et les descriptions de chacune de ces formes contribueraient beaucoup pour mieux déterminer cette intéressante faune. Le plus grand nombre des aucelles de la Californie qui ont été décrites proviennent des cou- ches de Knoxville. Nous allons énumérer les formes des couches de Knoxville comme nous les concevons d’après les figures se trouvant dans la littérature, en indiquant les noms sous lesquels elles ont été décrites et les figures qui les représentent: Dans l’ouvrage de Gabb. Palaeontology of California I, 1864 et II 1869. Ancella Gabbi n. f. ( Inoceramus Piochi Gabb. 1864, non 1869). Aucella crassa n. f. [Aucella Piochi Gabb. 1869. PL 32, fig. 92, 92 b). Aucella crassicollis (Aucella Piochi Gabb. 1869. PI. 32, fig. 92 a). Dans l'ouvrage de White. Remarks on the genus Aucella, 1889, nous trouvons: q Meek. Description of Fossils from the Aurifierons Slaf.es of California, t 1. 1865. Gabb. Geology of Ca- lifornia. Appendix B. - 83 Aucella crassa n. f. PI. IV, fig. 16, 17. Aucella russiensis n. f. PI. III, fig. 10, 11. Dans l’ouvrage de Stanton nous trouvons les ligures des formes suivantes: Aucella Gabbi n. f. ( Aucella Piochi Gabb. 1864, non Gabb. 1869. PI. IV, fig. 2, 3, 8 (?) ). Aucella Stantoni n. f. (Aucella Piochi. PI. IV, fig. 6, 7). Aucella Sollasi n. f. ( Aucella Piochi. PI. IV, fig. 4). Aucella Erringtoni Gabb. ( Aucella Piochi. PI. IV, fig. 9). Cette figure peut représenter aussi l' Aucella russiensis , si nous voulons prendre en considération l’indication de l’auteur que les stries radiales sont exagérées. Aucella cf. Pavlovi Sok. (Auc. Piocha. PI. IV, fig. 10). Aucella terebratuloides forme étroite (Auc. Piochi var. ovcda. PI. IV, fig. 11 — 13). Aucella uncitoides n. f. (Auc. Piocha var. ovata. PI. IV, fig. 14, 15 et Auc. crassicollis PI. VI, fig. 5). Aucella crassa (Auc. crassicollis. PI. V, fig. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 9 et Pi. VI, fig. 1, 2). Aucella crassicollis (Auc. crassicollis. PI. V, fig. 8, 10, 11. PI. VI, fig. 3, 4, 5). Aucella Keyserlingi (Auc. se rapprochant à Auc. Piochii var. ouata. PL V, fig. 12, 13). Outre ces formes que nous trouvons dans la littérature le présent ouvrage offre les figures des formes suivantes: Aucella terebratuloides var. regularis (PL V, fig. 7). South fork of Elder Creek, Tehama County. Aucella Andersoni. (PL IV, fig. 7). Tehama County. Knoxville inf. Aucella subinflata (PL VI, fig. 4). Tehama County. Knoxville inf. Aucella tenuicollis. (PL III, fig. 6) près de Paskenta. Knoxville inf. Aucella Stantoni. (PL III, fig. 3) 3 miles vers le N.W. de Paskenta. Knoxville inf. Aucella Hyatti. (PL III, fig. 10). Près de Paskenta et Cashe creek. Aucella olcensis. (PL I, fig. 10). Les opinions des géologues concernant l’âge géologique des couches à aucelles de la Ca- lifornie ont changé plusieurs fois, de même que les connaissances sur la répartition des aucelles dans la série colossale de Knoxville. L’histoire de ces diverses opinions et connaissances est bien exposée dans l’ouvrage de Perrin Smith «Age of the Auriferous slates of Sierra Nevada» ‘) et dans l’ouvrage de J. S. Diller and T. W. Stanton «The Shasta-Chico sériés» * 2) ce qui me dispense de la nécessité de m’y arrêter. Je ferai observer seulement que je partage parfaite- ment l’opinion de Diller et Stanton, que les différentes parties de la série de Knoxville renfer- ment ses propres faunes d’aucelles qui se modifient graduellement. Mais je ne peux pas par- tager l’opinion que toute la série de Knoxville doit être rapportée au système crétacé. Du moins en ce qui concerne sa partie inférieure à Aucella gabbi (Auc. Piochi type), je ne trouve pas de données suffisantes pour prendre ce parti et la faune d’aucelles parle plutôt en faveur de l’appartenance de ces couches inférieures au porlandien et peut-être à l’aquilonien (pour ce dernier il n’y a que peu d’indications). La partie supérieure de la série, qui est la plus vaste (2.000 pieds), offre la faune aucellienne aux caractères crétacés inférieurs. Il est bien possible qu’on trouvera les aucelles étroites et peu renflées dans la partie supérieure (crétacée) de la série de Knoxville comme dans les couches correspon- dantes de la Russie; de pareilles trouvailles ne changeront nullement la définition de lage de cette série. Ces aucelles sveltes n’appartiendront pas à l 'Aucella Gabbi , Stantoni et tenui- collis, mais aux formes telles que l 'Aucella Andersoni , volgensis (jennes échantillons), surensis , teutoburgensis. fi Bull, of the Geol. Soc. America 1894, 1895, p. 243—256, 2) Ibid. p. 435-464, — 84 Quant aux couches de Mariposa on peut y voir les représentants du séquanien (zone à Gard, alternans ) dans la partie inférieure, qui est peut-être la plus grande, et en outre du kiméridgien et du portlandien inférieur. Ainsi les séries de Mariposa et de Knoxville embrassent le même temps géologique que les couches à aucelles de l’Europe. Mexique. Les aucelles du Mexique ont été figurées par M. José G. Aguilera ’) sous les noms suivants: Aucella Bronni , Aucella Bronni var. lata A. Pallasi , A. Pallasi tenuistriata, A. Fischeriana, A. terebratuloides, A. volgensis, A. volgensis var. Toutes les figures ont tel- lement mal réussi dans la reproduction lithographique, que pour la plupart des cas il est pres- que impossible de se faire une idée précise des caractères des formes figurées. Seulement VAucella Bronni Lah. (PI. II. fig. 10) et Aucella mosquensis Bucli. (PI. II, fig. 14 et PI. III, fig. 2) peuvent être reconnues sous quelque réserve. Tous les autres dessins présentent trop d’énigmatique. Se basant sur le nom d'Aucella tenuistriata et le contour de la valve PI. III, fig. 6, on peut certainement y admettre encore la présence de cette espèce kiméridgienne et portlandienne inférieure. Mr. S. Nikitin2) qui a étudié une série d’aucelles qu’il a reçue du Mexique (St. Louis Potosi) y distingue sous quelques réserves VAucella Pallasi var. plicata (Atic. rugosa du pré- sent ouvrage) et une autre forme qui se rapproche par son contour de VAucella Pallasi , mais offre une sculpture radiale plus prononcée que dans VAucella Bronni. Est-ce peut-être VAucella reticulata de Lundgren? Ainsi les couches à aucelles de la Sierra de Catorce pourraient représenter l’équivalent des couches de Mariposa et embrasser la série qui commence par le séquanien et aboutit au portlandien inférieur. La disparition des aucelles vers le milieu du crétacé inférieur semble être en rapport avec de grandes transgressions — en Europe, c’est la transgression de la mer néocomienne su- périeure à Simbirskites, en Amérique— la transgression da la mer de Horsetown. Ces trans- gressions ont établi la communication de la mer boréale peuplée d’aucelles avec la mer plus chaude du sud, ce qui a modifié les conditions climatériques de la mer boréale et l’extinction des aucelles. Pour la Russie, nous avons des indications indubitables de la grande transgres- sion de la mer à simbirskites, dans la position transgressive des dépôts de cette mer et dans la présence de Simbirskites subinversus et d 'Inoceramus aucella en Crimée, au milieu de la faune barramienne 3) et la présence de Sirnb. inversas dans la région de la Petchora 4). Pour l’Amérique la présence de Lytoceras dans la série de Knoxville et les trouvailles de Phylloceras et Lytoceras en Alaska semblent offrir des faits analogues. q Fauna fosil de la Sierra de Catorce. San Luis Potosi. 2) Einiges über den Jura iu Mexico und Centralasien. N. Jahrb. 1890. I, p. 273. 3) W. Tzebrikow. Notes sur le néocomien de la Crimée. Bull. Soc. Natur. Moscou 1889, p. 180. — N. Ka- rakasch. Ueber einige Neocom ablagerungen in der Krim. Sitzungsb. d. k. Akad. Wien. Bd. XCVIII, Abth. 1. B L’université de Moscou possède un échantillon de Simbirskites inversus provenant des bords de la Pet- chora près de l’embouchure de l’Oussa, A la page 8 4 Néocomien moyen de Teutoburqer Wald teutoburgensis We erthi Z. à Polypt. polyptychus Isch nae Tche ■ i SBËEÊÊÊKÊÊÊÊÊKÊÊÊÊÊËÊIKÊKÊÊÊKmmÊ' mi--. wÊ . 1 . piriformis . ... phase crasslcollls crassicollis < so ! piriformis ida concentrlca bo 1 — ealis cra ssa bulloldcs Z. à Polypt Keyserlingi i j nensis uncltoldes Keys erlingl 1 Lamplughi bul Z. à Oxyn. Gpvrili et à Crasp. stenomphalus y volgensls phase crssslcollls i sure volgensis ! nsis robusla nuciformls trigorloides var. And ' . ! V rare uncitoldes \ Keys sol da terebra - uloides contorta In pansa /' ata cras sa unsc Z. à Crasp. spasskensis oke nsis subokensis « _ 1 volgensis ' Lahuseni ias :ovi (Blan spasskensis i elli ordi)? \ î tica \ ! / / ! Aqullonlcn Z. à Berr. riasanensis Z. à Crasp. kaschpuricus i t ! ollis trigo îoides Andt rsoni Fis chéri \ terebra \ var. re uloldes gularls ! Z. à Crasp. nodiger 1 1 ‘t# HH — HKfl - 1 ! 1 i t ■i WM \ / i Z. à Crasp subditus dlla tata : r — l i nsis Krotovi tenui collis Hy atti Lah seni Iasi ovi trigor oides Strem • ouhovi \ \ terebrat uloldes terebratuloldes subln pansa. var. angulata | flata eu Portlandien supérieur Z- à Per. giganteus subovalis Krotovi j terebratu var. reg oides l terebratuloldes sublnflata ularls , var. angulata ! Portlnndlon moyen Z. à Virg. virgatus So asl dlla tata syrt nsis mniovnikensls subovalis [ Star ! ' ! tonl H atti russ i ! ensis abbrevlatus Gabbi ; Fisc heri \ / \ / / ^ subbu lotdes Z. à Per. Quenstedti Z. à Per. Boidinl orblcularis rug sa j ! ! : tm / -g 1 (1 / | mosquensis Rouillieri scythlca gracills Stantonl J \ ; / ! ; ! |î \ / \ ! / bonon / em,! ata 'x / / tima Portlandien inférieur H orbicularis striato- rugosa Pe atl j j tenuistriata scythica tenuistriata (?) linguiformis Erringtoni '\ / i 1 , ! forme étroite \ \ V i 't / paradoxa Pavlov! Kimeridgien Séquanien aviculoides Sin ! j kirghlsensis lata J S'N 'v \ ovi solodurensis ; X Impressae Qu. (?) \ \ Bron i : Hoffmanni • / ni / Oxfordien ! reticulata j 1 ' / j ! radlata var. radiata var ' radlata var. radiata au crochet svelte et à sculpture forte & sculpture fine var étroite aux ondes concentrique? / AuceSlines du crétacé russe. Le Prof. I. Lahusen a été le premier qui, en terminant l’introduction de sa monogra- phie, ait indiqué que certaines formes décrites sous le nom d Aucella (Aucella nana Stoliczka, Aucella caucasica Buch) diffèrent des autres aucelles par des caractères tellement particuliers dans la structure du bord cardinal de la coquille qu’elles méritent de constituer un genre pai - ticulier. Outre les formes ci-dessus nommées l 'Aucella gryphaeoides a été rapportée encore à ce genre que M. Lahusen a promis de décrire dans un autre ouvrage. En 1901, M. I. F. Pompeckj a décrit encore une espèce se rapportant à ce groupe (gen? SU Quirini ) et a étudié en détail la structure de la coquille de toutes les espèces con- nues jusqu’alors Avicula aptiensis d’Orb, A vie. gryphaeoides Sow., Aucella caucasica Buch. Avicula Hughendenensis K. Eth., Aucella parva Stol). Après avoir comparé ces formes avec les aucelles et avec les Pseudomonotis M. Pompeckj en est arrivé à conclure que ces bival- ves aucelloïdes du crétacé supérieur montrent plus d’affinité avec les Pseudomonotis qu’avec les aucelles et qu’ils diffèrent des aucelles néocomiennes beaucoup plus que des aucelles jurassiques plus anciennes. Ces observations ont eu pour résultat la création pour ces formes d’un nouveau genre — Aucellma , offrant les caractères suivants. Les formes ressemblant au Pseudomonotis et notamment aux aucelles, à coquille très inaequivalve. Valve droite petite, plane, valve gauche plus grande, très renflée, toutes les deux allongées en arrière ou avec un contour presque orbiculaire. Crochets assez reculés du bord antérieur, contournés en avant et se trouvant presque à la ligne médiane de la coquille. Cro- chet de la valve gauche très recourbé au-dessus de la valve droite, bord cardinal ordinaire- ment court, droit. Oreillette postérieure courte obliquement triangulaire, oreillette antérieure de la valve droite plane, basse, allongée; sinus de bissus avec une longue fissure de bissus. Oreil- lette antérieure de la valve gauche plus courte, largement arrondie, faisant peu saillie. Aréa cardi- nale longue, basse, obliquement triangulaire; fossette ligamentaire (de la valve droite), beaucoup plus courte que l’aréa ligamentaire, obliquement triangulaire se prolongeant en avant du sommet. L’aréa cardinale de la valve gauche sans fossette articulaire propre aux aucelles. Surface à sculpture concentrique et fine sculpture radiale. Dans les matériaux que j’ai reçus du prof. I. Lahusen je crois possible de distinguer six formes d’aucellines, dont quelques-unes sont nouvelles. Le mode de conservation de ces aucellines ne permet pas d’étudier avec beaucoup de détails les parties les plus importantes des coquilles appartenant à ce genre et de suivre le développement et les rapports mutuels des espèces. Outre les six formes d’Aucellina, j’ai trouvé dans ces matériaux encore plu- sieurs échantillons très rapprochés entre eux, mais se distinguant de toutes les autres aucellines à un tel point qu’il serait nécessaire de les rapporter à un autre genre parce qu’autrement il faudrait modifier le diagnose du genre Aucellina. Malheureusement je n’ai trouvé que des valves gauches et aucune valve droite. Provisoirement je désigne ces x) Ueber Aucellen und Aucellen-âhnliche Formel). Neu. Jahr. Beilage, Band XIV, 86 — formes sous le nom de Pà) aucellina. Quand nous connaîtrons mieux la structure de ces formes et que nous aurons à notre disposition les valves droites, il faudra peut-être les rapporter à 1 'Aucellina en changeant un peu le diagnose de ce genre, mais à présent je ne suis pas sûr que les rapports de ces formes avec 1 'Aucellina soient très intimes. Peut-être est-ce un genre hété- rogène qui, dans la faune plus ancienne offre plus d’affinité avec Cassianella qu’avec Pseudo- monotis. Les caractères distinctifs de Parauceüina, autant qu’on peut les connaître à présent, sont les suivants. Coquille fine, inaequilatérale ressemblant à certaines espèces d’aucelles et encore plus aux Cassianelles du Trias, à contour sub triangulaire arrondi du côté inférieur et plus ou moins allongé en arrière. Valve gauche convexe, à crochet renflé, saillant et incourbé se trouvant presque à la ligne médiane, oreillette postérieure est assez développée mais peu définie, Oreillette antérieure bien définie, très saillante, à bord supérieur épais et rugueux. Bord cardinal droit allongé. Aréa cardinale longue, obliquement triangulaire, assez bien définie et striée lon- gitudinalement, fossette ligamentaire obliquement triangulaire peu profonde et mal définie. La sur- face de la coquille offre de fines stries d’acroissement et des stries radiales extrê- mement fines. Les échantillons que je possède se distinguent l’un de l’outre par la forme générale de la coquille, par le développement de l’oreillette antérieure et la longueur de l’aréa cardinale de sorte que plus tard on y distinguera peut-être plusieurs espèces. Mais à présent ne possédant que les valves gauches je les décris tous sous le même nom Paraucellina Krasnopolskii. Aucellina Stuckenbergl n. f. PI. VI, fig. 21 a, b, c. Coquille oblique très inaequivalve rappelant beaucoup par sa forme et par le degré de convexité VAucella mosquensis Buch. (non Lahus.), mais s’en distinguant par la structure du bord cardinal et par la position plus centrale du sommet de la valve droite ce qui donne au faîte de convexité une position plus centrale. L’oreillette de bissus de la valve droite est peu développée et peu élevée, elle a la forme d’une lamelle concave du côté interne, mais s’élargissant en avant. L’aréa cardinale offre l’aspect d’une gouttière occupant le bord supérieur de la valve et ayant la forme d’un triangle à angle postérieur très aigu; la base du triangle s’appuyant au sommet de la valve se trouve plus bas si on donne à la valve une position régulière, et le sommet de triangle est plus élevé, de sorte que la gouttière est tournée par son côté concave non pas directement en haut, mais en haut et en dehors. La valve gauche rappelle par sa forme celle de l 'Aucellina gryphaeoides, mais elle est plus large et moins convexe et son cro- chet, projeté peu au-dessus de la valve droite, est plus massif et très recourbé vers l’aréa ligamentaire. Immédiatement en avant du crochet de la valve gauche le bord de la valve est épais et forme une oreillette antérieure qui est cependant peu développée et dans certains échantillons presque imperceptible à l’extérieur. La sculpture consiste en plis ou rides concen- triques entrecoupés de fines stries radiales très distinctes à l’éclairage latéral. La comparaison de cette forme avec d’autres espèces connues d 'Aucellina ne m’a pas permis de l'identifier à aucune d’elles. Les dimensions considérables, son crochet massif et le caractère de la sculpture rugueuse ainsi que la petite oreillette antérieure de la valve gauche et l’oreillette antérieure assez courte de la valve droite, la distinguent de toutes les espèces connues jusqu’à présent. L’échantillon figuré a été trouvé par M. Stuckenberg, pendant le percement du tunnel de Souram, près du village de Zipa, gnuv. de Koutaïs, distr. de Charopan. Aucellina caucasiea L. v. Buch. PI. VI, fîg. 22, 23 a, b, c. 1851. Ancella caucasiea L. v. Bach, dans l’ouvrage d'Abicli, Verzeichniss einer Saminlung von Yersteinerungen von Daghestan. Zeitschr. d deutsch. Geol. Ges. 3, 31. PI. II, fîg. 1 a— c. ? 1897. Aucella caucasiea. N. Karakasch. Dép. crét. du versant sept. d. 1. chaîne princip. du Caucase. PI. VII, tig. 7, 10. Le moule de la valve gauche que je possède correspond bien aux caractères de l’ Aucel- lina caucasiea autant qu’ils ressortent de la description et de la figure données par Abich. L’aréa ligamentaire est bien visible et a la forme d’un triangle inéquilatéral, allongé dans la direction horizontale et bordé du côté antérieur par l’oreillette antérieure gonflée en cordon. La sculpture est en général faiblement prononcée, cependant on voit dans le moule des stries concentriques d’accroissement et des stries radiales. L’échantillon a été trouvé par M. Stuckenberg près du village de Zipa (ligne de circuit du col de Souram) gouv. de Koutaïs, distr. de Charopan. Avec l’échantillon PI. VI, fig. 23 a été trouvé encore un échantillon plus large PI. VI, fig. 22. Aucellina aptiensis (cl’Orb.). Pomp. PI. VI, fig. 28a, b, 29a, b, 30a, b, Sla, b, c, 32a, b, c. 1901. Avicula aptiensis Pompeckj. Ueber Aucellen und Aucellen-âhnliche Formen. Neues Jahrb. Bell. Bd. XVI, p. 352. PI. XVI, fîg- 1, 2, 3. Parmi les aucellines du Caucase que je possède, il y a deux échantillons montrant les caractères de cette espèce, l’un d’eux— moule de la valve gauche— à en juger d’après la description et les dessins de Pompeckj appartenait aux échantillons typiques d 'Aucellina aptiensis. Malheu- reusement on ne trouve pas dans la littérature des figures complètes de la valve gauche de ces échantillons typiques. La valve gauche de cet échantillon (PI. VI, fig. 28) correspond par sa forme et par le degré de convexité à l’ Aucella piriformis , seulement le faîte de convexité ne passe pas par le milieu de la valve, mais se rapproche du bord antérieur et le côté antérieur descend plus brusquement. L’oreillette postérieure présente une saillie du bord supéro-postérieur, mais cette saillie ne se sépare par nettement du reste de la surface de la coquille. L’oreillette antérieure est distincte, mais faiblement développée. La sculpture du moule est très peu pro- noncée; on distingue surtout de faibles plis concentriques, par endroits on voit encore quelques traces, à peine perceptibles des stries radiales. L’échantillon a été trouvé près du village de Zipa, distr. de Charopan. Un autre échantillon (PI. VI, fig. 29), rempli d’un grès glauconieux grossier, dépasse consi- dérablement le premier par ses dimensions et possède encore le test conservé. Il est un peu allongé vers le bout inférieur et a le crochet plus court; les sillons concentriques inégalement forts rendent sa sculpture plus rugueuse. Peut-être cette petite différence dans la forme est- elle due à l’influence de la pression. Outre ces deux échantillons provenant du Caucase, j’ai reçu encore un moule de la valve gauche (PI. VI, fig. 30) et un échantillon très petit (8 mm. de longueur) mais complet (aussi un moule) d’une aucelline appartenant probablement à la même espèce et provenant du grès cénomanien du village de Bagovitzi, sur le Dniestre. (PI. VI, fig. 31a, b, c et fig. 32 a, b, c, grossi trois fois.) La valve gauche du grand échantillon ne diffère presque pas par ses dimensions et par la forme de l’échantillon PI. VI, fig. 28 de Zipa. seulement le faite de cou- — 88 — vexité passe par le milieu. La valve droite du petit échantillon correspond bien à celle décrite par Pompeckj, avec cette différence seulement que, dans notre échantillon l’oreillette postérieure est également bien développée. La valve gauche a un crochet plus long et plus saillant au-dessus du bord cardinal et occupe une position centrale. Ces différences ne paraissent pas suffisantes pour rapporter cet échantillon à une autre espèce, surtout si l’on prend en considération les petites dimensions de l’échantillon. En tout cas, il se rapproche de la forme typique de Pompeckj (fig. 1 — 3) plus que l’échantillon fig. 4 et 5 qu’il a rapporté à Y Aucel- lina aptiensis. Aucellina Anthulai n. f. PL VI, fig. 24 a, b, c. 1899. Aucella caucasica. Antuhla. Ueb. die Kreidefossilien des Kaukasus, p. 78. PI. III, fig. 5 a— b. Forme très rapprochée de Y Aucellina caucasien , s’en distinguant par sa coquille plus étroite et plus allongée. La valve gauche a un crochet plus massif dont le bec est très rejeté en arrière, tandis que dans Y Aucellina caucasica il occupe une position presque centrale. L’oreillette antérieure de la valve gauche est très faiblement développée et se trouve près du sommet du crochet. La valve droite, beaucoup plus convexe que dans YAuc caucasica , a un contour ovale oblong, son sommet est assez éloigné du bord antérieur, l’oreillette antérieure est courte et a le contour triangulaire arrondi. La sculpture consiste en lignes concentriques d’accroissement serrées et de stries ra- diales qui sont les plus distinctes dans la partie antérieure de la valve gauche. Gisement près du village de Zipa, gouv. de Koutaïs, distr. de Charopan. Parmi les formes connues dans la littérature, c’est Y Aucellina caucasica Anthula I. c. PI. III, fig. 5 a, 5 b qui correspond le mieux à la nôtre. Je ne trouve pas possible d’identifier ces deux formes à Y Aucellina caucasica Abich. Aucellina Pompeekii n. f. Fl. VI, fig. 25 a, b, c, 26 a, b, c, 27. La coquille est oblique et faiblement convexe. La valve droite a un crochet large à sommet reculé en arrière, comme dans VA. Anthulai , mais l’oreillette antérieure de cette valve est plus développée, l’oreillette postérieure est aussi bien développée. La valve droite est peu convexe et à contour ovale oblique; son sommet par suite du développement de l’oreillette postérieure se trouve presque au milieu du bord supérieur. L’oreillette antérieure est beaucoup plus longue que dans Y Aucellina Anthulai. La sculpture est en général peu prononcée dans les moules, cependant on distingue les lignes concentriques d’accroissement et par endroits des sillons concentriques plus profonds et des stries radiales (plus visibles dans les échantillons plus grands). Cette aucelline rappelle beaucoup par sa forme Y Aucellina Anthulai , mais s’en distingue facilement par sa forme plus plate. Les trois échantillons figurés ont été trouvés près du village de Zipa, district de Charopan (au commencement du tunnel). Aucellina gryphaeoides Sow. PL VI, fig. 33 a, b, 34 a, b, c, 35, 36, 37. 1837. Avicula gryphaeoides. Sowerby. Dans l’ouvrage de Fitton: Observ. on some strata betw. the chalk and lhe Oxford Oolite in the S— E of. England Transact. Geol. Soc. London. 4, 335. PI. XI, fig. 3. 89 — 1901. Avicula gryphaeoidrs Pompeckj. Ueber Aucellen und Aucellen-âhnliche Formen. N. Jahrb. Beilage. Band XIV, p. 354. PI. XIV, fig. 6 et 8 (non 7). Beaucoup d’échantillons de cette espèce, pour la plupart assez petits, se trouvent avec beaucoup d’autres fossiles cénomaniens dans la collection recueillie par Bloede près du village de Bagovitzi, sur le Dniestre. Ces échantillons correspondent bien par leur forme et la structure du bord cardinal à ceux qui ont été décrits et figurés par Pompeckj. Je ne vais pas répéter ici sa description et je me bornerai à faire observer qu’il y a quelque différence dans la forme de l’oreillette postérieure de la valve droite, qui est bien visible dans l’un des échantillons PI. VI, fig. 35 et que la sculpture radiale n’est pas visible dans les échantillons de Bagovitzi, quoique l’un d’eux rende très distinctement les lignes concentriques d’accroissement. Les plus petits des échantillons que j’ai étudiés n’offrent pas les caractères que M. Pom- peckj a remarqués dans les échantillons provenant de Tourtia qu’il a fait figurer Pl. XVI, fig. 7. Cela me porte à croire que cet échantillon appartient à une autre forme, peut-être à celle qui est décrite ci-dessous (Paraucellina Krasnopolskii). Paraucellina Krasnopolskii n. f. Pl. VI, fig. 38 a, b, c, d, 39 a, b, c, 40 a, b, 41 a, b, c, d, e. Les échantillons de cette forme que j’ai reçus du prof. I. I. Lahusen proviennent des bords de la rivière Neroutcli, gouvernement de Kalouga, district de Mossalsk, où ils ont été trouvés par l’ingénieur des mines A. Krasnopolski avec beaucoup d’autres fossiles cénomaniens. M-r Krasnopolski a envoyé ces fossiles, avec la description de la coupe dont je relève ici les parties essentielles 1). Il est très étrange que parmi plusieurs échantillons de la valve gauche de Paraucellina recueillie par M-r Krasnopolski, il n’y ait aucun échantillon de la valve droite. Les valves gauches se sont conservées avec le test. La coquille du Paraucellina Krasnopolskii est très mince et fragile. La valve gauche est très convexe, à contour subtriangulaire arrondi, et plus ou moins allongé en arrière. Les contours de cette valve sont variables. Il y a des formes plus allongées et plus élargies, surtout dans la partie inférieure, il y a des formes étendues vers le bout postéro-inférieur et des formes plus droites. Ce qui est le plus caractéristique pour cette espèce, c’est l’oreillette antérieure très développée qui dépasse par ses dimensions l’oreillette postérieure. Cette oreillette antérieure forjette en angle très prononcé. Le bord supérieur de l’oreillette, à partir du bout du crochet, vers l’angle antérieur est longé par un gonflement qui, du côté tourné vers la valve droite est ‘) Sur le bord gauche de la rivière Neroutch dans le village Novoïe près de l’église affleurent: 1) Marne gris-claire et blanche 2) Phosphorite 3) Sable vert 4) Phosphorite 5) Sable vert 6) Phosphorite 7) Sable vert 4 â/4 arch. 3A „ 7i » Vs „ i */* » 3A » La marne couronnant la coupe est molle, d'une couleur gris claire jaunâtre, presque blanc, très légère et faiblement effervescent avec de l’acide. Cette marne est très pauvre en fossiles; j’y ai trouvé seulement quelques échantillons de Bélemnitella svbventricosa et une empreinte d 'Inoceramus ressemblant à P Inoc. Bronf/niarti. Le phosphorite ne forme pas des couches compactes, mais présente des amas de rognons dans la masse du sable. La masse principale des fossiles a été recueillie dans la couche 5, le nombre moindre provient des couches phos- phatiques 2 et 4. - 90 couvert de rugosités. Le bord antérieur de l’oreillette descend obliquement en bas et en arrière, et ensuite dévie en bas et en avant pour passer au bord antérieur de la coquille (PL VI, fig. 38 et 39), tantôt il est courbé en dehors et dans ce cas la surface interne de l’oreillette est concave (PL VI, fig, 41). En arrière et en bas du gonflement du bord supérieur de l’oreillette, le long du bord cardinal, se trouve une aréa ligamentaire en forme de triangle inaequilateral allongé auquel le bord cardinal de la coquille sert de base et dont le côté postérieur est plus long que l’anté- rieur. Au milieu de ce triangle, sous le bas du crochet, se trouve un enfoncement triangulaire pour le ligament, il est peu profond et ses bords latéraux sont mal définis. La coquille est ornée de stries concentriques d’accroissement et de stries radiales extrêmement fines. Par la forme de la coquille et le développement de l’oreillette antérieure, cette forme rappelle beaucoup certaines cassianelles du trias. Moscou. 1906. Septembre. Table alphabétique. Aucella abbreviata 51 „ Ander sorti 57 „ aviculoides 19 „ Blanfordi Stol 46 „ bononiensis 56 „ borealis 68 „ Bronni Lahus 14 „ Bronni Pompeckj (= A. Bronni Lahus.) 14 „ Bronni (Buchia) Rouillier {—A. reticulata Lundgr.) 18 „ Bronni var. lata Lahus. (=A. so- lodurensis de Lor.) 13 „ bulloides Lahus 72 „ concentrica Fisch. (non Keys., non Eichw.) 66 „ concentrica Eichwald (=A. orbi- cularis Hyatt) . 38 „ concentrica Eichwald (=A. con- torta) 67 „ concentrica Edm. Fischer (=A. timanica ) 70 „ concentrica Edm. Fischer {=A. mosquensis) 22 „ concentrions ( Monotis ) Blanford (= A. Blanfordi Stol.) .... 46 „ concentrica var. White (= A. in- flata Toula) 68 concentrica var. White (=A. te- rebratuloides Lahus) 60 „ concentrica var. White (—A.piri- formis Lahus.) 63 „ concentrica var. White (= A. so- lida Lahus.) 64 „ concentrica var. White (= A. crassa) 69 „ concentrica var. rugosa Keys. (= A. Keyserlingi Lahus.) . . 62 „ concentrica var. rugosa Toula (=A. piriformis Lahus.) ... 63 „ concentrica var. rugosa Toula {= A- uncitoides) 61 Aucella concentrica var. rugosa Toula (A. crassicollis Keys.) .... 62 „ concentrica var. rugosissima Toula {—A. Lampluglu ) 65 „ concentrica var. sublaevis Keys. ( = A. borealis ) 68 „ contorta 67 crassa . . 69 „ cf. crassicollis Borissiak (= A. unschensis) 71 „ crassicollis Keys. (Lahus. pars) . 62 „ crassicollis, specimen th at approa- ches A. Piochii var. ovata Stan- ton (— A. Keyserlingi Lahus). . 62 „ crassicollis Stanton {—A. crassa) 69 „ crassicollis var. gracilis Lahus. (=A. crassicollis Keys.) ... 62 „ crassicollis Keys. var . psylerachen- sis Borissiak (== A. crassicol- lis Keys.) 62 „ crassicollis représentative of the form. White (= A. solida La- hus.) 64 „ crassicollis var. solida Lahus. (—A. solida Lahus.) 64 „ crassicollis var. solida Lahus. (= A. crassa) 69 „ curta 70 „ dilatata 41 „ elliptica 46 „ elongata Hyatt (=A. Bronni La- hus.) ... 14 emigrata Zitt 47 „ Erringtoni Gabb. Meek. (= A. paradoxa Sokol.) 44 „ Erringtoni Gabb. (= A. Sollasi) 39 Erringtoni (pars) Meek. (= A. Bronni Lahus.) 14 „ Erringtoni Gabb. 53 „ aff Erringtoni Sokol. { — A. Bronni Lahus.) 14 „ Fischeri d’Orb 58 92 u ce H a Fischeriana Lahus. {=A. Fische- Aucella mosquensis (Buchia) Bouillier ri d'Orb.) 58 (= A. Bouilli cri) 28 „ Fisclieriana pars Lahus. (= A. ii mosquensis Tullberg (A. Sinzovi) 17 Stremouhovi) 47 „ mosquensis Zi t tel (A. Fischer i „ Gabbi 54 d’Orb.) 58 „ qracilis 31 il mosquensis var. ovata Sinzow „ Hoffmanni 19 (. A . uncitoides ) 61 „ Huenei 13 ii unciformis 52 „ Hyatti 49 n okensis 40 11 Iasikovi il orbicularis Hyatt 38 „ impressae Quenst 12 ii Pallasi Hoffmann ( = A. bono- impressae Huene, Quenst. et niensis) 56 Pompeckj 13 ii Pallasi Keyserling, Roui Hier, La- „ inflata Toula Lahus 68 husen, Aguilera, Koken, Mad- » Ischmae 44 sen (—A. mosquensis Buch) . 22 )) Keyse rlin gi Lahus 62 „ Pallasi Pavlow (=vl. bononiensis 56 „ Keyserlingi Pavlow (= A. Lanip- „ Pallasi (probablement) White luglii) 65 (= A. russiensis) 50 11 Kyeserlingi W ollemann (= A. piri- il Pallasi (probablement, ou peut- formis Laluis.) 63 être A. mosquensis ) White 11 Kyeserlingiana (pars) Woods {—A. Lahuseni) 51 (= A. Lamplughi) 65 Pallasi var. (A. mosquensis White n Keyserling iana forma majuscula (==A. Erringtoni Gabb.) . . . 53 Tullberg {=- A. piri formis La- il Pallasi var .plicata Lahusen, Abel, h us.) Vetters {= A. rugosa Fisch.)36, 37 Keyserlingiana forma obliqua ii Pallasi var. polita Keyserling Tullberg (—A. terebratuloides (=A. tenuistriata Lahus. var.) QQ O O Lahus.) 60 „ Pallasi vai'. tenuistriata Pompeckj » Kirghisensis Sokol. .... 12, 13 (—A. tenuistriata Lahus. var J 33 H Krotovi .... 32 ii Pallasi var. tenuistriata Pompeckj 1» Lahuseni (= A. scythica Sokol.) .... 42 11 Lampluglii 65 „ paradoxa Sokol 44 1) lata Trautsch 12 ii Pavlovi Sokolow (^ A . bononien- „ leguminosa Sto 1 iczka (= A. Bronni sis) 56 Lahus.) ...... 14 „ Pavlovi Sokol. ........ 59 11 mniovnikensis 26 ii Pellati 40 „ mosquensis Buch (non Keys., non „ Piocliii Gabb ( = A, crassicollis Lahus.) 22 Keys.) 62 11 mosquensis Eichwald ( = A. ru- i' Piocliii Gabb ( = A. crassa) . . 69 qosa Fisch.) 86 ii Piocliii ( Inoceramus) Gabb (—A. 11 mosquensis Eichwald (=A. bo- Gabbi) 54 noniensis ) 56 „ Piocliii W. Stanton {=A. Sollasi) 36 11 mosquensis Hoffmann (—A. striato- „ Piocliii Stanton (—A. Stantoni) . 48 rugosa) il Piochii Stanton (=A. Erringtoni 11 mosquensis Keyserling (—A. rus- Gabb) 53 siensis) 50 n Piocliii Stanton (=A. Gabbi ) . . 54 mosquensis Lahus. (A. Lahuseni) 51 ii Piocha Stanton { — A. Pavlovi 11 mosquensis Lahusen { — A. rus- Sokol.) ......... 59 siensis) 50 „ Piochii Stanton {—A. Andersoni) 57 11 mosquensis Lindstrôm (= A. orbi- ii Piocliii White {—A. crassicollis cularis Hyatt) .... 38 Keys.) 62 » mosquensis Lindstrôm (=A. ru- ii Piochii var. ovata Stanton (= A. gosa Fisch.) 36 terebratuloides Lahus.) .... 60 — 93 — Aucella Piocliü var. or ata Stanton (=A. uneitoides) „ piriformis Lahus „ piriformis (pars) Lahus.(— A. con- centrica Fisch.) 61 63 66 Aucella Stremouhovi „ striato-rugosa „ suhballoides „ subinflata 47 38 72 67 sublaevis Nikitin (= A. piriformis radiata Traut. (Lundgren, Pom- Lahus.) . . 63 peckj) 17 »» subokensis . . 41 »? remarkably ventricose left valve »» subovalis . . 29 from the Knoxville divis. of surensis . . 30 the Shasta groupe White (—A. „ syrtensis . . 43 crassa) 69 »> sy iranien s ........ . . 47 ?» reticulata Lundgr 18 »» Tchernovi ?? rohusta 33 »» tenuicollis . . 49 „ Rouillieri 28 »» tenuistriata Lahus. var. . . . . 33 »? rugosa Fisch. ......... 36 »> terebratidoides Lahus. . . . . . 60 »? mgosus( Jwocerawms) pars Fischer „ terebratidoides (pars) Lahus. ( —A. von Waldheim (=A. mosquen- uneitoides ) . . 61 sis Buch) 22 »? terebratidoides (pars) Lahus. ( =A. ?? russiemis subinflata) ...... . . 67 »? scythica Sokol. 42 »> terebratidoides Pavlow (échant. »» scythica (pars) Sokolow ( = A. figuré par W oods (—A. Lamp- Pellati) 40 lughi) scythica var. oblonga Sokol. (=A. »? terebratidoides Semenow ( =A. emigrata Zitt .) 47 Keyserlingi Lahus.) . . . . . 62 ») Sinzovi 17 »? timanica . . 70 »> Sollasi 39 »? trigonoides Lahus) . . 55 V) solida Lahus. var 64 »? teutoburgeusis (Avicula?) We erth »» solodurensis de Lor 13, 43 (=A. teutoburgensis) . . . . . 56 71 solodurensis Huene (=A. solodu- uneitoides . . 61 remis de Lor.) 13 »? unschensis . . . 71 »> sp. indet (original zu TJnio lias- „ volgensis Lahusen (Semenow, sinus Grew.) Pompeckj (= A. Woods) . . 27 kirghisensis var. lata) 12 ?? volgensis var. radiataV-àylow (= =A. »» spasskensis volgensis Lahus.) . . . . . . 27 »» Stantoni 48 »? Weerthi . . 58 A u c e 1 1 i n e s d u crétacé russe. Aucellines du crétacé russe 85 1 Aucellina gryphaeoides (Avicula) Sow. Aucellina Antulai 90 Pomp. . . . • 90, 91 »» aptiensis (d’Orb.) Pomp 89 »? Pompeckii . . 90 »» aptiensis ( Avicula ) Pompeckj . 89 ?? Stuckenbergi . . 88 ■ 7, caucasica Antula (=A. Antulai) 90 U caucasica L. v. Buch . (Karakasch ) 89 Paraucellina Krasnopolskii - - Planche I. Fig. la, lb, le. Aucella aviculoides n. f. Valve gauche, profil, valve droite. Séquanien (z. h Carrlioc. alternons). Khanski, gouv. d’Orenbourg. Muse'e géologique de l’Université de Moscou. V. page 19. Fig. 2. Aucella striato -rugosa n. f. Valve gauche. Portlandien inférieur (z. à Per. Bleicheri). Gorodische, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 38. Fig. 3a, 3b. Aucella striato-rugosa n. f. Khanski, gouv. l’Orenbourg. Musée géologique de l’Université de St.-Pé- tersbourg, collection d’Hoffmann. V. page 38. Fig. 4a, 4b, 4c. Aucella orbicularis Hyatt. Portlandien moyen, z. à Per. dorsoplanus. Tatarovo, gouv. de Moscou, Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 38. Fig. 5. Aucella orbicularis Hyatt. Valve droite. Portlandien inférieur. Gorodische, gouv. de Simbirsk. Musée géo- logique de l’Université de Moscou. V. page 38. Fig. 6a, 6b, 6c. Aucella rugosa Fisch. Portlandien moyen, z. à Per. dorsoplanus. Tatarovo, gouv. de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 86. Fig. 7a, 7b, 7c. Aucella rugosa Fisch. Khorochovo près de Moscou. Musée d’Histoire Naturelle de Berlin, section géologique, collection de L. de Bueh. V. page 86 et 24. Fig. 8a, 8b. Aucella Sollasi n. f. Valve gauche. Portlandien moyen, z. h Virgatites virgatus. Mniovniki, près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 39. Fig. 9a, 9b. Aucella Sollasi n. f. Portlandien (Kimeridge Clay). Shotover. Musée géologique de l’Université d’Oxford. Figures faites d’après un moulage. V. page 39. Fig. 10a, 10b, 10c. Aucella ohensis n. f. Couches de Knoxville, Californie. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 40. Fig. lia, 11b, 11c. Aucella ohensis. n. f. Néocomien inférieur z. à Or asp. subpressulus Pekhorka, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 40. Fig. 12a, 12b. Aucella Sinzovi n. f. Séquanien (?) Khanski, gouv. d’Orenbourg. Musée géologique de l’Université de St.-Pétersbourg, collection d’Hoffmann. V. page 17. Fig. 13. Acella Pellati n. f. Valve gauche. Portlandien inférieur, z. à Per. Boidini. Vimmereux près de Boulogne. Collection E. l’ellat (Paris). Figure d’après un moulage. V. page 40. Fig. 14a, 14b, 14c. Aucella Pellati n. f. Portlandien moyen, z. à Per. dorsoplanus. Ruisseau Vetlanka, gouv. d’Oren- bourg. Musée géologique de l’Université de Moscou, collection de D. N. Sokolow. V. page 40. Fig. 15a, 15b. Aucella dilatata n. f. Aquilonien, z. a Crasp. subditus. Khorochovo, près de Moscou. Musée géo- logique de l’Université de Moscou. V. page 41. Fig. 16a, 16b, 16c. Aucella dilatata n. f. Portlandien, z. à Virg. virgatus, Gorodistche, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 41. Fig. 17a, 17b, 17c. Aucella subokensis n. f. Néocomien, zone inférieure à Crasp. spasskensis. Staraïa Riazan, gouv. de Riazan. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 41. Fig. 18a, 18b, 18c. Aucella scythica Sokol. Portlandien inférieur. Rivière Jatria, versant oriental de l’Oural, gouv. de Tobolsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 42. Fig. 19a, 19b. Aucella scythica Sokol. Même gisement. Fig. 20. Aucella solodurensis de Loriol. Séquanien (?). Khanski, gouv. d’Orenbourg'. Musée géologique de l’Univer- sité de St.-Pétersbourg, collection d’Hoffmann. V. page 13. Fig. 21a, 21b. Aucella solodurensis de Loriol, même gisement. Fig. 22a, 22b. Aucella syrtensis n. f. Portlandien moyen, z. à Virg. virgatus, gouv. de Samara. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 43. Fig. 23a, 23b, 23c. Aucella Ischmae n. f. Néocomien inférieur, z. à Polypt. polyptychus. Rivière Ischma, gouv. d’Arkhangelsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 44. Fig. 24a, 24b, 24c. Aucella Ischmae n. t. Même gisement. Fig. 25. Aucella radiata, variété se rapprochant d’Auc. paradoxa. Trouvée près du village Niamod, sur la rivière Ischma, gouv. d’Arkhangelsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 17. Fig. 26a, 26b. Aucella paradoxa Sokol. Environs d’tletzkaïa Zaschita, gouv. d’Orenbourg. Musée géologique de l’Université de St.-Pétersbourg, collection d’Hoffmann. V. page 44. Fig. 27a, 27b, 27c. Aucella paradoxa Sokol. Portlandien inférieur (horizon de Vetlianka de Sokolow). Carrières de Vetlianka, gouv. d’Orenbourg. Musée géologique de l’Université de Moscou, collection de D. N. Sokolow. V. page 44. Fig. 28a, 28b, 28c. Aucella ellipüca n. f. Néocomien, zone inférieure à Gras p . spasskensis . Staraïa Riasan, gouv. de Riasan. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 46. Fig. 29a, 29b, 29c. Aucella Blanfordi Stol. Schistes de Spiti. Musée Britannique d’Iiistoire Naturelle, Londres. Fi- gures faites d’après les empreintes. V. page 46. Fig. 30a, 30b, 30c. Aucella syzranensis n. f. Néocomien inférieur, z. à Polypt. Keyserlingi. Kachpour, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 47. Fig. 31a, 31b. Aucella Bronni Lahus. (Photographie de l’échantillon type à’ Aucella aff. Erringtoni Sokol.). Séqua- nien (?) Khanski, gouv. d’Orenbourg. Musée géologique de l’Université de Moscou, collection de D. N. So- kolow. \r. page 14. Fig. 32a, 32b, 32c. Aucella emigrat a Zittel. (Photographie de l’échantillon type d’ Aucella scytliica var. oblonga Sokol.). Portlandien moyen, z. à Per. dorsoplanus. Ruisseau Vetlanka, gouv. d’Orenbourg. Musée géolo- gique de l’Université de Moscou, collection de D. N. Sokolow. V. page 47. Fig. 33a, 33b, 33c. Aucella Stremouhovi n. f. Aquilonien, z. a Crasp. subditus. Khorochovo, près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 47. Nour. Métn. T. X VU. A. P. Pavloiv PI. I. IUo|i«|i%, UaflroJMii. u Ko. Planche II. Pig. la. Aucella reticulata Lundgr. Séquanien. Galiova près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. pages 15 et 18. Fig. 1b — même échantillon, partie du test grossie. Fig. 2a, 2b. Aucella radiata Traut. Séquanien. Galiova près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 17. Fig. 3a, 3b. Aucella radiata Traut. Séquanien. Galiova près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 17. Fig. 4a. Aucella radiata Traut. Séquanien. Galiova, près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou Y. pages 15, 16 et 17. Fig. 4b— meme échantillon, partie du test grossie. Fig. 5a, 5b, 5c. Aucella mosquensis Buch. (échantillon type). Portlandien moyen, z. à Per. dorsoplanus. Khoro- chovo, près de Moscou. Musée d'Histoire Naturelle de Berlin, section géologique, collection de L. de Buch. V. pages 22—26. Fig. 6a, 6b, 6c. Aucella mosquensis Buch. Portlandien moyen, z. à Per. dorsoplanus. Kchorohovo, près de Moscou. Musée d’Histoire Naturelle de Berlin, section géologique, collection de L. de Buch. V. page 24. Fig. 7a, 7b. Aucella mosquensis Buch., variété formant la transition vers V Aucella mniovnikensis. Portlandien moyen z. à Per. dorsoplanus. Khorochovo près de Moscou. Musée d’Histoire Naturelle de Berlin, section géologique, collection de L. de Buch. V. page 24. Fig. 8. Aucella mosquensis Buch. variété formant la transition vers V Aucella mniovnikensis. Portlandien. Shotover. Musée géologique de l’Université d’Oxford. V. page 24. Fig. 9a, 9b, 9c. Aucella mniovnikensis n. f. Portlandien moyen, z. à Virg. virgatus Mniovniki, près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 26. Fig. 10a, 10b, 10c. Aucella volgensis Lahus. Néocomien, zone inférieure à Crasp. spasskensis. Mikhei, gouv. de Riasan. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 27. Fig. 11. Aucella volgensis var. fenestdlata. Néocomien, zone inférieure à Crasp. 'spasskensis. Staraïa Riasan, gouv. de Riasan. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 27. Fig. 12a, 12b, 12c. Aucella volgensis phase crassicollis. Néocomien, zone inférieure à Crasp. spasskensis. Pekhorka, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 27. Fig. 13a, 13b. Aucella Hoffmanni. n. f. Séquanien (?). Khanski, gouv. d’Orenbourg. Musée géologique de l’Uni- versité de St.-Pétersbourg, collection d’Hoffmann. V. page 19. Fig. 14a, 14b. Aucella Hoffmanni n. f. valve gauche et profil. Séquanien, z. à Cardioc. alternons. Khanski, gouv. d’Orenburg. Mmée géologique de l’Université de Moscou. V. page 19. Fig. 15a, 15b. Aucella radiata Traut. Trouvée près du village Niamod, sur la rivière lschma, gouv. d’Arkhangelsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 17. Fig. 16a, 16b. Aucella kirghisensis var. lata Trautsch. Séquanien. Galievo, près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 12. Fig. 17. Aucella kirghisensis var. lata Traut. Séquanien. Galievo, près de Moscou. Musée géologique de l’Univer- sité de Moscou. V. page 12. Fig. 18a, 18b, 18c. Aucella kirghisensis Sokol. forme typique. Échantillon type pour la fig. 4 (PI. XIV) de l’ouvrage de D. Sokolow. Ueber einige Aucellen. Couche à Aucelles de Khanski, gouv. d’Orenbourg. Musée géolo- gique de l’Université de Moscou, collection de D. N. Sokolow. V. page 12. Fig. 19a, 19b, 19c. Aucella kirghisensis Sokol. forme typique. Trouvée sur la rive d’Ischma, près de Tchomkos-Jol. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 12. Fig. 20a, 20b, 20c. Aucella Rouïllieri n. f. Portlandien moyen. Mniovniki, près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 28. Fig. 21a, 21h, 21c. Aucella subovalis n. f. Portlandien moyen, z. à Virg. virgatus. Mniovniki, près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscon. V. page 29. Fig. 22a, 22b, 22c. Aucella subovalis n. f. Portlandien supérieur, z. à Per. giganteus. Volga en amont d’Oundory. gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 29. Fig. 23a, 23b, 23c. Aneella surensis n. , Aquilonien, z. à Crasp. subditus. Khorochovo, près de Moscou. Musée géologique de l'Université de Moscou. V. page 30. Fig. 24a, 24b, 24c. Aucella surensis n. f. Aquilonien. Kainennik, gouv. de Jaroslavl. Musée géologique de l'Univer- sité de Moscou. V. page 30. Fig. 25a, 25b, 25c. Auccella surensis n. f. Néocomien inférieur, z. à Crasp. stenomphalus . Pekhorka, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 30. Fig. 26a, 26b, 26c. Aucella Tchernovi n. f. Néocomien inférieur, z. à Polyt. polyptychus. Poukim-Jol, rivière Ischma, gouv. d’Arkhangelsk. V. page 31. F’ig. 27a, 27b, 27c. Aucella Tchernovi n. f. Néocomien inférieur, z. à Polypt. polyptychus. Poukim-Jol, rivière Ischma, gouv. d’Arkhangelsk. V. page 31. Fig. 28a, 28b, 28c. Aucella kirghisensis Sokol. variété étroite. Trouvée sur la rive d’Ischma, près de Tchomkos-Jol. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 12. Fig. 29a, 29b, 29c. Aucella gracilis n. f. Portlandien inférieur, z. à Per. dorsoplanus. Tatarovo, près de Moscou. Musée géologique de l'Université de Moscou. V. page 31. Fig. 30a, 30b. Aucella gracilis n. f. Portlandien inférieur, z. à Per. dorsoplanus. Kinechma, gouv. de Kostroma. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 31. Fig. 31a, 31b, 31c. Aucella Krotovi n. f. Portlandien. Bord de l’ancien lit de la Volga près de l’embarcadère de Tarkhany. Musée géologique de l’Université de Kazan, collection de P. Krotow. V. page 32. Fig. 32a, 32b, 32c. Aucella Krotovi n. f. Aquilonien, z. à Crasp. subditus. Khorochovo près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 32. Fig. 33. Aucella Krotovi n. f. Aquilonien. Khorochovo, près de Moscou. Musée géologique de l’Uviversité de Moscou. V. page 32. Fig. 34a, 34b, 34c. Aucella robusta n. f. Néocomien inférieur z. à Crasp. stenomphalus. Pekhorka, gouv. de Sim- birsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 33. Nom. Mém. T. XVJ1. A. P. Pavloiv PI. II. ■l'or. Illopep*, Uaflrojii.ni. u Kc V\ Planche III. Fig. la, lb. Aucélla Stantoni n. f. Portlandien inférieur. (B. a. de D. Sokolow). Ruisseau Vetlianka, gouv. d’Oren- bourg. Musée g- de l'Université de Moscou. V. page 48. Fig. 2a, 2b, 2c. Auceïla Su foni n. f. Portlandien moyen z. à Virg. virgatus. Mniovniki, près de Moscou. Musée géologique de l’Unive -été de Moscou. V. page 48. Fig. 3a, 3b, 3c. Auceïla Siantoni n. f. couches de Knoxville, Californie 3 milles vers le NW. de Paskenta. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 48. Fig. 4a, 4b, 4c, 5a, 5b, 5c. Auceïla tenuicollis n. f. Aquilonien, z. à Çrasp. subditus. khorochovo, près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 49. Fig. 6a, 6b, 6c. Auceïla tenuicollis n. f. couches de Knoxville, près de Paskenta, Californie. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 49. Fig. 7a, 7b, 7c. Auceïla tenuicollis n. f. Aquilonien, z. à Crasp. Tcaschpuricus. Kachpour, gouv. de Simbirsk. Mu- sée géologique de l’Uni' u’sité de Moscou. V. page 49. Fig. 8a, 8b, 9a, 9b. Auceïla Hyt :i. Portlandien moyen, z. à Virg. virgatus. Mniovniki, près de Moscou. Musée géologique de l’Universite 3 Moscou. V. page 49. Fig. 10a, 10 b. Auceïla Hyatti n. . Couches de Knoxville, près de Paskenta et Cache Creek. Californie. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 49. Fig. lia, 11b. Auceïla Hyatti. n. f. Aquilonien, z. à Crasp. subclitus. Polivna, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 49. Fig. 12a, 12b. Auceïla subovalis n. f. Valve gauche. Portlandien moyen, z. à Virg. virgatus. Fig. 12a— moule, flg. 12b — test du même échantillon. Pour rendre la position du muscle plus distincte l’échantillon à été faiblement retouché. Fig. 13a. Auceïla subovalis valve droite vue du côté interne. Fig. 13b— partie supérieure de la même valve faible- ment grossie. Fig. 13c — valve droite grossie vue du côté interne. Fig. I3d — valve droite grossie vue du côté supérieur. Fig. 14a, 14b, 14c, 15a, 15b. Auceïla russiensis n. f. Portlandien moyen, z. à Virg. virgatus. Mniovniki, près de Moscou. V. page 50. Fig. 15a — représente le bord cardinal de la valve gauche, grandeur naturelle, fîg. 15b le même bord grossi. Fig. 16a, 16b, 16c, 17a, 17b, 17c, 18a, 18b, 18c, 19a, 19b, 19c, 20a, 20b, 20c. Auceïla Lahuseui n. f. Aquilonien, z. à, Crasp. subditus. Khorochovo, près de Moscou. Musée géologique de l'Université de Moscou. V. page 51. Fig. 21a, 21b, 21c. Auceïla Lahuseui n. f. Néocomien, zone inférieure à Crasp. spasslieusis. Kachpour, gouv. de Sim- birsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 51. Fig. 22a, 22b. Auceïla Lahuseui n. f. Aquilonien, z. à Crasp. subditus. Khorochovo. Musée géologique de l’Univer- sité de Moscou. V. page 51. Fig. 23a, 23b, 23c. Auceïla Lahuseui n. f. Aquilonien, z. à Crasp. subditus. Khorochovo près de Moscou. Moule, montrant bien l’insertion de deux muscles. Musée géologique de l'Université de Moscou. Fig. 24a, 24b, 24c. Auceïla abbreviata n. f. Portlandien moyen, z. à Virg. virgatus. Mniovniki près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 51. Fig. 25a, 25b, 25c. Auceïla Jasikovi n. f. Portlandien supérieur, z. à Per. gigantcus. Polivna, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 52. Fig. 26a, 26b, 26c. Auceïla Jasikovi n. f. Néocomien, zone inférieure à Crasp. spasskiensis. Nikitino, près de Staraïa Riasan, gouv. de Riasan. Musée géologique de l’Université de Moscou. Page 52. Fig. 27a, 27b, 27c, 28a, 28b, 28c. Auceïla nuciformis n. f. Néocomien inférieur, z. à Crasp. stenomphalus . Pekhorka gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 52. Nouv. Mèm. T. XY1I. A. P. Pavlow PI. PU. $ot. mopopi, llaOroibui. u Ko. Planche IV. jPig. ia> ib. Aucélla bononiensis n. f. Portlandien inférieur. Vimmereux, près de Boulogne. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 56. Fig. 2, 3. Aucélla bononiensis. n. f. Argile schisteuse du kiméridgien supérieur. Spilsby. Musée géologique de l'Université de Cambridge. Dessins sont faits d’après les moulages. Fig. 4a, 4b. Aucélla bononiensis n. f. Échantillon type pour les fig. 74 et 75 (PI. VI) ae l’ouvrage de Hoffmann (Aucélla Pallasi). Isobilny, gouv. d’Orenbourg. Musée géologique de l’Université de St.-Pétersbourg, collec- tion d’Hoffmann. V. page 56. Fig. 5. Aucélla bononiensis n. f. Portlandien inférieur (couches 13 de D. Sokolow). Carrières de Vetlianka, gouv. d’Orenbourg. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 56. Fig. 6. Aucélla bononiensis n. f. Echantillon type pour la fig. 17 do l’ouvrage de Sokolow. „Ueber einige Aucellen“. Carrières de Vetlianka, gouv. d’Orenbourg. Musée géologique de l’Université de Moscou, collection de D. N. Sokolow. V. page 56. Fig. 7. Aucélla Andersoni n. f. Knoxville beds. Tehama county, California. Musée géologique de 1 Université de Moscou. V. page 57. Fig. 8. Aucélla Andersoni n. f. Aquilonien. Kachpour, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscon. V. page 57. Fig. 9. Aucélla Andersoni n. f. Valve gauche. Couches de Knoxville, près de Paskenta et Cache Creek, Californie. Musée géologique l’Université de Moscou. V. page 57. Fig. 10. Aucélla Andersoni n. f. Valve droite. Même gisement. Fig. lia, 11b, 11c. Aucélla Andersoni n. f. Couches de Knoxville, California. Musée géologique de l’Université de Moscou (don de M-r D. Sokolow). V. page 57. Fig. 12a, 12b, 12c. Aucélla Andersoni n. f. Néocomien inférieur, z. à Crasp. stenomphalus. Pekhorka, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 57. Fig. 13a, 13b. Aucélla Weerthi n. f. Valve gauche. Couches inférieures de Knoxville, Tehama County, Californie. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 58. Fig. 13c. Aucélla Werthi n, f. Valve droite (appartenant à un autre échantillon que la valve gauche fig. 13a et 13b.) Même gisement. Fig. 14a, 14b. Aucélla Weerthi n. f. Néocomien. Eheberg, près d’Oerlinghausen. Musée géologique de l’Université de Moscou (don de M-r Weerth). V. page 58. Fig. 15a, 15b, 15c. Aucélla Fischeri d’Orb. Portlandien moyen, z. à Virg. virgatus. Mniovniki, près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 58. Fig. 16a, 17a, 17b, 17c, 18a, 18b, 18c. Aucélla Fischeri d’Orb. Aquilonien, z. à Crasp. subditus. Khorochovo, près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 58. Fig. 19a, 19b. Aucélla Fischeri d’Orb. Aquilonien, z. à Crasp. kaschpuricus. Kachpour, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 58. Fig. 20a, 20b, 20c. Aucélla spasskensis n. f. Néocomien, zone inférieure à Crasp. spasskensis. Nikitino, gouv. de Riasan (district de Spassk). Musée géologique de l’Uniwsité de Moscou. V. page 59. Fig. 21a, 21b, 21c, 22a, 22b, 22c. Aucélla Gabbi n. f. Portlandien moyen, z. à Virg. virgatus. Mniovniki près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 54. Fig. 23a, 23b, 23c, 24a, 24b. Aucélla trigonoides Lahus. Aquilonien, z. à Crasp. subditus. Khorochovo, près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 55. Fig. 25a, 25b, 25c. Aucélla trigonoides Lahus. Néocomien inférieur, z. à Crasp. stenomphalus. Pekhorka, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 55. Fig. 26a, 26b, 26c. Aucélla teutoburgensis Weerth. (Echantillon type de Weerth reproduit d’après un moulage). Néocomien. Teutoburger Wald. Musée de Detmold, collection de Weerth. Nom. Mém . T. XYU. A. P. Pavlow PI. IV. $ot. lUepojik, IlaOruibiu. u Ko. Planche V. Fig. la, lb. Aucella radiata. Trouvé près du village Niamod, sur la rivière Ischma, gouv. d’Arkhangelsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 17. Même échantillon est figuré PI. I, fig. 25. Fig. 2, 3a, 3b, 3c. Aucella Paclovi Sokol. (Echantillons types pour les fig. 15, 12, 14 et 13 de l’ouvrage de N.So- kolovv „Ueber einige Aucellen“)- Portlandien inférieur (couche de Sokolow). Carrières de Vetlianka, gouv. d’Orenbourg. Musée géologique de l’Université de Moscou, cellection de D. N. Sokolow. V. page 59. Fig. 4a, 4b. Aucella terebratuloides Lahus. (var. regularis). Portlandien supérieur, z. à Per. yiganteus. Polivna, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Kazan, collection de P. Krotow. V. page 60. Fig. 5a, 5b. Aucella terebratuloides Lahus. (var. regulairs). Aquilonien, z. à Berriasella riasavensis. Kousminskoïé, gouv. de Riasan. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 60. Fig. 6a, 6b, 6c. Aucella terebratuloides Lahus. (var. regulairs). Néocomien, z. à Polypt. polyptychus. Kachpour, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 60. Fig. 7a, 7b, 7c. Aucella terebratuloides Lahus (var. regularis). Couches de Knoxville, south fork of Elder Creek, Tehama County, Californie. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 60. Fig. 8a, 8b. Aucella terebratuloides Lahus. var. expansa). Aquilonien, z. à Crasp. subditus. Khorochovo, près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 60. Fig. 9a, 9b, 9c. Aucella terebrotnloid.es Lahus. (var. expansa). Néocomien (supérieur?) Speeton, V'orkshire. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 60. Fig. 10a, 10b, 10c, lia, 11b. Aucella terebr&tuloides Lahus. var. expansa. Néocomien inférieur, z. à Crasp. ste- nomphalus. Pekhorka, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 60. Fig. 12a, 12b, 12c. Aucella terebratuloides Lahus. (var. angulata). Aquilonien, z. à Crasp. subditus. Repievka, gouv. de Simbirsk. Musée de l’Institut des Mines à St.-Pétersbourg. Echantillon type pour la fig. 1 (PI. IV) de l’ouvrage de Lahusen-Aucelles. Fig. 13a, 13b. Aucella terebratuloides Lahus. (var .angulata). Portlandien supérieur. Bessonovka, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 60. Fig. 14. Aucella uncitoid.es n. f. Néocomien inférieur (?). Jany-Mania, gouv. de Tobolsk. Musée géologique de l’Université de Moscou, collection D. Ilovaïsky. V. page 61. Fig. 15a, 15b. Aucella uncitoides n. f. Néocomien inférieur, z. à Crasp. stenoniphalus. Pekhorka, gouv. de Sim- birsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 61. Fig. 16a, 16b, 16c. Aucella crassicollis Keys. (Lahus. pars). Néocomien inférieur, z. à Polypt. polyptychus. Rivière Sehougor, affluent de la Petchora, gouv. de Vologda. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 62. Fig. 17a, 17b, 17c. Aucella Keyserlingi Lahus. Néocomien inférieur, z. à Crasp. stenoniphalus. Pekhorka, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l'Université de Moscou. V. page 62. Fig. 18, 19. Aucella Keyserlingi Lahus. Néocomien intérieur (bloc avec Olcost. cf. hoplitoides. Ile Kolguev. Musée géologique de l’Université de Moscou. Don de M-r B. M. Jitkow. Fig. 20a, 20b, 20c. Aucella pirifonnis Lahus. Néocomien inférieur, zone à Polypt. polyptychus. Rivière Ischma, gouv. d’Arkhangelsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 63. Fig. 21a, 21b, 21c. Aucella pirifonnis Lahus. Néocomien inférieur (zone supérieure) Rybkino, gouv. de Riasan. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 63. Fig. 22a, 22b, 22c. Aucella pirifonnis Lahus. phase crassicollis. Néocomien inférieur, z. à Polypt. polyptychus. Rivière Schaugor, affluent de la Petchora, gouv. de Vologda. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page Fig. 23a, 23b, 23c. Aucella solida Lahus. (var.) Mutation rapprochée d'Auc. Keyserlingi. Néocomien inférieur, z. à Crasp. stenoniphalus Pekhorka, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. Y. page 64. Fig. 24a, 24b, 24c. Aucella solida Lahus. (var.) Mutation lisse. Néocomien inférieur, z. à Polypt. polyptychus. Rivière Ischma, gouv. d’Arkhangelsk. Fig. 25, 26. Aucella. solida Lahus. var. Couches de Knoxville Shelton's Ranch près de Paskenta, Californie. Musée géologique de l’Université de Moscou. Fig. 27a, 27b, 27c, 28a, 28b, 28c. Aucella concentrica Fisch. (non Keys., non Eichw.). Néocomien inférieur, z. à Polypt. polyptychus. Odes-Vom sur la rivière Ischma, gouv. d’Arkhangelsk. Musée géologique de l’Univer- sité de Moscou. V. page 66. Fig. 29a, 29b, 29c, 30a, 30b, 30. Aucella conforta n. f. Néocomien inférieur, z. à Crasp. stenoniphalus. Pekhorka, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. Y. page 67. . Nouv. Mém. T. X Vil. ÉÉMk A. P. Pavlow PI. V. *ot. Ulopopt, HmSroJbui ■ Ko. Planche VI. Fig. la, Ib, le, 2a, 2b. Aucélla subinflata n. f. Aquilonien, z. à Crasp. subditus. Polivna, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 67. Fig. 3a, 3b, 3c. Aucella subinflata n. f. Échantillon type pour la fig. 2 et 3, pl. IV de l’ouvrage de Lahusen. Les Aucelles. Aquilonien. Repievka, gouv. de Simbirsk. Musée de l’Institut des Mines à St.-Pétersbourg. V. page 67. Fig. 4a, 4b, 4c. Aucella subinflata n. f. Couches de Knoxville. Teharna County, Colifornie. Fig. 5a, 5b, 5c. Aucella inflata Toula. Néocomien inférieur, z. à Crasp. ste nom pliai us. Pekhorka, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 68. Fig. 6a, 6b, 6c. Aucella borealis n. f. Néocomien inférieur, z. à Polypt. polyptychus. Riviere Schugor, affluent de la Petchora, gouv. de Vologda. Musée géologique de l'Université de Moscou. Y. page 68. Fig. 7a., 7b, 7c. Aucella crassa n. f. Néocomien inférieur, z. à Crasp. stenoinphalus. Pekhorka, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 69. Fig. 8a, 8b, 8c. Aucella crassa n. f. Néocomien. Embouchure de Setoun, près de Moscou. Musée géologique de l’Uriiversité de Moscou. V. page 69. Fig. 9a, 9b, 9c. Aucella crassa n. f. Néocomien inférieur, z. à Polypt. polyptichus. Poukem-Jol, sur la rivière Ischma, gouv. d’Arkhangelsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 69. Fig. 10a, 10b. Aucella timanica n. f. Portlandien moyen (zone inf.). Rivière Kedva, affluent d’Ischma, Mamkokos- schelie, gouv. d’Arhhangelsk. V. page 70. Fig. lia, 11b, 11c. Aucella curta n. f. Aquilonien, z. à Crasp. subditus. Khorochovo, près de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 70. Fig. 12a, 12b, 12c. Aucella unschensis n. f. Néocomien inférieur (?) Ogarkova sur la rivière Unscha, gouv. de Kostroma. Musée géologique de l’Université de Moscou. Y. page 71. Fig. 13. Aucella unschensis n. f. Néocomien inférieur, z. à Crasp. subprcssulus. Ischma, Koi-Jou, gouv. d'Arkhan- gelsk. V. page 71. Fig. 14. Aucella unschensis n. f. Néocomien inférieur, z. à Polyptychites Keyserlingi. Kachpour, gouv. de Sim- birsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 71. Fig. 15a, 15b, 15c. Aucella subbulloides n. f. Portlandien moyen. Polivna, gouv. de Simbirsk. Musée géologique de l’Université de Kazan, collection de M. P. Krotow. Fig. 16a, 16b. Aucella bulloides Lahus. Néocomien inférieur, z. à Polypt. Kycserlingi . Kachpour, gouv. de Sim- birsk. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 72. Fig. 17a, 17b. Aucella bulloides Néocomien inférieur (zone sup.). Rybkino, gouv. de ïambov. Musée géologique de l’Université de Moscou. V. page 72. Fig. 18. Aucella bulloides. Néocomien. Kislovodsk, montagnes Djipalski. Musée géologique de l’Université de Moscou. Don de M. A. Stoianow. V. page 72. Fig. 19a, 19b, 20. Aucella bulloides Lahus. Néocomien. Echantillons trouvés dans un bloc sur la rivière Skhodnia près de la station Skhodnia, gouv. de Moscou. Musée géologique de l’Université de Moscou. Don de D. 1’. Stremooukhow. Fig. 21a, 21b, 21c. Aucellina Stuckenberyi. Col de Souram près du village Zipa, gouv. de Koutaïs. Musée de l’Insti- tut des Mines à St.-Pétersbourg, collection de Stuckenberg. V. page 88. Fig- 22, 23a, 23b, 23c. Aucellina caucasica Abich. Albien (?) Ligne de circuit du col de Souram, près du village de Zipa, gouv. de Kutaïs. Musée de l’Institut des Mines à St.-Pétersbourg, collection de Stuckenberg. \. page 89. Fig. 22, 23a, 23b — grandeur naturelle, fig. 23c — grossi 2/t. Fig. 24a, 24b, 24c. Aucellina Antulai Albien (?). Col de Souram près du village de Zipa, gouv. de Koutaïs. Musée de l’Institut des Mines à St.-Pérsbourg, collection de Stuckenberg. Y. page 90. Fig. 25a, 25b, 25c, 26a, 26b, 26c, 27. Aucellina Pompeckii (gr. nat.) Albien (?). Commencement du tunnel à partir de la station de Zipa, gouv. de Koutaïs. Musée de l’Institut des Mines à St.-Pétersbourg, collection de Stuckenberg. V. page 90. Fig. 28a, 28b, 29a, 29b. Aucellina aptiensis Pompeckj. Col de Souram, près du village de Zipa,, gouv. de Koutaïs. Musée de l’Institut des Mines à St.-Pétersbourg, collection de Stuckenberg. V. page 89. Fig. 30a, 30b, 31a, 31b, 31c, 32a, 32b, 32 c. Aucellina aptiensis Pompeckj ^fîg. 30 gr. nat., 31 gr. nat., fig. fig. 32 même échantillon grossi 3/i)- Cénomanien. Rivière Dnestre près du village de Bagovitzi. Musée de l’Institut des Mines à St.-Pétersbourg, collection de Bloede. V. page 89. Fig. 33a, 33b, 34a, 34b, 34c, 35, 36, 37. Aucellina yryphaeoides Sovv. (fig. 33, 31, 35 et 36 gr. nat., fig. 37 — échant. fig. 34 — grossi. Village Bagovitzi sur le Dnestre. Musée de l’Institut des Mines à St.-Pétersbourg, collection Bloede. V. page 90. Fig. 38a, 38b, 38c (gr. nat.), 38d (grossie), 39a, 39b, 39d, 40a (gr. nat.) 40b (grossie), 41a, 41b, 41c (gr. nat.), 41d, 41e— grossie. Aucellina Krasnopolski. Cénomanien. Novoïe sur la rivière Neroutch, gouv. de Kalouga, district de Mossalsk. Musée de l’Institut des Mines à St.-Pétersbourg. colleclion de Krasnopolski. V. page 91- Nom . Mém. T. XVI J. «y A. P. Pavlow PI. VI. 38a 38b b " é ) # 34a 34b 34c è ) i J ♦ot. lUepep», HaOrouifb H Ko. % Contenu. A. P. Pawlov. Enchaînement des Aucelles et Auceliines du crétacé russe. (Avec 6 pl.) i — 93 Prix 10 mrk. En vente au siège de la Société: Nouveaux Mémoires de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou. T. XVI, formatn le T. XXI de la collection. Mr. Fr. Livraison i-re (avec 3 pl.) 1898 . . . • 10. 12.50 Livraison 2-me (avec 6 pl.) 1899 20. 25. — Livraison 3-me (avec 8 pl.) 1901 6. 7.50 Livraison 4-me (dernière) (avec 4 pl.) 1905 20. 25. — NOUVEAUX MEMOIRES DE LA r r SOCIETE IMPERIALE DES NATURALISTES DE MOSCOU. Tome XVII. formant le Tome XXII de la collection LIVRAISON 2. Avec 3 planches MOSCOU. Typo-litographie de la Société I. N, Kouchnéreff & C-ie, Piménovskaïa, pr. mais. 1910. y f DE LA RUSSIE. h A. Avec 3 planches. ê MOSCOU. Typo-litogr. de la Société J. N. Kouchnéreff et C-ie. Pimenovskaïa, propre maison. 1910. y Table des matières. Pages. Avant-propos • 1 I. Description des Eléphants de Tiraspol 4 II. Elephas trogontherii Polil 22 III. Elephas meridionalis de Kouïalnik 25 IV. Elephas primigenius de Kievo-Kirilovskaïa Stoïanka 29 V. Ossements de diverses formes • 35 Déductions générales 51 Avant-Propos. Une grande collection de dents et d’ossements d 'Eléphants fossiles , provenant du gravier de Tiraspol (gouv. Kherson) et se trouvant dans le Cabinet géologique de l’Université de Moscou, a dû servir de matériaux pour l’ouvrage présent. Les restes des Eléphants ne font qu’une partie des ossements qu’on retire chaque année de ce gravier et dont les Sélénodontes ont déjà été l’objet de mon étude * l), et c’est dans le même ouvrage que j’ai indiqué l’âge de ces dépôts, qu’on exploite depuis plusieurs années dans les environs de la ville de Tiraspol. Quoique notre collection de dents et d’ossements d’éléphants soit assez grande, mais elle n’est pas complète en sens de présenter toutes les parties de l’animal. Dans ce sens il vaudrait peut-être mieux d’attendre encore quelques années pour la compléter avant de donner sa description. Le fait est que les dents sont bien représentées, elles forment presque une série complète et peuvent donner une bonne idée des caractères généraux du système dentaire; tandis que jusqu’à présent il n’y a que quelques dents isolées de ces dépôts qui ont été décrites par Mr. Sinzow sous le nom d 'Ele- phas trogontherii Pohl. Pourtant cette forme est considérée aujourd’hui par plusieurs géologues comme celle d’une grande valeur à cause de sa position stratigraphique. Polilig, qui a été le premier à introduire ce nom dans la science, en séparant les dents des éléphants posttertiai- res aux lames plus larges que celles d 'El. primigenius, a signalé la position de cette forme dans les dépôts préglaciaux et du pliocène supérieur 2). Depuis lors cette forme est souvent citée, comme témoignant l’appartenance des dépôts à une couche déterminée, quoique même en Allemagne sa position n’est pas encore strictement indiquée. Il m’a donc semblé utile de donner, sans remettre à plus tard, une description dé- taillée des matériaux qui sont en ma disposition, en faisant une comparaison avec les autres formes et en rappelant les autres fossiles, qui accompagnent nos éléphants (mollusques et mammifères). Cet ouvrage étant déjà poussé assez loin, j’ai visité l’Université d’Odessa, où j’ai trouvé quelques dents des éléphants, provenant des environs d’Odessa, Limane de Kouïalnik , qui m’ont paru très intéressantes pour être étudiées comparativement avec celles de Tiraspol. Mr. le professeur Laskarew, avec sa bienveillance ordinaire, a mis ces dents à ma disposition et je vais les décrire aussi dans cet ouvrage. Elles ont été trouvées (d’après les données du professeur Laskarew) en 1901, quand Mr. Trebotti, possesseur de la montagne Gevakhova a fait une grande excavation sur la rive droite de la vallée du limane Kouïalnik, vis-à-vis de l’établissement des bains, dans le but de construire un ascenseur de limane dans le steppe. C’est dans cette excavation, que Mr. Sin- zow a démontré l’absence du calcaire d’Odessa le long d’un kilomètre, qui étant dénudé ici, a été remplacé par les couches de Kouïalnik, déposées immédiatement sur les couches méotiques. C’est dans les horizons supérieurs de ces couches de Kouïalnik, qu’ont été trouvées ces dents. Ces couches, d’après Mr. Laskarew excitent pourtant le doute sur leur appartenance aux celles de Kouïalnik. C’est pour le moment toutes les données que je possède sur ce gisement. J’ai voulu me borner à ces nouveaux matériaux, mais l’heureux hasard à mis en ma 9 Marie Pavlow. Les Sélénodontes posttertiaires en Russie, 1906. Mém. Acad. Sciences. 2) Pohlig. Dentition u. Craniologie der Elephas antiqims. Falc. etc. p. 208. Nova Acta, Halle, 1889. 1 disposition encore une grande collection de restes des éléphants qui se trouve à Kief au Musée du nom de l’Impereur Nicolas IL Ce sont les restes récueillis à Kief, près de l’hôpital Kirilov- skaya, pendant les fouilles commencées en 1893 par Mr. Khvoïko, qui ont durées plusieurs années avec le concours du prof. P. Armachevsky et feu pr. Antonowitch. C’est en répondant au désir de ces messieurs, que je me suis rendue à Kief pour voir et étudier cette collection. Ces éléphants, très intéressants par eux- mêmes, présentent encore un intérêt particulier d’après les objets qui les accompagnent et qui ont été travaillés par l’homme. Ce sont les outils en silex en nombre énorme, les restes de bois brûlé, les troncs d’arbres fossilisés, et quelques morceaux de défenses sculptées. Outre les restes d’éléphants on y a trouvé un crâne de Rhinocéros ti- liorhinus , une mandibule de Felis leo et une mandibule de Gulo sp. Plusieurs descriptions de la localité, du gisement et des fouilles ont été faites par Mrs. Armachevsky et Khvoïko, ces données ont été réunies et très bien exposées dans le travail de Mr. W. A. Gorodzew, «Cours d’archéologie préhistorique», qui vient de paraître (1908, Moscou). Je vais donner ici le résumé sur ces gisements, qui se trouve dans le catalogue du dit Musée, rédigé par Mr. Khvoïko. Cette Kievo-Kirilovskaya stoïanka (station préhistorique), qui peut être considérée comme la plus ancienne de celles qui sont connues jusqu’à présent, en Russie, a été découverte à la profondeur de 20 mètres à peu près de la surface. Les couches ont été disposées en ordre suivant: 1) Loess (10 mt.), 2) marne (1V2 mt.), 3) sables stratifiés (6 mt.), 4) grès ferrugineux avec lits de gallets et de concrétions ferrugineux (2 mt.), 5) sable gris - verdâtre et 6) argile bleue— dépôts tertiaires (argile à Spondylas). C’est dans la partie inférieure de la 4-e couche qu’on a trouvé tout les ossements avec le bois brûlé, bois silicifié, les silex etc... La surface occupée par cette station paléolithique était de 10,000 mètr. carrés, pour- tant elle n’a pas été toute mise au jour. M. le professeur Armachevsky *) considère cette station préhistorique comme paléoli- thique, à cause de trois conditions qui l’accompagnent: 1) tous les instruments en silex sont taillés; on n’a pas trouvé d’aucun instrument poli, qui est caractéristique pour l’homme néolithique. 2) Les restes très nombreux d’ossements de mammouth avec ces silex prouvent que l’homme qui les a travaillés a vécu avec le mammouth. 3) La grande profondeur à laquelle ont été trouvés tous ces objets, recouverts de 16 mètres de roches, qui sont composées de loess, de marnes et de sables, modifiés par place en grès. Dans quelques localités voisines on a aussi trouvé les restes de l’homme préhistorique, mais ces restes ont été ensevelis dans le loess à la profondeur d’un mètre seulement, ce qui prouve que son âge est beaucoup plus jeune que celui de l’homme de la station précédente, dont les habitants ont appartenu à une période très réculée de l’époque post- glacière du territoire de Kief. Il est possible, selon Mr. Armachevsky, que vers ce temps le Nord de la Russie, et peut-être même sa région moyenne, ont encore été sous la glace, et sa partie méridionale avait un climat froid, bon pour le mammouth et le rhinocéros (1. c., p. 25). Outre ces matériaux j’ai eu encore les restes d 'El. trogontherii trouvés dans le gouv. de Nijni-Novgorod en 1901. Les fouilles y ont été faites par Mr. Tolmatchew, qui m’a autorisée d’étudier ces restes dans le Musée Géologique de l’Académie lmp. des Sciences à S.-Péters- bourg. Les ossements ont été trouvés sur la rive haute de l’Oka, près du village de Maloé Doskino, domaine d’Astafiew, dans les cailloutis glaciaires, qui recouvrent ici le permien supérieur et sont recouverts à leur tour par les limons loessoïdes, qui ne renferment pas d’ossements * 2). Malheureusement il n’y a qu’une partie du crâne, -avec deux molaires, la mandibule inférieure aussi avec deux dents et quelques débris du squelette— qui ont été rapportés et conservés. Les autres ossements n’ont pas pu être sauvés. 9 P. J. Armachevsky. Sur la Structure géologique de Kief. 1896. Kief. (eu russe) p. 24. VV. A. Gorodzew. Cours d’Archéologie préhistorique, p. 204. Moscou, 1908. 2) I. Tolmatchew. Fouilles des restes d’El. trogontherii Pohl. dans le gouv. de Nijni-Novgorod. Bull, Acd. Sc. 1903. Ns 5. — 3 — Outre cela nous décrirons les ossements d 'EL trogontherii de Jaroslav], dont j’ai donné une courte notice en 1897 (Annuaire de Géologie); quelques dents de mammouth de diverses localités se trouvent dans le Cabinet géologique de l’Université de Moscou. Le même Cabinet possède les restes de l’éléphant trouvé sur la Place de Kalouga, à Moscou, en 1898, lors des travaux pour la canalisation de la ville. Une courte notice de ces restes a été donnée par le professeur A. P. Pavlow en 1899 *)• Ces restes sont composés d’un grand nombre d’os longs, de quelques vertèbres cervicales et dorsales, des vertèbres sacrales et de celles qui forment la queue, ce qui est très précieux, ayant en vue la rareté de leur trouvaille. D’une valeur plus grande encore sont les trois pattes: deux antérieures et une postérieure, pour lesquelles nous avons presque tous les os du carpe, du tarse, les meta-carpals, les meta-tarsals et quelques falanges. Le crâne ne s’est conservé que très incomplètement; la partie droite de la mandibule, dépourvue de dents n’est représentée que par son côté externe. Le dépôt dans lequel ont été trouvés ces ossements est un sable glaciaire jaune avec de petits cailloux, à la profondeur de 2 métrés de la surface. La mandibule se trouvait à la profondeur d’un mètre et 20 cm. seule- ment, dans lin terrain de remblai, c’est à dire dans un gisement secondaire, au-dessus du sable glaciaire. Selon toute évidence elle a été déterrée avant, et les dents étant prises, elle a été enfouie plus superficiellement. Il n’y a aucune raison de supposer que cette mandibule puisse appartenir ù un autre individu, que les ossements. Tout récemment le cabinet géologique a reçu une partie de squelette d’un mammouth, retiré d’une petite rivière dans le gouv. de Moscou, district Bronnitzy, vill. Plétinikha. Nous avons les molaires inférieures, une partie de la mandibule, les grands os de membres, plusieures vertèbres et quelques parties d’omoplates et du bassin. On espère de pou- voir retirer au printemps encore quelques restes, et peut être le crâne. C’est pourquoi je trou- ve prématuré de donner une description de tous ces restes, mais je profiterai de ceux qui nous seront utiles pour la comparaison avec les autres, d’autant plus que les dents, bien con- servées, permettent de rapporter cet animal à VEl. trogontherii Pohl. Pour la comparaison de tous ces ossements j’ai dû m’adresser aux Directeurs du Musée Zoologique et de l’Anatomie comparée pour voir les squelettes des éléphants qui s’y trouvent. J’exprime ici à toutes les personnes qui ont participé à rendre mon travail le plus complet, ma profonde reconnaissance. C’est aux professeurs P. I. Armachevsky, W. D. Laska- rew, M. A. Menzbier, G. A. Kogevnikow, Mrs. Tolmatchevv, P. P. Souchkine, W. W. Khvoïko que je dois le plus de gratitude. Quant aux savants étrangers, c’est à Mr. le professeur Henri Osborn de New- York, que je me suis adressée à propos de restes de l'Elephas imper at or, et qui m’a répondu avec toute la bienveillante cordialité en m’envoyant une série de photogra- phies précieuses pour l’étude de cette forme, pour lesquelles je lui exprime mes sincères remercîments. Les animaux accompagnant les éléphants de Tiraspol, dont l’étude n’est pas été faite dans mes deux ouvrages sur la faune de Tiraspol, seront l’objet d’un travail qui apparaîtra plus tard, es matériaux étant peu nombreux à ce moment1 2). 1) A. Pavlow. Comp. rendus des séances delà Soc. Imp. d. Natural. de Moscou. 1899. Ai» 10. p. 3—4. Marie Pavlow. Revue de la littérat. paléontol. Annuaire géol. et miner. Tom. V. liv. 4—5. 2) J’y remets la description détaillée, que j’ai voulu donner pour le gravier de Tiraspol et des localités voisines avec les mollusques qui s’y trouvent, ayant en vue que le professeur A. P. Pavlow étudie en ce moment les dépôts tertiaires et posttertiaires de la partie méridionale de la Russie et compte de publier les résultats de ses recherches dans peu de temps. Pour les indications générales de l’âge du gravier et de sa faune, je renvoie à mon ourvage „Séle'nod. posttertiaires" 1906. p. 5 et 6, en y ajoutant les restes ù'Equus, et d ’Ursus que j’ai reçu de ces dépôts après l’apparition de mon ouvrage. I. Description des Eléphants de Tiraspol. Je commencerai mon travail par la description des Eléphants de Tiraspol , autant qu'ils m’ont servi de base dans mon étude; après quoi j’en ferai la comparaison avec les autres formes d’éléphants pour déterminer leur position dans la ligne du développement. J’ai déjà si- gnalé que les dents d’éléphants provenant de cette localité ont été citées par plusieurs savants, Mrs Sokoluw, Sinzovv, Laskarew, sous les noms divers: tantôt c’était El. méridionales, tantôt El. antiquus , mais dans ces derniers temps on est arrivé à les l'apporter à Y El. trogontherii Pohl. et c’est sous ce nom que Mr. J. F. Sinzow les a décrites et figurées dans son ouvrage *). Ce sont donc les seules dents de cette localité décrites par Mr. Sinzow et elles ne sont pas nombreuses; ce sont les quatres molaires isolées et déjà assez usées. Dans la collection de notre Cabinet géologique nous trouvons des dents à peu près de tout âge au degré différent de mastication. Nous avons plus d’une trentaine de molaires bien conservées et quoiqu’elles ne fussent pas recueillies ensemble et en même temps, elles viennent toutes du gravier de Tiraspol et sont retirées pendant l’exploitation de ce gravier et du sable, exploitation qui dure déjà depuis plus de 10 ans; leur gisement est donc incontestablement le même, ce qui augmente leur valeur. C’est Mr. Pohlig qui a séparé en 1889 * 2), une variété dé El. primigenius à lamelles plus épaisses sous le nom de Y El. trogontherii en la désignant, comme étant plus ancienne que l’ El. primigenius de Sibérie. Depuis lors plusieurs paléontologues ont décrit des dents isolées sous ce nom 3). En 1896 j’ai aussi rapporté à Y El. trogonterii Pohl. le squelette trouvé prés de Jaroslavl 4). Toutes ces formes me serviront, certes, comme matériaux de comparaison avec celles de Tiraspol. En exposant les dents de Tiraspol sur une table on est frappé par la ressemblance de leurs caractères qui les font attribuer à la même espèce. Il n’y a qu’un petit nombre d’exem- plaires dont les caractères les distinguent des autres dents en soulignant encore plus l'unité de ces dernières. Ces caractères sont: 1. Avant tout les grandes dimensions des dents surpassant celles d 'El. primigenius. 2. En correspondance avec ces dimensions se trouve Yépaisseur des lames et de Y émail qui les entoure. 3. Ensuite vient la largeur des dents. Les ossements du squelette ne sont pas aussi nombreux et aussi complets, que les dents, mais leurs dimensions sont aussi grandes, et même les os qui ne se sont conservés qu’en partie, conservent des caractères dignes d’attention. Ils seront décrits après les dents. 9 J. Sinzow. Geol.-Palaeonth. Beobacht. in. Südrussland. 1900. Odessa. PI. IV, V. 2) Pohlig. Dentition und Craniologie d. Elephas antiquus etc. 1889. Halle. 3) E. Wiist. Das Pliozan u. d. âlteste Pleistozan Thüringen. 1901. 9 Marie Pavlow. Sur un mammouth trouvé en 1896 près de la ville de Jaroslawl. Annuaire Géol. et Minér. 1897. Avant d’aborder la description de ces dernières, je dois rappeler la difficulté qu’on a à déterminer la place de chaque dent dans la série dentaire. Cette difficulté a déjà été si- gnalée par plusieurs paléontologues: Leit. Adams, Weithofer, Pohlig. Pourtant cette détermina- tion est d’une grande valeur, surtout si l’on veut indiquer le nombre des lames, que l’on prend souvent pour caractère spécifique. Il est bon si l’on a affaire aux jeunes dents complètes, mais alors elles sont souvent dans les mâchoires et on ne les voit qu’en partie et il n’est pas possible de les faire venir au jour sans endommager le crâne ou la mandibule. Cette difficulté nous a forcé de chercher un moyen pour faire ressortir plus facilement les caractères de comparaison; nous l’indiquerons plus tard. Cette difficulté ne s’arrête pas à la détermination de l’ordre des dents d’un même animal, mais elle nous poursuit, quand nous voulons passer d’une espèce à une autre, sans compter les variétés. Même pour les formes qui semblent être bien déterminées, p. ex. El. meridionalis , antiqims , primigenius , on trouve souvent dans la littérature quelques dents une à côté des autres, possédant un caractère propre à l’espèce et plusieurs autres tout différentes; par ex. lames larges ou étroites; émail mince ou épais etc. Quant à la nomenclature des dents, la plupart des paléontologues admet le nom des dents de lait pour les trois premières molaires, et le nom des molaires pour les trois autres. Il me semble pourtant plus rationnel de ne pas employer ce premier terme, ayant en vue que les dents de lait sont toujours remplacées par les prémolaires, ce qui n’a pas lieu chez les éléphants, à l’exception de Y El. planifrons. Pour la même raison il est incommode de donner le nom des prémolaires à ces trois premières molaires, vu que par ce nom on désigne ordinairement les dents de remplacement. Or il me semble plus régulier de désigner toutes les dents masti- catrices d’EIéphants par le nom des molaires, et les énumeroter de 1 jusqu’à 6. Le seul El. planifrons qui avait une double série de trois premières molaires doit conserver le nom de dents de lait pour la 1 -e série et celui des prémolaires pour les dents de la seconde. En étu- diant les Planches de Falconer, dans Fauna Antiqua Sivalensis, nous y trouvons un nombre assez grand de figures pour les dents d El. planifrons. Il m’a semblé bon de comparer les dents de lait de cette forme avec ses prémolaires pour noter leur différence et ensuite de comparer toutes ces dents avec les trois premières d’une forme d’elépliants qui est le plus rapprochée de YEl. planifrons , c. à d. de Y El. meridionalis , d’après Falconer Q, qui serait même prêt à considérer ces formes comme identiques, si l’existence des dents de lait chez YEl. plani- frons ne venait pas de souligner la position tout à fait exceptionnelle de cette forme parmi les éléphants. Mais cette comparaison ne pourrait être faite que très incomplètement, vu que chez Falconer nous ne trouvons que deux petits fragments de vrais prémolaires , c. à. d. des dents qui viennent remplacer incontestablement les dents de lait. Sur la fig. 8 on voit une petite partie de la pr3 qui est encore recouverte par une partie de la c/2; sur les fig. 9 et 10 un débris postérieur de la pr3 non usée, qui précède la dont les 4 premières lames sont déjà usées par la mastication. Pour les dents de lait nous avons chez Falconer plus des figures des dents complètes. Mais ici nous ne trouvons pas toujours des caractères qui nous permetteraient à les bien dis- tinguer. Ainsi la d3. f. 8 et dv f. 2. (PI. 12) ont le même nombre de lames que la (fig. 10) quoique la d3 soit la plus petite. La cf (f. 7) n’a que 6 lames et elle est de plus petites dimensions; dans la description de cette dent on trouve les lignes suivantes. «He lias exactly the same number of ridges as the corresponding tooth ofjoung African Eléphant!» * 2). Que pourrait signifier cette expression corresponding tooth (of second milk molar), quand on con- naît l’absence des dents de lait chez l’éléphant de l’Afrique, d’un côté, et de l’autre la dent qu’ on compare est une vraie dent de lait d El. planifrons ? Dans la description des dents (YEl. 9 Falconer. Palaeont. memoirs. Vol. II. p. 93. 118. 2) Id Fauna Antiq. Si val. Descript. of plates, p. 12. — 6 — hysudricùs nous trouvons aussi cette définition de dent de lait (pl. 7 et la f. 3 PI. 6). Pour- tant la dernière de ces deux dents, désignée comme d3, possède la forme de la vraie molaire, allongée et recourbée en arrièere. Du reste elle ne diffère que très peu de la m2 * de la f. 1 Pl. 8 (1. c. descript. of plates, p. 6, 9). Si nous voulons comparer les d de l EL planifrons avec les vrais premières molaires de \EL méridional i s, nous serons embarassées du choix des dents de la 1-re forme, où, comme nous venons de le dire, la c/2 et la d3 (f. 2, 8) ont le même nombre de lames (7 ) quoique les dents soient complètes. Dans 1 EL méridional} s ce nombre se trouve dans la deuxième molaire, désignée comme r/2. La d 1 ne peut être comparée, elle n’est pas figurée pour 1 EL meridionalis. On voit d’après ces indications, combien ce terme des dents de lait est incommode pour la désignation des dents dans les formes, chez lesquelles il n’existe pas de remplacement de dents. Nous allons donc désigner les molaires des Eléphants que nous allons décrire par les m, en ajoutant les chiffres de 1 à 6 en haut de la lettre pour les dents supérieures, m1, m2... m6. et en bas pour des dents inférieures m2... m6. Nous trouvons déjà cette désignation dans les planches de Blaniville (Ostéographie) et pour quelques dents chez Lortet et Chantre. (Etudes paléontologiques dans le bassin du Rhône. Eléphants). Elephas Wüsti sp. n. Je commence par les dents qui doivent être rapportées à la même espèce. Nous avons déjà indiqué que les premières molaires supérieures et inférieures (les m1, mt) manquent dans la collection de Tiraspol. Pour les deuxiemes molaires nous avons deux exemplaires presque identiques, privés de leur dernière lame (Pl. I, f. 1). Celles qui se sont conservées au nombre de cinq, l’antéri- eure étant la moins épaisse, s’amincissent vers le bas; la racine n’y est pas encore formée. Ces dents ne sont pas encore entamées par la mastication. Il n’y a qu’une toute faible usure sur le sommet de la 2-e lame antérieure. La hauteur de la dent mesurée sur la 2-e lame, la plus longue, est de 12 cm. La longueur de la surface supérieure de quatre lames est de 6 cm. La largeur de cette surface est de 5, 5. L’épaisseur de la dent sur son milieu est de 7 cm. (5 lames); en ajoutant celle qui manque (la 6-e) nous aurions une épaisseur tout au moins d’un cm. plus grande 1). J’ai dû décider si ces dents doivent être rapportées aux dents supéri- eures ou inférieures. D’après leur largeur et la direction des lames, je les considère comme appartenant à la mâchoire supérieure. Mes comparaisons avec les figures, données par les di- vers auteurs pour les différentes espèces d’éléphants m’ont confirmée dans ma supposition; c’est surtout la largeur de nos dents, qui parle pour cette détermination. 1) Je trouve utile de dire ici quelques mots sur la formule acceptée par quelques savants pour exprimer le nombre des lames dans une molaire d’éléphant. Quelques-uns comptent tout le nombre des lames visibles sur la surface masticatrice; les autres considèrent comme caractéristique tout le nombre des lames, comprenant aussi celles qui ne sont pas encore usées; d’autres encore séparent la première et la dernière sous le nom des talons x, en plaçant le nombre des lames entre deux x (Mrs. Pohlig, Lydekker). Mais souvent il est difficile de distinguer un de ces talons, ou même les deux, et alors la formule perd son exactitude. Mr. Weithofer a déjà signalé cette difficulté (Poss. Probasc. d. Arnothales, p. 149), et il me semble plus rationnel d’abréger l’indication des talons, en donnant le nombre total des lames, d’autant plus que le nom du talon dans une dent d’éléphant ne répond pas à l’idée qu’on a sur cette partie d’une dent qui s’use régulièrement avec toute la surface masticatrice ou reste intacte (Sélénodontes, Carnivores etc.), tandis que chez les éléphants les talons ne sont que des lames moins développées, dont l’antérieure disparaît la première. D’autre part, le talon postérieur ne peut être visible dans une dent, qui est, dans sa partie postérieure cachée dans la mâchoire, avant qu’elle ne vienne au jour, et souvent il est impossible de l’extraire. Je désigné par le nom de lame chacune des plaques composant une dent; par celui de lamelle chaque bande d’émail dans la dent. Après ces quelques raisonnements, je crois rationnel de signaler le nombre total des lames sur la surface masticatrice par un seul chiffre, que je donne dans mon tableau général. 7 — La description faite, je vais me rapporter à diverses figures, pour voir avec la quelle des espèces connues nos dents sont le plus raprochées Q. Ces comparaisons m’ont donné des résultats suivants pour YM. primigenius : Les m% (d2 des auteurs) figurées par Mrs: Lydekker (Cat. f. 3), Adams (PI, VI. X), Pohlig (T. A. f. 6) et Blainville (PL VIII Proboscidea) sont de plus petites dimensions que les nôtres et leurs lames sont plus minces et plus nombreuses (7 chez Pohlig et Lydekker). Les ni2 et m% (d2, d2 des auteurs) de YEleph. meridionalis , figurées chez Falconer (T. 14 B) et Weithofer (T. XIII) ont au contraire des lames plus robustes que dans les formes précédentes et se rapprochent plus par cela de celles de nos dents; surtout chez Weithofer f. 2 PL XIII, cette dent provenant du même individu que la fig. 2, PL VII, permet de voir la diffé- rence entre les mêmes dents (m2 et m2) de la mâchoire et de la mandibule. Mais les dimensions que Mr. Weithofer indique dans la description de ces dents signalent encore une différence: ses exemplaires sont plus petits que les nôtres. Pour YM. antiquus les m2 (d2) sont données par Adams T. XII, Pohlig T. 2 bis, 3 bis, et Falconer, PL 14 A. La f. 8. T. 2 bis de Pohlig donne un fragment de la mâ- choire de YM. antiquus avec une dent, que l’auteur désigne comme d2. Pourtant, étant déjà bien usée, elle possède encore 8 lames sur sa surface masticatrice. Elle a l’air d’appartenir plutôt à la m3 (d3). La m2 de Y El. antiquus de Falconer (PL 14 A) est plus petite que la nôtre. Celle d’Adams (XII. f. 3), vue de profil, rappelle beaucoup la nôtre par la forme, le nombre et l’épaisseur des lames, mais elle est de plus petites dimensions. Quant à Y El. trogontherii les dents de cette forme ne sont pas connues dans la littérature. Or, nous voyons, que les comparaisons que nous venons de faire, ne nous permettent pas d’identifier nos deux molaires avec aucune de dents connues dans la littérature; mais nous pouvons les rapprocher de celles de YElephas meridionalis de Val d’Arno (Weithofer PL XII) et de celle de Y El. antiquus de Weimar (Pohlig T. 2 bis f. 8). Troisièmes molaires (m8 et m3). PI. I, fig. 2 et 3. Nous avons pour les troisièmes molaires une dent supérieure et deux dents inférieures; ces dernières paraissent avoir appartenu au même individu. La m3 supérieure (fig, 2) est une jeune dent très bien conservée, dont la surface ma- sticatrice est longue de 1 1 cm., large de 7, avec 7 lames usées à divers degrés; la dernière b remploierai le même procédé eu décrivant toutes les autres dents que j’étudiérai dans ce! ouvrage, et je m’adresserai aux travaux des auteurs suivants pour mes comparaisons: Adams. British fossil Eléphants. Pal. Society, vol. 32, 33, 35. B 1 a n i v i 1 1 e. Ostéographie. Eléphants. G. C u v i e r. Ossements fossiles. Falconer. Fauna Antiqua Sivalensis. Proboscidea. Id. Palaeontolog. Memoirs. Lydekker. Catalogue British Fossils. Ungulata IV. La ville. Le pliocène à El. méridional. Nesti. dans le dép. de la Seine. 1906. Lortet et Chantre. Etudes paléontol. dans le bassin du Rhône. N or dm an. Palaeontologie Südrusslands 1873 — 75. Pohlig. Dentit. u. Kraniolog. des El. antiquus etc. Nova Acta Acad. L. Z. C. G. Vol. 53. 57. Portis. Dei Alcuni Avanzi Elefanti Fossili. Roma. 1898. Ricci, l 'Eléphant trogontherii. 1901. Rendi conti d. R. Acad. d. Lincei. id Mammif. posttert. pliocen. di Kurgan in Siberia. 1901. W. Vol z. u. R. Leongard. Ueber einen reichen Fund von Elephanten-Resten und das Vorkommen v. El. trogontherii Pohl. in Schlesien. 1892. Weithofer. Die fossil. Proboscid. des Arnothal. in Toskana. Beitr. Paloeontol. Oestcr. Ungarn. Bd. VIII. Wüst. Das Pliozan und das atteste Pleistozân. Thüringen. 1901. est à peine entamée. Derrière elle on trouve encore 3 lames intactes (10 en tout). Sur la surface masticatrice les 4 dernières lames sont encore en forme de rondelettes réunies, mais non liées: leur émail n’est pas trop épais. La surface de la dent présente une forme ovoïde. La hauteur de la dent est de 13 cm. Les lames vont jusqu’en bas, la racine n’étant pas en- core formée. La longueur de la dent (de toutes les lamelles) est de 16 cm. Les molaires inférieures m3, sont faciles à distinguer des molaires supérieures par leur surface concave et leur moindre largeur, nos doux dents sont par opposé à la m3 très usées et les deux premières lames sont déjà détruites. Il en reste 8 complètes, la dernière étant représentée par une rangée de 3 petits mamelons (fig. 3). Les surfaces des lames ne sont pas coupées en ligne droite, mais elles se recourbent en arrière, en s’élargissant sur leur milieu. Les racines, quoique cassées, laissent facilement distinguer une racine antérieure mince, répon- dant aux 3 premières lames, et une autre large épaisse servant de prolongement aux autres 7 lames. La longueur de la surface masticatrice de cette dent est de 14 cm. Sa largeur sur le milieu est de 6 cm. Son état d’usure étant trop avancé les lames paraissent être plus espassées. En comparant notre m3 avec celles de YElephas primigenius figurées par Blainville (PI. VIII), nous voyons, que ces dernières sont plus usées. La première a 12 lames en masti- cation; elle est plus courte et surtout plus étroite que la nôtre. La ms de Blainville (PI. X) est plus courte, avec le même nombre de lames, ce qui les rend plus rapprochées (3/j). La dent 3e de Blainville (PI. X) présente les mêmes caractères, quoiqu’elle est plus jeune et moins usée. La m3 de YElephas primigenius donnée par Adams (f. 2, PI. XII) est une vieille dent aux lames étroites. La m3 (f. 1, PI. XI), à peine usée, se rapproche de la nôtre par les lames plus larges; mais elles sont ici plus serrées et plus nombreuses (14). Chez Pohlig (f. 36) la dent est plus courte (10 cm.) avec 11 lames; les racines présentent la même disposition que chez nous. La mandibule avec les jeunes dents et la dent isolée données par Lortet et Chantre (1. c. PI. XII, XVI) sont caractéristiques pour Y EL primigenius. Nous avons pour la m5 de le YElephas meridionalis la figure de Weitliofer (T. MI, f. 6) d’une jeune dent, qui est plus courte, avec un plus petit nombre de lames, dont seulement les 3 premières sont usées. Une autre dent figurée par Weithofer (T. VIII, f. 1) et dé- signée comme D! supérieure, est de la même largeur que la nôtre, avec 8 lames, dont les dernières sont interrompues. Cette dent, étant plus âgée, rappelle beaucoup la nôtre. La dent figurée par Falconer (P. XIV. B. fig. 4) pour El. meridionalis , est plus usée que la nôtre, les 8 lames sont larges et rappellent celles de notre m3 (fig. 2). Je ne trouve pas dans la littérature des figures pour la m3 de YElephas antiquus. Celles de la mâchoire supérieure données par Adams (P. I, f. 4) et par Pohlig ( P. II bis, f. 9) sont comparativement beaucoup plus étroites que les nôtres, quoique inférieures. Le nombre des lames est presque le même que chez nous. La m3 de Pohlig PL III, f. 2. est plus large, mais les lames y sont plus serrées. Chez Falconer ces dents de Y El. antiquus (PI. XIV A. f. 2, 3) sont plus allongées et plus étroi- tes. Pour les troisièmes molaires de YEl. trogontherii nous n’avons pas de données dans la littérature. Nous voyons ainsi que ces dents ne se laissent pas facilement déterminer d’après les données de la littérature, elles ne peuvent être rapprochées que de celles de YEl. meridionalis de Val d’Arno: Weithofer (T. VIII) et Falconer (PI. XIV B). Mais leur état d’usure trop avancé, avec les lames pius espacées est peut-être la cause qui distingue leur surface mastica- trice des dents de notre forme. — 9 Quatrièmes molaires (m1 et m4). PI. I, fig. 4, 5. En abordant la description des quatrièmes molaires je dois rappeler la difficulté qu’on a à distinguer ces d nts cEs précédentes et des suivantes. Cette difficulté a déjà été signalée par plusieurs savants. Mr. Pohlig (1. c. p. 125) y insiste beaucoup et c’est pour cela, paraît-il, qu’il est difficile de trouver dmis la littérature des figures caractéristiques pour ces dents. D’après les matériaux que je possède, la difficulté me paraît être moins grande pour distinguer les dents en question. Ce sont surtout deux belles quatrièmes molaires supérieures que j’ai reçues der- nièrement qui sont faciles à distinguer de la m3 qui vient d’être décrite (f. 3) Il suffit de placer ces dents à côté de cette dernière pour voir la différence des dimensions et du nombre des James. Outre ces deux dents nous avons encore une qui se laisse facilement déterminer comme m1. Pour les dents inférieures nous avons une mandibule, renfermant les deux mi (f. 5) et encore une dent de la même catégorie avec un petit débris de la mandibule («Ns 476); les deux dents supérieures paraissent avoir appartenu au même individu. Celle du côté droit est mieux conservée («Ns 478), elle n’a que son bord antérieur un peu abimé et nous allons la décrire et figurer (fig. 4). Elle est longue de 12 cm. sur sa surface masticatrice, sa largeur est de 7 cm. sur le milieu, sa hauteur de 20 cm. Elle possède 9 lames en usure, dont l’antérieure est abimée. Les trois premières sont usées tout le long, la troisième présente au milieu un élargissement de l’émail. La 4-e est composée de 3 parties allongées, les cinq suivantes présentent des ron- delettes plus ou moins usées. L’émail festonné n’est pas trop épais. Les espaces qui séparent les lames sont presque de la même largeur que les lames elles-mêmes. Derrière les lames tou- chées par l’usure nous trouvons encore 6 lames non sorties de la gencive. Elles sont donc au nombre de 15 en tout, ce qui surpasse le nombre des lames dans la m3, qui n’en a que 10. La hauteur de la dent est aussi plus grande. Nous avons encore une m1 gauche, presque de mêmes dimensions que la précédente, mais pins usée et aux lames plus épaisses (479). La longueur de la surface masticatrice est ici de 15 cm., sa largeur de 7, 5 cm., la hauteur de 19 cm. Il y a ici 8 lames en usure, dont l’antérieure est incomplète. Entre la troisième et la quatrième du côté interne de la dent vient s’intercaler une demi-lame. La 4-e et la 5-e lames sont élargies sur leur milieu et forment une sorte de rondelettes. Les trois dernières gardent encore le caractère des ovales non réu- nis. Le nombre total des lames est 14 ici. L’émail est épais et festonné. L’épaisseur des fîmes, mesurée près du bord de la dent est de 8 mm. La plus grande longueur de la dent est 22 cm. Les deux quatrièmes molaires inférieures sont renfermées dans la mandibule. Nous allons à ce moment nous occuper des dents elles-mêmes, en laissant la mandibule de côté, pour l’étudier plus tard comparativement avec les autres que nous possédons. Ces dents (fig. 5) présentent à leur surface masticatrice, longue de 13 cm, et large de 6 cm, sur son milieu, 9 lames entamées, dont les deux dernières n’en sont que très faible- ment. Derrière ces dernières il reste encore 4 lames non touchées par l’usure. II y a donc en tout 13 — 14 lames. La partie postérieure de la dent est arrondie, et on trouve du côté droit de la mandibule le commencement de la m,. très abimée. La branche gauche de la mandibule est cassée juste derrière la mk. Ces dents sont très jeunes et peu usées. Leur émail est épais; les lames sont serrées et les espaces entre elles sont étroits, s’élargissant sur le milieu. Ces dents ne sont qu’un peu plus petites en comparaison avec les m1 supérieures. Outre cette mandibule renfermant les deux mk, nous avons cité une dent isolée avec un débris de la mandibule (J\° 476). Son bord antérieur est un peu abimé, les deux premières lames qui le suivent sont aussi usées tout le long; chacune de trois suivantes est composée 2 — io- de trois parties ovales; les deux dernières ne présentent sur la surface masticatrice que des mamelons à peine usés. C’est donc presque le même nombre de lames (8) que sur la dent précédente, mais la surface masticatrice est plus courte ici, elle n’a que 10 cm. de longueur, sur 6 cm. de largeur. Outre celles-là il y a encore quatre lames non usées; et le nombre total revient aux 13 lames, égal à celui de dents précédentes. La longueur de cette dent, prise sur son côté est de 16 cm; la précédente est de 17,5 cm. La différence n’est donc pas grande et n’empêche pas à les considérer comme appartenant toutes les deux aux mv Nous donnons la description de cette dent, sans la faire figurer. Si nous comparons ces dents avec les mêmes dents connues dans la littérature, nous verrons que les ml de I’j El. antiquus figurées par Adams (Cromer T. III, f. 2), Polilig (Tonna T. V, f. 7). Wüst (PI. III, f. 38) se rapprochent des nôtres («N» 5. 8). Celles de Weithofer (Arnothal T. XII, f. 3) et de Falconer (PI. 14, A. f. 4) rappellent notre dent par leur largeur, le nombre de lames et par les espaces qui les séparent, mais elles sont plus allongées comparativement à leur longueur. Je rapporte à la ml la dent figurée par Polilig T. V, f. 7 et designée comme la m2 (nobis ms) à cause du nombre de ses lames. Parmi les dents de YEl. primigenius , figurées par: Adams (XI, 2, XXI 1), Wüst (III, 45) nous trouvons une dent très rapprochée de la nôtre (Adams XI, 2); la dent XXI, f. 1, d’Adams a un plus grand nombre de lames plus serrées; mais leur forme et l’épaisseur de leur émail sont semblables aux nôtres. Les dents figurées par G. Cuvier pour Y El. primigenius sont typiques et se distinguent trop de nos dents pour qu’il soit necessaire de faire une comparaison détaillée. Celle de Wüst (III. 45) a des lames très étroites. Celle de Blainville (PI. VIII, f. 4a) se distingue du type El. primigenius par la largeur de la surface masticatrice et se rapproche beaucoup de notre JVs 479, rappelant Y El. meridionalis. Les dents de Y El. meridionalis Adams (XXII, f. 1, Cromer), Weitliofer (Arnothal IX, 1), Polilig (Florens f. 37), Falconer (14, B. 6) ont des lames plus larges et moins nombreuses que chez nous; la longueur de ces dents est plus grande. Celle figurée pas Falconer et Blainville et indiquée comme appartenant à Y El. primigenius (VIII, 4a), est la plus rapprochée de nos dents. Il faut noter avec regret le nombre restreint des molaires figurées de cette forme si intéressante et si importante pour nos comparaisons. La seule ml de YEl. trogontherii est figurée chez Wüst (Süssenborn III, f. 42). Nous y trouvons 10 lames usées et 4 intactes. Quoique le dessin soit de très petites dimensions, on peut y distinguer la forme des lames à émail épais, dentelé, s’élargissant sur son milieu. Les intervalles entre ces dernières sont plus étroits que chez nous. La largeur de la dent cor- respond à la nôtre. En résumant ces comparaisons des mi nous trouvons que nos dents sont le plus rappro- chées des dents de YEl. antiquus de Weithofer (XII, f. 2) et de YEl. meridionalis figuré par Blainville (VIII, 4a) et Falconer (14 B. 6). Pour les molaires inférieures mi nous avons: YEl. antiquus Polilig T. III, 7 Weimar, qui est une dent plus vieille que la nôtre. Toutes ses lames (12) sont usées sur leurs surfaces, quoique les dernières très faiblement. La longueur de la surface masticatrice est plus grande comparativement à sa largeur; en d’autres termes la dent est plus étroite. La dent que Polilig désigne sous le nom de la nq de YEl. primigenius présente une ressemblance de la surface et de la disposition des lames, qui ne sont qu’un peu plus nom- breuses, avec notre dent isolée JV» 476; elle n’est qu’un peu plus large. Les 10 lames sont dis- posées sur la surface de 8,5 cm. en longueur et de 5,5 cm. en largeur. Les autres dents de YEl. 'primigenius sont très éloignées de la nôtre excepté celle de Blainville (PL X, f. 46) qui doit appartenir plutôt à YEl. meridionalis et qui surpasse nos dents par la largeur des espaces séparant les lames, et la dent figurée par Lortet et Chantre (1. c. PI. XVII, f. 1) aux lames plus larges que dans les autres dents de cette espèce. 11 Pour les m4 de l El. meridionolis nous trouvons des figures chez Adams (XXIII, f. 1, Nor- folk Cost, désignée comme m2), Weithofer (X, 3. Ob. Arnothal), Polilig (f. 37), Falconer (T. 14, B. 5). Voyons lesquelles seront les plus semblables avec les nôtres. La dent figurée par Adams présente une ressemblance des caractères généraux de la surface masticatrice avec notre J\° 476; mais les lames sont plus larges et plus espacées. Nous la considérons comme une m4 et non ms (=m2 des auteurs) à cause de sa pe- tite longueur. Cette dent est à peine usée; elle n’a que 5 lames entamées et 6 intactes. Ce nombre de 11 lames en tout est même plus petit que dans la m2 d’Adams (XXII, f. 1). La surface de ces 5 lames usées est longue de 8 cm., ce qui marque la différence. Sur son côté la dent est longue de 19 cm.; ici les lames sont très épaisses. Notre dent paraît occuper le milieu entre celle-ci et la dent figurée par Pohlig (XI). La dent qui nous semble le mieux convenir à la nôtre, par ses dimensions ainsi que par le nombre des lames, c’est la m2 de Y El. meridionolis Weithofer T. X, f. 3. C’est une dent longue de 15 cm. sur son côté, possédant 8 lames usées et 3 encore non entamées. La forme des surfaces usées avec leur élargissement sur le milieu et les espaces plus étroites entre les lames, ainsi que la largeur de la dent correspondent à notre fig. 5 (dents dans la mandibule). La mx de Y El. meridionolis de Falconer, T. 14, B 5, est plus allongée, étant plus vieille; mais elle paraît être très rapprochée de nos dents par le caractère et la disposition des lames, qui sont ici plus nombreuses que dans Y El. meridionolis type (10). Ni Mr. Pohlig, ni Mr. Wüst ne donnent des figures pour la mi (nq) de YEl. trogontherii. Si j’éprouve une difficulté de distinguer les dents les unes des autres, c’est surtout pour les deux dernières molaires, qui, aux divers degrés de l’usure, peuvent atteindre presque les mêmes dimensions et le même nombre de lames. Pourtant j’ose rapporter les numéros sui- vants aux m5 (supérieures): 481 — 484; aux inférieures (m,.) les «N2JV2 486, 489, 490, 492. Poul- ies m6 nous indiquons JVsJVî 496, 497; pour les m 6 JV2JV2 491, 493, 495. Cinquièmes molaires (mB et ?»„). PI. I, fig. 6, 7, 8. Les quatre dents nommées (m5) présentent les divers degrés d’usure en partant du JV® 481, qui n’est qu’à peine entamée sur son cément; l’émail 11’est pas encore à découvert sur aucune des lames. La suivante, f. 6, est plus entamée et comme elle ressemble beaucoup à la précédente par sa forme et ses lames, je vais la décrire en me rapportant à la première pour les comparer. Sa surface masticatrice porte 7 lames d’un côté et 6 de l’autre; elles sont très irrégu- lières. Les deux premières sont complètes, la 3 e et la 4-e arrivent jusqu’au milieu de la sur- face, où elles trouvent une seule lame venant à leur rencontre du côté opposé. Les trois dernières se composent d’ovales; la dernière est à peine usée. Toute la dent compte 16 — 17 lames, la dernière est cassée. Elles sont toutes épaisses; les intervalles qui les séparent sont moins larges, et elles deviennent encore plus étroites en arrière de la dent. Il est difficile de donner des mesurements exactes, la dent étant jeune et la surface mas- ticatrice peu usée. Elle n’est que de 10,45 cm. La longueur de la dent sur le côté est de 30 cm. depuis le bord antérieur de la surface masticatrice jusqu’à la partie inférieure de la dernière lame. Les racines ne sont pas encore développées. La hauteur de la dent est de 22 cm., la plus longue lame n’est pas encore entamée. Le nombre de lames dans le JV® 481 est 14 ?, les dernières lames manquent. Sa hauteur est de 23 cm. Je place ces dents parmi les ms à cause du nombre de lames (17) qui est moindre 12 — clans les ml et plus grand dans quelques autres dents, que je rapporte aux m6, et grâce aux dimensions, qui occupent le milieu entre les dents, qui viennent d’être nommées. Le N? 483 (fig. 7) présente une m5 plus usée, possédant 12 lames sur sa surface mas- ticatrice et 6 non usées; il ne lui manque qu’une dernière très étroite, à en juger d’après l’avant- dernière, qui s’est conservée. Les racines sont usées en avant, et ne sont pas encore complètement formées en arrière, ce qui fait que la dent est haute de 20 cm en arrière (i-re lame non usée) jusqu’à la base de la racine, tandis qu’en avant sa couronne est usée jusqu’à la racine. Cette dent est caractérisée par des lames très rapprochées les unes des autres et les espaces très étroits entre elles. Les parties moyennes des lames sont élargi s et l’émail très plissé. Les lames elles- mêmes sont plus larges que dans les dents précédentes, ce qui fait leur nombre moins grand sur la surface masticatrice (12 lames sur 18 cm. de longueur). Si largeur est de 9 cm. Dans le J\T° 484 nous avons un quatrième degré de la trituration de la ms, qui présente 8 lames usées sur sa surface masticatrice, longue de 19 cm. sur 8 cm. de largeur. L< s deux dernières l unes qui rest-nt en airière ne sont pas encore usées et leur longueur est de 11 cm. jusqu’à la racine qui est cassée. C’est bien la même épaisseur de l’émail festonné que dans la précédente, mais elle est usée en biais. Ci s quatre dents (m5) présentent une série intéressante de la trituration successive, de la diminution de la dont et de la modification de sa forme. La 1-re (J\° 491) a la forme d’un sac allongé, étroit en bas (surface masticatrice); elle passe par des formes plus ou moins trian- gulaires, aux surfaces masticatrices augmentées et elle arrive enfin à une dent peu élevée (de 10 cm.) avec une longue surface masticatrice (JV® 484). Pour les molaires inférieures, ms, nous avons aussi quatre dents (JVLYs 489—490) dans les divers degrés de la trituration. Les plus jeunes sont les 489—490, appartenant à la même mandibule, ensuite le JV° 486 avec les restes de la mandibule, côté gauche, et le JVï 492 n’est qu’un reste d’une dent très vieille. La ms (JV° 486 f. 8) gauche est à l’état moyen de la trituration, la partie antérieure de la racine est déjà allongée. Sa surface possède 10 lames occupant 17 cm. en longueur et 8 cm. en largeur. Derrière viennent 2 lames à peine usées et quatre lames intactes. Il faut supposer que deux ou trois lames antérieures sont déjà disparu. Cette dent allongée est arrondie à son bout postérieur, de manière â laisser naître derrière elle la dent sui- vante, la m6. Sa longueur totale est de 26 cm. sur le côté. Ce qui la distingue des dents précédentes c’est une plus grande épaisseur des lames avec leur cément qu’ on voit sur les côtés de la dent. Ce caractère est plus prononcé ici que dans les ms, où pourtant les lames composant les dents sont aussi bien épaisses. Les deux autres 5-es molaires inférieures sont à peine enta- mées par le même degré d’usure à leur bouts antérieurs; elles sont toutes les deux privées de leur dernières lames. Le nombre de lames à peine entamées est 4. L’une de ces dents, la droite (N» 489) se trouve avec une partie de la mandibule qui s’est conservée du côté droit; le côté gauche de la mandibule manque, la dent (ms) se trouve isolée. Si ces deux dents avaient été trouvées isolées on pourrait les prendre pour les m6, d’après le nombre de leur lames 15 — 16, leur hauteur (de 18 cm.), la longueur de la surface supérieure (2—3 cm ); mais la forme de la mandibule à laquelle appartient la dent droite, surtout sa hauteur moins con- sidérable, comparée à une autre partie de la mandibule, renfermant la mG, nous permet de les rapporter aux m,., sans trop insister cependant sur cette détermination: peut-être cet individu était-il d’une plus petite taille. Par l’épaisseur de leurs lames et leur forme ces deux dents ressemblent à la fig. 8 ms , qui vient d'être décrite, mais cette dernière est plus usée, comme nous l’avons dit. On voit dans la mandibule devant la m5 droite les restes de l’alvéole pour la dent précédente. Une m0 ou une ms? JV° 492. C’est une dent très vielle, très usée; il ne lui reste qui 7 lames avec une rangée de trois mamelons en arrière. La surface est de 14 cm. de longueur, sur 8 cm. de largeur. L’émail 18 — très épais, est usé en biais, montrant des plis. Le cément enveloppe toute la dent et ne laisse point voir la séparation des lames sur les côtés de la dent. L’email possède des élargisse- ments très marqués sur le milieu de chaque lame. Dans la lame 5 et 6 ces parties moyennes sont même isolées. Du côté antérieur cette dent est usée jusqu’à la racine. Du côté postérieur elle est haute de 17,5 cm. (11 cm. appartiennent à la couronne et 6—5 cm. à la racine). Sa partie postérieure arrondie me fait croire que c’est le reste d’une m8, qui est toujours arrondie en arrière. Cette dent répond parfaitement à la partie postérieure de la dent f. 9, quoique l’usure de ses lames se soit produite d’une manière tout à fait différente. C’est une dent qui ne se laisse pas déterminer avec toute assurence; peut-être c’est un reste de la m6? Dans le même cas se trouve une autre dent, quoique moins bien conservée, c’est le JV° 491 que j’hésite de rapporter à la ms plutôt qu’à la m6. Nous avons figuré dans la PI. I, fig. 9, 9a une vieille dent, avec une grande surface triturée par la mastication, qui est concave. Les 1 2 lames occupent les 24 cm. de cette surface, et la largeur de 1 1 cm. En arrière il y a encore 2 lames intactes. Toutes les lames sont larges, avec des espaces qui les séparent, de la même largeur qu’elles-mêmes, l’émail est épais, grossièrement festonné. Quelqu’unes de ces lames montrent de faibles élargissements sur leur milieu. Les bouts externes de la 9-e et de la 10-e lames sont recourbés en avant. La forme de la surface masticatrice est carrée aux angles arron- dis. La partie antérieure de la dent est usée jusqu’à la racine, qui est longue en arrière de 9 cm. Ce qui me fait rapporter cette dent plutôt à la ms qu’à la m(. c’est son bout postérieur arrondi et non aminci, ce qui est le cas ordinaire pour la w6, derrière laquelle il n’y a plus de dent. Tandis que le côté postérieur largement arrondi de la m,- fait supposer l’existence d’une dent encore derrière celle-ci. En ces cas d’hésitation sur la place de quelques molaires, il serait peut-être utile de décrire ici les dernières molaires avant de comparer celles qui viennent d’être décrites (les m5) avec celles qui sont connues dans la littérature, comme je l’ai fait pour chacune de premières dents. La comparaison sera alors plus facile. Sixièmes molaires (m6 et mt) . PI. I, fig. 10 (A1? 497), 11, 12. Nous avons pour les dernières molaires deux dents supérieures «N® 496 et 497 et deux dents inférieures JV° 493 et 495 aux divers degrés de la mastication. La m6 fig. 10. quoique déjà bien usée possède encore 7 lames intactes et 13 entamées par la mastication. La racine antérieure est cassée; les postérieures n’existent pas. La longueur de la surface masticatrice est de 22 cm. sur 10 cm. de largeur, la hauteur de la dent, en arriére, est de 20 cm. Les lames sont larges et les antérieures sont plus larges et plus rap- prochées les unes des autres, que les postérieures. Leurs bouts sont dirigés en arrière; il n’y a point d’élargissement sur le milieu des lames. L’email est très festonné. La surface ma- sticatrice présente une forme allongée aux angles arrondis. Cette dent robuste ressemble par ses caractères généraux et par ses dimensions à la fig. 7, 5-e molaire supérieure et elle répond parfaitement au type des dents d 'El. Wiisti, quoique les lames soient plus rapprochées ici. Un caractère assez différent nous paraît présenter une autre molaire, m®, 1.11, dans laquel- le les lames sont usées en biais, ce qui les rend plus rapprochées. C’est une jeune dent; le cément qui devrait la recouvrir est peu développé, ce qui permet de voir l’épaisseur de ses la- mes sur son côté. Nous trouvons 10 lames sur la surface masticatrice longue de 16 cm., large de 8,5 cm. Le nombre total de lames est 22. L’émail est épais, festonné, les parties moyennes des lames sont un peu élargies. La racine antérieure est usée; la postérieure non formée encore. La dent est très comprimée en arrière. La longueur des lames non usées en arrière de la surface masticatrice est de 20 cm., 14 — la longueur de la couronne au-dessus de la naissance des racines est de 28 cm. La hauteur de la dent en arrière est de 22 cm. Je rapporte sans hésitation ces deux molaires aux der- nières molaires, m6, grâce à leurs dimensions et au nombre de leurs lames, quoiqu’il y ait une grande différence entre les dimensions de leurs surfaces masticatrices grâce à leur âge. En décrivant la molaire ms fig. 8, renfermée dans la mandibule, j\° 485 j’ai signalé la différence de cette dernière avec la mandibule JV° 494, renfermant la m6, qui est sensiblement plus haute. Sa description sera faite plus tard, c’est la dent qui nous occupe pour le moment fig. 12, PI. I. C’est une dernière molaire gauche m6, longue de 29 cm. sur sa surface supé- rieure, et de 40 cm. sur le milieu de son côté interne, ce qui prouve que les lames qui la for- ment sont rapprochées par leurs parties supérieures et s’écartent en descendant. Les 6 lames antérieures sont les seules usées, quoique faiblement; les deux suivantes sont à peine entamées; les 12 qui suivent sont intactes. Toutes les lames sont robustes et descendent en bas en se recourbant en forme d’un S. La surface masticatrice usée est longue de 14 cm. et large de 8,5 cm. sur son milieu. Les espaces séparant les lames sont larges sur la surface peu usée, mais les lames s’épaississent en descendant et le cément devient plus étroit. La dernière lame qui s’est conservée, est étroite (5,5 cm. en arrière); elle n’a pu être suivie que d’une seule, et le nombre total de lames serait alors de 19, qui est moindre comparativement avec celles des molaires supérieures. La hauteur de la dent (lames complètes) est de 18 cm. Les premières lames n’ont que 8 cm. au-dessus de la racine. Les lames postérieures ne sont pas encore fermées en bas; leur cément ne s’est pas encore formé. Cette dent est d’un très grand intérêt: elle nous montre, pour ainsi dire, tout son dé- veloppement. Tandis que sa partie antérieure possède déjà sa racine formée (longue de 8 cm.), les lames suivantes ne sont que réunies par le cément sur leur milieu; les dernières n’en sont qu’à peine, et la dent n’est pas encore enveloppée de cette croûte de cément qui se développe plus tard et qui recouvre si bien les lames et le cément qui les unit, qu’elle ne laisse plus voir l’é- paisseur exacte des lames. Nous voyons dans la mandibule, au devant de cette dent le reste de l’alvéole de la dent précédente, profonde de 9 cm. J\» 493. Nous trouvons un degré d’usure beaucoup plus grand dans la dent «N° 493, dernière mo- laire gauche, renfermée dans une partie de la mandibule. C’est une vieille dent, avec 12 lames usées sur la surface masticatrice; les deux dernières sont en rondelettes. Ces lames sont un peu moins larges que dans les dents précédentes, ce qui s’explique par leur âge; elles occupent une sur- face de 20 cm. en longueur et 8 cm. en largeur (sur le milieu). Cette surface n’a plus la forme carrée, comme dans les dents précédentes, mais elle présente un éllipse aux bouts amincis; la par- tie postérieure de la dent est devenue aiguë; ces caractères dépendent aussi de l’âge avancé. L’émail est épais et festonné. Cette dent rappelle par ses caractères la f. 10, et il est possible de supposer que cette dernière aurait le même aspect au même âge. Par sa couleur et par son mode de conser- vation elle se distingue de cette dernière étant plus foncée, les autres dents sont jaunes. Maintenant nous allons comparer nos dernières et avant-dernières molaires de l 'El. Wüsti avec celles de diverses espèces qui sont connues dans la littérature, comme nous l’avons fait pour les dents précédentes. Les m5 de VElephas antigims figurées chez Adams (IV, 2 et II, 1) présentent: la pre- mière (Essex) une dent de plus petites dimensions qui devrait plutôt appartenir à la mi. Quant à la deuxième (Essex, II, 1), elle n’est pas encore entamée par la mastication et d’après sa forme carrée, non triangulaire, comme c’est le cas pour les dernières molaires supérieures, elle doit appertenir à la ms, qui d’après l’épaisseur de ses lames se rapproche de nos dents. Mais on ne voit pas la largeur de la dent et les intervalles entre les lames sont plus grandes. — 15 Quant aux dernières molaires figurées par Adams, nous avons pour l 'El. antiquus: PI. II, f. 2 mR Essex, f. 3 m6 Peterborough. PL III, f. 1, m6 Cromer, m6 Essex. PL V, f, 1 mfi fresh water deposits, Clacton. Toutes ces dents sont faciles à distinguer de nos dents par leur forme étroite. Ce n’est que notre seule fig. 13 m6 qui leur est semblable, surtout à celle de la PL II, f. 2. La seule m6 PL V, f. 1 se distingue absolument de toutes les autres figures d’Adams par sa largeur et surtout par le rapprochement des lames: l’émail de 4 premières est à peine séparée par des intervalles très étroits. Cette dent rappelle notre f. 10. Il me paraît absolument nécessaire de séparer cette dent de celles de YEl. antiquus Fuie. Parmi les nombreuses figures que donne Polilig pour les dernières et les avant-derniè- res molaires de Y El. antiquus (PL IV — VIII et 3 bis) nous trouvons une assez grande diversité de formes et de rapports entre la longueur et la largeur des dents; mais la majorité d’elles conserve la forme étroite, ce qui les distingue de nos dents. La ms PL IV se rapproche de notre El. antiquus , f. 13, qui est plus étroite. Si nous nous rapportons aux fig. 1, 2, PL V de Pohlig, désignées comme m2 (notre m8) et provenant de Weimar, nous verrons une dent très large (f. 2) et une autre (f. 1) beaucoup plus étroite, qui pourrait être une dent supérieure de YEl. antiquus. Quant à la f. 2 elle se distingue de toutes les autres dents connues et figurées pour cette espèce par sa largeur, qui la rapproche de notre fig. 7 par le nombre et par la forme des lames; elle n’est qu’un peu plus étroite. Pour les autres dents de Pohlig, c’est leur moindre largeur qui les distingue de nos dents, malgré la ressemblance des lames et l’épaisseur de l’émail. Les dents de YEl. antiquus de Falconer, PL 12 D, f. 5, PL 14 A, f. 10, sont typiques et gardent leur forme étroite, ce qui les distingue de nos dents. Mais ce qui est pour nous d’un grand intérêt, ce sont les dents qui proviennent de Süssenborn et que Mr. Wüst rapporte à YEl. antiquus , T. II et III 1. c. Si nous les compa- rons avec les dents rapportées par le même auteur à la même espèce et figurées sur les mê- mes planches, mais provenant de Weimar, nous verrons que les premières sont faciles à distin- guer par leur grande largeur, qui surpasse même quelquefois celles de YEl. trogontherii (voir PL II, «Ns 10 et 3, III, 42 et 29). Il me paraît possible de rapprocher nos molaires aux lames plus serrées avec ces dents, sans les rapporter à YEl. antiquus , car aucun des caractères qui lui est propre n’y domine; les lames y sont encore plus serrées que dans les dents rapportées à YEl. trogontherii , tandis que dans le vrai El. antiquus elles sont plus larges. Mais la grande ressemblance peut être indiquée pour la grande partie de nos dents avec les figures de Wüst données pour El. trogontherii de Süssenborn. Avant d’indiquer en détail cette ressemblance, je suivrai ma comparaison avec les autres formes décrites. Si nous passons à YEl. primigenius d’Adams (1. c. PL IX, XII. 1. XXVI. 1) nous verrons que les lames y sont plus étroites, l’émail plus mince et la dent plus étroite et moins longue. La dernière figure citée paraît présenter une dent anormale. Les mêmes différences présentent les figures données par Pohlig et Wüst pour YEl. primigenius. Ce n’est que la f. 36, T. III de Taubach qui paraît présenter l’email plus épais, quoique les lames soient très rapprochées. Parmi les figures données par Blainville, nous distinguons (PL VIII et X) facilement quelques-unes aux lames plus larges que celles de Y El. primigenius, comme c’était déjà le cas pour les dents précédentes, et que nous pouvons rapprocher de nos dents. Par ex. PL X, f. 5a (m,-), 6e, 6d (m6 ); mais ici les lames sont plus espacées que chez nous. Parmi les dents de YEl. meridionalis figurées par Weithofer en assez grand nombre, quelques-unes présentent une ressemblance avec les nôtres, abstraction faite d’un plus petit nombre de lames, ce qui est bien net sur les dents en voie de la trituration (X, f. 4; XI, f. 1). Sur les dents très jeunes et très vieilles ce caractère est moins distinct (IX, f. 2), et les dents isolées pourraient être confondues avec les nôtres. Quelques autres dents sont d’un type tout 16 à fait différent, aux lames très nombreuses et très étroites. Il suffit de jeter un coup d'oeil sur la PL IX et comparer les fig. 1 — 3 avec la 4-e pour voir que cette dernière s’écarte des autres et présente une dent typique pour Y El. primîgenius. La molaire de Y El. meridionalis figurée par Pohlig et provenant de Stavropol (Russie) (T. C. f. 1) est une dent caractéristique pour cette espèce et se distingue de nos exemplaires par des larges espaces du cément. Elle n’a que 8 lames sur 22 cm. de longueur, sa largeur étant de 9 cm. Les nombreuses figures que nous avons pour les dernières molaires supérieures et infé- rieures nous amènent aux mêmes déductions, si les dents sont typiques, comme nous les trou- vons chez Adams, Pohlig, Weitliofer pour Y El. antiquus et Y El primigenius . Pourtant nous avons quelques figures pour cette dernière forme chez Adams (PI. VIII, f. 3 Ilford), où les m6 sont d’une grande largeur, et par la forme de leurs lames, ainsi que par leur nombre, se rapprochent plus de nos dents que du type de cette espèce. Une ressemblance tout à fait frappante présente notre dent f. 13 avec la m6 de Y El. armeniacus Falc. (X, f. 1) figurée par Adams, PL XIII, f. 1, provenant de Kirby Park, Lei- cestershire; elle n’est qu’un peu plus grande en longueur et en largeur (18 — 8 cm. f. 8 et 13 — 6, 5 cm. Acl.). Quant au nombre de lames, leur forme et leurs parties moyennes isolées, dans les derni- ères lames, elles correspondent parfaitement dans les deux. Nous rappelons que parmi les dents de notre collection de Tiraspol nous avons déjà signalé cette ressemblance. Or ce sont les caractères des dents de Y El. meridionalis qui répondent le plus à ceux des nôtres sans permettre pourtant d’identifier ces deux formes. Maintenant nous allons comparer nos dents particulièrement avec celles de Y El. trogon- therii Pohlig et Wfist de Süssenborn (1. c.). Nous choisirons pour cela quelques dents qui nous semblent le plus instructives. Nous avons déjà signalé qu’il n’y a pas une seule des trois premières molaires pour Y El. trogontherii figurée et décrite. La seule m4 figurée par Wfist (PL III, f. 42) est indiquée comme provenant «de Süssenborn, col. Krantz, avec l’étiquette de Krantz: mol. max. dextr. Taubach bei Weimar, Interglazialkies». Elle est beaucoup plus vieille que notre ml (f. 4), qui possède aussi 15 lamelles, dont les 10 premières seules sont usées, ce qui fait que la sur- face masticatrice est un peu moins longue; ces lames sont plus espacées, l’émail dans les deux lames est d’épaisseur égale, jusqu’à 2 mm. Peut-être notre dent présenterait-elle dans un degré plus avancé de mastication une ressemblance encore plus grande avec celle de Wfist, leurs caractères principaux ne différant point. Pour les cinquièmes molaires nous avons chez Wfist quatre dents supérieures et une seule dent inférieure. Chez Pohlig f. 85, Denstedt, Weimar, qu’il hésite à rapporter à la m% ou à la m3, d’après ses divers caractères; surtout d’après sa longueur elle pourrait être une w3, d’après l’auteur. Nous croyons aussi que c’est une m3 (=w6) d’après son bout postérieur aminci; dans les m5 cette partie est plus arrondie. Nous allons la comparer plus tard avee nos m6. Chez Wfist nous n’avons que les ms (avant-dernières) (PL III, JV® 28, 29, 30* 31). Son JM® 28 pourrait trouver son analogue parmi nos dents dans la figure 7, chez laquelle les di- mensions, le nombre de lames et leur forme sont les mêmes. Mr. Wfist indique six lames com- plètes, notre dent en a huit, et les autres qui suivent devraient être non interrompues après leur trituration. Mais dans notre dent outre les 14 lames de la, surface masticatrice, il y a encore 7 non entamées, la dent étant plus jeune. Le JMT» 29 désigné chez Mr. Wfist comme M II max? sin. Süssenborn, a aussi une grande res- semblance avec notre f. 7 d’après la forme de ses lames élargies sur le milieu, leur nombre et leur épaisseur. Les dimensions des dents, ainsi que les rapports de leur longueur à leur largeur sont aussi très semblables. Le JM» 30, représenté de profil chez Mr. Wfist peut être comparé avec notre f. 6. où nous avons 7 lames sur la surface masticatrice, dont pas une seule n’est complète. Cette surface occupe chez nous 11 cm. de longueur sur 8 cm. de largeur, ce qui né correspond pas avec les données sur le JY? 30. Tant qu’on peut mesurer sa surface, elle devrait avoir 7, 5 cm., Mr. Wtist donne la longueur totale de la dent 21 cm. Le nombre total des lames est presque égal (16 — 18) dans les deux dents. Le «N» 31 de Wüst n’a que 15 lames, qui sont toutes sur la surface; nous n'avons pas de dents dans cet état d’usure; mais par la forme cette dent trouve son semblable dans la m6, qui est plus grande; il en sera question plus bas. Les dernières molaires sont plus nombreuses chez Pohlig et Wüst (Polilig fig. 79, 80, 82, 84, 87, 91bis PI. A, f. 8. Wüst PL II et III 12 figures). La m6 figurée par Pohlig (Süssenborn f. 79) n’a pas d’analogue parmi nos formes de Tiraspol. La dent qui pourrait lui être rapprochée par la forme des lames triturées et divisées en trois parties ovales estlafig. 14 de notre collection, mais ces lames sont moins nombreuses — 5 sur 14, et elles sont plus rappro- chées les unes des autres; la dent est sensiblement plus petite. Ce caractère des lames incomplètes se répète presque pour toutes les dents de Y EL tro- gontherii figurées par Pohlig, et l’auteur attache une valeur particulière à ce caractère des dents de cette espèce d’éléphants. La fig. 82 de Pohlig, localité inconnue, présente six lames complè- tes et celles qui suivent auront le même aspect étant usées. Cette dent d’après sa forme, le nombre des lames plus étroites, et les grands espaces qui les séparent, ressemble à notre fig. 12 qui est plus jeune; elle n’a que 7 lames usées. La fig. 87 de Pohlig rappelle par ses dimensions et le nombre des lames notre fig. 10; mais ici les lames sont séparées par de grands espaces en cément tandis que chez nous elles sont si serrées que les lamelles de cément se touchent. La f. 85 de Pohlig, que nous rapportons à la m6, localité non indiquée, possède des lames séparées par des espaces de cément dont la largeur leur est égale. Les bords de cette dent sont cassés. Un mode encore moins favorable à la comparaison présente la fig. 80 Pohlig de Süssenborn. Wüst indique que cette dent ressemble à celle de Y El. meridionalis. On pour- rait en dire autant de la fig. 84 Pohlig (localité inconnue), et à laquelle nous nous adres- serons plus tard. La fig. 88 donnée par Pohlig de profil ne peut pas nous servir de comparaison. En- fin la fig. 91bis de Rixdorf a des caractères tout à fait particuliers et se distingue nettement par les lames très étroites; on ne voit presque pas de la dentine; les bouts des lames sont recourbés vers la partie antérieure de la dent. Pas un seul exemplaire de notre collection ne répond à ces caractères. J’ai identifié avec cette dent celles de l’éléphant trouvé près de Ja- roslavl en 1896. Nous ne nous arrêterons pas sur quelques autres dents figurées par Pohlig, très mal conservées (f. 90, 91). En jetant un coup d’oeil général sur les dents figurées par Pohlig pour son El. tro- gontJierii , nous trouvons un trait général qui les distingue de nos dents; ce sont les larges espaces du cément séparant les lames, moins larges que ces espaces. Chez nous ces dernières sont généralement plus larges que les espaces qui les divisent. Chez Wüst la ressemblance des dernières molaires avec les nôtres est plus grande. Le JY? 9 PL II peut être identifié avec notre fig. 12 aussi bien par ses dimensions, n’étant plus large que de 5 mm., que par le nombre de ses lames = 19, leur épaisseur et leur forme. Le JY? 6, PL II de Wüst ressemble à notre f. 9; c’est le même nombre de lames sur la surface usée, mais la m6 de Wüst possède encore des lames non entamées et devient mince en arrière. Pour les lames c’est la même largeur et la même épaisseur. Il est intéressant de sig- naler ici la ressemblance du JY? 31, III Wüst (m2) avec notre f. 10 — m% qui n’est que plus grande, avec un nombre de lames plus grand, mais gardant les mêmes caractères pour ces der- nières, et celles du JY» 12, IV Wüst avec notre m6, f. 10, qui n’est peut-être qu’un peu plus usée. Nous regrettons de n’avoir pas trouvé chez Wüst et Pohlig de m6 et m& plus vieilles qu’on pourrait comparer avec les nôtres, qui ont leurs caractères particuliers. 3 18 — Le N? 11 Wüst (ni6) répète les caractères de notre f. 6 (m5) d’après sa forme générale ainsi que d’après l’épaisseur de ses lames. Je ne m’arrêterai pas aux autres échantillons de ces auteurs. Il me paraît que ce qui vient d’être indiqué est suffisant pour démontrer la ressemblance de nos dents, arrivant jusqu’à l’identité avec une grande partie de dents de YEl. trogontherii Wiist, de Süssenborn, et une différence assez marquée avec quelques autres dents d’autres localités (Rixdorf, p. ex.), désignées par Polilig comme même espèce ‘). Si nous comparons nos dents avec celles qui sont figurées comme appartenant à YEl. tro- gontherii Pohl. par Volz et par Ricci* 2) nous verrons dans les figures de deux premiers ouvra- ges les caractères des dents de Polilig: des lames larges, avec des intervalles aussi larges, et même plus larges qu’elles-mêmes; ce qui les distingue de nos dents. Ce caractère est surtout net dans la fig. 2a de Volz. Quant aux figures de A. Ricci dans le deuxieme ouvrage (la m6), ce caractère est moins prononcé: les lames y sont plus larges que les espaces qui les séparent; mais elles sont divisées en deux sur leur milieu dans une moitié de la surface masticatrice, ce qui n’existe pas chez nous. La m6 possède un grand nombres de lames étroites à l’émail mince, qui la fait ressem- bler à YEl. trogontherii Polilig et non aux nôtres. Les dents que j’ai fait figurer d 'El. trogontherii Pohl. de Jaroslavl (1896, 1. c.) répè- tent aussi les mêmes caractères des lames, ce qui les distingue des dents de Tiraspol. Nous reviendrons encore à cette forme, en décrivant les autres restes, qui ne sont pas entrés dans l’ouvrage cité. En résumant les résultats de nos recherches et de nos comparaisons des dents de Ti- raspol avec les données de la littérature, nous pouvons dire que c’est avec les restes des éléphants décrits par Mr. Sinzow de Tiraspol (1. c.) et avec une grande partie de ceux de Süssenborn, décrits par Mr. Wiist (1. c.) sous le nom de YEl. trogontherii tous les deux, que nous pouvons identifier les nôtres, à l’exception de la fig. 8 qui est toute pareille aux dents figurées sous les noms de Y EJ. armeniacus Falc. (Pal. Met. PI. 10, Vol. II, f. 3), et de YEl. primigenius Adams, 1. c. PL XIII, f. 1. Une autre exception parmi nos dents présente la fig. 14, que nous rapprochons à YEl. antiqmis. Weith, T. XII, I. c., et Wüst. Cette identité est en parfaite correspondance avec la position du gravier de Tiraspol, synchronique avec les dépôts de N usb a ch. Prenant en considération que les dents de Süssenborn, décrites par Wüst sous le nom de YEl. trogontherii Pohl., se distinguent des formes pour lesquelles Polilig a créé ce nom, nous proposons un nouveau nom spécifique de YEl. Wiisti pour nos formes, celles de Süssen- born, décrites par Wüst, et les formes de Tiraspol, décrites par Mr. Sinzow. Dents de Cromer. PI. I, fig. 15, 16. Avant d’abandonner complètement nos formes, je trouve utile de faire encore quelques comparaisons avec les dents non décrites de Forest-Bed, Cromer, que nous avons dans le Ca- binet géologique. Ce sont deux dents supérieures et une molaire inférieure; cette dernière nous a été prêtée pour l’étude par Mr. le professeur E. Kayser de l’Université de Marbourg, dans 9 Au moment, de la publication de cet ouvrage je reçois l’article nouvellement paru de Mr. Poblig „Uber El. trogontherii in England" avec deux figures de molaires (m6 et m6). Tant qu’on peut juger d’après ces derniè- res et leur description les lames y sont aussi plus espacées et moins nombreuses que chez nous se rapprochant par ce caractère plus d 'El. meridionàlis. 2) Volz. El. antiquns und El. trogontherii in Schlesien, 1897, f. 2a, 2b. A. Ricci. L’Elephas trogon- therii, 1901, f. 1, 2. A. Ricci. Mammiferi postpliocenici di Kurgan in Siberia, 1901, T. VI, f. 2, 3. 19 — lequel se trouve cette dent. Toutes ces dents de Cromer ont été trouvées avec les restes de Bison priscus, Equns sp., Cervus sp. et achetées sur place en 1907. Parmi ces dents, celle où les caractères sont le mieux prononcées, quoiqu’elle ne s’est conservée qu’à moitié, est une avant-dernière molaire supérieure (mli) fig. 15. Elle est déjà assez usée, sa première racine ayant déjà disparue, et sa surface n’a que 10 lames, qui sont larges et complètes. La surface masticatrice (renfermant ces lames) est longue de 18 cm. sur 9 cm. de largeur. C’est la partie postérieure qui manque à cette dent, partie renfermant les lames non usées. En la comparant avec les dents de notre collection, nous voyons qu’elle se rapproche le plus de la fig. 10 par le nombre et les dimensions de ses lames usées et alors nous pouvons supposer qu’il lui manque encore 7 — 8 lames intactes. Le principal caractère qui la distingue, c’est la minceur de son émail. Les dimensions de sa surface masticatrice me forcent de la rap- porter à la ms et non à la m6, où elles devraient être plus grandes. Cette dent est encore semblable à la molaire figurée par Mr. Sinzovv (1. c. PL V, f. 6—7), aussi à l’exception de l’épaisseur de l’émail; et il me semble que la dent citée (f. 6—7) est plutôt la m* que la m6, comme cela est désigné chez l’auteur. Une autre dent de Cromer est un débris de la ml («N» 27), dans laquelle sont conser- vées 7 lames complètes; la partie postérieure de la dent est aplatie, ce qui indique qu’elle a été suivie par une autre dent. Sa longueur est de 12 cm.; sa largeur de 8 cm. Quoique nous n’ayons pas la même dent dans cet état d’usure, mais, en la comparant avec notre m4, fig. 4, nous y trouvons les mêmes caractères en dimensions de lames et de la surface masticatrice. La dernière molaire inférieure de Cromer (m6 N? 28) fig. 16 est une dent très vieille; il ne lui reste que 5 cm. de la hauteur de la couronne, à son bout postérieur. Elle est lon- gue de 20 cm. sur 8 cm. de largeur. Elle possède 10 Va lames disposées de la manière suivante: la 1-re est presque effacée, les trois suivantes sont régulières et complètes; après cela vient une bande d’émail (une moitié longitudinale d’une lame): trois lames complètes, une lame courte (a), qui n’arrive que jusqu’à la moitié de la surface, et encore trois lames régulières. L'émail est épais et festonné. Cette dent est plus étroite que nos dernières molaires. Elle est semblable à celle de la fig. 8 PI. V de Mr. Sinzow, qui n’est que beaucoup plus jeune, possédant 5 — 6 lames intactes. Ces dents de Cromer peuvent être comparées avec celles qui sont figurées par Adams sous le nom de l’ El. primigenius XI. f. 2 (Dogger Bank). Quant aux dents de Cromer figurées par Adams (XXII. 1,XXI. 1), elles se distinguent par les lames composées de parties ovales non liées. Le même cas est pour celles que Pohlig rapporte à YEl. trogontherii de Forest-Bed, Suffolk (Adams, XX. 1, 2). Or malgré la ressem- blance de ces dents de Cromer, grâce à leur émail plus mince et leurs moindres dimensions, nous ne pouvons pas les identifier avec les nôtres de Tiraspol; nous les rapportons à X EJ, tro- gontherii Pohl. Elephas antiquus Falc. La m6 M 419. PL I, fig. 13. Une dent du gravier de Tiraspol très différente des précédentes est une dernière molaire inférieure f. 13, qui a été trouvée plus tard que toutes les autres (190S). Elle est très étroite. La longueur de sa surface masticatrice est de 17 cm.; sa largeur est de 7 cm. sur son milieu. Les 9 lames usées sont suivies de 8 non entamées. Sur le côté de la dent ces lames sont d une grande épaisseur. La molaire est haute de 12 cm. sur la 1-re lame non entamée, par conséquent beaucoup moins que dans les précédentes. La longueur totale de la dent mesurée sur son côté est de 32 cm. Par ses dimensions elle pourrait être considérée comme une ms, mais sa partie postérieure amincie (non élargie, comme c’est le cas pour les ms) la fait rapporter aux der- nières molaires. 20 — Elle témoigne une très grande ressemblance avec YEl. antiquus (Seine-et-Marne) du pleis- tocène de Chelles (dont nous avons un moulage en plâtre, JY» 448), et qui répond à la fig. 1 1 Planche 14a de Falconer (Fauna Antiqua). L’émail est très épais et les intervalles qui séparent les lames sont aussi larges que ces dernières. La racine est cassée. Elephas armeniacus Falc, PI. 1, fig. 14. Nous avons dans la collection de Tiraspol encore une m% d’un caractère assez différent; c’est le JY° 498, fig. 14. Elle est composée de 14 lames usées, disposées sur la surface de 18 cm. de longueur et 8 cm. de largeur. Ces lames sont tellement rapprochées que le cément paraît man- quer entre les 6 lames antérieures; l’émail de deux lames voisines se touche. En partant de la 6-e lame, leurs parties moyennes deviennent arrondies, et en partant de la 9-e elles sont même com- plètement isolées et la lame devient composée de trois parties ovales. La hauteur de la dent est de 16 cm. D’après ces dimensions et ses caractères, cette dent répond à la figure donnée par Falconer PI. X, f. 3 pour l 'El. armeniacus. Une dent très semblable a été désignée par Adams (PI. XIII, f. 1) comme El. primigenius. Il paraît que c’est une variété qui peut être rapprochée de notre El. Wüsti PI. I, f. 11, et dans laquelle les lames sont encore plus serrées. Je termine par cette dent la description des dents de Tiraspol; quoique je possède en- core plusieurs débris de dents et des morceaux de dents non usées encore, mais leur descrip- tion ne pourrait augmenter la valeur de la collection. D’après les données de feu N. Sokolow les mêmes dents qu’à Tiraspol ont été trouvées: dans les sables stratifiés près de Taganrog, près de la station du chemin de fer de Donetz, entre Taganrog et Rostov, dans les environs de ce dernier, dans les sables stratifiés de la rivière Konka près du village Joulievka; dans le ravin Maichekrak (district de Melitopol), dans la partie inférieure de la rivière Tomakovka, au bord du liman Khadjibey, dans la Bessarabie méridionale. Je n’ai pas vu ces échantillons. Elephas Wüsti n. sp. Les mandibules. pi. I, fig. 5. Nous n'avons qu’une seule mandibule plus ou moins bien conservée pour cette forme, elle renferme les deux m4 fig. 5. Les quelques autres ne sont que des parties très incomplètes; mais elles présentent un intérêt pour nous, étant de divers âges. Nous ne trouvons dans la littéra- ture pour YEl. trogontherii qu’une seule mandibule figurée par Mr. Volz (1. c.) de Sclilésie. Le profil donne une forme plus saillante du menton, comparé à YEl. primigenius ; mais faut avouer que la comparaison des mandibules de diverses formes n’est pas plus facile que la comparaison des dents isolées. Cette difficulté dépend 1) de la modification de cet organe avec l’âge, ainsi que probablement avec le sexe. 2) De la position dans laquelle on figure la mandi- bule o £>- C/3 C/3 :P x 03 03 .CÔ O—i P-4 •Suoj CO CO O CD Ol *x P cr 03 "co P i - CD s P ' 1 CM ' p •p - S •Suoj 12 cm. 15 vO kO Ol X Ol X a X •Su no '\r 42 28 03 o c ü c2 a 03 >4 *P P .P O X •0 01 mis Saurej o CD 1"- CD a '31M 'Sü VH '[d oi r- -f X I — O Italie 13 - g 0 11 CO O CM -f Ol «4-1 Ph •saurej 7 lam. j •ma 01 -1I1S CD LO LO O S d •Srej o X CD XX CD saurej s 03 ce £ 03 g -j a P •guoj CM 16.5 14 X o ^ CM ’>< P a. •saurej X X I- 03 CD P s 03 cSË P-. 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El. meridionalis Falc. ws */ 3 Kouialnik. » 20. „ u /6 1/3 „ 21. „ m6 V3 aux lames plus rapprochées. » 22. „ îu4 V3 » » » » „ 23. £7. cf. hysudricus Falc. «i6 Va Tiraspol. Tous les originaux pour cette planche se trouvent au cabinet Géologique de l’Université de Moscou, 'exception des fig. 19 — 22 appartenant à l’Université d’Odessa; nous en possédons les moulages. Planche II Fig. 24. El. trogontlierii Pohl. Nijni-Novgorod. Mandibule Vg gr. n. 11 25. „ m6 très vieille. „ 26. Troitslcoïe m6 l/3. 11 27. Jaroslavl mandibule */4. „ 28. EL cf. antiquus Falc. Côté gauche de la mandibule. Moscou , Place de Kàlouga V5. 11 29. El. primigenius Cuv. Stat. préliist. Kirilovskaya, mandibule */3. 11 29a. côté gauche de la même mandibule, montrant les surfaces masticatrices de î«3, ml. 11 30. mandibule avec les mh 1 v y> 31. „ avec les tn6 '/j. 32. m,- très grande Va- „ 33. m6 aux lames très étroites. n 34. m6 „ type ns et les m6 > 3. „ 38. id. avec les m1 1/s. n 39. m* i/3. » 40. Bougaevka une partie de la mandibule avec m6. ii 4L V ologda m6 Va- n 42. Kàlouga m3 l3. Les originaux se trouvent flg. 24, 25 au musée géologique de l’Académie des Sciences à St.-Pétersbourg, les flg. 26—28, 41 — 42 dans le cabinet géologique de Moscou, les flg. 29 — 40 à Kiew, dans le musée de la ville. Quelques erreurs se sont glissées dans les planches pour les numéros désignant les dents; elles sont repa- rlées dans cette liste. Les photographies pour ces deux planches ont été laites par Mr. Khvoïko pour les formes de la Statoin préhistorique de Kirilovskaïa, pour la flg. 24, 25 par Mr. Tolmatchew, et par moi personnellement pour toutes les autres. Planche III. de la Atlas Vi „ axis V*- trogontherii Pohl. Jarosl. Atlas 1 „ axis 1 1. EL Wüsli n. sp. Tiraspol o 3. El 4. u- 5. El. cf. antiquus. Moscou Place Kal. Atlas 1/ 6. axis 1 . 7. EL trogontherii Pohl. Jaros. 5-e vertébré cervicale 1/i. 8. „ 7-e vert, cervicale 1/4. 9. El. cf. antiquus Moscou PL Kal. vertèbres sacrales et caudales. 10. El. Wüsti n. sp. lirasp. tête articulaire d’humerus V7. 1 1 . EL trogontherii Pohl. Jarosl. humérus 1/7 12. „ ulna V7- 13. EL cf. antiquus Alose. Pl. Kal. humérus 1/7. 14. „ ulna Vt 15. radius. 16. „ patte antérieure V 7. 17. „ métacarp. I t/7. 18. EL Wüsti n. sp. Tirasp. ulna */7. 19. „ radius 1/7. 20. „ métacarp. V lj3. 21. EL antiquus fémur J/7 Tirasp. 22. EL Wüsti Tirasp. partie inférieure de fémur */7. 22a. „ tête articulaire t/7. 23. EL trogontherii Pohl. Jarosl. fémur. 1 /7. 24. tibia V7. flbula 1/3. „ 26. Z?/. Wüsti Tirasp. tibia ’/v- » 27. „ flbula V7. „ 28. EL cf. antiquus Alose. PL K ni. fémur '/ 7. „ 29. „ tibia J/7. „ 30. „ surface inférieure de flbula l/7. „ 31. „ patte de derrière */-• „ 32. „ métatarsale V droit t/7. „ 33. „ calcanéum ll 4. Tous les originaux pour cette planche se trouvent dans le Cabinet Géologique de Moscou, à l’exception ftg. 33 appartenant à l’Université d’Odessi. Toutes les photographies ont été prises par moi personnellement. PRESL’NTgD 1/fÂAY. 19ÎÛ ^ N Noav. Mém. T. XVII. Mark Pavlow, PI. /. MTOTimiS IIJEPEP VH»6t O/IbUt H H! , MOCKB» Nouv. Mévi. T. XVII , Marie Pavloiv, PL II. Nouv. Mém. T. X Vil Marie Pavlow, PI. 111. «•OTOTimis wsPen.HAE.tom.in, u x> .mdcnsi Par Marie Pavlow. AVEC UN ARTICLE GÉOLOGIQUE du Prof. A, P. Pavlow. - l-re PARTIE. Artiodactyla, Perissodactyla (Aceratherium Kowalevskii n. s). Avec 4 planche s. MOSCOU. Typo-litogr. de la Société J. N. Kouchnéreff et C-ie. Pimenovskaïa, propre maison. 1913. MAMMIFÈRES TERTIAIRES DE LA NOUVELLE RUSSIE. Par Marie Pavlow. AVEC UN ARTICLE GÉOLOGIQUE de prof. A. Pavlow. I-re partie. Artiodactyles. Perissodactyles (Aceratherium Kowalevskii n. s.). Avec 3 planches. MOSCOU. Typo-litogr. de la Société J. N. Kouchnéreff et C-ie. Pimenovskaïa, propre maison. 1913. O Avant-Propos. J’ai déjà eu l’occasion de décrire à plusieures reprises les diverses formes tertiaires des mammifères provenant de la Russie méridionale. Généralement ces formes ont été représentées par des restes isolés, souvent en débris et toujours en petit nombre. En grande partie notre étude a été faite d’après les matériaux appartenant aux divers musées géologiques; le Cabinet géologique de l’Université de Moscou n’en possède qu’une par- tie. Les autres paléontologues qui ont étudié notre faune tertiaire de mammifères n’ont pas été plus heureux que moi *)• Ce n’est qu’en 1908 qu’une nouvelle localité Grebeniki (gouv. de Kherson) decouverte par Mr. Frolov nous a procuré des matériaux nombreux d’une faune déterminée — celle à Hip- parion. Nous avons vistité cette localité (mon mari et moi) en Avril 1908, c’est alors que la ressemblance de ses dépôts avec ceux de Pikermi a été constatée par le Professeur A. P. Pavlow 1 2). Une description détaillée sera donné par le dernier auteur dans l’article géologique à la fin de cet ouvrage pour Grebeniki ainsi que pour les autres localités avec des faunes semblables. Depuis lors nos collections commencèrent à s’accroître rapidement et les ossements y arrivèrent de plusieures localités du gouv. de Kherson et de quelques parties de la Bessarabie. Les principales sont: Ville Tiraspol. Village Grebeniki. » Kalfci. » Tchobroutchi. » Taraklia. » Tudorovo et quelques autres moins importantes. J’ai déjà eu l’occasion de donner un aperçu préliminaire sur cette faune lors de l’Association des Naturalistes à Moscou en 1909 en indiquant sa parenté avec la faune de Pikermi, de Samos et de Maragha. Aujourd’hui cette faune s’est accrue considérablement dans notre Cabinet Géologique et quoique les formes ne sont pas toujours les mêmes dans les di- verses localités citées, mais le type est le même avec la prédominance (VHipparion qui lui a valu le nom de faune à VHipparion. Mais à vrai dire ce genre n’est pas absolument attaché à un dépôt déterminé; car il se rencontre en Europe depuis le pliocène le plus inférieur (M-t Lé- beron) jusqu’au pliocène supérieur (Roussilion). En ce moment je puis indiquer les genres suivants trouvés dans les localités citées: Camelopardalis. Gazella. Mastodon. Palaeotragus. Cervus. Dinothérium. Tragocerus. Sus. Macheirodus. Palaeoryx. Hipparion. Ictitherium. ProtragelapJms. Aceratherium. Testudo. 1) L’indication détaillée des formes tertiaires russes ainsi que de la littérature sera donnée après la descrip- tion de formes nouvelles. 2) A. Pavlow. Compte Rendue Ann. Soc. Imper. Natur. Moscou, 1907—1908. Il Ils sont représentés clans nos dépôts d’une manière très diverse en concernant le nombre spécifique et le nombre de divers ossements. Mais avant tout je dois prévenir que nos col- lections ne présentent qu’une partie de restes fossiles des localités nommées. La plus grande se trouve dans l’Université d’Odessa et dans le Musée de Kischinew. Quelques formes ont déjà été décrites, que je vais mentionner ici. Avant de faire cette revue je veux rappeler que c’était Mr. I. Sinzow qui a indiqué le premier la présence de la faune de Pikermi dans le gouv. de Kherson à Grossoulovo et a décrit les diverses formes Q. Mr. Goronovitch en 1906 a donné une description d 'Hipparion trouvé à Taraklia, sans donner de figures, et a mentionné quelques autres formes trouvées ensemble: Rhinocéros, Antilope est. 2). Mr. Laskarew en 1908 a indiqué plusieures formes de Primates trouvées à Kalfa et a donné une description géologique des environs de Tiraspol 3 4 5). Mr. I. Kliomenko en 1910 a décrit quelques dents d'Helladotherium JDuvernoyi G aud. trouvées dans les environs de Teraklia i). Mr. Cas. Przemyski en 1911 donne une notice sur une nouvelle localité renfermant la faune de Pikermi dans la vallée du Grand Koujalnïk près d’Odessa !i), où il mentionne la présence d 'Hipparion, de Palaeoryx , d 'Helladotherium, de Gazella , de Testudo et les traces des Rhinocerotidae. Mr. I. Kliomenko décrit en 1911 les restes de Castor fiber provenant de la faune méotique du village Taraklia d’après une partie du crâne 6). C’est ici que je trouve nécessaire de mentionner la faune de Sébastopol, aussi la faune à Hipparion découverte par Mr. A. Borissiak en 1908. Elle parait être, selon l’auteur, plus ancienne-méotique, que celle de Grebeniki et d’autres localités citées. Quelques unes des formes de cette faune sont brièvement décrites par Mr. Borissiak: Tragoceras sp., Hipparion , Aceratherium n. sp.? Camelopardalis sp. 7). On voit d’après ces données de la littérature récente que l’immense faune à YHippa- tion trouvée dans le gouv. de Kherson et dans plusieures localités de Bessarabie et représentée par une grande diversité de formes vient au jour pour le monde savant par petites loques. Pourtant l’espace qu’elle occupe est beaucoup plus grand que celui de Pikermi et du M-t Lé- beron, ce qui augmente sa valeur et fait désirer de la voir dans son ensemble. J’ai déjà dit que je n’en possède qu’une partie, mais il me paraît nécessaire de la faire connaître d’après tous les matériaux qui sont à ma disposition. Je vais commencer par les Artiodactyles représentés dans les diverses localités nommées par des genres nombreux des Sélénodontes et le genre Sus parmi les Bunodontes , après quoi je vais décrire les restes de Y Aceratherium de Grebeniki, ce gui fera le contenu de cette partie de mon ouvrage. La description des Rhinocerotidae d’autres localités, ainsi que des autres Perissodactyles et des Carnivores, la comparaison de toute notre faune avec celles d’autres localités correspondantes et la description géologiques de notre région mammologique feront le contenu de la deuxième partie. 9 1. Sinzow. Geolog. u. palâeontol. Beobachlungen in Südrussland. 1900. PI. I — VI. 2) Goronovitch. Les restes à' Hipparion mediterraneum, Hens. recueillis dans le village Taraklia. 3) V. Laskarew. Recherches géolog. dans les environs de Tiraspol. 4) J. Kliomenko. Helladotherium Duvernoyi , Gaud. aus der Umgeb. d. Dorfes Taraklia. 1910. 5) Cas. Przemyski. Note sur la nouvelle trouvaille de la faune de Pikermi dans les environs- d’Odessa. 6) J- Kliomenko. La faune méotique du vill. Taraklia du district de Bendery. 1911. 7) A. Borissiak. De la faune des mammifères de Sébastopol. 1911. U n g u I a t a. Ruminantia. Fam. Camelopardalidae. G e n. Camelopardalis. Les restes fossiles du genre Camelopardalis de la famille de Giraffidae n'ont été longtemps connus que dans les dépôts de Pikermi et de Sivalik. Ceux de Pikermi ont été décrits par Gaudry, Wagner et Weitliofer; ce sont les dents et les ossements de membres. Les restes provenant de Sivalik, dents et vertèbres, ont été étudiés par Falconer et Cautley et plus tard par R. Lydekker. Mr. Koken, en 1886 et plus tard Mr. Schlosser ont rapporté à ce genre quelques dents trouvées en Chine. Dernièrement (1911) Mr. Borissiak en donnant un aperçu sur la faune de Sébastopol y indique des dents qu’il attribues à ? Camelopardalis sp. Ces diverses formes ont été désignées par des noms spécifiques différents. Ainsi: Camelopardalis attica de Pikermi a été donné par Gaudry pour les restes des os des membres PI. LX *). Camelopardalis eximia , aussi de Pikermi, désigné par Wagner pour les dents qui ont été rapportées plus tard au genre Orasius f. 2. 2). Camelopardalis vetusto Wagner a été fondé sur les dents très vieilles de Pi- kermi f. 1 3). Camelopardalis sp. Wagn. — de même f. 3 4 *). Camelopardalis parva — Weithofer a désigné les molaires supérieures de Pikermi PI. XVI :i). Camelopardalis Sivalensis — Falconer et Cautley ont fondé sur deux dents et quelques vertèbres trouvées dans les Sivalik Hils. PI. 2 6). Camelopardalis Sivalensis — Lydekker a décrit d’après les dents supérieures et inférieures de Sivalik Hils. 7). Camelopardalis microdon fondé par Koken d’après quelques dents trouvées en Chine et c’est à cette espèce qu’a rapporté Mr. Schlosser quelques dents de la même localité 8). Camelopardalis sp. désigné par A. Borissak avec ? d’après un morceau de mâchoire renfermant deux dents de lait et une molaire démontre combien il hésite de rapporter ces res- tes au genre en question 9). Camel. bituriqum Duv. provenant du département de l’Indre a été rapporté plus tard à Helladotlierium (Ac. Sc. 1843). On voit d’après ces indications que les restes fossiles de cette forme ne sont pas communs, qu’ils sont très dispersés. Ce n’est pas mon intention d’entreprendre la critique de ces déterminations de diverses espèces, considérant que les matériaux sont encore très peu nombreux pour les formes 9 Al. Gaudry. Animaux fossiles et Géologie de l’Attique. 1862—67. 2), 3), 4) A. Wagner. Die fossilen Hufthier-Ueberreste von Pikermi. 1861. s) Weithofer. Fauna v. Pikermi. 1888. 6) Falconer et Cautley. On the fossil Camel of the Sivalik Hils. 1868. ') B. Lydekker. Sivalik Camelopardalidae. 1883. 8) F. Koken. Fossile Sâugethiere Chinas. 1886—7. il/. Schlosser. Die fossilen Saugelhiere Chinas. 1903. 9) A. Borissiak. La faune des mammifères de Sébastopol. 1911 (en russe). 1 fossiles de ce genre, et les restes sur lesquels ces espèces ont été fondées, étaient souvent très diverses. Pour Camel. attica de Pikermi on ne connaît que les ossements du squelette, pour Cam. Sivalensis Fal. que deux dents et quelques vertèbres. Camel. Sivalensis Lyd. est mieux représenté par les molaires supérieures et inférieures, Camel. microdon et Camel. parva ne sont connus le premier que par quelques dents isolées, le 2-me par les mâchoires. Je passe à la description des formes des notre collection. Camelopardalis parva Weith. (Grebeniki). Syn. Camel. parva Weith. Pikermi, PI. XVI (1. cit.). PI. I, f. 1. Parmi les formes de mammifères tertiaires que je possède je n’ai trouvé qu’un seul exemplaire que je puis rapporter à ce genre. C’est la partie inférieure du crâne, renfermant les molaires des deux cotés. Les dents sont assez usées, mais leurs caractères se sont encore conservés pour permettre de les définir. Ce ne sont que les m1, surtout celle du côté droit, qui ont perdu leur dessin d’émail à cause de l’usure. Nous avons du côté gauche trois molaires et trois prémolaires; du côté droit trois mo- laires et une seule prémolaire. Les prémolaires conservées du côté gauche gardent leur caractères et nous allons nous occuper à décrire les dents de ce côté. La hauteur des couronnes est sur le milieu du 1-r denticule de 1,4 cm. pour m3, m2, pr 2. La longueur de toute cette série de 6 dents est de 12,5 cm. mesurée sur le milieu de la courbe. Longueur— m'2— 2,5, m3 = 2,5, pr 1 — 1,8, pr3 = 1,9, pr2 = 1 ,8 cm. Largeur des molaires = 2,5, des prémolaires = 1,5 cm. (sur le milieu du croissant). Largeur du palais entre les bases des m2= 6 cm. Quant aux caractères des dents, qui me permettent de rapporter la pièce en question à ce genre c’est, outre leurs dimensions et leur forme générale, l’absence complète des colonettes interlobaires ainsi que du bourrelet sur les molaires. Les croissants intero-postérieurs des molaires s’avancent plus en avant que les intero- antérieurs. Les premiers touchent les croissants antero-externes. Le côté externe des molaires porte un pli prononcé sur le coin antérieur; le second pli se trouve sur le milieu du croissant antérieur, le troisième (moyen) commence le croissant postérieur, dont la muraille est lisse. Sur la dernière molaire ce croissant possède un pli postérieur. On voit d’après cette description la différence du côté externe de ces deux croissants. Les prémolaires sont robustes. La pC a une forme ovale allongée, avec deux croissants usés, séparés par un enfoncement (mark) ovale. Le côté externe porte trois plis séparés par un enfoncement étroit antérieur et un autre plus large — postérieur. Les deux autres prémolaires ( pr 3 et ptA) ont une forme plus triangulaire et sont aussi munies de trois faibles plis d’émail sur leur côté externe. Les parties usées des croissants sont très larges comme c’est le cas ordinaire des dents usées des ruminants. La comparaison de notre forme avec les formes avant décrites nous indique sa ressem- blance avec Camelopardalis parva Weith., qui provient du pliocène inférieur de Pikermi (1. c. PI. XVI). L’exemplaire de Weithofer est plus jeune, ses dents étant moins usées et plus hautes (1,6 cm.). La longueur de la série dentaire est la même que chez nous, ainsi que les dimensions des dents isolées. La largeur du palais, entre les molaires, est égale dans les deux formes. 3 Mr. Forsyth Major exprime la supposition *) que Camelopardalis parva Weitli. pour- rait être la femelle de Palaeotragus. Weithofer pose la question sur l’identité de Camel. parva avec f Alcicepl 'talus . La mauvaise conservation des crânes ne permet pas de décider ces ques- tions positivement; mais la différence des dents, le bourrelet plus prononcé chez Palaeotragus , et le côté externe du croissant postérieur moins concave — semblent suffire pour distinguer les dents de ces deux genres. Camelopardalis vètusta Wagn. (1. c.) figuré par Weithofer (1. c. PI. XVII, f. 1,2) présente des dents plus usées que dans notre forme. La principale différence consiste dans la présence d’un pli moyen sur la muraille externe, ce pli est commun pour les deux crois- sants et n’appartient pas au croissant postérieur, comme c’est le cas chez notre forme et chez Camelop. parva Weith. Il est difficile d’expliquer cette différence par une plus grande usure des dents, par l’age plus avancé. Et c’est encore le côté externe du croissant postéro-externe qui est moins concave (presque plat) dans Camel. vetusta Wagn. Les dents de Camel. microdon Koken (1. c.) provenant de la Chine sont plus jeunes et de beaucoup moins élevées. La dent de la PI. III, f. 15 presque intacte par l’usure n’a que 1,5 cm. de hauteur; c’est à dire qu’elle égale les dents de Camel. parva Weith. et ne surpasse que de 2 mm. les dents plus usées de notre forme. Camelop. microdon Schl. (1. c. PI. XVI) de la Chine est fondé sur les dents adultes, un peu plus petites que les nôtres. Les prémolaires portent (chacune) un pli se dirigeant du croissant interne obliquement en avant. Le petit pli de notre prx est peut-être le reste d’un pli semblable. Camel. affmis Falc. (1. c. PI. 16) ne se prête pas à la comparaison, grâce au dessin des dents peu net. Les dents de Camel. Sivalensis Falc. figurées par Lydekker (Pal. lndica Ser. X, Vol. II, Pt. 4, PI. XVI) possèdent des dimensions beaucoup plus grandes, répondant parfaitement aux caractères généraux des dents de notre forme. Camelopardalis sp. de Borissiak, provenant de Sébastopol, (1. cit.) se distingue par la présence de tubercules bien développés dans les vallées moyennes. Ce caractère est désigné chez Camelopardalis vivant et chez Tragocerus (Bronn’s Class. u. Ordnungen. PI. 44-a, f. 9). Ce sont, tant que je sâche, tous les donnés de la littérature sur les restes fossiles de ce genre. Camelopardalis sp. PI. I, f. 2. C’est peut être au même genre qu’il faut rapporter les deux dernières molaires inférieu- res, trouvées aussi à Grebeniki. La m3 correspond par ses dimensions et par la forme de ses croissants à la dent décrite par Mr. Lydekker (1. c. XVI, f. 6) et provenant de Punjab (ho- rizon inférieur). Notre dent s’en distingue par la présence d’un petit pli accessoir dans la vallée antérieure. Un pli semblable existe aussi dans la vallée de la m2. Le mauvais état de conservation de notre partie du crâne ne me permet pas d’en faire des comparaisons avec le crâne figuré de Camelop. parva Weith. ainsi qu’avec celui d 'Hel- ladotherium Gaud. et d 'Alcicephalus Weith. * 2), qui selon l’avis de l’auteur pourrait occuper une position intermédiaire entre les Cervidae et les Camelopardalidae , possédant la forme du crâne des premiers, mais pourvu déjà des vacuoles frontales ne dépassant pas les orbites, comme c’est le cas chez les Camelopardalidae. Cette comparaison pourrait être pourtant d’une grande valeur pour la question sur les rapports génétiques de ces formes entre elles et avec les Cervidae, soulignés par L. Rütimeyer et appuyés par la forme de Maragha — Alcicephalus, décrite par Weithofer (1. cit. Pi. I — IV). 9 M. Forsyth Mayor. On fossil Giraffidae. 1891, p. 320. 2) G. Hodler et A. Weithofer. Wiederkâuer v. Maragha. 1890. 1* — 4 — Pour le moment, nous 11e pouvons que constater la présence des restes de Camelopardalis dans notre faune tertiaire, qui a eu évidemment des formes contemporaines très rapprochées en Grèce (Attique), dans les montagnes de Sivalik, dans la Chine et exprime la dernière étape dans son mouvement vers l’oeust. Un de ces derniers jours le Cabinet Géologique de l’Université de Moscou a acheté deux belles pièces fossiles — mâchoire et mandibule appartenant au Camelopardalis attica de Samos (JV2JV2 16 39 — 40 notre catalogue). Ua mâchoire renferme les trois dents de lait, plus la ml et la m2. La d3 ressemble absolument à la ml, mais possède un tubercule dans la vallée moyenne, tandis que la mx en est dépourvue. La ml sort à peine de l’alvéole. La d2 allongée est composée de quatre croissants et l’antéro -interne se prolonge sur le côté antérieur de la dent en forme d’un mur verticale. Le tubercule accessoire manque. Dans les marks postérieures de ces deux dents on voit un pli d’émail accentué. La d* est petite, presque carrée avec son côté interne arrondi. Elle est très usée par la mastication, on ne voit aucun dessin sur sa surface. Cette dent correspond par sa forme à la pr 3 de notre pièce (PI. I, f. 1). Les côtés externes des dents portent les caractères de nos molaires, mais celles-ci sont beaucoup plus petites. La longueur de ces cinq dents est de 16 cm. La mandibule renferme la pr3, prv mt, m2 et une partie de la m3. La pr2 manque, le est cassée. La partie antérieure de la mandibule s’est conservée, présentant une longue symphyse, au bout de laquelle on voit l’incisive sortant à peine de l’alvéole. Les deux prémolaires sont aussi à peine sorties au jour, elles sont intactes par la mastication, et sont composées: la pr3 d’un petit tubercule antérieur, de deux croissants et d’un petit pli d’émail postérieur. Dans la prt le tubercule antérieur s’est lié avec le croissant externe, et le pli postérieur s’est développé en un tubercule allongé bien net. Les deux molaires sont très allongées, minces, dépourvues de tubercule accessoire dans les vallées. La longueur de la pièce depuis le bord postérieur de la m2 jusqu’au milieu de la symphyse est de— 37 cm. 2 mol. = 8,5, 2 pr. — 6, 5, symph. = 14 cm. J’ai cru utile de noter cette pièce de Samos, ne connaissant pas dans la littérature une description de pièces semblables. Fam. Cavicornia. Palaeotrag’us Gaudry. Cette forme connue uniquement par un crâne et une mandibule trouvés à Pikermi et décrits par Gaudry (Attique, PI. XLV), est représentée dans notre collection par un crâne muni de cornes et de dents, trouvé dans les sables de Tchobroutchi (Bessarabie). La position génétique de cette forme n’a pas été bien définie par Gaudry. En lui donnant le nom d’ancien bouc — Palaeotragus, l’auteur a indiqué sa ressemblance par plusieurs de ses caractères avec ceux du bouc, par d’autres avec ceux de la Girafe. Forsyth Major indique sa place parmi les Giraffidae, à côté de Samotherium *) et c’est la même place qu’occupe cette forme dans la 2-e édition de Grundziige d. Palaeontologie v. Zittel 1911, p. 496. Ce qui distingue le crâne des Giraffidae au première vue c’est la position des cornes qui sont droites, très espacées et occupent la place au-dessus des orbites. Chez les antilopes elles sont ordinairement recourbées et plus rapprochées. Sur le crâne décrit par Gaudry et figuré de profil on ne peut pas voir ce caractère propre aux Girafes. 9 On fossile Giraffidae 1891. Proceed. Zooî. Soc. London, p. 319. — 5 Palaeotrag’us Rouenii Gaudry (Tchobroutchi). Attique PL XLV. Syn. Palaeotr. Rouenti Gould. PL I, f. 3,3“ 36. Notre crâne n’est pas complet: la partie antérieure lui manque; la postero-inférieure n’est pas complète non plus. C’est la partie supérieure, en partant des os nasaux (dont les bouts sont cassés) jusqu’à la crête occipitale, les orbites et les cornes — qui donnent une bonne idée sur cet animal. Les dents se sont conservées en grande partie: trois molaires et deux prémo- laires de chaque côté. La partie supérieure du crâne est allongée et plate (f. 3) et se termine par une crête occipitale étroite sans aucun bombement. La limite entre la partie pariétale et les temporales est marquée par deux crêtes très prononcées, qu’on voit sur notre f. 3“ ainsi que sur le crâne figuré par Gaudry (1. cit). Les temporaux faiblement bombés en arrière forment les fosses temporales très prononcées (f. 3a) au-dessous des cornes et derrière les orbites, qui sont grandes et arrondies. Les cornes sont minces, hautes, comprimées latéralement et pointues. Dimensions; crâne Longueur depuis la crête occipitale jusqu’au bouts des os nasaux, — au-des- sus de la pri Longueur entre les bords supérieurs des orbites Distance depuis la m1 jusqu’au bord postérieur de l’orbite Distance depuis le bord postérieur de l’orbite jusqu’au milieu de la crête occipitale Largeur de la crête occipitale Intcrvale entre les bases des cornes Contour des cornes à leur base Diamètres des cornes à la moitié de leur hauteur Hauteur de la corne droite (entière) Diamètres des orbites Longueur de la série des molaires, côté externe (3 m. 2 pr.) Id. m1 — 2 cm, m2 — 2,4, m 3 — 2,2; pr 1 — 1,6, pr2 Largeur du palais entre les m2 28 19 15 cm. « 17 7 9 12 ff ff ff 3 et 2 20 5 et 5 „ 10,5 „ 8,5 „ 1—5 ff 7 Ces dimensions coïncident en grande partie avec celles du crâne de Pikermi, données par Gaudry; le crâne lui même y est plus court. Les cornes avec leur bases ovales et serrées sur les côtés ont la même hauteur. Elles ne sont que plus droites chez nous; celles de Pikermi sont recourbées en arrière. Elles occu- pent la même position vis-à-vis des orbites et portent le même degré d’amincissement. Les quelques différences entre les deux crânes démontrent, que celui de Tchobroutchi peut être considéré comme identique spécifiquement avec celui de Pikermi, ne présentant peut-être qu’une variété un peu différente. Les dents f. 36 semblables par leur forme à celles de Pikermi sont plus usées par la mastication. Chacune des molaires supérieures est composée de quatre croissants, dépourvus de tu- bercules accessoirs dans les vallées moyennes; cette dernière est complètement libre et ouverte. L’émail est strié. Le côté externe porte un bourrelet à la base de la couronne, d’où partent les trois arêtes d’émail: l’antérieure, la moyenne et la postérieure; les deux dernières appar- tiennent au croissant postéro-externe. Entre ces arêtes se trouve le côté externe du croissant antérieur relevé en pli bombé, et le côté du croissant postérieur dont le pli et le bombement sont moins marqués. — 6 — La 4-e prémolaire est aussi large que longue et la pr3 plus longue que large. Leurs côtés externes sont aussi pourvus de larges côtes, et la pr 4 porte un pli sur son bord interne (i), qui semble correspondre au tubercule marqué sur la pr 4 de Pikermi (1. cit.). Les bords antérieurs (a) des croissants postéro-internes des vraies molaires sont plus prolongés vers les croissants antéro-extèrne que chez la forme sus-nommée, mais cela paraît dépendre de l’âge plus avancé des dents. L’épaisseur des côtés externes dans la forme de Pi- kermi semble être accentuée par le dessin. Nos dents ont une grande ressemblance avec celles que j’ai décrites précédemment, comme appartenant au Gamelopardalis parva Weith. (PI. I, f. 1). La principale différence, sauf la grandeur, présente le bourrelet plus prononcé sur le côté antérieur des molaires, ainsi que le côté externe du croissant postérieur, qui est moins concave. D’après la forme générale du crâne et la position des cornes notre Palaeotragus se distingue du Samotherium de Samos (1. cit) décrit par Forsyth Major; les os nasaux sont plus bombés et les cornes plus rapprochées des bords des orbites chez le dernier. Nous trou- vons outre cela dans notre crâne les os frontaux concaves entre les orbites. En commençant la description de ce genre j’ai indiqué la place génétique qui lui est donnée dans la paléonto- logie de Zittel p. 496. Ici je dois signaler la synonymie de Samotherium avec l’ Alcicephalus Ptodler, adopté dans Grundzüge d. Palaeontol. Zittel 1911, p. 496. La description de cette dernière forme, faite par Weithofer 1. cit. et les figures du crâne qu’il donne, soulignent les caractères bien prononcés du crâne dépourvu de cornes et l’existance des vacuoles frontales dans la partie antérieure à la place des cornes. Le front ne surpasse pas les orbites, comme c’est le cas pour Y Helladotherium et le Gamelopardalis. Je ne connais pas de description détaillée pour la femelle de Samotherium. Forsyth Major dans la description de sa trouvaille indique la ressemblance de la femelle de Samothe- rium avec celle de 1 'Alcos et la présence des cavités pneumatiques à la base des orbites. Schlosser (China, p. 105) n’étant pas sûr de cette identité, considère la priorité de \' Alcicepha- lus juste en cas de synonymie de ces deux genres. Weithofer de sa part en décrivant le crâne de Y Alcicephalus le compare avec celui de Y Helladotlierium et de Gamelopardalis. Il indique la différence dans la pneumacité des os fron- taux, sans s’arrêter sur le genre établi déjà de Samotherium. Sans avoir vu ces crânes inté- ressants et ne connaissant pas les dents du Samotherium en détail, il est difficile de se pro- noncer pour ou contre la synonymie de ces deux formes. La ressemblance entre Palaeotragus et Samotherium signalée par Forsyth Major est encore bien éloignée de leur synonymie, grâce aux différences signalées pour les os frontaux et les cornes. Palaeotragus sp. PL I, f. 4. Je rapporte à ce même genre, sans insister sur la même espèce, une partie de mâchoire, provenant de Tchobroutchi et renfermant les trois dents de lait et une molaire (m\ d3: d 2, d *); ces dents ne sont pas encore entamées par la mastication. La m1 et la d3 sont presque identiques sauf les dimensions (la ml est un peu plus grande) et la présence d’un faible pli d’émail dans la vallée de la m1. Le côté externe du croissant postérieur est plus lisse sur la m1. Les arêtes delà muraille externe sont très pronon- cées dans les dents de lait. La d~ est presque aussi compliquée que la d3, le croissant intero-antérieur n’étant que moins développé. La d1 est plus allongée, comparativement à sa largeur; sa crête moyenne externe est très développée et le bord interne presque droit. Un caractère propre à ces jeunes dents — c’est un petit pli d’émail sur le bord interne des croissants postero-internes, qui dis- parait avec l’usure des dents (p). — 7 — Les d n’ont pas de tubercules intermédiaires et aucun indice du bourrelet, ce qui les distingue des dents de lait de Pikermi (Attique PL XLVIII, f. 4), rapportés par Gaudry à ce genre, où la différence de dimensions entre la d 3 et la m1 est plus grande, que dans notre pièce. Je rapporte cette mâchoire provisoirement à Palaeotragus, la pièce étant trouvée avec le crâne et la mx présentant la ressemblance avec celle du crâne décrit. Tragocerus Gaudry. Attique. PI. XL1X. Les restes très incomplets de cet animal, rappelant le bouc, ont été décrits pour la première fois par Wagner sous le nom de Câpre i amalthea ; ce n’était qu’une corne trouvée à Pikermi en 1853 ‘). Plus tard Gaudry a recueilli un squelette complet à Pikermi et l’a décrit en modifiant le nom, car il ne reconnaissait pas un vrai bouc dans cette forme, en Tragocerus (cornesbouc) amalteus 2) en 1862. Plus tard encore cet animal, déjà bien connu grâce à la description de Gaudry dans les diverses parties de son squelette, a été trouvé par le même savant pendant les fouilles à M-t Léberon, en h’ rance en 1873. Ici il a été représenté par un crâne et quelques ossements 3). Depuis lors Tragocerus a été décrit par Weithofer provenant aussi de Pikermi 1884 4 *) et par Schlosser de Samos en 1905 et de la Chine en 1903 s). Ce n’est plus la même espèce. Schlosser en a fondé plusieurs d’après les restes nombreux trouvés à Samos. Mais dans toutes ces localités ce genre avec les espèces diverses avait été répandu au commencement du pliocène. Depèret indique sa présence dans la vallée du Rhône (miocène supérieur), mais les restes y sont très peu démonstratifs (une dent, une cheville cassée et un bout du métacarpien) 6). A. Borissiak (1. c. p. 246) décrit Tragocerus sp. de la faune de Sébastopol (méotique ?), mais ne donne aucune figure. D’après l’auteur cet animal y est très commun; il faudra attendre des descriptions plus complètes suivies des figures. Cet animal, qui réunissait, d’après Gaudry, les caractères des antilopes avec ceux des boucs, est rapporté maintenant à la grande sous-famille Boodontia , dont les formes anciennes possèdent des dents rappelant celles des Cerfs. Un grand nombre d’antilopes miocènes est entré dans cette sous-famille et les plus anciennes forment le groupe de Pseudotraginae Schl. avec le genre Tragocerus y compris (Grundz. d. Palaeont. Zittel). En donnant la description de divers exemplaires de ce genre trouvé à Pikermi, et plus tard à M-t Léberon, Gaudry, après avoir souligné le grand nombre d’individus, qui arri- vent à une cinquantaine dans la collection de Pikermi, signale une grande variété de caractè- res, surtout ce qui touche les chevilles: leur forme, leur position et leur direction, ainsi que la variation des dents, surtout la présence ou l’absence, un plus grand ou un moindre dévelop- pement de colonette dans la vallée moyenne des molaires. Cette diversité de caractères force le grand savant de fonder plusieurs variétés de Tragocerus amalteus — principale espèce. Comme base de distinction Gaudry considère les chevilles — leur position verticale ou divergeante avec le caractère toujours dominant de forme 9 Wagner. Fossil. Knocheniiberr. Pikermi. 1854. PI. Xü. 2) Gaudry. Attique. PI. 48—51. 3) Jd. M-t Léberon. PI. IX— X. 9 Weithofer. Pikermi. PI. IX (I. cit). 3) Schlosser. Fossilen Cavicornia v. Samos. PI. XI— XII, id. China. PI. XII (1. cit,). °) Depèret. Vallée de Rhône. PL XII, 1878. Lyon. — 8 — très comprimée avec une arête antérieure et une coupe triangulaire. Le crâne est désigné large avec la présence ou l’absence des crêtes pariétales et l’angle presque droit de la partie supérieure du crâne avec l’occipitale-postérieure. Tragocerus Frolovi sp. n. PI. I, f. 5, 5». Dans la collection provenant de Tcliobroutchi nous avons un crâne très incomplet, dépourvu de sa partie antérieure et des mâchoires que je rapporte à ce genre. Je n’ose pas pourtant l’iden- tifier avec le Tragocerus amaltheus de Pikermi, ou autre espèce quelconque, connue d’après les dents seules, qui manquent dans notre crâne, comme je viens de le signaler. Description: le ci âne PI. I, f. 5, 5a est plutôt étroit et allongé dans sa partie posté- rieure. La surface supérieure est droite avec un faible bombement des pariétaux sur le milieu de la boite crânienne. Les crêtes latérales sont faibles. L’occiput descend verticalement der- rière la crête laissant les cundyles s’avancer en arrière plus que cela n’est marqué dans le crâne de Pikermi (Attique, PI. XLIX). L’apophyse paramastoide est aussi dirigée plus en arrière. Ce qui présente un caractère très particulier dans notre crâne et le distingue de celui de Tragocerus de Pikermi et de M-t Léberon, tant qu’on puisse juger d’après les dessins donnés par Gaudry, ce sont les chevilles. Elles sont disposées en partie au-dessus et en partie en avant des orbites et se diligent obliquement en arrière, ce qu’on voit aussi sur le crâne de Pikermi; mais leurs crêtes s’unissent presque sur le milieu du front et leurs bords supérieurs les limitent en arrière. Le bord antérieur forme une vraie crête (f. 5-e) qui parcourt obliquement toute la cheville depuis sa base interne pour arriver sur son côté externe. Le bout supérieur de la cheville est cassé. La forme triangulaire de la base de la cheville garde ce caractère tout le long, mais la forme de ce triangle varie — le côté interne de la cheville devenant en haut plus arrondi et plus large, comparativement au côté externe. La partie du front qui s’est conservée présente une rugosité au-dessous des chevilles (t. 5 r.) qui monte sur les crêtes; entre les chevilles on voit une vallée étroite et profonde, qui se dédouble derrière les chevilles. Ces deux caractères non indiqués pour les crânes de Pikermi et pour ceux du M-t Léberon sont caractéristiques pour le crâne de Tragocerus provenant de Samos et désigné par M. Schlosser comme Tragocerus mgosifrons (1. cit. Samos. PI. XII, f. 6), quoique dans ce dernier ce caractère est beaucoup plus prononcé que chez nous. Celui-ci par la forme des chevilles et par leur divergence se rapproche de la f. 2 (PL X M-t Léberon) donnée par Gaudry comme type de la I race à cornes divergentes. Mais la direction de la crête anté- rieure est toute différente, restant sur la f. 2 sur toute la longueur du bord interne de la cheville et ne la contournant pas comme il est le cas dans notre forme. M. Schlosser indique aussi la présence d’une seule crête antérieure sur la cheville de Tragocerus rugosi- frons de Samos. Les orbites ont été larges à en juger d’après leur bord antérieur qui s’est conservé. Leur diamètre interne devait être égal à 4 cm.; le bord a dû être tranchant, comme il est figuré chez Schlosser. Les chevilles sont moins avancées en avant dans les deux crânes de Samos (I. cit. f. 6) que dans notre forme. La partie inférieure de notre crâne correspond dans ses détails à la figure 4 PI. X du M-t Léberon Gaudry. Dimensions: Longueur du crâne depuis la base de la cheville (crête antérieure) jusqu’au bord de la crête occipitale 16,5 cm. Depuis le bord postérieur de la cheville jusqu’au bord de la crête occipitale .11 „ — 9 — Hauteur de la partie occipitale, depuis la crête jusqu’au bord supérieur du trou cérébral . 5 La plus grande largeur de l’occiput 10 Contour de la cheville à sa base 19 Largeur du côté externe de la cheville — espace entre la crête antérieure et le bord postérieur à la base de la cheville 9 Contour de la cheville à la hauteur de 15 cm., depuis la base de la crête antérieure 12 Largeur de la boîte crânienne sur le milieu 8 cm. >5 Il paraît que d’après les dimensions notre crâne est égal à celui de Pikermi (PL 49) et à celui du M-t Léberon (P. IX). La forme générale du crâne en est aussi rapprochée et plus de celui de Pikermi, car les crânes donnés par Gaudry diffèrent aussi entre eux par quelques caractères indiqués par l’auteur, quoiqu’ ils soient rapportés à la môme espèce. Ce qui distingue notre crâne de celui de Pikermi, c’est la forme clés chevilles , qui présentent dans le dernier crâne une coupe ovale, très comprimée, dépourvue de toute crête (PI. 49, f. 1). On ne voit pas la direction des chevilles dans ce crâne, son profil n’étant pas donné. Le crâne figuré par Weithofer sous le nom de Tragocerus amaltheus (Pikermi, PL XIX, f. 1) femelle, présente quelques caractères qui le distinguent des autres crânes de cette espèce, et qui ne paraissent pas dépendre du sexe. C’est surtout la position très éloignée des orbites — en arrière; de sorte que leurs bords antérieurs se trouvent derrière les dernières molaires. Tandis que chez Gaudry, dans les deux crânes ce sont les bords postérieurs des orbites qui se trouvent sur cette ligne, et les antérieurs sont au-dessus des m2. J’ai déjà signalé quelques caractères de notre crâne qui le rapprochent de celui de Sarnos (Schlosser, PI. XII, f. 6) sans pourtant permettre de les identifier. L’absence des dents dans notre crâne augmente la difficulté de la comparaison et me force de lui créer un nom nouveau en honneur de Mr. Frolov, qui a été le premier à dé- couvrir cette faune à Y Hipparionà Grebeniki et à Tchobroutchi. Pourtant je trouve dans la même collection deux moitiés de la mâchoire avec les dents, qui ont appartenu au même individu et qui ont été trouvées avec le crâne de Tragocerus sus-décrit. Certes, je ne puis être sûre qu’elles ont appartenu au même individu avec ce crâne. Mais leurs dimensions, leurs caractères et leur état d’usure permettent de faire cette supposition. Mâchoires de Tragocerus (de Tchobroutchi). Pi. l, f. 6. Nous trouvons dans cet échantillon sur son côté droit trois molaires et la première prémolaire; les deux autres sont cassées. Du côté gauche on trouve les trois molaires et les trois prémolaires conservées. Toutes ces dents sont déjà bien usées par la mastication. Nous allons nous occuper du côté gauche — mieux conservé. En comparant nos dents avec les dents figurées chez Gaudry (Attique, PL 49, M-t Lébe- ron, PI. X), nous trouvons que les nôtres ont quelques affinités avec les deux, quoiqu’elles ne peuvent pas être identifiées avec aucune de ces deux mâchoires. Ainsi nos molaires sont très semblables à celles du M-t Léberon par la forme des croissants aux murailles externes pourvues de crêtes faiblement développées. La forme arrondie des croissants internes (non comprimée) ressemble aussi dans les deux formes. Mais ce qui les distingue, ce sont: un bour- relet faiblement développé chez nous sur le côté interne des dents, et la présence des plis d’émail comme provenant de ce bourrelet et se trouvant dans les vallées moyennes. Chez l’animal du M-t Léberon nous ne trouvons aucun indice du bourrelet, mais nous voyons 10 — dans les vallées internes des colonettes usées en rondelettes sur toutes les trois molaires. Les plis d’émail de nos dents ressemblent plus à ceux des dents de Pikermi (PI. 49). Mais ici le bourrelet manque de même. La principale différence présentent les prémolaires et surtout la pr*. Sur les deux mâchoires figurées par Gaudry on voit que les deux prémolaires ont une forme allongée et non triangulaire comme la prk. C’est encore la même chose que nous trouvons dans l'échantillon de Tragocerus amaltheus de Pikermi que nous avons dans notre collection. Dans notre série de dents (f. 6) la forme de la pr3 est triangulaire et son côté externe n’a pas de pli d’émail sur son milieu. Ce n’est que la pr* qui est allongée. D’après ce caractère notre dent ressemble plus à celle de Samos — Tragocerus rugosifrons Schl. PI. XII; mais les molaires de Samos ont aussi des colonettes dans les vallées moyennes au lieu des plis d’émail, comme il est dans nos dents. Ainsi nous voyons que notre type de dents ne coïncide complètement avec aucune des mâchoires connues pour le Tragocerus (celle de Tragocerus var. parvidens Schl. de Samos n’a ni bourrelet ni pli moyen) et quoique même de tels savants comme Gaudry et Schlosser ne semblent pas attacher une grande importance à la présence ou à l’absence de pli ou de colonettes dans la vallée moyenne, ce caractère existe plus ou moins prononcé chez les Tragocerus. Les molaires supérieures trouvées en Chine et rapportées par Schlosser au Tragocerus gregorius (PL XII) ont la pr3 allongée, non triangulaire et les petits plis d’émail internes rappelant les nôtres, mais les dents sont dépourvues de traces du bourrelet. Les dents de Pikermi décrites par Wagner comme Antilope Lindennayeri et Antil. speciosa (1. c. PI. XIII, XIV) et rapportées plus tard par Gaudry au genre Tragocerus amaltheus , présentent: le premier — des dents rappelant les nôtres plus la présence de ronde- lettes accessoires sur les molaires; le second est complètement dépourvu de plis moyens, mais possède aussi des rondelettes accessoires. Dimensions: Longueur de la série des six molaires De la pr* — 1,7 cm., pr3— 1,5, pr1— 1,2. m1 — 1,7, m2 — 2,2, m* — 2. p1 — 1, pr* - 1,5 pr3 — 1,6. m' — 2, m 2 — 1,7 ni3 — 1,5. 10,3 cm. Largeur sur le milieu Hauteur du côté externe: pr1 — 0,8 cm., pr* — 1, pr3 — 0,8, m1 — 0,5, m* et m3 — 1. Après tout ce qui vient d’être dit sur ces mâchoires et toutes les comparaisons que j ai faites pour les dents, je trouve que c’est avec celles de divers Tragocerus qu’elles ont des ressemblances dans leurs caractères principaux, les dépassant par la forme plus développée des pr\ (triangulaire), sans être identique avec aucune des espèces. Mandibule de Tragocerus (de Tchobroutchi). PL I, f. 7. Une mandibule du côté droit trouvée dans la même localité avec le crâne et les mâ- choires qui viennent d’être décrites, que je rapporte à ce genre grâce à sa ressemblance avec la mandibule donnée par Gaudry et trouvée au M-t Léberon (PI. X, f. 6). Cette mandibule ne s’adapte pas à la mâchoire décrite; elle est plus petite. Ses dimensions sont les mêmes que pour la mandibule nommée de Gaudry. La longueur de la série de dents est de 10,5 cm. — 11 — La forme des molaires faiblement étirées en longueur (1.5X1 cm.), la présence d’un petit tubercule arrondi dans les vallées moyennes, les murailles internes lisses répondent aux mêmes caractères des molaires supérieures de la f. 6, PL I. Les prémolaires sont composées chacune d’une muraille externe et de trois plis d’émail internes. La partie moyenne du côté externe se relève en denticule, qui correspond au pli moyen interne. La surface masticatrice de ces dents sur le dessin de Gaudry paraît être un peu plus large que dans notre pièce et le pli antérieur est plus large. Dans l’échantillon de Pikermi (PI. 49, f. 4) la surface supérieure de ces dents est encore plus élargie et les plis d’émail sont plus compliqués. Les dimensions de ces dents sont plus grandes que les nôtres, qui coïncident avec celles du M-t Léberon, et sont plus grandes que celles de Samos. Le même caractère de nos prémolaires se voit dans la PL XI, f. 8 Schlosser de Samos, plus un faible dédoublement du pli antérieur; les molaires sont donc semblables aux nôtres. Encore plus de ressemblance présente la PL XII, f. 2 (1. cit.), mais le pli antérieur y est encore plus dédoublé; nos dents semblent être plus simples, malgré leur ressemblance. Je possède dans ma collection deux mâchoires et plusieurs mandibules de jeunes indi- vidus, où se sont conservées les dents de lait. S’il est difficile de décider la question sur l’appartenance des dents adultes détachées du crâne à Tragocerus plutôt qu’à une autre forme rapprochée, cette difficulté devient beaucoup plus grande quand il s’agit des dents de lait, ce qu’avouent de tels savants des mammifères fossiles comme Albert Gaudry et Max Schlosser. Cette difficulté est encore augmentée par l’insuffisance des données de la littérature sur cette question. Pourtant j’ose rapporter une jeune mâchoire au Tragocerus sp. PI. I, f. 8. Elle renferme trois dents de lait. La dl est très étirée, avec deux tubercules externes bien développés. Le côté interne présente deux croissants; le bourrelet manque. La rf2 se distingue par un bourrelet marqué sur le côté intérieur de la dent, surtout dans sa partie antérieure. Le croissant antéro-interne est moins développé que les autres trois, ce qui donne à la dent une forme plutôt triangulaire. La cl3 a la forme d’une vraie molaire de Tragocerus avec un très faible pli d’émail dans la vallée moyenne. Les dents de lait données par Gaudry (Attique PL 48, f. 4) sont beaucoup plus usées que les nôtres. Le bourrelet sur la cP n’y existe point. Certes, ce n’est qu’avec une grande reserve que je rapporte ces dents au genre Tragocerus. Tragocerus amaltheus Gaudry. PI. I, f. 9. Pour les dents de lait inférieures nous n’avons qu’une d3 isolée, provenant de Toudorovo qui correspond à la figure 5, PL 48 de Tragocerus amaltheus Gaudry (Pikermi) n’étant qu’un peu plus grande. Cette dent peut être caractérisée par la prédominance de la 3-me paire de crois- sants sur les deux antérieures, dont la 1-re est la plus petite; par le côté interne de la dent presque lisse et par deux tubercules accessoirs dans les vallées moyennes très marqués. La longueur de cette dent est de 2,6 cm. Celle de la dent de Pikermi, plus usée — 2,1 cm. 12 — Nous voyons d’après la description de ces restes fossiles qu’ils correspondent à ceux du genre Tragocerus de Gaudry, mais présentent quelques différences qui ne permettent de placer dans l’espèce Tragocerus amaltheus de Pikermi que la dernière dent. Quant aux quelques ossements j’en parlerai après la description du genre suivant, n’avant pas l'assurance de les rapporter plutôt à ce genre qu’à l’autre. Palaeoryx. Le genre Palaeoryx fondé par Gaudry pour quelques antilopes de Pikermi, grâce à la ressemblance de leurs cornes avec celles tVOryx, a été représenté jusqu’à ce dernier temps par deux espèces confinées dans les dépôts de Pikermi: Palaeoryx Pallasii dont l’espèce a été fondée par Wagner pour une antilope — Antilope Pallasii PI. IX Q, et Palaeoryx Parvidens par Gaudry (1. cit. Attique, p. 276). Ces deux formes décrites d’après les crânes et les dents peuvent servir de type d’antilopes, rapprochées d 'Onyx et trouvées en Grèce. Dans ce dernier temps de nouvelles espèces de ce genre ont été trouvées et décrites par Max Sclilosser, pro- venant des dépôts tertiaires de Samos 2). En 1903 j’ai eu l’occasion d’étudier les restes de quelques Cavicornia trouvés dans les environs d’Eupatoria (Crimée) et j’ai rapporté une partie du crâne (os frontaux et pariétaux) à X Antilope Pallasii Wagn., indiquant quelques différences qui ne m’ont pas permis de l’iden- tifier avec le Palaeoryx Pallasii Gaudri de Pikermi 3). Mr. Sclilosser dans son ouvrage sur les fossiles de Samos trouve possible de rapporter ma forme d’antilope à la nouvelle espèce de Palaeoryx — Palaeoryx Majori Schl. qu’il a fondée sur les matériaux trouvés à Samos. Il donne pour cette espèce dans l’ouvrage nommé PI. VII f. 5 une partie du crâne et quelques séries de dents supérieures et inférieures. Je dois avouer, que si cette espèce de Palaeoryx ait été décrite, suivie de la f. 5 avant ma description, je n’aurais pas hésité à rapporter les restes du crâne d’Eupatoria à la même espèce de Pal. Majori Schl. La seule différence qui peut être indiquée, c’est un plus grand espace entre la base de la cheville et le bord de de l’orbite. Mr. Sclilosser ne place pas Antilope Pallasii Wagn. en synonymie avec sa nouvelle espèce. Dans la collection dont je m’occupe en ce moment je ne trouve que quelques débris de cornes, provenant de Taraklia, que je pourrais rapporter à Palaeoryx Pallasii Gaud. (Pikermi PI. 47, f. 1). C’est la même faible courbure de la cheville avec une coupe transver- sale et ovale sur le milieu. Mais la conservation de ces restes fossiles n’est pas assez bonne, pour les faire figurer. La longueur du morceau droit de la cheville cassée sur les deux bouts est de 17 cm., elle n’a ni base, ni sommet et a dû être beaucoup plus longue que celle de Pikermi (f. 1). Quant aux dents, ce n’est qu’avec une grande hésitation que je rapporte à ce genre quelques mâchoires trouvées à Toudorovo et à Tchobroutchi. Et ce n’est pas avec les dents de Pikermi, mais avec celles de Samos que je les trouve plus rapprochées. Palaeoryx Majori Schl. (Toudorovo). Syn. Palaeoryx Majori Schl. (1. c. T. VII, f. 1. Samos). Pl. I, f. 10. Je possède deux mâchoires qui ont appartenu d’après toute évidence au même individu: celle du côté droit renferme m2, m1, c/3. Cette dernière est à peu près usée jusqu’à la racine 1) A. Wagner. Neue Beitrâge zur Renntniss d. fossilen Sàugethier-Ueberreste v. Pikermi. 1857. 2) Max Sclilosser. Fossile Cavicornia v. Samos. 1905. 3) Marie Pavloiv. Sélénodontes tertiaires de la Russie. 1903. PI. VI, f. 1. 18 et la pr3 qu’elle recouvre est invisible; la pr2 est à découverte sur son côté externe, quoique elle n’est pas encore sortie au joui1. Le côté gauche de la mâchoire renferme les trois molaires et les trois prémolaires, mais ces dernières logent encore profondément dans l'os, et ne sont visibles que parce que les débris de dents de lait qui les recouvraient ont été éloignés; ce qui n’a pu être fait qu’avec une grande précaution ainsi que le dégagement du côté externe de la mâchoire. Nous allons étudier cette moitié gauche de la mâchoire comme la mieux conservée. Ces dents sont plus jeunes, que celles de Samos figurées par Mr. Schlosser, ce qui provoque certainement quelque différence. Notre dernière molaire est à peine entamée par la mastication. Les principaux traits de ressemblance avec les dents de Samos consistent dans la forme générale des molaires très carrées, c’est à dire non allongées. Les croissants internes sont pincés au milieu et présentent deux côtés distincts réunis par une crête. Les croissants externes portent sur leur côté externe plusieurs côtes dont les plus marquées sont: l’antérieure et la moyenne, qui se trouve sur la limite des deux croissants. La côte moyenne du croissant anté- rieur est aussi marquée. Le côté externe du croissant postérieur est lisse. Les mêmes caractères se trouvent sur les dents de Samos (1. cit). Mais je ne trouve pas sur nos dents la rondelette indiquée par Mr. Schlosser entre la partie antérieure et la partie postérieure de la molaire. Un tout petit pli d’émail se trouve chez nous cà la base de la vallée moyenne de la nr, comme dans la dent de Samos. Les dimensions de ces trois molaires sont un peu plus grandes que celles de Samos. Les prémolaires quoique non encore usées permettent presque à les identifier avec celles de la f. 1 de Samos (Schlosser 1. cit). Les murailles externes avec leurs côtes sont les mêmes, ainsi que leurs parties internes. Dans la pr 1 le petit pli interne du côté de la mx qui existe dans la f. 1 de Samos, existe également chez nous (PI. I, f. 10 a). La pr3 et la pr2 sont allongées avec deux enfoncements profonds sur le côté interne. Leurs angles pos- térieurs sont épaissis, ce qui donnera sur les dents usées une surface plus élargie qu’elle ne l’est sur le côté antérieur. Ces dents ne diffèrent de celles de Palaeoryx Stützeri Schl. (Samos PI. VIII, f. 1) que par des dimensions plus grandes. En général les dents de notre série sont plus hautes que celles de Samos, mais cela doit dépendre de leur jeunesse. Les dents du Palaeoryx de Pikermi ont leurs croissants internes arrondis, non pincés. Dimensions: Longueur de six dents 12 cm. De la pr 2 — 1,6, pr 3 — 1,6, pr6, — 1,3, m1 — 2,2, ni2 — 2,8, m3 — 2,4 „ Largeur à leur base (sur le milieu de la dent ‘). 1 1 1 2 2523 i, J-, 1, O, 4,0, Hauteur du côté externe sur le milieu du croissant: 1,8, 1,9, L8, 1,5, 1,8, 2 cm. Notre série est donc un peu plus longue que celle de Samos. Il est bien possible que dans le même état d’usure les dimensions seraient à peu près égales dans les deux séries, les dents de notre série n’étant pas encore entamées. Un morceau de mâchoire du côté gauche (PI. I, f. 11) renfermant deux dents de lait et une vraie molaire a été trouvé dans la même localité (Toudorovo) et en même temps que b La surface supérieure peu ou non use'e ne donnerait pas la vraie largeur de la dent. — 14 — les mâchoires sus-décrites. La présence d’un faible bourrelet sur la d 2 me fait hésiter de rapporter cette mâchoire à la même espèce de Polaeoryx Majori Schl. Mais l’absence de tubercule accessoir, ainsi que la forme simple de la mx la rapprochent de celle- la. Par les dimensions des dents, elles correspondent avec la mâchoire adulte. La longueur de trois dents est de 6 cm. (sur le milieu). Palaeoryx Majori Schl. PL I, f. 12. (Toudorovo). Pour les dents inférieures nous n’avons qu’une seule molaire — m2 qui coïncide bien avec la même dent de la f. 4, PL VII Samos de Schlosser, mais elle parait être plus haute: elle a 1,9 cm. sur son côté externe, depuis la limite de la racine jusqu’au sommet de son croissant postéro-externe. Cette hauteur correspond parfaitement avec la hauteur des molaires supérieures. Elle surpasse de 3 mm. la mt PI. VII, f. 3 de Samos, une dent qui n’est pas encore usée par la mastication. On voit que les dents que j’ai rapportées à Palaeoryx Majori Schl. ne correspondent pas absolument à celles qui sont figurées chez Schlosser, mais pourtant c’est à cette forme qu’elles ressemblent le plus et la différence doit dépendre de l’âge. Palaeoryx Stützeli Schl. (Tchobroutchi). Syn. Palaeoryx Stützeli Schl. (Mammif. v. Samos PI. VIII.) PL I, f. 13, 14, 15. C’est au même genre mais à une autre espèce que je rapporte trois morceaux de mâchoires supérieures et une mandibule provenant de Tchobroutchi. Deux d’entre elles ont appartenu au même individu, la troisième (trois molaires) à un individu plus petit. Nous allons nous occuper tout d’abord de deux premières, dont celle du côté droit a conservé deux molaires (m\ m3) et deux prémolaires (£>r3, pP). Celle du côté gauche — deux prémolaires et trois molaires. Cette dernière est figurée sur notre PL I, f. 13. Ces dents paraissent correspondre à la f. 1, PL VIII de Schlosser (Samos), mais elles sont plus usées, plus vielles et par suite de cela d’une moindre hauteur. Leur muraille externe est plus lisse, comparativement avec les dents de Palaeoryx Stützeli Schl. ainsi que de la forme précédente. Ce sont surtout les côtes moyennes qui sont moins prononcées, ce qui distingue principalement ces dents et dépend de l’âge avancé de l’animal. Quant à la forme générale des molaires, régulièrement carrées, l’absence de tout tubercule ou de pli accessoir, l’absence du bour- relet, la forme arrondie de la pP et la forme plus allongée de la pr3 pourvue d'une côte moyen- ne externe et d’un enfoncement du bord interne— tous ces caractères rattachent les dents de notre mâchoire à celles de Palaeoryx Stützeli Schl. Outre ces dents nous avons une pP, complè- tement intacte qui semble être moulée d’après le dessin de la pP PL VIII, f. 1 Schlosser, ou mieux encore: ce dessin fait d’après notre dent. Petite mâchoire. PI. 1, f. 14. Les trois molaires sont très semblables aux précédentes, mais moins grandes. Leur côté externe est le même avec les précédentes et tout tubercule ou pli intermédiaire des vallées moyennes y manque. — 15 — Mandibule. PI. I, f. 15. Une mandibule droite avec trois molaires et la prk se laisse facilement identifier avec la f. 2, PI. VIII Schlosser, Samos. Elle parait avoir appartenue à un petit individu, et s’adapte mieux avec les dents supé- rieures de la petite mâchoire (f. 14). Un tout faible tubercule accessoir situé dans la première vallée de la m3 est peut-être le seul caractère qui la distingue de la figure 2 nommée. Les tubercules accessoirs existent sur les mt et des deux mandibules. La pt\ porte sur sa surface masticatrice un pli antérieur dédoublé et un pli postérieur se dirigeant en arrière. Le pli moyen est formé par les tubercules moyens: externe et interne liés ensemble. Les côtés internes de toutes ces dents sont presque lisses. Le côté externe de la prl n’a qu’un pli postérieur. Dimensions: Longueur de la série dentaire, super t. 18 8,8 cm. „ „ inférieur f. 15 7,5 „ „ des trois molaires super, f. 14 5,3 „ „ „ „ „ -, f- 13 6 „ des dents inter, (f. 15) ml — 5,7 cm., m2 — 1,5, m3 — 1,7, pi\ — 2,5, pr3 ■ — 1,7. Mandibule avec d3 et d2. PI. I, f. 16. Nous avons une partie de la mandibule gauche renfermant (d2 et (4) deux dents de lait. Elle a été trouvée à Tchobroutchi avec les mâchoires qui viennent d’être décrites, et il me semble possible de la rapporter à la même espèce. La porte sur sa surface masticatrice, peu usée, deux plis rentrants d’émail dans sa partie postérieure, dont l’antérieure est le prolongement du tubercule moyen. Sur sa moitié antérieure nous trouvons un pli dédoublé d’émail. La d3 composée de trois paires de croissants porte deux tubercules accessoirs dans les deux vallées moyennes. La d2 coïncide parfaitement avec la prt de la mandibule de Palaeoryx Stiitzeli PI. I, f. 15, n’étant qu’un peu plus petite, c’est pourquoi je trouve possible de rapporter ces dents à cette espèce. Si nous comparons notre échantillon avec le dessin donné par Schlosser (Samos PL VII, f. 2) pour les dents de lait de Palaeoryx Majori (pour Palaeoryx Stiitzeli nous n’avons pas de dents de lait chez Schlosser) nous y trouverons les d3 égales aux nôtres, mais la c?2 est plus élargie dans sa partie postérieure que chez nous,, ce qui dépend d’un plus grand développement du tubercule moyen et du pli postérieur d’émail. La longueur de la surface masticatrice, sur son milieu est pour la d3 , . 2,5 cm. pour la d2 . . 1,5 „ Qssem ents. PI. I. f. 17, 18. Parmi les ossements récueillis avec les mandibules nommées à Tchobroutchi je trouve un astragalus et un tibia dépourvu de son bout supérieur. Nous avons aussi ces deux os de Grebeniki avec les mêmes caractères; mais pour le tibia ce n’est que son bout articulaire inférieur, qui s’adapte parfaitement avec l’astragalus. 16 — Je ne connais pas de figures pour ces os de Falaeoryx , et j’ai dû Jes comparer avec ceux qui sont figurés par Gaudry et appartiennent au Trcigocerus amaltheus (Attique PJ. L, f. 9, 10). D’après cette comparaison nous trouvons que les dimensions des tibia et des astragales leur correspondent, mais les surfaces astragaliennes diffèrent. Dans nos deux échantillons nous avons la proéminance externe correspondant au calcanéum beaucoup plus arrondie (f. 17) que l’interne, tandis que chez Gaudry elles sont également minces. La surface articulaire du tibia porte la différence des enfoncements — qui correspondent aux proéminance d’astragale (f. 18). Longueur de l’astragale à sa base 3,3 cm. Hauteur 5 cm. J’ai fait figurer ces deux os provenant de Grebeniki et non de Tchobroutchi parce qu'ils s’articulent entre eux. Tandis que les deux autres appartiennent aux membres différents et ne peuvent pas s’articuler. Les os figurés 17, 18 (un peu plus que de grandeur naturalle) ont appartenu à un jeune individu, le tibia étant encore détaché de son bout articulaire inférieur. Par le mode de conservation les deux os trouvés à Tchobroutchi correspondent aux mâchoires de Falaeoryx Stützeli f. 13 — 16. La différence qui est indiquée pour les ff. 17, 18 avec les fig. 9, 10 de Pikermi permet de supposer l’appartenance de tous ces os plutôt à ce dernier genre qu’à l’autre. Protragelaphus. Darnes a été le premier à fonder ce genre, d’après un crâne fossile trouvé à Pikermi, qu’il a cru être rapproché du Tragelaphus (Strepsicerus) actuel. Il n’a pas fait figurer ce crâne Q. Ce fut Weithofer qui a décrit et figuré (1. cit. Pikermi PI. XVII) un crâne incomplet, trouvé aussi à Pikermi et muni de deux chevilles sous le nom de Protragelaphus Skouzèsi Dam. Deux années plus tard le même auteur en étudiant la faune de Maragha (Perse) a figuré (1. cit. Maragha PI. V) encore une partie du crâne sous le même nom. Quoique la différence de cornes est assez marquée, l’auteur la considère comme différence d’âge. Parmi les Cavicornia de la collection de Grebeniki, nous avons une partie du crâne et quelques chevilles qui se rapprochent de Frotragelaphus Skouzèsi Weith. Pikermi PI. XVII (non Maragha PI. V). Parmi ces restes nous pouvons distinguer deux variétés indépendantes de l’âge, comme nous allons le voir. Protrag’elaphus Skouzèsi Weith. (Grebeniki). Syn. Protrag. Skouzèsi Weith. Pikermi PL XVII, f. 4, 5. PI. I, f. 19, 20. La partie conservée du crâne du premier de nos échantillons (f. 19) est presque la même que sur la figure de Weithofer, Pikermi. Le front est plus cassé cependant, ainsi que la partie occipitale; les chevilles sont aussi moins complètes. Le bord supérieur de l’orbite gauche s’est conservé chez nous ainsi qu’une partie de l’orbite droite, ce qui permet de connaître la largeur du front. D’après le crâne figuré de Pikermi avec une souture frontale très prononcée on croirait avoir un animal jeune encore. Cette souture n’existe pas chez nous, pourtant notre crâne est de plus petites dimen- sions. Le front est ici concave et les trous sus-orbitaires sont à 1 cm. au-dessous des chevil- les. Dans la forme de Pikermi ils sont disposés beaucoup plus bas. C’est surtout la forme et la direction droite des chevilles munies d’une seule crête qui me font rapporter notre forme à cette espèce. G Dames. Eine neue Antilope aus dem Pliocâne von Pikermi in Attika. 1883. 17 Elles sont placées à un centimètre du bord de l’orbite et se dirigent vers les côtés en forme de lire, étant beaucoup plus épaisses à leur base qu’à leur sommet. La crête commence derrière la cheville et la contourne lentement pour arriver à 5 cm. de sa hauteur sur la face antérieure de la cheville, qu’elle traverse obliquement pour passer sur son côté postérieur. Sur le profil du crâne de Pikermi (XVII, f. 5) on voit bien que la crête prend son commencement aussi sur le côté postérieur de la cheville, tandis que sur la f. 4 même plan- che, le h est marqué plus en avant. Largeur du front de notre crâne, entre les bords des orbites 9 cm. „ entre les limites externes des chevilles 8 „ Longueur du crâne depuis le milieu du front entre les chevilles et jusqu’au bord occipital 7 „ Le contour de la cheville à la base 10 „ „ à la hauteur de 14 cm., où elle est cassée .5 „ L’orbite est large et profonde. Son diamètre est de 3,5 „ Parmi les chevilles semblables à celles qui viennent d’être décrites je possède quel- ques-unes qui ressemblent à celles de Maragha, et quelques autres qui ont des caractères mixtes. Protragelaphus Skouzèsi Weith. PI. I, f. 20. Deux chevilles avec une partie d’os frontaux sont de très petites dimensions. Leur largeur entre les bords externes des bases de chevilles n’a que 5,7 cm. La direction des cornes est moins divergente que dans la précédente. La crête commence sur la cheville et la traverse absolument de la même manière que dans le crâne de Protragelaphus f. 19. Les restes de ce petit crâne peuvent être considérés comme appartenant au jeune individu de l’espèce précédente et la direction un peu différente des chevilles — comme caractère de jeune âge. Protragelaphus Skouzèsi Weith. Var. de Maragha (PI. V, f. 2 1. cit.) . PL 1, f. 2. Quelques autres chevilles que je possède sont beaucoup plus droites , le côté antérieur moins bombé, les côtés moins arrondis. Elles ressemblent plus aux formes de Maragha. N’ayant ni os frontaux, ni orbites je ne puis donner des comparaisons et des descriptions plus oomplètes. Mais j’ai cru utile de signaler ces restes qui témoignent l’existance des variétés de Protragelaphus aux chevilles moins bombées et moins divergentes. Mr. Weithofer décrit une nouvelle forme d’antilope à cornes contournées — Helicoceros rotundicornis de Pikermi (PL XIII), qui me semble être rapprochée, d’après la forme des chevil- les, à Protragelaphus. Mais la partie postérieure du crâne derrière les chevilles est beaucoup plus élevée. Dans Protragelaphus Zitteli Schl. , décrit par Schlosser (Samos PI. VI, f. 5), les crêtes des chevilles prennent leur commencement non sur la face postérieure des chevilles, comme chez nous, mais au commencement du côté antiérieur, ce qui les distingue de notre forme. En terminant la description de grandes Antilopes de notre faune tertiaire nous pou- vont résumer les résultats de cette étude et des comparaisons: c’est avec les formes connues en Grèce (Pikermi et Samos) que les nôtres ont le plus de rapprochements, sans pourtant per- 3 — 18 mettre une identification absolue. Il paraît que ces animaux ont été très variables (dans la forme et la position de cornes ainsi que dans les détails de dents). La ressemblance peut être encore signalée avec quelques formes de Maragba (en Perse). G a z e 1 1 a. Le genre le mieux représenté et le plus nombreux en ossements parmi les Sélénodon- tes de notre collection est le genre — Gazella. Jusqu’à ce dernier temps on n’a indiqué à Pikermi et dans les dépôts qui leur correspondent que Gazella brevicornis Roth, mise en syno- nymie par Gaudry avec Gazella deperdita Gerv. de M-t Léberon. Mr. Schlosser dans son ouvrage sur les Cavicornia de Samos (1. cit.) a fondé une nouvelle espèce — Gazella Gaudrii Schl. et l’a placé très près de la précédente, mais en la considérant plus spécialisée, plus évoluée. Une autre forme nouvelle de Samos avait été designée par Mr. Schlosser comme Gazella sp. Pourtant les restes fossiles figurés par l’auteur pour cette espèce sont plus instructifs que pour la précédente: le crâne étant mieux conservé. Gazella capricornis Weitli. décrite par Mr. Weithofer et provenant de Maragha(l. cit., PI. V) se distingue par les chevilles faiblement contournées, rappelant celles de Capra, ce qui lui a valu son nom spécifique. Je vais comparer mes formes avec les formes sus-nommées, mais je voudrais avant toucher la question sur la synonymie de Gazella deperdita et de Gaz. brevicornis. D’après les dessins que nous avons sur les restes de ces formes, nous trouvons une assez grande différence dans la position et la forme de leurs chevilles. Chez la gazelle de Pikermi (Gaudry PI. LVI, f. 1) elles sont placées à 1,7 cm. du bord des orbites et elles ont une hauteur de 12 cm. sur leur côté antérieur et une coupe arrondie avec une faible côte (voir la coupe de Gaudry 1. cit.). Chez Gazella deperdita Gerv. (M-t Léberon PI. XI, XII Gaudry) les chevilles sont placées beaucoup plus près du bord de l’orbite et leur coupe est ovale (f. 1, PI. XI, f. 2, PJ. XII). Dans les deux autres échantillons (f. 4, 5, PJ. XI) les coupes sont irrégulières et les chevilles sont de forme différente; ainsi sur la f. 5 elles sont plus allongées et moins pointues. Les dents diffèrent aussi; les inférieures de Pikermi possèdent des tubercules accessoirs sur les trois molaires inférieures; les supérieures en sont privées. Chez Gazella de M-t Léberon la m2 est dépourvue de ce tubercule. Il est peut-être possible que ces caractères ont peu de valeur spécifique, et on doit les considérer comme caractères de race ou même comme caractères individuels, comme le fait Gaudry en considérant ces formes comme appertenant à une seule espèce. Je les nomme ici, quoiqu’ils ont été signalés déjà par d’autres paléontologistes, pour souligner la nécessité que j’aurai pendant la comparaison de nos formes d’indiquer chaque fois l’échantillon même figuré par Gaudry et non seulement de nommer l’espèce. Outre ces formes d’Europe je m’adresserai pour la comparaison à celles de l’Asie, Chine et Sivalik, décrites par Mrs. Schlosser et Lydekker x). C’est dans les quatre localités de la distribution de la faune à Y Hipparion dans la Russie méridionalle (que j’étudie en ce moment) que les gazelles ont été recueillies en plus ou moins grande quantité. Grebenïki — 10 crânes plus au moins bien conservés, 12 chevilles, plusieurs mâchoires et mandibules et quelques ossements. Tchobroutchi — crânes incomplets, chevilles et mandibules de 30 individus et quelques ossements. l) R. LydeJcker. Sivalik Mammalia. Supplément 1886. PI. II, III. M. Schlosser. Fossil. Saugeth. Chinas. PI. XI. München, 1903. 19 — Toudorovo— une partie de crâne, quelques chevilles et quelques mâchoires. TeraJclia — quelques chevilles. Il me semble possible de pouvoir distinguer trois types parmi ces gazelles sans limi- tes tranchantes entre eux et formant avec les formes de Gaudry un seul groupe. Le I type celui à Grebenïki et ne se rencontre pas en formes typiques dans les autres localités. C’est Gazella Schlosseri n. sp. aux chevilles très cannelées et fines avec un faible ovale sur leur coupe transversale. Le II type se rencontre dans toutes les localités citées, mais prédomine à Tchobro litchi, aux chevilles moins cannelées, plus épaisses, à l’ovale plus prononcé et serrées sur leur côtés. C’est Gazella deperdita ( brevicornis ) Gaudry. Le III type est représenté par quelques chevilles avec débris d ’os frontaux trouvées à Tchobroutchi. Ces chevilles sont munies d’une crête sur leur côté postéro-externe et sont faible- ment contournées vers l'intérieur. Cette forme est rapprochée de la précédente et peut être considérée comme sa variété — Gazella deperdita {= brevicornis) var. caprina. La grande difficulté qu’on éprouve en abordant l’étude de ces formes consiste dans le fait, qu’il n’y a qu’un petit nombre de crânes où les dents se sont conservées. Le plus souvent ce sont les crânes dépourvus de mâchoires, ou ce ne sont que des mâchoires et des mandi- bules isolées; et je dois avouer que je ne pourrais signaler une différence aussi nette pour les dents de ces formes que je le ferais pour les chevilles, quoique ces dernières ont aussi beaucoup de formes de transition. Gazella Schlosseri n. sp. Grebeniki. Cette espèce peut être caractérisée par des chevilles très striées sur toute leur lon- gueur avec une strie profonde sur le côté postérieur de la cheville. Elles sont presque arrondies; l’oval n’est que très faible; la distance entre leurs bases est assez grande, et elles s’élèvent en divergeant faiblement et en s’amincissant. Ces caractères de chevillles distinguent nettement cette forme de Gazella brevicornis Gaud. et de Gazella deperdita Gerv. Quoique le nombre de chevilles munies de parties de crânes est grand dans notre collection, mais nous n’avons pas un seul crâne complet et nous serons obligés de recourir aux plusieurs échantillons pour nous faire une idée complète sur cet animal. Le crâne qui a con- servé les dents et les chevilles entières n’a pas de partie occipitale. Je vais le compléter par d’autres pièces qui ont conservées cette partie du crâne ainsi que les chevilles semblables aux précédentes, mais qui sont dépourvus de mâchoires. Crâne A. pi. n, f. 1, r, i6, v. Ce crâne a appartenu a un animal déjà adulte où la souture frontale est seule distincte; les soutures des pariétaux sont peu marquées. La première est saillante entre les chevilles et arrive jusqu’à la souture pariétale. La partie antérieure de l’os frontal est concave jusqu’aux trous sus-orbitaires. Les pariétaux sont plats dans leur parties antérieures et faiblement bombés par derrière, ce qui fait distinguer cette partie du crâne de celle de Ga- zella deperdita Gaudry (Pikermi PI. XI, f. 1). Les chevilles placées à 1,5 cm. du bord de l’orbite sont lisses à leur base sur la hauteur de 1,5 cm. Plus haut elles sont recouvertes de stries profondes sur toute leur hau- teur. Il y a des stries qui ne sont pas interrompues tout le long. Les chevilles divergent dou- cement sur les côtes, s’inclinant faiblement en arrière. 20 — L'orbite est très grande. Son diamètre longitudinal est de 3,8 cm.; son bord posté- rieur est cassé. Largeur du front entre les bords des orbites, sur la ligne des trous sus- orbitaires est de 8 cm. „ id. entre la base des chevilles, côté interne Longueur de chevilles striées Contour à leur base Leur diamètre antérieur latéral 2 o L'oval est donc très faible; les chevilles sont presque arrondies, et gardent ce caractère plus haut, jusqu’au sommet de la cheville (PI. II, f. la). Sur la hauteur de 5 cm. depuis leur base le premier diamètre est. . 1,9 le deuxième 1,7 „ Le seul mesurement de ce crâne qu’il est encore possible de prendre — c’est sa lon- gueur—depuis le milieu du front (entre les trous sus- orbitaires) jusqu’au milieu de la sou- ture des pariétaux avec l’occipital, qui est de 8 cm. Il nous sera utile de comparer les dimensions de ce crâne avec les autres plus jeunes de cette espèce. Les quelques autres débris de crânes portent des chevilles plus épaisses, peut-être ont elles appartenu aux animaux plus âgés ou aux mâles. Nous n’avons pas un seul crâne dé- pourvu de chevilles. Or, ne pouvant pas supposer qu'ils appartenâssent tous aux mâles, il faut admettre que les femelles ont été aussi pourvues de cornes. Ainsi, les caractères qui font distinguer ce crâne de celui de Gazella brevicornis de Pikermi, dont il est le plus rapproché, sont les pariétaux moins aplatis dans leur partie anté- rieure et les chevilles pourvues de stries; leur direction, leur coupe transversale et leur lon- gueur étant presque les mêmes dans les deux cas. La différence entre Gazdla deperdita Gerv. du M-t Léberon (pl. NI, f. 1) est plus grande. Elle consiste chez cette dernière forme dans la partie pariétale du crâne beaucoup plus arron- pie, l’orbite sensiblement plus petite, les chevilles placées plus près du bord de l’orbite et plus la forme de clievilles dépourvues aussi de stries et ayant une coupe ovale. Nos chevil- les présentent par ce dernier caractère une grande ressemblance avec celles de Gazella Gcmdrii Schl. (1. cit. Samos. Pl. XIII, f. 1), mais ces dernières surpassent les nôtres en hauteur, leur direction étant la même et leurs bases aussi rapprochées; la coupe transversale est plus ovale. La forme qui répond par les caractères de ses chevilles à la notre forme est la Gazdla sp. de Siwalik et Punjab Lydekker (Siwalik Mammalis. PL IV, f. 6), nous y reviendrons. Dents. Pl. I, f. 1 h. Les dents du crâne en question sont très petites. Il y en a six du côté gauche et cinq du côté droit. Longueur de toute la série est de 50 mm.; de la pr2 — 7 mm, pr3 — -7, pr1 — 6, m1 — 10, m2- — 10, m3 — 10 mm. Elles sont allongées; leur longueur étant plus grande que leur largeur. Largeur de la pr2 — 5, pr3 — 5, prk — 7, mi — 7, m2 — 7, m3 — 6,5 mm. Ces dents ressemblent à celles de la mâchoire de Pikermi Pl. LVI, f. 2. Les quatres croissants qui composent chaque molaire sont presque égaux. Dans le milieu de la vallée le croissant postéro-interne présente une petite rondelette sur chacune des m3. Sur les m 2 les rondelettes semblables sont en voie de se former. Aucun tubercule acces- soir n’existe pas à la base des vallées dans la m2 et m3. Un tout faible pli d’émail se trouve dans la m1 à la base de la vallée. La prx est composée d’un tubercule allongé externe et d’un croissant arrondi interne. Le sommet du premier est plus rapproché du bord antérieur de la dent. — 21 La pr3 et la pr 2 sont usées; on voit sur la pr* un faible enfoncement sur l’angle externe entre le tubercule externe et le croissant interne. Elles ont leurs côtés internes lisses, sans excavations. Les côtés externes possèdent chacun un petit denticule antérieur. Les côtés externes des dents n’ont pas d’arêtes prononcées. Ces caractères coïncident avec ceux des dents de Gazella brevicornis Pikermi (PI. LX, f. 2), sauf les rondelettes sur les m\ Le caractère qui semble les distinguer de celles de Samos PI. XIII, f. 4, est l’absence d’enfoncement sur le côté interne des pr, qui a pu disparaître à cause de 1 usure. Pour compléter la comparaison j’ai fait d’après ce crâne un moulage du cerveau Pl. II, f. Ie, sur lequel on voit la différence entre ce cerveau et celui du crâne du M-t Lé- beron (Pl. XI, f. 2) Gaudry. Chez nous les quatre grandes circonvolutions, qui sont bien visibles sur l’hémisphère gauche parallèles à la seissure médiane, se dirigent directement en arrière. Ce ne sont que les deux suivantes qui descendent sur le côté. Elles sont moins sinueuses que sur le dessin de Gaudry (1. cil). Les lobes olfactifs n’ont pas pu être moulés, mais on voit leurs enfoncements dans l’in- térieur du crâne qui sont grands, profonds et dirigés en avant avec l’élargissement vers les côtés. Gazella Sehlosseri n. sp. Crâne B. Grebeniki. Pl. Il, f. 2. Pour étudier la partie occipitale de cette nouvelle forme, je m’adresse à d’autres crâ- nes qui ont conservé cette partie et qui coïncident avec le crâne précédent par la forme d’os frontaux et pariétaux, ainsi que par les chevilles. Les trois crânes de Grebeniki ( B , C, D) sont plus petits, plus jeunes, surtout les deux premiers. Ils ont conservé leurs soutures: frontale, fronto-pariétale et pariéto-occipitale. La première est aussi bombée que sur le crâne A. J’ai choisi le crâne B pour décrire et pour le faire figurer, à cause de ses chevilles complètes, comparativement aux crânes C et JD. Le bombement de la partie postérieure des os pariétaux, que nous avons trouvé sur le crâne A, existe ici, mais diminue vers l’occiput, de sorte qu’il forme une faible dépression à la place de la souture avec l’occipital. Les condyles occipitaux sont portés beaucoup en arrière, conservant leur position ca- ractéristique pour les gazelles, surtout dans le jeune âge. Les chevilles qui possèdent ici la même position et la même direction que dans le crâne A (f. 1) quoiqu’elles sont moins recourbées, sont plus courtes et n’ont que 9 cm. depuis leur base jusqu’au sommet. Elles sont aussi striées. Les trous sus-orbitaires sont plus près du commencement des stries de chevilles, ou mieux dire ces dernières descendent plus bas. Les cornes sont plus jeunes et plus courbées. Il paraît que ces derniers caractères dépendent de l’âge, car sur le crâne C , un peu plus âgé, le commencement des stries est un peu plus haut; et dans le crâne 1) encore plus haut, les autres caractères étant les mêmes. Sur la partie inférieure du crâne B nous trouvons conservés l’os basilaire, une partie du sphénoïde. Les trous auditifs se sont conservés des deux côtés dans le crâne B et C (t. o.). Ils sont juste sur la ligne droite allant du bord supérieur de l’orbite vers le bord supé- rieur du condyle occipital. C’est encore sur le même crâne qu’on voit les caisses tympani- ques. Le bord occipital est un peu déformé sur le crâne C ainsi que la partie occipitale avec ces condyles inclinés en avant. — 22 — La partie occipitale des crânes B et D, ainsi que leur partie basale ressemblent à Gazella brevicornis f. 5, PL LVI Pikermi et à la f. 1, PL XII M-t Léberon Gazella deper- dita Gaudry. Il est évident que nos quatre crânes ont appartenu à la même espèce. La diminution des cornes dépend de l’âge plus jeune et peut-être aussi du sexe. Outre les crânes en question nous avons plusieurs os frontaux munis de chevilles et quelques chevilles isolées qui gardent les mêmes caractères absolument: la même position, la même divergence et hauteur, la forme presque arrondie avec un oval très faible et les stries tout le long des chevilles avec un sillon plus profond sur le côté postérieur. Les plus hautes sont de 12 cm.; les plus courtes de 10 cm. Mandibules de Gazella Schlosseri, n. sp. (Grebeniki). PL II, f. 3, 4, 4a, 5. Parmi les mandibules détachées provenant de Grebeniki je trouve quelques-unes qui se rapportent aux petites gazelles et se resemblent avec quelques différences. L’une d’elle s’adapte au crâne f. 1 de Gazella Schlosseri n. sp. (f. 5). Une autre est plus petite avec les mêmes caractères de dents pourtant. Les deux autres sont plus grandes; l’une d’elle (f. 3) avec les mêmes dents; l’autre aux dents différentes. Je laisse celle-ci de côté pour le moment, en la rapportant à Gazella deper- dita Gaudry. Les deux premières mandibules (f. 4, 5) sont incomplètes, leurs parties postérieures sont cassées. La troisième a conservé son talon. Je vais décrire les trois mandibules (PL II, f. 3, 4 et 5) en les complétant l’une par l’autre. Leurs caractères généraux sont: la partie postérieure (f. 3) forme un talon arrondi et découpé en arrière; la partie moyenne renfermant les dents est étroite, étirée. En avant vient une diasthème allongée. Le bord inférieur de la mandibule est faiblement excavé juste derrière la dernière molaire. La longueur de la dentition est très rapprochée dans les deux: c’est 5,3 (f. 4) et 5,5 cm. (f. 5). Cette dernière s’adapte avec les dents supérieures du crâne f. 1. L,a troisième f. 3 est plus grande; sa dentition est longue de 6 cm. Mais les caractères des dents sont les mêmes, comme nous le verrons plus tard. La hauteur entre le bord inférieur et le bord supérieur, derrière la m3 est de 2,3 cm. et de 2 cm. dans les f. 3, 5 dans la f. 4 le bord inférieur est cassé. La hauteur devant la pr% est 1,5 cm. f. 3. et 1,1 » f. 4. Longueur de la diasthème (f. 4) 2 cm., après quoi suit la partie qui réunissait les deux moitiés de la mandibule (symphyse). Elle est longue aussi de 2 cm. et ne porte aucune trace d’incisives. Dans les deux autres pièces la partie antérieure est cassée. La partie de la mandibule renfermant les molaires est faiblement convexe. Contraire- ment aux molaires supérieures les inférieures portent les petites colonettes à la base des val- lées. Quelques-unes sont plus développées que les autres. Les surfaces internes de toutes les dents sont presque lisses; les plis moyens ne forment pas d’arêtes saillantes. Ce n’est que le pli postérieur qui ressort. Le dernier lobe de la in3 (f. 4) est arrondi sans denticule saillant et dépourvu de toute arête sur la face postérieur qui existe chez Gazella Gaudrii Schl. PL XIII, f. 2. Les deux autres denticules internes de la m3, ainsi que ceux de la m2 et ml sont saillants en haut et très droits. Les denticules externes forment des faibles croissants pincés avec leur parties moyennes élargies. La prri est composée de deux parties différentes (f. 3, 4, 4a, PI. II); l’antérieure présente deux plis se dirigeant obliquement en avant et ouvertes sur le 23 — côté interne de la dent. La postérieure donne une coulisse fermée avec un petit pli se diri- geant en avant (b). Dans l’intérieur de la coulisse il existe encore un pli (p). La pr3 repète les mêmes caractères avec une coulisse plus ou moins triangulaire qui se ferme depuis le jeune âge. Le tubercule lui manque. La pi\ est composée d’un grand denticule principal avec une partie élargie sur son côté postérieur. Hauteur des dents sur le milieu du côté externe du premier denticule est de: m3— 8 mm, »Ha— 7, — 5, pr — 5, pr3— 5, pr,— 3. Les mêmes caractères de dents avec une coulisse fermée dans la partie postérieure des pr3 et pr,t et un tubercule b se dirigeant en avant, propre à cette espèce nous trouvons dans la mandibule f. 3, qui se distingue par ses plus grandes dimensions et se rapproche de Gazella deperdita. Dans la f. 4 et 4» le tubercule b se rapproche du pli a pour former une deu- xième coulisse. Nous n’avons pas d’échantillons avec les dents de lait que nous puissions rapporter à cette espèce. Mâchoires supérieures. PI. Il, f. 6. Parmi les mâchoires isolées nous avons plusieurs que nous rapportons à Gazella Schlosseri n. sp. Une d’elle est déjà aussi usée que celle du crâne f. 1. Une autre plus jeune, dans laquelle les prémolaires sont moins usés (f. 6) et possè- dent des grands denticules externes. La surface masticatrice est divisée, dans la pr3 et prk par un pli d’émail partant du denticule externe vers le croissant interne dans la partie postérieure. La prl est raccourcie transversalement. Elle ne dépasse pas les autres prémolaires sur le côté interne de la rangée des dents. Dans la vallée de la m* il y a un petit pli d’émail. Les rondelettes manquent. Il paraît que ce caractère (absence de rondelettes) est propre aux jeunes dents. Ossements. Certes il est très difficile d’être sûre en rapportant tel ou tel os à une forme déter- minée dans la collection où les débris sont aussi cassés et mêlés, comme il l’est dans notre collection. Néanmoins après avoir réuni tout ce qui appartient au genre Gazella trouvé à Grebeniki, je me permets de considérer les pièces suivantes comme appartenant à notre nouvelle espèce sans insister, mais en prenant en considération sa prédominance sur l’autre espèce, Gazella deperdita , pour laquelle je ne possède que quelques restes fossiles de la même localité. C’est encore après la comparaison et grâce à la différence entre ces ossements et ceux appartenant à Gazella de Tchobroutchi que je les rapporte à Gazella Schlosseri n. sp.; ce sont deux atlas, deux axis, une douzaine de vertèbres (cervicales, dorsales et caudales), débris de scapula, de l’humerus, un radius, un métacarpien, un tibia incomplet, un naviculare et quelques phalanges. Atlas. PL II, f. 7. Deux échantillons que nous possédons de Grebeniki sont semblables entre eux; le troi- sième est plus petit. Us ont donc dû appartenir aux individus d’âge différent. Nous allons nous occuper de celui qui s’adapte à nos deux crânes sus - décrits (1) et E) f. 7. — 24 La largeur de ses enfoncements condyloides profonds correspond à la largeur des con- dyles du crâne T). L’aspect général de la vertèbre est carré avec une ligne presque droite des ailes, qui sont arrondies par derrière. Les trous supérieurs (obliques) sont disposés à 1.5 cm. du bord antérieur de la vertèbre. Il communiquent obliquement avec les trous infé- rieurs, qui se trouvent dans les enfoncements profonds au-dessous des convexités condyloides. La crête moyenne inférieure est très saillante et se termine par un tubercule. La partie antérieure des ailes est mince. Ils ne s’épaississent que dans leur partie postérieure terminale. Cette vertèbre nous servira comme type de comparaison avec les autres formes rapprochées. Dimensions *): La plus grande longueur entre le bord articulaire antérieur et le bord postérieur de l’aile 5 cm. Longueur du corps de la vertèbre sur le milieu du côté supérieur 2,8 cm., de l’inférieur 2,3 „ Diamètre transversal antérieur 4 „ „ „ postérieur 5 „ Cette vertèbre n’a qu’une seule paire de trous pour le passage de nerfs et de vaisseaux. La petite vertèbre garde les mêmes caractères, mais ses ailes sont moins développées, surtout sur leur milieu. Axis. PI. Il, f. 8. Des trois axis qui se trouvent dans la collection de Grebeniki, l’un s’adapte à l’atlas f. 7, un autre jeune vertèbre (atlas); le troisième est un peu plus grand et présente quelque différence des deux autres. Le premier échantillon, f. 8 est presque complet; le bord supérieur de la crête n’est qu’un peu cassé, ainsi que le condyle postérieur gauche. La surface articulaire antérieure est arrondie avec les angles arrondis et un peu récourbés du bord supérieur. La crête supérieure est haute et épaisse. Longueur de l’axis depuis le milieu du bord antérieur 4,5 cm. Largeur de l’articulation antérieur 3,3 Longueur sur le côté jusqu’au bout du condyle transversal ..... 4,6 „ Les trous transversal sont grands; ils sont à 6 mm. du bord supérieur de l’articu- lation antérieure. Hauteur du condyle odontoide 0,8 „ On voit s’articuler à la surface postérieure de l’axis la troisième vertèbre cervicale, dont il ne s’est conservé qu’un petit bout. Troisième vertèbre cervicale. PI. Il, f. 9. Une vertèbre isolée semble être la troisième ou la 4-e vertèbre cervicale de la même espèce. Elle n’est pas complète. Son apophyse épineuse est cassée; elle a dû être très petite. Les apophyses transversales de même. Cette vertèbre est allongée et étroite. Sa longueur est sur son milieu, entre les deux bords articulaires (antérieur et postérieur) . . 4 cm. Diamètre transversal postérieur 3,2 „ 0 La nomenclature ainsi que les mesurements seront donnés d’après Edmond Hue. (Musée Ostélog'ique. 1907.) Les deux diamètres du trou vertical, plus haut que large . . . 1 et 8 cm. La surface articulaire antérieure arrondie très peu convexe et de . . 1,4 „ l’inférieure est allongée postérieurement. Je n’ai pas de vertèbres dorsales que je puisse rapporter à cette forme. Il y a plusieurs vertèbres lombaires dont la mieux conservée possède les apophyses latérales cassés aux bouts; celles de jonctions avec la vertèbre suivante sont en forme de crochets. La longueur du corps de la vertèbre sur la surface inférieure est de . 2,3 cm. Largeur des apophyses latérales à leur base 0,6 „ Une autre vertèbre a conservé en partie son apophyse postérieur large de 1,5 cm., sa hauteur sur son milieu est de 2 Longueur du corps de la vertèbre est 2,2 „ La hauteur des trois autres vertèbres est presque égale à celle de deux décrites. D’après leur mode de conservation elles coïncident avec les petits atlas et axis sus-cités. Certes, je ne puis insister sur l’appartenance incontestable de ces vertèbres à Gazella Schlosseri n. sp. prenant en considération qu’on trouve avec elle à Grebenilri encore une autre espèce à laquelle je rapporte quelques autres vertèbres, ainsi que quelques autres ossements. Je vais décrire quelques autres ossements qui ont été trouvés avec les restes de Gazella Schlosseri n. sp. Un petit bout d’ omoplate avec la fosse glénoide assez profonde et tout à fait arrondie. Une partie du bassin (PL II, f. 10) avec une fosse femurale profonde, munie d’une excavation allongée pour l’attache des muscles. Les os de membres ne sont pas nombreux non plus. Un bout inférieur de l 'humérus (PL II, f. 11) gauche avec la crête articulaire très prononcée s’adapte parfaitement à la surface supérieure d’un radias assez jeune avec la partie inférieure non encore ossifiée (PI. II, f. 12). Un autre radius plus âgé et plus épais (droit) garde absolument les mêmes caractères et la même longueur. Il porte sur sa surface supérieure un enfoncement très profond pour la crête de l’humerus et une facette latérale pour le bord externe de l’humerus. Ces ossements comparés avec ceux de Gazella brevicornis Gaudry (Pikermi PL LVII, f. 1, 3) présentent une différence. La surface articulaire de l’humerus de cette dernière forme n’est qu’un peu plus large (23 et 21 cm.), mais la crête est moins prononcée; elle se trouve presque sur le milieu de la surface articulaire, tandis que dans notre forme c’est l’enfoncement qui se trouve sur le milieu et la crête est plus avancée vers le bord externe. La longueur de ces deux os ne peut pas être comparée, parce que nous n’avons que le bout inférieur d’humerus et la figure de Gaudry ne donne qu’une partie de radius (f. 1). Ce dernier est faiblement recourbé dans les deux formes. Le tibia que nous avons est aussi incomplet (PL II, f. 13). Sa partie supérieure est cassée, le reste est bien conservé. Les deux enfoncements pour l’astragalus sont d’une profondeur différente, et marquent la différence de deux crêtes dans l’astragale qui manque dans notre collection de Grebeniki. L’externe est plus large et moins profond; il est borné par deux petites facettes arrondies et séparées par un enfoncement. Ce tibia est aplati sur sa face antérieure et arrondi sur le côté postérieur. La crête antérieure a dû entrer profondément dans poulie moyenne de l’astragalus. Largeur de la surface inférieure de tibia — 1,5 cm. Nous avons deux exemplaires de naviculare-cuboideum , dont l’un est plus jeune et plus petit que l’autre. La surface articulaire pour l’astragalus est de 1,4 et 1,5 cm. L’enfoncement interne est un peu plus étroit que l’externe. Us sont séparés par un faible bourrelet. Ces os ont le même mode de conservation que les précédents. Le métatarsien n’est représenté que par sa partie supérieure avec la facette articulaire. 4 — 26 — Cette partie est très comprimée latéralement, et ses surfaces latérales sont plus larges que la surface antérieure. La surface postérieure est étroite et porte un sillon profond. La surface articulaire supérieure correspond à l’articulation inférieure de la naviculaire. Le métacarpien avec sa surface supérieure cassée est long de 15 cm. Il est très mince, comprimé dans sa moitié supérieure et aplati dans l’inférieure. Le côté postéro-supérieur étant cassé on ne peut se prononcer sur les traces de l’existence des métacarpiens latéraux. Les bords latéraux des os n’en portent pas traces. La surface articulaire inférieure est large de 1,5 cm. Quelques autres morceaux de métatarsiens et de métacarpiens sont un peu plus épais. Les falanges sont aussi minces, élancées. Il n’y a que les premières longues de 3,5 et 2,8 cm. Je ne pourrais pas comparer en détails ces restes avec les os figurés par Gaudry. Il faudrait pour cela avoir toutes les facettes figurées. On ne peut faire qu’une comparaison générale qui indique une grande ressemblance entre ces formes. Je devrai revenir sur ces restes trouvés à Grebeniki en décrivant ceux d’autres loca- lités qui leur sont rapprochés et qui y sont plus nombreux et mieux conservés. Gazella deperdita Gerv. et Gazella brevicornis Gaudry. Je veux rappeler ici que la Gazelle de Pikermi, décrite par Gaudry comme espèce fondée par Wagner Gazella brevicornis a été réunie par lui plus tard avec Gazella deperdita Gerv. (M-t Léberon, p. 57) comme race de cette dernière. Mr. Schlosser s’est prononcé pour la différence de ces deux formes (Samos, p. 65). Tant que je puis juger d’après les figures données par Gaudry je vois la différence non seulement entre les formes de Pikermi et de M-t Léberon, mais entre diverses échantillons de ce dernier. Je prends en considération la forme du crâne, des chevilles et les dents. C’est surtout la différente position de chevilles qui me paraît mériter l’attention, ainsi que leur forme ovale dans Gazella deperdita et arrondie dans Gazella brevicornis. Peut - être après avoir vu les pièces décrites pourrait- on les considérer comme variétés d’une seule espèce, comme l’a fait Gaudry. Sans avoir la possibilité d’étudier cette question en ce moment, nous adaptons les vues de Gaudry. En étudiant les divers échantillons de nos collections des formes rapprochées aux Gazelles de Gaudry, peut-être pourrons-nous arriver à quelques déductions pour éclaircir cette question. Gazella deperdita Gaudry. Gazella brevicornis Gaudry. PI. Il, f. 4. Parmi les restes des petits ruminants trouvés à Grebeniki je vois un seul crâne très abimé que je crois possible de rapprocher à Gazella deperdita Gaudry (Pikermi PI. LVI, f. 1). La cheville gauche, seule conservée est plus robuste que dans Gazella Schlosseri n. sp. Elle a été déformée et cassée, a pris une direction qui ne lui était pas propre, et il n’y a aucune possibilité de la remettre en place: elle tomberait en miettes. Sa limite au-dessus de l’orbite est cachée par la roche qu’on ne peut pas dégager. L’orbite est assez grande et arrondie. La surface supérieure du crâne est bombée derrière la cheville, ce qui distingue ce crâne de celui de Gazella Schlosseri n. sp. dans laquelle il y a une faible excavation à cotte place (voir PL II, f. 2). Le crâne est arrondi par derrière. Ces deux caractères la rapprochent de Gazella deperdita de M-t Léberon Gaudry et font ressembler le crâne à celui du mouton. 27 Les molaires sont très semblables à celles de Gasella brevicornis Pikermi, mais les pr2 et pr3 sont plus étirées transversalement et se rapprochent dans ce sens a celles de Gasella Schlosseri n. sp. Une rondelette existe aussi sur les m1, comme dans la dernière forme. Notre crâne est plus robuste que dans la dernière forme, quoiqu’il est plus jeune à en juger d’après les dents. Longueur de ce crâne, depuis les bouts des os naseaux jusqu’ à la crête occipitale par la ligne droite est 14,3 cm. L’espace entre les bords des orbites est plus étroit que dans Gasella Schlosseri n. sp., mais les bords étant cassés on ne peut pas prendre des mesures strictes. La partie la mieux conservée est l’occiput avec les condyles, les boules tym paniques et le trou cérébral. Longueur de la partie inférieure du crâne sur le milieu, vis-à-vis de la pr3, jusqu’au bord du trou cérébral est 11,5 cm. Ces dimensions coïncident avec celles du crâne de M-t Léberon Gaudry PI. XI, f. 1 de Gasella deperdita. Quelques chevilles isolées, plus robustes, possèdent des stries moins marquées que chez Gasella Schlosseri n. sp., mais plus prononcées que chez Gasella brevicornis et Gasella deperdita. Nous avons encore deux autres crânes qui coïncident avec le précédent en quelques parties, mais ils sont encore plus déformés et abimés, ce qui empêche de les étudier. Cette forme semble réunir quelques caractères de Gasella deperdita , de Gasella bre- vicornis et de Gasella Schlosseri. Elle semble être une forme mixte, ce qui coïncide avec sa position géographique intermédiaire— entre Pikermi et M-t Léberon. Mandibule de Grebeniki. J’ai déjà signalé la ressemblance presque l’identité des molaires supérieures de Gasella Schlosseri n. sp. avec celles de Gasella deperdita qui vient d’être décrite. Quant aux man- dibules on peut distinguer parmi celles trouvées à Grebeniki une dont j’ai fait mention, qui diffère de celles que j’ai rapportées à Gasella Schlosseri n. sp. Cette différence se mani- feste non dans leur forme générale et leurs dimensions qui sont presque les mêmes, mais dans la forme des prémolaires. Ainsi la prk est aussi composée de deux parties distinctes, l’antérieure avec un double pii d’email dirigé en avant et la postérieure composée de trois pli réunis en une coulisse quadrangulaire. Mais tandis que dans la prl de Gasella Schlosseri cette coulisse possède un pli supplémentaire b f. 4 en forme d’un tubercule aigu, qui se dirige en avant vers le pli double et ferme presque la vallée entre ces deux parties de la dent, sur la mandibule en question ce pli-tubercule n’existe pas et la vallée reste ouverte. Ce caractère existe sur les jeunes mandibules aussi bien que sur les mandibules à molaires déjà usées. Nous le verrons sur les échantillons d’autres localités, où les mandibules sont repré- sentées par un grand nombre de pièces. Et c’est en décrivant ces mandibules, que je vais faire figurer les surfaces masticatrices de dents. Je donne la description de la mandibule de Grebeniki sans donner de figure. Une meilleure mandibule de Tchobroutchi (f. 19) identique par ses caractères la remplacera. La pr3 est aussi formée de deux moitiés: double pli antérieur et une coulisse posté- rieure (composée de trois plis) et ne diffère presque pas de la dent de Gasella Schlosseri. De même la p>\2, qui n’est qu’un peu plus large sur son côté postérieur. La m, et la m2 ont de petits tubercules accessoirs dans les vallées moyennes. Les dimensions de cette mandibule seront données avec celles de mandibules provenant de Tchobroutchi et appartenant aussi à Gasella deperdita. C’est cette identité de mandibules de deux localités qui m’autorise de rapporter celle- ci plutôt au groupe de Gasella deperidita qu’à Gasella Schlosseri. Les quelques ossements qu’on pourrait peut-être rapporter ici sont d’un mauvais état de conservation pour pouvoir être décrits et figurés; je les laisse de côté. 28 Gazella deperdita Gaudry de Tchobroutchi. Gazella, brevicornis Gaudry. PL II, f. 15, 15^, 15b. Dans la collection de Tchobroutchi nous n’avons pas un seul crâne complet, pour la forme en question, mais un grand nombre d’os frontaux munis de chevilles. Outre cela nous avons des chevilles isolées et un seul crâne muni de chevilles, mais dépourvu de mâchoires et des os nasaux; nous y trouvons plusieures mâchoires isolées, munies de dents et plus d’une cinquantaine de mandibules plus ou moins bien conservées. Les os de membres sont aussi assez nombreux. Toutes le chevilles attachées aux os frontaux ou isolées portent les caractères qui les laissent facilement distinguer de celles de Gazella Schlosseri (f. 15): elles sont beaucoup moins striées; elles présentent surtout dans leur partie inférieure un oval beaucoup plus prononcé; leur courbe en arrière est plus grande; elles ne s’amincissent pas trop vers le sommet. Le crâne présente aussi des caractères distinctifs: la forme de la voûte est différente, les pariétaux sont faiblement bombés; les occipitaux avec leurs condyles tombent moins abruptement en arrière que dans Gazella Schlosseri n. sp. et correspondent par ce caractère plus à la figure donnée par Gaudry (Pikermi PL LXI, f. 5) pour Gazella brevicornis. Cette partie diffère de Gazella Schlosseri et de Gazella deperdita (M-t Léberon PI. XI, f. 1). Chez la dernière le crâne est plus arrondi dans sa partie postérieure et les condyles sont au-dessous des os occipitaux. Le trou auditif (t. of. 15a) se trouve juste sur la ligne du bord supérieur des condyles occipitaux, et l’arcade zygomatique prend naissance devant le trou pour descendre faiblement en avant. La partie frontale du crâne est enfoncée et les bords des orbites sont soulevés dans leur parties supérieures (f. 14). Les chevilles sont épaisses à leur base, leur diamètre est ici 2,5 sur 3,4 cm. et 2,7 sur 3,5 cm. dans un autre crâne 15b. Hauteur des chevilles entières 10 cm. Largeur entre les bords supérieurs des orbites 8,5 „ Longueur du crâne depuis le bord antérieur de la cheville jusqu’à la crête occipitale 8,3 „ En résumant les caractères de ce crâne (f. 15), nous voyons qu’il a le plus de res- semblance avec celui de Gazella brevicornis Gaudry (Pikermi), mais les chevilles ont une coupe plus ovale, qui les rapproche de celle de Gazella deperdita Gaudry du M-t Léberon. La partie postérieure du crâne de cette dernière est toute différente (plus arrondie). C’est encore cette partie postérieure du crâne qui démontre la différence avec notre crâne de Grebeniki, rapporté aussi à Gazella deperdita (voir f. 15a et f. 14). Les autres caractère — chevilles, orbites, os frontaux — sont semblables. Les trois autres parties de crânes, munies de chevilles peuvent aussi être rapportées à cette espèce ainsi que quelques chevilles isolées. Le nombre assez considérable des restes semblables démontre que les caractères n’y sont pas accidentels, mais doivent être considérés comme caractère d’espèce comprise dans un large sens, comme le fait Gaudry. Le crâne f. 15 est dépourvu de mâchoires, mais nous allons décrire quelques-unes des mâchoires isolées et trouvées à Tchobroutchi avec les restes de ces crânes. Mâchoires de Gazella deperdita Gaudry de Tchobroutchi. Gazella brevicornis Gaudry. PI. If, f. 16, 17, 18. Parmi les mâchoires isolées nous avons une, qui renferme trois molaires et trois pré- molaires PI. II, f. 16. Ces dents d’après leur caractères sont très rapprochées de celle de Grebe- — 29 niki (crâne f. 1°) avec une petite rondelette dans le milieu de la m2. Les croissants antéro- internes sont plus serrés que les postéro-internes. La mx possède un tout petit tubercule acces- soir à la base de la vallée. La pr3 est un peu plus longue que dans la f. 6. Je crois pouvoir attribuer ces dents à Gazella deperdita, ainsi que quelques autres morceaux de mâchoires renfermant deux ou trois dents, quoique sur les dents figurées par Gaudry nous ne trouvons pas de petites rondelettes et que les prémolaires (pr3 et pr2) y sont presque égales en lon- gueur avec la pr1. Chez nous elles sont plus allongées. Nous avons quelques mâchoires plus compliquées. Ainsi une mâchoire (PI. II, f. 17) renfermant trois molaires et deux prémolaires et un morceau de mâchoire renfermant deux mo- laires (f. 18) semblent faire un pas de plus dans la complication de dents. Nous y trouvons des rondelettes sur toutes les trois molaires, ce qui est certainement l’expression de prolongement des plis se dirigeant des croissants dans les vallées. Outre cela nous trouvons sur le côté postérieur de la m2 et de la pr1 des plis rentrant dans les marks (entre les deux croissants). Ces plis sont encore mieux visibles sur la pr 4 de la f. 18, dans laquelle ils sont disposés autour du bord interne du croissant interne. Les mx possèdent chacune un tout petit tubercule à la base de la vallée. Nous avons aussi une partie de mâchoire renfermant les dents de lait et une molaire. La d> est déjà usée; sa forme est allongée et étroite, elle est déporvue de tout dessin d’émail sur sa surface masticatrice. La d 2 avec les quatre croissants dont les deux antérieurs sont très rapprochés est presque de mêmes dimensions que la suivante d3, qui porte déjà tous les caractères des vraies molaires. Ce qui est intéressant à noter dans ces dents, se sont les plis d’émail sur les bords postéro-internes des croissants postéro-internes, qui sont placés pro- fondément et qui seront usés plus tard par la mastication et tonneront les plis, qui compliqueront les surfaces des dents adultes. Ces molaires sont encore intactes et leur surfaces supérieures ont l’aspect de quatre croissants ordinaires des ruminants; les plis d’émail ne sont vus que dans leur intérieur. Dimensions: Mâchoire. Longueur de 5 dents. f. 16 4,5 cm. (D f. 17 4,8 „ f. 18 (deux dents) 1,7 'O avec dents de lait 4,8 »» O O de la pr3, pr1, m1, m2, m 3 0,8 cm., 0,7 1,0 1,2 1,1 0,8 „ 0,7 1,0 1,2 1,2 — 0,7 1,0 — — d1 — 9, J2 — 8, d3— 10, m1— 10. Les dents isolées ont les mêmes dimensions; il n’y a que quelques-unes un peu plus petites. Les molaires sont en général un peu plus longues que larges. La pr1 et pr3 mesurées sur les deux bords, externe et interne, sont larges de 5 mm. chacune. Nous n’avons la pr 2 que sur la f. 16; elle est longue de 8 mm. et large de 4 mm. Le côté externe porte deux crêtes et le tubercule antérieur est bien visible sur la dent peu usée. Il est assez difficile de fixer la largeur de ces dents, car elle varie avec l’usure, sur- tout dans la pr 4, dans laquelle le croissant interne est oblique. Elle reste plus constante dans les pr3 et pr2, leur côté interne étant plus rectiligne. Ces dents sont plus grandes que celles de Gazella Schlosseri et les pr3 et pr2 plus étirées. Il me semble possible que toutes ces mâchoires ont appartenu aux individus de la même espèce de Gazella, malgré les quelques différences et n’exprimaient que les variétés très intimement liées entre elles. Mandibules de Gazella deperdita de Tchobroutchi et de Toudorovo. Les échantillons des mandibules sont beacuoup plus nombreux à Tchobroutchi. Nous trouvons dans notre collection une cinquantaine de moitiés plus ou moins bien conservées avec la dentition complète et un grand nombre de morceaux, renfermant chacun plusieurs dents. Ce sont les branches verticales qui manquent presque toujours dans les mandibules. Nous n’avons — 30 — qu’une seule pièce, où elles se sont conservées et une seule avec les dents incisives. Dans quelques autres les parties antérieures existent sans leur bout renfermant les incisives. Nous tâcherons de tirer toutes les consequenses possibles des pièces le mieux conservées. Après la comparaison de tous ces matériaux je puis constater que d’après la forme générale très allongée et très mince des mandibules, d’après les caractères généraux des dents on peut indiquer quelques différences qui permettent à distinguer quelques formes plus simples et quelques autres plus compliquées, quoique la différence n’est pas grande; elle semble correspondre à celle que nous avons vue pour les molaires supérieures sus-décrites. Je ne sais si je dois arrêter mon attention sur la présence ou l’absense de tubercules accessoirs des vallées moyennes, qui existent dans le plus grand nombre de molaires, mais qui sont absents dans quelques autres. Pour Gazella brevicornis ils sont indiqués par Gaudry. Il font complètement défaut dans Gazella Gaudrii Sclil. et existent chez Gazella Schlosseri n. sp. de Grebeniki. Dans quelques-unes de nos mandibules ce pli existe sur la m1 ou sur la m2 et manque sur les autres. Un autre caractère, c’est la diverse complexité der pri et pr3. Certes, il est difficile d’affirmer que quelques plis d’émail visibles dans les jeunes dents ne dépendent pas d âge et ne feront pas défaut sus les dents plus usées. Nous tâcherons de choisir quelques mandibules où ces diverses caractères, prononcés souvent très faiblement, pourront être soulignés. Avant de commencer leur description je dois indiquer que la forme générale de ces nombreuses mandi- bules est toujours la même, et si on les applique l’une sur l’autre toutes les parties correspon- dantes coïncident. Les dimensions des plus jeunes ne sont qu’un peu plus petites. Je veux rap- peler que leur forme répond parfaitement à celle des mandibules de Gazella Schlosseri , n’étant qu’un peu plus grande. Pi. il, f. 19—22. Je vais décrire ensemble les mandibules trouvées à Toudorovo avec celles de Tchobroutchi à cause de leur identité. Pour la forme générale de ces mandibules je donne la f. 19 du côté gauche de Tchobroutchi qui est presque complète dans sa partie postérieure et a conservé les dents à l’exception de la prr Le trou mandibulaire antérieur s’est conservé. Je vais donner ici ses dimensions comparatives avec celles de la mandibule de Gazella Schlosseri (PI. Il, f. 3) et de Gaz. deperdita de Toudorovo f. 20. G as. Schl. f. 3, Gaz. dep. f '. 19, G. dep. Longueur depuis le bord antérieur de la jusqu’au bord postérieur du talon . . 9 cm. 9,5 — Hauteur depuis le bord supérieur du condyle jusqu’à la base du talon . . • ... 5 n 5 — id. derrière la dernière molaire ...... 2 5 „ 2,3 2,2 id. devant la _pr2 i 1 1 Longueur de la série dentaire ....... 6 » 5,5 5,5 Le bord antérieur de la mandibule est faiblement convexe au-dessous des molaires avec une excavation peu profonde derrière la m3. La partie postérieure du talon très mince est excavée et tranchante. On voit d’après cette description que la mandibule f. 19 est très semblable à celle de Gazella Schlosseri f. 3. Une autre mandibule du côté gauche aussi PI. II, f. 20 a conservé la symphyse et deux incisives, la troisième est cassée, mais sa partie postérieure manque. Elle est un peu plus jeune que la précédente et un peu plus mince. La longueur depuis la molaire postérieure jusqu’au milieu de la symphyse (côté interne) 9 cm. Les incisives sont très minces. Leur lon- gueur externe est de 6 mm., leur épaisseur moins de 2 mm. — 31 Nous allons nous occuper des dents de ces mandibules en choisissant celle où elles sont le mieux conservées. Molaires PL II, f. 21. Ces dents sont munies de petits tubercules accès soirs (mt m2). Leur hauteur est: mx— 6 mm., — 8 mm., m3— 8 mm.; elles sont jeunes, min ces avec les denticules internes (sommets des croissants) très tranchants. Le troisième croissant de la m3 est moins développé que les autres; le denticule interne est faiblement développé, le bord est arrondi. Aucun pli accessoir d’émail, semblable à celui que Mr. Schlosser indique pour la m3 de Ga- zella Gaudrii , n’existe pas. Ces dents sont semblables à celles que Gaudry a fait figurer pour Gazella brevicornis de Pikermi (1. clt.) à l’exception du tubercule accessoir sur la m3, qui man- que chez nous, mais qui existe dans la forme nommée. Elles sont les mêmes que dans la man- dibule de Grebeniki. Prémolaires PI. II, f. 20. Ces dents sont faiblement entamées par l’usure. La pr2 est composée d’un tubercule antérieur séparé par un faible enfoncement d’un pli allongé d’émail, se dirigeant dans l’intérieur de la mandibule. C’est ce pli qui est le premier à être entamé par l’usure. La pr.A plus allongée que la précédente possède son tubercule externe sur le mi- lieu de la dent, d’où part en avant un pli dédoublé d’émail dirigé longitudinalement an avant et deux plis par derrière le tubercule moyen qui se dirigent transversalement dans l’intérieur de la mandibule. Ces plis sont séparés par des enfoncements. La pri ressemble à la précédente, mais les deux plis antérieurs sont beaucoup plus prononcés. Ils sont plus contournés vers l’inté- rieur. Les plis postérieurs forment une coulisse fermée par une muraille sur le côté interne. L’enfoncement séparant les deux moitiés de la dent reste ouverte, car le denticule (b) qui existe sur le bord antérieur de la coulisse dans la prt de Gazella Schlosseri manque ici. Et c’est là son principal caractère de distinction (f. 21 — 21a). Sur les dents même plus usées ce caractère reste net. La jeune mandibule avec les incisives présente les mêmes caractères des molaires. Dans la mandibule f. 19 où la pr3 manque, la pr3 diffère par sa petitesse et par le pli antérieur non dédoublé; le denticule interne moyen y est plus prononcé; les plis postérieurs se sont liés. La pi\ est aussi plus courte que dans la f. 20 et 21; les deux moitiés de pli antérieur se sont liés en un seul pli dirigé en avant; les postérieurs forment une coulisse carrée, comme celle de la pri de la f. 21; on voit une petite rondelette au milieu de la cou- lisse. Il paraît que ces faibles différences sont provoquées par l’âge plus avancé de la mandi- bule; et ce n’est que le pli antérieur plus ou moins dédoublé qui peut être considéré comme un caractère constant. On voit que dans la description de la mandibule de cette Gazelle de Tchobroutchi nous répétons les caractères que nous avons donnés pour les dents de Gazella deperdita de Grebeniki. Ce n’est que le degrés du dédoublement du pli antérieur qui peut varier. Ne possédant qu’une seule mandibule de Grebeniki nous ne pouvons pas être sûre que cette variabi- lité n’y a pas existé. Le grand nombre de mandibules identiques trouvées à Tchobroutchi avec un grand nombre de chevilles attachées aux os frontaux rapportées à Gazella deperdita m’ont permis de rapporter une mandibule de Grebeniki à la même espèce et les autres aux caractères différents à la nouvelle espèce Gazella Schlosseri (avec un tubercule dans l’inté- rieur du côté interne de la pi\). Certes, cette différence entre les dents de deux espèces n’est pas très grande, et ne suffirait pas à elle seule à les distinguer; mais une fois qu’elle se fait sentir sur les divers échantillens, elfe doit être signalée. D’autant plus que dans les molaires supérieures nous trou- vons aussi malgré leur ressemblance dans toute ces formes quelques différences, mêmes quelques variétés qui devraient correspondre avec les variétés des molaires inférieures. Tant que ces fermes ne seront pas trouvées complètes — les mandibules attachées aux crânes, la discussion sera toujours possible sur l’appartenance de telle ou telle mandibule à l’une ou à l’autre des espèces rapprochées. Les quelques dents que donne Mr. Sinzow de Gazella brevicornis de Grossoulowo x) ne portent pas de caractères spécials qui puissent contribuer à la comparaison avec ces formes. Pour les dents de lait nous avons une seule pièce de Tchobroutchi et une autre de Toudorovo avec les dents peu usées — du d2, d3, mu m2. PI. II, t. 22. La dy possède sur son côté postérieur un pli double d’émail semblable à celui de di sur le côté antérieur. La moitié postérieure de cette dernière présente trois plis disposés en triangle. La d3 typique pour les ruminants avec deux tubercules accessoirs dans les deux vallées. La ml porte un petit pli oblique sur son côté antéro-externe et un tubercule accessoir dans la vallée moyenne. Longueur de la dt — 5 mm , d2 — 8, d3 — 15, mt — 12. Os du squelette de Gazella deperdita de Tchobroutchi. Pour les os du squelette nous n’avons pas grand’cliose. Ce sont deux atlas, la moitié antérieure de l’axis, deux débris de vertèbres dorsales; débris d’omoplate et du bassin, plus les bouts d’humerus, de radius, d’ulna et de tibia. Mieux sont représentés les membres par un grand nombre de métatarsiens, de métacarpiens, os du carpe, du tarse et des falanges. Certes, je rapporte ces ossements à cette espèce de Gazella grâce à ce qu’ils ont été trouvé avec ces seuls petits ruminants, plus à cause de leur ressemblance avec les ossements décrits par Gaudry pour les formes semblables. Atlas. PI. Il, t. 23. Les deux atlas nommés sont différents. L’un (f. 23) peut être caractérisé par ses ailes presque rectilignes, qui descendent directement, et c’est lui qui s’adapterait avec le crâne f . 1 5 si les enfoncements pour les condyles seraient un peu plus grands; ils sont ici larges, mais peu profonds. Cette vertèbre se distingue de la vertèbre de Grebeniki (f. 7) par ses ailes plus droits aux bords arrondis, par sa partie antérieure plus étroite, par sa surface articulaire pos- térieure plus petite. Une autre vertèbre (f. 35) est plus rapprochée de cette dernière par la forme de ses ailes qui s’élargissent en descendant, mais à un degré plus grand. Sa surface articulaire antérieure ressemble à la f. 7, mais sa surface articulaire postérieure étroite le rapproche plus de la f. 23. Il est possible à supposer que l’un de ces atlas a appartenu à Gazella deperdita et ce serait plutôt celui de la f. 23, tandis que celui de la f. 35 appartient à quelque autre variété. Mais on ne pourrait affirmer cela. Je trouvais utile de faire figurer ces pièces uniques dans notre collection. Leur dimensions sont presque les mêmes que celles de Grebeniki (Gazella Schlosseri). Ce ne sont que les ailes de f. 23 qui sont plus longues. Une partie d'axis (f. 24) se trouve avec ces atlas. Elle ne s’adapte pas par son bord an- térieur avec aucune de deux vertèbres, sa surface antérieure étant plus large; mais les bouts de cette surface correspondent par leur forme arrondie aux enfoncements de la surface posté- rieure de l’atlas. Dimensions de deux atlas: Longueur f. 23 4,5 cm. f. 35 5,5 cm. Longueur infér. du corps de la verteb. . 2,7 „ „ 2,6 „ id. super 2,4 „ „ 2,4 „ Diamètre transversal antérieur 4,0 „ „ 4,0 „ id. postérieur . 6,0 „ „ 5,0 „ Diamètre vertical inférieur ....... 1,6 „ „ 2,0 „ Les morceaux d 'omoplates conservant les surfaces glénoides donnent une bonne idée sur la forme de la tête d’humerus. Elles sont profondes, arrondies avec les crochets bien développés et recourbés dedans. Leurs diamètres sont 1.8 cm. sur 2 cm. i) I. Sinzow. Geologische u. palâontolog. Beobaçhtungen in Südrussland. 1900. PI. I. Odessa. — 33 Humérus gauche PI. H, f. 25 n’est représenté que par une partie inférieure, longue de 10 cm. avec la surface articulaire bien conservée et ayant absolument la même forme que celle d’humerus de Grebeniki ( Gazella ScJilosseri, f. 11). Les dimensions sont aussi les mêmes. La largeur de la surface articulaire est de 20 cm. avec la crête très prononcée et séparée de la partie convexe par un profond sillon. Radius (f. 26) et ulna gauches sont aussi incomplets. Ils s’articulent avec l’humerus et le radius présente un enfoncement profond pour sa crête. Sur le côté antérieur de la surface articulaire du radius se trouve une proéminence saillante, qui correspond à la crête moyenne de l’humerus et limite le mouvement de ce dernier. Le radius est faiblement recourbé. Pour l’ulna nous n’avons que folécranon s’articulant avec les deux os nommés. Sa hau- teur depuis le crochet inférieur jusqu’au milieu du sommet est de 3,5 cm. Sa largeur depuis le crochet jusqu’au bord postérieur est de 2 cm. Le bout inférieur du radius (cassé) garde les facettes pour le scaphoid. et le lunare. La largeur de la surface de ces dernières est de 1,7 cm. La facette pour le. pyra- midale est cassée. Nous avons un assez grand nombre d’ossements des membres antérieurs , et un carpus assemblé de 5 osselets bien conservés: scaphoideum, lunare. pyramidale , magnum , unci- forme f. 27. C’est d’après lui que j’ai arrangé les deux autres carpus. Les dimensions des osselets varient faiblement. D’après la forme et les dimensions ce carpus correspond à celui de Pikermi (1. cit PI. LVII,-f. 4). Largeur des trois os supérieurs (entre les bords de pyramidale et de scaphoideum) égale 2 cm.; celle de deux os inférieurs — 1,7 cm. Ce carpus gauche s’adapte bien à l’un des métacarpiens qui sont en nombre de quatre chez nous. Celui-ci est en état parfait de conservation (f. 28) avec ses facettes supérieures articulaires. Un autre métacarpien, droit, s’articule avec un autre carpus et nous avons deux membres complets avec les falanges. La longueur du métacarpien (f. 28) est de 15,3 cm.; il est très serré sur les côtés dans sa partie supérieure et forme presque une crête sur son milieu, qui s’efface sur la moitié infé- rieure qui est plate au-dessus des charnières articulaires. On ne voit pas de trace des doigts latéraux sur le métacarpien. Largeur de la surface articulaire supérieure — 1,6 cm. de l’inférieure — 1,6 cm. Sur le côté postérieur de l’os on trouve une excavation dans sa moitié supérieure, qui s’efface sur la moitié inférieure de l’os. Les falanges (f. 28a) sont longues I — 3 cm. II — 1,8, III — -1,5 (sur leur côté antérieur). Ces membres se distinguent de ceux de Gazella deperdita du M-t Léberon, tant qu’on peut juger d’après le dessin (1. cit PI. XII, f. 5, 8, 10 Gaudry): le radius par la présence de denticule sur le bord antérieur de la surface articulaire; le métacarpien par la forme plus serrée dans sa partie supérieure. Les deux premières falanges sont semblables à celles du M-t Léberon, mais la 3-e y est plus robuste. Nous en avons plusieurs, mais elles sont toutes plus minces. Le radius de Grebeniki est presque identique à celui-ci. Les premières falanges y sont plus longues. En rassemblant les ossements pour former ce membre, j’ai tâché de trouver les sur- faces s’adaptant le mieux les unes aux autres; mais néanmoins je ne puis être sûre que dans le membre arrangé de cette manière ces os lui ont appartenu. Il est bien possible que ce sont les restes de plusieurs membres identiques. C’est encore la même chose que nous aurons pour les membres postérieurs. — 34 Membres postérieurs. PL II, f. 29—34, 34*. Nous avons déjà signalé que nous ne possédons pour le bassin que deux débris, dont l’un a conservé renfoncement pour la tête de fémur. Le plus grand diamètre de cet enfoncement est de 2,5 cm., ce qui indique les dimensions de la dite tête. Il est presque identique avec la f. 10. Pas un seul débris de fémur n’existe dans notre collection. Tibia est représenté par trois pièces. L’une est presque complète (f. 29), il ne lui man- que que son bout supérieur; il est long de 15 cm. Les deux autres ne sont que des bouts inférieurs, dont l’un est articulé avec les res- tes de fibula et avec l’astragalus, attaché à sont tour au naviculare (f. 33). Ces os liés forment avec le métatarsien et les falanges (f. 34a) un membre complet. Le tibia figuré semble être plus jeune que les restes de deux autres. Sa surface articulaire est un peu moins large et les points d’articulation moins développés, les crochets moins grands (f. 29). Le second petit bout inférieur s’articule avec un autre tarse: astragalus, calcanéum et naviculare, en formant un complet d’os semblable au précédent. L’articulation inférieure du tibia est composée de deux enfoncements profonds pour les crêtes d’astragalus, séparés par une crête étroite. Son bord externe porte deux petites surfaces articulaires pour la fibula séparées par un enfoncement arrondi. Largeur de la surface articulaire du tibia est de 1,8 cm., un peu plus grande que celle de la Gazella brevicornis Gaudry (Pikermi f. 13). Elle correspond à celle de Gazella du M-t Léberon (1. cit. f. 7). La partie inférieure de cet os est aplatie surtout sur son côté antérieur; en montant elle devient plus arrondie. Le commencement de la crête longitudinale n’existe pas encore sur notre pièce. L 'astragalus (f. 30) avec ses deux crêtes saillantes et une poulie médiane pour le tibia possède un enfoncement profond sur le milieu de son côté antérieur; c’est le type d’astragalus des gazelles, ainsi que les autres os du tarse et du membre entier. Nous avons plusieurs métatarsiens dont trois s’adaptent avec les trois tarsus nommés. Nous allons nous occuper de celui qui forme un membre complet avec le tarse trouvé lié (f. 34). Du reste les métatarsiens sons tous presque de la même longueur et de la même épais- seur; les différences entre eux ne sont que très minimes. Longueur sur la surface antérieure 16 cm. Largeur de la surface articulaire super 1,6 „ „ „ „ „ inférieure . 1,7 „ Ces os sont très serrés sur leurs côtés dans la moitié supérieure et aplatis dans la moitié inférieure; c’est-à-dire que leurs surfaces latérales sont plus grandes que la surface anté- rieure dans leur moitié supérieure et elles sont égales dans la moitié inférieure. Mais la sur- face antérieure possède un sillon au lieu d’être convexe comme il a été le cas pour le métacarpien. La surface postérieure est concave. Je ne trouve pas de trace des métatar- siens latéraux. Les falanges que j’ai cherché à assortir à ce membre ont été toutes dépareillées et ont pu appartenir aux individus différents (f. 34a). Leur longueur I — 2,5 cm., II— 1,9, III — 1,9. Les dimensions de notre membre sont un peu plus grandes que celles de l’animal de Pikermi, mais les caractères des os qui le forment sont très semblables. — 35 Gazella deperdita Gaudry. Toudorovo. Nous avons deux crânes incomplets et plusieurs chevilles qui peuvent être rappor- tés à cette espèce. Leurs dimensions sont différentes. Quelques chevilles surpassent celles de Tchobroutchi en dimensions, les autres les dépas- sent, mais gardent toujours la forme solide, peu élancée; leur coupe est plus arrondie que dans les formes précédemment décrites. Dents. C’est de la couche inférieure des sables que nous avons une partie de maxil- laire avec la rangée de cinq molaires gauches, qui portent les caracrères de dents décrites de Grebeniki pour .Gazella Schlosseri (PI. II, f. la ) avec de petites rondelettes sur le milieu des molaires. Une autre partie de mâchoire porte quatre dents du côté droit, plus jeunes que les précédentes avec les mêmes caractères qu’eux, plus des plis d’émail se dirigeant dans l’intérieur des croissants dans les deux prémolaires. Nous avons signalé déjà ce caractère de complexité dans les dents de Tchobroutchi pour Gazella deperdita (PI. II, f. 16, 18). Nous trouvons dans la même collection plusieurs mandibules presque complètes (7) et une dizaine de morceaux renfermant les dents qui appartiennent toutes aussi au type de Gazella deperdita (PI. II, f. 19, 20) de Tchobroutchi, ayant sur les parties antérieures des prémolaires ( pr3 et pt\) un pli d’email dédoublé, même sur les échantillons très usés. Les denticules accessoires dans les vallées de molaires sont développés plus ou moins bien. Les dimensions de mandibules, ainsi que celles de mâchoires nommées coïncident abso- lument avec celles des mêmes formes de deux autres localités (voir p. 29 et 30). Pour les os de squelette nous n’avons dans cette collection que les débris d’omoplate, de radius, d’humerus, de cubitus, des métatarsiens et métacarpiens, quelques astragalus et calcanéum, os du carpe et les falanges. Quelques-uns de ces os s’adaptent entre eux. Comparés à ceux de Tchobroutchi ces os ne s’en distinguent pas. Il n’y a que quel- ques astragalus qui sont plus larges; peut-être ont-ils appartenu à la variété de Gazella caprina? C’est indécidable. Gazella de Taraklia. Les restes fossiles qui nous viennent de la quatrième localité Taraklia (Bessarabie) grâce au concours bienveillant de Mr. Kharousin, nous ont fourni quelques chevilles qui ont appartenu a Gazella deperdita Gaudry (M-t Léberon PI. XII, f. 2) avec leur côtés aplatis et leur coupe ovale. Leur forme est plus recourbée en arrière que celle de Tchobroutchi; elles sont plus minces et plus courtes. Les quelques autres sont plus arrondies et sur deux chevilles on voit la carène bien prononcée. Comme os du squelette nous n’avons ici que le bout inférieuer du tibia, une paire du métacarpien, deux astragales, deux calcanéum cassés et quelques phalanges. Il est difficile d’indiquer une différence marqué entre ces os et les os décrits des localités citées. Je ne fais pas figurer les restes de deux dernières localités, leur conservation étant moins démonstrative que celle des restes de Grebeniki et de Tchobroutchi et ce serait repéter ce qui a déjà été donné de ces deux localités beaucoup plus riches en restes de Gazelles. Gazella deperdita var. caprina n. sp. PI. Il, f. 36, 36a Toudorovo. Quelques autres chevilles, ainsi que deux crânes quoique dans un mauvais état de con- servation, permettent de constater les caractères suivants: une forme aplatie du crâne derrière — 36 — les chevilles, une carène bien prononcée sur le côté postéro-externe de la cheville, les cô- tés aplatis touchent la carène. Ces caractères permettent de distinguer ces restes de gazelles des précédents. Pourtant parmi les fossiles de Tchobroutchi nous trouvons aussi quelques parties des crânes portant les chevilles presque complètes, où la carène est très bien ■prononcée ; et où les deux diamètres de la coupe des chevilles sont très différentes entre eux: l’antéro-postérieur est plus grand que l’extero-interne (f. 36 cr côté postérieur). Nous avons une partie de la cheville semblable dans la collection de Grebeniki, mais la crête y est moins prononcée. La coupe de la cheville diffère de deux précédentes f. 36 a. Je crois possible de considérer ces formes à chevilles carennéès (de Toudorovo, Tcho- broutchi et Grebeniki) comme une variété de Gazella deperdita Gaudry, et de la signaler Gazella deperdita var. caprina à cause de la carène qui monte presque droitement en prenant nais- sance sur le côté postéro-interne à la base de la cheville, ce qui lui imprègne un caractère de chèvre. 11 y a plusieurs degrés de développement de cette carène dans les divers exemplaires de diverses localités. On peut conclure d’après ces restes dispersés en petites quantités sur un espace assez grand, que ces formes peu nombreuses ont eu une distribution géographi- que assez large. C’est à cette forme que je rapporte provisoirement l’atlas f. 35 de Tchobroutchi. En résumant tout ce que nous venons de dire sur les restes des gazelles de nos col- lections, nous arrivons à des conclusions suivantes. Ces formes possédant des dents très semblables se distinguent par la forme du crâne et surtout par les chevilles. On y rencontre une forme nouvelle Gazella Schlosseri se distin- guant par des chevilles élancées, minces et très cannelées à l’extérieur. Les autres gazelles appar- tenant à Gazella deperdita Gaudry ont souvent des caractères mixtes dont les uns rappelent Gazela brevicornis Gaudry de Pikermi et les autres Gazella deperdita Gaudry M-t Léberon. Quelques-unes ont outre cela des caractères propres, qui les distinguent de ces deux espèces; p. ex. des dents plus compliquées, ayant les autres caractères semblables à l’une de deux espèces. J’ai réuni toutes ces formes aux caractères mixtes dans l’espèce de Gazella deperdita ( brevicornis ) Gaudry, ne voulant pas créer de nouvelles espèces. Cette espèce présentera des diverses variétés et des passages avec des caractères com- binés des formes extrêmes de Pikermi et du M-t Léberon, ce qui ne sera pas en contradic- tion avec leur position géographique — intermédiaire dans la Russie méridionale entre les deux localités nommées: la Grèce et la France méridionale. Quant à leur rapport avec les formes d'autres localités la comparaison démontre que parmi les formes de Samos Gazella Gaudrii Schl. a des chevilles ressemblant à celles de Gazella Schlosseri, mais ses dents sont différentes; la coulisse reste ouverte, le tubercule interne n’existant pas. La même chose doit être signalée pour les dents de Gazella décrite par Mr. Schlosser de la Chine Q — Gazella palaeosinensis Sch. PI. XI, f. 9. C’est la f. 10, PI. XI (China) de Gazella aff. palaeosinensis Schl. qui rappelle notre forme; c’est une mandibule renfermant les deux dents de lait. Nous trouvons dans la drt les trois plis postérieurs non réunis en une seule coulisse, mais restant libres. Les molaires supérieures de cette forme, ainsi que celles de Gazella dorcadoides Schl. sont plus simples que dans nos formes. Pour ces dernières c’est la f. 21 (1. cit.) qui peut être comparée, ayant les molaires pourvues de plis d’émail entrant dans les marks. Ce caractère a été indiqué aussi pour les dents de nos formes. P Max Schlosser. Die fossilen Sâugethiere Chinas. 37 — Les prémolaires inférieures (■ pr3 et prri f. 18) ont les plis sus-nommés libres, non réunis. Ce n’est que dans la d3 que cette coulisse est fermée (f. 30); mais cette dent est très usée. La ressemblance la plus prononcée existe entre les dents inférieures de nos formes et surtout de la prK avec celle de Gazella dorcas (vivante), donnée par Mr. Schlosser (1. cit. China p. 165, f. 20). J’insiste précisément sur la ressemblance de cette dent et de sa partie posté- rieure qui forme une coulisse fermée, ce qui est le résultat de la confluence de trois plis d’émail. Grâce à l’état d’usure très avancé de cette dent de Gazella dorcas , nous n’y trouvons plus ces trois plis, mais une surface carrée, avec une rondelette sur son milieu. Ce caractère ne se trouve pas chez les autres gazelles vivantes. Par exemple chez Gazella subguturosa (f. 18 China) Schlosser; les plis y restent isolés et non confluents. Chez Gazella Bennetti (f. 19) de même, quoique le degré d’usure semble être le même pour tou- tes ses dents. Il me paraît donc que ce caractère — la formation de la coulisse fermée — a une grande importance dans l’échelle du développement de dents des ruminants. Je vais m'arrêter pour essayer de résoudre la question si cette coulisse doit être considérée comme caractère progressif comparativement aux plis libres dans les prémolaires de quelques autres ruminants. Examinons d’abord de quels éléments se forment les prémolaires des ruminants. Pour les supérieures il semble être complètement adopté quelles se forment de trois tubercules, dont les deux externes (pa et me) se sont liés pout former la muraille externe de la dent, tandis que le moyen ( pr ) en s’allongeant a formé le croissant interne. Le quatrième (liy) ne s’est pas développé. Les prémolaires inférieures se développent autrement. La dent primitive composée de trois denticules disposés sur une rangée, se courbe faiblement laissant le tubercule moyen ( prc .) sur le côté externe et en tramant les deux autres tubercules (pac et mec.) vers le côté interne. Le quatrième tubercule (hyc) vient compléter la dent sur son côté postéro-externe. C’est le type des prémolaires {prf) des ruminants récents, élargies dans leur partie postérieure. Dans les formes anciennes tertiaires le quatrième tubercule n’existe pas encore, il n’y a que trois tubercules avec la prédominance du moyen. La complication commence à se produire sur la p>\ (dernière prémolaire) par un dédou- blement du tubercule antérieur et postérieur (c’est à dire la formation de petits plis d’émail) et par le développement du 4-e tubercule très petit au début et allongé. En ce moment la dent présente trois plis d’émail, postérieur et deux antérieurs, se dirigeant vers l’intérieur de la mandibule. Sur le côté externe prédomine le tubercule moyen allongé longitudinalement. Voir diverses formes tertiaires chez Bütimeyer x). La pr3 suit la même complication. Depuis ce moment nous voyons deux modes différents de modification des prémolaires a) chez les Cervidae , b) chez les Bovidae. Chez les premiers c’est le pli interne qui se développe et vient s’unir avec le pli antéro - externe pour former la coulisse (croissant) antérieure semblable à la moitié de la molaire, mais plus élargie. La succession de cette transformation des prémolaires peut être suivie sur les Cervidae tertiaires. La formation de ce croissant se voit sur la prt de Cervus dicranius Nest. du Pliocène et plus tard chez Cervus elaphus , où la pr3 reste encore composée de cinq plis d’émail, tandis que la prl a complètement fermé ses deux croissants antérieurs. Chez Alces ce n’est pas seulement la prl qui ressemble dans sa partie antérieure à la moitié de la molaire, mais la pr3 ferme aussi sa coulisse antérieure pour la faire semblable à la moitié d’une molaire. Enfin dans Cervus tarandus le croissant antérieur existe sur les deux dernières prémolaires. 9 L. Bütimeyer. Geschichte d. Hirsche. 1883—4. Pl. VI, — 38 — En nous adressant aux Bovidae nous y trouvons une différence notable dans la forme des prémolaires inférieures comparativement aux Cervidae. Les premières modifications doivent se former par le même procédé. Nous trouvons la prt avec quatre plis d’émail plus le 4-e tubercule allongé se dirigeant en dedans; mais depuis ce moment ce n’est pas dans la partie antérieure de la dent que s’opère la réunion des plis pour former le croissant, mais dans la partie postérieure de la dent, et ce sont les trois plis postérieurs qui s’unissent en formant une muraille interne, ce qui donne sur une jeune dent une coulisse carrée avec deux enfoncements, qui se lient plus intimement pendant l’usure de la dent, et chez l’animal adulte nous avons une partie postérieur élargie, munie d’une rondelette et une autre partie antérieure étirée. La partie élargie est composée ici: du quatrième tuber- cule, d’interne et d’externe. Ce caractère se voit bien dans le genre Bos pour les deux prémolaires, et dans le genre Gapra. (Voir aussi Rtitimeyer — Hirsche, 1. cit. PI. VI). On le trouve aussi sur les dents de lait, avec cette différence que la présente les caractères de la prrt étant plus compliquée que la dent qui viendra la remplacer ( prf). On n’a que regarder la PL VI de Rütimeyer (1. cit.) pour se rendre bien compte de cette différence du développement des prémolaires dans les deux groupes des Ruminants: Cavi- cornia et Cervicornia, que je signale ici. Or, pour revenir à nos Gazelles — nous y trouvons déjà le caractère bien prononcé des Cavicornia recents. Dans les formes très jeunes on voit encore cinq plis d’émail séparés sur la prv mais les trois postérieures se lient bien vite; et dans le grand nombre de mandibules on voit la partie postérieure de dent former une coulisse fermée, munie d’une muraille interne, avec une rondelette sur son milieu. Nous trouvons ces plis libres dans les antilopes miocènes de Sansans et il me paraît juste de considérer ce caractère comme un grand pas progressif dans nos formes de la faune du pliocène inferieur du sud de la Btcssie. Il semble indiquer un rapprochement déterminé à Gazella dorcas aux prémolaires semblables. Gazella Schlosseri n. sp. avait encore plus compliqué ses prémolaires avec le tubercule b. A mon grand regret je n’ai pas de matériaux suffisants qui me permettraient de comparer nos formes fossiles avec les antilopes vivantes. Quant aux formes fossiles des antilopes miocènes, de Sansans et d’autres elles ne nous permettent pas de les placer en précurseur direct de nos formes, il faudra chercher ces derniers plus à l’est. Nous comptons revenir sur cette question à la fin de la deuxième partie de cet ouvrage, après la description de tous nos matériaux. Grand Cervidae de Tchobroutchi. Grand ruminant de Pikermi Gaudry (Pikermi PL XL VI). PI. III, f. 9—18. Nous avons une série d’ossements de membres et deux mandibules d’un grand ruminant provenant de Tchobroutchi, qui ne se laisse pas facilement déterminer. Ce sont: un radius avec cubitus, un metacarpus, deux falanges, un calcanéum et astragalus, deux atlas, deux axis et deux mandibules, l’une avec les dents de lait. Ce qui me fait rapporter toutes ces pièces au même animal (génériquement) ce sont les dimensions correspondantes de divers os et leurs caractères génériques. Ils ont été trouvés ensemble dans la même localité avec les formes que je viens de décrire. En les comparant avec les ossements connus dans la littérature je me suis arrêtée aux figures données par Gaudry (Pikermi PL XL VI) pour les restes d’une forme semblable, désignée sous le nom d’un «Grand ruminant». Tant que je sache ces restes n’ont pas été déterminés plus strictement jusqu’à présent. 39 — Comme caractère général de nos ossements nous devons indiquer leurs grandes dimen- sions, leur forme élancée et mince, qui rappelle le plus les membres d 'Alces. Nous allons les décrire avant de faire leur comparaison avec cette forme. Radius attaché au cubitus (f. 9) est un os long, aplati et faiblement élargi sur les deux bouts. Sa surface articulaire supérieure présente une échancrure profonde pour le cubitus. Cette dernière est plus marquée que dans le radius de Pikermi avec lequel notre os a une grande ressemblance dans son ensemble. Le metacarpus (f. 10), presque aussi long que le radius, a sa surface antérieure lisse dépourvue du sillon marqué entre les deux os qui le composent et qui existe sur l’échan- tillon de Pikermi. Cet os est très comprimé sur ses côtés, qui sont plus larges que la surface antérieure arrondie. On ne trouve pas de trace de doigts latéraux. Les deux faldnges (f. 11) munies d’échancrures profondes conviennent parfaitement à l’articulation inférieure du métacarpien: elles sont très serrées sur les côtés, de manière à former presqu’une crête sur la face antérieure. Le calcanéum et Yastragalus (f. 13, 12) s’ajustent l’un à l’autre et caractérisent un membre élancé (partie supérieure du calcanéum). Je dois signaler ici qu’ils sont beaucoup plus élancés que ceux de Camelopardalis de Pikermi (Gaudry PI. LN) avec lesquels j’ai eu l’idée de les croire rapprochés au moment où je les ai reçus. Possédant dans le Cabinet Géologique do l’Université de Moscou presque un squelette complet de Y Alces provenant des tourbières près du village Mitischthi (décrits par moi en 1 906) *) je puis comparer avec lui ces ossements. Or le radius et le cubitus d 'Alces sont plus longs de quatre centimètres. L’échancrure sur la surface supérieure pour la poulie de l’humerus est beaucoup plus profonde; l’espace pour l’attache des muscles est plus petit. Le crochet de l’olécranon est plus développé. L’enfoncement du cubitus pour l’articulation avec le radius est plus profond. Tous ces caractères démontrent un membre plus parfait chez Y Alces comparativement à notre forme fossile. Le metacarpus (f. 10) de notre forme présente au contraire des dimensions plus grandes non seulement comparativement à celles de metacarpus d 'Alces, mais surpassant celles de meta- tarsus de ce dernier. Sa surface antérieure est plus arrondie; le sillon postérieur correspond à celui de Y Alces. Le calcanéum ainsi que Yastragalus (f. 13, 12) sont plus petits que ceux YY Alces, mais présentent les mêmes caractères génériques, à l’exception d’une petite facette sur le calcanéum à l’angle supérieur de sa grande facette pour le naviculare (p. f. 13). Chez Y Alces nous avons à cette place un angle égu. C’est donc la facette correspondante du naviculare qui devrait aussi être différente; mais cet os nous manque. La surface postérieure de l’astragalus ne diffère en rien de celle de Y Alces, n’étant qu’un peu plus petite — correspondant aux moind- res dimensions de l’astragalus lui-même. Dimensions: Radius f. 9 Alces. Metacap. Calcan. f. 10 Alces. f. 13 Alces. Astrag. f. 12 Aie. Falauges. f. 11 Aie. viv. cm. cm. cm. cm. cm. cm. cm. 1-e 2-e La plus grande longueur . . Largeur de la surface articul. 45 42 43 14 Z tête 16,5 7,5 7,5 8 3,5 8 et 5 super . 7,7 7 5,6 GO 4 4,5 4 4,5 3 2,5 3,— 2.6 Id. inférieure 6,2 6 6,3 03 fac.post- ^ int. 2,5 3 4,5 5 2,3 2,5 2. 3, -2 P Marie Pavlotv. Sélénodontes posttertiaires de la Russie. (Me'm. Acad. Impér. St. Pétersbourg.) 1906. PL I— IV. — 40 - Atlas et axis. P. III, f. 14, 15. C’est ici que je rapporte, comme je l’ai dit, deux atlas et deux axis trouvés aussi à Tchobroutchi. Je fais figurer deux d’entre eux. L'atlas (f. 14) a ses ailes très arrondies sur le milieu; les angles postérieures de ces dernières s’inclinent vers l’intérieur. Le corps de la vertèbre est haut. Les enfoncements pour les condyles occipitaux sont profonds et arrondis. Ils passent aux excavations antérieures, découpées profondément et réunies par un tubercule sur le milieu de la surface antéro-interne de la vertèbre (t). Cette vertèbre, comparée avec celles d’autres ruminants présente le plus de ressemblance avec celle à'Alces, mais possède quelques différences. Ainsi ses ailes sont plates, elles n’ont pas d’enfoncements profonds sur le milieu des surfaces inférieures, comme cela existe chez Alces. Le tubercule t est remplacé sur la vertèbre d 'Alces par une excavation étroite sépa- rant les deux grandes excavations inférieures. La ligne limitant la vertèbre sur son côté postéro-inférieure est droite comme dans l 'Alces. Les deux larges facettes pour l’axis sont réunies par un large bord inférieur comme chez V Alces. Le corps de la vertèbre est plus haut sur le côté inférieur et supérieur que chez Alces. L 'axis (f. 15) le mieux conservé (de deux pièces) n’est pas complet non plus; il lui manque sa facette articulaire postérieure, et une partie de la crête est cassée. Sa surface articulaire avec l’atlas est large et arrondie sur son bord inférieur, elle se termine par des angles droits sans s’arrondir sur le côté supérieur. Le condyle odontoide est large et haut sur tout son pourtour jusqu’au bord supé- rieur, où il ne diminue pas. Ces deux vertèbres ne sont pas du même mode de conservation. L’atlas (f. 14) est semblable par sa conservation à une partie d’axis et aux ossements décrits (ils sont jaunâtres). Un autre atlas, dépourvu d’ailes et l’axis f. 15 sont un peu différents par la coloration (faiblement violets plutôt que jaunâtres). Mais leurs caractères anatomiques sont les mêmes. Dimensions: Hauteur du corps, côté inférieur . . . „ „ „ „ postérieur . . Largeur entre les bords des condyles . Entre les bords postér. des ailes . . A t 1 a s A x i s f. 14 Alces . f. 15 Alces cm. cm. cm. . . 5 4,5 8 . . 5,5 5,5 cassé ps entre les bords de CT1 la surf, articul. es . . 7 9 6,7 cd . . 8 11 s Il est difficile de se prononcer définitivement sur l’appartenance de ces vertèbres à la même forme que les os des membres. Mais leur ressemblance avec les mêmes parties d’Alces m’autorise de le faire en attendant de nouvelles trouvailles qui viendront appuyer ou rejeter cette supposition. Dans le même cas se trouvent deux mandibules du côté gauche (f. 18, 16) prove- nant de Tchobroutchi. L’une renferme deux molaires et deux prémolaires; une autre trois dents de lait (d1} d 2, d3) et une molaire. Nous avons encore une dent détachée qui porte les mêmes caractères que ces molaires et que je place ici (f. 17) et deux mandibules, avec les dents de lait qui ressemblent à la f. 18. 41 Dents d’un Cervidae de Tchobroutchi. Pi. III, f. 17, 18, 16. Nous allons nous occuper de la mandibule droite adulte f. 16 de la jeune renfermant les dents de lait f. 18 et d’une molaire. Par leurs dimensions ces dents sont beaucoup plus petites que celles de Cervus alces avec lequel nous avons comparé les ossements précédents. Mais leur forme et les plis d’émail repètent absolument tout ce que nous trouvons sur ces dernières. Les quatre croissants des molaires f. 16 sont plus longs que larges. On voit sur le côté antéro-externe un pli oblique (caractère des Cervidae). Dans les vallées moyennes on trouve de petits tubercules arrondis. La prt (à peine entamée par l’usure) est composée de deux croissants (f. 16 c) complè- tement formés dans sa partie antérieure et d’un pli allongé oblique dans sa partie postérieure — type régulier pour Alces. La pr3 présente un croissant antéro-externe (c) embrassant le tuber- cule interne ( t ), qui forme le croissant interne dans la p\\ un pli semblable au précédent se trouve dans la partie postérieure de la dent. Cette prémolaire nous renseigne bien démonstra- tivement comment s’est formée la surface masticatrice de la dent précédente (chez Alces) et quel aspect aura sa surface après l’usure par la mastication — coulisse antérieure lermée. La molaire isolée f. 17 presque intacte pourrait appartenir au même animal; elle garde aussi un pli sur son côté antéro-externe. Le tubercule moyen est très faible. La mandibuleavec les clents d e wh (gauche) (f. 18) possède la m1 qui n’est qu’un peu plus petite que la f. 17 isolée. Elle n’est pas encore entamée par l’usure. Le pli et le tubercule moyen existent aussi. La d3 avec les tubercules accessoirs très développés (dans les vallées moyennes) est très étirée. La d% possède deux plis antérieurs et deux plis postérieurs dont l’externe est formé par le 4-e tubercule (%e); le tubercule interne est très développé. La dt est composée de trois tubercules (pac, prc , mec) primaires disposés obliquement plus le 4-e tubercule (Iiyc) postéro-externe qui s’est allongé autour du tubercule postéro-interne. Je n’ose pas insister sur l’appartenance de ces mandibules au même animal (spécifi- quement). L’absence des molaires pourrait faire rapporter les jeunes exemplaires à une autre forme. Mais avec les données que nous possédons ces quatre mandibules ont dû appartenir à une forme de Cervidae. Peut être aurons nous des restes plus complets de la même localité pour décider la question. Cervidae. Les vrais Cervidae sont très mal représentés dans nos collections. Nous trouvons quelques bases de cornes à Taraklia qui portent les rosettes propres aux Cervidae; mais les morceaux sont très petits pour déterminer l’espèce (6 cm. de hauteur). Les bases sont arrondies. Pourtant un morceau de corne (sans base) a une forme aplatie et élargie, qui rappelle celle de G. dicroceras (. Palaeomeryx eminens ) de Gôriach A. Hofmann Q. Quelques autres débris de cornes sont très minces et allongés. Nous terminons ici notre description des restes de Ruminants et nous passons au Buno- dontes — an genre Sus. S u i d a e. Les matériaux que je possède pour les Suidae dans la collection de Grebeniki renfer- ment: un beau crâne complet; il n’y a que quelques petits bouts d’os qui sont cassés. Il ren- p A. Hofmann. Die Fauna von Gôriach. 1893, Fl. XIV. 6 ferme toutes les dents. La mandibule s’est conservée aussi avec toutes les dents, ce n'est que sa branche ascendente gauche qui est cassée. Outre cela nous avons encore deux mandibules avec des dents très bien conservées; mais les branches latérales leur manquent. Outre cela nous possédons le côté gauche de la mandibule avec 5 molaires, et des dents isolées supérieures et inférieures qui semblent avoir appartenu au même crâne que la dernière mandidule. Quant aux ossements du squelette nous n’avons que quatre métacarpiens: deux droits (III et IV) et deux gauches (III et IV), plus deux bouts de métatarsiens. Toudorovo nous a procuré un crâne tout à fait écrasé. Ce ne sont que les molaires qui se sont conservées — six pour chaque côté. Pour la mandibule nous avons un morceau ren- fermant quatre molaires du côté droit et des dents isolées. L’échantillon le plus intéressant est une partie antérieure d’un jeune crâne avec deux incisives, trois dents de lait et deux molaires de chaque côté. Un métacarpien de côté et une dernière phalange sont les seules parties de squelette de cette localité. Certes, nous allons décrire les échantillons les mieux conservés, en commençant par le crâne. Sus erymantheus Gaudry *). Grebeniki. En m’adressant à la littérature pour trouver une forme rapprochée à la notre, c’est dans l’Attique de Gaudry que j’ai trouvé une forme non rapprochée, mais absolument identique à notre crâne; si on regarde la PI. 37 (Pikermi) on croit voir notre crâne figuré PI. III, f. 1. C’est la même partie antérieure très allongée. Les os nasaux semblent être dans notre crâne plus droits, chez Gaudry ils sont recourbés à leurs bouts; mais cela paraît dépendre de ce qu’ils ont été comprimés dans notre crâne. La partie postérieure se relève doucement; ainsi le milieu du bord occipital et le bord des os nasaux peuvent être réunis par une ligne oblique un peu enfoncée à la base des os nasaux. Les protubérances sont aussi grandes avec de petites canines; de même que Yarcade zygomatique est extrêmement épaissie dans sa portion jugale; sa partie temporale s’applique sur une expansion de l’occipital. Ce dernier os est comparativement étroit et descend obliquement vers les condyles, avec deux enfoncements sur le milieu pour l’attache des muscles. Pour faire mieux ressortir les caractères du crâne de notre animal, je le compare avec celui du Sus scrofa domestica , et celui d’un sanglier sauvage du Caucase * 2). Par les dimensions c’est ce dernier qui occupe le milieu entre les deux autres. Mais par ses caractè- res spécifiques il ne peut d’aucune manière être mtérmédiaire. Sus erymantheus est beaucoup plus proche du cochon domestique, que du porc sauvage du Caucase. Les principales différences qui le distingue des deux autres sont les protubérances, renfermant les canines et les épaississement des arcades zygomatiques. Les protubérences existent chez le porc, mais présentent un autre caractère, renfermant de grandes canines et n’ayant pas de rugosités. Commençons notre comparaison par le sommet de la tête— bord occipital — large et droit dans Sus erymantheus , recourbé et excavé sur le milieu dans les deux autres. Nous voyons sur notre f. 1. 1“ ainsi que chez Gaudry deux lignes qui descendent de ce bord presque directement en bas limitant le front et arrivant aux angles supérieures des orbites, contournant un crochet (1. f. la). p A. Wagner . Neue Beitrâge z. Kenntniss d. fossil. Sâugeth. Ueberreste v. Pikermi. 1857, id. 1853. PI. IV. XI. Al. Gaudry. Animaux fossiles d’Attique. PI. 37, 38. 2) Ce crâne correspond à la f. 5. PI. 69. Fauna Antiqua Siwalensis ( Sus scrofa var. indiens). 43 Dans les formes vivantes ces lignes ont un tout autre caractère: elles vont tout le temps obliquement, étant très rapprochées à leurs bases, près du bord occipital. Les tempes sont baucoup moins serrées dans la forme tertiaire et le front (fr. -J- par.) présente ici une forme carrée et plate. Chez le cochon domestique il est aussi plat, mais non carré; chez le porc il est bombé et serré près du bord occipital. Ce bombement se conserve le long des os frontaux et se prolonge sur les os nasaux, ce qui donne un tout autre aspect à la tête tertiaire comparativement avec les deux autres, où cette surface fronto-nasale est excavée et non bombée. Un autre rapprochement du Sus erymantheus avec le cochon domestique se voit dans la forme des os nasaux, qui sont moins pointus sur leurs bouts externes, que chez le porc du Caucase. Le côté postérieur de l’occiput chez Sus erymantheus , avec les bords plus arrondis sur le milieu des côtés et non sur les angles supéro-latéraux (de Sus domesticus ) ressemble au porc, ce qui s’explique peut être par l’attache des muscles plus forts que chez le cochon domestique, dans lequel ces empreintes sont moins prononcées. Ce qui est encore à signaler, c’est l’absence du bord saillant sur les côtés de l’occipi- tal dans Sus erymantheus , et sa présence dans les deux autres. Chez le premier il a l’air d’être recourbé vers l’intérieur des tempes et serré contre ces dernières, ne gardant qu'un faible bord; ce dernier passe dans le prolongement jugal de l’os temporale, en le repoussant plus en avant. La partie supérieure du jugale très épaissie chez Sus erymantheus donne à tout le crâne une forme très élargie sous les orbites (f. 1), ce qui n’existe pas dans les deux autres. Pourtant cette partie du jugale est plus arrondie chez le cochon domestique quelle ne l’est chez le porc sauvage. La mandibule (f. 2, 2a) avec son bord inférieur très droit présente sa partie antérieure quoique très allongée, mais soulevée plus en haut qu’elle n’est marquée chez Gaudry, PI. XXXVIII et que cela n’est dans le sanglier. II est intéressant à noter, que la hauteur du côté renfermant les molaires est presque la même que dans le sanglier, sa longueur et sa hauteur générale étant sensiblement plus grandes. Pour les dents leur principale distinction est dans leurs grandes dimensions, l’absence de premières molaires inférieures, et la présence de petites canines. Notre sanglier sauvage pos- sède des canines énormes (supérieures et inférieures) et des petites prémolaires ( prl et prt). Chez le cochon domestique ces dents existent aussi. Les quatre incisives supérieures sont très bien développées et déjà entamées par l’usure. On voit un trou du côté droit pour la troisième, tout près de la canine. Du côté gauche ce trou manque. Ces incisives externes existent chez Sus domesticus et sont absentes chez le san- glier sauvage. Les canines ne sont pas plus grandes que les incisives, mais plus arrondies. Ce qui touche les molaires supérieures , nous en avons 7 du côté gauche et six du côté droit. La septième Q or4) paraît remplacer la troisième incisive gauche et elle est séparée de la dent suivante par une diastême de 5 mm. comme dans le sanglier sauvage. Les dents sont déjà assez usées, et la première molaire n’a sur sa surface masticatrice que les contours d’émail exté- rieurs. (PL III, f. U.) Prémolaires', les deux premières sont allongées, la troisième avec un talon intéro- postérieur et la dernière allongée transversalement présentent des caractères propres au type de Sus erymantheus Gaudry. L’email est très épaissi. Les vraies molaires gardent aussi ce caractère d’émail faisant de gros plis. On n’y voit presque pas de tubercules accessoirs; sur la ml usée on voit les quatres tubercules arrondis — usés; sur la m2 on voit quatre collines usées à grands plis. La m3 non entamée porte quatre grandes collines à quatre angles, plus un talon allongé et une espèce de bourrelet sur son côté antérieur. 44 L’émail est plus compliqué dans les molaires du cochon domestique 1). Dents inférieures (f. 2a): six incisives allongées, deux petites canines séparées par une diastème de 5,5 cm. de la première molaire. Elles sont au nombre de six de chaque côté et corréspondent parfaitement par leur état d’usure aux molaires supérieures. Sur la m2 et m3 les tubercules accessoires dans les vallées sont bien développés. La m2 possède encore un tubercule accessoir au milieu de son bord postérieur. La m3 possède trois paires de grandes collines; les postérieures sont compliquées. Il est intéressant à noter que les dernières molaires des trois mandibules qui sont en ma disposition présentent des variétés en rapport de leur longeur à leur largeur. La plus jeune est la plus étroite. L’aplatissement de la symphyse varie aussi; elle est le plus relevée dans la mandibule appartenant au crâne (f. 2); dans les deux autres elle est plus aplatie; plus serrée à son extrémité dans le jeune exemplaire, et plus étalée dans un autre plus âgé. Ce dernier n’a pas de canine sur son côté gauclie. Les autres caractères sont les mêmes dans les trois exemplaires. Ce qui distingue cette mandibule de celle du sanglier, c’est, la hauteur de sa branche postérieure. L’âge de notre animal devait être à peu près le même que lâge de celui d’Attique à en juger d’après l’état des dents. Mesures en centimètres: S. erym. Sangl. du Caucase. Longueur du crâne depuis le bord occipital jusqu’à l’extremité des os nasaux 51 43 Largeur du crâne entre les bords des arcades zygomatiques .... 25 17 Largeur des maxillaires avec les saillies osseuses 13 9 Distance depuis le trou occipital jusqu’au milieu des incisives ... 45 37 Hauteur de l’occiput depuis le bord supérieur jusqu’au trou cérébral . 17 10,5 Sa plus grande largeur 16 8,5 Longueur de six molaires, prise sur leur milieu 15 11,5 Longueur de la mandibule depuis le bord postérieur jusqu’à la base des incisives (côté interne au milieu de la symphyse) .... 38 32 Largeur de la mandibule derrière les dernières molaires 12 9 Id. derrière les canines (élargissement chez le sanglier) ...... 6 6 Longueur de six molaires ... 15 12,5 La mandibule figurée par Wagner 1. cit. PL XI, est plus grande. Pour les os du squelette nous n’avons que quatre métacarpiens complets: le Ill-e droit et gauche et le IV-e gauche semblent avoir appartenu au même individu; un second met. IV gauche est de plus petites dimensions. PL III, f. 5, 6. Outre cela nous avons deux bouts supérieurs des métatarsiens IV et III gauche f. 7, 8. Mc. 111. Mc. VI. Mt. III. Mt. VI. Longueur sur le milieu 10 cm. 9,7 cm. Largeur de la facette super 3 „ 3,5 „ 1,7 2 Contour sur le milieu de l’os ... 7,5 7,5 6 6 Je n’ai aucune certitude pour considérer ces os du membre comme appartenant au même individu que le crâne. D’autant, plus que par le mode de conservation ils s’en distinguent. Les débris des métatarsiens ont été trouvés avec le crâne. Cette description et les mesurements pris sur le crâne viennent d’appuyer notre déter- mination de ses restes comme appartenant à Sus erymantheus décrits par Wagner et Gaudry et trouvés en Attique (à Pikermi). Je ne connais pas d’autre description pour cette forme. i) Les photographies pas trop nettes des dents de Sus erymantheus Sinzow de Grossoulovo ne permettent pas d’en faire des comparaisons. 1. cit. T. II. — 45 Sus ef. erymantheus Gaudry. Toudorovo. PI. III, f. 3, 4. Ce qui concerne les restes des Suidae provenant de Toudorovo (Bessarabie) la plu- part des dents ont presque les mêmes caractères que les précédentes; mais elles sont plus jeunes et moins usées. Dans le crâne écrasé nous trouvons les dernières molaires supérieures plus simples; la première vallée externe n’a pas de tubercules accessoires, qui existent dans la f. I5. Le contour de l’émail dans les collines est plus simple, surtout dans le talon. La longueur des dents est de 14 cm. Cette mâchoire n’est pas encore entamée par l’usure. Les autres dents de cette pièce ne présentent presque aucune différence avec la f. 2a. Parmi les dents isolées il y en a de toutes jeunes, dépourvues encore de racines, d’autres plus âgées, mais plus petites que celles de Grebeniki. La pièce qui mérite une attention particulière c’est une partie antérieure de la mâchoire avec l’intermaxillaire d’un jeune individu f. 4. On y trouve quatre incisives de lait, les quatre prémolaires de lait de chaque côté et les premières molaires. En comparant cette mâchoire au seul dessin qu’on trouve dans la littérature pour le jeune Sus erymantheus Gaudry la f. 1, PI. 39 Attique, nous trouvons que notre dernière dent de lait (4 m. de Gaudry) est plus usée, et que les quatre tubercules qui la composent sont moins prononcés. Cette dent de l’Attique ressemble plus à notre vraie molaire (m1). La troisième dent de lait ( d 3) — allongée est composée de deux tubercules posté- rieurs arrondis et d’un tubercule antérieur allongé. Les deux autres (2 m 1 et 1 m1 Gaudry) sont très serrées et rappellent les p\ où elles existent. La longueur de quatre dents de lait, plus la première molaire est de 8,5 cm. La longueur des six molaires adultes de cette localité est de 14 cm., elle est donc moindre que celle de l’échantillon de Grebeniki (f. P’). Si nous voulons indiquer les rapports de notre Sus avec les autres espèces décrites, nous allons nommer Sus major Gaud. (Mont Léberon PI. VIII, VII), qui ne se distingue que par l’absence des protubérances et des élargissements de l’arc zygomatique, comme l’a fait sentir Gaudry. Les dimensions de dents ne sont qu’un peu plus grandes et l’émail plus robuste. Pour d’autres comparaisons nous allons nous adresser aux auteurs suivants; pour les formes de l’Asie: Falconer et Cautley, R. Lydekker et Max Schlosser *). Pour l’étude géné- rale des Suidés nous avons l’ouvrage classique très détaillé de Mr. Stehlin 2). Le premier des ouvrages indiqués a été le seul lors de la publication de Gaudry sur les Suidae de l’Attique. Parmi les formes de Siwalik figurées par Falconer et plus tard par R. Lydekker (1. cit.) c’est Sus hysudricus qui est le plus rapproché par la forme de ses molaires et le nombre de ses collines principales et supplémentaires. Ainsi la f. 5. PI. 71 Fauna Ant. nous donne absolument le même dessin que dans notre f. 3, PI. III sauf ses plus petites dimensions. Mais la pièce rapportée à la même espèce et donnée PI. 70, f. 2 — 3, ne correspond nullement à la notre par la disposition de dents, ne laissant aucun interval entre la pri et la c, et par la forme de la mandibule, où les dents occupent tout l’espace qui reste libre chez nous (diastème). Dans l’ouvrage de Lydekker ce sont aussi quelques pièces de Sus hysudricus (PI. VI, f. 10, 11) qui peuvent être rapprochées des nôtres. 0 Falconer. Fauna Antiqua Siwalensis. B. LydelcJcer. Siwalik and Narbada Bunodont Suina. Mem. Palaeont. Indica 1884. Max Schlosser. Die fossilen Sâugethiere Chinas. PL VII. VIII. 2) H. Stehlin. Ueber die Geschichte des Suiden Gebisses. 1900, Taf. I— X. 46 — Parmi les dents inférieures la f. 2 donne dans la m3 la partie postérieure non subdi- visée en deux tubercules; ce caractère se rencontre dans la même dent de Tudorovo, qui est plus simple que les autres, et surtout dans celle de Grebeniki. La f. 8 porte les dents de lait, dont la m.m. 4 repète parfaitement la même dent de Tudorovo, sauf les dimensions. Ne connaisant pas la forme du crâne on ne peut pas se prononcer pour la parenté ou pour la simple ressemblance de dents de ces deux formes: Sus erymantheus et Sus hysudricus. Sus giganteus Falc. présente un élargissement des jugales, quoique moins épaissies que chez Sus erymantheus , ce qui lui donne une ressemblance dans cette partie du crâne avec le notre. Mais elle s’arrête là; la forme de la partie occipitale étant différente, et les crêtes latérales du front allant obliquement vers le milieu. La partie antérieure du crâne f. 4, PI. 70 (Ant. Siw.) ne possède pas de protubéran- ces canines, et la mandibule porte de grandes canines (f. 5). Ce sont certes des caractères qui éloignent Sus giganteus de notre forme; sur les fig. 7 et 8 les canines sont moins grandes que sur la f. 5. Les dents sont plus grandes et plus compliquées dans la forme de Siwalik. Mr. Stehlin (1. cit.) sépare les formes Gigantesques des Suidae tels que Sus giganteus , Sus titan et Sus provincialis pour les considérer appartenant au genre Potamochaerus , tandis que Sus erymantheus et Sus major de Gaudry sont pour lui les représentants d’un troisième groupe, qui ont poussé à l’excès les caractères des Potamochaerides d’un coté et des Suides d’autre. C’est surtout la différence dans la construction du crâne et des molaires qui permet à l’auteur de faire cette distinction et de diviser les Suidae en ces trois groupes. En consultant l'ouvrage de Max Schlosser sur les «Sâugethiere Chinas», nous trouvons quelques molaires figurées pour les Suidae. Et ce sont les molaires désignées par le nom de Sus hyotheroides n. sp. que l’auteur considère rapprochées de Sus hysudricus de Siwalik, qui peuvent être considérées comme possédant des caractères semblambles avec celles de Tou- dorovo. C’est surtout la dernière molaire supérieure avec ses simples collines dépourvue de tubercules accessoires dans les vallées, qui rappelle ces dernières. Mais la dent est plus courte que la notre. La m2 et la m3 sont aussi plus courtes que les nôtres, plus carrées. L’émail est moins plissé. En résumant cette étude de restes de Suidae dans le sud de la Russie on peut dire, que c’est avec les restes de Pikermi que nos formes sont identiques (Grebeniki). Quelques autres restes de Toudorovo moins bien conservés peuvent peut-être trouver des formes plus rapprochées dans les dépôts pliocènes inférieurs de Sivalik et de la Chine. Mais il faudrait pour cela baser la camparaison sur des dents isolées, ce qui n’est pas toujours instructif. Perissodaetyles. En abordant l’étude des Perissodaetyles nous allons commencer par les PJdnocerotidae qui sont représentés par diverses formes dans nos localités. Dans cette partie de notre ouvrage nous allons décrire les restes d’une seule localité— Grebeniki, restes qui méritent une attention particuliaire à cause d’une grande diversité d’âge des individus exprimée par les crânes en partant de tous petits. Rhinocerotidae. Les plus nombreux restes fossiles que nous avons dans la collection de Grebeniki appar- tiennent aux PJdnocerotidae et ce qui est surtout frappant c’est que ce sont les ossements appar- tenant aux formes non seulement semblables entre elles, mais étant de même âge et presque 47 — de mêmes dimensions. Quant aux crânes, qui sont au nombre de douze plus ou moins complets, ils ont appartenu aux individus de divers âges, dont les plus jeunes possèdent leurs dents de lait encore conservées, et les plus âgés ont déjà leurs prémolaires complète- ment usées. D’après les formes précédentes (Artiodactyles) on devrait s’attendre à trouver parmi les restes des Rhinoceroüdae les formes correspondantes avec celles de Pikermi — Rhin. Schleier- macheri et Rhinoc. pachygnatus. Mais c’est le contraire qui a lieu— nous n’avons pas un seul crâne muni de cornes. Ils appartiennent tous aux Aceratherium dépourvus de tout indice de cornes. A Pikermi Gaudry n’a eu qu’une seule mandibule qu’il a pu attribuer à Y Acerathe- rium? (1. c. PI. XXVIII, f. 6). Les autres auteurs. Wagner et Weithofer n’en ont pas non plus cité. Dans les dépôts du M-t Léberon Gaudry ne cite que quelques ossements (humérus, ulna et quelques os du tarse et du carpe) qu’il attribue à Y Aceratherium incisivum Kaup. Or, c’est aux dépôts d’Eppelsheim que j’ai cru devoir recourir pour chercher les formes rapprochées, si non semblables aux nôtres. Et c’est l 'Aceratherium incisivum Kaup, la plus jeune forme de ce genre en Europe, qui nous servira principalement pour la comparaison. Mais avant de faire la comparaison avec la forme nommée, ainsi qu’avec les autres Aceratherium qui ont été déjà décrits nous allons étudier en détail nos restes fossiles. Il faut rappeler avant tout que notre collection est surtout précieuse en ces osse- ments parce quelle renferme des crânes d’âge diverse qui nous permettent de suivre le développement de diverses parties du crâne et des dents et donnent la possibilité de décider si ces restes appartiennent à une seule espèce ou à plusieurs. On connaît combien les dents de Rhinoceroüdae en général se modifient avec l’âge, surtout les molaires supérieures; on con- naît qu’il est facile de confondre la m2 avec la m\ qui sont dans les âges différents semblables une à l’autre. D’autre part les dents usées perdent quelques caractères qui leur sont propres dans le jeune âge. Enfin, outre ces crânes et ces mandibules nous avons beaucoup d’os de squelette qui, quoi- que u étant pas liés entre eux, à l’exception d’une patte, sont presque de mêmes dimensions et du même mode de conservation, ce qui permet de les rapporter aux mêmes formes que les crânes. Ceci est d’autant plus intéressant que les restes des Rhinoceroüdae d’autres localités que nous étudiérons plus tard nous donnent d’autres formes, qui se laissent facilement distinguer de celles de Grebeniki. Mais il en sera question plus tard. Ici nous allons nous occuper exclusivement des restes d’ Aceratherium récueillis dant les sables jaunâtres de Grebeniki, et représentés par les crânes renfermant les dents, laissant de côté les dents isolées. La forme de ces crânes, jeunes aussi bien qu’adultes, peut être caractérisée par les mê- mes traits. Le crâne est allongé; le bord occipital n’est pas très élevé dans les formes adultes dans les jeunes la ligne qui le réunit aux os nasaux est droite. Ces derniers sont minces et pointus. Aucun indice sur l’existance de corne frontale ou nasale n’éxiste ni dans les jeunes crânes, ni dans les adultes. L’occipital est large dans les jeunes et plus relevé dans les adultes, mais garde toujours sa forme carrée. Les dents supérieures sont au nombre de 3 molaires et 4 prémolaires dans les adultes. Pour les dents antérieures des mâchoires nous n’avons aucune pièce complète — leur forme et leur nombre restent inconnus pour nous. Les mandibules au contraire donnent une idée tout à fait nette sur la denti- tion complète. Il y a toujours deux grandes canines disposées dans les coins de la symphyse élargie et deux petites incisives à côté de celles-là, laissant le milieu de la sym- physe libre. Les molaires intérieures sont au nombre de six (3 pr., 3 mol.) sur chaque côté. — 48 — La partie de la mandibule renfermant les molaires est peu élevée et mince compara- tivement à sa longueur; la partie postérieure arrondie par derrière est très élevée et élargie transversalement. Les ossements du squelette sont courts, surtout les os des membres, ce qui pourrait les faire prendre pour les restes des animaux jeunes. Mais comme je l’ai déjà signalé tous ces os presque de mêmes dimensions, sont adultes; il n’y a que quelques uns avec les bouts encore non ossifiés. De douze crânes et mâchoires avec la dentition complète je vais choisir ceux qui d’après leur âge pourront faire une série, dans laquelle on vera les molaires se développer et s'user successivement. Aeeratherium KowalevSKii n. sp. Jeune crâne de Grebeniki. pi. iv, f. i, r. Le plus jeune crâne est presque complet; il n’est que comprimé. Il a conservé ses os nasaux sauf les bouts, ce qui permet de voir sa longueur jusqu’au bord occipital — 29 cm. L’occiput est complet, ce n’est qu’une petite partie du bord supérieur qui est cassée. Sa largeur est de 10 cm. sur le milieu. Le trou occipital est abimé et les condyles n’existent pas. L’ârcade zygomatique, ainsi que l’apophyse para-mastoïde (pin) et la postglenoïde (pg) se sont conservées quoique la pm est recourbée en avant. La partie supérieure du crâne est plate; il n’y a qu’un faible enfoncement au commen- cement des os frontaux derrière le bord orbitraire. Les os nasaux sont minces et l’excavation entre eux et les mâchoires est profonde. Il n’y a qu’un espace de 6 cm. entre le bord de l’échancrure et celui de l’orbite, qui est largement ouverte par derrière. La surface inférieure du crâne n’a pas conservé les bords des os pterygoidien et les os occipitaux. Les mâchoires renferment les embryons des prl qu’on voit dans les alvéoles, les d1 étant tombées. Les autres dents de lait, les f/2 et d3 sont peu usées sur les deux côtés; la dl vient à peine au jour; sa partie postérieure est encore dans l’alvéole. La d 2 est très compliquée, allongée f. la. Son côté externe est faiblement ondulé, ce n’est que l’angle antérieur qui ressort. Les deux crêtes transversales se dirigent obliquement en arrière et la postérieure possède déjà un crochet qui se dirige vers la crête antérieure. Le côté antérieur de la dent est bordé par un bourrelet. Dans la vallée moyenne nous trouvons un tubercule accessoire très développé. Dans cet état d’usure cette dent nous donne sur sa surface masticatrice quatre fossettes profondes. La d3 est aussi plus longue que large (surface déjà entamée par l’usure). Son côté externe est plus ondulé que dans la dent précédente; on peut y indiquer quatre faibles enfonce- ments et le bord postérieur soulevé et tranchant. Les deux crêtes transversales arrondies se di- rigent en arrière et la postérieure porte aussi un crochet se dirigeant vers la crête antérieure. A la base de celui-ci on voit encore un petit pli d’émail. Dans la vallée moyenne existe un tubercule accessoir semblable à celui de la d2, ainsi que le bourrelet sur le côté anté- rieur de la dent. La est mieux visible sur le côté gauche grâce à une partie de la mâchoire qui mân- que. Elle laisse voir le côté externe ondulé, muni aussi d’un angle antérieur aigu et avec le bord postérieur recourbé en avant et tranchant. Les deux crêtes transversales sont recourbées comme dans la dent précédente; la posté- rieure porte aussi un crochet qui est appliqué ici vers la crête antérieure. Cette dent est intacte par la mastication. Les premières dents de deux mâchoires sont très rapprochées; il n’y a que 3,5 cm. entre leurs bords antérieurs, et sur cet espace on ne voit aucune trace de dents antérieures. — 49 Longueur des dents sur le bord de leur côté externe: d 2 — 4 cm., d 3 — 4,5 cm., di 5 cm. Hauteur du côté externe sur son milieu: d*— 2, d3 — 3. Or ces dents de lait peuvent être caractérisées par la présence du côté externe ondulé, du bourrelet sur le côté antérieur de la dent et d’un tubercule accessoire à la base de la vallée moyenne. Crâne incomplet jeune. Dents. PI. IV, f. 2. La deuxième pièce est moins bien conservée. Ce n’est que la partie maxillaire du crâne, dépourvue des os nasaux, mais qui a conservé les os frontaux avec ce faible enfoncement, que nous avons vu sur le crâne précédent. La distance entre le bord de l’échancrure de la mâchoire et le bord de l’orbite est aussi de 6 cm. Les autres parties du crâne manquent et ce ne sont que les dents qui sont bien conservées de deux côtés et ont une valeur pour nous, présentant un pas de plus dans leur développement comparativement au crâne f. 1. Nous trouvons ici les quatre dents de lait de deux côtés. Les incisives manquent. La pr1 qui a remplacé la d1 existe déjà. Elle est arrondie du côté externe, avec une crête trans- versale postérieure seule; l’antérieure n’existe pas. Il n’y a à sa place qu’un faible pli d’émail, ce qui correspond à la forme allongée de la dent dans la partie antérieure et arrondie dans la postérieure. La d 2 présente la même forme étirée sur son côté externe avec une faible ondulation et un pli d’émail sur l’angle antérieur, avec un bourrelet antérieur; les deux crêtes transversales sont arrondies. Le crochet existe aussi dans la même direction et le pli accessoire partant du milieu du côté externe dans la partie antérieure de la vallée moyenne supérieure. Un tubercule accessoire existe aussi à la base de la -vallée moyenne. La dent n’est qu’un peu plus usée que la même dent de la f. 1. La d3 répète de la même manière les caractères de la dent correspondante de la f. 1. Ce n’est que le petit pli d’émail existant sur la d3 du côté droit f. 1, à la base du crochet qui n’existe pas ici, comme il n’existe pas du reste sur la d3 du côté gauche f. 1. Le crochet de cette dent est plus rapproché de la crête antérieure. La dk est toute au jour ici. Elle conserve absolument tous les caractères de la dent précédente, n’étant qu’un peu plus grande et complètement intacte par la mastication; ce qui permet de bien voir les parties qui forment la crête antérieure recourbée et la partie élargie de la dent qui soutient cette crête (s.). Le côté externe est aussi faiblement ondulé avec le bord antérieur prononcé. Le tubercule accessoire existe aussi. La m 1 se laisse voir sur le côté droit par sa surface externe dans l’alvéole profonde. La longueur de ces quatre dents sur leur côté externe est de 15,5 cm. d1 — 2 cm., d 2 — 3,5 cm., d3 — 4,5 cm., d 4 — 5,5 cm. Hauteur de la couronne d1— 1,8 cm., d*— 2 cm., d3 — 2,8 cm., d1— 4,5 cm. On voit qu’il n’y a pas à hesiter de considérer ces deux dentitions comme appartenant à la même espèce cYAcerathermm, ne se distinguant que très faiblement par l’âge. Jeune crâne. PI. IV, f. 3, 3“. Ce crâne est presque du même mode de conservation que celui de la f. 1; les os nasaux ne sont que plus cassés, ils finissent sur la ligne de l’échancrure. Mais il est plus âgé. La surface supérieure du crâne est aussi droite que dans le premier. Les faibles bom- bements des pariétaux ont disparu, ou mieux dire ils se sont replacés sur les côtés, étant sé- parés de la partie surérieure du crâne par des faibles crêtes latérales. L’arcade zygomatique est de la même forme, mais elle est devenue plus robuste. — 50 L’apophyse para-raastoide (p.m) est aussi recourbée vers l’antérieur, ce qui démontre que cela n’était pas accidentel dans la f. 1. L’apophyse post-glenoïde (pg.) mince et allongée est un peu cassée, ainsi que l’occiput. La longueur depuis les os nasaux cassés, au-dessus de l’échancrure maxillaire — jusqu’à la crête occipitale est de 28 cm. (f. 1, 23 cm.). L’espace entre le bord de l’échancrure et le bord de l’orbite — 7 cm. La largeur de l’occiput sur le milieu est de — 12 cm.; sa partie inférieure est abimée; les condyles et le trou cérébral n’existent pas. Pour les dents nous avons f. 3“ côté gauche: pr1, cü2, d3 d 4, la m1 commence d’appa- raître. Pour le côté droit nous avons les mêmes dents à l’exception de la pr\ qui est tombée. La partie antérieure du museau est cassée. Il n’existe aucun indice des incisives. La prx arrondie sur le côté externe, porte un pli plus prononcé sur son bord anté- rieur, qu’il n’a été marqué dans la f. 2. Son bord externe, ainsi que sa crête postérieure sont faiblement entamés par l’usure. Il existe un faible bourrelet interne. La d2 présente une dent dans laquelle le crochet s’est lié avec la crête antérieure, dont le bout s’est rapproché à son tour du tubercule intermédiaire et en s’usant a fermé la vallée moyenne. La crête postérieure en s’usant a formé la troisième rondelette sur cette dent. La forme de cette dent reste la même que dans la f. 1 et. 2. Mais son côté externe est devenu plus uni, l’angle antérieur s’est presque effacé et la hauteur s’est diminuée. La d3 s’est modifiée dans le sens de la formation de l’antécrochet, qui est le ré- sultat de l’usure du bout interne de la crête antérieure recourbée, et la colline interne (s.) est devenue la continuation de la crête. Les autres parties se sont aussi plus usées et le côté externe de la dent est aussi devenue plus lisse, le pli antérieur s’est diminué. Le bourrelet antérieur et le tubercule accessoire de la vallée moyenne existent comme dans la d3 f. 1, 2. La cf4 répète tous les caractères de la d 3 f. 2, n’étant que plus grande et plus usée. Son côté externe est encore aussi ondulé que sur la f. 2. La m1 n’est visible que par sa partie antéro-externe. Or, ce crâne ne laisse aucun doute sur son appartenance à la même espèce que les deux précédents, mais si on trouvait quelques dents isolées de deux crânes, p. ex. la d 3 f. 2 et la d3 f. 3, on pourrait se tromper sur leur vraie position et les prendre pour les dents de formes différentes, grâce aux côtés externes différents. Crâne presque adulte. Dents. PI. IV, f. 4. Le stage suivant que nous avons parmi nos crânes, c’est celui, où les trois dents de lait sont déjà remplacées, il ne reste que la quatrième en place; plus la m1 et la m 2 sont venues au jour. Les dimensions de ce crâne sont beaucoup plus grandes que celles de la f. 3. Il est d’assez bonne conservation. Les os nasaux existent, sauf leurs bouts cassés. Le bord supé- rieur des occipitaux est abimé; le reste d’occiput est entier avec les condyles et le trou occipital. L’arcade zygomatique et les deux condyles ( pm et pg) quoique déformés sont en place. Ici le bord occipital est plus soulevé que dans le crâne f. 3 et la descente vers le front est plus oblique. La partie moyenne de la surface supérieure est faiblement excavée, sans aucune trace de rugosité pour la corne. Les os nasaux sont faiblement soulevés par leurs bouts antérieurs. L’excavation de la mâchoire est profonde. L’orbite ouverte est très allongée. La surface inférieure du crâne est presque complète aves les ptérygo'idiens aux ailes larges et très ouverts. — 51 — Longueur du crâne depuis le bord occipital (un peu cassé) jusqu’au niveau de l’échancrure par ligne droite est de . 33 cm. Id. jusqu’aux bouts des os nasaux (un peu cassés) 43 „ Espace entre l’échancrure et le bord de l'orbite 7 „ Largeur de l’occiput sur son milieu 16 „ Longueur de la série dentaire ( pr 2, pr3, pr1, m1, m2) côté externe ..... 22,3 „ La première prémolaire est perdue; PL VI, f. 4, il n’y a que la place de sa racine (alvéole). La deuxième prémolaire pr 2 est une dent rappelant la pr1 de la f. 3, mais plus grande. Son côté externe allongé et arrondi se prolonge en avant des crêtes internes. De celles-là, l’antérieure développée incomplètement et la postérieure raccourcie se sont liées pour former une fosse commune ouverte en avant. Un petit crochet part du côté antérieur de la crête postérieure et se dirige en avant (a). Un faible bourrelet existe sur le côté interne; il s’accentue sur les côtés antérieur et postérieur de la dent. Une fossette profonde existe derrière la crête postérieure. La pr 3 avec le côté externe droit et un faible enfoncement de l’angle antérieur, comme plié par la pr 2, présente aussi les deux crêtes transversales liées. L’antérieure s’est complè- tement liée avec le côté externe de la dent, ce qui n’existe pas sur la pr 2. Le crochet s’est développé; le bourrelet s’est conservé sur le côté antérieur et le côté postérieur de la dent, où il ferme la fossette postérieure. Aucun indice de tubercule à la base de la vallée moyenne n’existe pas dans ces deux dents. La dl est d’un intérêt particulier, car elle garde les caractères de dents de lait que nous avons vus sur les dents précédentes. Elle est déjà assez usée: son côté externe est devenu moins ondulé; il n’y a qu’une faible excavation sur l’angle antérieur. Le crochet est grand; il entre dans la partie supérieure de la vallée moyenne ne lais- sant qu’un espace étroit. L’antécrochet s’est beaucoup élargi, ainsi que la base de la crête antérieure. Le bourrelet antérieur n’a laissé qu’un pli sur la crête antérieure (ô.). La partie interne de la crête postérieure s’est aussi augmentée par l’usure du pli, qui existe dans la dl f. 3. Le tubercule accessoire existe, quoique aussi usé. La fosse postérieure est fermée. La m1 se distingue brusquement de la dent précédente. Son côté externe est droit avec les deux angles faiblement relevés. La crête antérieure porte un gros pli qui loge dans la vallée moyenne et qui correspond au crochet antérieur. La crête postérieure possède un grand crochet qui se dirige vers l’antérieur. La fosse postérieure est large- ment ouverte. Il n’existe aucun indice du tubercule accessoire dans la vallée moyenne, et aucun bourrelet. La m2 est encore intacte par la mastication. On voit le côté externe presque droit avec l’angle antérieur faiblement recourbé. Les deux crêtes transversales sont presque de mêmes dimensions; l’antérieure est encore dépourvue de sa base élargie; la postérieure porte le crochet. C’est surtout en regardant cette série dentaire sur son côté externe qu’on s’assure de la vraie position de dents et de leur appartenance aux dents de lait, ou à la dentition per- manente. Leur hauteur donne cette preuve. Ainsi. pr 2 pr3 # m1 m2 Longueur sur le côté externe .... 3,2 cm. 3,4, 5, 5,4 5,3 Hauteur sur le milieu 3, „ 4, 2, 4, 4 La hauteur des couronnes des molaires et des prémolaires est visible grâce à la destruc tion de la mâchoire sur le côté externe. Mâchoires d’un crâne incomplet. PI. IV, f. 5. Cette pièce présentant le degré suivant du développement des molaires ne renferme que les mâchoires et une partie de l’arcade zygomatique. Mais elle présente un intérêt en nous faisant voir naître les pr1 , la dk étant tombée. Les pr1 manquent., il n’y a que les alvéoles. La différence de deux prémolaires comparées avec celles de la f. 4 ne consiste que dans un degré plus grand de l’usure de leurs surfaces et dans la modification du côté interne de la pr 2, où les 2 crêtes sont plus nettes, séparées par une faible vallée moyenne. A la base de celle-là on voit un petit pli d’émail — reste du bourrelet qui existe encore sur le côté antérieur. Sur le côté postérieur nous trouvons un pli d’émail qui formera la fossette postérieure. Dans la pr 3 ce sont aussi les bouts internes des crêtes qui sont plus marquées par la vallée moyenne quoique encore unis; mais ici nous trouvons à sa base un petit pli d’email. Un faible bourrelet existe sur le côté antérieur de la dent. Sur le côté externe lisse il n’y a qu’un faible enfoncement près de l’angle antérieur. La pr1 non touchée par la mastication porte tous les caractères de la dent précédente (pr3) avec un petit pli à la base de la vallée moyenne. Sur ces deux dents on voit bien la différence entre les crêtes antérieures des dents de lait et des prémolaires. Dans les premiè- res le bout intérieur de la crête s’applique sur un cône arrondi (s. f. 1, 2, 3) qui semble être indépendant de la crête. Tandis que dans les prémolaires ce cône s’est intimement lié avec la crête ne faisant qu’une seule partie de la dent. La m1 porte les caractères de la m1 de la f. 4 n’étant qu’un peu plus usée. Ici le bout primitif de la crête antérieure, recourbé dans la vallée moyenne donne un pli prononcé, qui en s’usant élargit l’antécrocbet. Le côté antérieur de cette dent est différent dans sa partie supérieure et inférieure *). Elle est ondulée dans l’inférieure et lisse plus près de la jensive, l’angle s’est complètement lié avec le côté. La m2 peu usée porte les mêmes caractères que la m1 et ici on voit mieux encore le pli qui formera l’antécrochet. Elle est très peu usée et complètement decouverte par son côté externe (côté droit de la mâchoire). Cette dent laisse bien voir la modification qu’elle va subir pendant l’usure. Elle nous démontre comment ce côté externe ondulé au commencement, dans sa partie inférieure, près de la surface masticatrice, devient de plus en plus lisse avec l’âge avancé de l’animal. La m 3 est dans l’alvéole. Ce crâne a été comprimé sur les côtés, ce qui a recourbé le palais. Sur la partie tout à fait antérieure du museau, nous trouvons, tout près de l’alvéole pour les pr1, deux enfoncements allongés qui ont renfermé peut-être les racines des incisives. Les dimensions de cette série dentaire sont de (5 dents) 22 cm.: Longueur: pr 2 — 3, pr 3 — 3,5, pr1 — 3,5, m1 — 5,4, m2 — 5 (côté externe). Hauteur — côté externe de la couronne: 4, 5, — 3 5, — 5,4. Crâne adulte complet. PL VI, f. 6, 6a. Le crâne de l’âge suivant que nous avons dans notre série renferme les sept molaires de chaque côté qui semblent au premier abord présenter une différence marquée avec les dents f. 5. Nous allons les décrire une à une en les comparant avec les précédentes pour voir à quoi est due cette différence. P Je considère les dents dans leur position naturelle dans les mâchoires; les surfaces masticatrices diri- gées en bas. 53 Le crâne est bien conservé avec les os nasaux complets et l’arcade zygomatique gauche. C’est le bord occipital qui est abimé et qui empêche de donner la longueur nette du crâne. Pourtant en le restaurant comparativement avec le crâne f. 4 nous pouvons indiquer la longueur depuis les bouts des os nasaux jusqu’au bord occipital — 50 cm. Depuis les os nasaux jusqu’à l’échancrure — 12 cm. Entre l’échancrure et le bord de l’orbite — 7 cm. Surface inférieure depuis la pr1 jusqu’au bord du trou cérébral— 48 cm. La ligne supérieure limitant le crâne est droite; il n’existe aucun indice de corne. Ce crâne est plus grand que celui qui renferme les dents de la f. 4. La dernière molaire est non seulement sortie de l’alvéole, mais elle est déjà un peu usée par la mastication. Les pr1 sont très rapprochées, il n’y a qu’un espace de 3 cm. qui les sépare; mais la partie antérieure de l’intermaxillaire manque. Ces dents sont petites, arrondies sur leur côté externe avec 1a, crête postérieure droite seule conservée. La pr 2 avec son côté externe applati, possède un angle antérieur ressortant; les deux crêtes tansversales réunies par les bouts internes sont plus usées que dans la pr 2 de la f. 5; la crête postérieure a presque fermé la fosse postérieure; ce qui marque une dent plus âgée que dans la f. 5. La pr3 repète en grand les caractères de la précédente. Les bouts postérieurs des crêtes s’étant plus usés ont complètement fermé la fosse centrale; la fosse postérieure restant encore ouverte. Mais ce sont absolument les mêmes par- ties de la dent que dans la f. 5. La pr 4 lui est semblable en gardant aussi le petit tubercule à la base de la vallée moyenne. Ce n’est que l’angle antérieur du côté externe qui est encore marqué (la dent étant plus jeune). La m1 a son côté externe presque droit, dans la m2 l’ondulation s’est encore conservée, et l’angle antérieur ressort. Les crochets bien développés dans les deux se dirigent vers la crête antérieure. Dans la m1 l’antécrochet est très grand; dans la m 2 le pli qui le forme n’est usé que dans sa partie inférieure sur la surface masticatrice; la partie supérieure élargie donne le même aspect que sur la dent (m1) de la f. 5. Aucun tubercule accessoire n’existe pas dans la vallée. La m 3 a une forme rappelant beaucoup la m2 f. 5, avec le côté externe lisse, le bord postérieur ressortant. La crête antérieure recourbée, allongée; la postérieure très courte, mais existante. Le crochet part de sa base près de l’angle postérieur et rappelle la même partie de la m2 f. 5. Le pli longitudinal appliqué à la crête antérieure, qui donnera l’antécrochet existe aussi. Sur le bord postérieur de la dent il y a un pli d’émail qui semble remplacer l’angle postérieur du côte externe. Ce n’est pas la forme ordinaire de la m3, qui est triangulaire, grâce à l’absence de la crête postérieure et de recourbement du côté externe. Longueur de la série des sept molaires du côté externe — 27 cm. pr1— 2, pr 2 — 2,5, pr3 — 3,3, m1 — 4, m2 — 5,2, m3 — 3 cm. Hauteur 1,8 — 2,5, — 2,5, — 2,8, — 4, — 4,5 » Crâne assez vieux *). Ce crâne est presque de mêmes dimensions que le précédent. Il est moins bien con- servé, les os nasaux étant cassés, mais le bord occipital s’est conservé. La distance entre l’échancrure de la mâchoire et le milieu du bord occipital est de 39 cm. x) Je ne fais pas figurer ce crâne, car il n’ajouterait rien à la description grâce à sa ressemblance avec le crâne f. 6 mieux conservé. — 54 — La distance depuis l’alvéole de la pr1 et le bord postérieur de la m3 — 24 cm. La surface supérieure a le même caractère que celui des crânes précédents: elle des- cend depuis le bord postérieur et donne les os frontaux droits, passant aux nasaux, droits aussi. Les dents sont les mêmes que dans la f. 6, n’étant que plus usées. La pr 1 manque. Les trois autres ont chacune deux fosses fermées; les cotés exter- nes sont lisses. Ces dents ne différent que par leurs dimensions. La ml et la m 2 ont aussi leur côtés externes lisses; mais la m2 garde encore son angle antérieur. L’antécrochet forme dans les deux un élargissement très marqué de la crête antérieure. Les fosses postérieures sont presque fermées. La m3 a pris la forme plus ordinaire, plus triangulaire, sa crête postérieure ne s’étant pas développée, mais s’étant recourbée vers l’antérieur. Le crochet s’est développé et s’est usé; l’antécrochet est encore en forme d’un pli attaché à la base de la crête antérieure. 11 n’y a aucun indice des incisives. Crâne très vieux. PL IV, f. 7, la. Enfin, dans le crâne f. 7, le plus vieux de notre collection, conservant les mêmes ca- ractères que les précédents, avec la même forme d’occipital, des frontaux et des nasaux, les dents sont tout à fait usées, quoique sur le côté gauche la pr1 s’est encore conservée. Les prémolaires, ainsi que la m1 sont très allongées transversalement; elles ne gar- dent sur leur surface que les indices des fossétes arrondies, que nous avons vues moins développées sur les prémolaires du crâne précèdent. Et vraiment il serait difficile de trouver sur ces surfaces presque unies les dents compliquées des premiers crânes (f. 4. 5). Mais la m2 et la m3 ont gardé les caractères des dents appartenant aux crânes plus jeunes (f. 6“, m1), la première — le grand antécrochet sur la première crête; le crochet très diminué sur la crête postérieure. L’antécrochet de la m3 peu usée sur la f. 6“, prend ici les dimensions de celui de la m2, et sa surface se prolonge presque jusqu’à l’angle postérieur du côté externe de la dent. La crête postérieure ayant complètement disparue; mais le pli postérieur d'émail s’est conservé. Ce crâne par son mode de conservation est peut-être le meilleur; ses os nasaux étant complets, son occiput de même, ainsi que les condyles et les arcades. Le bombement des os nasaux sur la f. 7 est du à la cassure et le recollement; la rugosité manque. Ce n’est que la partie antérieure, les intermaxillaires qui n’existent pas. La longueur depuis les bouts des os nasaux jusqu’au bord occipital est de 46 cm. Entre l’excavation et le bord de l’orbite — 8 cm. Depuis la pr1 et le bord du trou cérébral — 46 cm. Le bord occipital est aussi soulevé que dans les crânes renfermant les dents f. 4, 6. Les molaires de tous ces crânes portent les traces du cernent sur leurs côtés externes. Il me semble qne cette description et surtout les figures qui l’acompagnent ne doivent laisser aucun doute sur l’appartenance de tous ces crânes aux individus de divers âge de la même espèce. Aceratherium Kowalevskii n. sp. Mandibules. Pour les mandibules nous avous aussi une dizaine d’exemplaires plus ou moins bien conservés, c’est à dire gardant les dents des deux côtés, plus ayant les dents antérieures. — 55 — Ici nous avons aussi les formes de divers âge en partant de toutes petites et finissant par des mandibules énormes. On peut dire avec toute assurance qu’elles ont appartenu aux mêmes formes que les crânes décrits quoiqu’elles n’ont pas été attachées aux crânes. Jeune mandibule. PI. IV, f. 8, 9. La plus jeune des mandibules est celle qui a conservé les trois dents de lait (molaires) de chaque côté, la quatrième du côté gauche est dans l’alvéole. Dans sa partie antérieure nous trouvons quatre dents: deux plus grandes externes et deux autres plus petites entre les pre- mières. Les branches verticales manquent f. 8. Cette mandibule est plus jeune encore que le crâne f. 1. La première dent (c^) est toute petite, arrondie; elle n’est pas sortie complètement au* jour. La Tchobroutchi. „ „ mandibule. > Tragocerus amaltheus Gaudry — troisième dent de lait. Toudorovo. Palaeoryx Majori Schl. Mâchoire gauche renfermant cinq molaires. \ „ „ „ jeune mâchoire avec d 2. d3, m1. > Toudorovo. „ „ „ deuxième molaire inférieure. J Palaeoryx Stützeli Schl. Mâchoire supérieure avec cinq molaires, j „ „ avec trois molaires. „ „ mandibule avec cinq dents. „ „ une partie de mandibule avec deux dents l Tchobroutchi. de lait. 1 „ „ astragalus. „ „ surface inférieure du tibia. ) Protragelaphus Skouzesi Weith. une partie du crâne avec les chevilles contournées, „ „ id. plus jeune. „ „ cheville droite. Grebeniki. Planche II. Fier. 1, 1®. lb. Ie. 2. 3, 4, 5. 4® prt et mt 6. 7. 8. 9. 10. 11, 12. 13. Gazella Schlosseri n. sp. crâne. Coupe de la cheville A. „ „ dents supérieures du même crâne. „ „ moulage du cerveau du même crâne. „ „ profil d’un autre crâne B, „ ,, mandibules. „ grossies. „ mâchoire plus jeune que la f. 1. „ atlas. „ axis. „ troisième vertèbre cervicale. „ une partie du bassin. „ partie inférieure de Fliumerus. „ radius. „ tibia. Grebeniki. 14. Gazella deperdita Gaudry. Crâne Grebeniki. 15. 15®. „ „ crâne de face et de profil Tchobroutchi. 156. „ „ coupe de la cheville. 16. „ „ jeune mâchoire avec six dents. 17. „ „ mâchoire plus âgée avec cinq dents. 18. „ „ deux dents supérieures. 19,22,21.,, „ trois mandibules. 21® pr 4. „ „ grossie. 20. „ „ mandibule avec incisives. 23. „ „ atlas, 24 axis. 25. „ „ humérus, 26 radius. 27. „ „ carpus. 28. „ „ pied de devant, 29 tibia. 28®. „ „ doigts ant. 30. „ „ astragalus, 31 calcanéum. 32. „ „ naviculare, 33 tarsus. 34. „ „ pied de derrière. 34®. „ „ doigts post. 35. Gazella deperdita var. Caprina atlas. 36. „ „ une partie du crâne avec les chevilles, vue postérieure Toudorovo. 36®. „ „ coupe de la cheville. , [_ Planche III. Pig. 1, la. Sas erymantheus Gaudry. Crâne surface supérieure et profil. Grebeniki. ?? l6. ?? » dents supérieures. ?? 2 o a a . „ »» mandibule du même crâne. ?? 3. „ »» molaires supérieures. Toudorovo. ?? 4. ?? »» partie antérieure du museau avec les dents de ?? 5, 6. „ »> metacarp. III et IV gauches. Grebeniki. ?? 7, 8. „ J» parties supérieures du metatars. III et metatar: » 9. Grand cervidae de Tchobroutchi. Radius avec l’ulna. ?? 10. ?? „ metacarpus. ?? 11. ?? >» première et deuxième phalanges. ?? 12. ?? »» astragalus. ?? 13. »? » calcanéum. ?? 14. >» „ atlas. „ 15. » »> axis. ?? 16. »» ?» mandibule gauche. ?? 17. »» ?? molaire inférieure. „ 18. ’? „ mandibule droite avec les dents de lait. Planche IV. Fig. 1, 1®. Aceratherinm EowalevsMi n. sp. jeune crâne et ses dents de lait supérieures. Grebenilci. „ 2. „ „ dents de lait supérieures d’un autre individu. „ 3. „ „ crâne plus âgé. „ 3®. „ „ ses dents de lait et la première molaire. „ 4. „ „ dents supérieures: deux prémolaires, # et ni1, wfi. „ 5. „ „ trois prémolaires et deux molaires. „ 6. „ „ crâne adulte. „ 6®. „ „ ses molaires supérieures. „ 7. „ „ vieux crâne. „ 7®. „ „ ses molaires supérieures usées. „ 8. „ jeune mandibule avec deux dents de lait. „ 9. „ „ une autre de profil. „ 10. „ „ trois dents de lait d’une mandibule plus âgée. „ 11. „ „ mandibule avec trois d et une mv „ 11®. „ „ ses dents. „ 12. „ „ dents inférieures, deux pr, dt et deux m. „ 13. „ „ mandibule adulte avec cinq molaires. „ 13®. „ „ ses dents. „ 14. „ „ mandibule âgée avec six molaires et deux grandes canines. „ 14°. „ „ ses dents assez usées. „ 15. „ „ atlas. „ 16. „ „ axis. ,,17. „ „ cavité glénoïde d’omoplate. „ 18. „ „ humérus. „ 19. „ „ radius. „ 19®. „ „ ulna. „ 20. „ „ patte antérieure. „ 21. „ „ une partie du bassin. „ 22. „ „ fémur. „ 23. „ „ tibia. „ 23®. „ „ fibula. „ 24. „ „ patte postérieure. „ 25. „ „ rotula — côté postérieur. „ 26. „ ,, calcanéum. Tous les originaux figurés dans cet ouvrage appartiennent au Cabinet Géologique de l’Université Impériale de Moscou. Nouv. Mém. T. XVII. 3 Marie Pavlow. PI. t ti 'S '■ \ Nouv. Mém. T. XVII 3 Marie Pavlow. PI. III Nouv. Mém T. XVII. 3. Marie' Pavlow. PI. IV'. 1 ! • t v If Contenu. Marie Pavlow. Mammifères tertiaires de la Nouvelle Russie. (Avec 4 pl.) . . 1 — 72 Prix 10 mrk. En vente au siège de la Société: Nouveaux Mémoires de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou. T. XVI, formant le T. XXI de la collection. h Mr. Fr. Livraison i-re (avec 3 pl.) 1 898 10. 12.50 Livraison 2-me (avec 6 pl.) 1899 20. 25. — Livraison 3-me (avec 8 pl.) 1901 6. 7.50 v Livraison 4 -me (dernière) (avec 4 pl.) 1905 20. 25. — - T. XVII, formant le T. XXII de la collection. Livraison i-re (avec 6 pl.) 1907 10. 12.50 Livraison 2-me (avec 3 pl.) 1910 ........... . 8. 10. — NOUVEAUX MEMOIRES DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES NATURALISTES DE MOSCOU. Tome XA/'II, formant le Tome XXII de la collection. LIVRAISON 4. Avec 3 planches. »:-5 MOSCOU. Typo-Litograpliie de la Société I. N. Kouchnéreff & C-ie. Piménovskaïa, pi\ mais. 1915. NOUVEAUX MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES DE MOSCOU. Tome XVII, formant le Tome XX1S de la collection. LIVRAISON 4. Avec 3 planches. \ 'P, MOSCOU. Typo-Litograpliie de la Société I. N. Kouchnéreff & C-ie. Piménovskaïa, pr. mais. 1915. h Par Marie Pavlow. AVEC UN ARTICLE GÉOLOGIQUE du Prof. A. P. Pavlow. 2-e PARTIE. Acerathcriiim incisivum, Hipparion, Proboscidaea, Carnivora. A v e c 3 p 1 a n c h e s. MOSCOU. Typo-litogr. de la Société J. N. Kouchnéreff et C-ie. Pimenovskaïa, propre maison. 1914. Avant d’aborder la description des formes des Mammifères tertiaires, qui formera la deuxième partie do mon travail, je dois m’arrêter sur un malentendu concernant la compa- raison de quelques-unes des formes que j’ai décrites. Ce malentendu a été provoqué par l’omission d’un ouvrage important sur la faune de Maragha de Mr. R. de Mecquenem *), que je n’ai eu entre les mains qu’après l’impression de mon travail. De là proviennent quelques fautes, que je veux rectifier ici. Je dois ajouter dans la synonymie de notre Sus erymantheus , outre Sus de Pikermi, Sus du même nom de Maragha de Mecquenem (1. c. PI. XIII et XIV). Notre Oazella cleperdita var. caprina, PI. Il, f. 36. trouve son synonymie dans Gazella capricornis de Mecquenem, f. 15, p. 53. 1. cit. Enfin, et c’est le principal, une très grande proximité et une très grande ressemblance de notre Aceratherium Kowalevskü , PI. IV. et de l 'Acer. Persiae de Maragha de Mr. Mecquenem doivent être signalées. Je dois m’y arrêter pour donner quelques explications nécessaires. En abordant l’étude de notre Aceratherium de Grebeniki j’ai été frappée de la ressem- blance de ses dents avec celles de Teleoceras fossiger Cope en ce qui concerne le développe- ment de l’antécrochet. Je n’ai trouvé un antécrochet semblable que dans le croquis de deux dents du Bhinoceros Persiae de Maragha chez Mr. Osborn * 2). Arrivée à la conclusion que notre forme ne peut pas être identifiée avec celle de Cope, je me suis arretée sur la ressemblance de ses dents avec celles de Maragha. Mais le croquis de deux dents donné par Mr. Osborn ne me permettait nullement de considérer cette espèce comme établie et de rapprocher ces furmes. Comme je savais que M. Kittl possédait de beaux crânes de Rhinocéros dans ses collecf ions de Maragha, qu’il gardait au musée do Vienne je me suis adressée à lui en le priant de vouloir bien m’envoyer les photographies do ces crânes. Malgré les promesses, qu’il répétait pendant deux années, je ne les ai pas reçus. Et ce n’est qu’après sa mort, grâce à la complaisance du professeur E. Suess et du Dr. F. X. Schaffer 3). que j’ai reçu les protographies désirées. Mais mon ouvrage étant sous presse, je n’ai pas pu indiquer la ressemblance de notre forme avec celle de Maragha, d’autant plus que je n’ai eu pour juger de cette dernière que le crâne, encore inconnu dans la littérature et désigné dans les collections de Vienne sous le nom d 'Aceratherium Blanfordi. ') B. de Mecquenem. Contribution à l’étude ilu gisement des Vertébrés de Maragha et île ses environs. 1908 (Annales d'Hist. Naturelle). 2) IL Osborn. Phylogeny of the Rhinoceroses of Europe. Bull. Amer. Mus. Nat. History. 1900, f. 12". 3) A mon grand regret l’éminent Eduard Suess n'est plus parmi les vivants, et c'est, à M. Schaffer seul que je puis exprimer ma reconnaissance, 4 Quelques restrictions faites, la ressemblance de cette forme et de la nôtre est très grande en ce qui concerne le crâne et les dents. Ainsi l’orbite n’est ici nullement isolée; elle fait un avec l’arcade zygomatique; le crâne est plus étroit à sa surface supérieure. Les anté- crochets des molaires sont encore plus développés que ceux de la forme en question. Nous n’avons que deux mâchoires isolées où ils ont le meme développement. J’ai fini par considérer cette forme comme typique pour ï'Aceratherium de Maragha, quoique inscrite sous le nom de Blanfordi , quand j’ai reçu l’ouvrage de Mr. de Mecquenem, dans lequel j’ai trouvé la des- cription et les figures de V Aceratlierium qu’il a voulu inscrire sous le nom de YAcer. Persia e, sans désigner l’auteur (Polilig, Rodler ou Osborn). Les figures qu’il donne pour les animaux de divers âges ressemblent beaucoup aux nôtres et ce sont surtout les dimensions des membres, très trapus, qui coïncident dans les deux formes. En comparant les dents (les arrières-molaires) nous trouvons les antécrocliets plus développés dans la forme de Maragha que dans la nôtre. A la surface supérieure des crânes mentionnés on ne remarque pas de saillie au front, telle que Mr. de Mecquenem signale pour sa forme.. Un faible bombement des os nasaux que nous voyons sur notre f. 7. PL IV est du à une compression latérale. Ces quelques remarques faites, il me semble possible de considérer V Aceratherium Persiae Mecq. de Maragha comme très rapproché do Y Aceratherium Kowulevskü M. Pavl. de Grebeniki. aussi bien par l’aspect général de cet animal trapu que par ses dents à l’antécrochet très développé. Si on trouvait ces formes dans le même pays, on pourrait peut être les considérer comme identiques. Mais dans les conditions où ils ont vécu il sera plus juste de les regarder comme espèces différentes, mais très rapprochées. Aceratherium do Tchobroutchi. Eu décrivant ies restes de Y Aceratherium Kowalevskü de Grebeniki j'ai signale que nous avons des restes de ce genre dans d’autres localités de la région fossilifère dont nous nous occupons. Et c’est Tchobroutchi qui occupe la première place: nous y trouvons les restes des Rhinocerotidae , qui se distinguent par leurs dimensions. 1) Les uns, plus grands, sont représentés par plusieurs (5) crânes presque complets, par trois autres conservés princi- palement dans leurs parties maxillaires, par quelques dents de lait supérieures, par trois man- dibules, dont l’une rattachée au crâne, l’autre, quoique détachée, mais appartenant à un crâne déterminé; la troisième enfin isolée. Outre cela nous avons plusieurs vertèbres, cinq longs os, quelques os du carpe, du tarse, quelques métacarpiens et métatarsiens et plusieurs phalanges. 2) Les autres restes de plus petites dimensions sont représentés par les ossements des membres. Par le mode de leur conservation ces restes se distinguent par leur couleur: les plus grands sont en grande partie gris; les petits sont jaunâtres; les uns et les autres sont entourés de sable et de grès à grain fin de couleur grise, souvent très difficiles à dégager. Nous allons nous occuper d’abord des grandes formes représentées par les crânes et les ossements. Aceratherium ineisivum Ivaup. Syn. Aceratherium i n c i s i v u m Ivaup. F o s s i I . de IJ a r m s t a d t. T. X, XIV. PL V, f. 1, 1", V\ Ie. Les cinq crânes appartiennent aux animaux non seulement adultes, mais déjà âgés. Ils portent tous les mêmes caractères et sont presque de mêmes dimensions. Ils sont allongés, avec l’occiput relevé, et très étroits en arrière. Les os nasaux sont courts, assez épais, arrondis en avant et recourbés sur les côtés à leur base (f. 1). Les os frontaux sont à peine sou- levés. La surface supérieure du crâne est limitée par deux lignes latérales qui la séparent des fosses temporales profondes et aboutissant aux orbites bien arrondies en avant, avec une proéminence sur la limite du jugale qui est épais. Quant aux dents elles se sont conservées au nombre de sept molaires (de chaque coté) dans quelques uns de ces crânes. Les antérieures avec la partie antérieure du museau manquent partout. Tous ces caractères sont très bien marqués sur le plus complet de nos crânes; dans les autres quelques uns sont moins nets: tantôt c’est le bord de l’occiput qui est cassé, tantôt il n’y a que cinq molaires de chaque côté, etc. Les caractères signalés permettent facilement de distinguer les crânes nommés des crânes précédemment décrits (compar. f. 31) et de trouver leur semblable dans le crâne figuré par Kaup, T. X Fossil. de Darmstadt. Quoique les os nasaux de la fig. 2 semblent être soulevés en haut plus qu’ils ne sont dans nos exemplaires, mais la f. 2h fait voir leur vraie position semblable aux os de nos crânes: droits, arrondis, recourbés sur les côtés. La position et la forme de l’orbite, ainsi que les lignes limitantes de la surface supérieure, sont pareilles. La ressemblance sera poussée encore plus loin pour la tien- 6 — tition et la mandibule. Or, j’inscris notre forme de Tchobroutclii sous le nom de l’ AeeratJierium incisiviim Kaup et je vais m’occuper du crâne le mieux conservé et figuré PI. V, f. 1, 1°, 1''. La caractéristique qui a été donnée pour tous ces crânes peut être surtout appliquée à celui de la f. 1; il ne nous reste qu’à donner ses dimensions et indiquer l’âge avancé de l’animal. Ici nous n’avons pas cette succession d’âge qui a pu être si bien suivie sur les crânes de Grebeniki. Ils sont tous ici de mêmes dimensions et appartiennent à des animaux d’un même âge, plutôt vieux, avec les dents déjà usées. Longueur du crâne depuis les bouts des os nasaux complets jusqu’au bord occipital aussi complet 47 cm. Longueur des os nasaux à partir du bout jusqu’au niveau de l’échancrure 9.5 cm. Cette dernière coïncide ici avec le milieu de la prl. Largeur de l’occiput sur son milieu 12 cm. Hauteur jusqu’au bord du trou cérébral 15 „ La plus grande largeur du front 0 20 „ Longueur des sept molaires . 21 „ La partie de la mandibule antérieure aux molaires est cassée; les bords des os sont très minces. Avant de décrire la dentition de ce vieux crâne je vais signaler quelques dents plus jeunes. Dents de lait supérieures. PI. V, f. i. Pour les dents de lait nous avons les d'2 et d3 des deux côtés; les d'2 sont à peine entamées par l’usure; les d3 sont intactes. Les dents du côté droit sont attachées à un mor- ceau de la mâchoire. La d 2 est arrondie sur son côté externe et ne présente que deux faibles rugosités. Sur les trois autres côtés on voit un bourrelet très développé qui forme une faible proémi- nence à la base de la vallée moyenne. On voit se détacher sur le côté interne de la muraille externe deux crêtes d’émail qui se dirigent vers les deux grands tubercules internes de la dent. Outre cela un pli parallèle à la muraille se détache de la crête postérieure et se dirige vers la crête antérieure; sur cette dent il arrive même à la base de ce pli, ou mieux au sommet du tubercule antéro-interne. La d3 est aplatie à son côté externe et a un enfoncement à son angle antérieur; son bord postérieur est relevé. Le bourrelet est développé sur son côté antérieur; sur le côté postérieur il forme un pli bordant la fosse postérieure. La vallée moyenne reste ouverte; un pli d’émail se trouve sur le tubercule postéro-interne (reste du bourrelet). Les deux crêtes d’émail se dé- tachant de la muraille externe s’unissent avec les tubercules internes, comme dans la dent précédente, avec cette différence qu’elles sont plus éloignées l’une de l’autre. Le pli accessoir forme ici un crochet, qui se dirige dans la vallée moyenne. Ces dents se distinguent nettement des dents de lait de I ' Aceratlierium Kowalevskü M. Pavl.: la d 2, par la forme arrondie de la muraille externe; la d3, par la présence des restes du bourrelet sur le côté postérieur de la dent. Dans une dent détachée ce bourrelet est encore mieux conservé. Nous ne trouvons pas chez Kaup (1. cit) de dents de lait pour cette espèce. Les dents figurées par Blainville (de Sansans PI. II), no peuvent pas être identifiées avec 'celles qui nous intéressent. Certes je ne puis rapporter ces dents de lait que provisoirement à \'A cerathe- riiim incisimm ne possédant pas de jeune crâne pour cette espèce. Molaires supérieures. Les mol aires supérieures, PL V, f. I6, peuvent être caractérisées par le côté externe presque lisse et faiblement concave. L’angle antérieur ressortant et dédoublé sur les vrais molaires, est simple sur les prémolaires. Le crochet est développé, il se dirige directement dans la vallée moyenne. L’antécrocliet n’est développé que dans les dents usées. Dans les dents moins usées il n'est pas bien fort. Les prémolaires ont un bourrelet sur le côté interne. A la base de la vallée des mx on trouve un pli d’émail. La m3 est triangulaire avec un faible crochet. Dans le plus jeune des crânes âgés, PI. V, f. 3, les pr1 et pr 2 sont tombées. La pr3 usée a une forme allongée transversalement avec les restes du crochet et de l’antécrochet. La prk a la même forme que la précédente, mais avec un reste du bourrelet; la fosse postérieure est plus marquée. Les deux molaires conservent à la muraille externe leurs angles ressortants. La crête antérieure avec l’antécrochet est plus large sur la mx à cause de l’usure. Dans les deux autres crânes plus âgés, f. P', les sept molaires se sont conservées, mais la surface masticatrice est devenue plus unie. Les crêtes antérieures se sont élargies; les crochets se sont diminués dans le premier de ces deux crânes; dans le deuxième, f. 1, il serait difficile de se faire une idée nette sur leur forme, si on n’avait pour se baser les crânes pré- cédents. La dentition des crânes en question peut être parfaitement identifiée avec la dentition figurée par Kaup (Darmstadt), T. XIV, f. 5. Je ne vais pas indiquer ici les différences qui distinguent les dents de cette espèce de celles de XAcerathermm Kowalevskii ; cela a été déjà fait dans la première partie de cet ouvrage, dans la description de la forme de Grebeniki; il suffit de comparer les figures données. Mandibules. PI. V, f. \c et 2. L’une de nos deux mandibules est plus jeune. Elle a ses deux prémolaires non encore entamées, la prk est à peine sortie de l’alvéole. Suivent les deux molaires; la m3 est en- core cachée, f. 2. Dans la deuxième, f. Ie, appartenant au crâne f. 1., les dents sont complètement usées; ce ne sont que les deux dernières molaires qui gardent encore quelque dessin sur leur surface. Malgré la grande différence d’âge ces mandibules sont presque de mêmes dimensions, et ont un caractère qui permet de les rapporter sans hésiter à la même espèce. C’est la forme générale de la mandibule allongée avec la dentition comparativement raccourcie, mais c’est surtout la partie antérieure avec les deux enfoncements très prononcés devant les pr2 qui est caractéristique; les deux canines, pas grandes et arrondies, sont dirigées en haut et en avant. Elles sont plantées sur le bord étroit de la mandibule, ce qui à première vue distingue celle-ci de la mandibule de l’ Aceratherimn Kowalevskii (PI. V, f. 32) et l’identifie avec celle de 1 ' Acer ail terinm incisivum Ivaup (1. cit PL XIV, f. 9). Les prémolaires de la jeune mandibule f. 2 sont munies d’un bourrelet externe, qui manque aux molaires. La pr% est composée d’un croissant postérieur, d’un pli d’émail antérieur et d’un autre externe plus petit. Le premier croissant de la pr3 est peu recourbé et ne diffère que faiblement du deuxième. Le même caractère se voit sur la prk . Le côté externe de ces dents est arrondi. Dans les molaires le premier croissant est plus arrondi; son côté externe est faible- ment pincé. Les croissants postérieurs sont arrondis, avec une faible courbure. Ces dents se distinguent nettement de celles de X Aceratlierium Koivalevskii par la présence du bourrelet sur les prémolaires et par une courbure beaucoup plus faible des croissants antérieurs. Le bourrelet se conserve sur les dents usées de la mandibule f. 1e. — 8 Les dimensions de ces deux mandibules sont: Longueur depuis le bord antérieur de la canine jusqu’au bord postérieur de la mandibule Hauteur postérieure Largeur du bord antérieur , . . Longueur des canines Les jeunes mandibules sont plus recourbées; les vieilles, plus droites. On ne trouve pas trace d’incisives. Kaup les indique et Blainville les figure. L’espace entre les canines est de f. lr 2.5 cm., f. 2 2 cm. Nous avons encore une mandibule plus jeune de Tcliobroutchi; elle a conservé les dents de lait et n’a qu’une seule molaire de chaque côté. Elle diffère des deux mandibules décrites par le mode de conservation, étant de couleur jaunâtre, et je n’ose pas la rapporter en ce moment à la même espèce que les précédentes, quoique sa partie antérieure soit aussi étroite (pie celle de la f. 2. On trouve de plus à la place des grandes canines une toute petite dent arrondie (sur le côté gauche). Cette partie antérieure étroite la distingue de la mandibule de Pi Acer. Kowtdevsl'ii (PL IY, f. Il") qui est presque du même âge. Celle de Tcliobroutchi est plus robuste. Je laisse de côté les dents isolées de cette forme trouvées dans la même localité. Ossements. J’ai déjà signalé que nous avons dans la collection de Tcliobroutchi des ossements de Rhinocerotidae de dimensions différentes, les uns étant de beaucoup plus grands que les autres, et que cette différence de dimensions coïncide presque toujours avec celle de la couleur: les grands étant d’un gris foncé, les petits plutôt jaunâtres; mais il y a aussi quelques exceptions. Les crânes étant de la même couleur que les grands os, il m’a paru plus naturel d’étudier ces ossements avec les crânes. Parmi ces derniers nous avons trois atlas, deux axis, et trois autres vertèbres cervi- cales (3 — 5); une vertèbre dorsale, un humérus, un radius avec un ulna, quelques os du carpe et du métacarpe, un fémur, un tibia, quelques os du tarse et du métatarse et une partie du bassin. Vertèbres. Atlas. Nous avons trois exemplaires d’atlas presque de mêmes dimensions, dont l’un, le mieux conservé, est le plus jeune: la partie inférieure de son corps est un peu plus mince que dans les deux autres et les enfoncements pour les condyles, un peu moins profonds. L’autre, aux condyles plus profonds, convient mieux au crâne f. 1, mais sa surface inférieure est mal conservée. Le troisième est cassé, il a été très intimement joint à un crâne de Gazella deperrfita, que j’ai eu grand peine à dégager. Atlas. PI. V, f. 5. L’atlas f. 5, le mieux conservé, mais dépourvu d’ailes, s’adapte au crâne f. 1, mais ne recouvre pas complètement les condyles, ses enfoncements n’étant pas assez profonds. Les ailes commencent après une échancrure de 3 cm. Sa surface inférieure, longue sur le milieu de 5 cm., se termine par une proéminence, longue de 2 cm. La largeur entre les bords supérieurs est de 12.5 cm. La surface supérieure de 6 cm. est plus longue que l’inférieure, elle porte une proéminence presque sur le milieu. La largeur de la surface articulaire inférieure, pour 9 — I axis, est de 6 cm. d’un côté. On ne voit pas bien ses limites sur cette vertèbre; sur une autre elle est élargie vers l’extérieur et ondulée. J’ai déjà signalé que Kaup ne donne pas de figure pour cet os. Mais je trouve chez Blainville (PI. V) un axis figuré comme li. incisivus d’Eppelsheim, que j’ai omis dans la description de Y Aceratherium Kowalevslcü. En comparant notre f. 5 avec celle-là, nous voyons que c’est la même forme générale avec les ailes séparées du bord par des excavations assez pro- fondes. La différence est dans la forme de la proéminence inférieure, qui est plus al'ongée dans notre échantillon. Mais on ne sait pas si elle n’est pas cassée dans l’échantillon de Blainville. Quant à notre forme de Grebeniki, elle diffère par les enfoncements pour les condyles moins profonds et par l’absence de la proéminence supérieure. Axis. PI. V, fig. 6. 7. Outre l’axis attaché à la 3-ème vertèbre cervicale et appartenant au vieux crâne, f. 1, nous avons encore un autre, plus jeune, aux surfaces articulaires plus étroites et au condyle moins épais. Les diverses parties dans les deux se sont conservées inégalement, c’est pourquoi je vais figurer les deux de divers côtés. Sur la f. 6, nous avons le profil de l’axis et de la vertèbre suivante. On voit le condyle odontoïde épais et les surfaces élargies des articulations pour l’atlas. La f. 7 nous donne la surface antérieure d’un axis plus petit, dans lequel on voit bien une tout autre direction des surfaces articulaires comparativement à celles de l’axis de Grebeniki (PI. IV, f. 16). Ici, elles sont beaucoup plus droites, s’élargissent au bout et des- cendent moins en arrière. La largeur de la surface articulaire entre les bords est de 12 cm. f. 7 et de 14, f. 6. La longueur du corps de la vertèbre avec le condyle odontoïde est de 11 cm. f. 7 et de 12.5, f. 6. La 3-e vertèbre est abîmée sur les côtés. La 4-e et la 5-e sont très robustes avec des arti- culations inférieures très élargies. Je ne connais pas dans la littérature de figures pour ces vertèbres de YAcerath. incisivum. Par leurs dimensions elles sont presque aussi grandes que celles de Rhinocéros Schleiermacheri d’Ananiev, et un peu plus petites que celles de Rhinocéros tichorhinus de notre collection. Nous n’avons qu’une seule vertèbre dorsale (1-re), dépourvue de son apophyse dorsale. Membres antérieurs. Humérus. PI. V, f. 8. Les os des membres que nous allons décrire sont tous grands et du même mode de conservation que les crânes. Nous n’avons qu’un seul humérus (l’humérus droit), f. 8, qui peut être caractérisé par une grande tête, recourbée en bas. Le trochin et le trochiter sont cassés. La crête deltoïde se termine avant le milieu de l’os. L’épicondyle est très prononcé et coupé obliquement. Le condyle externe est beaucoup plus grand que l’interne (7 et 5 cm.). La plus grande longueur est de 44 cm. La largeur du bout supérieur 20 ,, „ „ inférieur entre les bords de l’articulation ... 11 ., D’après sa forme cet humérus se rapproche de celui de Sansans figuré par Blainville, PI. X, mais surpasse en dimensions le plus grand des deux que donne Blainville, qui trouve 2 — 10 — possible de rapporter à la même espèce les os de diverses dimensions. Je donnerai plus tard un tableau comparatif des dimensions de divers os figurés par Blainville et des nôtres. Radius et ulna. PL V, f. 9. Nous avons un radius soudé avec ruina qui s’articulent parfaitement avec l’humérus droit, f. 8. Ces os sont encore plus robustes que le précédent; surtout Pulna avec son olécranon très épaissi dans sa partie supérieure. L’ulna donne une coupe triangulaire sur son milieu et présente une grande facette pour le pyramidale et une toute petite pour le lunare sur sa surface inférieure. Les enfoncements pour le lunare et le scaplioideum sur la surface inférieure du radius sont presque de mêmes dimensions. Les enfoncements sur la surface supérieure de cet os correspondent parfaitement aux deux surfaces aiticulaires très élargies de l'humérus. La plus grande longueur du radius est de 38 cm., celle de l’iilna, de 48 depuis le sommet de l’olécranon et de 33 depuis le bord du crochet. Le bord externe supérieur du radius n’a qu’une faible proéminence qui sépare les deux facettes pour l’humérus. Ce caractère distingue notre os de celui de Sansans (grand os chez Blainville) et le rapproche du plus petit du même auteur. Par leurs dimensions ces os surpassent aussi les plus grands de Blainville (PJ. X 1. cit.). Carpus. Les quelques os carpaux appartiennent aux divers membres et ne peuvent pas former un carpus complet. Nous avons: un lunare droit, un magnum, un unciforme et un pyra- midale gauches. Ces os nous frappent par leurs dimensions (f. 10 — 11) et le magnum encore, par sa forme très relevée sur sa surface antérieure. Jai été très embarassée de rapporter ces os à YAceratherium incisivum ayant devant moi les pattes figurées par Kaup (Beitrage, T. IX) pour cette espèce et pour le Rhinocéros Schleir- macheri. La patte à quatre doigts est certainement pour la première forme, celle à trois, pour la deuxième, les os du métacarpe étant très différents dans les deux. Dans le Cabinet Géologique, dans la collection provenant de Sansans, nous avons quelques os du carpe qui répètent la forme du magnum et de l’unciforme de la patte rapportée par Kaup à Rliinoc. Schleiermaclieri (PJ. X). Mais l’unciforme possède une facette pour le métacarpien V. On connaît qu’avec YAceratherium incisivum ( tetradactylum , Lartet) a existé à Sansans le Rhinocéros sansaniensis qui possédait trois doigts. Or, nous avons dans notre collection de cette localité un autre os unciforme qui n’a pas de facette pour le V doigt. J’ai dû dire ces quelques mots avant de faire la description de nos os du carpus, car ils présentent une grande ressemblance avec les mêmes os de Sansans d’un côté et avec ceux de la patte à trois doigts de Kaup de l’autre. Le magnum f. 10 m avec deux facettes concaves supérieures, l’une pour l’unciforme et l’autre pour le scaplioideum, et une facette inférieure arrondie, diffère nettement du magnum aplati en haut de la patte à quatre doigts figurée par Kaup. Cet os diffère encore plus de celui de YAceratherium Kowalevskii , plat, et ayant deux surfaces (la surface supérieure et la surface inférieure) parallèles. Il se rapproche beaucoup de l’os de Sansans, n’étant que plus grand presque une fois et demie (5.5 et 7.5 cm. contour) du coté externe. L 'unciforme f. 10 un s’adapte parfaitement au magnum d’un côté, au métacarpien III et IV de l’autre; outre cela il a une facette presque horizontale pour le métacarpien V. La surface antérieure de cet os est de 8 cm. Celle de Sansans est de 6 cm. (munie de la facette pour le me. V). Sur sa surface inférieure les deux facettes pour me. III et IV sont séparées par un bourrelet. Les facettes pour le pyramidale et le lunare forment un angle presque droit. Le pyramidale f. 10 pyr répond à. la facette de f unciforme; il a sa facette supérieure descendant sur le côté externe de l’os. — 11 — Tous ces osselets correspondent par leurs dimensions à la surface inférieure du bras. Mais à notre regret le radius et ruina que nous avons appartiennent au bras droit. Nous n’avons pour lui que le lunare f. 11, élargi en haut, devenant beaucoup plus étroit en bas. 11 répond par sa forme au même os de la patte déjà citée de Kaup. Les trois métacarpiens , PL V, f. 10, qui s’adaptent entre eux et avec les os décrits du carpe, égalent par leurs dimensions ceux du Rhinocéros tichorhinus et leur ressemblent par leur forme générale, qui est la même que dans la patte à trois doigts de Kaup. Ils sont tous aplatis, droits, aux surfaces inférieures articulaires plus étroites que la partie inférieure de l’os. Hauteur — metc. II — 18 cm, III — 20, IV — 17. Largeur sur le milieu - — 5, — 7 4.5, côté antérieur. Pour les phalanges je n’ai que deux pièces latérales, presque cubiques, que je rapporte à cette forme grâce à leurs dimensions et l’absence de restes d’autre espèce. En considérant cette patte, f. 10, on la trouvera différente de celle de Kaup (1. cit.), donnée pour l’ Aceratherium incisivum et semblable à celle du même auteur donnée pour le Rhinocéros Schleiermacheri , comme je l’ai déjà signalé. La patte de Sansans chez Blainville est plus semblable à la nôtre par la forme aplatie des métacarpiens, mais elle est plus petite (longueur du metc. III — 16.5, chez nous — 19 cm.). La principale différence que je vois est dans la forme du magnum, qui est si caractéristique chez nous ayant deux surfaces supérieures, tandis que chez Blainville cet os est carré et a deux surfaces latérales, une supérieure et une inférieure. Cette différence de surfaces de l’os magnum est certainement en correspondance avec les articulations des os qui se joignent à lui, et doit avoir une influence sur les rapports de diverses parties de la patte entre elles. Souvent les dessins ne donnent pas tous ces détails, et on ne peut pas se faire d’après eux une idée juste sur ce sujet. Ici je vais signaler que je trouve un magnum semblable et un arrangement pareil du carpus en général chez le Rhinocéros etruscus Sacco *) et un autre bien rapproché chez le Rhinocéros Imndsheimensis Toula * 2). La patte figurée par Gaudry pour l’Acer, tetradactyhmi de Sansans 3) est plus semblable à la nôtre que la patte donnée par Kaup. Dans une figure donnée par Kaup en 1859 pour la patte antérieure gauche 4), T. II, f. 3, on voit nettement la forme des os du carpe et leurs rapports avec les métacarpiens. Le magnum figuré ici se distingue du nôtre ne présentant pas de facette oblique pour lTinciforme. Mais la surface inférieure arrondie de cet os nous fait croire que le côté du magnum qui touche la partie supérieure de cette surface devrait être coupé obliquement; et alors c’est le dessin qui n’est pas exact. L ’unciforme de cette patte nous indique une facette pour le métacarpien V. Nous trouvons encore une patte figurée pour X Aceratherium typus (Rhinocéros tetra- dactilus Lartet, incisivum Kaup) chez Duvernoy, PI. VII, fig. 1 5), où la différence des os du carpe est encore plus grande. Le magnum est carré, pius haut que large. L’unciforme a la même forme et son côté arti- culaire avec le magnum et le IV metc. n’est pas arrondi. On ne voit pas de facette pour le metc. V. Ces os diffèrent non seulement des nôtres, mais aussi de ceux de Kaup. Les métacar- piens de notre forme sont plus robustes que dans les deux pattes citées; ils sont très sem- blables à ceux de la patte du Rliinoc. Schleiermacheri (1. cit.) désignée par Kaup. Après toutes ces comparaisons, je trouve que par ses dimensions, sa forme générale et la forme spéciale du magnum et de l’unciforme notre patte coïncide avec celle de Kaup qui vient d’être nommée T. X. Mais elle possède une facette très nette sur l’unciforme, ce qui indique la présence du V méta- 9 F. Sacco. Rhinocéros de Dusino. PI. IV. Lyon. 1895. 2) F. Toula. Das Nashorn v. Hundsheim. T. VIII. Wien. 1902. 3) Albert Gaudrg. Enchaînements du monde animal. Mammif. tertiaires,- f. 172. 4) Kaup. Ueber den IV. Finger des Acer, incisivum. Neues Jahrb. für Minéralogie, 1859. "') M. Duvernoy. Nouvelles études sur les Rhinocéros fossiles. Archives du Muséum. Paris, 1854. — 12 — carpien caractéristique pour YAceratherium, et ne permet pas de la rapporter au Bhinoceros Schleiermacheri. Nous allons nous occuper maintenant des membres postérieurs. Membres postérieurs. Bassin f. 12, PI. V. Nous n’avons qu’une partie du bassin avec la fosse pour la tête du fémur qui s’adapte d’un coté à une tête isolée d’un jeune fémur, de l’autre, à un fémur complet. La fosse est profonde, d’un faible ovale irrégulier qui a entre ses bords 8 et 8.5 cm. Fémur gauche 1'. 13. Cet os est d’une forme élancée, mince comparativement à l’humé- rus. La tête en est parfaitement arrondie et le troisième trochanter, très recourbé en avant; il se trouve sur le milieu de l’os f. 13-me. La longueur du fémur est de ....... . 46 cm. Celui de Sansans est plus long, 50 cm.; or, c’est le premier de nos os qui est plus petit que ceux de Sansans. Il a dû appartenir à un individu jeune. Le tibia droit f. 15, au contraire, est grand et massif et correspond au radius et à l’ulna (f. 9). La plus grande longueur est de 43 cm. Son bord externe est très tranchant; le fibule a été libre. Les enfoncements pour l’astragale sont inégaux: l’interne, profond et plus étroit, l’externe plus aplati et plus large. Nous trouvons entre les bords de cette articulation 10 cm. La crête antérieure n’est que faiblement recourbée en arrière, ce qui distingue cet os de celui du Bhinoceros tichorhinus auquel il ressemble par ses dimensions et par sa forme générale, n’étant qu’un peu plus allongé. T a r s u s. Astragcdus gauche f. 16. Les deux os que nous avons sont du membre gauche et ne peuvent pas s’articuler avec le tibia. Mais leur poulie et leurs crêtes coïncident avec les surfa- ces articulaires correspondantes: la crête interne étant étroite, la vallée, large et la crête externe, large et plate. Pour le calcanéum nous avons une grande facette carrée (a) supérieure; une autre plus petite pour son aile ( b ) et une troisième inférieure allongée (c); elles s’articulent avec celles du calcanéum, qui est représenté chez nous par 5 exemplaires, le 6-e est lié avec un méta- tarsien par une roche dure. Le calcanéum gauche f. 17, est massif avec sa partie verticale très épaissie, surtout dans sa partie supérieure et dans les facettes correspondantes à celles de l’astragale. Cuboideum droit f. 18 cub. Le troisième os du tarse est un cuboideum droit qui corres- pond parfaitement par ses dimensions aux autres os du tarse et dont la facette supérieure s’articule avec la facette inférieure du calcanéum. Enfin un cunéiforme gauche (f. 19) correspond à la surface du métatarsien. Mais à notre regret les deux os appartiennent à des membres différents. Metatarsus f. 18. Nous n’avons que les métatarsiens III et II droits, plus courts que les métacarpiens, étant aussi aplatis. Hauteur — mett. IV — 15 cm., III — 16.5. Largeur sur le milieu— 3 cm., 5.5 (côté antérieur). Le mett. IV est recourbé vers l’intérieur, avec une grande facette supérieure pour le cuboideum. En comparant cette patte de derrière avec celle de YAceratherium incisivum nous ne trouverons pour celle-ci chez Kaup que quelques os isolés, PI. XV. Par exemple les trois méta- tarsiens, dont le moyen complet est plus court que le nôtre. La surface articulaire inférieure avec des saillies au-dessus en est semblable à celle du nôtre. — 13 — Quant à l’astragalus, l'auteur en donne (PL XV Darmst.) deux échantillons très différents, f, 2 et f. 10, dont le dernier se distingue par les deux crêtes articulaires différentes: l’une large et aplatie, l’autre étroite et relevée, comme nous l’avons vu dans nos deux échantillons. Dans la f. 2, l’astragalus est plus haut (pie large et les crêtes en sont différentes, ce (pie fait sentir l’auteur lui-même. Cet os a dû appartenir à quelque autre espèce. Chez Blainville nous trouvons le même caractère pour la forme de Pastragalus que chez nous (PL XI, BL). La partie supérieure du calcanéum est plus mince. Parmi les métatarsiens il n’y a que le troisième complet qui est un peu plus petit que le nôtre. Quant aux restes fossiles de Sansans du Cabinet Géologique, le calcanéum présente les mêmes caractères que les nôtres, mais il est presque deux fois plus petit. Il en est même poul- ies restes des métatarsiens et des métacarpiens. C’est une question si ces ossements, malgré leurs grandes dimensions, pourraient être rapportés à Y Aceratherium incisivum Kaup, auquel nous avons rapporté sans hésitation les crânes de la même localité. J’ai déjà signalé la grande différence des dimensions d’os donnés par Blainville pour ]’ Aceratherium incisivum de Sansans d’un côté et de l’autre celle qui existe entre les ossements de Rhinocerotidae de Tchobroutchi. Je vais donner ici le tableau comparatif de ces os. Ch 3 CD 3 bfl e o h-3 Aeerath. ineis. Sansans. Tchobroutchi. Kriwoi Rog. Grand. petit. Grand. petit. Humérus 41 cm. 35 44 32 cm. 35 Radius 35 31 38 30 31 Ulna 41.5 — 48 38 Metac. 111. 15.5 14. G 18 13.5 Fémur 50 - — 4G 46 Tibia 37.5 43 34 Mett. IIP 15 16.5 12 Astragalus largeur 5. 8 5.5 On voit d’après ce tableau que la différence entre nos échantillons (grands et petits) est plus grande qu’entre ceux de Sansans, et que d’autre part nos grands exemplaires sur- passent ceux de Sansans et les petits cèdent en dimensions aux petits échantillons de Sansans. Il est intéressant de rappeler ici que les quelques ossements que j’ai décrits en 1901 des environs de Kriwoï Rog (1. cit. ), PL XI, en les rapportant à Y Aceratherium tetraductylum Part. ( incisivum Blainv.), coïncident parfaitement en dimensions avec les petits os de Blainville. Par les rapports de la longueur à l’épaisseur, les ossements de nos deux formes (grandes et petites) coïncident entre eux. Les plus petits sont plus élancés que ceux de Y Aceratherium Kowalewshü; les longs os des membres, aussi élancés que ceux des pattes. Parmi les ossements de petites dimensions nous avons pour les Membres antérieurs. L 'humérus (incomplet), PL V, f. 20, en dehors des dimensions se distingue de la f. 8 dans sa partie inférieure par un développement plus faible de l’épicondyle, ce qui le distingue faiblement de l’humérus de P Aceratherium Kowalewskii, qui est plus court. Le radius et Yulna (f. 21) se distin- guent de la f. 9: l’ulna par son crochet, relativement plus mince et dont la surface articu- laire présente trois subdivisions: une facette latérale, deux inférieures, séparées par de faibles arêtes, qu’on ne trouve pas sur le crochet de l’ulna précédent. Le radius est très mince et son enfoncement supéro-externe est un peu plus large. Sur son côté antérieur on trouve une faible crête. La surface inférieure donne deux facettes, l’une pour le scaphoideum et l’autre poul- et lunare. Cette dernière n’a sur son bord postérieur qu’un faible bourrelet, tandis que dans le Igrand exemplaire, ce bourrelet est élargi. — 14 — La différence entre ces os et ceux de YAcerath. Kowalewskii est de beaucoup plus marquée, les dimensions étant plus grandes (en hauteur). L’olécrane de ce dernier est plus robuste, et le crochet n’en porte aucune trace de subdivision sur sa surface articulaire. Les pattes antérieures ne sont représentées que par quelques os isolés ne permettant pas de rétablir une patte complète, f. 22 — 24. h'unci forme est représenté par deux échantillons qui se distinguent un peu. L’un d’eux, l’unciforme droit, est plus élevé et muni de la facette pour le V métacarpien (f. 22 une.); l’autre est plus élargi et dépourvu de la dite facette. Le magnum (gauche) diffère du même os des grands exemplaires par sa surface supérieure formée d’une seule facette; la deuxième a pris une direction oblique, f. 22 mg.; pourtant l’angle aigu existe encore entre ces deux facettes sur la surface supérieure de l’os. Par sa forme ce magnum occupe, pour ainsi dire, le milieu entre celui de Y Aceratherium KoivalevsJcii Pavl., tout à fait aplati, et celui de YAceratJi. f. 10, PI. V, à double facette supérieure, ainsi que celui de la collection de Sansans. Le scaphoideum droit, 22 sc., est un os très robuste avec une facette allongée et étroite (pour le magnum) et une facette très prononcée sur son bord postéro-supérieur (pour le lunare). Cet os diffère beaucoup de celui de YAcerath. KoivalevsJcii par un plus grand nombre de facettes articulaires. Le pisiforme est très mince et a le bord épaissi, f. 24. Nous n’avons que deux métacarpiens droits II et III, f. 23. Ils sont minces et aplatis et ont les bouts inférieurs épaissis. Us se distinguent par leurs dimensions de la f. 10, étant beau- coup plus petits: le mtc. III est long de 13 cm., le mtc. Il, de 12 cm. sur le milieu de leur surface antérieure. Ils se rapprochent des mêmes os de YAcerath. KoivalevsJcii , mais sont plus minces. Membres postérieurs. Le fémur f. 25, comme il est désigné dans le tableau de mesurements, a presque les mêmes dimensions que celui de la f. 13 qui est plus élancé que les autres os décrits avec lui. Le deuxième exemplaire est abîmé dans sa partie supérieure. La patella f. 14 présente un exemplaire qui coïncide avec l’enfoncement du fémur. Son arête est longue de 7 cm. Sa largeur est de 10.5 cm. sur le contour du côté externe. L’enfoncement pour le condyle interne est profond. Cet os est sensiblement plus petit et moins épais que celui de YAcerath. KoivalevsJcii Pavl. Un autre exemplaire de patella est très petit. Il a dû appartenir à un très jeune individu. Le Tibia et le fihula f. 26. Le premier présente une différence notable avec la f. 15 dans son articulation inférieure pour l’astragale. La crête moyenne en est étroite dans toute sa lon- gueur, la malléole interne est beaucoup moins recourbée. Ces deux os sont beaucoup plus élancés que dans la forme de Grebeniki. Vastragalus f. 29 correspondant à la forme de l’articulation tibiale a le sillon plus profond et les deux proéminences plus égales que dans la f. 16. La facette (a) supérieure pour le calcanéum est plus allongée et moins profonde; la facette (b) interne est arrondie. Ces caractères trouvent leurs correspondants sur le calcanéum f. 28, dont la partie verticale est relativement plus mince que dans le grand exemplaire. Les métatarsiens II, III et IV f. 27 sont plus hauts et plus étroits que ceux de Gre- beniki et présentent sur leurs surfaces articulaires inférieures des sillons et des enfoncements, quoique faibles encore. Ces surfaces sont lisses sur les os qui viennent d’être cités, ainsi que sur les grands exemplaires. Après toutes les comparaisons que je viens de faire des ossements décrits, on se demande — 15 si vraiment ces deux groupes de grands et de petits os ont pu appartenir à la même espèce à YAcera- tlierium incisivum , ou à une forme rapprochée, présentant deux variétés ou deux états dage diffe- rents. J’hésitais beaucoup de me prononcer, ne trouvant pas dans la littérature assez des squelettes décrits (les espèces étant fondées principalement sur les restes des crânes) et ayant en vue la différence des dimensions des os du squelette en même temps que la ressemblance des dimensions des crânes que nous avons. Pourtant nous avons dans nos collections quelques matériaux qui viennent nous aider dans cette question. Ce sont les restes de Y Aceratherium incisivum prove- nant des dépôts tertiaires près de la ville de Tira spot sur la ligne du chemin de fer. La conservation de ces restes est différente à toutes les précédentes; les ossements étant très lourds, d’une couleur très foncée (violette). Et ce qu’il y a encore de particulier, qu’ils sont tous brisés; par exemple nous avons les moitiées intérieures d’humérus au nombre de six sur une seule moitié supérieure. Deux fémurs privés de leur parties supérieures. Le radius et l’ulna ne sont représentés que par leurs bouts supérieurs. Nous avons encore un fibula, quelques vertèbres, un atlas, des dents inférieures avec une partie de la mandibule renfermant une canine bien conservée; pour les dents supérieures nous n’avons qu’une seule molaire dans un morceau de la mâchoire. Ces l'estes de Y Aceratherium ont été trouvés avec quelques restes d 'Hippariun et de Mastodon , et une grande partie d’ossements de cette localité se trouve à l’université d’Odessa, ce qui explique peut-être l’état incomplet de nos restes. En les étudiant nous arrivons à les rapporter à Y Aceratherium incisivum Kaup.; ce sont surtout les dents canines inférieures , et la forme de la mandibule qui les renferme, qui nous donnent ce droit. Les dimensions de ces osse- ments coïncident parfaitement avec celles des ossements de petites dimensions de Tchobroutchi, ce qui vient témoigner l’appartenance de ces derniers aussi à cette espèce, et nous engage à considérer les grands os comme appartenant à un Aceratherium , très rapproché du précédent, et qui ne se distingue que par quelques caractères des os des membres. C’est pourquoi je le considère comme une simple variété de dimensions de YAceratli. incisivum ; comme c’est le cas chez Blainville. Aceratherium air. incisivum. PI. V, f. 30. C’est encore au même genre qu'il faudra rapporter les restes trouvés avec YHipparion provenant de Kalfa , qui sont représentés chez nous par une série de molaires et deux énor- mes canines inférieures. L’une d’elle est figurée PI. V, f. 30 (V4 gr. n.). Les molaires inférieures, très usées, à des racines très longues nous donnent 23 cm. pour six dents. Dans la mandibule de Tchobroutchi nous avons 20 cm. pour la longueur des mêmes dents. Les dépôts de Kalfa sont plus anciens que les précédents (voir l’article géolog.). La canine f. 30, PI. V est longue de 2G cm. sur le côté externe recourbé. La surface usée, qui a été hors de la mandibule, est de 10 cm. Le contour sur le milieu en est de 1 cm. Le bord interne en est très tranchant, l’externe, arrondi est très épais. Par son épaisseur et par ses dimensions cette dent surpasse toutes celles de Grebeniki sans parler de celles de Tchobroutchi et de Tiraspol (ligne du chemin de fer). Pour le moment nous ne possédons aucun autre reste pour cette forme, qui paraît se distinguer par ses grandes canines inférieures. Je la place près de Y Aceratherium incisivum Kaup, sans lui donner de nouveau nom spécifique ‘). Enfin, nous n’avons qu’une seule molaire supérieure, w* 2, provenant de Toudoroivo , qui peut être identifiée avec la même dent de Y Aceratherium incisivum Kaup 2). 0 Otto Roger. Wirbelthierreste aus dem Dinotheriensand. PI. I, P. 3. 2) J’étais en train de corriger l’épreuve, lorsque j’ai reçu l’ouvrage de Mr. \V. Krocos sur YAceratli. simplex nov. sp. provenant aussi de Toudorowo et ayant les dents plus simples que celles de Y Aceratherium incisivum Kaup. — 16 — Nous voyons d’après cette description (Es restes des Rhinocerotidae de nos collections; qu’ils appartiennent tous aux Aceratherium de diverses espèces; telles que Y Aceratherium Ko- walevskii sp. n., Y Aceratlierium incisivum Kaup et YAcerath. aff. mcisivum. J’ai déjà signalé l’absence de ce genre dans les dépôts de Pikermi. Il serait intéressant de suivre les rapports des diverses espèces de ce genre dans divers pays et dans divers niveaux géologiques. Nous allons donc nous adresser à la littérature. Plus de vingt ans se sont écoulés après la publication de mon ouvrage sur les «Rhino- cerotidae de la Russie ». 1892. Depuis lors, beaucoup d’ouvrages ont paru sur cette famille intéressante, sur les diverses formes qu’elle renferme et sur leurs rapports génétiques *). Certes, la trouvaille de nouvelles formes a dû modifier le tableau que j’ai donné dans l’ouvrage cité et il serait très intéressant de le refaire d’après ces données. Mais ce n’est pas l’ouvrage que je puisse entreprendre aujourd’hui, n’ayant pas la possibilité de visiter les divers musées et de revoir les originaux des formes décrites, comme je le faisais précédemment pour mes travaux paléontologiques. En ce moment je vais laisser absolument de côté tous les vrais Rhinocerotidae, formes munies de cornes. Je vais revoir les formes dépourvues de cornes, les Aceratlierium , employant ce nom générique pour toutes les nombreuses formes, qui ont été premièrement divisées par feu Ed. Cope en Aphelops , Peraceras, Atelodus et plus tard, confondues par d’autres paléontologues de telle manière que souvent la même forme et le même échantillon ont été désignés par trois noms génériques différents, comme cela est arrivé p. ex. pour Aphe- lops f ossifier Cope = Acerather. acutum Marsh = Teleoceras fossiger Hatcher. Et vraiment ce n’est pas le seul exemple. Car pour désigner ces divers genres on doit avoir des caractères distinctifs qui manquent souvent dans les échantillons donnés; il en résulte que même un ca- ractère aussi important que la présence ou l’absence de corne est souvent discuté. Quant aux formes qui précèdent Y Aceratlierium dans le développement génétique, je conserve ici mon point de vue exprimé dans le tableau de l’année 1892. Savoir: Olig. Aceratlierium. Eoc. moy. Hyrachius. Eoc. inf. Systemadon. L’éminent professeur Henry Osborn soulignant la différence entre les Hyracodontidae — cursorial Rhinoceroses — Hyrachius — Hyracodon , et les vrais Rhinocerotidae — Aceratlierium — Rhinocéros (1. c. p. 80) arrive à dire: «It is quite possible, however, that the Rhinocerotidae may bave spring from some less specialized member of the Hyracodontidae » (Extinct Rhinoceroses, p. 85, 1898). Je laisse donc Hyrachius comme forme très rapprochée en attendant qu’une autre plus proche encore vienne le remplacer. D’autant plus que les formes à longs membres ne manquent pas parmi les Aceratlierium , comme nous l’apprend Mr. Osborn; p. ex. Acerath. melacorhinum Osb. contemporain à 1’ Acer, fossiger aux membres très raccourcis. Je veux signaler ici que YAmynodon , placé dans mon tableau entre Hyraclïus et Y Aceratlierium, doit être, d’après les recherches faites plus tard, considère comme branche laté- rale, et que la ligne des Rhinocerotidae s*'ra prolongée do Hyrachius vers Y Aceratlierium. L’ Aceratli. occidental a été signalé par moi comme prédécesseur de Y Acer, lemanense * 2) 0 Plusieurs de ces ouvrages ont été déjà cités, les autres le seront plus tard. Ici je ne veux rappeler que les noms des savants qui ont participé à cette étude. Mrs. les Prof.: Osborn, Depèret, Mermier, Roman, Toula, Abel, Weber, St.romer, Schlosser, Lucas, pour ne citer que pour les travaux les plus récents. 2) Il serait peut-être à propos d’attirer ici l’attention sur un crâne figuré par Mr. Hans Pohlig sous le nom de Rhinocéros { Caenopus ) occidenlalis Leidy provenant de Loup Fork Beds de Nebraska et conservé au musée de Bonn (1893). La position géologique de ce crâne — miocène supérieur (ou même pliocène , comme le dit l’auteur p. 43) vient à elle seule contredire la définition de l’espèce, Y Aceratlierium occidental étant connu dans l’oligocène. La forme de ce crâne, PI. III, se distingue nettement du crâne figuré par Mr. Osborn (1. c. 1898, PL XVI) par une plus grande largeur entre les orbites, l’occiput plus étroit, l’orbite moins arrondie. Il se rapproche plus par ces caractères de Y Aphelops mcgalodus Cope (Perissod. f. 23), mais son occiput est plus proéminent. Les dents ne sont pas figurées chez Mr. Pohlig. H. Pohlig. Bulh Soc. Belge de géologie. Tome VII. — 17 — et celui à son tour a donné la base à l 'Acer, tetraclactylum et celui à l 'Acer, incisivum. Mr. Osborn en 1900 1. cit. a exprimé les mêmes idées (p. 246...) et nous a donné un tableau de l’évolu- tion des dents de ces formes f. 8, en plaçant une nouvelle espèce (issue paraît-il de l 'Acer, lemanense du Quercy) à la base des formes oligocènes en Europe. Pourtant il y avait déjà en ce moment quelques formes nouvelles provenant du miocène inférieur *). On ne connaît pas la forme du crâne de cette dernière espèce de Mr. Osborn; quant aux dents, il est possible, qu’elles aient appartenu à une époque plus reculée que celle de l 'Acer, lemanense. Mr. Elie Mermier (1. c.) nous donne le tableau des parties antérieures de divers crânes c V AceratJierium. Il paraît que sa Orme nouvelle surpasse toutes les autres par la longueur de ses os nasaux et par l’enfoncement marqué du front: les dents se rapprochent de relies de X Acer, lemanense d’un côté et do l 'Acer, tetradactylum Part, de l’autre. Or, il paraît que la position génétique de l 'Acer, incisivum reste la même par rapport avec les formes précédentes. Il a été considéré comme dernier représentant du genre Acerathc- rittm en Europe n’ayant pas de successeur. Pourtant le prof. Osborn trouve possible de voir dans l’étrange Elasmotherium le successeur de l 'Acer, incisivum. Je me suis déjà prononcée contre cette idée, dans la 1-re partie de cet ouvrage. C’est ici que je trouve utile de signaler que V Elasmotherium a été trouvé non seulement en Sibérie, comme le dit Mt. Osborn * 2), mais aussi dans le gouv. de Saratow, Kharkow, Samara et dernièrement encore dans les gouv. de Kherson, près d’Odessa (sables de Koujalnik) et de Stavropol. Les deux formes, que j’ai décrites, de nos dépôts tertiaires (mio-pliocènes), l 'Acerafhe- rium Kowalevslxii n. sp. et l 'Acer, incisivum Kaup., appartiennent incontestablement au même genre et sont très rapprochées. Mais en même temps ce sont les représentants de deux variétés déterminées: l’une trapue (la 1-re), l’autre aux membres plus grêles. Leurs crânes n’ont pas de grandes différences; ils sont sans aucun indice de rugosité pour les cornes, mais les dents se distinguent par une plus grande complication de crochets dans la 1-re espèce, par une direction différente des canines inférieures, par l’absence des incisives inférieures; quant au nombre des molaires, il est le même 7/6. En étudiant les formes qui se rapprochent de ces deux variétés, nous en voyons les caractères se répéter. Mais n’ayant pas toujours sous la main les membres et les crânes des formes en question, nous devons nous borner souvent pour cette comparaison rien qu’à l’étude des dents. Parmi les formes de l’Amérique du Nord nous pouvons citer, comme représentant de la première variété trapue, YAcerath. fossiger Cope, arrivé à son apogé, dépourvu déjà de la pr\ avec les crochets très développés. Cette forme fondée par Cope (— Ac. acutum Mr.) d’après un crâne est très bien connue d’après un squelette complet, décrit par le prof. II. Osborn (1898), aux membres si trapus, que le tronc de l’animal a dû toucher le sol. Dans notre représentant de cette variété de Y Aceratherium , Acer. Kowalevshii Pavl., les membres sont plus élevés, mais beaucoup moins que dans les autres espèces, telle que Y Acer, incisivum Kaup. Pour les détails des dents ainsi que des ossements de Y Acer, f'ossiger nous avons les belles figures de Mr. Er. Lucas 3). Grâce à la complaisance de Mr. Osborn nous avons dans le Ca- binet Géologique de l’Université de Moscou un crâne et des ossements de membres de cette forme, qui nous ont permis de les comparer avec ceux de notre forme. C’est dans le même ouvrage de Mr. Lucas que nous trouvons des os de membres de Y Aphelops malocorhinus Cope appartenant au type aux membres élancés. Quant aux autres formes nombreuses de Y Acerathe- rium, décrites dernièrement, nous n’avons pas d’ossement, et nous devenons nous borner à la comparaison des crânes ou des dents seules en les groupant dans nos deux variétés. Ainsi les p Mr. Elie Mermier. Aceraihervum platyodon de la molasse Burdigalienne du Royans. 1895, Lyon. 2) H. Osborn. Frontal Horn on Aeeratherinm incisivum. Science. 1899, Ns 214. Id. The Extinct Rhino- ceroses. 1889, p. 85. 3) Fr. Lucas. Fossil vertebrates from the Alaclma Clays of Florida. 1896. PL VIII — XII. 3 — 18 — formes rapprochées de Y Acer. Kowalevskii sont: le Teleoceros portions Niezab. (1. eit.) d’après la forme des molaires, mais la prx manque. Le Rhinocéros Habereri Scli. (1. eit) d’après les dents isolées. \Y Acer ailier imn Sclilosseri AVeb. (1. c.) et la même forme décrite par Mr. C. Prze- myski 2) d’après deux dents, peuvent être rapprochées de la nôtre d’après la forme des molaires. Le crâne figuré par Mr. Weber diffère du crâne de notre forme. Le dernier ouvrage cité a paru lorsque la première moitié de mon ouvrage a été sous presse et je n’ai pu le citer. Aujourd’hui je trouve chez Mr. Przemyski la réunion de trois espèces en une seule: la forme d’Odessa, Y Acer allier ium Sclilosseri Web. et VAcerath. Persiae Mecq. Cette dernière a déjà été signalée au commencement de cette partie de mon ouvrage, comme forme la plus rapprochée de Y Acer ailier ium Koivalevskii de Grebeniki. Quant à la sous-famille de Dicer ailier inae (Phylum I de Mr. Osborn), je ne l’aborde pas pour mes comparaisons. Plusieurs formes, connues par les dents seules et placées dans cette sous-famille, ne portent pas toujours des caractères déterminés qui puissent assurer leur position. Je n’entrerai pas dans la discussion de quelques formes placées par quelques sa- vants dans cette sous-famille, par d’autres dans celle de YAceratherüm. Je voudrais seule- ment attirer l’attention sur une mâchoire, provenant des sables d’Orléans et se trouvant dans le musée de l’Ecole des Mines à Paris. Dans mon ouvrage sur les Rhinocerotidae (Bull. Mosc. 1892) je fai fait figurer d’après un moulage, pris avec la permission de Mr. Douvillé sur l’échantillon de l’Ecole des Mines à Paris, en la rapportant au Rhin. cf. Sclileiermacheri , p. 222, PI. III, f. 7. Mr. Osborn dans son ouvrage sur la Phylogénie des Rhinocerotidae (1900) a donné la même mâchoire, d’après une photographie de Mr. Douvillé (f. 6), sous un nom spécifique nouveau, en la rapportant au genre Picer ailier ium douvillei , grâce à la crénulation du bord antérieur de la crête posté- rieure des prémolaires. En même temps, l’auteur dit (p. 239 1. c.) «it is also possible that it represents an ancestor of R. sansaniensis» . Après l’indication que cette espèce est placée «incertcie seclis pliyletically», la supposition de Mr. Osborn, qu’une forme à deux cornes laté- rales pouvait être l’ancêtre d’une forme à une seule corne à peine naissante, me paraît tout à fait inattendue. J’en reste là pour l’étude des Rhinocerotidae, pour passer à la description d’un autre genre des Perissodactyla, Y Ilippar ion. Hipparion gracile. Kaup. En commençant la description des restes de ce genre, je dois signaler qu’ils sont recueillis en grand nombre dans deux localités, Grebeniki et Tchobroutchi , tandis que de deux autres, Toudorovvo et Taraklia, je n’en possède que quelques débris. Les premiers sont représentés par une quinzaine de crânes plus ou moins bien con- servés, quoique nous n’ayons pas un seul crâne complet; un assez grand nombre de mâchoires munies de dents, et un nombre beaucoup plus grand de mandibules et de dents isolées. Le nombre de ces dernières monte jusqu’à plusieurs centaines, surtout dans les restes de Tchobroutchi. Les ossements des squelettes sont très nombreux; et ce sont surtout les os de membres, tandis que les vertèbres sont moins nombreuses. A juger par le grand nombre de ces os, j’ai cru pouvoir reconstruire un squelette complet. Mais, chose étrange, on trouve par exemple une quantité de métacarpiens droits, 2) C. Przemyski. Recherches paléontolog. du gisement des ossements fossiles des terrains méotiques près d’Odessa. 1913. 19 dans la collection de Grebeniki et un seul gauche. Je serai peut-être plus heureuse pour les restes de Tchobroutchi. Avant d’entreprendre la description de ces restes, je dois signaler les restes de f Hipparion connus dans la littérature auxquels je dois les comparer. Je ne pourrai les énu- mérer tous ici et je m’arrêterai exclusivement sur les crânes qui ne sont pas nombreux. Quant aux dents isolées ou aux mâchoires, je les signalerai plus tard, à leur place, ains; que les restes des squelettes. Le premier crâne, provenant de Pikermi, a été figuré par A. Wagner en 1847 Q. Il est presque complet et porte le nom d Hquus primigenius ( Hippotherimn gracile). Le deuxième crâne de la même localité a été donné par Albert Gandry 1862—67 sous le nom d 'Hipparion gracile (Attique). Le troisième, de Mt. Leberon, par le même auteur. Le quatrième, V Hippotlierium antiîopiuum, est figuré par R. Lydekker en 1884. Il provient de l’île de Perim * 2). Le cinquième, de l’Amérique du Nord, Nebraska, est figuré par Cope en 1888 3). Le sixième et le septième, provenant de Samos, ont été publiés récemment (en 1911) par Mr. Studer 4 *). Ce sont: un crâne de V Hipparion mediterraneum et un autre de l’ Hipparion proboscideum , qui est une nouvelle espèce. Enfin, encore un crâne incomplet, provenant de Maragha et décrit par R. de Mecquenem en 1911 sous le nom d Hipparion gracile 8). On voit d’après cette énumération que les crânes ne sont pas nombreux dans la litté- rature, mais portent des noms spécifiques différents. Il sera donc intéressant de comparer ces crânes, assez nombreux, pour voir avec les- quels ils auront le plus d’affinité. Les restes de cette forme ont été jusqu’à présent très peu nombreux en Russie. Dans mon ouvrage de 1890, je les ai énumérés et depuis lors, je ne connais pas de trouvailles de valeur, qui aient précédé les trouvailles de Taraklia 1906 et de Grebeniki 1908. Nous allons commencer par la description des crânes. Crânes. Malgré la ressemblance du crâne de l 'Hipparion avec celui du cheval, il y en a une partie qui Je fait facilement distinguer et qui attire surtout l’attention par son caractère spécial, qu’on ne trouve pas chez les autres Equidae. C’est le «larmier» de Gaudry, cette partie enfoncée qui se trouve devant l’orbite sans toucher pourtant l’os lacrymal. Cet enfoncement occupe une partie de la maxillaire et du nasal, contrairement à l’enfoncement semblable des Cervidés, qui appartient au lacrymal. Ce larmier a été signalé dans tous les crânes décrits avec l’indication de quelque différence dans sa forme et ses dimensions. Parmi les crânes et leurs parties que je vais étudier je trouve quinze pièces où le larmier s’est conservé, quoique dans quelques-unes il soit déformé. Je vais le décrire en commençant par les plus jeunes crânes et en passant aux crânes âgés. Crâne. Grebeniki. Pi. VI, f. 1. Le plus jeune n est représenté chez nous que par sa partie antérieure: les interma- xillaires, les maxillaires et une partie des nasaux. Nous avons quatre dents de lait du côté 9 A. Wagner. Unveltliche Saugeth.-Ueberreste aus Griechenland. T. IX. 2) IL Lydeldcer. Additional siwalik Perissodact. and Proboscidea. 3) E. Cope. The Perissodactyla, f. 38. 4) M. Studer. Eine neue Equidcnform v. Samos, f. I, 3.. s) R. de Mecquenem. Contribution à l'étude du gisement des Vertébrés de Maragha. 2-e partie. — 20 — droit, et trois du côté gauche. Elles sont encore peu usées et se laissent facilement reconnaître par leur forme allongée. Le larmier n'est, ici qu’un faible enfoncement, presque arrondi, des maxillaires et tou- che le bord postéro-inférieur des nasaux. Le bord postérieur en est cassé et nous n’en voyons pas le rapport avec les orbites. Le bord antérieur, portant le trou sous-orbitaire, coïncide par ligne droite avec la limite entre la d2 et la d3 r). Le diamètre vertical est de trois cm., le longitudinal de 4 cm. Le bord inférieur du trou sous-orbitaire se trouve à la hauteur de 4 cm. du bord de la mâchoire. Crâne. Grebeniki. PL VI, f. 2. La pl. VI, f. 2 représente une partie d’un crâne un peu plus âgé que le précédent. On y trouve du côté droit quatre dents de lait et une molaire, du côté gauche, deux dents de lait et une molaire. La partie antérieure du crâne manque, l’occipitale en est abîmée. L’orbite gauche est bien conservée et permet de bien indiquer ses rapports avec le larmier. Ce dernier est arrondi et bien limité sur son bord postérieur; il est ouvert vers le bord antérieur, celui-ci n’étant pas bien limité, et le maxillaire étant ici un peu abîmé. La distance entre le bord anté- rieur de l'orbite et le bord postérieur du larmier est de 3.8 cm. Le diamètre vertical du larmier est de 3.9 cm. Il est creusé dans l’os maxillaire et dans la partie postéro-inférieure du nasal. On ne voit que le commencement du trou sous-orbitaire, le reste étant abimé. La crête ma- xillaire est très prononcée. Elle commence au-dessus de la d1 et vient se joindre avec la partie inférieure de l’orbite. La surface supérieure du crâne est aplatie et élargie. La base des frontaux est un peu excavée. Les sutures sont peu visibles. Jeune crâne. Tchobroutcbi. PL VI, f. 3. Ce crâne, presque complet, à l’exception de sa partie occipitale, a conservé sa partie antérieure, l’intermaxillaire, renfermant les incisives et les os nasaux dont les bouts seuls sont cassés. Les dents de lait se sont encore conservées. La première dent d1 est toute petite, presque accolée à la d- qui n’a qu’un centi- mètre de hauteur sur son côté externe, visible sur le côté droit abîmé du crâne. Au-dessus d’elle se trouve la pr2, qui était déstinée à la remplacer. Derrière elle viennent les deux autres dents de lait et la ml. La m2 est encore dans l’alvéole. Les dents de lait sont ici plus usées et moins allongées que dans les crânes précédemment décrits. Ici le larmier forme un oval oblique, rappelant beaucoup le larmier figuré par Gaudry chez YHippaiion de Pikermi (Attique, PI. 35), mais moins profond. Il se trouve à 3.7 cm. en avant de l’orbite, mesuré sur la limite du lacrymal, dont la largeur est ici de 1.8 cm.; un espace de la même largeur appartient à la maxillaire, dans laquelle le larmier est creusé, ne touchant que faiblement les bords des os nasaux. Les diamètres de cet oval sont: 6 cm. et 3.7 cm. Le bord postérieur de l'oval coïncide par ligne droite avec le bord postérieur de la m\ Le bord antérieur se trouve entre la d3 et d1. Le 2-e enfoncement de la mâchoire existe, mais ne peut pas être décrit en détail, car c’est là que la mâchoire a été cassée et recollée. Le bord postérieur de l’échancrure nasale coïncide avec le dernier tiers de la d2. La partie supérieure du crâne est plate; les os nasaux sont arrondis vers l’extérieur. 9 Les dents seront décrites plus tard toutes ensemble, et les dimensions seront indiquées dans un tableau général. Crâne. Grebeniki Na 2050 Cat. Maimn. Cab. Gcol. Moso. Un autre crâne presque du même âge, mais dépourvu de sa partie antérieure, a con- servé sa partie occipitale avec les condyles. Les dents de ce crâne sont pareilles à celles du jeune crâne de Tchobroutchi, les m- sont un peu plus hautes. Le crâne étant cassé juste sur la limite du bord antérieur du larmier et ce dernier étant abîmé, il est difficile de se faire une idée nette sur le larmier. On voit pourtant que, par sa forme arrondie en arrière, il est plus semblable aux deux premiers; cette ressemblance s’appuie encore sur sa position par rapport à l’orbite et sur ses dimensions. Le trou sous-orbitaire se trouve à 7 mil. du bord postérieur du larmier. La partie supérieure du crâne est parfaitement lisse, avec un faible enfoncement des frontaux sur la ligne des bords antérieurs des orbites. La boite crânienne est parfaitement arrondie. Les sutures sont faiblement visibles. Les arcades zygomatiques sont très développées, avec un élargissement postérieur plus marqué que chez les chevaux. Crâne N 2068 Cat. Tchobroutchi. Ce crâne nous présente le degré suivant de la succession de dents. Nous trouvons les d1 et d3 remplacées par des prémolaires à peine usées. La dk. encore en place, est déjà prête à tomber. Derrière celle-ci se trouvent les m 1 et m 2, peu usées; la dernière est encore dans l’alvéole. Ce crâne est très défurmé dans sa partie supérieure et sur les côtés. Les os nasaux se sont conservés, à l’exception de leurs bouts antérieurs. Les larmiers sont très approfondis et très allongés. Mais on doit considérer en grande partie cet approfondissement comme artificiel, car on voit sur les deux côtés ressortir les ra- cines des prl. En général on peut constater que cette partie du crâne est très mince et facile a se déformer. Mais le contour de cet enfoncement sur les deux côtés nous permet de conclure que sa forme avait été plus allongée, et son bord postérieur nous prouve que sa profon- deur avait été plus grande (pie dans les formes précédemment décrites. La surface supérieure du crâne, tant qu’elle s’est conservée, est plate, avec un faible en- foncement des bases des os naso-frontaux. La distance entre le bord de l’orbite et celui du larmier est de 3 cm. Partie d'un crâne J\° 2026 Cat. Grebeniki. C’est, une belle moitié d’un crâne renfermant l’intermaxillaire avec deux incisives, les maxillaires avec deux canines et six molaires des deux côtés. La ptA et la m 3 sont à peine usées. Les nasaux sont cassés sur leurs bouts. Pour les orbites ce ne sont que les parties antérieures qui se sont conservées. On voit parfaitement les sutures des frontaux avec les nasaux et les lacrymaux. Le larmier, allongé obliquement, est assez profond. Son bord postérieur (côté droit) s’est le mieux conservé. Ses autres limites sont peu marquées. Sa longueur jusqu’au trou sous-orbitaire qui se trouve juste sur la ligne du milieu du larmier est de 7 cm. La distance entre l’orbite et le larmier est petite (de 2.5 cm.). On voit très bien sur cet échantillon le second enfoncement qui est profond et se trouve avant des prémolaires. Le trou sous-orbitaire est à 4 cm. au-dessus du bord de la mâchoire. Le front est plat. Crâne incomplet .V- 2058 Cat. Grebeniki. C’est une partie du crâne renfermant la maxillaire avec les dents, les os nasaux et le larmier gauche. On voit la trace de la petite première dent; suivent les trois prémolaires et les deux molaires, conservées des deux côtés; les m3 sont tombées. Ce sont des dents, jeunes encore, en parfait état de trituration. Le larmier, très bien conservé du côté gauche, nous donne une idée parfaite sur la forme du larmier, allongée, arrondie en arrière, ouverte en avant, avec un bord prononcé, qui limite l’enfoncement, profond d’un centimètre. Sa longueur est de 7 cm. Sa largeur sur le milieu est de 3 cm. C’est la même forme du larmier que dans le 2026 Cat, mais ici elle est mieux conservée. Le trou sous-orbitaire se trouve sur le premier tiers du bord inférieur. Son bord postérieur coïncide par ligne droite avec le commen- cement de la m5, à 5 cm. au-dessus du bord de la mâchoire. Cet échantillon est plus ro- buste que le précédent. Maxillaire droite. Grebeniki. Un débris de crâne provenant de Grebeniki nous présente le degré suivant de la tri- turation des dents. C’est la mâchoire droite avec six molaires très bien conservées f. 10 et une empreinte du larmier où l'os est presque disparu, mais la forme oblique du larmier profond s’est conservée. Pourtant l’état de la conservation ne permet pas de prendre de mesures. Le trou sous-orbitaire est aussi endommagé. Crâne N? 2065 Cat. Tchobroutchi. C’est un crâne très déformé, englobé dans une matrice d’un grès dur contrairement aux précédents, renfermés dans du sable, où les parties durcies ne se rencontrent que rarement. Les parties conservées sont: les mâchoires renfermant chacune six molaires, les intermaxillaires avec des dents, le larmier, une partie de l’os nasal et une partie de l’os frontal du côté droit. Le lar- mier qui nous intéresse, quoique déformé, nous donne une idée nette sur sa forme ovale et profonde. Les dents de ce crâne présentent une grande différence de dimensions avec les précé- dentes, étant beacoup plus petites. Moitié gauche du crâne A° 2064 Cat. Tchobroutchi. C’est, une pièce précieuse à cause de la conservation de l’orbite et de l’arcade zygoma- tique, qui est cassée presque dans tous les crânes fossiles. Mais ce n’est que la moitié gauche du crâne avec la maxillaire, munie de six molaires, mais dépourvue de l’intermaxillaire. L’orbite est ici parfaitement arrondie et n'est éloignée que de deux centimètres du bord du larmier qui est. très aigu. Le bord inférieur du larmier est approfondi artificiellement, c’est pourquoi il est plus large sur son milieu. Le trou sous-orbitaire se trouve à 4 cm. au-dessus du bord de la mâchoire sur la ligne droite du milieu de la pr 3. La crête maxillaire commence au-dessus de la m\ à la hauteur de 2 cm. du bord de la mâchoire. La partie postérieure de l’orbite est élargie et enfoncée dans l’intérieur de la fosse temporale. L’excavation antérieure est bien visible. Crâne. PI. VI, î. 4. Ce crâne provenant aussi de Tchobroutchi est dépourvu du museau et de l’occiput. Les autres parties se sont conservées mieux sur le côté gauche. Il a à peu près le même âge que le précédent; les molaires ne sont qu’un peu plus usées. Nous avons des deux côtés six molaires complètes. Le larmier gauche est ici très profond et allongé, avec les bords limitants presque sur tout le contour. Il a ses deux diamètres 7.5 et 4.5 cm. Sa profondeur est de 2.3 cm. — 23 — La distance entre son bord postérieur et celui de l’orbitô, de 3 cm. La différence avec le larmier du crâne précédent dépend peut-être d’une plus grande déformation de ce dernier, qui a provoqué l’enfoncement et la disparition des bords du larmier. Le trou sous-orbitaire se trouve sur le bord antérieur. Le front est aplati, avec un faible enfoncement, comme dans les crânes précédents. Les temporaux sont arrondis; la crête s’est conservée sur 2 cm. L’orbite a du être recollée sur son bord postérieur; elle garde sa forme très arrondie. Une partie de la seconde excavation s’est conservée. Crâne 204G Cat. Dans cette partie du crâne de Grehenild du même âge que le précédent, nous n’avons que les mâchoires avec les 6 molaires droites et 5 molaires gauches, et les deux larmiers, qui sont ici ovales, allongés. Le bord qui limite ces larmiers n’est prononcé que sur la partie postérieure. Le trou sous-orbitaire est sur le bord antérieur, à la même place que dans le crâne précédent. Cette pièce a dû appartenir à un individu plus grand que celui de la f. 4. Crâne Grebeniki. PI. VI, f. 5. Ce crâne est d’une bonne conservation, excepté le museau et les arcades zygomatiques; il a perdu les deuxièmes prémolaires, les autres existent. Il présente une grande particularité par un très faible développement du larmier, qui est ici même moins marqué que dans le jeune crâne f. 3. Ce qui est intéressant à signaler, c’est qu’il est différent sur les deux côtés: plus profond du côté droit et plus plat du côté opposé. Il est même difficile d’indiquer ici sa limite, le bord n’existant pas et sa profondeur étant minime. Les autres parties du crâne ne présentent pas de différence avec les crânes décrits. L’occiput étant conservé, ainsi que la partie supérieure du crâne f. 5, on se fait une idée nette sur le frontal faiblement enfoncé en avant, aplati plus loin, les temporaux arrondis obliquement, munis d’une crête postérieure et de l’occiput étroit et haut, avec les deux condyles sous un trou large de 3 cm. et les deux condyles paraoccipitaux allongés. C r â n e. PI. VI, f. 6. Ce crâne qui, avec l’intermaxillaire renfermant les canines et les incisives, mais dé- pourvu de sa partie postérieure, a conservé les six molaires de chaque côté révélant l’âge assez avancé de l’animal, provient de Grebeniki. Quant au larmier, il n’est ici qu’un peu plus prononcé que dans le crâne précédent, et se distingue des autres larmiers décrits. Mais sa limite postérieure se fait sentir, et il s’allonge parallèlement aux os nasaux. Le faible bord postérieur est à 4 cm. du bord de l’orbite. Le trou sous-orbitaire est à 9 cm. de ce dernier. Une particularité se fait voir dans les deux derniers crânes: c’est une seconde paire de trous sous-orbitaires, plus rapprochés de l’orbite (4 cm.) et se trouvant à 6 cm. au-dessus de la m2. La paire de devant est à 3.5 cm. au-dessus de la pr3. Les enfoncements antérieurs en avant des prémolaires sont ici très nets. L’orbite est parfaitement arrondie. Les os nasaux sont bombés avec un enfoncement par der- rière. D’après son larmier ce crâne est le plus rapproché de celui de Maragha (1. c. M. de Macquenem PI. IX). Crâne. PL VI, f. 7. ■ La dernière pièce, les restes d’un crâne âgé, renfermant 5 molaires gauches, deux droites assez usées, est la partie maxillaire avec les nasaux et les frontaux correspondants. — 24 — Mais le larmier s’est très bien conservé et a une tonne particulière; c’est un faible ovale, peu profond, bordé tout autour, avec le trou sous-orbitaire hors de son bord, à distance de 6.5 cm. du bord postérieur et à 6 cm. au-dessus de la prs. Les os nasaux descendent régulièrement sur les côtés; le front est aplati, avec un faible enfoncement. Le commencement de la crête maxillaire coïncide avec le milieu du larmier, ses diamètres sont 5 sur 4. II se rapproche le plus du larmier du JY» 2028 Cat, mais il est plus court et plus arrondi. Nous voyons d’après cette description comparative que les dimensions et la forme du larmier sont différentes. Après la révision successive des premières jeunes formes on pourrait s’attendre à ce que le larmier, faiblement développé dans les jeunes individus, s’accélère, s’appro- fondit avec l’âge. C’est ce que nous avons vu en partant du crâne de Grebeniki, p. 19, jusqu’au JY» 2046 Cat., mais nous trouvons dans les deux numéros suivants (crânes âgés) un larmier peu développé; et dans la f. 7 un larmier d’une forme arrondie, assez profond, que nous n’avons pas rencontré dans les crânes précédents. Ceci ne nous permet pas de faire dépendre les di- mensions et la forme de cet enfoncement de l'âge. Nous avons rapproché dans ce sens une de nos formes avec le crâne de Pikermi, décrit par Gaudry, et dont le beau moulage se trouve dans notre Cabinet Géologique, grâce à la bonté sans borne de cet éminent savant. Sur le crâne figuré par Wagner c’est un enfoncement étroit, profond, ovale, au bord arrondi par derrière et descendant loin en avant, qui rappelle nôtre crâne JY» 2058 Cat. Dans le crâne figuré par Wagner (1. c. 1847, T. IX) le larmier est plus étroit que celui de Gaudry (Attique, PI. 35), et d’après la description de l’auteur il se prolonge en avant pour arriver jusqu’au deuxième enfoncement, se trouvant entre la canine et la pr 2. Dans ce crâne le trou sous-orbitaire se trouve sur le prolongement du larmier; Gaudry le décrit comme se trouvant à la partie antérieure du larmier, soit un peu en avant. Dans le crâne de file de Perim, figuré par R. Lydekker (1. c. 1884, PI. III), le larmier est plus éloigné du bord de l’orbite, il est plus petit que dans l’espèce de l’Europe, selon l’indication de l’auteur, et il est plus arrondi selon le dessin. C’était un animal adulte avec toutes les molaires en fonction. Il pourrait correspondre à nôtre crâne JY» 2046 Cat. Sur le crâne, figuré par E. Cope (1. c. Perissod. f. 38), le larmier est large et peu profond, avec un grand trou sous-orbitaire. C’est encore un crâne d’un animal adulte qui par cette cavité se rapproche le plus de notre crâne f. 6. Or, nous voyons que c’est un caractère dont la modification ne peut pas être expliquée par l’âge seul de l’animal. Peut-être aura-t-il quelque rapport avec les autres caractères, qu’on pourra expliquer par l’appartenance aux sexes différents, ou aux espèces différentes. Dimensions des crânes et de leurs parties. Grâce aux conservations différentes des crânes les mesurements ne pourront pas être pris pour toutes les parties. Longueur du crâne depuis l’incisive moyenne jusqu’au bord postérieur de l’orbite: f. 14—20 cm., JY»JY» 2050, 2026 f. 6, 3. 10-21 cm. id. jusqu au condyle occipital: f. 5 — 32 cm. Longueur de trois dents de lait: id. de six molaires: f. 1 — 10 cm., f. 2 — 10 5, r. 3, 4- — 9. JVsJYï 202 6, 2065,-13.5 cm, JY» 2058—15.5, f. 10—16, f. 4—5—14, JY» 2046—15, f. 6—14 5, f. 7 — 13.2 cm. Largeur inférieure du crâne entre les bords externes des mx: JY» 2050 — 10 cm, JY» 2046 — 10.5, f. 5 — 10 cm. peu comprimé. Mandibules. Longueur depuis l’incisive moyenne jusqu’au bord postérieur de la m3: N» 2078 et fig. 11 — 15—26 cm., N 12—2079, N 2027—28 Longueur de trois dents de lait: Fig. 11 Grebeniki — 10 cm., Todorowo — 8 cm., les deux non usées, les deuxièmes avec peu de cément, très minces. N 2071 Tchobroutchi — 8.5 cm., très minces; plusieurs dents suivantes varient de 8 — 9 cm. La longueur des 6 molaires (Greb.) varie entre 12 — 15 cm. N 2027 — 15 cm. N 2078 — 13 cm. (Teracl. — 2.2 cm.). Nous allons maintenant étudier les dents de nos divers crânes depuis les jeunes jusqu’aux dents adultes et vieilles. Dents. On sait que, si le crâne de Y Hipparion est caractérisé par la présence du larmier, ses dents supérieures le sont par la colonnette antéro-interne, isolée et un plissement accentué de l’émail dans toutes les molaires. Et, si ce dernier caractère varie, le premier reste invariable; ce n'est que la forme de la coupe do cette colonnette qui peut varier; elle est tantôt plus arrondie, tantôt plus étirée. Ce n’est que dans les dents très vieilles qu’elle vient se lier quelque- fois avec la partie moyenne de la crête antérieure de la dent. Il paraît que tous les paléonto- logistes sont d’accord sur cette question, ainsi que sur la provenance de cette colonnette, qui n’est en somme que le tubercule modifié d’anciennes formes chevalines, tubercule qui dans les dents à croissance perpétuelle s’est modifié en pli allongé, resté en connexion avec le pli moyen chez VAncIiitlierkm , le Protohippus et YEqitus, tandis qu’il s’est isolé chez l 'Hipparion. Feu professeur Cope attachait une grande importance à la forme de cette colonnette^ donnant un îlot dans la coupe, et en s’y basant, a fondé plusieurs espèces. Avant de me per- mettre aucune discussion, je vais décrire la riche collection que je possède des dents de l 'Hip- parion des localités nommées, dents se trouvant tantôt dans des mâchoires faisant partie des crânes, tantôt dans de simples mâchoires ou dents complètement isolées. Les dernières sont par centaines, mais je vais prendre pour la description les dents rétenuées dans les crânes ou dans les mâchoires, pour éviter toute sorte de malentendus. Je vais suivre l’ordre que j’ai suivi pour les crânes, mais je vais commencer par deux mâchoires plus jeunes que celles des crânes décrits. En même temps je tâcherai de trouver dans la littérature des formes analogues ou rapprochées des nôtres. Dents de lait. Jeune mâchoire de Tchobroutchi. PL VI, f. 8. Nous trouvons dans cette pièce trois dents de lait (V/2, d3, rf1), plus la ml cachée dans l’alvéole, que j’ai dû dégager et qui est logée à 1 cm. plus profondément que les autres dents. Les dents de lait sont à peine entamées par l’usure et se laissent facilement reconnaître par leur forme allongée. Elles sont de petites dimensions; la colonnette isolée est placée sur le milieu du côté interne. Au-dessus d’elle dans chacune des dents on voit des plis d’émail aigus touchant presque son côté. Les dents n’étant que très faiblement usées, l’émail ne présente que des plis principaux sur les côtés postérieurs des croissants. La surface des dents ainsi que les excavations est couverte d’une faible couche de cément. La longueur de ces trois dents est de 8.2 cm. (sur le milieu), de la d-— 3.0 cm., d3 — 2.5, d1— 2.7. La largeur de chacune de ces dents, mesurée entre la base du pli externe moyen et le milieu de la colonnette est de 1 cm. La hauteur sur la crête moyenne est de 1.5 cm. Les dents du côté droit de cette 4 — 26 — mâchoire correspondent parfaitement à trois dents de lait d’une jeune mandibule; elles ont été trouvées ensemble à Tcliobroutclii (f. 12, PI. VI); il en sera question plus tard. Les dents de lait de la pièce f. 1 — 1" sont déjà un peu usées. Le plissement de l’émail s’est augmenté surtout sur leurs moitiés antérieures. Les denticules antéro-internes sont isolés et arrondis. La première prémolaire est en forme d’un petit tubercule. La longueur de la série de 3 dents est — 9.7 cm., de la d‘2 — 3.7, cl 3 — 3.0, cl/1 — 3.0 cm. Leur hauteur — 1.5 cm. Elles sont donc beaucoup plus grandes que dans la pièce pré- cédente, et cela ne dépend pas de l’état d’usure. En examinant les dents de lait presque éga- lement triturées des fs. 2, 3 et du JV 2050, où la d 2 est prête à tomber et les dl se sont conservées, nous trouvons la diminution successive de la longueur des dents; quant à l’émail, il reste dans le même état de complication et la colonnette est arrondie. La longueur des trois dents est: F. 2—8.6 cm. F. 3 — 9.0, la d2 est écrasée. N» 2050—8.4 » La hauteur ne surpasse pas 1 cm. et c’est la d2 qui est la moins haute. La ml qui existe déjà dans les trois derniers crânes, présente aussi l’état successif de la trituration. Elle est à peine usée dans la f. 2 et le plus dans le JV? 2050, où pourtant le plis- sement de l’émail n’est encore que faiblement marqué. Partout cette dent est plus petite que la (P. Mais avant de nous occuper des molaires et des prémolaires, nous allons comparer les dents de lait de nos formes avec les dents connues dans la littérature. Nous les trouvons chez Mrs. Lydekker, Hensel, Gaudry, Depèret, Borissiak, Macquenem et M. Pavlow, dans divers état de trituration. La plus jeune dentition est figurée par R,. Lydekker (Pal. Indica Vol. II, PI. XI, f. 4), pour Y Hippotherium Theobaldi Lyd. de Punjab qui n’est qu’un peu plus usée que la nôtre. Elle présente une grande différence avec la nôtre, étant de beaucoup plus grande. Les trois dents occupent 10 cm. au lieu de 8 cm. qu’occupent les nôtres. Par ce caractère elle se rapproche plus de Y JI. antilopinum Lyd. 1. c. f. 2. Une autre différence est dans le développement des colonnettes internes, arrondies et développées presque également (l’antérieure et la postérieure de chaque dent) dans l’échantillon de Lydekker, tandis que chez nous l’antérieure, arrondie, occupe le milieu du côté interne et la postérieure n’est que très faiblement développée et non séparée de la crête moyenne. L’émail de notre forme est moins plissé. Les dents de nôtre f. 1“ coïncident parfaitement par les dimensions avec la forme nommée de Punjab (f. 4), mais les colonnettes postérieures sont moins détachées. Les plis d’émail ont la même complexité. La principale différence touche les crêtes externes, antérieure et moyenne, qui sont aplaties chez nous et plus aiguës dans la forme de Punjab. Ce dernier caractère est dû en partie à un âge moins avancé. Le stage suivant de la f. 2, répète les caractères des dents de Mt. Lebéron de Gaudry f. 7, PI. V, présentant les mêmes dimensions et ayant une forme encore faiblement étirée longitudinalement. Ici les deux colonnettes internes sont liées aux crêtes moyennes; ce qui est en complète opposition avec la (P de la même localité, Gaudry PI. VI, f. 7, où les deux colonnettes sont détachées, ce qu’on voit aussi sur les dents de Punjab, Lydekker 1. c. Le plissement de l’émail est le même. Les autres dents de lait, crâne f. 3 et JV° 2050 de notre collection, présentent le der- nier degré de la trituration, les d 2 se tiennent à peine; elles sont prêtes à tomber. Et c’est ce qui explique leur forme carrée. Le plissement de l’émail s’est diminué sur les cl'1 et d 3 et s’est conservé sur les cP. C’est la règle générale pour la trituration des dents, qui a été signalée plusieurs fois. Dans toutes les dents les colonnettes antérieures restent isolées et partout la d 1 existe. Ces dents sont le plus rapprochées des dents de YHipparion gracile de Maragha PI. XI, f. 3, Mecquenem, 1. c., ne présentant que le stade suivant des dents de Mt. Lebéron déjà citées (PI. Y, f. 7). Elles différent nettement des dents figurées par Mr. Depèret — pour YHipparion crassum — 27 do Roussillon ') (RI. XX, p. 2) et des dents figurées par moi pour YHippariou gracile du Sud de la Russie 2) (PI. I, f. 31), par l’émail moins plissé. Les dents figurées par A. Borissiak et provenant de Sébastopol sont plus petites et plus plissées. Molaires supérieures. Dans les deux derniers crânes, dont nous venons de parler (f. 3 et JY? 2050), nous trouvons déjà les premières molaires apparues et très faiblement triturées. L’émail n’est pas encore plissée. Les colonnettes postérieures sont très peu développées; les antérieures sont isolées. Je ne m’arrêterai pas sur les dents du Ni 2068 où les deux prémolaires ainsi que les deux molaires sont à peine usées, je signalerai seulement que les deux pr2 et pr3 sont longues de 3 et de 2.5 cm. La dentition complète du crâne 2026, très peu usée encore, attire l’attention par la petitesse de la dernière molaire. Sur les 13.5 cm. de la longueur totale des dents, on a 7.5 et 6 pour les prémolaires et les molaires, dimensions qui vont se répéter dans les crânes des animaux adultes. Dans le crâne A» 2058 une particularité se fait sentir: les pr sont beaucoup plus simples que les 2 molaires. Le plissement de l’émail n’y est bien prononcé que sur le côté postérieur de la marke antérieure de la pr3, tandis que sur les deux molaires les deux côtés correspondants de deux markes sont très plissés. Cette différence n’est pas dû au divers état d’usure. Les colonnettes antérieures sont faiblement allongées sur toutes les dents. Les crânes A» 2065 et A» 2064 avec les petites molaires postérieures nous donnent une différence marquée de la com- plication de l’émail sur les diverses dents, différence qui mérite d’être signalée. Parmi les pr, c’est la pr3 (A? 2065) qui a l’émail le plus compliqué sur les deux côtés de la première marke, tandis qu’il reste peu compliqué dans le A» 2064. Dans les molaires, P crâne, la complication est encore plus accentuée sur les côtés des markes, tandis que dans le 2-c elle ne s’est produite que sur la ml. Je signale ces traits minimes pour constater la grande variabilité de la compléxité de l’émail dans les limites du type de l’ Hippar ion gracile de Pikermi et de Maragha. La longueur des dents du A» 2065 est de 12 cm., du Ai 2064, de 13 cm. Les colonnettes, toujours isolées, sont plus ou moins étirées. Molaires supérieures. PI. VI, f. 9. Le crâne renferme des molaires qui se prêtent très bien à l’étude grâce à un mode particulier de leur conservation. Elles sont jaunâtres avec l’émail foncé et la dentine jaune plus intense. Le plissement de l’émail est bien accentué sur les côtés postérieurs des markes antérieures, dans les autres parties il l’est moins. Les colonnettes sont isolées et allongées. Le pli d’émail descendant dans la vallée moyenne au-dessus de la colonnette est également développé dans les pr et les m\ dans les autres pièces ce pli est moins prononcé dans les molaires. La lon- gueur des 3 m1 est de 6.5, des 3 pr, 8 cm. Les dents de deux crânes suivants f. 5 et 6, avec un larmier très peu excavé, coïncident avec celles de Pikermi (Attique PI. 34, f. 7). La longueur de la série est de 14.3 cm. (f. 6). Le vieux crâne f. 7. porte les dents usées où le plissement s’est diminué de beau- coup, mais toutes les colonnettes antérieures restent isolées. Le larmier est très excavé. Molaires supérieures. PL VI, f. 10. Les dents d’une moitié de ce crâne présentent une finesse et une complication de l’émail toutes particulières qui surpassent même celles des dents de Roussillon (Depèret 1. c. PI. XX, f. 1). *) Gli. Depèret. Animaux pliocènes du Roussillon. 1890. 2) Marie Pavlow. Le développement des Equidae. 1888. — 28 Ces dents ne peuvent être comparées qu’avec les dents de lait que j’ai figurées PL I, f. 31 1. cit. Elles les surpassent même, car elles possèdent un pli de plus qui se dégage de l’enfon- cement postérieur pour se prolonger sous la marke postérieure. Les colonnettes sont isolées et allongées. Les plis de la vallée moyenne au-dessus de ces dernières sont aussi compliqués par des plis fins sur lé pourtour. La longueur de la série est de 16 cm. 3 pr. — 9, 3 mol.— 6 cm. La hauteur de la pr 2 sur son côté antérieur est de 3.2 cm., visible à cause do la cassure de la mâchoire. Les crêtes moyennes des vraies molaires sont aiguës. Le cément existe, mais il n’est pas très développé dans cet exemplaire ainsi que dans les autres, dont il a été question. Ces dents ont le plus de ressemblance par le plissement de l’émail avec celles de Toscana, figurées par Mr. Forsyth Major T. XII, f. 12. Mais les colonnettes sont arrondies dans la dernière forme. En résumant ce que nous venons de dire sur les molaires supérieures de nos formes, nous désignons le plissement moyen de l’émail pour la grande majorité, et les molaires cà l’émail très plissé, pour une seule dentition (f. 10). En nous rapportant aux mâchoires détachées, ainsi qu’aux dents isolées, nous y trouvons des échantillons coïncidant avec diverses dents décrites. Quant aux dimensions de ces dents, elles présentent aussi une différence, les unes étant plus petites que quelques autres. Les plus püssées sont en même temps les plus grandes. Quant aux canines, nous les trouvons petites dans le jeune crâne (X 2026), et très dé- veloppées dans le crâne âgé f. 6. Dans les autres, les parties antérieures ne se sont pas conservées. Mandibules. $ ' Parmi les mandibules que nous avons en grande quantité de deux localités: Grebeniki et Tchobroutcbi, nous ne trouvons pas une seule complète et c’est toujours la partie posté- rieure, la branche ascendante qui manque comme la partie la plus fragile. La partie antérieure avec les incisives s'est conservée dans un grand nombre d’échantillons. Les incisives sont presque partout suivies des canines bien développées. Les pièces que nous avons nous donnent toute la série de dents de divers âges, qui, en commençant par les dents de lait pas encore entamées par l’usure, puis, traversant tous les grades d’usure, nous font voir le remplacement des dents de lait par les prémolaires et le développement des molaires. On connaît que le caractère distinctif des dents de lait de XHipparion consiste dans la pré- sence des colonnettes supplémentaires, placées dans la vallée moyenne et quelquefois aussi sur le bord antéro-externe des dents. Ces colonnettes donnent sur la surface masticatrice des rondelettes. Or, nous ne trouvons ces rondelettes que dans les jeunes mandibules oïl les dents sont déjà fortement entamées par l’usure et où la première vraie molaire est déjà aussi en action. Dans les dents toutes jeunes les colonnettes sont visibles sur le côté externe des dents et elles semblent disparaître sur les dents dans l’état intermédiaire entre ces deux. Et ce n’est qu’en suivant avec attention la modification de ces dents, qu’on se rend compte du développe- ment de ces colonnettes. Elles sont presque invisibles sur les dents à peine sorties de leurs alvéoles et ne se manifestent par de tout petits tubercules que lorsque le bord de la man- dibule est dégagé à la base de la couronne. PI. VI, f. IL Sur les dents à peine entamées par l’usure on les voit étirées sur les côtés externes PL VI. f. 12. Cette petite mandibule de Tchobroutcbi convient aux dents de lait supérieures de la f. 8. Elle a conservé les incisives de lait. Les canines manquent. Dans le JV° 2071 Cat. on voit les colonnettes sur le bord antérieur de la dent et dans la vallée moyenne en forme de minces filons, n’arrivant pas jusqu’à la surface masticatrice. 9 M. Forsyth Major. Vertebrati Italiani nuovi o poco not-i. 1877. Pisa. Atti Soc. Toscana. 29 — Le JV? 2072 a presque le même caractère, mais les colonne ttes antérieures sont moins nettes, et celles du milieu, plus épaisses. En même temps le cément s’épaissit sur le côté externe des dents. Avec l’apparition de la m\ le cément continue à s’épaissir et recouvre les colonnettes, et ce n'est que sur la il 3 que la colonnette est visible en forme d’un faible point (JV» 2073), au-dessous de la surface masticatrice. Enfin, ce n’est qu’au moment oii la surface masticatrice atteint le niveau de la colonnette cachée dans le cément, quelle devient visible en forme d’une rondelette usée dans le même plan que la surface de la dent. L’usure de la m 1 a commencé en ce moment, f. 1 3. Enfin, avec l’usure prolongée les rondelettes deviennent ovales, plus étroites et dispa- raissent presque sur la vieille dent de lait dl. La colonnette antérieure ne vient au jour sur aucune de nos dents de lait en forme de rondelette. Mais le moment de l’apparition des rondelettes n’est pas toujours le même, il peut retarder. Quant au plissement de l’émail, on peut constater qu’il n’est pas accentué et qu’il peut être comparé avec celui des dents figurées par moi 1. c. 1888. PI. I. f. 28 pour X Ripparion gracile Kaup. Dimensions. Longueur des trois dents de lait: depuis 9.5 cm. (non usées), 8.5, 9, 8.5. Elles varient donc peu. Aucune particularité qui mériterait d’être signalée ne se fait pas remarquer. Molaires inférieures. Dans quelques mandibules suivantes nous voyons aussi les degrés successifs de l’apparition des prémolaires et des molaires, depuis les dents non usées. Dans la jeune mandi- bule f. 13 nous trouvons les trois dents de lait, déjà entamées par l’usure, et la plus étroite, à peine sortant de l’alvéole. Les rondelettes moyennes y sont bien nettes. Dans la f. 14 de Tchobroutchi, signalée déjà, la dl est la seule dent de lait, les autres sont déjà remplacées par les prémolaires encore intactes. Ces deux dents se distinguent des dents de lait par leur plus petite longueur, ce qui dépend principalement de l’absence du pli allongé postérieur de l’émail. Au point de vue du nombre et de la forme des tubercules primitifs qui composent ces dents, ils sont les mêmes pour les prémolaires et les dents de lait et ne sont que plus serrés dans les prémolaires. Je ne trouve ici aucun indice des colonnettes accessoires. Les deux mo- laires sont ici en .action. Mandibules adultes. PI. IV, f. 15. Dans les mandibules adultes, où le développement des prémolaires et des molaires s’est opéré, nous trouvons une assez grande ressemblance des caractères des dents et nous n’avons pas cette différence marquée de dimensions et de plissement de l’émail que nous avons signalée pour les dents supérieures. La longueur de la série de six dents varie entre 12.5 et 14.5 cm., ce qui certaine- ment peut dépendre d’un âge plus jeune et de la variété des dimensions individuelles. Le plissement de l’émail est le plus prononcé dans la f. 15 de Grebeniki, jeune mandibule (14.5 cm.), dans laquelle les prémolaires sont plus longues que les molaires et surtout, plus larges. Leur cément est plus épais que celui des molaires. Nous ne trouvons pas de colonnettes sur aucune des dents de ces mandibules. Je n’entre pas dans la description des diverses parties de ces dents, ne trouvant pas de particularités dignes à être signalées. Je puis indiquer leur ressemblance avec le type de Pi- kermi (Attique. Gaudry, PI. 34), et la ressemblance des autres avec celui de Hense! 1. c. PI. IV, à l’émail plus simple et aux dimensions plus petites. — 30 La mandibule que j’ai fait figurer (1890) Pi. VII. de Yllipp. gracile de ia Podolie, est plus robuste et l’émail en est plus plissé. Je veux signaler que la mandibule f. 15 porte de très petites canines, tandis qu’une autre, aux dents molaires plus petites, possède des canines plus développées. Les incisives de la f. 15 sont grandes, avec l’émail plissé sur leurs bords externes. Elles semblent remplacer les faibles canines. Pt e s t e s de V Hipparion provenant de T oudoro w o. La troisième localité, Toudorowo, ne nous a fourni que quelques morceaux de man- dibules et quelques dents supérieures. Pourtant ces restes méritent d’être mentionnés. Quatre morceaux de mandibules renferment des dents de lait; deux d’entre ces pièces appartiennent au même individu, les autres aux individus différents. La cinquième renferme six molaires d’un animal adulte, même déjà assez vieux. Les jeunes dents du côté gauche ne sont pas encore entamées par l’usure. Elles pré- sentent une différence marquée avec les dents de la f. 11, étant de beaucoup plus petites et présentant toutes les collines internes aux sommets dédoublés qui font la dent plus compliquée. Les colonnettes externes existent ici dans les vallées moyennes et sur le bord antéro- externe des dents. Elles sont visibles, le bord de la mandibule étant cassé. La longueur de trois dents est de . 8 cm. Celle de la f. 11, de 9.8 „ Les dents de lait des trois autres mandibules conservent les colonnettes bien déve- loppées. Les colonnettes du milieu sont doubles sur la et d3. Les dents du JV° 20, étant à peine entamées, conservent le dédoublement de l’émail sur les sommets des tubercules, qui formeront plus tard les mailles des boucles. Ce caractère se rencontre aussi dans les dents de Tchobroutclii JV® 2072; il va disparaître dans les dents plus usées. Dans la mandibule adulte avec les deux prémolaires très usées nous trouvons les caractères généraux des dents de Y Hipparion gracile. Les deux dents nom- mées ne diffèrent que par leur largeur des autres dents de la mandibule, grâce à une usure irrégulière. Quelques dents isolées ont l’émail plus compliqué et différent en grandeur. Molaires supérieures Pour ces dents je n’ai qu’une rangée de cinq dents et une autre de quatre, qui ont appartenu à des individus différents. Les autres dents sont isolées. Je ne puis indiquer de différence notable entre ces dents et celles que j’ai décrites précédemment. C’est le type au plissement de l’émail assez compliqué. Ce ne sont que deux dents isolées dans lesquelles nous le trouvons beaucoup plus compliqué, mais pas aussi mince que dans la f. 9. Nous n’avons ici qu’une seule dent de lait, la d'\ non encore entamée par l’usure et dépourvue de cément, avec les mêmes caractères que celles de la f. 8. Restes de l’ Hipparion provenant de T a'r a c 1 i a. Enfin, la quatrième localité renfermant la même faune, Taraclia, nous a fourni deux morceaux de mâchoires avec trois dents chacun, deux mandibules, une du côté droit et une autre du côté gauche, plus une centaine de dents isolées et quelques débris d’ossements. Les dents supérieures des deux morceaux nommés ne diffèrent que par leurs dimensions. C’est le même type des plis d’émail que dans les précédentes, mais l’émail en est plus robuste, pas aussi mince. » Ces mandibules aussi ont appartenu à des animaux d’une petite taille. Ce sont surtout les vraies molaires qui sont petites et minces. La longueur de toute la série n’est que 12.3 cm. ai — Nous trouvons les mêmes dimensions pour quelques exemplaires de Grebeniki; les autres mandibules y sont plus grandes. Par exemple JV» 2027 est long de 15 cm., étant plus âgé. Les dents isolées sont aussi en grande partie petites. L’émail ne porte que quelques plis sur la partie interne du croissant antéro-externe '). Restes de YHipparion de Tiraspol. Je ne puis passer sous silence les restes minimes, mais très bien conservés de YHippa- rion trouvés dans l’argile près du chemin de fer dans les environs de Tiraspol, d’où viennent les restes déjà cités de YAcerathermm incisivum (p. 15). Ce sont un astragalus et un scaphoideum très bien conservés et une partie d’une jeune mandibule avec deux dents de lait, d3 et d\ à peine entamées par la mastication. Les deux os ont appartenu à un animal adulte. Le denticule accessoire n’est que faiblement représenté dans la d\ près de laquelle la mandibule est cassée. Sur la d3 il n’est pas visible. La longueur de la d3 est de 2.7 cm., de la d\ 3 cm. Les plis d’émail sont encore très irréguliers grâce à une faible usure. Ces dents correspondent presque à notre f, 13, n’étant qu’un peu plus jeunes. Après avoir revu les nombreux dessins, donnés pour les dents des Hipparion de di- verses localités et les échantillons qui se trouvent dans notre Cabinet Géologique, ceux de Pi- kermi. de Cucuron, de Samos, d’Eppelesheim, de Perpinien et du Sud de la Russie, je puis constater que les diverses dents de nos mâchoires et mandibules trouvent leurs semblables parmi, celles de Pikermi, de Cucoron, de Maragha. La seule mâchoire f. 10 avec les dents à l’émail plus fin et plus plissé se distingue de toutes les précédentes et se rapproche plus des dents de Roussilon Déperets et de Chine, décrites par Koken et Schlosser * 2). Parmi les mandibules c’est la f. 1 1 qui se distingue par les grandes dimensions des trois dents de lait. Avant de résoudre la question à combien d’espèces doivent être rapportés l'es restes de nos Hipparion, nous allons étudier les ossements des squelettes. Ossements du squelette de YHipparion gracile Kaup. Les diverses pièces du squelette ne sont pas également représentées dans nos collec- tions. Et ce sont surtout les vertèbres qui sont peu nombreuses. Nous avons les trois pre- mières vertèbres cervicales provenant de Tchobroutchi et les deux premières de Grebeniki, plus quelques autres vertèbres. Il est difficile de trouver dans la littérature des figures pour la comparaison des vertèbres. Nous allons décrire celles de Tchobroutchi. L 'atlas n’est pas complet, mais il nous donne l’échancrure profonde sur sa surface antéro-inférieure et les ailes séparées du corps par des excavations sur la surface inférieure (PI. VI f. 16). Les dimensions sont les mêmes que dans la vertèbre donnée par Mr. Weit- hofer T. XIV, f. 3. Pikermi 1. cit. C’est 7.2 cm. entre les bords de l’articulation avec l’axis, et G. 5, avec le crâne. La hauteur sur le milieu de la surface inférieure est de 3.2 cm. (entre les deux bords de l’articulation antérieure et de l’articulation postérieure). L 'axis f. 17 est long de 13 cm. avec le condyle odontoïde proéminent haut de 2 cm. Sa partie inférieure est excavée sur le milieu. La surface articulaire postérieure q Nous venons de recevoir l’ouvrage de Mr. I. Khomenko sur la faune de Taraklia et celui de Mr. Bo- rissiak sur les manimif. fossiles de Sébastopol. Un grand nombre de dents de Y Hipparion y sont figurées. 2) E. Kokerr. Sâugetliiere ans China. 1885. M. Shlosser. Die fossil. Saugeth. Chinas. 1903. — 32 — s’est bien conservée. Cette vertèbre correspond à la vertèbre donnée par Mr. Wcithofer 1. c. f. 5. La vertèbre figurée dans Fauna Antiqua Sivalensis PJ. 83. f. 2 est faussement designée comme l’axis; c’est la 3-e ou la 4-e vertèbre. Elle ne possède pas de condyle odontoïde ce qu’on voit sur les diverses figures: 2. 2 y 2e. La troisième vertèbre f. 18 s’applique parfaitement à la précédente par les facettes latérales et par le condyle moyen. C’est aussi une longue vertèbre. Elle a 10 cm. entre les bords des facettes antérieures et postérieures. Elle coïncide avec la f. 3, PI. 83 (Fauna Antiqua). Quelques autres vertèbres sont très incomplètes. Les premières vertèbres de Grebeniki ne présentent aucune différence avec celles qui viennent d’être décrites, h l’exception des dimensions et de l’âge. L’atlas est plus grand, sa surface inférieure, un peu plus allongée (3.5 cm.). Entre les bords de l’articulation avec le crâne, il y a 7 cm. ainsi que sur l’articulation pour l’axis, qui est aussi proportionnellement plus grand que celui de Tchobroutchi et plus âgé. Sa crête épineuse (supérieure) s’est bien conservée; elle est allongée et arrondie sur le milieu. Membre antérieur. Omoplate. A Tchobroutchi nous n’avons pas d’exemplaires complets d’omoplates, mais plu- sieurs morceaux de cet os nous en donnent une bonne idée qui nous permet de trouver tous les caractères qui lui sont propres. Nous avons ici l’articulation glénoïde arrondie, avec une faible excavation sur le bord et le crochet antérieur bien développé. Sur les deux jeunes omoplates, nous trouvons la crête longitudinale peu développée et faiblement recourbée sur le milieu. La forme de notre os coïncide avec la forme donnée par Wcithofer (Pik. 1. c. T. XIII, f. 2) et les dimensions sont presque les mêmes. Pikermi — 4.8 cm.. Tchobroutchi — 4.7 et 4.2 cm. (sui lace glénoïde). Humérus. PI. VI, f. 19 Tchobroutchi. Nous n’avons qu’une seule pièce de cet os presque complet; il ne lui manque que le bord supéro-interne. Les autres exemplaires ne nous donnent que la moitié inférieure de l’os. C’est un humérus adulte avec le deltoideum peu développé. Il correspond à la figure 3 PI. 35 que Gaudry a donnée pour la forme grêle de Pikermi, n’étant qu’un peu plus grand. Un autre exemplaire incomplet est plus jeune, plus petit et plus mince. L 'avant-bras est représenté par plusieurs radius avec l’ulna accolé, mais l’olécrane ne se conserve que rarement à Tchobroutchi. Les deux jeunes radias ont appartenu au même individu, et le radius droit a conservé son olécrane, dont le sommet n’est pas encore complètement ossifié. Les deux autres radius ont appartenu à des formes adultes, mais ils sont de diverses dimensions: l’un est plus haut et plus mince, f. 20. La longueur du radius est de .... . 29 cm., 26 et 25.5 le jeune Le contour sur le milieu ....... 10.5, 11.5, 9 cm. le jeune. La largeur super 20, ' 6.4, 5.5 „ La première de ces pièces, f. 20, est plus allongée que toutes celles que donne Gaudry (1. c. Attique, p. 220) et la deuxième coïncide presque avec l’une des premières nommées. Pied antérieur. PL VI, f. 22. Les métacarpiens III. représentés en grand nombre dans la collection de Grebeniki et de Tchobroutchi, ne varient que faiblement dans leurs dimensions et sont très grêles. 22 a — 20. 2.2 La longueur en est depuis L’épaisseur sur le milieu 9 cm. cm . — 33 — Il est évident que ce n’est qu’une dépendance d’âge. Ces pièces correspondent aux pièces, données par Gaudry et par Weithofer pour la forme grêle de Pikermi (1. c. f. 8 et f. 12 Weith.). Elles se distinguent notablement du métacarpien que Gaudry nous a envoyé, moulé sur la forme plus robuste de Pikermi, et plus encore de celui de Roussillon, donné par Mr. Déperet (1. c. PI. VI f. 6). La facette pour runciforme est continue dans quelques exemplaires et coupée par une excavation dans les autres. Les osselets du carpe, ainsi que les phalanges, sont en complète correspondance avec les os décrits et permettent de reconstruire des pieds complets (f. 22). Membre postérieur. Bassin (Tchobroutchi). Je ne connais pas de figure dans la littérature pour le bassin de Y Hipparion , excepté un petit morceau, figuré dans Fauna Ant. Sivalensis f. 8, pl. 83. Nous n’avons que les pièces incomplètes de nos deux localités. Ce bassin peut être caractérisé par une fosse fémurale très profonde, donnant place à une tête de fémur très arrondie. Fémur. Les deux pièces incomplètes, que nous avons de nos deux localités, sont d’âge différent, l’un de ces fémurs est plus épais que l’autre. C’est la partie supérieure qui leur manque, mais le reste s’est bien conservé et nous indique un os mince sur toute sa longueur, comprimé latéralement. N’étant pas complet, sa longueur ne peut être prise que depuis la base du troisième trochanter, cette longueur est de 20 cm., comme celle du fémur de Pikermi, forme grêle de Gaudry f. 9 i. c. Tibia (f. 21). Les deux tibias, que nous avons de Grebeniki et de Tchobroutchi, diffèrent également par leurs dimensions, le pi emier étant plus grêle. Mais c’est encore une diffé- rence d’âge, car celui de Grebeniki, étant long de 34 cm., n’a que 5 cm. de largeur sur son milieu. Celui de Pikermi f. 11 de Gaudry a 31.5 cm. de longueur et 3.6 cm. de largeur et celui de Tchobroutchi, 33 cm. de longueur et 4 cm. de largeur. Pied postérieur. Fig. 23. Les métatarsiens présentent plus de différence dans leurs dimensions que les métacar- piens. Mais ils sont tous grêles. Le plus long est de 27 cm., le plus court, de 22; et parmi eux il y a 15 autres. L’épaisseur diffère peu. Mais nous avons également parmi les formes les plus allongées des formes plus minces et des formes plus épaissies. On trouve parmi les formes longues deux formes plus minces que les plus minces, même parmi les plus courtes. La largeur sur le milieu en est depuis 3 et même 2.3 cm.; elles sont plus nombreuses et correspondent aux formes grêles de Pikermi, ainsi que les métacarpiens. Ce qui est intéressant à signaler dans ces os, c’est la dissemblance de leurs surfaces supérieures. Tandis que les unes sont lisses, les autres portent deux excavations bien prononcées. Il y a des surfaces qui sont inter- médiaires à ces deux. Sur les surfaces de la première espèce les facettes pour le cun2 et le mett. II sont plus prononcées que sur les surfaces de la deuxième espèce. Or, c’est un pas progressif qui permet- terait à l’animal de se débarrasser du II doigt, en fortifiant l’articulation entre le métatarsien moyen et le magnum. Ces excavations de la surface supérieure ne sont autre chose que les empreintes des ligaments. Ce caractère se rencontre sur les métatarsiens de diverse longueur. Le plus épais a été trouvé à Grebeniki. Les métatarsiens latéraux sont très allongés. Dans 1a. littérature nous trouvons le premier type dans ma Pl. II, f. 12 (Bull. 1888), 34 — le second, chez Weithofer PI. XIII, f. 15. Les phalanges sont en grande partie grêles; il n’y en a que quelques-unes plus robustes. Les os du tarse ne présentent rien de particulier méritant d’être signalé. Hensel a été le premier à faire la comparaison entre les métatarsiens de diverses tomes (1860, PLI). Parmi nos pièces nous trouvons des métatarsiens identiques à celui du Cucuron et de Pikermi. Nous n’avons pas de formes aussi épaisses que celle d’Eppelsheim f. 3 Hensel. La surface du métacarpien PI. II a la facette uneiforme interrompue, ainsi que chez Weithofer. Après cette description comparative d’ossements de YHipparion il nous semble naturel d’v voir les restes d’une seule espèce grêle se rapprochant le plus de celle de Pikermi. Les crânes, ainsi que les dents qu’ils renferment, viennent soutenir cette déduction. Les quelques différences que nous avons signalées ne doivent présenter tout au plus que des différences de races. » Nous n’avons qu’un seul exemplaire de molaire supérieure qui se distingue notable- ment des dents décrites, f. 10. Mais sans posséder de restes plus complets je n’oserai pas d’en créer une espèce nouvelle. Ce ne serait qu’une variété à l’émail plus plissé. Nous trouvons dans la littérature deux courants opposés pour ainsi dire. Tandis que les Américains et surtout Cope trouvaient possible de créer une espèce nouvelle d’après cha- cune des dents se distinguant par un caractère minime de dimensions ou de plissement d’émail, les paléontologistes européens tendent a réunir sous le même nom spécifique les diverses variétés, et ne séparent que les formes fort distinctes. R. Lydekker en décrivant même des formes aussi distinctes dans leurs dimensions que celle de Sivalik, trouve possible de réunir YHipparion antilopinum avec YHipparion gracile , qu’il ne distingue à son tour de YHipparion mediterraneum que par les dimensions (p. 80, ser. X, vol. III Palaeont. Indica, PI. I). Comme caractère propre à toutes les dents supérieures de Y Hipparion, R.. Lydekker indique la première colonnette (antéro-interne), isolée sur les 3/i de sa longueur. Dans ma col- lection, qui renferme plusieurs centaines de dents isolées, outre les mâchoires complètes, je ne l’ai trouvée liée avec la crête moyenne que dans une seule vieille dent. Mr. Goronovitch Q indique au contraire cette liaison du tubercule comme fait ordinaire, ce qui lui permet de considérer YHipparion de sa collection comme précurseur des chevaux /* 2) Quant à mes recherches des années 1888 et 1890 et celles d’aujourd’hui, je dois avouer, que plus j’étudie cette forme si répandue, plus je suis portée à la considérer comme branche latérale des Equidae, branche qui a acquis le plus grand perfectionnement dans le développement des dents, sans jamais arriver au développement progressif des membres. R. Ly- dekker a raison de considérer les membres attribués à Y Hipparion antilopinum , comme apparte- nant à YEquus sivalensis (1. c. p. 79). L "'Hipparion est une forme qui d’après le mode de développement des caractères très spéci- fiés, ressemble beaucoup au Rhinocéros tichorhinus d’un côté et à YElephas primigenius de l’autre. Tous les trois sont des branches latérales, très rapprochées des formes correspondantes vivantes encore aujourd’hui, mais qu’ils ont surpassées dans le développement des dents ; ces trois formes ont disparu sans laisser de descendants. Une autre question, très intéressante à résoudre, est celle de la provenance de YHippa- rion et de son prédécesseur immédiat. Certes, il avait quelques ancêtres communs avec les formes chevalines, telles que les Hyracotherium, les Rachinolophus et une partie du genre An- chitherium. Mais peut- on fixer aujourd’hui le moment de son débranchement de la ligne chevaline? x) Mr. Goronovitch. Les restes de YHipparion mediterraneum Hens., recueillis à Taraclia 1906 (en russe). Kischinev. 2) Je viens de recevoir un ouvrage de Mr. Borissiak sur Y Hipparion de Sébastopol qui est d’un grand intérêt. Je vais m’arrêter sur ces formes dans un ouvrage qui est en voie de préparation. — 35 — Cette question a été autrement traitée après l’année 1888, quand je l’ai posée dans mes études sur les Ongulés, p. 63. Depuis lors nous avons eu quelques formes américaines qui nous semblent plus rapprochées de cet ancêtre. C’est le Desmotippus ‘) de W. Scott que l’auteur place près de Y Anchitherium. La forme provenant de «Deep River Beds», synchronique avec Sansans, nous donne une complication d’émail des molaires supérieures que nous ne trouvons pas dans Y Anchitherium. Les deux molaires que nous trouvons chez Mr. Scott, PI. II, f. 10. le démon- trent parfaitement. Les dents inférieures f. 12 sont aussi plus compliquées et paraissent être sur la voie de modification vers Y Hipparion. Pourtant la mandibule f. 11 présente une forme différente; elle est trop amincie dans sa partie antérieure qui l’éloigne du type des formes chevalines. Nous trouvons sur le côté antérieur du bout inférieur du métacarpien III de cette forme, une crête articulaire développée qui manque chez l’ Anchitherium. Mr. Scott place cette forme (1. c. p. 122) entre le Miohippus et le Protohippus , indiquant Y Anchitherium comme branche latérale, qui s’est détachée du tronc de Miohippus avant le Desmodestus. VHippa- rion, selon Mr. Scott, se serait détaché du Protohippus pour former aussi une branche latérale. Dans un article qui vient de paraître, «Evolution of the Horse» W. D. Matthew 2), nous trouvons p. 20, f. 11, une mâchoire du Merychippus , dans laquelle les quatre dents ont la colonnette antéro-interne détachée du croissant moyen; les dents sont pourvues du cément. L’auteur voit dans cette forme le prédécesseur probable de YHipparion qui apparaît dans le miocène supérieur. L’émail de ces dents est simple; ce n’est que sur la dernière dent (jeune) qu’on voit quelques plis. C’est la première fois que je rencontre cette indication pour l’isole- ment de la colonnette antéro-interne dans les dents du Merychippus. Si cela est juste, c’est ce genre qui ressort de la ligne chevaline par une de ses espèces, pour donner naissance à YHipparion par l’intermédiaire du Neohipparion Lull. 3), et continue la ligne chevaline par une autre de ses espèces qui se dirige vers le type Protohippus , contemporain de Y Hipparion- Je m’arrête à cette indication qui me paraît avoir une grande importance. Nous ne con- naissons pas jusqu’à présent de forme analogue en Europe, et cela doit nous faire admettre le développement de YHipparion en Amérique du Nord et sa grande migration en Europe et en Asie à la fin du miocène. Le développement de ce genre dans le mio-pliocène en Europe embrasse la France, l’Allemagne, la Grèce, la Russie méridionale, et en Asie, les Monts Siva- liks, la Perse et la Chine, et finit dans le pliocène de Roussillon, après quoi on ne trouve aucun vestige de ce genre, si richement représenté, dans la faune tertiaire moyenne. Mr. Osborn donne des explications très intéressantes pour la modification des dents des Equidae dans diverses époques, qu’il attribue à la modification de la nourriture 4). Il serait très intéressant de trouver la cause de la disparition de ce genre, mais comme il n’était pas le seul à disparaître dans le pliocène, nous tâcherons d’aborder cette question après l’étude d’autres formes qui lui ont été contemporaines et ont disparu en même temps qui lui. Proboscidea. Les Proboscidea ne sont représentés dans nos collections que très faiblement. Ce sont quelques dents des Mastodons , une jeune mandibule et deux dents de Dinothérium et quel- ques os des membres: le fémur, le tibia, l’os du carpe, celui du métacarpe, quelques phalanges et une quinzaine d’ossements. Ils appartiennent aux diverses localités, qui seront signalées pen- dant la description. Mastodon longlrostris Kaup. PI. VII, f. 1, 2. Grebeniki. Nous avons pour ce genre deux dents complètes, qui peuvent être identifiées avec les dents, données par Kaup (Foss. Darmst.) PI. XVI. f. 4a; c’est la d 1 et la d3 non encore usées p W. Scott. The Mammalia of the Deep River Beds. Transact. Amer. Philos. Soc. 1893. 2) W. Matthew. Amer. Mus. Nat. History 1913. Mardi. 3) R. S. Lull. The Evolution of the Horse Family. 1907. Guide N» 1. Sale University. 4) H. Osborn. Age of Mammals. 19. — 3G — par la mastication. La première, f. 1 (d1), garde la forme peu allongée, indiquée par Kaup, plus étroite en avant, bordée par un bourrelet. Nous trouvons deux larges crêtes transversales, formées par des tubercules entièrement liés par deux. La d3 f. 2 présente quatre rangées transversales de tubercules disposés par deux. Quelques-uns sont faiblement subdivisés sur leur sommet en tubercules plus petits. Sur le bord antérieur de la dent se trouve un bourrelet, correspondant au bourrelet figuré par Kaup; sur le bord postérieur, un talon, formé par trois petits tubercules. Par leurs dimensions ces dents ne sont qu’un peu plus grandes que celles de Kaup: Longueur dl — 3 cm., d 3 — 8.2 cm. Largeur sur le milieu 2.3 „ — 5 „ Mastodon Penteiici Gaudry. PI. VII, f. 3—5. Pour ce genre nous avons cinq dents, dont quatre proviennent de Tchobroutchi. Elles ne sont pas encore entamées [par l’usure et appartiennent à la première dentition; deux d1 f. 3, et deux d'2 et d2 (f. 5 d, 2). Elles correspondent aux figures, données par Gaudry (Fossile de l’Attique) PL XXIII, f. 2 — 4. La d1 PL VII, f. 3 est composée de quatre tubercules crénelés, dont l’antérieur est peu développé. Le bord antérieur porte un bourrelet crénelé; le bord postérieur, un talon semblable. La d< j, f. 5, est une dent allongée, quadrangulaire, avec trois crêtes de tubercules à peine séparés sur le milieu; les tubercules intermédiaires manquent, les bourrelets existent. La d 2 est plus large; elle non plus n’est encore abîmée par la mastication. La cinquième dent d2 provient des environs de la ville de Tiraspol. Elle a été trouvée sur la ligne du chemin de fer avec YHipparion et l’ Aceratherium incisivum , dont il a déjà été question. Elle correspond (f. 4) parfaitement à la dent, figurée par Gaudry 1. c. PL XXII, f. 2, c?2. C’est presque le même état d’usure de trois crêtes, qui sont ici composées de deux paires de tubercules ovales à leur bases et d’une troisième crête à base allongée: le bourrelet antérieur existe aussi. La forme de la dent coïncide aussi avec le dessin de Gaudry, elle est plus étroite en avant qu’en arrière. Elle est comparativement moins allongée que la d 2 (f. 5). II est intéressant de signaler que l’émail qui entoure les coupes des collines est aussi crénelé sur cette dent, que sur la dent correspondante chez Gaudry. Je ne vais pas ici discuter sur la position génétique de cette forme, les matériaux n’étant pas suffisants. Longueur . . . f. 3 — 3.3 cm., f. 4—5.5 cm., f. 5 — 4.5 cm. Largeur . . . „ —2.7 „ „ —3.5 „ „ —3.7 „ Pour les ossements du squelette nous avons pour les Mastodons un fémur, que j’ai pu recoller de plusieurs morceaux, et un tibia. Ils proviennent de Grebeniki. Ils se distinguent beaucoup par leurs dimensions, le fémur étant presque deux fois plus long que le tibia. Ce caractère me permet de les rapporter au Mastodon plutôt qu’au Dinothérium , sans cependant désigner l’espèce. Dans le dernier genre, ces os sont de dimensions plus rapprochées, à en juger d’après le squelette, figuré par feu professeur Stefanesku pour le Dinothérium gigantissimum ‘). La longueur du fémur est de 85 cm., celle du tibia, de 48 cm. (chez nous). Le fémur a ses apophyses non encore ossifiées. Dinothérium g i g ant h e u m Kaup. Synon. Dinother. gigantheum Kaup. (Foss. Darmst.). T. II, PI. VII, f. 6, 7. C’est un morceau de mâchoire, provenant de Tchobroutchi et renfermant une m 1 très jeune, qui n’est pas encore complètement sortie de l’alvéole (f. 6), et une partie de la prl. ') G. Stefanesku. Anuarulii Mus. d. Geol. si de Paleont. Vol. IA7'. 1910. T. V. — 37 — Nous avons encore une d% composée à l’extérieur d’une muraille et de deux tubercules sur le côté interne, bordé d’un bourrelet crénelé et étroit. Cette dent non plus n’est touchée par l’usure (f. 7). La m1 f. 6, composée de trois crêtes, ne se prête pas à une étude détaillée, étant encore dans l’alvéole. Le bord externe de la mâchoire recourve son côté. Nous pouvons signaler seulement que les crêtes en sont crénelées; elle correspond au dessin de Kaup (1. c. T. I). Longueur de la m 1 . . — 8 cm., de la d2 — 4.5 cm. Largeur 5.5 „ „ 4.5 „ On voit la grande différence de dimensions de ces deux dents, ce qui ferait hésiter de les rapporter à un même individu, mais les dents de lait sont notablement plus petites chez le Dinothérium que ses vraies molaires, ce qu’on voit sur le T. I de Kaup. Une partie d’une jeune mandibule renferme une dent de lait non sortie de l’alvéole. Toutes les trois formes, que nous venons de citer pour les Proboscidiens, sont commu- nes pour la faune du mio-pliocène de Pikermi, d’Eppelscheim etc. Quant aux os du carpe, du métacarpe et aux phalanges qui peuvent être rapportés en partie au Mastodon ou au Dinothérium et qui proviennent de Grebeniki et de Tchobroutchi, je les laisse pour le moment de côté, en attendant que nous ayons des matériaux plus complets. Ici j’ai cru utile de donner la description et les figures des dents (quoique jeunes) pour constater dans notre faune du sud de la Russie la présence des genres des Proboscidiens, qui ont été déjà signalés dans d’autres localités: le Mastodon Pentelici en Crimée, le Mastodon longirostris à Kertch, le Dinothérium dans le gouv. de Podolsk et de Cherson. Carnivora. Nous trouvons parmi nos mammifères fossiles les représentants de plusieurs familles de carnassiers: des Felidae, des Hyaenidae , des Ictitheridae , des Canidae. Mais ce n’est qu’un Felidae et un Canidae qui sont représentés chacun par un crâne assez complet, quoique dépourvu de mandibule. Les autres formes sont représentées par des débris de mandibules ou par des dents isolées et par quelques ossements du squelette. Felidae. Nous allons nous occuper de ce grand Felidae , dont le crâne ne se prête pas facile- ment à la détermination. Forme rapprochée du Pogonodon Cope 1). Pogxmodon Copei sp. n. PI. VII, I. 8, 8°. Ce crâne, provenant de Grebeniki, par sa forme générale, ainsi que par ses dents, se laisse facilement rapporter aux Felidae, ayant les alvéoles d’énormes canines allongées en ovale avec le bord postérieur aigu. Ces alvéoles ont dû renfermer des canines comprimées, semblables à celles du Machairodus , avec le bord postérieur plus aigu, ce qui les distingue des canines arrondies des vrais Felidae. La dent carnassière énorme correspond par ses dimensions aux dents de la dite forme, mais elle est composée de trois collines presque de même largeur, celle du milieu n’étant que plus élevée; chez le Machairodus de divers auteurs la colline antérieure est moins déve- loppée. Dans celui de Pikermi, décrit par Wagner (1. c. PI. 14. Vol. 7), cette dent a la même forme que chez nous. b Cope. Report of the Unit. States geolog. Surveys. West... Vol. III. Paleontology 1874, PI. 75". — 38 — Mais ce qui le distingue surtout de ce genre, c’est ia présence de la pr 2, ou mieux dire de l’alvéole gauche, car la dent est tombée. Cette alvéole, très petite est enserrée, pour ainsi dire, entre la pr3 et le bord postérieur de l’alvéole de la canine. Derrière la carnassière droite on trouve l’alvéole de la ni1, allongée transversalement et remplie de roche durcie (tache blanche sur notre protographie). Les incisives sont au nombre de six, les externes sont plus grandes; nous n’avons pour elles que les alvéoles. Les deux paires du milieu sont petites. Par la forme générale du crâne avec la crête postéro-supérieure, les arcades zygomatiques élargies et arrondies, enfin par ses dimensions, cet animal a égalé le grand Machairodus et môme le Smylodon, figuré par Blainville (PI. XX). Longueur du crâne, surface inférieure Contour de la surface supérieure depuis le condyle jusqu’aux incisives . Largeur du palais entre les bords postérieurs des carnassières Id. entre les bords antérieurs des pr3 Longueur de l’alvéole de la canine Largeur Longueur de la pr3 . . » » pr1 La plus grande largeur du crâne entre les bords des arcades Le trou sous-orbitaire se trouve juste au-dessus de la partie antérieure comme c’est le cas pour le Machairodus. Il est large et arrondi. Après avoir fait la comparaison de notre crâne avec les crânes, connus dans la littérature pour ies Machairodus de l’Europe, de l’Asie, de l’Amérique *), et, après s’être persuadé qu’il ne peut pas être rapporté à ce genre, j’ai passé à d’autres formes, rapprochées de ce genre, mais ayant encore conservé la pr 2, après avoir modifié ses canines arrondies des vrais Felidae en canines comprimées aux bords tranchants. Pendant cette étude, je me suis arrêtée sur un crâne félin, décrit par Cope sous le nom de Pogonodon platicopis (1. c. PL 74“), provenant du miocène supérieur de John Day River. Ce crâne ressemble beaucoup au nôtre par sa forme plutôt allongée avec la surface supérieure presque aplatie et l’occiput muni d’une crête oblique. E. Cope fait restaurer la surface supérieure par un pointillé en voûte faible. Mais dans nôtre crâne cette partie est aussi aplatie, et je ne sais si du vivant de l’animal cette partie a été plus voûtée et si cet aplatis- sement peut être expliqué par la déformation du crâne. La position de l’orbite et du trou sous-orbitaire sont les mêmes. Les intermaxillaires semblent être plus développés chez nous, et les incisives externes sont plus grandes. Le nombre des dents, désigné par Cope, est le même que chez nous, vu que la pfl existe. Cope suppose que cette dent n’a qu’une seule racine. Et cela se voit bien sur notre alvéole. Mais dans l’échantillon de Pogonodon Cope elle est séparée de la canine par un espace presque d’un centim., tandis que chez nous elle la touche. La pr3 est plus compliquée chez nous; elle est composée d’une crête antérieure, d’une crête moyenne plus élevée et d’une petite crête postérieure. Dans l’échantillon de Cope la crête antérieure manque. Quant à la pr\ carnassière, elle diffère aussi de celle de Cope, étant plus allongée chez nous et ayant la crête antérieure bien développée, ce qu’on ne voit pas sur le dessin de Cope. A notre regret le savant américain ne donne pour cette dent, ni description détaillée, ni figure nette. Tout ce qu’on trouve dans sa description pour cette dent est exprimé dans ces phrases: «Superior sectorial without anterior basal lobe» (1. c. p. 981) et 9 Gervais. Zool. paléônt. française. PI. 27. F. KM. Carnivoren v. Maragha. T. XIV, 1887, Wien. E. Cope. Report of the territories. 1884. Vol. III, PI. 75°. A. Wagner. Fossile Knochenrest. v. Pikermi. 1854. T. 9. D. Blainville. Ostéographie, Felidae. PI. XX, et autres. 30 cm. 42 „ 13 „ 7 4.5 cm. 1-7 „ 2.5 „ 4.2 „ 99 ?» la carnassière, — 39 — p. 985, «botli its cusp and decl being comparatively obtuse». La molaire est allongée transversa- lement dans les deux crânes, à en juger d’après l’alvéole de notre exemplaire. Or, les différences, que nous venons de signaler, ne nous permettent pas de placer les deux crânes dans la même espèce: le nôtre paraît être plus rapproché du Machairodus par la forme de la pr3 et pr1 qui sont plus compliquées. Je le signale comme espèce nouvelle, Pogonodon Copei sp. n., au nom de feu Cope, grand paléontologue américain. Cope place sa forme comme intermédiaire entre le PJmictis (p. 982) et le Haplophoneus, forme plus rapprochée des «higlier saber-toots». Pourtant le crâne qu’il donne pour ce dernier genre (1. c. PI. 75“) présente une forme toute différente, avec un front très arrondi et la crête occipitale tombant doucement. Ici la pr2 n’existe plus, mais la pr1 garde sa crête unique, très aigüe et allongée, le denticule externe n’existe pas, le denticule postérieur est en forme d’un simple talon. Cette forme est également éloignée du Machaïrodus et du Pogonodon platycopis. Cope considère le Ha- plophonens platycopis comme identique avec le Pogonodon platycopis. Nous trouvons dans la Paléontologie de Zittel (1911, p. 397) l’identification de ces deux genres. Il paraît que cela est dû à un malentendu. Pogonodon Copei n. sp. PI. VII, f. 9. Il me semble possible de rapporter au même animal les quatre métatarsiens, composant une patte et trouvés à Grebeniki avec le crâne précédemment décrit. Ces os ont dû appartenir à un grand Felidae, à en juger d’après les surfaces articu- laires inférieures, caractérisées non seulement par des têtes très arrondies, mais encore par des proéminences sur les côtés des os au-dessus de ces surfaces arrondies. La crête verticale postérieure est très saillante et atteint le milieu de la tête articulaire. Ces caractères permettent de distinguer ces os de patte de ceux de ïPIyaena et les font semblables à ceux du Machairodus. Mais nous n’avons pas de patte postérieure, figurée pour ce genre. La patte antérieure est donnée par Gaudry (Attique PI. XVI, f. 4) et permet d’y rapprocher la nôtre. Les quatre os s’adaptent parfaitement l’un à l’autre pour former la patte. Par ses dimensions cette patte se rapproche de celle du Machairodus de Gaudry. Longueur mett — II — 11.5 cm., III — 12.7, IV— 13, V — 12. Nous avons encore un métacarpien III qui rappelle le métacarpien, liguré par Gaudry (1. c.) Les quelques métacarpiens, figurés par Weiihofer (Pikermi PI. XI) pour le Machairodus Schlosseri, sont de dimensions beaucoup plus petites que le nôtre. Il en sera question plus tard. Je ne puis comparer en détail les facettes articulaires supérieures de nos os n’ayant pas de données dans la littérature. Machairodus Schlosseri Weith., Pikermi. PI. VII, f. 10. Outre la patte f. 9, nous avons encore une, provenant de Tchobroutchi, de dimensions beaucoup plus petites. C’est une patte droite antérieure, composée de cinq métacarpiens, des premières phalanges, de deux deuxièmes phalanges et d’une dernière. Nous trouvons pour cette patte une pièce identique dans la figure de Weithofer T. XI, f. 2, quoique moins complète, car deux métacarpiens sont cassés, et que le cinquième manque. La longueur, l’épaisseur des os, leurs facettes articulaires ne laissent aucun doute sur l’appartenance de ces deux membres à la même espèce, petit Machairodus , qui a ses cinq doigts parfaitement développés. La longueur du III mtc. est de Sa largeur moyenne, de . . . 7.5 cm. 0.8 „ La phalange linguale du premier doigt est très comprimée en hauteur. Machairodus eultridens Gaud. PI. VII, f. Il, 12. Dans la collection de Tchobroutchi nous trouvons encore pour les Felidae un ulna et un radius qui correspondent par leurs dimensions et par leurs caractères aux figures, données par Gaudry pour le Machairodus eultridens de Pikermi PI. XVI, f. 2. Le radius s’ajuste parfaitement à la facette de ruina, dont la partie inférieure est surtout caractéristique et se laisse distinguer de celle des Ilyaenidae par sa crête proéminente au-dessus du stylet ( cr . et st. de Gaudry). La longueur du radius est de 19 cm. Nous avons encore un olécrane plus grand que celui, dont il a été question, qui a dû aussi appartenir à un Machairodus , et un fémur que je crois pouvoir rapporter aussi à ce genre, sans indiquer pourtant de figure de comparaison dans la littérature. Ces formes se distinguent du Machairodus Schlosseri Weith. par leur forme plus étirée, surtout en ce qui concerne le radius. Mais peut-être c’est une variété de dimensions et non d’espèce, et alors ne devrait-on pas les rapporter à la même espèce que la patte décrite précédemment, avec laquelle ils ont été trouvés; les petites dimensions de cette dernière seraient en bonne correspondance. Hyaenidae. Les restes des Hyaenes sont représentés par des mandibules et des dents isolées, mal conservées. Hyaena eximia Gaudry, Attique. PI. VII, f. 13, 14. Pour Y Hyaena eximia Gaudry, nous avons parmi les restes de Tchobroutchi un morceau de la mandibule droite, renfermant la canine et les trois premières prémolaires, f. 14, qui coïncident par leur forme et leurs dimensions avec la f. 2 de Pikermi (PI. XIII. Attique). Les sommets des dents sont triturés, la canine est cassée. La pr2 et la pr3 sont épaisses, munies chacune d’un tubercule postérieur, qui se modifie en bourrelet dans la prz. Parmi les dents isolées nous trouvons plusieurs prémolaires, plusieurs canines et une car- nassière supérieure, qui se distingue par un tubercule intérieur bien développé et par les sur- faces internes des collines triturées, f. 13, Grebeniki. La carnassière inférieure est également triturée sur sa surface interne. Ces dents ont pu appartenir à un même et très vieux individu. Mais elles ne peuvent pas être ajustées pour former une mâchoire ou une mandibule complète. Hyaena eximia Gaudry, Grebeniki. PI. VII, f. 15. Nous avons une jeune mandibule, munie d’une petite canine, de deux prémolaires et d’une carnassière qui sont complètes, intactes. La pr3 n’a qu’un tubercule postérieur, la prt possède aussi le tubercule antérieur. La pr2 et prt n’existent pas. La carnassière a un talon; et toutes les dents son munies de bourrelets sur leur surface externe. Elles sont moins robustes, que les dents précédemment décrites, et coïncident parfaite- ment avec la figure, donnée par Gaudry, Attique. PI. XV, f. 3. — 4L — Hyaena eximia Gaudry, Grebeniki. Pi. vu, f. 16. Une pièce bien conservée, trouvée aussi à Grebeniki, nous présente une mandibule droite, munie de dents de lait. C’est d’abord une canine très petite et mince. Suivent trois dents de lait: la rf2, un simple cône pincé, la d3, un cône moyen, précédé d’un petit cône antérieur, d’un autre plus grand postérieur, la c/4 a la forme d’une carnassière à deux cônes aigus et à un petit talon. Les dents sont munies d'un bourrelet sur le côté externe. La mandi- bule est cassée, sur son côté postérieur elle est élevée et raccourcie comparativement à la mandibule plus âgée (f. 15). La dl manque. Longueur des dents depuis la canine jusqu’au bord postérieur de la dernière dent: f. 15 — -9.5 cm., f. 16 — 5 cm. Cette pièce trouve sa semblable dans la figure 6, PL XII de Gaudry; les dimensions des dents sont les mêmes, ainsi que la forme de la mandibule. Hyaena eximia Gaudry, Tchobroutchi. PL VII, f. 17. Nous avons une mandibule semblable provenant de Tchobrouthci, mais un peu plus âgée, quoique renfermant encore trois dents de lait. L’alvéole de la canine est vide; la dx n’existe pas et la dx a la forme d’une carnassière, encore dans l’alvéole. Elle se rapproche plus par ses dimensions de la mandibule de Pikermi (Attique PL XII, f. 6); mais elle est plus jeune. Il paraît que la prx n’est pas ici précédée de la dx, et apparaît en même temps que les autres prémolaires, ce qu’on voit bien dans un échantillon (moulage en plâtre, que nous avons dans le Cabinet géologique, et qui provient de Pikermi, cat. JVs 664). Dans les mandibules adultes la pt n’existe pas toujours; elle est figurée chez Gaudry PL XIII, f. 2, quoique toute petite. Elle n’existe pas chez Wagner, également de Pikermi (Abt. Bd. VII, PL VIII, f. 6). Les deux sont désignées comme les prémolaires de l 'Hyaena eximia , les autres caractères étant les mêmes. C’est donc une dent prête déjà à disparaître dans l’espèce de Pikermi et disparue finalement dans les Hyaenes vivantes. La px se conserve dans les mâchoires. Les os du squelette manquent dans nos collections; nous n’avons qu’une partie du fémur. Ces restes, si minimes qu’ils sont, présentent un grand intérêt, vu la rareté de ces formes dans les dépôts tertiaires de la Rassie 1). letitherium robustum Gaudry, de Tchobroutchi. PL VII, f. 18-21. Nous avons quelques restes fossiles qui se laissent rapporter à l 'letitherium robus- tum Gaudry. Attique. PL VIL Nous avons pour cet animal dans la collection de Tchobroutchi deux morceaux de la mâchoire droite; l’un renfermant trois incisives, f. 18, l’autre, deux prémolaires et deux molaires, f. 19, plus une jeune mandibule. Les deux pièces, qui ont dû appartenir au même individu, répondent par leurs caractères aux mêmes parties de la Pl. VII, f. 2 de Gaudry, c’est à dire à Y letitherium robustum de Pikermi, ne le surpassant que faiblement en dimensions. Les trois incisives f. 18 se sont très bien conservées, l’extérieure en est la plus grande. Chacune d’elles est composée d’une partie externe en forme d’un pétale avec un bourrelet à la base sur le côté interne. Longueur i1 — 5 mm., i2 — 3 mm., i3 — 3 mm. (côté externe). 9 J. Sinzow. Geol.-Pal. Beobach. in Südrussland. 1900, T. I, f. 14. 6 La pr3 f. 19 qui est allongée, a un faible tubercule postérieur et un bourrelet interne. La pr1, la carnassière , est composée de trois cônes externes, dont le moyen est le plus élevé, et d’un cône intéro-antérieur égal au cône antéro-externe. Tous les sommets des cônes de cette dent, ainsi que celui de la précédente, sont triturés. Les deux molaires avec leur disposition caractéristique derrière la pr1, formant presque un angle droit avec la dent précédente, sont triangulaires, composées de deux tubercules externes et d’un tubercule interne. Elles sont usées et précédées d’un enfoncement de la mâchoire derrière la carnassière. Longueur pr3 — 1.5 cm., pr1 — 2.2, m1 — 1, m2 — 0.6 cm. (côté externe). Largeur » — 0.5 » » — 0.7, » — 1, » — 0.7 » (sur le milieu). Une jeune mandibule, renfermant des dents de lait, est donnée dans la f. 20. Quoique je ne trouve dans la littérature de figure avec laquelle je puisse identifier notre partie de la mandibule, le crâne de l’animal adulte de Pikermi, figuré par Gaudry PI. VII. nous permet de la rapporter à cette espèce la comparaison une fois faite. Peut-être notre animal était-il un peu plus robuste, car sa mandibule, étant plus jeune, a les mêmes dimensions. Notre échantillon f. 20 renferme quatre dents de lait: une toute petite dx , un simple cône; la d2 est composée de 4 denticules à peine marqués; seul le 2e denticule est développé dans la d3, le premier denticule est petit, le deuxième, le plus grand, est suivi de deux autres denticules qui descendent gradu- ellement; enfin, la c?4, semblable à la carnassière, est composée d’un grand denticule antérieur, d’un autre, moyen qui est dédoublé, et d’un talon arrondi et muni d’un tubercule interne. Longueur de ces dents — 4.5 cm. Hauteur de la mandibule au-dessous des dents — 1.8 cm. En comparant ces dents avec la f. 6 de Gaudry (1. c.), nous trouvons nos d2, d3 et di correspondantes à la p3 , pt, % (carnassière), ce qui démontre parfaitement que nos dents de lait sont plus compliquées que les prémolaires correspondantes qui viendront les remplacer. D’autre part la ressemblance dans les deux dentitions de la d2 avec la prz, de la ds avec la pr 4 et de la dl avec la ml: permet de rapporter notre mandibule, après cette comparaison, à Ylctithe- riim robustum Gaudry. Ictitherium robustum Gaudry. PI. VII, f. 21—25. Grebeniki. Dans la collection de Grebeniki, nous trouvons un membre postérieur presque complet, qui se laisse facilement identifier avec la f. 6., PI. IX de l’Attique. Ce sont quatre métatar- siens avec les phalanges des doigts, un astragalus, un naviculaire, un tibia et une fibula. Même les osselets sigmoïdes se sont conservés. Le tibia, pris à part, correspond au dessin de Gaudry PL VII, f. 7., mais il est mieux conservé et garde sa surface supérieure intacte, f. 24, tandis qu’elle est abiinée dans l’échantillon de l’Attique. La longueur en est de 16 cm. L’articulation inférieure avec la facette astragalienne et les proéminences coïncident parfaitement dans les deux, à quoi correspond la surface de l’astragalus. Le pied de ce dernier est arrondi, la proéminence latérale, très pro- noncée (f. 22). La fibula, cassée dans sa partie supérieure, est très mince, sa partie inférieure est élargie et garde une facette articulaire pour le tibia, f. 25. Longueur des métatarsiens II et V — 6 cm., III et IV — 7 cm. Le naviculaire s’articule avec l’astragale (f. 23). Les restes de ce genre, trouvés à Grossoulowo (gouv. de Kherson), ont été décrits par M. Sinzow d’après quelques restes de crânes (1. c.). Nordmann a décrit (1. citj sous le nom de Thallassidis quelques mandibules. 'Les formes de Sinzow ont été rapportées à VIctitherium hipparionum qui est plus grand que l’espèce nommée. Un crâne entier d’une nouvelle espèce, Ictith. sarmaticum, a été décrit par moi en 1908. Mustela palaeattiea Weith. PL VII, f. 26-29. Tchobroutchi. Nous avons les restes minimes, mais très instructifs d’un petit carnivore, Mustela pa- laeattica Weith., espèce fondée par ce savant pour une forme trouvée à Pikermi (T. X, fi g- 1 — 11). L’espèce a été fondée sur un crâne, quelques mandibules et quelques os du squelette. Nous avons deux mandibules; la f. 26 coïncide parfaitement avec la f. 4 Weith., sa branche ascendante seule manque. La forme générale de la mandibule, faiblement arrondie sur son bord inférieur, un profond enfoncement externe derrière la dernière dent, la canine recourbée, les pr2, pr3 en forme de simples cônes, la prl avec un petit cône postérieur supplémentaire, enfin, la carnassière, composée de trois tubercules aigus et un talon arrondi, sont les mêmes dans les deux échantillons. Les stries internes qu’on voit sur cette dernière dent (f. 4. Weith.) n’ont laissé que des traces sur notre dent, qui est plus usée. La m2 est tombée chez nous, l’alvéole démontre son existence. La 2-e mandibule répète les mêmes caractères. Outre ces pièces nous avons un radius et un ulna, f. 28 — 29, qui coïncident avec les mêmes os, figurés par Weithofer (f. 7, 8), par leurs dimensions et leur forme générale avec les facettes articulaires. L’humérus, dépourvu des bouts, correspond à la f. 6 de Weithofer; enfin, nous avons un tibia f. 27, très bien conservé qui a dû appartenir au même animal, parce qu’il a été trouvé ensemble avec les ossements précédemment décrits et qu'il répond par ses dimensions et sa forme à un tibia de la Mustela. Cette espèce se distingue nettement de la Mustela pentelici Gaudry (Attique PI. VI) par ses petites dimensions et par l’absence de la pr1 qui existe encore dans la forme de Gaudry. Cette petite forme vient compléter le nombre des formes de la «petite faune», son absence parmi les animaux de la faune de Pikermi en Attique a été signalée par Gaudry (sauf le Promephitis). Longueur de la mandibule, depuis son bord postérieur jusqu’à la symphyse— 5.5 cm. Espace occupé par les dents — 3.7 cm. Les trous mandibulaires se trouvent: le premier, sous la pr 2, le deuxième, sous la prs. Dans la forme de Weithofer ils sont plus rapprochés et se trouvent sous la pi\_. Simoeyon primig'enius Wagn. Tchobroutchi. Syn. Pseudoeyon robustus Wagn. Abh. VIII, PI. VI, f. 13. Pikermi. Fig. 1. Texte. L’échantillon que nous rapportons à cette forme représente un crâne incomplet, dé- pourvu de sa partie antérieure et ne renfermant que 6 dents: les deux carnassières et quatre molaires (deux de chaque côté). L’absence des prémolaires nous faisait hésiter de rapporter cette forme à un genre défini. Pourtant d’après la forme du crâne et surtout des dents qui restent, on n’hésite pas à la considérer comme rapprochée des Canidae ou des Amphicyonidae. d’autant plus que le côté postérieur de la m2, qui est en place, ne nous donne pas une assu- rance absolue que la m3 n’existait pas. Le crâne, arrondi dans sa partie frontale, s’abaisse vers la crête temporale, qui sépare les deux côtés bombés. L’occiput manque; un seul condyle s’est conservé. Les carnassières sont composées de trois tubercules externes; l’antérieur est le plus petit, le moyen, le plus développé, est très haut, le postérieur est allongé. Sur le côté interne 44 — petit tubercule antérieur allongé. La présence du tubercule dent de celle des Canidae et la fait semblable à celle des Amphicyon. La m1 est composée, comme c’est le cas pour Y Amphi- cyon, de deux grands tubercules externes, entourés d’un bour- relet à l’extérieur, et de deux croissants internes qui rempla- cent les quatre petits tubercules des Canidae. La m2 est également composée de deux tubercules externes, dont le plus petit est le postérieur, et d’une partie interne allongée et arrondie, dans laquelle les tubercules sont indistincts, contrairement à ceux de Canis. Les dents des deux côtés de la mâchoire sont semblables. La p' A est longue de .... „ 2.2 cm., la m 1 — 1.5, la mï — 1 cm. Largeur avec le tub. int. ... 1.2 „ „ 1.7, „ 1.4 „ La comparaison de ce crâne avec ceux des formes décrites m’a permis de trouver son analogue dans le crâne, figuré par Wagner (1. c. f. 13) et trouvé à Pikermi. Le crâne figuré est plus bombé au-dessus des orbites, mais un moulage que nous avons dans le Cabinet géolo- gique, fait d’après l’original de Wagner et séparé de sa mandibule («N» 540 de notre Catalogue), nous permet de mieux apprécier la ressemblance des crânes en question. Pour son original Wagner signale le nombre 2 pour les prémolaires qui précèdent la carnassière. Sur le moulage, nous en trouvons une, très petite, tout près de la canine sur le côté droit. Du côté gauche on voit à la même place une alvéole à une racine et peut-être les traces d’une autre, à deux racines. Le crâne (moulage) est plus voûté que le nôtre, mais cela dépend en partie de la compression latérale; les dimensions des deux crânes sont les mêmes Q. Wagner a décrit ce crâne sous le nom de Pseudocyon robustus (PL VI, f. 13); plus tard ce nom a été remplacé par Simocyon primigenius. Wagner rapporte ici une partie d’un crâne décrit précédemment, également trouvé à Pikermi et qu’il a signalé auparavant comme Canis lupus primigenius 2). Mais nous trouvons dans cette forme la m1 munie de quatre tubercules: deux externes, deux internes, plus un bourrelet interne, ce qui le rapproche plus des Canidae. Une partie du crâne décrit par Blain ville de Digoing sous le nom d 'Amphicyon? minor et qui a les dents abîmées 3), ne suffit pas pour établir sa ressemblance avec d’autres formes; c’est le front bombé qui le rapproche de celui de Pikermi. Quant à la forme de Gaudry, le Metarctus diaphorus (Attique, PI. VI), et celle de Kaup. le Gulo diaphorus de Darmstadt PI. I, que Mr. Trouessart considère comme synonymes du Simocyon , je ne puis m’y arrêter, ne possédant pas de mandibule, et ces formes étant pré- cisément basées sur cette partie du crâne. Quant à la position génétique de cette forme, elle doit être considérée comme pro- venant des Amphicyonidae miocènes, ayant réduit le nombre des molaires ( m 3) et des prémo- laires ( pP ), qui existent encore chez ces derniers. Le Cephalogale Geoffroyi -lourd, a été peut-être intermédiaire entre ces deux genres; ses deux molaires portant les caractères de celles de Y Amphicyon et les prémolaires étant très simples et très serrées, surtout les deux premières. La prx occupe la même place que la prx du Simocyon de Pikermi (notre moulage). Les deux figures (mandibule et mâchoire) que donne de la dent, nous trouvons un antéro-externe distingue cette Fig. 1, gr. n. p Mes planches pour cet ouvrage étant prêtes avant la trouvaille de ce crâne, je n’ai pas pu le faire figurer. J’ai dû me contenter de donner les dents dans le texte. 2) Roth et Wagner. Die fossilen Knochenüberreste v. Pikermi. Abhandl. Math. -Phys. Cl. Mün- chen. 1853. T. VII. 3) Blainville. Ostéographie. G. Subursus. PI, XVI. — 45 — Zittel dans son Handbuch d. Palaeontologie f. 531 (1891 — 3), ne possèdent que les prl et prt et ne correspondent pas au crâne de Roth et Wagner que nous avons cités. On voit d’après cette description, que les Carnivores ne sont pas représentés dans nos collections aussi richement quelle sont les Ungulés, mais j’ai cru utile de décrire les mini- mes restes, pour faire connaître les formes qui ont accompagné la riche faune de V Hipparion, des Aceratherium et des Ruminants chez nous. Ces carnassiers, si minimes qu’ils sont, nous démontrent la communauté de genres non seulement avec ceux de Pikermi, du Mt. Léberon, mais aussi avec ceux des dépôts corre- spondants de l’Amérique du Nord, comme p. ex. Poc/onodon. Orycteropus Gaudryi Fors. Maj. Tchobroutchi. Syn. Orycteropus Gaudryi Fors. Maj . Andrews. Samos. Orycteropus Gaudryi Fors. Maj. Maragha. Fig. 2 — 4. La pièce qui a attiré le plus mon attention dans la collection de Tchobroutchi (ré- colte de 1914), est une partie de la mâchoire supérieure et du palatin renfermant trois dents complètes et un débris de la quatrième. Entre la deuxième et la troisième dent on voit la suture de la maxillaire et du palatin, f. 2. Le caractère commun à toutes les dents est l’absence de racines, c’est à dire la croissance continue, ce qui est bien visible, vu que le côté externe de la mâchoire manque et les dents restent à découvert sur ce côté et de leur côté interne. La première des dents conservées est une dent allongée à surface masticatrice ovale, au milieu de laquelle passe une faible crête qui la divise en deux parties presque égales, fig. 2 a. La deuxième et la troisième dents sont doubles avec un sillon externe profond, fig. 2 c, b. Chacune de leurs surfaces masticatrices porte aussi une crête plus prononcée que la première dent. Le côté interne de la première de ces dents porte la trace d’un faible sillon longitudinal. La partie masticatrice de la dernière dent qui est cassée (fig. 2 cl) ne présente qu’une lame qui s’élargit en montant jusqu’à la surface supérieure, présentant un ovale semblable à la base de la première dent. En étudiant cette pièce, unique chez nous, j’ai pu indiquer sa grande ressemblance avec la même partie du crâne, figuré par Mr. Max Weber f. 312 pour l’ Orycteropus capensis vivant. Nous avons ici encore deux dents doubles, précédées et suivies chacune d’une simple dent, plus une dent comprimée en avant qui manque dans notre exemplaire. La structure toute spéciale des dents, indiquée en détail par M. Weber f. 314 1. c. et trouvée dans nos dents, ne laisse aucun doute sur l’appartenance de notre échantillon à ce genre. Cette structure, unique parmi les mammifères, comme le signale le dit auteur p. 417, Fig. gr. n. Fig. 3. Fig. 4. consiste dans l’absence d’une poulpe commune, qui est remplacée par de petits canaux, par- courant la dent. 9 Max Weber. Die Saugetiere. Jena. 1904. Sur la surface inférieure de ces dents on voit même à l’oeil nu une multitude de petits trous profonds, séparés par de faibles parois, fig. 4. Sur la surface supérieure ces canaux sont plus espacés, chacun d’eux est entouré par un anneau de dentine et séparé le plus souvent des anneaux voisins par des limites pentagonales, fig. 3. Tout ce système est enve- loppé par une faible couche de cément. Nos figures sont faites d’après des photographies microscopiques. Les dimensions de nos dents sont: Hauteur .... prl — 13 mm., mx — 16, m2 — 18 Longueur .... — 7 „ — 10, — 10 Largeur — 5„ — 6, — 5 (sur le milieu). Ces dimensions correspondent à celles de la figure 312 de Weber. C’est pour la première fois que nous pouvons indiquer la présence de cette forme en Russie dans les dépôts tertiaires 1). Pour l’Euro-Asie elle a été signalée à Samos et à Maragha dans les dépôts correspondant à ceux de Pikermi. C’est Mr. Forsyth Major qui a été le premier à signaler, après ses explorations de 1888 à Samos, la trouvaille d’un crâne d’ Orycteropus fossile, qui d’après l’auteur ne présente que quelques caractères de peu d’importance qui le distinguent de son congénère du Cap, ses dimensions n’étant que plus petites. La différence concerne la construction des membres 2). L’auteur ne donne pas de figures pour sa forme. Plus tard, en 1893 (Proc. Z. Soc. Lond.), Mr. Forsyth Major indique la trouvaille d’une dent à Maragha, qu’il rapporte aussi à V Orycteropus Gaudryi. La structure de la dent avec la poulpe dissipée en petits canaux, que fait figurer l’auteur, ne laisse aucun doute sur son appartenance à ce genre. En 1896, Mr. Andrews donne la description du crâne de l 'Orycteropus Gaudryi Maj., trouvé à Samos (par Forsyth Major ?) et le fait figurer d’en haut et en profil 3). D’après la description que donne l’auteur nous pouvons conclure, que c’était encore un jeune animal, les molaires étant au nombre de six et la 7-e alvéole étant conservée. L’animal adulte perd deux et même quelquefois trois premières prémolaires. Ses dimensions sont de 7s plus petites que celles du vivant. D’après la description des dents nous trouvons qu’elles portent les caractères signalés dans notre échantillon. Mr. Fïlhol a signalé en 1894 4) la trouvaille d’un humérus, qu’il considère rap- proché de ŸOryderopus — Palaeorycteropus Quercy, ce qui semble prolonger encore plus à l’ouest l’origine de ce genre, concentré aujourd’hui en Afrique. La trouvaille de notre fragment fossile renfermant des dents, est certe d’une très grande valeur, ne laissant aucun doute sur l’indication d’une nouvelle area géographique de cet animal durant le miopliocène en Europe. Elle viendra peut-être affirmer la supposition de Forsyth-Major sur l’origine nord de cette forme et sa migration en Afrique avec les autres représentants de la faune pliocène. Nos restes fossiles, étudiés et décrits dans cet ouvrage, sont dépareillés, mais on en doit trouver l’explication dans le cas que j’ai déjà indiqué, dans la dispersion des restes fossiles des mêmes localités dans les divers Musées. Ces lacunes seront comblées lorsque les divers restes seront étudiés et décrits par les paléontologistes des autres Universités. () Mr. Laskaref a cité en 1911 la trouvaille de V Orycteropus Gaudryi Fr. Maj. près de Tiraspol, sans le décrire. 2) Forsyth Major. C. Rend. Ac. Sc. Paris, 1888, p. 1178, id. Proceed. Zool. Soc. London. 1893, p. 239. 3) Mr. Andrews. On a Skull of Orycteropus Gaudryi. Proc. Zool. Soc. London 1891, p. 296. 4) IL Fïlhol. Palaeorycteropus Quercy Filh. Ann. Sc. Natur. Zoologie. 1894, p. 132. 47 Conclusion. Mammifères tertiaires connus en Russie avant la trouvaille de la faune de Grebeniki. J’ai déjà signalé le petit nombre des formes, trouvées souvent dans des conditions peu déterminées. Ici je veux les indiquer pour tracer un tableau complet de toutes les formes connues avant l’apparition de la 1-re partie de ce travail (1913). L’indication des ouvrages est donnée dans la liste commune. Hipparion. Barbot de Marni a été le premier en 1871 à signaler les restes de cette forme dans les balastières sablonneuses de la Podolie, près de Toulchino. L’auteur rapporte ces dépôts au pliocène qu’il parallélise avec le gravier de Belvédère et leur donne le nom d’étage de Balta. J’ai eu l’occasion d’étudier cette pièce, une mandibule droite, et j’en ai donné la des- cription en 1890. En 1875 A. Rogovitch a indiqué la présence de quelques dénis de L Hipparion dans le « diluvium »? du gouv. de Tchernigow que j’ai aussi étudiées dans le même article (1. cit). N. A. Sokolow a décrit la première trouvaille des restes de Y Hipparion en Crimée, à 15 kilm. de Simphéropol en 1881, qui consiste en un morceau de mâchoire renfermant trois molaires. Ch. Vogt a trouvé aussi en Crimée (près du vill. Nikolaevka) un jeune crâne, des vertèbres et quelques os de membres de Y Hipparion en 1887, qui paraît-il n’ont pas été décrits. Dans l’ouvrage cité (1890) j’ai encore décrit plusieurs ossements et plusieurs dents de 1 Hipparion provenant de la Crimée, sans indication plus stricte, et quelques autres débris, trouvés à Sébastopol avec Phoca. Mr. J. Sinzow en décrivant la faune de Grossoulowo, qu’il considère synchronique à celle de Pikermi, a fait figurer plusieurs mâchoires de l’Hipparion trouvées à Grossoulowo, d’autres provenant du gouv. de Tauride et de Kischinew. 1900. Mr. Wenjukow a décrit quelques restes fossiles des sables de Bessarabie et entre eux quelques dents de Y Hipparion. 1901. Pour la plupart de ces formes nous n’avons pas d’indication stricte de leur position géologique. Le plus souvent on désigne les dépôts où elles ont été trouvées, comme dépôts de Balta. J. Sinzow rapporte ces dépôts à rHipparion aux «Niebecularien - Schichten» (p. 6, 1. cit). C’est ici que je veux signaler deux formes rapprochées de 1 ‘ Hipparion , mais l’une d’elles est plus ancienne, c’est Y Anchitherium, et l’autre en est contemporaine, c’est le Protohippus. Ces deux ont été trouvées en Russie en restes minimes et je les ai décrites en 1896, 1903. Une partie du métacarpien III de Y Anchitherium a été trouvée dans les environs de Nikolaew, gouv. Kherson. Pour le Protohippus nous avons quelques restes d’os de membres provenant de Sébastopol et de Krivoï Rog. C’est tout ce que nous avons connu en Russie pour Y Hipparion et les formes rapprochées ‘). Et quand on apprend que ces restes sont dis- persés dans nos divers musées (S.-Pétersbourg, Moscou, Kiew, Odessa), on conçoit pourquoi chaque musée en possède une si petite quantité. Rhimocerotidae» Pour les Bhinocerotidae les trouvailles ont été encore moins démonstratives dans ce sens qu’ils appartiennent à de diverses espèces, représentées chacune par des restes minimes, à l’ex- ception d’une seule que je vais mentionner tout d’abord. 9 La description des restes de Y Hipparion, donnée par Mr. Goronovitch d’après les ossements trouvés à Taraclia, a coïncidé avec les recherches faites à Greheniki. — 48 — Le Rhinocéros megarhinus Christ., représenté par quelques dents appartenant à la col- lection citée de Barbot de Marni et décrites par moi en 1891. L ' Aceratherium incisivum Kaup, représenté dans la même collection par une seule dent d’Akkerman, décrite aussi en 1891, 1. cit. PI. III, f. 2, a été aussi donné par M. Wenjukow (1. cit.). Cette dent est encore plus usée que la précédente. C’est pour cette même forme que j’ai étudié quelques ossements, trouvés dans les environs de Kriwoï Rog en 1902, gouv. de Kherson. Le j Rhinocéros Schleiermacheri Kaup a été cité par Barbot de Marni (1. cit.) en 1871. J’ai eu l’occasion de décrire deux dents des sables de Balta en (1. cit.) 1896, et plus tard les restes beaucoup plus complets des environs d’Ananiew en 1905. Le Rhinocéros pachygnatus Gaudry est connu par une dent et un fémur provenant de Grossoulowo et décrits par M. Sinzow en 1900 (1. cit.). Le Rhinocéros etruscus est figuré par Sinzow d’après deux dents inférieures, trou- vées à Reni 1600. On voit que ces restes, à l’exception des restes du Rhin. Schleiermacheri d’Ananiew, n’étaient que des débris minimes, et souvent leur appartenance même à l’espèce indiquée pouvait être contestée. Les Artiodactyles ne sont pas plus nombreux. Le Sélénodontes — Palaeomeryx minor ? Al. Nordmann a indiqué en 1858 la trouvaille de quelques dents du Palaeomeryx dans le «Steppenkalk d’Odessa», forme qu’on n’a pas re- trouvée plus tard. Le Capreolus cusanus et Permis cf. Perrieri sont représentés par quelques ossements provenant des sables de Balta et que j’ai décrits en 1896 (1. cit.). La Gazella brevicornis provenant de Grossoulowo (trois dents) a été figurée par Mr. Sinzow en 1900 (1. cit.). Le Capreolus cf. Matheroni Gerv. et Cervus cf. pardinensis Cr. Job. ne sont connus que par des débris de cornes, figurés par Mr. Wenjukow en 1901 et 1902. h' Antilope Pallasii Wagn., provenant du calcaire politique d’Odessa en forme de che- villes, a été figurée en 1903 par moi avec les restes iVlbex cf. cebennarum du même calcaire; c’est un crâne plus complet, mais dépourvu de dents. Le Cervus furcatus Fraas a été trouvé dans le méotique inférieur près de Sébastopol en forme d’une partie de mandibule. Le. Palaeomeryx Sansaniensis est aussi représenté par une mandibule, trouvée près de la ville de Kherson. Les deux échantillons ont été décrits par moi en 1903 (Sélénodontes). Le Procameïlus a été représenté dans le gouv. de Kherson par un jeune et beau crâne et quelques ossements (d’une autre localité) que j’ai décrits en 1903; ils proviennent du cal- caire de Mactra. Pour les Suidae les seuls restes tertiaires ont été indiqués par Mr. Sinzow dans les dépôts de Grossoulowo et décrits sous le nom de Sus erymantheus. 1900. Proboseidien. Les Proboseidien , les Mastodontes en particulier ont été mieux représentés chez nous. C’est en 1773 que Buffon a indiqué deux dents provenant: l’une de la «Petite Tartarie», l’autre, de la Sibérie et qu’il rapprochait des dents trouvées près de l’Ohio, et qui ont été rapportées plus tard par Lartet au Mastodon Borsoni. Presque en même temps Pallas, 1770 — 77, a décrit une dent trouvée près de la riv. Belaja, qu’il comparait aussi avec les dents de l’animal de l’Ohio et que Eichwald a plus tard rapportée au Mastodon Borsoni. Eichwald en 1835 a décrit et figuré, sous le nom de Mastodon podolicum, une intermaxillaire et deux dents, trouvées près de Toulchino, et une partie de mâchoire avec deux 49 dents, trouvées en Volhynie sous le nom de Mast. inter médius. Nordmann a décrit une dent du Mastodon angustidens de Toulchino et quelques autres qui ont plusieurs fois changé de nom spécifiques. En 1895, j’ai réuni dans un ouvrage tout ce qui a été connu jusqu’alors sur les Mastodontes, en y ajoutant une description détaillée des dents d’un squelette, trouvé près de Nikolaevv, sque- lette du Mastodon Borsoni , et des restes, trouvés près du village Pestchana et appartenant au Mastodon Ohioticus ; plus une dent du M. Borsoni d’Odessa, une autre du Mast. Pentelici Gaudry de Crimée et une troisième du Mastodon Arvernensis Cr. et -Job. du gouv. de Kherson. Plus tard j’ai eu l’occasion de décrire les restes du Mast. cf. longirostris Kaup, du Mast. angustidens Cuv. et du Mast. turicensis , provenant de Kertch 1902. Mr. Wenjukow a donné dans l’ouvrage cité une dent, qu’il rapporte au Mast. longirostris. J. Sinzow a décrit en 1900 les dents du Mast. Borsoni, du Mastodon longirostris , du Mast. arvernensis et du M. pentelici, de diverses localités de la Bessarabie. On voit déjà d’après ces indications que les restes de ces formes sont nombreux, quoique il faille se rappeler qu’ils proviennent de plusieurs couches successives (depuis le M. angustidens jusqu’au Mast. arvernensis, et depuis le Mast. turicensis jusqu’au Mast. ohioticus). Dinothérium giganteum Cuv. Les restes du Dinothérium sont moins nombreux, quoique ces trouvailles datent de- puis 1835, quand Eichvvald a décrit les restes provenant de Podolie. En 1897, Mr. Sinzow décrit les trouvailles, laites en Bessarabie (mandibule avec dents), et une dent provenant du district d’Ananiew. En 1907, j’ai eu l’occasion d’étudier et de décrire une partie de mâchoire renfer- mant quatre dents et provenant des environs de Tiraspol. Tous ces restes appartiennent à la même espèce. Mais l’année dernière j’ai reçu une partie de mandibule renfermant deux molaires de grandes dimensions qui ont été rapportées par Mr. S. Serguéef au Dinothérium gigantissimum Stefan. Cette pièce provient des environs de Krivoj Rog. Sa description doit apparaître dans peu de temps. Ce genre de Proboscidien est aussi reparti dans plusieurs dépôts géologiques successifs, et non pas dans un seul. Carnivores. Les quelques Carnivores tertiares sont les seuls représentants des Unguiculés, connus jusqu’à présent en Russie. Al. Nordmann a été le premier à indiquer la présence de Thalassictis rohusta (Vi- verridae) dans les dépôts tertiaires de la Bessarabie, dans les environs de Kichinev. Plus tard cette forme a été rapportée par Gaudry au Ictitherium. J. Sinzow a donné en 1900 la description de l’ Ictitherium, trouvé à Grossoulovvo. C’est dans le même ouvrage que l’auteur fait figurer une dent de ŸHyaena eximia provenant aussi de Grossou.lowo. J’ai décrit L Ictitherium sarmaticum de Kichinev (un crâne) en 1908, et c’est dans le même article que j’ai donné une nouvelle forme pour l’Europe, le Pseudaelurus intre- pidus Leidy (PL II, f. 2 — 3), connu jusqu’alors en Amérique. C’est une partie de la mandi- bule avec la carnassière, trouvée près d’Issaevo, district d’Ananiew, dans les dépôts sarmatiques. Depuis 1910 nous voyons s’accroître les données sur la faune des Mammifères, ce qui coïncide avec les nouvelles découvertes dans le sud de la Russie. Mr. Chomenko publie plusieurs articles sur la faune de Taraclia (voir la liste) et du sud de la Bessarabie, Mr. Alexejev, sur la faune de Petroviérovka (gouv. de Kherson), Mr. Prsemyski, sur les ossements, trouvés près 7 d’Odessa. Et enfin apparaît 1 ouvrage classique do Mr. Borissiak sur la faune de Sébastopol, qui présente pour nous un intérêt particulier par sa richesse et sa position géologique, étant plus ancienne que la notre. Malheureusement mon ouvrage étant sous presse, je ne puis m’ar- rêter ici sur cet ouvrage, et je ne puis y ajouter que ces quelques lignes. Nous allons maintenant donner la liste des formes, décrites dans le présent ouvrage pour voir de combien de nouveaux genres et espèces se sont augmentées nos connaissances concernant les mammifères tertiaires du sud de la Russie. Formes, décrites dans les deux parties de cet ouvrage. Camelopardalis parva Weith. Palaeotragus ïtouenii Gaudrv . Tragocerus Frolovi. n. sp. . . . Tragoc. amaltheus Gaudry . . . * Palaeoryx Majori Schl Palaeoryx Stutzeli Schl Protragelaphus Skouzèsi Weith. Gazella Schlosseri n. sp -•'Gazella deperdita Gaudry . . Gazella deperdita var. Gaprina -‘'Sus erymantheus Gaudry . . . Grand cervidae Gaudry . . . . Aceratherium Kovalewskii n. sp. -•'Aceratherium incisivum Kaup . * Hipparion gracile Kaup. . . *Mastodon longirostris Kaup. . . *Mastodon Pentelici Gaudry . . * Dinothérium gigantheum Kaup. Pogonodon Copei n. sp Machairodus Schlosseri Weith. . Machairodus cultridens Gaudry '■'Hyaena eximia Gaudry . . . . * Ichtitherium rcibustum Gaudry . Mustela palaeattica Weith. . . Simocyon primigenius Wagn. . . Orycteropus Gaudryi Fors. Maj. . . Grebeniki. , . Tchobroutchi. . . id. . . Toudorovo. . . id. . . Tchobroutchi. . Grebeniki. . . id. . . id. . . Toudorovo. . Grebeniki. . Tchobroutchi. . . Grebeniki. . Tchobroutchi. . Tchobr., Grebeniki., Teraclia. . . Grebeniki. . . Tchobroutchi. . id. , . Grebeniki. . Tchobroutchi. . id. . Tchobroutchi, Grebeniki. v . id. . Grebeniki. . Tchobroutchi. . id. Nous voyons d’après cette liste que la plus grande partie de ces formes, 26, n’a pas été décrite jusqu’à présent en Russie. Les formes déjà connues sont marquées par *. Parmi les autres nous trouvons quatre espèces nouvelles. Toutes ces formes présentent incontestablement un très grand intérêt par elles-mêmes, permettant de nous faire une idée nouvelle sur notre faune tertiaire, mais de combien cet intérêt ne s’accroît-il pas, quand nous trouvons presque pour toutes les formes leur correspon- dant dans les dépôts tertiaires de divers autres pays, tels que: Pikermi près d’Athène et Sa- 1110s en Grèce, Cucuron en France, Eppelsheim et Baltavar en Allemagne et en Autriche, Chine en Asie, Maragha en Perse, et Oregon en Amérique du Nord. On trouve le plus de ressemblance et de rapprochement entre notre faune et les formes de Pikermi, surtout pour les Cavicornia. Telles sont: Camelopardalis parva Weith. Palaeotragus Pouenii Gaudry. Tragocerus amaltheus Gaudry et Trag. Frolovi n. sp. rapproché du précédent. Protragelaphus Shouzèsi Weith. Gazella deperdita Gaudry et sa variété Gazella caprina. Suivent: Sus erymantheus analogue à celui de Pikermi. Hipparion gracile analogue à la forme grêle de Pikermi. Mastodon Pente! ici Gaudry. Machairodus cultridens Gaudry. Hyaena eximia Gaudry. Ictitherium robustum Gaudry. Mustela palaeattica Weith. Simocyon primigenius Wagner. Ce qui distingue notre faune de celle de Pikermi, c’est, l’absence du genre Rhinocéros, représenté à Pikermi par le TThin. Schleiermacheri , le Bhin. pachygnatus et par l’abon- dance de YAceratherium: Acer. Kowalevshii et Ac. incisivum. Une autre localité de la Grèce, Samos , possède aussi quelques formes analogues aux nôtres, telles que: Camelopardalis parva Weith. Tragocerus amaltheus Gaudry. Gazella deperdita Gaudry. Hipparion gracile Kaup. Hyaena eximia Gaudry. Orycteropus Gaudry i Fors. Maj. Dinothérium gigantheum Kaup. Mastodon Pèntelici Gaudry. Nous avons encore: Palaeoryx Major i Schl. Palaeoryx Stutzeli Sclil. Gazella Schlosseri, rapprochée de Gaz. Gaudryi Schl.. et Aceratherium Kowalevshii qui trouvent les formes rapprochées. Nous avons quelques formes communes avec celles des dépôts m.) près du point de jonction des deux branches; c’est l’argile sableuse, non stratifiée, riche en ossements d Aceratlierium, à'Hipparion , de Sus, de Gazella et des Carnivores, Ln s’approchant vers l’embouchure du ravin cette couche devient plus mince et dispa- rait, de sorte que le sable qui la surmonte couvre immédiatement les sables soujacents jaunes- verdâtres (h) à stratification diagonale (7 m.). Près de l’embouchure du ravin et à la distance de 2 m. de la surface supérieure, ces sables renferment une bande riche en concrétions mar- neuses (/) et en coquilles d'Unio du type flabellatus ( Urito brevijolicatus Noul., U. flabelli férus Noul .— Unio Wetzleri Hôrnes non Dunker et encore d’autres variétés qui toutes se distinguent d'Unio flabellatus Goldf.), ainsi qu’en coquilles d'Unio lisses (TJnio atavus Hôrnes, Unio ectata Font., Unio Neumayri Brus, non Pen.) A peu près à trois mètres au-dessous de la couche à TJnio on voit par place dans le sable des dalles de grès et encore un peu plus bas dans le sable jaune- verdâtre on trouve de petites Mactra (M. bulgarica Toula, M. Abicld — biangulata Abich.) et enfin vient au jour (k) le grès très riche en Mactra. En descendant le ravin Frolovski on voit ce grès et le gravier à Mactra apparaître de dessous le limon loessoïde et au-dessous se montre l’argile verte (2 m.), dans la partie inférieure de laquelle Frolow a trouvé aussi des os et des dents de mammifères, et plus bas le calcaire friable à Mactra (1,50 m.). Ce calcaire se montre dans le fond du ravin Frolovski à la distance de 70 m. de l’embouchure. Un peu en aval de l’embouchure du ravin Frolovski, le ravin de Grebeniki reçoit encore un court vallon sans ravin abrupt et encore plus bas à la distance de 300 m. de ce vallon, où le ravin Grebenitzki tourne vers l’Est pour se confondre avec Devka, il reçoit encore un vallon à pentes douces, dit Koutchmova balka. A peu près deux kilomètres en aval de l’embouchure du ravin Grebenitzki, près de la métairie (khoutor) Ermichkine, le calcaire à Mactra devient assez puissant et est exploité dans les carrières. En montant le ravin Grebenitzki en amont de l’embouchure du ravin Frolovski, on observe dans sa rive droite (fig. 6) une série de coupes, montrant les détails de la structure géologique des sables tertiaires qui viennent d’être décrits; ils sont irrégulièrement stratifiés et renferment aux différents niveaux des lentilles d’argile, ressemblant beaucoup à l’argile à ossements ci-dessus décrite (g). On y peut distinguer également des sables gris argilo- micacés (g'). Nous avons déjà vu que l’argile à ossements, exposée dans le ravin à ossements (fig. 5), disparaît en biseau et présente une lentille dont le bout opposé n’est pas exposé. Le sable servant de base à ces lentilles repose en concordance sur les couches sarmatiennes supé- rieures à Mactra bulgarica et renferme lui-même dans sa partie inférieure de petites mactres qui y accompagnent les unionides; cela laisse croire que la couche à Unio du groupe flabe- latas Goldf., se trouvant dans ces sables à un niveau plus élevé, a été aussi déposée à une époque qui a immédiatement suivi le temps de Mactra bulgarica. Après la formation de cette assise sableuse, elle a été ravinée par l’érosion intense et, dans des vallons creusés dans les sables, les argiles se sont déposées, et dans quelques-uns de ces vallons les ossements et les parties des cadavres de mammifères ont été entraînés par les eaux. La rareté ou l’absence des squelettes entiers démontre que les animaux ont péri ailleurs, à une époque antérieure à leur enterrement. Le peu de documents précis sur les détails de la structure des lentilles argileuses en question et sur les conditions dans lesquelles les ossements ont été ensevelis, ne permettent pas encore de se faire une idée nette sur les causes qui ont provoqué cet événement. On peut cependant croire que le changement des conditions climatiques y ont joué un rôle très impor- tant. Après la disparition du bassin sarmatien le climat était d’abord assez humide et favo- rable au riche développement des mammifères qui bientôt peuplèrent les terres nouvellement ') La couelie riche en Unio se montre aussi dans le ravin Frolovski et dans le ravin rectangulaire se trouvant plus près du village. exondées, mais cela n’a pas duré très longtemps. Le climat est devenu trop continental, les pâturages sont devenus moins riches, la lutte pour l’existence est devenue dure et beaucoup d’animaux périssaient dans les champs. Les averses rares, mais violentes, creusaient de nouveaux vallons, qui ensuite ont été remplis de boue argilo-sableuse à ossements de mammifères. Les mêmes coupes (fig. G) permettent également de restaurer les tableaux de l’érosion que le pays a subie après le dépôt des argiles à ossements et des sables qui les accompagnent. Un tableau semblable d’une érosion (l fig. 6) de l’ancienne vallée et d’un comblement ultérieur par les sables à blocs de grès et à lits de gravier et ensuite par le loess se présente immédiatement en face de l’embouchure du ravin Frolovski. Ici la masse de sable tertiaire, atteignant un peu plus en aval l’épaisseur de 7 m., est érodée et remplacée par le limon loessoïde avec des blocs de grès et de silex à la base. Une autre ancienne vallée d’érosion (m fig. G), un peu moins profonde, coupe le ravin de Grebeniki plus près du village. Pi ~ès du sommet du ravin de Grebeniki j’ai vu deux puits nouvellement creusés et délaissés à cause de l’absence d’eau. J’ai pu obtenir quelques données sur les roches qu’on a rencontrées dans ces puits. Le puits près de la maison de Nicolas Gantriouk a été plus inté- ressant à ce point de vue. Près de la surface on y a rencontré du sable grossier et un amas de concrétions plates de grès quai tzeux et au-dessous encore une couche de sable (8 m.); plus bas on a trouvé une couche de sable grossier avec de petites dalles de conglomérat à petits ga- lets; quelques fragments d’os ont été rencontrés dans cette couche. Plus bas on a traversé une autre couche de sable et on a arrêté le travail dans l’argile verdâtre que l’on a percée à la profondeur de 10 mètres. Il est plus que probable que l’assise puissante de sable qu’on a rencontreé au-dessous du sable grossier superficiel, est la même assise que l’on voit dans les rives du ravin de Gre- beniki en amont du ravin Frolovski; quant à l’argile verdâtre, elle se rapporte probable- ment au sarmatien, car les argiles semblables accompagnent toujours le calcaire à Mactra dans la région voisine. Pour mieux connaître la géologie du gouvernement de Kherson, dans la région où les ossements fossiles ont déjà été trouvés, j’ai visité encore plusieurs localités du gouvernement de Kherson. Métairie Nikolski. A 3 Va kilomètres à l’E.S.E. de Grebeniki près de la métairie Nikolski, dans un ravin qui tombe dans la Devka, une couche de loess couvre le sable, le gravier et le conglomérat qui surmonte à son tour une couche puissante d’argile sableuse gris-verdâtre; au-dessous vient au jour l’argile plus compacte avec des concrétions plates de grès et des lits remplis de Mactra; encore plus bas se trouve une autre argile plus sableuse, dont la base n’est pas visible. Novopétrovskoïe (Savitzkoïe). Dans le ravin qui se jette dans le Koutchourgan vis-à-vis d’Anastasievka, on voit une coupe, dont la partie supérieure (à peu près 2 m.) présente une série sableuse qui se com- pose de sable blanc avec des lits irréguliers de grès qui surmonte du gravier à galets de marne siliceuse et à calcaire; ce gravier montre une stratification diagonale (J m.). Dans la partie moyenne de la coupe on voit du sable argilo-micacé (4—5 m.) à ossements. Encore plus bas se montre l’argile verdâtre compacte et le sable stratifié à Mactra bulgarica , M. AbicJii (= bkmgulata Abich), Unio cf. maxiinus , TJnio Neumayri Brus, non Pen. Les mêmes roches affleurent aussi dans le ravin voisin. En amont de Novopétrovskoïe se trouve le village Mikhaï- lovka (Grossolovo) dans lequel a été trouvée la série intéressante de mammifères fossiles, décrite par le prof. Sinzow. Près de ce village je n’ai pas eu la chance de voir de belles coupes de roches surmontant le sarmatien, mais les sables et les argiles interstratifiés de calcaire, riche en Mactra , y prennent un développement considérable. — 70 Le calcaire à il/, bulgarica se rencontre en plusieurs points vers l’Est, dans les ra- vins, traversés par le chemin de Grossolovo à Vessely Koute. Au contraire, vers l’Ouest les roches sableuses supérieures et les argiles rouges et brunes, qui les recouvrent, semblent prédominer. Au gouvernement üe Kherson j’ai visité aussi la vallée du Tiligoul entre les villages Pétrovka et Tatianovka et les environs de la ville Ananiew. Près de Korniévo, en amont de Pétrovka, dans le steppe de la rive haute du Tiligoul, se montrent jusqu’à la profondeur de 2 m. des couches de calcaire et de grès friable (faluns) à Mactra et dans les petits ravins qui des- cendent de cette rive, on voit du grès, du sable et du gravier à Mactra bulgarica , Abichi et autres; on y rencontre aussi, quoique rarement, des bandes argileuses vertes. En amont de Kor- niévo, près de Zvérévo, la rive gauche du Tiligoul présente une coupe dont le sommet montre des grès a ciment calcaire avec des galets de grès plus dur et des empreintes de petites mactres (0,5), au-dessus viennent les argiles stratifiées intercalées de grès (8 m.). La partie inférieure de la coupe est couverte d’éboulis de dessous lesquels se montre le grès à faune sarmatienne moyenne. Issaevo. Près d'Issaevo sur la rive droite du Tiligoul se trouvent des carrières en partie aban- données. Dans l’une de ces carrières, près du pont sur le chemin d’Odessa, à un niveau peu élevé au-dessus des alluvions, on exploite le calcaire blanc à Cardiim plicatum Eichw., G. obsoletum Eichw., à grandes mactres, à Trochus Omaliusi d’Orb., Tr. podolicus, I)ub. et au-dessus on voit du sable à blocs de calcaire blanc. Un peu plus en amont, vis-à-vis de l’église, se trouvent des carrières abandonnées où l’on exploitait du grès calcaire à Tro- chus podolicus Eichw. et à grandes mactres. Ce grès est couvert de sable à concrétions de calcaire sableux avec des mollusques pontiens. Dans ce calcaire Mr. A. D. Maleniouk, médecin à Issaevo, a trouvé une mandibule de Rhinocéros cf. Schïeiermacheri , rapprochée aussi au Rh. pachygnatus Gaudry (Attique pl. 28, fig. 1), et une partie de mandibule de Pseudélurus intrepidus Leidy; cette dernière a été décrite par Marie Pavlow 1). Dans les champs de la haute rive droite du Tiligoul affleure le grès calcaire très dur avec Dreissensia rostri- formis var. simplex Bar h., Cardium novorossicum Barb., Gard, littorale Eichw., Paludina achatinoides Desh., ce qui démontre que les couches pon tiennes plus ou moins sableuses y atteignent une épaisseur très considérable et que le sarmatien supérieur à Mactra bulgarica et à M. Abichi ne s’y rencontre plus. Dans un puits artésien à Issaevo à la profondeur de 28 pieds on a rencontré des couches alternantes de sables et d’argiles à Mactra ponde rosa et à Trochus podolicus. On a descendu jusqu’à 302 pieds. Tchernovo. A peu de distance en amont d’Issaevo près de Tchernovo on peut obtenir une coupe intéressante, quoique incomplète, en combinant plusieurs petits affleurements de couches de la haute rive droite du Tiligoul et d’un long ravin qui s’ouvre ici dans la vallée. A la base de la rive droite, presque au niveau des alluvions, apparaissent des sables et des grès à ciment calcaire (a) avec des lits de calcaire, riche en grands grains de quartz, et des galets de calcaire jusqu’à G cm.de diamètre. Mactra du groupe ponderosa est le fossile le plus répandu dans cette petite série. Au-dessus vient (b) un lit d’argile jaune-verdâtre et (c) une assise puissante de sable blanc avec un (peut-être plusieurs) lit de gravier; d après sa position ce sable correspondrait au calcaire sableux dur avec Rhin. cf. Schteiermacheri d Issaevo. Ces couches inférieures affleurent aussi dans la partie inférieure du long ravin souviant dans la vallée du Tiligoul. Plus haut, après une interruption où les couches ne se montrent pas, apparaît une couche (d) de sabie finement stratifiée (2 m.) et au-dessus une couche (e) d argile sableuse et marneuse tachetée vert-jaunâtre (5 — 6 m.). En montant le ravin, qui vient défie >) Mém. de la Soc. des Natur. de la Nouvelle Russie, t. XXXII, 1908. 71 mentionné, on ne voit à ce niveau que des limons argileux et sableux jaunes et bruns, mais dans une petite branche de ce ravin, à un niveau un peu plus élevé, on voit l’argile sableuse et marneuse gris-jaunâtre avec des nodules de calcaire (0,50 m.) et au-dessus (f), le grès calcaire fin ou le calcaire sableux poreux avec Dre issensia simplex et autres coquilles pontiennes (0,20 m.), passant au sable argileux (g) (0,50 m.) et recouvert d’argile noduleuse vert-jaunâtre (h). Dans cette partie du ravin une dent de Mastodon Borsoni a été trouvée; ou peut conclure d’après la roche adhérente qu’elle provient de l’argile sableuse à base de grès pontien. Encore plus haut, en montant la haute rive du Tiligoul, on observe de l’argile sableuse grise (i) (0.8 m.), du sable jaune et blanc (k) à stratification diagonale avec du gravier de calcaire, poreux à la base (1,5 m.), de l’argile micacée jaune (1) avec des concrétions marneuses (2 m.). La coupe se termine par du limon et de la terre végétale (1 m.). Dans la partie supérieure du ravin on voit une longue et belle coupe de limon loessoïde (m), plus ou moins sableux, avec des lits de sable et de gravier dans la partie inférieure. On y trouve souvent des os et des dents de cheval et de boeuf; une dent de mammouth y a été trouvée par le docteur Maleniouk. A la base de cette coupe on voit par place des blocs de grès calcaire fin jaunâtre avec des coquilles pontiennes. Il y a donc près d’Issaevo et de Tchernovo trois gisements de mammifères fossiles: l’un se rapporte à la base de l’étage pontien qui y recouvre immédiatement le sarmatien moyen (niveau de Rhinoc. cf. Schleier mâcher i et Pseudeluras intrepidus), l’autre — celui de Rhinoc. Borsoni — correspond à un horizon plus élevé de l’étage pontien et le troisième se rap- porte au pleistocène. Tatianovka. En amont de Tchernovo, près de Tatianovka. une argile tachetée jaune- verdâtre (2 m.) affleure dans un petit ravin et au-dessus d’elle, un limon grossier avec des lentilles de gravier et des blocs de calcaire poreux blanc-jaunâtre ressemblant au calcaire avec Dreissensia simplex de Tchernovo. Dans ce ravin la coupe est couronnée par du loess avec des coquilles d 'Hélix, mais plus loin de la rivière, sur la pente où monte le chemin de Nikolaïevka, à un niveau assez élevé, affleurent des blocs de grès calcaire dur présentant le niveau le plus supérieur de l’étage pontien de la région. En s’avançant vers l’amont du Tiligoul, nous trouvons près de Sviato-Troïzkoïe, vis-à-vis du pont, un ravin découpant la rive droite delà Melanka, affluent du Tiligoul. Dans la partie supérieure de ce ravin on observe une succession suivante de couches: Terre végétale. Sable grossier et gravier . „ .....2m. Mince lit de gros gravier et des rognons phosphatiques. Sable argileux gris-jaunâtre avec des concrétions de grès fin gris-verdâtre. 3,50 m. Un crâne écrasé d’un ancien représentant des Cervidae dépourvu des cornes a été trouvé à ce niveau '). Assise puissante de sable jaune avec des lits de nodules de grès friable, épaisseur visible 5 m. lia partie inférieure de la coupe (à peu près 15 m.) est couverte d’éboulis. Le sable argileux gris-jaunâtre à ossements semble correspondre au niveau moyen de l’étage pontien de la coupe de Tchernovo (argile sableuse gris-jaunâtre et calcaire poreux blanc- jaunâtre à Dreissensia simplex e et f). Ce gisement correspondrait donc au niveau de Mastodon Borsoni. La ville Ananiev. Près d’Ananiev les meilleures coupes se trouvent dans le grand et profond ravin, dit Svinaïa ripa (ravin des cochons), qui découpe la rive droite du Tiligoul vis-à-vis du lieu de i) Ce crâne n’a pas encore été décrit, il se trouve au Cabinet Géologique de l’Université île Moscou. jonction du Tiligoul et du vallon Lipezki. Ce ravin se subdivise en deux branches dont l’orien- tale se rapproche par son sommet du chemin de Malaïa Boïarka, et l’occidentale se trouve tout près de la briqueterie. La coupe la plus intéressante se trouve dans la branche orientale. Nous y voyons les couches suivantes. a. Terre végétale. b. Argile brun-rougeâtre avec concrétions blanches (5 m.). Elle passe insensiblement en c. Argile compacte gris-verdâtre avec des taches rouges et blanches . 1,50 m. d. Argile compacte verte 1 m. e. Argile sableuse rouge clair 1 ,80 f. Sable jaune. g. Couche de phosphorite à Unio faiblement plissées et Unio lisses cf. U. Sayni Font. h. Sable avec des lits d’argile sableuse, à peu près 2 m. i. Sable grossier avec des galets de phosphorite 0,90 m. j. Sable assez fin 0,80 „ k. Argile sableuse compacte gris-verdâtre avec des lits de grès fin argileux à peu près 4 m. Le grès de ce niveau ressemble beaucoup par sa structure au grès fin de Sviato-Troïzkoïe et au grès fin (1) de la coupe de Tchernovo, ce qui nous pousse à la conclusion que nous avons dans cette partie de la coupe l’équivalent de la partie moyenne de l’étage pontien. 1. Argile sableuse 1,08 m. m. Sable avec des lits d’argile 1,50 „ n. Sable micacé blanc, épaisseur visible 1 m., le reste est couvert d’éboulis. Plus bas on voit par place: x. Argile sableuse alternant avec de l’argile noduleuse; ce dépôt semble avoir une épaisseur considérable 10 — 12 m. Dans la branche occidentale les couches supérieures de la coupe précédente manquent et la coupe commence par de l’argile (1). De l’autre côté les couches inférieures en partant de n, mal exposées dans la branche orientale, sont ici plus nettes, de sorte que la coupe peut ici être suivie jusqu’à un niveau beaucoup plus bas. Nous continuons donc la série en partant de la couche n dont l’épaisseur est ici de 4 m. et qui présente une assise de sables jaunes et blancs à stratification diagonale et repose sur une couche de: o. Gravier fin composé de petites nodules calcaires et marneuses . . 1 m. p. Argile noduleuse 1,80 m. (v. x dans la coupe précédente). q. Sable fin gris, à peu près . 1 m. r. Sable jaune . 2 „ s. Bande noduleuse 0,20 — 0,30 m. t. Sable gris-jaunâtre, à peu près 2 m.* u. Bande noduleuse 0,3 m. v. Sable blanc 4 m. Les restes de Rhinocéros Schleicnmclwri . décrits par Marie Pavlow (1905), proviennent probablement de la couche m ou n qui semble correspondre à la partie inf. de l’étage pon- tien de la coupe de Tchernovo. Les couches inférieures de la coupe de Svinaïa ripa appartiennent probablement au sarmatien moyen et correspondent aux couches inférieures de la coupe de Tchernovo, cependant je n’ai pas eu la chance d’y trouver des fossiles. Les fossiles sarmatiens se trouvent cependant sur la rive opposée du Tiligoul dans la I .) — ville même d’Ananiev. Dans l’emplacement de Routchko, à peu près 4 kilomètres en aval de l’embouchure du vallon Lipezki. se trouvent de très petites carrières pour l’exploitation de la pierre. On y voit des roches suivantes: Sable jaune 3—4 mètres. Calcaire jaune (couleur dominante) 0,5 — 0,75 m. avec empreintes de fossiles mal conservées *). Argile jaune-verdâtre compacte. Le fond des carrières est à 4 mètres au-dessus du niveau du Tiligoul. Dans le même emplacement se trouve un petit puits, creusé plus bas. au niveau des alluvions du Tiligoul. A la profondeur de 3 m. on y a rencontré une autre couche de pierre. Dans le calcaire qui est exploité dans cet emplacement, Marie Pavlow * 2) a déterminé: Cardium cf. hispidum, Eichw., Mcictra subcaspia Andr. et Mactra carabugasica Andr 3). D’après mon avis, ce Cardium est un représentant du groupe C. obsoletum , voisin de C. vindabonense Partsch, peut-être intermédiaire entre C. vindabonense et C. hispidum Eichw. (Letli. rossica PI. IV, fig. 23, comme cela est indiqué dans l’explication de la planche et contrai- rement à ce qui est par erreur indiqué dans le texte). Quant aux empreintes des petites Mactres, elles appartiennent probablement à d’autres espèces du sarmatien inférieur et moyen, très rapprochées de Mactra podolica Eichw. Le Prof. W. Laskarew 4) a donné les figures de quelques représen- tants de ces Mactres, PI. IV, fig. Il — 14. Une forme moins ovale et plus triangulaire les dis- tingue des Mactres d’Aktchagyl. Malheureusement les dents des petites Mactres d’Ananiew sont complètement inconnues, de sorte que l’identification est impossible. La rive gauche du Tiligoul ne présente pas à Ananiew de coupes naturelles des couches surmontant ce niveau à Cardium cf. hispidum , mais un puits artésien, fait à un niveau beaucoup plus élevé que l’emplacement de Routchko (189 pieds au-dessus du niveau de la cathédrale), laisse voir, quoique d’une manière incomplète, la succession des couches formant la rive gauche. Le puits atteint la profondeur de 255'. Grâce à l’obligeance de Mr. A. A. Koniakhine, maire d’Ananiew, je peux reproduire ici le journal de forage de ce puits, le voici: Limon jaune-brunâtre avec un lit riche en humus près du milieu 0 — 50' Argile grise avec des valves minces des lamellibranches . 50—61' Argile vert-jaunâtre 61 — 69' Sable dolomitique . 69 — 71' Sable jaune 71 — 91' (a — c) Argile vert-jaunâtre avec des taches blanches 91 — 92' (e — gj Sable jaune 92 — 119' (i) Sable blanc grossier 119 — 120' (k) Sable argilo-micacé 120 — 127' (l) Argile vert-jaunâtre 127 — 129' (m) Sable jaune ordinaire 229 — 132' Sable micacé vert-jaunâtre 132 — 139' (n) Sable argileux blanc 139 — 151' Argile plastique verdâtre 151 — 217' 9 Les habitants voisins, qui ont pris part à l’exploitation de pierre, disent que la pierre ne forme pas une couche constante, mais des enclaves, plus ou moins étendues, dans l’argile. 2) Marie Pavlow. Rhinocéros Schleiermacheri Kaup des environs d’Ananiew (Annuaire géologique et minéralogique de la Russie, v. VII, livr. 5, 1905). 8) Cette carrière et un puits artésien à Ananiew ont été décrits par le prof. 1. Sinzow dans son article „Sur les dépôts néogènes d’Ananiew" (eu russe). 4) Faune des couches de Bouglovka en Volhynie. Mém. du Comité Géol. Nom. s. livr. 5, 1903. 10 — 74 — Argile plastique grise . .. 217 — 235' Argile noduleuse vert-jaunâtre 235 — 240' Argile grise avec des taches blanches ......... 240 — 245' Amas de coquilles brisées montrant la couche nacrée . . . 245 — 247' Marne jaune compacte avec fragments du Cardium et des Mactra 247— 254f' Marne jaune compacte jusqu’à 255' Ne possédant pas de données précises de nivellement, il est fort difficile d’établir la correspondance de ces couches avec les couches exposées dans le ravin Svinaïa ripa, cependant on voit bien que la plus grande partie de la coupe du puits présente une série argilo-sableuse, comme la série exposée dans le ravin en question 1). Seules les couches inférieures sont calcaires et marneuses et ont fourni des fossiles du type sarraatien. Probablement les couches argileuses qui les surmontent correspondent à l’argile avec enclaves locales de calcaire, exposées dans les petites carrières de l’emplacement de Routchko. Au niveau plus bas de la rive gauche du Tiligoul il y a d’autres puits artésiens dont l’un se trouve non loin des petites carrières de Routchko. Le Prof. I. Sinzow dans son article ci-dessus nommé a décrit un puits pratiqué près de la cathédrale et ayant une profondeur de 150'; les couches supérieures, percées par ce puits jusqu’à la profondeur de 50', présentent une alternance d’argiles et de sables. Des fragments à'Unio, de Cardium irregulare Eichw. (pro- bablement de Card. hispidum Eichw., voir plus haut), de Mactra variabïlis Sinz. (aux valves minces), de Littorina bessarabica Sinz. et de Cerithium Taitbouti d’Orb. ont été trouvés près de la base de cette série. Au-dessous de cette série vient un sable bitumineux renfermant l’eau dans laquelle M. Sinzow a déterminé: Nubecularia novorossica Karr. et Sinz. Tapes gregaria Partch. Cardium irregulare Eichw. Buccinum dublicatum Sow. Trochus podolicus Dut). Trochus pleins Eichw. Hydrobia Frauenfeldi Iiôrn. Le Prof. Sinzow suppose que la plupart de ces fossiles sont remaniés et proviennent du calcaire soujacent à Nubecularia. Au-dessous de cette couche et jusqu’au fond du puits, on a percé le calcaire à Nubecularia (épaisseur connue 98'). Nous voyons donc que le sarmatien inférieur est représenté dans la région d’Ananiew par des calcaires, dans le sarmatien moyen les roches argilo-sableuses prédominent, mais elles restent toujours marines ou lagunaires, ordinairement riches en fossiles, le sarmatien supé- rieur est absent. Quant à l’étage pontien, il a perdu les caractères du dépôt marin; les roches sableuses sans coquilles marines, mais avec des ossements de mammifères, sont devenues prédomi- nantes, et ces sables ont été rapportés à l’étage de Balta qui occupe une très grande étendue le long de la limite septentrionale des couches néogènes du sud-ouest de la Russie. Le nombre des gisements de mammifères que j’ai visités et le temps que j’ai mis à les étudier ne m’autorisent pas de faire quelques conclusions générales sur l’histoire du pays à la période néogène, d’autant plus que les nouvelles découvertes dans ce domaine se suivent avec une rapidité étonnante et que les résultats des nouvelles recherches ne sont connus qu’impar- 9 Parallèlement à l’énumération des couches, je mets entre parenthèses quelques lettres qui pourraient peut-être guider les géologues qui voudraient faire l’étude comparative des couches des deux rives du Tiligoul. Quant à moi, je ne suis par sûr que mes indications soient justes. faitement. La question de l’âge des différents gisements se heurte à de grandes difficultés, vu les différences locales des faunes, le manque des listes complètes des fossiles déterminés avec précision et pour certains gisement, l’insuffisance des documents et l’absence des données précises sur les conditions dans lesquelles une telle ou telle forme a été trouvée. Pour le gouvernement de Bessarabie et pour la partie sud-ouest du gouver. de K lier- son les plus remarquables et riches gisements (Toudorowo, Tchobroutcbi, Grebeniki, vallée de Kouïalnik) se rapportent à la série des couches intérmédiaires entre le sarmatien supérieur à Mactra bulgarica et A bïchi et le calcaire pontien à Car cl. semmdcatum , littorale , TJreis- sensia simplex , Palud. achatinoides etc. (étage d’Odessa du Prof. G. Mikhaïlovski). Dans la série marine cette place est occupée par l’étage méotien du Prof. N. Androussow (couches de passage à Dosinia du Prêt. Sinzow), mais cela ne permet pas encore d’être sûr que les couches à faune d 'Hipparion présentent l’équivalent précis du calcaire de Kertch à Dosinia exoleta et cela d’autant plus, que la faune à Hipparion est à présent connue dans le sarmatien moyen de Sébastopol et d’un autre coté, plusieurs représentants de la faune à Hipparion ont été trouvés dans des couches d’âge pontien incontestable. L’épaisseur très considérable des couches d’Odessa, près d’Odessa même et dans la vallée du Tiligoul, où elles renferment quelques représentants de la faune ( V Hipparion . laisse croire qu’une partie du moins des couches à faune d’ Hipparion est synchronique avec la partie inférieure de l’étage d’Odessa et que peut-être entre les couches à Hippaiion de la région du bas Dniestre et l’étage de Balta du Prof. Barbot de Marni de la partie septentrionale du gouver. de Kherson, il n’y a qu’une différence de faciès. D’un autre coté les rapports stratigraphiques intimes, que l’on observe entre l’étage d’Odessa et les sables d’Ananiew se rapportant à l’étage de Balta, nous poussent à la conclusion que l’étage de Balta, ou du moins sa partie intégrante, présente l’équivalent continental de l’étage pontien, comme cela a été depuis longtemps indiqué par le Prof. I. Sinzow *) et Kontkevitch 2). On peut espérer que l’étude plus approfondi des mammifères des différents gisements, la détermination précise des mollusques d’eau douce qui se rencontrent dans ces gisements et dans les couches voisines et l’étude des rapports stratigraphiques de cette intéressante série permettera bientôt de résoudre cette question, et alors nous aurons des données nécessaires pour reconstruire l’histoire très compliquée de l’époque néogène de la Russie méridionale. D Aperçu géologique de la Bessarabie. Bull, de la Soc. des Nat. de la Nouvelle Russie 1873, p. 103. 2) Étude des formations sédimentaires aux envir. de Krivoï Rog. Bull. Soc. Miner. XXIII, p. 259. Ouvrages consultés. 0. Abel. Ivritische Untersuchungen über die Paliiogenen Rhinocerotidcn Europas. Abh. d. k.-k. Geol. Reichsanstalt. Wien, 1910. A. Alexejetv. Nouvelle espèce de cerfs fossiles des environs du vill. Pétroviérovka. 1813. Bull. Soc. Natur. Nouv. Russie. Ch. Andrews. On a skull of Orycteropus Gaudryi. F. Maj. Proc. Zool. Soc. London. 1891, p. 296. Barbot de Marni. Recherches géognost,, faites dans le gouv. de Kiew, en Podolie et en Yolynie. 1871. A. Borissiak. Mammif. fossiles de Sébastopol. Mém. Comité Géologique 1914. Livr. 87. Buffon. Epoques de la Nature. 1775. PI. I — III. Edward Cope. The Perissodactyla. Amer. Nat. 1887. Id. Report of the United States Geol. Survey of the Territories. Vol. III. 1884. Ch. Depèret. Animaux pliocènes du Roussillon. Archiv. Mus. Lyon. 1890. M. Duvernoy. Nouv. études sur les Rhinocéros fossiles. Archiv. Mus. Paris. 1854. EichwaM. 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Ueber Rhinocéros etruscus Falc. v, Mauer. Verh. Naturh.-Mediz. Vcreines. Heidelberg. 1912. Les autres ouvrages sont cités dans la 1 partie. jria '!LÏ: TEÿ e JUUS16 Explication des planches. Planche V. Aceratherium ineisivum Tvaup. Tchobroutchi. Fig. 1, 1®, lh. Crâne âgé. „ Ie. Mandibule du même crâne. „ 2. „ plus jeune avec 3 pr. et 2 mol. „ 3. Molaires supérieures d’un crâne plus jeune „ 4. Deux dents de lait d2 et d3 „ 5. Atlas, 6 axis et la 3-e vertèbre. „ 7. Axis d’un autre individu. „ 8. Humérus de grandes dimensions. „ 9. Radius et ulna „ 10. Patte antérieure gauche „ 11. Lunare. 12. Une partie d’un bassin „ 13. Fémur. 14. Patella „ 15. Tibia. 16. Astragalus • • ... . „ 17. Calcanéum „ 18. Cuboideum, mett. III et IV dr „ 19. Cunéiforme gauche ..... „ 20. Humérus de petites dimensions • . . . . „ 21. Radius et ulna „ 22. Unciforme, magnum, scaplioideum . . . „ 23. Métacarpiens II et III droits „ 24. Pisiforme. 25. Fémur „ 26. Tibia et filuila „ 27. Patte de derrière droite „ 28. Calcanéum. 29. Astragalus . „ 30. Aceratherium aff. ineisivum Kaup. canine inférieure . „ 31. Aceratherium Kowalevskii Pavl. crâne „ 32. Id. mandibule id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. Kalt'a. Grebenil Tous les échantillons se trouvent dans le Cabinet Géologique de l’Université de Moscou. Planche VI. Hipparion gracile Kaup. Fig. 1. Partie antérieure d’un jeune crâne avec les dents de lait Grebeniki. ,. 1“ Ses dents „ 2. Crâne un peu plus âgé . id. „ 3. Crâne presque complet avec les dents de lait Tchobroutchi. „ 4. Crâne avec les six molaires de deux côtés ...... id. „ 5. Crâne d’un animal adulte Grebeniki. „ 5". Ses dents. „ 6. Un crâne plus complet id. „ 7. Une partie d’un crâne âgé avec un petit larmier id. „ 8. Jeune mâchoire avec ies dents de lait Tchobroutchi. „ 9. Les six molaires d’un crâne adulte au plissement moyen d’émail . . . „ 10. Molaires très compliquées à l’émail très mince ........... „ 11. Jeune mandibule avec trois dents de lait .............. Grebeniki. „ 12. Id. aux dents plus petites Tchobroutchi. „ 13. Id. aux dents de lait oii on voit les colonnettes . . . Grebeniki. „ 14. Mandibule plus âgée avec 2 pr., 1 d., et 2 mol Tchobroutchi. „ 15. „ adulte avec les vraies molaires . Grebeniki. „ IG. Atlas, 17 axis, 18 troisième vertèbre Tchobroutchi. „ 19. Humérus. 20 radius id. „ 21. Tibia id. „ 22. Pied de devant . . id. „ 23. „ de derrière id. Tous les échantillons se trouvent dans le Cabinet Géologique de l’Université de Moscou. Planche VII. Fig. 1. Masiodon longirostris Kaup. d] „ 3. Mastodon pentelici Gaudry. dl . . „ 4. Id. dï 5. Id. d* „ 6. 7. Dinatherium gigantheum Kaup. m> et P „ 8, 8“. Pogonodon Copii sp. n. Crâne „ 9. Patte postérieure droite „ 10. Machairodus Schlosseri Weith, patte droite antérieure „ 11, 12. Machairod. cultridens Gaudry. radius et ulna ,, 13. Hyaena èximia Gaudry carnassière supérieure . . . . „ 14. Id. partie de la mandibule avec une canine et trois prémolaires usées. „ 15. Id. jeune mandibule avec une canine et trois prémolaires .... „ 16. Id. avec les dents de lait „ 17. Id. mieux conservée ................ „ 18. Ictitherium robustmn Gaudry. Une partie de l’intermaxillaire avec les trois incisives . „ 19. Id. une partie de la mâchoire avec 2 prémol. et deux molaires droites. „ 20. Id. jeune mandibule avec les dents de lait „ 21. Id. patte postérieure droite . „ 22. Astragalus. 23. Naviculare „ 24. Tibia. 25. Fibula • „ 26. Mustela palaeattica Weith. mandibule . . „ 27. Id. Tibia. 28. Radius. 29. Ulna • . . . Grebeniki. id. Tchobroutchi. Id. Tiraspol (chem. de fer). Tchobroutchi. Grebeniki. id. Tchobroutchi. Tchobroutchi. Grebeniki. Tchobroutchi. Id. Grebeniki. Tchobroutchi. Tchobroutchi . Id. Id. Grebeniki. Id. Grebeniki . Id. Tous les échantillons se trouvent dans le Cabinet Géolog. de l’Université de Moscou. * Nouv. Mém. T. XVfl. 4 Marie Pavlow. PL V # MTOTMflIfl ÜIEPEP1>, HABfOJIbin» h K°., mOCKBA. N Nom Marie Pavlow. PL VI V \ Contenu. Marie Pavlow. Mammifères tertiaires de la Nouvelle Russie. (Avec 3 pl.) . . 1— 81 Prix 10 frcs. En vente au siège de la Société: Nouveaux Mémoires de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou. T. XVI, formant le T. XXI de la collection. Fr. Mr. * Livraison i-re (avec 3 pl.) 1898 12.50 10. Livraison 2-me (avec 6 pl.) 1899 25. — 20. Livraison 3 -me (avec 8 pl.) 1901 7.50 6. Livraison 4-me (dernière) (avec 4 pl.) 1905 25. — 20. T. XVII, formant le T. XXII de la collection. Livraison i-re (avec 6 pl.) 1907 . . . . 12.50 10. Livraison 2-me (avec 3 pl.) 1910 10. — 8. Livraison 3-me (avec 4 pl.) 1913 12.50 10. 10. — 8. T. XVIII, formant le T. XXIII de la collection. Livraison i-re (avec 3 pl.) 1913 . . . il*»» ï»'"*»2ï’»:*;î